Droits
de l'Homme / Human Rights
Police crack down on workers protesting at Energy Ministry in Ankara
Police attacked workers with tear gas and water cannon in an effort to
disperse employees at the Yatağan thermal plant who chained themselves
to the front of the Energy Ministry in Ankara on May 30 to demonstrate
against the privatization of their workplace. Several people were also
reportedly detained.
Workers at the Yatağan, Yeniköy and Kemerköy thermal plants in the
southwestern province of Muğla staged resistance in front of Turkey’s
privatization administration building.
During the crackdown, a policeman was caught on cameras while violently
pinching the nose of a protester. The image triggered a social media
campaign with the hashtag "Yatağan is not alone"
(#YatağanYalnızDeğildir).
Despite workers' opposition, IC İçtaş won the rights to operate the
Yeniköy and Kemerköy thermal power plants in the same province for
$2.671 billion during a tender at the beginning of the month, while the
call for tenders for the privatization of the 630-megawatt plant in
Yatağan ended on April 30.
Workers of the plants have repeatedly been attacked by police during the tender process. (hurriyetdailynews.com,
May 30, 2014)
Une manifestante décède des suites de blessures causées par la police
Une femme turque de 64 ans est décédée vendredi des suites de blessures
causées par la police lors d'une manifestation en décembre, sur fond de
tensions à la veille du premier anniversaire des émeutes
antigouvernementales de juin 2013.
"Elif Cermik est décédée ce matin (vendredi). Elle était dans le coma
depuis 159 jours", a annoncé à l'AFP une militante du mouvement
féministe Halkevci Kadinlar.
Selon le quotidien turc Radikal, elle avait été victime d'une crise
cardiaque lorsque les forces de l'ordre avaient dispersé sous des
nuages de gaz lacrymogène un rassemblement, le 22 décembre dans le
quartier stambouliote de Kadiköy, pour dénoncer la corruption du régime
du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
Une semaine plutôt, la justice turque avait lancé un coup de filet
anticorruption contre des dizaines de proches du pouvoir
islamo-conservateur, dont trois fils de ministres.
Le décès de Mme Cermik intervient à la veille du premier anniversaire
de la vague de contestation antigouvernementale qui a secoué la Turquie
en juin 2013.
Partie de l'opposition d'une poignée d'écologistes à un projet de
destruction du parc Gezi, en lisière de la place Taksim d'Istanbul,
cette fronde a réuni pendant trois semaines plus de 3,5 millions de
Turcs dans des dizaines de villes du pays.
Sévèrement réprimée, elle s'est soldée par huit morts et plus de 8.000 blessés.
Le collectif à l'origine de ces émeutes a appelé ses troupes à
redescendre dans la rue samedi pour marquer leur premier anniversaire.
Mais les autorités ont interdit tout rassemblement sur la place Taksim
et mobilisé quelque 25.000 policiers pour en barrer les accès, laissant
augurer de nouveaux affrontements.
Vendredi, M. Erdogan a dénoncé les appels à la mobilisation.
"Un an après, des gens, et parmi eux des espèces d'artistes, appellent
à manifester, mais vous, la jeunesse turque, vous ne répondrez pas à
ces appels", a-t-il lancé devant un parterre de plusieurs milliers de
jeunes partisans réunis à Istanbul pour célébrer la prise de
Constantinople par les Turcs ottomans en 1453.
Le chef du gouvernement en a profité pour fustiger, une nouvelle fois,
les contestataires de l'an dernier. "Les organisations terroristes ont
manipulé la jeunesse moralement et financièrement faible (...) pour
s'attaquer à notre unité et porter atteinte à notre économie", a accusé
M. Erdogan.
A l'inverse, le chef de file du principal parti d'opposition, le Parti
républicain du peuple (CHP, social-démocrate), a exhorté vendredi le
gouvernement à autoriser les rassemblements. "Que les jeunes
manifestent comme ils le veulent ! Pourquoi ce déploiement de force
pour les en empêcher?", a déclaré Kemal Kiliçdaroglu.
En mars, les obsèques d'un jeune de 15 ans grièvement blessé par la
police en marge des émeutes de juin 2013 avaient donné lieu à
d'importantes manifestations contre M. Erdogan, qui avaient réuni
plusieurs centaines de milliers de personnes dans tout le pays.
L'association turque pour les droits de l'Homme (IHD) a de nouveau
dénoncé à l'occasion du décès de Mme Cermik l'usage massif de gaz par
la police.
"Ca suffit ! Le produit chimique qu'il veulent nous présenter comme
inoffensif en l'appelant gaz lacrymogène doit être interdit et ceux qui
ont causé la mort d'Elif Cermik traduits en justice", a estimé l'ONG.
(AFP, 30 mai 2014)
Un an après, la contestation populaire sous la botte du gouvernement
Les activistes turcs à l'origine des émeutes
antigouvernementales de 2013 ont appelé leurs troupes à redescendre
dans la rue samedi pour marquer le premier anniversaire de ces émeutes,
face à un régime qui a resserré sa mainmise sur le pays.
Parti d'une poignée d'écologistes opposés à la destruction du petit
parc Gezi qui domine l'emblématique place Taksim d'Istanbul, ce combat,
nourri par la violence de la répression policière, a dégénéré en une
vague de contestation sans précédent contre le Premier ministre Recep
Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2003.
Pendant les trois premières semaines de juin, les Turcs --plus de 3,5
millions selon le décompte officiel-- ont battu le pavé d'une centaine
de villes du pays pour exiger, comme dans les "printemps arabes", plus
de démocratie.
Un an après, c'est la flamme de cet "esprit de Gezi" que les
manifestants veulent raviver, pour dénoncer la dérive autoritaire de
l'homme fort du pays.
"Pour rappeler au monde que nous n'avons pas renoncé à nos exigences et
à nos victoires, nous serons (samedi) à Taksim", a proclamé Taksim
Solidarité, le collectif d'ONG et d'acteurs de la société civile qui a
pris la tête du mouvement.
Cet appel à manifester laisse présager de nouvelles violences. Car,
comme lors du 1er mai, la place Taksim a été décrétée zone interdite
par le gouverneur d'Istanbul, qui a mobilisé 25.000 policiers pour en
interdire l'accès.
"Le gouvernement entretient un climat de tension qui encourage les
violences policières", a déploré la porte-parole de Taksim Solidarité,
l'architecte Mücella Yapici.
Les forces de l'ordre avaient sévèrement réprimé les manifestations de
Gezi: 8 morts, plus de 8.000 blessés et des milliers d'arrestations.
"Des violations des droits humains à très grande échelle", selon
Amnesty International.
Depuis, le régime islamo-conservateur s'est appliquer à briser toute contestation.
La presse est largement muselée et des centaines de manifestants sont
menacés de lourdes peines de prison. "Les autorités turques ont engagé
une chasse aux sorcières contre tous ceux qui ont manifesté ou font
entendre leur voix", a dénoncé le président de la Fédération
internationale des droits de l'homme (FIDH), Karim Lahidji.
- Répression -
Dans la foulée du scandale de corruption qui l'a éclaboussé en
décembre, M. Erdogan a purgé la police et la justice, adopté des lois
pour contrôler les magistrats et les réseaux sociaux et renforcé les
pouvoirs de ses services de renseignements.
L'opposition a crié à la "dictature" et l'Union européenne (UE) s'est
inquiétée de cette dérive incompatible avec son entrée dans l'Europe
des 28. Mais rien n'y a fait.
Conforté par la large victoire de son parti aux élections municipales,
M. Erdogan, qui vise désormais la présidentielle d'août, reste sourd à
toutes les critiques, enfermé dans ses théories du complot. "A chaque
fois que les choses vont bien, il y a des gens qui essaient de semer le
trouble en Turque", a-t-il encore répété mardi.
"Gezi a été le révélateur de ce que nous constatons aujourd'hui",
analyse Marc Pierini, ancien ambassadeur de l'UE à Ankara et chercheur
à la fondation Carnegie. "M. Erdogan défend une conception autoritaire
de la démocratie, qui ne convient pas à la moitié de son pays et n'est
pas compatible avec notre modèle libéral".
Depuis un an, la plupart des manifestations sont ainsi réprimées en Turquie.
Seules celles qui ont suivi les obsèques de Berkin Elvan, un jeune de
15 ans décédé en mars des suites de blessures infligées par la police,
ont été tolérées. Elles ont réuni des centaines de milliers de
personnes dans tout le pays.
Même les familles des victimes de la catastrophe minière de Soma, qui
a fait 301 morts le 13 mai, ont été noyées sous les gaz lacrymogènes et
les canons à eau. Et la semaine dernière, deux personnes ont été tuées
à Istanbul en marge de rassemblements à la mémoire des mineurs disparus.
Malgré la fermeté du gouvernement, beaucoup veulent croire que la graine d'ouverture plantée à Gezi finira par germer.
"Le fantôme de Gezi continue à planer au-dessus d'Erdogan", juge Soli
Ozel, politologue à l'université Kadir Has d'Istanbul. "Les
manifestants ont peut-être été réduits au silence, mais le
mécontentement est toujours là, et va continuer à s'étendre".
"Je suis persuadé qu'un gouvernement ne peut pas éternellement opprimer
son peuple", confirme la porte-parole de Taksim Solidarité, Mücella
Yapici. Son procès s'ouvre le 12 juin, elle y risque trente ans de
prison.
(AFP, Philippe ALFROY, 29 mai 2014)
Une année de crises politiques
Le premier anniversaire de la contestation anti-gouvernementale de
mai-juin 2013 en Turquie ponctue une année de crises pour le pouvoir
islamo-conservateur, malgré sa victoire dans les urnes en mars.
2013
- 31 mai: l'évacuation musclée d'opposants à un projet urbanistique au
parc Gezi bordant la place Taksim d'Istanbul déclenche trois semaines
de contestation inédite.
Dans tout le pays, un total de 3,5 millions de manifestants réclament
la démission du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir
depuis mars 2003. La violence de la répression (huit morts, plus de
8.000 blessés et 5.000 arrestations) indigne le monde entier. Les
derniers opposants sont chassés de Gezi le 15 juin, M. Erdogan
rassemble le lendemain plus de 100.000 partisans à Istanbul.
- 13 novembre: un projet de loi sur la suppression des "boîtes à bac"
privées scelle la rupture entre M. Erdogan et son allié le prédicateur
musulman installé aux Etats-Unis Fethullah Gülen, très influent dans la
magistrature et la police.
- 17 décembre: des juges lancent un vaste coup de filet anticorruption
dans l'entourage du chef du gouvernement, avec plus de 80 arrestations
dont trois fils de ministres et le patron d'une banque publique chez
qui 4,5 millions de dollars en liquide sont découverts dans des boîtes
à chaussures.
M. Erdogan dénonce une "tentative de coup d'Etat judiciaire" des
réseaux Gülen et lance des purges massives dans la police et la
magistrature. Des milliers de manifestants réclament sa démission, la
livre turque dégringole.
2014
JANVIER
- 1er: le président Abdullah Gül appelle au respect de l'Etat de droit
et se distancie de M. Erdogan, avec lequel il a fondé l'AKP (Parti de
la justice et du développement).
- 2: jusque-là silencieuse, l'armée réclame la révision de centaines de
condamnations d'officiers prononcées en 2012-2013 à l'issue d'enquêtes
conduites par des magistrats pro-Gülen. Cette alliance inédite entre le
régime islamo-conservateur et l'appareil militaire, défenseur de la
laïcité, se concrétise deux mois plus tard par la libération de
l'ex-chef d'état-major Ilker Basbug, condamné à perpétuité en août 2013.
FEVRIER
- 5: le Parlement dominé par l'AKP vote une loi qui renforce le
contrôle d'internet. Dix jours plus tard, il en adopte une autre
destinée à remettre au pas les magistrats. Dénoncés par l'opposition,
ces textes sont complétés en avril par une troisième loi qui accroît
les pouvoirs des services de renseignement.
- 14: après les purges, des magistrats proches du pouvoir remettent en
liberté tous les protagonistes des affaires de corruption qui
éclaboussent le régime.
- 24: la diffusion d'enregistrements de conversations téléphoniques de
M. Erdogan évoquant les affaires de corruption enflamment les réseaux
sociaux. Des milliers de manifestants réclament son départ.
MARS
- 11: la mort d'un jeune manifestant dans le coma depuis juin 2013
provoque des manifestations anti-Erdogan massives (deux morts).
- 20: pour colmater les fuites attribuées aux réseaux Gülen, le
gouvernement bloque Twitter puis YouTube. Mais la Cour
constitutionnelle le défie en levant le blocage de Twitter quinze jours
après puis en annulant la loi sur le contrôle accru des magistrats.
- 30: malgré les affaires, large victoire de l'AKP aux élections municipales. M. Erdogan promet de "faire payer" ses ennemis.
AVRIL
- 29: le Premier ministre Erdogan réclame l'extradition de Fethullah Gülen, accusé d'espionnage et tentative de coup d'Etat.
MAI
- 13: la catastrophe minière de Soma (301 morts) suscite d'importantes
manifestations anti-gouvernementales violemment réprimées, qui font
deux morts dans la nuit du 22 au 23 mai à Istanbul.
(AFP, 29 mai 2014)
Manifestant tué à Istanbul: Le coupable est un policier
Les examens effectués sur l'arme à feu qui a causé la mort d'une
personne en marge de violents affrontements la semaine dernière à
Istanbul ont révélé qu'elle appartient à un policier, rapporte jeudi
l'agence Dogan.
Selon l'Institut médico-légale de la métropole turque c'est un policier
qui a ainsi tué le 22 mai Ugur Kurt, atteint d'une balle à la tête au
moment où il assistait à des funérailles dans le quartier populaire
d'Okmeydani.
La police avait tiré à balles réelles pour disperser des manifestants
qui leur lançaient des pierres et des cocktails Molotov mais le
ministre de l'Intérieur, Efkan Ala, avait rejeté dans un premier temps
la responsabilité des forces de sécurité, demandant que les armes des
policiers en mission dans cette zone ce jour là soient examinées avant
toutes poursuites.
Le bureau du procureur d'Istanbul a demandé l'autorisation du
gouverneur d'Istanbul, comme le veut la loi, pour lancer des poursuites
judiciaires contre le policier qui a fait usage de son arme et dont
l'identité n'a pas été dévoilée, ajoute Dogan.
Une deuxième personne avait par la suite trouvé la mort dans les
incidents survenus entre manifestants et la police dans ce quartier
sensible de la ville.
Les deux personnes tuées ne faisaient pas partie des manifestants.
Les affrontements avaient éclaté au moment où des dizaines de personnes
manifestaient contre le gouvernement et à la mémoire d'un adolescent de
15 ans, tué l'année dernière lors d'une manifestation
antigouvernementale.
(AFP, 29 mai 2014)
Taksim rally called for Gezi anniversary as court orders 47 arrests
Taksim Solidarity has announced that a rally will be held in Istanbul’s iconic Taksim Square for the anniversary on May 31.
A Turkish court ordered the arrest of 47 suspects in the Gezi Park case
on May 27, while the pioneers of last year’s protest called for a May
31 rally in Taksim to mark the anniversary of Turkey’s largest-ever
civil uprising.
A total of 255 suspects, including seven foreigners, have been on trial
since May 6 on charges ranging from “violating the Meeting and Rallies
Law” to “resisting police” and “supporting a criminal.” Others who took
refuge in Dolmabahçe Mosque on June 1-2, 2013, while running away from
the police are accused of violating another law that bans people from
dirtying a place of worship.
The 55th Criminal Court of First Instance in Istanbul heard the
testimonies of 19 more suspects during the 10th hearing on May 27,
raising the total number to 174. The court ordered the arrest of 47
suspects who had yet to defend themselves. Four plaintiffs who did not
attend previous hearings will also be brought to testify by police.
The Gezi protests erupted on May 27, 2013, when a small group of
protesters refused to leave Gezi Park in Taksim to prevent the cutting
of trees where a large development project was planned by the
government. Following the government’s harsh response, protests spread
to the whole country on May 31, 2013.
Meanwhile, Taksim Solidarity, the main organizers of the Gezi Park
protests, has announced that a rally will be held in Istanbul’s iconic
Taksim Square for the anniversary on May 31.
At a press conference on May 27 in Istanbul, Taksim Solidarity
spokesperson Mücella Yapıcı also called for anniversary rallies “in
Ankara, İzmir, Antakya, Eskişehir, Bursa, Adana, Mersin and
Diyarbakır.”
“We’ll be at Taksim Square on May 31 to remind that we, as Taksim
Solidarity, didn’t abandon our demands and our gains,” Yapıcı said.
She also said authorities still do not allow citizens to freely use
Gezi Park, although the green space has remained as a park thanks to
the protests.
(hurriyetdailynews.com,
May 27, 2014)
La police arrête 20 personnes dans des raids à Istanbul
La police turque a mené tôt lundi des
raids dans trois quartiers d'Istanbul, dont l'un a été le théâtre la
semaine dernière de violents affrontements, arrêtant 20 personnes, ont
rapporté les médias.
Des unités anti-terroriste de la police, appuyées par des hélicoptères,
ont bouclé le quartier d'Okmeydani et interpellé des personnes
soupçonnées d'implication dans les violences qui ont coûté la vie à
deux personnes, selon les chaînes d'information CNN-Türk et NTV.
L'agence officielle Anatolie a indiqué que des bombes incendiaires ont été saisies lors de la descente.
Des raids similaires ont été effectués dans deux autres quartiers de la ville dans le cadre de cette vaste opération.
De violentes heurts ont opposé la police à des manifestants la semaine
dernière à Okmeydani, un quartier populaire abritant une forte
communauté d'alévis, minorité musulmane, et réputé pour son
militantisme d'extrême gauche et kurde.
Les manifestants entendaient protester contre la mort dans un accident
survenu le 6 mai dans l'ouest de la Turquie de 301 mineurs turcs et
celui d'un jeune de 15 ans, originaire de ce quartier, lors des
manifestations antigouvernementales de l'été 2013.
Le Premier ministre islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan, qui
a défendu les actions de la police, a qualifié les manifestants de
"terroristes".
Les alevis, un groupe musulman hétérodoxe et progressiste, sont très
attachés à la laïcité, mais l'Etat turc n'a jamais reconnu leur
confession, pratiquant la discrimination à l'encontre d'une communauté
qui représente environ un quart de la population de 76 millions
d'habitants à majorité sunnite.
(AFP, 26 mai 2014)

Un premier ministre...
Le Premier Recep Tayyip Erdoğan
a dit qu'il a été
surpris par la "patience"
des forces de sécurité lors d'affrontements
dans le quartier Okmeydanı d'Istanbul
qui ont fait deux morts.
"Pour l'amour de Dieu,
la police devrait-elle rester les bras croisés
contre tout cela?
Je ne comprends pas comment
ils restent si patients,"
a-t-il déclaré
le 23 mai lors d'une réunion
de son parti à Ankara.
(Cumhuriyet,
24 mai 2014)
...et ses policiers-bouchers!
Le Premier Erdogan est en train de déplacer les
chefs de police qu'il considère "au service des forces parallèles". Un
des remplaçants de confiance, Ibrahim Kulular a repris le commandement
de la police le 23 mai à Kayseri avec grandes cérémonies. A cette
occasion, les policiers appartenant aux forces de frappe ont accueilli
leur nouveau chef en sacrifiant une génisse à l'honneur de Kulular et
pour commémorer les policiers victimes d'affrontements.

(Posta, 24 mai
2014)
Cérémonie funéraire sous tension après de violents heurts à Istanbul
Après la catastrophe minière de Soma et à une semaine de l'anniversaire
des manifestations pour le parc Gezi, plus de 10.000 personnes étaient
rassemblées dans un quartier d'Istanbul pour une cérémonie en hommage à
Ugur Kurt, nouvelle victime de la violence policière.
En moins de 24 heures, deux personnes ont été tuées et neuf blessées au
cours de violents affrontements survenus jeudi entre des manifestants
antigouvernementaux et la police dans le quartier d'Okmeydani.
Les forces de l'ordre ont tiré en l'air à balles réelles, avant de
viser les protestataires pour les disperser, ont rapporté des témoins à
l'AFP, confirmant des informations de presse.
La première victime, Ugur Kurt, 30 ans, se trouvait aux funérailles
d'un proche lorsqu'il a reçu une balle en pleine tête, non loin des
affrontements entre un groupe de protestataires et la police.
L'annonce de son décès a mis le feu aux poudres et jeté dans les rues
de la mégalopole des centaines de personnes qui ont affronté toute la
nuit les forces de l'ordre.
"Etat meurtrier", "Vous allez nous rendre des comptes !", criait la foule peu avant le début de la cérémonie à Okmeydani.
"Il était venu enterrer quelqu'un hier et c'est lui qu'on enterre aujourd'hui", se désespère Erkan, 38 ans.
Assis sur un banc, il fume cigarette sur cigarette. "Tayyip a perdu la
tête", déclare-t-il, dénonçant "cette terreur" que le Premier ministre
Recep Tayyip Erdogan instaure, selon lui.
"C'est ça, la nouvelle Turquie", lance-t-il, tandis que des femmes hurlent leur douleur un peu plus loin.
"La police terrorise ce pays", déclare Simay, jeune retraitée.
La deuxième victime, un homme selon les images relayées par les réseaux
sociaux, grièvement blessé au cours de échauffourées qui ont émaillé la
nuit, a succombé à ses blessures vendredi matin.
A la mi-journée, de nouveaux incidents sporadiques se sont déroulés à Okmeydani.
Une enquête pour déterminer les circonstances des tirs et retrouver
l'auteur du coup de feu mortel a été ouverte. Vingt armes de service
des policiers ont été saisies pour des analyses balistiques.
- Campagne présidentielle -
Le pays n'avait pas connu une telle violence depuis les grandes
manifestations du printemps dernier. Parties de la défense du parc
Gezi, à Istanbul, elles s'étaient transformées en une contestation
inédite du Premier ministre Erdogan et de son Parti de la justice et du
développement (AKP) au pouvoir depuis 2002.
L'accident dans la mine de charbon de Soma (ouest de la Turquie) la
semaine dernière, dans laquelle 301 mineurs sont décédés, a ravivé la
colère de la population contre le gouvernement.
Les pouvoirs publics et l'entreprise Soma Holding sont accusés d'avoir
négligé la sécurité des mineurs et d'avoir manqué d'empathie à l'égard
des victimes.
Le propriétaire de la mine, Alp Gürkan, est mis en cause pour avoir
privilégié le rendement de l'entreprise au détriment des conditions de
sécurité des mineurs.
Huit personnes ont été inculpées et écrouées, dont le PDG de la mine.
Les
nouvelles violences qui se déroulent depuis deux jours à Istanbul
surviennent dans un contexte de pré-campagne électorale.
Dans un discours, Recep Tayyip Erdogan, pris à partie par la rue et
l'opposition depuis un an, a accusé vendredi les manifestants d'être
des "terroristes" prêts à "diviser le pays comme en Ukraine".
Alors que le leader de l'AKP doit officialiser dans les jours prochains
sa candidature à la première élection présidentielle au suffrage
universel direct prévue en août, il se rend samedi à Cologne, en
Allemagne, dans l'espoir de recueillir les voix des trois millions de
citoyens turcs qui y résident.
Selon plusieurs éditorialistes et médias turcs, Recep Tayyip Erdogan,
dont le pouvoir a tangué l'an dernier au moment du mouvement pour le
parc de Gezi, redoute de nouvelles manifestations qui ébranleraient sa
candidature.
A quelques jours de l'anniversaire le 28 mai des manifestations de la
place Taksim, la police, sur le qui-vive, dresse un peu partout des
barrages dans les grandes villes pour empêcher tout rassemblement et
procède à de nombreuses interpellations.
Huit personnes sont mortes et plus de 8.000 ont été blessées lors du mouvement antigouvernemental de juin dernier.
(AFP, 23 mai 2014)
Deux morts après les affrontements de la nuit
Une deuxième personne est morte vendredi des suites de ses blessures
après de violents affrontements nocturnes entre la police et des
manifestants dans un quartier populaire d'Istanbul, a annoncé vendredi
à la presse le gouverneur de la ville, Huseyin Avni Mutlu.
Alors que des dizaines de personnes manifestaient jeudi dans le
quartier d'Okmeydani à Istanbul contre le gouvernement et à la mémoire
d'un adolescent de 15 ans, un homme qui assistait à des funérailles a
été abattu à balles réelles de la police.
L'annonce de la mort d'Ugur Kurt sur Twitter par le gouverneur
d'Istanbul a mis le feu aux poudres et jeté des centaines de personnes
dans les rues de la mégalopole.
Ugur Kurt, 30 ans, se trouvait aux funérailles d'un proche jeudi,
lorsqu'il a été touché d'une balle à la tête. Non loin, des policiers
tentaient de maîtriser les dizaines de manifestants.
Après avoir tiré en l'air, à balles réelles, les forces de l'ordre ont
visé la population, ont rapporté des témoins sous couvert d'anonymat à
l'AFP, confirmant des informations de presse.
Sur la vidéo de surveillance à l'entrée du lieu de culte, on voit la victime s'effondrer subitement, la tête ensanglantée.
C'est au cours de ces derniers affrontements qu'une personne grièvement
blessée est décédée des suites de ses blessures vendredi matin. Neuf
autres ont été blessés, dont huit policiers, a précisé le gouverneur
d'Istanbul.
La Turquie n'avait pas connu une telle violence depuis le mouvement de
contestation antigouvernementale qui a ébranlé le pouvoir au printemps
dernier.
Une cérémonie à la mémoire d'Ugur Kurt doit se tenir à 18H00 dans le
Cemevi (temple religieux des alévis, NDLR). Le cercueil sera transporté
ensuite à Sivas, dans l'est du pays.
Vingt armes de service de policiers ont été saisies dans le cadre de
l'enquête, qui devra tenter de déterminer les circonstances du drame et
de trouver l'auteur des coups de feu.
Ces nouvelles violences surviennent dans un contexte de campagne électorale.
Le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, mis en cause dans une
multitude d'affaires, doit officialiser sa candidature à la première
élection présidentielle au suffrage universel direct. Lors d'un dernier
discours fleuve, M. Erdogan s'en est de nouveau pris aux manifestants
qu'il accuse d'être des "terroristes" prêts à "diviser le pays comme en
Ukraine".
L'homme fort du gouvernement doit se rendre dès demain en Allemagne, où
résident de nombreux Turcs, dans le cadre de la campagne
présidentielle.
(AFP, 23 mai 2014)

13-year-old boy called to testify on Soma protest
Thirteen-year-old A.K., whose picture was on the front pages of
newspapers on Saturday -- showing a police officer dragging the boy by
the collar during demonstrations last Friday -- was called on Tuesday
to testify about the Soma protest.
A.K. came to the İzmir courthouse with his family to testify.
The İzmir Governor's Office has denied claims that the police treated a
10-year-old boy inhumanely during demonstrations against Turkey's
deadliest mining disaster, which happened in the Soma coal mine on May
13.
A statement released by the İzmir Governor's Office on Monday said the
media reports were false, as the boy was actually 13 and had exhibited
no signs of fear during his confrontation with the police. The boy had
not been home for three days until he was apprehended by the police,
after which he was sent home to his family the next day.
The statement also noted that the boy's pants had been wet not from
fear but from police water cannon vehicles that had been trying to
disperse the demonstrators.
The statement said the child had been associating with “marginal
groups.” It also said the police had been forced to resort to violence
when protesters failed to heed calls to abandon their unauthorized
meeting, responding instead by throwing stones and assaulting the
police with clubs and handmade fireworks.
(TODAY'S
ZAMAN, May 20, 2014)
Des témoins chargent les quatre policiers pour le meurtre de Korkmaz
Plusieurs témoins ont confirmé lundi devant le tribunal de Kayseri
(centre) les accusations lancées contre quatre policiers jugés pour
avoir battu à mort un jeune étudiant pendant la fronde
antigouvernementale en 2013 en Turquie.
Lors de la deuxième audience de ce procès emblématique de la répression
du gouvernement turc contre les contestataires, deux d'entre eux ont
mis à mal la version des accusés, qui ont nié avoir passé Ali Ismaïl
Korkmaz à tabac en marge d'une manifestation à Eskisehir (ouest) le 2
juin 2013.
"J'ai vu Ali Ismaïl être frappé dans le dos et à la tête, encore et
encore. Il a perdu l'équilibre, il est tombé à terre et sa tête a
heurté une pierre. Puis il a perdu connaissance", a raconté à la barre
Semih Berkay Yapici.
"Dès qu'il a commencé à reprendre conscience, il a à nouveau reçu de
violents coups de pied à la tête", a-t-il poursuivi, mettant
formellement en cause des "policiers qui l'attendaient à l'autre bout
de la rue".
Souffrant d'une hémorragie cérébrale, Ali Ismaïl Korkmaz, un étudiant
de 19 ans, est mort le 10 juillet des suites de ses blessures après 38
jours de coma.
Lors de la première audience le 3 février, les quatre policiers, jugés
avec quatre commerçants d'Eskisehir, avaient farouchement démenti les
accusations pesant sur eux, certains niant même s'être trouvés sur les
lieux du drame.
Un des policiers mis en cause, Saban Gokpinar, a pris la parole lundi
pour mettre en cause ce témoin. "Jusqu'où peut-on faire confiance à
quelqu'un qui a pris part aux manifestations", a-t-il lancé, provoquant
la colère des proches de la victime.
Un ami d'Ali Ismaïl Korkmaz est venu ensuite confirmer la violence de
son passage à tabac en décrivant son état lorsqu'il l'avait accompagné
à l'hôpital.
"Le sang coulait sur son visage, couvert d'ecchymoses", a raconté
Turhan Gürler. "Je lui ai demandé ce qui s'était passé, il m'a répondu
qu'il avait été frappé sur la tête avec des bâtons", a-t-il poursuivi,
"il m'a demandé où nous étions tout au long du chemin".
- Mobilisation -
Comme à l'ouverture du procès il y a trois mois, plus d'un millier de
personnes, pour la plupart des jeunes, se sont rassemblés toute la
journée autour du tribunal, transformé en camp retranché par la police.
"La police de l'AKP (Parti de la justice et du développement, au
pouvoir) est l'assassin d'Ali" ou "la jeunesse arrive, l'AKP va
partir", ont-ils crié.
"La jeunesse exige que les meurtriers soient punis", a déclaré à l'AFP
un des manifestants, Mustafa, 15 ans. "Mais je n'ai pas confiance en la
justice", s'est-il empressé d'ajouter, "l'AKP va remettre les
meurtriers en liberté".
Les parents de la victime, acclamés à leur entrée dans la salle
d'audience, ont souhaité que les accusés soient sévèrement punis. "Je
continuerai à me battre jusqu'à la fin", a promis sa mère Emel à la
presse lors d'une suspension de séance.
La famille Korkmaz a reçu lundi le soutien du père d'une autre victime
des émeutes de juin, Berkan Elvin. En mars, la mort de cet adolescent
de 15 ans après 269 jours de coma a provoqué des manifestations monstre
dans les rues de plusieurs villes du pays contre le Premier ministre
Recep Tayyip Erdogan.
"Mon fils a été assassiné par la police comme Ismaïl. Je veux
participer à ce procès", a plaidé Samy Elvan. Mais le juge a refusé sa
constitution de partie civile.
Les huit accusés risquent une peine maximale de prison à vie.
A l'issue de plus de douze heures de débats, le juge a fixé la prochaine audience du procès au 14 juillet.
Partie de la mobilisation d'une poignée d'écologistes contre la
destruction annoncée d'un parc proche de la place Taksim d'Istanbul, la
vague de contestation qui a visé la "dérive autoritaire et islamiste"
de M. Erdogan il y a près d'un an a fait au moins huit morts et plus de
8.000 blessés.
(AFP, 12 mai 2014)
Inculpation de 13 militaires qui avaient intercepté un convoi vers la Syrie
La justice turque a inculpé 13 militaires qui avaient intercepté en
janvier des camions des services secrets turcs en route pour la Syrie,
réclamant pour chacun d'eux la prison à vie, rapportent jeudi les
médias turcs.
Les 13 hommes seront prochainement jugés à Adana (sud) où se sont
produits les faits, à une date encore indéterminée, et l'acte
d'accusation qui les vise requiert la prison à perpétuité, précise
l'agence de presse Dogan.
Les suspects sont notamment accusés d'avoir "divulgué des informations
d'Etat à des fins politiques ou d'espionnage", selon l'agence.
Des équipes de la gendarmerie, corps d'armée en Turquie, avaient arrêté
et fouillé à Adana, ville proche de la frontière syrienne, sept camions
sur la foi d'un renseignement reçu selon lequel ils transportaient des
armes et des munitions.
Les autorités avaient affirmé que le personnel à bord était constitué
de membres de l'agence nationale des renseignements (MIT), en mission
officielle.
Les camions sont repartis après leur fouille et le gouvernement, très
irrité, a annoncé qu'ils transportaient de l'aide à la minorité
turkmène du nord de la Syrie et démenti toute livraison d'armes.
Les militaires qui avaient intercepté les camions ont par la suite été relevés de leurs fonctions.
L'incident intervenait en plein scandale de corruption qui a entaché le
gouvernement islamo-conservateur du Premier ministre Recep Tayyip
Erdogan après des révélations faites à la mi-décembre et pour
lesquelles le chef du gouvernement a accusé la confrérie du prédicateur
Fethullah Gülen d'avoir fabriqué les preuves.
M. Erdogan a procédé à une vaste purge depuis dans la magistrature et
la police, instrumentalisées, selon lui, par le mouvement Gülen pour le
renverser.
Le pouvoir a en outre fait adopter au Parlement en mars une loi controversée qui confère des pouvoirs accrus au MIT.
La
nouvelle législation accorde notamment une impunité judiciaire pour les
membres du MIT dans l'exercice de leurs fonctions.
Le gouvernement d'Ankara est un farouche opposant au régime du
président syrien Bachar al-Assad et héberge l'opposition en exil, mais
a démenti à plusieurs reprises avoir fourni des armes aux insurgés.
Cependant en décembre, les médias turcs, citant des documents de l'ONU
et du gouvernement, ont affirmé que le pays avait envoyé 47 tonnes
d'armes aux rebelles depuis juin 2013.
(AFP, 7 mai 2014)
255 manifestants antigouvernementaux de juin 2013 jugés à Istanbul
Un tribunal d'Istanbul a commencé à juger mardi 255 personnes inculpées
pour avoir participé à la vague de violentes manifestations contre le
gouvernement du Premier ministre Recep tayyip Erdogan qui a agité la
Turquie il y a près d'un an.
Ces manifestants, dont sept étrangers, sont accusés de toute une série
de délits, dont des violations du droit à manifester, des dommages
causés à des propriétés privées ou des lieux de cultes, des coups et
blessures portés contre des membres des forces de l'ordre ou des vols,
a rapporté l'agence de presse Dogan.
Le procureur a requis contre eux des peines allant jusqu'à douze ans de prison.
Parmi les faits visés par ce procès figurent l'entrée de plusieurs
dizaines de manifestants dans la mosquée de Dolmabahçe, sur les rives
du Bosphore, pour échapper à des échauffourées avec les forces de
l'ordre près des bureaux stambouliotes de M. Erdogan.
Cet incident avait suscité l'ire du chef du gouvernement, qui avait
accusé les contestataires d'y être entrés avec leurs chaussures et d'y
avoir bu de la bière.
Interrogé à l'époque par la police, l'imam de la mosquée avait
formellement démenti M. Erdogan, assurant qu'aucun intrus n'y avait
consommé de l'alcool, un geste sacrilège aux yeux des musulmans.
Lors de la première audience mardi, un groupe de 32 accusés a commencé
à présenter sa défense. Le tribunal a prévu d'étaler les auditions des
suspects tous les mardi, mercredi et jeudi pendant au moins tout le
mois de mai.
Le procès de 26 personnes accusées d'être les instigatrices de la
fronde de juin dernier doit s'ouvrir le 12 juin prochain devant un
tribunal stambouliote.
Cette contestation sans précédent a démarré par la mobilisation d'une
poignée d'écologistes opposés un plan d'aménagement urbain qui
prévoyait la destruction du parc Gezi, un petit jardin public proche de
l'emblématique place Taksim d'Istanbul.
La violente répression de ce noyau de protestataires s'est transformée
en un mouvement de masse contre M. Erdogan, accusé d'être autoritaire
et de vouloir "islamiser" la Turquie.
Les heurts entre policiers et manifestants ont fait 8 morts et plus de 8.000 blessés.
(AFP, 6 mai 2014)
La violence policière contre les manifestants du 1er mai à Istanbul

Des affrontements ont opposé jeudi à Istanbul la police turque aux
manifestants qui voulaient célébrer le 1er Mai sur l'emblématique place
Taksim, déclarée zone interdite par le gouvernement un an après la
fronde antigouvernementale de juin 2013.
Dès le début de la matinée, les forces de l'ordre ont dispersé sans
ménagement avec des canons à eau et des gaz lacrymogènes plusieurs
groupes de centaines de personnes, militants syndicaux ou de partis
d'opposition, venus défier les ordres du Premier ministre
islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan.
Les échauffourées se sont poursuivies pendant une partie de la journée
dans les rues menant à Taksim, opposant la police à quelques centaines
de jeunes, pour la plupart issus de groupes d'extrême gauche, ont
constaté des journalistes de l'AFP.
Le calme était largement revenu en fin d'après-midi dans les rues d'Istanbul.
Selon le gouverneur d'Istanbul, 142 personnes ont été interpellées et
90 blessées, pour l'essentiel légèrement, dont 19 policiers.
Dans la capitale Ankara, les forces de l'ordre ont aussi fait usage de
canons à eau et de grenades lacrymogènes pour repousser des centaines
de personnes qui marchaient vers la place Kizilay, théâtre traditionnel
des protestations contre le régime islamo-conservateur qui domine le
pays depuis 2002.
"Ce gouvernement se comporte comme dans la pire dictature", a déploré à
l'AFP Mahmut Tanal, un député stambouliote du principal parti
d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), rudoyé lors d'une
des charges de la police.
"Le gouvernement a fait de l'oppression, l'injustice et l'illégalité un
de ses principes mais il a vu aujourd'hui qu'il ne pourrait pas mettre
en place un empire de la peur", se sont réjouis les principaux
syndicats du pays en fin de journée.
"Le peuple a refusé de s'incliner face à la tyrannie", ont-ils ajouté dans un communiqué commun.
Quelque 40.000 policiers et une cinquantaine de canons à eau ont été
mobilisés dans la seule ville d'Istanbul, selon les médias turcs, pour
faire respecter le périmètre de sécurité autour de la place Taksim,
transformée en camp retranché.
"Ce qui aurait dû être une manifestation pacifique sur la place a été
interdit: une nouvelle atteinte à la liberté d'expression et de réunion
en Turquie", a déploré Andrew Gardner, de l'ONG Amnesty International.
Les transports en commun ont été suspendus la majeure partie de la
journée, de même que les navettes de bateau qui relient les rives
européenne et asiatique de la plus grande ville de Turquie, où vivent
plus de 15 millions d'habitants.
Il y a un an, les célébrations du 1er mai avaient déjà été l'occasion
de violents incidents autour de la place Taksim, alors fermée pour
cause de travaux d'aménagement.
Depuis la fronde qui a fait vaciller son pouvoir en juin dernier, M.
Erdogan a systématiquement interdit tout rassemblement sur cette place.
La semaine dernière, il avait mis en garde les syndicats. "N'ayez aucun
espoir pour Taksim (...) allez manifester dans d'autres endroits
d'Istanbul", avait lancé le chef du gouvernement, "il faut renoncer à
jouer aux enfants gâtés".
Les autorités turques ont justifié leur interdiction en agitant la
menace de violences de la part d'"organisations terroristes illégales",
pointant du doigt le mouvement de l'imam turc Fethullah Gülen, en
guerre ouverte avec le régime depuis des mois.
Mais les syndicats ont maintenu leur mot d'ordre de marcher sur Taksim,
qu'ils considèrent comme un symbole des luttes sociales dans le pays.
Lors du rassemblement du 1er mai 1977, des inconnus y avaient ouvert le
feu, provoquant la panique dans la foule et la mort de 34 personnes.
Cette année encore, seule une modeste délégation de la confédération
Turk-IS a été autorisée à déposer une gerbe en hommage aux victimes.
Plusieurs milliers de personnes ont par ailleurs manifesté sans
incident à l'appel des syndicats sur la rive asiatique d'Istanbul, dans
le quartier de Kadiköy.
(AFP, 1er mai 2014)
AI: Riot police in reprehensible crackdown on peaceful May Day protest
Andrew Gardner, Amnesty International’s Turkey expert, who witnessed the events first-hand
The use of tear gas and water cannon against peaceful protesters today
by police in Istanbul is a reprehensible move to crack down on free
expression and peaceful assembly, Amnesty International said.
Riot police sealed off the whole of central Istanbul near Taksim Square
to ensure that no protesters made it to a peaceful demonstration
planned there to mark May Day.
“A peaceful march this morning was cut off by a human wall of riot
police blocking the main access road from Şişli into Taksim Square,
the epicentre of last year’s Gezi Park protests,” said Andrew Gardner,
Amnesty International’s Turkey expert, who witnessed the events
first-hand.
“In a repeat of the abusive tactics that have sadly become the Turkish
authorities’ stock response to peaceful protests, tear gas and water
cannon were fired to disperse the crowd assembled there.
“Police sealed off the entire area, with one riot police officer on the
roadblock remarking: ‘No people, no problems’. The Istanbul Governor
had justified the ban on the grounds that it would disrupt traffic and
tourism – then sealed off the area to everyone. What should have been a
lively peaceful protest in the square has been denied – one more nail
in the coffin of freedom of expression and assembly in Turkey.”
After several years of peaceful large-scale May Day celebrations in
Taksim taking place with the approval of the Turkish authorities, in
2013 they refused to allow demonstrations to take place and police
prevented and dispersed peaceful protesters with abusive force. This
year, a reported 39,000 police officers and 50 water cannon trucks were
drafted in as the authorities refused to allow demonstrations to take
place.
With scant warning, police today used tear gas and water cannon against
a crowd of several thousand people peacefully assembled close to the
DİSK union confederation building in the Şişli district. The scene was
a carbon copy of the abusive force against trade unionists in 2008,
found by the European Court of Human rights to violate their right to
peaceful protest in the case of Disk and Kesk vs. Turkey.
On occasions when the authorities have allowed May Day rallies to take
place in Taksim Square, they have passed peacefully and without
injuries or damage to property. On occasions where the authorities have
refused permission for Taksim May Day rallies to take place, they have
resulted in the use of abusive force by police against demonstrators,
injuries and major disruption across the city. This year has proved to
be no different.
Turkey Team
International Secretariat
http://amnesty.org/en/region/turkey
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Journalist Nihat Behram Convicted of Calling “Torturer”
Nihat Behram was convicted in the insult trial for calling Istanbul’s
Vice Police Commissioner on Terrorism Sedat Selim Ay, “a torturer and a
rapist” in his column in Yurt newspaper.
Behram had criticized the government’s appointment and promotion
policies in his piece titled “This must be what they call a white [AK]
promotion.”
Istanbul 2nd Assize Court declared their verdict about Behram on May
27. The court sentenced Behram to a legal fine the equivalent of 90
days for the charge of “insult,” in accordance with Article 125/1 in
Turkish Penal Code (TCK). Taking the defendant’s financial and economic
situation and personal state and the punishment’s effect on the
defendant, the court translated their initial decision into a daily
fine of 20 TL accordingly with TCK 52/1, and set his sentence as 1,740
TL in legal monetary fine.
Behram’s attorneys will prepare an individual application to the Constitutional Court of Turkey to appeal against the verdict.
Behram’s gave his comments about the verdict in his written declaration to bianet as follows:
“It’s not believable in the name of law, legislation or justice, but I
was convicted for describing someone as a “torturer and a rapist”! It
says on the sentencing report that the sentence is final. This means
that it’s not possible to object to or repeal the verdict. My attorney
Başar Yaltı announced in the courtroom that, “we would send an
individual application to the constitutional court.” I wonder if we
could appeal to the European Court of Human Rights, I don’t know.
“I don’t mind that I was sentenced for writing something I believe is
true. However, human rights, justice and the law have taken a blow
here. That’s what’s upsetting. “Justice” instead of coming to the aid
of tortured, injured parties has become an edict for torture! Just as
the Justice and Development Party’s (AKP) “AK [White] System” showed
that the ballot box is not the only way to uproot the cruelty regime,
it’s showing us that courtrooms are not the only way to find justice!
“So this means the torture victim must look for another path to
“justice”! Here I am, convicted for calling someone who caused Turkey’s
conviction for torture by the European Court of Human Rights a
“torturer”! If you were in my shoes, would you trust the “domestic
judiciary system?” (BIA, 29 May 2014)
La Cour constitutionnelle ordonne la levée du blocage de YouTube
La Cour constitutionnelle turque a ordonné jeudi la levée du blocage de
l'accès à YouTube imposé par le gouvernement islamo-conservateur il y a
deux mois, estimant que cette décision enfreignait la liberté
d'expression, ont rapporté les médias turcs.
