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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

42nd Year / 42e Année
Décembre
 
2016 December
N° 460
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events

Communiqué commun - Ortak bildiri

NOUS SOMMES TOUS DOĞAN ÖZGÜDEN!



Droits de l'Homme / Human Rights

Premier procès de putschistes présumés à Istanbul
Incarcéré après avoir dit qu'il refuserait de servir le thé à Erdogan
Ambassadeur russe assassiné: Ankara suit la piste Gülen, Moscou circonspect
Déclaration de l'ECRI sur les évènements récents en Turquie
Simple amende pour un policier responsable de la mort d'un manifestant

Au moins 14 soldats tués dans un attentat-suicide dans le centre de la Turquie
Volonté de vengeance: Arrestations massives au sein du HDP après l'attentat
Double attentat à Istanbul: Besiktas, un club et un quartier ensanglantés

Protest in Istanbul Against State of Emergency, Statutory Decrees
Amnesty presse Ankara de permettre le retour de milliers de déplacés
Rapporteur ONU: La torture "répandue" dans les semaines après le putsch
Prison à vie requise contre des militaires qui devaient "capturer ou tuer" Erdogan

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Maxime Azadi: Je ne suis pas coupable, j’accuse!

Remise en liberté d'Asli Erdogan et Necmiye Alpay
Daily Cumhuriyet lawyers apply to Constitutional Court

ANF News Director Maxime Azadi (Demiralp) released on bail
Le procès d’une célèbre écrivaine s’ouvre ce jeudi à Istanbul

10.000 internautes font l'objet d'une enquête
Réseaux sociaux perturbés depuis la vidéo de l'EI montrant deux brûlés vifs

Alertes par Info-Turk sur l'arrestation du journaliste kurde Maxime Azadi
FEJ: La Belgique arrête un journaliste kurde sur requête de la Turquie
Le site de la télévision publique néerlandaise bloqué en Turquie

CPJ: Turkey's crackdown propels number of journalists in jail  to record high
Journalist Hüsnü Mahalli Arrested
Human Rights Watch accuse la Turquie de museler les médias
Meurtre d'une auteure turque à Istanbul: une suspecte arrêtée
Le nombre de journalistes emprisonnés en hausse en 2016, Turquie en tête
Closed Radio, TV Channels Come Together: There is 1 Report

Balance Sheet of State of Emergency's bans on media
Un haut responsable du groupe Dogan Holding arrêté

Kurdish Question / Question kurde

Symbole d'ouverture, l'unique école kurde de Diyarbakir a été fermée
Le groupe radical kurde TAK revendique l'attentat ayant tué 14 soldats
Après l'attentat, les locaux du parti prokurde saccagés à Kayseri
L'assassin présumé de trois militantes kurdes à Paris, meurt avant son procès

Final Resolution of the 13th Annual Conference on the Kurds
Urgency raised at GUE/NGL conference on Turkey and Kurdish situation
Salih Muslim: Kurds are also fighting for the peoples of the region
HDP Delegation Not Permitted to Meet Demirtaş, Zeydan

Minorités / Minorities

Répression contre les Yézidis: AKP ferme un camp de réfugiés
Critiques de Garo Paylan sur l'utilisation du mot "gavur"
Conférence de presse sur la récupération de l'église apostolique de Sis

Politique intérieure/Interior Politics

Anti-democratic Constitution Draft Passed in Parliament
2016, année de dérive autoritaire pour Erdogan
Le déplacement d'une statue d'Atatürk provoque une polémique

La campagne contre le principal parti prokurde se poursuit
Le renforcement des pouvoirs d'Erdogan soumis au Parlement
Députée turque retenue à l'aéroport de Cologne
Le système présidentiel voulu par Erdogan au Parlement la semaine prochaine
Devlet Bahçeli, chef nationaliste turc et faiseur de roi d'Erdogan

Forces armées/Armed Forces

Des discussions pour une trêve en Syrie, mais des obstacles demeurent

Nouveau déploiement de chars et canons à la frontière syrienne
L'EI dit avoir brûlé 2 soldats turcs, Ankara bombarde un fief des jihadistes

14 soldats turcs tués et 33 blessés par l'EI
150 officiers turcs ont quitté le commandement de l'Otan depuis juillet
La justice grecque rejette la demande d'Ankara d'extrader trois militaires
Des militaires accusés: "Le vrai coup d'État a lieu maintenant"

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Rappel à Ankara d'un responsable turc qui fichait les opposants à Erdogan

Erdogan est le 8ème parmi les musulmans les plus influents dans le monde
"Infidèle!" Une insulte ottomane provoque une levée de boucliers en Turquie
Des mosquées turques chargées d'espionner des Belges d'origine turque
Netherlands: spy mosques in the pay of Ankara?

L'incendie meurtrier dans un dortoir de la confrérie Süleymancilar

Socio-économique / Socio-economic

Inauguration du tunnel Bosphore et les "projets fous" d'Erdogan

Croissance en baisse pour la première fois depuis 2009
Erdogan exhorte les Turcs à convertir leurs devises étrangères en livres turques

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

« L’objectif de la Turquie? Effacer l’influence occidentale »

UE: la Commission propose d'avancer sur l'union douanière avec Ankara
Exemption de visa pour les ressortissants turcs : Ankara a un "plan B", voire un "plan C"
Adhésion de la Turquie: pas de nouveau chapitre de négociations

La délégation de parlementaires français bloquée à la frontière turque
L'Autriche plaide pour un gel des négociations d'adhésion avec la Turquie
Répression en Turquie: des experts du Conseil de l'Europe s'inquiètent

Contrôle "approfondi" des passeports de diplomates allemands
Les Pays-Bas pour un gel de six mois des négociations d'adhésion avec l'UE
La Turquie a "de très nombreuses alternatives" à l'UE, dit Erdogan
Juncker: Erdogan sera "tenu responsable" d'avoir refusé la libéralisation des visas
Bettel: La Turquie d'Erdogan "piétine au quotidien" les valeurs de l'UE


Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Erdogan accuse l'Occident de soutenir le groupe Etat islamique

Les Etats-Unis nient soutenir l'EI en Syrie

Washington tente de prévenir un affrontement Turcs et Kurdes
Erdogan veut commercer avec la Chine, l'Iran et la Russie en devises locales

Relations régionales / Regional Relations

La Turquie interdit la diffusion d'informations sur l'assassinat de l'ambassadeur russe

Membres des choeurs de l'Armée Rouge victimes du crash d'un avion militaire
L'ambassadeur russe à Ankara assassiné par un policier turc
Flottille vers Gaza en 2010: la Turquie abandonne les poursuites contre Israël
Sénégal: retrait d'agrément aux écoles liées au prédicateur Gülen

Erdogan et Poutine s'entretiennent de la situation à Alep

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece


Un référendum pourrait avoir lieu à l'été 2017 à Chypre
Des Chypriotes grecs et turcs marchent pour la réunification de leur pays
Les décisions contradictoires de la justice grecque pour les militaires turcs
Manifestation contre l'absence de passage à l'heure d'hiver à Chypre-Nord

Immigration / Migration

La Turquie demande à la Belgique de livrer des "gulenistes"

Les députés bruxellois manifestent à Istanbul
Les Loups gris se font passer pour des victimes d'une tentative d'attentat

Nouvelles attaques contre Özgüden dans les médias turcophones en Belgique
New agression to a Kurdish cultural center in Belgium
Espionnage des gülenistes par la Diyanet
Turkish media places N-VA MP Zuhal Demir as a PKK supporter
Arrestation d'un Turc soupçonné d'espionner la communauté kurde

La CDU veut revenir sur la double nationalité
Deux élus PS d'origine turque dans la manifestation pro-Erdogan

Le tribunal de Bruges réclame 30 ans de prison pour Fehriye Erdal
Arrestation d'un dirigeant présumé du DHKP-C en Allemagne

Réaction de la Diyanet de l’Etat turc contre Onkelinx
Emir Kir condamne-t-il vraiment ce que Erdogan fait en Turquie?

Di Rupo condamne les propos tenus par Emir Kir
Dogan Özgüden est à nouveau la cible
Doğan Özgüden yeniden hedef gösteriliyor

Nouvelle escroquerie visant les immigrés turcs en Europe

Droits de l'Homme / Human Rights

Premier procès de putschistes présumés à Istanbul

Le premier procès à Istanbul de participants présumés au coup d'Etat manqué du 15 juillet s'est ouvert mardi, une trentaine de policiers comparaissant pour avoir refusé de défendre le président Recep Tayyip Erdogan.

Il s'agit du procès le plus important depuis le putsch manqué, même si d'autres ont déjà commencé dans plusieurs villes du pays.

Ces procédures sont d'une ampleur sans précédent en Turquie, où 41.000 personnes ont été arrêtées dans des purges engagées après le 15 juillet et l'instauration de l'état d'urgence.

Les 29 policiers jugés dans la plus grande salle d'audience de Turquie, en face de la prison de Silivri, sont accusés d'avoir refusé d'obéir à des ordres leur intimant de défendre le président Erdogan, la nuit du putsch manqué.

Le procès a démarré avec la lecture par le juge Fikret Demir de l'identité des accusés et des faits qui leurs sont reprochés, selon l'agence de presse progouvernementale Anadolu.

Les arguments de la défense devaient ensuite être entendus au cours de ces premières auditions qui dureront quatre jours sous haute surveillance. Outre de très nombreux militaires déployés autour du tribunal mardi, des snipers étaient installés sur les minarets de la mosquée voisine.

"Nous allons nous assurer que les coupables, dans le cadre de l'Etat de droit, seront condamnés à la peine la plus lourde", a déclaré à la presse Orhan Cagri Bekar, secrétaire général de l'"Association du 15 juillet", créée pour défendre les victimes du putsch manqué.

Vingt-quatre des suspects sont en détention provisoire, l'un est en fuite et les autres sont sous contrôle judiciaire, selon les médias turcs.

Certains sont poursuivis pour avoir refusé d'assurer la protection de la résidence présidentielle à Istanbul, d'autres pour avoir refusé d'obéir à l'ordre de s'opposer aux putschistes et d'avoir tenté de décourager toute résistance populaire en postant des messages sur les réseaux sociaux.

Vingt-et-un des accusés risquent chacun jusqu'à trois peines de prison à perpétuité et les huit autres jusqu'à 15 ans d'emprisonnement.

"Ces procès sont tournés vers l'avenir et marqueront l'histoire", a affirmé Mehmet Sari, président d'une association d'avocats turcs. "Plus aucune organisation, plus aucun groupe, ne pourra s'immiscer dans l'Etat pour tenter de mener un putsch".
(AFP, 28 décembre 2016)

Incarcéré après avoir dit qu'il refuserait de servir le thé à Erdogan

Le responsable de la cantine du quotidien turc d'opposition Cumhuriyet a été incarcéré pour "injure au chef de l'Etat", après avoir dit qu'il refuserait de servir le thé à Recep Tayyip Erdogan, a rapporté le journal lundi.

Senol Buran a été placé en détention préventive dimanche soir, a précisé Cumhuriyet, féroce critique de M. Erdogan et dont le patron, le rédacteur en chef et plusieurs journalistes avaient déjà été écroués le mois dernier.

Il est accusé d'avoir proféré des propos peu amènes à l'égard du président turc en affirmant qu'il refuserait de lui servir le thé s'il venait dans les locaux du journal.

Il a été dénoncé par un policier assurant la sécurité du siège de Cumhuriyet à Istanbul, selon le quotidien.

Lors de son interrogatoire, M. Buran a nié avoir insulté le président, mais reconnu avoir indiqué qu'il ne lui servirait pas le thé, selon le journal.

Les procès pour injure envers M. Erdogan se sont multipliés depuis son élection à la tête de l'Etat en août 2014, signe, selon ses détracteurs, d'une dérive autoritaire.

Près de 2.000 procédures judiciaires ont ainsi été lancées en Turquie, visant aussi bien artistes et journalistes que simples particuliers qui risquent jusqu'à quatre ans de prison.

Cumhuriyet, l'un des derniers journaux d'opposition en Turquie, est la bête noire du président Erdogan depuis qu'il a publié l'année dernière une enquête affirmant que les services secrets turcs avaient livré des armes à des rebelles islamistes en Syrie.

Le journal a été durement frappé le mois dernier, avec l'arrestation de plusieurs cadres accusés d'activités "terroristes" en lien avec la rébellion kurde et les putschistes de juillet.

Après la tentative de coup d'Etat, les autorités ont lancé de vastes purges qui ont frappé tous les secteurs, notamment la presse. Plusieurs journalistes ont encore été arrêtés le weekend dernier.
(AFP, 26 décembre 2016)

Ambassadeur russe assassiné: Ankara suit la piste Gülen, Moscou circonspect

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé mercredi que l'assassin de l'ambassadeur russe appartenait au mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, bien que le Kremlin ait estimé qu'il était trop tôt pour désigner les responsables.

Le réseau guléniste, à qui Ankara impute le putsch avorté de la mi-juillet, a été mis en cause dès mardi soir, à peine 24 heures après l'assassinat, par le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu et M. Erdogan a enfoncé le clou mercredi.

"C'est un membre de l'organisation terroriste FETO, il n'y a pas besoin de dissimuler cela", a déclaré M. Erdogan lors d'une conférence de presse à Ankara, utilisant l'acronyme désignant le réseau de M. Gülen.
 Les éléments "le montrent", a-t-il affirmé, évoquant "l'endroit où il a été éduqué" et "ses relations".

Le spectaculaire assassinat est survenu en plein réchauffement des relations entre Ankara et Moscou qui ont parrainé une trêve ayant permis d'entamer l'évacuation de la partie est d'Alep tenue par les rebelles. Les deux pays ont dénoncé une "provocation" visant à saboter leur coopération.

Sous l'objectif des caméras, Mevlüt Mert Altintas, un policier âgé de 22 ans, a tué lundi de neuf balles l'ambassadeur de Russie à Ankara, Andreï Karlov, avant d'être lui-même abattu, après avoir lancé "Allah Akbar" et affirmé vouloir venger Alep.

Malgré ces déclarations qui semblent lier cet acte à la situation en Syrie, les enquêteurs turcs suivaient, selon les médias, la piste du réseau du prédicateur Fethullah Gülen, bête noire du président Erdogan qui l'accuse d'avoir ourdi le putsch manqué.

"Je suis obligé de dire encore une chose (...) Cette vile organisation existe encore dans les rangs de notre police, tout comme dans notre armée", a déclaré M. Erdogan mercredi.

Mais le porte-parole du Kremlin a souligné mercredi l'importance d'"attendre les résultats du travail du groupe d'enquête", ajoutant qu'il ne fallait "pas tirer de conclusions hâtives tant que l'enquête n'avait pas déterminé qui est derrière l'assassinat de notre ambassadeur".

- 'Preuves solides' -

Fait inédit, la Turquie a accepté la participation aux investigations de 18 enquêteurs russes, dépêchés par Moscou et qui ont pris part, à Ankara, à l'autopsie du corps d'Andreï Karlov.

"Il est vraisemblable que les Russes ne se satisferont pas d'explications comme +L'assassin de Karlov est un guléniste+", remarque mercredi Murat Yetkin, rédacteur en chef du quotidien Hürriyet. "Ils demanderont des preuves solides", ajoute-t-il.

Selon les médias turcs, les enquêteurs ont retrouvé des livres sur l'organisation guléniste lors de la perquisition du domicile de Mevlüt Mert Altintas, et passaient en revue les relations nouées par le policier.

Les autorités retenaient mercredi 11 personnes en garde à vue, dont plusieurs proches du tireur, qui servait depuis deux ans et demi dans les forces de police anti-émeutes à Ankara.

Selon un chroniqueur de Hürriyet Abdulkadir Selvi, le jeune policier a été membre du dispositif de sécurité entourant le président Erdogan à huit reprises depuis le putsch manqué en juillet.

- Funérailles jeudi -

Outre le putsch avorté, dans lequel M. Gülen dément toute implication, le gouvernement turc présente souvent ce prédicateur comme la principale source des maux dont souffre le pays.

Après l'assassinat de l'ambassadeur, M. Gülen, qui vit en exil aux Etats-Unis et d'où Ankara réclame en vain son extradition depuis le putsch raté, s'était dit "choqué et profondément attristé".

Mardi soir, M. Cavusoglu avait affirmé à son homologue américain John Kerry que "la Turquie et la Russie savent que derrière l'attaque (...) il y a FETO".

"Nous devons laisser les enquêteurs faire leur travail", a pour sa part affirmé le porte-parole du département d'Etat américain John Kirby, soulignant la nécessité de suivre "les faits et les preuves" avant de "tirer des conclusions hâtives".

Andreï Karlov, dont le corps a été rapatrié mardi soir en Russie, sera inhumé jeudi après un hommage national, notamment en présence du président Vladimir Poutine, a indiqué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
(AFP, 21 décembre 2016)

Déclaration de l'ECRI sur les évènements récents en Turquie

L'ECRI condamne fermement la tentative de coup d'État du 15 juillet 2016 et la série d’attentats terroristes en Turquie. Il regrette profondément la souffrance des victimes de ces événements tragiques, y compris les derniers attentats à la bombe du 10 et 17 décembre 2016.

Conformément aux recommandations formulées dans son cinquième rapport sur la Turquie, l'ECRI insiste sur la nécessité de respecter strictement l'Etat de droit et le principe de non-discrimination, consacrés par la Convention européenne des Droits de l'Homme, à l'égard de toutes les personnes en Turquie.

L’ECRI, au regard de son mandat visant à lutter contre le racisme et la discrimination raciale, entend exprimer sa profonde préoccupation face à certaines mesures prises par les autorités turques en réaction à la tentative de coup d'Etat et, en particulier, sur les effets qu’elles ont sur les Kurdes. Le gouvernement turc a invoqué la nécessité de lutter contre le terrorisme pour justifier les mesures qu'il prenait. L'ECRI rappelle avoir déjà exprimé dans son cinquième rapport sur la Turquie sa préoccupation à l'égard de la situation dans le sud-est du pays et de la gravité des mesures prises.

Depuis ces observations, la situation s'est encore détériorée. Le 11 septembre, environ 25 maires élus ont été remplacés dans le sud-est du pays pour avoir prétendument soutenu le terrorisme. Par la suite, de nombreux politiciens pro-Kurdes et au moins une douzaine de parlementaires, pour la plupart membres kurdes du Parti démocratique des peuples, ont été arrêtés pour des motifs similaires après levée de leur immunité. En outre, un certain nombre de médias, dont des médias kurdes, ont été fermés et les opérations de sécurité dans le sud-est du pays - et par voie de conséquence les souffrances des civils - se sont intensifiées.

L'ECRI réitère, comme énoncé dans son dernier rapport, que «la lutte contre le terrorisme doit être menée en pleine conformité avec le droit international des droits de l’Homme, sans établir de discrimination directe ou indirecte». L’ECRI considère que les États ont le droit et le devoir de prendre toutes les mesures adéquates pour combattre le terrorisme et contrer les attaques à la démocratie. Cependant, ces mesures doivent être proportionnées, non discriminatoires et en aucun cas viser, ou avoir pour conséquence, de réduire au silence les groupes vulnérables ou supprimer l’opposition politique et la critique des politiques officielles.

Rappelant à nouveau les principes de la prééminence du droit et de la non-discrimination, l'ECRI reste prête à poursuivre son dialogue avec la Turquie sur la mise en œuvre de ses recommandations.

L’ECRI, organe de protection des droits de l’homme du Conseil de l'Europe, composé d’experts indépendants, est chargée du suivi des problèmes de racisme, de xénophobie, d’antisémitisme, d’intolérance et de discrimination fondée sur des motifs tels que la « race », les origines ethniques/nationales, la couleur, la nationalité, la religion et la langue (discrimination raciale) ; elle élabore des rapports et adresse des recommandations aux Etats membres.

Pour plus d'informations sur l’ECRI : www.coe.int/ecri

Simple amende pour un policier responsable de la mort d'un manifestant

Un policier turc, initialement condamné à près de huit ans de prison pour la mort d'un manifestant lors d'une fronde antigouvernementale en 2013, a vu lundi sa peine commuée en amende, a rapporté l'agence Anadolu.

Ahmet Sahbaz avait été reconnu coupable d'avoir tué Ethem Sarisuluk en juin 2013 à Ankara, lors de manifestations antigouvernementales qui dénonçaient l'"autoritarisme" du régime turc.

En septembre 2014, au terme d'un an d'un procès emblématique de la répression exercée par le gouvernement islamo-conservateur contre le mouvement de Gezi, du nom d'un célèbre parc d'Istanbul, la cour criminelle d'Ankara avait reconnu Ahmet Sahbaz coupable de meurtre mais lui avait reconnu une série de circonstances atténuantes.

Sa peine avait déjà été réduite à près d'un an et demi de prison, avant que la Cour de Cassation ne renvoie le dossier à un tribunal d'Aksaray, dans le centre du pays.

Lors de ce nouveau procès, M. Sahbaz a finalement été condamné lundi à une amende de 10.100 livres turques (2.763 euros), selon l'agence de presse progouvernementale Anadolu.

La décision a été immédiatement contestée par l'avocat et la famille de la victime, affirme Anadolu.

Ethem Sarisuluk, un ouvrier de 26 ans membre du Parti communiste turc, avait été abattu d'une balle en pleine tête et était décédé de ses blessures après deux semaines dans le coma.

Publiées sur les réseaux sociaux quelques heures après les faits, des images vidéo montraient le policier ouvrant le feu sur la victime, sans menace apparente.

"Je n'ai pas agi délibérément", a affirmé M. Sahbaz qui s'exprimait lundi par vidéo conférence lors d'une audience. "Les attaques violentes des groupes de manifestants ont été filmées. J'ai tiré en l'air. J'étais attaqué par des jets de pierres".

La vague de protestation qui a ébranlé le régime turc en 2013 a fait au moins 8 morts et plus de 8.000 blessés parmi les manifestants, selon les ONG turques.
(AFP, 19 décembre 2016)

Au moins 14 soldats tués dans un attentat-suicide dans le centre de la Turquie

Au moins 14 soldats turcs ont été tués et des dizaines de personnes blessées dans un attentat-suicide attribué au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui a visé samedi un bus transportant des militaires à Kayseri, dans le centre de la Turquie.

"Tous les éléments désignent pour le moment le PKK", a affirmé le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus sur la chaîne de télévision NTV. Il a déclaré que les composants utilisés pour l'attentat étaient similaires à ceux utilisés pour l'attaque contre un bus de policiers qui a fait 44 morts à Istanbul il y a une semaine, revendiqué par les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), un groupe radical kurde lié au PKK.

Le ministre de l'Intérieur, Suleyman Soylu, a fait état de 56 blessés, dont 6 graves. Le bilan des tués, qui était de 13 mort, est passé à 14 morts dans la soirée après le décès d'un soldat à l'hôpital, selon l'agence officielle Anadolu.

Les soldats et sous-officiers se rendaient au marché, a expliqué l'armée dans un communiqué. Parmi les victimes, beaucoup avaient à peine plus de 20 ans.

Quinze personnes ont été arrêtées samedi dans le cadre de l'enquête, a déclaré le procureur de Kayseri, Mustafa Arslanturk, cité par Anadolu.

"Les attentats terroristes visent, en plus de nos policiers et de nos militaires, nos 79 millions de concitoyens", a souligné le président Recep Tayyip Erdogan, dans une déclaration écrite envoyée aux médias.

"Nous combattrons sans relâche ces organisations terroristes, dans un esprit de mobilisation nationale", a ajouté M. Erdogan.

L'explosion s'est produite à 8H45 (5H45 GMT). La bombe, placée dans une voiture, a été déclenchée par un kamikaze lors du passage du bus, a affirmé le Premier ministre, Binali Yildirim.

Des images télévisées ont montré le bus réduit en épave fumante par l'impact de l'explosion.

- 'Malédiction' -

A la suite de cet attentat, les locaux du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) à Kayseri ont été saccagés par des dizaines de manifestants nationalistes qui ont déployé au sommet de l'immeuble le drapeau rouge aux trois croissants des nationalistes turcs du MHP.

D'autres attaques du même type ont eu lieu contre des locaux du HDP à Ankara, à Istanbul et dans la ville proche de Darica, ainsi qu'à Erzincan (est) ou encore à Canakkale (ouest).

Le HDP a dénoncé, dans un communiqué, l'inaction des autorités estimant que "ceux qui ne prennent pas de mesures pour empêcher ce type d'attaques laisse libre cours aux provocations".

La Turquie a subi depuis l'été 2015, avec la reprise du conflit kurde et les combats en Syrie voisine où Ankara mène ses opérations contre le groupe Etat islamique (EI) et des groupes kurdes, une vague d'attentats attribués à l'EI ou au PKK et ses émanations.

En juin, 47 personnes ont été tuées dans un triple attentat-suicide à l'aéroport international Atatürk d'Istanbul, attribué à l'EI. Dans le sud-est de la Turquie, à Gaziantep, 57 personnes ont été tuées en août lors d'un attentat-suicide au cours d'un mariage kurde, attribué à l'EI.

Le 10 octobre 2015, 103 personnes avaient été tuées dans un double attentat-suicide à Ankara lors d'un rassemblement prokurde, attribué à l'EI.

Après l'attentat du 11 décembre, la police a arrêté dans la foulée plus de 560 personnes soupçonnées de liens avec le PKK ou de diffuser sa propagande. Parmi elles, de nombreux membres du HDP.
 Le PKK est classé "organisation terroriste" par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Le conflit avec les séparatistes kurdes a fait plus de 40.000 morts depuis le début de la rébellion kurde, en 1984.

Le pays continue également de subir les conséquences du coup d'Etat manqué du 15 juillet, imputé au prédicateur islamique Fethullah Gulen, installé aux Etats-Unis et qui dément ces accusations.
 Les autorités turques ont déclenché dans la foulée de vastes purges qui, allant au-delà de la chasse aux putschistes présumés, ont visé les milieux prokurdes et les médias.

La chef de la diplomatie de l'Union européenne, Federica Mogherini, a répété, lors d'un appel téléphonique au ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu, le soutien de l'UE à la Turquie dans la lutte contre le terrorisme, mais a souligné la nécessité du "plein respect de l'Etat de droit", selon ses services.
(AFP, 17 décembre 2016)

Volonté de vengeance: Arrestations massives au sein du HDP après l'attentat

Les autorités turques ont arrêté lundi près de 300 membres du principal parti prokurde et frappé en Irak des cibles de la rébellion kurde dont un groupe dissident a revendiqué l'attentat meurtrier de samedi à Istanbul.

Le Parti démocratique des peuples (HDP) a annoncé que 291 de ses membres avaient été arrêtés. Il a également publié sur les réseaux sociaux des images de ses locaux, saccagés selon lui lors des raids de la matinée.

Le ministre de l'Intérieur a pour sa part annoncé l'arrestation de 235 personnes sans préciser le nombre exact de membres du HDP parmi eux. Le chef de file du HDP, Selahattin Demirtas, et une dizaine de députés ont déjà été placés en détention début novembre dans le cadre des purges menées après la tentative de putsch de juillet.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan considère que le HDP est étroitement lié au PKK et qualifie régulièrement ses membres de "terroristes".

Les dernières arrestations surviennent après le double attentat qui a fait 44 morts, dont une majorité de policiers, samedi soir à Istanbul près du stade du l'équipe de football de Besiktas où un match venait d'être disputé. Un ressortissant français figure parmi les blessés, a annoncé lundi le ministère des Affaires étrangères de son pays.

L'attentat, l'un de plus meurtriers de ces dernières années dans la mégalopole turque, a été revendiqué par un groupe radical kurde lié au PKK, Les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK).

M. Erdogan s'est rendu lundi sur les lieux de l'attaque, ainsi qu'aux enterrements de certains policiers.

En début de soirée, des milliers de supporteurs de Besiktas et des deux autres grands clubs de football stambouliotes, Galatasaray et Fenerbahce, ont défilé dans la ville en solidarité avec les victimes des attentats.

La municipalité de Besiktas a pour sa part décidé que le lieu de l'attentat s'appellerait désormais "la Colline des Martyrs".

Le Secrétaire général de l'équipe de football de Besiktas a déclaré pour sa part que les revenus de la vente de billets du prochain match de son équipe mercredi seraient reversés aux familles des victimes.

- 'Volonté de vengeance' -

Outre les arrestations, les représailles de la Turquie ont visé la rébellion kurde dans le nord de l'Irak où l'armée turque a annoncé avoir frappé "des membres d'une organisation terroriste séparatiste".

Des éditorialistes ont critiqué, dans le journal Hurriyet, la politique du gouvernement qui semble, selon eux, mue par une volonté de vengeance sans stratégie claire susceptible de mettre fin aux attentats.

"Le président, le Premier ministre, le ministre de l'Intérieur et d'autres qui se fendent d'une rhétorique politique vide promettant des campagnes de vengeance contre le terrorisme, ça suffit ! L'heure est aux actes. Ceux qui se sont montrés incapables et incompétents doivent se retirer ou être relevés de leur fonctions", a écrit l'un d'eux, Yusuf Kanli.

Le journal progouvernemental Daily Sabah a pour sa part dénoncé ce qu'il perçoit comme un manque d'action des Etats-Unis et de l'Union européenne contre le PKK et ses émanations, jugeant hypocrites leurs condamnations de l'attaque et leurs condoléances présentées au peuple turc.

"Inutile de dire que tout le monde en Turquie a apprécié l'ironie de voir des Etats parrains du terrorisme pleurer la mort d'innocents tués par leurs caniches assoiffés de sang", a écrit le journal dans un éditorial au vitriol.

Pour Jean Marcou, professeur à Sciences Po Grenoble et chercheur associé à l'Institut français d'études anatoliennes, des attaques comme celle d'Istanbul font le jeu à la fois des nationalistes turcs et "de la branche extrême de la mouvance kurde" qui ne veulent pas d'une solution politique du conflit armé entre Ankara et le PKK.

"Je crois que cette option a été dynamitée par le nationalisme turc et par les mouvements extrêmes comme le TAK", a-t-il dit.

Le HDP "qui a tenté de jouer la carte de la politique, est d'ailleurs la première victime de la répression qui suit les attentats", a ajouté M. Marcou.

A l'instabilité sécuritaire, s'ajoute l'incertitude économique: le PIB turc a reculé de 1,8% au troisième trimestre, sur un an, une première depuis 2009, selon les chiffres officiels publiés lundi. La livre turque est tombée dans la foulée à 3,53 dollars contre 3,48 précédemment.
(AFP, 13 décembre 2016)

Double attentat à Istanbul: Besiktas, un club et un quartier ensanglantés

Le double attentat meurtrier qui a fait 38 morts samedi à proximité du stade de Besiktas, dans le coeur d'Istanbul, a également ensanglanté un club de football et un quartier qui incarnent en Turquie la joie de vivre et l'esprit rebelle.

Les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), un groupe radical proche du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), ont revendiqué la double attaque, précisant dans un communiqué que ses deux auteurs étaient "tombés en martyrs".

Après ce double attentat, le dernier d'une longue série qui a ensanglanté la Turquie depuis l'été 2015, le Premier ministre Binali Yildirim a ordonné la mise en berne des drapeaux.

"Nous lutterons jusqu'au bout contre cette malédiction qu'est le terrorisme", a affirmé M. Erdogan après avoir rencontré des blessés dans un hôpital d'Istanbul. Les auteurs de la double attaque "paieront un lourd tribut", a-t-il ajouté.

De nombreux Turcs ont déposé des fleurs dimanche matin sur les lieux des deux attaques. Le cratère creusé par l'explosion de la voiture piégée avait été comblé, a constaté une journaliste de l'AFP.

Depuis le début de l'année, plus de 100 personnes ont été tuées à Istanbul dans des attentats liés à la rébellion kurde ou attribués au groupe Etat islamique (EI) qui ont gravement nui au secteur du tourisme.
(AFP, 11 décembre 2016)


Protest in Istanbul Against State of Emergency, Statutory Decrees

Academic members, students and administrative staff have staged a protest in İstanbul’s Beyazıt district against State of Emergency and Statutory Decrees.

Call for the protest was made by İstanbul University Democratic University Initiative, University Academic Members Foundation (ÜNİVDER), Health and Social Service Workers’ Union Aksaray Branch, Education and Science Workers’ Union (Eğitim Sen) İstanbul Branch No.6, İstanbul Chamber of Medicine and university students.

Peoples’ Democratic Party (HDP) MP Hüda Kaya supported the protest as well.

In the joint statement read out following speeches delivered by the students, sub-contracted workers, academics and institutions’ representative, the demand that State of Emergency be lifted and Statutory Decrees be withdrawn was reiterated.
(BIA, Décember 8, 2016)

Amnesty presse Ankara de permettre le retour de milliers de déplacés

L'ONG Amnesty International a appelé mardi le gouvernement turc à permettre le retour chez elles de 24.000 personnes déplacées d'un district de Diyarbakir, "capitale" du sud-est majoritairement kurde de la Turquie, pendant les combats entre l'armée et les rebelles du PKK.

Les autorités ont imposé un strict couvre-feu en décembre 2015 au district de Sur dans le cadre de leur lutte contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation séparatiste classée "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.

Les quelque 24.000 habitants des six quartiers de Sur encore sous couvre-feu ont tous quitté leur domicile, indique Amnesty dans un rapport publié mardi.
 L'ONG enjoint aux autorités de "lever sans délai le couvre-feu" et prendre des mesures pour permettre aux déplacés de rentrer chez eux.

Selon Amnesty, environ 500.000 personnes ont été forcées de quitter leur domicile depuis la reprise des combats dans le sud-est de la Turquie à l'été 2015 qui a torpillé le processus de paix visant à mettre un terme au conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

"Il n'y a pas de plan concret, détaillé et crédible pour savoir comment ces familles pourront retourner chez elles", a dit à l'AFP Andrew Gardner, chercheur spécialisé sur la Turquie à Amnesty.

Autrefois cantonnés aux espaces ruraux, les affrontements ont été particulièrement violents dans les villes, transformant les centres urbains en zones de guerre.

Nombre de vieilles maisons qui longeaient les ruelles de Sur ont été rasées, a constaté le mois dernier un journaliste de l'AFP dans des quartiers où le couvre-feu a été levé.

Selon les autorités turques, les destructions sont le fait du PKK et tout est mis en oeuvre pour reconstruire Sur au plus vite.

Dévastée par des tirs de roquettes et un incendie pendant les combats, la mosquée Kursunlu, érigée au XVIe siècle, est en cours de rénovation, de même que deux synagogues voisines.
(AFP, 6 décembre 2016)

Rapporteur ONU: La torture "répandue" dans les semaines après le putsch

Les autorités turques ont créé un environnement "propice à la torture" après la tentative de coup d'Etat en juillet, a affirmé vendredi un rapporteur spécial de l'ONU, ajoutant que les sévices étaient "répandus" juste après le putsch.

"Il apparaît que la torture et d'autres formes de mauvais traitements ont été répandues dans les jours et les semaines qui ont suivi le coup d'Etat manqué, en particulier au moment de l'arrestation et durant la garde à vue", a déclaré le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture Nils Melzer.

"Des lois et décrets récemment introduits ont créé un environnement propice à la torture", a-t-il par ailleurs souligné lors d'une conférence de presse à Ankara pendant laquelle il a partagé ses premières constatations à l'issue d'une visite de six jours.

Après le putsch avorté du 15 juillet, le président Recep Tayyip Erdogan a déclaré l'état d'urgence et signé des décrets qui permettent notamment d'allonger la durée de la garde à vue à 30 jours, dont les cinq premiers peuvent se dérouler sans la présence d'un avocat.

