Droits
de l'Homme / Human Rights
Erdogan défend une reconduction de l'état d'urgence
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a défendu jeudi la reconduction
attendue de l'état d'urgence en vigueur depuis le putsch avorté de
juillet, laissant entendre qu'il pourrait rester en place jusqu'à douze
mois.
Le Conseil national de sécurité, présidé par M. Erdogan, avait
recommandé mercredi au gouvernement de prolonger l'état d'urgence
imposé pour trois mois après le coup manqué et qui doit expirer le 20
octobre.
Le Conseil "a estimé que la période de trois mois n'était pas
suffisante et qu'il était dans l'intérêt de la Turquie de la prolonger
de trois mois", a expliqué M. Erdogan lors d'une allocution devant des
élus locaux à Ankara.
"Même douze mois pourraient ne pas être suffisants", a-t-il ajouté. "Le gouvernement va prendre les mesures nécessaires".
L'état d'urgence a donné les coudées franches aux autorités pour mener
de vastes purges visant notamment les partisans présumés de
l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'être l'instigateur du putsch.
Les autorités turques avaient annoncé mercredi que 32.000 personnes
avaient été arrêtées dans le cadre de ces purges. Des milliers d'autres
ont été suspendues de leurs fonction dans administration ou limogées.
Pour M. Erdogan, le maintien de l'état d'urgence est nécessaire non
seulement pour démanteler les réseaux de putschistes présumés mais
aussi pour faire face à l'insurrection kurde dans le sud-est du pays.
Il a affirmé que la Turquie ne saurait être critiquée pour avoir imposé
l'état d'urgence ou pour sa probable reconduction, citant comme exemple
la France qui a pris une mesure similaire après les attentats
jihadistes meurtriers en novembre 2015 à Paris, reconduite pour six
mois en juillet après l'attentat de Nice.
"Est-ce que quiconque demande à la France pourquoi elle a imposé l'état
d'urgence pour un an? La Turquie a connu une tentative de coup d'Etat
qui ne saurait être comparée aux attaques terroristes en France et je
crois que mon peuple comprendra et soutiendra la décision de le
prolonger", a-t-il dit. (AFP, 29
Septembre
2016)
L'état d'urgence va être prolongé, 32.000 personnes arrêtées à ce jour
Le Conseil national de sécurité turc, dirigé par le président Recep
Tayyip Erdogan, a estimé mercredi que l'état d'urgence instauré pour
trois mois après la tentative de coup d'Etat du 15 juillet, et qui a
entraîné à ce jour l'arrestation de 32.000 personnes, devait être
prolongé.
"Il a été décidé de recommander la prolongation de l'état d'urgence
afin de garantir efficacement la protection de notre démocratie, de
l'Etat de droit, ainsi que les droits et les libertés de nos citoyens",
a indiqué le Conseil national de sécurité (MGK) dans un communiqué à
l'issue d'une réunion au palais présidentiel à Ankara.
L'état d'urgence avait été décrété le 20 juillet, ce qui signifie qu'il aurait dû expirer à la mi-octobre.
Cette annonce fait de la prolongation de l'état d'urgence une
formalité, mais ne précise pas si cette mesure sera également limitée à
3 mois.
Les autorités turques avaient auparavant annoncé que 32.000 personnes
avaient été arrêtées dans le cadre des vastes purges visant des
partisans présumés de l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'être
l'instigateur du coup d'Etat.
"Depuis le 15 juillet, des enquêtes sur quelque 70.000 personnes ont
été ouvertes et environ 32.000 personnes ont été arrêtées", a indiqué
le ministre turc de la Justice Bekir Bozdag.
"D'autres arrestations pourraient avoir lieu", a-t-il prévenu sur la
chaîne de télévision NTV, précisant que "certaines personnes arrêtées
pourraient être libérées sous contrôle judiciaire et d'autres être
totalement libres" sans qu'aucune charge ne pèse contre elles.
L'ampleur des purges est telle que le gouvernement turc a décidé de
libérer cet été 38.000 prisonniers condamnés pour faire de la place aux
nouveaux détenus.
Selon des informations de presse, les autorités prévoient en outre de
construire 174 nouvelles prisons lors des cinq prochaines années pour
augmenter de 100.000 places la capacité d'accueil des institutions
carcérales du pays.
Les mesures prises au lendemain de la tentative de putsch visent à
éliminer l'influence des membres de la confrérie de Fethullah Gülen.
Tous les milieux, dont les universités, écoles, armée, police,
magistrature ou sport, ont été touchés par ces procédures inédites.
La justice leur reproche d'avoir des liens avec M. Gülen, accusé par
Ankara d'avoir ourdi la tentative de coup d'Etat au cours de laquelle
plus de 270 personnes ont été tuées et des milliers d'autres blessées.
Fethullah Gülen, ennemi numéro un du président turc Recep Tayyip
Erdogan, installé depuis 1999 aux Etats-Unis et dont Ankara réclame
avec insistance l'extradition, nie toute implication dans la tentative
de coup d'Etat.
- Appel à respecter le droit -
Parmi les personnes arrêtées dans le cadre des purges, dont l'ampleur
jugée disproportionnée a suscité des critiques en Occident, figurent
des personnalités du monde des médias comme l'ancien rédacteur en chef
du journal Taraf, Ahmet Altan.
Les services de renseignement turc (MIT) ont même été ciblés dans cette
vaste opération de nettoyage: 87 de ses membres ont été limogés, et une
enquête criminelle a été ouverte contre 52 d'entre eux. Au total, 141
personnels du MIT ont été suspendus.
De plus, le ministre de la Jeunesse et des Sports Akif Cagatay Kilic a
indiqué mercredi que 322 fonctionnaires de son ministère avait été
relevés de leurs fonctions, en raison de liens présumés avec
l'organisation güleniste, selon l'agence de presse progouvernementale
Anadolu.
Outre les partisans présumés de M. Gülen, les purges ont également visé
les milieux soupçonnés de liens avec les rebelles du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK, considéré par Ankara comme une
"organisation terroriste"). Une trentaine de maires ont été limogés
dans le sud-est du pays à majorité kurde et plus de 11.000 enseignants
ont été suspendus.
Le leader du parti d'opposition social-démocrate Kemal Kilicdaroglu a
estimé qu'un million de Turcs étaient victimes de ces purges et de
l'état d'urgence.
Dans un discours retransmis à la télévision turque, il a appelé les autorités à "diriger le pays dans le respect du droit".
La Turquie est appelée à vivre de retentissants procès dans les mois et
années à venir alors que les esprits sont encore marqués par l'affaire
dite "Ergenekon", qui a éclaté en 2007 et dans laquelle des centaines
de personnes, dont des dizaines d'officiers de haut rang, étaient
accusés d'avoir fomenté un plan pour renverser le pouvoir. (AFP, 28
Septembre
2016)
87 membres des services de renseignement limogés
Quatre-vingt sept membres des services de renseignement turcs (MIT) ont
été limogés pour des liens présumés avec la confrérie de
l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'avoir fomenté le putsch
avorté de mi-juillet, a rapporté mardi l'agence de presse
progouvernementale Anadolu.
Au total, "87 membres ont été limogés sur les 141 personnels qui
avaient été suspendus", a détaillé l'agence Anadolu précisant qu'"une
enquête criminelle a été ouverte contre 52 d'entre eux", dans le cadre
d'une purge lancée à la suite de la tentative de coup d'Etat du 15
juillet.
C'est la première fois que les services de renseignement sont visés par
les autorités turques, qui ont lancé une purge inédite au lendemain de
la tentative de putsch pour débarrasser l'appareil d'Etat de toute
influence des gülenistes.
L'ex-prédicateur Fethullah Gülen est accusé par les autorités turques
d'être le responsable de la tentative de coup d'Etat du 15 juillet, au
cours de laquelle plus de 270 personnes ont été tuées et des milliers
blessées.
La justice turque a par ailleurs émis un mandat d'arrêt contre 121
personnes membres d'une association caritative, fermée par les
autorités en raison de ses liens présumés avec Fethullah Gülen, a
annoncé plus tôt l'agence Anadolu.
Le directeur de cette organisation non gouvernementale et 41 de ses
membres accusés d'"être membres d'une organisation terroriste armée" ou
encore de "financement du terrorisme", ont été arrêtés dans 18
provinces turques, a-t-elle précisé.
Les autorités turques estiment que "77 des personnes recherchées dans
ce dossier se trouvent actuellement à l'étranger", selon la même source.
Quelques 20.000 personnes de toutes professions, dont des militaires,
professeurs, magistrats, enseignants ou journalistes, soupçonnées de
liens avec la confrérie Gülen ont été incarcérées.
Fethullah Gülen, ennemi numéro un du président turc Recep Tayyip
Erdogan, installé depuis 1999 aux Etats-Unis et dont Ankara réclame
avec insistance l'extradition, réfute toute implication dans le coup.
Les autorités turques ciblent également dans cette purge toutes les
personnes qui ont un lien avec les rebelles kurdes du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK, classé "terroriste" par Ankara), en
guerre contre l'armée turque depuis 1984.
(AFP, 27
Septembre
2016)
Décès d'un enfant blessé dans l'attentat de Gaziantep en août
Un enfant blessé dans un attentat survenu en août lors d'un mariage à
Gaziantep (sud-est de la Turquie), et attribué aux jihadistes du groupe
Etat islamique (EI), est décédé, portant à 57 le nombre de victimes, a
rapporté dimanche l'agence de presse Dogan.
La mort du jeune garçon, âgé de 13 ans, porte ainsi à 34 le nombre
d'enfants ou adolescents décédés dans cette attaque survenue le 20 août
en plein mariage dans cette ville du sud-est, a précisé l'agence Dogan.
L'attentat a été perpétré par un "kamikaze qui avait entre 12 et 14
ans", agissant "probablement" pour le compte de l'EI, avait alors
affirmé le président turc Recep Tayyip Erdogan.
La proximité de la ville de Gaziantep avec la frontière turco-syrienne a poussé les autorités à "nettoyer" l'EI de cette zone.
La Turquie a ainsi lancé le 24 août une opération - "Bouclier de
l'Euphrate" - pour chasser de sa frontière les membres de l'EI, mais
aussi les rebelles kurdes.
L'attentat de Gaziantep est le dernier d'une vague d'attaques sanglantes en Turquie depuis un an.
Ces attaques, qui ont secoué Istanbul, Ankara et le sud-est du pays,
ont été imputées à l'EI ou au Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK), en guerre contre Ankara depuis 1984. (AFP, 25
Septembre
2016)
L'ex-footballeur du Galatasaray Ismail Demiriz inculpé et incarcéré
Un ancien célèbre footballeur du club de Galatasaray, Ismail Demiriz, a
été inculpé et incarcéré jeudi pour des liens présumés avec la
confrérie de l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'avoir fomenté
le putsch avorté de mi-juillet, selon l'agence de presse
progouvernementale Anadolu.
Inculpé d'appartenance à un "groupe terroriste", c'est-à-dire à la
confrérie Gülen, il a été placé en détention jusqu'à son procès - dont
la date n'a pas été précisée -, sur décision d'un juge d'Istanbul, a
ajouté Anadolu.
Ismail Demiriz, 54 ans, qui a joué au Galatasaray de 1984 à 1993 et
représenté son pays au sein de la sélection nationale à 27 reprises,
avait été arrêté par la police dans le district de Bakirkoy à Istanbul,
avait annoncé plus tôt l'agence de presse Dogan.
L'ancien défenseur avait déjà été brièvement arrêté ce mois-ci, avec
d'autres anciens joueurs du Galatasaray tel qu'Ugur Tutuneker, avant
d'être remis en liberté par un juge du tribunal d'Istanbul.
Un autre juge avait fait appel de cette libération et un nouveau mandat
d'arrêt avait été émis contre M. Demiriz, selon la chaîne de télévision
CNN-Turk.
Plus de 20.000 personnes sont actuellement détenues en Turquie dans le
cadre d'une vaste purge déclenchée par Ankara pour se débarrasser de
l'influence des membres de la confrérie de Fethullah Gülen, accusé
d'avoir fomenté le putsch avorté mi-juillet. Des allégations que
l'intéressé, qui vit en exil aux Etats-Unis depuis 1999, récuse.
Tous les milieux, dont les universités, les écoles, l'armée, la police,
la magistrature et le sport, ont été touchés par ces mesures inédites.
Ainsi, l'ex-star du football Hakan Sükür, lui aussi en exil aux
Etats-Unis, est recherché par la police turque et un mandat d'arrêt a
été émis contre lui. L'ancien buteur de Galatasaray, qui s'était
notamment illustré avec la sélection turque ayant terminé troisième à
la Coupe du monde 2002, est soupçonné d'être membre de la confrérie
güleniste, considérée comme "terroriste" par Ankara.
Le Galatasaray a annoncé mercredi avoir retiré leurs cartes de membres
du club à Hakan Sükür, Ismaïl Demiriz et à d'autres de ses anciens
joueurs comme Arif Erdem, tous soupçonnés de liens avec le mouvement
güleniste. (AFP, 22 Septembre
2016)
La Turquie reporte la visite de l'expert de l'ONU sur la torture
La Turquie a décidé de reporter d'un ou de deux mois la visite du
Rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, Ankara expliquant être
"actuellement trop occupé", a déploré mercredi le Haut-Commissariat de
l'ONU aux droits de l'Homme.
La visite devait avoir lieu du 10 au 14 octobre et la Turquie propose
de la reporter à novembre ou décembre, a indiqué le Haut-Commissariat
dans un communiqué.
"Bien que je comprenne que les développements en Turquie au cours de
ces derniers mois exigent la plus grande attention du gouvernement, je
crois que le report de ma visite à ce stade envoie un mauvais message",
a déclaré le rapporteur spécial sur la torture, l'Argentin Juan Mendez.
"A la lumière des milliers d'arrestations faites à la suite du coup
d'Etat raté du 15 juillet et des allégations de surpopulation et de
mauvaises conditions dans de nombreux centres de détention à travers le
pays, ma visite est d'une importance capitale", a-t-il ajouté.
D'après Jon Izagirre, du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de
l'Homme, la raison invoquée par les autorités turques pour le report de
la venue du rapporteur spécial de l'ONU est qu"ils sont actuellement
trop occupés pour consacrer suffisamment de temps à la visite".
Le mandat de Juan Mendez s'achève au 31 octobre. Son successeur sera
nommé durant l'actuelle session du Conseil des droits de l'Homme, qui
s'achève le 30 septembre.
"En raison de la sensibilité de mon mandat il n'y aura jamais un moment parfait pour ma visite", a relevé M. Mendez.
"Un suivi indépendant de la situation dans les lieux où les personnes
sont privées de leur liberté est une garantie essentielle contre les
mauvais traitements et la torture", a-t-il fait valoir.
En juillet, l'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty
International a affirmé avoir réuni des "preuves crédibles" de cas de
tortures de détenus dans des centres de détention en Turquie après la
tentative de coup d'Etat. Ces affirmations avaient été vigoureusement
démenties par un haut responsable turc.
Après la tentative du putsch manqué du 15 juillet et attribué par le
pouvoir à la confrérie de l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, les
autorités turques ont lancé une vaste purge dans tous les corps de
l'administration, pour se défaire de l'influence des gülenistes et des
soutiens aux rebelles kurdes. (AFP, 21 Septembre
2016)
45 étudiants condamné à de la prison pour une manifestation contre Erdogan
Quarante-cinq étudiants turcs ont été condamnés mardi à dix mois de
prison chacun pour avoir manifesté en 2012 contre Recep Tayyip Erdogan,
alors Premier ministre, pendant une visite qu'il avait effectuée dans
leur université à Ankara.
Les étudiants ont été reconnus coupables par un tribunal d'Ankara
d'avoir enfreint la loi en gênant M. Erdogan, qui est depuis devenu
président, dans l'exercice de ses fonctions au cours de sa visite à la
Middle East Technical University, selon l'agence de presse
progouvernementale Anadolu.
M. Erdogan s'était rendu à l'université pour assister en direct via un
lien vidéo à la mise en orbite d'un satellite d'observation turc par
une fusée chinoise.
Les forces de l'ordre avaient dispersé les étudiants manifestant contre sa venue à l'aide de gaz lacrymogène et de canons à eau.
L'opposition avait critiqué l'intervention de la police, la jugeant trop musclée pour une manifestation relativement mineure.
Aykan Erdemir, un ancien député du Parti républicain du peuple (CHP,
principale formation de l'opposition), a critiqué la décision du
tribunal.
"C'est triste de voir que les peines de prison sont toujours la riposte
de choix du gouvernement turc aux critiques et aux manifestations
estudiantines", a déclaré M. Erdemir à l'AFP. (AFP, 20 Septembre
2016)
Près de 28.000 enseignants licenciés depuis le putsch manqué
Près de 28.000 enseignants ont été licenciés en Turquie, soupçonnés de
liens avec les rebelles kurdes ou la confrérie de l'ex-prédicateur
Fethullah Gülen, accusé d'être l'instigateur du putsch avorté du 15
juillet, a annoncé le vice-Premier ministre lundi, jour de rentrée
scolaire.
Sur les 850.000 enseignants en Turquie, "27.715 enseignants ont été
licenciés, 9.465 enseignants ont été relevés de leurs fonctions
temporairement, et 455 autres ont été réaffectés à leurs postes", a
indiqué le vice-Premier ministre Nurettin Canikli au cours d'une
conférence de presse à Ankara, retransmise à la télévision turque.
Dans la matinée, plus de 18 millions d'élèves turcs ont fait leur
rentrée scolaire, marquée par le putsch manqué du 15 juillet, qui a
causé la mort de plus de 270 personnes et en a blessé 2.000.
A leur arrivée en classe, les écoliers, se sont vu remettre une
brochure sur "le triomphe de la démocratie le 15 juillet et en mémoire
des martyrs", un document préparé par le ministère de l'Education, a
constaté un photographe de l'AFP.
Ils ont ensuite observé "une minute de silence en hommage aux martyrs"
avant de "prier" pour eux, selon les instructions du ministère de
l'Education, et regardaient deux clips, filmés sur le pont du Bosphore
à Istanbul, et montrant "les martyrs" ou encore "un peuple (qui) n'a
fait qu'un seul homme pour s'opposer au putsch", avec en fond sonore la
voix du président turc Recep Tayyip Erdogan déclamant l'hymne national.
Cette rentrée scolaire survient après une vague de purges dans
l'administration pour écarter toute influence de la confrérie de
l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis depuis 1999, et
considéré par Ankara comme l'instigateur du putsch avorté. Des
accusations que l'intéressé rejette.
Dans la grande ville à majorité kurde du sud-est, Diyarbakir, près de
100 élèves ont manifesté, demandant "le retour de (leurs) professeurs",
avant d'être évacués par les forces de l'ordre. (AFP, 19 Septembre
2016)
Kurdish Prisoners Electrocuted, Hanged as Turkey Returns to 'Old Forms of Torture'
A news report in Turkish daily newspaper Cumhuriyet has brought to
light a return to forms of torture widely used on political prisoners
in Turkey in the 1970s and 1980s.
In the news piece, Human Rights Association (IHD) lawyer Gülseren
Yoleri reports that electrocution and hanging from different body parts
are being used on prisoners in the Kurdish southeast.
"We went to Şırnak and Nusaybin with an 18 person IHD delegation. We
were told of the torture at detention centres. Those who were tortured
said, 'old forms of torture are back. It's as if they had hidden away
old torture instruments used for electrocution and hanging and brought
them out [to use on us]'. Our lawyer friends are following up on the
issue. Life has turned into torture in the [Kurdish] region. People are
living among ruins. Everything has been destroyed. The sound of gunfire
and work machines dominate everything. Neighbourhoods are besieged by
armored vehicles."
People can be detained for up to 30 days without access to a lawyer during state of emergency rule in Turkey.
Human rights groups including Amnesty International have reported a
steep rise in rights violations and torture following the failed coup
attempt in Turkey.
Electroction, hanging from different body parts, pulling out of nails,
use of pressurised water, unleashing dogs on prisoners and other forms
of systematic torture have been used especially on Kurdish and leftist
political prisoners on a wide scale in Turkey. The most horrific cases
of torture were experienced in Diyarbakir Prison following the 1980
military coup. (http://kurdishquestion.com/)
Letter from European Council of Bars to President Erdoğan
Council of Bars and Law Societies of Europe (CCBE) President Michel
Benichou has written a letter to President Recep Tayyip Erdoğan about
detention of Progressive Legists Association (ÇHD) Vice President Münip
Ermiş.
President of the CCBE, which has over a million members in the EU
countries, stated that they are concerned about the fact that 22
attorneys are still in custody.
Immediate release of Ermiş and the other lawyers has been demanded of Erdoğan.
The letter also underlined the United Nations Basic Principles on the
Role of Lawyers and a copy of it was presented to Erdoğan among with
the letter.
On September 8, police raided houses and workplaces of the 25 lawyers
in Antalya on the grounds of the investigations launched into the
Fethullah Gülen community.
The 22 lawyers including the ÇHD Vice President Ermiş are still in custody.
Statement from European law organizations
The European Association of Lawyers for Democracy and World Human
Rights (ELDH) and European Lawyers for Democracy (ELD) had issued a
statement as the detention of Ermiş.
The organizations claiming that "the government is using the FETÖ
investigations as a cloak to suppress the dissidents" demanded
immediate release of the Ermiş.
(BIA, September 14, 2016)
Au moins cinquante blessés dans l'explosion d'une voiture piégée dans l'est
Au moins cinquante personnes ont été blessées lundi dans un attentat à
la voiture piégée dans l'est de la Turquie que les autorités ont
attribué aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
L'attaque, au lendemain du limogeage de plusieurs maires soupçonnés de
liens avec cette organisation séparatiste, s'est produite dans le
centre animé de la ville de Van, à proximité du siège départemental de
l'AKP (Parti de la justice et du développement, au pouvoir) et du
bureau du gouverneur où des policiers étaient en faction.
Le bilan provisoire de l'explosion est d'au moins 50 blessés, "46
civils et quatre policiers", a fait savoir l'agence de presse
progouvernementale Anadolu.
Dans un communiqué, le gouvernorat local a imputé la responsabilité de
l'attentat à "des membres de l'organisation séparatiste terroriste",
les termes utilisés par les autorités pour désigner le PKK.
Survenu au premier jour de la Fête du sacrifice (Aïd al-Adha), il n'a pour l'heure pas été revendiqué.
"L'organisation terroriste a déjà mené des attaques dans le passé
contre le siège de notre parti AKP" et cette explosion n'est que "l'une
d'entre elles", a estimé un député de la région, Besir Atalay (AKP).
Plusieurs ambulances et autres véhicules de secours étaient présents sur les lieux, selon des images diffusées à la télévision.
Dans un message posté sur le réseau social Twitter, l'ambassade des
Etats-Unis a condamné l'"attaque terroriste" et dénoncé un acte
"honteux" au premier jour de l'Aïd.
La ville touristique de Van, située aux confins orientaux de la Turquie
où Turcs et Kurdes vivent ensemble, avait jusqu'à présent était
épargnée par des attaques aussi graves que celles que connaît depuis
des mois la région en majorité kurde de Diyarbakir (sud-est).
- Limogeage -
Cette explosion s'est produite au lendemain du limogeage de 28 maires,
24 soupçonnés d'être liés au PKK et quatre à la confrérie de
l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'être le cerveau du putsch
raté à la mi-juillet.
Douze d'entre eux étaient déjà emprisonnés.
Tous ont été remplacés par des administrateurs proches de l'AKP.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a salué lundi matin, peu de
temps avant l'attentat de Van, cette mesure, estimant même qu'elle
arrivait "tardivement" et "aurait dû être prise il y a longtemps".
"Vous ne pouvez pas soutenir des organisations terroristes. Vous n'avez
pas ce pouvoir", a déclaré, d'une mosquée d'Istanbul, M. Erdogan à
l'adresse des maires limogés.
Le chef de l'Etat a par ailleurs accusé les élus d'"envoyer des fonds
de l'Etat vers les montagnes", où le PKK a établi ses bases arrière.
La résurgence des combats entre les rebelles kurdes et les forces de
sécurité, depuis la fin d'un fragile cessez-le-feu il y a un an, a fait
des centaines de morts en particulier dans le sud-est de la Turquie,
région en majorité kurde.
Le leader kurde du PKK Abdullah Öcalan a fait savoir que l'organisation
rebelle avait "des propositions", dans des propos rapportés lundi par
son frère Mehmet, qui a pu lui rendre visite dimanche.
"Si l'Etat turc est prêt à les entendre, nous pourrons mener à bien les
discussions et les concrétiser en six mois" pour que le "sang cesse de
couler", a fait valoir le chef de la guérilla.
Pour l'heure, les autorités turques poursuivent dans le nord de la
Syrie l'offensive militaire "Bouclier de l'Euphrate", entamée le 24
août, pour chasser de cette zone les jihadistes du groupe Etat
islamique et les rebelles kurdes du PKK et des YPG (Unités de
protection du peuple kurde).
De nombreuses voix se sont élevées contre Ankara ces dernières
semaines, accusant le gouvernement de procéder à une importante
répression sous le couvert de l'état d'urgence, instauré après la
tentative de coup d'Etat du 15 juillet.
Des allégations que les autorités turques ont rejetées, arguant que ces
mesures sont actuellement déterminantes dans la bataille livrée aux
auteurs du putsch avorté et du PKK. (AFP, 12 Septembre
2016)
10.000 enseignants suspendus pour des "liens avec les militants kurdes"
La Turquie a suspendu jeudi plus de
10.000 enseignants pour des liens présumés avec le Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), dans la foulée d'une purge dans les
milieux de l'éducation après le putsch manqué de juillet, a annoncé un
responsable turc.
"Les personnes en question ont été temporairement relevées de leur
fonction, le temps de mener une enquête", a déclaré sous couvert
d'anonymat le responsable.
Au total, 11.500 enseignants soupçonnés par le ministère de l'Education
d'avoir pris part à des activités "en soutien à l'organisation
séparatiste terroriste et ses groupes affiliés" ont été suspendus, a
rapporté l'agence progouvernementale Anadolu.
Le nombre pourrait s'élever jusqu'à 14.000, selon l'issue des enquêtes
actuellement menées, a ajouté l'agence de presse, confirmant ainsi des
propos du Premier ministre Binali Yildirim, tenus samedi au cours d'une
visite à Diyarbakir (ville à majorité kurde dans le ud-est du pays) et
qui donnaient déjà cette estimation.
Cette nouvelle purge intervient une semaine avant la rentrée scolaire en Turquie, qui compte 850.000 enseignants.
Le PKK, qui se livre à une guerre avec Ankara depuis 1984, dans
laquelle plus de 40.000 personnes ont été tuées, est une organisation
classée "terroriste" par les autorités turques et ses alliés
occidentaux.
Il y a un an, un cessez-le-feu fragile entre la rébellion kurde
et le gouvernement turc a volé en éclats, avec la reprise des combats.
Depuis, le pays vit au rythme d'attentats revendiqués par les rebelles
et d'opérations militaires de l'armée pour débarrasser le sud-est du
pays de la présence du PKK.
Après la tentative de coup d'Etat avorté du 15 juillet et attribué par
le pouvoir à la confrérie de l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, les
autorités turques ont lancé une vaste purge dans tous les corps de
l'administration, pour se défaire de l'influence des gülenistes et des
soutiens aux rebelles kurdes.
Ainsi, des centaines des dizaines de milliers d'enseignants et de
professeurs d'université ont été démis de leurs fonctions, et quelque
20.000 personnes de toutes professions (militaires, magistrats,
enseignants ou journalistes, etc.), toutes soupçonnées de liens avec la
confrérie Gülen, ont été arrêtées. (AFP, 8 Septembre
2016)
Police Attack, Detain Education Union Members Protesting Dismissals
Gathering to make a press statement in protest of the dismissal and
suspension of education workers, members of the Education and Science
Laborers Union (Eğitim Sen) have faced a police attack and detention in
Muş province.
The Ministry of National Education (MEB) had announced on September 8
that 11,285 personnel have been suspended. While the Confederation of
Public Workers’ Union (KESK) and Eğitim Sen staged protests in front of
the Governorship building in İstanbul, police attacks took place in
protests in Diyarbakır and Muş.
Eğitim Sen announced that as many as 70 of its members in Diyarbakır and four in Muş were detained.
Claiming that the government “is using the State of Emergency as a
shield to cover their own illegalities”, the union said “The goal is to
forcibly subdue anyone opposing them. […] It must be known that our
union will never give up using its democratic rights and will stand
firmly against this unlawfulness”.
The union also demanded the immediate release of its members.
(BIA, September 9, 2016)
Detention Warrant for 25 Attorneys in Antalya
Detention warrant has been issued for 25 attorneys as part of the Gülen
investigation launched in the wake of the July 15 coup attempt.
Among the 25 figures, there are Progressive Legists Association (ÇHD)
Vice President Münip Ermiş, former ÇHD member Hakan Evcin and Antalya
Bar Association member Lider Tanrıkulu as well.
Interviewing with bianet, ÇHD Board Member Hadi Cin expressed that he can’t have any organic link with the Gülen Community.
Also meeting with the prosecutor, Cin said “I told the prosecutor that
these three people cannot have any organic link outside the
occupational borders with this organization and that everyone knows
this in Antalya”.
The searches in the attorneys’ houses are ongoing. They are expected to be taken into custody due to the detention warrant.
(BIA, September 9, 2016)
Le "roi" du baklava placé en détention
Le patron d'une des plus grandes
entreprises turques de baklava, le dessert traditionnel turc, soupçonné
d'être lié à la tentative de coup d'Etat du 15 juillet, a été placé en
détention provisoire par un tribunal, a rapporté jeudi l'agence
progouvernementale Anadolu.
Faruk Gullu, patron de la chaîne phare de restaurants et de boutiques
"Faruk Gulluoglu", l'un des plus importants fournisseurs de baklavas,
et dont la boutique à Istanbul est un repère pour les touristes, est
accusé d'être un membre de la confrérie de l'ex-prédicateur Fethullah
Gülen et soupçonné d'avoir orchestré la tentative de putsch en Turquie.
Quinze autres hommes d'affaires, arrêtés en même temps que lui mi-août,
ont été incarcérés dans l'attente d'un procès, a ajouté l'agence de
presse, sans préciser leur identité.
Son frère Faruk, Nejat Gullu, lui-même dirigeant d'une entreprise
concurrente de fabrication de baklavas, arrêté en août, a été libéré
par une décision de justice, selon l'agence Anadolu.
En revanche, le patron de l'enseigne de vêtements Aydinli, Omer Faruk
Kavurmaci, gendre du maire d'Istanbul Kadir Topbas (AKP, parti au
pouvoir), a été maintenu en détention provisoire. La justice l'accuse
d'être un "membre d'un groupe terroriste", en allusion à la confrérie
güleniste, a ajouté l'agence Anadolu.
Les juges d'Istanbul ont par ailleurs émis un mandat d'arrêt contre 92
personnes, dont six généraux, soupçonnées de liens avec la confrérie de
Fethullah Gülen.
Deux amiraux, Nazli Ekici et Hayrettin Imren, ont été arrêtés le
mercredi 31 août après deux mois de cavale, selon l'agence de presse
Dogan. Actuellement détenus à Tuzla (district dans le sud d'Istanbul),
les deux hommes seront fixés dans les prochains jours sur leur
éventuelle libération.
Après le coup d'Etat avorté du 15 juillet, les autorités turques ont
lancé une purge sans précédent et incarcéré quelques 20.000 personnes
de toutes professions, dont des militaires, professeurs, magistrats,
enseignants ou journalistes, toutes soupçonnées de liens avec la
confrérie Gülen. Selon un dernier bilan, 150 amiraux et généraux, soit
la moitié du contingent des militaires de haut rang, ont été arrêtés,
obligeant à une grande réorganisation dans les forces armées turques.
L'ex-prédicateur Gülen, ennemi numéro un du président turc Recep Tayyip
Erdogan, installé depuis 1999 aux Etats-Unis et dont Ankara réclame
avec insistance l'extradition, nie toute implication dans le coup. (AFP, 8 Septembre
2016)
150 mandats d'arrêt contre des enseignants en lien présumé avec Gülen
La Turquie a émis mardi près de 150 mandats d'arrêt contre des
enseignants soupçonnés d'avoir utilisé une application de messagerie
cryptée ayant servi aux sympathisants du prédicateur Fethullah Gülen,
accusé par les autorités d'avoir orchestré le putsch de juillet, a
rapporté un média officiel.
Environ 400 policiers ont lancé une opération dans la ville de Kayseri
(centre) pour arrêter 147 enseignants accusés d'avoir utilisé
l'application de messagerie instantanée ByLock, selon l'agence
progouvernementale Anadolu.
Les enseignants, déjà suspendus à la suite du coup d'Etat avorté, sont
accusés de "violation de la Constitution", "tentative de renverser le
gouvernement turc" et "appartenance à une organisation terroriste
armée", selon la même source.
La Turquie accuse l'ex-imam Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis,
d'avoir ourdi le putsch du 15 juillet depuis sa résidence en
Pennsylvanie, après avoir créé un Etat parallèle au sein des plus
hautes institutions du pays. De son côté, M. Gülen nie fermement toute
implication.
Selon des responsables turcs, l'application ByLock a servi à coordonner le putsch.
En juillet, un responsable turc avait affirmé que les services de
renseignement turcs (MIT) avait commencé à décrypter les messages
échangés via ByLock dès mai 2015. Selon lui, des dizaines de milliers
de noms de sympathisants du mouvement guléniste, dont des responsables
militaires de haut rang, ont ainsi été identifiés.
L'application ByLock (groupe Facebook) propose depuis cette année un
cryptage "total" de ses communications. Elle a été suivie par d'autres
géants de l'internet (Apple, Google) qui souhaitent renforcer leurs
dispositifs pour échapper à toute surveillance.
Quelque 20.000 personnes ont été arrêtées à la suite de la tentative de
coup d'Etat, et plus de 70.000 fonctionnaires renvoyés de l'armée, la
justice, la presse ou encore l'éducation. (AFP, 6 septembre 2016)
La Turquie poursuit sa purge post-coup, 10.000 nouveaux licenciements
La Turquie a relevé de leurs fonctions près
de 10.000 employés dans la sécurité, la justice et l'éducation,
poursuivant une vaste purge engagée par le régime du président Recep
Tayyip Erdogan après le coup d'Etat manqué du 15 juillet.
Les autorités turques ont lancé une traque implacable contre les
partisans du prédicateur exilé aux Etats-Unis Fethullah Gülen, accusé
d'avoir orchestré la tentative de putsch -- qui a fait plus de 260
morts -- et d'être à la tête d'un "Etat parallèle" infiltrant les
institutions d'Etat.
Selon un décret publié vendredi au journal officiel, un total de 7.669
policiers ont été renvoyés, ainsi que 323 gendarmes, chargés de la
sécurité intérieure.
Plus de 2.300 personnes travaillant au sein de l'enseignement
supérieur ont également été licenciées, comme 28.000 autres déjà
concernées au sein de l'Education, dont des milliers de professeurs.
Cette dernière vague de limogeages a également vu plus de 500 personnes
renvoyées de la direction des affaires religieuses, d'après le décret.
Les nouvelles mesures ont été annoncées quelques heures après que le
Premier ministre turc Binali Yildirim a affirmé, jeudi soir, que son
pays n'amenderait pas sa législation antiterroriste comme l'exige
l'Union européenne (UE) pour exempter les citoyens turcs de visa à
l'entrée dans l'espace Schengen.
"Nous avons dit clairement à l'UE : dans les conditions actuelles, nous
ne pouvons pas amender nos lois antiterroristes. C'est une question de
vie ou de mort pour nous", a affirmé M. Yildirim à la presse à Ankara à
l'issue d'un entretien avec le président du Parlement européen Martin
Schulz, premier responsable européen de ce rang à se rendre en Turquie
depuis le putsch avorté.
Jeudi, des centaines de procureurs et de juges ont été congédiés dans
le cadre de l'enquête sur les liens de l'administration avec Gülen,
élevant le nombre de membres du système judiciaire renvoyés à 3.390,
selon la chaîne de télévision turque NTV.
Auparavant, le ministre de la Défense, cité par les médias turcs, avait
annoncé la révocation de 820 militaires supplémentaires -- sans compter
les généraux ou les amiraux. Au total, plus de 4.000 militaires ont été
relevés de leurs fonctions depuis le putsch manqué.
Des dizaines de milliers de personnels de l'administration judiciaire,
militaires ou universitaires ainsi que de la police ont été renvoyés,
détenus ou arrêtés, après avoir été accusés d'être liés au mouvement
güleniste ou au coup lui-même.
- Près de 34.000 prisonniers libérés -
Dans le même temps, la Turquie continuait de libérer certains
prisonniers pour faire de la place dans les prisons aux complices
présumés de la tentative du coup d'Etat.
Vendredi, le ministre de la Justice Bekir Bozdag a indiqué que des
dizaines de milliers de prisonniers avaient été libérés depuis le 15
juillet.
"Hier soir (jeudi), 33.838 détenus avaient été libérés", a déclaré M.
Bozdag lors d'une réunion ministérielle à Ankara, présidée par le
Premier ministre Binali Yildirim et diffusée en direct à la télévision.
Le 17 août, le ministre avait lui même annoncé que 38.000 prisonniers
condamnés pour des faits antérieurs au coup d'Etat allaient bénéficier
d'une mesure de libération anticipée sous contrôle judiciaire.
Cette mesure, qui "n'est pas une amnistie", "concerne les crimes commis
avant le 1er juillet 2016", mais en sont exclus les prisonniers
condamnés pour actes de terrorisme, atteintes à la sécurité de l'Etat,
violations de secrets d'Etat, meurtres ou trafic de drogue, avait-il
précisé.
Selon l'agence progouvernementale Anadolu, la capacité totale des
prisons en Turquie est d'environ 187.000 personnes mais depuis le coup
d'Etat, la population carcérale a atteint plus de 200.000 personnes.
M. Erdogan, qui entend débarrasser le pays de ce qu'il nomme le "virus"
de la confrérie Gülen", a demandé à plusieurs reprises à Washington
l'extradition de l'ex-imam, mais ce dernier nie fermement toute
responsabilité dans le putsch avorté.
En visite à Ankara la semaine dernière, le vice-président américain Joe
Biden a assuré que la Turquie devrait fournir plus d'éléments
incriminant M. Gülen si elle voulait obtenir son extradition, précisant
qu'"aucune preuve" de son implication présumée dans le coup d'Etat raté
n'avait été présentée. (AFP, 2 Septembre
2016)
La Turquie n'"amendera pas" ses lois antiterroristes
Le Premier ministre turc Binali Yildirim a
affirmé jeudi que son pays n'amenderait pas sa législation
antiterroriste, une condition fixée par l'Union européenne (UE) pour
exempter les citoyens turcs de visa à l'entrée dans l'espace Schengen.
"Nous avons dit clairement à l'UE : dans les conditions actuelles, nous
ne pouvons pas amender nos lois antiterroristes. C'est une question de
vie ou de mort pour nous", a affirmé le Premier ministre lors d'une
conférence de presse à Ankara avec le président du Parlement européen
Martin Schulz, premier responsable européen de ce rang à se rendre en
Turquie depuis le putsch avorté du 15 juillet.
"Tout recul dans notre combat contre le terrorisme est hors de question
en raison des circonstances auxquelles nous faisons face", a-t-il
ajouté, en référence aux multiples attaques menées en Turquie ces
derniers mois, imputées au groupe Etat islamique (EI) et aux milices
kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Devant l'arrivée massive de migrants à ses frontières, l'UE a signé en
mars un accord avec la Turquie prévoyant notamment une aide financière
de trois milliards d'euros pour aider Ankara à améliorer l'accueil des
réfugiés, ainsi que des contreparties politiques, comme l'accélération
du processus d'exemption de visas pour les Turcs.
Mais cette clause se heurte au refus de la Turquie d'assouplir sa
législation antiterroriste, l'un des 72 critères fixés par Bruxelles.
Le gouvernement turc affirme qu'il est hors de question de souscrire à
cette demande alors que le pays est confronté à une reprise violente du
conflit kurde.
Ankara a engagé la semaine dernière une opération militaire dans le
nord de la Syrie, visant à la fois les jihadistes de l'EI et les
milices kurdes.