Les autorités turques ont bloqué le 27 mars l'accès à la plateforme
d'échange de vidéos pour des raisons de "sécurité nationale", après la
diffusion de l'enregistrement pirate d'une réunion confidentielle de
hauts responsables turcs évoquant le scénario d'une intervention
militaire en Syrie.
L'arrêt de la plus haute instance judiciaire du pays devrait désormais
être transmis à l'autorité turque en charge des technologies de
l'information et de la communication (BTK), a indiqué à l'AFP le bureau
du Premier ministre.
Saisis par des internautes, plusieurs tribunaux turcs avaient déjà jugé
l'interdiction de YouTube contraire à la liberté d'expression, mais le
gouvernement avait refusé de lever sa décision, pourtant largement
contournée par les utilisateurs.
La Cour constitutionnelle avait déjà imposé début avril au gouvernement
du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan la levée d'une interdiction
équivalente du réseau Twitter, deux semaines après sa mise en place.
Furieux, le chef du gouvernement avait été contraint d'obtempérer.
"Nous devons appliquer le jugement mais je ne le respecte pas",
avait-il fulminé, accusant aussi les juges d'agir contre les intérêts
nationaux.
"Dire que la cour constitutionnelle agit avec un ordre du jour
politique et l'accuser de manquer de patriotisme n'est qu'autre qu'une
critique sans profondeur", lui avait rétorqué le chef des "sages",
Hasim Kiliç.
Le bras de fer entre l'autorité judiciaire et M. Erdogan s'est
poursuivi depuis, après une autre décision de la Cour constitutionnelle
annulant une partie d'une loi renforçant le contrôle politique sur la
magistrature.
M. Erdogan a déclaré la guerre aux réseaux sociaux depuis qu'ils
propagent des informations qu'il juge calomnieuses sur son implication
présumée dans le vaste scandale de corruption qui agite la Turquie
depuis la mi-décembre.
Ces attaques ont suscité de nombreuses critiques, aussi bien en Turquie qu'à l'étranger, dénonçant sa dérive autoritaire.
Le chef du gouvernement islamo-conservateur accuse ses anciens alliés
de l'organisation du prédicateur musulman Fethullah Gülen d'être à
l'origine de ces accusations et de ces fuites, dans le cadre d'un
"complot" destiné à lui nuire.
Malgré ces accusations, M. Erdogan a remporté haut-la-main les
élections municipales du 30 mars et promis de régler son compte à
l'organisation de M. Gülen. Chef du gouvernement depuis 2003, il
devrait désormais à annoncer sa candidature à l'élection présidentielle
des 10 et 24 août prochains.
(AFP, 29 mai 2014)
Un usager de Twitter condamné à la prison pour insulte à l'islam
Un enseignant turc a été condamné jeudi à quinze mois de prison pour
avoir diffusé sur son compte Twitter, sous le pseudonyme @allah, des
messages jugés insultants pour l'islam, a écrit l'édition en ligne du
quotidien Hürriyet.
Dans son jugement, le tribunal de Mus (est de la Turquie) a estimé que
certains des tweets d'Ertan P. dont le nom complet n'a pas été révélé,
violaient l'article 216 du code pénal turc qui réprime le "dénigrement
des valeurs religieuses" car il se prenait pour dieu.
Parmi les messages à charge retenus par le juge de Mus figurent "dans
mon état d'esprit d'aujourd'hui, je n'aurais pas créé le petit doigt
des êtres humains" ou encore "c'est très sûr ici, car il n'y a pas de
police".
L'accusé a affirmé qu'il n'était pas l'auteur des "tweets" incriminés
et que son compte Twitter avait été piraté, mais ses allégations n'ont
pas été retenues par le tribunal.
L'enseignant a fait appel du jugement rendu contre lui, a précisé Hürriyet.
En mars, le réseau Twitter a été bloqué par le régime du Premier
ministre Recep Tayyip Erdogan, après la diffusion de nombreux messages
ou enregistrements téléphoniques mettant en cause son gouvernement dans
une vaste scandale de corruption.
Cette interdiction, qui a suscité un tollé dans le monde entier, a été
levée deux semaines plus tard sur décision de la Cour
constitutionnelle, la plus haute instance judiciaire turque.
La Turquie a également suspendu depuis le 28 mars tout accès à la
plateforme d'échange de vidéos YouTube. Même largement contournée,
cette interdiction reste en vigueur malgré plusieurs décisions de
justice ordonnant sa levée.
(AFP, 29 mai 2014)
Euro court finds Turkey guilty in freedom of thought case
The European Court of Human Rights (ECHR) has found Turkey guilty of
violating the right to the freedom of expression, in a case regarding
an article written by a law professor.
Mustafa Erdoğan, a constitutional law professor, published an article
in a quarterly law journal criticizing Constitutional Court judges for
their 2001 decision to shut down the Virtue Party (FP), a forerunner of
the ruling Justice and Development Party (AKP).
The article suggested that the judges were incompetent and questioned their impartiality.
Three of the judges opened judicial proceedings against Erdoğan and
Haluk Kürşad Kopuzlu, the publisher of the Liberal Thinking journal,
claiming that the article was a serious personal attack on their honor
and integrity. As a result, Turkish courts ruled from 2002 to 2004 that
the article’s intimation that the judges lacked independence and
competence amounted to defamation. Erdoğan and Kopuzlu were therefore
ordered to pay damages to each respective judge.
Freedom of expression
Yesterday’s ECHR ruling stated that the verdict amounted to a violation
of freedom of expression. “The Court found that the national courts’
decisions complained of by the applicants amounted to interference,
prescribed by Turkish law, in the exercise of the applicants’ right to
freedom of expression.”
“Some of the remarks made in the article were harsh they were largely
value judgments, set out in general terms, with sufficient factual
basis. They could not be considered gratuitous personal attacks on the
three judges,” said the court.
The ECHR held that Turkey was to pay Erdoğan pecuniary damage in Euros
equivalent to the damages paid by him after the claims lodged by the
three judges, and 7,500 euros extra in non-pecuniary damages.
(hurriyetdailynews.com,
May 27, 2014)
The Museum of Thought Crimes Opens in Istanbul
Just before Initiative Against Thought Crimes founder Şanar Yurdatapan
conducted the opening of the museum in the 9th Istanbul Gathering for
the Freedom of Thought, Professor Noam Chomsky from Massachusetts
Institute of Technology joined in the conference via teleconference.
Professor Chomsky pointed out that the documents exposed by former CIA
employee Edward Snowden and published by Glenn Greenwald revealed the
U.S. and the National Security Agency’s (NSA) attempts to obtain the
information of everyone in the world engaging in electronic
communication. “Neither George Orwell, nor any other dystopian writer
could have seen this coming,” Chomsky remarked on the subject.
“It is highly significant that people are continuing this project with
excitement and enthusiasm in one of the most free countries in the
world. At the same time, this rests on the violation of the US
Constitution. The Bill of Rights is crucial here. There are very
explicit provisions protecting citizens from unnecessary searches.
“No matter how much government lawyers try, it’s not possible for these
principles to coincide with the current situation. The protection of
privacy too is extremely important here. When the US Constitution was
accepted, despotic British rulers were trying to get information about
the private lives of US citizens. Nowadays the U.S. is doing the same
to its own citizens.”
Yurdatapan conducted the opening of the Museum of Thought Crimes following Professor Chomsky’s speech.
The free online museum is still undergoing updates. A bulletin board
concerning current events is located at the entrance of the museum.
You can choose to tour the museum with the help of a guide or alone.
Throughout the trip it is possible to find the stories of people
investigated, tortured, incarcerated, or exiled for their thoughts, and
related documents.
There is also a cemetery in the Museum for people who have been murdered due to their thoughts.
* You can access the Museum of Thought Crimes from this link.
(BIA, May 27, 2014)
La Palme d'or au cinéaste turc Nuri Bilge Ceylan
"Winter sleep", huis-clos psychologique de 3h16 se déroulant dans un
village d'Anatolie, a remporté samedi soir la Palme d'or du 67e
Festival de Cannes, un prix que son réalisateur Nuri Bilge Ceylan a
aussitôt décerné à la jeunesse de son pays.
"Je dédie la Palme à la jeunesse turque, à celles et ceux qui ont perdu
la vie pendant l'année qui s'est écoulée", a-t-il dit, alors que son
pays connaît depuis un an de violentes manifestations
anti-gouvernementales.
Auparavant, il avait souligné que 2014 était la centième année du
cinéma turc. "Une très belle coïncidence", s'était-il réjouit. La
dernière Palme turque remonte à 1982 avec "Yol".
Ceylan accède à la récompense suprême cannoise après avoir déjà remporté plusieurs prix sur la Croisette.
"Winter Sleep" a pour décor un petit village de Cappadoce aux
habitations troglodytes. Avec l'hiver, l'hôtel de Aydin, ancien acteur
ayant atteint la soixantaine, est quasi-désert, le laissant seul face à
sa jeune femme et sa soeur divorcée. Deux femmes qui vont démonter
minutieusement l'image d'intellectuel éclairé qu'il se donne.
"J'ai eu peur quand j'ai vu que c'était un film de 3h", a expliqué à la
presse la présidente du jury Jane Campion mais "c'est un film au rythme
merveilleux, vraiment maitrisé et sophistiqué".
Nuri Bilge Ceylan, le Bergman du Bosphore
Avec la Palme d'or, Nuri Bilge Ceylan scelle son
histoire d'amour avec Cannes qui avait déjà récompensé trois fois le
réalisateur turc de 55 ans, spécialiste d'un cinéma au rythme lent,
rempli de silences, mais illuminé par de splendides images de paysages.
L'un des cinéastes les plus connus de sa Turquie natale, Ceylan
privilégie les oeuvres intimistes, examinant à la loupe les relations
de la famille ou du couple, au point qu'on le compare souvent au
Suédois Ingmar Bergman, ce que n'ont pas manqué de faire encore une
fois les critiques à Cannes pour "Winter Sleep" (sommeil d'hiver).
La Croisette en tout cas raffole de ses oeuvres et lui a déjà décerné à
deux reprises son Grand prix, en 2003 pour "Uzac" et en 2011 pour "Il
était une fois en Anatolie". En 2008, il obtenait le Prix de la mise en
scène pour "Les trois singes" et l'année suivante, il était membre d'un
jury présidé par Isabelle Huppert.
Diplômé en ingénierie électrique, il a suivi également des études de
cinéma et il est souvent aussi monteur et chef opérateur de ses films.
Amoureux du théâtre, il fait souvent référence au dramaturge norvégien Ibsen 1828-1906) et à Anton Tchekhov (1860-1904).
C'est d'ailleurs en s'inspirant de trois nouvelles du romancier russe
qu'il a écrit "Winter sleep", avec sa femme, l'actrice Ebru Ceylan.
Ceylan, qui est aussi acteur, a tourné avec elle en 2006, devant et
derrière la caméra, le film "Les Climats", une exploration de la vie
intérieure d'un couple d'Istanbul.
Vu ses inspirations, "Winter Sleep" s'affiche clairement comme un film
très littéraire, où la révélation des caractères s'effectue lentement
grâce à de longues conversations. Des dialogues acérés nourris par
l'antagonisme des personnages.
A ceux qui lui reprochent la longueur du film (3h16), il a expliqué
samedi soir avoir écrit le scénario "sans penser à l'aspect commercial.
J'ai écrit comme on écrit un roman, sans me préoccuper de la longueur.
Au départ, il durait 4H30"...
Dans "Winter Sleep", Ceylan dissèque les relations complexes qu'un
ancien acteur aujourd'hui aubergiste, entretient avec ses proches: sa
jeune femme, sa soeur... Le pouvoir de l'argent, les relations
quasi-féodales nouées par le héros (Haluk Bilginer) avec ses proches
sont mises à jour.
Il dit avoir voulu montrer "l'aspect sombre de l'être humain, essayer
de comprendre le côté sombre de mon âme, c'est-à-dire la nature humaine
aussi".
"Nous avons tourné le film en 14 semaines. C'est plutôt long étant
donné les circonstances en Turquie. C'est pourquoi il est devenu mon
film le plus cher même si l'équipe n'était pas aussi nombreuse derrière
la caméra que pour +Il était une fois en Anatolie+", a-t-il expliqué
cette semaine au quotidien turc Milliyet.
Durant le festival, Ceylan, barbe grise et lunettes à grosse monture
noire, avait expliqué qu'il ne souhaitait pas faire de films politiques.
Lors de la cérémonie samedi soir, il a cependant dédié sa palme à "la
jeunesse turque, à celles et ceux qui ont perdu la vie pendant l'année
qui s'est écoulée", alors que son pays connaît depuis un an de
violentes manifestations anti-gouvernementales.
"Nous avons eu une année difficile. Ces jeunes personnes nous ont
beaucoup appris et certains ont perdu la vie pour une avenir meilleur",
a-t-il expliqué ensuite à la presse.
(AFP, Jean-Louis PANY, 24 mai 2014)
Prosecutors demand up to 52 years in jail for two journalists
Two Turkish journalists face between 26 and 52 years in jail for
publishing a document about a 2004 meeting of the National Security
Council (MGK).
Journalist Mehmet Baransu had published the document in his newspaper
Taraf on Nov. 28, 2013, claiming it proves that the Turkish government
“decided to finish off the Gülen movement during a meeting of the MGK
on Aug. 25, 2004.”
The two-page indictment prepared by the Anadolu Chief Prosecutor’s
Office charges Baransu, as well as Taraf’s managing editor Murat Şevki
Çoban, for “providing documents related to the security of the state,”
“publishing information that must remain confidential due to the
state’s security or political interests in domestic or foreign
policies” and “publishing a document or information related to the
activities or duties of the National Intelligence Organization [MİT].”
The prosecutor stressed that the appendix documents to the MGK’s
decision numbered 481 were referred in the Taraf report. “The
publication was conducted in contrary to facts by claiming the appendix
includes measures to eliminate the activities of the Gülen group,” the
indictment said. It is also stressed that Baransu published documents
regarding the duties of the MİT Undersecretary in his column in
December 2013, “presenting the office as if it conducts illegal
profiling.”
Prosecutors had initially launched an espionage investigation, while
Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan had slammed daily Taraf and accused
Baransu of “treason” in December 2013.
The trial is expected to start in the coming days. (hurriyetdailynews.com,
May 23, 2014)
Özkoray's Trial: “There can’t be a penalty without a law!”
At the trial for his book “Gezi Phenomenon” which is claimed to include
insults to the Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan, author Erol Özkoray
said in his manifesto-like defense that there is no corresponding law
for the indictment by the prosecutor.
Özkoray stated that Turkish PM lost his legitimacy because he comitted
a “crime against humanity” in his crackdown on Gezi protesters that
resulted in deaths and injuries.
He said: “They try to prosecute me for the anonymous slogans on the
graffiti that I documented in my book. This is with regards to the
previous penal code article 162 which doesn’t exist in the present one.
So the prosecutor assumes the legislative role. They need to go to
Ankara to lobby for this. It is the main principle of law: There is no
offense without a corresponding law. I hope this case is dismissed in
the next trial. Otherwise it will be a great scandal”.
The trial was attended by Tarık Günersel, President of Pen Turkey,
Halil İbrahim Özcan, VP of Pen Turkey, Merve Okçuoğlu, the coordinator
of Turkish Publisher’s Association, editor Attila Tuygan, writer Aziz
Tunç, journalist Raffi Hermon, representatives of foreign media, Nurten
Özkoray, the co-writer of “Gezi Phenomenon”. Next session of the trial
will be held on June 17, 2014 at the courts of Istanbul, Çağlayan
(2.Asliye Ceza) at 11:00 am. (Idea Politika Publications, May 22, 2014)
Le drame de Soma attise la colère d'Erdogan contre la presse
La catastrophe de la mine de Soma en Turquie a
suscité une nouvelle salve d'attaques du gouvernement
islamo-conservateur contre la presse indépendante et étrangère, dont il
a qualifié de "provocations" les critiques sur sa gestion de la crise.
Correspondant à Istanbul de l'hebdomadaire allemand Der Spiegel,
Hasnain Kazim a été particulièrement visé par les partisans du régime,
au point d'être contraint de se mettre quelques jours au vert après
avoir reçu des menaces de mort.
"Plus de 10.000 tweets, mails ou messages sur Facebook, dont plusieurs
centaines sont des menaces de mort", a-t-il lui-même recensé sur son
compte Twitter.
M. Kazim, de nationalité allemande et marié à une Turque, a expliqué
dans un courriel adressé à l'AFP qu'il avait pris "quelques jours de
vacances, juste par mesure de sécurité". "Dans quelques jours, je serai
de retour à Istanbul et je reprendrai mon travail", a-t-il ajouté.
C'est le titre d'un article écrit par le correspondant du Spiegel sur
le pire accident industriel de l'histoire turque qui a mis le feu aux
poudres: "Erdogan, va en enfer!".
Le journaliste a eu beau expliquer que ce titre n'était qu'une citation
d'un des mineurs qui a survécu à la catastrophe qui a tué 301 de ses
collègues, rien n'y a fait.
Les partisans du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et de son
gouvernement, accusés d'avoir négligé la sécurité des mineurs et
d'avoir manqué d'empathie pour les victimes du drame, l'ont
immédiatement inondé d'insultes et de menaces.
"Espèce de porc, quitte mon pays" , "tu ne mérites que la mort!", lui ont ainsi lancé sur Twitter des internautes en colère.
Sans hésiter, la presse favorable au régime a rapidement relayé ce
lynchage. Le quotidien Yeni Safak a ainsi qualifié de Der Spiegel
d'être "l'instrument de l'Allemagne pour déstabiliser la sécurité
nationale en Turquie".
- La presse dans le collimateur -
Cette campagne intervient à quelques jours d'une visite de M. Erdogan
en Allemagne, où il doit notamment faire campagne auprès des 1,5
million d'électeurs turcs qui y résident en vue de l'élection
présidentielle des 10 et 24 août prochains.
Si elle n'est pas encore officielle, la candidature à ce scrutin de
celui qui dirige sans partage la Turquie depuis 2003 ne fait plus guère
de doute.
Très agacé par les critiques qui pleuvent sur lui depuis le drame du 14
mai, M. Erdogan a lui-même montré sa nervosité en prenant violemment à
partie un manifestant qui le huait lors d'une visite mouvementée à
Soma, la semaine dernière.
Fidèle à ses habitudes, le Premier ministre s'en est lui-même pris à la
presse mardi lors de sa harangue hebdomadaire au Parlement.
Le chef du gouvernement a rétorqué à un journaliste du quotidien
Hürriyet, Yilmaz Özdil, qui dénonçait son incompétence que "celui qui a
tenu ces paroles immorales n'est pas digne d'être un être humain". Et a
réclamé son licenciement.
M. Erdogan a publiquement souhaité le même sort à une chroniqueuse du
journal Posta, Yazgülü Aldogan, qui avait osé remettre en cause la
décision du gouvernement d'attribuer la qualité de "martyrs" aux
mineurs disparus.
La presse étrangère n'a pas été épargnée. A commencer par la BBC,
accusée d'avoir recruté des "acteurs pour leur faire jouer le rôle de
proches des mineurs" pour leur faire colporter "mensonges et
diffamation" dans le monde entier.
Le correspondant de la radio-télévision britannique a naturellement
démenti, dénonçant, comme avec d'autres correspondants étrangers, des
"attaques sans fondement".
Il y a bientôt un an, M. Erdogan avait sèchement critiqué la couverture
de la fronde antigouvernementale qui a fait vaciller son régime,
parlant de "complot". Dans la foulée, des dizaines de journalistes
turcs avaient été licenciés ou "démissionnés".
La Turquie est classée par les ONG de défense de la liberté de la
presse parmi les pays les plus répressifs de la planète en la matière,
avec la Chine et l'Iran. (AFP, Burak AKINCI, 20 mai 2014)
The author of the “Gezi Phenomenon” Erol Özkoray on Trial
Idea Politika Publications (Istanbul) – Prosecutor of Istanbul in
charge of press and publications demands up to 32 months of prison for
Erol Özkoray, Turkish political writer, on the grounds of insulting
Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan in his book “Gezi Phenomenon”.
Trial will be on May 22 in the courts of Istanbul, Çağlayan (2.Asliye
Ceza) at 10:00 am.
The trial is based on the Article 125 of the Turkish Penal Code. The
indictment also states Article 53 which also demands Erol Özkoray to be
devoid of his rights to elect and be elected as well as other political
rights as a citizen. Trial is monitored by PEN and other international
institutions on freedom of expression.
The indictment claims Erol Özkoray insulted the Prime Minister in the
section that includes a list of slogans written on the walls during the
Gezi protests anonymously. Finding the claims as “absurd”, Özkoray
states : “We collected these slogans for the collective memory. It
took us a month to gather these wall writings. Prof. Baskın Oran
congratulated us for this work. This documented the creativity of the
people who rallied against the government. Later on all of these
protest grafitti are wiped off the walls of the city. In the
documentation process the main principle is to make an archive. It
doesn’t mean you agree with what is written there. The prosecutor
selected me as the person responsible for all these anonymous slogans
and grafitti which was the product of millions of people. It is a big
judicial mistake and in my opinion, a reflection of vengeance by the
Islamic government.There is no insult in my book. It is a product of a
social scientific and journalistic work. On the other hand, the
demanded prison penalty and deprivation of political rights is a
fascist attitude and as important as the violation of freedom of
expression. ”
Erol Özkoray was prosecuted with the pressure of the military between
2000-2009 with 16 court cases which all ended in acquittal. In the
political magazine “Idea Politika” and in his books “What Good is the
Army for?”, “Totalitarian Farm Called Turkey” and “Turkey the Permanent
Putch”(Published in France and the USA by Editions Sigest) he was
criticizing the role of the military which he saw as a hindrance to
democracy. Özkoray was awarded the “2014 Prize for the Freedom of
Thought and Expression” by the Association of Human Rights.
For further information: 0212 2628880, 05075152727
Campagne de soutien à Erol Özkoray avant son procès
Avant l’ouverture de son procès, prévu le 22 mai, pour la publication
d’un livre intitulé Le Phénomène Gezi, l’auteur, éditeur et jounaliste
turc Erol Özkoray, qui a obtenu le Prix Ayse Nur Zarakolu de la Liberté
de pensée et d’expression pour l’année 2014, vient de recevoir le
soutien de personnalités turques en une campagne de signatures diffusée
sur internet.
Les initiateurs de la pétition invoquent la Convention européenne des
droits humains, signée par la Turquie, qui garantit la liberté
d’expression, et réclament la relaxe pour Erol Özkoray. La pétition
comporte une lettre au Ministre de la justice Bekir Bozdag, réclamant
la relaxe.
Signer ICI
Menacé de prison, le journalist Özkoray obtient le prix Ayse Nur Zarakolu
Message from Ragip Zarakolu:
I would like to share information about last new about ANZ Freedom of Expression Award.
May 9th was birthday of my late wife.
May 22th, 10 am Erol Ezkoray will be at the Istanbul Crimes Court
because of his documentary book on Gezi Events last year. Accusation:
Insulting Prime Minister.
We call to solidarity with him: aekoray@gmail.com
All the best
Ragip Zarakolu
ANZ Prix de liberté de pensée et d’expression pour Erol Özkoray
Le jounaliste turc Erol Özkoray a obtenu le prix Ayse Nur Zarakolu de la liberté de pensée et d’expression pour l’année 2014.
L’Association des Droits de l’Homme de Turquie (IHD) a décerné ce prix
à Özkoray pour toutes les luttes démocratiques qu’il a mené contre
l’Etat et le pouvoir dans ce pays (contre l’armée, contre le monopole
de la presse, contre le pouvoir islamiste et pour la reconnaissance du
génocide des Arméniens). “Il est moralement et politiquement très
important que cette lutte soit enfin reconnue dans mon propre pays” a
déclaré Erol Özkoray en soulignant qu’il reste encore beaucoup à faire
pour réaliser une vraie démocratie en Turquie.
Erol Özkoray sera jugé le 22 mai prochain pour son livre sur Gezi (Le
Phénomène Gezi) pour insulte au premier ministre turc Recep Tayyip
Erdogan. Il encourt un an à 30 mois de prison ferme.
Özkoray avait déjà obtenu le 24 avril 2013 à Paris la médaille du
courage du CCAF pour ses travaux pour la reconnaissance du génocide des
Arméniens, décerné par les co-présidents Ara Toranian et Mourad
Papazian sous le patronnage du maire de Paris M. Bertrand Delanoë.
Des personnes comme Hrant Dink, Baskin Oran ainsi qu’Orhan Pamuk avait
déjà obtenu le prix de la liberté pensée et d’expression décerné par
IHD.
L’Association des droit de l’homme de Turquie a également fait un choix
politique à la veille de l’anniversaire de la révolte de Gezi qui a
débuté le 30 mai en décernant les prix à la famille des victimes, aux
docteurs qui ont soigné les blessés et aux journalistes emprisonnés
dans le cadre du procès kurde de KCK (ils ont été libéré immédiatement
au lendemin de l’annonce de l’IHD).
Ce prix est décerné depuis 12 années par la branche d’Istanbul de l’IHD
au nom de Ayse Nur Zarakolu, appelée “mère courage” par les Arméniens,
décédée en 2002, pionnier pour la reconnaissance du génocide des
Arméniens en Turquie et également la femme du célèbre éditeur Ragip
Zarakolu.
mardi 13 mai 2014,
Jean Eckian ©armenews.com
PEN Campaign against the nonrespect of freedom of expression
Leading writers from Turkey and around the world have joined PEN, the
international association of writers, to call on the Turkish
authorities to respect freedom of expression as a universal and
fundamental human right, and to create an environment in which all
citizens are able to express themselves freely without fear of
censorship or punishment.
We are now inviting PEN members and supporters across the globe to add your voices.
We, the signatories named below, are writers from around the world who
love, live and breathe words. We are united in our belief that freedom
of expression is a universal and fundamental human right. We hereby
express our grave concern with regard to “the freedom of words” in
Turkey today.
As human beings we connect both within and across borders through
words, written and spoken. A free exchange of ideas is essential for
democracy, as well as for creativity, empathy and tolerance. As shown
in a recent PEN report on last year’s protests, Turkey has a wide range
of free expression issues, from criminal defamation to self-censorship
within the mainstream media and from police violence against
journalists to a narrowing sphere for freedom of expression on the
internet.
Turkey ranks 154th among 180 countries on the World Press Freedom
Index. To this day, translators, editors, publishers, poets and writers
face criminal proceedings and even imprisonment for legitimate
expression under a variety of legislative fetters, such as the
country’s draconian Anti-Terror Law, the Law on Meetings and
Demonstrations and the Turkish Penal Code’s articles criminalising
defamation (Art.125), religious defamation (Art.216), obscenity
(Art.226), insulting the Turkish people, state or its organs (Art.301)
and promoting conscientious objection to military service (Art.318).
The blanket ban on Twitter and YouTube comes in the aftermath of a
regressive new internet law, and is an unacceptable violation of the
right to freedom of speech. Turkey should be proud to be home to
Europe’s youngest internet audience with over 36 million internet
users, placing it among the most globally connected countries in the
Muslim world. By connecting people from a range of backgrounds and
making it possible for them to express their thoughts, the internet is
a valuable network that supports and strengthens democracy.
Twitter and YouTube are vehicles of expression that give a voice to
each and every user, regardless of class, religion, ethnicity or
political stature. There are more than 12 million Turkey-based Twitter
users, which shows the vibrancy of civil society. Turkey is a state
party to the European Convention on Human Rights and the International
Covenant on Civil and Political Rights, both of which protect the right
to legitimate freedom of expression.
We welcome the administrative court in Ankara’s decision to suspend the
ban on Twitter ahead of a full judgment and urge the telecommunications
authority to restore access immediately.
Among our signatories there are writers from Turkey and across the
world. As fellow human beings sharing the same planet, we care about
one another’s problems and we know that we are all interconnected.
Turkey is a country where Western democratic values, secularism and
Islamic culture come together. It is not surrounded by enemies. It is
not an isolated or inward-looking country. It is part of an
international community. Our plea to Turkey’s leaders is not to retreat
from democracy and its keystone, freedom of speech; but rather to
recognize their obligations under international treaties and to lift
the block on Twitter and YouTube with immediate effect. We urge them to
remember that this beautiful country will be stronger and happier when,
and if, it appreciates pluralism, diversity and the freedom of words.
Héctor Abad Faciolince, Boris Akunin, Svetlana Alexievich, Hanan
al-Shaykh, Ahmet Altan, Mehmet Altan, Meltem Arikan, Jirō Asada,
Margaret Atwood, Oya Baydar, Marian Botsford Fraser (PEN
International’s Writers in Prison Committee), Martín Caparrós, Fethiye
Çetin, Paulo Coelho, Can Dündar, Kerstin Ekman, Peter Englund
(Permanent Secretary of the Swedish Academy), Álvaro Enrigue, Moris
Farhi, Maureen Freely (President of English PEN), Maggie Gee, Kaya
Genç, Graeme Gibson, Francisco Goldman, Günter Grass (Nobel laureate),
Tarık Günersel (President of Turkish PEN), Josef Haslinger (President
of German PEN), Eva Hoffman, Elfriede Jelinek (Nobel laureate), AL
Kennedy, Abbas Khider, Karl Ove Knausgård, Hari Kunzru, Valeria
Luiselli, Alain Mabanckou, Perihan Mağden, Alberto Manguel, Ángeles
Mastretta, Bejan Matur, Murat Menteş, Pankaj Mishra, Blake Morrison,
Neel Mukherjee, Sofi Oksanen, Michael Ondaatje, Orhan Pamuk (Nobel
laureate), John Ralston Saul (President of PEN International), Sergio
Ramírez, Salman Rushdie, Elif Şafak, Eugene Schoulgin (Vice-President,
PEN International), Kamila Shamsie, Mikhail Shishkin, Sjón (President
of Icelandic PEN), Zadie Smith, Ahdaf Soueif, Hori Takeaki
(International Secretary, PEN International), Janne Teller, Ece
Temelkuran, Olga Tokarczuk, Tatyana Tolstaya, Jarkko Tontti
(International Treasurer, PEN International), Ayfer Tunç, Dubravka
Ugresic, Lyudmila Ulitskaya, Günter Wallraff, Per Wästberg (President
of the Nobel Committee for Literature), Sarah Waters, Hyam Yared
(President of PEN Lebanon), Samar Yazbek, Adam Zagajewski
http://www.pen-international.org/newsitems/sign-pens-petition-for-greater-freedom-of-expression-in-turkey/
IPA welcomes publisher Deniz Zarakolu's release
The International Publishers' Association (IPA) has recently issued the following declaration:
IPA is delighted that Turkish writer, publisher and translator Deniz
Zarakolu has been released from prison, after spending two and a half
years in pre-trial detention. Mr Zarakolu, along with his father Ragip,
was arrested in October 2011. Both men were charged with "leadership of
an armed organisation" and "leadership of a terrorist organization"
under Turkish Penal Code and the country's Anti-Terror Law.
The arrests formed part of a crackdown against publishers, writers and
journalists who were seen to be affiliated with the pro-Kurdish Peace
and Democracy Party (BDP). Turkey's Justice Ministry revealed last year
that 20,000 people have been convicted under the anti-terrorism law
during the last four years, including 8,000 between 2012 and 2013.
The IPA welcomes Deniz Zarakolu's release but calls for all charges
against him, as well as other publishers, writers and journalists
detained solely because of their publications, to be dropped. Our
colleagues at PEN International have produced a petition calling for greater freedom of expression in Turkey, and we urge everyone to sign it.
Libération de trois journalistes détenus depuis 2006 en Turquie
Suite à plusieurs actions de protestation, huit socialistes, dont trois journalistes, emprisonnés depuis huit ans
ont été remis en liberté jeudi en vertu d'une nouvelle loi qui limite
la durée maximale de détention provisoire.
Les trois journalistes libérés sont Füsun Erdogan, fondatrice et
directrice de publication de la radio alternative "Radio libre" ("Özgür
Radyo"), qui a la double nationalité turque et néerlandaise, Bayram
Namaz, chroniqueur de l'hebdomadaire Atilim, et Arif Celebi,
journaliste dans la même publication, a précisé le syndicat des journalistes de Turquie (TGS).
Ils avaient été condamnés en novembre 2013 à la prison à perpétuité
avec une vingtaine d'autres accusés, reconnus coupables d'appartenance
au Parti communiste marxiste-léniniste (MKLP), considéré comme
"terroriste" et illégal en Turquie, et d'avoir tenté de "renverser
l'ordre constitutionnel par la violence".
Le Parlement turc a voté début mars une loi qui a réduit de dix à cinq
ans la durée maximale de détention provisoire précédant un procès.
La condamnation qui vise les trois journalistes libérés jeudi fait l'objet d'un appel.
Les organisations de défense de la liberté de la presse épinglent
régulièrement le régime islamo-conservateur turc pour son
"autoritarisme" croissant envers les médias.
Récemment 200 personnalités avaient lancé un appel
urgent pour la mise en liberté de huit socialistes tout attirant
l'attention sur le fait que leur détention constitue une injustice
flagrante alors que plusieurs accusés du meurtre du journaliste
arménien Hrant Dink et de quatre dirigeants de la librairie chrétienne
Zirve ont déjà été relâchés.
(Voir ci-après la liste alphabétique des 200 signataires)
Les libérations de jeudi "nous ont redonné de l'espoir pour notre
campagne qui vise à décriminaliser la presse en Turquie mais il nos
faut maintenant continuer le combat pour ceux qui restent encore
derrière les barreaux", a réagi le président de la Fédération
européenne des journalistes (FEJ), Mogens Blicher Bjerregard.
La FEJ a recensé jeudi leur nombre à 32, la plupart détenus pour leurs
liens présumés avec des groupes proches du Parti
des travailleurs du Kurdistan (PKK).
La Turquie figure avec l'Iran et la Chine dans le peloton de tête des
pays du monde qui emprisonnent le plus de représentants des médias.
Les autorités d'Ankara réfutent systématiquement les critiques des ONG
de défense de la liberté de la presse, qu'elles jugent injustes.
"La diffusion des journaux en Turquie atteint 5 millions d'exemplaires
(par jour). Les trois quarts d'entre eux sont hostiles à l'AKP" (Parti
de la justice et du développement, au pouvoir), a plaidé jeudi son
porte-parole, Hüseyin Celik. (AFP-EFJ, 8 mai 2014)
200 signataires de l'appel pour la mise en liberté de huit socialistes
A. Hicri İzgören (écrivain), A.Levent Tüzel (député HDP, İstanbul),
A.Serdar Koçman (écrivain), Adnan Bostancıoğlu (journaliste), Ahmet
Meriç Şenyüz (journaliste), Ahmet Şık (journaliste), Akın Birdal
(activiste des droits de l’homme, membre de HDK, Akın Olgun
(journaliste, écrivain), Ali Kemal Erdem (journaliste), Alper Görmüş
(journaliste-écrivain), Alper Turgut (journaliste), Aram Dildar
(acteur), Aris Nalcı (rédacteur İMC TV), Arzu Demir (journaliste/TGS),
Attila Tuygan (traducteur, écrivain), ASP (Assemblée des exilés), Aydın
Çubukçu (écrivain), Aynur Çolak (journaliste), Ayşegül Devecioğlu
(écrivain), Aziz Gökdemir (écrivain), Aziz Tunç (écrivain), Barkın
Karslı (journaliste), Baskın Oran (académicien, écrivain), Behçet Çelik
(écrivain), Beril Eski (journaliste), Berivan Tapan (journaliste),
Betül Memiş (journaliste), Burcu Karakaş (journaliste), Bülent Tekin
(écrivain), Candan Yıldız (écrivain), Celal Başlangıç (journaliste),
Cemil Casım Kılıç (écrivain), Cemil Kılıç (écrivain), Cengiz Erdinç
(journaliste), Cenk Ağcabay (journaliste), Ceyda Karan
(journaliste-écrivain), Cüneyt Kural (journaliste), Çayan Demirel
(directeur), Defne Asal (directeur İMC TV), Deniz Ülkütekin
(journaliste), Denizcan Abay (journaliste), Derya Okatan
(journaliste/ETHA), DISK Syndicat de la presse, Doğan Akhanlı
(écrivain-Köln), Doğan Özgüden (journaliste-Bruxelles), Dr. Mustafa
Peköz (chercheur, écrivain), Elçin Yıldıral (journaliste), Elif Akgül
(journaliste), Elif Ilgaz (journaliste), Emine Ayna (députée HDP,
Diyarbakır), Emine Koç (journaliste), Emrah Sekendiz (journaliste),
Engin Erkiner (écrivain, Frankfurt), Engin Esen (journaliste), Ercan
Küçük (journaliste), Erling Folkvord (écrivain/Suède), Ersin Hasan Aksu
(écrivain, Rotterdam), Ertuğrul Kürkçü (coprésident de HDP, député),
Ertuğrul Mavioğlu (journaliste-écrivain), Esin Gedik (journaliste),
Esra Açıkgöz (journaliste), Eşber Yağmurdereli (écrivain), Evren
Kızılağaç (journaliste), Evrim Kepenek (journaliste), Eylem Başak
Şentürk (journaliste), Eyüp Tatlıpınar (journaliste), Ezgi Atabilen
(journaliste), Fahri Alakent (journaliste), Fehim Işık (écrivain),
Ferhat Tunç (artiste), Fevzi Karadeniz (écrivain), Figen Yüksekdağ
(président d’ESP), Filiz Kalaycı (avocat), Filiz Yavuz (journaliste),
Fuat Uygur (journaliste/Atılım), Gökçe Uygun (journaliste), Gökhan
Biçici (journaliste), Gökhan Durmuş (journaliste), Gökhan Tan
(journaliste), Güler İnce (actrice), Gülizar Tuncer (avocate), Gülşah
Karadağ (journaliste), Gülşin Harman (journaliste), Günay Aslan
(écrivain, Köln), Güventürk Görgülü (journaliste), H. Hüseyin Tahmaz
(journaliste), Hakan Tahmaz (journaliste-écrivain), Hakan Tanıttıran
(éditeur), Haluk Gerger (chercheur-écrivain), Hanna Beth-Sawoce
(chercheur-écrivain, Suède), Hasan Kıyafet (écrivain), Hasan Öztoprak
(écrivain), Hasan Sağlam (artiste), Hikmet Sarıoğlu (journaliste),
Hilmi Hacaloğlu (journaliste), Hülya Gülbahar (avocat), İ. Metin
Ayçiçek (journaliste-écrivain/Nürnberg), İbrahim Coşkun (artiste,
Berlin), İbrahim Günel (journaliste), İbrahim Yalçın (écrivain, Paris),
Ilda Simonian (musicien), İlden Dirini (journaliste), İnci Tugsavul
(journaliste, Bruxelles), İpek Yezdani (journaliste), İrfan Aktan
(journaliste), İrfan Dayıoğlu (journaliste, écrivain, Paris), İsmail
Beşikçi (écrivain), İsminaz Ergün (journaliste/Etha), Kanbolat Uz
(journaliste), Kemal Erdem (écrivain), Kenan Yenice (activiste des
droits de l’homme), Kumru Başer (journaliste), Leman Stehn
(artiste-Hamburg), Leyla Alp (journaliste), Mahmut Konuk (écrivain),
Mahmut Şakar (avocat, Almanya), Mebuse Tekay (avocate), Mehmet Özer
(photographe), Merdan Yanardağ (journaliste), Meşale Tolu
(journaliste/Etha), Michelle Demishevich (journaliste), Mine
G.Kırıkkanat (journaliste, écrivain), Murat Çakır (écrivain, RLS
Hessen), Murat Çelikkan (journaliste), Murat İnceoğlu (journaliste),
Muzaffer Erdoğdu (éditeur), Müjgan Halis (journaliste), Nadire Mater
(journaliste), Nadya Uygun (activiste des droits de l’homme, USA),
Nalan Temeltaş (écrivain), Nazan Özcan (journaliste), Necati Abay
(journaliste-écrivain, Allemagne), Necmiye Alpay (écrivain), Nihan Bora
(journaliste), Nilay Örnek (journaliste), Nuran Maraşlı (écrivain),
Nuray Bayındır (écrivain, Paris), Osman Köse (journaliste), Oya Baydar
(écrivain), Ömür Şahin Keyif (journaliste), Özlem Akcan (journaliste),
Özlem Altınok (journaliste), Özlem Dalkıran (journaliste), Özlem
Özdemir (journaliste), Perihan Koca (écrivain), Prof. Dr. Gençay Gürsoy
(académicien, écrivain), Ragıp Duran (journaliste-écrivain), Ragıp
Zarakolu (éditeur, écrivain), Ramazan Gezgin (écrivain), Recep Maraşlı
(écrivain), Roni Margulies (écrivain), Rüstem Ayral (acteur), Sacit
Kayasu (avocat), Sait Çetinoğlu (écrivain), Sami Menteş (journaliste),
Sami Özbil (écrivain en prison/ Kandıra), Sebahat Tuncel (Coprésidente
de HDP, députée), Sedat Şenoğlu (journaliste/Atılım), Sedat Yılmaz
(journaliste, trésorier de TGS), Selma Metin (activiste de l’Assemblée
des exilés) , Semiha Şahin (journaliste/Atılım), Semiran Kaya
(journaliste, Vienne), Semra Çelebi (journaliste), Serdal Işık
(journaliste/Etha), Sevgim Denizaltı (Secrétaire de TGS, Istanbul),
Sezai Sarıoğlu (poète), Sibel Öz (écrivain), Sibel Özbudun
(académicienne, écrivain), Sibel Uzun (présidente de EHP), Sona
Küçükyan (éducateur), Süleyman Kalyon (journaliste), Şaban İba
(écrivain), Şengün Kılıç (journaliste), Tan Morgül (journaliste), Tarık
Ziya Ekinci (écrivain), Temel Demirer (écrivain), Teslim Töre
(écrivain), Tuğçe Tatari (journaliste), Tunca Öğreten (journaliste),
Uğur Güç (président de TGS), Ümit Kıvanç (cinéaste, écrivain), Volkan
Ağır (Radio Açık), Yalçın Ergündoğan (journaliste-écrivain), Yıldız Tar
(journaliste, activiste de LGBTİ), Yusuf Al (journaliste), Yücel
Özdemir (journaliste), Yüksel Koç (co-président de Yek-Kom), Zeynep
Hayır (artiste, Hannover), Zeynep Özatalay (journaliste), Zeynep
Tozduman (journaliste).
Lettre du président du MR à Info-Türk sur la liberté de la presse en Turquie
From: MR, Mouvement Réformateur <mr@mr.be>
Subject: Réponse à votre courriel
Date: May 5, 2014 9:41:01 GMT+2
To: <editor@info-turk.be>
Cher Monsieur,
Vos deux courriels des 7 et 8 avril dernier
concernant le report du vote de la résolution du député Jean-Claude
Defossé concernant la liberté de la presse en Turquie me sont bien
parvenus et ont retenu ma meilleure attention.
Je vous remercie pour votre témoignage mais
j’aimerais néanmoins vous apporter quelques précisions. Le MR a
toujours défendu et milité pour la liberté de la presse que ce soit en
Turquie ou ailleurs. En tant que libéral, la liberté d’expression est
dans l’ADN de notre mouvement. J’en veux pour preuve que le sénateur MR
Richard Miller est cosignataire d’une résolution qui a été déposée au
Sénat demandant le respect de la liberté de la presse en Turquie.
Celle-ci demande au gouvernement belge d’agir "de toutes les manières
possibles pour faire respecter la liberté de la presse en Turquie,
condition sine qua non de la démocratie".
Par ailleurs, en septembre 2012, Richard Miller et
le député européen Louis Michel ont mené une mission en Turquie où ils
ont systématiquement rappelé l’importance de la liberté de la presse
lors de chaque rencontre politique notamment avec le président du CHP
et le président de la grande assemblée turque, Cemil Çiçek et des
responsables de l’AKP.
Il est clair qu’à nos yeux, tous les critères
démocratiques doivent être respectés, en ce compris la liberté de la
presse, en vue de l’adhésion de la Turquie à l’Europe au même titre que
le respect des autres critères de Copenhague en vue de toute nouvelle
adhésion.
Restant à votre écoute, je vous prie de recevoir, cher Monsieur, l’expression de mes sentiments les meilleurs.
Charles MICHEL
Président
Zarakolu spoke at the 40th International Book Fair in Buenos Aires
The 40th International Book Fair is being held in
Buenos Aires from April 24th to May 12th. Armenia is one of the more
than 40 countries participating in the book fair, and the Day of the
Republic of Armenia was traditionally celebrated on May 1st.
More than 1,600 people attended the main event of
the day held at José Hernandez Exhibition Hall under the patronage of
the RA Embassy in Argentina and with the support of the Armenian Center
of Argentina. The event began with opening remarks by RA Ambassador to
Argentina Vahagn Melikyan, followed by speeches by Deputy Secretary of
Buenos Aires City Council for Human Rights and Cultural Diversity
Claudio Avruj and Turk intellectual, activist, human rights activist
Ragip Zarakolu.
In his speech, Ambassador Melikyan particularly
mentioned: “For the past 40 years, the International Book Fair in
Buenos Aires has always turned into a unique and beautiful celebration
that not only provides the representatives of different nationalities
with the opportunity to become familiar with world literature, but also
bears the symbol of bringing people closer to literature, awakening
their love for books, engaging them in cross-cultural dialogue and
promoting mutual understanding and tolerance.
