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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie


Septembre
 
2009 September
N° 373
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
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Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
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Le 29e anniversaire du coup d'état du 12 septembre:
L'armée turque est toujours au pouvoir

29th anniversary of the September 12 Coup:
The Turkish Army is still in power




Titres des évènements du mois
Titles of this month's events



Droits de l'Homme / Human Rights

La tour de Galata à Istanbul occupée pour Güler Zere

IHD's reaction against a decision by the Supreme Court
Prosecutor Ignores Official Report and Closes Child's Torture Case
Le premier congrès du Conseil européen pour la Paix (ABM)
The 1st Congress of the European Peace Council (ABM)
Avrupa Baris Meclisi'nde yeniden yapilanma
Avrupa Baris Meclisi (ABM)'nin 1. Kongresi Toplaniyor
 ECHR: Turkey Found Guilty in 9 out of 10 Cases of Human Rights Violations
ECHR: Turkey Guilty of Disregarding Union's Rights
Question écrite au parlement français sur la situation de Güler Zere
 Le 29e anniversaire du coup d'état du 12 septembre: L'armée turque est toujours au pouvoir
29th anniversary of the September 12 Coup: The Turkish Army is still in power
Début du procès de sept auteurs présumés d'exécutions de Kurdes
63 Cases on "Resistance against the Police" for Each Torture Case
 Appels pour la libération de la prisonnière Güler Zere !
Accused For Condemning Police Violence against Children
 31 Children Tried Under Charges of Terrorism
Lettre de la prisonnière politique  Güler Zere, peut-être la dernière!
Affiches interdites pour “insulte aux Grands de l’Etat”
Le Premier ministre porte plainte contre Mustafa, 13 ans


Pression sur les médias / Pressure on the Media

IPI urges Turkish government to halt investigation, accept differing views

"Democratic Initiative" Newspaper Banned after Less than 1 Month
BIA Report: 125 people, 57 of them journalists, on trial in 80 opinion cases
BIA: "We Publish Avşar's Interview Word by Word - Sue Us If You Want To"
La protection des droits d'auteur prévaut sur la liberté d'expression
Last week’s trials of freedom of expression
Journalist Convicted Because of Anecdote about the President
 34 Journalists and Writers in Turkish Prisons during Sugar Holiday
Journalists Writing About Hrant Dink Murder under Prosecution
La Turquie veut poursuivre Sarah Ferguson à propos d'un documentaire TV
New detentions of socialist journalists and  activists
Journalist Vedat Kurşun's Detention Extended to 10 Months
 Le plus grand groupe de presse de Turquie condamnée à une amende lourde
 A court decided to hear the case of writer Dilipak years later
12 September rally posters banned
RSF Urges Government Include Press Freedom in Kurdish Initiative
‘Günlük’ was closed down, ‘Demokratik Açılım’ came out
 


Kurdish Question / Question kurde

Turkish court rules that Kurdish MPs must be forcibly brought to trial

PKK Leader Responds to General Staff's Comments
Le gouvernement turc veut continuer les raids contre les rebelles kurdes en Irak
Des milliers de manifestants pour la paix dans le sud-est de la Turquie
KCK : Le Tezkere est une déclaration de guerre au peuple kurde
Murder File Returned to its Origin after 18 Years
L'autorisation de l'enseignement du kurde dans une université
Ismail Beşikçi: la fédération comme solution - Interview partie I
Ismail Beşikçi: les Kurdes ont imposé le fédéralisme irakien aux EU - interview partie II
Projet de libéralisation des émissions en langue kurde
Manifestation de Kurdes pour réclamer une paix "honorable"
Le PKK annonce une nouvelle prolongation de sa trêve
Jeune kurde âgée de dix ans : "Je parlerai en kurde devant le tribunal”
News From Freedom of Expression Weekly Bulletin

Minorités / Minorities

PE: Une conférence contre les négationnismes en Europe

Kurdish Doctor Issues Statement on Turkish Genocide of Assyrians
Profanation d'un cimetière grégorien à Istanbul: Bartholomée 1er "attristé"
Déclaration du CCAF sur le double protocole rendu arméno-turc
What happened on 6-7 September 1955?
Judiciary is determined to imprison Şener who investigated Dink murder!
FEA: les préalables turcs violent les principes du Droit international


Politique intérieure/Interior Politics

Questions kurde et arménienne: rentrée politique à risques à Ankara
Dans quelle état est la Turquie actuellement? (Ahmet Dere)
Ankara en quête d'un "consensus" pour des réformes sur la question kurde



Forces armées/Armed Forces

The Government Obeyed to the Army for extending operation mandate

General Staff’s "temporary security zones" lack legal basis
Le chef de l'armée turque reste toujours jusqu'au-boutiste
 L'armée turque veut poursuivre ses raids en Irak contre la guérilla kurde
 OVIPOT: L’armée turque est encore au pouvoir en Turquie
 Huit soldats tués lors des opérations contre le PKK


Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Zawahiri qualifie Obama de criminel et critique aussi la Turquie


Socio-économique / Socio-economic

Le Dersim menacé d'une catastrophe écologique

La chute de 7% de la croissance au 2e trimestre 2009
Engineers Blame The Authorities for The Disastrous Flood
La cause des inondations mortelles: L'urbanisation sauvage et la négligence
Ankara, accusé par l'Irak et la Syrie, refuse d'ouvrir les vannes de l'Euphrate


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

UE: La victoire de Merkel complique la tâche d'Ankara (presse turque)

Lellouche: La position anti-adhésion de Paris très largement partagée
L'UE met la Turquie en garde au sujet de la liberté de la presse
 Une commission dénonce la lenteur des négociations d'adhésion Turquie/UE
André Métayer: "Réveille-toi Bernard, ça bouge au Kurdistan de Turquie"


Turquie-USA/ Turkey-USA

La Turquie achetera des missiles Patriot pour un montant de 7,8 milliards de dollars


Relations régionales / Regional Relations

Bagdad dresse un constat d'échec de la médiation turque dans la crise
Irak-Syrie

Selon Ankara, Turquie et Arménie signeront le 10 octobre un accord de normalisation
Manifestation de protestation en Arménie contre les "concessions" à la Turquie
Annulation de la visite du chef de la diplomatie turc en Israël
 Accord Arménie-Turquie: une avancée majeure, mais le chemin est encore long
Médiation turque: Bagdad et Damas s'accusent de masquer la vérité


Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Ankara condamné pour avoir privé des Chypriotes de leurs biens

 Papandréou veut accentuer la pression sur la Turquie
Disparitions au Nord de Chypre en 1974: la Turquie condamnée à Strasbourg
 Georges Papandréou n'exclut pas le veto à l'adhésion Turquie/UE
 Talat: Ankara reconnaîtra l'Etat chypriote "réunifié"
La reprise des négociations de réunification à Chypre reportée sine die
La Grèce proteste auprès d'Ankara pour des vols d'avions turcs sur l'Egée


Immigration / Migration

La CEDH opposée à l'expulsion de deux ex-Moudjahidines du peuple

Musa Doğan Released - No Extradition to Turkey
70e anniversaire de la Cimade : la politique européenne d'immigration en question
 Incidents dans un centre de rétention d'immigrants clandestins à Istanbul
Les paroles de Tanlay ne posent aucun problème au ministre belge des Affaires étrangères
 Le Parti communiste Wallonie-Bruxelles exige la libération de Güler Zere
Un député PS finance un repas islamique dans une association d’extrême droite turque
Interpellation concernant le discours haineux d’un imam turc  à l’église




Droits de l'Homme / Human Rights

La tour de Galata à Istanbul occupée pour Güler Zere

Quatre membres de l’Association turque d’entraide avec les familles des détenus (TAYAD) ont été arrêtés ce midi alors qu’ils tentaient de déployer un calicot du haut de la tour de Galata à Istanbul.

Par cette action, Nagehan Kurt, Yıldız Turan, Rabia Ölmezler et Erdal Öğüt, entendaient attirer l’attention de l’opinion publique sur le sort de Güler Zere, une prisonnière politique incarcérée depuis 14 ans pour son appartenance à l’organisation marxiste DHKP-C et atteinte d’un cancer terminal de la cavité buccale. Les manifestants avaient à peine déployé leur calicot que les forces d’intervention spéciale de la police les ont interpellés et emmenés au commissariat de Karaköy. S’adressant à la presse, Mehmet Güvel, le porte-parole de TAYAD, a fini son allocution en déclarant depuis le pied de la tour : « Nous ne resterons pas les bras croisés tels des spectateurs alors que Güler est assassinée sous nos yeux ».

Erigée par les Génois au XIVe siècle, la tour de Galata qui offre une vue imprenable sur Istanbul et le Bosphore, est aujourd’hui un monument touristique à renommée mondiale. Les organisations de gauche et en particulier TAYAD, mènent régulièrement des actions d’éclat, du haut de cette tour, pour alerter l’opinion publique sur les tortures dans les prisons ou les disparitions politiques.
 
Comité des libertés
comitedeslibertes@gmail.com
29 septembre 2009

IHD's reaction against a decision by the Supreme Court

The Human Rights Association (IHD) issued the following press release about a decision by the Criminal General Council of the Supreme Court.

The Criminal General Council of the Supreme Court (Yargıtay Ceza Genel Kurulu) has decided there is no need to sentence the security member (a specialist sergeant) that fired into the crowd and consequently caused death of a civilian. According to the Criminal General Council of the Supreme Court, the action of the security member was justifiable within the scope of the law. In fact, it is not the first time that the the Criminal General Council of the Supreme Court makes such a decision and unfortunately it seems that it will not be the last one. For example; the 1st Criminal Chamber of the Supreme Court has approved the decision of acquittal about the special teams that killed a 12 years old boy Ugur Kaymaz, the 9th Criminal Chamber of the Supreme Court has sent the file of Semdinli Case to the Military Court, the Criminal General Council of the Supreme Court's decisions that state children, who throw stone to security forces shall be tried on charge of being member of an illegal organization. These decisions were made in 2009 and are contrary to the law. These decisions show that the Turkish Judiciary is far away from the the principle of the rule of law.

Furthermore, Turkey has become a country which has been sentenced by the European Court of Human Rights at the most.

The last decision of the of Criminal General Council of the Supreme Court is like an invitation for new extra-judicial killings. The right to life is the most fundamental right that must be protected under any conditions and circumstances. The Articles 15 and 17 of the Turkish Constitution, which has been amended with reform packages within the EU accession process, ensure the right to life. In addition to that the Article 90 of the Constitution states “International agreements duly put into effect bear the force of law. No appeal to the Constitutional Court shall be made with regard to these agreements, on the grounds that they are unconstitutional. In the case of a conflict between international agreements in the area of fundamental rights and freedoms duly put into effect and the domestic laws due to differences in provisions on the same matter, the provisions of international agreements shall prevail1. The Article 90 states that international conventions should be applied strictly.

However the Criminal General Council of the Supreme Court breaches the Constitutions with its ideological attitude. The Government and the Parliamentary watch this situation. None of the judges can be superior than the fundamental rights and freedoms. Due to its ideological attitude the Judiciary prevents Turkey to become a country in which the principle of the rule of law is domain. The Judiciary is trying to defend the State's “sacred!” interests rather than citizens' rights and freedoms.

This serious conduct cannot be justified with the law and even the conscience. The high judiciary is the most important and effective protector of the fundamental rights and freedoms in democratic countries. The recent decisions of the Supreme Court are serious examples to show that Turkey has gone away from the object of the democratization. The Government must take necessary precautions immediately to start a judiciary reform in the country. The Government must establish a judiciary structure that is suitable to the principle of the rule of law. (http://www.ihd.org.tr/english/, ,23 September 2009)

Prosecutor Ignores Official Report and Closes Child's Torture Case

Lawyer Timur objected the attorney general's decision of another nolle prosequi after a report from TİHV had not been taken into consideration. The report proved that C.E. had been tortured by the police and in prison. The family awaits the case to be discussed before the ECHR.

The attorney general of Hakkari (southeast of Turkey) once more ruled for nolle prosequi regarding charges of torturing 16-year-old C.E. by the police and in prison. The teenager's lawyer Fahri Timur informed bianet that he objected the decision and now expects the decision of the the Van High Criminal Court.

Cameras recorded evidence of the police twisting C.E.'s arm when they arrested him after last year's Newroz demonstrations. Later on, the adolescent said that he had been tortured in the Hakkari Police Station and in the Hakkari Closed Prison, which has been shut down in the meantime.
"Prosecutor does not consider written proof of torture"

According to information from Timur, the prosecutor's office did not consider the report prepared by the Human Rights Foundation of Turkey (TİHV) which proves C.E.'s torture allegations. The report was prepared in line with international standards and in accordance with the Istanbul Protocol. Timur summarizes the situation as follows:

"The report documents injuries on C.E.'s arm and other parts of his body. These findings matchC.E.'s descriptions. Most importantly, the report documents the traumatic stress disorder C.E. experienced later on because of the torture".

"The prosecutor's office has to consider all pros and cons of the collected evidence, also the documents that show the unjust treatment of the victim. The prosecutor's office only considers the state hospital's report stating "no assault" and the referring report from the Forensic Medicine Branch Office. However, the report from TİHV shows that in the other reports suitable methods which could have determined that torture did not happen were not applied. 
File at ECHR

The familiy of teenager C.E. applied to the European Court of Human Rights (ECHR) last year. Timur declared that they are waiting for the file to be discussed. The file is not only concerned with torture, but furthermore it includes the lack of investigation on the torture's effects".
No trial for the police or prison officials

According to Timur, the prosecutor's office ruled for a nolle prosequi for the police in March 2008. The Van High Criminal Court rejected objections. After this, a criminal complaint was filed against officials, staff and doctors of the Hakkari Prison. Again, the court entered an order of a nolle prosequi.

Timur applied to the Ministries of Justice and Health respectively. Upon the request of the Ministry another investigation was launched and resulted in the latest entry of a nolle prosequi in August.
C.E. on trial

During the whole process nor any officials from the police neither from the prison appeared before the court. Yet, according to Timur, 3 cases have been filed against adolescent C.E. demanding prison sentences of up to a total of 30 years. In one of these cases tried in Van the 16-year-old is accused of "spreading propaganda of a terror organization".
"He wants to become a lawyer"

C.E.'s father H.E. spoke on Peace Day on 1 September in an event organized by the Justice for Children Group. This is what he said:

"My son faces 20 years imprisonment. He asked me 'Dad, I am young, will they effect that penalty on me?' I told him 'My son, they punish children younger than you. They will also punish you. There is no justice'".

H.E. added that his son was in psychiatric treatment after the torture and that he has to take medication. He said: "He entered second year in high school. He wants to become a lawyer. I also want him to become a lawyer or a doctor".
(BIA, Tolga KORKUT, 24 September 2009)

Le premier congrès du Conseil européen pour la Paix (ABM)

Le Conseil européen pour la Paix (ABM), fondé en 2008 pour la recherche d'une solution pacifique à la question kurde, la défense des libertés et droits de l'Homme, la promotion de la justice sociale et des institutions démocratiques, tiendra son premier congrès le samedi 26 septembre 2009 à Düsseldorf.

Les congressistes adopteront un nouveau programme d'actions et éliront un nouveau secrétariat permanent.

Ensuite, une conférence-débat se tiendra sur la solution pacifique de la question kurde sous la modération du journaliste Koray Düzgören et avec la participation de Dogan Özgüden, rédacteur en chef d'Info-Türk, Turgut Öker, président de la Confédération européenne des organisations alévites (AABK), et un représentant du Parti pour une société démocratique (DTP).

La journée sera clôturée par un concert exceptionnel du musicien kurde Sivan Perwer.

Adresse:

Heinrich-Heine-Gesamtschule

Graf-Recke-Straße 170

40237 Düsseldorf
Contact: Günay Aslan (49-1743894445)

The 1st Congress of the European Peace Council (ABM)

The European Peace  Council (ABM), founded in 2008 for searching a peaceful solution to the Kurdish Question, defending freedoms and fundamental rights, promoting social justice and democratic institutions, will hold its 1st congress on Saturday 26 September 2009 in Düsseldorf.

The delegates will adopt a new action program and elect a new permanent secretariat.

Then, a conference-debate on a peaceful solution to the Kurdish Question will be held under the moderation of Journalist Koray Düzgören with the participation of Dogan Özgüden, Info-Türk Chief Editor, Turgut Öker, Chairman of the European Confederation of Alevite Organisations (AABK) and a representative of the Party For A Democratic Society (DTP).

The meeting will be closed by an exceptional concert by famous Kurdish musician Sivan Perwer.

Address:

Heinrich-Heine-Gesamtschule

Graf-Recke-Straße 170

40237 Düsseldorf
Contact: Günay Aslan (49-1743894445)

Avrupa Baris Meclisi (ABM)'nin 1. Kongresi Toplaniyor

Kürt sorununa barisçil bir çözüm aramak, insan haklari ve özgürlükleri savunmak, sosyal adaletin saglanmasi ve demokratik kurumlarin gelistirilmesi için mücadele vermek amaciyla 2008 yilinda kurulmus bulunan Avrupa Baris Meclisi (ABM)nin birinci kongresi  26 Eylül 2009 Cumartesi günü Almanya'nin Düsseldorf kentinde toplaniyor.

Kongre üyeleri bu toplantida yeni bir eylem programi belirleyecek ve yeni bir sekretarya olusturacak.

Daha sonra gazeteci Koray Duzgören'in yönetiminde Info-Türk yayin yönetmeni Dogan Özgüden, Avrupa Alevi Birlikleri Konfederasyonu (AABK) Baskani Turgut Öker ve Demokratik Toplum Partisi (DTP) temsilcisinin katilimiyla Kürt sorununun barisçil çözümü konusunda bir panel yapilacak.

Kongre Kürt müzisyen Sivan Perwer'in bir konseriyle sona erecek.

Adres:

Heinrich-Heine-Gesamtschule

Graf-Recke-Straße 170

40237 Düsseldorf
Iliski: Günay Aslan (49-1743894445)

ECHR: Turkey Found Guilty in 9 out of 10 Cases of Human Rights Violations

The European Court of Human Rights (ECHR) celebrates its 50th year after its foundation in 1959. The ECHR gave an overview about the cases tried before the European court between 1959 and 1 January 2009 and announced a "pride report" for Turkish courts.

The ECHR filed its first decision on 14 November 1960 regarding "Lawless-Ireland". On 18 September 2008 the court decided its 10,000th case. Since 1 January 2009 the court has 97,300 application files to deal with. Half of these cases are concerned with complaints from Turkey, Russia and Romania.

11.4 percent of all ECHR files are from Turkey

Applications from Turkey account for 11.4 percent of all ECHR cases. 47 countries with a total population of 800 million people are members of the European Council. Within this group only Turkey fulfills a ratio of 11,300 complaints out of a population of 70 million people.

The ECHR accepted 45,000 cases between 1955 and 1998. After 8,400 applications were filed for the year 1999, the number of cases increased to 49,900 last year.

Turkey: 1676 out of 1939 cases concerned with violation

During the last 50 years the ECHR took decisions on behalf of 47 countries. 1,953 of these cases were related to Italy, 1,939 to Turkey, 740 to France and 643 cases were related to Russia. Turkey became a member of the European Human Rights Convention in 1954. 1,676 out of 1939 cases brought to ECHR by Turkey were concerned with violations of the Convention. Only 37 files were decided against the accusation of violation. A total of 11,085 petitions were decided not to be accepted.

Only 37 out of 1939 decisions did not fulfill violation accusations

Out of a total of 1,939 decisions related to violation, 1,676 cases were decided to violate at least one article of the Convention. 204 cases were resolved amicably or with a similar kind of solution. Only 37 cases turned out not to have violated any article of the Convention. This situation points out the "dramatic" situation regarding trials in Turkey. This is also confirmed by a number of 2,725 decisions related to a violation of the "right to a fair trial".

With 170 cases Turkey made up for half of the 348 cases related to violating freedom of expression. One fifth of all decisions related to the violation of the right to a fair trial also go on the account of Turkey (531 out of 2,725). Out of a total of 48 cases concerned with torture in custody, prison and locations of detention, 22 cases come from Turkey.

Investigations into torture

147 out of 417 cases related to "inhumane treatment" concerned cases form Turkey as well as 66 out of 146 decisions that were made upon "violating the right to live".

Turkey was concerned with120 out of 233 investigations related to disregarding the right to live. Including the police and the judiciary, this must be seen as the most serious indicator for the current investigation system.

DGM, OHAL, TMY, TCK and RTÜK's laws and penal codes cause the problems

The ones who are hoping to benefit from the unlawfulness created by the State Security Courts (DGM), the State Emergency Region (OHAL) Laws, Anti-Terror Law (TMY), the TurkishPenal Code (TCK) and the Radio and Television Supreme Council (RTUK), the ones insisting on the continuation of these policies the ones represented by the "judiciary power" are responsible for this bitter record

Bu acı rekorun sorumluları, Devlet Güvenlik Mahkemeleri (DGM), Olağanüstü Hal Bölge (OHAL) Yasaları, Terörle Mücadele Yasası (TMY), Ceza Yasası (TCK) ve Radyo Televizyon Üst Kurulu (RTÜK) Yasası'nın yol açtığı hukuksuzluklardan medet umanlar - hope for help from - bu politikaların sürdürülmesinde ısrar eden, "yargı gücü" gibi, şiddet politikalarına razı olanlardır compliance acceptance.

On which conditions do we have to base these results? Undoubtedly, on the partisanship of our police, prosecutors and judges protecting the government by obstructing the citizens' means to seek for justice. Referring to the demands of international law, the ECHR occasionally voices criticism on insufficiencies. If this review would be done more frequently, it would still continue for some time to be an important channel to find consolation for the ones who seek for justice in Turkey. (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 18 September 2009)

ECHR: Turkey Guilty of Disregarding Union's Rights

The European Court of Human Rights (ECHR) adjudged Turkey to pay 2,340 Euro (around 5,150 Turkish Lira) in compensation for restricting trade union activities of Güldeniz Kaya, Ahmet Seyhan and Saime Özcan, members of the Education and Science Workers Trade Union (Eğitim-Sen).

Özcan was sentenced to 3 months imprisonment, a fine and a two and a half months suspension from duty on the grounds of her participation in nation-wide strikes organized by Eğitim-Sen, which she had attended in her role as a union member. Later on Özcan's prison sentence was altered into a fine.

ECHR: Disregard of the "right to be organized"

Özcan experienced the harm in her professional life caused by the criminal case until up to the year 2007 when the new Penal Code came into force and her penalty was cancelled. Additionally, both Özcan and Seyhan received an admonishment penalty. Özcan and Seyhan applied to the ECHR on 25 May 2004 and 30 July 2004 respectively

Since the annulment of the admonishment penalty was not notified at the court, Özcan and Seyhan were not able to seek justice. Their complaint not only applied to a disregard of article 11 of the European Convention on Human Rights which guarantees "freedom of assembly and associaton". Furthermore, the complaint also applied to article 13 which defines the "right to an effective remedy".

The ECHR adjudged Turkey unanimously on the grounds of disregarding "freedom of assembly and association" as guaranteed in article 11 of the European Convention on Human Rights.

The ECHR declared: "Even if the penalties [of the Turkish court] were light, they were intended to discourage union members from participating in announced and legal one day strikes or other actions. In a democratic society the penalties unnecessarily violated the applicants' right to be organized".

The ECHR announced that they will ask for a judicial control regarding censor and admonishment penalties in Turkey. Due to a lack of constitutional and judiciary control mechanisms, Kaya and Seyhan cannot obtain the annulment of these processes. (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 17 September 2009)

Question écrite au parlement français sur la situation de Güler Zere

M. Jean-Jacques Candelier, député français du Nord et  secrétaire de la Commission de la Défense Nationale et des Forces Armées, attire l'attention de le ministre des affaires étrangères et européennes sur la situation de Mlle Güler Zere.

QUESTION ECRITE n° 277

L’intéressée, d’origine kurde, est emprisonnée en Turquie depuis 14 ans pour son appartenance à l'organisation DHKP-C (Parti-Front de libération du peuple révolutionnaire). Elle a été condamnée à 34 ans de prison par la Cour de sûreté de l'Etat (DGM) de Malatya.
 
Mlle Güler Zere souffre d'un cancer en phase terminale qui se propage dans sa bouche et au niveau de ses tempes. Dépistée tardivement, celui-ci a été très mal traité du fait de sa captivité. Après la détection d'une tumeur cancéreuse sous l'oreille, Mlle Zere a été une nouvelle fois hospitalisée. Son traitement se poursuit, mais son état de santé se détériore de jour en jour, si bien qu’elle agonise et qu’elle est promise à une mort certaine, si rien n’est fait.
 
L'état de santé de Mlle Güler Zere nécessite qu'elle soit maintenue dans un environnement stérile. Ses avocats, sa famille et ses amis, appuyés par plusieurs dizaines d'ONG turques, demandent aux autorités sa mise en liberté conditionnelle afin qu'elle puisse bénéficier d'un traitement adéquat. Il ne s’agit pas d’obtenir une amnistie ou la miséricorde, mais l'application de la loi turque qui prévoit la libération conditionnelle des prisonniers gravement malades.
 
Bien que la Turquie ait signé toutes les conventions internationales relatives à la protection des Droits de l’Homme et du prisonnier, les violations des droits du détenu et les décès de prisonniers y sont nombreux.
 
Le député demande au ministre de bien vouloir intervenir auprès des autorités de Turquie pour la libération de Mlle Zere, conformément à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, proclamée par l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations Unies le 15 octobre 1999 (résolution A/RES/54/4), et conformément à la Charte de l’ONU. (jjcandelier@assemblee-nationale.fr)

Le 29e anniversaire du coup d'état du 12 septembre: L'armée turque est toujours au pouvoir

Le communiqué de la Fondation Info-Türk:

Le 12 septembre 2009 est le 29e anniversaire noir du coup d'état militaire de 1980,
deuxième phase d’un processus de militarisation dans tous les domaines du pays. Auparavant, le coup d'état du 12 mars 1971 avait déjà aboli ou détruit plusieurs droits et institutions démocratiques par l'application d'une répression sans précédent. Le coup d'état de 1980 a complété la militarisation en imposant au pays une constitution raciste et despotique après une répression encore plus sauvage.

La constitution de 1982 nie les droits fondamentaux du peuple kurde et des minorités arménienne, assyrienne et grecque de Turquie. Les articles 3, 42 et 66 prônent la supériorité et le monopole de la race et de la langue turques. L'article 4 déclare que l'article 3 ne pourra jamais être modifié et que même sa modification ne pourra jamais être proposée.

Depuis 29 ans, malgré les manifestations des forces démocratiques, les pouvoirs politiques ont toujours passé sous silence la demande de traduire devant la justice les auteurs de ce putsch criminel. La constitution imposée par la junte reste toujours en vigueur. Les gouvernements successifs gèrent le pays en se soumettant toujours aux menaces et chantages de la hiérarchie militaire.


Rappelons qu'en plus des coups d'état de 1971 et 1980, l'armée turque a effectué depuis douze ans deux autres interventions directes dans la politique, le 28 février 1997 et le 27 avril 2007. Par ailleurs, comme il est constaté à la lecture de l'acte d'accusation du procès d'Ergenekon, les officiers auraient préparé trois plans d'intervention en 2003 et 2004.

Alors que ces derniers sont actuellement jugés simplement pour tentative de coup d'état, les militaires qui ont réalisé les coups d'état de 1971 et 1980 ainsi que les interventions directes de 1997 et 2007 restent toujours immunisés contre toute poursuite judiciaire.

C'est la raison pour laquelle, à l'occasion du 29e anniversaire du coup d'état militaire de 1980, plusieurs manifestations sont organisées dans les grandes villes de Turquie.

Vendredi à Ankara, plusieurs organisations démocratiques organisent une marche vers l'Ambassade des Etats-Unis afin de protester contre le rôle joué par Washington dans ce coup d'état.

Samedi 12 septembre auront lieu plusieurs meetings notamment à Ankara, Istanbul, Izmir et Adana.

A Izmir, après une conférence-débat sur le coup d'état militaire du 12 septembre, les participants marcheront vers la résidence de l'ancien général Kenan Evren, putschiste principal de l'époque.

Les organisations démocratiques réclament que
les putschistes de 1980 soient jugés pour les crimes suivants qu'ils ont commis après le coup d'état:


La dernière initiative timide lancée par le gouvernement sous l'appellation "ouverture démocratique" est tout à fait ridicule, car elle ne prévoit rien pour une véritable démocratisation digne des normes européennes par
la modification radicale de la constitution de 1982.

Comme nous l'avons annoncé depuis des décennies, une des premières choses à faire dans le processus de démilitarisation est de soumettre le chef d'état-major à l'autorité du ministre de la défense nationale, de raboter les pouvoirs excessifs du Conseil de Sûreté Nationale (MGK) et du Conseil Militaire Supérieur (YAS).

Les mesures suivantes doivent être prises pour éradiquer tous les vestiges de la dictature fascisante de l'Armée:
Ceci est également un rappel aux dirigeants de l'Union européenne et de ses pays membres qui flirtent toujours avec le pouvoir politique en Turquie. Pour des intérêts stratégiques, économiques et commerciaux, ils n'hésitent pas à promouvoir les serviteurs du lobby turc dans les partis politiques et dans les organes législatifs et exécutifs au détriment des valeurs démocratiques acquises grâce aux luttes historiques des peuples européens.

29th anniversary of the September 12 Coup: The Turkish Army is still in power

Communiqué of Info-Türk Foundation:

September 12, 2009 is the 29th dark anniversary of the 1980 Military Coup, second phase of a process of militarization in all fields of the country. Previously, the coup d'état of March 12, 1971 had already abolished or destroyed many democratic rights and institutions by the application of a repression without precedent. The 1980 Coup completed the militarization by imposing to the country a racist and despotic constitution following a more cruel repression.

The 1982 Constitution denies the basic rights of the Kurdish people and the Armenian, Assyrian and Greek minorities of Turkey. Articles 3, 42 and 66 preach the superiority and the monopoly of the Turkish race and language. Article 4 declares that Article 3 can never be modified, even its modification can never be proposed.

For 29 years, despite all protests of democratic forces, parliamentary powers have always passed under silence the demand of judging the authors of this criminal putsch. The constitution imposed by the Junta has remained in force. Successive governments have ruled the country always under the threats and blackmails of the military hierarchy.

It should be recalled that the Army has, during last 12 years, carried out two new direct interventions in political life, on February 28, 1997, and April 27, 2007. Moreover, as seen in the accusation act of the Ergenekon Proceedings, Army officers have prepared three plans of intervention in 2003 and 2004.

While these last ones are being tried simply for attempting to make a military coup, those commanders who already carried out the coups of 1971 and 1980 as well as the direct interventions of 1997 and 2007 still remain immunized against any legal proceeding.

For this reason, on the occasion of the 29th anniversary of the 1980 Coup, many demonstrations are being organized in Turkey's big cities.

Friday in Ankara, many democratic organizations organize a march towards the US Embassy for protesting against the role played by Washington in the preparation of this coup.

Saturday 12 September, many demonstrations will take place mainly in Ankara, Istanbul, Izmir and Adana.

In Izmir, after a round table on the 1980 Coup, the participants will march to the residence of Former General Kenan Evren, principal putschist of the period.

Democratic organizations demand that the putschists of the 1980 Coup be tried for the following crimes that they committed after the military coup:


• Within two years, more than 650,000 people were taken into custody and subjected to torture.
• Information on 1 million 683 thousand people were recorded.
• 210,000 political cases were opened in military courts.
• A total of 98,404 people were tried because of their "thoughts."
• 71,500 people stood trial under articles 141, 142 and 163 of former Penal Code.
• 6,353 people were tried under the menace of capital punishment.
• 517 people were condemned to capital punishment.
• 50 people were hanged.
• 21,764 people were sentenced to heavy prison terms.
• 171 people were documented to have died under torture.
• 299 people lost their lives in prison due to maltreatment and hunger strikes to protest this maltreatment.
• 348.000 persons were forbidden to travel abroad.
• 30 thousand people went to exile as “asylum seekers”.
•  14,000 persons were deprived of Turkish nationality.
• Universities were placed under the discipline of the Higher Education Council (YOK), depended on political power.
• 15,509 people were ousted from their university posts under Law No. 1402.
• 3.854 teachers were fired.
• All political parties were closed down.
• The activities of 23,667 associations were halted.
• The press was censored.
• 4,509 people were sent into exile by the martial law.
• 937 movies were banned.
• 2,792 authors, translators and journalists were tried.
• Journalists were condemned to a total of 3.315 years and 3 months prison sentence.
• 31 journalists were imprisoned, hundreds of them were attacked and three were shot dead.
• 113,607 books were burned.
• 39 tons of books, magazines and newspapers were destroyed by the State's paper mills.


The recent timid initiative taken by the government under the title of "democratic opening" is completely ridiculous because it proposes nothing for a real democratization conforming to European norms by a radical modification of the 1982 Constitution.

As we have already announced for many years, one of the first things to be made in the process of demilitarization is to subject the chief of staff to the authority of the Minister for national defense, to cut off the excessive authorities of the National Security Council (MGK) and the Higher Military Council (YAS).

The following measures should be put in practice for eradicating the remnants of the fascist dictatorship of the Army:


This is also a call to the leaders of the European Union and of its member states who always flirt with political power in Turkey. For the strategic, economic and commercial interests, they do not hesitate to promote the servants of the Turkish Lobby in political parties ad in legislative and executive bodies to the detriment of the democratic values gained thanks to historical fights of European peoples.



Début du procès de sept auteurs présumés d'exécutions de Kurdes

Le procès de sept prévenus, dont un colonel de gendarmerie, accusés d'avoir participé à l'exécution sommaire de 20 personnes dans le sud-est de la Turquie alors que la rébellion kurde battait son plein, a débuté vendredi à Diyarbakir (sud-est).

