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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

41st Year / 41e Année
Avril
 
2015 April
N° 440
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events



Droits de l'Homme / Human Rights

Access to Taksim is Banned on May Day
Les meneurs présumés de la fronde anti-Erdogan de 2013 acquittés
Libération d'un avocat écroué pour avoir "insulté" Erdogan

 "The symbol of the Violence in Prisons: Şakran Prison”
Polémique autour d'une décision de justice favorable à la bête noire du régime
Paralysis of justice system as court ruling not enforced
Un ex-magistrat menacé de prison à vie pour un enregistrement visant Erdogan

Condamné à 11 ans de prison pour avoir tenté de tuer Erdogan
15 personnes risquent la prison pour avoir manifesté contre la construction d'une mosqué
Erdoğan approves law bringing draconian security measures
Erdogan veut remplacer la sécurité privée par la police devant les bâtiments publics

Photo of handcuffed students laying on the floor reminds Sept 12 Terror
La traque à la gauche radicale continue après deux attaques meurtrières
Lawyers protest against tight measures taken in Istanbul Courthouse

La Turquie sous tension après une nouvelle attaque meurtrière

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Une célèbre chanteuse interrogée pour un hommage vidéo à une victime de la police

CPJ report says self-censorship a new way to stifle Turkish media
Prosecutor prevents journalist Dumanlı from attending EP seminar
Journalist Barış İnce Fined 10,620 TL for Insulting Erdoğan
IFJ/EFJ shocked by appeal against acquittal of Dutch journalist
Polémique au festival de cinéma d'Istanbul, qui annule ses récompenses
Une journaliste des Pays-Bas, accusée d'apologie du terrorisme, acquittée

Press unions slam jail terms sought for columnists over Charlie Hebdo cover
German photojournalist Andy Spyra deported from Turkey

Peines de prison requises contre deux journalistes qui avaient publié un dessin de Charlie
La presse "complice" des tueurs d'un magistrat, selon Erdogan
RSF: "Le procès de Frederike Geerdink n’aurait jamais dû avoir lieu"
CPJ: In Turkey, photographer denied entry and freelance journalist goes on trial

La Turquie bloque à nouveau les réseaux sociaux après la mort d'un procureur
Writers and academics announce support for HDP
Dutch journalists tried in Turkey for alleged terrorism charges
Un journaliste allemand persona non grata en Turquie

RSF: la censure s’abat à nouveau sur les médias turcs
Media Organizations Slam Accreditation Censorship on Prosecutor Funeral

Kurdish Question / Question kurde

HDP: La communauté internationale doit surveiller les législatives

HDP vows to be 'Sultan's nightmare' in Turkey elections
Programme électoral du HDP:  Promesse d'abolir "la peur" dans le pays
Attaque contre le siège du HDP à Ankara
Racist group attacks HDP office in Antalya
Menaces financières sur l'Institut kurde de Paris
Turkish Army killed 5 Kurdish militants in Agri, HDP protests
PKK apologizes to Germany for violent acts in 90s
HDP nominates candidates to embrace whole people of Turkey
Selahattin Demirtas: "Erdogan veut une dictature constitutionnelle"
HDP: 300 Village Guards Are Being Hired

Minorités / Minorities

Il y a 100 ans, personne au PS ne contestait le génocide arménien

Trial of Dink adjourned to Sept. 3 amid calls for justice
Rakel Dink: A Century of Genocide

Le président israélien commémore le génocide arménien, une première
L'Arménie commémore dans l'émotion le génocide de 1915
Rassemblement à la mémoire des victimes du génocide arménien à Istanbul

Ankara dénonce les propos de Poutine et Gauck sur le génocide arménien
La Bulgarie reconnaît "l'extermination massive" d'Arméniens
Obama évite le mot "génocide"
Aznavour persuadé que la Turquie reconnaîtra "un jour ou l'autre" le génocide arménien
Le président allemand qualifie de "génocide" le massacre des Arméniens en 1915

Critiques de Dogan Özgüden sur le négationnisme turc en Belgique
Ankara rappelle son ambassadeur après le geste du Parlement autrichien
Ankara empêche le leader des Serbes de Bosnie de participer aux commémorations
La commémoration de l'Armenian Council of Europe à Istanbul annulée

Ankara partage les souffrance des Arméniens tout en reniant le génocide
L'Allemagne utilise le terme de génocide en lien avec le massacre des Arméniens

Campagne négationniste contre un nouveau monument arménien en Belgique
L'Arménie commémore vendredi le centenaire du génocide
La Turquie a perdu la "bataille de la vérité" autour du génocide arménien
La Turquie sème le trouble dans le calendrier de centenaires
Le CHP en colère contre sa seule candidate d'origine arménienne

Davutoglu dénonce le "racisme" de l'Europe
Du Medz Yeghern au génocide arménien: un siècle de débats et de revendications
A Istanbul, la vie discrète des Arméniens de Turquie
Le journal "Jamanak", mémoire de 100 ans de vie des Arméniens d'Istanbul

Départ d'un conseiller du Premier ministre qui a évoqué le génocide arménien
Assyrian Genocide Monument in Sydney Vandalized for Third Time
Une scultpure sur le génocide arménien au Danemark fâche la Turquie
European Parliament set to vote on the Armenian genocide
Washington appelle à reconnaître le massacre arménien, sans le mot "génocide"
Erdogan dénonce les propos du pape, évoque des "délires"
Surp Giragos Armenian Church Receives EU Prize for Cultural Heritage

Génocide: L'attaque furieuse d'Ankara contre le Pape
Le pape François utilise le mot "génocide" à propos du massacre des Arméniens
Un colloque international sur le génocide arménien annulé en Turquie
World’s first Yazidi MP on her way to Turkish parliament
Centenary of the Armenian genocide in Istanbul
Les Arméniens de Belgique dévoilent leur programme
Syriac Association closed on account of 'Co-presidency'

Court orders closure of biggest Arab association in Turkey

Politique intérieure/Interior Politics

Erdoğan denies existence of Kurdish issue to garner nationalist votes

CHP ready for a joint stance with gov’t against EP over genocide motion
L'AKP promet un régime présidentiel, le dossier kurde absent
"All cats caught," Turkish official reassures public over Election Day blackouts
Le leader du CHP à l'amende pour "insulte" à Erdogan
Will Turkish democracy pass the 10 percent threshold?
Erdoğan appoints rector candidate with less votes for İstanbul University
Flambée de violences politiques en Turquie

Forces armées/Armed Forces

Quatre soldats turcs blessés lors d'affrontements avec le PKK
We Said “Don’t Serve in the Military” Because…
17 militaires inculpés pour avoir intercepté un convoi pour la Syrie

Investigation against antimilitarist website

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Pope’s remarks ‘to accelerate Hagia Sophia’s conversion into mosque’

Lecture du Coran pour la première fois en 85 ans à Sainte Sophie
Contre les mosquées sur les campus, pourquoi pas un temple Jedi ?

Erdogan met en garde contre un "éclatement" du monde islamique
Report: More than 100,000 fake Turkish passports given to ISIL

Un journaliste turc raconte ses 40 jours de captivité chez les jihadistes

Socio-économique / Socio-economic

Discussions Grèce/Russie en vue d'un accord sur le gazoduc "Turkish stream"

Turkish Airlines veut que ses pilotes se marient
Réquisitions contre les accusés de la catastrophe minière de Soma
La construction de la centrale nucléaire suscite des protestations
Nouveau record de faiblesse de la livre face au dollar
Faux départ pour le procès de la catastrophe minière de Soma
La catastrophe meurtrière de la mine de Soma devant la justice
Après celui des footballeurs de Fenerbahçe, le bus des handballeurs de Besiktas attaqué
Fenerbahçe refuse de rejouer après l'attaque de son équipe
Coups de feu contre le bus du club de foot turc de Fenerbahçe
Le parlement turc donne son feu vert à la deuxième centrale nucléaire
Questions en série sur une panne d'électricité géante et gênante

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Kurdish Friendship Group in the EP debate Kobanê, Sinjar and HDP
La Turquie commémore la bataille de Gallipoli, dans l'ombre du génocide arménien
Le CE appelle l'Arménie et la Turquie à établir les relations diplomatiques
Le Parlement autrichien reconnaît symboliquement le génocide arménien
La Turquie fête en grande pompe le centenaire de la bataille de Gallipoli
Le Parlement européen appelle la Turquie à reconnaître le "génocide arménien"
La Turquie rejette par avance le vote du Parlement européen
Adhésion à l'UE: la Turquie demande à Schulz de reprendre les discussions

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Le maire d'Ankara traite de "stupide blonde" une porte-parole américaine

Erdogan se réjouit que Washington évite le mot "génocide"
La Maison Blanche évite toujours le mot "génocide"
La Turquie et les Etats-Unis veulent croire à une réunification chypriote en 2015

Relations régionales / Regional Relations

Assad accuse Ankara d'avoir saboté le plan de l'ONU pour Alep
Les combattants kurdes avancent dans la province de Raqa, fief de l'EI
D'accord entre la Turquie et l'Iran pour arrêter la guerre au Yémen?
Transit des jihadistes: tensions entre la Turquie et la Tunisie
La Turquie veut enquêter sur les "persécutions" des Tatars de Crimée

Neuf Britanniques arrêtés en Turquie à la frontière syrienne

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Scandale: Erdogan rappelle à l'ordre le nouveau président chypriote-turc
Les Chypriotes-turcs élisent le candidat de centre-gauche à la "présidence"
 Les Chypriotes-turcs votent en espérant s'ouvrir au monde
L'ONU annonce une prochaine reprise du dialogue à Chypre
Chypre vote une loi criminalisant la négation du génocide arménien

Immigration / Migration

Commémoration massive du 100ème anniversaire en Belgique
European Summit outcome: A face-saving not a life-saving operation
Kimyongür dénonce le signalement de son épouse dans le fichier Interpol
 Enquête sur le décès d'Eda, 3 ans, aux cliniques Saint-Luc
Kurdes assassinées: Valls est "loin" de son engagement de transparence
 Appel commun à Bruxelles: 100 ans de déni ça suffit!
Arrestation en Italie d'un Turc recherché dans son pays pour attentat


Droits de l'Homme / Human Rights

Access to Taksim is Banned on May Day

Upon the ban of Governorate for May Day celebrations on Taksim, the Metropolitan Municipality announced that the metro and funicular services to Taksim will be cancelled.

Also, in various districts there will be planned power cuts.

No Metro Services to Taksim Station

Hanged on the metro stations, the announcement of Istanbul Metropolitan Municipality stated that the metro and funicular services to Taksim station will be cancelled “until further notice”.

“On 1st of May, the metro services will be available only between Levent-Hacıosman stations.

“Until further notice, the metro services between Levent-Yenikapı and the funicular services between Kabataş-Taksim will not be available.”

IETT announced that the Saturday’s transportation schedule will be applied due to the bank holiday on May Day.

Planned Power Cuts

In addition, BEDAŞ electricity company announced that no electricity will be supplied to the several areas of Fatih, Küçükçekmece, Eyüp, Esenyurt and Şişli districts on 1st of May due to “maintenance and repair works” and “improvement works”.

Certain areas in which no electricity is supplied on 1st of May:

* Fatih district: in Cerrahpaşa Kocamustafapaşa neighboordhood; Koca Mustafapaşa, Kuva-yi Milliye Caddeleri ile Şehit Turan Topal, Berber Şefik, Emirler Çeşmesi, Kader, İzci Türk, Şırlayan, Cambaziye Mektebi streets and around.

* Eyüp district: in Defterdar neighboorhood; Fıçıcılar Sokak and Samancılar, Otakçılar, Eyüp Bulvarı Avenue and around,

** Fatih district: in Süleymaniye neighborhood; Tesbihçi, Ağızlıkçı, Mangalcı, Şahande streets İsmetiye Avenue and around,

 * Fatih district: in Mevlanakapı neighborhood; Mevlana, Küçük Saray, Yayla Avenue and Hasırcı Melek, Necef, Asmalı Aktar, Katip Murta Camii, Çorlulu Alipaşa, Masar Efendi, Kaşıkçı Mektebi, Şeyh Celal streets and around,

* Küçükçekmece district: in Kartaltepe neighborhood; Özbey, Dilek, Hisar, Tezcan, Değer, Ayla, Yalçın, Karadeniz, Şirin, Güler streets and Köyümkent Blocks,

* Şişli district: in 19 Mayıs neighborhood; 19 Mayıs Avenue and Şeker, Yaşar Doğu, Mumcu,Al Karanfil, Dr.Hüsnü İsmet Öztürk, Hamit Kaplan streets,

* Esenyurt district: in Atatürk neighborhood; Saka, Kendir, Papağan streets and around,

* Fatih district: in Taya Hatun neighborhood; Bezciler, Celal Ferdi Gökay, Sultan Mektebi, Aynacılar, Kılıçlar, Mahmutpaşa, Raştıkçı streets and around.
(BIA, April 29, 2015)

Les meneurs présumés de la fronde anti-Erdogan de 2013 acquittés

Un tribunal d'Istanbul a spectaculairement acquitté mercredi les meneurs présumés du collectif à l'origine des manifestations sans précédent qui ont fait vaciller en juin 2013 le régime islamo-conservateur de l'homme fort de Turquie, Recep Tayyip Erdogan.

Au terme de la septième audience d'un dossier que les ONG de défense des droits de l'Homme ont qualifié de "procès de la honte", le président de la cour a annoncé l'abandon, faute de preuves suffisantes, des charges retenues contre les 26 ingénieurs, architectes, médecins ou avocats présents dans le box des accusés.

"Nous évaluons votre situation au regard de la liberté d'opinion et d'expression", leur a lancé le juge Onur Özsaraç, cité par l'agence de presse Dogan. "Mais à une condition: faites attention à ce qu'il n'y ait pas de violence", les a-t-il toutefois avertis.

A l'ouverture du procès en juin 2014, le procureur avait requis des peines allant jusqu'à treize ans de réclusion contre les membres du collectif Taksim Solidarité, notamment pour "participation à une organisation criminelle".

"Nous avons tous été acquittés", s'est immédiatement réjouie à l'AFP Mücella Yapici, la secrétaire générale du collectif. "C'était un procès absurde qui avait pour seul objectif de faire de Taksim Solidarité une organisation criminelle".

Juste avant le verdict du tribunal, les accusés ont une nouvelle fois vigoureusement dénoncé les accusations qui pesaient contre eux.

"C'est un honneur pour moi d'être un des responsables de cette organisation à ce procès", a déclaré à la barre une des membres du collectif, Beyza Metin. "Il n'y aucune violence dans les activités de Taksim Solidarité".

Sans précédent depuis l'arrivée du gouvernement islamo-conservateur au pouvoir en 2002, le mouvement initié par le collectif a débuté fin mai 2013 par la mobilisation d'une poignée de militants écologistes opposés à la destruction du désormais fameux parc Gezi, en lisière de l'emblématique place Taksim d'Istanbul.

- Répression -

Après une violente intervention des forces de l'ordre le 31 mai, ce combat s'est mué en une vague de contestation politique sans précédent contre la dérive jugée autoritaire et islamiste du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, aujourd'hui président.

Pendant trois semaines, plus de 3,5 millions de Turcs ont défilé dans une centaine de villes du pays aux cris de "Erdogan, démission".

La violente répression alors ordonnée par le chef du gouvernement contre ceux qu'il avait qualifiés de "terroristes" s'est soldée par au moins 8 morts, plus de 8.000 blessés et des milliers d'arrestations et a sérieusement écorné son image.

Dans la foulée de ces manifestations, le pouvoir a engagé des poursuites judiciaires contre des centaines de manifestants et, fort de sa légitimité électorale, s'est appliqué à étouffer dans l'oeuf toute velléité de contestation.

Responsable de l'ONG Human Rights Watch (HRW) en Turquie, Emma Sinclair-Webb a jugé mercredi l'acquittement de mercredi "sans importance" pour les autorités. "Contraindre leurs critiques à se défendre devant un tribunal est un moyen (pour elles) de les discréditer et de les harceler", a-t-elle estimé sur son compte Twitter.

Symbole de la contestation, la place Taksim d'Istanbul est ainsi depuis 2013 systématiquement interdite aux rassemblements publics. Des milliers de policiers ont ainsi été mobilisés pour empêcher les syndicats d'y fêter ce vendredi le 1er mai, fête du travail, laissant augurer de nouvelles violences.

L'an dernier, les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre s'étaient soldés par 90 blessés et 142 interpellations, selon le bilan officiel des autorités locales.

Ce 1er mai sera le premier depuis l'adoption par le Parlement turc d'une nouvelle loi très controversée dite de "sécurité intérieure", qui a considérablement renforcé les pouvoirs de la police contre les manifestants.

Sitôt acquittée, Mücella Yapici a défié le gouvernement en appelant les syndicats à manifester sur la place Taksim. "Le 1er mai, nous serons à Taksim", a-t-elle lancé.
(AFP, 29 avril 2015)

Libération d'un avocat écroué pour avoir "insulté" Erdogan

Un jeune avocat écroué pendant une semaine pour avoir "insulté" le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan lors d'un concours de la magistrature a été libéré mercredi mais sera jugé, ont rapporté les médias.

"Vous n'allez de toute façon pas retenir ma candidature, vous êtes tous des fascistes, des hommes d'Erdogan", aurait dit le jeune avocat Umut Kiliç aux examinateurs le 22 avril dans la ville d'Afyon (ouest), ce qui lui a valu d'être incarcéré pour "insulte" au président de la République.

Son incarcération a provoqué la colère des associations qui défendent la liberté d'expression.

Un tribunal de cette même ville a décidé de le remettre en liberté dans l'attente de son procès où il risque un maximum de quatre ans de prison pour avoir "porté atteinte à l'image" du chef de l'Etat et insulte à des fonctionnaires, selon le journal en ligne Radikal.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2003, M. Erdogan, Premier ministre jusqu'en août 2014, avant d'être élu à la magistrature suprême, a multiplié les plaintes en diffamation ou insulte contre ses adversaires, qu'il s'agisse d'adversaires politiques, de journalistes, d'artistes ou de simples citoyens.

L'opposition turque, qui dénonce régulièrement la dérive autoritaire du régime islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002, a exigé l'abrogation de l'article 299 très controversé du code pénal qui punit 'l"insulte" au chef de l'Etat, estimant qu'il porte atteinte à la liberté d'expression.
(AFP, 29 avril 2015)

"The symbol of the Violence in Prisons: Şakran Prison”

In their joint declaration today (April 28), Juvenile Prisons Must be Banned Initiative and Contemporary Lawyers Association (ÇHD) demanded the audit of the prisons by the independent institutions and the urgent ban of the juvenile prisons.

The declaration emphasized that the officials who are responsible from the violation of rights in Şakran, should be investigated efficiently and tried.

“Having widespread media coverage ever since it’s opening, the Aliağa-Şakran Prison is the leading prison among the all other prisons in which systematic oppression and torture are applied. Aliağa-Şakran prison has become the actual address of torture, oppression, violence and abuse.

“During the audits of human rights associations, lawyers, bars, and MPs, the evidences of oppressions were found.

The letter of the women prisoners

The prison recently has come to the fore with the letter of women prisoners.

The declaration addressed to this letter as well.

“According to the letter sent by imprisoned women in Şakran prison, due to being pregnant, two girls under the age of 18 exposed to the confinement torture despite having acute pains; being a non-sane, a woman prisoner was exposed to torture and made to sleep with unknown pills.”

Also, the letter stated that a woman prisoner were kept in a cold cell alone due to self-harm, and exposed to torture by scalding.

Auditing the prison upon the letter, the lawyers from Contemporary Lawyers Association and Libertarian Lawyers' Association pointed out that “women prisoners are treated badly, and not transferred to hospital; women, who have to be in prison with their children, are forced to make baby food with cold water and are not provided heaters.”

Abuse of rights

In the declaration, several examples regarding the abuse of rights in Şakran were provided. Some of them are as below:

* The prisoners, who were transferred from other prisons, were subjected to the strip search forcibly in the entrance.

* The prisoners, who protested the strip search and unlawful treatments, received disciplinary punishments. Also they punished with 20-days solitary confinements.

* Upon the talks of the lawyers with the children inmates it’s revealed that; previously suffered from sexual abuse in Pozantı Prison, the children inmates, who relegated to Şakran Juvenil Prison, also exposed to the same sexual abuse and physical oppression in Şakran as well.

* In the report issued regarding Şakran Women Prison on 01/01/2015 upon the appeal of the human rights’ organizations, lawyers’ associations and women prisoners, it was stated that the women prisoners are exposed to strip search, these searches are done by oppression, personal stuffs, letters and photos are damaged, the women suffer from sexual abuse during the strip search.

* It’s found that “preventing sleep", a method which is recognized as a torture by European Court of Human Rights, were applied, and the psychology of the prisoners were damaged.

Infiltrating the press, the internal correspondence of the prison on February 2015 revealed that the children sexually abuse and use violence to each other, and especially weak children are exposed to any kind of oppression and abuse.
(BIA, April 28, 2015)

Polémique autour d'une décision de justice favorable à la bête noire du régime

Le conseil supérieur de la magistrature turc (HSYK) a suspendu lundi trois juges qui avaient décidé de remettre en liberté des détenus accusés d'être proches de l'imam Fethullah Gülen, la bête noire du pouvoir islamo-conservateur, provoquant une vive polémique.

Samedi, ces trois magistrats d'un tribunal d'Istanbul ont créé la surprise en ordonnant la libération de Hidayet Karaca, patron du groupe de presse Samanyolu, et de 74 policiers arrêtés à la fin de l'an dernier pour, selon la justice, avoir comploté contre le régime du président Recep Tayyip Erdogan, qui dirige le pays 2003.

Le procureur s'est immédiatement opposé à cette décision, qu'il a jugée illégale.

Lors d'une réunion publique dans la cadre de la campagne pour les élections législatives du 7 juin, le Premier ministre Ahmet Davutoglu a accusé dès dimanche à Erzincan (est) les magistrats à l'origine de la décision d'avoir "reçu un ordre de la Pennsylvanie", l'État des États-Unis où M. Fethullah Gülen s'est retiré.

Dans leurs éditions de lundi, les journaux de la presse proches du gouvernement ont mis en cause les juges, traités en "une" de "traîtres".

De leur côté, les avocats des détenus ont dénoncé la non-application de la décision du tribunal d'Istanbul.
 Avant de s'envoler pour le Koweït, M. Erdogan est lui-même intervenu dans le débat en accusant les trois magistrats d'"usurpation de pouvoirs". Réuni en urgence lundi, le HSYK les a suspendus à titre disciplinaire, ont rapporté les médias.

Depuis la fin 2013, M. Erdogan a procédé à de vastes purges dans la police, la magistrature et la fonction publique en limogeant ou arrêtant des centaines de personnes soupçonnées d'être proches de l'organisation de M. Gülen.

Dans un discours prononcé lundi devant MM. Erdogan et Davutoglu, le président de la plus haute instance judiciaire du pays, la Cour constitutionnelle, a insisté sur le respect du principe de "séparation des pouvoirs". "Là où le pouvoir n'est pas limité par les lois, les droits et les libertés sont en danger", a mis en garde Zühtü Arslan.
(AFP, 27 avril 2015)

Paralysis of justice system as court ruling not enforced

Turkey has, perhaps for the first time, seen a public prosecutor prevent the implementation of a court decision, regarding a recent ruling for the release of journalist Hidayet Karaca, the top executive of the Samanyolu Media Group, and 63 police officers who are being held in pre-trial detention at Silivri Prison.

Although an İstanbul court on Saturday night ruled for the release of Karaca and the police officers who have been detained for several months pending trial, the court's ruling was not enforced by the public prosecutors who were on duty on Saturday and Sunday.

Legal experts say it is incomprehensible to block the implementation of a court ruling once it is handed down, noting that such a move is in violation of the law.

İstanbul Chief Public Prosecutor Hadi Salihoğlu allegedly held an emergency meeting at the İstanbul Courthouse to prevent the entry of the ruling in the judicial network, the National Judiciary Network Project (UYAP).

Former public prosecutor Gültekin Avcı, who is among the lawyers representing Karaca, said nobody can prevent a ruling from being enforced. He said it does not matter whether a court ruling appears in the UYAP system or not, as it is enough for the ruling to be submitted to the prison administrators personally.

Avcı, speaking to the Cihan news agency, said the prosecutor on duty on Saturday night told him that he could not implement the release verdict and "appeared nervous and fearful." Avcı commented that prosecutors are not authorized to override the decisions of judges. "Once again, we are facing a severe violation of the law," Avcı said.

Lawyer Ömer Turanlı, who is among the lawyers representing several jailed police officers, also said any attempt to block the implementation of the court ruling constitutes a crime.

On Sunday, the prosecutor on duty changed, yet the new prosecutor also failed to take the necessary action for the release of Karaca and the jailed police officers.

Fikret Duran, another of Karaca's attorneys, said in a statement read in front of the İstanbul Courthouse on Sunday that the prosecutors are cornered between being sent into professional exile and committing a crime, adding that, on behalf of the Turkish judiciary, he is ashamed of this situation.

He said the lawyers of the suspects for whom release had been ordered could not meet with the prosecutor on duty on Saturday night despite a series of attempts and that the prosecutor told them that Deputy Chief Public Prosecutor Orhan Kapıcı told him not to send the court decision to the Silivri Prison administration to prevent it from being enforced.

Duran said pressure continued when the new prosecutor came on duty on Sunday, and that he also failed to enforce the court's ruling to release their clients.

The lawyer said that public prosecutors have no authority to make an assessment of the court's rulings and prevent their enforcement.

Duran also said that Karaca's lawyers will file a criminal complaint against the prosecutors on duty on Saturday and Sunday, as well as Deputy Chief Public Prosecutor Orhan Kapıcı, on charges of illegally limiting the freedom of his client and that they will also take the case to the European Court of Human Rights (ECtHR).

On Sunday İstanbul Chief Public Prosecutor Salihoğlu released a written statement describing the İstanbul 32nd Court of First Instance's release decision as null and void based on an earlier ruling from the 10th Penal Court of Peace which rejected the suspects' requests for release and ordered the continuation of their incarceration.

Salihoğlu's statement drew criticism from the lawyers representing Karaca and the jailed police officers.

Attorneys Avcı and Turanlı made a statement later in the day and accused Salihoğlu of laying waste to the law. They said the 10th Penal Court of Peace is a lower court than the İstanbul 32nd Court of First Instance, and as such its decision cannot override that of the higher court.

The lawyers also said that Salihoğlu had committed a crime and gone beyond the scope of his authority by making such a statement. They said Salihoğlu violated Articles 277 and 288 of the Turkish Penal Code (TCK) regarding intervention in the judiciary.

In the meantime, Republican People's Party (CHP) deputy Mahmut Tanal warned on Sunday that the judge who ruled for the release of journalist Karaca and the jailed police officers might be reassigned by the government.

“Unfortunately, judges who have made decisions that the government did not like though they were in compliance with law have either been investigated or reassigned. That judge could also be reassigned,” he said.

Independent deputy Hakan Şükür said the pressure on the members of the judiciary is very obvious. He commented it is like a crisis desk has been set up and orders are sent to it from the government. (TODAY'S ZAMAN, April 26, 2015)

Un ex-magistrat menacé de prison à vie pour un enregistrement visant Erdogan

Un ex-magistrat turc a annoncé samedi qu'il avait été inculpé pour des faits de "terrorisme" et risquait la prison à vie pour avoir diffusé un enregistrement mettant en cause le président turc Recep Tayyip Erdogan dans une affaire de corruption.

Ancien procureur, Gültekin Avci a indiqué sur son compte Twitter qu'il était poursuivi pour "association de malfaiteur en relation avec une entreprise terroriste" et "tentative de complot contre le gouvernement".

Il a ajouté qu'il encourait une peine maximale de réclusion à perpétuité pour avoir mentionné dans un de ses tweets un lien avec l'enregistrement d'une conversation téléphonique largement diffusée depuis plus d'un an, dans lequel M. Erdogan demande à son fils Bilal de faire disparaître 30 millions d'euros en liquide.

Cette bande sonore, fruit d'écoutes téléphoniques illégales qui ont visé l'homme fort du pays, alors Premier ministre, avait été publiée pour la première fois en février 2014, après l'ouverture d'une enquête pour corruption qui a visé plusieurs membres du gouvernement islamo-conservateur ou proches du régime turc.

M. Erdogan qui a été élu chef de l'Etat en août dernier, a démenti l'authenticité de ces conversations enregistrées, parlant d'un "montage abject".

Il a accusé l'organisation de l'imam Fethullah Gülen, longtemps un de ses alliés politiques, d'avoir fabriqué de toutes pièces les accusations de corruption visant ses ministres et ses proches dans le cadre d'un "complot" visant à le renverser.

Depuis cette affaire, M. Erdogan a déclaré la guerre à M. Gülen, qui vit aux Etats-Unis, et multiplié les purges et les arrestations contre son organisation.

Aujourd'hui avocat, M. Avci défend notamment les intérêts d'un journaliste, Hidayet Karaca, détenu depuis quatre mois dans le cadre d'une enquête judiciaire visant un groupe de presse proche de l'organisation Gülen.
(AFP, 25 avril 2015)

Condamné à 11 ans de prison pour avoir tenté de tuer Erdogan

Un tribunal d'Istanbul a condamné vendredi à onze ans et huit mois de prison un homme reconnu coupable d'avoir tenté d'assassiner il y a un an l'actuel président Recep Tayyip Erdogan, a rapporté l'agence de presse gouvernementale Anatolie.

Selon la justice turque, Ferhat Yildiz a dégainé une arme à feu à moins de 3 mètres de M. Erdogan, alors Premier ministre, lors d'une cérémonie d'inauguration qui se déroulait dans le quartier de Sultanbeyli, sur la rive européenne d'Istanbul.

Mais, pour une raison inconnue, le coup n'est pas parti quand il a pressé la détente et l'homme a été rapidement maîtrisé par le service de protection du chef du gouvernement.

A la barre du tribunal, l'accusé a expliqué son acte comme un "geste de protestation" et qu'il n'avait aucune intention de tuer M. Erdogan.

"Je me suis approché de lui une fois que son convoi était passé devant moi. Il n'était pas possible de toucher le Premier ministre de l'endroit où je me trouvais. Je regrette sincèrement ce que j'ai fait, même si ça n'était qu'un geste de protestation", a-t-il plaidé.

Le procureur avait requis contre lui une peine de vingt-six ans de réclusion, finalement ramenée à onze ans et huit mois au motif que sa tentative avait échoué.

Ses détracteurs accusent volontiers M. Erdogan, maître du pays depuis 2003, de mégalomanie et de folie des grandeurs. En mars, son médecin avait révélé qu'il faisait goûter tous ses plats avant de les manger par crainte d'assassinat.
(AFP, 17 avril 2015)

15 personnes risquent la prison pour avoir manifesté contre la construction d'une mosquée

Un procureur turc a requis de lourdes peines de prison contre 15 manifestants écologistes qui avaient manifesté l'an dernier contre la construction controversée d'une mosquée sur un espace vert d'Istanbul, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.

Le magistrat a demandé des peines de un an et 7,5 ans de prison pour avoir enfreint la loi sur les manifestations et pour avoir "attaqué à coup de pierres et de bouteilles les forces de l'ordre dans l'exercice de leurs fonctions", a-t-on précisé de même source.

La date de l'ouverture de leur procès n'a pas encore été fixée.

En décembre dernier, une série de manifestations violemment réprimées par la police ont eu lieu dans le quartier de Validebag, situé dans le district d'Üskudar de la rive asiatique de la mégapole, où les autorités municipales avaient donné leur feu-vert à la construction d'une grande mosquée sur l'un des rares espaces verts de la zone qui abrite aussi des oiseaux migrateurs.

Les habitants s'étaient élevés contre le projet qui prévoit l'arrachage d'arbres car, avancent-t-il, la zone abrite déjà 26 mosquées.

Malgré une injonction de la justice censée arrêter le projet, le chantier a continué, protégée par la police anti-émeutes.

Le régime islamo-conservateur turc qui dirige la Turquie depuis 2002, a fait construire de nombreuses nouvelles mosquées à travers la Turquie.

Il s'est cependant affronté à l'opposition des habitants de grandes villes comme Istanbul où, en été 2013, un projet d'arrachage d'arbres sur la place centrale de Taksim s'est mué en un mouvement de contestation politique sans précédent.
(AFP, 9 avril 2015)

Erdoğan approves law bringing draconian security measures

Turkish President Recep Tayyip Erdoğan on Friday approved Turkey's new and controversial internal security law, which has been at the center of domestic and foreign criticism for granting extensive powers to police officers and provincial governors.
 
The domestic security package, fiercely opposed by opposition parties, was passed in Parliament late last month after more than a month of struggle that included brawls and rising tension between opposition and ruling Justice and Development Party (AK Party) deputies. The initial 132 articles of the proposal were reduced to 68 after the ruling party removed those it did not consider highly important in order to allow for the swift passage of the remaining articles.

Critics say the legislation, which expands police powers, gives the government the power to crush dissent ahead of the June 7 parliamentary elections and paves the way for a police state.

The domestic security package has been criticized for giving the police broader authority to use their weapons and also grants the Interior Ministry, governors and district governors extensive powers -- another disputed aspect of the bill.

The package also expands the scope of the definition of “other weapons” carried and used by protesters during demonstrations that justify a police officer firing his gun. For example, fireworks will be considered a weapon and a police officer will be able to fire at protesters who carry or use fireworks.

With the passage of the domestic security package, provincial governors and district governors are now able to instruct and command police and gendarmerie forces to investigate criminal activity, whereas previously only public prosecutors were able to wield this authority.

The domestic security package, which has been said to resemble practices used during periods of military rule, dictates that damage to public property be paid for by the perpetrator. Also, those chanting the slogans of outlawed organizations during protests and those carrying banners and emblems of outlawed groups will now be charged with prison sentences ranging from six months to three years.

According to the law, firearms, Molotov cocktails, improvised explosives and fireworks, which were already classified as illegal, will now all be classified as assault weapons. Those involved in such actions and those who hide their faces with masks so as not to be identified will be charged with a sentence ranging from six months to four years.
The adoption of the domestic security package also means police colleges and the police academy, which prepares administrative personnel for the police force, will be shut down. Current students will be transferred to suitable schools based on their exam grades, while tutors of the police colleges and academies will become Ministry of Education staff.
(TODAY'S ZAMAN, April 3, 2015)

Erdogan veut remplacer la sécurité privée par la police devant les bâtiments publics

Le président turc Recep Tayyip Erdogan veut remplacer les agents de sécurité privés qui assurent la surveillance des bâtiments publics par des policiers, après les deux attaques meurtrières perpétrées à Istanbul, a rapporté vendredi la presse locale.

"Je vais proposer à mes amis (le gouvernement) qu'ils suppriment purement et simplement les agents de sécurité privés", a déclaré M. Erdogan aux journalistes qui l'accompagnaient dans son avion de retour de Roumanie mercredi soir.

"La Turquie dispose de forces de police. Elles doivent assurer la protection des tribunaux. Les entreprises de sécurité privées doivent être supprimées", a insisté le chef de l'Etat cité par la presse, "je pense que ce serait une décision historique".

Mercredi, une femme présentée comme membre d'un groupe radical d'extrême gauche a ouvert le feu à l'arme automatique sur le quartier général de la police à Istanbul, avant d'être tuée par les forces de l'ordre.

La veille, deux militants armés se revendiquant du même mouvement, le Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C), se sont introduits dans un tribunal stambouliote en se faisant passer pour des avocats et ont retenu en otage un magistrat. Les deux hommes et le procureur sont morts à l'issue d'une intervention de la police.

La surveillance de ces deux sites ouverts au public est assurée par des gardes privés.

Selon les statistiques officielles, la police turque employait 270.000 personnes en 2014 et les compagnies de sécurité privées un nombre équivalent au 1er avril 2013.

M. Erdogan a souhaité que la police assure désormais la surveillance de sites comme les palais de justice, les hôpitaux ou les stades de football.

Il s'est également prononcé pour la fouille corporelle des avocats. "Tous les officiels, y compris les avocats, doivent être fouillés à l'entrée des tribunaux", a jugé le président.

Jeudi, des échauffourées ont éclaté à l'entrée du palais de justice d'Istanbul, théâtre de la prise d'otage, entre les forces de l'ordre et des avocats qui refusaient d'être fouillés. Deux d'entre eux ont été placés en garde à vue, a-t-on appris auprès du barreau.
(AFP, 3 avril 2015)

Photo of handcuffed students laying on the floor reminds Sept 12 Terror



The three recent terror acts in Istanbul that have shaken Turkey are linked under a “master plan,” Education Minister Nabi Avcı has claimed, while a photo showing university students being detained by the police has been criticized.

“We know that these acts of terror were carried out mostly by subcontractors. We know that these kinds of organizations are prone to mercenary operations. That is why we can say that these operations were carried out considering the upcoming the elections,” Avcı told Anadolu Agency in an interview on April 2.

The terror acts that he was referring to are attacks on the Istanbul Courthouse that left one prosecutor dead, the attack on the AKP’s office in Istanbul’s Kartal district, and the attempted armed attack on the Istanbul Police Headquarters. The first and third of these attacks were carried out by members of the outlawed far-left Revolutionary People’s Liberation Party-Front (DHKP/C), whose three terrorists were also killed by the police.

“Throughout our history, people have always tried to create a perception that there is a weakness in the management. This usually happens when there are strong governments running in the elections,” Avcı said.
 
“Now they are trying to create a sense of insecurity in the public opinion and with citizens on the street … We cannot deny the psychological effect of terror on citizens, and that is why these events have taken place before the elections,” he added.

More than 20 students at Istanbul University were detained on suspicion of helping the courthouse attack. A photo showing them laying on the floor of the university building handcuffed behind the back was widely criticized on social media April 2. Quoting one of the students, Bianet news website reported April 2 that the students waited in handcuffs for nine hours before they testified.

Tensions have also risen after a new body search process was implemented by security forces on lawyers entering Istanbul’s Çağlayan courthouse after the death of the prosecutor.

Following the hostage situation in the courthouse, security forces began searching lawyers with hand detectors, while angered lawyers have demanded to speak directly with a prosecutor on the issue. Since the implementation of the new procedure lawyers and security forces have occasionally clashed, as many lawyers have been forced to wait in a long queue outside the courthouse.

In addition, the lawyers denounced the new regulation, saying it is illegal to search lawyers with hand detectors and X-ray equipment.
(BIA, April 2, 2015)

La traque à la gauche radicale continue après deux attaques meurtrières

La police turque a poursuivi jeudi sa vague d'arrestations dans les milieux de la gauche radicale après deux attaques meurtrières successives à Istanbul qui ont nourri les tensions politiques à deux mois des prochaines élections législatives.

Au petit matin, les unités antiterroristes de la sûreté, soutenues par des blindés et un hélicoptère, ont investi le quartier stambouliote d'Okmeydani, un repaire de la gauche radicale, et interpellé une vingtaine de personnes proches du Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C), auquel les deux opérations ont été attribuées.

Dix autres ont été placées en garde à vue à l'issue d'un autre raid à Karabük (nord).

Cette descente de police intervient au lendemain de l'attaque qui a visé la direction de la police stambouliote. En fin d'après-midi, une femme porteuse de deux grenades a été tuée par la police alors qu'elle ouvrait le feu sur le bâtiment.

Les médias turcs ont identifié l'assaillante comme étant Elif Sultan Kasem, 28 ans, une militante de longue date du DHKP-C, connue des services de police.

Le groupe radical lui avait attribué un attentat-suicide à la bombe commis en janvier contre un bureau de police du quartier touristique de Sultanahmet, avant que les autorités n'identifient la kamikaze comme étant une Russe mariée à un jihadiste de retour de Syrie. La jeune femme avait disparu depuis.

Mardi, deux militants armés du DHKP-C avaient retenu pendant six heures un magistrat au palais de justice d'Istanbul et menacé de le tuer. L'intervention des forces de l'ordre s'est soldée par la mort des preneurs d'otages et du procureur Mehmet Selim Kiraz.

Selon le quotidien Hürriyet citant des sources policières, l'autopsie du magistrat a montré qu'il avait été atteint par des balles tirées par les deux militants.

Les deux hommes exigeaient la mise en cause des policiers responsables à leurs yeux de la mort d'un adolescent, Berkin Elvan, des suites d'une blessure provoquée par une grenade lacrymogène lors de la fronde antirégime de 2013.

En charge de l'enquête, le procureur Kiraz n'avait encore inculpé aucun policier.

- 'Complot' -

Le décès du jeune homme en mars 2014, après 269 jours de coma, avait provoqué des manifestations massives dans tout le pays.

Pour l'opposition turque, son nom est devenu un symbole de la dérive autoritaire et islamiste du régime islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan, qui dirige sans partage la Turquie depuis 2003.

Le DHKP-C, qui a commis depuis les années 1990 de nombreux attentats contre des cibles représentant l'Etat, a clamé vouloir "venger" Berkin Elvan.

Une trentaine de ses militants ont déjà été arrêtés mercredi dans plusieurs villes du pays.

Les deux attaques d'Istanbul ont ravivé le souvenir des attentats des années 1990 et attisé les tensions politiques, déjà vives à la veille des législatives du 7 juin.

Jeudi, le ministre de l'Enseignement, Bakan Avci, a attribué les attaques du DHKP-C à un "complot". "Nous avons l'habitude de ces méthodes à chaque élection", a déclaré M. Avci à l'agence de presse gouvernementale Anatolie, "c'est un plan pour nous renverser".

La veille, le Premier ministre Ahmet Davutoglu a dénoncé, après avoir assisté aux obsèques du procureur tué mardi, une "alliance du mal" dans laquelle il a rangé pêle-mêle les "terroristes" et les manifestants antigouvernementaux de 2013.

Il a menacé de la plus extrême fermeté tous ceux qui seraient tentés de défier son gouvernement. "Si quelqu'un manifeste le visage caché ou avec des cocktail Molotov, je le préviens, ce ne sera pas toléré !", a-t-il lancé.

En réponse, l'opposition a dénoncé les ratés de la politique de sécurité du gouvernement.

Le Parti démocratique populaire (HDP, prokurde) a exigé "tous les détails" sur la mort du procureur, alors que le chef du Parti républicain du peuple (CHP), Kemal Kiliçdaroglu, a exhorté le régime à retrouver "calme et bon sens" pour ramener l'ordre dans le pays.

M. Erdogan s'est fixé comme objectif de rafler 400 des 550 sièges de députés lors des prochaines législatives, afin de pouvoir amender à son gré la Constitution.
(AFP, 2 avril 2015)

Lawyers protest against tight measures taken in İstanbul Courthouse


Strict security measures taken at the İstanbul Courthouse (Çağlayan Courthouse), where a prosecutor was killed after being taken hostage by two gunmen on Tuesday, have led to heated arguments after police officers attempted to search lawyers entering the courthouse.

Two gunmen from a banned leftist group -- the Revolutionary People's Liberation Party/Front (DHKP/C) -- and Prosecutor Mehmet Selim Kiraz, died on Tuesday after a shootout with special forces. Kiraz had been overseeing an investigation into the killing of Berkin Elvan, a teenager who was hit by a tear gas canister fired by the police during the Gezi Park protests in the summer of 2013.

After one of the most dramatic hostage events in recent history, strict security measures were taken at the courthouse but when police officers attempted to search lawyers entering the courthouse, some lawyers refused to be searched and as a result were denied access.

Furthermore, an X-ray machine has been installed at the courthouse entrance specially designated for lawyers. Some lawyers also refused to pass through the machine and were therefore also prevented from entering the courthouse.

In protest of the detailed searches of lawyers, a female lawyer -- Özlem Özkan -- took off some of her clothes in front of the new X-ray machine on Thursday. Özkan also quarreled with some of the police officers waiting in front of the checkpoint.

While some lawyers quarreled with the police officers at the checkpoint, another group of angry lawyers entered the courthouse forcibly without undergoing the security checks. The lawyers shouted slogans saying that they will never accept being searched as searching a lawyer is unlawful.

Those lawyers who forcibly entered the courthouse made a statement to the press inside the courthouse. Speaking on behalf of the lawyers, lawyer Volkan Gültekin said that some of their colleagues were forced to pass their bags through the X-ray machine, which is illegal.

Gültekin said that such searches can be performed with a court decision, adding: “We asked to see a court decision but they [the police] did not show us such a decision. They said that they do not have such a court decision. Then we asked for a written order from the prosecutor's office, but they said they have just a verbal order.

Speaking with the press in front of the courthouse on Thursday, the İstanbul Bar Association's regional representative for the İstanbul Courthouse, Betül Yergök, said they already knew that increased security measures would be taken at the courthouse after the prosecutor's death, but the fact that lawyers are being directly targeted by the police is unacceptable.

“We were subjected to some extreme treatment from the police,” said Yergök, who went on to explain: “They [the police] attempted to search the inside of our bags apart from just checking our identity cards. They also threatened to search our person if we refused to allow them to search our bags. Then we asked if there was any written court decision for this. They said there was no written decision but a verbal one. They also added that a written decision will also be issued soon and that they were ordered to conduct the searches,” Yergök explained.

Yergök said it is normal for the police to check ID cards, but that police do not have the legal right to search lawyers' bags via X-ray machines or search lawyers. He also added that some lawyers additionally received insulting remarks and treatment from the police officers.

“Some colleagues accepted having to pass through the X-ray machine and being searched by the police because they were late to attend their hearings. Some heated arguments erupted between the police officers and lawyers who refused to be searched. We, as lawyers, made an official report on the maltreatment the lawyers were exposed to. An increasing number of colleagues are putting their signatures on this report,” concluded Yergök.

In the meantime, long queues formed in front of the courthouse as all others entering the courthouse were exposed to detailed searches before they were allowed to enter into the İstanbul Courthouse on Thursday. (TODAY'S ZAMAN, April 2, 2015)

La Turquie sous tension après une nouvelle attaque meurtrière

La police turque a tué mercredi une femme, apparemment porteuse de grenades, qui visait le quartier général de la police d'Istanbul, au lendemain d'une prise d'otage meurtrière dans un tribunal de la ville qui a placé le pays sous haute tension.

Selon le gouverneur de la plus grande ville de Turquie, cette femme et un complice ont ouvert le feu en fin d'après-midi sur le bâtiment qui abrite la direction de la police, provoquant la riposte immédiate des agents en charge de sa protection.

"Une femme terroriste a été tuée lors de cet échange, elle portait sur elle une bombe et une arme à feu", a indiqué Vasip Sahin, qui a ajouté qu'un policier avait été légèrement blessé pendant la fusillade.

Également blessé, le second assaillant a été arrêté peu après par les forces de l'ordre, selon les chaînes d'information NTV et CNN-Türk.

Les médias turcs ont précisé que la victime, dont l'identité et les motivations n'ont pas été immédiatement révélées, était porteuse de deux grenades à main.

Cette nouvelle attaque intervient moins de vingt-quatre heures après la dénouement sanglant d'une prise d'otage survenue dans un tribunal de la ville.

Après six heures de vaines négociations, la police est intervenue mardi contre deux militants armés proches d'un groupe marxiste radical qui y retenaient un magistrat et menaçaient de le tuer. Les deux preneurs d'otages été tués, ainsi que le procureur Mehmet Selim Kiraz, dans des circonstances qui restent à établir.

Mercredi matin, la police turque a lancé un important coup de filet qui a abouti à l'interpellation d'une trentaine d'étudiants à Antalya (sud), Izmir (ouest) et Eskisehir (centre), tous soupçonnés de liens avec le Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C) qui a revendiqué la prise d'otage.

Selon l'agence de presse Dogan, la police soupçonnait les personnes arrêtées de préparer des opérations similaires à celle menée au palais de justice d'Istanbul.

Interrogé par Dogan, un avocat des étudiants arrêtés à Antalya a démenti ces allégations.

Considéré comme un mouvement terroriste par Ankara, le DHKP-C s'est illustré depuis le début des années 1990 par de nombreux attentats, ciblant notamment les autorités ou, en 2013, l'ambassade des Etats-Unis à Ankara.

A deux mois des élections législatives du 7 juin, le Premier ministre islamo-conservateur Ahmet Davutoglu a promis mercredi la plus extrême fermeté contre ce qu'il a qualifié d'"alliance du mal", dans laquelle il a rangé aussi bien les auteurs de l'attaque de mardi que les manifestants qui ont défié son régime dans la rue en 2013.

"Nous ne tomberons pas dans ce piège, nous ne leur sacrifierons pas ce pays (...) si quelqu'un manifeste le visage caché ou avec des cocktail Molotov, je le préviens, ce ne sera pas toléré !", a-t-il tonné après avoir assisté aux obsèques du procureur.

Un peu plus tôt, des centaines de magistrats et d'avocats ont rendu hommage à leur collègue dans le palais de justice où il a trouvé la mort, sous une immense banderole proclamant "Nous ne t'oublierons pas, toi notre martyr".

"C'est un héros", a lancé de son côté le président Recep Tayyip Erdogan, qui a décidé d'écourter sa visite officielle en Roumanie en raison des événements. "Il est essentiel que ceux qui croient à la démocratie se lèvent contre ces attaques", a-t-il lancé.

Le procureur Kiraz enquêtait depuis plusieurs mois sur les circonstances de la mort de Berkin Elvan, un adolescent de 15 ans décédé le 11 mars 2014 après 269 jours d'un coma provoqué par le tir d'une grenade lacrymogène de la police à Istanbul lors de la fronde antigouvernementale de juin 2013.

Selon les médias turcs, le commando qui a pris le magistrat en otage exigeait que les policiers à ses yeux responsables de la mort de Berkin Elvan fassent une "confession publique" et qu'ils soient traduits devant un "tribunal du peuple".

Aucun policier n'a pour l'heure été mis en cause dans l'enquête sur sa mort.

En mars 2014, l'annonce de son décès avait fait descendre des centaines de milliers de personnes dans les rues de Turquie. L'adolescent est devenu un symbole de la dérive autoritaire que ses adversaires reprochent à M. Erdogan.

Le chef de l'Etat s'est fixé comme objectif de rafler 400 des 550 sièges de députés lors des prochaines législatives, afin de pouvoir amender à son gré la Constitution.
(AFP, 1 avril 2015)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Une célèbre chanteuse interrogée pour un hommage vidéo à une victime de la police

L'une des plus célèbres chanteuses pop turques a été interrogée par la justice turque pour être apparue dans une vidéo rendant hommage à un jeune de 15 ans dont la mort a nourri la révolte contre le régime du président Recep Tayyip Erdogan.

Connue pour son militantisme, Sevval Sam a été interrogée mardi par un procureur d'Istanbul dans le cadre d'une enquête pour "incitation au crime" ouverte la semaine dernière contre une dizaines d'artistes qui ont participé à la réalisation de cette vidéo, a rapporté mercredi le quotidien Milliyet.

"J'ai participé à cette vidéo afin d'éviter la mort d'enfants. Je n'avais pas l'intention de provoquer les gens", a répondu Sevval Sam, citée par Milliyet, au procureur.

Intitulée "Pour la justice et pour Berkin", ce clip en noir en blanc a été diffusée en mars pour commémorer le premier anniveraire de la mort du jeune garçon, Berkin Elvan, décédé en mars 2014 des suites d'une grave blessure à la tête provoquée par une grenade lacrymogène tirée en juin 2013 par les forces de l'ordre.

La vidéo met en scène une petite fille jouant à cache-cache en demandant "où est Berkin Elvan ?". Sevval Sam y intervient en disant: "je suis Berkin Elvan. Pouvez-dormir en paix ? Où cachez-vous mon meurtrier ?".

La mort de Berkin Elvan est devenue le symbole de la répression ordonnée par le régime de M. Erdogan contre la fronde qui l'a fait vaciller en juin 2013.
(AFP, 29 avril 2015)

CPJ report says self-censorship a new way to stifle Turkish media

In its annual assessment of the media freedom worldwide, the Committee to Protect Journalists has argued that Turkish authorities now consider declaring critical journalists as "unwanted" is a more efficient, cunning method of stifling the free press, rather than jailing them for their reporting.

"Erdoğan seems to have realized that he no longer needs to resort to jailing journalists," the report entitled "Attacks on the Press" said, referring to Turkish President Recep Tayyip Erdoğan. According to the CPJ's latest report, there are seven journalists remain behind the bars. Since then STV network executive Hidayet Karaca and Taraf journalist Mehmet Baransu are locked up for critical reporting, drawing international condemnation.

The Turkey section of the CPJ report, authored by Yavuz Baydar, an award-winning Turkish journalist who was fired from his newspaper Sabah two years ago, said the Turkish media has fallen into "full compliance with the structures of power," most notably those of Erdoğan in the past five years. He said he warned repeatedly that the tsunami that is overwhelming Turkish journalism is far beyond the worrisome, unacceptable number of journalists and dissidents in jail, that the future of the Turkish media itself, with its professional values and conduct, is in "serious danger."

2015 edition of the Attacks on the Press includes articles from around the world, from Egypt to Hong Kong, raising serious concerns over the freedom of journalists to operate in their countries. In Turkey, it said, thousands of journalists are now being forced to operate in what many describe as "prisons without walls" although the number of journalists in prison is falling.

The report said in the conglomerate media -- controlled by four or five companies -- every newsroom is essentially an "open-air prison" characterized by severe, routine self-censorship where the punishment for professional resistance is to be fired and essentially declared a toxic human resource, making it very difficult to get a job elsewhere.

The report said thanks to "systematic attacks and cunning operations," by the Turkish authorities but also by complicit media outlets that the country has now a "toothless mainstream media" that lacks efficiency and influence. It added that reporters are either told or give up as a display of self-censorship in chasing stories that would be of public interest. It concluded that along with law-enforced censorship, self-censorship has become the normal, widely internalized practice. "Imprisonment as a punitive measure is on the decline, replaced by firings," Baydar wrote.

World's leading press advocacy group Reporters Without Borders ranked Turkey 149th out of 180 countries, citing an escalating crackdown on media freedom since the corruption scandal that blew into open in December 2013. The corruption charges targeted President Erdoğan and his inner circle.

The lack of coverage and the distortion of news stories, the report noted, showed that the Turkish media proprietors had sealed an alliance with the government of the ruling Justice and Development Party (AK Party). This "unholy alliance", the report argued, reached new heights with the massive graft probes of 2013. "From December 17, 2013, until the end of 2014, most of the audio recordings and leaked documents--almost all with news value, in the public interest--were deliberately ignored and self-censored by the same media that had refused to cover the Gezi Park protests," Baydar wrote.

It added that Erdoğan's "total intolerance" for even the slightest critique, has made it impossible for the media barons to be seen as reliable sources of news and therefore to turn a profit. With thousands of journalists shackled at their desks, Baydar highlighted, the vacuum in the centerfield is immense. He stated that elected political leaderships in many parts of the world are now busy mastering ways to stifle the media. "It is high time to expose this new dirty media order, which destroys the public's right to know," he said. (TODAY'S ZAMAN, April 27, 2015)

Prosecutor prevents journalist Dumanlı from attending EP seminar

A Turkish prosecutor has barred Ekrem Dumanlı, the Editor-in-Chief of the country's largest circulated daily, from attending a press freedom event organized in the European Parliament.

In a decision issued on Tuesday, Public Prosecutor Hasan Yılmaz said the request by Dumanlı's lawyer to temporarily lift the travel ban imposed on his client, that would allow Dumanlı to attend the conference in Brussels, “was not proper.” The prosecutor justified his refusal of the request by citing the nature of the crime Dumanlı was accused of.

Dumanlı was invited to speak at a seminar titled “Press Freedom in Turkey” organized by the Alliance of Liberals and Democrats for Europe Party (ALDE) and the Greens–European Free Alliance (Greens–EFA) in the European Parliament. The seminar will be held on Wednesday with Guy Verhofstadt, the president of the ALDE group and former prime minister of Belgium, moderating the discussion and Rebecca Harms, the president of the Green group, delivering concluding remarks.