In his speech, Deputy Secretary Claudio Avruj
addressed the Armenian-Argentinean political and cultural relations and
the role and significance of the Armenian community in Argentina,
attaching importance to the community’s valuable contributions to the
country’s society, politics and culture. Touching upon international
recognition and condemnation of the Armenian Genocide, as well as the
Argentinean government’s consistent efforts, Claudio Avruj informed
that by the decision of the municipal authorities of Buenos Aires,
Buenos Aires City Council will allocate a free space for the
construction of an Armenian Genocide Museum in Palermo District ahead
of the Centennial of the Armenian Genocide.
In his speech, Turk journalist, intellectual Ragip
Zarakolu condemned the Armenian Genocide perpetrated by Ottoman Turkey
and the current Turkish government’s policy of denial, as well as
addressed the brutal murders of the Armenian intellectuals who were
killed during the Armenian Genocide, including Ruben Sevak, Siamanto,
Daniel Varujan, Grigor Zohrab and others. He mentioned also the murder
of turkish writer Sabahattin Ali, Hrant Dink and Publisher İlhan
Erdost. And he expressed his anxiousness for the writers in prison in
Turkey, like Sevan Nishanyan, Yuksel Genç, Dursun Yildiz and Füsun
Erdogan. And he demanded urgent freedom for them.
He remembered also famous book of Austrian writer
Franz Werfel was banned in 1933 by Turkish and German Governments
together. Ragıp Zarakolu said that he is proud, of to publish Franz
Werfel’s “40 Days in Musadag” in 1997.
Freedom House:
Turkey no longer even "partly free"
Turkey has been relegated from the league of “Partly Free” countries to
the league of “Not Free” countries, according to the latest report from
U.S. think tank Freedom House.
The report, titled “Freedom of the Press 2014,” concludes that global
press freedom fell to its lowest level in over a decade in 2013, as
hopes raised by the Arab Spring were further dashed by major regression
in Egypt, Libya, and Jordan, and marked setbacks also occurred in
Turkey, Ukraine, and a number of countries in East Africa.
Citing the desire of governments, especially authoritarian ones, to
control news content as the main reason for the regression, the report
suggested that there were positive developments in a number of
countries, most notably in sub-Saharan Africa but that the dominant
trends were reflected in setbacks in a range of settings. Turkey, which
was 117th in last year’s report, fell to 134th place.
Libya, South Sudan, Ukraine, and Zambia also saw their statuses
downgraded for 2013, while significant declines occurred in the Central
African Republic, Egypt, Greece, Jordan, Kenya, Montenegro, Mozambique,
Tanzania and Uganda.
“The region’s [Europe] largest numerical change occurred in Turkey,
which declined from 56 to 62 points and moved from Partly Free to Not
Free. Constitutional guarantees of freedom of the press and expression
are only partially upheld in practice, undermined by restrictive
provisions in the criminal code and the Anti-Terrorism Act. Turkey
remained the world’s leading jailer of journalists in 2013, with 40
behind bars as of Dec. 1, according to the Committee to Protect
Journalists,” the report said.
Freedom House stressed that journalists were harassed while covering
the Gezi Park protests and dozens were fired or forced to resign due to
their coverage of sensitive issues like negotiations between the
Turkish government and the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK).
“The firings highlighted the close relationship between the government
and many media owners, and the formal and informal pressure that this
places on journalists,” the report added.
(hurriyetdailynews.com, May 2, 2014)
Click here to read the full report.
Le prix de la liberté de la Presse Unesco remis au journaliste Ahmet Sik
Le Prix mondial de la liberté de la presse Unesco/Guillermo Cano 2014 a
été remis vendredi au journaliste turc d'investigation Ahmet Sik,
poursuivi dans son pays pour complot contre le gouvernement, lors d'une
cérémonie au siège de l'organisation à Paris.
"Ardent défenseur des droits de l'homme", ce journaliste indépendant de
44 ans "s'emploie à dénoncer dans ses articles la corruption, les
violations contre la liberté d'expression et les droits de l'homme", a
indiqué l'Unesco dans un communiqué.
Journaliste très réputé dans son pays, Ahmet Sik avait été arrêté en
mars 2011 en compagnie d'une dizaine d'autres personnes, dont son
collègue Nedim Sener, lauréat 2010 de l'Institut international de la
presse. Accusés d'avoir aidé le réseau dit Ergenekon, soupçonné de
vouloir renverser le régime islamo-conservateur-turc, les deux hommes
ont été libérés après un an de détention préventive mais risquent
jusqu'à 15 ans d'emprisonnement.
En recevant le prix vendredi à Paris des mains de la directrice
générale de l'Unesco, Irina Bokova, Ahmet Sik a estimé qu'"il ne fait
pas de doute que de nombreux collègues, que ce soit en Turquie ou dans
d'autres pays, le méritent plus que moi. Certains d'entre eux ont perdu
la vie, d'autres ont perdu leur liberté. Aussi décernez-vous également
ce prix à tous mes amis", a-t-il insisté.
La Turquie est régulièrement épinglée par les organisations de défense
de droits de l'Homme pour ses atteintes à la liberté de la presse, et
figure au 154ème rang sur 179 dans le classement mondial 2013 de la
liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
De 1991 à 2011, Ahmet Sik a collaboré à plusieurs journaux turcs,
notamment Cumhuriyet, Radikal, Evrensel ou Yeni Yüzyil. Il a également
travaillé pour le magazine Nokta et l'agence de presse Reuters en tant
que photojournaliste. Il est par ailleurs membre du Syndicat turc des
journalistes.
Le Prix mondial de la liberté de la presse UNESCO/Guillermo Cano, doté
d'un montant de 25.000 dollars, a été créé en 1997 et vise à distinguer
le travail d'une personne ou d'une organisation ayant apporté une
contribution notable à la défense ou la promotion de la liberté
d'expression où que ce soit dans le monde, surtout si elle a pris des
risques.
(AFP, 2 mai 2014)
Kurdish
Question / Question kurde
Kongra-Gel President Kartal: We are warning the KDP!
The reactions and protests againt the Kurdistan Democracy Party (KDP) are increasing in the Kurdish public opinion.
Public security (asayesh) forces affiliated to the government of KDP
leader Massoud Barzani raided a number of institutions in Hewler, Dihok
and Zaxo of the Kurdistan Regional Government (KRG) on Monday evening,
the KDP also banned the entrance and exit of the Maxmur Refugee Camp
today. Offices of the KNK (Kurdistan National Congress) representative,
Kurdistan Democratic Solution Party (PÇDK), Dicle News Agency (DIHA),
Roja Welat daily, Patriotic Youth's Center, Kurdistan Free Women's
Institution (Saziya Jinên Azadixwazi Kürdistan) and Weşana Roji Welat
Magazine were among those targeted by the expansive operation during
which many properties in the mentioned offices were seized and dozens
of people including journalists and politicians were taken into custody.
Call for mass reactions against KDP
On the other hand, the Kongra-Gel (People Congress) President Remzi
Kartal joined in the Sterk TV and evaluated the raids. Kartal said, "We
are warning the KDP" and called on other South Kurdistani forces in the
government to take responsiblity. Kartal also invited Kurdish people to
show their rections againt these raids by the KDP.
KNK: Assaults on national foundations are dangerous!
KNK (Kurdistan National Congress) Executive Council stated that the
raid is political. Attracting on the achievements of Kurdish people in
this process, KNK added: "However, assaults on national foundations are
backward steps and dangerous. We demand immidiate releases of all the
detainees."
Also, European Democratic Kurdish Society Congress (KCD-E) and the
German Federation of Kurdish Unions (YEK-KOM) condemned the attitude of
KDP with their press releasements. (DIHA, May 21, 2014)
KDP blockades Maxmur Camp, locks Kurdish institutions
After public security (asayesh) forces affiliated to the government of
Kurdistan Democratic Party (KDP) leader Massoud Barzani raided a number
of institutions in Hewler, Dihok and Zaxo of the Kurdistan Regional
Government (KRG) on Monday evening, the KDP also banned the entrance
and exit of the Maxmur Refugee Camp today.
Offices of the KNK (Kurdistan National Congress) representative,
Kurdistan Democratic Solution Party (PÇDK), Dicle News Agency (DIHA),
Roja Welat daily, Patriotic Youth's Center, Kurdistan Free Women's
Institution (Saziya Jinên Azadixwazi Kürdistan) and Weşana Roji Welat
Magazine were among those targeted by the expansive operation during
which many properties in the mentioned offices were seized and dozens
of people including journalists and politicians were taken into custody.
Over 20 journalists detained
Following the raid, the KDP ordered the closure of the mentioned
offices raided by security forces. Two reporters for DIHA and two news
sources who were in the DIHA office during the raid were released after
being held in custody for some hours, while 22 people were detained in
the KNK office and three others in Zaxo. Many are reported to be still
detained.
Maxmur Refugee Camp under blockade!
After public security (asayesh) forces affiliated to the KDP raided a
number of institutions in Kurdistan Regional Government on Monday
evening, the KDP also banned the entrance and exit of the Maxmur
Refugee Camp today. The doors of those Kurdish institutions were locked
by the KDP.
(DIHA, May 20, 2014)
Fallen Kurdish guerrillas rejoin their lands 18 years later
Among 32 members of Kurdistan Workers' Party (PKK) Bayram Fidan
(Aslan), Nurkan Çam (Melsa) and Mehmet Şerif Başak (Mahsum) who lost
their lives in the countryside of Sivas province and whose bodies were
reached 18 years later, were buried in Diyarbakır and Mardin.
After the identifications of PKK members were explained, the families
took the delivery of funerals to bury them. The funerals of Bayram
Fidan (Aslan) and Nurkan Çam (Melsa) were brought to Diyarbakır, the
funeral of Özgür Özer (Ayten) was brought to Muş and the funeral of
Mehmet Şerif Başak (Mahsum) was brought to Mardin province.
First ceremony held in djemevi for Nurkan Çam
Hundreds of citizens joined in the funeral ceremony of Bayram Fidan
(Aslan) and Nurkan Çam (Melsa) in Diyarbakır. The first ceremony was
made in Pir Sultan Abdal Culture Union Djemevi for Nurkan Çam (Melsa)
who was born in Mazgirt district of Dersim in 1975. After the ceremony
here, a ceremony was made for Çam and Bayram Fidan (Aslan), who was
born in Kulp district of Diyarbakır in 1966, in Yenikoy Mosque.
Hundreds of citizens including Peoples' Democratic Party (HDP)
Diyarbakır MP Nursel Aydoğan, BDP (Peace and Democracy Party)
co-mayors, MEYA-DER, BDP districtal and provincal executives joined in
the funeral ceremony.
'Our brother stuggled for these lands'
The mass of people often chanted the slogans of "Martyrs do not die",
"Amed is riot, it's a salue to martyrs" and "Long live Leader Apo".
Apart from the posters of Çam and Fidan, posters of PKK Leader Abdullah
Öcalan were opened. The two funerals were buried beside each other.
Speaking on behalf of Çam family, Ayten Öztürk said: "Our brother
stuggled for these lands and for his comrades of law."
Ceremony held in Nusaybin for Basak
The funeral of PKK member Mehmet Şerif Başak (Mahsum) was brought to
Mardin and buried in Nusaybin Martyrs Graveyard. After the religious
duties were fulfilled, a ceremony joined by HDP Mardin MP Gülser
Yıldırım, district co-mayors and hundreds of citizens was made. Posters
of PKK Leader Abdullah Öcalan, PKK member Başak flags of Confederalism
and Kurdistan Communities Union (KCK) were carried. The mass of people
shouted the slogans of "Our martyr is our honour", "Kurdistan will be
grave for fascism" and "Long live resistance of YPG (People's Defense
Units). The march of "Çerxa Şoreşê" was read and the funeral was laid
rest in peace.
(DIHA, May 8, 2014)
Que se passe-t-il là-bas, au Rojava ? Une révolution
par Amitiés kurdes de Bretagne
« Ce qui se passe là-bas, au Rojava, c’est comme la Révolution
française chez vous » nous déclare d’emblée Mehmet Hidir Demiroglu,
maire sortant de Çukurca (Çelê en kurde) lorsque nous sommes retournés
cette année dans cette petite commune frontalière de l’Irak, ajoutant à
cela : « Öcalan est resté longtemps là-bas. Ils sont en train de mettre
en place son modèle de société. »
Alors que se passe-t-il là-bas, dans ce Kurdistan occidental, ce
Kurdistan syrien, nommé en kurde Rojava ? Nous avons eu la chance de
rencontrer à Diyarbakir, grâce à l’organisation mise en place par le
BDP (Parti pour la Paix et la Démocratie, parti pro-kurde du Kurdistan
de Turquie), une délégation de Kobanê : deux représentantes de
l’Assemblée législative du canton - dont la vice-présidente - et le
ministre des affaires étrangères, Ibrahim Kurdo.
Le Kurdistan syrien doté d’une "autorité démocratique et autonome" a
adopté sa Constitution (contrat social) qui divise la région kurde en
trois cantons : Djezira (le canton le plus peuplé comprenant notamment
la ville de Qamişlo), Kobanê et Efrin. Il reconnaît trois langues
officielles. Malheureusement, ces cantons sont isolés les uns des
autres par deux corridors d’une soixantaine de km qui prennent Kobanê
en sandwich. Ces corridors, peuplés par des Arabes, sont sous contrôle
des combattants djihadistes de l’Etat Islamique en Irak et au Levant
(EIIL). Les populations kurdes sont contraintes de passer par la
Turquie pour circuler d’un canton à l’autre. La Turquie a mis en place
de son côté un embargo sur toute la région.
Ibrahim Kurdo tient particulièrement à nous faire partager son indignation :
- La Turquie alimente l’idée que parce que nous nous défendons contre
les attaques des djihadistes, nous soutenons le régime de Bachar
El-Assad. C’est faux ! Ni les uns ni les autres ne sont des démocrates.
Un troisième modèle de gouvernance dans le monde
Le modèle démocratique mis en place au Rojava n’est "ni un fédéralisme
classique, ni une autonomie classique". A l’Etat unitaire, les Kurdes
de Syrie opposent l’idée de gouvernance locale, de décentralisation.
C’est l’Assemblée législative de l’Autorité démocratique et autonome du
Kurdistan syrien qui a formalisé ce modèle démocratique, écrit la
Constitution, mis en place une loi électorale. Chaque canton est
habilité à déclarer sa propre autonomie démocratique et à se doter de
structures de gouvernance selon le modèle défini : une assemblée
législative, des ministres. Ce modèle inclut les Kurdes, les Arabes,
les Arméniens, les Assyriens, les Tchétchènes, mais aussi les
différentes religions comme l’islam, le christianisme, le yézidisme
etc... Le canton de Djezira a adopté trois langues officielles (kurde,
arabe, syriaque). Une des jeunes femmes présentes prend la parole pour
expliquer que « les femmes sont fortement représentées dans les
gouvernements de ces trois cantons. C’est une femme qui est à la tête
du canton d’Efrin. »
Les Kurdes de Diyarbakir appuient la révolution au Rojava
« Le BDP de Diyarbakir [1] veut renforcer la marche de la révolution au
Rojava » dit Eşref Mamedoglu, vice-président de la section locale du
BDP à Diyarbakir pour qui « l’influence du PKK est un acteur important
au Moyen-Orient. » En même temps qu’il souligne la cohésion entre
l’idéal démocratique des Kurdes du Rojava et des Kurdes de Turquie, il
montre l’interdépendance entre les avancées des uns et des autres. « Le
système d’Ocalan est en train de se construire. Rojava, c’est le test.
» Le corollaire, c’est la défiance et le rejet du système de
gouvernance adopté par le Parlement du Kurdistan irakien sous
l’influence du parti majoritaire du président Barzani, le PDK (parti
démocratique du Kurdistan) comme nous l’avait confié Servet Tunç, le
nouveau maire de Çukurca, lors de notre entretien dans cette commune
frontalière :
- au Kurdistan irakien, le système est très différent. Il n’y a pas de
relations entre nous. La frontière est sous contrôle du PDK d’un côté
et sous contrôle du PKK de l’autre.
Le PDK chercherait à s’installer à Diyarbakir, nous a-t-on dit.
Des boucliers humains pour s’opposer à l’envahisseur
Ibrahim Kurdo :
- cette révolution qui a remonté le moral des peuples est la seule
option offrant une perspective de coexistence basée sur l’égalité et la
liberté. Cette grande révolution est contestée par certaines forces
internationales et les Etats régionaux qui veulent la détruire,
notamment la Turquie et certains pays arabes oligarchiques qui
apportent un soutien politique, logistique, financier et militaire à
des groupes comme Al-Qaida, l’EIIL et Al Nosra. Quel que soit le prix à
payer, nous sommes prêts à servir de boucliers humains pour faire
échouer les plans de l’EIIL. Aucune force ne pourra résister à cette
révolution.
Alors que nous étions en discussion avec la délégation du Rojava, des
affrontements se produisaient à Kobanê. Depuis notre retour, ce canton,
géographiquement vulnérable, continue d’être victime des attaques de
l’EIIL. Le silence international est impressionnant, comme si la
déstabilisation du Kurdistan occidental était, pour certains,
l’objectif majeur à atteindre. (Marie-Brigitte Duigou, 12 mai 2014)
341 new military posts, 2,000 new village guards, 820 kms of 'security' roads
According to the 'Withdrawal and Resolution Process Monitoring
Commission' established by the Human Rights Association (IHD), in the
last year the decision has been taken to construct 341 new military
posts and bases. 11 security dams are planned near the border and 820
kilometres of 'security roads' have been built along the border.
Additionally, 2,000 new village guards have been recruited.
In a report published by the Commission and read out in front of the
Kayacık villqge military post in Lice district where Medeni Yıldırım
died last year,Lice Municipality Co-Mayor Rezan Zuğurli and IHD
Diyarbakır Branch chair Raci Bilici and IHD members were present as the
report was read out by IHD Deputy President Lawyer Serdar Çelebi.
Çelebi explained that the 25-person commission had monitored both the
guerrilla withdrawal and military activity, and had observed the
negative incidents that had taken place. He recalled that the
guerrillas had largely withdrawn by September 2013, but that the
withdrawal had been halted on account of the attitude of the
government, which was far from meeting expectations.
Çelebi said construction of the military post and base which led to the
death of Medeni Yıldırım was continuing and that similar tension and
clashes were continuing in Amed, Hakkari, Şırnak and Dersim.
Tenders for 341 military posts in one year
Çelebi then provided data regarding their observations of
implementations taking place in various regions. According to the
information provided by Çelebi, in the last year since the beginning of
withdrawal, contracts had been awarded for the construction of 341 new
military posts in Kurdistan. 102 of these have been completed. In 143
work is continuing, while 36 are at the tender stage.
11 Security dams on the border
The construction of 11 so-called security dams is continuing on the
Şırnak-South Kurdistan border. In Dersim there are 4 security dams
being built in the Munzur valley, a dam is being built on the Tagar
stream in Çemişgezek district and also one at Aliboğazı. Dam building
is also continuing on the Botan river in Siirt.
820 kms of security roads
According to research carried out by the IHD and official data 820 kms
of 'security roads' have been built, mainly along the border of South
Kurdistan.
2,000 new village guards
Çelebi said village guards were continuing to be recruited in Şırnak,
Van, Bitlis, Siirt, Bingöl and Muş, and that they had established that
the figure of new recruits has reached 2,000.
Çelebi said the figures spoke for themselves as regards the state of
the process, adding: "There are serious problems in the process of
resolution launced by Mr Öcalan a year ago and committed to by the
government. We see that the AKP government has not taken the necessary
steps towards democratisation after the withdrawal process. We all saw
last year how the 'democratisation package' turned out to be far from
providing the necessary response."
What needs to be done
Çelebi listed what needed to be done:
" * Firstly, the construction of military bases, dams and security
roads, that are creating tension and mistrust amongst the people, must
be halted immediately.
* The recruitment of new village guards must be cancelled and the
village guard system abolished completely. A project must be introduced
to ensure the rehabilitation and social integration of the members of
this system.
* Minefields must be cleared as soon as possible and the terms of international treaties implemented.
* Stalled negotiations for a peaceful resolution of the Kurdish
question, which is the cause of all these violations, must be continued
in a democratic way and all obstacles to the democratisation of the
country must be removed.
* A timetable must be introduced to the process in order that the
Kurdish question can be resolved on a democratic basis. The Turkish
Parliament should be included in the process, which must be given a
legal footing, as must all steps taken.
* As a quid pro quo the PKK should resume the withdrawal of its forces,
release the civilians it is holding and fulfil its responsibilities as
regards a negotiated settlement.
* In order that an honourable, democratic and lasting peace be achieved
in Turkey, Mr Abdullah Öcalan, one of the main architects of the
process, must attain his freedom as soon as possible."
(ANF, May 9, 2014)
Lice District Mayor Receives Prison Sentence
Diyarbakır 4th High Criminal Court sentenced Lice Co-Mayor Rezan
Zuğurli to 4 years and 2 months in prison for “not being a member of an
organization but committing crime for them” this morning.
In 2012, Diyarbakır Prosecutor’s Office started an investigation on
Zuğurli, claiming that she participated in 3 different demonstrations
during the years 2010 and 2011. On May 15, 2012, the court arrested
Zuğurli and released her 13 months later. Her case continued with the
request of 35 years of prison sentence.
After today's hearing, Diyarbakır 4th High Criminal Court sentenced
Zuğurli for 5 years imprisonment on the crime of “not being a member of
an organization but committing crime for them”. The decision was
appealed and Supreme Court of Appeals 9th Criminal Division reversed
the judgment because of deficient investment and sent the case to the
local court again.
According to Fırat News (ANF), Diyarbakır 2nd High Criminal Court
sentenced Zuğurli for 5 years imprisonment first but reduced the
penalty to 4 years and 2 months relating to her good behavior.
“Supreme Court of Appeal’s remittitur claimed that my client was at the
demonstrations on those dates and she participated according to the
organization’s instructions. According to Supreme Court of Appeal’s
remittitur the date of the demonstrations is 19.10.2012.
The reason of these demonstrations is the incidents on 19.10.2000.
Doctors Union, Mazlum-Der and many non-governmental organizations
published statements and their disapprobation on these incidents. Such
incidents occurred against the revolutionist leftist organizations in
prison. PKK has nothing to do with them. There is no evidence according
to my client practicing those demonstrations in behalf of PKK. I
request my client’s acquittal” said Zuğurli’s lawyer Habibe Danışman
Deyar.
(BIA, May 7, 2014)
Ertugrul Kürkçü: HDP will become the third power
Peoples' Democracy Party (HDP) Co-chair Ertuğrul Kürkçü has said in the
parliamentary group meeting on Tuesday that people of Turkey do not
have to choose between “nationalist authoritarianism” and “ Islamist
authoritarianism”, reacting to a call of forming a single bloc together
with CHP and MHP in the upcoming presidential elections against AKP’s
candidate.
Kürkçü criticized the call from former Republican People's Party (CHP)
leader Deniz Baykal for the CHP and the Nationalist Movement Party
(MHP) to unite against the AKP in the presidential elections and said
“We do not accept these camps. We will not become a part of this”,
adding that HDP will be nominating its own presidential candidate.
Kürkçü said HDP will nominate a candidate of the oppressed and the
outcast people of the country, adding that HDP will be the third power
representing the common will and struggle of people.
Kürkçü talked about a number of issues in the parliamentary group
meeting of HDP. A mother who will soon be sent to prison with her two
young children made an appearance at the HDP group meeting on Tuesday.
Also some people from Wan, who are forced to move out from temporary
sheds they were settled in after the earthquake without having no place
to stay joined the HDP meeting to express their concerns.
Expressing HDP’S solidarity with the earthquake victims and Mulkiye
Demirkılıç, Kürkçü also conveyed griefs to the victims of the
earthquake in Afghanistan and the flood in Gökçeada, calling the
government to take measures for the indemnification of the damages of
people of Gökcçada.
Kürkçü celebrated the Hidrellez (festival held on May sixth to
celebrate the coming of summer )of the people of Middle East,
Mesopotamia, Kurdistan and Turkey. He also commemorated the three
revolutionaries executed on 6th of May 1972, and said HDP will be
following the route of those revolutionaries.
Kürkçü also talked about Monday's Parliament session, where graft
allegations against four former ministers were discussed. He said he
had no doubt the commission that will be set up to investigate the
allegations against the ministers will work to cover up the
accusations. Kürkçü said the commission will function “just like any
other parliamentary commission in which the AK Party has a majority.”
He gave the Uludere commission as an example. It is a commission that
was established to investigate a military airstrike that killed 34
Kurdish civilians in 2011 in Uludere. The commission's report found
that the airstrike was a mistake and that no military official was
directly responsible for it.
He said the new commission will have to come to a conclusion after the
presidential election in August. “Its assessment will be the same you
can rest assured. This is why they are hiding the corruption
allegations from the public,” Kürkçü said.
HDP co-chair also talked about the recent report of Freedom House
turning Turkey’s press freedom status into “not free” category and
said: “This organization is in fact drawing the ethical boundaries of
the political establishment of the United States. It is following the
world with an eye to this aim. This organization stood behind the NATO
or the Marshall Plan. It is evaluating the world from the perspective
of the United States and thereby takes Turkey as an ally. The truth
about the press freedom in Turkey is worse than they report. The report
does not concern much about the fired journalists or the ones in the
prisons. Or they don’t provide detailed information about how the
government forces for the employment its own men in the media. HDP is
aware of all these based on its own experiences, and will continue to
struggle against the repression on the press. This duty falls on the
part of the political parties rather than the bosses. Let’s not forget
that it was the bosses who fired the journalists trying to build a
union of journalists. HDP continues to support these struggles of the
journalists”.
Kürkçü slammed the government for banning May Day rally in Taksim
Square. He pointed out that in 2010 the AK Party had lifted the
long-time ban on May Day rallies in Taksim, but that in 2014, it
stopped people from even reaching the square with an army of 40,000
police and said:
“You became the state. You took on all the practices of the state and
of capital owners. You took over the military dictatorship and May Day
bans of the governments before you.”
Because you are a dictatorship you will eventually go down like all
dictatorships. The more dictatorial you become, the closer you are to
your collapse”.
Kürkçü also talked about the killing of 70 thousand Alevi and Kurdish
people people in Dersim in 1938 as part of a Turkification process, and
said this mass killing deserves to be called a genocide according to
the definition of the term. Kurkcu said it must be accepted as a
genocide next to Armenian genocide and the state and the people at all
levels must face the history truly in order to develop a common culture
of living together.
Kürkçü also criticized the the presidential candidacy of the prime
Minister Erdogan reminding Erdogan’s saying that the electoral
threshold of 10 percent will not be reduced, and said the dictatorship
or Erdogan, the electoral bans, the bans on the press, the denialist
policies would be overthrown by the struggle of people and HDP for
democratic autonomy. Kürkçü also criticized the uncertainties
concerning the presidential elections and said the Higher Election
Commission waits the decision of Erdogan to decide how the elections
will be held.
HDP co-chair also talked about the increase in the women and child
murders and criticized the government for concentrating on the
punishment rather than taking preventive measures. Kürkçü said
struggling against violence should start with diminishing the
inequalities that lies behind it.
Kürkçü also criticized the government’s foreign policy especially its
support to Islamist groups in Syria and took attention to its war
policies against Rojava. Kürkçü called on the government to stop its
attacks on the Kurds in Rojava and to make peace with the Kurds.
Kürkçü ended his speech by expressing HDP’s solidarity with Gerry Adams.
(ANF, May 8, 2014)
Minorités
/ Minorities
Un appel arméno-turc: "Faisons un rêve ensemble"
Les journaux Agos, Radikal et Libération ont publié le 30 mai 2014
l'appel suivant signé par plusieurs
personnalités arméniennes et turques:
Nous, signataires de ce texte, faisons le rêve commun qu’une ère de
paix entre Arméniens et Turcs s’ouvre dans le respect de l’histoire et
de chacun des peuples.
Bien trop longtemps, la culture politique de la République de Turquie a
voulu protéger un crime fondateur en barrant l’accès au passé,
empêchant par là même un Etat de droit durable de se construire. Mais
personne n’a en son pouvoir d’effacer l’évènement monstrueux qui a eu
lieu en 1915, ni ses conséquences. Depuis une dizaine d’années,
émergent de forts engagements humains dans bien des domaines : la
recherche académique, les manifestations culturelles, les restaurations
de monuments, la recherche personnelle des origines, les rassemblements
de commémoration dans l’espace public. Un travail de mémoire sérieux,
sincère et constant est possible, afin de réparer une partie de ce qui
a été détruit, aider ceux qui ont subi un tort immense, leur
reconnaître un droit particulier. Les fils de la mémoire et de la vie
ont commencé à se renouer. Notre volonté prolonge ces initiatives et
suppose que l’Etat turc non seulement ne les gêne pas, mais y prenne sa
part.
Cent ans après, les Arméniens de la diaspora sont irrités d’être
contraints à répéter un débat factice sur l’Histoire. Ils sont
tenaillés par l’envie de voir les terres de leurs origines, de les
montrer à leurs enfants. La Turquie d’aujourd’hui ne les en empêche
pas. Mais seule une parole de vérité des autorités de l’Etat les aidera
à panser les plaies de leur mémoire. Seule une parole forte
d’invitation leur permettra de créer de nouveaux liens avec les villes
et les villages dont ils ne peuvent entendre les noms sans être
bouleversés. Et « l’eau creusera de nouveau son sillon », comme le
disait Hrant Dink.
Nous faisons donc un rêve, ensemble. La mémoire de la Turquie, à
travers ses récits et ses lieux, honore les morts arméniens en
admettant qu’ils ont été victimes d’un génocide, et en désignant les
hommes et les idées qui en ont été la cause. Ses livres d’histoire et
ses noms de rue louent les Justes qui ont sauvé des Arméniens plutôt
que les dirigeants et les exécutants de leur annihilation. Elle rend à
l’Eglise et aux fondations arméniennes les monuments dont celles-ci
étaient propriétaires. Les Turcs et les Arméniens s’enorgueillissent de
ce patrimoine commun.
Dans notre rêve il y a aussi une citoyenneté pleine et entière dans la
république laïque de Turquie : les non-musulmans peuvent accéder aux
fonctions publiques, les procès de leurs assassins vont jusqu’au bout,
les discours de haine sont bannis par la loi. Enfin, Arméniens et Turcs
ont trouvé les moyens, chacun à leur façon, d’accueillir les Arméniens
musulmans qui veulent vivre ces deux identités.
Nous faisons le rêve ensemble que ce sillon coulera jusque dans la
jeune Arménie indépendante, qui abrite aujourd’hui une grande part de
la vie arménienne. Plutôt que de l’étrangler par un blocus, le
gouvernement turc entend les demandes venues de sa région limitrophe,
ouvre sa frontière, aide au désenclavement de cette Arménie. Il accorde
aux Arméniens un accès privilégié à un de ses ports de la Mer noire,
proche de l’Arménie, Trabzon ou Samsun. Et à un autre port en Cilicie,
sur la Méditerranée, Mersin ou Ayas, qui, au-delà de facilités
économiques, devient un foyer de rayonnement du patrimoine médiéval et
d’une nouvelle vie multiculturelle.
Enfin pour symboliser cette nouvelle ère, nous faisons le rêve que les
deux pays partagent la montagne de l’Ararat spirituellement. Le mont
Ararat se transforme en grand parc naturel, inscrit au patrimoine
mondial de l’Humanité par l’UNESCO, et ouvert comme une sorte de zone
franche que Turcs et Arméniens mettent ensemble en valeur. Ce lieu des
origines de l’Humanité devient un phare de la paix.
Pour commencer à réaliser ce rêve commun, les signataires de ce texte
s’engagent à aider les Arméniens de par le monde qui souhaitent se
recueillir sur les chemins de l’exode. Dès 2015, ils iront ensemble sur
les terres de leurs aïeux pour retrouver leur mémoire et les traces de
leur histoire.
Samim Akgönül, Cengiz Aktar, Gorune Aprikian, Ariane Ascaride, Sibel
Asna, Serge Avedikian, Ali Bayramoglu, Marie-Aude Baronian, Rosine
Boyadjian, Anaïd Donabedian, Denis Donikian, Claire Giudicenti, Nilüfer
Göle, Robert Guédiguian, Defne Gürsoy, Ahmet İnsel, Ali Kazancıgil,
Jacques Kebadian, Ferhat Kentel, Raymond Kevorkian, Michel Marian,
Gerard Malkassian, Umit Metin, Aravni Pamokdjian, Manoug Pamokdjian,
Isabelle Ouzounian, Armand Sarian, Betül Tanbay, Gérard Torikian, Serra
Yılmaz
Agos http://www.agos.com.tr/haber.php?seo=ortak-bir-ruyamiz-olsun&haberid=7317
Radikal http://www.radikal.com.tr/turkiye/ortak_bir_ruyamiz_olsun-1194594
Libération http://www.liberation.fr/monde/2014/05/29/armeniens-et-turcs-faisons-un-reve-ensemble_1029719
Médiapart http://blogs.mediapart.fr/blog/defne-gursoy/300514/armeniens-et-turcs-faisons-un-reve-ensemble
Un urgent call for Nisanyan to human rights organisations
by the International Committe for Freedom and Justice for Sevan Nisanyan
Sevan Nisanyan – Armenian intellectual, citizen of
Turkey, civic activist, former columnist in liberal newspaper Taraf and
bilingual weekly AGOS, and prominent linguist – has been imprisoned in
Turkey under severe conditions of isolation since January 2, 2014.
The cruel and unreasonable nature of punishment
handed down fort his intellectual, the steady deterioration in the
conditions of incarceration, and the looming threat of new and
escalating charges and trials have prompted a group of civil society
organizations’ representatives and intellectuals to come together and
form the International Committee for Freedom and Justice for Sevan
Nisanyan.
Our committee regards Nishanyan’s prison sentence as
a mockery of justice and an unacceptable punitive measure that
threatens the people’s right to freedom of thought. The committee
regards Nishanyan’s imprisonment as a clear manifestation of prejudice
and malice. This blatant mistreatment is motivated by his being a
dissident intellectual who fights against the dubious theories and
official historiography generated by the mind-set (to apply that term
generously) of the Turkish state.
The International Committee for Freedom and Justice
for Sevan Nishanyan calls on Turkish authorities to free Nishanyan
immediately and end the campaign of intimidation, harassment, and
cruelty directed against him.
The committee calls on international entities and
human rights organizations, and appeals to the wider court of public
opinion, to condemn and fight for the removal of the coercion and
restrictions faced by Sevan Nishanyan, and to campaign for Sevan’s
freedom.
The committee calls on all responsive people,
organizations and citizens of Turkey to stand by one of their own, an
intellectual who has been victimized by the state’s relentless punitive
machine, who has defended multiculturalism and fought so that it could
prevail and flourish, and who has been an exemplar in this regard for
his fellow countrymen and women.
This committee believes that in a country where
illegal construction is widespread, and where almost all of the
government facilities are built illegally, it is only a pretense to
imprison an outspoken critic under the charges of violation of
construction ban. Sevan Nisanyan is under conditions that can only be
called psyhological torture, and his health is deteriorating. Therefore
this committee calls all international human rights organizations’ aid
in rectifying Sevan Nisanyan’s situation by restoring his rightful
freedom. May 30, 2014
Members of the International Committe for Freedom and Justice for Sevan Nisanyan:
Ali Ertem, Anjel Dikme, Ara Baliozian, Atilla Dirim, Attila Tuygan,
Baskin Oran, Can Baskent, Dalita Roger-Hacyan, David Gaunt, Doğan
Özgüden, Erkan Metin, Erol Ozkoray, Esther Schulz-Goldstein, Fikret
Baskaya, Gerayer koutcharian, Gurgen Khandjyan, Hrant Kasparyan, Hrach
Kalsahakian, Hranush Kharatyan, Ibrahim Seven, Ischkhan Chiftjian,
Ismail Besikci, Karine Khutikyan, Khatchig Mouradian, Mahmut Konuk,
Mesut Tufan, Nadya Uygun, Nurhan Becidyan, Perj Zeytuntsyan, Raffi
Hermonn Arax, Ramazan Gezgin, Sait Cetinoglu, Sako Aryan, Seta
Papazian, Sevak Artsruni, Sibel Ozbudun, Sirri Sureyya Onder, Taner
Akcam, Tessa Hofmann, Tigran Paskevitchyan, Temel Demirer, Tzourou Ira,
Vahagn Chakhalyan, Vartan Tashjian, Yalcin Ergundogan, Zeynep Tanbay.
International Committe for Freedom and Justice for Sevan Nisanyan
Eschenheimer Anlage 20 A D – 60318 Frankfurt - Germany
Contacts:
Turkey: Sait Çetinoğlu. Tel: + 905 32 71 84 644 ; E mail: cetinoglus@gmail.com
Armenia: Sako Aryan. Tel: + 374 77 79 24 64 ; E mail: sakoarian@gmail.com
Middle East: Hrach Kalsahakian. Tel: + 971 50 614 4787 ; E mail: kalsahakian@gmail.com
Germany: Ali Ertem. Tel: +49 69 59 70 813 ; E mail: skd@gmx.net
France: Séta Papazian. Tel: + 33 1 77 62 70 77 ; E mail: comitedesoutien@collectifvan.org
United States. Nadya Uygun. Tel: + 1 239 304 18 49 ; E mail: nad0910@hotmail.com
L'Arménie invite la Turquie à la commémoration des 100 ans du génocide arménien
L'Arménie a invité mardi le président turc à participer à la
commémoration l'année prochaine des 100 ans des massacres d'Arméniens
par les ottomans en 1915, que Erevan qualifie de génocide, un terme
qu'Ankara rejette fermement.
"J'invite officiellement le président de la Turquie (...) à visiter
l'Arménie le 24 avril 2015 pour affronter les preuves criantes du
génocide arménien", a indiqué dans un communiqué le président de
l'Arménie, Serge Sarkissian.
Les massacres commis en 1915 par l'Empire ottoman ont fait 1,5 million
de morts selon Erevan, et empoisonnent depuis des décennies les
relations diplomatiques entre la Turquie et l'Arménie.
En avril, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan a pour la
première fois présenté ses "condoléances" aux petits-enfants des
victimes des massacres de 1915, les appelant "notre douleur commune".
Cette déclaration, saluée comme un pas en avant vers la réconciliation
entre la Turquie et l'Arménie, notamment par les États-Unis, a
cependant été rejetée par Erevan qui réclame le repentir et la
reconnaissance du génocide par Ankara.
"Ankara a fait un pas qui est inédit dans la forme mais qui
malheureusement reflète leur politique centenaire de déni", a lancé M.
Sarkissian.
"L'unique geste que peuvent faire les autorités turques est de reconnaître le génocide arménien", a-t-il poursuivi.
Mais la Turquie rejette fermement le terme de génocide, estimant que
seuls 300.000 à 500.000 Arméniens ont été tués, un chiffre équivalent
aux Turcs morts lors des violences qui ont suivi le soulèvement des
Arméniens contre l'Empire ottoman.
Le 24 avril 1915, le gouvernement ottoman a ordonné, en pleine Première
guerre mondiale, la déportation de centaines de milliers d'Arméniens,
accusés de complot avec l'ennemi russe.
(AFP, 27 mai 2014)
Le Comité des Arméniens dénonce la montée de
l’antisémitisme en Belgique
Le Comité des Arméniens de Belgique est horrifié et révolté par
l’attentat terroriste commis contre le Musée juif à Bruxelles, ce 24
mai 2014. Il présente ses condoléances aux victimes et partage les
sentiments de la communauté juive de Belgique visée par le meurtrier,
avec laquelle, depuis des années, il dénonce la montée de
l’antisémitisme et la tolérance dont il jouit.
Il exige que tous les moyens nécessaires soient mis à la disposition de
la Justice pour arrêter et punir sévèrement les coupables. Il exige
aussi que les moyens nécessaires soient mis à la disposition des
parquets pour faire cesser le classement sans suite des plaintes du
chef d’agression antisémite.
Il invite enfin le Ministre de la justice
à rendre compte de l’état de la procédure relative à l’assassinat, en
1989, à Anderlecht, du Docteur Joseph Wybran, président du Comité de
coordination des organisations juives de Belgique.
Michel Mahmourian, président.
http://www.armencom.be/fr/communiques/34-catcommunique/532-terrorisme-antisemite-a-bruxelles
Fusillade mortelle au Musée Juif de Belgique
C'est une véritable onde de choc qui s'est abattue ce samedi 24 mai
2014 sur le Musée Juif de Belgique. Entre 15h30 et 16h un individu armé
s'est introduit dans le musée et a tiré sur un couple de touristes
présents dans l'entrée du bâtiment, pour ensuite se diriger vers la
réception où il a tiré sur le préposé à l'accueil et sur notre
bénévole, présente sur les lieux. Le bilan actuel est de 3 morts et un
blessé grave.
Comme l'a dit le président du musée, Philippe Blondin, à ce stade nous
n'avons ni information, ni explication sur les motifs de cet acte
odieux. Il s'agit d'une immense tragédie pour notre institution, et
pourtant rien ne laissait présager de celle-ci. Après les discussions
entreprises avec le Bourgmestre de la Ville de Bruxelles, il a été
décidé qu'une cellule de réflexion autour de la sécurité du musée
allait être créée.
Nos pensées s'adressent en premier lieu au personnel du musée, aux
visiteurs, aux parents et aux amis des victimes, ainsi qu’à toute la
communauté juive.
Aujourd'hui c'est un sentiment de tristesse et de stupeur qui nous
envahit. Nous faisons confiance à la justice et à la police pour
retrouver le coupable et faire toute la lumière sur cette terrible
tragédie.
Le Musée Juif de Belgique sera fermé ce lundi. Néanmoins, sauf avis
contraire, Il ouvrira ses portes le mardi à 12 h le personnel du musée
et le Conseil d'administration seront présents.
Musée Juif de Belgique
Rue des Minimes 21
1000 Bruxelles
02 500 88 35
lchouna@mjb-jmb.org
www.mjb-jmb.org
Le CCLJ condamne vigoureusement la tuerie
Le Centre communautaire laïc juif (CCLJ) condamne avec la plus grande
fermeté la tuerie qui a été commise au Musée juif de Belgique de la Rue
des Minimes à Bruxelles ce samedi 24 mai 2014. Une personne portant un
sac à dos a ouvert le feu, tué trois personnes et blessé grièvement une
quatrième victime.
Le CCLJ tient à assurer toute sa solidarité aux familles des victimes
de cette fusillade meurtrière qui a ensanglanté le Musée juif de
Belgique.
Nous savons que le chagrin des familles est immense et insupportable.
Et qu’il n’y a ni consolation ni espérance à leur offrir, juste le
faible réconfort de savoir qu’ils ne sont pas seuls dans leur peine.
Le CCLJ est profondément choqué qu’un acte aussi barbare puisse encore viser spécifiquement une institution juive.
Le CCLJ espère vivement que les autorités policières prendront les
mesures nécessaires pour que tels actes ne se reproduisent plus dans
notre pays.
Samedi 24 mai 2014
Henri Gutman
Président du Centre communautaire laïc juif - David Susskind
150th anniversary of Great Circassian Exile memorialized
Circassian representatives gathered in İstanbul on Wednesday to mark
the 150th anniversary of the ethnic cleansing of their ancestors in
1864, which claimed almost 500,000 lives, calling on Russia to
recognize the genocide.
Gathering at the 2nd International Circassian conference,
representatives of the Circassian ethnic group gave a message calling
on the people of the Caucasus to reunite and struggle against the
injustice they suffered 150 years ago and still suffer today, asking
for official recognition of the disaster from the Russian government.
The commemoration program started with readings from the Quran, after
which Association for Solidarity and Defense of Humanity (İMKANDER)
President Murat Özer delivered a speech, saying that some nations have
been erased from history through campaigns of exile and ethnic
cleansing, explaining: “All Circassians were forced to emigrate to
Anatolia. Almost 500,000 people lost their lives in the disaster."
May 21, 2014 was an occasion on which Circassians' grief was at a peak,
as the day marked the 150th anniversary of their ancestors' massacre
and exile from their native land, the Northwest Caucasus, moving mainly
to the Ottoman Empire, just after the Russian conquest of the region at
the end of the Caucasian War.
Around 95 percent of Circassians had to leave the northwestern Caucasus
in the aftermath of the Caucasian War in 1864. The Ottoman state then
resettled the survivors of the war and genocidal campaign in the Balkan
region. More than half of the exiled people died of hunger and illness
within a few years.
For Circassians, May 21 is not only a symbolic date on which they
remember their victims. If they had not been exiled and subjected to
genocide in 1864, the Circassians would have had a large country in the
northwestern Caucasus, with a significant population. But today,
Circassians are dispersed across areas including Turkey, Syria, Jordan,
Israel, Iraq, Egypt, Kosovo, Romania, Bulgaria and Greece. Circassian
people in the Russian Federation live in various parts of the country,
including the northwestern Caucasus and the federated republics of
Adygea, Karachay-Cherkessia and Kabardino-Balkar, as well as in the
provinces of Krasnodar and Stavropol. There is no unity among them.
Circassians now face a huge set of challenges, including assimilation
due to globalization, rapid urbanization and nationalist movements.