Le procès est considéré comme une avancée majeure dans l'établissement de la vérité sur les allégations de violations massives des droits de l'Homme durant la lutte entre les forces de sécurité et les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est anatolien, peuplé en majorité de Kurdes.

L'acte d'accusation affirme que le colonel Cemal Temizoz avait formé une sorte de milice chargée de poursuivre des personnes suspectées d'aider les rebelles lorsqu'il était en fonction à Cizre, dans la province de Sirnak, frontalière de l'Irak, de 1993 à 1996.

Les membres de ce gang auraient tué certains des suspects --20 selon le ministère public--, dont les corps auraient été sommairement enterrés dans des endroits isolés.

Le procureur a requis la réclusion à perpétuité sans réduction de peine pour les sept prévenus.

Lors de la première audience, placée sous la protection de dizaines de policiers patrouillant aux abords du tribunal, le colonel Temizöz a donné sa propre version des faits.

"Quand j'ai été muté à Cizre, la ville était aux mains du PKK. (...) J'ai essayé de trouvé une issue. J'ai renforcé l'armement. J'ai formé des gardiens de village (...) Le résultat de ce travail est que le PKK a reculé", a-t-il déclaré devant la cour.

"Les miliciens étaient armées jour et nuit. Les gens qu'ils tuaient étaient du PKK et ils les enterraient dans certains endroits. Maintenant, certains milieux proches du PKK montrent ces endroits pour qu'on y creuse", a-t-il ajouté. "Je suis désigné comme une cible par le PKK à cause de mon succès dans la lutte contre le terrorisme."

Les poursuites contre les sept prévenus ont été lancées après des fouilles ordonnées par la justice en mars et avril, qui ont conduit à la découverte d'os et de vêtements.

"Les morts sont le résultats d'exécutions au sein du PKK, de règlements de compte familiaux, de vendettas. Et ils sont présentés comme des exécutions sommaires", a également estimé le colonel.

La cour a refusé les demandes de libération des prévenus et fixé la prochaine audience au 18 septembre.

Devant le tribunal, une soixantaine de parents de disparus ont réclamé justice en brandissant des photos de leurs proches. (AFP, 11 sept 2009)


63 Cases on "Resistance against the Police" for Each Torture Case

According to official numbers of the Ministry of Justice compiled by the Human Rights Association (İHD), for each torture case in 2006 and 2007 respectively 63 cases of "resistance against the police" were filed.

İHD chairman Öztürk Türkdoğan told bianet: "It is a widespread tactic of the security forces that are exposed to torture allegations to file a case of "police resistance" to intimidate people who say they have been tortured". Öztürk refers to the statistics of the years 2006 and 2007 respectively.
2006

For each 1.73 court cases of torture and persecution there are on average 100 cases of „police resistance". 481 security officers are trialed in 205 cases, the number of victims amounts to 525.
17,440 security officers filed 11,782 cases of "resistance against the police" with a total of 18,092 defendants under charge of "resisting against the police."

2007

For each1.40 court cases of torture and persecution there are 100 cases of "resistance against the police" on average. 350 security officers are trialed in 350 court cases with a total of 260 victims.
17,748 security officers filed 10,279 complaints for "resisting against the police". 16,676 people are trialed because of "resisting against the police".

Suppression of civil opposition

In the opinion of Türkdoğan these figures demonstrate the suppression of civil opposition: „Most of the incidents occur during public demonstrations or right afterwards. The figures reveal that no effective measures have been taken against torture and that there is a lack of investigation. To the contrary, it implies that policemen file complaints in order to escape allegations of torture. This shows the character of the system. When civil opposition is brought to the streets, this is the scenario encountered".

Also Çeber's friends on trial for "resistance against the police"

Aysu Baykal, Cihan Gün and Özgüt Karakaya are one of the examples for this picture. They were arrested last year after a press release together with Engin Çeber who died as a result of torture in detention. They explained in detail the torture they experienced in the police station and also in prison. At the same time all three of them are on trial under charge of "resistance against the police". The third hearing of their case is scheduled for 10 November in the Sariyer 2nd Criminal Court of First Instance. (BIA, Tolga KORKUT, 9 September 2009)

Appels pour la libération de la prisonnière Güler Zere!

7 septembre 2009, par Maison du Peuple de Genève et Maison Populaire de Genève

M. Sadullah ERGIN, Ministre de la Justice Republic of Turkey
Monsieur le Ministre,
06 septembre 2009

Güler ZERE est une détenue politique incarcérée depuis 14 années. Aujourd’hui, elle se trouve à la chambre pour les détenus de l’hôpital "Balcali" de la Faculté de la Médecine de l’Université de Cukurova (Adana).

Güler ZERE est privée du diagnostic à temps et les soins efficaces à cause de son isolement/traitement.

Encore, aujourd’hui, Güler ZERE est privée des soins suffisants. Il y a le risque de vie.

Les médecins spécialistes du département d’oncologie et de l’ophtalmologie de l’hôpital de l’université où Güler ZERE est soignée ont établie deux rapports médicaux.

Ces rapports ont été demandés par le procureur général de la République d’Elbistan en vertu de l’article 16/2 de la loi 5275 qui concerne l’Exécution des Peines et des Sécurités.

Je vous prie, Monsieur le Ministre, d’intervenir dans les plus brefs délais pour la libération de cette jeune femme gravement malade.

Je vous remercie de votre attention à cet appelle.

Respectueusement,

Bill Lowry - France
Communauté genevoise d’action syndicale

*

A l’attention de M. Sadullah ERGIN, Ministre de la Justice
Excellence,

L’émotion sucitée par la lecture de la lettre de Madame Güler Zere nous commande de vous prier de bien vouloir prendre des mesures pour que les services pénitentiaires qui vous sont subordonnés entreprennent tout ce qui sera nécessaire au bon rétablissement de cette prisonnière politique.

Nous ne voulons pas croire que votre pays puisse utiliser la maladie comme une corde pour permettre une mise à mort « impromptue » d’une détenue.

Avec l’assurance de notre parfaite considération.

Claude REYMOND,
secrétaire syndical CGAS

*

Monsieur le Ministre,

Nous souhaitons vous faire part de notre vive préoccupation concernant l’état de santé de la prisonnière politique Güler Zere.

Mme Zere, prisonnière depuis 14 ans pour des raisons politiques, est atteinte d’un cancer avancé. Elle se trouve actuellement dans la zone réservée aux détenus de l’hôpital « Balcali » de la Faculté de Médecine de l’Université de Cukurova (Adana). Malheureusement cet hôpital se trouve dans l’incapacité de lui prodiguer les soins nécessaires.

En effet, suite à la demande du Procureur général de la République d’Elbistan, les médecins de l’établissement ont établi deux rapports démontrant l’impossibilité de prodiguer des soins adéquats à Güler Zere en milieu pénitencier ou dans une des sections pour les détenus des institutions de santé officielles.

Malheureusement le Conseil de la Médecine Légale a, après un examen rapide, déclaré qu’ : « un sursis à l’exécution de la peine n’est pas nécessaire » (circulaire 01.01.2006/21), ôtant ainsi tout espoir de rémission à Güler Zere. Le rejet répété des demandes de sursis, ainsi que l’indifférence dont semble faire preuve la direction pénitentiaire relève du mauvais traitement.

Nous vous demandons d’appliquer l’article 16/2 de la loi 5272 qui prévoit l’annulation de l’application de la peine en cas de manque de moyens pour les traitements médicaux, si la maladie nécessite une hospitalisation prolongée ou encore si le maintien du malade dans le service hospitalier de la prison constitue un danger éminent pour sa vie. Les jours de Güler Zere sont comptés, elle doit être libérée immédiatement avec un sursis à l’exécution de sa peine en vertu de l’article 16/2 de la loi 5275 afin de recevoir les soins nécessaire.

Nous vous rappelons que vous êtes tenu de respecter la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH) qui proclame le droit à la vie (art.2) et proscrit la torture, les peines ainsi que les traitements inhumains ou dégradants (art.3).

Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, nos salutations distinguées.

Pour le CETIM - Centre Europe - Tiers Monde

Sarah Flores

Jean-Claude APARICIO Membre du Comité


*

Monsieur le Ministre,

J’interviens pour Güler ZERE qui est privée de soins . Il y a un risque pour sa vie comme le confirment les résultats communs de deux rapports.

Un sursis à exécution de sa peine est nécessaire car la santé de Güler ZERE s’aggrave. L’Etat Turc ne doit pas l’abandonner à la mort en la privant des soins urgents dont elle a besoin.

Güler ZERE doit être libérée immédiatement.

Sa vie est entre vos mains, sous le regard et l’émotion de l’opinion internationale.

Bien respectueusement,

Jean-Claude APARICIO Membre du Comité Central de la Ligue des Droits de l’Homme.

Paris le 31 août 2009

Accused For Condemning Police Violence against Children

Açıkalın from the Human Rights Association is on trial again because he condemned an action of a police officer in Hakkari. The police officer beat a 17-year-old child on the head with his rifle butt. Açıalın is charged with "demonstrating against the law". The court will start on 2 November.

Ethem Açıkalın, president of the Human Rights Association (İHD) in Adana, had previously been accused of being connected to the militant Kurdistan Worker's Party PKK, the Marxist Leninist Communist Party (MLKP) and DHKPC (Party and Revolutionary Front for the Liberation of the Turkish People). He has already been on trial eight times for "spreading PKK propaganda", "resistance against the police" and "inciting hatred and hostility".

In the course of a demonstration on Chidren's Day this April in Hakkari in the south-east of Turkey a riot police officer ran after a 17-year-old child, caught up with him and brutally beat is head and upper body with his rifle butt. Açıkalın had organized a protest in Adana against this incident. Now he is accused of "opposing the law of assemblage and demonstrations."

"When I just open my mouth they put me on trial"

Açıkalın's reaction to the latest trial: "When I just open my mouth they put me on trial. If there is an operation in town they try to make me part of it. On one hand they talk about a democratic initiative, but on the other hand they put democratic actions under court pressure. Turkey does not fulfill many of the obligations of international treaties the country has signed. Neither does it fulfill the UN declaration for the Protection of Human Rights Defenders".
Açıkalın furthermore warned: "Defenders of human rights are in danger in Turkey. The new trial against me shows this very clearly."

Trial starts on 2 November

Açıkalın is charged with "violation of the law against illegal demonstrations, organizing demonstrations and participating in demonstrations" according to articles 6/2, 23/d and 28/1 of law no. 2911. His trial is scheduled for 2 November at the 8th Criminal Court of First Instance.

10th trial on its way?

Another investigation against Açıkalın has been started because the human rights defender conducted an action prepared by the İHD headquarters some months ago called "Look at the Euphrates and you will see blood running down the river".  The action was aimed at including unsolved killings in the Ergenekon case in order to solve them. (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 6 September 2009)

31 Children Tried Under Charges of Terrorism

The 'Call for Justice for Children' initiative requests "Immediate justice to the children who are victims of the Anti-Terrorism Law (TMK)". On the World Peace Day on 1 September the group organized an event in Istanbul called "The name of peace is child" to inform about detained and tried children.

The Anti-Terrorism Law was effected in 1991 and renewed in 2006. It states that children aged between 12 and 18 years accused for terror should be detained, interrogated and tried under the same conditions as adults. Tilbe Saran and Murat Garipoğlu from the organization Civil Platform object to the law, warning that with every day that passes by another victim of the law is being added.

According to the group's information 127 children are currently detained. 3000 children are on trial but the Ministry of Justice does not confirm a precise figure.

The cases of children that attended court hearings in Diyarbakır and Adana throughout the months of August are listed below:

4 August, Diyarbakır: after 6 months in detention 17-year-old adolescent K.E. from the town of Bismil and 16-year-old K.G. were not released. The hearing was postponed to 4 September.

6 August, Diyarbakır: 8 children attended a court hearing:  15-year-old S.Ş, the two 16-year-old A.E. (in detention for 18 months) and Ş.A., the three 17-year-old adolescents M.U., A.T. (tried without detention) and S.O. and the two 18-year-old M.G. and M.T. Only 17-year-old S.O., who had been detained since 4 April 2009, was released. For the other 7 children the hearing was postponed to 29 September.

14 August, Adana: 15 children from Mersin are on trial, only 16-year-old H.A. is not in detention. For 15-year-old Y.A. an arrest warrant was issued. The other children are trialed in detention and none of them was released in this hearing. The case was postponed to 3 November 2009.

18 August, Diyarbakir: 17-year-old F.K. was sentenced to 6 months in prison.

20 August, Diyarbakır: The two 17-year-old M.S.T. and M.K. are detained since 20 September 2008, 17-year-old M.H.G. is in detention since 15 February 2009. Their hearing was postponed to 1 September 2009.

20 August, Diyarbakır: The hearing of 16-year-old K.A. from Diyarbakır, who is detained since 15 February 2009, was postponed to 24 September 2009.

Hearings scheduled for September 2009:

1 September, Diyarbakır: Hearing of un-detained 14-year-old Y.V.

3 September, Diyarbakır: Hearing of detained 17-year-old K.Y. from Batman.

4 September, Diyarbakır: Hearing of the two adolescences K.E. and K.G. 17-year-old K.E. is detained for 6 months. 16-year-old K.G. is tried un-detained.

8 September, Adana: Hearing of the three teenagers F.E., M.K. and S.K. from Adana. 15-year-old F.E. is in detention since 11 months. 16-year-old S.K. is on trial un-detained.

14 September, Diyarbakır: Hearing of different groups of children on trial under various articles from the Anti-Terrorism Law (TMK) and the Turkish Criminal Code (TCK). One group consists of 6 children from Diyarbakır aged between 15 and 17 years. One of them is the juvenile C.B., who was released from detention after 5 months on 17 March. Adolescences H.D. and Z.Ç. from the second group are detained for five and a half months. On the same day 16 children from the town of Cizre and one child from Kızıltepe district in Mardin are on trial.

16 September, Izmir: Two separate groups of children are on trial. In the first group 3 children, who have been released from detention some time ago, are tried. Also the second group consists of three children. Teenager A.G. has been kept in detention for 2 years and 2 months. Meanwhile he reached his eighteenths birthday in prison.

21 September, Adana: Trial of 15-year-old H.K., 16-year-old İ.A. and 17-year-old K.G. All three juveniles were released after a 6 month detention.

29 September, Diyarbakır: Hearing of H.D and Z.Ç, both of them detained for 8 months, together with un-detained İ.Ö.

30 September, Van: Three children on trial. 17-year-old R.D. was released after 4 and a half month in detention. The two 14-year-old F.A. and S.A. are un-detained. (BIA, Emine ÖZCAN, 3 September 2009)

Lettre de la prisonnière politique  Güler Zere, peut-être la dernière!

Ci-dessous, nous publions une lettre de Güler Zere, prisonnière du DHKP-C (Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple), d'origine kurde, âgée de 37 ans, capturée en 1995 lors d’une opération de ratissage de l’armée visant la guerilla du DHKP-C dans les montagnes du Dersim, condamnée par la Cour de sûreté de l’Etat (DGM) de Malatya à perpétuité en tant que membre du mouvement  marxiste, incarcérée depuis 14 ans, atteinte d’un cancer terminal à la bouche et libérable pour raisons de santé mais arbitrairement maintenue en détention alors que les militaires putschistes du réseau fasciste « Ergenekon » accusés de vouloir renverser le gouvernement AKP ont récemment été libérés pour de simples maux de tête après seulement quelques semaines de détention.

Güler Zere a écrit cette lettre le 1er septembre 2009 depuis l’hôpital de Balcali (Adana, sud de la Turquie) où elle est soignée en captivité. Cette lettre est adressée avant à ces amis et camarades qui campent devant l’hôpital, à ceux qui tiennent un sit-in devant l’Institut médico-légal à Istanbul mais aussi à ces innombrables soutiens qui luttent pour sa libération.

Güler est mourante. Güler ne peut plus se nourrir. Güler ne peut plus parler.

Elle peut encore juste  nous écrire. Mais pour combien de temps encore ?

A cet Etat cruel qui l’a laissé mourir à petits feux, nous disons haut et fort :

Laissez-là au moins mourir sans menottes aux poings !

Laissez-là mourir libre !

(comitedeslibertes@gmail.com, le 3 septembre 2009)

Lettre de Güler Zere

Bonjour,

En ce moment, quelque part dans la nuit, j’entends votre voix, une fois de plus.

Comme votre voix me parvient, je sais que vous entendez la mienne. Vos battements de cœur se mêlent aux miens. Et c’est un cœur immense qui naît sous mon flanc gauche.

Le cœur… comme il est plein notre cœur… Que n’avons-nous pas réussi à contenir dans nos coeurs.

Dans mon cœur, il y a tant de choses. Tout d’abord, le grand bien aimé, puis nos parfums d’œillets, ceux qui sont à mon chevet et dont l’odeur s’est mêlée à celui des fleurs des montagnes, vous, les âmes qui me sont chères, tous ceux que j’aime, toutes les choses que j’ai laissées à moitié, tous ceux dont je ressens l’affection...

A chaque fois que mon cœur se resserre, que mon corps se tord de douleur, je vous ressens au bout de mes doigts, vos yeux effleurent les miens, cette petite cellule se mêle à la multitude et une polyphonie vocale en jaillit. J’en demeure pétrifiée. Je réponds à chaque son par un sourire. De manière involontaire, spontanée. Et vous accueillez chaque râle qui s’arrache de mes entrailles avec vos yeux souriants.

Que vous soyez à mon chevet, sur le pas de ma porte, à un pas de moi, dans la rue, dans n’importe quelle ville, que vous soyez assis devant l’Institut médicolégal ou ailleurs, je vous ressens. Votre chaleur, votre force et vos voix m’enlacent. C’est pour cela que je garde la tête haute à chaque fois que le mal me traque. C’est grâce à cela que je me prête à lui faire un croche-pied. Vous êtes avec moi, dès lors, qu’importe le reste !

Lorsqu’au détour d’un court chemin, vos yeux croisent les miens, mon cœur s’affole comme un moineau.

Oui, c’est de vous que je parle, mes cœurs braves aussi ardents que les canicules d’Adana aux yeux aussi étincelants que le reflet de la lune dans le fleuve Seyhan. Je vous aime. Vous ne campez pas devant ma porte, mais au beau milieu de mon coeur.

Et puis il y a ceux qui attendent, assis, dans la ville de mon combat. Vous êtes là depuis des jours et qui sait le nombre de fois que je me suis étendue vers vous ? Je m’allonge et vous atteins en touchant votre espérance. Vous savez, cet état de sublimation où la voix de vos cœurs se mêle à la sueur de vos yeux. Je suis sans cesse avec vous. A tel point que c’est en me multipliant que je m’en retourne à ma cellule. Et à chaque fois, c’est avec votre force que je terrasse ma cellule. J’enlace vos mains de tout mon cœur, de toutes mes forces.

Et puis il y a ceux qui se trouvent dans les profondeurs tumultueuses de mon âme. Ceux qui inlassablement viennent à moi, la plume chargée de tendresse, de camaraderie, d’amitié. Eux, les coursiers de l’espoir. Ces camarades qui sont l’âme de mon âme. Comment exprimer la douleur engendrée par votre absence ? Vous me manquez tant. Je vous aime tant...

Et puis, il y a tous nos amis dans ce combat. Vous, dont le cœur amical a toujours été à mes côtés. Vous n’avez cessé de faire ressentir votre présence. En joignant votre voix à la mienne, vous m’avez empli de ce sentiment particulièrement  réconfortant que procure la présence d’un ami dans le combat.  Je vous envoie un sourire amical empli d’amour et de lutte... Saluts à vous tous.

Quoique je dise ou que je fasse, cela sera insuffisant, incomplet, je le sais. Le mieux est donc que je prenne congé de vous ici même. Mais je garde les yeux plantés dans les profondeurs de vos yeux afin que vous voyiez la profondeur de l’amour que je vous porte. En finissant ma lettre, je veux le redire : je vous aime, je vous aime tant !

Güler Zere
1er septembre 2009
Hôpital de Balcali, Adana

Affiches interdites pour “insulte aux Grands de l’Etat”

D’après une information lue sur le site de l’agence de presse kurde Firat News Agency, le préfet d’Ankara a interdit les affiches posées par Les Forces laborieuses et démocratiques d’Ankara (Ankara emek ve demokrasi guçleri) qui appelaient la population à manifester contre le coup d’Etat du 12 septembre 1980 et à exiger la condamnation de ses instigateurs. Pour le préfet, les affiches ne sont pas acceptables dans la mesure où elles portent atteinte aux “Grands de l’Etat”.

Ces affiches ont été préparées par Les Forces laborieuses et démocratiques, association installée à Ankara, qui se préparent à organiser des meetings de protestion du Coup d’Etat militaire survenu en Turquie le 12 septembre 1980. Interdit par le préfet de la capitale turque en vertu de l’article 5442 du Code administratif de la Province, ces affiches ont été considérées comme dangereuses et pouvant porter atteinte à l’ordre public. Le préfet a en effet estimé que présenter les Hommes d’Etat comme des fascistes, des responsables de coup d’Etat, des réactionnaires et des chauvinistes était de l’ordre de l’insulte et servirait à provoquer la population, à diffuser des sentiments de haines et de dégoûts parmi la population et contre les fonctionnaires, à créer une situation d’insécurité et d’excitation.

Lors d’une conférence de presse organisée pour l’occasion, le Président de la Fédération des Révolutionnaires de 1978 (Devrimci 78′liler Federasyonu), Ruşen Sümbüloğlu, a déclaré, au nom des représentants de l’association des Forces laborieuses et démocatiques d’Ankara, que les affiches ne servaient qu’à témoigner de cette histoire sombre que représente en Turquie le coup d’Etat militaire du 12 septembre 1980.

“Notre affiche qui ne comporte aucun signe de violence et qui a le droit d’exister dans une société démocratique, se veut actualiser le Coup d’Etat militaire du 12 septembre. (…) Le préfet d’Ankara a étrangement oublié les responsables de cette période la plus sombre de l’Histoire pour le peuple, la plus cruelle, impitoyable et pleine de terreurs. En considérant notre volonté de dénonciation du fascisme et de l’oppression et nos efforts pour demander des comptes comme étant de nature à encourager la violence, l’excitation et la haine, le Préfet entend occulter la vérité” a-t-il expliqué.

Mr Sümbüloğlu a également déclaré que l’attitude du préfet n’était en rien une surprise et qu’il a fait ce qu’on attendait de lui, dénonçant l’attitude actuelle de l’AKP qui tente, par ” l’ouveture démocratique”, à défendre un faux semblant qui ne réflète en rien la réalité.

Le Président de la Fédération des Révolutionnaires de 1978 a affirmé qu’ils feraient usage de leurs droits démocratiques et saisiraient, sous l’observation et le contrôle de l’Association des juristes modernes ( Çağdaş Hukukçular Derneği- ÇHD), le tribunal pour contester la décision du préfet.

Sur les affiches invitant les citoyens à participer “aux meetings pour maudire en ce 29 ème anniversaire du Coup d’Etat du 12 septembre, l’impérialisme, le fascisme, les coup d’Etat, le chauvinisme”, étaient représentés Kenan Evren, le Président défunt du BBP (Parti de la Grande Unité) Muhsin Yazıcıoğlu, le Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan, l’ancien Chef d’Etat major des forces armées turques Yaşar Büyükanıt, Mehmet Ağar (ex-chef de la police et ancien ministre de l’Intérieur), Veli Küçük (ex-générale de la Gendarmerie) et l’ancien Président de la République Turgut Özal. (Firat News Agency-Bersiv, 30 août 2009)


Le Premier ministre porte plainte contre Mustafa, 13 ans

Un enfant de 13 ans a été jugé pour avoir lancé "Dieu vous punira !" au Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, rapporte le quotidien Radikal. Le procureur a demandé un an d’emprisonnement contre Mustafa Ö., qui était fâché contre le Premier ministre depuis la faillite récente de son père. L’adolescent a lui aussi porté plainte contre Erdogan pour coups et blessures. Le Premier ministre lui a pincé le cou et l’a violemment bousculé, en lui disant "dégage !" Erdogan a déjà porté plainte à plusieurs reprises contre des journalistes, des caricaturistes, des villageois et des politiciens qui l’avaient insulté, rappelle Radikal. (Stéphane/armenews, 31 août 2009)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

IPI urges Turkish government to halt investigation, accept differing views

A Turkish public prosecutor has launched a criminal investigation into a celebrity and a journalist, over comments made in an interview printed in August in the daily Millyet newspaper which the authorities claim could "incite hatred and enmity," IPI's Turkish National Committee reported on Wednesday.

Devrim Sevimay, a journalist at Millyet, and Hulya Avsar, a well-known actress and singer, face prison terms if charged and found guilty of breaching Article 216 of the Turkish Criminal Code (TCK), which criminalises "inciting hatred and hostility amongst the public and humiliation of the public."

In the Millyet interview, conducted by Sevimay and printed in the newspaper on 24 and 25 August, Avsar - who is of part Turkish and part Kurdish parentage - expressed her concerns at the government's "Kurdish Initiative," - a government program aimed at removing limits on broadcasting and teaching in Kurdish while ensuring that Turkish remains the sole official language of the country.

Avsar said in the interview that it would be difficult to "convince terrorist operatives of the separatist Kurdistan Workers' Party to lay down their arms."

Both Avsar and Sevimay received subpoenas from the Bakirköy public prosecutor in Istanbul on 21 September, as criminal suspects in an alleged breach of Article 216. Such a breach carries a possible three-year prison sentence.

Article 218 of the TCK, however, increases the length of the sentence if the alleged incitement crime under Article 216 was committed through the media.

Pointing out that discussion of the effectiveness of the "Kurdish Initiative" is "commonplace," IPI Turkey said in a public statement: "These comments cannot be considered a crime.

"The mentality that considers this a crime is a problematic mentality," the statement continued.

"Turkish authorities are again showing a blatant disregard for Article 10 of the European Convention on Human Rights, which guarantees the right to hold and express opinions, even if these opinions conflict with those of the government," said IPI Director David Dadge. "This investigation must stop immediately and the Turkish government must exhibit greater tolerance towards those with whom it disagrees." (IPI/IFEX, 29 September 2009)

"Democratic Initiative" Newspaper Banned after Less than 1 Month

The Istanbul 14th High Criminal Court banned the "Democratic Initiative" newspaper. The court claimed that the newspaper "lauded the PKK organization" in a news article about the funeral of Aliye Timur, member of the militant Kurdistan Worker's Party (PKK), entitled "Buried on Bayram". ('Bayram' is the religious holiday at the end of the fasting month of Ramadan.)

The court stopped the publishing of the newspaper for a period of 1 month on 22 September 2009 in accordance with the Anti-Terror Law (TMY) article 6/last paragraph, claiming criminal content of news in the 29th issue.

After Günlük also "Democratic Initiative" banned

President judge Yakup Hakan Günay said that an investigation by the Public Prosecutor's Office has been initiated about the newspaper's owner and responsible editor in charge Ziya Çiçekçi. Applying Press Law article 25/2 he decided to confiscate the newspaper's issues.

It is claimed in the decision that propaganda for the PKK was made by including the praise of a PKK member and of the organization in a news article.

Also Günlük newspaper was banned for 1 month because of articles and news in the issue dated 26 August 2009. The Günlük newspaper staff continued publishing when they founded the "Democratic Initiative" newspaper the very next day. The name of the newspaper was chosen in style of the government's "democratic initiative" process which is discussed widely and highly controversially in the current Turkish media agenda.

The Istanbul 13th High Criminal Court banned Günlük newspaper for 1 month because of alleged "PKK proganda" in some news and articles written by Prof. Dr. Amir Hassanpour from the Near and Middle Eastern Civilizations Department of Toronto University.

After less than a month the newspaper, now with Eren Keskin as the general publication director, has encountered the same situation.

The start of the newspaper was launched on 26 August. After continuous censorship during the last three years this was the 31st newspaper emerging out of the latest publication ban. (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 24 September 2009)

BIA Report: 125 people, 57 of them journalists, on trial in 80 opinion cases

According to the quarterly report of the BIA Media Monitoring Desk published for April, May and June 2009, a total of 125 people, 57 of them journalists, were on trial in 80 cases for expressing their opinions during that period.

The report cites the trials and struggles of a total of 475 people under the headings Attacks and Threats, Detentions and Arrests, Trials and Attempted Trials, Corrections and Legal Redress, European Court of Human Rights, Reactions to Censorship and Penalties by the Radio and Television Supreme Council (RTÜK).

While it is impossible to cover all incidents, it aims at giving an impression of the various and frequent ways in which press freedom and the freedom of expression are targeted.

Information: BİA Media Monitoring Desk, Tel. (0212) 251 15 03, Faks. (0212) 251 16 09, E-mail. hukuk@bianet.org (EÖ/AG)

(Full text of the report: BIA's Second Quarterly Media Report 2009)


BIA: "We Publish Avşar's Interview Word by Word - Sue Us If You Want To"

Bakırköy Public Prosecutor Ali Çakır called famous actress and singer Hülya Avşar and journalist Devrim Sevimay to take their statements. Both women are suspected of violating article 216 of the Turkish Penal Code (TCK) punishing "inciting hatred and hostility in the public and humiliation of the public". Avşar reflected her views on the government's "Kurdish Initiative" in an interview made by Sevimay. Journalist Sevimay had conversations within this context with dozens of people, including me. Those conversations were published in Milliyet newspaper [one of Turkey's biggest nationwide daily papers].The Turkish media, political parties and people with their own opinion discuss this topic day by day via the entire written and visual media channels. It cannot be explained with justice and equity that among all those people Ali Çakır chose especially Hülya Avşar and Devrim Sevimay and tried to trial them as "suspects".

What does it have to do with justice to make a newspaper conversation the subject of a crime, which cannot be evaluated at all under TCK article 216 which is clearly stated by law to be valid in case of an "emergence of an open and immediate threat to the public order". Ali Çakır is only mobbing these women by abusing his public power, this is harassment. Let us remember that Çakır also brought Bülent Ersoy to court because of his statements regarding the "Kurdish Initiative" and he lost that case. Let us remember that Çakır brought dozens of journalists and writers before the court when he was Press Prosecutor of Bağcılar and lost almost all of these cases. Despite all this he is still holding his position and puts his signature under a new judicial scandal every day.

I am asking the High Council of Judges and Prosecutors to present a process similar in speed and power as the one when the Şemdinli Porsecutor was taken off duty. The council should take Ali Çakır off duty, who is darkening the environment of democratic discussion in Turkey by abusing the power given to him by his position; who is taking people to court who are not doing anything else but expressing their thoughts and who publicly threatens them to be punished; and who is trying to turn the courts into institutions where people are deterred from expressing their thoughts and criticism although they should be the institutions to protect thoughts and freedom of expression. The investigation about Avşar and Sevimay should be stopped.

We are protesting this investigation. If this conversation is a crime, we are "guilty" of the same crime and by publishing the interview of the Milliyet Newspaper's website we surrender to Ali Çakır for our "crime".

Bianet asked a number of Turkish artists for their opinion about the investigation. Actress Jülide Kural, poet Küçük Iskender, assistant Barbaros Şansal, director Ümit Ünal and actors Derya Alabora and Nedim Saban all agreed that the investigation violates the freedom of expression. They support Hülya Avşar and emphasized not to keep quiet.

Avşar commented that she is true to her words of the interview, adding: "I think this is the greatest insult I have ever experienced in my whole life. This is not an opening initiative, this is a closure." (BİA News Center, 23 September 2009)

La protection des droits d'auteur prévaut sur la liberté d'expression

Depuis la 19 septembre 2009, le réseau social MySpace n’est plus accessible en Turquie. Ce blocage a été ordonné par la décision n°2009/45, prise le 26 juin 2009, par le procureur de la République du district de Beyoglu d’Istanbul. Cette précision apparaît sur le site lorsque les internautes turcs s’y rendent. De même, les sites lastfm.com.tr et akilli.tv sont bloqués pour la même raison. La cause de cette triple censure est un litige relatif aux droits d’auteur.

"Les droits d’auteur sont souvent invoqués pour appliquer la censure sur Internet. Pour autant, le blocage de sites Internet est une sanction disproportionnée et qui porte atteinte à la liberté de l’expression en ligne. Il suffirait retirer les éléments illégaux, au regard des droits d’auteur, du site. Le réflexe de censure est une patique courante en Turquie que nous condamnons fermement", a déclaré Reporters sans frontières.

"Les mesures à l’encontre de l’Internet sont appliquées comme à l’ère des dinosaures. Elles sont disproportionnées", a déclaré Yaman Akdeniz, professeur du département de droit de l’Université de Leeds, à Reporters sans frontières.

Le fait que la coupure d’accès à un site Internet soit ordonnée par un procureur et non par un juge est contraire à la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales (CESDHLF) dont la Turquie est signataire.

Alors que de nombreux Etats européens, dont la France, envisagent de limiter l’accès à Internet pour sanctionner le piratage et protéger la propriété intellectuelle et artistique, Reporters sans frontières rappelle que ces pratiques, compréhensibles dans l’intention de protection des droits d’auteur, restreignent trop souvent la liberté d’expression des internautes.

Nous appelons le gouvernement turc à amender la loi 5651 relative aux délits commis sur lnternet dans le sens d’un plus grand respect de la liberté d’expression en conformité avec la CESDHLF.

Reporters sans frontières rappelle que Youtube est inaccessible en Turquie depuis le 5 mai 2008 et que le pays se situe à la 102e place sur 173, au classement mondial sur la liberté de la presse établi en 2008 par l’organisation.