Two other Turkish journalists, Can Dündar, editor-in chief of Cumhuriyet, and Andrew Finkel were also invited to speak. European Parliament members Marietje Schaake, of the ALDE group, and Bodil Ceballos, of the Green group, will also participate.

Dumanlı is expected to contribute to the seminar through a teleconference. The event is a public conference that will be streamed live on Internet.

Dumanlı has been the target of a government-orchestrated operation on critical media and he was detained for five days in December 2014 under anti-terrorism charges before his release pending trial.

But the court imposed a travel ban on him following his release. Dumanlı's lawyers have challenged the travel ban several times but were overruled. His defense lawyers say the ban is an arbitrary decision and conflicts with the ruling of the judge who said in his ruling that there is a lack of strong evidence necessitating the arrest of the suspect.

Dumanlı petitioned the Constitutional Court in January about rights violations during his more than four-day stay under police custody. He said the law has been violated in various ways during his detention such as his not being allowed to know, due to a confidentiality order placed on the investigation, what he and his journalism colleagues were accused of until they were questioned.

Dumanlı's lawyer, Hasan Günaydın, asked for TL 100,000 in compensation for non-pecuniary damages caused by a series of rights violations he was subjected to during his detention, which he said violated the European Convention on Human Rights (ECHR), Turkey's Constitution and rulings of the European Court of Human Rights (ECtHR).

Dumanlı's lawyer said that as they were not informed about the accusations, they were unable to prepare a defense, saying, “It is unthinkable for a lawyer who cannot examine an investigation file and see the relevant documents and evidence to provide legal support to their client.”

Lawyer Günaydın said although his client repeatedly asked the judge, when he appeared in court, what the charges against him were, the 1st İstanbul Penal Court of Peace Judge Bekir Altun only said his detention was based on two columns and one news article published by the Zaman daily. The lawyer said let alone any piece of evidence, there was not even reasonable suspicion to legitimize Dumanlı's detention.

The launch of the operation was controversial in the first place because when rumors emerged in early December suggesting that Dumanlı was among those who would be detained in a police operation based on the tweets of a government whistleblower who goes by the name Fuat Avni, Dumanlı visited the İstanbul Chief Public Prosecutor's Office on Dec. 12 to ask the chief prosecutor whether there is an investigation underway that concerns him.

The prosecutor, who checked the National Judicial Network Project (UYAP), told him that there was no investigation against him. Despite this, they were detained in a police operation two days later.

Lawyer Günaydın said it is not legally possible to explain the detention of his client and his being kept in police custody for days without the presence of any evidence against him when he went to the prosecutor's office to ask if there was an investigation against him and when his permanent address was known.

Another rights violation Dumanlı was subjected to as mentioned by his lawyer in the petition was his being kept under police custody at the end of his appearance in court on the fourth day of his detention. The lawyer said the judge should have announced his ruling immediately but he detained Dumanlı for another day, which was an open violation of Dumanlı's freedom.

The petition to release Samanyolu TV network executive and journalist Hidayet Karaca, who has been in jail for 130 days, was also rejected by the court on Tuesday. One of Turkey's leading investigative journalists, Mehmet Baransu, has been imprisoned since March based on trumped-up charges that he acquired secret documents on the security of the state. (TODAY'S ZAMAN, April 21, 2015)

Journalist Barış İnce Fined 10,620 TL for Insulting Erdoğan

The trial of BirGün newspaper Editor-in-Chief Barış İnce at Istanbul 2nd Criminal Court of First Instance for “insulting then PM Recep Tayyip Erdoğan and son Bilal Erdoğan” was concluded yesterday (April 16).

Judge Abdurrahman Orkun Dağ found İnce guilty of “ascribing to a concrete action or fact that could offend persons’ honor, reputation and respectability” as per article 125/1 of the Turkish Penal Code (TCK).

İnce’s sentence was increased, as it was “committed openly”, and also because “the same crime was committed against a person more than once”. The court also declined from abating the sentence as it noted that İnce was not seen to “show regret”.

Barış İnce spoke to bianet about his headline news piece titled “Turns out they built double roads in their pockets” dated March 3rd, for which he was on trial: “Everybody knows about this corruption, nobody denies it. The corruption was hushed up by appointing prosecutors and police officers, and we, journalists, are being charged for writing about corruption. The aim of cases like this one is to prevent journalists from reporting the news. This headline [that I had chosen] too is a political criticism and more importantly it is based on concrete facts.”

His defense is a whole other suit

Another libel suit was filed against İnce for the plea of defense he submitted to the court on 21 October 2014.

In İnce’s acrostic defense titled “My Defense” which was also published in BirGün newspaper, the first letters in each row spelled out “Hırsız Tayyip” [Thief Tayyip]. İnce is facing prison time up to 4 years 8 months for insulting President Erdoğan in his defense. The trial will take place on June 2nd. (BIA April 17, 2015)

IFJ/EFJ shocked by appeal against acquittal of Dutch journalist

The International Federation of Journalists (IFJ) and the European Federation of Journalists (EFJ) are shocked today by the decision of the chief prosecutor to appeal a court decision made on Monday 13th April to acquit the Dutch journalist Frederike Geerdink for terror charges.

Mogens Blicher Bjerregård, EFJ President said, “This is seriously alarming. The judicial system and the level of judicial harassment facing journalists in Turkey show more than ever that more actions must be taken. “We stand together with all human rights organisations and urge both national governments and international institutions to put human right issues in Turkey as the central part of their negotiations with the Turkish government.”

Geerdink told the EFJ that she was not shocked by the news. She said, “This is Turkey. Things always happen beyond your belief.”

Ramazan Demir, Geerdink’s lawyer said, "Despite the court's quite sound reasoning to acquit, this shows they have no intention of leaving Frederike alone and are determined that she be punished."

According to Geerdink’s lawyer, the office of the chief prosecutor has filed a preliminary challenge to the ruling, saying it was unlawful and that it would ask a higher court to overturn it once the judges' detailed decision is released in the coming weeks.

“The chief prosecutor’s decision puts another shadow on press freedom in Turkey,” said IFJ General Secretary, Beth Costa. “We cannot accept that a government continues to harass our colleagues on the ground in total impunity. Geerdink must be entitled to carry out her duties as a journalist without fear of imprisonment.” 

Geerdink, a Dutch freelance journalist and correspondent for Turkey was charged with producing propaganda for terrorist organisations because of her reporting and posts on social media on the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK).

On Monday, a court in Diyarbakir ruled in favour of Geerdink after the prosecutor said that there was not enough evidence to try her and that her reporting and posts on social media about PKK do not amount to "terrorist propaganda" but was journalism.

The IFJ, the EFJ and their affiliate, the Journalists’ Union of Netherlands (NVJ), urge the court to uphold its decision made on Monday to acquit Geerdink.

“Geerdink did nothing wrong but simply did her job as a journalist. The Turkish authorities must drop the charges against her,” said the organisations. (
IFJ/EFJ, April 15, 2015)

Polémique au festival de cinéma d'Istanbul, qui annule ses récompenses

Le festival du cinéma d'Istanbul a annoncé lundi l'annulation de ses prix, suite à une polémique provoquée par le retrait d'un documentaire sur les rebelles kurdes, à la demande des autorités turques.

Plus d'une centaine de cinéastes turcs, dont Nuri Bilge Ceylan, Palme d'Or à Cannes, s'étaient un peu plus tôt dit prêts à boycotter le festival afin de protester contre la "censure" de ce film.

Ce documentaire, intitulé "Bakur" ("Nord"), avait été programmé dimanche après-midi. Mais la projection a été annulée à la dernière minute, les organisateurs du festival, prévu du 4 au 19 avril, ayant reçu un courrier du ministère de la Culture turc selon lequel ce film ne détenait pas les autorisations nécessaires.

Les cinéastes, dont Ceylan distingué l'an dernier au festival de Cannes pour son film "Winter Sleep", ont signé une lettre ouverte contre l'"oppression et la censure" exercées par le gouvernement turc. "Nous, cinéastes signataires, nous opposons à l'imposition (de la législation) comme outil de censure", écrivent-ils dans ce texte en dénonçant un "agenda politique".

Ils ont demandé que le festival cesse toute projection, et 23 d'entre eux ont retiré leurs films en signe de solidarité, selon un décompte publié sur le site web du festival.

Lors d'une conférence de presse, les organisateurs du festival ont déclaré soutenir l'initiative des cinéastes et précisé, dans un communiqué, que tous les prix, y compris "le prix international de la Tulipe d'Or, le prix national du documentaire, ainsi que la cérémonie de clôture, ont été annulés". Les projections sont en revanche maintenues.

Le cinéaste néerlando-australien, Rolf de Heer, président du jury du festival, a ajouté que les jurés se retiraient en protestation contre cette "attaque à la liberté d'expression".

Le ministère de la Culture turc a pour sa part estimé lundi dans un communiqué que ces dénonciations étaient "sans fondement" et a qualifié les responsables du festival d'"irresponsables".

"Les allégations selon lesquelles notre institution est un organisme de censure sont pour le moins des +mensonges complets et absolus+", a déclaré le ministère dans un communiqué.

Le documentaire en cause, réalisé par Cayan Demirel et Ertugrul Mavioglu, montre la vie quotidienne de combattants, hommes et femmes, du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et des interviews de responsables du mouvement rebelle, tel le commandant Cemil Bayik basé en Irak.

Le gouvernement islamo-conservateur d'Ankara est engagé dans des négociations avec le PKK pour en finir avec un conflit qui a débuté en 1984 et fait quelque 40.000 morts. L'annulation de la projection du documentaire est intervenue au lendemain de combats meurtriers dans le sud-est de la Turquie, qui fragilisent ce processus de paix.
(AFP, 13 avril 2015)

Une journaliste des Pays-Bas, accusée d'apologie du terrorisme, acquittée

Une journaliste néerlandaise, qui était poursuivie pour apologie du terrorisme en faveur des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a été acquittée lundi par un tribunal de Diyarbakir, a-t-on appris de source judiciaire.

Frederike Geerdink, journaliste indépendante basée depuis 2006 à Diyarbakir, dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, risquait une peine maximale de cinq ans de prison.

La cour a estimé que "les charges contre l'accusée n'étaient pas constituées" et décidé de l'acquitter, a-t-on souligné.

A l'ouverture de son procès le 8 avril, le procureur avait requis déjà l'acquittement.

Le 6 janvier dernier, Frederike Geerdink avait été interrogée, et son domicile perquisitionné par la police turque, pour avoir publié sur les réseaux sociaux des messages assimilés par les autorités à de la "propagande en faveur d'une organisation terroriste".

Son arrestation a provoqué une vague de protestations chez les partenaires occidentaux de la Turquie, qui y voient le signe d'une intolérance de plus en plus forte des autorités à toute critique envers le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan.

Frederike Geerdink a publié l'an dernier un livre sur un raid de l'aviation turque qui a coûté la vie à 35 civils kurdes en 2011.

Considéré comme une organisation terroriste par Ankara, le PKK mène depuis 1984 une rébellion contre l'armée turque qui a fait plus de 40.000 morts. A l'automne 2012, Ankara a engagé des pourparlers de paix avec les rebelles, qui n'ont pour l'heure pas abouti.

La Turquie est régulièrement épinglée par les ONG de défense des journalistes pour ses atteintes à la liberté de la presse. De nombreux journalistes turcs sont poursuivis ou détenus pour leurs liens avec la cause kurde.
(AFP, 13 avril 2015)

Press unions slam jail terms sought for columnists over Charlie Hebdo cover

Press unions and associations have strongly criticized Turkish prosecutors for seeking excessive prison sentences for two columnists, Ceyda Karan and Hikmet Çetinkaya, who write for the Cumhuriyet daily, for their articles that featured the front cover of the French Charlie Hebdo magazine depicting the Prophet Muhammad.

The İstanbul Chief Public Prosecutor's Office had launched a criminal investigation against Karan and Çetinkaya, in which the two columnists were accused of using the media to incite the public to hatred and animosity and of insulting people's religious values. Karan and Çetinkaya recently testified at the İstanbul Courthouse as part of the investigation.

According to the Cumhuriyet daily's website, an indictment in the case was recently completed. The indictment reportedly seeks a custodial sentence of up to four-and-a-half years for each of the two columnists on charges of “openly insulting religious values adopted by sections of society.”

The investigation of the two columnists was reportedly launched after complaints from 1,280 individuals.

Speaking to Today's Zaman, Karan said the image published in their columns by the Cumhuriyet daily did not include any insulting content. She questioned why the prosecutors had launched a trial against the columnists, who were merely defending the magazine's freedom of expression, instead of launching a trial against those who had threatened them with a banner held in front of the newspaper's headquarters, which read, “Our C-4 explosives are ready.”

Karan said that the trial would be a case based on rights and freedoms against those “peddlers of religion who try to legitimize terrorism and violence with their ideological ambitions.” She added that such punishments could only take place in authoritarian and fascist regimes, emphasizing that they wouldn't be intimidated by such trials.

In January the Cumhuriyet daily published a selection of cartoons from an issue of Charlie Hebdo, translating them into Turkish, in a show of solidarity with the weekly magazine after 12 people were killed in a massacre at its Paris headquarters on Jan. 7. The assailants said they had attacked Charlie Hebdo staff to avenge Prophet Muhammad, who was depicted in a number of caricatures by the magazine.

Although the four pages of Charlie Hebdo cartoons published by Cumhuriyet on Jan. 14 did not feature any images of Prophet Muhammad, columnists Karan and Çetinkaya included the controversial Prophet Muhammad caricature in their articles.

Press unions: Journalists cannot be punished for expressing views

The jail terms being sought for Karan and Çetinkaya drew harsh reactions from representatives of various press unions and associations who emphasized that these columnists cannot be punished with a prison sentence for publishing the controversial caricature.

Turkey Journalists Union (TGS) Secretary-General Mustafa Kuleli told Today's Zaman that the two columnists did not publish the controversial caricature to insult any community, but merely to show their solidarity with the attacked magazine in terms of the freedom of the press.

“No one is obligated to show the same level of respect asked by any person or community regarding that person's faith or religious beliefs,” Kuleli said. “For instance, if I was a Hindu who worshipped cows, I could not demand that you respect cows at the same level that I do. Furthermore, there cannot be any legislation that can determine the limits of the respect towards religious beliefs. As religion is a matter of the heart, its limits cannot be determined via laws or punishments.”

Saying that he does not believe religious leaders or prophets need to be protected via laws, Kuleli added: “It is not something that can be punished via laws. This is a clear violation of freedom of expression. They [the columnists] do not have any intention to insult.”

Turkish Journalists Association (TGC) Secretary-General Sibel Güneş told Today's Zaman that it evaluates the jail terms being sought for the two Cumhuriyet columnists in terms of the freedom of the press, adding that democracies should withstand different views. “Punishing people for expressing their own ideas cannot comply with a democratic country,” Güneş said. “What the public should read or not cannot be determined by the government. The public decides it in democratic countries.”

Recalling that Turkey has been called a half-democratic country due to successive punishments and jail sentences given to tens of journalists in the last two years, Güneş added that journalists should not be threatened and intimidated for performing their profession and expressing their ideas.

Commenting on the same issue, Media Ethics Council (MEK) Secretary-General Nejat Sezik told Today's Zaman that although he doesn't approve of the publication of the controversial caricature depicting Prophet Muhammad in the columns, he believes that freedom of expression must be preserved. Saying that the columnists simply expressed their ideas in their columns, Sezik said that these columnists should not be punished with any jail time or receive any other punishment, emphasizing that the council supports the freedom of expression of the targeted columnists.

ÇGD: Jail terms against columnists show extent of pressure on Turkish press

Speaking with Today's Zaman, Progressive Journalists Association (ÇGD) Chairman Ahmet Abakay said the fact that up to four-and-a-half years in prison is being sought against Karan and Çetinkaya shows the extent of the pressure being applied on the media by the central administration.

Saying that Turkey currently has a “repressive and fascist administration,” Abakay added that this clearly shows that the judiciary, which must remain impartial, is under the intense inspection and control of the government.

In the worst militant attack on French soil in recent decades, gunmen stormed the Paris offices of weekly satirical magazine Charlie Hebdo on Jan. 7, killing at least 12 people including two police officers.

Charlie Hebdo is well known for courting controversy with satirical attacks on political and religious leaders. (TODAY'S ZAMAN, April 9, 2015)

German photojournalist Andy Spyra deported from Turkey

The European Federation of Journalists (EFJ) and its affiliates in Germany (Deutsche Journalisten Union – DJV and Deutsche Journalistinnen- und Journalisten-Union – dju in ver.di) have today condemned the Turkish authorities for deporting the German photojournalist, Andy Spyra, who was covering the anniversary of the Armenian genocide for Der Spiegel on 29 March.

Spyra was stopped and searched by the Turkish authorities on 28 March when he arrived at the Istanbul airport. The authorities accused him of carrying “military-style equipment” and deported him the next day following an overnight detention. He explained in his recent Facebook post that “the military equipment in question” was in fact his camera dust-blower, army-style boots and khaki-colored clothing.

Spyra believed that his deportation is linked to his reporting on the100th anniversary of the Armenian genocide which is a sensitive topic in Turkey.

“Turkey needs to stop abusing its anti-terror law for the purpose of censorship,” said Mogens Blicher Bjerregård, EFJ President.

“It is shocking that Turkey, as a candidate country to the EU, is barring foreign journalists from entering the country and locking up local journalists because of their critical voices.”

Federike Geerdink, a Dutch journalist reporting in Turkey was on tried yesterday for violating the anti-terror law by conducting propaganda for the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK). To date, 23 journalists are still in prison for alleged violation of the anti-terror law in Turkey. The EFJ and its affiliate in Turkey, the Turkish Journalists’ Union (TGS) continue to campaign for their freedom. (EFJ, April 9, 2015)

Peines de prison requises contre deux journalistes qui avaient publié un dessin de Charlie

Un procureur d'Istanbul a requis mercredi quatre ans et demi de prison contre deux journalistes turcs qui avaient illustré leur éditorial d'une caricature controversée du prophète Mahomet extraite de l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo, ont rapporté les médias turcs.

Les deux journalistes du quotidien Cumhuriyet visés, Ceyda Karan et Hikmet Cetinkaya, ont été formellement inculpés d'"incitation à la haine" et "insulte aux valeurs religieuses" et renvoyés devant un tribunal, a précisé le quotidien Hürriyet sur son site internet.
 Seul dans tout le monde musulman, Cumhuriyet avait reproduit dans son édition papier du mercredi 14 janvier deux versions réduites de la "une" du numéro publié par Charlie Hebdo après l'attentat qui a décimé sa rédaction le 7 janvier à Paris pour accompagner deux éditoriaux de MM. Karan et Cetinkaya.

Ce dessin représente Mahomet la larme à l'oeil et tenant une pancarte "Je suis Charlie", le slogan des manifestants qui ont défilé en France et à l'étranger pour condamner les attaques jihadistes qui ont fait au total 17 morts à Paris.

La publication de cette caricature a suscité de violentes manifestations dans tout le monde musulman. Le Premier ministre islamo-conservateur turc Ahmet Davutoglu l'avait qualifiée de "grave provocation".

Adversaire résolu du régime du président Recep Tayyip Erdogan, le quotidien avait également publié un encart de quatre pages reproduisant, en turc, caricatures et articles du journal français.

Outre Cumhuriyet, plusieurs sites internet turcs avaient affiché le dessin de Mahomet. Dans la foulée, un tribunal turc avait ordonné le blocage de toutes les pages web affichant la caricature, la qualifiant "d'insulte pour les croyants".
(AFP, 8 avril 2015)

La presse "complice" des tueurs d'un magistrat, selon Erdogan

Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan a lancé mercredi une nouvelle salve d'attaques virulentes contre la presse, accusant des journaux et des chaînes de télévisions turcs d'être "complices" des tueurs d'un magistrat turc en publiant des photos de leur prise d'otage sanglante.

"Les établissements qui ont ouvert leur pages et leurs écrans à la propagande des terroristes, ont été complices du meurtre de notre procureur", a martelé M. Erdogan devant un parterre d'élus locaux dans son nouveau palais controversé.

La justice turque mène actuellement une enquête contre quatre journaux notamment pour "propagande terroriste" pour avoir publié une photo du magistrat pendant la prise d'otage à Istanbul la semaine dernière qui s'est soldée par sa mort et celle de ses deux ravisseurs, des militants d'un groupuscule d'extrême gauche.

Les autorités reprochent aux quotidiens d'avoir reproduit l'image du procureur, mains liées et bouche bandée, avec un pistolet braqué sur la tempe par l'un des deux assaillants.

"Je condamne avec force les organes de presse qui ont été aux côtés des terroristes", a lancé l'homme fort de Turquie, affirmant qu'un tel incident n'aurait pu se produire dans un pays de l'Ouest.

"Dans les pays occidentaux considérés comme le berceau de la démocratie et des droits et libertés, une telle situation ne se produira jamais. Dans ces pays, les institutions de presse devenues les outils de propagande du terrorisme et du terroriste se verraient adresser une injonction d'interdiction formelle", a poursuivi M. Erdogan qui a créé en Turquie sa propre presse et s'en prend régulièrement aux organes indépendants.

Pendant la prise d'otage, l'organisme de contrôle de l'audiovisuel turc a interdit aux chaînes de télévision du pays de retransmettre en direct des images de l'événement.

L'ONG Reporters sans frontières (RSF) avait déploré ce nouvel exemple de "censure" imposé par le gouvernement turc.

La Turquie figure régulièrement en tête des palmarès des pays les plus répressifs en matière de liberté de la presse, dressés par les ONG.
(AFP, 8 avril 2015)

RSF: "Le procès de Frederike Geerdink n’aurait jamais dû avoir lieu"


Reporters sans frontières (RSF) a fait le déplacement à Diyarbakır (sud-est de la Turquie) pour assister, le 8 avril 2015, à l’ouverture du procès de Frederike Geerdink. Accusée de « faire la propagande du PKK », elle est l’une des première journaliste étrangère à faire l’objet d’un procès en Turquie depuis 1995.

La journaliste néerlandaise Frederike Geerdink est connue comme la seule correspondante occidentale basée à Diyarbakir, où elle vit depuis 2006. Elle est l’auteur d’un livre et de nombreux articles consacrés à la question kurde, notamment sur le site Diken et sur son blog, « Kurdish Matters ». Après la perquisition de son domicile et un interrogatoire de plusieurs heures par la police antiterroriste, le 6 janvier 2015, elle a été inculpée sur la base de l’article 7.2 de la loi antiterroriste (« propagande d’une organisation terroriste »). Un chef d’accusation passible de cinq ans de prison.

Le responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de RSF, Johann Bihr, et le représentant de l’organisation en Turquie, Erol Önderoğlu, ont assisté à l’ouverture du procès le 8 avril en compagnie de représentants d’Amnesty International, de la Fédération européenne des journalistes (FEJ), de l’ambassade des Pays-Bas et de nombreux journalistes locaux et internationaux. Au terme de l’audience, le procureur a requis l’acquittement de Frederike Geerdink, notant que ses écrits relevaient du journalisme et ne comportaient pas d’apologie de la violence. En l’absence du juge titulaire, l’annonce du verdict a été repoussée au 13 avril.

« Nous sommes soulagés que le procureur ait requis l’acquittement de Frederike Geerdink, et nous espérons vivement que la cour suivra cette recommandation, déclare Johann Bihr. Ce procès n’aurait jamais dû avoir lieu : il fait partie intégrante d’une campagne d’intimidation des journalistes étrangers basés en Turquie ».

Des réformes incomplètes

Le « quatrième paquet de réformes judiciaires », adopté en avril 2013 dans le cadre du processus de paix entre le gouvernement et la rébellion kurde du PKK, a commencé à restreindre le champ d’application de la loi antiterroriste en y introduisant la notion d’incitation ou d’apologie de la violence. Une précision attendue depuis très longtemps pour limiter le recours abusif à la législation antiterroriste dans des délits d’opinion.

L’accusation d’« appartenir à une organisation terroriste » reste cependant largement utilisée de façon arbitraire pour réprimer les professionnels des médias critiques des autorités. Une quarantaine de journalistes sont poursuivis sur cette base dans le cadre du procès du présumé « comité des médias du KCK », une organisation affiliée au PKK. Pour avoir critiqué sur Twitter un procureur, la célèbre présentatrice Sedef Kabaş est accusée d’avoir « mis un fonctionnaire public dans la ligne de mire d’une organisation terroriste ». Son procès s’ouvrira bientôt.

« Le procès de Frederike Geerdink illustre à la fois les avancées et les limites des récentes réformes judiciaires : même si le cadre législatif a évolué, la culture judiciaire reste imprégnée de réflexes sécuritaires et paranoïaques. Si elles veulent réellement garantir la liberté de la presse, les autorités doivent réformer jusqu’au bout la loi antiterroriste et s’assurer qu’elle est interprétée de façon restreinte », ajoute Erol Önderoğlu.

RSF est à Diyarbakır du 7 au 9 avril dans le cadre d’une mission d’enquête sur les répercussions de la question kurde sur la liberté de la presse. (RSF, 8 avril 2015)

CPJ: In Turkey, photographer denied entry and freelance journalist goes on trial

The Committee to Protect Journalists calls on Turkish authorities to improve conditions for international reporters after news reports said German freelance photographer Andy Spyra, who flew to Istanbul to cover the anniversary of the Armenian massacre, was denied entry to the country. Separately, the trial of Dutch freelance journalist Fréderike Geerdink, who is facing terrorism charges over her reporting on the Kurdish minority, began today, according to news reports.

“Turkey has become increasingly hostile to international journalists, particularly those who cover sensitive topics, such as the plight of the Kurdish and Armenian minorities,” CPJ Europe and Central Asia Program Coordinator Nina Ognianova said. “We call on Turkish authorities to allow journalists to do their work freely, including by scrapping the absurd criminal case against Fréderike Geerdink and allowing entry to Andy Spyra.”

On March 29, Turkish authorities expelled Spyra, who had arrived in Istanbul the day before on assignment for the German magazine Der Spiegel, according to local and international press reports. He was denied entry to the country, detained overnight at the airport, and then put on a plane to Germany, reports said. After he was expelled, Spyra told reporters he had intended to cover the 100th anniversary of the Armenian massacre, a sensitive topic in Turkey. The government refuses to use the term genocide even though historians believe about 1.5 million Armenians were killed.

When he arrived at Istanbul’s Atatürk international airport, plain-clothes security officers took Spyra aside and searched his luggage, paying special attention to his camera and other reporting equipment, according to multiple press reports. Despite support from the German Embassy, authorities citing “security reasons” sent him back to Germany, according to reports. Spyra told reporters that Turkish authorities accused him of having ties to Islamic extremists.

Separately, at today’s hearing in Geerdink’s trial at a criminal court in the southeast regional capital of Diyarbakir, a prosecutor who recently took over the case called for the journalist to be acquitted of all charges. The court is expected to rule in the case on April 13, and Geerdink’s attorney said an acquittal is expected, The Wall Street Journal reported.

Geerdink was indicted on February 1 with “making propaganda” for the banned Kurdistan Workers’ Party (PKK) and Union of Communities in Kurdistan (KCK) through her reporting and social media posts, according to CPJ research. On January 6, terrorism police raided Geerdink’s home, reports said. The journalist, who has been based in Diyarbakir since 2012, was briefly detained and interrogated the same day as part of an investigation into allegations that she created “propaganda for a terrorist organization,” reports said.

A Diyarbakir prosecutor claimed at the time that Geerdink was spreading propaganda through social media posts and her regular column for the independent Turkish news website Diken, according to news reports. As her portfolio on the writers’ platform Beacon shows, Geerdink focuses on covering the plight of the Kurdish minority, politics, and human rights in Turkey.  (Email: nognianova@cpj.org)
 

La Turquie bloque à nouveau les réseaux sociaux après la mort d'un procureur

L'accès normal aux réseaux sociaux était rétabli mardi matin en Turquie, après la levée dans la nuit du blocage qui frappait encore YouTube pour empêcher la diffusion d'images d'un magistrat turc tué lors d'une prise d'otages, ont rapporté des médias.

Selon le quotidien Hürriyet, la plateforme de partage de vidéos s'est conformée aux exigences des autorités turques qui exigeaient qu'elle retire les images du procureur, comme Twitter et Facebook avant elle.

L'accès aux trois réseaux et à plus de 150 autres sites internet a été bloqué pendant plusieurs heures lundi en Turquie sur ordre d'un juge d'Istanbul, qui a estimé que les images du procureur Mehmet Selim Kiraz un pistolet braqué sur la tempe relevaient de la "propagande terroriste" et troublaient "l'ordre public".

Le 31 mars dernier, M. Kiraz a été retenu pendant plus de six heures dans un tribunal d'Istanbul par deux militants armés d'un groupe radical d'extrême gauche turc, qui a diffusé sur les réseaux sociaux des photos de son opération. Le magistrat et ses deux ravisseurs ont été tués après une intervention de la police.

Dans l'ordonnance qu'il a rendu lundi, le juge d'Istanbul a également ordonné au moteur de recherche Google de retirer les photos du magistrat, sous peine d'en interdire l'accès en Turquie, selon la presse turque.

La décision du juge a provoqué l'indignation des internautes turcs, de l'opposition et des ONG de défense de la liberté d'expression.

Depuis un an, le gouvernement turc a multiplié les mesures controversées pour tenter de museler l'internet et les réseaux sociaux. En mars 2014, à la veille des élections municipales, l'actuel président Recep Tayyip Erdogan avait ordonné le blocage de Twitter et Facebook, accusés de relayer des allégations de corruption qui visaient son entourage.

Le Parlement turc a voté le mois dernier une disposition qui autorise le gouvernement à bloquer un site internet sans obtenir l'aval de la justice, une disposition qui avait pourtant été censurée par la Cour constitutionnelle l'an dernier. (AFP, 7 avril 2015)


Writers and academics announce support for HDP

Over 800 writers and academics have announced they will vote for the HDP in the 7 June elections 'for the democratic future of Turkey.' At a meeting yesterday Oya Baydar stressed that the HDP was the only party that could bring peace and fraternity to the country, accusing the current government of having dictatorial tendencies.

Baydar said: “We feel throttled and under pressure everywhere in this country at the moment," adding that the election of 7 June is one of the most important in recent times in Turkey.

"If we want democracy to develop in Turkey and if we want the country to return to normal I believe our votes should go to the HDP," she said.

'Join the election campaign'

Poet and author Önder Birol Bıyık said that the 808 signatures they had garnered for their petition demonstrated how aware writers in Turkey were. HDP Istanbul Co-chair Ayşe Erdem called for people to join election campaigning in Istanbul, adding: "If we exceed the threshold in Istanbul we will exceed it in Turkey, too."

The joint declaration of the writers was read out in Kurdish by Mervan Tan and in Turkish by Fatoş Salman. They criticised the passing of the 'Internal Security Package' 3 months prior to the elections, adding that the government was trying to silence opposition.

Tan and Salman explained why they were supporting the HDP, saying: "We support the HDP because it advocates peace, because it defends freedom, as we believe in the right to self-determination of the Kurdish people, and as we want an end to all chauvinist measures and because we want contemporary, secular education in the mother tongue. Also because we want to see an end to sexist restrictions on women and LGBT individuals and a society where citizens have equal rights."
(ANF, April 7, 2015)

Dutch journalists tried in Turkey for alleged terrorism charges

Frederike Geerdink, freelance journalist and correspondent in Turkey, is to appear before the court in Diyarbakir, Turkey on Wednesday 8 April. Early January, Geerdink was arrested and held for a short time. According to the authorities in Turkey, Geerdink is accused of spreading propaganda for the banned Kurdistan Workers’ Party in Turkey.

The Dutch Association of Journalists (NVJ), the European Federation of Journalists (EFJ) and the International Federation of Journalists (IFJ) condemned the arrest and prosecution of Geerdink saying that the charge against Geerdink is in violation of international law and treaties ratified by the Turkish government on freedom of expression.

Thomas Bruning, General Secretary of NVJ said, “Journalists have the duty to act as a watchdog in a democratic society. Their rights to exercise their duty as journalists to inform the public shall not be hindered by the authorities.”

“We are very concerned about the impact of these measures on the functioning of the press in Turkey, especially the way in which they restrict journalists.”

To support Geerdink, journalist Froukje Santing will attend the lawsuit against Geerdink as an observer on behalf of the NVJ, EFJ and IFJ. Santing works as a correspondent in Turkey for international media for 17 years.

Geerdink is a professional and independent journalist working for the Dutch and English-language media. In a recent statement, Geerdink told the absurdity of the prosecution against her and the reason she insists in returning to Turkey to face the trial against her.

For further information, please contact: efj@ifj.org

Un journaliste allemand persona non grata en Turquie

Les autorités turques tentent-elles d'empêcher la presse internationale de parler du centenaire du génocide des Arméniens ? Un photoreporter allemand s’est vu refuser l’entrée en Turquie à son arrivée à l’aéroport d’Istanbul, où il venait travailler sur les commémorations du génocide de 1915 - qu’Ankara refuse toujours de reconnaître.

Habitué des reportages en Turquie, Andy Spyra ne s'attendait pas être traité comme un hors-la-loi dès son arrivée à l'aéroport, ni à être refoulé dans son pays après une nuit en détention. Le 28 mars dernier, après un interrogatoire en bonne et due forme et une fouille complète, y compris des cartes mémoires de ses travaux photographiques, le photoreporter s'est vu expliquer qu'il était persona non grata en Turquie « pour raison de sécurité », sans autre détail.

Ce n'est qu'ensuite, à son retour en Allemagne, qu'il apprit que la police turque avait contacté les autorités allemandes pour vérifier son identité et son casier judiciaire sur des soupçons d'accointance avec des réseaux jihadistes.

Et, bien que les services de renseignements allemands aient attesté sa probité, il a tout de même été remis dans le premier avion pour Düsseldorf. Le magazine Der Spiegel, pour lequel Andy Spyra était parti en mission pour travailler sur les cérémonies commémoratives du génocide, a rapporté l’affaire samedi 4 avril.

Un prétexte jugé falacieux

Pour Andy Spyra, le prétexte de son expulsion était fallacieux, et la vraie raison de son renvoi est un reportage publié deux semaines auparavant, qui traitait du centenaire du génocide arménien. Le sujet qu'il venait justement à traiter de nouveau en Turquie même. Au mois de mars, déjà, une équipe de la télévision allemande ZDF s'était vue refuser une autorisation de tournage en Turquie sur le même sujet de l'anniversaire du génocide de 1915. Un précédent qui renforce Andy Spyra dans son idée que c'est bien là la raison de son refoulement.

Parallèlement à ces mesures prises à l’encontre de journalistes étrangers, une conférence internationale annoncée depuis mars, et coparrainée par la Fondation turque d'histoire (Tarih Vakfi) et l'université de Californie-Los Angeles (UCLA). Intitulée « Génocide arménien : concepts et regards croisés », elle devait se tenir à l'université Bilgi d'Istanbul le 26 avril prochain, mais a été annulée suite à des pressions, rapporte l'hebdomadaire arménien Agos. Un hebdomadaire dont le directeur de la publication avait été assassiné en janvier 2007. (RFI, 6 avril 2015)


RSF: la censure s’abat à nouveau sur les médias turcs

Alors qu’une prise d’otage se déroulait au Palais de justice d’Istanbul, le 31 mars 2015, le Premier ministre turc a rapidement interdit toute couverture médiatique de cet événement. Le lendemain, de nombreux médias critiques des autorités ont été empêchés d’assister aux funérailles de l’otage abattu. Quatre titres sont également visés par une enquête pour “propagande du terrorisme”. Reporters sans frontières (RSF) condamne ces restrictions abusives.

L’exécutif turc a de nouveau démontré que la censure était son premier réflexe en cas de difficulté. La prise en otage du procureur Mehmet Selim Kiraz par un commando armé, le 31 mars 2015 au Palais de justice de Çağlayan (Istanbul), s’est soldée par la mort du magistrat et de ses deux ravisseurs, après huit heures de négociations infructueuses avec les forces de l’ordre. Dès les premières heures du drame, le bureau du Premier ministre a interdit aux médias de couvrir cette affaire.

“En Turquie, chaque affaire sensible fait désormais l’objet d’une interdiction de publier, observe Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de Reporters sans frontières. La banalisation de cette censure pure et simple est d’autant plus inquiétante que l’exécutif en assume de plus en plus la responsabilité. Ce faisant, il foule aux pieds le droit de la population d’être informée sur un sujet d’intérêt général.”

Interdiction de couvrir la prise d’otage

L’“interdiction temporaire de publier” décrétée en début d’après-midi par le Premier ministre Ahmet Davutoğlu se fonde sur l’article 7 de la loi sur le Haut conseil de l’audiovisuel (RTÜK), qui l’autorise en cas d’’“atteinte à la sécurité nationale ou à l’ordre public”. Aucune échéance n’a été fixée pour la levée de cet interdit.

Les principales chaînes de télévision ont ainsi abruptement mis fin à leurs directs depuis le Palais de justice. Citant à l’antenne la décision du Premier ministre, les chaînes d’information en continu se sont dès lors bornées à relayer les quelques informations disponibles - et ce, encore longtemps après le dénouement de la prise d’otage. “[L’interdiction] n’a eu pour effet que de décupler les rumeurs et d’empêcher les gens de recevoir des informations exactes”, a déclaré au journal Today’s Zaman le directeur général de Bugün TV et de Kanal Türk, Tarık Toros.

La volonté des autorités de contrôler l’information s’est également traduite aux abords du Palais de justice de Çağlayan par des débordements policiers vis-à-vis de plusieurs journalistes. Ece Aydın, correspondante du journal BirGün et de la chaîne Yol TV, a été interpellée dans la soirée et n’a été relâchée qu’au milieu de la nuit. La journaliste danoise Nanna Muus, bousculée par les forces de l’ordre, s’est vu dire : “Rentrez dans votre pays ou nous vous arrêterons”.

Des dizaines d’affaires sensibles ont fait l’objet d’“interdictions de publier” ces dernières années. Parmi les plus connues, on peut citer l’enquête parlementaire visant d’anciens ministres soupçonnés de corruption, les émeutes les plus meurtrières de ces trente dernières années, la prise d’otages au consulat turc de Mossoul, les convois d’armes présumés à destination de la Syrie, les sanglants attentats de Reyhanli…

Les médias critiques proclamés “complices des terroristes”

Sur ordre du Premier ministre, de nombreux médias critiques des autorités ont été empêchés d’assister aux funérailles du procureur Mehmet Selim Kiraz, le 1er avril à la mosquée Eyüp Sultan d’Istanbul. Les journalistes des agences Cihan et Doğan, des quotidiens Zaman, Hürriyet, Posta, Sözcü, Taraf, Millet, Cumhuriyet, Ortadoğu, Yeniçağ et Birgün, des chaînes Samanyolu TV, IMC TV, Kanaltürk, CNN Türk et Bugün, ont été refoulés, qu’ils disposent ou non de cartes de presse.

Ahmet Davutoğlu a reconnu après la cérémonie qu’il avait “donné l’ordre de barrer l’accès” de la cérémonie à certains médias. “A partir de maintenant, tout le monde fera attention à son comportement”, a-t-il ajouté, critiquant ceux qui avaient “publié de la propagande terroriste”.

Les services du Premier ministre et les journaux proches du pouvoir ont explicité cet anathème, dénonçant les médias qui avaient republié une photo postée par les preneurs d’otage, mettant en scène le procureur Mehmet Selim Kiraz un revolver sur la tempe sur fond d’affiches du DHKP/C. L’image avait aussitôt fait le tour des réseaux sociaux et avait été largement reprise. Certains médias se sont également vus reprocher de n’avoir pas utilisé le mot “terroristes” pour désigner les preneurs d’otage.

Reporters sans frontières se joint aux protestations du syndicat de journalistes TGC et le Conseil de la Presse, qui ont dénoncé un boycott discriminatoire. “Le débat déontologique est légitime au sein de la profession, mais les actions arbitraires des autorités contribuent à le rendre impossible, estime Johann Bihr. En tout état de cause, il ne revient pas au Premier ministre de dicter aux médias leurs choix éditoriaux, ni de filtrer les entrées à un événement de cette importance.”

Dans la soirée, le parquet d’Istanbul a ouvert une enquête contre les quotidiens Hürriyet, Cumhuriyet, Posta et Bugün, soupçonnés de “propagande du terrorisme” (article 7.2 de la Loi antiterroriste). RSF dénonce un acharnement déplacé et demande l’abandon de ces procédures.

La Turquie occupe la 149e place sur 180 pays dans le Classement mondial 2015 de la liberté de la presse, établi par l’organisation. (RSF, 2 avril 2015)

Media Organizations Slam Accreditation Censorship on Prosecutor Funeral

Journalists Society of Turkey (TGC) and Press Council (Basın Konseyi) of Turkey criticized the order issued by Prime Minister’s Office to bar several newspapers and TV channels from attending the funeral ceremony of Prosecutor Mehmet Selim Kiraz this afternoon.

Special-ops units held an operation against the hostage-takers in Istanbul Courthouse last night, killing all 2 Revolutionary People’s Liberation Front (DHKC) members and evacuating the abducted prosecutor Mehmet Selim Kiraz in an ambulance who died later on in the hospital.

“Broadcasting towards helping terror organizations to reach their goals. Prevent the public outrage against those media outlets that don’t show a clear stance towards the terror organization,” PM’s Office and Interior Ministry said in a statement.

The aforementioned barring was made upon those media outlets that published the photos of Prosecutor Kiraz under abduction.

The list of those barred media outlets were as follows: Hürriyet, Cumhuriyet, Bugün, Milat, Taraf and Zaman newspapers as well as CNN Türk, Bugün TV, Kanaltürk, İMC TV; Samanyolu TV, Cihan News Agency and Doğan News Agency. The reporters, photo reporters and cameramen of the aforementioned outlets were not allowed to attend the funeral.

Slamming the PM’s office ruling, TGC said it went at odds with the principle of equality between journalists who have the duty to inform the public.

Press Council criticized the PM, saying that the duty of the government is to provide security for journalists.

“In a democratic state of law, if there is a risk of ‘reaction’ or assault, the duty of the government is not to bar media but to provide security for the free press according to regulations of the European Court of Human Rights rulings,” Press Council’s statement cited.

On the other hand, pro-AKP Yeni Şafak and Akşam newspapers used exactly the same words to describe the accreditation ban: “Those media organization that didn’t show a clear stance towards the terror organization and identify terrorists as ‘activists’ were unable to cover the funeral.” 
(BIA, April 1, 2015)

Kurdish Question / Question kurde

HDP: La communauté internationale doit surveiller les législatives

Le parti kurde HDP, coalisé avec toutes les couches sociales, invite les observateurs internationaux à surveiller étroitement les élections législatives du 7 juin en Turquie.

Le représentant du HDP en Europe, Eyyup Doru, affirme que le président turc Recep Tayyip Erdogan cherche à faire réviser la constitution dans le but de mettre en place un système présidentiel fort débarrassé des mécanismes de contrepoids.

« Il est probable que le gouvernement AKP recoure à des fraudes, comme il l’a fait durant les précédentes élections, afin d’empêcher le HDP de dépasser les 10%» souligne le représentant kurde.

« Les élections législatives qui vont se dérouler en Turquie le 7 juin sont d’une importance cruciale pour la démocratisation de l’Etat. C’est pourquoi, la représentation du Parti démocratique des Peuples (HDP) en Europe vous invite à veiller, en tant qu’observateur international, à la transparence et à la régularité des élections.

Au lieu de présenter des candidatures indépendantes comme cela a été le cas en 2007 et 2011, le HDP a décidé de participer aux prochaines élections en tant que parti. Le seuil électoral de 10% nécessaire au niveau national pour accéder à l’Assemblée nationale empêchait jusqu’à présent la représentation adéquate des Kurdes et des forces démocratiques en Turquie. C’est pourquoi, les partis politiques pro-kurdes avaient participé aux précédentes élections législatives en présentant des candidatures indépendantes, dans le but de contourner ce seuil antidémocratique. Cependant, pour les prochaines élections, le HDP a décidé de défier le seuil électoral en se présentant en tant que parti. Cette décision est en particulier motivée par le score de 9,8% remporté par Selahattin Demirtas, Coprésident du HDP, aux dernières élections présidentielles qui ont eu lieu en août 2014.

Un succès électoral du HDP serait très significatif en ce qu’il aurait pour conséquence de faire reculer le règne autoritaire du Président de la République, Recep Tayyip Erdogan. Ce dernier cherche à faire réviser la constitution dans le but de mettre en place un système présidentiel fort débarrassé des mécanismes de contrepoids. Comme le démontrent plusieurs sondages d’opinion, le franchissement du seuil électoral par le HDP semble être le seul moyen de prévenir une telle révision. Or, il est probable que le gouvernement AKP recoure à des fraudes, comme il l’a fait durant les précédentes élections, afin d’empêcher le HDP de dépasser les 10%. Les prochaines élections sont aussi importantes pour le bon déroulement du processus de paix que pour le progrès de la démocratie et de la transparence politique.

C’est pourquoi, la présence d’observateurs internationaux est d’une importance capitale pour nous, car elle peut permettre de prévenir les fraudes et d’améliorer le processus démocratique en Turquie. Afin d’assurer la transparence totale des élections et des résultats incontestables, nous vous invitons à surveiller les élections législatives du 7 juin en Turquie. »

Source : actukurde.fr

HDP vows to be 'Sultan's nightmare' in Turkey elections
We on behalf of the state will apologize from peoples for all the genocides and massacres perpetrated in the past. We will return all the property seized by the state to their owners and compensate the material damages caused by the state.
Turkey’s opposition Peoples’ Democratic Party (HDP) has announced its election manifesto for the June 7 parliamentary elections, promising freedoms in many areas, particularly targeting women and youth.

HDP co-chairs Selahattin Demirtaş and Figen Yüksekdağ made promises in several areas, including the economy, foreign policy, freedoms and rights, the environment and green energy.

"The election manifesto that we present is the nightmare of the sultan and the dream of all the peoples of Turkey," HDP co-chair Yüksekdağ said in an apparent reference to President Recep Tayyip Erdoğan, who presents the upcoming polls as a referendum to switch from the current parliamentary system to a presidential one.

Demirtaş said the HDP will distribute cards to all people between the ages of 15 and 25 which will give them 200 Turkish Liras annually for transportation and communication. This card will also allow free entrance to all museums across the country.

The HDP vowed to lower the voting age to 16 and the age of candidates for parliamentary seats to 18.

The party also pledged to establish a Women Ministry, which would replace the current Family and Social Policies Ministry.

The party will open local kindergartens, which will be free of charge and provide education in the students’ mother tongue, according to the manifesto.

The party said the new constitution will be centered on women and added International Women’s Day on March 8 will be declared as official holiday.

The minimum wage will be increased to 1,800 Turkish Liras while the minimum retirement pension will also be increased to 1,800 liras, according to the party’s election manifesto.

Speaking on foreign politics, Demirtaş said the border between Turkey and Armenia will be opened unconditionally and the embargo on Armenia will be lifted. “We will support the solution of the Nagorno-Karabakh issue between Armenia and Azerbaijan,” he said.

On the issue of compulsory religion classes in schools, Yüksekdağ said they will remove the religion classes from the curriculum. The compulsory religion classes have been widely criticized by the Alevi community in Turkey for undermining their identity and beliefs.

The goals of the party have been announced as follows:

WE ARE WOMEN

We will establish the Ministry of Women.

We will include indoors labor in social security, arrange social support packages in accordance with the principle of justice and equality.

We will open day care centers in all neighborhoods to provide 7/24 service free of charge and in mother tongue.

We will open nursing centers for old persons and rehabilitation centers for the disabled.

We will declare 8 March public holiday.

WE ARE YOUTHS

We will establish the Ministry of Youth that will directly meet the needs of the youths and replace the Ministry of Youth and Sport which allocates a substantial part of its budget to sport activities, identifies youth with sport and attempts to depoliticize them.

We will pave the way for the youths, who are being imposed a monist life style, to live together and freely preserving their own mother tongue, belief, culture, sexual tendency and gender identity. We will remove all the obstacles to the organization of youths in line with their rights and decisions.

We will initiate a “Young Life Card” to provide every single youth aged between 15-25 with 200 TL support for communication and transportation.

We will bring down the age of voting to 16 and the age of being elected to 18.

We will realize free and democratic universities and build gender-egalitarian campuses without barriers.

We will remove the unjust testing system that determines the future of millions of youths every year. We will enable every student to receive education in the schools and departments they themselves prefer in line with their success and skills.

We will abolish the YÖK (Council of Higher Education) and replace it with a inter-university Coordination Board in charge of relations and flow of information.

We will provide the necessary budget on central and local level in order to ensure non-refundable grant for all students.

We will provide free spheres of life for university students, including dormitory, laundry, library and cultural center.

We will assure the right to employment and develop solutions for the employment of youths who constitute the leading social group facing an unemployment problem.

We will ensure social security for all youths as a fundamental right.

We will remove all the obstacles to the freedom of information for youths.

We will provide uncensored and free internet at town centers, mass transportation vehicles and public spheres.

We will recognize the right to conscientious objection.

We will enable all the anti-militarist youths to enjoy their most fundamental right.

We will make all the necessary legal arrangements to enable public service to replace military service for all conscientious objectors.

We believe it is crucial to abolish compulsory military service.

WE ARE THE RAINBOW

We will end the gender-based discrimination and repression against sexual orientation.

We will enable LGBT individuals to lead an equal, honorable and humanitarian life.

We will give an end to the problem of recognition of LGBT individuals and ensure constitutional assurance for equal citizenship.

We will initiate all legal arrangements and social policies defending the equality and rejecting the discrimination of LGBT individuals.

We will form local and central management structures to ensure a direct representation of LGBT individuals in administrative and political decision-making mechanisms.

We will fight to change the homophobic mentality and build campuses freed of discrimination.

We will initiate a public education process to end the gender-based perspective.

We will form mechanism against all kind of discrimination and violence.

WE ARE CHILDREN

We will establish "Children's Rights Observatory and Assessment Commissions" affiliated to local municipalities and condition the allocation of sufficient sources for children.

We will ensure the review and arrangement of all laws and articles that concern children.

We will end the poverty of children, form food banks in every neighborhood to assure all the children's right to nourishment, and give free basic food packages to every child.

We will not allow child labor so that children don't have to live and work out in streets.

We will impose the heaviest sentences for perpetrators of violence against children.

We will make sure laws abolishing violence against children at home, schools and streets.

We will close juvenile prisons and establish "Education and Support Centers for Children" for criminalized juveniles.

We will own the memories of Berkins, Uğurs and Ceylans.

WE ARE DEFENDERS OF DEMOCRACY

We will initiate a democratic reform process against all kinds of military-civilian-bureaucratic tutelage, strict centralist structures and anti-democratic laws.

We will all together make a new Constitution based on humanity and pursuant to the multi-identity, multi-cultural, multi-faith and multi-lingual structure of Turkey.

We will realize “democratic autonomy” everywhere in Turkey to enable the achievement of democratization, social peace and a free and voluntary unity of peoples. Local administrators, including the Governor, will be elected by people.

We will ensure the democratization of the parliamentary system and initiate the Co-Prime Minister system in the event that parties implementing the co-chair system come to the power.

We will remove all the restrictions and oppressive laws against fundamental rights and freedoms.

We will consider all democratic actions staged to claim rights as legitimate.

We will abolish all outcomes of the 12 September military coup, including the National Security Council, specially authorized courts, JİTEM (gendarmerie intelligence and anti-terror unit) and counterinsurgency. All kinds of torture and ill treatment will be counted as crime against humanity.

The Constitution we will prepare will never give place to the presidential system.

We will ensure the democratization of the Law on Political Parties and make arrangements to ensure the direct participation of party members in decision-making processes.

We wil remove the election threshold and enable the representation of all parties in line with the rate of votes they receive.

Positive discrimination will be practices until equality in representation is ensured through gender quota.

We will achieve a profound resolution to the Kurdish question and building of a democratic Turkey.

We will establish democratic models of decentralization to involve all ethnic identities and to ensure their self-administration. Through regional assemblies, we will switch into a decentralization system.

We will defend a disarmed resolution and democratic politics, whatever the circumstances.

We will ensure conditions to enable the together-living and voluntary unity of peoples, and a living based on justice in our common land.

WE ARE DEFENDERS OF HUMAN RIGHTS

We will rearrange the justice system to ensure the practice of law fast, impartially, independently and in a manner to satisfy the public conscience and individuals. We will end the tutelage of the Ministry of Justice on the HSYK (Supreme Board of Judges and Prosecutors).

We will ensure the equality of prosecution and jurisdiction within the judicial system.

We will bring an end to arbitrary practices in house, workplace and body searches and arrests, and provide free legal service in mother tongue.

We will open prison to civil supervision.

We will end all practices against human dignity in prisons. We will end isolation, restriction of basic rights and administrative repression, and make a fundamental arrangement of the Law on Punishment and Execution.

We will ensure the immediate release of ill prisoners.

We will sentence the perpetrators of crimes of hate and impose no punishment on anybody for their political thought and acts, remove 'political crimes' from the category of crimes.

Calling on everyone to confront the history, we will establish "Truth Commissions" to shed light on genocides, massacres, executions, disappearances and similar actions.

We will give a start to returns.

We will return all the property occupied by the state and settled individuals as a consequence of forced displacements. Those wanting to return to their villages will be provided support, including financial, in order for them to take part in production.

We will bring an end to the construction of dams and hydroelectric power plants (HES) for security reasons, and the new policies of forced displacement caused by urban transformation.

We will abolish the village-guard system, employ village guards in other fields and protect their personal rights.

We will not make a concession from the freedom of communication and information.

We will stand against interventions restricting the freedom of press and communication. We will not allow the owners of media organizations to be involved in activities in other sectors.

We will end the repression of the state on culture and art. We will work together with the Ministry of Culture and found a Council of Art elected by artists. Any decision on the policies of culture and art will be made together with this Council.

We will end the hindrances to the freedom of thought on social media and arbitrary bans on internet.

We will protect freedoms.

WE ARE FROM ALL IDENTITIES

Defending "equality for peoples and freedom for beliefs", we will assure the right of all peoples and beliefs to express themselves freely.

We will enable constitutional assurance to every single person, whether with a belief or not, on the basis of "equal citizenship".

We will realize the libertarian secularism perspective pertaining to humanity.

We will end obligation to religion lessons which will be provided in line with elections. Abolishing the Directorate of Religious Affairs, we will have the state lay its hands off religion and the sphere of faith.

We will ensure an unhindered freedom of organization to all faith groups and recognize all Alevi places of worship, Djemevis in the first place, as a place of worship.

We on behalf of the state will apologize from peoples for all the genocides and massacres perpetrated in the past. We will return all the property seized by the state to their owners and compensate the material damages caused by the state.

We will make no intervention on the appearance and dresses preferred in line with religious beliefs.

We will end racist and nationalist policies that impose the superiority of a people, religion and sect over another.

We will work for the protection and improvement of all identities and cultures.

WE ARE DEFENDERS OF FREE WORLD

We will work in order for all the peoples, those in the Middle East in the first place, to determine their political future freely. We will ensure the strengthening of economic, social and cultural ties between peoples in the Middle East.

We will make an effort for the ending of the civil war in Syria and the achievement of a resolution based on the fraternity and equality of peoples.

We will give priority to Great Mankind and peace everywhere.

We will stand against Israeli government's policies for genocide and occupation. We wil provide any kind of support for the ending of the occupation of Palestine and for the recognition of the Palestinian people's right to found an independent state.

We will support Cyprus and Greek peoples' efforts and solution proposals to end the dividedness of the Island.

We will remove the economic embargo on Armenia and build bridges of friendship with the Armenian people. We will unconditionally open the Turkey-Armenia border closed by Turkey one sidedly. We wil support effort for a resolution to the Karabağ issue between Armenia and Azerbaijan.

We will handle negotiations with the European Union and works for full membership within the scope of our principles.