(TODAY'S
ZAMAN, May 21, 2014)
Erdogan aurait tenu des propos antisémites contre un contestataire
Le Premier ministre islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan
aurait tenu des propos antisémites en s'en prenant violemment mercredi
à un contestataire, sur les lieux de la catastrophe minière de Soma,
ont rapporté vendredi des médias locaux.
"Où vas-tu espèce de sperme d'Israël, viens par ici!", crie le chef du
gouvernement turc dans une vidéo publiée sur le site internet des
journaux d'opposition, dont Sözcü, lorsqu'un manifestant le critique
apparemment pour sa gestion de la catastrophe qui a tué près de 300
personnes dans une mine de charbon à Soma, ville de l'ouest de la
Turquie.
Selon les images, le chef du gouvernement, entouré de nombreux gardes
du corps entre dans une supérette de Soma, non loin de la mine, à la
porte de laquelle il s'acharne les bras tendus contre une personne non
identifiée parmi d'autres habitants, en lui lançant cette diatribe et
le tenant par le cou, la scène se déroulant dans une bousculade.
Il n'apparaît pas clairement sur les images si M. Erdogan, hué et pris
à partie par des habitants en colère à Soma, gifle ou frappe le
manifestant, comme l'affirment ses détracteurs.
Le porte-parole de son parti de la justice et du développement (AKP,
islamo-conservateur), Hüseyin Celik, a démenti vendredi devant la
presse à Ankara une telle agression physique tout en évitant de
répondre en détail aux questions insistantes des journalistes.
"Il n'y a pas d'images sur une gifle", a-t-il affirmé, démentant que le Premier ministre ait frappé quelqu'un.
Il n'a en revanche pas été interrogé sur l'insulte antisémite attribuée au Premier ministre.
Mais le porte-parole a admis qu'un conseiller de M. Erdogan, pris en
photo, avait donné des coups de pied à un manifestant au sol à Soma,
mais soutenu la thèse de la "légitime-défense".
L'assistant, Yusuf Yerkel, qui s'est excusé pour son geste jeudi, a été
"attaqué et blessé" par cet homme et a obtenu un "arrêt maladie de sept
jours pour ses blessures", a affirmé M. Celik.
La photo a indigné et choqué la Turquie endeuillée par la tragédie de
Soma, la pire catastrophe industrielle qu'ait connue ce pays, suscitant
la colère contre le régime de M. Erdogan, au pouvoir depuis 2002.
Le premier ministre turc, qui a fait ses classes en politique au sein
de partis islamistes mais se définit comme un "démocrate-musulman", a à
maintes reprises pris verbalement Israël pour cible.
Réagissant à l'opération militaire israélienne "Plomb durci" dans la
bande palestinienne de Gaza en 2008, M. Erdogan avait violemment pris à
partie l'ancien Premier ministre israélien Shimon Peres lors du forum
de Davos, en janvier 2009, avant de quitter le Forum en claquant la
porte.
Et en 2013, M. Erdogan avait assimilé le sionisme à un "crime contre l'humanité".
Les relations entre Israël et la Turquie traversent une crise depuis
l'assaut israélien, il y a quatre ans, contre une flottille en route
pour Gaza qui avait coûté la vie à neuf militants turcs mais une
normalisation semble en vue, Israël s'apprêtant à dédommager les
familles des victimes.
(AFP, 16 mai 2014)
Le pape au patriarche arménien: le sang des martyrs doit unir les chrétiens
Le pape François a reçu jeudi le patriarche des Arméniens Karékine
II, appelant à ne jamais oublier le sang versé par les chrétiens
arméniens au siècle dernier et en soulignant que le sacrifice des
martyrs doit permettre de renforcer l'unité entre leurs différentes
communautés.
Le pape a fait indirectement allusion aux grands massacres des
Arméniens sous l'empire Ottoman au début du XXe siècle: "Le nombre des
disciples qui ont versé leur sang pour le Christ dans les tragédies du
siècle dernier est certainement supérieur à celui des martyrs des
premiers siècles" de l'Eglise.
"Dans ce martyrologue, les enfants de la nation arménienne ont une
place d'honneur", a-t-il relevé, devant le patriarche de cette Eglise
orthodoxe très ancienne de sept millions de fidèles, dispersés entre
l'Arménie et la diaspora, notamment en Amérique du nord.
Le témoignage des Arméniens "ne doit pas être oublié. Commme dans
l'Eglise antique, le sang des martyrs devient semence de nouveaux
chrétiens, de même que, de nos jours, le sang de nombreux chrétiens est
devenu semence de l'unité" entre les Eglises, a-t-il estimé.
"L'oecuménisme de la souffrance et du martyre est une exhortation
puissante à arpenter la route de la réconciliation entre les Eglises.
Nous ressentons le devoir de parcourir cette route de fraternité".
Cette notion de "l'oecuménisme du martyre" est revenue à plusieurs
reprises dans la bouche du pape ou de hauts responsables de l'Eglise,
notamment à propos de la tragédie syrienne ou des actions terroristes
de Boko Haram au Nigeria. Des chrétiens de différentes confessions
ayant été tués ou enlevés par des groupes islamistes dans ces pays.
L'appel à l'unité des Eglises, catholiques et orthodoxes, souvent
divisées par des querelles anciennes, devrait être un point fort du
message de François, quand il se rendra en Jordanie, Palestine et
Israël du 24 au 26 mai.
Le Catholicos, déjà présent lors de la messe d'inauguration du
pontificat de François en mars 2013, a ensuite eu un temps de prière
oecuménique avec le pape, dans une chapelle du Vatican.
En 1999, Karékine avait été élu 132e patriarche des Arméniens, et a eu plusieurs rencontres avec les derniers papes.
Arrivé mercredi pour un séjour de plusieurs jours à Rome avant de se
rendre aux Etats-Unis, il avait au programme une rencontre au Conseil
Pontifical pour l'unité des Chrétiens, et une entrevue avec le pape
émérite Benoit XVI.
(AFP, 8 mai 2014)
Politique
intérieure/Interior Politics
CHP Leader: "PM Erdoğan is banging 'the war drums"
Main opposition Republican People’s Party (CHP) leader Kemal
Kılıçdaroğlu has accused Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan of
“setting the country on fire” and “deepening polarization” in society,
following the latest clashes between police and protesters in Istanbul
left two dead.
“We are facing a philosophy that has vowed to take revenge, at least
from part of its own society. It is not only at odds with its own
people, but the whole world. It is at odds with Egypt, Iran and the
European Union. Our belief is based on the philosophy of peace in the
nation, peace in the world. But now Erdoğan is banging the war drums,”
Kılıçdaroğlu said on May 23.
The CHP head also argued that Erdoğan’s criticism of opposition parties
for not condemning protesters’ violence toward the police “befitted a
dictator.”
“Police should not use arms on its own citizens,” said Kılıçdaroğlu,
noting that Erdoğan has never shown remorse for those killed, but is
only concerned with the “windows and their frames.”
Kılıçdaroğlu stressed they were against violence toward the police,
too. “They are our children, too,” he said, adding the police should
maintain public peace.
“Erdoğan is throwing the country into the fire. There is excessive
polarization. I am worried for Turkey’s future. His language and
discourse is not acceptable,” CHP leader stated.
“We claim both Burakcan and Berkin. We claim our killed youngster and
our police as well,” he said, stressing the prime minister should not
differentiate between citizens.
When asked if he would be a candidate for presidential elections,
Kılıçdaroğlu said one cannot be a candidate and that only an offer can
be made.
Kılıçdaroğlu was speaking at a joint press conference with Metin
Feyzioğlu, the Union of Turkey’s Bar Associations (TBB) head, following
the former’s visit to the TBB headquarters as part of a series of
visits aimed at testing the waters for a prospective candidate in the
upcoming presidential elections in August.
Putting out the fire afterward is not easy as igniting the fuse, Feyzioğlu said. (hurriyetdailynews.com,
May 23, 2014)
Erdoğan says his gov't will carry out ‘witch hunt'
Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan, while defending an ongoing
government-sponsored wave of purges of public officials, said on Sunday
that the government will carry out a “witch hunt” if that is how
critics define the purges.
“If reassigning individuals who betray this country is called a witch
hunt, then yes, we will carry out this witch hunt,” Erdoğan said while
delivering a speech at the 22nd Consultation and Assessment Meeting of
his Justice and Development Party (AK Party) in Afyonkarahisar.
The AK Party government, frustrated by a major graft investigation that
went public on Dec. 17 of last year, has been quick to reassign public
officials en masse in response to the operation. The probe implicated
several former Cabinet members and senior government officials, and as
many as 15,000 police officers and hundreds of members of the judiciary
as well as dozens of bureaucrats at public institutions have been
reassigned since Dec. 17. The fact that no investigation was launched
before those officials were sacked and that most of the officials were
not given an explanation for their dismissal has led to comments that
the government is carrying out a "witch hunt" against its critics.
There are rumors that the only criteria behind these purges is links to
a “parallel state,” a term the government has been using to define the
Hizmet movement, which is a grassroots movement based on voluntary
participation to spread interfaith dialogue and tolerance, with a
particular emphasis on education. The government has been at odds with
the Hizmet movement since the graft operation and it has been
reassigning public officials known or suspected to be close to the
movement.
“Anyone who is negligent in this struggle will betray this nation.
Anyone who takes steps back, [or] intends to compromise and forget what
has happened in the past will put a black mark on the trust of our
people. Anyone who keeps silent by showing no reaction or who bows to
threats and blackmail will go down in history as they are,” the prime
minister said on Sunday. His remarks came as clear encouragement for AK
Party officials and members to carry on their “fight against Hizmet.”
Most of the removed public officials have been appointed to less
prestigious positions. Recent media reports have said certain
ministries are planning to dismiss the reassigned officers in the
upcoming weeks. The officials will allegedly be dismissed on charges of
engaging in illegal wiretapping activities; leaking or destroying
important data; misconduct; and acquiring information through illegal
means.
The prime minister has also implicitly urged citizens to report members
or followers of the Hizmet movement to the government, and said that
the government would “take action” against them. “This is not a simple
struggle,” he said.
In addition, Erdoğan lashed out at those talking about the tragic death
of Berkin Elvan, a teenager who died because of an injury sustained
when he was hit in the head by a police tear gas canister during the
Gezi Park protests last summer. The young boy died in March after
spending nine months in a coma. Reports said Elvan was on his way to
buy bread when he was hit at a close range with a tear gas canister
fired by riot police in İstanbul's Okmeydanı neighborhood.
However, the prime minister does not see it like that. “They [critics
of the government] are trying to exploit the deaths of some people.
They keep talking about the incident in İstanbul, about Berkin Elvan.
He [Elvan] had a mask on his face, a slingshot in his hand and
explosives in his pocket. But some media outlets say he was going to
buy bread. Who would go to buy bread with a mask, a slingshot and
explosives?” Erdoğan said.
In an earlier speech in mid-March, the prime minister claimed that
Elvan was a member of a terrorist organization and defended the police
who killed him.
(TODAY'S
ZAMAN, May 11, 2014)
CHP: PM Erdoğan lost the ability to rule the country
The main opposition party has sharply criticized Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan’s reaction to the head of bar association.
The Republican People’s Party (CHP) in their statement described the
incident that took place on May 10 as the “reflection of a man who has
lost his ability to rule the country.”
“The picture observed at the 146th anniversary of the Council of State
is a reflection of a person’s behavior who has lost his ability to rule
the state,” Kemal Kılıçdaroğlu, head of the CHP, told reporters over
the weekend. The incident Kılıçdaroğlu referred to occurred during the
official ceremony for marking the Council of State’s anniversary with
the participation of President Abdullah Gül and the country’s protocol.
Erdoğan interrupted Metin Feyzioğlu’s speech and accused him of being
rude and disrespectful.
Kılıçdaroğlu, who was also present at the ceremony, said Feyzioğlu’s
speech was not critical of the government and to the contrary, it was
contributive. “He even criticized the imprisonment of the prime
minister for solely reading a poem,” he said, referring to Erdoğan’s
four months’ imprisonment in the late 1990s.
“Perhaps he got angry because the speech lasted a long time, but he
took such a tough line that something like this that has never occurred
before happened. The state protocol and members of the judiciary were
there as well. I never thought that something like that could happen,
but it did,” he said.
Gül tried to calm him down, but Erdoğan was inconsolable, Kılıçdaroğlu
said, “It’s unbelievable. The prime minister does not have a healthy
mentality. He has no tolerance for criticism. He can no longer rule
this country.”
What he did was also disrespectful to the president, Kılıçdaroğlu
stressed, describing the move as a violation of the state’s traditions
and morals.
Bülent Tezcan, deputy leader of the CHP, called Erdoğan a dictator and
said his actions on May 10 toward Feyzioğlu were clear indicators of
his dictatorial inclinations. “Erdoğan, who had reacted toward the head
of the Constitutional Court, Haşim Kılıç, could not control his anger
this time and walked out. Who knows where he will show his burst of
rage next time.” he asked. (hurriyetdailynews.com, May 11, 2014)
Scandale: Critiqué, Erdogan claque la porte d'une réunion
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a furieusement claqué la
porte d'une réunion samedi à Ankara où un orateur a sévèrement critiqué
l'"autoritarisme croissant" de son régime islamo-conservateur.
Visiblement très en colère, Erdogan, assis au premier rang, s'est
brusquement levé de son siège pour dénoncer l'"insolence" de Metin
Feyzioglu, le président de l'Union des bâtonniers (TBB) qui a lancé une
avalanche de critiques contre le Premier ministre et sa manière de
diriger la Turquie, selon une retransmission en directe des événements
à la télévision.
"Tu est insolent. Tu manques de respect. C'est un discours entièrement
politique et plein de mensonges", a lancé à l'orateur d'une voix vive
Erdogan, debout, avant de quitter la salle, suivi de ses collaborateurs.
Ce coup de colère d'Erdogan s'est produit lors d'une cérémonie
organisée pour l'anniversaire du Conseil d'Etat à laquelle était
également présent le chef de l'Etat Abdullah Gül qui a affiché sa
surprise.
Feyzioglu, un jeune professeur de droit respecté et farouche opposant
du régime d'Erdogan, s'est montré impassible face à la réaction du chef
du gouvernement, se contentant de dire qu'il avait "prononcé un
discours constructif et constitutionnel" qui ne comportait "rien
d'offusquant", sous les applaudissements d'une partie de l'assistance.
L'homme fort de la Turquie dirige le pays depuis 2002 est accusé de
"dérive autoritaire", à l'heure où il lorgne vers l'élection
présidentielle d'août prochain à laquelle, sauf grande surprise, il
devrait annoncer sa candidature dans les prochaines semaines.
(AFP, 10 mai 2014)
Le Parlement vote la création d'une commission d'enquête sur la corruption
Le Parlement turc a décidé lundi de créer une commission d'enquête sur
les allégations de corruption visant quatre anciens membres du
gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, qui les ont
formellement niées devant leurs collègues députés.
Au terme de plusieurs heures de débats, les députés ont voté à une très
large majorité, de 453 voix contre 9, pour l'établissement de cette
commission, qui décidera éventuellement du renvoi des quatre anciens
ministres devant la justice.
Lors de cette séance, les quatre mis en cause, aujourd'hui redevenus
députés, se sont pour la première fois défendus des accusations de pots
de vin et de malversations qui les visent.
Trois d'entre eux, Muammer Güler (Intérieur), Zafer Caglayan (Economie)
et Erdogan Bayraktar (Environnement) avaient été contraints de
démissionner fin décembre, quelques jours après l'inculpation de leurs
fils dans une vaste enquête de corruption visant des dizaines de
proches du régime.
Le dernier d'entre eux, Egemen Bagis (Affaires européennes), avait été
remercié à la faveur d'un vaste remaniement précipité par le départ de
ses trois collègues.
"Depuis le 17 décembre, nous sommes confrontés à une campagne de
diffamation systématique (...) ", s'est insurgé M. Caglayan devant des
députés de l'opposition qui lui ont tourné le dos.
"Nous commettons un crime en parlant de tout cela", a-t-il ajouté.
L'ex-ministre de l'Economie est soupçonné d'avoir accepté des pots de
vin, notamment une montre, de l'homme d'affaires d'origine iranienne
Reza Zarrab pour couvrir un trafic d'or avec l'Iran sous embargo.
- Dénégations -
Très véhément, M. Bagis s'en est lui aussi pris "à ceux qui, incapables
de nous faire taire par leurs menaces et leur chantage, ont mis en
place un +gibet politique+". "Les vérités éclateront tôt ou tard",
a-t-il insisté.
Lui aussi soupçonné d'avoir touché des pots-de-vin, l'ex-ministre des
Affaires européennes a cité, pour prouver sa bonne foi, un rapport
préliminaire de la commission de l'Union européenne (UE) écartant la
suspension de son programme d'échange d'étudiants Erasmus après des
soupçons de détournement de fonds.
Le débat de lundi n'a pas été retransmis par la chaîne télévisée
parlementaire mais uniquement sur son site internet, provoquant la
fureur des élus de l'opposition. Certains d'entre eux ont filmé avec
leurs tablettes les débats, diffusés ensuite en quasi-direct sur des
sites web ou de streaming.
La commission d'enquête créée lundi sera composée de quinze membres,
dont 9 issus du Parti de la justice et du développement (AKP - au
pouvoir), qui dispose de la majorité absolue à l'Assemblée avec 313
sièges sur 550.
Cette instance devra suspendre ses travaux à la faveur des vacances
parlementaires, à partir du 1er juillet, puis de la campagne pour
l'élection présidentielle des 10 et 24 août prochains.
Malgré ce scandale de corruption qui l'a visé ainsi que des dizaines de
ses proches, M. Erdogan a largement remporté les élections municipales
du 20 mars et devrait désormais briguer la présidentielle, disputée
pour la première fois au suffrage universel direct.
Le chef du gouvernement a catégoriquement démenti les accusations
portées contre ses proches, qu'il attribue à un complot de ses
ex-alliés de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah
Gülen.travail sur l'occupation du littoral avant toute décision et que
pour les trois pays concernés, la question serait traitée d'Etat à Etat.
"Il y a la continuité de l'Etat. Nous discuterons avec ces différents
pays sur des schémas alternatifs", permettant éventuellement d'édifier
des bâtiments soit sur des sites près de la corniche mais plus vers
"l'intérieur, soit sur d'autres sites qui sont déjà identifiés", a
affirmé M. Sall, sans plus de détails.
Il a par ailleurs indiqué qu'un concours d'architecture sera prochainement lancé pour l'aménagement de la corniche.
Le collectif "Nom au mur" rassemble plus de 20 associations, dont SOS
Littoral, dirigé par l'architecte sénégalais de renom Pierre Goudiaby
Atépa.
Il exige l'abandon de la construction de l'ambassade de Turquie, prévue
sur 4.000 m2 selon l'Agence sénégalaise de presse (APS, officielle).
(AFP, 5 mai 2014)
Un nouveau pas vers une candidature d'Erdogan à la présidentielle
Le parti islamo-conservateur au pouvoir en Turquie a rejeté vendredi
toute modification de son règlement empêchant ses élus de briguer plus
de trois mandats successifs, renforçant un peu plus la probabilité
d'une candidature du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan à la
présidentielle d'août.
"Notre bureau exécutif a décidé de ne pas changer la règle des trois
mandats maximum et estimé approprié son maintien", a déclaré le
porte-parole du Parti de la justice et du développement (AKP), Hüseyin
Celik, dans un communiqué.
M. Erdogan, à la tête du gouvernement depuis 2003, avait lui-même
évoqué récemment la possibilité de modifier cette règle des trois
mandats, qui l'empêchera de briguer un nouveau mandat lors des
élections législatives prévues en 2015.
L'homme fort du pays envisage sérieusement de se présenter à la
présidentielle des 10 et 24 août prochains, qui se disputeront pour la
première fois au suffrage universel direct.
Le parti au pouvoir doit dévoiler courant mai le nom de son candidat,
qui fait l'objet de tractations entre l'actuel titulaire du poste,
Abdullah Gül, et M. Erdogan.
"Nous avons dit que nous prendrons tous les deux la décision de savoir
lequel d'entre nous serait candidat", a répété M. Gül vendredi, au
lendemain d'un long dîner avec le Premier ministre.
Le parti de M. Erdogan a largement remporté les élections municipales
du 30 mars dernier, malgré un vaste scandale de corruption qui a
éclaboussé l'ensemble du régime.
(AFP, 2 mai 2014)
Forces
armées/Armed Forces
Turkey ‘upgrades’ capacity of armed forces with A400M
Turkey is continuing its policy of strengthening its armed forces to
meet the challenges of the country’s difficult regional neighborhood,
President Abdullah Gül said yesterday as military officials took
possession of a new A400M aircraft from Airbus called the Atlas.
“Turkey is located in a thorny region. There is no doubt that Turkey’s
rulers have always been determined to increase the deterrence of the
TSK [Turkish Armed Forces] and meet all kinds of needs within the
framework of threat perception,” Gül said in a speech at an official
handover ceremony at the 12th Air Transportation Main Base Command in
Erkilet in the Central Anatolian province of Kayseri for the first
Atlas from the Airbus consortium.
The handover was formalized at the Airbus’s final assembly line in
Seville on April 4, ending a months-long controversy over whether the
aircraft met technical specifications.
“Today, we are quite proud to equip our air transportation fleet with
the future’s international military transportation aircraft and make
[the fleet] much stronger. We are taking the first of 10 aircraft in
total,” Gül said, while recalling that Turkey had already put into
service the Airborne Warning and Control System (AWACS) aircraft as
part of the project entitled “Peace Eagle” at a ceremony held at the
3rd Main Jet Base Command in Konya, also in the Central Anatolia
region, in February.
“Actually, this is an ‘upgrade’ of the current capacity of the TSK, it
is raising its current capacity. I have particularly used the word
‘upgrade’ because C160s and C130s have already been in our inventory
and we have been using them,” Gül said.
The president cited the transportation of special police forces from
and to Iraq, sorties as part of the International Security Assistance
Force (ISAF) and natural disasters in the eastern Anatolian province of
Van and Pakistan as some of the many occasions in which the aircraft
have been used.
“What has emerged today is a part of NATO’s new defense doctrine which
is called ‘Smart Defense.’ A capacity of transportation at this scale
and speed has the ability to decide the fate of a military struggle in
war conditions. That’s why the step that we have taken is very
valuable,” he added.
“If the right decisions are not made when the day comes, big
opportunities disappear,” Gül said, offering thanks to former civilian
and military leaders of the country for their appropriate decisions in
the past.
Turkey is the second country after France to add an A400M to its
inventory, Gül said, adding that such aircraft would help Turkey
display its potential to contribute to the humanitarian and
peacekeeping operations of the European Union, NATO and the United
Nations.
Chief of General Staff Gen. Necdet Özel, Defense Minister İsmet Yılmaz,
Air Force Command Chief Gen. Akın Öztürk and some retired chiefs of the
Air Force Command were present at the handover ceremony.
“A Turkey with deterrence in its region will also be an assurance for
peace and stability in the region,” Yılmaz said during another speech
at the ceremony.
For his part, Öztürk touched upon the strategic dimension of possessing such developed aircraft.
“The Atlas airplane, which has high cargo capacity and a long range, is
an important addition to the Turkish Armed Forces; a requirement of a
big and influential air force which can perform operations without
being dependent on the land; and a strategic capability for our state,”
Öztürk said in a speech.
(hurriyetdailynews.com, May 12, 2014)
Commande ferme pour l'achat de deux chasseurs F-35
La Turquie a décidé de passer une première commande ferme au géant de
l'aéronautique américain Lockheed Martin pour deux avions de combat
F-35, a-t-on indiqué mercredi de source officielle turque.
Cette source proche du dossier a précisé à l'AFP sous couvert de
l'anonymat, que: "deux commandes seront faites" pour deux avions F-35,
dont la Turquie a prévu d'acquérir 100 exemplaires, pour un coût estimé
à 16 milliards de dollars.
Les F-35, dotés de capacités furtives devront constituer la pièce maitresse de l'aviation turque, a-t-on précisé.
Les deux premiers avions seront livrés à la Turquie dans le courant de
2015 et dans les dix prochaines années elle achètera aux Etats-Unis en
tout 100 avions de chasse.
La Turquie a été intéressée dès le début par le programme d'avion
F-35, et y participe avec avec huit autres pays, outre les Etats-Unis.
Ce programme a accumulé les retards et surcoûts mais le Pentagone ne
l'a cependant pas abandonné.
La flotte aérienne de l'armée turque dispose actuellement de chasseurs F-16 vieillissants.
(AFP, 7 mai 2014)
First Conscientious Objection Submitted To Constitutional Court
Davut Erkan, a member of Conscientious Objection Foundation and lawyer
of other conscientious objectors, has submitted a personal application
to Turkey's Constitutional Court (AYM), demanding an identification of
violation of rights and freedoms due to conscientious objection not
being acknowledged in Turkey.
According to the information on the website Conscientious Objection
Foundation, Lawyer Erkan stated in his submission: “Turkey has made no
regulation regarding conscientious objectors and retaining them as
‘military-liable’ despite conscientious objection is included in the
regulation of Constitutional Court and EDHR as freedom of religion and
conscience.”
He went on: “On the condition that conscientious objectors do not
fulfill their recruitment procedures, they are regarded as deserters
and a warrant of arrest is issued for them. In case they are arrested,
they will be fined a penalty at first stage and filed desertee lawsuits
against them. Every time they are arrested, they will face a criminal
suit.”
On the submission, it is stated that the state does not do a legal
regulation although it is its positive responsibility to protect the
freedom of religion and conscience of those who reject military service
due to religious and conscious reasons and it is requested that the
state should issue a ruling of which freedom of conscience regulated by
Constitutional Court and EDHR is violated. Due to the lack of a
mechanism that will help conscientious objectors become exempt from
military service and an office to evaluate their applications.
The statement continued: “On the other hand, conscientious objectors
are forced to live in desertion as warrants of arrest are issued and
criminal lawsuits are filed every time they are arrested. Within this
scope, the freedom of travel, working, benefiting from public services
and working for the public is de facto prevented. These actions are for
degrading, humiliating and damaging the personality of the
objectors.This is why it is stressed by Constitutional Court and EDHR
that torturous/inhuman punishment and treatment prohibition is
violated.”
An arrest warrant can be lifelong for an objector. This warrant is
issued by the Ministry of Defense, not the court, and there is no way
to object. This is why identification of violation of this right is
requested, stating that freedom and security of individual is under
assault extremely and disproportionally.
There is no effective legal way for objectors to reject and stand
against arrest and arrest warrants. This is why identification of
violation of effective submission is requested, as regulated by
Constitutional Court and EDHR.
In addition to these demands, arrest warrants are requested to be
preventively removed, having stated that torturous/inhuman punishment
and treatment prohibition being violated is based on arrest warrant.
The application also requested this application per se to be an
examplary investigation/verdict for the following applications to come
as hundreds of conscientous objectors are being subjected to right
violations in Turkey and will be likely to submit applications.
Lawyer Davut Erkan stated for Conscientious Objection Foundation: “This
submission is a pilot one. In fact, Submission preparations still
continue for objectors who are either arrested and fined. On the
condition that this ruling is issued, the government will be obliged to
make regulation that will acknowledge conscientious objection.
(BIA, May 6, 2014)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Les alevis manifestent après la mort de deux personnes dans des heurts
Des milliers de membres de la communauté
alévie, musulmans libéraux de Turquie, ont manifesté dimanche à
Istanbul, Ankara et Izmir pour protester contre la mort la semaine
dernière de deux personnes dans de violents affrontements entre la
police et des manifestants dans un quartier populaire d'Istanbul.
Les manifestants ont exigé la suppression des discriminations après la
mort de deux personnes dans ces heurts, lorsque la police a tiré à
balles réelles, jeudi dernier, pour disperser des manifestants hostiles
au gouvernement dans ce quartier d'Istanbul peuplé en majorité par des
alévis.
Les deux personnes tuées, Ugur Kurt, atteint jeudi d'une balle à la
tête au moment où il assistait à des funérailles dans une maison d'un
membre de la communauté alévie, et Ayhan Yilmaz, décédé des suites de
ses blessures après avoir été pris dans les affrontements, ne faisaient
pas partie des manifestants.
"Les alevis connaissent les coupables responsables des attaques contre
nos camarades alevis ... Nous lançons une mise en garde au
gouvernement: laissez tranquilles les alevis", a déclaré Dogan Demir,
président des Associations culturelles alévies.
"L'Etat meurtrier sera tenu responsable", ont scandé plusieurs
centaines de manifestants, dont des députés, des musiciens et des
acteurs, lors de leur défilé à Istanbul, selon un photographe de l'AFP.
Les affrontements avaient éclaté au moment où des dizaines de personnes
manifestaient jeudi dans le quartier d'Okmeydani à Istanbul contre le
gouvernement et à la mémoire d'un adolescent de 15 ans, tué l'année
dernière lors d'une manifestation antigouvernementale.
Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, qui avait défendu les actions
de la police, en affirmant que les manifestants étaient des
"terroristes", a exprimé ses condoléances aux proches des deux
victimes, ont indiqué dimanche ses services.
Les alevis, un groupe musulman hétérodoxe et progressiste, sont très
attachés à la laïcité, mais l'Etat turc n'a jamais reconnu leur
confession, pratiquant la discrimination à l'encontre d'une communauté
qui représente un quart de la population de 76 millions d'habitants à
majorité sunnite.
Les alévis reprochent au gouvernement, qui a accordé de nouveaux droits
à la minorité kurde dans le cadre de réformes sociales adoptées en
octobre dernier, de ne pas avoir accédé à leurs demandes concernant la
reconnaissance de leurs lieux de culte.
(AFP, 25 mai 2014)
Democratic Islamic Congress announces final resolution
The Democratic Islam Congress in Amed has concluded, with a proposal to
use the Medina Constitution as a model to confront the increasing
violence and division that is bringing the Moslem region into chaos.
In the final resolution of the conference, it was emphasised that it
was a requirement of Islam to ensure the institutionalisation and legal
guarantees of the egalitarian, free exercise of fundamental rights and
freedoms, taking into account the beliefs and faiths of all religions,
sects, social groups and ethnic communities.
The congress also passed a resolution stating: "Exalted Allah has
granted the right to exist freely to the languages, cultures and
differences of peoples. It is unacceptable for any political authority
or religious interpretation to deprive societies of this right," noting
that a resolution of the Kurdish question in Turkey, Syria, Iran and
Iraq on the basis of rights and justice is the responsibility of
Moslems.
The congress elected a committee to coordinate future activities.
The final resolution passed by the congress today is as follows:
"The Democratic Islam Congress gathered here today, acting in
accordance with "whoever saves a human being saves all humanity" (Koran
verse 32) greets those striving for peace with the salaam of Allah. It
is apparent that the Islamic world is being dragged into chaos by an
increasing spiral of violence, division and conflict. However, Islam
represents the universal tenets of justice, peace and humanity. The
Medina Constitution has been accepted as a reference point regarding
what contributions may be made by all social strata that have Islamic
and human sensibilities to the building of a lasting and acceptable
peace. The Constitution of Medina safeguarded the rights and freedoms
of all groups in the city as the result of negotiations. Our congress
proposes the Medina Constitution as a model for the resolution of
current problems within the framework of dialogue, negotiation and
constitution provision."
1. Practices and ideas that belong to the period of Jahiliyah
[Pre-Islamic pagan period] that make communities into enemies and cause
irreparable damage constitute a serious obstacle to the co-existence of
peoples. Our region is today facing an unbearable crisis. This renders
it imperative that the community of the faithful be reconstructed in
line with the Medina Constitution.
2. The term 'community of the faithful' in article 1 of the Medina
Constitution has a meaning that is multi-identity, multi-lingual and
multi-faith. Political and economic approaches must note that the
'community of the faithful' consists of social groups of different
religions, sects and ethnicity. It is a requirement of Islam to ensure
the institutionalisation and legal guarantees of the egalitarian, free
exercise of fundamental rights and freedoms.
3. "The differences of language and origin are from Allah" (Rum-22)
guarantees the right of communities to use their mother tongue. Exalted
Allah has granted the right to peoples to freely use their languages,
cultures and differences. It is unacceptable for any political
authority or religious interpretation to deprive societies of this
right.
4. The Kurds are one of the ancient peoples who have throughout history
fulfilled their responsibilities and made sacrifices on behalf of the
community of the faithful. The community of the faithful must now show
responsibility and make sacrifices for the Kurds, who face
authoritarian secular, nation-statist, sectarian and racist attacks.
5. Women, who make up half of society and give birth to the other half,
have been distanced from the social, cultural, political and economic
spheres. Women and children are subjected to attacks in daily life,
particularly in war. Our congress rejects the masculine mentality and
the approach of governments that imposes violence, abuse and rape of
women and enforces child marriage.
6. The management attributes of women are praised in the Koran. It is
therefore essential that women play an equal role in society. Our
congress accepts and recognises the equal and autonomous representation
of women in society.
7. The problems, persecution and executions encountered by peoples
exercising the legitimate, natural and political rights recognised by
Islam are unacceptable. The injustice generated by executions in Iran,
death sentences in Egypt, the sectarian understandings of the regimes
in Bahrain and Saudi Arabia and the tribal approach in Libya and Yemen
strike at the heart of societies. Such approaches must be abandoned.
8. The will for peace expressed by the sides seeking a peaceful
resolution of the Kurdish question in Turkey should be considered
important. In order for there to be a lasting peace the necessary legal
provisions should be urgently introduced, taking into consideration the
tenets of negotiation in the Medina Constitution. The Congress
participants invite Islamic circles to become aware of their
responsibilities and play an active role in the peace process. A
resolution of the Kurdish question in Turkey, Syria, Iran and Iraq on
the basis of rights and justice is the responsibility of Moslems. All
social strata, communities and organisations such as the Arab Union and
the Organisation of the Islamic Conference must play a more active role.
9. The clashes occurring in Syria and Rojava threaten the peaceful
co-existence of peoples. Our congress believes that the policies of
organisations that carry out violence in the name of Islam, and
governments that support them, are not in any way compatible with the
essence of Islam.
10. Our congress invites all states in the region to open their borders to allow humanitarian aid to have free passage.
11. Ethnic and sectarian clashes all over the world, first and foremost
in our region, create anxiety. This is a deviation from the universal
tenets of Islam that are for peace and justice. Policies that harm the
peaceful coexistence of peoples should be abandoned immediately.
12. The fundamental teaching of Islam and its political experience is
based on an equal approach to different ethnic groups, beliefs and
cultures. In this context in Turkey fundamental rights and freedoms for
all groups, such as Alevis, Armenians, Syriacs and Yezidis, must be
granted constitutional safeguards.
13. Our congress does not accept the Directorate of Religious Affairs'
(Diyanet) monopoly over religion and attaches importance to a pluralist
Islamic approach instead of the pro-state approach of the Diyanet.
Religious education and tuition should be left to civil society, first
and foremost madrasahs, and all obstructions to this lifted. Our
congress has been dedicated to the persons of Melle Abdullah Timoki,
Sheikh Said and Said-i Kurdi on behalf of all those members of
madrasahs who have striven for the learning of true Islam.
14. Our congress attaches importance to a just, democratic, pluralist,
egalitarian and pro-freedom understanding of Islam as an alternative to
dominant capitalist modernity.
15. Our congress greatly values the message sent by Mr Abdullah Öcalan,
who played a leading role in the initiation of the congress. We support
and request in our prayers his freedom in order that he may make a more
effective contribution to the peace process.
Participants from Turkey, Iran, Kurdistan, the Arab countries and
Islamic scholars from Europe, academics and politicians attended our
congress on 10-11 May 2014 in Diyarbakır. In order to continue the work
of the Democratic Islam Congress, the 350 delegates at the congress
elected a committee to ensure a more systematic and comprehensive
structure is established to consolidate the work of the congress.
Öcalan: There is a need for a new institutionalising of Islam in Kurdistan
Abdullah Öcalan has sent a message to the Kurdistan Democratic Islamic
Congress. In the message he talks of a pluralist, democratic, equal and
free Islamic unity, adding: "there is an urgent need for a constant,
new institutionalising of Islam in Kurdistan, as is also the case in
all Muslim lands."
Öcalan stressed in particular the damage caused in the present day by
the clash between the two large centres of Islam, the dominant Arab,
Salafist current versus the Iranian Shia state current, adding it is a
duty of faith to the truth that is the essence of the same religion to
raise the banner of popular democratic struggle against this damage. He
greeted the congress, saying one of their key tasks was to seek an
Islamic response that represented a moral and political expression of
the opposition to these two centres.
In his message he added that in reality the “Hizbullah” and “Al Qaeda”
insurgents that originated from these two cruel centres of power
represented contemporary fascism which capitalist nihilism has imposed
on Islam. The message said that this horrendous fascism was being
inflicted on the people of Kurdistan and all peoples, whether Moslem or
not, in the form of decapitation. While authoritarian secular and
nationalist fascism continues, this more topical and radical
obscurantist fascism is being implemented by the above parties.
"The freedom movement in Kurdistan will not make the mistake of falling
into either of these deviations, I believe that the freedom movement
you represent will be the free space of radical democracy opposing all
manner of nationalist, fundamentalist gender-based, supposedly
scientific capitalist patriarchal power. I consider the contemporary
Islamic understanding of 'popular unity' to be important, but this
should never be taken to mean the nonsense of 'one state, one people,
one flag'."
"The most recent experiments in Turkey have been examples of the most
pillaging, anti-environmental, power-hungry aspects of capitalism. A
fair, free and democratic Islam will be an alternative to this, and
institutionalise itself."
(ANF, May 12, 2014)
Une famille enlève sa fille homosexuelle qui voulait vivre sa vie
Six membres d'une famille musulmane franco-turque ont été mis en examen
cette semaine pour avoir enlevé et séquestré dans les Hautes-Pyrénées
l'une des leurs, une jeune homosexuelle dont ils refusaient le mode de
vie.
Le père et un frère de cette femme de 22 ans sont écroués. La mère et
un beau-frère, également placés sous mandat de dépôt dans un premier
temps, ont été rapidement remis en liberté sous contrôle judiciaire,
ainsi que deux oncles, interpellés ultérieurement.
D'une famille musulmane très religieuse selon la victime, ils sont mis
en cause pour leur participation à une expédition visant à ramener de
force chez eux à Strasbourg la jeune femme dont, selon plusieurs
sources, ils "n'acceptaient pas les choix de vie".
"Selon elle, la famille où la religion est prépondérante n'acceptait
pas son homosexualité", a indiqué le procureur de Pau Jean-Christophe
Muller. Elle a aussi évoqué un mariage arrangé auquel elle n'acceptait
pas de se soumettre.
Elle a fui le 24 avril pour aller s'installer avec son amie à Vieuzos,
près de Tarbes, selon des sources proches des investigations.
C'est là que sa famille a réussi à la localiser. Les six proches ont
alors entrepris de parcourir plus de mille kilomètres à travers la
France à bord de deux voitures, son frère emportant un pistolet, pour
aller la récupérer.
Arrivés à destination dimanche, ils sont entrés dans la maison de
Vieuzos. Ils ont fait monter la jeune femme sous la contrainte et sans
ménagement dans l'un des véhicules. Elle dit avoir été frappée en route
par son frère et rudoyée, ce dont atteste un certificat médical.
A Vieuzos, son amie en émoi a alerté les gendarmes. Ils ont émis un
avis de recherche pour les Hautes-Pyrénées et les départements voisins.
La voiture transportant la jeune femme a été interceptée la nuit-même
par les policiers au bout d'un peu plus de cent kilomètres près de
Roques, dans l'agglomération toulousaine.
La victime, très choquée, a été conduite à l'hôpital pour y recevoir des soins.
Quatre membres de la famille ont d'abord été interpellés et présentés
au pôle d'instruction de Pau qui les a mis en examen et écroués. Deux
d'entre eux ont été remis en liberté quand les deux oncles se sont
livrés et que tout le groupe a été reconstitué.
Les enquêteurs vont désormais devoir reconstituer les faits et établir
les motivations, à partir de déclarations contradictoires.
Le procureur parle d'une "affaire compliquée sur fond d'homophobie et
d'antiféminisme". Il évoque l'opposition farouche de la famille au mode
de vie de la jeune femme.
Les parents de la victime nient que son homosexualité leur était
insupportable. Selon certaines déclarations, ils pourraient même avoir
ignoré l'homosexualité de leur fille, qu'ils n'auraient apprise qu'une
fois arrivés à Vieuzos. Ils connaissent leur fille, objecte une source
proche des investigations, sous-entendant qu'ils savaient. Mais la même
source reconnaît la complexité et la sensibilité du dossier. Quelle est
la part de la religion, de l'homophobie, du contexte culturel et social
dans cette histoire, se demande-t-elle.
(AFP, 9 mai 2014)
Socio-économique
/ Socio-economic
Après Soma, une nouvelle loi sur le travail des mineurs
Le gouvernement turc, sous le feu des critiques après la récente
catastrophe minière qui a fait 301 morts, a déposé vendredi au
Parlement un projet de loi destiné à améliorer les conditions de
travail des mineurs, a-t-on appris de source parlementaire.
Défendu par le Parti de la justice et du développement (AKP) au
pouvoir, ce texte prévoit notamment de limiter à 30 heures le temps de
travail hebdomadaire des mineurs, contre 48 heures actuellement, de
multiplier leurs primes et de faire passer l'âge légal de leur départ à
la retraite de 55 à 50 ans.
Le projet impose également aux compagnies minières un renforcement des
mesures de sécurité de leurs installations, dont les défaillances ont
été pointées du doigt après le drame survenu le 13 mai dans la mine de
charbon de Soma, dans l'ouest de la Turquie.
Ainsi, les exploitations devront désormais être obligatoirement
équipées de chambres de sécurité, qui n'étaient pas opérationnelles à
Soma, et les mineurs être dotés de masques à gaz performants pour se
protéger des émanations toxiques, qui ont provoqué la plupart des décès
dans la mine accidentée, selon le projet.
Le texte soumis aux députés encourage enfin les compagnies à
privilégier les nouvelles technologies d'extraction comme les robots.
Le drame de Soma a provoqué un vif émoi en Turquie et suscité la colère
d'une partie de la population contre l'entreprise exploitante, dénoncée
pour avoir privilégié la rentabilité aux détriments de la sécurité de
ses employés.
Cet accident a aussi relancé la contestation contre le gouvernement
islamo-conservateur du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, accusé de
négligences.
Huit responsables et cadres de l'entreprise Soma Kömür Isletmeleri ont
été inculpés d'homicides involontaires et écroués par la justice.
La Turquie détient le record européen du nombre d'accidents dans les
mines. Chaque année, une moyenne de 80 mineurs y perdent la vie,
souvent en raison des mauvaises conditions de sécurité.
En 2010, une explosion dans une mine de Zonguldak (nord-ouest) avait
fait 30 victimes. En 1992, 263 salariés avaient également péri dans le
même bassin houiller à la suite d'un coup de grisou.
(AFP, 30 mai 2014)
Puissant séisme en mer Egée en Grèce, 266 blessés en Turquie
Un puissant tremblement de terre survenu samedi au large de l'île
grecque de Limnos, en mer Egée, n'a pas fait de victimes en Grèce mais
266 personnes ont été blessées en Turquie, dont une grièvement, selon
les autorités locales.
Selon l'institut géophysique américain USGS, le séisme était de
magnitude 6,4, tandis que l'Institut sismologique d'Istanbul a estimé
sa magnitude à "6,7 sur l'échelle de Richter".
Selon la direction turque des situations d'urgences (AFAD), le séisme a
blessé 266 personnes, dont la majorité en raison du mouvement de
panique qui l'a accompagné.
"Le séisme a provoqué quelques dégâts dans certaines habitations mais
aucun dommage grave n'a été recensé", a déclaré Murat Nurlu, un
responsable de cet organisme officiel.
Sur l'île turque de Gökçeada (Imvros en grec) en mer Egée, une
trentaine de personnes ont été hospitalisées pour des blessures subies
en quittant précipitamment leurs habitations, selon l'agence Dogan.
Des dégâts ont été signalés à l'hôpital de Yenice, dans la province de
Canakkale, et des maisons ont été endommagées dans des villes sur la
côte ouest de Turquie.
Selon les images diffusées sur les chaînes de télévision turques, des
centaines d'habitants de Canakkale, Yalova et de Tekirdag notamment,
des villes qui sont situées dans le nord-ouest de la Turquie, sont
descendus dans les rues de leurs immeubles, effrayés par la secousse
qui a duré à peu près une quinzaine de secondes.
On y voyait des femmes portant leurs bébés pleurer tandis que d'autres
utilisaient leurs téléphones portables pour appeler leur proches et
leur donner des nouvelles.
La secousse a également été ressenti à Istanbul, mégapole turque de 15
millions d'habitants. Cette partie de la Turquie traversée par la
faille nord-anatolienne active a été frappée en 1999 par deux séismes
violents qui ont fait environ 20.000 morts.
En Grèce, une touriste britannique a été légèrement blessée à
l'aéroport de l'île de Limnos après la chute d'une petite partie du
plafond du bâtiment, selon une source policière locale.
Selon les premières informations des autorités locales grecques, il n'y
a pas eu de dégâts importants sur Limnos ni sur les îles avoisinantes.