La Turquie est en conflit sur son propre territoire avec le PKK,
qu'elle considère comme une organisation "terroriste" et qui mène
régulièrement des attaques sur son sol contre les forces de sécurité. (AFP, 1er Septembre
2016)
IHD: 320 Civilians Including 75 Children Killed in Operations
The Human Rights Association (İHD) has announced its Eastern and
Southeastern Region “Research Report of the Human Right Violations That
Took Place in the Conflict Zones Between July 24, 2015-July 24, 2016”.
According to the report, over 320 civilians of whom 75 were children were killed in the operations during the curfews.
1,552 people in total lost their lives
The report announced by İHD Diyarbakır Branch Cahir Raci Bilici
highlighted that human right violations didn’t diminish during the
resolution process and that right violations have increased resulting
by the clashes that have begun after the end of the resolution process.
“Comprised of soldiers, village guards, militants and civilians 1,552
people lost their lives, 1,683 others injured”, the report stated.
The right violations in the report compiled by the data obtained from media organs including bianet are listed as follows:
Extrajudicial executions
* According to the data determined during the military operations that
were launched during the curfews declared over 35 districts in nine
cities, over 320 civilians of whom 75 were children were killed.
* While some of the 320 people lost their lives due to the fire opened
by the security forces, some others died because they couldn’t make it
to the hospitals because of the blockade in the operation zones.
Armed conflicts
* 422 security officers lost their lives in one year, 1,065 others injured.
* While 614 armed militants lost their lives, 17 others injured.
* 42 civilians who were stuck amid the clashes lost their lives, 75 civilians wounded.
* 34 civilians lost their lives as a result of the armed organization’s attacks, 175 others injured.
Detention, arrest, torture and ill-treatment
* 286 people in custody, 161 people out of the detention places, 103
arrested and imprisoned convicts were exposed to ill-treatment. Four
people were subjected to ill-treatment by the village guards.
* 31 people were threatened to death by the security forces.
* 7,884 people including 275 children were detained, 1,959 people including 81 children arrested.
* 4,223 houses and workplaces were raided by the security forces. (Belga, 2 septembre 2016)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
La Turquie suspend la diffusion de dix chaînes pro-kurdes
Les autorités turques ont suspendu la diffusion satellitaire de dix
chaînes pro-kurdes en invoquant l'état d'urgence en vigueur depuis le
putsch avorté de juillet, a indiqué jeudi un responsable local dans le
sud-est à majorité kurde du pays.
Selon lui, les dix stations de télévision, parmi lesquelles figure une
chaîne pour enfants, ont été suspendues mercredi soir du bouquet
satellitaire TURKSAT qui les diffusait.
La plupart des ces chaînes sont basées à Diyarbakir dans le sud-est du
pays. La diffusion de deux radios a également été suspendue, selon la
même source.
L'état d'urgence a été imposé pour trois mois en Turquie après la
tentative de coup d'Etat du 15 juillet imputée par Ankara à la
confrérie de l'ex-prédicateur Fethullah Gülen installé aux Etats-Unis.
Le Conseil national de sécurité turc, dirigé par le président Recep
Tayyip Erdogan, a recommandé mercredi soir la reconduction de l'état
d'urgence à l'expiration des trois mois initialement prévus.
Selon les autorités turques, quelque 32.000 personnes ont été arrêtées
dans le cadre des vastes purges visant des partisans présumés de M.
Gülen depuis la mi-juillet.
En même temps, des purges ont également visé les milieux soupçonnés de
liens avec les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK,
considéré par Ankara comme une "organisation terroriste"). Une
trentaine de maires ont été limogés dans le sud-est du pays à majorité
kurde et plus de 11.000 enseignants ont été suspendus. (AFP, 29
Septembre
2016)
International Call to Government: Freedom to Journalists, Writers
303 figures among whom are there globally known people have protested
arrest of Ahmet Altan and Mehmet Altan, and that demanded freedom for
journalists and writers in Turkey’s prisons.
The 303 figures including Jürgen Baurmann, Judith Butler, Margaret Atwood and Costa Gavras started the petition on change.org.
The petition called on Turkey’s government to stop crackdowns on thinkers and writers.
The text briefly said:
“We having signatures below are asking all democrats of the world,
anyone interested in Turkey and future of the Middle East in which
Turkey plays an important role to stand against Turkey’s government’s
policies of oppression and pressure on Turkey’s brightest thinkers and
writers.
“Government’s declaring State of Emergency in the wake of July 15 coup
attempt is understandable, however, the failed coup attempt must not be
used as an excuse to launch a McCarthy style witch-hunt and the
incidents during the State of Emergency must not disregard basic
rights, legal rules concerning evidence and even commonsensical rules”.
Touching upon the arrest of Ahmet Altan and Mehmet Altan, the petition
claimed that they were arrested for criticizing the government.
(BIA, September 28, 2016)
Court Order to Bring Can Dündar by Force
In the trial of journalist Can Dündar’s being assaulted with a gun in
front of the courthouse, court has ruled that Can Dündar be “brought by
force”.
Being abroad for a while, Dündar on his Twitter account reacted that
“Order to be brought by force to the trial that I am the complainant?
Legislation is after the complainant…I hope I won’t be convicted of
‘being attacked’…”
What had happened?
Can Dündar had been assaulted in front of İstanbul Courthouse while he
was waiting for the court decision on the case in which they were tried
over MİT (National Intelligence Agency) Truck report.
Prosecutor had demanded that three defendants be penalized on charge of
“willful attempted injury” but Dündar’s attorneys applied for the
defendants to be tried on charge “willful homicidal attempt”.
İstanbul 28th Criminal Court of First Instance approved of the
application and sent the file to Heavy Penal Court for the trial to be
heard over “willful homicidal attempt”.
Deciding that the defendants’ intention was not within the scope of
“willful homicidal attempt” and the intention remained within the
limits of “willful attempted injury” and “armed threat”, İstanbul 1st
Heavy Penal Court ruled decision of non-jurisdiction and sent the file
back to the İstanbul 28th Criminal Court of First Instance.
The İstanbul 28th Criminal Court of First Instance issued a warrant of bringing Can Dündar by force.
First hearing of the trial will be held on October 21.
(BIA, September 28, 2016)
Un ancien eurodéputé néerlandais refoulé à l'aéroport
L'ancien eurodéputé néerlandais Joost Lagendijk, également chroniqueur
dans un journal turc fermé après le coup d'Etat avorté mi-juillet, a
été refoulé dimanche à son arrivée en Turquie.
"Les autorités turques m'ont arrêté à mon retour des Pays-Bas à
l'aéroport Sabiha Gökçen. Je ne suis pas autorisé à entrer", a écrit
l'ex-eurodéputé lundi sur son compte Twitter.
L'ancien eurodéputé des Verts (1999 - 2009) a été brièvement arrêté par
les autorités turques à cet aéroport situé sur la rive asiatique
d'Istanbul, à son arrivée d'Amsterdam. Il devait reprendre un vol lundi
pour les Pays-Bas, a-t-il précisé sur Twitter.
Il était impossible de savoir à la mi-journée pour quelles raisons
précises Joost Lagendijk, époux d'une journaliste turque, a été empêché
d'entrer sur le territoire.
Toutefois, l'ancien élu a également été chroniqueur au journal
anglophone Today's Zaman, fermé après la tentative de coup d'Etat en
raison de ses liens avec l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, accusé par
Ankara d'être responsable du putsch avorté.
Après la tentative de coup d'Etat, les autorités turques ont lancé une
vaste purge pour éliminer toute influence des gülenistes dans de
nombreux secteurs (presse, justice, éducation, etc.)
"Il faut que je demande un visa spécial à l'ambassade turque aux
Pays-Bas. J'espère que ce n'est qu'un obstacle administratif et pas une
décision de me bloquer à vie", a ajouté Joost Lagendijk.
Une membre de l'organisation Human Rights Watch, Emma Sinclair-Webb, a
témoigné sur Twitter: "A l'aéroport Sabiha Gökçen, j'ai vu
@joostlagendijk, l'un des commentateurs les plus impartiaux et
objectifs sur la Turquie, être interdit d'entrer".
"Le gouvernement turc devrait lever immédiatement cette scandaleuse
interdiction faite à Joost Lagendijk", a-t-elle ajouté dans un autre
message.
(AFP, 26
Septembre
2016)
Allemagne: Plainte contre un ministre turc accusé de censure
La radio-télévision internationale allemande Deutsche Welle a annoncé
lundi avoir déposé une plainte devant un tribunal civil d'Ankara après
s'être vu confisquer un entretien réalisé avec un ministre turc,
dénonçant une "nouvelle violation de la liberté de la presse".
Aucun commentaire n'a pu être obtenu auprès des autorités turques dans l'immédiat.
Une équipe de télévision de la DW avait interviewé le 5 septembre à
Ankara le ministre de la Jeunesse et des Sports, Akif Cagatay Kilic,
sur une série de thèmes "préalablement communiqués au ministère", dont
le putsch raté de juillet, la répression qui s'en est suivie, la
liberté de la presse et les droits des femmes, selon la chaîne.
Mais à l'issue de cet entretien, des employés du ministère avaient
confisqué l'interview, suscitant l'ire de la Deutsche Welle qui avait
lancé sans succès deux ultimatums au ministère pour récupérer son
enregistrement.
"Ces agissements n'ont plus rien à voir avec l'Etat de droit et la
démocratie", a affirmé le directeur général de la radio-télévision,
Peter Limbourg, cité dans un communiqué. "Ce que nous subissons ici
relève du harcèlement de la part des autorités turques", avait-il
également dénoncé au moment du déclenchement de l'affaire.
"L'interview n'a pas été autorisée. Les questions qui ont été posées ne
sont pas celles qui avaient été soumises à l'avance", avait estimé le
ministère dans un communiqué cité par la chaîne le 6 septembre.
(AFP, 26
Septembre
2016)
RSF demande à la Turquie d’annuler les décrets de l’état d’urgence
Deux mois après l’instauration de l’état d’urgence consécutive au coup
d’Etat manqué, le 20 juillet 2016, le gouvernement turc continue de
s’attaquer aux journalistes, au pluralisme et à la liberté d’informer.
RSF publie un rapport dénonçant ces innombrables abus et appelle Ankara
à renouer avec les principes démocratiques.
A l’occasion des deux mois de l’état d’urgence en Turquie, Reporters
sans frontières (RSF) publie un rapport dans lequel l’organisation
dresse le constat d’attaques frontales du gouvernement du président
turc Recep Tayyip Erdoğan contre les médias indépendants depuis le 20
juillet. L’état d’urgence permet de court-circuiter la justice,
pourtant moins indépendante que jamais, et de réduire les droits de la
défense. De nombreux journalistes ont été arrêtés et inculpés sans
motif sérieux et sans preuve de leur implication dans le coup d’Etat.
Ils peuvent être placés en garde à vue jusqu’à trente jours, dont cinq
sans accès à un avocat.
LIRE LE RAPPORT EN FRANÇAIS
TÜRKÇE / LIRE LE RAPPORT EN TURC
Sous couvert d’état d’urgence, le gouvernement a également ordonné la
fermeture définitive de plus de 100 médias (journaux, radios, chaînes
de télévision, etc.), réduisant gravement le pluralisme déjà très
compromis. L’état d’urgence donne à l’Etat le pouvoir de prononcer des
sanctions administratives arbitraires (retrait de passeports, de cartes
de presse), dans le but de discréditer et d’empêcher des centaines de
journalistes de travailler librement.
“Au lieu de se mettre à l’unisson du peuple turc qui a résisté aux
putschistes du 15 juillet et défendu la démocratie, le gouvernement
Erdoğan s’est enfoncé dans la voie d’une répression toujours plus large
de la liberté d’informer en Turquie, déclare Johann Bihr, responsable
du bureau Europe de l’Est/Asie centrale à RSF. La Turquie utilise
l’état d’urgence pour enfermer des journalistes et fermer des médias
qu’elle suppose proches de ses ex-alliés de la confrérie Gülen, et
bafoue ainsi la plus élémentaire liberté d’expression et d’opinion.
Mais l’état d’urgence est aussi détourné pour s’attaquer plus
généralement à tout média d'opposition.”
Le gouvernement du président Recep Tayyip Erdoğan a décrété l’état
d’urgence pour trois mois, cinq jours après le coup d’Etat manqué du 15
juillet 2016. Il peut dès lors gouverner à coups de décrets-lois. La
foudre s’abat sur quiconque est soupçonné de “liens” avec la confrérie
Gülen, immédiatement désignée par Ankara comme responsable de la
tentative de putsch. Des centaines de journalistes, travaillant pour
des médias réputés proches de la confrérie mais aussi pour d'autres
médias critiques du pouvoir, sont arrêtés, interrogés, inculpés ou
licenciés.
Ce rapport a été rédigé par Erol Önderoğlu, représentant de RSF en
Turquie, qui a été emprisonné dix jours en juin 2016 pour avoir pris
part, comme des dizaines d’autres personnalités des médias turcs, à une
campagne de solidarité avec le journal Özgür Gündem, qui défend les
droits des Kurdes. Ce journal a été fermé brutalement le 16 août sous
couvert d’urgence.
La Turquie occupe la 151e place sur 180 au Classement mondial 2016 de la liberté de la presse, publié par RSF.
La cause des peuples (La causa dei popoli) sur la Turquie
Cher(es) ami(es) et confrères,
je m’appelle Alessandro Michelucci et je suis un
journaliste-traducteur italien vivant à Florence. Je m’interesse
notamment aux problèmes des minorités, des peuples indigènes et des
nations sans état. À ces thèmes est consacrée la nouvelle revue
numérique La causa dei popoli (La cause des peuples), dont vous recevez
le premier numéro, traitant des minorités de la Turquie. Le prochain
numéro et le site Internet sont déjà en préparation.
De la Turquie au Mali, de la Palestine à la Catalogne, ces thèmes sont désormais médiatises de façon régulière.
Mais en Italie il n’y a pas des revues traitant ce sujet: nous voulons donc combler ce vide.
Nous ne voulons pas faire un journal académique pour initiés, mais
une revue moderne associant une style journalistique et lisible à la
fiabilitè scientifique. C’est donc pour cela que nous parlons aussi des
arts de plus en plus attentives à ces sujets: le cinéma, la musique, la
bande dessinée.
Les peuples en question ne sont pas des curieux relics du passé, mais des acteurs vivants du présent.
On parle des droits, bien sûr, mais on refuse les nostalgies
gauchistes et les utopies d'antan. Nous ne soutenons pas sans critiques
toutes revendications.
Nous savons que l’identité culturelle est un sujet à manipuler avec précaution.
Vos suggestions et critiques seront bienvenues.
Nous vous serons très réconnaissant si vous ferez connaître La causa
dei popoli à vos connaissances et à vos lecteurs (et dans ce cas, si
vous nous tiendrez au courant de vos articles).
Merci beaucoup pour voôtre attention.
Cordialement.
Alessandro Michelucci
PS La causa dei popoli est publiée par le Centro di documentazione
sui popoli minacciati (Centre de documentation sur les peuples
menacés), la seule bibliothèque publique italienne consacrée à ces
thèmes, ayant son siège à Florence. De plus, nous avons crée POPOLI
(Peuples), la seule mailing list italienne consacrée à l'actualitè
culturelle concernant les
minorités, les peuples indigènes et les nations sans état: livres, revues, conférences, expositions, etc.
Enfin, nous organisons des initiatives publiques (colloques,
presentations de livres, projections, etc.), notamment en collaboration
avec le Circolo Vie Nuove (Viale Giannotti 33, Florence), où se trouve
aussi notre centre de documentation.
Adresse: Centro di documentazione sui popoli minacciati, B.P. 6282,
I-50127 Florence (Italie), ph. ++39-[0]55-485927, port.
++39-327-0453975.
Journaliste "apatride" dans "La causa dei popoli"
Dans les 60 - 70 on manifestait en Europe contre la guerre du
Vietnam, on lisait les livres des dissidents russes, on écoutait les
chansons de Victor Jara. Par contre aucune attention n'était réservée à
la Turquie qui vivait sous la menace constate de dictature militaire.
De 1960 à 1980, il y a eu trois coup d'états militaires. Beaucoup de
personnes -'intellectuels , journalistes, registres … se sont opposés
ouvertement contre cette junte militaire, junte qui était tolérée et
même soutenue par quelques gouvernements européens. La raison : sa
situation géopolitique, frontière de avec l'empire soviétique. Le pays
a entrepris sa demande d'adhésion au Conseil de l'Europe, à l'Otan et
puis à l'Europe comme membre associé.Malgré ceci, beaucoup de turcs ne
se rendent pas et continent à crier leur désaccord… courageux car ils
savent que leurs cris ne sont pas entendus.
Parmi ces dissidents courageux mais non entendu il y a Dogan
Ozguden. Un journaliste qui dédiera sa vie à la défense de la liberté
d'opinion, des minorités, des droits civils et syndicaux.
Ozguden a raconté sa propre exprérience dans son livre "Journaliste
apatride". Le journaliste a été contraint de quitter la Turquie et
s'est établi en Belgique, où avec son épouse Inci Turgsavul est à
l'origine de plusieurs initiatives politiques et culturelles : livres,
DVD, revus. Le couple parle de sujets interdits en Turquie : tel que le
génocide des minorités chrétiennes à la fin de l'empire ottoman.
Le couple, persecuté de manières différentes, a été privé de sa
nationalité turque en 1984. Depuis 40 ans ils dirigent l'Association
Info-Turk qui publie un précieux bulletin mensuel sur tout ce qui
concerne la Turquie : politiquement , culturellement, problèmes des
minorités…
Ozguden a toujours été un journaliste de gauche. Socialiste mais non
bien sûr sympatisant du communisme russe ou chinois. Il s'est toujours
battu pas la défense des droits de tous.Cet engagement qui lui a valu
des prix et des reconnaissances de toutes sortes, représente un exemple
très important de la lutte non violente pour la liberté. En 2013, les
riches archives de Dogan Ozguden et Inci Tugavul ont été acquis par
l'Institut International de l'Histoire social d'Amsterdam.
Solidarity with teacher Ayse Celik on trial
On the 8th of January 2016, a school teacher named Ayşe Çelik called up
from Diyarbakir (Southeast Turkey) and went on the air during a popular
talk show, to plead for an end to the “deaths of men, women and
children...so that mothers should not cry.” “What is going on here,”
she said, “is being distorted and not being faithfully reported on your
television screens.” She urged the audience not to remain silent. (The
English translation of the full text is copied below.) She is now on
trial, being accused of carrying out “terrorist propaganda” on behalf
of PKK, as well as the director Kadir Turanlı who was responsible for
the show.
What Ayşe Çelik said on the television program was no different from
what many of us, as women, professionals, academics, have observed at
fırst hand during our visits to the affected areas and have voiced at
the time. We believe that the only way to prevent more deaths is
dialogue in order for the guns to fall silent and to start building
peace
On the 13th of January 2016, we the undersigned denounced ourselves as
“accomplices of Ayşe Çelik in this crime, if her words indeed
constitute a crime,” and now stand trial under the same charges.
The
first hearing is to be held on the 23rd of September 2016, at the 2.
Criminal Court in Bakırköy, Istanbul.
AHMET DİNDAR, AYŞE ERZAN SİLİER, AYŞEGÜL AKIŞ
DEVECİOĞLU, AYŞENUR İYİDOĞAN, BAYRAM BAHRİ BELEN , DİLEK GÖKÇİN, ERCAN
İPEKÇİ, ERGİN CİNMEN, FERHAT TUNÇ, GENÇAY GÜRSOY, GÜLSEREN ONANÇ,
GÜLŞEN DENİZHAN, GÜRHAN ERTÜR, GÜRKAN DEVELİ, HALİM BULUTOĞLU, İBRAHİM
AKIN , İBRAHİM SİNEMİLLİOĞLU, KEMAL ÖZGÜL, MAHMUT KONUK , MEHMET
TURSUN, MEVLÜT ÜLGEN, MURAT ÇELİKKAN, NAZMİYE ÖZEN, NERGİZ OVACIK, NEŞE
YAŞIN , NİL ÖZSOY DİNDAR, ORHAN ALKAYA, ORHAN SİLİER, OYA BAYDAR
(ENGİN), PERİHAN PULAT, PINAR ÖNEN, ŞANAR YURDATAPAN, SİBEL ÖZBUDUN ,
EMİRER, SÜLEYMAN ERYILMAZ, TEMEL DEMİRER, TÜRKCAN BAYKAL, ÜNER
EYÜBOĞLU, VECDİ SAYAR
Full text of Ayşe Çelik’s words on the “Beyaz Show,” Channel D
Are you aware of what’s going on in the Southeast Turkey? Unborn
children, mothers, people are being killed here. As a performer, as a
human being you should not remain silent to what’s happening. You
should say stop. I want to say one more thing. There are miserable
people who are glad to hear that children are dying. We, more correctly
I, cannot say anything to these people, but shame on you. I’m sorry I
want to say one more thing. I’m a teacher and I’m asking all teachers
(who were ordered by the Ministry of Education to leave the area): How
will they ever go back to these places? How will they look at those
innocent children’s faces and into their eyes? I can’t speak really
(she has tears in her voice). The things happening here are reflected
so differently on TV screens or on the media. Don’t remain silent. As a
human being, have a sensitive approach. See, hear and lend us a hand.
It’s a pity, don’t let those people, those children die; don’t let the
mothers cry anymore. I can’t even speak over the sounds of the bombs
and bullets. People are struggling with starvation and thirst, babies
and children too. Don’t remain silent.
Journalist Ahmet Altan arrêté moins de 24 heures après sa libération
L'influent journaliste turc Ahmet Altan, arrêté le 10 septembre puis
remis en liberté jeudi matin, a été de nouveau placé en détention dans
la soirée dans l'enquête sur le putsch avorté du 15 juillet, ont
annoncé les médias locaux.
A l'issue d'une audience marathon de près de douze heures, Ahmet Altan,
écrivain et ancien rédacteur en chef du journal Taraf, avait été placé
jeudi à l'aube en liberté conditionnelle, assortie d'une interdiction
de quitter le pays. Mais un nouveau mandat d'arrêt a été lancé à son
encontre jeudi soir, entraînant son arrestation, a indiqué l'agence
Dogan.
Son frère Mehmet, un universitaire, avait été mis en examen et placé en
détention jeudi matin sous l'accusation d'avoir "ouvertement appelé à
un coup d'Etat". Il lui est également reproché d'être "membre d'une
organisation terroriste", selon l'agence progouvernementale.
Les faits reprochés aux deux frères remontent au 14 juillet, la veille de la tentative de putsch.
Ils avaient alors émis l'hypothèse qu'un coup d'Etat soit organisé,
sans plus de commentaires, sur la chaîne de télévision Can Erzincan
(jugée güleniste et fermée), au cours d'une émission dont l'animatrice,
Nazli Ilicak, est elle aussi incarcérée depuis fin juillet.
La justice turque leur reproche d'avoir prononcé des "messages
subliminaux" et accuse l'universitaire d'avoir tenté "de renverser le
gouvernement de la République turque", selon Anadolu.
Au cours de son interrogatoire dans le bureau du juge, Ahmet Altan a
démenti les accusations dont il fait l'objet, assurant "avoir passé
(sa) vie à combattre les coups d'Etat", selon Anadolu.
Ahmet Altan, une figure du journalisme en Turquie, a travaillé pendant
des années aux quotidiens Hurriyet et Milliyet, avant de fonder en 2007
le journal d'opposition Taraf, dont il a été le rédacteur en chef
jusqu'à sa démission en 2012.
L'annonce de l'arrestation des deux frères avait ému de nombreux
écrivains, journalistes ou universitaires qui ont lancé une pétition en
ligne, rassemblant près de 300 signatures, pour demander leur
libération.
Le prix Nobel de littérature Orhan Pamuk avait dénoncé cette
arrestation et estimé de façon virulente que la Turquie fonçait "vers
un régime de terreur", où "la liberté de la presse n'existe plus".
Depuis la tentative de coup d'Etat et l'instauration
de l'état d'urgence, Ankara a lancé une vague de purges sans précédent.
Plus de 100 journalistes ont été arrêtés et plus de 100 médias jugés
critiques à l'égard du pouvoir ont été fermés.
Le pouvoir accuse l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, qui vit en exil aux
Etats-Unis depuis 1999, d'être le cerveau du putsch avorté. Des
accusations que l'intéressé dément. (AFP, 22 Septembre
2016)
Journalistes Dündar et Gül accusés d'avoir des liens avec les gülenistes
Deux journalistes d'opposition turcs, Can Dündar et Erdem Gül, ont été
jugés mercredi par un tribunal d'Istanbul pour des liens présumés avec
l'"organisation terroriste" de l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, accusé
d'être le cerveau de la tentative de coup d'Etat mi-juillet.
Accusé d'avoir divulgué des "secrets d'Etat", l'ancien rédacteur en
chef du principal journal d'opposition Cumhuriyet, Can Dündar, avait
été condamné en mai à cinq ans et dix mois d'emprisonnement. Dans le
même procès, son directeur de bureau à Ankara, Erdem Gül, avait écopé
d'une peine de cinq ans de prison pour les mêmes chefs d'accusation.
La justice leur reproche d'avoir publié un article sur l'envoi d'armes
par la Turquie aux rebelles syriens. L'information avait rendu furieux
le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui avait prévenu Can Dündar
qu'il en "paierait le prix fort".
Les deux journalistes avaient été libérés en attendant leur procès en
appel. M. Dündar a quitté la Turquie depuis et seul M. Gül était
présent à l'audience de mercredi qui s'est tenue à huis clos.
Ils sont désormais jugés pour "avoir aidé en connaissance de cause et
volontairement une organisation terroriste armée, sans en être
membres", selon l'agence de presse Dogan.
Ils sont accusés d'avoir reçu certaines de leurs informations de
membres de la confrérie güleniste, du nom de l'ex-prédicateur Fethullah
Gülen, accusé d'avoir fomenté la tentative de coup d'Etat du 15
juillet. Ce que l'intéressé nie depuis les Etats-Unis, où il vit en
exil depuis 1999.
MM. Dündar et Gül risquent jusqu'à 30 ans de réclusion dans cette affaire.
Dès l'ouverture du procès, les avocats de la défense ont demandé
l'acquittement pour leurs clients, a précisé l'agence de presse Dogan.
En août, Can Dündar avait estimé que "faire confiance à cette justice
reviendrait à placer sa tête sous la guillotine", dans un article
intitulé "Il est temps de dire adieu". Il écrivait alors qu'il ne se
livrerait pas "à cette justice tant que l'état d'urgence ne sera pas
levée".
Son épouse, Dilek, arrêté à l'aéroport international d'Istanbul, a
quant à elle été empêchée de quitter le territoire turc au début du
mois de septembre.
Le procès a été reporté au 16 novembre. (AFP, 22 Septembre
2016)
Özgüden in Naples: "An islamo-fascist regime within Europe"
NAPLES - Turkey is an "Islamofascist regime within Europe, a
country in which over 100 journalists are in prison", said journalist
and former member of the Turkish Workers' Party Dogan Ozguden on
Tuesday.
Ozguden, 81, was speaking at the opening of 'Imbavagliati', the
international festival of civil journalism running in Naples until
September 24. "The coup in July has only served to legitimise a
repression that was already underway, while Turkey continues to sit on
the Council of Europe and its entry into the EU is still under
discussion," the former reporter for Milliyet and Sabah and editor of
left-wing daily Aksam said.
Ozguden recounted his professional history and the forms of censorship
to which he was subjected, leading to several trials for thought crimes
that obliged him to flee to Belgium. However, "nothing irreversible",
he said. "Turkey is a great country with many young people, many ethnic
groups and religions," Ozguden said. (ANSA)
Texte complet de l'intervention de Dogan Özgüden à Napoli
Chers confrères, chers amis,
Tout d’abord, je tiens à partager avec vous l’émotion que j’ai
ressentie d’avoir été invité par une organisation italienne pour parler
de la liberté de la presse en Turquie.
Ma vie de journaliste a commencé en 1952 à Izmir. En effet je n’avais
pas choisi le journalisme comme métier, j’ai été obligé de travailler
dans n’importe quel secteur pour financer mes études supérieures. Mais
quand j’ai commencé à travailler comme sténographe dans un journal
d’opposition, le journalisme m’a tellement fasciné que je continue à
l’exercer et ce depuis 64 ans.
Bien sur, mon vécu en tant que fils d’un cheminot parmi les paysans des
steppes anatoliennes, pauvres et opprimés pendant la deuxième guerre
mondiale, avait déjà déterminé mon chemin pour la lutte pour l’égalité
et la justice sociale…
Mais c’est un confrère italophone qui travaillait alors pour une radio
italienne après la guerre qui m’a donné une vision universelle des
affaires internationales pour briser la censure imposée par le régime
pro-américain d’Ankara.
Je n’oublierai jamais la visite d’un journaliste italien du quotidien
L’Unita, juste avant le coup d’état militaire de 1971... Ce journal
avait publié une série de reportages sur le calvaire des journalistes
progressistes de Turquie dans les années 60.
Le coup d’état du 12 mars 1971… Inci et moi, nous avons du quitter la
Turquie, car des centaines d’années de prison étaient demandéesx contre
nous par les procureurs à cause de nos écrits et publications en tant
que dirigeants de la revue Ant.
Au début de notre exil avec Inci, en 1973, lors de ma visite à Rome
pour faire connaître la répression du régime militaire, j’ai reçu un
accueil et une solidarité exceptionnels dans les rédactions de L’Unita
et Il Manifesto. Ils nous ont même proposé de nous installer à Rome
pour mener nos activités d’information contre le régime d’Ankara.
Enfin, pendant notre exil en Belgique, alors que l’Espagne, le Portugal
et la Grèce se trouvaient également sous les dictatures fascistes comme
la Turquie, nous avons eu la plus grande solidarité de la communauté
italienne et de leurs organisations.
45 ans plus tard, malheureusement, je dois toujours parler de la
violation des droits de l’Homme et plus particulièrement de la liberté
d’expression et de la presse.
J’ai commencé ma carrière de journaliste juste deux ans après la prise
du pouvoir du parti démocrate qui promettait le respect total des
droits de l’Homme et de la liberté de la presse. Mais ce ne fut pas le
cas … Déjà en 1951, des centaines d’intellectuels ont été arrêtés et
condamnés pour des activités communistes.
Après la chute de l’Empire ottoman, la nouvelle république turque sous
le leadership de Mustafa Kemal Atatürk avait promis de moderniser le
pays et d’établir toutes les normes démocratiques.
Hélas… Cette attente, malgré certaines réformes pro-occidentales, reste depuis 1923 un rêve irréalisable…
La nouvelle république reste toujours fidèle aux idées
ultranationalistes des auteurs ottomans qui ont commis en 1915 le
premier génocide du siècle.
Alors qu’au début on attendait la punition des responsables du génocide
arménien et assyrien, le nouvel état républicain ne l’a jamais reconnu,
au contraire, il a promu les auteurs de ce crime contre l’humanité, en
leur attribuant des postes de ministres, députés, gouverneurs ou
commandants de l’Armée.
En plus, durant la première année de la république, en 1923, plus d’un million de Grecs ont été déportés vers la Grèce.
De 1923 à 1937, l’armée turque a effectué plusieurs opérations
génocidaires contre la population kurde dans les provinces du sud-est
du pays.
En 1934, après une campagne antisémite dans les médias turcs, les Juifs
des villes de Tekirdağ, Edirne, Kırklareli et Çanakkale ont été
victimes de pogroms.
Et ça continue : durant la 2ème guerre mondiale, plusieurs Arméniens,
Grecs et Juifs ont été envoyés dans les camps de travail forcé à l’est
du pays sous prétexte qu’ils n'avaient pas payé une taxe exceptionnelle
sur leurs biens.
En 1955… En tant que jeune journaliste, j’ai témoigné avec horreur des
pogroms contre les communautés grecques, arméniennes et juives dans les
métropoles d’Istanbul et Izmir… Les atrocités que le pouvoir de
Menderes a programmées pour faire pression sur la Grèce dans le conflit
chypriote… La sauvagerie déclenchée après un incendie de la maison
natale d’Atatürk à Thessaloniki, par un agent des services de
renseignements turcs en Grèce.
Durant la première année de la loi martiale, plusieurs journalistes et
intellectuels ont été arrêtés et la responsabilité du gouvernement et
des médias à son service a été dissimulée.
Et les dernières années de ce pouvoir se sont succédées avec plusieurs
arrestations et emprisonnements des journalistes d’opposition.
Les officiers kémalistes qui ont fait le coup d’état du 27 mai 1960
contre ce pouvoir, malgré l’adoption d’une constitution relativement
plus démocratique, ne se sont pas empêchés d’emprisonner des
journalistes progressistes.
La première victime était l’humoriste Aziz Nesin qui avait remporté en
1956 le premier prix du concours international d’humour à Bordighera en
Italie.
Pour éviter les pratiques disciplinaires des pouvoirs politiques contre
les médias, le rédacteur en chef du quotidien Milliyet, Abdi Ipekçi, a
pris l’initiative de mettre sur pied un Conseil de déontologie
journalistique dont je faisais partie en tant qu’un des dirigeants de
la Fédération des syndicats de journalistes de Turquie.
Malheur… Malgré nos efforts et notre bonne volonté, après l’arrivée au
pouvoir du parti de la justice de Demirel, une nouvelle vague de
répression contre les journalistes a commencé. Mon épouse Inci Tugsavul
et moi, en tant que rédacteurs de la revue de gauche Ant, étions parmi
les principales cibles de cette répression.
Les commandants en chef de l’Armée turque, à la suite de leur coup
d’état du 12 mars 1971 ont systématisé la chasse à l’homme, notamment
envers les journalistes et intellectuels de gauche et nous avons du
quitter notre pays pour contribuer à la campagne en Europe contre la
junte militaire.
A ce propos, je dois dire quelques mots sur le destin tragique du
journaliste Abdi Ipekçi avec qui j’ai collaboré au niveau
journalistique et syndical.
Comme plusieurs intellectuels démocrates, il a été assassiné en 1979
par un loup gris, militant d’extrême-droite, dont vous connaissez sans
doute le nom en raison de sa tentative d’attentat contre le Pape
Jean-Paul II en Italie deux ans plus tard.
Ce festival constitue également une commémoration du journaliste italien Giancarlo Siani, assassiné par la Camorra en 1985.
L’assassinat des journalistes est une des pratiques répressives en
Turquie contre les médias. Depuis le début du 20e siècle, une centaine
de journalistes ont été assassinés. Un grand nombre de journalistes
arméniens et kurdes ont été victimes de ce crime. L’assassinat du
journaliste arménien Hrant Dink il y a neuf ans en est un exemple
récent.
Le coup d’état le plus sanglant de l’Armée était sans aucun doute celui du 12 septembre 1980.
Il a complété la militarisation en imposant au pays une constitution
raciste et despotique après une répression encore plus sauvage.
• Plus de 650.000 personnes arrêtées.
• Des dizaines de milliers de personnes torturées et victimes de mauvais traitements.
• 517 personnes condamnées à la peine capitale. 50 personnes exécutées.
• 14.000 personnes déchues de leur citoyenneté.
La constitution de 1982 nie les droits fondamentaux des peuples kurde,
arménien, assyrien, yézidi et grec de Turquie. Les articles 3, 42 et 66
prônent la supériorité et le monopole de la race et de la langue
turques. L'article 4 déclare que l'article 3 ne pourra jamais être
modifié et que même sa modification ne pourra jamais être proposée.
Il s’agissait bien entendu d’une dictature militaire faisant souvent référence aux principes kémalistes ou ataturkistes…
Quant au pouvoir actuel du parti islamiste, AKP, qui dirige la Turquie depuis 14 ans, qu’a-t-il changé?
Il est vrai que l’arrivée au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan et sa
bande islamiste en 2002 a été bien applaudie par le monde occidental,
les Etats-Unis en tête, dans l’espoir de voir dans ce pays un allié
représentant l’Islam modéré…
Lors qu’ils étaient à l’opposition dans le cadre du parti du bien-être
de Necmettin Erbakan, ils n’ont raté aucune occasion de qualifier
l’Union européenne comme la cinquième colonne du sionisme et du
christianisme…
Toutefois, dès qu’ils arrivent au pouvoir, afin d’avoir le soutien des
Etats-Unis et des pays européens contre la menace de l’Armée, Tayyip
Erdogan et Abdullah Gül ont changé de discours et se sont déclarés les
amis les plus fidèles de l’Union européenne.
C’est la raison pour laquelle les pays européens, sans avoir vu les
preuves concrètes de la démocratisation et du respect des conventions
des droits de l’Homme, ont embrassé Tayyip Erdogan et sa bande comme
garants musulmans modérés contre la monté du radicalisme islamique et
ont ouvert les négociations pour l’adhésion de la Turquie à l’Union
européenne.
Or, pendant leur pouvoir durant 14 ans, ils n’ont pas éradiqué les
vestiges du régime fasciste du 12 septembre 1980 et n’ont pas adopté de
nouvelle constitution démocratique conforme aux conventions
internationales des droits de l'Homme et des peuples.
Au contraire, Erdogan a utilisé tous les moyens pour établir un système présidentiel avec les pouvoirs étendus.
Après la chute des votes de son parti aux élections du juin 2015, il a
enterré le processus de paix avec le mouvement national kurde et
déclenché une période de violence afin de récupérer les votes
islamistes et nationalistes avec les slogans “un seul drapeau, une
seule nation, une seule patrie et un seul état!”.
Ayant regagné la majorité absolue aux élection de novembre 2015, il a
déclaré une guerre totale à tous ses opposants quelle que soit leur
ligne politique. D’un côte principalement les Kurdes et les gens de
gauche, d’un autre côté les militants ou sympathisants du mouvement
islamiste rival de l’imam Fethullah Gülen.
Comme l’incendie de Reichstag en Allemagne hitlérienne de 1933, la
tentative douteuse du coup d’état du 15 juillet cette année-ci lui a
donné l’occasion de porter le coup de grâce à tous ses opposants avec
les arrestations, les purges dans l’armée, la police, la justice et
dans tous les services publics.
Après la proclamation de l’état d’urgence dans tout le pays, le
parlement a été pratiquement suspendu et Erdogan dirige le pays avec
les décrets ayant force de loi.
La destruction des villes kurdes et l’assassinat de leurs habitants
sans distinctions hommes, femmes ou enfants, sont devenus exercices
quotidiens des forces de sécurité.
Les maires élus par la population kurde sont éloignés de leurs postes
et la gestion des municipalités est confiée aux serviteurs du parti
d’Erdogan.
Des milliers de juges et procureurs ont été écartés et la justice est devenue le mécanisme répressif de l’injustice.
Malgré son abolition il y a une vingtaine d’années, Erdogan parle souvent de rétablissement de la peine capitale.
Les médias qui ont déjà subi depuis des années une épuration par la
saisie des propriétés ou le licenciement forcé des journalistes
indésirables sont devenus maintenant les propagandistes inconditionnels
de la dictature de Recep Tayyip Erdogan.
L’arrestation des journalistes, artistes ou universitaires atteint des dimensions alarmantes.
Il y a deux semaines, une délégation internationale d’organisations de
la société civile était à Istanbul pour manifester sa solidarité avec
les écrivains, journalistes et médias de Turquie.
Composée des représentants du PEN, de la Fédération européenne des
journalistes (FEJ) et de Reporters sans frontières, la délégation lance
un cri d’alarme:
“Les voix dissidentes ont longtemps été étouffées en Turquie;
cependant, l’état d’urgence instauré après le coup d’Etat du 15 juillet
est maintenant utilisé pour légitimer une répression sans précédent
contre les médias indépendants et d’opposition. Selon les décrets
d’état d’urgence, tout individu peut être placé en garde à vue jusqu’à
30 jours sans mise en examen. Cette mesure est détournée pour
incarcérer arbitrairement des journalistes.
“A l’heure où la mission quittait la Turquie, 114 journalistes étaient
en détention. Ces personnes sont détenues pendant plusieurs jours, sans
inculpation, souvent sans accès à leur avocat ou à leur famille.
Plusieurs rapports inquiétants font état de conditions de détention
déplorables: tabassages, surpeuplement et accès refusé aux médicaments
de base.
“Alors qu’une poignée de médias indépendants continuent de publier,
l’état d’urgence a installé un climat d’autocensure généralisée,
privant la population d’un débat libre et diversifié au moment où elle
en a le plus besoin.”
