Droits
de l'Homme / Human Rights
ECHR: Uğur Kaymaz’s Right to Life Violated
The European Court of Human Rights (ECHR) found Turkey guilty of
violating the right to life (Article 2) in the case of Kaymaz where
Uğur Kaymaz (13) and Ahmet Kaymaz were killed by a police raid in
Mardin 2004.
Following the incident, the mainstream media initially covered the
incident as “two terrorists were killed” according to a first statement
by the Mardin Governor’s Office.
ECHR ordered Turkey to pay for damages to the following applicants:
Makbule Kaymaz (65,000 euros as pecuniary damages and 50,000 as
non-pecuniary damages), Emine Kaymaz (5,000 euros as pecuniary damages
and 15,000 as non-pecuniary damages) and Reşat Kaymaz (5,000 euros as
pecuniary damages and 15,000 as non-pecuniary damages).
“No need for lethal intervention”
The court ruled that the raid operation has not been held in a fashion
where casualties could be minimized and it didn’t require any lethal
intervention.
The court also cited the police logs which said that there were no
activities in the past 24 hours of incident and the police log didn’t
mention of any details of the raid which occurred between 4pm and 4:30
pm.
It was also noted that police didn’t find any findings neither about hiding terrorists or plans for a terrorist plot.
“In the light of all the information, the court has not been convinced
that the law enforcement took the necessary precautions to minimize the
casualties.”
“Contradicting statements”
ECHR also ruled that the local court in Turkey constructed the incident
plot only through the statements of suspect policemen. “The suspect
statement were taken with a 10 day delay. This alone proves how
authorities did not take precautions on the issue,” the verdict said.
It also stated that suspects changed their statements and told two
different stories which contradict each other, especially on the
location of bullets.
“The authorities must have considered the different aspects before
taking contradicting suspect police statement for granted,” the verdict
said.
Advocate underlined several contradictions
When Kaymaz family lawyers applied to the ECHR, they underlined the following issues:
* According to the case file and suspect statements, the apartment of
Ahmet Kaymaz and Uğur Kaymaz was under police surveillance for the past
24 hours. They were checking the entries and the surveillance continued
until the raid. Therefore, it is not realist to say that suspect
policemen met the deceased all of a sudden.
* Even though the hearings were held in the assumption that there was
an armed clash, the positions of deceased and the way they were dressed
(they were wearing home slippers) fundamentally challenge this claim.
* The incident took place in a 6 meter square room. No bullets were
found in the truck. The location of bullets hint that no clash actually
took place:
* Suspect M.K. stated that he fired 7 bullets. However, only 2 bullets have been found from the scene.
* Suspect S.A.T. stated that he fired several times during the clash, but no bullets have been collected.
* Another unidentified police suspect stated that he fired 6 times, no
bullets have been collected. When compared with expert reports, it is
obvious that suspects have obscured evidence.
* Suspect Y.A. stated that he clashed with two people. He also said
that he ducked during the clash and then hid under the truck during the
clashes. But one of the bullets fired from Y.A.’s gun was found in
front of Kaymaz family apartment. This alone proves that suspect didn’t
tell the truth.
(BIA, Feb 26, 2014)
Le groupe protestataire intentera un procès au gouvernement
Le principal groupe protestataire à
l'origine des manifestations de l'an dernier intentera une action en
justice "sans précédent" contre le gouvernement turc pour les morts et
blessés des affrontements, annonce dimanche la presse locale.
Au début du mois un tribunal turc a rejeté les accusations de
constitution d'une association criminelle contre la Plateforme de
solidarité Taksim, organisatrice des manifestations
qui ont dégénéré à la suite d'une violente répression policière.
"Nos avocats sont en train de préparer une action en justice sans
précédent au nom de tous ceux qui ont pris part à la résistance... qui
ont été tués, blessés ou ont perdu leurs yeux du fait de la violence de
la répression policière" a déclaré Ender Imrek, membre de la Plateforme
et du Parti démocratique populaire (HDP) au quotidien Hurriyet.
"Nous allons juger le gouvernement. Ils doivent s'attendre à une
action en justice qui constituera un précédent international et sera
enseignée dans les écoles" a-t-il précisé.
Les manifestations de juin 2013 avaient pour origine l'action d'un
petit groupe de défenseurs de l'environnement qui s'opposaient à la
destruction d'un petit parc dans le centre d'Istanbul. Cette action a
eu un écho national et s'est transformée en mouvement de protestation
contre le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, accusé de faire preuve
d'un autoritarisme grandissant.
Le groupe de militants décidés à intenter cette action compte des figures de premier plan de la société civile.
Le mouvement de protestation qu'il a conduit a fait sept morts et quelque 8000 blessés selon l'Association des médecins turcs.
"Sept jeunes gens ont été tués alors qu'ils défendaient une cause pacifique. Un de nos
enfants est dans le coma" a affirmé Mucella Yapici, présidente de la
Chambre des architectes et ingénieurs qui a fait l'objet d'accusations
de la part du gouvernement.
Elle a également dénoncé une loi adoptée le mois dernier qui pénalise
les médecins qui apportant une aide d'urgence sans avoir un permis
gouvernemental. Cette loi a été dénoncée comme visant spécifiquement
les médecins qui soignent les manifestants.
"Si les médecins de ce pays sont poursuivis pour avoir aidé les gens
dans la rue, c'est un crime de ne pas juger ceux qui en sont
responsables" a souligné Mucella Yapici.
Entretemps, M. Erdogan est aux prises depuis décembre dernier avec des
accusations de corruption massive touchant ses principaux alliés.
Sa gestion de l'affaire et sa riposte, notamment les mesures prises
pour contrôler plus étroitement internet, ont déclenché de nouvelles
protestations et entamé sa popularité à la veille des élections
municipales du 30 mars prochain.
Samedi, la police anti-émeutes d'Istanbul a fait usage de gaz
lacrymogènes et de canons d'eau contre quelque 3000 personnes
manifestant contre les nouvelles restrictions imposées à l'usage
d'internet.
(AFP, 24 février 2014)
Gaz lacrymogènes lors de la manifestation contre la loi internet
La police antiémeutes turque a utilisé samedi à Istanbul des gaz
lacrymogènes et un canon à eau contre les quelque 3000 personnes
manifestant contre une nouvelle loi renforçant le contrôle de
l'internet.
La police tentait ainsi de faire partir les manifestants de la place
Taksim, lieu récurrent de contestation en Turquie, a constaté un
journaliste de l'AFP.
Les manifestants ont répliqué en tirant des feux d'artifice sur la
police, qui a arrêté des dizaines d'individus selon les médias locaux.
"Gouvernement, démission!", "touche pas à mon internet!", ont scandé les manifestants.
La loi controversée est entrée en vigueur mercredi après sa
promulgation par le président Abdullah Gül, dont le veto avait pourtant
été maintes fois sollicité.
Elle donne à l'autorité gouvernementale des télécommunications (TIB) le
pouvoir de bloquer un site internet si son contenu porte atteinte à la
vie privée ou est jugé offensant.
Ce contrôle accru a suscité la réprobation en Turquie et à l'étranger,
ses détracteurs estimant qu'il s'agissait d'une tentative du pouvoir
d'étouffer le mécontentement de la population et d'éviter la
propagation par l'internet de preuves sur le vaste scandale de
corruption qui secoue actuellement le gouvernement.
Plus tôt dans la journée de samedi, le Premier ministre Recep Tayyip
Erdogan a de nouveau démenti les accusations de censure de l'internet
devant une foule de plusieurs milliers de partisans dans la ville de
Sivas.
"Nous ne sommes pas contre l'internet, nous sommes contre les aspects
+immoraux+ de l'internet", a plaidé M. Erdogan dans ce discours
marquant le début de la campagne de son parti pour les élections
municipales.
"Nous avons simplement pris des mesures pour éviter à nos enfants d'être empoisonnés", a-t-il martelé.
La loi survient alors que le gouvernement islamo-conservateur au
pouvoir depuis 2002 est la cible d'un scandale politico-financier sans
précédent éclaté en décembre, qui déstabilise M. Erdogan à la veille
des municipales et de la présidentielle prévue en août 2014.
Le gouvernement a pris une série de mesures de représailles, avec
notamment une grande purge de la police et des procureurs, ainsi qu'une
réforme de la justice.
Mais ces mesures ont écorné l'image de modèle de stabilité et de
démocratie que représentait la Turquie au coeur d'une région explosive.
(AFP, 22 février 2014)
MIT a espionné des milliers de citoyens
Les services de renseignements turcs ont espionné plus de 2.000
personnes en Turquie, a déclaré samedi le vice Premier ministre en
annonçant des amendements à un projet de loi contesté visant à donner
plus de pouvoir à l'agence du renseignement.
"Jusqu'à aujourd'hui, l'agence nationale du renseignement (MIT) a mis
sur écoute 2.473 personnes par décision de justice" dont "plus de la
moitié sont des étrangers", a déclaré aux journalistes Besir Atalay à
Ankara, ajoutant que ces écoutes visaient spécifiquement des cas de
terrorisme ou d'espionnage.
Le projet de loi dont les députés ont commencé à débattre samedi vise à permettre au
MIT de mener des missions et des opérations de surveillance en Turquie et à l'étranger sans décision de justice.
Le MIT, sous l'autorité directe du Premier ministre Recep Tayyip
Erdogan, bénéficiera également d'un accès illimité à tous les documents
-- des données personnelles des personnes aux informations sur le
secteurs bancaires -- relevant de la sécurité nationale.
Mais, selon M. Atalay, le gouvernement a proposé des modifications sur
deux points contestés, dont celui plaçant le Premier ministre à la tête
du conseil d'administration de l'agence, un poste clef.
Le gouvernement a également demandé des peines de prison réduites pour les journalistes qui
publient des documents du MIT, au lieu de 12 années de prison prévues pour eux par le texte initial.
Fragilisé depuis mi-décembre par un scandale anticorruption impliquant
ses plus proches alliés au sein du gouvernement, M. Erdogan, est de
plus critiqué en Turquie et à l'étranger pour sa politique autoritaire,
et notamment le renforcement du contrôle de la justice et d'internet.
(AFP, 22 février 2014)
Vers un Etat policier en Turquie
Le gouvernement islamo-conservateur turc, affaibli par un scandale de
corruption sans précédent, a déposé un projet de loi au Parlement qui
renforce considérablement les pouvoirs des services de renseignement,
a-t-on appris jeudi de source parlementaire.
Selon le texte soumis par le Parti de la justice et du développement
(AKP) au pouvoir, l'agence de renseignement turc (MIT), qui dépend
directement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, pourra procéder à
des écoutes en Turquie et à l'étranger sans l'autorisation d'un juge,
a-t-on précisé de même source.
Cet organisme, dont les pouvoirs et le budget ont été renforcés depuis
l'arrivée au pouvoir de l'AKP en 2002, disposera aussi en vertu de la
future loi d'un accès illimité à tout document relatif à la "sécurité
nationale", notamment en matière bancaire.
Le texte punit également les journalistes qui publient des documents
appartenant aux services secrets d'une peine maximale de douze ans de
prison.
Il devrait être adopté d'ici à la semaine prochaine par le Parlement, où l'AKP dispose de la majorité absolue.
Après ceux sur le contrôle d'internet et la réforme judiciaire, ce
projet de loi risque de provoquer une nouvelle controverse, alors que
M. Erdogan et son gouvernement sont fragilisés par le vaste scandale de
corruption qui éclabousse depuis deux mois la majorité
islamo-conservatrice, à l'aube des scrutins municipal de mars et
présidentiel d'août.
M. Erdogan accuse son ex-allié islamiste, le prédicateur Fethullah
Gülen qui dispose d'une solide influence dans la police et la justice,
de manipuler les enquêtes qui le menace pour provoquer sa chute.
Des camions escortés par des agents du MIT ont été interceptés
récemment à la frontière syrienne par la police ou la gendarmerie, qui
a découvert à leur bord des armes à destination des rebelles syriens,
alors qu'Ankara a toujours nié armer les combattants hostiles au
président Bachar al-Assad.
M. Erdogan a fermement dénoncé ces opérations de police, y voyant une
nouvelle intervention de la confrérie de M. Gülen pour lui nuire.
(AFP, 20 février 2014)
Police Receives State of Emergency-Like Mandate
Ankara police has become competent to search anybody in 6 neighborhoods without a further court order.
The aforementioned neighborhoods were listed as follows: Çankaya,
Yenimahalle, Mamak, Keçiören, Altındağ and Pursaklar. The mandate,
while applicable for individuals’ clothes, vehicles, private documents
and belongings, effectuated between February 13 and 27.
According to various news sources, Ankara Police Department made the
request to the Governor’s Office on February 12 for various reasons
including “preservation of general morality, prevention of crimes and
finding of illegal weapons, explosives and goods”.
The request was approved by Ankara 10th Peace Court for a period of 15 days.
Tanrıkulu: Who is posing a public security threat?
Republican People’s Party Deputy Sezgin Tanrıkulu released a statement,
criticizing the mandate. He wrote that while the request was for public
safety, the threat element were not specified. He also raised the
following questions:
* Upon the mandate, will there be check-points in those neighborhoods?
* Will the search include households and offices?
* Will there be an extension in the period of searches?
* What is the period, location and extent of a similar mandate in Turkey?
* How many police officers have been assigned to the aforementioned neighborhoods?
* If a citizens raises an objection to the practice of the mandate,
what kind of judicial process will take place? Will they be forced if
they resist not to have their belongings searched?
* What rights do citizens have if they refuse to be searched? For example, do they have the right to call their attorneys?
(BIA, Feb 20, 2014)
European Court finds Turkey guilty in three cases
The European Court of Human Rights (ECHR) has fined Turkey in three
separate cases, it announced yesterday, upholding complaints brought
against the country on the grounds that human rights were violated.
The EU judicial body fined Turkey 15,000 euros for its ruling on a
trade union, Tüm Bel-Sen, formed by civil servants working for a number
of local authorities, which alleged that it was denied the ability to
negotiate collective agreements.
“It [the union] entered into collective agreements with certain local
authorities concerning, among other things, salaries. In accordance
with those agreements, the local authorities paid their civil servants
who were members of this trade union certain allowances in addition to
their statutory salary,” the ECHR said in its ruling.
“After examining the agreements, the Audit Court observed that the
status of civil servants was determined by law and that civil servants
could not receive any income other than the statutory income. It found
that trade unions did indeed have the right to engage in collective
bargaining in certain conditions, but not to directly enter into
collective agreements with the authorities, as trade unions of ordinary
contractual employees could with their employers.”
In another decision, the ECHR ordered Turkey to pay 13,000 euros for
violating “the right to a fair trial within a reasonable time” on its
judiciary process with Selman Batmaz.
Batmaz was suspected of assisting and belonging to the outlawed
Kurdistan Workers’ Party (PKK) and of taking part in an arson attack on
a boat, and was arrested and placed in police custody on Oct. 12, 1992.
She was brought before the National Security Court, which ordered her
to be placed in pre-trial detention. In November 1997 the National
Security Court ordered her to be released on bail and after this she
obtained political refugee status in Germany.
Turkey was also ordered to pay 1,500 euros to Bayram Güçlü, who was
born in 1966 and is currently serving a prison sentence in Samsun for
drug trafficking.
Güçlü had complained that he had been denied access to a lawyer during
his time in police custody in Turkey, and the EHCR ruled the Turkish
authorities had indeed breached “the right to a fair trial” and “the
right to legal assistance of one’s own choosing.”
(Reuters, Feb 18, 2014)
Le gouvernement fait adopter la loi contestée sur la justice
Le gouvernement turc a fait voter samedi par ses
députés, entre deux coups de poings, la réforme judiciaire destinée à
renforcer son emprise sur les magistrats, aussitôt dénoncée comme un
nouveau moyen d'étouffer le scandale de corruption qui l'éclabousse.
Au terme d'un débat sous haute tension émaillé d'échanges de coups
entre élus rivaux, le Parlement, a adopté sans surprise le projet de
loi soutenu par le Parti de la justice et du développement (AKP) du
Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, par 210 voix contre 28.
Entre autres mesures, ce texte autorise le ministre de la Justice à
ouvrir des enquêtes sur les membres du Haut-conseil des juges et
procureurs (HSYK), une des plus hautes instances judiciaires du pays en
charge de nommer ses plus hauts magistrats. Il permet également au
ministre d'imposer au HSYK son ordre du jour.
Déposée en janvier en pleine crise provoquée par un scandale
politico-financier sans précédent, cette réforme a déchaîné les
critiques de l'opposition et suscité les mises en gardes répétées de
l'Union européenne (UE), qui s'inquiète d'une remise en cause de
"l'indépendance de la justice".
Sous la pression, M. Erdogan a consenti à "geler" un temps les articles
les plus controversés de son texte. Mais, sûr de sa majorité absolue au
Parlement, il a décidé vendredi de faire passer en force une version à
peine modifiée qui consacre la mainmise du pouvoir politique sur les
délibérations du Haut-conseil.
Comme lors du premier débat en janvier, les députés de la majorité et
de l'opposition en sont violemment venus aux mains au coeur de la nuit,
transformant l'un hémicycle en ring de boxe. Un élu de l'opposition,
Ali Ihsan Kokturk, a fini à l'hôpital le nez cassé et le visage en sang.
Le vote de ce texte n'a pas calmé la colère de l'opposition, qui a
aussitôt confirmé son intention d'en saisir la Cour constitutionnelle.
"Le HSYK est vital à l'indépendance de la justice", a souligné à l'AFP
le député du Parti républicain du peuple (CHP), "avec ce texte le
gouvernement va contrôler toute l'institution judiciaire". "Cette loi
est une preuve de plus que l'AKP veut étouffer les enquêtes
anticorruption", a renchéri son collègue Aykan Erdemir.
- Justice sous influence -
Comme en écho à ces inquiétudes, la justice turque, étouffée par une
vague de purges sans précédent, a ordonné vendredi la remise en liberté
d'une première vague de suspects incarcérés dans le cadre de l'enquête
anticorruption.
Moins de deux semaines à peine après la nomination d'un nouveau
procureur pour superviser le dossier, l'ex-PDG de la banque publique
Halkbank Suleyman Aslan et cinq autres inculpés ont quitté leur prison
après deux mois de détention.
En perquisitionnant à son domicile, les policiers avaient découvert
l'équivalent de 4,5 millions de dollars en liquide dissimulés dans des
boîtes à chaussures, devenues le symbole brandi par ses adversaires
pour critiquer la corruption du régime, qui règne sans partage sur le
pays depuis onze ans.
Seule une poignée d'inculpés reste encore emprisonnée, dont l'homme
d'affaires azerbaïdjanais Reza Zarrab et les fils des trois anciens
ministres de l'Economie, de l'Intérieur et de l'Environnement,
soupçonnés d'avoir touché des pots-de-vin.
Au total, des dizaines de patrons, hommes d'affaires, hauts
fonctionnaires et élus proches du pouvoir ont été inculpés dans le
cadre de cette affaire, qui déstabilise M. Erdogan avant les
municipales du 30 mars et de la présidentielle d'août.
Son propre fils aîné Bilal, mis en cause en tant que dirigeant d'une
fondation d'aide étudiants, a été entendu la semaine dernière sans être
inculpé, a révélé vendredi son avocat.
Depuis le début du scandale, le Premier ministre accuse ses ex-alliés
de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, très influents
dans la police et la magistrature turques, de manipuler l'enquête pour
le faire tomber.
En riposte, il a fait révoquer ou muter quelque 6.000 policiers et des centaines de magistrats.
Sûr de sa force, M. Erdogan a encore dénoncé samedi cette "conspiration
du 17 décembre". "Est-ce que ce qui a été fait le 17 décembre était
sincère ? Sur la foi de quelles preuves, de quels documents ?", a-t-il
lancé. Avant de conclure que "tout n'était qu'un scénario".
Comme un autre texte récent sur le contrôle d'internet dénoncé comme
"liberticide", la réforme judiciaire va être soumise au président
Abdullah Gül, qui peut refuser de la promulguer.
(AFP, 14 février 2014)
La police disperse violemment des manifestants devant le Parlement

De violents incidents ont opposé jeudi la police turque à quelque 2.000
personnes qui manifestaient à proximité du Parlement à Ankara,
réclamant la libération d'officiers condamnés pour avoir conspiré
contre le régime, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les forces de l'ordre, très nombreuses, sont intervenues à la
mi-journée avec des grenades lacrymogènes et des canons à eau pour
repousser les protestataires lorsqu'ils ont commencé à se rapprocher de
l'Assemblée.
"Nous sommes ici pour demander la libération de tous les patriotes", a
déclaré à l'AFP une manifestante, Emine Altin, qui agitait un drapeau
turc. "La Turquie est sous le joug de la répression" du Premier
ministre Recep Tayyip Erdogan, a-t-elle ajouté, "c'est maintenant une
question de vie ou de mort".
"Non au complot" ou "Tayyip voleur", ont également scandé les
manifestants, réunis à l'appel de plusieurs partis ou associations
politiques.
Les affrontements entre la police et les contestataires ont fait plusieurs blessés.
Parmi eux figurent deux journalistes, a précisé le président du syndicat des journalistes turcs, Ercan Ipekci.
Le premier, reporter d'images pour la chaîne de télévision Halk TV, a
été touché à l'oeil par une grenade lacrymogène et la seconde, employée
par la télévision privée Ulusal, a été hospitalisée après avoir été
violemment projetée à terre par un canon à eau qui l'a visée à bout
portant, a précisé M. Ipekci.
Plusieurs centaines d'officiers à la retraite ou d'active, dont un
ancien chef d'état-major de l'armée turque, ont écopé en 2012 et en
2013 de lourdes peines de prison dans deux affaires retentissantes de
conspiration contre le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir
depuis 2002.
Empêtré dans un scandale de corruption sans précédent, M. Erdogan a
récemment tendu la main à l'armée en annonçant qu'il était favorable à
un nouveau procès pour ces militaires.
Un projet de loi a été déposé la semaine dernière au Parlement pour
supprimer les tribunaux spéciaux qui avaient jugé les officiers et
transférer leurs compétences aux cours criminelles de droit commun.
L'état-major de l'armée turque a lui-même sollicité la révision des
deux procès en cause, arguant que les preuves retenues contre ses
hommes avaient été fabriquées.
Depuis la mi-décembre, le chef du gouvernement accuse ses ex-alliés de
la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen de profiter de
leur influence au sein de la magistrature et de la police pour
manipuler les enquêtes anticorruption en cours et déstabiliser le
régime avant les municipales de mars et la présidentielle d'août.
Longtemps gardienne autoproclamée des valeurs laïques de la République,
l'armée turque, qui a mené trois coups d'Etat et poussé un Premier
ministre islamiste à la démission en 1997, a été écartée hors du jeu
politique par M. Erdogan, à coups de purges et de procédures
judiciaires.
(AFP, 13 février 2014)
ECHR Convicts Turkey of Torturing Advocate
The European Court of Human Rights (ECHR) issued a verdict in the case
of Gülizar Tuncer, a human rights advocate who has been subjected to
police violence in 2000.
Turkey was found guilty of violating the European Convention of Human
Rights Article 3 on the ban of “ill-treatment and torture”.
The court ordered the Turkish to pay Tuncer a sum of 13,015 euros for damages and court expenses.
Police violence within statute of limitations
Gülizar Tuncer, an advocate, has been detained and battered by the
police on 16 September 2000 as she attended a protest by Contemporary
Lawyers Association about high security prisons.
Tuncer told bianet that they have gathered at Galatasaray Square for a
press statement when the police detained 30 advocates without a warning
and by dragging them on the floor.
After the incident she was found to have sustained several bruises and was accordingly declared unfit for work for five days.
In 2004, following a complaint lodged by Tuncer, three police officers
were convicted of employing force in excess of the limits authorized in
the course of their duties.
In 2006 the Court of Cassation set aside the conviction part of the
judgment on account of the entry into force of the New Criminal Code.
In 2007 the three police officers concerned were convicted again on the same grounds.
Finding that the statutory limitation period had expired, however, the
Court of Cassation declared the proceedings statute-barred in 2009.
In 2010, Tuncer applied to ECHR as the aforementioned policemen did not convicted of any tangible charges.
In a letter submitted to the court, she said the policemen were left
unpunished and complaint of lack of a through investigation and police
violence.
Turkey was found guilty of violating the European Convention of Human
Rights Article 3 on the ban of “ill-treatment and torture”.
The court ordered the Turkish to pay Tuncer a sum of 13,015 euros for damages and court expenses.
Second verdict in the same protest
During the same protest where Tuncer was subjected to police violence,
advocate Murat Çelik also suffered from police intervention.
On 15 Noember 2013, ECHR convicted Turkey of inflicting ill-treatment
and torture, as well as not thoroughly investigating the case and
violating right to organize.
Former chair of Contemporary Lawyers Association Istanbul Branch, Çelik
was awarded with 13,000 euros for non-pecuniary damages.
(BIA, Feb 11, 2014)
17 given prison sentences for chanting anti-Erdoğan slogan
As heated debates about oppression of freedom of speech continue across
the country, an Eskişehir court has announced its verdict in a trial
into 17 defendants charged with chanting a slogan against Turkish Prime
Minister Recep Tayyip Erdoğan, sentencing them to one to two years in
jail.
The Eskişehir 4th Criminal Court of Peace, which heard the trial of the
17 suspects, announced its ruling on Wednesday and sentenced three of
the suspects to one year and the remaining 14 to two years in prison
for chanting the slogan “The servant of the bosses and International
Monetary Fund [IMF], Tayyip Erdoğan” against the prime minister.
A group of people who gathered in front of the Social Security
Institution (SGK) branch in Eskişehir in 2012 to make a press statement
which was highly critical of government's policies regarding health and
the SGK shouted the slogan in question following their statement.
Seventeen people who attended the protest and changed the slogans had
charges filed against them for insulting a state official in June the
same year.
Murat Ocak and Muzaffer Kurtoğlu, who were released pending trial,
rejected the charges against them and requested their acquittal,
claiming at the last hearing of the trial that they were unaware that
they were committing a crime. Esra Başbakkal Kara, the lawyer of
another defendant, said that what they did was within the scope of
freedom of speech. The lawyer further stated that the slogans had no
criminal content and likewise asked for the defendant's acquittal.
Özgür Özlem Öngel, the lawyer of another defendant, said, “Since it was
meant to be a political protest there wasn't a specific official
targeted while saying ‘the servant of the bosses and International
Monetary Fund [IMF], Tayyip Erdoğan,' and the sentence was only
criticism of the government in general.”
The chief judge sentenced Kurtoğlu, Kenan Kaya and Ocak to one year in
jail on charges of insulting a state official. With regards to the
other 14 defendants, Handan Ustabaş, Derya Altundağ, Bengi Kırçak, Emre
Güneş, Alçay Çelik, Sercan Erdemtaş, Ali Emre Mazlumoğlu, Aynur Turan,
Hazal Öztürk, Perihan Aslı Ögüt, Mert Bal, Serdar Aziz Kandemir, Murat
Dural and İlyas Cingöz, the judge ruled that the defendants had
committed the crime of insulting a state official and showed no
repentance, and sentenced them to two years in jail. Taking the fact
that these defendants were involved in similar crimes into account, the
judge said there was no need to postpone the verdict to another
hearing. The convicted protesters will also be deprived of many other
rights during their sentence according to the ruling, such as being a
member of an association, a political party, a company, a charity or a
union. They will also be banned from having a temporary or permanent
job at a state institution.
The lawyers of the defendants expressed their shock at the ruling to
the media and said: “It is hard to understand such a harsh punishment
over a slogan. As the trial was under way, we demanded a change of
judge considering previous acquittal rulings by the same court. The
punishment is too harsh in this sense.”
(TODAY'S
ZAMAN, Feb 12, 2014)
L'acte d'accusation concernant la fronde de juin 2013 annulé
Des juges d'Istanbul ont annulé lundi l'acte d'accusation renvoyant
devant le tribunal 26 des responsables du collectif à l'origine de la
vague de manifestations qui a fait vaciller le gouvernement turc en
juin dernier, ont rapporté les médias turcs.
Des procureurs avaient réclamé la semaine dernière des peines de sept
ans et demi à vingt-neuf ans de prison contre ces personnalités, parmi
lesquels les secrétaires généraux de la chambre des architectes Mucella
Yapici et de la chambre des médecins d'Istanbul Ali Cerkezoglu, pour
avoir fondé une "organisation criminelle", enfreint les lois sur les
manifestations et résisté à des officiers de police.
Dans leur arrêt, les juges d'Istanbul ont motivé l'annulation de ce réquisitoire par le manque de précisions.
"Il doit être expliqué (dans cet acte) comment les suspects ont créé et
dirigé une organisation criminelle, pour commettre quels crimes et en
infraction à quelles lois, de façon à ce qu'ils puissent se défendre",
indique la décision citée par le quotidien Radikal.
Plus de 300 personnes accusées d'avoir manifesté en juin ont déjà été
renvoyées devant des tribunaux stambouliotes, dont 36 pour des faits de
"terrorisme".
Le mouvement de contestation qui a visé le Premier ministre Recep
Tayyip Erdogan a débuté par la mobilisation d'une poignée de militants
écologistes hostiles à la destruction annoncée du parc Gezi, un jardin
public qui surplombe la fameuse place Taksim d'Istanbul.
Leur évacuation musclée a dégénéré en une vague de manifestations qui,
pendant les trois premières semaines de juin, ont réclamé dans tout le
pays la démission de M. Erdogan, accusé de dérive autoritaire et de
vouloir "islamiser" la société turque.
La répression de cette fronde, qui a mobilisé 2,5 millions de
personnes, selon la police, a fait au moins six morts, plus de 8.000
blessés et des milliers d'arrestations.
(AFP, 10 février 2014)
Jusqu'à 29 ans de prison requis contre la plateforme Taksim
Des procureurs d'Istanbul ont requis des peines de sept ans et demi à
vingt-neuf ans de prison contre cinq responsables du collectif à
l'origine de la fronde antigouvernementale qui a agité la Turquie en
juin dernier, a rapporté jeudi l'agence de presse Dogan.
Selon l'acte d'accusation cité par Dogan, ces militants, parmi lesquels
les secrétaires généraux de la chambre des architectes Mucella Yapici
et de la chambre des médecins d'Istanbul Ali Cerkezoglu, sont
poursuivis pour avoir fondé une "organisation criminelle", enfreint les
lois sur les manifestations et résisté à des officiers de police.
Un total de 21 autres membres de la plateforme Taksim Solidarité
risquent quant à eux dix ans de réclusion pour ces deux derniers délits.
Plus de 300 personnes accusées d'avoir manifesté en juin ont déjà été
renvoyées devant les tribunaux de la plus grande ville de Turquie, dont
36 pour des faits de "terrorisme".
Le premier procès géant devrait avoir lieu au printemps prochain.
Le mouvement de contestation sans précédent qui a visé le Premier
ministre Recep Tayyip Erdogan a débuté fin mai par la mobilisation
d'une poignée de militants écologistes hostiles à la destruction
annoncée du parc Gezi, un jardin public qui surplombe la fameuse place
Taksim d'Istanbul.
Leur évacuation musclée a dégénéré en une vague de manifestations
pendant les trois premières semaines de juin dans tout le pays, pour
réclamer la démission de M. Erdogan, accusé de dérive autoritaire et de
vouloir "islamiser" la société turque.
La répression de cette fronde, qui a mobilisé 2,5 millions de personnes, selon
la police, a fait au moins six morts, plus de 8.000 blessés et des milliers d'arrestations.
(AFP, 6 février 2014)
Gezi Trial: Hearing ends despite demands of lawyers still going on!
The court board ended the hearing all of a sudden on the second trial
of 20-aged Mehmet Ayvalıtaş who lost his life as a result of crushing a
vehicle during Gezi Park protests. The court board didn't listen even
the demands of lawyers and adjourned the trial to 21 May. The decision
of court board was protested.
The court ended the hearing despite the demands from Ayvalıtaş’s
lawyers. Tension rose when the people who came to observe the trial
protested the court’s decision. The court board left the room while
some people threw plastic bottles at them. Hundreds of people came to
the Kartal courthouse to support Ayvalıtaş’s family as security forces
intervened against the group waiting outside of the building.
Family of Berkin Elvan who is intensive care following Gezi park
resistance, family of Abdullah Cömert who lost his life during Gezi
protests, massacred journalist Metin Göktepe's elder sister Meryem
Göktepe, Taksim Solidarity member architect Mücella Yapıcı, Peoples'
Democratic Party (HDP) İstanbul Metropolitan Co-mayor candidate Pınar
Aydınlar, CHP MP Mahmut Tanal participated in to heairng.
Father: Justice is for those who have dollars
Ayvalıtaş’s 50 lawyers and family members were ready at the court while
many people could not get in the court room, which was not big enough
to receive all the people. Ayvalıştaş’s grandmother fainted while there
was a stampede at the entrance of the court room. The court also
dismissed the lawyer’s demand, asking the judges to stop the police
intervention to the group outside of the building. “Justice is for
those who have dollars. No justice is coming for us,” Ayvalıtaş’s
father said.
Lawyer: We saw that injustice could kill a human
People in the room held photos of Ayvalıtaş and his mother, Fadime
Ayvalıtaş, who died of a heart attack on December 13, 2013. “We lost
the mother Fadime. We saw that injustice could kill a human,” one of
the lawyers said. Ayvalıtaş, 20, was the first confirmed death in the
Gezi Park protests. He lost his life on June 2 in Istanbul’s 1 Mayıs
neighborhood, after a car drove into protesting crowds, according to
witnesses.
The court board didn't listen even the demands of lawyers and adjourned
the trial to 21 May. The decision of court board was protested.