Arrivé dimanche en Turquie, M. Melzer a visité des centres de détention à Istanbul, Ankara et Diyarbakir (sud-est), et rencontré des prisonniers, des avocats et des défenseurs des droits de l'homme.

Selon le rapporteur, rien n'indique cependant que des suspects arrêtés après le putsch sont encore torturés aujourd'hui. Il a par ailleurs salué l'"engagement des autorités à combattre et prévenir la torture".

Son déplacement, le premier effectué en Turquie par un rapporteur de l'ONU sur la torture depuis 1998, intervient un mois après la publication d'un rapport de Human Rights Watch qui accuse les autorités turques de torturer des personnes arrêtées après le putsch manqué.

Les dirigeants turcs ont catégoriquement nié ces accusations et répètent que les procédures légales lancées après le putsch avorté se déroulent dans le respect de l'Etat de droit.

Les partenaires occidentaux de la Turquie expriment régulièrement leur préoccupation face à l'ampleur des purges lancées après le putsch avorté : plus de 100.000 personnes ont été arrêtées, limogées ou suspendues depuis le 15 juillet.

M. Melzer présentera ses conclusions finales dans un rapport qui doit être publié en mars 2018.
(AFP, 2 décembre 2016)

Prison à vie requise contre des militaires qui devaient "capturer ou tuer" Erdogan

Ils devaient capturer ou tuer le président Erdogan: la justice turque a requis six peines de prison à vie contre les acteurs présumés d'un des épisodes les plus rocambolesques du putsch manqué, a rapporté mardi l'agence de presse progouvernementale Anadolu.

Le parquet a demandé au moins six peines de prison à perpétuité incompressibles contre 47 personnes, dont 37 militaires, poursuivies pour 17 chefs d'accusation, dont "tentative d'assassinat du président de la République" et "violation de la Constitution", a détaillé Anadolu.

L'acte d'accusation a été accepté lundi par un tribunal de Mugla (sud-ouest) et le procès commencera à une date qui n'est pas encore connue, selon Anadolu.

Le président Recep Tayyip Erdogan était en vacances avec sa famille dans la station balnéaire de Marmaris, dans la province de Mugla, lorsque la tentative de coup d'Etat a eu lieu le 15 juillet.

Selon M. Erdogan, un commando héliporté de militaires putschistes a pris d'assaut le complexe hôtelier qu'il avait pu quitter peu avant leur arrivée. Deux policiers ont été tués dans la fusillade qui a éclaté, selon Anadolu.

"Si j'étais resté là-bas 10 ou 15 mn de plus, j'aurais été tué ou capturé", avait assuré M. Erdogan lors d'un entretien à CNN le 18 juillet.

Selon d'autres témoignages relayés par la presse turque, le commando est arrivé une heure après l'évacuation de M. Erdogan.

Après l'échec du putsch, les autorités turques ont mené une chasse à l'homme pour retrouver les auteurs de l'attaque de Marmaris, ratissant une zone de 50 km2 pendant 17 jours.

Parmi les 47 personnes appelées sur le banc des accusés, 44 sont en détention préventive et les trois autres sont activement recherchées.

Après la tentative de coup d'Etat imputée par le pouvoir turc au prédicateur Fethullah Gülen qui vit aux Etats-Unis, plus de 100.000 personnes, notamment des professeurs, militaires et magistrats, ont été arrêtées, limogées ou suspendues.

Les premiers procès liés au putsch manqué doivent commencer à la fin du mois de décembre ou au début de l'année prochaine, selon les autorités turques.
(AFP, 30 novembre 2016)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Maxime Azadi: Je ne suis pas coupable, j’accuse!

En deux semaines, j’ai connu dans un pays européen l’Interpol, une cellule dans un poste de police, la prison, l’isolement et la menace d’extradition vers un pays dirigé par un despote. C’est l’histoire de la complicité des autorités européennes avec la Turquie et d’une série d’injustices et d’absurdités.

Oui, un journaliste peut être arrêté dans un pays européen, peut être considéré comme un terroriste et, en même temps, comme un étranger illégal, qu'il soit alors même citoyen européen. Oui, les autorités d’un pays de l’Union européenne peuvent demander d’abord l’extradition d’un journaliste en Turquie, puis dans un autre pays malgré sa libération par un tribunal. Oui, l’incarcération d’un journaliste peut être prolongée dans un pays européen malgré la décision d’un tribunal en faveur de sa liberté. Voici l’histoire d’une arrestation injuste et d’un isolement dans la prison de Turnhout où le temps s’arrêtait.

UN MÉCANISME DE RÉPRESSION AUX MAINS DE LA TURQUIE : INTERPOL

J’ai été arrêté le 15 décembre près de Bruxelles par la police belge à la demande du pouvoir turc, alors que je conduisais.  La police a dit que j’ai été signalé par la Turquie. C’était la seule raison. J’ai été menotté les mains derrière le dos, avant de passer la nuit dans une cellule d'un poste de police à Mechelen, en Région flamande dans la province d'Anvers. Dès mon arrestation j’ai entamé une grève de la faim. La Turquie avait émis un mandat d’arrêt international contre moi, via Interpol, devenu un mécanisme arbitraire de la répression. Certes, ce n’était pas la première arrestation au sein de la communauté kurde. Je n’ai signé aucun papier durant ma garde à vue pour protester contre cette injustice. Le 16 décembre, j’ai été amené mains liées devant le tribunal de Turnhout, situé à 85 km de Bruxelles.  Le procureur a demandé mon extradition vers la Turquie. La demande venait de la Turquie. Le juge a ordonné mon arrestation. Or, le juge avait admis qu’il n’y avait aucune information pour le moment pour justifier cette arrestation. Un scandale. Comment pouvait-on considérer comme « crédibles » les accusations venant d’un pays où la justice, la liberté de la presse et de l’expression n’existaient pas ? Selon mon avocat belge Luc Walleyn et le juge, le dossier sur moi était préparé par le tribunal de Sirnak, une ville dans laquelle je n’avais jamais mis les pieds. Les accusations sont fondées sur des articles publiés à partir du 4 mars 2013. Toujours selon un document envoyé par la Turquie,  un tribunal turc a ordonné mon arrestation au 31 août 2015. Je risquerais au moins 25 ans de prison, sans parler d’autres enquêtes ouvertes contre moi dans plusieurs villes en Turquie. Les premières informations étaient très limitées. Le juge m’a demandé ce que je penserais en cas d'extradition vers la Turquie. « C’est vous qui devrez avoir des soucis, car ce serait une honte pour la démocratie belge » répondis-je.

DEUX SEMAINES D’ISOLEMENT

A la fin de l’audience, j’ai été envoyé à la prison de Turnhout. J’ai continué à mener ma grève de la faim. Pendant trois jours, je n’ai consommé que très peu de thé et d'eau. Je ne recevais l’eau chaude pour le thé que le matin et le soir. Le premier jour, le directeur de la prison a dit que je serai soumis à un régime spécial, car j’étais considéré comme « terroriste ».  Mes contacts avec les autres détenus ont été limités. Les appels et les visites ont été interdits. On m’a dit que j’avais le droit d’appeler mon avocat tous les jours, et je n’ai jamais pu l'appeler. Cependant j’ai pu rencontrer mon avocat trois fois, car je n’avais aucun contact avec l’extérieur. À part une visite de mes parents, mes amis et mes collègues n’ont jamais pu franchir les portes de la prison. Les autres détenus avaient le droit de parler au téléphone quinze minutes par jour. Ils pouvaient sortir à la cour de promenade deux heures par jours.  Malgré le régime spécial, j’ai été mis dans une cellule où déjà deux détenus de droit commun étaient placés. Le paradoxe. Je me suis trouvé dans une prison surpeuplée. Les quatre premiers jours, je dormais par terre.  Il n’y avait aucune place pour bouger. Les toilettes étaient à l’intérieur de la cellule où on mangeait et dormait.  Pendant ces quatorze jours dans la prison de Turnhout, je n’ai pas eu le droit de sortir de la cellule.  Mes demandes pour aller à la bibliothèque de la prison dans l’espoir d’avoir un livre n’ont eu aucune réponse.  Des livres que mes amis m’avaient envoyés ont été refusés.  Le temps semblait s’arrêter dans cette cellule. Prenant en compte le conseil de mon avocat, j’ai arrêté la grève de la faim trois jours après mon arrestation, mais j’étais déterminé à relancer la grève si la justice refusait de me libérer.

J’ACCUSE…

Après la demande de mon avocat le 19 décembre pour ma libération, j’ai été conduit le 23 décembre, les mains toujours ligotées, devant le juge à Turnhout, avec plusieurs autres détenus de droit commun.  J’ai refusé de me défendre. Tout était dit par mon avocat. Mais mon refus était une réaction à l’injustice, car je n’étais pas coupable. Au contraire, j’accuse.  Je refusais les motivations qui ont conduit à mon arrestation, les mécanismes qui ont été mis en œuvre, la manière de cette arrestation et les traitements indignes durant mon incarcération.  J’accusais les autorités européennes pour leur complicité avec la Turquie et pour avoir cédé aux chantages du régime Erdogan.  Je n’étais ni coupable ni terroriste. Les mentalités et les pratiques qui faisaient vivre la terreur d’État dans la démocratie étaient coupables.

LA RÉSISTANCE EST BELLE

Lors de l’audience du 23 décembre, les accusations dans le dossier turc fondées sur mes articles et d’autres qui avaient été publiés par l’agence de presse Firat dont je suis le directeur ne se sont pas trouvées assez convaincantes pour le maintien de mon incarcération.  Pendant tout ce temps, dehors, une large campagne de soutien avait été lancée pour obtenir ma libération. La Fédération internationale des journalistes et de nombreux médias se sont intéressé à ma situation. Le procureur qui avait auparavant demandé mon arrestation a dit qu’il était en faveur de ma libération. Le juge a ordonné dans ce sens, mais sous caution, alors que j’avais refusé de payer la caution. Le même jour, au retour à la prison, le directeur m’a communiqué la prolongation du régime spécial. Dans la soirée, j’ai reçu la décision de ma libération sous caution. Apparemment mes collègues et mes amis avaient décidé de payer la caution. Cependant, il y avait une autre décision, venant de l’Office des étrangers. Or, j’étais un citoyen européen, ayant la nationalité française.  L’Office des étrangers demandait le maintien de mon incarcération jusqu’à l’extradition vers un autre pays, dont j’ignore le quel, sans aucune interdiction sur le territoire belge. Il était possible que je sois extradé vers la France. D’après mon avocat, la Turquie avait fait la même demande auprès des autorités françaises. Dans ce cas, je risquerais aussi d’être arrêté en France. Je devais être transféré le 29 décembre au centre pour les étrangers illégaux de Merksplas. Mon avocat a fait appel urgent de cette décision. Malgré la libération ordonnée par le juge, j’ai passé cinq jours de plus dans la prison avant d’être libéré le 28 décembre. La menace de la Turquie pèse toujours sur moi.  Le tribunal attend le dossier complet qui devrait être envoyé par les autorités turques.  Par conséquent, si ces méthodes et tant d’injustices et de pratiques qui portaient atteinte à la dignité humaine ont pour objectif d’intimider, je devrais dire qu’ils sont sur la mauvaise direction, car ces attaques n’atteindront pas leur objectif. Je continuerai à écrire, à déranger et à lutter pour un autre monde.  Résister, c’est beau et plus excitant.

Maxime Azadi

* Je remercie tous ceux qui m’ont soutenu après mon arrestation et à travers moi la liberté de l’expression et de la presse, tout en dénonçant cette injustice et la répression du pouvoir turc exportée en Europe.  Je remercie également les journalistes de Médiapart qui ont demandé ma libération

Remise en liberté d'Asli Erdogan et Necmiye Alpay

La célèbre romancière turque Asli Erdogan a quitté jeudi soir la prison où elle a passé 132 jours en détention provisoire dans le cadre d'un procès pour appartenance à une "organisation terroriste" qui a suscité l'inquiétude de l'Europe.

"Je ne réalise pas encore, je suis sous le choc", a déclaré l'auteure devant la prison pour femmes de Bakirköy, à Istanbul. "Je ne m'attendais pas du tout à être libérée", a-t-elle ajouté, les traits tirés et la mine épuisée.

La linguiste Necmiye Alpay, 70 ans, a également quitté la même prison jeudi soir, quelques heures après qu'un tribunal d'Istanbul eut ordonné leur remise en liberté sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire.

Les deux intellectuelles n'ont toutefois pas été acquittées et risquent toujours, avec sept autres personnes, la prison à vie pour avoir collaboré au journal prokurde Ozgür Gündem, fermé par décret-loi en octobre car accusé de "propagande terroriste".

Les neufs accusés risquent la prison à vie dans ce procès qui doit reprendre le 2 janvier et est décrit par des opposants au président Recep Tayyip Erdogan comme un symbole de la dérive autoritaire du pouvoir turc.

"Ils te prennent et te jettent dans un trou. C'est très dur, c'est comme si j'étais encore à l'intérieur", a déclaré Asli Erdogan à sa sortie de la prison, avant d'éclater en sanglots.

- 'Je suis un écrivain' -

Depuis la tentative de coup d'Etat en juillet, les autorités turques ont lancé de vastes purges qui, au-delà des putschistes présumés, ont frappé de plein fouet les milieux prokurdes et les médias critiques du pouvoir.

Les autorités turques ont ainsi annoncé jeudi l'arrestation d'Ahmet Sik, l'un des journalistes turcs les plus réputés, connu pour sa plume irrévérencieuse et ses enquêtes corrosives, notamment pour le quotidien Cumhuriyet.

Ce dernier, farouchement critique du président Erdogan, a été décapité le mois dernier avec l'arrestation de son patron, de son rédacteur en chef et d'une douzaine de ses journalistes.

Après le putsch manqué, les autorités ont déclaré l'état d'urgence et c'est dans ce cadre que Özgür Gündem, auquel collaborait Asli Erdogan, a été fermé en octobre, pour ses liens présumés avec le PKK, une organisation kurde classée "terroriste" par Ankara.

"On m'accuse d'être membre d'une organisation terroriste sur la seule base qu'il y a mon nom dans l'ours du journal", a dénoncé Asli Erdogan lors de l'audience jeudi. "Je suis un écrivain, ma raison d'être est de raconter", a-t-elle dit.

Physicienne de formation et lauréate de nombreux prix, Asli Erdogan, qui n'a aucun lien de parenté avec le président turc, a vu ses romans traduits dans plusieurs langues. Le dernier, traduit en français, Le Bâtiment de pierre (Actes Sud, 2013), dénonce la torture et les conditions de détention en Turquie.

- Série de tweets critiques -

Ahmet Sik, lauréat du Prix mondial de la Presse UNESCO/Guillermo Cano en 2014, est lui aussi accusé d'avoir fait de la "propagande terroriste" et d'avoir dénigré la République turque, selon l'agence de presse progouvernementale Anadolu.

En cause, une série de tweets sur le PKK et des articles écrits pour Cumhuriyet, un quotidien farouchement critique du président Recep Tayyip Erdogan et décimé par une vague d'arrestations le mois dernier.

L'arrestation d'Asli Erdogan a provoqué une vague d'indignation en Turquie et dans le monde, relayée par de nombreux artistes, intellectuels et écrivains. Ses soutiens affirment que la romancière souffre d'asthme et de diabète et se sont inquiétés pour son état de santé.

"Je ne pensais pas tenir quatre mois et demi, mais j'ai tenu", a déclaré la romancière en sortant de prison. "Vraiment, c'est une force étrange qui m'est venue".

Des observateurs envoyés par les consulats français, allemand, britannique et italien, notamment, ont assisté à l'audience du procès jeudi.

La Turquie est 151e au classement mondial de la liberté de la presse dressé par RSF en 2016, derrière le Tadjikistan et juste devant la République démocratique du Congo.
(AFP, 29 déc 2016)

Daily Cumhuriyet lawyers apply to Constitutional Court

Lawyers for daily Cumhuriyet have filed separate, individual applications to the Constitutional Court on behalf of 10 journalists and managers who have been under arrest on terror charges in Istanbul’s Silivri prison for 59 days, the daily reported on Dec. 28.

Arrested Author Aslı Erdoğan and lingiust Necmiye Alpay, meanwhile, will appear before judge for the first time.

Erdoğan and Alpay were arrested four months ago on terrorism charges for their contributions as consultants to Özgür Gündem, a daily now closed as part of the ongoing state of emergency.

The application noted that the arrest of Cumhuriyet journalists and managers violated personal security and personal freedom, freedom of thought and freedom of the press, as well as the Article 18 of the European Convention of Human Rights, which outlines the limitations on the use of restrictions on rights.

It stated there were no indications of powerful criminal suspicion and reasons for the arrest of the journalists regarding the decision.

“No journalist or writer can feel safe in the face of such mass arrests,” the lawyers’ application said, describing them as “an implementation with highly political motives that are far from being judicial.”

In terms of violation of rights, the lawyers said they were not provided the testimonies of the journalists.

It also added that there were no indications that the journalists were flight risks or that they could tamper with evidence.

The lawyers also said they would apply to the European Court of Human Rights (ECHR) unless the Constitutional Court gives a decision within the time frame provided by the ECHR.

Cumhuriyet journalists and managers, including the daily’s editor-in-chief, Murat Sabuncu, and CEO, Akın Atalay, as well as Turhan Günay, Kadri Gürsel, Önder Çelik, Musa Kart, Güray Öz, Bülent Utku, M. Kemal Güngör and Hakan Kara, were arrested after a major operation on Oct. 31 for their columns and news stories on charges of “acting on behalf of terror organizations without being a member.” The “terror” organizations referred to in the charges are the Gülen movement, believed to be behind the July 15 coup as well as the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK).

The daily’s tea maker, Şenol Buran, was also arrested on Dec. 25 for “insulting” President Recep Tayyip Erdoğan by saying he would not serve the head of state any tea if given the hypothetical opportunity to do so.

Meanwhile, Mahir Kanaat, a daily BirGün employee, is also under arrest and has not met with his lawyers for days in accordance with the state of emergency regulations, the newspaper has reported.
(hurriyetdailynews.com, Dec 28, 2016)

ANF News Director Maxime Azadi (Demiralp) released on bail

ANF News Director Maxime Demiralp has been released after being detained in Belgium two weeks ago.

ANF News Director Maxime Demiralp (Azadi), who had been detained in Belgium by Interpol after the request of Turkey, was released on a 5 thousand Euro bail.

Demiralp had been detained on December 15 and jailed the next day due to the news published by our agency.

The AKP government has been extending its oppression of Kurdish journalists to other countries. (ANF, 28 Dec 2016)

Le procès d’une célèbre écrivaine s’ouvre ce jeudi à Istanbul 

Ils sont une vingtaine devant la porte en fer marron de la prison pour femmes de Bakirköy, à Istanbul. A chaque rassemblement, toujours les mêmes pancartes, toujours la même question : Asli et Necmiye les entendent-elles de leur cellule ? La romancière Asli Erdogan et la linguiste Necmiye Alpay sont détenues derrière ces murs depuis plus de quatre mois. Leur procès et celui de sept autres intellectuels s’ouvre ce jeudi devant une cour d’assises d’Istanbul.

La justice leur reproche d’avoir contribué au quotidien Özgür Gündem, désormais interdit, proche de la ligne politique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Les deux femmes sont poursuivies – entre autres – pour « propagande » et « appartenance à une organisation terroriste ». « A travers Asli et Necmiye, nous défendons tous ceux qui sont détenus à cause de leurs opinions en Turquie », explique Aysegül Tözeren, une critique littéraire qui organise le rassemblement.

Depuis le 15 juillet et la tentative de putsch qui a fait 248 victimes, la riposte est implacable. Elle a d’abord visé les sympathisants présumés de l’imam Fethullah Gülen, accusé d’avoir fomenté le coup d’Etat manqué (au moins 40.000 personnes sont derrière les barreaux) pour s’élargir, très rapidement, au mouvement politique kurde. Journalistes, écrivains, activistes, 12 députés du parti prokurde HDP… Tous ceux soupçonnés d’être liés ou de soutenir le PKK risquent d’être arrêtés. « Personne n’a jamais dit que la Turquie devait être clémente avec ceux qui commettent des attaques à la bombe ou des crimes aussi graves qu’une tentative de putsch , insiste Andrew Gardner, chercheur à l’ONG Amnesty International. Mais il faut tracer une ligne entre ceux qui tuent et ceux dont les déclarations n’incitent pas à la violence – même si leurs buts politiques peuvent être communs. »

Les poursuites sont facilitées par la définition très large du terme « terrorisme » dans le code pénal turc, définition dont l’Union européenne réclame depuis des années un assouplissement. Dans le contexte actuel – les suites d’une tentative de putsch et des attentats à répétition – ces appels restent sans réponse. « Nous traversons une crise dans laquelle une écrivaine comme Asli Erdogan peut être poursuivie non seulement pour propagande pour une organisation terroriste – accusation classique – mais aussi pour tentative de renversement de l’Etat par la violence. C’est absurde », dénonce Andrew Gardner.

40.000 personnes en garde à vue

Ces derniers mois, environ 40.000 personnes ont été placées en garde à vue et plus de 10.500 incarcérées dans le cadre des seules enquêtes sur le PKK. Après trois ans de cessez-le-feu, la guerre a repris dans toute sa violence à l’été 2015 entre les forces de sécurité et les séparatistes kurdes. Ces derniers multiplient les attentats sanglants, dans le sud-est du pays autant que dans les métropoles de l’ouest. Le gouvernement turc leur a promis une « guerre totale ».

L’avocate Eren Keskin est un symbole de ce changement de climat radical. Cette militante de la cause kurde, qui a fait de la prison dans les années 90, était libre de toute poursuite il y a encore deux ans. Aujourd’hui, elle affronte 140 procès liés à sa contribution au quotidien Özgür Gündem, dont celui qui s’ouvre ce jeudi. « Même dans les années 90, nous étions plus libres de nos mouvements , assure-t-elle. Actuellement, l’état d’urgence est en vigueur dans tout le pays. Il est légalement impossible de s’opposer aux violations des droits de l’homme. Chaque soir en me couchant, je me demande s’ils viendront me chercher au petit matin. »

Erol Önderoglu, représentant de l’ONG Reporters sans frontières en Turquie, risque également 15 ans de prison pour des écrits dans le journal Özgür Gündem. « Ce n’est pas parce que le gouvernement lutte contre le PKK que la question kurde n’est plus une question sociale, politique ou culturelle , fait valoir le journaliste. Ces masses politiques ne devraient pas être privées de leurs moyens d’expression. Il en va de l’avenir de la paix en Turquie. »
(Le Soir, ANNE ANDLAUER, 29 décembre 2016)

10.000 internautes font l'objet d'une enquête

Les autorités turques enquêtent sur 10.000 personnes soupçonnées d'activités "terroristes" ou d'"injure" aux responsables gouvernementaux sur les réseaux sociaux, auxquels l'accès a été fortement perturbé cette semaine, a indiqué samedi le ministère de l'Intérieur.

Ces enquêtes s'inscrivent dans le cadre de la "lutte contre le terrorisme, qui se poursuit avec détermination partout, y compris sur les réseaux sociaux", a précisé le ministère dans un communiqué.

Après une tentative de coup d'Etat en juillet, les autorités turques ont déclaré l'état d'urgence et lancé des purges dont l'ampleur a suscité l'inquiétude de défenseurs des droits de l'Homme, qui accusent Ankara de réprimer les voix d'opposition.

Plus de 1.600 personnes accusées de "propagande ou apologie du terrorisme", ou encore d'"injure aux responsables de l'Etat", ont été placées en détention au cours des six derniers mois, a indiqué le ministère de l'Intérieur.

Les autorités turques sont régulièrement accusées de restreindre l'accès aux réseaux sociaux en Turquie après certains événements, comme des attentats, pour empêcher la circulation d'informations susceptibles de "porter atteinte à la sûreté de l'Etat".

Ainsi, l'accès aux réseaux sociaux a été fortement perturbé après l'assassinat, lundi, de l'ambassadeur en Russie à Ankara. Et Twitter et YouTube tournaient au ralenti depuis la publication, jeudi soir, d'une vidéo dans laquelle le groupe Etat islamique affirme avoir brûlé vifs deux soldats turcs.

Un organisme de surveillance du fonctionnement d'internet en Turquie, Turkey Blocks, a également fait état, vendredi, de difficultés d'accès aux VPN, généralement utilisés pour contourner ces restrictions d'accès aux réseaux sociaux.

Malgré les perturbations, la vidéo de l'EI était abondamment commentée sur les réseaux sociaux.

En revanche, ni le président Recep Tayyip Erdogan, ni le Premier ministre Binali Yildirim n'avaient officiellement réagi à cette publication samedi soir.
(AFP, 24 décembre 2016)

Réseaux sociaux perturbés depuis la vidéo de l'EI montrant deux brûlés vifs

Les réseaux sociaux Twitter et YouTube sont fortement perturbés en Turquie depuis la mise en ligne d'une vidéo du groupe Etat islamique montrant deux hommes présentés comme des soldats turcs être brûlés vifs, selon Turkey Blocks.

Cet organisme de surveillance du fonctionnement d'internet en Turquie précise sur son site internet que la plate-forme de partage de vidéos en ligne YouTube et le réseau social Twitter connaissent un fort ralentissement.

Il a également fait état de perturbations sur Facebook dans la nuit de jeudi à vendredi, après la publication de la vidéo de l'EI.

En fin de matinée vendredi, les internautes turcs continuaient à rencontrer des difficultés pour accéder à ces réseaux sociaux.

Selon Turkey Blocks, le blocage provient des fournisseurs d'accès à Internet. "Chacun établissant ses propres contrôles, certains usagers peuvent être partiellement affectés, voire épargnés", précise l'organisme.

Il déplore également des difficultés d'accès aux VPN et autres moyens généralement utilisés par les internautes pour contourner ces restrictions d'accès.

Le groupe EI a diffusé jeudi soir une vidéo qui montre deux hommes se présentant comme des soldats turcs retenus en otages par les jihadistes être enchaînés et brûlés vifs.
 La publication de cette vidéo survient alors que la Turquie, frappée cette année par plusieurs attentats attribués à l'EI, tente de s'emparer d'Al-Bab, un bastion des jihadistes dans le nord de la Syrie.

La Turquie est régulièrement accusée de limiter les accès à internet après certains événements, comme des attentats, ou, en début de semaine, l'assassinat de l'ambassadeur russe à Ankara par un jeune policier turc.
(AFP, 23 décembre 2016)

Alertes par Info-Turk sur l'arrestation du journaliste kurde Maxime Azadi



19 décembre 2016:

Nous sommes fort inquiets de la disparition de notre cher ami, le journaliste kurde Maxime Azadi... Nous attendons toujours une information plus profonde concernant son état actuel des organisations kurdes et institutions de la presse. S'il a été arrêté par les autorités belges sous la pression de la dictature islamo-fasciste d'Erdogan, nous exigeons sa mise en liberté immédiate et appelons toutes les organisations démocratiques à soutenir cette demande pour la libération de Maxime Azadi.

20 décembre 2016:

Après plusieurs recherches depuis la nuit passée, nous avons obtenu un peu d'information sur la détention du journaliste kurde Maxime Azadi... Il a été détenu le jeudi 15 décembre par la police belge en Belgique à cause d'un bulletin international de la police turque. Il se trouve actuellement dans la prison de Turnhout près de la frontière hollandaise. Pour son interrogatoire, la police belge attend des renseignements complémentaires des autorités turques. Maxime sera défendu par l'avocat Luc Wallyn. Bien que l'agence ANF et les organisations kurdes en Belgique ne donnent pas l'information détaillée sur cette arrestation, les médias belges ont commencé vers le soir du 20 décembre à donner des dépêches relatives à cette violation de la liberté de la presse. Nous invitons tous nos lecteurs de soutenir la campagne pour la liberté de Maxime Azadi sur change.org.

FEJ: La Belgique arrête un journaliste kurde sur requête de la Turquie

Le journaliste kurde connu sous le nom de Maxime Azadi a été arrêté en Belgique par les forces de l’ordre, jeudi dernier, lors d’un contrôle de routine. Son avocat, Me Luc Walleyn, a confirmé l’information à l’agence Belga, ce mardi.

Maxime Azadi dirige l’agence de presse kurde Firat News (ANF), établie aux Pays-Bas. Il tient également le blog Au-delà de l’information, sur la plateforme Mediapart.

Il aurait été arrêté par la police belge à la demande des autorités turques qui le soupçonnent de « collaboration avec une organisation terroriste ». Il a été placé sous mandat d’arrêt vendredi par le juge d’instruction de Turnhout.

L’avocat du journaliste a déposé lundi une requête en libération. Elle sera examinée ce vendredi par la Chambre du conseil de Turnhout.

« Nous sommes très préoccupés par cette arrestation qui constitue un dangereux précédent », réagit Ricardo Gutiérrez, secrétaire général de la Fédération européenne des Journalistes (FEJ). « Plus de 120 journalistes sont derrière les barreaux en Turquie, où les autorités n’hésitent pas à abuser des lois antiterroristes pour réprimer la presse d’opposition. Il ne faudrait pas que la Belgique et d’autres Etats européens se rendent complices des purges massives ordonnées par le gouvernement turc. Des dizaines de journalistes turcs et kurdes exilés en Europe se retrouveraient dans une situation d’insécurité dramatique! ».

Il semble que le journaliste ait été arrêté par la police belge suite à l’émission, via Interpol, d’un mandat d’arrêt international par les autorités turques. Ce signalement oblige le pays où la personne visée est identifiée à procéder à son arrestation en vue de son extradition. « Le Conseil de l’Europe et le Parlement européen ont dénoncé à plusieurs reprises le détournement de ces signalements Interpol par certains Etats en vue de persécuter des opposants ou des journalistes », insiste le secrétaire général de la FEJ.

« La FEJ appelle la Justice de Turnhout et les responsables politiques qui seront éventuellement saisis de la demande d’extradition à examiner avec la plus grande circonspection les prétendues charges qui pèsent sur notre confrère », insiste Ricardo Gutiérrez. « Nous allons d’emblée dénoncer cette violation manifeste de la liberté de la presse au Conseil de l’Europe. La Belgique devra rendre des comptes pour son attitude dans cette affaire ». (FEJ, 21 décembre 2016)

Le site de la télévision publique néerlandaise bloqué en Turquie

Le site Internet et l'application de la radio-télévision publique néerlandaise NOS ont été bloqués en Turquie après la diffusion en ligne des images de l'assassinat de l'ambassadeur russe à Ankara, a annoncé mercredi la NOS.

"Des sources à Ankara ont indiqué à la NOS que cela avait à voir avec les images de l'assassinat de l'ambassadeur russe lundi à Ankara que la NOS a publié en ligne", a expliqué le site NOS.nl, parlant d'une décision de l'autorité turque des télécommunications BTK. "Quiconque en Turquie tente de visiter le site de la NOS reçoit un avis d'erreur".

"Nous faisons tout ce que nous pouvons pour nous assurer que le site redevienne accessible", a déclaré à l'AFP Marieke Quant, porte-parole de la télévision publique néerlandaise.

Sous l'objectif des caméras, Mevlüt Mert Altintas, un policier âgé de 22 ans, a tué lundi de neuf balles l'ambassadeur de Russie à Ankara, Andreï Karlov, crié "Allah Akbar" et affirmé vouloir venger Alep avant d'être lui-même abattu.

Les images spectaculaires d'environ une minute diffusées par la télévision publique néerlandaise montrent l'effondrement de l'ambassadeur, touché par plusieurs tirs retentissants, puis les cris et menaces de l'assassin, costume et cravate sombres, pistolet à la main et doigt en l'air, près du corps sans vie du diplomate, les bras en croix.

Issues de la télévision publique turque TRT, ces images sont parvenues peu de temps après les faits via l'Eurovision, système d'échange d'images entre les organismes de diffusion de radio et télévision européens, auprès de la NOS, a-t-elle rapporté.

"Beaucoup de médias à travers le monde ont repris la vidéo de la NOS dans leurs informations. Sur les médias sociaux en Turquie aussi, la vidéo de la NOS est même devenue virale", a souligné la télévision néerlandaise.

La Turquie est régulièrement accusée de restreindre l'accès aux réseaux sociaux dans des situations de tension, notamment à la suite d'importants actes de violence sur son territoire ou après la tentative de coup d'Etat cet été.

"La plupart de ces blocages durent un certain nombre de jours", a précisé la NOS.
(AFP, 21 décembre 2016)

CPJ: Turkey's crackdown propels number of journalists in jail  to record high

Amid an ongoing crackdown that accelerated after a failed coup attempt in July, Turkey is jailing at least 81 journalists in relation to their work, the highest number in any one country at any time, according to CPJ’s records. Turkish authorities have accused each of those 81 journalists--and dozens more whose imprisonment CPJ was unable to link directly to journalistic work--of anti-state activity.

The global total of 259 journalists jailed on December 1, 2016, compares with 199 behind bars worldwide in 2015. The previous global record was 232 journalists in jail in 2012.

After Turkey, the worst offenders in 2016 are China, which had jailed the most journalists worldwide in the previous two years; Egypt, where the total rose slightly from 2015; Eritrea, where journalists have long disappeared without any legal process into the secretive country’s detention system; and Ethiopia, where longtime repression of independent journalists has deepened in recent months.

This year marks the first time since 2008 that Iran was not among the top five worst jailers, as many of those sentenced in the 2009 post-election crackdown have served their sentences and been released.

CPJ identified eight journalists in Iranian prisons, compared with 19 a year ago. However, Tehran is still sending journalists to jail, including filmmaker Keyvan Karimi, who is serving a sentence of one year in prison and 223 lashes in relation to his documentary about political graffiti, “Writing on the City.”

Plainclothes security officers tussle with a journalist outside the trial of a prominent human rights lawyer in Beijing on December 22, 2015. Journalists who document human rights abuses or protests are at risk of jail in China. (AFP/Greg Baker)

Plainclothes security officers tussle with a journalist outside the trial of a prominent human rights lawyer in Beijing on December 22, 2015. Journalists who document human rights abuses or protests are at risk of jail in China. (AFP/Greg Baker)

In Turkey, media freedom was already under siege in early 2016, with authorities arresting, harassing, and expelling journalists and shutting down or taking over news outlets; the unprecedented rate of press freedom violations spurred CPJ to launch a special diary, “Turkey Crackdown Chronicle,” in March. The pace of arrests exploded after a chaotic attempt failed on July 15, 2016 to oust President Recep Tayyip Erdoğan in a military coup. In the wake of the overthrow attempt—which the government blamed on an alleged terrorist organization led by exiled cleric Fethullah Gülen—the government granted itself emergency powers and, in a two-month period, detained, at least briefly, more than 100 journalists and closed down at least 100 news outlets.

Among those behind bars in Turkey are Mehmet Baransu, a former columnist and correspondent for the daily Taraf, who reported extensively on a previous coup plot. He is accused of, among other crimes, obtaining secret documents, insulting the president, and being a member of a terrorist organization. The most recent set of charges against him carry a maximum sentence of 75 years in prison. The journalist’s wife told CPJ that her husband was deliberately kept hungry, held in filthy conditions, verbally abused, and mistreated while being transferred from prison to various courts for hearings.

Also jailed in Turkey is Kadri Gürsel, a columnist and publishing consultant for the opposition newspaper Cumhuriyet, who was detained along with at least 11 others in a raid on the newspaper’s office in Istanbul on October 31 and accused of producing propaganda for two rival groups, the Kurdistan Workers' Party (PKK) and what the government calls the Fethullah Gülen Terror Organization (FETÖ). The investigation into Cumhuriyet has been sealed by court order, so defense lawyers and the public have limited access to the state’s evidence.

