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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

40th Year / 40e Année
Août
 
2014 August
N° 432
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events


kurdish


Kurdish Culture Week
Semaine Culturelle Kurde
Koerdische Cultuurweek

Hefteya Çanda Kurdî
Kürd Kültür Haftası


Kurdish Institute of Brussels, National Congress of Kurdistan, Mondiaal News,
Vlaamse Gemeenschaps Commissie, Masereel Fonds,  Fédération Wallonie-Bruxelles,
Info-Türk, Vrede, Diyarbakir Mayorship, Van Mayorship, Batman Mayorship,
Yekîtiya Xwendevanên Kurdistan, La Maison du Peuple, Assyrian Institute of Belgium,
European Armenian Federation, La Bellone


Info:
knkkarederve@gmail.com


Intellectuals rally support for
women journalists targeted by gov't


amberin
Th full text in Turkish:
http://www.taraf.com.tr/haber-haysiyeti-olan-sessiz-kalamaz-162295



Droits de l'Homme / Human Rights

Nouveau coup de filet dans la police dans l'affaire des écoutes
Nouvelle vague d'arrestations de policiers dans l'affaire des écoutes
OSCE criticizes unfair competition, pressure on media in report

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Newly-Elected President Sues LGBTI Activist

Turkey's ‘new era' for Erdoğan begins with media restrictions
Freedom House criticizes Ankara over Internet freedoms

 Intellectuals rally support for women journalists targeted by gov't
 Un film turc lauréat du 20e festival du cinéma de Sarajevo
 Detention of an Anadolu Agency reporter in Ferguson
Le journaliste Mehmet Koksal indésirable aux Etats-Unis !
La police arrête un journaliste opposé au gouvernement d'Ankara
 Une journaliste kurde tuée dans des combats en Irak
 Journalist Deniz Fırat killed in ISIS attack in Maxmur
Hürriyet editor-in-chief resigns a day after PM targets Doğan media

Erdogan insults prominent woman journalist Amberin Zaman
Film director Fatih Akın threatened by ultranationalists
"Winter Sleep" picked as Turkey’s Oscar entry

"Winter Sleep", un huis clos psychologique en Anatolie
 Azerbaijan accuses rights activist Leyla Yunus of spying for Armenia

Kurdish Question / Question kurde

KCK marks the World Peace Day
Remzi Kartal: ISIS policy didn't work out
Kurdish Guerrilla forces responded to Lice attack
KCK on murder in Lice: AKP playing with fire
Un manifestant kurde tué lors du démontage de la statue
Öcalan talks of peaceful solution, Erdogan still hawkish against PKK
 Sitôt érigée, la statue d'un combattant kurde en voie de démontage

Demirtas' HDP only political party raising its percentage: ±10%
 Les nouvelles ambitions électorales du peuple kurde de Turquie
 HDP deputies: Parliament must be recalled to debate ISIS attacks
Demirtaş Criticizes TRT on TRT

 Les Kurdes irakiens, syriens et turcs mènent une offensive contre les jihadistes
 Le candidat Demirtas rassemble des milliers de partisans à Istanbul
Des jihadistes de l'Etat islamique s'emparent de Sinjar en Irak
Menacés de massacres, les habitants de Sinjar appellent le PKK à leur secours

 Armed attack targets election office of Demirtaş
HDP: Death of İbrahim Öksüz in Gazi a provocation

Minorités / Minorities

Turkey's Jewish intellectuals denounce being targeted

Armenia hands invitation letter to Erdoğan to mark 100th anniversary of 1915
Well-known Turkish Jewish couple murdered at Istanbul home
Dérapage raciste d'Erdogan le turco-sunnite contre Arméniens, Grecs et Juifs!
Polémique après le commentaire anti-arménien d'Erdogan
Réaction du CCAF contre les propos racistes d’Erdogan
Appel des églises pour la manif pacifique du 6 août à Bruxelles
Dink's lawyer: PM protecting those involved in Dink murder
Fatih Akin incapable de faire jouer Hrant Dink à un acteur turc


Politique intérieure/Interior Politics

Erdogan, nouveau "sultan", Davutoglu, son "grand vizier"

Erdogan entame jeudi son premier mandat de président
Understanding Davutoğlu, islamist and neo-ottoman - Haluk Gerger

 Early writings reveal the real Davutoglu
Après sa défaite à la présidentielle, la révolte ébranle le CHP
Néo-ottoman Davutoglu choisi pour succéder au premier ministre Erdogan
Gül: Davutoglu sera le prochain Premier ministre
La transition délicate vers le nouveau règne d'Erdogan sur la Turquie
 Un très controversé "sultan" élu à la présidence
 But d'Erdogan: Règne sans partage jusqu'en 2023
Un spot publicitaire d'Erdogan jugé trop religieux interdit

Echange de coups entre députés au Parlement
Erdogan raille son rival qui "ignore l'hymne national"
Les données politiques et constitutionnelles de la prochaine élection présidentielle
(Par Jean Marcou
)


Forces armées/Armed Forces

Army Chief's surprise declaration: "The military maintain red lines"
Le gouvernement ouvrira-t-il des discussions directes avec Kandil?

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

"USA, Israël, Turquie, Arabie Saoudite et Qatar, derrière l’EIIL"
Non-Muslim Armenian students placed in Islamic high schools
 A Turkish group wants to perform Friday prayer in Armenia
La position ambiguë de la Turquie face à l'État islamique
200,000 Assyrians Have Fled the Nineveh Plain in the Last 24 Hours
 Assyrians Demonstrate Worldwide Against ISIS Persecution
US House Passes Resolution on Protecting Religious Minorities in Iraq

 More than 1,000 Turks fighting for the Islamic Caliphate
 ISIS Conquest: A civilisation disappearing in Iraq

Socio-économique / Socio-economic

Erdogan sous la menace d'un ralentissement de l'économie

6 people drowned after dam valves opened in Siirt
 Turkey’s population ‘to be 86 million in 2030’
Court: Wearing leggings as ‘provocative’ factor in domestic violence

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Un autre négationniste nommé ministre des affaires étrangères

Aznavour appelle la France à accueillir les persécutés du Moyen-Orient
 Affaire d'espionnage: l'ambassadeur d'Allemagne convoqué à Ankara
 L'UE appelle Erdogan a jouer un rôle de réconciliateur pour la Turquie
Demirtaş meets EU delegation

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Don’t let NATO take us to a new cold war!
Une manif contre l'OTAN le 3 septembre à Bruxelles

Les Etats-Unis livrent des armes aux forces kurdes en Irak
Les Etats-Unis bombardent des positions jihadistes en Irak

Relations régionales / Regional Relations

Avec le PKK, au secours des Yazidis

Les forces kurdes, aidées par les frappes américaines, reprennent deux villes
 Les jihadistes contrôlent le barrage de Mossoul
 Iraqi Parliament Resolution Calls ISIS Acts Genocide
Attaqués par les jihadistes, les Yazidis d'Irak fuient en Turquie
Des Kurdes syriens en Irak pour combattre les jihadistes
Appel urgent à une union nationale des forces kurdes pour défendre Shengal

 La Turquie espère une libération prochaine de ses 49 otages en Irak
Les jihadistes aux prises avec les Kurdes et des tribus sunnites en Syrie
Erdogan compare les méthodes d'Israël à celles d'Hitler

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Athènes blâme le manque de solidarité de la Turquie

Immigration / Migration

Bahar Kimyongür définitivement radié des fichiers d'Interpol
 Nouveaux incidents entre population et réfugiés syriens
Manifestation à Paris contre les "massacres" de l'Etat islamique
FEYKA: Halte aux massacres perpétrés par l'EI au Kurdistan!
 Only 178,960 Turkish expats to vote in first round
Voting to elect next president begins abroad with a low participation

Droits de l'Homme / Human Rights

Nouveau coup de filet dans la police dans l'affaire des écoutes

Les autorités turques ont interpellé mardi 25 nouveaux policiers dans le cadre de l'enquête ouverte sur des écoutes illégales de conversations téléphoniques du Premier ministre et président élu Recep Tayyip Erdogan, ont rapporté les médias.

Ce coup de filet, le troisième depuis juillet, s'est déroulé dans douze villes turques, dont Istanbul et Izmir (ouest), a précisé l'agence de presse privée Dogan.

A l'issue des précédentes opérations de ce type, plusieurs dizaines de policiers, dont certains gradés de haut rang, avaient déjà été inculpés et écroués dans le cadre de cette affaire, notamment pour "constitution et direction d'une entreprise criminelle".

Parmi les personnes placées mardi en garde à vue figure l'ancien chef adjoint des services de renseignement de la police d'Izmir, Hasan Ali Okan, qui avait été démis de ses fonctions l'hiver dernier à l'occasion d'une série de purges sans précédent qui ont visé plusieurs milliers de policiers et de magistrats.

Tous ces fonctionnaires sont accusés par le gouvernement d'être proches du mouvement religieux du prédicateur musulman Fethullah Gülen.

M. Erdogan reproche à son ancien allié, qui vit aux Etats-Unis depuis 1999, d'avoir manipulé pour lui nuire une enquête ouverte en décembre sur un vaste scandale de corruption l'impliquant avec son entourage.

L'essentiel des éléments à charge visant le Premier ministre et son gouvernement a été obtenu par des écoutes téléphoniques et publié sur les réseaux sociaux.

A la tête du gouvernement depuis 2003, M. Erdogan, 60 ans, a été élu chef de l'Etat le 10 août pour un mandat de cinq ans. Il doit prendre ses fonctions le 28 août.
(AFP, 19 août 2014)

operasyon
Nouvelle vague d'arrestations de policiers dans l'affaire des écoutes

Les autorités turques ont interpellé mardi plusieurs dizaines de policiers accusés notamment d'écoutes illégales des conversations téléphoniques du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et de son entourage, ont rapporté les médias turcs.

Un total de 33 policiers ont été arrêtés dans 14 provinces du pays dans le cadre de cette opération visant les membres de la police et de la magistrature soupçonnés de constituer un "Etat parallèle" hostile à l'actuel gouvernement du Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan.

Ce nouveau coup de filet a débuté mardi à l'aube à Istanbul et s'est poursuivi dans la matinée, notamment dans le sud-est turc à majorité kurde, a précisé la chaîne d'information en continu NTV.

Il intervient à quelques jours du premier tour, dimanche, de l'élection présidentielle, disputée pour la première fois au suffrage universel direct.

Candidat du Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir depuis 2002, M. Erdogan fait figure de grand favori du scrutin, qu'il pourrait selon les derniers sondages remporter dès le 10 août.

La semaine dernière, 31 policiers ont déjà été inculpés, notamment de "constitution et de direction d'une bande criminelle", et écroués dans le cadre de cette affaire, après une première vague d'une centaine d'interpellations.

Tous sont accusés par le gouvernement d'être proches du mouvement religieux du prédicateur musulman Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis. M. Erdogan accuse son ancien allié d'avoir manipulé pour lui nuire une enquête ouverte en décembre sur un vaste scandale de corruption l'impliquant avec son entourage.

Le Premier ministre a d'ores et déjà congédié des milliers de policiers et de procureurs, soupçonnés d'être proches de M. Gülen.

M. Erdogan avait affirmé vendredi que l'enquête visant les partisans de M. Gülen allait s'élargir, précisant qu'il n'accepterait pas leurs excuses tant qu'il exercerait ses fonctions de Premier ministre.

Agé de 72 ans, M. Gülen vit depuis 1999 en Pennsylvanie (est), d'où il dirige un puissant mouvement socio-religieux qui compterait plusieurs millions de membres, influents dans la police et la magistrature turque. Il a toujours nié être à l'origine de l'enquête ouverte contre les proches de M. Erdogan.
(AFP, 5 août 2014)

OSCE criticizes unfair competition, pressure on media in report

The Organization for Security and Cooperation in Europe (OSCE) has criticized Turkey in its report for government pressure on the media and unfair competition for the presidential candidates who are competing against Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan in the presidential contest.

The interim report, drawn up by the OSCE Office for Democratic Institutions and Human Rights, on the presidential election process in Turkey draws attention to the problems in media freedom saying, “OSCE […] interlocutors have expressed concerns that direct interference of media owners and political actors into editorial freedom results in a lack of independent and investigative journalism and leads to limited criticism towards the ruling party and the prime minister.”

Noting that the legal framework in effect does not provide for clear monitoring and reporting on the legal requirement of “impartiality” for broadcasters during the campaign period, the report said, “Further concerns have been expressed over the allocation of public tenders and advertising by state-owned companies to government-affiliated businesses and media leaves limited space for criticism of the ruling party and the prime minister, in particular on television.”
 
The OSCE report, which was published late on July 31 on the organization's website, also noted that media freedom is also tainted by self-censorship among journalists due to government pressure saying, “A large number of criminal and civil defamation cases, initiated by high officials, including the prime minister, contribute to self-censorship among journalists.
 
For the first time, Turkey will elect a president by popular vote on Aug. 10. Erdoğan, who is running for president on the ruling Justice and Development Party (AK Party) ticket, is competing against two rivals, Ekmeleddin İhsanoğlu and Selahattin Demirtaş.
 
İhsanoğlu, who served until the end of last year as secretary-general of the Organization of Islamic Cooperation (OIC), was jointly nominated as presidential candidate by two leading opposition parties, main opposition Republican People's Party (CHP) and Nationalist Movement Party (MHP), while Demirtaş, co-chair of the pro-Kurdish People's Democratic Party (HDP), is running on the HDP ticket. Erdoğan has been slammed by opposition parties for lavishly making use of administrative resources during the election campaign and for getting disproportionally high coverage on state television channels compared to his rivals.
 
Although noting that a regulation is in place for financing of candidates, the report underlined that the law did not clearly establish which sources of funding are permitted and to which extent.
 
In the report, it is also noted that although the Supreme Election Board (YSK) is tasked with regulating campaign finance, it has not been able to provide the OSCE with clarification as to whether any limits on the use of personal funds would be applied.
 
Drawing attention to the fact that the law does not provide sanctions for breach of campaign finance provisions, the report said interlocutors with whom the OSCE delegation talked about the election process expressed concerns that regulations in place do not ensure transparent campaign financing.
 
Regarding Prime Minister Erdoğan's use of administrative resources during his campaign, the report said: “Mr. Erdoğan's campaign is well-organized, well-resourced and benefits from a high degree of visibility through regular travel to the regions, which combines official visits to provincial governors with large-scale rallies that are often followed by iftar [fast-breaking dinner during Ramadan], at times organized by the municipality. In İstanbul, Mr. Erdoğan's campaign banners and trucks prominently featured at the entrance of municipal tents used for iftar.”

The İstanbul Metropolitan Municipality is currently governed by Kadir Topbaş, who is from the ruling party.

The report noted that Erdoğan openly campaigned during the recent inauguration of the high-speed train between İstanbul and Ankara.

According to the report, the opposition parties' candidates, İhsanoğlu and Demirtaş, informed the OSCE that they have significantly fewer financial resources than Erdoğan. “Their campaigning has been active, but with limited visibility,” the report said regarding Erdoğan's rivals.

A delegation of OSCE parliamentarians will travel to Turkey next week to observe the upcoming presidential elections and provide leadership for the OSCE's short-term observer mission.

The delegation, which includes more than 20 parliamentarians from 15 participating OSCE states, will be led by Asa Lindestam, chair of the OSCE Parliamentary Assembly's General Committee on Political Affairs and Security.
(TODAY'S ZAMAN, August 1, 2014)

Pression sur les médias / Pressure on the Media


Newly-Elected President Sues LGBTI Activist

President Recep Tayyip Erdoğan filed against LGBTI activist Levent Pişkin for non-pecuniary damages of 50,000 liras for his tweet “queer”.

Pişkin talked to bianet: “If I’m fined, I’m planning to pay my fine by collecting 1 lira from sex workers and LGBTIs .”

At the beginning of the year Erdoğan had filed a lawsuit against him for the same reason and Pişkin was fined of 1,500 liras in exchange for prison of 2 months 15 days.

“I guess my sentence is not enough for him because he still deals with me, but we will continue to struggle in a legal way,” he said. Pişkin intends to apply for Constitutional Court on the account that his freedom of expression was violated through the case filed against him.

Defendant makes black propaganda

Following the Erdoğan’s statement “If being Alevi means to love Prophet Ali, then I am a perfect Alevi”, LGBTI activist Levent Pişkin had tweeted “I’m expecting from Erdoğan to say ‘I am a perfect queer, you cannot teach me how to be a queer.’ Kisses. #LGBTinconstitution”.

In the trial, Pişkin defended himself claiming that “queer” is not an insult, rather a kind of sexual orientation.

“This court is the same court which ruled on 17 December Corruption Probe. We don’t have prejudices. We are prepared for every thing,” the adjudicator said in the first hearing. However, then adjudicator was changed and in the second hearing Pişkin was fined.

After that, Erdoğan filed against Pişkin for non-pecuniary damages.

The petition states: 

“Although in a democratic society, individuals with political identities are expected to be more tolerant of rude, strict, and offending criticism in contrast to others, a legal action can be conducted, if criticism has a derogatory expression and there is no intellectual relation between the criticized issue and the expression of that criticism. Defendant makes black propaganda against PM by insulting him. Defendant tries to validate every action he made in order to justify himself and distorts the situation through press releases.”

Pişkin: Erdoğan tries to make us concede, but we won’t

Levent Pişkin commented the expression of “black propaganda” in the petition for bianet:

“Erdoğan tries to make activists, his opponents, and those who criticize him concede. We need to show that we won’t.

“It is not surprising that he interpreted my press release as black propaganda because he is the person who banned to issue press release on İstiklal Street and Taksim Square.

“Is law functioning according to the values? How can a group be accused of immorality or violating moral values, even if defendants are to be judged according to moral values?”
(BIA, August 29, 2014)

Turkey's ‘new era' for Erdoğan begins with media restrictions

President-elect Recep Tayyip Erdoğan's new era in Turkey has kicked off with fresh restrictions, as the ruling Justice and Development Party (AK Party) refused to accredit several media outlets to cover the party's extraordinary congress on Wednesday.

A total of 12 media outlets, including the Yeni Çağ, Birgün, Aydınlık, Evrensel and Yurt dailies and the Ulusal Kanal, Bugün, Samanyolu Haber and Kanaltürk stations, as well as the Zaman daily, Today's Zaman daily and Cihan news agency, which are known to be affiliated with the faith-based Hizmet movement that is inspired by the teachings of Turkish Islamic scholar Fethullah Gülen, were not accredited to attend the congress.

The AK Party has also drawn strong criticism from journalists' unions for its denial of accreditation to these outlets.
The Progressive Journalists Association (ÇGD) strongly condemned the restriction on Wednesday, adding that this kind of media ban is not a new phenomenon in the AK Party's Turkey, which has become a country where hundreds of journalists are detained, politicians are able to fire journalists over the phone, and reporters are only allowed to ask “pre-determined” questions.

The ÇGD also stressed that these media restrictions show how Erdoğan's idea of a “new Turkey” will be identical to the old one.

Erdoğan won the Aug. 10 presidential election with 51.8 percent of the popular vote, after which he delivered a message of national reconciliation in his victory speech. He mentioned a “new Turkey,” signaling a “more balanced” approach in both domestic and foreign policy.

Turkey's Press Council said in a written statement on Wednesday that embracing all segments of society should be the main principle of a democratic country, adding that it is not possible to accept discrimination, in reference to the AK Party's media restrictions.

Calling on the government to stop discriminating against media outlets, the Press Council said such “old habits” of the government will not benefit Erdoğan's “new Turkey.”

The Turkish Journalists Association (TGC) told Today's Zaman on Wednesday that it condemns the government's denial of the right to receive information and learn the truth by “blocking” outlets that are not pro-government.
(TODAY'S ZAMAN, August 27, 2014)

Freedom House criticizes Ankara over Internet freedoms

Washington-based watchdog Freedom House has criticized the Turkish government over increasing restrictions on the Internet, describing Turkey as a “battleground state” in Internet freedom in its latest report.

The report, titled “The struggle for Turkey’s Internet,” comes ahead of the hosting of the Internet Governance Forum (IGF) in Istanbul in September. It states that Turkey’s hosting of the IGF is timely because of the country’s critical role as a “swing state,” or more fittingly a “battleground state” on issues of Internet policy.

The term “battleground state” was used for Turkey, Freedom House said, in order to describe a place where a young population, improving technology, and international connections could result in a free Internet envied by the world, or where government tactics might provide a model for shutting down a vibrant online sphere.

It also touched on the new Press Law, currently in the committee stage at Parliament, which it said would force broadly defined “Internet news sites” to register and name their owners and authors, echoing a law that went into effect Aug. 1 in Russia.

“After crudely blocking Twitter in March, the government has also now increased its use of court orders to the social media company and is increasingly finding success in getting Twitter to remove content,” it stated.

Twitter was banned in Turkey in March after President-elect Recep Tayyip Erdoğan claimed it was not abiding by court orders to remove certain links. YouTube was also banned in the same month.

“Even more than how it votes at international Internet governance forums, Turkey is a battleground state in how it governs the Internet at home,” the report said. “Because of its position as an OECD and G-20 country, not to mention an EU candidate and a member of NATO, the example Turkey sets is one that other countries facing similar challenges from online speech will be watching. Right now, the contradiction between Turkey’s words at the U.N. and deeds at home only serves to reinforce the belief that international norms can be manipulated in order to curtail domestic freedoms when needed.”

As of December 2012, Turkish users spent the second-most amount of time online on average in Europe, after the United Kingdom, the report also said, with more than 90 percent of the Turkish population aged 15-64 having a Facebook account and more than 70 percent on Twitter. Turkey is also notable for young people’s use of the Internet for news.

“A recent Gallup/BBG survey showed that among 15- to 24-year-olds, the Internet had nearly matched television as a source of news (71 percent for Internet versus 75 percent for TV). The comparable split for 25- to 34-year-olds was 56 percent Internet versus 90 percent TV. Forty-seven percent of the 15-to-24 cohort got their news from social media, all despite the fact that fixed broadband and mobile broadband penetration rates are currently only about half of OECD averages,” the report said.

In a fairly optimistic conclusion, the Freedom House report states that there are structural reasons to hope that Turkey will not be able to consolidate control over the Internet as firmly as countries like Russia and Azerbaijan. “National institutions, including the Constitutional Court and the constitution itself, are stronger in Turkey than in consolidated autocracies. Civil society is more diverse, vocal, and connected to transnational networks. The state is not yet dominated by an all-powerful executive,” it said, also suggesting that Turkey will face pressure from its European partners to improve its approach to the online sphere.

“These factors are unlikely to produce a sudden reversal in the country’s Internet policies or the broader negative trends in governance that are driven by domestic political dynamics. But they will create a drag on authoritarian consolidation and preserve space in which free and independent voices in traditional media and online continue to develop and thrive. These voices are the ones that can help preserve the liberalism and diversity that have gathered strength in Turkey over the last 20 years,” the report added.
(hurriyetdailynews.com, August 27, 2014)

Intellectuals rally support for women journalists targeted by gov't

Forty-five intellectuals and artists have issued a statement offering support to Amberin Zaman and Ceyda Karan, two female journalists who have recently faced continued attacks over Twitter by pro-government activists due to their criticism of the government, a daily said on Monday.
     
“It does not befit a person with dignity to remain silent in the face of such attacks,” the Taraf daily quoted the statement as saying.
 
The group of intellectuals, which includes lawyers, academics, writers and journalists, said in the statement they supported freedom of the media in the face of pressure and a smear campaign targeting Zaman, a columnist for the Taraf daily, and Karan.

Noting that the ruling party has, over the past few years, depicted all those who possess different opinions as enemies in an effort to disgrace them, the statement said: “Amberin Zaman and Ceyda Karan are the most recent journalists to have been targeted by those loyal to the prime minister, by hitmen of the AKP. These two valued women journalists have been subjected to a shameful a smear campaign, although they only said what they believed to be true and did what they thought should be done.”

The signatories* of the statement also underlined that freedom of expression and of the press is the mother of all freedoms.

 
While speaking to main opposition leader Kemal Kılıçdaroğlu during a television program in the first week of August, Zaman said that it is not surprising that voters in Muslim-majority countries in general and supporters of the ruling Justice and Development Party (AK Party) in particular are not critical or questioning.
 
Shortly afterwards, President-elect Recep Tayyip Erdoğan, who also currently retains his former role as prime minister, lashed out at Zaman for her remark, accusing her of insulting Islam and Muslims.
 
In a rally held in Malatya province as part of Erdoğan's presidential election campaign, Erdoğan attacked Zaman verbally, saying she should know her place. Calling Zaman a militant journalist, Erdoğan accused both Zaman and Kılıçdaroğlu -- the leader of the Republican People's Party (CHP), who seemed to agree with the comment Zaman made about AK Party voters -- of demeaning the voters of the ruling party.

Erdoğan openly targeted Zaman in the Malatya rally, calling her a "shameless militant woman disguised as a journalist." The following day, he continued the same theme, calling her a “lowly woman.”
 
Karan, who is head of the foreign news desk at the Cumhuriyet daily, has been subjected to strong criticism by sympathizers of the ruling party over social media after criticizing the government on television last week. Some of those who attacked her tried to insult her by describing her as a “silly blonde.”
 
A remark she made during the program was twisted and she was claimed to have scorned the voters of the ruling party by calling them “stupid,” although she did not use the word during the program. She was even described on social media as a “transvestite.”

* Signatories of the statement:

Fikret Başkaya
İsmail Beşikçi
Baskın Oran
Doğan Özgüden
İnci Tuğsavul
Sait Çetinoğlu
Şanar Yurdatapan
Attila Tuygan
Muzaffer Erdoğdu
Nalan Temeltaş
Sennur Baybuğa
Cennet Bilek
Pınar Ömeroğlu
Gül Gökbulut
Nivart Bakırcıoğlu
Ramazan Gezgin
Mehmet Özer
Mahmut Konuk
Sabahattin Şerif Meşe
Serdar Koçman
Murad Mıhçı
Haldun Açıksözlü
Osman Özarslan
Celal İnal
Oktay Etiman
Yalçın Ergündoğan
Haldun Açıksözlü
Erkan Metin
Atilla Dirim
Necati Abay
Raffi Hermon Araks
Eflan Topaloğlu
Ömer Asan
Mehmet Uluışık
Cemil Aksu
Kenan Yenice
Adnan Genç
Şiar Rişvanoğlu
Serkan Engin
Nadya Uygun
Bülent Atamer
Bülent Tekin
Ceyhan Çakır Süvari

Un film turc lauréat du 20e festival du cinéma de Sarajevo

Le film turc "La chanson de ma mère" du réalisateur Erol Mintas a été proclamé samedi le meilleur du 20e festival du cinéma de Sarajevo qui a également récompensé deux cinéastes de Gaza.

"Je dédie ce film a ma mère qui vit dans un quartier d'Istanbul où de nombreuses familles kurdes ont trouvé refuge dans les années 1990", a déclaré M. Mintas lors de la cérémonie de remise des prix.

L'acteur principal de ce film Feyyaz Duman a remporté le prix du meilleur rôle masculin et Mari Kitia celui de la meilleur actrice pour son rôle dans le film géorgien "Les mariées".

Jeudi, le festival a décerné un prix spécial à deux cinéastes de la bande de Gaza, Abdel Salam Shehadeh, qui vit à Rafah, et Ashraf Mashharawi de Gaza.

Les deux auteurs, dont seul M. Mashharawi a pu venir à Sarajevo, M. Shehadeh en ayant été empêché en raison des conflits dans la bande de Gaza, se partageront une bourse annuelle de 8.700 euros.

Le prix vise à encourager et mettre en valeur des cinéastes de talent.

Créé comme un "acte de résistance" pendant la guerre intercommunautaire de Bosnie (1992-95), le festival du cinéma de Sarajevo a ouvert le 15 août sa 20e édition, avec l'ambition de promouvoir de jeunes talents de l'Europe du sud-est.

Cette année, 247 films de 60 pays ont été présentés pendant les neuf jours du festival, inauguré en présence de l'acteur et réalisateur mexicain Gael Garcia Bernal, invité d'honneur de cette 20e édition.

Le festival de Sarajevo se veut une "plateforme" pour les talents de l'Europe du sud-est et se donne pour ambition de mieux les faire connaître dans le monde.

Cette année, neuf longs métrages récemment produits dans cette région sont inscrits en compétition officielle, dont le jury sera présidé par le réalisateur hongrois Bela Tarr.
(AFP, 23 août 2014)

Detention of an Anadolu Agency reporter in Ferguson

Turkish officials have rained down criticism on the US police for detaining a correspondent of the state Anadolu news agency while he covered protests in Ferguson, Missouri, calling it unacceptable and against the freedom of press.
 
Anadolu reported on Tuesday that its reporter Bilgin Şaşmaz was threatened by a police officer, beaten and detained for five hours while covering the Ferguson protests.
 
The agency said on Wednesday that a police officer had threatened to kill Şaşmaz and was suspended. "I was threatened by the police officer. ‘I will kill you if you try to shoot a video again' the officer said," Şaşmaz was quoted as saying by the agency in a news report on its website.
 
In messages on his Twitter account, Deputy Prime Minister Emrullah İşler said the detention of Şaşmaz was unacceptable. “I sent ‘get-well' wishes to Şaşmaz for this treatment, which contravenes the principle of freedom of the press, and the threat against him,” İşler wrote.
 
Another deputy prime minister, Bülent Arınç, said in remarks to Anadolu that the threat against the reporter and his subsequent detention were unacceptable. “We condemn this,” he said.
 
Justice and Development Party (AK Party) Deputy Chairman Süleyman Soylu said the treatment of Şaşmaz by the US police was a “restriction of the right to report” and claimed that Turkey was subject to “double standards,” perhaps referring to government complaints that the Western media, particularly that of the US, misrepresented last summer's Gezi protests in Turkey by giving excessive coverage to reports biased toward protesters.
 
State Department rejects hypocrisy claim

Responding to numerous questions on the incident, US State Department Deputy Spokesperson Marie Harf dismissed a suggestion that the US failure to condemn the detention of the Turkish journalist amounts to hypocrisy.
“I would wholly disagree with your notion that there's any hypocrisy,” Harf said to a journalist, insisting that the Ferguson incident and the detentions of journalists in Turkey and other countries, which have been criticized by the US in the past, were not comparable.
 
Harf declined to comment on Şaşmaz's detention, saying it is a matter for local authorities. “I certainly don't speak for the local police in Ferguson. What we've said is that freedom of expression is an incredibly important principle that we adhere to here in the United States. When we feel that there are challenges to that anywhere we speak up about it. But I don't have any details on his case specifically. I'd refer you to the local authorities,” she said.
(TODAY'S ZAMAN, August 21, 2014)

Le journaliste Mehmet Koksal indésirable aux Etats-Unis !

Mehmet Koksal Sans la moindre explication, notre collègue Mehmet  Koksal (photo) , vice-président de l’AJP, s’est vu refuser l’accès aux Etats-Unis où il avait projeté de passer trois semaines et demi de vacances avec sa femme et son fils de cinq ans. Aucun, heureusement, n’était encore monté dans l’avion à Bruxelles le 29 juillet, date du départ. Mais outre une perte sèche de plusieurs milliers d’euros (avion, logements et frais divers), le journaliste vit maintenant avec une étiquette de « suspect » et une incertitude totale quant aux motifs et à la durée de cette exclusion.

Mehmet connaît bien les Etats-Unis. Il s’y est rendu à plusieurs reprises, et sans le moindre problème, pour divers reportages. Fin juin, il remplit par voie électronique la demande d’ESTA (Electronic System for Travel Authorization) pour les vacances familiales qui devaient être aussi, pour sa femme, le premier contact avec les USA. Le système ESTA accorde l’autorisation à sa femme et son fils, mais pas à lui. Contactée par ses soins, l’ambassade américaine à Bruxelles ignore les raisons de ce refus et se fait rassurante : « vous n’êtes pas le premier à qui ça arrive », « ça va s’arranger »… Mais on lui suggère, par précaution, de solliciter quand même un visa touristique. Voilà donc le journaliste, qui n’a pas de casier judiciaire et n’a jamais fait l’objet d’une arrestation, suspecté de terrorisme – que serait-ce d’autre ? – mais dans l’impossibilité de vérifier l’hypothèse, et donc de s’en défendre. Comble de l’ironie et de l’absurdité des normes de sécurité : une semaine après la sentence de l’ESTA, il était invité, comme chaque année, à la rupture du jeûne du ramadan… à la résidence privée de l’ambassadrice des Etats-Unis en Belgique.

Mehmet demande donc un visa touristique, ce qui lui vaut d’être longuement interrogé comme le veut la procédure. Le 29 juillet, ce visa se faisait toujours attendre. Mehmet hésite à faire quand même partir sa femme et son fils, qu’il rejoindrait plus tard. Deux heures avant le « checking » des bagages, il consulte ses mails. Nouvel e-mail de l’ESTA : il n’est toujours pas autorisé à entrer aux States, mais cette fois, le refus concerne aussi sa femme et son fils ! « Notre voyage est donc tombé à l’eau, avec la perte de plus de 4.000 euros et une terrible déception pour les miens, raconte Mehmet. Et de l’inquiétude aussi. « Pourquoi suis-je interdit ? A cause d’e-mails ou de messages comprenant le mot « terrorist » ? J’ai en effet évoqué plusieurs fois la campagne « Journalist are not terrorist » de la Fédération européenne des journalistes à laquelle je collabore. »

Notre collègue, qui a aussi la nationalité turque, a publié des analyses critiques à l’égard du pouvoir à Ankara, ce qui lui valut de solides inimitiés de milieux ultras à Bruxelles. Il a accompagné une délégation non-officielle de parlementaires à la prison de Silivri où sont détenus des journalistes pour motifs politiques. L’interdit américain est-il inspiré par ces faits ? En attendant d’avoir peut-être une réponse un jour, « on devient parano en se méfiant de tout et en risquant de pousser trop loin l’autocensure, ce qui est quand même un comble quand on travaille, comme je le fais à la FEJ, pour la liberté d’expression et de presse dans des pays d’Europe où elle est menacée. » (http://www.ajp.be/mehmet-koksal-indesirable-aux-etats-unis/)

La police arrête un journaliste opposé au gouvernement d'Ankara

Un journaliste turc qui s'oppose au gouvernement du pays a été arrêté à Istanbul.
Le procureur général en chef, Hadi Salihoglu, a indiqué samedi que Mehmet Baransu, qui écrit pour le quotidien Taraf, avait été arrêté pendant la nuit pour diffamation et «désignation de responsables du contre-terrorisme comme cibles».

M. Salihoglu a ajouté que le journaliste avait résisté à son arrestation.

Le reporter a écrit sur Twitter qu'il était passé à tabac par la police et disait croire qu'il était détenu dans un acte de «vengeance» pour avoir critiqué le procureur. Il a été libéré après interrogatoire samedi après-midi.

M. Baransu a publiquement critiqué un opération minceur du gouvernement contre la police et le système judiciaire turc, à la suite d'un scandale de fuite d'écoutes électroniques qui, affirme l'État, est dirigé par des gens tentant d'orchestrer un coup d'État. Des détracteurs stipulent que cette démarche musclée vise à condamner au silence ceux qui ont déposé des accusations de corruption contre des responsables gouvernementaux, y compris le premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Ce dernier est le favori pour la présidentielle prévue dimanche. (AP, August 9, 2014)

deniz

Journalist Deniz Fırat killed in ISIS attack in Maxmur

Kurdish press worker Deniz Fırat has lost her life during an attack of ISIS (Islamic State of Iraq and al-Sham) gangs carried out on Maxmur refugee camp on Friday evening.

Deniz Fırat, ANF's basic source of information on the ground, died after pieces of a mortar shell fired by ISIS gangs hit her on the heart as she tried to do her job in a risky area.

Fırat, who has always been in the frontline in order to convey the truths from the fight and resistance she has witnessed in Maxmur area during the last three days, was providing news for Sterk TV, Med NUÇE, Ronahi TV, Fırat News Agency (ANF).

Strongly condemning the attacks targeting journalists, ANF administration stressed that workers of the press must be guarded and protected under any circumstances.