J’ajoute que ce qui est le plus inquiétant pour le moment, avec ses
pratiques répressives aggravantes, c’est que Recep Tayyip Erdogan est
en train de transformer la république laïque de Turquie en un état
islamique basé sur la synthèse turco-islamique, inspirée de la Charia.
Malgré tout cela, probablement en raison de la position géopolitique et
stratégique de la Turquie, ce régime peut toujours faire partie du
Conseil de l’Europe et maintenir les négociations avec l’Union
européenne pour son adhésion.
Je crois qu’il est temps pour les démocraties occidentales de réagir
avec plus de détermination contre cette nouvelle dictature
islamo-fasciste au sein de l’espace européen.
RSF urges Turkey to rescind draconian state of emergency decrees
Two months after responding to a coup attempt by declaring a state of
emergency, the Turkish government continues to target journalists,
pluralism and freedom of information. RSF is today publishing a report
that details the many abuses and urges the government to return to
democratic principles.
Released on the day that Turkey completes its first two months under
the state of emergency, the report analyses the frontal assault on
media independence launched by President Recep Tayyip Erdoğan’s
government.
Declared on 20 July, the state of emergency allows the authorities to
bypass the judicial system, although it is less independent than ever,
and to curtail defence rights. Many journalists have been arrested and
charged on spurious grounds and without evidence of their involvement
in the coup attempt.
Those who are arrested can be held in police custody for up to 30 days
and can be denied access to a lawyer during the first five days.
Taking advantage of the state of emergency, the government has also
ordered the permanent closure of more than 100 media outlets, including
newspapers, radio stations and TV channels, drastically curtailing
pluralism, which had already been under attack.
The state of emergency has also enabled the authorities to impose
arbitrary administrative sanctions (withdrawal of passports and press
cards) with the aim of discrediting hundreds of journalists and
preventing them from working freely.
“Instead of following the example set by the Turkish people, who
resisted the putschists on 15 July and defended democracy, the Erdogan
government has pursued an ever-broader offensive against freedom of
information in Turkey,” said Johann Bihr, the head of RSF’s Eastern
Europe and Central Asia desk.
“The government is using the state of emergency to jail journalists and
close media outlets that supposedly supported its former Gülen movement
allies, thereby flouting the most fundamental freedom of expression and
opinion. But the state of emergency is also being used to attack all
opposition media outlets.”
Proclaimed five days after the 15 July abortive coup d’état, the
three-month state of emergency allows the authorities to govern by
decree. They are going after anyone suspected of “links” with the Gülen
movement, which was immediately declared to have been behind the
would-be coup.
Hundreds of journalists – not only those working for pro-Gülen media
but also for other media outlets critical of the government – have been
arrested, questioned, charged or dismissed.
This report was written by RSF Turkey representative Erol Önderoğlu,
who was jailed for ten days in June for taking part, like many other
leading Turkish media figures, in a campaign of solidarity with Özgür
Gündem, a newspaper that defends Kurdish rights. It was summarily
closed on 16 August under the state of emergency.
Turkey is ranked 151st out of 180 countries in RSF’s 2016 World Press Freedom Index. (
(RSF, September 20, 2016)
Eren Keskin, Reyhan Çapan Tried for Özgür Gündem’s March 10 Issue
Former Editor-in-Chief Eren Keskin and former Managing Editor Reyhan
Çapan of the shut-down Özgür Gündem daily newspaper have appeared
before a judge for the daily’s March 10 issue.
Testifying over charges of “Promoting crime and criminals” and
“[illegal] organization propaganda”, Keskin said “I believe that
freedom of thought and expression is limitless unless it threatens
other people. This newspaper is under crackdown because of freedom of
expression. Today is the anniversary of the death of Musa Anter, the
oldest writer of this newspaper. His killer still couldn’t be found.
“I don’t accept the charges. These are the reports that are published
everywhere. We don’t know anything since all of the daily’s documents
were seized”.
The hearing has been adjourned to December 29.
Keskin and Çapan have been each sentenced to 3 years and 9 months in prison on the charge of “terror organization propaganda”.
A large number of investigations launched into Keskin and Eren are ongoing.
(BIA, September 20, 2016)
Turkish Cinema Icon Tarık Akan Dies
The death of Tarık Akan, the virtuoso actor of Turkish cinema, was
announced on Friday by the Nazım Hikmet Culture and Art Foundation.
In a statement, the foundation said:
“Our dear friend Tarık Akan, The unforgettable actor, writer of
‘Mother, There are Lice on My Head’ (Anne Kafamda Bit Var), militant
advocate of peace, democracy and freedom for his country and his
people, tireless fighter for ‘Days of Bread, Flowers and Freedom’, who
showed the world the beauties of being an artist, went to great lengths
to secure a bright future for his country, and was a dear friend of
Nazım Hikmet and active member of the Nazım Hikmet Foundation from its
foundation to today, died on the morning of Friday 16 September 2016.
May he rest in peace.”
Tarık Akan had been receiving various treatments.
He was 66 years old.
Who was Tarık Akan?
Tarık Akan was born in Istanbul as Tahsin Tarık Üregül on 13 December
1949. Because his father was a military officer, he went to primary
school in more than one province. He completed middle school and high
school in Bakırköy.
He studied machine engineering at Yıldız Teknik University, after which he went to journalism academy.
Before he began acting in films, he worked as a lifeguard and a street trader.
In 1970 he won the Cinema Artist Competition launched by Ses Magazine,
and the following year took the name Tarık Akan when he appeared in the
film “Like a Wilting Leaf” (Solan Bir Yaprak Gibi).
37 films in 5 years
Know as the ‘pretty boy of Yeşilçam’ (the zenith of Turkish cinema from
the 1950s to late 70s), Akan appeared in 37 films from 1971-75.
It was during these years that ‘The Blue Bead’ (Mavi Boncuk) with Emel
Sayın, ‘My Dear Brother’ (Sev Kardeşim) with Hülya Koçyiğit, ‘Zehra the
Night Owl’ (Gece Kuşu Zehra) with Hale Soygazi and ‘The Dunce Class’
(Hababam Sınıfı) were made.
Later he continued his career with social films, such as “River”
(Nehir), “The Mine” (Maden), “The Flock” (Sürü), “The Road” (Yol) and
“The Canal” (Kanal).
On 12 September Akan stood trial for a 12-year sentence, and was
eventually sentenced to 2.5 months in prison. It was in this period of
his life, in 2002, that he wrote the book “Mother there are Lice on My
Head” “Anne Kafamda Bit Var”.
Known as an opponent of the government, Akan supported the Gezi Park
resistance, and had a case opened against him because he was one of the
artists who made the “Stop Life” call for Berkin Elvan. He was also
among the artists who called on the state and the PKK to stop the
clashes.
After 1980 he worked for a while renting out taxis.
In 1991, he founded the private Taş College, adopting the
build-operate-transfer system of the private Taş Primary School where
he himself had earlier studied.
He worked as deputy chairman of the Nazım Hikmet Foundation, and made
five documentaries for the foundation. Work on a sixth documentary is
continuing. After the death of Aziz Nesin, Akan took over the
chairmanship of the foundation from Nesin’s son, Ali.
Prizes
Tarık Akan fit over 100 films into his career. At the Golden Orange
Film Festival he won best male actor in 1973 for “Guilty” (Suçlu), in
1978 for “The Mine” (Maden), in 1980 for “The Vow” (Adak) and “The
Flock” (Sürü), in 1984 for “The Wrestler” (Pehlivan), in 1989 for “The
Third Eye” (Üçüncü Göz), in 1990 for “Blackout Nights”, in 2003 for “My
Rose” (Gülüm), and a lifetime achievement award in 1996. At the Adana
Golden Cocoon Film Festival he won the prize for best male actor in
1992 for “Blackout Nights”. In 2006 he won the Award of Honor at the
Film Writers’ Association Awards, in 2009 he won the Services to Cinema
award at the Contemporary Cinema Actors’ Association Awards, and in
1985 he won the Honorable Mention at the Berlin International Film
Festival for “Pehlivan” (The Wrestler). He was nominated for best actor
in “The Way” (Yol) at the 1982 Cannes Film Festival. (BIA, Sept 16,
2016)
CPJ testifies on Turkey's press freedom record after failed coup attempt
CPJ Europe and Central Asia Program Coordinator Nina Ognianova today
testified before the Europe, Eurasia, and Emerging Threats Subcommittee
of the U.S. House Foreign Affairs Committee, at the hearing, "Turkey
after the July Coup Attempt."
Ognianova focused on how Turkey's crackdown on critical and independent
media in Turkey has accelerated in the aftermath of a failed attempted
coup on July 15, when rogue military officers tried to topple the
government of the ruling Justice and Development Party (AKP).
In less than two months, authorities have detained more than 100
journalists, shut down more than 100 media outlets, censored at least
30 news websites, and stripped more than 600 members of the press of
their credentials, Ognianova told the subcommittee. The scope of the
purge has spread beyond the requirements of the safety and security of
the Turkish state. Multiple journalists have had passports cancelled,
others have been forced into exile to avoid politically motivated
prosecution and imprisonment, and there have been reports of
journalists being mistreated in custody. The punitive actions have been
extended to journalists' family members, including Dilek Dündar, the
wife of prominent journalist and International Press Freedom Awardee
Can Dündar. Authorities confiscated her passport without explanation
earlier this month.
In addition to highlighting Turkey's key methods of censorship,
Ognianova made recommendations to U.S. government leaders on how to
affect positive change. "While it is important to condemn the coup
attempt of July 15, we strongly urge Turkey's international partners,
specifically the United States, to condemn the continuing purge of
opposition and independent media that has followed the attempted coup,"
she said.
Ognianova urged the U.S. not to honor Turkish arrest warrants issued
for journalists in the post-coup purge, and to encourage other
countries to also not honor the warrants.
Necmiye Alpay Awarded by Swiss German PEN
The Swiss German Pen Center (DSZP) has awarded honorary membership to
linguist, writer and translator Necmiye Alpay, who has been arrested as
of August 31 on charge of "being a member of an [illegal] organization".
The DSZP underlining the harsh conditions that writers and journalists
have been enduring in Turkey, used the following words on its statement:
"Defenders of right to expression are in prison"
"The DSZP has been regularly inviting readers to debates and readings.
The Center has acted in concert with the Pen International, which saw
the condition of writers on site in 2013 and has protested anti-terror
law.
"Turkish government has carried out mass arrests and discharged a great
number of people with the purpose of suppressing the recent [July 15]
coup attempt.
"A large number of writers and journalists, who have nothing to do with
the coup attempt, are now in prison waiting for the legal process to
begin. The only reason for them to be in prison is that they defend
their right to expression".
The statement concluded that the Center awarded Necmiye Alpay honorary membership to act in solidarity with her.
About Necmiye Alpay
Necmiye Alpay is a linguist and writer, born in 1946. She graduated
from Ankara University Faculty for Political Science in 1969. She did
her doctorate in economics at Paris-Nanterre University.
While she was a lecturer at Ankara University Faculty for Political
Science, she was arrested by the September 12 Military Junta and stayed
in Mamak Prison for three years.
After getting out of prison, she started working as a translator.
She has has written columns and articles in many newspapers and
journals such as Radikal daily, translated certain works into Turkish
and also published her own books.
(BIA, September 14, 2016)
Sanar Yurdatapan: “Civil society can help oppressed journalists”
The European and International Federations of Journalists (EFJ/IFJ)
organised a press conference on 12 September on the theme: Turkey’s
failed coup: implications for journalists, unionists and human rights
activists at the Press Club in Brussels.
Sanar Yurdatapan, a Turkish composer, human rights activist and
initiator of Freedom of Expression Initiative-Turkey, was invited to
speak about the prior and post-coup situation for freedom fighters.
After showing a video footage showing the escalation of hate speech at
the highest level in the country, he gave a brief picture of today’s
Turkey where oppression, insults and threats towards media, activists
and opposition parties have become a common place. The speaker was also
challenged by the moderator to give concrete solutions and share the
expectations of the civil society :
“Independent media in Turkey can be counted on the fingers of one hand.
That is why we need to raise awareness among the civil society. It can
help us. Trying to influence heads of state via citizens actions for
example could be a first step in the right direction”, he said.
He also presented the Freedom of Expression network of Turkey, a
structure opened to contributions from individuals who want to act
together. It encompasses civil disobedience, case court observation,
seminars or filling judicial request to record the actions in state
archives.
Oliver Money-Kyrle, IFJ assistant general secretary, recalled the need
to monitor violations and to show international solidarity.
“Ironically, Erdogan has been a great uniter for desperate journalists
in Turkey as many different groups have been suffering under his rule.
Despite all, the IFJ-EFJ has been able to support different segments of
the journalist community and managed to achieve visible success”.
Mehmet Koksal, EFJ project officer, added that requests for support
from journalists in Turkey has at least more than doubled since the
coup attempt. The European Federation of Journalists (EFJ) counts 96
journalists in jail in Turkey at the moment, excluding those in
detention.
Ankara dénonce une édition de Der Spiegel consacrée à la Turquie
La Turquie a vivement critiqué mercredi la magazine allemand Der
Spiegel pour avoir présenté le président Recep Tayyip Erdogan comme un
dictateur dans une édition spéciale consacrée au pays sous sa
présidence.
L'édition de Der Spiegel consacrée à la Turquie est parue mardi avec
comme titre en couverture "un pays perd sa liberté" et décrit M.
Erdogan comme un dictateur.
Dans un communiqué, le ministère turc des Affaires étrangères a affirmé
que cette publication traduisait "un état d'esprit tordu et biaisé"
dans le traitement de la Turquie.
La couverture montre une photo de M. Erdogan, visage impassible et
lunettes de soleil, avec en arrière-plan un photomontage de deux
minarets d'une célèbre mosquée d'Istanbul transformés en missiles au
moment de leur lancement
Le ministère turc, par la voix de son porte-parole Tanju Bilgic, a jugé cette couverture
"particulièrement provocante" d'autant qu'elle a été publiée au moment où la Turquie célèbre la fête musulmane d'Al-Adha.
Pour M. Bilgic, Der Spiegel a cherché à véhiculer "une image négative, non seulement de la Turquie, mais de l'islam aussi".
La couverture de la Turquie par Der Spiegel a déjà donné lieu à
plusieurs passes d'armes avec les autorités turques et en mars dernier
le correspondant du magazine à Istanbul avait dû quitter le pays, son
accréditation n'ayant pas été renouvelée.
Les relations germano-turques sont tendues depuis des semaines en
raison de l'adoption par le Parlement allemand d'une résolution
reconnaissant le génocide arménien et de menaces turques de suspendre
un accord crucial limitant l'afflux de migrants en Europe.
Début août, la Turquie a convoqué le chargé d'affaires allemand au
lendemain d'une manifestation de Turcs à Cologne pour laquelle le
président Erdogan s'était vu interdire de s'exprimer par vidéo. (AFP, 14 Septembre
2016)
Özgüden to International Festival of Civil Journalism in Napoli
PAN Museum in Napoli, 18-24 SEPTEMBER 2016
Realized in cooperation with
Comune di Napoli Tourism and Culture Division
Under the High Patronage of UNICEF,
Amnesty International, Campania Order of Journalists
18th of September
Preview of the photographic exhibition “Letizia Battaglia for
Imbavagliati”, made exclusively for “Imbavagliati” 2016 edition. After,
the presentation of the “Imbavagliati” Festival detailed program. All
the journalists/witnesses guests will be hosted.
Other speeches: the Comune di Napoli Tourism and Culture Division’s
Assessor, Nino Daniele, the President of Polis Campania Region
Foundation Paolo Siani, the President of the Scientific Committee of
Polis Foundation Geppino Fiorenza, the President of the Campania
Regional Committee for Unicef Onlus Margherita Dini Ciacci.
19th of September
4pm – “The Turkey issue after the coup”. The discussion will be
attended by the journalists/witnesses Kadri Gürsel and Doğan Özgüden
from Turkey, with the Italian reporter Marco Cesario.
Other speeches: Ottavio Lucarelli, President of the Campania Order of
Journalists and Ottavio Ragone, Director of the Neapolitan newspaper
“La Repubblica”.
This initiative is validate as review course of the Campania Order of Journalists.
7-Day Full programme: http://linteressante.it/2016/09/10/imbavagliati/
Elton John criticized musicians cancelling their shows in Turkey
British showman Sir Elton John criticize those who canceled their shows in Turkey during a performance in the Mediterranean resort province of Antalya.
“I would like to dedicate this to you all and Turkey. And to say people
who cancel their shows here and didn’t come: You don’t know what you
are missing,” he said during his Sept. 9 concert held on the sidelines
of Antalya Expo 2016, one of the world’s largest horticultural shows.
“I am so glad I am here,” he added. “We have had the best time, we cannot thank you enough. God bless Turkey.”
Various shows have been canceled across Turkey this year due to attacks
by the Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL) and the outlawed
Kurdistan Workers’ Party (PKK), as well as the July 15 failed coup
attempt.
Pianist, singer-songwriter Elton John, 69, performed for fans for
about an hour-and-a-half and received a storm of applause at the end of
his performance. (hurriyetdailynews.com, Sept 11, 2016)
Conference by Sanar Yurdatapan in Brussels on Septembre 12
12 september, 10:00-12:00, at the Press Club Brussels
95, Rue Froissart – 1040 Brussels
Turkey's failed coup: implications for journalists, unionists and human rights activists
with Sanar Yurdatapan, Initiative for Freedom of Expression Turkey,
moderated by Mehmet Koksal, EFJ-IFJ
The European and International Federations of Journalists (EFJ-IFJ)
invite you for a press briefing on Turkey's failed coup: implications
for journalists, unionists and human rights activists, with Sanar
Yurdatapan, Initiative for Freedom of Expression-Turkey.
Şanar Yurdatapan is a composer and human rights activist. Born in
Susurluk (Turkey) in 1941, he became well-known as a composer and
song-writer during the 1970s. In 1979, he established DEMAR
(Democratic Artists Community). Following the military coup of 1980,
he left Turkey with his (ex-) wife Melike Demirag – a singer and film
actress – and went to Germany where they were obliged to live in exile
for over 11 years. The Turkish military regime stripped them of their
citizenship in 1983. They were able to return to Turkey in December
1991.
Şanar is the initiator of Freedom of Expression Initiative -1995-,
committing civil disobedience actions by republishing banned articles.
He received the « Global Human Rights Defender Award » by Human Rights
Watch in 2002. He is regularly attending press trials and initiating
civil disobedience actions to defend journalists and human rights
activists.
CONTACT
Mehmet Koksal
Email.: mehmet@europeanjournalists.org
Website:www.europeanjournalists.org
Journalists’ Organizations Protest ‘Seizure’ of DW Interview
International journalist organizations have submitted a complaint about
the Ministry of Youth and Sports confiscating footage of a Deutsche
Welle interview with Minister Kılıç.
The European Federation of Journalists (EFJ), International Federation
of Journalists (IFJ) and the NGO Index filed a complaint with the
Council of Europe (CoE) over the seizure of records of Deutsche Welle’s
(DW) interview with Minister of Youth and Sports Akif Çağatay Kılıç.
According to a report by Deutsche Welle, Minister Kılıç was invited to
DW’s programme “Conflict Zone,” hosted by Michael Friedman, and was
asked about the July 15 coup attempt, the subsequent detentions, and
mass redundancies, as well as the status of press freedom and women in
Turkey.
Following the interview, DW was reportedly instructed not to air the
interview, and when Friedman objected, the footage was confiscated by
the Ministry. DW Director General Peter Limbourg described the incident
as a "blatant violation of press freedom”.
Ministry denies claims
The Ministry of Youth and Sports had stated that the claims of
confiscation were not accurate and argued that Friedman had gone beyond
the original aim of the interview and made accusations. Kılıç had
therefore exercised his right to prohibit the broadcast, stated the
Ministry, deniying the accusation that it confiscated the material.
Criticisms
The German Government has also criticized the Ministry for having
confiscated the footage. Government Spokesperson Steffen Seiber had
said: “If the video has been forcibly taken, then it does not
correspond to our idea of press freedom”.
The incident also sparked criticisms in the German media. The Berliner
Zeitung said freedom of the press was “dead” in Turkey, and commented:
“If giving a wrong answer means being in danger in a country, then
freedom expression is totally out of question”.
(BIA, September 9, 2016)
Une journaliste flamande menacée par la Turquie
Une journaliste flamande, Anne Van Roste, n’en revient toujours pas.
Elle a révélé au journal "De Morgen" et sur les ondes de la VRT avoir
été approchée il y a quelques mois par un "conseiller d’Etat turc"
alors qu’elle faisait un stage au sein de la branche belge du quotidien
"Zaman".
L’homme lui aurait demandé de lui livrer la liste des abonnés belges du
journal. Il faut savoir que le quotidien est réputé pour être dans la
mouvance de l’imam Fethullah Gülen, grand opposant du président turc
Recep Tayyip Erdogan. "Je pensais être tombée dans un film de mafia",
raconte la jeune femme qui fait son mémoire sur l’AKP en Belgique, le
parti du président turc. "Il ne m’a jamais dit pourquoi il voulait
cette liste. Il désirait toutefois que je me rende avec le document à
Ankara, le 16 juillet. Les billets avaient déjà été réservés. J’ai vu
une photo avec des tickets d’avion à mon nom. Si je le désirais, je
pouvais aussi aller étudier ou travailler en Turquie."
Précision : au moment de la requête du conseiller, la tentative de
putsch du 15 juillet n’avait pas encore eu lieu. La branche belge de
"Zaman" a depuis été supprimée "pour des raisons de sécurité". (LLB, 9
sept 2016)
Int’l press organizations call on Turkish authorities on Mrs Dundar
Int’l press organizations call on Turkish authorities to allow former Cumhuriyet editor’s wife to travel freely
Two international press organizations have called on Turkish
authorities to return the passport of Dilek Dündar, the wife of former
daily Cumhuriyet editor-in-chief Can Dündar, after she was banned from
traveling abroad on Sept. 3.
London-based PEN International said in a statement that the latest
amendment to a decree law under the state of emergency in Turkey to
confiscate passports “unnecessarily targeted the partners and spouses”
of those who were under investigation.
“This amendment extends the already draconian measures passed in the
name of Turkey’s state of emergency and unnecessarily targets partners
and spouses of anyone under investigation. This gives unfettered powers
to restrain the free movement not only of anyone the Turkish state
chooses to consider under investigation, but also their families,” PEN
International Executive Director Carles Torner said in a statement.
“It is truly a dark day for Turkey when committing a crime is no longer
a prerequisite to being treated as a criminal. We call on the Turkish
authorities to re-instate Dilek Dündar’s travel documents and allow her
to travel freely,” Torner added.
Meanwhile, the New York-based Committee to Protect Journalists (CPJ)
also urged Turkey to allow Dündar’s free travel and return her passport.
“We call on Turkey to return Dilek Dündar’s passport and to allow her
to travel freely,” CPJ Europe and Central Asia Program Coordinator Nina
Ognianova said in a statement.
“Today’s actions against Dilek Dündar are clear retaliation for her
husband’s journalistic work. Collectively punishing the Dündar family
makes Turkish authorities appear petty, vindictive and lawless,”
Ognianova added.
Police confiscated Dündar’s passport at Istanbul Atatürk Airport on
Sept. 3 saying she could not fly to Germany on grounds that her
passport was cancelled last month.
Can Dündar was sentenced by the court in May to five years and 10
months in prison for allegedly revealing state secrets in a story on
Turkey’s intelligence agency. He was freed earlier this year pending an
appeal following his trial.
He later stepped down from his post on Aug. 15 after taking a prolonged leave of absence.
Dündar was also honored with CPJ’s 2016 International Press Freedom Award.
(hurriyetdailynews.com, Sept 5, 2016)
Final Farewell to Writer Vedat Türkali
The funeral procession from Teşvikiye Mosque to Zincirlikuyu Cemetery
was accompanied by slogans of “Friendship among peoples” and “Peace
right now”.
A discussion took place between the attendees and police in front of
Cevahir shopping mall. Police tried to not let some attendees pass and
used tear gas on them but the marching continued after a short while.
There are people carrying Türkali's poets in their hands.
At the end of the ceremony Türkali’s body will be buried in
Zincirlikuyu Cemetery beside his wife and friend of 72 years, Merih
Pirhasan, who died in 2013.
Türkali died on 29 Ağustos in Yalova State Hospital, where he had been
receiving treatment. The writer’s funeral began with a ceremony
organized in Yalova before moving to Istanbul. At the ceremony, Cemal
Turan made a speech on behalf of his friends and loved-ones. CHP Member
of Parliament for Yalova Muharrem İnce and the writer Hasan Kıyafet
also gave speeches.
The Teşvikiye ceremony was attended by his family and fans, as well as
HDP Co-Leaders Figen Yüksekdağ and Selahattin Demirtaş, HDP deputies
Ertuğrul Kürkçü, Pervin Buldan, Garo Paylan and Sırrı Süreyya Önder;
CHP deputies Gürsel Tekin, Süleyman Çelebi and Sezgin Tanrıkulu; Mihri
Belli, the lawyer Eşber Yağmurdereli, businessperson Osman Kavala,
artists Hülya Koçyiğit, Ferhat Tunç, Aytaç Arman, Necmettin Çobanoğlu,
and Şerif Gören, DİSK General Secretary Arzu Çerkezoğlu, poets Suna
Aras, and Hakkı Zariç, and TYS Leader Mustafa Köz.
About Vedat Türkali
Vedat Türkali -- real name Abdülkadir (Demirkan) Pirhasan – was born in Samsun on 13 May 1919.
He completed his high-school education in Samsun, and graduated from
the Turkish Language and Literature Department of Istanbul University’s
Literature Faculty in 1942.
In the same year he married Merih Pirhasan.
Türkali, who worked as a literature teacher in Maltepe and Kuleli
Military High School, was sentenced in 1951 to nine years in prison for
“political actions”, but was released on probation at the end of his
seventh year. He was a member of the Turkey Communist Party (TKP).
In 1960 he founded Gar Publications with Rıfat Ilgaz.
In 1960 he began working as a screenwriter with the Dolandırıcılar Şahı
company. His fim, Those Who Wake in the Darkness won the prize for Best
Script at the 1965 Antalya Golden Orange Film Festival.
In the 2002 election he ran as a candidate with the Democratic People’s Party and became actively involved in politics.
His major Works include: One Day All Alone (novel, 1974), Old Poems,
New Songs (poems, 1979), One of Three Films (screenplays, 1979), Blue
Darkness (novel, 1983), Old Films (screenplays, 1984), Where is this
Boat Going (writings and memoirs, 1985), The Branches Must be Green
(play, 1985), Individual Death (novel, 1989), Kurdish Writings for
Freedom (writings, 1996), Trust (novel, 1999), Communist (memoirs,
2001), This Corpse Will Rise (play, 2002), Lost Novels (novel, 2004),
The Coffee of Lying Witnesses (novel, 2009), It’s finished, it isn’t
Finished (novel, 2014).
He won first place in the Milliyet Milliyet Publications Novel
Competition in 1974, the Orhan Kemal Novel Prize in 1976, and the White
Seagull Literary Prize of Honor in 2016.
The actor Deniz Türkali and director Barış Pirhasan are his sons.
(BIA, September 2, 2016)
12 Journalists and Writers in Detention Referred to Court
12 of the 35 journalists and columnists who had a detention warrant
issued against them have been taken into custody and processed in the
police station.
The police procedures of the 12 individuals of the 35 persons in detention some of whom are journalists, have been completed.
Nurullah Öztürk, Rasih Yılmaz, Murat Aksoy, Abdullah Alparslan Akkuş,
Dinçer Gökçe, İskender Yunus Tiryaki, Levent Arap, Ömer Şahin, Ayhan
Şimşek, Atilla Taş, Gökçe Fırat Çulhaoğlu and Mutlu Çölgeçen among the
above mentioned 12 were referred to the court.
What happened?
A detention warrant was issued for the 35 journalists and academics in
accordance with the recent evidence obtained in the investigation run
by İsmail Uçar, İstanbul Vice Public Prosecutor, and Murat Çağlak,
prosecutor in the Terror and Organized Crimes Bureau against the
Fethullah Gülen Community upon the coup attempt in July 15.
The group consists of writers and other staff from the Zaman, Millet,
Meydan, and Bugün Yeni Hayat daily newspapers, as well as the Rotahaber
and Samanyoluhaber websites. State-run Anadolu Agency reported the
investigation under the headline “Investigation into FETÖ/PDY media
network”.
12 people were taken into custody in operations in İstanbul, Ankara, and Kocaeli.
The names of of the suspects in the detention list, including the 23
who could not be found at home in police raids are as follows:
Ergun Babahan, Eyüp Can Sağlık, Mehmet Yavuz Baydar, Erhan Başyurt,
Abdülkerim Balcı, Asım Yıldırım, Önder Deligöz, Ali Selçuk Gültaşlı,
Şemseddin Efe, Turhan Bozkurt, Yonca Kaya Şahin, Ali Yurttagül, Ayşe
Özkalay, Can Bahadır Yüce, Celil Sağır, Faruk Arslan, Hasan Cücük,
İbrahim Öztürk, Kemal Gülen, Mahmut Akpınar, Osman Özsoy, İhsan Yılmaz
and Savaş Genç.
(BIA, September 2, 2016)
Une journaliste américaine arrêtée en Turquie après avoir quitté la Syrie
Une journaliste américaine a été arrêtée début août en Turquie
où elle est poursuivie pour "violation d'une zone militaire" après
avoir fui la Syrie, selon des responsables américains mercredi.
Lindsey Snell a été arrêtée le 6 août et des diplomates américains ont
pu lui rendre visite le 26 août, selon le porte-parole du département
d'Etat, John Kirby. Selon sa biographie sur Twitter, la journaliste se
présente comme étant basée à Istanbul et pigiste pour différents médias
occidentaux, comme les chaînes américaines MSNBC et ABC, ou le site
Vice News.
Sur Facebook, elle se dit également originaire de Daytona
Beach, en Floride (sud-est), et diplômée de l'université de Floride en
2005. Elle est musulmane et porte un voile sur ses photos sur les
réseaux sociaux. Dans ses dernières publications sur Twitter et
Facebook, qui datent du 5 août, elle affirme avoir été emprisonnée
durant 10 jours par des militants du Front Al-Nosra en Syrie avant de
s'échapper avec l'aide d'un "homme courageux à moto".
lle précise sur
Facebook avoir été en mesure de documenter sa captivité car ses
gardiens lui avaient laissé son téléphone: "C'est une histoire
incroyable", dit-elle. Elle ne fait alors pas référence à son retour en
Turquie. "Elle a été arrêtée en Turquie", a dit mercredi John Kirby.
"Selon ce que je comprends, elle est revenue en Turquie depuis la Syrie
et elle est actuellement détenue dans une prison de la province de
Hatay." "Elle est poursuivie pour violation d'une zone militaire, mais
je ne peux pas dire pour quelles raisons elle s'est rendue en Syrie",
a-t-il ajouté. Hatay est une province du sud de la Turquie. De l'autre
côté de la frontière syrienne se trouve le gouvernorat d'Alep, théâtre
d'une sanglante bataille entre les forces du gouvernement de Damas et
différents groupes rebelles. Des soldats turcs sont déployés le long de
la frontière pour tenter notamment de contrôler le flux de combattants
et d'armes qui pénètrent dans cette zone de guerre. (Belga, 2 septembre 2016)
Reaction from Dismissed Academics
In the wake of the July 15 attempted coup, 2,346 people have been
dismissed through statutory decree on the grounds that they had links
to the Fethullah Gülen community.
President of the Association of Forensic Science Experts Prof. Dr. Ümit
Biçer, who has been dismissed from Kocaeli University, said: “In
Kocaeli University, 19 signatories of the signatures for peace campaign
have been dismissed".
"The removal of those who demand peace and democracy and advocate for
the labor force is particularly unacceptable The government must say
something on this issue. These measures have nothing to do with the
attempted coup.
"In relation to that we will continue our legal fight to the very end.
This decision will undoubtedly be repealed because it is not consistent
with legal norms. It is a decision that does not conform to the
university’s values".
Badem: A verdict but no evidence
Associate Professor Dr. Candan Badem, a faculty member at the History
Department of Tunceli University’s Literature Faculty, was also
dismissed in the decree issued today.
Badem, who was previously dismissed amid attempts to implicate him in
the Fethullah Gülen movement, had been taken into custody on August 3.
“I’m an Atheist and a Marxist. I’m curious as to how they will infer
that I’m a supporter of Gülen,” Dr. Badem said, reacting to the
operation. He was released by the court to which he had been referred
for arrest.
Dr. Badem was relieved of his duties and banned from public service
through the decree issued within the scope of the state of emergency.
On his Twitter account, Dr. Badem wrote: “Good morning. They have
dismissed me with today’s statutory decree. There is a verdict, but no
evidence whatsoever. Islamic Fascism.”
(BIA, September 2, 2016)
DİHA Reporter Selahattin Koyuncu Arrested
Dicle News Agency (DİHA) reporter Sebahattın Koyuncu, who was released
in Silopi on August 26 and detained again upon prosecution’s objection
has been arrested on the grounds of his reports and social media posts.
Koyuncu was detained in a house raid launched in Şırnak’s Silopi
district on August 23. Koyuncu was relased by the Silopi Penal
Judicatory by August 26.
Koyuncu being detained again upon Cizre Prosecution Office’s objection, has been brought to Cizre Criminal Judicatory of Peace.
Koyuncu, who was taken to Cizre Criminal Judicatory of Peace on
September 1 was arrested on charges of “being member of [illegal]
organization” and “[illegal] organization propaganda” for the
interviews he made with the Peoples’ Democratic Party (HDP) MPs and
social media posts.
Following the verdict, Koyuncu has been taken to Şırnak Type T Closed Prison.
(BIA, September 2, 2016)
Turkey Crackdown Chronicle: Week of August 28
The Istanbul Chief Prosecutor's Office today ordered 35 journalists to
be detained in scope of investigations into a July 15 failed military
coup that left more than 200 people dead, according to news reports.
The Turkish government accuses the Hizmet movement, or FETÖ, of being a
terrorist organization with "a parallel state structure" that
orchestrated the attempted coup.
At the time of publication, police had detained at least nine
journalists from Istanbul, Ankara and Kocaeli, roughly 66 miles (107
kilometers) east of Istanbul. Press reports identified those nine as:
Dinçer Gökçe, the online editor of Hürriyet newspaper
Nurullah Öztürk, formerly with pro-government newspaper Yeni Şafak and the shuttered newspaper Zaman
Rasih Yılmaz, a columnist for the news website Samanyoluhaber
Murat Aksoy, a former columnist for the newspaper Yeni Şafak
Abdullah Alparslan Akkuş, a TV journalist formerly
with the pro-government channel Atv, CNNTurk, NTV, and most recently
the Ankara correspondent for the shuttered daily Bugün's video
operation.
İskender Yunus Tiryaki, a former reporter for the shuttered daily newspaper Bugün
Levent Arap, a former reporter for Bugün
Ömer Şahin, former Ankara bureau chief for the dailies Radikal and Meydan
Ayhan Şimşek, a local journalist from Kocaeli
Hürriyet reported that at least three journalists on
the full list -- Ergun Babahan, Osman Özsoy, and Şemsettin Efe -were
abroad. The pro-government newspaper Sabah reported that at least 18 of
the 35 journalists whose arrest prosecutors seek were not in Turkey,
while police were searching for another eight journalists from the list.
Police in Istanbul searched the home of Yavuz Baydar -- a founding
member of the Platform for Independent Journalism, or P24, and one of
the eight journalists police are seeking in Turkey -- the news website
T24 reported.
Court arraigns 13 staff of government broadcaster
Thirteen employees of the state media organ TRT and a teacher were
arraigned on charges of involvement in helping the Hizmet movement --
or FETÖ, as the government calls it - steal the answers to a
public-service entrance exam, the official Anatolia news agency
reported.
The report did not name those arraigned or provide details about their
specific jobs, and it was not immediately clear whether they were among
the more than 40 TRT employees detained earlier this month in a purge
of suspected Hizmet sympathizers - 24 of whom were later released.
Police detain editor, press freedom advocate
Police in the southeastern Turkish city of Diyarbakır today briefly
detained Mehmet Ali Ertaş, an editor for the pro-Kurdish Dicle News
Agency (DİHA) and a member of the pro-Kurdish Free Journalists
Association (ÖGC), DİHA reported. Police bundled Ertaş into a police
car after ÖGC members publically read a press statement protesting
yesterday's police raid of the Diyarbakır head office of Turkey's daily
Kurdish-language newspaper, Azadiya Welat. According to a later DİHA
report, Police brought Ertaş to a police station and served him with
papers regarding an unrelated matter, which the news agency did not
specify, and released.
Satellite operator drops TV station
The government-controlled satellite operator Türksat stopped carrying
the signal of pro-Kurdish broadcaster Özgür Gün TV at midnight last
night, the station wrote on Twitter. The decision meant that viewers
abroad and in most of Turkey could no longer watch the station's
broadcasts. In its post to Twitter, Özgür Gün TV noted that its
terrestrial regional broadcasts to the predominantly ethnic-Kurdish
southeastern region of Turkey were not affected.
The station also tweeted a public statement which said that Türksat had
not offered the channel an explanation for the move, but speculated
that it might have followed pressure from the RTÜK, Turkey's broadcast
regulator, which has targeted the station in recent months.
News agency reporter released on probation
A court last night ordered Engin Eren, Siirt province reporter for
DİHA, released on probation after 17 days of detention on charges of
"being a member of a [terrorist] organization" and "making propaganda
for a [terrorist] organization]," his employer reported. Police
detained Eren in the southeastern city of Siirt on August 13. (CPT,
August 30, 2016)
Objection of Journalists to Arrest Rejected on Basis of ‘Lack of New Evidence’
Release demands of the journalists Şahin Alpay, Ali Bulaç, Lale Kemal
[Lalezar Sarıibrahimoğlu Kemal] and Nuriye Akman, who were arrested as
part of the investigation launched into the Fethullah Gülen community
following the July 15 coup attempt.
İstanbul 5th Criminal Judicatory of Peace assessing the objection
rejected it with the phrases “No new evidence could be found in the
file that necessitates ending the arrest”.
Reporters Without Borders (RSF) Turkey Representative Erol Önderoğlu shared the verdict on his Twitter account.
Detention warrant was issued for 43 figures including Alpay, Bulaç and
Kemal from the former Zaman staff on charge of “being member of the
FETÖ/PDY terror organization” on July 31.
Mustafa Ünal and Ahmet Turan Alkan were arrested along with the four figures on July 31. (BIA, August 30, 2016)
Kurdish
Question / Question kurde
Closing Statement of the 8th Congress of the PYD Europe Organisation
The PYD held its 8th Congress in Brussels (24-25 September 2016) under
the slogan “From free Rojava towards a Democratic Syria” with the
participation of 600 members and more than 150 guests from the 4 parts
of Kurdistan and 13 different European countries, including
representatives of political parties, MPs and academics from Europe,
America and the Middle East.
The first day was allocated for guests to express their views and
attitude towards the PYD and its democratic struggle in Rojava, Syria
and Europe, and the struggle of the Kurds together with other
components of Rojava. The guests expressed their strong solidarity with
the PYD’s struggle against tyranny and terrorism and praised the
victories and heroism of the People’s Protection Units (YPG), the
Women’s Protection Units (YPJ) and the Syrian Democratic Forces (SDF).
They also expressed their unequivocal support for the project of
democratic federalism and promised to exert efforts to support the
Rojava revolution.
During the second day, reports on PYD’s various activities that had
taken place since the end of the 7th Congress on the political,
organisational and diplomatic levels, were read to Party members. In
addition, a political report by the PYD Co-Presidency was presented.
The reports were carefully scrutinised, evaluated and discussed by the
members, who saw a need for change to keep up with the recent
developments in the region. The members suggested expanding the Party’s
activities within the Kurdish youth and women movements to address
their problems, especially after the arrival of many immigrants from
Rojava and Syria to Europe as a result of the unjust policies,
practiced by regional governments to change the demography in Kurdistan
in accordance with their colonial goals.
Based on the above, the Congress made a number of important decisions
that would shape the Party’s policy and its activities in Europe in the
next period. These decisions can be summarised as follows:
1. At the organisational level, the Party decided to
re-structure itself in Europe so that the Party’s management in Europe
would consist of 25 members, representing all Party institutions in
most European countries, including women and youth movements. The work
of the PYD’s representatives should complement the work and activities
of the Democratic Self-Administration offices wherever they might be.
