Droits
de l'Homme / Human Rights
Premier procès de putschistes présumés à Istanbul
Le premier procès à Istanbul de participants présumés au coup d'Etat
manqué du 15 juillet s'est ouvert mardi, une trentaine de policiers
comparaissant pour avoir refusé de défendre le président Recep Tayyip
Erdogan.
Il s'agit du procès le plus important depuis le putsch manqué, même si d'autres ont déjà commencé dans plusieurs villes du pays.
Ces procédures sont d'une ampleur sans précédent en Turquie, où 41.000
personnes ont été arrêtées dans des purges engagées après le 15 juillet
et l'instauration de l'état d'urgence.
Les 29 policiers jugés dans la plus grande salle d'audience de Turquie,
en face de la prison de Silivri, sont accusés d'avoir refusé d'obéir à
des ordres leur intimant de défendre le président Erdogan, la nuit du
putsch manqué.
Le procès a démarré avec la lecture par le juge Fikret Demir de
l'identité des accusés et des faits qui leurs sont reprochés, selon
l'agence de presse progouvernementale Anadolu.
Les arguments de la défense devaient ensuite être entendus au cours de
ces premières auditions qui dureront quatre jours sous haute
surveillance. Outre de très nombreux militaires déployés autour du
tribunal mardi, des snipers étaient installés sur les minarets de la
mosquée voisine.
"Nous allons nous assurer que les coupables, dans le cadre de l'Etat de
droit, seront condamnés à la peine la plus lourde", a déclaré à la
presse Orhan Cagri Bekar, secrétaire général de l'"Association du 15
juillet", créée pour défendre les victimes du putsch manqué.
Vingt-quatre des suspects sont en détention provisoire, l'un est en
fuite et les autres sont sous contrôle judiciaire, selon les médias
turcs.
Certains sont poursuivis pour avoir refusé d'assurer la protection de
la résidence présidentielle à Istanbul, d'autres pour avoir refusé
d'obéir à l'ordre de s'opposer aux putschistes et d'avoir tenté de
décourager toute résistance populaire en postant des messages sur les
réseaux sociaux.
Vingt-et-un des accusés risquent chacun jusqu'à trois peines de prison
à perpétuité et les huit autres jusqu'à 15 ans d'emprisonnement.
"Ces procès sont tournés vers l'avenir et marqueront l'histoire", a
affirmé Mehmet Sari, président d'une association d'avocats turcs. "Plus
aucune organisation, plus aucun groupe, ne pourra s'immiscer dans
l'Etat pour tenter de mener un putsch". (AFP, 28 décembre
2016)
Incarcéré après avoir dit qu'il refuserait de servir le thé à Erdogan
Le responsable de la cantine du quotidien turc d'opposition Cumhuriyet
a été incarcéré pour "injure au chef de l'Etat", après avoir dit qu'il
refuserait de servir le thé à Recep Tayyip Erdogan, a rapporté le
journal lundi.
Senol Buran a été placé en détention préventive dimanche soir, a
précisé Cumhuriyet, féroce critique de M. Erdogan et dont le patron, le
rédacteur en chef et plusieurs journalistes avaient déjà été écroués le
mois dernier.
Il est accusé d'avoir proféré des propos peu amènes à l'égard du
président turc en affirmant qu'il refuserait de lui servir le thé s'il
venait dans les locaux du journal.
Il a été dénoncé par un policier assurant la sécurité du siège de Cumhuriyet à Istanbul, selon le quotidien.
Lors de son interrogatoire, M. Buran a nié avoir insulté le président,
mais reconnu avoir indiqué qu'il ne lui servirait pas le thé, selon le
journal.
Les procès pour injure envers M. Erdogan se sont multipliés depuis son
élection à la tête de l'Etat en août 2014, signe, selon ses
détracteurs, d'une dérive autoritaire.
Près de 2.000 procédures judiciaires ont ainsi été lancées en Turquie,
visant aussi bien artistes et journalistes que simples particuliers qui
risquent jusqu'à quatre ans de prison.
Cumhuriyet, l'un des derniers journaux d'opposition en Turquie, est la
bête noire du président Erdogan depuis qu'il a publié l'année dernière
une enquête affirmant que les services secrets turcs avaient livré des
armes à des rebelles islamistes en Syrie.
Le journal a été durement frappé le mois dernier, avec l'arrestation de
plusieurs cadres accusés d'activités "terroristes" en lien avec la
rébellion kurde et les putschistes de juillet.
Après la tentative de coup d'Etat, les autorités ont lancé de vastes
purges qui ont frappé tous les secteurs, notamment la presse. Plusieurs
journalistes ont encore été arrêtés le weekend dernier. (AFP, 26 décembre
2016)
Ambassadeur russe assassiné: Ankara suit la piste Gülen, Moscou circonspect
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé mercredi que
l'assassin de l'ambassadeur russe appartenait au mouvement du
prédicateur Fethullah Gülen, bien que le Kremlin ait estimé qu'il était
trop tôt pour désigner les responsables.
Le réseau guléniste, à qui Ankara impute le putsch avorté de la
mi-juillet, a été mis en cause dès mardi soir, à peine 24 heures après
l'assassinat, par le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu et
M. Erdogan a enfoncé le clou mercredi.
"C'est un membre de l'organisation terroriste FETO, il n'y a pas besoin
de dissimuler cela", a déclaré M. Erdogan lors d'une conférence de
presse à Ankara, utilisant l'acronyme désignant le réseau de M. Gülen.
Les éléments "le montrent", a-t-il affirmé, évoquant "l'endroit où il a été éduqué" et "ses relations".
Le spectaculaire assassinat est survenu en plein réchauffement des
relations entre Ankara et Moscou qui ont parrainé une trêve ayant
permis d'entamer l'évacuation de la partie est d'Alep tenue par les
rebelles. Les deux pays ont dénoncé une "provocation" visant à saboter
leur coopération.
Sous l'objectif des caméras, Mevlüt Mert Altintas, un policier âgé de
22 ans, a tué lundi de neuf balles l'ambassadeur de Russie à Ankara,
Andreï Karlov, avant d'être lui-même abattu, après avoir lancé "Allah
Akbar" et affirmé vouloir venger Alep.
