Droits
de l'Homme / Human Rights
Pour la justice turque, les lunettes de piscine sont une "arme"
Un tribunal d'Istanbul a jugé que les
lunettes de natation et autres casques de moto utilisés par les
manifestants lors de la fronde antigouvernementale de juin dernier
pouvaient être considérés comme des "armes", a rapporté vendredi la
presse turque.
A l'occasion d'une procédure ouverte contre 23 personnes, un juge turc
a considéré comme un élément à charge le simple port de lunettes de
piscine par certains manifestants interpellés lors d'échauffourées avec
les forces de l'ordre.
"Il ne se sont pas rendus au parc Gezi pour nager, puisqu'il n'y pas de
piscine à cet endroit", a estimé ce magistrat dans l'ordonnance citée
par la presse.
Pendant les trois premières semaines de juin, quelque 2,5 millions de
personnes ont défilé dans les rues de près d'une centaine de villes
pour exiger la démission du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan,
accusé de dérive autoritaire et de vouloir "islamiser" le pays.
Ces manifestations ont éclaté après l'évacuation musclée d'une poignée
de militants écologistes du parc Gezi d'Istanbul, promis à la
destruction dans le cadre d'un projet d'aménagement urbain contesté.
La répression de cette fronde sans précédent depuis l'arrivée du
gouvernement islamo-conservateur au pouvoir en 2002 a fait 6 morts et
plus de 8.000 blessés.
(AFP, 29 novembre 2013)
Le prix des droits de l’homme du CCBE à Ümit
Kocasakal
Le prix des droits de l’homme du CCBE 2013 est attribué au bâtonnier ainsi qu’aux membres du conseil du barreau d’Istanbul
La session plénière du Conseil des barreaux européens (CCBE) a attribué
aujourd’hui le prix des droits de l’homme 2013 au bâtonnier Ümit
Kocasakal ainsi qu’aux membres du conseil du barreau d’Istanbul pour
leur engagement, leur persévérance et leur courage exceptionnels dans
la défense des droits de l’homme en Turquie.
Le barreau d’Istanbul a soutenu sans relâche ses membres confrontés aux
attaques des autorités turques envers la profession d’avocat et son
indépendance.
Le bâtonnier et les membres du conseil du barreau d’Istanbul ont subi
des intimidations aussi bien de la part du pouvoir politique que du
pouvoir judiciaire en conséquence directe de leur soutien aux avocats
de la défense dans le procès controversé de la conspiration Balyoz
(Balyoz Harekâtı). Le barreau avait officiellement demandé au tribunal
compétent de conduire le procès conformément à la loi et aux principes
d’un procès équitable, après que les avocats de la défense avaient
dénoncé des intimidations, des saisies, une surveillance illégale et de
multiples violations des droits de la défense.
Après avoir rapporté ces faits devant le tribunal oralement et par
écrit, le bâtonnier et les membres du conseil du barreau d’Istanbul
sont maintenant accusés de « tentative d’influencer le tribunal » et
risquent des peines de prison allant de trois mois à six ans. L’affaire
sera plaidée en janvier 2014, en présence d’observateurs du CCBE ainsi
que d’autres organisations internationales.
Une traduction officieuse en anglais de l’allocution du bâtonnier est disponible ici.
Le Conseil des barreaux européens (CCBE) représente les barreaux de 32
pays membres et 11 pays associés et observateurs, soit plus d’un
million d’avocats européens.
Tous les ans depuis 2007, l’objectif du prix des droits de l’homme est
de mettre en lumière le travail d’un avocat ou d’une organisation
d’avocats ayant honoré la profession d’avocat en sauvegardant les plus
hautes valeurs de conduite professionnelle et personnelle dans le
domaine des droits de l’homme. Vous trouverez davantage d’informations
concernant les lauréats des années précédentes et les critères
d’attribution du prix ici.
Pour plus d’informations, contacter Hugo ROEBROECK, directeur des relations extérieures
Tél. : +32.(0)2.234.65.10
Fax : +32.(0)2.234.65.11
Courriel : roebroeck@ccbe.eu
La Turquie condamnée par la
Cour européenne des droits de l'homme
La Turquie a été condamnée mardi par la
Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) à verser plus de 50.000
euros de dédommagement à un homme grièvement blessé lors d'une
intervention de gendarmerie en 2007.
Une équipe d'opérations spéciales de la gendarmerie turque avait blessé
par balles Hidir Taydas, un habitant d'Izmir aujourd'hui âgé de 53 ans,
alors qu'il quittait la maison d'un voisin à Tunceli, dans le sud-est
de la Turquie, le laissant handicapé.
Selon la version officielle des faits, les gendarmes auraient cerné la
maison où il était en visite après avoir été informés que des
indépendantistes du PKK (Parti des travailleurs du Kusdistan) s'y
trouvaient. Croyant qu'Hidir Taydas était armé, ils auraient tiré des
coups de semonce puis fait feu sur lui alors qu'il tentait de
s'échapper.
Hidir Taydas affirme pour sa part qu'il n'y a pas eu de coups de
semonce, qu'il ne portait pas d'arme mais une torche, et qu'il n'avait
pas tenté de s'échapper.
Selon sa version, il avait été atteint par huit balles, aux bras, aux
jambes et à une épaule, et les gendarmes auraient en fait eu
l'intention de le tuer.
La Cour de Strasbourg a reconnu qu'en l'occurrence le "droit à la vie",
garanti par la Convention européenne des droits de l'homme, avait été
violé, et elle lui a alloué 52.000 euros pour préjudice moral.
La Turquie et le requérant disposent de trois mois pour demander un
éventuel réexamen de l'affaire par l'instance suprême de la CEDH, la
Grande Chambre.
(AFP, 26 novembre 2013)
Le Conseil de l'Europe dénonce la répression des manifestations de juin
La répression menée par la police contre
les manifestations antigouvernementales qui ont agité la Turquie en
juin dernier pourrait avoir un "effet négatif" sur l'ensemble des
libertés dans ce pays candidat à l'Union européenne (UE), a averti
mardi le Conseil de l'Europe.
"La façon dont la police a traité ces manifestations illustre une
fois encore le problème sérieux et récurrent du comportement
condamnable des forces de l'ordre dans ce pays", écrit le commissaire
aux droits de l'Homme de l'organisation, Nils Muiznieks, dans les
conclusions d'une enquête réalisée en juillet en Turquie.
"Il est temps pour la Turquie d'améliorer ses performances en matière de respecter des droits de l'Homme", ajoute M. Muiznieks.
"Je souhaite des enquêtes et des poursuites rapides et efficaces contre
les policiers coupables de violations des droits de l'Homme", a-t-il
précisé à l'AFP.
La Turquie a été le théâtre en juin d'une fronde politique sans
précédent depuis l'arrivée au pouvoir du Parti de la justice et du
développement (AKP), issu de la mouvance islamiste, en 2002. Pendant
trois semaines, quelque 2,5 millions de personnes ont défilé dans la
rue pour dénoncer la dérive autoritaire et islamiste du Premier
ministre Recep Tayyip Erdogan.
La violente répression de ces manifestations, largement dénoncée, s'est
soldé par la mort de 6 personnes et a fait plus de 8.000 blessés.
"Le comportement des forces de l'ordre constitue une menace directe à
l'Etat de droit", poursuit l'auteur du rapport, qui exprime également
sa "grande préoccupation" face aux arrestations et aux poursuites qui
ont visé médecins, avocats, enseignants, étudiants, syndicalistes et
journalistes turcs.
"Je suis particulièrement inquiet de l'effet négatif que ces mesures
ont pu produire sur les libertés de réunion, d'expression ou de la
presse", insiste M. Muiznieks.
De nombreuses ONG turques et internationales ont dénoncé la dégradation de ces droits depuis les manifestations de juin.
Dans une rare sortie publique, un haut magistrat du pays, le
vice-président de la Cour constitutionnelle Alparslan Altan, a dénoncé
lundi les "tentatives de faire taire les médias pour des raisons
économiques ou politiques".
Ce rapport est publié trois semaines après la reprise des discussions.
(AFP, 26 novembre 2013)
Police Releases Detailed Gezi Resistance Report
Police authorities released an analysis on Gezi Resistance. The report
described in detail regarding Gezi detainees’ basic demographics
including monthly income, education status and religious affiliation.
According to Milliyet newspaper, the information leading to the
drafting of report has been gathered out of over 5,000 individuals who
have been detained during Gezi Resistance protests.
Some of the highlights from the report are as follows:
* During the 112 day period between May 28 until the first week of
September, 5,532 protests have been organized across all (81) provinces
of Turkey with the only exception of Bayburt.
* While approximately 3,600,000 people attended the protests, 5,513
were detained by the police. Within various investigations, 189 were
arrested. On the other hand, 4,329 were wounded and 5 demonstrators
were killed. Regarding the police forces, one officer died and 697 were
wounded.
50 percent women
* 50 percent of those who are facing investigation are women.
* The educational status of suspects was listed as follows:
elementary/secondary school graduate (15 percent), high school graduate
(24 percent), university student (36 percent) and university graduate
(25 percent).
* The distribution of suspects according to age was listed as follows:
18-25 (56 percent), 26-30 (26 percent), 31-40 (17 percent), 40 and
older (1 percent).
* The month income of protests was distributed as follows: 0- 499 TL
(39 percent), 500-999 TL (15 percent), 1000-1999 TL (31 percent), and
2000 TL and above (20 percent).
78 percent with Alevi background
* While 78 percent of all suspect were with Alevi religious background,
other backgrounds of suspects included union/NGO, soccer fan groups,
secularists and nationalists.
* While only 12 percent had a political party affiliation, 6 percent
were linked with marginal leftist groups and 4 with terrorist groups
and their legal extension
Gezi Resistance allegedly costs 139 million liras
* According to police authorities, the approximate damage of Gezi
Resistance protests costed 139 million liras with 74 million for
workplace property damage. Other damage costs included police vehicles
(15.5 million), pavements and municipal vehicles (10 million), public
and AKP related buildings (2 million), private vehicles (6 million),
bus stops (4,3 million), billboards and traffic signs (4,1 million) and
ambulances (2,8 million).
(BIA, Nov 25, 2013)
TESEV: Ergenekon goes beyond coup plot case
A report released by İstanbul-based think tank the Turkish Economic and
Social Studies Foundation (TESEV) on Monday found a significant degree
of connection between the Ergenekon gang, which plotted to overthrow
the government, and the many murders and disappearances committed in
southeastern Turkey in the 1990s, stating that Ergenekon goes beyond a
mere coup plot case.
The report, prepared by human rights lawyer Gülçin Avşar with the
contribution of Koray Özdil and Nur Kırmızıdağ, argues that the
Ergenekon verdicts reached in August showed that the “criminal grounds
of the Ergenekon case consisted solely of coups plotted against the
government but excluded the human rights violations of the 1990s.”
Speaking at a panel session after the introduction of the report in
İstanbul, former Education Minister and head of Parliament's Coup and
Memorandum Investigation Commission Nimet Baş said the Ergenekon case
is just the tip of the iceberg as the deep state is not over.
Comparing the illegal networks within the state with those in other
countries, Baş argued that Turkey has a “unique example” since these
networks were designed in such a way that makes it impossible to
question them. “You can only proceed so much,” she said, referring to
the investigation of the commission regarding the deep state. Stating
the commission was not able to make all the documents public due to the
“state secret” concept, Baş said even the judiciary could not gain
access to state secrets beyond a certain level.
Agreeing with Baş, Mehmet Uçum, a human rights lawyer and a member of a
wise people commission established by the government during the
settlement process with the terrorist Kurdistan Workers' Party (PKK),
said, “The Turkish case is unique because in Turkey illegitimate
networks within the state are actually protected by laws.” Calling this
system a “bureaucratic and institutionalized fascism” established after
the 1960 military coup, Uçum said all the unsolved murders especially
in the eastern and southeastern parts of Turkey in the 1990s were
committed by the state and not “certain centers” within the state.
JİTEM proved based on Ergenekon evidence
As far as the Ergenekon case is concerned, Avşar said there are
important findings about JİTEM, an illegal counterterrorism unit formed
under the gendarmerie that took the law into its own hands and
terrorized the Kurdish population in the Southeast throughout the
1990s, among the Ergenekon case evidence. “Even though the existence of
JİTEM was denied, the state had to admit it based on the evidence in
the Ergenekon case,” Avşar went on to say.
Stating the parallels between the Ergenekon and unsolved murder case
findings, Avşar says Ergenekon is connected to cases such as the
murders of Christian missionaries at the Zirve Publishing House in
Malatya, the Hrant Dink assassination and the killing of priest Andrea
Santoro. She says retired general Hurşit Tolon is among the defendants
in both the Ergenekon and the Zirve cases as another retired general,
Şener Eruygur, testified in the Zirve case. Another person convicted in
the Ergenekon trial, retired Brig. Gen. Levent Ersöz, was involved in
the killing of civilians in southeastern Silopi during the 1990s.
According to Avşar, these cases have not received the attention they
deserve from the public, but the evidence shows that they are connected
to the Ergenekon process, which is more than just plots against the
Justice and Development Party (AK Party) government.
In reference to the documents that were found in Arif Doğan's house,
which is considered the JİTEM archive, Avşar complained about the
“state secrets” rule which prevents the sharing of these documents with
the public. “Having no access to critical documents is an important
obstacle,” Avşar comments, asking for the acceleration of trial
processes and the removal of statute of limitations in cases such as
unsolved murders.
Diyarbakır Bar Association President Tahir Elçi spoke about the painful
experiences of the people of the Southeast and examples of
disappearances in the1990s, saying that over time, it turned out that
the people who took civilians from their homes were members of the
gendarmerie. He said the judiciary did nothing to try any of the state
officials believed to be behind the disappearances and murders.
According to him, Ersöz killed civilians in front of witnesses but was
not tried by anyone back then. Elçi also warned against the statute of
limitations running out for the unsolved murder cases dating back to
the late 1980s. Arguing that a strong political will is necessary to
tackle the unsolved murder cases, Elçi asked the government to
demonstrate the same will which it did with the Ergenekon case.
As far as the government's efforts are concerned, lawyer Uçum praised
the EU reforms starting from 2001 but called them revisions instead of
reforms as there is still much to be done. “If you cannot control
intelligence authorities, you cannot control anything,” he said,
pointing out the lack of civilian control over intelligence
authorities, especially in the 1990s.
Criticizing the problematic relations between the media, politics and
especially intelligence authorities, Radikal columnist Oral Çalışlar
spoke about a “journalist,” Hayri Birler, who was actually a member of
the National Intelligence Organization (MİT), adding that the media
sides with whomever is strong, be it the army or politicians, in a
given era.
Baş: Coups planned from a certain center
Addressing the audience about some of the findings of their commission,
Baş said the commission has come across evidence suggesting that
interventions in civilian politics was designed by a certain center.
Although she did not specify any names or institutions, Baş urged for
the establishment of a fact-finding commission in Parliament, stating
that aside from the judiciary, it is Parliament that can best face the
dark sides of the regime.
According to Baş, the illegal profiling/labeling of citizens is an
issue that should be addressed and that all profiling documents should
be destroyed. She said that during the Feb. 28 postmodern military coup
era alone, 6 million people were categorized by the state.
“The state perceived some of its citizens as an internal threat,” Baş
stated, urging the continuation of EU reforms to strengthen the
country's democratic climate.
The TESEV report cites testimony from Ergenekon suspect Doğu Perinçek;
excerpts from MİT's Susurluk report; a JİTEM chart received from Tuncay
Güney (a former member of the Ergenekon organization); and the
testimonies of Ergenekon suspects such as Arif Doğan and Veysel Şahin
as well as testimony from the secret witnesses in the unsolved murder
cases of Musa Anter and other crimes believed to be linked to
Ergenekon.
(TODAY'S
ZAMAN, Nov 24, 2013)
Turkish police clash with teachers in Ankara
Turkish police forces have clashed with teachers staging a protest in
the capital Ankara against the government's education policies.
On Saturday, riot police fired tear gas and used water cannon against
hundreds of teachers who joined the march in the streets of the
capital.
According to reports by Turkey's Hurriyet Daily News, seven protesters
were injured and a female teacher sustained cerebral trauma due to the
impact of a gas canister fired by the police.
The teacher, identified as Asli Akdemir, was transferred to hospital
and her injuries, though severe, are not life-threatening, doctors
said.
The protest, which had been organized by the Education and Science
Workers' Union (Egitim-Sen), brought many teachers from across the
country to the iconic Tandogan square, where the demonstrators
gathered.
The report added that two demonstrators were arrested after being
chased inside streets surrounding the nearby Kizilay square, past which
the protesters were not allowed to continue their march due to the use
of tear gas and water cannon by police.
Turkey has been rocked by nationwide protests and strikes against the policies of Prime Minister Recep Tayyip Erdogan.
The unrest began in Istanbul on May 31 after police broke up a sit-in
held at Taksim Square to protest against the demolition of nearby Gezi
park. (http://www.presstv.ir/, 23 nov 2013)
Incidents au procès d'une victime des manifestations de Gezi
Des incidents ont opposé jeudi à Istanbul la police à des manifestants
à l'ouverture du procès du chauffeur d'un taxi et de son propriétaire
poursuivis pour la mort d'une personne au cours de la fronde
antigouvernementale de juin, a constaté un journaliste de l'AFP.
Ces heurts ont éclaté lorsqu'une partie des quelque 500 personnes
réunies par solidarité avec la victime, Mehmet Ayvalitas, a tenté de
forcer les portes du tribunal pour entrer dans la salle d'audience,
protégée par un imposant service d'ordre.
Ces incidents n'ont pas fait de blessés.
Mehmet Ayvalitas, 19 ans, avait été tué le 2 juin à Istanbul par un
taxi ayant percuté un groupe qui manifestait sur une autoroute de la
rive asiatique d'Istanbul contre le Premier ministre
islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan.
"Cette affaire n'est pas une affaire pénale, ni une affaire d'accident
de la circulation, c'est tout à fait une affaire politique", a dit
devant la foule la députée kurde Sebahat Tuncel, présente à l'audience
jeudi et citée par l'agence de presse Dogan.
La prochaine audience dans le procès du chauffeur de taxi et du
propriétaire du véhicule, poursuivis pour homicide involontaire, a été
fixée au 5 février.
La répression de la vague de contestation antigouvernementale sans
précédent qui a secoué la Turquie pendant les trois premières semaines
de juin a fait six morts et plus de 8.000 blessés, selon l'association
des médecins turcs.
(AFP, 21 novembre 2013)
72 syndicalistes devant la Haute Cour pénale turque
Copenhague, 21 novembre 2013- Un membre du Comité exécutif du Réseau
euro-méditerranéen des droits de l’Homme, Osman İşçi, ainsi que 71
syndicalistes, participeront à leur troisième audition devant la 13e
Haute Cour pénale d’Ankara le 25 novembre prochain.
Le procès est en cours depuis le 10 avril 2013 et s’inscrit dans le
cadre des procédures anti-terrorisme turques qui enfreignent clairement
le droit à un procès équitable. Osman İşçi et les autres accusés sont
des militants syndicaux et des droits de l'Homme pacifistes, accusés de
faire partie d'une organisation illégale en raison de leur critique
pacifique des politiques du gouvernement turc.
Le 25 juin 2012, les forces de police « anti-terrorisme » ont
emprisonné Osman İşçi et 71 syndicalistes affiliés à la confédération «
KESK ». Parmi eux, 28 individus, dont M. İşçi, ont été placés en
détention provisoire au sein d’un établissement pénitencier de haute
sécurité pendant 8 à 10 mois[3]. Les accusés et leurs avocats n’ont pas
été informés des charges retenues à leur encontre avant le 15 février
2013, dans la mesure où les dossiers étaient gardés secrets
conformément à la loi anti-terrorisme turque. Une si longue privation
de liberté sans accusation publique est en violation flagrante avec les
obligations internationales de la Turquie[4].
Bien qu'Osman İşçi et les autres syndicalistes aient été libérés lors
de la première audition du 10 avril 2013, dans son jugement, le
tribunal spécial d’Ankara a maintenu les charges qui pesaient contre
les 72 accusés.
En conséquence, le REMDH :
- salue
l’initiative de la délégation de l'UE et de plusieurs États membres qui
ont envoyé des observateurs aux auditions précédentes et les exhorte à
se mobiliser de nouveau pour la présente audition et à surveiller de
près l'évolution de ce procès hautement politique, conformément aux
lignes directrices de l'UE sur les défenseurs des droits de l'Homme ;
- salue le
rapport de suivi 2013 de la PEV sur la Turquie, qui souligne que « des
efforts supplémentaires sont nécessaires pour consolider
l’indépendance, l’impartialité et l’efficacité du système judiciaire, y
compris du système de justice pénale » ;
- exhorte l’UE à
contrôler le respect des instruments du droit international et des
droits de l’Homme par les autorités turques, et ce en toutes
circonstances.
Le REMDH exhorte les autorités turques à :
- mettre un terme
aux poursuites lancées pour des motifs politiques contre Osman İşçi et
les 71 autres accusés ;
- de manière
générale, mettre un terme aux actes de harcèlement judiciaire et au
recours arbitraire à la loi anti-terrorisme contre des opposants
pacifiques et des militants des droits de l’Homme, en particulier les
militants pro-kurdes ;
- respecter leurs
obligations internationales en matière de droits de l’Homme et, en
particulier, garantir le respect des droits à la liberté d’expression,
d’association et de réunion pacifique.
Observation du procès : rapport du REMDH
Le REMDH a envoyé des observateurs en Turquie, afin qu’ils participent
aux deux auditions précédentes des 72 militants de la société civile.
Il a publié un rapport sur l'observation du procès à la suite de la
première audition (10 avril 2013). Ce rapport met en lumière des
violations flagrantes des normes internationales en matière de procès
équitable, y compris, entre autres, des principes de l’égalité des
armes.
Il remet également en question l’indépendance et l’impartialité des
juges. Les accusés n’ont en effet pas pu contester les preuves
présentées par le procureur, dans la mesure où elles n’avaient pas été
transmises par avance aux avocats de la défense. Un manque
d’impartialité et de transparence a également été observé lors de la
deuxième audition (8 juillet 2013). ( vsp@euromedrights.net , 20 novembre 2013)
Erdoğan dismisses an amnesty for political prisoners
Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan has dismissed once and for all
claims and speculations that his weekend speech in Diyarbakır contained
hints of a general amnesty as part of the ongoing Kurdish peace process.
“There was a misunderstanding. We are making a wish, a prayer [saying]
the day will come when those who are in the mountains will come down
and the prisons will empty. They instantly take it as a general
amnesty. But as a prime minister, I don’t consider myself having the
authority to grant amnesty to a murderer,” Erdoğan said during a live
interview on Nov. 20 with private broadcaster A Haber.
“I could only do that regarding crimes against the state. But how can I go and forgive a murderer?” he asked.
Commenting on Iraqi Kurdish leader Masoud Barzani’s alleged remarks
referring to the issue of an eventual amnesty for the jailed leader of
the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) Abdullah Öcalan, Erdoğan
said that the interlocutor in this question was the court.
“If Mr. Barzani has said something about an amnesty for Öcalan, he
should not have done it. Because the court has made a decision in this
respect and [Öcalan] is continuing to serve his sentence,” he said.
The leader of the Kurdish Regional Government was Erdoğan’s special
guest during his visit to the most populous city of southeastern
Turkey. During his speech, Barzani urged the Kurdish population to
support the government’s peace bid, while Erdoğan pronounced for the
first time the word “Kurdistan” referring to the autonomous Iraqi
region.
In response to criticism of his decision to use the expression, which
has long been taboo among Turkish politicians, Erdoğan said that even
Atatürk himself had pronounced the word as it could be seen in the
first assembly’s minutes.
“So was Gazi Mustafa Kemal separatist? Those who call me separatist, how will they describe [Atatürk’s] words,” he said.
Erdoğan also thanked the iconic Kurdish musician Şivan Perwer for
returning to Turkey on the occasion of Barzani’s visit to Diyarbakır
after a self-condemned exile of 38 years. Erdoğan also promised Perwer
to assist him if he wanted to regain Turkish citizenship.
“Mr. Barzani’s speech in Diyarbakır and on television was meaningful to
make this meeting a milestone. We are in the midst of a resolution
process. We make efforts to bring about a peaceful atmosphere. In some
way, this was a matter of courage,” Erdoğan said.
In an earlier speech, Erdoğan had called once more on every segment of
the society, especially the business groups, to back the ongoing
process. (hurriyetdailynews.com, Nov 20, 2013)
FIDH: Ongoing judicial harassment against Mr. Ramazan Demir
The Observatory for the Protection of Human Rights Defenders, a joint
programme of the International Federation for Human Rights (FIDH) and
the World Organisation Against Torture (OMCT), requests your urgent
intervention in the following situation in Turkey.
Description of the situation:
The Observatory has been informed by reliable sources of the ongoing
judicial harassment faced by Mr. Ramazan Demir, a lawyer known for his
participation in the defence of journalists prosecuted within the
framework of a broad-ranging anti-terrorist operation intended to
dismantle an alleged terrorist network known as KCK [1], and more
particularly the “KCK Press Trial”, but also his mobilisation in favour
of lawyers prosecuted under two mass anti-terrorism trials [2].
According to the information received, Mr. Ramazan Demir is facing
charges in relation to defence speeches made during KCK trials. On July
16, 2013, he was charged for “insulting or (…) offending the dignity of
a public authority in the performance of his duties”, pursuant to
Section 125 of the Criminal Code which provides for up to two years of
imprisonment. According to Articles 58 and 59 of the Law on
Attorneyship (Law No. 1136 adopted on March 19, 1966), a lawyer may be
charged only upon the authorisation of the Criminal Affairs Department
of the Justice Ministry.
The charges follow a complaint filed on May 13, 2013 by the Special
Prosecutor of the 15th Heavy Criminal Court, after, during a hearing
held on November 16, 2012, Mr. Demir challenged the capacity of the
Prosecutor to determine in the indictment that a group of journalists
facing charges were conducting activities that are not “normal” nor
“independent”. Mr. Demir also requested the court to call and hear an
expert to testify before the Court on what can constitute normal and
independent journalistic activities. The Silivri Prosecutor conducted
an investigation, decided to charge lawyer Ramazan Demir and, on
September 9, 2013, obtained authorisation from the Justice Ministry to
file the indictment.
On November 7, 2013, the Istanbul Bar Association also initiated a
disciplinary investigation against Mr. Ramazan Demir in relation to the
same incident pursuant to Article 141 of the Internal Rules on
Attorneyship, following the complaint filed by the Special Prosecutor
of the 15th Heavy Criminal Court. Mr. Demir may face an official
warning, a fine, suspension from the exercise of attorneyship or may
even be disbarred.
According to the same information, this case of harassment of lawyers
is not unique. Several other lawyers would be facing the same charges
for defence speeches made in KCK trials.
The Observatory is deeply concerned by this new pattern of judicial
harassment facing lawyers in Turkey, as it seems to merely aim at
curtailing the legitimate exercise of their profession and their
peaceful efforts towards the defence of human rights principles, and
calls upon the Turkish judicial authorities to unconditionally drop the
charges against Mr. Ramazan Demir.
The Observatory further recalls that dozens of human rights defenders
are currently subjected to prolonged judicial harassment for trumped-up
and abusive terrorism charges in Turkey. The KCK Press Trial is one of
dozens of ongoing mass trials of Kurdish intellectuals and activists in
Turkey. Since 2009, over 8,000 people have been arrested in the context
of the KCK investigations - counter-terrorism operations that in
reality have little to do with countering terrorism, but rather have
been used as a means of criminalising peaceful dissent and Kurdish
political and cultural expression.
Click for actions required: The International Federation for Human Rights (FIDH)
Le gouvernement maintient son refus d’amnistie générale
« La déclaration du Premier ministre (Recep Tayyip Erdogan) était très
claire. Une amnistie générale n’est pas à notre programme », a assuré
le porte-parole du gouvernement Bülent Arinç à l’issue du conseil des
ministres hebdomadaire.
L’idée d’une amnistie a été rejetée à plusieurs reprises ces derniers
mois par le chef du gouvernement islamo-conservateur turc. « Nous ne
sommes pas habilités à gracier les meurtriers », avait-il tranché en
mars.
Mais elle a ressurgi samedi à la faveur d’un discours prononcé par le
chef du gouvernement à Diyarbakir (sud-est) en présence du dirigeant
des Kurdes d’Irak Massoud Barzani.
Plaidant pour la paix et la réconciliation, M. Erdogan a évoqué « les
jours où les gens (les combattants du PKK, ndlr) auront quitté les
montagnes et où les prisons seront vides ».
« Dans ce discours, le Premier ministre a tracé une perspective pour
l’avenir », a insisté M. Arinç. « Ce n’est pas nous, au gouvernement,
qui allons vider les prisons. Il y a une institution judiciaire en
Turquie », a-t-il ajouté.
L’amnistie générale, et notamment celle de leur chef historique
Abdullah Öcalan, qui purge depuis 1999 une peine de réclusion à
perpétuité sur l’île-prison d’Imrali (nord-ouest), fait partie de
revendications essentielles de la partie kurde.
Des milliers de Kurdes sont actuellement emprisonnés pour leur
appartenance présumée au PKK, considéré comme un mouvement terroriste
en Turquie et dans de nombreux pays occidentaux, et aux autres partis
qui lui sont liés.
Les pourparlers de paix engagés il y a un an entre Ankara et Abdullah
Öcalan pour mettre un terme au conflit qui a fait plus de 45.000
victimes depuis 1984 sont actuellement au point mort. Le PKK a décrété
un cessez-le-feu depuis mars 2013 mais a récemment suspendu le retrait
de ses combattants du sol turc, dénonçant des promesses non tenues de
la partie turque. (Institut kurde de Paris, 18 novembre 2013)
Police uses tear gas against ODTÜ protesters denouncing border wall
Ankara’s Middle Eastern Technical University (ODTÜ) has been the center
of fresh tension late on Nov. 17, as the police responded with tear gas
and water cannons against protesters who gathered this time to denounce
the construction of a wall at the Turkish-Syrian border.
Police crackdowns have become constant since the Metropolitan
Municipality moved ahead with a road project passing through the
university’s leafy campus and expected to cause the destruction of over
3,000 trees.
Students and activists expressed their indignation to the project in
numerous protests on the campus, many of which were met with muscled
police interventions.
Groups organized a demonstration close to the A1 entrance of the campus
– which is also the busiest and lies next to an avenue congested during
rush hours – to call the authorities to stop the construction of the
controversial wall in Mardin’s Nusaybin district, which lies right
across the Syrian town of Qamishli, at the control of the Syrian
Kurdish Democratic Union Party (PYD). Protesters also denounced the
border troops’ killing of three Syrians who were trying to enter
Turkey’s Mardin province.
Some of the protesters put up barricades, which they set on fire to
prevent police intervention. Many students were affected by the intense
tear gas on the campus. (hurriyetdailynews.com, Nov 17, 2013)
Ankara Police Reportedly Picks 800 Gezi Suspects
Ankara Prosecutor’s Office merged six prosecutions within the violation
of “public gatherings and prosecutions law” where 137 suspects have
been charged with “public property damage” and “resisting to police
officers”.
According to various news sources, Ankara Police Headquarters have
formed a special unit that will analyze all surveillance footage and
detect “suspects” within the Gezi Resistance investigation. Some
sources claimed that the toll of “suspects” have already exceeded 800.
Korkut: Mass prosecutions violated human rights
An assistant professor, former Amnesty International Turkey Chair and
Wise People Delegate in Marmara Region, Levent Korkut told bianet that
launching prosecution on several people for the same charges under one
file would mean to charge them as an organization before the very
trial.
“We need to keep a close eye on mass prosecutions. We need to ask the
question whether mass prosecutions is possible in democratic states.
This is a practice from military junta era.
“In this case, mass prosecutions means that they assume there is an
organization behind everything. However, this is only about people
attending a demonstration. If there is any crime involved in
protestors’ actions, they must processed on ad hoc basis.
“The indictment is also very important here. In Turkey, only 40 percent
of indictments drafted by prosecutors come up with a judgment. The
remaining 60 percent ends with an acquittal. And this results in long
arrest periods and human rights violations."
Korkut also added that such practices caused human rights violations
which are resolved in Constitutional Court or ECHR - a situation that
would affect the prestige of Turkey negatively.
(BIA, Nov 14, 2013)
Hard prison conditions for LGBTs, people with disabilities
A recent report has shown that prison conditions in Turkey are poor for
LGBT individuals, people with disabilities and the elderly.
The Civil Society in the Penal System Foundation (CİSST) compiled its
report titled “Project of Inmates with Special Needs,” after one year
of research in three prisons, Ümraniye, Bakırköy and Maltepe, in
Istanbul.
Project Coordinator Mustafa Eren told the Hürriyet Daily News that this
was the first research of its kind on inmates with special needs.
He added that some NGOs had begun working to try to improve the conditions after the project was released.
According to the report, LGBT individuals are kept apart from other
inmates in prisons and isolated in social activities in Turkish
prisons. The official figures say there are 48 LGBT members imprisoned,
but the number only states those whose sexual orientations are “proven”
with an official report when admitted to the jail.
The report also says prison conditions are not suitable for inmates
with disabilities. For paralyzed inmates and those who are in
wheelchairs, there is not enough equipment, such as special beds to
avoid bruises or exercising materials. They also face difficulties when
entering through the security gates.
Eren also complained that the Justice Ministry only gave limited permission to CİSST for its work.
“We wanted to see the prison cells, the main living areas of the inmates,” he said. (hurriyetdailynews.com, Nov 14, 2013)
High court approves life sentence for prison officials for torturing inmate
The Supreme Court of Appeals upheld a lower court's ruling that
sentenced the deputy warden of an İstanbul prison and two other
officers to life for their involvement in the death of an inmate in
2008.
The lower court previously handed a life sentence to Fuat
Karaosmanoğlu, a deputy warden of Metris Prison, and two officials at
the same facility for their role in torturing an inmate to death.
The Supreme Court of Appeals confirmed the court decision, setting a
precedent for similar cases. The life sentence for torture constitutes
the most severe punishment and comes at a time when the government is
taking significant steps to prevent mistreatment and torture in
Turkey's prisons.
Activist Engin Çeber, an inmate at Metris Prison, died in 2008 after
reportedly being abused and tortured, initially at the hands of police
officers who interrogated him and later by prison security personnel
when he was in jail. Çeber was pronounced dead after suffering from a
brain hemorrhage as a result of head trauma. An autopsy suggested that
severe bruises were detected on various parts of his body,
strengthening claims that the activist was subjected to torture.
The results of the autopsy were verified by a forensic report released
in 2008, which cited the reason behind Çeber’s death as torture. The
nine-page report stated that Çeber died of a type of torture known as
corporal punishment.
Then-Justice Minister Mehmet Ali Şahin apologized for Çeber’s death on behalf of the Turkish state and government.
(TODAY'S
ZAMAN, Nov 11, 2013)
Eye-Loser Gezi Protestor Sentenced to House Arrest
Çağdaş Küçükbattal, a Gezi
Resistance protestor who lost his eye due to a police tear gas bomb
canister on May 31, was put under house arrest. Evidence leading to his
house arrest included attending Hrant Dink commemoration event and
Alevi people demonstration.
26 years old, Küçükbattal is Socialist Party of the Oppressed (ESP) and former ETHA reporter.
On November 5, he was
detained along with Uğur and Özgül Ülgel. Following his statement
yesterday at Istanbul Courthouse, Çağdaş Küçükbattal, Ülgel Özgül and
Uğur Ülgel were ordered to stand trial.
“Why did you attend Hrant Dink commemoration?"
The court interrogated
Küçükbattal on a variety of issues including a socialist summer camp, a
hunger strike for Kurdish political arrestees, a Hrant Dink
commemoration and an Alevi people solidarity meeting he attended
recently.
“All these events were legal and democratic,” Küçükbattal said.
The court reached a decision
last night, bailing Uğur Ülgen out for 3,000 liras and a weekly
presence control signature. Similarly, Özgür Ülgen was bailed out for
10,000 liras and a weekly presence control signature.
Küçükbattal, on the other hand, was ordered to serve house arrest. The court also issued an international travel ban.
While Küçükbattal’s eye treatment is still underway, he would be scheduled for a third surgery this week.
(BIA, Nov 9, 2013)
Political prisoner Sarp Kuray Sentenced to Life Again
Istanbul 9th High Criminal
Court sentenced Sarp Kuray to life sentence again. Jailed in Sincan
High Security Prison, Kuray has applied to ECHR which ruled a re-trial
due to lack of fair trial.
In yesterday’s hearing, Sarp
Kuray made his last defense, saying that the “case was controversial”
and reminded that he was convicted of any charges expect being “an
illegal organization member”.
“I didn’t give any orders for any action,” he said.
“You are charging me with
forcefully changing the constitution. You are talking about an
organization to do that. There is nobody else except me who is jailed
for these charges. Two other fugitives and I.”
He also complaint that he was only faced with one of three witness who testified against him.
“that witness already denied
the information. I wanted to face the other two witness but it didn’t
happen. This is how facing happens. The court even didn’t listen to
them. It is obvious that I didn’t give any orders,” he continued.
“Sooner or later justice will
prevail in the history and people’s conscious. For all these reasons
and provided evidence, we are requesting the acquittal of our client,”
said advocate Saygın Bedri Gider.
Following the last defense, the court announced that it found Kuray guilty who will remain in prison for another 3 years.
What happened?
After 15 years of trial
between 1993 and 2008, Kuray has been standing trial. On February 5,
2009, he has been put into prison. His life sentence was set to 20
years which will be executed for 10 years.
Kuray has been charged with
being the leader of “16 June Movement”, an “illegal organization” that
allegedly committed around 30 crimes between 1986 and 1990 including
murder, abduction, assault and bombing. Despite overthrown by the
Suppreme Court of Appeals twice, he was sentenced to life.
Kuray (67) was foreseen to
remain in prison for 7.5 years within a series of reduction in 2008. He
has been serving in Sincan High Security Prison for the past 4.5 years.
(BIA, Nov 7, 2013)
Political Manifestos Banned on Campus With Expulsion Risk
Turkey’s Higher Educational
Council (YÖK) amended 3 articles in Student Disciplinary Regulation.
The amendment has been implemented after having been published on
Turkey’s Official Gazette this morning.
The amendment envisions
revisions on “disciplinary faults that require condemnation” and
“disciplinary faults that require two semesters of expulsion”. An
addendum has been made regarding “the methods of investigation”.
* An revision has been made
on “disciplinary faults that require condemnation” with the replacement
of “posting posters and banners within educational premises without a
consent” to “posting posters and banners as well as distributing
political manifestos within educational premises without a consent” on
Article 5.
* An revision has been made
on “disciplinary faults that require two semesters of expulsion” with
the replacement of “committing the aforementioned faults” to
“committing the aforementioned faults or forcing an individual or group
to organize or attend an unlawful gathering with force” on Article 8.
* An addendum has been made
on “the methods of investigation” which envisioned to ban the entry of
students in inquiry. “Investigators; if they think it is necessary in
the course of investigation, may ask the disciplinary authorities to
ban the entry of students in inquiry from higher educational premises.”
(BIA, Nov 7, 2013)
Ankara condamnée par la CEDH pour des tortures policières
La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné mardi la
Turquie pour des actes de torture auxquels l'un de ses ressortissants
avait été soumis par la police qui cherchait à le faire parler en garde
à vue.
Ce Turc de 38 ans qui purge actuellement une peine de prison à Ankara,
s'était plaint auprès de la Cour européenne d'avoir été battu dans un
commissariat à Samsun (nord) après son arrestation en octobre 1999.
Mesut Deniz avait été roué de coups, électrocuté, pendu par les bras.
Il accusait aussi la police de sévices sur ses parties génitales et
affirmait qu'un officier l'avait violé au moyen d'un tuyau.
Ces violences avaient été attestées par un examen médical. Des
ecchymoses et des griffures avaient été relevées sur différentes
parties du corps, notamment sur son visage, à l'abdomen et au pénis.
La justice turque, qui avait ouvert une enquête, avait renvoyé un
policier devant un tribunal d'Ankara. Mais ce dernier avait été
acquitté en 2007. Le requérant n'avait pas été autorisé à faire appel
au motif qu'il ne s'était pas constitué partie civile dans le dossier.
Dans leur arrêt, les magistrats européens ont souligné que ce Turc
avait été soumis à des souffrances "particulièrement sérieuses et
cruelles". "Ces mauvais traitement relèvent exclusivement de la
torture", ont-il estimé.
La Cour a condamné la Turquie pour violation de la convention
européenne des droits de l'Homme, qui interdit les traitements
inhumains, et pour avoir privé le requérant de son droit de faire appel.
Ankara devra lui verser 20.000 EUR pour préjudice moral.
(AFP, 5 novembre 2013)
IHD's fact-finding mission report on Turkey-Rojava Border Crossings
The Human Rights Association has formed a human rights committee in
order to examine and investigate on site whether the border gates on
Turkey – Syria border, especially Rojava border gates, are open for
humanitarian aid and the situation of the refugee camps on the border
line by meeting the parties and to analyse the facts related to events
in a true and fair manner and to declare these to the public. The
members of this committee are the general president of human rights
association Öztürk Türkdoğan, General Vice President of
International Human Rights Federation Yusuf Alataş, General Vice
President of Human Rights Association Serdar Çelebi, Southeastern and
Eastern Anatolia Regional Representative and Central Administrative
Board Member Şevket Akdemir, General President of Human Rights
Association’s Diyarbakır Branch and Central Administrative Board Member
Raci Bilici, General President of Human Rights Association’s Adıyaman
Branch and Central Administrative Board Member Osman Süzen and Central
Administrative Board Member Sevim Salihoğlu. The committee has
accomplished its work by visiting Nusaybin/Nîsêbin,
Ceylanpınar/Serkaniye, Şenyurt/Derbesiye, Akçakale ve Kilis/
Öncüpınar border gates between the on 5-6-7 November 2013.
EVALUATIONS
1- Due to the continuing civil war in Syria, the exit of Turkish
citizens from border gates is prohibited by a circular of Turkish
Republic Ministry of Interior.
2- Nusaybin customs gate open on Turkey’s side for humanitarian aid and trade; however the gate is closed on Syria’s side.
3- Şenyurt border checkpoint is in military zone and transportation of
humanitarian aid is permitted within limits (once or twice a month).
The authorities stated that in future, the passage of humanitarian aid
would be conducted on Wednesdays and that it may occur weekly or in
every two weeks according to the quantity of the supplies.
4- Ceylanpınar border checkpoint is in military zone and is closed to humanitarian aid transfer.
5- Akçakale border gate is actively functioning for trade and humanitarian aid.
6- Kilis Öncüpınar border gate is closed due to the armed conflict
between FSA and Al- Qaeda and because Kazaz region is in control of
Al-Qaeda.
7- It’s understood that Turkish Republic has a positive approach
towards border gates and checkpoints which are in control of FSA; but a
negative approach to the ones being controlled by PYD and that an
obvious political position is taken.
8- 200000 of Syrian refugees who took shelter in Turkey are in camps
and 600000 of them reside in various cities of Turkey by their own
means. It is seen that this situation causes different social and
cultural problems and there is a great uncertainty in the situation.
9- Turkey regards the situation of refugees as a de facto case and
therefore does not apply the law and also acts with an approach of
“saving the day”.
10- There are obvious problems with the camps regarding the people with
different ethnic origins and religious beliefs. For example, there are
not any camps for Kurds or Alawites.
11- There are serious claims about torture and ill treatment of the
refugees who arrive by crossing wire fences; and it is understood that
Turkey does not take any measures related to the issue.
12- Refugees who are residing outside the camps do not receive any form of aid from the state apart from the health services.
13- It is learned that the refugee women in Turkey receive prejudiced
and negative attitude from locals; and this situation sometimes causes
problems between refugees and local women.
14- All directives issued by the Prime Ministry and other ministries
regarding the refugees and camps are undisclosed. The entry of human
rights organizations to the camps is not allowed. This shows the lack
of transparency in government’s actions.
SUGGESTIONS
1- Şenyurt and Ceylanpınar border checkpoints on Turkey-Rojava border
which do not have any security problems should operate as “zero-point
borders” and be held continuously open for humanitarian aid and trade.
2- PYD should make attempts to open Nusaybin border gate on Syrian side; and the gate should be made available for trade.
3- A humanitarian aid corridor should be established from Turkey border
in order to convey aid to Afrin which is close to Turkey-Syria border
and surrounded by Al-Qaeda.
4- The wall which is being constructed in Nusaybin region of Turkey-Rojava border should be immediately demolished.
5- The necessary equipment or mills should to grind the wheat in the silos in Rojava region should be sent from Turkey.
6- Considering the fact that the humanitarian aid sent by international
community to Syria which is distributed through Syrian National
Council’s Gaziantep office is not sent to the Kurdish region, namely
Rojava; some of the aid should be conveyed directly to Rojava via one
or multiple offices close to Şenyurt border-gate which would be
established by Kurdish National Council.
7- There effective investigations should be conducted about claims of
torture and ill- treatment of refugees on border and in border posts;
military units should be controlled and Human Rights Institution of
Turkey should investigate the issue.
8- Regarding those who joined Al-Qaeda and went to Syria; the police
and intelligence units should immediately start to inspect those who
are responsible for transporting these individuals; and Public
Prosecution Office should conduct an effective investigation.
9- The close threat to Turkey’s people by the take-over of Syrian
cities by jihadist organizations such as AL-Qaeda and Al-Nusra should
be taken into consideration and a new political approach should be
established regarding the issue.
10- An “open gate” policy should be applied without discrimination for
all those who take refuge in Turkey due to the civil war and as the
international law requires, no individual should be declined entrance
at border. Syrians taking refuge in Turkey should be deported by force
or nobody should be forced to “voluntarily return” to Syria.
11-As a the ‘Law on Foreigners and International Protection’ (Law
No.6458) requires, a regulation defining “temporary protected status”
given to Syrian refugees should be defined at once and the status
should be secured by law. Preparation of this regulation should be done
in cooperation with human rights organizations and the regulation
should be based on the comments of these organizations.
12- The problems of Syrian refugees’ regarding access to health
services have been tried to get solved by No. 2013/8 Circular, dated
9.9.2013, “Regarding the health and other services for Syrian guests”
issued from Prime Ministry Disaster and Emergency Management Presidency
by the signature of Vice Prime Minister Beşir Atalay. This circular
should be implemented in 81 cities without discrimination by ethnicity,
religion or sect and should be monitored continuously.
13- All directives and orders issued by Prime Ministry and other
ministries regarding the refugees and camps should be open for access
of human rights organizations.
14- The investigation of refugee camps in Turkey by human rights organizations should be allowed.
15- To reduce social problems of the refugees who reside outside the
camps; government, NGOs and municipalities should work in coordination.
16- In order to solve all of these problems, Turkey should review its
policy on Syria; and should contribute in declaration of the cease-fire
to stop the on-going civil war and holding Geneva Conference;
contribute in democratization of Syria during establishment of a
transition government; should establish good relations good relations
with Rojava regional administration (Kurdish National Council and PYD)
and therefore contribute in peace process of Turkey.
IHD Calls For “Life Action” to Release Sick Inmates
On November 3, Human Rights Association (IHD) will start a “life
vigilance” to demand the immediate release of 526 sick inmates (with
154 in serious condition) across Turkey’s prisons. While the protest
will last for two days, IHD released a video to have the word out and
call for action.
Our recent report released on September 10 cites that there are at
least 526 sick inmates across Turkey’s prisons and 154 are in serious
condition, IHD Executive Board member Necla Şengül told bianet
previously.
Şengül also urged the authorities to open prisons for the inspection of human rights associations.
“Authorities must open prisons to NGOs. Including prison and hospital cells. Sick inmates conditions must be improved.”
“Inmates must be trained on human rights topics. At least authorities
must release inmates right to apply to human rights associations.
Sometimes prison authorities block related content.”
According to Civil Society Association in Execution System (CISST) and
Justice Ministry, the number of inmates who died in prisons are as
follows: 252 in 2010, 268 in 2011, 260 in 2012.
“At least 5 coffins leave Turkey’s prison on a weekly basis,” CISST said.
(BIA, Oct 31, 2013)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Parrainage du Comité international de soutien aux intellectuels de Turquie
Des personnalités du monde entier ont accepté de parrainer l'initiative
du Collectif VAN, visant à mettre sur pied un Comité international de
soutien aux intellectuels de Turquie. Nous les remercions infiniment
pour leur aide précieuse.
Sponsorship of the International Support Committee for Intellectuals in Turkey
Prominent personalities worldwide have sponsored our initiative. We sincerely thank them for their help.
Signataires par ordre alphabétique - Signatories alphabetically:
- Taner Akçam [Historien, Center for Holocaust and Genocide Studies, Clark University - USA]
- Aircrige Canada [Association internationale de recherche sur les crimes contre l'humanité et les génocides]
- Janine Altounian [Traductrice, essayiste - France]
- Margaret Lavinia Anderson [Professor of History emerita, University of California – Berkeley – USA]
- Annette Becker [Historienne – France]
- Alice von Bieberstein [Research Associate, University of Cambridge – Grande-Bretagne]
- Matthias Bjørnlund [Historian, lecturer at Danish Institute for Study Abroad (DIS), Copenhague - Danemark]
- Hamit Bozarslan [Directeur d'études à l'EHESS - France]
- Israel W. Charny [Professor emeritus of psychology, Hebrew University - Israël]
- Huguette Chomski Magnis [Secrétaire générale du MPCT - Mouvement Pour la Paix et Contre le Terrorisme – France]
- CNSK [Coordination Nationale Solidarité Kurdistan]
- Etienne Copeaux [Historien de la Turquie – France]
- Catherine Coquio [Professeur de littérature à Paris 7 – France]
- John N. Dahlberg [Esquire, Lawyer, San-Francisco – USA]
- Joël Dutto [Conseiller Général Honoraire des Bouches du Rhône,
Conseiller Municipal de Marseille, Conseiller communautaire de
Marseille Provence Métropole, Animateur de la CNSK - France]
- Lucy T. Eisenberg [Avocate, Los Angeles - USA]
- Howard Eissenstat [Assistant Professor, St. Lawrence University - USA]
- Frédéric Encel [Politologue - France]
- David Gaunt [Professor of History, Center for Baltic and East European Studies, Södertörn University - Suède]
- Patricia Gercik [Formally Associate Director of International
Programs, Massachusetts Institute of Technology, Center for
International Studies – USA]
- Ayşe Günaysu [Human Rights Activist, Istanbul - Turquie]
- Jonathan Hayoun [Président de l'UEJF]
- Albert Herszkowicz [Président de l’Association Mémorial 98 - France]
- Carla Hesse [Peder Sather Professor History, University of Calfornia, Berkeley - USA]
- Dr. Tessa Hofmann [Sociologist, Freie Universität Berlin, and
chairwoman of Working Group Recognition, Against Genocide, for
International Understanding - Allemagne]
- Dr. Rolf Hosfeld [Writer and Historian, Academic Director Lepsiushaus Potsdam - Allemagne]
- Marcel Kabanda [Président Ibuka France]
- Yiannis Kanakis [Géopolitologue, Ethnomusicologue - Grèce]
- Stergios Kaprinis [Assistant Professor of Psychiatry, Aristotole University of Thessaloniki – Grèce]
- Ali Kazancigil [Codirecteur de la revue de géopolitique Anatoli : De l’Adriatique à la Caspienne (CNRS Ed.) - France]
- Raymond H. Kévorkian [Historien, directeur de recherche émérite, Paris – France]
- Manfred Kienpointner [Professeur de linguistique, Université d’Innsbruck – Autriche]
- Hans-Lukas Kieser [Professeur d’histoire à l’Université de Zürich - Allemagne]
- Anne Lainé [Cinéaste, Présidente d’Appui Rwanda - France]
- Aline Le Bail-Kremer [Directrice de la Communication de l’EGAM - European Grassroots Antiracist Movement - France]
- LICRA [Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme]
- Dr Jacky Mamou [ancien Président de Médecins du monde, Président du CUD, Collectif Urgence Darfour – France]
- Gilles Manceron [Historien, co-délégué mémoires, histoire, archives de la LDH, Ligue des droits de l'Homme - France]
- Muriel Mirak-Weissbach [Author, Mainz-Kastel – Allemagne]
- Claire Mouradian [Historienne - France]
- Claire Mauss-Copeaux [Historienne - France]
- André Métayer [Président Amitiés kurdes de Bretagne – France]
- Dogan Özgüden [Journaliste – Belgique]
- Dr. Mete Pamir [Sociologist – Canada]
- Séta Papazian [Présidente du Collectif VAN, Vigilance Arménienne contre le Négationnisme - France]
- Sacha Reingewirtz [Président-élu de l'UEJF]
- Dalita Roger-Hacyan [Maître de conférences, Université Paris1 Panthéon-Sorbonne - France]
- Dr. Dora Sakayan [Full Professor (retired), McGill University, Montreal, Quebec - Canada]
- Ariel Salzmann [Associate Professor, Islamic and World History, Queen's University - Canada]
- Bernard Schalscha [Secrétaire général de France Syrie Démocratie – France]
- James J. Sheehan [Professor of History, Stanford University - USA]
- Roger W. Smith [Professor of government emeritus, College of William and Mary - USA]
- Dominique Sopo [ancien Président de SOS Racisme – France]
- Ilana Soskin [Avocat à la Cour, Conseil Assistant auprès de la
Cour Pénale Internationale, Déléguée Générale du CUD, Collectif Urgence
Darfour - France]
- Pamela Steiner [Ed.D. Intercommunal Trust Building Project,
Fellow, FXB Center for Health and Human Rights, Harvard University -
USA]
- Yves Ternon [Historien - France]
- Kumru F. Toktamis [Social Historian and Sociologist, Pratt Institute - USA]
- Inci Tugsavul [Journaliste – Belgique]
- UEJF [Union des Etudiants Juifs de France]
- Meïr Waintrater [Ancien directeur de la rédaction de L’Arche – France].