2. At the political and diplomatic levels, members
decided to work towards unifying the Kurds diplomatically and make
efforts to hold a conference about federalism in northern Syria and the
democratic solution project for Syria. The priority was given to
strengthening relations between communities, i.e. building relations
with social institutions as well as political parties and government
institutions, respect the laws and regulations of European countries
and protect the shared human and democratic values. In addition, a
decision was made to co-operate with, and provide all the necessary
support to all parties interested in combating jihadist terrorism, as
it threatens humanity.
3. The participants decided to increase the Party’s
cultural and artistic activities to play a role of a bridge between the
Middle East and Europe, through organising cultural seminars.
4. At the media level, the participants decided to
develop media-based institutions to expand the Party’s media activities
by taking advantage of all the talents and capabilities available. The
Party’s media activities should aim to build a society that is based on
the principles of freedom, democracy, gender equality, pluralism and
the fraternity of peoples.
Long live the fraternity of peoples and solidarity of the democratic forces.
Hand in hand to fight against dictatorship, tyranny and the enemies of humanity.
The European Management of the PYD
Brussels, 25/09/2016
Ouverture de la semaine culturelle du Kurdistan à Bruxelles
Plus d'une centaine de personnes ont participé,
vendredi de 15h00 à 17h30, aux événements d'ouverture de la troisième
édition de la semaine culturelle du Kurdistan à Bruxelles. Celle-ci se
clôturera dimanche. Il n'y a pas eu d'incident.
Un cortège représentant un mariage traditionnel
kurde est parti à 15h00 de la place de la Bourse. Les deux mariés,
montés sur des chevaux, étaient entourés de 10 garçons et 10 filles
habillés de costumes traditionnels kurdes. Des musiciens ont accompagné
le cortège jusqu'à la place de l'Espagne. Ils ont été suivi par une
centaine de personnes.
Des robes traditionnelles kurdes de différentes
régions du Kurdistan ont été présentées à l'arrivée. Près de 80
personnes ont dansé selon le folklore local sur la place. En soirée,
ont lieu le vernissage de l'exposition sur les femmes de la peintre
Djamila Gassoian et de la photographe Aurore Belot au centre culturel
Ten Noey et la diffusion du film Memories on stone de Shawkat Amin
Korki au Cinéma Aventure. Ce dernier traite de l'opération Anfal
ordonnée par le régime irakien en 1988 à l'encontre du peuple kurde.
Des concerts et des danses traditionnelles seront
organisés les après-midis de samedi et dimanche place de l'Espagne. Des
activités pour enfants sont également prévues.
Le Collège communal de la Ville de Bruxelles avait
dans un premier temps refusé la tenue de la semaine culturelle du
Kurdistan, indiquant que les policiers étaient déjà surchargés de
travail. Il est revenu sur sa décision après un recours de l' "Institut
kurde" devant le Conseil d'Etat et après s'être rendu compte que la
demande d'autorisation avait été prise en compte tardivement à cause
d'un "couac administratif". (Belga, 23 sept 2016)
Semaine culturelle du Kurdistan: un "couac" administratif?
Le collège des bourgmestre et échevins a décidé lundi d'autoriser
l'organisation de la semaine culturelle du Kurdistan sur la place
d'Espagne, a annoncé officiellement lundi soir le bourgmestre Yvan
Mayeur (PS), durant la séance du conseil communal.
Selon le bourgmestre, les organisateurs avaient introduit une demande
dans ce sens en juin dernier. Mais à la suite d'un "couac
administratif", le collège n'en avait été saisi qu'il y a quelques
jours."L'erreur a été commise chez nous, pas chez eux. Compte tenu de
cela, j'ai redemandé l'avis de la police", a expliqué le bourgmestre,
interrogé par Catherine Lemaître.
La troisième édition de la "Semaine Culturelle du Kurdistan", un
événement qui doit se tenir du 22 au 25 septembre place d'Espagne à
Bruxelles, avait été interdite mercredi dernier par le Collège communal
de la Ville de Bruxelles.
L'"Institut Kurde" avait décidé vendredi d'introduire un recours au
Conseil d'Etat contre cette décision. L'auditeur du Conseil d'Etat lui
à donné raison, au cours de l'audience de lundi. L'arrêt est attendu
mardi. L'événement devrait commencer un jour plus tard.
Lundi soir, M. Mayeur a expliqué que la décision initiale d'interdire
cet événement avait été dictée par la surcharge d'événements à encadrer
et à gérer dans le Pentagone (800 manifestations à caractère politique
par an et 1.000 manifestations sociales et culturelles), le tout dans
le contexte de la menace terroriste. "Mais il n'y avait pas d'autre
raison que d'éviter une surcharge de travail aux forces de l'ordre.
Nous n'avons aucun problème avec les Kurdes et le Kurdistan", a-t-il
ajouté, faisant par ailleurs une allusion voilée à son refus, il y a un
an, d'autoriser un show à caractère électoral du président turc Recep
Erdogan dans l'un des palais du Heysel. (Belga, 19 septembre 2016)
Scandaleux : La Bruxelles-Ville interdit la Semaine Culturelle du Kurdistan
RAPPEL: La même Ville de Bruxelles a autorisé en 2015
les rassemblements sauvages des partisans du despote islamiste Erdogan
sur l'Avenue Louise même en arrêtant la circulation des trams et a
arrêté le lendemain la circulation dans la même avenue pour permettre à la First
Lady Emine Erdogan de faire des achats de luxe à son aise.
Voici la déclaration commune des organisations démocratiques issues des diasporas anatoliennes:
La culture est un droit fondamental !
Après l’interdiction non justifiée de quelques activités culturelles de
la Semaine Culturelle du Kurdistan à Saint-Josse-ten-Noode, celles de
la Place d'Espagne ont aussi été interdites. Le Collège du Bourgmestre
et des Echevins de Bruxelles n'a donné aucune motivation pour cette
décision. L’Institut Kurde n’accepte pas une telle décision injuste et
tardive et a déposé une plainte auprès du Conseil d'Etat.
La troisième édition de la Semaine Culturelle du Kurdistan devait
commencer le 22 septembre 2016. Cette fête (inter)culturelle montre
chaque année la diversité et la richesse culturelle d'une région
méconnue. Pendant quatre jours, diverses activités culturelles ayant
lieu dans plusieurs endroits de Bruxelles, offrent au public l’occasion
de se familiariser avec les traditions et les minorités de la région du
Kurdistan. Le principal point de rencontre se situe à la place
d'Espagne, où différents évènements sont prévus : concerts, animations
pour enfants, spectacles de danse et de théâtre et dégustation de mets
typiques de la région.
Nous avions introduit auprès de l’administration communale une demande
officielle le 13 juin 2016, pour pouvoir occuper la place d’Espagne.
Malgré un accord de principe et des avis favorables de tous les
départements concernés (y compris la police), nous avons reçu une
déclaration le mercredi 14 septembre 2016, mentionnant que toutes nos
activités à la Place d'Espagne sont désapprouvées.
Curieusement, aucune justification quand à cette désapprobation
inattendue et tardive ne figure dans cette lettre officielle. D’autre
part, une semaine avant cette décision, un employé de l'administration
de la Ville nous a assuré que l'approbation officielle des échevins
était une « formalité » et qu’elle nous serait certainement accordée.
Les raisons de ces affirmations étaient les suivantes : depuis
plusieurs mois, tous les services communaux en question avaient donné
des avis favorables et leur accord. En outre, nous avions eu un accord
de cette même administration communale pour la location d’équipements
et de matériel logistique. Il est a noté qu’aucun incident n’a été
déploré durant les éditions précédentes (2014, 2015).
De plus, en concertation avec la police, nous avons pris cette année la
décision de mettre en place des mesures de sécurité supplémentaires,
pour éviter d’éventuelles tensions.
De toute cette situation ressort une question : pourquoi le Collège de
la Ville de Bruxelles a-t-il interdit nos activités ? Comment le
bourgmestre, M. Yvan Mayeur, et ses échevins, peuvent-ils motiver une
telle décision, vu qu’il n’y a manifestement aucune raison (non
politique) d’interdire un évènement purement culturel ?
La troisième édition de la Semaine Culturelle du Kurdistan commencera
normalement dans une semaine. L’organisation d’un tel évènement demande
un important investissement de temps et financier afin d’offrir un
programme de qualité et varié. Vous trouverez le programme complet ici.
Ne pouvant pas rester sans réaction face à une telle injustice, le
jeudi 15 septembre 2016, nous avons déposé une plainte auprès du
Conseil d'Etat contre cette décision incompréhensible et injustifiée.
Étant donné les événements dramatiques qui se déroulent dans les
régions kurdes, un événement tel la Semaine Culturelle du Kurdistan est
plus important que jamais. L’objectif étant de véhiculer un message de
paix et de tolérance et de favoriser la cohésion entre citoyens. La
Semaine Culturelle du Kurdistan donne une voix aux opprimés et met en
lumière leur culture.
La culture est en effet un droit fondamental et tout gouvernement
démocratique a le devoir de garantir ce droit. Pour cette raison nous
protestons la décision du Collège de Bourgmestre et Echevins de la
Ville de Bruxelles. Nous avons le droit d’exister et de célébrer notre
culture !
Derwich M. Ferho
Président de l’Institut Kurde de Bruxelles
Pour plus d’information: koerdisch.instituut@skynet.be ou 02/230.34.02
Signé par:
• Koerdisch Instituut vzw
• Institut Kurde de Bruxelles asbl
• Association des Arméniens Démocrates de Belgique
• Association des étudiants de Kurdistan
• Ateliers du Soleil asbl
• Centre Culturel du peuple de Mésopotamie
• FEK-BEL, Association des organisations kurdes en Belgique
• GC Ten Noey
• HDP Bruxelles
• Info-Türk
• Institut Assyrien de Belgique
• Maison du Peuple asbl
• Masereelfonds
• Vrede vzw
Öcalan, "en bonne santé", se dit prêt à discuter avec Ankara
Le chef de la rébellion kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK) Abdullah Öcalan, incarcéré sur l'île-prison d'Imrali, est "en
bonne santé" et se dit prêt à soumettre "des propositions" à Ankara
pour que cessent les combats, selon des propos rapportés lundi par son
frère.
"Nous avons des propositions. Si l'Etat turc est prêt à les entendre,
nous pourrons mener à bien les discussions et les concrétiser en six
mois" pour que le "sang cesse de couler", a fait valoir Abdullah
Öcalan, selon des propos rapportés au cours d'une conférence de presse
par son frère Mehmet, qui a pu lui rendre visite dimanche.
La résurgence des combats entre les rebelles kurdes et l'exécutif turc,
depuis la fin d'un fragile cessez-le-feu il y a un an, ont fait des
centaines de morts en particulier dans le sud-est de la Turquie, région
à majorité kurde.
"Si cet Etat turc avait été sincère, le problème aurait été résolu, et
tant de gens ne seraient pas morts", a estimé celui que la rébellion
kurde surnomme "Apo".
"Cette solution ne peut être unilatérale", a fait valoir Abdullah
Öcalan, ajoutant que c'est "surtout à l'Etat que revient cette
responsabilité". "Si l'Etat fait un pas, le problème sera résolu",
a-t-il affirmé.
Les autorités turques ont autorisé Mehmet Öcalan à rendre visite à son
frère dimanche, une décision motivée par la célébration lundi de la
Fête du sacrifice (Aïd al-Adha). Celui a assuré qu'Abdullah Öcalan "est
en bonne santé" alors que nombre des soutiens du leader de la guérilla
kurde s'en inquiétaient depuis plusieurs semaines.
Après ces déclarations, une cinquantaine de militants de la cause
kurde, dont des députés, ont mis fin à une grève de la faim entamée la
semaine dernière à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, pour
protester contre le manque d'informations concernant le leader kurde.
Ces déclarations surviennent quelques heures après l'explosion d'un
véhicule piégé à Van (est de la Turquie), qui a fait plusieurs dizaines
de blessés et dont la responsabilité a été imputée aux rebelles du PKK.
Détenu depuis 1999 sur l'île-prison d'Imrali au large d'Istanbul,
Abdullah Öcalan n'a pas été autorisé à recevoir la visite de ses
avocats depuis que le cessez-le-feu entre le PKK et les forces de
sécurité turques a pris fin il y a un an. Sa famille, quant à elle, ne
l'avait pas vu depuis le 6 octobre 2014, selon plusieurs médias turcs.
Le conflit entre rébellion kurde et forces armées turques a fait plus de 40.000 morts depuis 1984. (AFP, 12 Septembre
2016)
A Press Conference About a Lawsuit against 33 Kurds
Date: 19th September
Place: in front of The Palace of Justice Brussels
Place Poelaert 1, 1000 Brussels
Time: 11.00
33 Kurdish activists are currently being prosecuted by Belgian courts.
They are accused of participating in terrorist activities, but in
reality all of them have been engaged in peaceful and democratic
activities in Belgium, an EU member state.
The charges are almost entirely based on evidence produced by the
Turkish state, which is also a civil party in the trial. At the same
time, this state is waging a war against Kurdish people, committing
crimes against humanity, and imposing a brutal repression against
Turkish and non-Turkish human rights activists, journalists, lawyers,
politicians and in fact anyone who criticizes the AKP government and
its president.
Despite public outrage, this legal case is still going on and there will be a hearing on the 19th of September 2016.
If the public is aware that Erdogan is becoming more and more
dictatorial towards the Kurds, why does the Belgian Federal Prosecution
follow him in this matter?
We invite you to be present at a press conference that will be held
during the hearing on 19 September. Some of the accused will be
present, as well as prominent people who support them.
We consider this trial is an open and direct attack on our common civil
and democratic rights, such as freedom of speech and the right of
association. What is at stake in this trial goes far beyond the Kurdish
community and the Kurdish question. A conviction of these Kurdish
activists would be an abuse of the anti-terrorism law, and will lead to
the diminishing of the fundamental rights of everyone living in Europe.
Hundreds of Kurds and Belgian democrats will attend the press conference.
Contact: stopcriminalisingkurds@rojavaproject.net or 02 230 34 02
Conférence internationale sur le droit de l'éducation dans la langue maternelle
Chère Madame
Cher Monsieur
Le vendredi 23 septembre nous organisons une conférence internationale
au Parlement Flamand sur le droit de l'éducation dans la langue
maternelle pour les Kurdes.
La conférence aura lieu de 9h à 12h, dans la salle ‘De Schelp’.
Cette conférence est la conclusion du projet d’Erasmus+ de ces deux
dernières années ‘Ez mefe xwe dizanim! I Know my rights!’, que
l'Institut Kurde a organisé avec trois partenaires internationaux : le
Département d'Etudes Kurdes à l'Université Jagellonne de Cracovie,
Kurdî Der (une organisation d’éducation en langue kurde à
Amed/Diyarbakir) et Pro Humanitate (une organisation de défense des
droits humains de Cologne).
Ce projet Erasmus + (financé par la Commission Européenne) vise le
droit linguistique, droit fondamental des droits de l'homme, et
l'importance de l'éducation de la langue maternelle comme un mécanisme
pour l'émancipation des minorités opprimées. Le projet se concentre
particulièrement sur les régions kurdes de Turquie, où le droit à
l'éducation maternelle n’est toujours pas respecté aujourd’hui.
Le résultat final de ce projet est un livret qui traite du droit à
l'éducation dans la langue maternelle et du contexte de la répression
de la langue kurde en Turquie. Ce document et d’autres résultats de
notre projet seront présentés lors de la conférence.
La première partie du panel se concentrera sur l'éducation dans la
langue maternelle à Amed/Diyarbakir, avec les partenaires du projet
Erasmus + 'Ez MEFE xwe dizanim! – I know my rights !’
En deuxième partie, les experts internationaux Prof. Dr. Dirk Rochtus
(KU Leuven), doctorat Hugo Van Rompaey (KU Leuven) et Prof. Dr. İbrahim
Seydo Aydogan (Paris Sorbonne), aborderont l'importance de l'éducation
dans la langue maternelle et de la situation particulière des Kurdes.
Nous vous invitons à participer à cette conférence unique. Vous pouvez
vous inscrire au plus tard le mardi 20 Septembre par mail à l’adresse
suivante mc@kurdishinstitute.be.
Cordialement,
Derwich M. Ferho
Président de l’Institut Kurde de Bruxelles
Ocalan's Brother visited him at İmralı Island
The brother of Abdullah Öcalan, the jailed leader of the outlawed
Kurdistan Workers’ Party (PKK), paid a visit to Imralı Island Prison in
the Marmara Sea on Sept. 11, one day after the jailed PKK leader was
granted a family visit during the Muslim Eid al-Adha holiday on the
island where he is serving an aggravated life term.
Abdullah Öcalan’s brother, Mehmet Öcalan, and lawyer, Mazlum Dinç,
arrived at the Gemlik Gendarmerie command post in the Marmara province
of Bursa to depart for the high security F-type prison on the island
off Istanbul at 8:30 a.m.
Before the departure, Öcalan said it was his legal right to visit his
brother, noting that the jailed PKK leader had not been granted a
family visit for two years.
Öcalan and Dinç later headed to the island following control and security proceedings at the command post.
It was the first visit to the island by Öcalan since Oct. 6, 2014, when he again had met with his brother for Eid al-Adha.
On Sept. 10, the government granted permission for a family visit to the island.
In April, a three-member delegation from the Council of Europe’s
Committee for the Prevention of Torture (CPT) had also paid a visit to
the island to examine the treatment and conditions there.
Meanwhile, on Sept. 5, a group of 50 people began a hunger strike in
the southeastern province of Diyarbakır, demanding a visit to Öcalan by
his lawyers, family members or a political delegation amid concerns
over his welfare.
However, Justice Minister Bekir Bozdağ announced there were no problems
concerning the jailed PKK leader’s health and that security had been
increased at İmralı Island Prison.
“They spread the wrong information regarding Öcalan’s health and safety
in order to mobilize people to use it for their own purposes,” Bozdağ
said.
Öcalan was jailed in 1999 for forming an armed organization after a death sentence was commuted to life imprisonment. (hurriyetdailynews.com, Sept 11, 2016)
Censure d'un évènement culturel kurde à Saint-Josse
La question est en tout cas posée. Trois événements étaient prévus sur
Saint-Josse à l'occasion de cette semaine culturelle programmée fin
septembre. Mais voilà, une exposition de peinture n'aura finalement pas
lieu, faute d'avoir reçu les autorisations.
La commune parle de raisons de sécurité. L'artiste kurde, elle, parle de discrimination.
Djamila Gassoian devait accrocher ses toiles aux murs de l'académie de
Saint-Josse, à l'initiative de l'Institut kurde de Bruxelles. Sans
avoir communiqué à ce jour la moindre notification officielle, la
commune a décidé d'annuler l'événement. L'artiste kurde d'origine
arménienne est bouleversée. "Pour moi, il s’agit d’une discrimination
envers la population kurde, comme cela se fait malheureusement
ailleurs. Dès qu’il y a pouvoir, cela continue ici aussi."
Une autre manifestation avait été annulée elle aussi. C'était une
lecture de contes pour enfants dans la bibliothèque communale flamande.
Mais l'échevine Bea Meulemans a décidé de revenir sur l'annulation.
Sans doute trop tard pour qu'elle puisse malgré tout se dérouler, les
organisateurs y ayant renoncé. Pour l'échevine de la Cohésion sociale,
seules des raisons de sécurité justifient l'annulation de l'exposition
à l'académie. "L’académie se trouve au même endroit qu’une école
primaire. C’est déjà la rentrée scolaire, ce qui ne rend pas les choses
plus faciles. Il y a aussi le contexte international plutôt tendu,
ainsi que le niveau d’alerte qui reste fixé à 3… Nous préférions dès
lors ne pas prendre le moindre risque dans un lieu fréquenté par des
petits enfants."
Pour la zone de police, en tout cas, aucun des événements prévus ne
posait de souci en termes de sécurité. (RTBF, 9 septembre 2016)
Conference at EP on destructions in the Kurdish region of Turkey
A conference entitled “DESTRUCTION, UPROOTING and HUMAN RIGHTS
VIOLATIONS in the KURDISH REGION of TURKEY” was held at the European
Parliament in Brussels this Tuesday September 6th.
The conference, co-moderated and hosted by the MEP
Costas Mavrides (Cyprus), from the S&D Group, and Eyyup Doru,
representative of the People’s Democratic Party in Europe, was
introduced with a Screening of a short documentary: “Cizre Anlatiyor”
(Cizre is Telling), depicting the violation of human rights that takes
place in this area.
Eyyup Doru introduced the discussion by offering a
global overview of the current situation and linked it to the
decisions taken and treaties adopted at the beginning of last century
(Sèvres, Lausanne), stressing attitudes adopted against kurdish people
have never fondamentally changed and pointed especially the Turkish
state, which has according to him never abandonned his genocidal
mindset through the years.
He also underlined Kurds were among the most ancient
populations of the region but still didn’t get the right to obtain
their self-determination.
He concluded denouncing the unconditional passive
stance of Europe toward the crimes against humanity daily commited in
the kurdish region of Turkey, despite all the reports provided by the
HDP to them concerning those Human rights violation.
“Ministers of external affairs, High Representative
Federica Mogherini, EP president Martin Schultz, EU Council President
Donald Tusk witnessed the situation via those reports. EU colleagues
and MEPs had the opportunity to visit the area. Therefore, we are
waiting for more concrete condamnations and actions on these alarming
events ”.
The President of the Human Rights Association of
Turkey Öztürk Türkdoğan referred to the attempts of 2013 to solve the
Kurdish issue, attempts that had the support of some 60-70% of the
local population.
“The report was ready at 2013 and to solve the issue
via democratic means. But developments in the region as other political
movements as HDP gained power, resulted in the problem being left
apart. The AKP was willing to retrieve his lost parliamentary majority
and his power. So, Erdogan decided to end the process.”
Türkdoğan also draw attention to the alarming number
of people convicted for only asking their identity’s right. He said
most of the young people in north Kurdistan have at least one case
opened against them and denounced the state for giving systematicaly a
4 years long imprisonment sentence to any young protesting for his
right. He said 6600 kids were convicted by specialised courts in
Turkey, and many innocent citizens suffered from extrajudicial
killings. He said Turkish state keeps up with those operations without
impunity.
“This year, 355,000 people have been displaced, while
500,000 have no houses left and most of them have
taken refuge in neighbours and family. Houses have been taken down by
bulldozers and hundreds of civilians have been killed so far”.
Speaking on the rights violations during curfews in Kurdish towns, he said
“No rules of law were heeded, there hasn’t been a
single effective investigation and impunity runs rampant. Crimes
against humanity were committed very commonly but no mechanism in the
international area worked against it. The ECHR disappointed us during
these curfews. They didn’t issue any injunctions for the basements. My
faith in justice is damaged. We are in a land of war with at least 20
people dying every day. We must discuss how to stop this war. Fot that
European governments must stop remaining silent”.
“With the last update dated 18 August,after the
Turkish coup attempt, 40,000 have been taken under custody, 2,346
academics lost their jobs, 3,288 judges and prosecutors, more than 1/3
of the total, have been dismissed”.
The HDP deputy for the city of Şırnak Faysal
Sarıyıldız has given his personal experience of the massacre of Cizre,
where a basement bombing with hundreds of civilians trapped inside left
them all burnt alive.
Sarıyıldız compared the sinister strategies of the Turkish state with the beginning of the Nazi era, before saying:
“ Great crimes against humanity were committed in
Cizre. Great sins were committed. Nobody will find peace on those lands
unless theses crimes and sins are faced”.
He said kurdish people found themselve in hell after
June 7 elections, but also stressed the fact that officers of the
turkish army who perpetrated those massacres against kurdish civilians
and who are currently under custody for being part of the Gulenist
movement, were those receiving awards from the president himself just a
few month ago.
He concluded saying “Our people are sincerely in
anger and will never forget all the atrocities they had to endure”.
(HDP Europe, Sept 6, 2016)
Des militants pro-kurdes entament une grève de la faim
Une cinquantaine de militants pro-kurdes, dont des députés, ont entamé
lundi une grève de la faim à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie,
pour protester contre le manque d'information concernant le leader
kurde emprisonné Abdullah Öcalan.
Les militants se plaignent de ne pas avoir eu de nouvelles du dirigeant
du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) depuis plusieurs mois.
"Nous n'avons reçu aucune information objective sur l'état de santé et
la sécurité d'Öcalan", a affirmé Sabahat Tuncel, porte-parole du groupe.
Abdullah Öcalan, emprisonné depuis 1999, est actuellement détenu dans
l'île-prison d'Imrali près d'Istanbul mais n'a pas été autorisé à
recevoir les visites ni de ses avocats ni de ses proches depuis que le
cessez-le-feu entre le PKK et les forces de sécurité turques a pris fin
il y a un an.
Vêtus de T-Shirts à l'effigie d'Öcalan, certains militants ont scandé
des slogans à la gloire de leur leader au cours du rassemblement.
"La grève se poursuivra pour une période indéterminée", a assuré à
l'AFP Ferhat Encu, député du parti pro-kurde HDP, qui participe au
mouvement.
Dimanche, le ministre de la Justice Bekir Bozdag a nié tout problème concernant la santé et la sécurité d'Öcalan.
"Le sujet est constamment exploité par l'organisation terroriste
séparatiste (PKK) et le public reçoit de fausses informations", a-t-il
déclaré dans un communiqué diffusé par l'agence progouvernementale
Anadolu.
Cette grève intervient au moment où Ankara a intensifié sa lutte contre
les rebelles du PKK dans le sud-est du pays. Le week-end dernier,
l'aviation turque a bombardé des positions du mouvement indépendantiste
après la mort d'une vingtaine de soldats dans des affrontements avec le
PKK. (AFP, 5 Septembre
2016)
Plus de 20 morts dans des affrontements entre l’armée et le PKK
Les combats se poursuivent en Turquie entre les forces de l’ordre et le
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Au cours d’affrontements,
samedi 3 septembre, trois soldats turcs ont été tués lors d’une
opération contre des rebelles kurdes dans la province de Hakkari, au
sud-est, selon l’agence de presse gouvernementale Anatolie.
La veille, huit militaires turcs et treize combattants kurdes avaient
été tués dans la province orientale de Van, à la frontière avec l’Iran,
a annoncé l’agence de presse gouvernementale Anatolie.
Dans une autre opération, vendredi, attribuée au PKK selon Anatolie,
deux soldats et le vigile d’un village ont été tués à Mardin. Le garde
appartenait à un groupe d’habitants qui aident les forces turques
contre le PKK. Trois autres vigiles ont également été blessés.
Selon l’agence de presse Anatolie, l’armée de l’air poursuit ses
opérations au sud-est de la Turquie. Les forces de sécurité turques
sont régulièrement la cible d’attaques menées par le PKK depuis la fin
d’un cessez-le-feu en 2015, qui
Ces rebelles kurdes ont intensifié leurs attaques au cours des
dernières semaines après le coup d’Etat militaire manqué contre le
président Recep Tayyip Erdogan, le 15 juillet. (AFP, 3 septembre 2016)
Conference at EP on Destruction in Kurdistan of Turkey
Conference and Photo Exhibition in the European Parliament on 6th September:
DESTRUCTION, UPROOTING and HUMAN RIGHTS VIOLATIONS in the KURDISH REGION of TURKEY
September 6 @ 16:00 - 20:00
Event Navigation
Two events organized by the HDP Representation in Europe on the same topic:
The conference:
“DESTRUCTION, UPROOTING and HUMAN RIGHTS VIOLATIONS in the KURDISH REGION of TURKEY”
September 6th, 16:00 – 18:00
The Photo Exhibition:
“CURFEWS AND MILITARY OPERATIONS IN THE KURDISH REGION OF TURKEY: SYSTEMATIC HUMAN RIGHTS VIOLATIONS AND URBAN DESTRUCTION”
Vernissage: September 6th, at 19:00 (just after the conference)
Please confirm your attendance for the both events by sending your
name&surname; date of birth; number of your ID card or passport by
September 1st to hdpeurope@skynet.be
La Turquie ébranlée après son été meurtrier
Où va la Turquie? L'inquiétude grandit au sujet de ce pays qui a
traversé un été de feu et de sang: un putsch raté contre le président
Recep Tayyip Erdogan, deux gros attentats jihadistes et une offensive
en Syrie pas si éclair que ça.
Ce grand pays à cheval entre Europe et Asie a fait la une de
l'actualité mondiale tout l'été en s'enfonçant encore davantage dans la
violence prévalant depuis le début, à l'été 2015, d'attentats en série
attribués au groupe Etat islamique (EI) ou à la guérilla kurde.
Images d'un kamikaze blessé actionnant sa charge en plein hall des
départs à l'aéroport international d'Istanbul en juin, de généraux
putschistes le visage tuméfié après leur arrestation en juillet, de
cadavres d'enfants gisant sous des draps à Gaziantep (sud-est) ou de
chars turcs en action en Syrie en août: l'été turc a été meurtrier.
"Le bilan humain et économique est très lourd avec les attentats, les
affrontements, les morts de policiers, gendarmes, civils, les victimes
du putsch", déclare à l'AFP Ahmet Insel, éditorialiste du quotidien
Cumhurriyet.
"Si le centième de ce qui est arrivé en Turquie cet été était arrivé à la France, elle serait en état de choc", dit-il.
L'été a commencé par un attentat contre l'aéroport d'Atatürk qui a fait
47 morts, alourdi le climat de peur et sinistré pour longtemps le
tourisme, pour se terminer avec celui de Gaziantep qui a tué 55
convives d'un mariage kurde. Tous deux ont été imputés à l'EI.
Le putsch raté du 15 juillet a été de loin le plus meurtrier de tous
ceux -- réussis ou manqués -- qui ont secoué la Turquie moderne, avec
274 morts. Il n'en finit pas d'agiter le pays avec une purge sans
précédent.
"Si le coup d'Etat avait réussi cela aurait été une guerre civile, la
fin de la Turquie", estime Bayram Balci, du Ceri (Sciences Po).
- 'Bombe à retardement' -
Enfin, dans le nord de la Syrie, l'intervention qui avait les allures
d'une offensive éclair des chars et F-16 turcs pour chasser l'EI et
faire reculer les combattants kurdes entre dans sa deuxième semaine.
Les craintes d'embrasement d'un conflit déjà très complexe comme celles d'un enlisement des Turcs sont réelles.
"Faire oeuvre de puissance en allant en Syrie, cela ne s'improvise pas.
C'est très aventureux", juge Dorothée Schmid, de l'IFRI, qui évoque
"une espèce de syndrome d'isolement mental" du pouvoir turc.
Dans ce contexte très lourd, les images du président Recep Tayyip
Erdogan, qui poursuit toujours son rêve de "nouvelle Turquie",
inaugurant ici une mosquée pharaonique, là un pont spectaculaire sur le
Bosphore ont apporté leur touche surréaliste.
"Ca a été un été meurtrier", dit M. Balci, "cela n'est pas près de se
calmer à cause du putsch raté et de l'intervention turque en Syrie",
dit le chercheur qui ne voit "pas beaucoup de signes qui permettent
d'être optimistes".
Ahmet Insel voit deux points noirs pour les mois à venir: le conflit avec les Kurdes et la lutte contre les jihadistes de l'EI.
Avec les Kurdes, on a vu "une plaie qui se transforme en tumeur
cancéreuse" en raison de l'aggravation d'un conflit sanglant. "Le
ressentiment entre Turcs et Kurdes va s'exaspérer de plus en plus",
prévoit-il, "c'est une bombe à retardement".
Pour Mme Schmid "après cette intervention en Syrie, on peut s'attendre
à ce que cette violence kurde (dans le sud-est) s'étende dans des
régions où jusqu'à présent elle n'avait pas frappé, il va y avoir plus
d'attentats dans l'Ouest".
Le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) "va probablement passer à l'offensive dans les villes", estime-t-elle.
- 'Cellules dormantes' -
Quant à l'EI, son éradication en Syrie peut provoquer "le passage à
l'action de toutes ses cellules dormantes en Turquie", ce qui ferait
"vivre au pays une longue période d'attentats", avertit M. Insel.
Dans les secousses violentes de l'été, Erdogan a tenu bon.
"Erdogan tient la barre, mais la barre bouge beaucoup. Il ne sait pas
où il va", affirme M. Insel qui évoque "une politique du coup par coup,
d'hyper-réactivité".
Pour Mme Schmid, "la vengeance (d'Erdogan) après le coup d'Etat manqué
et la démonstration de force en Syrie ne font ni une stratégie de
stabilisation ni une stratégie de développement du pays".
Ankara a peur d'un nouveau putsch et de l'instabilité. "Il faut se
faire à l'idée que le pouvoir va être de plus en plus autoritaire", dit
M. Balci. "L'autoritarisme est aussi alimenté par le contexte régional".
"L'aggravation de la situation en Syrie est très négative pour la Turquie", conclut-il. (AFP, 31 août
2016)
Semaine Culturelle du Kurdistan à Bruxelles
Le Kurdistan (réparti entre la Turquie, la Syrie, l’Irak et l’Iran) est
situé dans le cœur de la Mésopotamie, berceau de la culture et de la
civilisation. Pourtant, la richesse de cette région reste pour beaucoup
une grande inconnue. Le Kurdistan est une région avec une diversité
riche de cultures et de peuples et avec un héritage qui remonte à des
milliers d’années. Les Kurdes forment évidemment le plus grand groupe,
mais les Assyriens, les Arméniens, les Arabes et les Turcs ont
également laissé leurs marques dans le paysage culturel et social du
Kurdistan.
Parce que le Kurdistan n’est pas un état indépendant et n’a pas de
statut juridique reconnu, une grande partie du patrimoine kurde,
assyrien et arménien a été réclamée par les Etats-nations turque,
irakien, iranien et syrien. En outre, les peuples autochtones du
Kurdistan connaissant une longue et douloureuse histoire d’oppression
et de déni, ils n’ont commencé que depuis ces dernières années à
redécouvrir et développer leur patrimoine et leur culture. Grâce au
climat plus ouvert et pluraliste en Europe, la diaspora joue un rôle
crucial dans ce renouvellement de la culture du Kurdistan.
Quelques organisations socio-culturelles attachées au Kurdistan ont uni
leurs forces en septembre 2014 et ont ensuite organisé la première
édition de la Semaine Culturelle du Kurdistan à Bruxelles (à ce
moment-là appelée “Semaine Culturelle Kurde”). Avec la volonté de
réitérer cette expérience enrichissante, nous avons décidé de créer une
célébration annuelle de la culture et de la diversité du Kurdistan. La
Semaine Culturelle de Kurdistan est devenue un valeur sure et à
l’automne 2016, nous organisons la troisième édition de cette fête
(inter)culturelle.
La Semaine Culturelle sera basée sur deux axes. Premièrement, nous
voulons rassembler de manière positive et constructive les différentes
minorités ethniques d’une région instable et menacée, notamment grâce
aux activités culturelles qui seront des moments de célébration et
d’échange. Deuxièmement, nous voulons faire connaître au grand public
la richesse de la culture, de l’histoire et des traditions des
différents peuples du Moyen-Orient.
Comme lors des années précédentes, un village éphémère sera érigé à la
Place d’Espagne, où l’on pourra trouver des stands d’ organisations
partenaires ainsi que diverses activités, parmi lesquelles une
procession de mariage traditionnel kurde dans les rues autour du
boulevard Anspach. Les jours suivants, il y aura une multitude
d’activités dans divers endroits, concerts, expositions, séminaires,
spectacles de théâtre, de danse, etc. Cette année, nous organisons pour
la première fois des activités pour enfants, afin de sensibiliser les
plus jeunes d’entre nous et leur faire découvrir la richesse et la
diversité du Kurdistan d’une façon ludique.
Nous sommes déjà impatients de faire avec vous de la Semaine Culturelle du Kurdistan 2016 une édition inoubliable!
(Institut kurde de Bruxelles, 31 août 2016)
La Turquie "n'accepte pas" de cessez-le-feu avec les Kurdes en Syrie
La Turquie "n'accepte pas" l'annonce d'un cessez-le-feu avec les
milices kurdes de Syrie faite la veille par les Etats-Unis, a déclaré
mercredi le ministre turc des Affaires européennes Omer Celik à
l'agence progouvernementale Anadolu.
"Nous n'acceptons sous aucune circonstance", contrairement à ce que
"certains porte-paroles de pays étrangers disent, un compromis ou un
cessez-le-feu entre la Turquie et les éléments kurdes", a déclaré le
ministre.
"La république turque est un Etat souverain et légitime" qui ne peut
être mis sur un pied d'égalité avec "une organisation terroriste", a
ajouté le ministre, évoquant le PYD, le Parti de l'Union démocratique
des Kurdes de Syrie.
La Turquie a lancé il y a une semaine une offensive sans précédent dans
le nord de la Syrie afin de faire reculer les combattants de l'Etat
islamique (EI) mais aussi les milices kurdes, dont elle redoute
qu'elles forment un long corridor le long de la frontière
turco-syrienne.
"Ces dernières heures, nous avons reçu l'assurance que toutes les
parties impliquées vont arrêter de se tirer dessus et se concentrer sur
la menace du groupe Etat islamique", avait indiqué mardi à l'AFP le
colonel John Thomas, porte-parole du Centcom, le commandement militaire
américain au Moyen-Orient.
"Les Turcs et les Forces démocratiques syriennes (coalition arabo-kurde
dominée par les milices kurdes) ont ouvert des canaux de discussion
avec nous et entre eux dans le but de limiter les hostilités", avait-il
ajouté en évoquant un accord de principe "pour au moins les deux
prochains jours".
Des combattants syriens soutenus par des groupes kurdes avaient
confirmé l'arrêt des hostilités avec l'armée turque mais les forces
kurdes syriennes n'avaient pas réagi directement aux déclarations
américaines. (AFP, 31 août
2016)
Minorités
/ Minorities
Christians, Jews in Turkey Growing More Fearful of Islamic Extremism
Threatened by Islamic extremism, Christian and Jewish groups in Turkey
are growing more fearful amid increasing terror attacks and the
government’s state of emergency following a failed coup attempt,
representatives of the minority communities told VOA.
Christian and Jews represent about two-tenths of one percent of Turkey’s mostly Muslim population of 79 million.
But pro-government media outlets as well as some government officials
have accused them of playing a role in the July coup attempt and have
stepped up the rhetoric against Christians and Jews.
At a “Democracy and Martyrs” rally in August, a pro-government,
million-strong anti-coup demonstration in Istanbul, three of the
speakers linked religious minorities to coup plotters, calling them
“seeds of Byzantium, “crusaders,” and a “flock of infidels.”
Christian and Jewish leaders, some of whom denounced the coup attempt,
were in attendance at the rally in attempt to show solidarity with the
government. Turkey has been in a state of emergency since the coup
attempt and tens of thousands of Turks have been jailed for
investigations.
Scapegoats
Turkish human rights lawyer Orhan Kemal Cengiz told VOA pro-government
media have “embraced an alarming narrative of scapegoating Turkey’s
religious minorities and connecting the coup plot to them.”
“Particularly pro-government media outlets have taken an anti-U.S. and
anti-EU attitude, which I can call a xenophobic attitude, in which they
attempt to demonize the West and accuse it of the coup attempt,” he
said. “And this narrative targets and harms non-Muslims in Turkey.”
Scholar Rifat Bali, who has written several books on Turkish Jews, says
that even though the report of minority ties to the coup have no
foundation, Christians and Jews are being targeted.
“The nonsensical, so-called news reports that claim that some religious
minorities in Turkey are behind the coup attempt are not surprising,”
he said. “They are actually quite expected. In an environment where
conspiracy theories are commonplace and prevalent, looking for
foreigners behind everything becomes normal.”
Historic threats
Christians and Jews, who have been living in parts of what is now
Turkey for centuries, have been exposed to violent attacks in Turkey’s
history. The 1934 anti-Jewish pogrom in eastern Thrace, and the 1955
anti-Christian pogrom in Istanbul, forced tens of thousands of
non-Muslims to flee Turkey.
The spread of Islamic State (IS) terror in Turkey in recent months has shaken Christians and Jews.
According to news reports, IS cell members have plotted terrors attacks
on churches and synagogues in Turkey. IS sees Christianity and Judaism
as an enemy to its radical Muslim ideology.
Foreigners, including European Christians and Israeli Jews, have died in terror attacks in Turkey linked to IS.
Threats against Christians and churches on social media by Islamist extremists in Turkey have intensified.