Malgré ces déclarations qui semblent lier cet acte à la situation en
Syrie, les enquêteurs turcs suivaient, selon les médias, la piste du
réseau du prédicateur Fethullah Gülen, bête noire du président Erdogan
qui l'accuse d'avoir ourdi le putsch manqué.
"Je suis obligé de dire encore une chose (...) Cette vile organisation
existe encore dans les rangs de notre police, tout comme dans notre
armée", a déclaré M. Erdogan mercredi.
Mais le porte-parole du Kremlin a souligné mercredi l'importance
d'"attendre les résultats du travail du groupe d'enquête", ajoutant
qu'il ne fallait "pas tirer de conclusions hâtives tant que l'enquête
n'avait pas déterminé qui est derrière l'assassinat de notre
ambassadeur".
- 'Preuves solides' -
Fait inédit, la Turquie a accepté la participation aux investigations
de 18 enquêteurs russes, dépêchés par Moscou et qui ont pris part, à
Ankara, à l'autopsie du corps d'Andreï Karlov.
"Il est vraisemblable que les Russes ne se satisferont pas
d'explications comme +L'assassin de Karlov est un guléniste+", remarque
mercredi Murat Yetkin, rédacteur en chef du quotidien Hürriyet. "Ils
demanderont des preuves solides", ajoute-t-il.
Selon les médias turcs, les enquêteurs ont retrouvé des livres sur
l'organisation guléniste lors de la perquisition du domicile de Mevlüt
Mert Altintas, et passaient en revue les relations nouées par le
policier.
Les autorités retenaient mercredi 11 personnes en garde à vue, dont
plusieurs proches du tireur, qui servait depuis deux ans et demi dans
les forces de police anti-émeutes à Ankara.
Selon un chroniqueur de Hürriyet Abdulkadir Selvi, le jeune policier a
été membre du dispositif de sécurité entourant le président Erdogan à
huit reprises depuis le putsch manqué en juillet.
- Funérailles jeudi -
Outre le putsch avorté, dans lequel M. Gülen dément toute implication,
le gouvernement turc présente souvent ce prédicateur comme la
principale source des maux dont souffre le pays.
Après l'assassinat de l'ambassadeur, M. Gülen, qui vit en exil aux
Etats-Unis et d'où Ankara réclame en vain son extradition depuis le
putsch raté, s'était dit "choqué et profondément attristé".
Mardi soir, M. Cavusoglu avait affirmé à son homologue américain John
Kerry que "la Turquie et la Russie savent que derrière l'attaque (...)
il y a FETO".
"Nous devons laisser les enquêteurs faire leur travail", a pour sa part
affirmé le porte-parole du département d'Etat américain John Kirby,
soulignant la nécessité de suivre "les faits et les preuves" avant de
"tirer des conclusions hâtives".
Andreï Karlov, dont le corps a été rapatrié mardi soir en Russie, sera
inhumé jeudi après un hommage national, notamment en présence du
président Vladimir Poutine, a indiqué le porte-parole du Kremlin,
Dmitri Peskov.
(AFP, 21 décembre
2016)
Déclaration de l'ECRI sur les évènements récents en Turquie
L'ECRI condamne fermement la tentative de coup d'État du 15 juillet
2016 et la série d’attentats terroristes en Turquie. Il regrette
profondément la souffrance des victimes de ces événements tragiques, y
compris les derniers attentats à la bombe du 10 et 17 décembre 2016.
Conformément aux recommandations formulées dans son cinquième rapport
sur la Turquie, l'ECRI insiste sur la nécessité de respecter
strictement l'Etat de droit et le principe de non-discrimination,
consacrés par la Convention européenne des Droits de l'Homme, à l'égard
de toutes les personnes en Turquie.
L’ECRI, au regard de son mandat visant à lutter contre le racisme et la
discrimination raciale, entend exprimer sa profonde préoccupation face
à certaines mesures prises par les autorités turques en réaction à la
tentative de coup d'Etat et, en particulier, sur les effets qu’elles
ont sur les Kurdes. Le gouvernement turc a invoqué la nécessité de
lutter contre le terrorisme pour justifier les mesures qu'il prenait.
L'ECRI rappelle avoir déjà exprimé dans son cinquième rapport sur la
Turquie sa préoccupation à l'égard de la situation dans le sud-est du
pays et de la gravité des mesures prises.
Depuis ces observations, la situation s'est encore détériorée. Le 11
septembre, environ 25 maires élus ont été remplacés dans le sud-est du
pays pour avoir prétendument soutenu le terrorisme. Par la suite, de
nombreux politiciens pro-Kurdes et au moins une douzaine de
parlementaires, pour la plupart membres kurdes du Parti démocratique
des peuples, ont été arrêtés pour des motifs similaires après levée de
leur immunité. En outre, un certain nombre de médias, dont des médias
kurdes, ont été fermés et les opérations de sécurité dans le sud-est du
pays - et par voie de conséquence les souffrances des civils - se sont
intensifiées.
L'ECRI réitère, comme énoncé dans son dernier rapport, que «la lutte
contre le terrorisme doit être menée en pleine conformité avec le droit
international des droits de l’Homme, sans établir de discrimination
directe ou indirecte». L’ECRI considère que les États ont le droit et
le devoir de prendre toutes les mesures adéquates pour combattre le
terrorisme et contrer les attaques à la démocratie. Cependant, ces
mesures doivent être proportionnées, non discriminatoires et en aucun
cas viser, ou avoir pour conséquence, de réduire au silence les groupes
vulnérables ou supprimer l’opposition politique et la critique des
politiques officielles.
Rappelant à nouveau les principes de la prééminence du droit et de la
non-discrimination, l'ECRI reste prête à poursuivre son dialogue avec
la Turquie sur la mise en œuvre de ses recommandations.
L’ECRI, organe de protection des droits de l’homme du Conseil de
l'Europe, composé d’experts indépendants, est chargée du suivi des
problèmes de racisme, de xénophobie, d’antisémitisme, d’intolérance et
de discrimination fondée sur des motifs tels que la « race », les
origines ethniques/nationales, la couleur, la nationalité, la religion
et la langue (discrimination raciale) ; elle élabore des rapports et
adresse des recommandations aux Etats membres.