La mise à jour de cette liste sera faite au fur et à mesure des nouveaux parrainages.
http://comitesoutiencollectifvan.blogspot.fr/2013/11/parrainage-international.html
French writers condemn Turkey’s banning of Apollinaire
French writers and publishers wrote a letter to the Turkish Publishers
Association (TYB), criticizing a court case on an “offensive” book
written by Guillaume Apollinaire.
The Society of Men of Letters of France (SGDLF), French Publishers
Association (SNE) and French Translators Association (SFT) have penned
a letter criticizing a lawsuit in which Sel Publishing House owner
İrfan Sancı and translator İsmail Yerguz have been convicted with 6 to
10 years imprisonment for releasing an Apollinaire book, “Young Don
Juan’s Adventures.”
“All over the world, Apollinaire books are used to teach in schools.
His books are a universal literature heritage,” the letter read. “Any
decision against publishing his books will contradict democratic
principles and breach international human rights agreements that Turkey
is a part of.”
Sancı and Yerguz were acquitted of the charges of “intermediating the
publishing of offensive publications” made against them in 2010, but
the Supreme Court of appeals reversed the acquittal ruling, demanding a
retrial of the case. The next hearing will be held on Dec. 17, with the
court awaiting a translation of an earlier European Court of Human
Rights (ECHR) decision regarding the suit.
“We are calling on the court to abide by the previous acquittal ruling for Sancı and Yerguz,” the letter read.
Last month, Sancı criticized the decision, saying the ruling will
contribute to shaping Turkey’s publishing sector by enforcing the
“self-censorship mechanism.” (hurriyetdailynews.com, Nov 28, 2013)
L'auteur d'un tweet condamné à cinq mois de prison avec sursis en Turquie
Un tribunal d'Istanbul a condamné à cinq mois de prison avec sursis
l'auteur d'un tweet jugé menaçant à l'endroit d'une chanteuse de rock
turque populaire, suscitant jeudi une avalanche de protestations sur
Twitter.
Bien connu des internautes pour ses messages provocants, Cihat Akbel a
été condamné pour avoir lancé une campagne dirigée contre la chanteuse
Aylin Aslim, elle aussi adepte du site de micro-blogging, accompagnée
de ce commentaire: "il faut aller à ses concerts et lui lancer une
faucille à la tête".
Dans son jugement rendu mercredi, le tribunal de la mégapole turque a
considéré que ce tweet pouvait être considéré comme un "crime".
M. Akbel a immédiatement dénoncé le jugement et plaidé de sa bonne foi.
"Je n'avais pas l'intention de menacer qui que ce soit", a-t-il assuré
sur Twitter.
De nombreux internautes ont réagi vivement à cette condamnation,
dénonçant une atteinte à la liberté d'expression. "Certaines personnes
débordent, c'est tout. Cette décision est beaucoup trop sévère", a
ainsi écrit Burak Uslu.
En septembre dernier, un tribunal d'Istanbul a confirmé une
condamnation à dix mois de prison avec sursis prononcée contre le
pianiste virtuose Fazil Say, auteur d'une série de tweets contre
l'islam jugés insultants.
Le Premier ministre islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan est
un adversaire résolu des réseaux sociaux. Lors de la fronde
antigouvernementale de juin dernier, il avait qualifié de "fauteur de
trouble" le réseau Twitter, instrument de communication privilégié des
manifestants qui réclamaient sa démission.
Son Parti de la justice et du développement (AKP) a toutefois récemment
annoncé la constitution d'un réseau de plusieurs milliers de jeunes
militants chargés de propager ses idées sur les réseaux sociaux.
(AFP, 28 novembre 2013)
Un jour à Silivri. L'audience du 22 novembre 2013
Etienne Copeaux
On ne parlait que de cela. Le samedi 16 novembre
2013, à Diyarbakır, le premier ministre turc a rencontré Mesud Barzani,
président du gouvernement régional du Kurdistan d'Irak. Devant des
milliers de personnes, il a plaidé pour la fin du conflit entre l'armée
turque et le PKK, qui dure depuis 1984 : « Comment le Turc et le Kurde
ont-ils pu se déchirer ? Le Turc et le Kurde ne doivent plus se
déchirer, ils ne se déchireront plus », a déclaré Recep T. Erdogan,
évoquant la naissance d'une « nouvelle Turquie », d'un « nouveau
commencement » 1. C'était la première fois qu'il visitait une ville
dirigée par le BDP. Et c'est la première fois qu'il a prononcé le mot «
Kurdistan », en parlant certes du « Kurdistan irakien », mais la
précision géographique sous-entendait (involontairement ?) qu'il
existait un autre Kurdistan 2... Devant lui, la foule agitait des
fanions de l'AKP, des drapeaux turcs bien sûr, mais aussi des drapeaux
aux couleurs du Kurdistan. Lors du meeting, pendant que Siwan Perwer,
qui vit en exil en Allemagne depuis 1976 et revenait pour la première
fois en Turquie, et le célébrissime Ibrahim Tatlıses chantent en kurde,
célèbrent la paix nouvelle et remercient Erdogan et Barzani, ces
derniers affichent un large sourire et Emine, la femme du premier
ministre, pleure avec ostentation.
On peut saluer, comme beaucoup de commentateurs, le
chemin parcouru, depuis l'époque où le mot « Kurde » lui-même était
interdit et où il était interdit de parler kurde en public. Pour
l'éditorialiste Hasan Cemal, aucun doute, ce fut un grand jour pour la
paix, pour la démocratie, pour la fraternité entre les peuples 3. On a
assisté à des choses incroyables comme l'accueil solennel d'Erdogan par
la municipalité BDP de Diyarbakır à l'aéroport – alors qu'un grand
nombre des cadres de ce parti sont en prison ou inquiétés par la
justice, que de nombreuses personnes sont incarcérées pour avoir
prononcé le mot « Kurdistan » et plaidé pour une solution pacifique au
conflit, et que d'autres, récemment encore, ont eu de graves ennuis
pour porter des vêtements aux couleurs kurdes.
Pourtant, les pourparlers de paix engagés voici un
an sont, de l'avis général, au point mort. En réalité, comme Hasan
Cemal le souligne dans son article, la solution pacifique ne passe pas
par Barzani mais par Öcalan, qui est toujours en prison ; Erdogan a
appelé les « gens des montagnes » (c. à d. les combattants du PKK) à
descendre, il a même appelé à « vider les prisons » ; mais Hasan Cemal
rappelle qu'aux yeux de l'Etat il n'y a pas de « question kurde » mais
un « problème de terrorisme ». L'opposition se méfie du « show » de
Diyarbakır : propagande électorale pour le scrutin municipal de mars,
mépris des vrais acteurs de la question kurde qui ont payé ou paient
encore très cher leur engagement.
On entend beaucoup dire ces jours-ci qu'Erdogan – ou
que la Turquie elle-même – est schizophrénique. En « une » de
Cumhuriyet du 18 novembre, le caricaturiste Musa Kart représente
Erdogan sur le divan d'un psychanalyste qui diagnostique son problème :
« Vous n'arrivez pas à utiliser à l'ouest le langage de paix que vous
parlez à l'est ! ».
C'est que cette démarche d'Erdogan survient alors
que le procès géant dit « KCK » continue à Silivri, devant la 15e Haute
cour criminelle d'Istanbul 4. Ce procès vise la structure du mouvement
kurde et des mouvements qui soutiennent une solution pacifique au
conflit, comme le Parti pour la démocratie et la paix (BDP) et le Parti
démocratique des peuples (HDP) 5.
Deux cent cinq personnes sont accusées (dirigeants
locaux ou régionaux du BDP, journalistes, militants pacifistes,
éditeurs, écrivains) pour la plupart arrêtés lors des grandes rafles de
l'hiver 2011-2012. Au début de l'audience de novembre, 91 accusés
étaient encore détenus. Parmi eux, Mustafa Avcı, ancien président de la
section stambouliote du BDP, Ayse Berktay, militante pacifiste et
traductrice, et Deniz Zarakolu, fils de l'éditeur Ragıp Zarakolu
lui-même accusé, écrivain, éditeur et doctorant en sciences politiques.
Le 21 novembre, l'audience avait été suivie par le
président et plusieurs membres du PEN-Norvège, qui lors d'une
conférence de presse avaient fait part de leur étonnement et de leur
inquiétude. Le président du PEN-Norvège,William Nygaard, a dénoncé le
climat de peur et d'auto-censure que l'Etat impose aux auteurs, mais
aussi à la population dans son ensemble, tandis que Jørgen Lorentzen,
président de la Norwegian Authors Association, estimait que « ce sont
non seulement des personnes qui sont visées, mais aussi la science et
le savoir, ce qui renvoie la Turquie au moyen-âge ». L'historienne
Büsra Ersanlı, qui est l'une des accusées de ce procès, estimait pour
sa part que la pression sur les intellectuels s'est accrue après les
événements de Gezi 6.
***
J'ai pu me rendre à Silivri le vendredi 22 novembre, en compagnie de
l'écrivain et éditeur Erol Özkoray, de Sevil Turan, porte-parole du
parti des Verts (Yeşiller ve Sol Gelecek Partisi) et de Sennur Baybuga,
avocate de Deniz et Ragıp Zarakolu, pour me rendre compte par moi-même
du caractère parfaitement décalé du « show » d'Erdogan à Diyarbakır le
samedi précédent.
Lire la suite: http://www.susam-sokak.fr/article-un-jour-a-silivri-l-audience-du-22-novembre-2013-121337458.html
L’audience belge pour le journaliste arménien Cevat Sinet le 4 décembre
Un journaliste arménien, Cevat Sinet, soumis à plusieurs pressions et
menaces en Turquie, avait demandé en septembre le statut de réfugié
politique en Belgique avec son épouse et leur bébé nouveau-né.
Son audition devant le CGRA aura lieu le 4 décembre 2013 en présence de son avocate Charlotte Seyen.
A popos de cette audition, Sinet dit: “Il s’agit d’une audition qui
déterminera notre sort. En raisons de mes articles j’ai été pris comme
cible par des milieux qui sont coupables de l’assassinat du journaliste
arménien Hrant Dink. Si nous serons obligés de retourner à la Turquie,
on pourra témoigner un nouveau cas de Hrant Dink (Le Soir). Nous attendons une décision juste des autorités belges.”
En effet, Sinet avait fait l'objet des procès en Turquie en raison de
ses révélations concernant l'assassinat d'un soldat d'origine
arménienne, Sevag Balikçi, dans une unité militaire le 24 avril 2011,
l'anniversaire du génocide arménien de 1915.
Le meurtrier présumé Kivanç Agaoglu et ses avocats, İbrahim Gök et
Hüseyin Karaboğa, ont déposé des plaintes contre Sinet quand il a
demandé aux autorités comment les responsables de la mort de Balikçi
n'ont pas été condamnés malgré la présence des preuves indéniables.
Quand les pressions et menaces contre Sinet s'intensifient, ses amis et
plusieurs défenseurs des droits de l'Homme ont lancé une campagne de
signature intitulée "Le journaliste Cevat Sinet n'est pas seul!".
Récemment, Cevat Sinet a décidé de se rendre en Europe et a introduit
une demande de statut de réfugié politique en Belgique. (Voir: http://www.info-turk.be/422.htm#Cevat)
TYS: "We are writing under the shadow of the words and blood"
Defiende el fin de sus corolas,
comparte las noches hostiles,
vigila el ciclo de la aurora,
respira la altura estrellada,
sosteniendo el árbol, el árbol
que crece en medio de la tierra.
Pablo Neruda
The Writers' Union of Turkey (TYS) writes:
These were the words of Neruda. Turkish people have been defending that
tree which grows on this infinite land where three seas unite and the
honor of their country in the middle of the earth throughout the
summer. We have seen again and again that the heart of the people and
the words of the poet will continue to shine as firebugs against
intimidation. We will heal our wounds with their lights. We will light
our way up with their tiny and hopeful fires.
Can there ever be anyone who did not gain courage in the good days and
did not rise up with poetry in the bad days? Poetry made the streets
all of a sudden too. For waking up the youngsters and inviting
indulgents to life. Were we surprised? No. Shepard’s fire somewhere,
like carbides, over there, further, the sparks of poetry were glowing
and dying out for such a long time. They are closer now. Poetry rained
down to the streets, boulevards and parks for so many days.
Youngsters read poetry. Trees blossomed poetry. That is why the kids
had written “Starting from Gezi, the poetry triumph over all the
streets” on a black and rusty wall. Another word on another wall was
echoing this call too: “Poetry is on street.” That is because Pablo
Neruda was right, and Yannis Ritsos, Ömer Hayyam, Neyzen Tevfik, Nâzım
Hikmet, Cemal Süreya, Edip Cansever, Ece Ayhan, Can Yücel... They are
all with them with their verses.
Turkish people went down the squares by saying that we have to regain
the language that was eroded, derided and destroyed from the hands of
the political powers, beliefs and laws. They sharpened their own
language with a brand new language of resistance. They rediscovered
poetry against the despising, impolite, destructive and poisonous
language of power. They searched their freedom by poetry again. Poetry
returned to our soul from the swamp of the banks, stock exchange,
massive and clumsy banknotes, blasphemy and the blessed evils.
Was resistance only in Gezi Park? Resistance by poetry mobilized poets
everywhere on the world. One of these actions was the greeting of the
World Poetry Movement for the resistance by a letter in verse. The
Poetry Movement which thinks with poetry and bends for the problems of
the poetry and the human being in all corners of the world lent an ear
to the the Gezi action. It greeted the Turkish people in resistance.
This greeting was for the universal brotherhood of poetry. Now with the
poetry action, we as the Turkish poets greet the world poets, our
brothers and our people who are resisting against oppression.
The poetry is here, the poetry is as close as the shadows of our hearts
to us. We have to demand the allegiance for it. Submission is only for
the freedom of poetry and the human being. The poetry can be written by
the most heinous massacres, the shivering of the leaf, trivial slogans,
unheard screams, the noise of the ants. It knows the victory and the
resistance.
The fruits of that tree that grows in the middle of labor, love and
earth can only get sweetened by poetry. Poetry will come and settle in
our hearts without ever retreating from earth, when we would get rid of
barbed wires, piles, wars, and untimely peace, and the gods and the
borders of the states and religions that are as further from us as the
stone skeletons.
This belief keeps us awakened. That is because poetry is infinity. And
that is why we poets are writing under the shadow of swords, words and
blood.
The Writers' Union of Turkey (TYS)
turkiyeyazarlarsendikasi@gmail.com
90-212 259 74 74
90-533 663 13 35
PEN: “Accusations on Writers and Journalists are Baseless”
After observing the latest KCK trials, PEN Norway President William
Nygaard, Norwegian Authors Association President Jørgen Lorentzen, PEN
Advisor Sara Whyatt held a press conference at PEN Turkey Office.
Whyatt: We find it very concerning
“We have observed and are currently observing KCK, Ergenekon and MLKP
trials. Turkey has made significant improvements regarding the freedom
of expression in the past decade. We regard the new judicial reforms
and removal of obstacles on Kurdish language as important steps.
“Despite all, around 60 journalists and writers are currently jailed
and dozens are facing trial. These writers are charged with very
serious crimes including terrorism. However, evidence on these charges,
like in Büşra Ersanlı case, only consist of conference notes. As PEN,
we find it very concerning.”
Nygaard: Fear environment on the media
“The Turkish government is very intolerant to criticism. There is a
fear a fear environment on the media in Turkey. While there is a fear
environment based on threats and pressures, it is also true that people
have the impression that they might just face trials like journalists
anytime.
“We are not here to give recommendations to Turkey. Just like a mirror,
we are here to discuss about violations on freedom of expression from
human rights perspective.
“Because the fear environment and the abuse of Anti-Terror Act might
trigger a decay in the society, people might end up faith in the
legislations."
Lorentzen: Not only people, knowledge is facing trial too
“We have observed a KCK case hearing today where one of the defendants
was standing trial for giving a lecture on Quantum Physics and Chaos
Theory. Some of the key words from the indictment included: Copernic,
Newton, Galileo, Eisten or expressions like ‘God doesn’t throw dice’”
“This indictment proves that not only people are facing trial in
Turkey, but also knowledge. Newton, Einstein are facing trial too. I am
afraid that this brings Turkey back to Middle Age.”
Ersanlı: Pressures on intellectuals
Büşra Ersanlı, one of the attendees of press conference, is standing
trial in the KCK case as well. Reminding the situation of successful
but jailed students within the trial, she said the following:
“Considering the context in Gezi Resistance, the government is
obviously putting pressure on intellectuals”.
(BIA, Nov 22, 2013)
Turkish intelligence wiretapped journalists with PM's approval
Turkey's National Intelligence Organization (MİT) wiretapped the phones
of some journalists by using codenames and with the approval of Prime
Minister Recep Tayyip Erdoğan, the Cumhuriyet daily reported on Friday.
In the daily's main article, titled “Scandalous triangle,” it was
claimed that a document sent to the Prime Ministry bearing the
signature of MİT head Hakan Fidan and dated May 7 said Prime Minister
Erdoğan gave approval to the wiretapping of some journalists and
writers, that the necessary coordination was made with the judiciary
and that MİT carried out the wiretappings.
According to the daily, phones of journalists Yasemin Çongar, Mehmet
Baransu, Markar Esayan, Amberin Zaman and Mehmet Altan were wiretapped
with the use of codenames such as Pastör, Elizabeth, Arashi Quarzad,
Çaşıt, Hossain Seyfullah and Quaramaddin Fatimi.
The document said the wiretappings were made in coordination with
judges who know and acknowledge that the activities of intelligence
organizations are carried out secretly, which raised concerns about the
impartiality of the judiciary in Turkey.
These activities were based on a secret regulation issued by the Prime Ministry, according to the daily.
The wiretapping of the journalists lasted from Oct. 30, 2008, to Nov.
4, 2009, and happened several times. MİT was able to tap the phones of
these journalists through court orders the organization received from
the İstanbul 11th and 14th High Criminal Courts, the daily said. The
phone numbers of the Taraf journalists were also mentioned in the court
order, which enabled the daily to identify which alias belonged to
which journalist.
The goal of the technical monitoring is explained in the court ruling
was to collect information about the individuals and their illegal
actions ahead of acts of terrorism they might be involved in.
When the wiretapping of the journalists was first revealed last year,
the journalists filed a criminal complaint against MİT, and a legal
case was opened. An İstanbul court hearing the case earlier asked MİT
why the journalists were wiretapped by the organization. The
organization sent a response to the court and said the wiretapping was
carried out legally and the phones of the journalists were wiretapped
for the benefit of the public.
In addition, the Prime Ministry in May rejected a request for
permission by prosecutors to prosecute MİT officials in the wiretapping
case.
In early 2012, Parliament approved a government-sponsored bill that
requires prosecutors to receive special permission from the prime
minister when taking legal action against or questioning intelligence
officials.
In the meantime Republican People's Party (CHP) Aydın deputy Bülent
Tezcan took the allegations about MİT's wiretapping of journalists to
Parliament's agenda. Submitting a parliamentary inquiry to the
Speaker's Office to be replied to by Prime Minister Erdoğan, he asked
how many people have been wiretapped in the same way, using code names.
Recalling the sixth article in the MİT law, which says the identity of
the person whose phone is wiretapped should be openly stated, Tezcan
said it is unlawful to wiretap the phones of people without giving
their names and by using codenames instead.
He said what has been done to the journalists constitutes a crime.
(TODAY'S
ZAMAN, Nov 22, 2013)
Journée mondiale contre l’impunité: dix visages contre l’oubli
A l’occasion de la 3ème édition de la Journée mondiale contre
l’impunité, le 23 novembre 2013, Reporters sans frontières publie une
sélection de 10 portraits de journalistes et blogueurs dont les
assassinats n’ont toujours pas été élucidés ou n’ont pas donné lieu à
une condamnation en justice de leurs exécutants et commanditaires.
La violence et les crimes contre les journalistes et autres acteurs de
l’information constituent des attaques non seulement contre les
victimes mais contre la liberté d’expression, le droit d’informer et
son corollaire le droit de recevoir des informations. Dans l’immense
majorité des cas, les agressions et assassinats de journalistes se
soldent par une impunité totale.
Ces dix dernières années, près de 700 journalistes ont été tués dans
l’exercice de leurs fonctions. Dans son bilan annuel 2012, Reporters
sans frontières a dénoncé une “hécatombe” pour les acteurs de
l’information, avec 88 journalistes et 47 citoyens-journalistes tués.
Le constat est accablant. L’impunité dont jouissent les auteurs
d’exactions les encourage à poursuivre ces violations des droits de
l’homme et de la liberté d’information. Et crée un climat lourd
d’incertitude pour les professionnels des médias, favorisant
l’autocensure.
Les 10 portraits mis en avant aujourd’hui par Reporters sans frontières
tentent de donner noms et visages à ces chiffres dramatiques et de
dresser un état des lieux de l’ampleur et des formes que peut prendre
l’impunité dans ces crimes. Qu’ils aient été exécutés, victimes
d’attentat ou qu’ils soient morts sous la torture, tous ces
journalistes et blogueurs demeurent aujourd’hui victimes du même mal.
Ils ont été visés en raison de leurs enquêtes sur la corruption ou le
trafic de drogue, leurs critiques des autorités ou des services de
renseignement, leurs dénonciations de violations des droits de l’homme.
Certains cas sont devenus symboliques, d’autres sont moins connus. Les
responsables sont divers et variés : gouvernements, groupes armés ou
tueurs à gages. Leurs assassinats ont donné lieu à une impunité totale
ou partielle, des enquêtes ont parfois été ouvertes, pour se
transformer en écrans de fumée. Des exécutants ont parfois arrêtés,
laissant les commanditaires intouchables.
10 portraits:
Hrant Dink - Turquie
Samir Kassir - Liban
Syed Saleem Shahzad - Pakistan
Lasantha Wickrematunga - Sri Lanka
Aníbal Barrow - Honduras
Guillermo Cano - Colombie
Norbert Zongo - Burkina Faso
Didace Namujimbo - République démocratique du Congo
Khadjimourad Kamalov - Daghestan (Caucase russe)
Sattar Beheshti - Iran
(Reporters sans frontières, 21 novembre 2013)
Life Sentence + 789 Years of Prison + 1,263,320 Lira Fine!
Füsun ERDOĞAN*
BIA News Desk, 18 November 2013
I believe that every/thing has not ended, yet. Because
I know that since 2006, political cases in courts are based on false
evidence manufactured by the police!
When the 4th the chief judge of the 10th High Criminal
Court (HCC) asked me for my last words on the night of November, I said
“Of course, I demand my acquittal and immediate release" as I believed
that this was the only decision that can be made in a court case to
which I was included by a police conspiracy.
And obviously, I ground this belief and trust in my own truth, I still do!
It was past 23:00h when our last statements were taken and we were
brought back to the cells prepared for us –the captives– seven floors
under the courthouse in Çağlayan.
Since all cells were locked up by the soldiers who left after their
working day was over, we were kept in the corridors on chairs reserved
for them.
After a stressful and long day, it took 01:30 am in the morning when we were standing at the courtroom eventually.
During the eight years of our imprisonment, having hearings only twice
a year has turned our detention to an execution in itself.
Following the Constitutional Court's decision on long detentions, High Criminal Courts were seeing all the cases hastily.
Because the decision the Constitutional Court gave only a year to the
government for the procedural arrangements, making it clear that such
cases should be closed in a hurry.
This creates an adverse condition which is forced upon the detained and
their lawyers whose proceedings continue until the midnight –despite
the exhaustion it brings after a full tiring working day.
However, as the evidence shows, the decisions on our cases have been
taken well before our hearing, behind closed doors, visible in the
impatient attitude of the judges.
Why to prolong a court hearing when a verdict has already been reached and has been made ready on a memory stick!
Moreover, this very court turned our detentions into executions during all those years, by prolonging the proceedings.
When we entered the courtroom, two things caught my attention which
additionally strained an already cold and stressed atmosphere.
First, a human barricade of police officers was placed in front of the sections where our families sit.
And a second barricade of soldiers, those who brought the captives like
us from Edirne, Tekirdağ and Gebze prisons in front of the section
where we remain.
When we were asked to stand up for the reading of the verdicts, I felt that the tension reached its boiling point.
It was the end of an eight-year court case during which we were kept in
prison. The indictment bill that we were included under a conspiracy
manufactured by the police itself, that connects neither me nor any of
the other accused for leading a crime organization by any hard
evidence, other than a few unconnected pages was a mere copy of the
police records.
The judges of the 10th High Criminal Court, relying on the maxim
“Justice is the foundation of the state,” signed a historical murder of
jurisprudence.
I got angry with myself for believing that they would not ignore the
ongoing injustice done to us, that they would not sign such a murder of
jurisprudence based on the flimsy sheets of paper fabricated by the
police.
Inasmuch as the Martial Courts, State Security Courts and now the
Special High Criminal Court decisions displayed a long long list of
murders of jurisprudence in political cases.
Inasmuch as it was beyond naïve to expect these judges and public
prosecutors would act as practitioners of law under conditions where
unfairness and injustice flourished, where the judicial system
collapsed.
Still, one relies on one's own truth, believing in it so much to hold on to such naïve expectations.
However, I must express very clearly; despite this murder of
jurisprudence I have experienced raises my anger and rage to their
highest...I will never forget:
...seeing my sister Şengül and other families' weep that filled up the
courtroom, and how my lawyers among whom was my sister, collapsed on
their desks...
…my friends in my ward holding me tight and sharing their rage, anger
and pain with me when I return to the prison in the wee hours of the
morning...
…noticing my dear Gülazer, weeping silently next to my bed... that I will never forget!
And although the words of the chief judge implying that the legal
procedure was not over after reading their decision sounded like making
fun of us all.
I believe that every/thing has not ended, yet.
Because I know that since 2006, political cases in courts are based on false evidence manufactured the police!
Mass prosecution of people with bag full of fabricated evidence has been a common practice in the recent years.
With this practice, all of us, journalists, intellectuals, writers,
students, politicians, lawyers sitting in the suspects' bench brought
there with a police conspiracy are treated as enemy.
The infinitely long imprisonment sentences taken in a revengeful fury
are a recognition of the oppressive and fascist articles in the
criminal law and overall the Special High Courts codified in the
Terrorism Act.
When the mentality is “maximum sentences, for maximum number of years...”
The court decisions were made accordingly.
This Tuesday, I worked on the 57 pages of the court ruling, written in
10- or 11-size font, to calculate the total sentence given to me.
Although sentences were delivered for being a member of a criminal organization without being a member...
Let alone not being a member, the sentence was delivered for being the
leader of a criminal organization; many cases were similar to mine.
Although I strictly reject this decision...
I thought I should know exactly the sentence given to me.
I underlined only the sections related to me with a red pen, and listed them on another paper.
Even this took 3 hours.
Clearly, it was not possible for the judges of the 10th High Criminal
Court to reach these decisions and write them down at the hearing that
lasted for 2.5 hours between 23:00 to 01:30 that night.
When I was adding up the sentences I realized that, despite the fact
that when I and my partner İbrahim Çiçek were taken into custody our ID
cards, driving lisences, bank cards, and my taxpayer identification
were collected...
And despite the fact that they were proven to be legit by the expert report...
We both received sentences for using fake identification.
“5 – Suspects Ali Hıdır Polat, İbrahim Çiçek, Naci Güner, Arif Çelebi,
Bayram Namaz, Füsun Erdoğan and Ziya Ulusoy forged official documents
subject to the Criminal Law Art. 220/5 and by Art. 240/1 on the
conduct, intensity and the conditions that the crime is committed to be
sentenced to 3 years in prison, and since it was committed as an
activity of a terrorist organization in accordance with the law No.
3713 Art.5, sentences increased by a 1/2, according to Criminal Law
Art.62, considering the effect of the future of the suspects it was
decided to deduce 1/6 of the sentence making a 3 year 9 months for
each, Criminal Law Art. 53/1-2-3 to be executed, after the execution of
sentences according to Criminal Law 58/9 and law No. 5275 Art 108/4
probation conditions to be applied” (4 November 2013, TR Istanbul 10th
High Criminal Court records, p.5)
When I was listening this at the sentencing trial, I had given up
thinking that I was subjected to this sentence just because I was
declared the leader of a criminal organization.
But when I calculated the total sentence, I noticed that this was not
the case, but to me and to İbrahim, a sentence was given particularly
because we were accused of using forged identity documents.
This is just a simple example of the wholesale practice that we were exposed to during the legal procedure.
While in fact, this was not just a “minute” example...
Because the political police has once made an enactment on us!
The judges of the 10th High Criminal Court were left nothing but to execute this enactment.
The fact that I was repetitively rejected for a reasoning to the
refusal of my appeal to be released from prison for the last seven
years of trials must be because of that...
They insisted on this attitude of mass trial.
Apparently, they did have a ground to insist.
It was to announce “the suspects Ali Hıdır Polat, Arif Çelebi, Bayram
Namaz, Füsun Erdoğan, İbrahim Çiçek and Ziya Ulusoy” as the leaders of
an organization first, and then to announce for each of us a life
sentence, plus 789 years 7 months of imprisonment and 1,263,330 TL fine.
They made their decision, and singed yet another murder of jurisprudence.
On my behalf, I think that this decision is highly debatable in many grounds.
But for this week, I will remain with this.
Faced with the decision that I briefly summarized above, what will you
–primarily my lawyer colleagues and human rights defenders and the rest
of the public do?
Will you accept this unfairness, this murder of jurisprudence?
***
The women members of the PJAK went on to a 3-day hunger strike in all
prisons to protest the death sentences being executed during the recent
years of the Iranian regime, 4 Kurds 3 of whom politicians were among
them, and the wall of shame being built at the Rojava border between
Kurdish peoples.
In the prison we have been kept, 37 friends were investigated by the
prison directorate for joining to the hunger strike on 8 November.
* Füsun Erdoğan, 9 November 2013, Gebze Women's Closed Prison
PEN International calls on Turkey to extend freedom of expression
Turkey holds almost one tenth of all intellectuals imprisoned for
freedom of expression in the world, according to the writers’
association, PEN International.
In a meeting held on Nov. 15, the official Day of the Imprisoned
Writer, the Turkish Publishers Association, the Writers' Union of
Turkey and PEN International demanded the release of all intellectuals
detained for their thoughts. PEN said there were 800 intellectuals
being held in prisons, 73 of whom are from Turkey.
PEN Turkey Chairman Tarık Günersel said Turkey was passing through a
critical period, reminding that last year he and his international
colleagues had held a meeting with President Abdullah Gül and EU
Minister Egemen Bağış in Ankara. However, Günersel said there had been
no progress since then, despite Gül's receptivity and willingness to
find solutions. “After one year we are totally disappointed, last year
we had 60 writers in prison, today the number has increased and has
reached 73,” Günersel said.
A number of respected writers’ unions across the world sent messages to
the meeting, calling on Turkey to put an end to pressure on freedom of
expression.
Every year, International PEN announces a list of “possible
convictions” to keep watching, and this year one of the five names was
Turkish piano virtuoso, composer and writer Fazıl Say, who is currently
appealing against his recent sentence for blasphemy. The other names
are Dina Meza (Honduras), Kunchok Tsephel Gopey Tsang (China), Zahra
Rahnavard (Iran), and Rwodney Sieh (Liberia).
The Turkish Publishing Association Chairman Metin Celal and the
President of the Writers' Union of Turkey, also took the floor during
the event.
Before the meeting, Celal told the Hürriyet Daily News that he was
calling on European Commissioner Stefan Füle to highlight the situation
in Turkey.
“Turkey is giving red alerts and if the EU wants democracy and freedom
of expression to improve in Turkey, it must open the 23th and 24th
chapters before it’s too late. If these chapters are not opened it will
be so late and the situation will get worse than it is now,” Celal
said.
Journalist Nedim Şener, who was arrested for more than a year as part
of the Oda TV case, also called on the European Union to urge Turkey to
act on the issue.
“Making calls for democracy to Turkey is not enough. The EU should do
more. Plenty of writers and journalists are in prison. The EU must
intervene in this situation,” Şener said.
Sel Publishing House owner Irfan Sancı, who is himself facing charges
for publishing an “explicit” book by French writer and poet Guillaume
Apollinaire, and renowned human rights activist and publisher Ragıp
Zarakolu also spoke during the meeting.
Zarakolu and his son Deniz Zarakolu are also facing charges in the
Kurdistan Communities Union (KCK) case, into the alleged umbrella
political organization that includes the outlawed Kurdistan Workers’
Party (PKK).
“We are in a time when we are running out of words,” Sancı said, while
Zarakolu also stated that the situation was deteriorating fast.
“Obstacles against freedom of expression know no limits now.
Journalists, writers, and translators are in prison. Many journalists
are facing life imprisonment,” he said. (hurriyetdailynews.com, Nov 16, 2013)
EFJ Petition Campaign: "Journalists are not terrorists"
Call from the the European Federation of Journalists:
Following the shocking decision of life sentences given to four
journalists by the court in Turkey on 2 November, the European
Federation of Journalists have launched an online petition protesting
against the court decision.
Please sign the petition and take the following 6 simple steps to help us.
5 simple steps you can take to help achieve justice for journalists in Turkey
1. Email the petition to your all contacts
(Link to petition https://avaaz.org/en/petition/Justice_for_Journalists_in_Turkey/)
2. Spread the word via social networks
3. Post our banner on your website
Download the banner HERE.
4. Download the flyer and post it on the news board in your newsroom or workplace; distribute it to your fellow colleagues or students
5. Talk about the campaign in your newsletters, magazines, meetings and conferences
For more information, please visit our campaign page HERE.
International/European Federation of Journalists
yuklan.wong@ifj.org ∙ http://ifj.org ∙ http://europe.ifj.org/en
T + 32 2 235 22 26 ∙ F + 32 2 235 22 19
Résidence Palace ∙ Rue de la Loi 155 ∙ B1040 ∙ Belgium
Erdogan veut faire plier la presse
Le premier ministre turc, Tayyip Erdogan, n’aime visiblement pas la
liberté de la presse, et ce, tout en ouvrant des fronts tantôt contre
les femmes qui s’habillent de manière trop osée, tantôt contre la
laïcité, tantôt contre l’alcool et, récemment, contre la mixité dans
les résidences universitaires. Mais ce sont les journalistes qui
restent sa cible préférée.
Bref rappel des faits. Hasard du calendrier peut-être, le 5 novembre,
jour où l’Union européenne (UE) et la Turquie ouvraient un nouveau
chapitre des négociations d’adhésion de ce pays, affirmant leur volonté
d’accélérer le processus, six journalistes turcs étaient condamnés à la
prison à vie. Selon le SNJ-CGT, les journalistes Füsun Erdogan, Ziya
Ulusoy, Bayram Namaz, Ibrahim Cicek et Sedat Senoglu sont accusés
d’être membres du Parti communiste marxiste-léniniste (MLKP) qui est
interdit en vertu des lois antiterroristes turques.
Füsun Erdogan a été accusée d’être à la tête du MLKP en tant que
fondatrice de la station de radio Özgür Radyo, très critique envers le
gouvernement. Interpellée en 2006, elle est en détention provisoire
depuis cette date. « En plus des peines à la perpétuité pour chaque
journaliste, sauf Sedat Senoglu, les journalistes ont également été
condamnés à des peines supplémentaires, ce qui aboutit à un total de
3 000 ans de prison pour les cinq journalistes », assure la Fédération
européenne des journalistes (FEJ). Laquelle a fermement condamné un
verdict que son président Mogens Blicher Bjerregård a qualifié de
« honte pour le système judiciaire turc » et d’« expression de la
puissance absolue du gouvernement ». Un verdict qui « montre en outre
que le régime ne tolère aucune critique », ajoute-t-il.
Cette sentence démesurée intervient trois mois après la condamnation,
début août, lors du procès Ergenekon de 21 journalistes à des peines
allant de six années d’emprisonnement à la perpétuité, au terme d’une
parodie de justice, selon le SNJ-CGT, sous l’accusation dénuée de tout
fondement d’avoir tenté de renverser le régime du premier ministre,
Tayyip Erdogan, en alimentant des opérations de propagande avec les
autres inculpés, pour la plupart des militaires de haut rang à la
retraite qui sont, au total, au nombre de 275.
De fait, avec 63 journalistes actuellement détenus, la Turquie est
devenue, selon le SNJ-CGT, « la plus grande prison de journalistes au
monde ». Qui plus est, selon le Syndicat des journalistes turcs (TGS),
au moins 85 journalistes ont perdu leur emploi, en raison de leur
couverture des manifestations antigouvernementales du mois de juin
dernier sur la place Taksim (parc Gezi), à Istanbul, mais aussi à
Ankara et Izmir.
Sous pression, quand ils ne sont pas victimes d’une chasse aux
sorcières, les journalistes turcs ont le sentiment de revivre les
années sombres de la dictature militaire suite au coup d’État de
septembre 1980. « Près de 80 % des médias en Turquie se plient aux
pressions officielles mais, pour le premier ministre, ce n’est pas
suffisant, il veut que ce soit 100 % », ironisait alors Ahmet Abakay,
président de l’Association progressiste des journalistes turcs. (Hassane Zerrouky, http://www.humanite.fr/monde/turquie-erdogan-veut-faire-plier-la-presse-553028 )
Qui sont ces intellectuels emprisonnés en Turquie?
En Turquie, l'intellectuelle Ayşe Berktay fait face à la justice. Elle
est accusée d'appartenir à un mouvement illégal. Comme elle, des
dizaines de Turcs sont emprisonnés, ou risquent la prison, pour leurs
idées ou leurs combats intellectuels. Le « Collectif Van » a mis en
place un blog en français dédié au combat de ces intellectuels.
Ayşe Berktay est écrivain et traductrice turque. Elle est incarcérée
depuis le 7 octobre 2011 dans la prison de Silivri et accusée «
d’appartenance à un mouvement illégal » en tant que membre du BDP, un
parti kurde pourtant légal.
Un collectif pour défendre les prisonniers politiques turcs
Comme elle, plusieurs dizaines d’intellectuels sont actuellement
enfermés dans des prisons turques. Alors qu’Ayşe Berktay fait face
aujourd’hui à la justice, et risque 15 ans de prison, un collectif
vient de mettre en place un blog, en français, dédié au soutien à ces
intellectuels.
Le collectif Van (Vigilance arménienne contre le négationnisme) s’est
donné pour objectif de mobiliser, en Europe, en faveur de ces
prisonniers politiques qui remplissent les prisons turques, alors même
que l’Union européenne étudie en ce moment le dossier d’adhésion de la
Turquie.
Ayşe Berktay fait partie de ces intellectuels. Co-fondatrice du
Tribunal mondial pour l’Irak (WTI), elle a reçu récemment le prix de
l’ONG Brussels Tribunal.
A cette occasion, un prix devait lui être remis. « Richard Falk,
professeur de droit international, rapporteur spécial des Nations Unies
pour la Palestine et co-fondateur du Tribunal mondial pour l'Irak est
venu à Istanbul le 7 septembre. Son intention était de remettre le prix
en mains propres à Ayse Berktay », rappelle le chercheur Etienne
Copeaux. « Mais le ministère de la Justice ne l'a pas autorisé à faire
cette démarche » et « le prix a été remis au frère d'Ayse ».
Sous le regard de l’Union européenne
Dans une Turquie qui inquiète souvent, tant le régime a pris un
tournant liberticide depuis 2009, de nombreux chercheurs tentent
d’alerter la communauté internationale sur des pratiques dangereuses
menées par le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
Pour Vincent Duclert, chercheur à l’EHESS, cette inquiétude n’est en
effet pas nouvelle. Dans une tribune publiée dans le quotidien Le
Monde, ce chercheur rappelle qu’après « avoir donné certains
gages au processus de démocratisation réclamés par l'Union européenne,
le gouvernement conservateur dirigé par Recep Tayyip Erdogan » a adopté
« la logique nationaliste récurrente du pouvoir d'Etat ».
La Turquie a retrouvé « les pratiques de persécution systématique de l'opposition politique, sociale et intellectuelle ».
« Ce ‘tournant liberticide’ affecta pour commencer des intellectuels et
journalistes dont le seul crime était de contester le pouvoir personnel
d'Erdogan et les méthodes autoritaires de l'AKP », rappelle encore
Vincent Duclert.
Ayse Berktay, symbole de l’emprisonnement liberticide
En effet, Ayse Berktay n’est pas un cas isolé. Bien au contraire.
Et le blog du collectif Van se fait le témoin de cette multitude de
personnalités, emprisonnées pour leurs pensées dans les prisons du
régime turc.
Parmi eux, Deniz Zarakolu, fils d’un éditeur et militant des droits de
l’homme turc Ragıp Zarakolu. Arrêté le 4 octobre 2011, il risque
jusqu'à 12 ans de prison. « Son arrestation fait suite à une série de
conférences qu’il a délivrées au sein de l’Académie du BDP (Parti pour
la paix et la démocratie). Ces conférences traitaient d'histoire et de
philosophie », rappelle le comité de soutien.
A. Dursun Yıldız a été placé en détention le 4 octobre 2011. Retraité
de l’enseignement, cet homme de 58 ans est accusé d’appartenir à
l’organisation « terroriste KCK » car il a assisté à des réunions de
cette même organisation dans les bureaux du BDP. « Aucune preuve
n'étaye ces accusations. Il risque 6,5 ans de prison », écrit le comité
de soutien.
« Ils ne m’ont posé aucune question »
Lorsqu’ils ne sont pas emprisonnés, ils peuvent être en sursis
judiciaire. C’est le cas de Ragıp Zarakolu, arrêté le 28 octobre 2011.
Contributeur pour les revues Ant (Le Serment) et Yeni Ufuklar (Nouveaux
Horizons), il est accusé d'« appartenance à un groupe terroriste armé
». S’il bénéficie depuis le 10 avril 2012 d’une libération
conditionnelle, il risque toujours de 7,5 à 15 ans de prison.
Depuis sa prison où il était incarcéré en novembre 2011, Ragıp Zarakolu
a écrit une lettre, transmise ensuite par son avocat. « Lors de mon
interrogatoire, ils n'ont posé aucune question au sujet de
l'organisation dont j'étais accusé d'être membre. Ils ne m'ont posé des
questions que sur les livres que j'ai écrits ou préparés à la
publication, les réunions publiques où j'ai parlé ou auxquelles j'ai
assisté », écrivait alors cet écrivain.
« Je suis un éditeur qui porte la responsabilité de défendre le droit
de lire et écrire, de s'exprimer en pleine liberté », a-t-il encore
déclaré, alors qu’il recevait le Prix Info-Türk 2012 pour la liberté en
2012.
Des intellectuels en sursis
Aziz Tunç fait également partie de ces hommes en sursis. Arrêté le 4
octobre 2011 il est collaborateur de la maison d'édition Belge, une
société qui a souvent reçu les foudres de la censure turque. Il est en
libération conditionnelle depuis le 7 juin 2013, mais risque toujours
une peine de prison.
« Son ouvrage Maraş Kıyımı – Tarihsel Arka Planı ve Anatomisi (Origine
et anatomie du massacre de Marache) traite du massacre des Alevis par
des militants d'extrême droite en 1978, mené avec l'approbation de
l'armée et des forces de sécurité », explique le blog sur lequel on
peut lire sa biographie.
Mulazim Ozcan. Arrêté le 4 octobre 2011 à la suite d’une conférence sur
la langue et la littérature kurdes qu'il a donnée à l'Académie
politique du BDP est en libération conditionnelle. Consultant aux
éditions Belge International et également connu sous le nom de sous le
nom de Miraz Roni, pour les poëmes qu’il signe, il risque encore une
peine de prison.
http://www.jolpress.com/turquie-entree-union-europeenne-intellectuels-emprisonnes-recep-tayyip-erdogan-article-822868.html
Court delays trial into publisher over French author Apollinaire’s book
A local court postponed its ruling in the case re-launched against a
Turkish publisher, who has been tried for publishing and translating
the book “The Exploits of a Young Don Juan” written by French poet
Guillaume Apollinaire.
The Istanbul court delayed the hearing to Dec. 17, awaiting the
translation of an earlier European Court of Human Rights (ECHR)
decision regarding the suit.
Sel Publishing Chief Editor İrfan Sancı and his translator İsmail
Yerguz was acquitted of the charges of “intermediating publishing of
vulgar publications” made against them in 2010, but the Supreme Court
of appeals was reversed the acquittal verdict, demanding retrial of the
case.
Then-quashed acquittal decision has said the book was literary work, citing expert reports.
The ECHR decision asked by the court is actually regarding another case
opened against Sancı over another book of the same author, “The Eleven
Thousand Rods.”
Turkey was condemned by the ECHR in a February 2010 decision for
violating Article 10 of the European Convention on Human Rights – that
concerns freedom of expression – for banning.
The ECHR ruled that censorship of this book “hindered public access to a work belonging to the European literary heritage.
(hurriyetdailynews.com, Nov 8, 2013)
Un blog dédié au soutien aux intellectuels emprisonnés en Turquie
Chers amis,
Une nouvelle audience a commencé aujourd'hui à la "cité judiciaire" de
Silivri, une des plus grandes prisons d'Europe, à 80 km d'Istanbul.
Le "Collectif Van" a mis en place un Blog en français dédié à ce
combat, car les données sur ce thème sont essentiellement anglophones :
http://comitesoutiencollectifvan.blogspot.fr/
Voici la page consacrée à Ayse Berktay :
http://comitesoutiencollectifvan.blogspot.fr/2013/11/biographie-dayse-berktay.html
Le collectif va désormais contacter toutes les personnalités
susceptibles de parrainer ce "Comité international de soutien aux
intellectuels de Turquie" et mettre en place des actions auprès de la
France et de l'Union européenne.
Il a déjà eu un retour du ministère des Affaires étrangères (qui ne
fait malheureusement pas mention du cas d'Ayse), mais va repartir à
l'attaque.
Toute personnalité susceptible de parrainer moralement le Comité (y compris en Turquie) sera la bienvenue !
Voyez également la tribune de Vincent Duclert du GIT dans Le Monde le 21 octobre :
http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/10/21/un-pouvoir-arbitraire-en-turquie_3500144_3232.html
Etienne Copeaux
site personnel : http://susam-sokak.fr
http://independent.academia.edu/EtienneCopeaux
Six journalistes condamnés à la prison à vie
Un tribunal d'Istanbul a condamné dans la nuit de lundi à mardi six
journalistes turcs à la prison à vie pour appartenance à un petit parti
marxiste considéré comme terroriste et interdit en Turquie, a-t-on
appris auprès des ONG de défense de la presse.
Fondatrice de la radio alternative Radio libre (Özgür Radyo), Füsun
Erdogan, qui a la double nationalité turque et néerlandaise, a été
reconnue coupable d'être une responsable du Parti communiste
marxiste-léniniste (MLKP) et condamnée à la réclusion criminelle à
perpétuité, conformément aux réquisitions du procureur.
Le tribunal a infligé la même peine à cinq autres journalistes, Ziya
Ulusoy, Bayram Namaz, Arif Celebi, Ibrahim Cicek et Sedat Senoglu, pour
être membres du même mouvement.
Interpellée en 2006, Mme Erdogan est en détention provisoire depuis cette date.
Dans un communiqué, la Fédération européenne des journalistes (FEJ) a fermement dénoncé la décision de ce tribunal stambouliote.
"C'est complètement absurde. Ce verdict est une honte pour le système
judiciaire turc et un exemple du pouvoir absolu exercé par le
gouvernement. Il montre une fois de plus que le régime (turc) ne tolère
aucune critique", a déclaré le président de la FEJ, Mogens Blicher
Bjerregard.
La Turquie du Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan
est régulièrement épinglée pour des violations de la liberté de la
presse.
Dans un rapport publié il y a un an, le Comité de protection des
journalistes (CPJ) a fait de la Turquie le "premier geôlier mondial" de
journalistes, suivie par l'Iran et la Chine.
Des dizaines d'entre eux y sont incarcérés et poursuivis devant les
tribunaux pour complicité de "terrorisme" en raison de leurs liens
présumés avec des organisations proches des rebelles kurdes du Parti
des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Quelques dizaines d'employés de la presse ont manifesté mardi à
Istanbul pour dénoncer la lenteur de ces procédures, à l'appel d'une
Plateforme pour la liberté des journalistes, a constaté un journaliste
de l'AFP.
Selon le responsable du syndicat des journalistes turcs (TGS) Ercan
Ipekci, au moins 85 journalistes ont en outre perdu leur emploi ces
derniers mois, victimes de la répression qui a suivi la fronde
antigouvernementale du mois de juin dernier.
(AFP, 5 novembre 2013)
Journalist Füsun Erdoğan Receives Life Sentence
Istanbul 10th High Criminal Court issued a verdict in the MLKP case
with 29 defendants including bianet writer Füsun Erdoğan, journalists
Bayram Namaz, Sedat Şenoğlu, İbrahim Çiçek, Ziya Ulusoy ve Arif Çelebi.
The verdict was issued around 2 am in the morning local time. The court
convicted defendants Ali Hıdır Polat, Naci Dayser, Ziya Ulusoy, Bayram
Namaz, Arif Çelebi, İbrahim Çiçek and bianet writer Füsun Erdoğan to
life sentence.
The aforementioned defendants were also convicted up to 3,000 years of
prison for getting involved in 155 incidents within MLKP. They also
received an addition of 24 years for various charges.
The court issued an arrest warrant for Ziya Ulusoy. Erkan Özdemir was
convicted to 3 years 1 month 15 days of prison on the top of his life
sentence.
According to ETHA, other sentences were listed as follows:
Serkan Daysdoğdu: 13 years, 1 month, 15 days.
Arzu Torun: 14 years 3 months
Bilgi Tağaç: 11 years 9 months
Elif Almakça: 29 years 1 month 15 days (Arrest warrant issued)
Erkan Salduz: 21 years 9 months 15 days (Arrest warrant issued)
Fatma Siner: 10 years 7 months 15 days
Fethiye Ok: 10 years 7 months 15 days
Hasan Ozan: 14 years 4 months 15 days
Hatice Bolat: 29 years 1 month 15 days (Arrest warrant issued)
Mehmet Ali Polat: 31 years 5 months 15 days
Meral Siner: 7 years 6 months
Rıza Bozkurt: 7 years 6 months
Sedat Şenoğlu: 7 years 6 months
Seyfi Polat: 37 years 9 months
Soner Çiçek: 10 years 7 months 15 days
Sultan Ulusoy: 14 years, 4 months 15 days (Released)
Turaç Solak: 30 years, 1 month, 15 days
Uğur Kaysacı: 10 years, 1 month 15 days.
“Damn fascism, long live our struggle,” defendants shouted after the
verdict announcement. Several riot police forces were also present in
the courtroom. Convicted defendants were sent to prison after the end
of trial. The case will be held in Appeals Court 9th Penal Chamber.
(BIA, 5 November 2013)
EFJ's urgent appeal: Journalists in Turkey are not Terrorists
Journalists are not terrorists - this is the powerful message the
European Federation of Journalists (EFJ) is sending to the Turkish
Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan on Stand Up for Journalism Day
following the life sentences given to six Turkish journalists
yesterday.
The International Federation of Journalists (IFJ) has joined the EFJ to
demand an urgent appeal against the life sentences given to Füsun
Erdoğan and five other journalists.
According to local media, ETHA, journalists Füsun Erdoğan, Ziya Ulusoy,
Bayram Namaz , Arif Çelebi , Ibrahim Cicek and Sedat Şenoğlu were
accused of being members of a Marxist organisation (MLKP) that is
banned under Turkish anti-terror laws. Erdoğan was accused of being the
leader of MLKP as she is the founder of the radio station Özgür Radyo
which is critical of the government. On top of the life sentences,
each journalist was also given extra punishments which mean that, in
total, the life sentences amount to 3000 years.
"This is completely absurd. The verdict is a disgrace to the Turkish
judicial system and an expression of the absolute power of the
government. It further shows that the regime does not tolerate any
criticism," said Mogens Blicher Bjerregård, EFJ President.