Lire l'article : http://www.rsf.org/La-protection-des-droits-d-auteur.html

Last week’s trials of freedom of expression

o A police officer Muhittin Zenit claimed compensation from bianet.org because of a report about him. A phone conversation taking place hours after the murder of Hrant Dink, between officer Zenit and Erhan Tuncel who is charged with inciting the murder of Hrant Dink was reported by the media. Zenit was reported to have said to Tuncel ¨No mate they shot him directly on the head... The only difference is that he was not supposed to run away but he did.¨ Zenit sues bianet.org for two news reports; one on 30 September 2007, entitled ¨The way of shooting had been planned¨ and the second published on 28 April 2008 entitled ¨new evidence in Dink murder: We will talk with chairperson Muhsin about Yasin¨. Zenit wants 25 thousand lira compensation. At last week’s hearing recordings of phone conversations between Erhan Tuncel and Muhittin Zenit were asked for and the next hearing was set on 12 November 2009 at 10:40.

o Hakan Tahmaz a journalist and a peace activist and Bülent Yılmaz the owner of “Birgün” newspaper, İbrahim Çeşmecioğlu the responsible editor of the paper face a case over Tahmaz’s interview with a PKK executive Murat Karayılan on Mount Kandil in Northern Iraq. The interview was published on 9 August 2008. Tahmaz, Yılmaz and Çeşmecioğlu are charged under Anti-Terror Law articles 4 and 6/2 ¨making propaganda for an illegal organisation by the means of press”. The next hearing is on 17 November 2009 at 09:00.

o Four people were arrested after a demonstration protesting the arrest and torture of Mehmet Bal, a conscientious objector. Anti-Militarist Initiative members and around 40 representative from rights organisations gathered in Galatasaray Square on 11 June 2008. Four people were charged with “alienating the people from military service” because of the placards and slogans 'we will not kill we will not die, we won’t be anyone’s soldiers, say no, don’t join the army', 'Freedom to Mehmet Bal', 'torture in military prison!” The next hearing is on 3 November 2009 at 09:45.

o Information flow from you is important in keeping a record of trials of freedom of expression in Turkey on CTL (www.antenna-tr.org/ctl) and exposing the practice of freedom of expression in Turkey. We are waiting for your contribution …(Freedom of Expression Weekly Bulletin, Issue 38/09, 18 September 2009)

Journalist Convicted Because of Anecdote about the President

In the first and only session of the case on 15 September the Adana 2nd Criminal Court of First Instance decided to pass sentence of 11 months and 20 days' imprisonment to Sevda Turaçlar. Turaçlar works as an IT operator for the Turkish 'Ekspres' newspaper and published an anecdote about Turkish president Abdullah Gül. Insulting the president by printing the anecdote was the reason for the court's decision. The penalty will be executed only if Turaçlar will commit an offence of the same kind within the coming 5 years.

Turaçlar told bianet she will not file an appeal against the decision: "We respect the decision of the law. I am working in journalism for 20 years and this is the first time I am experiencing something like this. I received support from all over Turkey. I thank everybody".

"I was not aware of commiting a crime, I did not check the anecdote's content"

Un-detained defendant Turaçlar explained the incident from her point of view: "I am working at the newspaper in the technical service department as an IT operator. The anecdote came to me via email and I did not check it before I used it. I had used anecdotes about former president Süleyman Demirel and former prime minister Yıldırım Akbulut before. I was not aware of committing a crime".

Turaçlar argued that she had not been able to check the anecdote because of time constrains and applied for her acquittal. However, prosecutor Hasan Öz claimed to penalize Turaçlar for a public insult of president Gül. Öz stated that the anecdote published on 28 December 2008 was of "ignoble" content.

5 years' suspension of the sentence on probation

Initially, the court decided for a 1 year and 2 months' imprisonment. Yet, seeing Turaçlar's positive conduct during the hearing, the penalty was decreased to 11 months and 20 days. Furthermore, the court decided for a 5 years' suspension of the sentence on probation since the prison sentence fell below a duration of 2 years and because the defendant did not intentionally commit a crime before. Turaçlar's decent personality and her attitude showed during the hearing were taken into account for this decision as well. The penalty will only be affected if Turaçlar commits a crime of the same kind within the next 5 years.

The 'Ekspres' daily newspaper has been publishing in the city of Adana (south of Turkey) for 30 years. Turaçlar is doing journalism for 20 years and works for 'Ekspes' for 17 years.

Because of the anecdote subject to Turaçlar's conviction, also the Milas Önder newspaper and its editorial director Melih Kaşkar are on trial at the Milas 2nd Criminal Court of First Instance under charges of "insult of the president via the press". (The city of Milas is located on the southwest coast of Turkey.) Kaşkar is facing a sentence of 2 years and 8 months' imprisonment for the anecdote's "ignoble" content regarding prime minister Erdoğan and president Gül. (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 18 September 2009)

34 Journalists and Writers in Turkish Prisons during Sugar Holiday

The Solidarity Platform of Imprisoned Journalists (TGDP) reminds that 34 journalists and writers were still in the prisons as the country is going to celebrate Sugar Holiday. TGDP call all to visit them in prison or to send them the messages of sympathy and solidarity.

The below list indicates the names of 34 prisoners  with the mention of the media for which they had worked  and the prison where they are kept:

Abdurrahman Gök, DIHA Siirt Correspondent, Siirt E Tipi Kapalı Cezaevi
Ahmet Birsin, General Coordinator of Gün TV, Diyarbakır D Tipi Cezaevi
Ali Buluş, DIHA Mersin correspondent, Karaman-Ermenek M Tipi Cezaevi
Aylin Duruoğlu, Editor of Vatan on-line, Bakırköy Kadın ve Çocuk Tutukevi
Barış Açıkel, İşçi Köylü publisher, Kandıra 1 Nolu F Tipi Cezaevi, KOCAELİ
Bayram Namaz, Atılım columnist, Edirne 1 Nolu F Tipi Cezaevi
Bayram Parlak, Mersin correspondent of Gündem, Karaman-Ermenek M Tipi Cezaevi
Behdin Tunç, DIHA Sırnak correspondent, Diyarbakır D Tipi Cezaevi
Çağdaş Küçükbattal, Atılım
correspondent, Metris Cezaevi
Eda Ünalan, Kızıl Bayrak Ankara
correspondent, Sincan Kadın Kapalı Cezaevi
Erdal Güler, former responsibe editor of Devrimci Demokrasi, Amasya E Tipi Cezaevi
Erol Zavar, Odak publisher and poet, Sincan F Tipi Cezaevi, ANKARA
Faysal Tunç, DIHA Sırnak correspondent, Diyarbakır D Tipi Cezaevi
Füsun Erdoğan, Özgür Radyo general coordinator, Gebze Özel Tip Cezaevi, Gebze/KOCAELİ
Hacı Orman, Sanat ve Hayat Chief Editor, Sincan 1 Nolu F Tipi Cezaevi, ANKARA
Halit Güdenoğlu, Yürüyüş Publisher and editor, Metris Cezaevi
Hasan Coşar, Atılım columnist, Sincan F Tipi Cezaevi, ANKARA
Hatice Duman, Atılım publisher, Gebze Özel Tip Cezaevi, Gebze/KOCAELİ
İbrahim Çiçek, İbrahim Çiçek, Atılım chief editor, Tekirdağ 2 Nolu F Tipi Cezaevi
İsminaz Ergün, Demokrat Radio Employee, Sincan Kadın Kapalı Cezaevi
Mahmut Tutal, Gündem
employee in Urfa, Urfa E Tipi Cezaevi
Mehmet Karaaslan, Gündem employee in Mersin, Karaman-Ermenek M Tipi Cezaevi
Metin Bulut, Publisher and editor of Yürüyüş Review, Metris Cezaevi
Müge Molvalı, Atılım Chief Editor, Bakırköy Kadın ve Çocuk Tutukevi
Mustafa Gök, Ekmek ve Adalet representative in Ankara, Sincan F Tipi Cezaevi
Nadiye Gürbüz, Editor of Demokrat Radio, Bakırköy T Tipi Kadın Kapalı Cezaevi
Şafak Gümüşsoy, former responsible editor of Mücadele Birliği, Amasya Kapalı Cezaevi
Sedat Şenoğlu, Atılım general coordinator, Edirne 1 Nolu F Tipi Cezaevi
Suzan Zengin, İşçi-Köylü employee, Bakırköy Kadın ve Çocuk Tutukevi
Tuncay Mat, Atılım
correspondent, Metris Cezaevi
Vahit Yurttaş, Atılım  publisher and editor, Metris Cezaevi
Vedat Kurşun, Azadiya Welat's former editor, Diyarbakır D Tipi Cezaevi

Solidarity Platform With Imprisoned Journalists (TGDP)

CONTACT: Necati ABAY-TGDP Spokesperson, GSM: 0535 929 75 86, Fax: (0212) 514 68 77
e-mail: tutuklugazeteciler@mynet.com

Journalists Writing About Hrant Dink Murder under Prosecution

Head of the Police Intelligence Department Akyürek filed a complaint against journalist Kemal Göktaş after he has already taken journalist Nedim Şener to court. Both pressmen published books about the Hrant Dink murder, voicing their critical concerns about the handling of the case.

An investigation has been started on journalist Kemal Göktaş from Vatan newspaper on the grounds of his book "The Murder of Hrant Dink - Media, Judiciary, State". Previously, also journalist Nedim Şener was tried because of his book "Dink's Murder and the Lies of the Intelligence Agency". Both books deal with the background of the murder of Hrant Dink, assassinated editor-in-chief of the Armenian-Turkish Agos Newspaper, in 2007.

Göktaş told bianet that he testified on 9 September before prosecutor İsmail Onaran in the context of the investigation launched upon Akyürek's complaint. Ramazan Akyürek is head of the General Directorate of the Police Intelligence Department.

After Şener also Göktaş is put on trial

Akyürek declared that he was not related to the Dink case and accused Göktaş of "attempting to influence" the case.. Albeit, Akyürek's lawyer Nurullah Albayrak stated in a petition dated from 20 June 2009: "Although my client is involved in this secret issue, he still has not received a copy of the report prepared by the Prime Ministry Inspection Board".

Albayrak claims that Göktaş is talking about Akyürek in his book, quoting page 147. He argues that the journalist put his client under suspicion when he said that "further question marks emerged when Akyürek's statement before the Turkey National Assembly's (TBMM) Human Rights Sub-Commission on the Hrant Dink Murder was combined with Tuncel's defense".
Adittionally, despite Akyürek's reports the following contents of the book are included in the indictment: protection of Tuncel (p. 218/219); after the murder the government "did not show political determination to reveal the criminal organizations within the state" (p. 289); Akyürek "did not move a muscle" to protect Dink (p. 302).

Göktaş found out about the investigation by coincidence

The journalist got to know about the investigation by coincidence when he appeared before the Ankara Court to make a statement regarding a different issue. Göktaş then was under charge of "violating the investigation's confidentiality" because he had reported about a statement made in the context of the Ergenekon case.

Akyürek had sent Göktaş's notification about the investigation to Nedim Şener's address in Bakırkköy. The mistake was noticed because Şener refused to sign the notification.

More than 2 years ago on 19 January 2007, around the time when Erhan Tuncel was made a secret agent, Aykürek was Police Chief of the city of Trabzon (eastern black sea cost) and requested a trial against Göktaş on the grounds of "attempting to influence a fair trial" (Penal Code 288), "insulting public officials" (Penal Code 125) and "influencing the judiciary" (Press Law 19).

To quote from a report and to publish a document is obviously a crime

Akyürek also considers it a crime that Göktaş quoted from the report prepared by the Prime Ministry's Inspection Board. Furthermore he claimed that Göktaş tried to associate him with a McDonald's bombing and with the Dink murder while he had already stated he had not been involved in the latter case.

Suç duyurusunda Trabzon Emniyet Müdürlüğü'nün cinayetten bir yıl önce İstanbul polisine Yasin Hayal'in Dink'e yönelik eylem yapacağının bildirildiği belgenin de "yasa gereği gizli" nitelikli olduğu da savunuldu.

In the criminal report it was also claimed that the document from the Trabzon Police Department informing Yasin Hayal from the Istanbul police about a planned action against Hrant Dink one year before the Dink murder was "confidential by law".

Journalist Nedim Şener, currently trialed under charges by Akyürek, Muhittin Zenit, Fatih Sarı and Ali Fuat Yılmazer, is facing a possible prison sentence of 32.5 years. (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 14 September 2009)

La Turquie veut poursuivre Sarah Ferguson à propos d'un documentaire TV

La Turquie a demandé l'aide du Royaume uni pour poursuivre en justice la duchesse d'York, Sarah Ferguson, à propos d'un documentaire dénonçant les conditions de vie dans les orphelinats turcs, a indiqué mercredi un responsable turc.

"Nous avons des informations selon lesquelles le ministère de la justice a envoyé une demande au Royaume uni, en vertu d'un accord bilatéral de coopération en matière de justice", a déclaré à l'AFP ce responsable, qui a requis l'anonymat.

Il n'a pas donné de détails, mais a ajouté que la procédure conduirait "probablement" à une demande d'extradition de la duchesse d'York.

Le ministère turc de la justice n'a pas pu être contacté sur cette affaire.

Le documentaire avait été filmé avec une caméra cachée, alors que la duchesse visitait des établissements publics pour orphelins et handicapés en Turquie. Il avait été diffusé sur la chaîne de télévision privée britannique ITV1 en novembre.

Il montre des scènes pénibles, dont celle d'un garçon handicapé étendu dans un couloir où il a rampé pour s'approcher de la lumière du soleil, et un autre qui est enfermé dans une boîte en bois.

Ankara a accusé Sarah Ferguson de "malveillance" et d'avoir voulu entacher la réputation de la Turquie, à l'heure où elle cherche à entrer dans l'Union européenne.

La duchesse est l'ancienne épouse du deuxième fils de la reine Elizabeth, le prince Andrew. Elle a conservé son titre après son divorce.

Face aux protestations de la Turquie, elle avait défendu le rôle qu'elle avait pu jouer dans la réalisation du documentaire, ajoutant qu'elle ne se sentait pas coupable d'avoir provoqué un incident diplomatique.

"Je suis apolitique et multi-confessionnelle. Et je soutiens à 100 pour cent sa majesté, plus que quiconque au monde", avait-elle dit. (AFP, 16 sept 2009)

New detentions of socialist journalists and  activists

32 people have been detained at police operations carried out on September 8, 2009, in İstanbul, İzmir, Ankara, Bursa, Diyarbakır, Tunceli, Malatya and Çanakkale. Police teams raided the offices of the weekly Atilim and the Socialist Platform of  Oppressed People (ESP), accusing them of activities in favour of the Marxist-Leninist Communist Party (MLKP).

The operation was started in Ankara following a ceremony held at the Karsiyaka Cemetery honoring Writer Kutsiye Bozoklar who died recently. Detainees of other cities were immediately sent to Ankara.

On September 11, a criminal court of Ankara decided to put under arrest 13 of the detainees: Haci Orman, Chief Editor of the review Sanat ve Hayat and Chairman of the Foundation BEKSAV, İsminaz Ergün, employee of the Radio Democrat, Ayşe Yumli Yeter, ESP's Istanbul representative, Sıtkı Güngör, ESP's Tunceli representative, as well as Figen Yüksekdağ, Fatma Saygılı, Emin Orhan, Ayhan Namoğlu, Çağdaş Karakuş, Hayriye Çiçek, Mustafa Naci Toper, Cenan Altunç and Uğur Ok.

In Istanbul, Atilim correspondents Tuncay Mat and Çağdaş Küçükbattal were put under arrest together with Volkan Gedik, Fırat Çağlar and Hasan Çağın. 

A former editor of the weekly Atilim, Vahit Yurttas, too is under arrest in Istanbul.

All of them are under the menace of heavy prison terms according to the Anti-Terror Law.

The Platform for Solidarity With Journalists in Prison (TGDP) has protested against this new wave of arrests targeting journalists. (antenna-tr.org - TGDP, September 11, 2009)

Journalist Vedat Kurşun's Detention Extended to 10 Months

Former chief editor of the Kurdish newspaper Ayadiya Welat Vedat Kurşun will be kept in detention at least until 2 December because of news and articles about the Kurdish question and the PKK organization. He had been arrested on 30 January 2009 at Atatürk Airport in Istanbul on the grounds of his refusal to testify in a court case before the Diyarbakır 6th High Criminal Court. He was detained and transferred to the Diyarbakır D type prison later on. Kurşun was taken to the Diyarbakır court yesterday (10 September) for the first time since he has been arrested.

Özen: National press discusses articles from Ayadiya Welat

In yesterday's hearing at the Diyarbakır 6th High Criminal Court Kurşun called for his release, emphasizing that he had been in kept detention for a long time and that he became a victim. The court decided not to release Kurşun but extended his detention instead.
Kurşun's lawyer Servet Özen talked to bianet after the hearing. He had declared in the hearing that the news in the paper were made within the context of freedom of the press, aiming to inform the people.

Özen explained: "The news and articles were published in the opinion that they did not carry elements of crime. The issue of discussing the democratic initiative is a topic currently being printed and discussed in the entire press regarding the topic of the PKK and Adullah Öcalan as interlocutors. So why do these publications account for a crime as far as my client's newspaper is concerned?"

Pointing out that some columnists in the national press even discuss the "interlocutor" issue, lawyer Özen underlined in the hearing that his client merely conveyed the events without making additions on his own behalf.

Detention extended to 10 months

The court decided to request files from other courts, which had been combined due to a previous decision. More than 20 trials have been filed against the journalist. According to the outcome of yesterday's hearing, Kurşun will be kept in detention until 2 December. Having been detained for more than 7 months already, imprisoned Kurşun will be in detention for a duration of more than 10 months.

Kurşun is under charge of "helping and concealing the PKK organization by campaigning for the PKK" and of "glorifying crimes and criminals" in the news published in numerous issues of the Kurdish daily newspaper. If the court should conclude that the propaganda was made in a systematic way, Kurşun can additionally be trialed under the accusation of "membership of an organization". (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 11 September 2009)

Le plus grand groupe de presse de Turquie condamnée à une amende lourde

Le plus grand groupe de presse de Turquie, Dogan Yayin Holding (DYH), a annoncé mercredi, par le biais de ses journaux, avoir été condamné à une amende de 3,75 milliards de livres turques, soit 1,75 milliard d'euros, par le fisc turc.

Un différend fiscal se poursuit depuis longtemps entre ce groupe et les pouvoirs publics, sur fond d'affrontement avec le parti gouvernemental de la Justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste).

L'amende a été décidée après un contrôle fiscal dans les comptes de DYH pour les années 2005, 2006 et 2007 concernant des arriérés d'impôts, selon un communiqué du groupe.

Il s'agit de la deuxième lourde amende infligée depuis le début de l'année au groupe Dogan, qui contrôle plus de la moitié du marché des médias privés du pays.

Le groupe Dogan avait alors assuré que cette première amende, d'un montant d'environ 370 millions d'euros, était politiquement motivée.

Le fisc reprochait en février au groupe Dogan, propriétaire notamment des quotidiens Hürriyet et Milliyet et de chaînes de télévision comme CNN-Türk et Star, des retards d'impôts dans un transfert de capital à l'éditeur allemand Axel Springer, ce que le groupe nie, affirmant avoir payé à temps.

La justice n'a pas encore tranché sur cette première affaire.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait fermement critiqué dans le passé la couverture, par les médias du groupe Dogan, de la politique menée par son gouvernement.

Le groupe Dogan, dont le propriétaire est Aydin Dogan, homme d'affaires septuagénaire, est actif aussi dans plusieurs domaines industriels tels que
l'énergie.

Une confrontation avait opposé le trust médiatique à M. Erdogan lorsque les journaux du groupe avaient mis en cause le gouvernement dans le scandale "Deniz feneri" (le phare en turc), une organisation caritative proche de l'AKP, condamnée en Allemagne pour détournement de fonds, ce qui avait provoqué l'ire du Premier ministre.

Le groupe Dogan s'est montré critique à l'égard de l'AKP, au pouvoir depuis 2002, soupçonné par les milieux laïques de vouloir islamiser la Turquie, pays musulman mais laïque.

Le gouvernement a mis en oeuvre des réformes démocratiques pour renforcer ses chances d'adhérer à l'Union européenne, mais celle-ci a exhorté Ankara à en faire davantage pour les libertés individuelles, notamment dans le domaine de la presse. (AFP, 9 sept 2009)

A court decided to hear the case of writer Dilipak years later

Finally a court has been decided to hear the case of writer Abdurrahman Dilipak and six representatives of a periodical who have been on trial for six years over Dilipak’s three articles published in Cuma magazine.

Trial of Chief editor Mustafa Karahasanoğlu, Dilipak and responsible editors Cengiz Almış, Mustafa Hacımustafaoğulları, Hüseyin Arı, Yalçın Turgut and Abdurrahman Şeref Kazan will be on trail on 11 February 2010 at 9.30 by Bakırköy Criminal Court of First Instance number 2.

A military court tried the accused over the articles published in 29 August-3 September 2003 issue. They were charged with “damaging line relations” under Military Penal Code (MPC) article 95/4.

Due to amendment in MPC the case was referred to Bağcılar Criminal Court of First Instance, and then to Bakırköy Criminal Court of First Instance. Dilipak and others then waited for the conflict to be resolved between Bakırköy Criminal Court number 2 and Criminal Court number 17. The prosecution wanted prison sentences between 6 months and 3 years.

Dilipak said that he used his right to keep silent in the military court and his defence case was not obtained by the court, and that permission was not asked from Ministry of Justice.

Dilipak said that it was not possible for the civil court to try him with the indictment written by a military court. Dilipak said "This indictment may be valid for the laws of the time. This indictment cannot be valid in a civil trial. Besides the case should be dismissed due to statutory time limit."

European Human Rights Court (ECtHR) asked the government questions regarding the case filed by Güven Erkaya. Erkaya led to the seizure and selling of Dilipak’s house as he had been condemned to pay compensation over and article “If Pashas do not behave”. (
http://www.antenna-tr.org, 6 August 2009)

12 September rally posters banned

Ankara Governor’s Office banned the posters of a rally to protest 1980 military coup on its twenty ninth anniversary on 12 September. The governor’s office banned the posters on the grounds that the statesmen whose pictures were used in the poster were insulted by the names fascist, bigot, chauvinist and the posters tried to humiliate those statesmen and incited people. The Office banned the posters under Statue 5442 on City Administration.

The poster showed the pictures of Kenan Evren, the leader of the junta, BBP leader Muhsin Yazıcıoğlu, Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan, former chief of staff Yaşar Büyükanıt, Mehmet Ağar, Veli Küçük and Turgut Özal. It said “Demonstrate On the 29th. Anniversary of 12 September Coup to condemn imperialism, fascism, coups, reaction and chauvinism”.

Organising committee censored a part of the poster and will apply to the Governor’s Office for permission.
(http://www.antenna-tr.org, 6 August 2009)

RSF Urges Government Include Press Freedom in Kurdish Initiative

Reporters Without Borders firmly condemns the one-month bans that Istanbul courts have imposed in the past 10 days on two newspapers that defend the rights of Turkey's Kurds - the daily Günlük and the weekly Özgür Ortam - for allegedly promoting the cause of the outlawed Kurdistan Workers Party (PKK).

The bans have come at time when the Turkish government claims to be seeking a peaceful solution to the Kurdish identity issue, a source of separatist violence for the past 25 years.

"Lift these bans"

"We urge the Turkish courts to lift these bans and to stop harassing news media that cover Kurdish issues from an independent or activist standpoint," Reporters Without Borders said. "Freedom of opinion is fundamental in a democracy and only incitement of violence or hatred should be prosecuted."

The press freedom organisation added: "A peaceful resolution of the conflict will be impossible as long as the authorities continue to censor media that cover this issue. Turkish society has a right to independent and diverse news media. The Turkish government's current efforts to tackle the Kurdish issue should also include freedom of expression."

The one-month suspension of Günlük was ordered by Istanbul assizes court No. 13 on 22 August under article 7 of the 1991 Anti-terrorism Law 3713 on the grounds that the newspaper published a column that was deemed to be propaganda in support of the PKK, regarded as a terrorist organisation by both the Turkish government and the European Union.

The column was by Amir Hassanpour, an Iranian Kurdish linguist who is currently associate professor at Toronto University's Department of Near and Middle Eastern Civilizations. Hassanpour often writes about the harassment of Turkey's Kurdish minority.

"With censorship, no democracy"

Calling the suspension "unjust," Günlük editor Filiz Koçali said she was surprised it came a day after a National Security Council meeting that concluded with the government announcing it would pursue its policy of "opening" towards the Kurds. "You cannot talk about a democratic opening process if Kurds are not allowed to say what is on their minds," Koçali said.

Koçali, the newspaper's owner, Ziya Ciçekçi, one of its editors, Yüksel Genç, and one of its columnists, Veysi Sarisözen, are meanwhile all facing up to five years in prison on separate charges of pro-PKK propaganda in articles and photos published in April and June. The cases will come to trial in Istanbul in the coming months.

During the one month suspension, Günlük's staff has decided to publish a new newspaper called Demokratik Açilim (Democratic Opening).

Özgür Ortam also banned

The one-month suspension of Özgür Ortam was ordered by Istanbul assizes court No. 10 on 25 August because two articles in the weekly's 17 August issue about the start of the Kurdish armed struggle on 15 August 1984, were deemed to have been pro-PKK propaganda.

Last month was the 25th anniversary of the start of Kurdish separatist violence in Turkey, which has left an estimated toll of 45,000 dead. As part of a drive to grant more rights to the Kurdish community, the government is planning to rename Kurdish villages whose names have been Turkified and to promote the use of the Kurdish language in schools. (BIA-RSF 3 September 2009)

‘Günlük’ was closed down, ‘Demokratik Açılım’ came out
 

Employees of “Günlük” (Journal) newspaper began publishing a new newspaper called “Demokratik Açılım” (Democratic opening up) as İstanbul High Criminal Court Number 13 shut down the paper for one month.
 
Editor in chief, lawyer Eren Keskin said "This is the latest paper which continues in the tradition launched by Gündem newspaper". Eren Keskin said "The newspaper will carry on criticising the red lines of Turkey."
 
“We will publish a serious newspaper if we are not closed down tomorrow"
 
The headline was "The secret of Yugoslavian Cucumber"  and the paper covered the preparations for 1 September Peace Day celebrations in Kenya (!)The top headline of "Demokratik Açılım" is:
 
"Greetings to Marko Pasha, carry on with the censorship. We want censorship!" A picture of Günlük newspaper is printed next to the headline. A note underneath says: "We are planning to print a serious newspaper if we are not closed down tomorrow."
 
Günlük newspaper was closed down for one month over some news reports and an article by Prof. Dr. Amir Hassanpour of University of Toronto, Department of Near and Middle Eastern Civilisations. İstanbul High Criminal Court number 13 decided on 22 August that the paper carried “propaganda of the organisation” under article 7/2 of anti-terror law.
 
Periodical “Yürüyüş” shut down for one month again
 
A periodical called “Bağımsızlık Demokrasi Sosyalizm için Yürüyüş” (March for Democracy Independence and Socialism) was closed down for one month by İstanbul High Criminal Court number nine under article 7/2 of ATL for carrying "propaganda of the organisation" and “praising crime and criminal”. The latest issue of the magazine was confiscated. Distribution and the sale of it were banned.
 
Issue 135 of “Yürüyüş” magazine had been confiscated previously, closing the periodical for one month.
(Issue 35/09,  28 August 2009),  http://www.antenna-tr.org/dunya/first_page_en.asp, August 31, 2009)

Kurdish Question / Question kurde


Turkish court rules that Kurdish MPs must be forcibly brought to trial

A Turkish court has ruled that two Kurdish lawmakers, Democratic Society Party's (DTP) Selahattin Demirtas and Emine Ayna, who are refusing to make a deposition, must be forcibly brought to testify at a hearing in December.

Democratic Society Party Mardin deputy Emine Ayna and Diyarbakir deputy Selahattin Demirtas, and their lawyers did not attend the court on Tuesday.

Public prosecutor Mustafa Bilgili reminded the court that there are other trials in different cities against Demirtas and Ayna, accused of PKK propaganda and demanded them to be "forcibly brought to testify" if they do not obey the court order.

The Ankara 11th High Criminal Court ruled that Ayna, Demirtas must be present at the hearing according to the laws, even if it involves police force in bringing them to trial.
The court has been adjourned until December 29 in order to notify its desicion.

Accused of PKK propaganda, Demirtas is on trial at Diyarbakir 5th High Criminal Court, and Ayna is on trial at Adana 8th High Criminal Court.

Another desicion involved DTP leader Ahmet Turk was made by Ankara High Criminal Court as well.

The court ruled that DTP leader and Mardin deputy Ahmet Turk must officially be notified of the court proceedings, must be forcibly brought to testify if he refuse to comply. The court announced that the notice will be sent to Turk's office in the Parliament and the headquarters of DTP separately, stating the exact date and time of the hearing.

However, Ayna and Demirtas say they will not testify even if forced to go to the court.

The trial of DTP deputy Aysel Tugluk, charged with "praising a crime and criminals" also continued.

Aysel Tugluk and her lawyers did not show up in court.

The judge Hasan Satır said, according to the reply to court warrant by the Parliament, Tugluk's secretary refused to accept court order and the trial of Diyarbakır deputy Aysel Tuğluk has been postponed by the court.

DTP Chairman Ahmet Turk released a statement after the decision and expressed "sorrow".

Turk said, because we were able put a Kurdish initiative through, we experience all these. We were left alone by Parliament. We were made the other.
If they'd be taken to the court by force, Turkey would lose and not them, Turk said.

Meanwhile, the chairman of the Parliament Mehmet Ali Sahin said in a statement before the desicion that the parliament would not permit any deputy to be taken forcibly from the parliament. (worldbulletin.net, 29 septembre 2009)

PKK Leader Responds to General Staff's Comments

Kurdish rebel group PKK's convicted leader Abdullah Öcalan responds to chief of General Staff İlker Başbuğ, saying "the army is one of the main supporters of the feudal relations in the south east of the country". "One should open the way for democratic politics if one's wary of the chiefs of politics," he said.

Başbuğ had criticized the lack of participatory politics in the region, where the PKK is most supported and the Kurdish population is condensed. "Our people have suffered much from the chiefs of politics and terror," he remarked during a visit to a border station.

"Besides political chiefs, you have employed capitalism, supporting your politics with the economy" said Öcalan during the routine weekly visit by his lawyers. "You're giving all the economic support to those feudal chiefs that surround the people. What is these people to do?"

On the other hand, Öcalan criticized his own group PKK and the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP) for leaving the entire burden on his shoulders regarding a possible democratic solution to the long going Kurdish issue.

The government has initiated a series of meetings with political parties, groups and NGOs to gather propositions for a peaceful solution. Öcalan has compiled his own propositions but they are yet to be released by the authorities.

His criticism to the PKK and the DTP involves accusations of incompetency to begin diplomatic negotiations between the state and the armed group. Öcalan urges that the negotiations should begin in October and that the DTP gather a congress to bring together Kurds as well as other democratic institutions and individuals.

Öcalan expressed that Iraqi Kurdish leaders, Calal Talabani and Mesud Barzani are under the influence of the US, which is also true for the government in Turkey. He claimed that the state is trying to pacifier the Kurdish uprising through the Islamist and liberal AKP government.  (BİA News Center, 26 September 2009)

Le gouvernement turc veut continuer les raids contre les rebelles kurdes en Irak

Le gouvernement turc va demander au parlement de renouveler l'autorisation de mener des raids contre les rebelles kurdes en territoire irakien, a rapporté dimanche l'agence Anatolie citant le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

"Nous sommes favorables à un autre renouvellement d'une durée d'un an" de cette autorisation, a déclaré M. Erdogan à New York, où il a participé cette semaine à l'assemblée générale de l'ONU, cité par Anatolie.

"Nous en parlerons lors d'un conseil des ministres et enverrons (la demande) immédiatement au parlement", a-t-il ajouté, sans préciser de date.

Le mandat actuel donné aux forces armées prend fin le 17 octobre.

La demande devrait être facilement accordée par le Parlement où le parti de M. Erdogan dispose d'une confortable majorité et du soutien de l'opposition en la matière.

Le parlement turc a déjà renouvelé une fois cette autorisation, votée initialement en 2007.

Elle permet à l'armée turque de mener des raids des deux côtés de la frontière contre les repaires du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit).

Avec l'aide du renseignement américain, l'aviation turque frappe régulièrement les bases arrière du PKK en Irak. En février 2008, l'armée de terre turque est intervenue une semaine en territoire irakien. (AFP, 27 sept 2009)

Des milliers de manifestants pour la paix dans le sud-est de la Turquie

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté en faveur de la fin des violences entre l'armée et les rebelles kurdes, vendredi à Diyarbakir, la principale ville du sud-est de la Turquie, une région peuplée en majorité de Kurdes.

Environ 10.000 manifestants -des parents de rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) tués dans des affrontements avec les forces de sécurité- ont défilé à travers Diyarbakir en scandant "Les martyrs ne meurent jamais !"

"Ecoutez les pleurs de ces mères. Nous affirmons qu'aucun policier, soldat ou guérillero ne doit mourir. Vivons en paix !" s'est exclamé Hasan Pence, le président d'une association de soutien aux parents de victimes des violences.

Près de 45.000 personnes, pour la plupart des rebelles kurdes, ont été tuées depuis le début de l'insurrection du PKK.

"Ces personnes se sont battues pour leur langue, leur culture et leur identité, et en ont payé le prix. Si nous parlons de paix aujourd'hui", c'est en leur mémoire, a déclaré Pervin Buldan, une députée du Parti pour une société démocratique (DTP), la principale formation pro-kurde de Turquie.

De son côté, le gouvernement travaille depuis plusieurs mois sur un projet de réforme visant à améliorer les droits des Kurdes et à éroder le soutien dont bénéficie le PKK. (AFP, 25 sept 2009)

KCK : Le Tezkere est une déclaration de guerre au peuple kurde

La Présidence du Conseil Exécutif du KCK a déclaré qu'il considérait la demande de « Tezkere »* formulée par l'armée turque auprès du Parlement afin de pouvoir continuer ses opérations terrestres au delà des frontières turques comme une déclaration de guerre faite au peuple kurde.