Remarking that Fırat Deniz -who was described as a brave and exceptional journalist- was one of the basic sources of information about the ongoing clashes in Maxmur, ANF vowed to remain loyal to the memory of Deniz and to continue to provide information about the developments in the region. (ANF, August 8, 2014)

Une journaliste kurde tuée dans des combats en Irak

Une journaliste kurde de l'agence de presse Firat a été tuée vendredi dans une attaque jihadiste dans le nord de l'Irak, a annoncé un de ses employeurs sur son site internet.

Deniz Firat a été touchée au coeur par un éclat d'obus lorsque des combattants de l'Etat islamique (EI) ont attaqué un camp près de la ville de Makhmour, où vivent les familles de membres du PKK.

Située à environ 280km au nord de Bagdad, Makhmour fait partie des territoires attaqués ces derniers jours par les jihadistes de l'EI, qui mènent depuis le 9 juin une offensive en Irak. Ils se sont depuis emparés de pans entiers du territoire, et avancent désormais dans le nord, à la lisière de la région autonome du Kurdistan irakien.

Selon des responsables kurdes, cette zone fait également partie de celles visées par les frappes américaines lancées vendredi contre des positions jihadistes dans le nord de l'Irak.

Deniz Firat travaillait pour plusieurs publications, notamment l'agence de presse Firat.

Selon un responsable du parti, elle a été tuée aux environ de 17H00 locales (14H00 GMT) dans des heurts entre jihadistes et combattants du PKK.
(AFP, 9 août 2014)

Hürriyet editor-in-chief resigns a day after PM targets Doğan media

Hürriyet daily Editor-in-Chief Enis Berberoğlu resigned from his post on Friday, one day after Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan targeted the Doğan Media Group, which includes the Hürriyet daily, in his rally on Thursday.

It was Hürriyet Gazetecilik ve Matbaacilik A.Ş. (Hürriyet Newspaper and Printing Corporation) Chairwoman Vuslat Doğan Sabancı who announced Berberoğlu's resignation on Friday afternoon. According to media reports, the daily's management forced Berberoğlu to resign. Berberoğlu bid his colleagues goodbye by stating, “I want to thank you all for all the support you have offered me during my five-year Hürriyet adventure.”

Media reports also claimed that Radikal daily Editor-in-Chief Eyüp Can, who was also Hürriyet's digital publications coordinator, was removed by the Doğan media group's management on Friday. However, the Doğan media group denied those reports later in the day.

Berberoğlu's resignation came one day after Erdoğan harshly criticized the Doğan media group during his Thursday rally.

According to Internet news site Rotahaber, Berberoğlu was actually removed from his post by the daily's management, adding that the Doğan media group removed Berberoğlu after a request from Prime Minister Erdoğan. 

Rotahaber reported that the Doğan media group's chief executive, Mehmet Ali Yalçındağ, had wanted Berberoğlu to terminate Hürriyet daily columnist Ertuğrul Özkök's column one week before. However, Berberoğlu reportedly refused to terminate Özkök's column. According to Rotahaber, Yalçındağ had pressured Berberoğlu about reports on the presidential candidates. 

Reportedly, Yalçındağ had criticized Berberoğlu for allocating a lot of space to reports about main opposition Republican People's Party (CHP) and opposition presidential candidate Ekmeleddin İhsanoğlu.

Yalçındağ allegedly told Berberoğlu: “We as businessmen will be damaged. Mr. Tayyip will receive 54 percent of the vote [in the presidential election]. We will be in trouble.” On Friday, the Doğan media group told Berberoğlu that they no longer wanted to work with him, claimed the Rotahaber report, adding that Yalçınoğlu reportedly said: “We could not turn down the prime minister's request. I had to take this decision [to fire Berberoğlu].” 

During his rally in Malatya province on Thursday, Erdoğan targeted Taraf columnist and The Economist correspondent Amberin Zaman, the Doğan media group and the Radikal daily.

 "Know your place," Erdoğan said. "They gave you a pen and you are writing a column in a newspaper," the prime minister shouted about journalist Zaman. "And then they invite you onto a TV channel owned by the Doğan media group, and you insult a society that is 99 percent Muslim."

Doğan Holding owns the country's largest media holding, and its owner, Aydın Doğan, is frequently at odds with the prime minister. 

While interviewing main opposition leader Kemal Kılıçdaroğlu on TV on Wednesday, Zaman questioned whether a "Muslim society is able to question" the authorities. A smear campaign against Zaman was launched on social media by pro-government users minutes after she had made the statement, condemning her for "insulting Islam and Muslims" as well as supporters of the government.

Erdoğan also targeted the Doğan media group and Radikal daily for their coverage of Israel's Gaza offensive, in which nearly 2,000 Palestinians have been killed. (TODAY'S ZAMAN, August 8, 2014)

Erdogan insults prominent woman journalist Amberin Zaman

Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan has lashed out at a prominent journalist during a campaign rally in southern Turkey, calling her "shameless" and a "militant" for her earlier remarks the prime minister condemned as an "insult" to Muslims and his electorate. 

Erdoğan's statement on Thursday when he was speaking before a crowd of supporters in southern Turkish province of Malatya was viewed by many in the social media as another attempt by the prime minister to publicly belittle and target a journalist.

Although the prime minister didn't mention her name, he was referring to Amberin Zaman, Taraf columnist and The Economist correspondent. While interviewing main opposition leader Kemal Kılıçdaroğlu on TV on Wednesday, Zaman questioned if a "Muslim society is able to question" the authorities. A smear campaign against Zaman was launched on social media by pro-government users minutes after she made the statement, condemning her for "insulting Islam and Muslims," as well as supporters of the government.

Erdoğan openly targeted her in Malatya, calling her a "shameless militant woman disguised under the name of a journalist."

"Know your place," Erdoğan said. "They gave you a pen and you are writing a column in a newspaper," the prime minister yelled in a bid to defame the journalist. "And then they invite you to a TV channel owned by Doğan media group and you insult at a society of 99 percent Muslims." Doğan Holding owns the country's biggest media holding and its owner Aydın Doğan is frequently at odds with the prime minister.

Erdoğan "urged" the journalist and Kılıçdaroğlu to continue with "this mindset."

"For this reason, this nation will never elect you as a government."

The Economist immediately released a statement, saying that Zaman has been the newspaper's correspondent in Turkey for 15 years and is widely respected.

"We stand firmly by her and her reporting," The Economist said, adding that the intimidation of journalists has no place in a democracy.

"Under Mr Erdoğan," the statement continued, "Turkey has become an increasingly difficult place for independent journalism."
(TODAY'S ZAMAN, August 7, 2014)

Film director Fatih Akın threatened by ultranationalists

An ultranationalist Turkish group has threatened famous director Fatih Akın for his upcoming movie “The Cut,” which explores controversial themes regarding the Armenian issue.

A magazine named Ötüken, the publication of the Turkish Turanist Association, has released an online statement, saying it would not allow the movie to be released in Turkey after it discovered that the German-Turkish director conducted an interview with the Armenian weekly Agos. 

“We openly threaten Agos Newspaper, Armenian fascists and so-called intellectuals,” the message read. “That movie will not be released in a single movie theater in Turkey. We are following the developments with our white caps and Azerbaijani flags.”

The white cap is a clear reference to the murder of Turkish-Armenian journalist Hrant Dink, who was killed in broad daylight in Istanbul on Jan. 19, 2007, as the hit-man, Ogün Samast, was wearing a white cap when he murdered the editor-in-chief of Agos.

In the new Akın movie, Tahar Rahim, a French actor of Algerian origin, plays an Armenian man living in Mardin, located in the southeastern part of Turkey, who survived the killings of 1915 and begins a journey that takes him to America in a search for his two daughters.

Armenians say up to 1.5 million of their forebears were killed in 1915 and 1916 by the forces of the Ottoman Empire in what many around the world have termed a “genocide,” which Ankara denies. Meanwhile, Turkey disputes the figure, arguing that only 500,000 died while also denying that the killings amounted to genocide, attributing the toll to fighting and starvation during World War I.

Earlier this year, Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan issued a statement of condolences on the eve of the 99th anniversary of the deeply contested deaths, unexpectedly describing the events of 1915 as “inhumane.” However, some U.S.-based Armenian advocacy groups continue to claim that the words were “cold-hearted and cynical.”

The Turkish ultranationalists have claimed that the movie was the “first step of several steps to make Turkey accept the so-called lie of the Armenian genocide,” a statement by the group read.
The movie is expected to be out in the fall.

In his interview with Agos, the 40-year-old filmmaker said he was preparing a movie on the life of Dink. However, Akın, best known for his movies depicting Germany’s cross-cultural lives, such as “Short Sharp Shock,” “Head-On” and “The Edge of Heaven,” said he failed to find a Turkish actor willing to depict the influential writer.

“I planned to shoot a movie about Hrant Dink after ‘Soul Kitchen’ [in 2009]. I wrote a scenario based on 12 articles by Hrant Dink, which were published in Agos. I don’t know whether it would have been a good movie. But I could not persuade any Turkish actor to perform as Hrant. They all found the situation too heavy [to handle]. Then I had to freeze the project,” he said. Hamburg-born Akın won the Golden Bear at the Berlin Film Festival with “Head-On” and the Best Screenplay award at the 2007 Cannes Film Festival with “The Edge of Heaven.”
(hurriyetdailynews.com, August 4, 2014)

‘Winter Sleep’ picked as Turkey’s Oscar entry

Nuri Bilge Ceylan’s “Winter Sleep” (Kış Uykusu) that won the Palme d’Or (Golden Palm) for the best film at the 67th Cannes Film Festival will represent Turkey in the foreign film category at the 87th Academy Awards next year.

In a Twitter message, Culture and Tourism Minister Ömer Çelik said “I hope Nuri Bilge Ceylan, who has achieved great success in the international arena, will achieve the same success on the way to the Oscars, too, and wish him good luck.”

Starring Haluk Bilginer, Melisa Sözen and Demet Akbağ, Ceylan’s seventh feature film, “Winter Sleep,” is the second Turkish film to win the prestigious Palme d’Or prize.

“Winter Sleep” is the story of Aydın (Bilginer), a former actor who now runs a mountaintop hotel, and is dealing with his failing marriage.

He sees himself as the region’s kind ruler, intervening in the business of the townspeople below the mountain. In reality, almost everyone, including his wife, dislike Aydın. He has a pompous column in the local newspaper and is writing a book on Turkish history. Conversations dominate the film, as the inner workings of the characters are slowly revealed.

The film drew over 237,000 viewers in the first month of its release, becoming Ceylan’s most-watched film, according to the Turkish Box Office.
(hurriyetdailynews.com, August 4, 2014)

"Winter Sleep", un huis clos psychologique en Anatolie

Dans un village perdu d'Anatolie centrale isolé par l'hiver, les passions couvent dans un petit hôtel où le riche Aydin règne en maître: c'est le décor planté par le Turc Nuri Bilge Ceylan dans "Winter Sleep", un huis clos psychologique, Palme d'or à Cannes.

"Ca m'a fait peur quand j'ai vu la durée du film. Plus de trois heures! Je me suis assise et ce film avait un rythme tellement merveilleux que j'ai été prise. C'est un film vraiment maîtrisé avec beaucoup de sophistication", justifiait en mai la réalisatrice néo-zélandaise et présidente du jury cannois Jane Campion.

Pour "Winter Sleep" (sommeil d'hiver en français), en salles mercredi, Ceylan installe sa caméra dans un petit village de Cappadoce dont les habitations troglodytes attirent les touristes l'été.
 Mais les beaux jours sont partis et l'hôtel de Aydin, ancien acteur ayant atteint la soixantaine, est quasi-désert, le laissant seul face à sa jeune femme et sa soeur divorcée.

Le film est dominé par Aydin, interprété par Haluk Bilginer, l'un des grands acteurs turcs, connu aussi des Britanniques pour avoir tourné dans le feuilleton culte Eastenders.

Dans ce village, Aydin se voit comme un riche intellectuel éclairé, sorte de seigneur local bienveillant.

Aydin garde les mains propres mais son régisseur fait tabasser et saisir les locataires en retard de loyer. Sa femme et sa soeur l'entourent mais c'est parce qu'il détient les cordons de la bourse et qu'elles ne savent pas où aller.

En 3h16, Ceylan, déjà gâté à Cannes dans le passé (deux Grands prix du jury, un prix de la mise en scène...), va minutieusement démonter cette image autosatisfaite.

- Script gros comme "l'annuaire de New York!"-

Tour à tour, les deux femmes vont lui asséner ses vérités, de longues discussions filmées dans des intérieurs douillets, faiblement éclairés par quelques lampes, tandis que la neige commence à tomber.

"Grâce à toi, ma vie est totalement vide. Je vis à tes crochets au prix de ma liberté," lui dit la jeune épouse tandis que la soeur d'Aydin démolit avec ardeur ses prétentions littéraires exprimées dans le journal local, "La voix de la steppe".

Connu pour ses images de paysages grandioses, Ceylan intercale les scènes intimes de grandes échappées dans la steppe où cavalent encore des chevaux sauvages.

"J'ai utilisé des dialogues très littéraires. Dans le cinéma, cela peut être risqué. J'ai essayé de voir si cela pouvait marcher", a raconté le réalisateur, disant avoir puisé son inspiration dans trois nouvelles du romancier russe Anton Tchekhov (1860-1904).

"Quand j'ai reçu le script, j'ai pris peur. C'était l'annuaire de New York!", a plaisanté Haluk Bilginer, qui a dû apprendre "des pages et des pages de dialogue" puisqu'il arrivait à Ceylan de tourner 20 minutes d'affilée.

Au total, il s'est retrouvé avant le montage avec 200 heures à visionner!

Ceylan a écrit le scénario avec sa femme Ebru. "L'écriture était très intense, nous avons souvent eu de sévères disputes. Mais on travaille très bien ensemble parce que je crois que nous voyons la vie de la même manière", a-t-elle dit.

Le réalisateur a dédié sa Palme d'or "à la jeunesse turque, à celles et ceux qui ont perdu la vie pendant l'année qui s'est écoulée", alors que son pays connaît depuis un an de violentes manifestations antigouvernementales.

"Winter sleep" a déjà attiré 266.000 spectateurs depuis le 13 juin en Turquie où il est encore diffusé dans 175 salles. Ses précédents longs métrages avaient fait moins: "Il était une fois en Anatolie", 161.181 entrées en 2011 et "Les trois singes", 127.668 en 2008.

En France, le film sort sur une combinaison de 140 copies pour éventuellement passer à 200 à la rentrée.
(AFP, Jean-Louis PANY, 1 août 2014)

Azerbaijan accuses rights activist Leyla Yunus of spying for Armenia

The U.S. and human rights groups voiced concern after Azerbaijani authorities charged prominent rights activist Leyla Yunus with treason, accusing her of collaborating with spy agencies of arch-enemy Armenia.

"It is established that in 2002 Leyla Yunus and her husband Arif Yunus... had trained the journalist Rauf Mirkadirov in espionage and has since organised several of his trips to Armenia," the Azerbaijan's prosecutor general's office said in a statement July 31.

It alleged that Arif Yunus, an independent political analyst, had joined several of the trips where they met with Armenian intelligence officials.

It said that Mirkadirov, who was arrested and charged with treason in April, helped Leyla and Arif Yunus pass on to Armenian intelligence photographs of maps showing the location of military units, airfields and other strategic sites.

Leyla Yunus, 57, an award-winning campaigner, was charged on Wednesday with treason, tax evasion, large-scale fraud and falsifying documents, according to her lawyer Dzhavad Dzhavadov. Her 59-year-old husband was charged with treason and fraud.

A fierce critic of Azerbaijan's poor rights record, Leyla Yunus is head of one of Azerbaijan's leading rights groups, the Institute for Peace and Democracy in Baku. She has won several foreign prizes and honours for her work.

The United States said the charges were "deeply concerning and represent a further restriction on peaceful civil society activities in Azerbaijan."       

State Department deputy spokeswoman Marie Harf called on Baku to "ensure they are afforded all the fair trial guarantees to which all citizens are entitled, and allow them to freely express their views in accordance with international human rights commitments." 

Leyla Yunus has long worked with Armenian activists advocating the reconciliation of the two countries, which have been locked in a decades-long conflict over the disputed Nagorny Karabakh region.

The prosecutor general's office also accused Yunus of carrying out propaganda activities aimed at getting Azerbaijan to recognise Armenia's possession of Nagorny Karabakh following a 1988-1994 conflict that left more than 30,000 dead. Any dissent in Azerbaijan is usually met with a tough government response.

Charges bogus: HRW

Rights groups say the government has been clamping down on opponents since President Ilham Aliyev's election to a third term last year.

Human Rights Watch called July 31 for the immediate release of Leyla Yunus and her husband from pre-trial detention and for the charges against them to be dropped.

The context leading up to these recent charges, including the harassment they have endured over the past four months, make it clear that the charges against Leyla and Arif Yunus are bogus and intended to silence them," said HRW's deputy chief for Europe and Central Asia, Rachel Denber. "The authorities should immediately end this campaign of intimidation against Azerbaijan's leading human rights defenders and allow them to work unimpeded," she said in a statement.

The Council of Europe's Commissioner for Human Rights, Nils Muiznieks, on his Twitter account called the charges against Yunis a reminder of the difficulties rights defenders face in Azerbaijan and urged the government to comply with its human rights obligations.
(hurriyetdailynews.com, July 31, 2014)

Kurdish Question / Question kurde

KCK marks the World Peace Day

Releasing a statement to mark September 1World Peace Day, Kurdistan Communities Union (KCK) Executive Council Co-Presidency said an honorable and true peace will be attained through nobel struggles.

KCK pointed out that this year’s World Peace Day is being welcomed in an environment where people are being massacred, femicide is increasing and children sold as ‘modern slaves’ while on the other hand freedom struggles are being carried on determinedly.

Remarking that Kurdish people’s leader Abdullah Öcalan is making a great endeavour for the achievement of true and honorable peace, KCK underlined that it is not possible for an honorable peace to be achieved in Turkey and Kurdistan unless the Kurdish leader- who is making an utmost endeavour for Turkey’s democratization and resolution of the Kurdish question- is liberated.

KCK also pointed out that; “No one can talk about peace as long as the oligarchic and fascistic repression in Turkey and Kurdistan continue. This state should only be a cause for all those oppressed and all the peoples, faiths and cultures to join their will and to enhance a stronger democracy and freedom struggle.”

KCK said it is undoubtedly the international hegemonic system, reactionary regional powers and gangs blatantly attacking peoples, faiths and cultures that target the world peace, stressing that; “These powers are the primary elements of all kinds of injustice, unfairness and exploitation. An honorable and true peace will never take place without nobel struggles. In this regard, the peoples of Kurdistan, Turkey and the Middle East are giving their own struggle for true and honorable peace which means right, justice, public conscience, democracy, freedom and requires to give a great struggle.”

KCK ended the statement by calling on Kurds, Alevis, women, workers, intellectuals and all oppressed circles to enhance the struggle on World Peace Day.
(ANF, August 31, 2014)

Remzi Kartal: ISIS policy didn't work out

A public meeting was held in the Amsterdam city of Netherlands on Monday and attended by dozens of people.

The meeting started with a video speech of KCK (Kurdistan Communities Union) Executive Council President Cemil Bayık and continued with a statement of Kongra-Gel President Remzi Kartal who evaluated recent developments in the Middle East, Kurdistan and Turkey.

Kartal first greeted the 30th anniversary of the launch of the Kurdish armed struggle on 15 August 1984, stressing that the historic leap forward of 15 August has reached a new phase today.

Offering condolences to the Yezidi people from Sinjar, Kartal srongly condemned the savagery of Islamic State gangs who -he said- was a project of international powers.

Pointing out that the people of Sinjar are being sacrificed to political plans and markets, Kartal continued; "Questions such as who ISIS are, who they were created by, and for what purpose these slayers make trouble to peoples overstrain the mind. As the Kurdish movement, we knew this hornets' nest from Rojava where hundreds of fighters of our movement fell a martyr protecting our people and all other peoples."

Kartal said Turkey, Saudi Arabia and Qatar's ISIS policy didn't work in the short term, adding that besides these countries Iran, U.S. and other regional powers also had plans for the region.

"It seems these plans didn't work out for now", Kartal said and remarked that Rojava, Rojhilat (East Kurdistan) and Bakûr (North Kurdistan) were areas of wider struggle, and that the part Başur (South) has however added a new dimension of strength to the struggle", Kongra-Gel President said and underlined that the Kurdish movement has become the protector of the Kurdish people and all other peoples.
(ANF, August 25,  2014)

Kurdish Guerrilla forces responded to Lice attack

People's Defense Center (HSM) released a statement on Lice where a civilian was killed by Turkish troops while protesting the demolition of a statue of Mahsun Korkmaz, a leading commander of Kurdistan Workers Party, PKK, on August 19.

After a local court issued a demolition order on the statue of PKK leading cadre Mahsum Korkmaz (Agit), which was unveiled on 15 August in the village of Sisê (Yolçatı) in Lice district of Amed province, thousands of Turkish soldiers were sent to implement the decision at the "Şehîd Amed u Hevîdar Şehitliği" (Martyrs' Cemetery). Preparations had been made on 18 August when the Amed-Bingöl road was closed.

HSM Headquarters Command said that guerrilla forces carried out retaliatory and warning actions to avoid civilians from suffer further loss in the rising tension after the incident.

The Command remarked that the guerrilla forces in the region intervened from five separate points, as a result of which Turkish army suffered casualties, some armored vehicles and two helicopters were damaged.

Pointing out that the air-supported operation on the cemetery was carried out by 3 thousand soldiers, the HSM Command condemned the attitude of Turkish soldiers who trampled on the statue after taking it down, saying; “This is an attack and insult on the honor and dignity of the Kurdish people.”

The Command said the AKP government and the Turkish state should know that the Kurdish people and movement will not remain silent in the face of murder of a youngster in every civilian and political activity in Lice.

HSM stated that the intervention of the guerrilla forces in the region was carried out to ensure that the Turkish army stops opening fire on people and doesn't destroy the cemetery of martyrs completely. HSM Command remarked that Turkish troops withdrew from the area before demolishing the entire cemetery after the intervention of guerrillas that caused casualties and material damage.

HSM commented the attack on unarmed civilians as a provocation and strongly criticized the demolition of a statue of a symbol in the Kurdish struggle in a process witnessing talks for a democratic resolution to the Kurdish question and the recognition of the will of the Kurdish people.

"If our values are trampled on by those who expect us to respect their values at every opportunity, how will we form a common life?", HSM said and called on Kurdish people not to remain silent about this insult and to display their democratic reaction in all areas.
(ANF, August 21,  2014)

KCK on murder in Lice: AKP playing with fire

Releasing a statement which strongly condemned the attack on the statue of Mahsum Korkmaz and the following murder by soldiers of a civilian in Lice district of Amed early today, Kurdistan Communities Union (KCK) Executive Council Presidency warned that “The AKP is evidently playing with fire”, and urged the government to abandon “this dangerous game” and to “end attacks”.

Remarking that the AKP state attacked the cemetery of martyrs who lost their life in the freedom struggle, and raided bullets on the civilian people, killing one, Mehdi Taşkın, and seriously wounding many others, KCK noted that fire started and the statue of Mahsum Korkmaz - Agit comrade, a hero in the national rising and resistance of Kurds- was demolished in the cemetery as a result of the attack which was carried out with helicopters and armored vehicles.

“The AKP is evidently playing with fire. Martyrs of the freedom struggle are the highest and inviolable values of the Kurdish people. In this respect, the AKP's attack on the cemetery of martyrs and setting fire to it means an attack targeting all values of Kurds”, KCK underlined and said the message was clear and meant that; 'you shall either accept being slave and having no identity. Otherwise, if you resist, we will set you on fire as well'.

"The AKP state knows very well that Mahsum Korkmaz - Agit comrade- is a symbol of the resistance of the Kurdish people. Despite knowing this truth, the fact that AKP has attacked Agit comrade's statue, the cemetery of martyrs, set fire to it, and caused provocation and made a massacre rehearsal by raiding bullets on the people, means undermining the non-conflict environment and a process which is not being able to occur anyway", KCK said and remarked that this most recent attack has revealed the fact that the AKP mentality is the same with that of ISIS gangs.

KCK stressed that the attack on the cemetery of martyrs was a part of deliberate exploitative policies that in the same way targeted throughout history Sheik Sait, Seyit Rıza and many other Kurdish insurgents on whose deaths light has yet to be shed on, and the place of whose graves still remains unknown.

KCK pointed out that this attack was nothing but a consequence of a mentality which has a historical background and is for the negligence, denial and massacre of Kurds, and urged the AKP to abandon this dangerous game and to end attacks immediately.

KCK saluted the struggle the people in Lice displayed against attacks targeting their values, and called on the people of Lice and entire Kurdistan to enhance the resistance shoulder to shoulder in all the areas they are present.
(ANF, August 19,  2014)

Un manifestant kurde tué lors du démontage de la statue

La destruction de la statue d'un guérillero kurde a provoqué mardi de violents affrontements dans le sud-est de la Turquie et un manifestant kurde tué par balle par les forces de sécurité turques.

Les incidents se sont produits dans la petite ville de Lice, où l'inauguration dimanche dans un cimetière de la statue de Mahsum Korkmaz avait suscité la colère des nationalistes turcs.

Au moins deux autres manifestants ont été blessés par balles, ont indiqué des sources de sécurité locales.

La tension restait vive mardi en milieu de matinée, où des heurts sporadiques se poursuivaient entre forces de l'ordre et manifestants, ont précisé ces mêmes sources.

Les affrontements ont débuté mardi à l'aube lorsque les forces de sécurité ont pris position autour du cimetière de Yolacti, dans la banlieue de Lice, pour procéder au démontage de la statue de Mahsum Korkmaz, ordonné lundi par la justice.

Elles ont été accueillies par les jets de pierres de quelque 250 manifestants et ont riposté par du gaz lacrymogène, puis des tirs à balles réelles, ont raconté les témoins.

L'état-major de l'armée turque s'est expliqué sur le recours à la force contre les manifestants.

"Les unités en route pour Lice ont été attaquées par des individus armés de lance-grenades, de carabines et d'engins explosifs", a affirmé le commandement militaire dans un communiqué publié sur son site internet.

De son côté, le vice-Premier ministre Besir Atalay a dénoncé un "acte de provocation" destiné à faire dérailler le processus de paix engagé en 2012 entre Ankara et le PKK.

Tué par les forces turques en 1986, Mahsum Korkmaz était un commandant rebelle qui avait planifié les premières attaques des insurgés kurdes contre les autorités turques en août 1984. Il est depuis considéré comme un martyr par les Kurdes.

Sa statue a été inaugurée dimanche par les autorités locales, dans un cimetière de Yolacti réservé aux combattants du PKK.
(AFP, 19 août 2014)

ocalan-erdogan
                                                                                                 hakkariidealhaber.com

Öcalan talks of peaceful solution, Erdogan still hawkish against PKK

PKK Leader Abdullah Öcalan told a HDP delegation that visited him on 15 August, the 30th anniversary of the PKK's launching of the armed struggle: "this 30-year war is at a stage to end through democratic negotiations".

HDP Group chairs Pervin Buldan and İdris Baluken and HDP Istanbul MP Sırrı Süreyya Önder have issued a written statement regarding their visit to Mr Öcalan.

Sırrı Süreyya Önder explained the details of their visit to Mr Öcalan to ANF.

Abdullah Öcalan said: "An election may be won with covert war methods, but peace cannot be achieved", demanding that agreement be reached regarding the main principles of the process of resolution by the end of September. Öcalan said the HDP was "Turkey's most effective opposition", and criticised the failure to take the National Conference seriously.

'Agreement must be reached and papers signed by the end of September'

Önder said the meeting had lasted for close to 4 hours, one of the longest meetings they had had. He said Öcalan's message regarding the process of resolution was as follows:

"Mr Öcalan defines the process up to now as the 'dialogue phase', while preferring to use the term 'negotiation phase' for the period since the law came out. He emphasised that there is a 90-year reality of a covert, psychological war in Turkey, which conditions the reflexes of all state institutions. He said: 'an election may be won by these means, but peace cannot be achieved'. He said this needs to change urgently. He said that the basic principles need to be jointly established by the end of September, put in writing and agreed. He said it was important that the working conditions of the Monitoring body, the negotiation teams and himself be ascertained in order for a series of meetings to take place."

'Meeting with state delegation was positive'

Önder said Öcalan had held a meeting with the state delegation on Thursday, adding that he had said he believed the points he had just mentioned would be addressed.

'Attacks cannot be stopped solely by military means'

Önder said that Öcalan had dwelt on the situation in the Middle East, saying attacks could not be halted solely by military means, and that democratic initiatives must be taken. He said Mr Öcalan had contrasted the situation in Rojava, where the people had repulsed ISIS attacks, with that in Sinjar, adding that people must be included in the struggle.

'HDP has become most effective opposition in Turkey'

Öcalan evaluated the election results, saying that organisation must be improved in provinces where a low vote was obtained by the HDP.

He said the HDP would develop into a broad based democratic government. He added: "Our determined 30-year struggle which has evolved into a process of negotiation has played a key role in the achievement of this result. I thereby call on everyone to understand the process more profoundly and make a contribution for a democratic country. The government should also understand the fact that the people of Turkey have made clear their wish for a real national integrity and a democratic state. It is now a historical necessity for them to understand this correctly and mobilise in order for the country to be transformed into a democratic common homeland that is far from all hegemonic and interventionist approaches. I want like to thank all those who contributed to this election campaign."

'If the conference had been taken seriously they could not have carried out a massacre'

Öcalan pointed to the importance of a National Conference, saying if a national peace force had been established the gangs would not have been able to act in such a carefree way, and perpetrated massacres.

Önder said Öcalan had informed them of his diplomatic efforts regarding the region, saying these efforts would be stepped up by people he had appointed in the coming days.

In spite of Öcalan's peaceful approach, new-elected President Tayyip Erdogan, in a statement to the AKP representatives, pursued his attacks against the HDP and its chairman and presidential candidate Abdullah Demirtas.

Erdogan accused the HDP of having obtained votes in Kurdish areas by PKK's threat of weapons and said that his power will not hesitate to mobilize the repressive forces of the Interior Ministry and the Turkish Army against them. (ANF-Cumhuriyet, August 18, 2014)

agit

 Sitôt érigée, la statue d'un combattant kurde en voie de démontage

La statue d'un ancien commandant du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui avait planifié les premières attaques de l'insurrection armée contre les autorités turques lancée en 1984, a été inaugurée dimanche dans le sud-est de la Turquie.

La sculpture à l'effigie de Mahsum Korkmaz, tué en 1986, a été érigée à Yolacti, village de la province à majorité kurde de Diyarbakir (sud-est de la Turquie), dans un cimetière réservé aux combattants du PKK, en présence de responsables politiques locaux.

L'oeuvre représente M. Korkmaz en tenue de combat, tenant un fusil d'assaut à son côté, d'après les photos publiées par le quotidien turc Milliyet.

La cérémonie s'est déroulée trente ans, presque jour pour jour, après l'attaque des villes d'Eruh et de Semdinli, le 15 août 1984, qui avait marqué le début du conflit contre les autorités turques.

M. Korkmaz, alors connu sous le pseudonyme d'Agit, avait participé à la planification de ces attaques. Depuis sa mort, il est célébré en martyr par des Kurdes en quête d'autonomie.

L'événement a rendu furieux les nationalistes turcs, qui ont dénoncé un effet non désiré de la politique de Recep Tayyip Erdogan. Devlet Bahceli, chef du Parti d'action nationaliste (MHP, extrême droite), y a un "défi manifeste à nos droits moraux et historiques".

"La nation turque devrait voir le grave danger (...) et ne devrait pas oublier que, si une statue du PKK est érigée aujourd'hui, alors demain le pays sera divisé et l'Etat s'effondrera", a-t-il mis en garde dimanche dans un communiqué.

Lundi, un tribunal de Diyarbakir (sud-ouest) a ordonné la destruction de la statue. Le juge a rendu cette décision après le dépôt d'une plainte par le gouverneur de la région, considérée comme la "capitale" de la minorité kurde de Turquie.

Des préparatifs étaient en cours dès lundi soir pour démonter la statue, a constaté un journaliste de l'AFP.
(AFP, 19 août 2014)

Demirtas' HDP only political party raising its percentage: ±10%

After over 95% of votes have been counted in the Turkish Presidential elections it appears that while Prime Minister Erdoğan has won over 51% of the vote nationwide, in the Kurdish provinces Selahattin Demirtaş has taken a majority of the votes cast. In the event of Erdoğan gaining over 50% of the votes there will be no need for a second round of voting in two weeks’ time.

While HDP candidate Selahattin Demirtaş received a majority of the votes in most of the cities won by the HDP in recent municipal elections, his share of the total votes cast nationwide is around 9.6%. This marks a more than 2% increase on the vote received by the HDP/BDP at the local elections.

Over 60% say Demirtaş in Amed and Batman

In the provinces of Hakkari and Şırnak, Selahattin Demirtaş received over 80% of the votes cast, and in the largest city in North Kurdistan, Amed (Diyarbakır), he received over 63% of the votes, and also gained over 60% in the city of Batman. In the following districts the HDP candidate won over 80% of votes cast: Varto, Nusaybin, Cizre, Uludere and Silopi, and in Başkale, Yüksekova and Lice HDP candidate Demirtaş received over 90% of the votes cast. 

ROBOSKI

In the village of Roboski in the Uludere district of Şırnak province, where 34 villagers were killed in an aerial bombardment in 2011, Demirtaş received 462 votes, Erdoğan 15 and İhsanoğlu 6. It is reported that 21 soldiers on duty in the village voted.

Increase in votes in Mersin and Adana

Selahattin Demirtaş increased the HDP’s vote in cities near the Mediterranean. In Mersin he received over 13% of votes cast, more than 4% higher than in the local elections. In Adana and Antalya, too, the HDP’s vote increased by 3%. Demirtaş also received more than half a million votes in Turkey’s most populous city, Istanbul.

HDP increases share of votes in provinces

According to unofficial and temporary results of the presidential election announced by the YSK (Supreme Election Board), the ruling AKP's leader Recep Tayyip Erdoğan has been elected as president in the first popular vote in the nation’s history.

In a statement to the press, an official of the YSK said Erdoğan has received the absolute majority vote, and there will be no second round of election. YSK will announce the figures on Monday.

The rate of votes for Peoples' Democratic Party (HDP) candidate Selahattin Demirtaş has remarkably increased in western cities in comparison to the share of votes the party received in March's local elections.

The biggest increase in the HDP votes has been in the southern province of Mersin where the party increased its votes from 9,6 to 13,8 percent.

ANTALYA

Compared to the results of the local elections, HDP increased its votes by 3,1 in Antalya where 5,4 of the voters chose Demirtaş.

MERSİN

Demirtaş has received 13,8 percent of the votes in Mersin where the HDP was supported by 9,6 of the voters in local elections. The rate of increase is 4,2 percent.

ADANA

Winning 10,4 percent of the votes in Adana, Demirtaş increased the party's share in the city by 3 percent.

OSMANİYE

2,8 percent of the voters supporter Demirtaş in Osmaniye, increasing the HDP's share of votes by 2,8 percent in comparison to the results of local elections.

HATAY

Receiving 3,6 percent of votes in Hatay, Demirtaş increased HDP's votes by 2,3 compared to the 1,3 percent of local elections.

BURDUR

2 percent of the voters supported Demirtaş in Burdur where HDP's votes recorded an increase by 1,7 when compared to local elections in March.

ISPARTA

HDP's presidential candidate has been supported by 1,7 percent of voters in Isparta, recording an increase by 1,4 in comparison to the local elections. (ANF, August 10, 2014)

demirtas
Les nouvelles ambitions électorales du peuple kurde de Turquie

Il est jeune, dynamique et très photogénique. A 41 ans, Selahattin Demirtas incarne les nouvelles ambitions du principal parti kurde de Turquie, qui veut profiter du scrutin présidentiel de dimanche pour s'imposer comme une force politique de poids.

Depuis des semaines, ce jeune avocat bat la campagne turque sous les couleurs du Parti démocratique populaire (HDP) avec l'objectif d'élargir son audience traditionnelle au-delà des quelque 15 millions de Kurdes du pays.

Pour y parvenir, M. Demirtas a joué la carte de la modernité, à la manière d'un jeune premier de la politique européenne. Tout sourire, il va voir ses électeurs à vélo et n'hésite pas, au fil de ses rencontres, à pousser la chansonnette ou à jouer quelques notes de son saz, une flûte traditionnelle turque.

