Droits
de l'Homme / Human Rights
Ouverture d'une enquête judiciaire contre le leader du HDP
Le pouvoir turc a intensifié jeudi son offensive anti-kurde en lançant une procédure judiciaire contre leur leader politique Selahattin Demirtas.
Alors que le pays s'enfonce depuis plus d'une semaine dans une guerre
ouverte avec la rébellion kurde, les autorités judiciaires ont ouvert
une enquête à l'encontre de Demirtas pour "troubles à l'ordre public"
et "incitation à la violence".
Les faits reprochés à M. Demirtas remontent à 2014. S'il est jugé, il
pourrait encourir jusqu'à 24 ans de prison, selon l'agence
gouvernementale Anatolie.
Considéré avec son Parti démocratique du Peuple (HDP) comme un des
grands vainqueurs des législatives du 7 juin, M. Demirtas est devenu
une cible privilégiée du président turc Recep Tayyip Erdogan qui
l'accuse de soutenir le "terrorisme".
Dans la matinée, trois soldats turcs ont été tués lors d'une embuscade
d'un convoi militaire circulant dans le sud-est du pays à majorité
kurde. L'attaque, attribuée au Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK), est la plus meurtrière depuis le déclenchement le 20 juillet
d'un nouveau cycle de violences.
Un policier et un civil sont morts dans une autre attaque jeudi matin.
La réponse de l'armée turque n'a pas tardé: en début d'après-midi, une
trentaine de F-16 ont mené une série de raids massifs contre des
positions rebelles dans le nord de l'Irak, où est réfugié l'état major
du PKK.
- 'Cauchemar récurrent'
Ce cycle de représailles se poursuit de manière ininterrompue depuis
l'attentat suicide du 20 juillet à Suruç (sud), qui a bouleversé la
donne.
Attribué au groupe Etat islamique (EI), il a fait 32 morts parmi de
jeunes militants de la cause kurde et suscité la colère de la guérilla
contre le pouvoir central, accusé de ne pas protéger la population
locale.
Depuis, au moins 11 représentants des forces de l'ordre ont été tués,
et la télévision nationale retransmet chaque jour en direct les
funérailles officielles accordées aux "martyrs" victimes du PKK.
Des enlèvements de policiers sont régulièrement signalés et des postes de police attaqués.
La Turquie se retrouve ainsi replongée "dans son cauchemar récurrent du
problème kurde", estimait jeudi le journal à grand tirage Hurriyet.
Le président Erdogan a jugé hors de question de "reculer dans la guerre
contre le terrorisme", en mettant sur le même plan le PKK et l'Etat
islamique.
L'attentat de Suruç, où l'EI frappait pour la première fois en Turquie, a contraint M. Erdogan à réagir à son encontre.
Longtemps soupçonné de complaisance, il a ordonné des frappes contre
l'EI en Syrie, à la grande satisfaction des Américains qui mènent la
coalition internationale antijihadiste. Ankara a aussi donné son feu
vert à l'utilisation de sa base stratégique d'Incirlik pour rapprocher
l'US Air Force de ses cibles en Syrie.
- Peu de frappes contre l'EI
Mais, côté turc, la priorité opérationnelle est clairement restée la lutte contre la guérilla kurde.
En une semaine, l'armée a ainsi fait état de dizaines de frappes
aériennes contre des objectifs du PKK, mais n'en a mentionné que trois
contre l'EI, annoncées le 25 juillet.
Sur le plan politique, les autorités sont donc passées jeudi à la
vitesse supérieure, en faisant poursuivre M. Demirtas par la justice
pour avoir encouragé des manifestations en octobre dernier.
Elles avaient eu lieu dans tout le pays pour protester contre l'absence
de soutien du pouvoir turc aux Kurdes de Syrie, menacés par l'avancée
des jihadistes de l'EI. Au moins 35 personnes, dont deux policiers,
avaient été tuées dans ces manifestations.
Dans une interview accordée jeudi à l'AFP avant l'annonce de ses ennuis
judiciaires, M. Demirtas avait accusé M. Erdogan de mener une politique
d'"esbroufe" en prétendant désormais lutter contre l'EI, afin de plaire
aux Occidentaux.
Il a en outre insisté sur le fait que "le HDP n'est pas la branche politique du PKK" comme l'assure le pouvoir.
Selon lui, le véritable objectif est "d'entretenir une atmosphère de
chaos dans la perspective d'élections anticipées" qui permettraient à
M. Erdogan de reconquérir la majorité au Parlement.
Demirtas: Les raids contre l'EI sont de "l'esbroufe"
Le leader du parti prokurde de Turquie, Selahattin Demirtas, a assuré
jeudi à l'AFP que les raids aériens turcs menés contre le groupe Etat
islamique (EI) n'étaient que de "l'esbroufe" pour servir les ambitions
personnelles du président Recep Tayyip Erdogan.
"Quelques raids aériens ont été lancés par la Turquie contre des cibles
de l'EI seulement pour l'esbroufe, et maintenant c'est terminé", a
déclaré M. Demirtas dans les locaux à Ankara de sa formation, le Parti
démocratique du peuple (HDP).
"De prétendus suspects de l'EI ont été arrêtés pour la galerie, mais la plupart ont été relâchés", a-t-il ajouté.
Le jeune leader prokurde est devenu une cible privilégiée de M. Erdogan
depuis le succès du HDP aux législatives du 7 juin, qui a en partie
empêché le parti islamo-conservateur au pouvoir de conserver la
majorité absolue au Parlement.
M. Demirtas a aussi accusé le président turc de se servir de la mort de
jeunes militants kurdes dans l'attentat du 20 juillet à Suruç (sud)
pour améliorer son image à l'étranger en décrétant une "guerre contre
le terrorisme".
Selon lui, M. Erdogan "s'est lancé, sur le cercueil de jeunes, dans une opération destinée à renouveler son image".
L'attentat de Suruç a été attribué à l'EI, et l'armée turque a lancé en
représailles ses premiers raids en Syrie contre le groupe. Ce virage a
été salué notamment par les Américains, qui mènent la coalition
internationale antijihadiste.
La Turquie a lancé simultanément de nombreux raids contre les positions
du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui a lui-même mené des
attaques meurtrières contre les forces de l'ordre en leur reprochant de
ne pas avoir protégé la population kurde. "Cette guerre n'est pas
destinée à protéger notre pays mais à protéger le palais", a dit M.
Demirtas.
L'opposition soupçonne le pouvoir de chercher à déstabiliser le pays
afin de créer un réflexe légitimiste en cas d'éventuelles élections
anticipées.
M. Demirtas a en outre insisté sur le fait que "le HDP n'est pas la branche politique du PKK", comme l'en accuse le pouvoir. (AFP, 30 juillet
2015)
Turkish police attack Özarslan's funeral ceremony
Police attacked the crowd at the funeral for Günay Özarslan, assassinated during the course of police raids.
During Friday's massive police raids across Turkey,
hundreds of people were arrested. In the Istanbul district of Bagcılar,
police assassinated Günay Özarslan, accused of being a member of DHKP-C
(Revolutionary People's Liberation Party-Front).
Officials initially refused to surrender Özarslan's
body to her family and to lawyers, but her body was finally brought to
the cemevi (Alevi place of worship) in the Gazi neighborhood yesterday
afternoon. Members of the People's Front and families of political
prisoners joined the crowd greeting Özarslan's body.
After a moment of silence, the crowd planned to
march to the Gazi cemetery with Özarslan's body. Police blockaded the
neighborhood and refused to allow a march. When the people started a
sit-in, police opened fire with tear gas.
There was one arrest and two wounded during the clashes. (DIHA, July 27, 2015)
Nouveaux affrontements entre police et manifestants à Istanbul
Des affrontements ont opposé dimanche pour la troisième journée
consécutive la police et des manifestants dans un quartier d'Istanbul,
après la mort d'une militante d'extrême gauche tuée lors d'un raid de
la police, a constaté un photographe de l'AFP.
A la mi-journée, les forces de l'ordre sont intervenues avec des gaz
lacrymogènes, des canons à eau et des balles en plastique pour
disperser une foule qui se pressait dans le district de Gazi, dans le
nord de la plus grande ville de Turquie, pour les funérailles de la
victime, de confession alévie, une minorité musulmane libérale.
Des centaines de militants proches de la jeune femme ont répondu par
des jets de pierre et de cocktails Molotov et dressé des barricades au
milieu des rues. Les affrontements étaient toujours en cours en fin
d'après-midi, selon le photographe.
La police turque a mené depuis vendredi dans tout le pays une vague
d'arrestations visant des militants des rebelles du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), des militants présumés du groupe
jihadiste Etat islamique (EI) et d'extrême gauche.
Près de 600 arrestations ont eu lieu, selon un bilan provisoire.
Ces coups de filet interviennent dans la foulée de l'attentat suicide
meurtrier, attribué à l'EI, perpétré à Suruç (sud), après lequel le
gouvernement turc a mené des frappes aériennes contre des cibles
jihadistes en Syrie et des positions du PKK en Irak.
Le district stambouliote populaire de Gazi est un bastion de la
communauté alévie et de l'extrême gauche turques, en grande majorité
hostile au gouvernement islamo-conservateur qui dirige le pays depuis
2002.
Lors de violentes émeutes, la police y avait tué 17 personnes en 1995.
(AFP, 26 juillet
2015)
La "marche pour la paix" antijihadiste prévue dimanche à Istanbul annulée
La "marche pour la paix" contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI)
qui devait avoir lieu dimanche après-midi à Istanbul a été annulée
après la décision prise par le gouverneur de la ville de l'interdire, a
annoncé samedi le principal parti kurde de Turquie.
"Nous vous informons que le gouvernorat d'Istanbul a interdit le
rassemblement prévu dimanche. En raison de cette décision le +Bloc pour
la paix+ a annulé le rassemblement", a indiqué le Parti démocratique
des peuples (HDP, prokurde) dans une déclaration.
Dans un communiqué publié plus tôt sur son site internet, le
gouvernorat d'Istanbul avait annoncé l'interdiction de cette
manifestation pour éviter les "provocations" et en raison de "la
circulation intense" attendue dans la ville.
"Nous tenons à préciser que notre combat pour la paix et la démocratie
va continuer et se renforcer", a ajouté le HDP dans sa déclaration.
Depuis l'attentat suicide meurtrier, attribué à l'EI, commis lundi à
Suruç (sud), des manifestants défilent tous les jours dans les rues du
pays pour dénoncer la politique syrienne du président
islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, accusé d'être complaisant
voire de soutenir les jihadistes.
Ces rassemblements ont pour la plupart été dispersés sans ménagement
par la police, à grand renfort de gaz lacrymogènes, de canons à eau et
de tirs de balles en caoutchouc. (AFP, 25 juillet
2015)
La police disperse une manifestation antijihadiste à Istanbul
La police turque a dispersé vendredi soir à Istanbul des centaines de
manifestants qui dénonçaient le groupe Etat islamique (EI) après
l'attentat suicide meurtrier du début de la semaine à Suruç (sud),
attribué aux jihadistes, a constaté un photographe de l'AFP.
Les forces de l'ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes et des balles en
caoutchouc contre un cortège de 500 personnes qui s'étaient rassemblées
dans le district de Kadikoöy, sur la rive asiatique de la plus grande
ville de Turquie.
Les manifestants dénonçaient également le gouvernement
islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002 à Ankara, accusé de fermer
l'oeil sur les activités de l'EI sur son sol.
La Turquie a pour la première fois frappé vendredi matin des cibles de
l'EI sur le sol syrien, en représailles à l'attaque jihadiste menée la
veille le long de la frontière syrienne contre un poste avancé de
l'armée turque, qui a tué un soldat turc.
Des milliers de personnes sont attendues dimanche après-midi à Istanbul
pour une "marche pour la paix", à l'appel du principal parti kurde de
Turquie.
(AFP, 25 juillet
2015)
Vaste opération contre les militants kurdes et de gauche: 590 arrestations
La dernière opération "antiterroriste" du régime d'Ankara vise principalement les militants kurdes et de gauche turque.
La police turque a procédé samedi pour la deuxième
journée consécutive dans plusieurs villes du pays à des dizaines
d'arrestations, ont rapporté les
médias turcs.
Ce nouveau coup de filet a été mené à Istanbul, Ankara, Adana (sud),
Konya (centre) et Manisa (nord-ouest) notamment, ont précisé les
agences de presse Dogan et Anatolie (progouvernementale).
La police antiterroriste avait déjà mené vendredi une grande opération
contre des militants présumés de l'EI, du PKK et de l'extrême gauche
qui avait mobilisé des milliers de policiers.
La police turque a arrêté depuis vendredi dans toute la
Turquie 590 personnes accusées de liens avec les groupes terroristes, a annoncé samedi le Premier ministre Ahmet Davutoglu.
"Actuellement, 590 personne sliées à des organisations terroristes ont
été placées en garde à vue parce qu'elles présentent un danger
potentiel", a dédclaré M. Davutoglu lors d'une conférence de presse
télévisée à Ankara.
Günay Özarslan a été tuée lors de ce raid lors d'une
fusillade avec la police dans un quartier d'Istanbul, a rapporté
l'agence progouvernementale Anatolie. Elle faisait partie du
Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C).
La police a interdit aux avocats l’accès au lieu du meurtre ainsi qu’à
l’autopsie avec l’objectif apparent d’obscurcir les circonstances du
meurtre.
Selon l'agence de presse Dogan, les policiers ont visé quelque 140
adresses différentes dans la seule ville d'Istanbul, où quelque 5.000
policiers et des hélicoptères ont été mobilisés pour cette opération.
Elle intervient quatre jours après l'attentat suicide, attribué par le
gouvernement islamo-conservateur turc au mouvement jihadiste, qui a
visé des militants prokurdes à Suruç (sud), près de la frontière
syrienne, faisant 32 morts et une centaine de blessés.
La Turquie, qui a décidé d'intensifier sa lutte contre le groupe Etat
islamique (EI), a bombardé tôt vendredi matin plusieurs objectifs tenus
par le mouvement radical en Syrie, au lendemain d'un accrochage entre
l'armée turque et les jihadistes à la frontière.
Le PKK a de son côté revendiqué l'exécution mercredi de deux policiers,
accusés d'avoir coopéré avec l'EI, en représailles à l'attentat de
Suruç. (AFP, 24 juillet
2015)
Une des victimes emblématiques de l'attentat de Suruç a survécu

Une victime de l'attentat suicide qui a frappé la Turquie lundi,
photographiée allongée et main dans la main avec une amie dans les
minutes qui suivi ont l'explosion, a survécu à ses blessures et est
hospitalisée à Istanbul, a rapporté mercredi le quotidien Hürriyet.
L'image des deux femmes a fait le tour du monde et a été largement
partagée sur les réseaux sociaux. L'une d'entre elles est inanimée,
l'autre relève la tête et paraît tenir fermement la main de son amie.
Elles sont couvertes de sang et de débris.
Selon Hürriyet, Cagla Seven, la pédiatre récemment diplômée et âgée de
27 ans qui tente de se redresser sur la photo, a survécu à ses
multiples blessures.
"Elle avait plus de cent éclats plantés dans le corps. Son coeur s'est
arrêté. On lui a transfusé 14 unités de sang avant de débrancher son
appareil d'assistance respiratoire", a déclaré au journal un médecin
qui l'a traitée, Mehmet Yazar.
Juste après l'attaque, la jeune femme a été conduite inconsciente à
l'hôpital privé d'Ursu, près de Suruç, puis transférée le lendemain à
l'hôpital universitaire d'Istanbul où elle a obtenu son diplôme de
médecine.
"Son état actuel ne nous paraît pas engager son pronostic vital mais
elle a besoin d'un traitement très lourd", a précisé le Dr Enver
Dayioglu, qui l'a accompagnée à Istanbul.
Au moins 32 personnes ont perdu la vie et une centaine d'autres ont été
blessées dans cet attentat attribué par les autorités turques au groupe
jihadiste Etat islamique (EI).
La plupart des victimes s'étaient rassemblées à Suruç à l'appel de la
Fédération des associations des jeunes socialistes (SGDF) avec
l'intention de participer à la reconstruction de la ville syrienne de
Kobané, de l'autre côté de la frontière, détruite par les combats qui y
ont opposé les milices kurdes aux hommes de l'EI.
La majeure partie d'entre elles n'étaient âgées que d'une vingtaine d'années. (AFP, 22 juillet
2015)
Opposition: Le gouvernement est responsable de l'attentat de Suruç
Plusieurs observateurs ont mis en cause la politique "complaisante"
d'Ankara vis-à-vis des organisations radicales en guerre contre le
régime de Damas et accusé le gouvernement de ne pas avoir pris la
mesure de la menace jihadiste.
Devant la presse, le chef de file du principal parti kurde de Turquie (HDP),
Selahattin Demirtas, a mis en exergue la "responsabilité"du gouvernement dans l'attentat.
Le quotidien Hürriyet a révélé mardi que les services de sécurité
avaient récemment livré au gouvernement les noms de sept membres
présumés de l'EI susceptibles de commettre un attentat sur le
territoire turc.
Comme de nombreux autres analystes, Nihat Ali Ozcan, du centre d'études
Tepav d'Ankara, a vu dans l'attentat de Suruç "le déplacement sur le
sol turc" de la guerre que se livrent en Syrie les milices kurdes et
les jihadistes. "Cette attaque pourrait déclencher des conflits
idéologiques, ethniques et politiques en Turquie", a-t-il dit à l'AFP.
Bien que membre de la coalition antijihadiste, la Turquie s'est
jusque-là refusée à intervenir militairement contre le groupe EI. Son
refus avait provoqué de violentes émeutes prokurdes dans le sud-est en
octobre.
Le gouvernement turc doit discuter mercredi de nouvelles mesures pour
sécuriser la frontière avec la Syrie, deux jours après l'attentat
suicide attribué au groupe Etat islamique (EI) qui a fait au moins 32
morts dans une ville limitrophe du voisin en guerre.
"Nous ne pouvons pas tolérer que des conflits extérieurs s'invitent en
Turquie", a déclaré mardi le Premier ministre islamo-conservateur Ahmet
Davutoglu, en annonçant la tenue d'un conseil des ministres
extraordinaire destiné à mettre sur pied un "plan d'action incluant de
nouvelles mesures de sécurité à notre frontière".
Longtemps épargnée, la Turquie a en effet été tragiquement rattrapée
lundi par le conflit qui se déroule depuis plus de quatre ans en Syrie,
quand le centre culturel de Suruç (sud) a été la cible d'une attaque
ayant visé des jeunes proches de la cause kurde désireux de participer
à la reconstruction de Kobané. Située non loin de la frontière, cette
ville syrienne avait été détruite pendant la bataille qui s'est soldée
en janvier par la victoire des Kurdes de Syrie sur l'EI.
Depuis des mois, les alliés de la Turquie l'accusent régulièrement de
ne pas en faire assez pour lutter contre le groupe EI, voire de
discrètement le soutenir.
M. Davutoglu a une nouvelle fois réfuté ces allégations mardi, assurant
que le régime actuel n'avait "jamais entretenu de liens directs ou
indirects" avec un groupe "terroriste".
Mardi soir, la police a utilisé du gaz lacrymogène et des canons à eau
pour disperser les 800 contestataires qui s'étaient rassemblés à
Istanbul, scandant des slogans antigouvernementaux, dont "on réclamera
des comptes à l'Etat assassin !", a constaté un photographe de l'AFP.
D'autres manifestations contre la politique syrienne du
gouvernement ont eu lieu dans la ville de Nusaybin, en majorité peuplée
de Kurdes et située à la frontière avec la Syrie.
Au cours d'une cours d'une cérémonie religieuse poignante dans une
mosquée de Gaziantep (sud), non loin de Suruç, familles et proches ont
rendu hommage le même jour à 25 des personnes tuées.
Le bilan officiel s'est alourdi, passant à 32 morts, tandis que, sur la centaine de blessés, 29 étaient encore hospitalisés.
Après s'être rendu au chevet de certains d'entre eux à Sanliurfa, non
loin de Suruç, M. Davutoglu a promis que "tout ce qui est nécessaire"
serait fait pour arrêter les auteurs de l'attaque.
"Un suspect a été identifié. Ses éventuels liens à l'étranger ou en
Turquie sont en cours de vérification", a en outre annoncé M. Davutoglu
à la presse, sans préciser s'il parlait de l'auteur de l'attentat ou
d'un de ses complices.
"La probabilité la plus forte est qu'il s'est agi d'un attentat
suicide lié à Daech" (acronyme arabe du groupe EI), a-t-il ajouté.
Aucune organisation n'avait encore revendiqué mardi l'attentat de
Suruç. Si la piste jihadiste était confirmée, cette attaque serait la
première à avoir été commise sur le sol turc depuis l'émergence du
groupe radical en Irak et en Syrie il y a plus d'un an.
Selon plusieurs médias turcs, le "kamikaze" présumé est un Turc âgé de 20 ans.
Ces dernières semaines, la police turque a réalisé une série
d'opérations ayant directement visé, pour la première fois, les
filières de recrutement qui opèrent en Turquie et permettent le passage
illégal vers la Syrie des "recrues" de l'EI. (AFP, 22 juillet
2015)
Hommage en pleurs et en colère aux victimes de l'attentat de Suruç

Ils s'accrochent aux
cercueils, crient des slogans antijihadistes ou pleurent, simplement.
Mardi, familles et proches ont rendu un dernier hommage poignant aux
victimes de l'attentat suicide qui a fait au moins 32 morts près de la
frontière syrienne.
Vingt-cinq cercueils enveloppés dans un drap rouge ont été alignés dans
la cour d'une mosquée de Gaziantep, à quelques dizaines de kilomètres
de Suruç, dont le centre culturel a été la cible de l'attaque attribuée
par les autorités turques au groupe Etat islamique (EI). Sur chacun
d'eux, une feuille portant le nom d'une victime.
Tout autour se sont regroupés des centaines de parents et d'amis des
jeunes militants de la cause kurde visés par l'attentat. Parmi eux, une
femme sanglote bruyamment en saisissant celui du fils qu'elle vient de
perdre. D'autres cachent leur douleur aux photographes, dont celui de
l'AFP, en enfouissant leur visage dans les linceuls.
La plupart des victimes sont âgées d'une vingtaine d'années à peine. A
17 ans, Pirinc Okan, originaire de la ville méridionale d'Antakya,
était probablement le plus jeune d'entre eux, ainsi que l'écrit le
quotidien Hürriyet.
Dans un autre cercueil, un étudiant de la prestigieuse école des
Beaux-Arts d'Istanbul. Plus loin, celui d'un professeur d'anglais de 28
ans, venu de l'extrême sud de la Turquie.
L'émotion des proches des victimes domine, mais leur colère ne tarde
pas à déborder. Certains scandent des slogans hostiles au groupe Etat
islamique. "L'EI meurtrier !", "le peuple fera payer les auteurs de
l'attaque !".
D'autres s'en prennent au gouvernement islamo-conservateur du président
Recep Tayyip Erdogan, accusé de ne pas avoir assez sévi contre ce
groupe radical.
- Des jouets suspendus -
Après avoir été autopsiés et remis aux familles, les 25 corps ont
quitté Gaziantep pour des funérailles organisées dans toute la Turquie.
Certaines victimes étaient venues de Van (est), de Kayseri (centre),
Suruç ou encore d'Istanbul.
Ces jeunes militants de la Fédération des associations des jeunes
socialistes (SGDF), tous proches de la cause kurde, s'étaient rendus à
Suruç pour aider à la reconstruction de la ville syrienne de Kobané,
"libérée" par les milices kurdes de Syrie en janvier après quatre mois
d'intenses combats contre les jihadistes.
Leurs photos, prises avant l'attentat, sont largement partagées sur les
réseaux sociaux. La plupart montre des garçons et des filles souriants,
en train de déjeuner dans le jardin du centre culturel peu de temps
avant la déflagration.
La SGDF a entamé sur internet une campagne sous le mot clé turc
#iyiolmayacagim (#je ne vais pas être bon), une forme d'avertissement.
"Nous ressentons la douleur de nos camarades assassinés... Mais ces
larmes de crocodile ne nous empêcheront pas de défendre nos droits", a
indiqué l'organisation sur sa page Facebook en réaction au message de
douleur transmis par le gouvernement quelques heures après l'explosion.
Au même moment qu'à Gaziantep, une cérémonie a été organisée sur les
lieux-mêmes de l'attentat, à Suruç. En guise d'hommage, le cortège a
accroché les jouets que les militants prévoyaient d'emmener en Syrie.
Depuis la mi-journée, une poupée et un éléphant rose en peluche pendent
ainsi mollement, accrochés à un drapeau aux armes de la SGDF.
(AFP, 21 juillet
2015)
Un attentat suicide fait 32 morts dans une ville proche de la Syrie
L'attentat
suicide qui a frappé lundi la ville turque de Suruç, près de la
frontière syrienne, a fait au moins 32 morts et une centaine de
blessés, selon un nouveau bilan provisoire communiqué à l'AFP de source
officielle turque.
L'attaque, attribuée par les autorités turques au groupe jihadiste
Etat islamique (EI), s'est produite dans le jardin d'un
centre culturel de Suruç (sud), où résidait un important groupe
de jeunes militants de gauche et prokurdes qui souhaitaient
participer à la reconstruction de Kobané, de l'autre côté de la
frontière.
L'explosion, très forte, s'est produite aux environs de 12H00 locales
dans le jardin d'un centre culturel de Suruç (sud), situé à une dizaine
de kilomètres de la ville syrienne de Kobané d'où les jihadistes de
l'EI ont été chassés en janvier après quatre mois d'intenses combats
face aux milices kurdes de Syrie.
Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur turc a fait état de 27
tués et d'une centaine de blessés hospitalisés, insistant sur le
caractère provisoire du bilan.
Peu de temps après, un responsable du bureau du Premier ministre turc interrogé par l'AFP a fait état de 28 morts.
"L'explosion a été provoquée par un attentat suicide", a précisé ce
responsable sous couvert de l'anonymat, ajoutant que les autorités
turques avaient "de fortes raisons" de croire que cette attaque
terroriste avait été perpétrée par le groupe EI.
Peu après cette première explosion, une autre attaque à la voiture
piégée a visé un barrage de sécurité établi par les milices kurdes dans
le sud de Kobané, de l'autre côté de la frontière, a rapporté
l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Un kamikaze a fait exploser un véhicule piégé à un point de contrôle
dans le sud de Kobané. Deux combattants kurdes ont été tués par
l'explosion", a déclaré à l'AFP Rami Abdel Rahman, le directeur de
cette ONG qui dispose d'un très large réseau d'informateurs sur le
territoire syrien.
Cette attaque quasi-simultanée côté syrien "renforce nos suspicions"
envers le groupe Etat islamique, a indiqué à l'AFP le responsable turc.
- Opérations contre les filières jihadistes -
L'attentat suicide intervient quelques semaines après le renforcement
par les autorités turques de son dispositif militaire à la frontière
syrienne, au lendemain de la victoire remportée par les milices kurdes
de Syrie face aux combattants jihadistes dans la bataille pour le
contrôle d'une autre ville frontalière syrienne, Tall Abyad.
Selon les analystes, cette décision du gouvernement islamo-conservateur
turc visait à la fois à contrer le groupe EI mais aussi à bloquer
l'avancée dans le nord de la Syrie des forces kurdes, proches du Parti
des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène depuis 1984 une rébellion
contre Ankara.
Les pays occidentaux reprochent régulièrement au gouvernement
islamo-conservateur d'Ankara sa neutralité, voire sa complaisance,
vis-à-vis des organisations radicales en guerre contre le régime du
président syrien Bachar al-Assad, dont l'EI.
La Turquie a toujours démenti ces allégations mais elle a jusque-là
refusé de prendre part à la coalition militaire antijihadiste dirigée
par les Etats-Unis.
Sous le feu des critiques de ses alliés, elle a toutefois depuis un an
sérieusement resserré ses contrôles dans les aéroports et à sa
frontière pour empêcher le transit par son sol des recrues étrangères
de l'EI en route vers la Syrie.
Elle a également mené ces dernières semaines plusieurs opérations de
police, très médiatisées, pour démanteler les filières jihadistes qui
passent par son territoire.
L'attentat de Suruç s'est produit alors que des associations turques
proches de la gauche s'apprêtaient à annoncer leur volonté de traverser
la frontière pour se rendre à Kobané. Ce groupe résidait au centre
culturel de Suruç cible de l'attentat.
La ville de Suruç accueille des milliers de réfugiés kurdes de Syrie
qui ont quitté la région de Kobané lors de l'offensive lancée par les
combattants d'EI en septembre dernier.
Cette attaque et les violents combats qui ont suivi pendant quatre mois
ont provoqué l'exode de quelque 200.000 personnes vers la Turquie
voisine. Selon les autorités locales turques, seuls environ 35.000
Syriens ont regagné leur pays depuis la fin de la bataille.
Fin juin, le groupe EI a mené une attaque surprise à Kobané, marquant
son retour à l'intérieur de la ville par trois attentats suicides. Les
combats qui ont suivi ont entraîné la mort de plus de 120 civils.
Après quelques jours, les milices kurdes avaient repris le contrôle total de la ville.
(AFP, 20 juillet
2015)
IHD calls for the freedom of all political prisoners

Human Rights Association (IHD) made a written statement on the 29th
anniversary of its establishment and called for the freedom of all
political prisoners including Abdullah Öcalan.
IHD was formed by 98 human rights defenders on July 17, 1986 and
continued its activities on human rights and freedoms throughout the
post-military intervention period in Turkey. IHD emphasized its role in
the development of human rights advocacy in Turkey and commemorated
Rıdvan Kızgın as well as hundreds of other IHD employees who were
imprisoned or killed by state forces.
IHD commemorated its founding member Aunt Leman Fırtına who died on
April 2, 2015, and said that it aims to support and further the
struggle of Cumartesi (Saturday) and Peace Mothers who lost their
children in prisons after the September 12 military intervention.
IHD stated that the current constitution based on Turkish ethnicity and
Sunni-Muslim faith reveres militarist and pro-nation state ideologies,
and Turkey could not move forward with the current constitution. IHD
highlighted the lack of a new constitution despite political parties’
promises to draft a new constitution during the 25th Parliamentarian
Elections of June 7.
IHD stated that the Kurdish issue entered a new phase and the calls
Abdullah Öcalan made on March 21 in 2013, 2014 and 2015 read out in
Diyarbakır Newroz celebrations brought the solution process to a point
of no return. IHD emphasized the importance of the joint Dolmabahçe
Statement of February 28, 2015 in which state and HDP representatives
read out the declaration drafted by Abdullah Öcalan, and criticized
President Erdoğan’s decision to stop the negotiations as opposed to the
realization of Kurdish leader's declaration. IHD noted that the
ceasefire continued despite Erdoğan’s approach and the peoples of
Turkey voted for the peace process during the June 7 elections in 2015.
IHD stated that the AKP’s insistence on its authoritarian policies such
as the failure of removing the election threshold, limitation of local
government authorities, and the failure of democratizing the regime of
political parties, has cost Turkey dearly. IHD pointed out that the
state had responded to Gezi and Kobanê protests with police-state
responses, and voters said ‘No’ to state authoritarianism during the
June 7 elections.
IHD reported that;
2,964 unresolved murders took place between 1990 and 2014,
2,194 extrajudicial executions happened between 1991 and 2014,
1,308 people died in police stations and prisons between 1980 and 2014,
940 civilians disappeared under state custody between 1980 and 2014, and
23,758 people (PKK guerrillas, soldiers, police officers, and village
guards) lost their lives during armed confrontations between 1993 and
2014.
IHD stated that 2 thousand 616 people were killed by the Turkish state
as well as the PKK between 1993 and 2014, 330 people lost their lives
due to landmines between 2002 and 2014, and 432 soldiers and police
officers died as a result of ‘suspicious cases of suicide’ between 2003
and 2014.
IHD ended its statement by inviting Turkey to consider a comprehensive
amnesty and take the necessary steps for the freedom of all political
prisoners and Abdullah Öcalan.
IHD: 6 thousand 912 human rights violations in Kurdish region
Human Rights Association (İHD) Amed Branch released report on right
violations committed in the North Kurdistan region during the first 6
months of 2015.
In its report, Human Rights Association (İHD) Amed Branch stated that 6
thousand 912 human rights violations were made in North Kurdistan
during the first 6 months of 2015. İHD Vice-President and Amed Branch
President Raci Bilici stated that the isolation of Kurdish People’s
Leader Abdullah Öcalan carries the risk of returning to an atmosphere
of armed confrontation. İHD Central Executive Committee member and
regional representative Abdulselam İnceören and Amed Branch
administrators Gamze Yalçın, Hatice Demir and Emin Ermin also
participated in the press conference where İHD shared its report with
the public.
'THE ISOLATION OF MR. ÖCALAN THREATENS SOCIAL PEACE'
İHD Vice-President Bilici recalled the deadlock in the solution process
and criticized Turkish President Erdoğan’s anti-solution and polarizing
discourse during the June 7 elections. Bilici stated that the isolation
of Mr. Öcalan was unlawful and threatened social peace in Turkey.
Bilici said that the deadlock in the solution process enabled the
increasing military activities and provocation attempts in the region,
and hopes of peoples in Turkey and Kurdistan for peace and solution
were being replaced by anxious sentiments.
'TURKEY MUST TAKE A CLEAR STANCE AGAINST ISIS'
Bilici criticized the AKP government’s foreign policy and said that the
state’s failure to go beyond verbal denials of Turkish support to ISIS
raises eyebrows on the collaboration between ISIS and Turkey. Bilici
called upon the Turkish government to adopt more peaceful policies
towards Syria and Rojava, and take a clear stance against ISIS gangs
that have transformed into a major threat in the region.
Bilici stated that the human rights violations in the first 6 months of
2015 ranged from torture, violation of the freedom of expression and
media, and violation of the right to protest to violence against women
and children, and violation of economic and social rights.
'THE STATE IS RESPONSIBLE FOR THE DEATH OF PRISONERS'
Bilici stated that there were 721 sick people, 282 of whom in critical
conditions, whose rights have been increasingly violated in Turkish
prisons. Bilici said that the state was responsible for the death of
tens of prisoners in Turkey.
VIOLENCE AGAINST WOMEN AND CHILDREN
Bilici stated that violence against women and children increased and 33
women were massacred by male violence during the first 6 months of
2015. During the same time period, 13 women and 7 children experienced
sexual abuse, and 12 children were massacred.
WORK-RELATED MURDERS
Bilici noted that freedom of thought, expression and mobilization have
been increasingly violated as 570 people were investigated and 316
people received unfair sentences during the first 6 months of 2015.
Bilici noted that economic and social rights have also been violated
through work-related murders, administrative investigations and exiles
and the lack of salary payments.
HUMAN RIGHTS VIOLATIONS TOLL
After Bilici’s speech, İHD Central Executive Committee member and
regional representative Abdulselam İnceören shared the following data
on human rights violations that have taken place in North Kurdistan
between January-July, 2015:
*Killed or injured by the police or the gendarme: 7 dead, 10 injured
*Killed or injured by village guards: 2 injured
*Killed or injured by official negligence: 7 dead, 1 injured
*Women’s suicides: 17 suicides, 4 suicide attempts
*Children’s suicides: 15 suicides, 1 suicide attempt
*Suspicious Police/Soldier casualties: 9 dead, 1 wounded
*Taken under custody: 1443, 227 of whom are children
*Arrested: 325, 21 of whom are children
*Torture and bad treatment: 130
*Intervention in social events: 44 injured/beaten
*Investigated and prosecuted: 332
*Within-prison violations: 181
*Violations of economic and social rights: 770
*Total number of human rights violations: 6912
(ANF, July 14, 2015)
LGBTI Activist Attacked at Home
Kemal Ördek, one of the founders of Red Umbrella Sexual Health and
Human Rights Association (Kırmızı Şemsiye Derneği) was raped and robbed
at his home in Ankara. A police officer in station complained “Enough
with the people of Prophet Lot!”
Three days passed after the incident. At the police station,
perpetrators kept threating Ördek “We know where you live now. They’ll
release us anyway and you’ll have to deal with the consequences.” The
perpetrators are free and they continue to harass Ördek by phone.
Kemal Ördek’s lawyer told bianet that the prosecutor who was subjected
to the police station released the perpetrators without a trial. At the
moment, the case is in the hands of the public prosecutor. Four lawyers
try to collect evidence.
They took Ördek to ATM to withdraw cash
Kemal Ördek is an activist who has been working for LGBTI and sex
workers’ rights for years. On Sunday night, two men came to the house
of Ördek.
Two men appeared at their door on Sunday night. One of them raped Ördek
and they confiscated Ördek’s cell phone. Then, they called one of their
relatives and gave them Ördek’s address.
Perpetrators wanted money from Ördek. When they found out that the did
not have any cash at home, they took Ördek to ATM. Ördek spotted a
police car near the ATM and then ran to the police and described what
had just happened. (BIA, July 8, 2015)
Soldiers jostle HDP deputy at site where 34 were killed

A deputy from the Peoples’ Democratic Party (HDP) was manhandled by
Turkish soldiers on July 7 in the southeastern district of Uludere,
where 34 civilians were killed by the military in 2011, prompting the
party to demand the resignation of the interior minister and the local
Şırnak governor.
HDP Şırnak deputy Ferhat Encü said soldiers from the army assaulted and
pointed a gun at him when he attempted to stand with a group of
villagers from Roboski, who were staging protests for the past two days
on the grounds that gendarmerie forces were not permitting them to go
the meadows around their villages, Doğan News Agency reported.
Roboski, the Kurdish name for Uludere’s Ortasu village, is synonymous
with the Roboski Massacre of 2011, when the military killed 34
smugglers on the supposition that they were militants of the outlawed
Kurdistan Workers’ Party (PKK).
Encü said he had gone to the Şirit meadow, which is located near
Roboski, to support the villagers, who were protesting recent pressure
by gendarmerie forces, which had “gone as far as slaughtering animals
and wounding people.”
“The people of Roboski have been protesting this for the past two days.
Today we went to the Şirik high meadow with journalists to observe the
border. On the way back, soldiers stopped us. I stepped out of the car,
told them I was a lawmaker and said: ‘There is no resistance against
you. Why are you pointing guns at us?’ They asked me who I was. I said,
‘I am a lawmaker of Şırnak,’ but a tense dialogue occurred between us
[the soldiers and me]. That’s when they pointed a gun at me,” Doğan
News Agency reported Encü as saying on July 7.
“You’re not our MP, you’re the MP of traitors and terrorists,” Encü quoted the soldiers as saying.
Encü said he would file a complaint against the soldiers about the
incident, while also sharing footage and photos from the battery via
his personal Twitter account on July 7 and 8.
Daily Cumhuriyet reported on its website on July 7 that their
Diyarbakır reporter Mahmut Oral was among the group to accompany Encü.
Cumhuriyet alleged that gendarmerie had shot tear gas at their vehicle
and that soldiers had battered and threatened Oral when he wanted to
exit the car, even though he informed them that he was a journalist.
Meanwhile, the HDP called on Interior Minister Sebahattin Öztürk and Şırnak Gov. Ali İhsan Su to resign over the attack on Encü.
The law has been suspended in Uludere, and the latest physical attack
against Encü by gendarmerie forces has proven that the ongoing wave of
provocations and violence in Uludere is “systematic and planned,” the
Peoples’ Democratic Party (HDP) said.
“We ask for the immediate resignation of the interim interior minister
who has lost his impartiality and [Su], who became the instigator by
ordering the attacks. We want to once more state that the hostile
manners and practices against the people of Roboski, which has long
been continuing, needs to cease at once,” said İdris Baluken and Pervin
Buldan, the deputy parliamentary group chairs of the HDP, in a written
statement released on July 8.
“It is obvious that this concept of attack and violence put into
practice is systematic and planned like the Roboski Massacre, which is
known to have been committed systematically and planned,” Baluken and
Buldan said, arguing that the HDP deputies who have been following the
attacks, which have gradually increased in the last month, have been
subject to all kinds of pressure and violence in line with instructions
from the incumbent Justice and Development Party (AKP) government.
“The last circle of this concept that has been developed on the
instructions of the AKP government became concrete with the physical
and armed assault against Mr. Ferhat Encü, who lost dozens of his
relatives in the Roboski Massacre and who has elected with 85 percent
of the votes of the people of Şırnak,” they said.
“The attack committed against our deputy shows clearly the perspective
of the AKP state to our people. Surviving this attack without loss of
life is thanks to the awareness of our deputy and our people,” the HDP
said.
“We call on Parliamentary Speaker [İsmet Yılmaz] to adopt the required
attitude about this incident, which we consider as an attack against
the parliament’s will and warn the defunct AKP government in the
appropriate way,” they said.
Şırnak’s governor previously invited derision after claiming in April
that mules that have been systematically shot dead by security forces
to prevent smuggling had actually died “due to suicide.”
(hurriyetdailynews.com, July 8, 2015)
Des affiches menaçant de mort les homosexuels dans la capitale turque
Un groupe islamiste a collé dans plusieurs
quartiers d'Ankara des affiches menaçant de mort les homosexuels,
nouveau signe de l'intolérance qui vise leur communauté en Turquie
après une Gay Pride sévèrement réprimée par la police à Istanbul.
"Faut-il tuer celui qui fait la sale besogne et s'adonne à la pratique
du peuple de Loth ?", s'interrogent ces panneaux en référence au
prophète dont, selon le Coran, le peuple a été exterminé pour avoir
pratiquer l'homosexualité.
Une organisation islamiste jusque-là inconnue du grand public, qui
s'est baptisée la Jeune défense islamique, a revendiqué la pose de ces
affiches sur son compte Twitter afin, écrit-elle, de "répondre aux
agissements immoraux des LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et
transgenres)".
Il y a moins de deux semaines, la police turque a sévèrement réprimé à
grands renforts de gaz lacrymogènes et de canons à eau la
traditionnelle marche annuelle des LGBT qui se tenait à Istanbul,
provoquant des réactions indignées en Turquie et à l'étranger.
Le gouverneur de la province stambouliote a justifié sa décision de
faire intervenir les forces de l'ordre au motif que la manifestation
était interdite.
Les organisateurs de la marche ont au contraire argué que les autorités
avaient décidé d'interdire le rassemblement au dernier moment "au
prétexte qu'il intervient pendant le Ramadan", le mois de jeûne du
calendrier musulman.
A l'inverse de ce qui se passe dans de nombreux pays musulmans,
l'homosexualité n'est pas pénalement réprimée en Turquie, mais
l'homophobie y est largement répandue et souvent accompagnée de
violences. (AFP, 7 juillet
2015)
Record sentence request for 52 people: 15 thousand 444 years
52 people were taken under custody in Erciş district of Van for
participating in the 6-8 October uprising, and have been sued for 297
years each totaling 15 thousand 444 years. Lawyer Baran Bilici stated
that police reports were used as evidence in the bill of indictment
unlawfully accepted by the court.
A group of people in the Erciş district of Van protested ISIS gangs’
attacks on Kobanê between 6-8 October, 2014. Erciş Public Prosecution
Office prepared a 50 pages bill of indictment for these 52 people,
majority of who were Kurdish politicians. There are no photos or video
footage confirming the participation of these people, and the only
documents submitted as proof are police reports.
15 thousand 444 years in prison
Charges against the 52 people vary from “Propagating for an
organization” and “Being a member of an armed group” to “Harming public
property” and “Participating in a march or meeting.”
'Walking on the street was enough of a reason for prosecution'
Lawyer Baran Bilici stated that walking past protestors on the street
was enough of a reason for prosecution, and each defendant was charged
on 11 separate charges for 297 years. Bilici said that the prosecuted
Kurdish parliamentarians did not participate in any act of
incineration. Bilici stated that to the contrary, there are photos of 8
tear gas canisters in AKP district building, and it was the police that
incinerated property with tear gas attacks. Bilici described the
prosecution as provocation, and reminded that police panzers in front
of the governor’s office had not intervened in the fire on purpose.
Bilici described the bill of indictment as unlawful and stated that the
case illustrated the state’s approach towards civilians as enemy
combatants.
(ANF, July 5, 2015)
Appel: Les prisonniers malades ne sont pas des otages!