La déclaration précise en outre que l'Etat turc et le gouvernement AKP  ne souhaite nullement aboutir à une solution démocratique à la question kurde. Le seul but étant d'affaiblir, de marginaliser et d'anéantir le Mouvement de Libération du Kurdistan. La rétention de la feuille de route préparée par le Leader National Kurde, Abdullah Ocalan, la multiplication des opérations civiles et militaires et les accords passés avec le gouvernement central irakien sont autant d'éléments dévoilent au grand jour l'attention des autorités turques.

Le KCK veut attirer l'attention de tous sur la situation contradictoire du gouvernement turc. Il est rappelé dans la déclaration qu'Erdogan insiste dans son projet d'union nationale tandis que dans le même temps le « tezkere » a été envoyé au Parlement. Ce qui, loin d'amener une résolution à la question kurde, est une déclaration de guerre faite au peuple du Kurdistan. Le KCK note que 25 opérations militaires hors frontières ont déjà eu lieu et que le but de cette nouvelle demande d'autorisation de mobilisation est exactement le même. ce « tezkere », qui vise à raviver la guerre, est une obstination dans la politique de négation et d'anéantissement des kurdes et une menace planant sur le Kurdistan du Sud.

Depuis le 13 avril et notre déclaration de non-affrontement tous les yeux sont tournés du côté kurde. Le KCK a donc aussi fait une déclaration à ce sujet. Pour le KCK, les évènements récents démontrent que l'attitude de l'Etat turc n'est pas sérieuse. Et la déclaration de poursuivre, « malgrè tout nous sommes décidés nous persisterons dans la recherche d'une solution démocratique ». L'organisation annonce que dans les semaines à venir elle rendra publique sa décision en fonction de l'évolution des évènements.

La déclaration note en outre que c'est la première fois que la société et le monde politique turcs discutent à ce point la question kurde et le besoin d'une solution démocratique à cette question. Alors que le texte reprend l'attitude du gouvernement, il poursuit « notre décision unilatérale de non-affrontement a été respecté grâce aux nombreux sacrifices faits par notre mouvement et notre peuple ». Il est rappelé que pendant cette période 63 guérilléros ont été tués dans les opérations militaires et que des centaines d'hommes politiques et aussi de simples enfants ont été emprisonnés. Par ailleurs, les conditions de détention de leur leader n'ont été améliorées et on refuse de rendre publique la feuille de route.

Le KCK conclut donc que l'Etat turc n'a pas sérieusement l'attention de résoudre cette question et n'a développé aucun projet concret visant une solution réelle au problème. La soit disant ouverture démocratique n'est que propagande et vise à tromper les autorités du Kurdistan Sud ainsi que les les puissances internationales, dans le seul but d'encercler, d'emprisonner et d'anéantir le Mouvement de Libération kurde.

Le KCK précise « malgré tout cela en tant que Leader, peuple et mouvement, nous sommes partisans d'une solution pacifique et démocratique à la question kurde et sincères et décidés en la matière ». Sans oublier toutefois de préciser que des efforts unilatéraux ne permettront aucune solution. Le KCK s'adressant aussi aux responsables étatiques déclare « aucune technique de guerre spéciale, aucune tricherie ni aucune violence ne pourront anéantir notre Mouvement de Libération ». Les responsables étatiques, à commencer par le gouvernement AKP, sont appelés à « abandonner les politiques d'anéantissement et à adopter une attitude permettant une paix honorable et une résolution démocratique ».

Le KCK rappelle que partout dans le monde ces questions ont été résolues par la voie du dialogue avec les vrais interlocuteurs. Il appelle les dirigeants des Etats Unis d'Amérique et de l'Union Européenne à ne pas se laisser tromper par cette démagogie et à se tenir dans une position de soutien aux politiques de résolution démocratique et non de terreur et de massacres.
(kurdish-info.eu - Tsiatsan, 25 Septembre 2009

 * Tezkere: autorisation de mobilisation donnée par l'Assemblée turque à l'armée

Murder File Returned to its Origin after 18 Years

The Malatya Public Prosecutor's Office decided to close the investigation into the murder of former People's Labor Party (HEP) chairman Vedat Aydın due to "lack of jurisdiction". They sent the file back to Diyarbakır, referring to the fact that this is the place where the incident began.

On 5 July 1991 a group of armed people, identifying themselves as policemen, took Aydın from his house to "take his statement". 2 days later Aydın's body was found under a bridge in the Maden district of the city of Elazığ. His body showed signs of torture.

According to the website of CNN Turk, the Diyarbakır Public Prosecutor's office handed the file of the Aydın murder to a specially authorized prosecutor who conducted an investigation concerning cases with unknown suspects related to the case. Apparently, two years later the file returned when the statute of limitation ran out.

Proscutor's office sways file back to Diyarbakır

Aydın's body was found about 100 meters beyond the city boundaries of Dıyarbakır, in a place belonging to the city of Elazığ. Thus the investigation is carried out by the Malatya Republic Prosecutor's Office, a neighbor city of Diyarbakır.

The file which was returned to Diyarbakır also contains the accounts of Vedat Aydın's wife Şürkran Aydın. In her statement she recalls a group of people, introducing themselves as policemen, equipped with weapons and radios, coming to Aydın's home at night and taking her husband Vedat.

Aygan to be interrogated about Aydın murder

Some time ago the Diyarbakır Public Prosecutor's Office prepared questions regarding almost 70 cases with unknown suspects to be forwarded to Abkulkadir Aygan, former member of the clandestine and illegal Turkish gendarmerie intelligence unit (JİTEM) and confessed member of the militant Kurdish Worker's Party (PKK) who is asked to be extracted from Sweden.

The file has been sent to the Swedish Ministry of Justice. Besides questions regarding the Vedat Aydın murder it also contains questions about the murder of writer Musa Anter. (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 17 September 2009)

L'autorisation de l'enseignement du kurde dans une université

Le Conseil turc de l'enseignement supérieur a autorisé jeudi, pour la première fois, l'enseignement de la langue kurde dans une université publique, une mesure s'inscrivant dans le cadres des réformes destinées à mettre fin au conflit kurde, a annoncé un responsable.

L'université Mardin Artuklu, située dans le sud-est à majorité kurde, mettra en place un institut qui proposera un enseignement de deuxième cycle de la langue kurde et aussi du farsi, de l'arabe et du syriaque, a indiqué à la presse Yusuf Ziya Ozcan, directeur du Conseil de l'enseignement supérieur.

"Cette solution englobe le kurde et aussi d'autres langues. C'est ce modèle qui sera utilisé si d'autres universités veulent servir les citoyens qui parlent différentes langues", a déclaré M. Ozcan cité par l'agence Anatolie.

L'objectif de l'institut sera de former des enseignants pour les études de premier cycle, a précisé M. Ozcan.

Après des décennies d'interdiction de la langue kurde, le gouvernement a autorisé ces dernières années, dans le cadre des réformes entreprises en vue d'une adhésion à l'Union européenne, la diffusion d'émissions de radio et de télévision dans cette langue ainsi que son enseignement dans des établissements privés.

Le gouvernement a décidé de prendre des mesures pour tenter de venir à bout de 25 ans d'insurrection kurde dans le sud-est du pays, mais ce plan de réformes n'a jusqu'à présent pas été rendu public.

Mais Ankara a toutefoi d'ores et déjà exclu une amnistie générale des rebelles du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). (AFP, 10 sept 2009)



Ismail Beşikçi: la fédération comme solution - Interview partie I

Bersiv vient de présenter la première partie d’une interview accordée par le sociologue turc
Ismail Beşikçi, au site d’information kurde Aknew, publiée le 5 septembre 2009.


Au sujet du problème kurde, le gouvernement était dans une approche qui n’était pas très constructive. Par exemple, Erdoğan avait déclaré lors de son déplacement à Hakkari avant les élections municipales « sois tu aimes, sois tu quittes » [NDLR: le premier ministre turc invitait ceux qui ne se satisfaisaient pas du système politique turque et qui le critiquaient à quitter la Turquie]. Aujourd’hui pourtant, il a commençé une « ouverture kurde ». Que s’est-il passé pour que le gouvernement soit à l’initiative d’une telle démarche?

Il y a des contradictions dans les discours du Premier Ministre. En août 2005, il avait eu une réunion avec les intellectuels turcs à Ankara. Il avait alors déclaré « le problème kurde est notre problème, il y a eu à ce sujet des erreurs commises par l’Etat. Pour résoudre le problème, nous devons développer la Démocratie ». Deux- trois jours après ces déclarations, lors d’une allocution devant le peuple à Diyarbakır, il avait réaffirmé ces positions. Mais en 2006 par exemple, lors des évènements qui ont eu lieu à Diyarbakır, il avait dit « Les forces de sécurité feront ce qu’elles ont à faire, quelles que soient les personnes servant d’instrument au terrorisme, fussent-elles des enfants ou des femmes ».

Bien évidemment, c’est une erreur que d’entendre le Premier Ministre donner, en 2006, des directives aux forces de l’ordre précisant qu’il n’y aurait pas de différence entre femmes et enfants, lui qui parlait autrement du problème kurde en 2005. Il y a aussi, autre exemple, le fameux « sois tu aimes, sois tu quittes » tenu en 2008 à Hakkari. Plus tard, le DTP a crée un groupe parlementaire au sein de la Grande Assemblée nationale de Turquie à la suite des élections législatives de 2007 et le Premier Ministre refusait de parler avec les députés membres du DTP, de répondre à leurs demandes de RV, refusait la poignée de main. Ce sont là les contradictions du Premier Ministre. Mais il parle aujourd’hui d’ouverture kurde. Son contenu, le plan du gouvernement est assez explicite.

Que prévoit le Gouvernement?

Le plan se réflète dans la presse. Il prévoit des ouvertures limitées qui consistent en la réhabilitation des noms kurdes pour ce qui concernent les lieux etc…, la  possibilité de fonder des chaînes de  TV et de radios privées; la possibilité d’attribuer des prénoms kurdes aux enfants.

Le Gouvernement a commencé en parlant d’ « ouverture kurde », puis «  d’ouverture démocratique » et ces derniers temps de « projet d’union nationale ». Dernièrement, le Ministre Atalay n’a pas prononcé le mot « kurde » lors de sa conférence de presse. Cette approche peut elle rendre plus difficile la résolution du problème?

C’est important que le sujet puisse être discuté, débattu, que les personnes qui le souhaitent puissent s’exprimer. Mais la chose que le Gouvernement appelle « solution » n’en est pas une. Je pense que le Ministre de l’Intérieur, en tant que personne, est sur une ligne plus correcte.

Que vous fait il penser cela?

Et bien par exemple le 29 juillet, au sujet de l’ « ouverture kurde » - ils parlaient d’ « ouverture kurde » à l’époque- il avait fait une déclaration relative à la méthode à appliquer. Le 01 août, à l’Académie de Police, il avait écouté près de 15 personnes, toutes journalistes ou membres universitaires. Je trouve constructive la mise en place de travaux de ce type dans l’Académie de Police. En appelant alors le problème par son nom, on parlait de problème kurde. Egalement, le 04 avril, lors du massacre qui a eu lieu dans le village de Zangirt (Mardin), il a été sur les lieux du drame et avait déclaré que ça ne ressemblait pas à une attaque terroriste. Je pense que c’est là une position importante. Parce que je pense, personnellement, que le massacre a été planifié pour pouvoir être attribué au PKK. Mais la déclaration du Ministre de l’Intérieur a coupé court, je pense, à ce type de scénario. Dans ses déclarations du 29 juillet, il fesait usage de la définition de « problème kurde » et j’ai écouté sa dernière intervention, il n’a guère mentionné le mot « kurde ». Il n’est pas possible de faire l’ « ouverture kurde » si on ne fait pas référence au mot « kurde ». La déclaration du Ministre m’a très déçu.

A quoi liez-vous ce changement dans la position du gouvernement?

En Turquie, l’armée joue un très grand rôle sur la politique. C’est l’armée qui détermine la politique, qui la dirige. Par exemple, la Grande Assemblée nationale de Turquie ou le Gouvernement n’ont pas de poids face à l’Armée. En parlant d’ « ouverture kurde », ils prennent une initiative. Mais suite aux réactions de l’armée, ils abandonnent cette prononciation et lui préfère une notion nuageuse comme « ouverture démocratique ».

Si l’on regarde les années antérieurs… en 1991 le Premier Ministre Süleyman Demirel avait aussi parlé de « reconnaissance de la réalité kurde » dans une de ces déclarations. Mais il ne l’avait dit qu’une seule fois. Je pense qu’il a dû recevoir, lui aussi, une critique de l’armée puisqu’il n’a plus, dès lors, affirmé ce point de vue. Et même, il avait comme l’air d’avoir regretté ce qu’il avait dit.

Aux milieux des années 1990, pendant son séjour en Espagne, Ciller avait tenu des propos semblables mais suite aux réactions de l’armée, elle a déclaré que ces propos avaient été mal compris et ne s’est plus attardée sur le sujet. Par la suite, le Premier Ministre Mesut Yilmaz avait déclaré que la voie vers l’Europe passait par Diyarbakır mais il n’a plus réitéré ces propos. Alors que le Gouvernement actuel, nonobstant les contradictions du Premier Ministre, l’a plusieurs fois répété. Le Président de la République parle de « problème important », le Premier Ministre l’exprime de temps en temps, le Ministre de l’Intérieur a une position à ce sujet.

Cela signifie-t-il que le Gouvernement ait obtenu l’autorisation de l’armée pour ce qui concerne les ouvertures limitées dont vous avez parlé?

L’armée est d’accord pour des droits personnels mais rejette les droits collectifs. Selon notre pensée, le problème kurde ne peut se résoudre sans l’obtention de droits collectifs. C’est à dire qu’il faut une reconnaissance de droits qui naissent de ce que les Kurdes soient un peuple.

On débat beaucoup de “l’interlocuteur”. D’après vous, qui doit être l’interlocuteur de l’Etat? [NDLR: sujet qui s'impose parmi le monde politique et médiatique turque puisque le gouvernement turc ne veut pas mener de discussions avec le PKK et refusait jusqu'alors de parler avec le DTP]

L’Etat a une politique négationniste qui date des années 1920. L’Etat peut, à lui seul, décider l’abandon de cette politique, il n’a pas besoin de parler à tout prix à un groupe. Mais il y a aussi le problème du PKK, comment vont-ils le résoudre? Pour résoudre le problème du PKK, l’Etat doit s’entretenir personnellement avec le DTP ou le PKK. Jusque là, en raison de son arrogance, l’Etat refusait de rencontrer le DTP et ne faisait aucunement mention au PKK. Résoudre le problème du PKK suppose l’obligation de rencontrer le DTP ou le PKK.

Pour la résolution du problème, le DTP préconise « un projet d’autonomie démocratique », le HAK – PAR [NDLR: Parti de la justice et des libertés - Hak ve Özgürlükler partisi] et le HADEP [NDLR: Parti de la démocratie du peuple - Halkin Demokrasi Partisi- fondé le 11 mai 1994 et dissous le 12 mars 2003] veulent une fédération. Que pensez-vous de ces propositions?

Il faut au moins une fédération. Le DTP préconise un découpage territorial en 25 régions, leur proposition c’est à dire leur projet d’autonomie n’est pas, pour moi, un projet très clair. Il faut une fédération comme celle du Sud.

Le DTP pense que la fédération est un modèle qui correspond pour le Sud [ du Kurdistan, soit le Nord de l'Irak] dans la mesure où les Kurdes vivent dans une géographie différente, de manière isolée aux Arabes mais qu’elle ne serait pas très réaliste dans le cadre de la Turquie en raison de l’émigration des Kurdes à l’Ouest….

La principale politique de l’Etat est l’assimilation. Pour assurer l’assimilation, l’Etat n’a pas investit dans la région kurde, n’a pas ouvert d’entreprise, n’a pas fait de routes, n’a pas fait de barrages pour pouvoir irriguer. La population croissante, pour assurer sa subsistance, immigre vers l’Ouest et 3-5 ans plus tard il est question d’assimilation. De ce point de vue, il n’est pas très correcte de dire que la moitié de la population kurde se trouve à l’Ouest. Parce que c’est là la conséquence d’une politique assimilationniste adoptée par l’Etat dans les années 20.

Le Gouvernement a crée parmi la population une attente au sujet de la résolution du problème. Quelles seront les conséquences si cette attente n’était pas satisfaite?

A titre personnelle, je pense qu’il ne peut y avoir de retour en arrière. Le Gouvernement aura l’envie de conduire sa politique de quelque façon que se soit et avec ses carences. Il se peut que cette ouverture ne se fasse pas comme nous le souhaitons et l’envisageons mais il ne peut y avoir de retour en arrière.

Percevez-vous le danger d’un conflit entre Turc et Kurdes en Turquie?

Non, personnellement, je ne pense pas qu’il y aura un conflit entre Turcs et Kurdes.

Que pensez-vous des positions du CHP [NDLR: Parti Républicain populaire- Cumhuriyet Halk Partisi- qui se réclame être de la gauche turque] et MHP [Parti d'action nationaliste - Milliyetci Hareket Partisi- parti extrêmement raciste] à propos de l’ouverture kurde?

Le CHP déclare qu’il s’agit là d’un projet des EU. Depuis les années 20, il est question de la négation, la répression et l’assimilation des Kurdes. Le problème kurde est une conséquence de ces politiques. Dès que l’Etat abandonnera cette politique de négation en 2009 ou 2010, le problème kurde sera résolu. Pour cela, il n’y a pas besoin des EU. Pensons aux années 1920, ce sont les EU qui ont proposé la négation des Kurdes? Pour un parti qui se déclare de la sociale démocratie, la position du CHP n’est pas une position saine. Le MHP s’oppose à la reconnaissance des droits des Kurdes. Ce n’est pas du nationalisme mais du racisme. Parce qu’ils se reconnaissent le droit de vivre dans la culture turque, d’avoir un enseignement en langue turque mais ne reconnaissent pas le droit aux autres. Et le racisme nait de là.

Donc selon vous les EU n’ont pas joué un rôle dans ce processus?

Selon moi, l’Etat a très bien compris qu’il ne pouvait plus perdurer cette politique de négation et de répression. Parce que les Kurdes mènent un combat constant. Les Kurdes développent leurs diplomatie en Europe et ailleurs dans le monde. Il n’est pas possible de continuer l’application des politiques de négation, de répression et d’assimilation dans ce processus de politisation que connaisse les Kurdes. Si la Turquie continue cette politique, elle connaîtra une putréfaction de ces propres institutions, par exemple  ses universités ou ses tribunaux.

Il y a tout juste un mois par exemple il y a eu une discorde entre le Conseil supérieur de la magistrature ( Hakimler ve Savcılar Yüksek Kurulu – HSYK) et le Ministre de la Justice à propos de la nomination des procureurs de la République. Ce qui signifie qu’il y a quelque part une putréfaction du droit. Parce que le procès Ergenekon est très important, on déchiffre les évènements qui ont eu lieu dans le passé, le JITEM et le Conseil supérieur de la magistrature s’incommode de ce déchiffrage. Il y a par exemple, à Diyarbakır, des procès ouverts contre les soldats qui ont commis des crimes, qui ont été les instigateurs de crimes et le Conseil supérieur de la magistrature veut enterrer ces procès. Le droit est donc en décomposition. Si l’on demande à ce que, à propos du problème kurde, l’oppression, la négation et l’assimilation continuent, on sera témoin de la putréfaction des principales institutions étatiques. Et arrivé à ce point, le Gouvernement ne peut décider autre chose que de faire quelques pas pour résoudre le problème et d’abandonner ces politiques habituelles. Et il n’y a pas besoin, ici, d’une proposition des EU.

Selon vous, quelles sont les approches des partis de gauche – socialistes, en dehors du CHP?

Les organisations civiles populaires, les associations des droits de l’Hommes, les syndicats sont, de ce que j’ai pu constater, à un point plus constructif. En dehors du CHP, la gauche marxiste est à mon sens dans une approche plus positive.

Traduit par Berçem Adar pour Bersiv.

Ismail Beşikçi: les Kurdes ont imposé le fédéralisme irakien aux EU - interview partie II

Bersiv présente la seconde partie d’une interview accordée par le sociologue turc Ismail Beşikçi au site d’information kurde Aknew, publiée le 5 septembre 2009.

Comment percevez vous l’avenir de la Région autonome du Kurdistan?

Je le vois très positif. Saddam Hussein retirait du pétrole du Sud du Kurdistan [partie du Kurdistan se trouvant en Irak] et avec une partie de l’argent gagné, achetait des hélicoptères, des avions de chasse, des gaz toxiques et les envoyaient au Kurdistan. Il y a eu Halabja, il y a eu des génocides.

Après l’intervention des EU, la voie des Kurdes s’est ouverte. Le Parti Baas a été dissout, l’armée irakienne également. Ce qui a permis d’ouvrir la voie aux Kurdes et le Gouvernement Régional du Kurdistan a pu voir le jour. Les amis qui s’y sont rendus me parlent des activités de construction, disent que des routes, des hôpitaux, des maisons sont en construction, que la prospérité gagne du terrain. Je pense qu’il y aura, dans les années à venir, des développements encore plus positifs et meilleurs.

Lors des élections législatives, le parti Goran (la liste du changement) a crée la suprise en obtenant 25 sièges au sein du Parlement. Comment évaluez-vous cela?

C’est une très bonne chose. Le Parti Démocratique du Kurdistan et l’Union Patriotique du Kurdistan étaient soupçonnés de corruption et de clientélisme. L’entrée d’un groupe puissant comme celui-là au sein de l’Assemblée peut permettre la dénonciation de ces pratiques au sein de l’Assemblée et peut, dans la mesure du possible, les réduire. De ce point de vue, je pense que l’entrée du groupe Goran au sein de l’Assemblée est un évènement positif.

Le processus de retrait des EU a commencé. Il y a des thèses selon lesquelles les Kurdes et les Arabes risquent d’entrer en conflit après que les EU se soient retirés du territoire. Existe-t-il, selon vous, une telle probabilité?

Non, non. A l’époque de Saddam Hussein, il y avait une angoisse. Saddam Hussein avait entre ses mains des armes de destruction massive. Les Kurdes ne pouvaient pas se protéger contre ces armes. Aujourd’hui, il n’y a pas ce genre de risques. Je ne suis pas certain que les Arabes seront à l’origine de grandes menaces. Les Arabes pourront penser à des attaques mais les Kurdes pourront leur répondre.

Parmi les problèmes qui attendent une solution, il y a Kirkouk. Comment résoudre le problème de Kirkouk?

Ce problème ne peut se résoudre qu’avec l’application de l’article 140 [de la Constitution irakienne], ce que demandent les Kurdes. C’est pourquoi il faut procéder au recensement de toute la population irakienne, en particulier à Kirkouk, et organiser une élection. Participeront à cette élection les partis arabes, kurdes, turkmènes et tous seront représentés au sein de l’Assemblée de Kirkouk, au regard du pourcentage de vote qu’ils auront obtenu. Par exemple vous avez eu 25 voix et bien vous aurez le nombre de sièges équivalent, de même pour celui qui en aura 32; c’est à dire que tous devront obtenir le nombre de sièges équivalent au pourcentage de voix obtenu. C’est la solution.

Mais par exemple Djalal Talabani avait déclaré, un moment, qu’ils devaient tous avoir 33%. C’est à dire que les Kurdes, les Arabes, les Turkmènes allaient être représentés de manière égale. C’est une grande erreur puisque la population turkmène est beaucoup moins nombreuse que ce l’on croit, la population kurde est très nombreuse, elle peut être à plus de 50% par exemple. Dans les années 2003-2004, on pensait en Turquie que la population turkmène était très importante. Les Turkmènes disaient qu’ils étaient 3 millions, 5 millions. L’Etat faisait alors une politique qui mettait en avant les Turkmènes. Mais lors des élections de 2005, les Turkmènes n’ont pas su montrer leur existence.

Sur quoi les Turkmènes se basaient-ils pour exagérer leur nombre?

Je pense qu’il résulte du fait qu’en 1990, la Turquie apportait une aide alimentaire aux Turkmènes. Les Kurdes, pour pouvoir bénéficier de cette aide à cette époque, s’enregistraient comme Turkmènes. Après l’intervention des EU, les Kurdes acquérant leurs libertés ont voté pour les partis kurdes, ce qui a augmenté le taux des Kurdes, tandis que le taux des Turkmènes diminuait.

Vous avez dit qu’après l’intervention des EU, les Kurdes se sont libérés. Certains critiquent cette idée. Que voulez-vous dire exactement par ce propos?

Le fédéralisme en Irak n’était pas le projet des Américains. Les Kurdes, par leurs propres efforts, l’ont fait accepter des Arabes et des Américains. C’est de cette façon que les Kurdes se sont libérés. Biensûr que l’intervention des EU a été déterminante. Mais les EU sont intervenus, non pas pour libérer les Kurdes, mais pour leurs propres intérêts. Et les Kurdes ont su tirer avantage de leur intervention.

Les Turkmènes, dans la région du Kurdistan nouvellement créée, peuvent faire de la politique avec leur propre identité, ont des partis créés au nom des Turkmènes, peuvent bénéficier d’un enseignement en leur langue maternelle, possèdent des chaines de TV et des radios. Quant à la Turquie, vieille de 85 ans, elle vient tout juste de reconnaitre l’existence des Kurdes. Comment interprétez-vous cette contradiction?

Il y a un lien, un rapport avec la conscience des Kurdes, avec leurs luttes. Les Kurdes doivent pouvoir l’exprimer de temps en temps; ils doivent pouvoir, de temps à autre, présenter une politique critique à ce sujet à l’égard de la Turquie. Les Kurdes doivent aussi pointer la contradiction de la Turquie qui exige, pour les 180 000 Turcs de Chypre Nord, un Etat distinct mais qui ne reconnait pas ce droit aux près de 20 millions de Kurdes de l’Est [de la Turquie]. C’est une contradiction, les Kurdes doivent pouvoir critiquer l’Etat en dénonçant ces faits.

Il y a un changement positif dans la politique turque à l’égard de la Région du Kurdistan….

Il y a ici un rapport avec les politiques américaines. Au Moyen Orient, les EU veulent un Irak stable, une Turquie stable. Cette stabilité va permettre l’écoulement permanent du pétrole et du gaz et la protection des intérêts américains dans la région. Dans ce cadre-là, la Turquie veut d’une certaine façon intervenir dans le développement de l’Irak. De ce fait, la Turquie pense qu’elle doit, qu’elle le veuille ou non, poursuivre une politique constructive vis-à-vis des Kurdes du Sud.

Quelles sont vos prévisions en ce qui concerne les relations futures entre la Turquie et la Région Autonome du Kurdistan?

Le pétrole est un problème important. On dit qu’il n’y a pas assez de pétrole dans les régions causasiennes pour remplir les oléoducs de Nabucco par exemple mais il y a des sources pétrolières très importantes dans la région du Kurdistan et la région arabe. Ils peuvent alimenter Nabucco. Selon les dernières estimations, 8% des réserves pétrolières mondiales se trouvent en Irak et près de 2% au Sud du Kurdistan. Cette situation devient un élément très important pour ce qui concerne la réalité politique des Kurdes. Ce qui oblige la Turquie à créer des relations saines aussi bien avec les Kurdes que le gouvernement de Bagdad.

Le président de la Région Autonome du Kurdistan, Massoud Barzani, dit “Même si de nos jours il ne s’agit pas d’une revendication réaliste, un Etat kurde indépendant est le droit naturel des Kurdes”. Etes-vous d’accord?

Oui, il faut que les Kurdes le pensent. Parce qu’ils constituent une très grande population au Moyen Orient. On dit qu’il y a 40 millions de Kurdes mais ils n’ont pas de nom dans les Nations Unies, ils n’ont pas de nom dans l’Union Européenne, ils n’ont pas de nom dans le Conseil de l’Europe, ils n’ont pas de nom dans la Conférence Islamique. Où ont-ils un nom si ce n’est qu’on les nomme seulement lorsque l’on parle de “terrorisme”. Alors qu’il y a dans le monde 250 Etats parmi lesquels 40 à 50 Etats se constituent d’une population inférieure au million. Parmi les pays membres de l’Union Européenne, Chypre, le Luxembourg et Malte sont des Etats qui connaissent une population au nombre de 400-500 000. Leur population est certes des plus faibles mais ils peuvent être membres des Nations Unies, de l’Union Européenne, du Conseil de l’Europe parce qu’ils constituent des Etats. Mais les Kurdes, bien qu’ils constituent une population beaucoup plus grande, n’ont pas de nom en politique internationale. Les Kurdes doivent penser à constituer un Etat indépendant. Mais il est difficile de traduire cette pensée dans la réalité.

En quoi est-ce difficile?

C’était facile dans les années 1920. A cette époque, l’Irak était une colonie anglaise, la Syrie et la Libye étaient des colonies françaises. Si à cette époque s’était créé une colonie, nommée Kurdistan, liée à l’Angleterre ou à la France, le problème aurait pu être décidé. Mais 80 années ont passé, le problème s’est davantage compliqué, s’est alourdi, il y a plus de monde qui veut intervenir dans le problème. Ce qui, bien évidemment, rend plus difficile la résolution du problème.

Mais il faut que les Kurdes pensent à cela, faut-il au moins qu’ils se le figurent dans leurs têtes. Par exemple, c’est une erreur que d’entendre Djalal Talabani dire qu’un Etat kurde serait uniquement un rêve [de poètes]. De même que c’est une erreur que d’entendre Yaşar Kemal dire que les Kurdes ne veulent pas d’un Etat kurde. Les dynamiques extérieures sont plus importantes. La division, la séparation ont détruit les dynamiques intérieures des Kurdes. Chez les Kurdes, les dynamiques extérieures sont plus déterminantes. Pensons, par exemple, il y a 10 ans, qui aurait pensé que le Président de l’Union Patriotique du Kurdistan, Djalal Talabani, allait devenir Président de l’Irak?

Par quelles dynamiques expliquez-vous cet évènement?

C’est en raison de l’intervention de l’Amérique en 2003 que cet évènement a pu avoir lieu. Ce qui montre que les dynamiques extérieures sont plus déterminantes.

Pourquoi les dynamiques extérieures sont-elles plus déterminantes?

Parce que les dynamiques intérieures sont lacérées, affaiblies, détruites. Pensez à la frontière Turquie-Irak, une partie des villages se trouve ici, une autre partie au Sud, les tribus se sont divisées, les familles se sont déchirées, il y a entre eux des fils barbelés, des champs minés, des avions-espions. C’est un élément qui affaiblit les dynamiques intérieures. Les dynamiques extérieures sont plus déterminantes. Les Kurdes doivent au moins critiquer l’Angleterre et la France au sujet des politiques extérieures adoptées dans les années 20 et leur dire qu’ils sont responsables des catastrophes imposées aux Kurdes.

Pour finir, j’ai là une dernière question. Vous n’êtes jamais allé au Sud du Kurdistan. Pensez-vous y aller?

Non je ne pense pas.

Pourquoi?

Je n’y vais pas.

Y a-t-il une raison particulière?

(Il rit et ne veut pas en dire la raison)

Traduit par Berçem Adar pour Bersiv.

Projet de libéralisation des émissions en langue kurde

Les autorités turques ont l'intention de continuer à assouplir les restrictions sur l'usage du kurde à la radio et à la télévision, pour développer les droits des minorités et se conformer aux demandes de l'Union européenne, écrit dimanche le grand journal turc Milliyet.

Cette décision s'inscrira dans la politique d'ouverture kurde du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, qu'il mène pour répondre aux doléances de la minorité kurde du sud-est de la Turquie, rapporte le quotidien.

Selon un projet de texte de loi, les stations de radio ou chaînes de télévision privées pourront émettre 24 heures sur 24 au plan national dans une "langue traditionnelle", notamment le kurde, écrit Milliyet, qui cite Mehmet Dadak, l'un des membres de l'instance gouvernementale de l'audiovisuel.

La radio-télévision publique TRT a lancé cette année une chaîne de télévision en kurde.

L'UE, qui a ouvert des négociations sur une adhésion de la Turquie, estime qu'Ankara se doit d'améliorer les droits culturels et politiques des Kurdes, lesquels représentent 17% de la population turque.

Le kurde, langue proche du perse, a été interdite en Turquie jusqu'en 1991. (Reuters, Ayla Jean Yackley, version française Eric Faye  6 septembre 2009)


Manifestation de Kurdes pour réclamer une paix "honorable"

Des milliers de Kurdes se sont rassemblés mardi sur une place de Diyarbakir (sud-est), la principale ville kurde de Turquie, pour réclamer une paix "honorable" dans l'attente de réformes promises par le gouvernement pour mettre fin au conflit kurde.

Venus des provinces du sud-est anatolien, peuplé majoritairement de Kurdes, à l'appel du Parti pour une société démocratique (DTP, pro-kurde), les manifestants dansaient aux mélodies des chants folkloriques sur la place de la gare, en centre-ville, a constaté l'AFP.

Les Kurdes de Turquie fêtent le 1er septembre comme une journée de la paix.

Les manifestants portaient des effigies du chef rebelle kurde emprisonné Abdullah Öcalan et arboraient des pancartes sur lesquelles on pouvait notamment lire: "La solution du problème kurde ne peut être reportée".

La manifestation, baptisée "Oui à une paix honorable", intervient alors que le gouvernement turc mène depuis juillet une campagne politique pour venir à bout d'une rébellion armée kurde vieille de 25 ans et qui a coûté la vie à 45.000 personnes.

Une manifestation similaire était organisée par le DTP à Istanbul où environ 5.000 personnes se sont rassemblées sur la place de Kadiköy (sur la rive asiatique), selon les médias.

L'opposition parlementaire est très hostile aux efforts du gouvernement, craignant pour l'unité du pays tandis que les milieux kurdes, dont le DTP, jugent qu'ils n'iront pas assez loin.

Le chef du PKK Öcalan devrait de son côté annoncer depuis sa prison une "feuille de route" pour la question kurde. (AFP, 1 sept 2009)

Le PKK annonce une nouvelle prolongation de sa trêve

Les rebelles kurdes de Turquie ont annoncé qu'ils prolongeaient jusqu'à la fin du ramadan une trêve de leurs opérations armées entamée en avril et qui s'achevait mardi, a rapporté l'agence de presse pro-kurde Firat News.