We demand an urgent appeal of the verdict,'' said Beth Costa, IFJ
General Secretary. The international journalist community is saddened
by the court decision that is misguided by political influence.''
"We share our solidarity with Erdoğan and the other journalists and
will continue putting pressure on the Turkish government." added Mogens
Blicher Bjerregård. "It may well be that Prime Minister Erdogan will
not officially bow to the pressure. Nonetheless, the pressure from
international journalist community and civil society organisations will
reach new heights after this outrageous decision."
The IFJ/EFJ, together with their Turkish affiliate, the Turkish Union
of Journalists (Türkiye Gazeteciler Sendikasi TGS), is taking action
today against the decision. The TGS, and the Freedom for Journalists
Platform (FJP-GÖP), are taking part in a March for Justice now towards
Taksim Square in Istanbul. The TGS has called upon all journalists,
including those who are currently in prisons and their families, as
well as all the press workers, writers, intellectuals, artists,
lawyers, trade unionists, students, and citizens, to Stand Up For
Journalism, and for press freedom in Turkey.
In the coming days, the EFJ, with its Turkish colleagues, will discuss
ways to fight back. This treatment of critical journalists is a huge
setback for the already heavily beleaguered freedom of the press in
Turkey. The EFJ will pressure on European institutions to react to the
situation.
The European Federation of Journalists represents over 300,000 journalists in 39 countries.
For more information, please visit the observer report by the EFJ representative Esben Ørberg on 30 October:
http://europe.ifj.org/en/articles/the-international-media-turns-the-spotlight-on-turkey.
To know more about our on-going campaign, visit Set Journalist Free in Turkey campaign site.
For more information, please contact the EFJ at +32 2 235 22 08.
International Publishers Association criticizes censorship in Turkey
A prominent member of the International Publishers Association (IPA)
called on Turkey to clear journalists, writers and translators of their
charges, criticizing the country’s stance on freedom of expression.
Swedish publisher and IPA Freedom to Publish Committee chair Ola Wallin
came to Turkey to meet prominent Turkish publishers Ragıp Zarakolu and
İrfan Sancı, who are also facing charges for publishing a book written
by renowned French poet Guillaume Apollinaire.
The group released a statement after its meeting, reading: “Writers,
journalists, translators and publishers working in Turkey are
threatened by scores of laws and regulations, specifically the
country’s Anti-Terror Laws and Penal Code articles that pretend to
defend the nation’s dignity, and pretend to combat racial hatred,
obscenity and defamation.”
The statement added: “As a result of the misuse of these laws, many
journalists, writers, translators and publishers are currently in jail
or facing prosecution. I would like to mention three examples that
stand for many: Deniz Zarakolu, Ayse Berktay, and Nedim Şener, all of
whom are currently in jail or threatened with jail for simply
exercising their human rights.”
‘Something is wrong’
Speaking to Hürriyet Daily News, Wallin said: “I am not sure if I could
go on working as a publisher in these conditions if I were in Turkey.”
“Something is going wrong here,” he added. “People are being tried for
exercising their right to freedom of expression without engaging in
violence. That’s unfair.”
According to the IPA, 66 journalists, writers and translators are still
behind bars, with most of them under arrest pending charges. The body
called for the release of all of them, including Berktay and Zarakolu,
who have been jailed for more than two years, facing charges as part of
the ongoing Kurdistan Communities Union (KCK) case.
“Turkey is a modern country and has progressed economically with
notable developments but the obstacles [that have been placed] on the
freedom of expression are concerning,” Wallin added.
He also highlighted the importance of the upcoming verdict from hearing
of the Apollinaire case, in which İrfan Sancı, head of the Sel
Publishing House, is facing charges for releasing a book that were
deemed “explicit.”
Turkey’s Supreme Court of Appeals had overturned a previous ruling of
acquittals of the publisher and translator of the book, “The Exploits
of Young Don Juan”, stating that some of the book’s content failed to
fall under applicable freedom of speech conventions due to its
perversion.
Sancı criticized the decision, saying the verdict delivered at the
hearing was “highly important” and that the ruling will contribute to
shaping Turkey’s publishing sector by enforcing the “self-censorship
mechanism.” (hurriyetdailynews.com, Nov 4, 2013)
“Standing Still Journalist” For Justice
Istanbul 10th High Criminal Court continued the Gaye case where
journalists Erdoğan, Şenoğlu, Çelebi, Namaz, Ulusoy and Çiçek are
standing trial for facing prison terms from 9 years to life sentence.
Outside the courthouse, a group of activists from Freedom to
Journalists Platform (GÖP) and Journalists Union of Turkey (TGS)
initiated a “standing still man”, demanding freedom for jailed
defendant journalists.
The protest was also attended by Esben Orberg from European Federation
of Journalists and Erol Önderoğlu from Reporters Sans Frontiers.
“Journalism activities must be exempted from criminal charges,” TGS Istanbul branch chair Gökhan Durmuş said.
“One more time, we are standing at a courthouse to demand freedom for
one of our colleagues. 62 of our colleagues are currently jailed in
Turkey for their journalism activity. 6 of those are being charged with
life sentence today. Their only crime is their journalism activity.
“As journalists, we are once more demanding freedom for jailed
journalists, we are urging the authorities to make journalism
activities exempted from criminal charges.”
What happened?
In 2006 police detained several journalists within "Gaye operation”. Those detained journalists have been charg
ed with life sentence for “forcefully changing the constitutional
order”. On the other hand, journalists Erdoğan, Namaz and Çelebi have
been charged with 8 years of prison for related charges.
(BIA, Oct 31, 2013)
Journalist Ferit Aslan's First Conviction
Diyarbakır 7th High Criminal Court convicted Doğan News Agency (DHA)
Diyarbakır correspondent Ferit Aslan to 10 months of prison for
publishing on radikal.com.tr website the names of the court penal that
tried K.A. (16) within KCK case.
While the aforementioned website article was published on June 5, 2012, the prison sentence for Aslan was suspended.
No room for objection, 5 years of auto-censure
The court ruled that the publishing of court penal members’ photos as
“targeting of public workers combatting terrorism” - a violation of
Anti-Terror Act Article 6/1. It also suspended the execution of prison
sentence according to Court Tribunal Law Article 231.
It turned out that Aslan will not be able to object to the verdict. In
addition to that, he was ordered to be under judicial control, which
will require him not to commit another “crime” for 5 years.
“Şırnak High Criminal Court ordered a sentence reduction for K.A. due
to his age period (15-18), mentioning him as ‘a child forced to
crime’,” said the aforementioned article.
(BIA, Oct 31, 2013)
Kurdish
Question / Question kurde
Roboski Massacre’s 100th Week Commemorated
Roboski İçin Adalet Girişimi (Justice Initiative for Roboski) organized
a commemoration ceremony in Ankara yesterday as it coincided with the
100th week of Roboski Massacre - a Turkish military airstrike that
killed 34 civilians.
“We know that the only way to peace goes through justice in Roboski,” activists said in a statement.
On the night of December 28, 2011, Turkish military scrambled F-16
jets, bombarding Roboski (Ortasu) in Şırnak province and leaving 34
civilians including children dead.
“After the 2013 Newroz appeal, the resolution process began. Around the
same days, the sub-parliamentary commission announced its Roboski
report. It was a report that pointed out no culprits and did not
mention a single sign of fault.”
“Under confidentiality order and briefly , the case was sent from
Diyarbakır (Amed) Prosecutor’s Office to Military Justice authorities.
It was proven that the so-called democratic government became
‘state-like’ and military tutelage still continued.
“Even though 23 months passed since the massacre occurred, authorities
have yet to launch a realistic investigation or process.”
(BIA, Nov 29, 2013)
International Conference in Brussels on Kurdish Peace Process
European United Left/Nordic Green LeftEuropean Parliamentary Group (http://guengl.eu) communicates:
10th INTERNATIONAL CONFERENCE ON THE
EU, TURKEY AND THE KURDS
“Turkey, Kurds and the Imrali Peace Process:
An Historic Opportunity”
European Parliament, Brussels
4-5 December 2013 – Room ASP 1G2
Interpretation
available in English, Turkish, French, German, DutchFor nine years the
EU Turkey Civic Commission (EUTCC) has organised an
annual international conference in the European Parliament, Brussels.
These conferences have brought together Turks, Kurds and Europeans;
politicians, MEP’s representing most of the groups in the EU
Parliament, NGO’s, academics, writers, legal experts and journalists.
In each conference a final resolution has been passed. The first
conference led to the establishment of the EUTCC whose objectives are
to promote human rights for all citizens in Turkey, respect and
protection of minorities and a peaceful, democratic and durable
solution to the Kurdish question. The EUTCC is an independent
non-profit organisation licensed under Belgian law.
The 10th International Conference on EU Turkey and the Kurds – “Turkey,
Kurds and the Imrali Peace Process: An Historic Opportunity”, will take
place in the EU Parliament December 4-5, 2013. We hereby cordially
invite you to attend the conference. We would be honored if you accept
our invitation.
There is no conference fee but due to limited funding the EUTCC
unfortunately cannot pay for either accommodation in Brussels or the
cost of your travel. We hope you accept our invitation and look forward
to hearing from you as soon as possible. If you accept this invitation,
please let us know as soon as possible by replying to guengl-kurds2013@europarl.europa.eu.
Please note that in order to enter the European Parliament, details
about your full name, your date of birth, address of residence and
number of a valid document is required. Please include this information
in your response to this invitation.
Wednesday, 4th December 2013, 15.00-16.30
Opening Session, Room ASP 1G2
Opening Remarks and Greetings
MEP
Ms. Gabi Zimmer, Chair of the European United Left - Nordic Green
Left Group (GUE/NGL) in the European Parliament, Germany
Ms. Kariane Westrheim, PhD, Chair of EUTCC, Associate Professor, University of Bergen, Norway
Opening Speeches:
MP Ms. Leyla Zana, Member of the Turkish Parliament, European
Parliament's Sakharov Prize for Freedom of Thought, Rafto Prize
Laureate, Turkey
MEP Mr. Jürgen Klute, Coordinator of the EP-Kurds Friendship Group, GUE/NGL Group, Germany
Me Antoine Comte, Lawyer, France
Wednesday, 4th December 2013, 16.30-18.30
Panel I, Room ASP 1G2
Reforming the State and Reconciling Society: Constitutional, political and social reforms in Turkey
Moderator:
MEP Mr. Iñaki Irazabalbeitia Fernández, Greens-EFA Group
Speakers
MP Ms. Gulten Kisanak, co-Chair, BDP, Turkey
MP AKP, Turkey (to be confirmed)
MP Mr. Sezgin Tanrıkulu, CHP MP for Istanbul, Turkey
Ms. Emma Sinclair-Webb, Senior Researcher, Human Rights Watch
Mr. Hüseyin Yayman, Academic, Member of Wise People Commission, Turkey
Mr. Dogu Ergil, Academic, Member of the Wise people Commission, Turkey
Mr. Hasan Cemal, Journalist, Turkey
Mr. Hugh Pope, International Crisis Group
Questions and discussion with moderators & discussants
Thursday, 5th December 2013, 09.30-13.00
Panel II, Room ASP 1G2
Peace-building Initiatives and Imrali Peace Process: The role of the
international community and the EU in promoting justice and democracy
in Turkey
Moderator:
MEP Mr. Søren Bo Søndergaard, GUE/NGL Group, Denmark
Speakers
MP Mr. Ahmet Türk, co-Chair of the DTK, Turkey
Professor David L. Phillips, Director, Program on Peace-building and
Rights, Columbia University Institute for the Study of Human Rights,
United States of America
Dr. Günter Seufert, German Institute for International and Security Affairs – SWP, Germany
MEP Ms. Marie-Christine Vergiat, GUE/NGL Group, France
MEPS (to be confirmed)
Questions and discussion with moderators & discussants
Thursday, 5th December 2013, 15.00-17.30
Panel III, Room ASP 1G2
The Kurdish Democratic Project: Strategies and policies to bring peace to the Middle East
Moderator:
Professor Michael Gunter, EUTCC, United States of America
Mr. Jonathan Spyer, Middle East analyst, Israel
Mr. Joost Jongerden, Academic, The Netherlands
Mr. Mala Bakhtiyar, Chief of Executive Body of Political Bureau, Patriotic Union of Kurdistan – PUK, Kurdistan
Ms. Amberin Zaman, Turkey Correspondent of the Economist, Turkey
Mr. Zübeyir Aydar, Member of the Executive Board of Kurdistan National Congress (KNK)
Mr. Saleh Muslim, Co-President of the Syrian Kurdish Democratic Union Party (PYD), Syria
Questions and discussion with moderators & discussants
Thursday, 5th December 2013, 17.30-18.30
Panel IV, Room ASP 1G2
Conclusions, Recommendations and Final Remarks by EUTCC Board Members
Press contact: Gianfranco Battistini, +32 475 64 66 28 - email: gianfranco.battistini@ep.europa.eu
Demonstration of solidarity with Rojava in Istanbul
The Peace and Democracy Party’s (BDP) meeting in Istanbul’s Asian side
district of Kadıköy in support of Syria’s Kurdish region Rojava turned
violent on Nov. 24 because of the police’s move against a banner on a
building.
Police and protesters became involved in reciprocal attacks when police
officers removed a banner reading “[Turkish Prime Minister] Erdoğan
withdraw your Al-Qaeda from Rojava” from a building on the way of rally.
Protesters, opposing the removal of the banner, tried to enter the
building but met with police intervention, after which some protesters
threw stones at the building and policemen, Doğan News Agency footage
showed. The protesters hung the banner again after police left the
building’s entrance.
The People’s Democratic Party (HDP) co-chairs Ertuğrul Kürkçü and
Sebahat Tuncel, BDP co-chair Gültan Kışanak attended the meeting.
Kurdish groups in Syria accused Ankara of handing weapons over to the
al-Qaeda-linked al-Nusra Front as well as the jihadist Ahrar al-Sham
groups in the northern parts of Syria, called Rojava by the Kurds.
Ankara officially denied the claims on Sept. 18. (hurriyetdailynews.com, Nov 24, 2013)
Brussels Conference: PYD asks West support to combat extremists in Syria
By Roni Alasor / Lorin Sarkisian
Ararat News (ANP) - Brussels, 22 November 2013 - Speaking at a
conference in the Belgian Senate on the future of the Kurdish Region in
Syria, the PYD co-chairman Salih Muslim asked the Western countries to
support Kurds in the fight against Islamic extremists linked to Al
Qaida. PYD leader also calls the West to send humanitarian aid to the
Kurdish region before its going to be a humanitarian crisis and he got
support from Belgian senator Karl Vanlouwe.
Regarding good relations with the neighbouring Turkey, Mr. Salih said
that "its in the mutual interest of both sides, but Turkey has to stop
aggression policy against Kurds and put an end to the support for
terrorist groups. Its also important for the ongoing dialogue for peace
in Turkey”.
Blind youths are brutally misused
Mr. Salih said that during the last year, there have been active
confrontations between Kurdish forces and Islamic extremists from all
Arabic countries, Afghanistan, Pakistan, Russia-Chechnya, Turkey and
Europe. The fights took place mostly at the borders of Rojava (West
Kurdistan) with Turkey and Iraq: “Between 2000-3000 terrorists have
been killed in the clashes”. Over 250 Kurdish fighters and civilians
also lost their lives to defend Kurds, Christian minorities as
Syriacs-Assyrians, Armenians, as well as Alevis, Sunnis, Turkoman and
Circassians. Mr. Salih affirmed that: “In the fight against these Al
Qaida linked terrorist groups the Kurdish fighters are more effective
than US and EU countries. Kurdish YPG cleaned Kurdish region from these
criminal elements for less than one year”.
The co-chairman of PYD clarified that the extremists groups are using
the terror and the violence under the fake umbrella of the Islam just
to hide them. Mr. Muslim gave as similar example Bosnia, where “several
thousand Islamic gangs have been brought to Bosnia, and they have been
thrown out later, after being used. It is not the Islamic extremists
who fight in Syria. It is Turkey, Saudi Arabia, Qatar, Iran, Russia,
France and USA who lead the war. These blind youths are just used in a
brutal way for the brutal aims against humanity. Why Kurds have to be
victim for the brutal aims in a dirty war? Every one have to
understand, without respecting Kurds and their future, there are no
peace and stability in the Middle East”.
We don’t want to be a part of the blind war
“Since the start of the Syrian revolution, we decided to not be part of
this blind bloody war, which is mainly leaded by so-called Islamic
organisations. At the same time we didn’t want to support the Syrian
regime, but to represent a democratic alternative, to be neutral and to
defend Kurdistan region and its entire population, including Syriacs,
Assyrians, Armenians, as well as Alevis, Sunnis, Turkoman and
Circassians. In the Kurdish military arm YPG, there are units from
different ethnic and religious groups. We all fight together, shoulder
to shoulder”, explained Mr. Salih.
Difficult humanitarian situation and self rule
PYD Co-Chairman addressed the EU and US: “The humanitarian situation is
very difficult in Rojava right now, especially since the last year. We
are living under the blockade of the Turkey, the Islamic / Arabic
fanatics and Syrian regime. At the same time we got round half million
refugees from different parts of Syria, mainly Christians, including
Sunni and Alevi Arabs. Unfortunately, Kurdistan has no benefit from the
so-called humanitarian help from the West. The tax payers’ money, the
Western humanitarian aid, including weapons and military support, is
going to the hand of Islamic groups. EU and the West should fulfil its
humanitarian obligations and to support Kurds and all other different
ethnical and religious minorities in Rojava with humanitarian aid. At
the same time, they have to respect the decision of Rojava people,
including the ethnic and religious groups, for self-determination which
we declared recently as transitional administrational self-governance”.
Relation with Turkey
“Turkey is our neighbour and of course we want to have good relations,
if they respect our fundamental rights. But Turkey made a lot of
efforts to put obstacles to the representation of Kurds among the
Syrian opposition. Turkey is still active player and supporter of the
extremists groups, alongside with Saudi Arabia and Qatar. Without help
from these countries, the extremists could not survive against Kurds
for more than one week. Turkey brought and financed gangs from
different countries to not let us be free from the Baath regime. In
order to establish good relation with Turkey, Ankara should stop the
support to the terrorist Islamic groups and fanatic nationalist Arabs,
stop to threaten Rojava’s people and to open the border between Kurds
from both sides. Its also important for the ongoing dialogue for peace
in Turkey. Our brothers in the North part of Kurdistan will not be
happy when you try to kill us”, concluded Mr. Salih.
Belgian senator Karl Vanlouwe (N-VA), who supports the conference said
that many countries in Middle East, like Turkey, Saudi Arabia, Qatar
and Iran are strongly involved in Syrian conflict and it makes the
situation more complicated to find a peaceful solution: “All those
terrorist groups and gangs are located in the borders to Syria, mainly
in Turkey and they cause the loss of human lives and many millions of
people are suffering. In fact, those terrorist groups are linked to Al
Qaida and those groups are in the US-EU terror-list, but however they
receive direct and indirect support for their crimes. We support a
peaceful – political solution for the Syrian conflict, there are no
other alternatives to reduce human tragedy, conclude Vanlouwe and he
asked Western countries to stop any kind of support to the extremist
groups and help the Kurdish Rojava people in this difficult situation”.
Kurds are victim of Arabic and Turkish racism
Dr. Khalid Isa, from PYD and the vice Chairman for the External
Relation of Syrian opposition National Coordinating Committee for
Democratic Change, explained shortly the history of Kurds and Rojava
Region, which was also home to many brutal empires and civilizations.
”We Kurds, Syriac people, Armenians and many other minorities were
living in peace in many centuries”.
Dr. Isa underlined that after the French - British Sykes-Picot
agreement (which divided Kurdistan in four parts), the situation of
Kurds became worst during Baas party authority. “Thousands of Kurds
have been imprisoned, tortured, killed. Some hundred thousand out of
population of more than 3 million Kurds have been denied even identity
cards. So called Arabic Belt was used actively for Arabisation of the
Kurdish region. Even today in the 21st century, Turks and Arabic
extremist nationalists are not respecting Kurds and their fundamental
human rights. This is why they are still organising terror and violence
against Kurds and other ethnical and religious minorities”.
Kurdish struggle pushes for more reforms
“Kurdish struggle in the last 30 years, is not only against fascist
regimes in Turkey, but it’s also against the Islamic fanatics and it
pushes Turkey for the democratic reforms. As an example in Rojava,
Kurds are trying to live in peace and harmony with the other ethnical
and religious minorities”, said Dogan Ozguden, the Turkish journalist
and writer from Info-Turk.
Libya weapons to terorists
Ludo De Brabander, a Middle East Expert from Flemish Peace Movement
gave facts and figures how the Salafists Islamic fanatics are receiving
support from Qatar, Saudi Arabia and Turkey. He told that Qatar
continues to ship weapons from Libya to Turkey and from there to the
Islamic terrorists. ”Turkey is not only supporter of the war in Syria
but it’s also ally with those groups. France is also active supporter
of Syrian war after the deal with Saudi Arabia to sell the military
arms for about 200 billion USD”.
Why no one helps Kurds?
Rudy Vranckx, Middle East journalist from Flemish Broadcasting, who has
been in Syria and Middle East several times and who lost also
journalist colleagues in war, criticised Western countries media why
they do not cover the situation in the Kurdish Region. “Kurds are not
fighting for the religious fanatism, but for their fundamental human
rights, Kurdish women and men are fighting shoulder to shoulder” said
Flemish-Belgian journalist. Vranckx is wondering why Western media are
so limited when they are covering the dramatic situation in Kurdistan.
“Why no one sends humanitarian aid to the Kurds who are in difficult
situation in fight against extremism in Rojava” asked he.
The seminar in Rojava was organised by Kurdish Institue Brussels,
supported by Belgian senator Karl Vanlouwe, EP and Centre Maurits
Coppieters. Copyright : ANP
Déclaration des participants à la Conférence
1. Cette Conférence accueille les efforts démocratiques et le progrès
des kurdes et des autres populations en Rojava au nord de la Syrie.
Cette Conférence demande aux autorités belges d’entamer le dialogue
avec le Comité Suprême kurde sur ses aspirations à une nouvelle Syrie
démocratique où les droits des différents groupes sociales et éthiques
sont garantis.
2. Cette conférence demande à la communauté internationale de
reconnaître le Comité Suprême kurde comme représentant diplomatique de
la population kurde en Syrie. Convaincu que seul des négociations
politiques, et pas une victoire militaire, peuvent offrir une solution
durable pour le conflit syrien, cette Conférence demande à la
communauté internationale d’inviter le Comité Suprême kurde à
participer aux négociations de paix de Genève II.
3. Cette Conférence demande aux autorités belges (régionales et
nationales) de mettre la pression politique sur les pays voisins de la
Syrie de ne plus fermer leurs frontières pour des aides d’urgence vers
les régions kurdes. Les régions kurdes sont coupées de l’extérieur.
L'hiver approche, donc le besoin d’aide alimentaire et médical est
élevé. Arrêter ce soutien à la frontière est inhumain ! Si il y a
quelque chose que la politique belge peut faire pour aider la
population kurde en nécessité, c’est de se charger de la réouverture
des frontières pour les aides. Si il y a quelque chose que le publique
belge peut faire, c’est de soutenir Heyva Sor, le croissant rouge
kurde, qui s’engage pour l’assistance sur place. Cette assistance est
indispensable ! 4. Cette conférence condamne les attaques sur Rojava
par le régime d’Assad ainsi que les milices liées à Al-Qaeda, comme
Jabhat Al-Nusra et l’Islamic State of Iraq and Al-Sham (ISIS). Cette
conférence condamne catégoriquement les nombreuses violations des
droits humains commises par ces milices et le vaste flux des réfugiés
qu’elles causent. Cette conférence appelle le monde politique à ne
plus soutenir financièrement, logistiquement, politiquement ou
militairement ces milices cruelles, non démocratiques et terroristes et
à mettre la pression sur des états qui continuent à le faire.
5. Cette conférence est convaincue que c’est la population syrienne qui
doit décider elle-même de l’avenir de son pays et pas des acteurs
étrangers, qui se mêlent à la guerre civile syrienne pour leurs
propres intérêts. Cette conférence ne plaide donc pas pour une
intervention militaire, ni pour des livraisons d’arme aux partis
combattantes. Qu’est ce que la communauté internationale peut faire,
et au point de vue humanitaire elle faudrait faire, c’est de faciliter
le processus de paix en créant de l’espace pour des négociations
politiques, en exigeant un cessez-le-feu de tous les partis combattants
et en agissant comme médiateur entre tous les partis. Qu’est ce que la
communauté internationale peut faire, et au point de vue humanitaire
elle faudrait faire, c’est de donner des aides aux nombreuses victimes
de la violence de guerre. Qu’est ce que la communauté internationale
peut faire, et au point de vue humanitaire elle faudrait faire, c’est
de soutenir des initiatives démocratiques et pacifiques venants de la
population syrienne.
L'intervention de Dogan Özgüden à la conférence de Bruxelles
Mesdames, Messieurs,
Je ne me souvient pas à combien de fois depuis plus de 40 ans, les enfants de l’Asie
mineur et de la Mésopotamie, de ce berceau de grandes civilisations,
arméniens, assyriens, kurdes, grecs et turcs, ont débattu dans les
salles parlementaire de la capitale européenne, la question de
démocratisation de la Turquie, et bien entendu son impact sur le
processus de la paix dans cette région du monde.
Il y a quarante ans, les prisons turques étaient pleines de
contestataires, les médias soumis à une autocensure, et dans une
frénésie ultranationaliste, tous les voisins de Turquie, la Bulgarie et
la Grèce à l’ouest, la Syrie et l’Iraq au sud, l’Iran, l’Arménie et la
Géorgie à l’Est, et l’Union soviétique au nord, étaient considérés
l’ennemi mortel de patrie de la suprême nation turque.
Quant aux peuples arabes, arméniens, assyriens, grecs et kurdes, dont
l’Anatolie est la véritable mère-patrie même avant la conquête turque
du 11e siècle, étaient la cinquième colonne des ennemis encerclant la
Turquie.
Dix ans plus tard, après le coup d’état de 1980, le même scénario.
La répression est devenue plus féroce notamment après le lancement de la résistance armée du peuple kurde.
Après avoir écrasé toutes les organisations de gauche sous la botte de
l’armée, l’Etat turc a déclenché une sale guerre contre le peuple kurde
avec des arrestations massives, exécutions sommaires, tortures,
destructions des villages, déportation de pauvres paysans kurdes,
procès de masse, condamnations à vie, emprisonnement des dizaines de
milliers, assassinat des journalistes et intellectuels kurdes… Sans
oublier, bien entendu l’exil politique des milliers de Kurdes,
Arméniens, Assyriens, Ezidis et des Turcs contestataires.
Une sale guerre qui a coûte dizaines de milliers de morts ou de handicapés.
Lors de l’hiver 2011-2012, le gouvernement AKP comptaient toujours sur
un scenario sri lankais: Anéantissement militaire de la guérilla kurde.
Mal calculé. Contrairement à l’attente du gouvernement, en été 2012, la
guérilla kurde a frappé sur tous les fronts et ont pris le contrôle
d’une large zone.
C’est la raison pour laquelle le gouvernement s’est vu obligé
d’accepter l’appel d’Abdullah Öcalan d’entamer un processus de paix et
de faites certains réformes timides.
Bien sûr qu’aujourd’hui nous sommes très loin des carnages de la sale
guerre grâce à, en grande partie, au cessez-le-feu de la guérilla kurde
et aux efforts des responsables du mouvement national kurde pour une
solution pacifique et démocratique à tous les problèmes chroniques de
notre pays, non seulement la reconnaissance des droits fondamentaux du
peuple kurde, mais tous les autres peuples d’Anatolie, y compris le
peuple turc qui est l’otage depuis des décennies du lavage de cerveaux
des pouvoirs kémalistes et récemment des dirigeants turco-islamistes de
l’AKP.
La révolte légitime kurde dans le Kurdistan de Turquie est aujourd’hui
accompagnée et renforcée par la révolte d’une nouvelle génération des
métropoles occidentales.
Il s’agit d’une lueur d’espoir.
Mais il y a un autre nouvel évènement historique dans la région qui renforce encore cette lueur d’espoir: Rojava.
L’ouest du grand Kurdistan, le Kurdistan de Syrie.
Après le Kurdistan autonome d’Iraq, tout le monde témoigne aujourd’hui la naissance d’une autre autonomie kurde en Syrie.
La lutte de libération des Kurdes de Syrie n’est pas une nouvelle étape
avancée dans leur résistance contre le régime baathiste, il s’agit
également d’un combat héroïque contre la mainmise des forces obscures
comme Al-Qaïda et Al-Nusra sur ce pays avec le soutien honteux des
pays comme la Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar.
Les jihadistes de tout poil utilisent l’arrière-cour turque comme base
de repli dans leur combat contre le régime syrien. En retour, le
gouvernement islamiste turc instrumentalise ces extrémistes pour lutter
contre le Parti kurde de l’union démocratique.
La frontière est ouverte à ces jihadistes, mais un mur de la honte est
construit entre les villes jumelles de Nusaybin, côté turc, et de
Qamichli, côté syrien, séparées depuis le traité de Sèvres en 1920,
ceci pour briser la résistance des Kurdes syriens.
La Syrie, pour moi et pour les démocrates de mon pays, est le point référence de plusieurs évènements historico-tragiques:
On n’oublie jamais le premier génocide du 20e siècle, le génocide des
Arméniens. Comment des milliers de déportés ou rescapés de ce génocide
ont péri dans le désert de Deir ez-Zor.
On n’oublie non plus la résistance héroïque des villageois arméniens dans le mont Moussa.
Les Assyriens et les Kurdes, eux aussi, ont toujours trouvé un refuge
dans ce pays voisin quand la répression kémaliste lance des chasses à
l’Homme.
On n’oublie non plus le rattachement du sandjak Alexandrette à la Turquie avec la complicité de l’état français.
Pour ma génération qui a vécu les coups d’état de 1971 et 1980, la frontière syrienne était la seule porte d’évasion.
La résistance kurde s’est organisée long temps grâce à l’accueil de ce pays voisin.
Mais encore ce pays, cédé aux chantages d’Ankara, n’a pas hésité de
chasser le leader de cette résistance, Abdullah Öcalan, qui a été
capturé et rendu prisonnier de guerre avec le soutien actif des agents
des Etats-Unis et d’Israël.
Refuge de tous ces rescapés, la Syrie est devenu aujourd’hui pour eux
un nouvel enfer… Des milliers de chrétiens ou alaouites sont victimes
de la férocité des jihadistes.
En plus de l’hostilité du régime d’Ankara, les Kurdes de Syrie doivent
aujourd’hui se défendre contre les coups injustes des dirigeants du
Kurdistan du sud.
Le dernier show médiatique de Tayyip Erdogan avec Masoud Barzani et le
chanteur kurde Siwan n’était qu’une manipulation pour diviser les
Kurdes non seulement en Turquie mais également les diviser pour
empêcher la réunification de tous les Kurdes non seulement de quatre
pas voisins mais aussi les Kurdes de diaspora.
Juste lendemain de ce show médiatique, Erdogan a fait une nouvelle
marche arrière en déclarant qu’il ne pense jamais une amnistie générale
pour les prisonniers politiques et en répétant son slogan: “Une seule
nation, une seule drapeau, un seul état”.
Il fait l’éloge pour la visite de Barzani, qui était jusqu’hier traité
comme un chef de tribu, parce que avec lui on a conclu plusieurs
accords lucratifs notamment en ce qui concerne l’exportation du pétrole
du Kurdistan du sud.
Erdogan, qui avait des relations privilégiées avec Esad il y a quelques
années fait aujourd’hui tout possible pour empêcher une solution
pacifique en Syrie tout en provoquant ses alliés occidentaux. Son
argument: Un dictateur sanglant comme Esad ne peut et ne doit pas
rester au pouvoir une seconde.
Or le même Erdogan n’hésite pour un seul moment de soutenir un
dictateur génocidaire comme le président soudanais Omar Hassan
al-Bachir ou les régimes totalitaires de l’Arabie saoudite or des
émirats arabes.
L’ambition affiché de Tayyip Erdogan et de son ministre affaires
étranger Davutoglu est des rendre la Turquie une puissance régionale,
même mondiale comme l’Empire ottoman.
A l’intérieur, le pouvoir d’Erdogan maintient toujours la terreur d’état pour écraser toutes les forces d’opposition.
Les honteuses opérations policières contre les résistants du Park de Gezi sont la dernière tâche noire sur son front.
Alors qu’un parlait de la fraternité turco-kurde à Diyarbakir en
présence de Barzani, des milliers de hommes et femmes kurdes se
trouvaient dans les prisons, comme le leader kurde Abdullah Öcalan.
Des centaines de journalistes, écrivains sont soit dans les prisons ou souvent devant les tribunaux.
Toujours, il n’y a aucun geste pour éclaircir du massacre de Roboski.
Et le retour de chanteur kurde Siwan Perwer après un exil de 37 ans a
été présenté par Erdogan comme le début de retour des exilés dans leur
pays d’origine.
Dans les diasporas kurdes, arméniens, assyriennes, même turque il y a
toujours dizaines de milliers d’exilés attendent une véritable
démocratisation dans leur pays d’origine, non de shows trompeurs.
Et incroyable mais vrai, la Turquie est toujours dirigée selon un
constitution répressive et négationniste imposée il y a plus de 30 ans
par les militaires. Une soi-disant tentative de faire une nouvelle
constitution est terminée en échec juste il y a trois jours.
Tayyip Erdogan se prépare à une nouvelle conquête des pouvoirs lors des
élections proches pour les communes et la présidence de République
l’année prochaine et pour les législatives en 2015.
L’an 2015. Le centième anniversaire du génocide des Arméniens et des Assyriens.
En vue de contrecarrer la commémoration de ce génocide dans le monde et
plus particulièrement en Europe, le gouvernement a déjà mobilisé ses
missions diplomatiques et les journalistes turcs au service du lobby
d’Ankara.
Les célébrations du 50e anniversaire de l’immigration turque en 2014
et les festivités d’Europalia-Turquie en 2015 seront utilisées avec
tous les moyens étatiques et avec le soutien des amis européens.
Après quelques années d’intervalles, l’Union européenne a ouvert il y a
quelques semaines un nouveau chapitre des négociations affirmant sa
volonté d'accélérer le processus d’adhésion.
Il est vraiment incroyable de faire un tel geste alors que la violation
des droits de l’Homme dans le pays se poursuit tous azimuts.
La répression de l'Etat turc se poursuit non seulement en Turquie, mais
également dans tous les pays du monde. Bahar Kimyongür vient d'être
arrêter ce matin en Italie en raison d'un bulletin rouge délivré par
Ankara à Interpol.
Pour finir, je tiens à vous rappeler que ce beau pays est une terre des mythes et légendes.
Notre génération a vécu et vit toujours entre des espoirs et désespoirs.
Comme dans mythe de Sisyphe, nous sommes condamnés à rouler un énorme
rocher en haut d’une montagne, qui retombe à chaque fois de l’autre
côté et qu’on doit ramener de nouveau au sommet.
Aujourd’hui soit le jour d’espoir.
Plus particulièrement avec la présence ici du leader de la résistance des kurdes syriens.
Le processus de paix : les Kurdes exigent une troisième partie
La politique actuelle du gouvernement Recep Tayyip Erdogan ne permet
pas de relancer le processus de paix, bloqué depuis le mois d’octobre.
Si le gouvernement turc persiste sur cette ligne, la confrontation est
inévitable, d’une manière ou d’une autre. Le Parti des Travailleurs
du Kurdistan (PKK) a déjà annoncé l’arrêt du retrait de ses
combattants, accusant le gouvernement de ne pas agir selon l’esprit du
processus de paix, lancé en mars par le leader kurde Abdullah Ocalan
depuis sa prison d’Imrali.
Pourquoi on en est arrivé là et qu’arrivera-t-il après? Etant une force
anti-démocratique dans sa nature, le gouvernement Erdogan cherche
toujours à faire accepter aux Kurdes un deuxième Traité de Lausanne sur
la table des négociations, toute en évitant l’établissement d’une
véritable démocratie participative en Turquie pour tous les citoyens.
On observe ce caractère anti-démocratique dans chaque action du
gouvernement. Il est confronté à l’intérieur du pays à une contestation
sociale grandissante, tandis que sa politique formulée comme « zéro
problème avec les voisins » a été un fiasco total. Le gouvernement est
tombé dans une impasse surtout en Syrie. Face aux échecs et la
politique de répression du gouvernement, la force croissante du PKK
dans toutes les parties du Kurdistan (Irak, Iran, Syrie et Turquie) a
poussé Erdogan à changer sa politique et sa langue vis-à-vis des Kurdes.
Sa politique négationniste, répressive et anti-Kurde n’est plus
tenable. Il a été vaincu dans sa guerre contre les Kurdes via les
jihadistes d’Al-Qaida en Syrie. Jusqu’ici, ses bonnes relations avec le
Kurdistan irakien n’ont pas non plus réussi à isoler les Kurdes syriens
et le PKK.
Lors de l’hiver 2011-2012, le gouvernement AKP a parié sur la défaite
militaire du PKK, comptant sur un scenario sri lankais. Mais il s’est
trompé dans son calcul. L’été 2012 est devenu un cauchemar pour le
gouvernement quand les combattants kurdes ont frappé sur tous les
fronts et ont pris le contrôle d’une large zone.
GAGNER DU TEMPS JUSQU’AUX ELECTIONS
Ce sont les faiblesses du gouvernement Erdogan et la forte volonté du
peuple kurde qui sont les éléments déterminants pour la poursuite du
processus de paix. Mais ce que Erdogan entend de ce processus est de
gagner du temps jusqu’aux élections municipales de 2014.
Les déclarations d’Erdogan faisant semblant de vouloir trouver une
solution démocratique et durable à la question kurde, sans toutefois
reconnaître les revendications légitimes du peuple kurde, et son
alliance avec le parti dominant du Kurdistan irakien, le PKD de
Masssoud Barzani, pour marginaliser le PKK montrent ainsi les vraies
intentions de l’Etat turc.
Son paquet des reformes « démocratiques » n’a satisfait personne, ni
les Kurdes, ni les Alevis. L’éducation en langue maternelle a été
limitée dans les écoles privées qui sont chers. En bref, aucune
revendication kurde n’a été satisfaite.
LES REVENDICATIONS KURDES
Trois principales demandes sont formulées par la partie kurde, soit par
le BDP et le KCK, le système politique du PKK. Il s’agit de la
reconnaissance de l’identité kurde dans la nouvelle constitution,
l’éducation en langue maternelle dans les écoles publiques, et une
autonomie démocratique, soit le droit à une autogestion dans la région
kurde.
Par ailleurs, les Kurdes exigent notamment le démantèlement du système
du gardien de village, utilisé par l’armée turque dans cette sale
guerre de 30 ans. Mais aussi la modification du système électoral de
10 % et la libération des prisonniers politiques dont des élus, maires,
journalistes, avocats, syndicalistes et étudiants.
Fin octobre, cette approche du gouvernement à amener le responsable du
PKK, Cemil Bakik, à dire : « Le processus de dialogue est terminé. Il
n’y a plus rien à parler.
Continuer ce dialogue ne serait que de bavarder. Nous devions passer à
la phase des pourparlers le 1er juin. Le processus est désormais
terminé par l’AKP. »
L’EXPERIENCE SUD-AFRICAINE
Un processus de paix ne peut pas être unilatéral. Pour avancer dans la
voie de la résolution politique et pacifique, le chef du PKK Abdullah
Ocalan exige maintenant de passer à une autre phase dans les
négociations, soit des pourparlers profonds avec des résultats. Pour
les kurdes, la première phase est terminée le 15 octobre. Ocalan
rappelle notamment l’expérience Sud-africaine qui a conduit à
libération de Nelson Mandela. La phase de « pourparlers profonds » peut
être interprétée comme une liberté partielle tout comme Mandela qui a
été mis en résidence surveillée en décembre 1988. Maintenant la balle
est dans le camp d’Erdogan et l’Etat turc. Il faut donc sortir du
cadre illégale et renforcer ces négociations sur une base légale.
Si le gouvernement rompe les négociations, ce sera une erreur
historique pour la Turquie. Car les kurdes cherchent toujours une
solution à l’intérieur de la frontière de la Turquie, mais dans un pays
démocratique avec une autonomie pour préserver l’identité et la culture
kurde. Toutefois, il est clair que le gouvernement ne voit aucun pour
le moment à rompre avec ce processus qu’il considère comme son sauveur.
UNE TROSIEME PARTIE EST EXIGEE
Parallèlement, l’appel des autorités turques pour déposer les armes n’a
aucun sens dans les conditions actuelles, car le terrain n’a pas été
préparé avec des lois, pour officialiser le processus de paix. Ce qu’on
doit comprendre du mot « officialiser », c’est un vote au parlement et
un accord écrit.
Le PKK a récemment annoncé trois conditions pour passer aux
pourparlers. Car, pour le mouvement populaire kurde, les conditions
actuelles des négociations ne sont pas égales pour les deux parties. Le
gouvernement n’accepte ni la supervision d’une troisième partie, ni
l’amélioration des conditions de détention d’Ocalan. En bref, le PKK
exige un allègement des conditions de détention d’Abdullah Öcalan, des
lois pour garantir les droits et des pourparlers sous supervision d’une
troisième partie.
« Les journalistes, académiciens et tous ceux qui veulent jouer un rôle
doivent également pouvoir rencontrer Ocalan. Nous voulons la
participation d’une troisième partie. M. Ocalan considère que la
supervision d’un pays de l’Occident peut relancer le processus » a
déclaré Gultan Kisanak, co-présidente du principal parti kurde BDP,
lors d’une conférence de presse en Allemagne, le 15 novembre.
IL FAUT ARRETER DE DEMANDER A L’AKP DES DROITS
Que se passera-il maintenant puisque le gouvernement ne veut pas
satisfaire les demandes kurdes tout en évitant d’une confrontation
armée dans la conjoncture actuelle défavorable pour le régime turc ?
M. Ocalan a déclaré lors d’une rencontre avec deux députés BDP, « il
faut arrêter de demander des choses à l’AKP comme des mendiants. Le BDP
a un grand soutien du peuple, il y a une centaine de mairie et
d’importants moyens. Donc, il doit réaliser sa revendication avec ses
propres moyens, sans frapper la porte de l’AKP. »
Ce qui veut dire que les Kurdes n’ont pas besoin de l’autorisation des
autorités turques pour obtenir leurs droits légitimes. C’est l’AKP qui
doit venir frapper la porte du BDP.
UNE AUTONOMIE DE FACTO
Les Kurdes pourraient ainsi mettre en œuvre leur projet d’autonomie
démocratique avec des moyens légaux, évitant une confrontation directe
avec l’Etat turque. De cette approche, il incombe notamment aux maires
kurdes du BDP de réaliser ce projet en créant une économie alternative,
privilégiant notamment les coopératives, avec d’autres piliers
importants de l’autonomie démocratique, comme la justice, la sécurité,
soit auto-défense, culturel, sociale etc.
Le gouvernement et l’Etat turc ont tort de croire que les kurdes
resteront sans réactions et ouvreront leurs mains pour se supplier,
pour se mendier afin d’obtenir quelques droits proposés goutte à
goutte. Les Kurdes croient maintenant en leur force qui est le
véritable moteur du processus de paix et ont bien l’intention de créer
de facto leur autonomie démocratique, si le gouvernement n’annonce pas
des mesures concrètes.
Le KCK/PKK et le parti légal kurde BDP sont aujourd’hui plus forts que
jamais dans tous les sens, surtout après la révolution kurde en Syrie.
Leur alliance avec la gauche turque s’inscrit également dans le cadre
de la stratégie du mouvement kurde qui propose une confédération
démocratique du Moyen-Orient. C’est le cas avec le parti de la
démocratie des peuples (HDP), créé récemment, avec la participation des
écologistes, féministes et homosexuelles. Une alliance fraternelle et
démocratique entre les peuples est une approche stratégique chez les
Kurdes.
En résumé le processus dans son état actuel est terminé. Pour passer à
une nouvelle phase le gouvernement doit adopter une approche sérieuse,
en mettant fin à la démagogie, son hypocrisie et sa politique
répressive avec de véritables réformes démocratiques.
(Maxime Azadi,
actukurde.fr/actualites, 21 nov 2013)
Erdogan tient enfin son «mur de la honte»
La construction d’un mur entre les villes jumelles de Nusaybin, côté
turc, et de Qamichli, côté syrien, séparées depuis le traité de Sèvres
en 1920, a suscité une vive émotion dans la société kurde ces derniers
jours. Émotion relayée par Le Monde et Le Figaro qui évoquent un
nouveau « mur de la honte », sans doute en référence au conflit
israélo-palestinien. Même si l’indignation internationale est sans
commune mesure avec celle provoquée en son temps par Ariel Sharon. Sans
doute y a-t-il des raisons que la raison médiatique ignore…
Privé d’Etat national, le peuple kurde est écartelé entre l’Irak, la
Turquie, la Syrie et l’Iran. Entre la Turquie et la Syrie, réfugiés,
trafic et bombardements rythment le quotidien des autochtones, au point
qu’Ankara a demandé à l’Otan de conserver ses batteries de missiles
Patriot. L’antisioniste Erdogan redécouvre soudain les vertus de
frontières qu’on croyait honteuses à l’heure de la mondialisation
heureuse.
Pour ne rien arranger, Al-Qaïda au Levant et les jihadistes de tout
poil utilisent l’arrière-cour turque comme base de repli dans leur
combat contre le régime syrien. En retour, certains soupçonnent le
gouvernement islamiste turc d’instrumentaliser ces extrémistes pour
lutter contre le Parti kurde de l’union démocratique (PYD), branche
syrienne du PKK dont la déclaration d’autonomie a été dénoncé mercredi
par la Coalition de l’opposition syrienne. Opposition qui soutient le
Parti Démocrate Kurde syrien, pro-rebelle. Vous suivez toujours ?
Depuis une dizaine d’années, en échange de la promesse de reconnaître
l’autonomie et les spécificités culturelles kurdes (langue, éducation),
le BDP (le Parti pour la paix et la démocratie), bras politique du PKK
à Ankara, a soutenu avec sa trentaine de députés le programme
islamiste-libéral de l’AKP face au camp nationaliste-laïc des
militaires. En mars 2013, l’Etat turc engageait un processus de paix
avec le leader historique du PKK, Abdullah Öcalan. Il prévoyait un
désarmement des milices kurdes et le retrait de ses 2500 combattants.
Un processus aujourd’hui au point mort. Les autonomistes kurdes
devaient en effet se diriger vers le Kurdistan irakien, avec la
coopération du Conseil national kurde de Syrie, une confédération de
mouvements proche des rebelles anti-Assad. Mais, sur le terrain, une
grande partie des peshmergas ont rallié le puissant PYD, mouvement
encore loyal au régime de Bachar Al-Assad, qui contrôle de fait le
Kurdistan syrien.
Dès lors, on comprend mieux que la politique turque oscille entre
séduction et fermeté sur le dossier kurde. Au gré des conflits qui
secouent le Moyen-Orient, se forme progressivement une confédération
kurde sui generis, à la fois transnationale et régionaliste. Par un
système de vases communicants, les différents partis kurdes se jouent
des tutelles nationales, qu’Ankara tente de rétablir en construisant un
mur de séparation avec la Syrie.
Si le problème kurde reste périphérique pour la Syrie, l’Irak et l’Iran
qui voient leurs confins s’éloigner, du point de vue de la Turquie,
dont la population est majoritairement kurde dans un bon quart sud-est
du plateau anatolien, la menace dépasse le simple irrédentisme. C’est
carrément l’abandon d’une grande ambition régionale qui se joue.
La Turquie AKPiste se voulait un nouvel empire ottoman organisant la
coexistence de communautés ethnico-linguistiques sur le modèle des
millet dans tout son étranger proche. La construction de ce mur
symbolise au contraire le repli vers une identité turque menacée par
les Kurdes. D’ailleurs, le projet de réforme constitutionnelle
favorisant l’autonomie kurde a accouché d’une souris, comme si l’AKP
revenait aux sources du nationalisme turc cher à Atatürk. Près d’un
siècle après l’avènement de la République turque, la vocation impériale
de la grande Porte risque de mourir une seconde fois. ( http://www.causeur.fr/erdogan-a-son,24983# )
Öcalan: We are ready for negotiations
Mehmet Öcalan said the Kurdish leader spoke during the meeting about
the developments in the last one year of the resolution process,
approaching local elections in Turkey and the recent developments in
Rojava, western Kurdistan.
The PKK (Kurdistan Workers' Party) leader reacted to the reports of
some Turkish media organs and government officials about the suspension
of the dislocation of Kurdish guerrillas along the borders. Responding
to the criticism over the suspension of the withdrawal process, the
Kurdish leader said that; “This is a quite fragile subject. The
withdrawal was suspended because of the fact that the Turkish state and
government prepared no legal ground for this process. This is also the
reason why the process is continuing this way now”.
The Kurdish leader -his brother said- has conveyed his opinions on
negotiations under three separate titles to the delegation of the state
during the recent meeting they have had. Öcalan said he currently waits
for the answer of the delegation and stressed that the infrastructure
of the negotiation process should be grounded on a legal frame. “We are
ready for negotiations, there is no problem on our side but the Kurdish
question is not an issue that could be resolved with unilateral steps.
The process which can only make a progress with the contributions of
the Turkish state and government stands at a very fragile point now. I
am neither hopeful nor hopeless. The answer of the state's delegation
could make it clear how the process will continue”, his brother the PKK
leader as saying.
Also making comments on the approaching local elections, the Kurdish
leader remarked that the elections should be grounded on the
co-chairing system. Öcalan also put emphasis on the importance of
improvement of politics academies across the Kurdish region in order
for the resolution of the temporary personnel issue. The Kurdish leader
noted that the politicians to be elected shouldn't become a candidate
more than twice.
Mehmet Öcalan avoided conveying the Kurdish leader's comments on the
visit Kurdistan Regional Government President Massoud Barzani paid to
the main Kurdish city Amed/Diyarbakır at the weekend, defending that it
would not be true to convey his comments in the current state of
affairs.
PKK leader also saluted the democratic political struggle, the stance
and resistance of the people in Rojava and remarked that the autonomous
administration should be enrooted together with all peoples in the
region.
The Kurdish leader also called on everyone to make further contribution to democratic politics.
(ANF, Nov 19, 2013)
Diyarbakir meeting: Promise of emptying prisons, but when?
During a joint rally with the leader of the Iraqi Kurdish Regional Government, Masoud Barzani, in Diyarbakır, Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan asked the Kurdish population to support the
ongoing resolution process. “We will witness a new Turkey where those in the mountains come down,
the prisons empty and the 76 million [citizens of Turkey] become one,”
Erdoğan said, hinting to a general amnesty demaned by many Kurdish
groups, including the Peace and Democracy Party (BDP).
“In Diyarbakır, the city of brotherhood, we are brothers from time
immemorial. We are not fellow travelers, we also share the same faith,”
Erdoğan said.
But political observers reminding that Erdogan has made such
declarations at each electoral campaign but never kept his promises,
raise the same question: Emptying prisons, when?
While Erdogan was speaking of peace and freedom, Peace and Democracy Party (BDP) Commission for Justice
and Human Rights released a statement pointing out that in recent
times the arrest of activists and politicians suspected of alleged
membership of the Union of Communities in Kurdistan (KCK) has increased
despite this time being done in "silence". The statement said among
other things that the arrests are aimed at weakening the BDP in the
upcoming municipal elections. In October and November 2013 as part of the KCK
operations - in the cities of Istanbul, Diyarbakır, Dersim, Şırnak,
Hakkari, Urfa, Batman and Van a total of 158 people were arrested.
They have been added to thousands of political prisoners in Turkish prisons.
Moreover, next day, addressing to the Kurdish people of Bismil, Erdogan
stressed once more his Turco-Islamic conviction. After having qualified
Diyarbakir as "one of the north stars of Islam", he challenged: "We said, unitary nation, unitary flag, unitary land,
and unitary state. We will walk to the future on this way. We don't
have any other flag different. We don't have any toleration to the
people who want to divide Turkey."
Within the same speech, Erdogan confirmed
his discriminating stand by excluding oldes non-Moslim peoples of
Anatolia such as Armenians, Assyrians, Greeks or Jews. He said: "That's
why we say 'single nation'. Single nation
covers Turks, Kurds, Laz, Georgians, Bosniaks and 76 million people
living in this country."
Erdogan also said: "The more powerful, prosperous, and
peaceful Diyarbakir is, the more powerful, prosperous, and peaceful are
Irbil, Sulaymaniyah, Zakho, Mosul, Kirkuk, Baghdat, Damascus and
Qamisli."
However, while he was in Diyarbakir, three people from
the Hîmo village of Qamishlo city lost their
life after being shot by Turkish soldiers from an armored vehicle while trying to enter the Nusaybin district of
Mardin city at around 01.30 on Sunday night.