We will start cooperation with an aim to develop solutions to worldwide problems such as racism, anti-semitism, human trafficking (exploitation of women's and children's rights), migration issues, international drug trafficking, forced displacements, xenophobia, Islamophobia and similar matters that concern human values.

We will develop relationships for peace, with not only states but also world peoples.

WE ARE PROTECTORS OF THE NATURE

We will protect the nature and all living being's right to life against capitalism. We will realize the demands of everyone fighting for the same purpose.

We will stop investments on nuclear energy.

We will stop the destruction of HES, thermal and nuclear energy projects, mining causing ecological destruction, and the destruction of living spheres as a result of industrial wastes and pollution.

We will enable the generation of energy on site and to meet the need of the local people. We will give priority to renewable energy.

We will support in-situ transformation against projects of urban transformation pillaging the cities.

We will not allow the plundering of agricultural and forested lands, pasture areas and shores.

We will cancel all the agreements on the right to use water and all the projects that might cause the devastation of ecological balance.

We will cancel arrangements, laws and practices that cause the animals to be killed and become a part of the capital accumulation with their furs and bodies.

We will protect the nature for the next generations.

WE ARE BUILDERS OF A SAFE LIVING ECONOMY

We will guarantee the basic necessities of a human living.

Through a "Basic Guarantee Package", we will provide 10 cubic meters water and 180 kw/h electricity free of charge to every house a month. Tenants will be provided with 250 TL rent support.

Minors and youths under 18, disabled and retirees will be provided with free transport. Public transport will be provided as a nonprofit service across the country.

We will give a determined fight against poverty and not allow any citizen to be left hungry, homeless and in need of care. The unemployment fund will be used fitting its purpose.

Minimum wage will be increased to 1,800 TL at the first stage.

We will ensure justice in tax payments, collecting taxes in line with earnings.

We will decrease the defense and security spendings and open them to the surveillance of the people.

We will subject public procurement to public surveillance and end the corruption economy.

We will revoke the discretionary fund.

We will revive agriculture and involve all agricultural laborers in the scope of the labor act and social security.

We will turn villages into centers of living and production.

We will provide water and electricity to small farmers free of charge, write off their electricity debts and levy no taxes for the fuel and fertilizers used in production.

We will ban genetically modified organisms (GDO) in food production, management and importation.

We will protect city and town squares, parks, woods and shores and allow no crazy projects.

We will give no license for shopping malls to be constructed in city centers.

WE ARE WORKERS, LABORERS

We will make the Great Mankind sovereign in working life.

We will abolish the subcontracting system gradually.

We will stop murders in mines.

We will stop workplace murders by ensuring safe working in all areas.

We will recognize the worker's health and safety as a constitutional right, end the policy of impunity currently in effect, and ensure the trial of those responsible for workplace murders.

We will grant all public workers with the right to bargain collectively, to strike and to politically organize.

In order to increase employment and protect workers, the official weekly working time will be decreased to 35 hours without causing a loss of salary.

Basic forms of seeking rights such as strike will be taken under legal assurance. We will hinder the government's authority to delay strikes.

We will make sure that unions and workers will be the basic supervisor of worker's health and safety.

We will guarantee the right of seasonal agricultural workers to organize, and take all kinds of precautions against discrimination.

We will end discriminative and eliminative practices against immigrants.

WE ARE THE GUARANTOR OF SOCIAL RIGHTS

We will raise the rate of social charges to GDP (Gross Domestic Product) from 1,4 % to 3 %.

By building safe and sheltered public houses, we will guarantee every citizen's housing right.

We will raise the lowest retirement salary to 1,800 TL.

We will enact a law on adjustment and eliminate the wages inequality.

We will remove the obstacles to the organization of retirees.

We will grant social security for all the elderly and disabled and meet their health care needs without charge. We will not condition an income to allocate care pension for the elderly and disabled.

We will form a 'Ministry of Removal of Obstacles' to work in line with the proposals of a council made up of organizations of the handicapped.

Quota for the disabled at workplaces will be made higher. All workplaces and social spheres will be rearranged for the use of the disabled.

Seeking to make a revolution in education, we will give priority to the elimination of quality differences between schools.

We will provide free education and demand no money from the families under any cover.

We will free the curriculum and schoolbooks of monist, sex-oriented, militarist and chauvinist concept, and ensure a multi-lingual education system on the basis of mother tongue.

We will end the 4+4+4 system that dissociates schools.

Starting from the very beginning, we will rearrange the education system in consideration of the 'Children's Best Interest'.

We will enable the employment of all unassigned teachers, and abolish the substitute teacher system that damages the human dignity.

We will enable all laborers in educational field to get a salary they deserve and promote a local and inventive administration of education.

We will establish a democratic health system to be participated by the people and health workers in order for the planning, practice, assessment and inspection of health services.

We will give an end to profit-oriented practices in health services.

We will build an order in which no single person will be deprived of their social rights.
(hurriyetdailynews.com-ANF, April 21, 2015)

*The election manifesto of the HDP has been translated from Turkish by ANF English service.


Programme électoral du HDP:  Promesse d'abolir "la peur" dans le pays

Le principal parti prokurde de Turquie a promis mardi d'abolir la "peur" dans le pays et de devenir le "cauchemar du sultan", le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, à l'occasion des élections législatives du 7 juin.

"Ce manifeste sera le cauchemar du sultan, mais représente aussi l'espoir et les convictions de tous les peuples de Turquie", a déclaré Figen Yüksekdag, la coprésidente du Parti démocratique du peuple (HDP), en dévoilant à Istanbul le programme de sa formation pour le prochain scrutin.

Le HDP est crédité, selon les dernières enquêtes d'opinion, de 8 à 11% des intentions de vote. S'il franchit la barre de 10% des voix au plan national, requise pour être représenté sur les bancs du Parlement, il devrait largement perturber les ambitions du Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir depuis 2002.

L'AKP s'est fixé pour objectif ambitieux de rafler les deux tiers des sièges (367 sur 550) afin de pouvoir modifier la Constitution dans le sens souhaité par son ancien chef, M. Erdogan. L'homme fort du pays, accusé par ses adversaires de dérive autoritaire et islamiste, souhaite renforcer ses pouvoirs, pour l'heure protocolaires, de chef de l'Etat.

Des sondages récents suggèrent que l'AKP pourrait perdre sa majorité absolue le 7 juin.

"Nous ne pouvons bâtir une toute nouvelle Turquie que par le biais d'une transformation radicale", a pour sa part souligné l'autre coprésident du HDP, Selahattin Demirtas, qui a promis de faire disparaître "la peur" imposée selon lui par le régime de M. Erdogan.

"Dans notre Constitution, il n'y aura pas de régime présidentiel", a assuré Mme Yüksekdag.

Le programme du HDP prévoit une large décentralisation du système politique turc et une large autonomie pour le sud-est du pays majoritairement peuplé de Kurdes.

Résolument orienté à gauche, il promet également de lutter pour les droits des femmes, des jeunes et des homosexuels, ainsi que d'abolir les cours de religion obligatoires à l'école et de reconnaître l'objection de conscience.

Dans le passé, les candidats kurdes se présentaient sur des listes indépendantes afin de ne pas être soumis au seuil de 10% requis pour entrer au Parlement. Le HDP a décidé de se présenter à ce scrutin sous sa propre bannière.

La communauté kurde constitue 15 à 20% de la population turque (76 millions).
(AFP, 21 avril 2015)

Attaque contre le siège du HDP à Ankara

Des inconnus ont ouvert le feu samedi sur le siège de la principale formation kurde de Turquie à Ankara, sans faire de victimes, a annoncé un responsable de ce parti, à l'approche des élections législatives.

"Les assaillants ont tiré au fusil de chasse depuis une voiture sur le siège du parti à 04H05 du matin (01h05 GMT)", a déclaré à l'AFP ce responsable du Parti démocratique du peuple (HDP) qui n'a pas voulu être identifié.

Les gardes assurant la sécurité de l'immeuble ont riposté aux coups de feu et les assaillants ont pris la fuite, a ajouté le responsable. Des balles ont atteint l'immeuble, situé dans le secteur de Cankaya, ainsi que le drapeau turc et le drapeau du parti, selon lui.

Le gouvernement turc a condamné cette attaque, le Premier ministre Ahmet Davutoglu assurant que tout serait fait "pour capturer les responsables". "Il est évident que cette attaque, comme les précédentes, vise notre démocratie et notre stabilité", a déclaré M. Davutoglu sur Twitter. "J'appelle tous les partis (politiques) à dénoncer la violence, où qu'elle soit en Turquie".

"Des mains sales entrent dans le jeu au moment des élections et essaient de créer un climat de provocation", avait déclaré plus tôt le vice-Premier ministre Yalcin Akdogan à l'agence de presse gouvernementale Anatolie. "D'où qu'elle vienne, nous condamnons toujours la terreur, quelle que soit sa cible", a déclaré M. Akdogan.

Sur son compte Twitter, Sirri Sureyya Onder, un député du HDP, a qualifié l'attaque de "provocation" à l'approche des élections législatives du 7 juin. "Les provocations continuent. Nous ne cèderons pas", a-t-il affirmé. Il s'est ensuite rendu dans les locaux du parti dans le quartier de Cankaya, sans plus d'informations sur le nombre d'assaillants. Il a ajouté que l'attatque était une tentative de discréditer le HDP et l'empêcher d'atteindre la barre des 10% aux élections, un score indispensable pour garantir sa représentation au Parlement.

La tension est vive à quelques semaines du scrutin. S'il réussit à passer cette barre, le HDP privera le parti islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan de sa majorité qualifiée et pourra ainsi l'empêcher de changer la Constitution pour imposer un système présidentiel.

Arrivé troisième de la présidentielle de 2014 avec un peu moins de 10% des voix, le HDP mise sur l'électorat kurde de Turquie --une communauté estimée à 15 millions de personnes soit 20% de la population--, jusque-là largement acquis au Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir depuis 2002. L'AKP détient aujourd'hui 312 sièges sur 550 au Parlement, et veut en obtenir 400.

De son côté, le HDP espère réduire "à néant" les "calculs de certains partis", avait déclaré l'un des présidents du parti, Selahattin Demirtas, dans un entretien à l'AFP. M. Demirtas accuse le président turc de vouloir "mettre en place une dictature constitutionnelle".
(AFP, 18 avril 2015)

Racist group attacks HDP office in Antalya

A group of around 100 racists attacked the office of the People’s Democratic Party (HDP) in the Serik district of Antalya last night. The office was only opened two days ago. The group threatened the HDP members, saying: “You either close down the office and take down the signboard, or we do it and set the building on fire”.

The attackers came to the office at around 10 o’clock last night and threatened the members of the HDP who were still in the office. The group first left the building, then returned with stones and iron bars in their hands and reiterated their threat to set the office on fire if the signboard was not taken down. The group then started to throw stones at the building. As the HDP executives and people arrived, the racist group had to step back, but gathered again in front of the building.

The police then had to take security measures in and around the building, while the HDP Antalya branch co-chair Zarife Atik, HDP Antalya MP candidate Deniz Yıldırım and the Serik district governor as well as the head of the police in the district came to the scene.

The district governor of Serik told the HDP Antalya branch co-chair Atik that Serik is a sensitive place and that it would be better if the HDP closed down its office. HDP MP candidate Deniz Yıldırım responded, saying that it is the duty of the governor to ensure the security of a legal political party in conducting its political work and guarantee election security for all.

The HDP Antalya branch co-chair Atik said that tension continued as the police did not prevent the group attacking the party office, adding that what happened in Serik was a planned provocation just like the one in Agri and added that thanks to the sensitivity of the local people, the provocation had not achieved its goal.

The group waited in front of the building until early morning, while the HDP executives filed complaints about the attackers at the district police headquarters. (ANF, April 16, 2015)

Menaces financières sur l'Institut kurde de Paris

L'Institut kurde de Paris (IKP), la plus ancienne institution kurde d'Europe, "fermera ses portes cet été" si les pouvoirs publics français ne viennent pas à son secours, a affirmé jeudi son président, Kendal Nezan.

"Cela fait deux ans que nous tirons la sonnette d'alarme, et nous serons poussés à la fermeture si la mobilisation n'est pas là", a expliqué à l'AFP le directeur de l'IKP, qui contribue à la divulgation de la culture des quelque 40 millions de Kurdes vivant principalement en Turquie, Irak, Syrie et Iran.

L'institut, créé en 1983 et reconnu d'utilité publique depuis 1993, a connu d'illustres défenseurs dont l'ancien président François Mitterrand et surtout son épouse Danielle, et l'écrivain turc d'origine kurde Yachar Kemal, auteur d'un succès mondial, "Memed le mince", et décédé cette année.

L'IKP gère notamment des bourses accordées par la France à des étudiants kurdes, et a mis en place une bibliothèque numérisée qui se présente comme la "plus importante bibliothèque kurde du monde occidental, avec plus de 10.000 monographies en 25 langues".

"Nous venons de licencier quatre de nos six employés permanents. Nous avions autrefois environ 600.000 euros de financements institutionnels par an, et l'an dernier, cette somme était divisée par dix", a expliqué la trésorière de l'institut, Joyce Blau.

Le gouvernement autonome du Kurdistan irakien a cessé d'aider l'institut, a aussi expliqué M. Nezan, "car il fait face à l'afflux de plus de 1,5 million de réfugiés, poursuit la guerre contre l'Etat islamique, et ne reçoit plus sa dotation financière" du gouvernement central de Bagdad.

Le secrétaire d'Etat aux affaires européennes, Harlem Désir, a annoncé le 8 avril à l'Assemblée nationale que la subvention du ministère des affaires étrangères à l'institut serait augmentée cette année, pour la porter à 55.000 euros.

L'institut attend par ailleurs une aide de 20.000 euros de la Mairie de Paris, et espère la poursuite de financements des ministères de l'Intérieur et de la Culture, selon M. Nezan.

M. Désir a par ailleurs annoncé que le Quai d'Orsay financerait cette année 30 bourses à des étudiants kurdes choisis par l'institut, pour plus de 400.000 euros.

M. Nezan a balayé d'un revers de main certaines accusations formulées à l'encontre de l'institut, selon lesquelles il aurait bénéficié de fonds du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), organisation armée kurde de Turquie, qualifiée de "terroriste" par l'Union européenne.

"Nous avons un commissaire aux comptes et un contrôleur financier de l'Etat. Nous sommes irréprochables", a déclaré M. Nezan à l'AFP.
(AFP, 16 avril 2015)

Turkish Army killed 5 Kurdish militants in Agri, HDP protests



Turkish General Staff said in a written statement that "five militants of the Kurdistan Workers’ Party (PKK) were killed and four soldiers were injured in clashes in the eastern province of Ağrı on April 11".

Firat News Agency reports that "clash started between HPG (People's Defense Forces) guerrillas and Turkish soldiers in a rural area in Ağrı province of North Kurdistan. Turkish troops launched an operation before a tree planting event by civilians led by HDP and DBP in Yukarı Tütek village on the skirts of the Mountain Tendürek.

According to Dicle News Agency, Turkish soldiers attacked the civilians who went to the area of clashes to act as human shields in order for the operation to end without leaving casualties.

Soldiers in the operation area have opened fire on 20 civilians from helicopters, dispersing the people into two groups. DBP Diyadin district co-chair Nuri Şahin who remained in one of the groups after dispersion told that 6 human shields in his group have been taken into custody by soldiers. Şahin said they have received information that two other people in the other group have been shot, while the report remains unconfirmed.

According to the statement of Hamdullah Kılınç from the other group, former co-chair of HDP Diyadin organisation Cezmi Budak has lost his life and MEYA-DER representative Cenap İlboğa has been wounded in the attack.


Turkish General Staff has reported in a written statement that 4 soldiers were wounded in the clash that is still going on, adding that manned aerial vehicles, armed helicopters and reinforcing commando units have been despatched to the region.

Referring to the statement of the General Staff which argued that “soldiers were sent to the area in line with intelligence reports that the people joining the event would spread propaganda for PKK and put pressure on local people to vote for the candidates they themselves support,
HDP Co-President Selahattin Demirtaş said that “The General Staff should stop working for AKP. It is not a party to run in the elections and should avoid making such statements.”

HDP Co-President said they supported the most recent statement of İmralı Delegation Spokesman Sırrı Süreyya Önder, who said on a TV show that “PKK would gather the congress within a week if the state happened to take a step serving the process”.

Demirtaş said HDP made great efforts to ensure the progress of the process in search of a peaceful and democratic resolution to the Kurdish question, and also for the practice of the ten points highlighted as major steps to keep the process going.


President Recep Tayyip Erdoğan condemned the attack on April 11, while also slamming the Peoples’ Democratic Party (HDP), accusing it of trying to gain votes over the PKK actions.

“Today, the separatist terror organization, which aims to dynamite the peace in our country, sabotage the solution process, attacked our security forces who serve to ensure the security of our nation. I strongly condemn this attack,” Erdoğan said in a speech in the northwestern province of Sakarya.

Deputy Prime Minister Yalçın Akdoğan, who is the main government figure in the ongoing Kurdish peace process, also condemned the attack in a message on Twitter .

“Involving pressure, violence and arms in the political competition, trying to forcefully control the people’s will cannot be accepted,” he wrote. “Those who play with fire will lose.”

Turkish military activity continues in North Kurdistan

People's Defense Forces Press Centre HPG-BIM reported in a written statement that the Turkish army continued its aerial and land activities in North Kurdistan territory.

According to the statement, Turkish troops carried out a bombardment from the Mamreş hill in Şemdinli district of Hakkari at 13:30 – 14:00 yesterday. The attack with heavy weaponry targeted the Martyr Ronahi hill and surrounding areas.

HPG-BIM stated that Turkish troops and village guards launched an operation between Bespin and Gitê areas in Silopi district of Şırnak yesterday evening, while Turkish units also laid ambushes in Silibê, Girê, Gitê village, Girê Sor area and Deningê hamlet.

According to HGP-BIM, an intense military shipment has also been made to the Xapînokê and Tepe guard posts in Norşin and Mutki districts of Bitlis. Quoting local sources, HPG-BIM said the Turkish army has recently started another operation in Dêrxus town of Muş. Military shipment has also been made to Xaça Reş area in Mutki district of Bitlis as part of this operation.

On April 10, unmanned aerial vehicles of the Turkish army performed reconaissance flights over Haftanin border line and Kato Silê hamlet between 8 am and 5 pm.

An intense activity by Turkish UAVs and warplanes took place over Zap region of Medya Defense Zones at 00:00-01:00 today, and over Gare and Haftanin regions at 13:30–14:30.
(ANF-DIHA, April 12, 2015)

PKK apologizes to Germany for violent acts in 90s

A senior leader of the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) has extended his apology to Germany for the organization’s violent actions in the country during the 1990s, adding they did not want to fight with Turkey anymore.

“On behalf of the PKK, on behalf of our movement, I would like to apologize to the German nation. Such things will never happen again,” said Cemil Bayık, the co-chair of the Kurdistan Communities Union (KCK), a supra organization that includes the PKK, during an interview with German broadcasters WDR and NDR on April 9.

The PKK held violent rallies in the country in the 1990s, during which members of the organization had set themselves on fire and blocked highways to attract attention to their cause.

The PKK is considered a terrorist organization in Germany and the European Union due to its armed conflict against Turkey.

Bayık said they did not want to fight with Turkey anymore, sending out peace signals in the three-decade fight between armed members of the PKK and the Turkish military.

 “We do not want to fight with Turkey anymore. We say enough with fighting,” Bayık said.

The Turkish government is conducting an ongoing peace bid with Abdullah Öcalan, the imprisoned head of the PKK, in what is known as the Kurdish peace process. Öcalan had called for a cease fire in March 21, 2013 – the day of the start of spring, also known as Nevruz – and called for the laying down of arms in this year’s Nevruz celebrations.

The German broadcaster said the interview was conducted in a secret place in the Kandil Mountains of Northern Iraq, where the PKK is fighting against the jihadists of the Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL).
(hurriyetdailynews.com, April 9, 2015)

HDP nominates candidates to embrace whole people of Turkey

In an attempt to surpass the 10 percent election threshold and be a key party in Parliament, the pro-Kurdish Peoples' Democratic Party (HDP) submitted on Tuesday an inclusive list of candidates to the Supreme Election Board (YSK) for the upcoming general election on June 7.

According to the list, Armenian activist Garo Paylan from İstanbul, former Diyarbakır mufti Nimetullah Erdoğmuş, pro-Kurdish politician Leyla Zana from Diyarbakır, Alevi lawyer Ali Haydar Konca from Kocaeli, former deputy and spokesperson of the ruling Justice and Development Party (AK Party) Dengir Mir Mehmet Fırat from Mersin, academicians Prof. Mithat Sancar from Mardin and Prof. Kadri Yıldırım from Siirt, Islamist writer Ayhan Bilgen from Kars and former member of the European Parliament (EP) and a member of a Yezidi family Feleknas Uca from Diyarbakır were some of the prominent names among HDP candidates.

While HDP Co-chair Selahattin Demirtaş was nominated from İstanbul, another co-chair, Figen Yüksekdağ, was nominated from Van province. Other prominent figures in the HDP such as Sırrı Süreyya Önder, Ertuğrul Kürkçü, Osman Baydemir and İdris Baluken were nominated from Ankara, İzmir, Şanlıurfa and Bingöl, respectively.

Demirtaş said in an interview on Monday that more than 40 percent of the party's candidates for parliamentary seats in the June elections will be women, a record in Turkish party politics. The new Parliament might have the all-time highest number of female parliamentarians in Turkish history after the June elections, Demirtaş added.

According a survey by Gezici on March 29, the AK Party has lost the majority support of Kurdish voters in İstanbul, where the tide has turned in favor of the HDP. If the poll of voter intentions translates into hard votes, the HDP will increase its vote to 13 percent, compared to the 5.3 percent the party had received in the 2011 general election when it was known as the Peace and Democracy Party (BDP).

Other surveys also show the HDP is likely to pass the 10 percent electoral threshold in the June elections with a percentage of between 10 and 11 percent across Turkey, which will lead to a coalition government as the ruling AK Party will not be able to secure an adequate number of seats in Parliament to form a single-party government.

The 10 percent election threshold and the possibility of lifting it is one of the most debated issues in Turkey, not only among politicians but also countrywide. If the election threshold is lifted, the HDP will have the chance to increase its standing, not only in the predominantly Kurdish-populated southeastern provinces of Turkey but also across society, as it will have the leverage it needs to directly address the problems facing the country.

The possible success of the HDP will be considered as a loss for the AK Party. If the HDP fails to overcome the threshold, its votes will be distributed proportionally among the other parties, which will help the AK Party come out of the current political turmoil stronger. (TODAY'S ZAMAN, April 7, 2015)

Selahattin Demirtas: "Erdogan veut une dictature constitutionnelle"

A deux mois des législatives, le coprésident du principal parti kurde de Turquie espère contrarier les rêves de pouvoir du président Recep Tayyip Erdogan, qu'il accuse de vouloir instaurer une "dictature constitutionnelle".

Sur fond de pourparlers entre le gouvernement et la rébellion du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Selahattin Demirtas sait que son mouvement, le Parti démocratique du peuple (HDP), détient entre ses mains une partie du sort du scrutin du 7 juin.

De son score dépend l'ampleur de la victoire annoncée du parti islamo-conservateur qui règne sans partage depuis 2002. Et donc l'avenir de l'homme fort du pays.

"M. le président Tayyip Erdogan essaie de mettre en place une dictature constitutionnelle en s'arrogeant tous les pouvoirs", dénonce M. Demirtas dans un entretien accordé à l'AFP au quartier général de son parti à Ankara.

Cofondateur du Parti de la justice et du développement (AKP), M. Erdogan a été contraint l'an dernier à renoncer au poste de Premier ministre qu'il occupait depuis 2003, victime d'une règle interne de son mouvement qui interdit à ses membres d'exercer plus de trois mandats successifs.

Vainqueur haut la main de la présidentielle en août 2014, il s'efforce depuis de garder par tous les moyens les rênes du pays, au besoin en tordant la lettre de la Constitution qui impose au chef de l'Etat la neutralité et un rôle très protocolaire.

"On peut considérer que la Constitution est aujourd'hui suspendue", regrette le patron du HDP, "le président ne la respecte pas et fait campagne ouvertement pour l'AKP".

Depuis des semaines, Recep Tayyip Erdogan bat les estrades pour faire en sorte que son parti obtienne une majorité d'au moins 367 des 550 sièges de députés, nécessaire pour modifier la loi fondamentale et renforcer ses pouvoirs.

"La Turquie serait confrontée à de graves défis si quelqu'un qui ne reconnaît pas la Constitution aujourd'hui imposait demain son pouvoir personnel sous le prétexte d'instaurer un régime présidentiel", prévient Selahattin Demirtas.

- Trouble-fête -

Le patron du HDP est déterminé à faire dérailler ce scénario en ramenant dans le giron de son parti l'électorat kurde de Turquie --une communauté estimée à 15 millions de personnes soit 20% de la population--, jusque-là largement acquis à l'AKP.

L'équation politique du 7 juin est simple. Si le parti kurde passe la barre des 10% au niveau national, indispensable pour garantir sa représentation au Parlement, il privera le parti de M. Erdogan de sa majorité qualifiée et pourrait même, à en croire certains sondages, l'empêcher de garder la majorité absolue qu'il détient depuis 2002.

"Si le HDP franchit le seuil des 10%, les calculs de nombreux partis seront réduits à néant", pronostique M. Demirtas.

Arrivé troisième de la présidentielle de 2014 avec un peu moins de 10% des voix, le dirigeant kurde est l'une des étoiles montantes de la politique turque.

Mais, paradoxalement, les discussions engagées depuis 2012 pour mettre un terme à la rébellion kurde, qui a fait 40.000 morts depuis 1984, constituent un obstacle sur la route de M. Demirtas.

Ses adversaires de l'opposition l'accusent d'avoir conclu un accord secret en vertu duquel il soutiendrait la présidentialisation du régime voulue par M. Erdogan en échange de la paix et de réformes favorables à la minorité kurde du pays.

"Nous n'avons pas passé d'accord officiel ou secret avec l'AKP", s'insurge le responsable kurde, en rappelant que ses convictions en faveur de la laïcité ou du droit des femmes vont à l'encontre de celles de M. Erdogan.

Même si le chef du Parti des rebelles kurdes du PKK Abdullah Öcalan a appelé ses troupes à déposer les armes, les perspectives d'un accord de paix rapide se sont envolées à l'approche du scrutin.

Soucieux de ne pas perdre son électorat le plus nationaliste, M. Erdogan a durci le ton contre la partie kurde et fait de la fin de la rébellion un préalable indispensable à toute avancée en faveur des Kurdes.

Une condition fermement rejetée par M. Demirtas. "Plus vite le gouvernement prendra des mesures, plus vite nous aboutirons à une solution", juge-t-il, "mais nous savons que les négociations ne vont pas dans ce sens".
(AFP, Fulya OZERKAN, 6 avril 2015)

HDP: 300 Village Guards Are Being Hired

Peoples’ Democratic Party (HDP) Group Interim Chairman Idris Baluken submitted a parliamentary inquiry to PM Ahmet Davutoğlu regarding the reasons for hiring village guards in the southeastern province of Bingöl and Elazığ during the resolution process.

According to data of İHD (Human Rights Association), village guards killed 93 people with the guns of government in 2009 and 2013.

The report also said that village guards committed 38 crimes of firing village, 14 crimes of evacuation of village, 12 crimes of sexual harassment and rape, 22 crimes of kidnap, 294 crimes of armed attack; they were charged with wounding 176 people in armed attacks, killing 132 people in armed attacks, 2 cases of loss, 50 executions, 70 seizure, 454 torture and battery, 9 causing to comment suicide and 17 firing forestry.

Baluken wrote that governors of Bingöl’s Kiğı district and Elazığ’s Karakoçan district gave an order to publicize for the hiring for a total of 300 village guards.

He also cites that local residents reacted “with democratic protests and demonstrations”.

“During the discussions whether we need to transition towards negotiation process, it seems that hiring of village guards are rather sounding like war,” Baluken wrote in his letter.

“It is clear that Justice and Development Party’s (AKP) are worrisome despite the peoples of Turkey’s willingness for peace.”
(BIA, April 1, 2015)

Minorités / Minorities

Il y a 100 ans, personne au PS ne contestait le génocide arménien

■ Ou comment la chasse aux votes de la communauté turque a modifié la donne.


La Libre Belgique, 30 avril 2015

C’est une crise dont le PS a le secret: un rappel à l’ordre du bureau politique mené par le président Elio Di Rupo, une déclaration à la télé, puis une consigne de silence. Cette crise est celle qui a entouré le centième anniversaire du génocide arménien et les tentatives de plusieurs députés bruxellois d’origine turque d’empêcher une minute de silence au parlement de Bruxelles-Capitale. “Elio Di Rupo était furax”, explique une source à l’intérieur du parti. “Encore un coup comme cela, a-t-il dit en substance, et c’est la commission vigilance du parti.”

Au final, deux députés, Sevket Temiz et Hasan Koyuncu, ont fait l’objet d’un “rappel à l’ordre” de Laurette Onkelinx, selon son porte¬parole. La présidente de la Fédération bruxelloise a également convoqué dès l’issue du bureau lundi l’ensemble du groupe PS à la région Bruxelles-Capitale. Car le PS est très gêné aux entournures. Non seulement les grands leaders du socialisme belge, Jules Destrée et Emile Vandervelde, avaient pris fait et cause pour les Arméniens au début du siècle passé, mais en plus, c’est un socialiste, Philippe Mahoux, qui avait co-introduit en 1998 la résolution du Sénat appelant la Turquie à reconnaître le génocide.

Des députés alignés sur Ankara

Sevket Temiz est un ex-membre du MR de Schaerbeek, devenu PS lorsqu’il a déménagé à Laeken. Il est aussi conseiller communal à Bruxelles-Ville. Hasan Koyuncu, né à Schaerbeek, est issu d’une famille de commerçants de la chaussée d’Haecht et une locomotive électorale pour le PS (4 407 voix de préférence).

Mais ces deux députés bruxellois sont loin d’être des cas isolés. La plupart des élus belgo-turcs pratiquent la double allégeance, votent en Belgique et en Turquie et s’alignent sur la position d’Ankara à propos du génocide arménien. Le MR, le FDF le CDH ont tous des élus d’origine turque qui sont négationnistes. “Les partis sont très hypocrites à ce propos”, dit Pierre-Yves Lambert, observateur des minorités bruxelloises. “Ils prennent les candidats et puis ferment les yeux pour des raisons électorales.” Plus extrême encore fut le livre publié en 2005 par Mustafa Öztürk, alors conseiller communal MR à Schaerbeek, qui évoquait... “les massacres perpétrés par les Arméniens en Asie mineure, à Chypre et en Azerbaïdjan”. Le livre était confidentiel, mais il était signé très symboliquement par le fils du premier immigrant turc venu d’Emirdag.

“Nul peuple plus digne de notre sympathie”

Au PS, Elio Di Rupo affirme que le parti n’a jamais changé d’avis sur le génocide arménien, “une réalité historique”. En témoigne Philippe Mahoux, qui déposa au Sénat avec d’autres députés de la commission Rwanda, en 1998, une résolution appelant le gouvernement turc “à reconnaître la réalité du génocide perpétré en 1915 par le dernier gouvernement de l’empire ottoman”.

La résolution avait été adoptée dans la foulée du génocide rwandais. “Il n’y avait pas de difficulté particulière à l’époque”, dit Philippe Mahoux. “La résolution fut adoptée à la quasi-unanimité. L’extrême droite s’était abstenue. Il n’y a pas de doute, sur le plan historique, sur le génocide.”

L’Institut Emile Vandervelde avait pourtant bien du mal, cette semaine, à retrouver dans ses archives les déclarations que le tribun socialiste avait faites en faveur des Arméniens. Avant de devenir président de l’ancêtre du PS, le Parti ouvrier belge, Emile Vandervelde, avec Jean Jaurès, avait soutenu les Arméniens lors du génocide. Il continua son combat juste avant la conclusion, en 1920, du Traité de Sèvres, qui ne fut jamais ratifié.

“Nul peuple n’est plus digne de notre sympathie”, déclara Jules Destrée, alors ministre de l’Instruction publique, à la Ligue des droits de l’homme, qui l’invitait à un meeting pour l’Arménie le 26 février 1920 à Paris. Déclinant la même invitation, Emile Vandervelde, ministre de la Justice, plaida “pour qu’on n’accorde pas une prime monstrueuse à la politique de transformer, par le moyen de massacres, une majorité en minorité”.

C’était en 1920. Aujourd’hui, le ressac est évident.

Mathieu Colleyn et Christophe Lamfalussy

Emir Kir sera-t-il présent ?

Ce jeudi, la Chambre observera une minute de silence en mémoire du génocide arménien dont on commémore le centenaire cette année. C’est ce qu’a décidé la conférence des présidents de l’assemblée suite à une demande formulée par les députés libéraux Françoise Schepmans et Denis Ducarme. Interrogé hier, le PS n’a pas été en mesure de confirmer la présence ou l’absence de son député d’origine turque Emir Kir pour l’occasion. Mais le débat quant à la reconnaissance du génocide reviendra à l’agenda de la Chambre. Le FDF a déposé un texte visant à étendre “le champ d’application de la loi de 1995 réprimant le négationnisme aux génocides arménien et rwandais, ainsi qu’à tout autre génocide internationalement et juridictionnellement reconnu”. Au Parlement bruxellois, le groupe FDF, encore, prépare un texte visant à reconnaître le génocide arménien, au niveau de la Région et de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ceci une petite semaine après la polémique qui a entouré l’organisation d’une minute de silence dans l’hémicycle régional. Le PS avait été accusé de court-circuiter cette idée afin de ne pas mettre ses élus d’origine turque en difficulté. Le FDF avait notamment, sur RTL-TVI, souligné la présence de négationnistes au sein du Parti socialiste. Non sans heurter son partenaire de majorité à la Région de Bruxelles-Capitale. M. Co.


Trial of Dink adjourned to Sept. 3 amid calls for justice

A group called Friends of Hrant Dink, including lawmakers and activists, has called for those behind the murder to be punished so that society can be peaceful, after the trial of Dink's accused murderers was adjourned to Sept. 3.

The fifth hearing in the retrial of defendants accused of assassinating Turkish-Armenian journalist Dink was held on Tuesday. Dink's family's lawyers mentioned a separate investigation launched into public officers who they say were informed about the planned murder and asked to wait the result of the investigation for the ruling. However, the prosecutor in the current case, Yavuz Pehlivan, asked for a report from the Scientific and Technological Research Council of Turkey (TÜBİTAK) on video footage from the day of the murder. The panel of judges ruled that it would wait for the TÜBİTAK report and adjourned the trial until Sept. 3.

In a press statement delivered in front of the İstanbul Courthouse before the hearing, Figen Şakacı, who read the statement on behalf of the group Friends of Hrant Dink, said that as the world marks the centenary of the 1915 killings of the Armenians under the Ottoman Empire, their pain does not heal due to the “the consistent denial of genocide,” the fact that the “genocide” has not been accepted and that justice has not been served.

Stating that they are not seeking revenge or to open new wounds, she said they want their pain to be accepted and the murderers to be unveiled and punished.

Şakacı emphasized that they do not want any other Armenian to share the same destiny as Dink.

She said "the shows," as she calls the previous hearings into Dink's death, that have been staged in the name of justice up until today do not serve any purpose, except to deepen their wounds and create unease and unhappiness.

“With these shows, by hiding the murders, they attempt to dismiss the possibility of our living together peacefully by knowing, accepting each other… We will continue our vigil for justice and call everyone who has a conscience to also stand vigil,” Şakacı concluded.

Dink, the late editor-in-chief of the Turkish-Armenian weekly Agos, was shot and killed in broad daylight on Jan. 19, 2007, by an ultranationalist teenager outside the offices of his newspaper in İstanbul. Evidence discovered since then has led to claims that the murder was linked to the “deep state,” a term that refers to a shadowy group of military and civilian bureaucrats in Turkey believed to have links with organized crime.

Although it has been more than seven years since the assassination, no satisfactory outcome has been produced by the trial.

The 14th Specially Authorized High Criminal Court -- as the court was previously called -- on Jan. 17, 2012 acquitted all suspects in the case on the charge of being a member of a terrorist organization. The Chief Prosecutor's Office of the Supreme Court of Appeals challenged the ruling, arguing that the suspects had not acted alone but as part of a criminal organization. Later, the 9th Criminal Chamber of the Supreme Court of Appeals reversed the acquittal of the suspects on charges of membership in a criminal organization. The chamber ruled that the suspects should be retried on this charge. (TODAY'S ZAMAN, April 28, 2015)

Rakel Dink: A Century of Genocide


Rakel Dink, in the article titled ‘A Century of Genocide’ she wrote for the April 24, 2015, issue of Cumhuriyet newspaper, relates what befell her family and relatives in 1915, how she met Hrant Dink, and the struggles they put up together: Today, first at Balıklı, at my Çutak’s grave, then in Şişli, at Sevag’s grave, and finally, in Taksim Square, to commemorate the ones we lost during the 1915 Genocide, I will silently wait for this country to become free.
Today, the day you read this article, is April 24. A heavy, and very painful day of mourning. Today, I will briefly try to write for you, with the help of God, my own story.

I was born in 1959, in the Armenian Varto Tribe, which is today administratively linked to Şırnak. Today its name has been changed to Yolağzı Village. Varto is the name of my father’s grandfather; it comes from the name Vartan. Back in the day, my great grandfather Vartan migrated to this area from Van. The lands of the tribe are in the southern foothills of Cudi Mountain. Close to the borders with Iraq and Syria. The Cudi Mountain presents a majestic view when seen from our lands. And from our neighbouring Hasana Village, the mountain appears as if it has spread its wings over the land. Today, neither the Hasana Village, nor the Armenian Varto Tribe exist. In 1915, the firman (edict) for destruction arrived. In our tribe, they used to call it ‘Fermana Me Xatibi’, in Kurdish. Our tribe managed to survive this firman with the help of an Arab Muslim tribe we knew as the “Tribe of Tayans”, in the depths of the Cudi Mountain, hiding for many years in the highlands, in coves and caves. “Cudi is the name of a saint. Christ protected us for her sake,” the elders used to say. In fact, there is even a legend claiming that the caves they sought shelter in did not actually exist...

Did she fall prey to the wolves, or perhaps to the birds?


As they escaped in 1915, the newly born child of a relative began to cry, and could not be silenced. The mother-in-law said, “You keep walking, pass the baby to me, my daughter,” and took her, and then... I can’t utter the words, you can guess what happened. That baby was the child of my maternal grandmother’s elder sister... Another person in the convoy could no longer carry their daughter, blindfolded her, and left her below a tree. They placed a piece of dry bread in her hand. They blindfolded her so when harm did come, she was not afraid. Every time they tell this story, they begin to cry, saying, “Did she fall prey to the wolves, or perhaps to the birds”. Who knows? Maybe she is the grandmother of one of you out there...

My father Siyament’s surname was Vartanyan, but it was changed to Yağbasan when the Surname Law came into force. My mother was Delal. They were both highly skilful people who did whatever they did in the best possible way, and they were courageous and honest. They made their living the hard way, never set eyes on other people’s property, never breathed a lie, and always defended what’s right, true and just. Even in the face of persecution. And they gave and taught us what they carried within themselves, setting an example with their very lives. My mother fell ill when she was 35. I was eight years old. She passed away into eternal peace. During that year a group of philanthropists visited our village. Encouraged by our Patriarch Shenork Srpazan back then, they travelled to the villages in Anatolia to find remnants of the sword. Since not a single Armenian school was left in Anatolia, their aim was to take children of a suitable age and bring them to Istanbul. Along with my father, Hrant Güzelyan and Orhan Yünkes brought 12 children to Istanbul. We were the second group. We were placed in boarding school to learn our language and religion and to receive education.

Our fathers would keep guard

When we were in the village, many nights, our fathers would keep guard. Dogs would howl. It seemed as if a spirit of fear wandered. Of course, they tried not to let the children realize, but you would sense it from their mood, and from the women’s incessant whispering of prayers, and you would see the anxiety. At different times, twice our shepherds were murdered. The week before the last remaining people of the tribe migrated to Istanbul, they murdered a man from the neighbouring Hasana Village, which was another Christian village, and hurled each part of his remains in a different corner. Fear gradually increased.

The agha of the neighbouring Dadar Village, a tenant of my father, had conjured up a fake deed and filed a lawsuit against my father. For 40 years, my father pursued these cases and the field surveys. He was injured many times, at times he tired, but he never gave up. My father passed away at the age of 72 in Brussels, while, to use your phrase, as a member of the “Diaspora” his “land demand” continued. The case is still open.

I met my beloved husband at boarding school. We first met at the summer residence of the boarding school, the Tuzla Armenian Children’s Camp. Together, we played knucklebones, we ran, we sang hymns, and we learned to help each other, to console each other, to cry with those who cried, to laugh with those who laughed, and to love and respect. We learned righteousness, honesty and sharing. We learned how to separate the good from the bad. On April 23, 1977, on Children’s Day*, we two children got married. Let me tell you something: We loved each other, and we loved to love.

In 1978, they shot our camp director Güzelyan. He was injured but survived. In 1979, they imprisoned him on the pretext of raising Armenian militants. We, a family with two children, took responsibility as directors of the camp during summers. Hrant was a student at university on the one hand, and our struggle to make a living continued on the other. In 1986, our third child was born. And then, the Tuzla Camp was seized by the state. It still stands today, dilapidated. I wish they had used it for a good purpose. They took it from us and gave it back to its former owner. Then it apparently changed hands several times. It brought no good to any of its new owners.

And the places in Istanbul where the children stayed were closed one by one during the winter.

Today, in this age of information, no one has the right to say ‘I don’t know’. My life story, or other people’s life stories... One observes how each person who survived during that period managed it only by a miracle.

There is even more to it than murder

These days, the pathetic Perinçek and his like make up stories saying, “Hrant did not call it genocide”. They have teamed up with state cadres in their pursuit for “freedom of expression”... Talaat Pasha and his friends... Thus we see that there is even more to it than murder. We saw the trials that took place after 19 January 2007. And at those trials I saw the anger and hatred that is not satiated by murder.

My dear Çutak**... He wanted for you to reach the honour and greatness of seeing the consequences through your own means, and he wanted to do that without offending you. Because he was good. He loved you very much. His wish and aim was to help you. We have seen many guises of racism, heartless, blinded, and inhuman. In the middle of the courtroom, they kicked and stamped the remains of the dead. Both while we lived with the threats, and after the assassination. Is that not the mentality of the Genocide?

Saying “No one is left... They are all gone, that is all”, “I wish they had not left. They went, and with them, the abundance of the land disappeared as well”, “We got along well, it was external powers that sew discord” means nothing. It is necessary to sincerely recognize the atrocity that took place, the grave robbing, the evil in laying waste to all forms of intimacy, that all those rights you call the rightful share of the servant of God were trampled under foot, that belongings, property and dignity were destroyed and that no right whatsoever was protected. 

Which heart can comprehend the magnitude of that whole?

What I know, what I have heard, what I have experienced are perhaps trivial. Perhaps they constitute a mere fraction of a larger whole. But which mind, which heart can comprehend the magnitude of that whole?

Now I stand and look. I observe how grotesque and ridiculous humanity looks in the garb of denial. Mine is a bitter smile. A smile turned sour, full of tears. A smile in part full of anger and expectation.

I observe the world in 1915. I cry bitter tears for all humanity, and its policies. I observe the humanity of 2015, and my soul wails inside me. My life is drained out. I observe my country. I am ashamed. I cry. A lump sticks in my throat. I cannot swallow. I let loose my voice. My tears flow from my chest. I speak to God, I pour out my grief to Him. And by faith in His name, I beg to Jesus. For Him to show mercy to humanity. To lead hearts to repentance. Then the Lord will descend upon the earth, and humanity will move on with sincere recognition. Hearts will unite, wounds will be salved, and healing and joy will come. And thus the old rotten mentality will be cast aside like a dirty ragged garment. People will become pure, redeemed; they will shed their weight and emancipate themselves from the noose of history.

Today, first at Balıklı, at my Çutak’s grave, then in Şişli, at Sevag’s grave, and finally, in Taksim Square, to commemorate the ones we lost during the 1915 Genocide, I will silently wait for this country to become free. (Agos, April 24, 2015)
* April 23, in commemoration of the establishment of the Grand National Assembly of Turkey on that day in 1920, is celebrated in Turkey as Children’s Day.

** Çutak means ‘violin’ in Armenian. It is also Rakel Dink’s nickname for Hrant Dink, and a pseudonym Hrant Dink used when he began to write columns.
Le président israélien commémore le génocide arménien, une première

Le président israélien Reuven Rivlin a rencontré dimanche les leaders de la communauté arménienne israélienne à l'occasion du centenaire des massacres d'Arméniens, une première dans un pays qui ne reconnait pas l'existence d'un génocide, selon un communiqué de la présidence.

"Pour la première fois, un président israélien a marqué le massacre de masse du peuple arménien avec la communauté arménienne d'Israël", affirme le communiqué.

"Le peuple arménien a été la première victime moderne de meurtre de masse", a déclaré, selon le texte, M. Rivlin.

Le consul honoraire d'Arménie en Israël, Tsolag Momjian, s'est félicité que pour la première fois des représentants officiels de l'Etat d'Israël aient participé aux cérémonies. Deux députés israéliens ont effectué le voyage en Arménie pour les commémorations marquant le 100e anniversaire du génocide.

Des centaines de milliers d'Arméniens ont commémoré vendredi les massacres perpétrés par les Turcs ottomans à partir de 1915, avec notamment à Erevan un hommage solennel en présence des présidents russe Vladimir Poutine et français François Hollande, qui a appelé la Turquie à reconnaître ce génocide.

De son coté, le représentant du patriarcat arménien en Israël, Aris Shirvanian a déploré qu'Israël ne qualifie pas le meurtre de masse du peuple arménien de "génocide".

Les Arméniens et des historiens estiment qu'un million et demi de personnes ont été tuées de manière systématique entre 1915 et 1917, pendant les dernières années de l'Empire ottoman. Une vingtaine de pays, dont la France et la Russie, et à commencer par l'Uruguay en 1965, ont reconnu le génocide.

La Turquie récuse ce terme, arguant d'une guerre civile en Anatolie, doublée d'une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs sont morts selon elle.

Jeudi, l'Église apostolique arménienne a canonisé le million et demi de morts, soit la plus importante canonisation en nombre jamais décidée dans la chrétienté.

L'Arménie et sa nombreuse diaspora luttent depuis des décennies pour que ces massacres soient reconnus comme ayant constitué un génocide.
(AFP, 26 avril 2015)

L'Arménie commémore dans l'émotion le génocide de 1915

Des centaines de milliers d'Arméniens ont commémoré vendredi les massacres perpétrés par les Turcs ottomans à partir de 1915, avec notamment à Erevan un hommage solennel en présence des présidents russe Vladimir Poutine et français François Hollande, qui a appelé la Turquie à reconnaître ce génocide.

Après une cérémonie qui a réuni des délégations de près de 60 pays à Erevan, une foule d'Arméniens arrivés du monde entier est allée en procession se recueillir au Mémorial du génocide, déposant près de la flamme éternelle des monceaux de fleurs et des bougies.

Dans la soirée, une marche aux flambeaux a réuni des dizaines de milliers de personnes dans le centre de la capitale arménienne. Ses participants ont chanté des chansons patriotiques et brûlé un drapeau turc.

"Les Arméniens n'oublieront jamais ce qui s'est passé il y a un siècle. Nous voulons que la Turquie reconnaisse sa culpabilité et présente des excuses", a déclaré Sevan Gedelekian, Arménien de la diaspora venu spécialement du Liban.

"Certains de mes ancêtres ont disparu en 1915 et leur sort reste inconnu à ce jour", a dit Sousanna Tangian, une habitante d'Erevan.

Plus tôt dans la journée, le président Hollande, chef du premier grand Etat européen à avoir reconnu, en 2001, le génocide arménien, a appelé la Turquie à reconnaître le caractère génocidaire des massacres.

- Des mots importants 'attendus' -

"Il y a en Turquie des mots, et des mots importants, qui ont déjà été prononcés mais d'autres sont encore attendus pour que le partage du chagrin puisse devenir le partage d'un destin", a affirmé le président français.

Pour M. Poutine, "rien ne peut justifier des massacres de masse" qu'il qualifie de "génocide". "Aujourd'hui, nous nous recueillons aux côtés du peuple arménien", a-t-il déclaré.

Le président allemand Joachim Gauck a reconnu jeudi le génocide, soulignant la "coresponsabilité" de l'Allemagne avec son allié ottoman à l'époque.
 Cependant, le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier refuse toujours d'utiliser ce terme pour ces événements, dans un entretien qu'il a eu avec l'hebdomadaire Der Spiegel.

Le président des Etats-Unis Barack Obama a quant à lui évoqué un "terrible carnage", évitant de parler de "génocide".

La Turquie a continué vendredi de dénoncer systématiquement les déclarations qualifiant les massacres de génocide.

Elle a ainsi sévèrement condamné les propos de M. Poutine. "De telles déclarations politiques constituent une violation du droit et sont considérées comme nulles et non avenues par la Turquie", a déclaré dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères.

Le ministère s'en est ensuite pris à Joachim Gauck. Le président allemand "n'a aucun droit d'accuser la Nation turque d'un crime qu'elle n'a pas commis", a-t-il estimé dans un autre communiqué. "Le peuple turc n'oubliera et ne pardonnera pas les déclarations du président Gauck".

Dans un dernier communiqué, le ministère a aussi critiqué Barack Obama, l'accusant de défendre un "point de vue unilatéral" sur la question.

Auparavant, Ankara s'était irrité des déclarations du pape François, qui a prononcé pour la première fois le mot de "génocide" pour les Arméniens, et du Parlement européen qui a demandé à la Turquie d'en reconnaître la réalité.

Pour sa part, le président arménien Serge Sarkissian a "remercié" les dirigeants étrangers présents à Erevan, promettant que "rien ne sera oublié".

Des cérémonies et manifestations ont été organisées par la diaspora arménienne de Los Angeles à Stockholm, en passant par Paris, Beyrouth, Téhéran ou Jérusalem.

A Los Angeles, des dizaines de milliers d'Arméniens, au moins 50.000 personnes selon les organisateurs, 30.000 selon la police, ont manifesté dans le calme. La foule a défilé sur un parcours qui s'est terminé devant le consulat de Turquie.

Plusieurs milliers de personnes ont participé à des défilés à Marseille (France).

Pour la première fois, un ministre turc a participé à une messe d'hommage célébrée au patriarcat arménien de l'ancienne Constantinople. "Nous respectons les souffrances vécues par nos frères arméniens. Nous sommes conscients de leurs épreuves", a déclaré le ministre des Affaires européennes, Volkan Bozkir, à l'issue de l'office.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a pour sa part réitéré ses "condoléances" aux victimes. "J'affirme que nos coeurs sont ouverts aux descendants des Arméniens ottomans de par le monde", a écrit l'homme fort de la Turquie dans son message.

Néanmoins, Ankara avait décidé de célébrer ce jour-là le 100e anniversaire de la bataille de Gallipoli, épisode meurtrier de la Première guerre mondiale. Les combats avaient en fait débuté un 25 avril, soit samedi. Mais les autorités ont avancé les cérémonies, et certains chefs d'Etat ou de gouvernement ont choisi Gallipoli plutôt qu'Erevan.

- Canonisation des victimes -

Les Arméniens et des historiens estiment qu'un million et demi de personnes ont été tuées de manière systématique entre 1915 et 1917, pendant les dernières années de l'Empire ottoman. Une vingtaine de pays, dont la France et la Russie, et à commencer par l'Uruguay en 1965, ont reconnu le génocide.

La Turquie récuse ce terme, arguant d'une guerre civile en Anatolie, doublée d'une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs sont morts selon elle.

Jeudi, l'Église apostolique arménienne a canonisé le million et demi de morts, soit la plus importante canonisation en nombre jamais décidée dans la chrétienté.

L'Arménie et sa nombreuse diaspora luttent depuis des décennies pour que ces massacres soient reconnus comme ayant constitué un génocide.
(AFP, 24 avril 2015)

Rassemblement à la mémoire des victimes du génocide arménien à Istanbul

Des centaines de personnes ont symboliquement honoré vendredi à Istanbul la mémoire des victimes des massacres d'Arméniens de 1915, que les autorités turques ont pour la première fois honorées lors d'une messe mais en continuant à récuser tout "génocide".

Réunis à l'appel d'un collectif d'ONG turques et internationales, les manifestants se sont successivement retrouvés devant l'ancienne prison, aujourd'hui Musée des arts islamiques, où furent détenus les premiers Arméniens arrêtés le 24 avril 1915 et à la gare d'Haydarpasa, d'où ils furent ensuite déportés.

Sous l'oeil des forces de l'ordre, ils ont exhibé des portraits des victimes tuées en 1915 et des pancartes "Reconnaissez le génocide!", en turc, en arménien et en anglais.

"J'ai voulu venir ici, au milieu du peuple turc, pour commémorer cette cause commune", a confié à l'AFP Satenik Baghdasaryan, une militante arménienne venue spécialement d'Erevan pour l'occasion. "C'est ma façon de montrer ma reconnaissance pour le travail qu'ils font ici (...) pour pousser leur Etat à reconnaître ce qui s'est passé", a-t-elle ajouté.

Un ministre turc a participé vendredi, pour la première fois, à une messe en l'honneur des victimes au patriarcat arménien d'Istanbul.

"Nous respectons les souffrances vécues par nos frères arméniens. Nous sommes conscients de leur épreuve, c'est pour cette raison que nous sommes venus assister à cette cérémonie", a déclaré le ministre des Affaires européennes, Volkan Bozkir.

Dans un message lu lors de cette messe, le président Recep Tayyip Erdogan à renouvelé ses "condoléances" aux victimes arméniennes des tueries de 1915-1917. "J'affirme que nos coeurs sont ouverts aux descendants des Arméniens ottomans de par le monde", a également écrit l'homme fort du pays dans son message.

Malgré ce geste d'ouverture, les dirigeants islamo-conservateurs turcs ont jugé "sans fondement" la qualification en génocide des massacres de centaines de milliers d'Arméniens commis par l'Empire ottoman à partir de 1915, dénonçant une "campagne de dénigrement contre la Turquie".

"Nous attendons de l'Etat turc une reconnaissance du génocide, qu'il arrête de mettre le négationnisme au coeur de son éducation, de sa diplomatie, de sa politique, de son idéologie", a commenté Benjamin Abtan, du Mouvement antiraciste européen (Egam), qui a participé aux rassemblements de la journée.

Quelques dizaines de militants d'un parti nationaliste ont par ailleurs défilé à Istanbul pour dénoncer les commémorations du génocide aux cris de "nous n'avons pas commis de génocide, nous avons défendu la patrie".

De brèves échauffourées ont enfin opposé des étudiants de l'université technique d'Istanbul qui avaient déployé sur leurs campus des banderoles réclamant la reconnaissance du génocide arménien à des agents de sécurité privé et la police, a rapporté l'agence de presse Dogan.

D'autres rassemblements à la mémoire des victimes des massacres de 1915 ont été signalés en Turquie, notamment à Diyarbakir (sud-est), selon les médias.
(AFP, 24 avril 2015)

Ankara dénonce les propos de Poutine et Gauck sur le génocide arménien

La Turquie a condamné vendredi les propos des présidents russe Vladimir Poutine et allemand Joachim Gauck qualifiant de "génocide" le massacre de centaines de milliers d'Arméniens par l'Empire ottoman pendant la Première guerre mondiale.

"Nous rejetons et nous condamnons la qualification des événements de 1915 en génocide par le président russe Poutine, malgré nos avertissements et nos appels", a écrit dans un premier communiqué le ministère turc des Affaires étrangères.

Lors des cérémonies du centenaire du génocide organisées vendredi à Erevan, M. Poutine a affirmé que "rien ne peut justifier des massacres de masse", et parlé de "génocide".