(DIHA, Feb 5, 2014)
La Turquie condamnée pour la mort de 6 enfants
La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné mardi la
Turquie pour la mort de six enfants, provoquée par l'explosion d'un
obus de mortier, due à une négligence de l'armée après un exercice.
En octobre 1993, l'explosion d'un obus de mortier avait causé la mort
de six enfants de 5 à 14 ans dans le village de Denizli (ouest), à
proximité d'une zone d'exercice militaire.
L'obus, qui n'avait pas explosé, n'avait pas été ensuite récupéré par
l'armée. Il s'était retrouvé dans les mains des enfants qui le
manipulaient au moment du drame.
A la suite de poursuites judiciaires entamées par la mère d'une des
victimes, le procureur avait transmis le dossier au parquet militaire
d'Adana, mais celui-ci avait décidé un non-lieu en 1995. Le recours de
la plaignante avait été définitivement rejeté par le tribunal militaire
de Gaziantep en janvier 2004.
Les juges de Strasbourg ont estimé qu'il y avait eu dans cette affaire
violation du "droit à la vie", garanti par la Convention européenne des
droits de l'homme, et accordé à la plaignante 50.000 euros pour
préjudice moral.
Ils ont considéré que "les autorités nationales n'ont pas pris des
mesures promptes, concrètes et suffisantes pour sécuriser ce site et
pour empêcher que pareilles munitions non neutralisées ne soient
découvertes ou déplacées par des civils".
"Les défaillances en matière de sécurité ont été telles qu'elles
dépassent la simple négligence de la part de militaires dans la
localisation et la destructions de munitions non explosées", ont-ils
encore souligné.
La Turquie est membre du Conseil de l'Europe - dont la CEDH est le bras juridique - depuis sa création, en 1949.
(AFP, 4 février 2014)
La mère du manifestant Ali Ismail Korkmaz tué demande justice
Quatre policiers turcs jugés pour avoir tué un jeune
manifestant pendant la fronde antigouvernementale de juin 2013 en
Turquie ont nié lundi les accusations qui pèsent contre eux, au premier
jour d'un procès sous haute tension à Kayseri (centre).
Dans un tribunal transformé en camp retranché, les quatre accusés se
sont succédé à la barre pour démentir, face à sa famille, avoir frappé
à mort la victime.
"Je n'ai procédé à aucune interpellation et je n'ai frappé personne
(...) je n'étais pas là-bas au moment des faits", a assuré au juge le
chef des policiers incriminés, Savan Gekvunar.
Deux de ses collègues ont adopté la même ligne de défense, malgré les
images des caméras de surveillance versées au dossier. "Je n'étais pas
là, je n'ai aucune information sur ce qui s'est passé, je ne sais même
pas de quoi vous parlez", a dit l'un d'eux, Huseyin Engin.
Seul le quatrième policier, Mevlut Saldogan, a concédé avoir "donné un
petit coup de pied" à la victime lorsqu'elle était à terre.
Mais leurs dépositions ont été contredites par un des quatre autres
accusés civils, un boulanger de 21 ans, Ebubekir Harlar. Les policiers
ont "battu à mort" la victime, a-t-il lâché sous les applaudissements
du public.
Dans la foulée, les parents d'Ali Ismail Korkmaz ont réclamé justice
pour leur fils. "Mon Ali n'a jamais fait de mal à personne", a lancé sa
mère, Emel Korkmaz. "Il était un jeune modèle et il a été massacré par
ces hommes", a-t-elle ajouté, "je réclame un jugement équitable".
Au terme de plus de quatorze heures de débats, le juge a renvoyé le procès au 12 mai prochain.
Cette première audience s'est déroulée sous très haute protection
policière. Environ 2.000 policiers ont été mobilisés pour ce procès,
emblématique de la violente répression ordonnée par le Premier ministre
Recep Tayyip Erdogan contre les centaines de milliers de manifestants
qui ont défié son pouvoir il y a sept mois.
Malgré l'interdiction formelle du gouverneur local, des centaines de
personnes sont restées massées toute la journée devant le tribunal pour
réclamer "justice pour Ali Ismail" et crier des slogans hostiles au
gouvernement turc.
Le 2 juin 2013, Ali Ismail Korkmaz, 19 ans, a été roué de coups par un
groupe d'individus alors qu'il tentait d'échapper à une charge de la
police lors d'une manifestation anti-Erdogan à Eskisehir, une grande
ville étudiante de l'ouest de la Turquie.
Procès "politique"
Victime d'une hémorragie cérébrale, le jeune étudiant a succombé à ses blessures le 10 juillet après 38 jours de coma.
Le procureur a requis lundi des peines allant de huit ans
d'emprisonnement à la réclusion à perpétuité contre les accusés,
poursuivis pour "meurtre avec préméditation".
Les avocats de la famille de la victime ont donné aux débats un tour très politique.
"Cet événement ne peut pas être séparé des manifestations de Gezi. Le
pouvoir a eu peur de perdre sa légitimité constitutionnelle et a
ordonné une répression massive du mouvement par les forces de l'ordre",
a souligné l'un d'eux, Ayhan Erdogan.
Les proches d'autres victimes des manifestations de juin ont tenté, en
vain, de se constituer partie civile mais en ont profité pour mettre en
cause M. Erdogan. "Le Premier ministre a ordonné personnellement cette
répression brutale (...) la police a délibérément massacré nos enfants
pour rien", a lancé à la barre le frère de l'une d'elles, Mustafa
Sarisuluk.
L'affaire Korkmaz est l'une des rares procédures judiciaires ouvertes
contre les forces de l'ordre turques après la fronde de juin 2013.
Selon l'association des médecins de Turquie, la fronde partie de la
place Taksim d'Istanbul avant de se propager à tout le pays, a fait au
total six morts et plus de 8.000 blessés. Plusieurs milliers de
personnes ont été interpellées.
Le premier grand procès de manifestants, que M. Erdogan avait qualifiés
de "vandales", doit s'ouvrir au printemps à Istanbul avec 255 accusés.
L'image du chef du gouvernement a été sérieusement écornée par la
répression de ce mouvement, qui dénonçait sa dérive autoritaire et sa
volonté d'"islamiser" la société turque. Amnesty International a
dénoncé des violations "à très grande échelle" des droits humains.
M. Erdogan, qui règne sans partage sur la Turquie depuis 2002, est à
nouveau sérieusement malmené, cette fois par un scandale
politico-financier sans précédent qui vise des dizaines de ses proches
dans plusieurs enquêtes de corruption. (AFP, 3 février 2014)
Le gouvernement limoge 500 policiers de plus à Ankara
Le gouvernement turc a poursuivi jeudi la
vaste purge engagée depuis plus d'un mois en réaction aux enquêtes
jucidiaires anticorruption qui l'éclaboussent en révoquant ou en mutant
environ 500 policiers de plus à Ankara, a rapporté le journal Milliyet.
Parmi les victimes de cette nouvelle vague d'épuration figurent des
gradés et de simples policiers, a ajouté le quotidien sur son site
internet.
Selon le décompte de la presse turque, quelque 6.000 policiers, dont
près de 2.000 dans la seule capitale Ankara, ont été sanctionnés depuis
la révélation, à la mi-décembre, du scandale de corruption qui vise
dizaines de proches du pouvoir.
Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan ne cesse d'accuser ses
ex-alliés de la confrérie du prédicateur Fethullah Gülen, influents
dans la police et la justice, de manipuler ces enquêtes dans le cadre
d'un "complot" destiné à provoquer sa chute, à la veille des élections
municipales de mars et de la présidentielle d'août 2014.
Outre la police, la justice a aussi fait l'objet de vastes purges avec
des centaines de limogeages et de mutations de magistrats, certains à
des niveaux très élevés.
(AFP, 30 janvier 2014)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Mandat d'arrêt international contre la Turque Pinar Selek annulé
Interpol a annulé le mandat d'arrêt émis par Ankara qui visait la
sociologue turque Pinar Selek, condamnée à la prison à vie en Turquie
et réfugiée en France, a-t-on appris vendredi auprès d'un député
français, membre de son comité de soutien.
"La commission de contrôle d'Interpol a annulé le mandat d'arrêt
international qui avait été émis par Ankara et supprimé Pinar Selek de
ses fichiers", a indiqué le député PS du Bas-Rhin, Philippe Bies, à
l'AFP, se référant à une information officielle du ministère de
l'Intérieur.
"La sociologue retrouve sa liberté de mouvement" au sein des quelque
190 pays membres d'Interpol, à l'exception de la Turquie où elle reste
poursuivie, a relevé l'élu. "La suite du combat, c'est son acquittement
en Turquie", a ajouté le député.
Pinar Selek a été condamnée en janvier 2013 à la prison à vie par la
Cour pénale d'Istanbul, alors qu'elle avait été acquittée à trois
reprises auparavant, en 2006, 2008 et 2011.
La sociologue, qui réside à Strasbourg, a réagi avec satisfaction à la
levée de son mandat d'arrêt. "C'est une bonne nouvelle", a-t-elle dit,
jointe par téléphone. Mais "mon seul but est l'acquittement et de
rentrer chez moi", a-t-elle ajouté.
Pinar Selek a été condamnée pour participation à un attentat à
l'explosif contre un site touristique d'Istanbul, qui avait fait sept
morts en 1998.
Incarcérée peu après, elle a été impliquée dans cette affaire pour
avoir refusé de donner à la police les noms de rebelles kurdes qu'elle
avait rencontrés dans le cadre de ses recherches. Elle avait été
libérée en 2000 à la suite de la publication d'un rapport attribuant
l'explosion en question à une fuite de gaz.
Elle a quitté la Turquie en 2009, et obtenu en février 2013 l'asile politique en France.
(AFP, 21 février 2014)
Le président Gül a promulgué la loi controversée sur le contrôle d'internet
Malgré de nombreuses mises en garde, le président turc
Abdullah Gül s'est rangé derrière le gouvernement en promulguant une
nouvelle loi très décriée qui renforce le contrôle d'internet, en
échange d'un petit remodelage loin d'apaiser les critiques.
Sollicité de toutes parts pour y mettre son veto, le chef de l'Etat a
finalement annoncé mardi soir, sur son propre compte Twitter, son feu
vert aux amendements à la loi internet de 2007 jugés "liberticides" par
l'opposition turque, l'Union européenne, les Etats-Unis et de
nombreuses ONG internationales.
Adepte affiché des réseaux sociaux, M. Gül a justifié sa décision après
avoir obtenu l'assurance du gouvernement du Premier ministre Recep
Tayyip Erdogan qu'il modifierait rapidement certaines des dispositions
les plus controversées du texte.
"Ces préoccupations seront prises en compte dans la loi", a-t-il assuré.
Mardi après-midi, le ministre de la Communication Lütfi Elvan a ainsi
annoncé aux groupes parlementaires que l'autorité gouvernementale des
télécommunications (TIB) serait finalement contrainte de solliciter
sous quarante-huit heures la confirmation d'un juge pour bloquer un
site internet.
Dans le texte initial adopté par la majorité du Parti de la justice et
du développement (AKP), la TIB pouvait bloquer un site sans saisir la
justice en cas d'atteinte à la "vie privée" ou s'il contient des
informations jugées "discriminatoires ou insultantes".
Ce remodelage n'a pas satisfait les adversaires du texte. Dans les
heures qui ont suivi l'annonce de sa décision, plus de 80.000
internautes se sont symboliquement désabonnés du compte Twitter de M.
Gül, qui en comptait encore 4,3 millions.
"Première chose à faire aujourd'hui#se désabonner@cbabdullahgul", a
tweeté un internaute baptisé Mevan. "Bienvenue dans l'ère de la censure
sur internet", a renchéri un autre adepte du réseau de microblogging,
@tanikunal.
L'opposition turque, qui a immédiatement saisi la Cour
constitutionnelle, ne s'est pas satisfaite de ce "lifting" de dernière
minute.
- Loi "orwellienne" -
"Comment expliquer qu'un gouvernement veuille amender une loi qu'il
vient tout juste de faire passer, c'est ridicule", a commenté un
vice-président du Parti républicain du peuple (CHP), Emrehan Halici.
Dans la foulée des avertissements adressés à Ankara par Bruxelles, la
députée européenne néerlandaise Marietje Schaake a une nouvelle fois
exprimé mercredi son "inquiétude au sujet de la Turquie, l'Etat de
droit et le manque de respect des droits et des libertés depuis des
années".
Comme en écho à ces craintes, le journal libéral Radikal a rapporté que
la TIB avait bloqué mercredi le site du groupe de pirates informatiques
turcs Redhack, qui avait publié les numéros de portables des "candidats
voleurs" du parti au pouvoir pour les élections municipales du 30 mars
à Istanbul.
Depuis des semaines, l'opposition turque dénonce la législation
"orwellienne" ou "liberticide" du pouvoir, affirmant qu'elle vise
surtout à étouffer les accusations de corruption qui le visent.
Depuis la mi-décembre, le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir
depuis 2002 est la cible d'un scandale politico-financier sans
précédent, qui déstabilise M. Erdogan à la veille des municipales et de
la présidentielle prévue en août 2014.
"Nous défendrons sur toutes les plateformes internationales que le
régime Erdogan fait main basse sur les libertés en Turquie", a assuré
un député du CHP, Faruk Logoglu.
Outre cette loi sur internet, M. Erdogan a également fait adopter
samedi par ses députés, après un débat ponctué d'échanges de coups de
poing, un autre texte tout aussi controversé qui renforce son emprise
sur l'institution judiciaire.
Ce texte doit être lui aussi promulgué, ou renvoyé au Parlement, par M. Gül.
Longtemps compagnon de route de M. Erdogan, le chef de l'Etat a
récemment pris ses distances avec l'image autoritaire du Premier
ministre. Mais, avec sa décision mardi soir, nombre d'observateurs
pensent qu'il ne prendra pas le risque d'un conflit ouvert avec lui.
"Il n'a pas choisi la voie de la confrontation, comme prévu, car il
lorgne sur la présidentielle" d'août, qui se déroulera pour la première
fois au suffrage universel direct, a observé l'éditorialiste du journal
anglophone Hürriyet Daily News, Serkan Demirtas. (AFP, 19 février 2014)
BIA 2013 Media Report: Arrests, Assaults, Interventions, Lay Offs
Among Turkey’s roughly 10,000 official press card holders and other
thousands who are actively on the job, only 1 percent is currently
under the umbrella of a union.
With more than 2,500 newspapers, 250 TV Channels, Turkey’s vibrant
media has failed to improve its editorial independence and
investigative journalism due to anti-democratic laws and editorial
interventions from the government and capital-related lobbies.
2013 became a year where 59 journalists and 23 publishers were jailed,
where journalists were arrested or subjected to violence by the police
with impunity, where reporters and columnists laid off one by one or en
masse, and where editorial interventions became so visible.
59 journalists and 23 publishers welcomed 2014 behind bars in Turkey.
56 journalists and all publishers were jailed due to Turkey’s Anti
Terror Act (TMK) and Turkish Penal Code’s Articles related to “terror
organizations”.
In 2013, 56 individuals including 38 journalists and media workers were
convicted of charges like “being an illegal organization member”,
“being an illegal organization leader” and “collaborating with a
terrorist organization”. The aforementioned defendants were ordered to
serve the following sentences: life sentence with no parole (1), life
sentence (2) and various prison sentences with a total of 2,021 year 6
months and 7 days of prison, as well as 2,626,600 liras.
186 journalists assaulted, 143 unemployed
A total of 186 journalists, 1 media outlet and 2 internet sites have been subjected to attacks.
While 15 verbal attacks or threat were reported, police violence left
153 journalists injured and 39 detained during Gezi Protests between
May 27 and September 30.
In 2013, 106 journalists, writers and media workers were laid off and
37 forced to quit their jobs due to reasons associated with media
mogul’s decisions, Gezi Protests and AKP - Gülen movement feud. (*)
The European Court of Human Rights (ECHR) found Turkey guilty in 40
cases (2 by journalists, 27 by individuals, 11 by publishing outlets),
ordering Turkey to pay 198,935 euros for damages.
bianet’s Quarterly Media Monitoring Reports set chronicles of the
progress Turkey has made regarding press and expression freedom.
34 jailed journalists from Kurdish press
59 journalists and 23 publishers welcomed 2014 behind bars in Turkey.
56 journalists and all publishers were jailed due to Turkey’s Anti
Terror Act (TMK) and Turkish Penal Code’s Articles related to “terror
organizations”.
Turkey’s 59 jailed journalists have been standing trial for the
following cases: KCK, PKK and DYG (34), DHKP-C (9), Ergenekon (6), MLKP
(4), IBDA-C (1), Direniş Hareket (1) and unknown organization case (2).
While 2 journalists have been jailed due to sentences related to Gezi
Resistance protests, another journalist is behind bars for “espionage”.
The current judicial situation of jailed journalists are as follows:
convicted (25), pending trial (24) and awaiting first trial day due to
incomplete indictment (10).
The distribution of jailed Kurdish media workers are as follows: Dicle
News Agency (9), Azadiya Welat (9), Özgür Gündem (8) and Özgür Halk
(2).
The distribution of their current status are as follows: Dicle News
Agency (3 convicted, 5 pending trial, 1 awaiting indictment), Azadiya
Welat (6 convicted, 3 pending trial), Özgür Gündem (8 pending trial),
Özgür Halk (1 convicted, 1 pending trial).
While the number of jailed journalists was 104 in 2011, it went down to
68 in 2012 after Turkey’s third row of judicial reforms and the
intensive coverage of “common and arbitrary arrests” in the media.
However, the issue of long arrest terms with no verdict is still
waiting for a resolution.
Attacks quadrupled since Gezi
In 2013, 186 journalists, 1 media outlet and 2 internet sites have been
subject to attacks. 15 verbal attacks or threat were reported.
In 2013, 12 internet sites, 6 movies, 5 Facebook pages, 3 newspapers, 1
postcard, 1 concert, 1 music video have been censured. The total number
of censor reports reached 31. Accreditation bans were applied widely by
the authorities with 7 newspapers and 3 TVs only in one incident. While
Bram Vermeulen, a journalist from Holland, have been admitted to Turkey
with difficulties, some journalists have been barred from reporting the
maintenance delays of Marmaray project.
In 2012, 46 attacks have been reported to media workers through
physical, verbal or social media means. On the other hand, 1 concert,
panels were banned and raids occurred in 4 newspapers and 3 news
agencies.
“Defamation” and “Insulting PM” penalties
In 2013, 11 individuals including 8 journalists have been convicted of
“violating individual rights” or “defamation”, ordering a total of 3
years 7 months and 7 days of prison sentences and 59,700 Turkish liras.
Following PM’s complaints or prosecutor decisions, 6 individuals
including 3 journalists and 1 newspaper have been ordered to stand
trial for insulting PM Erdogan. They have been convicted to serve a
total of 11 months and 20 days of prison and pay 43,500 Turkish liras.
New complaints have also been submitted for 3 journalists.
In 2012, 33 individuals including 12 journalists have been convicted of
“defamation” and they were ordered to serve a total of 10 years 7
months 16 days of prison and pay a sum of 197,180 Turkish liras. A
newspaper was ordered to pay 4,000 Turkish liras.
Again in 2012, 10 individuals including 1 journalist have been
convicted of insulting PM Erdoğan. While they received a sum of 3 years
8 months 7 days of prison, they were also ordered to pay a sum of
89,080 Turkish liras.
“Terrorism” related verdicts surged
In 2013, 56 individuals including 38 journalists and media workers were
convicted of charges like “being an illegal organization member”,
“being an illegal organization leader” and “collaborating with a
terrorist organization” by Turkey’s Special Duty High Criminal Courts.
The aforementioned defendants were ordered to serve the following
sentences: life sentence with no parole (1), life sentence (2) and
various prison sentences with a total of 2,021 year 6 months and 7 days
of prison, as well as 2,626,600 liras.
In 2012, out of 18 convicted journalists, 4 journalists were ordered to
serve for life and 13 remaining to a sum of 147 years 7 months of
prison.
Prosecutors, on the other hand, have issued 43 investigations against
Turkey’s Kurdish deputies from Peace and Democracy Party (BDP),
Peoples’ Democratic Party (HDP) and non-affiliated.
94 journalists and writers laid off
In 2013, 94 journalists, writers and media workers were laid off and 37
forced to quit their jobs due to reasons associated with media mogul’s
decisions, Gezi Protests and AKP - Gülen movement feud.
Prominent journalists Tuğrul Eryılmaz, Hasan Cemal, Yavuz Baydar, Nazlı
Ilıcak, Ayşenur Aslan, Mustafa Sönmez, Amberin Zaman, Ruhat Mengü were
among those who were laid off.
Jailed journalists down to 59
At the end of 2013, 59 journalists and 23 publishers were in prison. 34
out of 59 journalists and all publishers were from the Kurdish media.
In 2013, 49 journalists and media workers have been detained.
At the end of 2012, there were 68 convicted/arrested journalists and 27 convicted/arrested journalists in Turkey.
ECHR verdicts on the rise since 2011
The European Court of Human Rights (ECHR) found Turkey guilty in 40
cases (2 by journalists, 27 by individuals, 11 by publishing outlets),
ordering Turkey to pay 198,935 euros for damages.
In 2012, ECHR found Turkey guilty in 10 cases (6 by journalists, 3 by
individuals, 1 by institution), ordering Turkey to pay 78,581 euros for
damages.
In 2011, the total sum of damages were 105,000 euros.
Higher Board of Radio and Television
Turkey’s Higher Board of Radio and Television (RTÜK) have issued 324
warnings, 1,208 fines to various TV Channels, and 124 warnings and 92
fines to various radios. In 2012, RTÜK issued 603 warnings and 290
fines to various televisions and radios in Turkey. 3 programs were also
suspended.
(BIA, Erol Onderoglu, Feb 18, 2014)
RSF: Jusqu’où ira la censure?
Reporters sans frontières dénonce vigoureusement l’interdiction faite
aux médias d’évoquer une enquête portant sur des convois d’armes à
destination de la Syrie, qui pourraient avoir été organisés par les
services secrets turcs (MIT).
A deux reprises, courant janvier 2014, des véhicules soupçonnés de
transporter des armes ont été interceptés par les forces de l’ordre
dans les régions de Hatay et Adana, proches de la frontière syrienne.
Ils ont néanmoins pu poursuivre leur route après l’intervention des
autorités régionales, et les policiers responsables des fouilles ont
été sanctionnés. Ces incidents ont alimenté les analyses de la presse
sur une lutte de pouvoir entre l’exécutif turc et des pans de la
justice, soupçonnés d’être sous l’influence de la communauté religieuse
de Fethullah Gülen. L’affrontement fratricide entre ces deux anciens
alliés domine l’actualité turque depuis l’éclatement en décembre 2013
d’une série de scandales de corruption qui éclaboussent le gouvernement.
Le 13 février 2014, un tribunal d’Adana a interdit aux médias de
publier toute information relative aux enquêtes sur les convois d’armes
présumés, qualifiées de « secrets d’Etat », jusqu’à la fin des
investigations. La décision, rendue publique sur le site du Conseil
supérieur de l’audiovisuel (RTÜK), s’applique à tous les médias et tous
les supports.
« Cet acte de censure caractérisée viole le droit de la population
turque d’être informée sur un sujet d’intérêt général. Sous prétexte de
sécurité nationale, les autorités tentent à nouveau d’étouffer un débat
légitime sur la politique étrangère turque et l’instrumentalisation des
institutions dans la guerre que se livrent le gouvernement de Recep
Tayyip Erdogan et la confrérie Gülen. Nous demandons à la justice de
lever immédiatement cette interdiction disproportionnée. Dans un
contexte aussi polarisé, il est essentiel que toutes les parties
respectent le travail et l’indépendance des journalistes, dans le
respect de la déontologie professionnelle et en-dehors de tout agenda
politique », déclare Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’Est
et Asie centrale de Reporters sans frontières.
Fortes inquiétudes pour la liberté de la presse
Cette décision, qui n’est pas sans rappeler la censure qui avait frappé
la couverture des attentats de Reyhanli en mai 2013, intervient dans un
contexte très dégradé pour la liberté de la presse en Turquie. Le 16
février, des centaines de journalistes ont manifesté à Istanbul pour
protester contre la cybercensure et l’immixtion du gouvernement dans la
politique éditoriale des grands médias.
Quelques jours après l’émergence d’enregistrements qui attestent de cet
interventionnisme des autorités, le Premier ministre a reconnu, le 11
février, avoir téléphoné à un dirigeant de la chaîne HaberTürk pour lui
demander de retirer des écrans un bandeau qui mentionnait une
déclaration du président du parti d’opposition nationaliste MHP. La
multiplication de ce type de révélations accentue la prise de
conscience des pressions de l’exécutif turc sur les principaux organes
de presse. Les relations incestueuses entre le pouvoir et certaines
holdings avaient déjà été mises en évidence par l’ampleur de
l’autocensure sur la révolte de Gezi, à l’été 2013.
Le 7 février, les autorités ont expulsé le journaliste azerbaïdjanais
Mahir Zeynalov, marié à une citoyenne turque et qui vivait dans le pays
depuis quatre ans. Le correspondant du quotidien anglophone Today’s
Zaman, proche de la confrérie Gülen, était poursuivi au pénal pour «
insulte au Premier ministre » pour des messages critiques postés sur
Twitter. Cette expulsion d’un journaliste étranger, une première depuis
1995, est intervenue deux jours après le vote par le Parlement d’une
loi renforçant drastiquement la censure d’Internet.
Classée 154e sur 180 pays dans le classement mondial 2014 de la liberté
de la presse publié par Reporters sans frontières, la Turquie compte
pas moins de vingt-huit journalistes et collaborateurs emprisonnés en
lien avec leurs activités professionnelles. (RSF, 18 février 2014)
Journalists protest censorship, extensive gov't meddling in media
Hundreds of journalists held a march on Sunday in İstanbul to protest
recent Internet legislation introducing wide-ranging restrictions on
people's right to access information and the government's meddling in
the media by putting pressure on bosses and editors.
“Hello prime minister, enough,” read a banner at the demonstration in
reference to leaked phone conversations between Prime Minister Recep
Tayyip Erdoğan and a top manager at the Ciner Media Group, which owns
the Habertürk news channel and newspaper. "Stop pressure," read another.
The intriguing revelations have exposed the scale of government
intrusion in media affairs, an unhealthy situation for a democratic
country, and has drawn the ire of critics and opposition parties in
Parliament.
Hundreds of journalists took part in the demonstration on Sunday in
İstanbul's Cağaloğlu area, where the office of the governor is located,
and tried to march to the governor's office to express their outrage at
the endless meddling in the media.
The media has seen a creeping government crackdown over the past two
years, a concerning development emblematic of the dangerous path that
the country has taken under the ruling Justice and Development Party's
(AK Party) third term.
Government pressure was noticeable during the massive Gezi Park
protests last summer, with a visible media blackout against huge
protests in İstanbul's Taksim Square.
Compounded with already worsening working conditions in the media, a
corruption investigation that has thrust the government into an
uncertain future and chaotic situation added a new layer to the
complicated positions of journalists and editors.
NTV channel's auto-censorship while former Urban Planning and
Environment Erdoğan Bayraktar was announcing his resignation via a
phone connection to the channel represented the highest point of
censorship in the media.
The sacking of editors, outspoken critics and columnists and
pressurizing of editor-in-chiefs were widely known by reporters in the
media world. But the sweeping corruption investigation that broke on
Dec. 17, 2013 and led to resignation of three ministers, and government
efforts to cover up the graft allegations offered clear glimpses to the
people about the scale of government's meddling in the media.
“This is not something that can be accepted in a democracy,” said
Turkish Journalists Union (TGS) President Uğur Güç. “Without freedom of
the press we are heading towards a regime that we do not want. Freedom
of the press is a guarantee of democracy,” continued Güç.
The recent Internet law, awaiting the approval of the president before
coming to effect, grants telecommunications authorities the power to
block websites within four hours without obtaining a court decision and
has fueled public concerns over Internet freedom and people's right to
access to information.
Journalists shouted anti-restriction slogans during the demonstration
and called on the president to veto the law, which critics say will
give strong measures to government to silence dissent and prevent new
voice recordings from being broadcast online.
"We are in this sort of a situation where we are saying, ‘In Turkey,
can journalism be conducted or is it impossible?' We have reached this
threshold. The right of the public to be informed depends upon
journalists being able to work in a free environment,” said İMC TV
editor Gökhan Biçici.
(TODAY'S
ZAMAN, Feb 16, 2014)
UN human rights commissioner criticizes Turkey’s Internet law
The Office of the United Nations’ High Commissioner for Human Rights
(OHCHR) has criticized Turkey for its controversial Internet law,
saying it may lead to breaches of human rights.
A statement released by the OHCHR on Feb. 14 criticized the law, which
was allowing Turkey’s telecommunications authority (TİB) to block
websites without first seeking a court order. The law was adopted Feb.
6 by Parliament and is currently awaiting President Abdullah Gül’s
approval.
“We are concerned legislative amendments adopted by the Turkish
Parliament last week regulating the use of the Internet may lead to
breaches of human rights, in particular the right to freedom of
expression and opinion, and the right to privacy,” the statement said.
Law 6518 will also require Internet service providers to store data on
web users’ activities for two years and make it available to the
authorities upon request without a judicial order, the statement
recalled, adding that Internet service providers will face severe
penalties if they fail to remove content deemed to be illegal.
“Even before the amendments, Law 5651, enacted in May 2007, placed
broad restrictions on Internet use. Since the law came into force,
approximately 37,000 websites have reportedly been denied operation by
court orders and administrative blocking orders,” the statement said.
The OHCHR said the law was incompatible with Turkey’s international
human rights obligations, in particular those related to freedom of
expression and the right to privacy.
On Feb. 8, a group of people gathered in several Turkish cities,
protesting the amendment’s passing in Parliament. The protests,
especially in Istanbul’s Taksim Square, were met with harsh police
crackdowns.
The OHCHR called on Turkish authorities “to ensure the police force
does not resort to excessive use of force and other human rights
violations while performing their duties during demonstrations.”
“Acts of sporadic violence or other punishable acts committed by some
individuals in the context of peaceful protests should not be used by
the authorities to deprive others of their right to freedom of peaceful
assembly,” it said.
(hurriyetdailynews.com,
14 February 2014)
Turkey still ranks 154th in World Press Freedom Index
Amid debates of government pressure on the media and unethical
relationships between press and politicians in Turkey, recent reports
by leading international journalist organizations show that Turkey's
negative record of press freedom has further deteriorated due to the
treatment of journalists.
According to the 2014 World Press Freedom Index of Reporters without
Borders (RSF) among 180 countries, Turkey still ranks 154th, with 153
journalists injured and 39 detained. The report of the Committee to
Protect Journalists (CPJ) issued on Wednesday states that Turkey
“continues to be the world's leading jailer of journalists.” According
to the annual prison census of the CPJ, Turkey is the “world's leading
jailer of the press, with 40 journalists behind bars” for the second
year in a row.
Both reports referred to the problematic nature of the enforcement of
the anti-terror law on journalists, as well as the repercussions of the
Gezi Park protests that swept the country in May last year for
journalists and media freedom in Turkey. “Authorities continued to
harass and censor critical voices, firing and forcing the resignations
of almost 60 reporters in connection with their coverage of
anti-government protests in Gezi Park in June,” said the report.
Describing the Gezi Park protests as a “minefield for journalists,” the
RSF report said, “The media paid a high price for their coverage of the
wave of anti-government demonstrations.”
Calling the protests an unprecedented thirst for freedom in Turkish
society, the RSF report also said the protests directed attention to
the lack of democratic culture as well as the “growing concentration of
media ownership in the hands of businessmen linked to the government.”
During the Gezi protests, the RSF report said, journalists were
“systematically targeted” by the police and sometimes by demonstrators.
It also referred to efforts of pro-government media to portray foreign
reporters as “agents of an international plot to overthrow the
government or even as terrorists.”
The CPJ report states that in the last year, Turkey imprisoned 40
journalists, 59 journalists were forced out or fired and a smear
campaign was conducted against one journalist -- referring to the
“inflammatory Twitter campaign” of Ankara Mayor Melih Gökçek against
BBC reporter Selin Girit, in which he called her a traitor and a spy
due to the BBC's coverage of the Gezi protests in June last year.
The CPJ report concluded that the government tried to “censor coverage
of sensitive events and threatened to restrict social media.”
According to the CPJ, the reform package of the government announced in
September last year was not sufficient to solve the problem of
imprisoned journalists as “the amendments did not address one of the
most problematic articles of the penal code -- membership of an armed
organization -- under which more than 60 percent of the imprisoned
journalists in Turkey as of December 1, 2013, were charged.”
Similarly, the RSF report says the “war on terror” is being exploited
by governments that are quick to treat journalists as “threats to
national security.” Dozens of journalists have been jailed on this
pretext in Turkey, especially for covering the Kurdish issue. According
to the report, most of the journalists in prison or being prosecuted
are the “victims of anti-terrorism legislation inherited from the dark
years.”
Finland tops the freedom index of the RSF in 2013, followed by
Netherlands and Norway. Turkmenistan, North Korea and Eritrea, three
countries where freedom of information is non-existent, are at the
bottom of the list. With the addition of Belize (29th), the number of
countries in the list increased to 180.
In reference to media restrictions during the Gezi Park protests, the
RSF report stated that the 24-hour news channels “completely ignored
the violent attacks.” According to the report, no fewer than 14
journalists were fired and 22 resigned, while “astronomical fines were
imposed on those TV channels that covered the protests closely.” (TODAY'S
ZAMAN, Feb 12, 2014)
Erdogan gets more and more aggressive against journalists
As concerns over media freedom and independence in Turkey are on the
rise, the Turkish Journalists Union (TGS) criticized on Wednesday Prime
Minister Recep Tayyip Erdoğan's aggressive attitude towards the media.