In Ergani, Erdogan also made clear his new-Ottoman expansionnist ambition: "Turkey will not be stopped by any power. 21st century will be the century of Turkey; this is the goal of our government."
As for Masoud Barzani, he lent his full support to the
Turkish government’s resolution: “My request from my Kurdish and
Turkish brothers is to support the peace project. I want to tell them
that we support the peace process with all our force. The time in the
Middle East for living together has come. We can carry our people to
happier days if we follow the methods of living together. Wars have
been tried. The days when the blood of a young Turkish man was spilled
by a Kurdish youth or the blood of a young Kurdish man was spilled by a
Turkish youth are over,” Barzani said.
The Iraqi Kurdish leader finished his speech with a few words in
Turkish. “Long live Turkish and Kurdish brotherhood. Long live peace.
Long live freedom,” Barzani said.
However, Barzani persisted to keep his hostile stand against the Kurds
of Syria. At their meeting in Saturday evening, Barzani and Erdogan
agreed that the KRG would not allow a de facto PYD government in the northeast of Syria. They also decided to
finalize the transportation of the KRG's oil within a month-and-a-half,
open two new border gates as well as on the continuation of Barzani's
support for Turkey's settlement process.
In Saturday morning, Erdoğan had begun his speech by commemorating Barzani’s
father, a religious leader, who found refuge in the eastern district of
Şemdinli district 81 years ago after villages in northern Iraq were
bombed.
“Just like your father and your uncles, welcome to the Turkish
Republic, the land of your brothers,” Erdoğan said, addressing Barzani.
Erdoğan also welcomed Kurdish musician Şivan Perwer and cited Ahmet
Kaya, another iconic Kurdish musician who died 13 years ago to the day
in forced exile after being demonized in Turkey for announcing that he
would include a Kurdish song in a new album.
“I wish one person could have been here too, another voice of this land
could have been among us,” Erdoğan said, reciting the lyrics of one of
Kaya’s most known – and saddest - folk tunes, “Diyarbakır Türküsü.”
Erdoğan also pronounced the word “Kurdistan” for the first time as he
greeted the people “of the Kurdistan region in northern Iraq.”
During his speech, Erdoğan stressed the difficulties in and resistance
to solving the Kurdish issue and asked the Kurdish population to
support the ongoing resolution process.
“What can cause more indignation than a mother unable to speak with her
child in her own language? I know how Perwer’s records were hidden and
listened to in secret. I have heard a lot stories of unsolved murders
or exile,” Erdoğan said, vowing the government’s determination to solve
the Kurdish issue.
“I have one request. If you support this process, believe me, it will
become bigger. If you look after this spring, it will become permanent.
If Diyarbakır looks after this hope, the little trees will become
sycamores. Don’t forget, words are more effective than guns, politics
are more effective than violence,” Erdoğan said, stressing that the
Kurdish population should feel like it is part of the republic.
“This republic belongs as much as to Diyarbakır residents as to İzmir,
Istanbul or Ankara residents. This state is your state. This flag is
your flag. You are true citizens of this country, the owner of this
state. Nobody can treat you as a second-class citizen, Nobody can
assimilate you,” he said.
Earlier, Erdoğan made his first visit in 11 years to Mayor Osman
Baydemir at the Diyarbakır Metropolitan Municipality. Prominent
politicians such as independent Diyarbakır deputy Leyla Zana,
independent Mardin deputy Ahmet Türk and Peace and Democracy Party
(BDP) lawmakers Sırrı Sakık and Altan Tan also participated in the
meeting.
Baydemir said the meeting had been very fruitful. “This meeting is
contributing to peace based on the brotherhood law which is needed by
us all.”
Baydemir, who will not run in the upcoming local elections, added that
he joked with Erdoğan on his project ideas. “I said we could have asked
him for ideas for projects had he come earlier,” Baydemir told
reporters. (hurriyetdailynews and Today's Zaman, Nov 11, 2013)
Expectations of Erdogan and Barzani
Erdogan is keen to press the peace process in the
run-up to municipal elections next March, with his ruling AK Party
looking to tempt Turkish Kurds away from the pro-Kurdish Peace and
Democracy Party (BDP), which shares the same grassroots support as the
PKK and currently governs Diyarbakir.
But peace moves have stalled since a ceasefire
declaration in March, with the PKK saying a package of reforms
announced by Ankara last month, meant to boost Kurdish rights, had
fallen well short of expectations.
On the eve of Barzani’s visit, the Turkish army said
Kurdish militants attacked a military convoy near the Syrian border
with rifle fire and a rocket-propelled grenade, one of the most serious
breaches of the 8-month old truce.
In a residential part of town, hundreds attended a
counter rally by the BDP, which has dismissed Barzani’s visit as a show
staged by the AK Party. “Barzani, will you be a candidate for the AKP
in Diyarbakir?” read the banner on a party bus.
“Barzani should take into consideration the
sensitivities of the Diyarbakir people,” BDP official Mehmet Amin
Yilmaz said in an address to the crowd. “Erdogan has not taken concrete
steps for the rights of the Kurdish people.”
Barzani’s visit is about much more than local politics.
Turkey and Iraqi Kurdistan share concern about the
growing clout of Kurdish militias in Syria, particularly after their
announcement this week of an interim administration that aims to carve
out an autonomous Syrian Kurdish region.
Both Turkish and Iraqi Kurdish officials in Arbil
have criticised the declaration, which lays out plans for a regional
government similar to that of Iraqi Kurdistan, seeing it as part of a
deal with Syrian President Bashar Al Assad.
Syrian Kurds themselves are divided over the
political group whose militias are behind the advances, the Democratic
Union Party (PYD), which has links to the PKK and is seen by Iraqi
Kurdistan as a rival for transnational leadership of the Kurds.
Critics of the PYD also accuse it of getting help
from outside powers — namely the regional Shi’ite power Iran and Iraq’s
Shi’ite-controlled central government, which are both allies of Al
Assad.
“Erdogan needs to strengthen his hand with Barzani
in Turkey’s own Kurdish problem and in developments with Syrian Kurds,”
wrote columnist Cengiz Candar in Turkey’s Radikal daily.
“But Barzani also needs to get Turkey’s backing in Iran, Syria and Baghdad,” he said.
Turkey’s courtship of Iraqi Kurdistan, in particular
its efforts to help the region develop an independent oil industry, has
long infuriated Baghdad, which fears the break-up of Iraq, and has also
raised concerns in Washington.
The semi-autonomous region has finalised a package
of deals with Turkey to build multi-billion dollar pipelines to ship
its oil and gas to world markets, sources involved in the negotiations
told Reuters last week.
But in a delicate foreign policy balance, Ankara has
at the same time been seeking to restore relations with Baghdad, which
claims the sole authority to manage Iraqi oil, vowing to respect Iraq’s
territorial integrity and offering to set up an escrow account through
which oil revenues could be shared.
“The most critical issue is how to set up a new
balance in the Ankara-Arbil-Baghdad triangle,” columnist Fehim Tastekin
wrote on Middle Eastern news website Al Monitor ahead of Barzani’s
visit to Turkey.
“What [Erdogan’s] dancing with Erbil and Baghdad at
the same time promises to the three parties is simple: if oil and
natural gas flow through pipelines with an agreement among the parties,
all three will win.” (gulfnews.com, November 16, 2013)
Une visite controversée de Barzani à Diyarbakir
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan reçoit samedi le
dirigeant des Kurdes d'Irak, Massoud Barzani, pour une visite qui doit
permettre à Ankara de s'assurer de son appui pour remettre sur les
rails le processus de paix menacé avec la rébellion kurde.
Signe de l'importance qu'il accorde à l'événement, M. Erdogan a choisi
de recevoir pour la première fois le président du Kurdistan irakien à
Diyarbakir, le chef-lieu emblématique du sud-est anatolien à majorité
kurde.
"Nous allons vivre ce week-end à Diyarbakir un processus historique
(...) Espérons qu'il soit un couronnement du processus de paix" engagé
il y a un an avec les rebelles kurdes, a déclaré mercredi le chef du
gouvernement turc.
Lors de son séjour turc tout en symboles, M. Barzani doit assister avec
son hôte à une série d'inaugurations, à un mariage collectif puis un
concert des chanteurs folkloriques kurdes Ibrahim Tatlises et surtout
Shivan Perver, une icône de la résistance kurde longtemps interdit de
se produire en Turquie.
Le dirigeant kurde irakien, qui a souvent plaidé pour la réconciliation
entre les autorités turques et les rebelles du Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK), est une personnalité respectée par la minorité
kurde de Turquie. C'est ce poids politique que convoite Ankara pour
faire passer un message aux 12 à 15 millions de Kurdes de Turquie.
"Le choix de la ville est symbolique", a souligné à l'AFP une source
proche du gouvernement, "le gouvernement turc veut ainsi démontrer que
sa volonté d'en finir avec le conflit kurde est réelle, à un moment où
les affaires ne vont pas si bien".
Engagés à l'automne 2012, les pourparlers de paix initiés par Ankara
avec Abdullah Öcalan, le chef du PKK qui purge une peine de prison à
vie en Turquie, sont au point mort.
Les Kurdes accusent Ankara de ne pas tenir ses promesses de réformes
notamment en refusant de reconnaître leur identité dans la
Constitution, leur principale revendication. En représailles, le PKK a
donc suspendu en septembre le retrait de Turquie de ses combattants
armés, menaçant de faire capoter tout le processus.
Critiques
"Dans ce contexte difficile, il est judicieux de montrer que la Turquie
ne cherche que la paix", a insisté la source proche du gouvernement.
La visite à grand spectacle organisée par M. Erdogan pour M. Barzani a
reçu le soutien de quelques personnalités kurdes. "J'ai l'espoir
qu'elle apportera une importante contribution au processus de paix", a
déclaré la célèbre députée kurde Leyla Zana.
Mais elle ne fait pas l'unanimité dans les rangs de la communauté kurde
de Turquie, dont certains membres ont dénoncé les arrières-pensées
électoralistes du chef du gouvernement islamo-conservateur, à la veille
des municipales de mars 2014.
"Bien sûr, certains l'ont sûrement invité à Diyarbakir en vue du
prochain scrutin", a relevé devant la presse le député kurde Ahmet
Türk, "j'espère que M. Barzani s'en rend compte".
Autre sujet à l'ordre du jour de sa visite en Turquie, le conflit
syrien, à l'heure où les relations entre le président du Kurdistan
irakien et les kurdes syriens du Parti de l'union démocratique (PYD) se
sont tendues.
Comme Ankara, Erbil n'a pas masqué son inquiétude face à la décision du
PYD de créer une administration autonome dans le nord de la Syrie après
sa victoire sur les forces jihadistes qui combattent le régime de
Damas. Ces groupes proches d'al-Qaïda ont déjà revendiqué en septembre
un attentat perpétré à Erbil en représailles au soutien du Kurdistan
irakien aux combattants du PYD.
Enfin, MM. Erdogan et Barzani devraient aussi évoquer le renforcement
de leurs liens en matière économique, notamment dans le secteur de
l'énergie. Les contrats pétroliers passés par Ankara avec la région
autonome kurde d'Irak ont fortement contrarié Bagdad.
(AFP, 14 novembre 2013)
Colloque à Paris: La France doit réviser sa politique antikurde
Un colloque sur le thème « Regards croisés : territoires et peuple
kurde, quel avenir? » a eu lieu le 13 novembre en salle Victor Hugo de
l’Assemblée Nationale, à l’initiative de la Coordination Nationale
Solidarité Kurdistan (CNSK). A cette occasion, le co-président du
principal parti kurde de Turquie BDP, Selahattin Demirtas, a appelé la
France et l’union européenne à réviser leur politique anti-kurde. La
CNSK a de son côté demandé avec force que la France et l’Union
Européenne s’engagent à prendre et à soutenir toutes les initiatives de
paix dans la région kurde.
Tenu sous le haut patronage de François Asensi, député de Seine Saint
Denis, membre de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée
Nationale, ce colloque a permis d’évoquer la situation des Kurdes, dans
un Moyen-Orient en effervescence et la politique de la France face à la
question kurde.
« Il est temps que l’Union européenne révise sa politique kurde » a
déclaré Selahattin Demirtas, affirmant que cette logique politique qui
sacrifie les Kurdes depuis cent ans n’est plus tenable. Il a appelé la
France à faire toute la lumière sur l’assassinat de trois militantes
kurdes en pleine Paris, le 9 janvier 2013, pour prouver qu’elle
soutienne vraiment le processus de paix, mené en Turquie entre le
leader kurde emprisonné Abdullah Ocalan et le gouvernement turc.
« Les relations des autorités françaises avec les peuples opprimés ne
sont pas fortes » a ajouté Saleh Moslim, le co-président du parti kurde
syrien PYD, qui a récemment perdu son fils dans les combats avec les «
jihadistes » d’al-Qaïda. « Mais nous savons que le peuple français est
avec nous » a-t-il souligné, avant de dire : «Nous avons enfin ouvert
les yeux. Nous savons ce que c’est la démocratie. Nous traçons notre
avenir. Aujourd’hui nous sommes les seuls garants de la démocratie en
Syrie ».
La présidente de l’association Solidarité France-Kurdistan, Sylvie Jan,
a dénoncé la politique anti-Kurde en France et appelé le président
François Hollande à mettre dans ses bagages « la reconnaissance des
droits du peuple kurde, la libération des prisonniers politiques et le
processus de paix » avant d’effectuer sa visite « historique » en
Turquie, prévu le 27 janvier.
Déclaration finale:
http://www.actukurde.fr/actualites/592/colloque-a-paris-la-france-doit-reviser-sa-politique-antikurde.html
Villages kurdes bombardés: Ankara condamné par la CEDH
La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné mardi la
Turquie pour avoir ordonné le bombardement aérien de deux villages
kurdes en 1994, un drame qui avait fait 33 morts, et dont Ankara
rejette la responsabilité sur le PKK.
Dans une décision non définitive - le gouvernement turc a trois mois
pour la contester -, les juges européens ont fustigé le "caractère très
insuffisant de l'enquête" menée par les autorités sur ce massacre, et
leur ont demandé de "procéder à de nouvelles investigations" pour
"mettre fin à l'impunité" des responsables.
Ils ont accordé plus de 2,3 millions d'euros de dédommagement moral aux 38 proches de victimes qui les avaient saisis en 2006.
Les faits incriminés remontent au 26 mars 1994: 33 personnes avaient
été tuées (dont des femmes et des enfants) et trois blessées dans le
bombardement des villages de Kuskonar et Koçagili.
Les villageois affirment que l'armée turque les a bombardés, pour avoir
refusé de collaborer avec les forces de sécurité contre les
séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit).
Le gouvernement turc, de son côté, nie toute responsabilité, et met en
cause une opération qu'aurait montée le PKK pour punir les villageois
de ne pas célébrer le nouvel an kurde.
Cette version officielle n'a pas convaincu les juges de Strasbourg: les
procureurs chargés de l'enquête "avaient tous une idée préconçue de ce
qui avait pu arriver" et ont "hâtivement imputé le massacre au PKK sans
la moindre preuve", ont-ils estimé.
Les enquêtes menées en Turquie étaient basées sur de "simples
ouï-dire", ou sur des témoignages recueillis "par l'armée et non par
une autorité judiciaire indépendante", selon la CEDH. De ce fait, la
Cour conclut que c'est bien le gouvernement turc qui a "ordonné" ctte
attaque aérienne.
En outre, "la Cour constate que les pilotes et leurs supérieurs ont
exécuté et ordonné le bombardement sans se soucier le moins du monde de
la vie humaine", et que les victimes "ont dû faire face aux
conséquences du bombardement sans la moindre assistance humanitaire de
la part des autorités turques".
Enfin, les juges de Strasbourg ont condamné Ankara pour ne pas lui
avoir fourni certains "éléments de preuve déterminants, à savoir les
carnets de vol des avions ayant participé au bombardement".
La Cour précise n'avoir obtenu ces carnets que grâce aux requérants, en
2012, alors qu'elle les avait demandés en vain aux autorités dès 2009.
(AFP, 12 novembre 2013)
Les Kurdes annoncent une administration autonome de transition en Syrie
Des formations kurdes du nord-est de la Syrie ont annoncé mardi
l'établissement d'une administration autonome de transition, après
avoir enregistré plusieurs avancées sur le terrain face aux groupes
jihadistes.
Mais d'autres groupes importants n'ont pas signé cette déclaration, évoquée en juillet.
Ce communiqué a été publié après l'annonce d'une série de réformes en
Turquie voisine destinées à étendre les droits des minorités, dont ceux
des quelque 15 millions de Kurdes y vivant, et alors que la région
autonome du Kurdistan irakien se démarque de plus en plus du
gouvernement fédéral à Bagdad.
"Aujourd'hui est un jour important dans l'histoire du peuple kurde", a
déclaré Shirzad Izidi, porte-parole du Conseil du peuple du
Kurdistan-Occidental, un groupe kurde syrien, évoquant "le début de
l'application d'une administration intérimaire dans les zones du
Kurdistan-Occidental", la région kurde de Syrie.
Cette annonce est intervenue après des discussions dans la localité de
Qamishli, à majorité kurde, et quatre mois après que des dirigeants
kurdes de Syrie ont annoncé leur intention de mettre en place un
gouvernement provisoire.
En vertu de cette décision, la région kurde de Syrie est divisée en
trois zones, dotées chacune d'une assemblée locale ainsi que de
représentants au sein d'un organe exécutif régional.
Le communiqué annonce la "formation d'une administration civile transitoire pour la région du Kurdistan-Occidental/Syrie."
Cette administration a été chargée de préparer les élections locales et
générales, outre des questions politiques, militaires, économiques et
de sécurité.
Mais le fait que cette nouvelle administration n'ait pas reçu l'aval de
plusieurs groupes importants jette un doute sur sa viabilité.
Pour l'instant, elle est composée du puissant Parti de l'Union
Démocratique (PYD) et de plusieurs autres petites formations, mais pas
du Conseil national kurde (KNC), qui inclut un large éventail de partis
kurdes.
"Je pense qu'une telle démarche précipitée, unilatérale sera perçue
(...) comme un obstacle à l'opposition syrienne", a expliqué un membre
du KNC.
"J'estime que le PYD avance dans la mauvaise direction, en annonçant individuellement l'administration locale", a-t-il ajouté.
Les zones kurdes du nord de la Syrie sont administrées par des conseils
locaux kurdes depuis que les forces gouvernementales syriennes s'en
sont retirées à la mi-2012.
Ce retrait avait été perçu comme tactique, destiné essentiellement à encourager les Kurdes à ne pas s'allier aux rebelles.
Plus récemment, des combats ont opposé les combattants kurdes aux
jihadistes, mais en octobre, les forces kurdes ont pris le contrôle
d'un poste frontalier très important à la frontière de l'Irak.
Les combats entre Kurdes et jihadistes, qui luttent également contre le
régime de Bachar al-Assad, ont ajouté à la complexité d'une guerre
civile qui a fait, selon une ONG syrienne, plus de 120.000 morts depuis
2011.
Les Kurdes représentent environ 15% de la population syrienne, et se concentrent surtout dans la partie nord du pays.
(AFP, 12 novembre 2013)
Erdoğan to meet KRG President Barzani in Diyarbakır
Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan is expected to meet Kurdistan
Regional Government (KRG) President Masoud Barzani this weekend in the
southeastern province of Diyarbakır.
According to Prime Ministry sources, Erdoğan will head to Diyarbakır on
Nov. 16 to attend several ceremonies and meet Barzani. The prime
minister will continue talks on Nov. 17.
Late last month, KRG Prime Minister Nechirvan Barzani held talks with senior Turkish officials, including Erdoğan in Istanbul.
During his visit, both sides agreed on the fundamentals of a
comprehensive package of deals with Turkey to build multi-billion
dollar oil and gas pipelines to ship the region’s rich hydrocarbon
reserves to world markets, sources involved in the talks said, Reuters
reported.
The deals could see the KRG export some 2 million barrels per day of
oil to world markets and at least 10 billion cubic meters per year of
gas to Turkey. (hurriyetdailynews.com, Nov 11, 2013)
Öcalan: Process on but at critical stage
BDP (Peace and Democracy Party) Parliamentary Group president Pervin
Buldan, BDP deputy İdris Baluken and HDP (Democratic People's Party)
spokesperson on negotiation and solution process and vice president
Sırrı Süreyya Önder have returned from the İmralı island where they
have visited Kurdish leader Abdullah Öcalan today.
Speaking to Sterk TV in the evening, Sırrı Süreyya Önder quoted the
Kurdish leader as saying that "The peace process is continuing and has
reached a critical point now. Despite all negative developments, we are
determined on our will for peace."
Önder said Öcalan commented the ending of state intervention in the
İmralı delegation as a substantial development, and extened his thanks
to everyone who mobilized for peace and made contributions to it.
According to Önder, the Kurdish leader said most of the steps taken in the peace process so far were unilateral.
Öcalan put emphasis on the importance of "legal ground and
substructure" in relation to the peace process, and underlined that
there was an urgent need for democracy in order for the development of
a solution to the Kurdish question and for the elimination of all kinds
of probable conspiracies, said Önder.
Önder also conveyed Öcalan's call to all democratic forces to contribute to the achievement of democratisation in the country.
The Kurdish leader -Önder added- said he was pleased to meet the
representatives of two political parties, and remarked that the
meetings should also be participated by press members, wise people and
other political parties in the parliament. The Kurdish leader said this
would have a positive effect on the process and stressed that the peace
process mustn't be wasted due to the elections and similar reasons.
(ANF, Nov 9, 2013)
Önder on last meeting with Öcalan
HDP (Peoples' Democratic Party) spokesperson on negotiation and
solution process and vice president Sırrı Süreyya Önder spoke to ANF
about the details of the 12th meeting with Kurdish people's leader
Abdullah Öcalan on Saturday. Önder was accompanied by BDP (Peace and
Democracy Party) Parliamentary Group president Pervin Buldan and BDP
deputy İdris Baluken.
According to Önder, the Kurdish leader said he had met the state delegation on Friday, and that the meeting was positive.
Referring to the Turkish state's intervention on the BDP İmralı
delegation paying visits to İmralı, Öcalan said it was a positive
development that the delegation is now formed by members of BDP and
HDP. Önder added that he himself, together with Buldan and Baluken,
would be the permanent members of the delegation, and be accompanied by
a changing member from now on.
According to Önder, Öcalan expressed his concern about the situation of
ill prisoners in Turkish jails and demanded a solution to the issue.
Önder reminded that Öcalan said the process was on but at a critical
stage carrying risks, and quoted the Kurdish leader as saying that; "I
am still standing behind the Newroz declaration and we show a great
will to keep the process going, even if we stand alone on this".
Önder said Öcalan criticized the government's attitude towards the
"peace process" saying it was ineffective and remarked that this
ineffectiveness exposed the fact that the process still lacked an
infrastructure and a legal ground. The Kurdish leader said in this
respect that "We, you (the BDP-HDP delegation), those displacing in
other parts of Kurdistan (PKK guerrillas), the state, and everyone else
is technically committing a crime at present in we stand by the present
legislation".
Öcalan highlighted two major deficiencies in the democratic resolution
process; a legal ground for the steps taken within the process, such as
the displacement and return of Kurdish guerrillas, and the
communication problem that denies democracy powers participation in
İmralı meetings, including members of local and foreign press, members
of all political parties in the Parliamentary Resolution Commission, a
delegation of the Wise People, scientists and politicians.
Önder said the Kurdish leader criticized the ruling AKP government
mainly for its failure to interpret and analyze the internal and
regional developments, and to understand the situation in the region,
the country and the process. Öcalan said the building of the walls of
shame on Turkey and west Kurdistan border was also a consequence of
this failure. "If the government were able to interpret the
developments well, it wouldn't build walls but act for the removal of
the walls and borders", Öcalan underlined.
The Kurdish leader -Önder said- also called attention to the importance
of democratic politics, especially when considering the approaching
local elections, and remarked that the co-chair system would ensure
equality of women and men and dispense with the need for a quota for
women's participation in politics and all other areas of life.
Önder said Öcalan also welcomed the frame HDP co-chair Ertuğrul Kürkçü
announced during the HDP congress for the activities and aims of the
party.
Buldan, Baluken and Önder will also have a meeting with the KCK
(Kurdistan Communities Union) executives in Kandil following a meeting
they will have with Turkish ministers in the coming days.
(ANF, Nov 11, 2013)
La police disperse une manifestation contre un mur à la frontière
La police a fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau pour
disperser jeudi à Nusaybin, dans le sud-est de la Turquie, plusieurs
milliers de personnes opposées à la construction d'un mur à la
frontière avec la Syrie, ont raconté des témoins.
Réunis à l'appel du Parti kurde pour la paix et la démocratie (BDP),
les manifestants se sont rassemblés à quelque centaines de mètres de la
frontière pour dénoncer ce "mur de la honte". Les forces de l'ordre
sont intervenues pour riposter à des jets par certains protestataires
de bouteilles et de cocktails Molotov.
Ces incident sont intervenus le jour où la maire de cette ville, Mme
Ayse Gökkan, a mis un terme une grève de la faim entamée neuf jours
plus tôt pour protester contre la construction du mur.
"La maire a arrêté son action aujourd'hui. Nous pensons que l'action
(de mobilisation) a porté ses fruits", a expliqué à l'AFP un
responsable du BDP, dont Mme Gökkan est membre.
"Il est inacceptable de construire un mur de la honte entre les peuples
kurdes", avait déclaré mardi Mme Gökkan à l'AFP, par l'intermédiaire
d'un porte-parole. "Comme le mur de Berlin, ce mur restera comme une
tache dans l'histoire de l'humanité", avait-elle ajouté.
Le gouvernement turc a récemment décidé de renforcer la sécurité au
poste-frontière de Nusaybin à la suite des intenses combats qui ont
opposé à Qamishli, de l'autre côté de la frontière, des groupes
jihadistes en guerre contre le président Bachar al-Assad à des
militants kurdes syriens du PYD.
Les autorités d'Ankara ont démenti toute volonté d'ériger un véritable
"mur", affirmant que les services de sécurité turcs se contentaient
d'ajouter des barbelés à une structure déjà existante.
La Turquie, qui soutient les rebelles hostiles au régime de Damas,
accueille aujourd'hui plus de 600.000 réfugiés syriens sur son
territoire, dont 200.000 dans des camps.
(AFP, 7 novembre 2013)
KCK: Three conditions to move process forward
Kurdistan Communities Union (KCK) Executive Council co-president Cemil
Bayık has put forward three conditions in order for the continuation of
the democratic resolution process in search of a peaceful question to
the Kurdish question; improvement of Kurdish leader Abdullah Öcalan's
situation, a change in legal arrangements and the participation of a
third party in the negotiations.
Speaking to journalist Faruk Balıkçı, Bayık remarked that the
democratic resolution process was initiated by Öcalan and advanced by
the unilateral steps of the Kurdish side. Bayık pointed out that the
AKP government has on the other hand taken no steps intended for a
solution and wanted to break the will of the Kurdish people by
following policies deepening the war in the country.
Bayık stressed that the talks between Öcalan and the state's delegation
should have advanced to negotiations as of 1 June, as had been agreed
by the state delegation as well, and noted that the government has
however not carried the process a step forward and paid no attention to
the Kurdish side's warnings that the process would be facing a deadlock
under those circumstances. “The process has ended in the current state
of affairs, and it is the AKP government itself that has brought the
process to an end”, Bayık added.
Also responding to the intervention in the BDP (Peace and Democracy
Party) delegation during the last visit to İmralı, Bayık underlined
that there was a need to create equal circumstances for both sides in
order to make sure that the process can make a progress.
Reminding of the state's previous interventions in the BDP delegation,
the exclusion of firstly Ahmet Türk, then of Sırrı Süreyya Önder and
Selahattin Demirtaş from the delegation, Bayık said these people were
denied permission to pay a visit to the island because of the critism
they have put forward.
Bayık pointed out that the determination of the Kurdish side's
delegation by the state went contrary to equality and meant ignoring
the will of the Kurdish side.
Bayık also criticized the government for providing no information about
their intention concerning the course of the process and not presenting
a road map for a solution to the Kurdish question, and noted that this
was because the government had no intention to come up with a solution.
Remarking that the state should create equal circumstances for both
sides, make legal arrangements and improve the conditions of the
Kurdish leader and include a third party in the negotiations, Bayık
underlined “The government's current attitude has to change for the
negotiation process to begin”. He added that the government's failure
to take these urgent and essential steps would mean that the process
has been ended by the AKP government.
(ANF, Oct 31, 2013)
Minorités
/ Minorities
Conférence-débat à Bruxelles: Un 24 Avril à Istanbul
Lundi 2 décembre 2013
Amazone asbl - 10 rue du Méridien - 1210 Bruxelles
Quelles perspectives pour la reconnaissance du génocide arménien en Turquie?
- Rencontre avec Levent Sensever et Cengiz Algan,
DurDe, organisateurs des premières commémorations du génocide arménien
en Turquie (durde.org)
- Benjamin Abtan, Président du Mouvement européen contre le racisme (egam.eu)
- Nicolas Tavitian, directeur de l'organisation arménienne UGAB Europe (www.agbu.org)
- Modérateur: Luc Mampaey, directeur du GRIP (www.grip.be)
Il se passe quelque chose en Turquie. Après près d'un
siècle de tabou officiel, à l'approche du centenaire du génocide de
1915, on commence à y parler des Arméniens et du génocide. Depuis 2010,
les associations DurDe et IHD organisent le 24 avril des commémorations
du génocide arménien, fait sans précédent depuis 1915 sur le sol turc.
En 2013, la première délégation européenne participait à la
commémoration, en partenariat avec l'EGAM et l'UGAB Europe. Le
gouvernement du pays, pour sa part, fait montre d'une tolérance sans
précédent pour ce mouvement.
Si la tendance se confirme et prend davantage d'ampleur en Turquie, il
s'agira d'une évolution historique lourde de conséquences et d'une rare
bonne nouvelle venant de cette région.
Le mouvement suscite aussi de nombreuses interrogations: quels peuvent
être ses effets sur la démocratisation en Turquie? Dans quelle mesure
annonce-t-il un changement dans le traitement des minorités et des
relations de la Turquie avec ses voisins? Mais encore: jusqu'où ira la
reconnaissance du génocide et de l'héritage arménien de la Turquie? A
quelles forces contraires est-elle confrontée?
La conférence se posera enfin la question du rôle de la société civile
et les dirigeants européens dans cette question: en quoi la
redécouverte en Turquie de la question arménienne' concerne-t-elle
l'Europe?
Inscription obligatoire avant le 29 novembre: contact@agbueurope.eu
Court rejects merging of Dink case with commander negligence case
A court trying the Trabzon Gendarmerie commanders due to their alleged
neglect in the murder of Armenian-Turkish journalist Hrant Dink has
decided not to merge that case with the main Dink murder case.
The court board did not find a “judicial and actual causality” between the two cases.
Ali Öz, who was Gendarmerie Commander of the Black Sea province of
Trabzon during the killing of the late journalist, had been sentenced
to six months in prison. However, after the Supreme Court of Appeals
reversed the decision, he was put in another trial in Trabzon.
Öz was accused of not informing authorities that the crime organization
founded by Yasin Hayal, who was charged with being the instigator of
the assassination, was planning to commit the crime, despite learning
of the organization’s existence in 2006. He was also facing charges of
forging documents in order to appear to have only obtained the
information after the incident.
A Trabzon court had asked for against a gendarmerie commander on
charges of neglect of duty over the assassination of Armenian-Turkish
journalist Hrant Dink, with the main trial in Istanbul.
Istanbul’s 14th High Criminal Court ruled that the case against Öz was
unnecessary to merge with the main Dink murder case, as both were
currently being seen by the High Court of Appeals.
The court board also stated that merging the cases would only prolong the length of the main case.
Dink, the renowned editor-in-chief of Agos, was shot by triggerman Ogün
Samast in front of his office in Istanbul on Jan. 19, 2007.
The main Dink trial resumed on Sept. 17, after the Supreme Court of
Appeals verdict defined the acts of all suspects in the case to have
been under “an organization formed to commit crime.” (hurriyetdailynews.com, Nov 27, 2013)
New book published on abandoned property
Lawyer Ali Elbeyoğlu is set to release a book on a Turkish law on
Armenians’ abandoned property, after being granted access to the
parliamentary archives.
For the book, Elbeyoğlu examined Turkish and Ottoman files on the law,
the “Emval-i Metruke,” which regulated the ownership rights of
properties abandoned by Armenians after the 1915 incidents.
He said he had experienced no problems in accessing the files, which are kept in the archives of the Turkish Parliament.
“There is a serious archive, which dates back 500 years,” Elbeyoğlu said, adding that the documents were very well preserved.
He said the former owners of the properties could file lawsuits to
reclaim them, but added that repeat lawsuits opened outside of Turkey
were “irrelevant.” He particularly recalled a case opened in the United
States by members of the Armenian diaspora over lands in Adana, where
the İncirlik base is currently located, saying that this case could
only have led to a positive result if it had been opened in Turkey.
Elbeyoğlu highlighted that the “Emval-I Metruke” should not be confused
with the content of a 2011 decree that ruled for the return of
confiscated property from minority foundations, saying that the older
law is related to properties belonging to individual people.
He said the 100th anniversary of the 1915 incidents could see several
lawsuits opened, and added that Turkey should “deal with the issue if
it wants to be a democratic country.” He also stressed that the issue
was not only limited to Armenians, but also related to Greeks, Syriacs
and even a number of Muslim Turks as well. (hurriyetdailynews.com, Nov 22, 2013)
Un pasteur évangélique persécuté et en danger en Turquie
« Aujourd’hui, je suis plus déterminé que jamais à rester à Samsun. Je
n’ai pas honte d’avoir été arrêté car je n’ai rien fait de mal. Tout ce
que je fais, c’est d’aider les gens qui en ont besoin » a affirmé le
pasteur Orhan Picaklar en retrouvant la liberté deux jours après son
arrestation. Depuis 2003, Orhan Picaklar est pasteur de l’église Agape
de Samsun, une ville située au nord de la Turquie. Bien que remis en
liberté, Orhan Picaklar a l’obligation de se rendre tous les lundis au
commissariat de police en attendant la mise en place d’une procédure
judiciaire. Il avait été convoqué au commissariat lundi 11 novembre,
pour des accusations de trafic de réfugiés et de proxénétisme.
C’est une jeune Iranienne dans le besoin, qu’il avait hébergée
temporairement dans les locaux de l’église, qui l’a faussement accusé
de proxénétisme. En réalité, il lui avait demandé de quitter les lieux
après avoir découvert qu’elle s’adonnait à la prostitution. Retenu
jusqu’à mercredi soir pour les besoins de l’enquête, il a finalement
été relâché. Les journaux, trop heureux de pouvoir s’en prendre au
pasteur, ont largement relayé l’information.
D’après un porte-parole de l’alliance des églises évangéliques de
Turquie, il est évident qu’il s’agit d’un complot pour nuire au pasteur
: « Cela fait des années qu’il est harcelé par les médias et les
autorités locales qui s’opposent à l’existence de son église » nous
a-t-il confié. Pour le pasteur, il s’agit d’une nouvelle tentative de
le discréditer, lui et son église. « Je ne suis pas choqué par ce genre
de calomnie, la semaine dernière la police m’a même informé qu’elle
venait d’arrêter quelqu’un qui planifiait de me tuer. » raconte-t-il. «
Nous venons en aide à des centaines de familles réfugiées arrivées à
Samsun. Nous leur fournissons du charbon, de la nourriture et d’autres
biens de première nécessité. Certains logent même temporairement dans
les locaux de notre église » explique le pasteur qui précise qu’entre
500 et 1 000 réfugiés bénéficient actuellement de l’aide de l’église. (
http://www.christianophobie.fr/breves/turquie-un-pasteur-evangelique-persecute-et-en-danger )
Laz community opens institute to save culture
Turkey’s Laz community is establishing an institute in Istanbul to protect its culture and Lazuri language.
The institute will be opened in the Kadıköy district of Istanbul on
Nov. 23 under the leadership of politician and academic Prof. Mehmet
Bekaroğlu.
In 2010, the UNESCO Atlas of the World’s Languages in Danger declares Lazuri as a language.
He said that even though he is the founding president, in reality late
singer Kazım Koyuncu, who died of lung cancer at the age of 34 in 2005,
is a founder of the institute. The artist, who was the leader of
Turkey’s first ever Lazuri rock band Zuğaşi Berepe, took “the first
step” for them, Bekaroğlu said.
Bekaroğlu insisted they are not aiming at nationalism; they are just
trying to protect their language and culture. He also added there is a
lack of knowledge in society on Laz culture, and many people think the
Laz people are just Black Sea Region residents, “speaking Turkish with
a very bad accent.”
“This [perception] is totally meaningless, Laz people have centuries old culture and language,” he said.
Syllabus prepared
The issue of teaching in the mother tongue is a hot subject in the
country, but Bekaroğlu said the Education Ministry has said they did
not have teachers who can teach Lazuri.
“This year we were preparing a syllabus, we succeeded in opening
classes in Istanbul, as well as in the Black Sea region in Artvin’s
Fındıklı and Arhavi districts, where 130 students are taking Lazuri
classes,” he said. “We are planning to open a private Laz school as
well.”
Most of the Laz community is populated in the Black Sea region, but
there is a community in Istanbul. Bekaroğlu said the perception of the
nation-state created assimilation, but in recent years, Turkey has made
an improvement on the issue.
“Turkey will be a richer country with its ethnic languages and will be multilingual,” Bekaroğlu said.
“How will your Institute work? What will the agenda be?” asked the
Daily News. Bekaroğlu responded, “We will collect all cultural
activities under one umbrella. We will work on the Lazuri language and
will be preparing school books. We are planning to contact universities
to educate Laz teachers… Besides, we would like to organize a Lazuri
Congress. The Latin alphabet is not enough, we need two alphabets.
Also, we are planning to contact Ankara for a Lazuri TV station.” (hurriyetdailynews.com, Nov 21, 2013)
Querelle autour de la basilique Sainte-Sophie d'Istanbul
La Turquie et la Grèce étaient engagées mercredi dans une guerre de
mots autour d'une éventuelle reconversion de la basilique
Sainte-Sophie, attraction touristique phare d'Istanbul, en lieu de
culte musulman.
Cette querelle autour de l'édifice religieux vieux de 1.475 ans est la dernière entre les deux voisins.
La Grèce a réagi avec virulence aux propos du vice-Premier ministre du
gouvernement islamo-conservateur turc, Bülent Arinç, qui a espéré que
"La mosquée Sainte-Sophie sourira bientôt de nouveau" et critiqué le
statut actuel de la basilique, transformée en musée par un décret de
1934.
Selon lui, "un lieu de culte ne peut pas servir à une autre fonction que celle initiale".
Sainte-Sophie est un joyau architectural avec son immense coupole de
trente mètres de diamètre et ses mosaïques. Édifiée au VIe siècle après
Jésus-Christ par l'empereur Justinien, la bâtisse fut le siège du
patriarche orthodoxe de Constantinople. Elle a été transformée en
mosquée après la prise de la ville par les turcs Ottomans en 1453.
"Les déclarations récurrentes faites par les hauts dirigeants turcs à
propos de la reconversion des églises chrétiennes byzantines blessent
les sentiments religieux de millions de chrétiens", a indiqué le
ministère grec des Affaires étrangères dans un communiqué.
Ankara a immédiatement rétorqué en affirmant n'"avoir rien à apprendre"
de la Grèce concernant la liberté de religion, indique un communiqué du
ministère des Affaires étrangères.
"Le mauvais traitement infligé par la Grèce aux objets culturels datant
de la période ottomane et des lieux de culte est connu de tous", ajoute
le document.
La Grèce et la Turquie, alliées au sein de l'Otan, ont de nombreux sujets de litige notamment en mer Egée qui les sépare.
Les déclarations du numéro deux du gouvernement d'Ankara interviennent
dans un contexte tendu où le Parti de la justice et du développement
(AKP), au pouvoir, est accusé d'islamiser la société et l'espace public
turcs.
(AFP, 20 novembre 2013)
Génocide: Une nouvelle tentative négationniste d'Ankara
Barry O’Farrell, le premier ministre de l’Etat australien de Nouvelle
Galles du Sud, doit faire face à une crise diplomatique avec la
Turquie, qui contrarie les projets de commémoration du centenaire du
génocide des Arméniens prévue en 2015 dans cet Etat australien qui a
déjà donné de nombreux gages de son amitié avec le peuple arménien, en
reconnaissant le génocide de 1915 et en appelant plus récemment à la
reconnaissance de l’indépendance du Haut Karabagh.
De telles prises de position ne sont pas de nature à encourager
l’amitié entre la Nouvelle Galles du Sud et la Turquie, dont le
gouvernement vient d’appeler le premier ministre de l’Etat australien à
renoncer à une motion condamnant le génocide perpétré par les autorités
ottomanes contre les Arméniens. C’est en prévision de la commémoration
d’un autre centenaire, celui de la bataille de Gallipoli ou des
Dardanelles, durant la première Guerre mondiale, à laquelle les
Australiens avaient pris part aux côtés des Alliés contre les
puissances de l’Axe soutenues par l’Empire ottoman, que la Turquie a
jugé utile de menacer le responsable australien. Cité par le journal
The Telegraph, M. O’Farrell aurait exprimé son exaspération, jugeant
“déplorable que quelque personne que ce soit, liée au gouvernement
turc, cherche à utiliser le centenaire de la bataille de Gallipoli à
des fins politiques”.
Le président de l’Assemblée nationale turque, Cemil Cicek, qui est le
deuxième plus haut personnage de l’Etat turc avait ouvertement mis en
cause la motion préparée par le gouverneur et les législateurs de la
Nouvelle Galles du Sud. En mai dernier, M. O’Farrell avait réinscrit à
l’ordre du jour du Parlement de l’Etat australien une motion de 1997
qui “reconnaît et condamne le génocide des Arméniens par le
gouvernement ottoman de l’époque, entre 1915 et 1922″, et désigne le 24
avril comme le jour anniversaire du souvenir d’1,5 million d’Arméniens
qui ont été victimes du “premier génocide du 20e siècle”. Cette
initiative était due en partie aux efforts du parti chrétien démocrate
de Fred Nile, dont le vote est déterminant dans la chamber haute du
Parlement et qui a lancé l’examen d’une motion similaire dans la
Chambre basse après consultation avec des responsables de la communauté
arménienne locale. M.O’Farrell compte parmi ses plus proches
collaborateurs la ministre des Transports Gladys Berejiklian, d’origine
arménienne, tout comme le responsable fédéral du Trésor, Joe Hockey.
Dans un entretien accordé à la presse dans son bureau à Ankara, M.
Cicek avait indiqué : “Les Parlements ne devraient pas être les caisses
de résonnance des intérêts politiques ponctuels de quelques groupes de
pression, et débattre de sujets qui n’intéressent que l’Histoire”, en
laissant entendre que les autorités australiennes seraient sous
l’influence du lobby arménien. M. Cicek avait jugé utile de préciser
que seuls les historiens étaient habilités à discuter de ces sujets.
“Si les historiens unissaient leurs efforts … et en venaient à une
conclusion en faveur des Arméniens en disant, ‘Vous les Turcs, vous
avez mal agi’, notre pays s’empresserait d’accepter” de telles
conclusions. M. Cicek ajoutait qu’il pourrait “se tourner vers le
Parlement et lui soumettre une motion condamnant l’Australie pour avoir
envoyé sa flotte combattre sur les rivages de Gallipoli … mais cela ne
serait pas bon pour les relations entre la Turquie et l’Australie »,
s’empressait-il de préciser.
Les menaces sont pourtant réelles. Le président du Parlement turc
ajoutait en effet qu’une telle initiative “pourrait causer une grave
crise entre les deux pays et torpiller aussi la commémoration en
Turquie même ”. M. Cicek n’a bien sûr pas caché qu’il souhaitait que le
premier ministre de Nouvelle Galles du Sud retire sa motion, au risque
sinon d’interdire l’entrée de la Turquie aux législateurs australiens
qui auraient soutenu cette motion pour les cérémonies commémoratives de
la bataille de Gallipoli en 2015. (http://www.armenews.com/article.php3?id_article=94920)
US House subcommittee calls Turkish gov’t to reopen Halki
A U.S. House of Representatives subcommittee has unanimously approved
an advisory resolution to call on the Turkish government to re-open the
Heybeliada Halki Seminary without conditions or further delay.
The bill approved by sub-committee on Nov. 19 still has to pass the
House Committee on Foreign Affairs before it can be put to the House
floor for a full vote. However, even if it would be passed by the
House, it does not have binding enforcement power and only has
significance as an advisory decision.
“The Justice and Development Party [AKP] raised the hopes of Orthodox
Christians all around the world when they announced they would re-open
the seminary and a proposed democratization package seemed to be an
appropriate channel for this change,” said Bill Keating, a ranking
member on the subcommittee, after approval of the resolution on Nov. 19.
The escalated expectations for the inclusion of the Greek Orthodox
school on Istanbul’s Heybeliada Island into a package of reforms,
so-called democracy package, announced by the Prime Minister Recep
Tayyip Erdoğan had come to naught, as no steps have been announced.
In addition to this, Erdoğan said the re-opening decision was subject
to Greece’s response to Ankara’s demands regarding the election of
muftis in Western Thrace, highlighting the opening was not difficult
for the government.
Noting his surprise with the exclusion of the opening, Keating also
expressed his concern over the prime minister’s recent remarks that
requested conditions for the re-opening.
“Since then, Prime Minister Erdoğan’s rhetoric on Halki has taken a
turn, and conditions and reciprocity demands are now attached to the
re-opening of the school. I fear that this type of rhetoric threatens
to undo much of the progress that’s been made in Turkey. Further, it
may have a negative impact of dividing Turks, as well as stalling
long-awaited progress on the Halki issue and other issues concerning
Turkish minority groups,” he said.
The re-opening of the school has been postponed due to a lack of
clarity over its status, as well as the principle of reciprocity with
Greece, which has refused to allow Turkish minorities to elect their
own religious officials.
For some congressmen, the approval was a clear call for the Turkish
government to reaffirm its commitment to the U.S. and the West.
“There is no better message they could send to us, to reaffirm their
ties with the West, than the seminary in Halki, and making sure that
was open and shown as an example of the positive intentions of the
Turkish government, of the Turkish people,” said hearing Chairman Dana
Rohrabacher.
Congressman Gus Bilirakis also emphasized the importance of Halki for
Orthodox Christians, likening it to what the Vatican is for Catholics.
“While Orthodox Christians, and friends of religious freedom has
appreciated, over the past decade, encouraging signs from the Turkish
government related to the impending opening of the seminary, the deal
has not been completed yet. The deal has not been closed. This
resolution simply encourages Turkey to take that last affirmative
step,” he said.
(hurriyetdailynews.com, Nov 20, 2013)
Non-confidential documents turned into state secret in Dink trial
The İstanbul 2nd Juvenile High Criminal Court, which oversaw the case
of Hrank Dink, who was killed by an ultranationalist teenager in
January 2007, demanded non-confidential documents belonging to the
National Intelligence Organization (MİT) that were sent to a
parliamentary coup commission in addition to non-confidential
Telecommunications Directorate (TİB) recordings of telephone
conversations around the scene of the murder from the İstanbul Chief
Prosecutor's Office.
However, when these documents were sent to the court, the court asked
MİT and the prosecutor's office whether the information in the
documents was a state secret, a story in the Radikal daily reported on
Monday.
According to a lawyer for the Dink family, this is an effort to turn
non-confidential documents into state secrets, which will block the
shedding of a bright light on the murder.
Dink, the late editor-in-chief of the Turkish-Armenian weekly Agos, was
shot dead on Jan. 19, 2007, by ultranationalist teenager Ogün Samast
outside the offices of his newspaper in İstanbul in broad daylight.
Hitman Samast was tried in a juvenile court because he was a minor at
the time of the crime and sentenced to nearly 23 years in prison.
According to Radikal's story, the İstanbul 2nd Juvenile High Criminal
Court demanded the non-confidential documents concerning Dink's murder
from the parliamentary coup commission and İstanbul Chief Prosecutor's
Office at the hearing dated Jan. 31, 2013.
The documents, which fit on 10 CDs, were sent to the court but this
time the court asked the same institutions whether the documents were
in the category of state secrets at the hearing dated July 12.
While Parliament said on Aug. 27 that “it says ‘very confidential' on
the documents but there is no information suggesting that they are
state secrets,” the prosecutor's office told the court that a decision
had been made for only limited access to the documents.
Despite this, the court again asked Parliament and the prosecutor's
office whether it should give copies of the documents to the parties
involved in the trial at the hearing on Nov. 5. It also asked MİT
whether the documents it sent to the coup commission include state
secrets.
According to lawyer Hakan Bakırcıoğlu, there is an effort to label the
non-confidential documents as state secrets. The lawyer said the issue
of state secrets is frequently seen in such trials, adding that in
order to cast a light on Dink's murder, all kinds of information need
to be accessible.
(TODAY'S
ZAMAN, Nov 11, 2013)
MHP proposes bill to convert Hagia Sophia into mosque
Nationalist Movement Party (MHP) deputy Yusuf Halaçoğlu has submitted a
bill to Parliament to return the Hagia Sophia to use as a mosque, which
was the case before it became a museum.
The Hagia Sophia, currently used as a museum, was a church for 916
years until the conquest of İstanbul by Fatih Sultan Mehmet, after
which it was converted into a mosque. It then acted as a mosque for 482
years. By order of Mustafa Kemal Atatürk and a decision of the Council
of Ministers, the Hagia Sophia was converted into a museum in 1935.
The basis for the MHP's bill was explained as follows: “The Hagia
Sophia was converted into a museum by a Cabinet decision, but it has
been discovered that the decision was never published in the official
gazette and that no record of the decision was made in any official
documents.”
A response to the Office of the Prime Ministry, which asked in 1965
whether the decision was published in the official gazette, came in
1995 with a written statement confirming there was no official document
showing any decision to convert the building.
In addition to the statement that the Hagia Sophia's conversion into a
museum was illegal, another argument in support of the proposed bill
said, “Atatürk, the last name given to Mustafa Kemal, was written in
the official gazette on Nov. 27, 1934, and the enactment with Atatürk's
signature on it was publicized on Nov. 24, 1934, which makes it
impossible that he could have signed it.”
These arguments are the basis of the MHP's proposal to Parliament that
the Hagia Sophia museum return to its previous usage -- as a mosque --
using the idea that the Hagia Sophia's current status as a museum is
against the law.
(TODAY'S
ZAMAN, Nov 8, 2013)
Another taboo finally addressed: Muslim(ized) Armenians of Turkey
A recent conference held in Turkey dealt with a topic which, though it
has been widely discussed on a private level, has not received much
open focus: Muslim Armenians.
Many academics from abroad and within Turkey attended the “Islamized
(Islamicized) Armenians” conference held at İstanbul's Boğaziçi
University in partnership with the Hrant Dink Foundation and the
Association of Philanthropic Malatya Armenians (HAYDER).
Speaking to Today's Zaman, many academics noted that while the topic of
Armenians who were forced to convert to Islam in one way or another is
an important aspect of the tragedy of 1915, it is not a topic which has
been widely discussed or debated.
Ayşegül Altınay, the director of the Hrant Dink Foundation and one of
the organizers of the conference, said that Muslimized Armenians in
fact played a very important role in the re-shaping of Turkish society
at the start of the century. Altınay, who is also one of the authors of
the book “Torunlar” (Grandchildren), a work which focuses on Turkish
families with Armenians in them, maintained that Turkey has remained
deaf and blind to this important topic for the past century.
Another conference organizer, HAYDER head Hosrof Köletavitoğlu, noted
that while the topic of Muslimized Armenians is one which many have
wanted to confront, it is a topic which has not been faced. “This
society needs to throw off some of this baggage so that it can run,”
Köletavitoğlu said.
The three-day conference dealt with topics such as the Hemşin Muslims,
the Hamidiye massacres and mass religious conversions, assimilation,
the problem of Arabized Armenians and stories from the actual unfolding
of the tragedies in 1915. Attendees also heard from people who were
forced to convert to Islam and those who had spoken directly with such
people about their experiences. In addition, there was some focus on
topics like Armenian food, literature and music.
Altınay noted that some historians say the number of Armenians who
became Muslim through marriages, adoptions or after being taken under
protection by other families and were thus saved during the forced
relocations of 1915 could be around 200,000.
She said that even if these numbers were only around 100,000, keeping
in mind all the children who have since been born to these Armenians in
the meantime, the numbers would now be in the millions.
Simply mentioning that there was an Armenian in one's family was for
many years a significant factor in people being excluded, Altınay said.
“We saw how for years, having an Armenian mother or grandmother meant
that people would lose their jobs or cause more difficulties for them
during their military service. For example, one well-known pious name
from society was going to join this conference but decided not to at
the last minute.”