Pour plus d'informations sur l’ECRI : www.coe.int/ecri
Simple amende pour un policier responsable de la mort d'un manifestant
Un policier turc, initialement condamné à
près de huit ans de prison pour la mort d'un manifestant lors d'une
fronde antigouvernementale en 2013, a vu lundi sa peine commuée en
amende, a rapporté l'agence Anadolu.
Ahmet Sahbaz avait été reconnu coupable d'avoir tué Ethem Sarisuluk en
juin 2013 à Ankara, lors de manifestations antigouvernementales qui
dénonçaient l'"autoritarisme" du régime turc.
En septembre 2014, au terme d'un an d'un procès emblématique de la
répression exercée par le gouvernement islamo-conservateur contre le
mouvement de Gezi, du nom d'un célèbre parc d'Istanbul, la cour
criminelle d'Ankara avait reconnu Ahmet Sahbaz coupable de meurtre mais
lui avait reconnu une série de circonstances atténuantes.
Sa peine avait déjà été réduite à près d'un an et demi de prison, avant
que la Cour de Cassation ne renvoie le dossier à un tribunal d'Aksaray,
dans le centre du pays.
Lors de ce nouveau procès, M. Sahbaz a finalement été condamné lundi à
une amende de 10.100 livres turques (2.763 euros), selon l'agence de
presse progouvernementale Anadolu.
La décision a été immédiatement contestée par l'avocat et la famille de la victime, affirme Anadolu.
Ethem Sarisuluk, un ouvrier de 26 ans membre du Parti communiste turc,
avait été abattu d'une balle en pleine tête et était décédé de ses
blessures après deux semaines dans le coma.
Publiées sur les réseaux sociaux quelques heures après les faits, des
images vidéo montraient le policier ouvrant le feu sur la victime, sans
menace apparente.
"Je n'ai pas agi délibérément", a affirmé M. Sahbaz qui s'exprimait
lundi par vidéo conférence lors d'une audience. "Les attaques violentes
des groupes de manifestants ont été filmées. J'ai tiré en l'air.
J'étais attaqué par des jets de pierres".
La vague de protestation qui a ébranlé le régime turc en 2013 a fait au
moins 8 morts et plus de 8.000 blessés parmi les manifestants, selon
les ONG turques. (AFP, 19 décembre
2016)
Au moins 14 soldats tués dans un attentat-suicide dans le centre de la Turquie
Au moins 14 soldats turcs ont été tués et des dizaines de personnes
blessées dans un attentat-suicide attribué au Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK) qui a visé samedi un bus transportant des militaires à
Kayseri, dans le centre de la Turquie.
"Tous les éléments désignent pour le moment le PKK", a affirmé le
vice-Premier ministre Numan Kurtulmus sur la chaîne de télévision NTV.
Il a déclaré que les composants utilisés pour l'attentat étaient
similaires à ceux utilisés pour l'attaque contre un bus de policiers
qui a fait 44 morts à Istanbul il y a une semaine, revendiqué par les
Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), un groupe radical kurde lié
au PKK.
Le ministre de l'Intérieur, Suleyman Soylu, a fait état de 56 blessés,
dont 6 graves. Le bilan des tués, qui était de 13 mort, est passé à 14
morts dans la soirée après le décès d'un soldat à l'hôpital, selon
l'agence officielle Anadolu.
Les soldats et sous-officiers se rendaient au marché, a expliqué
l'armée dans un communiqué. Parmi les victimes, beaucoup avaient à
peine plus de 20 ans.
Quinze personnes ont été arrêtées samedi dans le cadre de l'enquête, a
déclaré le procureur de Kayseri, Mustafa Arslanturk, cité par Anadolu.
"Les attentats terroristes visent, en plus de nos policiers et de nos
militaires, nos 79 millions de concitoyens", a souligné le président
Recep Tayyip Erdogan, dans une déclaration écrite envoyée aux médias.
"Nous combattrons sans relâche ces organisations terroristes, dans un esprit de mobilisation nationale", a ajouté M. Erdogan.
L'explosion s'est produite à 8H45 (5H45 GMT). La bombe, placée dans une
voiture, a été déclenchée par un kamikaze lors du passage du bus, a
affirmé le Premier ministre, Binali Yildirim.
Des images télévisées ont montré le bus réduit en épave fumante par l'impact de l'explosion.
- 'Malédiction' -
A la suite de cet attentat, les locaux du Parti démocratique des
peuples (HDP, prokurde) à Kayseri ont été saccagés par des dizaines de
manifestants nationalistes qui ont déployé au sommet de l'immeuble le
drapeau rouge aux trois croissants des nationalistes turcs du MHP.
D'autres attaques du même type ont eu lieu contre des locaux du HDP à
Ankara, à Istanbul et dans la ville proche de Darica, ainsi qu'à
Erzincan (est) ou encore à Canakkale (ouest).
Le HDP a dénoncé, dans un communiqué, l'inaction des autorités estimant
que "ceux qui ne prennent pas de mesures pour empêcher ce type
d'attaques laisse libre cours aux provocations".
La Turquie a subi depuis l'été 2015, avec la reprise du conflit kurde
et les combats en Syrie voisine où Ankara mène ses opérations contre le
groupe Etat islamique (EI) et des groupes kurdes, une vague d'attentats
attribués à l'EI ou au PKK et ses émanations.
En juin, 47 personnes ont été tuées dans un triple attentat-suicide à
l'aéroport international Atatürk d'Istanbul, attribué à l'EI. Dans le
sud-est de la Turquie, à Gaziantep, 57 personnes ont été tuées en août
lors d'un attentat-suicide au cours d'un mariage kurde, attribué à l'EI.
Le 10 octobre 2015, 103 personnes avaient été tuées dans un double
attentat-suicide à Ankara lors d'un rassemblement prokurde, attribué à
l'EI.
Après l'attentat du 11 décembre, la police a arrêté dans la foulée plus
de 560 personnes soupçonnées de liens avec le PKK ou de diffuser sa
propagande. Parmi elles, de nombreux membres du HDP.