In reference to Erdoğan's aggressive manner towards Zaman correspondent
Ahmet Dönmez on Tuesday during a press conference when he addressed
critical questions about corruption allegations, the TGS asked Erdoğan
to stop “his habit of lashing out at journalists.”
The TGS statement also said that its board watches with concern the
government's habit of targeting journalists, its defamation of the
media and preventing questions.
As to the question of Dönmez on Tuesday during a press conference with
his Spanish counterpart, Erdoğan admitted that he called the Habertürk
TV to remove a statement of the opposition party as he said that “we
have to teach such things” to the media in a remark that reveals his
belief that intervention in the media is a normal act of the government.
“This is a grave situation for democracy,” the TGS said in reference to
Erdoğan's latest remarks. The TGS urged the prime minister to respect
the freedom of media and quit lashing out at reporters who are trying
to communicate the facts to the public.
Commenting on Erdoğan's severe treatment of the journalist during the
press conference, Doğan Akın, the editor of the independent news portal
T24, told Today's Zaman that Erdoğan's attitude was “unacceptable” as
he said that this was the first time a journalist was able to ask
questions on corruption charges, even though the allegations have been
on the agenda for months.
According to Akın, although many journalists accompany Erdoğan during
his foreign visits, the fact these questions were asked in Ankara shows
the “cost of traveling on the prime minister's plane.” Akın said
Erdoğan only travels with journalists who do not ask tough questions.
Also, he said, when Erdoğan said he called Habertürk to intervene in
its coverage because the opposition had “insulted” him, he confused the
interventions he made because the case he mentioned does not include
any insult. “Apparently, he makes so many of these calls to media
outlets that he gets them mixed up,” Akın said.
Meanwhile, a Spanish journalist who was present at Erdoğan's press
conference on Tuesday wrote his impressions in the Spanish daily El
Pais emphasizing the Turkish prime minister's aggressive attitude to
the reporter.
Carlos Cue wrote on Wednesday that Erdoğan strongly attacked the
journalist and his newspaper. According to Cue, the Spanish delegation
was reminded that although there are complaints about media freedom in
Spain, there are worse cases in the world.
(TODAY'S
ZAMAN, Feb 12, 2014)
Academics and Jurists Warn the Government
In a statement signed by 150 academics, most of them professors, and
jurists declared that Turkey has fallen into “circumstances similar to
an Extraordinary Situation".
In a statement signed by 150 academics, most of them professors, and
jurists declared that Turkey has fallen into “circumstances similar to
an Extraordinary Situation,” where the principle of adherence to the
law has been suspended, and the risk has emerged of a sudden shift
towards the unification of powers, whereby the executive could
take-over both the legislative and judicial powers. The text reads as
follows:
"The fact that thousands of public employees were abruptly removed from
their positions and the changes planned in the structure of a key
judiciary institution may undermine respect for legal security
principle and jeopardize the legitimacy of the legal order."
“The Prime Minister finds an excuse to suspension of the principle of
rule of law with reference to a situation of emergency which he
compares to the country’s ‘War of Independence’. History, however, is
replete with examples which show that emergency situations set their
own frame of law where the suspension of rule of law becomes permanent.”
“It is clear that there was systematic use of manipulated and/or
fabricated evidence by the specially authorized courts dealing with
cases such as Ergenekon, Sledgehammer and KCK; journalists, academics,
lawyers, NGO members, students, and Kurdish mayors were accused by such
evidence and they were in effect punished by excessively long detention
practices.”
“The government in power cannot avoid accepting the responsibility for
the failings of the judiciary by blaming the Gülen movement, once its
partner in power, for functioning as a ‘parallel state’ and carrying
out all the abusive legal practices.”
“If, in a country, there are systematic violations of the right to fair
trial, and if there is a clandestine organization based on religious
hierarchy within the State as claimed also by those in power, these
represent serious problems for that country. There must be immediate
investigation of these allegations, and if there are law enforcement
officers and members of the judiciary who abuse their powers and
duties, they should be brought to account in due processes in line with
the rule of law.”
“The displacement of thousands of public officers without any
reasonable justification in a process that looks like a witch hunt is
far from constituting a solution to the problem; it is rather an
example of unlawfulness which can only create more victims.
“No political government has the right to drag the whole country into a
legal, political, and economic quagmire just for the sake of covering
up corruption charges it is facing.” (BIA, 10 February 2014)
CPJ released 2013 Press Freedom Risk List
The CPJ (Committee for the Protection of Journalists) has released the
2013 Risk List highlighting countries where press freedom is on the
decline.
The list identified Egypt and Bangladesh, torn apart by political
polarization, with journalists caught in the middle; Syria, which
continues to be wracked by violent conflict; and authoritarian Vietnam.
Also included are Ecuador, Liberia, Russia, Turkey, and Zambia--all
nominal democracies where the space for free expression and independent
newsgathering is rapidly shrinking.
The list is based on the expertise of CPJ staff, but also takes into
account press freedom indicators such as journalist fatalities and
imprisonments, restrictive legislation, state censorship, impunity in
anti-press attacks, and journalists driven into exile.
Turkey in 2013 remained the world's leading jailers of journalists. The
country continues to promote self-censorship through the widespread use
of detentions and criminal prosecutions of journalists. June's
anti-government rallies, commonly known as the Gezi Park protests, were
accompanied by a crackdown on media outlets in retaliation for
independent or pro-opposition coverage.
CPJ documented numerous attacks on local and international journalists
as well as obstruction and detention during the protests in Istanbul,
Ankara, and elsewhere in Turkey. The Turkish state media regulator,
RTÜK, fined four television stations for their coverage of the
demonstrations. Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan publicly accused
the international media of biased coverage, singling out CNN
International, the BBC, and Reuters.
Numerous critical columnists, editors, and reporters were fired or
forced to resign in apparent retaliation for their coverage of the Gezi
Park protests. According to the Turkish Union of Journalists, at least
22 journalists were fired and another 37 were forced to quit,
reflecting the fact that Turkish conglomerates own media outlets and
are beholden to the government for the welfare of their other business.
(ANF, 10 February 2014)
EFJ: Foreign Journalist Deported as Ankara Tightens Internet Control
The European Federation of Journalists (EFJ) has today deplored the
deportation of Azerbaijani journalist, Mahir Zeynalov, due to his
critical tweets about the Prime Minister of Turkey, Recep Tayyip
Erdoğan.
‘‘It is shocking that the authorities in Turkey have gone to such great
lengths to identify Zeynalov through his Twitter account and track him
down for deportation.’’ said Mogens Blicher Bjerregård. ‘‘It is clearly
a systematic targeting of journalists with the aim to silence their
critical voices.’’
According to media reports, Zeynalov works for the English-language
daily Today’s Zamnan which publishes critical articles about the
government. He was accused by the Prime Ministry’s Co-ordination Center
for making false statements in two of his tweets, and of inciting
hatred and animosity at the end of December.
The EFJ affiliate in Azerbaijan, JuHI, and his employer have confirmed
that he has been deported last Friday and banned from entering Turkey
even though he has a residence and work permit. Zeynalov has married to
a Turkish residence for 15 months and is entitled to reside in Turkey.
‘‘We can see a worrying trend being developed in Turkey,’’ said Ricardo
Gutierrez, EFJ General Secretary. ‘‘Critical journalists are being
punished by either imprisonment or deportation. Even in the online
sphere, critical voices are stifled by the new internet bill.’’
‘‘We demand the authorities to drop the criminal charges against
Zeynalov and allow him to return to Turkey to work and unite with his
family.’’ demanded Blicher Bjerregård.
On 6 February, Turkey’s Parliament has passed a draconian bill to limit
freedom of speech and freedom of the press online in the guise of
protection of online privacy. The new law will allow the
telecommunications authority to block asses to websites that are deemed
violating privacy or containing ‘insulting’ content without a court
order.
The adoption of the internet bill has led to international outcry. The
U.S. President, Mr. Barack Obama, has publicly denounced the bill and
called on the President of Turkey Abdullah Gül to veto the
controversial internet bill. The EFJ has also urged President Gül and
the parliament drop the bill immediately.
CONTACT
Tel.: + 32 (0)2 235 22 02
Email.: efj@ifj.org
La police disperse une manifestation pro-Internet
La police turque a dispersé samedi soir sur la place Taksim à Istanbul
une manifestation contre une loi controversée qui renforce le contrôle
sur internet votée par le parlement à l'instigation du pouvoir
islamo-conservateur, et défendue par le Premier ministre Recep Tayyip
Erdogan.
Plus de 2.000 personnes se sont rassemblées aux abords de cette place
centrale de la rive européenne de la métropole, emblématique de la
fronde anti-gouvernementale de juin dernier, aux cris "Ne touche pas à
mon internet", a constaté un journaliste de l'AFP.
La police anti-émeutes, qui a bloqué l'accès à la place, a fait usage
de grenades lacrymogènes et de canons à eau pour repousser la foule
vers la grande avenue piétonne d'Istiklal alors que des manifestants
tiraient des feux d'artifice en direction des policiers.
"Le fait que le gouvernement mette son nez dans les dossiers des
internautes, c'est comme s'il mettait son nez dans notre vie privée", a
réagi Gamze, étudiante et manifestante.
Burak, un jeune manifestant a pour sa part fustigé l'autoritarisme
croissant du régime de M. Erdogan aux rênes de la Turquie depuis 2002:
"L'une des dernières libertés qui nous reste c'est internet, voilà ce
qu'ils veulent restreindre".
Plus tôt devant des milliers de ses partisants dans cette même ville,
M. Erdogan a défendu avec véhémence cette loi que sa majorité
gouvernementale, très critiquée en Turquie et à l'étranger, a fait
voter au Parlement, affirmant qu'elle rend internet "plus libre".
"Il n'y a absolument aucune censure imposée sur l'internet avec ces
dispositions (...) Au contraire il le rend plus sûr, plus libre",
a-t-il assuré dans un discours prononcé au cours d'une cérémonie
d'inauguration d'une série de projets urbains à Istanbul.
Il a aussi nié que les informations personnelles des utilisateurs
soient exposées au contrôle des autorités gouvernementales, comme
l'affirment les détracteurs de la loi. "Jamais, pas question que les
données privés des gens soient fichées", a-t-il poursuivi.
Le parlement turc où le Parti de la justice et du développement (AKP,
issu de la mouvance islamiste) de M. Erdogan dispose d'une large
majorité, a voté mercredi soir une loi renforçant le contrôle sur
internet, provoquant un concert de protestations contre ce que les
critiques considèrent comme une dérive autoritaire du gouvernement
turc, éclaboussé par un scandale de corruption sans précédent.
Ces mesures permettent à l'autorité gouvernementale des
télécommunications (TIB) de bloquer, sans la moindre décision de
justice, tout site internet contenant des informations portant
"atteinte à la vie privée" ou jugées "discriminatoires ou insultantes".
La TIB pourra aussi requérir auprès des fournisseurs d'accès toute
information sur les sites visités par un internaute et les conserver
deux ans.
Les adversaires de la loi ont unanimement appelé le chef de l'Etat
Abdullah Gül à ne pas la promulguer et à la renvoyer au Parlement.
M. Erdogan est fragilisé par une retentissante affaire
politico-financière, à la veille des élections locales de mars et dans
la perspective de la présidentielle d'août prochain. En réaction, il a
ordonné des purges massives et sans précédent dans la police et la
justice.
(AFP, 8 février 2014)
Réactions à l'expulsion d'un journaliste de Turquie
Le gouvernement turc a ordonné vendredi l'expulsion d'un journaliste
azerbaïdjanais coupable à ses yeux de l'avoir trop critiqué sur
Twitter, suscitant une nouvelle vague de protestations contre sa
volonté de museler les médias et de censurer internet.
Deux jours à peine après le vote d'une loi très critiquée renforçant le
contrôle de l'Etat sur le web, Mahir Zeynalov a pris un avion dans la
matinée de l'aéroport d'Istanbul à destination de Bakou (Azerbaïdjan),
dernière victime en date de la guerre fratricide qui oppose le Premier
ministre Recep Tayyip Erdogan à ses ex-alliés de la confrérie du
prédicateur musulman Fethullah Gülen.
Journaliste au quotidien Zaman, proche des réseaux "gülenistes", Mahir
Zeynalov a été contraint de quitter le territoire turc sous escorte
policière pour avoir "diffusé des tweets visant de hauts responsables
de l'Etat", a rapporté son employeur.
Cette mesure, non confirmée officiellement, a été prise en vertu d'une
loi qui permet d'expulser ceux "dont le séjour est préjudiciable à la
sécurité publique", selon Zaman.
En cause, une série de messages sur le réseau Twitter, dans lesquels
Mahir Zeynalov évoquait un mandat d'arrêt contre des personnalités
soupçonnées de corruption, dont un homme d'affaires saoudien que les
Etats-Unis soupçonnent de soutenir des groupes terroristes.
"Les procureurs turcs ordonnent à la police d'arrêter des proches
d'Al-Qaïda, les chefs de la police nommés par Erdogan refusent
d'obtempérer", y écrivait-il.
M. Erdogan lui-même a porté plainte contre le journaliste
azerbaïdjanais, estimant que ses tweets constituaient des "insultes" et
une "atteinte à l'honneur et la réputation", selon la plainte de ses
avocats citée par Zaman.
Le Premier ministre et son gouvernement sont éclaboussés depuis la
mi-décembre par un scandale de corruption sans précédent, dont il
attribue la paternité à l'organisation de M. Gülen, très influente dans
la police et la justice.
En réaction, M. Erdogan a procédé à des purges massives dans ces deux institutions.
"Nettoyage"
Depuis le début de cette affaire, le quotidien Zaman est devenu l'un
des fers de lance de la contestation contre le pouvoir
islamo-conservateur. "Nous craignons que (...) le départ forcé de
Zeynalov n'impose une autocensure à tous les journalistes qui
travaillent en Turquie", a redouté le rédacteur en chef de sa version
anglaise, Bülent Kenes.
L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a,
elle aussi, dénoncé un "nouveau revers pour la liberté de la presse en
Turquie, déjà en piètre état".
"Le pouvoir mène une campagne inédite de nettoyage de l'appareil
d'Etat, les journalistes n'y échappent pas", a renchéri le représentant
de Reporters sans frontières (RSF) en Turquie, Erol Onderoglu interrogé
par l'AFP.
La Turquie de M. Erdogan est considérée comme l'un des pays les plus
répressifs contre la presse. Le Comité pour la protection des
journalistes (CPJ) l'a classée au premier rang mondial pour le nombre
de journalistes emprisonnés, devant la Chine et l'Iran.
Le chef du principal parti d'opposition, Kemal Kiliçdaroglu, a, lui
aussi, critiqué l'expulsion du journaliste de Zaman. "On ne doit pas
pouvoir expulser un journaliste seulement pour un tweet", a-t-il lancé
à Istanbul devant la presse.
"Un dictateur sans épaulettes peut bien essayer d'interdire (ce qu'il
veut), il n'y arrivera pas", a assuré M. Kiliçdaroglu en visant le
Premier ministre.
Le président du Parti républicain du peuple (CHP) en a profité pour
dénoncer à son tour la nouvelle loi sur internet adoptée par le
Parlement.
Jugé "liberticide" dans de nombreuses capitales étrangères, notamment
Bruxelles et Washington, ce texte autorise l'autorité gouvernementale
des télécommunications (TIB) à bloquer, sans décision de justice, les
sites portant atteinte à la "vie privée" ou diffusant des informations
"discriminatoires et insultantes".
Le ministre turc des Affaires européennes, Mevlut Cavusoglu, a précisé
vendredi que ce pouvoir de blocage ne serait exercé qu'aux "seuls cas
de prostitution, obscénité et abus sexuels pour les mineurs". Et il a
exhorté les critiques à "prendre en compte tous les aspects du dossier
avant de faire des déclarations publiques".
Plusieurs organisations ont appelé à manifester contre cette loi samedi soir à Istanbul. (AFP, 7 février 2014)
RSF: Gül doit rejeter la loi votée par le Parlement
Reporters sans frontières dénonce vigoureusement le vote par le
parlement turc, dans la soirée du 5 février 2014, d’amendements
renforçant drastiquement la censure d’Internet. L’organisation avait
réclamé mi-janvier l’abandon de ce texte liberticide.
« Ce vote est catastrophique pour la liberté de l’information en ligne.
Il autorise le gouvernement à censurer encore plus largement Internet,
à surveiller les usagers et à prendre le contrôle des intermédiaires
techniques. La Turquie suscitait déjà l’inquiétude en matière de
cybercensure : avec cette loi, elle passe un important palier. Nous
appelons instamment le président de la République, Abdullah Gül, à ne
pas promulguer ce texte qui contrevient à la Constitution turque et aux
conventions internationales ratifiées par le pays », déclare Christophe
Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières.
Les amendements à la loi n°5651 sur Internet ont été votés après
quelques heures d’un débat houleux, tard dans la soirée du 5 février
2014. Ils font partie d’un texte hétéroclite qui doit encore être
approuvé dans son intégralité, une fois que chacun de ses différents
points aura été voté. Les amendements prévoient le blocage sans
décision de justice de tout contenu portant « atteinte à la vie privée
» ou jugé « discriminatoire ou insultant ». Les intermédiaires
techniques, enrôlés au sein d’une Union des fournisseurs d’accès,
risquent des peines très sévères s’ils ne se conforment pas aux ordres
de censure. Ils sont par ailleurs tenus de conserver les données de
connexion des internautes pendant deux ans et de les présenter aux
autorités sur simple demande. Consultez l’analyse détaillée de la loi
dans le précédent communiqué de Reporters sans frontières.
L’adoption de ces amendements est d’autant plus préoccupante qu’elle
intervient dans un contexte de forte pression gouvernementale sur les
acteurs de l’information. Les sites d’information yenidonem.com et
vagus.tv, respectivement gérés par les journalistes Mehmet Baransu et
Serdar Akinan, ont été bloqués ces dernières semaines, tout comme les
plate-formes Vimeo et Soundcloud. Tous avaient divulgué des éléments
relatifs à différentes affaires de corruption, qui ébranlent le
gouvernement depuis décembre 2013. De même, les sites d’information
T24.com.tr, gercekgundem.com, haber.sol.org.tr et yarinhaber.net ont
été contraints par la TIB de supprimer des articles consacrés au rôle
présumé du premier ministre Recep Tayyip Erdogan dans le rachat du
groupe de médias ATV-Sabah. L’injonction a même concerné la seule
mention d’une question parlementaire à ce sujet posée par le député
d’opposition Umut Oran.
Le vote du parlement a suscité un concert de protestations en Turquie
et à l’étranger. Le juriste et expert de l’Internet turc Yaman Akdeniz
a dénoncé « un cauchemar orwellien », tandis que l’Union des
journalistes de Turquie (TGC) a estimé que le texte « constituait une
atteinte à des droits fondamentaux tels que la liberté d’expression et
la protection des données personnelles ». La Commission européenne a
fait part de sa « forte préoccupation » et exigé que le texte soit «
révisé conformément aux standards de l’Union européenne ».
Les autorités turques sont régulièrement condamnées par la Cour
européenne des droits de l’homme (CEDH) pour leur recours à la
cybercensure. Dans un jugement de décembre 2012, la Cour soulignait que
« toute restriction d’accès à une source d’information n’est compatible
avec la Convention que si un cadre légal strict encadre la portée du
blocage et offre la garantie d’une recours en justice pour éviter de
possibles abus ».
(RSF, 7 février 2014)
Protestation internationale contre la loi "orwellienne" sur internet
Le vote d'une loi renforçant le contrôle sur internet en Turquie a
provoqué jeudi un concert de protestations contre ce que les critiques
considèrent comme la dérive autoritaire du gouvernement turc,
éclaboussé par un scandale de corruption sans précédent.
Le baroud d'honneur des adversaires du Premier ministre
islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan et les multiples appels qui
l'ont mis en garde ces derniers jours contre toute velléité de
"cybercensure" n'auront donc eu aucun effet.
Après un débat bref mais tendu, les députés du Parti de la justice et
du développement (AKP), qui disposent de la majorité absolue, ont
adopté mercredi soir les amendements controversés à la loi de 2007
soutenus par le pouvoir pour "protéger la famille, les enfants et la
jeunesse" sur le web.
Ces mesures permettent à l'autorité gouvernementale des
télécommunications (TIB) de bloquer, sans la moindre décision de
justice, tout site internet contenant des informations portant
"atteinte à la vie privée" ou jugées "discriminatoires ou insultantes".
La même TIB pourra aussi requérir auprès des fournisseurs d'accès toute
information sur les sites visités par un internaute et les conserver
deux ans.
En pleine relance des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union
européenne (UE), Bruxelles a exigé la "révision" du texte en accord
avec ses normes démocratiques.
"Le public a besoin de plus de transparence et d'informations, pas de
restrictions", a réagi le commissaire européen à l'Elargissement,
Stefan Füle. "Ce texte va dans le sens contraire à nos recommandations
sur la liberté d'expression", a renchéri le commissaire aux Droits de
l'homme du Conseil de l'Europe, Nils Muiznieks.
A Washington, la porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki a
fait part des "inquiétudes" des Etats-Unis, alliés d'Ankara au sein de
l'Otan, quant à la liberté de la presse. "En l'état, ces mesures ne
sont pas compatibles avec les normes internationales sur la liberté
d'expression" a-t-elle ajouté.
L'opposition turque et les ONG de défense des libertés ont tout aussi
vivement dénoncé une loi qui, estiment-elles, vise d'abord à étouffer
les accusations de corruption qui éclaboussent le gouvernement.
"Il s'agit d'intimider le peuple en lui disant +Big Brother te
regarde+", s'est indigné auprès de l'AFP un vice-président du Parti
républicain du peuple (CHP), Faruk Logoglu.
"Cette loi donne au gouvernement le pouvoir de censurer sur internet
tout ce qui ne lui plaît pas", a souligné le vice-président de Freedom
House, Daniel Calingaert.
Gül en improbable recours
Le ministre turc des Communications, Lütfi Elvan, a jugé ces
condamnations "injustes". "Ce que nous voulons faire, c'est répondre
dans les plus brefs délais aux doléances d'une personne qui se dit
victime d'une atteinte à la vie privée (...) sans passer par une
multitude de procédures bureaucratiques", a-t-il justifié devant la
presse.
Le vote de mercredi soir intervient alors que M. Erdogan est fragilisé
par une retentissante affaire politico-financière, à la veille des
élections locales de mars et dans la perspective de la présidentielle
d'août prochain. En réaction, il a ordonné des purges massives et sans
précédent dans la police et la justice.
Comme un avant-goût de la réforme, la TIB a ordonné la semaine dernière
à un député du CHP de retirer de son site internet le texte d'une
question au Parlement dans laquelle il mettait en cause, sur la foi
d'écoutes téléphoniques, l'intervention personnelle de M. Erdogan dans
le rachat de médias "amis".
Dans ce climat délétère, les adversaires de la loi en ont appelé jeudi
au chef de l'Etat, qui a le pouvoir d'y mettre son veto et de la
renvoyer au Parlement.
"Abdullah Gül doit refuser cette loi", a jugé Emma Sinclair-Webb, de
Human Rights Watch (HRW), s'inquiétant de la volonté du gouvernement de
"renforcer ses pouvoirs pour faire taire les critiques et limiter la
publication en ligne de documents gênants".
Lui-même à la tête d'un compte Twitter suivi par près de 4,5 millions
d'internautes, M. Gül a multiplié ces dernières semaines, à
rebrousse-poil de l'intransigeance de M. Erdogan, les appels au respect
de l'Etat de droit.
Jeudi, de nombreux adeptes des réseaux sociaux ont renvoyé le président
à ses "tweets" passés. "Face au nouveau pouvoir des technologies de
l'information, aucun régime ne peut rester fermé très longtemps",
écrivait-il ainsi le 5 mars 2011.
Beaucoup doutent toutefois de la volonté de M. Gül de s'opposer au
nouveau texte, rappelant qu'il n'a jamais eu recours au veto depuis son
élection en 2007.
"Il va certainement le promulguer, ne serait-ce que parce qu'il fait
partie d'un projet de loi plus vaste", a pronostiqué à l'AFP Yaman
Akdeniz, professeur de droit à l'université privée Bilgi d'Istanbul,
"j'appelle ça un cauchemar orwellien".
(AFP, 6 février 2014)
Les députés turcs ont voté une loi liberticide sur le contrôle d'internet
Le Parlement turc a voté mercredi soir une série d'amendements très
controversés renforçant le contrôle de l'Etat sur internet, malgré les
violentes critiques de l'opposition qui a dénoncé un texte
"liberticide" à l'heure où le gouvernement se débat dans un scandale de
corruption sans précédent.
Après quelques heures à peine d'un débat très animé, les députés du
Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, qui dispose
de la majorité absolue, ont adopté sans surprise et sans difficulté ces
nouvelles dispositions.
Présentés dans le cadre d'un projet de loi fourre-tout par un élu de
l'AKP, ces dispositions visent, selon leur rapporteur, à "protéger la
famille, les enfants et la jeunesse".
Tout au long du débat, les députés de l'opposition ont multiplié en
vain les interventions, parfois violentes, pour dénoncer la "censure"
imposée par ce texte jugé "liberticide".
"A votre arrivée au pouvoir, vous parliez de renforcer la démocratie en
Turquie, aujourd'hui vous tentez d'imposer le fascisme", a lancé un élu
du Parti républicain du peuple (CHP) Hasan Ören, "souvenez-vous
qu'Adolf Hitler a employé les mêmes méthodes lorsqu'il a pris le
pouvoir en Allemagne".
"Chaque jour notre démocratie régresse, ces mesures sont purement
liberticides", a renchéri un de ses collègues du Parti pour la paix et
la démocratie (BDP, prokurde), Altan Tan.
Entre autres mesures, ces amendements autorisent notamment l'autorité
gouvernementale des télécommunications (TIB) à bloquer, sans décision
de justice, un site internet dès lors qu'il contient des informations
portant "atteinte à la vie privée" ou des contenus jugés
"discriminatoires ou insultants".
Ils permettent également à la même TIB de requérir auprès des
fournisseurs d'accès et de conserver pendant deux ans des informations
sur les sites visités par chaque internaute.
Dès mercredi soir, de nombreux internautes ont réagi avec véhémence
contre le nouveau texte, qui amende la loi sur internet mise en place
en 2007 par le Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip
Erdogan.
"Le régime Erdogan a asséné un nouveau coup aux libertés en Turquie", a déploré le célèbre éditorialiste Hasan Cemal.
"Etat orwellien"
Ces derniers jours, de nombreuses ONG turques et internationales, mais
aussi l'Union européenne (UE) et les Etats-Unis, ont multiplié les
mises en garde contre le nouveau texte.
Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé la "cybercensure" et le
Comité pour la protection des journalistes (CPJ) une "dérive vers
l'autoritarisme sur internet" dans un pays déjà classé comme "le
principal emprisonneur de journalistes au monde".
Le gouvernement turc a balayé toutes les craintes d'un revers de main.
"Il n'y a pas de censure sur internet", s'est agacé lundi le
vice-Premier ministre Bülent Arinç, "nous sommes bien plus libres que
beaucoup d'autres pays et nous respectons la liberté de la presse".
Mais depuis plusieurs années déjà, la Turquie de M. Erdogan figure dans le peloton de tête des pays censeurs du web.
Dans un "rapport sur la transparence" publié en décembre, le géant de
l'internet Google avait l'avait classée au premier rang, avec la Chine.
Des milliers de sites internet ont déjà été bloqués par les autorités
d'Ankara. De 2008 à 2010, la plateforme de distribution de vidéo
YouTube a ainsi été interdite pour avoir diffusé des images montrant
des supporteurs de football grecs se moquant des Turcs.
Lors de la fronde antigouvernementale de juin 2013, M. Erdogan avait
lui-même qualifié le réseau Twitter de "fauteur de troubles".
Avant même le vote de la loi, le gouvernement a donné la semaine
dernière une illustration de l'application qu'il pourrait faire du
nouveau texte.
Le TIB a ainsi ordonné à un député de l'opposition et à plusieurs
médias de retirer de leur site internet le texte d'une question au
Parlement dans laquelle il mettait en cause, sur la foi d'écoutes
téléphoniques, l'intervention personnelle du Premier ministre dans le
rachat de médias "amis".
"C'est un nouveau pas vers la création d'un Etat orwellien", a déclaré
à l'AFP Yaman Akdeniz, professeur de droit à l'université privée Bilgi
d'Istanbul, "la Turquie avance vers la surveillance de masse de tous
les internautes".
(AFP, 5 février 2014)
Procès contre le livre sur Gezi
Le parquet d'Istanbul a ouvert un procès contre le livre “Gezi
Fenomeni” (Le Phénomène Gezi) d'Erol et de Nurten Özkoray pour insulte
contre le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. L'auteur encourt une
peine de prison ferme d'un an à 30 mois pour avoir édité les slogans
anonymes des insurgés qui avaient occupé la Place Taksim au coeur
d'Istanbul, en mai-juin 2013 pour protester contre la construction d'un
centre commercial à l'endroit même du parc longeant cette place. Ainsi,
ce procès est le seul ouvert contre une cinquantaine de titres parus
sur la révolte de Gezi.
“Le pouvoir islamiste qui a attaqué violemment les gens pacifiques
causant 8 morts et 10.000 blessés, essayent par tous les moyens de
faire oublier cette révolte et les slogans en font partie. Pour la
mémoire collective il fallait les réunir, car ils sont très créatifs,
très ironique et utilise à fond l'humour. Ils appartiennent au peuple,
à 6 millions de personnes qui se sont révoltées dans tous le pays et
sont donc anonymes. Les réduire à moi tout seul est une comédie de
justice”, a annoncé Erol Özkoray qui souligne par ailleurs, que pour
qu'il y ait une justice dans le pays, il faudrait une vraie démocratie.
Le procureur n'ouvre pas de procès contre Nurten Özkoray, co-auteur du
livre, évitant ainsi un nouveau scandale, car le travail de Mme Özkoray
consiste à une thèse de maitrise sur “l'individualisme et la démocratie
en Turquie”, qui a déjà été acceptée par l'Université de Bosphore
(Bogaziçi Universitesi) en 2010.
“Le vrai procès juste et équitable est à venir et nous verrons ainsi
l'inculpation et le jugement du premier ministre Erdogan pour avoir
commis le crime contre l'humanité, car il a donné lui-même l'ordre à la
police de réprimer d'une façon barbare la protestion pacifique de nos
jeunes”, a ajouté Erol Özkoray.
La première audience du procès aura lieu à Istanbul, le 20 mars
prochain, dix jours avant les élections munipales qui seront un vrai
test pour le pouvoir islamique. (Idea Politika Publication, Istanbul, 5
février 2014)
CPJ: Turkish Internet bill to ‘deepen press freedom crisis’
The Committee to Protect Journalists (CPJ) has claimed that a new bill
on the Internet currently being debated in the Turkish Parliament will
further undermine press freedoms if it passes into law.
“Parliament is on the verge of voting on radical censorship measures
that, if approved, would allow the government to block individual URLs
without prior judicial review, mandate Internet data retention for
periods of up to two years, and consolidate Internet Service Providers
(ISPs) into a single association, among other changes,” the CPJ said in
a statement released on Feb. 3.
The new arrangements caused serious concerns over the increase of power
in the hands of the president of the Directorate of Telecommunication
(TİB), who would gain the authority to block access to certain material
if he decided that it breached the right to private life. A court
ruling would not be necessary for such a decision to be taken.
“Although URL blocking is arguably more targeted than an order blocking
an entire website, it is also far less transparent, which enables more
insidious control of free expression. Under the proposed amendments,
social media accounts or Web pages could even be blocked without
judicial review under some circumstances. In the absence of a court
order, it is unclear what public record will exist that censorship has
occurred,” the CPJ said.
The press freedom association also stressed that the new amendments
would mandate “data retention of between one and two years.”
“Though far worse than existing law, the proposed amendments are in
some ways unsurprising; Internet freedom has been deteriorating
steadily in Turkey for some time,” the report stated.
The government, nonetheless, maintains that the draft bill is designed
to “protect the family, children and youth from items on the Internet
that encourage drug addiction, sexual abuse and suicide.” It also says
that similar laws exist in Western countries and rejects comparisons to
China, notorious for its drastic censorship of the Internet.
The bill comes as the government also faces massive graft allegations
and strong criticism for having undertaken works on a judicial bill
that increased the executive’s grasp over the judiciary. (hurriyetdailynews.com, 4 February 2014)
Inquiétudes autour d'une nouvelle loi sur l'internet jugée liberticide
La Turquie s'apprête à adopter une série de mesures destinées à
renforcer le contrôle de l'Etat sur l'internet, qui suscitent beaucoup
d'inquiétudes pour la liberté d'expression, à l'heure où son
gouvernement se débat en plein scandale politico-financier.
Dès mercredi, le Parlement turc doit examiner en séance plénière une
série de dispositions concernant la régulation du web, inclus dans un
projet de loi fourre-tout déjà adopté en commission. Le parti du
Premier ministre Recep Tayyip Erdogan y disposant de la majorité
absolue, l'issue du débat fait peu de doutes.
Entre autres mesures controversées, ce texte autorise l'autorité
administrative de régulation des télécommunications (TIB) à obtenir des
fournisseurs d'accès et des hébergeurs de sites toute information
qu'elle jugera utile sur les activités des internautes.