Le mois de jeûne musulman se termine le 22 septembre en Turquie.

Dans un communiqué rapporté par Firat News, le KCK, l'aile politique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), souligne que le sort de ce cessez-le-feu unilatéral dépendait de la position du gouvernement turc quant au conflit kurde, menaçant de nouvelles attaques.

Les autorités turques n'ont jamais reconnu jusqu'à présent les trêves unilatérales déclarées par les rebelles et ont promis de les pourchasser jusqu'au dernier.

Ces dernières semaines, le gouvernement turc travaille sur une "ouverture démocratique" censée mettre fin au vieux problème kurde. Mais le plan reste très flou et se heurte déjà à l'hostilité de l'opposition qui y voit un danger pour l'unité nationale.

Les milieux kurdes jugent de leur côté qu'elle n'ira pas assez loin pour répondre à leurs revendications. (AFP, 1 sept 2009)

Jeune kurde âgée de dix ans : "Je parlerai en kurde devant le tribunal”

D’après une information lue sur le site Haber Diyarbakır, une enquête est ouverte par le procureur de la République contre Medya Örmek, jeune kurde âgée de dix ans. Motif? La jeune fille a osé défier les autorités turques en donnant des cours de langue kurde à la maison.

Encouragée par un projet municipal à l’initiative duquel se trouve la mairie de Sur (district d’Amed) qui connait pour maire Mr Abdullah Demirbas (DTP), Medya Örmek enseignait la langue kurde à plus de 27 enfants au sein de son domicile devenu école. Dans le cadre du programme municipal, appelé « A la tombée de la nuit, une histoire et chaque maison est une école » ( Serê shevê çikorek û her malek dibistan e), chaque foyer est effectivement invité à devenir une école d’enseignement de la langue kurde. « Je crois que si nous réussissons à transformer chaque maison en école, l’Etat essaiera de trouver un moyen pour enseigner le kurde dans les écoles, uniquement pour nous arrêter. C’est ainsi qu’ils vont être obligés de changer leur politique. C’est pourquoi nous n’avons pas besoin seulement d’un soutien économique, mais aussi d’une implication active de notre peuple afin d’atteindre notre but » expliquait Mr Demirbas dans une interview accordée en juillet 2009 à Servet Tosun pour Kurdish Herald et que l’on peut retrouver en français sur le blog de Mme Sandrine Alexie, kurdologue.

La petite kurde d’Amed a expliqué qu’elle donnait deux heures de cours de langue kurde par jour à près de 27 élèves et qu’elle allait continuer en dépit de cette enquête. « Ca me fait très plaisir. J’ai commencé avec 4 élèves et j’ai réussi à en avoir 27. Une enquête est ouverte à mon sujet mais s’ils m’appellent devant le tribunal je parlerais en kurde » a déclaré à la presse et en langue kurde Medya Örmek qui a refusé de s’exprimer en langue turque prétextant ne pas la connaitre. C’est le maire, Abdullah Demirbas, venu lui rendre visite pour lui exprimer son soutien, qui a assuré alors la traduction pour l’enfant pourtant scolarisée.

Interrogé par le Procureur de la République dans le cadre de cette enquête, Mr Abdullah Demirbas, déjà poursuivi et démi de ces fonctions pour avoir publier des brochures en kurde, syriaque et arménien en plus du turc, a rendu visite à la petite Medya Örmek accompagné de l’association Kurdi Der (Association de recherche et de développement de la langue kurde) pour lui manifester tout leur soutien et leur solidarité. Mr le maire a déclaré à la presse que la mairie de Sur continuerait à assurer les services administratifs en différentes langues et continuerait pour se faire, à enfreindre les règles.

« Pour développer notre langue et notre culture au sein de la famille, Medya a fait de sa maison une école et nous lui avons apporté notre soutien. Parce que le système actuel entend produire des êtres soumis, qui acceptent tout. Pour être plus exacte, il veut produire des êtres qui parlent une seule et même langue et qui partagent une même culture. C’est pourquoi il nous a été interdit d’apprendre notre langue et notre culture. Alors pour contrer ce système, nous avons fait de nos maisons des ateliers et des écoles. Et c’est ce que nous allons continuer de faire. Que tout le monde le sache. Aucune force nous empêchera de connaître nos valeurs, notre langue, notre culture, notre citoyenneté. Parce que nous avons raison, nous sommes en droit, nous sommes légitimes. Et les mairies ont un devoir comme celui là. Et en tant que mairie, nous allons continuer à exécuter cette obligation.

C’est ce que nous allons faire dès aujourd’hui avec le concours de nos différentes organisations. S’il le faut, nous allons le faire en kurde, en arménien, en syriaque. Nous allons le faire pour que les peuples qui habitent cette géographie apprennent leur langue. Aussi, nous essayons et essayerons, quelqu’en soit le prix, de rendre service en notre langue, de développer notre propre langue et culture et de devenir des citoyens libres. Cette enquête ne suffit donc pas à nous détourner de notre ambition. Ce projet devra avoir un impact concret et important sur la démocratisation de la Turquie. En mettant à l’oeuvre ce projet, nous ne désignons aucune langue comme ennemie. Nous voulons le développement des langues turque, kurde et de toutes les autres. C’est pourquoi nous ne défendons pas l’idée selon laquelle il y aurait une langue supérieure à une autre, ou une culture supérieure à une autre. Voilà ce que nous défendons principalement: l’unité dans la diversité. Nous voulons que chacun puisse accéder à ces droits. Et nous voulons que nos citoyens développent notre langue et notre culture en donnant, comme Medya, des cours à la maison» a déclaré Mr Abdullah Demirbas à la presse. (Kurdistan Post, Haber diyarbekir – Bersiv, 29 août 2009)

News From Freedom of Expression Weekly Bulletin

Mayor was not allowed to speak on the anniversary of Malazgirt war
 
Muş’s Malazgirt Mayor DTP’s Mehmet Nuri Balcı was not allowed to speak at the 938th. anniversary of  Malazgirt war which opened the doors of Anatolia to Turks. Balcı and DTP MP Nuri Yaman brought the issue up with the protocol guests Minister of State Zafer Çağlayan, Governor Erdoğan Bektaş, and Brigaded General Burhanettin Aktı. DTP members did not get any response and left the ceremonies.
 
It was reported that DTP’s Malazgirt Mayor Mehmet Nuri Balcı’s speech quoted Seljuk king Alparslan “I could not have won this war if it was not for the 20 thousand Kurdish soldiers.” Mayor Balcı was going to express his wish for a comprehensive general amnesty and a civilian Constitution.

Investigation against a 10 year old for teaching Kurdish
 
A 10 year old child faces investigation for teaching kids Kurdish in his house with the support of Diyarbakır’s Sur Mayor Abdullah Demirbaş. Diyarbakır Public Prosecutor asked for a deposition from the Mayor while parents of the kid M.Ö. were asked to visit the prosecutor.

M.Ö. responded to the call for a campaign in Diyarbakır's Sur borough ‘a fairy tale for every night and turn every house into a education place'. M.Ö started teaching Kurdish to 10 kids for a year.
 
Mayor Demirbaş said "I have contributed to the work.… As the local council we support the work… The child has done nothing wrong. He only responded to our call."

Street vendor became a victim of the “opening up”!
 
A street vendor in Bornova, Mehmet Nurullah Yılmaz has become the target of municipal police officers for having name tags in Kurdish of fruits he sells. Yılmaz said that Bornova Municipal Police team turned over his boxes of fruits and confiscated his scales. Yılmaz said that the other sellers were not touched and he was targeted only because he had name tags for his fruits in Kurdish. Bornova Municipal Police Manager Atilla Akar said that he acted under the orders of his superiors.

15 months prison sentence for Tuncer Bakırhan
 
Chairman of DEHAP a closed down political party, Tuncer Bakırhan was given 15 months prison sentence for his speech in Diyarbakır’s Hani district before 28 March 2004 local elections.
 
The court condemned Bakırhan since party’s borough executive Cahit Özen’s application for the opening of the election office stated that Tuncer Bakırhan would visit the borough but Bakırhan made a political speech.

The court decision said: “…it has been understood that the accused committed the crime and under Statue 2911 article 28/first the accused… given  1 year and 6 months prison sentence and 14 TL fine. It was reduced to 1 year and 3 months prison sentence and 11 TL fine. The accused was banned from his rights under article 53."

Bakırhan appealed to the Appeal Court. Department number 9 reversed the decision.

Criminal Court of First Instance decided for a prison sentence of 15 months but postponed the sentence.
 
Leyla Zana's style is like propaganda!
 
Former DEP MP Leyla Zana was given 1 year and 3 months prison sentence over a speech in London. Zana said 'Abdullah Ocalan and PKK is what are brains and a heart for people”. Zana was found guilty of  'propaganda of the organisation'. The court decision stated that Zana's style was like propaganda.

The court decision said 'expressions and style of speech of the accused supports the decision that her speeches diminished the negative qualities of PKK which is on the list of terrorist organisations internationally and made propaganda of the organisation...' The decision said that since the speeches were in favour of an organisation that uses violent methods it could not be considered in the limits of freedom of expression. (
Freedom of Expression Weekly Bulletin (Issue 35/09,  28 August 2009),  http://www.antenna-tr.org/dunya/first_page_en.asp, August 31, 2009)
 


Minorités / Minorities

PE: Une conférence contre les négationnismes en Europe

La Fédération Euro-Arménienne pour la Justice et la Démocratie organise, en association avec le Centre Communautaire Laïc Juif et le Collectif IBUKA – Mémoire et Justice, une conférence intitulée « Négationnisme et Démocratie en Europe » qui se tiendra au Parlement européen le 6 octobre prochain.

Cette conférence, placée sous l’égide du député européen Elmar Brok (chrétien démocrate allemand), se situe dans la perspective de l’implémentation par les Etats-membres de la Décision-Cadre de l’Union européenne contre le racisme et la xénophobie, décision qui devrait aboutir à une pénalisation paneuropéenne du négationnisme sous moins de deux ans.

En réunissant des personnalités politiques, des experts, des historiens, des militants des Droits de l’Homme, et des philosophes, la conférence tentera d’apporter des réponses aux préoccupations des citoyens européens quant à la montée du négationnisme ces dernières années. Ce sera également l’occasion d’examiner les nouvelles dispositions qu’apportera la décision-cadre pour lutter contre toutes les formes de racisme et de xénophobie y compris les plus novatrices.

L’actualité récente, à travers la déclaration du président iranien à propos de l’Holocauste ou à travers les protocoles d’accord que la Turquie tente d’imposer à l’Arménie, montre qu’une évolution récente du négationnisme promeut la mise en place de « comité d’experts » dont l’objectif réel est de remettre en question des génocides avérés.

Parmi les spécialistes invités, s’exprimeront notamment M. Ralph Giordano, journaliste et essayiste juif allemand ayant survécu au régime nazi, le Professeur Yves Ternon, l’un des principaux historiens français des génocides du XXème siècle, le Professeur Mihran Dabag, fondateur et le directeur de l’Institut pour l’Etude des Diasporas & Génocides de Bochum ou Marcel Kabanda, le président d’IBUKA France.

La Fédération Euro-Arménienne rappelle qu’il est obligatoire de s’inscrire au préalable sur son site Internet pour pouvoir accéder à la conférence.
 
Tel/ Fax: +32 2 732 70 27/26
mail@eafjd.org

Kurdish Doctor Issues Statement on Turkish Genocide of Assyrians

Dr. Ekrem Bilek, the president of the Medical Society of the city of Siirt, located in south-east Turkey, and who is a Kurd, has issued a statement on the Turkish genocide of Assyrians, Greeks and Armenians in World War One. The genocide, called Seyfo in Assyrian, began on April 24, 1915 and over the course of the next three years claimed 750,000 Assyrians (75%), 500,000 Greeks and 1.5 million Armenians. The genocide was targeted at the three main Christian groups of the Ottoman Empire.

Dr. Bilek's statement follows:

In order for past sorrows and tribulations not to be repeated again and for those with inter-cultural differences to live together in a harmonious way, one must directly confront his or her own history. Normally, the first degree of responsibility for the crimes that are committed and that continue to be committed against humanity falls upon political authorities and powers. However, to remain silent about them is to indirectly become a party to the same crimes.
Anyone who sides with humanitarian values, especially intellectuals and democrats, have the responsibility to confront, condemn and punish these crimes. Fulfilling this responsibility by prosecuting the culprits will contribute to inter-faith dialogue and for cultures to live together in peace.

Any leading action taken by individuals, even though it may be considered a small step, will enable political powers and authorities to confront their past as well as give hope for past grievances to be cleared away. Most importantly such actions will prevent further tragedies from taking place and will contribute towards peace prevailing amongst peoples. In light of this consideration and the humanitarian action taken by Mr Berzan Boti and Mr Sabri Atman, I think similarly, this will mark the beginning of the dialogue between the Kurdish and Assyrian peoples.

While wholeheartedly supporting this humanitarian action which took place late last year, as responsibility falls upon any intellectual, similarly, I would like to point out that I impose upon myself to build the first house for the first family that will return to its land. I hope that this additional small step taken by myself will contribute further towards the peace, brotherhood and tolerance of differences and towards individuals living together freely in peace. (AINA, 24 September 2009)

Profanation d'un cimetière grégorien à Istanbul: Bartholomée 1er "attristé"

Le patriarche oecuménique de Constantinople, Batholomée Ier, chef spirituel de l'orthodoxie, a exprimé sa "tristesse" lors d'une visite à Istanbul dans un cimetière grégorien profané à plusieurs reprises, ont indiqué dimanche les journaux turcs.

C'est en août et en septembre que quelque 90 tombes de membres de la communauté grecque ont été vandalisés dans le cimetière de Balikli, sur la rive européenne de la ville, rapportent Hürriyet et Haber Türk.

Au cours de sa visite samedi Bartholomée Ier a exprimé son "étonnement et sa tristesse", souligne Haber Türk.

Des responsables du patriarcat, cités par Haber Türk, ont évoqué une possible attaque aux motivations politiques, soulignant qu'elle était intervenue "quelque jours après l'anniversaire des incidents du 6-7 septembre" 1955 à Istanbul. De violents incidents anti-grecs s'étaient alors produits conduisant au pillage des quartiers grecs et à la destruction de nombreuses églises chrétiennes et de synagogues.

Le ministère turc des Affaires étrangères et les autorités policières ont été informés des actes de vandalisme "réalisés vraisemblablement par des sans-logis", a souligné Dimitri Karayanni, président de la fondation qui gère le cimetière, rapporte Hürriyet.

Le cimetière abrite aussi des tombes arméniennes.

Le Patriarcat et la Fondation Balikli contactés par l'AFP n'ont pas souhaité faire de commentaires.

Ceux que les Turcs appellent les "Roum" -soit les Romains, descendants de l'empire romain d'Orient- étaient quelque 100.000 à habiter Istanbul en 1927, au lendemain d'échanges de populations entre la Grèce et la République de Turquie nouvellement fondée sur les ruines de l'empire ottoman en 1923.

Leur nombre s'est depuis progressivement réduit, chutant à quelque 5.000.

La Turquie est un pays officiellement à 99% musulman, où vivent outre les Grecs, environ 45.000 Arméniens, 35.000 juifs et 20.000 syriaques. (AFP, 20 sept 2009)

Déclaration du CCAF sur le double protocole rendu arméno-turc

Le Conseil de Coordination des organisations Arméniennes de France (CCAF) a pris connaissance de la publication du double protocole établi par l’Arménie et la Turquie sous la médiation de la Suisse, dans la nuit du 31 août au 1er septembre 2009. Erevan et Ankara se donnent un délai de six semaines avant de donner leur accord final puis de le ratifier par leur Parlement respectif. Dans ce cadre le CCAF souhaite préciser ses positions sur des questions majeures.

Le génocide des Arméniens n’est pas négociable. Il ne peut être l’objet d’un examen par "une sous-commission intergouvernementale". L’histoire ayant déjà jugé, nul ne peut contester ce fait reconnu comme un génocide par les historiens, les juristes, des instituts, et plus de 20 États, dont la France.

Par ailleurs, tout génocide implique des réparations morales, politiques et matérielles de la part de ses responsables. Le CCAF demande donc des éclaircissements sur le 5e point du Protocole sur l'établissement des relations diplomatiques selon lequel les deux États “confirment la reconnaissance mutuelle des frontières existantes entre les deux pays telles qu’elles ont été définies par les traités internationaux”.

En outre, si le conflit du Haut-Karabagh n’est pas, à juste titre, mentionné dans la « feuille de route », sa publication coïncide, une fois en vigueur, avec la rencontre arméno-azérie prévue à la mi-octobre en Moldavie. Là encore le point 3 du protocole mérite d’être clarifié. La République du Haut-Karabagh doit se voir reconnaître clairement le droit à l’autodétermination, le droit de participer au règlement politique du conflit, le droit à une sécurité garantie par des mesures sérieuses et le droit de vivre en paix sur ses terres reliées directement à la République d’Arménie.

Nous, citoyens français d’origine arménienne, sommes en droit d’attendre du gouvernement turc un acte conforme au courage de la société civile turque qui s’est emparée de la question du génocide avec responsabilité. Pour que le tabou arménien tombe irréversiblement en Turquie, nous demandons à Ankara de renoncer à son négationnisme d'État et d'abroger le plus vite possible son arsenal répressif - articles 301 et 305 du code pénal - qui menace de peines de prisons toute personne qui porterait atteinte à la dignité de la Turquie en évoquant publiquement le génocide des Arméniens. Au gouvernement turc de s'adapter au message de sa société civile désireuse de revisiter son passé et de marcher dans le sens de l'histoire.

Le CCAF, favorable à un dialogue arméno-turc sincère et à l’établissement de relations entre l’Arménie et la Turquie, appelle également Ankara à lever le blocus qu'elle exerce sur l'Arménie depuis 1993. Subordonner la réouverture de la frontière avec l'Arménie à la ratification de la « feuille de route » constitue un préalable en rupture avec le principe d'une normalisation sans condition. Le devoir de mémoire en Turquie ne peut s’accomplir en prenant l’Arménie en otage. Nous avons trop longtemps été habitués à voir les autorités turques utiliser la moindre occasion d’ouverture pour gagner du temps, phagocyter la question arménienne et dissuader la communauté internationale de reconnaître le génocide de 1915.

Enfin, le CCAF réaffirme son attachement au partenariat stratégique Arménie-diaspora et appelle l'ensemble des composantes de la nation arménienne à le renforcer. (contact@ccaf.info, 16 Septembre 2009)

What happened on 6-7 September 1955?

Supporting the views of Democratic Party, Istanbul Express Newspaper was owned by Mithat Perin, editorial director of that time was Gökşin Sipahioğlu.  "Our father Atatürk's house has been bombed" made the headline of the newspaper's second issue. On 6 September 1955 290,000 issues were printed, exceeding the usual newspaper circulation of 20,000 papers by far. Members of the Cyprus Turkish Association started to distribute the issue all over Istanbul to agitate the people.

Due to reports from eyewitnesses, the riot started from a place in Pangaltı, nowadays the location of Ramada Hotel owned by a Greek citizen. In 1955 this was the place of popular localities such as the 'Haylayf' pastry shop. The riot started with attacking Haylayf pastry shop at 7.00 pm. From here the attacks spread all over Istanbul and all over the country.

Years later journalist Fatih Güllapoğlu interviewed retired general Sabri Yirmibeşoğlu about the Istanbul Riots. Yirmibeşoğlu described the attacks by saying "It was an excellent special warfare operation and it reached its goal." In those days the Greek authorities announced that the bombings in Thessaloniki were a provocation organized by the Turkish state. Oktay Engin, scholarship student at the Thessaloniki Faculty of Law and agent of the National Intelligence Agency (MİT), and Hasan Uçar, tipstaff of the consulate in Thessaloniki, were arrested in regards with this event. After some time in detention Engin and Uçar were released because of the immunity of consular officials. Later on, Engin was appointed to important tasks in MİT, progressed quickly through the different administrative levels of the state and was promoted to the Governorship of Nevşehir in 1992.

According to the press, 11 people died in the riots, according to Greek sources 15 people lost their lives.  Officially 30 people were injured, unofficial numbers amount to 300. The number of raped women is estimated to be above 200.

4,214 houses, 1,004 offices, 73 churches, one synagogue, one monastery, 26 schools and 5,317 other places such as hotels and bars were attacked.

The property damage is estimated between 150 million and 1 billion Turk Lira as an equivalent to the value of those days. The Democratic Party government paid about 60 million Turkish Lira in compensation.

Newspapers of the time blamed the Greeks as the actual criminals because they had allegedly provoked the Turks. Yet, as a matter of fact 59 percent of the destroyed offices belonged to Greeks, 17 percent belonged to Armenians and 12 percent to Jewish people. Even places of converts and Muslims from Belarus were among the properties under attack, which shows that the riot cannot be seen as retaliation against the Greeks in connection with Cyprus.

When the riot got out of control Prime Minister Adnan Menderes was called from Sapanca and martial law was declared. In regards with the riots first 3151 people were arrested. Later on this number raised to 5104 people arrested.

Churches and cemeteries were attacked as well: holy pictures, crucifixes, icons and other sacred objects were destroyed. All 73 orthodox churches in Istanbul were set on fire.

Looters from İzmit and Adapazarı were caught with the goods they had plundered in Haydarpaşa train station on their way back. It turned out that many of the looters had been brought form other cities. According to documents from retired judge Fahri Çoker's History Foundation, 145 looters were brought from Sivas, 117 from Trabzon, 116 from Kastamonu and 111 from Erzincan. (BIA, Tolga KORKUT, 8 September 2009)

Judiciary is determined to imprison Şener who investigated Dink murder!

Bakırköy Public Prosecution filed a case against Nedim Şener the author of "Dink Murder and Intelligence Lies" over a report in Milliyet daily’s 9 February 2009 issue.

Şener had already been tried in two cases about the book and 28 years prison sentence was asked against him. Total amount of prison sentences asked for him rose to 32.5 years. Ogün Samast who is charged with killing Dink faces less than 20 years.

Security Headquarters reported crime on 13 February 2009 after the publication of a scheme showing the phone traffic between the suspects of “Ergenekon terror organisation” and the suspects of Hrant Dink murder on 19 January 2007. The report was published by Milliyet daily.

Bakırköy Public Prosecution filed a case against Şener for “violating the discretion of the investigation by the means of press” under TPC article 285. Nedim Şener has been given Freedom of Press award of Turkish Journalists Association. Şener shares this year’s award with writer Rıza Türmen. Şener’s trial will begin on 22 December at Bakırköy Criminal Court of First Instance number 2.

Writer of “Yeni Şafak” daily and Dink's friend Ali Bayramoğlu wrote in his 20 March 2009 dated column that the scheme published in Şener's book was prepared by the Intelligence Department of the police and was given to Dink family and some journalists.

Bayramoğlu wrote, "Those schemes were prepared by the Security organisation. They were not included in the official file since they are not official but they were given to the Prime Minister, and were not confirmed by the Home Minister naturally."

Journalist Şener reported that Dink family’s lawyer Deniz Tuna submitted the scheme to prosecutor Zekeriya Öz on 10 September 2008. Şener wrote that the lawyer believed that the document was prepared by the police and pointed to the prosecutor that some of the names mentioned in the document were suspects in the investigation the prosecutor ran.

The scheme shows that the suspects of Dink murder trial Samast, Yasin Hayal, Ahmet İskender, Mustafa Öztürk, Halis Egemen, and Erbil Susaman were indirectly in touch with the suspects of Ergenekon trial Veli Küçük, Kemal Kerinçsiz, Levent Temiz, Muzaffer Tekin, Erbay Çolakoğlu, and Mustafa Levent Göktaş.
(http://www.antenna-tr.org, 6 August 2009)


FEA: les préalables turcs violent les principes du Droit international

Ce lundi 31 août, l’Arménie et la Turquie, sous l’égide de la diplomatie helvétique, ont annoncé être parvenues à un accord sur l’établissement de consultations politiques internes en vue d’une signature et d’une ratification rapides de deux protocoles visant à normaliser leurs relations.

Selon le communiqué conjoint, les deux parties entendent mener en six semaines les consultations sur le « protocole sur l’établissement de relations diplomatiques » et sur le « protocole sur le développement de relations bilatérales », à la suite de quoi elles projettent de parvenir « rapidement » à une ratification « conforme à leurs procédures légales et constitutionnelles ». Ces documents ont été rendus publics.

Un examen détaillé de ces protocoles (version anglaise disponible ci-joint) révèle clairement que les dispositions de ces documents – historiquement sans précédent entre les deux Etats voisins – vont bien au-delà d’une simple « normalisation » des questions d’ouverture de frontière discutées entre l’Arménie et la Turquie depuis des années. Ces protocoles embrassent d’une manière fondamentale l’ensemble des questions non résolues entre la Turquie et le peuple arménien disséminé à travers le monde, y compris celles des droits légitimes des communautés arméniennes d’Europe. A travers ces protocoles, et en mobilisant de considérables sources de pression internationale, la Turquie impose en fait ses préalables à l’Arménie qui les avaient catégoriquement rejetés jusqu’à présent.

La Fédération Euro-Arménienne considère ces protocoles comme un dangereux recul de la politique de l’Arménie qui visait jusque là à la normalisation souhaitable des relations avec la Turquie, en excluant tout préalable à leur établissement. Elle considère que les préalables du gouvernement turc violent les principes fondamentaux du Droit international puisqu’ils supposent l’acceptation par l’Arménie des termes et des conditions de vieux traités sans légitimité, préexistant de loin à l’établissement de l’Arménie indépendante.

Ces préalables impliquent l’abandon par l’Arménie de ses efforts visant à la reconnaissance internationale du Génocide des Arméniens. Ils induisent aussi à la capitulation complète de l’Arménie aux conditions de l’Azerbaïdjan dans les négociations liées au conflit du Karabagh, comme l’a réitéré Ahmed Davutoglu, le Ministre turc des Affaires Etrangères le 1er septembre, c’est-à-dire le jour même de l’annonce publique des protocoles. De plus, le communiqué trilatéral manque de reconnaître que le peuple du Karabagh et les communautés de la Diaspora arménienne – et notamment les Arméniens d’Europe – sont des protagonistes légitimes de toute « consultation politique » sur ces questions.

« On ne doit pas permettre à la Turquie de fuir ses responsabilités historiques nationales, en instrumentalisant ces négociations bilatérales avec l’Arménie, son voisin économiquement vulnérable. La Communauté internationale doit rejeter cette nouvelle pratique de la Turquie visant à imposer sa politique de négation du Génocide des Arméniens à travers de tels accords biaisés. Et le gouvernement suisse serait bien avisé d’être plus vigilant dans son appréciation des implications morales de son initiative de médiation au regard des performances douteuses de la Turquie sur toutes ces questions » a déclaré Hilda Tchoboian, la présidente de la Fédération Euro-Arménienne.

« Durant des décennies, les communautés arméniennes d’Europe ont combattu toutes les formes de négationnisme, milité en faveur de l’autodétermination du peuple du Haut Karabagh, défendu le patrimoine du peuple arménien dans tous ses aspects. Elles ont bénéficié du soutien universel de la société européenne à leur Juste Cause. Aujourd’hui, nous réaffirmons notre volonté de poursuivre cet engagement à défendre les droits légitimes de notre peuple » a conclu Hilda Tchoboian. (mail@eafjd.org, 2 septembre 2009)


Politique intérieure/Interior Politics

Questions kurde et arménienne: rentrée politique à risques à Ankara

Le gouvernement islamo-conservateur du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan fait cette semaine une rentrée parlementaire à risques, proposant aux députés deux projets ultra-sensibles: la normalisation des relations avec l'Arménie, et une réforme en faveur de la minorité kurde.

Des débats houleux sont attendus tant sur le projet arménien, qui doit tirer un trait sur des décennies d'hostilité, que sur l'"ouverture démocratique" destinée à améliorer la situation des 12 millions de Kurdes de Turquie (sur 71 millions d'habitants).

Ces deux dossiers provoquent les protestations anticipées de l'opposition nationaliste ou sociale-démocrate.

La Turquie et l'Arménie doivent signer le 10 octobre à Zürich un accord en vue d'établir des relations diplomatiques, et rouvrir la frontière commune.

Mais les obstacles sont nombreux, à commencer par la question des massacres d'Arméniens par les Ottomans en 1915.

Ankara récuse catégoriquement la notion de "génocide" retenue par Erevan, mais également par la France, le Canada et le Parlement européen.

La Turquie a aussi fermé sa frontière avec l'Arménie en 1993 en soutien à l'Azerbaïdjan, pays turcophone et allié d'Ankara, en conflit avec Erevan pour le contrôle de la région du Nagorny Karabakh, enclave peuplée d'Arméniens en territoire azerbaïdjanais.

Sans une ratification par les parlements d'Ankara et d'Erevan, l'accord ne pourra prendre effet.

Dans le cadre des efforts de rapprochement, le président turc Abdullah Gül a invité son homologue arménien, Serge Sarkissian, au match de football Arménie-Turquie de qualification pour le mondial 2010, le 14 octobre à Boursa (ouest de la Turquie).

M. Gül avait fait en septembre 2008 une visite historique en Arménie, à l'occasion du match aller.

Concernant les Kurdes, l'objectif du gouvernement est d'éroder le soutien, au sein d'une partie de la population du sud-est du pays, dont bénéficie le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en lutte armée depuis 1984.

Selon les médias, Ankara pourrait libéraliser l'usage de la langue kurde, autoriser le retour des 12.000 Kurdes de Turquie exilés dans le camps de Makhmour, foyer du PKK en Irak, et investir plusieurs milliards de dollars dans la région pour faire reculer pauvreté et chômage.

Les milieux Kurdes réclament qu'une référence à l'identité kurde soit incorporée dans la loi fondamentale, éventualité exclue dimanche par M. Erdogan.

"Cette constitution (rédigée après le coup d'Etat de 1980) est un obstacle aux droits démocratiques. Vous n'arriverez à rien si vous ne la changez pas", a estimé Ahmet Türk, le président du DTP (Parti pour une société démocratique, pro-kurde).

Et les mentalités ne suivent pas forcément la ligne du gouvernement. Un procureur a ainsi lancé des poursuites pour "incitation à la haine" contre l'actrice Hülya Avsar parce qu'elle avait soutenu l'initiative gouvernementale, dans une interview.

Le chef emprisonné à vie du PKK, Abdullah Öcalan, a de son côté rédigé son propre plan de réformes, mais les autorités turques, qui en ont pris possession, refusent pour l'instant de le divulguer.

L'armée, qui combat le PKK, a réagi assez favorablement à la démarche gouvernementale, mais elle rappelle ses "lignes rouges": maintien de la structure unitaire de l'Etat, respect de la langue turque, refus d'une reconnaissance par la Constitution d'une identité autre que turque.

Un holà qui risque de réduire la marge de manoeuvre du gouvernement. (AFP, Burak AKINCI, 29 sept 2009)

Dans quelle état est la Turquie actuellement

Malgré l'ouverture d'une atmosphère politique plus positive en Turquie, il est impossible, actuellement, de prévoir si le processus entamé va conduire le pays vers un avenir de paix et de prospérité.  Care le 11 septembre une vingtaine de dirigeants de DTP ont été arrêtés à Diyarbakir. Donc, depuis le 14 avril plus des centaines de dirigeants et membres du DTP sont arrêtés et emprisonnés.

Ahmet DERE , 13 septembre 2009

Les élections municipales en Turquie ont été suivies par des opérations policières menées contre les dirigeants du DTP. A cause de ces opérations le gouvernement d’AKP a été critiqué autant par les Kurdes que par les milieux démocratiques turcs. Car ces opérations ont eu lieu après la déclaration du cessez-le-feu décrété par le Congrès des Communautés du Kurdistan (KCK), le 13 avril 2009. De plus, à la même époque le leader Kurde Abdullah Öcalan avait parlé de ses intentions de présenter une Feuille de Route, dont le but est de faire gagner la paix pour le pays, qui était annoncé d’être rendue publique pour le 15 août dernier.

Après les élections municipales certains messages donnés par le Président de la République de Turquie, Abdullah Gül, ont été perçus comme une préparation du terrain en faveur d’une ouverture politique vers une solution à la question kurde.

Suite aux déclarations d’Abdullah Gül, au mois de mai, le journaliste turc du quotidien Milliyet, Hasan Cemal, s’est rendu dans les montagnes de Kandil (Chaîne de montagnes située au Sud-est du Kurdistan turc qui marque la frontière avec les Kurdistan irakien et iranien), où il a eu un entretien avec le président du Conseil Exécutif du KCK Murat Karayilan. L’interview a été publiée dans le quotidien Milliyet et a largement touché l’opinion publique kurde et turque.

Dans l’interview, Murat Karayilan a réitéré les revendications des Kurdes en spécifiant qu'ils ne voulaient pas toucher à l’intégrité territoriale de la Turquie. Il a également confirmé la volonté du mouvement kurde d'arrêter la lutte armée. Il a attiré l’attention sur la nécessité d'entamer un dialogue entre les intellectuels turcs et kurdes qui pourront jouer un rôle essentiel dans cette perspective de trouver une solution à la question kurde.

Pendant la période qui a suivi la publication des articles de Hasan Cemal, beaucoup de discussions ont eu lieu en Turquie. La plupart des journalistes influents, ainsi que des organisations civiles ont pris une position en faveur d’une démarche constructive pour la résolution de la question kurde. Parmi les discutions il y a eu également des propositions en faveur d’un dialogue avec le mouvement kurde, dont le PKK et son fondateur Abdullah Ocalan.

Après cette période de discutions, le gouvernement d’AKP s'est lancé dans la conception d'un projet en vue de résoudre la question kurde. C'était le premier pas sérieux effectué par l’AKP pour chercher une solution depuis son arrivée au pouvoir en 2002.