Turkish authorities have also subjected Kurdish journalists to a fresh round of arrests and trials, in addition to shutting down pro-Kurdish news outlets. Zehra Doğan—a reporter for Jin News Agency (JİNHA), which is staffed entirely by women--was arrested in Southeast Turkey on the site of urban warfare between Turkish security forces and ethnic-Kurdish fighters. The state’s evidence consists of testimony from people saying they saw Doğan talking with people in the street and taking photos, according to interrogation records and an indictment that CPJ has reviewed.

CPJ examined the cases of another 67 journalists imprisoned in Turkey in late 2016 but was unable to confirm a direct link to their work. In many cases, court documents have been sealed, and in others CPJ could not identify or contact lawyers for the accused—or the lawyers were unwilling to discuss their clients with CPJ, a reflection of the tense atmosphere in Turkey. More than 125,000 people, including public workers such as police officers, teachers, and soldiers, have been dismissed or suspended and about 40,000 others have been arrested since the coup attempt, according to international news reports.

Journalist Hüsnü Mahalli Arrested

Journalist Hüsnü Mahalli has been arrested as part of an investigation launched by prosecutor Can Tuncay from İstanbul Chief Public Prosecutor’s Office Terror and Organized Crime Bureau.

İstanbul 9th Criminal Judgeship of Peace ruled arrest of Mahalli on charges of “Defaming civil servants because of their services” and “Defaming the president”.

Mahalli was detained on December 13, 2016.

He had fallen sick in custody

Detained in Organized Crime Control Bureau Directorate on Vatan street, Mahalli was taken to Cerrahpaşa Medical Faculty Emergency Service when he fell sick, and referred to court for arrest after discharged from the hospital.

MS disease and hypertension

After Mahalli was detained, attorney Turan Aydoğan on Halk TV live broadcast had said that Mahalli’s condition is not suitable for detention or arrest due to his medical condition.

Aydoğan stated that there are medicine Mahalli need to use for his MS disease and hypertension

Aydoğan: The investigation has been launched following his words on Halk TV

Attorney Aydoğan noted that İstanbul Chief Public Prosecution launched an investigation and issued detention warrant after Mahalli’s words on Halk TV that “Terrorists are annihilated in Aleppo. I will explain tomorrow how this happens”.

About Hüsnü Mahalli

Mahalli is of Syrian Turkmen origin. He is a Middle East and political expert, academic, journalist and writer.

He was born in Syria’s province of Aleppo on May 23, 1949.

He graduated from İstanbul University School of Journalism. He did Masters in Department of Journalism and doctorate in International Relations at the same university.

In addition to international TV outlets such as BBC, NBC, he took part in various media organs such as radio, magazine, newspaper, agency in a plenty of Arab countries. (BIA, December 16, 2016)

Human Rights Watch accuse la Turquie de museler les médias

Human Rights Watch (HRW) a accusé la Turquie de "réduire au silence" les médias indépendants pour couper court à toute critique de la purge menée depuis le coup d'Etat manqué du 15 juillet, dans un rapport publié jeudi.

"La gouvernement turc a pratiquement réduit au silence les médias indépendants afin d'empêcher qu'ils enquêtent sur ou critiquent la répression impitoyable de ceux qu'il perçoit comme ses ennemis", a affirmé l'ONG de défense des droits de l'Homme.

"Détenir 148 journalistes et collaborateurs de médias, fermer 169 médias et maisons d'édition en vertu de l'état d'urgence, ces actions montrent bien que la Turquie viole délibérément les principes fondamentaux des droits humains et de l'Etat de droit, principes au coeur de la démocratie", a déclaré Hugh Williamson, directeur de la division Europe et Asie Centrale à HRW.

Dans ce rapport basé sur une soixantaine d'entretiens, l'ONG dénonce des attaques qui avaient déjà "augmenté en 2014, mais se sont surtout intensifiées suite à la tentative de coup d'État de juillet", imputé par le gouvernement à Fethullah Gülen, un prédicateur exilé aux Etats-Unis, qui dément ces accusations.

Or, selon HRW, la répression ne concerne pas que les médias et journalistes gulénistes, mais aussi "des médias pro-kurdes et des voix indépendantes hostiles au gouvernement".

La Turquie accuse ces journalistes de soutien à des groupes qu'elle considère comme "terroristes" -principalement le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et l'organisation de Fethullah Gülen.

Le gouvernement turc, qui se défend régulièrement de bafouer la liberté de la presse, n'a pas réagi dans l'immédiat au dernier rapport de HRW.

"Les professionnels interrogés ont décrit une ambiance de travail malsaine", explique le document. Mais aussi d'un espace de travail qui se "réduit" pour les reportages du fait "des sujets pour lesquels "le gouvernement ne veut pas de couverture médiatique".

Parmi les volets abordés par l'ONG, figurent un système pénal répressif pour les médias, des menaces et agressions physiques ainsi que des pressions exercées sur certains médias pour faire renvoyer des journalistes.

"Autrefois, des journalistes étaient assassinés en Turquie", explique un journaliste dont les propos sont rapportés par HRW. "Mais c'est le journalisme que ce gouvernement est en train d'assassiner."

Dans son rapport annuel sur la liberté de la presse publié mardi, Reporters Sans Frontières annonçait que la Turquie était le premier pays en matière de journalistes emprisonnés, devant la Chine, l'Iran et l'Egypte.

Meurtre d'une auteure turque à Istanbul: une suspecte arrêtée

Une femme soupçonnée du meurtre de l'une des plus importantes écrivaines de livres de développement personnel en Turquie a été arrêtée vendredi soir, ont indiqué samedi les médias.

Beki Ikala Erikli, 48 ans, a été assassinée jeudi soir dans son appartement du centre d'Istanbul, par trois coups de feu tirés à bout portant.

Soupçonnée d'être l'auteure de cette attaque, Sinem Koç, 31 ans, a été arrêtée, selon les journaux Hürriyet et Sabah. L'arme du crime a été retrouvée dans sa voiture.

L'hebdomadaire juif d'Istanbul, Salom, explique que Mme Erikli, particulièrement connue pour son ouvrage "Vivre avec les Anges", était membre de la petite communauté juive de la ville, mais il n'y a pour l'instant aucun élément associant son meurtre à des motifs religieux.

Selon les médias, la suspecte a suivi Beki Ikala Erikli jusqu'à l'appartement qui lui sert de bureau et l'a tuée lorsqu'elle en est sortie.

Sur les réseaux sociaux, l'auteure se décrivait elle-même comme une "professeure voulant permettre à tout un chacun de se connecter à ses voix intérieures, ses intuitions et ses anges".
(AFP, 17 décembre 2016)

Le nombre de journalistes emprisonnés en hausse en 2016, Turquie en tête

Le nombre de journalistes incarcérés ou détenus dans le monde a augmenté en 2016, une hausse notamment liée à la situation en Turquie où plus de 100 journalistes et collaborateurs de médias se trouvent aujourd'hui en prison, déplore RSF dans son bilan annuel mardi.

"A ce jour, 348 journalistes (y compris pigistes et blogueurs) sont emprisonnés dans le monde, ce qui représente une augmentation de 6% par rapport à 2015. Le nombre de journalistes professionnels incarcérés a même bondi de 22%" et "quadruplé en Turquie à la suite du putsch manqué de juillet", indique l'ONG dans son rapport.

La part des femmes journalistes emprisonnées a plus que quadruplé cette année (21 contre 5 en 2015), "ce qui témoigne de la féminisation du métier mais surtout du désastre que traverse la Turquie, où un tiers d'entre elles sont détenues", souligne RSF.

"Aux portes de l'Europe, une véritable chasse aux sorcières a jeté en prison des dizaines de journalistes et fait de la Turquie la plus grande prison pour la profession. En un an, le régime d'Erdogan a anéanti tout pluralisme médiatique face à une Union européenne bien mutique sur la question", dénonce Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, cité dans un communiqué.
 Outre la Turquie, la Chine, l'Iran et l'Egypte concentrent à eux seuls plus des deux tiers des journalistes emprisonnés, indique l'ONG, qui réclame la création d'un représentant spécial pour la sécurité des journalistes directement rattaché au secrétaire général des Nations unies.

Le nombre de journalistes retenus en otage a toutefois baissé cette année par rapport à 2015 : 52 journalistes, essentiellement des locaux, sont aujourd'hui otages dans le monde, contre 61 l'an dernier à la même date, même si RSF rappelle que le nombre d'otages en 2015 était particulièrement élevé.

Cette année, tous les otages se trouvent au Moyen-Orient, en Syrie, au Yémen et en Irak. En Syrie et en Irak, le groupe Etat islamique détient à lui seul 21 journalistes en otage, dénonce RSF.

En 2016, un seul journaliste, le Burundais Jean Bigirimana, est porté disparu (contre 8 l'an dernier). RSF considère qu'un journaliste est porté disparu quand il n'y a pas suffisamment d'éléments pour déterminer s'il a été victime d'un homicide ou d'un enlèvement, et qu'aucune revendication crédible n'a été diffusée.

Dans un rapport également publié mardi, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) donne lui le nombre de 259 journalistes emprisonnés dans le monde, en 2016, dont 81 en Turquie. Ce nombre est inférieur car le CPJ ne tient compte que des journalistes détenus par des Etats, RSF recensant également les reporters pris en otage par des groupes non étatiques.

Chez le CPJ, le top 5 des pays comptant le plus de journalistes en prison est composé de la Turquie, devant la Chine, l'Egypte, l'Erythrée et l'Ethiopie. C'est la première fois depuis 2008 que l'Iran quitte les 5 premières places de ce classement.
(AFP, 13 décembre 2016)

Closed Radio, TV Channels Come Together: There is 1 Report

Staff of four TV and seven radio channels closed by Statutory Decrees have come together and established 1 Haber Var (There is 1 Report) Platform

Azadi TV, Özgür Gün TV, Jiyan TV, Van TV, Gün Radyo, Özgür Radyo, Radyo Rengin, Radyo Karacadağ, Radyo Özgür Güneş, Radyo Ses, Radyo Dünya take place on the platform.

The platform aims to inform public with the motto “Even just 1 report” via website, internet TV, internet radio and social media.

The broadcastings will be made in Turkish and Kurdish.

Speaking to bianet, Platform member and Gün TV Director Barış Barıştırır stated that the platform will cover invisible news in an environment in which crackdown and censorship mechanism operates.

12 Statutory Decrees (KHK) have been issued during State of Emergency that was declared on July 20, 2016.

In total 177 media outlets were closed by three of the 12 KHKs.

Journalists Association of Turkey (TGC) and Journalists Union of Turkey (TGS) declared that 2,500 newspaper and media workers were left unemployed due to closures of 121 media organs from Gülen Community and Kurdish circles since the State of Emergency was declared.

Five news agencies, 28 television and 34 radio channels, 62 newspapers, 19 magazines and 29 publishing houses were closed by the KHKs, which makes the total number of closed media organizations 177.

11 of the closed ones were reopened by decision of a commission formed by the KHKs. (BIA, Dec 9, 2016)

Balance Sheet of State of Emergency's bans on media

12 Statutory Decrees (KHK) have been issued during State of Emergency that was declared on July 20, 2016.

In total 177 media outlets were closed by three of the 12 KHKs.

Journalists Association of Turkey (TGC) and Journalists Union of Turkey (TGS) declared that 2,500 newspaper and media workers were left unemployed due to closures of 121 media organs from Gülen Community and Kurdish circles since the State of Emergency was declared.

177 media organizations were closed, 11 reopened

Five news agencies, 28 television and 34 radio channels, 62 newspapers, 19 magazines and 29 publishing houses were closed by the KHKs, which makes the total number of closed media organizations 177.

11 of the closed ones were reopened by decision of a commission formed by the KHKs.

The closed media outlets

The media organs closed by the KHKs are as follows:

Agencies

Cihan Haber Agency, Muhabir Haber Agency, SEM Haber Agency. Dicle Haber Agency, Jin Haber Agency.

TV channels

Barış TV, Bugün TV, Can Erzincan TV, Dünya TV, Hira TV, Irmak TV, Kanal 124, Kanaltürk, MC TV, Mehtap TV, Merkür TV, Samanyolu Haber, Samanyolu TV, SRT Televizyonu, Tuna Shopping TV, Yumurcak TV, İMC TV, Hayatın Sesi, Azadi TV, Jiyan TV, Van TV, TV10, Denge TV, Zarok TV, Birlik Medya TV, Özgür Gün TV, Van Genç TV, Mezopotamya TV.

Radio channels

Aksaray Mavi Radyo, Aktüel Radyo, Berfin FM, Burç FM, Cihan Radyo, Dünya Radyo, Esra Radyo, Haber Radyo Ege, Herkül FM, Jest FM, Kanaltürk Radyo, Radyo 59, Radyo Aile Rehberi, Radyo Bamteli, Radyo Cihan, Radyo Fıkıh, Radyo Küre, Radyo Mehtap, Radyo Nur, Radyo Şimşek, Samanyolu Haber Radyosu, Umut FM, Yağmur FM, Batman FM, YÖN Radyo (İstanbul), Özgür Radyo, Radyo Ses (Mersin), Radyo Dünya (Adana), Özgür Güneş Radyosu (Malatya), Radyo Karacadağ (Urfa), Radyo Rengin, Gün Radyo, Patnos FM, Doğu Radyo (Van).

Newspapers

Adana Haber Gazetesi (Adana), Adana Medya Gazetesi (Adana), Akdeniz Türk (Adana), Şuhut’un Sesi Gazetesi (Afyon), Kurtuluş Gazetesi (Afyon), Lider Gazetesi (Afyon), İşçehisar Durum Gazetesi (Afyon), Türkeli Gazetesi (Afyon), Antalya Gazetesi (Antalya), Yerel Bakış Gazetesi (Aydın), Nazar (Aydın), Batman Gazetesi (Batman), Batman Postası Gazetesi (Batman), Batman Doğuş Gazetesi (Batman), Bingöl Olay Gazetesi (Bingöl), İrade Gazetesi (Hatay), İskenderun Olay Gazetesi (Hatay), Ekonomi (İstanbul), Ege’de Son Söz gazetesi (İzmir), Demokrat Gebze (Kocaeli), Kocaeli Manşet (Kocaeli), Bizim Kocaeli (Kocaeli), Haber Kütahya Gazetesi (Kütahya), Gediz Gazetesi (Kütahya), Zafer Gazetesi (Kütahya), Hisar Gazetesi (Kütahya), Turgutlu Havadis Gazetesi (Manisa), Milas Feza Gazetesi (Muğla), Türkiye’de Yeni Yıldız Gazetesi (Niğde), Hakikat Gazetesi (Sivas), Urfa Haber Agency Gazetesi (Urfa), Ajans 11 Gazetesi (Urfa), Yeni Emek (Tekirdağ), Banaz Postası Gazetesi (Uşak), Son Nokta Gazetesi (Uşak), Merkür Haber Gazetesi (Van), Millet Gazetesi, Bugün Gazetesi, Meydan Gazetesi, Özgür Düşünce Gazetesi, Taraf, Yarına Bakış, Yeni Hayat, Zaman Gazetesi, Today’s Zaman, Özgür Gündem Gazetesi (İstanbul), Azadiya Welat Gazetesi (Diyarbakır), Yüksekova Haber Gazetesi (Hakkari), Batman Çağdaş Gazetesi (Batman), Cizre Postası Gazetesi (Şırnak), İdil Haber Gazetesi (Şırnak), Güney Expres Gazetesi (Şırnak), Prestij Haber Gazetesi (Van), Urfanatik Gazetesi (Urfa), Kızıltepe’nin Sesi Gazetesi (Mardin), Ekspres Gazetesi (Adana), Türkiye Manşet Gazetesi (Çorum), Dağyeli Gazetesi (Hatay), Akis Gazetesi (Kütahya), İpekyolu Gazetesi (Ordu), Son Dakika Gazetesi (İzmir), Yedigün Gazetesi (Ankara).

Magazines

Akademik Araştırmalar Dergisi, Aksiyon, Asya Pasifik (PASİAD) Dergisi, Bisiklet Çocuk Dergisi, Diyalog Avrasya Dergisi, Ekolife Dergisi, Ekoloji Dergisi, Fountain Dergisi, Gonca Dergisi, Gül Yaprağı Dergisi, Nokta, Sızıntı, Yağmur Dergisi, Yeni Ümit, Zirve Dergisi, Tiroj Dergisi, Evrensel Kültür Dergisi, Özgürlük Dünyası Dergisi, Haberexen Dergisi.

Publishing houses and distributors

Altın Burç Yayınları, Burak Basın Yayın Dağıtım, Define Yayınları, Dolunay Eğitim Yayın Dağıtım, Giresun Basın Yayın Dağıtım, Gonca Yayınları, Gülyurdu Yayınları, GYV Yayınları, Işık Akademi, Işık Özel Eğitim Yayınları, Işık Yayınları, İklim Basın Yayın Pazarlama, Kaydırak Yayınları, Kaynak Yayınları, Kervan Yayınları, Kuşak Yayınları, Muştu Yayınları, Nil Yayınları, Rehber Yayınları, Sürat Basım Yayın Reklamcılık ve Eğitim Araçları, Sütun Yayınları, Şahdamar Yayınları, Ufuk Basın Yayın Haber Ajans Pazarlama, Ufuk Yayınları, Waşanxaneya Nil, Yay Basın Dağıtım PAZ, Reklamcılık, Yeni Akademi Yayınları, Yitik Hazine Yayınları, Zambak Basım Yayın Eğitim Turizm.

The reopened ones

Kurtuluş Gazetesi (Afyon), Lider Gazetesi (Afyon), İşçehisar Durum Gazetesi (Afyon), Bingöl Olay Gazetesi (Bingöl), Ege’de Son Söz Gazetesi (İzmir), Hakikat Gazetesi (Sivas) , SRT Televizyonu, Umut FM, Yağmur FM, Yön Radyo and Zarok TV.
(BIA, December 7, 2016)

Un haut responsable du groupe Dogan Holding arrêté

Un dirigeant du puissant conglomérat turc Dogan Holding a été arrêté jeudi, a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anadolu, les autorités le soupçonnant de liens avec le cerveau présumé du putsch avorté en juillet, ce que le groupe dément.

Barbaros Muratoglu, représentant à Ankara de Dogan Holding, l'un des plus grands groupes de Turquie qui possède notamment des intérêts dans les médias et l'énergie, a été interpellé et placé en garde à vue jeudi matin, a précisé Anadolu.

M. Muratoglu est soupçonné d'"appartenir au FETO/PYD", un acronyme créé par les autorités pour désigner le réseau du prédicateur Fethullah Gülen.

Ancien allié du président Recep Tayyip Erdogan, M. Gülen est accusé par le gouvernement d'avoir ourdi la tentative de coup d'Etat du 15 juillet, ce que l'intéressé dément catégoriquement.

Dogan Holding a confirmé dans un communiqué qu'une enquête avait été ouverte contre son représentant à Ankara, mais a nié tout lien avec la mouvance guléniste.

"Le groupe Dogan se tient aux côtés de l'Etat et de la nation contre toutes les formes de terrorisme et toutes les organisations terroristes", affirme-t-il.

L'interpellation de M. Muratoglu intervient 10 jours après des accusations lancées par un journal progouvernemental turc l'accusant de liens avec M. Gülen.

Cette arrestation a fait plonger le cours de l'action de Dogan Holding, qui s'échangeait à 0,65 livre turque à 14H30 GMT (-7% sur la journée).

Dogan Holding, un des plus puissants groupes turcs, est particulièrement influent dans les secteurs de la presse (quotidien Hürriyet, chaîne d'information CNN-Türk, agence de presse Dogan), du bâtiment et de l'énergie.

Plus de 100.000 personnes ont été arrêtées, limogées ou suspendues dans le cadre de vastes purges lancées après le putsch avorté, visant notamment les médias et les journalistes turcs.   (AFP, 1 décembre 2016)

Kurdish Question / Question kurde

Symbole d'ouverture, l'unique école kurde de Diyarbakir a été fermée

Quand elle a ouvert ses portes il y a trois ans, cette école primaire de Diyarbakir, principale ville à majorité kurde de la Turquie, symbolisait une certaine ouverture d'Ankara en matière d'éducation en langue kurde.

En octobre, l'école Farzad Kamangar a été fermée sur ordre du gouverneur, faisant les frais du raidissement de la politique turque à l'égard des Kurdes. Quatre autres écoles enseignant en kurde dans d'autres localités de la région ont subi le même sort.

Depuis le coup d'Etat avorté en juillet, les autorités ont lancé de vastes purges qui, au-delà de la chasse aux putschistes présumés, ont frappé de plein fouet les milieux prokurdes, de la politique aux ONG, en passant par les médias.

L'école Farzad Kamangar, nommée après un poète et militant kurde exécuté en Iran en 2010, dispensait un enseignement en kurde. Même les livrets scolaires remis aux parents étaient rédigés dans cette langue.

L'heure était alors à la détente et les autorités, à défaut de permis officiel, fermaient les yeux sur cet établissement pionnier. Une trêve était en vigueur entre l'Etat et les insurgés du PKK, et un processus de négociation était en cours.
 Mais la trêve a volé en éclats au bout de deux ans et les combats ont repris de plus belle à l'été 2015.

C'est par le biais d'un ordre placardé à la porte de l'école qu'enseignants et parents d'élèves ont appris la fermeture de l'établissement. Motif invoqué: non-respect des lois turques.

C'était à la rentrée et les 238 élèves âgés de 5 à 11 ans se sont retrouvés sans école.

L'enseignement en kurde est, en effet, interdit en Turquie selon la Constitution qui stipule qu'"aucune langue autre que le turc ne peut être enseignée aux citoyens turcs en tant que langue maternelle ou servir à leur dispenser un enseignement en tant que tel dans les établissements d'éducation et d'enseignement".

- 'Activités illégales' -

Mais les défenseurs de l'école font valoir que l'établissement avait toujours fonctionné en dehors du cadre de cet article constitutionnel, et ce, avec la connaissance et l'accord implicite des autorités.

Des sources au bureau du gouverneur de la province de Diyarbakir ont affirmé à l'AFP que l'école avait été fermée pour "activités illégales".

En effet, quelques jours avant sa fermeture, le 9 octobre, l'école avait fait l'objet d'une visite d'inspecteurs de l'Education qui ont dressé un rapport pointant un cursus "contraire aux règlements de l'Education nationale et à la législation".

Adil Ercan, un des enseignants, a affirmé à l'AFP que les inspecteurs n'avaient pourtant rien dit de "défavorable ou d'inapproprié" au sujet de l'école lors de leur visite.

La décision de fermer l'établissement à été notifiée à la direction le 7 octobre, assortie d'une possibilité de se pourvoir en appel sous quinzaine.

Mais deux jours après, les parents et les enseignants ont été surpris de découvrir, en arrivant à l'école, l'ordre de fermeture, sous forme d'un papier cartonné frappé d'un sceau rouge.

"Nous sommes arrivés le matin et c'était fermé. Ils ne nous ont donné aucune explication", raconte M. Ercan.

Résignés, parents et élèves attendent désormais une hypothétique réouverture.

"J'attends mon école. Quand elle rouvrira, j'y retournerai. En attendant, je resterai à la maison", confie à l'AFP Sarya Alici, âgée de sept ans.

"Quoi qu'il arrive notre école doit rouvrir", renchérit sa camarade Cihan Koyun.

Outre les écoles, des médias prokurdes ont été fermés après le putsch avorté de juillet, et des élus, dont des maires et des députés, ont été arrêtés. Parmi eux figurent les deux chefs du principal parti prokurde du pays, le HDP.

Ils sont généralement accusés de liens avec le PKK, en conflit avec l'Etat turc depuis 1984, ou d'en relayer la propagande, selon les autorités.
(AFP, 23 décembre 2016)

Le groupe radical kurde TAK revendique l'attentat ayant tué 14 soldats

Un groupe radical kurde a revendiqué mardi un attentat à la voiture piégée qui a tué samedi 14 soldats turcs à Kayseri (centre de la Turquie), selon une agence de presse proche des séparatistes kurdes.

Les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), un groupe radical proche du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), affirment avoir mené avec succès une opération de "représailles" contre les soldats accusés d'avoir "versé le sang de milliers des nôtres", selon l'agence de presse Firat.

"Notre camarade Cekdar Xebat, qui a mené cette attaque suicide, est tombé en martyr", ont ajouté les TAK, cités par Firat.

Au moins 14 soldats ont été tués et des dizaines de personnes blessées lorsqu'une voiture a explosé samedi à proximité d'un bus qui transportait les militaires en repos depuis leur base vers le centre-ville, selon le gouvernement turc.

Après cet attentat, les autorités ont lancé de vastes coups de filet dans les milieux prokurdes, arrêtant des dizaines de responsables du Parti démocratique des peuples (HDP, principal parti prokurde), dont des locaux ont par ailleurs été saccagés par des manifestants nationalistes.

Les TAK avaient déjà revendiqué un double attentat meurtrier le 10 décembre à Istanbul, à proximité du stade de l'équipe de football de Besiktas, qui a tué 44 personnes, majoritairement des policiers.

Ils avaient revendiqué également deux attentats à la voiture piégée à Ankara qui ont fait plus de 60 morts en février et mars.
(AFP, 20 décembre 2016)

Après l'attentat, les locaux du parti prokurde saccagés à Kayseri

Les locaux du principal parti prokurde en Turquie ont été saccagés par des dizaines de manifestants à Kayseri, dans le centre du pays, peu après un attentat qui y a fait au moins 13 morts, attribué au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Les manifestants sont entrés dans l'immeuble où se situent ces locaux, jetant des papiers dans la rue et retirant le panneau du Parti démocratique des peuples (HDP) situé à l'entrée, selon des images de l'agence de presse Dogan.

Un groupe est ensuite monté sur le toit de l'immeuble, y a fait un feu et a déployé le drapeau rouge aux trois croissants des nationalistes turcs du MHP.

Le gouvernement avait annoncé un peu plus tôt que le PKK, en insurrection ouverte contre Ankara, était probablement responsable de l'attentat de la matinée.

Le HDP, deuxième force de l'opposition et troisième parti de Turquie, est régulièrement accusé par le gouvernement de soutenir le PKK, classé "organisation terroriste" par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Plusieurs de ses députés, dont ses coprésidents, Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag, sont actuellement emprisonnés pour des liens supposés avec le groupe armé kurde. Des accusations que le parti dément formellement.

Le parti a condamné samedi l'attentat de Kayseri, déplorant "le vortex de violence dans lequel est entraîné progressivement la Turquie".

"Nous avons dépassé depuis longtemps le stade des messages de condamnation", poursuit le communiqué. "Nous devons nous unir pour la paix, la démocratie, la justice et la liberté (...) pour empêcher que se répètent de nouvelles tragédies".

Les médias turcs ont rapporté que les manifestants de Kayseri étaient des militants des "Loups gris", une formation d'extrême droite turque, très active dans les années 1980 et 1990.

Certains manifestants s'en sont également pris à un rassemblement du Parti républicain des Peuples (CHP, sociaux-démocrates) qui avait lieu en plein air à Kayseri, selon le quotidien Hürriyet.

Kayseri reste l'une des places fortes du MHP en Turquie, même si le Parti de la Justice et du Développement (AKP) au pouvoir y progresse ces dernières années.
(AFP, 17 décembre 2016)

L'assassin présumé de trois militantes kurdes à Paris, meurt avant son procès

L'enquête avait conclu à "l'implication" de membres des services secrets turcs mais un seul assassin présumé devait se retrouver devant la cour d'assises de Paris. Le procès n'aura pas lieu: Omar Güney, accusé d'avoir tué trois militantes kurdes à Paris en janvier 2013, est mort samedi matin dans un hôpital parisien.

Le Turc Omer Güney, ancien agent d'entretien à l'aéroport de Roissy, atteint d'une grave maladie au cerveau, est décédé samedi matin à l'âge de 34 ans à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpétrière, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.

Contactée par l'AFP, l'un de ses avocats, Anne-Sophie Laguens, n'a pas souhaité faire de commentaire.

Accusé d'"assassinats en relation avec une entreprise terroriste", il devait, seul, être jugé devant la cour d'assises spéciales de Paris, du 23 janvier au 10 février (BIEN 10 février), un procès qui n'aura donc pas lieu, au grand dam des proches des trois militantes kurdes.

Le 9 janvier 2013, Sakine Cansiz, 54 ans, une des fondatrices du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, classé "organisation terroriste" par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne) réputée proche de son chef historique Abdullah Öcalan, Fidan Dogan, 28 ans, et Leyla Saylemez, 24 ans, avaient été abattues de plusieurs balles dans la tête, dans les locaux du Centre d'information du Kurdistan (CIK), dans le Xe arrondissement de Paris.

Les avocats des familles des victimes ont fait part dans un communiqué de leur "colère" et de leur "consternation", en se voyant "privées d'un procès public qu'elles attendaient depuis près de quatre années".

"Une fois de plus, la France n'est toujours pas capable de juger un crime politique commis sur le territoire français par des services secrets étrangers", ont dénoncé dans ce communiqué conjoint, les avocats Sylvie Boitel, Antoine Comte, Virginie Dusen, Jan Fermon et Jean-Louis Malterre.

Au terme de l'instruction, les enquêteurs avaient pointé "l'implication" de membres des services secrets turcs, le MIT, dans ce triple assassinat, sans pouvoir toutefois établir qui étaient les commanditaires de ces crimes, selon une source proche du dossier.

- Espionnage -

Les investigations n'avaient pas permis d'établir si ces agents avaient agi "avec l'aval de leur hiérarchie" ou "à l'insu de leur service afin de le discréditer ou de nuire au processus de paix", entamé à l'époque entre Ankara et le PKK, a ajouté la source. Les services secrets turcs ont officiellement démenti en janvier 2014 tout rôle dans les assassinats.

L'enquête a montré que l'accusé s'était rapproché fin 2011 d'associations kurdes en région parisienne. Décrit par ses proches comme un Turc ultranationaliste, il avait infiltré cette mouvance "dans un but de surveillance et d'espionnage" avec pour mission "d'éliminer des cadres du PKK", d'après la source proche du dossier.

Devant les enquêteurs, Omer Güney a nié les crimes malgré de nombreux éléments compromettants: la vidéosurveillance l'a filmé entrant dans l'immeuble du CIK peu avant les crimes, l'ADN d'une des victimes a été retrouvée sur sa parka et sa sacoche contenait des traces de poudre.

Outre l'implication du MIT, plusieurs pistes ont été évoquées au début de l'enquête: un différend personnel, un règlement de comptes interne au sein du PKK ou un crime commis par les "Loups gris", groupe d'extrême droite turc. Toutes ont été abandonnées.
(AFP, 17 décembre 2016)

Final Resolution of the 13th Annual Conference on the Kurds

The Kurds believe that their problems can be resolved within the borders of Turkey through dialogue and democratic methods. They wish their national identity to be recognised in the constitution, and to benefit from cultural and political rights safeguarded by international conventions. They also desire a political status through which to attain self-government, as realised in many democratic countries. Failing to accommodate their demands, the Turkish state has not yet abandoned its 93-year-old policy of denial and violence, proving unable to change its mentality.

•    The conference calls upon Turkey to give up the denial and violence policy and to give the Kurds and all the other ethnical and religious groups a cognitional guarantee.

EUROPEAN BLACKLIST

After the Kurdish Leader Mr Abdullah Öcalan was abducted and handed over to Turkey on 15 February 1999, guerrilla units withdrew to South Kurdistan (Northern Iraq) where they remained for 5 years. Even though they did not fire a single bullet, the Turkish state failed to take advantage of this historic opportunity. While the EU and the US should have been encouraging Turkey to seek a peaceful solution, yet they, at the beginning of 2002, blacklisted the PKK. This encouraged Turkey to return once again to its belligerent approach vis-à-vis the Kurdish question. The Kurds saw this unfortunate decision as a historic injustice that did not help find a peaceful and political solution to their problem.

The Brussels Court’s (41st Kamer [Correctional Raadkamer] on 3 November 2016) recent verdict to the effect that the war in Turkey “… is an armed conflict in the sense of the international humanitarian law” according to the Geneva conventions and Rome Statute

Therefore:

•    The PKK should be accepted as a party to the conflict. This reflects the reality about the PKK and

•    The PKK should be removed from the “list of terrorist organisations”. This would make a great contribution to peace, opening the way for a political settlement.

PEACE PROCESS

Mr Abdullah Öcalan, who has been jailed for nearly 18 years but accepted by the state as the “main negotiator”, made a proposal that was agreed by the AKP government. Talks were carried on from 2013 until 5 April 2015, resulting in a road map consisting of 10 articles. Its aim was a breakthrough for a democratic republic in Turkey. Even though PKK administrators began preparing for this, on 5 April 2015 Erdogan derailed the process. Therefore, the EUTCC conference:

•    Calls for the support of the “Freedom for Öcalan Campaign” launched by the major British trade unions the GMB and UNITE in April 2016, who called for the release of Mr Öcalan as an essential element for a peace process to be successful.    

•    Calls for restarting the peace process, giving Mr Öcalan be freedom and to have all the freedom to create his negotiations’ team and free contact to his movement.

MR ABDULLAH ÖCALAN UNDER CONSTANT THREAT

Our conference received the information that AKP-MHP circles are discussing the elimination of Mr Abdullah Öcalan. In fact, those discussing this are asking different parties what the results of this action could be. Commentators have also said that the reintroduction of capital punishment being brought onto the agenda to shape public opinion is also within this framework. We do not know how true these claims are. However, we are receiving information that this is being done to prepare the groundwork for Mr Öcalan’s elimination. Any attack on Mr Öcalan will not affect only Kurds and Turkey but will also have an impact on whole world.

•    For this reason and urgency, we are calling for immediate sensitivity to this threat of live from primarily the Kurdish people, the EU, relevant international organisations and public opinion to prevent this dangerous situation.

PATTERNS OF REPRESSION AND DESTRUCTION

Failing to achieve its plans in Kurdistan, the AKP government has turned the ‘state of emergency’ into an excellent opportunity to increase attacks on the Kurds. In sharp violation of the rules of war, the government has demolished the Kurdish towns of Cizre, Sur, Nusaybin, Idil, Gever, Silvan and Sirnak, during which process they massacred hundreds of people, forcing 1.5 million to migrate. In addition, in Cizre they burnt 103 civilians alive. In addition, the increased attacks on Kurdish legal politics and political representatives. Among those they arrested are HDP co-chairs Selahattin Demirtas and Figen Yuksekdag, DBP co-chair Sebahat Tuncel, KJA spokesperson Ayla Akat Ata, and Amed Municipality co-chairs Gulten Kisanak and Firat Anli. Also, many more municipality and council co-chairs, Central Executive Board and Party Council and party members have been arrested. Therefore, the EUTCC conference:

•    Calls for the immediate release of all political prisoners including the HDP co-chairs.

•    Calls upon the state to withdraw all trustees and release the co-mayors and other deputies

PURGING THE KURDS AND THE OPPOSITION

After the coup attempt, Erdogan declared a state of emergency and purged all alleged and real opposition, turning Turkey into a vast prison. As the EP (RC8-1276/2016) noted, “[…] whereas these measures are disproportionate and in breach of basic rights and freedoms protected by the Turkish Constitution, of democratic values upon which the EU is founded and of the ICCPR; whereas the authorities have arrested 10 HDP deputies and some 150 journalists (the largest number worldwide); whereas 2,386 judges and prosecutors and 40,000 others are detained; whereas 129,000 public employees either remain suspended (66,000) or dismissed (63,000), most of whom had no charges brought against them (p. 02)”. Furthermore, 7 newspapers, 1 magazine, 1 radio station, and 375 associations have been closed down. In addition, 34 Kurdish mayors have been arrested while 57 municipalities in Kurdish areas have been replaced by the government’s appointed trustees. Turkey’s chief goal behind this wholesale purge is to ensure that the HDP will not pass the election threshold in the upcoming election. Therefore, the EUTCC conference:

•    Calls upon Turkey to cease all the attacks on Kurds, the opposition, journalists, students and trade unionists, and to remove the prohibitions on the NGO, newspapers, radio stations, magazines’ and TV stations.