Le PKK est classé "organisation terroriste" par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.
Le conflit avec les séparatistes kurdes a fait plus de 40.000 morts depuis le début de la rébellion kurde, en 1984.
Le pays continue également de subir les conséquences du coup d'Etat
manqué du 15 juillet, imputé au prédicateur islamique Fethullah Gulen,
installé aux Etats-Unis et qui dément ces accusations.
Les autorités turques ont déclenché dans la foulée de vastes purges
qui, allant au-delà de la chasse aux putschistes présumés, ont visé les
milieux prokurdes et les médias.
La chef de la diplomatie de l'Union européenne, Federica Mogherini, a
répété, lors d'un appel téléphonique au ministre turc des Affaires
étrangères Mevlut Cavusoglu, le soutien de l'UE à la Turquie dans la
lutte contre le terrorisme, mais a souligné la nécessité du "plein
respect de l'Etat de droit", selon ses services.
(AFP, 17 décembre
2016)
Volonté de vengeance: Arrestations massives au sein du HDP après l'attentat
Les autorités turques ont arrêté lundi près
de 300 membres du principal parti prokurde et frappé en Irak des cibles
de la rébellion kurde dont un groupe dissident a revendiqué l'attentat
meurtrier de samedi à Istanbul.
Le Parti démocratique des peuples (HDP) a annoncé que 291 de ses
membres avaient été arrêtés. Il a également publié sur les réseaux
sociaux des images de ses locaux, saccagés selon lui lors des raids de
la matinée.
Le ministre de l'Intérieur a pour sa part annoncé l'arrestation
de 235 personnes sans préciser le nombre exact de membres du HDP parmi
eux. Le chef de file du HDP, Selahattin Demirtas, et une dizaine de
députés ont déjà été placés en détention début novembre dans le cadre
des purges menées après la tentative de putsch de juillet.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan considère que le HDP est
étroitement lié au PKK et qualifie régulièrement ses membres de
"terroristes".
Les dernières arrestations surviennent après le double attentat qui a
fait 44 morts, dont une majorité de policiers, samedi soir à Istanbul
près du stade du l'équipe de football de Besiktas où un match venait
d'être disputé. Un ressortissant français figure parmi les blessés, a
annoncé lundi le ministère des Affaires étrangères de son pays.
L'attentat, l'un de plus meurtriers de ces dernières années dans la
mégalopole turque, a été revendiqué par un groupe radical kurde lié au
PKK, Les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK).
M. Erdogan s'est rendu lundi sur les lieux de l'attaque, ainsi qu'aux enterrements de certains policiers.
En début de soirée, des milliers de supporteurs de Besiktas et des deux
autres grands clubs de football stambouliotes, Galatasaray et
Fenerbahce, ont défilé dans la ville en solidarité avec les victimes
des attentats.
La municipalité de Besiktas a pour sa part décidé que le lieu de l'attentat s'appellerait désormais "la Colline des Martyrs".
Le Secrétaire général de l'équipe de football de Besiktas a déclaré
pour sa part que les revenus de la vente de billets du prochain match
de son équipe mercredi seraient reversés aux familles des victimes.
- 'Volonté de vengeance' -
Outre les arrestations, les représailles de la Turquie ont visé la
rébellion kurde dans le nord de l'Irak où l'armée turque a annoncé
avoir frappé "des membres d'une organisation terroriste séparatiste".
Des éditorialistes ont critiqué, dans le journal Hurriyet, la politique
du gouvernement qui semble, selon eux, mue par une volonté de vengeance
sans stratégie claire susceptible de mettre fin aux attentats.
"Le président, le Premier ministre, le ministre de l'Intérieur et
d'autres qui se fendent d'une rhétorique politique vide promettant des
campagnes de vengeance contre le terrorisme, ça suffit ! L'heure est
aux actes. Ceux qui se sont montrés incapables et incompétents doivent
se retirer ou être relevés de leur fonctions", a écrit l'un d'eux,
Yusuf Kanli.
Le journal progouvernemental Daily Sabah a pour sa part dénoncé ce
qu'il perçoit comme un manque d'action des Etats-Unis et de l'Union
européenne contre le PKK et ses émanations, jugeant hypocrites leurs
condamnations de l'attaque et leurs condoléances présentées au peuple
turc.
"Inutile de dire que tout le monde en Turquie a apprécié l'ironie de
voir des Etats parrains du terrorisme pleurer la mort d'innocents tués
par leurs caniches assoiffés de sang", a écrit le journal dans un
éditorial au vitriol.
Pour Jean Marcou, professeur à Sciences Po Grenoble et chercheur
associé à l'Institut français d'études anatoliennes, des attaques comme
celle d'Istanbul font le jeu à la fois des nationalistes turcs et "de
la branche extrême de la mouvance kurde" qui ne veulent pas d'une
solution politique du conflit armé entre Ankara et le PKK.
"Je crois que cette option a été dynamitée par le nationalisme turc et par les mouvements extrêmes comme le TAK", a-t-il dit.
Le HDP "qui a tenté de jouer la carte de la politique, est d'ailleurs
la première victime de la répression qui suit les attentats", a ajouté
M. Marcou.
A l'instabilité sécuritaire, s'ajoute l'incertitude économique: le PIB
turc a reculé de 1,8% au troisième trimestre, sur un an, une première
depuis 2009, selon les chiffres officiels publiés lundi. La livre
turque est tombée dans la foulée à 3,53 dollars contre 3,48
précédemment. (AFP, 13 décembre
2016)
Double attentat à Istanbul: Besiktas, un club et un quartier ensanglantés
Le double attentat meurtrier qui a fait
38 morts samedi à proximité du stade de Besiktas, dans le coeur
d'Istanbul, a également ensanglanté un club de football et un quartier
qui incarnent en Turquie la joie de vivre et l'esprit rebelle.
Les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), un groupe radical proche
du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), ont revendiqué la double
attaque, précisant dans un communiqué que ses deux auteurs étaient
"tombés en martyrs".