Toutefois, le ministre grec de l'Intérieur Yannis Mihelakis et le
secrétaire général de la Protection civile, Patroklos Georgiadis, se
sont rendus sur Limnos et sur Samothrace pour évaluer la situation, a
indiqué l'Agence de presse grecque, Ana (semi-officielle).
L'épicentre du séisme, qui a eu lieu à 09H25 GMT (12H25 heure locale),
a été localisé à 296 km au nord-ouest d'Athènes, au large des îles de
Limnos et de Samothrace, selon un communiqué commun des Observatoires
d'Athènes et de Salonique (nord).
Outre les îles de Limnos et de Samothrace, le séisme a été ressenti
dans la région nord de la Grèce, à Salonique et dans les villes de
Komotini, Xanthi et Alexandroupolis, mais aussi à Sofia, capitale en
Bulgarie, pays frontalier.
Selon Emil Botev, directeur du département de séismologie à l'Institut
de géophysique bulgare, cité par la radio publique BNR, le tremblement
de terre a particulièrement été ressenti dans le sud de la Bulgarie,
dans les régions de Kardjali et de Blagoevgrad (sud-ouest) mais aucun
dégât important n'a été signalé.
Les séismes sont fréquents en Grèce. En janvier, des milliers de
personnes se sont retrouvées sans abri sur l'île de Céphalonie, en mer
Ionienne, dans l'ouest du pays, à la suite d'un séisme.
(AFP, 24 mai 2014)
Official documents reveal confusion over Soma death toll
According to an official report that was prepared by the prosecutor's
office shortly after the accident and leaked to the media on Friday,
the number of those killed in the incident was 307.
State officials have said 301 miners were killed in the Soma mine
tragedy. A fire in the mine on May 13 rapidly depleted the oxygen in
the mine shafts, causing the deaths of the miners due to carbon
monoxide poisoning. The cause of the fire is not yet clear.
A preliminary report prepared by a group of experts and two prosecutors
involved in the investigation that was also shared with the media on
Friday initially stated that 307 people were killed in the disaster.
According to the experts' report, as of May 16, 307 miners died in the
tragedy. The report did not elaborate on the number of deaths as of any
other date.
Energy and Natural Resources Minister Taner Yıldız spoke to reporters
about the experts' report and said he thinks the experts cited the
number of victims of the mine tragedy as 307 "by mistake." He also
called on everyone who claims that the Soma mine tragedy killed more
than 301 workers, including the experts behind the report, to prove
their assertions.
The Akhisar Public Prosecutor's Office issued a statement later on
Friday saying the report indicated that the number of the victims was
307 as the result of an error.
The experts' preliminary report also states that the level of carbon
monoxide was many times higher than the limit when the accident
occurred and that the Turkish state, which owns the mining field, bears
responsibility in the accident. According to the experts, before the
accident, the level of carbon monoxide inside the mine was many times
higher than the maximum limit of 500 ppm. The experts also said the
mine's operator, operations manager, chief engineer responsible for
work safety and shift supervisors also bear responsibility in the
accident.
Eight people have been arrested in the investigation into the mining
accident, including Can Gürkan, the CEO of Soma Coal Enterprises Inc.,
and General Manager Ramazan Doğru. The other arrestees include the
company's operations manager, Akın Çelik, mining engineers Yalçın
Erdoğan and Ertan Ersoy, shift supervisors Yasin Kurnaz and Hilmi Kazık
and technician Mehmet Ali Günay Çelik. A prosecutor sought an arrest
warrant for the mine's owner, Alp Gürkan, but the request was rejected
by the court.
The report also noted that mine managers who are believed to have some
responsibility in the disaster have been detained and some have already
been sent to jail pending trial.
The report was prepared after two prosecutors and a group of experts
traveled to the mine for a series of post-accident inspections. The
group first examined a power distribution unit which was pointed to as
the cause of the blaze in the mine shortly after the accident. Based on
their investigation, the group reported that the fire did not originate
in the power distribution unit. There was no explosive or inflammable
oil or gas in the power distribution unit, according to the report.
The report said the presence of a high level of carbon monoxide inside
the mine suggests that coal had begun to burn on its own before the
catastrophic accident on May 13. There were 19 carbon monoxide sensors
in the mine and one carbon dioxide sensor, 19 coal gas sensors and nine
oxygen sensors. The sensors, according to the report, had detected high
levels of carbon dioxide and low levels of oxygen on many occasions
before the accident.
The report further stated that the coal mine had been temporarily
closed due to a high level of carbon monoxide on Feb. 24 and reopened
after the gas was evacuated.
On Friday, Manisa Bar Association Chairman Zeynel Balkız had a meeting
with the prosecutors involved in the investigation of the Soma mine
disaster and asked the prosecutors to detain and question the mine's
owner, Gürkan, as part of the investigation.
Balkız, speaking to the press after the meeting, said the prosecutors
told him that another group of experts will inspect the mine in the
days to come. “The prosecutors said the investigation will be expanded
based on the findings of this new group. We want the investigation to
be expanded. The mine's owner, Gürkan, should be included in the
investigation. We believe that Gürkan, who appeared in front of the
media in an effort to prove his company's innocence in the mine
disaster, must also be interrogated as part of the ongoing
investigation,” the bar association head noted. (TODAY'S
ZAMAN, May 23, 2014)
Court refuses to issue arrest order for Soma mine company owner
A court refused May 21 a prosecutors’ demand for the arrest of the
owner of the Soma mine’s operator, ruling that there “was no evidence
showing his responsibility” in the accident last week that claimed the
lives of at least 301 workers.
Main opposition Republican People’s Party’s (CHP) Manisa lawmaker Özgür
Özel announced via Twitter on May 20 that prosecutors investigating the
mining disaster were seeking the arrest of Soma Coal Mine Company owner
Alp Gürkan but failed to find him at two addresses.
However, the court saw no necessity for the arrest, referencing an
initial expert report that stated there were no “piece of information
showing that Gürkan had a fault” in the accident.
Gürkan said that he believed the company had "no negligence" in the accident during a press conference in Soma on May 16.
The top two people responsible at the mine, company CEO Can Gürkan, who
is also the owner’s son, and General Manager Ramazan Doğru were
arrested overnight on May 19.
Prosecutors have determined 39 suspects based on the first expert
report on the disaster, including three who died in the accident. Eight
among the remaining 36 have been arrested, while nine were released on
probation pending trial.
Workers and families of victims have begun staging a sit-in in front of
the Soma courthouse, demanding a transparent prosecution and demanding
a probe into the head of the Maden-İş union, accusing the labor
organization of not fulfilling its responsibility.
(hurriyetdailynews.com, May 21, 2014)
Le PDG de la mine de Soma inculpé et écroué, son père recherché
Le PDG de la mine de Soma (ouest) a été inculpé et écroué dans la nuit
de lundi à mardi, portant à huit le nombre de responsables de la
compagnie placés en détention dans l'enquête sur le drame qui a fait
301 morts, a rapporté l'agence de presse Dogan.
Can Gürkan, qui est également le fils du propriétaire de la compagnie
Soma Kömür Isletmeleri, a été inculpé d'homicides involontaires par le
procureur de Soma et incarcéré, selon Dogan.
Outre Can Gürkan, le directeur général de la mine de charbon, Ramazan
Dogru, son directeur d'exploitation, Akin Celik, deux ingénieurs, deux
superviseurs et un technicien sont eux inculpés et écroués depuis
dimanche.
Le propriétaire de la compagnie mère Soma Holding, Alp Gürkan, homme
d'affaires septuagénaire et père du PDG écroué, était, lui, activement
recherché par la police pour être interrogé, a précisé l'agence.
Depuis l'accident, le propriétaire de la mine est mis en cause pour
avoir privilégié le rendement de l'entreprise au détriment des
conditions de sécurité des mineurs.
En 2012, M. Gürkan, dont l'entreprise a fait récemment construire un
gratte-ciel dans un des quartiers chics d'Istanbul, s'était félicité
d'avoir réussi à réduire les coûts de production de la mine à 24
dollars la tonne, contre 130 dollars avant la privatisation du site.
Dans son discours hebdomadaire devant les députés de son Parti de la
justice et du développement (AKP), le Premier ministre
islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a assuré mardi que l'enquête
judiciaire irait jusqu'au bout.
"Personne ne peut étouffer cette tragédie (...) Nous sommes déterminés
à faire le nécessaire pour remédier aux lacunes en matière de règlement
et à prendre toutes les mesures adéquates", a-t-il dit.
Selon la presse gouvernementale, le gouvernement doit annoncer
prochainement un "plan d'action" pour renforcer la sécurité dans les
mines du pays.
Devant les députés, le ministre de l'Energie, Taner Yildiz, a reconnu
"une négligence indiscutable" dans l'accident, sans toutefois préciser
qui en était responsable.
- Motion de censure -
Le principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP,
social-démocrate) a déposé une motion de censure contre M. Yildiz et
son collègue du Travail, Faruk Celik, dénonçant leurs négligences. Elle
n'a cependant aucune chance d'être votée, l'AKP au pouvoir disposant de
la majorité absolue au Parlement.
Les députés doivent, par ailleurs, voter l'ouverture d'une enquête parlementaire sur la tragédie.
Vendredi en conférence de presse les dirigeants de la mine Soma Kömür avaient nié toute négligence.
Toutefois, selon un premier rapport d'enquête cité par les médias
turcs, le niveau de monoxyde de carbone, un gaz mortel, enregistré au
moment de l'accident était nettement supérieur aux normes de sécurité.
Le procureur de Soma, Bekir Sahiner, a exclu dimanche qu'un défaut du
système électrique ait été à l'origine de l'incendie qui a ravagé la
mine, comme le suggéraient les premiers témoignages, et a privilégié
l'hypothèse d'une "combustion de charbon entré en contact avec l'air".
De son côté, le responsable du syndicat des mineurs Maden-Is, Tamer
Küçükgencay, a appelé les mineurs de l'entreprise à ne pas reprendre le
travail avant une inspection générale de tous ses sites.
"Tant que cela ne sera pas fait, nous ne permettrons à personne d'entrer dans ces exploitations", a-t-il dit.
Cette catastrophe minière, la plus meurtrière de l'histoire de la
Turquie, a soulevé une vague de colère contre le régime du Premier
ministre Erdogan, accusé d'avoir négligé l'inspection de la mine.
L'homme fort du pays depuis 2002, qui doit annoncer sa candidature à
l'élection présidentielle d'août prochain, a écarté toute
responsabilité de son gouvernement dans le drame.
(AFP, 20 mai 2014)

Trois personnes inculpées d'homicide involontaire
La police a arrêté dimanche 24 personnes, y compris les
dirigeants soupçonnés de négligence de la société d'exploitation de la
mine de Soma, dans l'ouest de la Turquie, où 301 mineurs ont été tués,
selon les médias locaux.
Plus tard, un tribunal a annoncé l'inculpation pour homicide involontaire de trois de cs 25.
"Vingt-cinq personnes sont actuellement en détention, dont trois ont
été inculpées d'homicide involontaire", a indiqué à la presse le
procureur de la ville de Soma (ouest de la Turquie) Bekir Sahiner.
Les opérations de secours ont été terminées samedi à Soma après la
récupération des corps des deux derniers mineurs qui avaient été piégés
dans l'effondrement de cette mine de charbon.
Les procureurs ont indiqué avoir exclu un défaut dans le système
électrique alors que cette hypothèse avait été évoquée au début comme
la cause éventuelle de l'explosition meurtrière dans la mine.
Selon un rapport préliminaire sur le drame, "il a été suggéré que
l'incendie a pu se déclarer par du charbon qui a chauffé après être
entré en contact avec l'air", a expliqué le procureur Bekir Sahiner à
des journalistes. Cela aurait pu provoquer la production d'une
importante quantité de monoxyde de carbone dans la mine.
"Vingt-cinq personnes (...) ont été arrêtées y compris le responsable
de la société minière et trois d'entre elles ont été inculpées
d'homocide involontaire", a indiqué M. Sahiner.
Six personnes ont depuis êté relâchées et les autres sont toujours interrogées par la justice turque.
Selon l'agence de presse Dogan les trois inculpés sont le directeur
général de la mine Akin Celik ainsi que deux ingénieurs de la société
exploitante de la mine
Soma Kömür. Cette dernière a rejeté de manière véhémente toute accusation de négligence.
Un rapport d'expertise préliminaire sur l'accident, obtenu par le
journal Milliyet, a mis en exergue plusieurs graves manquements aux
mesures de sécurité, dont un manque de détecteurs de monoxyde de
carbone.
La catastrophe a soulevé une vague de colère populaire en Turquie, non
seulement contre l'entreprise Soma Kömür, mais également contre le
régime islamo-conservateur de M. Erdogan.
Dimanche, l'accès au site de Soma était verrouillé, des barrages ayant
été mis en place sur les routes principales menant à la ville où toutes
les manifestations ont été interdites, selon des correspondants de
l'AFP sur place.
Seuls les enquêteurs et forces de sécurité membres étaient autorisés à accéder au site après le départ des équipes de secours.
Vendredi, les forces de l'ordre ont violemment dispersé, à grand
renfort de gaz lacrymogène et de canons à eau, 10.000 personnes qui
s'étaient rassemblées à Soma pour exiger la démission du gouvernement
de M. Erdogan.
Vingt-quatre heures après ces violents incidents, 36 personnes, dont 8
avocats, ont été brièvement détenus samedi pour avoir tenté de faire
une déclaration publique, en violation d'un ordre du gouverneur
interdisant tout rassemblement.
(AFP, 18 mai 2014)
Des étudiants occupent la faculté des Mines d'Istanbul
Des étudiants ont veillé tout la nuit de dimanche dans la faculté
occupée des Mines de l'Université technique d'Istanbul en réaction à la
catastrophe minière de Soma, qui a fait 301 morts, alors que la police
a procédé au premières arrestations des possibles responsables de
l'accident.
"Cette faculté est occupée", peut-on lire sur une énorme banderole à l'université.
Partant d'une simple protestation contre les liens de la prestigieuses
Université technique (UIT) d'Istanbul avec la compagnie qui exploite la
mine de Soma, l'action s'est transformée vendredi en occupation des
lieux, après que des élèves ingénieur se sont enchaînés aux portes de
la faculté.
L'action a déjà porté ses fruits. L'université a annoncé qu'elle avait
coupé ses liens avec les propriétaires de la Soma Komur qui siégeaient
au conseil d'administration de la faculté.
"La faculté est complice de la mort des mineurs. L'entreprise minière a
organisé un séminaire ici deux semaines avant la catastrophe. Nous ne
quitterons pas ce bâtiment tant que les responsables n'auront rendu des
comptes", a déclaré à l'AFP Orkun, un étudiant de 21 ans.
Un voeu qui semble commencer à se réaliser dès dimanche matin. Selon
les médias locaux, la police turque a arrêté 18 personnes, y compris
les dirigeants soupçonnés de négligence de la société d'exploitation de
la mine de Soma, dans l'ouest de la Turquie.
Les étudiants ont d'autres exigences, y compris la démission de Orhan
Kural, un professeur de l'exploitation minière à l'université, pour
avoir déclaré que ceux qui meurent d'une intoxication au monoxyde de
carbone ont une "belle mort".
Kural s'est ensuite excusé, affirmant qu'il essayait juste d'expliquer
scientifiquement l'effet du monoxyde de carbone, qui a causé la mort
des mineurs lors de l'accident industriel le plus meurtrier de
l'histoire de la Turquie.
L'action des étudiants vise également le régime islamo-conservateur,
soupçonné d'avoir couvert la course au profit au détriment de la
sécurité dans les mines privatisées.
"Le feu de Soma va brûler le parti AKP" du Premier ministre, avertit un slogan inscrit sur les murs de la faculté.
Le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, tout comme l'entreprise Soma
Kömür Isletmeleri, ont nié tout négligence. Tout en promettant de faire
"toute la lumière" sur les causes de l'accident, M. Erdogan a imputé
cette catastrophe d'un autre âge à la seule fatalité.
Le fait que les inspecteurs qui évaluent les risques dans les mines
sont payés par les entreprises minières qu'ils contrôlent, jette le
doute sur la fiabilité de leurs rapports.
"Certains des experts d'inspection de la mine à Soma étaient
probablement diplômés de notre école. Mais avoir un diplôme ne fait pas
automatiquement de vous un bon ingénieur", a regretté Begum, une
étudiante, à l'AFP.
(AFP, 18 mai 2014)

Le bilan de la catastrophe minière en Turquie au-dessus des 300 morts
Les secouristes ont achevé leur travail samedi après
avoir retrouvé les corps des dernières victimes de la catastrophe
minière de Soma, dans l'ouest de la Turquie, qui portent à 301 morts le
bilan définitif de l'accident industriel le plus meurtrier de
l'histoire de ce pays.
Cinq jours après un drame qui a relancé la contestation politique
contre le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, les corps de deux
mineurs encore bloqués sous terre ont été ramenées à la surface en
début d'après-midi, signant la fin des opérations sur le site dévasté
de la mine de Soma.
"Nous avons perdu 301 de travailleurs et dit adieu à nos deux derniers
frères aujourd'hui", a déclaré sur place le ministre de l'Energie,
Taner Yildiz.
"Les sauveteurs ont fouillé les moindres recoins de la mine une
dernière fois pour s'assurer de n'y avoir oublié personne", a ajouté M.
Yildiz à la presse, "ils n'ont pas trouvé d'autres corps".
La catastrophe survenue mardi a déclenché une vague d'indignation
contre l'entreprise Soma Kömür Isletmeleri, accusée d'avoir privilégié
la rentabilité au détriment de la sécurité de ses salariés, et une
nouvelle fronde contre le régime islamo-conservateur, soupçonné d'avoir
couvert cette course au profit.
Vendredi, les forces de l'ordre ont violemment dispersé, à grand
renfort de gaz lacrymogène et de canons à eau, 10.000 personnes qui
s'étaient rassemblées à Soma pour exiger la démission du gouvernement
de M. Erdogan.
Vingt-quatre heures après ces violents incidents, 36 personnes, dont 8
avocats, ont été brièvement détenus samedi pour avoir tenté de faire
une déclaration publique, en violation d'un ordre du gouverneur
interdisant tout rassemblement.
L'association des avocats contemporains (CHD) a indiqué que leurs huit confrères avaient été relâchés en fin d'après-midi.
S'il a promis de faire "toute la lumière" sur ses causes, M. Erdogan a
imputé cette catastrophe d'un autre âge à la seule fatalité, balayant
d'un revers de la main toutes les accusations de négligence.
"Les accidents sont dans la nature-même des mines", a-t-il fait valoir.
Mais à quinze jours du premier anniversaire de la vague de contestation
antigouvernementale de juin 2013, cette ligne de défense a ravivé les
critiques contre son gouvernement, dans un climat de tensions
politiques exacerbé.
- Tollé -
Plusieurs incidents survenus pendant sa visite mouvementée jeudi sur
les lieux du drame ont donné du grain à moudre à ceux qui dénoncent la
dérive autoritaire de l'homme qui règne sans partage sur la Turquie
depuis 2002.
Des images largement partagées sur les réseaux sociaux ont montré le
chef du gouvernement, connu pour ses coups de colère, s'en prenant à un
habitant de Soma en l'agrippant par le cou et en le traitant d'"espèce
de sperme d'Israël".
Un responsable du bureau de M. Erdogan a catégoriquement démenti samedi
le contenu de cette vidéo. "L'utilisation d'une telle expression est
inconcevable", a-t-il assuré à l'AFP.
Cette nouvelle polémique est intervenue dans la foulée de la diffusion
de photos d'un de ses conseillers assénant des coups de pied à un
manifestant retenu à terre par deux gendarmes, qui ont provoqué un
tollé dans le pays.
Malgré un scandale de corruption sans précédent visant des dizaines de proches de M. Erdogan, le parti au pouvoir l'AKP
a remporté haut la main les municipales du 30 mars. M. Erdogan
s'apprête désormais à se présenter à la présidentielle des 10 et 24
août.
"Cette fois, même les partisans d'Erdogan se posent des questions", a
indiqué à l'AFP Rasit Kaya, professeur de sciences politiques à
l'université technique du Moyen-Orient d'Ankara. "Mais il est difficile
d'évaluer le tort que cela va lui causer", a-t-il ajouté.
Les premières explications embrouillées livrées vendredi par la
compagnie qui exploite la mine de Soma n'ont fait qu'aggraver la
contestation.
"Nous n'avons commis aucune négligence", a affirmé l'un de ses dirigeants, Akin Celik.
Pressés de questions par les journalistes, les dirigeants de Soma Kömür
ont pourtant été contraints de concéder que la mine ne disposait pas
d'espace pour protéger les mineurs des émanations toxiques de monoxyde
de carbone, à l'origine de la mort de la plupart des victimes.
Dans son édition de samedi, le quotidien Milliyet affirme en outre
qu'un rapport préliminaire sur la catastrophe a mis en exergue
plusieurs graves manquements aux mesures de sécurité, dont un manque de
détecteurs de monoxyde de carbone.
Le ministre de l'Energie a promis samedi que "les règlements qui
encadrent les activités minières seront modifiés" pour tirer les
"leçons" de l'accident et que la mine de Soma ne rouvrirait pas avant
que "toute la lumière" ne soit faite sur ses causes.
(AFP, 18 mai 2014)
La police réprime une manifestation sur les lieux du drame minier
Le nombre de victimes du pire accident minier en Turquie s'est
élevé à 292 après la découverte de huit autres corps dans la mine de
charbon de Soma, a annoncé vendredi soir le ministre turc de l'Energie
Taner Yildiz.
Les équipes de secours tentent actuellement de sauver dix autres
ouvriers qui sont encore coïncés dans la mine, a fait savoir M. Yildiz
à la presse. Plus tôt, il a assuré que l'incendie qui empêchait les
efforts de secours dans la mine avait été maîtrisé en grande partie. Le
nombre de morts pourrait atteindre 300, selon le responsable.
Vendredi, la police turque a tiré des gaz
lacrymogènes et des balles en caoutchouc contre environ 10.000
personnes qui manifestaient sur les lieux de la catastrophe
minière de Soma, dans l'ouest de la Turquie.
Avant l'intervention policière dans la ville minière située à proximité
du puits de charbon où l'accident est survenu mardi, les manifestants
en colère ont refusé de se disperser malgré les appels de la police.
Ils criaient "Gouvernement démission" ou encore "Ne dort pas Soma,
n'oublie pas les mineurs".
Les manifestants ont répondu à la police qui a également fait usage de canons à eau par des jets de pierres.
Au moins cinq personnes, dont deux policiers, ont été blessés, selon l'AFP sur place. (AFP, 16 mai 2014)
"Nous ne sommes pas des moutons", crient des manifestants endeuillés
"Nous avons le droit de manifester ... Cette tragédie est devenue
politique". Les larmes aux yeux, Saadet Yilmaz ne comprend pas la
violence policière à Soma, où près de 300 mineurs sont morts dans une
explosion due, selon de nombreux Turcs, à l'incurie du gouvernement.
"Nous voulons que le gouvernement soit honnête, qu'il nous dise combien
de personnes étaient dans la mine, combien sont mortes ?", s'époumone
Saadet, 52 ans, venue avec sa mère âgée pour manifester "sa peine et sa
colère".
Dans la principale avenue de cette ville de 100.000 habitants, une
dizaine de milliers de manifestants crient à l'unisson, le poing levé,
les yeux embués pour certains : "Soma ne dors pas, n'oublie pas tes
mineurs".
Devant le bureau local du syndicat des mineurs, ils chantent l'hymne
national avant d'appeler une nouvelle fois à la "démission du
gouvernement", accusé de négligence dans cette catastrophe minière.
L'explosion survenue mardi dans la principale mine de charbon de la
ville a causé la mort de près de 300 personnes. Le ministère de
l'Energie a transmis vendredi soir la liste des 284 défunts dans
l'accident, le plus meurtrier dans l'histoire du pays.
- "Vous voulez la guerre ?" -
Pour la première fois depuis l'accident minier, la police est
intervenue à coups de gaz lacrymogène, de canons à eau et de balles en
caoutchouc contre une foule endeuillée, qui ripostait en jetant des
projectiles.
Au moins cinq personnes, dont deux policiers, ont été blessés. Plusieurs manifestants ont été interpellés.
"Vous allez vous en prendre aux mineurs de ce pays ?", "vous voulez une
guerre ?", hurle, hors de lui, un manifestant tandis que plusieurs
autres appellent les policiers à les rejoindre.
L'émotion suscitée par la mort de près de 300 mineurs, dans cette
catastrophe industrielle, s'est rapidement muée en fronde contre le
Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et le gouvernement
islamo-conservateur de l'AKP.
"Si c'était arrivé dans un pays européen, le gouvernement aurait
démissionné mais eux nous prennent pour des moutons !", lance Eyyüp
Gülmez, mineur à la retraite, au commissaire de police venu appeler à
la dispersion.
"Ce n'est pas un coup du destin, c'est un meurtre", renchérit Burhan
Celik, 23 ans, en réponse au discours du Premier ministre Recep Tayyip
Erdogan qui a invoqué la fatalité, lors de sa visite à Soma mercredi.
Il y a trois semaines, une proposition de loi déposée au Parlement et
visant à instaurer une commission de contrôle des mines du pays a été
rejetée par les députés de l'AKP.
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté jeudi à Istanbul, Ankara
et Izmir, où la police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser
la foule.
A moins de deux semaines de l'anniversaire de la contestation du parc Gezi, le moindre rassemblement est très vite réprimé.
A chaque appel à manifester aux abords de la place Taksim, les forces
de l'ordre, en surnombre, mettent en place des barrages dans toute la
ville pour empêcher les contestataires de se rejoindre.
(AFP, 16 mai 2014)
La tragédie minière ravive la colère contre le régime d'Erdogan
La catastrophe minière à Soma en Turquie a provoqué une nouvelle colère
sociale contre le régime du Premier ministre islamo-conservateur Recep
Tayyip Erdogan à l'orée d'une élection présidentielle tandis que
d'ultimes efforts étaient mobilisés vendredi pour dégager les derniers
corps de mineurs.
L'émotion suscitée par la mort de près de 300 mineurs s'est rapidement
muée en fronde contre le Premier ministre qui doit annoncer dans les
prochaines semaines sa candidature à un premier scrutin au suffrage
universel, prévu le 10 août.
Le bilan officiel vendredi soir était de 292 morts avec la découverte
de huit nouveaux cadavres sous la terre où se trouveraient encore une
dizaine d'autres cadavres, a annoncé le ministre de l'Energie Taner
Yildiz.
Vendredi en fin d'après-midi, la police a violemment réprimé une
manifestation de plusieurs milliers d'habitants remontés de Soma, ville
minière de l'ouest de la Turquie où s'est produit le drame, faisant au
moins cinq blessés, a constaté l'AFP sur place.
Depuis l'accident survenu mardi dans la mine de charbon, des milliers
de Turcs sont descendus dans les rues pour manifester leur
mécontentement contre le gouvernement, sous le feu des critiques,
qu'ils accusent de laxisme et d'indifférence au sort des travailleurs
en général.
Déjà fortement contesté par une mobilisation populaire inédite en été
2013, le pouvoir a tenté de calmer les esprits promettant de faire
"toute la lumière" sur la pire catastrophe industrielle de l'histoire
du pays.
"Il y aura une enquête approfondie", a assuré mercredi M. Erdogan qui
s'est rendu sur place mais a aussi imputé l'accident à la fatalité.
"Les accidents sont dans la nature même des mines", a dit M. Erdogan
avant d'être hué et violemment pris à partie par la population locale.
- Erdogan accusé d'avoir giflé, insulté un manifestant -
Selon des images prises sur téléphone portable qui ont circulé sur les
réseaux sociaux, M. Erdogan, connu pour ses coups de colère, s'en est
même physiquement pris à un manifestant qui l'accablait de critiques,
une information démentie vendredi par le porte-parole de son parti de
la justice et du développement (AKP), Hüseyin Celik.
Une autre vidéo filmée également sur un téléphone portable montre le
Premier ministre prenant apparemment ce même manifestant par le cou et
l'insultant violemment en tenant des propos antisémites. "Où vas-tu
espèce de sperme d'Israël, viens par ici!", crie le chef de l'exécutif,
furieux, dans une grosse bousculade, selon des journaux d'opposition.
Un de ses assistants à ajouté à la controverse, en donnant un coup de
pied à un autre contestataire tenu à terre par des policiers. M. Celik
a soutenu dans ce cas la "légitime-defense" et affirmé, sans
convaincre, que le conseiller avait été "attaqué et blessé" par ce
manifestant.
Les vidéos ont enflammé les réseaux sociaux et amplifié l'impression
d'un chef de gouvernement manquant d'empathie pour les victimes du
drame.
La police est sur le qui-vive dans toute la Turquie depuis l'accident
et réprime violemment tout rassemblement comme c'était le cas jeudi à
Izmir (ouest) ou Istanbul.
Partout, les mêmes slogans visant le régime: "Gouvernement démission".
Les opposants d'Erdogan insistent sur la carence du contrôle des lieux
de travail par les pouvoirs publics et notamment dans le secteur minier.
Fragilisé après la révélation en décembre d'un vaste scandale de
corruption mettant en cause son régime et sa personne, M. Erdogan est
sorti néanmoins renforcé d'élections municipales que son parti a
remportées en mars.
Il n'y a aucun doute que l'homme fort et charismatique du pays se
présentera au scrutin présidentiel qu'il a toutes les chances de
remporter, de l'avis des observateurs.
- L'exploitation nie toute négligence -
La compagnie privée qui exploite la mine de Soma, a pour sa part démenti toute "négligence".
"Nous n'avons commis aucune négligence dans cet accident", a affirmé
Akin Celik, le directeur d'exploitation de Soma Kömür Isletmeleri
devant la presse, précisant qu'une explosion de poussière de charbon
pouvait être à l'origine de l'explosion et non pas un court-circuit
d'un transformateur électrique évoquée dès le début de l'accident.
Le PDG de la compagnie, Alp Gürkan, a lui assuré que la mine respectait
toutes les normes de sécurité. M. Gürkan qui serait un proche du parti
au pouvoir, est accusé par la presse d'avoir fait primer la rentabilité
sur la sécurité des mineurs.
En 2012, dans un entretien à un journal turc, le même homme d'affaires
s'était vanté d'être parvenu à réduire les coûts de production à 24
dollars la tonne contre 130 dollars avant la privatisation de la mine.
(AFP, 16 mai 2014)

Erdogan et son assistant ont frappé les manifestants
La Turquie a été choquée et indignée jeudi par une photo montrant un
conseiller du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan en train de passer
à tabac un manifestant de la ville de Soma (ouest) où près de 300
mineurs ont été tués dans un accident survenu mardi.
Le régime islamo-conservateur de M. Erdogan qui a pris un nouveau coup
avec cette catastrophe industrielle, la pire qu'ait connue Turquie, est
resté silencieux sur ce scandale qui a provoqué un buzz sur les réseaux
sociaux, détestés par le Premier ministre qui a fait interdire Twitter
et YouTube avant les élections municipales de mars dernier, en plein
scandale de corruption visant son pouvoir.
Twitter a ensuite été rétabli mais YouTube est toujours interdit d'accès aux internautes en Turquie.
L'acharnement mercredi du conseiller, directeur de cabinet de M.
Erdogan, contre un manifestant d'une vingtaine d'années maintenu à
terre par deux membres armés des forces de l'ordre a suscité une
avalanche de critiques.
Yusuf Erkel admet s'être déchaîné contre le manifestant.
"Il m'avait agressé et insulté, ainsi que le Premier ministre.
Fallait-il que je reste silencieux ?", a-t-il rétorqué dans une
déclaration citée par le journal Hürriyet.
Une vidéo a par ailleurs circulé sur Facebook et Twitter montrant le
Premier ministre, connu pour ses coups de colère, s'acharner en pleine
bousculade sur quelqu'un sans que l'on sache qui c'était.
Le mercredi 14 mai, après s'être rendu sur les lieux du drame, à la
mine, Erdogan a pris la direction de la mairie où devait se tenir une
conférence de presse. A l'issue de celle-ci, il est reparti sous les
huées et les appels à démission des habitants de Soma.
Pris dans une dispute avec l'un d'eux, Erdogan avait l'air stupéfait et
perplexe face aux protestations. Bien qu'entouré d'une armée de gardes
du corps et de policiers, Erdogan a eu du mal à se frayer un chemin
dans les rues de la ville.
En compagnie d'autres représentants, Erdogan a voulu trouver refuge
dans un supermarché, où il a été filmé en train de s'en prendre
physiquement à un résident. (AFP, 15 mai 2014)
La police réprime une manifestation de 20.000 personnes
La police turque a tiré jeudi des gaz lacrymogènes pour disperser une
foule de 20.000 manifestants qui dénonçaient à Izmir (ouest) la
négligence du gouvernement islamo-conservateur dans la tragédie minière
ayant fait au moins 282 morts, a rapporté l'agence de presse Dogan.
Kani Beko, le président d'un des principaux syndicat ouvrier du pays,
le DISK, a été hospitalisé après une charge policière, précise l'agence.
Quatre syndicats ont décrété pour jeudi une journée de grève à travers
le pays en hommage aux mineurs tués dans le drame dans la mine de
charbon de Soma, située à une centaine de km au nord-est d'Izmir.
Le Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a rejeté
toute responsabilité de son gouvernement dans cette catastrophe
industrielle, mais l'opposition et certains syndicats mettent en cause
sa négligence et son indifférence envers les travailleurs en général.
Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées jeudi en fin de matinée à Istanbul et Ankara à l'appel des syndicats.
Postés devant une centaine de policiers, et deux camions à eau, à
quelques encablures de l'emblématique place Taksim, les manifestants
défient les forces de l'ordre d'user de gaz lacrymogènes en criant:
"Taksim sera le cimetière des fascistes", "l'AKP est responsable de
cette catastrophe" ou "assassins".
"On ne nous dit pas la vérité sur le nombre de personnes mortes ou
coincées", se désespère Sinan Cikar, 20 ans, venu manifester contre le
gouvernement qu'il juge "évidemment responsable".
"Si on avait pris les précautions nécessaires, on n'aurait jamais eu un
tel accident", dit-il, pointant la négligence des pouvoirs publics.
"Erdogan donne des exemples d'accidents miniers dans les années 1800 en
Angleterre, dans les années 1900 aux Etats-Unis, mais on est en 2014
!", s'époumone le jeune jeune homme, le casque de chantier fixé sur le
crâne et le visage enduit, tel un mineur de charbon.
"Ce n'est pas le destin, c'est un meurtre !", renchérit Ezgi Kurt, 24 ans.
A deux semaines du premier anniversaire des manifestations pour le parc
Gezi à Istanbul, les contestataires défient des policiers en surnombre
pour dénoncer cette fois le rôle du gouvernement dans la tragédie
minière de Soma.
Le scénario est désormais bien rôdé: à chaque nouvel appel à
manifester, le parc Gezi est bouclé, les abords de la place Taksim
bloqués aux manifestants et des barrages de police se mettent en place
à chaque coin de rue.
"C'est un véritable Etat policier", peste Burak Yilmaz, 18 ans, venu, peiné par le faible nombre de manifestants.
"En juin dernier, on avait pris de court la police", se souvient le
lycéen qui parle aujourd'hui d'une "stratégie de guerre mise en place
par les forces de l'ordre pour (nous) empêcher de manifester".
Il y a un an, parti d'une mobilisation contre un vaste projet
d'urbanisme menaçant le parc Gezi à Istanbul, le mouvement s'était mué
en une véritable contestation contre le gouvernement de l'AKP, au
pouvoir depuis 2002.
Les heurts entre policiers et manifestants ont fait 8 morts et plus de 8.000 blessés. (AFP, 15 mai 2014)

La Turquie détient un triste record, celui du nombre de morts au travail en Europe
Pendant que les équipes s'affairent à remonter au compte-gouttes les
derniers corps des entrailles de la mine de Soma, les experts
rappellent que la Turquie détient un triste record: le nombre le plus
élevé en Europe de morts causés par un accident du travail.
Près de 300 personnes sont mortes dans l'explosion mardi d'un
transformateur apparemment de la mine de charbon de Soma, selon un
bilan provisoire annoncé jeudi matin par le ministre de l'Energie Taner
Yildiz.
Cet accident est la pire catastrophe industrielle que le pays a connue,
mais pas le seul. En 1992, 263 personnes sont mortes dans une mine de
Zonguldak (Nord), grand bassin minier.
"En 73 ans, plus de 3.000 mineurs sont morts en Turquie", a rappelé à
l'AFP Kemal Özkan, représentant de l'IndustriALL Global Union basé à
Genève.
Le pays a "probablement le pire record de tués dans des accidents
miniers et explosions en Europe, et se place au troisième rang
mondial", a-t-il ajouté.
"Le bâtiment, les mines et l'agriculture sont les trois secteurs les
plus mortels en Turquie", a déclaré l'universitaire Fahri Erenel,
interrogé par une chaîne de télévision.
"Les gouvernements doivent assurer la protection de leurs citoyens",
souligne Kemal Özkan, s'appuyant sur la Convention 176 du Bureau
international du travail, relative au secteur des mines et à la
sécurité, qu'Ankara n'a pas ratifiée.
- Fiabilité des contrôles -
Trois semaines avant la catastrophe minière de Soma, le Parlement turc
a refusé de former une commission chargé de faire un état des lieux de
la sécurité des mines, ont rapporté des médias locaux.
Les propositions émises par l'opposition ont été rejetées par l'AKP, le parti de la Justice et du développement au pouvoir.
Ces allégations ne cessent d'exacerber davantage une frange de la
population de plus en plus hostile au gouvernement de Recep Tayyip
Erdogan.
Le ministère du Travail s'est défendu balayant d'un revers de main ces
accusations, affirmant que la mine de Soma a été contrôlée en mars et
qu'aucun manquement n'a été relevé.
"Le problème est celui de l'indépendance des experts chargés d'évaluer
les risques dans ces mines", souligne l'ancien président de la chambre
des ingénieurs miniers Mehmet Torun, joint par l'AFP.
"Dans la mesure où ils sont payés par les entreprises qu'ils
contrôlent, on peut s'interroger sur la fiabilité de leurs rapports",
maugrée-t-il.
"Sur le papier, le personnel reçoit des formations de sécurité tous les
six mois ou une fois par an, mais la question est de savoir à quel
point ils sont formés aux risques."
"Il n'y a pas de diplôme pour être mineur", souligne Ayhan Yüksel, de
l'Union des ingénieurs miniers (TMMO), dubitatif sur ces formations
expéditives. "Le personnel est parfois illettré et souvent ce sont des
gens qui ne sont pas allés au-delà de la primaire", dit-il.
Très vite après l'accident, la compagnie minière privée Soma Kömür
Isletmeleri A.S s'est défendue, évoquant dans un communiqué "un
accident tragique".
"Ce n'est pas un accident du travail, c'est un meurtre !", a riposté la
Confédération des syndicats révolutionnaires de Turquie (DISK) sur son
site Internet qui a appelé, avec d'autres syndicats, les salariés à
débrayer et manifester leur colère contre l'Etat.
La Turquie compte plus de 7.000 mines tout type d'extraction confondue
(charbon, marbre, souffre, cuivre, etc.), employant plus de 120.000
personnes.
(AFP, 15 mai 2014)

282 morts, manifestations et appel à la grève
De nouveaux cadavres ont été retirés dans la
nuit d'une mine de l'ouest de la Turquie où un accident est survenu
mardi, portant à 282 le nombre de morts, a annoncé ce matin le ministre
de l'Energie.
"A 08H00 (locales) nous avons 282 morts", a déclaré Taner Yildiz à la presse.
Le précédent bilan de cette catastrophe dans la mine de charbon de Soma, située dans la province de Manisa, était de 274 morts.
De l'avis des autorités, il y aurait encore près de 90 mineurs coincés
sous la terre mais leurs chances de survie est presque nulle.
"Nous n'avons pas retiré de mineurs vivants (du puit) ces 12 dernières
heures", a d'ailleurs souligné le ministre, ajoutant que deux galeries
étaient encore inaccessibles aux équipes de secours.
La confédération des syndicats de la fonction publique
(KESK) en Turquie a annoncé mercredi soir qu'elle déclencherait un
mouvement de "grève" jeudi pour protester contre la catastrophe minière
de Soma qui a fait 274 morts selon un dernier bilan officiel mais
provisoire.
"Ceux qui dans le cadre de la politique de privatisation mettent en
danger la vie des travailleurs au nom de la réduction des coûts sont
coupables du massacre de Soma et doivent en répondre", déclare dans un
communiqué mis en ligne sur son site la confédération syndicale.
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a été vivement pris à
partie mercredi par des manifestants qui lui reprochent de négliger la
sécurité dans le secteur minier.
En dépit des efforts de secourites, les espoirs s'amenuisaient pour
retrouver vivants une centaine de mineurs encore bloqués sous terre
dans la mine de charbon située à Soma (province de Manisa), dans
l'ouest du pays.
Mercredi à Itsanbul, des milliers de manifestants se sont heurtés à la
police anti-émeute turque après l'accident, a constaté un photographe
de l'AFP.
Les manifestants, pour la plupart membres de syndicats de gauche, ont
scandé des slogans antigouvernementaux, la police répondant par des
tirs de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc.
Dans la soirée, la confédération des syndicats de la fonction publique
(KESK) a annoncé sur son site qu'elle déclencherait un mouvement de
"grève" dès jeudi pour protester contre ce qu'elle a appelé le
"massacre de Soma".
M. Erdogan, qui s'est rendu sur place à la mi-journée, a fait état d'une "enquête approfondie" sur les causes de l'accident.
Il a promis de faire toute la lumière sur cette tragédie en rejetant
toute responsabilité de son gouvernement, accusé de négligence dans ce
drame, affirmant "que les accidents au travail arrivent partout dans le
monde".
Sur place les secouristes s'activaient désespérément à ressortir un
mineur vivant du puits mais les brancards ne transportaient que des
cadavres.
Un mineur d'une autre entreprise, Mustafa Yildiz, venu aider ses collègues, n'a néanmoins pas perdu espoir.
"Là on va retourner au fond (...) pour essayer de sauver des gens, nos
amis sont là, notre âme est avec eux, à l'intérieur, ce sont nos
frères, ce sont nos pères, ce sont les nôtres (...), ce qui leur est
arrivé aurait pu nous arriver à nous"
Un peu plus loin, un autre mineur qui vient juste de sortir de la mine,
Murat Kurkoglu, affiche, lui, son pessimisme: "on va essayer de sortir
ceux qui sont encore bloqués, un par un (...) Mais vous savez très bien
qu'il n'y a plus d'espoir, c'est fini pour eux".
Le médecin responsable des secours pour l'association SAR (Search and
Rescue), Erdem Bakin, a souligné les risques encourus par les
sauveteurs.
"On ne va pas au-delà de 100 m au fond de la mine, personne ne peut
aller jusqu'au bout, c'est impossible car il y a de très grands risques
d'asphyxie à cause du gaz", dit le spécialiste, tout en voulant garder
un peu d'espoir.
Trois jours de deuil national ont été décrétés.
787 employés se trouvaient dans les galeries souterraines au moment de
l'explosion mardi après-midi. Selon les autorités 363 mineurs ont été
sauvés et, selon la compagnie qui gère la mine, "près de 450" .
- Le gouvernement critiqué -
La responsabilité du gouvernement est pointée du doigt.
Selon les médias locaux, trois semaines auparavant, le parlement a
refusé de former une commission pour faire un état des lieux sur la
sécurité des mines en Turquie. Les trois partis d'opposition ont soumis
des propositions qui ont toutes été refusées par l'AKP, le parti
majoritaire de la justice et du développement.
Lors de son intervention à la mairie de Soma, M. Erdogan a balayé les
critiques, donnant des exemples d'accidents survenus dans plusieurs
pays occidentaux.
A sa sortie, plusieurs dizaines d'habitants en colère ont hué le
Premier ministre, certains scandant "gouvernement démission" malgré un
nombre important de policiers qui se sont immédiatement interposés.
Les manifestants ont donné des coups de pieds au véhicule dans lequel se trouvait le dirigeant turc.
Le ministère du Travail a, quant à lui, publié un communiqué dans
lequel il affirme que la mine de Soma a été contrôlée en mars et
qu'aucune atteinte aux réglementations en vigueur n'a été relevée
Le bureau du procureur régional a lancé mercredi une enquête judiciaire sur cet accident.
(AFP, 14 mai 2014)
Manifestation contre Erdogan sur le site de l'explosion
Plusieurs dizaines d'habitants en colère de la ville de Soma (ouest de
la Turquie), frappée par une catastrophe minière, ont manifesté contre
le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan qui s'est rendu sur les lieux,
l'appelant à démissionner, a rapporté l'agence de presse Dogan.
Des manifestants s'en sont pris à son véhicule officiel malgré un
dispositif policier, lui donnant des coups de pied, selon l'agence.
M. Erdogan qui est sorti de la voiture sous les huées des
protestataires est rentré dans un commerce avant d'en ressortir
quelques minutes après, selon les images diffusées par cette agence.