Dans un pays écartelé entre une majorité islamo-conservatrice au pouvoir et une minorité kémaliste et laïque, le porte-drapeau du HDP tente aussi de faire bouger les lignes du débat politique turc en mettant l'accent sur l'aspect multiculturel de la Turquie, les droits des femmes ou, plus inédit, des homosexuels.

M. Demirtas est donné bon dernier du premier tour de dimanche avec moins de 10%, loin derrière l'archi-favori Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et son rival de l'opposition nationaliste et social-démocrate, Ekmeleddin Ihsanoglu.

Mais il n'a pas renoncé à franchir le cap des 10% et à contraindre ainsi M. Erdogan, qui tient fermement les rênes du pays depuis 12 ans, à un second tour qui ferait de lui un "faiseur de sultan" très courtisé.

"La Turquie est à la croisée des chemins", répète le candidat kurde du haut des estrades. "Soit nous choisissons de renforcer un peu plus notre Etat autoritaire, soit nous ouvrons la voie à un changement fondamental en prenant des mesures démocratiques radicales qui satisferont les aspirations de tous les opprimés".

Ce discours centré sur la reconnaissance des droits et des différences tranche avec le discours politique des deux autres candidats.

- 2015 en ligne de mire -

"Demirtas met l'accent sur les libertés et le pluralisme, alors qu'Erdogan a placé sa campagne sous le signe de la puissance", note Ilhan Kaya, professeur à l'université Yildiz d'istanbul, "il (Demirtas) est la voix de ceux qui veulent la justice plutôt que le pouvoir".

Le vote de la minorité kurde de Turquie s'éparpille entre le HDP de M. Demirtas et le Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan, qui a fait des gestes en sa direction dans le cadre des discussions de paix ouvertes avec le chef emprisonné des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan.

Entre autres mesures, le gouvernement a reconnu le droit d'utiliser la langue kurde dans les écoles privées ou devant le tribunaux et, plus récemment, fait voter une loi destinée à relancer ce processus, aujourd'hui paralysé.

Mais ce clin d'oeil appuyé à son électorat a été jugé insuffisant par la communauté kurde, favorable à une large autonomie reconnue par la Constitution.

Depuis la fin 2012, M. Demirtas a activement participé aux pourparlers destinés à mettre un terme à la guérilla kurde, qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984. A plusieurs reprises, il a joué les émissaires auprès de M. Öcalan.

En endossant les habits de candidat à la magistrature suprême, il a adopté un ton moins militant. "Je ne pense pas que je ferai une telle visite (à M. Öcalan dans sa prison, ndlr) en tant que président de la République turque", a-t-il confié.

Mais Selahatin Demirtas continue à se poser en adversaire résolu de l'AKP de M. Erdogan. Les législatives de 2015 en ligne de mire, son mouvement doit absolument réunir 10% pour être représenté au Parlement.

"Demirtas défie ouvertement le Premier ministre, il est très en pointe pour dénoncer les allégations de corruption qui pèsent sur lui", souligne Ilhan Kaya.

Avec toujours la même volonté de ratisser large, au-delà du seul vote kurde. "Si tous les pauvres, homosexuels, femmes et travailleurs pouvaient se donner la main (...) aucun dictateur ne pourrait leur barrer la route", a-t-il lancé la semaine dernière à Istanbul.
(AFP, Fulya OZERKAN, 8 août 2014)

Demirtaş Criticizes TRT on TRT

Presidential candidate Selahattin Demirtaş and Nationalist Movement Party’s chairman Devlet Bahçeli reacted to TRT’s one-sided broadcast on August 10 Presidential Elections. Demirtaş criticized TRT in his election speech on TRT with "closed" remarks and Bahçeli said “TRT is serving to Erdoğan” at his Afyonkarahisar demonstration. TRT Haber ceased the broadcast after Bahçeli’s remarks.

“There is a little time left before the Presidential elections and as you all can see very closely TRT is very objective, unbiased and treats equally to all candidates. They show a great example of fair and polite attitude, especially towards me, and I’m having the excitement and happiness of giving this speech from this precious institution’s screen.”

Social media discussed Demirtaş’s remarks. Many users shared the video of his speech’s 30 second long TRT related part.

Bahçeli also criticized TRT at his Afyonkarahisar demonstration.

“Televisions are propagandizing candidate Recep Tayyip Erdoğan all day. 17 of these televisions are partisan, some of them are supporters and some gave up because of their fear. There are three different candidates and only one of them has this opportunity, how do you think you can find democracy and justice in Turkey with a situation like this?” 

“Turkish Republic’s television is a corporate communication tool. They are standing on their feet with our taxes. The employees are receiving their payments as public servants, they don’t have an employer, and their employer is this public. But, they’re sparing 500 hours to propagandize for Recep Tayyip Erdoğan, they give 3 hours to one of the other candidates and 7 hours to the other one.  In a situation like this, the public is not the employer anymore, the candidate Recep Tayyip Erdoğan is.”

TRT News ceased the broadcast after these remarks of Bahçeli.
(BIA, August 4, 2014)

HDP deputies: Parliament must be recalled to debate ISIS attacks

HDP Istanbul MP Sebahat Tuncel and Mardin MP Erol Dora organised a press conference yesterday in parliament to draw attention to the ISIS attacks in Sinjar.

Tuncel said Kurds and a significant number of Turkmen were facing the threat of ISIS assaults, underlining that these attacks needed to be placed on the agenda in Turkey. She added that there had been no response to allegations that many people from Turkey had joined ISIS, adding: "We call on the government, state and parliament to do its duty. Thousands of people are hungry and thirsty and facing ISIS attacks. There must be an extraordinary meeting of Parliament to discuss what needs to be done. We call on the international community, ISIS must be expelled from the Middle East."

Tuncel added that the AKP government had taken no steps to prevent ISIS, saying: "It is suspicious that, despite it having such good relations with South Kurdistan, it has taken no action. We are waiting for an answer from the Prime Minister. Do you consider ISIS to be a terrorist organisation or not? We expect civil society organisations and the opposition in Turkey to show the necessary reaction to the massacre in Sinjar."

Syriac MP Erol Dora said that ISIS had bombed places of worship in the region, adding that ISIS attacks shamed humanity and that it was unacceptable for people to be killed on account of their beliefs. Dora said: "many women and children have been murdered. The Turkish government has said nothing. Governments must condemn such things and support the people."

Tuncel also drew attention to the resolution process, saying that it should not be sacrificed for the sake of elections. Sebahat Tuncel added: "We expect action from Beşir Atalay (deputy PM), not words. It is time for action, people in Turkey can no longer tolerate the failure to take steps. Nothing has been implemented."
(ANF, August 7,  2014)

Les Kurdes irakiens, syriens et turcs mènent une offensive contre les jihadistes

Les combattants kurdes d'Irak, de Syrie et de Turquie ont uni leurs forces dans une rare alliance pour faire face aux jihadistes dans le nord irakien et secourir des milliers de civils bloqués dans les montagnes voisines.

Ces civils, en majorité issus de la minorité yazidie, ont fui les jihadistes de l'Etat islamique (EI) qui ont chassé ces derniers jours les forces kurdes de plusieurs villes proches de Mossoul, tombée aux mains des insurgés sunnites au début de leur offensive lancée le 9 juin.

Sinjar, à 50 km de la frontière syrienne, est tombée dimanche, provoquant la fuite de dizaines de milliers de civils. Jusqu'à 200.000 personnes seraient concernées, selon l'ONU. Les jihadistes s'étaient auparavant emparés de la ville de Zoumar, de petits champs pétroliers et de Rabia, un poste-frontière entre la Syrie et l'Irak.

Cette nouvelle avancée permet à l'EI, qui s'est déjà emparé de larges pans de territoire irakien, d'asseoir son contrôle sur cette zone qui relie Mossoul à la frontière syrienne et, au-delà, aux territoires syriens sous son contrôle.

Après ces revers cuisants, et face à l'incapacité de l'armée fédérale à contrer les jihadistes, des combattants kurdes du PKK turc, du PYD syrien et des peshmergas irakiens, trois groupes aux relations souvent tendues, ont mis temporairement leurs différends de côté pour unir leurs forces.

Les Kurdes venus de Syrie et de Turquie "sont chargés de combattre" les jihadistes "dans la région de Rabia et Sinjar", à l'ouest de Mossoul, a déclaré Hallo Penjweny, haut responsable du parti de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK).

"Nous (les peshmergas), nous occupons de Zoumar et du reste du secteur au nord et à l'est de Mossoul", a-t-il annoncé.

Lundi, Bagdad avait décidé d'appuyer la contre-offensive des peshmergas, dans un mouvement rare de coopération illustrant la gravité de la situation.

Le porte-parole de l'armée Qassem Atta a affirmé mercredi que l'aviation avait mené un raid contre un bâtiment utilisé comme une cour islamique par les jihadistes à Mossoul.

Il a assuré que 60 jihadistes avaient été tués et que 300 détenus, accusés par exemple de fumer ou de porter des habits occidentaux, avaient pu prendre la fuite. Si des témoins à Mossoul ont fait état de la frappe, ils n'ont pas confirmé les autres informations.

- 'Nous sommes massacrés' -

Le retrait de Sinjar des peshmergas a obligé des milliers de civils à fuir, et en particulier de nombreux Yazidis, minorité kurdophone persécutée de longue date. Nombre d'entre eux sont maintenant bloqués dans des montagnes désertiques, menacés autant par la faim et la soif, que par les massacres des jihadistes.

Selon Bagdad, des hélicoptères de l'armée leur ont largué 77 tonnes de vivre et d'eau depuis mardi, mais un responsable de l'UPK a prévenu mercredi que les forces kurdes auraient besoin de plusieurs jours avant de pouvoir leur assurer un passage sûr.

"Le principal problème pour l'instant c'est qu'ils n'ont pas de nourriture. Ils ont commencé à chasser de petits animaux dans les montagnes, ils mangent tout ce qu'ils peuvent trouver", a déclaré à l'AFP Abou Abbas, qui a réussi à atteindre le Kurdistan, mais dont les enfants sont bloqués dans les montagnes.

"Plusieurs enfants sont déjà morts et ont été enterrés dans la montagne", a-t-il ajouté. L'Unicef a évoqué mardi un premier bilan de 40 enfants morts.

"Je pense qu'il sera difficile pour eux de survivre encore plus de deux ou trois jours", a-t-il prévenu.

Une députée yazidie a éclaté en sanglots mardi au Parlement irakien: "Nous sommes massacrés, notre religion est en train d'être rayée de la surface de la terre".

Le Conseil de sécurité de l'ONU a prévenu que les persécutions de l'EI contre les minorités pouvaient "constituer un crime contre l'humanité".

Les peshmergas subissent le poids de la sécurisation d'un territoire qui s'est agrandi de 40% depuis qu'ils ont pris position dans certaines zones abandonnées par l'armée face à l'avancée jihadiste.

Mercredi, un combattant kurde a été tué et 13 autres blessés dans un attentat suicide à la voiture piégée à un poste de contrôle peshmerga entre Mossoul et Erbil, selon des sources de sécurité.

Pendant ce temps, à Bagdad, les violences font aussi rage: au moins 30 personnes y ont été tuées et 70 blessées dans une série d'attentats.
(AFP, 6 août 2014)

demirtask

Le candidat Demirtas rassemble des milliers de partisans à Istanbul

Des milliers de personnes se sont rassemblées dimanche à Istanbul pour soutenir le candidat kurde à la prochaine élection présidentielle, Selahattin Demirtas, au cours d'un meeting qui a donné lieu à des témoignages de sympathie à l'égard du chef rebelle kurde emprisonné, Abdullah Öcalan.

Environ 10.000 personnes se sont réunies malgré le soleil et l'humidité sur la place de Kadiköy, grand district sur la rive asiatique de la métropole, a constaté l'AFP.

De nombreux manifestants arboraient des drapeaux aux couleurs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit) ou à l'effigie de son leader, qui purge depuis 15 ans une peine de prison à vie dans le nord-ouest de la Turquie.

D'autres banderoles affichaient le slogan électoral du candidat kurde: "Demirtas pour le changement démocratique, pour la paix".

L'élection présidentielle se déroulera pour la première fois au suffrage universel le 10 août, avec éventuellement un deuxième tour le 24. Le Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2003, est donné grand favori.

"Depuis de nombreuses années, ils ont essayé de faire de nous des ennemis afin que nous (Kurdes et Turcs) ne soyons pas côte à côte", a déclaré à la foule M. Demirtas, un député âgé de 41 ans, promettant de lutter contre toutes les discriminations, qu'elles concernent les kurdes, les homosexuels ou les femmes.

"La présidence constituera une occasion de susciter un vent de changement afin que tous les opprimés puissent se tenir debout", a encore lancé le candidat, qui arrive en dernière position dans les sondages, derrière M. Erdogan et son principal rival de l'opposition, l'érudit de l'islam Ekmeleddin Ihsanoglu.

Cependant le vote kurde pourrait être décisif pour M. Erdogan, qui négocie depuis deux ans une difficile solution politique avec Öcalan et le PKK pour mettre fin à un conflit sanglant qui perdure depuis 1984.

La Turquie a longtemps eu la hantise d'un Kurdistan indépendant dans le sud-est anatolien, peuplé majoritairement de Kurdes, une
minorité forte d'environ 15 millions de membres (sur une population de 76 millions). Mais elle a noué ces dernières années des liens de plus en plus étroits avec les Kurdes d'Irak, qui jouissent d'une autonomie dans le nord du pays.
(AFP, 3 août 2014)

Rassemblement des partisans d'Erdogan à Istanbul

Des dizaines de milliers de partisans du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan se sont rassemblés dimanche à Istanbul, la plus grande ville de Turquie, pour son dernier meeting de campagne une semaine avant l'élection présidentielle.

Brandissant des drapeaux affichant le slogan de sa campagne "Volonté nationale, pouvoir national" et portant des casquettes de baseball avec l'inscription Erdogan, des dizaines de milliers de personnes ont afflué dans un immense complexe sportif en plein air.

"Ce sera peut-être notre dernier meeting à Istanbul. Mais je ne dis pas adieu à Istanbul, je ne vous dis pas adieu", s'est exclamé M. Erdogan d'une voix enrouée.

"Si Dieu le veut, mon voeu est d'être enterré dans cette ville. Je suis ici non pas en tant que Premier ministre, pas en tant que candidat à la présidence, mais en tant qu'Erdogan de Kasimpasa", a-t-il déclaré, faisant allusion au quartier déshérité d'Istanbul où il a passé sa jeunesse.

"Nous sommes venus ici non pas pour être maîtres de la nation mais pour servir cette nation", a-t-il ajouté.

M. Erdogan a attaqué son principal rival, Ekmeleddin Ihsanoglu, ancien président de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), et a assuré qu'une "nouvelle Turquie" allait remporter l'élection du 10 août.

"Il se fait appeler le professeur", a-t-il dit d'Ihsanoglu, un intellectuel au ton conciliant.

"Il peut parler trois langues. Etes-vous à la recherche d'un interprète ? Si nous étions à la recherche d'un interprète, il y a plusieurs personnes qui peuvent parler au moins cinq langues! Je peux faire ce travail avec mon propre interprète", a ironisé M. Erdogan.

M. Erdogan, qui est Premier ministre depuis 2003, a ajouté: "Cet individu (Ihsanoglu) ne connaît absolument rien à la politique".

La plus grande incertitude dans ce scrutin, le premier d'un président au suffrage universel en Turquie, est de savoir si M. Erdogan va gagner dès le premier tour ou si un second tour sera nécessaire.
(AFP, 3 août 2014)

Des jihadistes de l'Etat islamique s'emparent de Sinjar en Irak

Des jihadistes de l'Etat islamique (EI) se sont emparés dimanche de la ville irakienne de Sinjar, jetant sur les routes jusqu'à 200.000 personnes, selon l'ONU, et infligeant aux forces kurdes leur deuxième revers en deux jours.

La prise de Sinjar, à 50 km de la frontière syrienne, constitue une nouvelle victoire pour les jihadistes qui ont proclamé fin juin un "califat" à cheval sur l'Irak et la Syrie, après s'être emparés d'importants pans de territoires. Elle provoque une vive inquiétude quant au sort des minorités que la ville abrite.

"Les peshmergas (combattants kurdes) se sont retirés de Sinjar, l'EIIL est entré dans la ville", a expliqué à l'AFP Kheir Sinjari, un responsable de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), en désignant l'EI par son ancien acronyme. "Ils ont hissé leur drapeau sur les bâtiments gouvernementaux".

"Les peshmergas se sont repliés dans les zones montagneuses et reçoivent des renforts", a cependant précisé une source haut-placée au sein des forces kurdes.

Située entre la frontière syrienne et Mossoul, Sinjar comptait 310.000 habitants mais accueille aussi des dizaines de milliers de réfugiés ayant fui devant l'avancée des insurgés sunnites ces dernières semaines dans la région. Une partie de ces réfugiés sont des Turcomans chiites.

La ville est aussi le foyer historique des Yazidis, une minorité kurdophone adepte d'une religion pré-islamique en partie issue du zoroastrisme. Les jihadistes les considèrent comme des adorateurs du diable.

"Des milliers de personnes ont déjà fui (Sinjar), certaines en direction des montagnes avoisinantes qui sont toujours sous contrôle kurde, et également en direction de Dohouk", dans la région autonome du Kurdistan irakien, a indiqué un autre responsable de l'UPK.

Selon lui, les combattants de l'EI ont détruit peu après leur arrivée dans la ville le sanctuaire de Sayyeda Zeinab, fille de l'imam Ali et figure vénérée de l'islam chiite.

L'EI a pour sa part publié sur internet des photos de ses membres patrouillant dans la rue principale de Sinjar.

- Nouveau revers pour les Kurdes -

"Une tragédie humanitaire est en train de se dérouler à Sinjar", a déclaré l'émissaire de l'ONU en Irak, Nickolay Mladenov.

Brendan McDonald, un responsable du bureau de l'ONU pour les affaires humanitaires, a pour sa part évoqué des informations signalant jusqu'à 200.000 personnes déplacées.

"Il y a un besoin immédiat en eau, en vivres, en abris et en services médicaux", a-t-il insisté.

La prise de Sinjar intervient au lendemain de celle de Zoumar, une autre ville proche de Mossoul d'où l'EI a chassé les forces kurdes, au prix de combats meurtriers.

Les insurgés se sont emparés en même temps de deux champs de pétrole ayant une production totale de 20.000 barils par jour, Ain Zalah et Batma, et d'une petite centrale électrique.

Zoumar comme Sinjar font partie des zones prises par les peshmergas à la faveur du retrait de l'armée irakienne, complètement dépassée au début de l'offensive des insurgés sunnites en juin.

Considérées comme les plus efficaces et les mieux organisées du pays, les forces kurdes sont toutefois sous pression en raison de difficultés financières et du poids que représente la sécurisation d'un territoire élargi de 40%.

La région autonome ne touche plus sa part des recettes pétrolières nationales et peine à écouler sa production d'hydrocarbures.

Selon un haut responsable, une délégation kurde est actuellement aux Etats-Unis pour tenter d'obtenir un soutien militaire, ce qui devrait nécessiter en théorie l'accord de Bagdad, où les institutions sont pour l'instant quasi-paralysées.

Après des tractations laborieuses pour élire un président du Parlement sunnite et un président de la République kurde, les élus chiites ont normalement jusqu'au 8 août pour désigner leur candidat au poste de Premier ministre.

Le sortant Nouri al-Maliki, dont le bloc est arrivé largement en tête lors des élections d'avril, brigue un troisième mandat mais reste vivement critiqué pour son autoritarisme et son choix de marginaliser la minorité sunnite.

Tout comme les peshmergas, les forces gouvernementales sont à la peine face aux jihadistes. Dans la nuit de vendredi à samedi, au moins 23 soldats ont été tués dans une attaque de l'EI à Jourf al-Sakhr, sur la route reliant les bastions insurgés aux villes saintes chiites au sud de Bagdad.
(AFP, 3 août 2014)

Menacés de massacres, les habitants de Sinjar appellent le PKK à leur secours

Les habitants de Sinjar , dans la province de Ninova, appellent le PKK et les combattants kurdes syriens à venir protéger leur région face à la menace jihadiste, après le retrait des peshmergas qui auraient laissé les habitants sans défense.

Cette région majoritairement Kurde, de religion yézidi,  était sous la menace directe de l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL), après la chute de Mossoul, le 10 juin. Aujourd’hui, le 3 août, les yézidis fuient leur maisons.

Neuf peshmergas ont été tués le 2 aout dans une embuscade des jihadistes près du village de Sihela, dans la région de Zakho.

Des violents combats ont également eu lieu le 2 aout lors d’ne attaque menée par des jihadistes contre un barrage et une installation pétrolière près de Mossoul, faisant au moins 14 morts parmi les Peshmergas kurdes, dont un haut gradé.

LES KURDES SYRIENS ENTRENT EN IRAK

Les forces kurdes irakiens ont fini par se retirer, ce qui a permis aux combattants de l’EIIL de s’emparer de deux petits champs de pétrole, Ain Zalah et Batm.

Pour épauler les peshmergas, les combattants kurdes syriens sont entrés en Irak par le poste-frontière de Rabia, située en face de la ville de Til Kocher (Al-Yaroubia) sous contrôle des Unités de Défense du Peuple (YPG), armée kurde syrienne constituée de femmes et d’hommes.

Les pesmergas se sont également retirés du poste-frontière de Rabia et de la région de Sinjar (Şengal en kurde), a-t-on appris de sources locales. Les kurdes yézidis sont entrés en résistance avec leurs moyens, tout en appelant les combattants du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et les YPG à venir défendre cette région menacée de massacres.

Connus pour leurs crimes sauvages contre l’humanité et crimes de guerre, les jihadistes de l’EIIL ont avancé d’abord, avec des armes lourdes, vers des villages de Girzerik, Sibashakhidir, Tilbana,Tilkassab et Kocho, puis sont entrés dans la ville de Sinjar. Craignant de massacres, les habitants de cette région fuient en masse.

Le président du mouvement démocratique des Yezidis, Said Hassan, a affirmé que les villageois se réfugient dans la montagne Sinjar. « Nous appelons le PKK à agir pour défendre notre peuple » a-t-il dit.

Les combattants du PKK et les YPG seraient déjà en marche pour stopper l’avancée des jihadistes et protéger la population locale, selon des sources kurdes.

LES KURDES, SEUL RAMPART CONTRE L’EIIL

Les jihadistes de l’EIIL ont subit des nombreuses défaites successives contre les combattants kurdes syriens, épaulés par le PKK. Les YPG ont repris fin juillet plusieurs collines autour de Kobani (Aïn al-Arab en arabe) aux mains des jihadistes.

Au moins 685 membres de l’EIIL ont été tué au cours du mois de juillet dans la région de Kobani, selon les YPG qui affirment avoir détruit six chars et quatorze bases de l’EIIL et avoir saisi de nombreuses armes.

72 combattants et combattantes kurdes ont perdu la vie lors de ces combats. Les jihadistes avaient l’intention de prendre la ville avant la fin du Ramadan, le 28 juillet, mais ils ont du fuir dans plusieurs zones.

Source : http://www.actukurde.fr/haberayrinti.php?id=665

Armed attack targets election office of Demirtaş

Attacks against the Peoples’ Democratic Party (HDP) are increasing ahead of the upcoming presidential election for which the party nominated Selahattin Demirtaş, former co-chair of the Peace and Democracy Party (BDP).

Following the recent attacks against the HDP members involved in election campaign for Demirtaş in Rize, Samsun and İzmir, an election office for the HDP candidate was targeted by an armed attack in Küçükçekmece district of Istanbul yesterday evening. Some HDP members were in the office when the attack was carried out.

According to eye witnesses, three people in a car started to track an HDP vehicle as it made propaganda announcements in the neighborhood.

After tracking the HDP car to the election office, assailants opened fire on the office only a few minutes after the party members entered in. The armed attack has luckily caused no casualties.

Assailants left the scene after taking a shot at the office, and turned back soon after, when one among them once again attempted to open fire on the office and was prevented by another assailant in the car who warned that the scene was much crowded. The car swiftly left the scene after the assailant that carried a gun in the hand insulted party members and swore at them.

Police didn’t come to the scene despite being informed by the party members targeted by the attack. After waiting for three hours, HDP members in the office went to Halkalı police headquarters and delivered a bullet casing they found in the office, used in the attack.

Crime science investigation units went to the HDP office and made examinations at the scene of the armed attack later.

Releasing a statement after the incident, HDP concemned the armed attack, and pointed out that dark forces have once again mobilized, just like what they do before every election, in response to the enthusiasm and support created among the people by the HDP presidential candidate Selahattin Demirtaş.

HDP members will make a statement to the press in front of the office at noon today to condemn the attack.
(ANF, August 1,  2014)

HDP: Death of İbrahim Öksüz in Gazi a provocation

Last night a 14-year-old boy, İbrahim Öksüz, died in the Gazi neighbourhood of Istanbul. The HDP stated that the bullet that killed the boy came from a provocateur’s gun, stressing the seriousness of the situation.

A few days ago the People’s Front tried to remove a stand set up by the HDP for its Presidential candidate, Selahattin Demirtaş, in the Nurtepe neighbourhood of Kağıthane district, leading to clashes. Last night these clashes broke out again.

The incident began after a group alleged to be drug dealers beat up a member of the People’s Front during the day. At around 8 in the evening members of the People’s Front held a march to protest at the beating up. During the march shots were fired at the marchers and a gun fight broke out. During the armed clashes İbrahim Öksüz (14), on his way home from his job in a garment workshop, was wounded by a stray bullet. He was taken to the Şişli Etfal Hospital, but died at around 11 pm.

Despite the People’s Front TV station, Halkın Sesi, saying on its website that the clashes were between the People’s Front and drugs dealers, following news of Öksüz's death attacks began on HDP members.

The HDP Istanbul provincial office issued a statement regarding the clash, saying that the tension that began a few days ago when the People’s Front attacked a stand set up by the Free Democratic Alevi Association in support of Selahattin Demirtaş, had reached a worrying point with the death of 14-year-old İbrahim Öksüz as the result of a shot from a provocateur’s gun.

The HDP stated it had expended great efforts to end the tension, adding: “We thought the problem had been resolved. However, it appears that just when our Presidential candidate Selahattin Demirtaş has established strong links with the poor of the shanty towns and Alevis, dark forces in revolutionary garb have implemented a successful project and taken the life of a 14-year-old boy.” 

The HDP made the following appeal to the People’s Front: “We call on the People’s Front to immediately abandon its provocative stance of encouraging violence, trying to prevent our electoral campaigning, and disseminating black propaganda regarding our party and its members.”

The statement offered condolences to the family of İbrahim Öksüz and demanded a full investigation of the incident be carried out.

The statement ended by saying: “Whoever attempts to prevent our march for peace and freedom will fail and a life with freedoms will be attained.”
(ANF, August 1,  2014)

Minorités / Minorities

Turkey's Jewish intellectuals denounce being targeted

Prominent figures such as scholar and columnist Soli Özel, leftist writer Roni Margulies, economist Cem Behar and former radio host and activist Avi Haligua, stressed their opposition to Israel’s actions in a letter released Aug. 29. However, they also added that no one should expect unity of opinion in a community of 20,000 people, and expressed their wish that their opinion not be interpreted based on their identity.

Here is the full letter:

"Israel’s latest attack on Gaza led, once again, to cries of ‘Why does the Jewish community remain silent?’ A campaign was even launched that claimed that the Jews of Turkey bear responsibility for what Israel does in Gaza.

"No citizen of this country is under any obligation to account for, interpret or comment on any event that takes place elsewhere in the world, and in which he/she has no involvement. There is no onus on the Jewish community of Turkey, therefore, to declare an opinion on any matter at all.

"It is anyway not possible for a community of 20,000 to declare a unified opinion. No human community can be monolithic and the Jewish community is not. Its members include people of all kinds, with a great variety of views.

"In the same way the people of Turkey cannot be held responsible for the barbarity of what the Islamic State [of Iraq and Levent, ISIL] does because a number of Turks are among its fighters, the Jewish community of Turkey cannot be held responsible for what the state of Israel does. It is racism to hold a whole people responsible for the actions of a state and we wish to declare that we are opposed to this.

"We, the undersigned, are children of Jewish families in Turkey. It is incumbent upon us to express an opinion on the attack on Gaza precisely to the same degree that it is on any other citizen of Turkey, no less, and certainly no more.

"None the less, we wish to declare we are opposed to the Israeli state’s policies on Gaza, not because we are of Jewish origin, but because we are human. We may not agree on all matters, some of us oppose all of Israel’s policies, some of us oppose some of them. But all of us are opposed to Israel’s aggression, militarism, expansionism and the violence it brings upon the Palestinian people.”
(hurriyetdailynews.com, August 30, 2014)

Armenia hands invitation letter to Erdoğan to mark 100th anniversary of 1915

Armenian Foreign Minister Edward Nalbandian has officially invited Turkish President Recep Tayyip Erdoğan to a ceremony that will mark the 100th anniversary of the killing of Ottoman Armenians in 1915.

Nalbandian attended Erdoğan’s inauguration ceremony in Ankara on Aug. 28, where he handed him the official letter to attend the ceremony next year.

“During the reception given after the ceremony in the honor of the heads of delegations, Nalbandian had a short conversation with President Erdoğan and handed him the official invitation letter by the President of Armenia Serzh Sargsyan to attend the Remembrance Ceremony, dedicated to the victims of the Armenian Genocide, which will take place in Yerevan on April 24, 2015,” a written statement by the Armenian Foreign Ministry said Aug. 29.

The Turkish Foreign Ministry declined to comment on the issue.

For the first time, Erdoğan offered condolences for the mass killing of Armenians under Ottoman rule during World War I. His comments came on the eve of the 99th anniversary of the mass deportation of Armenians in 1915. Erdoğan said the events of 1915 had “inhumane consequences,” and expressed hope that those who died were at peace.
(hurriyetdailynews.com, August 29, 2014)

Well-known Turkish Jewish couple murdered at Istanbul home

A well-known Turkish Jewish couple who created one of the most iconic brands of Turkey have been murdered at their home in Istanbul.

Police found the bodies of Jak Karako, 77, and his wife, Georgia Karako, 69, at their apartment in Istanbul’s Ortaköy neighborhood on Aug. 22. Their caretaker, who fled, is suspected to have stabbed the couple.

The police, who search for the caretaker as part of the ongoing investigation, surrounded the building and interrogated locals.

Jak Karako was one of the founders of Ören Bayan, the most famous yarn brand in Turkey. Famous actresses, like Türkan Şoray, have played in the brand’s TV ads. Moiz Dana, the other co-founder, died while travelling to the United States in 2009. The sons of Karako and Dana had taken over the company from their father in the 1990s. The families later sold the company due to financial troubles.
(hurriyetdailynews.com, August 22, 2014)

erdogan

Dérapage raciste d'Erdogan le turco-sunnite contre Arméniens, Grecs et Juifs!

Dans un nouveau dérapage, le Premier ministre turc Tayyip Erdogan, en répondant à la question d'un journaliste de la chaîne NTV, a lâché : "Certains ont dit que j'étais d'origine géorgienne. Encore plus laid, ils ont prétendu, pardon, que j'étais Arménien. Je suis Turc!"

Déjà en 2011, le Premier ministre avait déjà déclaré au sujet de son origine ethnique : "ils m'ont fait juif, Arménien, et je m'en excuse, Roum [Grec]".
 
En 2004, lors d'une visite en Géorigie, il avait lui-même affirmé qu'il était issu d'une famille originaire de Batoum installée à Rize puis à Istanbul. La droite nationaliste lui reprochait depuis longtemps de ne pas affirmer haut et fort sa turcité. Tayyip Erdogan vient de le faire lors de l'émission : "je suis Turc", a-t-il pris soin de préciser.

Lors d'un meeting récent,
Erdogan avait demandé à Kemal Kiliçdaroglu, leader du principal parti d'opposition (CHP) de revendiquer sa confession alévie: "Kiliçdaroglu, toi, tu peux être alévi. Je te respecte. N'hésite pas, n'aie pas peur. Affirme-le sans crainte. Moi, je suis sunnite, je le dis aisément. On n'a pas besoin de tromper le peuple".
 
Erdogan avait également lancé en direction de Selahattin Demirtas, leader du parti pro-kurde HDP et candidat présidentiel: "il est Zaza mais il trompe mes frères kurdes".
 
L'autre prétendant à la magistrature suprême, Ekmeleddin Ihsanoglu, avait aussi été la cible d'Erdogan. "Il est né en Egypte, ce n'est pas un enfant de cette terre", avait-il jeté en pâture à une foule en liesse.
 
Les observateurs estiment qu'Erdogan joue sur l'argument des identités pour consolider sa base électorale, plutôt nationaliste turque et conservatrice sunnite, afin de remporter le scrutin présidentiel dès le 1er tour. ll s'est néanmoins engagé à devenir le "président du peuple" et le "président des 76 millions de Turcs"... (Médias turcs, 6 août 2014)

Polémique après le commentaire anti-arménien d'Erdogan


Le Premier ministre turc et candidat à l'élection présidentielle de dimanche Recep Tayyip Erdogan a suscité mercredi une nouvelle polémique en assimilant à une insulte le fait que ses rivaux lui ont attribué des origines arméniennes.

"Certains ont dit que j'étais d'origine géorgienne. Et, encore plus déplaisant, ils ont prétendu, excusez-moi, que j'étais arménien. Autant que je le sache de mon père et de mon grand-père, je suis turc", a déclaré M. Erdogan lors d'un entretien télévisé diffusé mardi soir par la chaîne d'information NTV.

La petite phrase du grand favori du scrutin présidentiel, qui dirige le pays depuis 2003, a sans surprise provoqué l'indignation sur les réseaux sociaux.

Un député influent du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), Hürsit Günes, a dès mercredi déposé une plainte en Justice contre le chef du gouvernement pour "propos racistes", a rapporté le quotidien Milliyet.

"Excuse-moi mais va-t-en et deviens le président d'un autre pays", lui a lancé sur Twitter un journaliste turc d'origine arménienne, Hayko Bagdat.

"Il est déplaisant d'être un Arménien ou bien est-ce que c'est une honte ? S'il vous plaît, expliquez-vous, maintenant !", a renchéri sur les réseaux sociaux une présentatrice de la chaîne de télévision privée CNN-Türk, Nevsin Mengu.

Même le Parti de l'action nationaliste (MHP), pourtant peu suspect de brader le prestige de la Turquie, a tiré à boulets rouges sur le Premier ministre.

"Nous avons des nouvelles du XXIe siècle à faire passer à Erdogan: être arménien n'est pas un crime, une faute, déplaisant, embarrassant ou coupable. Ses paroles constituent un crime d'incitation à la haine puni par nos lois", a écrit le mouvement d'opposition.

- 'Maladie du dirigeant fou' -

La déportation et le massacre de plusieurs centaines de milliers d'Arméniens par les troupes de l'Empire ottoman en 1915, qu'Ankara refuse de considérer comme un génocide à l'inverse de nombreux autres pays, est un sujet sensible en Turquie.

M. Erdogan a présenté en avril des condoléances inédites à la communauté arménienne de Turquie, niant cependant tout génocide.

Depuis le début de sa campagne présidentielle, M. Erdogan, 60 ans, connu pour sa rhétorique volontiers clivante et provocatrice, a multiplié les références ethniques et confessionnelles dans ses discours.

Le week-end dernier, il a exhorté le chef du CHP, Kemal Kiliçdaroglu, à revendiquer sa confession alévie, une minorité musulmane progressiste, et a rappelé la sienne. "Kiliçdaroglu, toi, tu peux être alévi. Je te respecte. N'hésite pas, n'aie pas peur. Affirme-le sans crainte. Moi, je suis sunnite".

L'électorat turc est très majoritairement conservateur et sunnite.

M. Erdogan a également publiquement désigné comme "l'Egyptien" son principal rival à la présidentielle, le candidat d'opposition Ekmeleddin Ihsanoglu, qui a étudié au Caire. Et il a souligné que son troisième adversaire à ce scrutin, le Kurde Selahattin Demirtas, appartenait en fait à l'ethnie zaza.