EU AND THEIR VALUES

The fact that human rights and fundamental freedoms are the very heart of the EU is expressed in The Universal Declaration of Human Rights. Especially in the preamble the values of peace, human dignity and fundamental freedoms are mentioned as crucial values of the UN and EU. The simple reality is that Turkey is publicly and unashamedly violating all of this. There is no peace as terrorism and even war is imposed on the Kurds. Freedom of press, expression or religion are violated as mentioned by UN Special Rapporteur, United Nations High Commissioner for Human Rights, Amnesty International, and Human Rights Watch.

We call on the European Union, the Council of Europe and the United Nations:

•    To support democratic forces and new democratic society models for peace in the Middle East;

•    to acknowledge the Democratic Self-Administration of Rojava;

•    to acknowledge and support the North Syria Federation;

•    to start an urgent Humanitarian Aid for the from IS liberated region in close cooperation with the local administration in Rojava;

•    to take prompt action to halt the ongoing political coup taking place in their member state, Turkey;

•    to follow up their statements of concern about developments in Turkey with decisive and effective measures.

We call on the European Union and the European governments:

To freeze its accession process with Turkey until President Erdogan begins to reverse his attacks on democracy, clamping down on civil and political rights, the shutting down of political organisations and the arrests of hundreds of thousands of people;

•    To make it absolutely clear to Erdogan that his suspension of democracy and repression of democratic political opposition must cease immediately;

•    to call for the release of all elected politicians, MPs and mayors of the HDP and other parties, who have been detained in the present clampdown, and to reinstate them to the posts to which they were legitimately elected;

•    to signal its opposition by withdrawing embassy staff from Turkey to demonstrate clearly that the present authoritarian politics of Erdogan are totally unacceptable;

•    to take all the necessary measures to ensure that full democracy and civil rights are restored in Turkey;

•    to make it clear to Turkey’s political leaders that their current course poses a great danger to their own country by making it a pariah state, weakening its longstanding alliances and eroding its economic prosperity;

•    to condemn strongly the discussion and the intention by the Turkish government on the relaunch of the death penalty;

•    to send emergency delegations to visit the imprisoned MPs and mayors of the HDP. (The European Parliament 8 December, 2016)

Urgency raised at GUE/NGL conference on Turkey and Kurdish situation

Held in conjunction with the EU Turkey Civic Commission (EUTCC), GUE/NGL is hosting the 13th International Conference on ‘The European Union, Turkey, The Middle East and The Kurds’ over two days at the European Parliament.

Speaking at the conference, GUE/NGL President Gabi Zimmer has expressed her gratitude and deep respect to all the activists for their commitment in the ongoing struggle for democracy and human rights.

“Human rights are indivisible and apply to all people - irrespective of whether they belong to a majority group in a country or to a different culture.”

“President Erdoğan has transformed Turkish democracy into a dictatorship and is waging war against his own people."

“We have long reached a point where we must do more than express dismay and indignation. But with the EU-Turkey deal on refugees, the EU has become Erdoğan’s henchman and lackey,” she said.

Zimmer added that GUE/NGL has called for a review of the EU-Turkey statement, plus the freezing of accession negotiations until the rule of law has been restored and for sanctions to be considered against the Turkish authorities, saying:

“We bear a political responsibility. With today's conference, we want to send, once again, a clear signal that EU is committed to taking proper action against the situation in Turkey,” the German MEP concluded.

Takis Hadjigeorgiou MEP, Vice-Chair of the European Parliament’s delegation to Turkey, also stressed the importance of having this conference:

“Our group has organised this international conference during these exceptional and challenging times.”

“It is critical for us here in Brussels and the European Parliament to raise awareness with the ongoing developments regarding the Kurdish situation and the repression against the Kurds and Turkish society in general.”

“It is unacceptable that hundreds of Kurds have been jailed - especially the leaders of the HDP.  It’s time for the EU to stand up to this situation. It is time for the EU to take measures and apply pressure upon Ankara to change its policies both internally and externally. The current situation in Aleppo‎ and the grave risk of the city becoming a graveyard of humanity are all interrelated as well,” said Hadjigeorgiou.

French MEP Marie-Christine Vergiat is, however, in reflective mood at the conference:

“This annual conference has added importance this year given the situation in the Middle East and Turkey.

“Kurdish views and the analysis of their situation are very important, as demonstrated by the testimony of Salih Muslim (Co-President of Democratic Union Party, Rojava-Syria) at the conference.”

“Our only regret is that Selahattin Demirtaş and Figen Yüksekdağ are both currently in prison in Turkey and cannot be with us,” lamented Vergiat.
(GUE/NGL, December 7, 2016)

Salih Muslim: Kurds are also fighting for the peoples of the region

In the last section of the EP Kurdish Conference that started in Brussels, Belgium yesterday PYD Co-chair Salih Muslim spoke in the “Alternative Methods of Democracy for the Middle East” session. Muslim answered questions from American writer Carne Ross and experienced British journalist Jonathan Steele in a special section of the conference. In the hour-long interview, Salih Muslim spoke on the Middle East, Syria, Rojava and their own demands.

PYD Co-chair Salih Muslim mentioned the struggle of the Kurds in the Middle East and continued his speech: “The Kurdish people are fighting today for all the peoples of the region. These are humanitarian values. Today these values are under a great attack. Kurds are trying to protect these values, and for that they display great heroism. Our people were divided by the Sykes-Picot treaty a century ago, but today they have voided this treaty.”

Muslim underlined that they see the system they are trying to establish in Rojava as a model for the whole region and said: “The nation-state mentality needs to change. We need a revolution against the sexist mentality. This is what want to do in the region today.”

Salih Muslim also mentioned the Turkish army’s attacks on Rojava and Syria and said: “The ideology we are facing attacks all the gains of the Kurds. They think ‘the best Kurd is the dead Kurd’. ISIS and the jihadist groups didn’t just fall from the sky. Turkey and similar countries unleashed them upon the region. The relationship between Turkey and ISIS continues still. If they can, they will destroy all the gains in Rojava. They will even attack the gains in Southern Kurdistan.”

PYD Co-chair also mentioned their relationship with the US and said: “The US tried to use the Kurds. But what happened was, they discovered them when the Kurds stopped ISIS. They understood the system the Kurds implemented. Now the whole world knows us. But there is this question: How will the US accept the Kurds that they didn’t accept before? We want to develop our relationship further. Before they refused us, but now they meet with us directly. It’s not like before when they asked of us to the Turks and the Saudi Arabs. Of course there are still those who don’t meet with us because they refrain from Turkey.

Muslim criticized the UN meetings and emphasized that they need to be invited. When asked about their alleged relationship with the Assad regime, Muslim said: “We only defended ourselves, and built our own path. We ensured the safety of our people and we acted together with the international coalition against ISIS.”

Muslim also mentioned the Raqqa operation: “Everybody thinks we launched the Raqqa operation on the US’ demand. That is wrong. Raqqa is at a strategic location. It is very close to Kobanê. So we launched this operation for the security of Rojava. We can’t let ISIS use Raqqa. Raqqa needs to be cleared of ISIS.”

PYD Co-chair Salih Muslim underlined that they are trying to establish the social and the economic system despite the ongoing embargo in Rojava. (ANF, December 8, 2016)

HDP Delegation Not Permitted to Meet Demirtaş, Zeydan

Peoples’ Democratic Party (HDP) Law Commission Chair and Adana MP Meral Danış Beştaş, Muş MP Burcu Çelik Özkan have gone to Edirne to visit HDP Co-Chair Selahattin Demirtaş and Hakkari MP Abdullah Zeydan, who are imprisoned in Edirne F Type Prison.

However, the delegation having permission from Edirne Chief Public Prosecutor’s Office wasn’t allowed to meet Demirtaş and Zeydan for not having permission from the Ministry of Justice.

The delegation held a press meeting in front of HDP Edirne Provincial Organization building.

Speaking at the meeting, Beştaş told of her meeting with Edirne Chief Public Prosecutor’s Office as to her criminal complaint they filed to the Supreme Board of Judges and Prosecutors (HSYK) about prison conditions and the treatments to which Demirtaş has been subjected.

Adding that they also met with the prison warden, Beştaş noted that their meeting with Demirtaş and Zeydan was prevented by the call of the Ministry of Justice.

“Our deputies are being tortured”

“Not only Demirtaş and Zeydan but also our other deputies and Co-Chair Figen Yüksekdağ, İdris Baluken are held in one-person cells.

“This is not a decision of prison wardens. This is a central decision like their arrest following being detained on November a by a coup.

“The deputies are being tortured by being held in one-person cells”.
(BIA, December 7, 2016)

Minorités / Minorities

Répression contre les Yézidis: AKP ferme un camp de réfugiés


Les réfugiés yézidis vont être emmenés de force dans les camps de la Direction turque de Gestion des Catastrophes et Situations d’Urgence (AFAD), peuplés principalement de réfugiés syriens arabes sunnites, ce qui est un sujet d’inquiétude quand on connait l’histoire des Yézidis et l’insécurité qui règne dans ces camps (un exemple : "Turquie : des enfants syriens violés dans un camp de réfugiés"), sans compter la présence des djihadistes syriens avec la complicité de l’administration turque. C’est la décision des fonctionnaires de l’administration gouvernementale, à la solde d’Erdoğan, nommés en remplacement de Gültan Kışanak et Firat Anli, co-maires de la ville métropolitaine de Diyarbakir, dont nous avons déjà relaté l’arrestation et la mise en détention en compagnie de nombreuses personnalités (certaines, comme Ayla Akat Ata et Selahattin Demirtaş, ont été reçues par la mairie de Rennes).

Le camp de Fidanlik avait été ouvert par la ville métropolitaine de Diyarbakir et la mairie d’arrondissement de Yenişehir. Plus de 8 000 personnes (en majorité des femmes et des enfants) ont été accueillis dans ce camp et à ce jour, près de 1 600 Yézidis y vivent encore. Par deux fois, le Conseil municipal de Rennes, en 2014 et 2015, a voté une subvention de 30 000 euros "pour appuyer financièrement la ville de Diyarbakir dans le soutien qu’elle apporte aux réfugiés en provenance de la région de Sinjar". La venue à Rennes de Gültan Kışanak, en décembre 2015, avait été l’occasion de resserrer les liens d’amitié et de coopération entre les deux villes.

L’histoire des Yézidis

Les Yézidis, que les islamistes appellent "adorateurs du diable", ont toujours été persécutés en raison de la spécificité de leur foi, bien que le yézidisme soit une religion monothéiste reconnaissant l’existence de Jésus et Mahomet.

Rappelons ici que ces populations civiles auraient été exterminées lors de la prise de Sinjar (Kurdistan d’Irak) par les djihadistes de l’Etat islamique si les forces combattantes kurdes, les YPG? venus de Syrie et les HPG? (PKK?) venus de Turquie, n’étaient pas parvenues à ouvrir un corridor et les exfiltrer, avec le soutien de l’aviation américaine. L’attaque perpétuée par l’EI? en août 2014 constitue l’apogée d’une longue période de tension entre Arabes sunnites et Yézidis : en 24 heures, d’après l’ONU, c’est près de 200 000 personnes qui auraient été jetées sur les routes de l’exode. Le rapport de l’ONU estime à 3 200 le nombre de femmes et de jeunes filles toujours prisonnières des mains de l’EI, à plus de 450 000 le nombre de déplacés et à plusieurs milliers le nombre de morts, des suites de l’attaque ou de l’exode. C’est dire si cette population, par ailleurs particulièrement attachante, est traumatisée.

Les Amitiés kurdes de Bretagne (AKB) en témoignent avec des expositions photographiques, des conférences, une vidéo en cours de montage et un extrait du film « Kurdistan, Rêve de Printemps », le film de Mikael Baudu, qui a suivi la délégation des AKB au Kurdistan en avril 2015.

La misère n’est pas un voyage, c’est une errance

Les AKB ont rencontré ces "centaines d’êtres humains que l’on appelle un peuple, qu’on appelle Yézidis, qu’on appelle survivants, réfugiés, migrants mais que l’on n’appelle jamais par leurs prénoms". Notre délégation a visité le camp de Fidanlik à plusieurs reprises en 2014 et 2015 et a concrètement arrêté en janvier et mars 2016, avec les responsables du camp et la mairie métropolitaine de Diyarbakir, les modalités d’activités culturelles en direction des enfants sous la forme d’ateliers artistiques (photos, théâtre, peinture, vidéo) qui se sont déroulés en juin et juillet dernier, animés par des professionnels intervenant bénévolement, avec le soutien financier des adhérents de l’association, de la Ville de Rennes, du Conseil départemental d’Ille-et-Vilaine et du Comité de Sainte-Geneviève-des-Bois du Secours populaire français.

Une restitution officielle des travaux réalisés a donné lieu à une fête le 22 octobre à Diyarbakir, à la grande joie des enfants, avant que la délégation ne prolonge sa mission en direction de Sinjar, pour rencontrer les survivants du drame de 2014. Certains avaient trouvé à Diyarbakir des raisons d’espérer à une vie meilleure. Les voici de nouveau condamnés à l’errance, à moins d’être conduits dans un camp de l’AFAD où ils ne veulent pas aller. Stop Erdoğan.
(Amitiés kurdes de Bretagne, André Métayer, 29 décembre 2016)

Critiques de Garo Paylan sur l'utilisation du mot "gavur"

Le 6 décembre, Garo Paylan, député du HDP, a interpellé Numan Kurtulmus, vice 1er ministre, suite à l'utilisation par ce dernier du mot "gavur" pour désigner les opposants au regime de M Erdogan:

1) Si on se refere a la définition du mot gavur : infidèle, non musulman, ce terme est très péjoratif dans le langage populaire turc. Appartenant à la communauté chrétienne, je me sens concerné par cette insulte contre le peuple non musulman.

2) je vous demande si ce discours n'incite pas à la haine raciale, religieuse, à des menaces et à l'humiliation des non musulmans en Turquie.

3) considérant que ce genre de discours conduit à la haine, je vous demande si ces propos ne constituent une infraction penale d'incitation à des crimes de haine.

Le 8 décembre 2016, Garo Paylan, à la tribune de l'Assemblée Nationale turque, a dénoncé la passivité coupable du pouvoir face au Groupe ERGENEKON :

"Hrant Dink a été assassiné, le prêtre Santiro a été assassiné, le Conseil d'Etat a été attaqué, les editions Zirve de Malatya ont été fermées. Nous vous avons prévenu d'aller enquêter. C'étaient les prémices du coup d'Etat. Dans l'assassinat de Hrant Dink, nous avons nommés 34 suspects qui étaient membres d'Ergenekon, tous des bureaucrates que vous avez fait entrer dans votre gouvernement comme ministres ou deputés, Ils étaient tous les acteurs (commanditaires) de ce crime".
(CDCA ANC, 8 décembre 2016)

Conférence de presse sur la récupération de l'église apostolique de Sis

Les Arméniens ont déposé mercredi une plainte devant la Cour européenne des droits de l’homme pour récupérer la propriété du siège historique de leur église apostolique de Sis (Kozan) en Turquie et le droit d’y exercer leur culte.

“Un moment historique”, a fait savoir du Liban leur catholicos, Aram Ier. “Pour la première fois, nous intentons une action légale contre la Turquie.”

La “propriété” consiste en un monastère, la cathédrale Sainte Sophie et la résidence dont il ne reste aujourd’hui plus que des ruines, dont deux murs de soubassement auprès duquel une plaine de jeux a été installée par la municipalité de Kozan. Mais ce lieu est symbolique. Il fut le QG de l’Eglise arménienne sous l’Empire ottoman, pendant plus de sept siècles. Sis fut aussi la capitale de l’ancien royaume arménien de Cilicie pendant deux siècles.

En septembre 1915, en plein génocide arménien, les religieux avaient eu dix jours pour évacuer les lieux. Ils n’emportèrent que quelques objets et finirent par s’établir sur les hauteurs de Beyrouth, à Antélias, où ils ont construit une nouvelle cathédrale.

Nouvelle stratégie

La diaspora arménienne avait dans un premier temps escompté sur la bonne volonté du Premier ministre turc de l’époque, Recep Tayyip Erdogan, pour obtenir cette restitution.

Mais deux lettres adressées par Aram Ier à M. Erdogan sont restées sans réponse. En 2011, le catholicosat de la Grande Maison de Cilicie avait porté l’affaire devant la Cour constitutionnelle de Turquie. Il a été débouté cette année sous le prétexte que l’église arménienne n’avait pas fait enregistrer ses biens lors d’une loi passée en 1936. D’où l’idée de saisir la Cour européenne. Un dossier de 900 pages a été transmis mercredi à Strasbourg.

“On n’en serait pas là si le gouvernement turc avait répondu aux deux lettres de Sa Sainteté Aram. Si cela avait été moi, j’aurais restitué immédiatement ce monastère car notre dossier est solide”, a déclaré lors d’une conférence de presse à Bruxelles l’avocat irano canadien Payam Akhavan. L’avocat estime qu’une décision positive de la Cour européenne pourrait ouvrir la voie à d’autres restitutions, ce que craint évidemment Ankara plus de cent ans après le génocide. (
La Libre Belgique, Christophe Lamfalussy, 8 décembre 2016)

Politique intérieure/Interior Politics

Anti-democratic Constitution Draft Passed in Parliament

The Constitutional Commission of the Grand National Assembly of Turkey (TBMM) has passed the constitutional amendment draft.

The Justice and Development Party (AKP) had submitted the constitutional amendment draft with 316 signatures on December 10, 2016.

The Commission had initiated the negotiations on December 20 and the following nine days had passed amid quarrel and brawl.

The draft, which initially consisted of 21 articles when submitted to the commission, was reduced to 18 articles with motions.

Deadline for statement from opposition is January 2

The President of the Constitutional Commission Mustafa Şentop has set the deadline for the opposition to submit their dissenting opinion as Monday, January 2, 2017, 4 p.m.

330 votes needed for approval

In order to hold a referendum on the amendment draft, the draft first needs to be passed by the TBMM Constitutional Commission and consequently be approved by 330 votes in the General Assembly of the Parliament.

What does the draft suggest?

The number of the deputies will be raised from 550 to 600.

The age limit for deputies will be pulled down to 18 from 25.

The elections will be held in every five years. The Presidential Election will be made on the same day.

The President of the State

The regulation which required that the president was obliged to end her/his relation with her/his political party has been lifted. 

The President also obtains executive power.

There will be no ministerial cabinet

The President will appoint and discharge the vice presidents and the ministers.

The authority to issue statutory decrees

The President will be able to issue presidential statutory decrees regarding issues which are covered by her/his executive powers. The fundamental rights and freedoms, as well as political rights and liberties will be left out of the scope of the regulation through statutory decrees.

The supervisory power of the Parliament

Judiciary body’s power to supervise the executive power and to grant the cabinet the authority to issue statutory decrees have been lifted.

The election of the President

The President will be elected for a period of five years. A person cannot be elected President more than twice.

The power to declare State of Emergency

The President will obtain the authority to declare State of Emergency. The State of Emergency will not be in effect for more than six months. The State of Emergency will be published in the Official Gazette on the same day, on which it was declared and will be submitted to the Grand National Assembly for approval.

Investigation into the President

Claiming that she/he has committed a crime, launching an investigation into the President can be requested with a motion issued by a simple majority of votes in the Parliament.

The regulations in the judiciary

There will be no martial courts accept disciplinary courts. Only in state of war, establishing martial courts will be allowed which will cover crimes committed by military personnel regarding their service.

The structure of Supreme Board of Judges and Prosecutors

The name of the Supreme Board of Judges and Prosecutors will be changed as the Board of Judges and Prosecutors. The board will have 13 members.

The Constitutional Court

The number of members of the Constitutional Court will be reduced to 15 from 17. The Constitutional Court will have the power to revoke a law or a statutory decree issued by the President entirely or partly but will not have the authority to pass a judgement which would lead to implementing a new a regulation.
(BIA, Décember 30, 2016)

2016, année de dérive autoritaire pour Erdogan

On connaissait depuis plusieurs années la volonté du président turc Recep Tayyip Erdogan de doter la fonction présidentielle de pouvoirs accrus à travers une modification de la Constitution. On connaissait aussi sa position rétrograde sur les femmes, la répression des Kurdes, de la presse libre et de tous ceux qui s’opposaient, d’une manière ou d’une autre, au régime islamo-conservateur. En 2016, les dérives autoritaires du président Erdogan ont pris de l’ampleur.

C’est le putsch manqué du mois de juillet dernier qui a permis aux autorités turques, sous la houlette du président Erdogan, de se livrer à une véritable purge dans l’administration et contre la presse d’opposition.

La plupart des militaires qui ont participé au coup d’Etat manqué étaient déjà sur les listes du gouvernement, qui voulait lancer une vaste épuration au sein de l’armée. Après le putsch, l’épuration a visé toute la société turque.

Près de 150 000 personnes ont été limogées dans l’armée, la police et dans la fonction publique. Près de 50 000 personnes ont été placées en détention, en attente d’être jugées pour leur rôle présumé dans le putsch manqué.

La presse également visée

La presse turque d’opposition a également subi les foudres du régime de Recep Tayyip Erdogan. Pas moins de 100 professionnels des médias sont incarcérés en Turquie, dont au moins une quarantaine le sont pour leur activité journalistique. Plus de 150 médias ont été fermés.

Pendant ce temps, la répression s’est amplifiée contre les Kurdes, avec l’arrestation des maires dans une cinquantaine de villes du sud-est du pays, l’arrestation de nombreux dirigeants du parti pro-kurde HDP, y compris des parlementaires, ainsi que la fermeture de nombreuses écoles enseignant en langue kurde.
(RFI, 24 décembre 2016)

Le déplacement d'une statue d'Atatürk provoque une polémique

L'évacuation d'une statue du père de la Turquie moderne, Mustafa Kemal Atatürk, de la place principale de Rize (nord-est), fief du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, a suscité une vive polémique dans le pays.

La statue monumentale d'Atatürk a été transférée jeudi de la place centrale de cette ville côtière de la mer Noire vers le parvis du gouvernorat de Rize, plus en retrait.

M. Erdogan tire ses racines familiales de Rize et y jouit d'une forte popularité.

Le président turc est régulièrement accusé par des opposants de vouloir islamiser la société turque et de démanteler l'héritage de la République laïque, fondée précisément par Atatürk.

Le déplacement de la statue, vu par certains comme une sorte de mise à l'écart, a fait bondir par exemple Omer Toprak, le dirigeant de l'Association de la pensée kémaliste (ADD): "Ils essaient d'effacer Atatürk de la mémoire de Rize", a-t-il tonné, cité par le journal Hürriyet.

Avec un élu local du parti fondé par Atatürk, le CHP (sociaux-démocrates, opposition), il a organisé une manifestation contre le retrait de la statue.

"Avant, ils voulaient enlever cette statue pour la remplacer par (celle d')un verre à thé", a déploré le militant, en référence à une idée proposée par la municipalité l'année dernière, finalement abandonnée après une levée de boucliers.

A la place, les autorités locales ont décidé d'y installer un mémorial pour les victimes de la tentative de coup d'Etat du 15 juillet visant à renverser M. Erdogan, imputé par Ankara au prédicateur islamiste Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis.

"Aujourd'hui est un jour noir pour Rize", a ajouté M. Toprak. Une expression largement reprise sur les réseaux sociaux pour dénoncer ce projet.

M. Toprak a prévenu que les manifestants remettraient eux-mêmes la statue à sa place si la municipalité ne renonçait pas à son projet.

Le maire AKP (islamo-conservateur, au pouvoir) de Rize, Resat Kasap, a rejeté vendredi ces accusations, expliquant que la statue avait été placée devant le bureau du gouverneur parce que c'est là que se dérouleraient désormais les cérémonies officielles.

"Nous sommes profondément peinés par les efforts déployés par certains (...) qui cherchent des raisons cachées derrière ces travaux", a-t-il déploré vendredi dans un communiqué de presse.
(AFP, 23 décembre 2016)

La campagne contre le principal parti prokurde se poursuit

La Turquie a arrêté deux députées du principal parti prokurde dans un vaste coup de filet visant ses membres après l'attentat meurtrier d'Istanbul, qui suscite des interrogations sur l'efficacité de la stratégie turque de lutte contre les séparatistes.

Caglar Demirel et Besime Konca ont été arrêtées lundi soir par la police d'Ankara en lien avec "une enquête antiterroriste en cours dans les provinces de Diyarbakir et Batman" dans le sud-est à majorité kurde du pays, selon l'agence progouvernementale Anadolu.

Mme Demirel préside le groupe parlementaire du HDP, deuxième formation de l'opposition.

Ces arrestations sont survenues après un attentat qui a fait 44 morts, pour la plupart des policiers, samedi soir devant un stade de football à Istanbul et qui a été revendiqué par un groupe radical kurde, les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), proche du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Au lendemain de cet attentat, la police a lancé une vague d'arrestations de personnes soupçonnées de liens avec ou de diffuser la propagande du PKK, classé comme organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.
 Le ministère de l'Intérieur a annoncé mardi que pas moins de 568 personnes ont ainsi été arrêtées depuis lundi.

"C'est la continuité d'une stratégie qui se poursuit à toute allure depuis juillet", explique Natalie Martin, spécialiste de la Turquie à la Nottingham Trent University en faisant allusion aux purges lancées par le pouvoir après le putsch raté contre le président Recep Tayyip Erdogan.

Cette campagne visant les membres du HDP a pour but "de faire taire l'opposition", ajoute-elle.

Besime Konca a été placée sous contrôle judiciaire, avant d'être à nouveau arrêtée dans la soirée alors qu'elle assistait à l'audience devant un tribunal de la seconde députée, à Diyarbakir, selon l'agence de presse Dogan.

Caglar Demirel, elle, a été inculpée mardi soir "d'appartenance à une organisation terroriste armée", d'avoir "produit de la propagande pour une organisation terroriste" et d'avoir pris part à des rassemblements illégaux, selon Anadolu. Elle risque 23 ans de prison.

Début novembre, les coprésidents du parti pro-kurde, Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag, ainsi qu'une dizaine des députés de la formation avaient été arrêtés et placés en détention préventive dans le cadre d'une enquête "antiterroriste" liée au PKK.

M. Erdogan considère que le HDP est étroitement lié au PKK et qualifie régulièrement ses membres de "terroristes".

- 'C'est la démocratie qui perd' -

Le coprésident du HDP à Diyarbakir, Cabbar Leygara, a affirmé lors d'une conférence de presse mardi que les Kurdes "veulent faire de la politique dans une démocratie en paix".

"A chaque député du HDP qui est arrêté, c'est la démocratie qui perd, c'est la Turquie qui perd", a-t-il ajouté.

Dans un récent rapport sur la Turquie, le groupe de réflexion Soufan basé aux Etats-Unis a estimé que la politique turque qui consiste à combattre à tout prix les milices kurdes émanant du PKK dans le sud-est du pays et, depuis août, dans le nord de la Syrie, pourrait être contreproductive.

"Affaiblir les Kurdes, qui sont l'ennemi le plus efficace de l'Etat islamique en Syrie a comme effet paradoxal de renforcer l'Etat islamique", a affirmé le thinktank.

"Au moment où la Turquie essaye de contrebalancer les menaces posées par le PKK et par l'Etat islamique, elle se trouve de plus en plus comme une cible prioritaire pour les deux", a-t-il ajouté.

Dans une tribune publiée mardi par le journal Hürriyet Daily News, l'éditorialiste Taha Akyol a estimé que la Turquie devrait améliorer son image en Occident pour gagner sa sympathie dans sa lutte contre le PKK.

"Pour faire accepter aux leaders d'opinion, aux universitaires, aux civils et aux responsables gouvernementaux en Occident la réalité que le PKK est un réseaux terroriste, nous devons renforcer l'image de la Turquie en tant qu'Etat démocratique où règne l'Etat de droit", a-t-il écrit.

Le conflit avec les séparatistes kurdes en Turquie a repris l'été dernier après deux ans et demi de trêve. Il a fait plus de 40.000 morts depuis le début de la rébellion kurde, en 1984.

Dans le même temps, l'armée turque a mené lundi soir de nouveaux raids sur des cibles kurdes, dans la région du Zab, où le PKK dispose de bases arrière.
(AFP, 14 décembre 2016)

Le renforcement des pouvoirs d'Erdogan soumis au Parlement

Le parti au pouvoir en Turquie soumet samedi au Parlement une proposition de réforme constitutionnelle pour renforcer les prérogatives du président Recep Tayyip Erdogan, moins de cinq mois après l'échec d'un putsch visant à le renverser.

"Nous allons présenter notre proposition de réforme de la Constitution demain à la Grande Assemblée nationale de Turquie", a déclaré vendredi le Premier ministre turc Binali Yildirim lors d'un discours à Zonguldak (nord-ouest).

Ce texte d'une vingtaine d'articles prévoit le transfert de l'essentiel du pouvoir exécutif du Premier ministre au président de la République, une fonction essentiellement honorifique dans l'état actuel de la Constitution.

L'idée d'un renforcement de M. Erdogan inquiète ses opposants, qui accusent le président de dérive autoritaire, en particulier depuis la tentative de putsch du 15 juillet.

Mais les dirigeants turcs affirment qu'un tel système est nécessaire pour assurer la stabilité au sommet de l'Etat, alors que la Turquie est confrontée à une situation sécuritaire instable, connaît un ralentissement économique et mène une offensive militaire en Syrie.

"Si Dieu le veut, le système présidentiel (...) va mettre fin à la période des coalitions" gouvernementales et doter la Turquie d'un "exécutif fort", a déclaré vendredi M. Yildirim.

Ce texte doit recueillir l'aval d'au moins 330 députés (sur 550) pour pouvoir être soumis à un référendum. Le parti au pouvoir AKP et la formation de droite nationaliste MHP, qui soutient le texte, totalisent ensemble 355 voix à l'hémicycle.

Une consultation populaire pourrait se tenir dès le mois de mars, a déclaré le vice-Premier ministre Nurettin Canikli lors d'un entretien à la chaîne A Haber vendredi.

- Pacte avec les nationalistes -

Premier chef de l'Etat turc élu au suffrage universel, en 2014, M. Erdogan n'a eu de cesse d'exhorter le gouvernement à réformer la Constitution pour instaurer un système présidentiel, citant l'exemple de la France et des Etats-Unis.

Les dirigeants turcs ont gardé secret le contenu de la proposition de réforme, mais, d'après des éléments ayant fuité dans la presse, l'une des principales nouveautés pourrait être la suppression de la fonction de Premier ministre au profit d'un, voire deux vice-présidents.

L'AKP et le MHP doivent dévoiler le contenu de la réforme lors d'une conférence de presse conjointe samedi.

Après avoir longtemps refusé les appels du pied du gouvernement, le leader du MHP, Devlet Bahçeli, a décidé le mois dernier d'appuyer l'initiative de l'AKP, à condition que ses "sensibilités" soient respectées.

Le rapprochement entre le chef nationaliste et le pouvoir a été accompagné d'une répression accrue, soutenue par le MHP, des milieux prokurdes et d'un débat sur le rétablissement de la peine capitale, dont M. Bahçeli est un fervent partisan.

Mais la réforme constitutionnelle suscite aussi le fort rejet des partis d'opposition prokurde HDP et kémaliste CHP, aggravant la polarisation politique dans le pays.

"On ne peut pas préparer une (nouvelle) Constitution dans la cuisine d'un parti", a dénoncé vendredi le chef du CHP (social-démocrate), Kemal Kiliçdaroglu. Selon lui, la réforme constitutionnelle menace la "tradition parlementaire vieille de 140 ans" héritée des réformes menées à la fin de l'Empire ottoman.

Des opposants et des ONG ont mis en garde contre un renforcement des pouvoirs de M. Erdogan, accusé de dérive autoritaire, une tendance qui a empiré depuis le putsch avorté imputé au prédicateur Fethullah Gülen qui vit aux Etats-Unis.

Après le coup de force, les autorités turques ont déclenché de vastes purges qui, allant au-delà de la chasse aux putschistes présumés, ont visé les milieux prokurdes et les médias.

L'ampleur de ces mesures suscite l'inquiétude de l'Occident, notamment de l'Union européenne, dont les relations avec la Turquie se sont dégradées ces derniers mois.

Cette répression va au-delà de ce qu'autorisent la Constitution turque et le droit international, ont estimé vendredi des experts du Conseil de l'Europe.
(AFP, 10 décembre 2016)

Députée turque retenue à l'aéroport de Cologne

Les autorités turques ont convoqué mercredi l'ambassadeur d'Allemagne à Ankara pour dénoncer le "mauvais traitement" infligé à une députée du parti au pouvoir en Turquie, retenue dans un aéroport allemand, a-t-on appris de source diplomatique.

Martin Erdmann a été convoqué au ministère des Affaires étrangères, où les autorités lui ont "communiqué la gêne" de la Turquie après l'incident, a indiqué la même source à l'AFP.

Ayse Nur Bahçekapili, une députée du parti AKP au pouvoir et vice-présidente du Parlement turc, a affirmé avoir été retenue pendant une heure lundi à l'aéroport de Cologne (ouest de l'Allemagne) à cause d'un problème de passeport.

Citée par l'agence de presse progouvernementale Anadolu, la députée a expliqué avoir été soumise à un "mauvais traitement" des autorités allemandes. "On m'a fait attendre avec des personnes qui avaient tenté d'entrer clandestinement" en Allemagne, a-t-elle affirmé.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a manifesté sa colère, mercredi, lors d'un discours à Ankara, évoquant des "représailles".

"Vous acceptez les terroristes, vous les traitez en invités. Mais vous retenez pendant des heures la vice-présidente du Parlement et sa délégation. Ne sommes-nous pas obligés de leur infliger le même traitement ?", a-t-il lancé.

Cet incident survient alors que les relations entre la Turquie et les pays européens, particulièrement l'Allemagne, se sont tendues depuis la tentative de coup d'Etat visant à renverser M. Erdogan, le 15 juillet.

Après le putsch manqué, les autorités turques ont lancé des purges dont l'ampleur suscite l'inquiétude et des critiques des partenaires occidentaux d'Ankara.

Le Parlement européen a adopté le mois dernier une résolution non-contraignante appelant à interrompre les négociations d'adhésion de la Turquie au bloc.

En réaction, M. Erdogan a menacé d'"ouvrir les frontières" pour laisser passer les migrants voulant se rendre en Europe.

Le président turc a par ailleurs accusé Berlin d'"accueillir" des membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée "terroriste" par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.
(AFP, 7 décembre 2016)

Un conseiller du principal opposant d'Erdogan arrêté

Un des principaux conseillers du chef du premier parti d'opposition turc a été arrêté mardi, soupçonné d'appartenir au réseau du prédicateur Fethullah Gülen, désigné comme l'instigateur du putsch manqué en juillet, a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anadolu.

Fatih Gürsul, l'un des principaux conseillers du secrétaire général du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) Kemal Kiliçdaroglu, a été interpellé et placé en garde à vue à Ankara à la demande du parquet d'Istanbul, a détaillé Anadolu.

Professeur à l'Université d'Istanbul, M. Gürsul avait été suspendu après la tentative de coup d'Etat du 15 juillet dans le cadre des purges qui ont frappé tous les secteurs, de l'armée à l'éducation en passant par les médias.

Depuis sa suspension, M. Gürsul ne conseille plus "de façon active" le CHP, s'est défendu le parti dans un communiqué cité par l'agence de presse Dogan.