Peu avant, le chef du gouvernement turc s'était adressé à la presse
dans cette ville, annonçant un nouveau bilan provisoire de 238 mineurs
tués à la suite de cette catastrophe industrielle, l'une des pires
qu'ait connue la Turquie.
Il a aussi rejeté les critiques concernant une éventuelle négligence de
son gouvernement islamo-conservateur, affirmant que les accidents
miniers "se produisent partout dans le monde", en citant par ailleurs
des accidents survenus aux XIXè et XXè siècles en Grande-Bretagne et en
France notamment.
Selon les médias locaux, il y a trois semaines le Parlement avait
refusé de former une commission pour faire un état des lieux sur la
sécurité des mines en Turquie. Les trois partis d'opposition avaient
soumis des propositions qui ont toutes été refusées par l'AKP, le parti
majoritaire de la Justice et du développement dirigé par M. Erdogan.
Autres manifestations
L'accident a provoqué une nouvelle poussée de fièvre anti-gouvernementale dans le pays.
La police turque a tiré des gaz lacrymogènes mercredi à
Ankara contre des centaines d'étudiants qui manifestaient contre le
régime islamo-conservateur qu'ils tiennent pour responsable de
l'accident qui a tué 205 mineurs dans l'ouest de la Turquie.
Les 700 à 800 manifestants voulaient marcher d'un campus universitaire
d'Ankara au ministère de l'Energie situé dans le même district,
conspuant le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
Les manifestants ont riposté à l'intervention de la police
anti-émeutes, qui a aussi fait usage de canons à eau, par des jets de
pierre.
Le drame, l'une des pires catastrophes industrielles de Turquie, a
provoqué une forte réaction sur les réseaux sociaux notamment envers le
gouvernement, accusé de négligence et d'indifférence contre le sort des
travailleurs et des plus démunis en général, et des appels à manifester
ont été lancés.
Des manifestations sporadiques ont eu lieu à Ankara et Istanbul, selon les médias.
Dans cette dernière ville, une quinzaine de personnes se sont couchées
pendant dix minutes sur le sol du métro de Taksim, place emblématique
de la mégapole, pour rendre symboliquement hommage aux victimes de la
catastrophe.
Le régime turc a été la cible d'une fronde inédite l'été dernier, qui
était précisément partie d'un projet d'urbanisation à Taksim, pendant
laquelle des millions de personnes sont descendues dans les rues à
travers le pays pour dénoncer son "autoritarisme" et sa "dérive
islamiste".
(AFP, 14 mai 2014)
Turkey Declines to Sign Mine Security Convention for 19 Years
Turkey still has yet to sign the International Labor Organization (ILO)’s Convention No. 176 on “Security and Health in Mines”.
The convention loads many responsibilities to the governments and mine owners.
26 countries signed the convention dated in 1995. Turkey declined to
sign the convention which will be valid on June 4, 2014 in Morocco and
July, 19, 2014 in Russia.
Turkey put the ILO No. 176 in the agenda after the mine explosion in
Zonguldak that killed 30 mine workers on May 17, 2010 but haven’t
signed it.
The question of why ILO No. 176 haven’t been signed yet came in front
of the government during various parliament platform speeches. The most
recent question on the issue was from CHP Bartın deputy Rıza Yalçınkaya
on January 11, 2012 and Ministry of Labor Faruk Çelik replied it like
this:
“When we examine the ILO No. 176 agreement, Buried and Above-Ground
Mine Businesses’ Health and Security Conditions Regulations and Mining
with Drilling Businesses’ Health and Security Conditions Regulations,
we can see that such agreement is parallel to the regulations and they
even have more extensive judgments in them.”
What is in the agreement?
* Employers have to take all measurements to prevent the accidents and educate and inform their employees.
* Employers have to remove the risks at its source, create secure work
systems, inform their employees on the accident risks and provide them
the necessary medical aid if an accident occurs.
* Employers are responsible from the quality of health and rescue events after the accident.
* Governments have to prepare technical guidelines, organize the
inspections, provide necessary legal regulations relating the
inspections and effectively investigate the accidents.
* Employees and representatives have to inform the accidents and risky
situations, be informed of their health and security conditions and
have the right to be involved into the decision processes of the health
and security precautions.
Countries that signed the agreement are as follows:
Albania, Armenia, Austria, Belgium, Bosnia and Herzegovina, Botswana,
Brazil, Check Republic, Finland, Germany, Ireland, Lebanon, Luxemburg,
Norway, Peru, Philippines, Poland, Portugal, Slovakia, South Africa,
Spain, Sweden, Ukraine, USA, Zambia, Zimbabwe.
(BIA, May 14, 2014)
Plus de 200 mineurs tués dans une explosion, des centaines piégés sous terre
Plus de 200 mineurs ont été tués mardi lors de l'une des pires
catastrophes industrielles survenues en Turquie et plusieurs centaines
d'autres restaient piégés sous terre malgré les efforts des secouristes.
"201 employés sont morts", a déclaré le ministre de l'Energie Taner
Yildiz, soulignant que le bilan risquait encore de s'alourdir.
"Nous entrons dans une phase plus critique. Au fur et à mesure que le
temps s'écoule, nous nous approchons à grands pas d'une issue très
défavorable", a averti le ministre.
787 employés se trouvaient dans la mine de charbon de la province de
Manisa (ouest) quand une explosion et un incendie sont survenus mardi
après-midi, a précisé le ministre.
"Le bilan des morts, qui est déjà très élevé, arrive à un point très
inquiétant. S'il y a eu négligence, nous ne fermerons pas les yeux.
Nous prendrons toutes les mesures nécessaires, dont des mesures
administratives et légales", a-t-il ajouté.
80 personnes ont été blessées, dont quatre grièvement.
"Nous craignons que ce nombre puisse encore grimper car ceux qui sont
venus apporter leur aide pourraient rejoindre les blessés et être
affectés par les fumées", a expliqué le ministre.
Au coeur de la nuit, des norias de secouristes extirpaient au
compte-goutte des blessés, la plupart souffrant de graves difficultés
respiratoires, devant des centaines de collègues et de membres de leurs
familles en quête de nouvelles d'un proche, prisonnier du sous-sol.
De nombreux gendarmes et policiers en armes étaient déployés autour du
site pour faciliter les allées et venues incessantes de dizaines
d'ambulances entre le site de la catastrophe et l'hôpital de Soma,
ville où est située la mine.
"J'attends des nouvelles de mon fils depuis le début de l'après-midi",
a déclaré à l'AFP une femme d'une cinquantaine d'année perchée sur des
palettes de bois, Sena Isbiler. "Je n'ai aucune nouvelle, il n'est
toujours pas ressorti".
"Il y a déjà eu des petits incidents ici, mais là, c'est la première
fois qu'on voit un tel accident, aussi grave que ça", a confié un
mineur Coskun, encore sous le choc.
- Prisonniers -
Un grand nombre de mineurs est parvenu à s'échapper des galeries après
l'explosion mais une autre partie d'entre eux restait inaccessible,
coincée dans une poche isolée, a indiqué à l'AFP un cadre de la mine
ayant requis l'anonymat.
"Notre priorité est d'atteindre nos employés sous terre", a dit à la presse le ministre Yildiz, qui s'est rendu sur place.
"Quatre équipes de sauveteurs travaillent dans la mine. Le feu crée des
problèmes mais de l'oxygène est injecté dans les puits qui n'ont pas
été touchés", a-t-il ajouté.
Selon les premiers témoignages, l'explosion a eu lieu vers 12h30 GMT,
apparemment provoquée par un transformateur électrique, et a provoqué
un effondrement bloquant les mineurs dans les galeries.
Dans un communiqué, la compagnie minière Soma Komur a estimé que
l'effondrement était "un accident tragique". "Malheureusement, certains
de nos employés ont perdu la vie dans cet accident", a-t-elle souligné.
"L'accident est survenu malgré un maximum de mesures de sécurité et des
inspections mais nous avons réussi à intervenir rapidement", a assuré
l'entreprise.
Le ministère turc du Travail et de la Sécurité sociale a indiqué que la
mine avait été inspectée la dernière fois le 17 mars et qu'elle
appliquait les normes en vigueur.
"Il n'y aucune sécurité dans cette mine. Les syndicats ne sont que des
pantins et la direction ne pense qu'à l'argent", a toutefois affirmé à
l'AFP un mineur, Oktay Berrin.
"Il y a des gens qui sont en train de mourir là-dedans, des blessés, et
tout ça pour des histoires de pognon", a renchéri un de ses collègues
très en colère, Turgut Sidal.
S'exprimant devant la presse à Ankara, le Premier ministre Recep Tayyip
Erdogan a exprimé ses "plus sincères condoléances" aux familles des
victimes.
"Certains des mineurs ont été sauvés et j'espère que nous serons capables de sauver les autres", a-t-il ajouté.
Le spécialiste de l'industrie minière, Vedat Didari, de l'Université
Bulent Ecevit de Zonguldak, a indiqué à l'AFP que le risque principal
tenait au manque d'oxygène. "Si les ventilateurs sont en panne, les
mineurs peuvent mourir en une heure", a-t-il dit.
Les explosions dans les mines sont fréquentes en Turquie en particulier
dans celles du secteur privé où, souvent, les consignes de sécurité ne
sont pas respectées.
L'accident le plus grave est survenu en 1992 quand 263 mineurs ont été tués dans une explosion de gaz dans la mine de Zonguldak.
Le district de Soma, qui compte environ 100.000 habitants, est un des
principaux centres pour l'extraction de la lignite, principale activité
de la région.
(AFP, 14 mai 2014)
L'insupportable attente des familles des mineurs de Soma
Il fait nuit depuis belle lurette mais ils ne savent toujours rien.
Alors ils sont encore des centaines à se presser devant les urgences de
l'hôpital de Soma (ouest), en quête d'un signe de leurs proches, portés
disparus dans l'explosion de la mine.
Dans le fracas des sirènes, une ambulance vient de déposer un nouveau
blessé. Les yeux se lèvent, les cous se tendent, dans l'espoir de
reconnaître un visage, un vêtement, un nom sur un casque.
Mais, à peine descendu par des infirmiers sous les flashes des
journalistes, le brancard est prestement roulé dans le couloir du
bâtiment. Sans avoir lâché le moindre indice.
Coincée derrière une double rangée de barrières et de policiers, Zulfer
Yildirim se renfrogne. Pas de nouvelles de son mari. "J'attends",
lâche-t-elle sous son voile. "Ce matin, Gunduz est parti au travail
comme d'habitude. Nous avons été mis au courant vers 17h00, il est
maintenant 3 heures du matin et toujours rien".
Autour d'elle, la foule est compacte, silencieuse, enfermée dans ses
craintes, ses espoirs. Il y a là des frères et des soeurs, des femmes
et des enfants, des collègues aussi. Encore sous le choc de l'annonce
de l'explosion qui a détruit en début d'après-midi un des puits de la
mine de charbon de la compagnie Soma Komur. La catastrophe a coûté la
vie à plus de 200 mineurs, selon un bilan encore provisoire. Et plus de
200 de leurs collègues étaient encore ensevelis au coeur de la nuit, à
plus de 2 km sous terre.
Pour leurs proches, l'attente est longue, trop longue, insupportable.
"Je ne sais pas où est mon oncle", se désespère Rabia Karakiliç.
"Regardez l'heure qu'il est ! On ne l'a toujours pas retrouvé", ajoute
la jeune femme. "On a eu de l'espoir mais c'est vraiment difficile de
ne pas savoir où il est".
- Espoirs -
Deux employés de l'hôpital sortent du bâtiment. Mégaphone en main, ils
égrènent lentement plusieurs dizaines de noms à l'adresse du public.
Des patients traités dans leur service. Deux femmes sortent des rangs,
de l'espoir plein les yeux.
"Nous ne recevons ici que les cas les moins graves", confie un médecin
sous couvert de l'anonymat. "La plupart souffrent d'asphyxie et de
problèmes respiratoires", ajoute-t-il, refusant de donner tout chiffre
précis. A quelques kilomètres de là, une morgue de fortune accueille
ceux qui ne s'en sont pas sortis.
Soudain, des cris. Une des barrières s'ouvre pour laisser passer un
brancard. Pas un mineur cette fois, mais une femme entre deux âges qui
vient de perdre connaissance.
Très vite, la foule replonge dans le silence. Tous confient qu'ils ne
quitteront pas leur salle d'attente improvisé avant de connaître le
sort de "leur" disparu.
"Nous, on attend notre oncle, Kubilay Deos", lance Umut Demirören. "On
espère qu'il s'en sortira, si Dieu le veut, on attend une bonne
nouvelle, on souhaite ça à tout le monde, pas simplement à notre
famille".
Si la colère gronde déjà autour du puits détruit, à quelques kilomètres
de là, il n'est pas encore l'heure ici de mettre en cause le manque de
mesures de sécurité ou la "course au profit" dénoncée par certains
mineurs.
"C'est la première fois que ça arrive ici", concède Arun Unzar, un
collègue des victimes. "On avait déjà perdu un ami une fois, mais là,
c'est énorme (...) ils disent que c'est un transformateur qui a explosé
mais on ne sait pas si c'est vrai".
"Toutes les victimes sont nos amis, c'est pour ça qu'on les attend
ici", poursuit Arun, au bord des larmes. "Nous sommes une famille et
aujourd'hui, cette famille est triste et désolée. Nous n'avons que peu
de nouvelles, et quand elles arrivent, elles sont très mauvaises".
(AFP, 14 mai 2014)
Turquie: le pays le plus dangereux pour ses travailleurs d’Europe
Par Alice Duvignaud
http://ovipot.hypotheses.org/8513
La Turquie est en plein boum économique. Sur la période 2011-2017, elle
devrait connaître la plus forte croissance des pays membres de l’OCDE
et une croissance de 4,1% en 2013. Pour atteindre ces prévisions, la
Turquie peut compter sur le dynamisme de son marché intérieur : 71,5
millions d’habitants y vivent (et y consomment), la moitié d’entre eux
à moins de 25 ans. On connaît la Turquie pour son industrie automobile
–Renault y possède une usine depuis 1969–, son secteur touristique
dynamique ou encore sa production textile.
Mais derrière ces chiffres prometteurs, d’autres statistiques sont
moins visibles : le SGK (Sosyal Güvenlik Kurumu – Conseil de la
Sécurité Sociale) estime qu’en moyenne trois personnes décèdent et 172
sont blessées chaque jour suite à un accident du travail. En 2010, 530
cas de maladies professionnelles ont été recensés, et 10 cas ont été
mortels. Pour le mois de janvier 2013, 68 personnes sont mortes dans de
tels accidents.
La Turquie détient le triste record d’être le pays le plus dangereux
pour ses travailleurs d’Europe, et le troisième au monde après
l’Algérie et le Salvador. Les secteurs les plus dangereux sont la
construction et les secteurs miniers et sidérurgiques. De 1955 à 2012,
3053 Turcs sont morts dans des mines, et 362 208 ont été blessés.
Cependant, c’est dans le domaine du textile qu’a éclaté le plus grand
scandale relatif à la sécurité au travail de ces dernières années ;
afin de vieillir artificiellement des jeans, des ouvriers pulvérisaient
du sable à très haute pression sur le tissu. Suite ces pratiques, on
estime qu’entre 5 000 et 6 000 personnes souffrent aujourd’hui de
silicose, une maladie pulmonaire causée par les particules de silice
inhalées qui se traduit par une insuffisance respiratoire. Cette
technique de traitement des jeans est aujourd’hui interdite en Turquie.
Les travailleurs saisonniers du secteur agricole, soumis à de dures
conditions de travail, sont également fortement touchés par les
accidents et maladies du travail. De nombreuses personnes vivant dans
le sud-est, la région la plus pauvre de la Turquie, quittent leur
région les mois d’été afin d’aller travailler dans les exploitations
agricoles des régions proches de la Mer noire. Leurs conditions de
transport, de vie et de travail sont très difficiles. De plus, les
travailleurs migrent avec leur famille, et les enfants sont ainsi,
pendant plusieurs mois de l’année, déscolarisés et amenés à travailler.
Ces travailleurs saisonniers développent parfois des maladies
professionnelles dues à leur exposition aux pesticides. On constate
donc que des secteurs très variés sont touchés par ces accidents et
maladies du travail. Face à l’ampleur du phénomène, dimanche 3 mars
2013, une manifestation a eu lieu à Istanbul pour sensibiliser à cet
enjeu. Les manifestants continueront de se réunir chaque premier
dimanche du mois afin d’alerter les pouvoirs publics sur cette question
préoccupante.
Les facteurs expliquant cette insécurité au travail en Turquie sont
nombreux. Ainsi, si les entreprises sont responsables de la dangerosité
de leurs activités, l’Etat n’en est pas moins critiqué. Le président du
syndicat TÜRK-İS (la Confédération des syndicats turcs, l’un des
principaux syndicats), Mustafa Kumlu, considère que la cause principale
de la dangerosité au travail en Turquie est la dispersion de la
législation. En plus d’être confus et épars, cet arsenal législatif de
lutte contre les accidents du travail serait mal appliqué. Selon lui,
l’Etat ne réalise pas assez de contrôle pour vérifier l’application de
sa législation. Mais d’autres causes sont identifiables. En premier
lieu, on peut citer l’importance du travail non déclaré en Turquie. On
estime qu’en 2006 l’emploi informel représentait environ 40% de
l’emploi total. En 2011, 9,6 millions de personnes travaillaient sans
être déclarées. Ces travailleurs non déclarés, en plus de ne pas être
affiliés au système de sécurité sociale et de ne pas cotiser pour leur
retraite, sont plus souvent soumis à des conditions de travail
dangereuses. Le scandale des jeans sablés a révélé par exemple que 95%
des ouvriers qui effectuaient cette tâche n’étaient pas déclarés. Le
très faible taux de syndicalisation est également avancé pour expliquer
le nombre des accidents du travail en Turquie. En 2008, selon l’OCDE,
seulement 5,8% des salariés était syndiqués. Pour comparaison, 7,6% des
salariés étaient syndiqués en France la même année, alors même que la
France est réputée avoir un très faible taux de syndicalisation en
Europe. Enfin, le très fort développement de la sous-traitance est
aussi avancé comme un facteur pouvant justifier l’insécurité du travail
en Turquie. Tous ces facteurs, l’arsenal législatif inefficace,
l’absence de contrôle des entreprises par l’Etat, le poids du travail
informel, le faible taux de syndicalisation et l’importance de la
sous-traitance, cumulés, aboutissent à la grande précarité des
conditions de travail en Turquie.
Ces chiffres alarmants et la tenue, à Istanbul, en septembre 2011, du
XIXe Congrès sur la sécurité et la santé au travail, co-organisé par
l’Organisation internationale du Travail et l’Association
internationale de la sécurité sociale, ont amené le gouvernement à se
saisir de cette problématique. En juin 2012, le Parlement turc a voté
une loi sur « la santé et la sécurité au travail », qui met en place
plusieurs obligations pour les entreprises, dont celle d’évaluer leur
niveau de dangerosité -les mines sont ainsi des lieux de travail dits «
très dangereux »- et de déterminer les mesures devant être prises afin
d’améliorer leur sécurité. Cette loi commande également aux entreprises
de créer des postes de docteurs ou des unités de sécurité en leur sein.
Enfin, les employeurs ont l’obligation d’informer leurs employés des
risques de leur poste et des mesures de protection qu’ils doivent
prendre. Ces quelques éléments de la loi de juin 2012 montrent la
volonté du législateur de renforcer la sécurité au travail en Turquie.
Cette loi semble assez complète, mais il est encore trop tôt pour
mesurer son efficacité. En effet, toutes ses dispositions ne sont pas
encore entrées en vigueur. Et il reste à savoir si l’Etat va en
contrôler l’application.
Inflation climbing while Turkish wage-earners always left behind
Prices, which have increased around 5 percent in the
first four months in order to be able to complete the year within
the Central Bank target of 7.6 percent will have to remain at a 2.5
percent increase in the total of the remaining eight months.
Prices, which have increased around 5 percent in the first four months
in order to be able to complete the year within the Central Bank target
of 7.6 percent will have to remain at a 2.5 percent increase in the
total of the remaining eight months.
The April consumer prices which increased higher than expected at a
rate of 1.3 percent have caused despair about the course of increases
in coming months. The Central Bank, which has revised the inflation
target from 5 percent to 7.6 percent, has claimed the pace of price
increases will lose its tempo as of June, but this claim is not
regarded as realistic.
Prices, which have increased around 5 percent in the first four months
in order to be able to complete the year within the Central Bank target
of 7.6 percent will have to remain at a 2.5 percent increase in the
total of the remaining eight months. General developments show this
will not be quite possible.
Market observers who have stated that a 2.5 percent price increase for
the rest of the eight months in 2014 is not quite possible are drawing
attention to the rising food prices, especially after a dry season and
the delayed rises in prices of natural gas and electricity. The prices
of food and beverages that have almost 25 percent share in family
budgets have increased 13.2 percent in the period between April 2013
and April 2014. The huge hike in the prices of potatoes and legumes in
the past 12 months are particularly significant.
The price increase in potatoes in the past 12 months has reached 166
percent. The increases in the prices of beans, rice and other legumes
are also in extraordinary dimensions. While the increase in dried beans
in 12 months has reached 75 percent, the increase in rice has exceeded
42 percent.
In the circumstances of 2014, as the arid climate continues, the
biggest threat for consumer prices is expected from vegetables, fruit
and meat prices. It is a concern that prices will not fall below two
digits even in the summer months.
HDN Transportation
The highest price hike annually occurred in the transport group with
13.8 percent. The transportation expenditures occupy the third largest
group in family budgets with a share of 15.5 percent. Among them,
automobile prices stand out with a 30 percent hike and naval
transportation tickets have gone up 23 percent in the past year, while
plane tickets have gone up 22 percent.
It was interesting to see the housing expenditures that have a share of
16.4 percent in family budgets, price increases remained under 5
percent in an annual inflation rate nearing 10 percent. One factor is
the low course of house rental hikes, but at the same time it is
observed that the low course in this group’s price increases are also
due to the delayed rises in natural gas and electricity prices.
Wages
The annual inflation’s course toward the 10 percent band makes the
fees, wages and retirement payments which have been adjusted according
to the annual inflation target of 5-6 percent remain under double-digit
inflation; thus, this also means a significant loss in purchasing
power.
The 5 percent inflation of the first four months has already caught the
adjusted wages and fees. It is in the agenda of unions of public
workers and retiree associations to demand adjustments starting
especially from the month of June in civil servant wages and retirement
fees taking into consideration the deviation in inflation. The revision
is expected to cover minimum wage as well.
Increases in wages and fees, the real increases in wages and fees
calculated net of inflation, have not been quite in favor of the worker
for the past 10 years.
HDN The number of unionized workers (9 percent of the total registered
workers) can only reach 1 million and their real fees have increased 2
in one thousand during the 2005-2013 period; whereas economic growth in
the same period has been 4.4 percent. Thus, workers did not get any
share from growth. The situation is a little bit different for civil
servants, the number of which reaches 2.6 million. The real salaries of
civil servants during the 2005-2013 period have increased around 4
percent, nearing the average annual pace of growth. In this sense, it
could be said that civil servants are in a better place in terms of
their share in the distribution.
The situation is not at all good for millions of minimum wage earning
workers. For years, the real increase in the minimum wage which was 846
Turkish Liras net ($402) at mid-2010 has been following a course behind
the growth. The minimum wage figure net of inflation shows an increase
of an average of 2.5 percent annually.
This is 2 points behind the annual 4.4 percent growth rate and it shows
minimum wage earners are also left behind in taking their share in the
increase in welfare. The climb of inflation to around 10 percent,
unless restitutory adjustments are done, will mean that 2014 will also
be another year added to lost years in terms of the wage-earning class. (hurriyetdailynews.com, MUSTAFA SÖNMEZ, May 12, 2014)
In OECD, Turks work longest hours, are least happy
The OECD released its Better Life Index on Wednesday, revealing that
Turkey was at the bottom of the ranking on 36 industrialized countries
in terms of life satisfaction. The major factor that the leading
international organization cited for Turkey being the least happy OECD
member was that the country fared poorly in work-life balance indices.
Accordingly, the amount of time a Turkish person spends at work is
1,855 hours a year -- almost 100 hours more than the OECD average of
1,765 hours. In Turkey, the OECD said, 43 percent of employees work
very long hours. It has by far the highest percentage of people who
work very long hours in the OECD, where the average is 9 percent. Long
working hours in the country remain a decade-old problem, also bringing
such troubles as work-related accidents along with it.
Forty-seven percent of men and 33 percent of women work very long hours, the OECD added.
Another critical factor related to work-life balance is salary. Turks
earn much less than the OECD average per year, the OECD finds. In
Turkey, people earn $17,460 per year on average while the OECD average
is $41,010. “Not everyone earns that amount, however,” the OECD report
said, adding that the top 20 percent of the Turkish population earn an
estimated $23,035 per year while the bottom 20 percent live on an
estimated $7,334 per year, revealing how poorly Turkey performed in
distribution of wealth.
As the OECD highlighted in its report, long work hours may impair
personal health and jeopardize work safety, and this actually appears
to be the case in Turkey. In the first three months of 2014, a total of
276 workers died in work-related accidents in the country according to
a recent report on job safety by a local union.
Another essential factor of employment quality is job security, the
OECD added, noting that Turkish workers face a 7.8 percent chance of
losing their job, much higher than the OECD average of 5.3 percent. The
organization said relatively few workers benefit from social security
in Turkey.
The OECD found that in Turkey, the average household income per capita
is lower than the OECD average of $23,938 a year. In terms of
employment, 49 percent of people ages 15 to 64 in Turkey have a paid
job, less than the OECD employment average of 65 percent, it added.
Quality of education, health system questioned
In key Turkey findings, the OECD said the country performs well in only
a few measures of well-being and ranks low in a large number of topics
relative to most other countries.
In general, the OECD report said Turks are less satisfied with their
lives than the OECD average, with 61 percent of Turks saying they have
more positive experiences in an average day (feelings of rest, pride in
accomplishment, enjoyment, etc.) than negative ones (pain, worry,
sadness, boredom, etc.). This figure is much lower than the OECD
average of 76 percent, the report underlines.
In references to the level of education and women's participation in
education, the OECD report said 32 percent of adults ages 25-64 have
earned the equivalent of a high-school degree, much lower than the OECD
average of 75 percent. This also was the lowest rate amongst OECD
countries. Noting that 36 percent of men have successfully completed
high school compared with 27 percent of women, the report highlighted
that women's participation in higher education should be strengthened
in Turkey.
In terms of the quality of the educational system, the average student
scored 462 in reading literacy, math and science in the OECD's Program
for International Student Assessment (PISA), lower than the OECD
average of 497, the report added.
In terms of health, life expectancy at birth in Turkey is 75 years,
five years lower than the OECD average of 80 years. Life expectancy for
women is 77 years and 72 for men.
Overall, Australia was at the top of the list followed by Norway and
Sweden, the second and third happiest members respectively. The full
list can be found at http://www.oecdbetterlifeindex.org/.
The OECD website says it polled more than 60,000 users around the world
who have shared their views on what makes for a better life for the
Better Life Index. The OECD ranked members according to 11 separate
criteria in the index.
(TODAY'S
ZAMAN, May 8, 2014)
La Turquie indignée par une série de meurtres d'enfants
Plusieurs affaires de meurtres d'enfants ont suscité
l'indignation en Turquie et réveillé les partisans d'un rétablissement
de la peine de mort, contraignant le gouvernement islamo-conservateur à
préparer un projet de loi renforçant les sanctions contre les assassins
de mineurs.
Sa photo s'est étalée cette semaine en "une" de toute la presse turque.
Gizem, 6 ans, retrouvée morte mardi dans la province d'Adana (sud) deux
jours après sa disparition. La fillette a été poignardée et incendiée.
Son meurtrier présumé, identifié par les initiales S.A., a avoué aux
enquêteurs avoir fait monter sa victime dans sa voiture en lui
promettant un pique-nique, puis l'avoir agressée.
"J'ai fermé les yeux et je l'ai poignardée. Elle est tombée. Je l'ai
arrosée d'essence et j'ai mis le feu avec une allumette. Elle a
commencé à crier", a expliqué le jeune homme de 20 ans.
Plus tôt dans la semaine, c'est le corps d'un garçon de 9 ans qui a été
retrouvé dans la province de Kars (est), violé et étranglé. Et quelques
jours plus tôt, celui d'un autre gamin, 4 ans celui-là, découvert dans
une grange de la province d'Aydin (ouest), lui aussi sauvagement
assassiné.
Cette série a brutalement réveillé les défenseurs de la peine capitale,
supprimée définitivement de la Constitution en 2004 dans le cadre des
discussions d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne (UE),
toujours en souffrance.
Le vice-président du très islamiste Parti de la Félicité, Yusuf
Yigitalp, a bondi sur l'occasion et fait de son rétablissement une
"nécessité".
"Aujourd'hui, la peine capitale est appliquée dans de nombreux pays
occidentaux. Elle existe aux Etats-Unis et même dans des pays européens
pour certains crimes", a plaidé M. Yigitalp dans les colonnes du
quotidien conservateur Milli Gazete
Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan avait
lui-même relancé ce débat il a un an et demi en évoquant le sort du
chef rebelle kurde emprisonné Abdullah Öcalan. Lui non plus n'a pas
tardé à réagir à la récente vague de crimes.
"Ces affaires constituent une sorte de crime capital", a estimé M.
Erdogan vendredi devant les journalistes. "Même s'il ne sera pas
possible de réinstaurer la peine de mort, j'ai demandé à ce qu'on
institue des peines aggravées", a-t-il poursuivi.
En Turquie, les meurtres aggravés sont punis d'une réclusion criminelle
à perpétuité effective, sans possibilité de remise de peine.
Ces faits divers ont plus généralement relancé la question des
violences faites aux enfants, après une proposition iconoclaste de la
ministre de Famille Aysenur Islam, qui a suggéré aux parents
d'apprendre à leurs enfants à crier en cas de danger.
"Ils (les enfants) doivent aussi savoir comment se comporter lorsqu'ils
sont confrontés à un étranger, de la même façon qu'ils doivent savoir
qu'ils peuvent se brûler avec le feu", a doctement expliqué la ministre.
"Nos enfants doivent crier pour que leur entourage comprenne qu'ils
sont dans une situation qu'ils ne souhaitent pas", a-t-elle poursuivi.
Une idée qualifiée de "superficielle" par les associations de défense
des enfants, qui dénoncent l'incapacité du gouvernement en la matière.
"Il est évident que le cri ne marchera pas dans la plupart des cas",
constate Ezgi Koman, de "Gündem Cocuk" ("Les enfants au programme").
"Dans la plupart des enlèvements, les enfants sont baillonnés",
dit-elle, "il est de la responsabilité de l'État de leur créer un
environnement sûr".
Selon cette association, 633 enfants ont été tués en Turquie en 2013, contre 609 l'année précédente.
Mais, plus que ces crimes, les spécialistes considèrent que les abus
sexuels au sein même des familles restent la principale menace pour les
enfants.
"Les abus sexuels contre les enfants restent tabous en Turquie parce
qu'ils gênent", déplore la psychologue pour enfants Aylin Ilden. "Dans
ces cas-là, les enfants sont souvent sans défense car menacés par ceux
en qui ils ont le plus confiance, les hommes de leur famille".
(AFP, 4 mai 2014)
La justice referme l'un des dossiers de corruption touchant le régime
La justice turque a classé sans suite une des trois enquêtes de
corruption ouvertes en décembre contre des proches du régime
islamo-conservateur turc et prononcé un non-lieu pour 60 suspects, dont
le fils d'un ex-ministre, a rapporté vendredi la presse.
Le procureur d'Istanbul en charge du dossier a considéré qu'il n'y
avait pas de charges suffisantes pour poursuivre ces personnalités,
accusées de malversations dans le cadre de marchés immobiliers gérés
par la puissante agence publique du logement (Toki), a précisé l'agence
de presse Dogan.
Parmi les suspects figuraient un magnat de l'immobilier, Ali Agaoglu,
et le fils de l'ancien ministre de l'Environnement, Oguz Bayraktar.
Ces personnes avaient été interpellées mi-décembre, dans le cadre d'un
vaste coup de filet anticorruption qui a provoqué la démission de trois
ministres et éclaboussé l'ensemble du gouvernement, y compris le
Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
Deux autres enquêtes sont toujours en cours, l'une sur un trafic
illicite d'or vers l'Iran opéré par l'homme d'affaires
irano-azerbaïdjanais de nationalité turque Reza Zarrab, l'autre sur des
malversations dans des marchés publics dans le district stambouliote de
Fatih, un fief du parti au pouvoir.
Une trentaine de personnes sont soupçonnées dans ces deux affaires, dont les fils de deux autres anciens ministres.
M. Erdogan accuse la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen
d'avoir fabriqué de toutes pièces ces accusations dans le cadre d'un
complot destiné à lui nuire. Il a procédé à de vastes purges dans la
police et la magistrature, où l'organisation de M. Gülen est réputée
très influente.
Le Haut conseil des juges et procureurs (HSKY) a par ailleurs ordonné
une enquête administrative concernant trois procureurs et un juge qui
avaient initié les enquêtes avant d'en être mis à l'écart, ont
également rapporté vendredi les médias turcs.
Parmi ces magistrats figure Zekeriya Öz, un ancien procureur de haut
rang à Istanbul qui avait ordonné le placement en garde à vue de
plusieurs personnalités proches du régime, avant d'être lui aussi muté,
selon l'agence Dogan.
L'opposition parlementaire a dénoncé cette vague sans précédent de sanctions comme une volonté d'étouffer les enquêtes.
"Le dénouement de ces enquêtes ne sera pas celui souhaité par
l'opinion publique", a déploré vendredi le chef du Parti républicain du
peuple (CHP), Kemal Kiliçdaroglu.
Malgré ce scandale inédit, le parti de M. Erdogan a remporté haut la
main les élections municipales du 30 mars. Le Premier ministre envisage
à présent sa candidature à l'élection présidentielle du mois d'août
prochain.
Cette candidature devrait être annoncée courant mai.
(AFP, 2 mai 2014)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
Berlin proteste la Turquie après des propos d'Erdogan
Le ministère allemand des Affaires étrangères a annoncé vendredi avoir
"invité" mercredi soir l'ambassadeur de Turquie pour faire part de
"l'étonnement" de Berlin après des critiques du Premier ministre turc
Recep Tayyip Erdogan visant un responsable politique allemand d'origine
turque.
Dans un discours prononcé en début de semaine, M. Erdogan s'en était
pris à Cem Özdemir, le président du parti écologiste allemand, devant
des élus de son parti, l'AKP.
Sans le nommer, M. Erdogan a qualifié M. Özdemir de "soit-disant Turc"
et l'a déclaré persona non grata en Turquie pour avoir fait des
critiques en marge d'une visite controversée du Premier ministre turc à
Cologne (ouest de l'Allemagne) la semaine dernière, selon une
transcription de son discours obtenue par l'AFP.
"Un soi-disant Turc, codirigeant d'un parti (allemand), a fait des
déclarations avant l'évènement et après notre départ, qui sont
hideuses", a déclaré M. Erdogan selon ce document.
"Particulièrement du fait de tes origines, tu n'as aucun droit de
parler de la sorte au Premier ministre d'un pays auquel tu appartiens",
a-t-il ajouté à l'intention de M. Özdemir.
Ce dernier avait notamment appelé M. Erdogan à ne pas importer en
Allemagne des querelles internes, une allusion aux sanglants
affrontements en Turquie.
L'ambassadeur de Turquie à Berlin a été "invité" mercredi soir au
ministère allemand des Affaires étrangères, "afin de lui exprimer
clairement notre surprise concernant les déclarations en provenance du
gouvernement turc", a précisé à l'AFP une source diplomatique allemande.
"Cette forme de critique publique adressée à un important responsable
politique allemand, qui s'est toujours engagé pour une bonne relation
entre l'Allemagne et la Turquie, (...) n'est pas favorable au lien
germano-turc", a précisé cette même source.
Le Premier ministre turc islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan avait
tenu samedi un meeting à Cologne, pendant lequel il avait réitéré ses
attaques contre les médias, notamment allemands, et avait de nouveau
contesté la nécessité pour les Turcs d'Allemagne de s'assimiler,
confirmant des propos qui avaient créé la polémique au cours d'une
précédente visite, en 2008.
En marge de cet évènement, des dizaines de milliers de partisans et
d'adversaires du dirigeant turc avaient manifesté dans cette ville.
La communauté turque en Allemagne compte quelque trois millions de
personnes, dont environ 1,5 million de personnes habilitées à voter en
Turquie.
(AFP, 30 mai 2014)
Le Pen réclame à Hollande un veto à l'entrée de la Turquie dans l'UE
Marine Le Pen, présidente du Front National, a réclamé mardi "trois
actes" à François Hollande en réponse à l'élection européenne: "stopper
le traité transatlantique", un veto à l'entrée de la Turquie dans l'UE
et la nationalisation d'Alstom.
"Je réclame clairement au président de la République, d'abord la
dissolution de l'Assemblée, vous le savez, parce que l'Assemblée
nationale n'est plus du tout représentative du peuple français", a
déclaré Marine Le Pen sur RMC et BFMTV.
"Je lui demande trois actes pour tenir compte du vote de dimanche:
premièrement, de stopper le traité transatlantique. Deuxièmement
d'exprimer le veto de la France à l'entrée de la Turquie dans l'Union
européenne. Troisièmement je demande la nationalisation d'Alstom contre
les règles de l'Union européenne pour sauver cette entreprise
stratégique", a développé la présidente du Front National.
Mme Le Pen a jugé "stratosphérique" l'intervention du chef de l'Etat
lundi soir. "Voilà un président de la République qui prend la parole
pour ne strictement rien dire, pour insulter un quart des électeurs de
dimanche en les traitant d'extrême droite, ce qui est tout de même
étonnant. Je trouve cela scandaleux et je pense que beaucoup de
Français le trouveront également même s'ils ne sont pas électeurs du
FN. Et il termine son allocution en expliquant qu'il ne changera pas un
iota de la politique qu'il mène et qu'il ne va pas dévier en fonction
des circonstances. Mais le vote du peuple français n'est pas une
circonstance, c'est le fondement de notre démocratie".
Le FN s'est pour la première fois hissé en tête d'un scrutin national
en France dimanche avec près de 25% des suffrages exprimés, avec une
abstention d'environ 57%.
Mais "si on tient compte de l'abstention, (alors François Hollande) n'a
plus aucune légitimité. Il a fait 15% de 43%, alors il doit
démissionner". Mais "il est légitime, il est président de la
République, ce sont les institutions", a déclaré Mme Le Pen.
De son côté, Louis Aliot, vice-président du Front National, a estimé
sur LCI et Radio Classique qu'une dissolution n'était pas à écarter,
malgré le refus du chef de l'Etat. "On verra bien. Pour l'instant,
c'est non, mais il va falloir maintenant qu'il engage des réformes où
il sait qu'il n'est pas majoritaire, par exemple la réforme des
départements et la fusion des régions. Ses propres troupes ne sont pas
d'accord. Comment va-t-il faire passer la réforme ?", s'est-il
interrogé.
Pour M. Aliot, "vu l'état du PS aujourd'hui, je ne sais pas ce que ça
va donner dans une campagne présidentielle. Le PS est dans une posture
très difficile, très délicate, et je ne sais pas honnêtement si
politiquement, il s'en remettra."
(AFP, 27 mai 2014)
Plusieurs milliers de manifestants contre Erdogan à Cologne
Des dizaines de milliers de partisans et d'adversaires de Recep Tayyip
Erdogan se sont mobilisés samedi à Cologne (ouest de l'Allemagne) à
l'occasion de ce qui ressemblait fort à un meeting électoral du Premier
ministre turc.
Lors d'un discours de plus d'une heure, dans une ambiance survoltée,
Erdogan a répété ses attaques contre les médias, notamment allemands,
et a de nouveau contesté la nécessité pour les Turcs d'Allemagne de
s'assimiler, confirmant des propos qui avaient créé la polémique lors
d'une précédente visite, en 2008.
Avant le meeting, les rues de Cologne s'étaient divisées entre pro et anti-Erdogan.
Ses détracteurs ont les premiers donné de la voix, en se réunissant dès
la fin de matinée dans le centre-ville pour dénoncer la visite de celui
qu'ils qualifient de "fasciste", d'"autocrate" ou de "meurtrier".
Le long défilé, notamment organisé par la communauté alévite, branche
libérale de l'islam très présente en Turquie et traditionnellement
opposée aux conservateurs, a réuni 65.000 personnes, selon elle, et
quelque 40.000, selon les autorités.
Les hommes arboraient souvent des casques de chantier portant
l'inscription "Soma", en hommage aux mineurs morts dans l'accident du
13 mai. Femmes - non voilées - et enfants étaient également en nombre
dans le cortège.
"Les récents événements en Turquie, les affaires de corruption, les
assassinats de membres de minorités religieuses démontrent (...) encore
plus la nécessité de notre mobilisation", a expliqué à l'AFP Ufuk
Cakir, président de l'association des alévites de Rhénanie du
Nord-Westphalie, qui coorganisait la manifestation.
Dans l'après-midi, les pro-Erdogan s'étaient retrouvés aux abords de la
Lanxess Arena, de l'autre côté de Cologne et du Rhin, où un accrochage
avec des opposants a donné lieu à quelques arrestations.
Dans une atmosphère fébrile, les hommes, souvent en costume, et
accompagnés de leurs femmes, pour la plupart voilées, se sont pressés
devant les entrées de cette salle de spectacles et de tournois sportifs
de 18.000 places.
Le Premier ministre turc, que la chancelière Angela Merkel avait appelé
à faire preuve de "sensibilité" et de "sens des responsabilités" dans
ses propos, s'est montré incisif, porté par les cris de "la Turquie est
fière de toi" pendant tout le meeting.
"Nous continuons à soutenir l'intégration de la communauté turque en
Allemagne (...) mais si l'on parle d'assimilation, nous disons +non+",
a-t-il déclaré, très applaudi.
Dans une réunion qui avait tout d'un meeting électoral, Erdogan a fait
plusieurs allusions à la première élection au suffrage universel direct
du président turc qui aura lieu au mois d'août.
Si elle n'est pas officielle, sa candidature ne fait guère de doute.
Mais l'intéressé a seulement appelé les Turcs d'Allemagne à s'inscrire
pour voter, et a lancé : "nous n'avons pas encore donné le nom de notre
candidat, nos discussions continuent".
Erdogan s'est présenté en défenseur des pauvres, des valeurs et de la
religion. Il a rappelé que le 30 mars (victoire aux élections
communales de son parti), la Turquie avait "donné une réponse" à ses
détracteurs. "Et dans un proche avenir, ce sera de nouveau le cas",
a-t-il assuré, de nouveau applaudi.
"Erdogan, vous n'êtes pas le bienvenu ici!", s'est
exclamé samedi le journal Bild. "Nous ne voulons pas d'hommes
politiques comme vous", a ajouté le quotidien le plus lu d'Allemagne
dans une lettre ouverte.
"Cette sortie électorale du Premier ministre turc est une provocation",
a également jugé le maire social-démocrate de Cologne Jürgen Roters,
dans un entretien avec la radio RBB, s'inquiétant des divisions
suscitées au sein de la communauté turque en Allemagne.
Sans le nommer, Erdogan a notamment critiqué le
magazine Der Spiegel dont le correspondant à Istanbul avait repris en
titre la déclaration d'un des mineurs ayant survécu à la catastrophe de
Soma qui a fait 301 morts parmi ses collègues la semaine dernière :
"Erdogan, va en enfer".
"Une partie des médias ici, malheureusement ont utilisé le drame de
Soma pour m'insulter et insulter la Turquie", a déclaré Erdogan,
déclenchant les huées d'un public totalement acquis. (AFP, 24 mai 2014)
Inquiétudes autour d'un meeting controversé d'Erdogan en Allemagne
Un meeting du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan prévu samedi à
Cologne suscitait controverses et inquiétudes en Allemagne, où ses
opposants ont annoncé une mobilisation.
"Je suis persuadée qu'il (M. Erdogan) fera preuve de sensibilité et de
son sens des responsabilités", a déclaré la chancelière Angela Merkel
au journal régional Passauer Neue Presse paru jeudi, évoquant cette
visite contestée notamment en raison des tensions nées de la
catastrophe minière de Soma.
Le Premier ministre turc a téléphoné à Mme Merkel jeudi, a indiqué le
porte-parole de la chancelière allemande. Sa visite de samedi a été
évoquée, mais elle n'a pas été au coeur d'une conversation
essentiellement consacrée à l'Ukraine, selon la même source.
M. Erdogan est attendu à Cologne (ouest de l'Allemagne) pour un meeting
organisé par l'Union des démocrates turco-européens (UETD). Créée en
2004, cette association milite pour l'intégration de la Turquie dans
l'Union européenne.
- Allure de réunion électorale -
Même si l'UETD s'en défend, cette réunion à laquelle doivent participer
plusieurs milliers de personnes s'apparente pour de nombreux
observateurs à un meeting électoral, à quelques semaines du premier
scrutin présidentiel au suffrage universel direct de l'histoire de la
Turquie, les 10 et 24 août.
Si elle n'est pas officielle, la candidature à ce scrutin de celui qui dirige la Turquie depuis 2003 ne fait guère de doute.