"Oui, Kiliçdaroglu est alévi, Demirtas est zaza et Ihsanoglu est égyptien et vous êtes un voleur", a titré en "une" cette semaine le quotidien de gauche BirGun, en référence au scandale de corruption qui vise M. Erdogan et plusieurs de ses proches.

Le Premier ministre a tous les symptômes de la "maladie du dirigeant fou", a renchéri mercredi la députée d'opposition Aytun Ciray.
(AFP, 6 août 2014)

Réaction du CCAF contre les propos racistes d’Erdogan

Le
Bureau national du CCAF ( Conseil de coordination des organisations arméniennes de France) vient de diffuser le communiqué suivant suite aux propos racistes d’Erdogan:

Se livrant à une nouvelle provocation, Recep Tayyip Erdogan a assimilé ce jour à une insulte le fait d’avoir été accusé par ses rivaux d’avoir des origines arméniennes.

Cette déclaration illustre hélas la condition des Arméniens de Turquie et le racisme dont ils continuent à faire l’objet dans ce pays, cent ans après le génocide de 1915.

Loin de lutter contre la politique de haine qui avait conduit à cette tragédie, les autorités turques continuent jusqu’à aujourd’hui à en reproduire les mécanismes.

L’État turc qui s’est construit sur le cadavre du peuple arménien, l’anéantissement de ses entités chrétiennes et l’oppression des Kurdes ne s’est toujours pas affranchi de la logique de son crime fondateur.

Les propos d’Erdogan, qui avant de manifester son mépris à l’égard des Arméniens avait nié leur génocide, ne sont que la résultante de cette situation qui n’a que trop duré et dont, en tout état de cause, l’Europe doit se protéger.

Face aux risques d’importation de ce climat de haine, le CCAF appelle une nouvelle fois la France et les États de l’Union européenne à faire preuve de courage et de fermeté dans leur législation contre le racisme et le négationnisme qui constituent les deux volets indissociables d’une même idéologie criminelle. (http://www.ccaf.info/item.php?r=3&id=611)


Appel des églises orientales pour la manif pacifique du 6 août à Bruxelles
Responsables des Eglises Orientales en Belgique (Arménienne, Assyrienne, Chaldéenne, Copte, Maronite, Melkite, Syriaque) ainsi que des églises Catholique et Orthodoxe viennent de lancer l'appel suivant pour la manifestation pacifique du 6 août 2014 à Bruxelles:
"Comme nous vous l’avions annoncé, une manifestation pacifique aura lieu le 6 Août 2014 à 12h00, Place du Luxembourg à Bruxelles, devant le parlement européen pour la paix au Proche-Orient et pour soutenir les chrétiens d’Orient.

"C’est une occasion pour nous de porter les souffrances de nos frères et sœurs devant les autorités et l’opinion publique belge par une marche de paix. Venez nombreux pour que nous n’ayons pas du sang sur nos mains par notre silence et notre indifférence. Que lorsque le Seigneur nous demandera où est ton frère ? Qu’as-tu fait ? Nous pouvons répondre non comme Caïn, suis-je responsable de mon frère ? Mais que notre réponse soit en vérité et en acte par notre amour pour eux. Aidons-les en manifestant dans la paix et l’unité de nos églises. Pour que le monde voie la souffrance de nos frères et croie que nous voulons la paix dans l’amour de Dieu et le respect dans la différence. 
Soyons la voix des opprimés, des chrétiens d’Orient qui n’ont plus que la souffrance à vivre sur leur terre.

"Que la  souffrance des nôtres se transforme en joie et la guerre en paix pour notre Proche-Orient et nos chrétiens en Orient.

"Que Dieu vous bénisse et qu’il les garde du Mal.

"Invitions toutes les personnes de bonnes volontés et partageons l’information avec tout le monde qui a le souci de la dignité de l’être humaine et le désire de construire un monde de paix."

Info: zadik.avedikian@yahoo.fr

Dink's lawyer: PM protecting those involved in Dink murder

Fethiye Çetin, an attorney representing the family of slain Turkish-Armenian journalist Hrant Dink, slammed Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan on Thursday for his recent remarks about the Dink murder case and claimed that the government is trying to protect those who were involved in the assassination.

According to news portal T24, Çetin criticized Erdoğan for saying that the Hrant Dink case was merely personal and not a complex plan, saying: “The prime minister is protecting his staff [government officials] with those words. For example, [former Interior Minister] Muammer Güler is still a deputy of the Justice and Development Party [AK Party]. Furthermore, Engin Dinç is chief of intelligence. We also have Celalettin Cerrah, Reşat Altay… The list can go on. Erdoğan said those words in order to protect those people and many more.”

Former Trabzon intelligence chief Engin Dinç, who has been accused of obstructing justice in the Hrant Dink case, was assigned to be the intelligence chief of the National Police Department. Cerrah is a former İstanbul police chief and Altay was the chief of police in Trabzon at the time of the murder.

Presidential candidate and Prime Minister Erdoğan made a statement to the Vatan daily last week while on his way back from an election rally in Diyarbakır. “The Hrant Dink case was personal. It is not possible to compare that with the parallel state [referring to the Hizmet movement--a civil society organization that Erdoğan has claimed seeks to overthrow his government]. This parallel state is a security issue. They [Hizmet movement] intend to take control of government institutions. It would be a mistake to compare the Dink matter with the parallel state,” Erdoğan said.

Çetin has claimed that Erdoğan called Hrant Dink's family after the assassination in 2007 and told them that he was being targeted, too. “In a phone call to Hrant Dink's family, Erdoğan said that those who murdered Hrant Dink were after him, too. Now I want to ask Erdoğan a question. Are those who want to kill him just three youngsters? Is it that simple? Furthermore, how can a person who is running for president comment so easily on an ongoing investigation?” Çetin asked.

Claiming that the prime minister used the Dink case as political material in order to weaken his enemies, Çetin said that Erdoğan has decided not to manipulate the case further for now. “Erdoğan brought the opposition to its knees. He either put them in prison or he has them under great pressure. That is why he is no longer using the Dink case as political material. He used Dink in order to start the Ergenekon investigation [an investigation of a criminal network that started five years ago]. But obviously, he does not need it anymore. If he needs it in the future; however, I believe he could use it again.” Çetin added.

Dink was shot and killed by an ultra-nationalist teenager in broad daylight seven years ago. The hitman, Ogün Samast, and 18 others were brought to trial. During the process, the lawyers for the Dink family and the co-plaintiffs in the case presented evidence indicating that Samast did not act alone. Another suspect, Yasin Hayal, was given life in prison for inciting Samast to murder. However, Erhan Tuncel, who worked as an informant for the Trabzon Police Department, was found not guilty of the murder.

Rober Koptaş, editor-in-chief of the bilingual Armenian weekly Agos, where Hrant Dink was editor-in-chief at time of his murder, also made a statement to the T24 news portal on Thursday, saying: “It seems like the prime minister is not afraid of anything or anyone on his way to Çankaya [presidential palace] from Kasımpaşa [the İstanbul district where Erdoğan grew up], but look how he has ended up. The Hrant Dink assassination is an obvious source of fear for him. In order to cover up the case, Erdoğan is trying to leave the Hizmet movement holding the bag. This is a perfect example of Erdogan's U-turn,” Koptaş said in his statement.

Main opposition Republican People's Party (CHP) Deputy Chairman Sezgin Tanrıkulu also criticized Erdoğan on Wednesday for his recent remarks on the Dink case, claiming that the government is trying to bury the case.

In a written statement released on Wednesday, Tanrıkulu accused Erdoğan of not taking any concrete steps in order to capture the players behind the scenes in the Dink murder. “Dink's assassination was not a result of personal enmity. It was nothing but an organized crime. Although Prime Minister Erdoğan knows about every single person involved in this murder, the real players still got away with what they did. Only the gunman was sentenced to a prison term,” Tanrıkulu said in his written statement.
(TODAY'S ZAMAN, July 31, 2014)

Fatih Akin incapable de faire jouer Hrant Dink à un acteur turc

Aucun acteur turc ne veut jouer Hrant Dink, un journaliste d'origine arménienne assassiné en 2007 en Turquie, ce qui a suscité la suspension d'un projet de film sur ce sujet, a regretté le réalisateur germano-turc Fatih Akin.

"J'ai échoué à convaincre un comédien turc de jouer le rôle de Hrant Dink, tous ont trouvé mon scénario très dur", a affirmé le cinéaste dans un entretien à l'hebdomadaire
arménien Agos, publié mercredi.

Fatih Akin, réalisateur allemand d'origine turque, qui a remporté l'Ours d'or de la Berlinale en 2004 avec "Head On" et a réalisé aussi "De l'autre côté" ou "Soul Kitchen", a indiqué n'avoir d'autre choix que de "suspendre le projet de film" à la mémoire de l'ex-rédacteur en chef d'Agos.

Le 19 janvier 2007, Hrant Dink, 52 ans, a été abattu de deux balles dans la tête à Istanbul devant les locaux d'Agos, l'hebdomadaire bilingue turco-arménien qu'il dirigeait, par un jeune nationaliste âgé de 17 ans, un crime qui a bouleversé la Turquie.

Hrant Dink oeuvrait à la réconciliation entre Turcs et Arméniens, mais il était haï par les nationalistes turcs.

La procédure à l'encontre de plusieurs complices du jeune tueur est toujours en cours après une série d'imbroglios judiciaires.

Le film "The Cut" de Fatih Akin prenant position en partie pour la cause arménienne au sujet du génocide arménien durant les dernières années de l'empire ottoman (1915-1917), avait été retiré par le réalisateur du festival de Cannes 2014.

La Turquie rejette officiellement un génocide, évoquant des massacres entre Turcs et Arméniens durant la dislocation ottomane. Les tueries et les déportations d'Arméniens ont fait plus de 1,5 million de morts selon les Arméniens, 250.000 à 500.000 selon la Turquie.

Le tabou sur cette page sombre de l'histoire de la Turquie s'est fissuré ces dix dernières avec une multiplication du débat intellectuel.
(AFP, 31 juillet 2014)

Politique intérieure/Interior Politics
tokmak

Erdogan, nouveau "sultan",
Davutoglu, son "grand vizier"


(Dessin: Sözcü, August 27, 2014)

L'ex-Premier ministre islamo-conservateur, Recep Tayyip Erdogan, est officiellement devenu jeudi le nouveau président de la Turquie, nouvelle étape après un règne sans partage de onze ans à la tête du pays dénoncé comme "autocratique" par ses adversaires.

Deux semaines après son élection dès le premier tour du scrutin, M. Erdogan, 60 ans, a prêté serment au cours d'une cérémonie au Parlement, boudée par les députés du principal parti d'opposition ayant quitté la salle, signe de l'extrême tension politique depuis des mois.

Après une étape obligée au mausolée du père de la Turquie moderne et laïque Mustafa Kemal Atatürk, il a pris ses quartiers au palais présidentiel de Cankaya, où il succède à son compagnon de route Abdullah Gül avec la ferme intention de diriger personnellement le pays.

"Je suis le premier président élu au suffrage universel de l'histoire de notre pays et de l'histoire vieille de 2.000 ans de la Nation turque", a-t-il déclaré devant un parterre d'invités dans son premier discours de chef de l'Etat.

"Je sais que cela m'impose une responsabilité beaucoup plus grande. Je promets d'honorer cette confiance aussi longtemps que je vivrai", a ajouté M. Erdogan.

Pour avoir les coudées franches, il s'est choisi un successeur fidèle à la tête du parti au pouvoir et du gouvernement, l'ex-ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, 55 ans, qui a été chargé dans la soirée de former un nouveau gouvernement après un bref entretien à la présidence.

La composition du nouveau gouvernement de M. Davutoglu doit être connue vendredi.

Comme l'exige le protocole, M. Erdogan a solennellement juré de rester attaché "à la Constitution, à la suprématie du droit, à la démocratie, aux principes et aux réformes d'Atatürk et aux principes de la République laïque".

Les élus du Parti républicain du peuple (CHP) ont refusé de l'entendre et ont quitté bruyamment l'hémicycle avant même le discours présidentiel, jugeant "inconstitutionnel" le refus de M. Erdogan de quitter son poste de Premier ministre dès la proclamation de sa victoire électorale.

Avant ce coup d'éclat, le patron du CHP Kemal Kiliçdaroglu avait annoncé sa décision de boycotter la prestation de serment d'un homme qui, a-t-il dit, "se considère au-dessus des lois et ne respecte aucune règle".

Au cours de leur passation de pouvoirs, MM. Erdogan et Gül se sont efforcés d'afficher une parfaite entente pour faire taire les rumeurs de discorde.

"Nous avons ensemble (...) servi notre pays pendant sept ans et nous allons continuer à le faire", a dit le nouveau président. Son prédécesseur a insisté sur leurs "quarante années d'amitié et de fraternité".

A Istanbul, environ 200 jeunes manifestants membres d'un collectif d'opposition ont tenté de manifester près de la place emblématique de Taksim, théâtre de violentes manifestations contre le régime en été 2013, avant d'être refoulés par la police qui a fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau, a constaté un photographe de l'AFP.

Les priorités du nouveau couple exécutif Erdogan-Davutoglu

Le nouveau président turc Recep Tayyip Erdogan entame jeudi son mandat en position de force, légitimé par sa large victoire (52%) au premier tour du scrutin du 10 août, mais il est confronté, avec son Premier ministre Ahmet Davutoglu, à de nombreux défis.

Voici la liste des priorités du nouveau duo de l'exécutif turc:

- Réformer la Constitution

M. Erdogan l'a dit et répété. Pas question qu'il se contente, comme ses prédécesseurs, d'inaugurer les chrysanthèmes. "J'utiliserai toutes les compétences que me donne la Constitution", a-t-il dit. Comme convoquer et présider les Conseils des ministres.

Au-delà, le nouveau chef de l'Etat veut réformer la Constitution pour imposer un vrai régime "présidentiel", contre la volonté de l'opposition. Faute de déjà disposer de la majorité des deux tiers requise (367 sièges sur 550), il espère un raz de marée de son Parti de la justice et du développement (AKP) aux législatives de juin 2015. M. Davutoglu en a fait mercredi l'une de ses priorités.

- Garder le contrôle de l'AKP

Cofondateur et chef de l'AKP depuis 2001, M. Erdogan a été contraint de rendre sa carte, au nom de la nécessaire "impartialité" du chef de l'Etat. Avec Ahmet Davutoglu, il a choisi pour lui succéder un fidèle, peu susceptible de lui faire de l'ombre.

Mais le retour annoncé au sein du parti du président sortant Abdullah Gül risque de compliquer les choses. Tenant d'une ligne plus modérée que celle de M. Erdogan, il dispose de solides soutiens qui pourraient se déclarer si, par exemple, l'AKP de M. Davutoglu ne passe pas la barre des 376 élus l'an prochain.

- Poursuivre la lutte contre Fethullah Gülen

Le nouveau chef de l'Etat l'a redit mercredi: "le combat contre l'Etat parallèle qui a trahi mon pays (...) va continuer". Depuis l'hiver dernier, le mouvement de son ex-allié Fethullah Gülen est devenu son ennemi numéro 1, accusé de "complot" en propageant des accusations de corruption et en enregistrant ses conversations téléphoniques.

Après des purges sans précédent qui ont visé des milliers de fonctionnaires, plusieurs dizaines de policiers ont déjà été inculpés et arrêtés.

- Faire la paix avec les Kurdes

Dès le soir de sa victoire le 10 août, M. Erdogan a signalé sa volonté de relancer les pourparlers de paix avec les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), au point mort depuis un an. "Nous poursuivrons nos efforts jusqu'à l'aboutissement du processus de paix", a confirmé M. Davutoglu.

Le chef emprisonné du mouvement, Abdullah Öcalan, semble prêt à les accompagner sur cette voie. Il s'est réjoui de M. Erdogan en se disant convaincu que le conflit, qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984, "touche à sa fin".

- Sortir des guêpiers syrien et irakien

Prêt à tout pour accélérer la chute du président syrien Bachar al-Assad, M. Erdogan a longtemps soutenu, même s'il l'a toujours nié, ses ennemis les plus extrémistes, dont les jihadistes sunnites de l'Etat islamique (EI). Les succès accumulés par ce mouvement en Syrie et en Irak ont placé la Turquie dans une position très embarrassante, illustrée par la prise en otage de ses 49 citoyens enlevés à Mossoul (Irak).

Conséquence de la guerre civile, la Turquie accueille aussi plus de 1,2 million de réfugiés syriens, sources de tensions croissantes avec la population locale.

- Enrayer le ralentissement de l'économie

C'est peut-être le talon d'Achille de l'homme fort du pays. Après des taux "chinois" de plus de 8% en 2010 et 2011, la croissance turque donne de sérieux signes de ralentissement et menace de remettre en cause la marche en avant du pays, le principal argument de vente électoral de M. Erdogan.

L'économie turque souffre d'un fort déficit de ses comptes publics et d'une inflation élevée qui inquiètent les investisseurs étrangers, indispensables à sa bonne santé. Les pressions incessantes de M. Erdogan sur sa banque centrale pour qu'elle baisse ses taux d'intérêt préoccupent également les marchés. (AFP, 28 août 2014)

economist
                                                                                                               The Economist, August 8, 2014

Erdogan entame jeudi son premier mandat de président

Recep Tayyip Erdogan entame officiellement jeudi un premier mandat de cinq ans à la tête du pays qui doit prolonger le règne sans partage qu'il y exerçait depuis 2003 en tant que Premier ministre.

Deux semaines après son élection dès le premier tour du scrutin, M. Erdogan, 60 ans, doit prêter serment à 11h00 GMT devant le Parlement et succéder ainsi à son compagnon de route Abdullah Gül à un poste d'où il entend bien continuer à diriger la marche de la Turquie.

Pour s'assurer les coudées franches, Erdogan a choisi un fidèle pour lui succéder à la tête du parti au pouvoir et du gouvernement, le chef de la diplomatie Ahmet Davutoglu.

La présence des chefs d'Etat et du gouvernement d'une dizaine de pays est annoncée à son investiture, dont le président ukrainien Petro Poroshenko, selon l'agence de presse gouvernementale Anatolie.

Sitôt en place, M. Erdogan doit charger jeudi son dauphin de former sa nouvelle équipe ministérielle, qui doit être présentée dès vendredi.

Les dirigeants des grands pays occidentaux, alliés de la Turquie au sein de l'Otan, se sont eux faits représenter, signe de leur défiance croissante envers un homme de plus en plus soupçonné de dérive autoritaire et islamiste.
Il ne fait pas mystère de vouloir garder les rênes du pays jusqu'en 2023, date du centenaire de la République.

Le chef du principal parti d'opposition, Kemal Kiliçdaroglu, a ainsi décidé de bouder la cérémonie de jeudi, au nom de la défense de la "démocratie".

En lui remettant mercredi les clés de son Parti de la justice et du développement (AKP), Recep Tayyip Erdogan a clairement fait comprendre que M. Davutoglu poursuivrait le même voie politique que lui.

"Les noms changent aujourd'hui mais l'essence, la mission, l'esprit, les objectifs et les idéaux (que nous défendons) restent", a-t-il lancé dans son dernier discours de chef de parti.

"Ce n'est pas un adieu", s'est empressé d'ajouter le président Erdogan, qui a promis de "rester en contact" avec l'AKP, même si la Constitution lui impose de rompre tout contact au nom de sa nécessaire impartialité.

Déjà qualifié de "marionnette" par l'opposition, son successeur lui a clairement prêté allégeance.

"Nous allons construire la +nouvelle Turquie+ (le slogan électoral de M. Erdogan) main dans la main", a déclaré M. Davutoglu, "il n'y aura aucun conflit entre le président et son Premier ministre".

Dans la ligne des discours militants truffés de références religieuses de son prédécesseur, le futur Premier ministre a promis de poursuivre son combat contre les "ennemis de l'Etat", allusion au mouvement islamique de Fethullah Gülen honni par le régime, et accusé ceux qui ont manifesté en juin 2013 contre le gouvernement d'avoir voulu "détruire la confiance que nous avons rendue à notre peuple".

Comme le souhaite M. Erdogan, il a aussi fait sa "priorité" d'une réforme de la Constitution destinée à renforcer les prérogatives du président, jusque-là essentiellement protocolaires.

Un tel changement requiert une large victoire de l'AKP aux législatives prévues en juin 2015 afin d'obtenir la majorité des deux tiers (367 sièges sur 550) requise pour modifier la loi fondamentale. Le parti au pouvoir n'en détient que 313 aujourd'hui.
(AFP, 28 août 2014)

Understanding Davutoğlu, islamist and neo-ottoman

Haluk Gerger, ANF, August 27, 2014


Ahmet Davutoğlu is the new Turkish Prime Minister. He is known for his Islamist tendencies and his enthusiasm for 'neo-Ottomanism', which he calls 'strategic depth'.

This image blurs the 'essence' behind the intellectual shallowness and conceals his real function. With his new post the time has come to reveal this essence in a clearer way. This essence is significant, given that it also reflects the direction of the 'leader' and when this reality is grasped it is evident that Davutoğlu’s appointment is a conscious choice.
 
Davutoğlu is the spokesperson and implementer of green capital

The first point we need to establish is that Davutoğlu is the theoretician, spokesperson and implementer of capital in general, and in particular of 'green [Islamic] capital' which is the rising section of the big bourgeoisie, and of MÜSİAD, which is connected to the 'Anatolian tigers' and of the middle Eastern politics/goals that aim to attach themselves to international capitalism. Davutoğlu has from the beginning been the key figure of this 'strategic depth' of the Erdoğan/AKP governments which are the representatives of this rising capital.

The bourgeoisie represented by MÜSİAD (Independent Industrialists and Businessmen's Association) is a fundamental component of Turkey's efforts for 'regional hegemony'. In our book: “Economic component of Turkish Foreign Policy” (Yordam 2013), we asked whether this holding bourgeoisie consisting of a hybrid of small businessmen and traders had any ambitions apart from taking domestic power. And we concluded:

"…the newly emerging groups of capital with an Islamic label, possessing a 'hegemony of values', are constructing their own dominant ideology. This immature section of the bourgeoisie which has come from the market and attached itself to rampant globalisation has its own 'class aspirations'. With the disappearance of the 'fear of communism' and the collapse of the class movement, this new force, with the confidence inspired by the New World Order, is able to mobilise the masses who were victims of 'official ideology'. Its ambition is to create an economic area for itself under the US umbrella... Davutoğlu provides the arguments and the internal propaganda… The new bourgeoisie supports the AKP as it thinks an environment where it will be able to realise its ambitions may be created."

The essence of the 'strategic depth' of the new bourgeoisie lies in this search for markets and in efforts to gain regional hegemony. Davutoğlu’s theoretical arguments, based on a historical interpretation which is part of social engineering utilising Moslem-Ottoman references, is the varnish concealing this theory.

It would be naive to expect imperialism to merely watch as Turkey and its bourgeoisie uses its “soft power”. It is therefore necessary to take into consideration the fact that the driving force, the determining element, behind the Erdoğan government and the ideological/theoretical arguments of Davutoğlu is the United States of America.

During a period when it was no longer possible for Turkey, with its bourgeoisie which is alienated from the region and under the authority of its bureaucracy, to maintain its role as the gendarme/hit man of the interests of imperialism in the region, it was necessary for it to move from a solely 'militarist instrument' to being an element of 'soft power'. The Great Middle East Project (BOP) was one of 'organic domination' based on the capability of local dynamics to reproduce themselves, rather than on military impositions. In this context MÜSİAD/AKP as a role model for 'soft power' originating in Turkey's historical and socio-cultural roots in the region was much more functional than the old TÜSİAD/army whip. In place of the crude militarist, fainthearted pro-Western gendarme that excluded, and was excluded from, the region, and had lost its social power and ideological influence, a real 'Trojan Horse' based on an Islamic discourse and Anatolian conservatism and finding its concrete expression in the MÜSİAD/AKP able to develop relationships/dialogue with peoples of the region without recourse to coercion, was undoubtedly to be preferred. And that is what happened. The new bourgeoisie constituted the basis of this, Erdoğan the dominant leader, the AKP the political and organisational skeleton, the AKP government the implementer and Davutoğlu the ideological/political background. Or, more correctly, they were given these tasks.
 
The code name of the Trojan Horse is 'Islam'

The 'strategic quagmire' into which Turkey has fallen in recent times was created in this way. So the ideological oration promoted by Davutoğlu with its Islamic references, discourse and image, based on the joint history and solidarity etc of peoples of the region is being sullied by capitalist/bourgeois greed. This sullying is being intensified by state interests and the hegemonic ambitions of arrogant nationalism. Subcontracting for imperialism is thus having its effect. Here, Islam is reduced to the function of a curtain covering darkness. 'Moderate Islam' is the 'code name' of collaboration and the Trojan Horse. In this murky atmosphere Islam, history and culture are used as the source of a degenerate ideology.

It is now at this juncture necessary to dwell on Davutoğlu being Prime minister as regards another vital subject. This is 'democratisation' and 'resolution' (which has become synonymous with the Kurdish question). This question is of crucial significance in order to understand fully what Davutoğlu embodies. It is of course impossible to understand Turkey's domestic and foreign policy without giving the Kurdish question a central position.

Theoretically the following may be stated: it is unthinkable that a mindset in pursuit of a chauvinistic hegemony with a colonialist character as a strategic goal might recognise freedom to something it already has in its claws. On the contrary, Davutoğlu’s duty is to be the loyal implementer and to produce theoretical/ideological justification for the ambitions of the 'great leader' to add more to those he already 'possesses'. This understanding foresees the 'self-government' provided by the 'Ottoman-Turkish tolerance' of those who are not Turkish. Even this distorted 'self-government' is seen as a privilege granted reluctantly to 'those who are ungovernable', and is based on obedience and comes at a price.

Support for ISIS in order to restrict the rights of the Kurds

Today, in practice, what is occurring is 'adding Mosul and Erbil to regions of hegemony in order to keep Diyarbakır’. While Davutoğlu was Foreign Minister he endeavoured to ensure the Kurds were unable to gain a status. When it fell foul of the 'red lines' of the US in South Kurdistan it had to back down and use 'soft power', blackmail, and the carrot and stick approach to impose its hegemony on the South, with US support. In another part, in Rojava, it went as far as to support the most vicious forces, such as ISIS and similar groups, in order to restrict the national democratic rights of the Kurds.

Davutoğlu expressed this at a meeting of the 'Friends of Syria Group' in Tunus on 26 February 2012 thus: 'We weren't in Iraq, but we are in Syria.' To see what Turkey sought and what it found in Syria during Davutoğlu's time it is sufficient to look at ISIS.

The 'old' and the 'new' merged in Syria under Davutoğlu’s engineering. The 'joint mentality' of the state, both old and new, is that 'if there had been a Turkish presence in Iraq backed up by military power, a Kurdish formation would not have been created', 'not even grass would have grown', as a Turkish general once said. Consequently, the same mistake was not to be made again, and efforts were to be made in Rojava, even if it meant even grass would not grow for the Kurds. This was the lesson of Iraq. Former Chief of the General Staff Hilmi Özkök said the following in an interview in Milliyet newspaper on 6 May 2010: 'As İlker [Başbuğ] Pasha [general] said: we wanted the 1 March bill in Parliament (regarding involvement in the 2003 Iraq invasion) to be approved. …if only it had been approved….we would have engaged the PKK…if it had gone through Turkey would have had a say in both security and politically, not just in Northern Iraq but in Iraq as a whole. The PKK would not have been able to set up home in Northern Iraq so easily. Political developments could also have been very different.' Erdoğan too, said on 31 August 2012 on Habertürk TV that: 'you know, I wanted the 1 March motion to be approved'. Davutoğlu ran the joint classic policy of the state in Syria without parliamentary approval together with those who are chopping off heads. Islam and fraternity, part of Davutoğlu’s ideological discourse, have thus been sullied.

The policy of maintaining the anti-democratic order in Turkey centred on the Kurdish question has inevitably led to regional alliances with raving militarism and enemies of democracy. In this way the nightmare has descended on the region with all its lethal outcomes.

In this new period in which we are being swept towards the maelstrom it will be necessary to watch the actions of the 'Great Leader's Prime Minister bearing in mind the essence behind the image. Only in this way will it be possible to make a realistic assessment of explicit or clandestine plans.

davutoglu
Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdogan (L) attends Friday prayers with Libya's Mustafa Abdel Jalil (C) and
 Foreign Minister Ahmet Davutoglu (R) in Tripoli, Sept. 16, 2011. (photo by MAHMUD TURKIA/AFP/Getty Images)


Early writings reveal the real Davutoglu

Prime Minister Recep Tayyip Erdogan became Turkey’s first directly elected president Aug. 10, setting off speculation as to who he will anoint as his successor. Ahmet Davutoglu, the foreign minister, is seen as a top contender for the job when Erdogan’s Justice and Development Party (AKP) meets to elect a new leader Aug. 27. The choice may seem odd, however. Davutoglu is blamed by many for ruining Turkey’s foreign affairs. His much vaunted “zero problems with neighbors” policy lies in tatters. For the first time in the republic's history, Turkey does not have an ambassador in Cairo or Tel Aviv. Relations with the United States have cooled over Erdogan’s tirades against Israel, his alleged support for jihadists in Syria and the brutality with which he suppressed mass anti-government protests last year. The Islamic State continues to hold 49 members of the Turkish consulate hostage in Mosul. Turkey’s soft power is fading fast.

Yet, when Davutoglu became foreign minister in January 2009 after serving as Erdogan’s chief foreign policy adviser for seven years, he was the darling of the international media. Charming and knowledgeable, he was courted by fellow diplomats who hung onto his every word. Davutoglu’s magnum opus — "Stratejik Derinlik" (“Strategic Depth”) published in 2001, before the AKP government came to power, and never translated into English — on his vision of a new regional order, in which borders would melt and Turkey would take center stage, was hailed as a work of genius. Until the conflict in Syria erupted, and Turkey began arming and training rebels to overthrow the country’s President Bashar al-Assad, Erdogan (with his brawn) and Davutoglu (with his brains) inspired millions in the Arab street and beyond.

So what went wrong? Behlul Ozkan, a Fletcher School-educated assistant professor of political science at Istanbul’s Marmara University and a former student of Davutoglu, decided to find out. Ozkan dug up over 300 articles penned by Davutoglu in the 1990s, and mostly published in pro-Islamic journals, newspapers and magazines. Few of these are available online.

In an interview with Al-Monitor, Ozkan said the picture of Davutoglu that emerges through his writings is deeply troubling. He argues that Davutoglu is an "Islamist ideologue," whose grandiose ambitions clash with reality and whose vision of a pan-Islamic "lebensraum"  ("living space") — is underpinned more by power than by ethics.

The interview:

Al-Monitor:  When you studied under Davutoglu at Marmara University in the late 1990s what impression did you form of him?

Ozkan:  He was a good professor who worked hard at being impartial. He did not talk about his “strategic depth” theory in those days. Still, one could detect the influence of classical expansionist imperial geopolitics on his thinking.

I am referring in particular to imperial geopolitical theories developed in the first half of the 20th century by Western strategists like Alfred Thayer Mahan, Harold Mackinder, Karl Haushofer and Nicholas Spykman. Their effect is obvious in the articles that I scanned and that were written when Davutoglu was a young doctoral candidate. Many of his ideas are not original but imported. He simply grafted them onto his pan-Islamic worldview. What inspired him though was not the West’s liberal humanitarian ideals and its advocacy of individual rights, but rather the kind of geopolitical thinking that prevailed in Germany in the early 20th century; one that saw politics as more of a power struggle in which the ends justify the means. Few are aware of this and he was long regarded as a star, a poster boy for political Islam in Turkey. Davutoglu came from a comfortably well-off family. He went to the best schools; the German-language Istanbul Boys’ High School and then Bosphorus University, where he received a Western-style education. At the same time, he studied the Quran.

Al-Monitor:  What do you mean by Davutoglu’s pan-Islamic worldview?

Ozkan:  The neo-Ottomanist label that is frequently attributed to Davutoglu is misleading. He criticizes neo-Ottomanism in his articles for being too Western-oriented. Davutoglu is a pan-Islamist. He is deeply influenced by Islam, yet he also uses Islam to achieve his foreign policy goals. He believes in a Sunni Muslim hegemonic order led by Turkey that would encompass the Middle East, the Caucasus and Central Asia, and include Albania and Bosnia as well. And I say Sunni because Iran is not part of this envisaged world. He argues that Turkey cannot be confined to its present-day borders. Should it continue to cling to its post-Cold War policy of preserving the status quo, Turkey will be destroyed. He believes that the nation-states that were formed in 1918 were artificial. But he does not idealize post-nation-state systems such as the European Union. To the contrary, he wants to go back in time to an order based on Islamic unity, on which Turkey expands its power not through military power but by creating spheres of influence. But this is a fantasy that has no academic basis.

Al-Monitor:  But hasn’t the unraveling of Syria and Iraq vindicated him in certain respects?

Ozkan:  Davutoglu foresaw that authoritarian regimes would collapse. But he believed that Islamic parties inspired by the Ikhwan [Muslim Brotherhood] would take their place. He saw the fall of [Libyan leader Moammar] Gadhafi as a turning point. What he failed to take into account was the resilience of Arab socialism and Arab nationalist currents. This is particularly true in Syria where Davutoglu believed that Bashar al-Assad would fall in less than six months. The fact remains that no matter how dictatorial and brutal, the Baath regime continues to be supported by different segments of Syrian society. And it is only because the West intervened militarily that Gadhafi was toppled.

Al-Monitor:  But Turkey initially did not support regime change in Libya. Davutoglu made friends with the very dictators he wanted gone. Isn’t this a contradiction?

Ozkan:  This shows the hard pragmatic edge to Davutoglu’s policies. He pursues unrealistic dreams through realpolitik. He is a big fan of Henry Kissinger. His main goal was not to cultivate Arab leaders but to win the hearts of their people by building strong economic and cultural ties; to conquer the fort from within, if you will. When the time was ripe, Turkey would become an influential player in the domestic politics of these countries. Assad said, for instance, that Davutoglu would always ask about jailed Ikhwan leaders and when they would be freed. He wanted Assad to share power with them. This pragmatism was carried to an extreme. Erdogan was awarded a human rights medal by Gadhafi. He used to call Assad his “brother.” One can promote trade but if one claims to be guided by ethics as Davutoglu does, you should not accept medals from dictators.

Al-Monitor:  How much influence does Davutoglu have over the prime minister?

Ozkan:  Erdogan has the final say in almost all spheres of policy, save foreign affairs. One very simple reason for this is that, unlike Davutoglu, he doesn't speak any foreign languages. He comes from a very different educational background. Erdogan doesn't really fully grasp foreign relations. He lacks the intellectual formation to do so. So he relies on Davutoglu and did so long before Davutoglu became foreign minister. Yet Davutoglu was not able to put his pan-Islamist policies into action because Abdullah Gul, who had a far more realistic, Western-oriented approach, was foreign minister at the time.

Al-Monitor:  You have been following Davutoglu for a long time. What surprised you most in his articles?

Ozkan:  What I saw was a man who was far more radical in his thinking than as portrayed in “Strategic Depth.” Moreover, I realized that the book was not written from scratch. Some of the passages are copied word for word from his previous articles. But in many instances the tone has softened. Though he never overtly opposes Israel’s existence, one senses that he does. In his previous articles, he refers to Israel as a “geostrategic tumor” and “a weed.” And in “Strategic Depth” he uses terminology and concepts long abandoned in the West to describe his vision for the 21st century. These include “lebensraum,” which was used by German expansionists. Frankly, I was shocked.

Editor's Note: This article has been updated since its initial publication

Read more: http://www.al-monitor.com/pulse/originals/2014/08/zaman-davutoglu-ideologue-behlul-ozkan-academic-akp-islamic.html#ixzz3BCTZxAEN

chpAprès sa défaite à la présidentielle,
la révolte ébranle le CHP


Le nouvel échec cuisant subi par le Parti républicain du peuple (CHP) lors du scrutin présidentiel remporté par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, a sonné l'heure de la révolte qui bruisse d'appels à un changement de stratégie et de chef.

Depuis 2002, le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) de M. Erdogan a imposé sa domination sans partage sur la vie politique turque en réalisant un "grand chelem" inédit.

L'élection d'Erdogan lors du scrutin présidentiel a fait l'effet d'un électrochoc au sein du vénérable CHP, créé par Mustafa Kemal Atatürk.