La
question des prisonniers malades est une réelle vraie plaie qui saigne
depuis des années. “l’Etat AKP” tient en otage les prisonniers malades
et les utilise honteusement comme argument de “marchandage”. Bien
entendu les prisonniers de droit commun aussi subissent les
conséquences. Comme on le sait même les chiffres changent, un millier
de prisonniers malades dont 300 dans un état grave attendent de nous et
de vous un soutien. Durant les 13 dernières années la mort de 2300
personnes dans les prisons –qui non pas été libérées malgré les rapports
médicaux- témoigne de la gravité de la question.
En Turquie à commencer par IHD, les organisations démocratiques” et non gouvernementales mettent en oeuvre des actions.
Cependant le gouvernement continue de garder le silence. Et même de
temps en temps procède à des poursuites judiciaires contre les
journalistes qui évoquent les violations de droits dans les prisons.
Les actions, les campagnes de pétitions organisées pour les prisonniers
individuellement sont très importantes. Pourtant selon l’expression de
Hasan Gülbahar, incarcéré depuis 31 ans et malade lui-aussi, pour
que le gouvernement puisse s’intéresser au sujet “il faudrait organiser
une lutte unie et structureé”.
Ceci est notre appel à l’opinion publique, poètes, écrivains, artistes
et scientifiques, ainsi que les représentants des institutions. Joignez
votre voix à la notre. Dans les lieux où vous vous trouvez – les
institutions- les publications mettez cette question à l’ordre de jour.
Invitez la presse, à s’intéresser d’avantage à ce probleme.
Ne vivons plus avec cette honte. Ne restons pas spectateurs de ce drame.
Auteurs de l’appel:
İnitiative pour la liberté de la pensée d’Ankara
Direnişteyiz.net
Equipe “Görülmüştür” ( www.gorulmustur.org )
A. Hicri İzgören, A. Serdar Koçman, Abdullah Demirbaş, Abdullah Nefes,
Abdurrahman Bedir, Abut Can, Adil Okay , Adnan Genç, Ahmet Abakay,
Ahmet Aykaç, Ahmet Haşim Köse, Ahmet Tirgil, Alev Er, Ali Gökkaya, Ali
Haydar Avcı, Ali Kılıç, Ali Osman Abalı, Ali Ömer Türkeş, Ali Usta,
Altan Açıkdilli, Anjel Dikme, Arif Madanoğlu, Arzu Şenel Atmaca,
Arzu Demir, Atilla Dirim, Attila Atala Attila Tuygan, Avni Odabaşı,
Aydın Engin, Ayhan Bilgen, Ayla Kutlu, Ayşe Günaysu, Ayşegül Tözeren,
Aytül Doğu, Aziz Tunç, Babür Pınar, Baskın Oran, Bedran Cebiroğlu,
Behcet Çelik, Bekir Reyhan, Belma Fırat, Berivan Kaya, Beyza Üstün,
Burak Gürel, Burcu Koçlu, Bülent Taş, Bülent Uluer, Büşra Ersanlı, C.
Hakkı Zariç, Cafer Demirtaş, Can Irmak Özinanır, Canol Kocagöz, Celal
Osmanağaoğlu, Celal Temel, Cemal Demirok, Cengiz Aktar, Cengiz Ekiz,
Ceyhan Suvari, Cihan Demirci, Cihat Duman, Çağatay Cengiz, Çetin
Veysal, David Vergili, Deniz Faruk Zeren, Deniz H. Kavukçuoğlu, Derya
Yetişgen, Doğan Akhanlı, Doğan Özgüden, E. Ahmet Tonak, Eflan
Topaloğlu, Emirali Türkmen, Emrah Cilasun, Engin Erkiner, Ercan Kanar,
Erdal Doğan, Erdoğan Doğan, Erencan Atmaca, Ergun Kuzenk, Erkan
Metin, Erol Mintaş, Ertuğrul Gümüş, Esat Papila, Esma Uzun, Esra
Çiftçi, Esra Ergüzeloğlu Kilim, Fadıl Öztürk, Faik Bulut, Fatin Kanat,
Fatma Dikmen, Fatma Zorlu, Ferdan Ergut, Feyyaz Yaman, Fikret Başkaya,
Funda Dörtkaş, Fusun Erdoğan, Garbis Hatemo, Gaye Yılmaz, Giray Kemer,
Gizem Yerik, Gökmen Sambur, Gül Gökbulut, Gül Güzel, Gülperi Sert, Gün
Zileli, Günay Aslan, Güngör Şenkal, Habip Taşkın, Hacı Orman, Hacı
Salih Yıldıran, Hakan Mertcan, Hakan Pişkin, Hakan Yücel, Haldun
Açıksözlü, Hamza İnce, Hasan Kaya, Hasan Oğuz, Hasan Zeydan, Haydar
Doğan, Haydar Ergülen, Hüseyin Alataş, Hüseyin Bektaş, İbrahim Seven,
İhsan Kaçar, İlda Simonian Alıcı, İlhan Anlama, İlknur Açıkdilli, İnci
Hekimoğlu, İnci Tuğsavul, İrfan Dayıoğlu, İsmail Beşikçi, İsmail Cem
Özkan, İsmail Çoban, İsmail Erdoğan, İsmail Işılsoy, İsmail Metin
Ayçiçek, Jaklin Çelik, Kadir Akın, Kadir Cangızbay, Kamil Aksoylu,
Kayus Calıkman Gavrılof, Kazım Gündoğan, Kemal Akkurt, Kenan Taşkesen,
Kerem Işık, Kerem Ulaş Dönmez, Koçer Yılmazer, Korkut Boratav, Kurtar
Tanyılmaz, Lal Laleş, Lale Akat, Leman Stehn, Mahir Günşiray, Mahmut
Canbay, Mahmut Cantekin, Mahmut Karabulut, Mahmut Konuk, Mehmet Akbaş,
Mehmet Demirok, Mehmet Ergün, Mehmet Erkek, Mehmet Özer, Mehmet
Uluışık, Melek Ulagay Taylan, Memik Horuz, Meral Geylani, Meral Saraç
Seven, Mesut Tufan, Metin Gülbay, Migdat Baş, Muharrem Erbey, Murad
Mıhçı, Murat Paker, Murat Pekinel, Mustafa Çolak, Mustafa Diyar
Demirsoy, Mustafa Özdemir, Mustafa Yetişgen, Muzaffer Erdoğdu, Mücahit
Göker, Müslüm kabadayı, Nadya Uygun, Nail Beth- kinne, Necmettin Salaz,
Necmettin Yalçınkaya, Necmiye Alpay, Nevin Koçoğlu, Nivart Bakırcıoğlu,
Nuran Maraşlı, Nuray Bayındır, Nuray Çevirmen, Nuray Sancar, Nurcan
Özkaplan, Nuri Can, Nurullah Kuzu, Nusret Maçin, Ogün Kaymak, Oktay
Etiman, Oktay Gülağacı, Orçun Masatçı, Osman Kuyumcu, Osman Yılmaz,
Oya Baydar, Ömer Akşahan, Ömer Leventoğlu,Özcan Soysal, Özcan Yaman,
Özer Akdemir, Özgür Başkaya, Özgür Öztürk, Özgür Tarakçı, Özlem Çelik,
Peliz Buzluk, Pınar Aydınlar, Pınar Ömeroğlu, Ragıp Zarakolu, Ramazan
Gezgin, Ramazan Velieceoğlu, Rana Gürbüz, Recep Maraşlı, Remzi Aydın
(fotoğrafçı ), Remzi Aydın (Yazar), Rengin Demir, Rıdvan Bilek, Roşan
Lezgin, Sait Çetinoğlu, Salim Turgut, Sedat Zengin, Selah Özakın,
Selçuk Şahin Polat, Selma Metin, Sennur Baybuğa, Serap Kıral, Serap
Telöz, Serdar M. Değirmencioğlu, Serdar Türkmen, Serkan Engin,
Seyfettin Özgezer, Sezai Sarıoğlu, Sezin Yeşildal, Sibel Öz, Sibel
Özbudun, Sinan Çiftyürek, Sungur Savran, Suzan Samancı, Süleyman Baş,
Şaban İba, şafak Deniz İldan, Şanar Yurdatapan, Şebnem Korur Fincancı,
Şehmus Ay, Şeyhmus Diken, Şiar Rişvanoğlu, Şöhret Baltaş, Şükrü Erbaş,
Tamar Çıtak,Tamer Çilingir, Tamer Demiralp, Tamer Dursun, Tanar
Çatalpınar, Tarık Günersel, Temel Demirer, Teslim Töre, Tuba Akıncılar,
Turgut Türksoy, Tülay Yongacı,Tülin Şahin, Türkan Balaban, Ulvi
Tanrıverdi, Ümit Kurt, Ümran Düşünsel, Yalçın Ergündoğan, Yannis
Vasilis Yaylalı, Yasemin Arslantaş, Yasemin Özgün, Yasin Yetişgen,
Yaşar İldan, Yelda Karataş, Yener Orkunoğlu, Yılmaz Kilim, Yusuf
Eradam, Yusuf Haddadoğlu, Yücel Demirer, Yücel Erten, Zeynel Gül,
Zeynep Kurada, Zeynep Tozduman
La Chine met en garde ses ressortissants voyageant en Turquie
La Chine demande à ses ressortissants qui voyagent en Turquie de faire
attention aux manifestations anti-chinoises et affirme que des
touristes ont été récemment "attaqués et importunés".
Selon cette mise en garde, publiée dimanche sur le site internet du
ministère chinois des Affaires étrangères, il y a eu de "multiples"
manifestations en Turquie visant le gouvernement chinois.
Il est recommandé aux Chinois de ne pas se rapprocher des
manifestations ni de les filmer et d'éviter "au maximum" de se
retrouver seul.
La notice ne précise pas de quelles manifestations il s'agit.
Le gouvernement turc a exprimé sa préoccupation au sujet d'informations
selon lesquelles les musulmans ouïghours du Xinjiang, vaste région de
l'ouest de la Chine, sont empêchés de jeûner pendant le Ramadan.
Vendredi, la Turquie a dit qu'elle accueillerait volontiers les
migrants ouïghours qui fuient les persécutions en Chine, ce qui risque
d'attiser les dissensions entre Ankara et Pékin sur le traitement de sa
minorité turcophone. (zonebourse.com, 5 juillet 2015)
Des nationalistes protestant contre la Chine agressent des Sud-Coréens
Des nationalistes turcs manifestant contre la politique de la Chine à
l'encontre de la minorité musulmane ouïghour ont agressé samedi un
groupe de touristes sud-coréens au coeur de la vieille ville
d'Istanbul, les prenant pour des Chinois.
Des centaines de manifestants défilaient à proximité du Palais Topkapi,
résidence du sultan ottoman de 1465 à 1853, afin de protester contre
les restrictions dont feraient l'objet les Ouïghours, selon les médias
turcs, en plein mois de jeûne du Ramadan.
Certains d'entre eux s'en sont alors pris à des touristes sud-coréens
devant le Palais Topkapi, aux cris d'"Allah Akbar". La police s'est
portée au secours des touristes en lançant des gaz lacrymogènes contre
les manifestants, membres du parti d'action nationaliste (MHP).
"Je ne suis pas Chinois, je suis Coréen !", disait l'un des touristes,
visiblement choqué, dans une vidéo diffusée par l'agence de presse
Dogan.
Cet incident intervient en pleine tension entre la Turquie et la Chine
en raison des restrictions dont feraient l'objet les Ouïghours en plein
Ramadan.
Ankara a convoqué cette semaine l'ambassadeur de Chine pour qu'il donne
des explications sur ces restrictions. Pékin a réfuté ces allégations
et sommé Ankara de clarifier ses déclarations.
Un groupe de 173 Ouïghours a gagné la Turquie mardi après avoir fui la Chine via la Thaïlande.
Des centaines de nationalistes turcs ont manifesté à travers leur pays
ces dernières semaines afin de dénoncer les restrictions dont feraient
l'objet les Ouïghours en Chine.
Un restaurant chinois très fréquenté d'Istanbul a également été attaqué
mercredi par des nationalistes qui ont brisé ses fenêtres, alors que
son propriétaire était turc et son chef ouïghour.
Les Ouïghours dénoncent la répression culturelle et religieuse à
l'encontre de leur peuple turcophone, ainsi que l'implantation massive
de Hans (ethnie majoritaire en Chine) dans la région autonome musulmane
du Xinjiang (ouest), riche en ressources naturelles.
(AFP, 4 juillet
2015)
Istanbul Chinese restaurant attacked in protest at Uighur suppression
A Chinese restaurant in Istanbul, owned by a Turkish citizen who
employed a Uighur cook, was attacked on July 1 by a group protesting
China’s suppression of Uighur Turks living in East Turkestan.
The group walked away from the scene after breaking the windows of the
restaurant, Happy China, which was opened six months ago by Cihan Yavuz
in the Boğazkesen Street of Istanbul’s Beyoğlu district.
Yavuz said the attack was baseless considering he was a Turk and the
restaurant’s chef was an Uighur Turk. Six attackers told them to leave
the neighborhood by shouting, “We do not want a Chinese restaurant
here,” Yavuz added.
“We oppose the incidents in East Turkestan and the cruelty against
Uighur Turks. We are Turks. Our chef is also a Uighur Turk. We are
trying to make a living here,” Yavuz added.
He also said he would now close the restaurant, which he had opened
with money he had saved working as a tour guide for 25 years.
“Our customers are Indonesian Muslims in general. We work with Far East
Asian people. Only a tiny portion of our customers are made up of
Chinese customers. We do not serve alcoholic drinks. Although we work
with Muslims, an attack like this has occurred,” Yavuz said.
(hurriyetdailynews.com, July 1, 2015)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
RSF: Les médias, victimes collatérales de la montée des tensions
Les tensions montent dangereusement en Turquie depuis l’attentat de
Suruç (Sud-Est), le 20 juillet 2015. Alors que reprennent les combats
avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), les médias sont pris
en étau entre la censure gouvernementale et les violences qui touchent
la société. Reporters sans frontières (RSF) appelle à la désescalade et
au respect de la liberté de l’information.
L’attentat qui a fait 32 morts et plus de 100 blessés à Suruç, le 20
juillet 2015, a ouvert une période d’extrême tension en Turquie et à
ses frontières. Jugeant les autorités complices du groupe Etat
islamique (EI), le PKK a ciblé des policiers et soldats turcs, ce à
quoi Ankara a répondu par des bombardements visant à la fois l’EI en
Syrie et le PKK en Irak. Alors que le processus de paix engagé fin 2012
entre le gouvernement et la rébellion kurde est plus que jamais dans
l’impasse, des échauffourées ont éclaté à travers le pays entre les
forces de l’ordre et divers groupes d’opposition. Au nom de la “lutte
contre le terrorisme”, les autorités ont arrêté des centaines de
militants, visant essentiellement les milieux pro-kurdes. Les acteurs
de l’information paient un lourd tribut à la dégradation du climat
politique.
Censure massive
Le 25 juillet, peu après le début des bombardements, la Haute instance
de la Télécommunication (TIB) d’Ankara a ordonné le blocage d’une
centaine de sites d’information. Conformément aux récents amendements
de la législation sur Internet, ces décisions ont été validées a
posteriori par la justice. D’après la liste établie par le site
spécialisé Engelli Web, au moins 65 des sites visés sont des portails
pro-kurdes, dont ceux du journal Özgür Gündem, des agences de presse
DIHA, ANHA et ANF, des chaînes de télévision Rojnews et BestaNûçe, mais
aussi de titres locaux comme Yüksekova Haber ou Cizre Haber. Le site
d’information Rudaw, proche du parti au pouvoir au Kurdistan irakien,
et des sources d’information de gauche comme Sendika.org ou l’agence
ETHA, ont également été bloqués.
23 comptes Twitter ont été rendus inaccessibles dans le pays depuis la
même date. Le 22 juillet, l’intégralité de la plate-forme avait déjà
été bloquée quelques heures suite à l’interdiction des images de
l’attentat de Suruç par un tribunal de police local.
Le 27 juillet, des dizaines de journalistes ont porté plainte contre le
vice-premier ministre Bülent Arinç, qui avait accusé trois jours plus
tôt les quotidiens Evrensel et Özgür Gündem d’être “des machines
criminelles”. Le représentant de RSF en Turquie, Erol Önderoglu, s’est
associé à cette démarche.
Le même jour, le premier ministre Ahmet Davutoglu a invité les
directeurs des principales rédactions turques à un briefing sur la
couverture des “opérations antiterroristes” en cours. L’occasion pour
l’exécutif de rappeler les principales lignes rouges, comme il l’avait
fait en 2011 au plus fort des combats contre le PKK. Les titres proches
du mouvement socio-religieux de Fethullah Gülen, Zaman, Taraf et Bugün,
ainsi que le quotidien de gauche Birgün, n’étaient pas invités.
“Censure massive des titres kurdes, volonté de contrôle des médias :
face aux difficultés, les autorités semblent céder à leurs vieux
réflexes, déplore Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’Est et
Asie centrale de RSF. Mais loin de calmer le jeu, cette spirale
répressive ne peut qu’accentuer les frustrations et contribuer à
attiser les tensions. Le retour au processus de paix et la poursuite
des réformes démocratiques, y compris en faveur de la liberté de
l’information, font partie intégrante de la solution aux défis
sécuritaires régionaux.”
“Le recul du tabou sur la question kurde était l’un des seuls points
positifs au bilan démocratique d’un Recep Tayyip Erdogan en pleine
dérive autoritaire, ajoute Johann Bihr. Pour la société turque comme au
regard des engagements internationaux d’Ankara, refermer brutalement
l’espace du débat serait une catastrophe.”
Climat de tension
Les forces de l’ordre ont désamorcé une bombe, le 24 juillet, devant
les locaux du groupe de presse Star, proche du gouvernement. Bien que
la tentative d’attentat soit largement imputée au groupuscule
d’extrême-gauche MLKP, le groupe Star s’en est violemment pris dans son
communiqué au groupe de presse Dogan, proche de l’opposition kémaliste,
et au parti pro-kurde HDP.
Un journaliste de l’agence de presse Diha, Cüneyt Yavuz, a été blessé à
la jambe par une grenade lacrymogène le 26 juillet à Istanbul, en marge
d’echauffourées entre des militants d’extrême-gauche et les forces de
l’ordre. Le reporter couvrait une intervention policière aux abords
d’un lieu de culte, qui empêchait les proches d’une militante tuée deux
jours auparavant de procéder à son enterrement.
Face à la multiplication des attaques contre les médias, RSF appelle
toutes les parties à la retenue et à tout mettre en oeuvre pour que les
journalistes puissent exercer leur travail en toute sécurité.
La Turquie occupe la 149e place sur 180 au Classement mondial 2015 de
la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. (RSF, 28 juillet 2015)
CPJ: Turkish authorities block access to news websites
New York, July 28, 2015--Turkish authorities blocked access to at least
eight news websites in Turkey on Saturday amid what the government
called a counter-terrorism operation, according to news reports. The
Committee to Protect Journalists calls on Turkish authorities to
restore access to the websites so that Turkish citizens can access news
of public interest.
The move comes amid increased violence in Turkey as the country late
last week joined the fight against the militant group Islamic State in
Syria and northern Iraq, although some critics say that the government
is using the opportunity to fight the Kurdistan Workers' Party (PKK)
and the leftist Revolutionary People's Liberation Party-Front (DHKP-C),
both of which have been classified as terrorist organizations, news
reports said. The Turkish government and the PKK, which operates out of
northern Iraq, have had a truce in place since 2013, the reports said.
Turkey's telecommunications regulator, the TİB, blocked domestic access
on Saturday to pro-Kurdish and leftist websites based in Turkey and
northern Iraq, according to news reports. The blocked websites include
Rudaw, the digital portal of the Kurdish media network; the Erbil-based
news agency BasNews; the pro-Kurdish Dicle News Agency (DİHA); the
Hawar News Agency (ANHA); the daily Özgür Gündem; the information
portal Yüksekova Haber; the left-wing Sendika; and the Kurdish news
agency RojNews, according to news reports.
The Gölbaşı Court of Penal Peace in Ankara on Friday issued an order to
block dozens of websites--including the eight--after the government
called on the TİB to block access to them, the independent news portal
Bianet reported. According to the court, the websites were blocked for
"promoting terrorist propaganda," the online English-language version
of the daily Bugün newspaper, BGNNews, reported.
According to a law passed in March, the government can demand that the
TİB block access to certain websites, and the regulator must apply to a
court within 24 hours of blocking the websites for the restriction to
continue. Then the court must rule within 48 hours of the TİB
application for the blocking to be continued, the English-language
daily Today's Zaman reported.
"We call on Turkish authorities to immediately restore access to all
news websites and to stop trying to limit the flow of information," CPJ
Europe and Central Asia Program Coordinator Nina Ognianova said. "At
this critical juncture for Turkey, its citizens, neighbors, and
partners should all have access to every possible source of information
and opinion."
Turkish authorities on July 22 blocked access to Twitter for several
hours to stop social media users from spreading images of a suicide
attack, which was carried out near the country's border with Syria and
killed dozens, and calling for anti-government protests, according to
news reports. The state-run Anadolu Agency reported that the move
followed a court ruling that called for the footage to be banned across
social media and broadcast networks. A Turkish government official said
access to Twitter was restored after the company "removed malicious
content, including hate speech, in line with the court order," the
reports said.
For data and analysis on Turkey, visit CPJ's Turkey page.
La justice turque interdit les images de l'attentat de Suruç sur internet
Un juge turc a interdit mercredi la diffusion sur internet des images
de l'attentat suicide attribué au groupe jihadiste Etat islamique (EI)
perpétré lundi près de la frontière syrienne, provoquant d'importantes
perturbations sur le réseau Twitter.
"Nous avons notifié à Twitter une liste de 107 adresses URL qui
devaient être bloquées pour respecter la décision de la justice", a
expliqué à l'AFP un responsable turc s'exprimant sous couvert de
l'anonymat.
Cette mesure a ravivé chez les internautes les craintes d'un nouveau
d'un nouveau blocage de Twitter par le gouvernement islamo-conservateur
turc, qui s'est attiré les vives critiques des défenseurs des libertés
pour l'avoir ordonné à plusieurs reprises.
Le site de microblogging s'est conformé après plusieurs heures de
discussions aux requêtes des autorités turques mais ces mesures ont
provoqué de nombreux ralentissements qui n'ont été levés que vers 16h00
locales (13h00 GMT).
Les autorités turques ont formellement démenti avoir bloqué le réseau Twitter lui-même, évoquant des "difficultés techniques".
Un "kamikaze", identifié comme un Turc de 20 ans, s'est fait exploser
lundi dans le jardin du centre culturel de Suruç (sud), faisant 32
morts et une centaine de blessés parmi un groupe de jeunes militants de
gauche partisans de la cause kurde qui souhaitaient traverser la
frontière pour participer à la reconstruction de la ville syrienne de
Kobané.
Depuis plus d'un an, le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir
depuis 2002 en Turquie s'en prend régulièrement aux réseaux sociaux et
à leurs utilisateurs.
Début 2014, le président Recep Tayyip Erdogan a ordonné à plusieurs
reprises le blocage momentané de Twitter, Facebook ou YouTube, accusés
notamment de diffuser des accusations de corruption visant son
entourage.
En mars dernier, le Parlement turc a voté une disposition qui autorise
le gouvernement à bloquer un site internet sans décision de justice,
une mesure pourtant censurée quelques mois plus tôt par la Cour
constitutionnelle au nom de la protection des libertés. (AFP, 22 juillet
2015)
Un éditorialiste licencié pour un tweet anti-Erdogan après l'attentat de Suruç
Le quotidien turc Milliyet a licencié son éditorialiste vedette pour un
tweet dans lequel le journaliste mettait en cause la responsabilité du
président Recep Tayyip Erdogan dans l'attentat suicide meurtrier de
Suruç, attribué au groupe Etat islamique (EI).
"Nous avons arrêté notre collaboration avec M. Kadri Gürsel à compter
du 22 juillet 2015 à cause de ses positions qui affectent notre
environnement de travail", a annoncé la direction de Milliyet dans une
courte déclaration citée jeudi par la presse turque.
Mercredi, le journaliste a dénoncé sur son compte Twitter l'hypocrisie
des responsables de la planète qui ont adressé leurs condoléances à M.
Erdogan dans la foulée de l'attaque qui a fait 32 morts et une centaine
de blessés lundi à Suruç, près de la Syrie.
"Il est honteux que des responsables étrangers appellent la personne
qui est la principale responsable du terrorisme de l'Etat islamique en
Turquie pour lui présenter des condoléances après l'attentat de Suruç",
a-t-il écrit sans citer le chef de l'Etat.
L'opposition turque et de nombreuses capitales étrangères reprochent au
gouvernement islamo-conservateur, au pouvoir à Ankara depuis 2002,
d'avoir fermé les yeux voire encouragé les activités des groupes
jihadistes tels que l'EI.
Ankara a toujours rejeté ces accusations.
En mai, M. Erdogan avait porté plainte contre le quotidien proche de
l'opposition Cumhuriyet, qui avait publié les photos de l'interception,
en janvier 2014, d'un convoi chargé d'armes à destination de la Syrie
appartenant aux services de renseignement (MIT). Son rédacteur en chef,
Can Dündar, risque une lourde peine de prison.
Depuis plusieurs années, le régime turc est régulièrement épinglé par
les défenseurs de la liberté de la presse, qui dénoncent ses pressions
sur les journalistes.
Le quotidien Milliyet est la propriété de l'homme d'affaires Erdogan
Demirören, considéré comme un proche du parti islamo-conservateur au
pouvoir. (AFP, 23 juillet
2015)
Journalists ordered out of mosque where Erdoğan performed Eid prayer

A reporter and a cameraman for Cihan news agency were ordered to leave
an Istanbul mosque where President Recep Tayyip Erdoğan was due to
perform Eid al-Fitr prayer on Friday.
Reporter Fatih Yılmaz and cameraman Resul Yönet were at the section of
the mosque reserved for members of the media when officials from the
presidency told them to leave.
When Yılmaz protested, asking if the media accreditation ban will be in place even during Eid, one official replied: “Always.”
Yılmaz and Yönet were then taken out of the mosque, effectively preventing them from performing Eid prayers.
Cihan news agency is one of the media institutions subject to a highly
controversial media accreditation ban, an extension of Erdoğan's war on
the Gülen movement. Erdoğan blamed the movement, inspired by ideas of
Turkish Islamic scholar Fethullah Gülen, for a corruption scandal in
December 2013, which involved people in his inner circle and even
members of his family.
Journalists of the blacklisted media institutions, including Cihan,
Zaman and Samanyolu groups, are barred from entering official buildings
or covering events attended by the president or his family, members of
the government and the ruling Justice and Development Party (AK Party)
officials.
In addition to the media institutions deemed sympathetic to the Gülen
movement, other media outlets that are critical of Erdoğan or the
government are also often barred from covering official events.
(TODAY'S
ZAMAN, July 17, 2015)
International TGS/IFJ Conference on Press Freedom in Turkey

In cooperation with the Journalists Union of Turkey (TGS), the
International and European Federation of Journalists (IFJ-EFJ) are
organising a major conference on 17-18 September 2015 in Istanbul on
Press Freedom and Labour Rights in Turkey.
This International event, supported by the European Commission, will be
an important opportunity to support journalists in Turkey (including
jailed journalists), strengthen the position of the journalists' trade
union and invite national and international NGO's to share their
experiences on how to improve press freedom, freedom of expression on
social media and protect workers' rights in the media industry.
Crucially, the timing of the conference will enable participants to set
out a new campaign strategy for media reform for the new political
climate following the June parliamentary elections. See the draft programme and contact us for registration.
BIA: News and Journalists Under the Erdoğan's Control are at Risk
23 journalists and 9 publishers are in prison. 18 journalists, a writer
and 1 media tool were attacked. 30 journalists were detained, 4 of them
were sentenced to 127 years and a month in prison according to
anti-terror law. Radio and Television Supreme Council (RTÜK) imposed 3
million 137
thousand 334 Turkish liras as administrative fine.
The President Recep Tayyip Erdoğan, scolds media in Turkey and
international media, teaches journalism; doesn’t like to be criticized,
files a suit for libel against journalists; points journalists,
especially female journalists, as a target.
Prime Minister Ahmet Davutoğlu and the ministers behave likewise. The
government legalized the censoringregulation by some excuses like
‘protecting security of life and property by right to live ‘, ‘national
security’ and ‘protecting public order’, ‘preventing offence’ or
‘protecting public health’ by the “Internet law”.
In second half of 2014, 87% of the requests for Twitter content removing came from Turkey.
Even though Erdoğan reduced verbal attacks against media and media
representatives day by day after the elections, the world can see how
it is hard and dangerous to be a journalist and to criticize in Turkey
when they look at 8 journalists, 2 newspapers and a lawyer who were
fined 31 thousand 860 Turkish liras, sentenced to 4 years 6 months and
10 days in prison and filed 35 thousand Turkish liras as a claim for
compensation and 5 journalists who were sued against according to
Article 299 of Turkish Penal Code (TCK) related to insulting the
President.
In the last three months, Constitutional Court was the only
constitutional institution secured freedom of thought with 7 individual
application related to 5 journalists and 1 magazine while Anti-terror
Law (TMK) and TCK increase the pressure on media.
BIA Apr-may-Jun 2015 Media Monitoring Report, reveals that destructions
made against media which presents the President Erdoğan’s ruling and
bribery and corruption claims and bad intentions by wearing journalists
down and targeting them as “spy”, “pro-coup minded” and confidential
document publisher”.
Five journalists were sued by Article 299 of TCK
The President made an allegation against Can Dündar, Editor-in-Chief of
Cumhuriyet Daily who was allegedly spying and published the images of
weapons carried by National Intelligence Organization (MİT) Trucks.
Five journalists were sued for “insulting the President”.
http://www.bianet.org/english/freedom-of-expression/166031-news-and-journalists-under-the-control-of-erdogan-akp-are-at-risk
Procès de deux journalistes qui avaient publié une caricature de Mahomet
La justice turque a ouvert jeudi le
procès de deux chroniqueurs du quotidien d'opposition Cumhuriyet,
accusés d'avoir diffusé la caricature du prophète Mahomet publiée en
Une de l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo après l'attentat
du 7 janvier qui avait décimé sa rédaction.
Le procureur a requis quatre ans et demi de prison contre Ceydan Karan
et Hikmet Cetinkaya, poursuivis pour "incitation à la haine" et
"insulte aux valeurs religieuses".
Cumhuriyet avait été le seul quotidien du monde musulman à reproduire
dans son édition papier du mercredi 14 janvier deux versions réduites
du numéro publié par Charlie Hebdo après l'attentat.
Ce dessin, qui accompagnait l'éditorial de MM. Karan et Cetinkaya,
représente Mahomet la larme à l'oeil et tenant une pancarte "Je suis
Charlie", le slogan des manifestants qui ont défilé en France et à
l'étranger pour condamner les attaques jihadistes qui ont fait au total
17 morts à Paris.
Les deux journalistes n'ont pas assisté jeudi à la première audience de
leur procès devant un tribunal d'Istanbul, suscitant la colère des
plaignants présents. Le procureur a demandé l'arrestation des deux
prévenus au juge, qui n'a pas statué.
Plus d'une centaine de personnes, parmi lesquelles la fille, le fils et
le gendre du président Recep Tayyip Erdogan ont porté plainte contre le
quotidien, se disant offensés par l'éditorial des deux journalistes
turcs et la caricature de Charlie Hebdo.
Publier un tel dessin équivaut à "mettre de l'huile sur le feu", a
déclaré devant le tribunal un de ces plaignants, Kamil Ozcelik.
La prochaine audience du procès a été programmée le 12 octobre.
Au moment de sa publication, la caricature avait suscité de violentes
manifestations dans tout le monde musulman. Le Premier ministre
islamo-conservateur Ahmet Davutoglu l'avait qualifiée de "grave
provocation".
Outre cette affaire, le quotidien Cumhuriyet a subi les foudres de M.
Erdogan le mois dernier pour avoir publié un article et des photos
suggérant que la Turquie avait fourni des armes aux rebelles jihadistes
qui combattent le régime syrien. (AFP, 10 juillet
2015)
Reading Books “Criticizing the State” is Forbidden!

Imprisoned for four months in Maltepe L-Type Prison, British Steve
Kaczynski (52) has been on hunger strike for 15 days since he doesn’t
have his magazines, newspapers and books. Prison Warden said he
couldn’t allow books criticizing the state to lawyers of Kaczynski.
There isn’t any proscriptive decision for the books or magazines.
Steve Kaczynski’s brother Brian Kaczynski and lawyers Güçlü Sevimli,
Ceren Uysal, Aycan Çiçek, Naciye Demir and Günay Dağ from Contemporary
Lawyers' Association (ÇHD) made a press statement in İstanbul on July
9. Arresting process and current situation of Steve Kaczynski,
conditions of the prison and attitude of prison officials were told.
“Steve Kaczynski has written petitions so many times for the problem to
be solved and seen management of the prison but he started to go on
hunger strike since he didn’t have any result,” said lawyer Güçlü
Sevimli.
His family wasn’t informed
Brian Kaczynski said:
“We learned my brother was arrested from newspaper in Scotland. They
said he was a terrorist. Even they claimed he was working for England
and Germany intelligence service. Steve was born in 1963 in Edinburgh,
Scotland. Our father is American, our mother is Scottish. Steve
attended Edinburgh University Department of German and Russian
Language. He speaks five languages. He is an international socialist
and idealist. He wasn’t arrested or detained before. It is very
nonsense to call him an agent. You cannot image him to be connected
with a terrorist organization”
“Wrong place at the wrong time”
Steve Kaczynski was charged with being a member of terrorist
organization in raid carried out in İstanbul İdil Culture Center where
he came for a symposium on April 2, 2015. He was asked why he was in
Turkey. His objections were declined.
He is kept in a cell all alone now. He breathes fresh air for an hour in company with guardians throughout the day
“My brother was in the wrong place in the wrong time,” said Brian Kaczynski.
“We are worried about his health and security. We don’t know the accusations made against him. His trial date is uncertain.” (BIA, July 10, 2015)
Journalist Fined for Second Time for Insulting the President Erdoğan
BirGün Newspaper Editor-in-Chief Barış İnce was fined 7 thousand 500
Turkish liras for allegedly insulting the President Recep Tayyip
Erdoğan by making news related to December 17-25 bribery and corruption
operation.
Plaintiff was the President Recep Tayyip Erdoğan. The defamation case
was tried by İstanbul 2nd Criminal Court of First Instance.
Journalist Barış İnce was absolved from cases presented by the
President Erdoğan’s children Sümeyye Erdoğan, Bilal Erdoğan, Esra
Erdoğan Albayrak and Erdoğan’s son-in-law Berat Albayrak.
Journalist İnce was fined 10 thousand Turkish liras before for
allegedly insulting Recep Tayyip Erdoğan and his son Bilal Erdoğan due
to İnce’s newspaper’s coverage on TÜRGEV Foundation - an entity with
the president’ son Bilal Erdoğan in the administration. Journalist
Barış İnce’s “case acrostic” still goes on.
(BIA, July 8, 2015)
Education Ministry bans high school students from using social media
Using and sharing posts on social media during school time without the
knowledge of a teacher has been banned in high schools across Turkey.
Due to a change in the regulation on secondary schools, high school
students have been barred from using social media platforms without the
consent of their teacher, as well as sharing photos and footage from
inside school on such platforms. Students who violate this ban will be
sent to the disciplinary board of their school.
The Education Ministry made the changes, which went into effect after
being published in the Official Gazette on July 1, as part of revisions
to the regulations on absenteeism, the use of social media, transfers
between high schools, and student behavior.
In addition, high school students who molest, grope, or slander school
employees, or who provoke or force others to do these actions and share
them on social media, will receive temporary suspension from school.
Other reasons for temporary suspension will include “acting in a way
contrary to national values, sentimental values, or public morality,
and acting in a way that can cause misunderstanding.”
If the violation is serious enough to result in the student’s permanent
expulsion from the school, they will not be permitted to return to the
same school.
Students who engage in any acts requiring punishment will be taken into
rehabilitation with a report prepared by the school’s counselling and
research department.
Meanwhile, students’ transfer between schools, which are currently
conducted on a weekly basis, will henceforth be made on a monthly
basis.
In another change, the maximum number of days required for a student to
be formally considered an absentee has been reduced to 30 from 45,
while students will be allowed to not come to school without a reason
for 10 days at most. High school students’ absentee limit with a
doctor’s health report will be 60 days.
(hurriyetdailynews.com, July 1, 2015)
Journalist Baransu gets 10 months in jail for insulting Erdoğan