“Some people have sent death threats to the mobile phones of 15
pastors,” said Umut Sahin, the secretary-general of the Union of
Protestant Churches, an umbrella organization for Protestant
denominations in Turkey.
“They used the same terms and arguments as IS in their text messages,”
said Sahin, a pastor in Izmir. “They sent the pastors propaganda videos
of IS.”
There are about 10,000 Protestant Christians in Turkey.
Protestant church leader Ihsan Ozbek said some churches have canceled Sunday services because of fears of an IS attack.
“This has created deep fear and panic in our community,” he said of continuing terror from IS.
Creating more refugees
Some Turkish Assyrian Christians, whose brethren in Syria have faced
killings and kidnappings at the hands of IS, are finding safety abroad.
“The number of Assyrians immigrating to Western countries is also on
the rise,” said Erkan Metin, an Assyrian human rights lawyer in Turkey.
“Some have left Turkey and many others are preparing for that.”
There are about 25,000 Assyrians in Turkey who live mostly in the southeast.
“Many Assyrians from Turkey are also citizens of Western countries,”
said Tuma Celik, the Turkey representative of the European Syriac Union
(ESU) and the editor-in-chief of the Assyrian monthly newspaper, Sabro.
“Those Assyrians used to spend part of the year in Turkey,” he said.
“But as threats of IS are on the rise and the purges of the government
are getting increasingly commonplace and violent, many of them have not
come to Turkey this year.”
But most of Turkey’s 18,000 Jews, who live mainly in Istanbul, are quietly staying put.
Synagogues have taken tight security measures. British media reports,
citing intelligence officials in Turkey, reported in the spring that IS
was plotting attacks on Jewish institutions in Turkey.
“There is a continued war environment both inside and outside of
Turkey,” said Isil Demirel, an anthropologist from Turkey who writes
for the online newspaper Avlaremoz, which covers Jewish-related topics.
“And the fact that the war is perpetrated by a group called the
‘Islamic State’ in the name of religion further intensifies the fears
and concerns of people about their lives and future,” he said.
Two Turkish synagogues were bombed in 2003 by Islamist terrorists.
“So the Jews in Turkey have learnt required lessons from these attacks
and are doing their best to take precautions to prevent potential
ones,” Rifat Bali, a prominent Jewish scholar based in Istanbul, told
VOA. (http://www.voanews.com/)
Five get life sentences for murder of Christian publishers
A Turkish court has ruled for three aggravated life sentences for each
of the five suspects in the Zirve Publishing House murder case, some
nine years after the crimes were committed. The court in the eastern
province of Malatya ruled for three aggravated life sentences each for
Emre Günaydın, Cuma Özdemir, Hamit Çeker, Salih Gürler and Abuzer
Yıldırım.
The 115th hearing of the case was held in the Malatya First Heavy Penal
Court early on Sept. 28 with three of the suspects and their lawyers
appearing at the courthouse. Günaydın, Yıldırım and Gürler, who had
earlier been released with electronic tracking bracelets as a part of a
judicial control decision, were brought to the courthouse under police
surveillance, as Çeker and Özdemir participated in the hearing via
video conferences from courthouses in the Elbistan district of southern
Kahramanmaraş province and the Darende district of Malatya,
respectively.
Another suspect, Varol Bülent Aral, participated in the hearing from a
prison in the southern province of Adana through video conference while
other suspects being tried without arrest, including former Malatya
Gendarmerie Commander Ret. Col. Mehmet Ülger, also joined the hearing.
Police took strict security measures around the courthouse while the
suspects presented their final defenses in the case, which was followed
closely by many lawyers.
The court ruled for three aggravated life sentences for each of the five suspects on charges of “premeditated murder.”
Two other suspects were sentenced to six years in prison each, while 14 of the suspects were acquitted.
Three missionaries, a German, Tillman Geske, and two Turks, Necati
Aydın and Uğur Yüksel, were tied up and tortured before their throats
were slit at the Zirve Publishing House, a Christian publisher in
Malatya, on April 18, 2007.
The three victims were members of the city’s tiny Protestant community.
The murders at the time fuelled fear among Turkey’s small Christian
minorities and raised concern over rising nationalism and hostility
toward non-Muslims in Turkey, a predominantly Muslim country.
The case was a controversial one, due to the release of the suspects in
2014 on the condition of wearing electronic bracelets. The men walked
free from their high-security prison in Malatya on March 7, 2014.
Geske’s widow at the time said the release of the murder suspects
caused a sense of injustice. “Of course this is injustice, because they
have released murderers. This system, of course, [should] not work like
this,” she said.
(hurriyetdailynews.com, Sept 28, 2016)
Message de Dogan Özgüden à la cérémonie pour Sevan Nisanyan
La remise du prix William Saroyan donné cette année à
Sevan Nisanyan par le ministère de la diaspora de la République
d’Arménie a eu lieu le 23 septembre 2016 dans les salles de Cezayir à
Istanbul.
Au nom du ministère, le député arménien indépendant
Aragats Baron Akho a présenté le prix à Ergin Cinmen, avocat de Sevan
Nisanyan qui n’a pas pu être présent à cause de son emprisonnement.
Lors de la soirée ont été lus plusieurs messages envoyés par les invités qui ne peuvent assister à la cérémonie.
Message de Dogan Özgüden:
Je suis fort ému d'apprendre que le prix William
Saroyan a été décerné par la jeune république d’Arménie à Sevan
Nisanyan, un de nos plus célèbres intellectuels. Sevan Nisanyan est
détenu depuis des années dans les prisons de la République
négationniste de Turquie, détentrice du record de la violation des
droits de l’homme.
Quand Sait Cetinoglu m’a mis au courant de cette
nouvelle, je suis retourné 63 ans en arrière, en l’an 1953, début de ma
carrière de journaliste. A cette année-là j’avais lu « Je m’appelle
Aram » de William Saroyan publié première fois en Turquie par les
Editions Varlik.
Avec quelle passion j’ai lu le vécu en Amérique des immigrés arméniens arrachés de leur mère-patrie.
Durant ces années le génocide des Arméniens était un tabou en Turquie.
Il ne s'était passé que deux ans, les pogroms de 1955 qui visaient les Grecs et Arméniens à Istanbul…
Sevan est né l'année suivante dans cette même ville
... Ce Sevan qui, tout en défiant les auteurs de cette souffrance et
brutalité contre son peuple, décrit de la meilleure façon les valeurs
réelles de ce pays et maîtrise la langue turque beaucoup mieux que les
dirigeants…
C’est lui qui a récrée le village Sirince, village abandonné par les Grecs chassés de leurs terres natales.
Dans un pays où même le palais présidentiel a été
construit illégalement, un intellectuel d'un tel calibre souffre depuis
des années dans les prisons pour construction illégale. Emprisonné pour
l'empêcher de produire, pour l'empêcher de créer.
Pourtant, il continue à produire et à créer même derrière les barreaux.
Sevan… Avec Inci, nous avons l’honneur de partager avec toi le prix des droits de l’Homme Ayse Nur Zarakolu.
La Turquie n’apprécie pas tes mérites, mais la nation arménienne, avec sa jeune république et sa diaspora, ne t’oubliera jamais.
Le prix que tu reçois ce jour est également un prix posthume à William Saroyan, grand écrivain de la diaspora arménienne.
Il s’agit d’un prix à partager avec un intellectuel
arménien qui se distingue toujours en fendant les roches dans les
terres que sa famille a du quitter il y a un siècle…
Oui, il s’agit d’un intellectuel qui s’appelle Sevan!
L’Armenian Council of Europe n’oublie pas Sevan Nichanian
Sevan Nichanian est injustement emprisonné en Turquie depuis janvier
2014 pour avoir usé de sa liberté d’expression. Sevan Nichanian fait
partie des rares voix issues de la communauté arménienne en Turquie à
prendre le risque de tenir des propos critiques à l'encontre du
kémalisme, de l’islam ou encore de la non reconnaissance du génocide
des Arméniens. Il critique l'Etat négationniste.
Il rejoint ainsi le cercle très fermé de ces Arméniens courageux à
l’image de Hrant Dink et de Garo Paylan, pour ne citer que ceux-là.
Sevan Nichanian est en prison parce qu'il est un homme libre ! Voilà ce
qu’il en coûte en Turquie d’exprimer ses opinions. Dans un contexte de
répression massive et généralisée contre tous les opposants d’Erdogan,
l’Armenian Council of Europe salue l’initiative du Ministère de la
Diaspora de la République d'Arménie de décerner à notre ami Sevan
Nichanian la médaille « William Saroyan », un autre écrivain, un
rescapé du génocide des Arméniens.
Nous saluons les efforts du Comité international pour la liberté et la
justice pour Sevan Nichanian qui tente d’attirer sur lui l’attention de
la communauté internationale. Penser à Sevan, c’est le protéger! Alors
nous pensons très fort à lui.
Nous unissons nos voix, en Turquie comme partout dans le monde, avec
tous ceux qui croient en la Démocratie, en la liberté d’expression, en
la suprématie des Droits de l’Homme et en la vraie Justice.
Avec les paroles de Sevan : « Ce n’est que la perte d’une petite bataille dans une grande guerre »
Paris 12/09/2016
Our mailing address is:
contact.europe@armeniancouncil.org
www.armeniancouncil.org
06 78 73 25 82
Lettre Ouverte arménienne au premier ministre belge Charles Michel
Bruxelles, le 12 septembre 2016
Monsieur le Premier Ministre,
Le Comité des Arméniens de Belgique tient à exprimer sa vive
préoccupation concernant le discours, prononcé le jeudi 8 septembre à
Beringen, par le parlementaire turc M. Metin Külünk lors de sa visite
en Belgique à l'invitation de l'Association européenne des Turcs
démocrates (UETD).
M. Külünk est, au sein du Parti de la Justice et du Développement
(AKP), responsable des relations extérieures et chargé d'entretenir les
contacts avec les Turcs expatriés. Nous sommes particulièrement
inquiets de lire dans la presse belge qu’il est venu lancer des mises
en garde aux responsables politiques de notre pays.
Est-il admissible que ce proche collaborateur du président Recep Tayyip
Erdogan en pleine dérive autoritaire, s’autorise de telles ingérences
dans la vie politique belge et appelle les Turcs de Belgique au boycott
de partis démocratiques belges ?
Est-il tolérable qu’entre autres raisons invoquées pour ce boycott,
soit cité l’engagement de tel ou tel parti pour la reconnaissance du
génocide des Arméniens, officiellement reconnu par la Belgique grâce à
la déclaration de son Premier ministre faite le 18 juin 2015 à la
Chambre au nom du gouvernement ?
Après avoir constaté les graves dégâts causés par un communautarisme
encouragé durant de trop nombreuses années, la question aujourd’hui est
de savoir si notre législation est suffisamment adaptée pour empêcher
de telles dérives dangereuses et l’importation en Belgique de discours
de haine depuis Ankara.
Le contrôle exercé par le régime répressif d’Ankara sur la communauté
turque de Belgique et ses déclarations comminatoires contre la
reconnaissance du génocide des Arméniens deviennent de plus en plus
inquiétants.
Le Comité des Arméniens de Belgique estime, par conséquent, qu’il est
temps de relancer le processus, arrêté en 2005, pour la pénalisation du
négationnisme du génocide des Arméniens et appelle tous les partis à
prendre, à la Chambre, les initiatives nécessaires.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de notre très haute considération.
Karen Tadévosyan
Président du Comité des Arméniens de Belgique
Génocide arménien: Ankara laisse entrevoir un apaisement avec Berlin
Le ministre turc des Affaires étrangères,
Mevlüt Cavusoglu, a laissé entrevoir mercredi une solution au différend
germano-turc sur le génocide arménien, à condition que Berlin confirme
ses récents efforts diplomatiques.
"Si l'Allemagne continue à se comporter comme aujourd'hui, alors nous
allons réfléchir", a déclaré le chef de la diplomatie turque au
quotidien allemand Die Welt.
"Mais que l'Allemagne essaie de mal traiter la Turquie et ça ne sera
pas le cas", a-t-il menacé, interrogé sur les tensions entre Berlin et
Ankara, partenaire essentiel de l'Union européenne sur la crise
migratoire.
La chambre basse du parlement allemand avait ulcéré les autorités
turques en adoptant le 2 juin une résolution qualifiant de génocide les
massacres d'Arméniens commis par l'Empire ottoman en 1915.
En représailles, la Turquie a interdit aux parlementaires allemands
l'accès à sa base militaire d'Incirlik, dans le sud de la Turquie, où
sont stationnés des soldats allemands dans le cadre de la lutte contre
l'organisation Etat islamique.
Alors que le président turc Recep Tayyip Erdogan avait pressé en
juillet la chancelière allemande Angela Merkel de se distancier
publiquement de ce vote, la dirigeante a souligné vendredi que la
résolution du Bundestag n'avait aucun caractère contraignant.
Ces déclarations ont été largement interprétées par la presse comme une
manière d'amadouer Ankara pour obtenir la levée de la décision turque
sur Incirlik. L'Allemagne espère que ses députés pourront s'y rendre le
4 octobre.
Mais par ailleurs un nouveau différend germano-turc a émergé avec la
confiscation par les autorités turques, lundi soir, de la vidéo d'une
interview tournée par la radio-télévision allemande Deutsche Welle avec
le ministre des Sports, Akif Cagatay Kilic.
"La liberté de la presse est pour nous un bien précieux, et je dois
dire non négociable", a déclaré mercredi le porte-parole de Mme Merkel,
Steffen Seibert, qualifiant l'incident de "pas bien" lors d'un
point-presse régulier.
Selon M. Seibert, l'ambassadeur allemand en Turquie a mené mercredi
matin "une discussion engagée, mais finalement constructive" avec les
autorités turques, au cours de laquelle les deux parties ont exprimé
leur souhait d'éviter "de nouvelles perturbations" entre les deux pays.
Les sources de désaccords restent nombreuses entre Ankara d'une part et
Berlin et Bruxelles de l'autre, la Turquie menaçant notamment de rompre
l'accord avec l'UE qui a jugulé l'afflux de migrants vers l'Europe si
ses citoyens n'étaient pas exemptés de visas Schengen. Or Ankara refuse
de mettre en oeuvre certaines conditions posées par les Européens pour
bénéficier de cette exemption. (AFP, 7 Septembre
2016)
Nouveau comité des Arméniens en Belgique
Le 20 juin 2016, l’Assemblée des Représentants des Arméniens de
Belgique a procédé à l’élection des membres du Comité des Arméniens de
Belgique (CAB). Le nouveau CAB se compose comme suit :
- Monsieur Karen TADEVOSYAN, Président
- Monsieur Nicolas TAVITIAN, Vice-président
- Madame Ina PAITJAN, Secrétaire
- Monsieur Nubar SERBETCIYAN, Trésorier
- Monsieur Taniyel DIKRANIAN
- Madame Céline GULEKJIAN
- Madame Hripsimé HARUTYUNYAN
- Monsieur Yannick KALANTARIAN
- Madame Lori MAHMOURIAN
- Madame Anne-Marie MOURADIAN
- Madame Mariam NERSESIAN
- Monsieur Ari Nubar Serbetçiyan
Génocide arménien: Berlin fait un petit geste en direction d'Ankara
Angela Merkel a souligné vendredi le
caractère non contraignant d'une résolution du Bundestag reconnaissant
le génocide arménien, une des nombreuses sources de tensions avec
Ankara, partenaire essentiel de l'UE sur la crise migratoire.
La chancelière a cependant réfuté l'idée qu'elle cédait ainsi aux pressions du président Erdogan.
Lors des discussions avec la Turquie nous avons expliqué
clairement ce que signifie une résolution du Bundestag", la chambre
basse du Parlement allemand, a déclaré la chancelière allemande dans
une interview à la chaîne de télévision RTL.
"Les résolutions ne sont pas juridiquement contraignantes, il s'agit de
déclarations politiques", a-t-elle insisté, des propos similaires à
ceux de son porte-parole et du ministre des Affaires étrangères, alors
que la Turquie réfute le terme de génocide pour les massacres
d'Arméniens commis au début du XXe siècle.
Dans le même temps, elle a souligné que "tout parlement (...) a le
droit d'adopter des résolutions, nous l'avons dit clairement à la
Turquie", rejetant ainsi les accusations lui reprochant de chercher à
prendre ses distances avec le texte voté en juin par les députés afin
de calmer le courroux d'Ankara.
La Turquie a multiplié ces derniers mois les signes d'humeur vis-à-vis
de Berlin. Ankara n'a notamment guère goûté l'interdiction faite en
juillet à Recep Tayyip Erdogan de s'exprimer par vidéo lors d'une
manifestation en Allemagne de ses partisans.
Les disputes autour de l'exemption de visa Schengen pour les Turcs et
les interrogations sur l'avenir de l'accord UE-Turquie qui a réduit le
flot de migrants vers l'Europe sont une autre source de tension. Ankara
voit aussi d'un mauvais oeil les critiques sur les arrestations de
masse ordonnées après le coup d'Etat manqué de l'été.
Selon l'édition en ligne de l'hebdomadaire Der Spiegel, le gouvernement
allemand voulait envoyer vendredi un message conciliant sur le sujet
brûlant du génocide arménien à la Turquie.
A en croire Der Spiegel, les autorités turques ont fait savoir aux
diplomates allemands négociant à Ankara qu'elles se satisferaient d'une
mise au point sur le caractère non contraignant de la résolution.
Ankara a interdit, en représailles à cette résolution, aux
parlementaires allemands l'accès à sa base militaire d'Incirlik, dans
le sud de la Turquie, où sont stationnés des soldats allemands dans le
cadre de la lutte contre l'organisation Etat islamique.
Mais sur l'exemption de visa pour les ressortissants turcs, Angela
Merkel est restée ferme vendredi répétant que la Turquie devait remplir
toutes les conditions de l'UE, ce à quoi Ankara se refuse.
Le pouvoir turc menace même de rompre l'accord sur les migrants, ce qui
pourrait conduire à de nouvelles arrivées massives de demandeurs
d'asile en Europe. (AFP, 2 Septembre
2016)
Politique
intérieure/Interior Politics
Erdogan à l'ONU demande des mesures contre Fethullah Gülen
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réclamé mardi à la tribune de
l'Assemblée générale de l'ONU une action internationale contre
l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'être l'instigateur de la
tentative de coup d'Etat du 15 juillet.
"Depuis cette tribune, je voudrais appeler tous nos amis à prendre les
mesures nécessaires contre l'organisation terroriste Fethullah, pour
l'avenir et le bien-être de leur propre population", a-t-il déclaré.
M. Gülen, 75 ans, vit en exil aux Etats-Unis depuis 1999.
"Il est évident de par notre expérience que si vous ne combattez pas
(cette organisation) dès maintenant, demain il sera trop tard", a
affirmé M. Erdogan.
Il s'agit selon lui "d'une menace pour la sécurité nationale non
seulement de la Turquie mais des 170 pays où elle (l'organisation de M.
Gülen) existe". "En d'autres termes, aujourd'hui la majorité des pays
représentés dans cette Assemblée générale sont menacés par cette
structure clandestine", a-t-il ajouté.
Ankara a à de multiples reprises exigé de Washington l'extradition de
Fethullah Gülen et a adressé aux autorités américaines des documents
qui prouvent selon les Turcs son implication dans le putsch avorté.
En visite en Turquie fin août, le vice-président américain Joe Biden
avait déclaré "comprendre les sentiments intenses" du gouvernement turc
au sujet de M. Gülen. Mais il avait ajouté que la Turquie devait
fournir plus d'éléments incriminant l'ex-imam si elle voulait obtenir
son extradition.
Dans la nuit du 15 au 16 juillet, une partie de l'armée s'est soulevée
tentant de renverser le pouvoir. En réponse, Ankara a lancé une purge
sans précédent dans l'administration turque (armée, justice, médias,
éducation) pour chasser les sympathisants de Fethullah Gülen.
La tentative de coup d'Etat a fait au moins 270 morts.
Le président turc, qui a conclu un accord en mars avec l'Union
européenne pour tenter de maîtriser les flux migratoires vers l'Europe,
a aussi déploré que l'UE n'aie pas tenu ses promesses.
En échange de ses efforts, la Turquie devait recevoir trois milliards
d'euros et la possibilité pour les Turcs de voyager sans visa vers
l'Europe, ainsi qu'une accélération des négociations pour l'accession
de la Turquie à l'Union.
"Malheureusement, nous n'avons pas reçu de soutien important de la part
des autres pays, notamment de la part de l'Union européenne, qui avait
promis de contribuer dans ce domaine", a affirmé M. Erdogan. Il a
souligné que la Turquie avait dépensé 25 milliards de dollars pour
s'occuper des quelque 2,7 millions de réfugiés syriens installés sur
son sol.
Les promesses de l'Union européenne "ont été presque oubliées et des
excuses artificielles sont invoquées tout le temps", a-t-il regretté. (AFP, 20 Septembre
2016)
28 maires relevés de leurs fonctions
La Turquie a relevé dimanche de leurs fonctions 28 maires soupçonnés
d'être liés aux militants kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK) ou à l'ex-prédicateur Gülen, accusé d'être à l'origine du putsch
avorté de mi-juillet, a annoncé le ministre de l'Intérieur, Suleyman
Soylu.
Les 28 élus démis de leurs fonctions ont été remplacés par des
administrateurs proches du parti au pouvoir, a précisé le ministre dont
les propos ont été reproduits par l'agence de presse Dogan.
Les mairies ne peuvent être contrôlées plus longtemps par "les
terroristes ou leurs chefs qui donnent des instructions de Qandil
(bastion du PKK en Irak)", a estimé M. Soylu.
L'organisation du PKK - considérée par Ankara et ses alliés
occidentaux comme un groupe "terroriste" - et l'armée turque ont rompu
il y a un an un fragile cessez-le-feu et repris les hostilités,
entamées en 1984.
Les mairies concernées sont situées en grande partie dans des régions
du sud-est de la Turquie et peuplées en majorité de Kurdes. Certaines
d'entre elles, telles Sur et Silvan dans la région de Diyarbakir,
Nusaybin dans celle de Mardin, sont connues pour abriter des centres de
la rébellion kurde du PKK.
24 des 28 maires sont accusés d'avoir des liens avec la milice kurde et
les quatre autres avec la confrérie güleniste, a dit le ministre de
l'Intérieur, précisant que 12 d'entre eux étaient déjà emprisonnés.
Cette réorganisation a été mise en oeuvre dans le cadre de l'état
d'urgence décrété après la tentative de coup d'Etat du 15 juillet.
"C'est une violation des droits de l'homme" et des "traités
internationaux", a réagi le parti HDP (Parti démocratique du peuple,
prokurde) dans un communiqué. "Il n'y a pas de différences entre
bombarder un Parlement élu par le peuple et déloger des élus
municipaux" désignés en 2014, a-t-il estimé.
Dans la nuit du 15 au 16 juillet, au moment de la tentative de putsch en Turquie, le Parlement turc avait été bombardé à Ankara.
Le HDP a invité le gouvernement à cesser de "profiter" de la situation
qui prévaut depuis le 15 juillet, avertissant que ces évictions de
maires élus pourraient "amplifier les tensions dans la région".
Des échauffourées ont éclaté entre manifestants, rassemblés devant les
mairies d'Hakkari et de Suruç, dans la région de Sanliurfa, et
policiers peu après l'annonce de la décision des autorités turques.
A Diyarbakir, les forces de l'ordre ont fait usage de canons à eau pour
déloger les contestataires, selon un journaliste de l'AFP.
"Etre élu ne donne pas le droit de commettre un crime", a répondu sur
le réseau social Twitter le ministre de la Justice Bekir Bozdag,
balayant les critiques sur une carence démocratique.
Dans un communiqué, l'ambassade des Etats-Unis s'est dite "préoccupée
par les affrontements dans le sud-est de la Turquie", tout en affirmant
que "la Turquie a le droit de se défendre" face au "terrorisme" et en
espérant l'organisation de nouvelles élections municipales dans ces
villes. (AFP, 11 Septembre
2016)
Minister vows that 28 municipalities will be ‘seized from PKK’s will’
The administration of 28 local municipalities accused of supporting
terror “will be taken over from the will of the PKK within 15 days,”
Interior Minister Süleyman Soylu stated on Sept. 9.
“With the authorization of the KHK [decree law], the administration of
28 municipalities will no longer be in the hands of terrorists or
Kandil. They will continue under the administration of people who have
absorbed that flag within their hearts,” Soylu said. The Kandil
Mountains are the headquarters of the PKK across the border in northern
Iraq.
Soylu stressed that it was the “government’s duty to intervene in those
who confiscate 80 percent of their employee salaries to send to Kandil.”
The government was given authority to directly appoint trustees to
municipalities in a state of emergency decree announced after the
failed coup attempt of July 15.
According to the decree, the appointment of trustees to municipalities
would be possible if mayors, deputy mayors or members of the municipal
council are suspended on terror charges.
The regulation had previously been included in an omnibus bill in
parliament but was later removed upon the opposition’s reaction.
(hurriyetdailynews.com, Sept 9, 2016)
Démission surprise du ministre de l'Intérieur en Turquie
Le ministre de l'Intérieur turc Efkan Ala a quitté ses fonctions, a
annoncé mercredi soir le Premier ministre Binali Yildirim, dans une
annonce surprise à la télévision.
M. Ala, considéré comme un proche du président Recep Tayyip Erdogan, a
été remplacé par Suleyman Soylu, ministre du Travail et de la Sécurité
sociale, a précisé le chef du gouvernement.
M. Yildirim a remercié M. Ala pour "ses services" dans son allocution télévisée après avoir rencontré le président Erdogan.
Aucune explication n'a été fournie sur le départ du ministre de l'Intérieur, un poids lourd du gouvernement.
Mais les services du renseignement ont été très critiqués pour leur
incapacité à prévoir le coup d'Etat manqué mené par une faction de
l'armée le 15 juillet et qui a ébranlé le pouvoir du président Erdogan.
M. Ala occupait les fonctions de ministre de l'Intérieur depuis
novembre 2015, mais avait déjà été chargé de ce portefeuille de
décembre 2013 à mars 2015.
Il quitte son poste à un moment où la campagne meurtrière du Parti des
Travailleurs du Kurdistan (PKK) kurde a atteint une nouvelle intensité
dans le sud-est de la Turquie, après la fin d'un cessez-le-feu de plus
de deux ans. (AFP, 31 octobre
2016)
Forces
armées/Armed Forces
Housing Administration to Entirely Block Syrian Border
The Housing Development Administration (TOKİ) will complete the rest of
the wall whose 200 km has been completed. A wall will have been built
on the 911-km Syrian border when it is completed.
Speaking to Star, Hürriyet and Milliyet dailies, TOKİ President Ergün Turan said:
“The Ministry of National Defense (MSB) and governorships had closed
200 km of the Syrian border. As TOKİ we have made a tender of 200 km
and we are in preparation of other 400 km.
“We have been continuing with our work of ‘putting up the wall’ for
15-20 days. We will have it completed the border wall of 700 km in five
months.
“Increasing the border security with Syria has become crucial with
respect to our national security. Our border will be more secure as the
wall is completed”.
As to the specifications of the wall, Turan stated that the concrete
wall will be of 3-meter high and 2-meter wide and that razor wire will
be placed on the wall.
Third longest wall after China and Israel
When the wall is completed, it will be the third longest wall after the
Great Wall of China with the length of 3,460 km and Israeli-Palestinian
wall of 1,120 km.
There is a 455-km wall on US-Mexican border. One of pledges of
president candidate, Donal Trump is to close the whole border with a
wall.
(BIA, September 28, 2016)
10 morts dans deux attaques attribuées aux rebelles kurdes
Dix membres des forces de sécurité turques ont été tués et sept autres
ont été blessés lundi dans deux attaques attribuées aux rebelles du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est de la
Turquie, selon la presse.
A Uludere, dans la province de Sirnak (sud-est de la Turquie), six
soldats ont été tués et un septième blessé "lors d'un échange de tirs
avec le PKK" près d'un point de contrôle aux abords d'une prison, a
rapporté en fin d'après-midi l'agence de presse Dogan.
La région de Sirnak, frontalière de l'Irak, est le théâtre
d'affrontements réguliers entre la rébellion du PKK et l'armée turque.
Plus tôt dans la journée, quatre soldats turcs ont été tués et six
autres blessés dans une attaque attribuée au PKK, cette fois dans la
région de Mardin (à l'ouest de Sirnak).
"Deux soldats et deux gardiens de village (recrutés pour combattre les
rebelles kurdes) ont été tués, et six autres personnes ont été blessés
dans une attaque à la bombe survenue dans la province de Mardin", selon
l'agence progouvernementale Anadolu.
"Une bombe dissimulée par les terroristes du PKK sur la route reliant
Kiziltepe à Derik dans la province de Mardin a explosé au passage du
véhicule des forces de sécurité", a précisé l'agence.
L'armée turque a entamé dans la foulée une opération pour "retrouver
les terroristes en fuite" dans la région de Mardin, a ajouté Anadolu.
Le PKK, considéré comme une "organisation terroriste" par Ankara et ses
alliés occidentaux, est en guerre depuis 1984 contre l'Etat turc. Les
combats, qui ont fait plus de 40.000 morts, ont repris il y a un an
après une fragile trêve de plus de deux ans.
L'armée turque a annoncé avoir "neutralisé huit membres du PKK"
dimanche au cours d'une opération aérienne et terrestre menée dans la
province de Hakkari, près de la frontière avec l'Irak.
Selon l'armée turque, 320 militants du PKK ont été tués dans cette
province en quelques semaines, selon l'agence Anadolu. Un chiffre qui
n'a pas pu être vérifié de source indépendante.
(AFP, 26
Septembre
2016)
Neuf blessés dans le sud-est par des tirs de roquette venant de Syrie
Neuf personnes, dont cinq enfants, ont été blessées jeudi à Kilis, dans
le sud-est de la Turquie, par deux roquettes tirées depuis une zone
sous le contrôle du groupe Etat islamique (EI) en Syrie, selon
plusieurs médias turcs.
La première roquette qui s'est abattue sur la ville de Kilis a blessé
"sept personnes, dont six enfants et un adulte", a annoncé le
gouverneur de Kilis Ismail Catakli, cité par des médias turcs.
Un des blessés, âgé de 34 ans, "était dans un état grave", a affirmé
l'agence de presse Dogan, précisant que "le plus jeune a 10 mois et le
plus grand, 13 ans".
Toutes les personnes blessées sont des réfugiés syriens, qui
constituent plus de la moitié de la population de la ville de Kilis.
Le premier projectile, tombé sur le marché de la ville, avait provoqué des scènes de panique, selon Dogan.
Quelques heures plus tard, une seconde roquette tirée depuis la Syrie
sur Kilis a blessé deux autres personnes - une de nationalité turque,
l'autre syrienne -, selon la chaîne de télévision turque NTV.
Dans un communiqué, l'armée turque a annoncé avoir riposté par des tirs
d'obus à 64 reprises contre les jihadistes de l'EI, et par des frappes
aériennes sur deux positions de l'EI en Syrie, d'où les roquettes ont
été lancées.
"Plusieurs terroristes de Daech (acronyme arabe de l'EI, ndlr) ont été neutralisés", a ajouté l'armée turque.
Ces tirs de roquettes surviennent près d'un mois après le début de
l'offensive militaire "Bouclier de l'Euphrate" lancée par la Turquie le
24 août pour chasser de la frontière les jihadistes de l'EI et les
rebelles kurdes.
Depuis plusieurs mois, la province de Kilis essuie de nombreux tirs de
roquette, attribués par les autorités turques à l'EI. Selon un dernier
bilan, 22 personnes - dont plus de la moitié était des réfugiés syriens
- sont mortes dans ces tirs. (AFP, 22 Septembre
2016)
Trois soldats turcs tués dans des combats avec les combattants kurdes
Trois soldats turcs ont été tués samedi matin dans des combats avec les
rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le
sud-est du pays, non loin de la frontière avec l'Irak, a annoncé
l'agence de presse progouvernementale Anadolu.
Les combats ont éclaté dans le village d'Agacdibi, de la province
d'Hakkari, après que "les forces de sécurité ont riposté aux tirs des
membres de l'organisation terroriste séparatiste", a indiqué le bureau
du gouverneur, cité par l'agence Anadolu.
Quatre soldats turcs ont été blessés, a ajouté le gouvernorat,
précisant que les opérations pour chasser les militants du PKK se
poursuivaient.
Au cours d'une visite dans la province d'Agri (est de la Turquie, le
Premier ministre Binali Yildirim a martelé que les opérations
militaires pour évincer le PKK se poursuivraient "sans pause", selon
des images diffusées à la télévision turque.
La Turquie, et ses alliés occidentaux, considèrent le PKK comme une "organisation terroriste".
La résurgence des combats entre les rebelles kurdes et l'exécutif turc,
depuis la fin d'un fragile cessez-le-feu il y a un an, ont fait des
centaines de morts en particulier dans le sud-est de la Turquie, région
à majorité kurde. Depuis 1984, ce conflit a fait plus de 40.000 morts. (AFP, 17 Septembre
2016)
HRW accuse l'armée turque et les rebelles
Human Rights Watch (HRW) a affirmé jeudi que 24 civils avaient été tués
dans des frappes turques fin août en Syrie, accusant Ankara de ne pas
avoir correctement identifié sa cible et les rebelles kurdes de s'être
cachés parmi les civils.
HRW se référait à une frappe menée le 28 août lors de l'offensive
turque dans le nord de la Syrie baptisée "Bouclier de l'Euphrate" pour
y chasser le groupe Etat islamique ainsi que les rebelles kurdes.
Le bureau du Premier ministre turc avait ce jour-là fait état de la
mort de "25 terroristes" du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK)
et de sa branche syrienne, le PYD, assurant que les forces turques
avaient pris "toutes les dispositions nécessaires pour que les civils
vivant sur la zone ne subissent aucune perte".
Mais HRW affirme que la frappe turque a coûté la vie à "24 civils, dont
6 enfants" et qu'"entre 10 et 15 combattants qui s'étaient cachés parmi
les civils ont également été tués".
"Les informations disponibles laissent croire que les deux camps
(Ankara les et rebelles kurdes, Ndlr) auraient dû faire davantage pour
minimiser les pertes civiles en tenant compte des lois de la guerre", a
estimé l'organisation de défense des droits de l'Homme.
Selon des résidents locaux cité par HRW, l'armée turque a frappé des
membres des Forces démocratiques syriennes (FDS, composées
essentiellement de rebelles kurdes) "qui venaient de débarquer de leurs
véhicules militaires près de bâtiments résidentiels où une quarantaine
de personnes s'étaient abrités des combats à proximité".
L'attaque est survenue près du village de Suraysat, à 12 kilomètres au
sud de la ville syrienne de Jarablos, qui a été reprise des jihadistes
du groupe EI quelques heures après le début de l'offensive turque.
"La mort de ces 24 civils aurait pu être évitée si les combattants des
Forces démocratiques syriennes ne s'étaient pas positionnés dans des
bâtiments où se trouvaient les civils et si les forces turques avaient
fait ce qu'il fallait pour vérifier si des civils étaient présents sur
les lieux", a estimé Ole Solvang, directeur adjoint de la division
Urgence à HRW.
Quant aux FDS, ils n'auraient pas dû se positionner dans ce complexe
résidentiel "sans avoir fait évacuer les civils vers une autre zone", a
estimé l'ONG. (AFP, 15 Septembre
2016)
Trois soldats turcs tués dans une attaque attribuée à l'EI
Trois soldats turcs ont été tués vendredi dans le
nord de la Syrie dans une attaque contre leur char menée par des
jihadistes du groupe Etat islamique (EI), a annoncé l'armée turque dans
un communiqué diffusé par la télévision.
Cette attaque, au cours de laquelle un quatrième
soldat a été blessé, survient trois jours après la mort de trois autres
militaires dans la première attaque meurtrière menée par l'EI contre
l'armée turque depuis le début de son offensive dans le nord de la
Syrie le 24 août.
L'EI a revendiqué l'attaque dans un communiqué
diffusé sur les comptes jihadistes sur Twitter. Le groupe a affirmé que
ses combattants avaient "détruit" le char turc alors qu'il avançait
vers la localité de Tal al-Hawa dans la province d'Alep.
Le but de cette opération sans précédent est de
chasser de la zone frontalière en Syrie les jihadistes de l'EI mais
aussi les milices kurdes.
L'armée turque a annoncé avoir bombardé à l'aide de
l'artillerie à 41 reprises 15 cibles relevant de l'EI et détruit quatre
bâtiments occupés par des jihadistes dans des frappes aériennes.
Fort des succès enregistrés ces dernières semaines
contre l'EI, qui a notamment été chassé de son bastion de Jarablos, la
Turquie évoque avec insistance depuis quelques jours la possibilité de
mener, avec un soutien américain, une offensive pour déloger l'EI de
Raqa, sa "capitale" en Syrie.
Vendredi, le chef de la diplomatie turque Mevlut
Cavusoglu a estimé qu'une telle opération, qui pourrait aussi viser
Mossoul, le fief irakien de l'EI, ne pourrait réussir sans soutien
aérien.
"Avec le soutien aérien des forces de la coalition
et l'aide de nos forces spéciales, une opération à Mossoul et Raqa pour
nettoyer ces zones de Daech (acronyme arabe de l'EI), sera une
réussite", a déclaré M. Cavusoglu, lors d'une conférence de presse
conjointe avec le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, en
visite depuis jeudi soir à Ankara.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait dit
mercredi s'être entretenu avec son homologue américain Barack Obama, en
marge du G20 en Chine, et poursuivre les discussions pour "faire le
nécessaire" et chasser l'EI de Raqa. (AFP, 9 Septembre
2016)
Le groupe jihadiste (EI) a
été chassé de la frontière
turque en Syrie
Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a
été chassé des dernières positions qu'il tenait le long de la frontière
turque en Syrie, alors que le régime syrien assiégeait de nouveau les
quartiers rebelles d'Alep.
Sur le front diplomatique, les Etats-Unis et la Russie ont échoué lundi
à trouver un accord sur la Syrie au cours de négociations en marge du
G20 à Hangzhou (est de la Chine), a indiqué un diplomate américain.
Après une première rencontre infructueuse la veille, le chef de la
diplomatie américaine John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov
ont mené de nouveaux pourparlers lundi, selon ce diplomate, sans
réussir à surmonter les divergences persistantes qui opposent sur ce
dossier Washington et Moscou.
"Depuis Azaz jusqu'à Jarablos, notre (bande frontalière) de 91 km a été
totalement sécurisée. Toutes les organisations terroristes ont été
chassées", a annoncé dimanche le Premier ministre turc Binali Yildirim.
Un peu plus tôt, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH)
avait affirmé que l'EI avait "perdu tout contact avec le monde
extérieur après avoir perdu les derniers villages frontaliers entre la
rivière Sajour et (le village d')Al-Raï", dans le nord du pays.
Il s'agit d'un succès majeur pour Ankara, qui a lancé fin août une
opération militaire dans le nord syrien visant à la fois l'EI et les
milices liées au parti kurde syrien PYD.
La perte de cette zone frontalière prive l'EI de points de passage pour
ses recrues et son approvisionnement depuis la Turquie, même si
l'organisation ultraradicale sunnite contrôle encore de larges pans de
territoires en Syrie et en Irak.
- Raids aériens massifs -
Au sud d'Alep, "les forces armées (syriennes), en coopération avec
leurs alliés, ont pris (dimanche) le contrôle total de la zone des
académies militaires et nettoient les dernières poches de terroristes
dans le secteur", a affirmé une source militaire citée par la
télévision officielle.
Le régime syrien désigne comme "terroristes" tous les groupes qui
luttent contre lui, qu'ils soient classés comme modérés, islamistes ou
jihadistes.
Selon cette même source, cette prise de contrôle a permis de couper
l'unique route d'approvisionnement entre le sud de la province d'Alep
et les quartiers de la ville contrôlés par les rebelles, ouverte il y a
un mois par les insurgés après leur prise du quartier de Ramoussa.
"Les quartiers est d'Alep sont de nouveau complètement assiégés", a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.
Ce succès du régime été rendu possible grâce à des raids massifs de
l'aviation russe sur les positions rebelles, selon l'Observatoire.
Ancienne capitale économique et deuxième ville du pays, Alep est
divisée depuis quatre ans entre quartiers rebelles à l'est et
pro-régime à l'ouest et constitue un enjeu majeur du conflit complexe
qui déchire la Syrie depuis 2011.