De son côté, le mouvement kurde, (KCK) a aussi participé au processus en déclarant un cessez-le-feu entre le 13 avril et 1er juin. Avant la fin de cette date, à la demande de divers milieux kurdes et turcs, le cessez-le-feu a été prorogé par le KCK jusqu’au 1er septembre 2009. Le même cessez-le-feu continue toujours.

Malgré tous ces efforts du mouvement kurde, les opérations policières et militaires ont visé d'une part à éradiquer le mouvement politique du peuple kurde,  d'autre part à relancer les affrontements contre la guérilla. La répression contre les manifestations populaires, et notamment celle des enfants, organisées pour protester contre les attaques perpétrées par l'État a été sans précédent et n'a connu aucune limite, ni juridique ni éthique.

Dans ce processus important, les dirigeants de la République de Turquie et le gouvernement d’AKP, avec l'opposition doivent prendre leurs responsabilités politiques dans la résolution de ce problème qui est le plus important de la Turquie, et définir clairement leur position. Car la situation est actuellement très tendue, elle ne peut laisser planer le moindre doute quant à sa dangerosité. Chaque partie, à commencer par le gouvernement d’AKP, doit prendre ses responsabilités historiques. Dans ce processus l’Union européenne doit aussi prendre ses responsabilités en charge. La démocratisation de la Turquie enrichira les valeurs démocratiques de l’UE.

Après la prolongation du cessez-le feu par le mouvement kurde, des signaux encourageants ont été donnés par les dirigeants du gouvernement turc et par le Président de la République. Alors que les discussions étaient sur le point de véritablement s'engager, le 29 juillet 2009 et le 30 Août, le Ministre de l’Intérieur, Beşir Atalay, a donné deux conférences de presse. Beaucoup de milieux kurdes et turcs espéraient y trouver des déclarations concrètes, mais cela n’a pas été le cas, le Ministre Atalay, dans les deux conférences, a tout simplement déclaré que le gouvernement considérait la question kurde comme un  problème majeur qu'il fallait résoudre à tout prix et qu'il s'agissait d'un devoir prioritaire aux yeux du gouvernement. Il a également déclaré que le gouvernement était en train de préparer un projet en vue de trouver une solution.

Bien que le langage du Ministre Beşir Atalay ait été similaire au discours utilisé depuis longtemps par les dirigeants gouvernementaux, il a été beaucoup plus modéré et raisonnable que ceux que nous avons entendus de la part des autorités turques dans le passé. Il a également déclaré que toutes les propositions faites par divers milieux qu'ils soient  intellectuels, politiques ou autres seraient prises en considération par le gouvernement.

Une semaine après la première conférence de presse, soit le 4 août 2009, une rencontre a eu lieu entre le Premier ministre Tayyip Erdogan et les deux co-présidents du DTP, Ahmet Türk et Emine Ayna. C'était la première rencontre officielle entre le gouvernement d’AKP et le parti kurde DTP. Il faut rappeler que, malgré de nombreuses demandes faites par le DTP, depuis le 22 juillet 2007, pour  rencontrer le Premier ministre, celui-ci n’a jamais accédé à leur proposition. Dans ce processus où des discussions étaient enfin entamées pour trouver une solution à la question kurde, cette invitation a donné de l’espoir aux milieux kurdes et turcs qui espèrent qu'une solution démocratique à la question kurde soit enfin trouvée.

Malgré l'ouverture d'une atmosphère politique plus positive en Turquie, il est impossible, actuellement, de prévoir si le processus entamé va conduire le pays vers un avenir de paix et de prospérité.  Care le 11 septembre une vingtaine de dirigeants de DTP ont été arrêtés à Diyarbakir. Donc, depuis le 14 avril plus des centaines de dirigeants et membres du DTP sont arrêtés et emprisonnés.

Contre tous ce qui ce passe dans ce pays, mon souhait et celui de tous les Kurdes est que le pays avance vers une solution, acceptable par tous, à la question kurde, ce qui serait un pas décisif vers une véritable démocratisation de la Turquie.

Ankara en quête d'un "consensus" pour des réformes sur la question kurde

Le gouvernement turc souhaite parvenir à un "consensus" au sein de la société turque pour son plan d'"ouverture démocratique" visant à mettre un terme au conflit kurde, a affirmé lundi le ministre de l'Intérieur, Besir Atalay.

"Nous recherchons un consensus dans la société (...) afin d'aboutir à un projet qui mettra fin au terrorisme" du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit), a déclaré M. Atalay devant la presse.

"Notre objectif est de faire de la Turquie un pays plus démocratique", a-t-il ajouté, en expliquant qu'un rapport serait soumis d'ici à la fin des vacances parlementaires, le 1er octobre, au Premier ministre Recep Tayyip Erdogan sur les démarches à entreprendre à court, moyen et long termes.

Puis, le gouvernement présentera son plan à l'Assemblée nationale, a-t-il dit.

Le ministre n'a pas donné de détails sur les propositions promises il y plus d'un mois par le gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) pour régler la question kurde, mais a fait remarquer qu'aucun amendement constitutionnel n'était pour l'heure envisagé.

Ahmet Türk, le chef du principal parti pro-kurde de Turquie, le Parti pour une société démocratique (DTP), a réagi aux propos du ministre en estimant que "la montagne n'a même pas accouché d'une souris".

"Sans une nouvelle Constitution, laissez tomber le règlement de la question kurde : vous n'êtes même pas capables de proposer une ouverture", a commenté M. Türk, dont les propos étaient retransmis par la chaîne de télévision CNN-Türk depuis Diyarbakir, la principale ville du sud-est anatolien, région dont la population est en majorité kurde.

M. Atalay consulte depuis un mois la société civile pour tenter de venir à bout de 25 ans d'insurrection séparatiste kurde dans le sud-est.

L'opposition parlementaire est très hostile aux efforts du gouvernement, craignant pour l'unité du pays.

Parmi ses initiatives annoncées par la presse ou des responsables, le gouvernement prône notamment d'instaurer l'enseignement du kurde dans les écoles publiques.

Les milieux kurdes revendiquent pour leur part une amnistie des rebelles kurdes et éventuellement une révision de la loi fondamentale en faveur de la communauté kurde.

Le chef du PKK emprisonné Abdullah Öcalan devrait de son côté annoncer de sa prison une "feuille de route" pour la question kurde.

Mais Ankara n'a jamais dialogué avec lui et refuse de reconnaître en lui un interlocuteur.

Ces dernières années, Ankara a élargi les droits culturels des Kurdes, permettant notamment l'enseignement de leur langue dans des instituts privés et la diffusion de programmes télévisés en kurde. (AFP, 31 août 2009)


Forces armées/Armed Forces

The Government Obeyed to the Army for extending operation mandate

Following the Turkish Army's demand, the government said on Tuesday it would ask parliament to extend for one year a mandate that allows its military to attack Kurdish rebels in north Iraq.

Parliament, dominated by Erdogan's AK Party, will vote to extend the mandate when it reconvenes after summer recess on Oct 1, Cemil Cicek, the government's spokesman, told reporters in televised comments after a cabinet meeting in the capital.

Kurdish politicians have said continuing clashes with the PKK as Erdogan seeks to resolve the 25-year war could undermine the peace process.  (Reuters, 29 September 2009)

General Staff’s "temporary security zones" lack legal basis

The office of the Chief of General Staff announced that they declared some parts of Diyarbakır, Hakkari, Şırnak, Siirt and Elazığ "temporary security zones".

An information note published on the website of the general staff  on 16 September announced the coordinates of locations where entrance is forbidden between 19 September and 19 December 2009. In 2007 some locations in Siirt-Hakkari-Şırnak were declared as "temporary security zones" and in 2008, the number of cities were increased.

Against the laws

Forbidden Military Zones and Security Zones Law number 2565 says "… The chief of staff can declare military security zones in plants owned by the Armed Forces… in depots and ammunition deports …., around shooting ranges… " The same law says "… it has the power to declare security zones in training shooting ranges and manoeuvres for specified periods".

No location can be declared as security zone except the situations mentioned above.

Under the principles of administrative law no one can use a power without entitled by laws or the Constitution. The chief of staff is violating the administrative law by using a power not granted to them by laws. However state organs and military organs have to abide by laws.

The practice of "Temporary Security Zones" is against the Constitution, European Human Rights Declaration, and the Law on Military Forbidden Zones and Security Zones. (Freedom of Expression Weekly Bulletin, Issue 38/09, 18 September 2009)


Le chef de l'armée turque reste toujours jusqu'au-boutiste

Le chef d'état-major turc, le général Ilker Basbug, a appelé lundi depuis la frontière syrienne (sud-est), les rebelles séparatistes kurdes à déposer les armes et à se rendre, alors que le gouvernement prépare des mesures en faveur de la minorité kurde.

"Ils doivent rendre les armes, il n'y a aucune autre solution. On ne peut parvenir à rien avec les armes et le sang", a-t-il dit dans des déclarations retransmises par les chaînes de télévision lors d'une visite au poste militaire de Sinirtepe, située à la frontière avec la Syrie, dans la province de Mardin.

"Nous lutterons jusqu'au bout pour mettre fin au terrorisme" pratiqué par les membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a assuré le général.

Citant des chiffres du ministère de la Justice, le général a souligné que sur 870 rebelles qui s'étaient rendus aux forces de l'ordre de 2005 à 2008, 638 avaient été libérés grâce à une disposition légale qui prévoit la clémence contre ceux n'ayant pas participé à des actions violentes contre les forces de sécurité.

Les déclarations du général Basbug interviennent alors que le gouvernement turc se prépare à dévoiler, probablement dans le courant d'octobre, une série de mesures en faveur des 12 millions de Kurdes de Turquie, pour tenter de mettre fin à 25 ans d'insurrection et de conflit avec cette minorité.

Pour le chef de l'armée, les principaux problèmes des Kurdes qui peuplent majoritairement le sud-est anatolien, région la plus pauvre de Turquie, sont un taux de chômage élevé -presque le double du reste du pays- et les insuffisances en matière d'éducation, la zone étant confrontée à un taux d'analphabétisme de 20%, contre 7% dans l'ouest industrialisé. (AFP, 21 sept 2009)

L'armée turque veut poursuivre ses raids en Irak contre la guérilla kurde

L'armée turque demande le renouvellement de l'autorisation donnée par le parlement de mener des raids contre les rebelles kurdes en territoire irakien, a annoncé vendredi l'agence de presse Anatolie, citant un responsable militaire.

Cette autorisation d'un an prend fin le 17 octobre.

L'état-major a envoyé cette semaine au gouvernement une proposition de renouvellement de cette autorisation, a déclaré le général Ferit Guler, selon Anatolie.

Le parlement turc a déjà renouvelé une fois cette autorisation, votée initialement en 2007. Un nouveau vote des parlementaires aura lieu si le gouvernement le demande.

Cette autorisation permet à l'armée turque de mener des raids des deux côtés de la frontière contre les repaires du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit).

Avec l'aide du renseignement américain, l'aviation turque frappe régulièrement les bases arrière du PKK en Irak. En février 2008, l'armée de terre turque est intervenue une semaine en territoire irakien.

Selon certains medias, le gouvernement pourrait cette fois s'abstenir de demander une nouvelle autorisation au parlement, car il s'apprête à annoncer des réformes démocratiques en faveur des 12 millions de Kurdes de Turquie, pour tenter de mettre fin à 25 ans d'insurrection et de conflit avec cette minorité.

Depuis l'an dernier, la Turquie s'est par ailleurs rapprochée du gouvernement autonome kurde d'Irak, accusé par Ankara dans le passé de tolérer, voire de soutenir le PKK.

Mais le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et l'armée turque refusent de cesser les opérations militaires contre le PKK, comme le demandent des activistes kurdes. (AFP, 18 sept 2009)

OVIPOT: L’armée turque est encore au pouvoir en Turquie

Article  de Jean Marcou du 2 septembre 2009 sur OVIPOT: Question kurde : le processus d’ouverture aborde une phase délicate.

Depuis que le premier ministre turc a lancé, le 22 juillet dernier, un processus d’ouverture destiné à résoudre la question kurde, les semaines qui se sont écoulées ont vu les principaux acteurs concernés affiner progressivement leurs positions. Alors que cette initiative aborde une nouvelle phase, qui doit conduire le gouvernement à formuler un plan d’action, comment peut-on évaluer le chemin parcouru jusqu’à présent ?

Dans un premier temps, en dépit des critiques sévères des principaux partis d’opposition (CHP, MHP), le processus gouvernemental a rencontré un accueil relativement favorable de la part du parti kurde DTP, d’intellectuels et plus généralement d’organisations de la société civile (syndicats, associations…). Le silence de l’armée, perçu d’abord comme une sorte de quitus donné au gouvernement, a renforcé l’idée que l’entreprise, qui a reçu en outre, le 20 août 2009, un soutien plus explicite du Conseil national de sécurité (MGK), était plutôt bien engagée.

Toutefois, alors même que le gouvernement commençait à dévoiler de premières propositions concrètes (plan pour le développement économique des régions kurdes, remise en cause de la définition ethnique de la citoyenneté formulée par l’art. 66 de la Constitution, recherche d’une solution dans le cadre d’un État unitaire, enseignement optionnel du kurde à l’école…), les positions des principaux protagonistes se sont elles aussi précisées.

En publiant un message de leur chef d’état major, le 25 août 2009 (c’est-à-dire quelques jours avant la fête de la victoire), sur leur site internet, les forces armées turques ont bousculé les données premières du processus engagé par le gouvernement. Par le rappel d’un certain nombre de principes très liés aux propositions en cours d’élaboration (maintien de la structure unitaire de l’Etat, respect de la langue turque, rejet d’un éventuel dialogue avec le PKK, refus d’une reconnaissance par la Constitution de l’identité kurde), l’armée a réduit la marge de manœuvre que ses premiers silences avaient paru laisser au gouvernement. Cette véritable mise au point de l’armée a redonné des couleurs à l’opposition, très isolée depuis le début du processus, en l’incitant à adopter une ligne encore plus dure à l’égard des projets gouvernementaux. Mais, elle a aussi provoqué une réaction du DTP qui a condamné une nouvelle immixtion de l’armée dans le champ politique.

Le message du chef d’état major a d’autant plus entamé le consensus relatif qui avait initialement prévalu que, dans le même temps, de nettes dissensions sont apparues dans le camp kurde. Tandis que le PKK choisissait de rester en embuscade, en ne révélant que partiellement et de manière diffuse ses intentions ultimes, le DTP s’est scindé en deux tendances. La première, emmenée par Ahmet Türk, Akin Birdal, Aysel Tuğluk, Sırrı Sakık, que l’on peut qualifier de «modérée», voit dans les propositions gouvernementales une opportunité de paix qui doit être impérativement saisie. La seconde, représentée par Özdal Ücer, Selahattin Demirtaş, Emine Ayna, que l’on peut qualifier de «dure», est beaucoup plus méfiante à l’égard de la démarche gouvernementale et ne veut pas d’une paix à n’importe quel prix, ce qui l’amène d’ailleurs à parler, non pas de «paix», mais plus précisément de «paix honorable» (onurlu barış). Surtout, cette seconde tendance estime que le PKK et son leader emprisonné, Abdullah Öcalan, ne peuvent être exclus du processus engagé.

Le premier septembre, le meeting organisé par le DTP, dans le centre de Diyarbakır, a montré que l’influence de la seconde tendance n’était pas négligeable, à l’heure actuelle. Le mot d’ordre de ce grand rassemblement était, en effet, «Onurlu bir barışa evet !» (Oui à une paix honorable !) et, pour la première fois, dans le discours qu’il a fait à cette occasion, le leader du DTP, Ahmet Türk, s’est montré critique vis-à-vis des propositions du ministre de l’Intérieur, Beşir Atalay.

Le gouvernement s’est encore employé récemment, à trouver au sein de la société civile, le plus d’appuis possibles à son projet. Le ministre de l’Intérieur, Beşir Atalay, a notamment rencontré l’écrivain, Yaşar Kemal, qui lui a dit qu’il accueillerait avec «respect et gratitude toute initiative sincère et raisonnable qui permettra de résoudre le plus grand obstacle qui se dresse devant la démocratie turque et qui empêchera le sang de couler.» Le premier ministre a, quant à lui, reçu le soutien de la chanteuse, Sezen Aksu, avec laquelle il a eu récemment un entretien téléphonique. Pourtant, ces soutiens aussi prestigieux soient-ils, pourront difficilement faire oublier que, ce qui apparaissait jusqu’à présent comme les meilleurs atouts de l’initiative gouvernementale (le silence de l’armée et la bienveillance du DTP), sont menacés par le risque d’un durcissement des discours, venant tant de l’état major que du parti kurde. La voie risque donc d’être étroite pour les propositions concrètes que le gouvernement s’apprête à formuler sur des questions aussi sensibles que celle de la citoyenneté ou celle de l’usage de la langue kurde dans le secteur éducatif. (OVIPOT-Bersiv, 10 septembre 2009)

Huit soldats tués lors des opérations contre le PKK

Deux soldats turcs ont été tués et huit autres blessés mercredi par l'explosion d'une mine dans l'est de la Turquie, tandis qu'un rebelle kurde a été abattu dans le sud-est du pays, ont affirmé des sources sécuritaires.

La mine a explosé alors qu'une patrouille militaire passait sur une route près du village de Baskale (province de Van), à une quarantaine de km de la frontière iranienne, a indiqué une source locale sous couvert d'anonymat.

Cela porte à huit le nombre de soldats tués ces 48 dernières heures. Mardi
six soldats turcs ont été tués et trois autres blessés dans des combats avec des rebelles kurdes dans le sud-est de la Turquie, a-t-on appris de source militaire.

Les affrontements ont éclaté dans la zone montagneuse proche de la ville d'Eruh, dans la province de Siirt, au cours d'une opération des forces de sécurité contre des rebelles du PKK, selon un communiqué diffusé sur le site internet de l'état-major de l'armée.

Cinq soldats ont trouvé la mort et trois autres ont été blessés, selon cette source, tandis que des combats ont également éclaté près de Cukurca, dans la province d'Hakkari, à la frontière irakienne, faisant un mort parmi les militaires. Des renforts de troupes ont été dépêchés par hélicoptère dans cette zone de combat.

Auparavant une source sécuritaire locale avait fait état de 7 soldats tués et de 5 blessés.

Un rebelle du PKK a par ailleurs été abattu mercredi lors d'un accrochage avec les forces de sécurité dans une zone rurale proche du bourg de Cukurca, dans la province de Hakkari, aux confins de l'Iran et de l'Irak, a affirmé l'état-major de l'armée turque sur son site internet. (AFP, 9 sept 2009)

Affaires religieuses/Religious Affairs

Zawahiri qualifie Obama de criminel et critique aussi la Turquie

Le numéro deux d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, a qualifié le président américain Barack Obama de "criminel" dans une nouvelle vidéo diffusée lundi rendant un hommage posthume à un chef taliban.

"Obama laisse les colonies s'étendre en Cisjordanie et autour de Jérusalem et ne montre que peu de regrets", affirme Ayman al-Zawahiri dans la vidéo dont la chaîne satellitaire du Qatar, al-Jazira, a diffusé des extraits.

"Obama fait en outre pression sur les dirigeants défaitistes pour qu'ils fassent davantage de concessions", ajoute-t-il en référence aux dirigeants arabes pressés par Washington de normaliser leurs relations avec Israël.

"Avons-nous besoin de plus de crimes à Kaboul, Bagdad, Mogadiscio et Gaza pour s'assurer que c'est un criminel? Ou bien la bassesse des Etats-Unis sous la présidence d'Obama, malgré son air souriant et affectueux, est-elle désormais claire?", se demande l'ancien médecin égyptien devenu le bras droit d'Oussama ben Laden.

Dans cet enregistrement, Zawahiri critique aussi la Turquie, appelée à commander prochainement les troupes de l'OTAN en Afghanistan.

"Chaque Turc, soucieux de l'islam et des musulmans, doit savoir que les troupes de son pays assureront le mois prochain le commandement des croisés en Afghanistan, qui brûlent les villages, détruisent les maisons et occupent la terre d'islam", dit-il.

"Les troupes turques y mèneront alors les mêmes opérations que celles menées par les juifs en Palestine. Comment le peuple turc libre acceptera-t-il un tel crime contre l'islam et les musulmans", s'est-il interrogé.

Le centre américain de surveillance des sites islamistes Intelcenter avait annoncé la diffusion de cette nouvelle vidéo, dans laquelle al-Zawahiri rend également un hommage posthume au chef des talibans pakistanais tué en août lors d'un bombardement américain.

La vidéo, d'une durée de 28 minutes, est intitulée "hommage au modèle pour la jeunesse, l'émir martyr Baïtullah Mehsud".

Baïtullah Mehsud était le leader extrémiste le plus recherché du Pakistan. Les Etats-Unis avaient offert une récompense de 5 millions de dollars.

Washington estime qu'Al-Qaïda a reconstitué une partie de ses forces dans les régions du nord-ouest du Pakistan, et que les talibans afghans y ont installé des bases arrière, avec le soutien des talibans pakistanais.

Selon Washington, les combattants étrangers d'Al-Qaïda y disposeraient également de camps d'entraînement et bénéficient du soutien, notamment dans le Waziristan, du Mouvement des Talibans du Pakistan (TTP). (AFP, 28 sept 2009)


Socio-économique / Socio-economic

Le Dersim menacé d'une catastrophe écologique

Au cœur du Dersim qui reste un haut lieu de la résistance kurde, se situe la chaîne des montagnes du Munzur qui culmine à 3462 mètres. La rivière qui traverse la région porte le même nom. La biodiversité est si exceptionnelle que la Vallée du Munzur  a été déclarée "premier parc national de Turquie". Mais le Dersim est menacé d’une catastrophe par un projet turc qui entend y construire huit barrages et des centrales hydroélectriques. Les Kurdes de Rennes, entre autres ceux natifs de Tunceli, Ovacik, Mazgirt,  réagissent et appellent la population à manifester leur réprobation.

Située sur les hauts plateaux septentrionaux du Kurdistan de Turquie, à 300 km au nord-ouest de Diyarbakir, la région de Dersim est riche de particularismes culturels, linguistiques et religieux ; la région très montagneuse est habitée principalement par les Kurdes de religion alévi, mais on y trouve aussi des Kurdes sunnites, un petit nombre d’Arméniens, survivants du génocide de 1915 et une petite minorité turque.

Dersim a résisté pendant des siècles aux invasions étrangères et a toujours réussi à garder son identité, malgré les terribles répressions dont les populations ont été victimes : celles de 1937 fit 80.000 morts ; depuis, le nom kurde "DERSIM" est interdit et remplacé par le nom turc "TUNCELI" (main de fer! c'est tout dire).

Au cœur de cette région qui reste un haut lieu de la résistance kurde, se situe la chaîne des montagnes du Munzur qui culmine à 3462 mètres. La rivière qui traverse la région porte le même nom. La biodiversité est si exceptionnelle que la Vallée du Munzur  a été déclarée "premier parc national de Turquie".

Mais le Dersim est menacé d’une catastrophe par un projet turc qui entend y construire huit barrages et des centrales hydroélectriques dont la production totale espérée ne dépasserait pas 1% de la production totale d’électricité de la Turquie ! C'est un résultat économique dérisoire au vu des conséquences culturelles, écologiques et humaines: 84 villages seront noyés, la région perdra son unité géographique, des changements climatiques radicaux se produiront entrainant la disparition d'une faune et d'une flore aux espèces rares, des milliers d'hommes et de femmes seront déracinés et expulsés.

Les conséquences géostratégiques sont évidentes : nous avons toujours dit que la bataille pour l'eau serait plus âpre et plus dangereuse pour la paix au Moyen Orient que celle pour s'approprier les gisements pétrolifères : avec la maitrise de l'eau provenant des fleuves Tigre et Euphrate (et de leurs affluents comme le Munzur), la Turquie devient un danger pour ses voisins syrien et irakien.

Les Kurdes de Rennes, entre autres ceux natifs de Tunceli, Ovacik, Mazgirt .... se sont réunis, samedi 26 septembre, place de la mairie pour relayer auprès des passants l'appel lancé par la population de la région du Dersim (Tunceli), des intellectuels et des démocrates de tous pays. On pouvait lire sur les pancartes : "Non aux barrages sur Munzur", " NE TOUCHE PAS A MUNZUR" , "laisse Munzur couler tranquille", "STOP au massacre de la nature et de l'Histoire", "Le barrage est le lac de la honte" "la véritable lumière est notre culture". (André Métayer, andre-metayer@orange.fr, 26 septembre 2009)

La chute de 7% de la croissance au 2e trimestre 2009

L'économie turque s'est contractée de 7% au deuxième trimestre 2009 par rapport au même trimestre de l'année précédente, après une chute record (13,8%) au premier trimestre de cette année, a annoncé mercredi l'Institut turc des statistiques (Tüik).

Les spécialistes s'attendaient à une chute de la croissance entre 6 et 8% du Produit intérieur brut (PIB).

L'économie turque s'était contractée de 13,8% au premier trimestre 2009, un chiffre record dans l'histoire du pays, dans le sillage de la crise financière mondiale.

Elle a connu une contraction de 6,2% au quatrième trimestre de 2008, contre une hausse de 7,6% au premier trimestre, terminant l'année sur une croissance positive de 1,1%.

Pour 2009, le gouvernement turc table sur une contraction de 3,6%, mais le ministre de l'Economie Ali Babacan a admis que ce chiffre pouvait être encore plus important, soit de l'ordre de 5%.

La récession en Turquie s'est surtout traduite par des licenciements massifs et une augmentation du taux de chômage, à environ 14% de la population active, en Turquie, un chiffre officiel bien inférieur au chômage réel (au moins 20%), selon les spécialistes. (AFP, 10 sept 2009)

Engineers Blame The Authorities for The Disastrous Flood

The Istanbul Branch of the Environmental Engineers Chamber (ÇMO) stated the dimension of the flood originated in neglecting the basic knowledge of not erecting settlements close to river banks, which has been known for more than 2,000 years.

Özlem Eylem Tuncaelli, president of ÇMO Istanbul, voiced the following ascertainments:

Always the same places: We got used to hearing the same places in the course of floods for years: Kağıthane, Alibeyköy, İkitelli, Silivri... It is the nightmare of the poor, the flood is a natural disaster that only hits the areas of the poor. The reason for this are the authorities issuing entries in the land register for homes and offices close to river banks. They are even encouraging these settlements by approving them. At the same time the insufficient infrastructure is not improved and stream reclamation works are not done with proper scientific techniques.

Lack of emergency plan and prior warning: Warnings to stay at home or to evacuate houses in dangerous areas are issued by the authorities only to hide their imprudence and improvidence. Despite meteorologists' massive warnings neither an emergency plan had been prepared nor had a warning been issued before the current flood.

Rain and waste water should be collected separately: As a scientific fact sewage and rain water must be collected in separate systems as it is done in many countries. This prevents pipes from bursting of overload after heavy rainfalls. At the same time appropriate manhole covers and street slopes prevent pools on the road emerging after moderate rain and often causing traffic congestion or accidents.

Problematic management of rain and waste water: While the Istanbul Municipality Waterworks (İSKİ) is responsible of the sewage services, municipal boroughs are in charge of rain water collection. Administrative chaos is caused because both waste water and rain water are collected in the same pipes. This means that complete planning, application and control services cannot be provided.

Stream reclamation works have been neglected: In 2006 the Metropolitan Municipality announced to finish reclamation works for 68 streams with a total length of 603 km within the coming 3 years, investing 4 billion dollar. Yet, according to the annual report of 2008, only 38.4 km of stream reclamation works have been completed. (BIA, Tolga KORKUT, 10 September 2009)

La cause des inondations mortelles: L'urbanisation sauvage et la négligence

Le bilan des graves inondations qui ont frappé Istanbul et la province voisine de Tekirdag, dans le nord-ouest de la Turquie, a atteint 32 morts jeudi avec la découverte d'un nouveau corp. Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a donné mercredi soir un bilan de 26 morts à Istanbul et cinq dans la province voisine de Tekirdag ainsi que de neuf disparus à la suite des pluies diluviennes qui ont frappé la région depuis deux jours.

La presse turque dressait un sombre tableau jeudi au lendemain de graves inondations qui ont tué 26 personnes à Istanbul, et 31 au total, mettant en cause l'urbanisation sauvage et la négligence des autorités de la première métropole turque, Capitale européenne de la culture 2010.

"Qui va rendre des comptes", lançait le journal libéral Milliyet, indiquant que les nombreux permis de construire délivrés par les autorités locales autour des cours d'eau de la ville peuplée de plus de 12 millions d'habitants sont les principaux facteurs du drame.

Le quotidien met en cause aussi les responsables de la municipalité qui "ont fait la sourde oreille" aux prévisions météorologiques annonçant de violents orages sur la rive européenne de la ville, touchée par ces inondations brutales.

Des quartiers de la métropole ont été engloutis sous deux mètres d'eau. Plusieurs axes routiers ont été fermés, dont l'autoroute qui mène au premier aéroport. Des flots d'eau boueuse ont renversé de nombreux véhicules, prenant au piège des dizaines d'automobilistes.

Ces inondations sont les plus graves depuis 80 ans en Turquie, selon les autorités. L'eau a commencé à baisser mercredi soir, mais des pluies sont attendues dès vendredi.

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, ancien maire d'Istanbul, qui s'est déplacé dans la cité mercredi soir a promis de "réhabiliter" les rivières en crue, qualifiant les inondations de "désastre du siècle".

Le journal Vatan ironisait sur ces déclarations et celles du maire d'Istanbul, Kadir Topbas, pour qui le fléau est le résultat du réchauffement climatique.

"Voici les responsables: le citoyen et la nature", lançait le journal.

L'éditeur en chef du quotidien appelait, sans illusion, les responsables gouvernementaux à la démission.

"Vous verrez, il n'y aura aucun responsable de ce drame", soulignait Güngör Mengi.

Pour la plupart des médias, les inondations ne sont pas dignes d'une ville qui sera la Capitale européenne de la culture, l'an prochain.

Le président Abdullah Gül, cité par Anatolie, a décrit le sinistre comme "la plus grave inondation qu'ait connu Istanbul".

"Il s'agit d'une catastrophe comme il ne s'en produit qu'une par siècle. Il a plu sur Istanbul en un jour et demi l'équivalent d'un tiers des pluies annuelles", a pour sa part commenté M. Güler.

M. Erdogan a lui mis en cause les méfait d'une urbanisation mal contrôlée dans la métropole de 12,5 millions d'habitants.

"Si nous construisons des bâtiments dans les lits des rivières, si nous étendons ces constructions, n'oublions pas que (...) la vengeance de la rivière peut être terrible: c'est ce qui se produit aujourd'hui", a-t-il déclaré.

Au moins 1.800 maisons et immeubles ont été inondés, a affirmé la cellule de crise du Premier ministre. Les dommages ont été évalués à entre 70 et 150 millions de dollars (48 et 103 millions d'euros) par les compagnies d'assurance, selon Anatolie.

Dans plusieurs quartiers, le sinistre a donné lieu à des scènes de pillages, a rapporté Anatolie.

Près de 900 pompiers et secouristes, à bord de quelque 220 véhicules et 30 canots pneumatiques étaient mobilisés pour secourir les sinistrés, a affirmé la mairie d'Istanbul, faisant état de plus de 1.000 personnes secourues depuis le début de sinistre. Six hélicoptères de l'armée participaient aux évacuations.

Mardi, trois personnes avaient péri dans la banlieue d'Istanbul et cinq autres dans la province de Tekirdag --un précédent bilan évoquait sept morts dans cette province-- tandis qu'une tempête en Mer noire avait provoqué le naufrage d'un cargo cambodgien.

Les pluies torrentielles devaient se déplacer vers l'est et perdre progressivement en intensité, mais de nouvelles fortes intempéries étaient attendues à Istanbul vendredi et samedi.
(AFP, 10 sept 2009)

Ankara, accusé par l'Irak et la Syrie, refuse d'ouvrir les vannes de l'Euphrate

La Turquie, accusée par ses voisins irakiens et syriens de limiter leur approvisionnement en eau du Tigre et de l'Euphrate, s'est défendu jeudi en assurant ne pas disposer des ressources nécessaires.

"Nous sommes conscients des besoins en eau de nos voisins (...) Mais nous n'en avons bas beaucoup dans les réservoirs de nos barrages", a déclaré le ministre turc de l'Energie et des ressources naturelles, Taner Yildiz, avant une réunion à Ankara de responsables des trois pays sur la question du partage des ressources hydrauliques des deux fleuves.

Une rencontre qui fait suite à des protestations irakiennes, accusant la Turquie de retenir l'eau malgré des promesses d'accroître le débit de l'Euphrate.

L'Irak, qui fait face à une grave sécheresse, avait réclamé en juillet une réunion urgente avec la Syrie et la Turquie après la chute de moitié du débit de ce fleuve long de 2.800 km, qui prend sa source en Turquie puis traverse la Syrie et l'Irak.

M. Yildiz a assuré à la presse avant le début des discussions que la Turquie assurait actuellement un débit de 517 m3 par seconde des eaux de l'Euphrate vers la Syrie. Aux termes d'un accord de 1987, la Turquie accepte une moyenne annuelle de 500 m3 par seconde.

"Sincèrement, il n'est pas possible pour nous d'en laisser davantage", a ajouté le ministre turc.

Des propos contredits par les ministres irakien et syrien participant aux discussions, qui ont pointé une baisse du débit de l'Euphrate.

"Nous n'avons reçu que 8 millions m3 d'eau de l'Euphrate entre août 2008 et août 2009. Cela correspond à une baisse de 30%", a affirmé le ministre irakien des Ressources hydrauliques, Latif Rachid.

Une situation aggravée par la chute de 40% des précipitations, ce qui a provoqué une sécheresse, une baisse de la production agricole et une migration de masse dans le sud du pays, a-t-il notamment dit dans un discours.