Outspoken journalist Mehmet Baransu was handed a
10-month prison sentence for insulting President Recep Tayyip Erdoğan
on Twitter Tuesday.
In his defense Baransu said to the judge at the
İstanbul 2nd Criminal Court of First Instance: "Why would Erdoğan think
I referred to him when I used the word 'robbers' without mentioning a
name? I request that he be asked whether he is a robber."
The judge rejected Baransu's bid saying that he should make the "possible requests."
The Anatolia 4th Penal Court of Peace also rejected
a prosecutor's request to arrest Baransu, who is charged with exposing
secret state documents regarding the killing of 34 Kurdish villagers in
Uludere by F-16 fighters in 2011, but ordered a travel ban to prevent
Baransu from leaving the country on Tuesday.
Ankara-based Prosecutor İsmail Değirmenci who is
overseeing the investigation into Baransu referred him to the Anatolia
4th Penal Court of Peace for arrest following his interrogation but his
request was rejected by the court.
Baransu has been held in prison since March 1 when
around 30 police officers raided and searched his home in Eyüp for 12
hours before detaining him for questioning in relation to the documents
he submitted to prosecutors in 2010 about the Sledgehammer (Balyoz)
coup plot. On March 2, Baransu was arrested by the İstanbul 5th Penal
Court of Peace.
Meanwhile a large group of people gathered in front
of the court in a show of solidarity with Baransu as his lawyer Sercan
Sakallı made a statement to the members of the press. Sakallı explained
that there was limited access to the investigation file, adding:
"Baransu gave a statement due to the articles he wrote in relation to
the Uludere incident in 2011. The National Intelligence Organization
[MİT] filed a criminal complaint against Baransu on charges of
'exposing secret state documents' nearly two months ago. Now the
prosecutor requested that Baransu be arrested over the accusations."
Sakallı criticized the prosecutor's request for the
arrest, saying: "Launching an investigation into Baransu based on
articles written four years ago and a request for the arrest of Baransu
based on them shows the pitiful situation the judiciary is in. We
believe the judiciary acts on the basis of instructions [from the
government]."
One of the charges leveled against Baransu by
İstanbul Public Prosecutor Gökalp Kökçü, who leads the investigation,
is of forming an illegal and armed organization to commit a crime in
line with Article 220 of the Turkish Penal Code (TCK).
Another charge against Baransu invoked Article 327
of the TCK, which envisages three to eight years imprisonment for
people who are unauthorized that acquire information regarding state
security. He was also charged under Article 326 of the TCK, which
mandates eight to 12 years in jail for anyone who steals, destroys,
damages or uses confidential documents in an unauthorized place. An
additional charge based on Article 329 of the TCK sees five to 10 years
jail for those who disclose documents relating to the security and
political interests of the state. In this way Baransu is accused of
revealing state secrets through his coverage of the incident in 2011.
(TODAY'S
ZAMAN, June 30, 2015)
Kurdish
Question / Question kurde
KNK's Appeal: Turkey’s military attacks against the Kurds continue
New Evidence for Turkey-ISIS collaboration:
Since the 24th of July, daily a bombing campaign has been launched by
the Turkish military over Kurdish guerrilla forces and civilians in
Iraqi Kurdistan. Close to 60 (F-16 and F-4) jets carry out bombing
campaigns daily, targeting several locations. This military strategy
has led to extensive environmental damage to the surrounding areas,
injury of civilians and hundreds of villages evacuated. Moreover, large
areas of farming land as well livestock have been bombed as a result of
the indiscriminate bombings. There is no effort by the Turkish military
to reduce the collective human and environmental damage that the
indiscriminate bombing is causing.
The Turkish president Erdoğan, and prime minister Davutoğlu, have
stated explicitly that they intend on continuing the bombing campaign
against the Kurds indefinitely. There appears to be complete
disinterest on the part of Turkey to continue the bombing campaign on
ISIS. This demonstrates that the single attack on ISIS was merely a
cover to target the real objective of this war: the Kurds.
Likewise, for the past four days, Turkey has prevented the crossing of
the bodies of 13 martyred YPG fighters killed in the war against ISIS.
They have also attacked and terrorised the gathered mourners and
families of the martyrs through gassing, water cannons and other
disproportionately violent methods. Further evidence of Turkey’s moral
support for ISIS is the refusal to allow the passing of the bodies of
the YPG fighters killed in fighting ISIS in Rojava.
How long will the International coalition allow Turkey’s deception to continue?
Turkey is manipulating the international public opinion and the
coalition against ISIS to wage a clear and deliberate war against the
Kurds. Since the Turkish state “decided” to stand with the
international coalition against ISIS, it has waged only one bombing
campaign against ISIS, and only weapons warehouses were targeted.
Instead the bombing campaign against the Kurds have continued non-stop
since the 24th, and not only targeted the guerrilla forces, but also
civilian areas.
The international community is yet to witness a second attack by the
Turkish military on ISIS posts, ISIS warehouses, and ISIS strongholds.
In contrast, daily attacks against Kurdish forces political activists,
democratic forces, human rights groups, as well the as targeting of
members of the democratically elected HDP party is ongoing. This
targeting of the Kurds by Turkey is continuing both in and outside
Turkey. Over the past 12 hours the Turkish government has arrested over
351 Kurdish activists and bombed Iraqi Kurdistan twice. Predictably, no
bombing of ISIS has occurred.
How long will the UN, EU, and the USA continue not to act against
Turkey and its war against the Kurds, which is only serving to
strengthen ISIS and its terrorist objectives in the region?
To stay silent or inactive against Turkey’s deliberate policy of
targeting the Kurds will prepare the base for a new genocide and give
ISIS the morale to target the international community. It is important
that the international community understands that the Turkey’s policy
of bombing the Kurds is not going to resolve the ongoing the Kurdish
issue peacefully.
If there was doubt over Turkey’s support for ISIS, the current
disproportionate attacks against the Kurds is ample evidence. By
weakening the Kurds, Turkey empowers ISIS, logistically, economically
and militarily. July 30, 2015
e-mail: kongrakurdistan@gmail.com
Appeal from Peace in Kurdistan for crowd-funding Kobanê
Dear friends and colleagues
We would like to draw your attention to an urgent appeal for funds from
a project which was developed by the official Kobanê Reconstruction
Board.
Obviously, this is deserving cause. But it urgently needs your support
to continue and expand its vital work to help the people of Kobane to
rebuild their community. Every little helps. Please respond to the
appeal, which states:
“Our infrastructure is secure and tested. We are capable of
crowdfunding Kobanê. But we are still in beta, and we have much to do
before we can offer this tool for movements around the world. Under
normal circumstances, we would have waited on the final version.”
Visit the website below and find out exactly how you can help this initiative succeed within the next 22 days!!!
https://www.firefund.net/#
In solidarity
Estella
Peace in Kurdistan
Campaign for a political solution of the Kurdish Question
Email: estella24@tiscali.co.uk <mailto:estella24@tiscali.co.uk>
www.peaceinkurdistancampaign.com
Contacts Estella Schmid 020 7586 5892 & Melanie Sirinathsingh - Tel: 020 7272 7890
Erdogan a mis fin au processus de paix avec le PKK
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a décrété la suspension de facto
du processus de paix avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK)
jugeant sa poursuite "impossible" tant que les rebelles continuent
leurs attaques contre les forces de sécurité.
"Il est impossible de continuer (le processus de paix) avec ceux qui
menacent notre unité nationale et notre fraternité", a déclaré M.
Erdogan.
"Ceux qui profitent de la tolérance du peuple et de l'Etat recevront la
réponse qu'ils méritent aussi vite que possible", a-t-il menacé devant
la presse, avant d'entamer un voyage officiel de quatre jours en Chine
puis en Indonésie.
Engagées à l'automne 2012, les discussions de paix entre le régime
islamo-conservateur d'Ankara et le chef emprisonné du PKK Abdullah
Öcalan ont déraillé après l'attentat suicide, attribué au groupe Etat
islamique (EI), qui a fait 32 morts parmi un groupe de jeunes militants
de la cause kurde le 20 juillet à Suruç (sud).
En représailles, le mouvement kurde a multiplié les attaques
meurtrières contre des membres des forces de sécurité, accusant Ankara
d'être complice des jihadistes.
Après avoir mené des raids aériens contre l'EI dans le nord de la
Syrie, les autorités turques ont alors ouvert un second front en
frappant les bases arrières du PKK dans le nord de l'Irak, faisant
voler en éclat la trêve qui tenait depuis 2013.
Depuis ces frappes, plusieurs meurtres de militaires ont été attribués aux rebelles kurdes.
Mardi, M. Erdogan a dénoncé les liens entre le "groupe terroriste" et
des députés du principal parti kurde de Turquie, le Parti démocratique
des peuples (HDP), et affirmé qu'ils en "paieraient le prix". Il a
réclamé la levée de leur immunité parlementaire.
Le chef de file du HDP Selahattin Demirtas a en retour dénoncé la
"guerre contre le terrorisme" engagé par le chef de l'Etat qui met sur
le même plan l'EI et le PKK.
"Aucun crime ne peut nous être reproché. Notre seule crime est d'avoir
remporté 13% des voix" aux élections législatives du 7 juin, a déclaré
M. Demirtas. "L'un des principaux objectifs des opérations en cours
dans les airs, sur terre et dans les médias est de faire mal au HDP
dans la perspective d'élections anticipées", a-t-il ajouté.
Le Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan a perdu
la majorité absolue qu'il détenait depus treize ans, notamment en
raison de la forte poussée du HDP qui a obtenu 80 des 550 sièges de
députés.
Depuis le scrutin, les négociations pour la formation d'un gouvernement
de coalition patinent et l'opposition accuse M. Erdogan de vouloir les
faire échouer pour convoquer des élections anticipées.
Le chef de l'Etat a répété mardi qu'il ne cèderait pas face à la
"menace terroriste" du PKK et de l'EI. "Il est hors de question de
reculer", a-t-il insisté.
(AFP, 28 juillet
2015)
HDP pledges to submit petitions to lift prosecution immunity
Peoples’ Democratic Party (HDP) co-chair Selahattin Demirtaş said 80
deputies from his party will submit petitions to the parliament for
their immunity from prosecution to be lifted.
“It’s the people who open and close the parties. People who voted for
the HDP 13 percent today can give one percent tomorrow. We’ll respect
and assume our party is closed. Do you say immunity? Tomorrow, we’ll
file a petition to the parliament with 80 other colleagues in order to
strip us of our immunity from prosecution,” Demirtaş said at his
parliamentary group meeting on July 28.
Demirtaş asked the ruling party members if they would do the same. “Are
you in? Let’s strip [our] immunity all together if you are not afraid
of it,” he said.
The HDP co-chair suggested that President Recep Tayyip Erdoğan has
staged a “palace coup” against the national will after June 7
elections.
A “civil junta” has seized the state in Turkey, Demirtaş said,
questioning the government’s authority to make decisions that “carry
the country into war.”
“Where do they get the authority to make high level appointments, expenses from discretionary fund?” he asked.
Demirtaş said the Justice and Development Party (AKP) is not a single
government and cannot make decisions single-handedly. He also
criticized the Nationalist Movement Party (MHP) of being a partner in
“the coup.”
(hurriyetdailynews.com, July 28, 2015)
Les Kurdes de Diyarbakir craignent un retour aux années noires
"Le sang versé n'a pas séché". Les habitants de Diyarbakir, la grande
ville à majorité kurde du sud-est de la Turquie, redoutent une nouvelle
guerre entre l'armée et les rebelles kurdes qui les replongerait dans
une période noire dont ils n'ont rien oublié.
"Le peuple de Diyarbakir a peur, personne ne sort dans la rue après 17
heures", explique Hamdiye Bulut, une femme de 49 ans, alors que la
trêve observée depuis 2013 par les rebelles du parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK) vient de voler en éclats.
Lorsqu'un tank de l'armée passe dans la rue, comme surgi de nulle part,
cette femme voilée laisse éclater sa colère: "pourquoi les gens de
Diyarbakir ont-ils à subir tout ça ?".
Le PKK a rompu de facto son cessez-le-feu unilatéral après l'attentat
qui a visé de jeunes Kurdes à Suruç (sud) le 20 juillet. Attribué au
groupe Etat islamique (EI), il a déclenché des représailles tous
azimuts.
Pinar Demir, une jeune avocate, s'attend à un avenir particulièrement
sombre, "pire encore" que durant les "années de plomb", comme on
appelle ici la période de guerre ouverte entre le PKK et le pouvoir
central, lorsque se multipliaient attentats et raids punitifs de
l'armée dans les années 90.
"Les habitants de la région ne veulent pas vivre une nouvelle guerre,
de nouveaux assassinats ou des arrestations arbitraires", jure la jeune
femme, inquiète pour ses congénères "susceptibles de prendre les armes
et de mourir".
- Calmer les jeunes -
A Diyarbakir, la plupart des habitants rencontrés ce mardi pointent du
doigt la responsabilité du président Recep Tayyip Erdogan et son parti,
le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur),
accusés de ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour protéger les
Kurdes ciblés par les jihadistes à Suruç.
Assis aux terrasses des cafés et des restaurants, les jeunes, souvent
sans emploi, témoignent de leur exaspération et n'écartent plus aucune
option.
"Le PKK a tout fait pour éviter la guerre", lâche avec conviction Agit
Sezgin, 22 ans, selon lequel "ce sont plutôt les Turcs qui semblent
vouloir la guerre. Les partisans d'Erdogan en tous cas".
Inquiet, Murat Uzun, candidat du Parti républicain du peuple (CHP,
social-démocrate) aux élections législatives du 7 juin, pense qu'"il
faut calmer les jeunes et leur montrer de nouveau le chemin de la
paix". "Nous vivons tous ensemble depuis des années, Turcs et Kurdes",
rappelle ce Turc de 55 ans.
Il reconnaît que "la période est trouble" mais reste persuadé qu'"un
retour aux années 90 est impossible parce que du Nord au Sud, de l'Est
vers l'Ouest, plus personne ne veut de cette guerre" en Turquie.
"Si le PKK le veut vraiment, il pourrait calmer les jeunes, très en
colère", suggère Vahap Coskun, professeur de droit à l'université de
Diyarbakir, d'origine kurde.
"On sait très bien que les dizaines de milliers de morts en Turquie
pendant les 30 années de conflit ne s'oublieront pas si vite. Le sang
n'a pas encore séché", explique le professeur. "Pourtant, nous avons
tous vu ces dernières années, à travers les négociations entre le PKK
et Ankara, qu'une solution pacifique était possible".
Pour Vahap Coskun, "les gens veulent aujourd'hui un processus de paix, un vrai, et pas des milliers de morts".
(AFP, 28 juillet
2015)
L'armée de l'air bombarde des cibles du PKK en Turquie
Des avions de l'armée de l'air turque ont bombardé mardi dans la
province de Sirnak (sud-est) des rebelles du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK) qui avaient ouvert le feu sur les forces de sécurité, a
annoncé l'état-major turc.
"Deux avions F-16 ont mené des frappes aériennes à 15h10 locales (12h10
GMT) contre le groupe terroriste", a déclaré le commandement militaire
dans un communiqué publié sur son site internet. "Les cibles ont été
atteintes", a-t-il ajouté.
Ce raid aérien a été ordonné pour dégager une unité spéciale de la
gendarmerie qui était prise sous le feu de combattants du PKK dans le
secteur d'Uludere, dans les montagnes qui séparent la Turquie de l'Irak.
Dans ce même secteur, l'aviation turque avait attaqué en décembre 2011
une colonne de villageois qu'elle avait pris pour des rebelles kurdes,
causant la mort de 34 personnes.
La Turquie a mené depuis vendredi une série de bombardements contre les
bases arrières du PKK dans le nord de l'Irak, en riposte aux attaques
meurtrières attribuées au mouvement kurde qui ont visé des membres des
forces de sécurité ces derniers jours.
Le PKK a en retour rompu la trêve qu'il respectait depuis 2013, en revendiquant l'assassinat de deux soldats samedi soir.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a décrété la suspension de facto
du processus de paix avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK)
jugeant sa poursuite "impossible" tant que les rebelles continuent
leurs attaques contre les forces de sécurité.
(AFP, Ambre TOSUNOGLU, 28 juillet
2015)
Davutoglu: La Turquie continuera ses frappes contre le PKK
La Turquie va poursuivre son offensive militaire contre le Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK) jusqu'à ce que les rebelles kurdes
déposent les armes, a promis lundi le Premier ministre
islamo-conservateur Ahmet Davutoglu.
"Nous allons continuer notre combat (...) jusqu'à ce que nous
parvenions à un certain résultat", a déclaré M. Davutolgu lors d'un
entretien sur la chaîne de télévision ATV. "C'est soit les armes, soit
la démocratie, les deux ne sont pas compatibles", a-t-il dit.
D'autre part, les Etats-Unis et la Turquie ont
décidé lundi de muscler leur coopération militaire pour éradiquer le
groupe Etat islamique (EI) du nord de la Syrie, alors qu'Ankara a
promis de continuer ses frappes contre les rebelles kurdes jusqu'à ce
qu'ils déposent les armes.
Ce nouveau partenariat vise à "établir une zone débarrassée de l'EI et
d'améliorer la sécurité et la stabilité le long de la frontière entre
la Turquie et la Syrie", a déclaré à l'AFP un responsable militaire
américain en marge d'une visite du président Barack Obama en Ethiopie.
Longtemps accusé de complaisance vis-à-vis des organisations radicales
en lutte contre le régime de Damas, le gouvernement islamo-conservateur
turc a opéré un virage après l'attentat suicide meurtrier de Suruç (sud
de la Turquie), attribué à l'EI, et la mort d'un de ses soldats tué
lors d'une attaque jihadiste à la frontière.
Les détails de l'accord évoqué par Washington restent toutefois à définir.
Le porte-parole du département d'Etat américain, John Kirby, a répété
que la Turquie avait "le droit de se défendre" face au PKK.
La double offensive engagée par Ankara contre le PKK et les jihadistes
nourrit la suspicion. Certains affirment que la priorité des Turcs est
la lutte contre les Kurdes, plutôt que celle contre l'EI.
Illustration de ces suspicions, les Kurdes de Syrie ont accusé lundi la
Turquie d'avoir ouvert le feu contre deux villages du secteur
frontalier de Zur Maghar, dans la province d'Alep (nord de la Syrie),
faisant quatre blessés parmi ses combattants.
"Au lieu de s'en prendre aux positions occupées par les terroristes de
l'EI, les forces turques attaquent nos positions de défense", ont
dénoncé les Unités de protection du peuple (YPG) kurdes, alliées du
PKK, à la pointe du combat contre les jihadistes.
S'ils ont applaudi son offensive contre l'EI, les alliés de la Turquie
ont paru nettement plus réservés sur celle qui vise le PKK.
"Il faut faire attention à ne pas confondre les cibles", a mis en garde
le président François Hollande devant des journalistes, après
l'entretien téléphonique avec M. Erdogan.
(AFP, 27 juillet
2015)
Pour le PKK, les conditions du cessez-le-feu n'existent plus après "l'agression" turque
Les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont jugé
samedi que les conditions du cessez-le-feu décrété en 2013 dans le
conflit qui l'oppose à la Turquie n'existaient plus après les frappes
aériennes turques de la nuit, qualifiées d'"agression".
"Les conditions du maintien du cessez-le-feu ont été rompues (...) face
à ces agressions, nous avons le droit de nous défendre", ont écrit les
Forces de défense du peuple (HPG), l'aile militaire du PKK, dans une
déclaration sur leur site internet.
Dans la nuit de vendredi à samedi, l'armée de l'air turque a bombardé
sept positions du PKK, abris, hangars ou lieux de stockage de munitions
dans les monts Kandil, sa base arrière de l'extrême nord de l'Irak.
Cette attaque a fait un mort et trois blessés parmi les combattants du PKK, selon sa déclaration.
Le gouvernement islamo-conservateur turc a ordonné ces frappes après
une série d'attaques attribuées ces derniers jours à des militants
proches du PKK contre des membres des forces de sécurité turques.
Le mouvement kurde a ainsi revendiqué mercredi l'assassinat de deux
policiers dans la ville de Ceylanpinar (sud-est), à la frontière avec
la Syrie, en représailles à l'attentat suicide de Suruç (sud), attribué
au groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui a fait 32 morts et une
centaine de blessés parmi de jeunes militants de la cause kurde.
Le régime du président Recep Tayyip Erdogan a engagé à l'automne 2012
des discussions de paix avec le chef emprisonné du PKK, Abdullah
Öcalan, pour tenter de mettre un terme à la rébellion qui a fait 40.000
morts depuis 1984. Ce processus n'a abouti à aucun accord.
"L'histoire retiendra la date du 24 juillet comme étant celle où
Erdogan et son gouvernement de l'AKP (Parti de la justice et du
développement) ont commis leur plus grave erreur politique et
militaire", a conclu le PKK dans sa déclaration. (AFP, 25 juillet
2015)
Des avions turcs bombardent les Kurdes en Irak
Des avions turcs ont bombardé des positions militaires du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK) dans l'Irak voisin vendredi soir, a
annoncé un porte-parole du PKK.
"A environ 23H00 (20H00 GMT) ce soir (vendredi), des avions militaires
turcs ont commencé à bombarder nos positions près de la frontière, avec
l'accompagnement d'importants tirs d'artillerie", a déclaré à l'AFP ce
porte-parole, Bakhtiar Dogan.
Les frappes ont visé les positions du PKK dans les montagnes du nord de
la province de Dohuk, située dans la région autonome du Kurdistan en
Irak, a ajouté ce porte-parole.
Le PKK, interdit en Turquie, dispose de plusieurs camps d'entraînement
dans la province de Dohuk, qui est aussi frontalière des régions kurdes
de Syrie.
Le porte-parole du PKK a ajouté que les avions turcs avaient survolé
sans frapper les montagnes de Qandil, une zone au nord de la capitale
du Kurdistan irakien Erbil, utilisée comme refuge par la direction
politique du PKK.
Si elles se confirment, les frappes turques en Irak contre le PKK
interviendraient le même jour que les premières opérations turques
contre le groupe Etat islamique en Syrie.
Quatre jours après l'attentat suicide meurtrier attribué à l'EI qui a
visé la ville frontalière de Suruç (sud), des avions de combat F16 de
l'armée de l'air turque ont bombardé au petit matin et en fin de soirée
des cibles de l'organisation jihadiste en territoire syrien.
Ces premiers raids aériens de la Turquie marquent un tournant dans la
politique syrienne du régime islamo-conservateur turc, longtemps accusé
par ses alliés de fermer les yeux, voire de soutenir les organisations
radicales en guerre contre le régime de Damas.
Le gouvernement confirme des frappes aériennes contre 7 objectifs kurdes en Irak
Les avions de combat turcs ont frappé dans la nuit de vendredi à samedi
sept objectifs des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK) dans leurs bases arrières du nord de l'Irak, a confirmé le
gouvernement dans un communiqué.
Les opérations aériennes se sont également poursuivies contre le groupe
jihadiste Etat islamique (EI) sur le territoire syrien, selon le texte
des services du Premier ministre Ahmet Davutoglu, qui ne précise pas le
nombre de cibles visées.
"Des attaques ont été menées contre des objectifs du groupe terroriste
Daech (acronyme arabe de l'EI) en Syrie et du groupe terroriste PKK
dans le nord de l'Irak", ajoute le communiqué publié samedi matin sur
le site internet du chef du gouvernement.
Parmi les objectgifs du PKK visés figurent des "abris, hangars,
cavernes et installations logistiques remplies de munition", selon le
texte.
Les autorités turques ont également indiqué que, en marge de
l'opération aérienne menée par les avions F16 depuis leur base de
Diyarbakir (sud-est), l'artillerie turque avait également ouvert le feu
sur des objectifs de l'EI et du PKK.
Longtemps critiquée pour son inertie vis-à-vis des groupes radicaux
hostiles au régime syrien, la Turquie s'est résolument engagée dans la
lutte contre le mouvement jihadiste en menant vendredi à l'aube un
premie raid aérien contre le groupe jihadiste sur le territoire syrien.
Ce changement de stratégie est intervenu dans la foulée de l'attentat
suicide, attribué à l'EI, qui a fait 32 morts et une centaine de
blessés lundi dans la ville de Suruç, près de la frontière syrienne.
Depuis lundi, le PKK a multiplié les attaques contre les forces de
l'ordre turques, en riposte a-t-il dit à l'attaque de Suruç qui a visé
des jeunes militants de gauche proches de la cause kurde.
Les frappes aériennes turques de vendredi soir menacent de faire voler
en éclats le processus de paix engagé entre le gouvernement et les
rebelles kurdes à l'automne 2012. Depuis plus de deux ans, un
cessez-le-feu était globalement respecté entre les deux parties. (AFP, 25 juillet
2015)
Frappes aériennes: un tournant risqué dans la politique d'Ankara
La décision de frapper militairement le groupe Etat islamique en Syrie
constitue un tournant dans la politique jusqu'à présent très
ambivalente d'Ankara, mais la Turquie court aussi le risque de
représailles, et de voir les Kurdes tirer profit de cette nouvelle
donne, estiment des experts.
L'aviation turque a lancé vendredi son premier raid aérien contre des
positions djihadistes en territoire syrien, rompant avec une retenue
qui alimentait les suspicions sur l'attitude d'Ankara. Selon
l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les frappes turques
ont tué 9 combattants jihadistes.
"Le signal est politique tout autant que stratégique", estime Michael
Stephens, de l'antenne au Qatar du Royal United Services Institute
(RUSI), un centre de réflexion britannique.
En restant l'arme au pied face à la progression de l'EI, "les Turcs
étaient arrivés à un point où leur réputation était quelque peu
entachée. L'Etat islamique est devenu trop important pour que la
Turquie puisse continuer de faire mine de l'ignorer", ajoute-t-il.
Pour Didier Billion, de l'Institut des relations internationales et
stratégiques (IRIS) à Paris, cette intervention "signifie que la
Turquie entre réellement dans la coalition" internationale menée par
les Etats-Unis pour lutter contre l'EI en Irak et en Syrie, dont Ankara
était jusqu'à présent un partenaire discret.
Les bombardements turcs "ne sont pas un simple avertissement" mais constituent "une nouvelle séquence politique", assure-t-il.
Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a assuré vendredi que "les
opérations commencées aujourd'hui" contre l'EI mais aussi les rebelles
kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), bête noire
d'Ankara, "ne sont pas ponctuelles, elles vont se poursuivre".
Certains analystes voient aussi un repositionnement d'Ankara dans le
"grand jeu" qui se déroule entre puissances de la région à la faveur du
conflit syrien.
"La Turquie donnait jusqu'à présent la priorité à la lutte contre les
forces du président Assad plutôt que l'Etat islamique. Les
développements des derniers jours suggèrent que cela change", affirme
Ege Seckin, spécialiste de la Turquie basé à Londres, dans une analyse
diffusée par l'institut d'études géopolitiques IHS.
Pour ce chercheur, il est "aussi probable que la Turquie cherche à
s'assurer une position en Syrie" face à la montée en puissance de
Téhéran, soutien avéré du régime de Damas, qui se profile après le
récent accord sur le nucléaire iranien.
- Moins de tension avec Washington -
La décision d'Ankara de permettre à l'aviation américaine d'utiliser la
grande base d'Incirlik, dans le sud du pays, pour agir en Syrie va
offrir à Washington un tremplin idéal pour frapper l'EI. Et lever un
point de tension entre Ankara et Washington, qui réclamait cette mesure
avec insistance.
"Il y a beaucoup d'autres bases dans la région d'où les Etats-unis
peuvent opérer, mais être à une centaine de kilomètres à peine de la
zone de contact offre au énorme avantage en terme de logistique et de
frappes au sol", souligne Michael Stephens.
Il faut s'attendre à voir arriver sur la base "toute une panoplie" de
moyens aériens, "des avions d'attaque au sol et des drones",
ajoute-t-il.
Le risque de voir les Kurdes de Syrie -et par extension ceux de
Turquie- tirer profit de cette nouvelle donne vient toutefois
compliquer l'équation pour la Turquie. Ankara a d'ailleurs pris soin de
conjuger son coup de filet vendredi contre des militants présumés de
l'EI présents sur son sol par des opérations visant des rebelles du PKK.
"La Turquie cherche aussi à prévenir les aspirations autonomistes
kurdes, et à assurer sa domination sur les groupes armés d'opposition
en Syrie", souligne Ege Seckin.
Dans ce cadre, les frappes turques pourraient présager "une entente
avec les Américains" pour "l'établissement d'une zone-tampon" en Syrie,
près de la frontière turque, permettant de contrer les djihadistes
comme leurs adversaires kurdes.
Pour Aaron Stein, collaborateur du Atlantic Council Rafic Hariri
Center, implanté aux Etats-Unis, Ankara "veut que les opérations
aériennes frappent l'EI dans la région, mais sans devenir un soutien
aérien au PKK".
Le renforcement annoncé de la sécurité à la frontière turco-syrienne
répond aussi au risque de voir cet engagement militaire en Syrie se
traduire en représailles avec un regain d'attentats sur le territoire
turc.
Pour Michael Stephen, "les Turcs sont sur une corde raide, parce que
s'ils commencent à attaquer l'EI à la racine et dans ses ramifications,
ils vont se venger. Ils en sont conscients". Des avions turcs bombardent les Kurdes en Irak.
(AFP, 25 juillet
2015)
PKK: AKP does not only support ISIS, but also carries out massacres
PKK issued a statement on Suruç massacre and said that the AKP
government, supporting ISIS gangs in Kobanê massacre, was no longer
merely a collaborator and carried out the massacre in Pirsus (Suruç).
PKK stated that AKP showed its fascist side, and enmity to the values
of Democratic Nation established with the leadership of Kurdish people,
with Pirsus massacre where 31 socialist youth died and 104 people got
injured. PKK condemned the brutal attack and offered condolences to the
families and comrades of the massacred youth.
'AKP CARRIED OUT THE MASSACRE, ISIS IS A COVER’
PKK Executive Committee emphasized that AKP carried out the massacre
and used ISIS as a cover, and was now terrified because the public is
aware of AKP’s role in Pirsus. PKK described AKP officials’
condemnation statements as attempts to curb the social anger at AKP’s
role in the attack, and said that the massacre in Pirsus showed once
again nation states’ enmity towards societies.
PKK stated that the massacre of socialist youth, who had seen their
free future in Kurdistan revolution, with the mask of fascist,
reactionary and misogynist ISIS gangs was an attack on all peoples from
different ethnicities and religions.
'FIRE OF ROJAVA REVOLUTION WARMS THE ENTIRE WORLD'
In its statement, PKK Executive Committee said that the fire of Rojava
Revolution embraced all revolutionaries and warmed the entire world.
Emphasizing the role of internationalist revolutionaries in the
globalization of Rojava Revolution, PKK called upon all peoples and
revolutionaries to further this process and resist the monolithic
world-view of AKP mentality. PKK also called upon peoples to organize
their self-defense with the awareness that all nation-states are
massacre mechanisms targeting societies.
PKK noted that the AKP government heightened its cultural genocide of
Kurdish people with its declaration of war targeting all peoples,
youth, women and democratic forces in Turkey. PKK argued that public
security has been a keyword for AKP’s fascist attacks and said that
such attacks would never reach their goal of ruling over the freedom
struggle of revolutionary forces.
PKK strongly condemned the fascist attack in Pirsus targeting
revolutionary youth, and promised to bring the perpetrators of the
massacre to account and strengthen the notion of Democratic Nation. PKK
called upon all revolutionary forces to unite, transform pain into
anger, organize self-defense forces, and fight for victory against
fascist AKP and its mask ISIS.
(ANF, July 23, 2015)
Les HPG tuent deux policiers en riposte à l'attentat suicide de Suruç
Les combattants des Forces de défense du peuple (HPG)
ont tué mercredi deux policiers turcs en représailles à l'attentat
suicide contre des militants prokurdes attribué au groupe Etat
islamique (EI). Deux jours après l'attaque qui a fait 32 morts et une
centaine de blessés à Suruç (sud), le mouvement kurde a expliqué avoir
symboliquement visé les deux agents des forces de l'ordre,
représentants de l'Etat turc, pour avoir "coopéré" avec les jihadistes.
Les deux policiers ont été retrouvé morts, exécutés d'une balle en
pleine tête à leur domicile de Ceylanpinar, à la frontière syrienne.
"Une action punitive a été conduite (...) contre deux policiers qui
coopéraient avec le gang de Daesh (l'acronyme arabe de l'EI) à
Ceylanpinar", a revendiqué sur son site internet des Forces de défense
du peuple (HPG).
Depuis deux jours, les détracteurs du régime turc l'accusent d'être
pour partie responsable des événements de Suruç, dénonçant sa mauvaise
évaluation du risque jihadiste voire, pour les plus virulents, sa
complaisance pour le groupe EI.
"Le gouvernement actuel a toujours jusqu'à présent combattu le
terrorisme et il ne fera jamais de compromis avec lui", a répété le
Premier ministre Ahmet Davutoglu mardi soir sur Twitter.
Même si elle est membre de la coalition antijihadiste, la Turquie du
président Recep Tayyip Erdogan est jusque-là restée l'arme au pied face
à l'EI. Elle a notamment refusé d'intervenir en soutien des milices
kurdes de Syrie, par crainte de voir se constituer une région autonome
hostile dans le nord de la Syrie.
Depuis lundi, des manifestations, réprimées par la police, ont agité
les grandes villes turques pour dénoncer la politique syrienne
d'Ankara. Le principal parti kurde de Turquie a appelé à un nouveau
rassemblement dimanche après-midi à Istanbul.
Les autorités turques ont par ailleurs annoncé mercredi avoir formellement identifié le "kamikaze" de Suruç.
Le jeune homme, identifié sous les initiales S.A.A., a rejoint les
rangs du groupe EI il y a deux mois seulement, d'après la presse turque.
Selon la presse, les autorités turques enquêtent sur d'éventuels liens
entre l'attaque meurtrière de Suruç et un autre attentat qui avait fait
4 morts et plusieurs dizaines de blessés lors d'une réunion publique du
principal parti kurde de Turquie le 5 juin dernier à Diyarbakir
(sud-est), deux jours avant les élections législatives.
Le quotidien Hürriyet a affirmé mercredi que le mécanisme de l'engin
explosif était identique dans les deux cas et que les auteurs présumés
de ces deux attaques avaient rejoint les rangs jihadistes au même
moment. (AFP, 22 juillet
2015)
KCK: Rojava Revolution is the first major revolution of the 21st century
Releasing a statement to mark the third year anniversary of Rojava
Revolution, KCK (Kurdistan Communities Union) Executive Council
Co-Presidency commemorated revolutionary martyrs and described Rojava
Revolution as the first major revolution of the 21st century.
In its statement, KCK Executive Council Co-Presidency stated that
Rojava was not only a Kurdistan revolution but also a revolution of the
Middle East. KCK pointed out that the revolution of democratic society,
democratic confederalism, democratic socialism and democratic autonomy,
described by Leader Apo (Abdullah Öcalan) as Democratic Modernity,
would take its place in history and trigger more revolutions by
impacting the rest of the Middle East. KCK commemorated the martyrs who
fell during the making of Rojava revolution, and promised to honor
their memories by achieving victory.
KCK emphasized the 20 years-long work of Leader Apo in Rojava, Syria,
and the Middle East as the foundation of Rojava Revolution, and said
that the 40 years-old Kurdish Freedom Movement led by Leader Apo
realized the Revolution in Rojava. The statement by KCK also underlined
that Rojava Revolution survived against all sorts of attacks because of
the content Leader Apo gave to Rojava as well as the spirit of July 14
resistance in Amed, noting that such a revolution characterized by
determination could not be defeated.
In its statement, KCK remarked that a revolution that is based on a
democratic society and the system of democratic confederalism was bound
to stand tall in the face of attacks because of the power democratic
society gave to the revolution. KCK emphasized that the women’s
liberation perspective systematized in the democratic revolution
empowered the entire society and made the revolution invincible.
Pointing out that Rojava Revolution also revealed peoples’ resistance
through its heroic martyrs who fell in the defense of their peoples’
freedom, KCK said that peoples’ resistance was the only security of
Rojava Revolution, and this resistance was made possible with the
women’s revolution inside Rojava.
KCK said; “Despite being the smallest part of Kurdistan, Rojava has
produced a revolution that is recognized and supported by the entire
world”, and noted that Rojava Revolution enabled the worldwide
recognition of Kurdish identity, and the day of Kobanê on November 1
contributed to the invincibility of the revolution by bringing
international support to Rojava.
“Receiving the support of peoples and democracy forces in the world is
more invaluable than anything, morally and materially, and this support
has contributed to the legitimacy of Rojava Revolution”, KCK said,
emphasizing that Rojava Revolution would resist all attacks and repel
brutal ISIS gangs with its heroic resistance.
Recalling that ISIS was a fascist group of gangs that was threatening
not only the Kurds but also all peoples of the world, KCK noted that
resisting these fascist gangs meant resisting reactionary forces in the
Middle East, and Rojava Revolution would unlock the door of a
revolution in the Middle East by defeating ISIS.
Describing ISIS as counter-revolutionary, KCK said that the defeat of
ISIS and its allies such as Turkey would initiate a revolution across
the Middle East and end the decades-long chaos of the region. KCK said
that a Middle Eastern Revolution would not only end reactionary
politics that have emerged as a product of the 5 thousand years-old
statist system, but also establish a free and democratic life by taking
the region’s moral civilization as opposed to the West’s material
civilization as its basis. KCK reassured that Rojava Revolution, led by
Leader Apo’s principle of democratic revolution, would soon succeed and
enlighten the entire globe.
KCK ended its statement by saluting all martyrs that fell in the heroic
defense of Rojava Revolution, and said that the resistance of these
martyrs would soon liberate all peoples and establish a democratic and
communal life in the region.
(ANF, July 18, 2015)
KCK: No ceasefire until meeting with PKK leader Öcalan allowed
A permanent ceasefire from the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK)
cannot be on the table until meetings with the group’s imprisoned
leader are permitted by Ankara, a senior PKK leader has said.
“No one can speak of a ceasefire or the peace process until the freedom
of leader Apo [jailed PKK head Abdullah Öcalan] and free negotiation
conditions are created,” said Cemil Bayık, in an interview published in
the Kurdish-language newspaper Azadiya Welat.
“No one should make a fool of the Kurdish nation. The isolation in
İmralı is a cause of war in itself,” added Bayık, who is the co-chair
of the Kurdistan Communities Union (KCK), a supra organization that
includes the PKK and is based in the PKK headquarters in the Kandil
Mountains of northern Iraq.
İmralı is a byword for Öcalan, who is serving a life sentence on the island of İmralı in the Marmara Sea.
The isolation of Öcalan, to which Bayık referred, refers to the unmentioned ban on Öcalan’s lawyers visiting him regularly.
Bayık said this isolation would not be lifted by only allowing one or two people to visit Öcalan.
“A nation’s leader is in İmralı. If the problem is to be solved then
negotiations with this leadership must be conducted on free and equal
grounds,” he added.
Bayık said the criteria for a sustainable solution to the Kurdish
problem included turning the negotiated and agreed upon topics into
laws at parliament.
“Accordingly, all these must be realized for a consolidated ceasefire.
Neither the Kurdish nation nor the [Kurdish] freedom movement will
accept a new and special war government formed against the Kurdish
nation, whoever the components of the coalition are,” he added.
Turkish army forces and PKK members have been engaged in an armed
struggle since the mid-1980s, but the armed conflict was paused after a
peace process was launched in 2012 by the then-Prime Minister Recep
Tayyip Erdoğan.
Bayık said Ankara had “never complied” to the rules of the ceasefire
and continued to accelerate the construction of security posts, known
as “kalekol.” He said this revealed the army’s “real intention.”
The interview came two days after Kurdish-oriented Peoples’ Democratic
Party (HDP) co-chair Selahattin Demirtaş called on the PKK to lay down
its arms against Turkey, while also stressing that his call was not
enough for a final solution.
“The way to stop the PKK from being a threat is through negotiations.
If it is up to our call, I would make a call ... It’s not up to a call,
but I am making a call here: The PKK must absolutely lay down arms
against Turkey,” Demirtaş said on private broadcaster Habertürk late
July 14.
He also said the role of Öcalan is the determinant factor in the PKK’s laying down of arms.
Meanwhile, Öcalan’s attorneys, who have filed a total of 409
applications since July 27, 2011 to visit their client in İmralı, have
had their latest applications turned down by the state. They are due to
go to the western district of Gemlik on July 27 together in order to
present their newest application, news website Radikal reported on July
16.
If the state authorities once again do not allow for the meeting in
İmralı, the attorneys will hold a press conference in Gemlik.
(hurriyetdailynews.com, July 16, 2015)
Après les nationalistes, le HDP refuse aussi une coalition
Le Premier ministre turc désigné Ahmet Davutoglu, chef du parti
islamo-conservateur qui a remporté les élections législatives du 7
juin, a annoncé mercredi qu'une coalition gouvernementale n'était pas
d'actualité avec le parti pro-kurde, au lendemain du refus exprimé par
les nationalistes à un tel projet.
"Une alliance autour d'une coalition ne semble pas d'actualité avec le
Parti démocratique des peuples (HDP, pro-kurde)", a-t-il dit devant la
presse au terme d'un entretien avec les co-présidents de cette
formation, Selahattin Demirtas et Figen Yuksekdag.
M. Davutoglu a affirmé qu'il ne pensait pas qu'une alliance avec le HDP
soit "raisonnable", appelant cette formation qui a remporté une
victoire inédite en remportant 13% des voix, a "adopter une position
claire et nette contre la violence" émanant des rebelles du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK).
Il ne s'agit pas d'une surprise car le Parti de la justice et du
développement (AKP, islamo-conservateur) et le HDP avaient dès le
lendemain du scrutin, qui a privé l'AKP de sa majorité gouvernementale,
étalé leurs désaccords et s'étaient dits défavorables à une alliance
gouvernementale.
Le parti nationaliste MHP (parti de l'action nationaliste) a exclu également mardi d'entrer dans un gouvernement avec l'AKP.
Un mois après le scrutin du 7 juin, M. Davutoglu a débuté ses
consultations lundi par une rencontre avec le président du Parti
républicain du peuple (CHP, social-démocrate), Kemal Kiliçdaroglu.
Ce parti sera sans doute privilégié par l'AKP dans les prochains
contacts, la semaine prochaine, car c'est l'unique parti n'ayant pas
refusé pour l'instant une alliance, tout en posant des conditions.
Au pouvoir depuis 2002, l'AKP de M. Davutoglu et du président Recep
Tayyip Erdogan est arrivé en tête du scrutin du 7 juin, obtenant 258
des 550 sièges de députés. Il a devancé le CHP (132 sièges), le MHP (80
sièges) et le HDP (80 sièges également).
M. Davutoglu dispose depuis le 9 juillet de 45 jours pour constituer
une nouvelle équipe, sinon M. Erdogan pourra convoquer des élections
législatives anticipées.
L'AKP a lancé en 2012 un processus de paix avec le PKK et son chef
emprisonné à vie Abdullah Ocalan qui se trouve actuellement enlisé.
"Arrêter les négociations (pour une solution) reviendra à mettre fin à
la chance accordée à la paix", a commenté mercredi Sirri Süreyya Önder,
porte-parole du HDP, considéré comme la vitrine politique du PKK.
(AFP, 15 juillet
2015)
Le KCK a déclaré fin de la trève en vigueur depuis 2013

L'Union des communautés du Kurdistan (KCK), une
organisation kurde émanant du Parti des Travailleurs du Kurdistan
(PKK), a annocé qu'elle menera des actions de guérilla contre des
barrages hydroélectrique en construction dans le sud-est de la Turquie,
affirmant que ces ouvrages étaient destinés à déplacer les populations
et à aider l'armée turque plutôt qu'à fournir de l'énergie.
Les forces turques et les guérillas kurdes du PKK observent une trêve
depuis 2013 mais des épisodes de violence se sont produits ces derniers
mois alors que le processus de paix entre les protagonistes s'enlise.
"A partir de maintenant, tous les barrages et véhicules utilisés pour
les travaux de construction seront la cible des forces de notre
guérilla", a averti la KCK, mettant en demeure les entreprises engagées
dans ces nouveaux projets de quitter la zone.
L'opinion publique doit savoir que "les forces de notre guerilla
utiliseront leur droit à la résistance contre la construction de
barrages et de postes à des fins militaires", a averti l'organisation.
Entretemps, un homme a été tué et deux blessés dans la province
d'Ardahan (nord-est) lors d'un échange de tirs entre l'armée et des
guérillas du PKK, selon l'agence Dogan. (AFP, 12 juillet
2015)
Les Kurdes chassent l'EI d'une localité du nord
Les forces kurdes syriennes, appuyées par
les frappes de la coalition internationale, ont chassé mercredi les
derniers combattants du groupe extrémiste Etat islamique (EI) de la
localité d'Aïn Issa, ont rapporté un parti kurde et une ONG.
"Aïn Issa a été libérée et les combattants de l'EI en ont été chassés.
La localité est totalement sous le contrôle des Unités de protection du
peuple kurde (YPG) après la mort de dizaines de mercenaires", a affirmé
sur Twitter le PYD, principal parti kurde de Syrie qui chapeaute cette
milice armée.
Le 23 juin, les forces kurdes s'étaient emparées de cette localité
située à seulement 55 km au nord de la ville de Raqa, "capitale" de
l'EI en Syrie. Mais, ne s'avouant pas vaincu, l'EI l'a attaquée de
nouveau lundi.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a rapporté de son
côté que les forces kurdes "contrôlent désormais la totalité d'Aïn Issa
et effectuent un ratissage de la localité à la recherche de membres de
l'EI qui y
seraient encore cachés".
La bataille qui oppose les Kurdes au groupe jihadiste est un des multiples fronts de la guerre qui ravage la Syrie.
Les YPG sont appuyées largement par les frappes de la coalition
antijihadiste dirigée par Washington depuis septembre dernier, leur
permettant de capturer des villes et des bases et d'avancer dans la
province septentrionale de Raqa, fief de l'organisation ultraradicale.
La coalition a ainsi indiqué mercredi dans un communiqué avoir procédé
mardi à 15 frappes aériennes dans le nord de la Syrie, dont sept dans
le secteur de Tall Abyad, ville frontalière de la Turquie située à 45
km d'Aïn Issa et qui a été prise aux jihadistes par les YPG en juin. (AFP, 8 juillet
2015)
HDP co-chair Demirtaş makes assets public once again
Peoples’ Democratic Party (HDP) co-chair Selahattin Demirtaş has filed
his declaration of property to parliament, around one year after making
his asset holdings public.
The HDP announced Demirtaş’s initiative in a written statement released
on July 6. According to the statement, Demirtaş has a house in his
hometown Diyarbakır (worth 260,000 Turkish Liras) and two automobiles -
a Skoda (worth 55,000 liras) and an Audi (worth 135,000 liras).
In the run-up to presidential elections in August 2014, Demirtaş, one
of the two candidates competing with President Recep Tayyip Erdoğan,
had filed his declaration of property to the Supreme Election Board
(YSK).
Accordingly, Demirtaş now owns fewer properties than he held last year.
The 2014 declaration showed he had a house in his hometown Diyarbakır,
an office which he used as his own law office in Diyarbakır (worth
100,000 liras), two automobiles – both Audis – he used during his
party-related work, as well as a Skoda used by his spouse, Başak
Demirtaş.
(hurriyetdailynews.com, July 6, 2015)
Who used this ISIL terrorist to bomb the HDP rally?
The veil of mystery is being lifted from Islamic State of Iraq and the
Levant (ISIL) terrorist Orhan Gönder, who planted a bomb at a Peoples’
Democratic Party (HDP) rally in Diyarbakır before the June 7 election,
causing four deaths.
Facts that came out from the persistent follow-up of our colleague
İdris Emen have raised thoughts that a very complicated network of
relations may be present beyond this act.
First let us congratulate Emen for this successful journalism. Then
let us take a look at stories published in daily Hürriyet:
The person who recruited Gönder for ISIL fought in Syria and went back
to his hometown, Adıyaman. The police did not monitor this person,
though they watched this person influence young people, despite
parental warnings.
Right before Gönder joined ISIL and disappeared, his family went to the
police and told them their concerns. The police again watched the
situation, interrogated the young person and released him.
When Gönder disappeared, his family even reached Prime Minister Ahmet
Davutoğlu and informed authorities that they suspected their son had
joined ISIL, but the police and the National Intelligence Organization
(MİT) were not able to track him.
While Gönder was wanted by state security forces, he came back to his
country and went to Diyarbakır. He obtained a bomb from some people
over there and he caused the death of four people with his terror
attack.
We learned from Emen’s story at daily Hürriyet that, during his time in
Diyarbakır, he was taken from his hotel by the police; he was notified
that he was a draft evader and he was released. Whereas experts state
that Gönder’s name should have been included in the list of “missing
persons associated with terror” but according to a statement by the
Diyarbakır police dated June 26, there was no information about him
“preparing for an illegal act.”
How can this be true? The information that he had joined ISIL was given
to the Adıyaman police, even the prime minister was informed, but did
the Adıyaman police keep this information to itself? Why did the police
intelligence not share this information with other departments?
There could be a negligence of duty in this case, but there is more
than one negligent action in this incident. Starting from Gönder’s
recruitment to ISIL to his family informing the police of this, there
is a series of negligence.
Conspiracy theories may be misleading but when so much negligence pools on one person, then there should be a meaning to it.
There is a profile that is “extremely suitable to be used” and this negligence series may be pointing to the “being used” part.
The whole problem is indeed finding who used him. What we need to look
for here is who was expecting to benefit from this attack and who
protected him until he planted bombs in Diyarbakır.
I have a guess but I do not have any information to prove this, so I cannot write my guess.
Who do you think protected and used him?
If the region went into turmoil after the bombings in Diyarbakır, if
there were more deaths, what kind of an effect would this have had on
election results?
Would it have been more difficult or easier for the HDP to cross the threshold?
There are a series of questions here and this time this incident should not be left as another one the “unsolved cases.”
(hurriyetdailynews.com, July 6, 2015)
Les Kurdes chassent de nouveau les jihadistes de l'EI de Tall Abyad
Les combattants kurdes ont chassé mercredi de la ville syrienne de Tall
Abyad, frontalière de la Turquie, les jihadistes du groupe Etat
islamique (EI) qui s'y étaient infiltrés la veille, a affirmé une ONG.
"Les forces kurdes ont chassé les jihadistes de l'EI du quartier de
Tall Abyad où ils avaient pénétré (mardi). Au cours des affrontements
mercredi, les Kurdes ont perdu trois combattants et leurs adversaires
quatre", a déclaré le directeur de l'Observatoire syrien des droits de
l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.
Les jihadistes avaient pris mardi le contrôle d'un quartier de l'est de
cette ville, selon l'OSDH et les Unités de protection du peuple kurde
(YPG).
Le porte-parole du YPG, Redur Khalil, a confirmé que la ville était de
nouveau totalement aux mains des forces kurdes. "Les membres de Daech
(acronyme en arabe de l'EI) entrés dans le quartier de Mashour
al-Fawqani ont été éliminés ou chassés de quartier".
Selon lui, trois jihadistes sont morts au combat et un quatrième a perdu la vie en faisant détonner sa ceinture explosive.
Les YPG, épaulées par des rebelles syriens, avaient pu après deux
semaines de combats reprendre le 16 juin la ville, qui se trouvaient
aux mains de l'EI depuis plus d'un an. Les combattants au sol
bénéficiaient du soutien aérien de la coalition internationale
anti-jihadiste conduite par les États-Unis.
Les accrochages avaient poussé des dizaines de milliers de personnes à
fuir dans le chaos vers la Turquie, mais après la victoire kurde,
beaucoup sont revenues chez elles.
La perte de Tall Abyad, qui était l'un des deux principaux points de
passage empruntés par l'EI vers la Turquie, pour le transit des armes
et des combattants, avait constitué le plus grand revers des jihadistes
en Syrie.
Toujours dans le nord de la Syrie, un raid de l'aviation militaire sur
un quartier rebelle d'Alep, mardi soir, a causé le mort de 11
personnes. Les avions ont largué des barils d'explosifs, selon l'OSDH.
Au total, dans le pays, 40 personnes ont péri mardi en raison de
frappes menées avec ces engins explosifs, dont 11 à Douma, dans la
banlieue rebelle de Damas, et 18 dans la province d'Idleb (nord-ouest),
selon l'Observatoire. (AFP, 1 juillet
2015)
Conference on International Mobilisation to Rebuild Kobanê
01 July 2015 hosted by the European Parliament
ROOM P7C050
Interpretation: EN, FR, DE, Turkish, Kurdish
09.00 -09.45:
Introductory remarks by. MEP Jean LAMBERT, Group of the Greens/European
Free Alliance & MEP Gabriele ZIMMER, Chair, Confederal Group of the
European United Left - Nordic Green Left & Fayik YAGIZAY, HDP
Representative for the Council of Europa
• Welcome Video-Speech by President Martin SCHULZ, President of the European Parliament
• Presentation on the current situation in Kobanê by Enver MUSLUM, Co-President of Kobanê
• Short Video on Kobanê before and after ISIS attack
09.45 – 10.00
The EU response to the current situation in Kobanê
• Vassilis BONTOSOGLOU, Former Ambassador to Syria, Head of the EEAS (European External Action Service) Division for Middle East
10.00 – 10.50
Key note speakers
• MEP Marie-Christine VERGIAT, Confederal Group of the European United Left - Nordic Green Left Democrats
• MEP Eleni THEOCHAROUS, Group of the European People's Party (Christian Democrats)
• MEP Dimitrios PAPADIMOULIS, Vice-President of the EP and Confederal Group of the European United Left - Nordic Green Left
• MEP Josef WEIDENHOLZER, Group of the Progressive Alliance of Socialists and Democrats
• MEP Izaskun Bilbao BARANDICA, Vice-Chair, Group of the Alliance of Liberals and Democrats for Europe
10.50 – 11.30 Session I
Ensuring a safe return to a normal life
(Master Plan Projects for Reconstruction, Demining, Infrastructure,
Access to Water and Sanitation, Education, Women, Health Care and
Return of Refugees of Kobanê)
Moderator: Michelle ALISSON, Kobanê Reconstruction Member
• Mr. Mustafa EBDI and Ms. Shifen MAHMOUD, Reconstruction Board
• Mr Ramazan AKKOC and Mr. Herdem DOGRUL (Union of Chambers of Turkish Engineers and Architects- TMMOB)
11.30 – 12.45 Session II
Exchanges of views with International Institutions,
Moderator: Adem UZUN, Reconstruction Board Europa
• MEP Brando BENEFEI, Group of the Progressive Alliance of Socialists and
International NGOs
• Mr. Firat Anli, Co-Mayor of Diyarbakir Municipality
• Mr Eric Lavelaine, Architectes de l'urgence (UIA)
• Ms. Selma Benkhalifa, Reconstruction-Development-Peace (RDP-Middle East)
• Mr. Antoni Luís Trobat, CIEMEN - Catalonia
• Mr. Vahdettin Kiliç, Heyva Sor a Kurdistanê
• Mr. Farzad Daniel, Churches Union
• Mr. Andreas Juul Johansen, Article 25-UK
• Ms. Mika Minio-Paluello, Platform London
• Mr. Ferhat Hasan Yirik, Association of Kurdish Employers in Europe (AKEE)
• Mr. Mark Dickson, HALO Trust
International Humanitarian - NGO
• Ms. Katherine Grace Kramer, Geneva Call – Switzerland
• Mr. Frederic Maio, Handicap International
• Ms Josephine Dresner, MAG International
• Mr. Sulaiman Mukahhal, IMMAP
• Mr. Veysel Ayhan, IMPR Humanitarian
• Mr. Martin Glasenapp, Medico International
12.45 - 13.30 Session III
Assessment in liberated areas and in areas with remaining low intensity violence
Moderator: MEP Branislav ŠKRIPEK, European Conservatives and Reformists Group
• Mr. Abdulkarim OMAR, Vice-Chair of Cizre Canton Administration
• Mr. Bassam ISHAK, President of Syriac National Council
• Mr. Hussen AZZAM, Vice-Chair of Cizre Canton Administration
• Mr. Said HASAN, Chair of the Êzîdî Council in Sinjar
Discussion by Audiences
13.30 - 14.00 Session IV
Conclusion of the Conference and Final Resolution
• MEP Marie-Christine VERGIAT, Confederal Group of the European United Left - Nordic Green Left Democrats
• Reconstruction Board Member; Mr. Mustafa ABDI, Ms. Alokmen UYANIK, Mr. Huseyin YILMAZ, Mr. Necati HARMANKAYA
Minorités
/ Minorities
Une réaction des diasporas contre Europalia-Turquie
Comment le Roi des Belges peut-il accueillir en "ami" et en grande pompe
le président d’un Etat qui ne veut pas renoncer à ce génocide?
Le 18 juin dernier, rompant près d’un siècle de
silence, le gouvernement belge a entendu l’appel lancé, il y a 17 ans,
par le sénat et reconnu le génocide des Arméniens de 1915.
Dans la continuité de l’Etat ayant perpétré ce génocide ainsi que
l’élimination systématique des autres minorités présentes sur son
territoire, tels que grecques, araméennes, syriaques, chaldéennes,
assyriennes, juives, etc., les gouvernements turcs successifs ont
continué le travail d’extermination débuté il y a plus d’un siècle en
détruisant toutes traces culturelles de ces peuples.
En 1994, la Belgique a invité la Turquie dans le cadre d’Europalia. Un
an plus tard, le gouvernement annule en raison, notamment, de violences
massives injustifiables exercées contre la minorité kurde.
20 ans plus tard, l’invitation a été renouvelée pour l’année 2015,
année de la commémoration du centenaire du génocide des Arméniens, (le
choix de la date ne devant rien au hasard) alors que la situation des
minorités non-musulmanes en Turquie ne s’est pas améliorée et que ses
dirigeants, de plus en plus autoritaires, soutiennent la terreur dans
la région.
Maintenant que la Belgique a reconnu le Génocide, comment notre Roi
peut-il accueillir en « ami » et en grande pompe le président d’un Etat
qui ne veut pas renoncer à ce génocide?
Si l’Allemagne fédérale n’avait pas admis sa responsabilité dans la
Shoah et condamné le nazisme, la Belgique lui aurait-elle offert les
vitrines d’Europalia ?
Nous, citoyens belges, sommes inquiets de la menace que représente le
fait d’accueillir au plus haut niveau un gouvernement négationniste.
Monsieur le Premier ministre, il est encore temps d’éviter à notre pays
et à son souverain le déshonneur et l’estompement de nos valeurs.
Annulez Europalia Turquie !
Bruxelles, le 27 juillet 2015
Comité National Arménien de Belgique (CDCA), Contact : cdca.be@gmail.com
Féderation des Araméens de Belgique, Contact : arameens@gmail.com
European Syriac Union (ESU), contact@esu.cc
Institut Kurde de Bruxelles, Contact : info@kurdishinstitute.be
Comité de Soutien aux Chrétiens d’Orient (CSCO), Contact : cosochorbe@gmail.com