- 'Les Russes ont reculé' -
A Alep, le régime a ainsi effacé sa défaite du 6 août. Ce jour-là, les
rebelles, aidés du Front Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra ayant renoncé
à son rattachement à Al-Qaïda), avaient chassé les forces loyalistes du
sud de la ville et brisé le siège imposé depuis le 17 juillet à leurs
quartiers.
Depuis cette date, l'armée syrienne, appuyée par les supplétifs des
Forces de défense nationale (FND), des combattants chiites iraniens et
du Hezbollah libanais, ainsi que par des frappes de l'aviation russe,
n'ont eu de cesse de reprendre les positions perdues.
Ce nouvel épisode dans la bataille d'Alep survient alors que les
États-Unis, qui appuient les rebelles, et la Russie, alliée du régime,
n'ont pu se mettre d'accord pour réduire la violence qui a fait en cinq
ans plus de 290.000 morts et jeté hors de chez elle plus de la moitié
de la population.
Washington avait accusé dimanche Moscou d'avoir "fait marche arrière"
sur certains points dans ses négociations sur la Syrie, rendant
impossible dans l'immédiat un accord de coopération entre les deux
puissances.
"Les Russes ont reculé sur des points où nous pensions pourtant nous
être mis d'accord, donc nous nous retournons vers nos capitales
respectives pour consultation", avait déclaré sous couvert d'anonymat
un haut responsable du département d'Etat en marge du sommet du G20 à
Hangzhou. (AFP, 5 Septembre
2016)
L'armée turque bombarde des positions du PKK dans l'est
L'armée turque a intensifié ce week-end ses
opérations contre les rebelles kurdes en bombardant dix positions du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans l'est de la Turquie, au
moment où Ankara poursuivait ses opérations en Syrie voisine.
Ces nouvelles frappes interviennent quelques heures après la mort de 22
soldats turcs et d'un vigile dans des affrontements avec le mouvement
indépendantiste kurde dans la même région orientale.
Samedi soir, les avions turcs ont détruit quatre positions du PKK près
de Cukurca, dans la province de Hakkari (sud-est) près de la frontière
irakienne, a indiqué l'agence progouvernementale Anatolie, citant des
sources de sécurité.
Six autres positions du PKK ont été bombardées dans la région du Mont
Tendurek, entre les provinces de Agri et Van (est), a-t-elle ajouté de
même source.
Dans un communiqué, l'armée a indiqué avoir "neutralisé" 100 militants
du PKK lors d'affrontements avec ses forces samedi, sans préciser
combien de ces hommes avaient été tués ou blessés. Selon l'agence
privée Dogan, la plupart des rebelles kurdes se sont retranchés dans le
nord de l'Irak, où sont situées les bases arrières du PKK.
Le PKK, considéré comme une organisation "terroriste" par la Turquie,
les Etats-Unis et l'Union européenne, mène régulièrement des attaques
contre les forces de sécurité turques, qui ont fait des dizaines de
morts depuis qu'un cessez-le-feu entre les rebelles et les forces
turques a pris fin en 2015.
Plus de 40.000 personnes ont été tuées depuis le début du conflit en 1984.
- Appel à la 'solidarité' -
La Turquie a récemment intensifié sa lutte contre les combattants
kurdes, en lançant le 24 août l'opération militaire "Bouclier de
l'Euphrate" dans le nord de la Syrie, visant à la fois le groupe
jihadiste Etat islamique (EI) et les milices liées au PYD (Parti de
l'union démocratique), considéré par Ankara comme la branche syrienne
du PKK.
Dimanche, en marge du sommet du G20 en Chine, le président turc Recep
Tayyip Erdogan a appelé les pays de l'Otan - dont la Turquie est membre
- à partager une position commune sur toutes les organisations
"terroristes".
"Il n'y a pas de bon ou de mauvais terroriste. Toutes les formes de
terrorisme sont mauvaises, toutes sont un fléau et nous devons nous
dresser contre elles", a-t-il déclaré après une rencontre avec son
homologue américain Barack Obama.
M. Erdogan a également répété son souhait d'éviter la formation d'une
zone autonome continue le long de la frontière turco-syrienne par les
milices kurdes, appelées à plusieurs reprises par la Turquie à se
retirer à l'est de l'Euphrate.
"Pour éviter ce couloir de la terreur, les forces de la coalition
doivent se montrer solidaires de la Turquie dans cette lutte. Je crois
que nous remporterons ce combat", a affirmé le président turc, ajoutant
que la lutte d'Ankara contre l'EI, le PKK et les YPG (Unités de
protection du peuple kurde, branche armée du PYD) en Syrie se
poursuivrait.
Après avoir ouvert samedi un nouveau front chez son voisin en envoyant
des chars dans le village syrien d'Al-Raï, l'armée turque a bombardé
dans la nuit de samedi à dimanche quatre cibles de l'EI, selon un
communiqué diffusé par des agences progouvernementales.
Une cible du groupe ultraradical sunnite a été détruite près du village
d'Al-Raï, tandis que trois autres positions ont été bombardées près de
la localité de Jarablos, récemment reprise à l'EI par des rebelles
pro-Ankara.
Dimanche, les combats contre l'EI se poursuivaient au sud d'Al-Raï,
selon la télévision turque NTV. Aucun affrontement avec des forces
pro-kurdes n'avait toutefois été recensé, selon l'Observatoire syrien
des droits de l'Homme. (AFP, 4 Septembre
2016)
Des chars turcs ont ouvert un nouveau front en Syrie
La Turquie a envoyé de nouveaux chars samedi dans le village syrien
d'Al-Rai pour combattre les jihadistes du groupe Etat islamique,
ouvrant un autre front depuis le début de son intervention en août
contre l'EI.
Une vingtaine de chars sont entrés peu après midi dans le village
depuis la province frontalière de Kilis, pour soutenir militairement
des rebelles de l'opposition syrienne, après avoir déjà chassé les
jihadistes de plusieurs villages du nord de la Syrie lors de son
opération "Bouclier de l'Euphrate" lancée le 24 août, a précisé
l'agence de presse progouvernementale Anatolie.
Au cours des derniers jours, les rebelles avaient progressé rapidement,
reprenant à l'EI plusieurs zones frontalières, avec le soutien de
l'artillerie turque et des frappes aériennes de la coalition
internationales dirigée par les Etats-Unis.
Et selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les
rebelles soutenus par Ankara ont également repris samedi trois villages
près de la frontière.
Au moins 20 chars turcs, cinq blindés de transport de troupes, des
camions et autres véhicules blindés ont franchi la frontière, a précisé
l'agence privée Dogan.
Pendant cette nouvelle opération terrestre, des cibles de l'EI étaient visées par des tirs d'obus, selon Dogan.
Ces derniers mois, le village d'Al-Rai a régulièrement été pris et repris successivement par l'EI et les rebelles.
Le 24 août, à 60 km de là, des rebelles syriens pro-Ankara avaient
repris Jarablous à l'EI à la faveur d'une offensive éclair lancée dans
le cadre de "Bouclier de l'Euphrate".
Cette opération, la plus ambitieuse menée par Ankara en Syrie depuis le
déclenchement du conflit qui a fait plus de 290.000 morts en cinq ans,
vise à la fois à neutraliser le groupe jihadiste et à empêcher
l'avancée des milices kurdes, notamment les YPG (Unités de protection
du peuple kurde). Ankara les qualifie de "terroristes" liés aux
séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) du sud-est de
la Turquie.
Ahmed Othman, un commandant du groupe rebelle pro-turc Sultan Murad, a
affirmé à l'AFP que son groupe était actuellement "positionné sur deux
fronts à Al-Rai, au sud et à l'est du village, afin d'avancer vers les
villages qui ont été libérés de l'EI, à l'ouest de Jarablous".
Selon lui, il ne s'agit que de la première phase prévue: "Nous voulons
débarrasser la zone frontalière entre Al-Rai et Jarablous de l'EI,
avant de progresser vers le sud vers Al-Bab", le dernier bastion de
l'EI près d'Alep, "et Mindjeb", contrôlé par des forces pro-kurdes.
Après le succès des combattants kurdes et arabes qui ont libéré Mindjeb
de l'EI, cette coalition a annoncé vouloir avancer pour relier leurs
deux autres "cantons" dans le nord de la Syrie, Kobane et Afrine.
Mais le président turc Recep Tayyip Erdogan a prévenu vendredi que la
Turquie ne permettrait pas au groupe de créer un "couloir terroriste".
Ankara, en conflit avec le PKK sur son propre territoire, veut empêcher
les Kurdes syriens de former une zone autonome continue le long de sa
frontière avec la Syrie voisine, exigeant notamment qu'ils se retirent
plus à l'est.
Vendredi, le président Erdogan a assuré que les combattants kurdes
syriens ne s'étaient pas retirés à l'est de l'Euphrate, réfutant les
déclarations des Etats-Unis selon lesquelles les YPG avaient traversé
le fleuve.
Ces affrontements inquiètent Washington, allié de la Turquie et des
milices kurdes qu'ils considèrent comme un allié efficace contre les
jihadistes. (AFP, 3 septembre 2016)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
La mode islamique a le vent en poupe en Turquie
Le mannequin ajuste ses vêtements, esquisse un sourire en regardant
l'objectif et tient sa tête droite dès que l'appareil photo crépite.
Rien de plus normal pour des photos de mode dans une grande ville
européenne. Mais dans cet atelier d'Istanbul, l'exercice est différent.
Point de robes qui épousent les courbes du corps: ici les modèles
vantent une mode islamique glamour à sa façon, avec robes larges et
foulards sur les cheveux.
En Turquie, pays majoritairement musulman, cette industrie conciliant
mode et valeurs religieuses connaît un succès croissant, dans une
conjoncture favorisée par l'agenda islamo-conservateur du Parti de la
Justice et du développement du président Recep Tayyip Erdogan.
Plus largement, le marché de la mode islamique pourrait, selon le
Conseil de la mode islamique et du design (IFDC) basé à Dubai,
avoisiner les 500 milliards de dollars d'ici quelques années, soit plus
de 445 milliards d'euros.
Dans l'atelier situé sur la rive asiatique d'Istanbul, les mannequins,
maquillées et le port élégant, s'efforcent de mettre en valeur les
vêtements qu'elles portent sans rien montrer de leur corps, hormis le
visage et les mains. Au menu du jour: tuniques longues et robes de
soirée brillantes assorties de hauts talons. Les coupes sobres mais les
couleurs sont vives.
- Ventes de burkinis en hausse -
Les photos seront publiées dans le catalogue de Modanisa, un site turc
de vente en ligne dédié à la mode islamique, lancé en 2011 et devenu en
quelques années l'un des poids lourds du secteur.
Modanisa référence 30.000 produits de 300 marques - tenues
quotidiennes, vêtements de sport, robes du soir, chaussures,
accessoires... - et livre dans 75 pays.
"Autrefois, une jeune femme (voilée) de 25 ans portait les mêmes habits
qu'une femme de 50 ans", parce qu'il n'y avait pas d'alternative,
affirme à l'AFP le PDG de l'entreprise, Kerim Ture.
C'est pour changer la donne que Modanisa est né, dit-il.
Le site vend, entre autres, des maillots de bain entièrement couverts,
ces burkinis au coeur d'une vive polémique en France où certaines
villes ont tenté de les interdire avant que des juges ne s'y opposent.
Une section entière du site est consacrée à ces maillots, vendus entre
27 et 99 euros.
Pour M. Ture, en porter "est un choix et non un symbole". "Je ne
comprends pas comment un pays dont la liberté est l'un des piliers peut
s'opposer aux maillots de bains islamiques", ajoute-il, affirmant que
les commandes de burkinis depuis la France ont augmenté de 15 à 20%
depuis que la polémique a éclaté et que les projecteurs ont été braqués
cet été sur ce vêtement.
- 'Istanbul va donner le ton' -
Istanbul, qui ambitionne de devenir une plaque-tournante pour ce
commerce, a accueilli pour la première fois en mai une "Fashion week"
dédiée à la mode islamique, organisée dans la gare historique de
Haydarpasa.
Selon le styliste Osman Ozdemir, ce secteur est en pleine croissance
depuis plusieurs années, dopé par l'arrivée sur le marché de marques
mondiales. Dolce & Gabbana a notamment lancé cette année une
collection de hijabs et abayyas destinée à une clientèle musulmane au
Moyen-Orient.
"Je crois qu'Istanbul va donner le ton de la mode islamique", lance M. Ozdemir.
Fin août, le gouvernement turc a autorisé pour la première fois les policières en uniforme à porter le voile.
Pour Franka Soeria, consultante et styliste indonésienne qui a oeuvré
pour organiser la Fashion Week d'Istanbul, la mode islamique n'a pas
pour but d'inciter les femmes à se couvrir mais à s'affirmer dans leur
propre style vestimentaire.
"Notre message consiste à dire que nous sommes pudiques et que nous
aimons nous couvrir, mais que nous aimons aussi la mode. C'est notre
style, il faut l'accepter", dit Mme Soeria, qui porte un voile noir.
- 'Pas comme ma mère' -
Dans le quartier de Fatih, les boutiques de mode islamique s'enchaînent
et de nombreux panneaux publicitaires vantent les vêtements couvrants.
"Je me suis couvert la tête il y a trois ans mais je ne voulais pas
m'habiller comme ma mère", confie à l'AFP Seyma, 16 ans, rencontrée au
marché. "Aujourd'hui, je trouve tous les vêtements que je veux".
Des touristes des pays arabes viennent grossir la clientèle à Istanbul.
"Je trouve de tout, des robes pour tous les jours, des pantalons, des
T-shirts et beaucoup d'autres choses. Je viens avec rien et j'achète
tout ici", affirme Dalia, une jeune Saoudienne faisant ses emplettes.
Mais cette tendance vestimentaire a ses détracteurs, qui estiment que
la mode, même pudique, est incompatible avec les préceptes de l'islam.
"L'islam prêche pour une identité musulmane vertueuse et une
consommation dictée par le besoin. Mais la mode c'est tout le
contraire, elle crée un cercle vicieux qui incite à une consommation à
outrance", affirme Hulya Sekerci, de l'association conservatrice
Ozgur-Der. "Et les vêtements conçus selon cette mode sont incompatibles
avec notre façon de nous couvrir. C'est pour cela que nous sommes
contre la mode et les défilés".
Hakan Yaldiz, professeur de sciences politiques à l'université du
Bosphore à Istanbul, est lui sceptique sur la créativité de la mode
islamique. "C'est souvent de la pure imitation: les stylistes ne font
que prendre une robe normale pour en couvrir le décolleté et la rendre
conforme aux normes islamiques", dit-il. "Il faudra attendre au moins
vingt ans pour savoir si un Versace de la mode islamique émergera". (AFP, 29
Septembre
2016)
New ‘Ottoman Party’ founded in Turkey
A new political party called the “Ottoman Party” has been founded in Turkey with the slogan “Turkey is the Leader.”
The party features Arabic words on its emblem and aims to “participate
in the next elections by forming organizations in a short period of
time.”
“Nothing will be the same. We will place everything in an institutional
structure,” the head of the party, İbrahim Ünye, said, adding that they
would “change politics in Turkey.”
“In the near future, we will have a camp, complete our training and
announce our projects. We will reach the furthest point of our country.
We will knock on every door and won’t leave a hand that wasn’t shaken
and a heart that wasn’t entered,” he also said.
Noting that members of the Ottoman Party are “from the heart of Muslim
Turkish society,” Ünye said they were creating projects for “the
Muslims in Turkey and the world.”
“We will cultivate all of the soil that our ancestors graced under the
name of Turkish-Islamic unity. No one will be able to fool around on
Muslim soil,” he added.
A total of 30 people can gather and found a party in Turkey, according to the law on political parties.
(hurriyetdailynews.com, Sept 5, 2016)
Le Qatar s'affiche en allié indéfectible de la Turquie d'Erdogan
Pendant les heures d'incertitude ayant suivi la tentative de coup
d'Etat du 15 juillet en Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan a
très vite reçu un appel de soutien d'un leader étranger.
A l'autre bout du fil, l'émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al-Thani, lui a
apporté un appui indéfectible, a raconté M. Erdogan lui même aux médias
turcs.
"C'était un signe important de soutien politique à un moment où la
situation en Turquie était encore très incertaine", commente Kristian
Coates Ulrichsen, de l'Université Rice. "Et il contrastait fortement
avec les déclarations tièdes des capitales occidentales pendant ou
après la tentative de coup d'Etat".
De telles déclarations ont alimenté la suspicion du régime Erdogan à
l'égard de certains pays occidentaux. Le président turc s'est en même
temps empressé de remercier le Qatar.
La proximité entre le Qatar et la Turquie est ancienne. Les deux pays
soutiennent les Frères musulmans et veulent le départ du président
syrien Bachar al-Assad. Ils entretiennent en outre de bons rapports
économiques et une étroite collaboration militaire.
A l'inverse de ses homologues qui ont fui Doha en ce mois d'août chaud
et moite, l'ambassadeur de Turquie Ahmet Demirok a brillé par sa
présence.
Après la tentative de putsch, il a tenu une conférence de presse pour
rassurer la communauté de 8.000 Turcs vivant au Qatar sur la situation
et pour remercier le pays-hôte.
Il a accueilli plus tard dans un grand hôtel de Doha une soirée
coorganisée avec la Chambre de commerce turque pour souligner les liens
économiques forts entre les deux pays.
"Nous avons une relation très fortes avec le Qatar", déclare M. Demirok
à l'AFP. "Nous n'avons pas de contentieux historique, nous avons des
similitudes culturelles et la relation entre nos dirigeants est
excellente".
Le "flirt" s'est poursuivi avec le vice-premier ministre turc Omer
Faruk Korkmaz qui a tressé des louanges à l'émir du Qatar dans une
interview au quotidien Al-Sharq de Doha.
Le 24 août, Doha et Ankara ont signé un accord de jumelage le jour même
où une société turque remportait un contrat de deux milliards de
dollars pour construire une autoroute à 10 voies dans le nord du Qatar.
Le 27 août, le groupe de télévision BeIN du Qatar annonçait la rachat
du bouquet turc Digiturk, en évoquant "la plus grosse acquisition de
son histoire".
- Une alliance qui dérange -
Au niveau économique, les deux pays profitent d'un partenariat étroit:
leurs échanges ont atteint fin 2015 plus de 1,2 milliard de dollars
contre 769 millions en 2013, selon des chiffres du gouvernement turc.
Sur le plan politique, le Qatar et la Turquie soutiennent les mêmes
groupes en Libye, les Frères musulmans en Egypte et les mêmes rebelles
en lutte contre le régime en Syrie.
Leur alliance constitue un contrepoids aux autres puissances
régionales, en particulier l'Arabie saoudite et l'Iran, et est vue avec
"suspicion" par les Emirats arabes unis, selon M. Ulrichsen.
La Turquie a une base militaire au Qatar qui abrite jusqu'à 3.000 hommes et plus si "besoin est", a déclaré M. Demirok.
"L'axe Qatar-Turquie repose sur un solide terrain d'entente", relève
Christopher Davidson, spécialiste du Moyen-Orient à l'Université Durham
de Grande-Bretagne. "Les deux pays cultivent l'islam politique à
l'intérieur et à l'extérieur pour servir leurs agendas et se voient en
partenaires dans la lutte contre les puissances rivales, Ryad ou
Téhéran".
Et même si la base militaire est "symbolique", elle donne "un signal
clair à Washington, Téhéran et Ryad qu'Ankara est bien placé pour
prendre en charge le rôle (de garant de la sécurité du Qatar) des
Etats-Unis dans l'avenir si besoin est", ajoute-t-il.
La question reste posée toutefois sur de possibles failles dans cette relation.
"Il faut garder un oeil" sur l'évolution possible de la position turque
sur la Syrie qui semble prête à accepter le maintien au pouvoir du
président Assad à court terme, estime M. Davidson. (AFP, 30 août
2016)
Socio-économique
/ Socio-economic
Erdogan s'en prend à Moody's après l'abaissement de la note de la Turquie
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'en est violemment pris jeudi à
l'agence de notation Moody's, l'accusant d'être corrompue, après
qu'elle a abaissé la note de son pays en catégorie spéculative.
"Abaissez la note de la Turquie comme vous voulez. Cela ne reflète pas
la réalité de la Turquie qui continue d'investir et de croître"
économiquement, a déclaré M. Erdogan dans une allocution devant des
élus locaux à Ankara.
"Il suffit de mettre quelques pièces dans leur poches pour avoir la
notation que l'on souhaite. Ils fonctionnent de cette manière", a-t-il
ajouté.
Moody's a abaissé vendredi de Baa3 à Ba1 la note de la dette à long
terme de la Turquie, jugeant son économie vulnérable aux aléas des
financements extérieurs du fait notamment "des récents développements
politiques imprévisibles", faisant référence à la tentative de coup
d'état de juillet.
Le Premier ministre turc, Binali Yildirim, avait rejeté samedi cet abaissement estimant qu'il n'était "pas impartial".
Le vice-Premier ministre Mehmet Simsek, cité par l'agence
pro-gouvernementale Anadolu, a pour sa part affirmé jeudi que la
Turquie "mérite une meilleure note".
"Nous prenons la notation de la dette au sérieux (mais) ce n'est pas la
fin du monde. Ce n'est pas rien mais ce n'est pas la fin du monde non
plus", a-t-il dit.
La croissance économique au 2e trimestre en Turquie s'est ralentie à
3,1% contre 4,7% au premier trimestre, une tendance baissière qui
devrait se confirmer lors des prochains mois, l'économie subissant
l'impact d'une série d'attentats qui ont frappé le pays et le putsch
manqué contre le président Erdogan à la mi-juillet. (AFP, 29
Septembre
2016)
Le nombre des touristes étrangers en baisse de 38% après le putsch
Le nombre des touristes étrangers en Turquie a baissé de près de 38% en
août par rapport au même mois en 2015, le secteur étant touché de plein
fouet par une série d'attentats et la récente tentative de putsch.
Selon les chiffres publiés par le ministère du Tourisme, 3,18 millions
de touristes ont visité le pays en août, premier mois entier recensé
après le coup d'Etat avorté du 15 juillet.
C'est 37,96% de moins qu'en août 2015.
En juillet, les arrivées étaient en baisse de 36,72% mais la chute la
plus importante cette année a été enregistrée en juin avec 40,86% de
visiteurs étrangers en moins par rapport au même mois de l'année
dernière.
Le secteur du tourisme, qui représentait 4,4% du PIB de la Turquie en
2015, générant 35,1 milliards de dollars, a été frappé de plein fouet
cette année par une série d'attentats attribués aux jihadistes du
groupe Etat islamique ou revendiqués par la rébellion kurde.
Et en juillet, une faction dissidente au sein de l'armée a tenté de
renverser le président Recep Tayyip Erdogan qui a déclenché à la suite
de ce putsch avorté de vastes purges dans l'administration et les
services de sécurité.
Malgré la récente normalisation des relations entre Ankara et Moscou
après une grave crise diplomatique, le nombre des touriste russes a
accusé en août une baisse de 83,63% comparé à août 2015. Leur nombre
devrait toutefois augmenter en septembre grâce à la reprise de vols
charters russes à destination de la Turquie.
Les seuls visiteurs étrangers dont le nombre a augmenté, doublant même
par rapport à août 2015, sont les Saoudiens avec plus de 124.000
arrivées contre 62.000 seulement sur la même période en 2015. (AFP, 29
Septembre
2016)
Turquie: après l'euphorie, le coup de froid s'abat sur l'économie
La Turquie a beau fulminer après l'abaissement de sa note par l'agence
Moody's en catégorie spéculative, il n'en reste pas moins que sa
croissance économique s'essouffle et les conséquences du putsch avorté
de juillet inquiètent les marchés.
Depuis l'arrivée au pouvoir en 2002 de l'AKP, le parti de la Justice et
du développement du président Recep Tayyip Erdogan, le pays
enregistrait de forts taux de croissance annuelle.
En même temps, des millions de Turcs ont vu leurs revenus croître et
dans des régions reculées d'Anatolie des industries florissantes en
germé.
Dans un contexte de crise économique globale, l'économie turque a
surpris même les détracteurs des politiques du président Erdogan en
affichant une bonne santé en 2015 avec un taux de croissance de 4%
avant de faire mentir les scénarios les plus pessimistes prédisant son
effondrement après la tentative de coup d'Etat de la-mi juillet.
Mais déjà avant l'annonce de l'abaissement par Moody's, l'économie avait commencé à montré des signes d'essoufflement.
"Les perspectives de croissance sont faibles. La demande domestique
semble avoir baissé rapidement après la tentative de coup d'Etat, en
raison d'un manque de confiance", explique à l'AFP William Jackson,
économiste spécialiste des marchés émergents de la Capital Economics
basée à Londres.
Selon lui, la croissance turque pourrait tout juste atteindre 2% en
2017. "Il est fortement probable que la croissance sera dans les années
à venir plus faible qu'elle ne l'a été dans la dernière décennie",
ajoute l'expert.
Et l'abaissement de la note par l'agence de notation Moody's la semaine dernière n'est pas de bon augure.
- Défaut de paiement -
Doutant de sa capacité à rembourser sa dette à long terme, Moody's a
abaissé la note turque de Baa3 à Ba1, en raison d'un risque élevé de
défaut de paiement. C'est la deuxième agence après Standard and Poor's,
en juin, à dégrader la note du pays.
Pour justifier sa décision, Moody's a pointé du doigt le niveau élevé
de son déficit et de sa dette extérieure qui, ensemble, représenteront
26% du PIB en 2016 et en 2017.
Concrètement, parmi les secteurs qui ont été particulièrement touchés,
se trouve le tourisme, qui compte pour 4,4% du PIB et pour 15% des
recettes extérieures. En juillet, le nombre de touristes global a
baissé de 36,72%, tandis que ceux venus de Russie s'effondrait de plus
de 93%, selon le ministère du Tourisme.
La multiplication des attentats en Turquie ces derniers mois, tantôt
attribués aux jihadistes du groupe Etat islamique, tantôt revendiqués
par la rébellion kurde, est sans doute responsable de ce déclin, estime
Michael Harris, responsable de recherche à la banque d'investissement
Renaissance Capital.
Sur un volet plus politique, la purge menée par Ankara au lendemain du
putsch avorté, avec l'arrestation ou le licenciement de dizaines de
milliers de personnes dans toute l'administration (magistrature,
éducation, armée, police, etc), pourrait avoir des conséquences
négatives sur la croissance, estime par ailleurs Moody's, qui
s'interroge sur l'"efficacité" de la politique du gouvernement.
Selon Michael Harris, les marchés guettent la fin de l'état d'urgence,
qui devrait s'achever en octobre, trois mois après sa promulgation. "A
long terme, le moindre recul de l'Etat de droit a un impact sur
l'investissement", explique le spécialiste.
"Tant que la confiance des marchés ne sera pas revenue, et que la crise
politique ne sera pas derrière nous, il est plus probable que
l'économie turque va décevoir", prévient-il.
Ulcéré par l'annonce de la dégradation de la note par Moody's, le
gouvernement turc s'est vivement défendu. Le Premier ministre turc
Binali Yildirim a ainsi estimé samedi que Moody's n'était "pas
impartial" et le porte-parole du gouvernement Numan Kurtulmus a jugé
qu'elle relevait d'une "motivation politique".
Cherchant à rassurer, le vice-Premier ministre Mehmet Simsek, figure
appréciée des marchés financiers, a déclaré que les bases de l'économie
turque sont "saines" et qu'elle n'est capable de résister aux crises.
"La meilleure réponse à apporter aux agences de notation", a-t-il jugé
sur Twitter, "c'est d'accélérer les réformes". (AFP, 28
Septembre
2016)
Rentrée scolaire en Turquie marquée par le putsch manqué et les purges
Plus de 18 millions d'élèves turcs ont fait lundi une rentrée scolaire
marquée par le coup d'Etat avorté de juillet et les purges qui ont
suivi, avec un hommage aux "martyrs" et en l'absence de dizaines de
milliers d'enseignants limogés.
"27.715 enseignants ont été licenciés, 9.465 enseignants ont été
relevés de leurs fonctions temporairement" dans le cadre de ces purges,
tandis que "455 autres ont été réaffectés à leurs postes", a annoncé le
vice-Premier ministre Nurettin Canikli lundi soir, à Ankara.
Ils sont soupçonnés par le gouvernement de complicité avec les auteurs
du putsch manqué, où une partie de l'armée a tenté de renverser le
pouvoir, faisant 270 morts et 2.000 blessés.
Comme souhaité par les autorités, les élèves se sont vu remettre une
brochure sur "le triomphe de la démocratie le 15 juillet et en mémoire
des martyrs", un document préparé par le ministère de l'Education, a
constaté un photographe de l'AFP.
A leur arrivée, les élèves ont d'abord observé "une minute de silence
en mémoire des martyrs" et "prié" pour eux, conformément aux
instructions du ministère.
Puis deux clips ont été diffusés. Filmés sur le pont du Bosphore, ils
montrent deux personnes qui "meurent en martyrs" au cours de violences
entre militaires putschistes et citoyens turcs descendus dans la rue
pour s'opposer à la tentative de coup d'Etat.
Une autre montre comment "le peuple n'a fait qu'un seul homme pour
s'opposer au putsch, son courage et sa détermination dans les rues",
avec en fond sonore la voix du président turc Recep Tayyip Erdogan
déclamant l'hymne national.
- "Chaos général" -
Cette vague de purges dans l'administration (magistrats, enseignants,
professeurs d'universités, journalistes, etc.) est destiné pour écarter
toute influence de la confrérie de l'ex-prédicateur Fethullah Gülen,
exilé aux Etats-Unis depuis 1999, et considéré par Ankara comme
l'instigateur du putsch avorté. Des accusations que l'intéressé rejette.
S'adressant au corps enseignant, le Premier ministre turc Binali
Yildirim, en visite dans un établissement scolaire d'Erzincan (est du
pays), les a priés de "ne pas tolérer" dans leurs rangs ceux qui
servent "des organisations terroristes", en référence aux membres de la
confrérie güleniste ou "aux séparatistes" kurdes. "Ne les laissez
surtout pas vivre parmi vous", a-t-il ajouté au cours de cette visite
retransmise à la télévision turque.
"Inquiet", Hüseyin Özev, le président du syndicat des enseignants à
Istanbul, a dit redouter "un chaos général" en l'absence d'anticipation
"du côté du ministère de l'Education".
Les professeurs recrutés à la hâte n'ont ni "préparation" ni "expérience", a dénoncé auprès de l'AFP le syndicaliste.
En réponse, le vice-Premier ministre turc Nurettin Canikli a rétorqué
que "20.000 enseignants" allaient être recrutés d'ici au 10 octobre,
date à laquelle les concours seront clos.
Outre les enseignants présumés avoir des liens avec la confrérie
güleniste, les autorités ont suspendu il y a deux semaines au moins
11.500 enseignants, soupçonnés eux de soutenir les rebelles du Parti
des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation
terroriste par Ankara.
Les écoles concernées se situent majoritairement dans le sud-est du
pays, une région pauvre vivant aux rythmes des combats entre l'armée
turque et les rebelles depuis la rupture d'un fragile cessez-le-feu il
y a un an.
Opposés aux limogeages, une centaine d'élèves ont fait un sit-in non
autorisé à Diyarbakir (ville à majorité kurde dans le sud-est) en
demandant "le retour de (leurs) professeurs". La police a interpellé
une trentaine d'entre eux, et dispersé par la force le rassemblement,
selon un correspondant de l'AFP sur place.
Cigdem, enseignante à Istanbul, et mobilisée contre les purges dans le
corps enseignant, a affirmé que les professeurs ne sont "ni
putschistes, ni terroristes": "Nous sommes enseignants". (AFP, 19 Septembre
2016)
La Turquie restera à l'heure d'été toute l'année
La Turquie a décidé de maintenir en
vigueur toute l'année le régime d'heure d'été qui devait s'achever fin
octobre, pour permettre aux citoyens de "profiter plus longtemps de
l'ensoleillement".
La décision, prise par le ministère de l'Énergie et validée en Conseil des ministres, a été publiée au Journal officiel jeudi.
Les pendules ne devront plus être réglées deux fois par an, en
alternant entre heure d'hiver et heure d'été, pour permettre aux
citoyens de "profiter plus longtemps de l'ensoleillement" la journée,
selon le texte publié au Journal officiel.
"A partir du dimanche 30 octobre à 04H00 (heure locale, ndlr), le
passage à l'heure d'hiver ne sera plus en vigueur", ajoute le texte.
Ainsi, il faudra compter trois heures de plus en Turquie par rapport à
l'heure moyenne de Greenwich (GMT) toute l'année, et deux heures de
plus par rapport aux pays européens en hiver.
La République turque de Chypre du nord (RTCN), autoproclamée dans la
partie nord de l'île méditerranéenne occupée par la Turquie, a annoncé
que le même régime s'appliquerait sur son territoire.
Cette décision va entraîner une situation cocasse: sur la période
hivernale, la partie chypriote-grecque de l'île, au sud, reconnue par
la communauté internationale aura une heure de retard par rapport au
nord turc-chypriote.
Le passage de l'heure d'hiver (de fin octobre à fin mars) à
l'heure d'été (de début avril à fin octobre), instauré dans nombre de
pays, consiste à ajuster les horloges, montres et réveils d'une heure
de plus ou de moins par rapport au fuseau horaire. Ce système a pour
objectif de réaliser des économies d'énergie, en faisant coïncider les
heures d'activité avec l'ensoleillement pour limiter l'utilisation de
l'éclairage artificiel. (AFP, 8 Septembre
2016)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
La Turquie accuse la Belgique de soutien au terrorisme
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavusoglu condamne la
Belgique parce qu'elle tolérerait l'organisation terroriste kurde PKK.
"Je ne sais pas qui elle essaie de tromper, mais nous ne tombons pas
dans ce panneau", a-t-il déclaré.
"La Belgique utilise deux poids, deux mesures quand il s'agit de lutter
contre le terrorisme. Elle prétend qu'elle prend des mesures dans la
lutte contre le terrorisme, mais elle permet au PKK d'organiser un
congrès à Bruxelles. Je ne sais pas qui elle essaie de tromper, mais
nous ne tombons pas dans ce panneau."
C'est en ces termes durs que le ministre turc des Affaires étrangères
Mevlüt Çavusoglu a critiqué le congrès du Parti de l'union démocratique
(PYD) qui a eu lieu à Bruxelles le 24 septembre. Pour le ministre des
affaires étrangères turc, ce parti syrien est "la même organisation que
le PKK", le Parti des travailleurs du Kurdistan qui depuis des années
mène une lutte armée contre les autorités turques. Le congrès consacré
à l'avenir de la Syrie aurait accueilli des membres du PYD, mais aussi
des ténors du PKK. "Ce congrès ne parlait pas de l'avenir de la Syrie",
a fulminé Çavusoglu, membre du parti AK du président Recep Tayyep
Erdogan. "Ils ont tenu ce congrès parce qu'ils veulent fonder un nouvel
état en Syrie du Nord. Ils l'admettent eux-mêmes. Mais la Turquie ne
tolérera jamais un tel état."
Le ministre turc a également exprimé sa fureur au sujet de
l'autorisation accordée au PKK d'installer une tente d'informations
devant les bâtiments de la Commission européenne. Le président turc
avait qualifié cette autorisation d'"hypocrisie pure". Six mois plus
tard, Çavusoglu réitère sa déception. "Le PKK ne défend pas les
véritables intérêts kurdes. Il menace tous ceux qui n'adhèrent pas à
leurs idées marxistes. Manifestement, la Belgique et l'Union européenne
espèrent lutter contre le terrorisme en soutenant des organisations
terroristes. Nous allons continuer à répéter qu'ils se trompent."
Çavusoglu a fait sa sortie après une rencontre avec le ministre
britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson. Il a également
déclaré qu'il lui avait confié une liste d'organisations gülénistes et
d'hommes d'affaires, contre lesquels l'état britannique devrait sévir.
Les autorités turques accusent le prédicateur turc Fetullah Gülen
d'être le mauvais génie de la tentative de coup d'État de juillet
dernier. Johnson a promis d'examiner le "culte" et au besoin de prendre
des mesures.
Pour Johnson, c'était la première visite d'état en Turquie depuis qu'il
a traité le président turc de "baiseur de chèvres" et de "branleur"
dans un poème. Johnson déclare que la bonne entente a pratiquement fait
oublier ce faux pas. "Je suis étonné que personne n'en ait encore
parlé", a-t-il ajouté. (LeVif, 27 sept 2016)
Hypocrisie: Boris Johnson conciliant en Turquie après Brexit
Le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson a assuré
lundi la Turquie de son "soutien", au cours de sa première visite dans
ce pays, quelques mois après avoir fait de son opposition à son
adhésion à l'UE l'un des piliers de sa campagne pour le Brexit.
"L'Europe sait combien la Turquie est cruciale pour notre avenir et, de
toute évidence, nous vous soutiendrons. Nous comprenons le rôle vital
que doit jouer la Turquie et je la soutiens", a déclaré Boris Johnson,
après avoir loué "la générosité" du président turc Recep Tayyip Erdogan
à l'égard des réfugiés, dans des déclarations à la presse lundi soir.
Dans la matinée, le chef de la diplomatie britannique s'était rendu sur
un site où sont garés les camions d'aide humanitaire de l'ONU dans la
région de Gaziantep, frontalière de la Syrie, avant d'aller visiter un
camp de réfugiés syriens dans la localité de Nizip, selon l'agence de
presse Dogan.
La Turquie, opposée au régime de Bachar al-Assad, accueille sur son sol
près de trois millions de personnes qui ont fui la guerre civile.
"Nous allons rester à vos côtés", a poursuivi M. Johnson.
C'est la première fois qu'un ministre britannique se rend en Turquie
depuis le putsch avorté du 15 juillet, à la suite duquel le chef de
l'Etat turc avait exprimé son sentiment d'avoir été peu soutenu par ses
homologues occidentaux.
M. Johnson doit rencontrer à Ankara le président Erdogan, son Premier
ministre Binali Yildirim et se rendre au Parlement turc qui a été
endommagé par des frappes aériennes la nuit de la tentative de coup
d'Etat, selon un communiqué du ministère turc des Affaires étrangères.
Plus de trois mois après le vote en faveur de la sortie de l'UE de la
Grande-Bretagne en juin, la visite de Boris Johnson est inédite aussi
pour le chantre du Brexit qui a répété à de multiples reprises son
opposition à toute adhésion de la Turquie à l'Union européenne.
Les partisans du Brexit avaient notamment été à l'origine d'une affiche
affirmant que la "Turquie (et sa population de 76 millions d'habitants)
est en train de rejoindre l'UE", plaçant ainsi l'immigration au centre
de la campagne.
Sur un ton résolument plus conciliant, M. Johnson a jugé bon de faire
publiquement savoir à Ankara qu'il était "le fier propriétaire" d'une
machine à laver de fabrication turque.
"Nous avons de la chance au Royaume-Uni d'être parmi les principaux
importateurs de produits turcs (...) et je suis le fier propriétaire
d'une jolie machine à laver turque qui fonctionne très bien", a-t-il
déclaré, le plus sérieusement du monde, à l'issue d'un entretien avec
le ministre turc des Affaires européennes Omer Celik.
M. Johnson, dont l'arrière grand-père était un journaliste et homme
politique turc dans les années 1900, avait par ailleurs remporté, en
mai, un "concours de poèmes insultants" envers le président turc,
organisé par un journal britannique.
Les relations entre la Turquie et l'UE se sont tendues ces derniers
mois et la demande d'adhésion de ce pays s'est heurtée aux inquiétudes
grandissantes des Etats membres quant aux dérives autoritaires du
régime du président Erdogan en matière de liberté de la presse et de
droits de l'Homme.
(AFP, 26
Septembre
2016)
La Turquie, "corps nocturne" de la démocratie européenne?
par Etienne Copeaux
La démocratie a-t-elle jamais existé en Turquie? Alors que les
chancelleries et les organisations internationales, après le 15
juillet, rappelaient la "légitimité" d'Erdogan, "élu démocratiquement",
il faut s'interroger sur la nature segmentaire de la démocratie turque,
qui, si elle existe, comporte un vaste "corps nocturne" selon
l'expression d'Achille Mbembe. et puis, la Turquie ne serait-elle pas
le "corps nocturne" de la démocratie européenne?