Après ce double attentat, le dernier d'une longue série qui a
ensanglanté la Turquie depuis l'été 2015, le Premier ministre Binali
Yildirim a ordonné la mise en berne des drapeaux.
"Nous lutterons jusqu'au bout contre cette malédiction qu'est le
terrorisme", a affirmé M. Erdogan après avoir rencontré des blessés
dans un hôpital d'Istanbul. Les auteurs de la double attaque "paieront
un lourd tribut", a-t-il ajouté.
De nombreux Turcs ont déposé des fleurs dimanche matin sur les lieux
des deux attaques. Le cratère creusé par l'explosion de la voiture
piégée avait été comblé, a constaté une journaliste de l'AFP.
Depuis le début de l'année, plus de 100 personnes ont été tuées à
Istanbul dans des attentats liés à la rébellion kurde ou attribués au
groupe Etat islamique (EI) qui ont gravement nui au secteur du tourisme. (AFP, 11 décembre
2016)
Protest in Istanbul Against State of Emergency, Statutory Decrees
Academic members, students and administrative staff have staged a
protest in İstanbul’s Beyazıt district against State of Emergency and
Statutory Decrees.
Call for the protest was made by İstanbul University Democratic
University Initiative, University Academic Members Foundation
(ÜNİVDER), Health and Social Service Workers’ Union Aksaray Branch,
Education and Science Workers’ Union (Eğitim Sen) İstanbul Branch No.6,
İstanbul Chamber of Medicine and university students.
Peoples’ Democratic Party (HDP) MP Hüda Kaya supported the protest as well.
In the joint statement read out following speeches delivered by the
students, sub-contracted workers, academics and institutions’
representative, the demand that State of Emergency be lifted and
Statutory Decrees be withdrawn was reiterated. (BIA, Décember 8, 2016)
Amnesty presse Ankara de permettre le retour de milliers de déplacés
L'ONG Amnesty International a appelé mardi le gouvernement turc à
permettre le retour chez elles de 24.000 personnes déplacées d'un
district de Diyarbakir, "capitale" du sud-est majoritairement kurde de
la Turquie, pendant les combats entre l'armée et les rebelles du PKK.
Les autorités ont imposé un strict couvre-feu en décembre 2015 au
district de Sur dans le cadre de leur lutte contre le Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation séparatiste classée
"terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.
Les quelque 24.000 habitants des six quartiers de Sur encore sous
couvre-feu ont tous quitté leur domicile, indique Amnesty dans un
rapport publié mardi.
L'ONG enjoint aux autorités de "lever sans délai le couvre-feu" et
prendre des mesures pour permettre aux déplacés de rentrer chez eux.
Selon Amnesty, environ 500.000 personnes ont été forcées de quitter
leur domicile depuis la reprise des combats dans le sud-est de la
Turquie à l'été 2015 qui a torpillé le processus de paix visant à
mettre un terme au conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
"Il n'y a pas de plan concret, détaillé et crédible pour savoir comment
ces familles pourront retourner chez elles", a dit à l'AFP Andrew
Gardner, chercheur spécialisé sur la Turquie à Amnesty.
Autrefois cantonnés aux espaces ruraux, les affrontements ont été
particulièrement violents dans les villes, transformant les centres
urbains en zones de guerre.
Nombre de vieilles maisons qui longeaient les ruelles de Sur ont été
rasées, a constaté le mois dernier un journaliste de l'AFP dans des
quartiers où le couvre-feu a été levé.
Selon les autorités turques, les destructions sont le fait du PKK et tout est mis en oeuvre pour reconstruire Sur au plus vite.
Dévastée par des tirs de roquettes et un incendie pendant les combats,
la mosquée Kursunlu, érigée au XVIe siècle, est en cours de rénovation,
de même que deux synagogues voisines.
(AFP, 6 décembre
2016)
Rapporteur ONU: La torture "répandue" dans les semaines après le putsch
Les autorités turques ont créé un environnement "propice à la torture"
après la tentative de coup d'Etat en juillet, a affirmé vendredi un
rapporteur spécial de l'ONU, ajoutant que les sévices étaient
"répandus" juste après le putsch.
"Il apparaît que la torture et d'autres formes de mauvais traitements
ont été répandues dans les jours et les semaines qui ont suivi le coup
d'Etat manqué, en particulier au moment de l'arrestation et durant la
garde à vue", a déclaré le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture
Nils Melzer.
"Des lois et décrets récemment introduits ont créé un environnement
propice à la torture", a-t-il par ailleurs souligné lors d'une
conférence de presse à Ankara pendant laquelle il a partagé ses
premières constatations à l'issue d'une visite de six jours.
Après le putsch avorté du 15 juillet, le président Recep Tayyip Erdogan
a déclaré l'état d'urgence et signé des décrets qui permettent
notamment d'allonger la durée de la garde à vue à 30 jours, dont les
cinq premiers peuvent se dérouler sans la présence d'un avocat.
Arrivé dimanche en Turquie, M. Melzer a visité des centres de détention
à Istanbul, Ankara et Diyarbakir (sud-est), et rencontré des
prisonniers, des avocats et des défenseurs des droits de l'homme.
Selon le rapporteur, rien n'indique cependant que des suspects arrêtés
après le putsch sont encore torturés aujourd'hui. Il a par ailleurs
salué l'"engagement des autorités à combattre et prévenir la torture".
Son déplacement, le premier effectué en Turquie par un rapporteur de
l'ONU sur la torture depuis 1998, intervient un mois après la
publication d'un rapport de Human Rights Watch qui accuse les autorités
turques de torturer des personnes arrêtées après le putsch manqué.
Les dirigeants turcs ont catégoriquement nié ces accusations et
répètent que les procédures légales lancées après le putsch avorté se
déroulent dans le respect de l'Etat de droit.
Les partenaires occidentaux de la Turquie expriment régulièrement leur
préoccupation face à l'ampleur des purges lancées après le putsch
avorté : plus de 100.000 personnes ont été arrêtées, limogées ou
suspendues depuis le 15 juillet.