"De telles déclarations politiques constituent une violation du droit et sont considérées comme nulles et non avenues par la Turquie", a déploré Ankara, qui a reproché à la Russie ses "pratiques inhumaines visant les peuples turcs et musulmans" au cours de son histoire, sans autre détail.

"Nous pensons que la Russie est probablement la mieux placée pour savoir ce qu'est un +génocide+ et ce que recouvre cette dimension juridique", a insisté le ministère turc.

Dans une autre déclaration, il s'en est ensuite pris aux propos du président allemand Joachim Gauck, qui a reconnu pour la première fois un génocide arménien et souligné la "coresponsabilité" dans son crime de son pays, allié de l'Empire ottoman pendant la Première guerre mondiale.

"Il n'a aucun droit d'accuser la Nation turque d'un crime qu'elle n'a pas commis", a estimé Ankara.

"L'histoire et l'identité turques sont une part indissociable de la société turco-allemande. Les membres de cette communauté ne resteront pas silencieux face aux tentatives de remettre en cause cette identité. Le peuple turc n'oubliera et ne pardonnera pas les déclarations du président Gauck", a poursuivi le ministère.

L'Allemagne abrite la plus importante communauté turque à l'étranger, évaluée à quelque trois millions de personnes.

Et dans un dernier communiqué, la Turquie a également critiqué le président américain Barack Obama, qui a soigneusement évité de recourir au mot génocide mais a parlé de "grand carnage". "Nous rejetons toute conception discriminatoire et partiale de la justice", a indiqué le ministère turc des Affaires étrangères, dénonçant le "point de vue unilatéral" défendu par le président américain.
 Depuis plusieurs jours, la Turquie dénonce systématiquement les déclarations qualifiant de génocide les massacres de centaines de milliers d'Arméniens perpétrés par l'Empire ottoman pendant la Première guerre mondiale, ou qui la pressent de le reconnaître.

Les dirigeants islamo-conservateurs turcs ont une nouvelle fois présenté vendredi leurs "condoléances" aux familles des victimes arméniennes de 1915 en reconnaissant leurs "souffrances", mais sans admettre le caractère organisé et systématique de ces tueries.
(AFP, 24 avril 2015)

La Bulgarie reconnaît "l'extermination massive" d'Arméniens

La Bulgarie, pays voisin de la Turquie, a reconnu vendredi "l'extermination massive des Arméniens" il y a 100 ans, tout en évitant le mot "génocide" et en distinguant l'Empire ottoman de la Turquie actuelle.

La Bulgarie "reconnaît l'extermination massive du peuple arménien par l'Empire ottoman de 1915 à 1922", le 24 avril étant déclaré "jour de commémoration des victimes", selon une déclaration du Parlement adoptée par 157 voix contre 36.

"L'extermination massive (...) doit être reconnue", a souligné le Premier ministre conservateur Boïko Borissov devant des journalistes au Parlement, tout en évitant le mot "génocide".

"Je m'attends à ce que la distinction nette (que nous faisons) entre l'Empire ottoman et la Turquie actuelle soit relevée par l'Etat turc", a-t-il ajouté.

La Bulgarie est le pays de l'UE au taux le plus élevé de musulmans - environ 13% de la population - dont la plupart appartiennent à la minorité turque demeurée dans le pays après la fin de la domination ottomane en 1878.

Elle entretient des relations de bon voisinage avec la Turquie.

Les 36 députés du parti de la minorité turque MDL (opposition), ont voté contre la déclaration. Ce parti, qui a longtemps joué un rôle incontournable dans la vie politique bulgare, avait empêché depuis 2006 huit tentatives d'adoption de déclarations alors déposées par le parti ultranationaliste bulgare, et qui comportaient le terme de "génocide arménien".

Ce terme n'a été endossé à ce jour que par une vingtaine de pays, dont la France, la Russie et l'Allemagne, jeudi.

Mercredi, Ankara a rappelé son ambassadeur à Vienne après la reconnaissance symbolique du génocide par le Parlement autrichien.
(AFP, 24 avril 2015)

Obama évite le mot "génocide"

Le président américain Barack Obama a qualifié jeudi le massacre d'Arméniens pendant la Première Guerre mondiale de "terrible carnage", évitant d'employer le mot "génocide", à quelques heures de la date-anniversaire du centenaire de ces tueries.

"Les Arméniens de l'Empire ottoman ont été déportés, massacrés, et emmenés vers la mort. Leur culture et leur patrimoine ont été effacés dans leur ancienne patrie", a déclaré M. Obama dans un communiqué aux mots soigneusement choisis.

"Dans ces violences terribles, responsables de souffrances de tous les côtés, un million et demi d'Arméniens sont morts", ajoute le communiqué.

Les législateurs américains ont déposé le mois dernier une résolution appelant M. Obama à reconnaître le génocide, un terme qu'il n'a jamais employé comme président.

Lors de la campagne présidentielle de 2008, Barack Obama, alors sénateur, s'était engagé à "reconnaître le génocide arménien".

Le président américain a déclaré jeudi que son point de vue sur la question n'avait "pas changé".

"Une reconnaissance pleine, franche et juste des faits est dans notre intérêt à tous", a t-il dit.

Le secrétaire au Trésor, Jack Lew, mènera vendredi la délégation américaine en Arménie, où se tiendra une cérémonie d'hommage aux victimes de ces massacres débutés il y a 100 ans, et dans lesquels les Arméniens estiment qu'un million et demi des leurs ont été tués de manière systématique par l'armée ottomane.

La Turquie évoque pour sa part une guerre civile en Anatolie, doublée d'une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort et récuse le terme "génocide".

Washington évite le mot "génocide", une "honte" pour une arménienne de 101 ans

Une survivante du massacre d'1,5 million d'Arméniens il y a un siècle, aujourd'hui âgée de 101 ans et qui vit aux Etats-Unis, a qualifié de "honte" le fait que la Maison Blanche n'utilise pas le terme de "génocide" pour qualifier cet événement.

Yevnige Salibian, qui vit dans une maison de repos en Californie (ouest), estime qu'il s'agit d'un choix politique et diplomatique à la veille du centième anniversaire, vendredi, de ces tueries qui se sont déroulées entre 1915 et 1917.

"Pourquoi? Pour des raisons politiques! Ils ont des bases militaires en Turquie. Pour des politiques, ils ne veulent pas le reconnaître. Et c'est une honte, une honte pour l'Amérique", a-t-elle lancé.

Durant sa course à la Maison Blanche en 2008, le candidat Barack Obama avait pourtant milité pour reconnaître le "génocide arménien".

Mais cette semaine, alors que l'échéance hautement symbolique des 100 ans approche, la Maison Blanche a soigneusement évité ce mot.

Yevnige Salibian se souvient encore du jour où, toute petite fille, elle a entendu la police turque frapper à la porte pour demander à sa famille de quitter le pays.

"Je pleurais (...). J'avais 7 ans quand on est partis. Et nous avons voyagé dans une charrette tirée par deux chevaux", raconte-t-elle à l'AFP.

Le mois dernier, plusieurs parlementaires avaient déposé une résolution appelant Barack Obama à reconnaître le génocide, un terme qu'il n'a jamais employé comme président.

En 2014, il avait évoqué "l'une des pires atrocités du XXe siècle" et appelé à une "reconnaissance pleine, franche et juste des faits".

La Turquie a toujours refusé d'admettre le génocide ou toute élimination planifiée, évoquant la mort d'environ 500.000 Arméniens (contre 1,5 million selon l'Arménie), qui s'étaient rangés pendant la Première guerre mondiale du côté de son ennemie la Russie, lors de combats ou à cause de famines.

Les autorités turques se sont d'ailleurs ostensiblement réjouies mercredi de la volonté des Etats-Unis de ne pas utiliser ce terme.
(AFP, 24 avril 2015)

Aznavour persuadé que la Turquie reconnaîtra "un jour ou l'autre" le génocide arménien

A la veille des célébrations du centenaire du génocide arménien, Charles Aznavour a estimé jeudi à Erevan que la Turquie reconnaîtra "un jour ou l'autre" ces massacres quand elle "en aura marre d'être montrée du doigt".

"C'est une tache trop lourde, la tache du sang", a observé devant quelques journalistes le chanteur, membre de la délégation officielle du président français François Hollande qui assistera vendredi au commémorations du génocide dans la capitale arménienne.

Charles Aznavour entend-il demander à la Turquie de le reconnaître ? "Je ne vais pas dire reconnaissance (...), ça ne peut pas se faire du jour au lendemain", avance-t-il prudemment.

S'il se refuse de la même manière à adresser un "message aux Turcs" pas plus qu'il n'appelle à "voter en France (...) pour untel ou untel", l'Arménien le plus connu au monde estime qu'il leur appartient de "décider ce qu'ils vont faire".

Selon lui, "les choses évoluent (...) avec le peuple turc et c'est peut-être le plus important" même si le président turc Recep Tayyip Erdogan a "un peu la tête dure" sur cette question.

"Je ne le connais pas encore, mais je voudrais le rencontrer aussi", ajoute cependant Aznavour.

"Il ne faut pas croire que tous les Turcs se préoccupent de cacher ce qui s'est passé, ça n'est pas vrai", insiste-t-il, "le peuple turc n'a rien à voir avec Ankara", la capitale politique de la Turquie.

Et d'assurer qu'il "ne rêve que d'une chose, c'est d'aller visiter la Turquie et de rencontrer le peuple turc".

Ressent-il une émotion particulière à l'approche du centenaire de ce génocide ? "Je n'ai pas d'émotion, j'ai une détermination", assure-t-il, "le côté pleureur, je ne connais pas, il faut aller de l'avant".

Interrogé sur le sens de cette visite au côté du président français, Charles Aznavour souligne encore que "chaque fois qu'il y a un événement important en Arménie", il s'y rend, avec François Hollande aujourd'hui comme avec Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy dans le passé.

A 90 ans, Aznavour reviendra sur scène à Paris en septembre après une tournée mondiale qui l'a emmené depuis l'an dernier à New York, Moscou, Montréal, Londres , Berlin, Los Angeles ou encore Rome et Erevan.

Les Arméniens estiment que 1,5 million de personnes ont été tuées de manière systématique entre 1915 et 1917, lors des dernières années de l'Empire ottoman, et une vingtaine de pays, parmi lesquels la France et la Russie, ont reconnu qu'il s'agissait là d'un génocide.

La Turquie récuse ce terme et évoque pour sa part une guerre civile en Anatolie, doublée d'une famine, dans laquelle 300 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.
(AFP, 23 avril 2015)

Le président allemand qualifie de "génocide" le massacre des Arméniens en 1915

L'Allemagne, par la voix de son président Joachim Gauck, a reconnu jeudi soir pour la première fois le "génocide" arménien, soulignant sa "coresponsabilité" dans ce crime attribué à son allié ottoman pendant la Première guerre mondiale.

"Nous devons également, nous Allemands, faire notre travail de mémoire", a-t-il déclaré, évoquant "une coresponsabilité, et même, potentiellement, une complicité (de l'Allemagne) dans le génocide des Arméniens", au cours d'une cérémonie religieuse à Berlin, à la veille des commémorations officielles du centenaire des massacres perpétrés par les Turcs ottomans.

C'est la première fois que l'Allemagne utilise officiellement le mot de "génocide" pour évoquer ces tueries qui ont fait 1,5 million de victimes entre 1915 et 1917. Une vingtaine de pays, dont la France et la Russie, avaient déjà franchi le pas, alors qu'Ankara rejette toujours ce terme.

M. Gauck prend le risque de froisser la Turquie, un allié de premier plan que Berlin s'était toujours efforcé de ménager sur ce sujet. L'Allemagne abrite la plus importante communauté turque à l'étranger, évaluée à environ trois millions de personnes.

Dans un texte publié lundi, et qui devait être discuté vendredi, les groupes parlementaires allemands n'étaient pas allés aussi loin que M. Gauck, se contentant d'établir un lien entre le massacre des Arméniens et les "génocides" du XXe siècle. L'initiative avait obtenu le soutien du gouvernement allemand, après d'âpres débats.

"Parmi nous, vivent des descendants d'Arméniens et de Turcs avec chacun sa propre histoire. Mais pour une cohabitation pacifique, il est important que tous, nous fassions référence aux mêmes principes explicatifs quand il s'agit de travail de mémoire", a souligné M. Gauck, insistant sur le rôle de l'Allemagne dans le génocide arménien.

- L'Allemagne avec l'empire ottoman -

"Des militaires allemands" ont "participé à la planification et pour une part à la mise en place des déportations", a-t-il rappelé. "Des informations d'observateurs et de diplomates allemands qui ont clairement établi la volonté d'exterminer les Arméniens ont été ignorées" car le Reich allemand, allié à l'empire ottoman, "ne voulait pas compromettre les relations" avec lui.

L'historien allemand Rolf Hosfeld s'était d'ailleurs étonné il y a quelques jours, dans un entretien avec la radio autrichienne, que son pays mette autant de temps à reconnaître le génocide, alors que de nombreux documents montrent combien l'Allemagne impériale était au fait de ce qui se passait.

Le président Gauck a rappelé les mots "lapidaires" du chancelier de l'époque, Bethmann Hollweg, en décembre 1915 : "Notre objectif unique est de maintenir la Turquie à nos côtés jusqu'à la fin de la guerre, peu importe que les Arméniens soient anéantis ou non".

Au cours de la cérémonie jeudi soir, le président de l'Eglise protestante allemande, Heinrich Bedford-Strohm, a vu dans le comportement de l'Allemagne impériale "une érosion des valeurs éthiques, qui, plus tard, (...) allait trouver sa plus effrayante traduction avec la Shoah" et les six millions de Juifs massacrés.

Le président Gauck a évoqué les propos d'Hitler, invitant ses officiers à la brutalité le 22 août 1939 au moment de l'invasion de la Pologne. "Qui parle encore aujourd'hui de l'anéantissement des Arméniens ?", avait lancé le Führer.

"Nous en parlons !", lui a répondu jeudi soir M. Gauck, ancien pasteur dissident de RDA qui, depuis son arrivée à la présidence en mars 2012, a placé sa mission sous le signe du devoir de mémoire face au lourd passé de l'Allemagne.

Le Parlement autrichien avait déjà suscité mercredi la colère d'Ankara en reconnaissant le génocide arménien, une première dans ce pays allié, comme l'Allemagne, à l'empire ottoman pendant la Première guerre mondiale. La Turquie a réagi en rappelant pour consultation son ambassadeur à Vienne.

Ankara avait déjà été très irrité par des déclarations du pape François, qui a parlé pour la première fois du "génocide" des Arméniens, et par le Parlement européen qui a demandé aux Turcs de reconnaître le génocide.

"Personne ne doit avoir peur de la vérité", a déclaré le président de la République fédérale d'Allemagne. "Ce n'est qu'ensemble que nous pouvons surmonter ce qui nous divise et nous a divisés", a-t-il ajouté.
(AFP, 23 avril 2015)

Critiques de Dogan Özgüden sur le négationnisme turc en Belgique

Belga: Des militants d'origine turque au côté de la communauté arménienne

Le comité belge des commémorations des victimes du génocide arménien de 1915 a lancé cette semaine un appel à la reconnaissance de ce génocide, réfuté par le gouvernement turc. Des associations d'origine turque figurent parmi la quinzaine d'organisations qui relaient cet appel en Belgique. Le rédacteur Dogan Özgüden déplore que les autorités belges demeurent frileuses à ce sujet, pour des raisons électorales. Le centenaire du génocide sera commémoré dans le monde vendredi, notamment à Bruxelles.

Le comité belge des commémorations des victimes du génocide arménien de 1915 est composé de la coordination belge du centenaire du génocide arménien, ainsi que des fédérations syriaque, kurde, yézidie ou alévie, mais aussi d'associations d'origine turque comme la confédération des ouvriers de Turquie en Europe ou la fondation Info-Türk.

Le rédacteur en chef du bulletin Info-Türk, Dogan Özgüden, déplore mercredi "n'avoir jamais entendu, de la part d'élus belges d'origine turque, de prise de position démocrate au sujet du génocide arménien et déviant de la ligne du gouvernement turc".

L'appel porté par le comité belge regrette dans la même veine que "des négationnistes turcs occupent des postes clés dans les assemblées fédérales, communautaires, régionales et communales, en raison des considérations électorales de tous les partis politiques belges".

Environ 160.000 personnes nées avec la nationalité turque résident en Belgique, dont trois-quarts ont acquis la nationalité belge ensuite, estimait en 2013 le Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme. La communauté arménienne en Belgique est, quant à elle, estimée à 30.000 personnes, d'après le Comité des Arméniens de Belgique.

Cette communauté ne bénéficie pas de "la même bienveillance électorale" que la communauté d'origine turque, estime M. Özgüden. Il déplore que "les autorités belges, dans ces circonstances électorales, ne veulent pas intervenir dans l'injustice". Le sénat belge a toutefois reconnu en 1998 le massacre arménien en tant que "génocide" dans une résolution invitant le gouvernement turc à emboîter le pas.

L'appel du comité des commémorations des victimes du génocide arménien sera relayé lors d'une manifestation à Bruxelles le 24 avril, le jour des commémorations du centenaire du génocide arménien. (Belga, Marie-Pauline Desset, 22 avril 2015)

Le Soir: La longue et difficile reconnaissance du génocide

En 1998, sur proposition du socialiste Philippe Mahoux, le Sénat votait une résolution dans laquelle il invitait «le gouvernement turc à reconnaître la réalité du génocide perpétré en 1915 par le dernier gouvernement de l’Empire ottoman.» Aujourd’hui, vu ce que sont devenues les attributions du Sénat, on jugerait cette position purement symbolique. Ce n’était pas le cas alors. Il n’en reste pas moins qu’à ce jour, l’État belge n’a pas reconnu le génocide arménien. La Belgique adopte un profil bas dans ce dossier. Sa position reste ambiguë, et pas seulement aux yeux des 30.000 membres de la communauté arménienne. Ce vendredi, jour anniversaire du centenaire du génocide, ses représentants demanderont aux autorités belges de pénaliser la négation du génocide, au même titre que celle de la Shoah.

Ce n’est pas gagné car, on l’a compris, notre pays a tendance à éviter soigneusement le sujet. Le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders (MR), sera lundi en Arménie, mais une avancée majeure n’est pas attendue. A ce jour, la position des Affaires étrangères, qui ne sont évidemment pas liées par la résolution du Sénat, reste la suivante: encourager le rapprochement voire la réconciliation entre Ankara et Erevan et laisser historiens et juristes se prononcer sur la pertinence du mot « génocide ». « Il ne paraît pas opportun que le politique se substitue au pouvoir judiciaire », dit la diplomatie belge. Ce qui ne diffère pas énormément de la position des États-Unis ou de la Turquie...

L’appartenance de la Turquie musulmane au camp occidental explique évidemment la prudence de certains. Mais, en Belgique, d’aucuns pointent une autre explication: le poids électoral de la communauté turque dans certaines communes. Quand il était en politique chez Ecolo, irréprochable sur le dossier, Jean-Claude Defossé a tenté à plusieurs reprises de faire voter des résolutions condamnant la Turquie. «C’est impossible, peste-t-il. Le PS, aidé par le CDH, fait blocage pour ne pas indisposer l’électorat PS turc de Schaerbeek et Saint-Josse. Ce qui est insultant car cela laisserait penser que tous les Turcs sont des fascistes. »

Une thèse d’ailleurs corroborée par... des Turcs de Belgique. Dogan Özgüden, rédacteur en chef du bulletin Info-Türk, a ainsi déploré mercredi n’avoir «jamais entendu de la part d’élus belges d’origine turque de prise de position démocratique déviant de la ligne du gouvernement turc, d’autant que des négationnistes turcs occupent des postes clés en raison de considérations électorales : il y a 160.000 Turcs en Belgique et 30.000 Arméniens... »

Un site a d’ailleurs répertorié les élus ou candidats du PS (3), du MR (3), du CDH (1) ou du FDF (1) ayant assisté à des réunions ou tenu des propos qualifiés de « négationnistes». Interrogés par nos soins, ces partis marchent sur des œufs. Tous appellent à la «prudence» et à la «vigilance». Le MR adopte le discours des Affaires étrangères. Le PS et le CDH affirment que leur position est celle de « la réalité historique du génocide arménien ». Cela n’a pas empêché, mercredi, le PS de faire capoter l'idée d’une minute de silence au Parlement bruxellois afin, raconte La Libre, que « les députés socialistes d’origine turque n’aient pas à pratiquer une ostensible politique de la chaise vide ».

La position du PS est pourtant «une et indivisible», selon sa porte-parole. Façon de se démarquer de la position de certains de ses membres? Emir Kir, bourgmestre de Saint-Josse qui réfute le mot « génocide », avait été interpellé en 2004, quand il était ministre bruxellois. «Je n’ai pas changé d’avis depuis, mais je n’ai pas souhaité rouvrir cette discussion, répond-il aujourd’hui. Je reconnais les faits de 1915 et leur gravité, je trouve normal que la Turquie présente ses condoléances. Je ne suis pas négationniste mais le mot que vous utilisez doit être cautionné par des historiens et des juristes. Si vous voulez y voir une divergence de vue avec mon parti, libre à vous. Pour moi, il ne s’agit que d’une question sémantique. » Et de rappeler la proposition... du président turc Erdogan (alors premier ministre) en 2006 : une commission de l’ONU qui trancherait pour l’Histoire, piste restée lettre morte car d’aucuns y virent un enterrement de première classe. (Le Soir, JEAN-FRANÇOIS LAUWENS , 24 avril 2015)

Ankara rappelle son ambassadeur après le geste du Parlement autrichien

La Turquie a annoncé mercredi soir avoir rappelé en consultation son ambassadeur en Autriche pour protester contre la reconnaissance symbolique par le Parlement viennois du génocide arménien perpétré par l'Empire ottoman pendant la Première guerre mondiale.

"La déclaration du Parlement autrichien a créé des cicatrices permanentes dans l'amitié et les relations entre la Turquie et
l'Autriche (...) la Turquie a décidé de rappeler son ambassadeur Hasan Gögüs en consultation", a indiqué le ministère turc des Affaires étrangères.

A deux jours de la date-anniversaire commémorant les massacres de 1915, le Parlement autrichien a observé mercredi une minute de silence en mémoire du génocide arménien, une première dans ce pays autrefois allié à l'Empire ottoman et où ce terme n'avait jamais été endossé officiellement.

Dans son communiqué, la Turquie a rejeté le "comportement historiquement tendancieux" des députés viennois et leur approche "discriminatoire", dénonçant une "injure au peuple turc contraire aux faits".

La Turquie nie catégoriquement que l'Empire ottoman ait organisé le massacre systématique de sa population arménienne pendant la Première guerre mondiale et récuse le terme de "génocide" repris par l'Arménie, de nombreux historiens et une vingtaine de pays dont la France, l'Italie et la Russie.

Ces derniers jours, la Turquie, héritière de l'Empire ottoman depuis 1923, a été rendue furieuse par les déclarations du pape François, qui a parlé pour la première fois du "génocide" des Arméniens, et du Parlement européen qui l'a priée de le reconnaître.

En réaction, Ankara avait déjà rappelé son ambassadeur auprès du Vatican.

En revanche le ministère turc des Affaires étrangères a démenti mercredi soir avoir empêché le leader des Serbes de Bosnie de se rendre aux cérémonies de commémoration prévues à Erevan.

Auparavant, la présidence de la Republika Srpska avait affirmé qu'Ankara n'a pas permis à l'avion transportant Milorad Dodik, de survoler la Turquie, étape obligatoire pour se rendre en Arménie.

Le président a attendu pendant quatre heures et demie cette autorisation, avant de décider de rentrer en Bosnie, selon la même source.

Dans son communiqué, le ministère turc des Affaires étrangères a a jouté que si M. Dodik "en faisait la demande (...) l'autorisation de survol pour se rendre à Erevan sera naturellement accordée.

A la mi-avril, M. Dodik a remis au Parlement de l'entité serbe de Bosnie une déclaration reconnaissant le génocide arménien et qui devrait être adoptée dans les prochains jours.

Cette initiative a été critiquée par les dirigeants politiques musulmans de Bosnie dont la Turquie est un des principaux alliés internationaux.

Par ailleurs, les autorités turques se sont ostensiblement réjouies mercredi de la volonté des Etats-Unis de ne pas qualifier de génocide les massacres d'Arméniens perpétrés en 1915, assurant avoir le plein "soutien" du président américain Barack Obama.

"Je n'aimerais pas entendre Obama dire quelque chose comme ça, et je ne m'y attends pas de toute façon. Pour la Turquie, la position américaine est très claire, elle est contre" la reconnaissance du génocide, a déclaré le président Recep Tayyip Erdogan lors d'une conférence de presse avec le président irakien Fouad Massoum.

La Maison Blanche a appelé mardi à une reconnaissance "pleine, franche et juste" des massacres de centaines de milliers d'Arméniens perpétrés par l'Empire ottoman à partir de 1915, mais elle a comme toujours évité d'utiliser le mot "génocide".
(AFP, 22 avril 2015)

Ankara empêche le leader des Serbes de Bosnie de participer aux commémorations

La Turquie a empêché mercredi le leader politique des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, de se rendre en Arménie pour assister aux cérémonies commémoratives du centenaire du génocide arménien, interdisant à son avion de survoler son territoire, selon la présidence de la Republika Srpska.

"Même si les autorisations pour ce vol avaient initialement été obtenues, les autorités turques n'ont pas permis le survol de leur territoire", affirme un communiqué du président de la Republika Srpska, entité des Serbes de Bosnie.

L'avion à bord duquel se trouvait M. Dodik avait fait une escale à Bourgas, dans l'est de la Bulgarie, pour attendre l'autorisation finale de survoler la Turquie, étape obligatoire avant de parvenir en Arménie.

Le président a attendu pendant quatre heures et demie cette autorisation, avant de décider de rentrer en Bosnie, selon la même source.

Dans la soirée le ministère turc des Affaires étrangères a démenti l'information dans un communiqué.

"Les allégations selon lesquelles l'avion du président des Serbes de Bosnie Milorad Dodik n'a pas été autorisé à entrer dans l'espace aérien turc pour se rendre à Erevan ne réflètent pas la réalité", indique le texte du communiqué. Il précise que "l'avion transportant M. Dodik n'avait pas fait de demande à cet effet par les canaux diplomatiques."

Selon le ministère la "direction générale de l'aviation civile (turque) n'en a jamais été informée (...) il n'a jamais été question d'un quelconque refus" ajoutant que "l'autorisation de survol pour se rendre à Erevan sera naturellement accordée à M. Dodik s'il en fait la demande".

L'Arménie marque vendredi les 100 ans des massacres ayant coûté la vie à un million et demi d'Arméniens sous l'Empire ottoman, malgré les critiques de la Turquie qui rejette toujours le terme de génocide.

Des centaines de milliers de personnes sont attendues à Erevan pour une cérémonie commémorative au Mémorial dédié aux victimes du génocide arménien. Parmi les invités, les présidents russe Vladimir Poutine et français François Hollande.

A la mi-avril, M. Dodik a remis au Parlement de l'entité serbe de Bosnie une déclaration reconnaissant le génocide arménien et qui devrait être adoptée dans les prochains jours.

Cette initiative a été critiquée par les dirigeants politiques musulmans de Bosnie dont la Turquie est un des principaux alliés internationaux.

Ils ont dénoncé un "comportement hypocrite" de M. Dodik, qui refuse de reconnaître que les Musulmans de Bosnie ont été victimes d'un génocide à Srebrenica (est), dans lequel près de 8.000 personnes ont été tuées à la fin de la guerre intercommunautaire de Bosnie (1992-95).

Ce massacre, le pire en Europe depuis la Deuxième guerre mondiale et qui a été perpétré par les forces serbes de Bosnie, a été qualifié de génocide par la justice internationale.
(AFP, 22 avril 2015)

La commémoration de l'Armenian Council of Europe à Istanbul annulée

La commémoration de l'Armenian Council of Europe prévue place Beyazit à Istanbul le 24 avril à 10:00 est annulée pour des raisons de sécurité.
 
Telle est la décision qui s'impose à l'Armenian Council of Europe du PSDH. En se rendant en Turquie le 24 avril 2015, l'Armenian Council of Europe voulait diffuser son message du cœur même de la Turquie, de la place Beyazit, un lieu symbolique non seulement pour le Parti Social-Démocrate Hentchakian, mais pour toute une Nation. C’est en effet sur cette place que des potences ont été installées pour décapiter tout un peuple.

En toute responsabilité, cette décision doit permettre d'éviter des troubles qui pourraient remettre en cause les différents événements organisés par les autres organisations et c’est avec un grand regret que nous annonçons l'annulation de la commémoration prévue place Beyazit le 24 avril 2015 à 10 :00.
 
Nous appelons à rejoindre nos amis et partenaires de l’IHD (Association des Droits de l’Homme – Istanbul), à Sultanahmed à 11:00 ainsi que toutes les autres manifestations prévues ce jour-là à Istanbul.
 
Armenian Council of Europe
Paris, 22 avril 2015
contact.europe@armeniancouncil.org

Ankara partage les souffrance des Arméniens tout en reniant le génocide

La Turquie "partage les souffrances des enfants et des petits-enfants" des Arméniens, a déclaré lundi le bureau du Premier ministre, à l'occasion du centenaire du début de leur génocide sous l'empire ottoman qu'Ankara nie catégoriquement.

Présentant des "condoléances" aux descendants des victimes de ce drame survenu entre 1915 et 1917, le bureau d'Ahmet Davutoglu estime que la Turquie et l'Arménie voisines doivent "panser les blessures de ce siècle et rétablir leur rapports humains", selon un communiqué.

Ce texte mesuré intervient à quelques jours des commémorations pour le centenaire de ces événements et ne va pas au-delà des "condoléances" inédites présentées l'an dernier par Ankara aux descendants des victimes.

Une première messe sera d'autre part organisée le 24 avril au patriarcat arménien d'Istanbul, l'ancienne Constantinople, "à la mémoire des Arméniens", précise le communiqué.

Pour les Arméniens, le 24 avril 1915 marque le coup d'envoi des arrestations et des déportations massives qui coûteront la vie à un million et demi des leurs dans le cadre d'une campagne d'élimination systématique.

La Turquie récuse catégoriquement le terme de génocide, reconnu par de nombreux pays, et dénonce tous ceux qui l'utilisent. Elle évoque des "massacres mutuels" aux dernières années d'un empire en voie d'éclatement.

Lundi soir encore, au sortir d'un conseil de ministres, le porte-parole du gouvernement a renié un génocide. "Nous n'avons pas commis un génocide. Il n'y a pas eu d'action délibéré et systématique", a-t-il dit devant la presse.

Ces derniers jours, la Turquie, héritière de l'empire ottoman depuis 1923, a été rendue furieuse par les déclarations du pape François, qui a parlé pour la première fois du "génocide" des Arméniens, et le Parlement de l'Union européenne (UE), qui l'a prié de la reconnaître.

Le communiqué invite par ailleurs la communauté internationale à "rechercher les causes et les responsables" de ces évènements survenus pendant la Première guerre mondiale, l'exhortant à renoncer à une "rhétorique de la haine" vis-à-vis du peuple turc.

La Turquie et l'Arménie n'entretiennet pas de relations diplomatiques en raison de leur profond désaccord sur le génocide. Les deux pays avaient amorcé un rapprochement il y quelques années mais cela n'a pas abouti.

"Défendre la mémoire des Arméniens ottoman et l'héritage culturel arménien est, pour la Turquie, un devoir historique et humain", fait remarquer dans son communiqué le bureau du chef de l'exécutif turc.

Cette année, accusée de vouloir éclipser les commémorations, Ankara a suscité une polémique en programmant les cérémonies du centenaire de la Bataille de Gallipoli, traditionnellement célébrée le 25 avril, pour le 24, le même jour que celui où l'Arménie se souviendra des victimes du génocide.

A Istanbul, un petit rassemblement est prévu vendredi pour commémorer le centenaire du génocide. Et, à travers le monde, des cérémonies commémoratives organisées par de nombreuses diasporas arméniennes sont prévues, de Los Angeles à Stockholm, Paris ou Beyrouth.
(AFP, 20 avril 2015)

L'Allemagne utilise le terme de génocide en lien avec le massacre des Arméniens

L'Allemagne dénonce le massacre des Arméniens il y a 100 ans sous l'Empire ottoman en établissant un lien avec les "génocides" du XXe siècle, dans un texte de parlementaires dévoilé lundi après d'intenses débats.

"Le destin des Arméniens durant la Première Guerre mondiale est exemplaire de l'histoire des crimes de masse, des épurations ethniques, des expulsions de population et des génocides du XXe siècle", affirme un projet de résolution des députés dont l'AFP a obtenu copie.

Ce projet de résolution, qui évite de qualifier directement l'extermination des Arméniens de génocide, doit être débattu par les députés du Bundestag vendredi, jour du 100e anniversaire de ces massacres ayant coûté la vie à 1,5 million d'Arméniens en 1915-1917.

Le texte insiste également sur "le caractère unique de l'Holocauste dont l'Allemagne assume la faute et la responsabilité".

Le projet de résolution a fait l'objet d'intenses échanges entre le gouvernement, le Bundestag et la présidence de la République en raison de divergences sur l'opportunité de qualifier ces crimes de génocide.

Le porte-parole de la chancelière Angela Merkel, Steffen Seibert, a affirmé lundi que le gouvernement approuvait désormais ce texte.

L'Allemagne, à la différence d'une vingtaine de pays dont la France et la Russie, n'a jusqu'ici pas reconnu le génocide arménien afin notamment de ménager la Turquie, un partenaire important. Elle abrite en outre la première communauté turque à l'étranger, avec près de trois millions d'habitants turcs ou d'origine turque.

Ankara rejette toujours le terme de génocide pour désigner cette page sombre de l'histoire du XXe siècle.

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a assuré que le souvenir de ces crimes ne devait pas "être réduit à un terme ou à une querelle de terme".

D'autres voix, en particulier au sein des conservateurs de la chancelière Angela Merkel, ont en revanche appelé à reconnaître le génocide des Arméniens.

Le dirigeant des Verts, Cem Özdemir, d'origine turque, a assuré qu'il fallait "un terme clair" pour désigner ces massacres, "un génocide".

Le président de la République Joachim Gauck doit participer jeudi soir à une cérémonie de commémoration à Berlin, où il doit faire une courte intervention au cours de laquelle il pourrait aussi employer le terme de génocide.

Dans une résolution du Bundestag en 2005, les parlementaires allemands s'étaient contentés de constater que "beaucoup d'historiens indépendants, de parlements et d'organisations internationales considèrent l'expulsion et l'extermination des Arméniens comme un génocide".
(AFP, 20 avril 2015)

Campagne négationniste contre un nouveau monument arménien en Belgique



La communauté arménienne de Belgique a assisté ce dimanche 19 avril 2015 à Mechelen à l'inauguration d'une croix de pierre commémorant le génocide arménien d'il y a 100 ans. La cérémonie a été tenue en présence de M. Tatoul Markarian, ambassadeur d'Arménie à Bruxelles, du bourgmestre Bart Somers (Open VLD) ainsi que des échevins Marc Hendrickx (N-VA), Koen Anciaux (Open VLD) et Marina De Bie (Groen).

Le bourgmestre Somers a rappelé la douleur du génocide qui prévaut toujours chez de nombreux  citoyens belges d'origine arménienne.

"Cette croix de pierre pour eux est un symbole de ce qui est arrivé il y a une centaine d'années ", a dit l'échevin Hendrickx.

Après les discours, des fleurs ont été déposées et des bougies ont été allumées au pied du monument. La cérémonie s'est terminée avec la performance d'une danse arménienne.

 Avant cette inauguration, plusieurs organisations négationnistes turques avaient organisé des manifestations contre la résolution du Parlement européen sur le génocide arménien à Bruxelles et contre l'érection de la croix de pierre commémorant le génocide arménien à Mechelen.

Un des sites Internet au service du lobby turc a donné l'information relative à l'inauguration de la croix de pierre sous titre "Une nouvelle crise de monument arménien entre la Belgique et la Turquie" et a diffusé des communiqués négationnistes de certaines organisations turques.

L'Arménie commémore vendredi le centenaire du génocide

L'Arménie commémore vendredi les 100 ans des massacres ayant coûté la vie à 1,5 millions de leurs ancêtres sous l'Empire ottoman, malgré les critiques de la Turquie qui rejette toujours le terme de génocide pour désigner l'une des pages les plus noires du XXe siècle.

Des centaines de milliers de personnes sont attendues à Erevan pour une cérémonie commémorative au Mémorial dédié aux victimes du génocide arménien. Parmi les invités, les présidents russe Vladimir Poutine et français François Hollande.

Cet imposant mémorial, qui comprend notamment 12 stèles en basalte, penchées sur une flamme éternelle, et une flèche de 44 mètres de haut symbolisant la renaissance du peuple arménien, a été inauguré en 1967, deux ans après des manifestations de masse à Erevan réclamant pour la première fois la reconnaissance du "génocide".

Avant ces manifestations d'une ampleur sans précédent pour l'Arménie, qui était alors l'une des 15 républiques soviétiques de l'URSS, les Arméniens se référaient à ces massacres en parlant de "Medz Yeghern" ou la "grande catastrophe".

"Le génocide des Arméniens, c'est non seulement la tragédie de notre peuple, mais aussi un crime d'ampleur mondiale contre la civilisation et l'humanité", a souligné le président arménien Serge Sarkissian, à l'approche du centenaire.

Les Arméniens estiment que 1,5 million de personnes ont été tués de manière systématique entre 1915 et 1917, lors des dernières années de l'Empire ottoman, et une vingtaine de pays parmi lesquels la France, l'Allemagne ou la Russie ont reconnu le génocide.

Mais la Turquie -- héritière de l'Empire ottoman -- est loin d'être d'accord avec les estimations d'Erevan et n'évoque pour sa part qu'une guerre civile, doublée d'une famine, dans laquelle 300 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.

Ankara a par ailleurs suscité une polémique en programmant les célébrations du centenaire de la Bataille de Gallipoli, traditionnellement célébrée le 25 avril, pour le même jour -- le 24 -- que celui où l'Arménie se souviendra des victimes du génocide.

Le 24 avril 1915, des milliers d'Arméniens soupçonnés d'hostilité au gouvernement central de l'Empire ottoman avaient été arrêtés à Constantinople (aujourd'hui Istanbul), la plupart d'entre eux étant ensuite exécutés ou déportés.

A Istanbul, un petit rassemblement est prévu vendredi pour commémorer le centenaire du génocide. Et à travers le monde, des cérémonies commémoratives organisées par de nombreuses diasporas arméniennes auront lieu, de Los Angeles à Stockholm et de Paris à Beyrouth.

L'Eglise orthodoxe arménienne va quant à elle officiellement canoniser les 1,5 million de victimes des massacres.

- Reconnaissance du Pape -

A moins de deux semaines de la cérémonie commémorative à Erevan, le pape François a lui même employé pour la première fois le terme de "génocide" à propos du massacres des Arméniens, lors d'une messe concélébrée avec le patriarche arménien Nerses Bedros XIX Tarmouni au Vatican.

"Au siècle dernier, notre famille humaine a traversé trois tragédies massives et sans précédent. La première, qui est largement considérée comme +le premier génocide du XXe siècle+ a frappé votre peuple arménien", avait déclaré le pontife.

Cette déclaration a provoqué la fureur d'Ankara qui a rappelé son ambassadeur au Vatican, le président turc Recep Tayyip Erdogan exhortant le pape à ne pas répéter cette "erreur".

En avril 2014, M. Erdogan, alors Premier ministre, avait cependant fait un pas inédit, en présentant des condoléances pour les victimes arméniennes de 1915, sans pour autant cesser de contester toute volonté d'extermination.

Dans une résolution adoptée mercredi, le Parlement européen a "encouragé" la Turquie à reconnaître le "génocide" arménien et appelé Erevan et Ankara à "travailler à une normalisation de leurs relations" qui restent gelées.

Mais les autorités turques semblent faire sourde oreille à cet appel. "La Turquie ne peut reconnaître un tel péché ou un tel crime", a réitéré M. Erdogan avant même le vote de Bruxelles.

Un proche conseiller d'origine arménienne du Premier ministre turc Ahmet Davutoglu est par ailleurs "parti à la retraite" jeudi après avoir déclaré dans la presse que les massacres d'Arméniens en 1915 constituaient un génocide.

Pour les présidents des Etats-Unis où vit une forte communauté arménienne, la question a toujours été délicate. Barack Obama, qui avait plaidé avant son élection pour la reconnaissance du génocide arménien, ne fait pas exception à la règle en utilisant désormais le terme arménien de Medz Yeghern.
(AFP, Mariam HAROUTYUNYAN, 19 avril 2015)

La Turquie a perdu la "bataille de la vérité" autour du génocide arménien

Politologue à l'université privée Sabanci d'Istanbul, Cengiz Aktar a défrayé la chronique en Turquie en signant en 2008 avec trois autres intellectuels un fameux appel, "je demande pardon", où il priait ses compatriotes de reconnaître le génocide arménien.

A la veille des commémorations des massacres de 1915, il juge que son pays a définitivement perdu la "bataille de la vérité" autour de ces événements et se réjouit de la lente évolution de la société civile turque autour de ce qui était encore, il y a quelques années, un tabou absolu.

- Comment jugez-vous les violentes réactions de déni des autorités turques ?

- Je crois que la Turquie a perdu la bataille de la vérité. Personne ne croit à ce négationnisme primitif, le cadavre est tellement grand qu'il ne rentre plus dans le placard.

Ce gouvernement ne peut pas aller au-delà de ce qu'a déjà dit Erdogan l'an dernier, en présentant ses condoléances aux victimes arméniennes... et turques. C'est mieux que rien mais encore très loin de ce qu'imposerait l'ampleur du crime commis en 1915.

Il a pourtant fait plus que tous ses prédécesseurs pour faire tomber les tabous autour de la fondation de la République mais il s'est arrêté en cours de route (...) il manque en Turquie un homme d'Etat visionnaire qui accepterait d'aborder de front cette question. Pas évident ! Le seul objectif du gouvernement turc en cette année 2015, c'est de limiter les dégâts, d'en prendre le moins possible...

Tout ce que je peux encore attendre de lui, c'est qu'il n'empêche plus le travail de mémoire en Turquie. Certains s'y emploient toujours. Par exemple, l'article 305 du code pénal qui interdit l'utilisation du mot génocide existe toujours, même s'il n'est plus utilisé.

- Comment expliquez-vous ce blocage ?

- "Il y a d'abord un déficit d'éducation. Les Turcs ne savent pas ce qui s'est passé, pour beaucoup d'entre eux +Arménien+ est simplement une insulte. Et quand il y a un peu d'éducation, elle est tellement erronée, falsifiée que c'en est une honte.

On explique toujours ce qui s'est passé par ces quatre arguments sans cesse rabâchés: la révolte des Arméniens contre l'Etat, leur collaboration avec la Russie tsariste, les provocations des impérialistes et l'autovictimisation sur le thème +ce sont les Arméniens qui nous ont massacré+. On ne va pas loin avec ça.
 Il y a aussi la peur, très répandue parmi les Turcs, que les Arméniens vont récupérer les biens et les terres qui leur ont été volés en 1915. La spoliation à une échelle inouïe est un des éléments fondamentaux du génocide.

Et puis surtout, il y a le fait que la Turquie moderne s'est construite sur l'exclusion et l'annihilation des non-musulmans qui vivaient en Anatolie. Remettre ça en cause, c'est remettre en cause les fondements mêmes de la nation turque et, pour l'instant, c'est impossible.

- D'où peut venir une évolution des esprits sur ce sujet ?

- J'attends beaucoup de la société civile turque. Les séminaires, colloques, publications continueront à faciliter le travail de mémoire et de pédagogie sur ce qui s'est passé. Un récent sondage montre qu'il n'y a que 9% des Turcs qui sont favorables à la reconnaissance du génocide. Même si on ne dispose pas des instruments pour s'en assurer, je suis persuadé que c'est beaucoup plus qu'il y a seulement cinq ans.

Les djinns sont sortis de la bouteille. L'évolution sera lente mais elle se produira, j'en suis persuadé.
(AFP, Philippe ALFROY, 20 avril 2015)

La Turquie sème le trouble dans le calendrier de centenaires

En décidant de célébrer en grande pompe le 100e anniversaire de la bataille de Gallipoli avec un jour d'avance, la Turquie s'est attirée de vives critiques, certains l'accusant de vouloir faire de l'ombre à un autre centenaire plus polémique, celui du "génocide" arménien.

Plus qu'une simple querelle de calendrier, l'affaire a tourné en guérilla politique, avec pour toile de fond les événements tragiques de la Première guerre mondiale.

La controverse a démarré en janvier, lorsque le président turc Recep Tayyip Erdogan a invité son homologue arménien Serge Sarkissian, entre autres chefs d'Etat et de gouvernement, au centième anniversaire des combats qui ont opposé les troupes de l'Empire ottoman aux Alliés dans l'embouchure des Dardanelles.

Comme l'an dernier déjà, les autorités d'Ankara ont retenu le 24 avril pour leurs festivités, avec un jour d'avance sur la date du débarquement des soldats britanniques, australiens, néozélandais et français dans la presqu'île de Gallipoli, le 25 avril 1915.

L'invitation a suscité la fureur de M. Sarkissian, qui l'a immédiatement refusée en rappelant qu'il honorerait le même jour, dans sa capitale Erevan, le souvenir des centaines de milliers d'Arméniens massacrés par les Ottomans à partir de 1915.

Selon Erevan et de nombreuses autres capitales, ces tueries ont coûté la vie à 1,5 million d'Arméniens lors d'une campagne d'élimination systématique qui relève du génocide. La Turquie récuse catégoriquement ce terme et dénonce tous ceux qui l'utilisent.

Le président arménien a donc clairement accusé le dirigeant islamo-conservateur turc de vouloir se livrer à une "manipulation de l'histoire" et "détourner l'attention du monde des activités marquant le centenaire du génocide".

La controverse s'est transformée en cauchemar diplomatique pour les grands de ce monde, sommés de choisir entre Gallipoli et Erevan.

C'est notamment le cas du président russe Vladimir Poutine, écartelé entre l'appel de l'ancienne république soviétique où ses troupes disposent toujours d'une base et son désir de plaire à Ankara, son partenaire dans un projet important de gazoduc.

- 'Posture politique' -

Selon le quotidien Kommersant, le numéro 1 russe devrait finalement se rendre en Arménie et dépêcher en Turquie le président du parlement, 4e personnage de l'Etat.

Pour les deux pays, ces événements revêtent une même importance historique, qui relève de la fierté nationale ou de l'acte fondateur.

Pour les Turcs, la bataille de Gallipoli est une victoire, particulièrement meurtrière. Mais elle a également été un événement précurseur de la fondation de la Turquie moderne, et le colonel Mustafa Kemal, qui proclamera en 1923 la République turque moderne née de la chute de l'Empire ottoman, s'est illustré à Gallipoli.

Pour les Arméniens, le 24 avril 1915 marque le coup d'envoi des arrestations et des déportations massives qui coûteront la vie à un million et demi des leurs dans le cadre d'une campagne d'élimination systématique.

"Tout ceci relève de la posture et de la rhétorique politiques", déplore le directeur du centre d'études régionales d'Erevan, Richard Giragosian, "c'est un bras de fer obstiné et émotionnel où chaque camp essaie de provoquer et susciter des réactions exagérées".

A l'approche du jour J, la tension est à son comble. Le pape François, en évoquant le "génocide" arménien, et le Parlement de l'Union européenne (UE), en la priant de le reconnaître, ont rendu la Turquie furieuse. Des "délires", a tranché M. Erdogan, pendant que les médias qui le soutiennent s'offusquent de cette "guerre" faite à leur pays.

 "De nombreuses personnes en Turquie sont persuadés que le génocide arménien n'a pas existé ou qu'il n'a jamais été planifié", rappelle l'ancien ambassadeur de l'UE à Ankara, Marc Pierini, aujourd'hui expert à la fondation Carnegie.

Le fossé entre les deux camps est profond, illustré par la paralysie du processus historique de normalisation des relations entre Ankara et Erevan amorcé en 2009. Mais certains veulent croire que ce n'est que partie remise.

"La réconciliation prendra plusieurs générations", pronostique M. Giragosian, "mais la normalisation sera un premier pas important".
(AFP, Stuart WILLIAMS, 19 avril 2015)

Le CHP en colère contre sa seule candidate d'origine arménienne

Une candidate dans la seconde circonscription d’Istanbul du principal parti d’opposition le Parti républicain du peuple (CHP) Selina Doğan, a fait des remarques reconnaissant le génocide arménien et disant qu’elle sera sur la place Taksim le 24 Avril.

Les remarques de Selina Doğan ont provoqué des tensions au sein du parti entre les membres du CHP.

« La victimisation continue. Tant que les politiciens continuent le déni, cette victimisation ne prendra pas fin“, a déclaré Selina Doğan, qui est d’origine arménienne, dans une interview avec Al Jazeera.

Le vice-président du CHP Gürsel Tekin a commenté les propos de Dogan dans une entrevue, disant qu’ils “n’acceptera jamais“ les revendications de génocide, indépendamment de la demande et du soutien à leur candidat.

S’adressant au journal Sabah, Selima Doğan a dit qu’elle prendra la parole sur la question après les élections du 7 Juin.

Lors d’une conférence de presse organisée pour annoncer la position du CHP sur les revendications de génocide, le vice-président du CHP en charge des relations extérieures, Murat Özçelik, a déclaré : “Les remarques de Doğan reflètent sa propre opinion La déclaration que j’ai lu de notre président lie notre parti. C’est la ligne du parti et elle a besoin d’être suivi “.

Murat Özçelik a ajouté que les Arméniens devez aussi réaliser ce que les musulmans ont traversé, et qu’il devrait y avoir une relation fondée sur la coopération et la compréhension mutuelle. “Si Selina Doğan ne sait pas que, elle devra également la comprendre et suivre cette position,“ a-t-il ajouté. (Stéphane ©armenews.com,
19 avril 2015)

Davutoglu dénonce le "racisme" de l'Europe

Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a sévèrement condamné vendredi la résolution du Parlement européen qui demande à son pays de reconnaître le "génocide" arménien de 1915, affirmant qu'elle symbolisait la montée du "racisme" en Europe.

"S'il veut contribuer à la paix, le Parlement européen ne devrait pas prendre de décisions qui incitent à la haine envers une certaine religion ou un certain groupe ethnique", a déclaré M. Davutoglu devant la presse à Ankara.

"Cette question dépasse désormais la seule question turco-arménienne. C'est un nouveau signe du racisme en Europe", a-t-il ajouté.

Le chef du gouvernement islamo-conservateur turc a aussi dénoncé la présence, au sein de l'assemblée européenne, de députés nationalistes ou d'extrême droite. "Tous les groupes marginaux d'Europe ont réussi à avoir des sièges au Parlement européen", a déploré M. Davutoglu, déplorant que les décisions y soient prises de "façon très légère".

A l'approche des cérémonies du centenaire des massacres d'Arméniens commis par l'Empire ottoman à partir de 1915, la tension monte entre la Turquie, qui rejette catégoriquement la qualification de génocide, et les pays ou institutions qui l'incitent à profiter de l'occasion pour le faire.

Le pape François a évoqué la semaine dernière ce génocide, provoquant la fureur d'Ankara qui a rappelé son ambassadeur au Vatican.

Selon Erevan et de nombreuses autres capitales, ces tueries ont coûté la vie à 1,5 million d'Arméniens lors d'une campagne d'élimination systématique. La Turquie ne reconnaît à l'inverse que la mort dans des déportations d'environ 500.000 personnes, victimes de groupes armés ou de famine.

Position habituelle de son gouvernement, M. Davutoglu a rappelé vendredi les "souffrances" également subies à l'époque par les "Turcs musulmans". "Nous sommes prêts à partager les peines mais nous ne plierons jamais", a-t-il lancé.

Vendredi, un éditorialiste du quotidien proche du régime Yeni Safak, Yusuf Kaplan, a accusé les Européens de mener "une guerre qui ne dit pas son nom contre la Turquie" en les renvoyant aux "guerres de religion" et à leur "sanglante histoire coloniale".
(AFP, 17 avril 2015)

Du Medz Yeghern au génocide arménien: un siècle de débats et de revendications

Tout a commencé par une marée humaine dans les rues d'Erevan. Ce 24 avril 1965, plus de 100.000 personnes battent le pavé de la capitale de la "République socialiste soviétique" pour réclamer la reconnaissance du "génocide" arménien. Le début d'un mouvement de revendication jusque-là discret.

Pendant des décennies, les Arméniens ont parlé de "Medz Yeghern", la "grande catastrophe", pour évoquer les massacres dont ont été victimes des centaines de milliers d'entre eux entre 1915 et 1917. Et jusqu'aux manifestations de 1965, le mot "génocide" était tabou en Union soviétique, dont l'Arménie était une des quinze républiques.

Dans la foulée, et surtout avec l'indépendance du pays à la chute de l'URSS en 1991, la lutte pour la reconnaissance internationale du génocide arménien est devenue le fil d'Ariane de la politique étrangère du pays. Pour Ankara, en revanche, le massacre des Arméniens n'était qu'une page noire de plus dans le livre du chaos de la Première guerre mondiale.

"Pour les Arméniens, le mot +génocide+ résume ce qu'on a fait à leurs ancêtres en 1915 mais élève aussi leur expérience à celle de l'holocauste", explique Thomas de Waal, spécialiste du Caucase pour la fondation Carnegie.

"C'est précisément pour cette raison que la Turquie a toujours rejeté ce terme: cela mettrait leurs grands-parents sur le même pied que les Nazis, et génère des craintes qu'on entame des poursuites contre la Turquie", ajoute-t-il.

La bataille des mots se double d'une bataille des chiffres: l'Arménie estime que jusqu'à 1,5 million des siens ont été systématiquement tués entre 1915 et 1917 quand la Turquie affirme qu'il s'agissait d'une guerre civile, doublée d'une famine, dans laquelle 300 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.

- Lutte pour la reconnaissance -

Les Arméniens se sont longtemps référés à ces massacres en parlant de "Grande catastrophe". Ce n'est qu'en 1944 que le juriste polonais Raphaël Lemkin inventa le mot génocide, dérivé du grec "genos" (race) et du suffixe latin -cide (du latin "caedere", tuer). La Convention des Nations unies le reconnut quatre ans plus tard: celle-ci énumère une série de crimes, dont le meurtre, qui le constituent à condition d'être commis "avec l'intention de détruire en tout ou en partie un groupe national, ethnique, racial ou religieux".

En Arménie, les manifestations d'avril 1965, à l'ampleur jamais vues auparavant, forcèrent l'URSS à ouvrir le débat. "C'était comme si un génie était sorti de sa bouteille", se souvient Rolan Manoucharian, un professeur de physique descendu dans la rue.

Les années 1980 virent plus tard l'émergence d'un mouvement international pour la reconnaissance du génocide arménien, largement alimenté par la diaspora arménienne des Etats-Unis, dont une minorité radicale se rendit coupable de l'assassinat de plusieurs haut-responsables turcs.

Si 22 pays ont à ce jour reconnu le génocide, parmi lesquels la France, la question a en revanche toujours été délicate pour les présidents américains. Barack Obama, qui avait plaidé avant son élection pour la reconnaissance du génocide arménien, ne fait pas exception à la règle en utilisant désormais le terme arménien de Medz Yeghern.

- Retour à la terre ? -

Cent ans après la tragédie, les relations diplomatiques entre l'Arménie et la Turquie sont toujours gelées.

"Le mot 'génocide' n'est pas qu'un concept. Il signifie aussi qu'un crime a été commis, qui mérite punition et demande réparation", souligne Ruben Safrastian, le directeur de l'Institut d'études orientales d'Erevan. Le gouvernement arménien n'insiste plus sur ses revendications territoriales mais le procureur général arménien, Aghvan Hovsepyan, avait jeté un froid en 2013 en affirmant que les Arméniens devaient récupérer leurs "territoires perdus", dans l'est de la Turquie.