Le texte complet de la résolution du parlement belge sur le génocide arménien*

A. vu la Convention des Nations Unies du 9 décembre 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide;
B. vu la résolution du Parlement européen du 18 juin
1987 sur une solution politique de la question arménienne(1) et la
résolution du Parlement européen du 12 mars 2015 sur le rapport annuel
sur les droits de l’homme et la démocratie dans le monde en 2013 et sur
la politique de l’Union européenne en la matière(2);
C. vu la résolution du Sénat du 26 mars 1998 relative au génocide des Arméniens de Turquie en 1915(3);
D. rappelant que cette résolution invite le
gouvernement turc à reconnaître la réalité du génocide perpétré en 1915
par le dernier gouvernement de l’empire ottoman;
E. vu le protocole sur l’établissement de relations
diplomatiques entre la République d’Arménie et la République de
Turquie, ainsi que le protocole sur le développement des relations
entre la République d’Arménie et la République de Turquie signés à
Zurich le 10 octobre 2009;
F. vu la résolution du Parlement européen du 15 avril 2015 sur le centenaire du génocide arménien (4);
G. vu la résolution du Parlement flamand du 22 avril
2015 relative à la commémoration du centenaire du génocide arménien,
reconnaissant le génocide arménien(5);
H. considérant que l’année 2015 marque le centième anniversaire du génocide arménien dans l’Empire ottoman;
I. considérant que de plus en plus d’États membres
de l’UE, de parlements nationaux et de parlements des entités fédérées
reconnaissent le génocide arménien perpétré dans l’Empire ottoman comme
un fait historique;
J. considérant que la prévention de nouvelles
guerres et de nouveaux crimes contre l’humanité était l’un des moteurs
essentiels du processus d’intégration européenne;
K. considérant qu’en 2009, la Turquie et l’Arménie
ont entamé un processus de normalisation diplomatique et ont signé à
Zurich des protocoles relatifs à l’établissement et au développement de
relations;
L. considérant qu’il est d’une grande importance
d’entretenir le souvenir du passé, puisqu’il ne peut y avoir de
réconciliation sans vérité ni oeuvre de mémoire;
M. prenant acte des propos tenus par le premier ministre en séance plénière, le 18 juin 2015(6):
“Monsieur le président, chers collègues, les
relations entre l’histoire et l’avenir sont parfois compliquées. Il y a
quelques heures, nous étions à Waterloo pour commémorer une partie
importante de l’histoire de notre continent. Je veux être très clair,
ma position est connue et sans équivoque: j’estime que les événements
tragiques survenus entre 1915 et 1917, et dont le dernier gouvernement
de l’Empire ottoman est responsable, doivent être qualifi és de
génocide. Telle est la position du gouvernement belge. J’ajoute
également qu’il est crucial pour l’avenir – comme vous l’avez déclaré –
d’encourager les initiatives favorables à la réconciliation. Un
dialogue est essentiel pour l’avenir. À cet égard, je voudrais
également me réjouir des évolutions dans les discours officiels des
gouvernements concernés, notamment à travers de l’expression de
condoléances qui ont été exprimées. Nous savons très bien, en Europe, à
quel point la réconciliation est importante. Nous sommes une terre, un
continent, un espace où des peuples se sont fait la guerre d’une
manière tragique et dramatique. Nous avons, en Europe, connu le
fascisme, le totalitarisme. Il a été possible, grâce au dialogue, à la
tolérance, à l’ouverture et au respect d’inscrire le futur des peuples
européens dans le cadre de l’idéal européen et du projet européen. Il
appartiendra à des juridictions nationales ou internationales de se
prononcer sur ces sujets. Comme vous l’avez fait, je veux rappeler
l’expression, au départ du Sénat en 1998, puisqu’une résolution
invitait déjà le gouvernement turc à reconnaître le génocide perpétré
par le gouvernement de l’empire ottoman. Cette résolution faisait
référence, de manière explicite, à la résolution du Parlement européen
de 1987. Je pense que les questions qui ont été posées et les réponses
qui y ont été apportées donnent l’occasion au gouvernement de notre
pays d’exprimer, avec clarté et avec force, une position sur ce sujet
délicat.”.
DEMANDE AU GOUVERNEMENT FÉDÉRAL:
1. de participer à la commémoration du centenaire du
génocide arménien, et ce, dans un esprit de solidarité européenne et de
justice;
2. de reconnaitre que, d’un point de vue historique
et moral, la Turquie actuelle ne saurait être tenue pour responsable du
drame vécu par les Arméniens de l’Empire Ottoman;
3. de condamner tous les cas de crimes contre
l’humanité et de génocides, et de réprouver toute remise en question de
leur existence;
4. de rendre hommage à la mémoire des victimes innocentes de tous les génocides et crimes contre l’humanité;
5. de plaider pour qu’une prévention en temps utile
et une répression effective des génocides et des crimes contre
l’humanité fassent partie des priorités majeures de la communauté
internationale et de l’Union européenne;
6. de considérer les déclarations du président de la
République de Turquie, M. Recep Tayyip Erdoğan, et de son premier
ministre, M. Ahmet Davutoğlu, par lesquelles les deux hommes ont
exprimé leur empathie et reconnu que des exactions avaient été commises
contre les Arméniens ottomans, comme une avancée positive;
7. d’encourager la Turquie à profi ter de l’occasion
importante offerte par la commémoration du centenaire du génocide
arménien pour fournir de nouveaux efforts en vue d’affronter son passé,
notamment en ouvrant ses archives, pour reconnaître le génocide
arménien et ouvrir ainsi la voie à une véritable réconciliation entre
les peuples turc et arménien;
8. d’encourager l’Arménie et la Turquie à prendre
exemple sur la réconciliation des nations européennes et à privilégier
une stratégie mettant au premier plan la réconciliation entre leurs
peuples; ne doute pas que cela contribuera à une réconciliation
historique des peuples arménien et turc dans un esprit de sincérité et
de respect;
9. de soutenir les initiatives d’organisations
sociales en Turquie et en Arménie qui oeuvrent à la normalisation des
relations entre les deux pays;
10. d’exhorter la Turquie et l’Arménie à normaliser
leurs relations en ratifi ant et en exécutant sans réserve les
protocoles sur l’établissement de relations diplomatiques, en ouvrant
leurs frontières et en s’efforçant d’améliorer leurs relations, en
particulier en ce qui concerne la coopération transfrontalière et
l’intégration économique;
11. de transmettre la présente résolution au Conseil
européen, à la Commission européenne, à la haute représentante de
l’Union pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, à la
Cour européenne des droits de l’homme, aux gouvernements et aux
parlements des États membres, ainsi qu’au gouvernement et au Parlement
de la République d’Arménie, et au gouvernement et au Parlement de la
République de Turquie.
Bruxelles, le 23 juillet 2015
Le président de la Chambre
des représentants,
Siegfried BRACKE
La greffière de la Chambre
des représentants,
Emma DE PRINS
*L'ensemble des documents parlementaires liés (discussions en commission, autres projets de résolutions
et propositions d'amendements) est disponible sur http://www.dekamer.be/kvvcr/index.cfm?language=fr
Génocide arménien: Ankara accuse le Parlement belge de diffamation
Le Ministère turc des affaires étrangères a publié un communiqué de presse
concernant la décision sur les événements de 1915 adoptée par la
Chambre des représentants de Belgique.
Il accuse le Parlement belge d'avoir diffamé l'identité et l'histoire turques:
"La Turquie a été une fois de plus accusé injustement par la décision
sur la "commémoration du centenaire du génocide arménien" adoptée par
la Chambre des Représentants de Belgique, le 23 juillet 2015. Cette
décision a déformé les faits historiques et ignoré la loi.
"Ladite décision constitue le dernier maillon des activités qui se sont
transformés en une campagne visant à diffamer l'identité et l'histoire
turques depuis l’an 2015 dans le pays mentionné. La déclaration du
Premier ministre de Belgique, Charles Michel, le 18 juin 2015;
pratiques anti-démocratiques incompatibles avec les droits et les
libertés fondamentales, en particulier avec la liberté d'expression à
laquelle les politiciens qui expriment différents points de vue ont été
soumis; et enfin la grave situation qui a émergé avec la décision de la
Chambre des représentants de Belgique du 23 juillet 2015; ont été
regrettés par la communauté turque en Belgique et ont atteint un stade
affectant profondément nos relations bilatérales.
"Il est difficile de comprendre que, à une époque où l'Europe est
confrontée à des défis graves, y compris la crise économique, la
Chambre des représentants déploie ses efforts, nécessaires pour assurer
le bien-être de ses citoyens, sur un sujet qui est étranger à la nature
des relations turco-belge et sur lequel il n'y a pas de consensus
historique, juridique, académique ou politique et agit comme si elle
était son porte-drapeau.
"Il doit être entendu que cette décision et d'autres semblables ne
servent pas les intérêts de la réconciliation turco-arménienne en
aucune façon. Nous condamnons fermement cette décision accusant
injustement notre histoire et ignorant les faits historiques et la
mémoire de la nation turque."
Génocide arménien: le Parlement belge a sauvé le soldat Emir Kir!
Les députés belges ont adopté jeudi soir à une large
majorité une résolution sur le génocide des Arméniens par les Ottomans
pendant la Première guerre mondiale, un texte appelant à la
réconciliation, mais qui devrait déplaire à Ankara et Erevan.
La résolution, votée par l'ensemble des députés
présents moins huit abstentions, ne reconnaît pas explicitement le
caractère de génocide aux massacres et déportations d'Arméniens dans
l'Empire ottoman qui ont fait plus de 1,5 million de morts, selon
l'Arménie.
Mais, dans ses attendus, elle fait référence à une
déclaration le mois dernier par le Premier ministre libéral francophone
Charles Michel.
"J'estime que les événements tragiques survenus
entre 1915 et 1917, et dont le dernier gouvernement de l'Empire ottoman
est responsable, doivent être qualifiés de génocide. Telle est la
position du gouvernement belge", avait déclaré en séance plénière de la
Chambre des députés le chef du gouvernement belge.
Ces propos avaient été immédiatement condamnés par
le ministère turc des Affaires étrangères, qui les avait qualifiés de
"ni acceptables, ni excusables". Ankara refuse le terme de génocide et
évoque une guerre civile, dans laquelle 300 à 500.000 Arméniens et
autant de Turcs ont trouvé la mort.
La prise de position du Premier ministre engage la
Belgique et le rôle du Parlement "n'est pas de montrer du doigt" ou de
"stigmatiser", a expliqué mercredi, lors du débat le député libéral
Denis Ducarme. Sans convaincre les huit députés abstentionnistes, tous
de l'opposition de gauche, du centre ou écologiste, qui auraient
préféré un texte plus explicite.
La résolution demande prudemment en premier lieu au
gouvernement belge de "reconnaitre que la Turquie actuelle ne saurait
être tenue pour responsable du drame vécu par les Arméniens de l'Empire
Ottoman". Elle ne vise "pas le peuple turc, ni les Turcs de Belgique",
a insisté M. Ducarme. Des élus belges d'origine turque, dont le député
socialiste Emir Kir, ont longtemps rechigné à utiliser le terme de
génocide. Poussé par son parti, M. Kir a finalement voté la résolution.
Le texte demande au gouvernement belge "d'encourager
la Turquie à profiter de l'occasion importante offerte par la
commémoration du génocide arménien pour fournir de nouveaux efforts en
vue d'affronter son passé (...) pour reconnaître le génocide arménien
et ouvrir ainsi la voie à une véritable réconciliation entre les
peuples turc et arménien". (AFP, 23 juillet 2015)
Les jeunes Arméniens de Belgique déçus de la résolution sur le génocide
Plusieurs jeunes Arméniens de Belgique ont pris la plume pour exprimer
leur "profonde déception" face à la résolution qui doit être votée à la
Chambre pour commémorer le génocide arménien. Ils dénoncent dans une
carte blanche "un texte de compromis, ambigu et truffé d'amalgames".
"Le 18 juin dernier, nous avons accueilli avec un grand soulagement la
déclaration politique de notre Premier Ministre dans l'enceinte du
Parlement fédéral, lors de laquelle il a reconnu, sans ambiguïté et au
nom du gouvernement belge, le génocide des Arméniens", écrivent-ils.
La reconnaissance du génocide par le Parlement constituait donc "la
suite logique", mais le texte finalement retenu, celui de la majorité,
suscite leur mécontentement et les pousse à demander des modifications,
en vain.
"Il en résulte un texte qui, d'une part, se contente de commémorer le
génocide tout en refusant de clarifier sa reconnaissance et, d'autre
part, stipule la non responsabilité historique et morale de la Turquie
actuelle dans les évènements de 1915", constatent ces jeunes Arméniens,
qui qualifient cette position d'"indéfendable". "En continuant à nier
le génocide des Arméniens, des Araméens et des Grecs pontiques, les
autorités turques se font les héritiers de l'Empire Ottoman."
"Plus qu'une occasion manquée, il consacre l'ambiguïté et véhicule des amalgames dangereux", concluent-ils. (Belga, 23 juillet 2015)
Entretien sur la reconnaissance du génocide arménien et Europalia
Entretien : Marie-Cécile Royen
Le Vif/L'Express, 17 juillet 2015
Ancien président du Comité des Arméniens de Belgique, Michel Mahmourian
est déçu par la résolution de la majorité-SP.A sur le génocide
arménien. Adoptée en commission le 7 juillet, elle devait être adoptée
sans coup férir ce jeudi 16 juillet. Un entretien sans concession.
Le Vif/L’Express : Le Premier ministre, Charles Michel (MR), et le
ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders (MR), ont fait
allusion à l’absence de jugement judiciaire à propos du génocide
arménien, tout en reconnaissant celui-ci. Idem dans la résolution de la
majorité à la Chambre. Pourquoi ?
Michel Mahmourian : Ce que l’on voit, ici, c’est des pas en arrière et
des gesticulations curieuses pour adoucir l’humeur de la partie turque.
Dès le moment où la Belgique a offert la vitrine Europalia à la Turquie
en 2015, il est évidemment difficile d’entretenir le débat sur une
question qui, on peut le comprendre, va rendre assez compliqués les
rapports entre non seulement la Turquie et Europalia, mais aussi entre
la Turquie et le ministère des Affaires étrangères, puisque Didier
Reynders est administrateur d’Europalia et qu’il est manifestement
celui qui, au sein d’Europalia, a été le plus heureux de la décision
d’attribuer cette vitrine à la Turquie. On peut imaginer le camouflet
pour le gouvernement belge si la Turquie renonçait à venir ! Je ne
crois pas que c’est de leur libre volonté que les responsables de la
majorité ont agi ainsi. Cela dit, les gestes de justice envers les
victimes avaient déjà été posés par le Sénat en 1998, par les
déclarations reconnaissant le génocide arménien du Premier ministre Guy
Verhofstadt (NDLR : Open VLD) et des Affaires étrangères Karel De Gucht
(NDLR : Open VLD), en 2002 et 2004, et par la présence de notre
ambassadeur à la cérémonie du centenaire à Erevan, le 24 avril dernier.
Il est bien triste de voir que notre pays se soit mis dans cette
situation alors qu’ailleurs, on a vu des déclarations bien plus nettes
: France, Allemagne, bien sûr, le pape François. Pauvre Belgique !
Comment avez-vous vécu la minute de silence, au choix, pour les
victimes du génocide arménien ou pour les migrants noyés en
Méditerranée ?
Au fond, tout vient de là. L’initiative émanait du parti Ecolo. On
aurait pu se dire que le génocide arménien n’était pas de la compétence
du parlement bruxellois. Je peux assez bien comprendre que le président
du parlement bruxellois n’y ait pas pensé lui-même. Voilà, il a fallu
ce test-là pour que l’opinion ouvre les yeux sur une situation qui
était connue de tous mais qui n’avait apparemment pas choqué. Il était
temps de se rendre compte que certains élus régionaux sont en réalité
des élus de l’étranger et obéissent à des ordres qui ne sont pas ceux
de l’électeur national. Cela a enclenché un mouvement d’opinion assez
puissant pour aboutir à l’exclusion d’une députée du CDH (NDLR :
Mahinur Özdemir). Le parti socialiste prend son temps, il a même fait
appel à un thérapeute, Simone Susskind. Elle semble assez optimiste et
pense qu’elle arrivera à faire avaler la coupe amère à certains élus
turcs de son parti. Je lui souhaite bonne chance mais j’ai quand même
certains doutes. Là encore, on peut s’étonner que le Parti socialiste
tienne à ce point à conserver la sympathie de négationnistes. Je
n’aimerais pas être socialiste pour le moment car ce ne doit pas être,
du point de vue de la conscience, confortable. Le Parti socialiste a
aussi déposé une proposition de résolution. Si cette proposition était
adoptée, Emir Kir serait peut-être invité très chaudement à voter pour
mais, heureusement pour le Parti socialiste, ce n’est pas cette
proposition qui a été adoptée, c’est celle de la majorité. Il est bien
plus aisé pour Emir Kir de s’abstenir éventuellement, puisqu’il est
normal pour un député de l’opposition de ne pas voter en faveur d’une
proposition de la majorité. En tout cas, pour l’Arménien que je suis,
c’est réconfortant de voir à quel point la presse, c’est-à-dire
l’opinion publique, a vraiment cherché à percer l’obscurité de cette
communauté turque qui vit repliée sur elle-même.
Quelle est, selon vous, l’étape suivante ?
D’abord, faire cesser ce génocide qui continue sous la forme du
négationnisme. Avec la proposition de loi d’Olivier Maingain et Georges
Dallemagne (NDLR : FDF, CDH), on doit, en principe, passer à l’étape
suivante : introduire dans le code pénal une extension de la loi du 23
mars 1995 qui réprime la négation de la Shoah et faire en sorte que la
négation du génocide perpétré par les Jeunes-Turcs de l’Empire ottoman,
de même que le génocide commis par le Hutu Power au Rwanda, soient
également pénalisés. Cela va permettre de sanctionner de façon plus
rapide ceux qui, éventuellement, se compromettraient encore à tenir des
propos négationnistes – je songe à des visites d’hommes politiques
turcs qui viendraient agiter leurs ressortissants chez nous – et
sanctionner des propos diffusés sur les réseaux sociaux en langue
turque. Avec une extension de cette loi, notre pouvoir judiciaire aura
les moyens d’intervenir et on ne sera plus dans l’embarras comme on l’a
été lorsque Emir Kir a été reconnu négationniste par un tribunal civil
belge. On aurait pu éviter au Parti socialiste un mauvais pas si on
avait pu mettre sous son nez un article du code pénal.
Cette proposition de loi Maingain-Dallemagne a-t-elle des chances d’être adoptée ?
Il ne faudra pas trop en parler avant la fin d’Europalia Turquie, ce ne
sera pas opportun aux yeux de la majorité, mais je ne vois pas pourquoi
ça n’évoluerait pas positivement l’année prochaine. Depuis 2003, une
convention du Conseil de l’Europe sur la cybercriminalité demande aux
Etats membres d’étendre leur législation pénale pour réprimer la
propagation de propos racistes, xénophobes et négationnistes. C’est
pour faire appliquer cette convention qu’en 2005, le gouvernement avait
déposé un projet de loi qui a donné lieu à un vote à la Chambre, mais
qui a été bloqué au Sénat parce que la ministre de la Justice (NDLR :
Laurette Onkelinx, PS) a encommissionné le dossier. On a reculé parce
qu’on a compris que cela pourrait gêner un certain électorat.
Ce projet a été aussi contesté parce qu’il heurtait la liberté d’expression...
Ce n’est pas un problème de liberté d’expression mais de criminalité.
Le fait de répéter à l’envi que les Arméniens sont les pires ennemis de
la Turquie, que c’est à cause d’eux qu’il y a eu des morts turcs et
musulmans pendant la Première Guerre mondiale, entretient
l’agressivité, voire la haine.
Le projet de résolution de la majorité, qui a été négocié avec Ankara,
insiste sur l’innocence de la Turquie. Celle-ci craint-elle les
réparations aux victimes ?
Du côté européen et académique, on sait bien que l’Empire ottoman et la
Turquie, c’est la même chose. Plus exactement, l’Empire ottoman, une
fois que les Jeunes-Turcs ont pris le pouvoir, c’était déjà la Turquie.
Si on avait pu retrouver de son vivant le Dr Mengele (NDLR : médecin
tortionnaire du régime nazi) avec un passeport et un faux nom,
peut-être un faux nez s’il avait subi une opération chirurgicale, ce
serait toujours le Dr Mengele. Nous avons un Etat qui a essayé de se
maquiller, tout le monde le sait. Dire que la Turquie n’est pas
responsable est déjà la preuve qu’on se laisse aller à des
compromissions. Or, lorsqu’un crime est établi, il y a forcément la
nécessité de faire passer la justice. On ne sort pas d’un génocide sans
payer sa dette à la civilisation et, bien sûr, aux victimes. Qu’on ne
demande pas aux Arméniens – qui sont-ils d’ailleurs et qui parle en
leur nom ? – de dicter leurs conditions. Cette affaire n’est pas un
litige bilatéral entre les Arméniens et la Turquie. C’est une question
qui se situe au niveau international. Si la Turquie veut redevenir un
pays fréquentable, un pays que l’on considère comme honnête et avec qui
on veut avoir des relations normales, elle doit faire en sorte que
chacun considère qu’elle a effacé l’infamie.
Regards sur Génocide arménien: Özgüden critique les partis politiques belges
Regards, la revue du Centre communautaire laïc juif
en Belgique, vient de publier dans son numéro de juillet 2015 une série
d'interviews sur la reconnaissance du génocide arménien au sein de
plusieurs partis politiques belges. Les points de vue de plusieurs
défenseurs des droits de l'Homme paraissent dans deux pages de ce
numéro, notamment ceux du journaliste Mehmet Köksal, du politologue
Pascal Dewit, de l'ancienne sénatrice PS Sfia Buarfa, du rédacteur en
chef de la revue Politiques, Henri Goldman, ainsi que Dogan Özgüden,
rédacteur en chef d'Info-Türk. Ci-après, nous publions les points de
vue d'Özgüden. On peut demander ce numéro de Regards au numéro: 02-543
02 81


HDP deputy urges prosecutors to act against hate speech in Turkey
A number of examples of hate speech have turned into hate crimes in
Turkey in recent weeks and no prosecutor has so far taken the
initiative regarding these statements and crimes, Peoples’ Democratic
Party (HDP) Istanbul deputy Garo Paylan has stated.
“Each hate speech crime going unpunished pushes people targeted by hate
speech to the ‘dove’s skittishness’ and lays the ground for hate
crimes,” Paylan said on July 9 at a press conference at parliament.
“Dove’s skittishness” is a phrase used by slain Armenian journalist
Hrant Dink in his final article in his bilingual Agos newspaper,
expressing his feeling of being terrorized just days before he was
killed on Jan. 19, 2007.
Laying ground for murders
“The recent discourses aiming to create hatred and enmity against the
Armenian community in Kars and Ankara and LGBTI individuals in Ankara
constitute a clear and imminent threat against the right to life,”
Paylan said, also referring to recent attacks against Korean tourists
in Istanbul, mistaken by Turkish ultranationalists for Chinese people.
“It is obvious that ‘poisoned’ phrases and discourses have prepared the
ground for murders in Turkey’s recent history,” Paylan said, listing a
number of incidents including the killing of Father Andrea Santoro in
February 2006 as he prayed in his church in the Black Sea city of
Trabzon, as well as the killings at the Zirve Publishing House in
Malatya in April 2007, when three missionaries were tied up and
tortured before having their throats slit.
‘Facts’
Paylan also referred to four particular recent incidents, including
when the head of the local branch of the far-right “Idealist Hearths”
(Ülkü Ocakları), which has close links with the Nationalist Movement
Party (MHP), Tolga Adıgüzel, indicated that his group would “hunt for
Armenians” in Kars after world-renowned pianist Tigran Hamasyan
performed a concert at the nearby ruins of Ani, on the border with
Armenia.
“What should we do now? Should we start a hunt for Armenians in the
streets of Kars?” Adıgüzel asked reporters on June 24, three days after
the Hamasyan concert.
Paylan said he would file a complaint about Adıgüzel later on July 9,
while calling on prosecutors to take action against other hate speech.
Meanwhile, on July 2, Adana Mayor Hüseyin Sözlü of the MHP targeted
Armenian members of parliament elected in the June 7 election by
referring to late Turkish-Armenian brothel owner Matild Manukyan.
“Manukyan’s nephew living in Adana must be happy. The children of their
three aunts have also entered parliament from the AKP [Justice and
Development Party], the CHP [Republican People’s Party] and the HDP.
No matter how proud they are now, it will never be enough,” Sözlü wrote on his Twitter account.
Along with the HDP’s Paylan, two other Turkish citizens of Armenian
origin entered parliament as MPs in the June 7 general election: AKP
deputy Markar Esayan and CHP deputy Selina Doğan.
On July 5, participants of a march organized by the Istanbul branch of
the “Ülkücü Ocakları,” to show in solidarity with the Turkic Uighurs
and to protest China, attacked a group of Korean tourists in central
Istanbul, mistaking them for Chinese people.
Earlier this week, an Islamist group pinned posters to walls and posts
in Turkey’s capital Ankara threatening LGBTI people with death. A group
calling itself the “Young Islamic Defense” claimed responsibility for
the poster campaign through a Twitter account @islamimudafaa, saying it
was trying to “respond to the immoral actions” of lesbians, gays and
bisexuals.
(hurriyetdailynews.com, July 15, 2015)
Growing Xenophobia in Turkey under Islamist AKP Power

The increasingly aggressive and xenophobic discourse adopted by
politicians in Turkey in recent years against Americans, Jews and
Arabs, among others, now includes the Chinese after reports that the
People's Republic of China is oppressing the Muslim majority in
Xinjiang.
Xenophobia is not foreign to Turkey, where the current Islamist
government uses the fear of foreigners to instill a sense of loyalty in
its hot-headed and sometimes scared political voter base.
Nationalist Movement Party (MHP) leader Devlet Bahçeli is a case in
point, having recently defended protests against the Chinese
government's mistreatment of Muslim Uighurs, saying the nationalist
youth of his country should be able to exercise their “democratic
right” to protest.
Several demonstrations were held across Turkey to protest reports of
restrictions on Uighurs during the Muslim month of Ramadan as well as
other rights violations. During one protest, demonstrators attacked a
Chinese restaurant, whose owner turned out to be a Turk and its chef a
Uighur. In another incident, protesters attacked a group of Korean
tourists in İstanbul whom they mistook for Chinese.
“I have explained this on television. The heavy metal [hand] gesture
and the [nationalist] Grey Wolf gesture are very similar to each other.
There is only a slight difference. What do we have to do with a person
at the restaurant?” Bahçeli said, apparently referring to the Turkish
owner and the Uighur chef.
As for the attack on the Korean tourists, Bahçeli defended the
protesters' “mistake,” saying it is hard to distinguish a Korean from a
Chinese as both have “slanted eyes.”
“These are young people. Some drag them along and these [young people]
perhaps follow them. Besides, how can you distinguish between Koreans
and Chinese? Slanted eyes… When they saw the Koreans, [they saw]
Koreans have slanted eyes… Does it matter?” Bahçeli said.
A recent assault on the Thai Consulate General in İstanbul to denounce
Thailand's decision to deport 109 ethnic Uighur migrants back to China
is merely the most recent attempt to cover up Turkey's domestic issues
by creating a foreign one. The attacks illustrate the extent of the
damage done to what is otherwise known as a very hospitable nation.
Nine people were arrested after the group hurled rocks at the consulate
early on Thursday. They smashed windows and broke into the offices
where pictures and furniture were destroyed and files were hurled out
into the yard.
The Islamist ideology that governs Turkey under the guise of the
Justice and Development Party (AK Party) and President Recep Tayyip
Erdoğan capitalizes on festering resentment and anti-Western,
anti-Semitic and anti-Asian sentiments as a way of ensuring the loyalty
of their political supporters.
Erdoğan and his associates in the government are known for using
xenophobic discourse in their public statements, often in a
conspiracy-driven approach to distract the public, especially alienated
young Turks, from pressing domestic problems.
This intolerance was seen last year when Erdoğan responded to criticism
from visiting German President Joachim Gauck about press freedom and
increasing government control over the judiciary by accusing the German
president of not acting like a statesman, “probably because he still
thinks of himself as a pastor." Gauck was also told by Erdoğan that he
should keep his advice to himself.
Erdoğan chose to attack the German head of state based on his past as a
Lutheran pastor instead of addressing legitimate concerns raised by the
German president.
David Kramer, the head of US-based watchdog Freedom House, was also
singled out by pro-government media for being Jewish and was alleged to
have close ties with neoconservatives in the United States after
Freedom House downgraded Turkey from “Partly Free” to “Not Free” in its
annual report in 2013.
Erdoğan has frequently claimed that Jewish conspiracies were behind the
Gezi Park protests in 2013, saying the "interest rate lobby" -- a murky
and obscure reference to Jewish investors and bankers -- was driving
the anti-government rallies.
Professor: ‘Turkey used to counteract Islamophobia in West; now its position has changed'
Latif Taş, an academic of Turkish origin residing in the UK, told
Sunday's Zaman in an interview: “In the past, the Turkish position was
different. Turkey was seen as a modern, moderate country. People used
to say: Look, not all Muslims are the same. Before, only Saddam
[Hussein] and [Muammar] Qaddafi used to make headlines in the West, and
not in a good way. Turkey used to counteract that. But now, Turkey's
position has changed. There's bad feeling toward Turkey now. This
rhetoric has weakened Turkey's position [in the West] and strengthened
the arguments of those supporting Islamophobia.”
(TODAY'S
ZAMAN, July 12, 2015)
Réactions arménienne et araméenne contre la proposition votée le 7 juillet
Les communautés arménienne et araméenne de Belgique, après avoir pris
connaissance de la proposition de résolution relative à la
reconnaissance par la Belgique du génocide arménien, votée le 7 juillet
en commission des Relations extérieures de la Chambre, tiennent à
exprimer leur profonde inquiétude.
Elles déplorent l’ambiguïté du texte, en particulier dans les
paragraphes 2 et 9 qui demandent au gouvernement fédéral
:
- Point 2 « de reconnaitre que la Turquie actuelle ne saurait être
tenue pour responsable historiquement et moralement du drame vécu par
les Arméniens de l’Empire Ottoman. »
Ce paragraphe fait un amalgame malheureux.
Aujourd’hui, de courageux intellectuels et membres de la société civile
turque prônent le langage de vérité. Ils se battent avec dignité,
souvent au péril de leur intégrité physique, pour que leur pays
reconnaisse le génocide arménien, assume son passé et se débarrasse
enfin du fardeau de plus en plus insoutenable d’un mensonge d’Etat qui
perdure depuis 100 ans.
Tout au contraire, les autorités turques s’arc-boutent sur le déni,
persistent à nier l’évidence du génocide des Arméniens et des Araméens
(Syriaques, Chaldéens et Assyriens) et continuent à en glorifier les
ordonnateurs. Elles se font en cela, les héritiers des actions de
l’Empire ottoman. Cette Turquie officielle porte, pour le moins, une
responsabilité morale. Imaginerait-on un mausolée Adolf Hitler ou une
avenue Himmler à Berlin? La République fédérale allemande s’est
déclarée responsable des crimes commis par le Reich.
Il serait incompréhensible de gratifier, à travers le paragraphe 2, le
négationnisme d’Etat. Dès lors il serait indiqué, soit de remplacer «
Turquie actuelle » par les termes « peuple turc » ou « la société
civile turque », soit de supprimer ce deuxième point.
- Point 9 : « de soutenir les initiatives d’organisations sociales en
Turquie et en Arménie qui œuvrent à la normalisation des relations
entre les deux pays »
Il serait avant tout nécessaire de favoriser un rapprochement entre les
associations belges d’origine turque – qui reconnaissent le génocide -
et arménienne et araméenne pour tenter d’établir un dialogue. De
telles initiatives donneraient du courage aux Belges d’origine turque
qui n’osent publiquement reconnaitre le génocide des Arméniens et des
Araméens. Elles éviteraient aussi d’encourager, sur le territoire
de la Belgique, des manifestations prônant le négationnisme, avec la
complicité de certains élus de la Nation qui se comportent surtout
comme des représentants de la doxa officielle turque.
Comité des Arméniens de Belgique (contact: greniercath@gmail.com)
Comité de Défense de la Cause Arménienne de Belgique (contact: be.cdca@gmail.com)
Fédération des Araméens de Belgique (contact: arameens@gmail.com)
Report reveals plight of Yazidi refugees in Turkey

A report has revealed the ongoing plight of some 30,000 Yazidi (also
known as Ezidi) refugees who have fled from northern Iraq to Turkey
after surrounded by brutality of the Islamic State of Iraq and the
Levant (ISIL), with facts and findings exposing the absence of a
“durable solution” for them in Turkey.
“Yazidi refugees are barely informed about their status in Turkey,
their rights and their future,” said the report launched on July 8 in
Ankara by the Association for Research Center on Asylum and Migration
(İGAM).
The report stated that the lack of a main communication channel with
the refugees limited refugees’ sources of information to cellphones,
hearsay and gossip. Rumors regarding “Bulgaria’s possible decision to
open the border for Yazidis is a result of such channels of
communication,” the report added.
The report came when the plight of Yazidi refugees had almost been
forgotten, until a few thousand desperately moved to the
Turkish-Bulgarian border on June 27, hoping the gates of the EU would
be opened for them.
Although they came to Turkey in mass influxes, Turkey does not consider
Yazidis as people benefiting from “temporary protection.” They can
either apply for “International Protection” (regular asylum procedures)
or seek humanitarian residence permits. There is no mechanism that
explains these complex alternatives and possible outcomes. Neither
UNHCR nor any other U.N. agencies has visited the large majority of
these refugee settlements in a year.
According to İGAM, those who spend a lot of money to apply for asylum
through UNHCR are given their first interview dates in 2023.
“Having acknowledged this, many poor Yazidi refugees are not willing to
go to Ankara because of a lack of money and little hope of
resettlement. Thus, the principle of access to fair and efficient
asylum procedures is largely violated. There is no durable solution for
them in Turkey since they are still under the trauma of attacks by
Islamists,” said the report.
Mutual misperceptions
İGAM draws attention to mutual misperceptions and mutual lack of
confidence between the Yazidis and their mostly Sunni Islamic host
communities in its report, the result of quick research in late April
2015. The research was conducted in five settlements in southeastern
Anatolia: the Maden Camp in Şırnak (853 persons); Duderan Camp in Siirt
(470 persons); Gout Ezidi Village in Batman (160 persons); Koruxe camp
in Bitlis (900 persons); and Fidanlık camp in Diyarbakır (3,383
persons) which are all run by municipalities.
It is estimated that after some Yazidis returned to Iraq and some moved
to Europe illegally with the help of smugglers, there are currently
about 20,000 Yazidi refugees in Turkey. There are two camps operated by
the Disaster and Emergency Management Presidency (AFAD) in Nusaybin and
Midyat hosting 3,706 and 2,375 Yazidis respectively.
The report says that at some stage, some Yazidi refugees rejected
moving to AFAD’s Nusaybin Camp because of the division between
Muslim-Arab refugees and Yazidis. The camp’s imam calls and other
Islamic symbols scared Yazidis about living in such a divided camp,
İGAM said.
However, “now the camp is exclusively for Yazidis,” it noted.
In the five refugee settlements where the basic needs of refugees are
met by the scarce resources of municipalities, those resources are
decreasing quickly, İGAM warned.
(hurriyetdailynews.com, July 8, 2015)
Trois députés arméniens sont pris pour cible
A l’attention des membres des partis politiques
et des institutions judiciaires à propos des députés Arméniens:
Durant ces jours où des intrigues de coalition se succèdent, une
campagne honteuse est lancée pour la survie du régime d’Erdoğan.
Honteuse parce qu’encore une fois, on se sert de nos frères arméniens
qu’on n’a pas pu faire disparaître totalement depuis le milieu du
XIXème siècle. Voici quelques derniers exemples :
- Ceux qui viennent de lancer l’appel à la prière
musulmane devant une femme qui priait pour l’âme de ses ancêtres dans
les ruines d’Ani ;
- Les loups gris (Ülkü Ocakları) qui demandent s’ils doivent lancer la chasse aux Arméniens dans les rues de Kars ;
- Le maire d’Adana qui, pour montrer son
mécontentement vis-à-vis de ceux qui ne payaient pas d’impôts,
invoquait le nom de Mme Manukyan, une ancienne patronne de maisons
closes , championne il y a quelques décennies de l’impôt sur le revenu.
Maintenant, les trois députés arméniens élus de trois
partis différents et qui siègent à l’Assemblée nationale sont pris pour
cible.
Ces discours de haine et de racisme aussi ignobles qu’ils soient ne
suscitent aucune réaction des juges et des procureurs. L’Article 216 du
Code Pénal Turc qui avait servi pour condamner les défenseurs des
droits de l’homme dans un passé très proche n’est pas appliqué pour ces
propos racistes.
En plus, les partis politiques auxquels appartiennent ces députés
arméniens restent muets. Jusqu’à aujourd’hui aucune déclaration, ni
aucune initiative n’ont été faites.
Les partis politiques auxquels appartiennent les députés arméniens
doivent s’opposer à ces ignominies et doivent condamner ces attaques
racistes. Si la loi contre les propos de racisme et de haine n’est pas
respectée, d’autres attaques seront lancées “en cas de besoin” à
chaque occasion et c’est ainsi que le ségrégationnisme sera banalisé.
Ceci est un devoir historique des partis politiques et de l’Assemblée
Nationale, pour que demain nos enfants et nos petits enfants n’aient
pas honte de leur histoire.
Initiative de la Liberté pour la Pensée d’Ankara
A. Hicri İzgören, A. Serdar Koçman,
A.Bedir, Abdullah Demirbaş, Abdullah Nefes, Abud Can, Adem Tabur, Adil
Okay, Ahmet Abakay, Ahmet Aykaç, Ahmet Hulusı Kırım, Ahmet İsvan, Ahmet
Kınay, Alev Er, Ali Gökkaya, Ali Kılıç, Ali Mustafa Gülbeyaz, Allen
Malhas, Arzu Şenel Atmaca, Atilla Dirim, Attila Tuygan, Ayşe Batumlu,
Ayşe Fehimli-Kuzu, Aytül Doğu, Baki Güler, Barikat Gazetesi/Gümülcine,
Baskın Oran, Bekir Reyhan, Bülent Taş, Bülent Tekin, Cemal Taşdan,
Çağatay Anadol, David Barsamian, David Vergili, Derya Yetişgen, Doğan
Özgüden, Eflan Topaloğlu, Elif Yıldırım, Emel Kuzu, Emre Kocaoğlu,
Ercan İpekçi, Ercan Kanar, Erdal Doğan, Erdem Özgül, Erencan Atmaca,
Ergun Kuzenk, Erkan Metin, Erol Önderoğlu, Ertuğrul Kayserilioğlu,
Fadik Altun, Fatime Akalın, Fatin Kanat, Fatma Dikmen, Fatma Zorlu,
Ferit Sağ, Feyyaz Kerimo, Fikret Başkaya, Fusun Erdoğan, Garabet
Orunoz, Nurhan Uygun, Garbis Hatemo, Garo Kaprielyan, Gül Gökbulut,
Güngör Şenkal, Hacı Orman, Hacı Salih Yıldıran, Haldun Açıksözlü, Hale
Bolak Boratav, Hanna Beth-Sawoce, Hasan Burgucuoğlu, Hasan Kaya, Hasan
Zeydan, Hatice Topçu, Hovsep Hayreni, Hüseyin Bektaş, Hüseyin Mülayim,
Hüseyin Habip Taşkın, Ican Mutlu, Işıtan Gündüz, İbrahim Seven,
İbrahim Yalçın, İhsan Güvercin, İnci Hekimoğlu, İnci Tuğsavul, İrfan
Dayıoğlu, İsmail Beşikçi, İsmail Cem Özkan, İsmail Işılsoy, İsmail
Metin Ayçiçek, Jan Gavrilof, Kadir Cangızbay, Kadriye Barsamian, Kayuş
Çalıkman Gavrilof, Kemal Akkurt, Kenan Araz, Kenan Yenice, Kermo Reada,
Kirkor Sahakoğlu, Kuvvet Lordoğlu, Leman Stehn, lokman Öğülmüş, Lütfiye
Yaşar, Mahmut Cantekin, Mahmut Erdem, Mahmut Konuk, Mayrig Koc, Mehmet
Akbaş, Mehmet Demirok, Mehmet Ergün Işıldar, Mehmet Erkek, Mehmet
Özer, Mehmet Uluışık, Mehmet Yıldız, Melek Ulagay Taylan, Memik Horuz,
Meral Çıldır, Meral Saraç Seven, Mesut Tufan, Mihail Vasiliadis, Mithat
Bas, Murat Kuseyri, Murat Yeşilyurt, Mustafa Çolak, Mustafa Diyar
Demirsoy, Muteber Öğreten, Muzaffer Erdoğdu, Muzaffer Oruçoğlu, Nadya
Uygun, Nazar Sürmeliyan, Necmiye Alpay, Nilgün Ay, Nivart Bakırcıoğlu,
Nuray Bayındır, Nurettin Değirmenci, Ohannes Başak, Oktay Etiman, Osman
Kuyumcu, Osman Özarslan, Özcan Soysal, Özlem Dalkıran, Pınar Ömeroğlu,
Raffi H. Araks, Ramazan Gezgin, Recep Maraşlı, Rengin Demir, Rıdvan
Bilek, Rüstem Ayral, Sabri Atman, Sait Çetinoğlu, Salim Turgut, Serap
Kıral, Serkan Engin, Sevil Özarpen, Sibel Dinçkök
Kayserilioğlu,Süleyman Bas, Süleyman Yıldırım, Şaban İba, Şanar
Yurdatapan, Şiar Rişvanoğlu, Tahir çiçekçi, Tahsin Yeşildere, Talin
Diana Özkeşiş, Tamer Çilingir, Tamer Dursun, Tarık Günersel, Teslim
Töre, Türkan Balaban, Ulaş Arıkan, Ulviye Asal, Vahan Altıparmak,
Yalçın Ergündoğan, Yasin Yetişgen, Yaşar İldan, Yener Orkunoğlu, Yusuf
Haddadoğlu, Yücel Demirer
Une danse macabre pour ne pas irriter les négationnistes d'Ankara