M. Melzer présentera ses conclusions finales dans un rapport qui doit être publié en mars 2018.
(AFP, 2 décembre
2016)
Prison à vie requise contre des militaires qui devaient "capturer ou tuer" Erdogan
Ils devaient capturer ou tuer le président Erdogan: la justice turque a
requis six peines de prison à vie contre les acteurs présumés d'un des
épisodes les plus rocambolesques du putsch manqué, a rapporté mardi
l'agence de presse progouvernementale Anadolu.
Le parquet a demandé au moins six peines de prison à perpétuité
incompressibles contre 47 personnes, dont 37 militaires, poursuivies
pour 17 chefs d'accusation, dont "tentative d'assassinat du président
de la République" et "violation de la Constitution", a détaillé Anadolu.
L'acte d'accusation a été accepté lundi par un tribunal de Mugla
(sud-ouest) et le procès commencera à une date qui n'est pas encore
connue, selon Anadolu.
Le président Recep Tayyip Erdogan était en vacances avec sa famille
dans la station balnéaire de Marmaris, dans la province de Mugla,
lorsque la tentative de coup d'Etat a eu lieu le 15 juillet.
Selon M. Erdogan, un commando héliporté de militaires putschistes a
pris d'assaut le complexe hôtelier qu'il avait pu quitter peu avant
leur arrivée. Deux policiers ont été tués dans la fusillade qui a
éclaté, selon Anadolu.
"Si j'étais resté là-bas 10 ou 15 mn de plus, j'aurais été tué ou
capturé", avait assuré M. Erdogan lors d'un entretien à CNN le 18
juillet.
Selon d'autres témoignages relayés par la presse turque, le commando est arrivé une heure après l'évacuation de M. Erdogan.
Après l'échec du putsch, les autorités turques ont mené une chasse à
l'homme pour retrouver les auteurs de l'attaque de Marmaris, ratissant
une zone de 50 km2 pendant 17 jours.
Parmi les 47 personnes appelées sur le banc des accusés, 44 sont en
détention préventive et les trois autres sont activement recherchées.
Après la tentative de coup d'Etat imputée par le pouvoir turc au
prédicateur Fethullah Gülen qui vit aux Etats-Unis, plus de 100.000
personnes, notamment des professeurs, militaires et magistrats, ont été
arrêtées, limogées ou suspendues.
Les premiers procès liés au putsch manqué doivent commencer à la fin du
mois de décembre ou au début de l'année prochaine, selon les autorités
turques. (AFP, 30
novembre
2016)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Maxime Azadi: Je ne suis pas coupable, j’accuse!
En deux semaines, j’ai connu dans un pays européen l’Interpol, une
cellule dans un poste de police, la prison, l’isolement et la menace
d’extradition vers un pays dirigé par un despote. C’est l’histoire de
la complicité des autorités européennes avec la Turquie et d’une série
d’injustices et d’absurdités.
Oui, un journaliste peut être arrêté dans un pays européen, peut être
considéré comme un terroriste et, en même temps, comme un étranger
illégal, qu'il soit alors même citoyen européen. Oui, les autorités
d’un pays de l’Union européenne peuvent demander d’abord l’extradition
d’un journaliste en Turquie, puis dans un autre pays malgré sa
libération par un tribunal. Oui, l’incarcération d’un journaliste peut
être prolongée dans un pays européen malgré la décision d’un tribunal
en faveur de sa liberté. Voici l’histoire d’une arrestation injuste et
d’un isolement dans la prison de Turnhout où le temps s’arrêtait.
UN MÉCANISME DE RÉPRESSION AUX MAINS DE LA TURQUIE : INTERPOL
J’ai été arrêté le 15 décembre près de Bruxelles par la police belge à
la demande du pouvoir turc, alors que je conduisais. La police a dit
que j’ai été signalé par la Turquie. C’était la seule raison. J’ai été
menotté les mains derrière le dos, avant de passer la nuit dans une
cellule d'un poste de police à Mechelen, en Région flamande dans la
province d'Anvers. Dès mon arrestation j’ai entamé une grève de la
faim. La Turquie avait émis un mandat d’arrêt international contre moi,
via Interpol, devenu un mécanisme arbitraire de la répression. Certes,
ce n’était pas la première arrestation au sein de la communauté kurde.
Je n’ai signé aucun papier durant ma garde à vue pour protester contre
cette injustice. Le 16 décembre, j’ai été amené mains liées devant le
tribunal de Turnhout, situé à 85 km de Bruxelles. Le procureur a
demandé mon extradition vers la Turquie. La demande venait de la
Turquie. Le juge a ordonné mon arrestation. Or, le juge avait admis
qu’il n’y avait aucune information pour le moment pour justifier cette
arrestation. Un scandale. Comment pouvait-on considérer comme «
crédibles » les accusations venant d’un pays où la justice, la liberté
de la presse et de l’expression n’existaient pas ? Selon mon avocat
belge Luc Walleyn et le juge, le dossier sur moi était préparé par le
tribunal de Sirnak, une ville dans laquelle je n’avais jamais mis les
pieds. Les accusations sont fondées sur des articles publiés à partir
du 4 mars 2013. Toujours selon un document envoyé par la Turquie, un
tribunal turc a ordonné mon arrestation au 31 août 2015. Je risquerais
au moins 25 ans de prison, sans parler d’autres enquêtes ouvertes
contre moi dans plusieurs villes en Turquie. Les premières informations
étaient très limitées. Le juge m’a demandé ce que je penserais en cas
d'extradition vers la Turquie. « C’est vous qui devrez avoir des
soucis, car ce serait une honte pour la démocratie belge » répondis-je.