"Officiellement, il vient pour l'anniversaire de la branche
internationale de l'AKP (Parti de la justice et du developpement au
pouvoir, issu de la mouvance islamiste)", affirme à l'AFP Dirk Halm,
spécialiste des relations germano-turques à l'Université de Münster
(ouest).
"Officieusement, il y a environ 1,4 million de citoyens turcs qui
habitent en Allemagne et qui pour la première fois vont pouvoir voter à
la présidentielle sans rentrer au pays", souligne-t-il.
La communauté turque d'Allemagne, issue des milieux ruraux et plutôt
religieuse, est réputée conservatrice et donc favorable à M. Erdogan.
"Au mininum, il n'y est pas moins populaire qu'en Turquie où il dispose
encore de la majorité", souligne M. Halm. Mais, fait-il remarquer, "la
couverture médiatique de la catastrophe minière ou des scandales de
corruption", notamment par le biais des médias allemands, pourrait
influencer le vote des expatriés.
Samedi, plusieurs associations, notamment de la communauté alévite, une
branche libérale de l'islam très présente en Turquie et
traditionnellement opposée aux conservateurs, ont appelé à une
mobilisation qui fait craindre de vives tensions samedi.
"Le discours insensible et sans tact qu'il a prononcé à Soma a heurté
de nombreux citoyens turcs aussi bien qu'allemands dont la colère se
cristallise désormais sur la personne du chef du gouvernement turc", a
affirmé le président du syndicat de la police allemande, Rainer Wendt,
au quotidien Handelsblatt.
"Et malheureusement, on ne peut pas attendre de M. Erdogan qu'il fasse
machine arrière à Cologne, au contraire, on doit craindre qu'il ne
jette de l'huile sur le feu", a-t-il ajouté.
Au cours de ses déplacements en Allemagne, qui compte près de trois
millions d'habitants d'origine turque, le Premier ministre a déjà fait
des déclarations sujettes à polémiques.
En 2008, déjà à Cologne, M. Erdogan avait provoqué un tollé en mettant
en garde ses compatriotes contre leur assimilation en Allemagne.
La personnalité de M. Erdogan et le contexte de la récente catastrophe
minière ont d'ailleurs conduit plusieurs personnalités politiques à
s'opposer à sa venue samedi.
"Cologne ne doit pas devenir un lieu de conflit entre plusieurs
milliers de Turcs", a ainsi souligné le député européen Elmar Brok,
membre de l'Union chrétienne-démocrate, parti conservateur de Mme
Merkel.
D'autres s'agacent de ce qu'ils considèrent comme le début de la
campagne électorale d'un homme qui n'oriente pas son pays vers
davantage de démocratie. Le président du parti libéral FDP, Christian
Lindner, juge "étrange" que M. Erdogan "vienne ainsi faire campagne,
comme si Cologne était une province turque".
"Il est déjà difficilement acceptable que M. Erdogan déplace la
campagne électorale turque en Allemagne, en organisant ce meeting à
Cologne", a commenté le président de la commission des affaires
intérieures au Bundestag (chambre basse du Parlement), Wolfgang Bosbach
(CDU) tandis que les sociaux-démocrates qualifiaient de "fâcheux" le
meeting, à la veille des élections européennes.
(AFP, 23 mai 2014)
Grogne des partis allemands contre un meeting d'Erdogan à Cologne
Des caciques de tous les partis politiques en Allemagne ont fustigé
dimanche la venue samedi prochain à des fins électorales à Cologne
(ouest) du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.
M. Erdodan, très probable candidat à l'élection présidentielle d'août
prochain et de nouveau très contesté en Turquie après la catastrophe
minière mardi à Soma qui a fait plus de 300 morts, avait prévu de
longue date de faire campagne dans plusieurs pays d'Europe auprès des
électeurs turcs expatriés, et notamment dans la ville de Cologne.
Qualifiant de "fâcheux" le meeting d'Erdogan, la veille des élections
européennes, la secrétaire d'Etat allemande chargée des Migrations, des
Réfugiés et de l'Intégration, Aydan Özoguz, Allemande d'origine turque,
a estimé que les images des répressions contre les manifestants étaient
"bouleversantes et intolérables".
"De telles images éloignent la Turquie de la démocratie", a estimé Mme
Özoguz, social-démocrate et première personnalité politique d'origine
turque à faire partie d'un gouvernement fédéral allemand, dans un
entretien au journal dominical Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung.
Les conservateurs de la chancelière Angela Merkel n'étaient pas en
reste, comme en témoignait l'interview, donnée au quotidien Bild à
paraître lundi, du président de la commission parlementaire des
affaires intérieures au Bundestag, le chrétien-démocrate Wolfgang
Bosbach.
"Il est déjà difficilement supportable que M. Erdogan déplace la
campagne électorale turque en Allemagne, en tenant ce meeting à
Cologne. Mais dans la situation actuelle, il devrait consacrer tout son
temps à savoir comment une telle catastrophe minière pouvait arriver en
Turquie", a-t-il dit.
Même indignation dans les rangs de l'opposition. Erdogan "a perdu tout
sens des réalités", a estimé l'ex-chef du groupe parlementaire Vert,
Jürgen Trittin, dans la Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung.
Et quant à la gauche radicale, die Linke, elle appelait à "protester"
contre le meeting d'Erdogan, par la voix de Sevim Dagdelen, chargée des
relations internationales du groupe parlementaire de ce parti.
Disputé pour la première fois au suffrage universel direct, le scrutin
présidentiel turc sera également ouvert, autre première, aux quelque
2,6 millions de Turcs en âge de voter qui vivent à l'étranger, dont 1,5
million dans la seule Allemagne.
Outre l'Allemagne, où vit la plus grande communauté turque d'Europe, M.
Erdogan avait dit souhaiter ensuite se rendre en France et aux
Pays-Bas, deux pays qui abritent aussi nombre de ses ressortissants.
(AFP, 18 mai 2014)
Swoboda: "Turkey further from EU accession than in 2007"
Turkey is further away from European Union membership today than it was
seven years ago, Hannes Swoboda, leader of the Group of the Progressive
Alliance of Socialists and Democrats in the European Parliament, has
said, voicing concerns over judicial independence in the country.
“It is a long-term process. We are further away from the accession than
perhaps seven years ago. But that does not mean you are totally away
from it. This is the process; you get closer, then you get far away a
bit … at the moment, we are a bit far away,” Swoboda told daily
Hürriyet on the sidelines of a conference titled “International
Symposium on Justice and Rule of Law” held in Istanbul last week for
the first time. “For the short term, we are in a very critical
situation. But we cannot give up the long-term aims.”
In the last two years, Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan has
changed and has rolled back some reforms that were significant for the
EU, according to Swododa.
“When Erdoğan came to power, he started some reforms, speaking about a
Kurdish solution, pushing back the military to its corner internally
and changing the criminal code. These were the moments when we thought
‘OK, we are moving forward.’ But then in the last two years, Erdoğan
started to like power too much and attack judicial institutions. This
is pulling back some of the reforms we were defending,” said Swoboda,
recalling that the Turkish government’s new legislation transferred
significant powers over the High Council of Judges and Prosecutors
(HSYK) to the Justice Ministry, a development reversing previous
reforms.
He said Europe and Turkey had to work for accession. “We have to
convince our citizens in our countries that Turkish membership would be
good,” Swoboda said on Europeans’ side. For Turkey’s part, it should do
“a real constitutional reform” and realize “decentralization,” he added.
“You can’t keep such a big country together with populations including
the Kurdish one in a unitary state. It is one of the issues, but there
are many other issues concerning democratic reforms,” said Swoboda.
He also said center-right European politicians could cease supporting
Turkey’s accession process in the near future, predicting that there
would be more extremist parties in the European Parliament after the
elections. “The danger is that some right-wing parties could move away
from the enlargement and Turkey issue because they are afraid that they
could be eaten up by the extremists. The effect will not be immediate,
but we might see the influence over the center right,” Swoboda said.
Swoboda voiced concern over Erdoğan’s recent steps to limit the independence of the judiciary.
“There are some developments in the domestic scene concerning the
independence of the judiciary, concerning the question of individual
rights and the attempt to close Twitter and YouTube. These are symbols.
We, in Europe, are concerned about this trend. We see some positive
developments in Erdoğan’s policy on the Kurdish issue, the Armenian
issue and other areas. But domestically, we have some serious doubts,”
he said.
Swoboda said the main problem in the judicial system in Turkey was the government’s move to
reshuffle officials from the judiciary and police on the grounds that
they were members of Islamic scholar Fethullah Gülen’s movement.
“The main problem is that there are severe accusations from Erdoğan
against the Gülen movement over infiltrating the judiciary and the
police. He is using this argument to change a lot of personalities in
the judiciary and police, trying to restrict the independence of the
Constitutional Court and the HSYK. Therefore, we fear for the
independence of justice,” he said.
Swoboda said the Gülen movement alone was not to blame, even if it has
infiltrated the judiciary and police institutions, noting that the
prime minister must have had a role in such a period.
“If they had the chance to infiltrate, they could only do it when
Erdoğan came to power. Maybe somebody very close to the movement opened
the doors for them to the administration. Now the government is going
against them without [stating] the necessary transparency,” he said,
adding that Erdoğan was afraid of revealing when and how members of the
Gülen movement attained top positions in the judiciary and the police
since he aided them in their rise.
He also said judges must reveal whether all the officials reassigned
and dismissed from their profession were members of the Gülen movement
and involved in any coup attempt against the government.
“If you mistrust the judicial system, then you will have to invite
judges and lawyers from outside to look into it objectively without
being bound by anything,” he said.
He also defined the last two years of Erdoğan’s leadership as
“autocratic,” creating enemies outside and inside the country to
control the people.
“He is an autocrat. The language he uses is the typical language of an
autocrat,” he said, likening Erdoğan’s rule to Viktor Orban in Hungary
while also differentiating it from President Bashar al-Assad’s rule in
Syria.
(hurriyetdailynews.com, Cansu ÇAMLIBEL, May 12, 2014)
Juncker: State that bans Twitter has no place in EU
A leading candidate in the election of the European Commission
president that is to be held later this month has said that a nation
that bans Twitter doesn't belong in the European Union.
In his remarks during a televised debate with his opponent Martin
Schulz, the current president of European Parliament (EP), that was
broadcast on Germany's ZDF TV, Jean-Claude Juncker, the candidate of
the center-right European People's Party (EPP), said that there will
not be a 29th EU member state within the next five years.
Juncker said EU enlargement will be a low priority if he is elected to
serve as president and that the EU's first concerns will be economic
growth and financial stability.
According to media reports, the center-right candidate supports
continued membership talks with Turkey; however, he underlined that
states that ban Twitter are not ready for EU accession. He reportedly
indicated that the Turkish government was currently on the wrong track
if it hoped to achieve accession.
In earlier remarks, Junker also criticized the ban on access to the
social media site Twitter that was implemented in Turkey during the
run-up to the recent local elections and said in April that Europe
needed an "enlargement pause" before considering the addition of new
members.
Turkey blocked access to Twitter on March 20 after Prime Minister Recep
Tayyip Erdoğan vowed to “root it out.” Erdoğan's move has been widely
perceived as an attempt to restrict the circulation on the Internet of
wiretapped recordings, allegedly of high-level officials engaged in
what appears to be a widespread government corruption. A week later,
Turkey also banned access to YouTube after a recording of a meeting
between top security officials discussing possible military action in
Syria was leaked on the video-sharing website. The Constitutional Court
later ordered that access to YouTube be restored, calling the ban a
violation of the right to free expression. However, YouTube remains
blocked.
The election of the president of the European Commission is scheduled
to be held from May 22 to 25. The president's term is five years.
(TODAY'S
ZAMAN, May 9, 2014)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
US responds to Davutoğlu in media freedom debate
US State Department Deputy Spokesperson Marie Harf has said she does
not think Freedom House's “Freedom of the Press 2014” report is “an
effort to change the perception of Turkey” and suggested that a good
way to change the way people look at Turkey would be not to block
social media outlets.
Speaking at a press briefing on Monday, Harf was asked whether the US
sees the report from the US-based watchdog Freedom House as “a move to
manipulate people's perception of Turkey," as Foreign Minister Ahmet
Davutoğlu suggested last week after the release of the report. Harf
responded: “Absolutely not at all. Not at all, period. And what I think
would change the way people look at Turkey is if they unblocked
YouTube, if they didn't block Twitter. I think that's what drives
people other places to say, ‘Hey, maybe freedom of expression isn't
that great in Turkey right now'."
“The category in which Freedom House has put Turkey is not based on any
objective information, which shows that the report is an effort to
control [the public's] perception [of Turkey]," Davutoğlu said last
week, after the report downgraded Turkey from the “partially free”
category to “not free.” Calling on Turkish journalists to "reject" the
report, Davutoğlu added, “If there is such an effort being carried out
against Turkey, we should stand united against it."
“The Freedom House 2014 report concluded that media freedom hit a
decade-long low last year. We've talked about this a lot in this room,
whether it's in Russia; whether it's in Venezuela; whether it's in
Turkey with YouTube and Twitter. So we've talked about this a lot in
this room. Obviously, we believe it's an important issue,” said Harf.
When asked if she thought the report was “credible,” Harf responded
that they consider it a very serious issue and that while they agree
with some of the report's recommendations and analyses, she had not
read the entire report. “I've spoken up here quite a bit about, like I
just said, Twitter and YouTube and freedom of expression space in
Turkey. We have conveyed our concerns about media freedoms to Turkish
authorities and will continue to urge the government to open social
media sites and to do better across the board,” she said.
After a journalist asked whether the US maintains that the Freedom
House report was impartial despite Davutoğlu calling it an intentional
effort to tarnish Turkey's image, Harf replied, “Absolutely.” When she
was asked if she had any comments on Davutoğlu calling on Turkish
journalists to reject the findings listed in the Freedom House report,
Harf simply said, “I don't [have any comments on that].”
Freedom House issued a statement on Monday saying that they had noted
the Turkish government's complaints about having been defined as “not
free” in the 2014 Freedom of the Press report. “The government's
objection that the ranking does not take into account events occurring
in 2014 is misplaced, as made clear by the report. The report evaluates
events that occurred during 2013. The rating does not take into account
events that [have] occurred in Turkey since Jan. 1, 2014,” according to
the Freedom House statement.
Freedom House also emphasized that “regressive changes to Turkey's
Internet law, the blocking of Twitter and YouTube and the law
increasing the powers of the National Intelligence Organization [MİT]”
along with subsequent events that occur in 2014 will be evaluated in
the 2015 Freedom of the Press report.
Anti-Semitism concerns
“Freedom House also notes with concern that some media outlets resorted
to anti-Semitism in criticizing the report. Freedom House calls on the
government of Turkey to join us in condemning the use of hate speech,”
read the statement.
The government daily Star said in its front page story on Sunday that
Freedom House has received large amounts of money in the form of grants
from business executive George Soros and Israeli lobby groups. It also
mentioned that Freedom House President David Kramer is Jewish. Yeni
Akit, another government outlet, also linked Freedom House to Israel in
an attempt to discredit the report.
Several government dailies on Monday reported an “exclusive” interview
with Davutoğlu. Criticizing the Freedom House report once again,
Davutoğlu was quoted as saying, “How can you place Turkey in the same
category as North Korea?” He also reportedly stated that the press in
Turkey is dynamic and free, to the same degree as many countries that
were listed as "free."
(TODAY'S
ZAMAN, May 6, 2014)
Relations
régionales / Regional Relations
Les islamistes kidnappent près de 200 Kurdes den Syrie
Le groupe djihadiste le plus brutal de Syrie, l’État islamique d’Irak
et du Levant (EIIL), a enlevé près de 200 Kurdes dans la province
septentrionale d’Alep, a affirmé vendredi l’Observatoire syrien des
droits de l’homme (OSDH). « Les combattants de l’EIIL ont kidnappé
jeudi 193 civils kurdes de 17 à 70 ans, du village de Qabasine dans la
province d’Alep », affirme l’OSDH, une ONG basée en Grande-Bretagne
dont les informations reposent sur un large réseau de sources civiles
et militaires.
Selon le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, les raisons derrière
ces rapts « sont inconnues, mais ce genre d’actes se produit souvent
dans les régions sous contrôle de l’EIIL ». Né en 2006 en Irak et
affilié à al-Qaida dans ce pays, l’EIIL a officiellement annoncé sa
présence sur le territoire syrien il y a un an. Il est en guerre avec
la branche officielle d’al-Qaida en Syrie, le Front al-Nosra et les
autres mouvements rebelles.
Les milices kurdes croisent le fer avec l’EIIL depuis plusieurs mois
depuis que les djihadistes ont voulu s’emparer des champs pétroliers du
Nord et de l’Est qui se trouvent dans les régions à prédominance kurde.
Alors que les Kurdes essaient d’élargir leur région autonome, l’EIIL
veut établir sur ces territoires un État islamique à cheval sur la
Syrie et l’Irak.
(AFP, 30 mai 2014)
Un agent de sécurité travaillant pour la Turkish Airlines tué en Somalie
Un responsable de la sécurité travaillant pour la Turkish Airlines
(THY) a été tué dans une attaque visant une voiture de la compagnie
aérienne turque en Somalie, a annoncé mardi un porte-parole de la THY.
"Un véhicule transportant du personnel de la Turkish Airlines à
Mogadiscio a été attaqué. Saadettin Dogan, chef d'une compagnie privée
(fournissant des services pour la THY) a été grièvement blessé", a
écrit le porte-parole, Ali Genc, sur son compte Twitter, ajoutant que
M. Dogan était ensuite décédé à l'hôpital.
"Nous avons des informations selon lesquelles un citoyen turc a été
abattu près du Km 4 et il s'agissait de coups de feu tirés d'une
voiture", a indiqué un responsable de la police à Mogadiscio, Ahmed
Ali. "Nous ne connaissons pas le motif ni l'identité des tueurs jusqu'à
présent", a-t-il ajouté, précisant que les meurtriers ont réussi à
s'enfuir.
Un responsable du ministère turc des Affaires étrangères a précisé à
l'AFP que Dogan avait été touché par quatre balles tirées par des
assaillants non identifiés qui visaient la voiture. Il a précisé qu'un
Somalien, qui se trouvait dans la même voiture, avait été grièvement
blessé.
Ce responsable a ajouté que les raisons de cette attaque étaient inconnues et qu'une enquête avait été ouverte.
La compagnie privée travaillait pour le bureau de la THY à Mogadiscio, a-t-il ajouté.
En 2013, les islamistes shebab avaient affirmé avoir mené une attaque
suicide à la voiture piégée contre une annexe de l'ambassade de Turquie
à Mogadiscio, tuant un garde turc et un passant somalien.
La Turquie est très active en Somalie.
En 2011, elle avait lancé une importante offensive diplomatique,
économique et humanitaire dans le pays déchiré par la guerre, devenant
l'un des rares pays à ouvrir une ambassade à Mogadiscio.
Elle a été ouverte après une visite en août du Premier ministre turc
Recep Tayyip Erdogan, deuxième dirigeant important à se rendre dans la
capitale somalienne depuis la fin de la guerre civile, quelques mois
après le président ougandais
Yoweri Museveni.
Les vols directs entre la Somalie et la Turquie ont débuté en mars
2012. La Turquie a aidé à construire des hôpitaux et à rénover
plusieurs immeubles de la capitale.
(AFP, 27 mai 2014)
Un tribunal turc ordonne l'arrestation d'ex-chefs de l'armée israélienne
Une cour criminelle d'Istanbul a ordonné lundi l'arrestation d'ex-chefs
de l'armée israélienne pour leur implication dans un assaut qui a coûté
la vie à dix activistes turcs, en 2010 au large de Gaza.
La cour déposera à Interpol une demande de mandat d'arrêt international
à l'encontre de quatre anciens responsables militaires israéliens,
jugés depuis 2012 par contumace dans une procédure très symbolique en
Turquie, a expliqué à l'AFP un porte-parole de l'organisation
caritative islamique turque IHH (la Fondation d'aide humanitaire) et un
avocat de la partie civile.
Un responsable israélien sous couvert d'anonymat a qualifié de "provocation ridicule" le jugement.
"Si c'est le message que les Turcs veulent faire passer à Israël, et
bien il a été parfaitement entendu" a commenté cette source, refusant
d'élaborer plus sur les conséquences de cette décision sur le processus
de réconciliation.
"Un mandat d'arrêt à été délivré par la cour contre les suspects", a
souligné Serkan Nergiz de l'IHH qui a ajouté que la décision de la Cour
sera notifié au ministère de la Justice qui devra demander à Interpol
un "bulletin rouge" contre l'ancien chef d'état-major de l'armée
israélienne, le général Gabi Ashkenazi, l'ex-chef des renseignements
militaires Amos Yadlin et les anciens chefs d'état-major de la marine
et de l'aviation.
La justice turque accuse les responsables israéliens de "meurtres
monstrueux et de torture" et réclame la réclusion à perpétuité.
D'autre part l'IHH a confirmé des informations de presse selon laquelle
un activiste de 51 ans grièvement blessé dans l'assaut avait perdu la
vie à Ankara après un long coma. "Süleyman Ugur Söylemez est devenu un
martyr samedi", a souligné un responsable de l'ONG à l'AFP.
La décision de la cour intervient alors que des discussions sont en
cours depuis plusieurs mois entre Israël et la Turquie pour dédommager
les familles des victimes et la décision de la cour pourrait avoir un
impact sur ce processus.
"En principe, le pouvoir judiciaire est indépendant et nous devons
penser que la procédure judiciaire avancera indépendamment du processus
diplomatique", a commenté l'ancien ambassadeur Özdem Sanberk, membre
pour la Turquie d'une commission d'enquête mis en place par l'Onu sur
l'affaire.
Le 31 mai 2010, les commandos israéliens avaient abordé de nuit par
hélicoptère et dans les eaux internationales le Mavi Marmara, navire
amiral d'une flottille d'aide humanitaire affrété par l'IHH et parti
pour briser le blocus israélien de Gaza.
Lors de l'abordage, les commandos avaient ouvert le feu tuant neuf militants et faisant de nombreux blessés.
L'affaire avait déclenché une grave crise diplomatique entre la Turquie
et Israël, qui entretenaient jusqu'alors des relations de coopération
assez étroites, notamment sur le plan militaire.
- Opération militaire "excessive" -
Le rapport de l'ONU sur l'attaque a souligné que l'opération de la
marine israélienne était "excessive" tout en estimant que le blocus
maritime de Gaza était légal.
L'IHH a en outre annoncé lundi qu'elle n'abandonnera pas les poursuites
judiciaires contre les militaires israéliens dans le cadre d'un
éventuel accord d'indemnisation qui mettrait fin au contentieux
turco-israélien.
"Nous n'abandonnerons pas les poursuites en justice. Nous pensons que
les criminels doivent être jugés dans tout les cas", a indiqué à l'AFP
un porte-parole de l'IHH.
Le responsable a insisté que, "même si nous abandonnons, les familles des victimes ne le ferons pas".
Les deux pays, depuis en froid, sont néanmoins en discussions pour un accord qui dédommagerait les victimes.
Le montant des compensations qui seront versées par Israël n'est pas
encore connu. Selon la presse israélienne, l'Etat hébreu a offert une
enveloppe de 20 millions de dollars aux victimes turques.
Une fois signé, le futur accord doit encore être ratifié par le parlement turc pour avoir une valeur internationale.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a formellement
présenté des excuses en mai 2013 mais la normalisation des relations
entre les deux pays reste suspendue aux négociations d'indemnisation.
(AFP, 26 mai 2014)
Conflit petrolier entre L'Irak et la Turquie
L'Irak a présenté vendredi une plainte devant une instance
internationale contre la Turquie pour avoir commencé à livrer à
l'étranger du pétrole du Kurdistan irakien sans son autorisation, au
risque d'envenimer les relations déjà tendues entre les deux pays.
L'exportation de ce pétrole devrait aussi aggraver les différends entre
la région autonome kurde, dans le nord de l'Irak, et le pouvoir central
à Bagdad qui se livrent une bataille sur le contrôle des exportations
de brut: Bagdad estime que le pétrole appartient au pays tout entier,
tandis que le Kurdistan veut traiter directement avec des compagnies
pétrolières.
Or ce développement intervient au mauvais moment pour le Premier
ministre irakien, le chiite Nouri al-Maliki, qui vise un troisième
mandat après l'arrivée en tête de son bloc aux législatives du 30 avril
mais qui aura vraisemblablement besoin d'un soutien des Kurdes pour
rester au pouvoir.
"Le ministère du Pétrole d'Irak a envoyé une demande d'arbitrage à la
Chambre de commerce internationale (ICC à Paris) à l'encontre de la
République de Turquie et de son opérateur Botas", indique le ministère
dans un communiqué.
"En transportant et stockant du brut du Kurdistan, et en le chargeant
sur un tanker à Ceyhan, le tout sans l'autorisation du ministère
irakien du Pétrole, la Turquie et Botas ont enfreint leurs obligations
stipulées dans l'Accord sur l'oléoduc Irak-Turquie", ajoute-t-il.
- Réclamer des 'dommages' -
Le ministère a indiqué avoir demandé à la ICC d'ordonner à la Turquie
et au groupe public turc Botas de "cesser tout chargement, tout
transport et tout stockage non autorisé de brut", ajoutant qu'il
souhaitait obtenir des dommages de plus de 250 millions de dollars.
Quelques heures plus tôt, le ministre turc de l'Energie Taner Yildiz
avait annoncé que son pays avait commencé à livrer jeudi du pétrole
pompé au Kurdistan irakien et stocké dans le port méditerranéen de
Ceyhan.
Le gouvernement irakien insiste sur le fait qu'il est le seul habilité
à exporter le pétrole, dont les recettes fournissent à l'Etat 95% de
ses revenus.
Un responsable turc, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, a
indiqué à l'AFP qu'Ankara n'avait pas été informé de la décision de
Bagdad auprès de l'ICC.
Les relations entre l'Irak et la Turquie, qui avaient connu une embellie après 2010, se sont ensuite nettement détériorées.
- Négocier de 'bonne foi' -
Outre la question du pétrole, les deux pays divergent sur le conflit en
Syrie, Bagdad affichant sa neutralité et Ankara soutenant les rebelles.
Selon des diplomates, M. Maliki et son homologue turc Recep Tayyip
Erdogan
entretiennent par ailleurs des relations personnelles tendues.
L'exportation du pétrole du Kurdistan intervient malgré un engagement
en mars de cette région d'exporter 100.000 barils de pétrole par jour à
travers les oléoducs contrôlés par le pouvoir central.
Le gouvernement régional kurde, basé à Erbil, a argué vendredi que les
recettes des ventes seraient déposées dans la banque publique turque
Halkbank, insistant qu'elles avaient agi de façon transparente.
La région kurde "continuera d'exercer ses droits d'exporter et de
vendre du pétrole" mais demeure engagée à négocier "de bonne foi" avec
Bagdad "pour parvenir à un accord complet" sur le partage des réserves
énergétiques, a-t-il dit dans un communiqué.
Pour Bagdad, le gouvernement kurde n'est pas habilité à signer des
accords avec des compagnies pétrolières étrangères sans son
assentiment. De plus, les deux parties divergent sur la question de la
souveraineté de la région de Kirkouk (nord), riche en pétrole, que les
Kurdes voudraient incorporer à leur territoire.
Les Etats-Unis se sont inquiétés d'une possible déstabilisation de
l'Irak. "Notre position de longue date est de ne pas apporter notre
soutien aux exportations si elles ne sont pas dûment approuvées par le
gouvernement central irakien, et nous sommes inquiets de l'impact que
pourraient avoir celles" en cours, a souligné le département d'Etat.
(AFP, 23 mai 2014)
Turquie: L’Etat profond au service des islamistes syriens
Laurent Leylekian
A l’occasion du 99ème anniversaire du Génocide qui les a frappés, Recep
Tayyip Erdogan, le Premier ministre turc, a présenté des condoléances
inédites à ses concitoyens arméniens et aux Arméniens du monde entier.
La presse internationale a largement rapporté l’affaire, le plus
souvent de manière positive et en rendant peu compte du profond malaise
qu’elle a suscité parmi les récipiendaires putatifs de ces
condoléances. Je me suis moi-même exprimé sur la perversion sémantique
de condoléances qui reprennent en vérité le discours négationniste
habituel.
L’actualité syrienne vient nous fournir une confirmation du fait que
rien n’a changé, hormis peut-être la communication toujours plus
raffinée de la Turquie par laquelle elle enrobe la vraie nature de sa
relation aux Arméniens et ses intentions envers eux.
En mars dernier en effet, la Turquie lâchait les milices islamistes de
Jabhat al-Nosra - la branche locale d’Al Qaïda - sur le bourg de Kessab
en Syrie, dernier village de l’ancienne Arménie occidentale détruite
depuis le génocide. Face au tollé suscité par cette attaque sur une
localité sans aucun intérêt stratégique - si ce n’est précisément celui
d’effacer la dernière trace de la présence arménienne dans la région -
Ankara lançait à grand frais une « opération humanitaire ». Celle-ci
était destinée à « rapatrier en sécurité » en Turquie les quelques
vieillards restés au village, si tant est que ce pays puisse être
qualifié de « sûr » pour les descendants de ceux qu’il a exterminés.
Un agent des services secret turc mène une bande djihadiste en Syrie
Une vidéo récemment parue montre ainsi un « combattant arabe » aider un
certain Luther Trtrian - un résident de Kessab - à rassembler ses
affaires de première nécessité pour être exfiltré vers la Turquie.
Quelques temps après au demeurant, Luther Trtrian y est décédé d’un
arrêt cardiaque.
Pour lire la suite cliquer sur le lien:
http://eurotopie.leylekian.eu/2014/05/turquie-au-service-des-islamistes-syriens.html
La Turquie a commencé à exporter le pétrole du Kurdistan irakien
La Turquie a commencé à livrer le pétrole du Kurdistan irakien sur les
marchés internationaux, a annoncé vendredi son ministre de l'Energie.
"Les livraisons ont débuté à 22H00 heure locale (19H00 GMT) hier
(jeudi, NDLR) depuis le port de Ceyhan" (sud), a indiqué Taner Yildiz à
la presse vendredi.
"C'est l'Irak qui vend et produit le pétrole et c'est l'Irak encore qui gérera les ventes futures", a souligné le ministre.
Cette annonce intervient alors que les autorités kurdes et le
gouvernement irakien se livrent depuis plusieurs mois une bataille sur
le contrôle des exportations de brut: Bagdad estime que le pétrole
appartient au pays tout entier, tandis qu'Erbil veut traiter
directement avec des compagnies pétrolières.
Les exportations via la Turquie, qui interviennent après les élections
législatives du 30 avril en Irak à l'issue desquelles la coalition du
Premier ministre chiite Nouri al-Maliki est arrivée en tête, pourraient
provoquer un regain de tensions entre les Kurdes et le gouvernement
central de Bagdad.
Les Etats-Unis se sont inquiété jeudi d'une possible déstabilisation du pays.
"Notre position de longue date est de ne pas apporter notre soutien aux
exportations si elles ne sont pas dûment approuvées par le gouvernement
central irakien, et nous sommes inquiets de l'impact que pourraient
avoir celles" en cours, a déclaré la porte-parole du département d'Etat
Jen Psaki lors d'un briefing.
"Notre inquiétude la plus immédiate concerne la stabilité de l'Irak", a-t-elle ajouté.
"L'Irak fait face à la situation la plus difficile. Nous avons été
clairs en disant qu'il est important pour toutes les parties d'agir
pour aider le pays à avancer et éviter tout ce qui pourrait exacerber
encore davantage les divisions et les tensions", a-t-elle insisté.
Les réserves de pétrole et de gaz de l'Irak sont parmi les plus
importantes au monde. En 2013, le pays a produit en moyenne 3 millions
de barils par jour, selon l'Agence internationale de l'Energie (AIE),
fournissant à l'Etat 95% de ses revenus.
(AFP, 23 mai 2014)
Attentat à la voiture piégée à la frontière syro-turque, 43 morts
Au moins 43 civils dont des femmes et des enfants ont été tués et des
dizaines blessés jeudi dans un attentat à la voiture piégée à un point
de passage dans le nord de la Syrie, à la frontière turque, selon une
ONG.
Ce nouveau bilan a été fourni par le chef de l'Observatoire syrien des
droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. Un précédent bilan de
cette ONG faisait état de 29 morts.
L'attentat a visé une zone utilisée comme parking au point de passage
de Bab al-Salama tenu par des rebelles islamistes, a précisé l'OSDH.
Des photos de l'attentat mises en ligne par des militants montrent des
hommes en état de choc debout autour de corps carbonisés. Une vidéo
diffusée sur Youtube montre de la fumée s'élevant de la carcasse d'une
voiture pulvérisée ainsi que des bagages abandonnés. L'authenticité de
la vidéo n'a pu néanmoins être confirmée de source indépendante.
Les victimes ont été transportées dans des hôpitaux turcs et syriens, selon M. Abdel Rahmane.
Le côté syrien du passage de Bab al-Salama est contrôlé par les
rebelles islamistes, engagés depuis janvier dans des combats meurtriers
avec les jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL),
considéré comme le groupe le plus radical dans le pays en guerre.
Les alentours de ce point de passage avaient déjà été visés par des
attentats à la voiture piégée. En février, une explosion avait
notamment fait morts et 45 blessés.
L'EIIL a mené plusieurs attentats meurtriers contre des positions rebelles dans le nord du pays.
D'autres points de passage de la frontière syro-turque ont également
été visés par des attaques, dont celui de Bab al-Hawa dans la province
d'Idleb (nord-ouest), où un double attentat suicide avait fait 16 morts
en janvier.
Déclenché en mars 2011 par une contestation populaire violemment
réprimée, le conflit en Syrie s'est transformé en une guerre opposant
le régime à des déserteurs aidés par des civils armés et des jihadistes
venus de l'étranger.
Il s'est complexifié avec des combats entre rebelles et jihadistes
venus pour la plupart de l'étranger pour combattre eux aussi le régime
de Bachar al-Assad.
Plus de 150.000 personnes ont été tuées dans cette guerre qui continue
de faire rage, en l'absence de tout espoir de règlement dans l'immédiat.
Ailleurs dans le pays, des combats avaient lieu entre soldats et
rebelles à Idleb, de même que dans la province de Deraa (sud), où neuf
personnes dont trois enfants ont péri dans des raids aériens du régime,
a indiqué l'OSDH.
Et dans la province de Damas, de violents combats avaient lieu pour la
prise de la localité de Mliha, où l'armée du régime a mené plus de 25
raids aériens, selon l'ONG.
(AFP, 15 mai 2014)
Suspension de la construction d'une ambassade turque à Dakar
La Turquie a, à la demande du Sénégal, suspendu la
construction de son ambassade en bord de mer à Dakar, construction
dénoncée depuis quelques semaines par plusieurs associations, a annoncé
dimanche le président sénégalais Macky Sall.
Selon la télévision publique sénégalaise (RTS), le président Sall a
visité dans la journée de dimanche la corniche ouest, une portion de
littoral menant du centre-ville à l'aéroport, en compagnie de membres
d'un collectif baptisé "Non au mur" qui proteste contre la construction
de l'ambassade turque, déjà matérialisée par un long mur.
"Le mur, déjà, a fait l'objet d'un arrêt" des travaux, "nous avions
demandé aux autorités turques de suspendre les travaux, cela a été
fait", a déclaré M. Sall à la RTS, sans précisions de date.
Il a annoncé la création d'un groupe de travail, rassemblant
gouvernement et société civile, pour faire un "état des lieux" de
l'occupation du littoral qui a vu surgir ces dernières années de
nombreuses constructions, incluant des hôtels et habitations, décriées
par les riverains, architectes et défenseurs de l'environnement.
C'est "sur la base de cet état des lieux (du groupe de travail créé) et
des autorisations qui ont été délivrées que des mesures (seront) prises
pour sécuriser ce qui doit l'être", a ajouté le président.
Depuis le début de la mobilisation contre la construction de
l'ambassade de Turquie, des responsables sénégalais et turcs ont
régulièrement expliqué dans la presse locale que le site a
officiellement été attribué dans le cadre d'un protocole d'échanges de
parcelles entre Dakar et Ankara.
Outre la Turquie, des "titres ont été octroyés" également à la Libye et au Koweït sur le littoral, a indiqué la RTS.
Macky Sall a affirmé qu'il attendrait "les conclusions" du groupe de
travail sur l'occupation du littoral avant toute décision et que pour
les trois pays concernés, la question serait traitée d'Etat à Etat.
"Il y a la continuité de l'Etat. Nous discuterons avec ces différents
pays sur des schémas alternatifs", permettant éventuellement d'édifier
des bâtiments soit sur des sites près de la corniche mais plus vers
"l'intérieur, soit sur d'autres sites qui sont déjà identifiés", a
affirmé M. Sall, sans plus de détails.
Il a par ailleurs indiqué qu'un concours d'architecture sera prochainement lancé pour l'aménagement de la corniche.
Le collectif "Nom au mur" rassemble plus de 20 associations, dont SOS
Littoral, dirigé par l'architecte sénégalais de renom Pierre Goudiaby
Atépa.
Il exige l'abandon de la construction de l'ambassade de Turquie, prévue
sur 4.000 m2 selon l'Agence sénégalaise de presse (APS, officielle).
(AFP, 4 mai 2014)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Des Chypriotes-turcs déplorent avoir été incapables de voter aux Européennes
Des dizaines de Chypriotes-turcs ont
déploré dimanche s'être vu refuser, faute d'adresse valide sur leur
carte d'identité, le droit de voter aux élections européennes
organisées dans l'île divisée.
En amont du vote, près de 60.000 des citoyens Chypriotes-turcs vivant
dans la République turque de Chypre du Nord (RTCN), dont le territoire
fait officiellement partie de l'UE même si le gouvernement n'est
reconnu que par Ankara, avaient été autorisés à participer.
Ils devaient cependant pour cela se déplacer dans des bureaux de vote du sud de l'île.
Dimanche, des dizaines d'entre eux ont affirmé n'avoir pas pu prendre
part au vote, après avoir traversé la zone tampon divisant l'île d'est
en ouest pour se rendre aux urnes.
Le ministre chypriote-grec de l'Intérieur Sotiris Hasikos a affirmé que
la loi électorale imposait d'avoir une adresse valide sur sa carte
d'identité pour pouvoir voter.
Or, selon lui, parmi les quelque 58.000 Chypriotes-turcs
automatiquement enregistrés sur les listes électorales à l'issue d'une
loi adoptée en mars, 10.000 n'avaient pas correctement indiqué leur
adresse sur leur carte d'identité.
A la mi-journée, quelque 150 électeurs avaient dû rebrousser chemin, faute d'adresse valide, a-t-il précisé.
"Les élections sont organisées sur la base de la loi (...). Nous
ne pouvons pas mettre le processus électoral en danger parce qu'une ou
deux personnes ont crié", a déclaré le ministre, dans des propos
rapportés par l'agence chypriote CNA, qui a fait état d'une
intervention policière pour évacuer des électeurs mécontents d'un
bureau de vote.
"Je suis venu pour voter et je n'ai pas pu. Lorsque j'ai demandé des
explications, on m'a dit que je causais des problèmes et on m'a demandé
de partir", a expliqué à l'AFP Mehmet Pasa, un Chypriote-turc de 44 ans.
Il s'agit de la première élection où un nombre aussi important de
Chypriotes-turcs étaient autorisés à participer à un scrutin dans le
Sud.
Cinq Chypriotes-turcs figuraient même parmi les candidats. L'un d'eux,
Sener Levent, a dénoncé des élections "illégales", affirmant que 37.000
Chypriotes-turcs n'avaient pas pu voter, selon l'agence CNA.
Une autre candidate, Deniz Birinci, a imputé le problème à une mauvaise
transcription des adresses d'électeurs dans les systèmes informatiques.
"Je suis contente, j'ai voté pour un Chypriote-turc qui va me
représenter, je suis sûre qu'il défendra mes droits", a tempéré une
électrice, Fatma Uzunoglu, à la sortie d'un bureau de vote où elle n'a
pas rencontré de problème pour voter.
Le président chypriote, Nicos Anastasiades, a déploré la faible
participation à travers l'Europe, y compris à Chypre où les premiers
résultats affichaient un taux de participation de 42,37%.
"C'est un problème qui doit être pris en main par les dirigeants à
Bruxelles", a-t-il déclaré aux journalistes en relevant que
l'abstention chypriote n'était pas la pire au sein de l'UE.
Chypre est coupée en deux depuis que la Turquie a envahi la partie Nord
de l'île en juillet 1974, en réaction à un coup d'Etat fomenté par des
nationalistes chypriotes-grecs pour rattacher le pays à la Grèce.
(AFP, 25 mai 2014)
La CEDH condamne Ankara à verser 90 M EUR à des Chypriotes grecs
Treize ans après avoir reconnu la Turquie responsable de violations
massives des droits de l'homme par son intervention militaire en 1974 à
Chypre et la division persistante de l'île, la Cour européenne des
droits de l'homme a alloué lundi une indemnisation record de 90
millions d'euros aux victimes chypriotes grecques.
La CEDH a accordé 30 millions d'euros aux familles des 1.456 personnes
disparues, et 60 millions d'euros aux Chypriotes grecs enclavés dans la
péninsule du Karpas, dans le nord-est de l'île, victimes, selon la
Cour, de discriminations "avilissantes".
Il s'agit "d'un record" dans les indemnisations décidés par la CEDH, selon le service de presse de la Cour de Strasbourg.
La décision complète un arrêt du 10 mai 2001 dans lequel la Cour,
saisie par l'Etat chypriote grec, avait reconnu la Turquie coupable de
violations "massives et continues" des droits de l'homme depuis 1974. A
l'époque elle avait repoussé à une date ultérieure le volet sur le
montant des dédommagements.. Mais Chypre n'a exposé qu'en juin 2012 ses
prétentions.
L'île est divisée depuis 1974, quand l'armée turque a envahi le Nord
après un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes-grecs, soutenus
par la junte alors au pouvoir à Athènes, qui voulaient rattacher l'île
à la Grèce.
Dans leur arrêt de 2001, les juges avaient estimé que la responsabilité
de la Turquie ne se limitait pas aux actes commis par les 30.000
soldats turcs occupant le Nord de l'île, mais s'étendait "aussi aux
actes de l'administration locale, qui survit grâce au soutien" d'Ankara.
La CEDH avait épinglé, entre autres, le sort des Chypriotes grecs
portés disparus après l'intervention turque, et les spoliations des
Chypriotes grecs ayant fui le Nord de l'île de leurs biens immobiliers.
Ses juges avaient également condamné pêle-mêle la censure des manuels
scolaires dans le nord de l'île, le refus des droits successoraux aux
parents d'un défunt s'ils habitent dans le sud, ou d'autres
discriminations à l'encontre des Chypriotes grecs enclavés dans le
nord, "en dépit d'améliorations" depuis la fin des années 1990.
- "Mauvais" moment pour l'annoncer, selon Ankara -
La réparation ordonnée lundi à Ankara vise à dédommager des victimes
individuelles, familles de disparus ou personnes ayant résidé entre
1974 et 2001 dans la péninsule du Karpas. Ces montants leur seront
personnellement distribués par le gouvernement de Chypre.
La Cour n'a pas alloué d'indemnisations concernant les atteintes au
droit de propriété. Elle rappelle que le gouvernement turc ne s'est
"pas encore conformé" à ses conclusions de 2001, interdisant notamment
toutes ventes ou exploitations de logements ou autres biens de
Chypriotes grecs dans le nord.
A la demande de la CEDH, une commission d'indemnisation a été instituée
en 2005 par la République turque de Chypre du Nord (RTCN, reconnue par
la seule Turquie) pour ces questions.
En 2006, dans ce cadre, la RTCN avait pour la première fois accepté de
régler à l'amiable des demandes de Chypriotes grecs concernant des
conflits de propriété.
Selon le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, la
décision de la CEDH n'est "en aucun cas contraignante au regard du
droit international", et elle n'a "aucune signification pour nous",
a-t-il ajouté.
La décision d'indemnisation est cependant définitive et la convention
européenne des droits de l'homme, à laquelle la Turquie a adhéré, est
un texte contraignant, rappelle-t-on à la CEDH.
M. Davutoglu a également critiqué le "mauvais" moment choisi pour
publier la décision de la CEDH, allant à l'encontre "du climat
psychologique qui entoure les négociations de paix à Chypre", selon lui.
De fait, les discussions directes entre le Nord et le Sud ont repris en
février, sous l'égide de l'ONU et grâce à l'appui marqué des
Etats-Unis. Récemment, le président chypriote-turc Dervis Eroglu a même
estimé possible un règlement du problème chypriote dans le courant de
l'année.
Une première tentative de réunification a échoué en 2004 --les
Chypriotes-grecs en ayant refusé les conditions par référendum--, et
les pourparlers sous l'égide de l'ONU sont restés infructueux avant
d'être interrompus en 2012.
Le gouvernement chypriote a salué lundi la décision de la CEDH
affirmant qu'il attendait de la Turquie qu'elle se conforme entièrement
au jugement.