Mieux, le directeur de cette instance pourra bloquer, en urgence et
sans décision de justice, n'importe quel site coupable d'une "atteinte
à la vie privée", publiant des
contenus jugés "discriminatoires ou insultants" ou, simplement, pour protéger la famille et l'enfance.
Depuis un mois, ces amendements à la loi sur internet votée en 2007
suscitent une levée de boucliers générale. L'opposition turque, la
société civile et les ONG de défense de la presse ont toutes dénoncé un
pas de plus sur la voie de la "censure".
Ce texte "ne vise qu'à renforcer la cybercensure, le contrôle
gouvernemental d'internet et la surveillance des citoyens", a déploré
Reporters sans frontière (RSF). "Il pourrait affecter le classement
démocratique de la Turquie", s'est inquiété le président de
l'association des barreaux du pays, Me Metin Feyzioglu.
L'Union européenne (UE), le département d'Etat américain ou le Conseil
de l'Europe ont eux aussi exprimé leurs craintes. Jusqu'ici en vain.
Le gouvernement islamo-conservateur turc, qui règne sans partage sur le
pays depuis 2002, a balayé toutes les craintes d'un revers de main. "Il
n'y a pas de censure sur internet", s'est agacé lundi le vice-Premier
ministre Bülent Arinç, "nous sommes bien plus libres que beaucoup
d'autres pays et nous respectons la liberté de la presse".
Voire. Car le passif de la Turquie en matière de censure est déjà
lourd. De 2008 à 2010, la plateforme de distribution de vidéo YouTube y
a été interdite pour avoir diffusé des images montrant des supporteurs
de football grecs se moquant des Turcs.
"Etat orwellien"
Le Comité de protection des journalistes (CPJ) la considère comme la
plus grande prison au monde pour les médias, devant la Chine. Et le
géant Google a récemment classé Ankara, avec Pékin encore, au premier
rang des censeurs du web avec une hausse de 966% du nombre de demandes
de retraits d'informations sur les six derniers mois...
Et la fronde antigouvernementale de juin 2013 n'a pas arrangé le bilan,
au contraire. Au pire de la crise, M. Erdogan lui-même a qualifié le
réseau Twitter, principal moyen de communication des manifestants, de
"fauteur de troubles".
Dans ce climat, le nouveau texte n'a surpris personne. "C'est un
nouveau pas vers la création d'un Etat orwellien", juge Yaman Akdeniz,
professeur de droit à l'université privée Bilgi d'Istanbul, "la Turquie
avance vers la surveillance de masse de tous les internautes".
"Il n'y a pas de problème avec le cadre légal", estime, plus mesuré, un
diplomate occidental, "ce qui importe, c'est la façon dont la loi sera
appliquée".
Alors que le gouvernement turc est secoué depuis plus d'un mois par un
scandale de corruption sans précédent, un épisode récent en a donné un
aperçu éclairant.
Le TIB a ordonné la semaine dernière à un député de l'opposition, et
dans la foulée à plusieurs médias, de retirer de leur site internet le
texte d'une question au Parlement dans laquelle il mettait en cause,
sur la foi d'écoutes téléphoniques, l'intervention personnelle du
Premier ministre dans le rachat de médias "amis".
Outré, l'élu du Parti républicain du peuple (CHP), Umut Oran, a refusé.
"Sur ordre du Premier ministre, le TIB va nettoyer les motions évoquant
la corruption du site du Parlement ?", s'est-il insurgé, "jamais nous
n'accepterons cette censure imposée au Parlement, émanation de la
volonté populaire".
L'autorité de régulation a convenu qu'elle avait commis une "erreur",
mais le mal est fait. "Ces mesures n'empêcheront pas la publication sur
internet de documents de type Wikileaks", veut croire M. Akdeniz, "mais
il est très inquiétant que de telles mesures aussi antidémocratiques
puissent être adoptées dans une société démocratique".
(AFP, 4 février 2014)
Freedom House's Report on threat to democracy in Turkey
A Washington-based NGO has called on the U.S. government “to speak
frankly and with seriousness about the growing threat to democracy in
Turkey,” asking it to make freedom of expression the center of any
relationship with Ankara.
“The U.S. government, in our view, has been to slow to realize the
seriousness of the threat to Turkey’s democracy. The Obama
administration’s criticism of the Turkish government’s recent action
has not come from high-ranking officials.”
“They need to be more engaged in responding to a crisis of this scale,”
David Kramer from Freedom House said at a press conference where the
institution released its special report titled “Democracy in Crisis:
Corruption, Media and Power in Turkey.”
The report stressed that the U.S. “urgently needs a policy that fits
the reality of current events in Turkey. The Turkish government is
improperly using its leverage over the media to limit public debate
about government actions and punish journalists and media owners who
dispute government claims, deepening the country’s political and social
polarization, Freedom House said.
The NGO called on the Turkish government “to end its attacks on media owners and journalists.”
‘Crisis of democracy’
“What is happening in Turkey we would argue is a real crisis of
democracy. As the government has become more aggressive in controlling
the media, social division and polarization have increased,” Kramer
said yesterday, stressing that the NGO was “very concerned that
Turkey’s stability is in danger.” “This could have serious
repercussions in the Middle East in Europe, frankly in the world,”
Kramer said.
He said Turkey was a major economy, an influential foreign policy
player, a member of NATO, and the Council of Europe, meaning that what
happens in Turkey matters not just within Turkey, but to the region and
to the world.
In November 2013, a Freedom House delegation traveled to Turkey and met
with journalists, NGOs, business leaders, and senior government
officials, including President Abdullah Gül, Deputy Prime Minister
Bülent Arınç, Culture Minister Ömer Çelik, then-EU Minister Egemen
Bağış and opposition party members about the “deteriorating state of
media freedom in the country.”
“Since November, events in Turkey have taken into worse. We see more
journalists fired for speaking up. People like Nazlı Ilıcak and Murat
Aksoy,” he said, noting that they also saw “increasing attacks on other
institutions like the police and judiciary.”
“Legislation placed for the Supreme Board of Judges and Prosecutors
under the ministry of justice is a dangerous infringement on separation
of powers. The amendments to the Internet law that was proposed two
weeks ago will be major step backward for freedom of expression in
Turkey and a clear violation of rulings from the European Court of
Human Rights on this very subject,” Kramer said. Freedom House conducts
research on democracy and political freedom.
Freedom House is a U.S.-based nongovernmental organization that
conducts research and advocacy on democracy, political freedom and
human rights. The special report on Turkey is not founded by the U.S.
administration, but with the NGO’s own resources, Kramer said.
The report is prepared by David Kramer, current president of Freedom
House and a former U.S. State Department deputy director for European
affairs in the Bureau of Democracy, Human Rights and Labor, who also
served as assistant secretary of state for democracy, human rights and
labor from March 2008 to January 2009, Susan Corke, director for
Eurasia programs at Freedom House; Andrew Finkel, a journalist based in
Turkey, Carla Anne Robbins, a clinical professor of national security
studies at Baruch College; and Nate Schenkkan, program officer at
Freedom House. (hurriyetdailynews.com, 4 February 2014)
MP ordered to remove parliamentary question from his personal website
The head of Turkey’s Telecommunications Directorate (TİB) has sent a
warning to Republican People’s Party (CHP) Deputy Head Umut Oran,
asking the lawmaker to remove a parliamentary question he published on
his personal website.
Oran submitted a written parliamentary question over the phone records
between Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan, his son Bilal Erdoğan, and
a number of ministers and businessmen, asking whether Erdoğan had
instructed his minister Binali Yıldırım to tell a group of businessmen
to buy the Sabah newspaper and the ATV television station.
TİB sent the warning to Oran to remove the parliamentary question after
he published it on his personal website, referring a law regulating
online publishing and fighting against crimes committed via publishing.
TİB sent the same warning to some media organs that published the parliamentary question on their website, the report said.
Oran harshly reacted to the TİB’s move, saying a court in Turkey tried to censor legislation for the first time.
“Who can dare to prohibit me to ask a parliamentary question or to
publish it on my personal website?” Oran said. “Upon the prime
minister’s order, is the TİB going to clean the corruption motions on
Parliament’s website? We are not going to surrender to censorship on
the Parliament that is representative of national will.”
“The duty and responsibility of a lawmaker is to inspect the government
in the name of the nation. Everyone is sure the name behind this court
decision, which passed in the history as a black mark, is Prime
Minister Erdoğan.” Oran added.
Oran also said he would file a complaint to the Supreme Board of Judges
and Prosecutors (HSYK) against the judge who made the decision to
remove the question.
Oran reportedly sent a mail to the TİB to inform they that he would not
remove the publishing from his website, as he is objects the court
decision. He asked the TİB to send him the court decision via e-mail.
Some sources from TİB said the directorate only gave a warning within
the framework of the court decision. The warning read, “You are
committing a crime, remove it,” it was not censored, sources said.
In the parliamentary question, Oran asked Prime Minister Erdoğan, “In
August 2013, did Binali Yıldırım, when he was a minister, order İbrahim
Çeçen and Mehmet Cengiz to buy Turkuaz Group through the Cengiz, Kolin,
Limak consortium? Did he coordinate the money pool for the sale?”
Oran also asked if Yıldırım, who was transport minister at the time,
gave a guarantee to the businessmen that they would be awarded tenders
to make up for their losses if the sale went through.
The consortium won the tender to build Istanbul’s third airport in May
2013 for 22.1 billion euros.The sale of ATV-Sabah was reportedly the
subject of a probe that stopped when its prosecutor was removed from
office after the Dec. 17 crisis. In phone conversations leaked to the
Internet last week, businessmen allegedly speak about the pressure they
faced from the government to buy Sabah-ATV. (hurriyetdailynews.com, 3 February 2014)
How Will Turkey Be Censored on the Net?
Bianet interviewed Berhan Soylu, an executive board member of Computer
Engineers Chamber (BMO) on the impact of government’s bill proposal
(Law Proposal No 5651) which will regulate the internet usage.
While most NGOs protest the omnibus bill on the ground that it will
cause more censor on the internet, Soylu make the following warning:
“If the bill is legislated, right to information will be restricted, banned.”
What does URL-based restriction mean?
* Even though the current restriction measures may block users from
accessing to the “inappropriate” content, one way or another you can go
through and still access to the content. However, within the new bill,
blocking will be URL-based and the possibility of going around bans
will not be possible.
* Most importantly, user will not know whether the content they are looking for is restricted. The user will never be aware.
* When the user will click on the URL, there is three options: First,
it will never open, second, it will be forwarded to another page,
third, it will lead to an irrelevant information.
* It will be possible to track down the users who clicked on the content with URL-based restrictions.
* Authorities need to go through a legal process to block content
within the current law. However, authorities will be able to block
within the new bill.
From PM to MIT, From MIT to TIB, From TIP to people
* Access providers are companies like TTNET, Kablo Net and SuperOnline.
Service providers are companies that provide email and other services.
Content providers are the ones that provide website content.
* Access Providers Union (ESB) will be under Telecommunications
Administration Authorities (TIB). And TIB’s president will be assigned
by Turkey’s intelligence organization (MIT). And MIT is under Prime
Ministry. Thus, it will be in the government’s competence to block web
content without a democratic and judicial process.
* ESB will be an auto-inspection and autocensor mechanism. For
instance, if a website receives a lot of complaint from users, ESBs
will not want to work with those websites as we are talking about
business here.
Backdoors
* Un-blocker sites like v-tunnel will be able to access restricted
content as their URLS end with https and not http. The “s” means
“secure” here. These sites are encrypted, so they won’t be tracked by
DPIs. However, these sites will slow down the system. Today, not many
users know these sites. But in the future, internet can be dramatically
slow when 25 million people will use them at the same. There will be
some economical consequences.
* It will also be possible to access sites using VPN-based encryption
from a non-domestic address. But this will allow those VPNs to view the
user’s personal information. Internet users will be more fragile to
scams, frauds and other types of security risks.
Soylu continued that a lot of people had the mindset that they would
“go around bans” at the end of the day as they are not “doing anything
wrong”.
“A lot of people don’t react to these legislations because of this. But
this is not different that the censure practices in the coup era as
they are violating people’s right to be informed by unlawful means.
Lastly, Soylu predicted that this new bill will bring the end of “if
turned down by the mainstream media, you can still publish on a blog”
era.
“From now on, content will be removed entirely, people’s voices will be turned down,” he said.
The bill proposal is still being discussed in the parliament and the discussions will resume next week. (BIA, Elif AKGÜL, 31 January 2014)
New YÖK regulation raises concerns about freedom of speech
A recent amendment imposing disciplinary action on academics for
comments to the media about official issues raises concerns among
public workers over limitations to freedom of speech in Turkey.
Turkish Public Workers' Labor Union (Kamu-Sen) President İsmail Koncuk
told Today's Zaman that it is extremely wrong to define the act of
academics speaking to the press as one meriting disciplinary action,
regardless of the punishment.
According to a recent amendment to the disciplinary regulations for
administrators of higher education institutions, instructors and public
servants working in those institutions will receive an official
reprimand for speaking or providing statements on official issues to
members of the press, with the exception of academic discussions, if
they were not authorized to speak publicly.
Koncuk stressed that they have started an investigation of the
regulation and if it is found to contradict vested rights, democracy or
human rights, they will bring the issue to court.
“Any ban on speaking to the press should be removed for teachers and other public workers as well,” Koncuk added.
In response to debate on the issue in the media, and particularly on
social media platforms, the Higher Education Board (YÖK) issued a press
statement on Thursday stressing that disciplinary measures for speaking
to the press were already in the regulation and that the recent
amendment eases the degree of punishment.
It also stated that the “official issues” clause does not ban academics
from speaking on politics or current events but bans them from giving
an explanation to the press without having authority to discuss
official issues regarding the universities that employ them.
The new regulation also makes plagiarism, publishing someone else's
work or research as one's own, in part or in its entirely, without
indicating the source punishable by dismissal from public service. (TODAY'S
ZAMAN, Jan 31, 2014)
Kurdish
Question / Question kurde
MIT number in Ömer Güney's telephone
It has emerged that one of the numbers registered in the phone
belonging to Paris massacre suspect Ömer Güney is that of the MIT
(Turkish Intelligence) Erzurum Regional Office.
Anti-Terror investigating magistrate Jeanne Duye, who is in charge of
the investigation, and assistant magistrates Christophe Teisser and
Laurence Levert sent an 'international rogatory letter' to the Turkish
authorities requesting information regarding the telephone
conversations Ömer Güney had with persons in Turkey.
In the document, published by ANF, the French magistrates asked the
Turkish authorities to identify numbers called by Güney between 29
November 2012 and 25 December 2012, when he last went to Turkey.
The Karşı newspaper used the service for identifying unknown numbers,
118 80, to enquire the owner of numbers beginning 0442 cited in the
document. The answer received was "National Intelligence Organisation
attached to the Department of Security."
Numbers awaiting explanation
The document published by ANF on 2 February 2013 under the heading
"Whose numbers are these Ömer Güney was in contact with?" consists of 2
parts. In the first part the following numbers called by
Güney between 29 November and 21 December 2012 are of particular
interest: 00 90 538 27 45 849 and 00 90 538 27 56 302. The latter
number was the one most called by the suspect.
Also in the document is a reference to certain numbers that "may have
been within the borders of France between 30 August 2012 and 20 January
2013". The Turkish authorities are asked whether the Turkish secret
service know these numbers. .
Who is 'former colleague' Ruhi Semen who Güney met in Ankara?
One name is mentioned regarding telephone conversations. Ruhi Semen,
who is described as Güney’s 'former work colleague' in Germany. Güney
is said to have met with Semen in Ankara on 19 December 2012. Semen is
said to have used a German telephone. The identity of the owner of
number 905076097050 is requested and details of conversations made
between 18 and 21 December 2012 are asked for.
BDP could not get an answer
In the second part of the document there are questions regarding Ömer
Güney’s relationship with certain of his relatives. Following the
publication of the document by ANF the BDP Deputy President Beştaş
applied to the Public Prosecutor's office in Ankara to request
information regarding these telephone calls. She has yet to receive a
reply.
(ANF, Feb 20, 2014)
Racist Attack On HDP Election Tour In Edirne
A racist group attacked an HDP election bus in the district of Keşan in
Edirne Province on Wednesday. The HDP committee was visiting Keşan in
order to open an election office. As the bus was leaving the
town-center after the opening ceremony a group of men attacked the bus
with clubs and chairs. The attack took place in front of the police.
The HDP committee was in Keşan as part of an election tour of Thrace.
HDP co-president Sebahat Tuncel spoke at the ceremony, saying “as the
HDP we will believe that democracy starts at the local level.” Tuncel
went on to stress how such democracy would enable different communities
to live together, saying “worker, the poor, and those of different
identities are disregarded by the AKP. As the HDP we are inviting
[everyone] to live together.”
Tuncel also drew attention the state of flooding in Edirne as rain was
still falling, saying “the fact that municipalities in Edirne are no
proceeding with an ecological understanding is creating a serious
danger for Edirne. They are dumping poison into the Ergene river. The
people are under threat. We the HDP do not only defend peoples, we also
defend ecology.” Tuncel concluded by stressing the support of the HDP
for the right of the city, and peace, and promised the overthrow the
broken order.
As Tuncel spoke a racist group attempted to provoke the crowd by
unfurling Turkish flags. The attack on the election bus took place as
it was leaving the city after the ceremony.
(ANF, Feb 20, 2014)
Mass demonstrations for Ocalan's freedom throughout Turkey
Yesterday millions of people in North, South, West and East Kurdistan
and in the cities of Europe and Turkey poured onto the streets to
condemn the conspiracy against Kurdish People's Leader Abdullah Öcalan
and demand his freedom.
The Kurds marked the 15th anniversary of Abdullah Öcalan’s capture with
a magnificent display of solidarity, launching the start of a freedom
march.
In Amed, the heart of Kurdistan, hundreds of thousands flocked to the
'Freedom for Öcalan’ march. In Wan, Şirnex, Colemêrg, Mêrdîn, Mersin
and Istanbul and other cities shops stayed closed and people were on
the streets.
Kurds everywhere condemned the international conspiracy that had
Abdullah Öcalan brought to Turkey 15 years ago. In Amed, Êlih (Batman),
Şirnex (Şırnak), Wan, Riha (Urfa), Qers (Kars), Çewlig (Bingöl),
Dersim, Xarpêt (Elazığ), Agirî (Ağrı), Îdir (Iğdır), Mûş, Colemêrg
(Hakkari), Sêrt (Siirt) and Mêrdîn, and in the districts of these
cities, people came out to protest the conspiracy. People also held
torch-lit rallies and protests in Izmir, Manisa, Antalya, Konya, Muğla,
Adana, Mersin and Istanbul.
The police attacked protestors in Amed, Wan, Şirnex, Gever, Êlih,
Cizîr, Silopiya, Qoser (Kızıltepe), Tetwan (Tatvan) and Adana without
warning, firing plastic bullets and gas cartridges.
In Wan police used water cannon and gas against tens of thousands of
people marching from the 'people's podium' set up in Cumhuriyet road to
the vegetable market.
After police attacks on marchers in Amed, clashes broke out that spread
through Bağlar district and continued into the night. In other towns
the people defended themselves from police attacks.
In Cizîr JINHA reporter Mizgin Tabu received a head wound. In Êlih BDP
provincial co-chair Serdar Atalay was wounded, while in Tetwan one
person was seriously injured as the result of a police attack.
(ANF, Feb 16, 2014)
Grande manifestation kurde à Strasbourg pour la libération d'Öcalan
Quelque 40.000 Kurdes ont défilé sans incident samedi à Strasbourg pour
réclamer la libération du leader du PKK Abdullah Öcalan, emprisonné en
Turquie, et des progrès dans l'enquête sur l'assassinat de trois
militantes kurdes.
Les Kurdes ont choisi de manifester une nouvelle fois dans la ville du
Conseil de l'Europe et du Parlement européen, quinze ans jour pour jour
après l'arrestation du chef du Parti des travailleurs du kurdistan
(PKK).
Un portrait géant du chef du PKK, tenu par des femmes aux foulards
bigarrés, était visible en tête du cortège qui s'est ébranlé vers 11H00
sous une pluie fine, a constaté l'AFP. "Libérez Öcalan", "Indépendance
du Kurdistan", scandait la foule des manifestants qui avançaient
derrière des banderoles clamant les mêmes slogans.
Venus pour la plupart à bord de bus spécialement affrétés d'Allemagne,
de France, de Belgique, des Pays-Bas et de Suisse, les manifestants
avaient commencé à se rassembler dès l'aube dans le quartier de la gare.
"Le problème du Kurdistan ne peut être résolu sans (Öcalan). Il est
notre symbole et notre leader. Le peuple kurde ne baissera pas les
bras", a prévenu Hélène Erin, l'une des organisatrices de la
manifestation. Abdullah Öcalan a appelé en mars 2013 ses troupes à un
cessez-le-feu pour permettre aux discussions avec Ankara d'aboutir à un
règlement pacifique du conflit kurde.
Concernant l'assassinat de trois militantes kurdes à Paris, le 9
janvier 2013, perpétré dans les locaux du Centre d'information kurde
(CIK), Hélène Erin a appelé la France "à jouer son rôle" en faisant
avancer l'enquête. "Plus il y a du silence de la France, plus le peuple
kurde pense que l'Etat français y est pour quelque chose", a-t-elle
affirmé.
Le tireur présumé, Ömer Güney, demeure à ce jour le seul mis en examen dans cette enquête antiterroriste.
Les Kurdes d'Europe ont l'habitude de manifester en nombre chaque année
à la mi-février à Strasbourg, pour commémorer l'arrestation d'Abdullah
Öcalan le 15 février 1999. (AFP-ANF, 15 fév 2014)
Öcalan: The Peace process is at a critical phase
BDP MPs have held a press conference in the Turkish Parliament in
Ankara. Pervin Buldan, İdris Baluken and Diyarbakir MP Altan Tan all
took part. The MPs discussed the recent meetings with imprisoned
Kurdish leader Abdullah Öcalan, ongoing negotiations with the state,
and the fragile condition of the peace process more generally.
The MPs began by voicing their support for three proposals that Öcalan
outlined in his most recent meeting on February 8th: the implementation
of a legal framework for the negotiations, the formation of observatory
bodies, and a permanent commission to oversee the negotiations along 8
general headings. The MPs also shared Öcalan’a warning to the
government that certain groups were attempting to undermine the peace
process. “They are still not even aware of the of what the parallel
state is doing,” Öcalan was reported to have said, “If the AKP does not
take a step now the political cost will be very heavy from their
perspective. In the past those who did not solve the Kurdish problem
disappeared.”
We Have Insisted On The Politics Of A Democratic Solution
Buldan then began my calling for the peace process to put on a healthy
foundation and to go forward on a democratic path. “As is known” Buldan
began, “Mr. Öcalan’s entrance into the peace process began at a time of
heavy fighting and when those in prison were on the brink of death
owing to hunger strikes. We passed into an important phase when Mr.
Öcalan made his statement last year on March 21st, emphasising that a
new era had begun which opened the door to move from armed resistance
to democratic politics, and in which he made a call for a democratic
Turkey in which all could live a life of equality, freedom and in
brotherhood under the slogan ‘Now no more weapons, talk politics.’ As
the KCK decided to declare a ceasefire, the guerrillas began a
withdrawal from beyond the borders [of Turkey] on May 8th. In this way
the peace process entered a very important phase.”
Buldan continued, “As the Peace and Democracy Party (BDP) we have
exerted much effort in order to prepare the way for a solution since
the beginning of this process as meetings between the government and
Imrali, and the government and Kandil continue. From January 3, 2013
until today our delegation has had 16 meetings on Imrali. After every
meeting we came together with government officials, and consulted with
them on the steps in the peace process. With the involvement of
parliament concerning the withdrawal process we took action and called
for observatory bodies to be formed and for concurrent steps toward to
democratization to be sped up. Since the day that this process began we
have always made suggestions to the government, and presented
legislative changes. We made suggestions concerning the constitution to
the Commission on Constitutional Reform. We – Mr. Öcalan, the KCK and
the BDP – have insisted on the politics a democratic solution together
with the democratic forces of Turkey, and despite all internal and
external provocations we have carried on this process with great
determination in order to get pass these blocking points.”
The 16th Meeting With Öcalan Was Very Different
Speaking on the most recent meeting with Öcalan, Buldan said “there
have been many serious provocations aimed at derailing the peace
process such the Paris, Gezi, Lice and Yüksekova massacres, the Roboski
decision, political operations and lynch mobs. All of this took place
under the government’s responsibility. It is shame that what has
occurred to make solution more difficult has occured while this
solution needs to updated with steps toward a solution. Because the
government is playing for time with the peace process and had adopted
an attitude toward winning votes in the election the new process has
not seen any reflection in the democratic, legislative arena. In the
place that it is today the peace process confronts many risks.
Everyone, and most of all the government, needs to see these risks. The
16th meeting that we had with Mr. Öcalan on February 8th was very
different from the other 15 meetings. In the meeting Mr. Öcalan offered
a serious assessment and a warning that if meaningful, extensive
negotiations do not take place that their ability to contribute to the
peace process many disappear.”
The Peace Process Is At A Critical Phase
Buldan, “We want to share with our people, democratic public opinion
and Turkish society the developments that have brought the process to
this point, as well as the assessment and warning which emerged in our
last meeting that the process is now at a critical moment. Let me make
this in particular very clear, everyone knows clearly and openly that
there is no agreement between Mr. Öcalan and the state and government.
Öcalan also expressed this openly and said ‘the process is going
forward one-sidedly with our efforts. There is no agreement. For this
process to go forward from here project needs to be presented.”
We Are Ready For A Solution and Peace
“What a pity” Buldan continued, “that the most important obstacle to
the peace process that has come before us is the the attitude of the
government as a political actor. A government which has no obstacles
before it to carry out legislative reforms openly wore out the peace
process over the course of this year and did not assess it as an
opportunity. In this circumstanceö does the government really have the
intention to pursue a solution? Implying this question, Mr. Öcalan said
‘We are prepared for a great solution and for peace. As for the
government when we consider them we must leave it to them to be ready,
do they posses such decisiveness? It is not clear. Within the AKP there
is an understanding to let the Kurdish problem continue and our
government stay in power. This situation is exacerbating the problem.’
The MPs then spoke in more detail about Öcalan’s suggestions to bring
the peace project back on track, which largely revolves around legal
guarantees and third-party oversight. They also criticized those
organizations which are attempting to derail the peace process and use
the Kurdish problem for their own political benefit. Buldan concluded
the press conference with a call on Turkish society to pressure the
government to support the peace process, saying “Especially democratic
public opinion and the entirety of Turkish society must increase the
pressure on the government for a solution. Because a solution and peace
will be a victory for the whole of Turkey.”
(ANF, Feb 13, 2014)
Les autorités allemandes soupçonnent les services turcs
Les autorités allemandes auraient des preuves sur l’implication des
services secrets turcs (MIT) dans l’assassinat de trois militantes
kurdes à Paris, il y a plus d’un an, selon le magazine Der Spiegel.
Le magazine allemand rappelle la révélation d’un document secret et
d’un enregistrement sonore, publiés sur Internet au cours du mois du
janvier, soit un an après l’assassinat de trois femmes kurdes.
« Les services secrets turcs étaient-ils impliqués dans l’assassinat de
trois militantes du PKK? » s’interroge le magazine, avant d’ajoute que
les autorités allemandes ont des preuves sur l’implication de ces
services.
« S’il n’est pas faux, c’est trompeusement réel » explique un haut
responsable allemande, en référence au document portant la
signature des responsables du MIT.
Si ces nouvelles informations sont confirmées, « cela aurait un énorme
impact politique » souligne le magazine. Les relations de l’UE avec la
Turquie seraient considérablement alourdies, ajoute Der Spiegel, tout
en parlant du risque d’escalade au sein da la communauté kurde en
Europe.
Les nouvelles révélations sur l’implication des services turcs dans
l’assassinat des militantes kurdes ont également alerté l’Office
fédéral de protection de la constitution (Bundesamt für
Verfassungsschutz). Ce dernier aurait restreint sa coopération avec le
MIT sur le partage de renseignements.
Le 9 janvier 2013, dans le centre de Paris, trois militantes
kurdes ont été assassinées: Il s’agissait de Sakine Cansiz,
co-fondatrice du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Fidan
Dogan, représentante du Congres National du Kurdistan, basé à
Bruxelles, Leyla Saylemez, membre du mouvement de la jeunesse kurde.
Le 12 Janvier dernier, un enregistrement sonore d’Omer Guney a été
publié sur YouTube. La voix de l’assassin présumée a été confirmée par
plusieurs personnes, ainsi que par la Fédération des associations
kurdes en France (FEYKA). On entend trois voix dans l’enregistrement
sonore. L’une d’elles est attribuée à Ömer Güney, tandis que les deux
autres à des agents du MIT, les services de renseignements turcs. Guney
détaille son plan d’élimination des militants kurdes, lors de cette
entrevue.
Deux jours plus tard, le 14 Janvier, un document secret portant le
signature de Ugur Kaan Ayik, chef du département des services de
renseignement turcs (MIT), ainsi que deux autres responsables de ces
services a été révélé. Daté 18 novembre 2012, soit un mois avant la
dernière visite d’Omer Guney en Turquie, le document fait mention d’un
individu, désigné par nom de code «Légionnaire», qui aurait reçu 6 000
€ afin qu’il pare aux dépenses nécessaires à la suppression de Sakine
Cansiz.
Les services de renseignement turcs ont démenti toute implication dans
le meurtre de trois femmes kurdes, mais pas la véracité du document et
de l’enregistrement d’Omer Guney. « Notre organisation n’a absolument
aucun lien avec les meurtres de Sakine Cansiz, Leyla Saylemez et Fidan
Dogan. Toutefois, une enquête interne a été ouverte concernant les
allégations » de la presse, a indiqué l’Organisation nationale de
renseignement (MIT) dans un communiqué. (Actu Kurde, 10 fév 2014)
Kurdes assassinées à Paris: la justice refuse d'interroger la DCRI
Les juges enquêtant sur l'assassinat à Paris en janvier 2013 de trois
militantes kurdes n'interrogeront pas dans l'immédiat les services de
renseignements français sur ce qu'ils pouvaient savoir du meurtrier
présumé, a-t-on appris lundi de source proche du dossier.
La cour d'appel de Paris vient de refuser d'examiner la demande des
proches des victimes qui souhaitaient que les magistrats instructeurs
sondent notamment la Direction centrale du renseignement intérieur
(DCRI), selon cette source.
"Au moment où tout porte vers une implication des services turcs dans
ces assassinats, comment imaginer qu'on puisse refuser des
investigations sur ce que savaient les services français sur la
présence en France d'un possible agent turc ?", s'est indigné auprès de
l'AFP Me Antoine Comte, un des avocats des proches des militantes
assassinées.
Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez avaient été tuées par
balles le 9 janvier 2013 au Centre d'information kurde (CIK) à Paris.
Quelques jours plus tard, la police avait arrêté le tireur présumé,
Ömer Güney, qui demeure à ce jour le seul mis en examen dans cette
enquête antiterroriste.
Les interrogations sur son éventuelle relation avec le service de
renseignement turc (MIT) ont été récemment relancées par la diffusion
d'un enregistrement sur internet susceptible de le mettre en cause.
Ce Turc de 30 ans, qui était le chauffeur d'une des trois victimes et
nie être leur meurtrier, a récemment réfuté devant les juges être
l'homme qui s'adresse dans cet enregistrement à deux interlocuteurs
présentés comme des agents turcs. Le MIT a démenti toute implication
dans ces meurtres. Une expertise est en cours sur cet enregistrement.
L'été dernier, les avocats des proches des victimes avaient demandé aux
juges d'instruction de sonder la DCRI, mais également les
renseignements de la Préfecture de police de Paris, pour savoir ce que
les services français savaient de M. Güney.
S'appuyant sur des révélations du Monde sur l'espionnage généralisé des
communications par les services secrets français, les avocats
estimaient que les signaux électromagnétiques émis par les portables du
suspect pouvaient avoir été collectés de façon systématique et que ces
données pouvaient aider l'enquête.
Les juges avaient cependant refusé le 20 septembre cette demande d'acte, un refus contre lequel les avocats ont fait appel.
Le président de la chambre de l'instruction de la cour d'appel a
cependant refusé le 22 janvier d'examiner cet appel, dans une décision
qui est sans recours possible, selon une source proche du dossier.
Les demandes des avocats, "si elles peuvent s'inscrire dans le
prolongement de l'enquête journalistique, ne sont en effet étayées par
aucune justification touchant à leur réel intérêt au titre de leur
contribution à l'établissement de la vérité dans la procédure en
cause", a estimé le président de la chambre, selon une source proche du
dossier.
"Il est incompréhensible que l'on refuse des vérifications qui,
aujourd'hui, s'imposent encore plus que quand notre demande d'acte
avait été faite", a réagi Me Comte.
Dans leur enquête, les magistrats instructeurs s'intéressent notamment
à l'itinéraire de Güney, en particulier avant son arrivée en France et
durant son séjour en Allemagne.
Ils tentent de retracer les nombreux échanges téléphoniques vers la
Turquie d'un homme qui disposait de nombreuses cartes SIM, y compris
turques, avait indiqué une autre source proche du dossier, confirmant
des révélations de L'Express.
(AFP, 10 février 2014)
Bayık: Withdrawal depends on process development
KCK (Kurdistan Communities Union) Executive Council co-president Cemil
Bayık spoke to journalist Ruşen Çakır of Vatan daily about the
resolution process, Kurdish national congress and Rojava.