La commission parlementaire belge refuse la reconnaissance du génocide de 1915
La commission des Affaires étrangères de la Chambre a adopté mardi
une proposition de résolution relative au génocide arménien. Diverses
propositions de loi avaient abouti en commission ces dernières semaines.
Après des débats menés tambour battant par les membres de la majorité,
le texte déposé par ces derniers a été voté vers 13h30. Le texte n'a
cependant pas recueilli pas l'unanimité: PS, cdH et Ecolo se sont
abstenus. Le sp.a a voté pour.
La majorité avait en effet accéléré le tempo: elle avait obtenu, après
une suspension de séance, que le texte qu'elle a déposé soit d'utilisé
comme base de travail.
Un des amendements déposés visait à faire reconnaître le génocide
arménien par le Parlement. Les parlementaires des partis de la majorité
gouvernementale ont cependant rejeté cette proposition, comme d’autres
qui avaient été introduites par l'opposition.
Le cœur même du texte se focalise sur la nécessité d'encourager la
réconciliation entre la Turquie et l'Arménie mais n'appelle pas les
autorités belges à poser un acte de reconnaissance, une occasion
manquée supplémentaire, selon l'opposition, après l'absence du chef
d'État, du chef du gouvernement ou de la diplomatie belge aux
cérémonies officielles à Erevan.
Un texte critiqué par l'opposition
C'est "une grande satisfaction", s'est réjoui le chef de groupe MR
Denis Ducarme alors que la résolution doit encore être votée en séance
plénière.
"Le MR tente de nous faire croire qu'il prend ses responsabilités, une
des plus belles façons de les prendre eût été d'envoyer le Premier
ministre MR ou le ministre des Affaires étrangères MR à Erevan, cela
aurait été bien plus fort qu'une déclaration à la Chambre", a réagi
Stéphane Crusnière (PS), disant ne pas comprendre que la majorité ne
laisse pas à la Chambre l'opportunité de prononcer un "acte solennel
fort" quinze ans après le Sénat.
La majorité n'a pas non plus souhaité à ce stade étendre la
reconnaissance du génocide aux autres minorités touchées comme les
Araméens, les Syriaques, les Chaldéens, les Assyriens ou les Grecs
Pontiques, même si le texte de la résolution évoque également le drame
des massacres qui ont visé ces populations. Pour Vanessa Matz (cdH),
cela revient à considérer qu'il existe des "sous-génocides" et il
s'agit d'un mauvais signal alors que les chrétiens d'Orient font
l'objet de nouvelles persécutions de masse. Tendu, le débat s'est figé
un peu plus quand Jean-Jacques Flahaux (MR) a jugé qu'il fallait
veiller, sur la forme, à ne pas "ajouter d'autres wagons" ou à "noyer
le poisson", autant d'expressions qui ont choqué l'opposition.
"Je n'en reviens pas encore des leçons qu'on a pu prendre de partis qui
ont été aux responsabilités et qui auraient pu demander à leur Premier
ministre la reconnaissance, mais qui ne l'ont pas fait, par choix
politique", a tonné Denis Ducarme.
Enfin, l'appel à élargir la loi pénalisant le négationnisme lancé par Olivier Maingain (FDF) n'a pas non plus été retenu.
Benoît Hellings (Ecolo) avait souligné l'importance d'une résolution
qui permette de contribuer, loin des "raisons communautaires" et des
"jeux politiciens" animant certains partis, à "l'effet domino" qui doit
permettre la reconnaissance du génocide par la Turquie. Au final, il a
regretté le "brouillard" et l'"ambigüité" du texte adopté.
Un long chemin vers la reconnaissance
En 1998, le Sénat avait déjà adopté une résolution reconnaissant le
génocide et invitant le gouvernement à faire de même. En cette année
2015, 100 ans après les massacres, la commission des Relations
extérieures devait discuter sur pas moins de quatre propositions de
résolution, visant à la reconnaissance officielle par la Belgique
(Parlement et gouvernement) du génocide arménien. Propositions émanant
de la majorité, mais aussi du cdH, du PS et du Vlaams Belang. Quatre
textes car chacun dans ce dossier redevenu soudain sensible comptait
bien faire entendre ses propres accents.
C'est le Premier ministre lui-même qui aura beaucoup contribué à
remettre le débat à l'agenda. Le 18 juin, interrogé par un député de sa
majorité, Charles Michel, à la tribune de la Chambre, donne l'ultime
coup d'accélérateur. "Je veux être très clair, ma position est connue
et sans équivoque : j’estime que les événements tragiques survenus
entre 1915 et 1917, et dont le dernier gouvernement de l’Empire ottoman
est responsable, doivent être qualifiés de génocide. Telle est la
position du gouvernement belge". Des propos retentissants qui lui
attirent les applaudissements de tous, y compris côté opposition.
C'est vrai que le débat pour une reconnaissance semblait s'enliser. Le
26 mars 1998, une résolution adoptée par le Sénat (par 49 voix pour et
9 abstentions) reconnaissait le génocide arménien. Mais cette
résolution ne demandait pas formellement au gouvernement belge de le
reconnaître officiellement au nom de la Belgique. 2015, 100 ans du
génocide oblige, la majorité avait promis un texte rapidement mais de
texte, jusqu'à la déclaration solennelle du Premier ministre, il n'y
avait pas encore. Alors que dans le même temps, le 22 avril 2015, le
Parlement flamand avait pour sa part adopté déjà sa résolution
reconnaissant le génocide arménien. Le ministre des Affaires étrangères
MR Didier Reynders semblait vouloir d'ailleurs rester bien plus prudent
et l'on évoquait une volonté de ne pas crisper Ankara à l'approche d'un
Europalia Turquie...
Retour à la Chambre
La balle est donc revenue côté Parlement. Avec pas moins de quatre
propositions de résolutions donc. La majorité (N-VA, MR, CD&V, Open
VLD) avait donc fini par accoucher de son texte tant annoncé, optant
pour une inscription et une discussion en urgence - la volonté étant de
le faire adopter en plénière de la Chambre d'ici la trêve estivale, 21
ou 23 juillet.
Mais le cdH, le PS et même le Vlaams Belang avaient sorti leur propre
mouture. Le texte le plus court étant celui du Belang, datant de
septembre 2014, sans dérapage extrême, appelant "le gouvernement à
reconnaître le génocide" et à "inciter la Turquie à faire de même",
pour la justice et la réconciliation entre les peuples turc et
arménien. Ce que mentionne aussi la proposition de résolution de la
majorité consacrée "à la commémoration du centenaire du génocide",
reprenant les propos très clairs du Premier ministre Charles Michel à
la Chambre
Sauf que l'on s'interrogeait sur ce premièrement disant que la "Turquie
actuelle ne saurait être tenue pour responsable du drame vécu par les
Arméniens de l'Empire ottoman". "Trop prudent, trop léger, étrange de
mentionner cela en premier point", estimait le cdH Georges Dallemagne
qui y va aussi de sa résolution, plus ferme, moins ambigue selon lui,
et demandait "une indispensable clarté des autorités belges" et un
engagement très ferme du gouvernement à faire pression sur la Turquie.
Les séquelles des "affaires" Ozdemir et Kir
Le cdH avait choisi la ligne dure après l'exclusion très médiatique
pour non-reconnaisance du génocide de sa députée bruxelloise Mahinur
Ozdemir.
Quatrième et dernier texte, celui du PS, cosigné notamment par la
députée carolo Ozlem Ozen, le PS qui devait clarifier sa propre ligne
après les hésitations autour des minutes de silence d'hommage aux
victimes aux Parlements bruxellois et fédéral, et l'absence de certains
élus tels Emir Kir, depuis mollement rappelé à l'ordre.
Le PS qui parlait bien de "génocide" arménien mais estime que "le
Parlement n'a pas vocation à se subsituer au pouvoir judiciaire" et
appelait les instances internationales à se prononcer juridiquement sur
le sujet.
http://www.rtbf.be/info/belgique/detail_la-chambre-debat-de-la-reconnaissance-du-genocide-armenien?id=9025777
Le PS en défense des négationnistes "républicains" turcs du génocide de 1915?
le PS a déposé le 1er juillet 2015 une
proposition de résolution «relative à la reconnaissance du génocide
arménien à l’occasion de la commémoration de son centenaire ».
Dans sa proposition, le PS affirme que
le seul responsable du génocide de 1915 est le dernier gouvernement de
l'Empire ottoman et blanchit entièrement tous les gouvernements depuis
la proclamation de la République.
Or, il est bien connu que plusieurs
responsables politiques et militaires de ce génocide ont été blanchis
par le pouvoir kémaliste, même nommés aux postes ministériels et
militaires pendant des décennies. En plus, les principaux responsables
de ce génocide, Talat Pacha, Enver Pacha et Cemal Pacha, ont été
honorés comme héros nationaux dans la période républicaine.
Quant au pouvoir actuel, il continue à nier le génocide même au 100e anniversaire de ce crime contre l'humanité.
Un dernier exemple: Tout récemment, un homme
politique négationniste, l'ancien ministre de la défense nationale
Vecdi Gönül a été renommé ministre de la défense
nationale après l'élection d'Ismet Yilmaz au poste de président de la
Grande Assemblée Nationale de Turquie.( http://www.info-turk.be/443.htm#Grecs)
Gönül était déjà ministre de la
défense entre 2002 et 2011.
En 2008, Vecdi Gönül a été au cœur d’une
polémique
en raison de sa défense de la déportation des Arméniens et Grecs. Alors
qu’il se trouvait en Belgique pour participer à une rencontre entre les
ministres de la défense de l’UE, il a prononcé un discours à
l’ambassade de Turquie, le 10 Novembre 2008, à l’occasion de la
commémoration du 70e anniversaire de la mort d’Atatürk et exprimé des
positions au sujet des minorités religieuses de la société turque.
La nomination de Vecdi Gönül, un défenseur ardent de
la déportation des Arméniens et Grecs, est une nouvelle preuve de la
politique négationniste du duo Erdogan-Davutoglu, dont certaines paroles pour sauver la face sont
applaudies par le PS pour justifier sa prise de position concessionnelle
en vue de protéger ces élus d'origine turque pour ne pas perdre leurs
votes de préférence dans certaines communes de Bruxelles.
1000th Issue of Agos Newspaper Hits the Shelves

Agos Newspaper, available in both Armenian and Turkish, reunited with its readers this week through its 1000th issue.
Danzikyan: Agos uncovered Turkey’s history
Yetvart Danzikyan, Editor-in-Chief of Agos, told bianet:
“When I look at a century before, there was no newspaper who hit 1000th
issue. In the past, two million people published a newspaper, now
60,000 people publish it. It is so meaningful and crucial for Armenians
to publish 1000th issue of a newspaper with such a great effort.
“We owe this success to Hrant Dink (deceased Turkish-Armenian editor,
journalist, columnist, founder and former editor-in-chief of Agos),
particularly and workers of newspaper and many who contributed it.
“Throughout history of press in Turkey, a lot of news were reported.
However, Agos literally uncovered Turkey’s history and paid a price but
gained a seat in history of the Republic of Turkey.
“Agos, revealed many secrets of the country with the management of
Hrant Dink and gained a seat in the history of Republic of Turkey with
its unique contributions to normalization.”
Named by Rupen Maşoyan, Agos was established on April 5, 1996 by its
first editor-in-chief Hrant Dink, Luis Bakar, Harutyun Şeşetyan and
Anna Turay. Agos means ‘hole in ground dug in order to plant a seed”,
in both Armenian and Turkish.
Hrant Dink was its chief editor from the newspaper's start until his
assassination outside of the newspaper's office in Istanbul on January
19, 2007. After Dink was assassinated, Etyen Mahçupyan, Rober Koptaş
and Yetvart Danzikyan assumed his position respectively. Agos, Turkey’s
first newspaper published in both Turkish and Armenian, included
milestones of Agos and Turkey’s history in its 1000th issue.
(BIA, July 3, 2015)
Un défenseur de la déportation des Arméniens et Grecs renommé ministre de la défense
L'ancien ministre de la défense (AKP) Vecdi Gönül a été renommé ministre de la défense
nationale après l'élection d'Ismet Yilmaz au poste de président de la
Grande Assemblée Nationale de Turquie. Gönül était déjà ministre de la
défense entre 2002 et 2011.
En 2008, Vecdi Gönül a été au cœur d’une
polémique
en raison de sa défense de la déportation des Arméniens et Grecs. Alors
qu’il se trouvait en Belgique pour participer à une rencontre entre les
ministres de la défense de l’UE, il a prononcé un discours à
l’ambassade de Turquie, le 10 Novembre 2008, à l’occasion de la
commémoration du 70e anniversaire de la mort d’Atatürk et exprimé des
positions au sujet des minorités religieuses de la société turque.

Le ministre de la défense nationale
Vecdi Gönül
avec l'ambassadeur Fuat Tanlay
lors de la cérémonie
à l’occasion de la commémoration du
70e anniversaire de la mort d’Atatürk
«Souvenez-vous, avant la République, Ankara était composée de quatre
quartiers : juif, musulman, arménien et grec… Quand j’étais gouverneur
à Izmir, je me suis rendu compte que la Chambre de commerce n’avait été
fondée que par des non musulmans. Il n’y avait aucun Turc parmi eux»,
a-t-il dit avant de s’interroger : «Pourrait-on avoir aujourd’hui le
même Etat Nation, si la présence des Grecs dans la région égéenne et
des Arméniens en plusieurs endroits en Turquie était similaire à ce
qu’elle a pu être ? […] Je ne sais pas comment je peux expliquer
l’importance des échanges de population qui ont eu lieu, mais si l’on
regarde la situation antérieure, cette importance devient évidente.
L’une des plus grandes réalisations d’Atatürk, qui a aboli le califat
pour établir une nation, a été l’échange de population entre la Grèce
et la Turquie en 1923 ».
Lors de la même cérémonie, l’ambassadeur turc à Bruxelles, Fuat Tanlay, quant à lui, a fait la
lecture d’un poème haineux en éloge au drapeau turc : "Je creuserai la
tombe de ceux qui ne te regardent pas avec mes yeux. Je ruinerai le nid
de l’oiseau qui vole sans te saluer."
Dans la dépêche du 11 novembre 2008, Info-Türk avait fait état de
deux déclarations et critiqué ces deux représentants de l'Etat turc.
A partir du 13 novembre 2008, certains sites d'information turcs en
Belgique ainsi que le quotidien Yeni Cag avaient lancé un campagne de
lynchage contre Dogan Özgüden, rédacteur en chef d'Info-Türk.
Après des menaces visant son intégrité, le 11 décembre 2008 l'Etat belge a dû mettre Özgüden sous protection. (http://www.info-turk.be/364.htm#protection)
Sept ans plus tard, à l’occasion du centenaire du génocide de 1915, les milieux ultranationalistes turcs ont relancé une nouvelle campagne de lynchage contre Dogan Özgüden. (http://www.info-turk.be/441.htm#44e)
Un rappel important: Dans sa proposition, le PS affirme que
le seul responsable du génocide de 1915 est le dernier gouvernement de
l'Empire ottoman et blanchit entièrement tous les gouvernements depuis
la proclamation de la République. Or, il est bien connu que plusieurs
responsables politiques et militaires de ce génocide ont été blanchis
par le pouvoir kémaliste, même nommés aux postes ministériels et
militaires pendant des décennies. En plus, les principaux responsables
de ce génocide, Talat Pacha, Enver Pacha et Cemal Pacha, ont été
honorés comme héros nationaux dans la période républicaine.
Quant au pouvoir actuel, il continue à nier le génocide même au 100e anniversaire de ce crime contre l'humanité.
Enfin, la nomination de Vecdi Gönül, un défenseur ardent de
la déportation des Arméniens et Grecs, est une nouvelle preuve de la
politique négationniste du duo Erdogan-Davutoglu, dont certaines paroles pour sauver la face sont
applaudies par le PS pour justifier sa prise de position concessionnelle
en vue de protéger ces élus d'origine turque pour ne pas perdre leurs
votes de préférence dans certaines communes de Bruxelles.
Emir Kir votera-t-il la proposition avancée par le PS?
Après le Sénat en 1998 (à l’initiative de Philippe Ma- houx),
le PS s’avance à la Chambre, déposant, en séance ce jeudi, une
proposition de résolution «relative à la reconnaissance du génocide
arménien à l’occasion de la commémoration de son centenaire ». Un texte
signé par Ozlem Ozen (élue carolo d’origine turque, en première ligne),
Gwenaëlle Grovonius, Stéphane Crusnière et Philippe Blanchart, et qui
engagera l’ensemble des députés socialistes. Emir Kir aussi ? Emir Kir
aussi.
A bonne source, on explique que la proposition de résolution a
fait l’objet d’intenses réflexions en interne, jusqu’à des échanges
décisifs en G9 il y a quelques jours, instance réunissant les
principaux responsables du PS, aux travaux de laquelle le
député-bourgmestre de Saint-Josse a été associé, cela afin de
s’entendre sur les termes employés et d’emporter l’adhésion de tous, la
sienne itou. On lit ceci : « Il n’est pas inutile de rappeler que la
Chambre n’a pas vocation à se substituer à une instance judiciaire pour
se prononcer sur la qualification juridique des crimes perpétrés à
l’égard des Arméniens entre 1915 et 1917 ». Mais: «Elle pose un acte
politique solennel. » A savoir : « Elle estime que les événements
tragiques survenus entre 1915 et 1917, et dont le dernier gouvernement
de l’empire ottoman est responsable, doivent être qualifiés de
génocide. ».
Un engagement plus direct que celui dont la résolution de la
majorité suédoise (Le Soir du 18 juin) est porteuse. Et qui,
assure-t-on, a le soutien d’Emir Kir, (très) réservé jusqu’à présent.
Notamment parce que le texte, en quête d’équilibre, élargit le propos :
“Les auteurs de la présente résolution placent leur initiative dans un
esprit de soutien et d’amitié à l’égard des Turcs et des Arméniens et
condamnent toute stigmatisation de communautés qui ne peuvent être
associées à des faits commis il y a plus de 100 ans au sein de l’Empire
ottoman. “ (Le Soir, DAVID COPPI, 2 juillet 2015)
Génocide arménien: La proposition de résolution concessionnelle du PS
Le groupe PS de la Chambre a déposé mercredi une
proposition de résolution qui reconnaît le génocide arménien. Par ce
texte, le PS “et tous ses élus” entendent donner “un signal clair de
leur position relative au génocide arménien” tout en prônant le
rapprochement entre les communautés turques et arméniennes.
Dans cette proposition, le parlement “estime que les
événements tragiques survenus entre 1915 et 1917, et dont le dernier
gouvernement de l’empire ottoman est responsable, doivent être
qualifiés de génocide“.
Une telle reconnaissance par le parlement n’entraîne toutefois pas conséquences juridiques, relève le groupe PS.
La Chambre n’a pas vocation à se substituer à
instance judiciaire pour se prononcer sur la qualification juridique de
ces évenements. “Elle pose un acte politique solennel consistant à
reconnaître qu’en raison de leur nature et de leur spécificité, les
massacres dont les Arméniens ont été victimes correspondent à la
définition du crime de génocide contenue dans la convention de 1948“,
dit le texte qui encourage dès lors les juridictions nationales et
internationales à se prononcer sur le sujet.
Les auteurs de la résolution placent leur initiative
dans “un esprit de soutien et d’amitié à l’égard des Turcs et des
Arméniens“. Ils “condamnent toute stigmatisation de communautés qui ne
peuvent être associées à des faits commis il y a plus de 100 ans au
sein de l’empire ottoman“. Ils mettent également en avant les efforts
accomplis au sein de la société civile turque sur cette question et les
déclarations du président turc, Recep Erdogan, et du premier ministre,
Ahmet Davutoglu, qui ont adressé leurs condoléances aux Arméniens
ottomans et reconnu les souffrances qu’ils ont endurées.
La résolution est signée par une élue d’origine
turque, Özlem Özen, ainsi que par Stéphane Crusnière, Philippe
Blanchart et Gwenaëlle Grovonius. (RTBF, 1er juillet 2015)
De très rares images des rescapés du génocide arménien projetées à Bologne
Bologne (Italie) - Un court film inédit montrant des réfugiés arméniens
après le génocide de 1915, trésor historique retrouvé par hasard, va
être projeté jeudi à Bologne (centre) dans le cadre du festival "Il
cinema ritrovato".
Les images obtenues par l'AFP, muettes et sans légende, datent de 1923
et montrent des enfants s'entassant sur des bateaux en Turquie, mais
aussi des colonnes de réfugiés sur une route, ou des familles
installées dans des wagons.
Pour commémorer le centenaire du génocide, le festival dont la 29e
édition s'est ouverte samedi, avait choisi de rendre un hommage au
cinéma arménien.
Ainsi, le public pourra voir le premier film arménien, "Namus"
(L'honneur, 1925) de Hamo Beknazarian, mais aussi "Sayat Nova" (La
couleur de la grenade, 1969) de Serguei Paradjanov, récemment restauré
et "Naapet" (1980), de Henrik Malyan, sur un survivant du génocide.
Le festival présente aussi de rares images documentaires, comme ces
cinq minutes tournées en 1918 par l'armée française et montrant "des
camps de réfugiés arméniens" à Port-Saïd, en Egypte.
Mais le trésor du festival repose surtout dans les quatre minutes de
"Armenia, cradle of humanity" (Arménie, berceau de l'humanité),
tournées en Turquie peu après le génocide. Jusqu'à présent, seules des
photos, comme celles de l'Allemand Armin Wegner, témoignaient de cette
période.
Mariann Lewinsky, l'une des commissaires artistiques du festival, est
tombée dessus par "miracle", en fouillant sur internet la banque de
données de la Fédération internationale des archives du film (Fiaf).
D'auteur inconnu, arrivé on ne sait comment à la Société historique de
l'Oregon aux Etats-Unis, le film était en dépôt à la Librairie du
Congrès américain, explique cette chercheuse suisse à l'AFP, en faisant
défiler la bobine récemment restaurée.
- 'Un miracle' -
"J'envoie un petit mail à mes collègues de la Librairie qui me disent
+oui, on a quelque chose, mais on ne sait pas quoi+. J'insiste un peu,
et je leur demande d'aller voir l'état du film", raconte Mme Lewinsky.
Normalement, ce genre de demande prend du temps mais là, elle reçoit
très vite des photos prises avec un téléphone: "C'était des images
extraordinaires, on voyait un bateau plein d'enfants, des trains..."
Enthousiaste, elle demande le film à ses interlocuteurs américains, qui
le lui envoient en expliquant que ces images ne les intéressent pas
trop, se souvient-elle en souriant.
Un premier examen de la bobine lui permet de déterminer que les images
datent de 1923. "Je me dis +ce sont peut-être des Grecs déplacés+ mais
plus tard, je remarque un palais très connu d'Istanbul", ajoute-t-elle.
Et des collègues lui confirment: après la guerre, les Britanniques ont
recueilli dans ce palais des orphelins arméniens avant de les évacuer.
Ce sont bien donc de très rares images, dramatiques, de réfugiés
arméniens juste après le génocide: "C'est un miracle", s'émeut encore
Mme Lewinsky.
Entre 1915 et 1917, les massacres et déportations d'Arméniens dans
l'Empire ottoman ont fait plus de 1,5 million de morts, selon
l'Arménie. Ankara refuse le terme de génocide et évoque une guerre
civile, dans laquelle 300 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont
trouvé la mort.
Mais selon Mme Lewinsky, une "nouvelle Turquie" est en train de naître,
où "les Kurdes, les Grecs, les Arméniens et les Turcs" se dirigent vers
des "moments de réconciliation".
Son espoir est porté par les élections législatives du 7 juin, qui ont
vu le parti islamo-conservateur au pouvoir depuis 13 ans perdre sa
majorité absolue, tandis que progressait le Parti démocratique des
peuples (HDP, prokurde).
Pour favoriser cette réconciliation, "nous voudrions diffuser ces
images partout", affirme la chercheuse suisse, en évoquant la
possibilité de les envoyer à un petit festival d'Istanbul consacré au
cinéma muet. (AFP, Laure BRUMONT, 1er juillet 2015)
Politique
intérieure/Interior Politics
Le MHP a soutenu l'AKP pour rejeter la proposition du CHP
La
Turquie a poursuivi mercredi les raids contre les rebelles kurdes et
donné un feu vert décisif aux Américains dans la lutte antijihadiste,
tandis que son Parlement s'est réuni en urgence pour débattre de la
«guerre contre le terrorisme» engagée par le gouvernement. Les députés
ont dit non à une commission d’enquête.
Malgré un vibrant plaidoyer du député du CHP à l’origine de cette
initiative, Levent Gök, qui a lancé un appel à l’union sacrée en
affirmant que « l’antidote au terrorisme, c’est l’unité nationale »,
cette réunion restera comme un coup d’épée dans l’eau alors que, tout
le monde en a convenu, de grands dangers attendent la Turquie.
Cela n’est pas franchement une surprise, parce que cette convocation du
Parlement remonte au lendemain de l’attentat de Suruç, et c’est donc
l’organisation Etat islamique, éventuellement ses liens avec l’Etat
turc, ou à tout le moins les défaillances des services de sécurité qui
étaient sur la sellette.
L’AKP, parti de gouvernement, s’est opposé à toute investigation et il
a été soutenu par le MHP ultranationaliste. Ces trois heures de débat
ont souvent ressemblé à un dialogue de sourds entre la droite et la
gauche du Parlement, les premiers stigmatisant à outrance la rébellion
kurde et le HDP jugé complice, les seconds dénonçant les errements de
la politique syrienne de la Turquie depuis quatre ans, et un soutien
sans discernement à des groupes islamistes, salafistes, jihadistes qui
représentent une vraie menace intérieure pour la Turquie.
Mais l’introspection n’ira pas plus loin, et le porte-parole du
gouvernement a été très clair : Les opérations antiterroristes se
poursuivront comme elles ont commencé, c’est-à-dire essentiellement
contre le PKK. (www.rfi.fr/europe/)
Propos sexistes du vice-premier contre une élue kurde au Parlement
Le vice-Premier ministre turc a suscité un tollé mercredi en demandant
sèchement à une élue de l'opposition qui cherchait à l'interrompre au
Parlement "de se tenir tranquille, en tant que femme".
L'incident a éclaté lors du débat parlementaire tenu en urgence à
Ankara sur la "guerre contre le terrorisme" déclenché par le
gouvernement islamo-conservateur contre les rebelles kurdes et les
jihadistes de l'Etat islamique.
Le vice-Premier ministre Bulent Arinc s'y exprimait à la tribune au nom
du gouvernement dominé par le Parti de la justice et du développement
(AKP).
Bruyamment contesté par une élue du parti prokurde HDP, l'avocate
Nursel Aydogan, M. Arinc a perdu patience, lui lançant: "Madame, restez
tranquille. En tant que femme, tenez-vous tranquille!".
Ses propos, retransmis en direct à la télévision, ont rapidement
enflammé les réseaux sociaux, très actifs en Turquie, notamment via le
hashtag #BirkadinOlarakSusmayacagiz (en tant que femmes, nous n'allons
pas nous tenir tranquilles).
Le HDP a réclamé des excuses formelles à M. Arinc, appuyé par le parti social-démocrate CHP, la seconde force du Parlement.
M. Arinc avait été au coeur d'une polémique du même ordre l'an dernier,
lorsqu'il avait affirmé que les femmes ne devraient pas rire en public.
(AFP, 29 juillet
2015)
Snap election seems more likely than coalition gov’t
Despite ongoing negotiations for a coalition government between
Turkey's ruling and main opposition parties, the discourse and attitude
of the politicians suggest an early election seems to be more probable.
In interviews published in two pro-government dailies on Thursday,
Kemal Kılıçdaroğlu, leader of the main opposition Republican People's
Party (CHP), revealed that he considers an early election more probable
than the formation of a coalition government.
“As I see it, the probability of an early election is higher,” the Yeni Şafak daily quoted the CHP leader as saying.
Kılıçdaroğlu elaborated, saying, “There are [some] steps taken in
goodwill for a coalition, but that has some difficulties when viewed
realistically.”
Following a first round of visits that the ruling party leader, Ahmet
Davutoğlu, paid last week to leaders of all the three opposition
parties represented in Parliament, the CHP has emerged as almost the
only possible coalition partner for the Justice and Development Party
(AK Party).
In an interview with the Sabah daily, the CHP leader said, “An early election is still a strong possibility.”
Following Davutoğlu's preliminary visit for coalition talks, the
leaders of the other two other parties -- the Nationalist Movement
Party (MHP) and the pro-Kurdish Peoples' Democratic Party (HDP) -- both
encouraged the AK Party to try to forge a coalition with the CHP while
displaying not much willingness to be a partner in a coalition.
Although expressing willingness on the part of the CHP to forge a
coalition with the AK Party, the CHP leader drew attention to the
difficulties in hammering out a coalition, noting that the two parties
have almost entirely different worldviews.
The secular CHP, which has harshly criticized the AK Party during its
almost 13-year rule, is the main rival of the AK Party, which serves as
the interim government.
The interviews reveal that Kılıçdaroğlu is neither optimistic nor
totally pessimistic. He said in the Sabah interview: “It is too early
to be hopeful or hopeless. We are considering it with political
realism.”
In the general election on June 7, in which the AK Party lost its
parliamentary majority for the first time since coming to power in
2002, no single party got enough votes to form a government.
Deniz Baykal, a heavyweight CHP deputy who formerly headed the party,
has maintained that the AK Party is just involved in the coalition
talks for the sake of appearances.
In remarks to reporters in Antalya on Thursday, Baykal said: “The MHP
has already made clear its attitude [regarding a coalition]. That is,
coalition talks represent no more than show any longer. There will be
an [early] election in November.”
As per the Constitution, the president can call for an early election
if a government cannot be formed within 45 days after the election of
all members of the speaker's council of Parliament. (TODAY'S
ZAMAN, July 23, 2015)
Prime Minister Davutoglu promises to bring ‘Ottoman order, justice’

Turkish Prime Minister Ahmet Davutoğlu has vowed to bring the “order and justice” of the Ottoman Empire to today’s world.
“God willing, we will bring the order and justice of the Ottomans to
today and into tomorrow,” he said while congratulating party members at
his Justice and Development Party’s (AKP) Istanbul headquarters for the
Eid al-Fitr holiday on July 17.
Davutoğlu’s remarks came after a group of party members started
chanting “Ahmet Hoca [teacher], bring us to Ottoman [times],” while he
was giving a speech about the political outlook after last month’s
general election, in which the AKP lost its parliamentary majority.
In his 2001 book “Strategic Depth” (which had its 100th print run last
year), the former professor Davutoğlu articulated a vision drawing on
Turkey’s geography, economic power and imperial history to reconnect
with its historical “hinterland” in the former Ottoman territories.
As Aaron Stein, the author of “Turkey’s New Foreign Policy,” told the
Hürriyet Daily News in an interview earlier this year, Davutoğlu is
regarded as the architect of a dramatic shift in Ankara’s regional
policy after the AKP came to power in 2002.
Davutoğlu’s interpretation of geopolitics “is based on an assumption
that the spread of Western power into the Balkans, Central Asia and the
Middle East is incongruent with Turkish national interests and must be
reversed,” Stein suggested.
Critics are skeptical about the suggestion that Turkey should become
more involved in the Middle East, but weeks before he was picked by
President Recep Tayyip Erdoğan as his successor as prime minister,
Davutoğlu slammed such skepticism in a fiery speech during Ramadan last
year, again delivered at the AKP’s Istanbul headquarters.
(hurriyetdailynews.com, July 18, 2015)
Turkish top court annuls Erdoğan-backed closure of tutoring schools
Turkey’s Constitutional Court has annulled a law phasing out private
tutoring centers, known as dersanes, whose prospective closure had been
interpreted as a move against the movement of U.S.-exiled Islamic
scholar Fethullah Gülen, an ally-turned-foe of President Recep Tayyip
Erdoğan.
Following a petition by the People’s Party (CHP), the court ruled late
on July 13 that the law adopted by parliament in March 2014 to close
the schools was unconstitutional.
The text passed by the assembly had ordered the closure of the centers by Sept. 1 this year.
Dersanes are very popular in Turkey, with 3,800 of the centers catering
to 1.2 million students hoping to win a place in top schools or
universities.
Opponents of the law argued that it would exclude the most
disadvantaged students from the most sought-after universities and
increase the impact of socio-economic differences on the results of
entrance examinations.
Erdoğan, who was prime minister at the time, had originally included the closure of the centers as part of educational reforms.
However, observers regarded the move as a fresh step in Erdoğan’s fight against Gülen’s movement.
The president accuses Gülen and his movement of being behind corruption
allegations that rocked the government in December 2013 while Erdoğan
was prime minister and which he has dismissed as a plot by the cleric
to unseat him.
Erdoğan has vowed no mercy in the fight against Gülen and the
authorities have over the last year effectively purged the police force
and judiciary to rid them of pro-Gülenist elements.
In a June ruling, the Constitutional Court had canceled the Directorate
of Religious Affairs’ (Diyanet) monopoly on the publishing of the
Risale-i Nur, an Islamic book written by Said Nursi from the 1910s to
the 1950s that is particularly revered by followers of Gülen.
(hurriyetdailynews.com, July 14, 2015)
Début des tractations pour former une coalition gouvernementale
Le Premier ministre turc désigné Ahmet Davutoglu a entamé lundi ses
tractations avec les trois partis de l'opposition pour former un
gouvernement de coalition, un mois après les législatives que son parti
a gagnées mais sans retrouver la majorité absolue.
Le marathon de M. Davutoglu a commencé par une rencontre de près de
deux heures avec le président du Parti républicain du peuple (CHP,
social-démocrate) Kemal Kiliçdaroglu.
"Nous avons eu un entretien sincère et amical", a dit M. Davutoglu à la
presse après la rencontre, qu'il a qualifiée de "discussion préalable,
exploratoire pour savoir si l'on peut avancer vers des négociations de
coalition".
Le chef du Parti de la justice et du développement (AKP,
islamo-conservateur) a précisé que son objectif consistait dans un
premier temps à établir "une confiance réciproque" entre les partis.
Le porte-parole du CHP Haluk Koç a lui aussi insisté sur la nécessité
de "développer la confiance" entre les deux camps. "La nécessité de
mettre en place un gouvernement fort a été soulignée", a-t-il ajouté
devant la presse.
Ces discussions doivent se poursuivre mardi par une rencontre avec le
chef du Parti de l'action nationaliste (MHP, droite) Devlet Bahçeli
puis, mercredi, avec celui du Parti démocratique des peuples (HDP,
prokurde) Selahattin Demirtas.
Au pouvoir depuis 2002, l'AKP de M. Davutoglu et du président Recep
Tayyip Erdogan, le véritable homme fort de la Turquie, est arrivé en
tête du scrutin du 7 juin, obtenant 40,6% des suffrages et 258 des 550
sièges de députés.
Il a devancé le CHP (132 sièges), le MHP (80 sièges) et le HDP (80 sièges également).
Les discussions du chef de l'AKP s'annoncent difficiles avec les deux
principaux partis de l'opposition, qui ont soumis toute alliance à des
conditions très strictes difficilement acceptables par le parti au
pouvoir, notamment la réouverture des enquêtes anticorruption qui
visent le régime et une mise à l'écart politique de M. Erdogan.
Le HDP a de son côté exclu publiquement tout accord avec l'AKP.
M. Davutoglu a indiqué lundi que la question des pouvoirs de M.
Erdogan, qu'il a présentée comme une de ses "lignes rouges", n'avait
"pas été évoquée" par ses interlocuteurs du CHP.
M. Erdogan, que ses rivaux accusent de dérive autoritaire et islamiste,
a profité de la campagne des législatives pour plaider en faveur de
l'instauration d'une présidence forte. L'opposition exige quant à elle
qu'il s'en tienne strictement aux prérogatives largement protocolaires
que lui accorde la Constitution.
M. Davutoglu a été officiellement chargé le 9 juillet par le chef de
l'Etat de former un nouveau gouvernement. Il dispose de 45 jours pour
constituer une nouvelle équipe, sinon M. Erdogan peut convoquer des
législatives anticipées.
Ex-President Gül says Turkey should revise its Middle East policy
Former President Abdullah Gül has said Turkey should revise its foreign
policy concerning the Middle East and the Arab world in order to be a
source of inspiration for the countries of these regions again.
It is a pity that Islamic countries consume themselves while the
Palestinian issue remains unsolved in the Middle East. In this regard,
as Turkey, we should help these countries. In order to do this,
undoubtedly we should improve our relations with all,” Gül said during
an iftar event on Saturday which was also attended by his successor,
President Recep Tayyip Erdoğan.
Stating that Turkey should improve relations with the countries from
Libya to Egypt, Yemen and all Gulf countries and be an inspiration for
these countries as it was in the past, Gül said this depends on a
revised foreign policy.
“To be honest, I think it would be useful to revise our policies with
regards to the Middle East and the Arab world with a more realistic
approach,” Gül said during his speech.
Together with Erdoğan, Gül is one of the founders of the Justice and
Development Party (AK Party), which ruled the country in 13 years with
a single-party government. The AK Party government has been accused of
adopting a political Islamist rhetoric and a sectarian policy in the
Middle East.
Ahmet Davutoğlu, who served as the foreign minister and then the prime
minister of the AK Party government, has been considered the architect
of Turkey's foreign policy. When he was serving as foreign minister, he
invented the “zero problems with neighbors” policy, which turned into a
“zero neighbors” policy for Turkey in the end, after Turkey's
relationship with near and far neighbors deteriorated one by one.
(TODAY'S
ZAMAN, July 12, 2015)
Halaçoğlu removed from MHP post after ‘irreligious CHP’ comment
Nationalist Movement Party (MHP) deputy Yusuf Halaçoğlu has been
removed from his post as the party’s parliamentary group deputy
chairman after he called the main opposition Republican People's Party
(CHP) “irreligious” when referring to efforts between the MHP and the
CHP to elect a parliamentary speaker other than the Justice and
Development Party's (AK Party) candidate.
MHP Deputy Chairman Semih Yalçın announced on Sunday that Halaçoğlu was
discharged from the post of MHP parliamentary group deputy chairman “as
it was deemed necessary.”
Halaçoğlu angered the CHP after he said in televised remarks that the
MHP would have been the target of attacks by the ruling Justice and
Development Party (AK Party) if it had supported the CHP's candidate,
Deniz Baykal, for Parliament speaker in a vote on July 1.
“They would have attacked us, saying ‘you elected Baykal,' a faithless
man of an infidel party as the AKP [AK Party] puts it,” Halaçoğlu said
in subsequent remarks, while responding to criticism over the MHP's
decision not to support Baykal in the final round of the vote.
With 80 deputies from the MHP voting for the party's own candidate,
Ekmeleddin İhsanoğlu, even though the final round was between Baykal
and the AK Party's candidate İsmet Yılmaz, Yılmaz was elected as the
new speaker.
Although Halaçoğlu later attempted to clarify his remarks saying he did
not call the CHP infidels but said instead that the AK Party would say
it, AK Party officials denied any remarks attributed to their party.
(TODAY'S
ZAMAN, July 12, 2015)
Davutoglu entame lundi ses tractations pour une coalition gouvernementale
Le Premier ministre désigné turc Ahmet
Davutoglu a déclaré vendredi qu'il entamerait lundi ses tractations
avec les trois partis d'opposition en vue de former un gouvernement de
coalition, un mois après les législatives remportées par son parti qui
a été toutefois privé de sa majorité au Parlement.
M. Davutoglu a expliqué devant la presse qu'il entendait rencontrer en
premier lieu le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate),
ensuite mardi le Parti de l'action nationaliste (MHP, droite) et puis
enfin mercredi le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), même
si cette dernière formation a exclu une alliance avec son Parti de la
justice et du développement (AKP, islamo-conservateur).
"Nous sommes à une distance égale du MHP et du CHP. Selon les
consultations que nous avons effectuées, une coalition est tout à fait
possible soit avec l'un ou avec l'autre", a dit M. Davutoglu.
"Nous allons nous entretenir avec tous les (3) partis mais nous pensons
atteindre notre but en nous concentrant sur ces deux formations",
a-t-il ajouté.
Le parti du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan et de M.
Davutoglu est arrivé en tête du scrutin du 7 juin en obtenant 40,6% des
voix et 258 des 550 sièges de députés mais a perdu sa majorité absolue,
ouvrant la voie à la formation d'un gouvernement de coalition.
M. Davutoglu, qui expédie les affaires courantes depuis le lendemain du
scrutin, a été finalement chargé jeudi par le chef de l'Etat de former
un nouveau gouvernement, après un délai inédit dans l'histoire
politique contemporaine, ce qui a été critiqué par l'opposition.
Le chef de l'AKP dispose désormais de 45 jours pour former une nouvelle
équipe. En cas d'échec, M. Erdogan peut dissoudre le Parlement et
convoquer de nouvelles élections législatives.
Les négociations s'annoncent délicates, les trois partis d'opposition
ayant posé des conditions qui semblent difficiles à accepter par l'AKP.
Mais M. Davutoglu s'est dit optimiste vendredi sur l'issue de ses
tractations: "Si le bon sens l'emporte, je pense qu'une coalition forte
sera constituée". (AFP, 10 juillet
2015)
Construction of presidential palace unlawful: Turkey's top court