Ethnically Armenian Sami Boyacı joined this conference as an attendee.
He noted that widespread fear that Armenians were going to be targeted
around the time he was born was what caused his parents to give him the
Turkish-sounding name “Sami.” He noted that many people around the time
gave their otherwise Armenian children Turkish names. Boyacı spoke
about how his grandfather and his grandaunt in fact survived the
tragedies of 1915 but, like so many others, it was only through the
help of Muslim neighbors that they were able to do so.
Conference participant Ishkhan Chiftjian, who attended this conference
from Germany, has roots that go back to Adana. He noted that, for
Armenians, this Boğaziçi University conference was extremely unusual.
Chiftjian, a professor at Hamburg University, maintained that the whole
topic of Muslimized Armenians is a very different and new area for
Armenians.
In the meantime, Sarkis Saropian, one of the founders of the well-known
Armenian-language Agos newspaper, noted that “there ought to have been
more Muslims in attendance at this conference.” He underlined that, in
terms of the topic, the conference carried off a first in the world.
Saropian, noting that it is impossible to actually determine the number
of Muslim Armenians living in Turkey, said: “Since we don't even know
how many Armenians are living in this country, figuring out how many
Muslim Armenians there are is really impossible. During census counts
taken after the 1930s, asking people about their ethnic roots was
forbidden. So even the state -- which labeled us as non-Muslims -- does
not know the number of people with Armenians in their family.”
Saropian said that while he had made a request to gain access to code
numbers allegedly used by public agencies to tag individuals according
to their ethnic background, in order to learn how many Armenians there
were in İstanbul, no response had been given. Saropian also added that
one of the heads of one of Turkey's most famous football clubs was
Armenian but that he had never publically acknowledged this.
Altınay noted that while she had spoken to many people while doing the
research for her book “Torunlar,” most of the people had not wanted
their names and locations included in the book. She added that some
factors, such as there being as of yet no result from the Hrant Dink
murder case and some people still receiving death threats, underscore
just some of the problems that Armenians still face in this country.
Altınay, who noted that Dink was personally called into the governor's
offices and threatened in the wake of his announcement that Sabiha
Gökçen was in fact an Armenian orphan, said that 2004 marked the
starting point of work on the important topic of Muslim Armenians.
Within this framework, Altınay noted that in the wake of Dink's murder,
people throughout Turkey began to feel more and more responsibility for
this topic.
Altınay also spoke about allegations made by the former head of the
Turkish Historical Society (TTK), Yusuf Halaçoğlu, that some Kurdish
Alevis were in fact Armenians, noting that these are not realistic
assertions. She said that in talking to the descendants of Armenians
throughout Turkey, very few of them are in fact now Alevi Muslims and
that, in addition, very few actually converted back to Christianity
after discovering their true ethnic roots.
Noting that Turkey is now carrying on its shoulders a very heavy legacy
where this is all concerned, Altınay said: “There are currently very
many Muslim Armenians. While some deny their true identity, others
describe themselves as ethnically Armenian but Muslim. These are things
which completely overturn our entire perception of identities. We are
actually shouldering a very heavy legacy here. And the most important
thing here is to explain this legacy well. While listening to old
stories, we are hearing stories not only of pain and violence, but also
of vital interaction. In sharing this legacy, we are contributing to
the normalization of this entire period.”
Köletavitoğlu, the founder of HAYDER, noted that his own ideas about
Muslim Armenians were formed when he went to find his grandmother's
gravesite in Hekimhan, Malatya province, in 2001. It was only after the
local mayor had announced that one or two of the local villages were
actually Armenian originally and later, when an Armenian from France
did a study on the topic of Muslim Armenians in Turkey, that
Köletavitoğlu decided to move into action and organize a conference on
the matter.
Köletavitoğlu, who said that after HAYDER was formed, many people had
come to the organization wanting to share how their ethnic roots were
actually Armenian, noted: “These types of conferences and meetings need
to continue. We have made an important start with this one. When
everyone is able to talk openly about their roots, it will give people
great confidence.”
(TODAY'S
ZAMAN, Nov 4, 2013)
Politique
intérieure/Interior Politics
Le projet de suppression des «dershane» ébranle la vie politique turque
Par Jean Marcou
Les «dershane», comprenez les centres de préparation au concours
d’entrée dans les universités turques, vivent-ils leurs derniers
instants ? On serait tenté de le croire. En janvier prochain, le
gouvernement devrait présenter un projet de loi prévoyant leur
disparition pure et simple. Le concours national d’entrée dans les
universités turques est déterminant pour les lycéens, car si leurs
résultats ne sont pas satisfaisants, ils peuvent être envoyés dans des
universités où ils ne désirent pas étudier, de surcroît dans une
discipline qu’ils n’ont pas vraiment choisie. C’est ce qui explique le
développement massif, au cours des dernières décennies, de ces boîtes
de bachotage qui permettent de se préparer au concours en question et
d’augmenter ses chances de le réussir dans un bon rang.
Les «dershane» n’ont jamais eu vraiment bonne presse en Turquie, car
ils reflètent deux des défauts majeurs du système d’entrée à
l’Université. D’une part, ils privilégient les automatismes et la
récitation par cœur, une logique d’apprentissage qui tend à accaparer
les dernières années de lycée et à y réduire le champ de la formation
fondamentale. D’autre part, ils révèlent l’incapacité du système
éducatif traditionnel à préparer lui-même ses élèves à l’entrée à
l’Université. Pointant dudershane2 doigt le coût de cette préparation
pour les familles, le gouvernement estime en outre qu’elle favorise les
inégalités sociales.
Pour autant, loin de faire l’unanimité, le projet gouvernemental de
suppression divise actuellement fortement les Turcs. L’opposition,
notamment les kémalistes du CHP, dénoncent le fait que cette décision
de suppression ait été prise une fois de plus sans véritable
concertation, de manière autoritaire, et ils pensent surtout qu’on ne
peut pas supprimer les «dershane», sans repenser l’ensemble du système
éducatif. Les propriétaires de ces institutions voient dans cette
réforme, quant à eux, une atteinte à la libre-entreprise et pensent que
la reconversion de leurs centres en écoles privées traditionnelles, que
leur propose le gouvernement, ne sera pas viable, le secteur éducatif
privé connaissant actuellement, en Turquie, une situation financière
particulièrement difficile.
Pourtant, c’est au sein même du camp gouvernemental que les critiques
les plus vives ont fusé. Depuis quelques semaines, la confrérie Gülen
qui est derrière bon nombre de ces centres de préparation (elle en
contrôlerait près de 3500 à travers tout dershane3le pays), et donc
pour laquelle cette activité est éminemment rentable, tire à boulet
rouge sur le projet du gouvernement. Il ne se passe pas un jour sans
que les organes de presse du groupe Zaman ne mettent en exergue les
tares de la réforme, louant les résultats des «dershane», estimant leur
suppression contraire à la Constitution ou à la liberté d’entreprendre
et prétendant qu’elle n’est pas conforme aux exigences de la
candidature à l’UE. Récemment le hodja en personne a lancé ce mot
d’ordre : « hiç durmadan Yüreceksiniz ! » (On continue à marcher sans
s’arrêter !), incitant ses partisans à ne rien lâcher.
Manifestement gêné par la tournure prise par les événements, le
président Gül a estimé qu’il fallait trouver une solution satisfaisante
pour toutes les parties. Le vice-premier ministre, Bülent Arınç, pour
sa part déjà en conflit avec le premier ministre sur plusieurs dossiers
chauds (de la gestion des événements de Gezi à mise en cause récente de
la mixité des résidences universitaires), a fait le grand écart pour
essayer d’expliquer que le point de vue de la confrérie n’était pas
inconciliable avec celui du gouvernement. Le député AKP de Kuthaya,
İdris Bal, ne s’est pas gêné, quant à lui, pour contester sans
ménagement le bien-fondé de la réforme, en expliquant qu’on ne pouvait
supprimer les «dershane», sansderhane4 savoir comment et par quoi on
allait remplacer. Il fait ainsi l’objet d’une procédure disciplinaire.
Bal, lui aussi, d’ailleurs s’est récemment fait connaître pour avoir
critiqué les excès de la répression policière, pendant les événements
de Gezi.
On sait pourtant que lorsque Tayyip s’est mis une idée dans la tête, il
n’est pas facile de le faire changer d’avis. Le premier ministre a
annoncé qu’il n’était pas question de revenir sur ce projet. Un
dialogue a bien été noué entre les experts du ministre de l’Education
et les représentants des directions de «dershane», mais essentiellement
pour convaincre les seconds de la pertinence de la réforme. Du coup,
les professionnels de ces boîtes de bachotage boycottent désormais les
réunions gouvernementales de concertation et appellent à la
mobilisation. La rumeur laisse entendre qu’en supprimant les «derhane»,
la direction de l’AKP aurait décider de faire payer à la confrérie
Gülen ses critiques incessantes contre les imperfections de la
démocratie et de l’Etat de droit turcs, les « bévues » du gouvernement
en matière de politique étrangère, et l’enlisement de la candidature de
la Turquie à l’UE. Reste à savoir si cette nouvelle querelle intestine
peut aller plus loin, et menacer l’unité du parti gouvernemental, au
moment où une année électorale chargée se profile à l’horizon 2014.
http://ovipot.hypotheses.org/9593
Top judge Hasim Kiliç slams the failure of new Charter efforts
The head of Turkey’s Constitutional Court, Haşim Kılıç, has slammed the
failure of the Parliament’s effort to draft a new Charter in
unprecedentedly harsh remarks, also accusing the political parties of
engaging in methods that are no different with the ones adopted by the
military coup regime in preparing the current 1982 Constitution.
“The elections are approaching. I wonder how they will run and explain
why the promises given during the 2011 elections [are not
accomplished]. To be honest, I see ourselves as people who have been
cheated with the promise of marriage,” Kılıç said during an event at
Karatay University in Konya on Nov. 22.
Kılıç emphasized Turkey lacks a culture of constitution-making based on
the consultation of civil society and that every Constitution has been
prepared by political leaders. He also criticized the method selected
by Parliament through the establishment of the Constitution
Conciliation Commission, which was not fully democratic.
“In order to draft a truly democratic Constitution, those who will
draft the Constitution should be selected democratically. This could be
through a constituent assembly or a parliament. Unless the Constitution
is not prepared with a method that complies with democracy, it is
impossible to talk about a democratic Constitution,” Kılıç said,
arguing the current constitution-drafting process was similar in its
logic with the “making of” of the current Constitution by the
military-junta led government in 1982.
Law on political parties and elections should be drafted first
“Who drafted the 1982 Constitution? [Former coup chief and president]
Kenan Evren and five of his friends. The junta staged a coup, then
prepared a Constitution and asked the people to approve it,” Kılıç
said, urging the draft of a new legislation on political parties and
elections as a priority.
“And what’s happening today? There is a Parliament once again formed by
the will of the political party leaders and deputies chosen by them.
What difference is there between what Kenan Evren used to write it and
those [leaders] say for God’s sake. For a Parliament to be formed
properly, serious laws on political parties and elections have to be
prepared. It’s only in this way that you can have a truly democratic
[method]. Otherwise, it’s impossible,” Kılıç said.
He added that an agreement on only 60 articles after two years of intense negotiations was far from an achievement.
“These are not articles impossible to agree upon. Even if you would
bring Kenan Evran, he would have written the same ones. He even did so
by means of transferring articles from the ones of the European
Convention of Human Rights. The problems are about the limitations of
freedoms. These could have been revised and there was no need of such
effort in agreeing upon 60 articles,” he said.
Kılıç also criticized the Constitution Commission, saying even each
parties’ own representatives could not agree among themselves.
Powers of president should stay ‘symbolic’
Commenting on the first election of the president through popular
elections, Kılıç advised to define the function’s powers as symbolic in
order to avoid a clash of legitimacy with Parliament.
“If you can’t change the Constitution and make the transition to a
semi-presidential system, you should define the president’s powers as
symbolic. Otherwise, disputes are inevitable,” he warned.
Kılıç’s statements come as Parliamentary Speaker Cemil Çiçek, who also
heads the commission, expressed his pessimism about the future of the
drafting process, adding the two-year-long efforts only showed that it
was impossible for the four parties in Parliament to agree on a new
Constitution. (hurriyetdailynews.com, Nov 23, 2013)
Tensions préélectorales entre Erdogan et l'influente confrérie Gülen
La nouvelle réforme de l'éducation poussée par le gouvernement
islamo-conservateur turc a étalé au grand jour les tensions
persistantes entre le régime et l'influente confrérie musulmane de
Fetullah Gülen, à la veille d'une année chargée d'élections.
Nouvelle illustration des divisions qui agitent la base électorale du
Premier ministre Recep Tayyip Erdogan à quatre mois des municipales,
cette polémique a pour origine un projet de suppression des "dershane",
ces établissements de soutien scolaire privés très prisés des parents
d'élèves turcs.
Comme le chef du gouvernement l'a lui-même expliqué cette semaine à la
télévision, il s'agit-là de se débarrasser d'un "système d'éducation
illégal", qui "ne bénéficie qu'aux enfants des familles riches des
grandes villes".
Problème, un millier de ces 4.000 "boîtes à concours" recensées en
Turquie sont financées par le mouvement du prédicateur islamique
Fetullah Gülen, 72 ans, considéré comme très proche du Parti de la
justice et du développement (AKP) au pouvoir.
Le fondateur du mouvement "hizmet" (service), exilé aux États-Unis en
1999 afin échapper aux poursuites de la justice turque pour activités
anti-laïques, est à la tête d'un puissant réseau d'écoles qui diffusent
la culture turque à travers le monde, soutenu par des chaînes de
télévision et le quotidien le plus vendu de Turquie "Zaman".
L'organisation revendique aujourd'hui plusieurs millions de partisans
et des relais influents dans les affaires, la police et la magistrature
turques qui ont contribué à asseoir l'autorité de M. Erdogan sur des
institutions jusque-là proches de "l'ancien régime" kémaliste.
Le projet de réforme du gouvernement a suscité une levée de boucliers
dans ses rangs. "Quel crime avons-nous commis pour justifier cette
fermeture ?", a titré en Une le quotidien Zaman.
Dans le même quotidien, un des proches confidents de Fetullah Gülen,
Hüseyin Gülerce, s'est dit "choqué". Selon certains sites qui lui sont
proches, le prédicateur aurait même comparé l'initiative du régime à un
"coup d'État".
Duel fratricide ?
Fidèle à sa fermeté habituelle, Recep Tayyip Erdogan a écarté tout
retour en arrière. "La décision est prise (...) ce projet n'est dirigé
contre personne", a-t-il assuré, avant de regretter l'attitude de la
confrérie.
"Auparavant, les médias nous critiquaient pour notre proximité avec le
mouvement. Maintenant, ce sont nos frères qui nous critiquent", a lancé
le Premier ministre, "nous ne comprenons pas pourquoi ils adoptent une
telle attitude".
Signe ce cette tension, un député de l'AKP, Idris Bal, qui a osé
critiquer la réforme du gouvernement fait aujourd'hui l'objet d'une
procédure d'exclusion.
A l'entrée d'un tunnel électoral qui débute en mars avec les
municipales, se poursuit en août avec la première présidentielle au
suffrage universel direct pour s'achever par les législatives en 2015,
cette querelle au sommet a fait resurgir de l'ombre de précédentes
frictions entre les deux camps.
Aux premiers jours de la fronde antigouvernementale de juin, le
porte-voix de la confrérie, Zaman, avait ainsi publié des éditoriaux
plutôt compréhensifs vis-à-vis des manifestants qui dénonçaient la
dérive autoritaire et islamiste de M. Erdogan.
Sur la même ligne, le président Abdullah Gül et le vice-Premier
ministre Bülent Arinç, tous deux réputés proches de Fetullah Gülen,
avaient eux aussi prêché, en vain, la conciliation.
La présidentielle risque de raviver ces différences. M. Erdogan, qui ne
pourra pas briguer de nouveau mandat à la tête du gouvernement en 2015,
ne fait plus guère mystère de ses ambitions présidentielles.
De son côté M. Gül, cofondateur de l'AKP, n'a pas encore fait savoir
s'il souhaitait se représenter ou non, alimentant les spéculations sur
un éventuel duel fratricide entre les deux compagnons de route.
"Personne ne sait ce que représente la confrérie en terme de bulletins
de vote", concède à l'AFP le chroniqueur politique du quotidien libéral
Radikal, Deniz Zeyrek, "mais il est sûr qu'elle est de nature à faire
changer la donne".
(AFP, 23 novembre 2013)
Un homme arrêté avec une bombe factice près du bureau d'Erdogan
La police turque a interpellé jeudi un homme portant sur lui une bombe
factice à proximité du bureau du Premier ministre turc Recep Tayyip
Erdogan à Ankara, a déclaré à la presse le ministre de l'Intérieur,
Muammer Güler.
"Cet individu avait sur lui un dispositif ressemblant à un engin mais
qui n'en était pas un", a indiqué M. Güler, qui a présenté l'individu
comme étant "psychologiquement instable".
"L'homme qui est interrogé par la police s'était en fait dénoncé cinq
minutes au préalable pour nous prévenir de son arrivée et nos hommes
étaient prêt à le maîtriser", a souligné le ministre, "ce n'est rien de
grave".
Les médias turcs avaient dans un premier temps rapporté que cet homme
était porteur d'un engin explosif et qu'il avait été blessé par balles
par la police, devant les bureaux du chef du gouvernement à Kizilay,
dans le centre de la capitale turque.
Les policiers ont d'abord ordonné à l'homme, identifié comme Tugrul
Bayir, 52 ans, de présenter une pièce d'identité, ce qu'il a refusé de
faire, avant de se jeter sur lui et de le maîtriser, ont précisé
ultérieurement les chaînes de télévision turques CNN-Türk et NTV.
"Il n'y a pas de bombe. Et vous verrez que cet homme n'a pas été blessé
lorsqu'il apparaîtra devant un tribunal demain (vendredi)", a déclaré à
la presse le responsable des services de sécurité du premier ministre,
Ramazan Bal.
Selon les témoins interrogés sur place par l'AFP, l'individu portait un
corset contenant du mastic relié à des câbles et portait une boîte
noire.
M. Erdogan n'était pas présent à son bureau lors de l'incident. Il
participait à une réunion au siège de son Parti de la justice et du
développement (AKP).
"Nos services de sécurité enquêtent pour savoir si le suspect était lié
à un quelconque groupe (interdit)", a déclaré M. Erdogan à son départ
pour une visite officielle en Russie. "La justice prendra une décision
en fonction des résultats de cette enquête", a-t-il ajouté. (AFP, 21 novembre 2013)
Nisanyan: 51 questions sur Atatürk et le kémalisme
La fausse république. 51 questions sur Atatürk et le kémalisme : ce
livre de Sevan Nisanyan (prononcer « Nichanian »), historien, linguiste
et – entre autres - rédacteur à l’hebdomadaire arméno-turc Agos, est
une remise en cause des dogmes sur lesquels reposent le kémalisme et
l'histoire officielle enseignée en Turquie. L'histoire de la
république, en particulier, est enseignée comme un catéchisme. C'est
Mustafa Kemal lui-même qui en a fixé le récit, dans son célèbre
discours-fleuve, le Nutuk, prononcé en 1927. Il a été la base de la
version scolaire publiée en 1931, le 4e volume des ouvrages pour lycée
de la Türk Tarih Tetkik Cemiyeti, reprise ensuite à l'infini, plus ou
moins simplifiée, dans les manuels scolaires de tous niveaux, jusqu'à
nos jours. Le récit de la guerre de Libération (Millî Mücadele) est une
histoire sainte qui clôt l'Histoire.
Sa diffusion par l'école est épaulée par un autre grand livre
d'histoire, oral et visuel : l'ensemble des commémorations nationales,
qui font revivre cinq fois par an les grands événements de la geste
kémalienne. Chaque 23 avril, 19 mai, 30 août, 29 octobre et 10 novembre
1, des célébrations officielles, partout dans le pays et au nord de
Chypre, reprennent et mettent en scène dans les stades, sur les avenues
des villes, autour des statues d'Atatürk, les éléments du récit sacré.
Le titre de l'ouvrage, La fausse république, est provocateur. Il faut
savoir qu'à l'école, jusqu'à ces derniers temps, les enfants prêtaient
serment à Atatürk, ils juraient de se dévouer corps et âme aux «
principes d'Atatürk » et à l'amour de leur Père. La formule qui résume
ce culte, « Si Tu n'avais pas existé, je n'existerais pas » confère à
Atatürk la dimension d'un Créateur. Remettre en question son œuvre et
son rôle sur chaque personne vivant en Turquie est, du point de vue du
croyant, proprement insensé.
Le livre est conçu comme une sorte de catéchisme, un jeu de
questions-réponses, genre assez couramment utilisé en Turquie, dans le
cadre d'une polémique politique, mais dans ce cas c’est un
contre-catéchisme. Car l’auteur examine l’un après l’autre les éléments
du dogme kémaliste, et cherche à les réfuter ou les mettre en doute. Le
simple fait de poser des questions comme « Atatürk représente-t-il une
conception de la politique unique en son genre dans l'Histoire ? » est
en lui-même blasphématoire puisque l'Atatürk des manuels scolaires et
de la propagande est immortel, incomparable, sans exemple(voir sur ce
blog « La transcendance d'Atatürk »).
Nisanyan a écrit son livre en 1993-1994 ; il a été publié en 2008
seulement ; dans la préface, l’auteur estime que son travail, quinze
ans plus tard, était toujours d’actualité, en dépit, estime-t-il, de
deux changements importants : d’une part, en quinze ans, le kémalisme,
qui a été le nom d'une pensée de gauche et progressiste, est devenu un
nationalisme autoritaire et militariste ; et d’autre part, le mouvement
islamiste parvenu au pouvoir en 2002 a fondé un gouvernement
relativement « ouvert au monde et à la démocratie libérale, ce qui
n'était pas prévisible [vers 1994] et a constitué une grande surprise
». Ce jugement, qui pourrait susciter l'ironie en 2013, ne doit pas
servir à invalider les thèses de Nisanyan. Jusqu'alors, il était
partagé par une grande partie de l'intelligentsia de gauche. Ensuite
est arrivée la très mauvaise surprise, le virage autoritaire, la
répression massive – qui jusque là était réservée aux Kurdes et aux
alévis - et le mouvement de Gezi.
Lire la suite sur susam-sokak le blog d'Etienne Copeaux
(http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=76864)
Parliamentary Speaker: Efforts for new charter fail
The Turkish Parliament’s charter panel appears to be living on borrowed
time amid rumors that its work could be soon terminated after failing
to draft a new Constitution despite the passage of two years.
Parliamentary Speaker Cemil Çiçek will pen a letter to the leaders of
Parliament’s parties, telling them that the Constitution Conciliation
Commission has been unable to draft a new Constitution.
Ruling Justice and Development Party (AKP) deputy Mehmet Ali Şahin
announced Çiçek’s decision to reporters at the end of a meeting
yesterday. “I am not hopeful with the point we have arrived at. I will
write letters to all four political party leaders in which I will
summarize the heretofore work of the commission in the form of a
report,” Çiçek was quoted as saying at the meeting.
Çiçek said he would make his final decision concerning the fate of the
commission according to the responses he receives while effectively
threatening to postpone the panel’s work until he receives the answers.
However, representatives of all three opposition parties, Atilla Kart
of the main opposition Republican People’s Party (CHP), Faruk Bal of
the Nationalist Movement Party (MHP) and Bengi Yıldız of the Peace and
Democracy Party (BDP), objected to Çiçek, saying that according to a
document signed by all four political parties that regulates the
working principles of the commission, Çiçek does not have the authority
to end the work by his own initiative.
Accordingly, the representatives of the three opposition parties have
decided to gather today in a show of their refusal to recognize Çiçek’s
intended decision.
“Here, it is obvious that the AKP group and the parliamentary speaker
have jointly made a decision to end the commission’s work upon the
order of the prime minister [Recep Tayyip Erdoğan]. This is being
understood,” Kart told the Hürriyet Daily News, while Bal declared that
he would attend today’s meeting of the commission.
For his part, Yıldız voiced his resentment over Çiçek’s approach,
saying: “The parliamentary speaker has no such authority. It is neither
elegant, nor moral.”
In order for the commission to be dissolved, either one of the parties
has to officially declare that it will no longer attend the
commission’s work, or one of the parties must miss meetings on three
occasions without offering any justification. (hurriyetdailynews.com, Nov 18, 2013)
Controversial closure of private examination prep schools
The government will reevaluate its work on the controversial closure of
private examination prep schools together with the related parties,
Deputy Prime Minister Bülent Arınç has said.
“The issue of the dershanes [private prep schools] has come onto the
agenda. We have agreed to reevaluate this issue together with the
related parties, while also discussing the issues that have been
reflected wrongly in the public,” said Arınç, speaking at a press
conference Nov. 18 in Ankara following the weekly Cabinet meeting.
“Our prime minister has given instructions upon the advice of our
[education] minister. ‘You’ll meet with whoever has said anything
[about the issue], see what [demands] can be met and then you’ll face
the public with a certain mind,’ said [the prime minister],” he added.
“I have respect for everyone’s criticism. We do not find it necessary
to have any separate organ between our government and children and
parents.”
Arınç also took the opportunity to praise the contribution of prep
schools to the country’s education system, saying that he had also sent
his children to them. However, he added that the conversion of prep
schools into private schools was part of the government’s development
plans.
“Turning prep schools into private schools in due course was in the
7th, 8th and 9th development plans of government … The need for prep
schools came from unsuccessful students due to the inefficiencies in
our education system in the past. Now, the proper education must be
given by our schools and others should not have to give any additional
education,” said the deputy prime minister.
He said the government believed the prep schools would no longer be a
necessity in the new education system. “These prep schools can use
their experience in becoming schools supported by the state. But we
should not damage them, and in doing so harm students or teachers,”
Arınç added. (hurriyetdailynews.com, Nov 18, 2013)
Le pantalon autorisé pour les députées
Le Parlement turc a levé l'interdiction qui était faite aux femmes siégeant dans cette assemblée de porter le pantalon.
Cette nouvelle mesure d'assouplissement du code vestimentaire imposé
aux élues a été enterinée hier soir sur proposition du Parti de la
justice et du développement (islamo-conservateur) du premier ministre,
Recep Tayyip Erdogan.
Elle intervient après l'autorisation accordée aux femmes députées de
porter le foulard islamique dans le cadre de leurs fonctions.
Safak Pavey, élue du Parti républicain du peuple (CHP), principale
formation de l'opposition, avait attiré l'attention de ses collègues
sur l'interdiction du port du pantalon pour les femmes à l'occasion
d'un débat sur la question du foulard. Safak Pavey, porteuse d'une
prothèse après avoir perdu l'usage d'une jambe, avait demandé la
modification du réglement imposant aux députées la jupe-tailleur,
requête qui avait été refusée.
Quatre députées de l'AKP se sont présentées voilées au Parlement fin
octobre, une initiative sans précédent depuis 1999 en Turquie, pays de
tradition laïque. Les élues faisaient valoir que l'interdiction du port
du foulard constituait une violation de la liberté religieuse.
(AFP, 14 novembre 2013)
Governor’s insult against protester sends shockwaves through politics
A senior official’s use of profanity against a protester has sparked a
strong reaction from all opposition parties, prompting Prime Minister
Recep Tayyip Erdoğan to robustly defend to the Ankara governor, while
also describing what he did as “inappropriate.”
After initially denying the claims, Adana Governor Hüseyin Avni Coş has
admitted that he called a protester “gavat,” which means “pimp,” in
response to a demonstration against him by a group of people on Nov.
10. He said the reaction followed a “severe provocation.”
Coş received a storm of criticism from both ruling and opposition
parties, after engaging in a row with a group protesting his support
for the prime minister’s remarks on university students’ co-ed housing.
Prime Minister Erdoğan addressed the issue on Nov. 12. “Let me say very
clearly. I don’t find our friend’s manner appropriate. However, why
don’t the media also criticize the manners displayed against our
friend?” he said.
Erdoğan stressed that Coş was faced with “insults” such as “government,
resign,” and “God damn you.” “He is also a human being. He did
something like this. Of course, I don’t find that expression
appropriate. That’s why I’ve given the required order to the Interior
Ministry. They will make the necessary investigation. But no offense,
we will not let our governors be easily sacrificed by these kinds of a
lot of provocative actions,” he added.
However, main opposition Republican People’s Party (CHP) leader Kemal
Kılıçdaroğlu strongly condemned Coş, who he described as actually “a
very suitable official to work with for this government.”
“When the state’s language becomes abusive, then the governor’s
language also becomes abusive,” Kılıçdaroğlu said in an address to
parliamentary group of his party on Nov. 12. “In my opinion, you should
dismiss Bülent Arınç from his post and replace him with this governor
and make him the government spokesperson,” he added, referring to a
recent rift between Erdoğan and Deputy Prime Minister Bülent Arınç, who
is also the spokesperson for the government.
“Those who are corrupted and who swear at people are getting promoted.
By this way, the entire world will learn about the true face of the AKP
[the ruling Justice and Development Party],” the CHP leader said,
adding that Coş was acting as “the governor of the AKP,” but not as
“the governor of the state.”
Nationalist Movement Party (MHP) leader Devlet Bahçeli also touched
upon relations of governors with the government and with the people,
stressing that governors were working as if they were AKP officials.
“The AKP governor has been terrorizing Adana like an insane person.
Prime Minister Erdoğan’s government should apologize to the people of
Adana and do what is necessary,” Bahçeli told his party’s deputies on
Nov. 12.
“As the prime minister raises the bar of insults, those bureaucrats who
out-Herod him have maximized pressure on the citizens. A revenge
mentality, which can only be seen in the Ba’ath regime and invasion
forces, has lost all its sensitivity. But the officials who advocate
the government will pay dearly when the AKP loses its post. Let’s see
what Erdoğan, whom they now obey like slaves, will do for them then,”
he added.
The co-chair of the newly-founded People’s Democratic Party’s (HDP),
Ertuğrul Kürkçü, also joined in the bashing of Coş, recalling that the
Adana governor had recently voiced support for Erdoğan’s condemnation
of co-ed housing by saying that for him, “the words of the prime
minister are orders.”
“We are warning those like Coş who proclaimed duties for themselves out
of this [Erdoğan’s stance on co-ed housing]. You may find those words
as befitting yourself, but when you insult a citizen of ours we return
[the insults]. We are returning them, you are whatever you say,” Kürkçü
said. (hurriyetdailynews.com, Nov 12, 2013)
Une maire kurde en grève de la faim contre un "mur de la honte"
La maire kurde d'une commune du sud-est de la Turquie a entamé une
grève de la faim pour dénoncer la construction d'un mur à la frontière
entre son pays et la Syrie, qualifié de "mur de la honte", a-t-on
appris mardi dans son entourage.
Membre du Parti kurde pour la paix et la démocratie (BDP), Ayse Gokkan
a entamé son mouvement de protestation il y a sept jours, au beau
milieu d'un champ de mines de sa commune de Nusaybin.
"C'est un mur de la honte construit au XXIe siècle", a fait savoir Mme
Gokkan à l'AFP par la voix de son porte-parole. "Il est inacceptable de
construire un mur de la honte entre les peuples kurdes", a-t-elle
ajouté, "comme le mur de Berlin, ce mur restera comme une tache dans
l'histoire de l'humanité".
"La maire est déterminée et ne cessera pas son action tant que le
projet (de mur) n'est pas abandonné", a indiqué ce porte-parole, qui
s'exprimait sous couvert de l'anonymat.
Le gouvernement turc a récemment décidé de renforcer la sécurité au
poste-frontière de Nusaybin à la suite des violents combats qui ont
opposé à Qamishli, de l'autre côté de la frontière, des groupes
jihadistes en guerre contre le président Bachar al-Assad à des
militants kurdes syriens du PYD.
Les autorités d'Ankara ont démenti toute volonté de construire un
véritable "mur". Le vice-Premier ministre Bülent Arinç a expliqué lundi
que les forces de sécurité turques se contentaient de déployer des
barbelés sur une structure déjà existante.
Mais des sources locales ont indiqué à l'AFP qu'une structure en fer
avait déjà été érigée et qu'elle était en train d'être recouverte de
béton.
La construction de ce mur suscite des tensions de part et d'autre de la
frontière. Dimanche, la police turque a ainsi fait usage de grenades
lacrymogènes pour disperser des manifestants qui avaient lancé des
pierres et des cocktails Molotov dans la localité voisine de Cizre,
blessant trois policiers, selon des sources sécuritaires locales.
La Turquie, qui soutient les rebelles hostiles au régime de Damas,
accueille aujourd'hui quelque 600.000 réfugiés syriens sur son
territoire, dont 200.000 dans une dizaine de camps déployés le long de
la frontière entre les deux pays.
(AFP, 5 novembre 2013)
Nusaybin mayor on deathfast
The mayor took this dramatic decision after she had gone to the "wall
of shame" and started a hunger strike. She sat at the border supported
by many citizens and work colleagues. Gökkan said she has not been
informed at all by the central government about the decision to build
such a wall. The council, she said, was simply ignored. The reaction of
the people was immediate and steadily against the building of such
"wall of shame".
Gökkan decided to turn her hunger strike into a deathfast. Colleagues
of the mayor and workers at the council stopped working and walked to
the border to express their support to the mayor.
Gökkan said that; “Kurds have cleared the border region of mines with
their own bodies. Not accepting the borders put between each other,
people have been crossing these borders for nearly half century today.
This is an inhuman situation that the Kurdish people never accept”.
Gökkan underlined that the wall being built between Nusaybin and
Qamişlo was directly related with the Turkish state's Rojava policy.
The mayor said the Turkish state considered Rojava to be a threat
against itself and tried to break the revolution people are achieving
there. “The wall of shame aims to isolate the people of Rojava and to
prevent Kurds from coming together with each other”, she said.
The mayor stressed that “the Turkish state and AKP government's Rojava
policy bears hostility against Kurds with whom they are on the other
hand having a democratic resolution process for making peace inside
Turkey”. She said this made the Kurdish people lose their confidence in
the resolution process and the AKP government's sincerity about
answering Kurds' demands for their democratic rights.
A heavy police presence is reported at the border.
(ANF, Oct 31, 2013)
Forces
armées/Armed Forces
Over one million landmines remain undetected in Turkey: NGO
More than one million landmines still remain undetected in Turkey, a
local NGO advocating for the fulfillment of the Anti-Personnel Mine Ban
Convention said in a report released on Nov. 28. Only 1 percent of
mined areas has been cleared since 1998, the report also said, adding
that one person was killed or severely injured due to a landmine every
three days.
The head of the initiative for “A Turkey Without Landmines”, Muteber
Öğreten, said that Turkey had asked for eight additional years to
finish clearing all landmines, calling on the Turkish government to
expedite the process in order to fulfill its commitments to the
Anti-Personnel Mine Ban Convention.
Turkey became a party to the Convention, also known as the Ottawa
Treaty, ten years ago, which is the time frame allotted to countries to
clear all its mined areas. However, there are still 3,520 mined areas
in Turkey and only 26,000 mines were cleared in 2012, according to the
report.
“We are very concerned. The time needed [to complete the project] could
exceed [the stipulated 10-year time frame], which means casualties will
continue for at least eight years,” Öğreten said.
Turkey spent 55 million Turkish Liras on clearing landmines since 2004,
with each clearance of a single landmine having cost the government
4,678 TL.
Clandestine trade
As per the report, Turkey had destroyed over three millions stockpiled mines and only 15,000 remained for training purposes.
Öğreten also stressed landmines were traded clandestinely, with
shipments that have been seized in Syria and Yemen attesting to the
claim.
For his part, the head of the Turkish Federation of Disabled People,
Şükrü Boyraz, said those who became handicapped after stepping on a
landmine were “left to their fate.”
Boyraz also said that each local in almost any village or city located
in Eastern or Southeastern Anatolia knew someone who was killed or
disabled by landmines. (hurriyetdailynews.com, Nov 28, 2013)
“If I Go to Army, I Can’t Account to My Brother, Myself”
Mehmet Yıldırım - the brother of Medeni Yıldırım who was shot dead by
soldiers while protesting the construction of police headquarters - has
declared his himself as conscientious objector.
“I was influenced by my brother’s death, as well as Uğur Kaymaz, Ceylan Önkol and Roboski Massacre” he told bianet.
Mehmet Yıldırım (23) has announced his decision during a press conference at Diyarbakır Human Rights Association.
“I was influenced by my brother’s death, however I was also thinking
about it before. I was running away for the past three years. I have
many other idols including Uğur Kaymaz, Ceylan Önkol and Roboski
Massacre.
“I don’t want to be a part of military authority and I don’t want to
take orders from anyone. I don’t want to be a part of an army that
kills. No matter what the cost is, I will not be drafted. I refuse the
military service,” he continued.
“Because,” he said, “If I go to army, I can neither account it to my brother nor myself. I can’t forgive myself.”
(BIA, Nov 22, 2013)
Lack of transparency: Turkey’s defense spending rises
Turkey’s opposition deputies’ performance in a debate over the defense
budget for fiscal year 2014 was quite impressive in a country where
Parliament has always been weak, especially when it comes to
questioning military matters. It was notable that deputies -- in
particular from the main opposition Republican People’s Party (CHP),
which has frequently come under criticism for being unable to propose
democratic policy options to challenge the government -- greatly
contributed to a lively and critical debate on the defense budget
during its deliberation at the Parliament’s Planning and Budgetary
Commission (PBK) on Nov. 11.
Many CHP deputies posed questions to Defense Minister İsmet Yılmaz on
topics that would have been off-limits in previous defense-budget
debates. Deputies from both the CHP and the pro-Kurdish Peace and
Democracy Party (BDP) broached once-taboo subjects, such as the lack of
democratic oversight of defense, security and arms procurement spending
as well as strategic issues like the rationale behind NATO member
Turkey’s move to buy Chinese missiles, which led to criticism from
fellow NATO members over interoperability and security issues.
In a rare move, some opposition deputies also urged the Defense
Ministry to present a strategic overview of the rationale behind
Turkish arms-procurement policies and their impact on the country’s
threat perceptions -- about which they also requested an explanation --
in the long term.
In short, opposition deputies were holding the Defense Ministry --
staffed by uniformed men and to which the Turkish General Staff is not
subordinate -- accountable for defense spending that is largely
inaccessible to both the deputies and the public.
“In fact, in Turkey discussing military spending was a taboo issue for
years. Even discussing it had the effect of frightening people,” CHP
deputy Vahap Sezer said, alluding to pressure exerted by the military
on those who questioned military budgets and criticized its general
policies.
“Still, however, despite a new Court of Accounts Law, it is understood
that necessary steps have not been taken to allow us to deliberate the
defense budget in a transparent fashion,” he added, going on to stress
that Turkey has made certain advances in defense-related issues.
Security, defense and intelligence budgets see a 9.4 percent rise
Turkey’s security, defense and intelligence budgets for 2014 are set to
rise 9.4 percent over 2013’s figures amid criticism from opposition
deputies who are calling the increase in security allocations for
fiscal year 2014 excessive.
According to the Ministry of Finance, the combined budgets for these
areas amounts to TL 49.6 billion for 2014, up from TL 45.3 billion in
2013. Such spending makes up 11.3 percent of fiscal 2014’s budget and
is the equivalent of 3 percent of Turkey’s gross domestic product (GDP).
During Parliament’s PBK meeting on Nov. 11, BDP deputy Hasip Kaplan
questioned the rationale behind increasing the defense and security
budgets. He said the atmosphere in Turkey has been peaceful for almost
a year since the government’s initiation of a settlement process with
the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) to end almost three decades
of armed conflict.
The Ministry of Defense’s 2014 budget has risen to TL 21.8 billion from TL 20.3 billion in 2013, a 7.1 percent increase.
The security threat posed by the ongoing conflict in neighboring Syria
and the PKK, despite the settlement process, as well as the Turkish
military’s conscription-based system, were among the reasons provided
for the increase in Turkey’s defense and security budgets.
Yılmaz, for instance, said that 48 percent of the Defense Ministry’s
2014 budget -- which includes funding for the ministry as well as the
land, sea, and air forces commands -- is earmarked for personnel
spending.
Lack of oversight comes under criticism
Opposition deputies also criticized lack of oversight of the budgets of
both the Undersecretariat for the Defense Industry (SSM), responsible
for the majority of the country’s arms acquisitions, and the Defense
Ministry.
“The Court of Accounts levels very grave accusations against the SSM.
It says, ‘The total costs of defense and security expenditures are not
displayed on the financial tables of the SSM.’ Secondly, it says, ‘The
SSM has been using funds allocated solely for arms acquisition and for
the development of the defense industry for personnel spending and
travel funds, in violation of the related regulations’,” CHP deputy
Müslim Sarı said during the commission meeting, urging auditors to be
allowed to do their jobs in a transparent fashion. Other CHP and BDP
deputies quoted similar critical Court of Accounts audits of defense
spending at the meeting.
Since the Turkish Parliament adopted a new Court of Accounts Law in
December 2010 to bring the body up to international standards of
auditing mechanisms -- which also paved the way for the first audit of
military spending -- the government has made several amendments to the
law that limit the top court’s powers and auditors’ ability to oversee
the financial activities of state institutions, essentially weakening
independent and transparent oversight of public spending.
Meanwhile, the National Intelligence Organization (MİT) is also getting
a budget increase, from TL 995.5 million in 2013 to TL 1 billion in
2014, after its responsibilities were broadened to include all
intelligence-gathering activities, including those of the military.
The budget of the National Police Department is getting a 12.04 percent
increase, from TL 14.7 billion in 2013 to TL 16.5 billion in 2014. The
increase to the budget for the police force, whose riot police were
accused of using excessive force to subdue protesters during unrest in
June, partly stems from its increased role in law enforcement and
maintaining public order alongside the gendarmerie in Turkey’s rural
areas in addition to its traditional work in urban areas.
The Coast Guard Command’s (SGK) budget is increasing from TL 432
million in 2013 to TL 452 million in 2014. The budget of the National
Security Council (MGK) will rise from TL 19 million in 2103 to TL 20
million in 2014, while the budget for the Public Order and Security
Undersecretariat is rising to TL 20.9 million from TL 20.2 million.
Meanwhile, the budget for the Interior Ministry is rising to TL 3.5
billion from TL 2.8 billion and the budget of the Gendarmerie General
Command (JGK) is rising from TL 5.8 billion to TL 6.1 billion in 2014.
However, the data on defense and security funding does not include
extra-budgetary spending -- such as the JGK’s budget -- earmarked for
these agencies. The majority of these allocations are not transparent
-- including a fund for arms procurement by the SSM.
The lack of parliamentary oversight of defense and security budgets
makes it difficult to ascertain the total spending on these sectors,
which are generally higher than the figures disclosed by the Finance
Ministry. Hence, though the Defense Ministry’s 2014 budget is
equivalent to 1.2 percent of GDP according to the Finance Ministry, CHP
Deputy Mevlüt Aslanoğlu estimated the figure at 2.3 percent of GDP.
Yılmaz said at the commission meeting that the SSM spends around $1.5
billion each year from its extra-budgetary fund for military projects.
Meanwhile, Turkey has so far spent $777 million on defense research and
development projects, and another opposition deputy urged spending in
this area to be increased from its current level of about 2 to 3
percent of the yearly budget.
(TODAY'S
ZAMAN, Nov 20, 2013)
133 new military bases under construction
The Turkish state has increased the construction of military bases in
Kurdistan despite the PKK ceasefire and the redeployment of Kurdish
guerrillas in South Kurdistan. According to Turkish newspapers there
are already 149 military bases and another 133 are under construction.
The redeployment of Kurdish guerrillas was part of a plan which
provided for a demilitarization of the conflict and the progression
towards a democratic solution. However, documents obtained by ANF
confirm that the state has used the ceasefire and redeployment as an
opportunity to strengthen the existing military installations and in
some cases to build completely new ones.
Particularly striking are the two major bases currently under
construction at Oremar, a district of Yüksekova in Colemerg (Hakkari).
The bases are made of concrete anti-blast walls, bunkers and underground tunnels along its perimeters.
According to the report heliports provide access to the sites, and the
increased pace of construction suggests that the army wants to complete
the project before winter.
The neighborhood in recent decades has been the site of many clashes
between the PKK and the military, and the construction of new bases in
the hills of "Martyr Zinar" and "Martyr Siyar" - as the sites are known
to the guerrillas - calls into question the sincerity of the government
in the pursuing a peaceful settlement of the conflict along nearly
three decades.
(ANF, Nov 12, 2013)
Le Japon et la Turquie vont codévelopper des équipements militaires
Le Japon et la Turquie, à travers leurs entreprises d'industries
lourdes, vont codévelopper des équipements et technologies de défense,
a affirmé mardi en une le quotidien économique japonais Nikkei.
Selon ce journal, le groupe nippon Mitsubishi Heavy Industries (MHI) a
commencé d'étudier la création en Turquie d'une coentreprise avec un
partenaire local que doit lui soumettre le gouvernement turc, afin de
développer et produire un moteur de char.
Les coopérations techniques avec le Japon dans le domaine militaire
étaient encore très difficiles jusqu'à récemment du fait de lois
japonaises restrictives, mais les contraintes ont été assouplies en
2011 sous le précédent gouvernement de centre-gauche, de sorte qu'elles
sont désormais possibles si ces technologies sont destinées à
contribuer au maintien de la paix dans le monde ou à renforcer la
sécurité nationale.
De fait, d'autres coopérations, avec la Grande-Bretagne et la France,
pourraient déboucher, en plus de celles existant avec l'allié américain.
L'idée d'un codéveloppement de moteur de char avec la Turquie serait
née de discussions entre le Premier ministre de droite japonais, Shinzo
Abe, et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, en mai dernier, lors
d'un déplacement dans la région du chef du gouvernement nippon.
Si le projet de coentreprise de codéveloppement d'équipements militaires est réalisé, il s'agira du premier cas en la matière.
Toutefois, le Japon aurait fait part de ses craintes quant à un risque
de fuites technologiques vers d'autres pays, dont la Chine avec lequel
il n'est pas en bons termes.
La Turquie se serait engagée à mettre en place une stricte protection,
mais les deux pays devraient fixer un accord très précis sur ce plan
d'ici à la fin
de l'année, engagement qui préciserait notamment que toute exportation
du matériel produit exigera au préalable l'autorisation de la partie
japonaise.
Le Japon et la Turquie entretiennent de bonnes relations, notamment
économiques, et un éventuel partenariat dans le domaine de la défense a
peu de risques de froisser les Américains, a jugé le gouvernement
japonais, selon le Nikkei.
Du fait de la diplomatie très active de M. Abe, plusieurs pays se
seraient montrés intéressés par des coopérations technologiques
militaires, selon un responsable du ministère de la Défense cité par le
quotidien.
(AFP, 12 novembre 2013)
Shortened service no solution to military abuse
When Pvt. Esat Mengilli was beaten to death by four overzealous
sergeants during a training exercise in 2007, his family and lawyers
lamented that the maximum punishment for Mengilli's death was just 10
months in jail under military law.
But after a six-year court case concluded last month, the outcome was
even more jarring: Mengilli's four superiors were sentenced to just 10
months in jail, a punishment which was swiftly forgiven by a military
judge the following week.
That troubling verdict is the most recent example of how the Turkey
Armed Forces (TSK) are failing to confront a long tradition of rights
abuses in conscript ranks, Turkey's sole military rights watchdog told
Sunday's Zaman this week. “We've seen important steps in reducing the
mandatory term of national service, but the government isn't pushing to
resolve the troubling rights issues that have become public knowledge,”
said Tolga İslam, founder of the Soldier Rights Platform, an NGO that
tracks ill treatment, suspicious deaths and suicides in the Turkish
military.
Ankara last month cut mandatory military service from 15 to 12 months
for males with a high school diploma, the second time the government
has cut compulsory service requirements in its decade in power. The
reduction, say defense analysts, is key to transforming Turkey's
military from a bloated, Cold War era ground army into a trimmer force
that devotes its resources to advanced weapon systems.
But there has been scant mention in Ankara's vision of a “modern”
military of pledges of reform to its opaque internal justice system or
regulations regarding abuse and suicides, argues İslam. Indeed, abuses
in the military were largely the stuff of rumor until 2011, when the
grisly torture of private Uğur Kantar in a military prisons spurred
public outrage and calls for military reform. İslam opened a website
later that year that invited former conscripts to share tales of abuse
and get legal help. So far this year the site has received over 650
appeals for help -- over two a day -- over incidents that range from
episodes of serious physical abuse to complaints about inability to
access healthcare.
The recently concluded trial of Mengilli's superiors in a military
court offer a telling case of how those woes are largely rooted in a
system where “active punishment that outlines clear penalties for
superiors who abuse conscripts is totally missing,” said İslam. During
the five-year trial, the Mengilli family's lawyers drew on several
eyewitnesses who said Mengilli was beaten and dragged repeatedly after
he fell from exhaustion during a training exercise. He suffered a heart
attack and died shortly after the beating, military doctors later
concluded.
But while a military judge acknowledged that version of events and
found the four sergeants guilty, he was able to use wide sentencing
powers to greatly reduce the sentence. Another judge later dismissed
the punishments. “This is a system that encourages superior officers to
ignore the boundaries of their authority and act with complete
impunity,” said İslam. The rights campaigner envisions civilian courts
managing cases involving conscripts in the future, an arrangement he
said would greatly expand victims' power to fairly challenge their
abusers.
The Soldier Rights Platform speculates that shortened military service
will indeed have a positive effect on conscript suicides, another area
of concern for military rights activists. There have been 979 suicides
in the last decade, far more than the 601 troops who have died fighting
the terrorist Kurdistan Workers Party (PKK) in the Southeast over that
same time period. Just 38 soldiers have committed suicide this year,
somewhat under the NGO's estimates made at the beginning of 2013. Some
of that reduction may be based on “buddy systems” the military has
established to prevent soldiers committing suicide while on solitary
watch duty, when suicides most commonly occur. But Islam warns that the
vast majority of suicides in Turkey's military occur when some form of
physical abuse is committed against the victim. “Many factors
contribute to suicides, and it's very clear that serving less time in
the military means people are less desperate. But it doesn't change the
core problems of abuse that often lead young men to take desperate
actions,” said İslam.
Last month, a military court sentenced a sergeant to just 25 days in
prison for repeatedly beating Pvt. Nihat Bakır, who committed suicide
shortly after the beatings began in mid 2012. The punishment was later
commuted by a judge, and the case was widely scandalized in the press
as an example of the military's failure to take suicides and abuse
seriously.
Some reforms have indeed been enacted since military abuse first came
to wide national attention in 2011 with the scandal surrounding private
Uğur Kantar's torture and death in a military jail that year. Testimony
by his family in 2012 before Parliament's Human Rights Commission led
to the eventual closing of the notorious ad hoc jails where Kantar and
others were tortured. But Kantar's own case still remains in legal
limbo, shifting between a civil court in Ankara and a military court in
the Turkish Republic of Northern Cyprus (KKTC), two years after his
death.
Military pledges to root out abuse and control suicides, meanwhile,
haven't been accompanied by the greater transparency needed to evaluate
those very steps, said İslam. The campaigner says his group will
petition the ombudsman, the government's newly established rights
office, to bring about a greater degree of transparency to criminal
cases in the military. It remains unclear, however, if the ombudsman
will have the authority to investigate military officers suspected of
crimes. “This is about the inability of the military to admit these
problems need civilian oversight and transparency. You can reduce the
terms of service, but it won't stop a culture of abuse that thrives on
secrecy and impunity,” İslam said.
(TODAY'S
ZAMAN, Nov 8, 2013)
20 ans après, des ex-soldats jugés pour le meurtre de six kurdes
Un tribunal de Sirnak, dans le sud-est de la Turquie, a ouvert mardi le
procès de six anciens militaires turcs, dont un général, accusés
d'avoir torturé puis assassiné six villageois kurdes en 1993, avant de
faire disparaître leurs corps.
Ces six habitants du village de Görümlü, dans la province de Sirnak,
étaient soupçonnés d'aider les rebelles du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), au plus fort des combats qui les opposaient alors à
l'armée turque.
Aucun des accusés, qui risquent tous la prison à vie, n'a assisté mardi
à la première audience du procès, que les juges de Sirnak ont
immédiatement décidé de délocaliser à Ankara pour des raisons de
sécurité.
La date de la prochaine audience dans la capitale n'a pas été fixée.
L'ouverture du procès de l'ex-général Mete Sayar, qui commandait les
forces turques dans la région, et des cinq soldats sous ses ordres a
été salué par les victimes et les ONG de défense des droits de l'Homme
comme la fin de l'impunité des responsables militaires de l'époque,
accusés d'être à l'origine de nombreuses disparitions.
Human Rights Watch (HRW) a ainsi souligné que "les familles (des victimes) ont attendu deux décennies".
"Le procès de Mete Sayar et des autres pour le meurtre et la
disparition des villageois de Görümlü est un pas significatif pour que
justice soit rendue à leur familles", a estimé Emma Sinclair Webb,
responsable de HRW pour la Turquie, dans un communiqué publié lundi.