Peu d'analystes croient pour autant en une telle possibilité. "Pour un dirigeant politique arménien, affirmer que l'Arménie n'a aucune revendication territoriale serait difficile (...) mais les hommes politiques occidentaux ne prennent pas au sérieux" la possibilité d'une querelle territoriale, analyse Svante Cornell, directeur de recherche à l'Institut d'Asie centrale et du Caucase.

En Arménie, certaines voix minoritaires estiment même que l'insistance des autorités à faire reconnaître le génocide arménien dévie le pays de sa priorité: le développement économique.

"La mémoire du génocide force les Arméniens à rester prisonniers de leur passé", estime l'analyste arménien Ruben Hovsepian, dont la mère avait pu échapper aux massacres quand elle était enfant. "En gaspillant tant d'énergie à forcer la Turquie à reconnaître notre génocide, nous n'arrivons pas à nous construire notre propre avenir", ajoute-t-il.
(AFP, 17 avril 2015)

A Istanbul, la vie discrète des Arméniens de Turquie

Si elle n'en fait pas la publicité, Yasmin Rostomyan a toujours refusé de taire ses origines. Cent ans après les massacres de 1915, cette Arménienne s'efforce tant bien que mal de faire vivre la culture et l'histoire de sa famille dans son pays, la Turquie.

Comme chaque jour ou presque, cette mère de famille de 42 ans sacrifie au rituel de la sortie d'école. Au coeur d'Istanbul, dans le district de Sisli, ses deux enfants fréquentent l'un des 20 établissements arméniens de la mégapole sous contrat avec les autorités turques, qui accueille près de 200 élèves de la maternelle au collège.

En ce milieu d'après-midi, la cour de récréation résonne de cris des deux langues, un symbole de la lente, très lente levée des tabous sur la question arménienne en Turquie.

"Nous sommes très contents de cette école, nos enfants peuvent y apprendre notre langue, normalement", se réjouit Yasmin. "A notre époque, c'était plus caché, on ne parlait pas arménien dans la rue", dit-elle, "mais mon père a insisté pour que nous prenions des cours à la maison, c'était très important pour lui".

L'école Karagözyan partage son enseignement entre turc et arménien, comme elle respecte le calendrier des deux religions, musulmane et chrétienne. Sur les murs des classes, dessins et peintures sont encore couverts d'oeufs et de lapins de Pâques.

"Nous avons des enseignants de culture turque, alors nous essayons de faire vivre nos deux cultures en y associant les familles", s'énorgueillit sa directrice, Arsuvak Koç-Monnet.

Le défi est immense. Noyée au milieu d'une population de 77 millions d'habitants, en quasi-totalité musulmane, la communauté arménienne de Turquie, chrétienne, est aujourd'hui officiellement estimée qu'à 60.000 personnes.

Leur nombre est en réalité bien plus élevé. Pendant la Première guerre mondiale, des dizaines de milliers d'Arméniens se sont convertis à l'islam pour échapper aux tueries perpétrées par l'Empire ottoman et ont enfoui leur identité au plus profond de leur mémoire. Quelques uns de leurs descendants commencent à peine à la déterrer.

La famille Rostomyan, elle, n'a pas oublié ses racines. Ni le souvenir des déportations, des massacres et des centaines de milliers de victimes de 1915. Dans l'appartement de Yasmin, la photo sépia de son arrière-grand-père, tué cette année-là, trône toujours sur le buffet du salon, au milieu des dictionnaires.

- 'Grand secret' -

"Nous n'avons jamais entendu parler du génocide pendant l'enfance, c'était un grand secret. En le cachant, certains pensaient que l'on pouvait tirer un trait sur tout ça", raconte Yasmin, "j'ai compris plus tard, à l'adolescence".

Malgré le poids de ce passé écrasant, les Rostomyan se sont toujours refusés à émigrer, contrairement à de nombreux autres Arméniens.

Dans les années 1950, la famille a quitté Amasya (nord-est), près de la Mer noire, pour Istanbul. Elle a posé ses valises dans un immeuble du quartier de Bomonti. Une minuscule îlot arménien au milieu d'un océan turc, où elle s'efforce de vivre loin du tumulte du passé. Discrètement, sans faire d'histoire.

"C'est plus tranquille aujourd'hui. On est en sécurité", assure Yasmin, créatrice de tissus. Mais la prudence reste de mise. "Je dis encore à mes enfants: à la maison appelez-moi +Mama+, dans la rue appelez-moi +Anne+ (maman en turc)".

Dans la rue, les regards se détournent et les bouches se ferment dès lors que l'on aborde la question des origines. Ceux qui acceptent de les évoquer sont encore rares.

Le quotidien est parfois difficile, mais pas au point de vouloir renoncer à Istanbul. "La Turquie est mon pays, je ne veux pas partir", insiste Yasmin Rostomyan, "et je ne voudrais pas non plus que mes enfants soient obligés de le faire. S'ils pouvaient continuer à vivre heureux ici, ça suffirait à mon bonheur".

Cent ans après le drame de 1915, elle veut encore croire que les commémorations du 24 avril seront l'occasion d'une prise de conscience, que les Turcs reconnaîtront enfin ce qu'elle considère comme la réalité des événements. Mais sans trop d'illusion.

"Je n'espère plus rien des Etats et des politiques, mais j'attends quelque chose de mes amis. J'aimerais qu'ils me disent +ma chère Yasmin, pour nos fautes...", murmure-t-elle, "malheureusement, la plupart ne savent pas ce qui s'est passé".

En Turquie, le mot de génocide n'existe pas dans les livres d'Histoire. Et l'article 305 du code pénal punit toujours ceux qui osent l'évoquer. Pour "insulte" à la Turquie.
(AFP, 17 avril 2015)


Le journal "Jamanak", mémoire de 100 ans de vie des Arméniens d'Istanbul

"Jamanak" est né le 28 octobre 1908, quand la Turquie était encore l'Empire ottoman et les Arméniens ses citoyens. Cent ans après les massacres de 1915, le plus vieux quotidien turc continue à informer la communauté arménienne d'Istanbul dans sa langue.

Entrer au siège de Jamanak, Le Temps en arménien, c'est un peu comme poser le pied dans un musée. Derrière la porte d'un discret immeuble du quartier de Feriköy, des reproductions du premier numéro et de numéro du centenaire accueillent le visiteur, au-dessus d'un buste en bronze du fondateur, toutes moustaches dehors.

Dans un labyrinthe de couloirs, les murs sont recouverts de photos ou des rayonnages où s'entassent les collections du journal, précieusement conservées.

De son étroit bureau, le directeur de la publication et petit-neveu du fondateur, Ara Koçunyan, dicte à l'ancienne ses articles à trois secrétaires de rédaction, dont les écrans d'ordinateurs se noircissent de caractères arméniens.

"Nous sommes le journal de la communauté arménienne de Turquie", annonce le patron. "Jamanak est publié depuis si longtemps et sans interruption, il a traversé tant d'événements et d'époques qu'il est devenu une anthologie de la vie des Arméniens sous la République de Turquie", ajoute-t-il, "il est notre mémoire".

Six jours par semaine, ses 2.000 exemplaires quotidiens sont tirés sur une rotative époumonée, dans un rez-de-chaussée proche de la rédaction. Comme autrefois.

L'imprimerie est le domaine exclusif d'Ibrahim Celik, un septuagénaire d'origine kurde et arménienne qui, même s'il confesse ne pas savoir parler, ni lire la langue de sa grand-mère, se fait une haute opinion de sa fonction.

"Il est très important d'imprimer ce journal pour ne pas perdre cette langue", explique doctement l'imprimeur, "si ce genre de journaux n'était pas imprimé, tous les enfants oublieraient l'arménien et finiraient par oublier leurs origines".

Lien culturel, Jamanak se veut aussi organe d'influence auprès des quelque 60.000 Turcs d'origine arménienne officiellement recensés dans le pays, surtout à Istanbul.

- 'Préparer l'avenir' -

Son prestige n'a rien à voir avec celui de l'hebdomadaire Agos, écrit en turc. En 2007, l'assassinat de son directeur, le journaliste d'origine arménienne Hrant Dink, a créé une onde de choc en Turquie et réveillé dans le pays les fantômes des tueries de 1915.

Mais Ara Koçunyan s'attribue un petit rôle, quand même. "Au niveau politique, nous n'avons quasiment aucun poids, c'est évident", admet-il, "mais nous avons une mission importante (...) servir de tampon entre la communauté arménienne et la communauté turque et l'aider à préparer son avenir dans ce pays".

Une mission à ses yeux essentielle, à l'heure des célébrations du centenaire des tueries de 1915, qui ont réveillé les tensions autour de leur qualification en génocide.

"Le 24 avril 1915, notre journal a été le seul à parler de ce qui s'est passé", rappelle fièrement son patron. Ce jour-là, la police de l'Empire ottoman arrête plus de 200 notables arméniens d'Istanbul. Leur déportation puis leur assassinat marque le coup d'envoi de massacres qui feront des centaines de milliers de victimes.

"Cent ans après, regarder cette tragédie est toujours très difficile", lâche Ara Koçunyan.

Mais le directeur de Jamanak veut aller plus loin. "Les gens qui, comme moi, sont nés dans les années 1970 n'ont pas grandi, comme nos parents, avec le poids de cette expérience catastrophique", explique-t-il, "il faut que nous, les jeunes, abordions ce sujet avec sérénité pour continuer à vivre dans ce pays".

Partagé entre deux cultures, le directeur de Jaramak juge un peu radicale la vision antiturque de la diaspora arménienne. Dans ses colonnes, il prêche un rapprochement entre Turcs et Arméniens, "en protégeant notre histoire et notre culture, bien sûr".

Jusque-là, son discours a été toléré par le gouvernement islamo-conservateur turc qui, comme ses prédécesseurs, rejette catégoriquement la notion de génocide.

"Nous avons un problème de liberté de la presse en Turquie mais il concerne tous les organes de presse", note Ara Koçunyan, "sur ce plan-là, nous n'avons pas plus de difficultés parce que nous sommes d'origine arménienne".
(AFP, 18 avril 2015)

Départ d'un conseiller du Premier ministre qui a évoqué le génocide arménien

Un proche conseiller d'origine arménienne du Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a quitté ses fonctions, après avoir déclaré dans la presse que les massacres d'Arméniens perpétrés par l'Empire ottoman en 1915 constituaient un génocide.

Agé de 65 ans, Etyen Mahcupyan est "parti à la retraite, ayant atteint la limite d'âge", a annoncé à l'AFP une source gouvernementale, démentant tout lien entre son départ et les tensions politico-historiques qui agitent la Turquie à la veille du centenaire des événements de 1915, le 24 avril prochain.

"Son départ n'a rien à voir avec les propos qu'il a tenus", a ajouté cette source sous couvert d'anonymat.

Dans un entretien accordé cette semaine à un site internet, M. Mahcupyan a qualifié de "génocide" le massacre de centaines de milliers d'Arméniens citoyens de l'Empire ottoman pendant la Première guerre mondiale.

"Si on accepte que ce qui est arrivé en Bosnie et en Afrique constitue des génocides, il est alors impossible de ne pas appeler également génocide ce qui est arrivé aux Arméniens en 1915", a-t-il déclaré.

Le ministre turc des Affaires européennes Volkan Bozkir a jeudi regretté ces propos. "Bien sûr, ces positions ne sont pas convenables pour un citoyen turc. Peut-être les amendera-t-il lui-même", a-t-il déclaré à la télévision.

M. Mahcupyan était, depuis 2014, le premier Turc d'origine arménienne à occuper un poste aussi élevé de conseiller du chef du gouvernement.

La Turquie nie catégoriquement que l'Empire ottoman ait organisé le massacre systématique de sa population arménienne pendant la Première guerre mondiale et récuse le terme de "génocide".

Mercredi, le Parlement européen a, dans une résolution, "encouragé" Ankara à reconnaître "le génocide" arménien, trois jours après des propos du pape François évoquant lui aussi le "génocide" de 1915.

Ces prises de position ont provoqué la fureur des autorités turques. Jeudi, le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a jugé la résolution de l'assemblée européenne "nulle et non avenue".

Mercredi soir, le mufti d'Ankara a suggéré que les propos du souverain pontife pourrait accélérer la réouverture aux fidèles musulmans de la basilique Sainte-Sophie d'Istanbul, transformée en mosquée au XVe siècle avant de devenir un musée dans les années 1930.

"Franchement, je pense que les propos du pape ne feront qu'accélérer le processus de réouverture d'Hagia Sophia aux prières", a dit Mefail Hizli dans un communiqué.

Ankara a également annoncé jeudi que les "événements de 1915" figureraient à l'ordre du jour de la visite que doit effectuer son ministre des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu aux Etats-Unis du 18 au 21 avril.

Washington a appelé mardi à une reconnaissance "pleine et franche" du "génocide".
(AFP, 16 avril 2015)

Assyrian Genocide Monument in Sydney Vandalized for Third Time

The Assyrian genocide monument in Bonnyrigg was vandalized yesterday for the third time (AINA 2012-04-06) since it was erected on August 20, 2010 (AINA 2010-08-07). The monument is in memory of the 750,000 Assyrians who were killed by Ottoman Turks and Kurds in World War One, between 1915 and 1918. That genocide was targeted at the Christian population of the Ottoman Empire, and saw 1.5 million and 500,000 Greeks also killed in a systematic genocide against Christians.

The vandals painted Nazi swastikas on the monument and plaque, and spray painted the words "Fuck Armenians, Assyrians and Jews."

The vandalism occurred just 9 days ahead of the centennial anniversary of the Turkish genocide of Assyrians, Armenians and Greeks. The genocide began on April 24, 1915.

The Assyrian Universal Alliance, which sponsored the monument, said in a statement:

The Assyrian Universal Alliance strongly condemns this act and demands that the perpetrators be brought to justice. We urge everyone to remain calm and refrain from passing judgment on any specific group of people, holding them responsible for this reprehensible conduct. We call upon the authorities to be diligent in identifying the responsible parties.

The Armenian National Committee of Australia issued the following statement:

There is no place for racial hatred and bigotry. The Jewish, Armenian and Assyrian communities have suffered the worst form of racial hatred in the last 100 years -- genocide. Such memorials are designed to pay homage to the extensive loss of life that has scarred the pages of humanity.

The monument was vandalized hours after the European Parliament adopted a resolution recognizing the Armenian, Assyrian and Greek Genocide, urging all European states to follow suit.

There are 9 Assyrian genocide monuments throughout the world. (AINA, April 16, 2015)

Une scultpure sur le génocide arménien au Danemark fâche la Turquie

Une sculpture de neuf mètres de haut suscite la polémique au Danemark avant qu’elle ne soit érigée, explique le quotidien danois Politiken. La sculpture, qui doit être exposée pendant dix jours sur Kultorvet, une des places les plus centrales de Copenhague, commémore le génocide arménien.

C’est le studio d’architecture américano-arménien Invivia qui a obtenu auprès des autorités locales le droit d’installer cette œuvre. L’architecte qui l’a conçue, Allen Sayegh, la décrit dans Politiken comme “un symbole du souvenir du génocide et une célébration de l’empathie”.

Néanmoins, la Turquie, qui ne reconnaît pas l’existence du génocide, a exprimé son mécontentement : “Nous sommes déçus qu’une sculpture qui décrit les événements de 1915 comme un génocide soit montée sur une des grandes places de Copenhague”, a écrit l’ambassade de Turquie au Danemark dans un mail adressé directement à Politiken. “La Turquie n’a pas à se mêler de ce que nous faisons à Copenhague”, a répondu le chargé de la Culture de la mairie de la capitale danoise, Carl Christian Ebbesen (Parti du peuple, extrême droite).
courrierinternational.com

European Parliament set to vote on the Armenian genocide

Following Pope Francis' remarks characterizing the slaughter of Armenians by Ottoman Turks during World War I as “the first genocide of the 20th century,” the European Parliament is set to vote during its plenary session on Wednesday on a resolution to officially commemorate the centennial anniversary of the “Armenian genocide,” in a move that would be perceived by Turkey as another slap in the face.

European parliamentarians in Brussels will debate the mass killings of Armenians under Ottoman rule in 1915 and then vote on a resolution to commemorate the 100th anniversary of the tragic events.

On Sunday, the pope uttered the word “genocide” to describe the 1915 events during Mass, prompting a strong reaction in Turkey.

Last week Turkish Foreign Ministry spokesman Tanju Bilgiç told reporters that Turkey feels the European Parliament's decision to vote on the Armenian resolution recognizing the 1915 events as "genocide" is wrong. Bilgiç said, “We are taking the necessary steps,” but did not elaborate.

It is widely expected that the European Parliament will adopt the resolution. The European Parliament's annual human rights and democracy report last month called on EU member states to legally acknowledge the Armenian “genocide.”

An increasing number of EU members and national parliaments recognize the resolution, which states, "The year 2015 marks the centennial of the Armenian genocide perpetrated in the Ottoman Empire." It also points out that Turkey and Armenia have embarked on a process of diplomatic normalization by signing protocols in 2009 in Zurich, stressing that “the importance of keeping alive the memories of the past is paramount, since there can be no reconciliation without the truth and remembrance.”

The resolution pays tribute to the “memory of the one-and-a-half million innocent Armenian victims who perished in the Ottoman Empire,” and calls on the European Commission and European Council to join the commemoration. It also condemns all crimes against humanity and genocide and strongly deplores any attempts at denying such crimes.

The European Parliament resolution also asks for the establishment of an “International Remembrance Day for Genocides” and stresses that the timely prevention and effective punishment of genocide and crimes against humanity should be among the main priorities of the international community and the EU.

The resolution welcomes the statements made by President Recep Tayyip Erdoğan and Prime Minister Ahmet Davutoğlu offering condolences to the victims of atrocities against the Ottoman Armenians as steps in the right direction.

In the meantime, European Parliament Vice-President and Commissioner for Industry and Entrepreneurship Antonio Tajani has said that if others had tried to exterminate Turks in the past, the European Parliament would be fighting for the right of Turks to have such a crime acknowledged today. Speaking to the private Doğan news agency, Tajani said, “We are not punishing today's Turkey, but something committed 100 years ago,” adding that Turkey will not lose its importance by acknowledging the 1915 events as genocide.

“Genocide is genocide. It happened. We can understand Turkey is very sensitive. We, as Europe, struggle for human rights, human dignity as part of our priorities. We do not do these things in the name of being against Turkey. We have taken the same approach and applied it to self criticism. This is our history. Thousands of Armenians have been killed and this is part of our human history. There is no benefit to deny the Armenian genocide,” Tajani was quoted as saying.
(TODAY'S ZAMAN, April 14, 2015)

Washington appelle à reconnaître le massacre arménien, sans le mot "génocide"

Les Etats-Unis ont appelé mardi à une "pleine et franche" reconnaissance des faits concernant le massacre d'Arméniens pendant la Première guerre mondiale mais sans utiliser le mot "génocide", repris dimanche par le pape.

"Le président (américain) et d'autres hauts responsables de l'administration ont souvent reconnu comme un fait historique, et l'ont déploré, que 1,5 million d'Arméniens aient été massacrés ou conduits à la mort à la fin de l'Empire ottoman", a affirmé mardi Marie Harf, une porte-parole du département d'Etat, lors du point de presse quotidien.

"Une pleine, franche et juste reconnaissance de ces faits est dans notre intérêt, y compris celui de la Turquie, de l'Arménie, et de l'Amérique", a-t-elle ajouté.

"Les pays sont plus forts et progressent quand ils reconnaissent et tiennent compte des éléments douloureux de leur passé", a estimé la représentante de la diplomatie américaine.

De tels changements sont "essentiels pour construire un avenir différent, plus tolérant", a noté Mme Harf, qui a cependant refusé d'utiliser le terme de "génocide".

Barack Obama, alors sénateur, avait pourtant utilisé ce mot lors de sa campagne présidentielle en 2008, quand il avait promis de "reconnaître le génocide arménien".

Mme Harf a refusé de s'exprimer sur la promesse de M. Obama en 2008 et a demandé aux journalistes de s'adresser à la Maison Blanche.
(AFP, 14 avril 2015)

Erdogan dénonce les propos du pape, évoque des "délires"

Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan a fermement dénoncé mardi les propos du pape François qui a parlé dimanche de "génocide" à propos des massacres d'Arméniens commis en 1915 par l'Empire ottoman, évoquant des "délires".

"Si les politiques ou les religieux font le travail des historiens, alors on n'aboutira pas aux réalités, ce ne seront que délires", a lancé M. Erdogan dans un discours devant des hommes d'affaires à Ankara.

Il s'agit de la première réaction du président turc aux remarques du souverain pontife qui ont provoqué une crise entre Ankara et le Vatican.

L'homme fort de Turquie s'est également dit "consterné" par les déclarations du pape François et l'a exhorté à ne pas répéter cette "erreur".

 "Il faut laisser l'Histoire aux historiens", a souligné M. Erdogan, qui a renouvelé sa proposition à l'Arménie de créer une commission conjointe d'historiens pour étudier les archives des deux pays sur la question.

La Turquie nie catégoriquement que l'Empire ottoman ait organisé le massacre systématique de sa population arménienne pendant la Première guerre mondiale et récuse le terme de "génocide" repris par l'Arménie, de nombreux historiens et une vingtaine de pays dont la France, l'Italie et la Russie.

Ankara a violemment réagi après les déclarations du pape, rappelant son ambassadeur au Vatican, tandis que le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a qualifié les propos du souverain pontife de "partiaux" et "inappropriés".
(AFP, 14 avril 2015)

Surp Giragos Armenian Church Receives EU Prize for Cultural Heritage

Surp Giragos Armenian Church in Diyarbakır province, restored after 30 years, received the European Union Prize for Cultural Heritage / Europa Nostra Award.

28 projects, selected out of 263 people and organizations’ applications from 29 countries were found worthy of prizes for their excellence in areas such as conservation, research and digitization, dedicated service by individuals or organizations, and education, training and awareness raising.

Its history

Although some parts of the Surp Giragos Armenian Church in Diyarbakır were completely rebuilt in the 1880’s, the church originally dates back to the 17th century.

The 350-year-old church suffered numerous fires, served as German headquarters during WWI and then as a Sümer Bank storage building. Starting to serve as a church again between 1960-1980, the ruined structure had come to be used as a barn after Diyarbakır’s remaining Armenian population, estimated to be around 35,000 people in 1927, left the city.

The restoration project including the substantial construction of new buildings was realized thanks to the efforts of the Surp Giragos Church Foundation, non-governmental organizations and interested individuals. The church opened its doors on 22 September 2011.

The European Union Prizes for Cultural Heritage will be given out to their recipients on June 11th, in an award ceremony in Oslo City Hall.
(BIA, April 14, 2015)

Génocide: L'attaque furieuse d'Ankara contre le Pape


www.les4verites.com, 12 avril 2015

Le pape François a employé dimanche, pour la première fois, le terme de "génocide" à propos des massacres des Arméniens il y a 100 ans, déclaration jugée inacceptable par la Turquie qui a rappelé son ambassadeur au Vatican.

"Au siècle dernier, notre famille humaine a traversé trois tragédies massives et sans précédent. La première, qui est largement considérée comme +le premier génocide du XXe siècle+ a frappé votre peuple arménien", a déclaré le pontife en citant un document signé en 2001 par le pape Jean Paul II et le patriarche arménien.

Il a ensuite évoqué les tragédies perpétrées "par le nazisme et par le stalinisme" puis cité les "exterminations de masse" au Cambodge, au Rwanda, au Burundi et en Bosnie.

Le pape s'exprimait à l'ouverture d'une messe pour les fidèles de rite catholique arménien, concélébrée avec le patriarche arménien Nerses Bedros XIX Tarmouni à l'occasion du centenaire des massacres de 1915-1917, et en présence du président arménien, Serge Sarkissian.

Ces propos ont provoqué la fureur de la Turquie, qui a toujours récusé le qualificatif de "génocide" au sujet des massacres qui ont commencé le 24 avril 1915.

Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a qualifié les propos de François sur le génocide arménien de "partiaux" et "inappropriés".

Le ministère turc des Affaires étrangères a immédiatemement annoncé le rappel pour consultations de son ambassadeur au Vatican.

Il avait auparavant convoqué le représentant du Vatican à Ankara, l'archevêque Antonino Lucibello, afin qu'il s'explique sur l'utilisation de ce terme de "génocide".

"La déclaration du pape, qui est loin de la réalité légale et historique, ne peut pas être acceptée", a réagi sur son compte Twitter le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu, qualifiant les propos de François "d'allégations sans fondement".

Le ministère a accusé le pape François d'avoir un "point de vue sélectif" de l'époque de la Première Guerre mondiale, d'"ignorer les atrocités endurées par les Turcs et les musulmans qui ont perdu la vie", et de ne se consacrer qu'aux chrétiens, et surtout aux Arméniens.

Toujours selon le communiqué, les propos du pape constituent pour Ankara une "sérieuse déviation" par rapport au message de paix et de réconciliation que le pontife avait transmis lors de sa visite en Turquie en novembre dernier.

- Se souvenir est 'un devoir' -

"Je pense que c'était très courageux" de la part de François, a déclaré à l'AFP le vaticaniste Marco Tosatti. "Avant de devenir pape, Jorge Bergoglio avait déclaré clairement plusieurs fois que c'était un génocide. En citant Jean Paul II, il a renforcé la position de l'Eglise, en indiquant clairement son point de vue sur le sujet".

Évoquant les innombrables victimes, majoritairement chrétiennes, d'une "effroyable et folle extermination", le pape a insisté: "Se souvenir d'eux est nécessaire, plus encore c'est un devoir, parce que là où il n'y a plus de mémoire, cela signifie que le mal tient encore la blessure ouverte".

Les Arméniens estiment que 1,5 million des leurs ont été tués de manière systématique à la fin de l'empire ottoman. Nombre d'historiens et plus d'une vingtaine de pays, dont la France, l'Italie et la Russie, ont reconnu un génocide.

La Turquie affirme pour sa part qu'il s'agissait d'une guerre civile, doublée d'une famine, dans laquelle 300 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.

En 2014, le président turc islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre, avait présenté pour la première fois des condoléances aux Arméniens, sans pour autant cesser de contester toute volonté d'extermination.

La déclaration du pape risque de compliquer encore un peu ses relations avec la Turquie, où sa visite en novembre avait été marquée par un dialogue de sourds, le pape se faisant l'avocat d'une alliance des religions contre le terrorisme tandis que les autorités d'Ankara restaient arc-boutées sur une dénonciation de l'islamophobie.

Au cours de la messe de dimanche, François a aussi proclamé "docteur de l'Eglise" Saint Grégoire de Narek, moine mystique arménien du Xe siècle.
(AFP, 12 avril 2015)

Le pape François utilise le mot "génocide" à propos du massacre des Arméniens

Le pape François a utilisé dimanche le terme de "génocide" à propos du massacre des Arméniens il y a 100 ans, au risque de s'aliéner la Turquie, allié potentiel dans la lutte contre l'islam radical menaçant les chrétiens du Moyen-Orient.

"Au siècle dernier, notre famille humaine a traversé trois tragédies massives et sans précédent. La première, qui est largement considérée comme +le premier génocide du XXe siècle+ a frappé votre peuple arménien", a déclaré le pontife en citant un document signé en 2001 par le pape Jean Paul II et le patriarche arménien.

"Les deux autres ont été ceux perpétrés par le nazisme et par le stalinisme. Et plus récemment d'autres exterminations de masse, comme celles au Cambodge, au Rwanda, au Burundi, en Bosnie", a-t-il ajouté.

Le pape s'exprimait à l'ouverture d'une messe pour les fidèles de rite catholique arménien, concélébrée avec le patriarche arménien Nerses Bedros XIX Tarmouni à l'occasion du centenaire des massacres de 1915-1917, et en présence du président arménien, Serzh Sargsyan.

Il s'est employé à n'utiliser qu'entre guillemets le terme de génocide, vivement rejeté par Ankara, en citant son prédécesseur. Mais l'essentiel reste: le mot a résonné de la bouche du pape dans le cadre solennel de la basilique Saint-Pierre de Rome.

"Des évêques, des prêtres, des religieux, des femmes, des hommes, des personnes âgées et même des enfants et des malades sans défense ont été tués" lors d'une "effroyable et folle extermination", a-t-il insisté.

- Se souvenir est 'un devoir' -

"Se souvenir d'eux est nécessaire, plus encore c'est un devoir, parce que là où il n'y a plus de mémoire, cela signifie que le mal tient encore la blessure ouverte. Cacher ou nier le mal, c'est comme laisser une blessure continuer à saigner sans la panser !", a-t-il lancé.

Les Arméniens estiment que 1,5 million des leurs ont été tués entre 1915 et 1917, à la fin de l'empire ottoman. Nombre d'historiens et plus d'une vingtaine de pays, dont la France, l'Italie et la Russie, ont reconnu un génocide.

La Turquie affirme pour sa part qu'il s'agissait d'une guerre civile, doublée d'une famine, dans laquelle 300 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.

En 2014, le président turc Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre, avait présenté pour la première fois des condoléances pour les victimes, sans pour autant cesser de contester toute volonté d'extermination.

La déclaration de François risque de compliquer encore un peu ses relations avec la Turquie, où sa visite en novembre avait été marquée par un dialogue de sourds politique, le pape se faisant l'avocat d'une alliance des religions contre le terrorisme tandis que les autorités d'Ankara restaient arc-boutées sur une dénonciation de l'islamophobie.

Au cours de la célébration, le pape François a aussi proclamé "docteur de l'Eglise" Saint Grégoire de Narek, moine mystique arménien du Xe siècle, tout en rappelant le statut de "première nation chrétienne" de l'Arménie, la première à adopter le christianisme comme religion d'Etat en l'an 301.

Comme il l'a fait à de nombreuses reprises et avec force ces dernières semaines, le pontife argentin a aussi évoqué les violences qui frappent les chrétiens à travers le monde, en particulier au Moyen-Orient.

"Malheureusement, encore aujourd'hui, nous entendons le cri étouffé et négligé de beaucoup de nos frères et soeurs sans défense, qui, à cause de leur foi dans le Christ ou de leur appartenance ethnique, sont publiquement et atrocement tués - décapités, crucifiés, brûlés vifs -, ou bien contraints d'abandonner leur terre", a-t-il lancé.

"Il semble que l'humanité ne réussisse pas à cesser de verser le sang innocent", a-t-il déploré. "Aujourd'hui encore, nous sommes en train de vivre une sorte de génocide causé par l'indifférence générale et collective", a insisté le pape. (AFP, 12 avril 2015)

Un colloque international sur le génocide arménien annulé en Turquie

Le colloque international consacré au génocide arménien, qui aurait dû se tenir à Istanbul, près de l’Université de Bilgi, dimanche 26 avril, a été annulé à l’improviste.

L’événement, intitulé « Génocide arménien : conceptions et perspectives comparatives », avait été organisé conjointement par l’Université, la Fondation turque pour l’Histoire et par la University of California de Los Angeles. Il aurait dû voir la participation d’enseignants et de chercheurs de renommée internationale.

Son annulation a été communiquée aux organisateurs par le doyen de l’université au début du mois d’avril. L’université a émis ensuite un communiqué dans lequel elle tentait de démentir l’annulation de l’événement, affirmant qu’aucune demande officielle en vue de son organisation n’étant parvenue sur le bureau du Recteur, l’initiative n’avait jamais été autorisée.

ANNONCÉE DEPUIS DES MOIS SUR LE SITE

En réalité – selon les médias turcs – l’initiative avait été annoncée depuis des mois sur le site Internet de l’Université dédié aux événements et les modules d’accréditation et de participation au congrès avaient déjà été publiés.

Les membres de l’équipe qui avait organisé la conférence ont fait une déclaration à Agos, hebdomadaire arménien bilingue publié à Istanbul, dans laquelle ils confirment que la programmation de l’initiative avait suivi les standards ordinaires en vigueur auprès de l’Université, qualifiant l’annulation de la conférence de « blessure à la liberté académique et à la liberté d’expression, qui cause des dommages à l’image positive bien méritée de notre Université, construite en tant d’années ». (
la-croix.com)

World’s first Yazidi MP on her way to Turkish parliament

The Peoples’ Democratic Party (HDP) has nominated Feleknas Uca, a German-born politician and the world’s first Yazidi parliamentarian, as one of its leading candidates for the June 7 elections.

On April 7, the HDP nominated Uca as its fourth candidate from the southeastern province of Diyarbakır, one of the party’s strongholds. If the HDP manages to exceed the 10 percent national election threshold, Uca is expected to win a seat in parliament easily.

As a German Die Linke politician of Kurdish ancestry who was elected to the European Parliament in 1999, Uca was the world’s only Yazidi parliamentarian until the Iraqi legislature was elected in 2005.

The 39-year-old politician has faced probes twice before in Turkey. In 2005, Turkish police launched an investigation into the Democratic People’s Party (DEHAP), where Uca spoke in Kurdish and called on Turkey to decrease the 10 percent election threshold, declare a general amnesty and suspend all military operations.

Uca was also detained at Istanbul’s Atatürk Airport in 2012 for carrying a large number of B-1 vitamins that she reportedly planned to take to Kurdish hunger strikers in Turkish prisons.

Beaten retired teacher tops election list

Meanwhile, another highlight of the HDP’s candidate list was the nomination of a retired teacher who was beaten in the Black Sea province of Rize before the presidential elections in August 2015 due to his support of HDP’s candidate, Selahattin Demirtaş.

While Demirtaş, the HDP co-chair, has topped the party’s general elections candidate list in Istanbul, the retired teacher, Necmettin Durmuş, has been picked to lead the Rize province.

Durmuş was lightly injured during an attack by three assailants, who damaged Demirtaş’s campaign stand on the street before being detained.
(hurriyetdailynews.com, April 7, 2015)

Les Arméniens de Belgique dévoilent leur programme



C’est une année spéciale pour la communauté arménienne de Belgique. Il y aura cent ans, le 24 avril prochain, que les premières rafles contre les intellectuels arméniens débutaient dans l’empire ottoman déclinant, prélude à un génocide effroyable qui fit près de 1,5 million de morts.

Ces chrétiens vivaient à l’est du plateau anatolien (dans l’actuelle Turquie) et au nord de la Mésopotamie (là où sévit maintenant l’Etat islamique).

Pour commémorer cet anniversaire, les descendants ont choisi de faire connaître leur culture. Jusqu’à la fin de l’année, des concerts, colloques et expositions sont programmés. Ce choix est un pari, celui de convaincre l’Etat turc de reconnaître ce génocide dont les victimes sont sans sépultures. Celui aussi d’inciter les pouvoirs politiques belges à inscrire le génocide dans les manuels scolaires. "C’est par la culture que l’âme s’éveille", justifie, en paraphrasant Thomas Mann, Grégoire Jakhian, président de l’assemblée des représentants du Comité des Arméniens de Belgique.

Trente mille Belges sont d’origine arménienne, dont 70 % à Bruxelles et dans le Brabant flamand. Avant 1915, ils excellaient dans le diamant, le tapis et les cigarettes.

Une priorité : combattre le négationnisme

La communauté arménienne n’entretient pas de relations avec les autorités turques de Belgique "sauf sur un plan personnel" et regrette qu’Emir Kir, condamné au civil pour négationnisme, soit toujours le bourgmestre de Saint-Josse. Elle regrette aussi "le manque de tact absolu " de la direction d’Europalia qui a programmé, cette année, un Europalia Turquie. Mais l’humeur est davantage à la réconciliation qu’aux escarmouches verbales. Car, depuis quelques années, la Turquie remet progressivement en question la thèse négationniste. Près de 30 000 Turcs ont signé une pétition demandant une révision de l’histoire officielle turque. Europalia a promis d’inclure des éléments de la culture arménienne dans ses expositions.

Ankara souffle, en fait, le chaud et le froid, explique Christian Vrouyr, président exécutif du Comité. D’une part, il dépêche un artiste arménien pour le représenter à la Biennale de Venise; de l’autre, son président Erdogan propose de commémorer la bataille de Gallipoli, le 24 avril.

Ce jour-là, à Bruxelles, une cérémonie de recueillement aura lieu au Mémorial du génocide au square Henri Michaux, après une messe requiem à l’église arménienne. Une manifestation suivra l’après-midi pour réclamer des députés belges qu’ils votent l’extension au génocide arménien d’une loi de 1995 punissant le négationnisme.

Plus d’infos sur le site www.armencom.be

Centenary of the Armenian genocide in Istanbul

European delegation to convene in Istanbul 100 years after the Armenian genocide

On the occasion of the Centenary of the Armenian Genocide, AGBU Europe and the European Grassroots Anti-Racist Movement (EGAM) will lead a delegation to Istanbul, composed mainly of young people from around Europe. They will be joined in the metropolis by numerous other international visitors from around Europe who have chosen to commemorate this event in the city where it all started.

The commemorations themselves will take place in Istanbul throughout the day on April 24 and will culminate on the central Taksim square at the symbolic time of 19.15. Commemorative events will also be held at Haydarpasha train station, where community leaders were deported from and at Sultanahmet, a former prison, where they were held prior to their deportations. April 24 will also be an occasion to visit the tomb of Sevag Balikci, a young Armenian conscript who was assassinated by a fellow conscript on April 24, 2011 on account of his ethnicity. The commemorations are organized by Turkish organizations, including local EGAM member organization DurDe and the Turkish Human rights Association IHD.

Numerous other events will be held throughout the week, including a major concert on April 22 hosted by the foundation Anadolu Kultur and featuring numerous international artists, including Turkish and Armenian musicians. The AGBU Europe-EGAM delegation will take the opportunity to engage with numerous audiences at universities, non-governmental organizations and other location.

The Armenian genocide of 1915, which caused an estimated 1.5 million dead, uprooted the entire Armenian civilization. Commemorations have been held in many places over the years; but they have only been allowed in Turkey since 2010. AGBU Europe and EGAM have led international delegations to the former Ottoman capital city since 2013. Their approach has aimed to engage with Turkish society, and particularly with those organizations who work for the awareness of the genocide in Turkey, in the believe that their joint efforts can help promote tolerance, democracy and justice. (AGBU, April 3, 2014)

Syriac Association closed on account of 'Co-presidency'

Following the closure of the Anatolian Arab Unity Movement Association in the Midyat district of Mardin, the Mardin Syriac Unity Association has been dissolved on the grounds that the word 'unity' and the concept of 'Co-presidency' in the association's constitution contravened the law. Association president Yuhanna Aktaş said the decision was a political one, and that they would appeal, and if they could not get redress would go to the European Court of Human Rights.

The Mardin Syriac Unity Association was closed down at the first hearing in the Mardin no. 2 Court of First Instance in a case initiated after a complaint by the Midyat District Governor's office regarding the concept 'Co-presidency' and the word 'unity'. The association was closed down on the same day, 31 March, as the Anatolian Arab Unity Movement Association in a different court. Yuhanna Aktaş said it was the first time a Syriac association had been closed down in Turkey. He said they had initially started a platform in 2002 and become an association last year.

He added that the aim of the association had been to unite Assyrian-Syriacs, Chaldeans, Kurds and Arabs. He said Syriacs living in Turkey and abroad had been dismayed by this decision, which contravened the spirit of the resolution process. Aktaş said the decision would also discourage Syriacs from returning home, adding that 2015 marks the centenary of the genocide against Syriacs, and that while they were awaiting an apology from the state it had instead closed down their association.

Aktaş said they would appeal the court decision, and, if they could not obtain redress, would go to the European Court of Human Rights.
(ANF, April 3, 2015)

Court orders closure of biggest Arab association in Turkey

The biggest Arab association in Turkey, the Anatolian Arab Unity Movement Association, has been closed down by a court decision for mentioning in its constitution: “co-presidency, struggle for women, children, youth, the disabled, for ecology and against poverty, defence of rights and public health and use of the old names of settlements”.

The court session held on Tuesday in Mardin to discuss the complaint filed against the association decided to close down the biggest Arab association in Turkey.

The Anatoalian Arab Unity Movement Association president Mehmet Ali Aslan has issued a statement regarding the court decision, saying that the decision to close down an association in which Muslim, Christian, Alevi and Sunni Arab people are organised jointly proves that the authorities are afraid of this unity of people and their organising together.

Aslan said the government is not taking concrete steps although it continues to talk about the peace and resolution process before the elections and added: “Currently there are court cases against two Arab and Mıhalmi associations in the region. The attitude of the resolution process towards the Arabs in the country should not be like this”.

Aslan also criticized NGO’s for not supporting their association during the case and added that they will take the case to the ECtHR if the decision of the local court is approved by the Supreme Court after their appeal. Aslan said they will share with the public the reasons of the court decision after it is released in the coming days by the court.
(ANF, April 1, 2015)

Politique intérieure/Interior Politics

Erdoğan denies existence of Kurdish issue to garner nationalist votes

President Recep Tayyip Erdoğan has once again refused to recognize that Turkey has a Kurdish issue, contrary to previous statements which have acknowledged the problem, a move considered an attempt by Erdoğan to garner nationalist votes for the Justice and Development Party (AK Party).

En route back to Turkey from Kuwait on Tuesday, Erdoğan, for the second time, alleged that using the term "Kurdish problem" is a form of discrimination, arguing: "Those who still insist that the country has a Kurdish issue embark on this discourse to occupy the country's agenda and garner more votes in the election. Calling the matter the ‘Kurdish problem' is a step towards dividing the country, a type of discrimination."

Erdoğan also accused the pro-Kurdish Peoples' Democratic Party (HDP) of “engaging in illegal methods,” refusing to recognize the HDP as an interlocutor in the talks on the Kurdish issue, further claiming: "Who do you think you are, claiming to be an interlocutor? There is a state in this country. There is not a table that is being sat around. If there were, it would mean the collapse of the state. The state does not lay down its arms and if the terrorists take up arms, then the state will do whatever the situation requires."

Ongoing talks between the HDP and imprisoned leader of the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK) Abdullah Öcalan to find a solution to the decades-old Kurdish problem have apparently stalled ahead of the June 7 election amid criticism that the government is not sincere in its initiative due to Erdoğan declining to recognize the Kurds' suffering and deprivation of rights. Thus, Erdoğan's remarks have exacerbated a worsening situation amid fading hopes of a solution.

Erdoğan, in sharp contrast to his remarks in a historic speech in the southeastern province of Diyarbakır in 2005 in which, for the first time, he acknowledged the existence of a Kurdish problem in Turkey, contended in March that Turkey never had a Kurdish problem, raising concerns about the talks and overshadowing the solution process.

"My brothers, there has never been any problem called the Kurdish issue in this country. Yet, there are intentional efforts to keep this on the agenda. … We ended it [the problem] in a speech I made in Diyarbakır in 2005 and that is it. My Kurdish citizens could have problems. They could have problems just like the problems of Turkish citizens. Thirty-six ethnic groups in the country have their own problems. There is constant talk about the Kurdish problem. Turkey has been kept busy with this for years -- 40,000 people have been killed in this country for this reason,” Erdoğan argued during a speech in March.

The government, the HDP and the PKK agreed on a roadmap based on 10 articles, including a commitment to change the Constitution in order to solve the Kurdish problem after a meeting at Dolmabahçe Palace in early March, as Öcalan called on the PKK to lay down its arms.

All ethnic and religious groups' demands fall on deaf ears

However, Erdoğan's backpedaling on the Kurdish issue is not only specific to the settlement process but also the government's previous, similar initiatives with Alevis, an orthodox sect of Islam that uses a different interpretation of Sunni Islam, and Roma people, which did not yield any results while Erdoğan was prime minister and leader of the AK Party.

Nearly 10 workshops with Alevi organizations in recent years to identify their demands yielded no tangible results, as conditions worsened for Alevis in terms of enjoying even basic freedoms and rights and their demands for cemevis (Alevi places of worship) to be recognized by the government as places of worship have been persistently rejected though the European court of Human Rights (ECtHR) recently ruled that cemevis must be recognized by the Turkish government as places of worship equivalent to mosques.

In a similar vein, the government, which kicked off an initiative to follow the EU ideal and promised to follow the EU path for the democratization of Turkey after it came to power in 2002, abandoned the path after consolidating support in subsequent elections.

Promoting the idea of a "New Turkey," which represents a real deviation from the EU ideal, while maintaining a sound relationship with Russia, China and the former Soviet republics rather than the EU, Erdoğan has thereby disappointed large parts of society that once backed him in hopes of a stronger democracy and more freedoms.

Erdoğan also did not hesitate to declare groups enemies that once declared their support for Erdoğan and a more democratized Turkey.

These civil society groups offered their support to scores of former changes to the laws that expanded the scope of freedoms but have been since been replaced by repressive laws that are intended to save Erdoğan and the political group he represents.

In this context, Erdoğan has labeled the faith-based Gülen movement (also known as the Hizmet movement), whose ideas are inspired by Turkish Islamic scholar Fethullah Gülen, as an "enemy" since the country's largest corruption scandal -- which implicated Erdoğan's family, inner circle and high-ranking figures within the AK Party -- went public on Dec. 17, 2013. Instead of backing the investigation, Erdoğan stifled the probe and made the movement a scapegoat by accusing it of plotting to topple the government via the graft probe.

As part of the crackdown on the movement, Erdoğan and the government have carried out intimidation operations against individuals and groups who are thought to have links with the movement. In this context, thousands of judges, prosecutors and police officers have been reshuffled, detained or arrested on charges of being members of a terrorist group, paving the way for a police state managed by the AK Party.

Hypocritical stance of Erdoğan and gov't lambasted by HDP and experts

Erdoğan's comments rejecting the existence of the Kurdish issue and problems related to the country's other ethnic and religious groups, have been lambasted by the HDP and experts on the matter.

HDP Muş deputy Demir Çelik replied to Erdoğan's remarks by saying: "The whole world recognizes the existence of the Kurdish problem. His comments imply that military options and security precautions will once again step in, as has been done for the last 40 years, and a total war will be waged against Kurds instead of seeking a solution to the subject based on peaceful talks."

"If there is not an interlocutor on the Kurdish issue, then why do you continue to meet with Öcalan and send delegations to İmralı Island where Öcalan is being held? What do those meetings between the government and delegations mean? Denying reality is an empty effort," Çelik emphasized.

Speaking to Today's Zaman regarding Erdoğan's U-turn over the Kurdish issue, Mesut Ülker, a retired colonel and strategist, said the government, Erdoğan and those circles who offer their support to the government are in a panic because they have realized that the government is, for many reasons, losing popular support. This has in turn urged them to engage in new election ploys to secure the votes that they appear to have lost.

"The Kurdish issue is a leading issue in terms of the democratization of Turkey. The real problem is in essence non-democratization. What Erdoğan is trying to do is regain the nationalist votes. Even though Erdoğan ignores the Kurdish problem, it is still a core issue. This is an indication of a serious inconsistency when the previous practices of the political authority are considered -- a process of unlawfulness accompanied by many anti-democratic actions, such as silencing the free media and putting pressure on the judiciary. If the Kurdish issue had been solved, then it would upgrade Turkey's level of democracy. However, society's demands for more freedom and rights cannot be crushed anymore. More efforts on this path will face more reactions from the people. No one is eager to lose the rights that they have been enjoying for years. These demands will go further and they [Erdoğan and the government] are concerned with the increasing demand, that is why they are trying to block all channels to democracy," Ülker added.

Professor Sedat Laçiner from Çanakkale 18 March University also highlighted similar concerns regarding the government and Erdoğan's policy of denial regarding the country's substantial issues, such as the Kurdish issue: "For years, the Kurdish side and the government have conducted negotiations around a table. Most recently, a declaration was reached at Dolmabahçe but Erdoğan undermined the process. The reason is simple: The talks made the PKK stronger and the people have realized this. The unease among the people has increased recently. Kurdish votes, which were previously secured by the AK Party, now show a tendency toward the HDP. Accordingly, nationalist voters have preferred the Nationalist Movement Party [MHP] in line with those election polls. After Erdoğan realized this, he changed his rhetoric on the matter and began to reject the existence of the Kurdish issue. He is weak in terms of developing solutions to the country's problems but a good strategist in terms of dealing with his opponents. Instead of focusing on solutions to the problems, Erdoğan aims to collect more votes in an opportunistic manner." (TODAY'S ZAMAN, April 29, 2015)

CHP ready for a joint stance with gov’t against EP over genocide motion

Main opposition Republican People’s Party (CHP) leader Kemal Kılıçdaroğlu has announced his party’s readiness to engage in a joint effort with other parties to issue a joint statement against the European Parliament’s recognition of the 1915 massacre of Ottoman Armenians as genocide.

Speaking with reporters after meeting ambassadors of EU countries over lunch on April 16, Kılıçdaroğlu was reminded of an April 15 call by Prime Minister Ahmet Davutoğlu, who suggested that they could draft “a contract” together with opposition parties that would address the entire Turkish population. Davutoğlu’s call came as he announced his party’s 100-article “2023 New Turkey Contract,” along with his ruling Justice and Development Party’s (AKP) election manifesto.

Kılıçdaroğlu strictly ruled out the idea, saying his party’s ideological view based on the principles of social democracy was totally different from the AKP’s ideology. However, he said the CHP could draft a joint text to counter the resolution passed by the European Parliament.

“We can sign this joint text. Our views on this issue are common, so there is no problem in this field. There are [problems] in other fields,” he added.

Earlier in the day, Kılıçdaroğlu criticized both Pope Francis and the European Parliament for recognizing mass killings of Ottoman Armenians as genocide, saying that such moves will not help the reconciliation between Turks and Armenians.

“The statements of Pope Francis and the adoption of a resolution calling on EU countries to recognize the Armenian genocide are unacceptable, as they constitute political moves that do not serve for the reconciliation of the two people,” he said.

‘A crusader lens’

According to Nationalist Movement Party (MHP) leader Devlet Bahçeli, it was the government’s policy of rapprochement with Armenia that laid the ground for such “a dramatic result,” which he said was part of a “slandering campaign against the Turkish nation.”

“We don’t and will not have territory to give or apologies to offer to those who look at history through the crusader lens,” Bahçeli said in a written statement on April 16.

He also claimed that there is “actually no difference between the ruling AKP and the European Parliament’s interpretation of the events of 1915.”

‘Kindergarten or state?’

Peoples’ Democratic Party (HDP) Co-Chair Selahattin Demirtaş was the only opposition leader to display a different approach to the other political leaders.

The government should move to found a “truth and reconciliation commission” in order to face the past, Demirtaş said.

“The pope says something; they give a childish reaction. The European Parliament makes a decision; they give a childish reaction to this too. It is as if this is a kindergarten; it is as if they are not governing a state. They display reflexes like children attending kindergarten,” Demirtaş said on April 16, speaking to reporters in Diyarbakır.

“You should explain to society how the Armenian reality should be faced. This is an issue that is not discussed in Turkey. This is an issue that is not officially clarified. This problem cannot be resolved by simply saying ‘We don’t recognize the pope,’” he added.
(hurriyetdailynews.com, April 16, 2015)

L'AKP promet un régime présidentiel, le dossier kurde absent

Le Premier ministre islamo-conservateur turc Ahmet Davutoglu a donné mercredi le coup d'envoi de la campagne de son parti pour les législatives du 7 juin, promettant, en cas de victoire, le passage à un régime présidentiel voulu par le chef de l'Etat Recep Tayyip Erdogan.

Il n'a cependant pas placé le règlement du conflit kurde qui perdure depuis 1984 dans les priorités de son gouvernement qui a pourtant entamé en 2012 de difficiles négociations de paix avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit).

"Nous estimons indispensable que la structure administrative soit remaniée dans le cadre d'un système présidentiel", a dit M. Davutoglu, chef du Parti de la justice et du développement au pouvoir (AKP) au pouvoir depuis 2002.

"Les conflits de pouvoir ont provoqué des crises en Turquie (...) un système présidentiel permettra d'empêcher la discorde", a-t-il ajouté dans un discours enflammé, prononcé devant des milliers de ses partisans réunis dans une salle de sports d'Ankara.

M. Davutoglu s'est fixé pour objectif ambitieux dans son "manifeste électoral" de rallier 55% des suffrages et a confirmé que son parti amenderait, en cas de victoire, l'actuelle Constitution de 1980.

Plusieurs fois modifié depuis, ce texte accorde l'essentiel du pouvoir exécutif au Premier ministre et n'accorde au chef de l'Etat qu'un rôle essentiellement protocolaire. Dans la nouvelle Constitution, "le président deviendra responsable" de ses actes, a plaidé M. Davutoglu.

Homme fort de la Turquie depuis 2003, M. Erdogan a été contraint de quitter la tête du gouvernement, victime d'un règlement de l'AKP qui interdit à ses membres d'effectuer plus de trois mandats successifs. Elu président en août dernier, il souhaite désormais faire modifier la Constitution pour conserver les rênes de son pays.

Il a à cet égard besoin de la majorité des deux tiers des 550 députés pour réviser directement la loi fondamentale ou, à défaut, de la majorité des trois cinquièmes au Parlement pour proposer un référendum constitutionnel.

Tous les sondages créditent l'AKP, qui a réalisé un grand chelem en remportant tous les scrutins depuis 2002, d'une large avance sur ses concurrents aux législatives, insuffisante toutefois pour obtenir la majorité qualifié nécessaire à une révision de la Constitution.
(AFP, 15 avril 2015)

"All cats caught," Turkish official reassures public over Election Day blackouts

A top electoral official in Turkey has reassured the public that the controversial blackouts during the local elections last year would not be repeated in the upcoming parliamentary elections, as “all cats have been caught.”

After the March 30, 2014, local elections last year, Energy Minister Taner Yıldız created controversy by saying a cat entered a power distribution unit in Ankara during the crucial vote-counting process at night, causing a blackout.

A year after the elections, almost all Turkish provinces suffered a massive power cut on March 31. Turkish authorities, alarmed by the crisis, have decided to take all measures to prevent power distribution cuts during the June 7 general elections.

The State Supply Office recently opened a tender to buy generators for voting centers, but this was apparently not the only measure taken by Turkish officials.

“We caught all the cats. No more cats left,” Supreme Election Board (YSK) head Sadi Güven jokingly said at Okan University in Istanbul on April 14 when a student asked him about last year’s incident, according to Cihan news agency.

“If there is a generator, then there won’t be a problem. We are trying to do this job in a healthy way, leaving no question marks in the public’s mind, by putting generators in all districts,” he added.
(hurriyetdailynews.com, April 14, 2015)

Le leader du CHP à l'amende pour "insulte" à Erdogan

Un tribunal d'Ankara a condamné jeudi le chef du principal parti d'opposition turque à verser 10.000 livres (environ 3.500 euros) de dommages et intérêts au président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan pour l'avoir insulté, ont rapporté les médias turcs.

Dans son jugement, le juge a estimé coupable le président du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), Kemal Kiliçdaroglu, d'avoir insulté et violé les droits de M. Erdogan, alors Premier ministre, lors d'un discours prononcé en janvier 2013.

Dans ce discours, M. Kiliçdaroglu avait évoqué les graves accusations de corruption qui visaient à l'époque le chef du gouvernement, ses proches et plusieurs ministres du parti au pouvoir depuis 2002. La justice a depuis classé son enquête sans suite.

Dans sa plaidoirie, l'avocat de M. Kiliçdaroglu, Celal Celik, a plaidé la relaxe de son client, estimant que ses propos reposaient sur des "faits avérés" et servaient "l'intérêt du public".

M. Erdogan, élu chef de l'Etat en août dernier, réclamait à son rival 100.000 livres.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2003, M. Erdogan multiplie les plaintes en diffamation ou insulte contre ses adversaires, qu'il s'agisse d'adversaires politiques, de journalistes, d'artistes ou de simples citoyens.

Avec son élection à la présidence, il a ressuscité l'article 299 du code pénal turc, qui punit d'un maximum de quatre ans de prison ferme toute personne qui "porte atteinte à l'image" du président.