Chypre est "particulièrement satisfaite" de la référence de la Cour au
fait que la Turquie "ne s'est pas conformée totalement à la décision de
2001", a déclaré le porte-parole du gouvernement chypriote, Nicos
Cristodoulides dans un communiqué.
(AFP, 12 mai 2014)
Immigration
/ Migration
La campagne en turc fort récompensée aux élections régionales à Bruxelles
Comme il a été documenté par Info-Türk, une des particularités des
élections 2014 était l'utilisation de la langue turque lors de
la campagne électorale non seulement par des candidats turcophones mais
également par des hommes et femmes politiques non-turcophones.
Les résultats des élections démontrent que l'utilisation d'une langue
en dehors des trois langues officielles du pays est un investissement
fort lucratif notamment dans la région bruxelloise.
Grâce à cette campagne menée principalement en langue turque, quatre
candidats turcophones ont réussi d'être élus au Parlement de la Région
bruxelloise.
Les quatre élu(e)s turcophones avec leurs votes de préférence sont: Emin
Özkara (4173), Hasan Koyuncu (4407) et Sevket Temiz (4054) du PS et
Mahinur Özdemir (3098) du cdH.
Ce qui est remarquable, c'est que la moitié de ces votes vient des
cantons de Schaerbeek et de Saint-Josse-Ten-Noode habités par une
grande partie d'immigrés en provenance de Turquie:
Emin Özkara 2207 (52,89%), Hasan Koyuncu 2646 (60,04%), Sevket Temiz 1606 (39,62%) et Mahinur Özdemir 1553 (50,13%).
Par ailleurs, sur la liste du PS, trois autres candidats
turcophones ont, sans avoir été élus, obtenu des scores importants:
Halis Kökten (3370), Ibrahim Dönmez (3180) et Derya Aliç (2596) avec des pourcentages élevés également dans les cantons de Schaerbeek et Saint-Josse-Ten-Noode, avec respectivement 62,70%, 39,27% et 55,39%.
Il faut également noter que le Bourgmestre turcophone de Saint-Josse-Ten-Noode, Emir Kir, a été élu à la Chambre fédérale avec 18.536 votes de préférence dont 9068 (48,92%) obtenus dans les cantons de Schaerbeek et Saint-Josse-Ten-Noode. (Info-Türk, 28 mai 2014)
...et remerciements d'Emir Kir

Bug électoral à Bruxelles: les votes litigieux annulés, recours annoncés
Les conséquences du bug informatique qui a suivi le scrutin continuent
de susciter des réactions auprès de candidats non élus dont certains
envisagent d'introduire un recours en annulation.
Le bureau principal de Bruxelles a signé les 4 PV pour les élections
européennes, la Chambre, la Région et les élus bruxellois du parlement
flamand. Il a décidé d'annuler les votes litigieux. Cela concerne pour
Bruxelles environ 1.200 à 1.300 cartes, toutes élections confondues.
Les partis ont dix jours, à compter des élections, pour introduire un
recours.
Les parlements examineront le 10 juin prochain la validité du processus électoral.
Le bourgmestre de Schaerbeek Bernard Clerfayt (FDF) qui avait dénoncé,
mardi soir, l'annonce des résultats manquants par le SPF Intérieur
alors que ceux-ci n'avaient pas été validés par le bureau principal de
dépouillement de sa commune, a fait observer jeudi que de nombreuses
remarques ont été formulées, notamment sur l'incompréhension du tableau
de dépouillement fourni et, une nouvelle fois, sur le fait que les
résultats ont été communiqués avant leur validation par les bureaux.
"Ce n'est au ministère de l'Intérieur de décider des résultats et des
cas litigieux. L'administration n'offre qu'un support technique. C'est
un bureau de dépouillement indépendant sous le contrôle du pouvoir
judiciaire, avec un juge de paix et les témoins des partis politiques,
qui doit décider. On renouvelle aujourd'hui le pouvoir législatif.
L'exécutif doit procéder à cette opération de renouvellement en
maîtrisant le processus d'élection et il appartient au judiciaire de
contrôler sa légalité", a-t-il insisté.
Dans le canton électoral dont Schaerbeek fait partie, plusieurs
candidats (e.a. Saït Kôsé-FDF, Georges Verzin-MR et Halis Kokten-PS)
ont affiché leur intention d'introduire un recours en annulation contre
l'élection. L'échevin des Finances Saït Köse (FDF) s'interroge ainsi
sur son faible taux de voix de préférence dans le canton (590) en
comparaison avec son score lors du scrutin communal d'octobre 2012.
(Le Vif-Belga, 29 mai 2014)

Jeux dangereux dans la course aux votes allochtones
-
PS et CDH flirtent avec les limites, même si la situation s’est améliorée en une décennie.
- Le bagage politique et idéologique personnel de certains candidats ne correspond pas toujours à celui de leur parti.
-
“Pour être citoyen belge, on demande de connaître au
moins une langue nationale. Alors pourquoi faire campagne dans une
autre langue?” Dogan Özgüden
VALÉRIE GILLIOZ, La Libre Belgique, 22 mai 2014
La polémique a été lancée dimanche par le député MR Alain Destexhe,
lorsqu’il a allumé le CDH à propos d’un tract en turc distribué dans
les communes bruxelloises de Schaerbeek et Saint-Josse, qui appelait à
voter pour les têtes de liste du parti, parmi lesquelles la
vice-Première ministre Joëlle Milquet et la ministre bruxelloise Céline
Frémault. Après avoir précisé que le tract en question était bilingue,
rédigé en français au recto avec une traduction mot à mot en turc au
verso, le CDH n’a pas tardé à riposter. Lundi soir, lors du débat
télévisé des présidents de parti, Benoît Lutgen a brandi sous les yeux
de Charles Michel un tract de la candidate libérale d’origine turque
Belma Tek, rédigé exclusivement… en turc.
Les partis ferment les yeux
Cette querelle entre le MR et le CDH, qui se reprochent mutuellement
l’utilisation de stratégies communautaristes pour capter l’électorat
immigré, a fait ressurgir, à quelques jours des élections, la
problématique du vote des citoyens belges d’origine étrangère. Et avec
elle, les méthodes parfois douteuses des formations politiques pour
capter ces voix.
Comme lors des élections communales de 2012, les listes
des différents scrutins du 25 mai font la part belle aux candidats
issus de l’immigration, en particulier dans les grandes agglomérations.
Rien qu’à Bruxelles, entre 35 % et 45 % des candidats, tous partis
confondus, sont d’origine étrangère. Cette fois, même le MR, jusqu’ici
très parcimonieux dans le choix de candidats d’ouverture, place en 3e
position sur sa liste régionale bruxelloise Abdallah Kanfaoui, médecin
et membre du comité de direction de l’Hôpital des enfants Reine Fabiola.
"Ce choix des partis est moins cynique qu’on pourrait le penser", estime l’historien Paul Wynants, professeur aux Facultés universitaires de Namur. "Il
répond simplement à l’élargissement considérable de l’électorat
d’origine extra-européenne. Les partis y ont naturellement vu des
niches électorales à investir."
Pourtant, à cette "volonté de refléter la réalité sociologique", argument repris à l’unisson par tous les grands partis, s’oppose un autre discours, nettement plus critique. "Sous
prétexte de représenter les différentes communautés, les partis sont
parfois peu regardants à l’égard des candidats qu’ils placent sur leur
liste", affirme Sfia Bouarfa, députée bruxelloise indépendante. Celle qui a quitté le PS en début d’année, "entre autres pour ces raisons-là", fustige la présence dans tous les partis de candidats sur le comportement desquels "on ferme les yeux, pourvu qu’ils rapportent des voix".
En ligne de mire : les candidats transfuges, à l’image du notoire Halis
Kökten, qui est passé par le FDF et le CDH avant de se présenter cette
année sur une liste PS à la Région bruxelloise. Mais aussi les
candidats qui utilisent la langue de leur pays d’origine sur des tracts
pour faire du "chantage affectif" auprès de leur communauté.
Une campagne contre-productive
Le CDH et le PS exigent de leurs candidats qu’ils s’adressent aux
citoyens dans une des trois langues nationales, même si les traductions
sont possibles. "Je ne me suis pas battue pendant des années pour
diviser la société belge en clans. Distribuer des tracts en turc ou en
arabe dans une situation de racisme ambiant et décomplexé, c’est
contre-productif", déplore la députée d’origine marocaine.
"Pour être citoyen belge, on demande de connaître au moins une
langue nationale. Alors pourquoi faire campagne dans une autre langue
?", s’interroge à son tour Dogan Özgüden, fondateur de la
plateforme indépendante Info-Türk, qui a d’ailleurs interpellé le CDH à
ce propos.
Ménager l’électorat turc
Plusieurs observateurs dénoncent des dérives plus graves encore. Dans
certaines mosquées de la capitale, des candidats, notamment
socialistes, feraient campagne sur des thèmes bien éloignés de la ligne
laïque du parti pour lequel ils se présentent. Le CDH, quant à lui, n’a
pas hésité à recruter, dans les milieux évangéliques et pentecôtistes,
des candidats d’Afrique subsaharienne pour gonfler ses listes. Des
candidats dont le bagage politique et idéologique personnel ne
correspond pas toujours à celui du parti. "Il y a un véritable problème d’instrumentalisation de la religion de la part de ces partis politiques", reconnaît Paul Wynants.
D’autres pointent également les liens flous qu’entretiennent toujours
certains candidats aux élections belges avec l’extrême droite turque.
Beaucoup ont vu dans le boycott, par le PS, le CDH et le MR, du vote
d’une proposition de résolution concernant le respect de la liberté de
la presse en Turquie au Parlement bruxellois début avril, le désir de
ces partis de ménager leur électorat turc à un mois du scrutin. "A
vouloir trop profiter d’attrape-voix communautaires, les partis ont
fini par accepter des pratiques qui échappent au contrôle démocratique", conclut Sfia Bouarfa.
Attitude plus responsable
Heureusement, les électeurs ne sont pas dupes. "Il faut relativiser l’influence du facteur d’appartenance communautaire dans le vote", affirme le politologue Pascal Delwit. "Si
40 à 45 % des citoyens d’origine maghrébine à Bruxelles votent pour le
PS, c’est parce qu’ils ont le même statut socioprofessionnel." Selon Paul Wynants, la course aux votes allochtones serait aujourd’hui moins problématique que par le passé. "La qualité des candidats s’est améliorée et les partis ont une attitude plus responsable qu’il y a dix ans."
La lettre de la Fondation Info-Türk aux dirigeant(e)s politiques bruxellois(es)
Cher(e)s dirigeant(e)s politiques bruxellois(es),
Ce tract électoral étonnant vient d’être distribué dans les boîtes à
lettres des communes bruxelloises, plus particulièrement à Schaerbeek
et Saint-Josse.
Questions:
Le scrutin du 25 mai aura-t-il lieu en Belgique ou en Turquie?
S’il aura lieu en Belgique, pourquoi ce tract électoral de Mme Joëlle
Milquet, vice-première ministre et ministre de l’Intérieur, et de ses
colistiers est-il en langue turque?
La langue turque est-elle une des langues officielles de la Belgique?
S’il s’agit simplement d’un tract destiné à une certaine communauté,
n’est-ce pas une dégradation pour les électeurs issus de cette
communauté qui sont censés connaître une des langues de ce pays.
En effet, une telle connaissance est obligatoire pour acquérir la nationalité belge et pour devenir électeur(trice).
Même si les dirigeants du cdH le justifient d’une manière ou
d’une autre au nom de la pluralité de la région bruxelloise, n’oublions
pas que les ressortissants de Turquie ne sont pas uniquement
turcophones.
A Bruxelles, il y a des milliers d’Arméniens, Assyriens et Kurdes en
provenance de Turquie dont la langue maternelle n’a rien à voir avec la
langue turque.
Meilleures salutations.
Collectif VAN: Comment courtiser l'électorat turc en Belgique
Le site belgo-turc Info-Türk, animé par le progressiste Dogan Ozguden,
interroge les responsables politiques belges à propos des tracts
officiels du cdH, imprimés en turc pour la campagne électorale en
cours. En Belgique, les élections européennes du 25 mai sont couplées
aux élections locales : une occasion supplémentaire pour les principaux
partis belges de courtiser le communautarisme et de présenter - dans
leur langue d'origine - des candidats issus de l'immigration turque. Le
site Info-Türk critique ces procédés qui renvoient les citoyens belges
à leurs origines et fait remarquer que - au demeurant - "les
ressortissants de Turquie ne sont pas uniquement turcophones. A
Bruxelles, il y a des milliers d’Arméniens, Assyriens et Kurdes en
provenance de Turquie dont la langue maternelle n’a rien à voir avec la
langue turque". Par ailleurs, les positions négationnistes envers le
génocide arménien de certains candidats ne font malheureusement aucun
doute comme le montrait un dossier que le Collectif VAN avait publié en
2012 (voir nos liens plus bas); mais au-delà de ce thème bien
spécifique, c'est tout ce qui peut nuire à l'image de la Turquie qui
est frileusement esquivé en Belgique.
Ainsi, au début du mois d'avril 2014, une proposition de résolution
concernant « le respect de la liberté de la presse en Turquie »,
introduite au Parlement bruxellois par les députés FDF, n'a pu être
votée, suite à la dérobade des députés PS et cdH qui ont quitté le
Parlement afin de ne pas prendre le risque de heurter leur électorat
d’origine turque. Une attitude lâche et hypocrite selon la députée FDF
Fatoumata Sidibé :« Il est temps que les électeurs du PS et du cdH
comprennent que ces deux partis sont obnubilés par le pouvoir coûte que
coûte et qu’ils ne veulent déplaire à personne pour atteindre un
maximum de voix. Quitte à mépriser les grands principes de notre
démocratie. » Le Collectif VAN vous propose cette information publiée
sur le site Info-Türk le 16 mai 2014. (Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - , 19 mai 2014)
La réponse du co-président d'Ecolo Olivier Deleuze
J’ai pris connaissance du fait que le CDH avait distribué des tracts en
langue turque. Ce n’est pas la première fois et ce n’est pas le seul
parti à l’avoir fait.
Je suis tout à fait d’accord avec vos arguments sur l’apprentissage
d’une des langues nationales et sur la diversité linguistique des
personnes provenant de Turquie et vivant en Belgique.
En campagne électorale, le ciblage de certaines parties de la population est quelque chose de fréquent. Il est a priori normal.
Toutefois, pour Ecolo, il faut réaffirmer notre volonté de relever le
défi de l’interculturalité, de reconnaitre et de valoriser la diversité
des cultures et des modes de vie. Il ne s’agit pas de favoriser le
développement séparé des cultures et les politiques qui y mènent. Il
s’agit d’assurer la participation de chacune et de chacun à la
construction de la société.
C’est surtout là qu’est l’enjeu, me semble-t-il. Cela passe notamment
par un apprentissage renforcé d’une des langues nationales, l’accès à
l’emploi, à l’enseignement de qualité, etc.
Je déplore évidemment les dérives communautaristes de certains partis
et prône depuis toujours pour que les individus soient autonomes. C’est
à mon sens en travaillant sur l’ensemble des leviers cités ci-dessus
que nous y parviendrons.
Tout en vous remerciant, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de toute ma considération.
Olivier DELEUZE
Co-président d’Ecolo
22 mai 2014
La réponse du président du MR Charles Michel
Monsieur,
Votre courriel du 16 mai concernant le tract en turc du CDH bruxellois m’est bien parvenu et a retenu toute mon attention.
Je vous remercie pour votre opinion que je comprends parfaitement. A ma
connaissance, le tract du CDH que vous mentionnez est un tract bilingue
avec la partie turque au recto et la partie française au verso. A ce
titre et face à un tract bilingue, je n’ai pas à me prononcer sur
l’opportunité ou non de ce type de tract et je ne peux que vous
suggérer de prendre contact directement avec le CDH bruxellois et sa
tête de liste la Ministre de l’Intérieur Joëlle Milquet.
Contrairement aux partis de gauche qui ont souvent laissé planer
l’équivoque, le MR a toujours clairement refusé le communautarisme et
les comportements électoralistes inacceptables qui souvent les
accompagnent. La politique et la citoyenneté ne sortent pas grandies
quand des hommes et des femmes sont choisis uniquement en raison de
leur appartenance ethnique ou religieuse et dont l’objectif n’est dès
lors que de s’adresser à leur communauté d’origine.
Il nous paraît aussi essentiel, et je pense que vous serez d’accord
avec moi, que les élus du peuple puissent représenter et incarner la
Nation et donc l’ensemble des citoyens dans son unité et son unicité.
Il en va de même pour l’ensemble des personnes travaillant dans les
administrations publiques quel que soit le niveau de pouvoir exercé.
Pour le MR, l’intégration est la condition sine qua non au
développement de la société interculturelle. Le premier facteur
d’intégration est la connaissance de la langue et des valeurs de base
de notre démocratie. Le MR plaide avec force depuis 2004 pour qu’à
l’instar de la Flandre, les autres régions se dotent d’un parcours
d’accueil obligatoire pour les primo-arrivants. Le parcours d’accueil
doit aussi se comprendre et se voir comme un tremplin social permettant
aux primo-arrivants de trouver un emploi et de bénéficier ainsi, comme
pour leurs descendants, de l’ « ascenseur social ». Le primo arrivant a
des droits mais aussi des devoirs. Le parcours d’accueil doit faire
partie de ces devoirs.
A ce titre, je ne vous cache pas que voir le PS et Ecolo être en faveur
du vote pour toutes les élections pour les étrangers résidant en
Belgique après 5 ans sachant que ce sont les deux partis les plus
farouchement opposés au parcours d’intégration et à son caractère
obligatoire me choque profondément.
Je prends votre témoignage comme étant un acte citoyen. C’est en
continuant ce dialogue franc, sans tabou, que nous pouvons faire
progresser les choses. Soyez donc assurée que je suis très attentif à
des messages comme le vôtre.
Restant à votre écoute, je vous prie de recevoir, Monsieur, l’expression de mes sentiments les meilleurs.
Charles MICHEL
Président
22 mai 2014
Mise au point par la candidate régionale Mahinur Özdemir (cdH)
La candidate Mme Mahinur Özdemir, colistière de Mme Joëlle Milquet,
nous a envoyé la mise au point suivante concernant le tract électoral
en turc du cdH:
"Bonjour, ce tract est bel et bien bilingue (recto français et verso
turc). Traduit mot à mot du français vers le turc. Aucun double langage
dans la traduction. Ce courrier n'a pas été distribué en toutes boîtes
mais bien adressé à des personnes par courrier et ce, nominativement.
Je trouve cela dommage que vous ne communiquez que partiellement sur ce
sujet (en ne révélant pas (volontairement?) Le bilinguisme de ce
courrier. Sachez que des gens de la première génération mais également
de nombreuses personnes habitant bruxelles ne maîtrisent pas toujours l
une des langues nationales. C est la raison pour laquelle je me suis
battue pour un parcours d'intégration pour les primo arrivants lors
cette législature." (mahinurozdemir@gmail.com)
Lors
d'un entretien téléphonique après la parution de cette
information, Mme Özdemir a attiré l'attention sur le fait que plusieurs
candidats d'origine turque, par exemple le bourgmestre de Saint-Josse
Emir Kir (PS), distribuent des tracts électoraux non bilingues, mais
uniquement en langue turque.
Toutefois, sans attendre la publication de sa mise au point par Info-Türk, Mme Özdemir a envoyé son texte également à Pierre-Yves Lambert.
Nous reprenons ici l'analyse de Pierre-Yves Lambert sur ce sujet:
lien permanent de ce message: https://fr.groups.yahoo.com/neo/groups/suffrage-universel/conversations/messages/6163
[ndPYL
Le message envoyé par Info-Türk hier après-midi ne comportait en pièce
jointe que le verso en turc du tract, mais Dogan Özgüden m'a bien
confirmé ce matin que le recto est en français, et me l'a envoyé par
mail, voir les deux faces sur la Tractothèque: http://tractotheque.blogspot.be/2014/05/belgique-2014-tract-bilingue-francais.html .
Je reproduis également le démenti de Mahinur Özdemir, envoyé à
Info-Türk hier après-midi. Ma position sur ce type de tracts a toujours
été claire, rien de choquant tant que le contenu est le même dans les
deux versions http://tractotheque.blogspot.be/2012/09/tracts-bilingues-rien-de-neuf-rien-de.html Il y en a dans diverses langues, en turc http://tractotheque.blogspot.be/search/label/tract%20belge%20en%20turc
mais pas seulement. Le problème c'est plutôt l'utilisation de fichiers
illégaux pour les envois postaux car basés sur l'origine supposée des
destinataires (pratique courante dans certains partis et de la part de
certains candidats), ce qui semble être le cas de ce tract CDH de 2014
("Ce courrier n'a pas été distribué en toutes boîtes mais bien adressé
à des personnes par courrier et ce, nominativement.") http://tractotheque.blogspot.be/2012/10/belgique-2012-courriers-electoraux-sur.html Je
peux également comprendre que des électeurs arméniens ou assyriens
dotés de patronymes turcs par le régime fasciste kémaliste dans les
années 1930 (comme les Slovènes d'Italie par Mussolini, l'alter ego de
Mustafa Kemal) soient choqués de recevoir des courriers électoraux en
turc. Je trouve également plus que problématique les tracts unilingues http://tractotheque.blogspot.be/2012/06/schaerbeek-2012-seydi-sag-cdh.html
ou les publireportages en chinois, en turc ou en urdu dans des
magazines publiés dans ce langues, mais ça n'est pas interdit et ce
serait une mauvaise idée de l'interdire, simplement il faut que tous
les électeurs potentiels en soient avisés avant de voter. Et de toute
façon tout ce qui précède n'est que mon opinion personnelle sur la
question, mais depuis hier après-midi j'ai reçu plusieurs coups de fils
de journalistes à ce sujet alors que j'étais en shooting photo à Anvers
pour les nouvelles et anciennes stars de la Tractothèque :-) ]
"Pour
le prochain scrutin communal d’octobre, le cdH de Schaerbeek, en accord
avec la direction nationale, a décidé de limiter drastiquement l’emploi
des langues étrangères dans ses communications politiques. “ Tous nos
candidats sont engagés en signant une charte à respecter des conditions
particulières dans l’emploi des langues étrangères dans leurs
communications écrites. Nous n’accepterons pas plus d’une petite phrase
par exemple en turc et elle devra être une traduction littérale du
texte en français qui se trouvera sur le tract ”, assure Denis
Grimberghs, tête de liste cdH à Schaerbeek. Il dénonce aussi l’appel au
vote communautaire." (Rédaction en ligne, "Élections: le cdH de Schaerbeek limite l'emploi des langues étrangères pour la campagne.", La Capitale, 25 Août 2012)
Quant à l'argument de Mme Özdemir concernant la méconnaissance d'une des langues nationales par la première génération et par de nombreuses personnes habitant Bruxelles,
nous tenons à rappeler que la responsabilité de cette situation
dramatique incombe principalement sur les dirigeants politiques belges
et les dirigeants de leurs pays d'origine comme la Turquie.
Malgré cela, même avant la législature de Mme Özdemir, la formation linguistique de ces citoyens d'origine étrangère a été assurée depuis des décennies par des associations d'éducation permanente et d'insertion
socio-culturelle, c'est grâce à cela que des
milliers de citoyens appartenant à plus d'une centaine d'origines
maîtrisent une des langues officielles de ce pays et votent aux
élections belges sans avoir besoin de tracts ou d'accompagnement dans leur langue maternelle.
RTL: Destexhe dénonce "un tract du cdH en turc"... alors qu'il était bilingue
C'est un peu l'histoire de l'arroseur arrosé. Alain Destexhe a dénoncé
ce dimanche un tract du cdH "en turc". Mais le cdH bruxellois a fait
savoir que son tract était également en français au recto. De plus, le
MR a, lui, fait paraitre un tract électoral uniquement en turc!
Le député bruxellois MR Alain Destexhe a vertement critiqué une
initiative du cdH bruxellois ce dimanche sur son blog. Il dénonce "un
tract en turc appelant à voter pour ses têtes de listes distribué à
Saint Josse et Schaerbeek", un procédé qu’il juge "inadmissible".
Milquet qui accepte d'adapter les horaires des piscines
Selon celui qui se présente à la 9ème place sur la liste MR à la Région
de Bruxelles-Capitale, il faut y voir "l’échec de l’intégration" ainsi
qu’un "nouvel épisode dans la dérive communautariste du cdH
bruxellois", rappelant par exemple que la députée bruxelloise cdH
Mahinur Ozdemir fut la première élue voilée de Belgique, ou les propos
tenus en octobre 2012 sur Maghreb TV par Joëlle Milquet affirmant qu'il
fallait "adapter un peu nos pratiques dans les écoles ou les horaires
de piscine, pour que les femmes puissent nager ensemble (...) c'est une
question de respect".
"Nouvelle dérive"
"Les Belges d’origine turque sont abordés dans une langue qui n’est ni
une langue nationale, ni une langue officielle en région de
Bruxelles-Capitale", dénonce M. Destexhe, qui "demande au président du
cdH Benoit Lutgen de se prononcer sur" ce qu’il estime être une
"nouvelle dérive de sa Vice-Première ministre" Joëlle Milquet.
Tract en turc... ET en français au recto
Si M. Lutgen n'a pas (encore) réagi, le cdH bruxellois a lui démenti:
"C'est une information fausse et de mauvaise foi", a affirmé le parti
en soulignant que cette lettre était rédigée en français et traduite en
turc au verso et qu'il ne s'agit donc pas d'une "lettre en turc".
"Comme le parti et (la vice-Première ministre et tête de liste
régionale) Joëlle Milquet l'avaient bien exigé dans les règles
générales, le courrier a bien été rédigé par les candidats
exclusivement en français au recto mais avec une traduction en turc au
verso", souligne le cdH bruxellois.
Destexhe enjoint de balayer devant sa porte: le MR a déjà publié des tracts uniquement en turc!
Le parti humaniste a également joint à son communiqué un exemple de
courriers "rédigés exclusivement en turc" de certains candidats MR
d'origine turque aux élections européennes, comme Belma Tek, qui y
figure aux côtés de l'eurodéputé sortant Louis Michel, tête de liste
pour le scrutin européen du 25 mai. "Le cdH bruxellois demande à Alain
Destexhe de s'adresser à son président de parti Charles Michel pour
mettre de l'ordre parmi ses propres candidats", poursuit, non sans
ironie, le communiqué. "La fin de campagne doit être digne et ne
justifie pas les mensonges", conclut le parti. (RTL info, 18 mai 2014)
Une réponse du président du cdH Benoît Lutgen
Chère Madame, Cher Monsieur,
Votre courrier daté du 7 avril 2014 relatif à l'objet sous rubrique m'est bien parvenu et a retenu ma meilleure attention.
Le cdH a soutenu la proposition de résolution initialement introduite
par Ecolo et d'autres au Sénat, sur la liberté d'expression dans les
pays candidats à l'Union européenne, dont la Turquie. En effet, la
liberté de la presse est une valeur essentielle de tout Etat
démocratique, et qu'il existe encore des manquements à cette liberté
dans certains pays candidats à l'adhésion à l'Union européenne.
Cette importance ayant été soulignée dans une résolution votée par le
Sénat début 2013. Etait-il nécessaire d'examiner le même texte dans
toutes les assemblées? Non. S'il peut être pertinent d'introduire un
même texte dans plusieurs assemblées, sachant que tous les textes de
résolution ne sont pas examinés en commission, quand le texte est
débattu, et voté, dans une assemblée, il n'est pas nécessaire de
vouloir discuter le texte dans toute les assemblées. Et ce d'autant
plus que ce texte a été voté au fédéral, c'est-à-dire dans une des
assemblées qui a le plus de compétence dans les matières
internationales. C'est une perte de temps. D'autant plus qu'il y a des
propositions de résolution sur des thèmes importants, tels que la peine
de mort, les opérations militaires belges à l'étranger ou la RDC qui
n'ont pas abouti faute de temps pour en débattre en commission.
Quant à l'absence d'André du Bus, sachez qu'en effet, un sénateur de
communauté doit partager son temps entre trois assemblées, et que les
agendas respectifs ne permettent pas toujours d'être présents à tous
les débats.
Soyez convaincu que la défense des droits de l'homme a été, et continue
d'être, au cœur des préoccupations du cdH, comme le montre les
nombreuses questions posées au gouvernement à ce sujet par les
parlementaires cdH, y compris sur la Turquie, et les propositions
défendues par ces mêmes parlementaires cdH.
Vous souhaitant bonne réception de la présente, je vous prie de croire,
chère Madame, cher Monsieur, à l'assurance de mes sentiments très
distingués.
Benoît LUTGEN
Le cdH - centre démocrate Humaniste Rue des Deux Eglises, 41 1000 Bruxelles
Tél. : 02/238.01.11 Fax: 02/238.01.29
www.lecdh.be - courrier: info@lecdh.be
Assassinat de Paris: La cellule secrète se réveille-t-elle à nouveau?
Plus d’un an est passé après le triple assassinat des trois militantes
kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez. Les corps de ces
trois femmes ont été retrouvés dans la nuit du 9 au 10 janvier 2013
dans le local du Centre d’Information du Kurdistan, situé au 147 rue la
Fayette à Paris. A 1h00 du matin Sakine, Fidan et Leyla étaient à
terre inanimées, par leurs amis qui ont alerté de suite les
responsables des associations Kurdes, représentantes du peuple kurde
exilé et immigré en Europe.
Quelque heures plus tôt le présumé coupable du triple assassinat avait
raccompagné Sakine Cansiz au lieu du crime. Omer Guney était revenu sur
les lieux du crime peu après l’alerte des associations Kurde faisant
appel à manifestation devant le Centre d’Information du Kurdistan.
Auditionné auprès des services de police un jour plus tard, il avait
été relâché le jour même. C’est enfin le 18 janvier qu’Omer Guney a été
mis en garde à vue, puis mis en détention à la prison de Frênes où il
est actuellement détenu.
QUI EST OMER GUNEY ?
Un trentenaire Turc originaire de Sarkisla à Sivas en Turquie, une
ville connue pour ses mouvances ultra nationalistes et islamistes. Une
ville où 37 artistes, intellectuels et écrivains ont été brulés vifs en
1992 par une foule dans l’incendie de l’hôtel Madimak.
Arrivé dans les années 90 en banlieue parisienne avec sa famille, le
présumé assassin de trois militantes apparaît comme un jeune sans
histoire, il étudie à la Courneuve et travaille comme technicien de
nettoyage à l’aéroport Charles de Gaulle à Roissy près de 3 ans.
Il se lie de mariage avec une cousine pour vivre en Allemagne durant
quelques années. Ces proches affirment ces liens avec des milieux turcs
et nationalistes. Suite à la révélation dans la presse de son
implication dans le meurtre, son ex-femme dont il serait séparé pour
cause de mauvaise entente déclare qu’elle a divorcé d’Omer Guney à
cause de ses relations organisationnelles obscures.
Omer Guney a résidé en Allemagne de 2003 à 2011, avant de revenir à
Paris en cette même année de 2011. C’est le 18 novembre 2011 qu’il
viendra demander d’adhérer à une association kurde de Paris, en se
présentant comme turc et kurde qui se dit sympathisant de la cause
Kurde. Il jouera ensuite le « serviable » auprès de la communauté Kurde.
LES CONNEXIONS SECRÈTES D’OMER GUNEY
C’est entre 2009 et 2010 que la première démarche pour les négociations
entre le PKK et le gouvernement Turc a commencé à Oslo. Le journaliste
du quotidien turc Sabah, Yavuz Bostan, avait souligné dans un de ces
articles qu’une cellule secrète s’était installer en Allemagne afin
d’entraver cette période de négociation envisageant des actions
provocatrices à l’égard du mouvement Kurde afin d’instaurer un milieu
de violence visant à renforcer une image terrorisant les revendications
justes du peuple Kurde. Suite à l’échec des pourparlers d’Oslo entre
les représentants du Mouvement Kurde et des représentants du
gouvernement turc, cette cellule se serait endormie pour se réveiller
à Paris en 2011. Citant une source « fiable », Yavuz Bostan avait
affirmé qu’Omer Guney était l’un des membres de cette cellule. Plus
aucun article ne s’est étalé sur cette information…
Quelque mois après le début de l’enquête, les services de police
chargés de l’affaire et l’instruction en cour découvrent des photos des
fiches d’adhésion des membres des associations kurdes dans les éléments
sous scellés, puis défilent dans la presse des informations selon
lesquelles Omer Guney serait en relation régulière avec des téléphones
au numéro atypique en Turquie.
Le 12 janvier 2014 la voix d’Omer Guney apparait dans une vidéo
enregistrée diffusée sur Youtube. La voix identifiée sans hésitation
par des proches appartenait à Omer Güney. Dans l’enregistrement, il
clarifiait ces plans d’exécutions visant des politiciens kurdes.
Quelques jours plus tard, cette fois-ci un document des services secret
turcs MIT apparaissait dans la presse turque, contenant l’ordre de
l’exécution de Sakine Cansiz. Cette note signée par des responsables du
MIT était datée du 18.11.2012.
Une commission rogatoire française a également été révélée par la
presse. Et là, au moins un numéro cité parmi les contacts réguliers
d’Omer Guney avec la Turquie se différenciait des autres. Il
appartenait à un membre des services secrets turcs.
La thèse du règlement de compte interne totalement écarté tous les
éléments montre qu’il s’agissait clairement un assassinat politique
contre le processus de paix visant une résolution pacifique de la
question kurde.
Aujourd’hui tous les éléments mènent au cœur de l’Etat Turc est inévitable, mais ce dernier était-il seul?
Quelles sont les forces et les alliances secrètes commanditaires de ce triple assassinat ?
Le13 mai 2014, une nouvelle chamboule à nouveau le déroulement de l’enquête.
Selon l’AFP Omer Guney aurait prémédité une évasion de la prison de
Fresnes, il fut mis en examen le 7 mai 2014 pour sa participation à un
groupement formé en vue de la préparation d’une évasion avec usage
d’armes ou de substance explosive.
C’est en début janvier après une visite au parloir de la part d’un
homme résidant en Allemagne qu’il aurait projeté cette évasion. Au
domicile du complice présumé, les enquêteurs ont retrouvé des éléments
semblant accréditer le projet d’évasion dans son téléphone portable.
Selon les premiers éléments recueillis par les enquêteurs, Ömer Güney
envisageait de se servir d’une arme, y compris contre des représentants
des forces de l’ordre, a indiqué à l’AFP une des sources proches du
dossier.
EST-CE CETTE FAMEUSE CELLULE SECRÈTE QUI SE REMET EN ROUTE ?
Comment et dans quelles conditions Omer Guney a pu garder ses
connexions avec des hommes de mains allant jusqu’à lui offrir la
possibilité de s’armer au sein d’une maison de détention hautement
sécurisée? Jusqu’où se rallongent ces connexions? Le deuxième homme
a-t-il été arrêté ? Si non, comment expliquer la libération de ce
collaborateur ?
Toutes ces nouvelles questions attendent des réponses convaincantes.
Tout au long de l’enquête, les services français se sont appuyés sur
l’audition des centaines de kurdes et de représentants des associations
kurdes. Il est aujourd’hui clair que ce triple assassinat est une
affaire qui a un aspect international à déchiffrer plus minutieusement.
Car sa conjoncture est non pas criminelle mais bien politique visant
une question qui attend résolution depuis les profondeurs de l’histoire.
Ces cellules secrètes continuent à sévir et continueront face aux
approches insuffisamment soucieuses des Etats européens qui se doivent
de protégé des personnalités politiques résidant sur leur terre
d’accueil.
Le triple assassinat de Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez se
doit d’être élucidé pour que lumière soit faite sur cette affaire
historique pour la résolution de la question Kurde.
Par Berfin DILAV
Source : http://www.actukurde.fr/actualites/646/la-cellule-secrete-se-reveille-t-elle-a-nouveau.html
Le tueur présumé de 3 Kurdes soupçonné d'avoir voulu s'évader
Ömer Güney, un Turc mis en examen pour l'assassinat début 2013 à Paris
de trois militantes kurdes, est soupçonné par la justice française
d'avoir projeté son évasion, a appris mardi l'AFP de sources
concordantes.
Il a été mis en examen le 7 mai pour sa participation à un groupement
formé en vue de la préparation d'une évasion avec usage d'armes ou de
substance explosive, a affirmé une source judiciaire.
Ce projet est apparu après une rencontre début janvier au parloir de sa
prison entre Ömer Güney et un homme installé en Allemagne où les
enquêteurs se sont rendus, ont précisé des sources proches du dossier.
Des éléments semblant accréditer ce projet d'évasion ont été retrouvés
dans le téléphone portable de cet homme, selon une de ces sources. Pour
s'évader, Ömer Güney envisageait de se servir d'une arme, y compris
contre des représentants des forces de l'ordre, a-t-elle poursuivi.
Son avocat, Xavier Nogueras, s'est refusé à tout commentaire.
Plusieurs hypothèses ont été évoquées pour expliquer les assassinats
par balles, décrits par les enquêteurs comme de véritables exécutions,
de Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez au Centre d'information
kurde (CIK) à Paris le 9 janvier 2013: règlement de comptes interne à
la mouvance kurde dans un contexte d'ouverture de pourparlers de paix
entre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et Ankara, acte du
mouvement turc d'extrême droite des "Loups Gris", assassinat politique,
voire crime crapuleux ou différend personnel.
Sakine Cansiz était une figure historique du PKK, considérée comme proche de son chef historique Abdullah Öcalan.
Mais aux yeux des militants et des sympathisants de la cause kurde,
l'assassinat politique commandité par les services turcs ne fait aucun
doute.
Entendu à plusieurs reprises par la juge d'instruction, décrit comme
insaisissable par ceux qui l'ont cotoyé, Ömer Güney nie toute
implication. Mais la diffusion sur internet il y a quelques mois d'un
enregistrement a fragilisé sa position, selon des sources proches de
l'enquête.
- Le démenti des services turcs -
Un homme s'y adresse à deux interlocuteurs, présentés comme des agents
turcs. Selon un avertissement diffusé au début de l'enregistrement, il
aurait été mis en ligne par un internaute qui se présente comme un
proche d'Ömer Güney.
Ce dernier le lui aurait remis le 17 janvier 2013, avant son
arrestation, en lui demandant de le "rendre public s'il lui arrivait
quelque chose". Les trois hommes y évoquent l'assassinat à venir des
trois militantes.
Au moment de la diffusion de cet enregistrement en début d'année, le
service de renseignement turc, le MIT, avait de nouveau démenti toute
implication dans ce crime. Il avait dénoncé "une opération destinée à
mettre en cause" ce service "qui a joué un rôle important dans le
processus de paix kurde".
Selon le procureur de Paris, Güney avait été désigné par le PKK comme
le chauffeur et l'accompagnateur à Paris de Sakine Cansiz, l'une des
victimes.
Le PKK a toutefois démenti que M. Güney était l'un de ses membres,
expliquant qu'il avait fait de l'entrisme dans la mouvance kurde
francilienne à partir de la fin 2011, gagnant la confiance de ses
membres. Les militants kurdes auraient par la suite découvert qu'il
était "issu d'une famille proche de l'extrême droite nationaliste
turque".
Les policiers français se sont intéressés à son itinéraire, en
particulier avant son arrivée en France et durant son séjour en
Allemagne.
Ils tentent de retracer les nombreux échanges téléphoniques vers la
Turquie d'un homme qui disposait de nombreuses cartes SIM, y compris
turques. Il avait ainsi été contrôlé fin 2012 aux Pays-Bas en
possession de telles cartes.
Les enquêteurs ont également déterminé que, la veille des assassinats,
Güney avait photographié les fiches des adhérents d'une association
kurde du Val-d'Oise. (AFP, 13 mai 2014)
CHP leader to visit Europe for presidential elections
In the run-up to the Turkish presidential elections in August, main
opposition Republican People’s Party (CHP) leader Kemal Kılıçdaroğlu is
planning to visit at least two European countries.
Citing some 2.7 million Turkish voters abroad, nearly 2,400 ballot
boxes will be set up in 56 countries, Anadolu Agency quoted CHP deputy
chair Faruk Loğoğlu as saying on May 7.
Foreign votes would directly influence the upcoming presidential
elections, Loğoğlu was quoted as saying. He added that party officials
would pay visits to several European countries where Turks were
residing in order to inform them about the electoral process and to
receive support for the party’s candidate.
Loğoğlu was quoted as saying the CHP leader would pay a visit to
Britain and hold a meeting on May 16. He added that the party was
working on organizing a visit to Germany.
He added that a preparatory group had been working on organizing the
visits and that some deputy chairs and CHP lawmakers would also be
traveling to France, Austria and Germany, as well as some other
European countries.
(hurriyetdailynews.com, May 8, 2014)

Les candidats turcs du PS sur la vitrine d'une salle réservée au congrès antisémite
Le Conseil d'Etat a aprrouvé, ce dimanche matin, un arrêté communal
interdisant l'organisation du "Congrès européen de la dissidence" à
Bruxelles. Le bourgmestre d'Anderlect Eric Thomas (PS) motive sa
décision en raison des risques importants pour la sécurité, la sûreté
et la tranquilité publiques liés à l'organisation du congrès.
Dimanche vers 15h15, la police a dispersé les personnes qui s'étaient
rassemblées devant la salle "Akdeniz", salle appartenant à un
ressortissant turc située au 385, Chaussée de Mons à 1070 Anderlecht. Les photos des vitrines de cette salle prises par P.Y. Lambert et R. Zegzaoui le 15 avril 2014 montrent
l'affichage électoral exclusif des candidats PS d'origine turque comme le
bourgmestre de Saint-Josse Emir Kir ainsi que Halis Kökten, Sevket
Temiz et Emin Özkara.
L'opération policière contre ce congr§s a démarré avec l'aentrée en action de deux autopompes.
Quelques altercations ont eu lieu entre les forces de l'ordre et les
participants à ce congrès qui se sont répandus en quenelles et ont jeté
des ananas, en référence à la chanson parodique de l'humoriste
Dieudonné "Shoah ananas".
Une personne a été blessée à la suite d'un jet d'eau, a indiqué le
porte-parole de la police, Roland Thiebault. Elle a été évacuée à bord
d'une ambulance.
Le bourgmestre d'Anderlecht Eric Tomas (PS) a pris, dimanche matin, un
arrêté interdisant l'organisation du "Congrès européen de la
dissidence", prévu dimanche après-midi sur son territoire. Il motive sa
décision en raison des risques importants pour la sécurité, la sûreté
et la tranquilité publiques liés à l'organisation du congrès.
L'interdiction concerne tant l'organisation que les orateurs et les
participants ou invités.
Un périmètre interdisant l'accès a été défini autour du square Albert
1er. L'interdiction vise également toute manifestation publique de
soutien ou de réprobation à ce congrès. Les forces de police ont été
mobilisées et chargées de veiller au respect de cet arrêté.
L'interdiction a été communiquée au propriétaire de la salle. Le
Bourgmestre d'Anderlecht invite fermement manifestants et contre
manifestants à respecter l'arrêté.
Le gouverneur de Bruxelles, Jean Clement, a pris dimanche soir un
arrêté étendant la mesure d'interdiction du Congrès européen de la
dissidence organisé par le parti du député Laurent Louis à l'ensemble
du territoire bruxellois, a indiqué la ministre de l'Intérieur, Joëlle
Milquet. "Pour poursuivre les mêmes objectifs de sécurité et d'ordre
public, et prévenir tout rassemblement éventuel ce soir à un autre
endroit pouvant causer les mêmes troubles d'ordre public que ceux
évoqués dans l'arrêté d'interdiction de la commune d'Anderlecht, le
gouverneur faisant fonction de l'Arrondissement administratif de
Bruxelles Capitale a, par arrêté et mesure de précaution, étendu
l'interdiction à l'ensemble du territoire des 19 communes
bruxelloises", a annoncé le cabinet de la ministre.
La ministre de l'Intérieur Joëlle Milquet (cdH) soutient la décision
prise dimanche matin par le bourgmestre d'Anderlecht Eric Tomas (PS)
d'interdire la tenue de ce congrès sur son territoire, a-t-elle déclaré
dimanche matin à l'agence Belga. Joëlle Milquet estime que "l'arrêté
d'interdiction adopté par Eric Tomas, bourgmestre d'Anderlecht,
s'inscrit parfaitement dans le cadre de l'analyse et de la coordination
opérées entre les différents bourgmestres de la Région de
Bruxelles-Capitale, les services de sécurité et de police, ainsi que de
l'Intérieur".
Elle ajoute que "cet arrêté est légitimé en raison des risques
importants de troubles et heurts en matière d'ordre public, liés
notamment aux caractéristiques de l'événement et des personnalités
invitées, et aux conséquences en matière de mobilisation et
contre-mobilisation annoncées de groupes antagonistes susceptibles de
troubler gravement la sécurité, la sûreté et la tranquillité publiques".
Des figures françaises connues pour leur antisémitisme avaient annoncé
leur participation au "Congrès européen de la dissidence", prévu
dimanche après-midi à Anderlecht. Le député belge Laurent Louis, Alain
Soral, Hervé Ryssen, Kemi Seba ou encore l'humoriste Dieudonné avaient
fait part de leur venue. Certains d'entre eux ont déjà fait l'objet de
condamnations judiciaires en France.
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