Le PKK a engagé en 1984 contre l'Etat turc une guérilla qui a fait à ce jour plus de 40.000 victimes.
Le gouvernement islamo-conservateur d'Ankara a renoué le dialogue il y
a un an avec le chef emprisonné du PKK Abdullah Öcalan mais ces
pourparlers sont au point mort.
Le PKK, qui a décrété en mars un cessez-le-feu unilatéral, a suspendu
début septembre le retrait de ses combattants de Turquie, jugeant que
les gestes de l'Etat turc insuffisants.
(AFP, 5 novembre 2013)
Draft Resisters Face Fines Up to 46,355 Liras
Turkey’s Ministry of Defense released a statement regarding the seeking
of draft resisters. Reminding that police authorities and gendarmerie
forces already launched seek and arrest fashion investigations on draft
resister throughout the country, the ministry specified that fines
would differ according to the time period and surrender/capture basis.
According to this, those who surrender to authorities will have reduced
payments. The fines will vary from 296 liras (for those surrender) to
46,355 liras (for those who are captured after 20 years of draft
resisting).
(BIA, Oct 31, 2013)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Quelque 500 Turcs dans les rangs d'al-Qaïda en Syrie
Quelque 500 citoyens turcs ont franchi la frontière qui sépare leur
pays de la Syrie pour combattre le régime du président Bachar al-Assad
dans les rangs des groupes rebelles jihadistes proches d'al-Qaïda,
selon le ministère turc de l'Intérieur.
Selon un rapport du ministère publié mercredi par plusieurs quotidiens
turcs, ces Turcs ont rejoint les rangs du front al-Nusra et de l'Etat
islamique en Irak et au Levant (EIIL).
"Certains ont reçu un entraînement dans des camps d'al-Qaïda en
Afghanistan et au Pakistan", ajoute ce rapport, cité notamment par le
quotidien Zaman.
Le ministère a également recensé la mort de 13 Turcs combattant pour le front al-Nusra et de 75 autres citoyens turcs en Syrie.
La Turquie, qui soutient les rebelles opposés depuis 2011 au régime de
Damas, a été récemment pointée du doigt par certains de ses alliés
occidentaux pour sa mansuétude présumée à l'endroit des groupes
rebelles fondamentalistes.
Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a démenti à
de multiples reprises aider ces groupes à franchir la frontière
syro-turque ou leur livrer des armes.
Malgré les requêtes pressantes de l'opposition en exil, les pays
occidentaux, Etats-Unis en tête, répugnent à fournir des armes aux
rebelles en guerre contre l'armée régulière syrienne de peur qu'elles
ne tombent entre les mains de leurs factions fondamentalistes.
La Turquie accueille sur son territoire plus de 600.000 réfugiés syriens.
(AFP, 27 novembre 2013)
Un monastère du Ve siècle d'Istanbul bientôt reconverti en mosquée
Un monastère en ruines du Ve siècle à
Istanbul va être modernisé pour redevenir une mosquée, a rapporté mardi
la presse turque, alors qu'un projet de convertir la fameuse basilique
Saint-Sophie en lieu de culte musulman suscite la polémique.
Considéré par les historiens comme le plus important de Constantinople,
le monastère de Stoudion, fondé en 462, était dédié à
Saint-Jean-Baptiste.
Déjà reconverti en mosquée après la conquête de l'actuelle Istanbul par
l'empire ottoman en 1453, il est ensuite tombé à l'abandon, notamment à
la suite de tremblements de terre. Selon le quotidien de langue
anglaise Hürriyet Daily News, les travaux de rénovation de l'ancien
bâtiment byzantin doivent débuter l'an prochain.
Il y a dix jours, le vice-Premier ministre et porte-parole du
gouvernement islamo-conservateur Bülent Arinç avait suscité la
polémique en espérant que la basilique Sainte-Sophie, attraction
touristique phare d'Istanbul, puisse redevenir un jour une mosquée.
Édifiée au VIe siècle après Jésus-Christ par l'empereur Justinien, la
basilique fut le siège du patriarche orthodoxe de Constantinople. Elle
a été transformée en mosquée après la prise de la ville par les turcs
Ottomans en 1453, avant de prendre le statut de musée en 1934.
La Grèce a immédiatement réagi au souhait de M. Arinç en estimant, par
la voix du porte-parole de son ministère des Affaires étrangères, qu'il
"blesse les sentiments religieux de millions de chrétiens". Dans la
foulée, Ankara avait répondu n'avoir "rien à apprendre" d'Athènes en
matière de respect des libertés religieuses.
Le projet de convertir Sainte-Sophie en mosquée est régulièrement
évoqué depuis l'accession au pouvoir du Parti de la justice et du
développement (AKP) en 2002.
Les déclarations du numéro deux du gouvernement turc interviennent dans
un contexte tendu où l'AKP est accusé de vouloir islamiser le pays.
(AFP, 26 novembre 2013)
Yakut: «Les écoles mixtes, une erreur historique à corriger»
Le vice-président du Parlement, Sadık Yakut, a déclaré mercredi que la
Turquie avait fait erreur en permettant la mixité dans les écoles et il
a promis l’adoption prochaine de mesures destinées à y remédier.
Dans un discours devant le 14e Forum international du Parlement turc
sur les enfants, Yakut a déclaré: « La Turquie a fait une erreur
historique en permettant les écoles mixtes dans un esprit
d’occidentalisation ». Il a ajouté qu’il y avait des écoles
occidentales en Turquie où la mixité est interdite.
Le Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan a déclenché une controverse
internationale au début de novembre après avoir dénoncé les résidences
étudiantes mixtes, et menacé de sévir contre cette pratique. Erdoğan a
récemment réitéré son opposition aux résidences étudiantes mixtes et
affirmé que son gouvernement avait la responsabilité de défendre les
valeurs turques.
Il a dit que la Turquie est opposée aux résidences étudiantes mixtes et
que le Parti de la justice et du développement (AKP), un parti
démocratique conservateur, doit promouvoir son système de valeurs et
agir dans les limites définies par la loi.
Erdoğan a rappelé l’engagement de son parti en faveur de la défense de
la culture, des croyances et des valeurs de la société turque. « Nous
n’imposons aucune valeur à la société. Nous préservons ses valeurs, et
nous nous opposons à toute tentative d’imposer d’autres valeurs.» Il a
ajouté que son gouvernement ne renoncerait jamais à son identité
conservatrice au motif que certains groupes ne l’apprécient pas.
Source : http://www.islamisme.fr/turquie-les-ecoles-mixtes-une-erreur-historique-a-corriger/
La Turquie appelle le monde musulman à lutter contre l'islamophobie
Le monde musulman devrait combattre les stéréotypes qui associent
l'islam au terrorisme, a déclaré mercredi le président turc Abdullah
Gül.
M. Gül s' est exprimé ainsi à Istanbul lors d' une réunion du Comité
pour la Coopération économique et commerciale, comité permanent de l'
Organisation de la coopération islamique (OCI).
"L' islamophobie reste un problème critique qui entraîne des préjudices
infondés contre notre glorieuse religion et les musulmans", a-t-il
indiqué.
Il a accusé les groupes de répandre de la propagande négative et d'
abuser des valeurs islamiques en lançant des actes terroristes.
M. Gül a par ailleurs souligné que la pauvreté, le manque d' éducation
et les inégalités économiques nourrissent l' islamophobie, ajoutant que
le monde musulman doit résoudre ces problèmes.
Le secrétaire général de l' OCI, Ekmeleddin Ihsanoglu, a fait écho à l'
appel lancé par M. Gül, soulignant que l' organisation est considérée
au niveau international comme un acteur crédible capable de promouvoir
le développement socio-économique et de contribuer à la paix et la
sécurité.
Il a insisté sur le fait que le comité revoit régulièrement les
activités économiques et la coopération entre Etats-membres,
contribuant ainsi au développement de la région.
Le Comité pour la Coopération économique et commerciale est un des trois comités permanents de l'OCI, fondée en 1984
(Agence de presse Xinhua, 19 nov 2013)
Turquie: le kémalisme, héritage menacé ?
Pendant plusieurs décennies, son portrait a trôné partout en Turquie.
Visage énergique, cheveux blonds, yeux bleu ciel au regard perçant. Une
présence jugée tutélaire, garante de l'entrée du pays dans le monde
moderne.
Tous les matins, les cours d'école retentissaient du serment immuable
envers le "père des Turcs". "Heureux celui qui peut se dire turc !"
Aujourd'hui, plus de dix ans après l'arrivée au pouvoir des
islamo-conservateurs du Parti pour la justice et le développement
(AKP), les petits Turcs ne prêtent plus le serment de fidélité à la
mémoire de Mustafa Kemal Atatürk, le père de la Turquie laïque et
moderne, érigée dans la douleur sur les ruines de l'Empire ottoman
considéré depuis le milieu du XIXe siècle comme "l'homme malade de
l'Europe".
Aisément reconduit au pouvoir depuis 2002, l'AKP, mouvement issu de la
mouvance politique islamique, ne se prive pas de donner à la population
des "conseils avisés" applicables à la vie de tous les jours, tandis
que l'opposition laïque dénonce une islamisation larvée du pays.
Le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, qui défend l'adhésion de son
pays à l'Union européenne, combat publiquement la consommation
d'alcool, conseille les femmes sur le nombre d'enfants qu'elles
devraient avoir, s'insurge contre la mixité dans les résidences
universitaires.
Le mois dernier, la Turquie a officiellement mis fin à l'interdiction
faite aux femmes de porter le foulard islamique dans les institutions
publiques - sauf dans l'armée et le monde judiciaire, secteurs exclus
de la nouvelle législation. Cette interdiction remontait à 1925.
Face à la puissante armée turque, qui se présente depuis près d'un
siècle comme la garante des idéaux kémalistes et a mené trois coups
d'Etat entre 1960 et 1980, les autorités ont mené ces dernières années
une offensive judiciaire. Accusés de complot, des centaines de généraux
et d'officiers se sont retrouvés en prison.
LIGNES DE FAILLE
Ces procès tout comme la violente répression du mouvement contestataire
du printemps dernier ont souligné les lignes de faille de plus en plus
prononcées entre élites laïques et musulmanes.
Dans ces temps difficiles, les nostalgiques de Mustafa Kemal aiment à
se retrouver autour de son imposant mausolée, l'Anitkabir, érigé sur
une colline d'Ankara. Pour le 75e anniversaire de la mort d'Atatürk ce
mois-ci, plus d'un million de personnes se sont rendues sur place, un
chiffre record depuis plus de dix ans.
"Aujourd'hui, on foule aux pieds tout ce que défendait Atatürk. Il
fallait bien que je marque ma réprobation", explique Özgür Diker, un
agent d'assurances de 36 ans venu pour la première fois tout
spécialement d'Istanbul avec cinq amis pour se recueillir à l'Anitkabir.
"Le peu de démocratie que nous avons aujourd'hui, nous le devons à Atatürk", ajoute-t-il.
"Le débat sur la mixité dans les résidences universitaires, c'est pour
moi la goutte d'eau qui a fait déborder le vase", affirme non loin de
là Nese Yildiz, une ancienne employée de banque de 46 ans.
"L'Etat et ses partisans veulent s'insinuer dans nos vies, dans nos
maisons. Ils veulent faire croire qu'eux seuls inculquent les valeurs
morales à leurs enfants, et pas nous..."
Des dizaines de milliers d'autres kémalistes ont rendu hommage à
l'ancien président au palais de Dolmabahçe, à Istanbul, où le fondateur
de la Turquie moderne a passé ses derniers jours.
Pour eux, le fossé se creuse de plus en plus entre les deux camps - "eux" et "nous".
RÉÉQUILIBRAGE ?
Il y a quelques mois, Recep Tayyip Erdogan a affirmé que les lois
actuelles sur l'alcool, qu'il combat, avaient été rédigées par "deux
ivrognes" - une déclaration qui a suscité la colère des kémalistes.
Mustafa Kemal est mort d'une cirrhose le 10 novembre 1938.
"On ne peut pas dire qu'il y ait un risque de voir la Turquie devenir
un nouvel Iran mais il est vrai qu'on assiste à une offensive des
censeurs en matière de morale", estime l'écrivain et universitaire
Tanil Bora.
Pour Erdogan et ses partisans, il s'agit tout simplement d'un
rééquilibrage en faveur de la liberté religieuse après des décennies
d'un régime laïque qui n'était guère enclin aux concessions. Avec
toutefois un parfum de revanche.
"Pendant des années, ces gens-là ont siroté leur whisky sur les rives
du Bosphore (...), toisant de haut tous ceux qui n'étaient pas de leur
monde", a lancé le Premier ministre lors d'une réunion publique cet été
dans la province très conservatrice de Kayseri, dans le centre de
l'Anatolie, visant les élites laïques.
Malgré les critiques de l'opposition, Erdogan reste l'homme politique
le plus populaire du pays, grâce notamment au "boom" économique que
connaît l'Anatolie.
"L'AKP et les partisans d'Erdogan ne cessent de caricaturer le
kémalisme et de le présenter comme un courant de pensée extrémiste, ce
qui attise la méfiance envers les laïques", explique Tanil Bora.
Mais le Premier ministre n'est pas lui-même à l'abri de critiques, même
au sein de son parti, sur son style autoritaire, illustré par la
répression des manifestations du printemps dernier.
Selon les statuts de l'AKP, Erdogan ne peut pas briguer un nouveau
mandat de Premier ministre en 2015. Il est probable toutefois qu'il se
présentera à l'élection présidentielle de 2014. S'il est élu, l'actuel
chef de l'Etat, Abdullah Gül, pourrait devenir son Premier ministre. (Reuters, Humeyra Pamuk et Gulsen Solaker, Guy Kerivel pour le service français, Nov 18, 2013)
Al-Qaïda et la guerre par procuration en Syrie
Plus de deux ans et demi après la révolte lancée en Syrie, l’opposition
armée syrienne a laissé le train aux jihadistes d’Al-Qaïda, venus de
l’étranger. De nombreux « rebelles » ont abandonné les combats qui
n’étaient pas les leurs, tandis que d’autres brigades se sont rendues
ou se sont rangées aux côtés d’Al-Qaïda. Depuis le début de la guerre
syrienne, tous ces groupes dépendaient des pays étrangers qui les
finançaient et armaient.
Plusieurs pays de l’Occident, notamment la France, ainsi que la
Turquie, ont fait croire que la chute du régime était imminente. Pour
les dirigeants occidentaux, il fallait trois mois pour renverser Bachar
al-Assad. Aujourd’hui, on cherche une solution avec ce régime, tant
diabolisé et accusé de crimes contre l’humanité.
Parallèlement, la plupart des groupes « rebelles » de l’Occident ont
perdu leur pari, avant de se diviser en plus de mille groupes
différents. Le pire, ils ont perdu leur objectif et beaucoup d’entre
eux se sont livrés à des crimes de guerre. Mais les pays occidentaux
ont continué de fermer les yeux sur les crimes commis en Syrie par ces
« rebelles », pour ne pas donner une légitimité au régime.
L’opposition politique reconnue officiellement par plusieurs pays
occidentaux, la France en tête, n’a jamais réussi à devenir le seul
représentant légitime de toute la Syrie. Sous influence des pays
étrangers comme la Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar, elle n’a pas
été à la hauteur de reconnaitre les droits du peuple kurde. Ce peuple
qui a construit une troisième voie, devenant ainsi le seul véritable
garant de la démocratie en Syrie.
GRACE A ERDOGAN, AL-QAIDA S’IMPLANTE EN TURQUIE
La montée d’Al-Qaïda est la conséquence la plus visible de la politique
menée en Syrie. Attirés par ce gouffre, les « jihadistes » ont afflué
vers la Syrie, parcourant des milliers de kilomètres et traversant les
frontières de plusieurs pays. La plupart des groupes armés qui
combattent aujourd’hui en Syrie font partie d’al-Qaida ou sont
complices des « jihadistes », qui se cachent derrière la couverture de
l’Islam.
Des liens étroits entre la Turquie et al-Qaïda contre les Kurdes
syriens ont permis aux jihadistes de s'implanter en Turquie. Plusieurs
jeunes d'origine Turcs ont quitté le pays pour combattre en Syrie sans
aucun but précis.
Nombreux d’entre eux ont été tués dans des combats avec les combattants
de l'YPG, armée kurde syrienne, constituée de femmes et d’hommes.
Certains qui ont été capturés ont avoué le soutien des services turcs
dans cette guerre par procuration, d'une part les pays occidentaux, les
monarchies du Golfe et la Turquie, d'autre part la Syrie, la Russie et
l'Iran.
MYTHE D’AL-QAIDA BRISE PAR LES KURDES
Soutenus et financés par de nombreux pays dont la Turquie, des groupes
d'Al-Qaïda attaquent les Kurdes depuis notamment mi-juillet après avoir
été chassés de Serêkaniyê (Rass al-Aïn), sur la frontière avec la
Turquie. Mais le mythe d’Al-Qaïda a été brisé face aux combattants
kurdes. Ils ont subi de lourdes défaites. Le chef de l’Etat islamique
en Irak et au Levant (EIIL), affilié à Al-Qaïda, et plusieurs émirs ont
été tués comme des milliers d’autres. Les kurdes n’ont reculé sur aucun
front, mais ont chassé les jihadistes d’al-Qaïda, considérés comme «
bandes armées » par les Kurdes, de plusieurs villes et villages. Vers
la fin octobre, la ville frontalière avec l’Irak, Tall Kocher (Al
Yaroubia) et toute la région de Chil Agha ont été prises par les
Kurdes. Entre le 1er et le 5 novembre, deux villes et une quarantaine
de villages ont été libérés dans la région de Serêkaniyê. De nouvelles
opérations « révolutionnaires » ont été lancées par l’YPG dans les
régions de Tall Tamer et Tirbespi (al-Qahtaniya). Plus de vingt
villages ont été pris par des combattants kurdes entre le 1er et le 14
novembre dans ces deux régions.
Après plusieurs défaites successives ces dernières semaines face aux
combattants kurdes, des groupes armés d'al-Qaïda se sont de nouveaux
livrés aux crimes de guerres, enlevant le 11 novembre au moins 15
civils kurdes à Tabga, dans la province de Raqa, sous contrôle des
"jihadistes". Fin août, plus de 300 civils kurdes avaient été enlevés
dans la même province par ces "jihadistes", venus d'étrangers via la
Turquie.
Toujours le 11 novembre, au moins 14 civils dont cinq enfants et six
arabes ont été tués dans l’explosion d’une voiture près des locaux du
croissant rouge kurde dans la ville de Kobani, au Kurdistan syrien. Ni
les pays occidentaux, ni l'opposition syrienne n'a condamné ces crimes.
LES JIHADISTES FABRIQUENT LEURS ARMES EN TURQUIE
Après chaque attaque, les Kurdes accusent notamment la Turquie en
raison de son soutien à Al-Qaïda. Pour les organisations kurdes, sans
ce soutien les « bandes armées » ne pourraient même pas se maintenir
trois jours face aux combattants de l’YPG. La Turquie continue de
soutenir les « jihadistes » devant les yeux du monde entier, même si le
premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan refuse de l’admettre.
Plusieurs sources concordantes affirment qu'il y a même un accord
secret entre la Turquie, l'Arabie Saoudite et Israël et Al-Qaïda qui
aurait accepté de ne pas attaquer ces trois pays.
Par ailleurs, des sites d'informations et de propagandes en faveurs
d'Al-Qaïda se sont multipliés en Turquie, sans aucune restriction. Ce
soutien de la Turquie, visible à l'œil nu sur la frontière avec la
Syrie a également été révélé lors d'une opération policière à Adana, le
7 novembre, après « une dénonciation de trafic de drogue ».
935 pièces métalliques « ressemblant mortier ordinaire » et dix tuyaux
pour des lance-roquettes ont été saisis selon la police. Ils ont été
fabriqués à Adana et à Konya, a affirmé la police. Le motif qui a
alerté la police laisse penser que les autorités n’avaient pas
l’intention de mener un assaut pour empêcher ces armes de circuler.
De mêmes armes avaient été saisies par des combattants kurdes dans la
région de Serêkaniyê, en septembre dernier, lors des combats avec les
djihadistes autours des villages d’Alok, Jafa, Dirdara et Hamid.
Le 11 novembre, les garde-côtes grecs ont intercepté un cargo battant
pavillon avec environ 20 000 fusils d’assaut Kalachnikov à son bord. Le
capitaine turc du navire et sept membres d’équipage, dont deux Turcs et
cinq Indiens, ont été placés en état d’arrestation, selon les medias
turcs et grecs.
Ces deux opérations ne sont en fait que la partie visible de l'iceberg.
Après chaque combat avec les Kurdes, les blessés jihadistes sont
transportés dans des ambulances turques vers des hôpitaux d’Urfa,
d’Hatay ou d’Antep. Des groupes affiliés à al-Qaïda sont voisins de la
Turquie à Tall Abyad et à Azzaz. Le camp de réfugiés d’Atma est utilisé
comme base par ces jihadistes. Les villes comme Antep, Urfa et Hatay
accueillent les jihadistes jour et nuit. Une partie de l’hôpital
publique d’Ersin à Antep est destinée aux blessés d’al-Qaida, affirme
en outre une source dans cette ville.
LA COALITION SYRIENNE LOIN D'ETRE UNE OPPOSITION DEMOCRATIQUE
La coalition nationale syrienne et l'opposition armée ont gardé le
silence sur les attaques jihadistes contre le peuple kurde. De
nombreuses brigades de l'armée syrienne libre (ASL) sont également
impliquées à des crimes de guerre aux cotés d'Al-Qaida. La coalition
syrienne n'a jamais condamné les attaques jihadistes contre les Kurdes,
au contraire elle a accusé les Kurdes qui ont chassé des groupes armés
d'al-Qaïda.
Cette complicité avec Al-Qaïda reflète aussi la position de leurs
parrains, soit celle de l'Occident, de la Turquie, du Qatar et de
l'Arabie Saoudite. N'ayant jamais rassemblé une large opposition
représentant les peuples vivant en Syrie et n'ayant aucun projet
démocratique incluant les revendications légitimes du peuple kurde,
cette coalition s'en est également au Parti de l'Union Démocratique
(PYD), principale parti kurde en Syrie, qu'elle a qualifié de
"formation hostile à la révolution syrienne", après l'annonce d'une
"assemblée constituante", en vue d'une administration autonome
provisoire au Kurdistan syrien.
REVOLUTION DEMOCRATIQUE KURDE "INDESIRABLE"
Contrairement aux méthodes anti-démocratiques de l'opposition, tous
les autres peuples vivant dans la région kurde, comme les arabes,
arméniens et assyro-chaldéens, sont représentés dans cette l'assemblée
constituante qui a divisé la région kurde en trois cantons.
Refusant de s'impliquer dans cette guerre par procuration, les Kurdes
ont réalisé une veritable révolution avec un aspect féministe et
fraternel, mais "indésirable" par ceux qui n'aiment pas voir les Kurdes
prendre en main leur destin et tracer leur chemin vers l'avenir, sans
avoir besoin des forces hégémoniques et anti-démocratiques.
Par Maxime Azadi, 16 novembre 2013
http://www.actukurde.fr/actualites/593/al-qaida-et-la-guerre-par-procuration-en-syrie.html
Les liaisons dangereuses d’Ankara avec les djihadistes
En inspectant, dans le sud de la Turquie, un camion qui faisait route
vers la Syrie, les policiers ne s’attendaient pas à découvrir des
bazookas, diverses armes à feu, des rampes de lancement ainsi que 935
obus de mortier. Hüseyin Avni Cos, gouverneur de la province d’Adana,
où le véhicule a été intercepté la semaine dernière, a expliqué que ces
obus avaient été fabriqués dans la région de Konya, en Anatolie. Cette
opération, a-t-il affirmé, «prouve clairement que la Turquie ne
soutient pas les groupes radicaux en Syrie».
L’origine de ces armes soulignait surtout la puissance des relais dont
disposaient les djihadistes en Turquie. Depuis plusieurs mois, le
gouvernement islamo-conservateur turc est accusé, au mieux de faire
preuve de négligence face aux islamistes extrémistes, au pire de les
soutenir. «Après avoir considéré que tous les ennemis de Bachar
el-Assad étaient ses amis, la Turquie a opéré un revirement, décrypte
Sinan Ülgen, directeur du think-tank Edam. Elle s’est rendu compte des
conséquences qu’une telle politique avait sur ses alliés et des risques
pour sa propre sécurité.»
OPÉRATIONS TERRORISTES
Dès le mois de mai, les États-Unis ont fait part publiquement de leur
mécontentement lors de la visite du premier ministre Recep Tayyip
Erdogan à Washington. C’est à cette période également que les
Américains ont cessé de faire transiter leur aide logistique à la
rébellion par le territoire turc, de peur qu’elle ne tombe entre des
mains ennemies, et opté pour la Jordanie, jugée plus sûre.
«Nous ne tolérerons pas qu’une organisation soit une menace pour la
Turquie et la région entière», a assuré en septembre le président
Abdullah Gül. Après avoir reproché à Ankara une responsabilité dans
l’installation de ces factions radicales, Saleh Muslim, le président du
Parti de l’union démocratique, la principale force kurde syrienne, a
reconnu, la semaine dernière dans le quotidienTaraf, que «les
combattants djihadistes n’arriv(aient) plus de Turquie comme avant».
Cette évolution sur le terrain a été motivée par une succession
d’actions contre les intérêts turcs.Une voiture piégée a notamment
explosé devant l’ambassade turque à Mogadiscio en juillet. Le mois
dernier, l’État islamique en Irak et au Levant, qui contrôle la ville
frontalière d’Azaz, a menacé de s’en prendre à la Turquie. Pour la
première fois, fin octobre, l’armée turque a pilonné des positions de
ces djihadistes, et des avoirs de membres d’al-Qaida ont également été
gelés. L’éditorialiste Kadri Gürsel se demande toutefois si la Turquie
n’est pas en train de se transformer «en Pakistan du Moyen-Orient».
«La question est de savoir si ce changement de politique n’arrive pas
trop tard pour la sécurité turque», s’interroge Sinan Ülgen, ancien
diplomate.
http://www.lefigaro.fr/international/2013/11/12/01003-20131112ARTFIG00562-les-liaisons-dangereuses-d-ankara-avec-les-djihadistes.php
Turkish court lifts headscarf ban for attorneys
The Council of State has approved the removal of the headscarf ban for
lawyers, allowing lawyers to register at the Bar Association with a
picture showing them wearing a headscarf.
Upon a lawyer’s complaint, the Council of State’s 8th Department halted
the execution of the Turkey Bar Association’s (TBB) legal profession
act, which stated that lawyers had to provide a picture of themselves
without a headscarf in order to register at the Bar Association.
The 8th department said in its justification that the rights granted by
the Constitution and international conventions should not be limited in
a way that contradicts the spirit of the Constitution.
‘Limitations cannot contradict Constitution’
“These limitations [on rights] cannot contradict the spirit of the
Constitution, the secular republic and democratic society, according to
the Constitution,” said the court in its jurisdiction. It also added
that the limitation on photographs that lawyers can submit to the bar
surpassed the aim of the law.
The said the rule would violate the right to work, and freedom of faith
and religion, which were guaranteed by the Constitution and
international conventions signed by Turkey.
However, the decision’s justification also said the photographs of
lawyers on licenses must show their characteristics and allow them to
be easily recognizable. It said women were allowed to provide
photographs for their ID cards wearing a headscarf that leaves their
face, forehead and chin open. (hurriyetdailynews.com, Nov 11, 2013)
Erdogan ouvre un nouveau front contre la laïcité
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a ouvert un nouveau front
dans la guerre qui oppose son gouvernement islamo-conservateur aux
laïcs en promettant de s'attaquer, au nom de la morale, à la mixité
dans les résidences étudiantes.
D'abord évoquée dans le huis clos d'une réunion de son Parti de la
justice et du développement (AKP), l'offensive a été lancée
publiquement mardi devant le Parlement, où des députées s'affichent
voilées depuis une semaine.
"Nous n'avons pas autorisé et nous n'autoriserons pas que filles et
garçons restent ensemble dans les résidences d'Etat", a lancé le chef
du gouvernement.
"Toutes sortes de choses peuvent se produire quand c'est mixte. Nous
recevons des plaintes de familles qui nous demandent d'intervenir",
a-t-il justifié sa démarche, avec plein de sous-entendus.
Dans la foulée, M. Erdogan a intimé aux gouverneurs des 81 provinces du
pays l'ordre de contrôler les établissements et même encouragé la
population à dénoncer les comportements suspects.
Son appel a été immédiatement entendu par le gouverneur d'Adana (sud),
qui a promis d'intervenir. "Il appartient à l'Etat de protéger les
jeunes des mauvaises habitudes", a dit Hüseyin Avni Cos à l'agence de
presse Dogan.
Selon une source officielle, les trois-quarts des résidences
étudiantes gérées par Yurtkur, un organisme public, séparent déjà
filles et garçons. Et il ne devrait plus rester le moindre
établissement mixte au début 2014.
Mais le Premier ministre a déjà fait savoir qu'il ne comptait pas en
rester là. Dans son intervention de mardi, il a évoqué l'idée d'étendre
son combat contre la mixité aux résidences étudiantes privées, ainsi
qu'aux colocations.
Dans un pays à très large majorité musulmane mais laïque, la sortie du
chef du gouvernement a provoqué la surprise des étudiants.
"Nous sommes majeurs et nous avons le droit de voter mais nous n'avons
pas le droit d'être ensemble, hommes et femmes, c'est ridicule",
s'amuse Ahmet, un étudiant en droit de 22 ans d'Ankara.
Dérive "islamiste" ?
Les adversaires politiques comme les défenseurs des droits des femmes
ou de la laïcité, eux, multiplient les critiques contre la dérive
"islamiste" du Premier ministre.
"La véritable intention d'Erdogan est de mettre fin à la pratique de la
mixité dans l'enseignement en général", a estimé mardi Kemal
Kiliçdaroglu, le président du Parti républicain du peuple (CHP), la
principale force d'opposition.
D'autres vont plus loin. Après la loi restreignant la vente et la
consommation d'alcool qui a nourri la fronde antigouvernementale de
juin puis le décret autorisant le port du voile dans la fonction
publique, ils dénoncent l'agenda de moins en moins caché de l'AKP.
"Sous nos yeux, la République turque se transforme en Etat islamique",
enrage Birsen Temir, qui dirige l'Association des femmes d'Anatolie.
A l'heure de la reprise des négociations d'adhésion de la Turquie à
l'Union européenne (UE), cette nouvelle polémique a fait froncer
quelques sourcils à Bruxelles.
"Le choix en cette matière doit en principe revenir aux étudiants et à
leurs familles", a relevé Peter Stano, le porte-parole du commissaire
européen à l'Élargissement, Stefan Füle. "Nous rappelons que l'élément
clé du récent paquet de démocratisation annoncé par le Premier ministre
était la protection des modes de vie", a-t-il ajouté dans une
déclaration transmise à l'AFP.
En Turquie, des juristes ont aussi pointé du doigt les difficultés
légales soulevées par cette initiative. Comment l'Etat pourrait-il
intervenir contre des étudiants majeurs vivant sous un même toit, alors
que la Constitution garantit égalité des sexes et libertés
fondamentales ?
En déplacement mercredi en Finlande, M. Erdogan a balayé la question d'un revers de main.
"Nous ne sommes jamais intervenus dans la vie de qui que ce soit. Si
nous l'avions fait, nous ne serions pas soutenus par un électeur sur
deux en Turquie", a-t-il plaidé. "Nous exerçons nos responsabilités
dans le cadre de la loi".
Avant de s'envoler pour Helsinki, le Premier ministre avait toutefois
affiché sa détermination. "S'il faut changer les lois, alors on les
changera", a-t-il sèchement répondu mardi à une journaliste.
(AFP, 6 novembre 2013)
Erdogan crée une nouvelle polémique sur la mixité d'étudiants
Le Premier ministre islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan a
créé une nouvelle polémique sur la place de la religion dans la société
turque en critiquant la mixité dans les résidences étudiantes.
"Les étudiants filles et garçons ne peuvent pas vivre dans une même
maison, c'est contraire à notre structure qui est
conservateur-démocrate", a lancé dimanche M. Erdogan, cité lundi par
des journaux, devant les cadres du Parti de la justice et du
développement (AKP) réunis à Kizilcahamam, dans la banlieue de la
capitale Ankara.
Selon les quotidiens Radikal et Zaman, il a ajouté que son gouvernement
allait "d'une manière ou d'une autre superviser" cette question, sans
toutefois précisé si les résidences étudiantes mixtes, de plus en plus
rares à travers la Turquie, seraient désormais séparées.
A l'issue du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement
Bülent Arinç a démenti les paroles attribuées au Premier ministre,
dénonçant des "déclarations inventées".
"Ces propos n'ont rien à voir avec la réalité", a insisté M. Arinç
devant la presse, "nous n'avons absolument pas l'intention de procéder
à un contrôle" des résidences étudiantes.
Toutefois, Erdogan a répété mardi, cette
fois publiquement, sa volonté d'interdire les résidences mixte
d'étudiants, les jugeant contraires aux valeurs qu'il défend.
"Nous n'avons pas autorisé et nous n'allons pas autoriser que les
filles et les garçons restent ensemble dans les résidences (étudiants)
appartenant à l'Etat", a lancé M. Erdogan lors de son discours
hebdomadaire devant les députés de son Parti de la justice et du
développement (AKP, issu de la mouvance islamiste).
"Tout peut se produire quand c'est mixte. Nous recevons des plaintes
des familles qui nous demandent d'intervenir. Et il nous appartient
d'intervenir", a-t-il plaidé.
"Les valeurs que je défends ne permettent pas une telle chose", a
souligné le chef du gouvernement, ajoutant que la mixité dans les
résidences d'étudiants avait un impact négatif sur les résultats de
leurs locataires.
M. Erdogan a déclaré la guerre à la mixité lors d'une réunion à huis clos de son parti le week-end dernier.
"Les étudiants filles et garçons ne peuvent pas vivre dans une même
maison, c'est contraire à notre structure qui est
conservatrice-démocrate", avait-il indiqué, cité par la presse.
Selon les médias turcs, M. Erdogan avait ajouté que son gouvernement
allait "d'une manière ou d'une autre" s'occuper de la question.
Au pouvoir depuis 2002, M. Erdogan est régulièrement accusé de vouloir
"islamiser" la Turquie, à très forte majorité musulmane mais
officiellement laïque, en multipliant les références de plus en plus
visibles à l'islam.
Sitôt rapportés dans la presse, les propos de M. Erdogan ont suscité la
polémique sur les réseaux sociaux, où de nombreuses voix ont dénoncé
une attaque contre la vie privée.
"Le gouvernement turc conduit par l'AKP a besoin d'être sauvé avant
qu'il ne soit trop tard. Erdogan semble pousser le parti vers un point
de non-retour", a ainsi réagi Mohamed Hemish sur son compte Twitter.
"Le +démocratisation+ de la Turquie d'Erdogan l'autoritaire est une
plaisanterie. Atatürk (Mustafa Kemal, fondateur de la Turquie moderne,
ndlr) se retournerait dans sa tombe", a renchéri un autre adepte du
site de microblogging, Wim van Wegen.
"Recep, tu menaces un peu trop. Tu dois comprendre que la Turquie n'est
pas l'Arabie saoudite", a lancé un lecteur au pseudonyme de "Alkan
Alkan" sur le site internet du quotidien turc de langue anglaise
Hürriyet Daily News.
Un dirigeant du Parti républicain du peuple (CHP), principal mouvement
d'opposition pro-laïque au Parlement turc, a demandé à M. Erdogan de
s'expliquer sur ces propos.
"Voulez-vous dire par +supervision+ que vous entendez aussi procéder,
comme le fait la police des moeurs en Iran, à un contrôle vestimentaire
des étudiants. N'est-ce pas une attaque contre la vie privée ? Les
étudiants sont assez grands pour décider eux-même de leur vie", a
déclaré Umut Oran, influent député du CHP au Parlement.
Au pouvoir depuis 2002, M. Erdogan est accusé de vouloir "islamiser" la
Turquie, à très forte majorité musulmane mais officiellement laïque
depuis la fondation de la République en 1923, en multipliant les
références de plus en plus visibles à l'islam.
Lors de la fronde politique sans précédent qui a secoué le régime turc
en juin, de nombreux manifestants qui ont défilé dans les rues des
grandes villes du pays ont stigmatisé une nouvelle loi limitant la
consommation et la vente d'alcool.
Dans le cadre d'une série de mesures destinées à "démocratiser" la
Turquie, M. Erdogan a récemment autorisé les députées à porter le voile
au Parlement.
(AFP, 4 novembre 2013)
Thousands of Alevis hit streets in Istanbul
Thousands of Alevis gathered in a massive rally in Istanbul’s Kadıköy
district on Nov. 3, demanding equal citizenship rights and freedom of
faith, while also raising their voice against projects aiming to
“assimilate Alevis.”
Demonstrators chanted slogans such as “We won’t be the state’s Alevis,”
and “We will never bend the knee to injustice,” as well as slogans
referring to the anti-government Gezi Park protests that were sparked
in May.
Around 50 Alevi associations and political parties were represented in the rally.
Alevis, who follow a liberal sect of Islam, voiced several demands,
including the removal of compulsory religion courses in schools,
official recognition of their worship places, Cemevis, and
investigations into the unknown murders of Alevis.
“We want our beliefs to have legal status so the Alevi community can
perform its rituals freely,” the Pir Sultan Abdal Association stated on
its website, in its call to the rally. It calls for the cancelation of
a project in which a mosque and a Cemevi will be built next to each
other in Ankara, in a project supported by Muslim cleric Fetullah
Gülen.
“This project will have no result other than assimilation and conflict between people of different beliefs,” said the statement.
Alevis also demand the removal of the compulsory religion courses, as
well as the Religious Affairs Directorate on the ground that it is a
conflicting situation that “a secular country has an institution which
only serves Sunni Hanefi Muslims.” They also demand the return of land,
Cemevis, and other assets that were confiscated by the state. The
estates belonging to Alevis such as Hacı Bektaş Veli Dergâh Şahkulu,
Garipdede and Erikli Baba should be returned to Alevi communities
without any cost, it said.
The perpetrators of the Alevi murders that took place in the past
should be found out, Alevis demand. The Alevi’s worship places,
Cemevis, must have legal ground with amendments, according to the Alevi
Associations. The Massacres targeting Alevis that took place in Sivas,
Çorum, Maraş and Istanbul’s Gazi Quarter must be brought to light, the
statute of limitations in such cases must be removed and those
responsible must come to justice, Alevis said in their demand.
They also call for the removal of Ottoman Sultan Yavuz Sultan Selim’s
name from the third bridge that is being built over the Istanbul strait
on the ground that the Sultan is notorious for his orders that killed
over 40,000 Alevis. All discriminations against Alevis in public and
private institutions must be removed and all restrictions regarding
rallies and expression must be removed, said the association’s
statement. (hurriyetdailynews.com, Nov 4, 2013)
Turkey's Islamic finance sector set for makeover
Turkey's Islamic finance industry is being reshaped
as banks widen their product range and new competitors prepare to enter
the market, according to a Thomson Reuters study released on Wednesday.
Promoting Islamic finance in Turkey, the world's 17th largest economy
with a predominantly Muslim population of 76 million, is part of
government plans to boost commercial ties with the Gulf and diversify
the country's investor base.
Turkey's Islamic banks, known locally as participation banks because of
political sensitivies in the constitutionally secular country, have
seen their assets grow six-fold over the last decade as their combined
branch network has more than tripled.
Last year Islamic banks reached a combined $36 billion in assets,
representing a 5 percent share of total banking assets. This was a 25
percent rise from a year earlier, compared to 13 percent growth for
conventional banks.
The study estimates Islamic bank assets could reach between $80 billion
and $120 billion by 2017; the lower estimate would give them a 9
percent share of total banking assets, on track to meet a government
target of 15 percent by 2023.
For this to occur, however, the industry will need to do more to
educate customers, the study said. A nationwide poll of 2,759 Turks
conducted for the study found that 41 percent said better education
about Islamic finance was needed. Among existing Islamic bank
customers, 39 percent said they had little understanding of industry
concepts.
Still, 38 percent of conventional bank customers would consider
switching to Islamic banks, which follow religious principles such as a
ban on interest payments, the study found. Of those interested in
Islamic banking, a third would consider switching even if their capital
was not guaranteed.
PRODUCT
For Islamic finance to develop, banks and companies would also need to
take advantage of new rules that facilitate issuance of various types
of Islamic bonds. So far, sukuk issuance has been limited to the
government and Islamic banks; the country has yet to see its first
corporate issuer.
Growth in issuance may depend partly on whether a sukuk structure known
as istisna, commonly used in project financing, is added to rules set
by Turkey's Capital Markets Board (CMB). The study quoted the CMB as
saying it was considering whether to add istisna, but felt Islamic
banks were unfamiliar with the structure and expected most would use
ijara, a leasing contract.
"If the market really advances and we see project finance deals, then
that will be really helpful," the study quoted Is Investments, the
investment banking arm of Isbank, as saying.
In March, Deputy Prime Minister Ali Babacan said two state-owned banks
might offer Islamic services, a move which could increase the sector's
market share but also dent profitability because of the additional
competition.
The country now has 50 banks, four of which are Islamic: Al Baraka
Turk, Bank Asya, Turkiye Finans and Kuveyt Turk, 62 percent owned by
Kuwait Finance House.
"We may see a surge in interest in the short term due to the entrance
of the two state-owned banks, but then again, some existing
participation banks may lose some of their customer base," the study
quoted Al Baraka Turk as saying.
The state-backed lenders, which have not been officially identified,
would have to establish Islamic operations that were separate from the
parent banks since Islamic windows are not allowed in Turkey.
"There are two more banks that are planning to establish separate
subsidiaries for Islamic banking," the study quoted the Banking
Regulation and Supervision Agency as saying. The agency did not
elaborate.
In recent years, Turkish regulators have been cautious about allowing
new entrants into the banking industry. The sector expanded
aggressively during the 1980s and 1990s, peaking at 79 banks by the end
of 2000, but a banking crisis eventually led to the closure of 30 of
them. (Reuters, Oct 30, 2013)
Socio-économique
/ Socio-economic
Turkey’s real unemployment rate 20 pct when all jobless considered
The number of people who work fewer than 40 hours a week, but would
work more if they could find work hiked to 595,000 in August by some 50
pct increase from the same month in 2012.
The accuracy of an official unemployment rate is open to discussion in
almost all countries, not just in Turkey. There is generally some
discrepancy between official numbers and real numbers. The official
unemployment rate is based on different assumptions and defined in
varied ways. A person over 15 years old is not included in the
workforce unless s/he applies for a job. For instance, over 11.4
million women are not included in the workforce as they are grouped as
“housewives.” Therefore, they are not seen as unemployed. If even
one-fourth of them had been included in the main group of the
workforce, Turkey would be one of the countries with the highest
unemployment rate, leaving Spain, Portugal and South Africa behind.
While three-fourths of the male population over 15 years old are
included in the workforce, only 31 percent of Turkish women over 15
years old are part of the workforce. There are other issues.
The Turkish Statistical Institute (TÜİK) reveals “official unemployment
rates” in the middle of each month for the prior two months. The agency
announced the rate for August 2013 as
9.8 percent, which is one point higher than the same period of the previous year.
Official unemployment
The number of unemployed people increased to 2.8 million this August
from 2.4 million last August. This means around 400,000 people became a
part of “officially” jobless people. This rate is one point lower than
the EU average and very close to the figures in Hungary, Slovenia and
Poland.
The unemployment rates of more than 27-28 percent in Spain and Greece are extremely high,
to be sure.
Here, the main problem is semi-workers. The ILO asks from its member
countries to declare their “flexible employment” or “discouraged
jobless” rate covering people who are jobless, but do not even bother
seeking jobs because they don’t believe they’ll be able to find work,
in a separate group from the “official employment” rate. In this vein,
people who “believe there is no job post in the region where they live
or believe there is no job for themselves or do not know how to seek
jobs, but say they are ready to work” are not seen as “officially
jobless.”
These people are called the “discouraged ones.” They are actually
unemployed, but are tired of seeking jobs with so few prospects. Some
2.1 million people live like that in Turkey, around three-fourths of
the official jobless rate. If they are included in the equation, the
number of jobless people surpasses 4.9 million in Turkey. There is
more.
In addition to official jobless people and uncounted unemployed people,
there is another group: “underemployed people” who are “barely
working.” The number of people who work fewer than 40 hours a week, but
would work more if they could find jobs increased to 595,000 in August
from around 400,000 compared to the same month of 2012.
Underemployment
This means the number of people who could find jobs requiring less than
40 hours a week almost doubled in one year. There is also another
group: “Temporary workers,” who work temporarily, but seek a permanent
job as they cannot afford to live their lives with temporary jobs. The
number of all these underemployed people surpassed 1.076 million in
August, increasing by 44 percent from the same month in 2012. They
should also be counted as real unemployed people.
The number of officially unemployed people, discouraged workers and
temporary workers exceeds 6 million in Turkey. This means there are
over 6 million real unemployed people, creating an unemployment rate of
20 percent. The official jobless rate is around 10 percent in the EU,
the same as Turkey’s official rate. The real rate of unemployment is
also over 18-20 percent in the EU as well.
Seasonal job opportunities in agricultural, tourism and construction
sectors begin to decrease at the beginning of every August, pushing
unemployment rates up in the following months. This year will not be an
exception.
The official unemployment rate will be over 10 percent in the September
figures, which will be announced soon. Economic conditions, however, do
not promise more jobs. Although the Turkish government is trying to
create more jobs just before elections at the cost of extra budget
expenses, it can’t create more than 80,000-90,000 new positions in the
public sector. This figure is so much lower compared to the 3 million
officially unemployed people.
Growth is the recipe, but Turkey hasn’t been able to grow at more than
2-3 percent for the last two years at the expense of pushing its
current account deficit much higher. Turkey might also attract less
foreign capital in 2014, making it even more difficult for employed
people to keep their jobs. Higher unemployment, officially or
unofficially, appears set to be the biggest nightmare for both Turkey
and the EU in the next years.
(hurriyetdailynews.com,
MUSTAFA SÖNMEZ, Nov 30, 2013)
Activists sue Turkey over animal deaths during Gezi protests
A group of activists have applied to the International Court of Justice
for Animal Rights over the death and suffering of animals during the
Gezi Park protests due to the police crackdowns involving intense tear
gas and chemical-filled water.
Members of the Association for the Freedom of the Earth (Yeryüzüne
Özgürlük Derneği), an ecologist community for the defense of nature and
wildlife, justified their application emphasizing that scores of stray
dogs and cats died after being exposed to tear gas, while hundreds were
left with permanent damage.
“We ask for the exposing of the Turkish officials who have asphyxiated
the [animals] with gas, transformed them into a target and cause death.
We urge the condemnation of those responsible for these inconceivable,
humiliating crimes against animals,” the application file said.
The association also called for the banning of tear gas to prevent
similar events. The application file reportedly contained a large
amount of documentation, with photographs and videos showing street
animals in distress during the severe crackdowns that mostly took place
around Taksim Square, one of Istanbul’s busiest areas.
Many protesters were memorably seen helping street dogs and cats
against the effects of tear gas and water fired from police’s water
cannon trucks (TOMAs) in pictures taken during the protests back in May
and June.
The rulings of the court, which was established in 1979 and has its
seat in Geneva, are not binding and are largely morally symbolic in
value. The verdicts can nevertheless condemn government officials and
leaders. (hurriyetdailynews.com, Nov 20, 2013)
Almost 10 million unregistered employees
Figures released by the Turkish Statistics Institute (TurkStat) confirm
that the number of so called unregistered employees (i.e. workers
without social security contributions) have reached 9.8 million, in
August 2013. According to these figures, 40 percent of the 25.96
million workers employed in Turkey are not registered with the social
security system.
Turkey is the country where employees are working very long hours, with
almost half of them regularly working over 50 hours a week.
The number of unregistered workers in August was 2.4 percent lower than
that of the same month in 2012, but Turkey still remains among the
Organization for Economic Cooperation and Development (OECD) members
with the highest percentage of unregistered workers.
According to TurkStat 84.6 percent of workers employed in the
agricultural sector are not in the social security system. A total of
22.2 percent in non-agricultural sectors are also unregistered.
More than half of female workers are not covered by the social security
system, while this figure is 31.1 percent for male employees. There are
7.74 million female and 18.21 million male workers in Turkey.
Agriculture is the sector with the highest share of the 4.13 million
unregistered female workers, some 2.98 million women.
According to TurkStat of the total 1.16 million employers, 13.7 percent do not participate in the social security system.
When it comes to seasonal agricultural workers, 80 percent are not in
the system. Seasonal workers travel with their families to different
cities for agricultural employment, mostly during the summer. 70
percent of these workers also bring their children to work in the
fields and one-fifth of these people have to receive food aid from the
state.
An average of 1,000 people die every year in Turkey as a result of
work-related accidents, most of which are avoidable with simple safety
measures.
People who work in a family business are also often never covered by social security.
The official figures put the number in this group at 3.56 million. A
total of 93.1 percent in this group of workers have never been
registered with the social security system. TurkStat defines these as
“voluntary family workers” and excludes them from the list of the
unemployed.
(ANF, Nov 18, 2013)
Workers resist against slavery
The Confederation of Revolutionary Trade Unions in Turkey (DISK) has
initiated “Köleliğe Karşı #Direnİşçi” (Workers resist against slavery)
actions in protest against the AKP government's planning for the
abolishment of the severance pay.
The government has recently restarted to mention the abolishment of the
severance pay after leaving the subject off the agenda in the face of
strong response by unions in the last two years.
DISK Secretary General Arzu Çerkezoğlu pointed out that workers will be
taking to the streets across Turkey as of this week to display their
objection to the government's planning which -she said- would condemn
millions of workers to work like slaves.
Çerkezoğlu, remarking that “Köleliğe Karşı #Direnİşçi” actions have
been promoted to prevent the violation of workers' attained right, the
severance pay, which she said was a part of the policies of the AKP
government that has led to a remarkable increase in the sub contract
labour system, the lack of job security and the repression of workers'
union rights and freedom.
Çerkezoğlu called attention to the rates of the unemployment and
illicit work in the country and reminded that only 5 percent of the
workers in Turkey could enjoy their union rights, and that even
official figures show that 41 percent of the work labor in the country
is made up of illicit workers. She noted that the unemployment rate was
actually around 16-17 percent.
According to Çerkezoğlu, the government planned to abolish the
severance pay in order to transfer this amount to the country fund it
intended to form.
Çerkezoğlu noted that they have started their protest with press
statements they issued in Ankara and Istanbul, and would be taking to
the streets throughout the country within this week, with an aim to
voice their demands and to join the struggle of labor forces in the
country.
(ANF, Oct 31, 2013)
Up to 91,000 girls under the age of 18 give birth every year
The UN Population Fund’s (UNFPA) Turkey representative Zahidul Huque
speaks during a panel discussion at Anadolu University in Eskişehir on
Oct. 30. Keeping teenagers in school is important to reduce pregnancies
in girls under the age of 18, Huque said. AA photo
Up to 91,000 girls under the age of 18 give birth every year in Turkey,
despite a notable decrease over the last 10 years, the U.N. Population
Fund’s (UNFPA) Turkey representative Zahidul Huque has said.
“The ratio of teenage births is 29 per 1,000 [women]. The ratio in
Western Europe is around four per 1,000,” Huque said today during a
panel discussion at Anadolu University in Eskişehir, where he commented
on the U.N.’s latest report about teenage mothers.
Teenage pregnancies are more common in Turkey’s relatively poorer rural
eastern provinces, though it is decreasing in the Black Sea region,
according to Huque.
"The cities with the highest ratio are Ağrı, Kars, Muş, Kilis, Van,
Siirt, Bitlis, Niğde, Iğdır and Şanlıurfa. However, the ratio is
decreasing in Trabzon, Rize, Tunceli, Artvin, Ordu, Bolu, Eskişehir,
Karabük, Gümüşhane, Yalova and Giresun,” he said.
Around 7.3 million teenage girls give birth each year in developing
countries, 2 million of them aged 14 and under, according to the UNFPA
report released Oct. 29, which urged governments to show more attention
to this “huge global problem.”
The highest proportion of child mothers are in Niger (51 percent),
followed by Chad (48 percent), Mali (46 percent), Guinea (42 percent)
and Mozambique (40 percent), according to the report.
Gender equality a must
Huque also said that the rate was closely related to the number of
child brides. “One of the most important methods is to raise awareness
on gender equality and ensuring it. It is also important to maintain
open access to information on sexual and reproductive health,” he said,
adding that adults were the ones to be blamed for teenage pregnancies.
“We should stop accusing teenagers and young people over [pregnancies].
It's the adults who don’t provide the necessary information, health
services and counseling to these teenagers and young people who should
blame themselves,” Huque said.