Bagdad et surtout Damas réclament depuis des années un partage hydraulique plus équitable, accusant Ankara de rationner l'eau, surtout pendant l'été, en raison du gigantesque projet GAP d'irrigation et de construction de barrages sur l'Euphrate et le Tigre pour développer le sud-est anatolien.

Les autorités turques assurent de leur côté laisser passer suffisamment d'eau et expliquent les pénuries par le fait que la Syrie n'a pas construit les barrages nécessaires pour retenir l'eau qu'elle reçoit.

Mais le ministre syrien de l'Irrigation, Nader Bounni, a rétorqué jeudi que le débit de l'Euphrate provenant de la Turquie était tombé à une moyenne de 400 m3/seconde dans les onze derniers mois.

Le ministre turc de l'Environnement, Veysel Eroglu, a pour sa part mis en avant la raréfaction des ressources provoquée par le changement climatique.

"Entre 2006 et 2008, les précipitations ont chuté de 24% dans le bassin du Tigre et de 46% dans celui de l'Euphrate", a-t-il insisté.

Lors de leurs réunion d'une journée, les ministres devaient notamment évoquer la création de stations communes pour surveiller les débits des fleuves, l'échange de données météorologiques ou des programmes de formation de personnels. (AFP, Hande CULPAN, 3 sept 2009)


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

UE: La victoire de Merkel complique la tâche d'Ankara (presse turque)

La victoire de la chancelière allemande Angela Merkel aux élections législatives de dimanche va encore réduire les chances de la Turquie d'adhérer à l'Union européenne, regrette la presse turque.

"C'est la Turquie qui est perdante" du scrutin remporté par l'Union chrétienne-démocrate (CDU) de Mme Merkel, selon le journal libéral Milliyet.

"Nous devons nous attendre à ce que Merkel renforce son opposition à l'intégration de la Turquie" dans l'UE, estime pour sa part le quotidien Aksam.

La chancelière qui sort renforcé des élections avec un deuxième mandat, prône un "partenariat privilégié" pour la Turquie au sein du bloc européen alors que son partenaire de la coalition sortante, les sociaux-démocrates du SPD, tentaient d'établir un équilibre dans la politique allemande en appuyant l'entrée d'Ankara.

Selon les résultats des élections, Mme Merkel n'a plus besoin du soutien du SDP et devrait s'allier au FDP, le Parti libéral.

"Le SPD et le ministre des Affaires étrangères (Frank-Walter) Steinmeier freinaient les chrétiens démocrates concernant l'adhésion de la Turquie (...) Le deuxième mandat Merkel est susceptible de compliquer les choses pour la Turquie", commente Milliyet.

"Merkel a les mains plus libres désormais vis-à-vis de la candidature turque", souligne de son côté le journal d'expression anglaise Today's Zaman tandis que le quotidien Hürriyet pense qu'"il sera dérisoire pour la Turquie d'attendre un soutien allemand dans les quatre prochaines années".

La chancelière est soutenue dans sa position par un autre grand Etat de l'UE, la France, dont le président Nicolas Sarkozy, résolument contre une adhésion turque, estime que la Turquie n'a pas sa place dans l'Union.

La Turquie a entamé en octobre 2005 des négociations d'adhésion avec l'UE.

Depuis cette date, Ankara a ouvert au total 11 "chapitres" thématiques sur les 35 qui jalonnent ses négociations d'adhésion. (AFP, 29 sept 2009)

Lellouche: La position anti-adhésion de Paris très largement partagée

Le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Pierre Lellouche, a affirmé mercredi que la majorité des collègues qu'il avait rencontrés parmi les ministres européens appuyaient la France dans sa position hostile à une adhésion de la Turquie à l'UE.

"Depuis que j'ai été nommé (en juin dernier), il m'a été donné de rencontrer de nombreux collègues. La plupart, à deux exceptions près, m'ont tous dit : on est d'accord avec vous mais on ne peut pas le dire publiquement", a déclaré le ministre français.

Interrogé par des députés sur les raisons possibles des silences de ces pays, il a relevé que l'attitude adoptée sur une telle question "n'est pas sans conséquence sur certains grands contrats".

M. Lellouche s'exprimait devant la commission des Affaires européennes de l'Assemblée nationale, à deux jours d'un entretien prévu à Paris avec Egemen Bagis, ministre d'Etat chargé des Négociations avec l'Union européenne, qu'il a qualifié d'"ami personnel".

"Je voudrais, a dit M. Lellouche, être extrêmement clair : il n'y a qu'un seule position (de la France) sur cette question : nous souhaitons ardemment entretenir et enrichir encore avec nos amis turcs une relation bilatérale pluriséculaire. Nous sommes favorables au lien le plus fort possible entre la Turquie et l'Europe mais sommes opposés à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne".

"Nous avons accepté, a-t-il rappelé, de poursuivre les négociations sur les trente chapitres compatibles avec une issue alternative à l'adhésion, les cinq chapitres qui relèvent directement de la logique d'adhésion étant laissés de côté", a-t-il fait valoir.

Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu avait mis en garde au début du mois les pays comme la France qui s'opposent à son entrée en soulignant que cela freine les réformes dans le pays.

M. Lellouche a rappelé que la France était favorable à un partenariat privilégié avec Ankara, sans préciser la forme qu'il pourrait prendre.

Par ailleurs, il a évoqué le problème créé par le fait que "la principale porte d'entrée d'immigration illégale en Europe est la Turquie".(AFP, 16 sept 2009)

L'UE met la Turquie en garde au sujet de la liberté de la presse

La Commission européenne a estimé vendredi que l'énorme amende pour fraude fiscale infligée par le gouvernement turc au groupe de presse d'opposition Dogan est une grave attaque contre la liberté de la presse, peu compatible avec la candidature de la Turquie à l'UE.

 L'amende sans précédent -1,75 milliard d'euros- infligée mercredi au Dogan Yayin Holding (DYH), le plus grand groupe indépendant de presse turc, est le dernier épisode d'une confrontation avec les pouvoirs publics, sur fond d'affrontement avec le parti gouvernemental de la Justice et du Développement (AKP, issu de la mouvance islamiste).

"Cette nouvelle et très forte amende infligée au groupe Dogan préoccupe gravement la Commission", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la Commission.

"Quand la sanction est d'une telle ampleur qu'elle menace l'existence même d'un groupe de presse entier, comme c'est le cas, alors la liberté de presse est en jeu", a souligné Amadeu Altafaj.

L'exécutif européen "va évidemment donner à cette affaire toute la place qu'elle mérite dans son prochain Rapport d'étape (sur les négociations d'élargissement avec la Turquie) qu'il doit adopter le 14 octobre", a prévenu M. Altafaj.

Le porte-parole a regretté que cet événement "contraste fortement avec les développements très encourageants enregistrés cet été en Turquie notamment sur le dossier de la minorité kurde et celui des relations avec l'Arménie, qui seront eux aussi mentionnés dans le rapport".

La Commission, qui avait déjà exprimé ses critiques à Ankara à la suite d'une première amende de 370 millions déjà infligée cette année au groupe Dogan, "va de nouveau faire part de ses préoccupations aux autorités turques", a-t-il encore indiqué.

 Le groupe, qui contrôle plus de la moitié du marché des médias privés du pays, avait alors assuré que cette première amende visait à museler les critiques contre le gouvernement. (AFP, 11 sept 2009)

Une commission dénonce la lenteur des négociations d'adhésion Turquie/UE

Une commission indépendante a dénoncé lundi la lenteur des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne soulignant qu'il fallait préserver la "perspective européenne" d'Ankara.

"Des réactions négatives en provenance de l'Europe ont donné à la Turquie l'impression de ne pas être la bienvenue", déplore, dans un rapport publié à Bruxelles, cette commission présidée par l'ancien président finlandais et prix Nobel de la Paix Martti Athisaari et dont font partie notamment l'ancien Premier ministre français Michel Rocard et l'ancienne Commissaire européenne italienne Emma Bonino.

La Turquie, qui frappe à la porte de l'Europe depuis déjà 50 ans, a engagé
en 2005 des négociations en vue d'une éventuelle adhésion à l'UE. Elles piétinent aujourd'hui.

D'une part le pays doit remplir une série de critères pour s'aligner sur les normes de l'UE notamment en matière de respect des droits de l'Homme.

D'autre part, une éventuelle entrée dans l'UE devrait être approuvée par l'ensemble des Etats membres. Et plusieurs pays, tels la France, l'Allemagne et l'Autriche, refusent une adhésion et plaident à la place pour "un partenariat privilégié".

En Turquie, note le rapport de la commission indépendante, le processus d'adhésion à l'UE a vu son soutien s'effriter. "L'insuffisance des réformes du côté turc a renforcé l'opposition des Européens à l'adhésion de la Turquie et le sentiment d'exclusion qui en a découlé à Ankara n'a fait que décourager plus encore les réformateurs turcs", estime la commission indépendante sur la Turquie.

La commission indépendante appelle à "briser ce cercle vicieux" qui, selon elle, "mine aujourd'hui les multiples avancées enregistrées ces dix années par une Turquie qu'inspirait sa convergence avec l'UE".

"Nul ne peut prédire l'issue du processus d'adhésion ni si l'objectif établi peut être atteint. Donner sa chance à la Turquie, néanmoins, est une question de crédibilité de l'UE, d'intérêt propre et d'équité due à tout pays candidat à l'adhésion", conclut le texte. (AFP, 7 sept 2009)


André Métayer: "Réveille-toi Bernard, ça bouge au Kurdistan de Turquie"

En abordant de front la question kurde, le gouvernement turc fait un geste pour tenter de débloquer la situation conflictuelle qui secoue le pays. Plus de 46 % de l'opinion publique turque l'approuvent.  La rencontre avec le DTP suscite beaucoup d'espoirs, même si les avancées sont pour l'instant très timides. Déjà la réaction est vive dans les milieux nationalistes et l'armée fait une sévère mise en garde. Les Etats-Unis encouragent le processus, l'Union européenne tarde à se manifester et la diplomatie française semble totalement absente : " Réveille-toi Bernard, ça bouge au Kurdistan de Turquie". Les Kurdes y croient et attendent la "feuille de route " d'Abdullah Öcalan qui, à n'en pas douter, va rappeler que le peuple kurde est co-fondateur de la République de Turquie et que la question kurde " ce n'est pas le séparatisme, c'est l'union libre dans une république démocratique"

Plus de 46 % de l'opinion publique turque approuvent l'initiative de Recep Erdogan, chef du gouvernement turc et Président de l'A.K.P., parti "islamo-conservateur" au pouvoir depuis 2002, d'avoir rencontré Ahmet Türk, président du DTP, parti pro kurde, dans le but de trouver une solution à la question kurde.

C'est déjà un grand pas envers un parti qui, hier encore, était banni au motif qu'il se refuse à dénoncer le PKK comme une organisation terroriste.

Cette démarche, poussée par l'intelligentia turque et les milieux d'affaires de Turquie, attendue par les Kurdes, a le soutien du président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, et des Etat Unis, que le C.H.P., le très kémaliste parti d'opposition, nationaliste et laïque de "gauche", accuse de vouloir imposer la "Pax romana".

Cette initiative d'Erdogan, que les Kurdes croient sincère, est encore bien timide et refuse, pour l'instant de faire des pas décisifs vers la paix, comme envisager une amnistie générale et un amendement constitutionnel reconnaissant le peuple kurde ; elle aurait bien besoin d'un soutien large et massif des européens, dont le silence est remarqué.

La diplomatie française semble totalement absente : pourtant la France pourrait faire bénéficier la Turquie de son expérience du passage d'un Etat jacobin à une certaine décentralisation, même si la tâche est loin d'être terminée.

M. le Ministre des Affaires Etrangères, qui connaît bien la question kurde, pourrait s'engager plus avant : il se dit "attentif" à la situation et attaché "à garantir les libertés individuelles et à protéger les droits fondamentaux de tous" mais les prisons françaises retiennent encore, depuis juin dernier, 14 militants kurdes, dont 2 femmes, parmi lesquels on trouve plusieurs réfugiés politiques, des militants du HADEP, devenu DEHAP, devenu DPT : tous ou presque ont connu les geôles turques où ils ont été cruellement traités.

La réponse de M. Kouchner aux nombreuses sollicitations lui demandant d'intervenir auprès du gouvernement espagnol en faveur Faruk Doru, a été également très décevante : "il revient aux autorités judiciaires espagnoles d'apprécier les conséquences du statut de réfugié politique en France de M. Doru sur l'instruction de la procédure en cours en Espagne" ; en langage footballistique, ça s'appelle "botter en touche". Heureusement que la justice espagnole a reconnu le statut de réfugié politique et débouté la Turquie dont les accusations sont apparues  sans fondement.

A défaut d'en prendre la tête, il serait temps que la France rejoigne le camp des démocrates qui veulent œuvrer pour une paix juste, car le combat va être rude : les propositions pusillanimes du gouvernement turc font déjà pousser des cris d'orfraies aux héritiers, de "gauche" et d'extrême droite, de Mustafa Kemal Atatürk, qui ne veulent pas entendre parler de modifications constitutionnelles : pourtant la constitution dont on parle est celle de 1982,  la Turquie étant alors sous la férule d'une junte militaire qui avait pris le pouvoir illégalement, en 1980, au moyen d'un coup d'Etat.   

En digne successeur, le général en chef Ilker Basbug a fait une sévère mise en garde : "la Turquie est un Etat, un pays et une nation indivisibles dont la langue est le turc" et "l’armée ne tolèrera aucune atteinte aux fondements de l’Etat-nation et de l’Etat unitaire". Fermez le ban.

Les milliers de Kurdes qui se sont rassemblés à Diyarbakir et à Istanbul pour réclamer une paix "honorable" dans l'attente de réformes promises par le gouvernement, attendent aussi la "feuille de route" d' Abdullah Öcalan, Président du Parti des Travailleurs du Kurdistan, le PKK qui vient de prolonger sa trêve unilatérale jusqu'à la fin du ramadan.

Nul doute que le prisonnier d'Imrali rappellera que le peuple kurde est co-fondateur de la République de Turquie et que l'intérêt des Turcs et des Kurdes est de vivre en se respectant mutuellement : un peuple peut vivre sur plusieurs pays et plusieurs peuples peuvent cohabiter à l'intérieur d'un même Etat, à condition que les droits culturels et politiques de chacun soient respectés : "la question kurde, ce n'est pas le séparatisme, c'est l'union libre dans une république démocratique".
(Abdullah Öcalan "ma défense" des solutions démocratiques pour la question kurde – 1999)
André Métayer
Président
Amitiés kurdes de Bretagne
Rennes, le 2 septembre 2009


Turquie-USA/ Turkey-USA

La Turquie achetera des missiles Patriot pour un montant de 7,8 milliards de dollars

Le Pentagone a informé le Congrès américain d'une possible vente de batteries antimissiles sol-air Patriot (PAC-3) et d'équipements associés à la Turquie pour un montant de 7,8 milliards de dollars.

Ce projet de vente, notifié au Congrès américain par l'Agence de sécurité et de coopération de la Défense (DSCA), comprend 13 "unités de tir" Patriot, 72 missiles intercepteurs PAC-3 et une série d'équipements associés à ce système sol-air de défense aérienne, précise la DSCA dans un communiqué obtenu lundi par l'AFP.

La Turquie, seul pays membre de l'Otan possédant une frontière avec l'Iran, "utilisera ces missiles PAC-3 pour améliorer ses capacités de défense antimissile, renforcer sa défense nationale et dissuader les menaces régionales", indique le communiqué.

Les pays occidentaux soupçonnent l'Iran de chercher à se doter de l'arme nucléaire sous couvert de son programme civil, ce que Téhéran dément.

L'Iran refuse toujours de suspendre ses activités d'enrichissement d'uranium, malgré cinq résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU en ce sens, dont trois assorties de sanctions. (AFP, 14 sept 2009)

Pourquoi déployer des Patriot américains en Turquie, interrogent des experts

Les analystes turcs s'interrogent sur le bien fondé pour leur pays d'un projet de vente de missiles Patriot américains à la Turquie, pour 7,8 milliards de dollars, en l'absence de menace tangible sur le territoire turc et alors que l'économie locale souffre de la crise mondiale.

Le Pentagone a récemment informé le Congrès américain qu'il souhaite vendre des batteries antimissile sol-air Patriot (PAC-3) et des équipements associés à l'armée turque, qui depuis longtemps veut se doter d'un tel système.

Ce projet, qui, s'il devait se concrétiser, serait la plus grande acquisition d'armes jamais effectuée par la Turquie (5,3 mds d'euros), a été notifié pour approbation au Congrès américain par l'Agence de sécurité et de coopération de la Défense (DSCA).

Les Etats-Unis sont le principal fournisseur d'armes de la Turquie.

Quatre firmes, deux américaines (dont Raytheon qui produit les Patriot), une russe et une chinoise, sont en compétition depuis avril dans un appel d'offres du gouvernement turc, qui a décidé en 2006 d'acquérir une défense antimissile, a expliqué le ministère turc de la Défense.

On ignore quand Ankara tranchera sur l'affaire, tandis que les questions fusent sur la pertinence de cet achat.

L'intérêt d'installer des missiles américains en Turquie, pays frontalier de l'Iran, en pleine crise sur la question du nucléaire iranien, semble évident pour les Etats-Unis, mais il l'est moins pour la Turquie, notent les analystes.

La Turquie "utilisera ces missiles PAC-3 pour améliorer ses capacités de défense antimissile, renforcer sa défense nationale et dissuader les menaces régionales", selon la DSCA.

Or la Turquie, membre de l'Otan, est-elle menacée par un Etat voisin? "Non" répond Ercan Citlioglu, expert en matière de terrorisme international.

"Contre quel pays seront alors dirigées ces armes?". L'Iran, qui fait régulièrement état de progrès dans le domaine de son programme balistique et que les pays occidentaux soupçonnent de vouloir se doter de l'arme nucléaire, est le premier qui vient en tête, dit-il à l'AFP.

"Washington peut considérer l'Iran comme un pays voyou, mais ce pays n'a, en aucun cas, montré des signes d'animosité envers son voisin turc", souligne l'analyste.

"Acheter des missiles ne veut pas dire qu'on attend une menace", s'est défendu le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, qui mène une politique active dite de "zéro problème" avec tous les voisins de la Turquie.

L'Iran n'a pas, jusqu'à présent, réagi publiquement à ce projet de vente américaine à la Turquie.

Sedat Laçiner, directeur de l'Institut pour les recherches stratégiques (USAK), voit dans cette possible transaction la volonté de l'administration américaine d'"empêcher le rapprochement d'Ankara avec la Russie et l'Iran".

Pour ce spécialiste, les Patriot seront un moyen pour les Américains de contrôler la situation géopolitique de la région par le biais de leur puissante industrie de défense.

Et il pose la question de savoir si l'état-major turc aura de fait le plein contrôle de ces missiles.

L'acquisition de ces armes devrait par ailleurs fortement creuser la dette extérieure de la Turquie, qui s'élève à 150 mds de dollars (102 mds d'euros), dans un contexte de récession économique due à la crise mondiale.

Sauf si le paiement de ces armes est échelonné sur plusieurs années, voire aidé par le Pentagone.

"Cet achat est inutile. On peut construire 70 universités avec cet argent en Turquie", martèle Hasan Köni, professeur de relations internationales à l'Université Bahçesehir d'Istanbul. (AFP, Burak Akinci, 16 sept 2009)


Relations régionales / Regional Relations

Bagdad dresse un constat d'échec de la médiation turque dans la crise Irak-Syrie


Le ministre irakien des Affaires étrangères Hoshyar Zebari a dressé mardi un constat d'échec de la médiation turque pour régler la crise diplomatique avec la Syrie, accusant son voisin de manquer de "sérieux".

"Les dernières réunions entre l'Irak et la Syrie en Turquie n'ont pas permis de résoudre la crise entre les deux pays. Après quatre rencontres, il est clair qu'il existe un manque de sérieux" syrien, a affirmé le ministre lors d'une réunion à New York avec son homologue turc, Ahmet Davutoglu, cité dans un communiqué.

"L'Irak a répondu à l'initiative du gouvernement turc mais les réunions n'ont pas permis d'avancer des solutions ou des initiatives sérieuses", a-t-il ajouté.

Le 17 septembre, les ministres irakien et syrien des Affaires étrangères, M. Zebari et Walid Mouallem, se sont rencontrés à Istanbul sous les auspices de la Turquie et de la Ligue arabe pour tenter de résoudre une crise diplomatique causée par deux attentats meurtriers qui avaient eu lieu en août à Bagdad.

Le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, avait récemment affirmé qu'il n'avait "quasiment aucun espoir" de voir la Syrie coopérer.

"Depuis le début, nous nous attendions à ne pas recevoir de réponse de la Syrie sur les preuves et les demandes irakiennes. Nous n'avons quasiment aucun espoir de voir ces efforts réussir", a affirmé M. Maliki.

L'Irak a accusé la Syrie d'abriter les commanditaires des attentats du 19 août, ce que Damas a nié. Ce jour-là, deux kamikazes ont fait exploser leur camion piégé devant les ministères des Affaires étrangères et des Finances à Bagdad, tuant 95 personnes et blessant plus de 600 autres. (AFP, 29 sept 2009

Selon Ankara, Turquie et Arménie signeront le 10 octobre un accord de normalisation

La Turquie et l'Arménie, opposées depuis des années sur la question des massacres d'Arméniens par les Ottomans qu'Erevan qualifie de "génocide", signeront le 10 octobre un accord en vue d'établir des relations diplomatiques, a annoncé Ankara dimanche.

"Les ministres des Affaires étrangères se réuniront le 10 octobre et signeront le document qui a été préparé", a déclaré à la presse le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, sans autres détails.

La signature par les ministres turc Ahmet Davutoglu et arménien Edouard Nalbandian doit avoir lieu à Zürich (Suisse), avait indiqué auparavant un responsable gouvernemental turc à l'AFP.

Les ministres signeront deux protocoles, dont les contenus ont déjà été acceptés de part et d'autre lors d'un processus de rapprochement encouragé par plusieurs pays occidentaux, dont les Etats-Unis.

La ministre suisse des Affaires étrangères, Micheline Calmy-Rey, dont le pays a fait l'intermédiaire entre Ankara et Erevan, sera probablement présente, a ajouté le responsable turc.

A Berne, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué qu'il "est possible que la cérémonie ait lieu en Suisse".

Aucun officiel n'était joignable sur le moment à Erevan pour commenter cette information d'Ankara.

Opposées de longue date par une histoire commune sanglante, la Turquie et l'Arménie ont annoncé le mois dernier être convenu de deux protocoles qui envisagent d'une part l'établissement de relations diplomatiques et la réouverture de la frontière commune, d'autre part la mise en place d'un calendrier pour une série de mesures d'amélioration des liens mutuels.

Mais pour devenir effectifs, ces deux protocoles doivent être ratifiés par les parlements des deux pays, ce qui devrait prendre du temps.

Les efforts de rapprochement en cours sont critiqués par les oppositions des deux pays, qui accusent leur gouvernement de faire trop de concessions.

La Turquie et l'Arménie s'opposent sur la question des massacres d'Arméniens par l'armée ottomane, pendant la Première guerre mondiale, massacres qu'Erevan qualifie de génocide.

Les massacres et déportations d'Arméniens pendant cette période ont fait plus d'un million et demi de morts selon les Arméniens, 300.000 à 500.000 selon la Turquie, qui récuse catégoriquement la notion de génocide reconnue par la France, le Canada et le Parlement européen.

La Turquie a aussi fermé sa frontière avec l'Arménie en 1993 en soutien à l'Azerbaïdjan, en conflit avec Erevan pour le contrôle de la région du Nagorny Karabakh, enclave peuplée d'Arméniens en territoire azerbaïdjanais.

Le Premier ministre turc a déclaré à plusieurs reprises que son pays n'ouvrirait pas ses frontières avec l'Arménie tant qu'elle ne retirerait pas ses troupes de cette région séparatiste de l'Azerbaïdjan, pays turcophone et proche allié d'Ankara.

Dans le cadre des efforts de rapprochement, le président turc Abdullah Gül a invité son homologue arménien, Serge Sarkissian, au match de football Arménie-Turquie de qualification pour le mondial 2010, prévu le 14 octobre à Boursa (ouest de la Turquie).

M. Sarkissian n'a pas pour l'instant annoncé sa venue en Turquie.

M. Gül avait fait en septembre 2008 une visite historique en Arménie, la première d'un chef d'Etat turc dans ce pays, à l'occasion du match aller entre les équipes nationales. (AFP, Sibel Utku BILA, 27 sept 2009)


Manifestation de protestation en Arménie contre les "concessions" à la Turquie

Des milliers de manifestants se sont réunis vendredi à Erevan pour protester contre les "concessions excessives" faites par le gouvernement arménien au cours des négociations sur l'établissement de relations bilatérales avec la Turquie.

"Nous ne sommes pas contre l'ouverture de la frontière et la normalisation des relations avec la Turquie, mais pas au prix de la dignité et des intérêts de l'Arménie", a déclaré le chef du Parti populaire arménien d'opposition, Stepan Démértchian.

Quelques 5.000 personnes rassemblées vendredi dans le centre de la capitale arménienne ont notamment exprimé leur inquiétude à cause de la future création d'une commission commune chargée d'examiner la "dimension historique" des désaccords entre l'Arménie et la Turquie.

Prévue par les protocoles d'accord sur l'établissement des relations bilatérales, la création d'une telle commission met en question le génocide d'Arméniens dans l'Empire ottoman, ont-ils indiqué.

Le mois dernier, Ankara et Erevan ont annoncé être parvenues à un accord de principe en vue de l'établissement de relations bilatérales et de l'ouverture de leur frontière, un geste important visant à réconcilier les deux voisins après des décennies de méfiance et de reproches mutuels.

Ankara n'entretient pas de relations diplomatiques avec Erevan depuis l'indépendance de l'Arménie en 1991 en raison de divergences sur la question des massacres d'Arméniens survenus dans l'Empire ottoman entre 1915 et 1917.

Les massacres et déportations d'Arméniens pendant cette période ont fait plus d'un million et demi de morts selon les Arméniens, 300.000 à 500.000 selon la Turquie, qui récuse la notion de génocide reconnue par la France, le Canada et le Parlement européen. (AFP, 18 sept 2009)

La Turquie et la Syrie suppriment leurs visas, renforcent leur coopération

Les ministres turc et syrien des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu et Walid Mouallem ont annoncé mercredi à Istanbul la suppression des visas entre leurs deux pays et ont signé un accord renforçant la coopération bilatérale.

"Désormais, nos peuples vont pouvoir se déplacer dans les deux pays comme s'ils étaient toujours dans le leur", a commenté M. Davutoglu lors d'une conférence conjointe avec son homologue syrien.

Les deux hommes ont signé un "document" instituant un "conseil de coopération stratégique de haut niveau" visant, selon le ministre turc, à "maximiser l'intégration", notamment économique, entre les deux voisins.

Inspiré d'un accord analogue conclu en novembre par la Turquie avec l'Irak, le texte prévoit l'organisation régulière de rencontres entre plusieurs ministres des deux pays, avec la tenue une fois l'an d'un conseil des ministres conjoint.

La rencontre entre les ministres était précédée d'un entretien entre le chef de gouvernement turc Recep Tayyip Erdogan et le président syrien Bachar al-Assad, au cours duquel les deux dirigeants ont évoqué les efforts de paix au Proche-Orient et la lutte contre les rebelles kurdes de Turquie, a indiqué M. Mouallem.

Les relations entre la Turquie et la Syrie se sont améliorées au cours des dernières années après une longue période de méfiance, Ankara accusant alors Damas de soutenir les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

La Turquie a servi d'intermédiaire l'an dernier à des négociations de paix indirectes entre la Syrie et Israël. Elle devait animer jeudi à Istanbul à une réunion entre responsables syriens et irakiens pour apaiser des tensions nées d'accusations de Bagdad contre Damas concernant la lutte contre le terrorisme. (AFP, 16 sept 2009)

Annulation de la visite du chef de la diplomatie turc en Israël

Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a annulé une visite qu'il devait effectuer en octobre en Israël, a-t-on appris mercredi de source officielle israélienne.

"Le ministre turc nous a fait savoir qu'il ne viendrait pas en octobre pour participer à la Conférence annuelle du Président", organisée par le président israélien Shimon Peres, a déclaré à l'AFP un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

"Nous regrettons cette décision car le ministre turc est toujours le bienvenu en Israël et nous avions préparé pour lui une série de rencontres au plus niveau", a-t-il déploré.

Selon la presse, M. Davutoglu a annulé sa visite après le refus d'Israël de lui permettre de se rendre dans la bande de Gaza par le point de passage israélien d'Erez pour s'entretenir avec des dirigeants du mouvement islamiste Hamas qui contrôle le territoire palestinien depuis deux ans.

Les autorités israéliennes se refusent à accueillir des hôtes officiels étrangers qui veulent se rendre à Gaza sans s'engager au préalable à ne pas avoir de contact avec le Hamas considéré par Israël comme une organisation terroriste.

Les officiels étrangers peuvent en revanche visiter Gaza sans restriction en passant par le poste frontière de Rafah qui sépare le territoire palestinien et l'Egypte.

Israël n'impose aucune restriction pour ses hôtes officiels qui souhaitent se rendre en Cisjordanie et s'entretenir avec des responsables de l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, dont le mouvement Fatah a été chassé de Gaza par le Hamas.

La Turquie, pays musulman mais Etat laïque, est le principal allié régional d'Israël. Tous deux ont noué des liens économiques étroits depuis la signature d'un accord de coopération militaire en 1996.

L'offensive militaire israélienne menée à Gaza au début de l'année (environ 1.400 morts palestiniens), a toutefois porté un coup à ces relations. (AFP, 9 sept 2009)

Accord Arménie-Turquie: une avancée majeure, mais le chemin est encore long

EREVAN - L'accord conclu entre l'Arménie et la Turquie en vue d'un rétablissement de leurs relations diplomatiques constitue une avancée majeure, mais le chemin s'annonce encore long jusqu'à la réouverture des frontières, sur fond de lourds contentieux historiques.

"C'est une avancée très, très sérieuse vers l'achèvement du processus de négociations", estime l'analyste arménien Alexander Iskandarian, après l'annonce lundi d'un accord de principe.

Ankara n'entretient pas de relations diplomatiques avec Erevan depuis l'indépendance de l'Arménie en 1991, en raison de divergences sur la question des massacres d'Arméniens survenus dans l'Empire ottoman entre 1915 et 1917.

La Turquie a aussi fermé sa frontière avec l'Arménie en 1993 en soutien à l'Azerbaïdjan, en conflit avec Erevan pour le contrôle de la région du Nagorny Karabakh, enclave peuplée d'Arméniens en territoire azerbaïdjanais.

L'annonce de l'accord est "une merveilleuse nouvelle, il semble que ce sont des déclarations très sérieuses, un calendrier très sérieux", renchérit Hugh Pope, analyste de l'International Crisis Group en Turquie.

"D'énormes progrès ont été réalisés, d'abord par des intellectuels et des universitaires, ensuite des chefs d'entreprises se sont impliqués et même des anciens fonctionnaires ont essayé de convaincre la Turquie d'abandonner sa vieille rhétorique nationaliste", relève M. Pope.

L'accord prévoit la signature de deux protocoles pour l'établissement de relations diplomatiques et le développement des relations bilatérales, à l'issue de "consultations politiques nationales" qui doivent durer six semaines jusqu'à la mi-octobre.

Ces deux protocoles seront ensuite transmis aux parlements arménien et turc qui devront les ratifier. La réouverture de la frontière devrait intervenir deux mois après l'entrée en vigueur des protocoles.

Washington, Paris et l'Union européenne ont salué l'accord intervenu après une année de pourparlers en Suisse et une visite historique du président turc, Abdullah Gül, en septembre 2008 en Arménie pour assister à un match de football entre les deux pays.

Toutefois, préviennent les experts, ce projet pourrait rencontrer une forte opposition dans les deux pays, susceptible de retarder le processus de ratification.

La Turquie a aussi fait savoir que l'ouverture de sa frontière avec l'Arménie pourrait prendre du temps: "pour l'heure, une ouverture de la frontière n'est pas envisagée et n'est pas la priorité", a déclaré lundi le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu.

La Turquie n'entreprendra pas d'action "qui blesserait les intérêts de l'Azerbaïdjan", a-t-il ajouté un peu plus tard.

L'Azerbaïdjan a estimé que la Turquie n'ouvrirait pas sa frontière avec l'Arménie sans un accord sur le Nagorny Karabakh.

"L'ouverture de la frontière (arméno-turque) sans règlement du conflit au Nagorny Karabakh serait contraire aux intérêts de l'Azerbaïdjan", a déclaré à l'AFP un porte-parole du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Elkhan Polukhov.

Le fait qu'Ankara ait immédiatement fait valoir les intérêts de l'Azerbaïdjan après l'accord conclu avec Erevan pourrait être un pas en arrière pour l'ouverture de la frontière entre la Turquie et l'Arménie, juge l'analyste politique arménien Sergueï Chakarian.

"La frontière ne va pas rouvrir dans six semaines, six mois ou même deux ans, car le problème du Karabakh ne sera pas résolu avant", a-t-il prédit. (AFP, 1 sept 2009)

Médiation turque: Bagdad et Damas s'accusent de masquer la vérité

Bagdad et Damas se sont accusés lundi de travestir la vérité aggravant une crise diplomatique que la Turquie tente de résoudre grâce à une médiation de son ministre des Affaires étrangères.

Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a accusé son voisin d'avoir une responsabilité dans les récents attentats suicide de Bagdad, affirmant que "90% des terroristes arabes se sont infiltrés en Irak à partir du sol syrien", lors d'une rencontre avec le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu.

"Nous demandons l'extradition des deux principales personnes recherchées, Mohammed Younes al-Ahmed et Sattam Farhan, pour ce crime, ainsi que d'autres personnes qui font l'objet de mandats d'arrêt" internationaux, a ajouté M. Maliki, cité dans un communiqué de son bureau.