Asked about the possibility of Kurdish movement's restarting a process
of withdrawal from North Kurdistan, Bayık said this depended on
developments in the process, reminding of Kurdish movement's former
statement that the guerillas would turn back to North Kurdistan unless
negotiations and a political solution is achieved.
“The Turkish state shouldn't play gams with our leader, movement and
people, nor give a negative answer to our efforts for a solution”, he
emphasized.
Bayık said the AKP government's failure to answer the Kurdish movement
would mean a negative reply to them, and underlined that the resolution
process can make no headway with one-sided steps of Kurds. Bayık also
criticized the government for failing to create a public opinion for a
democratic and peaceful solution to the Kurdish question, to pay regard
to Wise People Commission reports that reveal the public demand for a
permanent solution, and to improve the conditions of Kurdish leader
Abdullah Öcalan so that he can prepare the grounds for a solution.
“Now that the public also wants a solution, who is it that doesn't? It
is the AKP government, and Erdoğan himself. Who but him is preventing
the achievement of a solution? Of course there are also some
international powers that do not want Kurdish question's resolution
which goes contrary to their interests”, Bayık underlined.
Also commenting on the Kurdish National Congress, Bayık said the
realization of the Congress currently depended on the resolution of the
problems in Rojava, pointing out that the congress cannot take place
amidst attempts to defeat the Rojava revolution and agreements among a
number of powers. “They should respect the Rojava revolution, and the
resistance and the will revealed there instead of splitting the region.
Those attending the Geneva II, imposing embargo and being involved in
attacks against Rojava cannot organize a national congress which is
aimed at ending the problems among Kurds”, Bayık said.
KCK Executive Council co-president stressed that the KDP's (Kurdistan
Democrat Party) policies were coordinated with Ankara and regional
policies, adding that the KDP's policies were shaped by its economic
interests and economic agreements, that worth billions, with the AKP,
including those on oil, gas, associated companies and illegal sale of
oil.
(ANF, Feb 3, 2014)
Conférence exceptionnelle du Dr. Ismail Beşikçi à Paris
Le célèbre sociologue turc Dr. Ismail Beşikçi, qui a passé 17 ans dans
les prisons turques en raison de ses études universitaires sur les
Kurdes et sa défense des droits du peuple kurde, effectuera une visite
à Paris, à l’invitation de l’Institut kurde de Paris, pour notamment
faire connaître les activités de sa fondation. A cette occasion il
donnera une conférence sur "Le destin du Peuple kurde au XXème siècle
et les perspectives".
Le Samedi 22 février 2014
De 14h à 18h
À la Salle de Fêtes de la Mairie du 10ème arrondissement
72 rue du Faubourg Saint-Martin, 75010 Paris
PROGRAMME
14h00
Mot de bienvenue
14h10
Présentation de la Fondation Beşikçi
14h30
Introduction au débat par Hamit Bozarslan, professeur à l’EHESS
14h40-18h00
Conférence du Dr. Beşikçi suivie de débat
M. Beşikçi s’exprimera en turc mais une traduction simultanée en français sera assurée.
Entrée libre mais l’inscription préalable est nécessaire
Source : http://www.institutkurde.org/activites_culturelles/evenement_376.html
BDP does not care about corruption allegations
Turkey’s Peace and Democracy Party (BDP) deputy Sırrı Sakık has said he
doesn’t care about corruption, since the money would not be spent for
the good of the people anyway.
Sakık said the corruption allegations should be investigated, but added his party “did not care that much.”
“That money somehow came to the budget and it was distributed to those
people, then it went to someone else...” Sakık said. “If the money is
not stolen that way, it would be stolen in some other way.”
“Do you know what? If the money comes to the treasury, they would buy
F-16’s, then the F-16’s would bomb Roboski and it would return to our
people as teargas on the streets,” Sakık said. “I mean, if there is a
big amount of money in the treasury, will it come to our people’s
pockets or meals? No.”
Sakık, a deputy of Muş and BDP’s candidate for the Ağrı Municipality, said his party would not battle against the corruption.
“If the Treasury is not sending any money to those two provinces [Muş
and Ağrı], should I go and battle? ‘Oh, BDP should come and battle for
that money!’ No we won’t,” he said.
Sakık also hinted that the graft probe was actually a face-off between
the ruling Justice and Development Party (AKP) and a shadowy structure,
which the government is calling “parallel state.”
“Kurdish people say we won’t feed the chaos,” he said. “Yes, the
corruption claims should be investigated, but if there is an internal
face-off, if there is a bid for the Presidency, a bid to redesign AKP,
then it is not our mission.”
“AKP will redesign itself, the people will redesign AKP,” Sakık added. (hurriyetdailynews.com, Jan 31, 2014)
Minorités
/ Minorities
Sevan Nişanyan “transféré” à la maison d’arrêt fermée de Buca
Notre gouvernement, même dans le contexte actuel de chaos politique,
n’a pas oublié de prendre soin de Sevan Nişanyan: aujourd’hui, en
conséquence de l’instruction juridique ouverte à son encontre après sa
déposition, il a été immédiatement “transféré” à la maison d’arrêt
fermée de Buca. Nous sommes très inquiets au sujet de Sevan Nişanyan…
La maison d’arrêt semi-ouverte de Torbalı est entrée dans l’histoire et
reste gravée dans la mémoire collective en raison des mauvais
traitements qui y ont été infligés à cet intellectuel, alors qu’il a
grandement contribué à hisser les valeurs de son pays. Nous portons
cette honte à leur place… (nad0910@hotmail.com - français: Mesut Tufan)
Vers un Etat policier en Turquie Vers un Etat policier en Turquie Vers un Etat policier en Turquie Vers un Etat policier en TurquieVers un Etat policier en TurquieVers un Etat policier en Turquie
Anti-Armenian Demonstrators in Turkey Praise Dink Murderer
Anti-Armenian demonstrators on Sunday carried a banner
praising Hrant Dink’s murderer Ogum Samsat as they marched to highlight
the events in Khojaly, which the Azeri propaganda machine uses to
incite hatred toward Armenians, the Agos newspaper reported.
“Hooray for Ogun Samast! Down with Hrant Dink! Salute Azerbaijan and keep on fighting,” read the banner.
The group reportedly identified themselves as “soldiers of Alparslan
Turkes,” who was a nationalist politician and founder of Nationalist
Movement Party (MHP). They began to march from Sisli to Taksim square,
but were blocked by police.
The group dispersed after making a press statement, saying people
in Turkey were ignorant about the events in Khojaly. (Agos, Feb 24,
2014)
Çetinoğlu: Nişanyan's works must be rewarded as cultural assets
Armenian journalist Sako Arian has recently interviewed Writer Sait Çetinoğlu on Sevan Nişanyan's imprisonement.
Sako Arian: Because of an unjust court decision, Sevan Nişanyan is
going to be in prison for two years. Has this situation received a mass
response in Turkey? How do you evaluate what has been happening?
Sait Çetinoğlu: Bakunin says that jurisprudence is the whore of the
mighty. Sevan Nişanyan's situation corresponds exactly with this
statement. Jurisprudence has been used as a tool to punish him. His
punishment has been met with a certain reaction in Turkey, although not
quite adequately initially. Factors like the attempts at discrediting
him by penalizing him not for his writings and talks, but for a
judicial matter; the manipulation of the government; Islamic
nationalism having a broad base in Turkey; the Ittihadist roots of the
Turkish Left, and that we are within the field of gravity of the
Armenian Holocaust centennial can be mentioned here. Additionally, the
support and response of the Kurdish people, who are one of the dynamic
elements of this geography, were forced to be minimized as a result of
several factors: Öcalan's odd words about Armenian, Greek, and Jewish
lobbies of Anatolian origin, as well as about a parallel state as
leaked from the meeting last February; his emphasis on the Muslim
common ground in his 2013 Kurdish New Year address; the insistence of
the executives and the spokespersons of PKK and KCK on a policy of the
same momentum...
Despite all these negative factors, the reactions have gradually
expanded. The response home and abroad have been nurturing and
enhancing each other. Nişanyan's friends here and abroad are getting
together on a platform of solidarity to voice their protests together.
The popularity of the Facebook page of this platform is an expression
of this solidarity. Nişanyan's friends are expressing solidarity with
him at every opportunity.
Another indicator of the support is Nişanyan's nomination for this
year's Hrant Dink Award after the Armenian journalist Hrant Dink, who
was killed in 2007.
Sako Arian: What kind of expectations do you have from Armenia on Sevan?
Sait Çetinoğlu: Considering his writing, talks, and works, Sevan is an exemplary personality of the Armenian people.
He has been penalized under the judicial pretext of illegal
construction. Yet everybody knows that the issue is not illegal
construction. Amnesty International has underlined in their recent
statement that Nişanyan's imprisonment on the grounds of illegal
construction is not convincing. Human rights organisations should take
on Sevan's cause.
You are asking me what you can do in Armenia for Sevan. Supporting and
championing Sevan Nişanyan is indeed very easy, for he doesn't need to
be defended. His works are evident, assisting us. Even when we put his
writings and talks aside, Sevan is before us with a very important
cultural service- his works in the Şirince village. Revealing his
process of reviving Kirkince/Şirince, an old Greek village, exposes the
injustice of the operation that has been carried against him and what
an injustice he is facing.
The Aga Khan Prize should crown his reviving of Şirince, whereas he
has
been forcibly taken away from his process of creating and serving
humanity. Sevan is one of the most deserving persons for this
prize.
His restoration and construction works are valuable contributions to
the culture and need to be safeguarded by
UNESCO.
I think Sevan is not known enough in Armenia. His humble personality is
a factor in this. His works must not be forgotten. He must be shown
that he is not alone behind the bars. Here it is important that not
only Armenian people, but everybody be responsive and not stay silent
about his works being a subject of the penal code. Architects should
assess his venture of reviving Şirince and recognize the value in all
of that. Highlighting the products of Sevan's cultural service, we
need to keep explaining tirelessly that the illegal construction issue
is a trick and a manipulation of the government. In this way he may
receive justice. At the moment Sevan is in prison for a four year
sentence. Apart from the current sentence, threats of many more
sentences, for which a human life span would not suffice, are awaiting.
Sevan as a historian is a horizon-opening writer, considering the dents
he has made on the official versions of history. PEN should not forget
him.
Sevan the travel writer is also very important. It is not much known
that he has produced an inventory of the Armenian culture in the
historical Armenia extending to today.
What with his talks, writings, the works he has revived and those he
has created, Sevan Nişanyan is not a person for us to forget behind the
bars. His absence is a loss for not only the Armenian community but
for all of us. We all need to repair this loss by rescuing our brother
from behind the bars.
Vahakn Çakalyan has recently issued a statement and demanded the release of Sevan Nişanyan.
Çakalyan says in his statement: “ The only reason for Sevan Nişanyan's
imprisonment is that on the threshold of the centennial of the Armenian
Holocaust, there are unwritten 'laws' in Turkey that do not allow
Armenian intellectuals to have individual free thought."
I totally agree with this observation.
The statement of Arat Dink, the son of Hrant Dink, that "we were the
prey a hundred years ago, now we are the bait," is now verified.
With the Nişanyan case, it has surfaced that an intellectual who is
Armenian has to stay within the line or else the State will make him,
in a most cunning way. (cetinoglus@gmail.com, Feb 20, 2014)
Les Grecs d’Istanbul chassés de Turquie
SAMIM AKGÖNÜL
La Turquie commémore
cette année un fait méconnu, voire inconnu du public : l’expulsion des
Grecs d’Istanbul en 1964, sur fond d’affrontement entre Ankara et
Athènes autour de Chypre.
Une population manque à Istanbul la cosmopolite. Celle des Grecs de
Constantinople, acteurs pendant des siècles d’une histoire aussi
brillante que dramatique. Pourtant leur départ ne date pas de la chute
de l’empire byzantin. Il est bien plus récent. Le 14 mars 1964, le
gouvernement d’Ankara décide d’expulser douze mille habitants
d’Istanbul de citoyenneté grecque. Ces derniers sont sommés de quitter
la ville en douze heures, autorisés à emporter vingt dollars et vingt
kilos d’affaires personnelles. Ils seront suivis par plus de trente
mille Grecs, citoyens turcs pour leur part : époux et épouses, enfants,
associés, amis, compagnons et compagnes. Au total, en quelques mois,
quarante-cinq mille Grecs quitteront à jamais leur ville, amers,
surpris, accusés d’être Grecs en Turquie, et Turcs en Grèce…Une poignée
d’entre eux a échappé à l’évacuation forcée. Aujourd’hui les Grecs
d’Istanbul, la plus vieille communauté de la ville, ne sont plus que
quelques milliers1.
Ces Grecs se disent « Roums » et sont appelés ainsi par des Turcs car
ils sont considérés comme les descendants de l’Empire romain d’Orient,
que nous appelons aujourd’hui l’Empire byzantin. C’est ainsi que le
vainqueur des chrétiens voyait les choses. Mehmet II dit le «
Conquérant » se tenait pour le successeur des empereurs romains. En
1453, au lendemain de la chute de Constantinople — ou de la conquête
d’Istanbul, selon le côté historiographique où l’on se place — il
maintient donc la population autochtone grecque orthodoxe de la ville.
Pendant près d’un demi-millénaire, les Grecs de l’empire ottoman ont
ensuite vécu au sein d’un système de nations confessionnelles (millet),
aux côtés des musulmans et des Arméniens. Sans idéaliser cette période
de tensions durant laquelle la hiérarchie entre les musulmans et les
non musulmans était bien réelle, on peut tout de même dire que par
comparaison avec d’autres régions du monde, le système a assuré une
paix sociétale relative.
UNE ÉPURATION NATIONALISTE
Les choses s’enveniment avec l’invention de la « nation ». Le longXIXe
siècle est celui des guerres, des massacres et des expulsions. Le
nationalisme turc, tardif par rapport aux autres, est réactionnaire,
radical, destructeur parfois. Ainsi, les nations non musulmanes de
l’empire sontépurées dans une tentative sans fin d’homogénéisation de
la population. Trois dates sont marquantes :
1915, date symbolique de l’extermination des Arméniens, dont le centenaire sera l’année prochaine ;
1923, date de l’échange forcé de populations entre la Grèce et la
Turquie dont le pays vient de commémorer le 90e anniversaire avec de
nombreuses manifestations2 ;
1964, dont nous marquons cette année le 50e anniversaire.
En 1923, dans le processus d’homogénéisation des populations grecque et
turque, les deux parties s’entendent pour un échange obligatoire. Un
million cinq cent mille orthodoxes de Turquie sont échangés contre cinq
cent mille musulmans de Grèce, à travers un voyage aussi traumatique
que fondateur. Cet échange n’est pas complet. Deux groupes sont
épargnés par l’expulsion forcée : les Grecs d’Istanbul —
approximativement cent cinquante mille personnes —destinés à former une
communauté au sein du patriarcat œcuménique de Constantinople, lui
aussi maintenu, et un nombre équivalent de musulmans de Thrace
occidentale. Le traité d’Ankara de 1930 permet en outre à douze mille
Grecs d’Istanbul d’habiter la ville, mais avec la citoyenneté grecque,
à travers des permis de séjour renouvelés tacitement pendant des
décennies.
C’est cette communauté, composée de citoyens grecs et de Grecs citoyens
turcs qui, en se mélangeant, se mariant, s’associant, forma les
vestiges du passé glorieux, riche et cosmopolite de la ville. Jusqu’à
ce que la question chypriote dégrade les relations entre la Grèce et la
Turquie. À partir des années 1950, la minorité grecque devient un
véritable otage entre les mains des gouvernements successifs au pouvoir
à Ankara. Elle n’est rien de plus qu’une monnaie d’échange. Lors de la
première crise chypriote, en 1955, une manifestation organisée en
sous-main par le gouvernement, pour montrer à l’Occident que l’opinion
publique turque n’était pas indifférente au sort de Chypre, dégénère en
émeute. Des centaines de commerces et maisons appartenant à des Grecs
d’Istanbul sont saccagés et razziés.
LA QUESTION CHYPRIOTE
Mais c’est en 1964 que le sort de la communauté fut scellé. Après
l’accession de Chypre à l’indépendance (en 1960), les affrontements
intercommunautaires se multiplièrent au point que le président
chypriote Monseigneur Makarios fut tenté de changer la Constitution.
Ankara, craignant une mainmise des Grecs sur l’île brandit la menace,
dans un premier temps, d’une intervention militaire à Chypre, utilisant
son statut de « garant ». Mais confronté à l’opposition, voire à la
menace déguisée des États-Unis à peine sortis de la crise cubaine et de
l’assassinat de John F. Kennedy, Ankara dut ravaler sa colère. Elle fut
réorientée vers les boucs émissaires habituels : les Grecs d’Istanbul.
C’est alors que leur expulsion est décidée. Le 14 mars, le gouvernement
suspend unilatéralement l’accord de 1930 et chasse les douze mille
Grecs de citoyenneté hellénique. Dans le but de faire pression sur la
Grèce, supposée soutenir les Grecs de Chypre, mais aussi afin de
compléter l’anéantissement des Grecs du pays, commencé quarante ans
auparavant.
Plusieurs événements sont organisés cette année. L’association Bağımsız
Araştırma, Bilgi ve İletişim Derneği (Babil) associée à l’université
Bilgi d’Istanbul et à des universitaires a lancé une campagne
d’information appelée « 20 dolar, 20 kilo ». Le vernissage d’une
exposition aura lieu le 4 mars à Istanbul, tandis qu’un colloque
international se déroulera en octobre à l’université Bilgi pour
raconter au Turcs cet épisode occulté de l’histoire du pays.
Source : http://orientxxi.info/magazine/les-grecs-d-istanbul-chasses-de,0512
Du génocide arménien aux racines du conflit israélo-arabe
Philippe ALFROY (AFP)
Loin des tranchées de Verdun, la Première guerre mondiale est
directement à l'origine de deux crises majeures qui empoisonnent
toujours, un siècle après, les relations internationales: le génocide
arménien, et le conflit israélo-arabe.
Lorsque le sultan Mehmet V proclame la "guerre sainte" contre la
France, la Grande-Bretagne et la Russie le 24 novembre 1914, le
crépuscule est largement tombé sur l'empire ottoman, déjà amputé de la
plupart de ses possessions européennes.
Persuadé de la victoire rapide de son allié allemand, le mouvement
"jeune turc" au pouvoir voit dans la guerre l'occasion de se libérer de
l'emprise de Paris et Londres et de reconquérir l'Asie centrale.
Si les troupes ottomanes réussissent à infliger une sévère défaite au
corps expéditionnaire franco-britannique dans les Dardanelles en 1915,
le conflit tourne au cauchemar face aux Russes sur le front de l'est.
Des dizaines de milliers de soldats y meurent et, surtout, les comités
révolutionnaires arméniens, alliés des Russes, s'agitent.
- "nettoyer ou être nettoyé" -
C'est le prétexte que va saisir la "Sublime porte" pour se débarrasser
de cette minorité. "Il y a deux possibilités. Soit ils vont nettoyer
les Turcs, soit ils vont être nettoyés par les Turcs", écrira le
gouverneur de Diyarbakir Mehmed Resid dans ses mémoires. "Je me dis:
+plutôt qu'ils nous éliminent, nous devons les éliminer+".
Le 24 avril 1915, l'arrestation puis le massacre de plus de 2.000
responsables de la communauté arménienne à Constantinople (Istanbul)
donne le signal du premier génocide du 20e siècle, trente ans avant
celui de l'Allemagne nazie contre les Juifs. En moins d'un an, des
centaines de milliers de personnes sont déplacées de force, un grand
nombre sont tuées, la plupart de leurs biens confisqués.
Un siècle plus tard, ces événements font toujours l'objet d'une vive
polémique, tant politique qu'historique, qui vient régulièrement
perturber les relations entre la Turquie et les Occidentaux.
- Génocide ou massacres ? -
Les Arméniens, rejoints depuis par nombre d'historiens et de Parlements
étrangers au grand dam d'Ankara, évaluent à plus d'un million et demi
le nombre des victimes et dénoncent un "génocide".
La Turquie républicaine, qui a succédé à l'empire ottoman, refuse
catégoriquement ce terme et, si elle reconnaît des "massacres" de
grande ampleur, les justifie encore comme un geste d'autodéfense face à
la menace russe.
"Des massacres d'Arméniens ont aussi eu lieu bien avant la Première
guerre mondiale", plaide aujourd'hui l'universitaire arménien Rouben
Safrastian, "la guerre n'était qu'un bon prétexte pour réaliser ce plan
criminel".
"Pour nous, cette question est aussi douloureuse qu'il y a cent ans",
renchérit le vice-président de l'Assemblée arménienne, Edouard
Charmazanov, "la Turquie doit mettre fin à sa politique de négation et
présenter ses excuses au peuple arménien".
Les autorités turques en sont encore loin. Même si quelques pas ont été
accomplis. Lors d'une visite fin 2013 à Erevan, le chef de la
diplomatie turque Ahmet Davutoglu a évoqué les événements de 1915-1916
comme une "erreur" et un "acte inhumain".
-Lawrence d'Arabie et la révolte arabe-
La Première guerre mondiale a également bouleversé toute la carte du
Moyen-Orient, semant les germes du futur conflit israélo-arabe.
En 1916, les forces ottomanes dirigées par des généraux allemands
prennent le dessus sur les troupes britanniques en Mésopotamie et en
Palestine. C'est alors qu'entre en scène le fameux Lawrence d'Arabie.
Pendant deux ans, cet archéologue britannique devenu officier de
liaison va piloter la révolte nationaliste des tribus arabes contre les
sultans.
Les combats tournent rapidement à l'avantage de la rébellion et de ses
parrains. En 1917, les Anglais prennent Bagdad et Jérusalem. En 1918,
c'est au tour de Damas et de Mossoul (Irak). De leur côté, les Français
occupent Beyrouth et Damas.
Car à l'insu des Arabes auxquels ils ont fait miroiter l'indépendance
pour obtenir leur soulèvement, les Britaniques se sont secrètement
entendus avec les Français dès mai 1916 pour se répartir le
Proche-Orient, en vertu des accords Sykes-Picot: le Liban et la Syrie à
la France, la Jordanie, la Palestine et l'Irak à la Grande-Bretagne.
- frustrations arabes -
Ce partage en règle va nourrir la frustration des Arabes qui croyaient s'être battus pour leur indépendance.
La fameuse "Déclaration Balfour" (1917) va encore renforcer cette
frustration et ajouter à la confusion. En soutenant "l'établissement
après la guerre d'un foyer national juif en Palestine", le ministre
britannique des Affaires étrangères pose les bases de la création
trente ans plus tard de l'Etat d'Israël, et sème les germes d'un
conflit qui continue aujourd'hui à déchirer la région.
L'armistice signé à Moudros le 30 octobre 1918 avec les Alliés annonce
l'effondrement et le dépeçage de l'empire ottoman après cinq siècles
d'existence.
Mais il ne met pas fin aux convulsions de cette région: il faudra
encore quatre ans d'une sanglante guerre de reconquête des territoires
perdus en Anatolie, notamment contre les Grecs, pour que le colonel
Mustafa Kemal, le futur Atatürk, puisse poser les fondations de la
Turquie moderne dans ses frontières actuelles.
(AFP, 13 février 2014)
The retrial of Armenian journalist Dink's murder continued
The retrial of the murder of the Turkish-Armenian journalist Hrant Dink
continued on Feb. 11, with activists warning against the case becoming
a “settling of accounts within the state” amid the damaging graft
probes.
“Based on the fact this trial is not a legal, but a political matter,
this ongoing second process should be conducted in a way that satisfies
the public. The trial should not be sacrificed to the internal settling
of accounts within the state,” said the spokesman of the self-named
Friends of Hrant Dink group. The group comprises of relatives of the
slain journalist, as well as colleagues and artists.
The original prosecutor in charge of the retrial, Muammer Akkaş, was
dismissed as part of a wave of purges within the judiciary. Akkaş was
reassigned in highly-controversial fashion after being removed from a
second graft investigation last December.
The new prosecutor, Murat İnam, took over the Dink case this week.
Some 18 suspects, including key names such as Yasin Hayal, Erhan Tuncel
and Ersin Yolcu, who had been acquitted in the first trial, are set to
stand again in court.
“Seven years have passed [since the murder], either in silence or with
the different wings within the state accusing each other. But we know
very well that what happened is the continuation of a certain state
tradition. It is not a deep state, nor a parallel state. It is the
state in its most obvious and shallow way,” the spokesman said during
the press statement in front of Istanbul’s Çağlayan Courthouse.
“The state has a part in this murder, in all of its echelons,” he added.
The renowned editor-in-chief of Agos, which has been the voice of the
small Armenian community in Istanbul for several decades, was shot dead
by Ogün Samast in front of his office in Istanbul on Jan. 19, 2007.
Samast was sentenced to over 22 years in jail for the murder. The trial
into the murder resumed Sept. 17, 2013 after the Supreme Court of
Appeals ruled that all suspects in the case had acted as part of a
criminal organization, rather than individually.
Lawyers representing the Dink family have repeatedly expressed their
dismay over the way the investigations and the trial have been
conducted. (hurriyetdailynews.com, 12 February 2014)
La menace Loup Gris sur la conférence Alévis
La présentation du dernier livre de Erwan Kerivel, « Les Fils du Soleil
– Arméniens et Alévis du Dersim » a été programmée pour samedi, le 1er
février.
Or le dimanche précédent, le 26 janvier, deux hommes, inconnus à Nantes
dans les communautés turque et kurde, se sont présentés au jeune de
permanence à l'AKM (Alevi Kültür Merkezi) de Nantes vers 12h30
demandant à parler au président de l'association. Le jeune homme a
répondu qu'il n'était pas là encore mais devait arriver. Les deux
individus l'ont alors insulté et molesté en lui disant qu'il ne fallait
pas que l'AKM continuent ses activités, que s'ils "allaient trop loin",
ils "feraient fermer l'association par tous les moyens". Les deux
hommes avaient un accent azéri a dit le jeune homme. Dans la même
journée et lundi matin, l'avocat de l'AKM, un non-voyant, a été menacé
par téléphone par des individus avec un "fort accent azéri". Une
plainte a été déposée auprès de la gendarmerie.
Dans le même temps, à la gare de Nantes, vers 11h50, a été aperçu un
dignitaire azéri raccompagné par une dizaine d'hommes azéris sur le
train en direction de Paris. La personne était grand, cheveux blancs,
moustaches à la "Loups gris" portant une toque azérie blanche et un
imperméable kaki. Les hommes azéris l'accompagnant lui ont longuement
embrassé les mains avant son départ et sont restés ensuite à Nantes.
Malgré ces intimidations la conférence a été maintenue et s’est
déroulée dans une ambiance chaleureuse. Prévenues, les Forces de
l’Ordre ont passé plusieurs fois autour du local de l'AKM pour
s’assurer du bon déroulement de la soirée.
L’auteur Erwan Kerivel a parlé de son nouveau livre et a exposé, à
l’aide des schémas, les rites et croyances communs aux Arméniens et aux
Alévis. Après avoir répondu aux nombreuses questions de la salle,
l’auteur et l’éditeur ont longuement discuté avec les présents tout en
dédicaçant l’ouvrage. Le président, Mustafa, a beaucoup impressionné
la salle en chantant un émouvant « Sari Gelin » à la mémoire de Hrant
Dink. La soirée s’est terminée autour d’un verre d’amitié.
(http://edsigest.blogspot.fr/2014/02/la-menace-loup-gris-sur-la-conference.html)
Réaction timide d'Ankara contre les déclarations sur le génocide arménien
Au cours des derniers jours trois principaux politiciens du monde ont
fait des déclarations concernant le génocide arménien or en réponse la
Turquie, contrairement à la tradition, n’a pas protesté avec véhémence
ou menacer de recourir à des sanctions.
Le président syrien Bachar al-Assad a comparé ce qui se passe
aujourd’hui en Syrie avec le génocide des Arméniens et des Assyriens
dans l’Empire ottoman. L’éditeur du California Courier Harout
Sassounian a écrit que « c’est la première fois qu’un chef de l’Etat
syrien a reconnu les meurtres de masse arméniens et identifié l’auteur
comme la Turquie ottomane ».
La Syrie était un allié fiable de la Turquie, mais après qu’Ankara ait
assumé le rôle d’un « procureur international » de la Syrie
l’administration d’Assad n’a plus eu de retenue dans les déclarations
contre la Turquie. À cet égard, les experts n’excluent pas que dans le
cas d’actions de confrontation qui se poursuivraient de la part de la
Turquie, la Syrie puisse reconnaître le génocide des Arméniens et des
Assyriens.
La deuxième déclaration sans précédent a été faite par le président
français François Hollande à Ankara. Lors d’une conférence de presse
conjointe avec le président turc Abdullah Gul plus tôt cette semaine
Hollande a essentiellement réitéré que la France a depuis longtemps
reconnu le génocide et a exhorté la Turquie à « découvrir l’histoire »
plutôt que de la nier. Les hauts fonctionnaires turcs assis dans les
premiers rangs lors de la conférence de presse n’ont pu qu’échanger des
regards perplexes.
Une lettre du leader du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK)
Abdullah Öcalan, qui purge une peine à perpétuité dans une prison
turque, a été publié récemment. Ocalan pour la première fois a décrit
les événements de 1915 comme un génocide et a dit que maintenant les
Kurdes se battent non seulement pour eux-mêmes mais aussi pour les
Arméniens et les autres peuples qui ont été soumis à un génocide. Il a
dit qu’il avait toujours eu des sentiments fraternels envers les
Arméniens.
La reconnaissance du génocide arménien par des politiciens d’un large
éventail montre que la communauté internationale non seulement
elle-même se prépare pour le 100e anniversaire du génocide en 2015,
mais prépare aussi les Turcs pour cela. La Turquie apparemment est
également prête, à en juger par le fait que ces déclarations très
médiatisées n’ont pas suscité de réactions officielles. Il y a quelques
années, la Turquie avait imposé des sanctions économiques contre la
France après que Paris ait essayé de passer une loi criminalisant la
négation du génocide arménien. Ces sanctions n’ont pas été annulées à
ce jour, mais certainement Hollande a dit à Ankara qu’il ne changerait
pas de position.
Ils sont rares en Turquie aujourd’hui ceux qui pensent que la
reconnaissance du génocide est évitable. La question est sous quelle
forme cela se produira. Si la Turquie reçoit des garanties que
l’Arménie ne fera pas aucune revendication territoriale et autres elle
pourrait elle-même reconnaître le génocide en 2015, se limitant à des
excuses et des compensations privées. Mais il y a aussi une option pour
l’Arménie de se tourner vers des tribunaux internationaux ou les
Nations Unies, avec le soutien des pays qui ont reconnu ou
reconnaîtront le génocide, par exemple, les États-Unis, si le président
Barack Obama poursuit la politique d’endiguement de l’expansion de la
Turquie et reconnaît le génocide arménien en 2015. (Par Naira
Hayrumyan,
ArmeniaNow, 5 février 2014, Stéphane ©armenews.com)
Turkish Education Ministry continues to use ‘race codes’
The Ministry of Education did not allow two foreign students register
at a Greek (Rum) school in Istanbul as they were not of the correct
ethnicity, daily Taraf has reported.
A Greek school in Istanbul, which was unnamed in the report, accepted
one Romanian and one Bulgarian student last year, but the Education
Ministry said they did not belong to the correct ethnic minority group
to study there.
An official document penned by the Istanbul Provincial Education
Directorate surfaced last year, revealing that Turkey’s population
administration system had been recording citizens who have Armenian,
Jewish or Anatolian Greek origins with secret “race codes.”
Citizens with Greek origins are reportedly coded with “1,” but the two
students who were refused at the Greek school fall into category “5”
for “other Christian factors,” according to Taraf.
The report suggested that despite criticism that arose after the
Education Directorate document was revealed last year, the Turkish
state was continuing to list minorities with race codes.
The school has applied to the ministry for a solution in order not to
interrupt the education of the two students, and has reportedly been
advised to conduct an e-learning system for them. (hurriyetdailynews.com, 4 February 2014)
Turkey's Role in the Kidnapping of the Syrian Bishops
On April 22, 2013 Bishops Yuhanna Ibrahim and Paul Yazici
were kidnapped in Syria. During the kidnapping their driver was
murdered. A fourth person in the car, Fuad Eliya, was released. Bishop
Yuhanna Ibrahim is of the Syriac Orthodox Church and was considered the
strongest candidate to succeed the current Patriarch. Bishop Paul
Yazici is of the Greek Orthodox Church, he is the brother of the
current patriarch.
The Bishops left the Turkish border on April 22, heading towards
Aleppo. In the silver coloured Kia Sorrento was also Fuad Eliya and
Bishop Ibrahim's driver, Fathallah Kabud. Bishop Paul Yazici was on his
way home to Aleppo after an overseas trip. To get home safely to Syria
he asked Bishop Ibrahim to pick him up at the Bab El-Hawa border
crossing. 20 kilometers from the border crossing the car stopped at a
checkpoint controlled by the Free Syrian Army (FSA) and passed without
incident. About two kilometers from this checkpoint, at 3:45 PM, the
car was stopped by eight heavily armed men.
According to Fuad Eliya, the only survivor of the kidnapping, the
perpetrators were not Syrians, but seemed to be people who came from
Caucasus. Their clothes were similar to Taliban attire. One of the
kidnappers forced the driver out of the car and put himself behind the
wheel, another armed man sat in the backseat of the car, and they drove
behind the kidnappers' blue truck. The cars changed direction and drove
back to Bab El-Hawa. This is where the Bishops were last seen.