Le CHP est le principal parti d'opposition en Turquie et s'oppose notamment au système présidentiel que le chef de l'Etat, Recep Tayyip Erdogan, appelle de ses voeux.

Plus de 37.000 personnes ont été arrêtées et plus de 100.000 limogées ou suspendues dans le cadre des enquêtes lancées après la tentative de putsch.

L'opposition politique n'a pas été épargnée par ces purges, qui ont frappé de plein fouet le principal parti prokurde HDP, dont les coprésidents ont été écroués le mois dernier, accusés de liens avec la rébellion séparatiste du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Par ailleurs, le patron d'une importante chaîne de restaurants de kebabs, Ali Özcan, surnommé le "roi du döner", a été arrêté mardi, étant lui aussi soupçonné d'appartenir au réseau de M. Gülen, selon le quotidien progouvernemental Sabah.

M. Gülen, qui vit en exil aux Etats-Unis, est accusé par le gouvernement d'avoir ourdi le putsch avorté, ce que l'intéressé nie catégoriquement.

Les partenaires occidentaux de la Turquie expriment régulièrement leur préoccupation face à l'ampleur des purges lancées après le putsch avorté.
(AFP, 6 décembre 2016)

Le système présidentiel voulu par Erdogan au Parlement la semaine prochaine

Une réforme destinée à élargir les pouvoirs du président turc Recep Tayyip Erdogan doit être présentée au Parlement la semaine prochaine, quelques mois après un putsch avorté suivi de purges massives en Turquie.

La présidentialisation du système, voulue par M. Erdogan, fera l'objet d'une révision de la Constitution qui sera soumise aux députés par le parti islamo-conservateur au pouvoir, l'AKP, assuré d'obtenir la majorité requise grâce au soutien de la principale formation nationaliste, le MHP.

"Nous aurons soumis notre proposition de révision constitutionnelle à la Grande Assemblée nationale de Turquie (le Parlement monocaméral, ndlr) la semaine prochaine", a déclaré le Premier ministre Binali Yildirim à l'issue d'un entretien avec le leader de la droite nationaliste, Devlet Bahçeli.

Si le texte est voté, il sera soumis à référendum "au début de l'été", a-t-il ajouté.

La proposition présentée au Parlement sera un texte appuyé "par l'AKP et par le MHP", a assuré M. Yildirim, selon lequel la réforme doit encore être "passée en revue une dernière fois" avant de parvenir aux députés.

Peu après l'annonce de M. Yildirim, la livre turque, en chute libre ces dernières semaines en raison des incertitudes politique et d'une situation sécuritaire tendue, a enregistré un niveau record à la baisse face au dollar, s'échangeant à plus de 3,5 TL contre le billet vert.

Une révision de la Constitution requiert l'appui des deux tiers des députés (367) pour être directement adoptée et d'au moins les trois cinquièmes (330) pour pouvoir être soumise à référendum.

Avec 317 élus au Parlement, l'AKP ne peut espérer faire passer tout seul cette réforme et a entamé le mois dernier des négociations avec les nationalistes du MHP (40 députés).

Selon plusieurs responsables de l'AKP, la révision constitutionnelle voulue par le gouvernement prévoit le transfert de l'essentiel du pouvoir exécutif du Premier ministre au chef de l'Etat.

Premier président turc élu au suffrage universel, en 2014, M. Erdogan n'a eu de cesse d'exhorter le gouvernement à faire réviser la Constitution pour instaurer un régime présidentiel.

- Deux vice-présidents, mais pas de Premier ministre -

Il compte sur sa popularité qui s'est renforcée après le coup d'Etat manqué du 15 juillet pour faire adopter la révision constitutionnelle au référendum.

M. Yildirim s'est borné à dire que cette réforme qui serait proposée autoriserait le président à "conserver ses liens avec son parti politique", contrairement à ce que stipule la Constitution dans son état actuel.

Selon les éléments qui ont fuité dans la presse progouvernementale, la révision constitutionnelle prévoit notamment la suppression de la fonction de Premier ministre. Le chef de l'Etat, investi d'un rôle essentiellement protocolaire à ce jour, deviendrait l'unique tête de l'exécutif et aurait un, voire deux, vice-président(s).

Le gouvernement turc affirme qu'une modification de la Constitution est nécessaire pour donner une assise légale à la situation actuelle, M. Erdogan étant devenu la principale figure de l'exécutif au détriment du Premier ministre.

Des opposants et des ONG ont mis en garde contre un renforcement des pouvoirs de M. Erdogan, accusé de dérive autoritaire, une tendance qui a empiré depuis le putsch avorté imputé au prédicateur Fethullah Gülen qui vit aux Etats-Unis.

Les autorités turques ont en effet déclenché de vastes purges qui, allant au-delà de la chasse aux putschistes présumés, ont visé les milieux prokurdes et les médias.

L'ampleur de ces mesures suscite l'inquiétude de l'Occident, notamment de l'Union européenne dont les relations avec la Turquie se sont sérieusement dégradées ces derniers mois.

Dans ce contexte, les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE qui ont officiellement débuté en 2005 sont aujourd'hui au point mort.

Outre les purges, l'UE s'inquiète d'un possible rétablissement de la peine de mort en Turquie que M. Erdogan s'est dit prêt à promulguer en dépit des mises en garde européennes.

Le MHP de M. Bahçeli est à cet égard un fervent partisan du rétablissement de la peine capitale. 
(AFP, 1 décembre 2016)

Devlet Bahçeli, chef nationaliste turc et faiseur de roi d'Erdogan

Politiquement à l'agonie il y a six mois, Devlet Bahçeli, leader de la droite nationaliste turque depuis près de 20 ans, s'est imposé comme le partenaire incontournable du président Erdogan dans sa quête de pouvoir accru.

M. Bahçeli dirige le Parti d'action nationaliste (MHP), la plus petite formation de l'opposition au Parlement. Malgré cela, son influence sur la politique turque -de la répression des prokurdes au débat sur la peine de mort- n'a jamais été aussi grande.

Pour une raison simple: sans l'appui des 40 députés du MHP, le parti fondé par Recep Tayyip Erdogan, l'AKP, ne peut organiser un référendum sur la réforme constitutionnelle instaurant un système présidentiel que le chef de l'Etat appelle de ses voeux.

Le Premier ministre Binali Yildirim a annoncé jeudi que la proposition de réforme serait soumise "la semaine prochaine" au Parlement, après un entretien avec M. Bahçeli.

Célibataire endurci et sans enfants, M. Bahçeli, 68 ans, a longtemps ignoré les appels du pied du camp de M. Erdogan avant de consentir, le mois dernier, à soutenir l'initiative du gouvernement, à condition que ses "sensibilités soient respectées".

"Sans le soutien du MHP, aucun changement constitutionnel n'est possible", souligne Ilter Turan, professeur de sciences politiques à l'Université Bilgi, à Istanbul. "Le gouvernement va probablement être accommodant avec le MHP pour s'assurer que le système présidentiel passe", ajoute-t-il.

Il y a comme un air de revanche pour M. Bahçeli, confronté il y a six mois à une révolte de cadres de son parti après des performances électorales catastrophiques.

M. Bahçeli est désormais régulièrement reçu par les dirigeants turcs qui le surnommaient autrefois "Monsieur Non" pour son intransigeance.

Il est traité avec déférence par les médias pro-gouvernementaux et les proches du président turc, autrefois prompts à dégainer contre M. Bahçeli, rivalisent de flatteries sur les plateaux de télévision.

- 'Enigmatique' -

Mais ce vétéran de la politique, réputé retors, se garde bien de révéler pourquoi il soutient la présidentialisation du régime qui élargirait les pouvoirs de M. Erdogan, et multiplie les signaux contradictoires.

"M. Bahçeli adopte un comportement plutôt énigmatique qu'il est très difficile d'interpréter", souligne M. Turan.

Reste que le rapprochement du chef nationaliste avec le pouvoir a été accompagné d'une répression accrue, soutenue par le MHP, des milieux prokurdes: le mois dernier, les dirigeants du HDP ont été arrêtés et des dizaines d'associations kurdes fermées.

"Nous ne sommes pas en deuil", avait lancé M. Bahçeli après l'arrestation des deux coprésidents du HDP.

M. Bahçeli, né en 1948 dans la province d'Osmaniye (sud) et qui a suivi des études universitaires en économie, fréquente les milieux nationalistes avant de se lancer en politique.

En 1997, il prend les rênes du MHP, succédant au dirigeant fondateur Alparslan Türkes. Le parti est alors une formation d'extrême droite violente, symbolisée par les "Loups Gris", des bandes armées soupçonnées d'avoir commis de nombreux meurtres dans les années 70.

Si le parti a conservé sa rhétorique nationaliste et panturquiste, M. Bahçeli l'a transformé en formation de droite moderne qui a su, un temps, séduire les électeurs les plus à droite de l'AKP.

Mais la tendance s'est inversée et, en musclant son discours contre les milieux prokurdes et en adoptant une rhétorique martiale sur les dossiers syrien et irakien, le parti au pouvoir a siphonné l'électorat nationaliste.

Aux dernières élections législatives, en novembre 2015, les nationalistes sont arrivés derrière les prokurdes du HDP, une humiliation.

Comme un symbole, Turgrul Türkes, fils du fondateur du MHP, a fait défection pour l'AKP et occupe actuellement le poste de vice-Premier ministre.

Pour les observateurs, si M. Bahçeli a réussi à se rendre indispensable aux yeux de l'AKP, son parti, le MHP, risque de sortir très affaibli de la coopération.

Les deux partis "sont des cousins idéologiques et ceux qui votent pour l'un peuvent facilement franchir la ligne pour rejoindre l'autre", explique M. Turan.

Le MHP "est en train de perdre son identité", observe-t-il, ajoutant que "de la manière dont se déroulent les choses, le parti pourrait finir par être englobé dans l'AKP". 
(AFP, 2 décembre 2016)

Forces armées/Armed Forces

Des discussions pour une trêve en Syrie, mais des obstacles demeurent

La Turquie et la Russie discutent d'un cessez-le-feu pour l'ensemble de la Syrie mais des obstacles demeurent avant un possible accord, a déclaré mercredi soir à l'AFP un responsable rebelle syrien.

L'agence progouvernementale turque Anadolu a annoncé plus tôt dans la journée que la Turquie et la Russie avaient trouvé un accord de cessez-le-feu devant s'appliquer sur tout le territoire de la Syrie en guerre, une entente que ni Moscou, ni Damas, ni les rebelles syriens n'ont confirmée.

Labib Nahhas, le chef des relations extérieures du puissant groupe rebelle syrien Ahrar al-Cham, a confirmé à l'AFP "être au courant de discussions en cours entre la Russie et la Turquie sur un cessez-le-feu national" en Syrie.

Mais il a indiqué que les groupes rebelles n'avaient reçu aucune proposition officielle et qu'il restait des obstacles avant un éventuel accord.

"La Russie veut exclure la Ghouta orientale du cessez-le-feu, ce qui n'est pas acceptable", a expliqué M. Nahhas en référence à une région tenue par les rebelles à proximité de la capitale syrienne Damas.

L'armée du président syrien Bachar al-Assad a gagné du terrain face aux rebelles dans la Ghouta orientale. Si elle venait à reprendre le contrôle de cette région, cela constituerait pour elle une nouvelle victoire importante face aux insurgés après la reprise totale de la ville d'Alep (nord).

La Russie est un allié clé de Bachar al-Assad qu'elle soutient militairement. La Turquie soutient la rébellion syrienne.

Malgré leur soutien à des camps opposés, les deux pays se sont récemment rapprochés sur le dossier syrien.

C'est en vertu d'un accord entre Ankara et Moscou que les derniers habitants et combattants des zones rebelles d'Alep ont pu être évacués avant l'entrée de l'armée syrienne.

L'agence Anadolu a indiqué que Moscou et Ankara s'efforçaient de faire entrer en vigueur le cessez-le-feu à minuit, sans donner plus de détails.

En cas de succès, cet accord de trêve devrait être la base des négociations politiques entre le régime et l'opposition que Moscou et Ankara veulent organiser en janvier à Astana, au Kazakhstan, selon Anadolu.

Mais aucun responsable turc ou russe n'a confirmé officiellement l'existence d'un accord.

La guerre en Syrie a débuté en mars 2011 après la répression dans le sang de manifestations pacifiques demandant des réformes démocratiques. Le conflit s'est complexifié avec l'entrée en jeu de puissances étrangères, de milices et de groupes jihadistes. La guerre a fait plus de 310.000 morts et poussé des millions de Syriens à l'exil.
(AFP, 28 décembre 2016)

L'EI dit avoir brûlé 2 soldats turcs, Ankara bombarde un fief des jihadistes

Le groupe Etat islamique (EI) a affirmé avoir brûlé vifs deux soldats turcs en Syrie, où Ankara continuait vendredi de bombarder le fief jihadiste farouchement défendu d'Al-Bab faisant, selon une ONG, plusieurs morts parmi les civils.

Une vidéo diffusée jeudi soir par la "Province d'Alep" de l'EI montre deux hommes se présentant comme des soldats turcs retenus en otage par les jihadistes être enchaînés et immolés par le feu.

La diffusion de ces images brutales survient alors que l'armée turque qui combat l'EI à Al-Bab, dans le nord de la Syrie, y a enregistré cette semaine ses plus lourdes pertes depuis le début de son incursion transfrontalière, fin août.

Sans évoquer la vidéo de l'EI, le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé vendredi que la question d'Al-Bab était "sur le point d'être réglée, nos forces armées et l'Armée syrienne libre sont en train de s'en occuper".

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a indiqué vendredi que 88 civils, dont 24 enfants, avaient été tués dans des frappes turques sur Al-Bab en 24h. Ankara assure que tout est fait pour éviter les pertes civiles.

L'état-major turc, cité par l'agence progouvernementale Anadolu, a pour sa part affirmé avoir "tué 18 terroristes" de l'EI, dont des hauts responsables, et "détruit le quartier général de l'EI à Al-Bab" vendredi.

Les autorités turques n'avaient pas encore réagi à la publication de la vidéo de l'EI vendredi soir, mais des médias locaux ont rapporté qu'elles étaient en train d'examiner les images.

Sans y faire explicitement référence, le ministre de la Défense Fikri Isik a déclaré qu'"actuellement, nous estimons que trois de nos soldats sont aux mains de Daech (l'EI, ndlr). Tout le reste, ce sont des allégations non-corroborées".

- Pays traumatisé -

Le principal parti d'opposition CHP (social-démocrate) a adressé au Premier ministre Binali Yildirim une question écrite, demandant si les images avaient été authentifiées et, si c'était le cas, quelles mesures avaient été prises pour tenter de sauver les deux captifs.

Dans la vidéo, le bourreau, qui s'exprime en turc, s'en prend au président Erdogan, auquel il reproche notamment d'avoir ouvert la base aérienne turque d'Incirlik (sud) à la coalition internationale antijihadistes menée par les Etats-Unis, et appelle à "semer la destruction" en Turquie.

La mise en scène macabre des images rappelle une vidéo publiée l'année dernière par l'EI montrant un pilote jordanien être brulé vif après avoir été capturé par le groupe jihadiste.

De nombreux internautes turcs rencontraient depuis la diffusion de cette vidéo des difficultés à accéder à Twitter et YouTube, selon Turkey Blocks, un site spécialisé dans la surveillance de la censure sur Internet.

Malgré ces perturbations, la vidéo était très discutée par les usagers turcs de Twitter, qui étaient nombreux à manifester leur indignation: "C'est un cauchemar", a ainsi déclaré l'un d'eux, tandis qu'un autre affirmait être "sur le point de perdre la tête dans ce pays".

Cette publication ajoute aux traumatismes subis ces derniers mois par la Turquie, secouée par de nombreux attentats -dont plusieurs attribués à l'EI-, une sanglante tentative de coup d'Etat et, cette semaine, l'assassinat de l'ambassadeur de Russie à Ankara.

La police turque a interpellé vendredi à Istanbul 31 personnes soupçonnées de liens avec l'EI, selon Anadolu, qui n'a pas précisé si ce coup de filet était lié à la vidéo.

Avant d'être brûlées, les deux victimes se sont présentées, en turc, comme étant Fethi Sahin, né à Konya (centre de la Turquie), et Sefter Tas, âgé de 21 ans et ayant servi à Kilis (sud-est).

Selon des médias turcs, un militaire du nom de Sefter Tas avait été enlevé par l'EI le 1er septembre 2015, mais le rapt n'avait pas été confirmé par Ankara.

Par ailleurs, l'armée turque a affirmé le mois dernier avoir perdu tout contact avec deux soldats en Syrie, dont l'agence de propagande de l'EI, Amaq, avait revendiqué l'enlèvement.

La Turquie a par ailleurs enterré vendredi 14 de ses 16 soldats tués à Al-Bab mercredi, sa journée la plus meurtrière depuis le déclenchement, le 24 août, d'une intervention dans le nord de la Syrie contre l'EI, mais aussi des milices kurdes.
(AFP, 23 décembre 2016)

Nouveau déploiement de chars et canons à la frontière syrienne

La Turquie a déployé dimanche de l'artillerie et des blindés supplémentaires à sa frontière avec la Syrie, où Ankara tente de prendre un bastion du groupe Etat islamique (EI) au prix de combats meurtriers, selon les médias.

Plusieurs chars, des véhicules de transport militaires et au moins 10 pièces d'artillerie ont été déployés à Oguzeli et Karkamis, dans le sud-est du pays à la frontière syrienne, a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anadolu.

Ce nouveau déploiement survient alors que les forces turques engagées en Syrie resserrent leur étau autour d'Al-Bab, un bastion de l'EI dont les rebelles syriens appuyés par l'armée d'Ankara tentent de s'emparer au prix de lourdes pertes.

Seize soldats turcs y ont été tués mercredi, journée la plus meurtrière pour l'armée turque depuis le déclenchement, en août, de son offensive transfrontalière visant les jihadistes, mais aussi les milices kurdes.

L'armée turque a par ailleurs annoncé avoir tué "12 terroristes de l'EI" dimanche dans ce secteur, un bilan invérifiable de source indépendante.

Le président Recep Tayyip Erdogan a assuré samedi : "Al-Bab, c'est presque fini". Il a répété que les forces turques se dirigeraient ensuite vers la ville de Minbej, à l'est, où se trouvent des milices kurdes soutenues par Washington contre l'EI.

La ville de Karkamis, où une partie des forces turques ont été déployées dimanche, est située à 40 km au nord de Minbej.

Le soutien des Etats-Unis aux milices kurdes en Syrie pour combattre l'EI a suscité la colère d'Ankara, qui considère ces groupes comme des organisations "terroristes" proches de la rébellion kurde en Turquie.

La Turquie a ainsi indiqué qu'elle refuserait d'appuyer toute offensive contre Raqa, fief de l'EI en Syrie, si les milices kurdes y prenaient part.

Le sujet sera évoqué avec l'administration Trump après l'investiture du président élu des Etats-Unis en janvier, a indiqué samedi M. Erdogan.
(AFP, 25 décembre 2016)

14 soldats turcs tués et 33 blessés par l'EI

Quartorze soldats turcs ont été tués et 33 blessés mercredi, selon un nouveau bilan publié par l'armée, qui soutient des rebelles tentant de reprendre la ville d'Al-Bab, un bastion du groupe Etat islamique (EI) dans le nord de la Syrie.

Ce bilan est le plus lourd en une seule journée pour l'armée turque en Syrie depuis qu'elle y a commencé ses opérations, en août. L'EI a notamment lancé contre elle mercredi trois voitures suicide, a précisé l'armée turque dans un communiqué cité par les médias.

L'Agence officielle turque Anadolu avait auparavant fait état d'un bilan de quatre militaires morts.

L'agence de propagande de l'EI, Amaq, avait indiqué pour sa part que les jihadistes avaient mené une attaque suicide contre des rebelles syriens et des militaires turcs à l'ouest d'Al-Bab, sans avancer de bilan.

L'aviation turque a elle frappé 47 cibles de l'EI autour de d'Al-Bab, selon Anadolu.

Dans la journée, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait admis déplorer des "martyrs" dans ces combats, avant l'annonce du bilan.

"Al-Bab est entièrement assiégée par l'armée syrienne libre et nos soldats", a assuré mercredi le président turc Recep Tayyip Erdogan, ajoutant espérer que la ville "tombera entièrement tôt ou tard".

L'EI a elle assuré sur des forums jihadistes avoir tué 70 militaires turcs.

Selon l'armée turque, 138 jihadistes ont été tués au moment où les autorités turques ont annoncé que les combats entraient dans une phase décisive dans ce bastion de l'EI.

Ankara a lancé en août une offensive sans précédent dans le nord de la Syrie, visant à repousser l'EI et les milices kurdes de la zone frontalière.

Après avoir aidé les rebelles à chasser l'EI de plusieurs localités, notamment Jarablous, Al-Rai et Dabiq, Ankara a dirigé ses forces vers Al-Bab, un bastion des jihadistes situé à quelque 25 km de la frontière turco-syrienne.

Ces derniers semblent y opposer une résistance plus farouche : la campagne turque, dont la progression avait jusque-là été rapide, s'enlise et un nombre croissant de militaires turcs sont tués ou blessés.

Au moins 22 soldats turcs avaient déjà été tués depuis le début de l'offensive, la plupart dans des attaques de l'EI, selon un décompte de l'AFP.

Le mois dernier, quatre soldats turcs ont été tués près d'Al-Bab par une frappe aérienne imputée par Ankara au régime syrien. Moscou a démenti toute implication de ses forces et de celles de Damas dans ce bombardement.

Et l'état-major turc a annoncé début décembre avoir perdu tout contact avec deux de ses militaires dans le nord de la Syrie, dont l'EI a revendiqué l'enlèvement via l'agence Amaq.
(AFP, 21 décembre 2016)

150 officiers turcs ont quitté le commandement de l'Otan depuis juillet

Environ 150 officiers turcs ont quitté les structures de commandement de l'Otan où ils servaient à la suite du coup d'Etat manqué contre le régime du président Erdogan le 15 juillet, a indiqué mercredi le général américain à la tête des forces alliées en Europe, Curtis Scaparrotti.

"L'armée turque a vu un nombre assez importants de ses officiers emprisonnés, certains ont été rappelés d'ici (de Bruxelles), d'autres qui travaillaient aussi pour nous ont pris leur retraite", a déclaré le général Scaparrotti devant des journalistes, en marge d'une réunion de l'Otan à Bruxelles.

Il a expliqué que ces départs, contraints ou souhaités, après le coup avorté et la répression qui a suivi, concernaient "environ 50%" des officiers turcs servant dans le Commandement allié Opérations (ACO), soit quelque 150 militaires.

"Cela a un impact" sur le fonctionnement du commandement, "ça met une charge supplémentaire sur ceux qui restent", a-t-il poursuivi. Le général américain a toutefois précisé que "un peu plus de la moitié" des 150 départs avaient déjà été remplacés.

Il s'est dit "inquiet" pour les officiers ayant été rappelés et leurs familles. "Dans certains cas, je ne comprends vraiment pas ce que leur réserve l'avenir", a ajouté le général Scaparrotti.

Les sites concernés par les départs sont le SHAPE, le quartier général stratégique de l'Otan à Mons en Belgique, et les deux autres QG de l'ACO, à Naples (Italie) et Brunssum (Pays-Bas).

Le 18 novembre le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, avait révélé que plusieurs officiers turcs avaient demandé l'asile dans des pays de l'Otan où ils servaient, à la suite des purges menées après la tentative de coup d'Etat. Il n'avait précisé ni le chiffre, ni les pays concernés.

Une base de l'Otan à Ramstein (ouest de l'Allemagne) a connu plusieurs défections de gradés turcs, selon la presse allemande.

Le cas le plus médiatisé concerne huit militaires turcs qui ont fui en Grèce le 16 juillet. La justice grecque a accepté mardi l'extradition vers la Turquie de trois d'entre eux, présumés putschistes, au lendemain d'une décision inverse en faveur de trois autres officiers turcs réclamés par Ankara.

De nombreux militaires mais aussi des fonctionnaires turcs se sont réfugiés dans divers pays européens après la tentative de coup d'Etat et la purge tous azimuts déclenchée par le régime turc.
(AFP, 8 décembre 2016)

La justice grecque rejette la demande d'Ankara d'extrader trois militaires

La justice grecque a rejeté lundi la demande turque d'extradition de trois militaires turcs ayant fui en Grèce après le coup d'Etat avorté en Turquie, estimant que leur vie y serait en danger, a-t-on appris de source judiciaire.

Ankara a réclamé l'extradition de ces militaires, réfugiés en Grèce avec cinq autres officiers, en les accusant notamment de tentative de "renversement du gouvernement élu du pays" et "de tentative d'assassinat du président turc Recep Tayyip Erdogan".

Le conseil des juges de la cour d'appel, compétent sur les extraditions, se prononcera mardi sur le sort du reste du groupe, selon la même source.

Selon le droit grec, la décision finale sur les demandes d'extradition incombe toutefois au ministre de la Justice. La Turquie peut aussi faire un recours devant la Cour de cassation grecque.

Le conseil des juges a estimé que la vie des trois premiers militaires dont le cas était examiné était en danger en cas de renvoi en Turquie, selon la même source.

Selon l'avocate du groupe, Me Stavroula Tomara, la procureure du conseil a invoqué des "traitements humiliants" et les "tortures" infligés à d'autres officiers présumés putschistes arrêtés en Turquie récemment.
Les magistrats grecs ont aussi jugé insuffisants les éléments envoyés par les autorités turques pour incriminer les militaires.

Le groupe doit dans l'immédiat rester en détention dans le commissariat de l'ancien village olympique d'Athènes où il avait été transféré après son arrivée en Grèce.

Les huit militaires avaient atterri en hélicoptère à Alexandroupolis, une ville grecque proche de la frontière gréco-turque, le 16 juillet, quelques heures après le coup d'Etat manqué en Turquie.

Soutenant qu'ils craignaient pour leur vie, mais niant avoir participé au coup d'Etat, ils avaient aussitôt demandé l'asile en Grèce tandis qu'Ankara réclamait leur extradition.

Leurs demandes d'asile ont été rejetées fin septembre en première instance, mais la procédure se poursuit puisqu'ils ont fait appel de cette décision.

Leur cas embarrasse depuis des mois la Grèce, engagée dans une politique de coopération avec son voisin pour couper la route migratoire en Egée, mais inquiète du durcissement du régime turc, y compris sur les différends bilatéraux de souveraineté.

De nombreux militaires et fonctionnaires ont fui la Turquie dans divers pays européens après la tentative de coup d'Etat et la purge tous azimuts déclenchée par le régime turc.

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a récemment indiqué que plusieurs officiers turcs de l'Otan avaient demandé l'asile dans des pays membres de l'Alliance où ils servaient.
(AFP, 6 décembre 2016)

Des militaires accusés: "Le vrai coup d'État a lieu maintenant"

Les militaires turcs de l'OTAN ont été sommés de se rendre en Turquie juste après le coup d'État manqué. Ceux qui ont répondu à l'appel sont aujourd'hui derrière les barreaux. Cinq des officiers qui ont refusé de revenir crient leur innocence. Des témoignages exclusifs.

Lorsque je rencontre Engin dans un café de la banlieue bruxelloise, son regard est méfiant. Pourtant les lieux sont déserts, tout juste aperçoit-on une femme et son enfant. Il me somme de montrer ma carte de presse avant d'engager toute conversation.

Le premier dont il a eu des nouvelles était un officier de la marine. "Un homme honnête aux états de services irréprochables. Peu après le coup d'État, il a été rappelé en Turquie. Lorsqu'il est arrivé à l'état-major où devait avoir lieu la réunion, il a directement été arrêté. Il est depuis juillet derrière les barreaux. Il ne sait pas de quoi on l'accuse. Il n'y a pas de témoignages, pas de preuves. Il n'y a rien."

Comme pour tout pays membre de l'OTAN, la Turquie a des officiers militaires présents au siège central de l'organisation en Belgique. Ils y restent en moyenne pour un mandat de trois ans. Engin travaillait, jusqu'il y a peu, comme officier à l'OTAN. Fin septembre, il est brutalement licencié avec une dizaine d'autres collègues. Pas de courrier officiel, mais un document écrit à la va-vite et qui ressemblait à un télex des années 40. Le message est court, mais limpide:

"Vous êtes renvoyé de l'armée turque. Pourriez-vous remettre votre passeport diplomatique à vos commandants. Ces derniers vous fourniront un document à usage unique qui vous permettra de revenir en Turquie. Vous devez également remettre vos laissez-passer militaires et diplomatiques."
(Le Vif, Jeroen Zuallaert, 30 novembre 2016 - Texte complet)

Affaires religieuses / Religious Affairs

Rappel à Ankara d'un responsable turc qui fichait les opposants à Erdogan

La Turquie a rappelé des Pays-Bas un responsable qui aurait rassemblé et transmis des informations sur des Néerlandais présumés opposants au régime d'Ankara, a indiqué mercredi le ministre néerlandais des Affaires étrangères.

La transmission de ces informations est "une forme indésirable et inacceptable d'ingérence dans la vie de citoyens néerlandais de la part d'un représentant diplomatique", a indiqué le ministre Bert Koenders dans une lettre adressée au parlement.

Selon les médias néerlandais, Yusuf Acar, responsable aux Pays-Bas de la Direction turque des Affaires religieuses (Diyanet) et également membre de l'ambassade, récoltait des informations sur des présumés sympathisants aux Pays-Bas du prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'être le cerveau du coup d'Etat raté du 15 juillet.

Cité la semaine dernière par le quotidien populaire De Telegraaf, Yusuf Acar avait confirmé avoir rassemblé des informations mais avait nié qu'il s'agissait "d'espionnage" : "j'ai formulé la liste sur la base d'informations disponibles sur internet", avait-il affirmé.

Bert Koenders avait donc convoqué l'ambassadeur turc, et la Turquie, "d'un commun accord" avec les Pays-Bas, a décidé de rappeler officiellement Yusuf Acar dans son pays, a affirmé M. Koenders.

Depuis juillet en Turquie , des purges anti-"gülénistes" visent l'armée - près de la moitié des généraux ont été limogés - mais aussi la justice, la presse, l'enseignement, la garde présidentielle et le parti au pouvoir.

Au total, 35.000 arrestations et 76.000 limogeages qui ont suscité un tollé international. Aux Pays-Bas, la tentative de coup d'Etat a créé de fortes tensions au sein de la communauté turque, conduisant même le gouvernement néerlandais à appeler "au calme et au respect des normes démocratiques".

La Diyanet, directement liée au Premier ministre, a été créée pour assurer le contrôle de l'islam sunnite, le courant de l'islam dominant en Turquie. Elle est critiquée par les laïcs pour son traitement des autres courants musulmans, notamment la minorité progressiste alévie.
(AFP, 21 décembre 2016)

Erdogan est le 8ème parmi les musulmans les plus influents dans le monde

Le président de la République de Turquie Tayyip Erdogan se trouve à la 8e place parmi 500 musulmans les plus influents dans le monde.

Dans la liste établie par le Royal Islamic Strategic Studies Centre d’Amman, le Grand Cheikh de l’université d’Al Azhar au Caire, Ahmed elTayeb, 70 ans, est à la première place. Le roi de Jordanie, Abdallah II se trouve à la 2ème place. Il est talonné à la troisième place par le roi d’Arabie saoudite, Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, 80 ans.

Suivent, dans l’ordre, l’ayatollah Khamenei (Iran), le roi Mohamed VI (Maroc), le chef du mouvement deobandi et pionnier de la finance islamique Muhammad Taqi Uthmani (Pakistan), l’ayatollah Sistani (Irak), le président Erdogan (Turquie), le penseur Abdullah bin Bayyah (Mauritanie) et le leader du mouvement conservateur Tabligh AbdulWahhab (Pakistan). (La Libre Belgique, 13 décembre 2016)

"Infidèle!" Une insulte ottomane provoque une levée de boucliers en Turquie

"Infidèle". En employant ce terme à connotation péjorative courant à l'époque ottomane pour désigner les non-musulmans, un haut responsable a suscité une vague de critiques, notamment dans les rangs de la minorité arménienne en Turquie.

"Nous devons prendre au sérieux la question de l'indépendance. Pour nous, l'indépendance c'est garder la tête haute et appeler un gavur un gavur" avait déclaré le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus lors d'un récent meeting dans le nord de la Turquie.

L'emploi, qui plus est par un responsable de ce rang, du mot "gavur", qui veut dire "infidèle" en turc, a choqué. Ce terme était en effet utilisé pendant une certaine période pour stigmatiser les non-musulmans vivant dans les territoires de l'empire ottoman.

Dans son discours, M. Kurtulmus vantait "une nouvelle Turquie" forgée sous l'impulsion du Parti de la Justice et du Développement (AKP) au pouvoir depuis 2002, opposée, selon lui, à l'impérialisme et l'exploitation.

L'Empire ottoman, qui a régné sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord pendant près de six siècles (1299 - 1922), était multi-ethnique et multi-confessionnel, abritant notamment des millions de chrétiens.

Dans la Turquie moderne, ils ne sont plus que quelques dizaines de milliers -principalement Arméniens, Grecs et Assyriens, ainsi qu'une petite communauté juive.

- 'Chassé et caillassé' -

L'Association des droits de l'Homme turque (IHD) a porté plainte, accusant M. Kurtulmus de violer le code pénal turc et la Déclaration universelle des droits de l'Homme, reconnue par Ankara.

Ahmet Hakan, chroniqueur du journal Hürriyet, a qualifié les propos du vice-Premier ministre de "crime haineux".

"Même l'Empire ottoman que vous aimez tant avait banni l'utilisation d'expressions telles qu'+infidèle+ pour mettre fin aux discriminations contre les citoyens non-musulmans", remarquait-il, s'adressant au gouvernement.

Au 19e siècle, les Ottomans avaient en effet banni l'usage de termes péjoratifs fondés sur la religion, la langue ou la race, dans le cadre d'une série de mesures d'inspiration européenne.

Pour Garo Paylan, député d'Istanbul d'origine arménienne, élu du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), le discours de Kurtulmus est un "discours de haine".

"Il aurait dû s'excuser", a-t-il dit à l'AFP. "Je suis un député qui a été chassé et caillassé dans son enfance, et étiqueté comme infidèle".

M. Kurtulmus s'est plus tard défendu auprès de l'agence de presse progouvernementale Anadolu, affirmant qu'il ne s'agissait pas "d'offenser nos citoyens non-musulmans" mais de prendre position contre l'impérialisme.

Il a personnellement appelé M. Hakan: "Il y a un qualificatif dans le village d'origine de ma femme qui dit +haji infidèle+ (le haji étant celui qui a fait son pèlerinage à la Mecque). Même un homme qui a fait son pèlerinage est appelé infidèle. Pourquoi? Parce que c'est un tyran."

Un dictionnaire officiel turc définit effectivement un "gavur" comme un non-musulman, un tyran ou quelqu'un d'impitoyable.

- 'Ils m'ont traité d'Arménien' -

M. Paylan a estimé que ce terme était un "mot empoisonné": "Lorsque vous demandez aux gens dans la rue qui est infidèle, au moins 50% répondront +un Arménien+."

Pendant leurs premières années au pouvoir, le président Recep Tayyip Erdogan et l'AKP avaient été salués pour leurs gestes d'ouverture envers les minorités et pour quelques pas timides en direction de l'Arménie.

Dans ses discours, M. Erdogan tranche avec ses prédécesseurs, insistant régulièrement sur le fait que tous les citoyens, qu'ils soient Turcs, Grecs, Arméniens, Arabes ou Juifs, appartiennent à la Turquie moderne.
 Mais ses détracteurs s'inquiètent de voir l'AKP recourir de plus en plus à une rhétorique nationaliste pour gagner des voix.