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Rights Organizations: UN Must Monitor Turkey Closely
NGOs have discussed human rights violations occurring in Turkey, in the
September human rights session of United Nations (UN) 33rd Human Rights
Council, organized in Switzerland’s Geneva province..
In the 5th session, held yesterday (September 19), the NGOs called for
Turkey to respect basic human rights and urged the UN to closely follow
the incidents in Turkey.
According to information on PEN International’s website and a report by
Serkan Demirel from the Dicle News Agency, PEN International, Article
19, La Federation Internatianale des Ligues des Droits de l’Homme
(International Federation for Human Rights / FIDH) and Human Rights
Watch (HRW) stressed the issues of human right violations and freedom
of expression.
“Violations have increased during the State of Emergency”
The increase in human rights violations was stressed in a joint presentation by Article 19 and PEN International.
Freedom of expression organizations drew attention to attacks on press
freedom and Kurdish media, and called for Turkey to respect the freedom
of the press and basic human rights.
FIDH: Detention, arrest, rights violations
Speaking for the FIDH, Nicolas Agostini said “Attorneys, academics,
journalists and university students are being detained and arrested in
Turkey. Serious human right violations take place in Turkey’s
southeastern part”.
Agostini added that the human rights violations in Turkey must be closely followed.
HRW: UN must monitor closely
The HRW representative started his speech by stressing the crackdowns on the press in Turkey.
HRW urged the UN to closely follow the developments in Turkey.
Responding to the criticisms of the NGOS, Turkey’s representative for
the UN said that “Turkey is a democratic country, no human right
violations occur in Turkey and PKK (Kurdistan Workers’ Party) launches
attacks against civilians”.
(BIA, September 20, 2016)
Vienne dénonce l'arrêt d'un projet archéologique autrichien en Turquie
L'Autriche a protesté lundi auprès de la Turquie contre la suspension,
pour des raison "politiques", du permis de fouilles des archéologues
autrichiens qui dirigent les recherches sur le site antique d'Ephèse.
"Plus de 120 ans de coopération scientifique fructueuse entre nos pays
(...) se retrouvent ainsi sévèrement freinés", déplore dans un courrier
au ministère turc de la Culture le ministre autrichien de la Recherche
Reinhold Mitterlehner.
Dans cette lettre citée par l'agence de presse APA, il déplore que la
recherche scientifique se trouve "bridée par la politique".
Selon le gouvernement autrichien, l'équipe de l'Institut archéologique
autrichien qui mène les fouilles depuis de nombreuses années parmi les
vestiges de ce qui fut l'une des plus importantes cités du monde
antique s'est vu ordonner de suspendre ses travaux pour cette année.
Sabine Ladstätter, la directrice des fouilles, a déclaré sur la radio
publique autrichienne que la nouvelle leur était parvenue fin août et
que 200 chercheurs de 20 nationalités, dont une cinquantaine de Turcs,
étaient concernés par l'arrêt prématuré des fouilles.
Elle a évoqué une "réaction à des tensions politique", espérant que les
travaux des archéologues puissent reprendre prochainement.
L'Autriche a multiplié cet été les échanges acerbes avec Ankara,
réclamant l'arrêt des négociations d'adhésion UE-Turquie, en raison de
l'ampleur des purges décrétées par le président turc Recep Tayyip
Erdogan à la suite du coup d'Etat avorté du 15 juillet.
Sollicité par l'AFP, le ministère turc de la Culture n'était pas dans l'immédiat disponible pour un commentaire.
Située à proximité de la mer Egée, Ephèse était autrefois un port, d'où
la mer s'est retirée. Elle abrite les restes d'un exceptionnel temple
d'Artémis, considéré dans plusieurs textes anciens comme l'une des sept
merveilles du monde. (AFP, 12 Septembre
2016)
Anti-Torture Committee to Issue Turkey Report in November
The European Committee for the Prevention of Torture and Inhuman or
Degrading Treatment or Punishment (CPT) published a brief fact sheet
following its visit to Turkey.
During its visit between August 29 - September 6, the committee held
consultations with representatives of various NGOs, with Süleyman
Soylu, Minister of the Interior, Bekir Bozdağ, Minister of Justice,
Sebahattin Öztürk, Deputy Minister of the Interior, Mükerrem Ünlüer,
Deputy Undersecretary of the Ministry of the Interior, Celalettin
Lekesiz, Director General of the Turkish National Police, and Enis
Yavuz Yıldırım, Director General of Prisons and Detention Houses, as
well as with other senior officials of the Ministries of the Interior,
Justice and Foreign Affairs. Discussions were also held with Hikmet
Tülen, President of the National Human Rights and Equality Institution,
in his capacity as Head of the National Preventive Mechanism set up
under the Optional Protocol to the United Nations Convention against
Torture (OPCAT).
The delegation also visited Ankara Police Headquarters (Anti-Terror
Department, Law and Order Department, Organised Crime Department,
temporary detention facility), Gölbaşi District Police Headquarters,
Ankara-Sincan Prison Campus, İstanbul-Silivri Prison Campus as well as
Izmir F-type Prison No. 1 and discussed with the relevant authorities
certain issues related to the situation of Abdullah Öcalan and other
prisoners currently held at İmralı F-type High-Security Prison.
The CPT has announced that the report on the visit will be sent to the Turkish authorities in November 2016.
(BIA, September 9, 2016)
L'Union européenne tente d'apaiser les tensions avec la Turquie
La Turquie et l'Europe ont tenté vendredi d'apaiser les tensions qui
assombrissent leurs relations depuis le putsch manqué du 15 juillet et
les vastes purges qui ont suivi.
Effectuant sa première visite à Ankara depuis la tentative de coup
d'Etat, la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a assuré
les dirigeants turcs du soutien de l'Europe, affirmant qu'"une
quelconque tentative de coup d'Etat n'a pas lieu d'être".
Le président Recep Tayyip Erdogan a critiqué à plusieurs reprises ce
qu'il a perçu comme un manque de soutien de l'Occident à l'égard de son
gouvernement après le putsch avorté et plusieurs responsables turcs
s'étaient même émus qu'aucun dirigeant européen ne soit venu en
personne les soutenir.
Dans une allusion aux joutes verbales auxquelles se sont récemment
livrés les deux camps, Mme Mogherini a affirmé après des entretiens
avec le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu qu'Ankara et l'UE
ont "convenu de (se) parler davantage, et de parler un peu moins l'un
de l'autre, en faisant preuve du plus grand respect".
Alors que nombre de responsables européens ont critiqué Ankara après
l'arrestation de dizaines de milliers de personnes dans le cadre de
l'état d'urgence instauré cet été, Mme Mogherini a assuré que les deux
parties avaient eu des "discussions profondes" pour que l'Etat de droit
soit respecté.
Toutefois, la question de l'éventuelle instauration de la peine de mort
évoquée par le président Erdogan après le putsch avorté et vivement
critiquée par l'UE n'a pas été abordée lors de la conférence de presse.
La Turquie et l'Europe doivent "travailler ensemble" lorsque "des problèmes affectent notre peuple", a plaidé M. Cavusoglu.
- Poursuite du processus d'adhésion -
Outre le volet de politique intérieure, l'Europe redoute que la Turquie
ne rouvre les vannes migratoires vers les côtes grecques en dépit d'un
accord mis en oeuvre en mars, et dont l'application de la contrepartie
- libéralisation des visas pour les Turcs voyageant en Europe - a pris
du retard.
Mme Mogherini et le commissaire européen en charge de l'élargissement
Johannes Hahn, qui l'accompagnait lors de cette visite, ont tenu à
assurer à leur interlocuteurs turcs que la question de la
libéralisation des visas était toujours sur la table et annoncé que de
nouveaux chapitres dans les discussions pour l'adhésion de la Turquie à
l'UE s'ouvriraient.
Ankara a formellement entamé en 2005 des pourparlers avec l'UE en vue de rejoindre le bloc.
A cet égard, M. Hahn a admis qu'Ankara devait "appliquer des standards
plus élevés" pour se conformer aux critères fixés par l'UE en vue d'une
éventuelle adhésion. Sans préciser à quels secteurs il faisait allusion.
Il a ajouté que les chapitres 23 et 24 - relatifs à la justice, aux
droits, à la liberté et à la sécurité - du processus d'adhésion
devraient être ouverts dès que possible. Jusqu'à présent, 16 chapitres
ont été ouverts.
Le ministre turc des Affaires européennes Omer Celik a souligné que la
Turquie était prête à ouvrir l'intégralité des 35 chapitres dans le
cadre des discussions.
Pour le ministre turc des Affaires étrangères, "la Turquie est un pays
européen, une démocratie européenne". "L'avenir de l'Europe est le
nôtre", a-t-il ajouté.
La visite de ces deux responsables européens survient au lendemain de
l'arrivée du secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg à Ankara. A
l'issue d'une rencontre avec le chef de la diplomatie turque, M.
Stoltenberg a lui aussi condamné la tentative de coup d'Etat, et
affirmé que "la Turquie est et restera une membre fort et important de
l'Alliance". (AFP, 9 Septembre
2016)
L'UE et la Turquie veulent améliorer le dialogue mais des désaccords persistent
Les ministres des Affaires étrangères
de l'UE et la Turquie ont souligné samedi à Bratislava le besoin
d'améliorer leur relation éprouvée par le putsch raté, même si les
désaccords sur les purges massives qui ont suivi restent évidents.
"Le message principal que nous partageons, c'est d'abord un engagement
fort à dialoguer, à moins parler de l'autre et à plus parler les uns
avec les autres, à s'écouter et à comprendre l'opinion publique
européenne et turque", a affirmé la chef de la diplomatie européenne
Federica Mogherini lors d'une conférence de presse concluant une
rencontre informelle des 28 ministres des Affaires étrangères de l'UE.
Dans cet esprit, les différentes parties se sont accordées sur le fait
que les engagements pris précédemment seraient respectés, "que ce soit
en termes de visa, de douanes, de gestion des flux de réfugiés mais
aussi dans le domaine économique", a expliqué l'Italienne.
"Chacun autour de la table reconnaît le rôle de la Turquie, partenaire
stratégique, et personne ne souhaite que les relations entre la Turquie
et l'UE ne se dégradent", a noté le ministre français Jean-Marc Ayrault
en quittant Bratislava.
La Turquie est un élément clé dans la stratégie de l'UE pour endiguer
les flux de migrants sur son territoire, et un accord trouvé en mars a
permis de nettement réduire l'afflux de migrants sur les côtes
grecques, tout en relançant les négociations sur le processus
d'adhésion de la Turquie à l'UE.
Mais les dirigeants turcs ont multiplié au cours de l'été les signes
d'agacement face aux appels répétés de l'UE, qui, tout en condamnant
fortement le putsch raté, a enjoint la Turquie à y répondre dans le
respect de l'Etat de droit et des droits de l'Homme.
"Ce dont on a besoin, c'est d'un peu d'empathie", a déclaré de son côté
le ministre turc des Affaires étrangères Omer Celik, lors d'un point
presse séparé. "L'UE et la Turquie devraient continuer de se concentrer
sur un agenda positif, et poursuivre notre coopération autour de nos
valeurs politiques communes", a-t-il affirmé.
L'un des points d'achoppement porte sur la législation antiterroriste
de la Turquie, que l'UE exige de voir amender avant d'accorder toute
exemption de visa aux citoyens turcs.
"Sans libéralisation des visas, la Turquie ne prendra pas part à de
nouveaux mécanismes" pour répondre à la crise migratoire, a rétorqué M.
Celik.
Quant à la loi antiterroriste, elle ne sera pas changé tant que perdureront les menaces terroristes, a-t-il poursuivi.(AFP, 3 Septembre
2016)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
Washington rassure Ankara au sujet des milices kurdes
Un haut responsable américain en visite en Turquie a affirmé mercredi
que les Etats-Unis tenaient compte des inquiétudes turques quant à une
éventuelle participation des milices kurdes à des opérations contre le
groupe Etat islamique en Syrie et en Irak.
"Nous travaillons actuellement sur des plans pour reprendre Mossoul et
Raqqa", deux fiefs de l'EI respectivement en Irak et en Syrie, a
déclaré le secrétaire d'Etat adjoint américain Antony Blinken dans une
interview à la chaîne turque NTV.
M. Blinken, accompagné de l'envoyé spécial du président Barack Obama
pour la coalition anti-EI, Brett McGurk, s'est entretenu lors sa visite
mardi et mercredi avec des responsables turcs sur la suite de
l'offensive en Syrie et en Irak contre les jihadistes.
"Nous avons désormais l'opportunité de mettre fin au califat (de l'EI)
en Irak et en Syrie", a-t-il ajouté, estimant que "vaincre +Daech+
(acronyme arabe de l'EI, ndlr) permettra de renforcer la sécurité de la
Turquie, et notre propre sécurité".
Alors que la Turquie s'inquiète depuis plusieurs jours du rôle que
pourraient avoir les milices kurdes dans une telle offensive, le
représentant américain s'est voulu rassurant.
"Tout ce qui est fait en Syrie pour lutter contre Daech est fait en
complète concertation et totale transparence avec la Turquie, et rien
de ce que nous faisons ne mettra en péril la sécurité de la Turquie", a
plaidé M. Blinken.
En marge de son déplacement à l'Assemblée générale de l'ONU la semaine
dernière, le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé les
Américains d'avoir livré des armes aux rebelles kurdes syriens du YPG.
"Si les Etats-Unis lancent une offensive sur Raqqa avec le YPG (Unités
de protection du peuple kurde) ou le PYD (parti kurde syrien), alors la
Turquie ne prendra pas part à cette opération", avait-il ajouté devant
des journalistes.
Le PYD et sa branche armée, le YPG, sont pour Ankara
un prolongement syrien du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en
conflit depuis 1984 avec l'armée turque et considéré par Ankara comme
une "organisation terroriste".
La Turquie a lancé une offensive militaire le 24 août pour chasser de
sa frontière les jihadistes de l'EI et les rebelles kurdes. Elle
cherche à empêcher ces derniers de former une région autonome kurde à
sa frontière. (AFP, 28
Septembre
2016)
Washington craint des attaques contre des hôtels à enseignes américaines
Les Etats-Unis ont mis en garde lundi leurs citoyens contre un risque
d'attaques visant des hôtels à enseignes américaines dans la province
d'Adana (sud de la Turquie) qui abrite la base d'Incirlik, selon un
communiqué du consulat.
Le consulat dans cette province fait savoir sur son site internet qu'il
a "obtenu des informations sur des menaces précises et crédibles d'une
possible activité terroriste visant des hôtels à enseignes américaines".
Aussi, il conseille aux citoyens américains se trouvant dans la
province d'Adana "de rester vigilant en fréquentant ces établissements".
La province abrite la base aérienne d'Incirlik, utilisée par la
coalition internationale dirigée par les Etats-Unis contre le groupe
Etat islamique (EI) en Syrie. Des chasseurs turcs, américains,
britanniques et allemands y sont déployés, de même que des F-16
saoudiens.
La semaine dernière, l'ambassade américaine avait mis en garde contre
le risque d'attaque à Gaziantep, proche de la frontière syrienne, qui
pourrait viser des lieux fréquentés par des Occidentaux comme la chaîne
de cafés Starbucks.
Depuis un an, la Turquie vit au rythme d'attentats tantôt attribués aux
jihadistes de l'EI, tantôt revendiqués par les rebelles kurdes.
(AFP, 26
Septembre
2016)
Le projet américain d'armer les Kurdes syriens "inacceptable" pour Ankara
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a qualifié
dimanche "d'inacceptable" le projet des Etats-Unis de livrer des armes
aux Kurdes syriens qui combattent le groupe Etat islamique (EI).
Les Etats-Unis "coopèrent malheureusement avec une organisation
terroriste qui attaque la Turquie", a-t-il déclaré sur la chaîne
d'information en continu France 24. "C'est inacceptable", a-t-il
martelé.
Ankara assimile les YPG (Unités de protection du peuple kurde) à la
branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) - basé en
Turquie - qu'elle considère comme une organisation terroriste.
"Les armer est très dangereux. Les armes données à ces forces (sont)
ensuite vendues à Daech (acronyme de l'EI en arabe) et à d'autres
organisations terroristes", a affirmé le chef de la diplomatie turque.
Washington envisage de fournir des armes aux Kurdes syriens qui
participeront à l'offensive pour reprendre Raqa, le bastion de l'EI en
Syrie, a indiqué jeudi le plus haut gradé américain, le général Joseph
Dunford.
Pour le moment, les Etats-Unis affirment n'avoir fourni des armes qu'à
la composante arabe des FDS (Forces démocratiques syriennes), la
coalition arabo-kurde qui a repris récemment à l'EI la ville
stratégique de Minbej.
Mais ils envisagent désormais d'en fournir à la composante kurde, les
YPG, afin d'augmenter "les chances de succès à Raqa", a expliqué le
général Dunford.
le secrétaire à la Défense Ashton Carter s'est lui aussi montré
favorable à l'armement des Kurdes. "Nous n'avons pas pris de décision"
sur cette question, a-t-il toutefois précisé.
Dans le plan américain, la composante kurde des FDS doit mener
l'offensive pour reprendre Raqa, avant ensuite de céder le contrôle de
la ville à la composante arabe qui aura la responsabilité, avec
d'autres groupes, de tenir la ville. (AFP, 25
Septembre
2016)
Washington envisage de fournir des armes aux Kurdes syriens
Washington envisage de fournir des armes aux Kurdes syriens qui
participeront à l'offensive pour reprendre Raqa, le bastion du groupe
Etat islamique (EI) en Syrie, a indiqué jeudi le plus haut gradé
américain.
Pour le moment, les Etats-Unis affirment n'avoir fourni des armes qu'à
la composante arabe des FDS (Forces démocratiques syriennes), la
coalition arabo-kurde qui a repris récemment à l'EI la ville
stratégique de Minbej.
Mais ils envisagent désormais d'en fournir à la composante kurde, les
YPG (Unités de protection du peuple kurde), au risque de provoquer la
colère d'un autre de leurs alliés, la Turquie.
Ankara assimile les YPG à la branche syrienne du Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK), qu'elle considère comme une organisation terroriste.
Interrogé jeudi par un sénateur lors d'une audition de la commission
des Forces armées du Sénat, le général Joseph Dunford a estimé qu'armer
les YPG permettrait de rendre plus efficace la coalition arabo-kurde.
"Si nous renforçons les capacités actuelles des FDS, cela augmentera les chances de succès à Raqa", a-t-il dit.
"Nous travaillons très étroitement avec les alliés turcs (...) pour
être sûrs que nous pouvons conduire des opérations efficaces et
décisives à Raqa avec les FDS, et en même temps dissiper les craintes
turques sur l'évolution à long terme des Kurdes syriens", a-t-il
poursuivi.
Interrogé sur le même sujet par les sénateurs, le secrétaire à la
Défense Ashton Carter s'est lui aussi montré favorable à la fourniture
d'armes aux Kurdes syriens.
"Je soutiens toute initiative qui permet d'aider" les FDS "à avancer
vers Raqa", a-t-il déclaré. Mais "nous n'avons pas pris de décision"
sur la question de l'armement des Kurdes, a-t-il précisé.
Selon le Pentagone, les FDS comptent aujourd'hui environ 30.000 hommes, dont près de 14.000 Arabes.
Dans le plan américain, la composante kurde des FDS doit mener
l'offensive pour reprendre Raqa, avant ensuite de céder le contrôle de
la ville à la composante arabe qui aura la responsabilité, avec
d'autres groupes, de tenir la ville.
Mais les plans pour assurer la gestion de la ville ne sont pas encore prêts, a reconnu le général Dunford.
"Nous avons un plan" pour tenir Raqa, mais "il n'a pas encore les ressources suffisantes", a-t-il estimé. (AFP, 22 Septembre
2016)
Maires limogés: La Turquie s'en prend à l'ambassadeur américain
La Turquie s'en est prise mercredi à l'ambassadeur américain à Ankara
après que la représentation diplomatique s'est dite préoccupée par le
limogeage de 28 maires soupçonnés de liens avec les rebelles kurdes.
Dans un communiqué publié dimanche, l'ambassade américaine avait
exprimé sa préoccupation à la suite de heurts entre forces de l'ordre
et manifestants protestant contre le limogeage de ces maires et appelé
à des élections anticipées pour désigner leurs successeurs.
Dans des déclarations retransmises en direct à la télévision, le
ministre de l'Intérieur turc Suleyman Soylu a affirmé que le communiqué
de l'ambassade américaine était "inacceptable, surtout pour un pays
indépendant".
Attribuant le communiqué à l'ambassadeur en personne, il a jugé que "la
façon dont il s'est exprimé s'assimile à de la provocation (...) et
nous a dérangés".
Il a en outre demandé à l'administration américaine à rappeler son ambassadeur à l'ordre.
"C'est ce que nous escomptons car ce n'est pas la bonne approche", a-t-il dit.
Estimant que les critiques de l'ambassade américaine revenaient à
"encourager le terrorisme", il a affirmé qu'elles mettaient à l'épreuve
"la sincérité" des Etats-Unis envers son pays.
Le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu a lui aussi fait part
de la "préoccupation" d'Ankara au sujet du communiqué lors d'un
entretien téléphonique avec son homologue américain John Kerry, a
indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué diffusé
mardi soir.
M. Cavusoglu a aussi critiqué le communiqué de l'ambassade lors d'une
allocution mardi dans la ville méridionale d'Antalya, affirmant que
l'ambassadeur américain n'était pas "un gouverneur de la Turquie".
"Personne parmi vous (ambassadeurs des pays étrangers) n'est le patron
de la Turquie. Vos ambassadeurs ne doivent pas se comporter comme un
gouverneur de la Turquie et doivent accomplir leur travail
correctement", a-t-il dit.
Vingt-quatre des maires relevés dimanche de leurs fonctions sont
soupçonnés d'être liés aux militants kurdes du Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK) et les quatre autres à l'ex-prédicateur Fethullah
Gülen, accusé d'être à l'origine du putsch avorté de mi-juillet, selon
les autorités turques.
Les élus limogés ont été remplacés par des administrateurs proches du parti au pouvoir.
Peu après l'annonce de ces mesures, des échauffourées avaient éclaté
entre forces de l'ordre et manifestants dans plusieurs localités du
sud-est à majorité kurde de la Turquie. (AFP, 14 Septembre
2016)
La Turquie demande aux Etats-Unis d'arrêter l'ex-prédicateur Gülen
La Turquie a demandé mardi aux Etats-Unis d'arrêter l'ex-prédicateur
Fethullah Gülen, accusé d'être l'instigateur de la tentative de coup
d'Etat du 15 juillet et dont Ankara a réclamé l'extradition, a rapporté
l'agence progouvernementale Anadolu.
Le ministère de la Justice a demandé à Washington d'arrêter M. Gülen,
75 ans, qui vit en exil aux Etats-Unis depuis 1999, l'accusant d'avoir
"ordonné et dirigé la tentative de coup d'Etat", a précisé Anadolu.
C'est la première fois que les autorités turques demandent
l'arrestation de l'ex-prédicateur, qui nie avoir joué un rôle dans la
tentative de putsch.
Ankara a à de multiples reprises exigé auprès de Washington
l'extradition de Fethullah Gülen, et a adressé aux autorités
américaines des documents qui prouvent selon les Turcs son implication
dans le putsch avorté.
En visite en Turquie fin août, le vice-président américain Joe Biden
avait déclaré "comprendre les sentiments intenses" du gouvernement et
du peuple turcs au sujet de Gülen tout en réclamant des preuves.
Mais il avait ajouté que la Turquie devait fournir plus d'éléments
incriminant l'ex-imam si elle voulait obtenir son extradition,
précisant qu'"aucune preuve" de son implication présumée dans le coup
d'Etat raté n'avait été présentée.
Dans la nuit du 15 au 16 juillet, une fraction de l'armée s'est
soulevée tentant de renverser le pouvoir. En réponse, Ankara a lancé
une purge sans précédent dans l'administration turque (armée, justice,
médias, éducation) pour chasser les sympathisants de Fethullah Gülen.
La tentative de coup d'Etat a fait au moins 270 morts. (AFP, 13 Septembre
2016)
Les USA aideront la Turquie à traduire en justice les responsables du coup d'Etat manqué
Le président américain, Barack
Obama, a assuré dimanche à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan que
Washington l'aiderait à traduire en justice les responsables du coup
d'Etat manqué du 15 juillet, lors d'une rencontre en marge du sommet du
G20.
"Nous allons nous assurer que ceux qui ont mené ces activités soient
traduits en justice", a affirmé M. Obama lors d'une rencontre
bilatérale à Hangzhou avec M. Erdogan, qui accuse l'ex-imam Fethullah
Gülen, exilé aux Etats-Unis depuis 1999, d'être le cerveau du putsch
avorté.
Les relations entre les deux alliés se sont tendues après le coup
d'Etat manqué et les appels impatients d'Ankara à une extradition de M.
Gülen.
Le vice-président américain Joe Biden s'était rendu à Ankara le
24 août pour y exprimer sa compréhension des "sentiments intenses" du
gouvernement et du peuple turcs au sujet de l'ex-imam, mais tout en
appelant la Turquie à fournir plus d'éléments pour obtenir son
extradition.
Cette visite avait pour objectif de recoller les morceaux entre les deux alliés au sein de l'Otan.
L'écrasante majorité des Turcs semble convaincue de la responsabilité
de M. Gülen dans le putsch raté, qui a été suivi d'une immense purge de
ses partisans dans la fonction publique et la société civile turques.
L'ex-imam a formellement nié toute implication. (AFP, 4 Septembre
2016)
Erdogan propose à Poutine et Obama d'établir une "zone d'exclusion aérienne" en Syrie
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé lundi avoir proposé à
ses homologues américain Barack Obama et russe Vladimir Poutine
d'établir une "zone d'exclusion aérienne" dans le nord de la Syrie en
guerre.
"Nous travaillons pour déclarer cette région zone d'exclusion
aérienne", a-t-il déclaré lors d'un discours télévisé en marge du
sommet du G20 en Chine, en référence à la zone frontalière où les
rebelles syriens soutenus par Ankara ont chassé les jihadistes du
groupe Etat islamique (EI).
"Voici ma proposition à M. Obama et M. Poutine", a-t-il ajouté,
précisant que cela pouvait "être assuré avec les forces de la
coalition" internationale antijihadiste.
Dimanche, la Turquie avait annoncé avoir totalement chassé l'EI de sa
frontière avec la Syrie, un succès majeur pour Ankara depuis le
lancement de l'opération "Bouclier de l'Euphrate" le 24 août en Syrie,
visant à la fois l'EI et les milices kurdes.
La Turquie, qui accueille plus de 2,5 millions de réfugiés syriens sur
son sol, a déjà appelé à plusieurs reprises à une zone protégée et
interdite de survol à l'intérieur de la Syrie.
Le président turc a par ailleurs indiqué que les autorités turques
coopéraient avec la Russie en vue d'instaurer un cessez-le-feu dans la
région d'Alep.
"Nous travaillons actuellement avec la Russie pour qu'un cessez-le-feu
soit déclaré dans la région d'Alep", a déclaré M. Erdogan, précisant
vouloir y parvenir avant la fête musulmane de l'Aïd el-Kébir, aux
alentours du 12 septembre.(AFP, 5 Septembre
2016)
Rencontre annoncée Obama/Erdogan en pleine offensive turque
Washington a annoncé une rencontre dimanche en Chine entre les
présidents américain Barack Obama et turc Recep Tayyip Erdogan, alors
qu'Ankara continuait son offensive en Syrie contre le groupe Etat
islamique et contre des Kurdes soutenus par les Etats-Unis.
Cette rencontre, annoncée lundi, aura lieu en marge d'un sommet du G20
et sera la première entre les deux présidents depuis le putsch manqué
du 15 juillet en Turquie, qui a créé des tensions entre les deux pays.
Ankara exige l'extradition de l'ex-imam Fethullah Gülen, exilé aux
Etats-Unis et accusé d'avoir ourdi cette tentative de coup d'Etat.
Ces tensions ont encore été accrues par l'opération "Bouclier de
l'Euphrate", lancée mercredi par Ankara contre les combattants Parti
des travailleurs du Kurdistan (PKK) et des YPG (Unités de protection du
peuple kurde), en même temps que contre les jihadistes de l'EI en
Syrie, pays ravagé par un conflit complexe qui a fait plus de 290.000
morts depuis 2011.
M. Erdogan a confirmé lundi, dans un communiqué, que l'offensive se
poursuivrait jusqu'à "la fin de la menace de l'EI, du PKK et des YPG".
Des avions de combat turcs ont bombardé lundi des positions du PKK dans
le nord de l'Irak, dans la région de Gara, a rapporté l'agence de
presse progouvernementale Anadolu.
Ankara a également prévenu qu'elle continuerait de frapper les
combattants kurdes syriens dans le nord de la Syrie tant qu'ils ne
seraient pas revenus à l'est de l'Euphrate en Syrie.
"Les YPG, comme les Etats-Unis l'ont promis (...), doivent repasser à
l'est de l'Euphrate dès que possible et tant qu'elles ne le feront pas
elles (resteront) une cible", a déclaré le ministre des Affaires
étrangères, Mevlüt Cavusoglu.
La Turquie, en conflit avec les Kurdes dans le pays, veut éviter que
les Kurdes syriens ne forment une frontière continue le long de sa
frontière avec la Syrie, en s'étendant vers l'ouest.
"Le but de l'opération est de nettoyer la région de l'EI et d'empêcher
le PYD (Parti de l'Union démocratique) et les YPG de mettre en place un
couloir de bout en bout" qui "diviserait la Syrie", a affirmé le
vice-Premier ministre turc Numan Kurtulmus, cité par la chaîne de
télévision turque NTV.
Ankara considère les YPG et le parti auquel ils sont rattachés, le PYD,
comme des organisations "terroristes", bien qu'ils soient épaulés par
Washington, allié traditionnel de la Turquie.
- 'Nettoyage ethnique' -
"Dans les endroits où elles se rendent, les YPG forcent tout le monde à
migrer, y compris les Kurdes qui ne pensent pas comme elles, et
procèdent à un nettoyage ethnique", a accusé M. Cavusoglu.
Mais l'émissaire présidentiel américain auprès de la coalition
internationale antijihadiste, Brett McGurk, a qualifié lundi les
affrontements entre la Turquie et les forces arabo-kurdes soutenues par
les Etats-Unis d'"inacceptables", appelant toutes les parties à
"cesser" les combats.
"Nous appelons les deux parties (...) à continuer à concentrer leurs
efforts sur le groupe Etat islamique, c'est la base de notre
coopération avec elles", a renchéri le secrétaire américain à la
Défense Ashton Carter.
Il s'est montré optimiste sur les chances d'éviter une confrontation
entre les deux alliés de Washington. "Du moment que les forces turques
restent où elles sont", près de la frontière turque, et que les milices
kurdes syriennes se retirent à l'est de l'Euphrate comme convenu avec
Washington, "elles ne devraient pas entrer en conflit", a-t-il déclaré.
Un haut responsable américain a assuré sous couvert d'anonymat que les
milices kurdes YPG soutenues par les Etats-Unis étaient revenues à
l'est de l'Euphrate en Syrie, conformément à la demande du gouvernement
turc.
- 61 frappes -
L'armée turque a annoncé avoir ouvert le feu à 61 reprises sur 20
cibles dans le nord de la Syrie au cours des dernières 24 heures, sans
préciser quels groupes étaient visés.
Par ailleurs, trois roquettes ont été tirées lundi sur la ville
frontalière de Kilis (sud-est) à partir des territoires contrôles par
l'EI, blessant cinq personnes, a rapporté NTV, qui a précisé que
l'armée turque avait répliqué.
Dimanche, l'armée turque avait affirmé avoir tué "25 terroristes
kurdes", après avoir essuyé la perte d'un premier soldat au sol.
De son côté, l'Observatoire syrien des droits de l'homme avait affirmé
que les bombardements turcs en Syrie avaient provoqué la mort d'au
moins 40 civils, des allégations fermement démenties par Ankara, qui
assure que l'armée prend "toutes les mesures nécessaires pour éviter de
toucher la population civile".
Le Conseil militaire de Jarablos, lié aux Forces démocratiques
syriennes pro-Kurdes, a annoncé dans un communiqué que ses forces
s'étaient retirées au sud de la rivière Sajur (20 km au sud de
Jarablos) "pour protéger la vie des civils". Si cette décision va dans
le sens des demandes d'Ankara, elle maintient toutefois les combattants
affiliés aux FDS à l'ouest de l'Euphrate.
Sur le front diplomatique, le ministère syrien des Affaires étrangères
a condamné "les violations, les agressions et les massacres commis par
le régime turc", les qualifiant de "crimes contre l'Humanité", dans une
lettre adressée à l'ONU et relayée par l'agence officielle de presse
syrienne Sana. (AFP, 30 août
2016)
Relations
régionales / Regional Relations
Attaque contre l'ambassade d'Israël à Ankara, l'assaillant neutralisé
Un homme muni d'un couteau a tenté mercredi de pénétrer dans l'enceinte
de l'ambassade d'Israël à Ankara, avant d'être neutralisé par des
gardes qui ont ouvert le feu sur lui, le blessant à la jambe.
Cette attaque s'est produite alors que les relations entre Israël et la Turquie connaissent une embellie après six ans de crise.
L'auteur de l'attaque était "muni d'un couteau d'une lame de 30 cm et
portait un sac", a indiqué le bureau du gouverneur d'Ankara dans un
communiqué. "Comme il n'a pas répondu aux sommations de la police",
l'assaillant "a été neutralisé par des tirs aux mollets".
L'ambassade a indiqué sur sa
page Facebook que l'homme avait tenté de poignarder un des policiers
turcs affectés à la garde de l'ambassade. Ses collègues "sont
intervenus immédiatement et ont tiré sur jambe de l'assaillant pour le
neutraliser".
L'homme, un Turc dénommé Osman Nuri Caliskan et né à Konya (sud de la
Turquie) en 1975, "n'avait pas de lien connu avec une quelconque
organisation", selon la même source. Selon la chaîne de télévision
turque NTV, il s'agit d'un "déséquilibré".
En tentant de pénétrer dans l'enceinte de l'ambassade israélienne, il
aurait crié "je vais changer le Moyen-Orient", a rapporté le site
internet du quotidien Hürriyet.
A Jérusalem, le porte-parole du ministère israélien des Affaires
étrangères Emmanuel Nahshon a indiqué que les membres du personnel de
l'ambassade sont "indemnes", et précisé que les faits sont survenus "en
dehors du périmètre de l'ambassade lui-même". "Il n'y a pas de victime
ou de blessé", a confirmé l'ambassade, précisant que son personnel "est
en sécurité".
- 'Coups de feu' -
Des témoins ont déclaré à l'AFP avoir entendu "deux ou trois coups de
feu". "Il y a eu un premier coup de feu, puis quelques secondes après,
un deuxième", a témoigné sous couvert de l'anonymat une femme
travaillant aux abords de l'ambassade.
"J'ai vu un homme blessé à la jambe" qui "avait près de lui un sac
vert", a raconté un autre témoin, Suat Gencer, un fleuriste dont la
boutique se trouve non loin de l'édifice.
Sur des photos prises par des témoins et que l'AFP a pu consulter, on
voit l'assaillant maintenu au sol par les services de sécurité tandis
que les premiers enquêteurs arrivaient sur place.
Cette attaque intervient quelques jours après l'arrestation de trois
personnes à Ankara et une autre à Istanbul, dans le cadre d'une enquête
portant sur de probables menaces du groupe Etat islamique (EI) contre
des missions diplomatiques.
La semaine dernière, l'ambassade britannique à Ankara avait annoncé sa
fermeture "au public le vendredi 16 octobre pour des raisons de
sécurité", sans fournir plus de précisions. Et l'ambassade allemande
avait annoncé "offrir des services limités" jusqu'à la même date, sans
justifier sa décision.
Le journal allemand à grand tirage Bild avait alors rapporté que les
missions et écoles allemandes étaient fermées en Turquie en raison de
craintes d'une éventuelle attaque.
Après six ans de brouille entre la Turquie et Israël, causée par
l'assaut meurtrier de l'armée israélienne en 2012 contre un navire turc
chargé d'aide humanitaire pour la bande de Gaza, les deux pays se sont
réconciliés fin juin.
Aux termes de l'accord de réconciliation, Israël doit verser 20
millions de dollars (près de 18 millions d'euros) d'indemnités à la
Turquie. Celle-ci abandonne pour sa part les poursuites contre les
ex-chefs de l'armée israélienne pour leur implication dans l'assaut,
qui avait coûté la vie à dix militants turcs.
La Turquie a été ébranlée cette année par de nombreux attentats
attribués aux jihadistes de l'EI ou revendiqués par des rebelles
kurdes. Après avoir longtemps été accusée de complaisance avec l'EI, la
Turquie a lancé le 24 août une offensive militaire, "Bouclier de
l'Euphrate", pour chasser les jihadistes et les rebelles kurdes du nord
de la Syrie. (AFP, 21 Septembre
2016)
Le chef d'état-major russe en Turquie pour évoquer le dossier syrien
Les chefs d'état-major russe et turc ont évoqué jeudi à Ankara la crise
syrienne et la coopération militaire bilatérale, sur fond de détente
entre Moscou et Ankara après des mois de crise diplomatique.
Le général Hulusi Akar a accueilli son homologue russe Valéri
Guerassimov lors d'une cérémonie militaire retransmise en direct par
les télévisions turquies.
Le chef d'état-major russe devait aborder avec le général Akar "la
situation actuelle et les perspectives de règlement de la crise en
Syrie", avait précisé dans la matinée le porte-parole du ministère
russe de la Défense, Igor Konachenkov, dans un communiqué.
Les deux responsables militaires doivent également discuter "des
perspectives de coopération militaire bilatérale", selon la même source.
Cette rencontre survient au moment où un fragile cessez-le-feu est
entré en vigueur lundi soir en Syrie, et alors même que la frustration
croît compte tenu de l'impossibilité pour l'heure d'y acheminer l'aide
humanitaire, bloquée à la frontière turque.
La Russie mène depuis quasiment un an une campagne aérienne pour
soutenir le président syrien Bachar al-Assad, dont la Turquie est un
des plus farouches opposants.
Une grave crise diplomatique avait ébranlé les relations entre Moscou
et Ankara, après que les forces turques ont détruit en novembre un
bombardier russe au-dessus de la frontière syrienne.
Réconciliés depuis fin juin, Russes et Turcs prônent désormais une
coopération renforcée. Et Moscou, qui avait imposé à Ankara de lourdes
sanctions économiques, notamment dans le secteur touristique, a ainsi
autorisé de nouveau la vente de voyages vers la Turquie dans la foulée
de la réconciliation et repris début septembre ses vols charters vers
ce pays, destination de vacances prisé des Russes.
Début août, le président Recep Tayyip Erdogan s'est rendu à
Saint-Pétersbourg (nord-ouest de Russie) pour rencontrer Vladimir
Poutine, trois semaines après un putsch avorté en Turquie suivi de
purges sans précédent que Moscou s'est gardé de critiquer.
Les deux dirigeants se sont également entretenus en marge du sommet du
G20 organisé en Chine début septembre et ont prôné des mesures pour que
les relations russo-turques "aillent de l'avant". (AFP, 15 Septembre
2016)
Poutine et Erdogan prônent des mesures pour "aller de l'avant"
Le président russe Vladimir
Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan ont prôné samedi des
mesures pour "aller de l'avant" dans les relations russo-turques, après
une réconciliation inattendue en juin ayant suivi des mois de crise
diplomatique.
"Il nous reste beaucoup à faire pour rétablir entièrement la
coopération dans tous les domaines. Et nous allons en parler
aujourd'hui", a déclaré M. Poutine, lors d'une rencontre avec M.
Erdogan à Hangzhou (est de la Chine), à la veille de l'ouverture du
sommet du G20.
"La Turquie traverse une période difficile, lutte contre le terrorisme
et fait face à de graves crimes terroristes", a-t-il poursuivi.
Mais "je suis sûr que (...) lorsque vous aurez normalisé entièrement la
situation dans le pays, nous pourrons aller de l'avant sur le chemin de
notre coopération", a souligné le président russe.
Pour sa part, M. Erdogan a estimé que les deux dirigeants devraient
prendre notamment "certaines mesures" pour "aller de l'avant" dans la
coopération énergétique entre Moscou et Ankara qui se sont notamment
mis d'accord début août pour réanimer le projet de gazoduc Turkish
Stream, gelé suite à leur brouille diplomatique.