DEUX SEMAINES D’ISOLEMENT
A la fin de l’audience, j’ai été envoyé à la prison de Turnhout. J’ai
continué à mener ma grève de la faim. Pendant trois jours, je n’ai
consommé que très peu de thé et d'eau. Je ne recevais l’eau chaude pour
le thé que le matin et le soir. Le premier jour, le directeur de la
prison a dit que je serai soumis à un régime spécial, car j’étais
considéré comme « terroriste ». Mes contacts avec les autres détenus
ont été limités. Les appels et les visites ont été interdits. On m’a
dit que j’avais le droit d’appeler mon avocat tous les jours, et je
n’ai jamais pu l'appeler. Cependant j’ai pu rencontrer mon avocat trois
fois, car je n’avais aucun contact avec l’extérieur. À part une visite
de mes parents, mes amis et mes collègues n’ont jamais pu franchir les
portes de la prison. Les autres détenus avaient le droit de parler au
téléphone quinze minutes par jour. Ils pouvaient sortir à la cour de
promenade deux heures par jours. Malgré le régime spécial, j’ai été
mis dans une cellule où déjà deux détenus de droit commun étaient
placés. Le paradoxe. Je me suis trouvé dans une prison surpeuplée. Les
quatre premiers jours, je dormais par terre. Il n’y avait aucune place
pour bouger. Les toilettes étaient à l’intérieur de la cellule où on
mangeait et dormait. Pendant ces quatorze jours dans la prison de
Turnhout, je n’ai pas eu le droit de sortir de la cellule. Mes
demandes pour aller à la bibliothèque de la prison dans l’espoir
d’avoir un livre n’ont eu aucune réponse. Des livres que mes amis
m’avaient envoyés ont été refusés. Le temps semblait s’arrêter dans
cette cellule. Prenant en compte le conseil de mon avocat, j’ai arrêté
la grève de la faim trois jours après mon arrestation, mais j’étais
déterminé à relancer la grève si la justice refusait de me libérer.
J’ACCUSE…
Après la demande de mon avocat le 19 décembre pour ma libération, j’ai
été conduit le 23 décembre, les mains toujours ligotées, devant le juge
à Turnhout, avec plusieurs autres détenus de droit commun. J’ai refusé
de me défendre. Tout était dit par mon avocat. Mais mon refus était une
réaction à l’injustice, car je n’étais pas coupable. Au contraire,
j’accuse. Je refusais les motivations qui ont conduit à mon
arrestation, les mécanismes qui ont été mis en œuvre, la manière de
cette arrestation et les traitements indignes durant mon
incarcération. J’accusais les autorités européennes pour leur
complicité avec la Turquie et pour avoir cédé aux chantages du régime
Erdogan. Je n’étais ni coupable ni terroriste. Les mentalités et les
pratiques qui faisaient vivre la terreur d’État dans la démocratie
étaient coupables.
LA RÉSISTANCE EST BELLE
Lors de l’audience du 23 décembre, les accusations dans le dossier turc
fondées sur mes articles et d’autres qui avaient été publiés par
l’agence de presse Firat dont je suis le directeur ne se sont pas
trouvées assez convaincantes pour le maintien de mon incarcération.
Pendant tout ce temps, dehors, une large campagne de soutien avait été
lancée pour obtenir ma libération. La Fédération internationale des
journalistes et de nombreux médias se sont intéressé à ma situation. Le
procureur qui avait auparavant demandé mon arrestation a dit qu’il
était en faveur de ma libération. Le juge a ordonné dans ce sens, mais
sous caution, alors que j’avais refusé de payer la caution. Le même
jour, au retour à la prison, le directeur m’a communiqué la
prolongation du régime spécial. Dans la soirée, j’ai reçu la décision
de ma libération sous caution. Apparemment mes collègues et mes amis
avaient décidé de payer la caution. Cependant, il y avait une autre
décision, venant de l’Office des étrangers. Or, j’étais un citoyen
européen, ayant la nationalité française. L’Office des étrangers
demandait le maintien de mon incarcération jusqu’à l’extradition vers
un autre pays, dont j’ignore le quel, sans aucune interdiction sur le
territoire belge. Il était possible que je sois extradé vers la France.
D’après mon avocat, la Turquie avait fait la même demande auprès des
autorités françaises. Dans ce cas, je risquerais aussi d’être arrêté en
France. Je devais être transféré le 29 décembre au centre pour les
étrangers illégaux de Merksplas. Mon avocat a fait appel urgent de
cette décision. Malgré la libération ordonnée par le juge, j’ai passé
cinq jours de plus dans la prison avant d’être libéré le 28 décembre.
La menace de la Turquie pèse toujours sur moi. Le tribunal attend le
dossier complet qui devrait être envoyé par les autorités turques. Par
conséquent, si ces méthodes et tant d’injustices et de pratiques qui
portaient atteinte à la dignité humaine ont pour objectif d’intimider,
je devrais dire qu’ils sont sur la mauvaise direction, car ces attaques
n’atteindront pas leur objectif. Je continuerai à écrire, à déranger et
à lutter pour un autre monde. Résister, c’est beau et plus excitant.
Maxime Azadi
* Je remercie tous ceux qui m’ont soutenu après mon arrestation et à
travers moi la liberté de l’expression et de la presse, tout en
dénonçant cette injustice et la répression du pouvoir turc exportée en
Europe. Je remercie également les journalistes de Médiapart qui ont
demandé ma libération
Remise en liberté d'Asli Erdogan et Necmiye Alpay
La célèbre romancière turque Asli Erdogan a quitté jeudi soir la prison
où elle a passé 132 jours en détention provisoire dans le cadre d'un
procès pour appartenance à une "organisation terroriste" qui a suscité
l'inquiétude de l'Europe.
"Je ne réalise pas encore, je suis sous le choc", a déclaré l'auteure
devant la prison pour femmes de Bakirköy, à Istanbul. "Je ne
m'attendais pas du tout à être libérée", a-t-elle ajouté, les traits
tirés et la mine épuisée.
La linguiste Necmiye Alpay, 70 ans, a également quitté la même prison
jeudi soir, quelques heures après qu'un tribunal d'Istanbul eut ordonné
leur remise en liberté sous contrôle judiciaire avec interdiction de
quitter le territoire.
Les deux intellectuelles n'ont toutefois pas été acquittées et
risquent toujours, avec sept autres personnes, la prison à vie pour
avoir collaboré au journal prokurde Ozgür Gündem, fermé par décret-loi
en octobre car accusé de "propagande terroriste".
Les neufs accusés risquent la prison à vie dans ce procès qui doit
reprendre le 2 janvier et est décrit par des opposants au président
Recep Tayyip Erdogan comme un symbole de la dérive autoritaire du
pouvoir turc.