Keeping teenagers in school, especially young girls, is also important to reduce these numbers, Huque emphasized.
The UNFPA’s report also pointed to class inequality on this phenomenon.
Across all countries, girls who are poor, badly educated and living in
remote areas are more likely to become pregnant, it stated. (hurriyetdailynews.com,
Oct 31, 2013)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
Swoboda: Turkey has increasingly authoritarian way of government
Hannes Swoboda, president of the Group of the Progressive Alliance of
Socialists and Democrats in the European Parliament, said on Friday in
İstanbul that Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan has an ever more
authoritarian way of governance as he argued that Turkey is moving away
from EU values and principles.
Talking to Today’s Zaman following his address at the Friedrich Ebert
Foundation’s (FES) panel discussion on Turkey, Swoboda said the Justice
and Development Party (AK Party) has made correct moves in the past,
but that “it has become an Islamo-conservative movement with
authoritarian leadership.”
Criticizing the ruling AK Party especially on its rhetoric on women and
education, Swoboda asked Erdoğan not to tell women and young people how
to live their lives. “These policies move Turkey away from Europe,” he
said in reference to a recent remark from an AK Party deputy favoring
separate education for girls and boys at schools.
“The government should build bridges rather than promote one side on
moral issues,” Swoboda further said as he stated that few countries are
as divided as Turkey on such basic issues as the constitution and the
EU.
In a critical remark on the AK Party’s decision to join the Alliance of
European Conservatives and Reformists (AECR) as a full member after
leaving Europe's largest political family, the European People's Party
(EPP), Swoboda said that he considers it a “clear sign from Erdoğan
that he wants to leave the EU not alone, but with all the others,”
referring to the EU skeptics. However, describing Turkey a strategic
partner of Europe, he added, “We do not want to lose Turkey.”
From the European perspective, he expressed support for the opening of
new chapters in negotiations with the EU, in particular Chapters 23 and
24 focusing on fundamental rights and freedoms.
'You cannot expel a member over difference of opinion'
In response to a question on a request to expel AK Party deputy İdris
Bal from the party for expressing opposition to the government’s plan
to shut down private prep schools, Swoboda said: “You do not expel
someone for one different opinion. If it is a permanent revolt against
the government, you can ask, but for me it is a sign of an
authoritarian tendency.”
According to Swoboda, authoritarian parties and governments use
economic instruments to punish opposition as he said that he observes
such a pattern in the AK Party government.
Responding to a question on the prep school row, Swoboda said that as a
social democrat he is a defender of public schools, but “in today’s
society private institutions supporting public education systems are
good in terms of competition.”
According to Swoboda, the future of the direction of Turkey depends on
the upcoming presidential elections and whether the ruling party
remains united. “I do not think Erdoğan has no control of his party,
but he lets people like the deputy express radical ideas to see what
the reaction would be,” Swoboda said, commenting on the AK Party’s
controversial policies.
Results must be seen in Kurdish issue
Swoboda also argues that Turkey is suffering from ambiguous policies
because policies change frequently, such as with the Syrian and Kurdish
issues. “It must be a deliberate policy, a trial and error process,” he
went on to say.
As far as the Kurdish issue is concerned, “we need results in the
Kurdish issue, but I do not see too many results,” Swoboda states.
While welcoming Erdoğan’s meeting with the president of the Kurdistan
Regional Government (KRG), Massoud Barzani, Swoboda says that the
meeting could have positive consequences “if it means moving forward
for all Kurdish rights.”
Recommending a “viable regionalization and decentralization” for Turkey
in local governments, Swoboda says big countries such as Turkey need a
less centralized government. Why should the Kurdish party not be
represented in the İstanbul local assembly, he asked.
Commenting on regional issues, Swoboda said peace in the region is
possible if there is a balance between Turkey, Iran, Saudi Arabia and
Egypt.
“I am in favor of strengthening relations with all four of them to
solve the crisis in Syria,” he commented, highlighting his desire for a
political solution. “I do not want people to be killed by Assad or the
jihadists,” Swoboda also pointed out.
Concern over Turkey’s direction among social democrats of Turkey
Prior to Swoboda’s arrival, the panel on Turkey organized by FES
witnessed a lively debate on the direction Turkey is heading in. The
speakers expressed concern over Turkey’s direction as they argued that
Turkey has been becoming more authoritarian.
CHP Deputy Chairwoman Şafak Pavey talked about “social division” in
Turkey as she argued that nothing can stand in the way of “religious
populism in Turkey.” Addressing specifically the EP members in the
room, she asked, “Can you imagine a Turkey without the secularists of
this country,” after arguing that religion as an institution has begun
to rule Turkey.
Professor Ahmet İnsel, on the other hand, said that authoritarianism in
Turkey dates back to the establishment of modern Turkey as he said that
Turkish democracy has the minimum elements of democracy despite a
tendency towards authoritarianism. “Turkey is not Putinism, but we feel
the necessity to make a comparison with Putin’s rule,” he commented.
An academic and a columnist for the Radikal daily, Koray Çalışkan
argued that Turkey has one more year before it institutes a “soft
Shariah.”
The Turkey director of FES, Michael Meier, who focused on Turkey’s
relations with the EU in the opening remarks of the panel discussion,
said Turkey is not high on the agenda in Germany’s coalition talks.
Encouraged by the opening of Chapters 23 and 24, Meier said more
positive signals from both sides are necessary. Listing the Kurdish
issue, the writing of a new constitution and polarization as the main
challenges in Turkey, Meier said compromise is not a typical Turkish
trait.
(TODAY'S
ZAMAN, Nov 22, 2013)
Demirtaş: EU should review the list of terrorist organisations
Peace and Democracy Party (BDP) co-chair Selahattin Demirtaş has held a
press conference at the European Parliament today after participating a
conference discussing the Kurdish question in the French Parliament on
Wednesday.
Demirtaş who was invited to the EP by MEP Jürgen Klute, member of the
German Die Linke party, said the meeting at the EP handled the ongoing
democratic resolution process in Turkey.
Referring to the ongoing talks between Kurdish people's leader Abdullah
Öcalan and the Turkish state, Demirtaş said they believed the
government must take more courageous steps in order for the achievement
of democratisation and its permanency in Turkey.
BDP co-chair said it is important that the ceasefire is still in effect
and should remain so, and stressed that the EU and the EP should also
take more courageous steps and produce more courageous policies
regarding the recognition of Kurdish rights in Turkey. Demirtaş
criticized the EP and the EU for failing to encourage the Turkish
government to take steps on the issue.
Demirtaş stressed that the EU in particular should put forward
encouraging proposals and party to the process for the initiation of
negotiations that shall open the way for lasting peace.
"Any step serving the solution of the Kurdish issue will also
strengthen Turkey's EU accession period, which is why the EU, the EP
and their institutions should see that Turkey's EU accession period
cannot be managed independently of the Kurdish issue, and they should
provide further contribution", Demirtaş said.
BDP co-chair called on the EU to remove the PKK (Kurdistan Workers
Party) from the list of terrorist organisations, and underlined that;
"The EU should definitively review its list of 'terrorist
organisations' because of the fact that it provides no contribution but
constitutes an obstacle to the peace process in Turkey to keep an armed
organization which guarantees disarmament in the list of terrorist
organisations”.
Referring to another "vital point for the advancement of the resolution
process", Demirtaş said the isolation on Kurdish leader Öcalan must be
removed and he must be enabled to establish contact with the outside
world.
Answering reporters questions after the press conference, Demirtaş said
the followings concerning the possibility of a third party's
participation in the peace process; "We are of the opinion that a third
state could well monitor this process but this doesn't seem much likely
in the current state of affairs. It is however important that a third
party, of intellectuals, also take part in the process as a witness and
a monitoring mechanism which should yet not be shaped by the government
but be accepted and supported by all circles". (ANF, Nov 14, 2013)
Turkey: Still on the road to peace with PKK?
Thursday 14/11/2013, 11:00, room ASP 5G2, EP Brussels
With the participation of:
Selehattin DEMIRTAS, Co Chair BDP, Turkey
In its recent progress report, the Commission underlined its support
for the peace process between Turkish government and PKK leader
Abdullah Öcalan. Still, tensions between parties have been on the rise
again during last months. Is Turkey still on the road to peace? Will
European Union be able to support an agreement between Turkish
government and PKK?
Gianfranco Battistini
GUE/NGL press contact + 32 475 646628
gianfranco.battistini@europarl.europa.eu
World socialists discuss Gezi protests in Istanbul
The Socialist International (SI), the umbrella organization of 168
socialist and social democratic parties from all over the world, has
gathered in Istanbul to show its solidarity with the recent Gezi Park
protests, the largest wave of anti-government rallies in the country’s
recent history.
Activists and representatives of civil society organizations explained
the motives and consequences of the Gezi movement during the gathering,
which was hosted by the main opposition Republican People’s Party
(CHP). A common theme was criticism of the international community for
having been convinced that the ruling Justice and Development Party
(AKP) “had transformed Turkey toward democracy.”
Speaking at the opening of the meeting, SI Secretary General Luis Ayala
saluted the Gezi Park protests and voiced his satisfaction at being
together with actors of the Gezi movement.
Two videos were shown in the meeting hall about the Gezi demonstrations
and Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan’s statements about the protests.
Turkey Director of Amnesty International Murat Çekiç, General Secretary
of the Confederation of Progressive Trade Unions (DİSK) Arzu
Çerkezoğlu, Chamber of Architects head Eyüp Muhçu, Islamic scholar and
the public face of the Anti-Capitalist Muslims group, İhsan Eliaçık,
and actor Levent Üzümcü took the floor during the event. Speakers laid
an emphasis on the generally anti-neoliberal motivations of the
protests.
Çekiç said Turkish authorities had excessively violated human rights
during the protests, and claimed that the authorities also violated a
number of international conventions.
Üzümcü said: “The people in Gezi Park acted with their conscience.
Police violence put an end to the Occupy Wall Street demonstrations,
but it was police violence that triggered the Gezi movement. So was the
prime minister’s desire to be everyone’s life coach. Maybe among you
there are some who believed that Turkey was going toward democracy
under the prime minister. But today, there’s a country that’s being
polarized by its leader day by day” he said.
‘Shocking’ reaction
DİSK’s Çerkesoğlu recalled that the international community was shocked
about the government’s reaction toward the Gezi protesters. “People of
the world were convinced that Turkey was in a democratization process
under AKP rule. But we, as the ones who are in a class struggle,
experienced the AKP’s practices for 10 years. Some circles told stories
about how the AKP was democratic while only 5 percent of workers could
be a labor union members and one third of all workers were working
without records,” she said.
“The angriness of its leader cannot be a pretext of the policies of the
AKP. The AKP’s so-called economic success was realized with the
applause of international circles. However, the uprising has shown that
people could create their own future by themselves if they resist
against this government, which has considerably lost its legitimacy,”
Çerkezoğlu added.
Meanwhile, religious scholar Eliaçık denied government claims that
there were anti-religious, pro-coup motives and “foreign powers” behind
the protests, stressing that demonstrators acted in line with freedom,
solidarity, social justice and anti-capitalism during the protests.
“The people in Gezi Park had a dream. And that dream was not only for
Turkey, but also for the world,” he said.
SI President Georgios Papandreou’s speech linked the Gezi protests to
the economic crisis in Europe. “Responsible political parties” are
necessary for a better functioning democracy, Papandreou said. “Our
parties should be more inclusive and transparent. More people should
participate in the decision making process. It should include new
movements, such as the Gezi movement,” he said.
Papandreou added that socialism was still relevant, adding that
democracy, human rights, social justice and seeking peaceful
resolutions to problems are “the fundamentals of today’s socialism.” (hurriyetdailynews.com, Nov 11, 2013)
L'UE presse le gouvernement de respecter les modes de vie des citoyens
L'Union européenne (UE) a pressé vendredi
le gouvernement islamo-conservateur turc de respecter le mode de vie de
chaque citoyen, en pleine polémique ouverte par le Premier ministre
Recep Tayyip Erdogan sur la mixité dans les résidences étudiantes.
"Plus de démocratie en Turquie signifie plus de respect et de
reconnaissance de la diversité de la société turque. Cela signifie
aussi plus de respect pour les choix privés et les styles de vie des
citoyens", a déclaré le commissaire européen à l'Elargissement Stefan
Füle, au terme d'une visite de deux jours sur le sol turc.
M. Erdogan a ouvert un nouveau front dans la guerre qui l'oppose aux
tenants de la laïcité en remettant en cause, au nom de la morale, la
mixité dans les résidences étudiantes.
"Nous n'avons pas autorisé et nous n'autoriserons pas que filles
et garçons restent ensemble dans les résidences d'Etat", a-t-il lancé
mardi devant les députés de son parti. "Toutes sortes de choses peuvent
se produire quand c'est mixte", a-t-il ajouté.
Ces propos ont causé une avalanche de critiques, notamment de la part
de ses adversaires politiques qui lui reprochent de vouloir "islamiser"
la société turque.
"L'issue de ce débat est très importante", a estimé vendredi M. Füle,
qui a indiqué avoir évoqué cette question lors de ses entretiens avec
les responsables turcs.
"J'espère qu'il se conclura d'une façon qui respecte le droit en
Turquie, qui respecte les choix privés (...) et aussi les opinions de
ceux qui, ici et là, peuvent être légitimement préoccupés", a poursuivi
le commissaire européen.
Cette polémique intervient alors que l'UE et la Turquie ont ouvert
cette semaine un nouveau chapitre - le 22e - des négociations en vue
d'une éventuelle intégration dans l'Europe des 28.
Ce processus était gelé depuis trois ans, en raison notamment de la
question de Chypre et de l'opposition de plusieurs pays de l'UE, dont
notamment la France et l'Allemagne, à une adhésion de la Turquie, un
pays à très forte majorité musulmane.
"Des progrès dans les négociations d'adhésion et des réformes
politiques sont deux faces de la même pièce", a jugé Stefan Füle.
"L'ouverture du chapitre 22 a créé un élan. Nous devons le prolonger de
telle façon que les discussions d'adhésion restent sur les rails, pour
le bénéfice des deux parties", a-t-il ajouté.
(AFP, 8 novembre 2013)
AKP quitte le PPE pour rejoindre le groupe conservateur et réformiste
"Nous avons décidé de rejoindre ce nouveau groupe car le PPE a refusé
de nous faire monter du statut d'observateur à celui de membre associé,
ce qu'il avait promis au début", a annoncé le vice-président de l'AKP
(issu de la mouvance islamiste), Mevlut Cavusoglu. "Ce n'était pas la
raison principale, laquelle est que l'AKP et ECR partagent les mêmes
valeurs conservatrices et les mêmes objectifs, pour nos concitoyens et
pour l'Europe", a-t-il ajouté. Selon 'La Libre Belgique', il s'agit
d'un "petit séisme sur la scène politique européenne".
L'AKP avait en effet rejoint le PPE en 2005, ce qui avait valu bien des
critiques au parti de l'ancien Premier ministre belge Wilfried Martens,
accusé de faire la cour à tous les partis de l'Europe émergente,
fussent-ils inspirés par l'islam.
Mais David Cameron a imposé la sécession des conservateurs britanniques
du PPE, lui reprochant sa vocation fédéraliste et a commencé, lui
aussi, à ratisser large. Son groupe est désormais le quatrième au sein
du Parlement européen, derrière le PPE, les sociaux-démocrates, les
libéraux, mais avant les Verts. Belga, 8 novembre 2013)
L'UE ouvre un nouveau chapitre des négociations avec la Turquie
L'Union européenne et la Turquie ont ouvert mardi à Bruxelles un
nouveau chapitre des négociations d'adhésion de ce pays, affirmant leur
volonté d'accélérer le processus, mais dans un contexte d'atteintes aux
droits de l'homme et de la liberté de la presse.
"C'est un tournant dans les relations entre l'UE et la Turquie après un
hiatus de 40 mois", s'est félicité le ministre turc des Affaires
européennes, Egemen Bagis, à l'issue de la 10e réunion consacrée au
processus d'accession de la Turquie.
Au même moment, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) à
Strasbourg condamnait la Turquie pour des actes de torture auxquels
l'un de ses ressortissants avait été soumis en 1999 par la police qui
cherchait à le faire parler en garde à vue.
Et dans la nuit de lundi à mardi, un tribunal d'Istanbul a condamné six
journalistes turcs à la prison à vie pour appartenance à un petit parti
marxiste interdit dans le pays, selon des ONG de défense de la liberté
de la presse.
A Bruxelles, M. Bagis et le commissaire à l'Elargissement, Stefan Füle,
ont, eux, officiellement ouvert le chapitre 22 sur la politique
régionale. Le feu vert avait été donné en octobre par les ministres de
l'UE chargés des Affaires européennes, quatre mois après la date prévue
en raison de la répression par les autorités turques de la vague de
contestation civile partie de la place Taksim à Istanbul.
M. Füle a appelé Ankara à "s'engager davantage" afin de permettre
l'ouverture de deux autres chapitres portant sur les droits
fondamentaux, la justice, la liberté et la sécurité. "Cela prendra,
nous l'espérons, moins de trois ans et demi", le délai depuis la
dernière ouverture, a-t-il déclaré devant la presse.
M. Bagis a assuré qu'Ankara était prêt "pour le mariage, c'est-à-dire
l'accession totale à l'UE" même si l'opinion turque souffre de
"lassitude" ajoutant que "l'UE a besoin de la Turquie au moins autant
que la Turquie a besoin de l'UE".
Le ministre turc a notamment souligné la levée du blocage par Paris des
négociations engagé par le prédécesseur de François Hollande, Nicolas
Sarkozy. "Les relations entre la France et la Turquie sont devenues
florissantes", a-t-il précisé, en espérant que M. Hollande,
prochainement attendu à Ankara, lèvera "le blocage sur quatre autres
chapitres".
Dans son rapport de suivi publié en octobre, la Commission européenne
avait dénoncé le "recours excessif à la force de la police" à Istanbul
en juin, tout en saluant les "pas importants" faits malgré tout par le
pays en matière de démocratie.
La Turquie est officiellement candidate depuis 1999, mais le processus
de négociations, engagé en 2005, s'avère le plus lent jamais mené par
l'UE avec un aspirant à l'adhésion. Sur les 35 chapitres de
négociations, quatorze ont été ouverts et un seul a jusqu'ici pu être
bouclé. L'UE a en outre gelé des pans entiers de négociations face au
refus de la Turquie d'élargir à la République de Chypre, membre de
l'UE, le bénéfice des accords de libre circulation qui la lient au bloc
européen.
M. Bagis s'est déclaré "optimiste" sur la relance des négociations entre les deux parties de Chypre ainsi qu'avec la Grèce.
(AFP, 5 novembre 2013)
Bruxelles semble avoir fait son deuil d’une Turquie vraiment démocratique
La reprise de l’interminable négociation d’adhésion d’Ankara à l’UE a
été fixée pour le 5 novembre. Malgré une répression intérieure qui se
poursuit et même si la Commission pointe encore des manquements en
matière d’atteintes aux libertés.
Sur recommandation de la Commission européenne, les ministres de l’UE
chargés des Affaires européennes, réunis à Luxembourg, viennent, après
trois ans de paralysie, de donner leur feu vert au redémarrage du
processus d’adhésion de la Turquie à l’UE, en programmant l’ouverture,
le 5 novembre, du chapitre 22 du volumineux dossier portant sur la
politique régionale. Il faut savoir que sur les 35 chapitres de
négociations – un vrai parcours du combattant – treize ont été ouverts
et un seul a été bouclé. Deux autres chapitres portant sur les droits
fondamentaux, la justice, la liberté et la sécurité pourraient
également être ouverts prochainement à la négociation.
Cela fait près de quinze ans qu’Ankara frappe aux portes de l’UE.
Candidates à l’adhésion en 1999, les autorités turques ont dû attendre
2005 pour voir s’engager le processus de négociations. Entre-temps, des
pays moins bien lotis économiquement et qui ont beaucoup à se reprocher
sur le respect des droits de l’homme ont été admis : la Hongrie où
l’extrême droite a pignon sur rue, la Roumanie où les Roms sont traités
en sous-hommes, la Bulgarie et récemment la Croatie. La Serbie, sortie
exsangue de la crise des Balkans, le sera prochainement à son tour.
Avec un rythme de croissance moyen de plus de 3 % – il se situera entre
4 et 6 % pour 2014-2016 –, la Turquie, 17e puissance économique
mondiale, ne peut laisser indifférent. La décision de l’UE a été saluée
par le ministre turc des Affaires européennes, Egemen Bagis, qui a
estimé que « le niveau atteint aujourd’hui en termes de
démocratisation, de droits de l’homme et de développement économique
est incontestablement le plus proche des standards de l’UE jamais
atteint ». Il reste que la Turquie doit surtout son retour dans
l’antichambre de l’UE à l’Allemagne. Berlin a levé en effet son
opposition à la reprise des discussions avec Ankara. C’était sous la
pression allemande que l’UE avait ajourné en juin dernier l’ouverture
de négociations d’adhésion en raison de la répression par Ankara de la
contestation populaire partie de la place Taksim, à Istanbul. Pour
rappel, selon des évaluations de la police, quelque 2,5 millions de
personnes sont descendues dans la rue à travers tout le pays pendant
trois semaines pour exiger la démission du premier ministre Tayyip
Erdogan, accusé de dérive autoritaire et de vouloir « islamiser » la
société.
Pour autant, même si cette répression – six morts, des milliers de
blessés et de personnes interpellées – n’a rien de commun avec
l’ampleur de celles pratiquées en Syrie ou en Égypte, elle n’en a pas
pour autant totalement cessé et touche de nombreux secteurs de la
société. Au nom de la loi antiterroriste, les journalistes, par
exemple, sont toujours dans le collimateur. Début août, l’un d’entre
eux, Tuncay Ozkan, a écopé d’une peine de prison à vie et seize autres
de ses collègues ont été condamnés à des peines de six à trente-quatre
ans d’enfermement lors du procès qui s’est déroulé à Sivili, près
d’Istanbul. À quoi s’ajoute également le procès dit Ergenekon intenté à
des personnalités civiles et militaires à la retraite accusées d’avoir
comploté pour renverser le gouvernement de Tayyip Erdogan : sur les 275
prévenus comparaissant dans le cadre de cette affaire, 19 condamnations
à la prison à vie ont été prononcées en août dernier.
La sociologue Pina Selek, réfugiée en France, condamnée elle aussi à la
prison à vie à la suite d’un procès préfabriqué, est sous la menace
d’une interpellation par Interpol à la suite d’une requête des
autorités turques. Et ce, sans compter la fragilité de la situation
dans le Kurdistan où, en dépit des derniers gestes d’Ankara sur
l’enseignement de la langue kurde dans les écoles et l’autorisation de
l’employer dans les débats politiques, le cessez-le-feu observé par le
PKK peut à tout moment être rompu.
De fait, la démocratie et le respect des droits de l’homme ne sont pas
encore au rendez-vous, alors que par ailleurs Ankara entretient des
liaisons troubles avec les mouvements islamistes djihadistes syriens.
En septembre, le coprésident du Parti kurde de la paix et de la
démocratie (BDP), Selahattin Demirtas, n’a-t-il pas dénoncé le soutien
d’Ankara aux combattants de l’État
islamique en Irak et au Levant (EIIL) et au Front al-Nosra dans les
combats opposant ces derniers aux Kurdes syriens du PYD dans le nord de
la Syrie. Et sur le même dossier l’ONG Human Rights Watch a estimé que
la Turquie « ne doit pas servir de refuge à ceux qui violent les droits
de l’homme ».
Hassane Zerrouky
Source : http://www.humanite.fr/monde/bruxelles-semble-avoir-fait-son-deuil-d-une-turqui-552179
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
La Turquie demande à prolonger d'un an le déploiement des Patriot
La Turquie va demander à l'OTAN la prolongation pendant un an du
déploiement sur son sol des batteries de missiles sol-air Patriot,
opérationnelles depuis le début de l'année, pour parer à toute menace
venue de Syrie, a-t-on appris mercredi de sources officielles.
"Nous avons reçu une lettre du gouvernement sollicitant la prolongation
de la mission (des unités) de Patriot", a déclaré à l'AFP un
responsable de l'OTAN.
"L'Alliance atlantique a régulièrement évalué la situation, ainsi que
la conduite de la mission. Il est clair que les risques et les menaces
(issus de Syrie, ndlr) qui visent la Turquie demeurent sérieux", a
ajouté ce responsable, qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat.
Sollicité par l'AFP, un diplomate turc a confirmé la requête de son pays.
En réponse à une demande de la Turquie, qui est l'un de ses pays
membres, l'Alliance atlantique avait ordonné en décembre dernier le
déploiement de Patriot en Turquie pour une période d'un an.
Washington a confirmé que la Turquie a demandé à l'Otan "de continuer à
augmenter ses capacités de défense aérienne pour contribuer à la
défense de sa population et de son territoire".
"Nous allons travailler au sein de l'Otan pour répondre à la demande",
a indiqué la porte-parole du Département d'Etat Jennifer Psaki ajoutant
que les Américains "respectent et apprécient la Turquie comme un allié
de longue date de l'Otan et des Etats-Unis".
Sans préciser si Washington allait approuver la demande d'Ankara, Mme
Psaki a indiqué que les Etats-Unis "reconnaissent les besoins" des
Turcs.
Depuis janvier, six unités américaines, allemandes et néerlandaises
équipées de ces missiles capables d'abattre en vol des missiles
balistiques tactiques, des missiles de croisière ou des avions sont
opérationnelles à Adana, Maras et Gaziantep (sud), le long de la
frontière entre la Turquie et la Syrie.
Ces armes ont déjà été déployées à deux reprises en Turquie en 1991,
pendant la guerre du Golfe, puis en 2003 lors de la guerre contre
l'Irak.
Ankara a une nouvelle fois sollicité leur déploiement à la suite d'une
série de tirs d'obus syriens dans des localités turques proches de la
frontière fin 2012.
Outre les Patriot sous commandement de l'OTAN, la Turquie a récemment
déployé de nouvelles batteries de missiles antiaériens à courte portée
Stinger à la frontière syrienne.
La Turquie soutient les rebelles dans le conflit qui les oppose au
régime de Damas et accueille plus de 600.000 réfugiés syriens sur son
sol.
(AFP, 13 novembre 2013)
Relations
régionales / Regional Relations
Téhéran et Ankara appellent à un cessez-le-feu en Syrie
L'Iran et la Turquie ont appelé mercredi à un cessez-le-feu en Syrie
avant la tenue de la conférence internationale de paix Genève-2, prévue
en janvier, selon l'agence de presse Mehr.
"Tous nos efforts devraient porter sur la façon de mettre fin à ce
conflit et parvenir à un cessez-le-feu, si possible avant même
Genève-2", a affirmé le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad
Zarif, après un entretien à Téhéran avec son homologue turc, Ahmet
Davutoglu.
"Nous ne devrions pas attendre deux mois" pour arriver à une éventuelle
interruption des combats, a ajouté M. Davutoglu. "Avant cela, nous
devons préparer le terrain pour un cessez-le-feu qui mènera Genève-2 à
un succès", a-t-il dit, appelant "toutes les parties prenantes au
conflit à respecter un cessez-le-feu".
Les deux responsables ont affirmé avoir "plusieurs points de vue
semblables", notamment sur le fait qu'il n'y a "pas de solution
militaire" à la guerre en Syrie qui a fait quelque plus de 120.000
morts depuis son début en mars 2011 selon une ONG syrienne.
L'Iran est le principal allié du régime de Bachar al-Assad alors que la Turquie soutient le rébellion syrienne.
"Bien sûr, il y a des différences entre l'Iran et la Turquie concernant
la Syrie mais nous tentons de réduire ces différences", a affirmé M.
Zarif. "Ce qui compte c'est de mettre fin à la guerre en Syrie et aller
vers une solution politique".
Il a assuré que Téhéran "n'intervient pas dans les affaires internes
des autres pays", en réponse à une question d'un journaliste turc sur
la présence, selon l'opposition, de militaires iraniens aux côtés de
l'armée syrienne, selon l'agence Mehr.
L'Iran dément la présence de forces militaires en Syrie, admettant
seulement avoir envoyé des "conseillers" issus de la Force Qods, une
unité d'élite du régime.
L'ONU a annoncé lundi que Genève-2 se tiendrait le 22 janvier. Cette
conférence a été initiée par la Russie et les Etats-Unis afin d'amener
régime et rebelles à la même table de négociations mais la liste des
participants n'est pas encore définie et l'objectif de la réunion est
loin de faire l'unanimité.
L'Iran s'est dit mardi prêt à participer à la conférence de paix "sans condition préalable".
La Coalition de l'opposition syrienne a lié sa venue à Genève à la
condition que le président Bachar al-Assad ne joue aucun rôle dans la
phase transitoire. En revanche, le régime syrien et son allié iranien
excluent totalement un départ de M. Assad avant l'élection
présidentielle prévue en 2014.
Lors de la réunion de Genève-1, en juin 2012, les participants
s'étaient mis d'accord sur la formation d'un gouvernement de transition
tout en passant sous silence le sort de M. Assad.
Selon l'agence Fars, M. Davutoglu a également annoncé que le président
iranien Hassan Rohani se rendrait en Turquie en janvier, avant la venue
du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan en Iran, à une date non
spécifiée. M. Zarif se rendra quant à lui à Ankara le 17 décembre.
(AFP, 27 novembre 2013)
Ankara welcomes nuke deal, repeats its readiness to endorse it
Turkey has welcomed the deal reached between P5+1 countries and Iran
over the latter’s nuclear program and reiterated its endorsement of the
process, recalling its earlier efforts for a diplomatic solution to the
question.
“I welcome today’s agreement on Iran’s nuclear program. I have been
advocating a solution through diplomacy and we hosted many diplomatic
efforts in Turkey to this end,” Turkish President Abdullah Gül said
through his twitter account on Nov. 24. “This is a major step forward.
I hope it’ll be sealed with a final agreement soon. I congratulate all
parties for their constructive engagement.”
The Foreign Ministry also welcomed the deal and congratulated Iran and
P5+1 countries, recalling that the deal reached in Geneva was the first
concrete development with regard to the nuclear problem since the
Tehran Declaration initiated by Turkish and Brazilian mediation in
2010. “By all means, the said deal constitutes the very beginning of
the process and short-term confidence building measures,” it read.
Efforts carried out in 2010 by Turkey and Brazil for a diplomatic
solution remained futile as the United States did not endorse the move
although it earlier gave a green light to both countries to initiate
what they called “the swap deal.”
Ankara called on parties to carry on their constructive approaches to
move the process forward with hopes that this issue will be fully
resolved diplomatically in a way to satisfy relevant parties. “Turkey,
which made every effort to keep the diplomatic process alive for the
solution of the problem, is ready to provide every kind of support,” it
stressed.
The ministry repeated that Turkey would continue to defend countries’
rights to peaceful use of nuclear energy on the condition of full
compliance with the Non-Proliferation of Nuclear Weapons Treaty (NPT)
and to endorse endeavors to clear the Middle East of all kinds of
weapons of mass destruction.
HH Easing sanctions to Turkey’s advantage
In a statement hours before the deal was reached, Turkey’s Foreign
Minister Ahmet Davutoğlu said it was Turkey who wanted the deal more
than any other country. “This deal would help defuse the tension in our
region and establish a new workforce in the international arena,” he
added.
Turkey’s economic relations with Iran have suffered due to sanctions
imposed on its oil-rich neighbor. With the easing of these sanctions,
Ankara believes the two countries could increase the trade volume and
pave the way for fresh energy projects.
Davutoğlu to go to Iran
In the meantime, Davutoğlu will travel to Tehran tomorrow to attend the
Economic Cooperation Organization, set for Nov. 26 and 27. Davutoğlu is
expected to meet with his Iranian counterpart Javad Zarif on the
sidelines of the meeting. (hurriyetdailynews.com, Nov 24, 2013)
Isolée au Moyen-Orient, la Turquie en quête de rapprochement avec l'Iran
La Turquie a engagé un vaste effort de rapprochement avec ses voisins
chiites l'Irak et l'Iran pour redorer son blason diplomatique au
Moyen-Orient, sérieusement mis à mal par la guerre civile en Syrie et
de nouvelles tensions avec l'Égypte.
Depuis quelques années, son Premier ministre islamo-conservateur Recep
Tayyip Erdogan affichait la volonté d'imposer son pays comme un acteur
incontournable sur la scène politique régionale.
Mais le conflit syrien qui fait rage depuis 2011 a fait s'écrouler
l'ambition du maître du pays. Déjà hostile au régime de Damas et en
froid avec l'Irak, l'Iran et Israël, voilà Ankara désormais à couteaux
tirés avec l'Égypte.
Le régime militaire égyptien a expulsé samedi l'ambassadeur turc du
Caire à la suite de propos de M. Erdogan déclarant n'avoir "aucun
respect" pour ceux qui ont destitué l'ancien président islamiste
Mohamed Morsi.
"La Turquie d'aujourd'hui est un pays qui dérive seul dans le vide",
estime son ancien ambassadeur à Washington, Faruk Logoglu,
vice-président du principal parti d'opposition, le Parti républicain du
peuple (CHP).
"La politique dite de +zéro problèmes avec les voisins+ n'existe tout
simplement plus", constate de son côté Sinan Ulgen, le président du
Centre des études économiques et de politique étrangère d'Istanbul.
"La Turquie n'est pas parvenue à répondre par une politique
diplomatique réaliste aux changements survenus dans la région à la
suite des Printemps arabes", ajoute-t-il.
M. Erdogan, dont l'image a déjà été sérieusement écornée à l'étranger
par la violente répression de la fronde populaire qui l'a visé en juin
dernier, a lui-même défendu sa politique en assurant que son pays était
au côté des "justes", quelles que soient leur race ou leur religion.
"Nous avons soutenu le combat pour la démocratie dans le monde entier",
a-t-il répété samedi, "nous ne respecterons jamais ceux qui ne
respectent pas les droits souverains du peuple".
Mais, malgré ces assurances, la Turquie a déjà pris la mesure de
l'échec de sa politique en amorçant une "quête pour un nouvel
équilibre", selon M. Ulgen.
"Erdogan est en train de réévaluer la posture régionale de la Turquie à
la lumière des ratés de sa politique en Syrie", confirme Faysal Itani,
du think-tank américain Atlantic Council.
Inquiétudes
Selon M. Itani, la "position agressive" adoptée par Ankara contre le
président syrien Bachar al-Assad et son soutien appuyé aux rebelles a
affecté ses relations avec ses voisins iranien et irakien, qui tous
deux soutiennent le régime alaouite (chiite) en place à Damas.
"La Turquie a probablement considéré que c'était un prix à payer (pour
la chute de M. Assad) mais elle n'imaginait sûrement pas que le régime
tiendrait aussi longtemps", juge-t-il.
Ankara a donc amorcé un rapprochement avec l'Iran et l'Irak.
M. Davutoglu doit se rendre lundi à Téhéran, après une visite à Ankara
de son homologue iranien Mohammed Javad Zarif au cours de laquelle les
deux ministres ont constaté avoir "plus d'accords que de désaccords sur
les questions régionales".
Ce mois-ci, le chef de la diplomatie turque s'est aussi rendu à Bagdad
en quête d'un "nouveau départ". Les relations des deux pays se sont
tendues en raison du refus d'Ankara d'extrader l'ex-vice-président
irakien Tareq al-Hashemi, poursuivi pour meurtres en Irak, et des
accords pétroliers signés par les Turcs avec la région autonome kurde
d'Irak.
Pour les experts, ce rapprochement avec Téhéran et Bagdad traduit
notamment l'inquiétude d'Ankara face à la montée en puissance à sa
frontière des Kurdes de Syrie, proches des rebelles du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK) auxquels il s'oppose sur son sol, qui
viennent d'installer leur propre administration dans l'extrême nord de
la Syrie.
"La Turquie est en train de réaliser qu'elle doit équilibrer son
opposition au régime syrien par des mesures destinées à contenir les
Kurdes de Syrie, ce qui passe par une amélioration de ses relations
avec l'Iran et l'Iran", note M. Itani.
Ce virage n'a pas empêché le député turc d'opposition Muslim Sari de
qualifier M. Davutoglu de "pire ministre du gouvernement" et de "pire
ministre des Affaires étrangères de l'histoire de la République
turque".
(AFP, 24 novembre 2013)
Crise diplomatique entre l'Egypte et la Turquie
L'Egypte a expulsé samedi l'ambassadeur de Turquie, tandis qu'Ankara
répliquait en déclarant l'ambassadeur d'Egypte "persona non grata",
aggravant la crise diplomatique née entre deux poids lourds du
Moyen-Orient depuis la destitution du président islamiste Mohamed Morsi.
Samedi soir, le Premier ministre turc islamo-conservateur Recep Tayip
Erdogan a enfoncé le clou, s'en prenant aux autorités que l'armée a
installées en Egypte après l'éviction le 3 juillet de son grand allié
Mohamed Morsi. "Je ne respecterai jamais ceux qui sont arrivés au
pouvoir par un coup d'Etat", a-t-il dit aux journalistes.
Samedi matin, M. Erdogan avait lors d'un rassemblement à Trabzon, dans
le nord de la Turquie, fait une nouvelle fois le salut à quatre doigts,
reproduisant le signe de ralliement des pro-Morsi.
Ses propos interviennent après que le ministère égyptien des Affaires
étrangères a convoqué samedi matin l'ambassadeur de Turquie, Huseyin
Avni Botsali, lui signifiant qu'il était désormais "persona non grata".
Le Caire réagissait à des propos de M. Erdogan, qualifiés "d'ingérence
inacceptable dans les affaires internes de l'Egypte" et de
"provocation".
M. Erdogan avait affirmé jeudi n'avoir "aucun respect pour ceux qui ont
amené M. Morsi devant la justice". Il faisait référence au procès
ouvert le 4 novembre du seul président jamais élu démocratiquement
d'Egypte pour "incitation au meurtre" de manifestants.
Dans le même temps, le ministère égyptien des Affaires étrangères a
annoncé que son ambassadeur, Abderahman Salah ElDin, rappelé le 15 août
d'Ankara, ne retournerait pas à son poste et que désormais seul un
chargé d'affaires assurerait la représentation diplomatique égyptienne.
Le ministère a en outre accusé la Turquie de "soutenir (...) des
organisations cherchant à créer l'instabilité", faisant visiblement
référence aux Frères musulmans, dont est issu M. Morsi.
"Réciprocité"
Peu après, la Turquie, qui avait promis la "réciprocité", déclarait
l'ambassadeur Salah ElDin "persona non grata", réduisant ses relations
diplomatiques avec l'Egypte au niveau des chargés d'affaires.
Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a dénoncé l'expulsion
de son diplomate, appelant à ce que "la courtoisie diplomatique soit
observée même en temps de crise".
Mais le président turc Abdullah Gül a estimé que la situation était
"temporaire et conjoncturelle" et dit espérer que "les relations
reprendront leur cours" et
l'ambassadeur Botsali a affirmé qu'il "(continuerait) à prier pour le
bien de l'Egypte" car "il est de la plus grande importance pour la
région et pour le monde que l'Egypte reste sur la voie de la
démocratie".
La tension est vive entre les deux pays depuis que l'armée a destitué
M. Morsi, quelques jours après que des millions d'Egyptiens ont
manifesté pour réclamer son départ, l'accusant de vouloir islamiser la
société et d'accaparer le pouvoir au profit des Frères musulmans.
M. Erdogan avait parlé dès le 3 juillet de "coup d'Etat" et dénoncé le
14 août un "très grave massacre" de manifestants "pacifiques", après la
dispersion par soldats et policiers de manifestants pro-Morsi au Caire
qui a fait, de source officielle, 627 morts.
Le 15 août, Ankara et Le Caire annonçaient le rappel de leurs
ambassadeurs pour consultations. Le diplomate turc est revenu au Caire
début septembre mais son homologue n'est jamais retourné à Ankara. Les
deux capitales avaient également annulé des manoeuvres navales communes
en octobre.
D'autre part, des sources judiciaires égyptiennes ont annoncé samedi la
prolongation de la détention préventive d'un étudiant turc accusé
d'avoir participé à des manifestations violentes au Caire.
La répression des islamistes a fait plus d'un millier de morts en
Egypte, en majorité des manifestants pro-Morsi, et conduit à plusieurs
milliers d'arrestations.
D'autres pays ont aussi fait les frais de leurs critiques des nouvelles autorités chapeautées de facto par l'armée.
Le Caire avait ainsi rappelé son ambassadeur en Tunisie le 28
septembre, après que le président Moncef Marzouki eut appelé à la
libération de M. Morsi, détenu depuis sa destitution. L'ambassadeur
Ayman Mousharafa est toutefois revenu en novembre à Tunis.
Les relations entre Washington et Le Caire ont également connu un passage à vide après le coup de force des militaires.
Après plusieurs atermoiements, Washington a décidé de geler
partiellement sa substantielle aide annuelle à l'Egypte (1,5 milliard
de dollars, dont 1,3 à l'armée). Depuis, l'Egypte affirme vouloir
diversifier ses "options" et a récemment reçu en grande pompe les
ministres russes des Affaires étrangères et de la Défense.
(AFP, 23 novembre 2013)
Erdoğan to Putin: Take us to Shanghai
Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan has again opened up the debate on
Turkey’s membership in the Shanghai Cooperation Organisation (SCO),
this time demanding a seat from Russian President Vladimir Putin to
save Ankara from “the troubles” of the EU accession process.
Responding to a question over Ukraine’s recent decision to halt a trade
pact with the European Union, Putin said the issue had no political
dimension and that they would learn from Turkey’s EU experiences.
“We will ask Turkey what we can do. Turkey has great experience in EU
talks,” Putin said at a joint conference with Prime Minister Recep
Tayyip Erdoğan in St. Petersburg. Erdoğan replied: “You are right.
Fifty years of experience is not easy. Allow us into the Shanghai
Cooperation Organization and save us from this trouble.”
Ukraine abruptly abandoned a historic new alliance with the EU on Nov.
21, halting plans for an imminent trade pact with the bloc and saying
it would instead revive talks with Russia.
The prime minister said he had conveyed Turkey’s membership request to Putin before. “We care about this.”
Turkey became the first NATO member state to become a “dialogue
partner” with the regional body – which is colloquially known as the
Shanghai Five – in April. Turkey said the cooperation would strengthen
Turkey’s ties with the organization, primarily in the domains of
economy and transportation.
The SCO’s members include Russia, China, Uzbekistan, Tajikistan, Kyrgyzstan and Kazakhstan.
The issue of SCO membership had come to the political agenda of Turkey
earlier this year after Erdoğan said Turkey might opt to join the SCO.
Erdoğan raised the issue in January at a time when hopes regarding the
EU process were diminishing due to the adamant opposition of a number
of members states toward Turkey’s membership.
“I said to Russian President Vladimir Putin, ‘You tease us, saying,
‘What [is Turkey] doing in the EU?’ Now I tease you: Include us in the
Shanghai Five, and we will forget about the EU,’” Erdoğan said at the
time. The prime minister’s remarks fueled debates on whether Turkey was
moving away from its policy target of EU membership. President Abdullah
Gül also reiterated that the SCO and the EU were not alternatives to
each other at the time.
Accompanied by Foreign Minister Ahmet Davutoğlu and Energy Minister
Taner Yıldız, Erdoğan met Putin and co-chaired the fourth session of
the High-Level Russian-Turkish Cooperation Council, where the two sides
signed several agreements.
Meanwhile, Putin said Western states must persuade the Syrian
opposition to attend talks with Syrian President Bashar al-Assad’s
government which he said should take place as soon as possible.
“Russia took on the responsibility of convincing the Syrian leadership.
We did our part. It is up to our partners, who must convince the
opposition to do the same,” Putin said at the press conference.
Erdoğan said delays to the peace conference were simply buying time for
al-Assad. “The civilian population has been killed with planes,
helicopters, tanks and shells. In Syria, the regime bears the primary
responsibility for this. On the opposite side, extremist groups also
bear responsibility. But they have only short- and long-range weapons.
But the regime does not differentiate,” Erdoğan said. (hurriyetdailynews.com, Nov 22, 2013)
Les milices kurdes reprennent une ville aux jihadistes
Des milices kurdes ont repoussé des combattants liés à Al-Qaïda de la
région de Ras al-Ain, près de la Turquie, a annoncé mardi
l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Au même moment, près de Damas, les troupes du président Bachar al-Assad
tiraient un missile sol-sol sur la ville de Mleiha, l'armée menant une
offensive pour déloger les rebelles de leurs bastions autour de la
capitale, selon cette même ONG qui s'appuie sur un large réseau de
militants et de sources médicales à travers le pays.
"Les Comités de protection du peuple (YPJ, principale milice kurde en
Syrie) ont repris la zone de Manajeer, lieu de combat avec l'Etat
islamique en Irak et au Levant (EIIL), le front Al-Nosra et d'autres
groupes rebelles", a précisé l'OSDH, basé en Grande-Bretagne.
Avec cette prise, les Kurdes contrôlent désormais toute la zone autour
de la ville de Ras al-Ain, indique l'OSDH qui avait fait état lundi de
la conquête de 19 localités de la province de Hassaka (nord-est) par
les militants kurdes des mains des jihadistes.
Après leur défaite, les jihadistes sont "partis à Raqa, a précisé le
directeur de l'Observatoire, Rami Abdel Rahmane, la seule capitale
provinciale de Syrie que le régime Assad ne tient pas, et qui est entre
les mains de l'EIIL.
Autour de Damas, les combats font rage entre rebelles et loyalistes, et
un missile de l'armée a touché la ville de Mleiha, selon des militants
et l'OSDH.
Sur une vidéo amateur mise en ligne sur internet, on peut voir un
énorme nuage de fumée s'élever sur la ville, également touchée par des
bombardements qui ont fait des dizaines de blessés, selon des militants
dans la ville.
Un commandant rebelle et plus de 20 combattants ont par ailleurs été
enlevés par l'EIIL dans la province de Hama (centre), également
bombardée par le régime, a ajouté l'OSDH.
Dans un conflit où l'opposition est de plus en plus atomisée, les
Kurdes défendent avant tout leur territoire, d'où l'armée s'est retirée
et où ils souhaitent instaurer une zone autonome à l'instar des Kurdes
d'Irak.
Les groupes jihadistes combattent pour leur part à la fois le régime
syrien, les autres rebelles et les Kurdes afin d'instaurer leur pouvoir
sur tout le nord et l'est du pays et d'assurer la liaison avec l'Irak,
où ils comptent sur une réserve de combattants aguerris.
La guerre en Syrie a fait plus de 120.000 morts depuis les débuts du conflit, en mars 2011 selon l'OSDH.
(AFP, 5 novembre 2013)
Les Kurdes chassent les jihadistes de 19 localités du Nord-Est
Les combattants kurdes se sont emparés durant le week-end de 19
localités de la province de Hassaka, dans le nord-est de la Syrie, qui
étaient tenues par les jihadistes et les rebelles islamistes, a
rapporté lundi une ONG.
Les membres du Comités de protection du peuple (YPJ, principale milice
kurde en Syrie) ont pris aux jihadistes de l'Etat islamique en Irak et
au Levant (EIIL) et du Front al-Nosra ainsi qu'à des rebelles
islamistes "13 villages sur la route reliant la ville de Ras al-Aïn à
Hassaka et à Tall Tamer, entre dimanche et lundi", d'après
l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
"Depuis samedi, un total de 19 localités sont tombées aux mains des
combattants kurdes", a ajouté cette ONG, qui s'appuie sur un large
réseau de militants et de sources médicales à travers le pays.
"Les jihadistes sont en train de regrouper des combattants pour reprendre les terrains perdus", a ajouté l'Observatoire.
Il y a une semaine, dans l'est de la Syrie, les combattants kurdes
avaient conquis un poste-frontière avec l'Irak, un lieu de transit
important pour les hommes et les munitions contrôlé jusqu'alors par des
jihadistes.
Depuis plusieurs mois, jihadistes et Kurdes se disputent le contrôle du
nord-est de la Syrie, riche en pétrole et grenier à blé du pays.
Dans un conflit où l'opposition est de plus en plus atomisée, les
Kurdes défendent avant tout leur territoire, d'où l'armée s'est retirée
et où ils souhaitent instaurer une zone autonome à l'instar des Kurdes
d'Irak.
Le site de l'Assemblée nationale du Kurdistan, qui chapeaute toutes les
organisations kurdes en Syrie, présente une carte de ce qu'elle nomme
le Kurdistan occidental et qui va du Tigre à l'est à la Méditerranée à
l'ouest, qui englobe Hassaka, et s'arrête à la lisière d'Alep et de
Lattaquié.
Les groupes jihadistes combattent pour leur part à la fois le régime
syrien, les autres rebelles et les Kurdes afin d'instaurer leur pouvoir
sur tout le nord et l'est du pays et d'assurer la liaison avec l'Irak,
où ils comptent sur une réserve de combattants aguerris.
(AFP, 4 novembre 2013)
Gül: La Syrie pourrait devenir un "Afghanistan méditerranéen"
La Syrie pourrait devenir un "Afghanistan méditerranéen" si la
communauté internationale n'intervenait pas pour y mettre un terme à la
guerre civile, a averti le président turc Abdullah Gül, dans des propos
publiés dimanche par le Guardian sur son site internet.
Dans un entretien avec ce journal britannique pendant une visite à
Edimbourg, la capitale de l'Ecosse, M. Gül a jugé "très décevante" la
réponse du monde à la crise syrienne.
Si l'"indifférence" de la communauté internationale perdure, "cela peut
aboutir à une plus grande radicalisation et au fait que quelques
groupes participant à la guerre civile auront une attitude plus
extrême", a encore dit le chef de l'Etat turc.
"Je ne pense pas que quiconque tolérerait l'existence de quelque chose
comme l'Afghanistan sur les rives de la Méditerranée", a-t-il poursuivi.
"Pour cette raison, la communauté internationale doit avoir une position très solide concernant la Syrie", a encore dit M. Gül.
La Turquie est un des principaux soutiens des rebelles combattant le
régime de Damas et héberge sur son sol 600.000 réfugiés syriens.
Abdullah Gül a en outre averti qu'il réagirait de "la manière la plus
ferme possible" si le conflit syrien débordait du côté turc de la
longue frontière entre la Syrie et la Turquie.
Il a par ailleurs accusé les alliés de son pays de n'avoir pas assez
appuyé les efforts turcs en vue de négocier avec le président Bachar
al-Assad au début de la crise, en mars 2011.
M. Gül considère que s'il avait alors pu poursuivre ses discussions
avec son homologue syrien, "100.000 personnes auraient pu ne pas mourir
et la Syrie n'aurait pas connu tant de destructions".
(AFP, 3 novembre 2013)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
La Grèce réagit aux propos turcs sur Sainte-Sophie
Athènes a réagi très vivement, mercredi 20 novembre, aux propos du
vice-Premier ministre turc Bülent Arinç, qui a souhaité que la
basilique Sainte-Sophie, actuellement musée, redevienne une mosquée.
« Les déclarations récurrentes faites par les hauts dirigeants turcs à
propos de la reconversion des églises chrétiennes byzantines blessent
les sentiments religieux de millions de chrétiens », a déclaré mercredi
20 novembre le ministre des Affaires étrangères grec, Elefthérios
Venizélos. Il réagissait aux propos de Bülent Arinç, vice-Premier
ministre turc, qui a affirmé samedi 16 novembre que « la mosquée
Sainte-Sophie sourira bientôt de nouveau ».
Il faisait référence à l’ancienne basilique Sainte-Sophie. Construite
au VIème siècle, cette église, joyau architectural de la ville
d’Istanbul, devint une mosquée après la prise de Constantinople par
les turcs Ottomans, en 1453. En 1934, un décret du chef d’Etat Atatürk
l’a transformée en musée, dans sa politique de laïcisation du pays, et
aussi avec l’objectif d’apaiser les tensions que le monument provoquait
entre les communautés chrétienne et musulmane.
LE GOUVERNEMENT TURC ACCUSÉ D’ISLAMISER LE PAYS
Samedi 16 novembre, Bülent Arinç a expliqué que, selon lui, « un lieu
de culte ne peut pas servir à une autre fonction que celle initiale ».
Cet épisode intervient alors que le Parti de la justice et du
développement (AKP), au pouvoir en Turquie, se voit de plus en plus
reprocher sa volonté d’islamiser la société turque et de légiférer en
ce sens. Ainsi, début novembre, le Premier ministre Erdogan avait
annoncé sa volonté de s’attaquer à la mixité dans les résidences
étudiantes, au nom de la morale. Et depuis quelques jours, des députées
AKP s’affichent voilées au Parlement.
Ankara n’a pas manqué de s’agacer de la réaction de M. Venizélos. Dans
un communiqué, le ministre turc des Affaires étrangères a estimé que la
Turquie n’avait « rien à apprendre » de la Grèce en matière de liberté
de culte et de préservation du patrimoine. D’après lui, « le mauvais
traitement infligé par la Grèce aux objets culturels datant de la
période ottomane et des lieux de culte est connu de tous ».