En 2014, M. Erdogan, alors Premier ministre, a même expliqué, en parlant de ses origines familiales: "J'ai été traité de Géorgien. Je m'en excuse, mais ils ont dit pire. Ils m'ont traité d'Arménien."

Arméniens et Juifs sont les minorités les plus souvent attaquées par la presse turque, selon des données récoltées par la Fondation Hrant Dink, qui porte le nom du journaliste turco-arménien tué en 2007.

En 2015, les Juifs ont été attaqués 531 fois, les Arméniens 459 fois. Les non-musulmans ont été visés 65 fois dans plusieurs cas utilisant le terme "infidèle", selon ces données.
(AFP, 15 décembre 2016)

Des mosquées turques chargées d'espionner des Belges d'origine turque

Plusieurs mosquées situées en Belgique ont reçu une demande des autorités turques d'espionner et de les informer à propos de Belges d'origine turque suspectés d'être actifs au sein du mouvement Gülen, écrit l'hebdomadaire Knack mardi.
Le 20 septembre dernier, les instances religieuses belges liées au département turc des affaires religieuses (Diyanet) ont reçu une lettre en provenance d'Ankara, selon Knack.

Il leur était demandé de rapporter de manière détaillée "les institutions d'enseignement, les ONG, les organismes de charité et les organisations culturelles" liées au mouvement Gülen, du nom du prédicateur exilé aux Etats-Unis et accusé par le gouvernement turc d'être à l'origine du coup d'Etat manqué du 15 juillet dernier.

Les 65 mosquées liées à la Diyanet ont reçu le mot d'ordre, affirme Knack. (Belga, 14 décembre 2016)

Netherlands: spy mosques in the pay of Ankara?


The witch-hunt carried out by the Turkish government after the failed June 15 coup d'etat against Fetullah Gülen's sympathizers extends to countries where the Turkish diaspora is numerous. Following revelations of the Turkish opposition daily "Cumhuriyet", the Dutch newspaper "De Telegraaf" investigated and found that reports were sent to Ankara about Fethullah Gülen sympathizers in the Netherlands.

The controversy is raging in the Netherlands and Foreign Minister Bert Koenders is demanding accountability from the Turkish ambassador. He considers unacceptable the information that the Batavian residents of Turkish origin are being spied on behalf of Ankara.

The daily De Telegraaf reported the disturbance role Yusuf Acar, attache and president of the Dutch branch of Diyanet, the Presidency of Religious Affairs. This recognizes himself making reports to his superiors about the potential presence of supporters of Fethullah Gülen in the Netherlands.

He claims to have relied on information available to all and not to have been informed by mosques related to the Diyanet. The Turkish embassy in Amsterdam unofficially states that it acted unconsciously, but some in the Netherlands accuse Turkey of using places of worship for Muslims of Turkish origin.

The Secretary of State for Social Affairs Jetta Klijnsma even goes so far as to encourage complaints to all those who feel threatened by a Turkish community organization.

L'incendie meurtrier dans un dortoir de la confrérie Süleymancilar







L
a confrérie Süleymancilar existe également en Belgique depuis plus de quarante ans. La première mosquée à minaret à Bruxelles inaugurée le 7 juin 2015 à Saint-Josse en présence du bourgmestre Emir Kir appartient à la confrérie Süleymancilar.
(Voir les détails)


Onze écolières et une employée ont été tuées mardi dans l'incendie du dortoir d'une école de filles à Adana, appartenant à la confrérie Süleymancilar.

"Douze corps ont été retrouvés, et 22 blessés ont été hospitalisés", a indiqué le gouverneur d'Adana, Mahmut Demirtas, cité par l'agence de presse pro-gouvernementale Anadolu. Le maire d'Adana, Huseyin Sozlu, a précisé que 11 des morts étaient des élèves, et la douzième une femme de service.

Des images diffusées à la télévision ont montré le bâtiment en flammes, avec des équipes de pompiers en intervention.

Huit personnes ont été arrêtées mercredi après l'incendie ayant fait 12 morts, des enfants pour la plupart, dans un internat de filles en Turquie, où l'indignation grandit alors que les autorités enquêtent sur de possibles négligences.

La police a dispersé à l'aide de grenades lacrymogènes quelque 150 personnes qui voulaient manifester devant le ministère de l'Education à Ankara, selon un photographe de l'AFP.

Le principal parti prokurde, le HDP, a accusé le gouvernement de ne pas investir suffisamment dans l'éducation, réduisant de nombreuses familles modestes à scolariser leurs enfants dans ce type d'établissements privés et souvent gratuits. Condamner nos enfants à intégrer des internats qui ne sont pas contrôlés et où ils sont exposés à toutes sortes d'abus est une honte, un crime", a dénoncé le HDP dans un communiqué.

Balayant ces allégations, le vice-Premier ministre Kaynak a affirmé que l'internat ravagé par l'incendie avait été contrôlé en juin dernier et fonctionnait avec "une autorisation de notre ministère de l'Education".

Selon le maire d'Adana, Hüseyin Sözlü, les personnes tuées dans l'incendie ont été prises au piège : "Il semble que la porte de l'escalier de secours était fermée à clé", a-t-il déclaré. Mais ses propos ont été démentis quelques heures plus tard par M. Kaynak qui a assuré que cette porte "n'avait même pas de serrure".

L'autorité des médias (RTÜK) a imposé une interdiction de diffuser des images relatives à cet incident pour sauvegarder "l'ordre public". 
(AFP, 30 novembre 2016)

Socio-économique / Socio-economic

Inauguration du tunnel Bosphore et les "projets fous" d'Erdogan

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a inauguré mardi le premier tunnel autoroutier sous le détroit du Bosphore, à Istanbul, dernier d'une série de projets entrepris pour transformer les infrastructures turques.

La cérémonie, qui réunissait l'ensemble des hauts responsables turcs, s'est déroulée malgré l'assassinat la veille de l'ambassadeur de Russie à Ankara par un policier turc.

Après un discours, une prière et un lâcher de ballons rouges et blancs, le président turc s'est engouffré dans le le tunnel, accompagné d'un long convoi de voitures noires.


M. Erdogan, qui dirige le pays depuis 2003, d'abord en tant que Premier ministre, puis comme président, se vante de ces chantiers monumentaux, ses "projets fous", dont aucun autre dirigeant turc n'aurait même rêvé.

Des ponts, un canal, des aéroports, voici quelques-uns de ces projets, qu'ils soient réalisés ou encore en chantier.

Tunnel Marmaray

Date d'ouverture: octobre 2013

Le tunnel Marmaray est le premier passage sous-marin à lier les rives européenne et asiatique d'Istanbul. Il permet la traversée d'un train relié au système métropolitain de la ville. Selon le ministre des Transports, Ahmet Arslan, il a déjà été emprunté par 172 millions de passagers.

Le pont Osman Gazi

Date d'ouverture: juin 2016

Quatrième plus long pont suspendu au monde, le pont Osman Gazi s'étend sur 2,6 kilomètres au-dessus du golfe d'Izmit, dans le nord-ouest industriel de la Turquie. Il a été nommé d'après le fondateur et premier dirigeant de l'Empire ottoman.

Le pont Yavuz Sultan Selim

Date d'ouverture: août 2016

Cette structure hybride -le pont est à la fois suspendu et haubané- est le plus grand pont suspendu au monde, avec une largeur de 58,5 mètres. Il est le troisième à traverser le Bosphore, après un premier pont ouvert en 1973 et un deuxième en 1988. Il a été baptisé Yavuz Sultan Selim, du nom du sultan qui a conquis de larges pans du Moyen-Orient lors d'un règne de huit ans.

Tunnel Avrasya

Date d'ouverture: 20 décembre 2016

Il s'agit du premier tunnel autoroutier sous le Bosphore à Istanbul. La structure, construite à 106 m de profondeur, traverse le Bosphore sur une distance de 3,4 km.

Le nouvel aéroport d'Istanbul

Date d'ouverture prévue: 26 février 2018

Les travaux de ce nouvel aéroport sont déjà bien entamés. Construit près de la mer Noire, très loin du centre-ville, les autorités espèrent que sa taille fera d'Istanbul une plaque-tournante du transport aérien au même titre que Dubaï. Mais les organisations écologistes dénoncent "un massacre environnemental" dans l'un des derniers espaces verts en périphérie de la ville.

Le pont des Dardanelles

Date prévue d'ouverture: 2023

Le pont traversera le détroit des Dardanelles, qui lie la mer Egée à la mer de Marmara, faisant paraître minuscules les ponts du Bosphore. M. Erdogan a annoncé que le chantier démarrerait le 18 mars. Cette région est hautement symbolique pour les Turcs, puisque c'est là que les troupes ottomanes ont résisté à l'invasion des Forces alliées pendant la Première Guerre mondiale. Il devrait s'appeler Pont 1915, en hommage à cette bataille.

Canal Istanbul

Date prévue d'ouverture: non précisée

Probablement l'un des projets les plus ambitieux du président Erdogan, il s'agit de creuser un nouveau canal liant la mer Noire à la mer de Marmara, pour soulager le trafic sur le Bosphore. Les autorités ont balayé les critiques estimant que ce projet de Canal de Suez à la turque était le projet de trop. M. Erdogan a affirmé que les appels d'offre démarreraient en 2017.
(AFP, 20 décembre 2016)

Croissance en baisse pour la première fois depuis 2009

L'économie turque a reculé de près de 2% au troisième trimestre 2016 selon des données officielles publiées lundi, marquant marquant la première croissance négative du pays en glissement annuel depuis 2009.

Le Produit intérieur brut (PIB) a reculé de 1,8% par rapport à la même période en 2015, provoquant une chute immédiate de la livre turque, a annoncé Le Bureau des statistiques turc.

Cette contraction fait suite à une baisse des dépenses de consommation de 3,2% lors du troisième trimestre tandis que les exportations de biens et services ont chuté de 7%.

Ces chiffres montrent que l'instabilité politique qui règne en Turquie depuis le coup d'Etat manqué du 15 juillet a affecté la confiance des consommateurs.

Il s'agit des premiers chiffres de croissance publiés depuis l'annonce par le Bureau des statistiques turc la semaine dernière d'un nouveau mode de calcul du PIB, conformément aux normes de l'Union européenne.

L'année de référence n'est plus 1998 mais 2009, un changement qui implique que le PIB turc est désormais plus élevé de 20%, selon une note d'Ozgur Altug, économiste en chef de BGC Partners.

Après la publication des chiffres de croissance, la livre turque est tombée à 3,53 dollars contre 3,48 précédemment.

Cette contractation économique a été enregistrée alors que le tourisme, dont les revenus représentent 4,4% du PIB, est frappé de plein fouet par les nombreux attentats attribués à l'Etat islamique ou revendiqués par des groupes armés kurdes ainsi que par le coup d'Etat manqué de juillet.

Samedi soir, un nouvel attentat revendiqué par les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), un groupe radical kurde proche du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), a fait au moins 44 morts à Istanbul.

"Cet attentat va accentuer les incertitudes qui sont très néfastes pour l'économie", souligne Jean Marcou, professeur à Sciences Po Grenoble et chercheur associé à l'Institut français d'études anatoliennes.

"Cela risque de porter un coup aux efforts du président Recep Tayyip Erdogan visant à soutenir la livre turque" en chute libre face au dollar depuis plusieurs semaines, a-t-il ajouté.
(AFP, 12 décembre 2016)

Erdogan exhorte les Turcs à convertir leurs devises étrangères en livres turques

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exhorté vendredi ses concitoyens à convertir leurs devises étrangères en livres turques, afin de soutenir la monnaie nationale qui ne cesse de se déprécier.

"Que ceux qui ont des devises étrangères sous l'oreiller les convertissent en or, les convertissent en livres turques. Que la livre turque et l'or gagnent de la valeur", a dit M. Erdogan lors d'un discours à Ankara retransmis à la télévision.

Les déclarations du président turc surviennent alors que la livre turque bat chaque semaine de nouveaux records à la baisse face au dollar en raison des incertitudes politiques et d'une situation sécuritaire tendue. La livre a atteint un plus bas par rapport au dollar à 3,51.

A 21H00 GMT (23H00 heure de Paris), la livre s'échangeait à 3,50 pour un dollar, perdant 0,3% de sa valeur en 24 heures.

La livre s'est dépréciée de 10% par rapport au dollar pour le seul mois de novembre.

Les marchés s'inquiètent aussi des interventions répétées dans les affaires économiques de M. Erdogan qui ne cesse d'appeler la banque centrale à baisser ses taux, malgré une inflation élevée (plus de 7%).

"Il n'y a pas d'autre choix que de faire baisser les taux d'intérêt", a encore insisté M. Erdogan vendredi. "Ce que je dis est aussi valable pour les banques publiques", a-t-il ajouté.

Cependant, la Bourse d'Istanbul a annoncé dans la soirée qu'elle avait "décidé de convertir en livres turques tous ses avoirs en liquide (...) pour soutenir l'appel du président" Erdogan.

Consciente des inquiétudes suscitées par l'érosion de la livre, la Banque centrale turque a relevé en novembre de 50 points de base son principal taux directeur après une longue période de baisse.

Cette mesure n'a eu que peu d'effet, tant les tensions politiques sont élevées: les relations avec l'Europe se sont fortement dégradées et le Premier ministre turc a annoncé l'introduction au Parlement la semaine prochaine d'une réforme constitutionnelle visant à renforcer encore les pouvoirs de M. Erdogan.

Les plus hauts responsables du secteur économique, réunis vendredi soir au sein du Conseil de coordination économique (EKE), pour la troisième fois en deux semaines.

Plusieurs mesures ont été décidées pour soutenir les dépenses publiques, le secteur financier et bancaire ainsi que les marchés immobilier et du travail, indique un communiqué publié vendredi soir à l'issue de la réunion du Conseil de coordination économique (EKE), qui regroupe les responsables du secteur économique.

Aucun détail n'a été donné sur ces mesures qui seront annoncées publiquement la semaine prochain après un examen technique.
(AFP, 2 décembre 2016)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

« L’objectif de la Turquie? Effacer l’influence occidentale »

Deux semaines après l’évacuation des rebelles et civils d’Alep-Est, négociée et gérée par Moscou et Ankara, le couple russo-turc est une fois de plus à la manœuvre en Syrie. Les deux pays viennent de signer un nouveau coup diplomatique en s’imposant comme artisans d’un cessez-le-feu général, prélude à des négociations de paix entre le régime syrien soutenu par la Russie et l’opposition parrainée par la Turquie. Quoi qu’il ressorte de cette initiative, elle symbolise avec fracas l’amitié retrouvée entre Moscou et Ankara, deux acteurs régionaux dont on se demandait, à la même période l’an dernier, s’ils ne risquaient pas une confrontation armée après la chute d’un bombardier russe, abattu à la frontière turco-syrienne.

Les excuses de Recep Tayyip Erdogan, en juin, ont réparé l’offense. Depuis, le président turc et son homologue russe, Vladimir Poutine, se téléphonent régulièrement pour évoquer le dossier syrien. « Moscou et Ankara sont visiblement arrivés à une lecture proche de la situation en Syrie, observe Ahmet Kasim Han, chercheur à l’Université Kadir Has d’Istanbul. Leur message aux Occidentaux se résume ainsi : Ne cherchez plus à être influents, le meilleur parti pour vous et pour l’avenir de la Syrie est de vous ranger derrière nos initiatives. »

Les États-Unis ont d’ailleurs confirmé ne pas encore avoir été conviés aux réunions de paix prévues à Astana, capitale du Kazakhstan.

Les diatribes d’Erdogan

L’annonce d’un possible cessez-le-feu sous égide russo-turque intervient au moment où le président Erdogan multiplie les diatribes à l’encontre de l’Occident, accusé de ne pas soutenir l’offensive d’Ankara en Syrie, où au moins 37 soldats turcs ont été tués en quatre mois. L’opération, baptisée « Bouclier de l’Euphrate », vise à établir de facto dans le nord du pays une zone de sécurité « nettoyée des terroristes ». Comprendre : une large bande à la frontière turque débarrassée de Daesh autant que des milices kurdes du PYD/YPG, liées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

« Les forces de la coalition prétendaient lutter contre Daesh et nous accusaient même de soutenir Daesh. En fait, ce sont elles qui soutiennent les organisations terroristes PYD et YPG, mais aussi Daesh ! », a lancé le président turc. Des allégations qualifiées de « ridicules » par le département d’État américain, mais immédiatement appuyées par le sénateur russe Alekseï Pouchkov, un proche de Vladimir Poutine. Savoureuse ironie : en décembre 2015, le Kremlin accusait la famille du président Erdogan de tirer profit du pétrole illégalement vendu par Daesh.

Quelques couleuvres…

Aujourd’hui, la Turquie ne doit sa présence militaire en Syrie qu’au feu vert des Russes. En échange, elle a dû avaler quelques couleuvres. Elle s’est tue lorsque le président Bachar el-Assad a obtenu sa plus grande victoire depuis le début du conflit en reprenant la totalité d’Alep, grâce notamment à l’aide russe. Surtout : Ankara, qui avait réclamé très tôt et avec constance le départ du « tyran de Damas » comme préalable à toute solution politique, envoie désormais des signaux contradictoires.

Mevlüt Çavusoglu, chef de la diplomatique turque, a jugé « impossible » mercredi que Bachar el-Assad soit impliqué dans un processus de transition pacifique. En aparté, pourtant, un responsable turc cité par l’agence Reuters affirmait que « notre priorité n’est pas de voir Assad partir mais de vaincre le terrorisme », comptant même sur l’aide de Moscou pour « en finir avec le PKK en Syrie ». Un exemple éclatant de realpolitik.

Le chercheur Ahmet Kasim Han met cependant en garde contre tout triomphalisme, à l’heure où la Russie aiguise à dessein les ambitions de puissance régionale et les réflexes anti-Occident d’Ankara. « Que se passera-t-il si Moscou arrive à ses fins et que les Occidentaux, c’est-à-dire surtout les États-Unis, sont effectivement écartés du terrain syrien ? La Turquie devra alors traiter en face-à-face avec la Russie. Or, sans cette force d’équilibre occidentale, les manœuvres diplomatiques d’Ankara pourraient très rapidement se compliquer. » (Le Soir, ANNE ANDLAUER, 30 décembre 2016)


UE: la Commission propose d'avancer sur l'union douanière avec Ankara

La Commission européenne a proposé mercredi de faire avancer la coopération entre l'UE et la Turquie en matière de commerce et de droits de douane, à l'heure où les négociations d'adhésion du pays à l'Union semblent bloquées.

Il s'agirait d'élargir aux secteurs de l'agriculture, des services et des marchés publics l'accord dit d'"union douanière" en vigueur depuis 1996 entre Ankara et l'UE.

Dans un communiqué, l'exécutif européen a précisé avoir sollicité un mandat des 28 pays de l'UE pour pouvoir engager des négociations en ce sens, un geste salué par la Turquie.

"Améliorer l'union douanière bénéficiera énormément aux deux parties", a réagi dans un tweet la Représentation permanente de la Turquie auprès de l'UE. Elle a souligné avoir "hâte" que le Conseil de l'UE, représentant les 28 Etats membres, délivre ce mandat de négociation.

Pour l'instant, l'union douanière se limite au secteur des biens industriels que s'échangent les deux blocs, et dans l'agriculture au marché des produits transformés.

Les Etats membres de l'UE avaient déjà mandaté la Commission en novembre 1996 pour élargir le champ d'application aux services et aux marchés publics, mais sans succès à l'arrivée. Les négociations avec la Turquie avaient été suspendues en 2002.

Pour justifier cette nouvelle tentative, Bruxelles met en avant "des bénéfices économiques substantiels pour les deux partenaires", rappelant que la Turquie est le cinquième partenaire commercial de l'UE, et l'Union le premier pour Ankara.

L'UE et la Turquie s'échangent des biens pour un montant annuel estimé actuellement à 140 milliards d'euros, plus de quatre fois le montant d'il y a vingt ans, fait valoir l'exécutif européen, soulignant que l'UE enregistre un excédent commercial de 17 mds EUR.

Cette proposition de la Commission intervient alors que l'UE et Ankara entretiennent des relations tendues, surtout depuis le coup d'Etat avorté du 15 juillet en Turquie et la répression qui a suivi.

La Turquie ne remplit toujours pas tous les critères qui justifieraient aux yeux de l'UE l'exemption de visas Schengen pour ses ressortissants, alors que le pacte migratoire UE-Turquie conclu en mars prévoyait d'accélérer ce processus de libéralisation.

Par ailleurs le Parlement européen a voté le 24 novembre une résolution --non contraignante-- demandant le "gel provisoire" des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, ce que le président turc Recep Tayyip Erdogan a vivement dénoncé, brandissant la menace de laisser passer à nouveau les migrants vers l'Europe.

La grande majorité des pays membres de l'UE se sont prononcés contre un tel "gel", mais "dans les circonstances actuelles, l'ouverture de nouveaux chapitres" dans les négociations d'adhésion "n'est pas envisagée", a souligné le 13 décembre la présidence du Conseil de l'UE.
(AFP, 21 décembre 2016)

Exemption de visa pour les ressortissants turcs : Ankara a un "plan B", voire un "plan C"

La Turquie aura un "plan B", voire un "plan C", si l'Union européenne ne tient pas sa promesse à propos de l'exemption des visas Schengen pour ses ressortissants, a prévenu le président Recep Tayyip Erdogan jeudi.

"Si nous n'obtenons pas ce que nous voulons sur la question des visas (...), si les promesses ne sont pas tenues, la Turquie aura sans aucun doute un plan B, et elle aura un plan C", a déclaré M. Erdogan au cours d'une conférence de presse avec son homologue slovène à Ankara.

"Nous n'avons pas à dire +oui+ à chaque décision prise à notre sujet. L'Union européenne ne nous a rien donné jusqu'à présent", a-t-il poursuivi, sans plus de détails sur ce à quoi il faisait allusion.

En contrepartie de l'accord controversé sur les migrants conclu avec l'Union européenne en mars, la Turquie a notamment demandé une exemption des visas Schengen pour ses ressortissants, l'ouverture de nouveaux chapitres dans le processus d'adhésion et une aide financière pour l'accueil des réfugiés sur son sol.

Mais l'accord sur les visas, qui aurait du être mis en place en octobre, est embourbé, l'UE reprochant à Ankara de n'avoir pas rempli tous les critères.

La Turquie, qui abrite quelque trois millions de réfugiés, essentiellement syriens, accuse par ailleurs les pays européens de ne pas envoyer l'aide financière promise pour leur accueil, ce que Bruxelles dément.

Onze ans après le déclenchement du processus d'adhésion à l'UE, en 2005, les relations entre Bruxelles et Ankara se sont davantage encore crispées avec le vote le 24 novembre par le Parlement européen d'une résolution demandant le "gel provisoire" de ces négociations.

Le Parlement européen reproche notamment à la Turquie les purges effectuées après le coup d'Etat manqué du 15 juillet, qui ont conduit à l'arrestation de plus de 100.000 personnes.

En réaction à ce gel, le président turc avait menacé d'ouvrir ses frontières pour laisser passer les migrants vers l'Europe, ce qui romprait le pacte conclu le 18 mars entre l'UE et la Turquie.
(AFP, 15 décembre 2016)

Adhésion de la Turquie: pas de nouveau chapitre de négociations

L'UE n'envisage pas d'ouvrir de nouveaux chapitres des négociations d'adhésion de la Turquie "dans les circonstances actuelles", a annoncé mardi la présidence du Conseil de l'UE, à l'issue d'une réunion de ministres des 28 à Bruxelles.

"Dans les circonstances actuelles, l'ouverture de nouveaux chapitres n'est pas envisagée", selon une déclaration de la présidence du Conseil, actuellement assurée par la Slovaquie.

Cette prise de position vise à réagir aux atteintes à la démocratie du régime turc, qui se sont intensifiées depuis le coup d'Etat avorté du mois de juillet, suivi par des vagues de répression.

Mais malgré de longues discussions, le texte n'a pas obtenu l'unanimité des 28, l'Autriche refusant de soutenir des conclusions communes si elles ne se prononçaient pas en faveur d'un "gel" des négociations d'adhésion de la Turquie.

"Un pays n'a pas apporté son soutien au compromis soutenu par les 27 autres", a déploré le ministre slovaque des Affaires étrangères, Miroslav Lajcak, dans une allusion de Vienne, qui a adopté la posture la plus dure face à Ankara.

D'autres pays qui souhaitaient envoyer un message très ferme à M. Erdogan, comme la Belgique et les Pays-Bas, se sont eux rangés derrière le compromis proposé.

Les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, qui sont découpées en 35 chapitres portant sur des domaines spécifiques, ont commencé en 2005, mais elles avancent depuis au ralenti. A ce jour, 16 chapitres seulement sont ouverts et un seul a été bouclé.

Dans son pacte conclu en mars avec la Turquie, l'UE s'était engagée à "redynamiser" ces négociations, en contrepartie des efforts turcs pour freiner les flux migratoire vers l'Europe.

Un nouveau chapitre, portant sur des questions budgétaires, avait ainsi été ouvert fin juin et des "travaux préparatoires" ont été lancés pour en ouvrir d'autres.
(AFP, 13 décembre 2016)

La délégation de parlementaires français bloquée à la frontière turque

La délégation de trois députés français qui comptait se rendre lundi en Syrie, pour obtenir une aide humanitaire à la ville d'Alep, a été bloquée à la frontière turque, ont indiqué à la mi-journée plusieurs de ces élus.

"Nous avons été bloqués à Kilis" (sud-est de la Turquie), "l'endroit où on passe pour aller vers la zone d'Alep", a indiqué à l'AFP Patrick Mennucci (PS), au sujet de cette ville frontalière turque.

"Les Turcs n'ont pas voulu qu'on passe. Ils ont dit qu'il y avait eu des bombes au chlore et qu'il y avait un nuage" dangereux, a ajouté ce membre de la commission des Lois de l'Assemblée, depuis un hôpital de Kilis où sont soignés des Syriens.

M. Mennucci a précisé que la délégation, composée, outre lui-même, d'Hervé Mariton (LR), de Cécile Duflot (écologiste) et Jacques Boutault (maire EELV du 2e arrondissement de Paris), avec le "maire" d'Alep-Est Brita Hagi Hasan, avait "attendu presque trois heures".

"On essaye encore" de franchir la frontière, a-t-il indiqué, jugeant toutefois que ce serait "très compliqué".

MM. Mariton et Boutault ont confirmé à l'AFP que la délégation avait été bloquée à la frontière turque.

Les élus français devraient faire une conférence de presse à 19H00 (heure locale) à Gaziantep (sud-est de la Turquie).

Comme M. Mennucci, M. Mariton a estimé qu'il n'y avait "pas de motifs" au blocage de leur délégation.

"Les Syriens sont déçus, mais je pense qu'on a avancé avec nos discussions ce (lundi) matin avec l'ONU", que "notre voyage fait bouger les choses", a poursuivi le député PS des Bouches-du-Rhône, M. Mariton ayant évoqué sur Twitter une rencontre avec le gouvernement de transition syrien à Gaziantep et Mme Duflot des "échanges avec l'ONU".

M. Mennucci s'est notamment félicité que François Hollande, avec lequel il a échangé "par SMS", ait convoqué les organisations humanitaires, estimant qu'il fallait "vraiment que l'opinion publique comprenne qu'un crime de guerre risque d'être commis".

Le président Hollande doit s'entretenir dans l'après-midi avec le coordinateur général du Haut Comité de l'opposition syrienne, Riyad Hijab, puis avec les présidents de Médecins sans frontières France (MSF), de Médecins du monde France (MDM) et de l'Union des organisations de secours et soins médicaux France (UOSSM), ONG médicales françaises et internationales actives en Syrie.
(AFP, 12 décembre 2016)

L'Autriche plaide pour un gel des négociations d'adhésion avec la Turquie

L'Autriche s'opposera à une poursuite des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne qui sera à l'agenda des responsables européens la semaine prochaine, a indiqué samedi le ministre autrichien des Affaires étrangères Sebastian Kurz.

"Nous ne sommes pas prêts à approuver en l'état le projet de décision (européenne, ndlr), qui, de mon point de vue, ne contient pas la réaction nécessaire aux développements en Turquie", a déclaré le ministre dans une interview à l'agence autrichienne APA.

Le conseil des secrétaires d'Etat aux Affaires étrangères doit notamment débattre mardi de l'avancement du processus d'élargissement de l'UE à plusieurs pays, dont la Turquie.

Des conclusions seront adoptées et M. Kurz souhaite y voir mentionner "le gel des négociations" avec la Turquie. "Nous avons déjà dit à nos partenaires que l'Autriche ne peut pas approuver le projet de conclusions en l'état", a précisé M. Kurz qui dénonce les atteintes du gouvernement d'Ankara à "l'état de droit, la démocratie et les droits de l'homme".

Le gouvernement néerlandais avait indiqué vendredi qu'il allait chercher des soutiens européens pour un gel provisoire des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. L'Autriche fait partie du camp des durs sur ce sujet depuis la tentative de coup d'Etat en juillet en Turquie, suivie par une répression massive et des dizaines de milliers d'arrestations.
 Fin novembre, un vote non contraignant du Parlement européen avait approuvé à une très forte majorité le principe d'une suspension de ces discussions.

La Turquie a formellement demandé à devenir membre de l'UE en 1987, et ses négociations d'accession ont commencé en 2005. Mardi, M. Erdogan a souligné que son pays n'avait pas encore abandonné cette ambition, mais que "beaucoup d'autres alternatives" s'offraient à son pays si ce processus menait à une impasse.
(AFP, 11 décembre 2016)

Répression en Turquie: des experts du Conseil de l'Europe s'inquiètent

La répression engagée par le pouvoir turc depuis le coup d'Etat avorté de juillet va au-delà de ce qu'autorisent la Constitution turque et le droit international, ont estimé vendredi des experts du Conseil de l'Europe.

Ces experts critiquent notamment la radiation collective de dizaines de milliers de fonctionnaires.

La Turquie a certes été confrontée à une "dangereuse conspiration armée" et avait donc de "bonnes raisons" d'instaurer l'état d'urgence, observent les experts en droit constitutionnel membres de la "Commission de Venise" de l'organisation paneuropéenne. Cependant la rapidité avec laquelle ont été menées des radiations massives de fonctionnaires n'a pas permis d'encadrer ce processus d'un "minimum de garanties procédurales", déplorent-ils.

"Une telle méthode de purge de l'Etat ressemble fortement à de l'arbitraire", fustigent les experts européens.

Les fonctionnaires ont été radiés - et non pas suspendus -, lors de procédures non individualisées, qui ne semblent pas susceptibles de recours judiciaires. De même, les associations ont été dissoutes - plutôt que placées temporairement sous le contrôle de l'Etat -, regrettent-ils encore.

La Commission de Venise critique également le fait que les accusations portées par les autorités turques contre des fonctionnaires, à savoir leurs liens supposés avec le réseau du prédicateur Fethullah Gülen - considéré par Ankara comme l'instigateur du coup d'Etat avorté - ne sont pas suffisamment motivées. Certaines personnes ont été ainsi visées sans entretenir pour autant de "lien significatif" avec la mouvance guléniste, selon le Conseil de l'Europe.

"Même en admettant que certains membres du mouvement guléniste aient participé au coup d'Etat", cela n'implique pas de tenir pour responsables "tous ceux qui ont eu des contacts avec ce réseau par le passé", pointent les experts.

La Commission de Venise s'inquiète également de la possibilité laissée aux forces de l'ordre de maintenir les suspects en garde-à-vue sans contrôle d'un juge pendant une période pouvant aller jusqu'à 30 jours, et sans toujours pouvoir accéder à un avocat. Sur ce dernier point, limiter l'accès à un avocat doit "rester exceptionnel, et doit être justifié par des fait spécifiques".
(AFP, 9 décembre 2016)

Contrôle "approfondi" des passeports de diplomates allemands

Les autorités aéroportuaires turques soumettent désormais les diplomates allemands à des contrôles d'identité "approfondis", une mesure prise après qu'une députée turque a été "retenue" en Allemagne, a rapporté jeudi l'agence de presse progouvernementale Anadolu.

Depuis mercredi soir, les passeports des diplomates allemands qui veulent entrer ou sortir de Turquie via l'aéroport Atatürk d'Istanbul font l'objet d'"une étude et un examen approfondis", selon Anadolu, précisant que quatre d'entre eux ont ainsi raté leur avion jeudi en raison de cette nouvelle procédure.

Ces contrôles renforcés ont été mis en place après qu'une députée du parti au pouvoir en Turquie, Ayse Nur Bahçekapili, eut affirmé avoir été "retenue pendant une heure" lundi dans un aéroport de Cologne (ouest de l'Allemagne) en raison d'un problème de passeport.

L'ambassadeur allemand à Ankara, Martin Erdmann, a été convoqué au ministère turc des Affaires étrangères mercredi soir en lien avec cet incident. Et quelques heures plus tôt, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait manifesté sa colère et évoqué des "représailles".

Cet incident survient alors que les relations entre la Turquie et les pays européens, particulièrement l'Allemagne, se sont tendues depuis la tentative de coup d'Etat visant à renverser M. Erdogan, le 15 juillet.

Après le putsch manqué, les autorités turques ont lancé des purges dont l'ampleur suscite l'inquiétude et des critiques des partenaires occidentaux d'Ankara.

Le gouvernement turc accuse pour sa part Berlin d'"héberger" des putschistes présumés ayant fui la Turquie et des membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée "terroriste" par Ankara, Washington et Bruxelles.
(AFP, 8 décembre 2016)

Les Pays-Bas pour un gel de six mois des négociations d'adhésion avec l'UE

Le gouvernement néerlandais va chercher des soutiens européens pour un gel provisoire des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, a déclaré vendredi à La Haye le Premier ministre Mark Rutte.

"Nous allons voir s'il y a un soutien en Europe (...) pour suspendre ces conversations pendant un semestre", a déclaré M. Rutte lors d'une conférence de presse.

La Turquie et l'UE étaient convenues d'accélérer les conversations vers une adhésion après un accord visant à endiguer le flot de migrants dans l'UE, en mars. Mais ce processus s'est retrouvé une nouvelle fois bloqué après la tentative de coup d'Etat en juillet en Turquie, suivi par une répression massive et des dizaines de milliers d'arrestations.

M. Rutte a repris le terme de son ministre des Affaires étrangères Bert Koenders, qui avait qualifié peu auparavant ces discussions avec la Turquie de "comateuses".

Son appel intervient après un vote non contraignant du Parlement européen la semaine dernière, dans lequel il s'était prononcé à une très forte majorité en faveur d'une suspension de ces discussions.

Ce vote a suscité la colère des autorités turques, qui l'ont immédiatement qualifié d'"insignifiant et sans valeur". Le président Recep Tayyip Erdogan a menacé de représailles en rompant l'accord de mars qui a permis une forte réduction de l'arrivée de migrants en Europe.

La Turquie a formellement demandé à devenir membre de l'UE en 1987, et ses négociations d'accession ont commencé en 2005. Mardi, M. Erdogan a souligné que son pays n'avait pas encore abandonné cette ambition, mais que "beaucoup d'autres alternatives" s'offraient à son pays si ce processus menait à une impasse.
(AFP, 2 décembre 2016)

La Turquie a "de très nombreuses alternatives" à l'UE, dit Erdogan

La Turquie n'a "pas encore" tourné le dos à l'Union européenne (UE), mais elle dispose de "très nombreuses alternatives" qu'elle est en train d'explorer, a déclaré mardi le président turc Recep Tayyip Erdogan.