A peine les résultats connus, les critiques ont commencé à viser l'état-major du CHP, contraint en réaction de convoquer un congrès extraordinaire les 5 et 6 septembre.

La députée Emine Ülker Tarhan a ouvert le feu en exigeant un virage à gauche du parti et la démission de son président, Kemal Kiliçdaroglu. "Le CHP a tenté d'être un parti comme les autres et a échoué", a-t-elle lancé, "il doit désormais choisir une nouvelle voie, ou continuer à se mentir à lui-même".

Dans la ligne de mire de l'élue, le candidat commun retenu par le CHP et le Parti de l'action nationaliste (MHP, extrême droite) pour la présidentielle.

Ekmeleddin Ihsanoglu, 70 ans, n'a pas fait le plein de voix dans la frange laïque et la plus à gauche du mouvement et n'a pu recueillir que 38% des voix, loin des 52% obtenus par le chef du gouvernement.

Mardi, un autre ténor du parti est sorti du bois en annonçant sa candidature à la présidence. "Le CHP ne répond pas aux aspirations démocratiques des électeurs", a affirmé Muharrem Ince, qui a accusé son chef d'être un "dictateur".

Et d'autres pourraient suivre, spécule la presse turque, dont le président de l'ordre des avocats de Turquie, le très médiatique Metin Feyzioglu.

Mis en cause, M. Kiliçdaroglu a d'abord rejeté la responsabilité de la défaite sur les abstentionnistes. "Les vacanciers n'ont pas voté", a-t-il argué. Puis il a accusé ses rivaux de "manquer de loyauté". Avant d'accepter, sous la pression, de réunir un congrès pour une explication de texte qui s'annonce orageuse.

"Ceux qui m'ont critiqué ont demandé un congrès, nous l'aurons", a-t-il dit cette semaine, "et tout le monde respectera la discipline du partie après ce congrès".

Ancien inspecteur des impôts, le chef du CHP n'est pas réputé pour son charisme. Mais son image de "Monsieur propre" avait suscité beaucoup d'espoir lorsqu'il a succédé en 2010 à l'indéboulonnable Deniz Baykal, empêtré dans une affaire de moeurs.

Au plus fort du scandale de corruption qui a ébranlé le régime l'hiver dernier, il a fait feu de tout bois contre le Premier ministre, qualifié de "voleur". Mais ni ces attaques, ni le recentrage du parti n'ont réussi à enrayer la spirale de la défaite.

Même contesté, Kemal Kiliçdaroglu devrait pourtant garder les rênes du parti, pronostiquent les analystes. "Il va continuer à diriger le CHP, et même profiter du congrès pour l'épurer de ses courants dissidents", estime Deniz Zeyrek, le chef de bureau du quotidien Hürriyet à Ankara.

Une perspective qui fait enrager ses adversaires, convaincus que le ralentissement de l'économie et la dérive "autocratique" du régime doivent profiter à l'opposition.

"La Turquie est en perte de confiance" à l'étranger, a souligné l'ancien ministre turc de l'Economie, Kemal Dervis, ex-administrateur du Programme de l'Onu pour le développement (PNUD) et partisan d'un départ de M. Kiliçdaroglu.

Mais au sein-même du parti, beaucoup doutent qu'un changement de casting suffise à permettre son retour au pouvoir, tant la popularité de M. Erdogan semble solide.

"En l'état actuel des choses, sans véritable réforme, s'il y avait 100 élections, le CHP les perdrait toutes", se désespérait récemment un député CHP d'Adana, Turgay Develi, "à force d'être vaincu, le CHP ne sait plus comment gagner".
(AFP, Burak AKINCI, 22 août 2014) Dessin: samanyoluhaber.com

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                                                    http://www.halkhaber.org/2014/07/28/karikatur-isidi-kim-besliyor-2/

Néo-ottoman Davutoglu choisi pour succéder au premier ministre Erdogan

Le Premier ministre et président élu Recep Tayyip Erdogan a, sans surprise, fait jeudi de son fidèle ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu son successeur à la tête du parti islamo-conservateur au pouvoir en Turquie et du gouvernement.

M. Davutoglu travaille aux côtés de l'actuel Premier ministre depuis son arrivée à la tête du gouvernement en 2003. Il fut d'abord son conseiller diplomatique, avant de prendre en 2009 le portefeuille de ministre des Affaires étrangères.

Député AKP de sa province natale de Konya (centre), ce polyglotte est le maître d'oeuvre de la nouvelle diplomatie turque, dite néo-ottomane, qui a vu le retour de la Turquie sur l'avant-scène mondiale, notamment au Moyen-Orient.

Le bilan de cette politique dite de "zéro problème avec les voisins" s'est toutefois singulièrement dégradé. Depuis le "Printemps arabe de 2011", Ankara a des relations exécrables avec l'Egypte, la Syrie et Israël, jadis son allié.

Il est accusé d'avoir soutenu l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL-ISID en turc) depuis le début du conflit en Syrie.

A l'issue d'une réunion de plusieurs heures de l'état-major de son Parti de la justice et du développement (AKP), Erdogan a dévoilé le nom de son dauphin devant un parterre de dignitaires du parti, sous un tonnerre d'applaudissements.

 "Je pense que notre candidat à la présidence du parti et au poste de Premier ministre réalisera les idéaux de la +nouvelle Turquie+ (son slogan électoral, ndlr) et les objectifs de l'AKP pour 2023 (centenaire de la République)", a-t-il déclaré.

Sitôt nommé, M. Davutoglu est monté à la tribune pour promettre à "M. le président" Erdogan de poursuivre le "mouvement de restauration" du pays qu'il a engagé il y a douze ans et l'assurer de sa totale allégeance.

"Aucune graine de discorde ne peut être plantée entre nous", a-t-il lancé.

Malgré les efforts de M. Erdogan pour maintenir un certain suspense, le choix de cet universitaire de 55 ans comme dauphin n'était plus qu'un secret de Polichinelle, complètement éventé mardi par le chef de l'Etat sortant Abdullah Gül.

De l'avis de nombreux observateurs, le futur Premier ministre Davutoglu ne devrait guère contrarier l'autorité du nouveau président Erdogan, qui a remporté dès le premier tour le scrutin présidentiel avec près de 52% des suffrages.

Agé de 60 ans, M. Erdogan envisage de modifier la Constitution pour y renforcer les prérogatives de la présidence, jusque-là largement protocolaires.

L'opposition a annoncé son intention de tout faire pour empêcher la présidentialisation annoncée du régime, qualifiée de "dérive autocratique". "La Turquie est entrée dans l'ère des Premiers ministres marionnettes", a regretté jeudi le chef du principal parti de l'opposition, Kemal Kiliçdaroglu.

Au cours de leur passation de pouvoir officieuse, les deux hommes ont effectivement joué l'air de l'union et de la complicité.

"La détermination de mon frère Davutoglu à combattre la structure parallèle a beaucoup joué dans mon choix", a déclaré M. Erdogan, dans une allusion au mouvement dissident de l'imam Fethullah Gülen, qu'il accuse d'avoir ourdi un "complot" contre lui. "Nos ennemis vont être déçus", a-t-il insisté.

De son côté, le futur chef du gouvernement a promis de maintenir à tout prix "l'unité" de l'AKP, alors que le retour annoncé dans le parti du président sortant Abdullah Gül alimente les rumeurs de divergences à sa tête.

Désormais choisi par son camp, M. Davutoglu devrait officiellement prendre la tête de l'AKP au cours d'un congrès extraordinaire prévu pour le 27 août. Sitôt investi, le 28 août, le président Erdogan le chargera de former un nouveau gouvernement.

Depuis plusieurs jours déjà, la presse turque bruisse de pronostics sur le nom de son successeur à la tête de la diplomatie turque.

En tête de la liste des prétendants, le directeur des services de renseignement (MIT) Hakan Fidan, un fidèle considéré comme le "gardien des secrets" de l'ère Erdogan, le ministre des Affaires européennes Mevlüt Cavusoglu ou celui de la Culture Ömer Celik.
(Agences de presse, 21 août 2014)

Gül: Davutoglu sera le prochain Premier ministre

Le président sortant turc, Abdullah Gül, a affirmé mardi soir que le chef de la diplomatie Ahmet Davutoglu succèdera au Premier ministre islamo-conservateur, Recep Tayyip Erdogan, élu président.

"A ce que je comprends, Ahmet Davutoglu sera le prochain chef de gouvernement", a-t-il dit à la presse, cité par les chaînes de télévision, lors d'une dernière réception au palais présidentiel.

"Nous devons tous l'aider à accomplir sa tâche, c'est moi qui l'avait convaincu à entrer en politique. Je vais le soutenir", a dit M. Gül.

Le nom de M. Davutoglu, député de Konya (centre) qui est ministre des Affaires étrangères depuis 2009 était mentionné de plus en plus fréquemment ces derniers jours dans les coulisses politiques de la capitale turque pour prendre la relève de M. Erdogan, élu lors d'un premier scrutin au suffrage universel le 10 août dernier.

M. Erdogan doit annoncer officiellement le nom de son successeur jeudi. Celui-ci sera d'abord élu lors d'un congrès extraordinaire président du parti au pouvoir, le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), convoqué pour le 27 août, puis formera un nouveau gouvernement après la prestation de serment du nouveau chef de l'Etat, le 28 août.

Abdullah Gül a en outre laissé entendre que pour l'heure il n'entendait pas retourner en politique active mais répété qu'"il est naturel de retourner à mon parti", l'AKP, dénonçant aussi un "manque de respect" à son égard de certains cadres de cette formation qui s'étaient clairement opposée à ce qu'il occupe une fonction dirigeante au sein du parti.

Cofondateur avec M. Erdogan de l'AKP, au pouvoir depuis 2002, M. Gül avait coupé tout lien avec sa formation après avoir été élu chef de l'Etat par le Parlement en 2007, comme l'exige la Constitution.

M. Erdogan, à la tête du gouvernement depuis 2003, a annoncé son intention de garder les rênes du pays en renforçant les pouvoirs du chef de l'Etat, à la faveur d'une réforme constitutionnelle.
(AFP, 19 août 2014)

Transition délicate vers le nouveau règne d'Erdogan sur la Turquie

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a engagé lundi la transition délicate qui doit lui permettre de perpétuer, contre les critiques, son règne de onze ans à la tête du pays, au lendemain de sa victoire au premier tour de l'élection présidentielle.

Sitôt élu, l'homme fort du pays s'est engagé dimanche soir à bâtir une "nouvelle Turquie" apaisée et débarrassée des "disputes du passé" qui la déchire.

Mais la volonté répétée de M. Erdogan de conserver les rênes du pouvoir et de mettre en place une présidence "forte" pendant les cinq ans de son mandat alimente les tensions avec l'opposition, qui dénonce sa dérive autoritaire et islamiste.

Sans perdre de temps, le Premier ministre a réuni dès lundi à la mi-journée les instances dirigeantes de son Parti de la justice et du développement (AKP) pour s'atteler à sa première tâche: choisir un successeur à la tête du parti et du gouvernement avant son investiture à la présidence le 28 août prochain.

Ce sera chose faite la veille, le 27 août, lors d'un congrès extraordinaire, ont-ils décidé.

"Nous n'avons pas encore discuté de noms", a confié le porte-parole de l'AKP, Hüseyin Celik, "les chefs du parti et le Premier ministre vont se consulter et nous nous mettrons d'accord sur le nom qui nous paraît raisonnable".

En tête de la liste des candidats figurent l'actuel ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, et deux vice-Premiers ministres, Ali Babacan et Bülent Arinç.

Même si le calendrier l'écarte de cette compétition, le futur ex-président Abdullah Gül a fait savoir lundi qu'il ne comptait pas se retirer de la politique et qu'il continuerait à peser sur l'avenir du parti dont il est un des cofondateurs.

"Je suis le président jusqu'au 28 août. Après cette date, il est naturel pour moi de retourner à mon parti", a-t-il confié à des journalistes.

Plus modéré que son compagnon de route, M. Gül n'a plus masqué ses différences avec M. Erdogan récemment, au point d'avoir un temps été considéré comme un possible rival.

Les tractations sur le nom du futur Premier ministre s'annoncent donc compliquées, surtout à cause de la volonté affichée par M. Erdogan de lui ravir la conduite de l'exécutif.

"Quel que soit son choix, cette personne va lui créer des problèmes en ce sens que la Constitution n'est pas écrite pour ce genre d'exercice du pouvoir", a souligné Ali Carkoglu, politologue à l'université privée Koç d'Istanbul.

Peu utilisés par ses prédécesseurs, les pouvoirs actuels dévolus au président lui donnent le droit de convoquer le conseil des ministres mais pas de proposer des lois ou de faire campagne au nom de son parti, deux domaines dévolus au Premier ministre.

Seule une réforme constitutionnelle, que M. Erdogan a déjà échoué à faire voter en 2013 faute d'une majorité parlementaire qualifiée suffisante, pourrait modifier cet équilibre.

Loin du raz-de-marée espéré, le score obtenu par M. Erdogan pourrait encore compliquer la donne. "Cela va avoir des effets sur la façon dont il envisage sa nouvelle présidence", a jugé M. Carkoglu, "il va devoir être plus prudent".

Selon les résultats officiels publiés lundi par le Haut-conseil électoral, M. Erdogan s'est imposé avec 51,79% des suffrages, devant le candidat commun de l'opposition social-démocrate et nationaliste Ekmeleddin Ihsanoglu (38,4%) et celui issu de la minorité kurde, Selahattin Demirtas (9,8%).

Le taux de participation, 74,12%, a été nettemment inférieur au taux de 89% enregistré lors des élections municipales de mars.

L'opposition a se battre pied à pied contre les projets de "présidentialisation" du régime par M. Erdogan, qu'elle accuse de dérive autoritaire et islamiste.

"Si la direction de ce nouveau régime prend des décisions contraires à la Constitution, nous allons vivre dans un climat explosif et nous diriger vers une crise constitutionnelle", a anticipé l'éditorialiste du quotidien Milliyet, Kadri Gürsel.

"Le risque politique reste élevé en Turquie (...) et pourrait décourager les investissements étrangers", a résumé lundi l'agence de notation financière Fitch's.

Lundi, la livre turque (LT) a clôturé en légère hausse autour de 2,15 LT pour un dollar et 2,88 LT pour un euro, mais la bourse d'Istanbul a dévissé de 2,4% à 77.271 points.

Comme le président russe Vladimir Poutine ou la chancelière allemande Angela Merkel, les présidents de l'Union et de la Commission européennes, Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso, ont félicité lundi M. Erdogan pour son élection.

Mais ils l'ont également exhorté à tenir sa promesse de jouer un "rôle conciliateur" à la tête du pays, à rebours des dérives récentes qu'ils ont souvent condamnées.
(AFP, Burak AKINCI, 11 août 2014)

padisahUn très controversé "sultan" élu à la présidence

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2003, a été élu dimanche président de la Turquie pour un mandat de cinq ans. Comme le suggéraient les sondages, il a largement devancé ses adversaires dès le premier tour de ce scrutin disputé pour la première fois au suffrage universel direct, avec 51,9% de suffrages.

Candidat commun de l'opposition social-démocrate et nationaliste, Ekmeleddin Ihsanoglu, un historien réputé de 70 ans qui a dirigé l'Organisation de la coopération islamique (OCI), a réuni 38,3% des suffrages, alors que celui de la minorité kurde, Selahattin Demirtas, en a rassemblé 9,7%.

Après une campagne au ton très agressif où il a multiplié les attaques contre ses rivaux, le nouveau chef de l'Etat s'est voulu apaisant en annonçant une "nouvelle ère", loin des "disputes du passé" qui ont agité ses onze ans de règne.

"Je serai le président de 77 millions de Turcs, et pas uniquement de ceux qui ont voté pour moi", a-t-il assuré devant des milliers de fidèles réunis sous le balcon du quartier général de son parti à Ankara.

"Je prie tous ceux qui me qualifient de dictateur et d'autocrate de revoir leur position", a-t-il lancé à ceux qui l'accusent de vouloir restreindre les libertés ou d'islamiser le pays.

Malgré le ton modéré du premier discours du président élu, l'opposition a dénoncé la volonté de M. Erdogan de présidentialiser le système politique turc et agité le spectre d'une dérive vers un régime autocratique.

"Nous sommes désormais confrontés à un pouvoir oppresseur qui n'est plus contrôlé par la Constitution mais essaie d'imposer son propre régime arbitraire", a ainsi lancé le porte-parole du Parti républicain du peuple (CHP), Haliç Koç.

"Pour de nombreuses raisons, la principale difficulté pour Erdogan n'est pas de remporter la présidentielle, mais ce qui va suivre", a pronostiqué l'universitaire Ziya Meral, de l'université britannique de Cambridge.


Dès les résultats définitifs connus, le Premier ministre s'est aussi symboliquement rendu à la mosquée Eyüp Sultan d'Istanbul pour prier, comme le faisaient les sultans avant de monter sur le trône de l'Empire ottoman, ont rapporté les télévisions turques.

Ses fidèles le vénèrent autant que ses critiques le haïssent. Vainqueur dimanche du scrutin présidentiel dès le premier tour, Recep Tayyip Erdogan s'est imposé en onze ans comme un maître absolu, mais de plus en plus contesté, de la Turquie.

Comme l'a prouvé ce nouveau succès, le dirigeant turc reste de très loin, à 60 ans, l'homme politique le plus populaire et le plus charismatique de son pays depuis Mustafa Kemal Atatürk, l'emblématique père de la République. "Il est le mâle dominant de la politique turque", résume un diplomate.

Dans l'esprit de la majorité religieuse et conservatrice du pays, il est celui qui leur a permis de bénéficier d'une décennie de forte croissance économique et d'une stabilité politique dont ils avaient perdu l'habitude.

Mais depuis un an, M. Erdogan est aussi devenu la figure la plus contestée de Turquie.

Dénoncé comme un "dictateur" dans la rue pendant les émeutes de juin 2013, il est considéré comme un "voleur" depuis sa mise en cause, l'hiver dernier, dans un scandale de corruption sans précédent qui a fait trembler son régime sur ses bases.

Des écoutes téléphoniques pirates l'ont dépeint en "parrain" extorquant des pots-de-vin aux patrons ou en autocrate imposant leur "une" aux médias. Et ses décisions de bloquer l'accès aux réseaux sociaux Twitter et YouTube ont suscité une avalanche de protestations, en Turquie comme dans les capitales étrangères.

"Il a définitivement perdu toute légitimité pour diriger ce pays", répète à l'envi son principal opposant, le social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu.

Toujours sûr de lui et de sa popularité, celui que rivaux et partisans présentent comme le nouveau "sultan" ne s'est pas démonté. Au contraire, M. Erdogan a riposté en reprenant sa stratégie favorite, celle de "l'homme du peuple" victime d'un "complot" des élites.

Pendant des semaines, il a galvanisé sa base en agitant le spectre d'un "complot" ourdi contre lui par ses anciens alliés de la confrérie de l'imam Fethullah Gülen. Avec succès, puisque son parti a remporté haut la main les municipales du 30 mars (45% des voix).

Pendant des années, son modèle de démocratie conservatrice, alliant capitalisme libéral et islam modéré, enchaîne les succès, dopé par la croissance "chinoise" de son économie et sa volonté d'entrer dans l'Union européenne (UE).

Réélu en 2007 puis en 2011, avec près de 50% des voix, il se prend alors à rêver à haute voix de rester aux commandes du pays jusqu'en 2023, pour célébrer le centenaire de la République turque.

Mais ce scénario se complique en juin 2013. Pendant trois semaines, plus de trois millions et demi de Turcs descendent dans la rue pour lui reprocher sa main de fer et sa politique de plus en plus ouvertement "islamiste".

- Dérives -

Le chef du gouvernement répond par une répression sévère des "pillards" et des "terroristes" qui le contestent, mais son crédit démocratique en prend un sérieux coup.

"Depuis qu'il a pris le pouvoir, il a progressivement viré du pragmatisme à l'idéologie, du travail d'équipe aux décisions personnelles, de la démocratie à l'autoritarisme", résume Ilter Turan, professeur à l'université Bilgi d'Istanbul.

En mai dernier, après la catastrophe minière de Soma (301 morts), il s'est lui-même chargé de nourrir son image controversée en menaçant physiquement un manifestant. "Si tu hues le Premier ministre, tu vas te prendre une claque !", lui a-t-il lancé.

M. Erdogan a repris le même discours clivant et agressif pendant sa campagne présidentielle. En dénonçant le "fascisme" d'Israël ou en fustigeant une journaliste "effrontée" qui avait osé le critiquer.

Sitôt élu dimanche, il a même été prier dans la fameuse mosquée Eyup Sultan d'Istanbul, comme le faisait les chefs de l'Empire ottoman.

Ces sorties ont réjoui ses partisans et conforté son image de chef auprès de ses fidèles, mais indigné encore un peu plus ses détracteurs.

"Dans ce climat très polarisé, le culte d'Erdogan constitue une menace pour la démocratie et la paix sociale en Turquie", s'est inquiété l'éditorialiste Kadri Gürsel.

Faute d'adversaire à sa mesure, Recep Tayyip Erdogan se prépare désormais à diriger le pays depuis une présidence "forte" qui, après celle modérée exercée par son compagnon de route Abdullah Gül, s'annonce tendue, heurtée et partisane.

"Erdogan va utiliser jusqu'à leur extrême limite tous ses pouvoirs constitutionnels", a prédit l'universitaire Ahmet Insel, "ça va conduire à une sérieuse crise de régime en Turquie, source d'encore plus d'instabilité et de turbulences".
(AFP, Philippe ALFROY-Burak AKINCI, 10 août 2014)

But d'Erdogan: Règne sans partage jusqu'en 2023

En briguant la présidence, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan espère rejoindre dimanche Mustafa Kemal Atatürk au Panthéon des plus grands dirigeants turcs, même si ses critiques lui reprochent précisément d'avoir mis en péril l'héritage du père fondateur.

Comme c'est la règle en Turquie, M. Erdogan, donné très largement gagnant du scrutin du 10 août, fait régulièrement référence au premier président de la République née en 1923 des ruines de l'Empire ottoman.

"D'Alparslan à Fatih (le Conquérant), de Kanuni (Soliman le Magnifique) à Yavuz Selim, d'Abdulhamid à Mustafa Kemal, des centaines, des milliers, des millions de héros ont écrit l'histoire de ce pays", a-t-il déclaré l'an dernier en récitant les noms de ceux qui ont régné sur l'actuelle Turquie depuis le XIe siècle.

Depuis son arrivée à la tête du pays en 2003, le chef du gouvernement ne fait guère mystère de son ambition de se faire une place dans les livres d'histoire.

Celui que partisans et adversaires désignent parfois comme le "nouveau sultan" s'enorgueillit d'être à l'origine de la formidable croissance qui a animé l'économie turque jusqu'en 2011 et d'avoir réussi à faire rentrer dans leurs casernes les militaires, qui exerçaient depuis des décennies leur pesante tutelle sur la vie politique du pays.

Fort de ce bilan, "Tayyip" Erdogan, dont le parti a remporté toutes les élections depuis 2002, ne faisait plus mystère depuis des années de sa volonté de perpétuer son règne sans partage jusqu'en 2023, date marquant le centenaire de la Turquie moderne d'Atatürk.

Son programme de grands travaux baptisé "objectif 2023" y fait clairement référence, avec des chantiers emblématiques comme le troisième pont sur le Bosphore, le nouvel aéroport géant d'Istanbul ou le train à grande vitesse Ankara-Istanbul.

Mais s'il s'est clairement posé en successeur de Mustafa Kemal, le Premier ministre est aussi largement considéré comme l'un des principaux fossoyeurs de son oeuvre.

Comme l'ont souligné les slogans des millions de Turcs qui ont défilé dans les rues du pays lors de la fronde antigouvernementale de juin 2013, le très religieux M. Erdogan est accusé d'avoir sérieusement écorné son modèle de laïcité "à la turque".

Gardien de ce testament, le principal mouvement d'opposition au Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir redoute qu'un futur président Erdogan ne se livre à une nouvelle, et dangereuse, offensive religieuse .

- 'Renouer avec le califat' -

"Les mesures inspirées par la religion vont se multiplier, la démocratie va reculer, l'espace des libertés va se réduire", pronostique à l'AFP le vice-président du très kémaliste Parti républicain du peuple (CHP), Faruk Logoglu.

"Erdogan veut renouer avec le califat, même s'il n'ose pas le dire", ajoute M. Logoglu, "il utilisera la présidence pour tenter de s'imposer en chef du monde musulman".

Fort du soutien, réexprimé lors des municipales de mars dernier, de la majorité d'un pays conservateur et musulman, M. Erdogan a balayé d'un revers de main les critiques qui ont visé ses lois récentes restreignant la vente et la consommation d'alcool ou autorisant le port du foulard islamique dans la fonction publique.

Lui-même s'est engagé, s'il est élu, à inscrire ses pas dans le chemin de la modernisation de la Turquie ouvert par Atatürk.

Mais ses promesses sont loin d'avoir convaincu ceux qui pointent du doigt la dérive autoritaire de son régime et les risques qu'elle fait peser sur la démocratie.

"Je pense qu'il restera dans l'histoire comme celui qui n'a pas transformé le pays d'un point de vue politique et social, dans le sens où la Turquie est devenue une société de classes moyennes mais n'a pas la démocratie libérale qui devrait l'accompagner", relève Soner Cagaptay, responsable du programme turc du Washington Institute.

Ces derniers mois, le Premier ministre s'est ingénié à faire taire les critiques, dans l'opposition et la presse, et a renforcé son emprise sur les réseaux sociaux ou la magistrature, s'attirant les foudres de nombreuses capitales étrangères.

"Personne ne remet en cause la légitimité électorale d'Erdogan mais de nombreux Turcs souhaitent un gouvernement plus ouvert, avec une justice indépendante, des médias pluralistes et une société civile forte, comme dans les démocraties occidentales", insiste le politologue Sinan Ulgen, de la Fondation Carnegie Europe.

"Son bilan sera jugé à la confiance et au respect qu'il suscitera en tant que président dans toute la société", ajoute M. Ulgen, "pas seulement sur quelques projets grandioses".
(AFP, Fulya OZERKAN, 5 août 2014)

Un spot publicitaire d'Erdogan jugé trop religieux interdit

Les autorités électorales turques ont interdit mardi un spot publicitaire du Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, candidat favori des sondages à l'élection présidentielle de dimanche, le jugeant trop religieux dans un pays officiellement laïque.

Le Haut conseil électoral (YSK) a pris cette décision sur plainte du Parti de l'action nationaliste (MHP), ont rapporté les quotidiens Hürriyet et Milliyet sur leur site internet.

Cette vidéo, qui était diffusée par les chaînes de télévision du pays depuis lundi, comporte l'appel à la prière du muezzin et montre des images du tapis de prière des musulmans.

La loi turque interdit aux candidats aux élections de recourir à des symboles religieux dans leurs messages télévisés.

A la tête du gouvernement depuis 2003, M. Erdogan, 60 ans, est donné par tous les sondages largement gagnant de l'élection présidentielle, probablement dès le premier tour qui sera disputé le 10 août.

Ancien militant islamiste officiellement reconverti en "démocrate-conservateur", le Premier ministre, un musulman pratiquant dont l'épouse et les filles portent le foulard islamique, truffe régulièrement ses discours de références religieuses.

Ses adversaires politiques et les milieux laïques lui reprochent d'avoir "islamisé" le pays, officiellement laïque depuis la création de la République par Mustafa Kemal Atatürk en 1923.
(AFP, 5 août 2014)

Echange de coups entre députés au Parlement

De violentes échauffourées ont éclaté lundi au Parlement turc entre députés de la majorité et de l'opposition au sujet de la formation d'une commission consacrée à la menace islamiste dans l'Irak voisin.

Coups de poing, empoignades au collet et députés cloués au sol : le dernier coup d'éclat en date au Parlement turc est survenu à quelques jours de l'élection du nouveau chef de l'Etat, un poste que brigue le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Les députés du Parti d'action nationaliste (MHP, opposition) ont exigé la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire sur les agissements de l'État islamique (EI), qui a enlevé des dizaines de citoyens turcs à Mossoul, dans le nord de l'Irak, a rapporté la chaîne de télévision privée NTV.

Pendant le vote sur cette proposition, le député MHP Ali Uzunirmak a accusé ses adversaires du Parti pour la justice et le développement (AKP), dont M. Erdogan est issu, de voter pour leurs collègues absents, les qualifiant de "malhonnêtes".

Le député AKP Mustafa Sahin a répondu à M. Uzunirmak et leur dispute verbale a rapidement dégénéré en pugilat.

Des images prises au parlement ont montré M. Sahin saignant du nez, tandis que M. Uzunirmak souffrait de blessures à la tête.

Mais les choses n'en sont pas restées là. D'autres bagarres ont éclaté lorsque le député MHP Sinan Ogan s'est accroché avec d'autres députés de l'AKP.

Tombé au sol, M. Ogan a reçu des coups au visage, ce qui a précipité la suspension de la séance parlementaire.

Le député a par la suite poursuivi l'esclandre sur Twitter, traitant ses adversaires de l'AKP de "chiens" qui s'étaient ligués contre lui.

"Il ne peuvent même pas se battre à cinq contre un. Soixante personnes m'ont attaqué en même temps, mais elles ont eu leur réponse", a-t-il écrit, ajoutant :

"Avec l'aide de Dieu, nous défendons les droits du peuple turc au Parlement. Peu importe le nombre de chiens de l'AKP que nous affrontons."
(AFP, 4 août 2014)

Erdogan raille son rival qui "ignore l'hymne national"

Une vive polémique a éclaté vendredi entre le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, et son principal adversaire à l'élection présidentielle, qu'il a accusé de ne pas connaître l'hymne national.

M. Erdogan s'est durement moqué d'Ekmeleddin Ihsanoglu, affirmant que son concurrent ne connaissait pas la Marche de l'indépendance, ce qui est une grave insulte dans un pays qui attache beaucoup d'importance au sentiment patriotique.

M. Ihsanoglu, un intellectuel à la voix calme et posée, avait visité un cimetière d'Istanbul pendant sa campagne et s'était arrêté sur la tombe du poète Mehmet Akif Ersoy, auteur des paroles de l'hymne national.

Cet ancien dirigeant de l'Organisation de la coopération islamique, âgé de 70 ans, se vantait de l'amitié de son père et d'Ersoy à l'époque de la fondation de la République de Turquie, au début du XXe siècle.

Mais après avoir prononcé les fameux vers inscrits sur le tombeau du poète, il a commis une gaffe en déclarant que ces écrits provenaient d'une autre oeuvre intitulée "Les martyrs de Gallipoli".

Lors d'un rassemblement vendredi dans la ville de Kahramanmaras, dans le sud-est de l'Anatolie, M. Erdogan a interrompu son discours pour diffuser la vidéo de la bourde de son rival sur un écran géant.

Le Premier ministre turc a accusé M. Ihsanoglu d'être "incapable de faire la différence entre l'hymne national et un poème de Gallipoli". Il a qualifié son adversaire de "candidat importé (...) incapable de reconnaître l'hymne national".

M. Ihsanoglu, qui parle cinq langues, est un érudit fort d'une longue carrière diplomatique et ne fait pas mystère de son attachement à l'Islam et à l'enseignement.

Il est perçu comme un personnage conciliant et modéré, à l'opposé de M. Erdogan, dont les positions intransigeantes ont plus que jamais polarisé la société turque.

Mais cet épisode pourrait porter préjudice à M. Ihsanoglu, qui avait déjà dû justifier son patriotisme en raison de sa naissance en Egypte, où son père vivait en exil.

Dans une réaction de colère inhabituelle, le candidat a fustigé vendredi le "mensonge" et la "calomnie" de M. Erdogan.

"Je suis le fils du plus proche ami de Mehmet Akif (Ersoy). C'est une plaisanterie. J'ai appris l'hymne national en tétant ma mère bien avant vous", a-t-il répliqué.

La maladresse de M. Ihsanoglu a déclenché une tempête de commentaires sur les réseaux sociaux, sous le hashtag #istiklalmarsi.

"Quelqu'un qui ne connaît pas son hymne national peut-il devenir président? Il ne pourrait même pas réussir ses examens", a écrit @ilhanbozkurt78 sur Twitter.

Un autre internaute, @cankurnaz, a en revanche estimé que "l'hymne national peut s'apprendre, mais l'impudence, le vol et les mensonges sont liés au caractère et ne peuvent pas changer", faisant allusion aux allégations de corruption contre M. Erdogan.
(AFP, 1 août 2014)

Les données politiques et constitutionnelles de la prochaine élection présidentielle

Par Jean Marcou
(http://ovipot.hypotheses.org/10358)


Pour la première fois, le président de la République sera élu au suffrage universel en Turquie, lors d’un scrutin dont le premier tour doit avoir lieu le 10 août prochain. Recep Tayyip Erdoğan l’actuel premier ministre turc apparaît comme le grand favori de cette consultation, mais est-il sûr d’être élu,  qui sont les autres candidats, et quelle peuvent être les effets de cette élection inédite sur le système politique turc dans son ensemble ? Jean Marcou, co-rédacteur du site de l’Observatoire de la Vie Politique Turque (OVIPOT), qui suit au jour le jour les développements de la campagne, répond aux questions d’Alexandra Zevallos Ortiz et Thomas Tistounet (Aujourd’hui la Turquie).

Question : En Turquie, les experts parlent déjà d’une victoire du premier ministre Recep Tayyip Erdoğan. Quelle est votre vision des élections présidentielles en Turquie?

Jean Marcou : L’anticipation de ce nouveau succès n’est a priori pas surprenant. Depuis 2002, l’AKP a remporté 8 élections : 3 élections parlementaires, 3 élections locales et 2 référendums. La dimension plébiscitaire, prise les récentes élections locales, incite à dire que le candidat de l’AKP saura encore mieux tirer parti d’une élection présidentielle qui en elle-même est beaucoup plus personnalisante qu’un scrutin local. De surcroît, Recep Tayyip Erdoğan est quelqu’un de très rompu aux campagnes électorales et il montre déjà à l’heure actuelle qu’il a vite compris comment il devait se positionner pour attirer sur son nom un maximum de suffrages en faisant oublier les zones d’ombre de plus d’une décennie de gouvernement sans partage. La seule incertitude qui demeure, quant à cette élection présidentielle, est que, se déroulant au suffrage universel, elle est inédite, et que l’on a pas encore de précédents en la matière, notamment pour ce qui concerne le comportement des électeurs.

Question : Pour la première fois de leur histoire, les Turcs vont donc désigner leur Président au suffrage universel direct. Quelles sont les conséquences possibles de ce type d’élection sur la nature du système politique?

Ces conséquences varieront en fonction du candidat finalement élu. Si c’est Recep Tayyip Erdoğan, il est sûr qu’il y aura une présidentialisation qui pourrait transformer le régime parlementaire turc actuel en régime semi-présidentiel à la française. Dans ses premiers discours de campagne, Recep Tayyip Erdoğan n’a d’ailleurs cessé de dire qu’il n’entendait pas être un président neutre, mais un président actif, en bref la tête gouvernante de l’exécutif qui imposera ses choix au premier ministre et à sa majorité parlementaire. Si en revanche, c’est Ekmeleddin Ihsanoğlu qui sort vainqueur de cette épreuve, la Turquie deviendra, sur le plan institutionnel tout au moins, un régime parlementaire qui, à l’instar de l’Autriche ou du Portugal, élit son président au suffrage universel, sans pour autant avoir basculé dans la présidentialisation.

Question : Selon vous, pourquoi Recep Tayyip Erdoğan s’est-il annoncé candidat aussi tardivement réduisant ainsi la durée de sa campagne?

JM : Il devait d’abord attendre le résultat des élections locales du 30 mars 2014, qui ont constitué un sondage grandeur nature de l’opinion après les événements de Gezi et le scandale du 17 décembre 2013. Ce test franchi avec succès, il devait aussi dissuader Abdullah Gül de se représenter et éviter que des divisions ou des frustrations n’affectent le parti à l’occasion de cette présidentielle. Certes, cela a réduit d’autant sa campagne, mais l’expérience française prouve que, s’il ne faut pas se déclarer trop tard, il ne faut pas partir trop tôt non plus. Au bout du compte, son principal rival, Ekmeleddin Ihsanoğlu, ne s’est guère déclaré que 15 jours avant. Et cette période d’attente a aussi permis à Recep Tayyip Erdoğan de vérifier que les Kurdes présenteraient un candidat, en la personne de Selahattin Demirtaş.