GRÈCE ET TURQUIE : DES RELATIONS TENDUES DEPUIS LONGTEMPS
La rivalité traditionnelle entre les deux pays dépasent le cadre
religieux. Depuis les années 1930, l’île de Chypre, à la population
majoritairement grecque, est un grave sujet de discorde, et
l’occupation du nord de l’île par l’armée turque reste aujourd’hui un
sujet de tension permanente. Les deux États entrent aussi régulièrement
en conflit à propos de l’immigration, et sur la question de leurs eaux
territoriales respectives en mer Égée. (La Croix, 20 nov 2013)
Immigration
/ Migration
6 migrants clandestins ont péri dans un naufrage au large de la Turquie
Six personnes, dont un enfant, ont péri
dans la nuit de jeudi à vendredi lors du naufrage au large de la
Turquie d'une embarcation transportant des migrants clandestins à
destination de la Grèce, a-t-on appris de sources concordantes.
Alertés à 2h30 locales (00h30 GMT), les gardes-côtes ont immédiatement
repêché autour du navire les corps de cinq personnes, a indiqué à l'AFP
un responsable des garde-côtes, Arslan Dede.
Huit autres personnes ont été récupérées et transportées dans un hôpital turc de la côte de la mer Égée, a ajouté M. Dede.
Les recherches, qui se sont poursuivies dans la journée, ont permis de
retrouver le corps de la dernière personne portée disparue, ont
rapporté vendredi soir les médias turcs.
La nationalité des victimes et des rescapés n'a pas été précisée par
les gardes-côtes mais, selon ces médias, il s'agirait de ressortissants
syriens.
La Turquie est une route importante de l'émigration clandestine d'Asie
et d'Afrique vers l'Europe. Des immigrants clandestins venus d'Afrique
et du Proche-Orient y sont régulièrement arrêtés et les naufrages en
mer sont assez fréquents.
En juillet dernier, 24 migrants en partance pour la Grèce avaient
trouvé la mort au large de la Turquie dans le naufrage de leur
embarcation.
La Grèce a récemment construit une barrière barbelée sur une portion de
sa frontière terrestre avec la Turquie, ce qui a redirigé les flux
migratoires vers les îles grecques situées à quelques encablures des
côtes turques en mer Égée orientale.
La guerre civile en Syrie a fait augmenter le nombre d'immigrants,
contraignant la Grèce, assistée par le dispositif européen Frontex, à
renforcer ses patrouilles.
La Turquie accueille plus de 600.000 réfugiés syriens.
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) s'est inquiétée
vendredi de la multiplication de ces naufrages liés à l'immigration
clandestine.
"Nous devons prendre des mesures urgentes pour nous assurer que ces
tragédies ne se renouvellent pas", a souhaité le directeur de l'OIM
William Lacy dans un communiqué. "Les gouvernements doivent comprendre
que les migrants qui arrivent par la mer ou la terre ferme ne sont pas
des criminels", a-t-il ajouté.
(AFP, 29 novembre 2013)
La famille Kimyongür reçue au ministère des affaires étrangères
Communiqué du Clea - Vendredi 28 novembre 2013
Ce jeudi 28 novembre à 10 heures, plusieurs membres de la famille
Kimyongür ont pu rencontrer le Conseiller juridique au ministère des
Affaires étrangères.
Au cours de cette rencontre, les proches de Bahar Kimyongür ont fait
part à Monsieur Jozef Bockaert de leurs plus vives inquiétudes.
Depuis une semaine en effet, le citoyen belge est maintenu en détention
en Italie –suite à un mandat d'arrêt international lancé par la
Turquie. Sa famille a insisté pour que la Belgique réagisse et qu'il
soit mis un terme à cette incarcération dans les plus brefs délais.
Les proches de Bahar présents à la réunion ont suggéré que se noue un
dialogue constructif avec le ministère afin de faire cesser
l’acharnement de l'Etat turc (qui persécute, pour des raisons
politiques, notre compatriote depuis plus d'une décennie), d'empêcher
l’extradition de Kimyongür vers Ankara et de trouver des solutions
concrètes pour mettre fin à la situation kafkaïenne dans laquelle se
trouve le ressortissant belge.
Est-ce le signe d’une prise de conscience relative à la gravité de la
situation ?, J. Bockaert a fait valoir que dans cette affaire, «à
première vue, il y a abus» car aux Affaires étrangères, «on réalise que
c'est exagéré et qu'il est nécessaire d'agir».
Dans ce cadre, une visite consulaire sera organisée : dès demain, le
Consul de Belgique en Italie devrait rendre visite à Bahar Kimyongür à
la prison de Bergame.
Par ailleurs, Bahar Kimyongür et ses avocats sont invités à
entreprendre une série de démarches auprès d'Interpol, pour démontrer
que le mandat d'arrêt émis par la Turquie se base exclusivement sur des
motifs politiques, qu'il est donc nécessaire de lever le signalement
international dont Kimyongür fait l'objet. A cet égard, le Conseiller
au ministère envisage d'explorer les différentes pistes permettant
d'appuyer ces démarches.
Au terme de l'entretien, les deux parties ont décidé de rester en
contact afin de suivre l'évolution de l'affaire et d'essayer de
résoudre les problèmes auxquels est confronté Bahar Kimyongür.
Cette réunion semble donc un premier pas positif, tranchant avec
l'attitude «passive» de l’État belge face aux dernières menaces
d'extradition de Kimyongür tant en Espagne qu'en Italie.
Dans ces conditions, le Comité pour la Liberté d'Expression et
d'Association appelle tous les démocrates à rester bien évidemment
vigilants.
Un nouveau rassemblement pour Bahar Kimyongür
Appel du Clea - Jeudi 28 novembre 2013
Ce dimanche 1er décembre devant l'Ambassade d’Italie
à 15 heures - 28, rue Émile Claus à 1050 Bruxelles (*)
En raison de ses opinions, Bahar Kimyongür est incarcéré depuis le 21 novembre à la prison de Bergame. Sur ordre de la Turquie.
Lundi prochain, le citoyen belge passera devant un juge italien. Lors
de cette audience, l’avocat de Bahar demandera sa mise en liberté.
A la veille de ce rendez-vous crucial, le CLEA vous invite ce dimanche
1er décembre à venir nombreux, dès 15 heures, devant l'Ambassade
d'Italie à Bruxelles, afin de soutenir l'initiative de Maître Federico
Romoli.
Il est nécessaire de maintenir la pression sur les autorités italiennes.
Ce dimanche, montrons-leur notre détermination à voir Bahar Kimyongür libéré immédiatement!
Le Comité pour la liberté
d’expression et d’association
www.leclea.be
(*) La rue Émile Claus relie l’avenue Louise à la chaussée de Waterloo (à la hauteur de la Bascule)
L'Allemagne ouvre la voie à la double nationalité pour les jeunes Turcs
L'Allemagne devrait permettre aux jeunes nés sur son sol de parents
étrangers d'acquérir la double nationalité, en vertu de l'accord de
gouvernement conclu entre conservateurs et sociaux-démocrates mercredi,
une mesure destinée avant tout aux enfants d'immigrés turcs.
Promesse de campagne phare du Parti social-démocrate (SPD),
l'introduction de la double nationalité dans un pays historiquement
marqué par le principe du "droit du sang" a longtemps été rejetée par
les conservateurs d'Angela Merkel.
Ils ont fini par céder en grande partie pendant les cinq semaines de
négociations en vue de former un gouvernement de "grande coalition",
qui se sont terminées mercredi à l'aube après un marathon de 17 heures.
Aux termes de l'accord, les personnes de parents étrangers qui sont
nées et ont grandi en Allemagne pourront avoir deux passeports :
l'allemand et celui de leurs parents.
En revanche, les personnes nées à l'étranger pourront être naturalisées, mais en renonçant à leur nationalité de naissance.
Par exemple, un jeune de 19 ans né en Allemagne de parents turcs pourra
avoir la double nationalité, mais son père, en Allemagne depuis 20, 30
ans, voire plus, n'y aura pas droit, sauf s'il renonce à son passeport
turc.
Le SPD, qui a bénéficié de la majeure partie du "vote turc" aux élections,
souhaitait initialement adopter un principe général de droit à la double nationalité.
"C'est un signal clair" que nous avons lancé, s'est félicitée la
chancelière Angela Merkel, tout en reconnaissant que cette décision
n'avait "pas été facile" à prendre. "Nous disons ainsi que nous voulons
ces jeunes. Ils font partie de notre société", a-t-elle ajouté.
L'Allemagne compte la plus grosse communauté turque hors de Turquie,
avec quelque trois millions de personnes, dont un grand nombre sont
nées en Allemagne.
De son côté, le dirigeant du SPD, Sigmar Gabriel, a souligné qu'"un
tabou" avait été "brisé". Les conservateurs ont fait preuve d'"un sacré
courage" car leur position initiale était "diamétralement opposée" à
l'accord trouvé, a-t-il insisté.
La Communauté turque en Allemagne (TGD), une des instances
représentatives, s'est toutefois déclarée "très déçue" par cet accord
qui ne change rien à la situation de la première génération de Turcs
venus faire tourner les usines allemandes à partir de la fin des années
50.
"Les parents et grands-parents ont beaucoup fait pour ce pays. Cela
aurait été une reconnaissance de leurs prestations", a regretté le
président de la TGD, Kenan Kolat.
La mesure devrait mettre un terme au principe de "l'obligation de
choix" (Optionspflicht) en vigueur depuis une réforme du code de la
nationalité en 2000 qui, pour la première fois, avait introduit une
dose de "droit du sol" en Allemagne.
Jusqu'à présent, les jeunes nés après le 1er janvier 2000, de parents
étrangers mais vivant depuis au moins huit ans en Allemagne avec un
permis de séjour illimité, disposent automatiquement de la double
nationalité.
Mais entre leurs 21e et 23e anniversaires, ils doivent choisir et rendre l'un des deux passeports.
La loi entrée en vigueur en 2000 prévoit en outre que les enfants nés
entre 1990 et 1999 peuvent demander la double nationalité, puis doivent
eux aussi se décider avant leurs 23 ans.
Selon l'Office des statistiques, quelque 30.000 jeunes vont chaque année devoir se décider.
Dans un pays qui a longtemps refusé de se considérer comme une terre
d'immigration bien qu'il compte 10,7 millions d'immigrés, l'accord
conclu entre le SPD et les Unions chrétiennes CDU et CSU vise
essentiellement les jeunes Turcs de la deuxième, voire de la troisième
génération, surnommés les "Deutschtürken".
Les citoyens de l'Union européenne et de la Suisse peuvent en effet obtenir la double nationalité après huit ans en Allemagne.
La double nationalité est également tolérée lorsqu'un citoyen ne peut
pas perdre sa nationalité de naissance, comme quand il est iranien,
marocain ou algérien -sauf cas exceptionnels-, par exemple.
(AFP, 27 novembre 2013)
Manifestation devant le consulat d’Italie pour Kimyongür
Cent cinquante personnes ont manifesté lundi après-midi devant le
consulat d’Italie à Bruxelles pour exiger la libération de Bahar
Kimyongür, un ressortissant belge d’origine turque, arrêté jeudi
dernier à Milan sur la base d’un mandat d’arrêt émis par la Turquie.
L’activiste politique s’était rendu en Italie pour y participer à une
conférence sur la Syrie.
« Cet été, plus de deux millions de personnes ont réclamé la démission
du Premier ministre turc Erdogan et de son régime répressif », a
indiqué Daniel Flinker, porte-parole du Clea (Comité pour la liberté
d’expression et d’association).
« En réponse, une terreur de masse s’est abattue sur les contestataires
qui, tous, sont considérés comme des terroristes par le gouvernement
turc. Or, ce dernier qui n’a pas hésité à tirer sur sa propre
population accuse Bahar Kimyongür d’être un terroriste. » « Après
quatre procès et deux cassations, la justice belge a innocenté
Kimyongür de cette charge. En 2006, la justice néerlandaise a refusé de
l’extrader mais malgré cela, la Turquie continue sa persécution. La
Belgique doit tout faire pour empêcher qu’il soit livré aux bourreaux
qu’il critique. Bahar Kimyongür n’a pas commis de délit, à moins de
considérer que la dénonciation des exactions d’Ankara en soit un »,
a-t-il complété.
Les manifestants ont rappelé que s’exprimer, s’organiser et contester
n’étaient pas des actes terroristes. Selon eux, cette nouvelle
arrestation de Bahar Kimyöngur est une atteinte à la liberté
d’expression. (Belga, 25 nov 2013)
Discours de Daniel Flinker lors du rassemblement pour la libération de Bahar Kimyongür:
Plus de deux millions de personnes, dans quatre-vingts villes, ont manifesté cet été en Turquie.
Leur volonté : la démission du Premier ministre ; leur cri de
ralliement : « La révolte est partout ! » ; leur ambition : mettre fin
au régime autoritaire en place à Ankara...
Policière, voilà l'unique réponse du gouvernement au mouvement citoyen
: la terreur de masse, les balles en caoutchouc, les capsules de gaz
tirées à même la tête.
La réaction de l'AKP : considérer les médecins qui portent secours aux
manifestants, les avocats qui défendent les contestataires, les
journalistes qui rendent compte des événements... les considérer tous
comme des terroristes.
L'attitude d'Erdogan face aux protestataires de Gezi et de Taksim : la
répression, rien que la répression. Son bilan : 6 morts, 8 500 blessés.
C'est cet État, un État qui tire sur sa propre population ; c'est cet
État, un État qui définit tous ceux qui s'opposent à son action comme
des criminels, c'est cet État qui accuse Bahar d'être un terroriste.
« Bahar Kimyongür n'est pas un terroriste »... Après quatre procès et
deux cassations, tel est le verdict rendu par la justice belge.
« Bahar est un protestataire, un opposant politique », telle est la
conviction de la justice hollandaise qui a refusé, dès 2006, de
l'extrader vers la Turquie.
Mais la Turquie ne s'intéresse pas à la Justice ; la Turquie continue à
s'acharner sur le citoyen belge, continue sa persécution. Au moment
même où les autorités turques réprimaient dans le sang les manifestants
à Istanbul et Ankara, elles faisaient arrêter Bahar en Espagne où il
passait des vacances en famille.
Pour faire face à cette nouvelle atteinte aux droits et aux libertés,
un mouvement de solidarité s'est développé en Belgique. A cet égard,
100 représentants de la société civile, parmi lesquels le Secrétaire
général de la FGTB wallonne, celui de la FGTB-Bruxelles, celui de la
CNE ; les présidents de la Ligue des droits de l'homme francophone et
néerlandophone ; des dizaines de professeurs d'université du Nord et du
Sud du pays ont posé une demande très claire : la Belgique doit tout
faire pour empêcher l'extradition de Bahar vers la Turquie.
Mais il faut croire que Didier Reynders ne lit pas la presse car du
côté du ministère des affaires étrangères, c'est le silence radio. Pire
: quand le sénateur Benoit Hellings demande par écrit que la Belgique
s'occupe de cette affaire, il se voit répondre que Bahar, vu qu'il a un
avocat, n'a qu'à se débrouiller tout seul !
Aujourd'hui, pour Bahar, pour sa famille ; pour nous, pour la liberté
d'expression, c'est un drame : Bahar est, depuis le 21 novembre,
emprisonné à Bergame.
En raison d'un crime ? Bahar n'a commis aucun crime. Pour un délit ?
Bahar n'a commis aucun délit. Sauf à considérer la vérité comme un
crime, sauf à considérer que critiquer la politique turque est un
délit, sauf à considérer que dénoncer les violations des droits de
l'homme perpétrées par le régime d'Ankara est une infraction.
Chers amis, l'« affaire Kimyongür » met la démocratie belge à l'épreuve.
La crise économique nous a rappelé que l'Union européenne, c'est
l'Europe du fric. Chaque fois qu'il est arrêté, Bahar nous fait
découvrir l'Europe des flics !
De la part des mandataires politiques qui n'ont que les mots «
démocratie » et « liberté » à la bouche, nous exigeons désormais des
actes. Didier Reynders doit prendre ses responsabilités et mettre tout
en œuvre pour sortir Bahar Kimyongür de la situation kafkaïenne dont il
est la victime et pour empêcher qu'il ne soit remis entre les mains des
bourreaux dont il dénonce les crimes.
Bahar est en prison. Notre urgence, c'est sa libération ! L'Italie
compte un prisonnier politique car aujourd'hui, un citoyen belge est
incarcéré dans ce pays pour ses convictions !
Mesdames, Messieurs, si nous sommes venus aujourd'hui manifester devant
le Consulat d'Italie à Bruxelles, c'est pour montrer notre
détermination ; pour réclamer, haut et fort : « La liberté pour Bahar !
»
Benkhelifa: Bahar sera-t-il arrêté dans 188 pays différents?
MICHEL COLLON : Après la Belgique, la Hollande et l'Espagne, c'est en
Italie cette fois que vient de se faire arrêter Bahar Kimyongür,
journaliste et militant pour la paix. Bien qu'il soit à chaque fois
innocenté, le dossier étant vide. Derrière cet acharnement, la Turquie
démocratique de Monsieur Erdogan qui emprisonne et torture les
journalistes. Mais comment est-ce possible ? Bahar va-t-il se faire
arrêté dans chaque pays où il se rend ? Théoriquement, c'est possible
188 fois ! Parce que l'arrestation se fait via Interpol, organe de
coopération interpolicière qui bafoue ses statuts en procédant à des
arrestations politiques. Et parce que le gouvernement belge détourne
les yeux. Interview de l'avocate Selma Benkhelifa.
Interview par Maïté Cardon, 23 novembre 2013:
1. Qu'est-ce qu'Interpol et quel rôle joue cette organisation internationale ?
Interpol est une organisation
intergouvernementale de coopération policière. Lorsqu’un pays veut
arrêter un suspect ou quelqu’un condamné par défaut qui ne se trouve
pas sur son territoire, il lance un mandat d’arrêt international.
Interpol se charge de la diffuser dans 190 pays. Toutes les polices du
monde - ou presque – peuvent arrêter celui ou celle qui fait l’objet
d’un tel mandat.
La politique d’Interpol est très opaque et peu
démocratique. L’organisation se vante – je cite : « de faciliter
la coopération policière internationale, même s’il n’existe aucune
relation diplomatique entre les pays concernés ». Or c’est en général
avec des pays pas du tout démocratiques qu’il n’y a pas de relation
diplomatique.
L’organisation est quasiment inaccessible aux
particuliers et il n’existe pas de procédure pour faire annuler le
mandat, ni de possibilité légale d’accès au dossier. Les droits de la
défense sont inexistants.
Tout au plus on peut lire sur le site d’Interpol
que l’organisation agit dans le respect de la Déclaration Universelle
des Droits de l’Homme, dont tout le monde sait qu’elle ne consacre que
des droits théoriques.
2. En ce qui
concerne l'affaire Bahar, on assiste à un curieux fonctionnement actuel
de l’organisation. Pourquoi Interpol continue de faire circuler un
mandat d'arrêt contraire à des décisions de justice déjà prises dans
plusieurs pays européens ?
Bahar est belge et la Belgique n’extrade pas ses
nationaux. C’est ce qui le protège sur le territoire belge. Par contre,
dans 188 autres pays, il peut être arrêté à la demande de la Turquie !
Les Pays-Bas ont pris une décision judiciaire
indiquant très clairement que le mandat turc était fondé sur des
poursuites à caractère politique, ce qui est interdit dans toutes les
législations relatives à l’extradition et dans les statuts d’Interpol.
Cependant, si le juge hollandais pouvait faire interdiction aux
Pays-Bas d’exécuter le mandat, il était par contre sans pouvoir sur le
mandat lui-même. En Espagne également, le juge a très vite compris que
l’institution était détournée de son but, aux fins de poursuivre un
opposant politique. Cependant, tant qu’Interpol ne supprime pas le
mandat, Bahar continuera d’être arrêté chaque fois qu’il passera une
frontière.
3. Y a t-il une véritable possibilité d’extradition vers la Turquie de la part des autorités italiennes ?
Je ne pense pas. Cependant le risque existe.
J’imagine que le but de la Turquie n’est pas seulement d’obtenir son
extradition – ce qui est peu probable – mais est aussi de se servir de
ce mandat pour le harceler. Je souligne également qu’il n’est pas le
seul et que la Turquie est coutumière du fait. Tous les opposants
kurdes font aussi l’objet de tels mandats.
4. Y-a-t-il une base légale à cette extradition ? L'extradition n'est-elle pas en principe exclue pour des raisons politiques ?
En Europe, c’est la convention européenne sur
l’extradition qui s’applique. L’article 3 prévoit très clairement que
les infractions politiques sont exclues de l’extradition. Il est
également prévu que s’il y a des raisons sérieuses de croire que les
poursuites sont motivées par « des considérations de race, de religion,
de nationalité ou d'opinions politiques », l’Etat n’extradera pas.
C’est pour cette raison que Bahar ne peut en principe pas être extradé, mais il peut en permanence être arrêté.
5. Dans cette histoire, quel rôle joue le
gouvernement belge ? On pense aux ministres Milquet (Intérieur)
et Reynders (Affaires étrangères). Que pourraient-ils faire ?
Bahar est belge. Le rôle de la Belgique est
d’empêcher le harcèlement d’un citoyen à des fins politiques. Il n’y a
quasiment aucune possibilité pour un simple quidam d’exiger la
suppression d’un mandat international. Par contre, les Etats peuvent –
et doivent – le faire. Le gouvernement belge et le ministre des
Affaires Etrangères ont le devoir de contacter Interpol et d’exiger que
soit annulé ce mandat manifestement motivé par une volonté de
persécutions politiques.
6. Votre avis sur cette situation qui semble "absurde" ?
La situation est injuste. Les droits de la
défense face à Interpol sont réduits à néant. Interpol ne s’adresse
qu’aux Etats, le simple citoyen n’est pas un interlocuteur. C’est
pourquoi il faut exiger que le gouvernement belge fasse le nécessaire
pour faire supprimer ce mandat – et de manière plus générale les
mandats dont le caractère politique a été jugé par un tribunal.
Par ailleurs, je pense qu’il faut également
envisager de poursuivre Interpol pour faute. Ses statuts lui
interdisent de diffuser un mandat à caractère politique. En le faisant,
malgré la décision du juge hollandais, Interpol engage sa
responsabilité. (http://www.michelcollon.info/Bahar-sera-t-il-arrete-dans-188.html?lang=fr)
RASSEMBLEMENT POUR BAHAR KIMYONGÜR
Sous le coup d’un mandat d’arrêt lancé par les autorités d’Ankara afin
qu’il soit «remis» à la Turquie, le journaliste et militant des droits
de l'Homme Bahar Kimyongür a une nouvelle fois été arrêté à l’étranger.
Alors qu’il devait participer à une conférence internationale sur la
Syrie, Bahar a été appréhendé à Milan le jeudi 21 au matin par la
police italienne et placé en détention à la prison de Bergame.
Afin de réclamer la libération immédiate du ressortissant belge,nous
appelons à un rassemblement:
Lundi 25 novembre à 17 heures
devant le Consulat d’Italie
38 rue de Livourne,
à 1000 Bruxelles
pour le Comité pour la liberté d’expression et d’association,
Jean Flinker
http://www.leclea.be
Premières nouvelles de Bahar, incarcéré en Italie
Message dse Deniz Demirkapi:
Maître Federico Romoli a contacté Deniz pour lui donner des nouvelles
de son époux, Bahar Kimyongür. L'avocat italien a insisté sur quatre
points.
1) Ce vendredi, vers 13 heures, il a pu rencontrer Bahar à la prison de Bergame.
2) Au cours de cet entretien, Bahar lui a expliqué que face à la
nouvelle épreuve qu'il doit affronter, « son moral est excellent ».
3) A la suite de cette entrevue, F. Romoli a confirmé qu'il serait
l'avocat de Bahar et qu'il suivrait les différentes étapes de la
procédure à ses côtés.
4) Dès ce lundi, à 11 heures, Bahar passera devant la Cour d'appel de
Brescia, au cours d'une audience purement formelle (comme en Espagne,
un juge demandera à Bahar s'il veut ou s'il ne veut pas être extradé
vers la Turquie).
Ce lundi 25 novembre, à 17 heures, se tiendra devant le Consulat
d'Italie (38 rue de Livourne, 1000 Bruxelles) un rassemblement pour
réclamer la libération immédiate de Bahar. Soyons nombreux à ce
rendez-vous. Deniz nous y informera des toutes dernières évolutions de
l'affaire.
Liberté pour Bahar : mettons toutes les chances de notre côté
Demain matin, à 11 heures, Bahar Kimyongür passera devant la Cour
d'appel de Brescia. Au cours de cette audience, son avocat, Maître
Romoli, demandera la libération de son client.
Afin de le soutenir dans sa démarche et de conscientiser les autorités
compétentes à propos de la situation réelle de Bahar, nous vous
invitons à envoyer, aujourd'hui avant 11 heures, la lettre suivante par
mail à la ministre italienne de la justice, Anna Maria Cancellieri :
centrocifra.gabinetto@giustiziacert.it
Merci à vous.
Madame Anna Maria Cancellieri
Ministre italienne de la justice,
Madame la Ministre,
Depuis le 21 novembre, un citoyen belge, Bahar Kimyongür, est incarcéré
à Bergame sur demande de la Turquie, qui exige son extradition.
Comme Monsieur Kimyongür doit passer dès aujourd'hui à 11 heures devant
la Cour d'appel de Brescia, il est de mon devoir de citoyen de porter
les éléments suivants à votre connaissance.
Il est primordial que vous sachiez que depuis plus d'une décennie,
Bahar Kimyongür subit un véritable harcèlement de la part de l’État
turc, qui l'accuse sans preuve d'être un « terroriste ». Cet
harcèlement s'est manifesté en Belgique. Pourtant, au terme de quatre
procès et de deux cassations, Bahar Kimyongür a été totalement «
blanchi », acquitté par la Cour d'appel de Bruxelles.
La Turquie a aussi fait pression sur les Pays-Bas mais la Chambre
d'extradition de La Haye a refusé, dès 2006, son extradition. Sur base
de même mandat d'arrêt international délivré par la Turquie, c'est
ensuite en Espagne que Monsieur Kimyongür a été interpellé, le 17 juin
dernier. Ce pays, même si la procédure d'extradition y est toujours en
cours, a très rapidement remis en liberté le citoyen belge.
Désormais, c'est dans votre pays, l'Italie, que Bahar Kimyongür
continue à être persécuté par Ankara. Or, il paraît essentiel que cet
acharnement cesse car, comme le soulignent les décisions belges et
hollandaise, Bahar Kimyongür n'a commis aucun acte de violence, aucun
délit. Ce qui pose en réalité problème à la Turquie, ce sont les prises
de position critiques du citoyen belge, ses écrits dans lesquels il
s'oppose à la politique d'Ankara, ses déclarations dans lesquelles il
dénonce courageusement les violations des droits de l'homme et les cas
de torture dans les prisons turques.
Madame la Ministre,
L'Italie compte un prisonnier politique ! Dans votre pays, un citoyen
belge est actuellement emprisonné pour ses opinions. Cette situation
est insupportable. C'est la raison pour laquelle je me permets, au nom
de la liberté d'expression, de vous écrire afin de vous encourager à
entreprendre toutes les démarches nécessaires à la libération de Bahar
Kimyongür.
Veuillez agréer, Madame la Ministre, mes salutations les plus distinguées.
Bahar Kimyongür emprisonné en Italie !
Communiqué du Clea - Vendredi 22 novembre 2013
Jeudi 21 novembre, 8 heures 30 : Bahar Kimyongür est
arrêté à Milan. Alors qu’il devait participer à une conférence
internationale sur la Syrie, des policiers l’ont appréhendé à sa
descente d’avion.
Après avoir été interrogé par les autorités judiciaires, Kimyongür a été incarcéré à la prison de Bergame.
Ce nouvel emprisonnement fait évidemment suite au
mandat d’arrêt lancé contre sa personne par les autorités d’Ankara
–lesquelles réclament continuellement son extradition. Pour rappel : ce
mandat d’amener avait déjà entrainé, en juin dernier, l’arrestation à
Cordoue du ressortissant belge (mais la justice espagnole l’avait remis
en liberté sous caution, dans l’attente d’une décision prononcée par la
Audiencia Nacional)…
Depuis des mois, nul ne l’ignore, Bahar Kimyongür
n’épargne ni son temps, ni son énergie, ni sa peine pour dénoncer le
rôle grandissant que joue l’Etat turc dans l’épouvantable conflit qui
ravage la Syrie. Une guerre ignoble et atroce dans laquelle le
gouvernement Erdogan intervient directement : Ankara laisse toute
liberté aux groupes djihadistes pour organiser –à partir du territoire
turc– la sédition en Syrie ; Ankara autorise ouvertement –à partir du
territoire turc– les livraisons d’armes aux groupes d'Al Qaïda et
autres sectaires tafkiri financés par l’Arabie saoudite ou le Qatar ;
Ankara délègue aux islamistes étrangers les plus intégristes le soin
d’intimider par la violence les populations vivant dans la région
turque de Hatay, des populations qui n’approuvent pas la position
belliciste de l’AKP.
Or ce sont toutes ces révélations dument documentées
par Kimyongür –et auxquelles l’évolution de la situation donne de plus
en plus raison– que la Turquie ne peut tolérer…
Encore une fois : nous devons donc mobiliser ciel et terre pour obtenir la libération de notre camarade.
Encore une fois : nous devons obliger la Belgique à défendre, de manière conséquente, l’un de ses ressortissants.
Au plan européen, la Belgique doit faire annuler
(par tous moyens de Droit) un mandat d’arrêt dont les «accusations» ont
toutes été déclarées infondées –que ce soit par la Justice hollandaise
ou par les tribunaux belges (à travers le jugement rendu par la Chambre
d’Extradition de la Haye en 2006 ; puis par les Arrêts prononcés par la
Cour d’Appel d’Anvers en 2008 et par la Cour d’Appel de Bruxelles en
2009)
L’arrestation de Bahar Kimyongür en Italie, un acharnement?
Bahar Kimyongür a été arrêté jeudi en Italie sur base d’un mandat
d’arrêt lancé par la Turquie. Le même mandat que celui qui lui avait
valu d’être déjà interpellé à deux reprises, aux Pays-Bas et en
Espagne. La justice néerlandaise avait déjà refusé son extradition, et
il est probable que la justice espagnole aille dans le même sens.
Bahar Kimyongür, Belge d’origine turque avait déjà été acquitté en
Belgique chez nous pour sa participation alléguée à une « organisation
terroriste », le mouvement d’extrême-gauche turc DHKP-C. Une saga qui
donne l’impression d’un acharnement mais qui est aussi liée au curieux
fonctionnement actuel d’Interpol.
En effet, après une première décision de justice très claire des
tribunaux belges qui acquitte Bahar Kimyongür de tout reproche
d’appartenance à une organisation terroriste, après une deuxième aux
Pays-Bas qui a refusé tout net l’extradition demandée par la Turquie,
après une troisième, récente en Espagne, qui a relâché très vite Bahar
Kimyongür après son interpellation à Cordoue et qui a de bonnes chances
d’être confirmée sur le fond, voilà un nouvel avatar italien de la
requête turque.
L’avocat de Bahar Kimyongür, que nous venons de contacter, se demande
pourquoi Interpol continue à faire circuler un mandat d’arrêt
manifestement si contraire à des décisions de justice déjà prise dans
plusieurs pays européens. Cela montre, dit-il, qu’il y a toujours un
problème de cohérence dans l’espace judiciaire européen. Il espère et
s’attend à une décision de la justice italienne semblable à celle prise
dans les autres pays européens.
Les soutiens de Bahar Kimyongür estiment eux très ambiguë sinon
suspecte l’attitude de la Belgique. Ils rappellent cette concertation
en 2006 de plusieurs autorités belges, sous la houlette du parquet
fédéral, de la sûreté, et de la ministre de la Justice d’alors Laurette
Onkelinx, pour livrer Bahar Kimyongür à la police néerlandaise.
Et puis récemment ce renouvellement du mandat d’arrêt turc qui est
intervenu juste après la visite en Turquie de la ministre de
l’Intérieur, Joëlle Milquet, un lien éventuel que la ministre a
vivement démenti sans réussir à convaincre les proches de Bahar
Kimoyungur, justement à cause du précédent de 2006.
M. Molitor, RTBF, 22 nov 2013
Lettre de Marcel Leurin à la ministre de l'Intérieur Milquet
Madame la Ministre,
Une fois de plus, Bahar Kimyongür se retrouve en prison. En Italie, cette fois…
Même si les Autorités de notre pays ne se sont pas toujours comportées
– euphémisme – comme elles l’auraient dû à l’égard de ce citoyen belge,
vous, en tant que ministre de l’Intérieur, savez que Bahar Kimyongür
n’a rien d’un terroriste. C’est un homme qui fait ce qui devrait être
le souci premier de tout citoyen de tout état : militer pour que le
monde substitue au matérialisme qui l’étouffe un authentique humanisme
(ce que vous et moi n’avons cessé de faire).
Je ne comprends pas, Madame la Ministre, que la Belgique ne requière
pas au niveau européen, par tous les moyens de Droit, l’annulation d’un
mandat d’arrêt dont toutes les « accusations » ont été déclarées
infondées ; par la Justice hollandaise et par les tribunaux belges (à
travers le jugement rendu par la Chambre d’Extradition de la Haye en
2006 ; puis par les Arrêts prononcés par la Cour d’Appel d’Anvers en
2008 et par la Cour d’Appel de Bruxelles en 2009).
Espérant que vous mettrez fin à cette iniquité, je vous prie d’agréer,
Madame la Ministre, l’expression de ma haute considération.
Marcel LEURIN
Ex-inspecteur chargé de mission pour la scolarité en milieu multiculturel
Avenue Neptune 12 Bte3
1190 Bruxelles
Tél. 02 345 22 37
Des mosquées recouvertes de croix gammées à Genk
Dans la nuit de jeudi à vendredi, plusieurs mosquées de la localité de
Genk ont été taguées: croix gammées, slogans racistes... Les
autorités prennent la chose très au sérieux. Elles ont mis en place une
surveillance policière. De leur côté, les imams ont lancé un appel au
calme.
Impossible de les ne pas les voir. D'immenses croix gammées taguées sur
les murs et les vitres de cette mosquée de Sledderlo, près de Genk.
Vendredi matin, c'est un membre de la mosquée qui fait la sinistre
découverte au moment de prendre sa voiture.
"Il voit que sa voiture est couverte de graffitis. Il se retourne et
constate que la mosquée aussi est taguée", explique Erhan Yilmaz,
président de la mosquée de Sledderlo. "Je trouve que c'est une attaque
contre notre religion. Pour moi, aucune mosquée, aucun bâtiment
religieux ne peut être utlisé pour exprimer des opinions politiques ou
des idées de ce genre".
Des dessins, mais aussi des insultes racistes sont taguées: "Vuile
bruine", "sales basanés" en français. Deux autres mosquées de la région
de Genk ont subi le même sort.
Vendredi, les imams ont appelé au calme. Mais la communauté musulmane
est inquiète, car un tel incident s'est déjà produit le mois dernier,
comme en témoigne Ali Caglar, Echevin des Sports à Sledderlo: "On n'a
pas ameuté les foules car on ne voulait pas attirer l'attention ni leur
accorder trop d'attention. Mais une semaine plus tard, ça s'est
reproduit dans une association turque, et puis maintenant trois
mosquées en une nuit. Ca commence à nous inquiéter. Il est important
d'attraper les auteurs au plus vite".
La police mène l'enquête. Un témoin aurait relevé un numéro de plaque
dans la nuit de jeudi à vendredi. La communauté turque espère retrouver
sa sérénité, dans une région souvent présentée comme un exemple
d'intégration entre les différentes communautés. (RTBF, 23 novembre
2013)
20.000 Kurdes défilent à Berlin pour une levée de l’interdiction du PKK
Placée sous le mot d’ordre: « Soutenir le processus
de paix, lever l’interdiction du PKK », la manifestation s’est déroulée
dans le calme dans le centre de Berlin malgré des contrôles massifs de
la police, selon le collectif de 52 groupes et organisations régionaux
et nationaux à l’origine de ce rassemblement.
La police de Berlin ne fournit généralement pas d’estimations chiffrées sur le nombre de participants à un défilé.
« Des autobus (transportant des manifestants) ont
été arrêtés (par la police) et ont été fouillés pour trouver
d’éventuelles affiches du dirigeant (emprisonné) du PKK Abdullah Öcalan
», ont indiqué les organisateurs dans un communiqué, précisant que des
amendes ont été infligées à ceux en possession d’un portrait du leader
historique kurde.
L’Allemagne avait interdit le PKK le 27 novembre
1993. En Turquie, le conflit avec les rebelles du PKK a fait plus de
45.000 victimes depuis 1984.
Malgré son interdiction, le PKK bénéficie toutefois
de soutiens solides en Allemagne du fait de la présence depuis des
années de près d’un demi million de Kurdes, la plupart de nationalité
turque.
Quelque 11.500 d’entre eux sont d’ailleurs fichés
comme soutenant activement le mouvement séparatiste, selon l’Office
allemand pour la protection de la Constitution, chargé de la traque des
organisations extrémistes.
Quelque 12 à 15 millions de Kurdes vivent en Turquie.
Samedi, le Premier ministre turc Recep Tayyip
Erdogan a exhorté la communauté kurde de son pays à soutenir le
processus de paix en difficulté avec les rebelles du PKK.
(Institut kurde de Paris, 16 novembre 2013)
Refus de la demande d'asile des membres de la famille Polat
Communiqué du Maison Populaire de Genève:
Nous nous permettons de vous adresser la présente lettre pour attirer
votre attention sur la situation dramatique de Mme Fatima POLAT (née
le 15 août 1973, n° de carte d'identité N 547664) et de ses trois
enfants ( M. Cagdas Polat née le 01 janvier 1996 n° de carte
d'identité N 547664, Mme. Ebru Polat née le 01septembre 1992 n° de
carte d'identité N 551321 et Mme Dilan Polat née le 01 septembre 1991
n° de carte d'identité N 551 323), vivant à Wädenswil comme
requérant-e-s d'asile, et qui viennent de recevoir le rejet de leur
demande d'asile par Berne.
En effet, Mme F. POLAT risque d'être assassiné par son mari, établit en
Turquie, qui la menace depuis qu'elle s'est réfugiée avec ses enfants
en Suisse.
Bien que les crimes d'honneur et la violence familiale ne fassent pas
partie des motifs pour les demandes d'asile, force est de constater que
ce genre de crimes et violences à l'égard des femmes a atteint un
niveau extrêmement inquiétant, aboutissant bien souvent à des meurtres.
Les mesures (législative et administrative) prises par les
gouvernements sont bien souvent insuffisantes, voire inefficaces face à
des traditions et mentalités profondément ancrées. A ce titre, les
crimes d'honneurs attentent autant que les crimes politiques à la vie
d'autrui.
S'agissant de la Turquie, les crimes d'honneur ont pris une ampleur
vertigineuse dans ce pays. Selon Mme Sevda ALANKUS, chercheuse à
l'Université d'Izmir, 4 675 femmes ont été assassinées entre 2002 et
2012.
L'arrivée au pouvoir du parti islamiste n'est certainement pas
étrangère à cette situation. Malgré les mesures « formelles » (foyers
pour femmes, protection policière, etc.) prises par ce gouvernement,
son discours conservateur, voire réactionnaire, fait que les crimes
d'honneurs et violences domestiques sont en quelque sorte tolérée. A
titre d'exemple, le Premier Ministre, M. Recep Tayyip Erdogan, a
déclaré récemment que les étudiants de deux sexes ne devraient plus
pouvoir louer des appartements ensemble. De son côté, la Commission
européenne a exprimé ses préoccupations quant à la réduction des peines
et les lacunes procédurales dans le traitement de ce genre crime par la
justice turque[1] <#_ftn1> .
Au vu de ce qui précède, Mme F. POLAT court un sérieux risque si elle
devait être renvoyée en Turquie et a besoin de protection pour son
intégrité physique. C'est pourquoi, nous vous demandons d'intervenir en
sa faveur auprès des autorités Suisses et Zurichoises afin de prévenir
un drame et de lui permettre de rester en Suisse.
En vous remerciant d'avance et restant à votre disposition pour tout
renseignement complémentaire, nous vous adressons, Madame, Monsieur,
nos meilleures salutations. (info@assmp.org, 14 novembre 2013)
Un prédicateur bruxellois appelle au djihad en Syrie
Un prédicateur bruxellois
parti en Syrie pour convaincre de jeunes Belges de revenir au pays
apparaît depuis quelques jours dans une vidéo où il appelle - au
contraire - ses "frères moudjahidine"belges à combattre le régime
syrien.
Iliass Azaouaj, 24 ans, est
masqué dans la vidéo mais il a été identifié par les services de
l’antiterrorisme belge, avec l’aide de la famille. "Les gens doivent
savoir aujourd’hui que le seul moyen de transmettre la parole, c’est
par le combat. Car le dialogue, c’est terminé, on ne parle plus",
dit-il notamment. Il précise qu’il abandonne argent et célébrité pour
se ranger du côté des djihadistes et "pour tuer ceux qui nous tuent et
combattre ceux qui nous combattent".
L’homme est un prédicateur
d’Anderlecht, fort écouté des jeunes musulmans. Il s’était distingué
l’an dernier en prenant publiquement position contre Sharia4Belgium et
l’instrumentalisation de l’islam par ce groupe salafiste radical.
Parti en avril dernier , il
avait rapidement disparu. Il aurait été arrêté par un groupe radical
peu après le passage de la frontière turco-syrienne. En août, sa
famille affirmait que son compte Twitter avait été piraté. Menaçant la
Belgique, Azaouaj se disait "membre d’al-Qaida" et qu’il fallait
s’attendre "à des surprises".
Le prédicateur belgo-marocain
aurait été jugé et condamné par un tribunal islamique constitué par
l’un des nombreux groupes djihadistes locaux, selon le député
bruxellois Fouad Ahidar (SP.A).
La vidéo est apparue sur le
Net le 7 novembre. Elle a été examinée par l’antiterrorisme belge.
Celui-ci estime qu’il s’agit bien d’Iliass Azaouaj mais ne peut pas se
prononcer sur la spontanéité de ses propos."Pourquoi a-t-il fait cela
?", s’interroge un policier. "A-t-il viré sa cuti ? A-t-il dit cela
sous la menace ?"
Azaouaj affirme qu’il doit
rester masqué dans la vidéo pour échapper à ceux qui le combattent. Il
déclare aussi avoir travaillé "quelque temps" pour les services secrets
marocains, et avoir eu "une relation" avec la police fédérale, puis
avec la Sûreté de l’État.
Curieusement, aucun logo
n’apparaît dans la vidéo, tournée dans le salon d’une grande villa
située sans doute dans le nord de la Syrie. Azaouaj porte sur lui un
pistolet et, dit-il, une ceinture d’explosifs.
Contrairement à son (faux ?)
compte Twitter, Iliass Azaouaj ne profère aucune menace précise à
l’encontre de la Belgique dans la vidéo de 5 minutes mais déclare que
les États-Unis, l’Europe et l’Occident "ne comprennent pas" pourquoi de
jeunes musulmans venus selon lui de 70 pays viennent se battre en
Syrie. Contacté mardi par La Libre Belgique, son frère cadet Ibrahim
n’a voulu faire "aucun commentaire".
Azaouaj a-t-il parlé sous la
contrainte ? Difficile à dire. Les vidéos sont en tout cas l’outil de
propagande le plus efficace des groupes salafistes. Ils tentent de
capter l’attention des jeunes musulmans belges et de jouer sur leur
mauvaise conscience.
Et à en croire Bahar
Kimyongür, un Belge originaire d’Antioche (Turquie) qui tente d’aider
les familles de ceux qui sont partis, les départs continuent malgré le
fait que plusieurs jeunes Belges ont été tués sur place. "Deux pôles de
recrutement existent à Bruxelles, à Vilvorde et à la place du Pavillon
à Schaerbeek",dit-il. "Avant de devenir des machines à tuer, nos jeunes
sont d’abord des victimes de sectes qui prônent le suicide collectif."
Les autorités belges parlent,
elles, d’un flux "continu" de djihadistes qui partent et qui
reviennent. Les tracer est difficile car beaucoup quittent la Belgique
en bus ou en train, rejoignent Düsseldorf ou Cologne d’où ils prennent
un avion pour Istanbul.
http://www.dhnet.be/actu/belgique/un-predicateur-bruxellois-appelle-au-djihad-en-syrie-528302d33570aa4f79048166
Manif devant l'ambassade de Turquie à Bruxelles pour la paix en Syrie
Manifestation mercredi 13 novembre (demain) à 14h devant l'ambassade de
Turquie à Bruxelles pour attirer l'attention sur la mansuétude dont
fait preuve le Premier ministre turc Erdogan par rapport au terrorisme
qui frappe aujourd'hui la Syrie, qui s'étend vers la Turquie, l'Irak et
le Liban (attentats de Reyhanli, Bagdad, Beyrouth etc) et qui demain
frappera peut-être l'Europe.
Depuis plus d'un an, des centaines de volontaires belges ont transité
par les aéroports d'Adana et de Hatay (Sud de la Turquie) pour mener le
djihad en Syrie et participer à l'instauration d'un régime barbare où
il sera même interdit aux femmes de s'asseoir sur une chaise au seul
motif que le mot "chaise" est masculin en arabe ! (cf. règles de l'Etat
islamique de l'Irak et du Levant (EIIL) appliquées dans la ville
"libérée" de Raqqa)
En fermant les yeux devant cet arrivage massif de djihadistes, Erdogan
met en danger à la fois le peuple syrien (et toutes ces aspirations de
paix, de réconciliation et de démocratie), les citoyens turcs, les
musulmans et non-musulmans du Moyen-Orient, les jeunes Belges manipulés
par des recruteurs sans scrupules ainsi que toute l'Europe !
Le Comité contre l'ingérence en Syrie (CIS) qui soutient l'initiative
de paix inter-syrienne dite de Genève II appelle à manifester mercredi
13 novembre à 14h devant l'ambassade de Turquie à Bruxelles afin de
demander aux autorités turques un contrôle aux frontières de manière à
empêcher le passage de nos jeunes tentés de rejoindre le front syrien
pour y mener une guerre aussi atroce qu'insensée.
Possibilité qu'une délégation de parents de volontaires partis en Syrie soit reçue par la représentation diplomatique turque.
Adresse: Rue Montoyer n°4 à 1000 Bruxelles
Bahar Kimyongür
Tél: 00 32 485 / 37 35 32
Expulsion du GESU: pourquoi maintenant, pourquoi comme ça?
Ce matin, à 6h, la commune de Saint-Josse a fini par mettre à exécution
l’expulsion du squat du GESU annoncée depuis le jeudi 31 octobre. Les
personnes les plus vulnérables qui restaient au GESU, notamment des
familles avec enfants en bas âge et des personnes âgées, ont été
évacuées de force par 200 policiers casqués, après que la trentaine de
militants présents toute la nuit pour les soutenir se soit fait
violemment repousser. Le reste des habitants, en particulier les
sans-papiers, avait pris le soin de fuir dans les jours précédents pour
échapper à une possible arrestation.
Pourquoi une telle urgence, tout à coup ?
Les conditions d’insécurité brandies par le Bourgmestre de Saint-Josse
Emir Kir justifiaient-elles de créer une telle insécurité pour les
habitants de ce squat, pour certains présents depuis plus de quatre ans
? Justifiaient-elles un tel déferlement policier ? N’était-il pas
possible de régler ces problèmes de délinquance et de criminalité,
s’ils s’avéraient justifiés, par des moyens policiers adaptés et
d’arrêter les personnes qui mettaient en danger les conditions de vie
des autres sans expulser l’ensemble du GESU prématurément, avant que
les solutions annoncées par le Bourgmestre et le Secrétaire d’État au
logement soient réellement en place ?
Jusqu’alors, seul le logement en squat permettait une stabilité à de
nombreuses familles. Des solutions de relogement et d’accompagnement
social semblaient se dégager pour l’avenir, permettant d’entrevoir une
évolution positive pour les habitants du GESU. Pourquoi casser cette
dynamique alors qu’il n’y avait pas d’urgence avérée ?
Des familles se retrouvent actuellement massées dans le gymnase de la
rue Verte à Saint-Josse dans des conditions incertaines et ce, pour
être dispatchées vers des logements d’urgence. Les solutions de
relogement annoncées par le Bourgmestre et le Secrétaire d’État au
logement, aussi positives et importantes soient-elles, risquent de ne
pas être totalement opérationnelles avant un long moment. Les solutions
de relogement par FEDASIL, quant à elles, sont clairement des voies
sans issues si elles n’ont pour seul objectif que de placer les
personnes concernées en centre de retour et inciter, in fine, à la
clandestinité.
La démonstration de force est une violence institutionnelle inutile.
Elle provoque des dégâts humains difficilement réparables notamment sur
les enfants et fragilise les bases de l’intégration. Comment faire
confiance à des institutions qui ont ordonné quelques mois plus tôt que
l’on vienne vous chercher à 6h du matin avec boucliers et matraques ?
Nos associations regrettent ce qu’elles vivent comme un « passage à
l’acte » unilatéral du Bourgmestre de Saint-Josse avec lequel elles
avaient démarré un important chantier visant à l’intégration des
familles étrangères en très grande précarité errant à Bruxelles depuis
des années. Elles demandent que les conditions véritables d’une
stabilisation à long terme soient recherchées en urgence, dans la
transparence, en concertation avec toutes les parties prenantes et
suivant les principes énoncés collectivement dans leur manifeste pour
les familles en grande précarité.
Lire le manifeste des associations
Signataires :
Bruxelles Laïque
Centre Régional d’Intégration Le Foyer
CIRE
La Ligue des Droits de l’Homme
Médecins du Monde
UNICEF
Rom en Rom
Avec le soutien de :
Le Délégué Général aux Droits de l’Enfant
Le Réseau Belge de Lutte contre la Pauvreté
Amnesty International
Contacts presse :
Caroline Intrand (CIRÉ) : 0494 54 94 07
Marie-Anne Robberecht (MDM) : 02 225 43 49/ 0493 25 49 09
La Bulgarie veut accélérer les expulsions de migrants économiques
La Bulgarie a présenté lundi un plan d'action destiné à lutter contre
l'afflux de réfugiés dans ce pays le plus pauvre de l'Union européenne,
prévoyant une expulsion accélérée des migrants économiques,
essentiellement en provenance d'Afrique du nord.
Le pays balkanique a accueilli 8.763 migrants clandestins depuis le
début de l'année, bien au delà de ses capacités estimées à 5.000, a
déclaré le ministre de l'Intérieur Tsvetlin Yovtchev lors d'une
conférence de presse.
Environ 60% de ces migrants sont des Syriens fuyant la guerre civile.
Les autres viennent surtout d'Afrique du nord et d'Afghanistan, selon
les statistiques du ministère.
"L'agence aux réfugiés se prononcera dans un délai de trois jours pour
l'expulsion de ceux qui n'ont visiblement pas de raisons de demander un
statut (de résident pour raison) humanitaire ou statut de réfugié (
...) Concernant ceux dont le dossier nécessite une étude approfondie,
ils seront logés dans des centres fermés qu'ils ne pourront pas quitter
librement", a déclaré le ministre.
"Les gens qui ont visiblement un problème humanitaire, notamment des
mères avec des enfants, seront logés dans des foyers" d'où ils pourront
sortir et leur dossier sera traité suivant une procédure accélérée,
a-t-il ajouté.
Cette annonce intervient dans un climat tendu en Bulgarie après qu'un
Algérien eut grièvement blessé samedi une vendeuse à coups de couteau à
Sofia. Cet acte a provoqué des manifestations de nationalistes, et une
campagne virulente contre les immigrés dans la presse.
Selon M. Yovtchev, cet Algérien, recherché par la police, attendait
depuis décembre une réponse à sa demande de statut de réfugié.
Le ministre a par ailleurs déclaré s'attendre à une brusque réduction
de l'afflux des immigrants après l'installation au début de l'année
prochaine d'une clôture de 30 km dans le massif montagneux de Strandja
par où passent 85% des migrants clandestins venant de Turquie.
D'ici là, 1.400 hommes de la police des frontières y seront déployés dès la semaine prochaine, selon M. Yovtchev.
"Nous triplerons (à environ 200 par mois) le nombre des personnes
expulsées et diviserons par trois le nombre de celles qui entrent",
a-t-il assuré.
Le plan d'action qui doit être appliqué d'ici six mois, prévoit par
ailleurs des repas quotidiens garantis pour les migrants dans les
foyers. Actuellement, ils touchent 65 leva (33 EUR) par mois par
personne, somme très insuffisante, et sont tributaires de dons
irréguliers de la Croix rouge et d'autres ONG.
(AFP, 4 novembre 2013)
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