"A l'heure actuelle -je dis bien, à l'heure actuelle-, nous n'avons pas encore refermé le livre de l'UE ", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours à Istanbul au "7ème sommet du Bosphore", une réunion axée sur la coopération internationale.

"Cependant (...) il existe pour la Turquie de très nombreuses alternatives" à l'UE, a poursuivi Erdogan, sans préciser lesquelles ajoutant que son gouvernement continuait "d'avoir des discussions" avec d'autres partenaires éventuels.

Les déclarations de M. Erdogan surviennent après des semaines d'échanges acerbes entre Ankara et Bruxelles, qui accuse les autorités turques de réprimer durement l'opposition depuis la tentative de coup d'Etat en juillet.

Cette tempête diplomatique fait peser des incertitudes sur un pacte conclu en mars entre le gouvernement turc et l'UE, qui a permis d'assécher le flux de passages clandestins vers l'Europe via les îles grecques en mer Egée.

La semaine dernière, le chef de l'Etat turc a menacé Bruxelles d'"ouvrir les frontières" pour laisser passer les migrants voulant se rendre en Europe, au lendemain de l'adoption par le Parlement européen d'une résolution non-contraignante appelant à geler les négociations d'adhésion d'Ankara.

Les eurodéputés ont justifié leur décision par la "disproportion" des "mesures répressives prises par le gouvernement turc" après le putsch manqué en juillet.

Après la tentative de coup d'Etat imputée par le pouvoir turc au prédicateur Fethullah Gülen qui vit aux Etats-Unis, plus de 100.000 personnes, notamment des professeurs, militaires et magistrats, ont été arrêtées, limogées ou suspendues.

"Les valeurs sur lesquelles est bâtie l'Union européenne sont piétinées au quotidien" en Turquie, a déploré le Premier ministre du Luxembourg Xavier Bettel dans un entretien à l'AFP.

Les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE ont officiellement débuté en 2005 mais sont aujourd'hui au point mort et les dirigeants turcs ne cachent pas leur exaspération.

"Nous avons une Union européenne qui fait patienter la Turquie à sa porte depuis 53 ans. Laisse-moi te le dire: tu n'es pas un tissu d'Inde introuvable", a tonné M. Erdogan mardi, employant une expression turque signifiant que l'UE n'était pas irremplaçable à ses yeux.

Signe des tensions entre Ankara et l'UE, M. Erdogan a récemment évoqué l'option d'un référendum pour décider de poursuivre ou non le processus d'adhésion à l'UE, et un possible rapprochement avec l'Organisation de coopération de Shanghaï (OCS) coparrainé par la Chine et la Russie.

Toutefois, dans un entretien publié mardi par le quotidien arabophone édité à Londres Asharq al-Awsat, le vice-Premier ministre turc Numan Kurtulmus a affirmé que l'OCS n'était "pas une alternative à l'UE".


Juncker: Erdogan sera "tenu responsable" d'avoir refusé la libéralisation des visas

Le président turc Recep Tayyip Erdogan sera "tenu responsable" d'avoir "refusé la libéralisation des visas" pour les citoyens turcs dans l'Union européenne, a dénoncé dans une interview le président de la commission, Jean-Claude Juncker.

La Turquie, a-t-il dit dans une interview à paraître mercredi dans Ouest-France, "doit s'interroger : a-t-elle ou non vraiment l'intention de devenir un jour membre de l'UE ? M. Erdogan doit savoir qu'un jour il sera tenu pour responsable d'avoir refusé la libéralisation des visas".

Le président turc "en rejette la responsabilité sur l'UE. Moi, je la lui retourne. En ne répondant pas aux critères, il interdit aux citoyens turcs de circuler en Europe", a-t-il dénoncé.

Lors d'un discours prononcé à Istanbul au "7ème sommet du Bosphore", M. Erdogan a déclaré mardi que la Turquie "n'a pas encore tourné le dos à l'Europe" mais dispose "de très nombreuses alternatives" qu'elle est en train d'explorer.

Ces déclarations s'ajoutent à des semaines d'échanges acerbes entre Ankara et Bruxelles. L'UE accuse les autorités turques de réprimer durement l'opposition depuis la tentative de coup d'Etat en juillet.

Cette tempête diplomatique fait peser des incertitudes sur un pacte conclu en mars entre le gouvernement turc et l'UE, qui avait permis d'assécher le flux de passages clandestins vers l'Europe via les îles grecques en mer Egée.

En échange des efforts turcs pour reprendre une partie des clandestins arrivés en Europe, Bruxelles promettait de faciliter la délivrance de visas pour les citoyens turcs dans l'Union européenne.
(AFP, 30 novembre 2016)

Bettel: La Turquie d'Erdogan "piétine au quotidien" les valeurs de l'UE

En envisageant de rétablir la peine de mort ou par les purges massives de ces derniers mois, la Turquie du président Recep Tayyip Erdogan "piétine au quotidien" les valeurs de l'Union européenne, estime Xavier Bettel, le Premier ministre luxembourgeois, dans un entretien avec l'AFP.

Interrogé sur une possible rupture avec Ankara, dans les négociations d'adhésion à l'UE, M. Bettel a malgré tout jugé qu'il ne fallait pas franchir ce pas, souhaité officiellement à ce stade par un seul des 28 pays membres, l'Autriche.

"Si je coupe tout, il n'y aura plus ce cordon où on se dit +On va essayer de le retenir quand même parce qu'il y a toujours quand même cette volonté de travailler ensemble+", a déclaré le Premier ministre du Grand Duché, qui est un des six membres fondateurs de l'UE, au cours d'un entretien réalisé lundi soir à Luxembourg.

Et d'enchaîner: "Les valeurs sur lesquelles est bâtie l'Union européenne sont piétinées au quotidien, mais j'espère que la Turquie redeviendra ce partenaire dans lequel j'avais cette confiance ces derniers temps".

Aujourd'hui, a jugé Xavier Bettel, "cette confiance est très, très fragile".

"La situation m'inquiète", a-t-il poursuivi, en citant les purges conduites dans les médias, la justice et l'administration depuis le coup d'Etat manqué de juillet et les déclarations récentes de M. Erdogan sur un possible rétablissement de la peine de mort dans son pays.

Dès le surlendemain du putsch avorté du 15 juillet, le président Erdogan avait évoqué un possible rétablissement de la peine capitale afin d'éliminer "le virus" factieux au sein de l'Etat, provoquant l'indignation de l'UE.

Onze ans après le lancement du processus d'adhésion à l'UE, en 2005, la relation entre Bruxelles et Ankara s'est encore davantage crispée avec le vote le 24 novembre par le Parlement européen d'une résolution demandant le "gel temporaire" de ces négociations.

En réaction, le président turc a menacé le lendemain d'ouvrir ses frontières pour laisser passer les migrants vers l'Europe, ce qui romprait le pacte conclu le 18 mars entre l'UE et la Turquie ayant considérablement ralenti le rythme des arrivées de réfugiés en Grèce via la mer Egée.

Le 9 novembre, la Commission européenne avait critiqué dans un rapport d'étape un "retour en arrière" de la Turquie sur les critères d'adhésion au bloc européen, en particulier en ce qui concerne la liberté d'expression et l'Etat de droit.

"Actuellement, on a un accord avec la Turquie. On respecte les engagements, c'est un principe. Si unilatéralement, il y a de leur côté la volonté de rompre, j'en prendrai acte, je le regretterai. Mais dire actuellement que les négociations vont dans le bon sens, ce serait hypocrite", a conclu M. Bettel.
(AFP, 30 novembre 2016)

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Erdogan accuse l'Occident de soutenir le groupe Etat islamique

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé mardi l'Occident de ne pas tenir ses promesses en Syrie et d'y soutenir des "groupes terroristes", dont le groupe Etat islamique (EI).

"Les forces de la coalition ne tiennent malheureusement pas leurs promesses", a déclaré M. Erdogan lors d'une conférence de presse avec son homologue guinéen, Alpha Condé, en visite à Ankara.

La Turquie est engagée depuis fin août en Syrie, où elle combat notamment l'EI et les milices kurdes qu'elle considère comme "terroristes". Au moins 37 de ses soldats ont été tués depuis le début de cette opération.

L'armée turque et les rebelles syriens qu'elle soutient, tentent depuis plusieurs semaines d'enlever à l'EI son bastion d'Al-Bab, à environ 25 kilomètres au sud de la frontière turque dans la province d'Alep, où les forces d'Ankara ont essuyé la semaine dernière de lourdes pertes.

Le président Erdogan s'est plaint que, plutôt que de soutenir la Turquie, l'Occident préfère venir en appui à l'EI ainsi qu'aux Kurdes du Parti de l'Union démocratique (PYD) et de son bras armé, les Unités de protection du peuple (YPG), soutenus par Washington.

Les Occidentaux "soutiennent tous les groupes terroristes, le YPG, le PYD, mais aussi Daech", a-t-il assuré en utilisant l'acronyme arabe de l'EI.

"C'est parfaitement évident", a-t-il affirmé, assurant que la Turquie disposait de preuves en images.

Il avait déjà affirmé que l'Occident soutenait l'EI lors d'un déplacement au Pakistan, en novembre, affirmant à l'époque que l'Occident "se tient actuellement au côté de Daech" et que les armes des jihadistes sont de fabrication occidentale.

Le président Erdogan s'est tout de même montré confiant mardi, assurant que la Turquie a "désormais complètement encerclé le groupe terroriste Daech à Al-Bab".

"Oui, nous avons des martyrs (...) mais il n'y a pas de marche arrière possible", a-t-il asséné.

Que les forces de la coalition tiennent leurs promesses ou non, "nous poursuivrons notre route avec détermination", a-t-il ajouté.

Le président turc a ajouté que la Turquie et la Russie soutiennent un plan visant à mettre autour de la table les différentes parties du conflit syrien, lors d'une rencontre à Astana, au Kazakhstan.

Il a néanmoins précisé que les "groupes terroristes" n'y seraient pas acceptés, mais qu'il aimerait y voir ses partenaires saoudien et qatari.
(AFP, 27 décembre 2016)

Les Etats-Unis nient soutenir l'EI en Syrie

L'ambassade américaine à Ankara a nié mercredi soutenir le groupe Etat islamique (EI) en Syrie après que le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé la veille détenir des preuves d'un tel soutien.

"Le gouvernement américain ne soutient pas Daech" (l'acronyme arabe de l'EI), affirme l'ambassade dans un message publié sur la page d'accueil de son site internet. Il "ne l'a ni créé ni soutenu par le passé. Les affirmations selon lesquelles le gouvernement américain soutient Daech sont fausses".

Le communiqué déplore une "désinformation considérable" qui circule dans les médias turcs, sans mentionner pour autant le président Erdogan, ni son discours.

"Pour ceux qui sont intéressés par la vérité, voici la vérité", peut-on lire au début de ce bref message.

Mardi soir, le président Erdogan avait affirmé que la coalition internationale menée par les Etats-Unis venait en appui non seulement aux milices kurdes mais aussi à l'EI.

"C'est parfaitement évident", avait-il déclaré, assurant que la Turquie disposait de preuves en images.

Les Etats-Unis sont alliés en Syrie des Unités de protection du peuple (YPG), qu'Ankara considère comme une organisation "terroriste", alliée du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

"Le gouvernement américain n'a pas fourni d'armes ou d'explosifs au PYG ou au PKK - point", réplique le communiqué de l'ambassade, qui assure mener des discussions avec Ankara "sur comment aider au mieux" la Turquie et les rebelles syriens dans leur lutte contre l'EI, notamment dans le fief jihadiste d'Al-Bab où les forces turques sont actuellement engagées.

Le président Erdogan avait estimé la veille que la coalition internationale ne fournissait aucune aide à l'opération militaire turque engagée depuis fin août en Syrie.

Le soutien américain aux milices kurdes et les critiques de Washington à l'égard des politiques menées en Turquie depuis le coup d'Etat manqué du 15 juillet provoquent une colère croissante d'Ankara, à l'approche de la fin de mandat du président Barack Obama.

La Turquie a exprimé son espoir de voir s'ouvrir "une nouvelle page" avec l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche, notamment sur la question de l'extradition de Fethullah Gülen, bête noire d'Ankara qui lui impute le putsch manqué.

Les Etats-Unis, où est installé le prédicateur islamiste, refusent pour l'instant de l'extrader, malgré les demandes répétées d'Ankara.
(AFP, 28 décembre 2016)

Washington tente de prévenir un affrontement Turcs et Kurdes

Les Etats-Unis tentent de prévenir un affrontement dans le nord de la Syrie entre les forces turques et les forces kurdes syriennes, ont indiqué jeudi des responsables américains.

"Nous avons facilité cette semaine des discussions communes avec la Turquie, les Forces démocratiques syriennes (FDS, coalition arabo-kurde syrienne) et d'autres partenaires de la coalition pour promouvoir une désescalade dans la région", a déclaré le colonel américain John Dorrian, un porte-parole militaire de la coalition contre l'EI.

Les Turcs et les Kurdes syriens sont deux alliés cruciaux de la coalition menée par Washington, mais leurs intérêts sont antagonistes.

Il y a déjà eu des échanges de tirs entre les deux forces.

"Nous essayons de faire en sorte (...) de maintenir un dialogue qui maintient tout le monde concentré sur la lutte contre l'EI", a déclaré le colonel Dorrian.

Les Turcs, entrés fin août dans le nord de la Syrie en soutien à des groupes rebelles syriens, menacent de se diriger vers Minbej, une ville tenue par la coalition arabo-kurde des Forces démocratique syriennes (FDS) soutenue par la coalition.

Les Etats-Unis observent avec inquiétude cette situation, alors que les FDS sont considérés comme un allié extrêmement précieux par les Etats-Unis.

"La plus grande inquiétude des FDS est que les Turcs menacent de les attaquer par derrière", a expliqué jeudi un responsable militaire américain.

"C'est ce qui les a fait hésiter à avancer" vers Raqa, a-t-il souligné.

Raqa est la capitale de facto de l'EI en Syrie, et le prochain grand objectif de la coalition dans le pays.

Les FDS ont lancé le 5 novembre l'offensive qui vise "isoler" Raqa. Mais l'assaut lui-même doit être confié à des forces arabes, selon la coalition.

Selon le colonel Dorrian, les FDS comptent désormais "45.000 combattants", dont "13.000 Arabes".
(AFP, 8 décembre 2016)

Erdogan veut commercer avec la Chine, l'Iran et la Russie en devises locales

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé dimanche qu'il prenait des mesures pour que le commerce de son pays avec la Chine, l'Iran et la Russie soit désormais libellé en devises locales au lieu de dollar alors qu'il s'efforce de défendre la livre turque.

"Nous sommes en train de prendre des mesures en vue de commercer avec la Russie, la Chine et l'Iran en monnaies locales", a déclaré M. Erdogan, à deux jours d'une visite en Russie du Premier ministre turc Binali Yildirim. "Si nous leur achetons quelque chose, nous utiliserons leur monnaie, s'ils nous achètent quelque chose, ils utiliseront notre devise", a-t-il expliqué, durant un discours à Kayseri (centre).

Le président turc a par ailleurs de nouveau appelé ses concitoyens à convertir leurs devises étrangères en livres turques, comme il l'avait déjà fait vendredi.

M. Erdogan tente de redresser le cours de la devise nationale qui a chuté depuis la tentative de coup d'Etat en juillet.

Sur le seul mois de novembre la livre turque a perdu 10% par rapport au dollar et continue de battre des records de faiblesse en raison des incertitudes politiques et d'une situation sécuritaire tendue.

La Bourse d'Istanbul a annoncé vendredi soir qu'elle avait "décidé de convertir en livres turques tous ses avoirs en liquide (...) pour soutenir l'appel du président" Erdogan.

Mais les marchés s'inquiètent des interventions répétées dans les affaires économiques de M. Erdogan qui ne cesse d'appeler la banque centrale à baisser ses taux, malgré une inflation élevée (plus de 7%).

Consciente des inquiétudes suscitées par l'érosion de la livre, la Banque centrale turque a au contraire relevé en novembre de 50 points de base son principal taux directeur après une longue période de baisse.
(AFP, 6 décembre 2016)

Relations régionales / Regional Relations

La Turquie interdit la diffusion d'informations sur l'assassinat de l'ambassadeur russe

Un tribunal turc a interdit la diffusion des informations concernant l'assassinat de l'ambassadeur russe à Ankara la semaine dernière, a rapporté mardi l'agence de presse progouvernementale Anadolu.

Sous l'objectif des caméras, un policier de 22 ans a tué de neuf balles le diplomate Andreï Karlov, lors de l'inauguration d'une exposition le 19 décembre, avant d'être lui-même abattu par les forces de l'ordre.

Cette interdiction reste valable jusqu'à la fin de l'enquête policière, précise Anadolu, et concerne tant les images de l'assassinat, largement relayées par la presse internationale, que les informations relatives aux suspects, aux témoins et aux victimes.

Le tribunal d'Ankara répond ainsi à une requête du procureur général, expliquant que la diffusion de ces informations pourrait porter préjudice tant à l'enquête qu'à la sécurité nationale, poursuit l'agence.

S'il n'a pas été précisé pourquoi cette interdiction survient une semaine après la mort de M. Karlov, elle fait toutefois suite à la publication lundi d'une longue interview de la soeur de l'assassin par le quotidien Hürriyet.

La jeune femme y expliquait que son frère, Mevlüt Mert Altintas, avait subi un "lavage de cerveau" lors de son passage à l'école de police.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait rapidement associé l'assassin au réseau du prédicateur musulman Fethullah Gülen, à qui il impute le coup d'Etat manqué du 15 juillet.

Une accusation tempérée par la Russie, qui considérait qu'il était encore trop tôt pour tirer ce type de conclusions.

La Turquie impose régulièrement ce genre d'interdictions après des attentats, invoquant la défense de la sécurité nationale.

Des opposants affirment que la liberté d'expression est de plus en plus restreinte depuis l'élection du président Erdogan en août 2014. Ce à quoi Ankara répond que rien n'est fait hors du cadre de la loi.
(AFP, 28 décembre 2016)

Membres des choeurs de l'Armée Rouge victimes du crash d'un avion militaire

Un avion militaire russe s'est abîmé dimanche en mer Noire, près de la station balnéaire de Sotchi, sans "signes de survivants" parmi les 92 personnes à bord, dont des membres des choeurs de l'Armée Rouge qui allaient célébrer le Nouvel An avec les troupes en Syrie.

Cet accident a suscité une vive émotion en Russie où l'ensemble est considéré comme l'un des symboles du pays, une fierté nationale.

Le président Vladimir Poutine a déclaré lundi une journée de deuil "sur l'ensemble du territoire de Russie" et prôné une "enquête soignée (...) pour déterminer les causes de la catastrophe". Une commission spéciale dirigée par le ministre des Transports, Maxime Sokolov, a aussitôt été créée à ces fins.

"Toutes causes possibles (du crash) sont examinées", a annoncé M. Sokolov, arrivé à Sotchi dans la soirée, tout en jugeant "prématuré" de parler d'une piste concrète, notamment celle d'un attentat terroriste, alors que des sources non identifiées ont donné différentes explications aux agences de presse russes, allant d'une défaillance technique à une erreur de pilote.

- Les recherches se poursuivent -

Les boîtes noires "n'ont malheureusement pas été retrouvées", a-t-il expliqué, en soulignant que les recherches allaient se poursuivre lundi.

Selon le ministère de la Défense, le Tupolev Tu-154 a disparu des écrans-radars à 05H27 (02H27 GMT), deux minutes après son décollage de l'aéroport de Sotchi, situé dans la commune d'Adler, sur les côtes de la mer Noire. Il se rendait à la base aérienne de Hmeimim, près de Lattaquié en Syrie.

Des débris de l'appareil ont été découverts à 1,5 km de la côte, à environ 70 mètres de profondeur, selon le porte-parole de l'armée russe, Igor Konachenkov. "Il n'y a pas de signes de survivants", a-t-il affirmé, en précisant que plus de 3.000 personnes, 32 bateaux, 80 plongeurs, ainsi que cinq hélicoptères et des drones avaient été dépêchés sur place.

Pour l'heure, dix corps ont été retrouvés, selon la même source. "L'identification des victimes sera effectuée à Moscou", selon le ministère des Transports.

L'appareil parti de l'aérodrome de Tchkalovski, près de Moscou, avait fait escale à Sotchi pour être ravitaillé en kérosène. Il transportait 84 passagers et huit membres d'équipage, selon le ministère de la Défense.

La liste publiée par le ministère comprend 64 membres de l'Ensemble Alexandrov, connu lors de ses tournées à l'étranger sous le nom de choeurs de l'Armée Rouge, et huit militaires.

Ils se rendaient en Syrie pour célébrer le Nouvel An avec les soldats russes déployés là-bas depuis septembre 2015 en soutien au régime de Bachar al-Assad, allié de longue date de la Russie.

- Fierté du pays -

"L'Ensemble Alexandrov, c'est une carte de visite de la Russie", a déploré le célèbre pianiste russe Denis Matsouïev, cité par l'agence Ria-Novosti, évoquant une "terrible injustice".

Des dizaines de personnes sont venues dimanche déposer des fleurs près de la salle de concert Aleksandrovski à Moscou, qui abritait les répétitions des choeurs de l'Armée Rouge.

"Nous sommes fiers pour notre pays parce que nous avons un ensemble comme ça", a déclaré à l'AFP Anna Vladimirovna, 70 ans, après avoir déposé un bouquet d'oeillets rouges.

L'avion transportait également neuf journalistes des chaînes de télévision Pervy Kanal, NTV et Zvezda, deux hauts fonctionnaires civils et la responsable d'une organisation caritative respectée en Russie, Elizavéta Glinka.

Cette dernière, connue du grand public comme "Docteur Liza", transportait des médicaments pour l'hôpital universitaire de Lattaquié, selon le Conseil consultatif pour les droits de l'homme auprès du Kremlin.

La chancelière allemande Angela Merkel, le président syrien Bachar al-Assad, le président turc Recep Tayyip Erdogan et le Premier ministre turc Binali Yildirim ont exprimé leurs condoléances à la Russie.

- 33 ans de vol -

Selon le ministère de la Défense, l'appareil était exploité depuis 33 ans et comptait 6.689 heures de vol. Il avait été réparé pour la dernière fois en décembre 2014, et révisé en septembre dernier.

Une enquête criminelle a été ouverte pour déterminer si des manquements aux règles de sécurité aérienne sont à l'origine de l'accident, a indiqué le Comité d'enquête russe, organisme chargé des principales investigations criminelles.

Plusieurs Tu-154, un appareil de conception soviétique, ont eu des accidents par le passé. En avril 2010, un appareil de ce type transportant 96 personnes dont le président Lech Kaczynski et de hauts responsables polonais s'était écrasé en tentant d'atterrir près de Smolensk (ouest de la Russie), et tous ses occupants avaient été tués.

Quelque 4.300 militaires russes sont déployés en Syrie, et la Russie, qui a également des installations portuaires militaires à Tartous (nord-ouest), continue de renforcer sa présence dans ce pays en proie à un conflit sanglant depuis 2011.
(AFP, 25 décembre 2016)

L'ambassadeur russe à Ankara assassiné par un policier turc

L'ambassadeur de Russie en Turquie a été assassiné lundi à Ankara par un policier turc, qui a affirmé agir pour venger le drame de la ville d'Alep, en passe d'être reprise par le régime syrien soutenu par Moscou.

Le diplomate, Andreï Karlov, a été abattu de plusieurs balles alors qu'il prononçait une allocution lors de l'inauguration d'une exposition d'art dans la capitale turque.

Les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et russe Vladimir Poutine, dans des déclarations séparées, ont qualifié cet assassinat de "provocation" visant à torpiller la normalisation entre les deux pays, entamée en août après une grave crise diplomatique. Ils s'étaient parlé au téléphone peu après l'attaque.

Sur une vidéo diffusée sur internet, on voit l'assassin hurlant, d'abord en arabe avec un accent marqué, puis en turc. L'ambassadeur est allongé à terre à côté de lui.

L'homme, en costume noir et armé d'un pistolet, crie "Allah Akbar" ("Dieu est le plus grand") et évoque en arabe "ceux qui ont fait allégeance au jihad".

"N'oubliez pas la Syrie, n'oubliez pas Alep", crie-t-il ensuite en turc à deux reprises. "Tous ceux qui prennent part à cette tyrannie rendront des comptes, un par un".

"Pendant que l'ambassadeur faisait un discours, un homme grand, portant un costume, a tiré d'abord en l'air, puis a visé l'ambassadeur", a raconté à l'AFP Hasim Kiliç, correspondant du quotidien Hürriyet dans la capitale turque et présent sur les lieux au moment de l'attaque. Trois autres personnes ont été blessées, selon les médias turcs.

- Minute de silence -

L'assassin présumé a été identifié par les autorités turques comme étant Mevlüt Mert Altintas, un policier de 22 ans. Il n'était pas clair dans l'immédiat si le policier faisait partie du dispositif de sécurité encadrant l'exposition.

Une perquisition a été menée à son domicile, a annoncé le parquet. Ses parents et sa soeur ont été arrêtés, selon l'agence Dogan.

Dénonçant "un acte terroriste", la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova a déclaré que "les assassins seront punis".

Né en 1954, Andreï Karlov avait été nommé dans la capitale turque en juillet 2013. Marié et père d'un enfant, il avait été en poste dans les deux Corées, notamment comme ambassadeur à Pyongyang de 2001 à 2006.

Selon le ministre turc de l'Intérieur, l'assassin a été "neutralisé". Des photos le montrant à terre, visiblement mort, avec des impacts de balle sur le mur derrière lui, ont été diffusées sur les réseaux sociaux.
 Le Conseil de sécurité observera mardi une minute de silence en mémoire de l'ambassadeur, a annoncé le représentant espagnol auprès des Nations unies, Roman Oyarzun.

Les Etats-Unis ont condamné "cet acte de violence, quelle qu'en soit l'origine"; le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon "un acte terroriste insensé". La responsable de la diplomatie de l'Union européenne Federica Mogherini s'est dite "profondément choquée" par cet assassinat, tandis que le président français François Hollande l'a condamné "avec force".

Pour le président élu des Etats-Unis Donald Trump, ce meurtre a été commis par un "terroriste islamique radical".

La Syrie, où la Russie apporte un soutien militaire crucial au régime du président Bachar al-Assad, a condamné un "crime abominable".

- Coopération malgré les divergences -

"Je ne crois pas qu'il y ait de conséquence considérable (sur les relations entre les deux pays), mais sur un plan symbolique, ça montre que ce qui se passe à Alep ne passe pas auprès d'une partie de la population musulmane", a estimé Dominique Moïsi, conseiller spécial de l'Institut Montaigne, un think tank basé à Paris.

Aykan Erdemir, de la Fondation pour la Défense de la démocratie basée à Washington, estime qu'Ankara "marche sur la corde raide en tentant de trouver un modus vivendi avec la Russie en Syrie", alors que les partisans du parti islamo-conservateur au pouvoir, l'AKP, voient d'un mauvais oeil le soutien apporté par Moscou au régime du président Assad.

"Quand on voit les manifestations à Istanbul contre la Russie et l'Iran et en soutien à Alep, on voit que les partisans zélés de l'AKP y sont", explique-t-il.

Cet attentat est justement survenu à un moment où les relations turco-russes se réchauffent depuis plusieurs mois, après une grave crise diplomatique née de la destruction en novembre 2015 par l'aviation turque d'un avion militaire russe au-dessus de la frontière syro-turque.

C'est à la faveur d'un accord de cessez-le-feu parrainé par la Turquie et la Russie que les quartiers de l'est d'Alep qui étaient tenus par les rebelles sont peu à peu évacués depuis jeudi.

La Russie est le principal allié du régime syrien, qui est en passe de reprendre Alep, la deuxième ville de Syrie, alors que la Turquie soutient les rebelles qui cherchent à le renverser.

Une réunion axée sur le dossier syrien est prévue pour mardi à Moscou entre les chefs des diplomaties russe, turque et iranienne.
(AFP, 20 décembre 2016)

Flottille vers Gaza en 2010: la Turquie abandonne les poursuites contre Israël

Un tribunal d'Istanbul a décidé vendredi d'abandonner les poursuites engagées contre des officiers israéliens après l'assaut meurtrier contre une flottille en route vers Gaza, qui a empoisonné pendant six ans les relations entre la Turquie et Israël, a annoncé une avocate de la partie civile.

Le tribunal a également annulé les mandats d'arrêt visant les quatre militaires israéliens jugés in absentia, a ajouté sur Twitter Me Gülden Sönmez.

Dix Turcs avaient été tués dans l'assaut lancé par un commando israélien contre le Mavi Marmara, un navire faisant partie d'une flottille humanitaire composée de six embarcations, qui tentait de briser le blocus imposé à la bande de Gaza.

Le procureur avait demandé la semaine dernière l'abandon des poursuites, citant un accord de normalisation conclu entre la Turquie et Israël en juin après plusieurs mois de tractations secrètes.

Dans le cadre de cet accord, Israël a notamment versé fin septembre 20 millions de dollars (près de 18 millions d'euros) d'indemnités à la Turquie au profit des familles des victimes. En échange, les deux parties sont convenues qu'aucun citoyen israélien ni aucun représentant du gouvernement d'Israël ne pouvait être tenu responsable.

L'ancien chef de l'état-major israélien, Gabi Ashkenazi, les ex-chefs de la marine et de l'aviation, Eliezer Marom et Avishai Levi, ainsi que l'ancien patron du renseignement militaire, Amos Yadlin, étaient jugés in absentia en Turquie pour leur implication supposée dans l'assaut.

Anticipant l'abandon des poursuites vendredi, plusieurs proches des victimes ont manifesté leur colère pendant l'audience, scandant des slogans hostiles au gouvernement israélien, a constaté une journaliste de l'AFP sur place.

"Maudit soit Israël !", "nous sommes fiers du Mavi Marmara !", ont-ils lancé, dans une ambiance électrique.

La réconciliation turco-israélienne a été scellée par la nomination réciproque d'ambassadeurs le mois dernier. Eitan Naeh, premier ambassadeur d'Israël en Turquie depuis 2010, a pris ses fonctions lundi à Ankara.
(AFP, 9 décembre 2016)

Sénégal: retrait d'agrément aux écoles liées au prédicateur Gülen

Le Sénégal a retiré l'agrément à une association proche du prédicateur turc exilé Fethullah Gülen qui gère dans le pays un réseau d'écoles privées, une décision dénoncée vendredi par des parents d'élèves de ces établissements.

"L'Etat du Sénégal a décidé de fermer les écoles Yavuz Selim", a annoncé sur son compte Facebook vendredi le groupe scolaire visé, dénonçant des pressions du président turc Recep Tayyip Erdogan et conviant les parents d'élèves à une réunion dans la matinée.

"L'Etat du Sénégal a décidé de retirer la gestion du groupe scolaire Yavuz Selim à l'association turque qui assurait sa gestion depuis 1999", a affirmé le ministre de l'Éducation Serigne Mbaye Thiam, cité par l'Agence de presse sénégalaise (APS, publique).

"J'ai appelé personnellement les dirigeants de ce groupe scolaire pour leur notifier cet arrêté", a dit M. Thiam qui s'exprimait jeudi devant les députés.

Ce retrait d'agrément ne signifie pas la fermeture du groupe scolaire, qui dispose au Sénégal de neuf établissements comptant "2.432 élèves et 249 enseignants", selon le ministre.

Ces établissements seront désormais gérés par une Fondation turque, selon la presse locale.

Le groupe scolaire Yavuz Selim est géré par l'association turque Deskent Getim, "liée" au prédicateur Gülen, selon une source au ministère sénégalais de l'Education.

"C'est une décision injustifiée et inopportune que le gouvernement se permet de prendre en pleine année scolaire", a déclaré à l'AFP sous le couvert de l'anonymat un des parents d'élèves participant à la réunion vendredi matin.

Il a déploré "une capitulation" du Sénégal face aux pressions turques et annoncé une saisine de la justice pour "attaquer l'arrêté du ministre" et obtenir "un sursis à exécution" de la mesure.

La Turquie a ces dernières années renforcé ses liens économiques avec le Sénégal, où sont présentes de nombreuses entreprises turques, dont Summa et Limak, qui achèvent les travaux d'un nouvel aéroport international près de Dakar.

Elle a également construit un centre de conférence international, où s'est tenu le 15e sommet de la Francophonie en 2014.

Dès l'échec du putsch du 15 juillet, qu'il accuse Fethullah Gülen d'avoir fomenté, ce que l'intéressé nie catégoriquement, le président Erdogan a lancé une guerre totale contre toutes les écoles et universités du prédicateur, en Turquie et dans 120 pays.

Les pressions ont parfois porté. En Somalie, deux écoles ont été fermées à Mogadiscio dès le lendemain du coup d'État raté. En octobre, les établissements "Citadelle" en Guinée, provisoirement fermés, ont rouvert sous un nouveau nom et après un changement de direction.
(AFP, 9 décembre 2016)

Erdogan et Poutine s'entretiennent de la situation à Alep

Les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et russe Vladimir Poutine ont convenu lors d'un entretien téléphonique mercredi d'"accélérer les efforts" pour mettre fin aux combats à Alep et permettre l'acheminement de l'aide humanitaire dans la ville syrienne, selon l'agence de presse turque Anadolu.

Les deux dirigeants "ont convenu d'accélérer les efforts pour mettre un terme aux combats à Alep et permettre l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils qui se trouvent dans la ville", a rapporté l'agence de presse progouvernementale.

Le Kremlin a confirmé dans un communiqué le déroulement d'un entretien, "à l'initiative de la partie turque", indiquant que les deux présidents avaient "poursuivi leur échange d'opinions substantiel sur le problème syrien, y compris sur la situation à Alep".

Ce nouvel entretien téléphonique entre MM. Erdogan et Poutine, le troisième en moins d'une semaine, survient alors que les forces loyales au président syrien Bachar al-Assad, appuyées par l'aviation russe, progressent depuis plusieurs jours dans leur reconquête des quartiers Est d'Alep contrôlés par l'opposition.

La Turquie et la Russie, dont les relations se sont réchauffées après une grave crise diplomatique liée à un incident aérien, restent opposées sur la Syrie, où Ankara appuie les rebelles qui tentent de chasser Bachar al-Assad, qui est de son côté soutenu par Moscou.

La Russie a ainsi annoncé mercredi attendre des explications de la Turquie après que M. Erdogan eut affirmé la veille que l'intervention militaire lancée l'été dernier par Ankara en Syrie visait à "mettre fin au règne du tyran" Bachar al-Assad.

Ni le Kremlin, ni l'agence progouvernementale turque Anadolu n'ont précisé si le sujet avait été abordé pendant la conversation entre M. Poutine et M. Erdogan.

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov est attendu jeudi en Turquie où il doit être reçu par son homologue Mevlüt Cavusoglu.

Depuis son déclenchement en 2011, le conflit en Syrie a fait plus de 300.000 morts et provoqué le déplacement de plus de la moitié de la population.
(AFP, 30 novembre 2016)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Un référendum pourrait avoir lieu à l'été 2017 à Chypre

Un référendum sur la question chypriote pourrait avoir lieu à l'été 2017 si les négociations se déroulent comme prévu, a annoncé mardi le dirigeant de République turque de Chypre du Nord (RTCN, autoproclamée), Mustafa Akinci.

"Si tout se passe bien et qu'il n'y a pas d'accident de parcours, un référendum pourrait se tenir à l'été" 2017, a déclaré M. Akinci, lors d'une rencontre avec la presse à Nicosie.