Il s'agit de la deuxième rencontre entre Vladimir Poutine et
Recep Tayyip Erdogan en moins d'un mois, après leur réconciliation
inattendue permise fin juin par les "regrets" exprimés par le président
turc pour la destruction en novembre dernier d'un bombardier russe par
l'armée turque qui avait provoqué une grave crise diplomatique entre
Moscou et Ankara.
Début août, M. Erdogan s'est rendu à Saint-Pétersbourg (nord-ouest de
Russie) pour rencontrer M. Poutine, trois semaines après un putsch raté
en Turquie suivi de purges sans précédent que Moscou s'est gardé de
critiquer.
A l'occasion de cette visite, les deux parties ont promis de s'atteler
à la tâche "difficile" de recoller les morceaux, M. Erdogan assurant
notamment que le projet TurkStream serait réalisé "le plus vite
possible".
La Russie, qui avait imposé à Ankara suite à l'affaire du bombardier
abattu de lourdes sanctions dans le secteur touristique, a pour sa part
ré-autorisé la vente de voyages vers la Turquie dans la foulée de la
réconciliation.
Vendredi, la Russie a également repris ses vols charters vers la
Turquie, interdites depuis novembre en représailles contre Ankara. (AFP, 4 Septembre
2016)
La Russie reprend ses vols charters vers la Turquie après une longue crise
La Russie a repris vendredi ses
vols charters vers la Turquie, mettant fin à une interdiction prononcée
en novembre par Moscou après une brouille diplomatique entre les deux
pays.
Un avion de la compagnie aérienne Royal Flight a atterri à l'aéroport
international d'Antalya (sud) à environ 17H00 GMT, une première en neuf
mois après que le Premier ministre russe Dimitri Medvedev a signé en
août un décret levant l'interdiction de ces vols, a rapporté l'agence
de presse privée turque Dogan.
L'appareil, qui a décollé de Moscou, transportait environ 300 passagers, a-t-elle ajouté.
La Turquie a normalisé ses relations avec la Russie en juin, neuf mois
après la destruction en novembre d'un bombardier russe par l'armée
turque au-dessus de la frontière turco-syrienne.
A la suite de cet incident, Moscou avait pris des mesures de rétorsion,
rétablissant notamment le 1er janvier les visas pour les Turcs,
interdisant les vols charters vers la Turquie et la vente des voyages
vers ce pays par les voyagistes russes, ce qui avait porté un dur coup
au secteur du tourisme turc.
Cette reprise apporte ainsi un bol d'air à cette activité, en outre
touchée de plein fouet par une série d'attentats revendiqués par le
groupe Etat islamique et des milices kurdes, ainsi que par une
tentative de coup d'Etat le 15 juillet qui continue de secouer la
Turquie.
Le nombre des touristes étrangers à se rendre en Turquie a chuté de 30%
au cours des sept premiers mois de 2016, selon des chiffres officiels
publiés le mois dernier. (AFP, 2 Septembre
2016)
La Turquie veut normaliser ses relations avec la Syrie
Le Premier ministre turc a assuré
vendredi que son pays cherchait à normaliser ses relations avec
l'Egypte et la Syrie, deux Etats où il soutient pourtant l'opposition
aux régimes en place.
"Nous avons normalisé nos relations avec la Russie et Israël. A
présent, si Dieu le veut, la Turquie a pris une initiative sérieuse
pour normaliser ses relations avec l'Egypte et la Syrie", a déclaré
Binali Yildirim dans un discours télévisé.
Ce n'est pas la première fois que le Premier ministre turc exprime
l'espoir de normaliser les relations avec Le Caire, qui se sont
fortement détériorées après que l'armée égyptienne a évincé en 2013 le
président islamiste Mohamed Morsi, un proche allié du président turc
Recep Tayyip Erdogan.
Sur le dossier syrien, la Turquie soutient les rebelles opposés au
président Bachar al-Assad et considère son départ comme une condition
préalable à tout règlement du conflit.
Mais le mois dernier, M. Yildirim a esquissé un changement de cap,
affirmant que Bachar al-Assad était "l'un des acteurs" en Syrie et
pourrait le rester provisoirement.
La Turquie a déclenché le 24 août une offensive militaire visant le
groupe Etat islamique et les milices kurdes dans le nord de la Syrie.
Selon Ankara, Damas a été prévenue de l'opération, via son allié russe.
Depuis qu'il a pris ses fonctions en mai, le Premier ministre turc a
cherché à renouer avec l'ancienne politique turque de "zéro problème
avec ses voisins".
En juin, la Turquie s'était rapprochée de la Russie, alliée d'Assad, et
d'Israël, ennemi juré du mouvement islamiste Hamas au pouvoir à Gaza
soutenu par Ankara. (AFP, 2 Septembre
2016)
L'Iran demande à la Turquie de cesser ses opérations militaires en Syrie
L'Iran a demandé à la Turquie qui mène une offensive dans le nord de la
Syrie de cesser "rapidement" ses opérations militaires pour éviter de
compliquer davantage la situation dans la région, selon les médias
iraniens.
"La poursuite de la présence militaire de la Turquie en Syrie complique
encore davantage la situation", a déclaré le porte-parole du ministère
iranien des Affaires étrangères, Bahman Ghassemi, cité mercredi par le
site de la télévision d'Etat.
Il a souligné que les affrontements dans le nord de la Syrie
"provoquent la mort d'innocents et il nécessaire que l'armée turque
cesse rapidement ses actions militaires".
"Tous les pays doivent respecter la souveraineté et l'intégrité
territoriale de la Syrie", a ajouté le porte-parole iranien, soulignant
que la "lutte contre le terrorisme ne doit pas affaiblir le
gouvernement légitime" syrien.
L'Iran est le principal soutien régional du président syrien Bachar
al-Assad. Téhéran soutient politiquement, financièrement et
militairement le pouvoir syrien, en envoyant sur place des conseillers
militaires et des volontaires pour combattre aux côtés de l'armée
syrienne les groupes rebelles armés et les jihadistes.
L'armée turque a lancé il y a une semaine une opération sans précédent
dans le nord syrien visant à débarrasser la frontière à la fois du
groupe jihadiste Etat islamique (EI) et des YPG (Unités de protection
du peuple kurde), qu'elle considère comme une organisation
"terroriste". (AFP, 31 août
2016)
La Turquie livre aussi sa guerre totale à Gülen en Afrique
La confrérie Gülen "ne cherche pas seulement à prendre le pouvoir en
Turquie mais essaie aussi d'atteindre l'Afrique", a averti le président
turc Erdogan, mais s'il a décimé les écoles de son ennemi juré dans son
pays, il aura plus de mal à les faire fermer en Afrique.
Dès l'échec du putsch du 15 juillet, Recep Tayyip Erdogan a lancé une
guerre totale contre Fethullah Gülen, et notamment contre toutes les
écoles et universités du prédicateur exilé accusé du coup de force. En
Turquie et dans le monde, puisque le réseau a tissé sa toile dans 120
pays.
Peu présent en Afrique du Nord, Gülen est bien implanté depuis 1996
avec une centaine d'écoles dans environ 40 pays d'Afrique
sub-saharienne, où elles forment des "bêtes à concours" dans un
continent ou seuls 20% des élèves parviennent à intégrer l'université.
Elles sont chères et réservées aux enfants des élites, hormis les
boursiers. Aux Etats-Unis, où est exilé M. Gülen, elles attirent une
population d'immigrés.
Mais aujourd'hui, la diplomatie turque exerce d'intenses pressions en
Afrique pour faire fermer toutes les écoles et universités de Gülen.
Et si la Turquie se heurte à une fin de non-recevoir de nombreux pays,
elle peut faire plier de petits Etats exposés aux sanctions et
sensibles aux promesses d'aide.
- 'Absurde' -
Au Nigeria, l'ambassadeur turc Hakan Cakil a requis formellement auprès
du gouvernement la fermeture de ses 17 écoles et université, situées
notamment à Lagos, Kano, Kaduna et Abuja, invoquant "la sécurité
nationale de la Turquie". Ces écoles, implantées depuis 18 ans,
accueillent 4.250 jeunes.
Abuja a décliné, rappelant que le Nigeria était un "Etat souverain".
Elles "figurent parmi les écoles les plus prestigieuses du pays, et
avec un coût de 12.000 dollars par an (environ 10.000 euros),
s'adressent aux très riches", explique Gabrielle Angey, doctorante au
Centre d'Etudes turques CETOBaC, à Paris.
Ces établissements "ne sont pas liés au gouvernement", et Abuja "ne
comprend pas le sens de cette demande", déclare à l'AFP Cemal Yigit, un
Turc du Hizmet, le mouvement de Gülen, fondateur du Nigerian Turkish
International Colleges (NTIC).
"Les gens ne peuvent voir aucun lien entre ces écoles et la tentative de putsch en Turquie. C'est absurde".
Au Kenya, les six écoles de la confrérie sont gérées par la Fondation Omeriye et sont restées ouvertes malgré les pressions.
Ce n'est pas le cas en Somalie où à Mogadiscio, dès le lendemain du
coup d'Etat raté, deux écoles de la Nile Academy ont été fermées.
La Somalie, qui a bénéficié largement de l'aide turque, sous forme de
soutien diplomatique, militaire, d'aide au développement et
constructions -- comme l'aéroport de Mogadiscio, inauguré par M.
Erdogan en personne -- est bien plus exposée aux pressions.
L'Afrique du Sud compte neuf écoles Gülen, dans la plupart des grandes
villes, qui font partie des meilleurs établissements du pays, comme le
lycée Horizon de Johannesburg, numéro un national en mathématiques.
"Elles sont surtout connues pour avoir d'excellents résultats au bac et
particulièrement en sciences", souligne Ayhan Cetin, président du
Turquoise Harmony Institute de Johannesburg, un centre culturel turc
inspiré -- mais pas financé -- par Gülen.
"Il n'y a pas de raison que ces écoles ferment: l'Afrique du Sud est
une démocratie et ce sont des écoles sud-africaines", ajoute M. Cetin.
- 'Pas d'éducation religieuse' -
"De fait le gouvernement turc n'a aucun pouvoir direct de fermeture de
ces écoles", de droit privé placées sous la tutelle des ministères de
l'Education des pays concernés, affirme Gabrielle Angey.
La présence turque en Afrique, insignifiante au début des années 2000,
s'y est ancrée solidement grâce au réseau d'écoles de Gülen et à la
confédération patronale turque Tüskon -- ouvertement guléniste.
L'enseignement des écoles Gülen est tourné vers les matières
scientifiques, les nouvelles technologies, l'économie, l'international,
et dispensé le plus souvent en anglais, même dans des pays francophones
comme le Sénégal (huit écoles).
"Les enseignants turcs appartiennent vraiment au réseau gülen, ce sont
des religieux engagés depuis longtemps" dans la confrérie, dit la
chercheuse.
Mais "la dimension religieuse apparaît si peu que beaucoup d'étudiants
ne comprennent même pas que leur école appartient au mouvement".
"Il n'y a pas de cours d'éducation religieuse", relève Mme Angey -- à
part au Sénégal où ils sont obligatoires. Il s'agit "d'amener les
élèves vers des questions spirituelles mieux que ne le ferait du
prosélytisme".
Ainsi les écoles africaines de Gülen sont pluralistes: elles accueillent aussi des élèves chrétiens -- jusqu'à 45% au Nigeria.
Le débouché naturel pour ces élèves africains était souvent les
universités en Turquie, ouvertement gulenistes et religieuses, comme
Fatih à Istanbul. (AFP, 29 août
2016)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Les deux dirigeants de Chypre décident d'intensifier leurs négociations
Les dirigeants chypriotes ont décidé "d'intensifier leurs négociations"
pour parvenir à un accord sur la réunification de l'île avant fin 2016,
a indiqué dimanche le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.
Il s'exprimait devant la presse après avoir reçu ensemble à New York le
dirigeant chypriote-turc Mustafa Akinci et le président de la
République de Chypre Nicos Anastasiades (chypriote-grec) pour évoquer
l'état des négociations.
"Ils m'ont informé de leur intention d'intensifier encore leurs
négociations dès leur retour à Chypre", a-t-il déclaré, en rappelant
"leur souhait de parvenir à un règlement complet en 2016".
Les deux dirigeants, a ajouté M. Ban, lui ont demandé "d'accroître son
engagement personnel dans le processus" de négociations. "Je suis
prêt", a-t-il dit, "à les soutenir dans tout ce qui pourrait leur
servir, y compris la dimension internationale de ce dossier".
Il n'a pas précisé si les deux camps s'étaient mis d'accord sur un
calendrier de négociations accéléré ou sur une "feuille de route",
comme l'avait suggéré samedi M. Akinci.
Les deux dirigeants chypriotes sont apparus en compagnie de M. Ban pour les photographes mais n'ont pas pris la parole.
"Nous attendons de la réunion de demain (dimanche) qu'elle trace une
feuille de route qui nous montrera le chemin vers le règlement final
tant attendu" de ce conflit, avait déclaré samedi M. Akinci à des
journalistes à New York.
MM. Akinci et Anastasiades négocient depuis mai 2015 sous l'égide de
l'ONU pour mettre un terme à la division de cette île de Méditerranée
orientale qui dure depuis 40 ans.
Selon l'émissaire de M. Ban pour Chypre, le diplomate norvégien Espen
Barth Eide, les négociations ont permis de réaliser des progrès sur la
gouvernance et le partage du pouvoir.
Mais des divergences persistent sur la question des arrangements territoriaux, des droits de propriété et de la sécurité.
Ces négociations sont considérées comme la dernière chance d'un règlement à Chypre.
L'île est divisée en deux depuis l'invasion en 1974 de sa partie nord
par la Turquie en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher Chypre à
la Grèce.
L'autorité de la République de Chypre, membre de l'Union européenne, ne
s'exerce plus de facto que sur les deux-tiers sud de l'île, où vit la
communauté chypriote grecque.
La communauté chypriote turque vit dans la République turque de Chypre
du Nord (RTCN, autoproclamée et reconnue seulement par Ankara). (AFP, 25
Septembre
2016)
La Grèce refuse l'asile à des militaires turcs arrivés après le coup d'Etat manqué
Le service d'asile grec a rejeté mercredi en première instance la
demande d'un des huit militaires turcs ayant fui en Grèce après le coup
d'Etat avorté en Turquie, a indiqué jeudi leur avocate, et refusé
d'examiner la demande de deux autres, selon une source judiciaire.
Les autorités grecques "ont rejeté la demande d'un de ces militaires
turcs" et "gelé la demande de deux autres", a indiqué à l'AFP Me
Stravroula Tomara.
Selon une source judiciaire interrogée par l'AFP, ce "gel" signifie en
fait que le service d'asile a refusé "de discuter l'affaire des deux
autres militaires" car leurs arguments "ont été considérés
insuffisants" pour être examinés.
"Nous attendons toujours la décision pour les cinq derniers", a ajouté Me Tomara.
"La décision sur le rejet de la demande d'asile d'un des huit
(militaires) est basée sur des conclusions arbitraires, selon
lesquelles ce militaire aurait participé à la tentative du coup d'Etat
en Turquie le 15 juillet", a estimé Me Tomara.
Selon la loi, un recours en appel contre cette décision est possible,
"ce que nous allons faire prochainement, dans le délai prévu de 15
jours", a dit l'avocate.
Pour les deux autres militaires, dont l'affaire a été "gelée", elle va
demander le réexamen de leur cas dans le délai de neuf mois prévu par
la loi.
Ce refus intervient alors que le Premier ministre Alexis Tsipras s'est
entretenu mercredi à New York avec le président turc Recep Tayyip
Erdogan, en marge de l'assemblée générale des Nations Unies.
Selon l'agence de presse grecque Ana, M. Tsipras a dit à M. Erdogan que
la démocratie "était très importante" pour Athènes et que des
putchistes présumés "n'étaient pas les bienvenus".
Ankara a demandé l'extradition des huit militaires turcs mais cette
demande ne sera examinée par la justice grecque qu'après que leur
demande d'asile aura été définitivement tranchée.
Les huit militaires avaient atterri en hélicoptère à Alexandroupolis,
une ville grecque proche de la frontière gréco-turque, le 16 juillet,
quelques heures après le coup d'Etat manqué en Turquie.
Ils avaient aussitôt demandé l'asile en Grèce, soutenant qu'ils avaient
peur pour leur vie, mais niant avoir participé au coup d'Etat.
La justice grecque a condamné fin juillet les huit militaires à trois
mois de prison avec sursis pour entrer illégale dans le pays et sont
depuis en rétention dans les installations du village olympique, près
d'Athènes.
De nombreux militaires et fonctionnaires ont fui la Turquie après le 15
juillet, par peur d'être arrêtés après la purge lancée par le président
Recep Tayyip Erdogan contre les soutiens présumés à l'ex-imam turc
Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis, qu'il accuse d'avoir fomenté ce
coup d'Etat.
La tentative de coup d'Etat a fait au moins 270 morts et plus d'un millier de blessés.
Amnesty International a indiqué avoir réuni des "preuves crédibles"
attestant de cas de torture dans des centres de détention en Turquie
après le 15 juillet.
La gestion de l'affaire des huit militaires turcs est considérée comme
délicate pour Athènes en raison des relations historiquement difficiles
entre les deux pays. (AFP, 22 Septembre
2016)
Chypre: efforts intensifiés pour un accord de réunification avant 2017
Les dirigeants chypriotes vont rencontrer le 25 septembre Ban Ki-moon à
New York afin d'intensifier les efforts pour parvenir à un accord sur
la réunification de l'île avant la fin de l'année,
a annoncé mercredi l'émissaire du secrétaire général de l'ONU.
Le président de la République de Chypre Nicos Anastasiades
(chypriote-grec) et le leader chypriote-turc Mustafa Akinci négocient
depuis mai 2015 sous l'égide de l'ONU pour mettre un terme à la
division de cette île de Méditerranée orientale qui dure depuis 40 ans.
"Conscients des défis, les deux leaders sont engagés à poursuivre et
intensifier leurs efforts (...) dans les mois à venir, avec pour
objectif la conclusion d'un accord (...) complet en 2016", a dit Espen
Barth Eide dans un communiqué.
Ils vont ainsi rencontrer le secrétaire général des Nations unies le 25 septembre à New York, a-t-il dit.
La rencontre "fera le point sur l'état des négociations",
explique-t-il, ajoutant que les deux leaders chypriotes demanderaient à
M. Ban "d'intensifier dans les mois à venir son engagement personnel
dans le processus".
Le diplomate norvégien a souligné qu'ils avaient au cours des
négociations réalisé "des progrès significatifs" sur des sujets
importants, notamment la gouvernance et le partage du pouvoir.
Mais il a fait état de divergences qui persistaient sur la question
des arrangements territoriaux, des droits de propriété et de la
sécurité.
La relance des négociations en 2015 est considérée comme la dernière chance d'un règlement à Chypre.
M. Akinci a mis en garde mercredi contre le risque d'"impasse" si l'échéance de fin 2016 n'était pas respectée.
"Un processus sans date limite, qui serait reporté à 2017 avec une
poursuite des négociations, n'est certainement pas notre objectif",
a-t-il dit.
M. Anastasiades a lui souligné l'importance de parvenir à une entente
"aussi vite que possible" et à un règlement "acceptable pour toutes les
parties".
L'île est divisée en deux depuis l'invasion en 1974 de sa partie nord
par la Turquie en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher Chypre à
la Grèce.
L'autorité de la République de Chypre, membre de l'Union européenne, ne
s'exerce plus de facto que sur les deux-tiers sud de l'île, où vit la
communauté chypriote grecque.
La République turque de Chypre du Nord (RTCN, autoproclamée et reconnue
seulement par Ankara), abrite elle la communauté chypriote turque. (AFP, 15 Septembre
2016)
Immigration
/ Migration
L'asbl Ateliers du Soleil à la semaine culturelle du Kurdistan
La troisième édition de la semaine culturelle du Kurdistan s'est
déroulée avec succès à Bruxelles du 23 au 25 septembre 2016. Le Collège communal de la Ville de Bruxelles avait
dans un premier temps refusé la tenue de la semaine culturelle du
Kurdistan, mais il est revenu sur sa décision après un recours de
l'Institut kurde de Bruxelles devant le Conseil d'Etat.
L'asbl Ateliers du Soleil, un des partenaires de la fête, a organisé un
atelier créatif pour enfants le dimanche 25 septembre: : "Kobanê,
reconstruction d’une ville détruite par la guerre par des dessins
d’enfants".
Margot
Cassiers de l'Institut kurde de Bruxelles a
envoyé le message suivant à la présidente des Ateliers du Soleil Iuccia
Saponara: "Je veux vous remercier toi et Aurélie pour le super atelier
d'hier. C’était un grand succès : beaucoup d’enfants ont participé (ils
ont continué toute la journée, même après l’atelier) et beaucoup
d’adultes étaient émus. Un grand merci de nous tous !" (http://www.ateliersdusoleil.be/archive2016.htm#culturelle)
Koen Geens reste "vigilant" sur la Grande Mosquée de Bruxelles
Le ministre de la Justice Koen Geens (CD&V) appelle à « la
vigilance » en raison des liens qui existent entre la Grande Mosquée du
Cinquantenaire à Bruxelles, les autorités saoudiennes et la Ligue
islamique mondiale, dit-il ce mercredi dans une réponse écrite à une
question du député Georges Dallemagne (CDH). Il ne doute pas que cette
vigilance soit suivie "par les différents services en charge de cette
problématique", une référence aux services de renseignement.
L’ambassadeur saoudien à Bruxelles est en effet le président du conseil
général et du bureau de cette mosquée qui fut la première à être
construite à Bruxelles. Inaugurée en 1978, elle a été considérée par
plusieurs experts comme un vecteur du développement du wahhabisme en
Belgique. La Ligue islamique mondiale a également des représentants au
sein de la mosquée. La Ligue avait été créée en 1962 par le Prince
Faycal, futur roi d'Arabie, pour former un bloc islamique arabe façe au
panarabisme séculier prôné alors par le président égyptien Nasser.
Néanmoins, Koen Geens fait remarquer qu’un rapport de la Sûreté de
l’Etat commandé en décembre 2015 par le ministre de l’Intérieur Jan
Jambon (NVA) et fourni en juin 2016, « qu’il n’existe pas de problème
particulier de radicalisation lié à cette mosquée, pas plus qu’à
d’autres reconnues, la radicalisation constatée chez les jeunes gagnés
aux idées djihadistes étant plutôt le fait d’internet ou de lieux de
culte cachés ».
Un contrôle financier très limité
En mai dernier, la Grande Mosquée, qui a le statut d’une AISBL, a
finalement déposé ses comptes pour les années 2012 à 2014, comme la loi
l’y oblige. Selon le ministre, il apparaît qu’elle a reçu pour un peu
plus d’un million d’euros de cotisations, dons, legs et subsides en
2014 (1.074.579), environ deux fois plus qu’en 2012.
Entre les lignes, le ministre reconnaît dans sa réponse au député
Dallemagne que son administration dispose de peu de moyens pour
contrôler les dons qui sont faits aux mosquées. « Il ne m’appartient de
délivrer une autorisation uniquement pour les donations sous forme
d’acte notarié et supérieures à 100.000 euros », dit-il. « Cela a pour
conséquence que tous les transferts à titre gratuit ne doivent pas
faire l’objet d’une autorisation. Ainsi les dons manuels, les virements
bancaires et les donations entre personnes morales à but désintéressé
de même nature ne doivent pas être autorisés, et ceci quel que soit
leur montant ». (LLB, 28 septembre 2016)
L'UE distribue des cartes de paiement aux réfugiés
L'Union européenne a lancé lundi un plan d'aide de près de 350 millions
d'euros pour les réfugiés en Turquie, essentiellement syriens, dont les
bénéficiaires se verront remettre des cartes bancaires prépayées.
Le commissaire européen chargé de l'Aide humanitaire Christos
Stylianides, en visite à Ankara pour lancer le programme, a estimé que
les cartes de débit prépayées donneraient aux réfugiés un "semblant de
normalité" dans leur vie.
Créditées chacune de 100 livres turques par mois (environ 30 euros),
ces cartes permettront aux réfugiés d'acheter de la nourriture, des
vêtements, payer pour l'éducation ou le logement ou retirer du liquide
aux distributeurs.
Les réfugiés souhaitant bénéficier de ce programme pourront présenter
leurs demandes à partir d'octobre et les familles qui ont des enfants
scolarisés recevront plus d'argent.
Tous les réfugiés enregistrés en Turquie seront éligibles au programme,
qui constitue une "réponse inédite" à "une crise sans précédent", a
estimé M. Stylianides.
La Turquie accueille quelque 3 millions de réfugiés, en majorité des
Syriens qui vivent dans de grandes villes où ils n'ont pas directement
accès aux aides des organisations non-gouvernementales.
Ce programme d'aide, financé par l'Union européenne et ses pays membres
à hauteur de 348 millions d'euros sera mis en oeuvre sous la
supervision du Croissant-Rouge turc et du Programme alimentaire
mondial, avec le soutien des autorités turques.
Selon le commissaire européen, l'économie turque en bénéficierait aussi.
"L'argent sera dépensé dans les magasins locaux et cela va profiter aux commerces locaux et encourager
la cohésion sociale entre citoyens turcs et réfugiés", a-t-il estimé.
Ce plan fait partie d'une aide totale de six milliards d'euros prévus
aux termes d'un accord signé en mars entre les pays de l'Union
européenne et la Turquie. Ankara s'est engagée en contrepartie à
maîtriser les flux migratoires vers l'Europe, où plus d'un million de
réfugiés ont déferlé l'an passé.
Plusieurs responsables se sont inquiétés ces dernières semaines de voir
l'accord voler en éclats après que le président turc Recep Tayyip
Erdogan se soit
plaint à plusieurs reprises qu'aucune aide n'avait été versée jusqu'alors à la Turquie.
En vertu de cet accord, Bruxelles s'était engagé à examiner la levée
de l'obligation de visas imposée aux Turcs pour voyager librement vers
les pays membres de l'espace Schengen. Or, cette mesure n'a pas encore
été mise en oeuvre.
Ankara a menacé de rompre l'accord si l'Union européenne n'avance pas sur ce dossier d'ici le mois prochain.
(AFP, 26
Septembre
2016)
LeVif: L'ombre d'un putsch, l'ingérence en Belgique
«Quand il pleut en Turquie, il bruine dans le Limbourg. » C’est ce que
constatait, fin juillet, Zuhal Demir. La députée fédérale N-VA,
belgo-turque d’origine kurde, venait de recevoir des e-mails de menace.
Des courriels parmi de nombreux autres, envoyés par des partisans du
président turc, Recep Tayyip Erdogan, à des concitoyens soupçonnés de
soutenir l’imam Fethullah Gülen. Depuis la tentative ratée de coup
d’Etat, attribuée par Ankara au prédicateur en exil, les esprits
s’enflamment en Flandre, où résident environ 100 000 personnes
d’origine turque, traditionnellement attachées à leur patrie.
Plusieurs soirs d’affilée, des manifestants ont secoué les rues de
Beringen, ville du Limbourg qui compte la plus importante communauté
turque du nord du pays. Tags, insultes, jets de pavé, menaces de
boycott de certains commerces, voire d’incendie. L’agitation s’est
propagée jusqu’à Gand, Anvers et Bruxelles. La police belge s’est vue
contrainte d’assurer la protection de sympathisants gülenistes, entrés
pour certains dans la clandestinité. La menace a été ressenti jusque
dans les écoles avec, en ligne de mire, les établissements Lucerna,
financés par le réseau de l’imam. L’intimidation a porté ses fruits :
plusieurs parents ont décidé de désinscrire leurs enfants, par peur de
représailles. Les médias aussi en ont pris pour leur grade : sous la
pression, le pendant néerlandophone du journal Zaman, réputé proche de
Gülen, a cessé ses activités. Une journaliste flamande révélera plus
tard avoir été approchée par un « conseiller » de l’Etat turc lui
réclamant le nom des personnes abonnées au média.
Les méthodes utilisées par certains partisans d’Erdogan reflètent une
véritable dévotion pour leur président. Selon Zuhal Demir, cette
ferveur attesterait d’un échec de l’intégration, surtout des deuxième
et troisième générations. Mais la propagande du régime semble davantage
constituer un facteur clé. On estime à 70 % les Turcs qui, en Europe,
possèdent une antenne satellite, et regardent donc quotidiennement des
chaînes TV, en grande partie à la botte d’Erdogan. Les mosquées turques
aussi posent question, leur lien direct avec Ankara laissant imaginer
les discours tenus par leurs prédicateurs. Les citoyens qui ne
fréquentent pas ces lieux de culte ne sont pas épargnés : le conseiller
en communication de l’ambassade turque en Belgique a récemment appelé
sur Twitter à agir « contre les traîtres ». Dans la Gazet van
Antwerpen, il ira jusqu’à accuser le gouvernement flamand d’entretenir
de bons rapports avec le mouvement pro-Gülen, des déclarations qui ont
contraint l’ambassadeur à présenter des excuses auprès du
ministre-président flamand, Geert Bourgeois.
Si l’influence d’Erdogan dépasse depuis longtemps les frontières, elle
prend désormais l’allure d’une véritable ingérence. Début septembre, un
bras droit du président a été accueilli, tel un messie, à Beringen. «
Ne votez plus pour les socialistes », a mitraillé Metin Külünk, en
réponse à l’exclusion du SP.A de la « machine à voix » Ahmet Koç, pour
son soutien trop affirmé à Erdogan. La menace électorale n’empêche pas
d’autres représentants politiques d’assumer leur position : « Je ne me
prostituerai pas pour des voix », a d’ores et déjà fait savoir Zuhal
Demir. L’avenir nous dira si cette pression externe aura un impact sur
le scrutin communal de 2018. Et si Belgique et Flandre demeureront des
terres sûres pour l’ensemble de la communauté turque, mais aussi pour
les demandeurs d’asile turcs, dont le nombre est en forte augmentation
depuis la répression du putsch, le 15 juillet dernier. (Joyce Azar, Journaliste VRT-Flandreinfo et cofondatrice de DaarDaar)
http://magazine.levif.be/makr/pour-abonnes/levif/printarticle/4601574/article
Allemagne : 8 élus d’origine turque font leur entrée au Parlement
Le parti d’Angela Merkel, l'Union chrétienne-démocrate (CDU), a
enregistré dimanche le pire résultat de son histoire pour des élections
régionales à Berlin
Derya Caglar, Dilek Kolat et Ulker Radziwill, du parti social-démocrate
(SPD) ont été élus députés, selon un communiqué du comité électoral à
Berlin.
Canan Bayram, Turgut Altug et Fatos Topac du parti des Verts, ainsi
qu’Emine Demirbuken-Wegner de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et
Hakan Tas du parti gauchiste Die Linke ont fait leur entrée au
Parlement du Land de Berlin.
Le parti social-démocrate (SPD) recule à un niveau d'après-guerre
historiquement bas avec moins de 22% des voix, tout en restant premier
parti de la ville. Le parti d’Angela Merkel, l'Union
chrétienne-démocrate (CDU), a enregistré dimanche le pire résultat de
son histoire pour des élections régionales à Berlin.
A Berlin, la CDU n'a recueilli que 17,5% environ des suffrages, en
recul de plus de 5 points par rapport au dernier scrutin de 2011,
tandis que le mouvement anti-migrants et anti-islam Alternative pour
l'Allemagne (AfD) fait son entrée dans le parlement local de la
capitale allemande avec environ 14% des voix, selon de nouvelles
projections des chaînes de télévision publique, capitalisant sur les
inquiétudes de l'opinion après l'arrivée de centaines de milliers de
réfugiés depuis l'été 2015.
Jamais dans l'histoire de Berlin, celle de Berlin-Ouest après la
Deuxième guerre mondiale, puis celle de la ville réunifiée après 1990,
la CDU n'avait connu pareille débâcle. (TRT/AFP, 19 septembre 2016)
Rentrée 2016-17 aux Ateliers du Soleil
Belle rentrée 2016 aux Ateliers du Soleil. Plus de 180 adultes, hommes
et femmes, ont repris le chemin des classes avec l'envie d'apprendre le
français, de mieux connaître leurs droits mais aussi leurs devoirs et
de découvrir la société dans laquelle ils vivent...
Le profil du public est toujours mixte, interculturel,
intergénérationnel... Au-delà des difficultés liées au quotidien, il
démontre l'envie de s'engager pour une citoyenneté active.
http://www.ateliersdusoleil.be/rentree16.htm
Un bras droit d'Erdogan met en garde les responsables politiques belges
Le bras droit du président turc Recep Tayyip Erdogan s'est rendu dans
le Limbourg à l'invitation de l'Association européenne des Turcs
démocrates (UETD), pour évoquer la situation de son pays après le coup
d'État manqué du 15 juillet dernier. Il a été accueilli chaleureusement
à Beringen, où vit une importante communauté turque.
M. Külünk est notamment chargé d'entretenir les contacts avec les Turcs
expatriés. Avant les discours, les hymnes belge et turc ont été joués.
Un film de propagande a ensuite été diffusé avec des images du coup
d'État manqué et l'appel de M. Erdogan à se mobiliser contre les
auteurs de ce coup d'État.
Le président belge de l'UETD, Basir Hamarat, a d'abord pris la parole.
Il a appelé l'Europe à soutenir la Turquie dans sa lutte contre les
terroristes. "Après l'attentat, des Turcs des quatre coins du monde se
sont rassemblés pour condamner l'attaque. En tant que Turcs européens,
nous nous attendions à ce que l'Europe fasse de même. Ça ne s'est pas
passé ainsi", a-t-il déclaré. "La Turquie a toujours pris part à la
lutte contre le terrorisme et attend de l'Europe qu'elle fasse pareil
contre les terroristes présents en Turquie. L'Europe devra mieux
soutenir la Turquie pour combattre l'État islamique en Syrie", a-t-il
dit.
Dans un discours parfois emporté, M. Külünk a ensuite mis en garde les
responsables politiques belges, les services de sécurité et les médias
contre les Gülenistes, qu'il qualifie de "'soft' terroristes", dans une
allusion au prédicateur Fethullah Gülen, en exil aux Etats-Unis, qui
nie pour sa part toute implication dans le putsch manqué. "Je peux vous
avertir que ces terroristes s'infiltrent partout, dans les médias, les
services de sécurité et en politique. Je vous préviens: ils sont
dangereux".
"J'appelle la Belgique à fermer les écoles gülenistes et à les expulser
de Belgique car ils proclament des choses contre la Turquie", a ajouté
le député. Il a ensuite appelé les Turcs à plus s'engager sur le plan
local, dans la politique, l'enseignement et la vie associative, afin
qu'ils puissent donner leur version. "Ne restez pas uniquement dans
votre société mais allez également vers des associations belges."
Ne plus soutenir les socialistes
Une source anonyme a tenu à préciser un autre aspect du discours de
Monsieur Metin Külünk, à savoir que ce dernier a appelé la communauté
turque de Belgique à ne pas accorder leurs voix aux "socialistes" (il
ne s'agirait pas uniquement du Parti socialiste, mais des différents
partis de gauche ndlr).
La raison de cet appel au boycott est triple. Premièrement, pour M.
Külünk, les socialistes soutiendraient le Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), parti considéré comme une organisation terroriste
séparatiste par le gouvernement d'Erdogan.
Deuxièmement le bras droit du président turc considère ces mêmes
socialistes responsables de l'exclusion d'Ahmed Koç, qui était
vice-président du conseil provincial du Limbourg, de son parti à savoir
le SP.a. Monsieur Koç est également un partisan notoire du président
turc, Recep Tayyip Erdogan.
Finalement Metin Külünk estime que ce sont les socialistes qui soutiennent la reconnaissance du génocide arménien en Belgique.
Et pour ces différentes raisons, il demande aux Turcs de Belgique de ne plus les soutenir. (Le Vif, 9 sept 2016)
Une échevine de Beringen d'origine turque quitte le sp.a
Une échevine de Beringen (Limbourg) d'origine turque, Duygu Akdemir, a
décidé de quitter le parti socialiste flamand en affirmant qu'elle ne
se "reconnaissait plus dans le sp.a" et le discours tenu par son
président, John Crombez, a-t-elle indiqué mercredi aux journaux Het
Belang van Limburg et De Standaard.
Elle a expliqué qu'elle n'approuve pas le nouveau discours tenu par M. Crombez en matière de migration et de sécurité.
"Dans toute l'Europe, la récente vague d'attentats a créé une grande
peur, irrationnelle, envers tout ce qui est lié à l'islam. Les partis
de droite capitalisent sur l'islamophobie, mais le président du sp.a
lorgne, selon moi, aussi vers la droite. Pour un parti (le sp.a) avec
autant de mandataires turcs, il a très peu de contacts et d'intérêt
pour ses propres membres", estime l'échevine.
Mme Akdemir est l'ancienne compagne d'un conseiller provincial lui
aussi d'origine turque, Ahmet Koç, exclu vendredi dernier du sp.a à la
suite de ses déclarations sur le putsch manqué du 15 juillet en Turquie.
L'échevine a annoncé son intention de continuer à siéger comme indépendante. (Belga, 8 sept 2016)
Bilen Ceyran cherche la justice tant au niveau belge qu'au niveau turc
La jeune Belge d'origine turque, Bilen Ceyran,
interpellée en Turquie et restée en garde à vue durant six jours pour
des raisons encore floues, a indiqué lundi qu'elle engagerait des
procédures judiciaires tant au niveau belge qu'au niveau turc.
Interpellée le vendredi 26 août et libérée jeudi
dernier en soirée, l'étudiante de 24 ans a donné des détails sur sa
détention à Balikesir, au sud d'Istanbul, où elle passait des vacances
avec des amis d'origine allemande, suisse, anglaise et française. Le
jour de l'arrestation, une trentaine de policiers, gendarmes et
militaires ont sonné à la porte de la maison que les jeunes avaient
louée.
Six personnes du SGDF (Fédération des associations
des jeunes socialistes), considéré comme un groupement terroriste par
l'Etat turc, étaient venues leur rendre visite ce jour-là.
"Lors du premier interrogatoire dans la maison, ils
nous ont pris à part un à un pour nous demander ce que nous faisions
ici et quels étaient nos liens avec les jeunes du SGDF. J'ai demandé à
voir mon avocat à plusieurs reprises car je ne connaissais pas la
raison de notre arrestation, et j'estimais cela illégal, mais la seule
réponse que j'ai reçue, était que je ne verrais pas mon avocat durant
les cinq premiers jours car le pays était en état d'urgence", a-t-elle
expliqué à la presse belge réunie lundi à Saint-Josse-ten-Noode.
Actuellement, le dossier est "classé secret" et les
jeunes ne connaissent toujours pas la raison de leur arrestation. "Les
avocats n'ont pas accès au dossier non plus. Le secret ne sera levé que
lorsque le procès débutera", a précisé Bilen Ceyran. (Belga, 6 sept
2016)
Des dizaines de milliers d'opposants manifestent contre Erdogan à Cologne
Plusieurs dizaines de milliers de Kurdes d'Allemagne ont manifesté
samedi à Cologne contre le président turc Recep Tayyip Erdogan, après
l'offensive lancée contre les milices kurdes en Syrie, et ont réclamé
la libération de leur leader Abdullah Öcalan.
Selon l'agence allemande DPA, cette manifestation a rassemblé 30.000
personnes, un chiffre conforme aux prévisions des organisateurs.
Contactée par l'AFP, la police de Cologne n'a toutefois pas voulu
confirmer ce chiffre.
Le rassemblement, qui a débuté à 11h30, s'est déroulé sans incidents, a
indiqué une porte-parole de la police, alors que plus d'un millier de
policiers avaient été mobilisés, notamment pour éviter d'éventuels
affrontements avec des nationalistes turcs.
Munis pour beaucoup de portraits du leader kurde Abdullah Öcalan, les
manifestants ont réclamé sa libération. Le chef historique du PKK
(Parti des travailleurs du Kurdistan) est emprisonné en Turquie depuis
1999.
Ils ont fustigé les purges menées par M. Erdogan après la tentative de
putsch menée mi-juillet par une fraction de l'armée turque, et condamné
les attaques lancées la semaine dernière par la Turquie contre les
milices kurdes: Ankara, qui pilonne aussi le groupe Etat islamique,
veut en effet empêcher les Kurdes de former une zone autonome continue
d'un bout à l'autre de la frontière nord de la Syrie. (Belga, 3 septembre 2016)
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