Question : En cas de victoire, Recep Tayyip Erdoğan a prévu de modifier la Constitution afin de donner plus de pouvoir au poste de président de la République, ainsi il a promis de poursuivre les réformes. Qu’en pensez vous?

JM : Au vu des dernières déclarations du premier ministre sortant, il ne s’agit pas que de modifier la Constitution sinon que de la renouveler, c’est-à-dire d’en élaborer une nouvelle à partir de l’ancienne. C’est en fait le grand rêve de l’AKP depuis toujours. Mais pour cela (en tout cas pour le faire seul) il doit disposer d’une majorité des 2/3 (367 députés) au parlement. Or, tant à l’issue des élections parlementaires de 2002 qu’au terme de celles de 2007 et de 2011, le parti gouvernant n’a pu obtenir cette majorité renforcée. Au cours de la présente législature, ses efforts pour faire adopter par le parlement une constitution, qui aurait entre autres établi un régime présidentiel, ont été vains, et le projet a finalement été abandonné à l’automne dernier. Si donc Recep Tayyip Erdoğan est élu président, il est probable que la question du renouvellement constitutionnel sera à nouveau posée.

Quant aux autres réformes, il est vrai que l’actuel premier ministre candidat à la présidentielle, en a annoncé plusieurs le 11 juillet dernier, en particulier : la poursuite du processus engagé pour apporter une solution politique à la question kurde et le souhait d’accroître les droits des minorités ou des identités distinctes (alévis notamment). Ces réformes annoncées sont en outre présentées comme la preuve du maintien du projet européen de la Turquie et de son souhait de devenir membre de l’UE. Au-delà de la nature électoraliste de ces annonces, Recep Tayyip Erdoğan entend donc inscrire sa candidature à la présidentielle dans le sillage de ce qui a fait de l’AKP un parti de transformations et de réformes, au moment même où ce dernier est confronté par ailleurs, depuis les événements de Gezi et le scandale de corruption de décembre, à une contestation qui n’en fait plus la formation du changement, mais plutôt le parti de l’ordre établi. Toutefois, cette annonce de réformes permet également à Recep Tayyip Erdoğan de se poser en président qui gouvernera, à la différence de son rival Ekmeleddin Ihsanoğlu qui, pour sa part, affirme son intention d’être un président arbitre.

Question : A quelques semaines de l’élection présidentielle, le parlement turc a approuvé un cadre légal pour les négociations de paix entre les autorités d’Ankara et les activistes kurdes. Qu’en pensez-vous?

JM : Les événements de Gezi sont survenus alors que le processus de règlement de la question kurde s’engageait. Ils l’ont retardé et même suspendu. Il est vrai que l’AKP a été capable de poser publiquement le problème de la résolution du problème kurde après son arrivée au pouvoir. Mais ses tentatives de règlement depuis 2009 (« ouverture démocratique » ou « processus d’Oslo ») ont échoué et le processus en cours s’est enlisé. Il est donc logique que Recep Tayyip Erdoğan, qui affiche de surcroît  des ambitions de chef d’Etat gouvernant, tente de donner des gages de sa capacité à apporter une solution à la question kurde. Cette ligne a cependant aussi une dimension tactique qu’il ne faut pas négliger. L’AKP est le second parti après le HDP (la formation politique parlementaire kurde) dans les provinces kurdes où le CHP n’a pour sa part plus d’influence (à l’exception de la province de Dersim). Il a ainsi un électorat kurde important. Beaucoup d’ailleurs évoquent même une possible convergence entre le candidat de l’AKP et le HDP que Selahattin Demirtaş, le leader de ce dernier (et candidat à la présidence de la République), a toujours démenti.

Question : Quel est votre avis sur les deux principaux candidats de l’opposition? Quel rôle joue le parti kurde dans ces élections?

JM : En réalité, compte tenu du contexte ambiant, il faut rappeler que les 3 candidats ne sont pas seulement politiquement différents, mais qu’ils incarnent des conceptions divergentes de la présidence de la République et du pouvoir. Recep Tayyip Erdoğan annonce son intention d’être un président qui gouvernera le pays et reproche à ses adversaires de vouloir faire élire un « pot de fleurs » (saksı). C’est la raison pour laquelle il assortit l’affirmation de sa conviction en une présidence forte, de propositions programmatiques et d’objectifs affichés.

Ekmeleddin Ihsanoğlu, le candidat commun des deux principaux partis d’opposition (CHP et MHP) et plusieurs autres petits partis (DSP, BBP, notamment) déclare vouloir sauvegarder un régime d’essence parlementaire où le président ne gouverne pas et se tient au-dessus des partis. Selon lui, la présidentialisation du système n’est pas souhaitable pour la Turquie marquée par des traditions politiques européennes. Sortir du parlementarisme risque ainsi, à son avis, de contribuer à l’instauration d’un régime de plus en plus autoritaire.

Quant au candidat kurde, s’il ne participe pas au scrutin pour le gagner, cette élection présidentielle, qui personnalise forcément la campagne, lui offre une tribune que déjà il n’a pas hésitée à investir, au point que certains commentateurs évoquent « l’avènement d’une nouvelle star kurde de la politique turque ». Loin de se présenter, en effet, en candidat des seuls Kurdes, Selahattin Demirtaş entend être le candidat des personnes et des groupes opprimés ou ignorés en Turquie. Alors même que ses deux rivaux se focalisent sur l’exercice du pouvoir central, il valorise en outre l’idée d’un avènement de pouvoirs locaux véritables. Enfin, il faut voir que, si jamais il y a un second tour, le candidat kurde peut se retrouver en position d’arbitrer le duel entre les deux candidats restant en lice ou à tout le moins en situation d’influencer ce scrutin d’une manière ou d’une autre.

Question : Est-ce que les mouvements de protestation, type Gezi, auront encore de la crédibilité, voire de la légitimité, si Recep Tayyip Erdoğan remporte ces prochaines élections ?

JM : L’Histoire et l’expérience ont montré qu’il n’y a pas toujours des liens étroits et immédiats entre des mouvements de protestation de type Gezi et les processus électoraux qui supposent de savoir mobiliser, non des manifestants, mais des électeurs. Donc de mon point de vue, pas plus que les événements de Gezi n’ont généré une défaite de l’AKP aux élections, les victoires électorales de l’AKP ne vont mettre un terme à l’agitation socio-politique que connaît la Turquie depuis plusieurs années. La large victoire de l’AKP aux dernières élections générales de 2011 n’a pas empêché le développement d’importants mouvements protestataires par la suite : manifestations contre la réforme éducative (en mars 2012), mobilisation contre le projet de réduction du délai légal d’avortement (en juin 2012), tensions ambiantes dans les universités (2010-2012) et finalement… mouvement de Gezi. Une élection est une chose, la dynamique de la société civile en est une autre. Le président, qui sera élu en août prochain, devra s’en souvenir. (30 juillet 2014)


Forces armées/Armed Forces

Army Chief's surprise declaration: "The military maintain red lines"

The Turkish government does not share information with the military in its secretive efforts to resolve the Kurdish issue, the chief of the General Staff has said, insisting that the military still maintains “red lines” when it comes to fighting terrorism.

“We have said in the past that we will do what is necessary if our red lines are crossed and we will continue to say what needs to be said. We have been conducting this fight for 30 years,” Gen. Necdet Özel said. But he added that there are now “nuances” in the description of red lines when compared to 10 years ago.
 
Responding to questions on the settlement process, Özel revealed that the military is not part of the efforts. He said the government has not shared with the military any road map regarding the steps to be taken to advance the settlement process and that all the information the military has about that road map has come through the media.
 
“We are not part of that effort. I wish we were,” Özel told reporters at a Victory Day reception hosted by newly inaugurated President Recep Tayyip Erdoğan at the presidential palace on Saturday evening. He said
former Deputy Prime Minister Beşir Atalay had said the relevant state institutions would be handed a blueprint outlining steps to resolve the Kurdish issue, but no such document has been sent to the General Staff yet. “We will express our view when we see it [the document],” Özel said.
 
“We don't want the mothers to cry anymore, and we are in favor of the protection of the unity of our country,” Özel said.
 
The chief of General Staff also said the military has not been given any solid evidence regarding allegations that the military has been infiltrated by the “parallel state,” a term President Erdoğan uses to refer to alleged members of the faith-based Hizmet movement within the state bureaucracy that aim to topple him.
 
The government has removed from their jobs tens of thousands of police officials and officers as well as judges and prosecutors in the wake of a major corruption probe that went public on Dec. 17 after dozens of people were detained, including the sons of now-former ministers and bureaucrats and businessmen close to the government. Erdoğan claims the investigation was a coup attempt targeting his government that was orchestrated by the Hizmet movement and its foreign collaborators, a charge denied by Hizmet.
 
The government claims the “parallel state” exists within the military too, an allegation that Özel said needs to be substantiated by solid evidence. “The Turkish Armed Forces [TSK] work with documents and information,” he said, adding that military authorities have requested documents from MİT but none have been provided.
 
“We cannot initiate a procedure [against military members] on the basis of anonymous tip-off letters. The Turkish Armed Forces believes in the rule of law and acts accordingly,” Özel said.
(TODAY'S ZAMAN, August 30, 2014)

Le gouvernement ouvrira-t-il des discussions directes avec l'état-major du PKK?

Le gouvernement turc s'est déclaré mardi favorable à l'ouverture de discussions "directes" avec l'état-major des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) pour tenter de raviver le processus de paix engagé en 2012, aujourd'hui au point mort.

Dans un entretien accordé à la chaîne d'information télévisée NTV, le vice-Premier ministre Besir Atalay a recommandé que les négociations ouvertes avec le chef emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan, soient étendues à la direction du mouvement, aujourd'hui installée dans les monts Kandil, dans le nord de l'Irak.

"Je souhaite que notre nouvelle délégation puisse rencontrer directement ceux (les responsables) de Kandil", a déclaré M. Atalay.

Les autorités turques tentent depuis plusieurs mois de relancer le processus de paix, actuellement au point mort, avec les rebelles du PKK pour mettre fin aux affrontements qui ont fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Les rebelles kurdes observent depuis mai 2013 un cessez-le-feu unilatéral mais ont suspendu le retrait de leurs combattants de Turquie, jugeant insuffisant les gestes des autorités turques en faveur de leur communauté, forte de 15 millions de membres.

Le gouvernement a voté une série de mesures en faveur des minorités, notamment le droit d'utiliser la langue kurde dans les écoles privées et devant les tribunaux.

M. Atalay a estimé mardi que la partie turque avait "très largement" rempli sa part et annoncé la publication prochaine d'un "calendrier".

"Nous mettons nous-même la dernière main à un calendrier (de paix)", a-t-il indiqué, "nous allons en faire part aux institutions, puis à l'autre partie".

Le chef historique du PKK Abdullah Öcalan a estimé samedi que le conflit en cours depuis trente ans "touchait à sa fin". Incarcéré depuis 1999 dans une prison turque où il purge une peine de prison à vie, il est le principal interlocuteur d'Ankara.

A la tête du gouvernement turc depuis 2003, M. Erdogan a été élu le 10 août président de la Turquie pour un mandat de cinq ans. Au soir de sa victoire, il s'est engagé à poursuivre les discussions avec les rebelles jusqu'à un règlement pacifique.
(AFP, 19 août 2014)

Affaires religieuses / Religious Affairs

"USA, Israël, Turquie, Arabie Saoudite et Qatar, derrière l’EIIL"

C’est le journal kurde « Ozgur Gundem » qui a révélé vendredi le plan global du groupe terroriste de l’Etat islamique en Irak et au Levant pour occuper la ville irakienne de Mossoul et en envahir d’autres.

Ce plan diabolique a été décidé lors d’une rencontre dans la capitale jordanienne Amman le 1er juin dernier, jour du déclenchement de la conquête de l’EIIL en Irak, sous le parrainage des Etats-Unis, d’Israël, de l’Arabie Saoudite, du Qatar, de la Jordanie et de la Turquie.

Le chef du Kurdistan Massoud Barzani a ouvert la voie à cette réunion, lors de sa visite à Amman, quatre jours avant la date de cette rencontre. Le journal a souligné que l’Iran fut directement au courant de ce plan, et a envoyé immédiatement Ahmad Chalabi à Barzani pour lui demander de retirer son soutien à ce plan, sinon, il le regretterait.

« Les documents de cette réunion ont été vendus par l’un des participants pour 4 millions de dollars à des responsables irakiens », indique le journal kurde, qui explique avoir reçu ces documents de la part d’un employé diplomatique ayant longuement travaillé au Moyen Orient.

Avaient participé à cette réunion : le chef des renseignements jordaniens et représentant du roi, Salah Qallab, le parti démocratique du kurdistan représenté par Azad Bervari, le vice-président des renseignements kurdes Masrour Barzani, connu sous le nom de « Jomaa ». De plus, des représentants de différents départements du parti Baas, Ezzat Douri représentant du mouvement des Naqchbandis, deux délégués de l’armée des moujahidines, un représentant d’Ansar el-Islam, de l’armée d’Ansar as-Sunnah, armée de la « communauté victorieuse », composée de Tunisiens, de Libyens et d’Algériens, des « brigades de la révolution de 1920 », de « l’armée de l’islam », et un Libyen présent actuellement à Mossoul. Tous ont pris part à la réunion.

L’objectif de la réunion fut l’occupation de Mossoul et l’avancée vers Bagdad. La réunion d’Amman a été tenue avec la participation d’un grand nombre de parties concernées dans les affaires du Moyen Orient, et sous le parrainage des Etats-Unis, de l’Arabie Saoudite, du Qatar, d’Israël et de la Turquie.

Le plan de l’occupation de Mossoul arrivant à Baghdad a été décidé après l’échec de ces forces d’imposer leur hégémonie sur l’Irak, après s’être débarrassé de Saddam Hussein. Selon ledit journal kurde, un haut diplomate ayant longuement travaillé au Moyen Orient a dévoilé la copie initiale de cette réunion.

L’Iran fut au courant de cette réunion quelques heures après sa tenue, et a immédiatement délégué Ahmad Chalabi à Massoud Barzani pour le mettre en garde contre la participation à une telle action pour ne pas le regretter dans l’avenir, révèle ce diplomate. Selon ce dernier, l’objectif de tout ce plan est de provoquer plus de chaos au Moyen Orient dans l’intérêt des Etats-Unis et d’Israël. Ce climat aide les forces salafistes à réaliser leurs objectifs et à acquérir plus de force.

Par ailleurs, le journal turc Milliyet a rapporté que l’annonce d’un référendum par Barzani est survenue suite au recul des oppositions internationales sur cette affaire. L’indépendance du Kurdistan jouit du soutien de la Grande-Bretagne, d’Israël et de la Turquie.

Ce même journal turc a indiqué qu’Israël est soulagé de la mise en place d’un Etat kurde ayant des différends avec les pays arabes, à l’instar d’Israël. De plus, un tel Etat pourra imposer un équilibre avec l’Iran et la Turquie.

Quant à Ankara, elle pourra profiter du pétrole du Kurdistan et elle a déjà conclu des accords avec Erbil sur ce sujet. « Des projets à long terme avec le Kurdistan sur tous les plans seront utiles pour la Turquie, et auront des répercussions politiques, culturelles et sociales », ajoute le journal Milliyet, qui indique qu’une bonne relation avec Barzani sera un facteur qui changera les règles du jeu interne turc, surtout au sujet de la résolution du problème kurde.

Ainsi, Barzani a obtenu le soutien direct de la Grande-Bretagne et d’Israël et, celui indirect, de la Turquie. La région entrera donc dans une nouvelle période où les kurdes auront à faire face à une situation inédite, conclut ce journal turc.

Source:
awdnews.com

Non-Muslim Armenian students placed in Islamic high schools

Two non-Muslim students have been automatically enrolled in imam-hatip high schools -- which provide Islamic religious education -- after they received low marks on the Transition from Primary to Secondary Education (TEOG) exam held in June, a media report has revealed.

According to a report by the Hürriyet daily, one of the students, Arda Christof A., an ethnic Armenian, received a score of 257.3422 on the exam -- too low to enter schools other than imam-hatip high schools -- and was automatically enrolled in the school, prompting a negative reaction by the student and his family.

The two students, both Armenians, had previously decided to go to private high schools, which is why they did not bother to try to perform well on the exam.

The daily reported that the students and their families were not aware of the implications the results of the TEOG exam -- which was given for the first time in 2014 -- could have, and the two non-Muslim students were automatically placed in imam-hatip schools, despite the fact that they had already planned to go to private high schools.

Speaking to the daily, the father of one of the students, Ümit A., said his son was automatically enrolled in Ayazağa Anadolu İmam-Hatip High School, adding, “When we heard the result we actually laughed. The Ministry of Education should handle the issue comprehensively and in detail. I think a mistake occurred during the bureaucratic procedure.”

Another Armenian student's parent also noted that his daughter was automatically placed in Şişli Yunus Emre Anadolu İmam-Hatip High School, saying: “I am also an educator and I was not surprised by this. We will have her drop out of the imam-hatip school.”

Some 1.2 million eighth graders took the TEOG exam in June and the results were announced a couple of days ago.

All eighth grade students who will enroll in high schools in Turkey must take the TEOG exam, forcing them to make a choice between two options if they fail to get high enough scores on the exam: vocational schools or imam-hatip schools. And if they fail to choose one, most are automatically enrolled in imam-hatip high schools.

Those students and families who are unhappy with the placements will able to petition the schools in order to drop out during the next five weeks. These students will be able to transfer to other public or private high schools. Their scores will not be considered during the transfer process. The criteria for the transfer will be whether the high school that the student wants to study at has a vacancy or not. If there is no vacancy, the student will have to enroll in the first high school in which he or she was automatically placed.

These schools were originally designed to train students who want to be government-employed imams, but the number of these schools has increased sharply, generating discussion about the possible misuse of the schools by the government as part of its alleged intention to mold future generations in political Islam.

The government is frequently criticized for trying to dominate the education system in line with a political Islamist agenda, aiming to shape schools, especially high schools, by limiting the alternatives available to students who complete secondary school and pushing them to attend imam-hatip high schools.

Number of students entering imam-hatips increases tenfold

A news report by the Taraf daily over the weekend also cited a report by Sabancı University revealing that the number of imam-hatip schools across the country has risen by 73 percent. According to the report, the Ministry of Education has transformed 1,477 regular high schools into vocational schools and imam-hatip schools, while the number of vocational schools has increased by 23 percent, reminding its readers of a leaked voice recording in which Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan's son Bilal Erdoğan was overheard instructing Ministry of Education officials to raise the number of imam-hatip schools.

Also, as part of the “religious youth” project of the ruling Justice and Development Party (AK Party) government, the number of those students who have enrolled in imam-hatip high schools has increased tenfold over 2001. While there were 71,000 imam-hatip students in 2001, they currently number almost 670,000, Taraf reported. (TODAY'S ZAMAN, August 24, 2014)


A Turkish group wants to perform Friday prayer in Armenia

A group of Turkish NGOs have applied to the Foreign Ministry asking permission to perform the Friday prayer at the Blue Mosque of Yerevan in the Armenian capital.

Led by the “Organization for Fighting Against Baseless Armenian Allegations” (ASİMDER), the NGOs released a statement saying they would like to perform Friday prayer on Sept. 5, 2014 in Yerevan.

The Head of ASİMDER, Göksel Gülbey, said the move is “a step toward dialogue and overcoming problems between Turkey and Armenia and we now expect Armenia to make a [friendly] gesture toward us.”

The group made an official application to the Turkish Foreign Ministry on Aug. 16, disregarding the fact that the majority of Muslims in Turkey adhere to the Hanefi Sunni tradition, though the mosque is primarily open to service Shiite Muslims.

“We, as the grandsons of Muslim Turkish families that were forced to migrate from the place formally known as the Erivan Khanate, we would now like to pray in the Blue Mosque in Yerevan,” he said.

“In Turkey, the Armenian community is practicing their religion in a free and secure way. Why can we not practice our religion on those lands, from whence our ancestors were forced to migrate? We grew up with the stories of those lands and now we want to see them and perform prayers there,” Gülbey added.
(hurriyetdailynews.com, August 21, 2014)

La position ambiguë de la Turquie face à l'État islamique

La Turquie, qui aurait facilité l'approvisionnement en armes des djihadistes de l'État islamique en Syrie, doit aujourd'hui afficher une position plus nuancée face à l'offensive du groupe terroriste.

«L'organisation que vous appelez l'État islamique peut être vue comme une structure radicale et terrorisante, mais il y a des Turcs, des Arabes et des Kurdes dedans. Les mécontentements du passé ont provoqué une large réaction. (…) Si les Arabes sunnites n'avaient pas été exclus en Irak, il n'y aurait pas une telle accumulation de colère.» Le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu se livrait le 7 août dernier à un exercice difficile pour éviter de condamner ouvertement l'État islamique et de le désigner comme une organisation terroriste. Sa déclaration sur la chaîne NTV, qui a été perçue par certains chroniqueurs comme une tentative de légitimation des djihadistes, révélait le malaise d'Ankara.

Officiellement niées, «les facilités» - pour le passage des frontières ou pour l'approvisionnement en armes - que la Turquie aurait procurées aux groupes opposants, dont les djihadistes de l'État islamique, en Syrie ne sont plus un secret. La prise de Mossoul, la tragédie humaine des yazidis au mont Sinjar et la menace que représente l'EI pour les régions pétrolières du Kurdistan irakien ont forcé la Turquie à faire face au mouvement dont elle a favorisé l'essor.

«La Turquie n'aurait jamais voulu avoir à faire à un fléau comme les groupes qui ont une affiliation avec al-Qaida. Comme les autres pays membres de la coalition, elle a considéré comme “frère” tous ceux qui pourraient renverser le régime syrien, sans distinction», explique Fehim Tastekin, journaliste à Radikal. «Depuis 2012, Ankara a aussi mené une politique de soutien aux groupes qui combattaient les Kurdes syriens du PYD, affilié au PKK, pour empêcher la création d'une entité kurde en Syrie. Qui faisait la guerre contre le PYD? L'Armée syrienne libre, le Front Nosra et l'État islamique. Tant qu'ils empêchaient les Kurdes de contrôler cette zone, il n'y avait aucun problème pour la Turquie.»

Malgré ces erreurs de calcul, Ankara continue à garder une position ambiguë par rapport à l'État islamique. Le bombardement américain des djihadistes en Irak a été accueilli avec tiédeur par le premier ministre, aujourd'hui président, Erdogan. Le ministre de la Défense Ismet Yilmaz a tenu à préciser que la Turquie n'avait accordé aucun soutien à l'opération des États-Unis. Officiellement, il s'agit d'éviter de mettre en danger la vie de 49 Turcs, diplomates et membres du consulat de Turquie à Mossoul, retenus en otage depuis le mois de juin par l'État islamique. Ankara a annoncé plusieurs fois que la libération des otages était proche, sans qu'il puisse y avoir des suites. Que sont-ils devenus? Sont-ils sains et saufs? Des négociations sur une rançon seraient en cours.

Et si le malaise d'Ankara n'était pas seulement lié aux otages? Les différentes organisations armées des Kurdes irakiens et syriens, comme le PKK, le YPG (branche syrienne du PKK) et les pechmergas du Kurdistan irakien se sont unies pour combattre sur le même front l'État islamique. Du jamais vu dans l'histoire des Kurdes, déchirés jusqu'à récemment par des luttes et rivalités internes. Les frappes américaines en Irak garantissent le succès des forces kurdes unies. Un éventuel renforcement des Kurdistan irakien et syrien, qui profiteraient d'une reconnaissance internationale pour avoir combattu contre l'État islamique, irrite Ankara qui craint de voir ses propres Kurdes attirés par cette perspective.

Le recul de l'État islamique, et par conséquent du pouvoir des groupes sunnites en Irak, serait aussi un coup dur pour la politique étrangère d'Erdogan, indexée aux Frères musulmans et à la défense des sunnites. (Le Figaro, 11 août 2014)

200,000 Assyrians Have Fled the Nineveh Plain in the Last 24 Hours

The push of the Islamic State (IS) from Mosul north into the Nineveh Plain, the last stronghold of Assyrians in Iraq, has created fear and panic in the population, causing a massive exodus from Assyrian villages. The influx of refugees into Ankawa and Noohadra (Dohuk) has overwhelmed the towns. There is a shortage of everything -- shelter, food, water. Dispalced Assyrians are sleeping on sidewalks and in open fields.

AINA spoke to several government officials by telephone regarding the crisis in the Nineveh Plain. These same officials have also fled with the rest of the population.

Yesterday at midnight a column of IS vehicles entered Tel Kepe and took control of the city, whose population had already fled north. IS is now marching to Batnaya and Telsqof, which have been abandoned.

All of the population of the city of Alqosh has fled.

The massive exodus of Assyrians was precipitated in part by the withdrawal of Kurdish forces from the Nineveh Plain. With no one left to defend them, Assyrians followed the retreating Kurdish forces. (http://www.aina.org/news/20140807050307.htm)

Assyrians Demonstrate Worldwide Against ISIS Persecution

Thousands of Assyrians held demonstration in major world cities today to support the Assyrians Christians of Mosul, who have been completely driven from the city by the Islamic State (IS, formerly ISIS). Demonstrations were held in Sydney, London, New York, San Francisco and other cities.

In all the demonstrations, the people wore a white shirt emblazoned with a red Arabic letter "noon", which stands for the Arabic word for Christian (nasrani). Two weeks ago ISIS marked all Christian homes and institutions in Mosul with this letter to identify them as Christian, and wrote "property of the Islamic State" on most of them (AINA 2014-07-19).

In Sydney over 6000 thousand people attended the demonstration.

In London 150 people joined the demonstration

In San Francisco more than 1,000 people turned out.

In New York 200 people attended.

The demonstrations were a result of a grassroots effort by Assyrians throughout the world and were organized and coordinated using social media.

The Islamic State captured the city of Mosul, Iraq on June 10. Almost immediately thereafter it began to drive Assyrians out of Mosul and destroy Christian and non-Sunni institutions.
(AINA, August 3, 2014)

US House Passes Resolution on Protecting Religious Minorities in Iraq

A resolution in the United States House of Representatives calling for the protection of minorities was passed today. The resolution was introduced by Rep. Juan Vargas (D-CA-51) on July 24, 2014. The resolution expresses "the sense of the House of Representatives on the current situation in Iraq and the urgent need to protect religious minorities from persecution from the Sunni Islamist insurgent and terrorist group the Islamic State in Iraq and Levant (ISIL) as it expands its control over areas in northwestern Iraq."

The Congressional Research Service summarized the resolution as follows:

Reaffirms the commitments of the House of Representatives to promoting and protecting religious freedom around the world and providing relief to minority groups facing persecution.

Calls on the Department of State to work with the Kurdistan Regional Government, the Iraqi central government, neighboring countries, the diaspora community in the United States, the United Nations (U.N.) High Commissioner for Refugees, and other key stakeholders to help secure safe havens for those claiming amnesty in Iraq.

Requests the addition of a Special Representative for Religious Minorities to be included in Prime Minister al-Maliki's newly reconstructed government.
(AINA, August 3, 2014)

More than 1,000 Turks fighting for the Islamic Caliphate

The number of Turkish citizens fighting under the umbrella of the Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL) is slightly more than 1,000, according to Turkish officials, who admit that they are unable to learn the exact number. The estimated number of armed ISIL fighters is around 12,000 to 15,000, which shows that Turks make up just less than 10 percent of the jihadist group.

Turkey has long been accused of not efficiently controlling its borders to prevent those foreigners joining the jihadist extremist groups and stop the flow of weapons into Syria. In response to these criticisms, Turkish officials have noted the difficulty of controlling a nearly 900-kilometer-long border while blaming Western countries for not sharing intelligence on potential recruits for the jihadist groups.

However, when it comes to Turkish citizens’ participation in one of the world’s deadliest groups, these explanations are unconvincing. Who organized the recruitment of these people for ISIL? What organizations sponsored these recruitments? Which routes have been used? Assuming the security forces and the intelligence are closely following the jihadist movements in Turkey, how did they fail to realize that more than 1,000 Turks have joined ISIL? Could it be because security forces and intelligence skipped their main duties and responsibilities as they are chasing what the government calls the “parallel state”?

Whatever the answers to these questions are, there is one absolute reality: Turkey is facing the danger of the jihadist structure, both inside and outside. In Iraq, 49 Turkish citizens have been in ISIL captivity since early June. Due to the sensitivity of the issue, mainstream media does not frequently write on the issue, but one thing is certain: Somebody will have to answer some very disturbing questions once our citizens, including Turkey’s consul general in Mosul, return home safe.

Inside Turkey, there is enough evidence to get concerned about increasing extremism. First, we have seen some Sunni groups attacking a mosque belonging to the Caferis, a branch of Shiite Islam. With ISIL making new advances, their sympathizers have become more visible in a bid to display their contentment with the developments. It was on July 31 when the Hürriyet Daily News reported about an Istanbul-based Islamic charity organization that had to suspend its activities after it was criticized for using an insignia adopted by the ISIL.

There were also allegations that the charity was recruiting militants for the fight in Syria and Iraq.
In separate news, Turkish media broadcast a few days ago pictures of hundreds of men with long beards in Taliban-style dress gathering for Eid al-Fitr somewhere in Istanbul. The group was allegedly linked with ISIL, and they dedicated their Eid al-Fitr prayers to ISIL fighters in Iraq and Syria.

Another development that has boosted the public showcase of these jihadist groups is the Israeli attack on the Palestinians. Israeli brutality deserves all sorts of reactions, but demonstrations staged by groups, especially in Ankara and Istanbul soon became violent. These are obviously the best moments for such groups to gain more supporters in society and reach out to different segments of the society. The government has the full responsibility to keep these demonstrations in check without causing any unwanted, irreparable incident.

Before it is too late, the intelligence and security forces must be on full alert to stop the growth of these jihadist groups, recruitment to ISIL or other terrorist organizations, while the government should issue strong statements that it won’t tolerate these inclinations in a multi-ethnic, multi-religious and multi-sect society.
(hurriyetdailynews.com, Serkan Demirtaş, August 1, 2014)

ISIS Conquest: A civilisation disappearing in Iraq

Christians who were allowed to leave Mosul by ISIS gangs on the condition that they left all their property behind, have migrated en masse to the cities of Hewler (Erbil) and Duhok in South Kurdistan.

There is concern that if things continue in this way there will soon be no Christians left in Iraq. While some are staying in churches, most are staying in Christian villages or in rented accommodation.

Many Christians are going to European countries, in particular France and Sweden, by air from Hewler. The Metropolitan is not allowing the Christians who have fled to Hewler to speak to the media.

The first thing the ISIS gangs did after capturing Mosul was to murder the soldiers and police who had been unable to escape in a brutal way and publish these executions on the internet. ISIS then targeted the Shia, arresting many of them.

Christian population down to 400,000 from one and a half million

Finally, ISIS turned on the Christians in Mosul, telling them they had to either convert to Islam, pay a monthly tax or abandon the city, leaving all their property behind. While a handful of Christians agreed to pay the tax and remained in Mosul, more than 200,000 left the city. Since the American invasion of 2003 the Christian population of Iraq has fallen from 1,500,000 to 400,000.

After the Christians left the city ISIS burnt down churches and monasteries, including the 4th century Mar Behnan monastery, where the monks were expelled.

Metropolitan media ban

Some of the Christians who have taken refuge in Hewler and Duhok have moved to the Shaqlawa, Diyala, Sersing, Amediye and Barzan areas where they are staying in churches, villages and rented accommodation.

Christians in Hewler are receiving assistance from the church, who are registering them and addressing all their needs. The Metropolitan of the Chaldean Catholic church in Hewler, Bashar Meti Verda, whom we visited, said the church had taken the decision not to speak to the media.

Flying to Europe

Extra flights have been laid on to meet the demand of thousands of Christians who are continuing to fly to Europe from Hewler. Many are going to European countries where they have relatives. Last week, the French government announced it was ready to give Iraqi Christians the right of asylum.

Syriacs call on UN

Last week in the Ankawa suburb of Hewler there was a demonstration that marched from the Chaldean Culture Centre to the United Nations representative office. Hundreds of Christians carried placards reading: "We're Christians, we're Iraqis,", "Hey ISIS, this is my homeland", "We are the original Iraqis" and "Protect our legacy" in Kurdish, Arabic and English.

In a speech the Metropolitan of the Chaldean Catholic church in Hewler, Bashar Meti Verda, said: "the Christians of Mosul were forced to leave their homes and their lands by the inhuman treatment of ISIS. We call on the UN to resolve this problem as soon as possible. The UN must safeguard the security of the Christians and other minorities in Iraq."

Sayyid Ekmen, of the Union of Islamic Scholars of Kurdistan, supported the protest, saying that they condemned the ISIS treatment of Christians and Moslems in Mosul. He added that no one had the right to oppress human beings in the name of Islam, saying they were prepared to assist the Christians who had taken refuge in Hewler.  Following the protest, 4 Christian and Moslem religious leaders presented their demands in writing to UN officials.
(ANF, July 31,  2014)

Socio-économique / Socio-economic

Erdogan sous la menace d'un ralentissement de l'économie

Tout au long de son règne, Recep Tayyip Erdogan a fait de la prospérité de la Turquie une des clés de son succès politique. Mais à l'heure où il va assumer la présidence, la conjoncture s'est dégradée et menace de faire de l'économie son talon d'Achille.

En 2002, le Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan arrive au pouvoir dans un pays ravagé par une grave crise financière, théâtre de la dégringolade des marchés financiers et de l'hyperinflation.

Douze ans plus tard, le Premier ministre islamo-conservateur, qui sera investi jeudi chef de l'Etat, s'enorgueillit d'avoir hissé l'économie turque dans le "top 20" mondial.

La croissance a progressé de 5% en moyenne chaque année, les services publics et les infrastructures ont été dopées et le revenu moyen de ses habitants a connu une forte progression, contribuant à asseoir la domination politique de l'AKP sur le pays.

Mais ce miracle économique turc a aujourd'hui du plomb dans l'aile.

Après les taux "chinois" des années 2010 et 2011, la croissance a ralenti de moitié (+4% en 2013), le déficit des comptes courants est massif (près de 8% du PIB), le taux d'inflation flirte avec les 10% et le taux d'épargne reste très faible.

L'environnement extérieur ne semble guère plus favorable. Le chaos qui sévit en Irak a privé la Turquie d'un de ses plus importants marchés à l'exportation et la fin du soutien à l'économie pratiqué par la Réserve fédérale américaine l'a coupée d'une importante source de financement, comme les autres pays émergents.

Plus que la seule conjoncture, les marchés semblent d'abord redouter la poursuite de l'agitation politique dans le pays, malgré la large victoire de M. Erdogan.

"Les déséquilibres économiques que le Premier ministre Erdogan a laissé se créer ces dernières années vont très probablement persister pendant son mandat de président", note l'économiste William Jackson, de Capital Economics.

Dès le lendemain du scrutin, les agences de notation financière ont toutes dressé le même constat inquiet.

"Le paysage politique de Turquie n'a toujours pas atteint la stabilité", a jugé Moody's. Si le pays a prouvé sa "remarquable résilience" aux chocs économiques récents, "le risque politique va continuer à influer sur sa notation", a renchéri Fitch's.

Cette mise en garde a sérieusement irrité le régime d'Ankara. "Nous ne pouvons pas considérer comme objective une institution qui s'inquiète d'un risque politique dans un pays qui vient de connaître l'élection la plus démocratique et la plus importante de son histoire", s'est emporté le ministre de l'Economie, Nihat Zeybekci.

Mais les marchés gardent en mémoire les effets dévastateurs du scandale de corruption qui a éclaboussé le gouvernement l'hiver dernier. Et particulièrement du bras de fer très politique qui fait rage depuis autour des taux d'intérêt.

Fin janvier, l'institution monétaire, indépendante, a procédé à une hausse drastique de ses taux directeurs pour enrayer la dégringolade de la monnaie nationale, la livre, contre l'avis de M. Erdogan, qui redoutait qu'elle ne freine la croissance.