M. Akinci et son homologue chypriote grec, Nicos Anastasiades, se rencontreront à Genève le 9 janvier et se sont engagés à présenter deux jours plus tard des cartes du partage territorial des deux entités, qui doivent constituer un futur Etat fédéral réunifié.

Le président chypriote turc a déclaré que plus d'une centaine de questions devaient être réglées au cours des négociations à venir, mais que seuls 8 à 10 sujets posaient vraiment problème, notamment à propos de la propriété, de la terre et de la sécurité.

Pressés par la communauté internationale de ne pas abandonner les efforts de règlement, MM. Anastasiades et Akinci ont convenu de reprendre leurs négociations après l'échec le 22 novembre des pourparlers en Suisse sous l'égide de l'ONU.

M. Akinci a également confirmé un entretien en tête à tête avec M. Anastasiades avant la tenue, le 12 janvier, d'une conférence à laquelle participeront la Grèce, la Turquie et le Royaume-Uni, actuellement garants de la sécurité de l'île.

"Personne d'autre ne sera assis autour de la table", a précisé M. Akinci.

M. Anastasiades se rendra à Athènes vendredi pour échanger avec le Premier ministre grec Alexis Tsipras en amont de ces négociations, a annoncé le porte-parole de son gouvernement.

Chypre est divisée depuis que l'armée turque a envahi en 1974 la partie nord de l'île en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher le pays à la Grèce et qui inquiétait la minorité turcophone de l'île. Une invasion suivie par d'importants déplacements de populations.

MM. Anastasiades et Akinci sont les plus fervents partisans d'une résolution de la question chypriote, mais tout accord qu'ils trouveraient doit être soumis au vote par référendum dans chacune des deux parties de l'île, où ces pourparlers de paix ne font pas l'unanimité.

Les Chypriotes avaient déjà été appelés à voter un plan de réunification proposé par l'ONU en 2004. Il avait été largement approuvé par les Chypriotes turcs, mais fermement rejeté par leurs voisins grecs.
(AFP, 27 décembre 2016)

Des Chypriotes grecs et turcs marchent pour la réunification de leur pays

Près de 250 Chypriotes grecs et turcs ont marché ensemble mercredi pour pousser les dirigeants de l'île divisée à trouver un accord pour la réunification de leur pays, à l'occasion d'une nouvelle session de négociations cruciales prévue en janvier en Suisse.

Ils ont franchi la ligne de démarcation entre les deux parties de la capitale Nicosie pour remettre au dirigeant chypriote turc, Mustafa Akinci, une déclaration de paix avant de repasser dans la partie sud et transmettre le même message au président chypriote grec Nicos Anastasiades.

Les manifestants ont exhorté les deux dirigeants à profiter de "cette fenêtre d'opportunité qui ne sera pas ouverte éternellement" pour "aller de l'avant sans hésitation et parvenir à une réunification" de l'île divisée depuis 42 ans.

Représentant 95 organisations de la société civile, ils ont appelé les dirigeants de l'île à intensifier leurs efforts et encouragé les Chypriotes à saisir cette occasion pour une réunification de leur pays.

"Chypre appartient à son peuple" et "Une solution maintenant", scandaient-ils.

Pressés par la communauté internationale de ne pas abandonner les efforts en vue d'un règlement, MM. Anastasiades et Akinci ont convenu de reprendre leurs négociations après l'échec le 22 novembre des pourparlers en Suisse sous l'égide de l'ONU.

Les deux dirigeants se rencontreront à Genève le 9 janvier et se sont engagés à présenter deux jours plus tard des cartes sur le partage territorial des deux entités qui doivent constituer un futur Etat fédéral réunifié.

A compter du 12 janvier, une conférence sur Chypre sera convoquée à laquelle participeront les Etats actuellement garants de la sécurité de l'île: Grèce, Turquie et Royaume-Uni.

Chypre est divisée depuis que l'armée turque a envahi en 1974 la partie nord de l'île en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher le pays à la Grèce et qui inquiétait la minorité turcophone de l'île. Cette invasion a été suivie par d'importants déplacements de populations.

MM. Anastasiades et Akinci s'étaient au départ fixé la fin de l'année 2016 pour parvenir à un accord. Tout accord serait soumis au vote par référendum dans chacune des deux parties de l'île, où ces pourparlers de paix ne font pas l'unanimité.
(AFP, 14 décembre 2016)

Les décisions contradictoires de la justice grecque pour les militaires turcs

La justice grecque s'est opposée jeudi à l'extradition des deux derniers militaires turcs présumés putschistes dont elle examinait le cas, après avoir émis des avis contradictoires sur le sort de leurs six compagnons, a indiqué une source judiciaire.

Comme pour les six autres officiers réclamés par la Turquie, la procureure du conseil des juges de la cour d'appel a requis la non-extradition des deux militaires, estimant que leur vie serait en danger en Turquie. Les juges l'ont cette fois suivie.

Le conseil, l'instance compétente pour les extraditions, s'était également opposé lundi à l'extradition des trois premiers militaires entendus, deux commandants et un sous-officier. Mais mardi, il avait validé l'extradition de trois autres, tous capitaines.

Le sort des huit militaires reste dans tous les cas entre les mains du ministre de la Justice, seul responsable en vertu du droit grec à trancher sur les extraditions.

En attendant, la Cour de cassation a été saisie pour rejuger le cas des six premiers officiers.

Réagissant à la décision de ne pas extrader prise lundi, le ministre turc de la Défense, Fikri Isik, avait reproché à la Grèce de "ne pas montrer l'exemple de la solidarité requise d'un allié".

"Nous attendons du gouvernement grec qu'il fasse tous les efforts nécessaires" pour renvoyer ces militaires en Turquie, avait-il ajouté.

Le gouvernement grec "respecte les décisions de justice", indépendamment de leur "éventuel coût politique", avait répondu le porte-parole de celui-ci, Dimitris Tzanakopoulos.

Les huit militaires étaient arrivés à bord d'un hélicoptère à Alexandroupolis, près de la frontière avec la Turquie, le 16 juillet, quelques heures après le coup d'État manqué en Turquie.

Affirmant qu'ils craignaient pour leur vie, mais niant avoir participé au putsch, ils avaient demandé l'asile à la Grèce tandis qu'Ankara réclamait leur extradition.

Rejetées en première instance, leurs demandes d'asile sont désormais en cours d'examen en appel.

Cette affaire embarrasse la Grèce, engagée dans une politique de coopération avec son voisin pour couper la route migratoire en mer Egée, mais inquiète du durcissement du régime turc, y compris sur les différends bilatéraux de souveraineté.

De nombreux militaires, dont des officiers de l'Otan, et fonctionnaires turcs se sont réfugiés dans divers pays européens après la tentative de coup d'Etat et la purge tous azimuts déclenchée par le régime turc.
(AFP, 8 décembre 2016)

Manifestation contre l'absence de passage à l'heure d'hiver à Chypre-Nord

Près de 1.000 personnes ont manifesté jeudi en République turque de Chypre du Nord (RTCN, autoproclamée) pour protester contre la décision des autorités de ne pas passer à l'heure d'hiver, après la mort de deux écolières dans un accident de la route.

"On ne peut pas aller à l'école dans le noir !", "Gouvernement, démission !", "Ne vous taisez pas ou vous serez les prochains !", ont scandé les manifestants qui s'étaient rassemblés à Nicosie-Nord devant les bureaux du chef du gouvernement de ce territoire uniquement reconnu par la Turquie, à l'appel de syndicats et d'organisations étudiantes.

Les manifestants ont affirmé qu'ils resteraient mobilisés tant que les autorités n'auront pas reculé les pendules d'une heure.

Deux écolières sont mortes mardi dans la collision avec un camion du car scolaire qui les transportait. Le chauffeur du car a également été tué.

Le leader chypriote turc Mustafa Akinci a écourté un séjour en Turquie pour rentrer à Nicosie-Nord, où il a rassemblé les ministres du gouvernement pour étudier des mesures susceptibles d'éviter que de tels accidents ne se reproduisent.

A l'instar de la Turquie, la RTCN a décidé de ne plus reculer d'une heure en octobre, occasionnant un décalage horaire avec la République de Chypre, partie chypriote grecque de l'île divisée, qui est passée à l'heure d'hiver.

Les autorités chypriotes turques ont affirmé que cela permettrait à la population de profiter plus longtemps de la lumière naturelle.

L'île de Chypre est divisée en deux depuis l'invasion en 1974 de sa partie nord par la Turquie, en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher Chypre à la Grèce.

L'autorité de la République de Chypre, membre de l'Union européenne, ne s'exerce plus de facto que sur les deux tiers sud de l'île, où vit la communauté chypriote grecque.

Le président de la République de Chypre Nicos Anastasiades et le dirigeant chypriote turc Mustafa Akinci ont entamé l'an dernier des négociations de paix sous l'égide de l'ONU, qui dispose sur l'île d'une force de maintien de la paix.

Mais ces pourparlers visant à réunifier l'île en une "fédération bicommunataire" sont dans l'incertitude depuis que les deux parties se sont séparées sur un constat d'échec début novembre après un round de négociations en Suisse.  
(AFP, 1 décembre 2016)

Immigration / Migration


La Turquie demande à la Belgique de livrer des "gulenistes"


Selon le SPF Justice, ces personnes seraient probablement poursuivies pour leurs liens avec le mouvement de Fethullah Gülen et/ou la tentative de coup d'Etat de juillet dernier, écrit samedi le Standaard.

Le SPF Justice s'est refusé à dévoiler les identités des six personnes concernées. Les dossiers contiennent en effet des informations confidentielles. Selon le Standaard, il serait très probable qu'il s'agisse de plusieurs diplomates. Le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, avait déclaré en septembre dernier à la Chambre que parmi les demandeurs d'asile turcs en Belgique, on dénombrait "six personnes possédant un passeport diplomatique".

Le porte-parole de l'ambassade de Turquie en Belgique a affirmé ne rien savoir sur la demande des autorités turques. Il est actuellement impossible de dire si la Belgique livrera ces personnes à la Turquie. Le SPF Justice indique que le processus, en la matière, est long et demande une "analyse approfondie" préliminaire. (Le Vif, 24 décembre 2016)

Des députés bruxellois manifestent à Istanbul

Une poignée de députés bruxellois et d’universitaires belges ont protesté jeudi devant le palais de justice d’Istanbul contre les poursuites judiciaires qui pèsent sur quatre intellectuels turcs qui ont signé il y a un an une pétition plaidant la reprise des pourparlers de paix avec les Kurdes dans le sud-est du pays. « Nous sommes venus vous soutenir dans votre combat pour les droits de l’homme et la liberté », a dit Simone Susskind (PS). « Nous témoignerons à Bruxelles de votre combat et de votre détermination » a promis André du Bus (CdH) sur la grande esplanade du Palais de justice, battue par le vent glacial venu du Bosphore.

Une centaine d’universitaires turcs étaient présents, devant quelques médias alternatifs en ligne et en l’absence des médias turcs les plus importants, désormais soit fermés, soit rangés dans le camp gouvernemental. Plusieurs diplomates étrangers étaient venus observer ce procès emblématique des dérives du pouvoir tenu d’une main de fer par Recep Tayyip Erdogan. Dans la petite délégation belge figuraient également le député Fabian Maingain (Défi), le philosophe Thomas Berns (ULB) et Amandine Thiry (Université de Gand). Parallèlement une minute de silence a été observée devant la faculté de droit de l’UCL, à Louvain-la-Neuve, en présence d’une centaine de personnes.

Les quatre universitaires turcs sont poursuivis pour avoir présenté, lors d’une conférence de presse, cette pétition lancée le 11 janvier 2016 alors que la guerre avait repris entre l’armée et le PKK kurde. « Nous avions des informations sur des villages détruits, des enfants morts, des cas de torture » , plaide Alper Acik, professeur de psychologie à l’université Özyegin d’Istanbul. « Nous demandions que toute personne qui ait commis des actes répréhensibles soit poursuivie et que les pourparlers de paix reprennent ».

Quelques jours plus tard, le président Erdogan les a déclarés « traîtres à la patrie » et a promis de s’occuper personnellement de ces contestataires. Mais le 22 janvier, plus de 2.200 personnes avaient déjà signé la pétition. Après une deuxième conférence de presse, les quatre perturbateurs ont été arrêtés, jetés en prison, puis libérés non sans avoir été inculpés de « propagande pour terrorisme » et d’ « insulte à la patrie ».

Seule la deuxième prévention a finalement été retenue. Elle s’appuie sur l’article 301 du code pénal turc, qui avait fait l’objet d’une longue négociation avec l’Union européenne en raison de son caractère très politique. Dans sa version finale, un juge turc ne peut condamner pour « insulte à la patrie » qu’avec l’accord du ministre de la justice.

Or ce dernier n’a toujours pas donné son feu vert aux poursuites contre les quatre universitaires, deux femmes et deux hommes. D’audience en audience, l’affaire est reportée, et cela a encore été le cas jeudi. La foule se pressait, debout, dans le petit tribunal. L’avocate des universitaires a invoqué la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme réprouvant tout procès lié à la liberté d’expression et demandé l’arrêt des poursuites. Le juge n’a dit qu’une seule phrase : l’affaire est reportée au 30 mars prochain.

Dans un pays placé en état d’urgence depuis la tentative de coup d’état en juillet, l’affaire des universitaires peut paraître dérisoire. Mais elle est symptomatique des pressions extraordinaires qu’exerce le pouvoir depuis plusieurs mois sur les contestataires. Cent-quarante deux universitaires ont été licenciés après avoir signé cette pétition. Un procureur a également ouvert un dossier contre 2.000 signataires et fait traîner les choses. Certains universités de prestige comme Galatasaray, financée en partie par la France, n’ont pas connu de purges, dans d’autres, comme celle de Kocaeli près d’Istanbul, on a assisté à des nettoyages en règle, soutenus par la direction. Près de 3800 universitaires ont par ailleurs été remerciés depuis le coup d’état. Une épée de Damoclès pèse sur chacun. « Chaque fonctionnaire vit cela comme un stress en se demandant s’il figurera dans la prochaine liste des licenciés publiée par le moniteur officiel turc », explique un sympathisant.

L’ULB a décidé de financer deux chaires universitaires pour accueillir des professeurs ou chercheurs licenciés en Turquie.
(La Libre Belgique, CHRISTOPHE LAMFALUSSY, 23 décembre 2016)

Les Loups gris se font passer pour des victimes d'une tentative d'attentat

Pierre-Yves Lambert, 24 déc. 09:31
https://fr.groups.yahoo.com/…/s…/conversations/messages/6633

[ndPYL Quand on connaît très bien ce quartier (c'est mon cas), on sait que c'est impossible d'aller déposer un sac ou un colis à cet endroit sans se faire immédiatement repérer, il s'agit d'un tronçon de rue très fréquenté, à côté d'une superette (celle des parents de Mahinur Özdemir, elle y habitait jusqu'à son mariage et "n’avait jamais remarqué d’activités qu’on pouvait qualifier d’extrême-droite" !). Comme pour certaines affaires d'enveloppes de "poudre blanche" trouvées dans d'autres locaux, cela semble surtout une bonne occasion de se faire de la pub et en même temps se faire passer pour des victimes, un comble pour des Loups gris ! L'ensemble des agences de presse, des médias belges ont menti par omission: cette "fédération turque de Belgique", est, c'est d'ailleurs affiché au-dessus de la porte et visible sur les photos (voir annexe) et vidéos reproduites par les mêmes médias, le "Brüksel Ülkü Ocağı", foyer idéaliste de Bruxelles, c'est-à-dire les Loups gris, c'est à la fois le siège de leur filiale bruxelloise et de leur fédération ! Ils mentaient aussi en omettant de préciser que le "local turc" à Marchienne-au-Pont était la filiale des mêmes Loups gris.]

Les Loups gris en Belgique: http://wiki.suffrage-universel.be/index.php… …
Les Loups gris turcs en général: http://web.archive.org/…/www.suffrage-univ…/bozkurt/xdtr.htm …
en annexe, la photo de l'"engin explosif" :-)
http://www.lesoir.be/…/bruxelles-un-engin-explosif-retrouve…

Nouvelles attaques contre Özgüden dans les médias turcophones en Belgique



Les médias turcophones en Belgique poursuivent les attaques et calomnies contre Dogan Özgüden.

Yeni Haber, qui a déjà ciblé Özgüden, a utilisé cette fois-ci une autre calomnie formulée par un cher ami de Yusuf Cinal qui qualifie Özgüden “le dieu des fascistes de gauche”.

Le directeur d’un autre site turcophone, Gündem, dans les commentaires sur facebook, accuse le caricaturiste opposant Ismail Kizil Dogan d’appartenir à «la génération de 68 de Dogan Özgüden” et qualifie le communiqué des associations démocratiques défendant Özgüden en ces termes: “J’ai regardé la liste des signataires de la bande d’Ozguden que vous soutenez, elle est pleine d’associations arméniennes et séparatistes”.
Ce monsieur qui s’appelle Huseyin Sönmez est également le président de l’Union des médias turcs en Belgique (fondée récemment sous la pression du conseiller de presse de l’ambassade de Turquie) qui soutient toujours le pouvoir  d’Erdogan malgré la violation continuelle de la liberté de la presse.

Toutefois, il a effacé ces phrases plus tard peut être par peur, mais un de nos lecteurs les a bien photographiées avant l’effacement.

New agression to a Kurdish cultural center in Belgium

Two individuals broke a window of the Kurdish cultural center on the road from Fleurus to Gilly, during the night from Tuesday to Wednesday, around 02:00, said Mustafa Kumral, the federal spokesperson for the Kurdish community in Belgium. They pulled out posters before burning the building with a molotov cocktail. Two people, including the imam, who slept on the floor were able to evacuate in time. Despite the intervention of the firemen, the material damage is important.

On Wednesday, local police in Charleroi instituted a security perimeter around the cultural center. The federal police laboratory went on site with a dog detector of accelerator products.

" The act is clearly political ," said Mustafa Kumral. " President Erdogan is trying to bring to Europe the hatred of the Kurdish people. It makes us look like terrorists while they are mercenaries who act as such for us ."

Several members of the community explained that since the incidents at the Kurdish institute in Brussels in November, guard towers had been set up in the cultural center of Gilly. " We lowered our guard and this is the result ," laments one of the members of the Charleroi Kurdish community of nearly 700 people. " That night, after the fire, people came to film the damage to incite hatred on social networks. "

Others would return on Wednesday afternoon to utter insults, which resulted in a large police deployment. Rounds will be organized in the coming days around the center.

Espionnage des gülenistes par la Diyanet

On se demande tout de même qui peut encore faire semblant de s'étonner de telles "révélations" ? La présence de la Diyanet en Europe occidentale répond uniquement à la volonté du gouvernement turc de surveiller, de contrôler, de réprimer ses émigrés, des tâches qui lui ont d'ailleurs été sous-traitées par ses comparses, les gouvernements des pays-hôtes, également membres de l'OTAN.

Targets visés: les communistes et assimilés, les nationalistes kurdes, maintenant les gülenistes (qui trouvaient ça légitime contre les deux catégories précédentes, étant aussi anti-communistes/progressistes et anti-kurdistes que les fascistes kémalistes, les islamo-mafio-fascistes de l'AKP et les fascistes tout court du MHP).

On peut en tout cas constater que les partis belges sont tellement gangrenés par l'électoralisme et la compromission avec les éléments nationalistes et/ou islamistes turcs, qui comptent des élus/ex-candidats dans leurs rangs (en particulier le PS, le SP.A, le CD&V, le MR et DéFi) que seuls des députés du Vlaams Belang (VB, extrême droite) et de la N-VA (un petit degré à gauche du VB) ont posé des questions à ce sujet au ministre de la Justice (dont dépend la Sûreté de l'Etat).

Et ce vendredi, nouveau scandale turco-belge: lundi soir, la députée kurde N-VA Zuhal Demir était interviewée par une chaîne de télévision flamande à propos des attentats à Istanbul, elle a clairement condamné tout usage de la violence dans la lutte pour l'émancipation des Kurdes. Quelques jours plus tard, la chaîne de télévision A Haber, propriété du groupe média dirigé par le beau-fils d'Erdogan (ministre de l'actuel gouvernement turc), insère dans son journal télévisé des extraits de cette interview en tronquant les traductions, lui faisant dire qu'elle approuve les attentats et soutient le PKK... (Pierre-Yves Lambert, le 16 décembre 2016)

Turkish media places N-VA MP Zuhal Demir as a PKK supporter

The Turkish television channel A Haber presented MP Zuhal Demir (N-VA) as a PKK supporter. She used images of the program "De Afspraak" (VRT) where the deputy of Kurdish origin explains that she has no sympathy for the workers' party of Kurdistan, a separatist organization considered as terrorist. "It is not because we have Kurdish roots that we are for the PKK," she said during the program broadcast Monday.

Both in Turkey and in Belgium, this report provoked reactions, sometimes threatening. The member said she was shocked. "If I give my opinion on Turkey or Kurdish affairs in the media, I always weigh my words. When I saw what a great Turkish media was doing with this interview, I fell out of my chair," he said. "She stressed.

The president of the Chamber, Siegfried Bracke (N-VA), described the attacks as "shocking and dangerous" on Facebook. He said he would discuss this with the Turkish ambassador but could not be reached to give more details on the talks. For their part, Foreign Affairs indicated that it had not taken any initiative. (Belga, Dec 16, 2016)

Arrestation d'un Turc soupçonné d'espionner la communauté kurde

Un ressortissant turc de 31 ans soupçonné d'espionner pour le compte d'Ankara la communauté kurde d'Allemagne a été arrêté jeudi à Hambourg (nord), a indiqué vendredi le Parquet fédéral allemand.

Il est soupçonné d'avoir rassemblé "pour le compte des services secrets turcs des informations sur les lieux de séjour, les données personnelles et les activités politiques de Kurdes vivant en Allemagne ainsi que sur des organismes kurdes", a précisé dans un communiqué le Parquet fédéral.

Le suspect a été présenté vendredi à un juge qui l'a placé en détention, ajoute le Parquet.

Le conflit entre le pouvoir turc et la minorité kurde, qui dure depuis plus de 30 ans, a connu depuis l'été 2015 une nouvelle flambée de violence.

Dimanche, un attentat qui a fait près de 40 morts à Istanbul a ainsi été revendiqué par les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), un groupe radical kurde proche du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Depuis la tentative de coup d'Etat du 15 juillet, le président Recep Tayyip Erdogan, qui a accusé Berlin "d'héberger des terroristes" kurdes, a lancé dans son pays de vastes purges qui, dépassant la chasse aux putschistes présumés, ont notamment frappé récemment le principal parti prokurde du pays (HDP).

L'Allemagne compte la plus importante diaspora turque du monde, forte de plus de trois millions de personnes, entre partisans et adversaires de M. Erdogan.
(AFP, 16 décembre 2016)

La CDU veut revenir sur la double nationalité

L'Union chrétienne-démocrate (CDU) a décidé mercredi en congrès de revenir sur l'octroi automatique de la double nationalité aux enfants nés de parents étrangers en Allemagne.

Les délégués du parti de la chancelière Angela Merkel, réunis en congrès à Essen (ouest), sont allés à l'encontre de la recommandation de la direction de la CDU, en particulier du ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière.

Ce vote est de nature à fragiliser Angela Merkel au sein de son parti. Le principe de la double nationalité, qui concerne essentiellement les enfants d'origine turque, avait fait l'objet d'un compromis avec les sociaux-démocrates du SPD, partenaires minoritaires de la coalition gouvernementale.

Jusqu'en 2014, les enfants nés en Allemagne après le 1er janvier 2000 de parents étrangers mais vivant depuis au moins 8 ans en Allemagne disposaient automatiquement de la double nationalité. Mais ils devaient décider entre 18 et 23 ans s'ils choisissaient la nationalité allemande ou celle de leurs parents.

Depuis décembre 2014, ils peuvent désormais conserver leurs deux passeports. Or la CDU veut maintenant revenir au principe de "l'obligation de choix".

Dans un pays qui a longtemps refusé de se considérer comme une terre d'immigration bien qu'il compte 10,7 millions d'immigrés, la mesure adoptée il y a deux ans visait essentiellement les jeunes Turcs de la deuxième, voire de la troisième génération, surnommés les "Deutschtürken".

De l'interdiction du voile intégral au renforcement des expulsions pour les demandeurs d'asile déboutés, la CDU cherche à rétablir le curseur à droite face à la montée des populistes de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD).

Deux élus PS d'origine turque dans la manifestation pro-Erdogan


Les leaders du PS, Elio di Ripo et Laurette Onkelinx, ont récemment condamné la politique répressive de Tayyip Erdogan en Turquie tout en affirmant que le bourgmestre Emir Kir partage lui aussi cette condamnation.

Jusqu'ici, on n'a rien entendu de la part de Kir dans ce sens. Toujours dans l'attente d'une telle condamnation de la part de Kir, nous avons reçu quelques images de la manifestation du 19 novembre 2016 organisée par l'association pro-Erdogan UETD.

A cette manifestation colorée des drapeaux turcs, des posters d'Erdogan et même des drapeaux à trois croissants du parti néo-fasciste MHP étaient présents. Deux élus PS très chers à Mme Onkelinx étaient présents: Hasan Koyuncu, (conseiller communal de Schaerbeek) et Sevket Temiz (conseiller communal de la Ville de Bruxelles).

Ils étaient accompagnés par Mahinur Özdemir (conseillère communale de Schaerbeek) chassée du CdH à cause de son négationnisme. Ces présences non-honorables ne dérangent-elles pas les leaders PS Di Rupo et Onkelinx?

Le tribunal de Bruges réclame 30 ans de prison pour Fehriye Erdal

Le ministère public a requis devant le tribunal correctionnel de Bruges jusqu’à 30 ans de prison pour Fehriye Erdal. La prévenue turque de 39 ans est poursuivie pour trois assassinats commis à Istanbul en janvier 1996. Absente, la militante du groupe d’extrême-gauche DHKP-C sera jugée par défaut.

Le 9 janvier 1996, l'homme d'affaires Özdemir Sabançi, son secrétaire et Haluk Gorgün, directeur-général de Toyota Turquie, étaient retrouvés assassinés dans les locaux de la Holding Sabançi à Istanbul. A cette époque, Fehriye Erdal y travaillait comme serveuse.

Elle aurait conduit deux hommes armés, Ismail Akkol et Mustafa Duyar, à l'intérieur du bâtiment.

En 1999, Erdal avait fui vers la Belgique et avait été interpellée à Duinbergen, en Flandre occidentale. Alors qu'elle était sous haute surveillance, elle avait réussi à s'évader en 2006. Elle avait finalement été condamnée à deux ans de prison avec sursis pour non-respect de la législation sur les armes.

Entretemps, la Turquie avait réclamé son extradition pour juger l'affaire du triple meurtre. La famille Sabançi a porté plainte et s'est portée partie civile en Belgique. La Cour de cassation a décidé que la justice belge était compétente pour juger cette affaire. Le jugement est attendu le 2 janvier prochain. (Belga, 6 décembre 2016)

Arrestation d'un dirigeant présumé du DHKP-C en Allemagne


Un citoyen turco-néerlandais, Musa Asoglu, 55 ans, a été interpellé en Allemagne sous l’accusation d’être un des dirigeants du Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C).

Cette interpellation intervient quelques semaines après que le président turc Recep Tayyip Erdogan eut accusé l'Allemagne d'"héberger des terroristes", en réponse aux critiques de la chancelière allemande Angela Merkel qui avait jugé "alarmantes" les mesures prises contres les médias turcs après le putsch manqué de juillet dernier.

Il a été arrêté vendredi à Hambourg (nord), a indiqué dans un communiqué le Parquet fédéral, compétent pour les affaires de terrorisme.

Il est accusé d'être un "cadre dirigeant" du DHKP-C, interdit par la Turquie.

Il sera présenté samedi à un juge qui statuera sur son placement en détention, précise la juridiction.
Erdogan avait accusé l'Allemagne de "prendre sous son aile" les membres du DHKP-C et du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). (Agences de presse, 3 décembre 2016)

Réaction de la Diyanet de l’Etat turc contre Onkelinx

Le directeur général de la Fondation des affaires religieuses (Diyanet) de l’Etat turc et le porte-parole du Conseil de Coordination des Institutions Islamiques de Belgique (CIB) Coskun Beyazgül vient d’accuser la présidente de la fédération bruxelloise du parti socialiste (PS) Laurette Onkelinx de ne pas être solidaire avec la Turquie dans son combat contre le terrorisme à cause de ses critiques à l’égard du bourgmestre de Saint-Josse Emir Kir (PS).



Emir Kir condamne-t-il vraiment ce que Erdogan fait en Turquie?
Une affirmation de la cheffe du PS bruxellois Onkelinx
qui défend à nouveau le bourgmestre de Saint-Josse
Question: "Emir Kir, député bourgmestre de Saint Josse s’est, quant à lui, fendu d’une comparaison entre le PKK, le mouvement indépendantiste du Kurdistan et Daech au micro de la RTBF?"

Réponse: "Ce sont des déclarations inacceptables et je m’en suis expliquée avec lui, condamne la patronne du PS bruxellois. Il m’a dit qu’il n’avait jamais comparé les Kurdes à Daech,mais que les deux organisations sont sur une même liste d’organisations terroristes. Mais la manière de le dire a semé la confusion.”

Question: "M.Kir ne fait-il que flatter son électorat avec ce genre de déclaration?"

Réponse: “Le PS a diffusé un communiqué très clair que M.Kir a dû accepter, sinon il n’a plus rien à faire avec nous. Ce que M. Erdogan fait en Turquie est inacceptable. Le PS, avec M. Kir, le condamne fermement. S’il n’est pas d’accord qu’il le dise. Le PKK et Daech sont sur la même liste, mais ce n’est pas pour cela qu’on peut les comparer.”
(Interview par M. Co, La Libre Belgique, 3 décembre 2016)
 
Dogan Özgüden est à nouveau la cible


Alors que les propos hostiles tenus par Emir Kir sont condamnés par le leader du PS Elio di Rupo, les partisans du bourgmestre de Saint-Josse continuent à attaquer dans les médias turcs les organisations démocratiques issues des diasporas. Et ce suite à leur communiqué commun qui protestait contre l’attaque raciste perpétuée contre l’Institut kurde de Bruxelles dans la commune dirigée par cet élu du PS.

Dans un article incitant la communauté turque à défendre Emir Kir plus activement, le rédacteur en chef d’Info-Türk Dogan Özgüden est choisi à nouveau comme cible: “Tous ceux qui soutiennent à chaque occasion les organisations terroristes et séparatistes mènent leurs activités à l’intérieur des frontières de la Commune de Saint-Josse et à Bruxelles. A la tête des associations hostiles à la Turquie se trouve le fondateur d’Info-Türk Dogan Özgüden, un des vieux fusils de gauche. Il n’est pas anodin de désigner comme cible la Turquie et Emir Kir… Ainsi on rallume un ancien règlement de compte…  Qu’attendent les Turcs de Belgique pour saisir l’évènement dans ce sens et soutenir le président Emir Kir?” (Yeni Haber, 29 novembre 2016)

Il faut rappeler que certains médias turcs avaient déjà lancé à deux reprises une campagne de lynchage contre Özgüden. Après la première campagne de 2008 le gouvernement belge avait mis Özgüden sous protection contre des menaces visant son intégrité.

Doğan Özgüden yeniden hedef gösteriliyor



Emir Kır’ın Kürt ulusal hareketini DAEŞ’le aynı kefeye koyan sözlerinin Sosyalist Parti Başkanı Elio Di Rupo tarafından mahkum edilmesine karşın, Saint-Josse Belediye Başkanı’nın Türk medyasındaki savunucuları bu şahsın yönettiği belediyede Brüksel Kürt Enstitüsü’ne yapılan son ırkçı saldırıyı protesto eden demokratik diaspora örgütlerine saldırılarını sürdürüyor.

Türk topluluğunu Emir Kır’ı daha aktif biçimde savunmaya çağıran bir yazıda İnfo-Türk yayın yönetmeni Doğan Özgüden yeniden hedef gösterdi: "Belçika’da her vesile ile terör örgütleri ve ayrılıkçıların yanında yer alanlar, Brüksel Saint-Josse Belediyesi sınırları içinde faaliyet gösteriyorlar! Türkiye karşıtı derneklerin başında, yani ağa babaları İnfo-Turk kurucusu, eski solcu tüfeklerden Doğan Özgüden geliyor... Türkiye’yi ve milletvekili Başkan Emir Kır’ı hedefe koymaları boşuna değil..Eski bir hesaplaşmanın da filizleri alevleniyor.. Belçikalı Türklerden bu manada olayı kavraması ve Başkan Emir Kır’a destek vermesi için jetonlarının düşmesi gerekiyor!?”  (Yeni Haber, 29 Kasım 2016)

Belli Türk medyası daha önce de iki kez Özgüden’e karşı linç kampanyası açmıştı. 2008’deki ilk kampanyadan sonra Belçika Hükümeti kendisini hedef alan tehditlere karşı Özgüden’i himayeye almak zorunda kalmıştı.

Di Rupo condamne les propos tenus par Emir Kir



"Jeudi en Prime", RTBF, le 01 décembre 2016

- François De Brigode :

Il y a eu des problèmes aussi chez vous (au PS) ces dernières semaines avec Emir Kir qui a quand même tenus des propos relativement déplacés à l’égard des Kurdes. On a l’impression que oui, il y a une commission de déontologie qui va se réunir au PS mais ne faut-il pas dans ces cas là trancher plus vite ?

- Elio Di Rupo (président du PS) :

Je l’ai dit et je le redis : je condamne les propos tenus par monsieur Emir Kir… Quand les Kurdes souhaitent manifester, hé bien c’est la liberté des Kurdes et on ne doit pas faire d’amalgame de quelque que nature que ce soit.

Nouvelle escroquerie visant les immigrés turcs en Europe

Le Conseil Turc des Entreprises mondiales (DTİK), un organisme gouvernemental pour les entrepreneurs turcs établis à l’étranger relevant du ministère de l’Economie, demande aux Turcs « patriotes » installés en Europe de déposer au minimum 1000 € sur un compte bancaire en Turquie pour sauver l’économie turque.
Comme le rapporte Zaman Vandaag, le représentant en Europe du TDİK, Suat Şahin, qui réside en Suisse, a publié un appel sur sa page Facebook le week-end dernier :

« Avec des tanks, des armes et des avions de combat, ils n’y sont pas parvenus, mais maintenant ils ont engagé une guerre économique contre la Turquie. C’est maintenant à notre tour de mettre un terme aux mauvaises intentions de l’Europe. Donnons une leçon aux pays européens où nous vivons. »

Ceux qui auront répondu à cet appel et déposé au moins 1000 € sur un compte bancaire en Turquie d’ici la fin du mois de février pourront rencontrer le président turc Recep Tayyip Erdoğan et le premier ministre turc Binali Yıldırım. Les généreux donateurs pourront aussi compter sur une déclaration écrite (un certificat) comme signe de remerciement.

Par ailleurs, Melih Gökçek,, le maire de la capitale turque Ankara, a lui aussi lancé un appel à ses compatriotes en Europe : « obtenez de l’argent auprès des banques européennes et investissez-le en Turquie ». Selon lui, il faudrait récompenser ces turcs en Europe en leur permettant d’acheter des logements à bon compte et en leur accordant des incitations à l’investissement, s’ils se montrent près à s’engager de la sorte pour sauver « la patrie ».

Après une période d’années dorées, l’économie turque est dans le marasme, et elle évolue de plus en plus vers une crise économique. L’agence de notation Moody’s a abaissé la note de crédit de la Turquie en septembre, attribuant aux obligations souveraines la cote de « pacotille ». La parité de la livre turque se dégrade lentement.
(Express Business, 29 novembre 2016)



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