L'opposition, qui dénonce la dérive autoritaire de M. Erdogan, a exigé l'abrogation de cette disposition, la jugeant contraire à la liberté d'expression.

Lors de son retour d'une visite en Iran mardi soir, M. Erdogan a justifié ces procédures devant les journalistes qui l'accompagnaient. "Je me considère comme une personne normale et je dis à mes avocats +ceci n'est pas une critique, lorsque cela devient une insulte, faites ce que prévoit la loi+", a-t-il déclaré.
(AFP, 9 avril 2015)

Will Turkish democracy pass the 10 percent threshold?

All political parties participating in the parliamentary elections set for June 7 submitted their lists of candidates to the Supreme Election Board (YSK) on April 7. Over the next two weeks, the parties are planning to publicize their election manifestos and pledges to the electorate. The candidacy lists will be finalized on April 24 and the parties will hit the roads for their election campaigns up to June 6.

With less than two months to go to the polls, an analysis on the profile of the party’s candidates would give us clues about the post-election era. In power since late 2002 under Recep Tayyip Erdoğan’s strong leadership, the ruling Justice and Development Party (AKP) is entering these elections under a new chairman, Prime Minister Ahmet Davutoğlu. However, Davutoğlu, whose objective is to prove himself as a successor to Erdoğan by keeping the party at least above a 45 percent level, is facing serious disadvantages. One of the most important disadvantages is Erdoğan’s unending interventions into his affairs and decisions in the party and in the government, which have seriously tarnished his political career. The fact that some of the AKP’s most senior and experienced politicians will remain out of the election race is also a huge disadvantage for Davutoğlu.

Navigating a parliamentary group composed of a new team with relatively less experience and younger lawmakers will take time for Davutoğlu. Although he tried hard, he was unable to stop his predecessor’s ambition to turn these elections into referendum in which “a Turkish model presidential system under Erdoğan’s rule” will be voted on. Therefore, it might be said that Davutoğlu will be demanding votes for a presidential system that he does not really support. Furthermore, Erdoğan’s recent statement about reading the part of the manifesto outlining the party’s approach to the presidential system, as well as his views about it, put Davutoğlu into a position of “subcontractor of Erdoğan.” It is in this state that the AKP will run in the elections.

Of all the parties, the main opposition Republican People’s Party (CHP) underwent the most transparent and democratic process for the selection of its candidates, with around 85 percent of potential lawmakers having been elected through primaries. Some 20 percent of candidates are women and a considerable number of them will be elected. CHP’s leader Kemal Kılıçdaroğlu also became the first party head to run in the primaries, setting an important example to all politicians in the country.

The profile of the CHP candidates, however, is not much of an indicator of what Kılıçdaroğlu has in mind for his party’s objectives and priorities for the next parliament. Three important subjects have dominated and are still dominating the party’s agenda: The Gezi demonstrations and its effects on social and political life in Turkey, the Kurdish peace process, and the massive corruption and fraud allegations against Erdoğan, his family and some other prominent AKP figures. It is obvious that Kılıçdaroğlu’s team lacks some figures who would shape the CHP’s policies in the best way to respond to these issues. This election is also very important for Kılıçdaroğlu’s political career, with his set target at 35 percent. Anything less than this target will make his dissidents start to question his leadership.

The Nationalist Movement Party (MHP) will enter elections under the leadership of its two-decade leader Devlet Bahçeli, who will be able to keep the party’s votes at around 15 percent. There is information that the MHP’s votes will possibly increase, especially in response to the Kurdish peace process. The party has imported some important, prominent and urban faces to its cadres in order to reach its non-traditional MHP voters and collect votes that might defect from the AKP. 

However, there is no doubt that the pro-Kurdish Peoples’ Democratic Party (HDP) that will be the main determiner of the Turkish political environment after June 7. In challenging the 10 percent national election threshold, the HDP is doing everything it can to enter parliament. Under the strong and successful leadership of Selahattin Demirtaş, the HDP is trying to mobilize its grassroots all around the country to garner enough votes to pass the threshold. To this end, it has enriched its lawmaker candidate list with strong names as well as figures from social democratic and socialist backgrounds in order to reach different political groups. Having the experience of last year’s local and presidential elections, the party will first focus on collecting lawmakers from Southeastern Anatolia as well as being heavily involved in the three largest cities: Istanbul, Ankara and İzmir, which together make up nearly 30 percent of all 550 seats of parliament.

Despite the complexity of this political picture, there is only one simple question: Will the HDP pass the threshold or not? That is why political forecasts about the composition of the next parliament should wait until late June 7. If the HDP fails to pass the threshold, Turkey’s already-weakened democracy will pay the price.
(hurriyetdailynews.com, April 7, 2015)

Erdoğan appoints rector candidate with less votes for İstanbul University

President Recep Tayyip Erdoğan once again contradicted with his famous motto that the ballot box should be the ultimate determinant in democracies and appointed a candidate who came second in the presidential election at Istanbul University,

Erdoğan on Thursday appointed Mahmut Ak as the new rector of the prestigious İstanbul University although he came second in the elections. Ak received 908 votes while Raşit Türkel received 1202 votes in the elections held at the university.

The names of the first six candidates who received the most votes in the elections were presented to the Higher Education Board (YÖK), which has the legal authority to arbitrarily change the order of the names before submitting the list to the president.

In the YÖK-prepared list, which comprises three competitors, Ak appeared at the top.

Also last month, Erdoğan ignored the winner to appoint Yücel Acer as the new rector of the Çanakkale March 18 University (ÇOMÜ).
Acer, who came second in the race, received only 180 of the total 670 votes available from faculty members at the ÇOMÜ election, while Sedat Laçiner, the incumbent rector, actually won with 237 votes.
(TODAY'S ZAMAN, April 2, 2015)

Flambée de violences politiques en Turquie

Une prise d'otage meurtrière, une attaque armée contre un bureau local du Parti de la justice et du développement (AKP) du président Recep Tayyip Erdogan, une fusillade devant la direction de la sécurité d'Istanbul et deux quartiers populaires en ébullition... En un peu plus de vingt-quatre heures, Istanbul a connu une flambée de violences politiques, à deux mois des élections législatives du 7 juin prochain.

En fin d'après-midi, mercredi 1er avril, une fusillade a éclaté devant le siège de la police de la métropole turque, dans le quartier de Fatih, sur la rive européenne. Le gouverneur de la région d'Istanbul, Vasip Sahin, a annoncé en début de soirée qu'un homme et une femme étaient impliqués dans cette attaque.

La femme, qui portait sur elle des explosifs, a été tuée par les policiers, tandis que l'homme, blessé, a réussi à prendre la fuite. Des médias turcs ont annoncé par la suite que celui-ci avait également été rattrapé par les forces de l'ordre. Au moins un policier a été légèrement blessé dans l'échange de coups de feu, selon les premières informations.

« Vengeance de la mort de Berkin »

Les médias pro-gouvernementaux ont rapidement imputé l'attaque au mouvement marxiste DHKP-C (Front révolutionnaire de libération du peuple), classé comme groupuscule terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.

La police turque a tué mercredi une femme, apparemment porteuse de grenades, qui visait le quartier général de la police d'Istanbul, au lendemain d'une prise d'otage meurtrière dans un tribunal de la ville qui a placé le pays sous haute tension.

La fusillade survient au lendemain de la prise en otage, dans un tribunal d'Istanbul, d'un procureur par deux militants du DHKP-C. L'assaut donné par les policiers en soirée, mardi 31 mars, s'est conclu par la mort des deux preneurs d'otage. Le magistrat, Mehmet Selim Kiraz, est également décédé après avoir été grièvement blessé lors de l'intervention policière.

Il était en charge de l'enquête sur la mort du jeune Berkin Elvan, tué par une grenade lacrymogène reçue en pleine tête lors des émeutes de Gezi, en juin 2013. Les militants de ce mouvement d'extrême gauche, qui a pris fait et cause pour la « vengeance de la mort de Berkin », menaçaient d'exécuter leur otage si des « excuses publiques » n'étaient pas faites par les policiers, dont aucun n'a été reconnu responsable du décès de l'adolescent.

Ce mercredi matin, les policiers ont procédé à une vague d'arrestations de militants supposés du DHKP-C à Antalya, Izmir et Istanbul, notamment dans certaines universités stambouliotes. Une quarantaine de personnes auraient été placées en garde à vue. Deux hommes ont également été arrêtés après avoir fait irruption, armés, dans un bureau local de l'AKP du quartier de Kartal, à l'est d'Istanbul. Les médias turcs ont publié une séquence vidéo montrant un homme accrochant à la fenêtre de l'édifice un drapeau turc frappé d'une épée.

Echéances électorales

Ce sursaut de violences intervient à deux mois des élections législatives, alors que la société turque est particulièrement polarisée entre partisans et adversaires du président – et ancien premier ministre – Recep Tayyip Erdogan, qui entend profiter du prochain scrutin pour obtenir une majorité qualifiée lui permettant de transformer la Turquie en régime présidentiel.

Les attaques des dernières heures pourraient également permettre au gouvernement de justifier l'adoption d'un « paquet de lois sécuritaires », contestées, qui accordent davantage de pouvoirs aux forces de l'ordre.

Mercredi soir, des affrontements avaient lieu entre policiers et manifestants dans deux quartiers de la mégalopole turque, à Okmeydani, quartier d'origine du jeune Berkin Elvan, un fief du DHKP-C, ainsi qu'à Gazi, un quartier majoritairement alévi (une branche du chiisme, minoritaire en Turquie), d'où étaient originaires les deux preneurs d'otage tués par les policiers mardi soir. Sur les réseaux sociaux, des partisans du parti au pouvoir ont appelé à se rendre dans ces quartiers pour en découdre avec les manifestants. (Le Monde, 1 avril 2015)


Forces armées/Armed Forces

Quatre soldats turcs blessés lors d'affrontements avec le PKK

Quatre soldats turcs ont été blessés samedi lors d'affrontements dans le sud-est du pays avec des militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), les autorités dénonçant une "attaque terroriste".

L'armée a envoyé des hélicoptères, des avions de reconnaissance et une unité de commandos dans la région d'Agri (sud-est), frontalière avec l'Iran, où les affrontements se poursuivaient, selon un communiqué militaire.

Selon l'armée turque, les soldats s'étaient rendus sur place, dans le district de Diaydin, après avoir appris qu'un "festival" y était prévu avec pour objectif de promouvoir "l'organisation séparatiste terroriste", termes utilisés par la Turquie pour désigner le PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara.

Des rebelles du PKK ont tiré sur des soldats qui ont répliqué, selon le communiqué de l'armée publié sur son site internet et qui fait état de quatre soldats blessés.

Ces combats portent un coup au processus du paix entre l'Etat turc et le PKK, qui avait lancé en 1984 une rébellion armée séparatiste qui a fait 40.000 morts. Fin mars, des affrontements avaient déjà eu lieu près de la frontière irakienne.

Le vice-Premier ministre Yalcin Akdogan a fermement condamné ces "attaques terroristes" tandis que le chef du Parti démocratique populaire (HDP, pro-kurde), Selahattin Demirtas, déplorait "un développement triste et inquiétant".

Fin mars, le chef emprisonné du PKK Abdullah Öcalan a réitéré sa volonté de déposer les armes. Son mouvement ne réclame plus l'indépendance mais une large autonomie pour les 15 millions de Kurdes de Turquie (20% de la population).

Partisan de la paix avec les Kurdes, le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a toutefois musclé son discours à l'approche des élections législatives du 7 juin. A plusieurs reprises, il a accusé le gouvernement d'être trop conciliant avec le PKK.

Décrété unilatéralement par le PKK en mars 2013, le cessez-le-feu en vigueur depuis est globalement respecté.
(AFP, 11 avril 2015)

We Said “Don’t Serve in the Military” Because…



Prosecution launched an investigation about 381 people who contributed to the book, “Don’t Serve in the Military Because…”

Ankara Chief Public Prosecutor’s Office opened the investigation based on the charge of “turning people against military service” included in article 318 of the Turkish Penal Code (TCK), upon the complaint made by Turkish General Staff.

Well-known public figures are also among those being investigated.

Mustafa Sütlaş and Şeyhmus Diken who contribute to bianet with their pieces are included in the list of the accused.

Click here for the names of all 381 under investigation

Sütlaş and Diken spoke to bianet about the investigation they are facing:

Sütlaş: It is a physician’s duty to oppose death and killing

As a writer, I had written and submitted this sentence at the time:

“Military service is a training for war and killing; as for wars, they are the cause of the greatest diseases and death at every age, and therefore the cause of unhealthiness and a very grave public health issue; don’t serve in the military or learn to kill because in order to ensure and protect health and healthiness one needs to oppose wars and not do military service, remember: if you don’t serve in the military, there won’t be any wars!”

The book and website in question only wanted one sentence, so they featured the “if you don’t serve in the military, there won’t be any wars!” part which was also included in the news piece in bianet.

As you know I am a physician. Physicians side with life against death. Opposing death and killing are among a physician’s duties.

A war is fought with soldiers and military service is the time and place where people are trained to fight and thus to kill. So in essence, someone who is against war and killing can’t not be against military service as well.

On the other hand, one duty of physicians is to prevent problems before they occur. And with these words I’m making an observation and a suggestion. This is a requisite of the freedom of thought and expression. I say, write and express these whenever I can. I think and maintain the same things today. It is my most fundamental right to do so.

In my opinions, the law or the case resting upon it is a direct intervention of militarism in democracy and freedom of thought and conscience. I hope and wish for independent judiciary to make the right decision in this lawsuit process, in line with the requisites of universal human rights that Turkey signed to accept.

Diken: Should we have said ‘kill each other, all for the homeland’?

Two years ago when they asked, I said; "Don’t serve in the military because one day the bullet that’s prone to leave the cold iron that’s handed to you can cause your peer born of a mother like your own to be buried under the black earth.”

So they launched an investigation. What can we say? Frankly we belong to those that oppose children raised to the point when they’re of age only to be sent to do their “national service” at the military being buried in a government-stamped bag-coffin under the black earth wet by mothers’ tears.

If it’s a “crime” to say these, we’ve committed it. What should we have done? Should we have said, kill each other, good job, all for the homeland?

Kentel: Military service makes you dumber

One of those under investigation, Şehir University Sociology faculty member Professor Ferhat Kentel, PhD spoke to the university’s news website GasteŞehir about the investigation.

Kentel made the following evaluations:

“I had written the following in the book ‘Don’t Serve in the Military Because’: ‘Don’t serve in the military because it makes you dumber; orders, beatings, guns, dying and killing are normalized. Whereas life and conversation without orders enriches the soul; living and letting live renders people more humane.’

“Of course, perhaps other sentences could be added to these; for instance: ‘Or if you really want to go, then go, but don’t force anybody; everybody does not have to go through the same cogs.’

“The fact that military service cannot be questioned, that those who say ‘don’t go’ face prosecution is the typical result of a sanctifying operation... It’s a so-called sanctification produced by the nation-state’s ideology caught in the dilemma between security and insecurity or by the interest-based dominant class relations that propose this dilemma as the sole rational option...

“The ‘modern religion’ of the nation-state gathers the sanctity of previous traditional societies and religions to reconfigure secular faiths and sanctities. And of course, an official and dominant ideology wrought with self-proclaimed, intense sanctities cannot tolerate injuries to this sanctity. It can protect its sanctity only through restrictions and laws. 

“As a result, paradoxically, every new oppression brought against those that say ‘the emperor has no clothes’ only serves to rub off the golden veneer of sanctity.”
(BIA, April 9, 2015)

17 militaires inculpés pour avoir intercepté un convoi pour la Syrie

Une cour d'Istanbul a inculpé vendredi 17 militaires turcs pour avoir intercepté en janvier 2014, sur ordre d'un procureur, un convoi des services secrets turcs en route pour la Syrie, dans le cadre d'une affaire controversée, a rapporté l'agence de presse Dogan.

Ces militaires qui ont été écroués sont membres de la gendarmerie, corps d'armée en Turquie, et ont notamment été accusés de comploter contre le gouvernement islamo-conservateur au nom de la "structure parallèle", en l'occurrence la confrérie du prédicateur musulman exilé Fethullah Gülen que le président Recep Tayyip Erdogan accuse de vouloir le renverser.

Ils avaient intercepté à Adana, dans le sud de la Turquie, frontalière avec la Syrie, un convoi de camions en partance pour la Syrie. Les agents des services secrets (MIT) qui accompagnaient le convoi les ont empêchés d'inspecter le chargement, soupçonné d'être des armes pour un groupe d'opposition syrienne.

Dix-neuf autres membres des services militaires sont actuellement jugés pour "espionnage" dans le cadre de cette affaire et encourent de lourdes peines de prison.

Les autorités avaient affirmé que le personnel à bord du convoi était en mission officielle. Les camions sont repartis après leur fouille et le gouvernement, très irrité, a annoncé qu'ils transportaient de l'aide à la minorité turkmène du nord de la Syrie et démenti toute livraison d'armes.

Les militaires qui avaient intercepté les camions ont par la suite été relevés de leurs fonctions.

Depuis cet incident, le pouvoir turc a fait voter au parlement une législation controversée qui accorde des pouvoirs accrus aux services de renseignements turcs, notamment une impunité judiciaire pour les membres du MIT dans l'exercice de leurs fonctions.

Le gouvernement d'Ankara est un farouche opposant au pouvoir du président syrien Bachar al-Assad et soutient l'opposition, mais a démenti à plusieurs reprises avoir fourni des armes aux insurgés notamment au groupe de l'Etat islamique (EI) qui contrôle des pans entiers de territoire en Syrie et en Irak, à la frontière turque.
(AFP, 10 avril 2015)

Investigation against antimilitarist website

An investigation was started by Ankara Chief Public Prosecutor’s Office following the complaint made by the General Staff against the website “www.askeregitmeyin.com,” with the charge of “alienating the public from military service.”

Approximately 30 people were gathered on 13 September 2013 by conscientious objectors’ call across Çağlayan Courthouse to repeal Article 318 of the Turkish Criminal Code, titled “the crime of alienating the public from military service.” The crowd made a civil disobedience protest with their sentences starting with “don’t fulfill your military service because…” Following the protest, the campaign continued for four months on the website www.askeregitmeyin.com; expressions of 381 people who participated to the campaign were then collected in a book.

The websites official, conscientious objector Atty. Mehmet Ali Başaran is expected to testify with his lawyer Davut Erkan in the following days. The lawyer stated that Article 318 is outdated and is now an unlawful article, expressing that they want the article to be repealed.

Affaires religieuses / Religious Affairs

Pope’s remarks ‘to accelerate Hagia Sophia’s conversion into mosque’

Pope Francis’ labeling of the mass killings of the Ottoman Armenians as “the first genocide of the 20th century” will only accelerate the reopening of Hagia Sophia to Muslim worship, the top Islamic official in Ankara has suggested.

“Frankly, I believe that the pope’s remarks will only accelerate the process for Hagia Sophia to be re-opened for [Muslim] worship,” Professor Mefail Hızlı, the mufti of Ankara, said in a written statement released late April 15.

According to Hızlı, the pope’s statement “has reflected a modern color of the crusader wars launched in these lands for centuries.” These lands have long been the “standard bearer” of the Muslim world, meaning many enemies, both from inside and outside of the country, have been launching attacks with different methods.

“The statement that the Catholic world’s spiritual leader pope delivered three days ago, saying Armenians had been subjected to a genocide, is extremely spectacular,” Hızlı said, noting that the pope’s statement was intruding on the realm of historians and was hastily made.

Hızlı did not touch on the precise relationship between Francis, the leader of the world’s Catholics, and the Haghia Sophia, which served as a Greek Orthodox basilica until the Turkish conquest in 1453.

Armenia says up to 1.5 million Ottoman Armenians were killed in a genocide starting in 1915. Turkey denies that the deaths amounted to genocide, saying the death toll of Armenians killed during mass deportations has been inflated and that those killed in 1915 and 1916 were victims of general unrest during World War I.

Stressing that all sides, not just Armenians, suffered in Anatolia 100 years ago, Hızlı also recalled that the theme of the 2015 Holy Birth Week, marking the birth of Prophet Muhammad, was the “Prophet and the Moral of Coexistence.”

Debate over landmark’s status

The Hagia Sophia Museum was first dedicated as an Orthodox patriarchal basilica in 360. Until 1453 it served as the Greek Patriarchal cathedral of Constantinople. Following the city’s conquest by the Ottoman Empire, the building turned into a mosque in 1453 and remained so until 1931, when it was closed to the public for four years. It was reopened by the authorities of Turkey’s young Republic in 1935 as a museum.

The status of Istanbul’s Hagia Sophia has come under increasing scrutiny in recent years, with a number of campaigns to open it for Muslim prayers being initiated, despite suggestions that this would be disrespectful to the building’s past as a church.

Back in November 2013, Deputy Prime Minister Bülent Arınç expressed his hope of seeing the Hagia Sophia be used as a mosque, already calling it the “Hagia Sophia Mosque” while speaking to reporters.

“We currently stand next to the Hagia Sophia Mosque … we are looking at a sad Hagia Sophia, but hopefully we will see it smiling again soon,” Arınç said at the time in a speech during the opening ceremony of a new Carpet Museum, located adjacent to the ancient Hagia Sophia complex.

First Quran recitation in 85 years

On April 10, a Muslim cleric recited the Quran in the Hagia Sophia for the first time in 85 years.

A passage from the Quran was recited late on April 10 at a ceremony in the Hagia Sophia to mark the opening of a new exhibition “Love of the Prophet” on the occasion of the 2015 Holy Birth Week.

It was read by Ali Tel, imam at the Ahmet Hamdi Akseki Mosque in Ankara.

The ceremony was attended by top Turkish officials including the country’s top cleric, President Mehmet Görmez of the Directorate General for Religious Affairs (Diyanet).
(hurriyetdailynews.com, April 16, 2015)

Lecture du Coran pour la première fois en 85 ans à Sainte Sophie


Une lecture du Coran a eu lieu pour la première fois en 85 ans dans l'enceinte de la basilique Sainte-Sophie, monument emblématique d'Istanbul devenu un musée après été une église puis une mosquée, ont rapporté les médias samedi.

Oeuvre architecturale majeure construite au VIe siècle, Sainte-Sophie a été désaffectée puis transformée en musée dans les années 30 sous le régime laïque de Mustafa Kemal Atatürk et fait régulièrement l'objet de polémiques entre chrétiens et musulmans qui se disputent son utilisation.

Vendredi soir, un passage du Coran a été lu lors de l'inauguration d'une exposition ayant pour thème "L'amour du Prophète", à laquelle assistaient des responsables turcs dont le chef de l'agence des affaires religieuses de Turquie, Mehmet Gormez.

Cette lecture du Coran, la première dans l'enceinte de Sainte-Sophie depuis 85 ans, a été assurée par Ali Tel, imam de la mosquée Ahmet Hamdi Akseki d'Ankara, a précisé l'agence Anatolie.

L'exposition qui sera visible jusqu'au 8 mai présente des oeuvres calligraphiques à la gloire du prophère Mahomet.

Construite à l'entrée du détroit du Bosphore et de la Corne d'or, Sainte-Sophie, où étaient couronnés les empereurs byzantins, a été convertie en mosquée au XVe siècle après la chute de Constantinople aux mains des Ottomans en 1453. Des minarets avaient alors été érigés autour du dôme Byzantin.

Sainte-Sophie a continué de servir de mosquée après l'effondrement de l'Empire ottoman, jusqu'au milieu des années 1930, quand les fondateurs de la Turquie laïque en ont fait un musée ouvert à tous.

Mais depuis l'arrivée au pouvoir en 2002 du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) de l'actuel président Recep Tayyip Erdogan, les défenseurs de la laïcité s'inquiètent d'une éventuelle reconversion de Sainte-Sophie en mosquée.

Le vice-Premier ministre Bulent Arinc avait d'ailleurs provoqué un tollé en novembre 2013 lorsqu'il avait laissé entendre que Sainte-Sophie pourrait changer de statut, disant que Sainte Sophie avait l'air "triste" mais qu'il espérait qu'elle allait "bientôt retrouver le sourire".

La Grèce avait à l'époque réagi violemment et dénoncé des déclarations "offensantes pour des millions de Chrétiens".
(AFP, 11 avril 2015)

Contre les mosquées sur les campus, pourquoi pas un temple Jedi ?

Certains étudiants turcs ne manquent pas d'humour. En réaction à l'annonce de construction de mosquées dans leurs universités, ils ont réclamé, au nom de l'égalité entre religions, l'installation d'un temple bouddhiste ou d'un sanctuaire jedi.

Le mois dernier, des étudiants de l'université technique d'Istanbul (ITÜ) se sont mobilisés contre un projet d'érection d'une mosquée sur leur campus en lançant une pétition en ligne réclamant en même temps celle d'un temple bouddhiste. Ce texte avait recueilli vendredi près de 20.000 signataires.

Si ce projet aboutit, cette mosquée deviendra le premier édifice religieux construit dans l'enceinte même d'un établissement d'enseignement supérieur turc, en principe laïc, depuis l'arrivée du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) de l'actuel président Recep Tayyip Erdogan en 2002.

"Je ne peux pas satisfaire mes obligations religieuses parce que le temple bouddhiste le plus proche est éloigné de plus de 2.000 km et je n'ai pas le temps d'y aller pendant ma pause déjeuner", s'est plaint un des signataires, Utku Gürçag Borataç, sur le site internet de la pétition.

"Un établissement d'enseignement supérieur doit se tenir à égale distance de toutes les religions et non pas d'une seule", a plaidé dans le journal Hürriyet l'étudiante qui a lancé l'initiative, Zeynep Özkatip, qui a ajouté avoir depuis reçu des "menaces".

Une polémique identique a secoué le campus de l'université d'Izmir (ouest), troisième ville de pays. Là, les étudiants ont réclamé la construction d'un temple Jedi, les chevaliers héros de la saga de science-fiction "La guerre des étoiles".

"Pour recruter de nouveaux Jedi et apporter l'équilibre à la force, nous voulons un temple Jedi", indique la pétition, signée par 6.500 personnes, sur le site change.org.

A la tête du pays depuis 2003, M. Erdogan est accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire et islamiste. Il a notamment autorisé le port du voile islamique dans la fonction publique et les universités et, plus récemment, dans les lycées.
(AFP, 11 avril 2015)

Erdogan met en garde contre un "éclatement" du monde islamique

Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan s'est inquiété des guerres qui déchirent les pays musulmans et a mis en garde contre un "éclatement" du monde islamique, dans des déclarations rapportées jeudi par la presse locale.

"Actuellement le monde de l'islam est d'éclatement", a confié M. Erdogan aux journalistes dans l'avion qui le ramenait mardi d'une visite en Iran, où il a plaidé avec son homologue Hassan Rohani pour l'arrêt de la guerre au Yémen, source de tensions entre les deux pays.

L'homme fort de Turquie, qui dirige sans partage depuis 2003 un pays très majoritairement sunnite, a exhorté les organisations internationales islamiques, à commencer par l'Organisation de la coopération islamique (OCI), à se mobiliser d'urgence pour arrêter les guerres dans les pays musulmans.

"Vous pouvez avoir une confession différente mais si vous l'imposez à une autre confession, alors vous détruisez l'oumma (la communauté musulmane", a estimé le chef de l'Etat turc, "l'islam doit en fin de compte prévaloir".

La semaine dernière, M. Erdogan a pourtant vertement critiqué le régime iranien, dénonçant la volonté de "domination" de l'Iran au Yémen, où des rebelles chiites soutenus par Téhéran sont la cible d'une intervention militaire orchestrée par l'Arabie saoudite avec l'approbation de la Turquie.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2003, le gouvernement de M. Erdogan, président depuis août dernier, a tenté de s'imposer comme un acteur incontournable dans le monde islamique en prônant une politique étrangère de "zéro problème avec les voisins".

Mais cette diplomatie a fait long feu. La Turquie a notamment rompu avec le régime de Damas après le début de la guerre civile en 2011 et s'est brouillée avec l'Egypte après l'éviction du pouvoir des Frères musulmans, qu'elle soutenait, par un coup d'Etat militaire.
(AFP, 9 avril 2015)

Report: More than 100,000 fake Turkish passports given to ISIL

Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL) militants were given more than 100,000 fake Turkish passports in order to travel to Turkey and then enter Syria to join ISIL, a daily reported on Thursday.

According to a story in the Meydan daily, A.G., an aide of Nurali T., a Uyghur Turk working for ISIL to provide militants with passports worldwide, Nurali T.'s office in İstanbul's Zeytinburnu district functions as an ISIL passport office. Each passport was sold for $200, A.G. told Meydan.

More than 50,000 Uyghur Turks came to Turkey with these fake passports from China via Thailand and Malaysia and entered Syria after staying a day in İstanbul, Meydan reported. A.G. claimed that most of the Uyghurs with fake passports were caught by police in Turkish airports but they were released in Turkey after their passports were seized. “The Uyghurs' release in Turkey is due to a secret [little-known] Turkish law on Uyghur Turks. More than 50,000 Uyghurs joined ISIL through this method,” A.G. added.

A.G. further said that Nurali T. organizes recruits from around the world from his İstanbul office. Militants who entered Turkey with these fake passports are hosted either in hotels or guesthouses for a day before they join ISIL in Syria, A.G. said.

The Turkish government's stance toward ISIL has so far been ambiguous. The Justice and Development Party (AK Party) government has been accused of supporting the terrorist organization by turning a blind eye to its militants crossing the border and even buying its oil. There have also been claims that Turkey has sent weapons to opposition groups fighting the regime of President Bashar al-Assad in Syria. The NATO ally has also been facing a backlash for its reluctance to join US-led coalition efforts to eliminate ISIL, feeding speculation that this reluctance may be an indicator that some Turkish officials are ideologically close to the terrorist group.

Based on a 2014 report, Sezgin Tanrıkulu, deputy chairman of the main opposition Republican People's Party (CHP) said that ISIL terrorists fighting in Syria have also been claimed to have been treated in hospitals in Turkey. However, publicly, Turkish authorities have strongly condemned the terrorist acts of ISIL militants and say these actions have nothing to do with Islam. (TODAY'S ZAMAN, April 9, 2015)

Un journaliste turc raconte ses 40 jours de captivité chez les jihadistes

Il y a un an, Bunyamin Aygun a cru sa dernière heure arrivée, lorsque les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) qui le retenaient en otage lui ont annoncé son exécution. Le photographe turc s'en est miraculeusement sorti et raconte aujourd'hui son épreuve.

Publié en janvier, son livre intitulé "Quarante jours entre les mains de l'EI" décrit son quotidien de prisonnier, ses relations avec ses geôliers et donne un coup de projecteur inédit sur le fonctionnement de l'EI et la psychologie de ses combattants.

"Si je ne l'avais pas écrit, j'aurais trahi mes collègues", confie Bunyamin Aygun dans un entretien accordé à l'AFP au siège stambouliote de son journal Milliyet en évoquant les journalistes qui, captifs de l'EI comme lui, ont été décapités. "Ces quarante jours m'ont semblé aussi longs que quarante années".

Primé à plusieurs reprises, le photographe fut l'un des premiers à traverser la frontière syrienne pour y couvrir la guerre civile qui dévaste le pays depuis quatre ans.

Le 25 novembre 2013, sa mission tourne au cauchemar. A peine franchie la frontière, la voiture qu'il partageait avec un commandant de l'Armée syrienne libre (ASL) pour rallier une unité rebelle dans la ville de Salkin est interceptée par huit combattants jihadistes.

Son prénom à consonance israélite attise la suspicion de ces ravisseurs, qui l'accusent d'être un espion à la solde de l'Etat hébreu.

Les yeux bandés, entravé en permanence, il est pressé de questions, sans ménagement. "Ils me demandaient +est-ce que tu bois (de l'alcool) ? Pour qui tu travailles ? Donne-nous des noms+", se souvient-il, "on était forcé de faire des ablutions et de prier cinq fois par jour, ce que je ne savais pas faire".

Bunyamin Aygun raconte qu'un de ses compagnons de cellule lui a rapidement appris le rituel musulman. "Ils torturaient moins ceux qui priaient", note le journaliste turc.

- 'La pire des tortures' -

Mais un jour, un des geôliers avec lequel le photographe avait sympathisé, qu'il nomme "Dayi" (oncle), lui annonce qu'il a été condamné à mort. "Lève-toi, prie et repend-toi", lui lance-t-il, "tu seras exécuté demain par le sabre".

"Toute ma vie s'est mise à défiler devant moi", se souvient le journaliste de Milliyet. "J'imaginais la façon dont j'allais être exécuté chaque fois que je fermais les yeux", poursuit-il, "attendre ma mort a été la pire des tortures".

Bunyamin Aygun s'attend alors à voir débarquer son bourreau à chaque instant. Il se prépare à attaquer ses geôliers, préférant mourir d'une balle que par le sabre. Mais pendant trois jours, rien. Jusqu'à ce qu'un de ses gardiens lui montre le corps de "Dayi", tué au combat, en lui disant qu'il sentirait comme lui une fois tué.

Le journaliste turc est à nouveau livré à lui-même plusieurs jours, au point de se demander si ses ravisseurs n'ont pas décidé de le laisser mourir de faim.

Après quarante jours de détention, il est finalement libéré par un groupe jihadiste rival. Il n'apprendra que plus tard que le groupe Etat islamique s'était retiré de la ville où il était détenu et que les services de renseignement turcs (MIT) avaient pris contact avec ses ravisseurs pour négocier son élargissement.

Plus d'un an après, Bunyamin Aygun confie penser encore chaque jour à sa captivité. Mais il espère pouvoir un jour retourner en Syrie pour y faire son métier.

"Les choses que j'ai vécues m'ont profondément affecté mais elles ne sont pas si importantes quand on sait combien de personnes sont brutalement tuées (par l'EI) chaque jour", dit le photographe. Il se souvient de ses collègues américains James Foley ou Steve Sotloff, décapités, ou de nombreux autres otages, anonymes, pendus.

"Ecrire ce livre a été très douloureux, revivre ses moments-là, mais j'en ai éprouvé un grand soulagement", confie-t-il.
(AFP, Dilay GUNDOGAN, 3 avril 2015)

Socio-économique / Socio-economic

Discussions Grèce/Russie en vue d'un accord sur le gazoduc "Turkish stream"

Les discussions entre le gouvernement grec et le géant gazier russe Gazprom , en vue d'un accord sur le prolongement en Grèce du projet de gazoduc "Turkish Stream", se trouvent à un "stade satisfaisant", a indiqué mardi le ministre grec de l'Energie Panagiotis Lafazanis.

Le ministre s'exprimait à l'issue d'une rencontre à Athènes avec le patron de l'entreprise publique russe Alexeï Miller qui s'est aussi entretenu avec le Premier ministre de gauche radicale Alexis Tsipras.

"Nous avons eu des discussions très constructives et substantielles", a déclaré le ministre grec (...) Ces discussions se trouvent à un stade satisfaisant et j'espère qu'elles se concluront de manière positive, sur un bénéfice important pour notre pays et pour l'économie grecque", a ajouté le ministre.

"Nous n'avons rien signé", a-t-il ajouté en réponse à des questions de journalistes.

Une source ministérielle grecque avait indiqué ce week-end à plusieurs médias que cette visite serait l'occasion de la signature d'un accord entre Athènes et Moscou, couplé à une importante avance sur recettes, pour l'extension à la Grèce du projet de gazoduc "Turkish stream".
 Cette annonce laissait plusieurs analystes septiques alors que la construction du gazoduc jusqu'à la frontière turquo-grecque est encore dans les limbes et que la Russie n'a pas encore signé d'accord définitif avec la Turquie sur ce projet annoncé il y a quelque mois seulement.

Ce gazoduc doit compenser l'abandon d'un autre projet de gazoduc, le South Stream vers l'Union européenne, arrêté par la Russie en raison du blocage de la Commission européenne.

"Je crois que l'UE soutiendra le projet (Turkish stream) car nous souhaitons que ce chantier s'inscrive dans un cadre institutionnel pleinement conforme à celui de l'UE. Par conséquent, il ne peut y avoir d'objection de la part de l'Europe", a soutenu M. Lafazanis.
(AFP, 21 avril 2015)

Turkish Airlines veut que ses pilotes se marient

Le PDG de la compagnie Turkish Airlines a recommandé vendredi à ses pilotes encore célibataires de se marier rapidement, en rappelant le crash de l'avion de Germanwings attribué à un geste délibéré de son copilote atteint de troubles psychiatriques.

"On pense que l'accident s'est produit parce que le copilote qui l'a provoqué avait rompu avec sa petite amie. Alors s'il vous plaît, mes chers amis, sachez que nous conseillons à nos pilotes célibataires de se marier", a lancé Temel Kötil, cité vendredi par la presse turque, à une nouvelle promotion de pilotes sortis du centre de formation de Turkish Airlines.

"Le mode de vie des pilotes, qu'ils soient hommes ou femmes" est d'une importance considérable, a souligné M. Kötil.

Le copilote de l'Airbus A320 de Germanwings, une filiale de Lufthansa, qui s'est écrasé le 24 mars dans les Alpes françaises est accusé d'avoir volontairement précipité l'avion contre la montagne alors qu'il souffrait de graves problèmes psychiatriques.

Le crash de l'appareil, qui effectuait la liaison entre Barcelone et Düsseldorf, a causé la mort de 150 personnes, pour l'essentiel de nationalités allemande et espagnole.
(AFP, 17 avril 2015)

Réquisitions contre les accusés de la catastrophe minière de Soma

Un procureur turc a réclamé mercredi que les dirigeants de l'entreprise qui exploitait la mine de Soma passent le reste de leur vie en prison, au deuxième jour du procès sous haute tension de la catastrophe qui a coûté la vie à 301 ouvriers il y a un an.

Devant les centaines de proches des victimes massés dans le petit tribunal d'Akhisar (ouest), le magistrat a requis contre le PDG de la société Soma Kömür, Can Gürkan, et sept de ses cadres des peines de vingt-cinq ans de réclusion pour chacun des 301 morts, et de trois ans pour chacun des 162 blessés.

La justice turque reproche à la direction de Soma Kömür d'avoir délibérément négligé la sécurité de ses mineurs et de leur avoir imposé des conditions de travail indignes, au nom de la rentabilité et de ses profits.

Pendant le reste de la journée, un greffier a lu les dépositions des huit accusés recueillies pendant l'enquête, dans lesquelles ils récusent les charges qui pèsent contre eux.

"Je ne suis qu'un dirigeant et, comme je n'ai aucune expertise technique, je ne peux être tenu pour responsable de ce qui s'est passé", a affirmé le patron lors d'un interrogatoire. "Je n'ai pas la moindre idée des causes de l'accident", a ajouté M. Gürkan, évoquant un "sabotage". La lecture de sa déclaration a provoqué les huées du public.

Le PDG de Soma Kömür devrait être interrogé à partir de jeudi après-midi par le juge.

En détention provisoire à Izmir (ouest), M. Gürkan et ses sept cadres sont apparus mercredi pour la première fois sous bonne escorte dans la salle d'audience, où ils ont été violemment pris à partie par les familles des victimes.

"Qu'Allah brûle ces pécheurs en enfer et pour l'éternité", leur a lancé une veuve.

Pour des raisons de sécurité, ces accusés devaient être interrogés depuis leur prison par vidéo-conférence. Confronté à la colère des proches, le juge a finalement décidé de les faire comparaître devant son tribunal.

- Fatalité -

Trente-sept autres personnes, techniciens de la mine ou agents subalternes du ministère de l'Énergie chargés de la contrôler ont poursuivis pour homicides involontaires.

Le 13 mai 2014, un violent incendie a éclaté dans un des puits de la mine de charbon de Soma et tué 301 mineurs, brûlés ou intoxiqués au monoxyde de carbone. Cet accident constitue la pire catastrophe industrielle de l'histoire du pays.

Dans les mois qui ont suivi, les experts judiciaires ont imputé à Soma Kömür une impressionnante série de négligences, du manque de détecteur de monoxyde de carbone au mauvais fonctionnement des masques à gaz des mineurs.

Les procureurs ont aussi mis en cause la "surexploitation" de la mine et les cadences infernales imposées aux salariés par l'entreprise, dont les dirigeants se vantaient d'avoir divisé par cinq le coût de production de la tonne de charbon.

Dans une de ses déclarations lues devant le tribunal mercredi, le directeur général de la mine, Ramazan Dogru, a exprimé ses remords, mais contesté les conclusions de la justice en attribuant l'accident à la fatalité.

"Je connais tous les mineurs qui sont morts, je suis terriblement désolé, j'aurais préféré mourir à leur place", a-t-il dit. "De tels accidents peuvent survenir dans des endroits que vous ne pouvez pas contrôler", a toutefois estimé M. Dogru.

A moins de deux mois des législatives du 7 juin, les avocats des parties civiles veulent mettre en cause à la barre le gouvernement islamo-conservateur, accusé d'avoir couvert les fautes des dirigeants de Soma Kömür, présentés comme proches du pouvoir.

Un an après la fronde antigouvernementale de 2013, l'accident de Soma avait réveillé la contestation contre le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, aujourd'hui chef de l'Etat.
(AFP, 15 avril 2015)

La construction de la centrale nucléaire suscite des protestations

La Turquie a lancé mardi dans le sud du pays la construction de sa première centrale nucléaire, un chantier de 19 milliards d'euros destiné à réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis de l'étranger mais qui suscite les protestations des écologistes.

Le ministre turc de l'Energie Taner Yildiz et le chef de l'agence russe de l'énergie atomique (Rosatom), maître d'oeuvre du projet, Sergueï Kirienko, ont posé sur le site d'Akkuyu, au bord de la Méditerranée, la première pierre du premier des quatre réacteurs prévus, d'une puissance de 1.200 mégawatts chacun.

"Il n'y a pas de développement dans un pays sans l'énergie nucléaire. Une Turquie qui grandit ne peut se passer de cette énergie", a déclaré M. Yildiz.

A l'appel notamment de l'association Greenpeace, quelques dizaines de militants écologistes ont perturbé la cérémonie en bloquant la route d'accès au futur site nucléaire, avant de lever leur siège après l'intervention des forces de l'ordre équipées d'un canon à eau, ont rapporté les médias turcs.

D'autres manifestants ont dénoncé le coup d'envoi officiel de ce projet, notamment à Ankara et à Istanbul, où une banderole barrée du slogan "le nucléaire tue, nous voulons vivre" a été déployée devant le consulat de Russie.

Le gouvernement islamo-conservateur turc a engagé un ambitieux programme nucléaire civil qui prévoit la construction de trois centrales d'ici 2030, afin de diversifier sa production électrique et réduire sa dépendance vis-à-vis du gaz russe et iranien.

"Si cette centrale avait été bâtie il y a dix ans, nous aurions pu économiser 14 milliards de dollars (13 mds d'euros) en achat de gaz naturel", a souligné le ministre de l'Energie en donnant le coup d'envoi officiel des travaux du site d'Akkuyu.

- 'Obsolète et coûteux' -

La Turquie a prévu la construction d'une deuxième centrale nucléaire dans la province de Sinop (nord) sur la Mer noire. Ce marché, d'un montant estimé à 15 milliards d'euros, a été attribué en 2013
à un consortium réunissant le turc EUAS, les japonais Mitsubishi et Itochu, et le français GDF Suez.
 Fin 2014, le Premier ministre Ahmet Davutoglu a envisagé publiquement la mise en chantier d'une troisième centrale d'ici 2030.

Le projet d'Akkuyu essuie de vives critiques de la part des écologistes, qui dénoncent ses effets sur l'environnement et sa localisation sur une zone à forte activité sismique.

"Il n'est pas nécessaire pour le pays de se mettre sur la voie de risques nucléaires imprévisibles avec une technologie obsolète et très coûteuse", a déclaré à l'AFP Jan Beranek, du programme méditerranéen de Greenpeace.

"La Turquie n'est pas prête à construire des centrales nucléaires", a ajouté M. Beranek en référence à la législation turque qu'il juge "inadaptée" à ce type de mégaprojets. "Cette inauguration n'est qu'une mascarade à l'approche des élections" législatives du 7 juin prochain, a conclu le représentant de l'ONG.

Mercredi, Taner Yildiz a assuré que la centrale d'Akkuyu serait capable de résister à un séisme de magnitude 9 et que les nombreuses stations balnéaires de la région ne seraient pas affectées par sa présence.

Le littoral méditerranéen turc attire chaque année des millions de touristes.

La Turquie a été frappée le 31 mars par une panne électrique géante inédite qui a touché frappé la quasi-totalité du pays et mis en évidence la fragilité actuelle de son réseau.
(AFP, 14 avril 2015)

Nouveau record de faiblesse de la livre face au dollar

La livre turque (LT) a atteint mardi un nouveau plancher historique face au dollar, victime de la fermeté générale de la monnaie américaine et des tensions politiques internes à l'approche des élections législatives du 7 juin.

La devise turque a franchi dans la matinée la barre des 2,6740 LT pour un billet vert et s'échangeait en fin de matinée autour des 2,66 LT.

La monnaie turque était également en baisse par rapport à l'euro, à 2,81 LT pour un euro.

Depuis la fin janvier, la livre a perdu plus de 11% de sa valeur face au dollar. Comme les autres monnaies des pays émergentes, elle est affaiblie par la perspective d'une hausse des taux d'intérêt américains, qui bénéficie au dollar.

Les incertitudes suscitées par les législatives contribuent à affaiblir la devise turque.

Parmi elles figure le sort qui sera réservé au vice-Premier ministre Ali Babacan, très respecté dans les milieux financiers.

A la barre de l'économie turque depuis l'arrivée en 2002 au pouvoir du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), il ne peut briguer sa réélection au Parlement en vertu d'une règle interne au parti au pouvoir qui interdit à ses membres d'effectuer plus de trois mandats de député consécutifs.

Après des années fastes à plus de 8% en 2010 et 2011, la croissance turque a nettement fléchi. L'économie turque a ainsi enregistré en 2014 une croissance de 2,9%, en-deçà des prévisions du gouvernement. Les autorités tablent sur une chiffre de 4% en 2015, puis 5% en 2016 et 2017.

Largement dépendante des investissements étrangers, l'économie turque est directement affectée par les soubresauts du dollar et souffre aussi de forts déficits publics (près de 8% du PNB en 2013) et d'une inflation importante (8,17% l'an dernier).
(AFP, 14 avril 2015)

Faux départ pour le procès de la catastrophe minière de Soma



Le procès de la catastrophe minière la plus meurtrière de l'histoire de la Turquie, qui a tué l'an dernier 301 ouvriers, a été suspendu lundi pour deux jours à l'issue d'une première audience tendue où les familles des victimes ont déversé leur colère contre les accusés.

Sur requête des parties civiles, le président du tribunal de la ville d'Akhisar (ouest), à une quarantaine de kilomètres des lieux du drame, a décidé de reporter à mercredi le début de l'audition des principaux protagonistes du dossier, le PDG et sept autre dirigeants de la société qui exploitait la mine de charbon.

Poursuivis pour avoir délibérément négligé la sécurité de leurs salariés au nom de la rentabilité, ces huit responsables de la société Soma Kömür devaient être interrogés par vidéoconférence depuis la prison d'Izmir (ouest) où ils sont incarcérés.

Dès l'ouverture des débats, cette mesure de sécurité a suscité l'indignation des centaines de parents des mineurs de Soma et de leurs avocats qui ont garni le centre culturel d'Akhisar transformé en tribunal. "Nous voulons la justice !", ont crié plusieurs mères à l'adresse des juges, provoquant l'entrée sous les sifflets de policiers casqués dans la salle d'audience.

Sur décision du juge, ces accusés déposeront donc au tribunal à partir de mercredi, pour la plus grande satisfaction des parties civiles qui attendaient ce face-à-face depuis longtemps.

"Bien sûr qu'il faut qu'ils soient devant nous", s'est réjouie Gamze Degirmen, qui a perdu son mari dans la tragédie, "il faut qu'ils donnent des réponses à la cour, il faut qu'ils nous donnent des réponse, il faut qu'ils parlent".

Le procureur a requis contre ces huit accusés, exceptionnellement inculpés de "meurtres", des peines sévères allant jusqu'à vingt-cinq ans de prison pour chaque victime de l'accident.

Trente-sept autres personnes, techniciens et ingénieurs de la mine ou agents subalternes du ministère de l'Energie chargés de contrôler la mine sont poursuivis pour homicides involontaires.

Présents dans le box des accusés, ils ont été violemment pris à partie, au beau milieu de l'audience.

- 'Tu n'as pas honte ?' -

"Combien tu as pris pour les faire travailler comme ça ?", a lancé une mère de famille à l'un des inculpés. "C'est toi qui est venu chercher mon mari chez moi pour le plonger dans l'enfer", a lancé une veuve en interpellant un autre accusé, "tu n'as pas honte ?".

Symboliquement, les parents des victimes sont arrivés lundi au tribunal en cortège, regroupés derrière une immense banderole noire portant les noms des 301 ouvriers morts le 13 mai 2014. "Je veux que tous ceux
qui ont donné des ordres, tous ceux qui nous ont fait travailler comme ça soient punis pour leurs fautes", a déclaré à l'AFP l'un d'eux, Murat Aybak.

Des centaines de policiers avaient été déployés autour du tribunal pour éviter tout incident.

Le drame de Soma s'est noué le 13 mai 2014, lorsqu'un incendie a éclaté dans un des puits de la mine de charbon du groupe Soma Kömür, prenant au piège les quelque 800 mineurs qui travaillaient à plusieurs centaines de mètres sous terre. Les galeries ont été rapidement envahies par les flammes et les émanations mortelles de monoxyde de carbone, tuant de nombreux mineurs.

Au terme de quatre longues journées de recherches, le bilan définitif de la catastrophe s'établira à 301 morts et 162 blessés.

Dans les mois qui ont suivi, les experts judiciaires ont imputé à Soma Kömür une impressionnante série de défauts de sécurité, du manque de détecteur de monoxyde de carbone au mauvais fonctionnement des masques à gaz des mineurs.

Les procureurs ont également mis en cause la "surexploitation" et les cadences infernales imposées à leurs salariés par les dirigeants de Soma Kömür, qui se vantaient avant l'accident d'avoir divisé par cinq le coût de production de la tonne de charbon.

A deux mois des élections législatives du 7 juin, les avocats des familles des victimes ont profité de l'ouverture de l'audience lundi pour mettre en cause le gouvernement, accusé d'avoir couvert les fautes des dirigeants de l'entreprise exploitante, présentés comme proches du pouvoir.

A la demande des parties civiles, le président du tribunal a donné lundi son feu vert à d'éventuelles poursuites contre les hauts fonctionnaires ou ministres en charge du secteur des mines. "C'est ce que nous voulions, nous verrons comment le procès va évoluer", s'est réjouit auprès de l'AFP un de leurs avocats, Selçuk Kazagaçli.
(AFP, 13 avril 2015)

La catastrophe meurtrière de la mine de Soma devant la justice

La justice turque ouvre lundi le dossier de la catastrophe industrielle la plus meurtrière de l'histoire du pays, qui a coûté il y a près d'un an à Soma la vie à 301 mineurs et terni l'image du régime islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan.

Quarante-cinq personnes sont poursuivies dans ce procès, dont les huit plus hauts cadres de la société exploitante de la mine poursuivis pour avoir délibérément négligé la sécurité de leurs ouvriers au nom d'une course effrénée à la rentabilité.

En conclusion de son enquête, le procureur a requis contre ces huit responsables, exceptionnellement inculpés de "meurtres", des peines d'une extrême sévérité allant jusqu'à vingt-cinq ans de prison pour chacune des victimes de l'accident.

Selon l'agence de presse DHA, ces accusés ne seront pas présents à la barre mais témoigneront pour des raisons de sécurité par vidéoconférence depuis la prison d'Izmir (ouest) où ils sont détenus.

Les débats doivent débuter lundi à 06H30 GMT dans la ville d'Akhisar (ouest de la Turquie), à une quarantaine de kilomètres des lieux du drame.

Des centaines de policiers antiémeute y ont été dépêchés en renfort afin d'assurer la sécurité du centre culturel transformé en tribunal, alors que plusieurs syndicats ont appelé à des rassemblements de solidarité avec les familles des victimes.

Un an après la fronde antigouvernementale de juin 2013, l'accident de Soma avait réveillé la contestation contre le Premier ministre Erdogan, aujourd'hui chef de l'Etat, accusé d'avoir négligé l'ampleur du drame et couvert les fautes des dirigeants de l'entreprise exploitante, présentés comme proches du pouvoir.

Le drame s'est noué le 13 mai 2014 en début d'après-midi, lorsqu'un incendie a éclaté dans un des puits de la mine de charbon du groupe Soma Kömür, prenant au piège les quelque 800 mineurs qui travaillaient à plusieurs centaines de mètres sous terre.

Selon l'enquête menée par la justice, l'incendie s'est rapidement propagé à plusieurs galeries, envahies par les flammes et les émanations mortelles de monoxyde de carbone. De nombreux mineurs sont morts très rapidement, brûlés ou intoxiqués.

- 'Esclaves' -

Après quatre longues journées de recherche, le bilan définitif de la catastrophe s'établira à 301 morts et 162 blessés.

Dans les mois qui ont suivi, les experts judiciaires ont confirmé les premiers témoignages des rescapés et des collègues des victimes en imputant à Soma Kömür une impressionnante série de défauts de sécurité, du manque de détecteur de monoxyde de carbone au mauvais fonctionnement des masques à gaz des mineurs.

Les procureurs ont également mis en cause la "surexploitation" de la mine par l'entreprise et son PDG Can Gurkan, le principal accusé du procès, qui se vantait avant l'accident d'avoir divisé par cinq le coût de production de la tonne de charbon.

"La direction de l'entreprise était parfaitement consciente du danger de mort qui pesait sur les ouvriers. Ils auraient dû fermer des galeries mais ne l'ont pas fait pour protéger leurs marges", a dénoncé à l'AFP Selçuk Kozagacli, un avocat des parties civiles.

"C'est un accident d'un autre temps, on est à l'époque d'internet et on fait travailler des gens comme des esclaves", a renchéri un de ses confrères, Unal Demirtas, qui défend la femme d'un des mineurs décédés, "cela n'aurait jamais dû arriver".

A moins de deux mois des élections législatives du 7 juin, les avocats des familles des victimes ont annoncé leur intention de mettre en cause le gouvernement à la barre, notamment l'actuel ministre de l'Energie Taner Yildiz qui avait rouvert en grande pompe la mine en 2013 en la présentant comme une des plus modernes et des plus sûres de la planète.

Juste après la catastrophe de Soma, le gouvernement a fait voter une loi pour renforcer la sécurité dans les mines. Mais cinq mois plus tard, un nouvel accident a à nouveau tué dans un puits de charbon de Karaman (sud), faisant cette fois dix-huit victimes.
(AFP, 13 avril 2015)

Après celui des footballeurs de Fenerbahçe, le bus des handballeurs de Besiktas attaqué

Le bus de l'équipe stambouliote de handball de Besiktas a été jeudi la cible à Mersin (sud) de jets de pierres par des individus non identifiés, quelques jours après les tirs de fusil essuyés par l'autocar de l'équipe du célèbre club de football de Fenerbahçe.

"Après le match, nous avons constaté que les vitres du bus étaient cassées", a rapporté l'entraîneur de l'équipe, Mufit Arin, sur le site internet du club, qui diffuse également une vidéo des dommages causés au véhicule.

Selon l'agence de presse gouvernementale Anatolie, l'attaque s'est déroulée pendant le match du championnat turc de handball disputé par Besiktas contre Mersin. Aucun joueur n'a été blessé et l'équipe a pu quitter la salle sans incident, a précisé Anatolie.

Samedi soir, le car qui transportait les joueurs de Fenerbahçe a essuyé plusieurs coups de fusil alors qu'il roulait sur une autoroute en direction de l'aéroport de Trabzon (nord-est), après la victoire du club sur la pelouse de la ville voisine de Rize (5-1).