Depuis, Erdogan a multiplié les ultimatums à la banque centrale, qui a jusque-là résisté en ne procédant qu'à des baisses homéopathiques de ses taux.
(AFP, Stuart WILLIAMS, 27 août 2014)

6 people drowned after dam valves opened in Siirt

Dozens of people picnicking by the Botan river near the village of Kayaboğaz (Xerte) in Siirt province were swept away by a flash flood after valves were opened on the Alkumru dam yesterday.

There are conflicting reports regarding the number of people missing after the flood, which occurred at 6 pm yesterday. However, Siirt municipality co-mayor Tuncer Bakırhan told ANF: "there are 6 people missing and 9 people are injured. 3 of these are in intensive care, but are not critical. This is the factual situation."

Rescuers saved 9 people from drowning while state rescue teams continued to look for the 6 missing picnickers throughout the night.

The bodies of 10-year-old Semanur Parlaküşer, Betül Parlaküşer, Fikret Tente, Ahmet Tente and Osman Parlaküşer have been found and the search goes on for Şeval Parlakuşer.  It has emerged that the disaster took place 9 days after a meeting in Siirt of the Siirt Provincial Flooding Co-ordination Council chaired by Governor Mustafa Tutulmaz.

According to the Siirt Governate website, this meeting discussed measures that should be taken to prevent loss of life and property in the event of flooding.

The Alkumru Dam and Hydroelectric Power Plant, which was commissioned in 2011, is located on the Botan river, which is a branch of the Tigris, within the boundaries of Siirt province in North Kurdistan. The total embankment volume is 18 million m3. The plant has a total installed capacity of 280 MW and its annual average generation capacity is 1 billion kWh. The facility consists of three units.
(ANF, August 25,  2014)

Turkey’s population ‘to be 86 million in 2030’

Turkey’s population is expected to be higher than 86.8 million as of 2030, with an increase of more than 10 million, according to a report released by the United Nations Development Program (UNDP).

The UNDP’s Human Development Report 2014 titled “Sustaining Human Progress: Reducing Vulnerabilities and Building Resilience” predicted that Turkey’s population will be more than 86.8 million in 2030. According to Turkey’s statistics institution’s data, the country’s population surpassed 76.6 million as of 2013.

Some other data about the Turkey given by the report are as following: Inequality in life expectancy is 11 percent, coefficient of human inequality is 15.6 percent, inequality in education is 14.1 percent and inequality in income is 21.8 percent, according to the 2013 data.

The report also said 1.2 billion people live with $1.25 or less a day, according to income-based measures of poverty. However, the UNDP Multidimensional Poverty Index’s latest estimates reveal that almost 1.5 billion people in 91 developing countries are living in poverty with overlapping deprivations in health, education and living standards. And although poverty is declining overall, almost 800 million people are at risk of falling back into poverty if setbacks occur.

“By addressing vulnerabilities, all people may share in developmental progress and human development will become increasingly equitable and sustainable,” said UNDP Administrator Helen Clark Aug. 3.
(hurriyetdailynews.com, August 3, 2014)

Court: Wearing leggings as ‘provocative’ factor in domestic violence

According to an opposition statistic, 129 women were killed in the first half of 2014, compared to 88 in the same period a year earlier.

A local court in the eastern province of Erzurum has reduced the sentence of a husband who attacked his wife after seeing her with another man, arguing that her wearing leggings and sitting “slightly leaning to one side” could be described as “provocative” and an extenuating circumstance.

T.K., who seriously injured his wife, D.K., by stabbing her during a row after seeing her in the same car with another man, was eventually handed six years and three months in prison after his sentence was reduced.

Prosecutors had asked for up to 15 years in prison on charges of attempted homicide; the couple admitted that they were seeking a divorce when the incident occurred.

Defense lawyers denigrated D.K., arguing that she provoked the husband’s anger by sitting in the backseat of the car while wearing leggings and leaning toward one side. T.K. also said he only intended to scare his wife when he pulled the knife.

But D.K. rejected her husband’s accusations, claiming that the man in the driver’s seat, A.P., was a friend of 14 years and that her husband saw them at a gas station while they were going to pick up her brother and sister.

“I wasn’t wearing anything bawdy, as he claims. He asked me ‘Why did you leave me?’ when he entered in the car and stabbed me. Then he said: ‘I told you I would kill you. Now it will be your family’s turn,’” D.K. told the court.

However, in its ruling, the court lent credence to the husband’s argument that D.K. appeared “very comfortable” inside the car, saying her attitude was “suspicious” and “provocative.”

The latest incident comes amid increasing cases of domestic violence and murders of women in Turkey. According to an opposition statistic, 129 women were killed in the first half of 2014, compared to 88 in the same period a year earlier.
(hurriyetdailynews.com, July 31, 2014)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Un autre négationniste nommé ministre des affaires étrangères

Le nouveau Premier ministre islamo-conservateur Ahmet Davutoglu a dévoilé vendredi la composition d'un premier gouvernement composé, sans surprise, du même carré des fidèles du président et homme fort du pays Recep Tayyip Erdogan.

Dès le lendemain de son investiture pour un mandat de cinq ans à la tête de l'Etat, M. Erdogan a approuvé la nouvelle équipe ministérielle, où l'ex-titulaire du portefeuille des Affaires européennes Mevlüt Cavusoglu succède à M. Davutoglu à la tête de la diplomatie.

L'équipe économique y est également reconduite dans son intégralité.

A 56 ans, Cavusoglu ne devrait pas infléchir la course de l'ambitieuse politique étrangère "néo-ottomane" conduite depuis 2009 par le nouveau chef du gouvernement, malgré ses revers en Syrie et en Egypte notamment.

Le nouveau ministre des affaires étrangères Cavusoglu a été président de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe de 2010 à 2012.

Alors qu'il portait un titre honoraire d'une prestigieuse institution européenne,
lors de sa visite officielle à Erevan en 2010, Cavusoglu avait offensé ses hôtes en refusant de déposer une gerbe au Monument du génocide arménien.

Lorsque les médias arméniens l'ont interrogé sur son refus, Cavusoglu avait menti en disant que ses prédécesseurs n'avaient pas fait non plus.

Quand les journalistes arméniens ont rappelé que ses prédécesseurs à la tête de l'APCE avaient visité le Monument du génocide il avait changé son fusil d'épaule et avoué que c'était sa décision personnelle de ne pas visiter le monument et a demandé que les Arméniens respecter sa volonté.


Dans son nouveau cabinet, M. Davutoglu a conservé dans leurs fonctions le vice-Premier ministre en charge de l'économie, Ali Babacan, et son collègue des Finances Mehmet Simsek.

Parmi les quatre seuls nouveaux nommés vendredi figurent deux intimes, encore, du chef de l'Etat: son conseiller Yalçin Akdogan au poste de vice-Premier ministre et l'influent vice-président du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, Numan Kurtulmus, qui représente son aile islamiste.

Seule femme de la nouvelle équipe de 26 membres, Aysenur Islam occupe le poste de ministre de la Famille et de la Politique sociale.

D'une grande continuité dans sa composition, le gouvernement de M. Davutoglu ne devrait pas changer d'un pouce la politique conduite depuis 2003 par son prédécesseur. "Les noms changent aujourd'hui mais l'essence, la mission, l'esprit, les objectifs et les idéaux restent", a lui-même souligné mercredi M. Erdogan.

"L'axe principal (du gouvernement) n'a pas changé. Il ne s'agit que d'une modification partielle", a commenté vendredi le nouveau vice-Premier ministre Kurtulmus.

Le programme du nouveau gouvernement doit être présenté au Parlement dès la semaine prochaine et suivi d'un vote de confiance.

Aznavour appelle la France à accueillir les persécutés du Moyen-Orient

Le chanteur franco-arménien Charles Aznavour a appelé lundi à venir en aide aux communautés chrétiennes et kurdes persécutées au Moyen-Orient en les accueillant dans les villages français « qui ont besoin d’être repeuplés », dans une interview à Europe 1.

« Je suis préoccupé par cette population qui est massacrable! », a souligné le chanteur, âgé de 90 ans.

« Aidez-les! Prenez-en un chez vous! Aidez-les à rentrer quelque part! Trouvez-leur un appartement! », a réclamé l’artiste, ambassadeur d’Arménie en Suisse et représentant permanent d’Erevan auprès de l’ONU et de l’Unesco, en évoquant les populations menacées par l’État islamique (EI) en Syrie et en Irak.

« Ces villages ont besoin d’être repeuplés! La mairie existe toujours, la Poste, l’Eglise est vide… », a-t-il regretté, appelant à l’accueil de réfugiés dans les zones rurales. « On ne peut pas vivre comme ça, en égoïste! Il faut faire quelque chose! ».

Interrogé sur la réaction à adopter face à l’EI, l’artiste, sans plaider pour une guerre frontale avec les jihadistes, a déclaré: « On ne discute pas avec des étrangleurs! On fait comme eux: vous égorgez, on égorge! OEil pour oeil, dent pour dent! ».

Dans une tribune parue mercredi 13 août dans Le Figaro, Charles Aznavour avait déjà proposé de confier les villages français « aujourd’hui totalement à l’abandon » à ces « chrétiens, ces Kurdes, ces yazidis, ces Arméniens » avec pour « obligation de les reconstruire, de les faire revivre, de labourer à nouveau des terres dont la fertilité ne fait aucun doute ».

Jeudi, une quarantaine de réfugiés chrétiens irakiens sont arrivés à Paris, à bord d’un avion français. A ce jour, le HCR estime à 1,2 million le nombre des Irakiens déplacés par les combats en 2014 en Irak.

Quelque 8.000 réfugiés chrétiens ont fait des demandes de visa au consulat général de France à Erbil, avait indiqué il y a quelques jours un évêque français de retour de cette zone.
(AFP, 25 août 2014)

Affaire d'espionnage: l'ambassadeur d'Allemagne convoqué à Ankara

L'ambassadeur d'Allemagne en Turquie, Eberhard Pohl, a été convoqué lundi au ministère turc des Affaires étrangères qui lui a exprimé la "préoccupation" d'Ankara après les allégations d'espionnage de la Turquie par les Allemands, a annoncé un diplomate turc.

"L'ambassadeur a été convoqué ce matin au sujet des informations parues dans la presse allemande. Nous lui avons exprimé nos préoccupations et notre malaise", a déclaré à l'AFP ce diplomate sous couvert de l'anonymat.

"De telles pratiques ne sauraient être tolérées dans un environnement qui requiert confiance et respect mutuels entre des amis et des alliés", tous deux membres de l'Otan, a renchéri le ministère dans un communiqué publié après cet entretien.

De son côté, le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a jugé que si ces allégations d'espionnage étaient avérées, elles seraient "inacceptables, inexcusables et exigeraient une explication".

"C'est une responsabilité morale imposée par nos relations en tant qu'alliés", a ajouté devant la presse M. Davutoglu, qui a précisé qu'il s'en entretiendrait lundi en soirée avec son homologue allemand Frank-Walter-Steinmeier.

A Berlin, le porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, Martin Schäfer, s'est efforcé de désamorcer la tension entre les deux capitales.

"Ce n'était absolument pas une convocation mais une invitation à une discussion", a déclaré M. Schäfer lors de son point de presse régulier. "Cette discussion s'est déroulée dans une atmosphère amicale (...) il s'agissait d'expliquer aux autorités turques ce qui est sorti dans les médias allemands", a-t-il ajouté.

Dans son édition de dimanche, le magazine allemand Der Spiegel a rapporté que les services secrets allemands avaient espionné au moins une conversation téléphonique du secrétaire d'Etat américain John Kerry et surveillaient depuis des années la Turquie.

L'hebdomadaire affirme que le gouvernement allemand a mandaté les services secrets depuis 2009 pour espionner Ankara, son partenaire au sein de l'Otan.

Selon ses journalistes, les cibles d'espionnage sont actualisées tous les quatre ans par le gouvernement allemand. Mais les priorités actuelles n'ont pas été modifiées après l'affaire d'espionnage avec les Etats-Unis, et la Turquie serait toujours sur écoute.

L'espionnage international est devenu un sujet polémique en Allemagne ces derniers mois. Les révélations l'an dernier d'espionnage du téléphone portable de la chancelière Angela Merkel par le renseignement américain avaient profondément choqué le pays.
(AFP, 18 août 2014)

L'UE appelle Erdogan a jouer un rôle de réconciliateur pour la Turquie

L'Union européenne a appelé lundi Recep Tayyip Erdogan, élu dimanche à la présidence de la Turquie, à jouer "un rôle de réconciliateur pour la société turque" dans un message publié par le président du Conseil de l'UE, Herman Van Rompuy.

"Nous vous félicitons pour votre élection (...) et nous espérons que vous allez jouer le rôle de réconciliateur qui est celui de votre nouvelle position, comme vous vous y êtes vous-même engagé, afin de rassembler toutes les communautés, les croyances, les sensibilités, les opinions et les modes de vie de la société turque", écrit M. Van Rompuy dans ce message cosigné par le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.

Les présidents des deux institutions de l'UE rappellent que la Turquie est "un partenaire capital pour l'Union européenne: un pays candidat à l'adhésion, un voisin, un partenaire commercial et un allié diplomatique".

Ils ont invité à ce titre le président turc à "poursuivre ses efforts pour un règlement de la question kurde et pour trouver une issue pour Chypre", pays membre de l'UE dont la Turquie occupe la partie nord.

Elu dimanche président de la Turquie lors d'un premier scrutin au suffrage universel, Recep Tayyip Erdogan, qui tient les rênes du pays depuis 2003, a promis d'être "le président de 77 millions de Turcs, et pas uniquement de ceux qui ont voté pour moi".

"Je prie tous ceux qui me qualifient de dictateur et d'autocrate de revoir leur position", a-t-il averti depuis le balcon du Parti de la justice et du développement (AKP) qu'il a jusqu'à présent dirigé, mais dont il devrait quitter la direction.
(AFP, 11 août 2014)

Demirtaş meets EU delegation

HDP Presidential candidate Selahattin Demirtaş has held a meeting with the Head of the European Union Delegation to Turkey, Ambassador Stefano Manservisi and First Counsellor Francois Naucodie, regarding the upcoming Presidential elections.

Following the meeting, Demirtaş once again challenged the Prime Minister to a live TV debate.

Selahattin Demirtaş, the candidate of the people and of democratic change, had a one-hour meeting with the Head of the European Union (EU) Delegation to Turkey, Ambassador Stefano Manservisi and First Counsellor Francois Naucodie, regarding the upcoming Presidential elections, in Demirtaş’ office in Mecidiyeköy in Istanbul.

Demirtaş addressed the press after the meeting. Before speaking he gave chocolates to the members of the media on the occasion of Eid. 

Demirtaş said he had answered the delegation’s questions regarding the election and the campaign run by the HDP. He said that the EU was closely following the elections and that Ambassador Stefano Manservisi and First Counsellor Francois Naucodie would write a report regarding their meeting and present it to the EU. Demirtaş said that for this reason the meeting was important.

Demirtaş added: “We explained our principled opposition to the single line, and our democratic line. Most of what we advocate is in harmony with the values and principles of the EU, which has been noticed. We answered their questions in detail. Demirtaş said he had answered questions such as: “What kind of Presidency are you promising? What will your position be in the second round, whether or not you make it? What as the HDP is your future vision for Turkey?” He added that he had also answered questions regarding developments in the Middle East.

Demirtaş said the delegation had already met CHP-MHP candidate Ekmeleddin İhsanoğlu, but had not yet been able to meet AKP candidate Erdoğan. He added: “I don’t think this will be possible.”

'The 3 candidates should engage in live TV debate’

Demirtaş stressed the importance of a live debate between the 3 candidates, saying: “I believe it would be useful for us all to come together on a TV programme as regards the people getting a better understanding of the president they will elect. In such an environment where the candidates are asked questions objectively this is possible. I reiterate that I am prepared to answer all manner of question live. We are prepared to discuss everything. We want to be the President of all the people.”

“We are not preparing for war. Mr Erdoğan and Mr İhsanoğlu are not our enemies. We are involved in political competition. We are not going into battle on 10 August. Coexistence and a democratic political culture cannot develop in an environment where human relations are ignored and political relations are at rock bottom. The Prime Minister is not making a contribution. Instead, he is deepening the existing polarisation with his attitude.”
(ANF, August 1,  2014)

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Don’t let NATO take us to a new cold war!

The NATO summit comes to Wales (GB) on 4 to 5 September 2014.

This will be the first NATO Summit since Chicago in 2012, and the first NATO summit in the United Kingdom since Margaret Thatcher welcomed NATO leaders to London in 1990.

Nato Watch Committee issued the following communiqué against NATO Summit:
  
It becomes clearer now why NATO did not dissolve in 1991, after the dismantlement of the Soviet Union and the dissolution of the Warsaw Pact: NATO’s aims were never defensive against the so-called “communist ogre”. All along, they aimed at safeguarding the economic, financial and political interests of the big Western powers and their vassal states. As these powers – European Union and USA-Canada – suffer today a crisis without precedent, they can only save their power now by imposing military force, the spread of war and situations of permanent chaos all over the world.
 
This is why this NATO summit will be largely dedicated to extort more financial means and bigger military budgets from all its member states, to shape the rapid reaction force and refine all weapons of mass destruction, nuclear included. In every country, let us say NO to those expenditure increases!
 
At this summit, NATO will propose the continued occupation of Afghanistan, even after the pretended departure of the international military forces: ISAF disappears but the NATO-Afghan partnership will take its place up until 2024. In every country, let us say NO to any role in this partnership!
 
The gravest is that NATO wants a confrontation with Russia at all costs. According to ex general secretary Rasmussen, Russia is the greatest menace to world security today. But the “Ukrainian crisis” is being exacerbated by NATO, and to a large extent stimulated by it, in order to make this true. Russia is not our enemy!
 
NATO played an important role in the State coup in Kiev, leading to the violent overthrow of a democratically elected government and its replacement with a ministerial team where one third is members of a neo-nazi party. It is NATO - through the special partnership which it signed with that country in 1997 - that kicks a grievous blow at the sovereignty, independence and integrity of Ukraine. NATO uses the crisis in Ukraine to settle in there itself. Crimea was not annexed by Russia; it is its population that voted massively to be re-admitted there. The population of Eastern Ukraine is no victim of any pretended Russian expansionism; it is largely Russian itself, and above all, it rebels against the Kiev extreme-rightwing government. Whilst it has no interest in joining the European Union (EU) or NATO, it sees its links with Russia as the only way to protect itself from the Kiev’s fascist militias. In the other regions of Ukraine, important demonstrations are taking place against conscription and against this provocation to civil war on the government’s part.
 
Our governments are party to this war escalation against Russia, but the populations reject it all! The demand must be to lift all the US and EU sanctions against Russia. Stop the bloodbath in Eastern Ukraine! Promote a negotiated solution to this crisis, and a policy of cooperation at all levels.(info@csotan.org)

Une manif contre l'OTAN le 3 septembre à Bruxelles

Ce mercredi 27 août avait lieu dans les locaux de la CNAPD une conférence de presse concernant la prise de position de nombreux mouvements pour la paix belge face au fonctionnement et aux décisions de l’OTAN qui se réunira dans une semaine à Cardiff.

Une conférence de presse longue mais qui se voulait complète en abordant les différentes raisons d’une telle prise de position mais aussi les actions qui seront prochainement menées contre L’OTAN.

En effet, commençant par ’une introduction informative sur le sommet de l’OTAN, Ludo De Brabander de Vrede a pris soin de présenter l’enjeu central de l’augmentation des dépenses militaires, en lien avec les manœuvres de l’OTAN autour de l’Ukraine (un pdf sur le sujet est disponible en néerlandais sur le site de VREDE).

Ensuite, Guillaume Defossé de la CNAPD a abordé la question des F-16 et de leur remplacement - déjà traitée par la CNAPD (voir la vidéo) mais qui est récemment revenue sur le devant de la scène - ainsi que la possibilité pour ces avions de transporter les armes nucléaires américaines toujours entreposées en Belgique (pour lire son texte, cliquez ici).

Les revendications de la CNAPD et de toutes ses associations-membres concernant l’OTAN ont été brièvement présentées par Samuel Legros, chargé de recherche et plaidoyer à la CNAPD. Ces revendications clôturent la dernière parution de la CNAPD : "L’OTAN, du bouclier à l’épée"(disponible sur demande à info@cnapd.be et bientôt en ligne)

Enfin, Mario Franssen d’INTAL a rappelé le départ imminent de la délégation belge au contre-sommet de l’OTAN à Cardiff (articles et photos seront publiés dès leur retour) ainsi qu’ annoncé l’action organisée le 3 septembre à Bruxelles contre l’OTAN et le renouvellement des F-16 .

Invitation:

Nous avons le plaisir de vous inviter à suivre l'action du 3 septembre contre l'OTAN qui aura lieu à Bruxelles.

Nous vous donnons rendez-vous en face de l'OTAN à 16h30 pour une visite de notre bus NO TO NATO qui vous emmènera à la petite reception que nous organisons pour sa retraite "forcée" (ou du moins désirée) à 18H sur la place de la gare centrale.

Concernant la réception, vous trouverez l'article sur le site de la CNAPD et l'événement sur Facebook

Pour plus d'informations, contactez-nous par mail à info@cnapd.be ou par téléphone (026405262)

Merci beaucoup d'avance pour votre intérêt,

Très cordialement,

Carole Glaude.
Les Etats-Unis livrent des armes aux forces kurdes en Irak

Les Etats-Unis livrent des armes aux peshmergas, les forces kurdes qui combattent les jihadistes de l'Etat islamique au nord de l'Irak, a annoncé le département d'Etat lundi.

"Nous collaborons avec le gouvernement irakien pour envoyer des armes aux Kurdes, dont ils ont très vite besoin. Les Irakiens procurent des armes de leurs stocks, et nous faisons la même chose, nous leur fournissons des armes de nos stocks", a déclaré Marie Harf, une porte-parole de la diplomatie américaine, sur CNN.

Elle a précisé que ces livraisons ont commencé la semaine dernière, sans toutefois détailler le type d'armes livrées.

Deux ans et demi après le retrait de leurs troupes, les Etats-Unis ont commencé vendredi à frapper des cibles de l'Etat islamique pour contrer leur avancée vers le Kurdistan irakien et protéger le consulat américain d'Erbil, la capitale de la région autonome du Kurdistan.

La crise qui touche l'Irak a poussé le gouvernement fédéral de Bagdad et le Kurdistan, dont les relations sont d'ordinaire très tendues, à coopérer, a souligné Marie Harf.

"Celle collaboration entre les forces irakiennes et kurdes atteint des niveaux sans précédent. C'est quelque chose que nous n'avions jamais observé par le passé. Ils s'entraident", a-t-elle insisté.
(AFP, 11 août 2014)

Les Etats-Unis bombardent des positions jihadistes en Irak

Les Etats-Unis se sont directement impliqués en Irak pour la première fois depuis le retrait de leurs troupes en 2011 en bombardant des positions des jihadistes qui menacent le Kurdistan irakien et des milliers de chrétiens et Yazidis.

Selon le porte-parole du Pentagone, deux chasseurs bombardiers ont frappé vendredi vers 13h45 (10h45 GMT) une pièce d'artillerie mobile de l'Etat islamique (EI) qui avait visé des forces kurdes à Erbil. Quelques heures plus tard, d'autres raids ont visé "des terroristes" puis un convoi et un mortier près d'Erbil.

Le département d'Etat a assuré que la décision prise par Barack Obama - un vigoureux opposant à l'invasion de l'Irak en 2003 - était juridiquement inattaquable car les frappes sont menées à la demande du Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki.

"Le gouvernement irakien et des responsables irakiens de tous les horizons, de tous les partis et de toutes les confessions nous ont demandé cet appui. C'est le principe qui est appliqué dans ce cas-là", a déclaré Marie Harf, porte-parole du département d'Etat.

La Maison blanche a précisé qu'aucune date de fin n'avait été fixée pour cette opération, mais a répété que les Etats-Unis excluaient d'envoyer des troupes au sol et de s'engager dans "un conflit militaire prolongé".

Le chef de l'armée irakienne, Babaker Zebari, a estimé que cet appui aérien allait permettre d'obtenir rapidement "d'énormes changements" sur le terrain.

"Les officiers de l'armée irakienne, les peshmergas (kurdes) et des experts américains travaillent ensemble pour déterminer les cibles", a-t-il expliqué, évoquant également des frappes américaines dans la région de Sinjar, à l'ouest de Mossoul et des opérations prévues dans "des villes irakiennes contrôlées par l'EI".

L'ONU cherche de son côté à établir un "corridor humanitaire" dans le nord de l'Irak pour permettre d'évacuer les civils menacés.

La France s'est dite "prête à prendre toute sa part" dans l'aide aux populations civiles victimes des "exactions intolérables" de l'EI, tandis que le Royaume-Uni a annoncé des parachutages de vivres dans les prochaines 48 heures.

Les combattants de l'EI avaient encore marqué des points jeudi avec la prise de Qaraqosh, la plus grande ville chrétienne d'Irak, suivie de celle du barrage de Mossoul, le plus grand du pays, qui contrôle l'alimentation en eau et en électricité de toute la région.

Depuis dimanche, des dizaines de milliers de personnes ont fui face à l'avancée des jihadistes, qui ne sont désormais qu'à une quarantaine de km d'Erbil, la capitale de la région autonome du Kurdistan, allié de Washington.

Après la prise de Qaraqosh et d'autres zones autour de Mossoul, le patriarche chaldéen Louis Sako a fait état de 100.000 chrétiens jetés sur les routes. Dimanche, la prise de Sinjar, bastion de la minorité kurdophone yazidie, avait déjà poussé à la fuite jusqu'à 200.000 civils selon l'ONU.

- 'Génocide' -

Certains ont pu fuir au Kurdistan ou en Turquie, mais des milliers d'autres sont piégés dans les montagnes désertiques environnantes, où ils risquent autant de mourir de faim et de soif que de se faire massacrer par les jihadistes.

L'offensive de l'EI contre les Yazidis et les chrétiens "montre tous les signaux d'un génocide", a déclaré vendredi le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, en visite à Kaboul.

Evoquant "une crise humanitaire qui prend aux tripes" et le risque de nouvelles violences meurtrières, le diplomate a expliqué que les Etats-Unis avaient "pris la décision qu'il fallait sauver ces vies".

Jeudi soir, M. Obama avait déjà évoqué un risque de génocide en autorisant des frappes militaires ciblées "pour protéger les civils pris au piège" ainsi que les personnels américains à Erbil et à Bagdad.

Le président américain avait pourtant été élu sur la promesse d'un désengagement militaire et avait été l'instigateur du retrait américain d'Irak.

Dans la nuit, l'aviation américaine a commencé par parachuter des vivres et de l'eau à destination des civils piégés dans les montagnes de Sinjar.

Elle a poursuivi cette opération dans la nuit de vendredi à samedi en larguant à nouveau des vivres et de l'eau depuis trois avions cargo escortés par deux chasseurs F/A-18, a annoncé le Pentagone.

Un habitant réfugié dans la montagne avec sa famille, joint par téléphone, a déclaré que rien n'était parvenu dans sa zone, où eau et vivres manquent cruellement. "Il y a beaucoup d'enfants ici", a-t-il lancé.

- Kurdistan menacé -

A Bagdad, l'intervention américaine a suscité un peu de scepticisme, dans la mesure où Nouri al-Maliki réclamait ces frappes depuis le début en juin de l'offensive de l'EI, qui était déjà bien implanté en Syrie et contrôle désormais de vastes pans du territoire irakien.

M. Obama "n'a rien fait pendant trois ans mais quelque chose arrive aux Kurdes et aux chrétiens et il commence à parler de terrorisme", a dénoncé Rashaad Khodhr Abbas, fonctionnaire à la retraite.

Le puissant dirigeant chiite Moqtada al-Sadr a d'ailleurs affirmé vendredi que l'EI était sur le point d'attaquer la capitale, tout en promettant de mobiliser ses hommes pour défendre Bagdad.

Les insurgés sunnites sont à quelques dizaines de km de Bagdad mais, selon des experts, ils manquent de combattants pour mener un assaut de cette envergure.

Au Kurdistan, l'arrivée massive de réfugiés augmente la pression sur cette région déjà à court d'argent en raison d'un conflit avec Bagdad sur le partage des revenus pétroliers, et l'inquiétude monte face à la progression de l'EI.

Depuis le début de l'offensive, les combats avec les jihadistes ont coûté la vie à 150 pershmergas et 500 autres ont été blessés, selon le secrétaire général de la présidence kurde.

Les compagnies Turkish Airlines et Lufthansa ont suspendu leurs vols vers Erbil. L'Agence fédérale de l'aviation (FAA) a interdit aux avions commerciaux américains de survoler l'Irak, et British Airways a pris une mesure similaire.

La Maison Blanche a annoncé vendredi que M. Obama allait partir en vacances samedi comme prévu pour deux semaines sur la petite île huppée de Martha's Vineyard (Massachussetts, nord-est). Il rentrera pour deux jours à Washington en milieu de séjour.
(AFP, 9 août 2014)

Relations régionales / Regional Relations

Avec le PKK, au secours des Yazidis

Le Soir, Samuel Forey, 19 août 2014


Le drapeau du PKK flotte au sommet du massif du Sinjar. D’ailleurs, ce n’est plus le massif du Sinjar. Là-haut, plus personne n’utilise le nom arabe. Il s’agit désormais de « Shengal », son nom kurde.

Les guérilléros du Parti des travailleurs du Kurdistan ont installé une solide position sur cette citadelle naturelle, au beau milieu d’une plaine remplie de djihadistes. Le mouvement fondé par Abdullah Ocalan, d’inspiration marxisante, frères ennemis des Kurdes irakiens, s’est trouvé une situation idéale.

Le massif mesure 40 kilomètres de longueur sur 8 de large. Il n’a que deux entrées : l’une, vers le sud, par la ville de Shengal, aujourd’hui aux mains de l’Etat islamique. La route monte en lacets serrés. Impossible pour les djihadistes de lancer leurs attaques éclairs, de plusieurs points à la fois, comme ils en ont l’habitude dans la plaine.

Tout là-haut, les guérilléros ont interdit toute velléité d’assaut en montant une mitrailleuse lourde sur un pick-up. L’autre point d’entrée se situe au nord, par la ville de Sounouni, elle aussi aux mains des djihadistes. Ceux-ci sont bien isolés, de ce côté-là. C’est par là, par le nord, que les militants du PKK sont arrivés, dès le 3 août.

Les peshmergas, les combattants kurdes irakiens, avaient quitté leurs positions le jour même. Ils laissaient seuls les Yazidis face aux combattants de l’Etat islamique. Minorité kurdophone non musulmane, les Yazidis sont considérés comme hérétiques par les djihadistes, qui leur laissent le choix entre la conversion ou la mort.

Un exode massif s’est ensuivi. Près de 200.000 personnes, selon l’ONU, fuient la région et 50.000 d’entre elles se réfugient dans leur sanctuaire, les monts du Shengal, où se trouvent leurs temples aux toits coniques. Ils se retrouvent pris au piège, assiégés par les djihadistes qui tiennent les deux entrées du massif.

«  Il fallait défendre les Yazidis. Ils font partie de l’histoire du peuple kurde  », dit Egid Civyan, le commandant des forces PKK du massif de Shengal. «  On a lancé l’opération au dernier moment, en espérant que ça passe. Les Kurdes irakiens ont laissé faire. Ils étaient démoralisés  », dit le commandant Civyan. Il porte un treillis, un chawl, le large pantalon traditionnel kurde, et des traits sévères sur son visage.

Les combattants – et les combattantes – du PKK sont redoutables. Entièrement dévoués à leur cause, ils s’entraînent depuis leur plus jeune âge. Shafak a 28 ans. Elle est dans les forces du PKK depuis l’âge de… 13 ans, en 2001. Elle est passée par les camps d’entraînement de Qandil, une forteresse naturelle du nord de l’Irak, conquise par le PKK, et que personne n’a réussi à enlever. Un an plus tard, elle avait déjà appris à tirer. «  A Qandil, c’était très professionnel. On a appris le maniement de toutes les armes qu’on utilise en guérilla, les kalachnikovs, les lance-roquettes, les mortiers  », dit-elle, tôt le matin, au sommet du Shengal.

C’est ce genre de combattant qui vient prêter main-forte aux Kurdes syriens pour ouvrir le passage. Il faut d’abord, de la frontière syrienne, affronter une plaine au sable infernal, aussi volatil que la plus fine des poudres, aussi collant que de la neige fondue. On avance de poste en poste, perdus dans une poussière qui s’infiltre partout. Il faut ensuite monter sur le Shengal. L’organisation y trace une piste qui zigzague sur les flancs du massif, passant au large des positions de l’Etat islamique. Les djihadistes sont partout. Sur le chemin, des dizaines de voitures abandonnées par les fuyards. Vingt kilomètres d’angoisse que les bergers continuent à parcourir sur leurs ânes comme si de rien n’était.

Vers le 8 août, le corridor est enfin ouvert. Des dizaines de milliers de Yazidis peuvent fuir le siège de Shengal, via cette piste périlleuse, passent au Kurdistan syrien pour rejoindre, enfin, le nord du Kurdistan irakien. Les guérilléros verrouillent maintenant les deux portes de la citadelle de Shengal. A l’intérieur du massif, une charmante vallée, au vert d’autant plus puissant que les ocres et les fauves dominent partout. Il y a des cultures, des potagers, quelques villages. Et des milliers de moutons. De quoi tenir un long siège.

Les forces kurdes, aidées par les frappes américaines, reprennent deux villes

Les forces kurdes ont repris dimanche deux villes du nord de l'Irak aux jihadistes, aidées dans leur contre-offensive par des frappes aériennes des Etats-Unis, qui larguaient parallèlement des vivres aux milliers de déplacés pris au piège dans des montagnes.

Lors d'un déplacement en Irak visant à superviser la livraison de 18 tonnes d'aide (médicaments, tentes, etc.), le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a appelé les Irakiens à l'unité pour "mener la bataille contre le terrorisme", promettant le soutien humanitaire mais pas militaire de Paris. Il a néanmoins indiqué que la France, en liaison avec les autres pays européens, allait examiner la possibilité de livrer "de manière sûre" des armes aux Irakiens.

Alors que les forces kurdes ont subi ces derniers jours plusieurs revers face aux insurgés sunnites, menés par les jihadistes de l'Etat islamique (EI), elles ont repris la main dimanche, au troisième jour des frappes aériennes menées par les Etats-Unis.

"Les peshmergas ont libéré Makhmour et Gwer (...) Le soutien aérien américain a aidé", a affirmé un porte-parole des forces kurdes, Halgord Hekmat.

Makhmour et Gwer, prises il y a quelques jours par des insurgés sunnites, sont situées au sud-ouest de la capitale du Kurdistan irakien, Erbil.

Les Etats-Unis, qui se sont retirés d'Irak il y a près de trois ans, ont commencé vendredi à mener des frappes contre les positions des insurgés. Dimanche, les forces américaines ont poursuivi leurs attaques, affirmant avoir mené "avec succès de multiples frappes aériennes, tant avec des avions qu'avec des drones, pour défendre les forces kurdes près d'Erbil, où des personnels et des citoyens américains sont stationnés".

Le patriarche chaldéen Louis Sako s'est dit déçu de la portée de l'intervention américaine qui ne vise selon lui qu'à protéger Erbil et offre peu d'espoir d'une défaite des jihadistes et d'un retour des déplacés.

L'avancée de l'EI a jeté ces derniers jours plus de 200.000 personnes sur les routes avec notamment la prise de Qaradosh, plus grande ville chrétienne d'Irak située entre Mossoul et Erbil, et de Sinjar, bastion des Yazidis, une minorité kurdophone non musulmane, à l'ouest de Mossoul.

Nombre de Yazidis sont piégés dans les arides montagnes environnantes, menacés autant par la faim et la soif que par les jihadistes.

Outre la protection du personnel américain, le président Barack Obama avait justifié l'intervention américaine par la nécessite d'empêcher un éventuel "génocide", mais il a prévenu que les frappes seraient limitées.

- 'Crimes contre l'humanité' -

Parallèlement, les Etats-Unis ont largué de nouvelles cargaisons de vivres --52.000 repas au total depuis jeudi soir-- et des conteneurs d'eau à destination des "milliers de citoyens" menacés sur les monts Sinjar, selon le Pentagone. Le Royaume-Uni a également commencé dimanche à larguer de l'aide.