The Chaos In Syria And Turkey's Role In The Conflict
Since the war broke out in Syria, Turkey has played an active role in
the conflict. The Syrian opposition's headquarters are in Istanbul. The
Free Syrian Army runs its operations virtually from refugee camps in
Turkey that are placed along the Syrian border. Qatar, Saudi Arabia and
Turkey have supported and financed the Syrian opposition, helping with
logistics and weapons. But Turkey has played an ever more active role
and has successively increased weapons deliveries to the opposition.
Even the more radical groups, such as Al-Nusra and many more which are
associated with Al-Qaeda, have received weapons from Turkey. The chaos
in Syria has attracted jihadist groups from many countries in the
region. The 900 kilometer border between Turkey and Syria has becpme a
gateway to Syria for jihadist groups.
Russia has supported the regime in the Syrian civil war. Russia's
support has evoked reactions from Muslims in the Caucasus region, which
have been drawn to the Jihad in Syria. Jihadists from the Caucasus have
two reasons to engage in the "holy war" in Syria, to help their Sunni
co-religionists and to exact revenge on Russia, which according to the
jihadists has been oppressing them in the Caucasus. But these jihadist
groups have rarely participated in any real battles, instead they
prefer to amuse themselves by plundering and murdering innocent
civilians. Often they commit war crimes and crimes against humanity.
This propaganda video is one of many examples showing how brutally
these terrorists act. Those who watch the video can see that these
terrorists are from the Russian Caucasus. The "holy war" -- Jihad --
has united many extremists from Chechnya, Dagestan, Azerbaijan, Turkey,
the Balkans and many other Muslim countries. They have been able to
move inside Turkey unhindered, along the Syrian border.
It has been generally known that Turkey has helped these extremists
with weapon and logistics. But in the last few months Turkey has been
caught red-handed several times. Turkish media that slipped past
Turkish state censorship reported the following:
A truck loaded with armour-piercing rockets was stopped outside Adana,
close to the Syrian border. It was heading to the rebels in Syria but
was stopped at the police check point.
In early January, 2014 a police roadblock stopped a truck headed to
Syria. The police began searching the truck but were stopped by the
Turkish secret service, MIT, who escorted the truck to Syria. According
to the Turkish ministry of interior, the cargo consisted of clothes,
medicine and other emergency care for Turkmens in Syria. But the
question is why a load of "emergency care" was being escorted by
Turkish secret agents, which report directly to Prime Minister Erdogan.
A couple of days later the Turkmens organizations denied that they had
received any emergency care from Turkey. (Full text:
http://www.aina.org/releases/20140201171648.htm)
Ocalan's letter to the Armenian community of Turkey
PKK Leader Abdullah Ocalan has penned a letter to the Turkish-Armenian
weekly Agos, calling on the Armenian community to support the demands
of Kurds in Turkey.
“The Kurdish people’s fight for freedom and the cure for the Armenian
people’s sorrows have overlapped in the fight to [be able to] live in
this land as citizens who share the same rights,” Abdullah Öcalan said
in the letter, published Jan. 30.
The letter came after the co-chair of the Kurdistan Communities Union
(KCK), Bese Hozat, controversially described the Armenian, Jewish and
Greek lobbies as a “parallel state,” echoing Prime Minister Recep
Tayyip Erdoğan’s accusations against the movement of the U.S.-based
Islamic scholar Fethullah Gülen (Cemaat).
In the letter, Öcalan also accused anti-democratic powers “from inside
and outside of” Turkey of hampering the resolution of the Kurdish
issue. “Every time that we undertook peaceful paths, they have
interrupted it with provocations,” Öcalan wrote. He cited “capital
lobbies” and “structures such the Cemaat” as groups that sought to
hamper the processes.
He also said the killing of former Agos editor Hrant Dink was
perpetrated with the same logic. “The true friend of the people Hrant
Dink was massacred by the representatives of this dirty mentality, to
serve the purpose that I have attempted to describe above,” Öcalan
wrote, urging the Armenian community to stand against such networks.
“I invite everyone to be more vigilant and consider matters more
objectively against deep, open or parallel structures, and different
structures as lobbies, or the Cemaat, which intend to frustrate our
endeavor for the people,” he said.
In the letter, the jailed PKK leader also urged the Turkish state to reckon with its past “regarding the Armenian genocide.”
“In our time, it is necessary that the whole world recognizes the
Armenian people’s tragedy, paving the way for the mourning of their
sorrows. It is inevitable that the Turkish Republic will approach the
matter with such maturity and reckon with this bitter history,” Öcalan
said.
The letter comes amid growing uncertainty about the stalled Kurdish
peace process. Öcalan had previously argued the graft probes launched
on Dec. 17 were attempting to prevent the peace process launched over a
year ago. (hurriyetdailynews.com, Jan 30, 2014)
Le président syrien reconnaît le génocide arménien
Dans une longue interview la semaine dernière avec l’Agence France
Presse (AFP) sur la situation tragique en Syrie, le Président Bachar
al-Assad a fait une référence inattendue aux massacres de 1,5 millions
d’Arméniens. C’est la première fois qu’un chef de l’Etat syrien a
reconnu les meurtres de masse d’arméniens et a identifié l’auteur comme
la Turquie ottomane.
Pendant l’entrevue, le Président Assad a comparé le génocide arménien
de 1915 à l’assassinat brutal de civils par des combattants étrangers
de nos jours en Syrie : “Le degré de sauvagerie et d’inhumanité que les
terroristes ont atteint nous rappelle ce qui s’est passé au Moyen Age
en Europe il y a plus de 500 ans.
Dans les temps modernes les plus
récents, cela nous rappelle les massacres perpétrés par les Ottomans
contre les Arméniens quand ils ont tué un million et demi d’Arméniens
et un demi-million Syriaques orthodoxes en Syrie et dans le territoire
turc “. (armenews.com, 30 janvier 2014)
Politique
intérieure/Interior Politics
La guerre des écoutes fait rage et menace Erdogan
La Turquie est devenue le théâtre d'une impitoyable "guerre des
écoutes" entre le gouvernement et ses ex-alliés de la confrérie Gülen
qui a fait depuis lundi soir une nouvelle victime de choix, le Premier
ministre Recep Tayyip Erdogan lui-même.
Même si leur authenticité reste contestée par le pouvoir, la
conversation téléphonique diffusée lundi soir sur la plateforme YouTube
a, pour la première fois depuis le début mi-décembre du scandale
politico-financier qui agite le pays, personnellement mis en cause M.
Erdogan et relancé comme jamais les critiques de ses adversaires.
Comme l'a souligné mercredi un des éditorialistes du quotidien Hürriyet
Daily News, Mustafa Akyol, les propos qu'auraient échangés le 17
décembre le chef du gouvernement et son fils aîné Bilal constitue rien
moins qu'une "bombe atomique".
Deux heures après le premier coup de filet de la police contre des
dizaines de proches du régime soupçonnés de corruption, M. Erdogan y
ordonne à son fils, en terme à peine voilés, de faire disparaître de
son domicile quelque "30 millions d'euros".
"Ce que je te dis, c'est que tu sors tout ce que tu as dans la maison,
OK ?", lance sur l'enregistrement la voix attribuée au Premier
ministre. Suivent trois autres appels dans lesquels Bilal Erdogan
évoque ses difficultés à "dissoudre" cette somme.
Ces conversations ont rapidement enflammé les réseaux sociaux. Mercredi
matin, plus de 3 millions personnes les avaient écoutés, sur différents
sites.
Le Premier ministre lui-même a vigoureusement dénoncé mardi un "montage
immoral" et une "attaque abjecte" de l'organisation de M. Gülen, qu'il
accuse de vouloir le déstabiliser avant les élections municipales du 30
mars et présidentielle d'août 2014.
Sur la place publique depuis le début du scandale, la lutte qui déchire
le gouvernement et les "gülenistes" se joue depuis plusieurs semaines
déjà à grands coups de révélations téléphoniques, sur la foi de
conversations enregistrées dans d'obscures conditions.
- Pressions -
M. Erdogan, déjà, était la vedette des premiers extraits, opportunément
repris par l'opposition pour dénoncer sa dérive autoritaire et ses
pressions sur les médias.
Celle-ci par exemple, extraite d'une de ses conversations avec un des
dirigeants de la télévision privée Habertürk, Fatih Saraç, auprès
duquel il s'est plaint de la diffusion d'une déclaration du chef du
Parti de l'action nationaliste (MHP) Devet Bahçeli en juin 2013, alors
que les manifestations antigouvernementales font rage.
"Le sous-titre, tu le vois ? Il nous insulte. Il faut faire le
nécessaire, Fatih, compris ?", vitupère M. Erdogan. "Bien sûr, monsieur
le Premier ministre", obtempère M. Saraç.
Droit dans ses bottes, le chef du gouvernement n'a même pas nié. "Il
faut parfois leur donner des leçons", a-t-il commenté en évoquant cet
appel.
Plusieurs autres conversations du même acabit ont suivi ces derniers
jours, dans lesquelles il recommande le licenciement de journalistes
jugés hostiles.
Le régime a riposté en faisant dénoncer lundi, par deux quotidiens qui
lui sont proches, la mise sous écoute par des magistrats proches de la
confrérie Gülen de plus de 2.000 personnes depuis 2011, selon les
chiffres du procureur d'Istanbul.
Parmi eux, M. Erdogan, mais aussi des ministres, leurs conseillers, le
chef des services secrets (MIT) Hakan Fidan, des élus de l'opposition
comme de la majorité mais aussi responsables d'ONG et des
journalistes...
Démenties par le procureur censé avoir commandité les enregistrements,
ces révélations ont indigné le régime, qui tente de faire adopter une
loi renforçant les pouvoirs de l'agence de renseignement turque (MIT)
en matière d'écoutes téléphoniques.
Pour les éditorialistes de la presse libérale, la conversation publiée
lundi soir, quelques heures après la contre-attaque du régime, est
susceptible d'affecter sérieusement l'image de M. Erdogan, à un mois à
peine des élections municipales.
"La Fin", titrait ainsi Cengiz Candar dans sa colonne du quotidien
Radikal. "Si la Turquie souhaite être un Etat de droit, le mandat
d'Erdogan doit cesser dans les brefs délais par des voies légitimes", a
renchéri son très respecté confrère Hasan Cemal.
(AFP, 26 février 2014)
La rue se remet à gronder contre la corruption du régime
Des milliers de personnes ont à nouveau défilé mercredi dans les rues
de Turquie pour dénoncer la corruption du régime du Premier ministre
Recep Tayyip Erdogan, dont le gouvernement a promulgué une loi très
critiquée renforçant son emprise sur la justice.
Partie dès mardi soir de façon largement spontanée dans une dizaine de
villes, la vague de contestation s'est poursuivie à Istanbul et Ankara
aux mêmes cris de "gouvernement, démission!" et "au voleur!", après la
diffusion d'une conversation téléphonique qui a pour la première fois
directement mis en cause M. Erdogan.
Réunis à l'appel du principal parti d'opposition, le Parti républicain
du peuple (CHP), ces manifestants ont distribué des faux billets,
symboles de la "corruption" du régime islamo-conservateur au pouvoir
depuis 2002, sur la place Taksim à Istanbul.
"Nous allons préserver nos citoyens de notre pays de ces agissements
détestables et négatifs, si Dieu le veut", a lancé le candidat du CHP à
la mairie d'Istanbul, Mustafa Sarigül, à un mois du scrutin municipal
du 30 mars.
Dans la capitale Ankara, plus d'un millier de personnes réunies à
l'appel de plusieurs syndicats ont également exigé la démission de M.
Erdogan. La police est intervenue avec des gaz lacrymogènes pour
disperser le cortège qui marchait sur le Parlement.
Deux mois après le début du scandale, la publication lundi soir sur
YouTube de l'enregistrement de plusieurs conversations téléphoniques
compromettantes attribuées au Premier ministre et à son fils Bilal a
relancé la polémique.
Dans ces échanges écoutés par plus de trois millions d'internautes, M.
Erdogan ordonne à son fils de faire disparaître de fortes sommes
d'argent -- le chiffre de 30 millions d'euros est cité --, deux heures
après le coup de filet ordonné le 17 décembre par la justice contre des
dizaines de proches du régime soupçonnés de corruption.
"Nous savions déjà que (le gouvernement) pillait le pays", a déploré un
manifestant stambouliote, Yusuf Eksi, "ces enregistrements n'en sont
qu'une nouvelle preuve". "Il est sûrement un des Premiers ministres les
plus riches au monde", a renchéri Tugce Dil, un ingénieur de 26 ans,
"je ne crois pas que ces bandes sont un montage".
(AFP, 26 février 2014)
Gül promulgue une loi renforçant l'emprise sur la justice
Le chef de l'Etat turc Abdullah Gül a promulgué mercredi une loi très
controversée renforçant l'emprise du gouvernement islamo-conservateur
sur la justice, empêtré dans un scandale politico-financier visant le
régime, a annoncé la présidence.
Ce texte remanie notamment l'organisation et les compétences du Haut
conseil des juges et procureurs (HSYK), l'une des plus hautes instances
judiciaires du pays, en y renforçant les pouvoirs du ministre de la
Justice, notamment dans la nomination des magistrats.
L'opposition turque avait sommé de M. Gül de mettre son veto à ce
texte, alors que l'Union européenne (UE) s'était publiquement inquiétée
auprès d'Ankara, candidat à l'intégration, d'une remise en cause de
"l'indépendance de la justice".
Pour tenter d'apaiser ces critiques, le chef de l'Etat a, fait
inhabituel, justifié dans une déclaration son feu vert à la nouvelle
loi.
M. Gül y a souligné avoir exprimé ses objections "sur 15 dispositions,
clairement contraires à la Constitution", mais a assuré qu'elles
avaient été prises en compte lors des débats au Parlement.
"J'ai ainsi décidé de l'approuver, jugeant que les autres articles
pouvaient aussi être examinés par la Cour constitutionnelle", a estimé
le chef de l'Etat.
Ces amendements n'ont pas calmé la colère de l'opposition, qui a
immédiatement confirmé son intention de saisir dès mercredi après-midi
la Cour constitutionnelle, a-t-on appris auprès de sa principale
formation, le Parti républicain du peuple (CHP).
Les débats autour de ce projet de loi ont été très tendus au Parlement.
A plusieurs reprises, des élus de la majorité et de l'opposition ont
même échangé des coups de poing en plein hémicycle.
La promulgation de cette loi controversée intervient alors que le
régime islamo-conservateur du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, au
pouvoir depuis 2002, est empêtré depuis la mi-décembre dans un scandale
de corruption.
(AFP, 26 février 2014)
Corruption en Turquie: la valse des gouverneurs
En Turquie, deux mois après la révélation d'un vaste scandale de
corruption éclaboussant plusieurs ministres, le chef du gouvernement
Recep Tayyip Erdogan est toujours à la poursuite de ceux qu'il estime
faire partie d'un « Etat parallèle » et qui comploteraient contre lui.
Pour en finir avec cette menace, les épurations se poursuivent, et même
s'élargissent puisqu'après policiers et magistrats, ce sont cette fois
les gouverneurs qui ont fait l'objet, la nuit dernière, d'une vague de
mutations sans précédent.
Plus de 6 000 policiers, parfois hauts gradés, quelque 2 000
magistrats, juges et procureurs, ont déjà été relevés de leurs
fonctions ou mutés sine die. Et maintenant, c’est au tour de nombreux
gouverneurs de payer pour avoir participé aux enquêtes visant
ministres, hauts fonctionnaires et hommes d’affaires proches du
pouvoir, ou n’avoir pas réussi à les empêcher.
Depuis samedi soir, 14 gouverneurs ont soit changé de province
d’affectation, soit été rappelés à la capitale et affectés à d’autres
responsabilités. Une première vague de changements de poste, bien plus
limitée en nombre, avait déjà eu lieu début janvier. Elle visait
notamment le gouverneur d’Istanbul, où s’étaient déroulées la plupart
des perquisitions, écoutes ou arrestations dans ces trois affaires qui
empoisonnent la vie du gouvernement depuis deux mois.
Cette fois, c’est un peu dans tout le pays que les gouverneurs ont dû
quitter leurs fonctions, sans explication apparente. Mais le Premier
ministre continue de promettre de faire le ménage et même de poursuivre
tous ceux qui font partie du complot mené contre lui au travers des
accusations de corruption.
Seulement, les nombreux fonctionnaires ainsi mis à pied ou brutalement
envoyés à de nouvelles fonctions ont promis de porter plainte contre
ces accusations et des changements d’affectation abusifs. Autrement
dit, la chasse aux sorcières risque d’envenimer encore un peu plus la
situation politique, déjà délétère, en Turquie.
(Reuters, 15 février 2014)
Suspects de corruption sont remis en liberté l'un après l'autre
La justice turque a remis en liberté vendredi l'un des principaux
suspects incarcérés dans le scandale politico-financier visant le
gouvernement, qui a relancé l'examen d'un projet de loi très
controversé destiné à renforcer son contrôle sur les magistrats.
Deux semaines à peine après la nomination d'un nouveau procureur pour
chapeauter les enquêtes anticorruption, l'ex-PDG de la banque publique
Halkbank, Suleyman Aslan, et cinq autres de ses coïnculpés ont pu
quitter leur prison dans la matinée, selon les médias turcs.
Remplacé à la tête de la banque, M. Aslan reste inculpé de corruption,
fraude et blanchiment d'argent pour avoir facilité un trafic illicite
d'or avec l'Iran.
En perquisitionnant à son domicile, les policiers avaient découvert
l'équivalent de 4,5 millions de dollars en petites coupures dissimulées
dans des boîtes à chaussures, devenues depuis le symbole brandi par
l'opposition et les manifestants qui dénoncent la corruption du régime
du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
M. Aslan avait été placé en détention mi-décembre avec 23 autres
suspects, considérés proches du pouvoir. Parmi eux figuraient l'homme
d'affaires azerbaïdjanais Reza Zarrab, à l'initiative des ventes d'or à
l'Iran, et les fils des trois anciens ministres de l'Economie, de
l'Intérieur et de l'Environnement, soupçonnés d'avoir touché des
pots-de-vin. Ces quatre personnalités sont toujours en détention
provisoire.
Les premières remises en liberté depuis le début de l'affaire ont été
dénoncées comme un nouveau signe de reprise en main de la justice par
le gouvernement.
"Le banquier aux 4,5 millions retrouvés à son domicile est libre. Et
les lois qui permettront la libération des autres sont en marche", a
déploré l'ex-ministre de la Culture Ertugrul Gunay, qui a quitté le
Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir.
Au total, des dizaines de patrons, hommes d'affaires, hauts
fonctionnaires et élus proches du pouvoir ont été inculpés dans le
cadre de ce scandale, qui a provoqué une onde choc qui menace M.
Erdogan avant les municipales du 30 mars et de la présidentielle d'août.
- Reprise en main -
L'agence semi-officielle Anatolie a révélé vendredi que le fils aîné du
Premier ministre avait été entendu le 5 février, sans autre détail.
Selon une partie de la presse turque, Bilal Erdogan, qui dirige une
fondation d'aide aux étudiants, est soupçonné d'avoir touché des
pots-de-vin. Son avocat, Ahmet Özel, a qualifié ces accusations de
"pures allégations et interprétations".
Ce scandale qui touche au coeur du pouvoir a fait éclater la majorité
islamo-conservatrice qui règne sans partage sur la Turquie depuis 2002,
provoquant un vaste remaniement ministériel fin décembre et la
démission de neuf députés du parti au pouvoir.
Depuis des semaines, M. Erdogan accuse ses ex-alliés de la confrérie du
prédicateur musulman Fethullah Gülen, très influents dans la police et
la magistrature turques, d'avoir constitué un "Etat dans l'Etat" et de
manipuler l'enquête pour le faire tomber. L'organisation "guleniste"
nie ces accusations.
En réaction, le Premier ministre s'est lancé dans une épuration sans
précédent de la police et la justice, qui a notamment permis d'écarter
les magistrats à l'origine des enquêtes.
Le nouveau procureur en charge a ainsi fait savoir qu'il allait
reprendre l'enquête à son début, déplorant, selon la presse turque, le
"manque de preuves" dans le dossier.
Tous les jours, une partie de la presse et l'opposition multiplient les
accusations contre M. Erdogan et ses interventions pour étouffer
l'affaire.
Après le vote la semaine dernière d'une loi sur le contrôle d'internet
largement dénoncée comme "liberticide", le Parlement a repris vendredi
l'examen d'une réforme judiciaire elle aussi très controversée, qui
doit attribuer au ministre de la Justice le dernier mot en matière de
nominations de magistrats.
Ce texte a suscité nombre de critiques, tant en Turquie qu'à Bruxelles
ou Washington, qui s'inquiètent ouvertement du virage autoritaire
d'Ankara.
"Ils veulent intimider le peuple, les juges et les procureurs", a
dénoncé le chef du principal parti d'opposition, le Parti républicain
du peuple (CHP), Kemal Kiliçdaroglu, "nous considérons les discussions
sur un tel texte comme une honte pour notre démocratie".
Le CHP a annoncé qu'il saisirait la Cour constitutionnelle si la loi était votée.
(AFP, 14 février 2014)
Nouvelle vague de mutations dans la magistrature turque
Une nouvelle vague de 166 magistrats turcs ont été mutés mardi sur
décision du Haut-conseil des juges et procureurs (HSYK) dans la foulée
du vaste scandale politico-financier qui éclabousse le gouvernement,
ont rapporté les médias turcs.
Parmi eux figurent quelques procureurs importants en poste à Istanbul,
à Ankara et Izmir (ouest), a précisé le quotidien Hürriyet.
Selon le décompte de la presse turque, quelque 6.000 policiers et
plusieurs centaines de magistrats ont été sanctionnés depuis la
révélation, à la mi-décembre, d'un scandale de corruption sans
précédent qui vise des dizaines de proches du pouvoir.
Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan ne cesse d'accuser ses
ex-alliés de la confrérie du prédicateur Fethullah Gülen, influents
dans la police et la justice, de manipuler ces enquêtes dans le cadre
d'un "complot" destiné à provoquer sa chute, à la veille des élections
municipales de mars et de la présidentielle d'août 2014.
(AFP, 11 février 2014)
Un neuvième député turc quitte les rangs de l'AKP
Un nouveau député du parti au pouvoir en Turquie a annoncé vendredi
avoir quitté la formation gouvernementale, portant à neuf le nombre
d'élus démissionnaires depuis le début, à la mi-décembre, d'un scandale
politico-financier éclaboussant le régime.
Député du Parti de la justice et du développement (AKP) à Izmir
(ouest), Ilhan Isbilen a expliqué quitter son parti pour dénoncer les
critiques du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan contre ses ex-alliés
de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen.
"Je suis arrivé au point ou même mes amis les plus proches me l'ont
demandé: comment puis-je rester dans ce parti malgré ses violentes
attaques contre le mouvement Hizmet et Fethullah Gülen ?", a lancé M.
Isbilen devant la presse.
"Je pense qu'il n'y a plus aucune raison pour moi, à l'heure actuelle,
de rester à l'AKP", a ajouté l'élu, proche de la confrérie.
Avec ce départ, le parti de M. Erdogan, au pouvoir depuis 2002, dispose
toujours d'une très large majorité au Parlement, avec 318 sièges sur
550.
Le pouvoir turc se débat depuis la mi-décembre dans une crise provoquée
par une vaste enquête anticorruption de la justice qui a éclaboussé le
régime, au pouvoir depuis 2002. M. Erdogan a été contraint de remanier
largement son cabinet après la démission de trois ministres,
éclaboussés par le scandale.
Le Premier ministre accuse M. Gülen de profiter de son influence dans
la police et la magistrature pour manipuler les enquêtes anticorruption
et le déstabiliser avant les municipales de mars et la présidentielle
d'août.
(AFP, 7 février 2014)
La campagne électorale des municipales vire à l'aigre
A deux mois d'un scrutin municipal très attendu, le débat politique a
pris un tour très agressif en Turquie où les polémiques et les
incidents violents se multiplient dans un climat de tension exacerbé
par le scandale politico-financier qui agite le pays.
En quelques jours, trois des quatre grands partis politiques
représentés au Parlement ont été la cible d'attaques qui révèlent
l'importance des échéances à venir et la nervosité des camps qui s'y
affrontent.
La plus sérieuse d'entre elles est survenue dimanche, lorsque des
inconnus ont ouvert le feu contre une permanence du Parti de l'action
nationaliste (MHP) dans un quartier d'Istanbul, faisant un mort et sept
blessés parmi ses militants.
Le lendemain, des personnes non identifiées ont mis le feu à la voiture
d'un cadre du Parti de la justice et du développement (AKP) dans la
province d'Hakkari (sud).
Et tard lundi soir, des inconnus ont ouvert le feu, sans faire de
victime, sur la mairie du district stambouliote de Sisli. Cette
municipalité est le fief de Mustafa Sarigül, candidat du principal
parti d'opposition à la mairie d'Istanbul, qui espère bien la ravir au
parti du Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan.
Dans la foulée de cette série d'incidents, les attaques ont fusé de toutes parts.
Le chef du MHP Devlet Bahçeli a accusé "ceux qui sont pressés de
déclencher une guerre civile dans le pays" d'avoir ciblé son parti,
citant les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et le
Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir.
M. Sarigül a lui aussi pointé du doigt la responsabilité du régime.
"Nous avons deux points d'avance sur eux dans les sondages. Notre
mairie a été attaquée pour ça. Ils croient pouvoir nous intimider et
nous faire reculer, mais ils n'y arriveront pas", a-t-il lancé.
La bataille pour la mairie de la plus grande ville du pays concentre
toute l'attention. Quel que soit le score national obtenu par l'AKP le
30 mars, son basculement dans le camp de l'opposition aurait un
retentissement politique majeur.
"Ce serait un coup de tonnerre dont Erdogan et l'AKP auraient vraiment du mal à se relever", observe un diplomate occidental.
La clé d'Istanbul
Ancien maire d'Istanbul, le Premier ministre a donc résolument pris la
tête des opérations. Eclaboussé par les enquêtes anticorruption, sa
cote de popularité en baisse, M. Erdogan a décidé de contre-attaquer
sur le même terrain.
Lors de ses réunions publiques, il dénonce devant des milliers de
partisans la "corruption" du candidat de l'opposition, mis en cause
dans une affaire de remboursement de prêt, et l'a accusé de coopérer
avec "la mafia du bâtiment".
Le CHP a riposté en mettant en cause le fils aîné du chef du
gouvernement, Bilal, dont le nom a été cité dans l'enquête
anticorruption qui fait la "une" de l'actualité turque depuis le 17
décembre. "Je n'ai jamais vu un fils apprendre à son père à voler", a
lancé le président du CHP Kemal Kiliçdaroglu, "c'est toujours le
contraire".
Le climat est électrique comme jamais. "Il y a toujours eu des
dérapages en période électorale mais cette fois, c'est vraiment à
couteaux tirés car les enjeux sont énormes", remarque le politologue
Cengiz Aktar, de l'université privée Sabanci d'Istanbul, "et la
rhétorique du Premier ministre n'y est pas pour rien".
A longueur de discours, M. Erdogan pourfend le "gang" du prédicateur
musulman Fethullah Gülen, accusé de vouloir le faire tomber, les médias
étrangers qui lui ont donné la parole ou les patrons turcs "traîtres"
qui s'inquiètent de la situation économique du pays.
"Erdogan parle comme un parrain de la mafia", s'est offusqué le
vice-président du CHP Gürsel Tekin, "si les gens n'avaient pas agi avec
bon sens après les attaques (contre le MHP et le CHP), on risquait la
guerre civile".
Le gouvernement a promis des mesures de sécurité supplémentaires après
l'attaque contre la permanence du MHP. Mais, en baisse dans les
sondages, lui-même ne dédaigne pas attiser la tension pour mobiliser
son électorat.
"Il est possible que certaines organisations illégales essaient
d'influencer le scrutin et de provoquer certains dérapages", a ainsi
souligné le vice-Premier ministre Bülent Arinç.
Réputé pour ses outrances verbales, le maire AKP d'Ankara Melih Gökçek
est allé plus loin encore. "Malheureusement, il y aura des assassinats
dans les deux semaines qui précèdent le scrutin", a-t-il pronostiqué.
(AFP, 31 janvier 2014)
La cote de popularité d'Erdogan en chute en raison de la crise politique
La cote de popularité du Premier ministre
turc Recep Tayyip Erdogan a fortement reculé depuis le début
mi-décembre du scandale politico-financier qui éclabousse son
gouvernement, révèle un sondage publié jeudi.
Selon cette enquête réalisée par l'institut Metropoll, seules 39,4% des
personnes interrogées approuvaient son action en janvier, contre 48,1%
en décembre 2013 et 71,1% en décembre 2011.
Si les élections législatives avaient lieu aujourd'hui, le Parti de la
justice et du développement (AKP) de M. Erdogan obtiendrait 36,3% des
suffrages, contre 23,6% au Parti républicain du peuple (CHP) et 12,6%
au Parti de l'action nationaliste (MHP), indique également l'enquête
Metropoll.
L'AKP avait largement emporté les élections générales de 2011 en totalisant près de la moitié des suffrages (49,8%).
Par ailleurs, 42,2% des personnes interrogées rejettent la thèse du
"complot" défendue par M. Erdogan et pensent que la crise politique
actuelle a été provoquée par les seules enquêtes judiciaires qui visent
des proches du gouvernement. 24,9% estiment au contraire qu'elle relève
d'une "tentative de coup" d'Etat contre le régime.
De même, 60% des Turcs jugent justifiées ces enquêtes, qui ont abouti à
l'inculpation ou l'incarcération de dizaines de patrons, hommes
d'affaires et élus proches du régime, contre 26,5% qui pensent le
contraire.
En outre, 59,7% des personnes sondées sont persuadées de la volonté du pouvoir d'étouffer les enquêtes en cours.
Par contre, 57,3% des Turcs considèrent, comme M. Erdogan, que la
confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen constitue un "Etat
dans l'Etat". Le Premier ministre accuse l'organisation de M. Gülen de
vouloir le déstabiliser avant les municipales de la fin mars et la
présidentielle prévue en août 2014.
(AFP, 30 janvier 2014)
Démission du 8è député du parti au pouvoir
Un député du parti au pouvoir en Turquie a annoncé vendredi sa
démission, portant à huit le nombre de parlementaires qui ont quitté la
formation gouvernementale depuis le début mi-décembre du scandale
politico-financier qui vise le régime.
Elu du Parti de la justice et du développement (AKP) à Istanbul,
Muhammed Cetin faisait déjà l'objet d'une procédure d'expulsion pour
avoir "calomnié" sa formation.
"D'autres amis (députés) vont faire comme moi, vous le verrez", a lancé
M. Cetin à la presse en justifiant sa décision par les pressions de son
camp sur la justice. "Dans le parti, on parle des affaires de
corruption comme d'une chose banale, je n'ai jamais été impliqué dans
des histoires de ce type", a-t-il ajouté.
Malgré ce départ, l'AKP dispose toujours d'une très large majorité au Parlement, avec 319 sièges sur 550.
Le pouvoir turc se débat depuis la mi-décembre dans une crise provoquée
par une vaste enquête anticorruption de la justice qui a éclaboussé le
régime, au pouvoir depuis 2002. M. Erdogan a été contraint de remanier
largement son cabinet après la démission de trois ministres,
éclaboussés par le scandale.
Le Premier ministre accuse son ex-allié, le prédicateur musulman
Fethullah Gülen, de profiter de son influence dans la police et la
magistrature pour manipuler les enquêtes anticorruption et le
déstabiliser avant les municipales de mars et la présidentielle d'août.
Le député démissionnaire, M. Cetin, est réputé proche de la confrérie Gülen.
(AFP, 31 janvier 2014)
Forces
armées/Armed Forces
Military restlessness, hot contact in Roboski!
It has been claimed that the People's Defense Forces (HPG) opened
harassment fire on grounds of the construction of "security road" in
Beyaztepe (Koxespi) territory at the borderline of the Federal
Kurdistan Region in Roboski village bound to Uludere district of Şırnak
on 17 February and later on the borderline was bombed by helicopters.
Intense shipment was made to the territory, also one person was wounded
from his foot. The military shipment is going on in the region. It has
been learnt that the security road construction is continuing with all
its fast, a short clash broke out in Beyaztepe as the road approached
the reigion of HPG members. The Turkish Armed Forces (TSK) fired with
cobra-typed helicopters and howitzers. Also HPG members responded to
the soldiers.
The villagers noted that they are against the construction of the road.
Reacting to the attitude of TSK, the citizens said the construction of
road is against the peace process. (DIHA, Feb 21, 2014)
La Turquie va acheter 109 hélicoptères à Sikorsky
La Turquie a conclu vendredi un accord avec Sikorsky, une filiale de
United Technologies, pour l'achat de 109 hélicoptères pour 3,5
milliards de dollars, a annoncé le Premier ministre turc Recep Tayyip
Erdogan.
"Nous avons finalisé une nouvelle transaction aujourd'hui. Nous avons
décidé d'acquérir pour 3,5 milliards de dollars des hélicoptères
polyvalents", a déclaré M. Erdogan dans la province centrale de Konya.
En 2011, la Turquie avait déjà choisi Sikorsky pour son programme
d'hélicoptères polyvalents. Un responsable turc a indiqué à l'AFP que
son pays allait acquérir 109 appareils auprès de Sikorsky.
"Le gouvernement américain continue de soutenir le programme turc
d'hélicoptères polyvalents ainsi que l'implication de Sikorsky, un
leader mondial en matière d'aviation civile et militaire", a déclaré à
l'AFP un porte-parole de l'ambassade américaine à Ankara.