Turkey’s Council of State has annulled the decisions
which had permitted the construction of the controversial presidential
palace of President Recep Tayyip Erdoğan in an area called Atatürk
Forest Farm (AOÇ) in the Beştepe neighborhood of the capital Ankara,
saying the construction was “unlawful” and the AOÇ was public property
with “special status.”
The Council of State Plenary Session of the Administrative Law Chamber
annulled the decisions separately made on Jan. 16, 2012, by the Turkish
Cabinet of Ministers and the Ankara Metropolitan Municipality Assembly,
which provided the legal ground for the construction of Erdoğan’s
presidential palace in the AOÇ, a once natural site which had been
protected decades.
It stated the decisions did not abide by the law, since giving the AOÇ
the status of “an area open to urban transformation and development”
was a local as well as limited solution with respect to the integrity
of planning and practice over farmlands.
The top court’s move came less than two months after the Ankara Chamber
of Architects said on May 26 in a written statement Erdoğan’s
1,150-room mega-palace was illegally constructed on protected land,
citing a previous ruling by the Council of State which annulled a
decision allowing the construction of public buildings on preserved
sites.
The Chamber of Architects said in a statement on May 26 the ruling had
“once again revealed that the construction of the palace was illegal.”
“The construction plans, the Protection Board’s decisions and the
construction licenses which allowed the illegal construction are
completely unlawful at the moment after this verdict. All the unlawful
decisions and documents which allowed the unlawful construction in the
AOÇ have lost their legal ground,” it said. (hurriyetdailynews.com, July 10, 2015)
L'opposition accuse Erdogan de retarder la formation d'un nouveau gouvernement
L'opposition turque a vivement dénoncé
mardi le retard "anormal" pris par le président islamo-conservateur
turc Recep Tayyip Erdogan pour nommer un nouveau Premier ministre, un
mois après le revers essuyé par son parti aux élections législatives
"Le président doit rapidement confier à quelqu'un la tâche de former un
gouvernement. Ce retard n'est pas normal", a déclaré le président du
principal parti d'opposition, Kemal Kiliçdaroglu, devant la presse.
Le chef du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), qui a
obtenu 25,1% des suffrages et 132 sièges de députés, a clairement
suggéré que le chef de l'Etat souhaitait ainsi provoquer des élections
anticipées. "Si de nouvelles élections doivent être convoquées, il est
inutile d'attendre plus longtemps", a-t-il dit.
Lors du scrutin du 7 juin, le Parti de la justice et du développement
(AKP) de M. Erdogan a été pour la première fois privée de sa majorité
absolue au Parlement depuis son arrivée au pouvoir en 2002, ouvrant la
voie à un gouvernement de coalition. L'AKP a recueilli 40,6% des voix
et 258 des 550 sièges du Parlement.
Le coprésident du principal parti prokurde, qui a raflé 12,9% des voix
et 80 sièges, a lui aussi jugé que le retard pris par M. Erdogan
n'était "pas normal". "L'AKP dirige illégalement le pays depuis un mois
alors qu'il n'en a pas le droit", a déclaré Selahattin Demirtas, du
Parti démocratique des peuples (HDP).
Le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus a tenté de calmer les esprits
en assurant que M. Erdogan chargerait formellement le Premier ministre
sortant Ahmet Davutoglu, dont l'AKP est arrivé en tête, de former une
coalition "dans le courant de cette semaine".
M. Davutoglu avait remis sa démission à M. Erdogan deux jours après les élections et expédie depuis les affaires courantes.
Si aucun gouvernement n'est formé dans un délai de 45 jours après la
nomination officielle de M. Davutoglu, M. Erdogan peut convoquer des
élections anticipées. (AFP, 7 juillet
2015)
Opposition disarray hands AKP a win for Parliament's Speaker
The Justice and Development Party (AK Party) has
secured a big win for its nominee for the post of parliament speaker in
the run-off election after the opposition parties failed to strike a
compromise deal to mobilize their support behind a single candidate to
beat the AK Party's choice in the final and fourth round of voting on
Wednesday.
In the final fourth round of voting, İsmet Yılmaz, the ruling AK Party candidate has been elected speaker by getting 258 votes.
His rival in the final tour, Deniz Baykal, the candidate of the main opposition Republican People's Party (CHP), got 182 votes.
Based on the election results, Yılmaz seems to have
gotten the votes of only his party's deputies, but Baykal apparently
got also the support of many of the deputies of the pro-Kurdish
People's Democratic Party (HDP).
After his election, Yılmaz made an acceptance speech
in which he stated that the separation of powers is a “civilized
partnership under the guise of the president.”
Yılmaz also stated that members of Parliament should come together to draft a new inclusive constitution.
Following the election, acting Prime Minister Ahmet
Davutoğlu once again told reporters that there is no connnection
between the election of speaker of Parliament and the negotiations for
a coalition between parties that are expected to begin this week.
The results of the third round of voting revealed
that opposition parties did not bow to the “threat” that Devlet
Bahçeli, leader of the Nationalist Movement Party (MHP), expressed
early in the day.
Bahçeli had pushed opposition parties seeking to get
an opposition deputy elected as parliament speaker into a corner by
announcing that the MHP deputies will cast blank votes in the final
round of voting unless the MHP candidate appears in the final round.
“If our candidate does not appear in the [final]
fourth round in the vote for parliament speaker, then we will cast 80
blank votes,” MHP leader Devlet Bahçeli told reporters following his
party's parliamentary group meeting on Wednesday.
“The MHP will support […] its valuable candidate
Ekmeleddin İhsanoğlu in all the votes [for speaker],” Bahçeli said in
the party's group meeting.
The MHP's attitude had almost practically smashed
all chances of the formation of a coalition composed of opposition
parties as such an option is only possible when all three opposition
parties join forces.
Based on the results of the third round of voting
for speaker, held after no candidate for parliament speaker managed to
get enough votes -- two-thirds majority -- for being elected in
Tuesday's session, the AK Party and CHP candidates rose to the final
round as they were the candidates who obtained the most votes.
Yılmaz got 259 votes, while Baykal obtained 129
votes. In the same round, the MHP candidate Ekmeleddin İhsanoğlu
obtained 80 votes, while the figure for the HDP candidate, Dengir Mir
Mehmet Fırat, was 78.
The speaker is elected by secret ballot and a super
majority of 367 votes is required for a candidate to be elected in the
first two rounds of voting.
In the third round of voting, candidates need an
absolute majority to be elected; that is, the votes of at least 276
deputies in a 550-member Parliament.
Should Parliament also fail to elect a speaker on
the third vote, in the final fourth round a simple majority is enough
for a candidate to get elected.
With the process of election of the speaker of
Parliament being complete, President Recep Tayyip Erdoğan will now
assign -- probably leader of the ruling AK Party Davutoğlu -- a member
of Parliament to form a government.
As the MHP has closed doors on a coalition of
opposition parties as such a coalition also requires the support of the
pro-Kurdish HDP, the options that include the AK Party come to the
forefront.
(TODAY'S
ZAMAN, July 1, 2015)
Pas de nouveau président du Parlement après deux tours de scrutin
Les députés turcs n'ont pas réussi à élire mardi un président au
Parlement issu des élections législatives du 7 juin, qui ont vu le
parti du chef de l'Etat Recep Tayyip Erdogan perdre la majorité absolue
qu'il détenait depuis treize ans.
Lors des deux premiers tours de scrutin disputés à bulletin secret,
aucun des quatre candidats en lice n'est parvenu à rassembler les voix
des deux tiers (367) des 550 élus.
Un troisième tour sera organisé mercredi après-midi. Si aucun des
prétendants au "perchoir" de la "Grande assemblée nationale" n'y
obtient la majorité absolue (276 voix), un quatrième et dernier tour
sera disputé entre les deux candidats arrivés en tête, qui seront cette
fois départagés à la majorité simple.
Le 7 juin, le Parti de la justice et du développement
(AKP,islamo-conservateur), au pouvoir depuis 2002, a obtenu 40,6% des
voix et 258 sièges de députés.
Derrière lui, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) a
réuni 25,1% et 132 sièges, le Parti de l'action nationaliste (MHP,
droite) 16,4% et 80 sièges et le Parti démocratique des peuples (HDP,
prokurde) 12,9% et 80 sièges.
Aucun d'entre eux n'ayant obtenu la majorité absolue, le scrutin pour
la présidence du Parlement fait figure de répétition générale aux
tractations en cours pour la formation d'un gouvernement de coalition,
qui s'annoncent très difficiles.
Lors des deux premiers tours, le candidat de l'AKP, actuel ministre de la Défense Ismet Yilmaz, a réunit à chaque fois 256 voix.
Son concurrent du CHP Deniz Baykal, un vieux routier de la politique,
125 et 128 voix, celui du MHP Ekmeleddin Ihsanoglu, un intellectuel
musulman, 81 et 80 voix, et celui du HDP, Dengir Mir Mehmet Firat, un
dissident de l'AKP, 81 et 80 voix.
Avant le vote, le Premier ministre sortant et chef de l'AKP Ahmet
Davutoglu a promis que son parti soutiendrait "jusqu'à la dernière
seconde du dernier tour" son candidat. Seule la réunion des trois
partis d'opposition permettrait de lui faire échec au 4e tour.
Sitôt passé ce scrutin, M. Erdogan devrait confier à M. Davutoglu la tâche de former un nouveau gouvernement.
(AFP, 30 juin
2015)
Forces
armées/Armed Forces
La Turquie s'enfonce dans une guerre surtout contre les Kurdes

La Turquie s'est enfoncée jeudi dans une guerre ouverte avec les
rebelles kurdes, qui répliquent par des attaques meurtrières aux raids
aériens visant leurs bases, laissant les Américains en première ligne
dans la lutte contre les jihadistes.
Trois soldats turcs ont été tués dans l'attaque jeudi matin d'un convoi
militaire dans le sud-est du pays à majorité kurde, attribuée par
l'armée au parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Cette attaque est la plus meurtrière signalée depuis le déclenchement le 20 juillet d'un nouveau cycle de violences.
Selon l'armée, le convoi a été pris en embuscade alors qu'il menait une
"opération de sécurité" dans la province de Sirnak, frontalière à la
fois de la Syrie et de l'Irak.
Jeudi matin également, un policier et un civil sont morts dans une
région proche après avoir été touchés par des tirs venus d'une voiture
alors qu'ils se trouvaient devant un salon de thé.
Quelques heures plus tôt, les F-16 de l'armée turque avaient mené une
nouvelle série de raids contre des cibles du PKK dans les montagnes du
nord de l'Irak, où s'est réfugié son état-major, ainsi qu'en Turquie.
Ce cycle de représailles se poursuit de manière ininterrompue depuis
l'attentat suicide du 20 juillet à Suruç (sud), qui a bouleversé la
donne. Attribué au groupe Etat islamique (EI), il a fait 32 morts parmi
de jeunes militants de la cause kurde et suscité la colère de la
guérilla contre le pouvoir central, accusé de ne pas protéger la
population locale.
Depuis, au moins 11 représentants des forces de l'ordre ont été tués.
La télévision nationale retransmet chaque jour en direct les
funérailles officielles accordées aux "martyrs" victimes du PKK.
Des enlèvements de policiers, parfois avec leur famille, sont
régulièrement signalés et de nombreux postes de police ont été attaqués.
La Turquie se retrouve ainsi replongée "dans son cauchemar récurrent du
problème kurde", estimait jeudi dans un éditorial le journal à grand
tirage Hurriyet.
- Peu de frappes contre l'EI -
Le président Recep Tayyip Erdogan a jugé "impossible" de poursuivre le
processus de paix avec la rébellion kurde et de "reculer dans la guerre
contre le terrorisme", mettant sur le même plan le PKK et l'Etat
islamique.
L'attentat de Suruç, où l'EI frappait pour la première fois en Turquie,
a contraint M. Erdogan à un tournant stratégique à son égard.
Longtemps soupçonné de complaisance, il a ordonné des frappes contre
l'EI en Syrie, à la grande satisfaction des Américains qui mènent la
coalition internationale antijihadiste. Dans la foulée, Ankara vient de
donner son feu vert à l'utilisation de sa base stratégique d'Incirlik
pour rapprocher l'US Air Force de ses cibles en Syrie.
Mais, côté turc, la priorité opérationnelle semble clairement être la lutte contre la guérilla kurde.
En une semaine, l'armée a ainsi fait état de dizaines de frappes
aériennes contre des objectifs du PKK, mais n'en a mentionné que trois
contre l'EI, annoncées le 25 juillet.
Autre chiffre communiqué mercredi par les autorités: parmi les quelque
1.300 personnes arrêtées dans le pays depuis le 20 juillet, 847 ont été
détenues pour leurs liens présumés avec la rébellion kurde contre 137
pour des liens avec l'EI.
Sur le plan politique, le président turc et le gouvernement
islamo-conservateur ciblent sans discontinuer le jeune leader du parti
prokurde HDP, Selahattin Demirtas, accusé de "menacer la sécurité
nationale" en refusant de condamner spécifiquement les actions du PKK.
"Une atmosphère de chaos est volontairement créée dans la perspective d'élections anticipées", a rétorqué M. Demirtas.
Avec 13% des voix et 80 élus, son parti est considéré comme un des
grands vainqueurs des législatives du 7 juin, où le parti au pouvoir
AKP a manqué la majorité absolue pur la première fois depuis 2002.
Selon l'opposition, M. Erdogan veut à tout prix l'affaiblir avant de
convoquer d'éventuelles élections anticipées.
Deuxième force du Parlement, le parti social-démocrate CHP a clairement
dénoncé pour sa part la politique passée de M. Erdogan à l'égard des
jihadistes. "Le fait qu'aucune initiative n'ait été prise et que le
pouvoir ait fermé les yeux revient à dire que la Turquie a été un
soutien de l'EI", a accusé le député d'Istanbul Murat Ozcelik. (AFP, 30 juillet
2015)
La Turquie bombarde un village en Syrie contrôlé par les forces kurdes
Des chars turcs ont bombardé un village du nord de la Syrie tenu par
les forces kurdes, faisant au moins quatre blessés parmi les
combattants rebelles alliés aux Kurdes, ont rapporté lundi les YPG
(Unités de protection du peuple kurde) et une ONG syrienne.
Ce bombardement survient alors que la Turquie a lancé ces derniers
jours des frappes contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI)
en Syrie, mais aussi contre les forces kurdes du PKK --qu'elle
considère comme un groupe "terroriste"-- dans le nord de l'Irak.
Les YPG ont indiqué dans un communiqué que des chars turcs avaient
touché leurs positions ainsi que celles de combattants arabes alliés
dans le village syrien de Zur Maghar, dans la province d'Alep.
Le "feu nourri des chars" a blessé quatre membres de la force rebelle alliée et plusieurs habitants, selon les YPG.
Le groupe kurde a également fait état d'un second bombardement contre le même village et une autre localité de la même région.
"Au lieu de s'en prendre aux positions occupées par les terroristes de
l'EI, les forces turques attaquent nos positions de défense", ont
dénoncé les YPG dans un communiqué.
"Nous appelons les dirigeants turcs à mettre un terme à cette agression
et à s'en tenir aux directives internationales. Nous disons à l'armée
turque de cesser de tirer sur nos combattants et leurs positions".
Ces bombardements ont également été rapportés par des militants et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Des obus tirés par les chars turcs sont tombés sur le village de Zur Maghar, contrôlé par les YPG", a indiqué l'ONG.
Zur Maghar se situe à la frontière turque, à l'est de la localité de Jaraboulous, dans la province d'Alep.
Selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, il s'agit
vraisemblablement de l'intervention la plus sérieuse de la Turquie
contre les zones sous contrôle kurde dans le conflit syrien.
Des échanges de feu transfrontaliers avaient eu lieu auparavant mais le
bombardement de la nuit dernière est particulièrement sérieux en raison
du contexte, soulignent des militants.
Ces derniers jours, la Turquie, longtemps réticente, est passée à
l'offensive contre le groupe jihadiste Etat islamique, frappant à
plusieurs reprises ses positions en territoire syrien. Mais le
gouvernement turc a également ordonné des frappes contre les rebelles
du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, kurdes-turcs) dans le nord
de l'Irak, après une série d'attaques attribuées à des militants
proches du PKK contre des policiers.
"La Turquie a déclaré la guerre à Daech (acronyme arabe de l'EI) et au
PKK", a affirmé le militant Moustafa Ebadi. "Maintenant les YPG
subissent les attaques de l'EI et de la Turquie".
Les YPG sont la force la plus organisée et la plus efficace contre l'EI
en Syrie, mais la Turquie voit ses avancées d'un mauvais oeil en raison
des liens entre ce groupe kurde de Syrie et le PKK.
(AFP, 27 juillet
2015)
Two conscientious objectors were murdered in the Suruç Massacre


Polen Ünlü and Alper Sapan
In 20th of July, many young people from different
cities took the road for the re-construction of Kobanê which is the
city that has been resisting against the attacks of ISIS for several
months. Those young people wanted to re-build the city which was
destroyed by war and bring life back to the children who are sentenced
to death in the pillaged land.
But they could not success. Everlasting war policy
turned to a bomb and exploded right at the middle of the crowd of young
people who were resisting to build the peace. Tens of people lost their
lives and hundreds of them were injured.
One of those young people who had lost her life is
Polen Ünlü who declared her conscientious objection in 2012 by saying
“That war does not murder only men, but it murders women as well.”
Alper Sapan is also one of those young people who had murdered in the
massacre, and also one of conscientious objectors who declared his
conscientious objection in May 2014 by saying “For the world where
there is no war, no nation, no border; for freedom, I am listening to
my heart and rejecting the military service.”
Before the Association of Conscientious Objection,
we were working with Polen during Conscientious Objection Platform for
Peace period, the period that formed basis to the conscientious
objection movement. After each military operation to Kurdistan,
shootout, and a suspicious murder of a soldier, we were shouting out
our desire to peace together. And Alper took the road to Kobanê with
the faith to peace against war, carrying a new life in his heart. But
the war found him right there, a heart which were rejecting to die and
kill was silenced by the bomb of the war policy.
Now, after the Suruç Massacre, the ember in our
hearts is still burning us with pain and we see off those young people
who took the road with the faith of peace, Polen and Alper with the
dream of a new world that they carry in their hearts.
We are sharing Polen Ünlü’s and Alper Sapan’s conscientious objections one more time:
“Hello, my name is Polen Ünlü. I am a Turkish young
women and I am also a socialits woman. I am anti-militarist. I am
supporting the righteous struggle of working-class and oppressed ones
with all of my heart. I don’t want my brothers, my sisters and the
people that I love to be a part of that dirty war which has been
implemented by the state. That war does not murder only men, but it
murders women as well. For this reason, I am declaring my conscientious
objection.”
“Hello, I am Alper Sapan. I am an 19-year-old
anarchist. I am against the injustice of state, exploitation and
oppression. I am rejecting murder of people, violence and state. I
won’t die for anybody, I won’t kill for anybody and I won’t be
anybody’s soldier. For the world where there is no war, no nation, no
border; for freedom, I am listening to my heart and rejecting the
military service. Let’s destroy militarism before militarism destroys
all of us.”
Association of Conscientious Objection
carla.goffi@skynet.be
L'Armée turque s'engage dans la lutte contre l'EI, raid aérien en Syrie

Trois chasseurs F16 de l'armée de l'air turque ont bombardé tôt
vendredi matin plusieurs objectifs tenus par le groupe Etat islamique
(EI) en territoire syrien, au lendemain d'un accrochage entre l'armée
turque et les jihadistes à la frontière, ont annoncé les services du
Premier ministre turc.
Les avions turcs ont frappé entre 03h40 et 03h53 locales (00h40 et
00h53 GMT) "deux quartiers généraux et un point de ralliement" des
combattants de l'EI avec des missiles avant de regagner leur base de
Diyarbakir (sud-est), ajoute le communiqué publié par les services
d'Ahmet Davutoglu.
Selon l'agence de presse Dogan, les cibles étaient localisées autour du
village de Havar, face à la province turque de Kilis (sud).
"La République de Turquie est déterminée à prendre toutes les
précautions pour défendre la sécurité nationale", est-il assuré dans le
communiqué, précisant que ces frappes avaient été décidées lors d'une
réunion de sécurité qui s'est tenue jeudi soir autour du chef du
gouvernement.
Des chars turcs ont immédiatement riposté en ouvrant le feu sur une
position jihadiste, tuant un de ses combattants et endommageant trois
de ses véhicules.
Selon un responsable militaire américain, Ankara a ainsi enfin autorisé
les Etats-Unis à utiliser plusieurs de ses bases aériennes, dont celle
d'Incirlik (sud), pour mener des raids aériens contre des cibles du
groupe Etat islamique en Syrie ou en Irak.
Le feu vert des Turcs, sollicité de longue date par Washington, a été
officialisé au lendemain d'un entretien téléphonique des président turc
Recep Tayyip Erdogan et américain Barack Obama.
La Turquie était jusque-là restée l'arme au pied face à l'EI. Elle
avait refusé d'intervenir militairement en soutien aux milices kurdes
de Syrie, par crainte de voir se constituer une région autonome hostile
dans le nord de ce pays.
"La République de Turquie est déterminée à prendre toutes les
précautions pour défendre la sécurité nationale", a répété vendredi le
bureau du Premier ministre Ahmet Davutoglu, au lendemain d'une réunion
avec les chefs militaires et des services de sécurité.
Selon le quotidien Hürriyet citant des responsables turcs, le
gouvernement envisage aussi de déployer des dirigeables au-dessus des
900 km de sa frontière syrienne et de doubler celle-ci par un mur afin
d'empêcher les mouvements des jihadistes.
Les autorités turques ont également lancé vendredi matin à Istanbul un
vaste coup de filet, engageant 5.000 policiers et des hélicoptères,
contre des membres présumés du groupe Etat islamique et du PKK, selon
les médias turcs.
La Turquie constitue le principal point de passage des recrues jihadistes vers la Syrie.
Jeudi encore, un policier turc a été tué et un autre grièvement blessé
par deux hommes masqués dans la grande ville à majorité kurde de
Diyarbakir (sud-est). Cette nouvelle attaque n'a pas été revendiquée.
L'attentat suicide de Suruç a suscité la colère de la communauté kurde
de Turquie, qui reproche au gouvernement islamo-conservateur d'Ankara
d'avoir fermé les yeux sur les activités de l'EI sur son sol.
Une organisation proche des rebelles kurdes de Turquie a ainsi affirmé
sur son site internet avoir tué mardi soir à Istanbul un commerçant
présenté comme un membre du groupe EI. "Les meurtriers de Suruç
rendront des comptes", a écrit le Mouvement de la jeunesse patriotique
révolutionnaire (YDG-H).
De nombreux manifestants, notamment kurdes, défilent chaque jour dans
les villes du pays pour dénoncer la politique syrienne de M. Erdogan.
Le principal parti kurde de Turquie a appelé à un grand rassemblement
dimanche après-midi à Istanbul.
Un éditorialiste éminent du quotidien Milliyet, Kadri Gürsel, a été
licencié mercredi pour avoir mis en cause la responsabilité de M.
Erdogan dans l'attentat. (AFP, 24 juillet
2015)
Peace Bloc' against the war coalition of AKP
A number of political parties, democratic mass organizations, labour
and trade bodies, as well as intellectuals and artists have formed a
'Peace Bloc'.
Constituents that declared the founding of the Bloc stated that they
would be defending peace against the AKP's discourses of war against
Syria.
The press conference at Cezayir Meeting Hall in Taksim was attended by
a large number of people including HDP (Peoples' Democratic Party)
deputies Ertuğrul Kürkçü, Levent Tüzel, Garo Paylan, Ferhat Encü, Beyza
Üstün, Ali Kenanoğlu, Sezai Temelli, Ali Haydar Konca, HDK (Peoples'
Democratic Congress) Co- Spokesperson Sebahat Tuncel, CHP (Republican
People's Party) deputy Sezgin Tanrıkulu, DİSK (Confederation of
Progressive Trade Unions) General President Kani Beko, ESP (Socialist
Party of the Oppressed) Central Executive Board member Ayhan Yener, SDP
(Socialist Democracy Party) President Ufuk Göllü, EMEP (Labour Party)
President Selma Gürkan, ÖDP (Freedom and Solidarity Party) President
Alper Taş, Halkevleri Secretary General Nuri Günay, EHP (Proletarian
Movement Party) and academic Mithat Sinjar.
'AKP PLAYED A DIRECT ROLE IN THE GROWTH OF ISIS'
Gencay Gürsoy who read the press release on behalf of the Bloc,
recalled that the Middle East has long been in the midst of a fire
which is a consequence of the policies imposed in line with imperialist
interests. He remarked that Turkey has been one of the states that have
directly suffered from the consequences of this war which have left
hundreds of thousands dead or displaced.
Stressing that the peoples fighting ISIS attacks are on the other hand
fighting against the AKP practices escalating the wat, Gürsoy said that
the AKP has done all it could in order for a first depgree intervention
in the war in Syria, and played a direct and indirect role in the
growth of the ISIS.
The statement on behalf of the Bloc also underlined that the AKP has on
the other hand promoted nationalism, chauvinism and sectarianism,
unrecognized and counteracted the Rojava revolution and undertook plans
for an intervention in Syria with an intention to re-collect votes in a
probable early election after failure to assure its ruling with the
June 7 elections.
Also criticizing the suspension of the process of resolution within
this period, Gürsoy said; "We cannot shut our eyes to this situation.
We are forming a 'Peace Bloc' against those preparing themselves for
dark adventures of the AKP that will carry this war, which has killed
peoples, cultures and displaced millions, into our borders."
Gürsoy stressed that the primary aim of the Bloc was to stand against
those trying to drag the country into a civil war, and to defend peace
in the country and in the Middle East. Reminding that the circle of
death could only be stopped by a mobilisation of pro-peace circles,
Gürsoy called on everyone defending peace to support the Bloc.
'THE WAR IN SYRIA WILL BE CARRIED INTO TURKEY'
Speaking after, HDK Co-Spokesperson and HDP İzmir deputy Ertuğrul
Kürkçü described the Peace Bloc as a unity of importance and
manifestation of the will to stop the arbitrarily acting governments in
Turkey.
"The risk of war we are facing today has no genuine, understandable or
internationally lawful ground. The autonomous governance emerged in
Rojava leads a will for freedom against ISIS barbarity and ISIS
monsters", he said.
Kürkçü pointed out that behind Turkey's desire for a military
intervention in Syria laid the loss of legitimacy by the Turkish state
and the AKP ruling. He warned that an operation against Rojava and
Jarablus to be taken from ISIS could lead up to an emergence of a
confrontation between TSK (Turkish Armed Forces) and the Kurdish
freedom movement in four parts of Kurdistan.
"That is why we are standing against a conjuncture that will carry the
war into Turkey. We founded this initiative for not only the security
of other states but also for our own freedom", he added.
TANRIKULU: FIRE OF THE WAR WILL BURN YOU
CHP Deputy Sezgin Tanrıkulu who is also supporting the Bloc on an
individual initiative said that Turkey, which was one of the preparers
of the war in Syria, now wanted to change the course of things and
carry the war into the country by conducting a military intervention in
Syria.
"We know what this war will bring about. The fire of this war will burn
you too, it will burn everyone", he said, and called on the AKP to
abandon these plans and intentions. (ANF, July 10, 2015)
Décès du dernier survivant de la junte militaire de 1980
Tahsin Sahinkaya, dernier survivant de la
junte militaire turque qui prit le pouvoir par un putsch en 1980 pour
lequel il avait été condamné à la prison à vie, est décédé jeudi à
l'âge de 90 ans dans une clinique militaire d'Istanbul, ont rapporté
les médias locaux.
M. Sahinkaya était le commandant de l'armée de l'air au moment du coup
d'Etat du 12 septembre 1980. Il était depuis longtemps alité en raison
de son âge avancé et était traité dans un hôpital de la ville.
M. Sahinkaya avait été jugé pour son rôle dans le putsch puis condamné
à la prison à perpétuité l'an dernier avec le chef de la junte, Kenan
Evren, qui fut ensuite président de Turquie. Les deux hommes n'avaient
pas quitté l'hôpital après leur sentence.
Kenan Evren est décédé en mai dernier à l'âge de 97 ans.
Le coup d'Etat de 1980 était destiné, selon l'armée, à mettre fin à
l'instabilité politique et sociale qui régnait en Turquie depuis le
début des années 1970.
Ce coup d'Etat, la troisième depuis 1960, s'est soldé par l'exécution
de 50 personnes, 600.000 arrestations et la mort de dizaines d'autres
sous la torture. (AFP, 9 juillet
2015)
Une réunion militaire sur une éventuelle incursion en Syrie
L'armée turque a convoqué pour la semaine prochaine les commandants des
troupes stationnées le long de la frontière avec la Syrie afin
d'étudier la possibilité d'une incursion sur le territoire voisin,
rapporte dimanche le journal Hurriyet.
La Turquie a renforcé ses défenses militaires depuis la semaine
dernière le long de la frontière, en y déployant des chars, des
missiles anti-aériens et des troupes, après une intensification des
combats au nord de la ville syrienne d'Alep. Ces mouvements ont suscité
des spéculations sur les intentions du gouvernement turc d'intervenir
afin de repousser les combattants de l'organisation de l'Etat islamique
(EI) et stopper l'avancée des forces kurdes, qui ont gagné du terrain
sur les djihadistes dans cette région.
Mais Ankara a écarté toute idée d'action immédiate sur le territoire syrien.
Cependant, selon Hurriyet, les forces armées turques (TSK) ont ordonné
aux commandants des troupes déployées le long de la frontière de se
présenter au quartier général à Ankara pour discuter des détails d'une
telle intervention. Le déploiement de plus de 400 véhicules blindés,
transportant des troupes, ainsi que le rôle de l'armée de l'air en
soutien à une telle intervention figureraient aussi à l'ordre du jour
de cette réunion, précise le journal sur son site web. (Belga, 5
juillet 2015)
Le Soir: Le président turc tenté d’intervenir en Syrie

La question kurde reste une hantise en Turquie
Se peut-il que le conflit en Syrie connaisse un développement
dramatique qui verrait l’armée turque franchir la frontière pour
établir une «zone tampon» sous son contrôle? Longtemps incongrue, cette
question prend de la consistance ces derniers temps, à mesure que le
problème des réfugiés syriens s’accentue en Turquie – ils seraient près
de deux millions! – et, surtout, alors que les milices kurdes semblent
sur le point d’établir une large zone autonome dans la partie nord de
la Syrie où le peuplement kurde est majoritaire.
«J’en appelle à la communauté internationale. Quel que soit le prix à
payer, nous ne permettrons jamais l’établissement d’un nouvel Etat à
notre frontière sud, dans le nord de la Syrie», a dit le 26 juin Recep
Tayyip Erdogan, le président islamo-conservateur turc. Quel que soit le
prix: les mots ont le mérite d’être clairs. Ce prix pourrait-il donc
être de composer avec les djihadistes sanguinaires de «l’Etat
islamique» en Syrie?
La question kurde a pris la forme d’une hantise tenace en Turquie
depuis le soulèvement lancé par le PKK (parti kurde de Turquie,
indépendantiste et marxisant) dans les années 1980. Le conflit a fait
quelque 40.000 morts en trente ans, même si le PKK, via son chef
Abdullah Oçalan emprisonné, et les autorités turques négocient plus
qu’une trêve depuis des mois. Erdogan, au pouvoir depuis 2003, avait
lancé deux ans plus tard à Diyarbakir, en plein Kurdistan turc, une
offensive de charme en brisant un tabou par ces deux phrases: «Il y a
un problème kurde. C’est mon problème». Mais les Kurdes ont été déçus
par des promesses qu’ils estiment non tenues et ils viennent de voter
massivement pour un parti qui les représente désormais au parlement à
Ankara, le HDP.
Quand la Syrie a commencé à se déchirer en 2011, Erdogan a assez
rapidement pris fait et cause pour la rébellion. Les réfugiés syriens
n’ont pas tardé à affluer en Turquie, où ils ont reçu un accueil plutôt
correct. Mais, alors que la rébellion se fragmentait en mille et une
milices, les insinuations puis les accusations ont commencé à fleurir
contre Ankara, qui n’hésiterait pas à aider en sous-main les pires
islamistes, à savoir les djihadistes de «l’Etat islamique» (Daesh),
parce qu’ils se montraient les plus féroces ennemis des Kurdes syriens.
Ceux-ci avaient en quelque sorte profité du conflit interne à leur pays
pour imiter leurs coreligionnaires irakiens et établir une zone
autonome dans le nord du pays. Avec une différence majeure: le
principal parti kurde de Syrie, le PYD, n’est autre que la branche
syrienne du PKK.
La communauté internationale cache mal son embarras. Le PKK est classé
«organisation terroriste» un peu partout. Mais le PYD apparaît sur le
terrain syrien comme l’une des forces les plus décidées dans le combat
contre Daesh. Ce sont ainsi les combattants du PYD qui ont récemment
bouté les djihadistes hors de deux villes frontières avec la Turquie,
Kobané en janvier et Tall Abyad en juin, avec l’appui décisif de la
coalition militaire aérienne anti-Daesh pilotée par les Etats-Unis.
Les autorités turques ont de leur côté accusé les Kurdes de Syrie de
procéder à un «nettoyage ethnique» dans les zones septentrionales
syriennes qu’ils contrôlent. Plus de 12.000 Turkmènes, une minorité
d’origine turque, auraient ainsi été forcés de fuir leurs foyers dans
la région de Tall Abyad ces dernières semaines. Saleh Muslim, chef du
PYD, a eu beau nier, rien n’y fait.
Le président turc ira-t-il jusqu’à appliquer les plans que sa propre
presse lui prête? Selon des journaux qui lui sont parfois proches,
comme Yeni Safak, Erdogan veut déployer 18.000 hommes dans le nord de
la Syrie pour y faire respecter une zone tampon de 30 km de large et au
moins 100 km de long. Il ferait ainsi d’une pierre plusieurs coups:
créer des camps de réfugiés en Syrie même plutôt que de devoir accepter
un nombre toujours plus grand de réfugiés en Turquie, empêcher l’Etat
islamique de faire passer sa contrebande en hommes et en armes (et
couper court aux accusations de complicité avec les djihadistes) et,
surtout, rendre plus ardue l’émergence d’une seule entité kurde
syrienne autonome.
Mais voilà, ces plans ne font pas l’unanimité en Turquie. L’armée ne
serait pas encline à se laisser entraîner dans une aventure militaire
dans un conflit syrien qui ressemble à un bourbier depuis longtemps, et
l’opinion publique manifesterait sans doute les mêmes réticences si on
prenait son avis même si les accusations de nettoyage ethnique
pourraient l’émouvoir. Et les partenaires occidentaux de la Turquie au
sein de l’Otan ne verraient pas non plus favorablement une entrée de
l’armée turque en Syrie. (Le Soir, BAUDOUIN LOOS, 1er juillet 2015)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
La Cour suprême annule une loi controversée d'Erdogan sur l'éducation
La Cour constitutionnelle turque a annulé tard lundi une loi
controversée du gouvernement islamo-conservateur fermant les
établissements de soutien scolaire privés dont la plupart sont gérés
par le mouvement de l'imam Fethullah Gülen, bête noire du président
Recep Tayyip Erdogan, ont rapporté les médias locaux.
Saisie par une requête du principal parti d'opposition social-démocrate
CHP (Parti républicain du peuple) la cour suprême a jugé
inconstitutionelle une loi adoptée en mars 2014 au Parlement pour la
fermeture de ces établissements appelés "dershane" en turc.
Le texte voté par l'assemblée imposait la fermeture de ces cours le 1er septembre 2015.
En Turquie ces écoles qui sont au nombre de 3.800 à travers le pays
sont très prisées. Il y aurait actuellement 1,2 million d'élèves en
"dershane", selon le ministère de l'Éducation.
Ils y étudient afin d'obtenir une place dans les meilleurs lycées et
universités. Les opposants à la loi estimaient que celle-ci exclura les
lycéens les plus défavorisés des universités qu'ils convoitent, et
qu'elle accentuera l'impact des différences socio-économiques sur les
résultats des examens d'entrée.
Le Premier ministre de l'époque, actuellement chef de l'Etat, Recep
Tayyip Erdogan, à l'origine de la législation contestée avait inséré la
fermeture de ces établissements dans le cadre d'une réforme de
l'éducation.
Les observateurs ont considéré cependant cette réforme comme une
nouvelle étape de sa lutte contre le mouvement du prédicateur en exil
aux Etats-Unis, Fethullah Gülen, qui détiendrait le contrôle d'au moins
le quart de ces établissements, un marché de plusieurs millions d'euros.
L'homme fort de Turquie accuse le mouvement Hizmet (service en turc) de
ce chef religieux d'avoir voulu renverser son régime en montant contre
lui l'opération anti-corruption lancée à l'hiver 2013-2014 contre sa
personne et son entourage politique.
(AFP, 13 juillet
2015)
21 personnes soupçonnées d'appartenir au groupe
jihadiste Etat islamique
Les autorités turques ont interpellé
vendredi lors d'une opération policière d'envergure dans quatre villes
du pays, dont Istanbul, 21 personnes soupçonnées d'appartenir au groupe
jihadiste Etat islamique (EI), a rapporté l'agence progouvernementale
Anatolie.
Parmi ces suspects interpellés à l'aube figurent trois ressortissants étrangers dont la nationalité n'a pas été précisée.
Ces étrangers s'apprêtaient à passer en Syrie pour y combattre aux
côtés de l'organisation jihadiste classée parmi les organisations
terroristes en Turquie, selon Anatolie.
La police antiterroriste a réalisé ce coup de filet principalement à
Istanbul mais aussi dans la ville voisine d'Izmit, à Sanliurfa
(sud-est) et Mersin (sud).
Dans les images diffusés sur ces raids, on peut voir les suspects
conduits à des cars de police par des agents en civil, l'index de la
main droite pointant vers le ciel en référence à l'unité" de Dieu,
geste utilisé par les islamistes.
Il s'agit de l'une des plus grosses opérations policières contre le groupe dans le pays.
La Turquie est considérée comme le principal point de passage des
recrues, notamment européennes, de l'organisation jihadiste vers la
Syrie, où elle contrôle de larges parties du territoire notamment le
long de la frontière entre les deux pays.
Le 1er juillet dernier, la police avait arrêté sept membres présumés de
l'EI, dont certains ayant combattu en Syrie, dans l'ouest de la Turquie.
Les pays occidentaux reprochent régulièrement au gouvernement
islamo-conservateur d'Ankara sa neutralité voire sa complaisance
vis-à-vis des organisations radicales en guerre contre le régime du
président syrien Bachar al-Assad. La Turquie a toujours démenti ces
allégations.
Depuis deux semaines, les médias turcs affirment que le gouvernement
envisage une opération militaire en Syrie pour repousser loin de ses
frontières les jihadistes et y empêcher en même temps la progression
des forces kurdes, qui tiennent désormais une grande partie de la zone
frontalière turco-syrienne.
Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a toutefois assuré la semaine
dernière que son pays qui a sensiblement renforcé les mesures de
sécurité sur sa frontière de 900 km avec la Syrie n'envisageait pas
d'opération imminente en Syrie.
Ce dernier coup de filet anti-jihadiste intervient par ailleurs des
entretiens cette semaine à Ankara d'une délégation de hauts
responsables américains. Les deux parties ont convenu de renforcer
leurs coopération et coordination contre l'EI contre lequel Ankara ne
s'est jamais activement engagé sur le terrain, craignant des
répercussions sur son territoire.
Mais selon les médias turcs, la Turquie qui refuse depuis des mois que
les Etat-Unis utilisent sa base d'Incirlik (sud) pour bombarder l'EI en
Syrie et en Irak, autoriserait désormais au moins l'utilisation de
drones armés par les Américains.
(AFP, 10 juillet
2015)
Nouvelles manifestations antichinoises en soutien aux Ouïghours
Les manifestations violentes se sont
poursuivies jeudi en Turquie pour dénoncer la politique des autorités
chinoises envers la minorité turcophone musulmane ouïghoure, sur fond
de tensions diplomatiques croissantes entre Ankara et Pékin.
A l'appel d'une association oeuvrant en faveur des droits des
Ouïghours, quelque 200 personnes ont, dans la nuit de mercredi à jeudi,
saccagé le consulat de Thaïlande pour dénoncer la décision de Bangkok
d'expulser vers la Chine un groupe d'une centaine de membres de cette
communauté.
Les manifestants ont détruit les portes et les fenêtres du bâtiment,
arraché le drapeau thaïlandais puis jeté du matériel par la fenêtre, a
rapporté l'agence de presse Dogan.
La police turque a interpellé 9 manifestants, selon Dogan.
Jeudi après-midi, une autre manifestation de protestation s'est
déroulée devant l'ambassade de Thaïlande à Ankara. Lors de ce
rassemblement, plusieurs personnes sont attaqué une touriste asiatique
qui passait à proximité en pensant qu'elle était chinoise, a indiqué
l'agence Dogan.
Les autorités thaïlandaises ont confirmé jeudi avoir expulsé une
centaine de musulmans ouïghours chinois arrêtés en Thaïlande en
novembre dernier en possession de faux passeports, alors qu'ils
fuyaient leur pays d'origine.
"Nous sommes consternés d'apprendre que 115 Ouïghours turcophones
détenus en Thaïlande ont été expulsés vers un pays tiers", a déploré
jeudi le ministère des Affaires étrangères turc dans un communiqué.
Ces expulsés faisaient partie d'un groupe de 300 personnes dont 173 ont
été accueillies fin juin sur le territoire turc, selon Ankara.
Depuis le début du mois musulman du Ramadan mi-juin, plusieurs villes
turques ont été le théâtre de manifestations pour dénoncer la politique
chinoise envers les Ouïghours.
Le chef du Parti de l'action nationaliste (MHP, droite nationaliste)
Devlet Bahçeli a justifié mercredi les manifestations contre Pékin et a
excusé ces dérapages.
"Notre jeunesse idéaliste est très sensible à l'oppression qui sévit en
Chine", a-t-il dit. "En outre, quelle est la différence entre un Coréen
et un Chinois ? (...) ils ont tous les yeux bridés", a-t-il ajouté,
provoquant un concert de protestations sur les réseaux sociaux.
Pékin a conseillé la prudence à ses ressortissants voyageant en Turquie.
Les Ouïghours se plaignent que leurs droits linguistiques, culturels et
religieux sont bafoués dans leur berceau de la province chinoise du
Xinjiang. (AFP, 9 juillet
2015)
MHP leader defends nationalist protests against China
Nationalist Movement Party (MHP) leader Devlet Bahçeli has defended
protests in Turkey that have occurred to highlight the Chinese
mistreatment of Muslim Uighurs, saying the nationalist youth of his
country should be able to exercise their “democratic right” to protest.
In remarks published in the Hürriyet daily on Wednesday, Bahçeli said
protests are also useful in raising international awareness on the
plight of the Uighurs.
“Our Idealist youth are sensitive towards the oppression in China. They
should be able to exercise their democratic rights. These protests are
useful in bringing international attention to the issue as well,”
Bahçeli said.
Several demonstrations were held across Turkey to protest Chinese
restrictions on Uighurs during the Muslim month of Ramadan, as well as
other rights violations. During one protest, demonstrators attacked a
Chinese restaurant, whose owner turned out to be a Turk and chef a
Uighur. In another incident, protesters attacked a group of Korean
tourists in İstanbul they mistook for Chinese.
Both have ‘slanted eyes'
When reminded of these incidents, Bahçeli said the attack on the
restaurant could have been in response to an act of “provocation.”
“I have explained this in television programs. The heavy metal [hand]
gesture and the [nationalist] Grey Wolf gesture are very similar to
each other. There is only a slight difference. What can we have to do
with a person at the restaurant?” he said, apparently referring to the
Turkish owner and the Uighur chef.
As to the attack on the Korean tourists, Bahçeli defended the
protesters' “mistake,” saying it is hard to distinguish a Korean from a
Chinese as both have “slanted eyes.”
“These are young people. Some drag them and these [young people] may
follow them. Besides, what distinctive feature is there to be able to
distinguish between Koreans and the Chinese? Slanted eyes… When they
looked at Koreans, [they saw that] Koreans also have slanted eyes… Does
it matter?” Bahçeli said.
Relations between China and Turkey have become tense over the Chinese
treatment of the Uighurs in the Xinjiang region, commonly known in
Turkey as East Turkestan. Many Turks see themselves as sharing
religious and cultural ties with the Uighurs, who have reportedly been
banned from worshipping and fasting during the holy month of Ramadan.
Nationalist groups took the lead in protests across Turkey and many
protesters are believed to be supporters or members of the MHP or the
Idealist (Ülkücü) Youth Clubs, a youth organization with close links to
the MHP. (TODAY'S
ZAMAN, July 8, 2015)
Erdogan inaugure la mosquée, géante, de son palais controversé

Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan a inauguré
vendredi en grande pompe et en plein mois de jeûne du Ramadan la
mosquée géante érigée dans l'enceinte du luxueux et toujours très
controversé palais d'Ankara.
Doté de quatre minarets, l'édifice de 5.175 m2 porte le nom de "Mosquée
du peuple de Bestepe", le quartier de la banlieue d'Ankara où a été
construit la résidence présidentielle.
Flanqué du Premier ministre Ahmet Davutoglu et des principaux
dignitaires du pays, dont son principal chef religieux Mehmet Görmez,
M. Erdogan a expliqué que l'édifice était le fruit d'"une synthèse des
architectures ottomane et seldjoukide", une dynastie turque du XIIe
siècle, tout comme l'ensemble du palais.
Inauguré à l'automne dernier, le palais présidentiel compte 1.150
pièces et a coûté 490 millions d'euros. Il est régulièrement dénoncé
par les détracteurs du président, qui y voient le signe de sa folie des
grandeurs et de sa dérive autoritaire.
M. Erdogan a justifié la construction de cette résidence au nom du "prestige de la Turquie".
Pendant la campagne pour les élections législatives du 7 juin, qui a vu
le parti de M. Erdogan perdre sa majorité absolue de 13 ans au
Parlement, un chef de l'opposition, Kemal Kiliçdaroglu, avait
stigmatisé le luxe du palais en affirmant qu'il était équipé de
lunettes de toilettes en or. M. Erdogan l'a fermement démenti.
(AFP, 3 juillet
2015)
Socio-économique
/ Socio-economic
La "révolution" d'Oguz, miraculé de l'attentat de Suruç

Lundi, Oguz Yüzgeç a bien cru que son combat
pour la "révolution" s'était définitivement arrêté. Par miracle, ce
militant de gauche de 22 ans a échappé à l'attentat suicide de Suruç.
Et malgré ses blessures, il est déjà prêt à reprendre son combat.
C'est un grand brun maigre, étalé de tout son long sur un lit d'hôpital
de Sanliurfa (sud-est) qui suit avec attention le journal télévisé,
deux jours après avoir échappé à la mort. "Ca me redonne le moral de
voir que les gens manifestent après ce qui s'est passé, qui se
mobilisent", avoue-t-il le sourire aux lèvres.
Responsable depuis avril des questions de parité homme-femme au sein de
la Fédération des associations des jeunes socialistes (SGDF), Oguz ne
cesse de penser à ses camarades morts dans l'attaque survenue lundi à
Suruç, tout près de la frontière syrienne.
"J'aimerais sortir vendredi de l'hôpital pour assister à l'enterrement
de l'un d'entre eux". Peu importe lequel, pourvu qu'il y soit.
Lundi, alors que le rassemblement du SGDF touchait à sa fin, un
"kamikaze" s'est fait exploser au milieu des 300 jeunes réunis dans le
jardin du centre culturel de Suruç pour participer à la reconstruction
de Kobané, de l'autre côté de la frontière. La déflagration a causé la
mort de 32 personnes et en a blessé une centaine d'autres.
L'attentat a été attribué par la Turquie au groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Oguz a eu de la chance. Blessé à l'abdomen et à l'estomac, il a été
opéré en urgence et ne gardera a priori aucune séquelle, si ce n'est la
"tristesse" d'avoir perdu des amis et l'"envie irrépressible" d'aller à
Kobané.
Pour ce militant turc qui rêve de lendemains qui chantent, la ville a
été le théâtre d'une "révolution à laquelle (nous) devions participer".
"Nous voulons y reconstruire école, bibliothèque, musée, crèche et
jardin d'enfants".
- 'Révolution' -
Le jeune homme a engagé sa carrière de militant à l'âge de 14 ans. "Une
suite logique" de ses lectures et des chansons révolutionnaires qu'il
continue d'apprécier. Avec un brun de fierté, il se remémore sa
première manifestation. "Je m'en souviendrai toujours, en 2003, contre
l'opération des Américains en Irak".
Un échec, concède-t-il, mais qu'importe. "C'est lorsqu'on baisse la
tête qu'on perd. Quand on lutte, on finit toujours par gagner", assure
celui qui se présente en "défenseur de tous les opprimés", "incapable
de parler de lui à la première personne du singulier (car) ce qui
compte c'est le groupe, la société, pas les individualités".
Féministe convaincu, Oguz est persuadé que "sa" révolution, celle de
l'"égalitarisme", de "l'amitié entre les peuples" viendra grâce aux
femmes.
"C'est elles qui souffrent le plus dans nos sociétés, elles doivent
donc être à l'avant-garde de la lutte", explique le jeune homme, dont
la petite amie, militante elle aussi, n'était pas à Suruç. "Nous vivons
en communauté pour partager des choses, ne pas nous couper de la
société sous prétexte que nous sommes un couple", explique Oguz.
"Plus on se bat dans une vie et plus on devient libre", lance,
convaincu, cet éternel étudiant en histoire, qui sèche ses cours depuis
six ans pour leur préférer "les journées harassantes à militer".
Sa philosophie ? "Se contenter de peu, ne jamais faire d'excès et
partager", résume sa mère, Pinar, 47 ans, professeure d'anglais au
lycée.
"Fière" de son fils et "inquiète pour sa vie", cette Stambouliote
trouve ses idées "belles". Mais, au chevet de son fils, elle avoue
redouter en permanence "le coup de fil qui vous annonce qu'il a été
arrêté, tué, torturé".
"Je n'ai pas de projet pour l'avenir", lance sans détour Oguz. "Mon
rêve n'est pas d'avoir un métier et de travailler, ni même de fonder
une famille", dit-il "mais d'aller au bout de mes idéaux et créer les
conditions d'une révolution". (AFP, Ambre TOSUNOGLU, 23 juillet
2015)
Un projet qui avait mis le feu aux poudres en 2013 de nouveau autorisé
La justice turque a autorisé les responsables locaux d'Istanbul à aller
de nouveau de l'avant avec un projet d'urbanisation très controversé
qui avait déclenché il y a deux ans de violentes manifestations
anti-gouvernementales en Turquie, a indiqué jeudi un collectif opposé
au chantier.
Saisi par la mairie d'Istanbul, le Conseil d'Etat a cassé une décision
d'un tribunal administratif qui avait fait arrêter les travaux
d'urbanisation de l'un des rares espaces de la ville, autour du parc
emblématique de Gezi, a précisé dans un communiqué le collectif
Solidarité Taksim, du nom de la place qui abrite le jardin.
"Nous savons ce que vous voulez faire, surtout n'y pensez même pas !",
a lancé ce collectif civique qui a souligné que "la place de Taksim et
le parc Gezi sont désormais sous la protection d'Istanbul, de la
Turquie et du monde entier".
En juin 2013, une mobilisation massive pour empêcher la destruction du
parc Gezi en faveur d'un projet immobilier et d'arrachages d'arbres
s'était muée en une fronde inédite contre la "dérive autoritaire et
islamiste" du gouvernement islamo-conservateur, faisant 8 morts et des
milliers de blessés.
L'autorisation à nouveau du projet a suscité une levée de boucliers sur les réseaux sociaux.
"Nous ne laisserons jamais détruire Gezi" proclamaient les protestataires sur Twitter.
Le projet immobilier contesté est composé d'un complexe résidentiel et
commercial reconstituant une ancienne caserne ottomane, selon les voeux
du président Recep Tayyip Erdogan, Premier ministre en 2013 et cible
principale des manifestations violemment réprimées par la police.
Son parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance
islamiste) qui régnait sans partage sur la Turquie depuis 2002 a gagné
les élections législatives du 7 juin en Turquie mais a perdu sa
majorité gouvernementale.
Des tractations sont actuellement en cours pour la formation d'un gouvernement de coalition.
(AFP, 16 juillet
2015)
Job casualties: 15 workers die, 19 injured in 2 accidents

A total of 15 agricultural workers, most of them women, were killed in
a traffic accident in Turkey's western province of Manisa on Monday and
19 more were injured in an accident in Karaman province, with the
government being accused of responsibility due to its implementation of
neoliberal policies that pave the way for such accidents.
The incident took place near a village in the
district of Gölmarmara when a pickup truck carrying a group of
agricultural workers crashed into a tanker carrying milk. At least 15
people in the vehicle died at the scene, while two were injured and
taken to a hospital. A number of ambulances and funeral vehicles were
dispatched to the neighborhood. The driver of the tanker survived the
accident.
The workers were reportedly on their way to a
vineyard to pick leaves. According to some of the media reports, the
accident was caused by the tanker exceeding the boundaries of its lane.
The gendarmerie has launched an investigation into the incident. The
media has also reported that the driver of the tanker, E.İ., was
injured in the accident and was taken to a hospital for treatment. E.İ.
was reportedly detained after his medical treatment.
Those who were killed in the accident were laid to
rest after a funeral ceremony held in the village of Çökelek in Salihli
district on Monday afternoon. The victims were buried in 15 graves dug
side by side at the village cemetery.
In a related incident, 19 more workers were injured in another
traffic accident that took place in Karaman province on Monday. The
accident took place when a minibus carrying the workers rolled off the
road on the Karaman-Ereğli Highway. According to media reports, the
vehicle was carrying workers from Bozkır district in Karaman province
to a biscuit factory located in the Karaman Organized Industrial Zone.
The injured workers were rushed to the nearby hospitals in Karaman. The
condition of one injured worker, Fatma Işık, was reported to be
critical by the hospital. Police have launched an investigation into
the accident.
Job-related accidents claimed the lives of 794
workers in the first half of 2015, a clear sign that Turkey has failed
to learn its lesson from a number of deadly workplace disasters that
shook the country just last year. İSİG referred to the deaths as
“workplace murders” in a report released on Friday to draw attention to
widespread negligence by employers.
İSİG stated that the latest data on workplace deaths
for this year reveal a victim toll of 128 in January, 85 in February,
139 in March, 133 in April, 162 in May and 147 in June. (TODAY'S
ZAMAN, July 6, 2015)
IGLHRC: ”Turkish Government both Injures and Insults LGBTI People”
International Gay and Lesbian Human Rights Commission (IGLHRC) made a
statement related to police attack during 13th Istanbul LGBTI Pride
Parade and said that Turkish Government must respect and protect LGBTI
people’s right to peaceful assembly.
IGLHRC in its statement mentioned that police disrupted LGBTI people’s
press statement, journalists were detained and peaceful parade was
attacked by police and perpetrators.
“The Turkish government has a responsibility to protect peaceful
assembly, including the annual LGBTI pride parade,” said Jessica Stern,
executive director of IGLHRC. “Instead, the police attacked peaceful
marchers with water cannons, pepper spray, and plastic bullets. To add
insult to injury, the government refuses to even acknowledge the
violence of their actions.”
“The authorities in Turkey keep changing their story about what
happened,” said Hossein Alizadeh, IGLHRC program coordinator for the
Middle East and North Africa. “However, media reports about police only
resorting to force after some demonstrators erected banners to protest
the government indicate the real interest might very well have been to
silence anti-government voices.”
It was stated by IGLHRC that the crackdown on the parade came weeks
after the parliamentary election on June 7, when the ruling Justice and
Development Party (AKP) lost its decade-long majority in the Parliament
and this was the first time in over a decade that the LGBTI community
in Turkey was not allowed to carry out this annual Pride event, a
tradition that started back in 2003.
(BIA, July 1, 2015)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
Final declaration of the conference on Kobanê at EP released
The final declaration of the “International Mobilisation for Rebuilding
Kobanê” conference held at the European Parliament on July 1st, has
been released.
Calling attention the wave of attacks launched by ISIS gangs on Kobanê
on 15 September 2014, the final declaration remarked that the the
Kurdish people and forces of YPG/YPJ waged great resistance, and were
also supported by the aerial strikes of the international coalition.
The declaration recalled that Kurds liberated Kobanê on the 134th day
of the resistance and extended thanks to this resistance and support
that enabled it.
"Our conference means strengthening of the resistance for democracy,
human rights and common future being waged by women and men against
ISIS", the declaration said, recalling that 200 thousand people who had
been forced to leave Kobanê during the times of the battle were
welcomed back into the town following its liberation which was also
celebrated by democracy forces across the world.
It also noted that the conference at EP on July 1st, presided by
President Martin Schultz, was organized as part of the international
support for meeting the basic needs of Kobanê, and the reconstruction
of the war-torn town.
Saying that the conference hosted representatives from Kobanê,
militants, senior representatives of the European Union, and UN
organizations that took an international initiative for the rebuilding
of the town, the final declaration put emphasis on the importance of
aid and support for the normalization of the regions liberated in Syria.
Noting that the conference coincided with a time when a permanent
agreement could be reached with local administrators, the declaration
said the conference pointed to the need for political and humanitarian
support for the areas liberated from ISIS.
Drawing attention to the mines heavily laid by ISIS gangs in the
Kurdish region of Syria to hinder the return of civilians, the
declaration stressed that international anti-mines organizations should
also take charge in the clearance of the mines in Kobanê.
Putting emphasis on the essentiality of Turkey's opening its borders to
enable the delivery of aid into Kobanê, the declaration condemned the
attack conducted by ISIS gangs on Kobanê on 25-27 June.
The final declaration also emphasised that the United Nations and
international community should investigate this massacre, and that aid
for Kobanê should be provided on regular basis. (ANF, July 4, 2015)
Conference at EP calls on Turkey to open its borders for Kobanê
The European Parliament is today hosting a Conference for International
Mobilisation for Rebuilding Kobanê. The conference has drawn great
attention and is attended by parliamentarians and representatives of
the NGOs from different countries across Europe. The European Union has
offered support for the rebuilding of Kobanê through the representative
it sent to the conference which has started in the European Parliament
this morning.
The conference under the title “International Mobilisation for
Rebuilding Kobanê” has started at the European Parliament with a video
message of the President of the Parliament Martin Schultz. The
conference is attended by the representatives of all the political
groups in the parliament, who offered support to the conference and the
rebuilding process of Kobanê.
Officials from the cantons of Kobanê and Cizîre who are also attending
the conference called on the international community to put pressure on
Turkey for the opening of a corridor into the war-torn town of West
Kurdistan, Rojava.
Cizîrê Canton Deputy President Husen Azzam of Arab origin who voiced
this call to the international community on behalf of the cantons of
Efrin, Kobanê and Cizîre pointed to the urgent need for economic and
political support.
Cizîrê Canton Foreign Council Co-President Abdulkerim Ömer also called
on western states to put pressure on Turkey to end its support to the
ISIS gangs.
European United Left Group representative Marie-Christine Vergiat
called for international support for the rebuilding of Kobanê which
-she said- witnessed a great sample of solidarity, adding; "Rebuilding
of Kobanê is a great symbol representing the freedom of all of us."
Remarking that the rebuilding process requires an ecological work,
Vergiat called attention to the situation of women and children, and to
the urgent need for the clearance of mines across the city.
"Rebuilding of Kobanê is the symbol of the struggle against the
barbaarians", she said, and called for the opening of a humanitarian
corridor into the town.
Vergiat emphasised that theories and words must be replaced by practice
now, and called on the European Union to remove the PKK from the list
of terrorist organizations.
Vergiat also reacted to Turkish President Recep Tayyip Erdoğan for
likening the PKK to ISIS, describing it as an "unbearable case".
(ANF, July 1, 2015)
Le Conseil de l'Europe condamne la répression de la Gay Pride d'Istanbul
Le commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, Nils
Muiznieks, s'est dit lundi "choqué et très déçu" par la répression
brutale d'une Gay Pride dimanche à Istanbul et a appelé les autorités à
"identifier et punir" les responsables de cette violence.
"La police devrait protéger les manifestants et non les attaquer. Le
droit de se rassembler de manière pacifique est un droit fondamental
que la Turquie doit mieux protéger", a écrit Nils Muiznieks dans une
tribune diffusée sur les réseaux sociaux.
M. Muiznieks a également appelé les autorités turques à "identifier les
responsables de cette violence et à les punir" et à envoyer un message
"sans équivoque" en faveur du droit des homosexuels à se rassembler de
manière pacifique.
La police antiémeutes turque a violemment réprimé dimanche une Gay
Pride, faisant usage de gaz lacrymogène et de canons à eau pour
disperser des milliers de manifestants rassemblés pacifiquement dans le
centre d'Istanbul.
Lorsque des manifestants portant des drapeaux arc-en-ciel ont scandé
des slogans dénonçant "le fascisme" du régime du président
islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, la police, présente en nombre
à l'entrée de la grande artère piétonne d'Istiklal, a chargé en force
la foule et utilisé par endroits des balles en caoutchouc.
Avant le début de la marche, de nombreux policiers en tenue avaient
fermé l'accès à la place Taksim, sur laquelle s'ouvre la rue
d'Istiklal, centre du mouvement de contestation de l'été 2013 du régime
islamo-conservateur.
Depuis, tout rassemblement est interdit sur cette place et ses abords. (AFP, 29 juin
2015)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
Scandaleux: l'Otan appuie la Turquie dans son offensive contre les Kurdes
Dépêche de l'AFP, 28 juillet 2015
(Le titre appartient à Info-Turk)
L'Alliance atlantique, réunie en urgence mardi à Bruxelles à la demande
de la Turquie, a apporté un soutien appuyé à Ankara dans sa double
offensive contre les rebelles kurdes et le groupe État islamique.
"L'Otan suit les développements de très près et nous assurons notre
allié turc de notre forte solidarité", a déclaré le secrétaire général
de l'Otan, le Norvégien Jens Stoltenberg, à l'ouverture de la réunion
des ambassadeurs des 28 pays membres de l'Alliance.
"Le terrorisme sous toutes ses formes ne peut en aucun cas être toléré
ou justifié", a argué M. Stoltenberg, en évoquant "l'instabilité aux
portes de la Turquie et aux frontières de l'Otan".
Longtemps accusé de complaisance vis-à-vis des organisations radicales
en lutte contre le régime de Damas, le gouvernement islamo-conservateur
turc vient d'opérer un virage après l'attentat suicide meurtrier de
Suruç (sud de la Turquie), attribué à l'EI, et la mort d'un de ses
soldats tué lors d'une attaque jihadiste à la frontière syrienne.
Le président Recep Tayyip Erdogan a réaffirmé mardi que son pays ne
céderait pas à la menace "terroriste" et poursuivrait avec
"détermination" sa lutte contre les jihadistes de l'Etat islamique (EI)
et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
"Il est hors de question de reculer. C'est un long processus et ce
processus se poursuivra avec la même détermination", a promis M.
Erdogan au moment où s'ouvrait la réunion de l'Otan consacrée à la
situation sécuritaire en Turquie.
- Zone de sécurité -
Depuis vendredi, l'armée turque mène des raids aériens contre des
objectifs jihadistes en Syrie. Ankara a aussi donné son feu vert,
longtemps attendu, à l'utilisation de la base d'Incirlik (sud) aux
avions américains qui bombardent l'EI en Syrie et en Irak.
Lundi, les Etats-Unis et la Turquie ont décidé de muscler leur
coopération militaire pour éradiquer l'EI du nord de la Syrie, le long
de la frontière turque.
"Le nettoyage de ces régions et la création d'une zone de sécurité
permettra le retour chez eux" des 1,8 million de réfugiés syriens
installés en Turquie, a plaidé mardi M. Erdogan.
Ce nouveau partenariat vise à "établir une zone débarrassée de l'EI et
d'améliorer la sécurité et la stabilité le long de la frontière entre
la Turquie et la Syrie", a déclaré à l'AFP un responsable militaire
américain en marge d'une visite du président Barack Obama en Ethiopie.
Les détails de l'accord évoqué par Washington restent toutefois à définir.
Selon le responsable américain, il impliquerait un soutien turc aux
"partenaires au sol" des Etats-Unis, à savoir les troupes de
l'opposition syrienne modérée. En revanche, il ne s'agit pas
d'instaurer la "zone d'exclusion aérienne" réclamée par Ankara.
- Processus de paix en péril -
Parallèlement, la Turquie a l'intention de poursuivre ses frappes
contre les rebelles du PKK dans le nord de l'Irak jusqu'à ce qu'ils
déposent les armes.
Cette campagne risque de faire voler en éclats le fragile processus de
paix engagé en 2012 pour mettre un terme à une rébellion qui a fait
40.000 morts depuis 1984.
"Il est impossible de poursuivre (le processus de paix) avec ceux qui
s'en prennent à l'unité nationale", a déclaré M. Erdogan, en visant les
militants du PKK.
Toutefois, si les alliés de la Turquie ont applaudi unanimement son
offensive contre l'EI, certains paraissent nettement plus réservés sur
celle qui vise les rebelles kurdes, même si Washington considère
qu'Ankara a "le droit de se défendre" face aux PKK.
"Il faut faire attention à ne pas confondre les cibles", a mis en garde
lundi le président François Hollande devant des journalistes après
s'être entretenu au téléphone avec M. Erdogan.
"L'autodéfense doit être proportionnée", a lui-même souligné ce
week-end le secrétaire général de l'Otan, en excipant des "progrès"
permis par le processus de paix engagé entre Ankara et les Kurdes.
Mais la double offensive engagée par Ankara contre le PKK et les
jihadistes nourrit la suspicion. Certains affirment que la priorité des
Turcs est la lutte contre les Kurdes, plutôt que celle contre l'EI.
Washington défend "le droit" d'Ankara à viser des "cibles terroristes"
La Maison Blanche a défendu dimanche le
droit de la Turquie à frapper les rebelles du Parti des travailleurs du
Kurdistan, après une série de raids aériens qui menacent le fragile
cessez-le-feu en vigueur depuis 2013 entre Ankara et le PKK.
Le vice-conseiller à la Sécurité nationale Ben Rhodes, qui accompagne
le président américain Barack Obama dans sa visite au Kenya, a rappelé
depuis Nairobi que les Etats-Unis considéraient le PKK comme une
"organisation terroriste" et estimé que la Turquie avait "le droit de
mener des actions contre des cibles terroristes".
M. Rhodes a parallèlement salué les offensives turques contre le groupe
Etat islamique (EI), "bien plus affirmées" ces derniers jours.
La Turquie s'est résolument engagée vendredi dans la lutte contre les
jihadistes de l'EI en Syrie en menant ses premières frappes sur leurs
positions. Elle a dans le même temps décidé de frapper des positions du
PKK dans le Kurdistan irakien, où ce groupe a des camps.
Les frappes contre les rebelles kurdes, les plus importantes
déclenchées contre eux depuis quatre ans, risquent de faire voler en
éclats les négociations engagées en 2012 par Recep Tayyip Erdogan,
l'actuel président turc, pour mettre un terme à une rébellion qui a
fait 40.000 morts depuis 1984.
Les Etats-Unis ont mis le PKK sur leur liste noire, mais entretiennent
de bonnes relations avec le gouvernement régional kurde dans le nord de
l'Irak qui lutte contre le groupe EI.
(AFP, 26 juillet
2015)
Incirlik, une base américaine en première ligne depuis un demi-siècle
La base aérienne américaine d'Incirlik, dans le sud de la Turquie, a
servi en plus d'un demi-siècle de point de départ pour de nombreuses
missions, mais son rôle stratégique a souvent été otage des différends
entre Ankara et Washington.
La Turquie a confirmé vendredi avoir enfin autorisé les Etats-Unis à
utiliser cette base, et d'autres, pour mener des raids aériens contre
des cibles jihadistes en Syrie ou en Irak, après un attentat suicide
meurtrier attribué par Ankara aux jihadistes.
Proche de la Méditerranée, de la ville turque d'Adana et de la
frontière syrienne, Incirlik occupe une position clé pour des
opérations dans des régions ultra-sensibles. Mais Ankara a imposé au
fil des années des restrictions à son utilisation par les forces
américaines.
"Incirlik a toujours été problématique", souligne Michael Stephens, du
Royal United Services Institute de Londres. "Les responsables
américains vous diront que les relations avec la Turquie ont longtemps
posé problème, mais c'est un pays de l'Otan, qu'on le veuille ou non,
même si c'est un allié encore un peu récalcitrant".
Environ 1.500 soldats américains sont basés à Incirlik, fournissant un
soutien aux avions et aux troupes américaines et de l'Otan dans la
région.
Mais il a fallu des mois de pressions américaines pour que la Turquie
autorise les Etats-Unis à utiliser cette base pour combattre les
jihadistes du groupe Etat islamique en Syrie.
L'accord prévoit une zone d'exclusion aérienne le long d'une partie de
la frontière syrienne, selon le journal turc Hurriyet. Si nécessaire,
les forces de la coalition menée par les Etats-Unis pourront mener des
opérations de reconnaissance et de combat dans cette région, selon
Hurriyet.
En tant que membre de l'Otan, la Turquie a le droit de restreindre
l'utilisation de la base aux seules activités liées à l'Alliance
atlantique, alors que la coalition combattant l'Etat islamique n'entre
pas dans ce cadre.
Construite en 1951, en pleine Guerre froide, Incirlik était alors un
bastion américain idéalement placé, à proximité de l'Union soviétique
et du Moyen-Orient.
Elle a servi de base pour des vols espions au-dessus du territoire
soviétique, qui ont pris fin lorsque le pilote américain Gary Powers a
été abattu en 1960.
En 1975, la Turquie reprend aux forces américaines le contrôle
d'Incirlik lorsque Washington interrompt son aide militaire à Ankara
pour avoir utilisé du matériel fourni par les Etats-Unis pendant
l'invasion de Chypre. La base repassera sous contrôle américain en 1980.
Une fois tournée la page de la Guerre froide, les avions américains et
britanniques utiliseront la base pour patrouiller dans la zone
d'exclusion aérienne imposée au-dessus du nord de l'Irak entre la fin
de la guerre du Golfe en 1991 et l'invasion de l'Irak en 2003.
Après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, Incirlik
devient la principale plateforme pour des missions de soutien aérien à
l'opération de la coalition menée par les Etats-Unis contre les
talibans en Afghanistan.
Mais durant la deuxième guerre du Golfe en 2003, la Turquie refuse de
laisser les Etats-Unis utiliser Incirlik comme point de départ pour des
raids aériens contre l'Irak. Plus tard, Ankara autorisera des vols
cargo à s'y poser, la base devenant alors la principale plateforme de
transport pour les troupes américaines en Irak. Des avions turcs bombardent les Kurdes en Irak
Des avions turcs ont bombardé des positions militaires du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK) dans l'Irak voisin vendredi soir, a
annoncé un porte-parole du PKK.
"A environ 23H00 (20H00 GMT) ce soir (vendredi), des avions militaires
turcs ont commencé à bombarder nos positions près de la frontière, avec
l'accompagnement d'importants tirs d'artillerie", a déclaré à l'AFP ce
porte-parole, Bakhtiar Dogan.
Les frappes ont visé les positions du PKK dans les montagnes du nord de
la province de Dohuk, située dans la région autonome du Kurdistan en
Irak, a ajouté ce porte-parole.
Le PKK, interdit en Turquie, dispose de plusieurs camps d'entraînement
dans la province de Dohuk, qui est aussi frontalière des régions kurdes
de Syrie.
Le porte-parole du PKK a ajouté que les avions turcs avaient survolé
sans frapper les montagnes de Qandil, une zone au nord de la capitale
du Kurdistan irakien Erbil, utilisée comme refuge par la direction
politique du PKK.
Si elles se confirment, les frappes turques en Irak contre le PKK
interviendraient le même jour que les premières opérations turques
contre le groupe Etat islamique en Syrie.
Quatre jours après l'attentat suicide meurtrier attribué à l'EI qui a
visé la ville frontalière de Suruç (sud), des avions de combat F16 de
l'armée de l'air turque ont bombardé au petit matin et en fin de soirée
des cibles de l'organisation jihadiste en territoire syrien.
Ces premiers raids aériens de la Turquie marquent un tournant dans la
politique syrienne du régime islamo-conservateur turc, longtemps accusé
par ses alliés de fermer les yeux, voire de soutenir les organisations
radicales en guerre contre le régime de Damas.
(AFP, 25 juillet
2015)
Ankara étend sa coopération avec Washington contre l'EI, ouvre ses bases
La Turquie a accepté d'étendre sa coopération avec les Etats-Unis
contre les jihadistes de l'EI, en autorisant notamment Washington à
utiliser plusieurs de ses bases aériennes dont celle d'Incirlik, dans
le sud du pays, selon des responsables américains jeudi.
"L'accès aux bases turques comme la base aérienne d'Incirlik augmentera
l'efficacité opérationnelle de la coalition" militaire qui combat le
groupe Etat islamique, a déclaré un responsable militaire américain
sous couvert d'anonymat.
Washington demandait depuis plusieurs mois à Ankara le droit d'utiliser cette base.
Cet accord conclut plusieurs mois de négociations et intervient au
lendemain d'un entretien téléphonique entre le président américain
Barack Obama et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan.
Les deux dirigeants ont évoqué mercredi une "coopération qui se
poursuit et s'intensifie dans le combat contre le groupe EI, leurs
efforts communs pour ramener la sécurité et la stabilité en Irak, ainsi
qu'une résolution politique du conflit en Syrie", avait rapporté la
Maison Blanche dans un communiqué mercredi.
Les Etats-Unis et la Turquie "restent unis dans leur combat contre le terrorisme", avait ajouté l'exécutif américain.
Dans un communiqué jeudi, une porte-parole du Pentagone a confirmé que
les Etats-Unis et la Turquie ont "décidé d'intensifier davantage (leur)
coopération dans le combat contre l'EI".
La Turquie est "un partenaire clé" dans la formation de rebelles
syriens et a pris "des mesures importantes" pour endiguer le flot de
combattants étrangers désireux de rejoindre l'EI en passant par sa
frontière avec la Syrie ou l'Irak, a indiqué la porte-parole Laura Seal.
La Turquie fait partie de la coalition militaire anti-jihadistes
conduite par les Etats-Unis mais a, jusque-là, refusé de participer à
toute action militaire.
Elle a refusé d'intervenir en soutien des milices kurdes de Syrie, par
crainte de voir se constituer une région autonome hostile dans le nord
de ce pays.
Ankara a toutefois bombardé jeudi des positions du groupe EI en Syrie
en riposte à la mort d'un de ses soldats, tué par des tirs jihadistes,
trois jours après un attentat suicide meurtrier attribué par Ankara au
groupe extrémiste.
La porte-parole du Pentagone a affirmé à cet égard que les Etats-Unis
"suivent de près la situation. En tant qu'alliés, nous prenons très au
sérieux les menaces à la frontière de la Turquie", a-t-elle ajouté.
(AFP, 23 juillet
2015)
Washington contre la constitution d'une zone autonome kurde en Syrie
Les Etats-Unis sont opposés à la
constitution d'une entité autonome kurde dans le nord de la Syrie, a
souligné mardi à Washington le coordinateur américain de la coalition
internationale contre le groupe Etat islamique (EI), John Allen.
"Nous ne soutenons pas, et je ne pense pas que les Kurdes eux-même
soutiennent, la création d'une entité gouvernementale séparée" dans le
nord de la Syrie, dans les zones reprises à l'EI par les forces kurdes,
a déclaré l'ancien général devant un cercle de réflexion de Washington.
Depuis que les milices kurdes ont chassé à la mi-juin les jihadistes de
l'EI de la ville frontalière syrienne de Tall Abyad, Ankara s'inquiète
de la création d'une zone autonome kurde dans le nord syrien.
La Turquie accuse les milices kurdes syriennes, proches du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène la rébellion sur son sol, de
"nettoyage ethnique" dans les secteurs qu'elles contrôlent afin de
faciliter la constitution d'une région autonome.
"Il est important qu'un partenaire qui a été aidé à battre le groupe
Etat islamique ne devienne pas une force d'occupation" lui-même, a
déclaré John Allen, en allusion aux forces kurdes.
Les populations libérées doivent pouvoir retourner au système
"d'auto-administration" qu'elles connaissaient auparavant, "les
Turkmènes administrant les Turkmènes, les Arabes administrant les
Arabes, les Syriaques administrant les Syriaques".
John Allen a par ailleurs reconnu que les conséquences de l'accord sur
le programme nucléaire iranien conclu mardi entre Téhéran et les
grandes puissances étaient une source de préoccupation pour les alliés
de Washington contre l'EI.
"Pour bien des membres de la coalition, l'Iran a été, est et
probablement restera l'une des principales sources de menace contre la
sécurité nationale", a estimé John Allen.
"Est-ce que le comportement de l'Iran va changer", "cela reste à voir,
c'est clairement un point attentivement suivi par nos alliés dans la
région, et cela va devenir un point important à l'avenir", a-t-il
estimé.
(AFP, 14 juillet
2015)
Ankara et Washington veulent renforcer leur "coopération" contre l'EI
La Turquie et les Etats-Unis se sont promis
de renforcer leur coopération pour lutter contre le groupe jihadiste
Etat islamique (EI), a indiqué à l'AFP une source diplomatique turque
au terme d'une visite à Ankara de hauts responsables américains.
"Nous avons discuté des moyens de renforcer la lutte contre Daesh
(l'acronyme arabe de l'EI) (...) les parties ont procédé à un échange
de vues pour renforcer la coopération et la coordination en la
matière", a déclaré cette source sous couvert de l'anonymat.
Ces discussions ont porté "sur nos efforts conjoints dans le cadre
d'une large coalition destinée à détériorer et détruire l'EI", a
indiqué de son côté, un responsable de l'ambassade américaine, qui les
a qualifiées de "constructives".
L'ex-général américain, John Allen, accompagné de la
sous-secrétaire américaine à la politique de défense Christine Wormuth,
s'est entretenu mardi et mercredi dans la capitale turque avec des
chefs militaires et le sous-secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères,
Feridun Sinirlioglu.
Selon le quotidien Hürriyet, les Américains ont profité de ces
rencontres pour demander une nouvelle fois à leurs interlocuteurs turcs
le droit d'utiliser la base d'Incirlik (sud de la Turquie) pour frapper
les positions des jihadistes en Syrie.
La Turquie qui fait partie de la coalition anti-EI mais a jusque-là refusé de participer à toute action militaire.
Le gouvernement islamo-conservateur d'Ankara a notamment posé comme
condition d'être informé en temps réel des opérations des forces de la
coalition et souhaité que les zones de peuplement civils soient
épargnées par les bombardements afin de prévenir un nouvel exode de
déplacés vers sa frontière, a affirmé Hürriyet.
La Turquie accueille plus de 1,8 million de réfugiés syriens sur son sol.
La police turque a par ailleurs mené mercredi un nouveau coup de filet
contre le groupe EI en interpellant à Ankara 12 personnes soupçonnées
d'avoir organisé le passage clandestin de ses recrues en Syrie, a
rapporté le quotidien Hürriyet.
La Turquie est considérée comme le principal point de passage des
recrues, notamment européennes, de l'organisation jihadiste vers la
Syrie.
Les pays occidentaux reprochent régulièrement à la Turquie sa
complaisance vis-à-vis des organisations radicales en guerre contre le
régime de Damas.
Ankara a toujours démenti ces allégations.
Depuis une dizaine de jours, les médias turcs affirment que le
gouvernement islamo-conservateur d'Ankara envisage une opération
militaire en Syrie pour repousser loin de ses frontières les jihadistes
de l'EI et empêcher la progression des forces kurdes dans la zone
frontalière avec la Turquie.
Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a toutefois assuré la semaine
dernière que son pays n'envisageait pas d'opération imminente en Syrie.
Depuis que les milices kurdes de Syrie ont chassé à la mi-juin l'EI de
la ville frontalière syrienne de Tall Abyad, Ankara s'inquiète de la
création d'une zone autonome kurde dans le nord de la Syrie. (AFP, 8 juillet
2015)
Relations
régionales / Regional Relations
La Syrie sceptique sur les efforts de la Turquie contre l'EI
La Syrie s'est dite mercredi sceptique sur la réelle volonté de la
Turquie de lutter contre le groupe État islamique (EI), dans une
première réaction officielle depuis le bombardement par l'aviation
turque de positions jihadistes.
"Mieux vaut tard que jamais, mais (on peut se demander) si les
intentions affichées par la Turquie de combattre les terroristes de
Daech (acronyme arabe de l'EI), le Front al-Nosra et les groupes liés à
al-Qaïda sont sincères", a affirmé le ministère syrien des Affaires
étrangères dans deux lettres à l'ONU.
Dans ces missives au secrétaire général et au Conseil de sécurité des
Nations unies, le ministère "rejette les tentatives du régime turc de
se présenter comme une victime qui doit se défendre (...) alors qu'il
continue à soutenir le terrorisme".
Après l'attentat de Suruç, le 20 juillet, qui a fait 32 morts, l'armée
turque a bombardé vendredi et samedi des positions de l'EI en Syrie,
s'engageant pour la première fois activement dans la coalition
internationale antijihadiste. Aucun raid turc contre l'EI n'a toutefois
été signalé ces derniers jours.
Ancien allié du régime, Ankara s'est rangé totalement du côté de la
rébellion contre Bachar al-Assad dont il demande le départ et a été
accusé par Damas d'avoir laissé passer de nombreux jihadistes et
rebelles vers la Syrie voisine. (AFP, 29 juillet
2015)
Ankara continue à soutenir l'EI, selon un dirigeant chiite irakien
Un influent dirigeant des forces paramilitaires chiite en Irak, Hadi
al-Ameri, a affirmé lundi qu'il ne voyait pas de changement dans la
position d'Ankara vis-à-vis du groupe extrémiste sunnite Etat islamique
(EI), en dépit d'une offensive aérienne turque.
"Je pense que les (frappes) que la Turquie a lancées étaient destinées
à soutenir Daech" (acronyme arabe de l'EI, a déclaré M. Ameri, chef de
la force Hachd al-Chaabi (les Unités de mobilisation populaire). Le
gouvernement irakien a fait appel à cette coalition de groupes
paramilitaires à majorité chiite pour l'aider à reprendre des zones aux
mains de l'EI.
Selon lui, "la Turquie soutient toujours l'EI" comme le montrent ses
bombardements dans le nord de l'Irak des bases arrières du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), eux-mêmes ennemis de l'EI.
Pour M. Ameri, "La Turquie n'a pas changé de position. Elle mène des
opérations contre le PKK qui aide les Kurdes à combattre Daech en
Syrie", a ajouté M. Ameri.
Le dirigeant chiite s'exprimait après une rencontre à Bagdad entre le
chef de la diplomatie irakienne Ibrahim al-Jaafari et son homologue
iranien Mohammad Javad Zarif.
La Turquie, longtemps accusée de complaisance vis-à-vis des
organisations radicales en lutte contre le régime de Damas, a lancé ces
derniers jours une offensive aérienne contre l'EI en Syrie après un
attentat suicide dans le sud de son territoire (32 morts) et une
attaque jihadiste contre un poste frontalier de l'armée turque.
Dans la foulée, la Turquie s'est attaquée aux rebelles kurdes, prenant
le risque de faire voler en éclats la fragile trêve qui régnait depuis
deux ans.
Lundi, un responsable militaire américain a déclaré que les Etats-Unis
et la Turquie avaient décidé de travailler conjointement à débarrasser
le nord de la Syrie, le long de la frontière turque, du groupe EI.
Avant ses entretiens à Bagdad, le chef de la diplomatie iranienne a
rencontré, dans la ville sainte de Najaf, l'ayatollah Ali al-Sistani,
plus haute autorité religieuse chiite d'Irak, et évoqué avec lui
l'accord sur le nucléaire conclu entre l'Iran et les grandes puissances.
M. Zarif s'était rendu auparavant au Koweït et au Qatar, où il a évoqué
l'accord sur le nucléaire qui suscite l'inquiétude des pays du Golfe,
avec à leur tête l'Arabie saoudite.
(AFP, 27 juillet
2015)
L'Iran demande le respect de la "souveraineté nationale"
L'Iran a demandé samedi le respect de la
"souveraineté nationale" des Etats dans la lutte contre le terrorisme
après les bombardements turcs en Syrie contre le groupe jihadiste Etat
islamique (EI).
Les chasseurs-bombardiers de Turquie ont bombardé vendredi et samedi
les positions des jihadistes dans le nord de la Syrie, ainsi que les
bases arrières des rebelles kurdes turcs du PKK dans les monts Kandil
dans le nord de l'Irak.
La Turquie est hostile au régime syrien de Bachar al-Assad et refuse
toute coopération avec lui, contrairement à l'Iran qui est un allié de
M. Assad.
Interrogée sur les frappes turques en Syrie, Marzieh Afkham, la
porte-parole des Affaires étrangères a répondu que "toute lutte contre
le terrorisme doit se faire dans le respect des règles internationales
et dans le respect de la souveraineté nationale des Etats".
"Toute action qui aboutit à l'affaiblissement des gouvernements
nationaux peut, dans les faits, encourager les groupes terroristes à
accomplir leurs actions criminelles", a-t-elle dit.
Mme Afkham a ajouté que l'Iran accueillait favorablement "la coopération internationale pour lutter contre le terrorisme".
Elle semble faire allusion au fait que la Turquie n'avait pas coordonné son intervention en Syrie avec le régime Assad.
Puissance chiite, l'Iran est le principal soutien régional des
gouvernements syrien et irakien et apporte une aide financière à ces
deux pays, où il envoie aussi des conseillers militaires, pour lutter
contre les groupes jihadistes.
Téhéran accuse les pays occidentaux, les monarchies arabes du Golfe et
la Turquie d'avoir favorisé l'émergence des jihadistes de l'EI en
soutenant les rebelles syriens.
(AFP, 25 juillet
2015)
Les autorités kurdes d'Irak condamnent les raids turcs contre le PKK
Les autorités kurdes d'Irak ont condamné samedi les raids de l'armée
turque contre des positions des rebelles du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK) sur leur territoire, selon un communiqué.
Le président de cette région autonome du nord de l'Irak Massoud Barzani
a appelé le Premier ministre turc Ahmed Davutoglu pour lui exprimer son
"mécontentement quant à la dangerosité de la situation", selon le texte.
M. Barzani a demandé à ce que cesse l'escalade, ajoutant que "la paix
était la seule façon de résoudre les problèmes, et que des années de
négociations valent mieux qu'une heure de guerre", a ajouté le
communiqué.
M. Davutoglu avait affirmé plus tôt dans la journée que M. Barzani lui
avait exprimé sa "solidarité" lors d'une conversation téléphonique.
D'après une source médicale, deux civils ont été blessés dans les raids
de la nuit de vendredi à samedi contre le PKK, qui ont duré trois
heures selon des responsables des rebelles kurdes u PKK.
La Turquie s'est résolument engagé vendredi dans la lutte contre les
jihadistes de l'Etat islamique (EI) en Syrie en menant ses premières
frappes sur leurs positions. Elle a dans le même temps décidé de
frapper des positions du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans
le Kurdistan irakien.
Ses avions ont bombardé sept objectifs rebelles, abris, hangars ou
lieux de stockages de munitions dans les monts Kandil, au nord-est
d'Erbil, la capitale du Kurdistan irakien.
Le PKK a depuis longtemps des camps dans les montagnes du Kurdistan irakien, près de la frontière avec la Turquie.
Si les relations des rebelles kurdes turcs avec les autorités du
Kurdistan irakien ne sont pas toujours au beau fixe, ils sont tous deux
engagés dans la lutte contre l'EI, qui sévit en Syrie mais aussi en
Irak. (AFP, 25 juillet
2015)
Conflit syrien : les relations entre Damas et Ankara (CHRONOLOGIE)
La Turquie a été rattrapée par le conflit en Syrie qui se déroule
depuis plus de quatre ans à ses portes, avec un attentat sanglant
portant la marque du groupe Etat islamique (EI).
Le régime islamo-conservateur turc a rompu avec le président Bachar
al-Assad dès le début du conflit en Syrie en 2011 et accueille sur son
sol près de deux millions de réfugiés.
- LA TURQUIE LACHE ASSAD -
- 13 septembre 2011 : six mois après le début des manifestations
pacifiques contre Bachar al-Assad réprimées dans le sang, le Premier
ministre turc Recep Tayyip Erdogan, dont le président syrien était
encore un "ami" quelques mois plus tôt, lance : "le peuple syrien ne
croit pas Assad, moi non plus". M. Erdogan met aussi en garde contre
une guerre civile en Syrie. "Je crains que les choses ne tournent à la
guerre civile entre alaouites et sunnites", dit-il. La minorité
alaouite, branche de l'islam chiite, détient les postes-clés du pouvoir
en Syrie.
Ankara s'est depuis distanciée du régime de Damas après l'échec de ses
efforts diplomatiques pour obtenir l'arrêt de la répression des
manifestations.
- LA TURQUIE ACCUEILLE L'OPPOSITION -
- 2 octobre 2011 : après plusieurs réunions dans différentes villes
turques, des opposants syriens annoncent la création d'un Conseil
national syrien réunissant tous les courants politiques opposés au
régime.
Le 4, un colonel déserteur syrien, Riad al-Assaad, appelle à lutter
contre le régime de Damas, à partir du territoire turc où il est
réfugié. Il va former l'Armée syrienne libre (ASL), composée de
déserteurs et de civils ayant pris les armes.
En novembre 2012, la Turquie reconnaît la nouvelle Coalition de
l'opposition en tant que "seule représentante légitime du peuple
syrien".
- SANCTIONS TURQUES CONTRE DAMAS -
- 15 novembre 2011 : la Turquie prend ses premières sanctions, stoppant des explorations de pétrole effectuées avec la Syrie.
Les 12-13 novembre, des foules armées de bâtons et de couteaux avaient
attaqué des missions turques en Syrie et brûlé le drapeau turc.
- AVION TURC ABATTU -
- 22 juin 2012 : un avion de l'armée de l'air turque est abattu par la
défense aérienne syrienne au cours, selon Ankara, d'une mission
d'entraînement dans l'espace aérien international.
La Turquie déploie en riposte des batteries de missiles antiaériens à
sa frontière avec la Syrie, avant l'arrivée début 2013, dans le cadre
de l'Otan, de batteries de missiles antiaériens et antimissiles Patriot.
- ATTENTATS MEURTRIERS -
- 11 mai 2013 : un double attentat fait 52 morts à Reyhanli,
grosse bourgade agricole du sud de la Turquie près de la frontière
syrienne. La justice turque privilégie la piste d'une implication des
services de renseignement syriens, que Damas dément.
Le 11 février, un attentat au poste-frontière de Cilvegözü (sud-est) avait fait 17 morts.
- L'EI ATTAQUE KOBANE -
- 16 septembre 2014 : les jihadistes de l'EI attaquent Kobané, ville
frontalière de la Turquie, puis entrent dans cette cité, qui devient le
théâtre d'une guérilla urbaine.
Sous la pression internationale, la Turquie autorise des combattants
kurdes irakiens armés, les Peshmergas, à rejoindre la ville via son
territoire. Ankara, aux prises avec les rebelles du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK, proche des milices kurdes syriennes),
refuse l'émergence en Syrie d'une zone kurde autonome semblable à celle
d'Irak.
Fin janvier, Kobané est reprise par les Kurdes syriens, appuyés par les frappes de la coalition internationale.
- AVIONS SYRIENS ABATTUS -
- 16 mai 2015 : Ankara annonce avoir abattu un hélicoptère syrien qui avait violé l'espace aérien de la Turquie dans le Sud.
En mars 2014 et en 2013, les forces turques avaient déjà abattu des
aéronefs syriens accusés d'avoir violé l'espace aérien de la Turquie.
- RAFLES ANTI-EI -
- 10 juillet 2015 : le gouvernement turc ordonne ses premières rafles
contre des membres présumés de l'EI. Ankara est régulièrement critiqué
pour avoir fermé les yeux sur l'utilisation par l'EI de sa frontière
pour faire passer combattants et armes en Syrie.
- ATTENTAT DE SURUC -
- 20 juillet 2015 : au moins 32 personnes sont tuées lorsqu'un kamikaze
présumé de l'EI se fait exploser à un rassemblement de jeunes
pro-kurdes à Suruç, à la frontière syrienne.
(AFP, 21 juillet
2015)
L'EI accusé d'avoir utilisé des armes chimiques contre les combattants kurdes
Le groupe Etat islamique a utilisé des missiles contenant du gaz
toxique dans des attaques contre les combattants kurdes syriens, le
mois dernier, ont affirmé les forces kurdes et une ONG syrienne.
Les Unités de protection du peuple kurde (YPG) et l'Observatoire syrien
des droits de l'Homme (OSDH) ont rapporté tous les deux ces attaques
chimiques ayant visé selon eux la province de Hassaké, dans le nord-est
de la Syrie.
D'après les YPG, les attaques se sont produites le 28 juin et elles ont
pris pour cible le quartier de Salhiya, à Hassaké, ainsi que d'autres
positions tenues par les kurdes au sud de la ville de Tall Brak.
Dans un communiqué, les YPG affirment disposer de preuves que "les
projectiles dégagent à l'impact un gaz jaune avec une forte odeur
d'oignon pourri".
Autour du point d'impact, le sol porte des taches d'un liquide vert qui devient jaune une fois exposé au soleil.
"Nos troupes exposées à ces attaques ont eu des brûlures à la gorge,
aux yeux et au nez, accompagnées de maux de tête, des douleurs
musculaires, une perte de concentration, des problèmes de mobilité et
des vomissements", ont indiqué les YPG, sans déplorer de mort.
Les YPG, principale force kurde syrienne, ont affirmé avoir en outre
saisi récemment des masques à gaz appartenant aux jihadistes de l'EI,
ce qui "confirme leur projet de préparer et de lancer une attaque
chimique dans ce secteur du front".
L'OSDH, l'une des principale sources d'informations sur le conflit
syrien grâce à un réseau de sources civiles, médicales et militaires à
travers le pays, a rapporté aussi deux attaques chimiques.
Citant des sources médicales, l'OSDH a rapporté le cas d'au moins 12
combattants kurdes syriens présentant des symptômes d'attaque chimique
à Tall Brak.
Ni les YPG, ni l'OSDH n'étaient en mesure de préciser le type exact
d'armes chimiques utilisées. Les combattants kurdes indiquent avoir
lancé une enquête de concert avec l'ONG Conflict Armament Research
(CAR) et des experts du groupe Sahan Research.
Dans un communiqué conjoint, CAR et Sahan Research ont indiqué que sept
missiles avaient été tirés sur la ville de Hassaké et 17 dans l'attaque
près de Tall Brak.
Des tests d'urine auxquels les personnes affectées à Tall Brak ont été
soumises, se sont révélés positifs, quant à l'existence d'une
composante que l'on trouve habituellement dans les pesticides, ont-ils
affirmé.
Mais selon ces deux groupes, aucune réponse définitive concernant la
composition précise de ces agents utilisés dans les deux attaques en
Syrie, n'a pu être établie.
Les attaques en Irak et en Syrie sont "les premières utilisations
documentées de missiles par l'EI, contre les forces kurdes et les
objectifs civils", affirme le communiqué.
En mars, le gouvernement de la région autonome du Kurdistan irakien
avait affirmé avoir les preuves d'une utilisation du gaz chloré comme
arme chimique par l'EI contre ses forces.
Le chlore, qui fut utilisé lors de la Première Guerre mondiale, est un
gaz suffocant, interdit dans les conflits armés par la Convention sur
les armes chimiques de 1997.
Également en mars dernier, le régime de Bachar al-Assad avait été
accusé par l'ONG Human Rights Watch d'avoir largué des barils remplis
de gaz de chlore sur des civils dans des secteurs rebelles, ce qu'a
démenti Damas.
Après une attaque en août 2013 au gaz sarin près de Damas, dénoncée par
une grande partie de la communauté internationale, le régime syrien a
accepté de démanteler son arsenal chimique.
(AFP, 18 juillet
2015)
Mavi Marmara: la CPI va réexaminer la décision de ne pas poursuivre Israël
La Cour pénale internationale (CPI) a ordonné jeudi à sa procureure de
revoir sa décision de ne pas poursuivre Israël pour un raid meurtrier
mené contre une flottille humanitaire à destination de Gaza en mai 2010.
"La chambre préliminaire a donné une suite favorable à la requête (...)
et demandé à la procureure de revoir une telle décision", a déclaré la
CPI dans un communiqué.
La procureure Fatou Bensouda avait décidé début novembre de ne pas
poursuivre Israël pour le raid tout en estimant "raisonnable de penser"
que des crimes de guerre avaient été commis.
Mme Bensouda avait été saisie de l'affaire par le gouvernement des
Comores, Etat partie au Statut de Rome, le traité fondateur de la CPI,
mais aussi celui auprès duquel était enregistré le Mavi Marmara, navire
amiral de la flottille internationale humanitaire.
Les avocats des Comores avaient dénoncé une décision "politique" et ils avaient fait appel en janvier.
A l'aube du 31 mai 2010, la flottille affrétée par l'ONG turque IHH,
réputée proche de l'actuel gouvernement islamo-conservateur au pouvoir
à Ankara, avait été arraisonnée dans les eaux internationales par un
commando israélien alors qu'elle tentait de rallier Gaza, sous blocus
israélien.
Neuf Turcs à bord du Mavi Marmara avaient été tués dans l'assaut, ce
qui avait provoqué une dégradation des relations diplomatiques entre la
Turquie et Israël.
Un dixième était décédé plus tard de ses blessures. Cette flottille
était composée de huit navires, avec à leur bord 70 passagers
originaires d'une quarantaine de pays. Son objectif déclaré était
d'apporter de l'aide à Gaza et d'attirer l'attention de la communauté
internationale sur les conséquences du blocus.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réagi jeudi soir à
cette décision affirmant que "les soldats israéliens avaient agi en
légitime défense".
"Les soldats israéliens ont agi en légitime défense en empêchant cette
tentative de briser le blocus maritime autorisé par la justice
internationale comme l'a décidé la commission nommée par le secrétaire
général de l'ONU", affirme M. Netanyahu selon un communiqué de son
bureau.
"Au moment où Assad (le président Bachar al-Assad ndlr) en Syrie
massacre ses citoyens, qu'en Iran on condamne à mort des centaines de
personnes et que dans la bande de Gaza, le Hamas utilise des enfants
comme boucliers humains, la CPI choisit de s'occuper d'Israël pour des
raisons politiques et cyniques", poursuit le communiqué.
(AFP, 16 juillet
2015)
L'Irak sollicite l'aide militaire de la Turquie contre le groupe EI
L'Irak a sollicité mardi le soutien
militaire "permanent" de la Turquie voisine afin d'obtenir des
résultats tangibles dans la lutte contre les jihadistes du groupe Etat
islamique (EI) qui occupent d'importants pans des territoires irakien
et syrien.
"La présence de Daesh (acronyme arabe du groupe EI) constitue une
menace non seulement pour l'Irak mais aussi pour tous les Etats de la
région et la Turquie", a déclaré le ministre irakien des Affaires
étrangères Ibrahim al-Jaafari à l'issue d'un entretien avec son
collègue turc Mevlüt Cavusoglu à Ankara.
"Nous attendons un soutien militaire permanent (...) de notre pays
frère la Turquie", a-t-il ajouté, "la coopération est bénéfique à tout
le monde".
Les pays occidentaux reprochent régulièrement au gouvernement
islamo-conservateur d'Ankara sa neutralité, voire sa complaisance,
vis-à-vis des organisations radicales en guerre contre le régime du
président syrien Bachar al-Assad, dont l'EI.
La Turquie a toujours démenti ces allégations mais elle a jusque-là
refusé de prendre part à la coalition militaire antijihadiste dirigée
par les Etats-Unis.
Le chef de la diplomatie turque a rappelé mardi les efforts déjà
consentis par son pays au profit de l'Irak. "Nous avons déjà entraîné
plus de 1.600 +peshmergas+ (les combattants kurdes d'Irak) et nous
avons aussi fourni à Bagdad de l'aide militaire", a déclaré M.
Cavusoglu devant son hôte.
"Nous continuerons à aider l'Irak dans sa lutte contre Daesh, de façon
à ce que l'Irak se débarrasse de la menace exercée par Daesh", a-t-il
ajouté.
La Turquie constitue le principal point de passage des jihadistes vers la Syrie.
Elle a récemment renforcé ses effectifs militaires le long de sa
frontière avec la Syrie et mené plusieurs opérations de police, très
médiatisées, pour démanteler des filières qui facilitent le passage des
recrues jihadistes de son territoire vers la Syrie.
(AFP, 14 juillet
2015)
EI attaque une localité prise récemment par les Kurdes
Les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) ont attaqué lundi une
localité du nord de la Syrie d'où ils avaient été chassés il y a dix
jours par les Kurdes et des rebelles arabes, a affirmé à l'AFP un
porte-parole kurde.
"L'EI a lancé une vaste offensive à l'aube et a réussi à pénétrer à Aïn
Issa. Les combats continuent à l'intérieur, dans la partie sud de la
ville, pour les expulser", a affirmé à l'AFP Redur Khalil, un
porte-parole des Unités de protection du peuple kurde (YPG).
Aïn Issa se trouve à 55 km au nord de Raqa, ville
dont l'EI a fait de facto sa capitale. La localité a été prise le 23
juin par une coalition des forces kurdes et de rebelles arabes, peu
après leur conquête de la ville frontalière de Tall Abyad le 16 juin.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a affirmé que
l'attaque avait réussi et que les jihadistes contrôlaient Aïn Issa et
plusieurs villages environnants à l'issue d'une attaque d'envergure.
Selon l'Observatoire, l'EI a récemment lancé des contre-attaques dans
la province de Raqa ainsi que dans celle limitrophe de Hassaké.
Les forces kurdes et le rebelles ont confirmé que l'EI avait lancé un
vaste contre-attaque dans les deux provinces, mais ont démenti qu'Aïn
Issa soit tombé aux mains des jihadistes.
Selon l'OSDH, l'EI déplore 37 morts et 46 blessés dans ses rangs, qui
ont été transportés à l'hôpital de Raqa. "Les jihadistes tués et
blessés l'ont été lors des combats et des bombardements", a précisé
Rami Abdel Rahmne, directeur de l'OSDH.
Il y a aussi des victimes chez le YPG mais leur nombre n'est pas connu, a-t-il ajouté.
La chute de Tall Abyad avait représentée un revers cinglant pour l'EI
qui utilisait cette localité frontalière pour faire passer de Turquie
armes et combattants. Les forces anti-jihadistes avaient poursuivi leur
offensive en s'emparant d'Ain Issa et d'une ancienne base militaire de
l'armée syrienne occupée par l'EI.
Mais, ne s'avouant pas vaincu, l'EI a lancé ces dernières semaines
plusieurs contre-attaques contre les Kurdes, notamment à Kobané,
localité frontalière dont l'EI avait été chassé après quatre mois de
combats. Les Kurdes avaient été soutenus par les raids aériens de la
coalition internationale conduite par les États-Unis. (AFP, 6 juillet
2015)
EI reprend un quartier de Tall Abyad tenu par les Kurdes
Les jihadistes du groupe État islamique (EI) ont pénétré mardi dans la
ville syrienne de Tall Abyad, à la frontière avec la Turquie, et pris
le contrôle d'un quartier, deux semaines après en avoir été chassés par
les combattants kurdes, selon une ONG.
Une porte-parole des Unités de protection du peuple kurde (YPG) a
confirmé l'infiltration des jihadistes et les combats dans la ville.
"Une cellule de l'EI s'est infiltrée à Tall Abyad et a pris d'assaut un
quartier de l'est de la ville", a affirmé le directeur de
l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.
"Les combattants kurdes cherchent à encercler les jihadistes et à les empêcher d'avancer", a-t-il dit.
Les combats, selon lui, se poursuivent dans cette ville qui fut,
pendant plus d'un an, une place forte des jihadistes avant qu'ils en
soient expulsés par les Kurdes à l'issue d'une âpre bataille.
Le porte-parole du YPG, Redur Khalil, a expliqué de son côté que
"plusieurs dizaines" de combattants de l'EI s'étaient "infiltrés" dans
un secteur sous contrôle kurde, sans pouvoir donner de bilan des
combats.
Les YPG, épaulées par des rebelles syriens, ont pris Tall Abyad le 16
juin, avec le soutien de raids de la coalition internationale
anti-jihadiste conduite par les États-Unis.
Les combats avaient poussé des dizaines de milliers de personnes à fuir
dans le chaos vers la Turquie, mais après la victoire kurde, beaucoup
sont revenues chez elles.
Les forces kurdes ont combattu l'EI à plusieurs endroits le long de la
frontière avec la Turquie. En janvier, elles avaient repoussé les
jihadistes de la ville frontalière de Kobané, plus à l'ouest, dont l'EI
s'était emparé en partie quatre mois plus tôt.
Cependant, ne s'avouant pas vaincus, les jihadistes se sont infiltrés
de nouveau dans cette localité le 25 juin, faisant détonner plusieurs
voitures piégées et assassinant plus de 200 personnes durant deux jours
avant d'en être chassés de nouveau.
(AFP, 30 juin
2015)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Chypre: soutien du Conseil de sécurité aux négociations pour la réunification
L'envoyé spécial des Nations unies pour Chypre, Espen Barth Eide, a
jugé mercredi encourageant le soutien du Conseil de sécurité aux
négociations sur la réunification de l'île mais a refusé de se
prononcer sur un calendrier.
Les membres du Conseil "ont salué les efforts des deux dirigeants pour
avoir une vision d'ensemble au lieu de se concentrer sur des détails
mineurs", a déclaré M. Eide après avoir rendu compte de sa médiation au
Conseil à huis clos. "Ce ton nouveau est reconnu et apprécié".
"Chacun (des 15 pays) a souligné qu'il n'y avait pas de temps à perdre
et qu'il fallait maintenir la dynamique", a-t-il ajouté. Les
pourparlers se déroulent "dans un bon climat et font de réels progrès
mais il reste beaucoup à faire".
"Je retourne à Chypre très encouragé pour la prochaine rencontre avec les dirigeants lundi matin", a-t-il indiqué.
Il a cependant refusé de se prononcer sur une date pour un succès de
ces pourparlers. "Nous ne voulons pas fixer de calendrier car cela peut
se révéler asphyxiant", a-t-il expliqué.
M. Eide doit retrouver lundi pour une nouvelle séance de pourparlers
les deux dirigeants chypriotes: Mustafa Akinci, à la tête de la
République turque de Chypre du Nord (RTCN), reconnue seulement par
Ankara, et le président chypriote-grec Nicos Anastasiades.
Les pourparlers ont repris à la mi-mai, sous l'égide de l'ONU, après
sept mois d'interruption. Mais ils butent encore sur des dossiers comme
les propriétés spoliées et la question des dizaines de milliers de
soldats turcs déployés dans le nord de l'île par la Turquie.
Fin mai toutefois, les deux dirigeants ont décidé d'ouvrir de nouveaux
passages entre le nord et le sud de l'île, et de relier les réseaux
électriques et téléphoniques.
L'élection fin avril de M. Akinci, favorable de longue date à une réconciliation, a ravivé les espoirs d'une solution.
L'île est divisée depuis l'invasion en 1974 de sa partie nord par la
Turquie, en réaction à un coup d'Etat nationaliste visant à la
rattacher à la Grèce. (AFP, 22 juillet
2015)
Joint Declaration by intellectuals against Turkey's financial pressure on Greece
DOES THE THING CALLED NATIONAL INTEREST ABOLISH THE HUMAN DIGNITY?
The situation of our neighbor Greece is well known.
The economy hit the bottom, the total external debt exceeded the value
of 320 billion Euros, fires started, the streets are troublous, the
government is disorganized and the West is trying to crush it…
And by taking this opportunity, we are also trying to crush Greece in our on way.
“Turkey won the arbitration case which was opened 4
year ago against Greece. Thus the conflict of 100 million US dollars
that started 4 years ago between Botaş and DEPA Corporation of Greece
is now resolved. We know that Greece is in an awkward situation. We
would really like to help them however for us the interests of our
country are at top priority”.
These words were told by Taner Yıldız who is the
minister of energy of a government who spent 1 billion 370 millions,
excluding the outbuildings, from the pocket of the citizens for the
Illegal Palace (KaçAksaray) of the President of the Republic.
Mr. Taner Yıldız declares that “the National Interest” means opportunism.
And we citizens remember the spontaneous succour of
the Greek people in the Earthquake 1999 Earthquake Marmara and hang our
heads in shame...
Ankara Freedom of Thought Initiative
EST-CE QUE L’INTERET NATIONAL ANNULE LA DIGNITE HUMAINE?
Nous connaissons très bien la situation de notre voisin, la Grèce.
L’économie a touché le fond, la dette extérieure
totale dépasse € 320 milliards , il y a des incendies partout, les
rues bouillonnent, le gouvernement est confus... Et l’Europe essaie
d’écraser la Grèce....
Et profitant de cette occasion , nous essayons aussi d'écraser la Grèce à notre façon...
“La Turquie a gagné le cas d'arbitrage contre la
Grèce. Ainsi, le conflit de 100 millions de dollars américains qui a
commencé il y a 4 ans entre BOTAŞ de la Turquie et DEPA Corporation de
la Grèce est maintenant résolu. “Nous savons que la Grèce est dans une
situation délicate. Nous aimerions vraiment les aider mais la mais pour
nous les intérêts de notre pays ont la priorité".
Ces mots de Taner Yıldız, ministre de l'énergie d'un
gouvernement qui a dépensé 1 milliard 370 millions de livres turques,
excluant les bâtiments supplémentaires, de la poche des citoyens pour
le Palais illégal (KaçAksaray) du Président de la République.
M. Taner Yıldız déclare que "l'intérêt national" signifie opportunisme.
Et nous, les citoyens de Turquie, nous nous
souvenons du secours spontané du peuple grec en 1999 pendant le
tremblement de terre de Marmara et nous baissons la tête avec honte.
L'Initiative pour la liberté de Pensée d’Ankara
A. Hicri İzgören, A. Serdar Koçman, A.
Sait Çetinoğlu, Abud Can, Adil Okay, Adnan Challma Kulhan, Adnan Genç,
Ahmet Abakay, Ahmet Aykaç, Ahmet Hulusi Kırım, Ahmet İsvan, Akın Atauz,
Akın Birdal, Alev Er, Ali Fuat Karaöz , Ali Gökkaya, Ali Kılıç, Asiye
Tursun, Atilla Dirim, Attila Tuygan, Aydın Ördek, Ayhan Bilgen, Ayşe
Müftüoğlu, B. Kemal Yücel, Bakiye Tursun, Barikat Gazetesi/Gümülcine,
Baskın Oran, Bülent Tekin, Cemil Gündoğan, David Vergili, Doğan
Özgüden, Elif Yıldırım, Emrah Cilasun, Emre Kocaoğlu, Erdem Özgül,
Ercan İpekçi, Ercan Kanar, Erdal Doğan, Ergun Kuzenk, Erkan Metin,
Erol Ercan, Erol Yeşilyurt, Ertuğrul Gümüş, Faiz Cebiroğlu, Fatin
Kanat, Fatma Dikmen, Ferdan Ergut, Ferhan Umruk, Ferhat Kentel, Ferit
Banipal, Fikret Başkaya, Filipos Tursun, Fusun Erdoğan, Gabriel
Agirman, Garabet Orunöz, Garbis Hatemo, Garo Kaprielyan, Gül Gökbulut,
Gün Zileli, Güngör Şenkal, Hacı Orman, Hakan Yücel, Haldun Açıksözlü,
Hanife Türkseven, Hanna Beth-Sawoce, Hasan Burgucuoğlu, Hasan Zeydan,
Hatice Çevik, Hovsep Hayreni, Hüriye Şahin, Hüseyin Bektaş, Hüseyin
Danyeli, Hüseyin Habip Taşkın, Hüsnü Öndül, İbrahim Seven, İhsan
Tursun, İlyas Danyeli, İnan Gedik, İnci Tuğsavul, İskender de Basso,
İsmail Beşikçi, İsmail Cem Özkan, Kadir Akın, Kadir Cangızbay, Kamil
Aksoylu, Kayuş Çalıkman Gavrilof, Kemal Akkurt, Kemal Tursun, Kenan
Urkun, Kenan Yenice, Kermo Reada, Leman Stehn, Levent Kepenek, Mahmut
Cantekin, Mahmut Konuk, Mehmet Demirok, Mehmet Özer, Memik Horuz, Meral
Saraç Seven, Meryem Güneş, Metin Gülbay, Mihail Vasiliadis, Murad
Ekmekçioğlu, Murad Mıhçı, Murat Kuseyri, Mustafa Çolak, Mustafa
Tursun, Muzaffer Erdoğdu, Nadya Uygun, Necati Abay, Nigohos Beranian,
Nivart Bakırcıoğlu, Nuray Çevirmen, Nurcan Baysal, Oktay Etiman, Onur
Hamzaoğlu, Osman Özarslan, Oya Tronscoff, Özcan Soysal, Pınar Ömeroğlu,
Raffi A. Hermonn, Ramazan Gezgin, Rıza Duran, Rustem Ayral, Sabri
Atman, Sema Yıldız, Sennur Baybuğa, Serdar M. Değirmencioğlu, Serkan
Engin, Shabo Boyacı, Sibel özbudun, Şanar Yurdatapan, Şiar Rişvanoğlu,
Tamar Çıtak, Tamer Çilingir, Temel Demirer, Türkan Balaban, Vahit
Tursun, Yener Orkunoğlu, Yılmaz Demir, Yusuf Bulut, Yusuf Haddadoğlu.
Contact: cetinoglus@gmail.com
Grexit scenarios irk Turkey as euro falls vs. dollar
As Greece's "no" vote on Sunday triggered a rush among international
investors from the euro to safety with the US dollar and yen, worries
that a weaker euro may hit the EU's traditional trade partners,
including Turkey, rose on Monday.
On Monday, the euro fell sharply after a Greek
referendum rejected austerity measures demanded in return for bailout
money. The single EU currency initially fell about 1.4 percent against
the US dollar; the euro also lost against the yen. What matters for
Turkey the most is the possibility of the euro dropping even more
versus the dollar in the case of Greece leaving the eurozone.
Turkey sees the shift in euro/dollar parity as
having the strongest negative effect on its export performance. Turkish
exporters believe a weaker euro will harm regional market competition
amid difficulties in both pricing and profits.
Around 45 percent of Turkish exports are paid in
euros and Turkish exporters pay the cost of intermediary goods mostly
in US dollars. The depreciation of the euro against the US dollar will
have an impact on Turkish exports to the EU that amounted to $68.6
billion in 2014, an 8.8 percent increase over a year ago. This has been
the fastest rise in Turkish sales to the EU since 2011, while the share
of EU markets in Turkish exports rose to 43.5 percent last year from
41.4 percent in 2013.
Experts had earlier warned that although the
strengthening US dollar and an expected depreciation in the value of
the Turkish lira in the near future would contribute to Turkish
exports, the euro may reverse Turkey's gains from trade in dollars into
a loss. This is because Turkey pays 63 percent of its imported goods in
US dollars and only 30 percent in euros.
Turkish trade involving the euro looks set to
experience a decline in profits, as the European Central Bank's (ECB)
monetary expansion policy will remain in place until at least the fall
quarter of 2016 as the loosening in parity between the euro and dollar
continues.
Economists reckoned the outcome of Sunday's
referendum would probably hasten the exit from the euro. The drop in
the euro was, however, still limited on Monday. Analysts attributed the
relatively muted market reaction to expectations the ECB would act to
limit any damage. The ECB's governing council held a conference call on
Monday to decide how long to keep Greek banks afloat.
As per Turkey's trade with Greece, Finance Minister
Mehmet Şimşek has said the Greek problems would have little impact on
the Turkish economy, citing limited trade and investments with the
neighboring country.
The bilateral trade volume between Turkey and Greece
stands at $5.6 billion, $1.5 billion of this being Turkish sales to
Greece. Turkish exporters suffered a 19 percent loss in sales to Greece
in the first five months of this year when compared to the same period
of 2014, recent figures show. Sales to Greece correspond to only 1
percent of overall Turkish annual exports. (TODAY'S
ZAMAN, July 6, 2015)
Peoples’ Democratic Party (HDP) always in solidarity with Syriza