Cette attaque, inédite, a suscité l'indignation dans tout le pays et contraint la Fédération turque de football (TFF) à suspendre pendant une semaine le championnat de 1ère division.

La justice turque a remis en liberté mercredi soir sous contrôle judiciaire deux personnes qui avaient été arrêtées la veille en liaison avec cette agression.

La rivalité entre clubs sportifs rivaux est très vive en Turquie, notamment entre les trois principales équipes d'Istanbul, Fenerbahçe, Galatasaray et Besiktas, et donne souvent lieu à des règlements de comptes entre supporteurs.
(AFP, 9 avril 2015)

Fenerbahçe refuse de rejouer après l'attaque de son équipe

Le club de football turc de Fenerbahçe a annoncé lundi son retrait de toutes les compétitions, deux jours après une attaque à coups de fusil qui a visé le bus transportant son équipe près de Trabzon (nord) et suscité l'indignation en Turquie.

Dans la foulée, le président de la Fédération turque de football (TFF) Yildirim Demirören a annoncé la suspension pendant une semaine du championnat de 1re division.

"Nous n'avons pas l'intention de jouer tant que les circonstances de cet incident n'auront pas été éclaircies", a déclaré un des responsables du prestigieux club d'Istanbul, Deniz Tolga Aytöre, lors d'une conférence de presse.

"Ces matches n'ont plus aucun sens, c'est ce que nous voulons souligner", a poursuivi M. Aytöre. "Aucun championnat ne peut avoir autant d'importance que la vie humaine. Nous ne tenons aucun compte de la décision de la ligue d'interrompre ou non le déroulement du championnat. Nous n'oublierons jamais ce qui s'est passé", a-t-il ajouté.

Samedi soir, le bus qui transportait les joueurs de Fenerbahçe a essuyé plusieurs coups de fusil alors qu'il roulait sur une autoroute en direction de l'aéroport de Trabzon (nord-est), après la victoire du club sur la pelouse de la ville voisine de Rize (5-1).

Ces tirs ont endommagé le pare-brise et une vitre latérale du véhicule et blessé grièvement au visage le chauffeur du bus, qui est cependant parvenu avec l'aide des agents de sécurité du club à arrêter le véhicule sans dommage.

- Suspect arrêté -

Le procureur de Trabzon, qui a ouvert une enquête pour tentative de "meurtre avec préméditation", a indiqué lundi dans un communiqué qu'un homme identifié sous les initiales M.D. avait été placé en garde à vue pour avoir menacé Fenerbahçe sur internet.

Dès dimanche, le ministre de l'Intérieur Sebahattin Öztürk avait annoncé que l'arme du crime, un fusil de chasse sans numéro de série, avait été retrouvé par les enquêteurs dans le lit d'une rivière à 150 m des lieux de l'incident.

Inédite par sa gravité, l'agression visant le club d'Istanbul, deuxième du classement provisoire du championnat de 1ère division, a suscité l'indignation générale en Turquie.

Lundi encore, les dirigeants de Fenerbahçe ont vigoureusement dénoncé cette violence, qu'ils ont assimilée à une "tentative d'assassinat". "L'objectif de cette attaque était très clair: tuer 41 personnes", a déclaré M. Aytöre.

"Nous n'avons pas l'intention de mettre en cause une région ou notre population. Cela n'a rien à voir avec Trabzon, c'est un acte de terrorisme", a-t-il ajouté.

Fenerbahçe compte quelques vedettes comme le Brésilien Diego, le Portugais Raul Meireles, l'ancien Lillois Moussa Sow ou le Néerlandais Dirk Kuyt. Aucun d'entre eux n'a été blessé et l'équipe avait pu finalement rentrer quelques heures plus tard à Istanbul, où elle a été accueillie en pleine nuit par des centaines de fans.

- 'Acte terroriste' -

"Nous considérons ça comme un acte terroriste", a lui aussi jugé le président de la TFF.

"Nous avons pris notre décision (NDLR: de suspendre le championnat) en prenant en compte l'état d'esprit des joueurs. Tous les responsables de clubs nous ont demandé un report des matchs", a poursuivi M. Demirören, qui a toutefois souligné être personnellement opposé à cette mesure qui, à ses yeux, "donne satisfaction aux auteurs" des violences.

La rivalité entre clubs de football rivaux est très vive en Turquie, notamment entre les trois principales équipes stambouliotes Fenerbahçe, Galatasaray et Besiktas, et donne souvent lieu à des règlements de comptes entre supporteurs.

Ces violences ont également déteint sur d'autres sports, réputés plus calmes. En novembre, un supporteur serbe de l'Etoile rouge de Belgrade avait été tué par un partisan de Galatasaray en marge d'un match de l'Euroligue de basket disputé à Istanbul, une première dans cette compétition.

En riposte, les autorités turques ont durci en 2011 leur législation en la matière et punissent désormais jusqu'à trois ans de prison ferme les violences dans les stades ou le port d'armes à feu ou d'explosifs dans les enceintes sportives.
(AFP, 6 avril 2015)

Coups de feu contre le bus du club de foot turc de Fenerbahçe

Le bus de l'équipe de football Fenerbahçe Istanbul (1ère division turque) a été touché par des coups de feu et le chauffeur blessé à l'issue d'un match de championnat samedi soir dans la ville de Trabzon (nord-est), une attaque sans précédent en Turquie.

Le bus a été la cible de plusieurs tirs alors qu'il roulait sur une autoroute après un match remporté 5 buts à 1 contre Rizespor, une équipe de la ville du même nom située sur la mer Noire, a indiqué Mahmut Uslu, responsable du club qui se trouvait dans le bus.

Le chauffeur blessé notamment au visage est parvenu, avec difficulté, à arrêter le bus et a été immédiatement transporté à l'hôpital à bord d'une voiture de police qui escortait le véhicule, selon M. Uslu qui a dénoncé devant les caméras une agression visant à "faire renverser le bus et tuer ainsi les joueurs".

"C'est incroyable. Une telle attaque a pour seul objectif de commettre un meurtre", s'est-il exclamé sur les chaînes de télévision.

Des images ont montré l'avant du bus criblé de balles.

Aucun des joueurs n'a été blessé.

Abdil Celil Öz, le gouverneur de Trabzon, a confirmé que des tirs à balles réelles avaient touché le véhicule et que le chauffeur avait été blessé au côté gauche du visage mais que le pronostic des médecins était "pour l'heure" positif.

"Nous avions d'abord pensé qu'il s'agissait de pierres lancées contre le bus, mais après la police scientifique arrivée sur les lieux a conclu à une attaque armée," a-t-il dit sur la chaîne de télévision 360.

- 'Attaque lâche' -

Abdil Celil Öz a souligné que le président islamo-conservateur turc, Recep Tayyip Erdogan, un sympathisant du club stambouliote, l'avait appelé au téléphone pour lui demander des renseignements sur l'enquête en cours.

La fédération turque de football (TFF) a "dénoncé avec la plus grande fermeté" l'incident, réclamant dans un communiqué que les auteurs soient "immédiatement traduits devant la justice et punis" alors que la presse sportive était sous le choc de cette attaque sans précédent en Turquie, où les violences sont pourtant régulières dans le football, sport favori du pays.

Le ministre des Sports Cagatay Kiliç a dénoncé pour sa part une "attaque lâche et inhumaine" mais affirmé que le championnat ne serait pas suspendu.

Les joueurs et l'encadrement technique du club ont été accueillis dans la nuit à l'aéroport Sabiha Gökçen d'Istanbul par des centaines de supporteurs arborant les couleurs jaune et bleu de leur club ainsi que le président de Fenerbahçe, Aziz Yildirim, venu personnellement soutenir ses joueurs, ont montré les chaînes de télévision.

Cette attaque survient alors que la Turquie a été frappée la semaine dernière par une flambée de violences politiques à deux mois des élections législatives du 7 juin dans un pays polarisé entre les partisans et les détracteurs du président Erdogan qui veut renforcer ses pouvoirs à l'issue du scrutin.

Un procureur a été pris en otage par deux extrémistes membres d'un groupuscule d'extrême gauche à Istanbul. La prise d'otage s'est terminée par les morts du magistrat et des deux hommes. Et une militante du même groupe clandestin a attaqué le siège de la police dans cette mégapole avant d'être tuée par les policiers en faction.
(AFP, 4 avril 2015)

Le parlement turc donne son feu vert à la deuxième centrale nucléaire

La construction de la centrale a été attribuée en mai 2013 à un consortium réunissant les Japonais Mitsubishi et Itochu, GDF Suez (qui en sera l’exploitant) et le turc EUAS. Ankara prévoit de construire trois centrales d’ici 2030.

Le Parlement turc a donné son feu vert mercredi à la construction de la deuxième centrale nucléaire du pays, située dans la province de Sinop, sur la côte nord de Turquie. au nord. Une adoption qui s’est faite en dépit des remarques de l’opposition.

Le député de Mersin du Parti républicain du peuple (CHP), Aytug Atici a appelé à tirer des leçons de la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon. Il a aussi estimé que la construction d’une centrale nucléaire ne sera pas le bon choix à cause des risques, ainsi que des aspects économiques.

L’opposition turque demande un référendum sur le projet

Contesté dès le départ, le projet de centrale nucléaire de Siinop suscite toujours la controverse en Turquie.

Même si le contrat a été attribué en 2013, en début d’année l’opposition et notamment le parti d’opposition, le CHP, a appelé à un référendum, estimant que ce type d’installation n’était pas sure et n’avait pas obtenu toutes les autorisations nécessaires.

Cette centrale d’une puissance totale de 4.400 mégawatts représente un marché de plus de 15 milliards d’euros. La construction de la centrale a été attribuée en mai 2013 à un consortium mené par les Japonais Mitsubishi et Itochu, comprenant GDF Suez - qui en sera l’exploitant - et le turc EUAS.

Elle comprendra quatre réacteurs Atmea-1, un modèle conçu en collaboration par Mitsubishi Heavy Industries et Areva, dont c’est le premier succès commercial.

Préparer le cadre financier et contractuel du projet

« Le consortium va maintenant réaliser une étude de faisabilité, comprenant notamment des études géologiques, des analyses d’impact environnemental et de risques sismiques afin d’évaluer l’adéquation du site de construction proposé, explique GDF Suez dans un communiqué publié ce jeudi.

Le consortium « procédera également à la préparation et à l’analyse du cadre financier et contractuel du projet », explique encore le groupe français qui rappelle que sa présence en Turquie est ancienne.

Un projet symbolique pour Ankara

Le projet de Sinop est particulièrement symbolique pour Ankara. En théorie et sauf retard la centrale doit être opérationnelle en 2030, à l’occasion du centenaire de la République turque.

Qui plus est, hasard du calendrier l’aval donné par le Parlement est intervenu deux jours après une panne d’électricité géante qui a paralysée le pays. « La Turquie ira de l’avant avec son chantier nucléaire », a d’ailleurs réaffirmé mardi le président Recep Tayyip Erdogan.

La Turquie, qui importe l’essentiel de son énergie de Russie et d’Iran, prévoit de construire trois centrales nucléaires pour une capacité cumulée de 5.000 mégawatts, qui devraient fournir 8% de ses besoins électriques en 2020 et 20% en 2030.

La construction de la première d’entre elles, celle d’Akkuyu au sud du pays doit commencer dans les semaines qui viennent.

En savoir plus sur Les Echos

Questions en série sur une panne d'électricité géante et gênante

La Turquie restait toujours sans réponse officielle mercredi sur l'origine de la panne d'électricité géante qui l'a sérieusement perturbée la veille, devenue une source d'embarras pour le gouvernement islamo-conservateur à deux mois des élections législatives du 7 juin.

Métros et tramways paralysés, trafic automobile engorgé, activité économique bousculée... A l'exception de quelques provinces de l'est qui s'approvisionnent en électricité importée d'Iran, le pays a vécu mardi au ralenti une partie de la journée.

Si elle n'a pas provoqué officiellement d'accident, cette coupure, la plus importante enregistrée dans le pays depuis quinze ans, a suscité la grogne de nombreux Turcs. C'est vrai à Istanbul, où certains quartiers de la mégapole de plus de 15 millions d'habitants ont été plongés dans le noir pendant dix heures.

Selon une estimation de la chambre de commerce d'Ankara, la facture de cette panne pourrait atteindre un milliard de livres (360 millions d'euros) pour l'économie turque, qui a confirmé son ralentissement avec la publication, précisément mardi, d'une croissance décevante de 2,9% pour l'année 2014.

Dans l'urgence, plusieurs explications ont été évoqués dès mardi, de l'attaque informatique à une série de défaillances techniques, en passant par un sabotage du réseau, privatisé depuis 2010, ou une opération "terroriste".

Plusieurs médias ont évoqué mercredi comme le plus crédible le scénario d'un arrêt successif de plusieurs centrales électriques, parti de l'ouest du pays, et qui aurait ensuite par "effet domino" fait sauter l'ensemble du réseau.

Gênées aux entournures, les autorités n'ont jusque-là fourni aucune explication. "L'enquête est toujours en cours", a répété mercredi le Premier ministre Ahmet Davutoglu. "Il n'y pour l'instant aucun résultat clair", a-t-il ajouté en remettant sur la table l'hypothèse d'un acte "terroriste".

Car à deux mois des élections législatives du 7 juin, cette panne majeure a ravi les adversaires du régime, qui ont raillé son ambition d'instaurer, depuis son arrivée au pouvoir en 2002, une "nouvelle Turquie".

- 'Péter l'ampoule' -

"L'Etat s'est effondré (...) la chose qui s'est éteinte hier dans le pays tout entier, c'est l'ampoule du parti unique et de son unique dépositaire", a commenté mercredi l'éditorialiste Ertugrul Özkok dans le quotidien Hürriyet.

"L'ampoule du pouvoir a bel et bien éclaté et cette fois pour de bon", a renchéri Yusuf Halacoglu, un député du Parti de l'action nationaliste (MHP, droite) en référence à l'ampoule qui sert d'emblème au parti de la justice et du développement (AKP).

Tout au long de la journée de mardi, les réseaux sociaux se sont déchaînés contre le gouvernement, appelant à "péter l'ampoule aux législatives".

Elu en août dernier, le président Recep Tayyip Erdogan, qui a auparavant dirigé le gouvernement pendant onze ans, s'est fixé pour objectif de remporter 400 des 550 sièges de députés. La majorité des deux tiers lui est indispensable pour réformer à sa main la Constitution et renforcer ses pouvoirs de chef de l'Etat.

Selon les derniers sondages, l'AKP ne devrait pas atteindre cette limite.

Ironique, un responsable du principal parti d'opposition, Sezgin Tanrikulu, a vu dans la panne de mardi une répétition générale et accusé le pouvoir de "préparer le terrain à une coupure similaire le soir des élections pour des fraudes massives".

Loin de la polémique politique, cet incident a révélé les vulnérabilités de la Turquie en matière de sécurité énergétique et de préparation aux fléaux naturels.

"La coupure a montré que la Turquie n'est pas prête à affronter les désastres", a regretté Hakan Celik, présentateur de la chaîne d'information CNN-Türk.

La dernière grande panne électrique, plus localisée, s'est produite lors du violent séisme qui a frappé le nord-ouest de la Turquie en 1999, faisant près de 20.000 morts.

La Turquie, qui importe l'essentiel de son énergie de Russie et d'Iran, prévoit de construire trois centrales nucléaires pour une capacité cumulée de 5.000 mégawatts, qui devraient fournir 8% de ses besoins électriques en 2020 et 20% en 2030.

"La Turquie ira de l'avant avec son chantier nucléaire", a insisté mardi M. Erdogan.
(AFP, 1 avril 2015)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Kurdish Friendship Group in the EP debate Kobanê, Sinjar and HDP

The Kurdish Friendship Group in the European Parliament (EP) has discussed the reconstruction of Kobanê, the situation in Sinjar and the HDP’s perspective regarding the 7 June elections.

Marie Christine Vergiat from the French Left Group said that everything must be done to support Kobanê, where a heroic resistance is continuing. Vergiat also emphasised the importance of the HDP succeeding in the elections, saying she hoped the elections would take place in a safe environment.

Call for a permanent corridor

Dr. Nasan Ahmad, the Health Minster of Kobanê, stressed that they were aiming to establish a democratic autonomous system based on equality between men and women and reciprocal respect, adding that the reconstruction of Kobanê was important and in order for the work to take place a permanent corridor needed to be opened.

Dr. Ahmad called on international institutions to take initiatives to assist the reconstruction of Kobanê. He said 85% of the city had been destroyed, and that since 1 February 36 people had died as a result of mines laid by ISIS in the city. He added that he hoped success for the HDP in the upcoming elections would lead to more constructive relations with the Turkish authorities.  

Erdoğan and the AKP want an authoritarian regime’

Nazmi Gür, member of PACE and the HDP’s Foreign Relations department said that President Erdoğan wanted a more authoritarian regime, pointing to the recent provocation in Ağrı as evidence of this. Gür emphasised that the HDP represented pro-freedom and egalitarian currents at the elections and said the OSCE and PACE were sending election monitors. He called on the EP and the left and green group in particular to send delegations.

'We consider democratic autonomy to be a reasonable demand’

Fikret Igrek, a representative of the Federation of Yazidi Associations and President of the Sinjar Council in Exile, said that the PKK and YPG/YPJ had done their utmost to resist the savage ISIS attacks on Sinjar, adding that they considered democratic autonomy similar to that which existed in Rojava to be a reasonable perspective for the different communities in the Nineveh region.

60 MEPs issue urgent appeal for reconstruction of Kobanê

In another development, 60 MEPs from various countries have issued a statement calling for urgent support for the process of reconstruction in  Kobanê.
(ANF, April 29, 2015)

La Turquie commémore la bataille de Gallipoli, dans l'ombre du génocide arménien

La Turquie du président Recep Tayyip Erdogan a célébré vendredi le 100e anniversaire de la bataille de Gallipoli en délivrant un message de réconciliation toutefois polluée par la polémique sur l'autre centenaire du jour, celui du génocide arménien.

Entouré d'une vingtaine de dirigeants du monde entier réunis sur les rives du détroit des Dardanelles, le chef de l'Etat turc a honoré la mémoire des soldats de l'Empire ottoman et du corps expéditionnaire franco-britannique tombés pendant cet épisode meurtrier de la Première guerre mondiale, et a prêché pour la paix.

"Je veux redire à nouveau au nom de tous, devant la mémoire des centaines de milliers de jeunes qui reposent dans cette petite péninsule, notre détermination à assurer la paix et la prospérité dans le monde", a-t-il promis dans son discours.

"J'espère que Canakkale (Dardanelles) servira d'exemple au monde entier et à toutes les communautés pour transformer notre peine commune en un outil de promotion de la fraternité, de l'amour et de la paix", a-t-il insisté, "un remède contre le terrorisme, le racisme, l'islamophobie et la haine".

"Nous devons honorer l'héroïsme des combattants de Gallipoli dans les deux camps", a renchéri sur le même ton le prince Charles, héritier de la couronne britannique.

Malgré ce ton très oecuménique, le message délivré par l'homme fort de Turquie est resté largement brouillé par la polémique sur le génocide arménien.

D'autres chefs d'Etat et de gouvernement, dont les présidents russe Vladimir Poutine et français François Hollande, ont ainsi boudé l'invitation de Gallipoli et préféré rendre vendredi hommage à Erevan aux centaines de milliers d'Arméniens massacrés par l'Empire ottoman à partir du 24 avril 1915.

Ces derniers jours, les Turcs ont vigoureusement dénoncé toutes les déclarations, du pape François au président allemand Joachim Gauck, les pressant de reconnaître un "génocide" arménien, et ont dénoncé une "campagne de dénigrement".

Pour la première fois cependant, un ministre turc a assisté vendredi à Istanbul à une messe en l'honneur des victimes arméniennes de 1915.

- 'Coeurs ouverts' -

"Nos coeurs sont ouverts aux descendants des Arméniens ottomans de par le monde", a déclaré M. Erdogan dans un message lu pendant cet office en leur renouvelant ses condoléances. Mais le chef de l'Etat turc n'est pas allé plus loin.

Après la cérémonie internationale de Gallipoli, les anciens belligérants de 1915 ont commencé vendredi à honorer leurs morts dans des rendez-vous "nationaux".

Le plus célèbre, le fameux "service de l'aube" organisé par l'Australie et la Nouvelle-Zélande, se déroulera samedi au petit matin, à l'heure précise du débarquement des premières troupes alliées sur les plages turques.

La bataille des Dardanelles a débuté en février 1915 par la tentative d'une flottille franco-britannique de forcer le détroit pour s'emparer d'Istanbul, capitale de l'Empire ottoman.

Repoussés, les Alliés ont débarqué le 25 avril à Gallipoli mais ont été contraints à une humiliante retraite après neuf fois d'une guerre de tranchées qui a fait plus de 400.000 morts ou blessés dans les deux camps.

Malgré la défaite, l'héroïsme des jeunes soldats australiens et néo-zélandais, dont c'était le baptême du feu, contribuera à former l'identité nationale des deux pays. "Leur persévérance, leur dévouement, leur courage et leur compassion nous a défini en tant que Nation", a déclaré le chef du gouvernement australien Tony Abbott.

Comme chaque année, de nombreux touristes ont fait le pèlerinage de Gallipoli depuis l'autre côté de la planète. "Il est très important de revenir ici pour leur rendre l'hommage qu'ils méritent", a déclaré Marjorie Stevens, 87 ans, venue d'Adelaïde (Australie).

L'Empire ottoman a fini la guerre dans le camp des perdants et démantelé. Mais la bataille de Gallipoli est devenue un symbole de la résistance qui a abouti à l'avènement de la République turque moderne en 1923. A la tête d'un régiment, son père-fondateur Mustafa Kemal y a forgé sa légende de héros national.

A un mois des élections législatives turques du 7 juin, M. Erdogan n'a pas manquer de faire vibrer la fibre patriotique nationale. "Nous avons payé un prix élevé pour la victoire de Gallipoli. Il ne faut pas oublier que nous devons à cet esprit et à cette persévérance notre indépendance d'aujourd'hui", a-t-il dit.
(AFP, 24 avril 2015)

Le CE appelle l'Arménie et la Turquie à établir les relations diplomatiques

Le secrétaire général du Conseil de l'Europe, Thorbjorn Jagland, a appelé mercredi l'Arménie et la Turquie à relancer le processus visant à établir les relations diplomatiques entre les deux pays, à la veille des commémorations du centenaire du génocide arménien.

"S'il y a une chance de revenir aux protocoles de 2009 visant à établir des relations diplomatiques entre l'Arménie et la Turquie, j'appelle les deux parties à la saisir", a déclaré M. Jagland, lors d'un forum international contre le crime de génocide, qui s'est ouvert mercredi à Erevan.

"Le Conseil de l'Europe est prêt à soutenir ce dialogue de toutes les manières possibles", a-t-il ajouté.

Les massacres d'Arméniens perpétrés par les Turcs ottomans en 1915-1917, ont constitué "une perte non seulement pour l'Arménie, mais pour le monde entier (...). Et nous devons essayer d'empêcher que cela se produise de nouveau", a souligné M. Jagland.

Cette conférence de deux jours où participent environ 600 historiens, responsables politiques et religieux de différents pays du monde se déroule à Erevan.

Et vendredi, le pays commémorera, en présence de nombreux chefs d'Etat et de gouvernement, le centenaire du génocide.

"Le génocide est un crime de si grande ampleur, qui porte un tel préjudice que son impact est ressenti même plusieurs décennies après par les descendants à la fois des victimes et des coupables, ainsi que par toute la communauté internationale", a souligné le président arménien, Serge Sarkissian, lors d'un discours devant les participants à la conférence.

Les Arméniens estiment que 1,5 million de personnes ont été tuées de manière systématique entre 1915 et 1917, lors des dernières années de l'Empire ottoman, et une vingtaine de pays, parmi lesquels la France et la Russie, ont reconnu le génocide.

Mais la Turquie --héritière de l'Empire ottoman-- est loin d'être d'accord avec les estimations d'Erevan. Elle n'évoque pour sa part qu'une guerre civile, doublée d'une famine, dans laquelle 300 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.

L'Arménie et la Turquie, qui n'entretiennent pas de relations diplomatiques en raison de leurs divergences sur le caractère de ces massacres, ont signé en 2009 des protocoles d'accord pour normaliser leurs relations et ouvrir mutuellement les frontières, mais ces textes n'ont toujours pas été approuvés par leurs parlements.
(AFP, 22 avril 2015)

Le Parlement autrichien reconnaît symboliquement le génocide arménien

Le Parlement autrichien a observé mercredi une minute de silence en mémoire du génocide arménien, une première dans ce pays autrefois allié à l'empire ottoman et où ce terme n'a jamais été endossé officiellement.

"Le 24 avril 1915 a marqué le début de persécutions qui se sont achevées en génocide", a déclaré la présidente sociale-démocrate (SPÖ) du Parlement, Doris Bures, avant d'inviter l'ensemble des députés à se lever et à se recueillir.

Cette cérémonie fait suite à la rédaction, par les six groupes représentés au Parlement, d'une déclaration commune reconnaissant le génocide.
 "Au nom de la responsabilité historique, la monarchie austro-hongroise ayant été l'alliée de de l'empire ottoman durant la Première guerre mondiale, il est de notre devoir de qualifier ces terribles événements de génocide, et de les condamner comme tel", souligne ce texte, présenté à la presse mercredi.

"Il est également du devoir de la Turquie d'affronter de façon honnête les chapitres douloureux de son histoire et de reconnaître comme génocide les crimes commis contre les Arméniens sous l'empire ottoman", est-il ajouté.

Cette déclaration, signée par les chefs des six groupes parlementaires -- les partis social-démocrate (SPÖ) et chrétien-démocrate (ÖVP) au pouvoir ainsi que le FPÖ (extrême-droite), les Verts et deux petits partis libéraux --
n'a toutefois pas été soumise au vote et n'a donc pas de valeur juridique. Elle marque cependant un premier pas symbolique dans la reconnaissance du génocide par l'Autriche.

L'Arménie, où s'est ouverte mercredi une conférence internationale sur la lutte contre le génocide, a salué cette déclaration.

"L'Autriche a ainsi apporté une contribution importante dans une noble cause visant à empêcher les génocides et les crimes contre l'humanité", a déclaré le ministre des Affaires étrangères arménien, Edouard Nalbandian, dans un communiqué.

Début avril, le Conseil oecuménique des Eglises chrétiennes d'Autriche (ÖRKÖ) avait déjà solennellement appelé la présidence de la République et le gouvernement à reconnaître le génocide arménien, "à l'instar de beaucoup d'autres pays".

Mais le président Heinz Fischer a décliné l'invitation de l'Arménie à participer aux cérémonies du centenaire à Erevan vendredi, auxquelles prendront part notamment les présidents russe et français Vladimir Poutine et François Hollande. Le pays sera représenté par un ambassadeur.

L'Autriche-Hongrie, comme l'Allemagne, avait été l'alliée de l'empire ottoman durant le Premier conflit mondial. La communauté turque représente la deuxième communauté d'origine étrangère du pays, avec quelque 240.000 personnes.

Lundi, le chef du FPÖ, Heinz-Christian Strache, avait accusé les partis au pouvoir de "s'agenouiller devant la Turquie" de peur de froisser leur électorat d'origine turque.

Une vingtaine de pays, dont la France et la Russie, ont reconnu le génocide arménien, qui selon Erevan a coûté la vie à quelque 1,5 million de personnes entre 1915 et 1917.

Ankara, comme plusieurs autres pays dont les Etats-Unis, rejette toujours le terme de génocide pour qualifier ces massacres qui avaient débuté il y a cent ans, le 24 avril 1915.

En Autriche, une messe oecuménique commémorative doit être célébrée en la cathédrale Saint-Etienne de Vienne vendredi. Une marche est en outre prévue dans la soirée, à l'appel notamment d'organisations arméniennes et turques libérales.
(AFP, 22 avril 2015)

La Turquie fête en grande pompe le centenaire de la bataille de Gallipoli

La Turquie du président Recep Tayyip Erdogan célèbre en grande pompe vendredi le 100e anniversaire de la bataille de Gallipoli, une célébration aux accents nationalistes et sous l'ombre d'un autre centenaire, plus polémique, celui du "génocide" arménien.

Un vingtaine de dirigeants du monde entier sont annoncés sur les rives du détroit des Dardanelles pour célébrer la mémoire des dizaines de milliers de soldats de l'Empire ottoman et du corps expéditionnaire franco-britannique tombés pendant neuf mois d'une lutte acharnée qui s'est conclue sur une cinglante défaite des Alliés.

En tête d'affiche de ce grand raout diplomatico-historique apparaissent le prince Charles, héritier de la Couronne britannique, et les Premiers ministres d'Australie et de Nouvelle-Zélande, deux pays dont le sacrifice des combattants, les fameux "Anzacs", sur le sol turc a forgé l'identité nationale.

M. Erdogan s'est promis de faire de ces festivités un moment de réconciliation. "Les fils des pays qui se sont affrontés dans des camps rivaux il y a cent ans se rassembleront sous le même toit pour porter au monde un message de paix et de fraternité", a-t-il dit.

Après un "sommet pour la paix" très symbolique avec ses hôtes dès jeudi dans un palais stambouliote, le chef de l'Etat turc présidera vendredi sur le champ de bataille une grande cérémonie internationale.

Une série de commémorations "nationales" suivra jusqu'au lendemain. La plus célèbre est le fameux "service de l'aube", organisé par l'Australie et la Nouvelle-Zélande au petit matin du 25, à l'heure précise du débarquement des troupes alliées.

Une ombre de taille va toutefois peser sur Gallipoli, celle des commémorations qui auront lieu au même moment à Erevan à la mémoire des centaines de milliers d'Arméniens massacrés par l'Empire ottoman à partir du 24 avril 1915.

Cette "grande catastrophe" a suscité ces derniers jours de violents échanges entre les autorités d'Ankara, qui refusent catégoriquement de reconnaître leur caractère planifié, et ceux qui les qualifient de génocide, comme le pape François ou le Parlement européen.

- Fibre patriotique -

Le président arménien Serge Sarkissian a même accusé son homologue turc d'avoir délibérément programmé les célébrations de Gallipoli le 24 avril --c'était déjà le cas l'an dernier-- pour détourner l'attention des crimes commis par l'Empire ottoman.

A moins de deux mois des élections législatives du 7 juin, M. Erdogan ne devrait pas manquer non plus de profiter de ces festivités pour exalter la fibre patriotique turque.

Concoctée par la présidence, la bande-annonce au ton très religieux qui inonde depuis plusieurs jours les télévisions du pays a donné le ton et suscite déjà l'ire de ses adversaires. L'homme fort du pays y lit un texte du poète nationaliste Arif Nihat Asya et prie devant la tombe d'un des soldats turcs morts au combat.

La bataille des Dardanelles a débuté en février 1915 lorsqu'une flottille franco-britannique a tenté de forcer le détroit des Dardanelles pour s'emparer d'Istanbul, capitale d'un Empire ottoman alors allié de l'Allemagne.

Leur expédition repoussée en mars, les Alliés débarquent le 25 avril à Gallipoli. Mais après neuf mois d'une guerre de tranchée meurtrière qui a fait plus de 400.000 morts ou blessés dans les deux camps, ils sont contraints à une humiliante retraite.

Malgré cette victoire, l'Empire ottoman déjà sur le déclin finira la guerre dans le camp des perdants et sera démantelé. Mais la bataille de Gallipoli est devenue un symbole de la résistance qui a abouti à l'avènement de la République turque moderne en 1923.

A la tête d'un régiment, son père-fondateur Mustafa Kemal y a forgé sa légende de héros national par cette fameuse harangue à ses troupes: "je présume qu'il n'y a personne parmi nous qui ne préfèrerait mourir plutôt que de voir se répéter les événements honteux de la guerre des Balkans".

Dans les deux camps, cette bataille épique a inspiré plusieurs films sortis récemment. Réalisé en Turquie, "La Dernière lettre" s'en est servi pour exalter la ferveur patriotique, alors que "La promesse d'une vie", de l'acteur et réalisateur australien Russell Crowe, a préféré jouer la carte de la réconciliation.
(AFP, 22 avril 2015)

Le Parlement européen appelle la Turquie à reconnaître le "génocide arménien"

Le Parlement européen a "encouragé" mercredi la Turquie à reconnaître le "génocide" arménien, trois jours après la déclaration du pape François et à l'occasion du centenaire des massacres.

"Mon propre peuple a commis des génocides", a lancé l'eurodéputé allemand Elmar Brok (PPE/droite), évoquant "une obligation morale" de reconnaître de tels crimes. "Des centaines de milliers d'Arméniens ont trouvé la mort sous la main des sbires de l'Empire ottoman" entre 1915 et 1917, a-t-il asséné avant le vote.

"Quel que soit le mot utilisé (...), il ne peut y avoir de déni de cette affreuse réalité", a estimé la vice-présidente de la Commission européenne, Kristalina Georgieva, soulignant "les divergences de vues" entre l'Arménie et la Turquie, pays candidat à l'adhésion à l'UE.

L'exécutif européen refuse de parler de "génocide" car ce terme n'est pas utilisé par tous les 28 Etats membres de l'Union européenne.

Le Parlement européen avait qualifié ces massacres de "génocide" dès 1987. Sa reconnaissance par le pape François dimanche a provoqué la fureur d'Ankara. Elle a au contraire été "saluée" par les eurodéputés.

Les massacres ont coûté la vie à 1,5 million d'Arméniens dans des opérations d'élimination systématique, selon Erevan, alors que la Turquie reconnaît la mort dans des déportations d'environ 500.000 personnes, victimes de groupes armés ou de la faim.

Mme Georgieva a espéré que les cérémonies pour le centenaire, le 24 avril, seront "une occasion pour avancer vers la réconciliation, qui est au coeur du projet européen".

Dans leur résolution votée à une très large majorité, les eurodéputés "saluent les déclarations" du président turc, Recep Tayyip Erdogan, et du Premier ministre, Ahmet Davutoglu, "qui ont présenté leurs condoléances et reconnu les atrocités contre les Arméniens ottomans", y voyant "un pas dans la bonne direction".

Mais ils appellent la Turquie à aller plus loin, l'encourageant à "profiter des commémorations du centenaire (...) pour poursuivre ses efforts en vue d'accepter son passé -y compris par l'ouverture des archives-, reconnaître le génocide arménien et ainsi jeter les bases d'une véritable réconciliation entre les peuples turc et arménien".

Le Parlement européen "appelle la Turquie et l'Arménie à travailler à une normalisation de leurs relations".

En 2014, M. Erdogan, alors Premier ministre, avait présenté pour la première fois des condoléances aux Arméniens, sans pour autant cesser de contester tout génocide.

Il a pris les devants mercredi matin, avant même le vote à Bruxelles. "Le vote (...) entrera dans une de mes oreilles et ressortira aussitôt par l'autre parce que la Turquie ne peut reconnaître un tel péché ou un tel crime", a-t-il commenté.
(AFP, 15 avril 2015)

Résolution du Parlement européen sur le centenaire du génocide arménien

Le Parlement européen,

–    vu la convention des Nations unies pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948,

–    vu sa résolution du 18 juin 1987 sur une solution politique de la question arménienne ,

–    vu sa résolution du 12 mars 2015 concernant le rapport annuel 2013 sur les droits de l'homme et la démocratie dans le monde et la politique de l'Union européenne en la matière ,

–    vu le protocole sur l'établissement de relations diplomatiques entre la République d'Arménie et la République de Turquie, ainsi que le protocole sur le développement des relations entre la République d'Arménie et la République de Turquie signés à Zurich le 10 octobre 2009,

– vu la déclaration prononcée le 12 avril 2015 par le pape François,

–    vu l'article 123, paragraphes 2 et 4, de son règlement,

A.    considérant que l'année 2015 marque le centenaire du génocide arménien perpétré dans l'Empire ottoman;

B.    considérant qu'un nombre croissant d'États membres et de parlements nationaux reconnaissent le génocide arménien perpétré dans l'Empire ottoman;

C.    considérant que l'une des principales motivations du mouvement d'unification européen est la volonté d'empêcher que des guerres et des crimes contre l'humanité ne se reproduisent en Europe;

D.    considérant que la Turquie et l'Arménie se sont engagées dans un processus de normalisation diplomatique en signant, en 2009, à Zurich, des protocoles sur l'établissement et le développement de relations;

E.    considérant qu'il est d'une grande importance d'entretenir le souvenir du passé, puisqu'il ne peut y avoir de réconciliation sans vérité ni œuvre de mémoire;

1.    rend hommage, en cette veille du centenaire, à la mémoire des victimes innocentes arméniennes, au nombre d'un million et demi, qui ont perdu la vie dans l'Empire ottoman; participe à la commémoration du centenaire du génocide arménien dans un esprit de solidarité et de justice européennes; invite la Commission et le Conseil à se joindre à la commémoration;

2.    rappelle que, dans sa résolution du 18 juin 1987, il reconnaissait entre autres que les actes tragiques perpétrés entre 1915 et 1917 contre les Arméniens sur le territoire de l'Empire ottoman constituaient un génocide au sens de la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948; condamne tout crime contre l'humanité et tout génocide et déplore vivement toute tentative de dénégation de ces actes;

3.    rend hommage à la mémoire des victimes innocentes de tous les génocides et crimes contre l'humanité; propose d'instaurer une journée internationale de commémoration des génocides afin de réaffirmer le droit de tous les peuples et de toutes les nations du monde à la paix et à la dignité;

4.    souligne que la prévention en temps utile et la condamnation effective des génocides et des crimes contre l'humanité devraient figurer parmi les priorités principales de la communauté internationale et de l'Union européenne;

5.    se félicite des déclarations de Recep Tayyip Erdoğan, président de la République de Turquie, et d'Ahmet Davutoğlu, Premier ministre de la République de Turquie, qui ont adressé leurs condoléances aux Arméniens ottomans et reconnu les atrocités commises à leur égard, et les considère comme un pas dans la bonne direction; encourage la Turquie à saisir l'occasion propice offerte par la commémoration du centenaire du génocide arménien pour poursuivre ses efforts de réconciliation avec son passé, notamment par l'ouverture de ses archives, pour reconnaître le génocide arménien et pour poser ainsi les jalons d'une véritable réconciliation entre les peuples turc et arménien;

6.    Se félicite du message du pape François en date du 12 avril 2015, dans lequel il commémore le centenaire du génocide arménien dans un esprit de paix et de réconciliation;

7.    invite la Turquie à respecter et à remplir pleinement les obligations qu'elle a contractées pour la protection du patrimoine culturel et, en particulier, à effectuer en toute bonne foi un inventaire complet du patrimoine culturel arménien et autre détruit ou endommagé au cours du siècle dernier sur son territoire;

8.    encourage l'Arménie et la Turquie à prendre exemple sur la réconciliation des nations européennes et à privilégier une stratégie mettant au premier plan la coopération entre les peuples; ne doute pas que cela contribuera à une réconciliation historique des peuples arménien et turc dans un esprit de vérité et de respect; appuie les initiatives de la société civile entre la Turquie et l'Arménie destinées à normaliser les relations; exhorte la Turquie et l'Arménie à normaliser leurs relations en ratifiant et en mettant en œuvre, sans conditions préalables, les protocoles sur l'établissement de relations diplomatiques, en ouvrant la frontière et en s'efforçant d'améliorer leurs relations eu égard notamment à la coopération transfrontalière et à l'intégration économique;

9.    charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, à la vice présidente de la Commission/haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, aux gouvernements et aux parlements des États membres, au gouvernement et au parlement de la République d'Arménie et au gouvernement et au parlement de la République de Turquie.

La Turquie rejette par avance le vote du Parlement européen

Les dirigeants islamo-conservateurs turcs ont rejeté mercredi par avance le vote du Parlement européen, qui doit se prononcer sur une résolution dans laquelle il évoque le "génocide" des Arméniens par l'Empire ottoman pendantla Première guerre mondiale.

"Quelle qu'en soit l'issue, le vote du Parlement de l'Union européenne m'entrera dans une oreille et ressortira aussitôt par l'autre parce que la Turquie ne peut reconnaître un tel péché ou un tel crime", a déclaré le président Recep Tayyip Erdogan à la presse avant une visite officielle au Kazakhstan voisin.

"Nous ne laisserons pas notre nation se faire insulter pour son histoire", a renchéri le Premier ministre Ahmet Davutoglu lors d'une réunion publique de lancement de la campagne du parti au pouvoir pour les élections législatives du 7 juin.

Le Parlement européen doit se prononcer mercredi sur une résolution concernant "la commémoration du centenaire du génocide arménien", le 24 avril prochain.

L'Assemblée européenne a reconnu le génocide arménien dès 1987.

Ce vote intervient trois jours après les propos du pape François, qui a provoqué la fureur des autorités turques en évoquant le "génocide" de centaines de milliers d'Arméniens perpétré par l'Empire ottoman pendant la Première guerre mondiale. Ankara a annoncé le rappel pour consultations de son ambassadeur auprès du Vatican.

Mardi, M. Erdogan s'était dit "consterné" par les déclarations du souverain pontife, évoquant des "délires" et plaidé pour laisser la question aux seuls historiens.

"Je ne sais pas quelle décision ils (les députés européens) vont prendre", a indiqué mercredi le chef de l'Etat turc. "Personnellement je ne m'en préoccupe pas car nous (les Turcs) ne portons pas la tache ou l'ombre d'un génocide".

M. Erdogan a également souligné que son pays accueillait actuellement quelque 100.000 Arméniens de la diaspora vivant en Turquie. "Nous aurions pu les déporter mais nous ne l'avons pas fait. Ils sont toujours les bienvenus dans notre pays", a-t-il insisté, jugeant "incompréhensibles" les critiques adressées à son pays, qui "fait preuve d'hospitalité".

De son côté, M. Davutoglu a dénoncé mercredi les "accusations injustes" visant la Turquie à la veille des législatives. "Le pape a rejoint ceux qui tendent des pièges à l'AKP (Parti de la justice et du développement, au pouvoir) et à la Turquie", a-t-il dit.

La Turquie nie catégoriquement que l'Empire ottoman ait organisé le massacre systématique de sa population arménienne pendant la Première guerre mondiale et récuse le terme de "génocide" repris par l'Arménie, de nombreux historiens et une vingtaine de pays dont la France, l'Italie et la Russie.

Les deux pays se querellent également autour du nombre des victimes. Ankara reconnaît la mort d'environ 500.000 Arméniens lors de déportations, victimes de groupes armées ou de la faim, alors qu'Erevan évoque la mort d'environ 1,5 million d'entre eux lors d'opérations d'élimination systématique.

En 2014, M. Erdogan, alors Premier ministre, avait présenté pour la première fois des condoléances aux Arméniens, sans pour autant cesser de contester tout génocide.
(AFP, 15 avril 2015)

Adhésion à l'UE: la Turquie demande à Schulz de reprendre les discussions

Le président du Parlement européen (PE) Martin Schulz a rencontré mercredi à Ankara les dirigeants turcs qui lui ont réitéré leur souhait de voir s'ouvrir de nouveaux chapitres des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne (UE), engagées en 2005.

"Il a été souligné que l'ouverture de nouveaux chapitres de négociation était une nécessité", a indiqué un communiqué du ministère turc des Affaires étrangères.

D'autre sujets, comme le dossier chypriote et le centenaire des massacres d'Arméniens commis sous l'Empire ottoman à partir de 1915, que la Turquie refuse de considérer comme un génocide, ont aussi été évoqués lors de la rencontre entre M. Schulz et le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu.

Le responsable européen s'est enfin entretenu avec le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan et son Premier ministre Ahmet Davutoglu.

Selon une source turque, M. Schulz a également discuté avec ses interlocuteurs de la loi très controversée votée récemment par le Parlement turc pour renforcer les pouvoirs de la police. Ce texte est jugé "liberticide" par l'opposition turque, les ONG de défense des droits de l'Homme et Bruxelles.

La Turquie est candidate à l'UE depuis 1999, mais les négociations n'ont que peu avancé en raison des réticences de certains pays européens, comme la France et l'Allemagne. Seuls 14 des 35 chapitres de discussion ont été ouverts et un seul bouclé.

M. Schulz doit se rendre jeudi dans les province de Gaziantep et Kilis (sud-est), frontalières de la Syrie, pour y visiter deux camps de réfugiés syriens.

La Turquie accueille quelque 1,7 millions de Syriens qui ont fui la guerre civile dans leur pays.
(AFP, 8 avril 2015)

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Le maire d'Ankara traite de "stupide blonde" une porte-parole américaine

Le très controversé maire d'Ankara, soutien indéfectible du président turc Recep Tayyip Erdogan, s'est à nouveau distingué mercredi en s'en prenant vertement à la porte-parole de la diplomatie américaine, sommée de s'expliquer sur les émeutes de Baltimore.

"Allez la blonde, réponds maintenant!", a lancé en anglais Melih Gökçek sur son compte Twitter dans un message associant la photo de deux policiers américains frappant un manifestant à terre lors des violentes manifestations qui agitent la ville du nord-est des Etats-Unis et un portrait de la porte-parole du département d'Etat Marie Harf.

"Ou es-tu, stupide blonde, toi qui as accusé la police turque de recourir à la force de façon excessive?", a ajouté le maire de la capitale turque.

"La blonde, selon toi la réaction du gouvernement (turc) pendant les émeutes de Gezi étaient préoccupantes. Mais lorsqu'il s'agit de ton pays, il est normal d'instaurer un cessez-le-feu?", a poursuivi sur le même ton M. Gökçek, membre du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) au pouvoir depuis 2002.

Mme Harf a refusé lors de son point de presse quotidien de répondre aux insultes proférées par le maire d'Ankara.

Elle a préféré rappeler que le président Barack Obama avait condamné mardi les violences à Baltimore, tout en admettant qu'elles étaient révélatrices d'une fracture entre la jeunesse afro-américaine et la police, appelant les deux camps à "l'introspection".

Les Etats-Unis ont "un bilan record en matière de transparence et d'examen de conscience lorsque nous sommes confrontés à des défis, un bilan que j'opposerais à celui de n'importe quel autre pays dans le monde", a défendu Mme Harf.

En juin 2013, Washington avait, comme de nombreuses capitales étrangères, sévèrement condamné la violente répression des manifestations en cours en Turquie contre le régime de M. Erdogan. Les affrontements s'étaient soldés par au moins 8 morts, plus de 8.000 blessés et des milliers d'arrestations.

Les médias turcs favorables au régime ont dénoncé la répression des manifestations de Baltimore, provoquées par la mort d'un jeune Noir dans un commissariat.

Surnommé "Melih le fou" par ses détracteurs, le maire d'Ankara est un habitué des sorties polémiques et des projets iconoclastes. Des soupçons de fraude ont entaché sa victoire aux municipales de 2014 qui l'ont reconduit pour la cinquième fois à son poste.
(AFP, 29 avril 2015)

Erdogan se réjouit que Washington évite le mot "génocide"

Les autorités turques se sont ostensiblement réjouies mercredi de la volonté des Etats-Unis de ne pas qualifier de génocide les massacres d'Arméniens perpétrés en 1915, assurant avoir le plein "soutien" du président américain Barack Obama.

"Je n'aimerais pas entendre Obama dire quelque chose comme ça, et je ne m'y attends pas de toute façon. Pour la Turquie, la position américaine est très claire, elle est contre" la reconnaissance du génocide, a déclaré le président Recep Tayyip Erdogan lors d'une conférence de presse avec le président irakien Fouad Massoum.

La Maison Blanche a appelé mardi à une reconnaissance "pleine, franche et juste" des massacres de centaines de milliers d'Arméniens perpétrés par l'Empire ottoman à partir de 1915, mais elle a comme toujours évité d'utiliser le mot "génocide".

"Tout au long de ces six années depuis qu'il (M. Obama) est président, nous avons longuement parlé de cette question et convenu qu'elle devait être laissée aux historiens, pas aux dirigeants politiques", a poursuivi M. Erdogan.

Le Premier ministre Ahmet Davutoglu s'est lui aussi félicité de la position américaine.

"A la lumière de sa grande expérience de président des Etats-Unis, j'espère que M. Obama ne fera pas de déclaration qui blesse la Turquie", a déclaré M. Davutoglu à la presse, à l'issue d'un entretien avec son homologue australien Tony Abbott.

Le chef du gouvernement turc a précisé qu'il s'était entretenu avec la chancelière allemande Angela Merkel pour lui conseiller de s'opposer au projet de résolution sur le génocide déposé au Parlement allemand.

La Turquie nie catégoriquement que l'Empire ottoman ait organisé le massacre systématique de sa population arménienne pendant la Première guerre mondiale et récuse le terme de "génocide" repris par l'Arménie, de nombreux historiens et une vingtaine de pays dont la France, l'Italie et la Russie.

Le président turc a aussi dénoncé les commémorations organisées en Arménie le 24 avril pour commémorer le "génocide". "Ils vont parler, parler et insulter la Turquie. Nous serons à Canakkale (sur les rives du détroit des Dardanelles: ndlr) ce jour-là, mais l'Arménie n'est pas à notre programme", a-t-il ajouté.

La Turquie célèbre vendredi en grande pompe le 100e anniversaire de la meurtrière bataille de Gallipoli, ou des Dardanelles, qui a opposé d'avril 1915 à janvier 1916 les troupes de l'Empire ottoman à celles de l'Empire britannique et de la France.
(AFP, 22 avril 2015)

La Maison Blanche évite toujours le mot "génocide"

La Maison Blanche a appelé mardi à une reconnaissance "pleine, franche et juste" des faits concernant le massacre d'Arméniens pendant la Première Guerre mondiale tout en évitant toujours d'utiliser le mot "génocide".

Denis McDonough, secrétaire général de la Maison Blanche et Ben Rhodes, conseiller du président Barack Obama, ont rencontré mardi les représentants de la communauté arménienne aux Etats-Unis pour évoquer le centenaire "des atrocités de 1915".

Ils ont souligné "l'importance de cette occasion" pour honorer le 1,5 million de personnes qui ont perdu la vie "durant cette période horrible", a indiqué l'exécutif américain, s'en tenant à la formulation utilisée à plusieurs reprises et ne mentionnant à aucun moment le mot "génocide".

La conseillère de Barack Obama pour les affaires de sécurité, Susan Rice, s'est entretenue mardi avec le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu, en visite à Washington, et l'a encouragé à "améliorer" les relations entre Ankara et l'Arménie ainsi qu'à lancer un dialogue ouvert en Turquie sur les "atrocités de 1915", selon un communiqué de la Maison Blanche.

Lors de la campagne présidentielle de 2008, Barack Obama, alors sénateur, avait utilisé ce mot, mais ne l'a plus jamais utilisé depuis son arrivée à la Maison Blanche.

Le secrétaire au Trésor, Jack Lew, mènera la délégation américaine à Erevan, vendredi, lors du centenaire, "en solidarité avec le peuple arménien".

La Turquie nie catégoriquement que l'Empire ottoman ait organisé le massacre systématique de sa population arménienne pendant la Première Guerre mondiale et récuse le terme de "génocide" repris par l'Arménie, de nombreux historiens et une vingtaine de pays dont la France, l'Italie et la Russie.

Les Arméniens estiment que 1,5 million des leurs ont été tués de manière systématique à la fin de l'Empire ottoman par l'armée dans le but d'éradiquer les Arméniens d'Anatolie, une région située dans l'est de la Turquie actuelle.
(AFP, 22 avril 2015)

La Turquie et les Etats-Unis veulent croire à une réunification chypriote en 2015

La Turquie et les Etats-Unis ont fait part mardi de leur espoir de voir une solution diplomatique ouvrir la voie à la réunification de Chypre dès cette année, après plusieurs décennies de séparation.

"Ce problème dure depuis trop longtemps et exige des efforts internationaux pour aider à trouver une solution, un accord durable", a déclaré le secrétaire d'Etat américain John Kerry lors d'une rencontre avec son homologue turc à Washington.

Chypriotes-turc et Chypriotes-grecs sont séparés par une "ligne verte" gardée par les Nations unies.

Au début du mois, l'envoyé spécial de l'ONU Espen Barth Eide avait indiqué que les pourparlers sur la réunification de l'île, à l'arrêt depuis plus de six mois, devaient reprendre dans les prochaines semaines.

"Les Etats-Unis et la Turquie soutiennent les négociations sous l'égide de l'ONU en vue de la réunification de l'île dans une fédération bi-zonale et bi-communautaire", a poursuivi M. Kerry. "Nous pensons que les parties sont en mesure de faire de véritables progrès durables pendant l'année 2015".

Le territoire de la RTCN, République turque de Chypre nord, est une entité non reconnue par la communauté internationale. Il représente environ un tiers de l'île méditerranéenne et est occupé depuis 1974 par la Turquie, en réaction à un coup d'Etat de nationalistes visant à rattacher l'île à la Grèce et orchestré avec l'appui d'Athènes.

La République de Chypre est membre de l'Union européenne et seule entité reconnue par la communauté internationale.

Depuis Washington, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a appelé les Etats-Unis à jouer un rôle actif dans toute reprise des négociations.

"La Turquie et les Chypriotes-turcs ont la volonté politique de trouver une solution et nous nous tenons prêts, à la table des négociations", a-t-il dit à son homologue américain. "Nous espérons trouver une solution avant la fin de l'année".

La République turque de Chypre nord (RTCN) a voté dimanche pour élire son "président". Le sortant, Dervis Eroglu, est arrivé en tête et le second tour doit avoir lieu dimanche. Le vainqueur tentera de négocier la paix avec la République de Chypre.
(AFP, 22 avril 2015)

Relations régionales / Regional Relations

Assad accuse Ankara d'avoir saboté le plan de l'ONU pour Alep

Le président syrien Bachar al-Assad a accusé la Turquie, qui soutient la rébellion, d'avoir torpillé un plan de l'ONU visant à faire cesser les combats dans la métropole d'Alep, dans une interview diffusée vendredi.

Il a jugé que la situation en Syrie était aujourd'hui "plus dangereuse" car des pays "utilisent le terrorisme par procuration pour détruire un autre pays", faisant allusion notamment à l'Arabie saoudite, la Turquie et le Qatar qui, selon des analystes, ont fait parvenir récemment davantage d'armes aux rebelles, leur permettant de prendre entre autres la grande ville d'Idleb (nord-ouest).

Le médiateur de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura préconise un plan portant sur le "gel" des combats dans la deuxième ville de Syrie, ravagée par la guerre depuis 2012 et divisée entre secteur rebelle et secteur contrôlé par le régime. La province septentrionale d'Alep, comme celle d'Idleb, est frontalière de la Turquie.

"Les Turcs ont dit aux terroristes (rebelles) qu'ils soutiennent et supervisent de refuser de coopérer avec De Mistura", a affirmé M. Assad au quotidien suédois Expressen, selon une vidéo de l'entretien en anglais diffusée par le journal.

D'après lui, "tout plan que vous voulez faire appliquer en Syrie aujourd'hui pour mettre fin au problème sera saboté par une intervention étrangère".

Selon le président syrien, dont les forces sont appuyées sur le terrain par le Hezbollah libanais et d'autres groupes étrangers, l'envoyé de l'ONU est "conscient qu'il échouera s'il n'arrive pas à convaincre ces pays (pro-rébellion) de cesser de soutenir les terroristes et de laisser les Syriens résoudre leurs problèmes".

Mardi, l'adjoint de M. De Mistura, Ramzy Ezzeldin Ramzy, a affirmé que le médiateur n'avait pas renoncé à son plan et qu'il était en contact avec le régime et "tous ceux qui ont une influence sur le terrain".

Le régime s'était dit d'accord sur le principe d'un gel des combats à Alep, l'opposition rejetant en revanche cette idée, estimant qu'il fallait une solution globale au conflit qui a fait plus de 220.000 morts depuis quatre ans.

Interrogé sur les derniers revers subis par son armée notamment à Idleb, Assad a expliqué la défaite par "l'immense soutien logistique et militaire parvenu (aux rebelles) à travers la Turquie et le soutien financier de l'Arabie saoudite et du Qatar".