(AFP, 21 février 2014)
Military bill is designed to increase Erdogan's authority
The government’s new military law bill is aimed at further
strengthening Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan and “injecting
politics into the army,” Nationalist Movement Party (MHP) deputy Koray
Aydın has stated.
Parliament’s General Assembly has started debating a bill that amends
the Military Law, which the opposition says will damage the promotion
system in the Turkish Armed Forces (TSK).
During debates on late Feb. 6, opposition lawmakers voiced doubts over
the motives of the government-led bill, arguing that it was not aimed
at democratization of the TSK, but rather bringing it under the control
of the ruling Justice and Development Party (AKP).
The trial of force commanders should not be under the authorization of
the prime minister or one minister, Aydın said, adding that a Supreme
Court of Appeals prosecutor should also be authorized.
He said that giving partial jurisdiction to the interior minister, or
the prime minister, or the president, is against the Constitution.
Main opposition Republican People’s Party (CHP) deputy Mustafa Moroğlu
said the bill, which is presented as democratization, actually “puts
pressure on commanders through the judiciary.”
However, Defense Minister İsmet Yılmaz ironically stated that his
government would be uncomfortable if a chief of staff was accused of
being a terrorist, in an indirect reference to former Chief of Staff
İlker Başbuğ, who was convicted of being the “leader of a terrorist
group.” (hurriyetdailynews.com, 7 February 2014)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Le prédicateur Gülen porte plainte en diffamation contre Erdogan
Le prédicateur musulman Fethullah Gülen a porté plainte en diffamation
contre le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, qui l'accuse
d'être à l'origine d'un "complot" destiné à le renverser, a rapporté
mardi un journal proche de M. Gülen.
M. Gülen, qui vit aux Etats-Unis, réclame 100.000 livres turques
(environ 33.000 euros) de dommages et intérêts à M. Erdogan pour
l'avoir insulté et dénigré, a ajouté le quotidien Zaman, le plus vendu
en Turquie.
Depuis la mi-décembre, le chef du gouvernement accuse la confrérie de
M. Gülen d'avoir ourdi une "conspiration" pour déstabiliser son régime
à la veille des élections municipales du 30 mars et de la
présidentielle prévue en août prochain.
Selon M. Erdogan, le mouvement "guleniste", longtemps son allié, a
infiltré la police et la justice turques pour constituer un "Etat dans
l'Etat" qui manipule les enquêtes judiciaires anticorruption qui visent
le régime islamo-conservateur au pouvoir en Turquie depuis 2002.
Des dizaines de patrons, hommes d'affaires, élus et personnalités
proches du pouvoir ont été inculpés ou incarcérées dans ces affaires,
qui ont causé la démission de trois ministres.
En réaction, le Premier ministre a engagé des purges sans précédent
dans la justice ou la police, dont plus de 6.000 agents ont été démis
de leurs fonctions ou mutés.
M. Gülen et les organisations qui lui sont proches ont démenti à plusieurs reprises ces accusations.
Dans un communiqué publié mardi, la Fondation des journalistes et
écrivains, un des porte-voix officiels de la confrérie Gülen, a déploré
des "développements très inquiétants" qui, a-t-elle jugé, menacent "de
faire perdre à la Turquie son statut d'Etat de droit".
(AFP, 4 février 2014)
Islamist HUDA-PAR assault in Lice: 10 wounded
A convoy of a group of Islamist HUDA-PAR members entered the
Lice district center of Diyarbakır at the evening hours today. Those
people in the convoy verbally harassed the shopkeepers in the city
center and party members of Peace and Democracy Party (BDP) who were in
front of the their party office.
Upon the react of the citizens, HUDA-PAR members attacked with axes,
chopper and sticks at to the citizens. Later on, HUDA-PAR members used
weapons and guns in the attack. The tension is going on in the
district. In the HUDA-PAR assault, 10 people were wunded. The wounded
citizens were taken to nearby hospitals. Citizens set a vehicle of
HUDA-PAR on flames. The panes of two other vehicles were broke by the
citizens.
On the other hand, police opened the baggage of one vehicle of HUDA-PAR
members in which there were lots of choppers. The police pulled the
vehicles to front of the police headquarters.
(DIHA, Jan 30, 2014)
Socio-économique
/ Socio-economic
Official figure of unemployment reaches 10 percent
According to figures issued by the Turkish Statistical Institute
(TÜİK), in November 2013 the number of unemployed was 154,000 higher
than the same period a year before, reaching a total of 2,784,000,
nearly 10% of the total workforce. The number of unemployed also
increased by 41,000 from October to November. The rise in unemployment
in the youth population is particularly striking.
According to TÜİK figures, the increase in unemployment from the
previous year's figure was 0.5%, reaching 9.9%. Not including the
agricultural sector, the unemployment rate increased 0.3%, reaching 12%.
19.3% of young people out of work
The rate of unemployment in the 15-24 age group rose 0.5% to 19.3%.
Compared with statistics from the previous year the number of people in
employment rose by 152,000, reaching 25,443,000. However, this was
205,000 down on the October figure.
The percentage of the population in employment went down from 45.9 to
45.5% in the same month. The percentage of men in work went down 0.7%
to 71.1%, while for women the figure increased by 0.2% to 30.4%.
Allowing for seasonal changes the labour force participation rate rose
by 0.1 to 50.7%. The largest increase in employment was in the service
sector, where there was an increase of 51,000.
Real rate of unemployment over 18%
However, according to the Trade Union Research Organisation DİSK-AR,
the real rate of unemployment is over 18%, with the total of people out
of work having risen to 5,644,000. (DIHA,
18 February 2014)
Water levels in Turkey’s dams raise alarm
The weather will be unseasonably warm this week, while those living in
cities fear a drought in the summer with the water level having slipped
to 30.8 percent in Istanbul’s dams, while the capital Ankara is not
faring much better with 36 percent.
Turkey will be under the effect of warm weather until the end of this
week, the general directorate of meteorological service said in a
statement. The country, except eastern Anatolia, will experience
temperatures between five to 10 degrees above average, while the
officials predict the water in the dams will not meet the city’s need
for tap water this summer if the weather continues to be warm with no
rain on the way.
The water level in all 10 dams of Istanbul fell to 30.87 percent,
according to the data collected by the State Water Affairs (DSİ). The
water levels in Istanbul’s 10 dams are as follows: 42.11 percent in
Ömerli Dam, 0.18 percent in Pabuçdere Dam, 17.06 percent in Sazlıdere
Dam, 29.26 percent in Büyükçekmece Dam, 21.05 percent in Alibey Dam,
40.99 percent in Terkos Dam, 14.84 percent in Kazandere Dam, 6.7
percent in Elmalı Dam, 30.26 percent in Darlık Dam and 12.97 percent in
Istrancalar Dam.
Istanbul Mayor Kadir Topbaş admitted via his Twitter account Feb. 17 that Istanbul was experiencing a drought.
Forestry and Waterworks Minister Veysel Eroğlu also said 2.5 million
cubic meters of water was used in Istanbul daily, but assured that the
city would not experience any scarcity in its water supply.
“There won’t be a lack of water. We will provide water, don’t worry. We
have plans A, B and C. We even saved some municipalities under the
opposition parties. İzmir [currently run by a municipality from the
main opposition Republican People’s Party] would have had a scarcity of
water, but we saved them,” said Eroğlu in Tekirdağ. Eroğlu also said
rain was coming to Turkey over the weekend and added there would not be
any problems with the water supply.
Other metropolitan cities are also facing droughts with low levels of
rain and water. The water levels in Ankara’s dams are as follows,
according to the DSİ data: 13 percent in Kavşakkaya Dam, 16 percent in
Akyar Dam, 31 percent in Eğrekkaya Dam, 32 percent in Çubuk Dam, 36
percent in Çamlıdere Dam and 61 percent in Kurtboğazı Dam. The water
level in all of the capital city’s six dams decreased to 36 percent in
total.
The water levels are slightly better in İzmir compared to Istanbul,
with Balçova Dam at 46.98 percent, Güzelhisar Dam 58.11 percent,
Tahtalı Dam 61.49 percent, Ürkmez Dam 61.07 percent and Gördes dam
19.56 percent water level.
Agriculture Minister Mehdi Eker warned last month the country was
facing a serious drought. “Turkey is having a strong meteorological
drought, which we are following with concern. We hope, wish and pray
this will end in the following weeks,” said Eker.
On Jan. 10, Eroğlu said Istanbul experienced a drought every seven years and 2014 appeared to be one of those years.
“Istanbul has a drought once every seven years. It has a worse drought
once every 17 years. There was a drought in 1994 and there will be a
drought in 2014. But we are taking measures and there is no need to
worry,” said Eroğlu. (hurriyetdailynews.com,
18 February 2014)
La Turquie annonce un déficit courant massif en 2013, 65 mds USD
Le déficit courant de la Turquie s'est nettement creusé en 2013 pour
atteindre 65 milliards de dollars, contre 48,5 milliards l'année
précédente, a annoncé jeudi la banque centrale, sur fond d'inquiétude
pour l'avenir économique du pays.
Cette brutale dégradation, supérieure aux anticipations des analystes,
a pour principale cause la dégradation du déficit commercial du pays, a
précisé l'institution monétaire dans ses statistiques annuelles.
Ce déficit annuel est le deuxième plus important enregistré par la Turquie après celui de 2011, d'un montant de 75 mds USD.
Le gouvernement islamo-conservateur du Premier ministre Recep Tayyip
Erdogan, au pouvoir depuis 2002, a annoncé son intention de réduire le
déficit courant à 5,5% du produit intérieur brut (PIB) à l'horizon
2016, contre une prévision de 7,1% pour 2013.
La publication de cette statistique intervient sur fond de faiblesse de
la livre turque et de craintes sur une réduction de la croissance
économique du pays.
La monnaie nationale a lourdement chuté ces derniers mois, victime,
comme celles des autres pays émergents, du resserrement de la politique
monétaire américaine. Elle a en outre subi de plein fouet depuis la
mi-décembre les effets de la crise politique née du scandale de
corruption qui éclabousse le régime turc.
Depuis la mi-2013, la livre (LT) a perdu près de 20% de sa valeur par
rapport au dollar et à l'euro. Après l'annonce de la banque centrale,
elle s'échangeait jeudi matin à 2,2031 LT pour un dollar et à 3,0050 LT
pour un euro, en baisse par rapport à la veille.
La banque centrale turque est parvenue à freiner la dégringolade de la
monnaie en procédant le mois dernier à une forte hausse de ses taux
d'intérêt, contre l'avis du gouvernement qui redoutait que cette mesure
affecte la croissance du pays et creuse un peu plus ses déficits
publics.
Ankara a pour l'heure maintenu à 4% sa prévision de croissance pour
2014 (anticipée à 3,6% e 2013) mais la plupart des analystes ont révisé
la leur à la baisse, certains évoquant même un risque de récession.
(AFP, 13 février 2014)
Polémique autour de la construction du 3e aéroport géant d'Istanbul
Le projet de construction à Istanbul du "plus grand aéroport du monde",
cher au Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, a viré mardi à la
polémique après la décision d'un tribunal d'en suspendre les travaux,
aussitôt contestée par le gouvernement.
Lancé en grande pompe il y a quelques mois, ce chantier pharaonique
controversé a connu un premier revers juridique avec la décision,
rendue le 21 janvier, d'un tribunal administratif stambouliote, qui a
ordonné l'arrêt des travaux en jugeant l'étude d'impact environnemental
versée au dossier peu convaincante.
Conformément à la requête d'une association de riverains et d'un groupe
d'ONG de défense de la nature qui les avaient saisis, les juges ont
demandé, selon les médias turcs, une nouvelle étude pour évaluer les
dégâts causés par le chantier, avant de rendre un avis définitif sur le
projet, probablement pas avant un an.
Très contrarié, le gouvernement turc a immédiatement annoncé son
intention de faire appel de la décision de la justice, et de conduire
le projet de ce troisième aéroport d'Istanbul à son terme.
"Notre aéroport sera construit sans interruption, ni pause (...)
personne ne doit croire que cet aéroport qui assurera une renommée
mondiale à la Turquie ne verra pas le jour. Ce projet sera mené à son
terme, quoi qu'il arrive", a déclaré devant la presse le ministre de
l'Environnement, Idris Gulluce.
"Cette décision n'est qu'une suspension provisoire dans l'attente d'une
étude environnementale", a renchéri son collègue des Transports, Lutfi
Elvan, "elle n'affectera en aucun cas la construction de l'aéroport".
Destiné à remplacer l'actuel aéroport international Atatürk saturé, cet
aéroport géant doit être construit dans une vaste zone boisée du
nord-ouest d'Istanbul, au bord de la mer Noire, proche des dernières
sources d'eau de la ville.
"Massacre environnemental"
En présentant le projet, le gouvernement avait évalué à 2,5 millions le
nombre d'arbres susceptibles d'être abattus pendant le chantier.
Dans la foulée de la décision de la justice, les ONG écologistes sont remontées au créneau mardi contre ce chantier.
"Lorsque nous n'aurons plus d'eau, ce n'est pas le troisième aéroport
qui va nous fournir", a déploré mardi auprès de l'AFP le président de
la chambre des ingénieurs de l'environnement d'Istanbul, Baran Bozoglu,
pour qui "tout ceci est un massacre environnemental".
Doté de six pistes, la nouvelle infrastructure a pour ambition
d'accueillir à terme 150 millions de passagers par an, ce qui en ferait
le plus grand aéroport du monde, largement devant l'actuel numéro 1
Atlanta (plus de 90 millions de passagers en 2012).
Le projet d'extension du nouvel aéroport international de Dubaï, ouvert
en octobre, prévoit une capacité de 160 millions de passagers par an.
La construction et l'exploitation pendant vingt-cinq ans de ce
troisième aéroport d'Istanbul a été accordée en mai 2013, à l'issue
d'un appel d'offres, à un consortium d'entreprises turques (Limak,
Cengiz, Kolin, Ma-Pa et Kalyon) pour une somme record de plus de 30
milliards d'euros, taxes incluses.
Il fait partie d'une série de projets pharaoniques décidés par le
Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, ancien maire
d'Istanbul, parmi lesquels un troisième pont sur le Bosphore, déjà en
construction, et le percement d'un large canal reliant la mer Noire à
la mer de Marmara pour détourner le trafic qui engorge le détroit.
Ces projets ont alimenté la colère des manifestants lors de la fronde
qui a visé en juin dernier M. Erdogan, aujourd'hui éclaboussé par un
scandale de corruption sans précédent.
(AFP, 11 février 2014)
La livre turque continue à baisser après des chiffres de l'inflation
La livre turque (LT) a cédé un peu de terrain lundi face au dollar et à
l'euro après la publication de statistiques mensuelles confirmant la
progression de l'inflation en Turquie, sur fond d'inquiétude
persistante des marchés pour les pays émergents.
En fin de journée, la devise turque s'échangeait à 2,2738 LT pour un
dollar et à 3,0747 LT pour un euro, au-dessus de ses niveaux d'avant la
décision, mardi soir, de la Banque centrale turque d'augmenter ses taux
directeurs.
Le principal indice de la Bourse d'Istanbul a lui clôturé en baisse de 0,30% à 61.675,17 points.
L'institut turc de la statistique (TUIK) a publié lundi matin le
chiffre de la hausse des prix en janvier, qui a atteint 1,72%, plus que
les 1,61% anticipés par les analystes, portant l'inflation à un rythme
annuel à 7,48% dans le pays.
La Banque centrale a relevé la semaine dernière ses prévisions d'inflation pour 2014, de 5,3% à 6,6%.
Les autorités monétaires turques ont procédé la semaine dernière à une
forte hausse des taux d'intérêt pour tenter d'enrayer la dégringolade
continue de la livre, qui a perdu près de 30% de sa valeur depuis un an.
"Nous ne sommes pas persuadés que le niveau actuel des taux à court
terme soit suffisant pour protéger la livre des pressions à la baisse,
particulièrement si le sentiment général à l'endroit des pays émergents
ne s'améliore pas", a jugé Gökçe Celik, analyste à la Finansbank.
"L'opportunité d'une nouvelle hausse modeste des taux demeure".
La décision de la banque centrale a suscité l'ire du Premier ministre
Recep Tayyip Erdogan, qui redoute que cette mesure affecte la
croissance du pays et creuse un peu plus ses déficits publics (+ de 7%
du produit intérieur brut).
Mercredi soir, M. Erdogan a indiqué qu'il observerait pendant "un
certain temps" les effets de cette décision et qu'il était prêt à
présenter "un plan B et un plan C", sans autre détail.
Le ministre des Finances Mehmet Simsek a démenti pendant le week-end
toute idée de restriction aux mouvements de capitaux, notamment en
taxant les dépôts en devise étrangère, et a attribué la pression qui
continue à s'exercer sur la livre à "la demande en devises étrangères
des particuliers et des entreprises".
Depuis la mi-2013, la monnaie turque, comme celle des autres pays
émergents, est fragilisée par la politique de resserrement monétaire de
la Fed. Son plongeon s'est accéléré depuis la mi-décembre à cause de la
crise politique provoquée par un scandale politico-financier qui
éclabousse le gouvernement.
De nombreux analystes ont révisé à la baisse leurs prévisions de
croissance pour 2014, contrairement au gouvernement turc qui a maintenu
les siennes à 4%.
(AFP, 3 février 2014)
Nuclear power plant being built without authorization
A nuclear power plant in the province of Mersin is under construction
despite lacking authorization, according to the environmental
organization Greenpeace in a report on its website posted Thursday
evening.
The Russian firm Rosatom, which is overseeing construction of the
nuclear power plant, did not obtain an environmental impact report and
did not have permission to begin construction, according to Greenpeace.
Rosatom misleadingly claimed it was only building a quarry, but in fact
began construction on the nuclear plant, said the environmental
organization.
Greenpeace obtained photos and video footage of the construction site,
which were posted on its website. The photos and videos show various
construction vehicles and depict the detonation of dynamite on a site
in close proximity to the Mediterranean coast.
Turkey currently does not have a nuclear power plant, although there
are plans for three to be built, including the disputed Mersin
facility. The other plants are prospected to be built in the Black Sea
province of Sinop and the northwestern province of Kırklareli. Several
protests have been staged in opposition to the plans.
Greenpeace opposes nuclear energy, claiming that it is costly,
hazardous, aids in the proliferation of nuclear weaponry, and produces
excessive waste. Opponents of nuclear plant construction often cite the
Chernobyl disaster of 1986, where an explosion resulted in the release
of harmful radioactive particles into the air. The scope of health
hazards generated by the radiation exposure is still unknown. In 2011,
a nuclear power plant failure occurred in Japan, which was the greatest
nuclear disaster since the Chernobyl meltdown.
(TODAY'S
ZAMAN, Jan 31, 2014)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
EU letters put pressure on Ankara for disputed laws
The European Union has sent its fifth letter to Turkey since the
emergence of a major graft probe to urge the Turkish government to
proceed with caution over contentious bills on the Internet and the
judiciary, the Hürriyet Daily News has learned.
At the same time, the bloc has also expressed its concerns that
widespread corruption and graft claims are not being efficiently
investigated because of a massive purge of police officers and
prosecutors that followed the launch of the Dec. 17, 2013, case,
according to sources.
The most recent letter, signed by Stefan Füle, the EU commissioner for
enlargement, to EU Minister Mevlüt Çavuşoğlu arrived in Ankara last
week after Parliament approved the controversial Internet Law. The EU
Commission confirmed the recent correspondence from Brussels to Ankara,
but declined to comment or give details as it does not want to convey
its messages via the media.
Earlier, the EU had sent a separate letter on the Supreme Council of
Judges and Prosecutors (HSYK) Law and three other letters urging the
government to effectively deal with the corruption and graft claims and
avoid actions that could undermine or reduce the capacity of the
judiciary and police to thoroughly investigate allegations of
wrongdoing, ensure accountability and act in an independent manner.
Similarly, Brussels has publicly urged the government to take all
necessary measures to ensure allegations of wrongdoing are addressed
without discrimination or preference in a transparent and impartial
manner.
In addition, the same messages were conveyed in the most direct way to
Foreign Minister Ahmet Davutoğlu and Çavuşoğlu on Feb. 11 during the
Turkey-EU Political Dialogue meeting, according to diplomatic sources.
Upon a question from the Daily News, the EU Commission’s spokesperson,
Peter Stano, summarized Brussels’ line with regard to the Internet Law.
“The law to be adopted imposes important restrictions on the freedom of
expression,” he said, citing the obligation for Internet providers to
monitor the posted content and keep users’ browsing history for two
years, as well as a move to increase the authority of the
Telecommunications Directorate (TIB) and limit judicial review as
important negative aspects of the law.
With regard to the HSYK Law, Stano said it was crucially important for
the rule of law in Turkey. “We have underlined, on a number of
occasions, our serious concerns regarding the potential impact earlier
versions of this law would have had on the independence and
impartiality of the judiciary, and the separation of powers in Turkey.”
He said the commission would now assess the adopted law “to monitor and
report on developments in the country in light of the accession
criteria.”
The Daily News has also learned that diplomats from the EU delegation
in Ankara last week visited the Presidency and expressed Brussels’
concerns over the Internet Law. “They obviously want Mr. President to
return the law to the government, but we believe it’s going to be very
hard,” a European diplomat told the Daily News. “We sense President Gül
will sign the bill into law.”
Mood in Brussels in worsening
The Turkish government’s insistence in moving forward with the two key
laws and continued efforts to undermine the capacity of judiciary and
police are seen as worrying in Brussels.
“The mood in Brussels is changing for the worse as EU officials made
clear to Davutoğlu and Çavuşoğlu during last week’s political dialogue
meeting [given that] the Internet Law and HSYK Law are nearing the end
of negotiations. The HSYK Law breaches the principle of the separation
of powers, and the Internet Law is fully against freedom of expression,
two key values of the EU,” the diplomat told the Daily News.
Under such conditions, the continuation of accession negotiation talks
will be harder, as there is little hope for the opening of a new
chapter soon. Chapters 23 and 24 are on the agenda of both sides, but
given the circumstances, they are unlikely to be opened, given that
Greek Cyprus’ will be difficult to overcome. The only chapter that
could be opened is Chapter 19, social policy and employment, but the EU
is not expected to accept the Turkish government’s proposal to alter
the required benchmarks.
“That could happen in a normal-functioning negotiation process, but
after witnessing the Turkish government’s move with regard to the HSYK
Law, there is not much appetite left for such gestures,” the diplomat
said. “There is not much confidence and credibility left for Turkey.” (hurriyetdailynews.com,
18 February 2014)
Le Silence Coupable des "Amis" de la Turquie
Jan Varoujan
Depuis presque dix mois, la Turquie est secouée par deux lames de fond.
Ce fut d'abord le phénomène Gezi en mai-juin 2013. Une contestation
citoyenne contre la radicalisation de "l'islam modéré" (un libellé
inventé par les médias occidentaux et qui ne veut rien dire), vers un
"fascisme vert", comme l'affirme le journaliste Erol Özkoray . Un
parti, l'AKP, qui après avoir gagné trois élections en promettant la
prospérité et la justice, conformément à son nom, est devenu au fil des
ans, de plus en plus répressif sous la houlette d'un Erdogan de plus en
plus autoritaire.
Vint ensuite le scandale de la corruption généralisée impliquant le
gouvernement au plus haut niveau sur fond d'une lutte impitoyable entre
Erdogan et Gülen, anciens alliés devenus adversaires. La répression
sans précédent qui s'en suivit avec le limogeage de milliers de
fonctionnaires dans la justice et la police, une épuration digne d'un
régime totalitaire, s'est ajoutée aux arrestations arbitraires de
contestataires et même de journalistes et avocats. Tout ceci dans un
pays qui frappe à la porte de l'UE.
Pourtant des signes précurseurs avaient attiré l'attention des observateurs de la Turquie. Quelques exemples :
- Dans son article "Le bras de fer se poursuit en Turquie", Laure
Marchand écrivait : "Indice que la crise est sérieuse, le Prix Nobel de
littérature Orhan Pamuk est sorti du silence qu'il a coutume d'observer
au sujet de la vie politique turque. ''Je suis inquiet pour mon pays
(...), il n'y a pas de signe à venir d'une solution pacifique'', a-t-il
déclaré".
- Murat Somer, professeur à l'Université Koç, soulignait quant à lui "
...en dépit du développement socio-économique, la société turque ne
devient pas plus ouverte à la diversité, au pluralisme et à l'égalité"
.
- Selon l'extrait d'une dépêche de l'AFP, repris dans Le Figaro du
20/04/2010: "Le Groupe d'États contre la Corruption (GRECO) du Conseil
de l'Europe a demandé mardi une révision approfondie de la législation
turque qui ne désigne pas assez clairement les actes constitutifs de
corruption. Elle critique aussi, dans un rapport publié à Strasbourg,
un contrôle très insuffisant du financement des partis politiques."
- Ariane Bonzon, sur Slate.fr, dans son article "R. T. Erdogan a-t-il
un jour cru à une Turquie européenne?" écrivait: "Que s'est-il passé?
Le contraste entre l'homme de 2002 et celui de 2013 est flagrant.
Faut-il en être surpris? Ou au contraire y voir la preuve, comme ses
plus irréductibles opposants, du "double agenda" d'Erdogan et de l'AKP?
Lesquels, une fois libérés de la tutelle militaire grâce au soutien de
l'UE, auraient ainsi eu les coudées franches pour mettre en branle le
projet caché d'une politique néo-ottomane, éloignée des valeurs
laïques, démocratiques et occidentales."
Tout récemment "l'initiative "orwellienne" d'Erdogan pour brider
l'Internet est un verrou supplémentaire pour faire taire les
intellectuels et les journalistes", écrit Özkoray qui doit passer
devant un tribunal pour avoir publié un livre sur les événements du
parc Gezi. C'est en réalité un appel au secours de la part de cet
intellectuel francophone. Trouvera-t-il un écho ?
En France, nous n'avons pas beaucoup entendu, les chantres de "la
Turquie en Europe" qui ne perdent pas une occasion pour faire la
promotion d'une Turquie moderne, laïque et démocratique, sur les ondes
ou dans les colonnes des magazines, en culpabilisant au passage l'UE
qui repousserait ce "grand pays". Ils se taisent bizarrement quand il
s'agit de mettre en lumière les carences de la Turquie dans les
domaines des droits de l'homme, du respect des minorités et de la
liberté d'expression. Pourtant certains de ces journalistes font partie
de l'Institut de Bosphore, une officine de lobbying installée à Paris
et qui affiche sur son site une commission scientifique comptant parmi
ses membres des personnalités comme A. Juppé, M. Rocard, J.F. Copé, P.
Moscovici, C. Tasca, T. Mariani, H. Haenel, E. Guigou. Ont-ils abordé
pendant les colloques sur les rives de Bosphore ces sujets qui fâchent?
A moins que cette commission de "scientifiques" n'en a que le nom et se
contente d'agir comme un groupe de pression auprès des décideurs...
Quand on voit les noms des sponsors de cet Institut et les membres
appartenant aux sphères économiques; Axa, Total, TUSIAD, ADP, L'Oréal,
Havas, GDF-Suez... le doute est permis.
Ceux qui s'intéressent vraiment à l'avenir de ce pays doivent
s'inquiéter de la situation dans laquelle se trouve aujourd'hui la
Turquie, qui est sur une pente glissante, avec une économie
déstabilisée et un Premier ministre dont, semble-t-il, la date de
péremption arrive bientôt à échéance. Ses amis, bien sûr, qui
souhaitent une Turquie vraiment démocratique, respectueuse de ses
minorités et en accord avec les valeurs européennes, mais, aussi ses
voisins et adversaires. Oui, aussi paradoxal que cela puisse paraître,
les voisins immédiats, l'Arménie, la Syrie et le Chypre, avec qui la
Turquie a des contentieux, ont intérêt, eux aussi, à avoir une Turquie
stable à leurs frontières. http://www.huffingtonpost.fr/jan-varoujan/silence-amis-turquie_b_4761356.html
Erdoğan-Gülen rift hits European Parliament talks
The Turkish government’s rift with one-time ally Islamic scholar
Fethullan Gülen has come onto the agenda of the European Parliament,
after a lawmaker suggested inviting a representative from the Gülen
movement to speak at a meeting on Turkey’s progress report.
The offer was made by Alexander Graf Lambsdorff, the vice-chairman of
the Liberal Group in the European Parliament, during discussions on the
report prepared by the European Parliament’s Foreign Affairs Committee
(AFET).
Recalling that journalist Ahmet Şık was listened to at the European
Parliament during previous discussions on Turkey’s progress, Lambsdorff
said representatives of the Gülen movement might be similarly invited.
“Şık has enlightened us in many issue, and we can learn much about
what’s going on [in Turkey] from the Gülen movement. We can enable this
issue to be discussed in a more transparent atmosphere,” Lambsdorff
said.
However, the idea was rejected by Ria Oomen-Ruijten, the European
Parliament’s Turkey rapporteur, who said “the only authority we will
take into account is the Turkish state and government.”
“This movement is active in the United States and in several places
across the world. We have to take into account only one authority, the
Turkish Republic and its government,” said Oomen-Ruijten, the author of
Turkey’s latest draft report.
Meanwhile, Hüseyin Gülerce, a prominent Gülen-affiliated figure, has
denied claims that the Gülen movement would be forming a political
party. “If we understand this movement correctly, then we can loudly
say that it will never form a party,” Gülerce wrote in his column in
daily Zaman on Feb. 12. (hurriyetdailynews.com, 12 February 2014)
Une étudiante française porte plainte contre Ankara
Elisa Couvert, une étudiante française, porte plainte contre le
gouvernement turc pour l’arrestation arbitraire, lors des émeutes de
juin dernier, et les conditions de détention difficiles dont elle a été
victime. Récit.
Étudier en Turquie et être « traitée comme une terroriste ». C’est le
triste sort qu’a connu Elisa Couvert, une Française de 24 ans, qui a
depuis porté plainte devant la Haute Cour criminelle d’Istanbul pour
détention arbitraire et entrave à la liberté. Elle réclame 50 000
livres turques (16 000 euros) de dommages au ministère des Finances
pour violation de ses droits durant sa période de détention.
L’histoire, que relate le quotidien turc « Hurriyet » dans son édition
du mercredi 12 février, remonte au 11 juin 2013 dernier. Ce jour-là,
des dizaines de policiers anti-émeute ont repris le contrôle de la
place Taksim à Istanbul, siège du mouvement de protestation
antigouvernementale, qui secoue la Turquie depuis 12 jours.
Alors que les policiers faisait un usage massif de gaz lacrymogènes,
Elisa Couvert a tenté d’y échapper en se réfugiant au siège du Parti de
la démocratie socialiste (SDP), une formation active dans la résistance
populaire. Elle est alors arrêtée, avec une dizaine d’autres personnes,
et placée en détention pendant quatre jours.
Au cours de son interrogatoire, la jeune Française estime avoir été
traitée « comme une terroriste ». Elle est questionnée sur sa relation
avec le SDP et a également été accusée d’être un espion français. Venue
étudier à l’université de Galatasaray il y a deux ans dans le cadre
d’un programme Erasmus, elle a également dû donner un récit détaillé de
sa vie en Turquie, et notamment sur sa thèse qu’elle était en train
d’écrire.
“J’ai attendu au centre de rétention des étrangers de Kumkapı durant
huit jours dans des conditions difficiles, en attendant que la justice
statue sur mon expulsion », a-t-elle précisé. Elle a finalement été
expulsée le 24 juin par les autorités turques, sans qu’aucune charge ne
soit retenue contre elle. La date d’un procès n’a pas été précisée. (france24.com, 12 fév 2014)
Swoboda urges Gül not to ratify internet censorship law
Demonstrations and violent clashes with security forces have flared up
in Istanbul after the Turkish Parliament passed a bill that allows for
severe restrictions of internet content and expansive user data
hoarding.
Hannes Swoboda, President of the Socialists and Democrats Group in the European Parliament, said:
"Mr Erdogan pays lip service to the European integration process but
then contradicts himself by defending restrictive censorship laws.
Turkey is, still, the country with the highest number of imprisoned
journalists worldwide. This new internet censorship law lays the
groundwork for the prosecution of political opponents.
"I urge President Gül not to sign this online censorship bill into law.
The Turkish Parliament should seek independent, international expertise
on the matter and involve civil society in the process of drafting an
adequate bill that would really protect citizens.
"I understand the outrage of many protesters in Turkey who do not want
to be censored by their government. The violent reaction of the
security forces to the demonstrators is very worrying. We urge all
sides to refrain from violence and enter into dialogue instead."
(s-d.Press@europarl.europa.eu)
Merkel ne soutient pas la Turquie pour l'UE
Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a appelé Angela Merkel à
appuyer la demande d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne,
aujourd'hui, mais rien n'indique que la chancelière l'ait entendu.
Lors d'une visite en Allemagne ternie par les critiques européennes
contre la répression des manifestations de la place Taksim d'Istanbul,
l'an dernier, et contre la récente purge du système judiciaire et
policier, Recep Tayyip Erdogan a estimé que le soutien de Berlin à la
candidature turque n'était "pas à la hauteur". "Nous attendons
davantage. Je voudrais vous rappeler que la communauté turque en
Allemagne est plus importante que la population de nombre de pays
européens", a déclaré le Premier ministre avant son entretien avec
Angela Merkel à Berlin.
La chancelière, qui ne fait pas mystère de ses réticences à voir la
Turquie entrer dans l'UE, n'a guère semblé sensible à cet argument.
"J'ai insisté sur le fait que nous sommes dans un processus de
négociation qui s'achèvera certainement un jour mais n'a pas de
calendrier précis", a déclaré Angela Merkel à la presse à l'issue de
leur entretien. "Ce n'est pas un secret, et cela n'a pas changé dans
mon esprit, que je suis sceptique sur le fait que la Turquie puisse
devenir membre à part entière", a-t-elle ajouté.