Selon Bagdad, MM. Ahmed et Farhan, deux membres du Baas, parti au pouvoir sous l'ancien président Saddam Hussein et aujourd'hui interdit, ont donné l'ordre, depuis la Syrie, de commettre le double attentat contre deux ministères, le 19 août à Bagdad, qui ont fait 95 morts.

Le président syrien Bachar al-Assad a qualifié lundi les accusations irakiennes d"immorales".

"Lorsque la Syrie est accusée de tuer des Irakiens alors qu'elle accueille 1,2 million de (réfugiés) irakiens, ces accusations sont immorales et à caractère politique", a dit M. Assad à Damas.

Le président syrien a encore jugé que les accusations ne reposaient "sur aucune preuve", et a une nouvelle fois demandé à Bagdad de lui présenter des preuves.

M. Maliki a réclamé de nouveau que la Syrie "expulse les terroristes, les baassistes, et les takfiris (extrémistes sunnites) qui ont fait de la Syrie une base pour mener des opérations criminelles en Irak".

Selon lui, depuis 2004, l'Irak a présenté "des noms, des adresses, des informations, des documents et des preuves des activités terroristes et de groupes takfiris connus", a ajouté M. Maliki, continuant d'appeler à la création d'un tribunal international pour juger les responsables d'attentats.

"L'idée de la formation d'un tribunal pénal international n'est pas dirigée seulement contre la Syrie mais contre tous ceux qui s'ingérent" en Irak, a expliqué le ministre des Affaires étrangères irakien Hoshyar Zebari, lors d'une conférence de presse avec M. Davutoglu.

La semaine dernière, l'Irak a rappelé son ambassadeur à Damas et la Syrie a répliqué quelques heures plus tard en rappelant son représentant à Bagdad.

La Turquie a lancé une médiation entre les deux pays en dépêchant M. Davutoglu à Bagdad puis à Damas.

"Je vais transmettre des informations (sur les attentats) au président syrien et au ministre des Affaires étrangères (syrien) Walid Mouallem", a affirmé M. Davutoglu à Bagdad.

A Damas, M. Davutoglu a dit qu'il poursuivrait ses contacts avec l'Irak après ses consultations avec Damas, selon l'agence officielle Sana.

Il s'est par ailleurs dit "optimiste suite aux échanges effectués" auprès des deux pays.

De son côté, la France a exhorté Bagdad et Damas à "reprendre au plus vite le cours normal de leur relation", a déclaré lundi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Eric Chevallier. (AFP, 31 août 2009)


Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Ankara condamné pour avoir privé des Chypriotes de leurs biens

La Turquie a été condamnée mardi à Strasbourg dans une nouvelle série de 18 affaires concernant des Chypriotes privés de leur domicile ou de leurs biens à la suite de l'occupation du nord de l'île par les troupes turques en 1974.

Dans ses arrêts publiés mardi, la Cour européenne des droits de l'Homme juge que le droit à la protection de la propriété des 18 requérants chypriotes a été violé.

En outre, elle estime que la plupart d'entre eux ont également été victimes d'une violation du droit au respect de leur vie privée et familiale, et quatre de mauvais traitements pour avoir subi des violences pendant une manifestation anti-turque.

La Cour européenne a réservé à une date ultérieure l'évaluation du montant de la satisfaction équitable qui devra être versée à chacun des requérants ou à leurs proches pour la perte de leurs biens.
 Elle a néanmoins fixé des compensations morales de 3.000 à 5.000 euros pour certains requérants qui se plaignaient de mauvais traitements.

Au total, la Cour européenne a constaté dans 30 arrêts que le droit à la propriété de Chypriotes grecs avait été violé à la suite de l'invasion turque en 1974, mais elle a laissé en suspens la question de leur indemnisation.

A ces chiffres s'ajoutent de "très nombreuses" plaintes laissées en attente de l'arrêt qui sera rendu d'ici novembre 2010 dans l'affaire Demopoulos, un cas exemplaire qui sera examiné lors d'une audience de la Grande Chambre programmée le 18 novembre à Strasbourg, a-t-on appris à la Cour européenne.

Chypre est divisée en deux depuis l'invasion de l'île par la Turquie en réponse à une tentative de coup d'Etat pour le rattachement à la Grèce. (AFP, 22 sept 2009)

Papandréou veut accentuer la pression sur la Turquie

Le chef de l'opposition socialiste grecque, Georges Papandréou, favori des législatives du 4 octobre, a jugé que la Grèce devait davantage faire pression sur la Turquie pour relancer la normalisation bilatérale, dans un entretien publié dimanche par le quotidien Kathimérini.

Artisan, avec son homologue de l'époque, le ministre turc des Affaires Etrangères Ismail Cem, du rapprochement bilatéral à partir de 1989, M. Papandréou estime que les relations avec le grand voisin ont "pris une tournure défavorable".

"Toute la dynamique de la normalisation a été perdue", affirme-t-il, imputant à la Turquie un retour à "l'intransigeance". "Nous voulons un pays voisin qui respecte nos droits souverains afin de pouvoir décrocher son passeport pour la poursuite des négociations d'adhésion" avec l'Union Européenne, affirme-t-il.

Il accuse le gouvernement conservateur, au pouvoir depuis 2004, et en faveur de l'adhésion turque à l'UE à condition que le pays se conforme à toutes ses obligations, d'avoir perdu du terrain par passivité.

M. Papandréou qui, selon les derniers sondages devance de 6 à 7 points M.
Caramanlis, reste sur la même ligne que son rival quant à la dispute sur le nom de l'ex-république yougoslave de Macédoine.

Il plaide pour la poursuite des négociations qui durent depuis 18 ans, mais maintient la menace de veto qu'Athènes oppose dans l'attente d'un règlement à l'entrée de l'Etat voisin dans l'Otan et l'UE.

Athènes réclame à Skopje d'assortir le nom de Macédoine d'un déterminant géographique, pour dissiper toute confusion avec la région grecque de Macédoine dans le nord du pays. (AFP, 20 sept 2009)

Disparitions au Nord de Chypre en 1974: la Turquie condamnée à Strasbourg

La Turquie devra payer un total de 104.000 euros de dommage moral aux proches de 18 Chypriotes dont neuf avaient disparu lors des opérations militaires turques dans le nord de l'île en 1974, a décidé vendredi la Cour européenne des droits de l'Homme.

Dans un premier arrêt rendu en janvier 2008 dans cette affaire, la Turquie avait été condamnée à l'unanimité pour des violations du droit à la vie et de l'interdiction des traitements inhumains et de la torture, mais elle avait été dispensée de payer des compensations pour tort moral, la Cour européenne estimant que le constat de violations constituait en soi une compensation équitable.

La Turquie a fait appel de ce jugement et l'affaire a été rejugée par la Grande chambre qui a confirmé vendredi les violations en question et accordé de plus des compensations financières aux familles des victimes.

Sur les neuf disparus, huit étaient des militaires chypriotes grecs tentant de s'opposer à l'avancée de l'armée turque qui se trouvaient dans des zones contrôlées par les forces turques au moment de leur disparition, en juillet et août 1974 faits prisonniers de guerre avant d'être abattus.

Le neuvième était un employé de banque appréhendé par les soldats turcs pour un interrogatoire le 18 août 1974. Son corps, portant plusieurs blessures par balles, avait été retrouvé en 2007 dans le cadre d'une mission menée par le Comité des personnes disparues (CMP) des Nations unies.

Dans son arrêt, la Grande chambre salue les efforts du CMP pour exhumer et identifier les dépouilles des victimes dans le nord de Chypre, mais elle critique le fait que ni le CMP ni aucune autre autorité ne mène d'enquête pour retrouver des témoins oculaires ou identifier les auteurs des homicides.

"Le gouvernement turc doit encore faire les efforts nécessaires" pour mener des enquêtes effectives, écrit la Cour en rappelant sa jurisprudence en la matière. (AFP, 18 sept 2009)

Georges Papandréou n'exclut pas le veto à l'adhésion Turquie/UE

Georges Papandréou, chef de l'opposition socialiste (Pasok), n'a pas exclu dimanche d'opposer un veto aux négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, en cas de la victoire de son parti aux législatives du 4 octobre, si Ankara ne respecte pas "ses obligations".
 
M. Papandréou est crédité d'une avance d'au moins 5% par rapport à la droite de Costas Caramanlis, au pouvoir depuis 2004, selon les sondages des intentions de vote publiés depuis l'annonce des élections anticipées, il y a dix jours.
 
"Nous souhaitons toujours une Turquie avec une perspective européenne à condition que ce pays remplisse ses obligations vis-à-vis l'UE et respecte le droit international", a dit M. Papandréou lors d'une conférence de presse à Salonique (nord) sur les grandes lignes de son programme et retransmise en direct par la télévision publique, Net.
 
"Dans ce cadre, je n'exclus pas d'opposer un veto à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, si ce pays ne respecte pas les règles de bon voisinage et ne contribue pas à la solution du problème de Chypre".
 M. Papandréou a accusé M. Caramanlis, partisan de l'adhésion d'Ankara à l'UE, de "fuir" face aux pressions de la Turquie en mer Egée et à Chypre.
 
Malgré un rapprochement d'Athènes et Ankara dans le secteur économique entamé en 1999 et grâce notamment à M. Papandréou, à l'époque ministre des Affaires étrangères, les deux pays continuent de s'opposer sur les questions de souveraineté en Egée et sur Chypre, divisée depuis 1974 après l'invasion de la partie nord du pays par l'armée turque.
 
 La Turquie a engagé en 2005 des négociations en vue d'une éventuelle adhésion à l'UE mais plusieurs pays-membres s'y opposent. (AFP, 13 sept 2009)

Talat: Ankara reconnaîtra l'Etat chypriote "réunifié"

La Turquie "reconnaîtra un Etat chypriote réunifié", a affirmé le dirigeant de la République turque de Chypre-Nord (KKTC) Mehmet Ali Talat, qui reprend jeudi avec son homologue chypriote Demetris Christofias des négociations directes sur la réunification de l'île.

La Turquie, qui ne reconnaît pas la République de Chypre et refuse d'ouvrir ses ports et aéroports aux vaisseaux chypriotes-grecs, "reconnaîtra le nouvel Etat de Chypre après la réunification et avec une solution, toutes les restrictions seront levées", assure M. Talat lors d'un entretien à l'AFP.

En attendant, la Turquie doit "garder ces atouts" en main, dit-il. Car si Ankara répond favorablement aux demandes de Nicosie, "pourquoi les Chypriotes-grecs travailleraient-ils à une solution?" s'interroge M. Talat.

Le refus de la Turquie de laisser entrer les navires et appareils chypriotes-grecs sur son territoire, en dépit de ses obligations au regard du traité d'Union douanière qui la lie à l'Union européenne, a conduit au gel en 2006 de huit des 35 chapitres thématiques de négociation avec le bloc européen.

Entré dans l'UE en 2004, l'île de Chypre est divisée depuis 1974 avec l'invasion de son tiers nord par la Turquie en réaction à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs qui souhaitaient rattacher l'île à la Grèce.

Plusieurs dizaines de milliers de soldats turcs sont depuis stationnés dans la partie nord.

Après l'échec d'un plan de l'ONU en 2004, une nouvelle tentative pour réunifier l'île a été lancée en septembre 2008. Mais, un an après, peu de progrès ont été enregistrés.

Selon M. Talat, toutefois, "la situation générale est très bonne". Il cite "une convergence" d'idées entre les parties grecque et turque sur les questions du partage du pouvoir, des affaires économiques et des affaires européennes.

Les deux parties s'accordent sur une fédération "bicommunautaire et bizonale", avec un président chypriote-grec et son vice-président chypriote-turc se succédant à sa tête dans un système de rotation.

Les modalités de l'élection présidentielle (suffrage direct ou indirect) et la durée de la rotation seront l'objet de la nouvelle phase de discussions. M. Talat dit "espérer" convaincre la partie grecque avec de "nouvelles propositions".

La question des propriétés spoliées après l'intervention turque de 1974, également au programme, "est le sujet le plus controversé", admet-il.

Le leader de la
KKTC, entité uniquement reconnue par la Turquie, est en contacts fréquents avec les autorités turques, la partie chypriote-grecque accusant même Ankara de lui dicter la marche à suivre.

Mais M. Talat écarte cet "argument ridicule". "Il est vrai que nous nous appuyons sur la Turquie. Nous la consultons, mais nous avons le dernier mot".

Il écarte aussi tout retrait pour l'instant des forces turques. "On ne peut persuader mes concitoyens que d'autres massacres (comme ceux de 1963-64 ayant conduit à l'intervention de l'ONU) n'auront pas lieu et que, si cela arrive, l'UE ou l'ONU les protègeront. Mais s'il y a la paix dans une République unifiée de Chypre, membre de l'UE, la Turquie n'aura pas de raison d'intervenir".

Mehmet Ali Talat a récemment émis l'espoir qu'un accord interchypriote soit trouvé avant fin 2009 pour le soumettre à référendum début 2010. Mais il se dit désormais "plus très sûr d'être dans les temps".

"Mais j'ai l'intention de finir (les discussions) avant la présidentielle" en
KKTC prévue en avril 2010, assure-t-il, ajoutant qu'en cas de défaite, la tâche incomberait "au prochain président... s'il désire poursuivre dans cette voie".(AFP, 9 sept 2009)

La reprise des négociations de réunification à Chypre reportée sine die

La reprise des pourparlers de réunification à Chypre, prévue jeudi, a été repoussée sine die à la demande de la partie chypriote-grecque après une polémique autour d'un pèlerinage orthodoxe dans la partie turque, ont indiqué mercredi des responsables chypriotes-grecs.

Réagissant à ce report, les autorités chypriotes-turques ont évoqué une tentative de "fuir la table des négociations". L'ONU, par la voix d'un porte-parole, a elle estimé qu'une nouvelle date pour la reprise du dialogue devrait être fixée "très rapidement".

Le président chypriote Demetris Christofias et le leader de la République turque de Chypre-Nord (RTCN, uniquement reconnue par Ankara), Mehmet Ali Talat, devaient reprendre leurs discussions jeudi à Nicosie, un an jour pour jour après leur lancement officiel.

Mais le principal conseiller de M. Christofias, George Iacovou, a indiqué à la presse avoir demandé à l'émissaire spécial de l'ONU, Alexander Downer, le report sine die de la séance.

"Dans les circonstances actuelles, il est préférable de reporter (les discussions) pour faire une évaluation de la situation qui a été créée", a dit à la presse M. Iacovou.

Il faisait allusion à une polémique autour d'un pèlerinage de Chypriotes-grecs à Ayios Mamas, dans le nord de l'île occupé, près de Morphou (nord-ouest).

Un accord avait été trouvé pour que 650 pèlerins orthodoxes franchissent mercredi la zone tampon via le point de passage le plus proche, d'ordinaire fermé. Mais, selon la partie chypriote-grecque, les autorités turques ont fait preuve d'un excès de zèle au moment de contrôler l'identité des pèlerins.

La situation ayant dégénéré, le pèlerinage a finalement été annulé.

"Nous avons été attristés d'apprendre la manière dont ces contrôles ont été menés", a réagi George Iacovou.

La partie chypriote-turque a nié tout excès de zèle.

Les deux parties étaient tombées d'accord sur une liste de pèlerins, or plusieurs personnes qui se sont présentées au point de passage n'étaient pas sur cette liste, tandis que d'autres ont refusé de s'identifier, a affirmé à la presse le "Premier ministre" chypriote-turc, Dervis Eroglu.

"En conséquence, ceux qui n'ont pas pu se conformer à la procédure n'ont pu traverser, et les autres pèlerins ont également décidé de repartir", a-t-il poursuivi.

Le porte-parole de M. Talat, Hasan Ercakica, a de son côté dénoncé une "excuse pour annuler les discussions" prévues jeudi. "C'est inacceptable", a-t-il ajouté.

Mercredi, M. Christofias se trouvait pour sa part à Paris, où le président français Nicolas Sarkozy a exprimé la "solidarité totale" de son pays dans le processus de négociations.

Par ailleurs, selon l'agence chypriote CNA, un office a toutefois eu lieu à Ayios Mamas en matinée en présence de Chypriotes-grecs venus sur place via d'autres points de passage ouverts toute l'année.

Depuis la relance officielle de pourparlers de réunification il y a un an à Chypre, les négociations n'ont que peu progressé.

Entré dans l'Union européenne en 2004, le pays est divisé depuis 1974 et l'invasion de son tiers nord par la Turquie en réaction à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs qui souhaitaient rattacher l'île à la Grèce. (AFP, 2 sept 2009)

La Grèce proteste auprès d'Ankara pour des vols d'avions turcs sur l'Egée

La Grèce a protesté auprès de la Turquie pour des infractions aux règles de la navigation aérienne par des avions turcs qui ont mis en danger un vol civil au-dessus de la mer Egée, a annoncé mardi soir le porte-parole du ministère grec des Affaires étrangères.

"Sur instruction du ministre des Affaires étrangères Dora Bakoyannis, l'ambassade de Grèce à Ankara a entrepris lundi une démarche de protestation en soulignant le trouble important et notre profonde inquiétude devant le comportement de la Turquie", a déclaré dans un communiqué le porte-parole, Grigoris Délavékouras.

Il a précisé que Mme Bakoyannis avait eu mardi un entretien téléphonique sur ce sujet avec son homologue turc, Ahmet Davutoglu.

"Les vols des avions turcs dans l'Egée sans plans de vols et les violations continuelles de notre espace aérien en infraction avec le droit international sont dangereux et peuvent provoquer des accidents", a souligné M. Délavékouras.

Il a précisé que la Grèce informera l'Organisation internationale de l'aviation civile (ICAO), l'Union européenne et l'Otan de cet incident.

Athènes et Ankara s'opposent depuis des décennies sur la délimitation des espaces aérien et maritime en mer Egée. Athènes a déjà protesté en juillet pour de multiples violations de son espace aérien par la chasse turque au-dessus des îles grecques de l'est de la mer Egée.

En visite la semaine dernière à Athènes, le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen a pressé la Grèce de ne pas entraver les missions de l'Otan en raison de ses différends avec la Turquie et réclamé une "meilleure coopération" entre les deux pays.

Athènes et Ankara ont normalisé en 1999 leurs relations mais continuent de s'opposer sur les questions de souveraineté en mer Egée et sur le dossier chypriote. (AFP, 1 sept 2009)


Immigration / Migration

La CEDH opposée à l'expulsion de deux ex-Moudjahidines du peuple

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) s'est opposée mardi à l'expulsion vers l'Iran ou l'Irak de deux Iraniens, ancien membres des Moudjahidines du peuple, estimant que cette mesure risquait de les exposer à des mauvais traitements.

Dans son arrêt, la Cour a alloué 20.000 euros pour dommage moral aux requérants âgés de 31 et 36 ans et actuellement détenus en Turquie.

Membres depuis plusieurs années des Moudjahidines du peuple, principal groupe d'opposition iranien, retiré en janvier de la liste des organisations terroristes de l'UE, les deux hommes avaient rejoint un camp de cette organisation en Irak, qu'ils ont fini par quitter, mécontents des méthodes et des buts de l'organisation.

Les deux hommes avaient obtenu du HCR le statut de réfugiés en 2006 et 2007. Ils ont gagné ensuite la Turquie où ils furent arrêtés une première fois en juin 2008 puis refoulés vers l'Irak. De retour en Turquie et de nouveau interpellés, ils ont été condamnés pour entrée illégale sur le territoire, les tribunaux turcs décidant également de les expulser.

La CEDH a demandé alors Ankara de surseoir à leur expulsion.

Dans son arrêt, la Cour a conclu à la violation de l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme sur l'interdiction de traitements inhumains ou dégradants, les juges estimant que les requérants risquaient "réellement d'être victimes d'un traitement contraire" à cet article s'ils étaient "envoyés en Iran ou en Irak".(AFP, 22 sept 2009)

Musa Dogan Released - No Extradition to Turkey

After 8 months TKP/ML member Musa Doğan was released from his sentence to life imprisonment because of health reasons. Sweden has granted asylum to Doğan.

Last January the Swedish police took Musa Doğan under arrest on the grounds that INTERPOL issued a warrant upon Turkey' request. He has now been released. Rights activists launched action against Doğan's extradition to Turkey, stating that his life would be in danger upon his return to Turkey.

Following his arrest, Doğan was taken to court on 16 September for the first time. Two days later the court decided for his release. His lawyers announced that they eliminated the possibility of Doğan's extradition to Turkey after his acquittal.

Doğan had been sent to penal servitude for life because of his alleged membership of the illegal Turkey Communist Party/Marxist-Leninist (TKP/ML). He was granted asylum in Sweden when he was released because of health problems resulting from his previous participation in hunger strikes. (Shirvan NURAY  - Erhan ÜSTÜNDAĞ, 23 September 2009)

70e anniversaire de la Cimade : la politique européenne d'immigration en question

La Cimade a été créée en 1939 pour venir en aide aux populations déplacées par la guerre puis, dès 1940, est intervenue dans les camps d’internement, marquant à la fois sa résistance face au régime de Vichy et sa solidarité avec les « indésirables » d’alors. A partir de 1942, les équipiers de La Cimade ont participé aux filières d’évasion et ont ainsi contribué au sauvetage des juifs.

Depuis lors, La Cimade poursuit la même mission : agir auprès des exilés et des déplacés, et venir en aide aux victimes de toute forme d’oppression, qu’elle soit politique ou économique. Les engagements de La Cimade suivent l’histoire du siècle. Parfois seule, souvent aux côtés d’autres, La Cimade a pris part aux combats emblématiques pour la défense des droits humains : aux côté des Algériens au moment de la guerre d’indépendance, avec les réfugiés contre les dictatures militaires en Amérique Latine et en Afrique, et auprès de centaines de milliers de migrants et d’exilés en France pour défendre l’égalité des droits.

Aujourd’hui, plus que jamais, l’actualité de La Cimade est dense, le combat âpre. Les 2 000 bénévoles et la centaine de salariés de La Cimade apportent chaque année une aide, un soutien ou un conseil à plus de 100 000 personnes dans le cadre de ses groupes locaux et de ses centres d’hébergement, de ses interventions dans les prisons et de sa mission de défense des droits dans les centres et les locaux de rétention administrative.

Alors que nous vivons une Europe qui se barricade, stigmatise et expulse, l’histoire de La Cimade nous invite à rester vigilants, à mieux questionner le présent et à imaginer demain. Pendant un an, La Cimade invite le public, au travers d’animations, de manifestations culturelles et de rencontres, à découvrir les grandes questions et les actions qui ont jalonné son histoire en lien avec ses combats d’aujourd’hui pour la défense des droits des migrants, des réfugiés et des demandeurs d’asile.

Le lancement de cette période anniversaire aura lieu le 26 septembre 2009 au Palais Universitaire de Strasbourg par une journée placée sous le signe de l’Europe.

En matinée, deux tables rondes questionneront l’histoire des déplacements de populations en Europe. La journée se terminera par une table ronde sur les politiques européennes d’immigration. Comment inventer une politique européenne d’hospitalité ? Comment bâtir une Europe qui ne nie pas ses principes fondateurs de justice, de paix et de cohésion ? Cette table ronde sera animée par Antoine Pécoud, spécialiste du programme « Migrations internationales et politiques multiculturelles » de l'UNESCO et fera se rencontrer des représentants de gouvernements du Sud et d’institutions de l’Union européenne : Michel Rocard, ancien député et Premier ministre ; Thomas Hammarberg, commissaire aux Droits de l’Homme au Conseil de l’Europe ; Bassirou Diarra, conseiller technique à la Présidence du Mali ; Catherine Trautmann, député européenne ; Lorena Escudero, ministre pour les Équatoriens et les Équatoriennes migrants.

Point presse : Vendredi 25 septembre 2009 à 13h30 // Ciarus, 7 rue Finkmatt, Strasbourg //

en présence de Patrick Peugeot, Laurent Giovannoni, Jacques Maury et Françoise Poujoulet.

Les représentants des médias sont invités à assister au colloque d’ouverture des 70 ans de La Cimade, merci de confirmer votre présence auprès de notre service communication.

Cathy MOUNIER pour La Cimade: 00 33 6 17 35 97 47

Incidents dans un centre de rétention d'immigrants clandestins à Istanbul

Plusieurs dizaines de migrants clandestins ont protesté dans la nuit de dimanche à lundi contre leurs conditions de détention dans un centre de rétention d'Istanbul, brisant les vitres de leurs dortoirs et mettant le feu à des meubles, a indiqué la police.

Les détenus protestataires, principalement d'origine africaine, ont aussi mis le feu à des objets personnels et à des couvertures, qu'il ont jetés par les fenêtres, a souligné la police contactée par l'AFP, refusant de commenter les raisons de cette protestation.

La chaîne d'information NTV a affirmé que l'incident avait été provoqué par des migrants critiquant une alimentation insuffisante et la lenteur des procédures administratives.

Le centre de rétention de Kumkapi, sur la rive européenne d'Istanbul, accueille entre 600 et 800 migrants clandestins, arrêtés en Turquie alors qu'ils s'apprêtaient pour la plupart à se rendre en Europe.

La police a établi un périmètre de sécurité autour du complexe mais n'est pas intervenue contre les protestataires, selon NTV.

La Turquie est une importante voie de passage d'immigrés clandestins, qui tentent de se rendre en Europe. (AFP, 21 sept 2009)

Les paroles de Tanlay ne posent aucun problème au ministre belge des Affaires étrangères

Le cabinet du ministre belge des Affaires étrangères, Yves Leterme (CD&V, parti flamand chrétien-démocrate), confirme que le ministre a effectivement rencontré, “il y a environ deux semaines“, Fuat Tanlay (ambassadeur turc en fin de mandat à Bruxelles) pour s’entretenir “sur une dizaine de dossiers qui concernent nos pays“, précise Delphine Collard, attachée de presse du ministre belge.

“Nous ne communiquons pas sur le contenu de cette rencontre mais je précise que nous n’avons pas convoqué l’ambassadeur pour obtenir des explications. Nous l’avons invité à venir parler sur une série de dossiers“, corrige la membre du cabinet qui ajoute que les déclarations de l’ambassadeur turc à la presse turque ne pose aucun problème au ministre belge.

Pour rappel, dans un article paru le 16/07/09 dans le quotidien turc Hürriyet, Fuat Tanlay, ambassadeur turc en poste à Bruxelles, avait déclaré en visant la Belgique “Inchallah, ça leur arrivera un jour. C’est là qu’ils comprendront ce qu’est le terrorisme“.

(PARLEMENTO – INDEPENDENT NEWS AGENCY,  rédigé par Mehmet Koksal, 14 septembre 2009)

Le Parti communiste Wallonie-Bruxelles exige la libération de Güler Zere

Communiqué du 10 septembre 2009 du BP du PCW-B:

Elle avait 22 ans Güler Zere, militante de la gauche radicale turque, lorsqu’elle  est entrée en prison et fut condamnée par les tribunaux sous l’accusation de « tentative de renversement de l’ordre constitutionnel». Bien qu'elle ait été active dans les rangs de la guérilla du parti DHKP-C,  Güler Zere n'a jamais participé à une attaque armée; par ailleurs aucune accusation en ce sens n’a été portée contre elle.

Aujourd’hui, elle a 37 ans et n’a toujours pas quitté son lugubre cachot de la prison d’Elbistan dont la sinistre réputation n’est plus à faire. Bien plus grave encore, Güler est depuis quelques années gravement malade d’un cancer, maintenant en phase terminale, et vit donc ses derniers jours dans une situation indigne de la condition humaine. En effet, les autorités de son pays, après lui avoir refusé pendant des années les traitements médicaux que sa santé exigeait, et donc contribué sciemment à l’aggravation de sa maladie, s’obstinent maintenant à lui refuser le sursis à l’exécution de la peine réclamé par sa famille. Situation d’autant plus scandaleuse qu’au même moment le monde entier est témoin de la libération de M. Megrahi condamné pour sa participation à l'attentat de Lockerbie et libéré et rapatrié en Lybie pour cause médicale avec forte odeur de pétrole.

Ces mêmes autorités, faisant semblant d’accéder à la protestation que leur comportement inhumain ne cesse de susciter, ont décidé de la transférer dans la cellule d’un hôpital qui ne dispose pas, selon un rapport des oncologues du même hôpital, des moyens nécessaires à ses soins.

Nous assistons donc à un cas de traitement répressif particulièrement lâche envers une militante politique et c’est pourquoi le Parti communiste exige de notre Ministre des affaires étrangères, ainsi que des autorités de l’Union européenne, si pressées de faire adhérer ce pays, qu’ils assument leurs responsabilités afin que le décès de Güler ne s’ajoute pas aux centaines de morts qui se sont produites dans les prisons turques au cours des dernières années.

Un député PS finance un repas islamique dans une association d’extrême droite turque

Le député wallon Serdar Kiliç (PS) a financé ce vendredi (04/09/09) un repas islamique de rupture du jeûne dans les locaux de l’association culturelle de l’amitié belgo-turque de Marchienne-au-Pont (en turc Marchienne-au-Pont Türk Kültür Dernegi, association culturelle turque de Marchienne-au-Pont) en présence d’Erdin Dogan (Président), Zeki Yarol (représentant d’Avrupa Türk Federasyon), Hamdi Cansever (responsable religieux de la Diyanet à Couillet), Hüseyin Kamali (Président de Türk Kültür Dernegi à Châtelet), Ali Hoca (imam) ainsi que des représentants des sections de jeunesses de cette mouvance, rapporte le site internet Gündem.

Le repas offert par le député PS a débuté par la lecture des versets du Coran et a été servi sous un drapeau turc portant l’emblème des “loups gris” (mouvement des jeunes nationalistes du MHP accusé d’actions violentes envers les personnalités progressistes) .

Les différentes associations de droit belge dénommées Türk Kültür Dernegi font partie de la Fédération turque de Belgique (Belçika Türk Federasyonu) qui regroupe les différentes associations directement liées au Parti d’Action Nationaliste (MHP, extrême droite nationaliste) en Turquie. La Fédération turque de Belgique est, elle-même, rattachée à la Confédération turque européenne (Avrupa Türk Konfederasyonu, association de droit allemand fondée en 2007) qui regroupe les différentes fédérations nationalistes turques basées en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, en Suisse, en France, au Danemark et en Autriche.

Lors de son discours, le député socialiste de Charleroi Serdar Kiliç a particulièrement tenu a remercié “tous les dirigeants d’associations et les citoyens qui l’ont soutenu jusqu’à ce jour” en précisant qu’il avait prévu d’organiser encore 5 autres repas en septembre à différentes dates dans les locaux d’autres associations liées à la Diyanet (Direction des Affaires religieuses turques) ou dans le réseau des mosquées Milli Görüs (Vision nationale, mouvement islamique turque liée à l’ex-Premier ministre Necmettin Erbakan).

(PARLEMENTO – INDEPENDENT NEWS AGENCY)

Rédigé par Mehmet Koksal
06/09/2009 à 9:57

Interpellation concernant le discours haineux d’un imam turc  à l’église

Conseil communal de Saint-Josse du 9 septembre 2009
Concerne: Dérapage non-contrôlé lors de la Fête nationale

Te Deum du 21 juillet, à l’Eglise St-Josse. La Fabrique d’église, en accord avec le Collège, a décidé d’innover en invitant un imam à prendre la parole. Après tout, c’est la fête de tous les Belges et ils sont nombreux à St-Josse à être musulmans.

L'idée d'adapter la tradition du Te Deum à l'évolution de notre société en l'ouvrant à des non-catholiques est intéressante. L'expérience aurait même pu être élargie à d'autres communautés. Créer des ponts entre les hommes, c'est le rôle de la Commune, c'est la vocation de l'Eglise.

Objectif malheureusement raté... Pendant que le Bourgmestre, au lieu d’être présent au Te Deum organisé dans la Commune dont il est encore le 1er citoyen, tape sur sa batterie en chantant une mélopée rockeuse ou jazzy place des Palais, l’imam envoyé par la Diyanet fait résonner sous les voûtes de l’Eglise St-Josse un chant le stigmatisant lui et tous les infidèles.

Malaise à la fin de la cérémonie et pendant la réception à la Maison communale…

Ce serait la sourate « La Vache » qui aurait été psalmodiée; elle n'est pas tendre envers les « infidèles », traités entre autres de « faibles d'esprit » et promis à un grand châtiment!

C’était à tout le moins déplacé et maladroit. Surtout le 21 juillet, Fête Nationale et donc fête de tous les Belges, qu'ils soient athées, chrétiens, bouddhistes ou autre chose. Surtout dans une église, au-delà même de la controverse sur ce que recouvre le terme « infidèles ». Que les chrétiens et les juifs en fassent partie ou pas, c’est de toutes façons une énorme partie de la population belge qui est stigmatisée.

La responsabilité de la Fabrique d'église et du Collège est engagée dans cet incident. Il fallait vérifier, certainement pour une première, que les textes correspondaient bien à l’esprit du 21 juillet.

Mais c'est surtout la responsabilité de la Diyanet, organe très officiel de la normalement très laïque Turquie, qui est en cause, en choisissant un imam ne comprenant ni le français ni le néerlandais et visiblement pas bien briefé sur la portée de la cérémonie. Vu le degré d’ « intégration » dans la société belge de l'imam de Meulebeke en Flandre occidentale, il n'a visiblement pas suivi l'inburgeringstraject et ne savait peut être même pas ce qu’il faisait là…

En conclusion, pouvez-vous nous en dire plus sur les circonstances de cet incident et sur le suivi qui y a été apporté? Pensez-vous réitérer l'expérience l'année prochaine? Si c'est le cas, allez-vous l'élargir et comment comptez-vous éviter tout dérapage?

Geoffroy CLERCKX
Conseiller communal
Chef de Groupe MR            

(http://fr.groups.yahoo.com/group/suffrage-universel/message/4471, 3 septembre 2009)



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