Des analystes estiment que Ryad, Ankara et Doha ont mis de côté leurs rivalités régionales afin de freiner les avancées du régime et surtout l'expansion en Syrie et dans la région de leur grand rival iranien.

Concernant les milliers de jihadistes étrangers qui combattent en Syrie, M. Assad a affirmé que "les leaders les plus dangereux du groupe Etat islamique sont Scandinaves", en référence au groupe extrémiste, responsable de nombreuses atrocités, qui contrôle de larges territoires en Syrie et en Irak.

Il a par ailleurs prévenu que tant que "l'arrière-cour de l'Europe, en particulier la Méditerranée et l'Afrique du Nord, est plongé dans le chaos et plein de terroristes, l'Europe ne peut pas être en sécurité".

La guerre en Syrie a commencé par des manifestations pacifiques réclamant des réformes politiques avant d'être matées dans le sang par le régime, provoquant la militarisation du conflit qui a jeté la moitié de la population syrienne hors de chez elle.
(AFP, 17 avril 2015)

Les combattants kurdes avancent dans la province de Raqa, fief de l'EI

Les combattants kurdes ont avancé dans la province septentrionale de Raqa, où le groupe extrémiste Etat islamique (EI) a établi son fief en Syrie, ont indiqué dimanche des responsables kurdes et une ONG.

Les Unités de protection du peuple (YPG), la milice kurde qui combat les jihadistes dans le nord et le nord-est de la Syrie, "se sont emparés d'une grande cimenterie et de trois villages" au nord-ouest de la localité d'Aïn Issa, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Selon le directeur de cette ONG, Rami Abdel Rahmane, "de violents accrochages" ont opposé les YPG aux jihadistes de l'EI au cours des dernières 48 heures. Les combattants kurdes contrôlent à présent trois villages dans la région.

Au moins six combattants de l'EI ont été tués au cours des affrontements dimanche, portant à 20 le bilan des morts dans les rangs du groupe jihadiste en 48 heures, a-t-il dit à l'AFP.

Aucun bilan n'était disponible sur les pertes côté kurde.

Aïn Issa se situe à moins de 60 km de la ville de Raqa, chef-lieu de la province éponyme de facto devenue la "capitale" de l'EI en Syrie. Elle se trouve par ailleurs à 45 km au sud de Tal Abyad, localité à la frontière turque utilisée par l'EI pour le passage de combattants en provenance de la Turquie.

Selon un porte-parole du Parti de l'Union démocratique (PYD), aile politique des YPG, les combattants kurdes se sont emparés "d'une très grande cimenterie" dans la province de Raqa. "Les YPG tentaient depuis longtemps de prendre le contrôle de cette zone", a dit à l'AFP Nawaf Khalil joint par téléphone.

Depuis qu'ils ont chassé les jihadistes de la localité de Kobané en janvier, les combattants kurdes ont pris le contrôle d'une grande partie de la campagne alentours dans la province d'Alep (nord), avançant vers l'est dans la province voisine de Raqa.

En février, les Kurdes et autres groupes rebelles aidés des raids aériens de la coalition internationale anti-EI conduite par les Etats-Unis ont pris le contrôle de 19 villages dans la province de Raqa.

Les YPG ont dans le même temps lancé une contre-offensive dans le nord-est de la Syrie contre l'EI.

Samedi, ils ont repoussé l'EI à Tall Tamer, une localité stratégique que les jihadistes tentent de conquérir pour pouvoir contrôler les routes menant d'une part à la frontière turque et de l'autre à Mossoul, la deuxième ville d'Irak dont les jihadistes se sont emparés en juin.
(AFP, 12 avril 2015)

D'accord entre la Turquie et l'Iran pour arrêter la guerre au Yémen?

La Turquie et l'Iran sont d'accord pour arrêter la guerre au Yémen et encourager une solution politique, a déclaré mardi le président iranien Hassan Rohani après un entretien avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan en visite à Téhéran.

"Nous avons parlé de l'Irak, de la Syrie, de la Palestine (...). Nous avons eu une plus longue discussion à propos du Yémen. Nous pensons tous deux qu'on doit voir le plus rapidement possible la fin de la guerre, qu'un cessez-le-feu complet soit instauré et que les attaques cessent" contre le Yémen, a dit M. Rohani, dans une déclaration commune diffusée par la télévision d'Etat.

L'Iran, qui soutient les rebelles Houthis au Yémen, a condamné les frappes de la coalition arabe menées par l'Arabie saoudite. La Turquie ne participe pas militairement à l'opération mais a envoyé une mission de formation militaire et a évoqué un partage des renseignements avec la coalition.

Un peu plus tard, en recevant M. Erdogan, le numéro un iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a également déclaré que "la solution pour régler la crise au Yémen est l'arrêt des frappes et les ingérences étrangères (pour que, ndlr) les Yéménites décident eux-même du sort de leur pays", a rapporté l'agence Irna.

Mais le président Erdogan a évité d'évoquer le sujet lors de ces rencontres.

M. Erdogan avait reçu lundi à Ankara le ministre saoudien de l'Intérieur et futur prince héritier Mohammed ben Nayef, pour un entretien qui n'avait pas été annoncé.

M. Rohani a souhaité que les deux pays, "avec l'aide d'autres pays de la région, aident pour qu'il y ait la paix, la stabilité, un gouvernement élargi et un dialogue" entre les Yéménites.

"Nous sommes d'accord sur le fait que l'instabilité, l'insécurité et la guerre doivent cesser dans toute la région", a ajouté le président iranien.

Le président turc islamo-conservateur avait dénoncé fin mars ce qu'il a appelé la volonté de "domination" de l'Iran au Yémen, appelant Téhéran à "retirer toutes ses forces du Yémen, de la Syrie et de l'Irak".

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammed Javad Zarif, avait alors accusé Ankara d'alimenter l'instabilité au Moyen-Orient.

M. Zarif doit se rendre mercredi à Oman puis au Pakistan pour parler notamment du conflit au Yémen, selon l'agence Irna.

Des journaux et députés conservateurs iraniens ont pour leur part dénoncé les "insultes" de M. Erdogan, demandant l'annulation de cette visite.

Mardi, le quotidien modéré Shahrvand a publié une caricature de M. Erdogan sur un âne en le qualifiant de Don Quichotte ottoman.

La Turquie et l'Iran s'opposent également sur la Syrie. Téhéran est le principal allié régional du président Bachar al-Assad alors qu'Ankara soutient la rébellion.

Malgré ces tensions, les deux pays voisins veulent renforcer leurs relations commerciales et économiques pour atteindre 30 milliards de dollars en 2015.

M. Erdogan a toutefois affirmé que le commerce bilatéral était actuellement défavorable à la Turquie puisque "l'Iran exporte 10 milliards de dollars et importe seulement 4 milliards de produits turcs".

Il a également souhaité que les échanges commerciaux soient libellés "dans les monnaies des deux pays" et non plus en dollars ou en euros afin de ne pas "rester sous la pression" de la valeur de ces deux devises.

Mais il a demandé une baisse du prix du gaz acheté à l'Iran. "Le gaz que nous achetons à l'Iran est le plus cher. Si le prix baisse nous pourrons en acheter plus", a déclaré M. Erdogan, ajoutant: "C'est ce que doit faire un pays ami".

Il a également souhaité étendre les liaisons aériennes aux villes moyennes en Iran, ainsi qu'une hausse des importations d'électricité comme c'est déjà le cas pour plusieurs provinces turques.

Lors de cette visite, huit documents de travail, notamment dans les domaines des transports, des douanes, de l'industrie et de la santé, ont aussi été signés.
(AFP, 7 avril 2015)

Transit des jihadistes: tensions entre la Turquie et la Tunisie

La Turquie a demandé vendredi à l'ambassadeur de Tunisie de s'expliquer sur les propos de son pays accusant Ankara de faciliter le transit des jihadistes vers la Syrie, a déclaré un haut-responsable turc.

"Le ministère des Affaires étrangères demande des explications au sujet des remarques faites par le ministre tunisien des Affaires étrangères", a déclaré ce haut-responsable à l'AFP.

Le chef de la diplomatie tunisienne, Taieb Baccouche, a fortement irrité Ankara en déclarant jeudi devant la presse: "La Turquie est un lieu de passage de jeunes qui vont combattre en Syrie ou bien qui reviennent par la Turquie, vers la Libye puis clandestinement vers la Tunisie".

"Nous avons demandé à notre ambassadeur en Turquie d'attirer l'attention des autorités turques sur le fait que nous ne voulons pas que le pays islamique qu'est la Turquie aide directement ou indirectement le terrorisme en Tunisie en facilitant le déplacement de terroristes", avait-il ajouté.

Quelque 3.000 Tunisiens combattent, selon les estimations de Tunis, en Syrie ou en Irak dans des groupes jihadistes comme celui de l'Etat islamique (EI), qui a revendiqué le sanglant attentat au musée du Bardo au coeur de la capitale tunisienne le 18 mars.

Quelque 500 de ces vétérans sont rentrés en Tunisie et les autorités tunisiennes les considèrent comme l'une des principales menaces sécuritaires pour le pays.
 La communauté internationale a déjà reproché à la Turquie de laisser des jihadistes pour rejoindre l'Etat islamique, qui s'est emparé d'une grande partie des territoires irakiens et syriens jusqu'à la frontière turque.

En réponse, Ankara affirme que la Turquie a pris des mesures pour renforcer la sécurité à ses frontières, appelant l'Occident à un partage des renseignements et d'une liste complète des candidats présumés au jihad.
(AFP, 3 avril 2015)

La Turquie veut enquêter sur les "persécutions" des Tatars de Crimée


La Turquie va envoyer en Crimée une "mission informelle" pour y enquêter sur les "persécutions" dont font l'objet, selon elle, les Tatars, une minorité musulmane majoritairement opposée à l'annexion en mars 2014 de la péninsule ukrainienne par la Russie.

"Nous allons envoyer rapidement une mission informelle pour observer les violations des droits de l'Homme en Crimée", a déclaré vendredi devant la presse à Vilnius le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu.

"La situation en Crimée est inacceptable. Les habitants de la Crimée, et en particulier les Tatars, sont persécutés, attaqués et leurs droits sont violés", a ajouté le ministre turc, en visite en Lituanie.

La chaîne de télévision des Tatars de Crimée --qui ont des liens historiques avec la Turquie-- a cessé d'émettre mercredi après des mois de pressions exercées par les autorités russes qui l'avaient accusée d'"extrémisme".

Le président ukrainien Petro Porochenko a condamné la fermeture de la chaîne et annoncé avoir demandé au ministère de l'Information politique de mettre en place les conditions permettant à ATR d'émettre en Ukraine. La station travaillait en trois langues dont le tatar.

En mars 2014, Moscou a annexé la Crimée au terme d'un référendum contesté, largement boycotté par les 300.000 Tatars de Criméen soit environ 12% de la population de la péninsule.

Depuis, les autorités russes ont arrêté de nombreux Tatars de Crimée, dont des dirigeants de la communauté, accusés d'avoir "organisé et participé à des troubles de masse" lors de heurts qui s'étaient produits le 26 février 2014 entre partisans et opposants de l'annexion de la Crimée par la Russie.

En 1944, sur ordre de Staline, les Tatars de Crimée avaient été déportés en Sibérie et en Asie centrale, accusés d'avoir collaboré avec les occupants nazis. Ils n'avaient été autorisés à revenir dans la péninsule qu'en 1991, lorsque la chute de l'URSS a mené à l'indépendance de l'Ukraine.
(AFP, 3 avril 2015)

Neuf Britanniques arrêtés en Turquie à la frontière syrienne

Quatre enfants dont un bébé d'un an font partie des neuf Britanniques arrêtés mercredi en Turquie alors qu'ils tentaient de se rendre en Syrie, a indiqué jeudi la police britannique, précisant qu'ils étaient tous de la même famille.

Deux femmes âgées de 22 et 47 ans et trois hommes de 21, 22 et 24 ans ont été arrêtés dans la région d'Hatay, dans le sud de la Turquie, avec quatre enfants âgés de un, trois, huit et onze ans.

"Neuf personnes de nationalité britannique ont été arrêtées à la frontière alors qu'elles tentaient d'entrer de Turquie en Syrie", avait annoncé mercredi l'état-major de l'armée turque dans un communiqué publié sur son site internet.

Un élu local travailliste a confirmé que son fils était l'un des neuf Britanniques arrêtés.

"J'ai été choqué, inquiet et extrêmement préoccupé d'apprendre que mon fils a été arrêté à la frontière turco-syrienne. La raison pour laquelle il était là-bas est un mystère total pour moi alors que je pensais qu'il effectuait un stage à Birmingham", a-t-il déclaré sans évoquer les huit autres personnes.

"Il étudie la politique et la sociologie à l'université de Manchester et a un bel avenir devant lui. Je veux juste parler à mon fils et le ramener le plus vite possible à la maison pour comprendre ce qui s'est passé", a-t-il ajouté.

Ils résident tous à Rochdale, près de Manchester (nord-ouest de l'Angleterre) et doivent être renvoyés au Royaume-Uni "en temps voulu", a déclaré jeudi une porte-parole de la police britannique.

"Ce qui est évidemment préoccupant c'est de savoir pourquoi une famille tentait vraisemblablement d'emmener ses enfants, très jeunes et vulnérables, dans une zone de guerre", a estimé Ian Wiggett de la police du Grand Manchester.

"Un tel environnement instable et dangereux n'est en aucune manière un endroit pour eux", a-t-il ajouté.

"L'une de nos principales préoccupations est la sécurité et le bien-être des jeunes enfants et nous travaillons avec nos partenaires pour nous assurer qu'un dispositif de protection soit en place à leur retour au Royaume-Uni", a-t-il encore expliqué.

Une enquête est en cours pour déterminer les raisons pour lesquelles cette famille se rendait en Syrie mais la police a indiqué que ses membres ne représentaient pas a priori une menace imminente pour le Royaume-Uni.

La Turquie est régulièrement accusée par ses partenaires occidentaux de ne pas empêcher le flux actuel de candidats au jihad de rejoindre le groupe Etat islamique (EI), qui a pris possession de vastes pans de territoires en Irak et en Syrie.

Ankara a notamment été durement critiqué pour ne pas avoir empêché le passage de trois adolescentes britanniques en Syrie en février, parties y rejoindre l'EI.

La Turquie a récemment renforcé ses contrôles aux frontières et expulsé le mois dernier vers la Grande-Bretagne une jeune femme et trois adolescents britanniques soupçonnés de vouloir rejoindre les rangs des jihadistes.
(AFP, 2 avril 2015)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Scandale: Erdogan rappelle à l'ordre le nouveau président chypriote-turc



Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan a publiquement rappelé à l'ordre lundi le tout nouveau président chypriote-turc Mustafa Akinci en lui reprochant d'avoir revendiqué un peu vite son émancipation vis-à-vis d'Ankara.

"M. le président ne réalise pas bien ce qu'il dit", a lancé M. Erdogan devant la presse avant
de quitter Ankara pour une visite au Koweït, assurant que la Turquie entendait bien garder sa mainmise sur la République turque de Chypre du Nord (RTCN).

M. Akinci a été élu dimanche à la présidence de Chypre-Nord pour un mandat de cinq ans. Connu pour ses positions favorables à la réconciliation entre les deux parties de l'île, il a plaidé pour que les Chypriotes-turcs gardent "le contrôle de leurs propres institutions". "Nous serons maîtres chez nous", a-t-il ajouté.

Le chef de l'État turc a immédiatement rappelé les règles du jeu à M. Akinci.
 "Chaque année, nous contribuons à hauteur d'un milliard de dollars" au budget de la RTCN, a souligné M. Erdogan , "nous avons payé un lourd tribut (à Chypre-Nord) et c'est justement pour cela que nous en sommes la mère-patrie".

Interrogé lundi par la chaîne d'information CNN-Türk, M. Akinci a indiqué ne pas vouloir de tensions avec Ankara mais insisté vouloir des "rapports sains et directs" avec la Turquie.

La RTCN, créée en 1983, est uniquement reconnue par Ankara, qui contribue à un tiers de son budget et finance ses infrastructures.

Chypre est divisée depuis l'invasion en 1974 de son tiers nord par la Turquie en réaction à un coup d'État nationaliste visant à rattacher l'île à la Grèce. Les efforts internationaux menés depuis n'ont pas abouti à une réunification.

L'élection de M. Akinci a ravivé les espoirs d'une réconciliation sur l'île méditerranéenne.

L'élection d'un nouveau dirigeant chypriote-turc suscite espoir à Chypre

La presse et le dirigeant chypriote-grec Nicos Anastasiades ont exprimé lundi leur espoir d'avancer vers la réunification de l'île méditerranéenne divisée depuis plus de quarante ans, après l'élection d'un nouveau dirigeant chypriote-turc dans la partie nord de l'île.

Mais la Turquie, seul Etat à reconnaître la République turque de Chypre-nord (RTCN), a rapidement émis des réserves à l'élection de Mustafa Akinci, qui n'a pas caché son intention de desserer les liens avec Ankara.

"L'espoir existe de voir notre patrie réunifiée pour devenir un Etat moderne gouverné selon les principes de l'Union européenne, ce qui ouvre des perspectives de coopération, de paix et de tranquillité", a déclaré le président de la République de Chypre, Nicos Anastasiades, dont l'autorité s'exerce sur la partie sud de l'île.

La veille, il avait félicité Mustafa Akinci, élu avec 60,50% des voix "président" de la RTCN, petit bout de territoire non reconnu par la communauté internationale et qui occupe le tiers nord de Chypre depuis son invasion par la Turquie il y a plus de 40 ans.

"Notre main est tendue (...) comme une invitation à la coopération", a ajouté M. Anastasiades, dont le pays a adhéré à l'UE en 2004.

M. Akinci, homme politique expérimenté de centre-gauche, est connu pour ses positions favorables à la réconciliation.

Les deux hommes devraient se rencontrer très rapidement à l'occasion de la reprise des négociations de paix, suspendues depuis des mois et dont l'ONU a annoncé début avril la reprise.

Les Nations unies ont indiqué que l'envoyé spécial de l'ONU Espen Barth Eide était attendu sur l'île du 4 au 8 mai.

La presse chypriote-grecque s'est aussi réjoui de l'élection de Mustafa Akinci, dont le logo de campagne était la branche d'olivier. "Une page a été tournée avec Akinci", titrait le principal quotidien chypriote-grec Phileleftheros, tandis que le journal communiste Haravghi évoquait "une branche d'olivier portant la fleur de l'espoir" sur sa une.

Après sa victoire, M. Akinci, élu pour cinq ans, a réitéré sa volonté de "mettre en oeuvre une politique visant à trouver une solution" à la division.

"Les Chypriotes-turcs doivent avoir le contrôle de leurs propres institutions. Nous serons maîtres chez nous", a-t-il ajouté au sujet des relations avec la Turquie, qui contribue à un tiers du budget de la RTCN.

Une déclaration qui a immédiatement fait bondir Ankara, le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan rappelant dès lundi à l'ordre le tout nouveau "président".

"M. le président ne réalise pas bien ce qu'il dit", a lancé M. Erdogan devant la presse, assurant que la Turquie entendait bien garder sa mainmise sur la RTCN.

"Chaque année, nous contribuons à hauteur d'un milliard de dollars" au budget de la RTCN, a souligné M. Erdogan. "Nous avons payé un lourd tribut (à Chypre-Nord) et c'est justement pour cela que nous en sommes la mère-patrie".
(AFP, 27 avril 2015)

Les Chypriotes-turcs élisent le candidat de centre-gauche à la "présidence"

Les habitants de la République turque de Chypre-Nord, autoproclamée, ont élu dimanche à la "présidence" Mustafa Akinci (centre-gauche), dont la tâche principale sera de relancer des pourparlers de paix avec les Chypriotes-grecs plus de 40 ans après la partition de l'île méditerranéenne.

M. Akinci, homme politique expérimenté considéré comme favorable à une réconciliation avec la partie chypriote-grecque (sud), a été élu avec 60,50% des voix face à son rival, le président nationaliste sortant Dervis Eroglu.

"Quand le temps est venu pour le changement, aucun pouvoir ne peut l'arrêter", a déclaré après l'annonce des résultats M. Akinci, 67 ans.

Des centaines de personnes se sont rassemblées sur une place de Nicosie pour fêter la victoire de cet ancien maire de la partie nord de la dernière capitale européenne à être divisée.

Quelque 64% des 176.000 inscrits ont participé au scrutin dans ce petit bout de territoire non reconnu par la communauté internationale, qui occupe le tiers nord de Chypre.

Nicos Anastasiades, le président de la République de Chypre, dont l'autorité ne s'étend que sur la partie sud de l'île, a dans un tweet salué la victoire de M. Akinci, un choix "prometteur pour le développement de notre patrie commune".
 Les deux hommes se sont ensuite parlé au téléphone, faisant part de leur "désir d'une véritable réunification" du pays, selon un second tweet de M. Anastasiades.

MM. Akinci et Anastasiades devraient se rencontrer très rapidement à l'occasion de la reprise des pourparlers de paix, attendue pour mai.

Le "président" de la République turque de Chypre-Nord (RTCN) a pour principale mission de mener ses négociations visant à réunifier l'île, la gestion des affaires internes étant à la charge du gouvernement.

Le mandat de M. Eroglu avait été marqué par deux retraits de la table de négociations, la première fois en 2012 lorsque les Chypriotes-turcs ont rompu le dialogue en réaction à la prise par Chypre de la présidence tournante de l'Union européenne, la seconde en 2014, lorsque les Chypriotes-grecs sont partis après l'envoi par la Turquie d'un navire sismique dans leur zone économique exclusive (ZEE).

Chypre est divisée depuis l'invasion en 1974 de son tiers nord par la Turquie en réaction à un coup d'Etat nationaliste visant à rattacher l'île à la Grèce. La RTCN, créée en 1983 et sous le coup de sanctions internationales, est uniquement reconnue par Ankara, qui contribue à un tiers de son budget, et finance l'immense majorité de ses infrastructures.

- Espoirs -

M. Akinci devra donc ménager la Turquie, mais beaucoup espèrent qu'il parviendra à une solution après plus de 40 ans d'efforts infructueux, ayant été un fervent partisan de la coopération bi-communautaire lors de ses 14 années comme maire de la partie nord (occupée) de Nicosie.

Les pourparlers pour réunifier le pays traînent depuis des années sans enregistrer de véritable percée sur les principaux sujets -le partage du pouvoir, le sort des propriétés spoliées et les ajustements territoriaux.

L'envoyé spécial de l'ONU Espen Barth Eide a téléphoné au vainqueur de l'élection et "salué son engagement à reprendre des négociations dès que possible".

La campagne a cependant suscité moins d'enthousiasme que lors du précédent scrutin, en 2010, où 75% des électeurs s'étaient déplacés.

"Pour notre futur, pour le futur de l'île, il est important de voter", expliquait cependant, optimiste Arman Anik, 38 ans, dans un bureau de vote de Nicosie. "Nous entrons dans une période critique, et il est important de donner le poste à la bonne personne".

L'entre deux tours a pourtant été marqué par ce que M. Akinci a qualifié de "développements indésirables".

L'entourage de Dervis Eroglu, 77 ans, a accusé notamment M. Akinci de vouloir ôter un gigantesque drapeau chypriote-turc peint à flanc de montagne face à Nicosie, et les organisateurs du scrutin ont annoncé une enquête sur des allégations selon lesquelles 50 bulletins de vote avaient disparu d'un bureau à Famagouste.

Les Etats-Unis et la Turquie ont espéré la semaine dernière que 2015 soit la dernière année de partition de Chypre, mais certains électeurs étaient plus circonspects.

"Les gens que nous avons élus dans le passé nous avaient fait espérer, puis ils n'ont rien fait", a lâché, amer, Ugur Barani.
(AFP, 26 avril 2015)

Les Chypriotes-turcs votent en espérant s'ouvrir au monde

Aux marges de l'Union européenne, la République turque de Chypre nord (RTCN) vote dimanche pour élire le "président" de ce territoire reconnu par un seul pays, la Turquie, et dont les habitants espèrent s'ouvrir davantage au monde.

La principale tâche du vainqueur sera de mener les négociations de paix avec la République de Chypre, pays membre de l'UE qui couvre les deux-tiers de l'île méditerranéenne.

Mais les quelque 300.000 habitants de la RTCN ne nourrissent pas de grands espoirs, conscients que le "président" héritera d'une situation qu'aucun leader, aucune résolution de l'ONU, n'a réussi à régler en 40 ans.

"C'est mon devoir de voter", affirme toutefois Ahmed Shaheen, 29 ans, qui aimerait croire à la fin prochaine de l'isolement de la RTCN. "Il n'y a pas d'avenir ici parce que c'est fermé".

Assise devant sa boutique du vieux marché de Nicosie nord, Erham Tayfor rêve aussi que les choses changent. "Nous voulons pouvoir bouger librement et faire du commerce sans embargo", soupire cette femme de 62 ans, dont l'échoppe regorge de paniers, châles et babioles.

La RTCN vit sous perfusion de la Turquie, dont les côtes sont distantes d'environ 80 km. Pour le reste du monde, ce territoire est une zone occupée par Ankara depuis son annexion en 1974 en réaction à un coup d'Etat nationaliste visant à rattacher Chypre à la Grèce.

Un millier de soldats de l'ONU surveillent la "ligne verte" qui coupe l'île d'est en ouest, tandis que des dizaines de milliers de militaires turcs sont stationnés à Chypre-nord.

"Les gens sont nés, ont vécu, ont eu des enfants et sont morts en attendant que les dirigeants résolvent la situation. En vain", avance Ermine Colak, avocate et spécialiste des droits de l'Homme, pour expliquer le désintérêt croissant de la population.

"Le problème chypriote" a été le principal enjeu de la campagne livrée par les sept candidats, dont le "président" sortant et candidat à sa propre succession, Dervis Eroglu.

Leurs visages s'affichent en grand sur les façades de Nicosie nord, Famagouste, Kyrenia et Morfou, les grandes villes où ils ont tenu des meetings. La participation s'annonce élevée, selon les experts.

- 'Danseuses du ventre' -

Les débats ont aussi porté sur l'épineuse question des relations entre la RTCN et la Turquie, qui contribue à 30% du budget et finance une grande partie des infrastructures.

"Je veux que le futur 'président' ne prenne ses ordres ni auprès de la Turquie ni auprès d'aucun autre pays", lance Erham Tayfor. "Nous ne voulons aucune interférence".

M. Eroglu est accusé par ses adversaires d'être trop proche d'Ankara. Mais beaucoup doutent que cette dépendance soit moins forte si l'un des deux autres candidats bien placés, l'ancien maire de Nicosie Mustafa Akinci ou la présidente de l'Assemblée Sibel Siber, l'emportait.

"Les candidats sont comme des danseuses du ventre qui ne doivent pas embêter la Turquie et dans le même temps montrer qu'ils le pourraient s'ils le voulaient", explique l'analyste Mete Hatay.

Pour la première fois, la campagne a été marquée par l'apparition d'autres thèmes, même si constitutionnellement le président a peu de pouvoir en dehors des négociations de paix. "Pour les gens dans la rue, le 'président' devrait aussi se préoccuper de l'environnement, de l'éducation ou de la santé", souligne Ahmed Sozen, vice-recteur à l'Eastern Mediterranean University de Famagouste.

Il se déclare également surpris que les débats aient porté sur des questions délicates comme "la corruption ou le népotisme".

C'est d'ailleurs pour cela que Gamze Karaderi ira voter dimanche. Cette ancienne avocate de 36 ans a raccroché la robe, dégoûtée d'un "système" qui ne lui a jamais permis de devenir juge, son rêve, parce qu'elle n'a pas les bonnes connections selon elle.

Gamze Karaderi travaille depuis dans une boutique du vieux caravansérail de Nicosie, pour rien ou presque. Mais "je n'ai pas abandonné tout espoir. J'aime toujours mon pays", témoigne-t-elle.
(AFP, 15 avril 2015)

L'ONU annonce une prochaine reprise du dialogue à Chypre

Les pourparlers sur la réunification de Chypre, à l'arrêt depuis six mois, doivent reprendre dans les prochaines semaines à la faveur d'un apaisement des tensions liées aux richesses énergétiques de cette île méditerranéenne divisée depuis quatre décennies.

C'est l'envoyé spécial de l'ONU Espen Barth Eide qui a fait cette annonce mardi à la presse à Nicosie, sans avancer de date précise. Mais il a évoqué une relance des négociations après l'élection du dirigeant chypriote-turc lors d'un scrutin à deux tours débutant le 19 avril.

L'île est coupée en deux depuis l'invasion en 1974 de son tiers nord par la Turquie en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce. La partie sud majoritairement hellénophone est gouvernée par la République de Chypre reconnue par la communauté internationale; celle du nord est dirigée par la "République turque de Chypre du Nord (RTCN)", entité autoproclamée reconnue uniquement par Ankara.

Les pourparlers pour réunifier le pays traînent depuis des années sans enregistrer de véritable percée sur les principaux sujets -le partage du pouvoir, les droits de propriété et les ajustements territoriaux.

Chypriotes-grecs et Chypriotes-turcs se sont mis d'accord pour reprendre les négociations sous l'égide de l'ONU "dans plusieurs semaines, et pas plusieurs mois, à partir d'aujourd'hui", a déclaré M. Eide.

"Je crois fermement que 2015 sera une année décisive, dans la bonne direction", a ajouté le diplomate norvégien, en espérant parvenir à un "compromis stratégique".

- 'Dialogue sérieux' -

"C'est une fenêtre d'opportunité qui ne va pas rester ouverte à jamais. Ce pays doit trouver une solution, c'est possible, chaque question peut être réglée s'il y a une volonté", a dit M. Eide.

Outre les divergences politiques entre les deux camps, la découverte d'importantes réserves de gaz au large de Chypre avait redonné un coup de fouet aux discussions et généré de vives tensions entre Nicosie et Ankara.

A Nicosie, le porte-parole du gouvernement Nicos Christodoulides a affirmé que M. Eide avait assuré le président Nicos Anastasiades que la Turquie faciliterait le processus de paix et ne publierait pas un nouvel avis de recherches maritimes au large des côtes sud de l'île.

"Nous attendons de voir cela dans les faits", a-t-il dit en soulignant que pour "faciliter" la reprise du dialogue, la Turquie ne "devrait plus avoir recours à des actes illégaux comme en octobre 2014 et devrait soutenir le processus de négociations".

"Dans ces circonstances (...), nous sommes prêts à reprendre un dialogue sincère et sérieux (...) loin des menaces et intimidations", a-t-il ajouté.

M. Anastasiades et le chef de la RTCN Dervis Eroglu avaient relancé les négociations en février 2014, après deux ans de suspension.

Mais en octobre 2014, les Chypriotes-grecs s'étaient retirés des pourparlers pour protester contre des prospections maritimes de la Turquie dans leur zone économique exclusive (ZEE), considérant cela comme une tentative de violer leur droit à exploiter leurs ressources gazières et pétrolières.

- Querelle sur le gaz -

La Turquie avait envoyé un bateau pour sonder les fonds marins dans la ZEE au large des côtes sud de l'île. Mais ce navire avait ensuite quitté la ZEE, au moment où le consortium italo-coréen ENI-Kogas et le Français Total annonçaient ne pas avoir trouvé de réserves exploitables.

De plus, un avis publié préalablement à d'éventuelles nouvelles recherches a expiré le 6 avril sans que la Turquie ne le prolonge, une attitude qui favorise une relance des négociations.

La République de Chypre, membre de l'Union européenne, a néanmoins averti qu'en cas de nouvelle violation de sa ZEE, elle se retirerait à nouveau des négociations.

Ankara est opposée à ce que la République de Chypre exploite les réserves en hydrocarbures découvertes au large de ses côtes avant un accord sur la réunification, afin de permettre à tous, Chypriotes-grecs comme Chypriotes-turcs, de bénéficier des retombées.

Pour les Chypriotes-grecs, l'exploitation des richesses gazières ne doit pas être suspendue à un compromis.
(AFP, 7 avril 2015)

Chypre vote une loi criminalisant la négation du génocide arménien

Les députés chypriotes ont voté jeudi à l'unanimité une loi criminalisant la négation des massacres d'Arméniens commis sous l'Empire ottoman il y a un siècle, qu'ils qualifient de "génocide".

La loi établit le 24 avril, date des premiers massacres en 1915, comme Journée nationale du souvenir à Chypre, où les membres de la minorité arménienne sont pour la plupart des descendants des rescapés du "génocide".

L'île méditerranéenne a elle-même fait partie de l'Empire ottoman, avant d'être intégrée à l'empire colonial britannique au XIXe siècle.
 Chypre entretient une très grande animosité à l'égard d'Ankara depuis l'invasion en 1974 du nord du pays par la Turquie, en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce. L'île et sa capitale sont depuis divisées.

La Turquie a toujours refusé d'admettre toute élimination planifiée et le terme de "génocide", évoquant la mort d'environ 500.000 Arméniens (contre 1,5 million selon l'Arménie), qui s'étaient rangés du côté de son ennemie la Russie, lors de combats ou à cause de famines.

Selon l'Institut national arménien, vingt-et-un pays, dont la France et la Russie, reconnaissent les tueries comme un "génocide".

La loi votée par les parlementaires chypriotes est un amendement à un texte préexistant contre le racisme, les crimes haineux et les comportements xénophobes.

Le président du Parlement, Yiannakis Omirou, a salué un vote permettant de "restaurer (...) la vérité historique", affirmant que le "génocide arménien" constituait "l'un plus important et des plus odieux crimes de l'histoire moderne de l'humanité".
(AFP, 2 avril 2015)

Immigration / Migration

Commémoration massive du 100ème anniversaire en Belgique



Plus de 3000 personnes, selon la police, ont marché vendredi après-midi à Bruxelles pour la commémoration du 100ème anniversaire du début du génocide arménien et pour sa reconnaissance par tous les Etats et plus particulièrement la Belgique.

Cette journée de commémoration a été initiée dès 10h00 par une messe à l'Église apostolique arménienne d'Ixelles située rue Kindermans. Cet hommage a été suivi de 12h00 à 13h30 par un dépôt de fleurs square Henri Michaux, devant le monument dressé pour les victimes du génocide arménien. Les manifestants ont ensuite marché à partir de 14h00 de la gare Centrale jusqu'au Parlement européen, en passant devant l'ambassade de Turquie où un arrêt a été marqué pour demander la reconnaissance du génocide arménien par l'Etat turc. Le rassemblement final place du Luxembourg s'est terminé à 18h00.

Les manifestants ont rappelé que le 24 avril 1915, le dernier gouvernement de l'empire Ottoman a donné l'ordre d'arrêter les intellectuels arméniens. Ils seront environ 2300 en deux jours. Entre 1915 et 1917, il est estimé qu'un million et demi d'Arméniens ont été déportés et massacrés au cours de ce qui a été le premier génocide du 20ème siècle.

"C'était un crime contre l'humanité, pas seulement contre les Arméniens et les chrétiens. En tant que Belges d'origine arménienne, on demande à notre pays de reconnaitre le génocide arménien. En 1988, seul le Sénat belge l'a reconnu. Nous demandons largement la reconnaissance du génocide arménien, mais aussi sa réparation et la pénalisation de la négation du génocide", a expliqué Peter Petrossian, président du Comité de défense de la cause arménienne de Belgique, qui estime entre 30 000 et 35 000 le nombre de Belges d'origine arménienne.

Côté bruxellois, le président de l'assemblée, Charles Picqué, avait plus tôt proposé aux députés présents d'observer une minute de silence pour mettre fin à la polémique née cette semaine dans les couloirs du parlement, certains ayant soupçonné le PS d'avoir usé d'un stratagème pour ne pas exposer certains élus dans ses rangs à prendre part à un hommage alors que l'État turc n'a jusqu'ici jamais reconnu l'existence d'un génocide du peuple arménien il y a un siècle.

Charles Picqué a annoncé qu'étaient maintenues les deux initiatives décidées au sein du bureau de l'assemblée, à savoir le dépôt d'une gerbe de fleur, par lui-même et les membres du bureau qui le souhaitent au pied du monument érigé à la mémoire des victimes du génocide arménien, et par ailleurs l'envoi d'une lettre aux présidents de la Commission, du Conseil et du Parlement européens pour faire part de la solidarité des députés bruxellois avec toute initiative positive à l'égard des naufragés.

La cheffe du groupe Ecolo, Zoé Genot, s'était indignée en milieu de semaine du refus du bureau de suivre sa demande d'organiser une minute de silence en hommage des victimes du génocide arménien, perpétré il y a cent ans cette année.

Le chef du groupe FDF, Emmanuel De Bock, dont la formation est dans la majorité, avait affirmé qu'il avait soutenu cette demande. Non sans provoquer des grincements de dents chez son partenaire socialiste, il avait notamment affirmé que le PS tenait dans ses rangs "les plus fervents négationnistes par rapport à la reconnaissance du génocide arménien". (RTBF, avec Belga, 24 avril 2015)

*) La grande marche a été organisée par:

Comité des commémorations des victimes du génocide de 1915
Ateliers du Soleil 
ATIK (Confédération des Ouvriers de Turquie en Europe)
Centre Culturel Kurde de Bruxelles 
Collectif  d’immigres en Belgique
Comité de Coordination Belge du Centenaire du Génocide Arménien
European Syriac Union
Fédération des Araméens (Syriaque) de Belgique
Fédération des Associations Kurdes en Belgique
Fédération Union des Alévis en Belgique- FUAB 
Fondation Info-Türk
Institut Assyrien de Belgique     
Institut Kurde de Bruxelles
La Maison des Yézidis
La Maison du peuple – BXL


Reportage du quotidien Le Soir sur la grande marche à Bruxelles

C’était le jour attendu par tous les Arméniens. Le 24 avril 2015, date du centenaire du génocide arménien.

Il y a cent ans, en 1915, des élites arméniennes étaient enlevées à Constantinople sur ordre du gouvernement jeune-turc qui dirigeait alors l’Empire ottoman. C’était le début des déportations et des massacres des Arméniens, des Grecs du Pont et des Syriaques qui vivaient en Anatolie; le début de l’extermination de deux millions de personnes.

Hier, cent ans jour pour jour après les faits, des descendants des rescapés du premier génocide du XXe siècle ont réclamé «justice», dans les rues de Bruxelles. Un cortège de 3.000 personnes, selon les forces de l’ordre, a traversé une partie de la capitale avec une multitude de slogans, dont deux principaux: «Le silence appelle un autre génocide» et «Justice pour les Arméniens».

«Quelle justice? Et bien la reconnaissance du génocide par la Turquie, pour commencer. Ensuite, ce qui va avec: un dédommagement moral et la reconnaissance de notre langue», explique Orban. Il parle fort pour couvrir les cris d’une organisatrice, postée quelques mètres devant: «On ne vous entend pas les Arméniens! On n’est pas là pour pique-niquer!» C’est le début de la manifestation, la foule n’est pas encore très chaude.

«Je veux mes terres, Etat génocidaire», peut-on lire à gauche et à droite. Ces manifestants attendent davantage de la «justice pour les Arméniens»: que la Turquie leur rende les terres occupées autrefois par leurs ancêtres. «En 1915, la moitié de la Turquie était arménienne. Quand elle aura reconnu le génocide, l’étape suivante sera de nous rendre ces terres», estime Hagop, un jeune.

Katia, venue d’Anvers pour l’occasion, nuance: «Tous les Arméniens ont gardé les bouts de papier qui mentionnent les terres qui leur appartiennent. Ils espèrent les récupérer un jour. Mais moi je n’y crois pas. Tout ce que je veux, c’est que la Turquie reconnaisse le génocide. Quand on entend les Turcs parler d’actes de guerre, ça fait vraiment mal.»

Le cortège se dirige vers l’ambassade de Turquie. L’ambiance va monter, avait prévenu un manifestant. Effectivement, ça crie et ça siffle bien, maintenant. Il y a même des fumigènes aux couleurs du drapeau arménien.

Un barrage de policiers empêche le cortège d’approcher l’ambassade. Mais les manifestants ne tentent pas vraiment de débordements. Seuls quelques jeunes mettent le feu à un drapeau turc et jettent des œufs en direction du bâtiment. Un aîné les recadre presque aussitôt…

L’agressivité se limite aux chants des uns («Qu’est-ce que tu manges? La tête d’un Turc! Qu’est-ce que tu bois? Le sang d’un Turc!») ou aux slogans des autres («Etat turc, assassin!»).

Si la Turquie en prend pour son grade, les pays qui reconnaissent le génocide arménien sont, eux, mis à l’honneur. En tête de cortège: une grande banderole qui remercie les 24 pays en question. Dans la foule: des drapeaux belges (le Sénat a reconnu le génocide en 1998) et européens (une résolution du Parlement européen a été votée il y a deux semaines).

Il y a aussi affiches adressées au pape François(«Thank you Father»), pour le remercier d’avoir qualifié les massacres de 1915 de «génocide». «Et il n’a pas oublié de mentionner les autres ethnies massacrées», insiste Numan, un Araméen qui estime que les 500.000 victimes syriaques, grecques et araméennes du génocide sont occultées. «Les médias ne citent que les Arméniens. Pourtant, ça ne coûte rien d’ajouter les mots grec et assyrien quand ils parlent du génocide…»

Un avis partagé par d’autres manifestants non-Arméniens: il y a un génocide oublié au cœur du génocide non-reconnu. (Le Soir, CATHERINE JOIE, 25 avril)

European Summit outcome: A face-saving not a life-saving operation

Communiqué by Amnesty International:


(Brussels, 23 April 2015) The commitment from several European nations to provide resources, ships and aircrafts to search and rescue operations in the Mediterranean is welcome on paper, but the failure to extend Triton’s operational area will fatally undermine these promises.

The announcement of increased funding and assets towards existing European Union (EU) border control operations, including Operation Triton, came at the end of an emergency summit in Brussels on the humanitarian crisis in the Mediterranean.

A planned tripling of finances towards Triton will not address the reality of the search and rescue needs in the Mediterranean unless the operational area is extended to the high seas where most of the deaths occur.

“Having ships in the Mediterranean only matters if they are in the right place as the deadly shortcomings of Operation Triton have demonstrated. Unless they go the full mile, migrants and refugees will continue to drown,” said Iverna McGowan acting Director of Amnesty International’s European Institutions Office in Brussels.

“If Triton’s mandate can’t be changed, then Triton is not the solution, however many resources one gives it. Real solutions could have been agreed today.  No one should be fooled. They haven’t been.”

Today’s Council Conclusions on paper suggest that the European governments are taking a serious stance on the humanitarian crisis in the Mediterranean. In practice however, they are still only meeting the problem halfway.

For more information or to arrange an interview please contact:

Maeve Patterson
Head of Media & Communications
Amnesty International European Institutions Office
Email: mpatterson@amnesty.eu
Telephone: +32 (0)2 548 27 73
Mobile: +32 (0)483 680 812
Twitter: @mpat79

Kimyongür dénonce le signalement de son épouse dans le fichier Interpol

Le militant politique belgo-turc Bahar Kimyongür a annoncé jeudi à l'agence Belga que son épouse Deniz avait été arrêtée le 5 avril dernier à l'aéroport de Zurich (Suisse) à cause d'un mandat d'arrêt international à son nom émis par la Turquie. Le service Interpol de Berne a indiqué aux policiers qu'il ne souhaitait pas la poursuivre et elle a été libérée après seulement une à deux heures. Bahar Kimyongür demande à Interpol la radiation du signalement de son épouse.

Des faits anciens ont été évoqués à la base de son signalement. La Turquie avait initié une procédure judiciaire à la suite de leur interpellation conjointe du ministre turc des Affaires étrangères Ismail Cem au Parlement européen, le 28 novembre 2000. Deniz a bénéficié d'un non-lieu le 16 juillet dernier, pour cause de prescription.

"Il n'y a jamais eu de signalement Interpol contre Deniz à ma connaissance", remarque Bahar Kimyongür. "Elle n'a jamais été arrêtée à une frontière. Il semble donc que ce soit un nouveau signalement. (...) C'est abject de s'en prendre aujourd'hui à ma famille". L'activiste belge a annoncé en décembre qu'il ne se rendrait pas en Turquie pour participer au procès qui devait lui permettre d'être acquitté des charges de terrorisme relatives à ses liens avec le groupe DHKP-C.

Pour rappel, Bahar Kimyongür a été arrêté le 28 avril 2006 aux Pays-Bas et libéré le 4 juillet après 68 jours d'emprisonnement. Il a ensuite été arrêté le 17 juin 2013 en Espagne et libéré sous caution le 20 juin. Le 21 novembre 2013, il est à nouveau arrêté en Italie. Il a passé dix jours en prison avant d'être assigné à résidence. L'Audiencia nacional de Madrid a refusé son extradition en juillet 2014. Le 21 février 2014, Interpol a provisoirement bloqué son signalement et, le 11 mars, la Cour d'appel de Brescia (Italie) a ordonné sa remise en liberté. Sa radiation du fichier d'Interpol a été actée le 22 août dernier. En Belgique, Bahar Kimyongür a été condamné à 4 ans de prison le 28 février 2006 par le tribunal de première instance de Bruges pour appartenance au DHKP-C. Il a été acquitté définitivement le 23 décembre 2009 par la cour d'appel de Bruxelles. (Belga, 23 avril 2015)

Enquête sur le décès d'Eda, 3 ans, aux cliniques Saint-Luc

Eda, une fillette de 3 ans, est décédée ce samedi matin, aux cliniques universitaires Saint-Luc. Le décès a été qualifié de naturel par le personnel hospitalier. Mais la famille de la petite Eda a déposé plainte pour abstention coupable dans le chef des médecins des cliniques Saint-Luc.

Pour les parents d'Eda en provenance de Turquie, si un anesthésiste s’était occupé à temps de leur fille, cette dernière serait toujours en vie. “C’est d’ailleurs ce qu’un médecin nous a ouvertement avoué devant des policiers et d’autres témoins, samedi matin. Il ne s’est pas occupé du cas de la petite mais nous a affirmé avoir regardé dans son dossier et nous a clairement déclaré que si un anesthiste avait été disponible, nous n’en serions pas là”, affirme la tante de la fillette, devant les parents de l’enfant.

Jusqu'à vendredi matin, tout allait pourtant bien, déclarent les parents, dont l’enfant a vu son état se dégrader subitement dans l’après-midi. “Elle était si pâle et présentait des taches sur le visage. Avant de se rendre aux urgences, elle a demandé à passer aux toilettes. Et là, elle a uriné du sang”.

Aux urgences, le personnel se veut toutefois rassurant le vendredi soir, vis-à-vis des parents. “Ils ont dit que la petite avait besoin d’une transfusion mais que pour ce faire, il fallait l’anesthésier et attendre qu’une anesthésiste soit disponible. Il a fallu attendre toute la nuit. Le temps nécessaire pour que la petite se vide complètement de son sang, jusqu’à en mourir samedi matin”, affirme Emine, la tante de la petite Eda.

Plainte a donc été déposée ce week-end par les parents de la fillette. Au parquet de Bruxelles, une instruction a immédiatement été ouverte. A la demande de la juge d’instruction Panou, l’autopsie du corps de la fillette devait, en principe, être réalisée dans le courant de la journée de ce lundi.

Au parquet de Bruxelles, la porte-parole, qui confirme l’existence d’une instruction, se refuse à tout commentaire.

Les parents d’Eda ont déjà pris conseil auprès du cabinet de l’avocat Sven Mary. Ils comptent bien obtenir toute la clarté sur le décès de leur enfant.

Contactées par La DH, les cliniques universitaires Saint-Luc ne souhaitent pas s’étendre sur l’affaire, se limitant à renvoyer la réponse suivante, par voie électronique : “L’hôpital partage la peine de la famille d’Eda Unlü Songul. Eu égard à l’enquête en cours, l’hôpital ne souhaite cependant pas commenter la situation particulièrement complexe, même pour un centre d’expertise.” (http://www.lalibre.be/actu/)

Kurdes assassinées: Valls est "loin" de son engagement de transparence

Les familles des trois militantes kurdes assassinées à Paris en 2013 reprochent à Manuel Valls d'être "loin de (son) engagement de faire toute la lumière" sur ces crimes, en ne déclassifiant pas largement des documents confidentiels, dans une lettre dont l'AFP a eu copie vendredi.

"Lorsque vous vous êtes rendu au matin du 10 janvier 2013" sur les lieux des crimes, "en plein coeur de Paris, vos fortes paroles ont donné espoir aux familles des victimes que nous représentons", écrivent les avocats dans ce courrier daté du 27 mars, adressé à Manuel Valls, ministre de l'Intérieur à l'époque des faits.

Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez avaient été abattues quelques heures plus tôt. Un Turc, Omer Guney, actuellement incarcéré, est soupçonné d'être leur assassin. Il nie.

Convaincues d'une implication des services secrets turcs, les familles des victimes veulent que l'enquête s'oriente dans cette direction. Explorant cette piste, la magistrate antiterroriste en charge de l'instruction a fait des demandes de déclassification de documents aux ministères de l'Intérieur et de la Défense.

En janvier et février, la Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN) a donné aux ministres un avis recommandant des déclassifications très partielles.

Un avis consultatif que les ministres ont suivi en transmettant à la juge des documents "massivement caviardés", "déjà connus en procédure ou (figurant) dans le domaine public, de telle sorte qu'ils n'apportent aucun élément permettant de faire progresser utilement les investigations", déplorent les avocats.

"A titre d'exemples, une note du 7 janvier 2013, soit l'avant-veille des assassinats, n'est déclassifiée qu'à raison de trois paragraphes généraux sur la situation d'une des victimes, à l'exclusion des cinq autres pages du document émanant de la DGSI", détaillent-ils. "Il en est de même d'une note de ce service du 23 janvier 2013" sur Guney "comportant sept pages dont la quasi intégralité n'a pas été déclassifiée".

"On est loin de l'engagement que vous aviez pris de faire toute la lumière sur cet acte insupportable", reprochent les avocats qui demandent au Premier ministre de faire en sorte que son gouvernement participe "pleinement à l'élucidation de ces assassinats en produisant les pièces de nature à faire avancer les investigations et à éclairer la Justice".
(AFP, 17 avril 2015)

Appel commun à Bruxelles: 100 ans de déni ça suffit!

Il y a 100 ans… La terre de grandes civilisations au sud-est de l’Europe a été salie par le premier génocide de l’histoire contemporaine…  Le 24 avril 1915, le gouvernement ottoman a procédé à l'arrestation de toutes les personnalités arméniennes intellectuelles et politiques d’Istanbul.

Cette opération a ouvert pour les Arméniens, Assyriens-Araméens-Chaldéens-Syriaques, Juifs, Grecs pontiques et Yézidis une période de déportations systématiques qui tendait à l'élimination complète des peuples et communautés non-musulmanes qui vivaient déjà en Anatolie avant l’arrivée des Turcs au 11e siècle.

Le génocide réalisé par le Comité Union et Progrès après les «coups d'essai» d’Abdülhamid II, le Sultan Rouge, en 1894-1896 fut en tout point conforme à la définition donnée par la Convention de 1948 sur la Prévention et la Répression du Crime de Génocide.

Le régime kémaliste, héritier de l’ultra nationalisme du Comité Union et Progrès, n’a jamais cessé les pratiques génocidaires, non seulement contre nos peuples non-musulmans, mais également contre ses coreligionnaires Kurdes et Arabes.

La migration forcée consécutive au traité de Lausanne de 1923 a mené à une élimination presque totale de la présence de la population grecque d’Anatolie.

En 1934, il y a eu un important pogrom contre les Juifs de la province d'Edirne.

Un génocide planifié dès 1932 et mis en place à partir de 1937 a conduit au massacre de milliers de citoyens à Dersim.

Pendant la deuxième guerre mondiale, des citoyens chrétiens et juifs ont été envoyés au camp de travail forcé à Askale car ils n'avaient pu payer les lourds impôts auxquels étaient assujettis seulement les non-musulmans.

En effet, une paranoïa chronique a continué à déterminer la politique des gouvernements successifs, même après le passage à un régime parlementaire en 1946 sous la pression des alliés occidentaux. 

Les pogroms et pillages de 1955 contre les minorités chrétiennes à Istanbul et Izmir sont des complots honteux du pouvoir du parti démocrate.

Les putschistes de 1971 et de 1980 sont responsables de pendaisons, de tortures, d’arrestations massives, de répressions des citoyens kurdes et turcs progressistes et démocrates ainsi que des minorités ethniques et religieuses.

Le peuple kurde lutte contre la répression étatique depuis le début de l’ère républicaine.

Le lynchage médiatique demeure toujours une des méthodes honteuses de l’Etat turc. Les pogroms de Hatay, Kahramanmaras et Corum dans les années 60 et 70 contre des citoyens de gauche ou de confession alévie… Le massacre par le feu de plus de trente intellectuels majoritairement alévis à Sivas en 1993… Finalement, l’assassinat de notre frère Hrant Dink devant son journal en 2007 à Istanbul.

Huit ans se sont écoulés depuis ce crime, mais l’Etat turc poursuit toujours sa politique négationniste et, au centième anniversaire du génocide, en 2015, utilise tous les moyens diplomatiques, économiques et médiatiques pour éclipser sa commémoration.

L’organisation des cérémonies le 24 avril aux Dardanelles et surtout, avec la complicité des dirigeants de la Belgique, l’attribution du festival Europalia à la Turquie en sont deux exemples les plus spectaculaires.

En raison des considérations électorales de tous les partis politiques belges, les négationnistes turcs occupent déjà des postes clés dans les assemblées fédérales, communautaires, régionales et communales.

Nos associations regroupant les descendants des victimes des pratiques génocidaires de l’Etat turc et les exilés politiques  alévis, arméniens, Assyriens-Araméens-Chaldéens-Syriaques, grecs pontiques, juifs, kurdes, turcs, et yézidis honoreront ensemble la mémoire des victimes du génocide de 1915.

Nous revendiquons la reconnaissance de ce génocide par toutes les instances de l’Union européenne et de ses pays membres.

Comité des commémorations des victimes du génocide de 1915

Ateliers du Soleil 
ATIK (Confédération des Ouvriers de Turquie en Europe)
Centre Culturel Kurde de Bruxelles 
Collectif  d’immigres en Belgique
Comité de Coordination Belge du Centenaire du Génocide Arménien
European Syriac Union
Fédération des Araméens (Syriaque) de Belgique
Fédération des Associations Kurdes en Belgique
Fédération Union des Alévis en Belgique- FUAB 
Fondation Info-Türk
Institut Assyrien de Belgique     
Institut Kurde de Bruxelles
La Maison des Yézidis
La Maison du peuple – BXL

pour tous renseignements  Khatchik Demirci: e-mail :hacikdemirci@hotmail.com – GSM : 0489 739 701

GRANDE MARCHE A BRUXELLES

LE 24 AVRIL 2015 A 14 H
DE LA GARE CENTRALE A LA PLACE DU LUXEMBOURG

"100 ANS DE DENI CA SUFFIT - CONDAMNONS L’ETAT  GENOCIDAIRE TURC"

Arrestation en Italie d'un Turc recherché dans son pays pour attentat

Un ressortissant turc, dont l'extradition a été demandée par la Turquie pour sa participation présumée à un attentat contre une banque d'Ankara en 1995, a été arrêté par la police italienne près de Venise (nord-est), a annoncé lundi l'agence Agi.

Ce ressortissant turc, dont l'identité et l'âge n'ont pas été précisés, serait membre du Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C), un groupe radical turc d'extrême gauche, à l'origine de deux attaques meurtrières mercredi et jeudi àn Istanbul. Il a été arrêté à Mestre, port sur l'Adriatique proche de Venise, selon cette agence italienne.

Il est également accusé par les autorités turques d'être un agent recruteur du DHKP-C, interdit en Turquie.

L'homme a été mis à disposition de la justice italienne à Venise qui doit décider de son extradition ou non vers la Turquie.
(AFP, 6 avril 2015)


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