Ankara a entamé des négociations d'adhésion à l'UE en 2005, dix-huit
ans après avoir fait acte de candidature. Le processus est depuis
ralenti par la question du statut de Chypre, dont la Turquie occupe la
partie Nord depuis 40 ans, et de la reconnaissance du génocide
arménien. Il se heurte en outre à de fortes réticences de certains
pays, dont l'Allemagne et la France.
Conscient de ces obstacles, Recep Tayyip Erdogan vient de se rendre à
Bruxelles, où il s'est entretenu avec le président de la Commission
européenne, José Manuel Barroso, et à Paris, où le président François
Hollande a apporté un soutien prudent à la candidature turque, dont son
prédécesseur Nicolas Sarkozy ne voulait pas entendre parler. (Le Figaro.fr avec Reuters, 4 féb 2014)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
Top US commander visits Turkey
U.S. Army Chief of Staff Gen. Ray Odierno met with Turkish Chief of
General Staff Necdet Özel on Feb. 5 in Ankara, a written statement
released by the Turkish Armed Forces (TSK) has said.
Gen. Odierno also met his counterpart, Commander of the Turkish Land
Forces Gen. Hulusi Akar, and traveled to İzmir to visit the NATO Land
Component Command Headquarters, commanded by Lt. Gen. Ben Hodges,
according to a spokesman for the U.S. embassy in Ankara, T.J. Grubisha,
speaking to the Hürriyet Daily News.
“Turkey is a trusted NATO ally of the United States and a critical
partner in the region. We value and respect our Turkish allies,” said
Gen. Odierno, according to a press release by the embassy.
“This command is critical to ensuring we continue our relationships
with our European allies and counterparts. Lt. Gen. Hodges and his
staff are engaged in numerous exercises and discussions throughout NATO
and Europe strengthening our commitment to peace and stability in the
region,” the U.S. commander said.
Gen. Odierno also participated in a wreath laying ceremony at Anıtkabir
“to honor and pay respect to the founder of the Republic of Turkey and
the Turkish Armed Forces,” the embassy spokesperson said.
U.S. Secretary of Defense Chuck Hagel has postponed a scheduled trip to
Turkey late last month without clarifying the reason, but expressed his
hope to visit Turkey soon. Hagel was expected to pay a visit to Turkey
on Jan. 27 as part of his European tour. (hurriyetdailynews.com, 6 February 2014)
Relations
régionales / Regional Relations
Vers un accord sur l'indemnisation des victimes du Mavi Marmara
La Turquie et Israël sont "proches" d'un accord sur l'indemnisation des
familles des Turcs tués ou blessés en 2010 lors de l'assaut par l'armée
israélienne d'une flottille qui voulait briser le blocus de Gaza,
a-t-on appris de source officielle turque.
"Nous sommes proches d'un accord", a indiqué lundi à l'AFP un
responsable turc s'exprimant sous couvert de l'anonymat, ajoutant que
le sous-secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères turques Feridun
Sinirlioglu avait rencontré la semaine dernière ses interlocuteurs
israéliens pour faire avancer le dossier.
"Il ne serait pas approprié de donner une échéance pour une question
aussi délicate mais je peux dire que de sérieux progrès ont été faits
lors des dernières rencontres", a pour sa part déclaré dimanche le
ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu.
"Un pas historique a été franchi avec les excuses (...), un deuxième
pas le sera avec un accord sur l'indemnisation", a estimé M. Davutoglu
sur la chaîne de télévision A Haber. "Nous sommes dans une période où
nos relations (avec Israël) sont les plus proches possibles de la
normalisation après l'affaire du Mavi Marmara", a-t-il ajouté.
Longtemps alliés, la Turquie et Israël se sont brouillés après
l'attaque meurtrière menée en 2010 par des commandos israéliens contre
le "Mavi Marmara", le navire amiral turc d'une flottille affrétée par
l'ONG islamique turque IHH à destination de Gaza.
Cette opération avait coûté la vie à neuf ressortissants turcs, dont
les familles ont porté plainte en Turquie contre quatre responsables de
l'armée israélienne aujourd'hui jugés par contumace par une cour
criminelle d'Istanbul.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a formellement
présenté des excuses en mai dernier mais la normalisation des relations
entre les deux pays reste suspendue aux négociations d'indemnisation,
en cours depuis plusieurs mois.
Selon le quotidien israélien Haaretz, l'Etat hébreu a offert une enveloppe de 20 millions de dollars aux victimes turques.
(AFP, 10 février 2014)
Israël propose 20 M USD à Ankara pour 9 Turcs tués en 2010
Israël a offert 20 millions de dollars d'indemnisation aux familles des
Turcs tués ou blessés en 2010 par l'armée israélienne lors d'un assaut
donné à une flottille au large de Gaza, a indiqué lundi le quotidien
israélien Haaretz.
Citant des "sources diplomatiques occidentales", le journal a ajouté
que les discussions entre les deux pays avaient progressé, mais
qu'aucun accord n'avait encore été conclu.
"Des pas importants ont été faits, il reste encore des points à
régler", a commenté lundi le vice-Premier ministre turc Bülent Arinç
devant la presse, sans entrer dans les détails. "Nous ne sommes pas
encore au niveau de la signature (...) mais la solution est proche",
a-t-il ajouté.
Selon Haaretz, les négociations ont repris en décembre avec la visite à Ankara d'une délégation israélienne.
A cette occasion, les responsables turcs ont demandé 30 millions de
dollars d'indemnités, alors qu'Israël ne proposait à l'époque que 15
millions, ont précisé ces mêmes sources. Mais d'après le Haaretz,
Israël a offert d'augmenter à 20 millions sa proposition initiale.
Selon le journal israélien, l'argent ne sera pas versé directement aux
familles des neuf morts et des blessés, mais déposé dans un fonds
humanitaire et réparti aux victimes et à leur famille en fonction de
critères bien définis.
Des responsables israéliens cités par le journal estiment qu'aucun
accord ne devrait intervenir avant les élections en Turquie prévues le
30 mars dans la mesure où le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan
redouterait qu'un accord avec Israël puisse lui nuire politiquement.
Dans les négociations en cours, Israël souhaite que la Turquie renonce
à poursuivre en justice les soldats et officiers impliqués dans
l'interception de la flottille et veut une normalisation des relations
entre les deux pays qui aille au-delà du simple retour de l'ambassadeur
turc à Tel-Aviv, a poursuivi le Haaretz.
Quatre officiers supérieurs israéliens considérés comme responsables du
raid sont jugés depuis 2012 en leur absence devant une cour criminelle
d'Istanbul.
Déjà tendues depuis une opération israélienne meurtrière dans la bande
de Gaza, en décembre 2008/janvier 2009, les relations entre la Turquie
et Israël, alliés stratégiques dans les années 1990, se sont
brutalement dégradées le 31 mai 2010 lors de l'assaut israélien contre
une flottille qui tentait de briser le blocus israélien autour de la
bande de Gaza.
Neuf passagers du navire turc Mavi Marmara avaient été tués, provoquant une crise diplomatique entre les deux pays.
(AFP, 3 février 2014)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Nouvelle mouture d'une feuille de route à Chypre
La présidence de la République turque de Chypre Nord (KKTC) a annoncé
jeudi qu'elle étudiait une nouvelle mouture d'une feuille de route
préparée par l'ONU pour reprendre le dialogue avec les Chypriotes-grecs
en vue d'une réunification de l'île.
"Nous avons reçu ce matin (jeudi) une nouvelle version d'une
'déclaration commune' transmise par l'ONU, comme ce fut le cas dans le
passé", a indiqué dans un communiqué la présidence de la KKTC, l'entité du Nord de l'île, reconnue uniquement par la Turquie.
"Nous allons faire les évaluations nécessaires conformément aux intérêts du peuple turc de Chypre", a-t-elle ajouté.
Parallèlement, le président chypriote-grec Nicos Anastasiades a réuni
les responsables des différents partis politiques, dont beaucoup sont
hostiles à l'idée d'une reprise des négociations, pour leur faire part
de l'avancée des discussions. Il devait ensuite s'envoler pour une
série d'entretiens vendredi à Athènes.
"En ce qui nous concerne, nous avons dit ce que nous avions à dire et
c'est à l'autre côté de répondre", a déclaré M. Anastasiades à la
presse.
L'existence de ce nouveau texte confirme les progrès enregistrés ces
derniers jours en vue d'une reprise des négociations lancées sous
l'égide de l'ONU mais suspendues par les Chypriotes-turcs quand le
gouvernement chypriote-grec --seul reconnu par la communauté
internationale-- a pris la présidence tournante de l'Union européenne à
l'été 2012.
La crise financière dans la partie sud (chypriote-grecque) de l'île a
ensuite différé leur reprise, et les discussions bloquent désormais sur
le communiqué commun qui doit servir de feuille de route.
"Depuis le début, nous avons établi certains paramètres spécifiques
pour la reprise d'un dialogue substantiel sur le problème de Chypre,
afin de parvenir à une solution viable et fonctionnelle", a expliqué M.
Anastasiades, assurant sans donner de détail avoir convaincu la
communauté internationale.
"Aujourd'hui, il semble qu'il y ait des chances sérieuses d'un communiqué commun", selon lui.
Chypre est coupée en deux depuis l'invasion turque de 1974, en réaction
à une tentative de coup d'Etat qui visait à rattacher Chypre à la
Grèce. L'île est entrée divisée dans l'UE en 2004, après l'échec d'un
accord de réunification approuvé par les Chypriotes-turcs mais rejeté
par les Chypriotes-grecs.
(AFP, 6 février 2014)
Chypre accuse la Turquie d'avoir harcelé un navire
Chypre a accusé lundi la Turquie d'avoir harcelé un navire opérant dans
le cadre de ses prospections de gaz et pétrole, et assuré qu'elle ne se
laisserait pas intimider par ce pays qui occupe le tiers nord de l'île
depuis 1974.
Le ministre chypriote des Affaires étrangères, Ioannis Kasoulides, a
affirmé qu'un navire norvégien avait reçu l'ordre d'"abandonner sa
position" par une communication radio turque alors qu'il menait des
recherches sismiques pour le géant français de l'énergie Total près des
blocs 10 et 11, au sud de l'île.
Des responsables ont précisé que la frégate turque "Giresun" avait
ordonné au navire norvégien "Princess" de "quitter les eaux turques"
alors qu'il se trouvait dans la zone économique exclusive (ZEE) de la
République de Chypre.
"La provocation verbale d'Ankara ne va pas nous empêcher d'exercer
notre souveraineté", a assuré le porte-parole du gouvernement, Victoras
Papadopoulos, ajoutant: "La République de Chypre (...) poursuivra ses
efforts pour trouver des hydrocarbures dans sa ZEE".
M. Papadopoulos a indiqué que l'incident s'était produit samedi quand
un navire de guerre turc se trouvait à quelque 16,5 miles nautiques du
navire norvégien, mais a nié "toute poursuite comme l'a affirmé la
Turquie".
La Turquie --qui a envahi le nord de Chypre en 1974 en réaction à un
coup d'Etat fomenté par des nationalistes chypriotes-grecs et visant à
rattacher le pays à la Grèce--
s'est toujours opposée aux explorations menées par le gouvernement chypriote qu'elle ne reconnaît pas.
Ankara qualifie ces explorations d"illégales" et a commencé à lancer sa
propre campagne de prospection sur la côte nord de l'île.
Chypre, au bord de la faillite, a dû accepter en mars des conditions
draconiennes en contre-partie d'un plan de sauvetage financier
international et se trouve plongée dans une récession depuis plusieurs
mois. Elle place de fait de grands espoirs dans les réserves de gaz
récemment découvertes au large de ses côtes.
(AFP, 3 février 2014)
Immigration
/ Migration
La femme en tant que combattants de la liberté
Programme de poésie et de musique
avec
Kaat BAUTERS (Belge)
Raconteuse et force inspirante
de Vos Restaurabo (performances créatives)
Shilimeza PRINS (South Africa)
Une voix d’ange, qui performe
de poésie de l’Afrique de sud
Medenî Ferho (Kurdistan)
Journaliste Kurde, éditeur
et auteur de plusieurs romans
Rukiye Özmen (Kurdistan)
Raconteuse et poétesse Kurde
Azer Şiwêş (Kurdistan)
Poète kurde engagé
Hekimo (Kurdistan)
Chansons traditionelles kurdes
GRATUIT
Dimanche 23 février 2014, 14h
TEN NOEY
25 rue de la Commune
1210 SAINT-JOSSE-TEN-NOODE
T 02 217 08 82
F 02 217 19 22
E tennoey@vgc.be
http://tennoey.vgc.be
Imbroglio: Le procès de Bahar Kimyongür
- Alors, il est fini le procès de Bahar K. en Italie ?
- Non, il y est toujours séquestré !
- Quoi, il est toujours en prison ?
- Non, il est resté 13 jours en détention.
- Il est libre maintenant alors ?
- Non un juge a décidé de l'assigner à résidence, le temps de statuer sur son sort. Ça fait 78 jours que ça dure.
- Et il compte le juger bientôt ?
- Non, il ne va pas le juger. Un procureur devait l'avertir pour qu'il
fixe une audience mais on a appris que le dossier est en fait entre les
mains de la ministre italienne de la justice.
- Ah ? Et cette ministre, elle va bientôt le libérer ?
- Non !
- Quoi, les charges contre lui sont si sérieuses ?
- Non, le dossier est vide.
- Donc la ministre peut donner l'ordre de le libérer ?
- Non... parce qu'il n'y a plus de ministres en Italie pour le moment, le gouvernement a démissionné !
- Mais qui va décider alors, si ce n'est pas le juge et qu'il n'y a pas
de ministres ? L'Italie ne peut pas le libérer comme l'Espagne l'a fait
l'année passée ?
- Non ! En juin dernier, l'Espagne l'a libéré moyennant une caution de
10 000 euros. Mais Madrid attend désormais la décision italienne pour
donner à son tour une réponse à la demande turque d’extradition
- Mais en fait, Bahar K., il est quand même Belge. La Belgique ne peut-elle pas se bouger un peu pour le sortir de là ?
- Non, l’État belge ne veut rien faire : il dit faire confiance à l'Espagne et à l'Italie...
http://freebahar.com/indexFR.php
https://www.facebook.com/SoutienABaharKimyongur?fref=ts
Rassemblement pour Bahar
1er mars 15h, Ambassade d'Italie à Bruxelles
Communiqué du Clea - 21/02/2014
100 jours
Malgré un dossier vide, le 1er mars, cela fera 100 jours que le citoyen
belge est séquestré en Italie. Et reste ainsi à la merci de l’État
turc...
L'Italie doit libérer
Bahar Kimyongür
La Belgique doit
le protéger !
RASSEMBLEMENT
SAMEDI 1er MARS à 15 HEURES
DEVANT L'AMBASSADE D’ITALIE
28, rue Emile Claus, à 1050 Bruxelles
La rue Emile Claus relie l’avenue Louise
à la chaussée de Waterloo (à la hauteur de la Bascule)
http://www.freebahar.com
http://www.leclea.be
Pétition: Free Bahar - Objectif 10.000 signatures!
Chère amie, Cher ami,
10 000 signataires, tel est l'objectif ambitieux fixé pour la pétition
contre l’extradition de Bahar Kimyongür vers la Turquie. À ce jour, 5
600 personnes l'ont déjà signée.
Pourquoi cette pétition est-elle si importante ?
C'est la combinaison du travail des avocats du ressortissant belge et
d'une mobilisation citoyenne multiforme qui permettra d'éviter son
extradition vers la Turquie. Mobiliser des gens sur son lieu de
travail, dans son quartier, dans son club de sport, dans sa ville, sur
le net... est donc une nécessité absolue pour protéger Bahar.
Compter nos forces...
Apposer son nom au bas de la pétition www.freebahar.com
est le moyen le plus simple, le plus évident, de manifester sa
solidarité envers le citoyen belge, de prendre position dans l'affaire
Kimyongür. Et convaincre son entourage de la signer constitue
l'occasion de faire découvrir à un nombre croissant de gens sa
situation kafkaïenne.
La pétition « Non à l' extradition de Bahar Kimyongür » est donc une façon de compter nos forces et de les faire croître.
Une force sur laquelle il faut compter...
Mais il s'agit aussi d'une manière de prouver que nos forces comptent,
d'apporter une aide très concrète aux avocats de Bahar. Devant les
juges italiens, devant les juges espagnols, face aux autorités
politiques, face à Interpol, la défense de Kimyongür aura de multiples
cartes en main. Parmi celles-ci, le fait d'annoncer que des milliers et
des milliers de citoyens s'opposent à son extradition constitue un
argument non-négligeable.
Comment récolter 10 000 signatures ?
5600, ce résultat est déjà un beau succès, une première étape.
Pour rappel, la pétition que le CLEA avait lancé au moment de
l'incarcération de Bahar en Belgique avait obtenu, après plusieurs mois
d'efforts et de militance acharnés aux quatre coins de la
Belgique, le soutien de 3000 personnes. Et lors de son
incarcération aux Pays-Bas, nous avions récolté, pour la toute première
pétition contre l’extradition de Bahar, 7000 signatures.
5600, ce n'est donc qu'un début ! Notre travail de fourmi doit se
poursuivre. Une à une, il faut continuer à convaincre les personnes de
signer.
Plusieurs démarches simples peuvent être entreprises pour atteindre
notre but et collecter encore de nombreuses signatures. Votre rôle dans
la réussite de ce projet s'avère crucial...
1) Contactez ou recontactez (en partageant ce mail, par exemple) tous
vos amis pour vérifier qu'ils ou elles ont bien signé la pétition en
ligne. N'hésitez pas à introduire cette demande par un petit mot
personnel qui argumente en ce sens.
2) Vous pouvez télécharger la pétition en format papier. Gardez-la chez vous ou dans votre poche : http://www.freebahar.com/pdf/Petition_en_francais.pdf Quand vous rencontrez quelqu'un, il ne vous restera plus qu'à lui proposer de signer directement.
Quand la pétition est remplie, vous pouvez la renvoyer scannée (via info@freebahar.com ) ou par la poste (adresse sur la pétition papier).
N'hésitez pas à demander aux gens que vous parvenez à faire signer,
d'accomplir la même démarche auprès de leurs propres amis. Et
évidemment, signez la pétition une seule fois. Si vous signez la
pétition électronique, ne signez pas le format papier (et vice versa).
3) Atteindre notre objectif de 10 000 signatures peut paraître une
entreprise périlleuse, difficilement réalisable. Par qui, par où
commencer ?
Pour y parvenir, fixez-vous de petits objectifs. Par exemple, essayez
de convaincre une personne par semaine de signer. Pour ce faire,
envoyez un mail à votre meilleur ami, téléphonez ou envoyez un SMS à
quelqu'un de proche qui hésitait jusqu'alors, parlez à un collègue de
l'affaire.
Autre exemple : chaque jour, consacrez 5 petites minutes de votre temps à cette tâche.
Merci à vous pour le soutien que vous apportez à la campagne contre
l'extradition de Bahar Kimyongür vers la Turquie. Sa liberté est la
nôtre.
www.leclea.be
Ali, Bahar et les 50 ans
Henri Goldman
Ils sont belges tous les deux. Mais pas que, puisque Ali Aarass est
aussi marocain et que Bahar Kimyongür est aussi turc. Ils ont donc deux
nationalités. Pour beaucoup, cette bigamie citoyenne est une source de
problèmes. Attaché à la citoyenneté de résidence (= on a des droits là
où on vit), il ne m’a jamais semblé indispensable, quand on s’intéresse
à un autre pays, fut-il celui de ses origines, d’en posséder le
passeport. Mais surtout, ce qui est insupportable, c’est de ne pas
avoir le choix et de se retrouver « génétiquement » le sujet d’un État,
soumis à son Souverain et à son statut personnel rétrograde, contre son
gré et sans pouvoir y échapper. Et que cette « nationalité contrainte »
soit entérinée par le droit international, ou du moins par la lecture
que certains en font. Comme Didier Reynders, notre ministre des
Affaires étrangères.
À la suite d’une longue saga judiciaire, Ali Aarass est aujourd’hui
détenu dans la prison de Salé-Rabat, dans un pays où il n’a jamais
vécu. La Belgique lui refuse obstinément l’assistance consulaire, au
nom de ce principe « de droit international » que les Belgo-Marocains
sont seulement marocains au Maroc (et seulement belges en Belgique) et
qu’on ne peut donc rien pour eux là-bas. Que les Belgo-Marocains dont
il est question soient souvent marocains contre leur gré ne trouble pas
notre ministre.
Autre principe de droit international : on n’extrade pas ses nationaux.
Ali Aarass a été extradé en 2010 à la suite de son arrestation en
Espagne en 2008. Vers le Maroc et dans l’indifférence de la Belgique,
qui ne voulait pas faire obstacle à la volonté de la police de Mohamed
VI d’en faire un terroriste. Avec Bahar Kimyongür, la complaisance
s’est muée en complicité puisqu’en 2006, un véritable traquenard a été
organisé par l’entourage de Laurette Onkelinx, alors ministre de la
Justice, pour que la police néerlandaise arrête le ressortissant
belgo-turc lors d’une escapade aux Pays-Bas en vue de son extradition
vers la Turquie. Mais, contrairement aux autorités espagnoles vis-à-vis
d’Ali Aarass, la Justice néerlandaise ne se prêta pas à ce petit jeu.
Bahar Kimyongür est aujourd’hui assigné en résidence en Italie, après
avoir été intercepté en Espagne, toujours sous le coup du même mandat
d’arrêt international lancé par la Turquie et que la Belgique n’arrive
pas à casser. Pour autant qu’elle essaie… [Voir sur le site du Clea]
Dans ces deux cas, les autorités belges se sont prêtées à des manœuvres
douteuses pour faire plaisir à des États qui ne sont ni l’un ni l’autre
des modèles en matière de respect des droits fondamentaux. Si j’y
reviens aujourd’hui, c’est parce que la Belgique célèbre en ce moment
les 50 ans de la convention d’immigration belgo-marocaine, comme elle
le fera dans quelques mois pour la convention belgo-turque. Après 50
ans, il est bien temps de reconnaître que les citoyens issus de ces
deux grandes immigrations sont des Belges à 100% et qu’il faut donc
cesser de sous-traiter systématiquement leur sort à des pays d’origine
qui s’octroient le droit régalien de régenter leurs vies, comme on
s’apprête encore à le faire avec une énième réforme de l’exécutif des
musulmans de Belgique remis sous la coupe de l’« islam des ambassades
». (http://blogs.politique.eu.org/Ali-Bahar-et-les-50-ans)
Bahar, bientôt 100 jours d’exil arbitraire... Que fait la Belgique ?
Michel Collon
Notre ami Bahar Kimyongür est toujours en exil en Italie, loin de sa
famille, loin de ses amis, avec interdiction de sortir d’un tout petit
périmètre dans la ville de Massa. Et qui provoque cette situation
inhumaine, cette grave violation de la liberté d’expression ?
Monsieur Erdogan, qui se prend pour un empereur et s’acharne sur Bahar,
dont le grand tort est d’avoir révélé la vérité sur le rôle de la
Turquie dans le drame syrien. Erdogan pourchasse Bahar dans toute
l’Europe, en l’accusant de “terrorisme” pour avoir simplement
interpellé un ministre turc il y a quatorze ans !
Erdogan fait traîner la procédure au maximum avec un dossier vide.
Récemment, il semblait que le juge italien allait enfin libérer Bahar.
Malheureusement, la ministre de la Justice Annalisa Cancellieri est
toujours en possession du dossier. Le juge n’a rien à dire, le dossier
devient politique et les délais risquent de se rallonger
interminablement. Mais la Belgique aussi est responsable.
Que fait notre ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, grand
ami des démocrates saoudiens, qataris et israéliens, et aussi grand
serviteur des Etats-Unis, que fait-il pour libérer Bahar ? Rien.
La “Realpolitik” au-dessus des droits de l’homme, monsieur le ministre
? Vu la menace de torture dans les prisons turques qui pèse sur Bahar
en cas d’extradition, n’êtes-vous pas coupable de « non-assistance à
personne en danger » ?
En ces mois d’élection, exigeons tous que l’Etat belge bouge enfin pour
protéger un de ses citoyens, dont le seul tort est d’être un
journaliste indépendant !
*
« C'est mon engagement contre la guerre en Syrie qui suscite l'ire d'Erdogan »
Interviewé par le mensuel Drapeau Rouge, Bahar Kimyongür explique les
circonstances dans lesquelles il a été arrêté par Interpol avec un
dossier vide, tandis que la Turquie cherche à combler sa rancune envers
lui depuis quatorze ans.
(http://www.michelcollon.info/C-est-mon-engagement-contre-la.html?lang=fr)
Information judiciaire contre des militants turcs en Grèce
Une information judiciaire contre les quatre Turcs arrêtés lundi à
Athènes en possession d'armes et d'explosifs a été ouverte mardi
notamment pour "constitution d'organisation terroriste", a-t-on appris
de source judiciaire.
Les quatre hommes âgés de 25 à 43 ans seront présentés dans la semaine à un juge d'instruction en vue de leur inculpation.
L'information judiciaire a également été ouverte pour "fabrication et
fourniture d'explosifs en vue d'une entreprise terroriste", "détention
d'arme illégale" et "faux".
Les personnes mises en cause sont soupçonnées d'appartenir au Parti
Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C), qui a déjà
commis des attentats en Turquie.
L'ADN de l'homme de 49 ans a été découvert dans l'appartement d'une de
ses compatriotes tuée en octobre 2011 par l'explosion accidentelle
d'une grenade à Salonique (nord de la Grèce).
Il figure également sur des armes saisies en juillet dernier sur un
bateau au large de l'île de Chios dans la mer Égée, selon la police.
Deux Grecs et deux Turcs avaient été arrêtés sur le bateau, soupçonnés
d'avoir voulu faire passer cet arsenal en Turquie.
Un fusil d'assaut Kalachnikov, deux mitraillettes, trois armes de
poing, deux grenades et plus de six kilos de dynamite-gomme ont été
découverts dans l'appartement situé près du centre d'Athènes où la
police antiterroriste a arrêté lundi les quatre Turcs.
En mars dernier, le DHKP-C avait revendiqué des attentats à la roquette
et à la grenade contre le ministère de la Justice et le Parti de la
Justice et du Développement (AKP) au pouvoir.
Le groupe a aussi revendiqué un attentat-suicide à la bombe contre
l'ambassade américaine à Ankara, qui a tué un agent de sécurité turc le
1er février 2013.
(AFP, 11 février 2014)
Lettre de Marcel Leurin à la ministre italienne à propos de Kimyongür
À Madame la Ministre de la Justice Anna Maria CANCELLIERI
Madame la Ministre,
Le 4 janvier de cette année, je vous posais la question : « Ne
pensez-vous pas, Madame la Ministre, que les jugements rendus dans deux
pays démocratiques membres de l’Union devraient primer sur l’usage
abusif que fait d’une administration policière un État bâillonnant
fréquemment des journalistes et des avocats qui ont le front d’exercer
leur droit à la liberté d’expression ? »
Bahar Kimyongür, citoyen belge harcelé par son pays d’origine, a été
blanchi de toute participation à un mouvement terroriste par les
tribunaux des Pays-Bas et de la Belgique, États membres de l’Union
européenne . Ces décisions de Justice ne suffisent pas, hélas, à fonder
le rejet par l’Italie des accusations fallacieuses de la Turquie :
depuis près de trois mois, la vie de Bahar Kimyongür est en suspens,
avec toutes les conséquences qui s’en ensuivent pour sa femme et pour
ses enfants.
Il me semble qu’il serait plus que temps, Madame la Ministre, pour
vous-même et pour les membres de mon propre gouvernement, de prendre
des mesures concrètes pour que cesse cette iniquité.
Je vous prie d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de mes sentiments respectueux.
Marcel LEURIN
Inspecteur honoraire de l'enseignement
Avenue Neptune 12 Bte3
1190 BRUXELLES
Tél. : 02 345 22 37
Kimyongür: "Aujourd'hui, j'ai gravé mon 80e trait sur le mur"
Message de Bahar Kimyongür:
Mon actuel exil italien se décline déjà en 13 jours de tôle et 67 jours d'assignation à résidence.
Ca fait 40 jours exactement que le dossier turc d'extradition est
arrivé en Italie, 40 jours que la ministre Annamaria Canciellieri n'a
pas décidé si je devais être extradé vers la Turquie ou rapatrié en
Belgique.
Au lieu de négocier un sauf-conduit qui me permettrait de rentrer chez
moi auprès de ma famille, les autorités belges disent faire confiance
en la justice italienne alors qu'à ce stade-ci de la procédure, la
décision est purement politique.
Selon la loi italienne, tant que Madame Cancellieri n'a pas tranché la
question, ni le procureur général ni le président de la Cour d'appel de
Brescia en charge de l'affaire ne peuvent traiter mon cas.
Pourtant l'accusation turque ne repose que sur une action totalement
pacifique et anodine: un chahut survenu au Parlement européen à
Bruxelles il y a 14 ans au moment où un ministre turc prenait la parole.
Depuis, le 11e Tribunal pénal d'Ankara (anciennement la Cour de sûreté
de l'Etat) demande inlassablement mon extradition quitte à se couvrir
de ridicule.
En effet, pour prouver ma dangerosité et ainsi "alourdir" mon cas, la
justice turque n'a rien trouvé de mieux que de verser au dossier
d'extradition un article tout aussi inoffensif que mon chahut.
Mais l'Europe "démocratique" n'est pas en reste.
User de ma liberté d'expression m'a en effet valu d'être traîné en
justice et incarcéré en Belgique, aux Pays-Bas, en Espagne et à présent
en Italie.
En 2006, la justice néerlandaise a rejeté la demande turque
d'extradition et m'a libéré. En 2009, la justice belge m'a acquitté sur
toute la ligne. L'année dernière, la justice espagnole m'a libéré sous
caution. Quant à la justice italienne, elle devra finalement s'aligner
sur les précédentes décisions européennes, c'est-à-dire renvoyer la
demande d'extradition à l'expéditeur.
En attendant, après toute cette cabale absurde, l'Etat belge aurait-il
mal au c... de demander à une ministre italienne d'arrêter de jouer
avec la vie de l'un de ses citoyens?
www.freebahar.com
Les étranges collaborateurs de Milquet
Le 25 mai, la ministre de l’Intérieur et de l’Egalité des chances sera
tête de liste pour le CDH, dans la capitale, alors qu’on l’attendait
plutôt dans la bataille pour la Chambre, aux côtés de ses collègues du
gouvernement fédéral. Joëlle Milquet (23 487 voix en 2009) doit
cartonner à nouveau pour offrir 3 voire 4 sièges à son parti. La
candidate CDH devra notamment composer avec le montant des dépenses
autorisé pour le scrutin de 2014 : pour les 12 humanistes francophones
élus en 2009 à Bruxelles, maximum 225 108 euros. Ce qui est beaucoup
plus que le FDF, « victime » de sa scission avec le MR, mais un tiers
en moins qu’Ecolo (17 élus).
Dans ce contexte, on s’étonne de l’arrivée depuis les mois d’octobre et
novembre derniers de huit nouveaux collaborateurs au sein du cabinet de
l’Intérieur et de l’Egalité des chances, au numéro 2, rue de la Loi.
Tous sont bruxellois et d’origine marocaine, turque ou congolaise. Pour
la majorité, élus communaux (échevins ou conseillers) à
Bruxelles-Ville, Anderlecht, Molenbeek et Saint-Josse-ten-Noode. Ils
ont été engagés au ministère Milquet comme conseiller ou comme
collaborateur, à plein-temps ou à temps partiel, voire très partiel.
Certains ont une adresse e-mail officielle du cabinet, d’autres pas.
Tous ces engagements, à six mois des élections, sont surprenants,
surtout au vu du pedigree électoral des intéressés et de leur
répartition géographique à Bruxelles. De très bonnes sources nous
affirment que ces collaborateurs auraient été engagés uniquement pour
préparer la campagne de Joëlle Milquet dans des communes de Bruxelles
où la population issue de l’immigration est fort présente. Ce serait
contraire à la législation sur les dépenses électorales (les candidats
ne peuvent mener aucune campagne électorale avec l’aide de cabinets
ministériels, d’institutions et d’administrations fédérales).
Toujours selon nos sources, les nouveaux collaborateurs du n°2 rue de
la Loi seraient notamment chargés d’organiser ou de repérer, d’ici au
mois de mai, des événements où la candidate Milquet pourrait rencontrer
un maximum d’électeurs potentiels d’origine marocaine, turque,
congolaise… Ainsi, la grande soirée au Concert Noble (à Bruxelles) qui,
le 21 janvier, célébrait les 50 ans de l’immigration turque, en
présence de Joëlle Milquet et de Recep Erdogan, aurait été orchestrée
par l’un des nouveaux collaborateurs, au sein du cabinet. C’est
également au cabinet que les invitations auraient été préparées.
« C’est à la limite de la calomnie et c’est surtout stigmatisant pour
les collaborateurs concernés, réagit la ministre CDH. Je ne regarde pas
les origines mais la compétence des gens avant d’engager qui que ce
soit. J’ai aussi récemment recruté deux Belgo-Belges. Ce genre de
médisance ne peut venir que de personnes malintentionnées. Si certains
veulent faire une campagne de ce genre-là, allons-y ! »
Le dossier, avec la liste des nouveaux collaborateurs, dans Le Vif/L’Express de cette semaine.
(levif.be,
Thierry Denoel, 6 février 2014)
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