The Peoples’ Democratic Party (HDP) of Turkey has always been in
solidarity with the Greek people and Syriza against the diktat of the
European Union. The victory of the Greek people on Sunday has been
applauded not only HDP but all democratic forces of Turkey.
Prior to the recent referendum, the HDP published a
message supporting Syriza party and Greece, a country which will go
bankrupt unless pay 1.6 billion Euro debt to International Monetary
Fund (IMF) until the end of the day.
Co-Chair persons Selahattin Demirtaş and Figen Yüksekdağ stated in their message:
“We support Greek people, Syriza and their struggle in the name of
justice, equality and democracy. Their struggle proves that another
Europe is possible.
“European Commission, European Central Bank and IMF still have no
solution in spite of austerity policy exposed to Greece between 2010
and 2012 and take a dim view of Syriza’s suggestions without caring
Greece people’s democratic choice.
“Negotiations with Greece cause economic, social and political
reflections. We believe that more reasonable agreements between the
parts can be made except austerity policy exposed to peoples of Europe.
“We expect that Europe answers in the affirmative by seeing how Greece tries so hard to compromise.
“The Greek government offered people an option of referendum to agree
with the suggestions made by European Commission, European Central Bank
and IMF on June 25 in a Euro group meeting as a result of failed
negotiations. Parliament of Greece approved the option of referendum
which will be held on July 5, 2015.
“We support peoples of Greece and Syriza in tough times. We support
government of Greece and Greek people on behalf of Europe consisted of
countries on a base of solidarity. We believe in an equalitarian, fair
and libertarian world more than ever. A united people will never be
defeated!”
Immigration
/ Migration
Rassemblement des Kurdes de Belgique devant le PE
Le Soir, CATHERINE JOIE, Mardi 28 juillet 2015
Plusieurs organisations kurdes se sont rassemblées à Bruxelles, ce
mardi, pour dénoncer la « politique militariste » de la Turquie,
dirigée contre les Kurdes.
Une centaine de manifestants kurdes ont bravé la pluie ce mardi matin à
Bruxelles pour exprimer leur colère envers la Turquie et envers les
offensives organisées par Ankara contre les Kurdes, notamment. Depuis
vendredi, Ankara a entamé une campagne militaire avec des bombardements
lourds contre le PKK (le Parti des travailleurs du Kurdistan, que la
Turquie qualifie d’« organisation séparatiste terroriste ») et contre
des populations civiles dans le Sud-Kurdistan, en Irak. Depuis
vendredi, plus de 1.000 personnes ont également arrêtées par les
autorités turques. Ces personnes sont suspectées de terrorisme. Selon
les autorités turques, elles sont liées soit au groupe « Etat islamique
» soit au PKK
Mardi, à Bruxelles, les manifestants kurdes sont restés silencieux sous
leurs drapeaux – du Kurdistan, mais aussi de nombreux drapeaux
représentant le visage de Abdullah Öcalan, fondateur et dirigeant du
PKK. Seuls quatre représentants kurdes ont pris la parole, et n’y sont
pas allés par quatre chemins. Ils dénoncent le « sabotage des
négociations avec les Kurdes » par Ankara, la « politique militariste »
du président turc et la volonté de ce dernier de « rétablir l’Empire
ottoman ».
« Le conflit en cours en Turquie n’est pas une guerre menée par la
Turquie. C’est la guerre de Recep Tayyip Erdogan qui veut maintenir son
pouvoir, a déclaré Zübeyir Aydar, membre du conseil exécutif du Congrès
national du Kurdistan (KNK). L’AKP (le Parti de la justice et du
développement, du président turc Recep Tayyip Erdogan, NDLR) organise
cette provocation en vue des élections à venir. Ils veulent empêcher
toute victoire du parti kurde. »
« La Turquie fournit des armes à Daesh »
Doru Eyyup est le représentant européen du parti pro-kurde HDP (Parti
démocratique des peuples). Il insiste également sur les intentions
électorales de Recep Tayyip Erdogan et de l’AKP, pour expliquer les
offensives contre les Kurdes de ces derniers jours. « Erdogan mène une
guerre contre notre parti et contre notre peuple. Avec l’entrée du HDP
au parlement turc, suite aux dernières élections législatives (en
juin), nous avons empêché Erdogan de construire son empire. Tout le
monde sait que la Turquie ne mène pas une guerre contre Daesh mais
contre la population kurde. La preuve : les bombardements sont
concentrés sur la région du Kurdistan ! La Turquie a des intentions
électorales. Mais elle ne pense pas aux conséquences néfastes de ses
actes… »
Pour ces deux représentants kurdes, la Turquie présente à la communauté
internationale les offensives en cours comme étant des opérations
dirigées contre le groupe « Etat islamique ». « Mais ce n’est qu’une
image, insiste Zübeyir Aydar. La vérité est que la Turquie et l’Etat
islamique se sont mis d’accord dans cette histoire. Il n’y a pas de
conflit entre eux, en réalité. La Turquie fournit des armes à Daesh,
tout le monde le sait. Elle aide les djihadistes de l’extérieur. La
Turquie met des bâtons dans les roues du processus depuis le début.
Elle n’est pas claire. »
« Nous ne voulons pas la guerre »
Ce mardi matin, les organisations kurdes représentées à Bruxelles ont
demandé à la communauté internationale, à l’Otan en particulier (vers
qui la Turquie s’est tournée ce mardi pour demander un soutien pour
assurer la protection de sa frontière sud) et à l’Union européenne
d’intervenir dans ce dossier pour « reprendre des négociations
pacifiques avec le peuple kurde ». « Nous ne voulons pas la guerre, a
insisté Zübeyir Aydar. Nous souhaitons que les forces internationales
face office de médiateurs entre nous, pour que la guerre ne dure pas un
jour de plus. »
Zübeyir Aydar estime que les Kurdes ne participent pas aux attaques ;
qu’ils ne font que « se défendre ». Doru Eyyup est plus franc sur la
question de la réponse kurde aux attaques turques : « Les Kurdes sont
une force importante au Moyen-Orient. Bien sûr qu’il va y avoir des
ripostes kurdes. Les Kurdes ont les moyens de mener une guerre de
résistance. » Mais le représentant européen du HDP insiste : il
souhaite une sortie de crise pacifique et négociée. Via une
intervention de l’Union européenne, par exemple. « Avec des pressions
économiques contre la Turquie, l’UE a la capacité d’arrêter cette
guerre ».
Près de 500 personnes arrêtées par l'armée turque à la frontière
Les forces de sécurité turques ont arrêté samedi près de 500 personnes
qui tentaient de franchir la frontière avec la Syrie pour entrer en
Turquie, a annoncé l'armée dimanche.
"488 personnes qui tentaient d'entrer en territoire turc à partir de la
Syrie et 26 autres, qui tentaient de gagner la Syrie par la Turquie,
ont été arrêtées par les militaires qui assurent le contrôle de la
frontière", a indiqué l'armée dans un communiqué publié sur son site
web.
Les nationalités de ces personnes n'ont pas été communiquées.
La Turquie, longtemps accusée par les Occidentaux de mansuétude dans la
lutte contre les filières qui alimentent l'Etat islamique en
combattants étrangers, a depuis un an resserré ses contrôles dans les
aéroports et à sa frontière.
Début juillet, plusieurs centaines de soldats et de véhicules blindés
ont été dépêchés en renfort aux forces déjà déployées tout au long de
la frontière de 900 km avec la Syrie.
Ces mouvements ont également visé à stopper l'avancée des forces kurdes
syriennes, qui ont gagné du terrain sur les jihadistes dans le nord de
la Syrie, près de la frontière turque.
Ankara a porté ce dernier mois des coups inédits au groupe Etat
islamique et arrêté des dizaines de jihadistes présumés la semaine
dernière.
(AFP, 19 juillet
2015)
Vers un renvoi aux assises de l'assassin présumé de trois militantes kurdes à Paris
Le parquet de Paris a requis le renvoi aux assises d'Omer Güney pour
l'assassinat à Paris en janvier 2013 de trois militantes kurdes, des
crimes pour lesquels les enquêteurs soupçonnent l'implication de
composantes des services secrets turcs.
Cette implication n'a pas été démontrée par les investigations et seul
Omer Güney comparaitrait devant les assises spéciales si les juges
antiterroristes suivaient le parquet.
Mais au terme de leurs investigations les enquêteurs ne dissimulent pas
leur conviction d'une "implication du MIT", les services secrets turcs,
"dans l'instigation et la préparation d'assassinats" dans les locaux
parisiens d'une association kurde de Sakine Cansiz, qui était sans
doute la cible prioritaire, de Fidan Dogan et de Leyla Saylemez.
Le parquet a signé le 9 juillet son ordonnance de mise en accusation
pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste et pour
association de malfaiteurs terroriste, ont annoncé à l'AFP des sources
proche du dossier et judiciaire.
"Il est établi qu'Omer Güney avait une activité d'espionnage avérée",
"qu'il a eu de nombreux contacts secrets avec des individus se trouvant
en Turquie", "et que son plan d'évasion" de prison déjoué durant
l'instruction, "prévoyait la participation d'un membre du MIT", selon
la source proche du dossier.
Toutefois, l'enquête n'a "pas permis d'établir" si des agents du MIT
éventuellement impliqués "ont participé à ces faits de façon
officielle, avec l'aval de leur hiérarchie ou s'ils l'ont fait à l'insu
de leur service afin de le discréditer ou de nuire au processus de
paix" entre Ankara et le PKK.
Sakine Cansiz était une figure du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK), considérée comme proche de son chef historique Abdullah Öcalan.
- Eléments matériels -
Les réquisitions du parquet constituent "une analyse honnête des
éléments de l'information judiciaire, même si on peut regretter qu'on
n'ait pas pu aller plus loin pour établir les responsabilités", a
commenté l'avocat de proches des victimes, Me Antoine Comte, sollicité
par l'AFP.
En début d'enquête, plusieurs autres hypothèses avaient été évoquées:
crime crapuleux, différend personnel, règlement de compte interne au
PKK, acte commis par les "Loups gris", groupe d'extrême droite turque.
Mais les familles des victimes avaient d'emblée privilégié la thèse
d'un crime ourdi au moins en partie en Turquie.
Güney, qui a présenté une personnalité déroutante durant l'instruction
selon des sources proches du dossier, a toujours nié malgré des
éléments matériels gênants.
Des résidus de poudre avaient ainsi été découverts dans une sacoche
trouvée dans un véhicule d'Omer Güney et semblable à celle qu'il
portait sur des images de vidéosurveillance près du local de
l'association où les crimes ont été commis.
Le suspect s'était rapproché fin 2011 du milieu associatif kurde. Le
PKK avait toutefois très rapidement démenti qu'Omer Güney fût l'un de
ses militants, expliquant qu'il avait fait de l'entrisme dans la
mouvance kurde francilienne, gagnant la confiance de ses militants.
Pour la mouvance kurde, il était en fait issu d'une famille proche de
l'extrême droite nationaliste turque. Il avait vécu en Allemagne avant
d'arriver en France.
Le MIT avait officiellement démenti tout rôle en janvier 2014 après que
plusieurs médias turcs eurent publié l'enregistrement sonore d'une
conversation entre un homme présenté comme Omer Güney et deux agents du
MIT. Omer Güney a réfuté être l'un des hommes parlant sur la bande.
Mais des personnes le connaissant, interrogées par l'AFP, se sont dites
convaincues qu'il s'agissait bien de lui.
Les proches des victimes avaient également demandé, en vain, à la
justice des mandats d'arrêt contre quatre responsables turcs,
signataires d'un document confidentiel publié début 2014 dans la presse
turque et présenté comme une note du MIT de novembre 2012 rédigée comme
un "ordre de mission" pour Omer Güney, dont l'avocat, sollicité
mercredi par l'AFP, n'avait pu être joint.
(AFP, 15 juillet
2015)
AVEG-KON calls for immediate release of two Spanish revolutionaries
The European Confederation of Oppressed Immigrants has released a
statement reacting to the detention and arrest by EU member states of
European citizens involved in the fight against ISIS.
The Confederation demanded the urgent release of two Spanish
revolutionaries who were detained on 6 July after turning back from
Rojava where they joined the battle for international solidarity and
defense of humanity against ISIS gangs.
AVEG-KON pointed out that EU states detained and arrested the
internationalist fighters who turn back home after participation in the
Rojava battle to defend the revolution and fight for humanity against
inhumane ISIS gangs.
'INTOLERANCE TO THE PURSUIT OF FREEDOM'
The Confederation emphasized that two Spanish revolutionaries who were
targeted by their state soon upon their return, were prouf of taking
part in the fight against ISIS gangs under the Internationalist Freedom
Battalion.
AVEG-KON continued; “The recent detention by German police of a young
revolutionary, member of Young Struggle, at airport on his way to
Kobanê for reconstruction works, the arrest of a Kurdish young woman in
London for wanting to go to Kobanê, terrorizing of Ivana Hoffman's
family and friends, and silence to the organization of ISIS gangs
freely in Europe, have once again revealed the hostility of the EU
imperialist states to the peoples.”
Remarking that Spain and other EU states intolerant of their citizens'
pursuit of freedom conducted their attacks on them in various forms,
the Confederation said that this intolerance revealed the true face of
these states that have always remained silent on ISIS which is also
known as an organization of savage and barbarian people committing
brutal massacres without differentiating between women, children and
elderly, and raping Êzîdî, Alevi and Kurdish women.
"Yet, our peoples will not forget those starting out for humanity, like
these two Spanish revolutionaries, and will carry the internationalist
flag they have carried", the Confederation said, and demanded the
urgent release of two fighters from Spain. (ANF, July 9, 2015)
Espagne : deux personnes arrêtées pour avoir combattu avec le PKK
Deux personnes ont été arrêtés lundi à Madrid pour participation à "un
conflit armé à l'étranger", sous le soupçon d'avoir lutté avec des
Kurdes du PKK contre l'organisation de l'Etat islamique (EI), a indiqué
le ministère de l'Intérieur.
Elles ont été arrêtées pour "collaboration présumée avec une
organisation terroriste, entraînement à l'utilisation des armes de
guerre, au maniement d'explosifs et aux techniques de guerrilla", selon
un communiqué de ce ministère.
Elles ont "participé à un conflit armé étranger sans l'autorisation de
l'Etat (espagnol), mettant gravement en danger les intérêts nationaux",
selon le même communiqué, ne précisant ni leur identité.
Ces arrestations sont intervenues à l'issue d'une enquête sur "les
liens entre les milieux espagnols radicaux, le Parti des travailleurs
du kurdistan (PKK) et la Confédération des peuples du kurdistan (KCK),
qui ont établi leur appareil militaire en Syrie et en Irak", d'après ce
communiqué.
"Il s'agit d'éviter un possible effet d'appel sur les jeunes dans la
mouvance de l'idéologie radicale, qui provoquerait une hausse
considérable du risque que des Espagnols tombent entre les mains" de
l'EI, poursuit le ministère. (AFP, 6 juillet
2015)
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