L'Union européenne a dénoncé des "crimes contre l'humanité" dans les zones où progressent les jihadistes, évoquant des "persécutions et des violations des droits humains fondamentaux".

Selon des responsables yazidis et des témoins, des dizaines d'hommes de la communauté ont été exécutés par les jihadistes quand ils ont attaqué Sinjar et des dizaines d'autres personnes sont mortes de déshydratation ou par manque de médicaments dans les montagnes où elles se sont réfugiées.

Il y a également des craintes sur le sort de femmes yazidies qui auraient été enlevées et réduites à l'état d'esclaves par des insurgés, mais ces informations n'ont pas pu être vérifiées par l'AFP.

Au Vatican, le pape s'est dit "effaré et incrédule" face aux informations relatant les "violences de tout type" en Irak, et a appelé à "une solution politique efficace au niveau international et local" pour les stopper.

Une députée yazidie, Vian Dakhil, avait assuré samedi qu'il ne restait plus qu'"un ou deux jours pour aider (les déplacés dans les monts Sinjar). Après, ils vont commencer à mourir en masse".

Dimanche, cette parlementaire et d'autres responsables ont indiqué qu'entre 15.000 et 30.000 d'entre eux étaient parvenus à fuir les montagnes, avec l'aide des forces kurdes, et avaient trouvé refuge au Kurdistan irakien, après être passés par la Syrie.

Mais selon Mme Dakhil il en reste "des milliers dans la montagne" et "le passage n'est pas sûr à 100%".
(AFP,
10 août 2014)

Les jihadistes contrôlent le barrage de Mossoul

Les jihadistes de l'Etat islamique (EI) se sont emparés jeudi du plus grand barrage d'Irak, au nord de Mossoul, et contrôlent ainsi désormais l'approvisionnement en eau et en électricité d'une vaste zone, ont annoncé des responsables vendredi.

"Le barrage de Mossoul est aux mains des insurgés depuis hier (jeudi) soir", a déclaré Holgard Hekmat, porte-parole des forces kurdes peshmergas qui contrôlaient jusqu'alors l'installation.

Cette information a été confirmée par le chef du conseil provincial de Ninive (nord), dont Mossoul, prise par les jihadistes début juin, est la capitale.

"Des combats féroces ont eu lieu, et l'EI a finalement pris le contrôle du barrage", a déclaré à l'AFP Bachar Kiki.

Le barrage sur le fleuve Tigre, situé sur la rive sud du lac de Mossoul, à quelque 50 km au nord de la ville, fournit de l'eau et de l'électricité à la majeure partie de la région et est indispensable à l'irrigation de vastes zones de culture dans la province de Ninive.

En 2007, l'ambassadeur américain Ryan Crocker et le commandant des forces américaines en Irak David Petraeus avaient mis en garde contre les conséquences d'une catastrophe au barrage, affirmant qu'il menaçait de s'effondrer.

"Une défaillance catastrophique du barrage de Mossoul aurait pour conséquence des inondations le long du fleuve Tigre jusqu'à Bagdad", avaient-ils écrit dans une lettre au Premier ministre irakien Nouri al-Maliki.

"Dans le pire scénario, une rupture instantanée du barrage de Mossoul, rempli à sa capacité maximale pourrait provoquer une vague de 20 mètres sur la ville de Mossoul, ce qui provoquerait des pertes humaines et des dommages considérables", ajoutait la missive.

L'EI utilise les barrages qu'il contrôle comme des armes pouvant lui permettre d'inonder de vastes zones. Plus tôt cette année, les jihadistes ont ainsi inondé d'importants secteurs aux alentours de Fallouja, à l'ouest de Bagdad.

Mais Mossoul est la place forte des insurgés en Irak et son barrage est important à l'économie de l'EI et à sa volonté de construction d'un Etat incarné par le "califat" proclamé fin juin.

"Evidemment, il y des risques que les insurgés inondent des zones en aval de la rivière... Mais, à Mossoul, ça serait un peu comme se tirer une balle dans le pied", estime John Drake, expert au sein du groupe AKE.
(AFP, 8 août 2014)

Iraqi Parliament Resolution Calls ISIS Acts Genocide

The Iraqi Parliament passed a resolution today calling the actions of the Islamic State (ISIS) in north Iraq a genocide. The resolution passed by a majority vote and was tabled by Yazizi MP Vian Dakheel, who delivered an impassioned plea yesterday to stop ISIS from massacring her people in the Sinjar area, which ISIS captured two days ago (AINA 2014-08-06).

The resolution calls the events occurring on North Iraq crimes against humanity and calls on the international community to prosecute ISIS and to hold responsible the states and institutions that support or finance their activities, and establish safe-haven by an international resolution issued by the UN Security Council.

The resolution has eight points:
  • Designate the actions of ISIS against ethnic and religious minorities as crimes against humanity and demand from the international community to prosecute the perpetrators and hold responsible the states and institutions that support or finance their activities.
  • Designate as disaster areas the towns of Sinjar, Baghdede (Qaraqosh/Hamdania), Bartella, Bashiqa, Tel Kepe, Alqosh, Sheikhan, Tal Afar, Tuz, Amerli, Bashir and Taza.
  • Demand the UN and its affiliated humanitarian organizations to work hard for the relief of displaced persons from those areas, according to the UN Charter.
  • Demand from the Government to promptly allocate sums of money from the emergency budget for the purpose of securing the humanitarian needs of the residents of those areas and to compensate the homeless and displaced people for damages.
  • Demand action from the government to deliver urgent humanitarian aid to displaced people from those areas by all available means.
  • Petition Arab and European Parliaments for supporting the Iraqi parliament decision in this regard, and call upon the governments of Arab States and Europe in providing all means of support for displaced people from the affected areas.
  • Demand that the Media and Communications Commission to oblige all media organizations not to broadcast or publish any activities or statements of ISIS.
  • Demand the federal government and regional government to clear the areas from the ISIS and return the displaced and homeless people to their areas.
(http://www.aina.org/news/20140807164526.htm)

Attaqués par les jihadistes, les Yazidis d'Irak fuient en Turquie

Plusieurs centaines de Yazidis d'Irak, une minorité en péril face à l'avancée des jihadistes sunnites dans le nord de l'Irak, se sont réfugiés en Turquie, a indiqué jeudi une source officielle turque.

"Des centaines de Yazidis sont entrés sur le sol turc depuis hier (mercredi) à la hauteur du poste frontière de Habur", dans le sud-est de la Turquie, a précisé à l'AFP cette source officielle sous couvert d'anonymat.

Leur nombre exact était pour l'heure inconnu mais un diplomate turc a précisé à l'AFP que ce chiffre était entre 600 et 800.

Les déplacés sont hébergés dans un complexe de Silopi, ville située à proximité de la frontière irako-turque.

D'autres déplacés, des familles entières qui ont dû marcher de longues heures sans eau ni nourriture, attendent par ailleurs de pouvoir entrer en Turquie a-t-on ajouté.

"Nous ne faisons aucune discrimination ethnique ou religieuse pour ceux qui veulent venir en Turquie," a indiqué le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu sur la chaîne d'information NTV.

Il a cependant souligné "qu'au vu de l'expérience syrienne", la Turquie, qui a accueilli plus de 1,2 million de déplacés syriens depuis le début du conflit dans cet autre Etat frontalier, préférait héberger les déplaces irakiens, qu'ils soient Yazidis, Turkmènes (communauté turcophone) ou Kurdes, dans des camps installés à l'intérieur d'Irak, dans des zones sécurisées.

M. Davutoglu a convoqué jeudi à son ministère une réunion avec des responsables militaires afin d'évoquer la situation humanitaire et sécuritaire dans le nord de l'Irak, où l'offensive de l'EI a provoqué un exode dernièrement de dizaines de milliers de chrétiens.

"La stabilité du nord de l'Irak est d'une importance majeure pour la notre", a tenu à préciser le ministre.

Dimanche, des combattants du groupe ultra-radical de l'Etat islamique (EI) ont pris le contrôle de la ville de Sinjar, bastion des Yazidis, jusqu'ici aux mains des forces kurdes.

"Des colis d'aides humanitaires turcs ont été lancés par les hélicoptères irakiens sur les monts Sinjar" pour les déplacés Yazidis, a ajouté le ministre.

Située entre la frontière syrienne et Mossoul, cette ville est un des foyers des Yazidis, une minorité kurdophone adepte d'une religion pré-islamique en partie issue du zoroastrisme et considérée par les jihadistes comme "adoratrice du diable".

La Turquie abrite à Batman et Viransehir, deux villes du sud-est anatolien peuplé majoritairement de kurdes, une toute petite communauté de Yazidis, à peu près 500 personnes, libres d'exercer leur culte. (AFP, 7 août 2014)

Des Kurdes syriens en Irak pour combattre les jihadistes

Des combattants kurdes syriens sont arrivés en Irak pour prêter main forte aux peshmergas, qui ont subi ce week-end des revers face aux jihadistes de l'Etat islamique (EI), ont annoncé lundi plusieurs responsables.

L'EI a attaqué samedi et dimanche plusieurs positions tenues par les forces kurdes, et pris la ville de Sinjar, obligeant les peshmergas à se replier dans des zones montagneuses et jetant sur les routes des milliers de personnes.

"Le parti (kurde syrien) de l'Union démocratique (PYD) se bat dans les zones de Sinjar et Rabia", un secteur du nord de l'Irak frontalier de la Syrie, a déclaré à l'AFP un haut responsable de l'armée irakienne, ajoutant qu'il n'y avait pas de coordination avec le gouvernement central irakien.

Le PYD, principal parti kurde syrien, a publié sur internet des photos de ses combattants dans la zone de Rabia.

L'armée irakienne s'est retirée début juin de ces zones après la prise par les jihadistes de Mossoul (nord), la deuxième ville d'Irak. Les peshmergas s'étaient alors emparés de plusieurs villes désertées par les militaires.

La perte de Sinjar, à environ 50 km de la frontière syrienne, constitue une nouvelle victoire pour les jihadistes qui ont proclamé fin juin un "califat" à cheval sur l'Irak et la Syrie.

Cette nouvelle avancée permet en outre à l'EI d'asseoir son contrôle sur le secteur de Mossoul, de s'emparer de petits champs pétroliers, et de se mouvoir plus facilement entre Mossoul et la frontière syrienne, au-delà de laquelle il contrôle également de nombreux secteurs.

Les jihadistes se sont dits déterminés lundi dans un communiqué à étendre leur emprise sur les territoires tenus par les Kurdes dans le nord de l'Irak.

Les relations entre les peshmergas irakiens et le PYD, dont la branche armée combat l'EI en Syrie, étaient tendues dans le passé, mais "le PYD s'est rendu à Sinjar en réponse à une demande du peuple. Nos unités ont atteint Sinjar et de féroces combats avec Daash ont éclaté à leur arrivée", a annoncé le groupe sur Twitter, désignant l'EI par son ancien acronyme en arabe.

Les peshmergas ont affirmé lundi avoir lancé une contre-offensive pour reprendre le terrain perdu ces dernières 48 heures, sans mentionner la présence du PYD.

Considérées comme les plus efficaces et les mieux organisées d'Irak, les forces kurdes sont toutefois sous pression face aux difficultés financières de la région autonome du Kurdistan.
(AFP, 4 août 2014)

Appel urgent à une union nationale des forces kurdes pour défendre Shengal

Depuis un certain temps, les bandes armées de l'Etat islamique (EI) préparent une offensive contre la ville de Shengal et bombardent sans cesse les villages de la région avec des armements lourds. Ces bandes sont bien connues pour leur mépris total des valeurs humaines, des principes sacrés de la religion et de l'humanité en général. Ces hordes barbares sont financées par certains Etats de la région. L'invasion récente de Mossoul par l'EI relève d'un scénario stratégique. Les offensives contre le Rojava (Kurdistan de Syrie) et le sud-Kurdistan (Irak) relèvent du même cadre. Le fait que l'armée irakienne ait quitté Mossoul en y laissant toutes ses munitions et ses armements lourds est particulièrement révélateur à cet égard.

L'on sait également que que l'EI a transféré beaucoup d'armes lourdes vers le Rojava dans le but d'assaillir le canton kurde de Kobanê. Cependant, les forces des YPG (Unités de Défense du Peuple), et des YPJ (Unités de Défense des Femmes), aidées par la population du Rojava, ont opposé une résistance remarquable et réussi à repousser les djihadistes. Ceux-ci se sont alors dirigés vers Hassaké et Shengal.   

Aujourd'hui, l'EI a pris Shengal et déployé ses drapeaux dans toutes les rues de la ville. Maintenant, il est en train de détruire les valeurs et les lieux saints du Yézidisme, autrement dit, le patrimoine historique et culturel du peuple kurde. La population de Shengal lance un appel de détresse à toutes les forces du Kurdistan.  

La défense des populations de Shengal, de Kobanê, de Hassakê et de de l'ensemble du Kurdistan est une mission qui incombe avant tout aux forces armées kurdes. La prise de Shengal démontre la nécessité urgente d'une stratégie commune et d'une union des forces pour la défense de la région. Dans cette phase cruciale, il est nécessaire et urgent que toutes les forces politiques kurdes forment une union nationale.

Le Congrès National du Kurdistan (KNK) appelle l'ensemble des forces kurdes à être aux côtés de la population de Shengal et à ne pas l'abandonner à un massacre imminent. Si Shengal tombe faute d'être défendue, ceci constituera une grande faille dans la sécurité de l'ensemble des régions contrôlées par les Kurdes.

Nous appelons toutes les forces kurdes, qu'elles soient armées ou politiques, à s'unir pour défendre Shengal et, ce faisant, protéger le Kurdistan ainsi que les valeurs et les acquis du peuple kurde.
3 août 2014

Conseil exécutif du KNK
feykakurde@gmail.com

La Turquie espère une libération prochaine de ses 49 otages en Irak

Le personnel diplomatique du consulat turc de Mossoul en Irak, 49 personnes en tout, retenu en otage depuis juin par les jihadistes de l'Etat islamique, seront prochainement libérés, a affirmé samedi le ministre turc de la Défense, Ismet Yilmaz.

"Nous poursuivons les contacts avec toutes les parties en Irak. Ils peuvent éventuellement revenir demain ou après-demain", a dit le ministre, cité par l'agence de presse Dogan.

C'est la première fois depuis des semaines qu'un responsable turc s'exprime sur le sort de ces Turcs, retenus depuis le 11 juin en Irak.

Le ministre qui s'exprimait lors d'un déplacement à Sivas (est) a indiqué que le gouvernement turc avait été informé par ses interlocuteurs, qu'il n'a pas précisé, que les otages seront libres bientôt.

"On nous a dit qu'ils seront libres dans les plus brefs délais", a-t-il précisé, ajoutant qu'Ankara avait opté pour le dialogue avec les ravisseurs et exclu toute opération militaire pouvant mettre en danger la vie de ses ressortissants.

Lors d'une offensive fulgurante en juin, les combattants de l'EI avaient investi la représentation turque et pris en otage les diplomates, dont le consul général, et leurs familles, qui s'y trouvaient.

Les jihadistes avaient relâché le 3 juillet 32 chauffeurs turcs qu'ils avaient pris en otage lors de leur offensive mais continuent de retenir les diplomates.

L'EI, groupe radical sunnite, a été inclus en juin, juste avant les prises d'otages, dans la liste des organisations considérées comme "terroristes" par Ankara, ce qui aurait provoqué la réaction de ce mouvement, selon des commentateurs.

Ankara a conseillé ces dernières semaines à ses ressortissants de quitter l'Irak, hormis la zone kurde, pour des raisons de sécurité.

La Turquie a aussi évacué son consulat général de Bassorah (sud de l'Irak).
(AFP, 2 août 2014)

Les jihadistes aux prises avec les Kurdes et des tribus sunnites en Syrie

Deux nouveaux fronts se sont ouverts dans la guerre qui fait rage en Syrie avec des affrontements opposant les jihadistes ultra-radicaux de l'Etat islamique (EI) à des combattants kurdes et des tribus.

Dans le nord du pays, les combattants kurdes, qui défendent leur autonomie depuis le début du conflit syrien, ont repris mercredi aux jihadistes plusieurs collines autour d'Aïn al-Arab (Kobane en kurde), à la frontière turque, a rapporté jeudi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

L'EI cherche à étendre dans cette direction son "califat" proclamé il y un mois dans les zones qu'il contrôle en Irak et en Syrie. Au moins 14 combattants kurdes et 35 jihadistes ont été tués, selon l'OSDH, qui a également fait état de dizaines de blessés.

A la mi-juillet, quelque 800 combattants kurdes étaient arrivés de Turquie pour défendre Kobane, selon l'OSDH. La population kurde -- 3,5 millions d'habitants soit 15% de la population syrienne -- est présente sur 10% du territoire.

Toujours dans le nord, l'EI a bombardé jeudi des positions de l'armée à la lisière de Hassaka, pour tenter ensuite une percée dans cette ville de 200.000 habitants majoritairement kurdes.

Selon une source de sécurité à Damas, "l'EI tente depuis plus d'une semaine d'entrer dans Hassaka, mais ses tentatives ont été repoussées par l'armée et les Forces de défense nationale".

Dans l'est du pays, des affrontements ont opposé l'EI à des combattants d'une tribu sunnite, selon l'OSDH.

Ainsi, dans la riche province pétrolière de Deir Ezzor, en grande partie contrôlée par les jihadistes, des combats ont eu lieu dans les trois villages de la tribu des Chaitat.

"Chaitat se soulève contre l'Etat islamique", ont écrit sur Twitter plusieurs membres de la tribu, en diffusant des photos de jihadistes prisonniers.

- Code vestimentaire strict -

Dans cette province, l'EI a imposé un code vestimentaire aux femmes, les obligeant à porter des abayas (cape noire longue couvrant tout le corps) sans aucune perle ou décoration, et leur interdisant de porter de hauts talons et de montrer leurs yeux, selon l'OSDH.

Dans le nord-ouest du pays, les jihadistes du Front al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, ont pris le contrôle de Sarmada et du poste-frontière de Bab al-Hawa, dans la province d'Idleb, après de brefs affrontements avec des rebelles, selon l'OSDH. L'armée a ensuite mené deux raids aériens qui ont fait au moins deux morts.

Jusqu'alors alliés contre le régime et plus récemment contre l'EI, le Front al-Nosra et les rebelles ont commencé à se battre à la mi-juillet, quand les jihadistes ont annoncé leur intention de créer un "émirat" rival de celui établi par l'EI.

Sur un autre front, au moins 17 personnes, dont deux femmes et trois enfants, ont été tuées par les bombardements de l'armée mercredi à Douma, une ville rebelle comptant des dizaines de milliers d'habitants et de réfugiés près de Damas, selon l'OSDH.

"Des dizaines d'autres personnes, dont des enfants, ont été blessées", a ajouté l'OSDH, qui est basée en Grande-Bretagne et s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales.

Selon un photographe de l'AFP à Douma, un marché animé a été touché: "Le bombardement a eu lieu brusquement. Des enfants étaient en train de jouer sur le marché, et une minute après des morceaux de corps et des personnes blessées étaient dispersés dans tous les coins".

A l'hôpital, "les blessés étaient soignés à même le sol", a-t-il ajouté.

Sur une vidéo amateur diffusée par des rebelles, on voit des bébés et des jeunes enfants les vêtements en sang.

Une source de sécurité a démenti que l'armée ait mené ce bombardement, rejetant la responsabilité sur les combats opposant l'EI aux rebelles.

Dans un message publié dans le magazine de l'armée, le président Bachar al-Assad a réaffirmé sa détermination.

"Notre combat contre le terrorisme est un combat pour l'avenir et pour la survie, pour lequel on ne peut faire des compromis. Nous sommes plus que jamais déterminés à résister face au projet terroriste et colonialiste de sédition et de division", a-t-il insisté.

Sans issue en vue, la guerre en Syrie a fait plus de 170.000 morts, selon l'OSDH, et a forcé près de la moitié des habitants a fuir leur foyer, selon l'ONU.
(AFP, 31 juillet 2014)

Erdogan compare les méthodes d'Israël à celles d'Hitler

Le Premier ministre islamo-conservateur turc, fervent défenseur de la cause palestinienne, a lancé jeudi une nouvelle diatribe virulente contre Israël comparant ses méthodes lors de son offensive contre Gaza à celles d'Adolf Hitler.

"Dites-moi, quelle est la différence entre les opérations israéliennes et celles des nazis et d'Hitler", a martelé M. Erdogan lors d'un discours à l'occasion de la campagne présidentielle à Van (est).

"C'est du racisme, du fascisme. Ce qui est fait à Gaza revient à raviver l'esprit du mal et pervers d'Hitler", a encore dit M. Erdogan, grand favori du scrutin présidentiel qui pour la première fois se tiendra au suffrage universel en Turquie, les 10 et 24 août.

M. Erdogan, qui ne cesse de dénoncer avec véhémence l'offensive sanglante déclenchée par Israël le 8 juillet contre l'enclave palestinienne contrôlée par le mouvement islamiste Hamas, a réaffirmé que les opérations avaient l'allure d'un "génocide" contre la population civile palestinienne.

Le Premier ministre turc a également reproché aux Etats-Unis, sans les citer nommément, de défendre les opérations menées par l'armée israélienne et a dénoncé l'inertie du monde musulman.

"Ceux qui restent silencieux devant ce massacre sont tout aussi cruels", a dit M. Erdogan qui défend avec ferveur la cause palestinienne et dont le gouvernement entretient des rapports étroits avec la direction du Hamas.

Depuis le 8 juillet, plus de 1.370 Palestiniens ont été tués et plus de 7.000 blessés, selon les services de secours locaux. Côté israélien, 56 soldats et trois civils ont été tués.

Les relations entre Israël et la Turquie, autrefois des alliés régionaux, sont au point mort depuis l'arraisonnement d'un navire turc au large de ce territoire en 2010 qui avait coûté la vie à 10 militants turcs et la dernière offensive israélienne contre le Hamas, soutenu par le gouvernement d'Ankara.
(AFP, 31 juillet 2014)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Athènes blâme le manque de solidarité de la Turquie

La Grèce a critiqué dimanche, sans la nommer, le manque de solidarité avec les pays européens touchés par l'embargo russe de la Turquie, accusée de "profiter" de la situation pour renforcer ses positions commerciales.

"L'Union européenne et nos partenaires euroatlantiques doivent rapidement réaliser qu'il n'est pas possible que des candidats à l'entrée dans l'UE, membres de l'Alliance, s'offrent une participation à la carte à la politique européenne et profitent du coût supporté par les Etats-membres", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Evangelos Venizelos dans un communiqué consacré à l'embargo russe.

Le ministre n'a donné aucune indication, ni fourni aucun chiffre, sur la façon dont la Turquie profiterait de l'embargo aux dépens de l'Union européenne.

Selon plusieurs médias cependant, des ministres turcs se sont félicités ces derniers jours des perspectives offertes à leurs producteurs par cette guerre commerciale entre Russie et UE.

Un tweet du ministre turc des Finances Mehmet Simsek a qualifié de "bonne nouvelle" l'annonce par l'agence de presse russe RIA Novosti de discussions entre Moscou et Ankara sur les importations de fruits et légumes turcs, selon le Financial Times.

Le ministre turc de l'Economie a également déclaré, selon la presse turque, que son pays allait porter "(ses) intérêts au plus haut en (se) rapprochant de la Russie" dans ce contexte de tensions.

M. Vénizélos a par ailleurs annoncé que la Grèce s'efforcerait d'indemniser les producteurs nationaux qui subiraient des pertes commerciales liées à l'embargo russe.

Si le marché russe ne représente, selon le ministère du Développement économique, que 1,5% de l'ensemble des exportations grecques, il s'agit d'un des principaux débouchés des producteurs de fruits et légumes.

Les producteurs de pêches et de nectarines des régions de Pella et d'Imathia, dans le nord-ouest de la Grèce, exportent environ la moitié de leur production vers la Russie.

Leurs représentants ont indiqué ce week-end à l'agence de presse grecque ANA que les importateurs russes avaient d'ores et déjà renoncé à leurs commandes et que 9.000 de tonnes de pêches s'accumulaient dans les frigos des coopératives de la région.

Ils misent sur une action commune vis à vis de Bruxelles avec les producteurs espagnols et français.

Fraises, kiwis, poires, oranges et citrons de Grèce prennent aussi en grande quantité la direction de la Russie, à d'autres périodes de l'année.

Les producteur grecs de fourrure, traditionnellement implantés dans le nord du pays, réalisent par ailleurs un quart de leurs exportations vers la Russie.

Les exportations sont un outil clef dans les efforts de la Grèce pour se relever de six années d'une récession qui s'est enracinée dans la crise des dettes souveraines. Athènes table sur un retour à un PIB en faible croissance en 2014 (0,6%).
(AFP, 10 août 2014)

Immigration / Migration


Bahar Kimyongür définitivement radié des fichiers d'Interpol

Le militant politique belgo-turc Bahar Kimyongür a annoncé vendredi à l'agence Belga qu'il avait été informé jeudi soir de sa radiation définitive du fichier d'Interpol en date du 22 août.

La commission d'Interpol a émis cette recommandation en sa dernière session de juin. "Il se peut qu'il y ait des résidus d'informations qui pourraient me jouer des tours, mais Interpol a cette fois décidé d'enterrer la hache de guerre", commente Bahar Kimyongür. Il souligne que différentes voix se sont élevées en sa faveur, parmi lesquelles l'ONG britannique Fair Trials International, Amnesty International, la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme ou l'Université Libre de Bruxelles (ULB).

Ses avocats turcs ont obtenu une audience le 12 septembre devant la 11ème Cour d'assises d'Ankara pour plaider le droit d'être représenté à distance afin de faire réviser les accusations à son encontre. Sa femme Deniz Kimyongür a bénéficié d'un non-lieu le 16 juillet dernier pour prescription. A la base de son signalement, les accusations turques relatives à ses liens avec le groupe classé terroriste DHKP-C se fondent en grande partie sur leur interpellation conjointe du ministre turc des Affaires étrangères Ismail Cem au Parlement européen le 28 novembre 2000.

Bahar Kimyongür a été arrêté le 28 avril 2006 aux Pays-Bas et libéré le 4 juillet après 68 jours d'emprisonnement. Il a ensuite été arrêté le 17 juin 2013 en Espagne et libéré sous caution le 20 juin. L'Audiencia nacional de Madrid a refusé son extradition le 2 juillet dernier. Le 21 novembre dernier, il est à nouveau arrêté en Italie. Le 21 février, Interpol a provisoirement bloqué son signalement et, le 11 mars, la Cour d'appel de Brescia a ordonné sa remise en liberté.

Pour rappel, Bahar Kimyongür a également été condamné à 4 ans de prison le 28 février 2006 par le tribunal de première instance de Bruges pour appartenance au DHKP-C, sur base de la traduction en français d'un communiqué de cette organisation. Il a été acquitté définitivement le 23 décembre 2009 par la cour d'appel de Bruxelles. (http://www.7sur7.be)

Nouveaux incidents entre population et réfugiés syriens, cette fois à Istanbul

La police turque est intervenue dans la nuit de dimanche à lundi pour disperser une manifestation d'habitants d'Istanbul hostiles à la présence de réfugiés syriens, nouvel exemple des tensions croissantes suscitées par leur afflux sur le territoire turc.

Selon l'agence de presse privée Dogan News, ces incidents ont éclaté lorsque quelque 300 résidents du quartier d'Ikitelli, sur la rive européenne de la mégapole turque, armés de bâtons et de couteaux ont pris pour cible des commerces et des véhicules appartenant à des ressortissants syriens.

Ces attaques ont été provoquées par l'agression d'une adolescente du quartier, attribuée à de jeunes syriens, a précisé Dogan.

Les forces de l'ordre ont utilisé des grenades lacrymogènes et des canons à eau pour disperser la foule en colère.

La chaîne d'information CNN-Türk a fait état d'au moins cinq blessés, toutes des femmes, parmi la communauté syrienne du quartier.

Depuis quelques semaines, les incidents se multiplient entre les populations locales et les réfugiés syriens qui ont fui la guerre civile dans leur pays, dont le nombre est évalué à quelque 1,2 million par les autorités d'Ankara.

L'agence gouvernementale turque en charge des situations d'urgence (Afad) estime que seulement 285.000 d'entre eux à peine sont hébergés dans des camps près de la frontière, les autres étant installés dans les grandes villes du pays.

Au début du mois d'août, des violences ont ainsi éclaté à Gaziantep (sud) après le meurtre d'un propriétaire terrien turc attribué à des Syriens, contraignant les autorités à l'évacuation de plusieurs milliers de personnes.
(AFP, 25 août 2014)

Manifestation à Paris contre les "massacres" de l'Etat islamique

Environ 500 personnes ont manifesté samedi à Paris pour soutenir les Kurdes et Yazidis victimes de "massacres" commis par l'Etat islamique (EI) au Kurdistan irakien et réclamer de l'aide humanitaire pour les populations qui ont fui, a constaté une journaliste de l'AFP.

A l'appel notamment de la Fédération des associations kurdes de France (Feyka), les manifestants ont défilé de République à Bastille derrière une banderole sur laquelle on pouvait lire: "L'Etat islamique prépare un génocide des Kurdes-Yazidis de Sinjar".

Plusieurs autres associations se sont jointes à cet appel, comme l'Association des Yazidis de France, la Coordination nationale solidarité Kurdistan, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) ou encore l'Institut arménien de France.

"Nous sommes tous kurdes, nous sommes tous yazidis", "solution politique pour le Kurdistan", "la femme, la lutte, la liberté", ont scandé les manifestants, en brandissant des drapeaux kurdes et des portraits du dirigeant des Kurdes de Turquie emprisonné, Abdullah Ocalan.

Nombreux portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire notamment "Alerte au génocide", "Front kurde contre l'Etat islamique", "Musulmans, Chrétiens, Yazidis unis contre la barbarie de l'EI", ou encore "Le Kurdistan est allergique à l'EI".

"Nous sommes rassemblés pour demander à la communauté internationale de dénoncer les massacres envers la communauté des chrétiens et des Yazidis d'Irak, et de stopper les Etats assassins qui financent l'EI", a expliqué à l'AFP Surik Mamedov, coprésident de l'Association des Yazidis de France, portant un tee-shirt sur lequel était inscrit "Yazidis, sauvez-nous du génocide". Il a également réclamé "une aide humanitaire d'urgence", pour "nos femmes, nos, soeurs, nos enfants qui ont fui leurs villages".

"L'Etat islamique tente de commettre un génocide au Kurdistan irakien. Si nous laissons faire, demain, ces barbares viendront en Occident", a déclaré au micro Berivan Akyol, porte-parole de la Fédération des associations kurdes de France, saluant "la résistance de la population civile au Kurdistan".

Zin Gémo, Française "d'origine kurde yazidie de Syrie", est venue "en famille pour défendre des familles, une minorité persécutée par des barbares". "Il faut aider les familles chassées de chez elles par l'Etat islamique, et attaquer à la source les régimes qui sont derrières ces gens-là", a-t-elle insisté.

Les Yazidis font face en Irak à l'offensive de l'EI, qui a notamment attaqué Sinjar et d'autres localités où vivaient de nombreux membres de cette minorité kurdophone non musulmane considérée par les combattants jihadistes comme "hérétique".
(AFP, 23 août 2014)

FEYKA: Halte aux massacres perpétrés par l'EI au Kurdistan!

Fédération des Associations Kurdes de France (FEYKA) vient de lancer l'appel suivant:

Soutenons la résistance des combattants kurdes contre le fléau djihadiste !

Après Mossoul et Shengal (Sinjar), l'Etat islamique (l'EI) vient de prendre la ville de Makhmour qui se trouve à quelques kilomètres au sud d'Erbil, capitale de la Région autonome du Kurdistan.

Partout où ils entrent, les djihadistes de l'EI commettent des crimes atroces contre la population, notamment contre les non-musulmans, comme les chrétiens de Mossoul et les yézidis de Shengal : ceux qui refusent de se convertir à l'islam sont massacrés, les femmes sont enlevées, violées et vendues comme esclaves.

Chaque avancée de l'EI jette des centaines de milliers de personnes sur les routes. Ceux qui n'ont pas les moyens d'aller loin vont se réfugier dans les montagnes et sont confrontés à la famine. Il y a deux jours, l'Unicef annonçait que 40 enfants yézidis étaient morts de déshydratation dans la montagne de Shengal.

Malgré la résistance acharnée des combattants kurdes venus de toutes les parties du Kurdistan pour défendre la région, l'EI continue à avancer et à menacer des populations entières.

la Fédération des Associations kurdes de France appelle à manifester en masse samedi 9 août, à 18h, devant la Gare de l'Est:

- pour dénoncer les massacres de l'EI,
- pour demander à la communauté internationale de prendre immédiatement des mesures contres les Etats assassins qui financent l'EI,
- pour demander une aide humanitaire urgente pour les réfugiés,
- pour soutenir la résistance des combattants kurdes.

Fédération des Associations Kurdes de France (FEYKA)
feykakurde@gmail.com

Only 178,960 Turkish expats to vote in first round

Only 178,960 Turkish citizens living abroad obtained an appointment to cast their vote in the first round of the presidential elections, while some 69,000 expatriates will vote in the second round, marking 248,287 appointments in total, a Turkish official said.

One of the reasons why the Turkish expats have not been rushing to the ballot box for Turkey’s presidential elections is most of the Turks living abroad are currently in Turkey for holiday and would have had to vote at land crossings, airports and ports, Deputy Foreign Minister Naci Koru told reporters on Aug. 1.

Though Turkish nationals have made online appointments to vote abroad in the first round of the presidential elections, the system automatically assigns appointments, he said.

Koru said some people are not familiar with using the Internet to make online appointments, adding the system of obtaining appointments is new for some Turkish voters.

Two private planes will collect ballots in Europe, which constitutes some 83% of the total votes abroad and deliver them to the Supreme Election Board (YSK) on Aug. 3, while the rest of the votes from overseas will be delivered by a diplomatic courier, he noted.

The appointments on the YSK’s website did not match with the appointment dates at the ballot boxes’ computers, deputy chair of the Republican People’s Party (CHP) Bülent Tezcan told reporters Aug. 1.

Koru confirmed a short term problem occurred in the ballot boxes on July 31, but the problem about the system was sorted by the YSK the same day.

The overseas electorate has been voting at Turkey’s 73 diplomatic missions and at the 30 other designated areas in 53 countries between July 31 and Aug. 3.

The total number of Turkish electorate eligible to vote living abroad is 2,780,757, constituting 5 percent of the total number eligible to vote.
(hurriyetdailynews.com, August 1, 2014)

Voting to elect next president begins abroad with a low participation

Turks living abroad began casting their votes on Thursday to choose Turkey's first president to be elected by popular vote. It is also the first time that expatriate Turks will vote in Turkish elections from their countries of residence.

Close to 2.8 million expatriate Turks in 54 countries -- though around half of these expatriates are in Germany -- are eligible to vote at Turkish diplomatic missions and other designated areas. Only about 250,000 of them, however, have registered to vote, according to the Supreme Election Board (YSK). The polls opened in Germany, Australia and several other countries on Thursday.

Turkish citizens living in Australia began to cast their votes at the Turkish diplomatic mission in the city of Melbourne at 8 a.m. local time.

Voting abroad will continue until Aug. 3, and Turks living in Turkey will begin to cast their votes to determine Turkey's 12th president on Aug. 10, in accordance with the schedule the YSK announced for Turkey's first direct presidential election.

Similar to the vote in Australia, Turkish citizens in China began casting their votes at the Turkish Embassy in Beijing. Turkish expats also went to the polls at the Turkish diplomatic missions in Shanghai and Guangzhou.

Prior to voting, Turkish citizens were required to show their identity cards and passports.

Voters abroad will be able to cast their votes by appointment with Turkish officials in the diplomatic missions, and those who fail to make an appointment will be able to vote on days determined by Turkish officials located in their countries. Those who do not meet the official schedule to cast their votes can go to customs offices in Turkey to vote before Aug. 10.

Turkish expats will be able to cast their votes in China, Belgium, Denmark, France, Germany, Israel, Italy, Lebanon, the Netherlands, Norway, Romania, Saudi Arabia, Sweden, Switzerland, the Turkish Republic of Northern Cyprus (KKTC), Turkmenistan and the US, in line with a schedule announced by the YSK.
(TODAY'S ZAMAN, July 31, 2014)


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