"Ils te prennent et te jettent dans un trou. C'est très dur, c'est
comme si j'étais encore à l'intérieur", a déclaré Asli Erdogan à sa
sortie de la prison, avant d'éclater en sanglots.
- 'Je suis un écrivain' -
Depuis la tentative de coup d'Etat en juillet, les autorités turques
ont lancé de vastes purges qui, au-delà des putschistes présumés, ont
frappé de plein fouet les milieux prokurdes et les médias critiques du
pouvoir.
Les autorités turques ont ainsi annoncé jeudi l'arrestation d'Ahmet
Sik, l'un des journalistes turcs les plus réputés, connu pour sa plume
irrévérencieuse et ses enquêtes corrosives, notamment pour le quotidien
Cumhuriyet.
Ce dernier, farouchement critique du président Erdogan, a été décapité
le mois dernier avec l'arrestation de son patron, de son rédacteur en
chef et d'une douzaine de ses journalistes.
Après le putsch manqué, les autorités ont déclaré l'état d'urgence et
c'est dans ce cadre que Özgür Gündem, auquel collaborait Asli Erdogan,
a été fermé en octobre, pour ses liens présumés avec le PKK, une
organisation kurde classée "terroriste" par Ankara.
"On m'accuse d'être membre d'une organisation terroriste sur la seule
base qu'il y a mon nom dans l'ours du journal", a dénoncé Asli Erdogan
lors de l'audience jeudi. "Je suis un écrivain, ma raison d'être est de
raconter", a-t-elle dit.
Physicienne de formation et lauréate de nombreux prix, Asli Erdogan,
qui n'a aucun lien de parenté avec le président turc, a vu ses romans
traduits dans plusieurs langues. Le dernier, traduit en français, Le
Bâtiment de pierre (Actes Sud, 2013), dénonce la torture et les
conditions de détention en Turquie.
- Série de tweets critiques -
Ahmet Sik, lauréat du Prix mondial de la Presse UNESCO/Guillermo Cano
en 2014, est lui aussi accusé d'avoir fait de la "propagande
terroriste" et d'avoir dénigré la République turque, selon l'agence de
presse progouvernementale Anadolu.
En cause, une série de tweets sur le PKK et des articles écrits pour
Cumhuriyet, un quotidien farouchement critique du président Recep
Tayyip Erdogan et décimé par une vague d'arrestations le mois dernier.
L'arrestation d'Asli Erdogan a provoqué une vague d'indignation en
Turquie et dans le monde, relayée par de nombreux artistes,
intellectuels et écrivains. Ses soutiens affirment que la romancière
souffre d'asthme et de diabète et se sont inquiétés pour son état de
santé.
"Je ne pensais pas tenir quatre mois et demi, mais j'ai tenu", a
déclaré la romancière en sortant de prison. "Vraiment, c'est une force
étrange qui m'est venue".
Des observateurs envoyés par les consulats français, allemand,
britannique et italien, notamment, ont assisté à l'audience du procès
jeudi.
La Turquie est 151e au classement mondial de la liberté de la presse
dressé par RSF en 2016, derrière le Tadjikistan et juste devant la
République démocratique du Congo. (AFP, 29 déc 2016)
Daily Cumhuriyet lawyers apply to Constitutional Court
Lawyers for daily Cumhuriyet have filed separate, individual
applications to the Constitutional Court on behalf of 10 journalists
and managers who have been under arrest on terror charges in Istanbul’s
Silivri prison for 59 days, the daily reported on Dec. 28.
Arrested Author Aslı Erdoğan and lingiust Necmiye Alpay, meanwhile, will appear before judge for the first time.
Erdoğan and Alpay were arrested four months ago on terrorism charges
for their contributions as consultants to Özgür Gündem, a daily now
closed as part of the ongoing state of emergency.
The application noted that the arrest of Cumhuriyet journalists and
managers violated personal security and personal freedom, freedom of
thought and freedom of the press, as well as the Article 18 of the
European Convention of Human Rights, which outlines the limitations on
the use of restrictions on rights.
It stated there were no indications of powerful criminal suspicion and
reasons for the arrest of the journalists regarding the decision.
“No journalist or writer can feel safe in the face of such mass
arrests,” the lawyers’ application said, describing them as “an
implementation with highly political motives that are far from being
judicial.”
In terms of violation of rights, the lawyers said they were not provided the testimonies of the journalists.
It also added that there were no indications that the journalists were flight risks or that they could tamper with evidence.
The lawyers also said they would apply to the European Court of Human
Rights (ECHR) unless the Constitutional Court gives a decision within
the time frame provided by the ECHR.
Cumhuriyet journalists and managers, including the daily’s
editor-in-chief, Murat Sabuncu, and CEO, Akın Atalay, as well as Turhan
Günay, Kadri Gürsel, Önder Çelik, Musa Kart, Güray Öz, Bülent Utku, M.
Kemal Güngör and Hakan Kara, were arrested after a major operation on
Oct. 31 for their columns and news stories on charges of “acting on
behalf of terror organizations without being a member.” The “terror”
organizations referred to in the charges are the Gülen movement,
believed to be behind the July 15 coup as well as the outlawed
Kurdistan Workers’ Party (PKK).
The daily’s tea maker, Şenol Buran, was also arrested on Dec. 25 for
“insulting” President Recep Tayyip Erdoğan by saying he would not serve
the head of state any tea if given the hypothetical opportunity to do
so.
Meanwhile, Mahir Kanaat, a daily BirGün employee, is also under arrest
and has not met with his lawyers for days in accordance with the state
of emergency regulations, the newspaper has reported.
(hurriyetdailynews.com, Dec 28, 2016)
ANF News Director Maxime Azadi (Demiralp) released on bail
ANF News Director Maxime Demiralp has been released after being detained in Belgium two weeks ago.
ANF News Director Maxime Demiralp (Azadi), who had been detained in
Belgium by Interpol after the request of Turkey, was released on a 5
thousand Euro bail.
Demiralp had been detained on December 15 and jailed the next day due to the news published by our agency.
The AKP government has been extending its oppression of Kurdish journalists to other countries. (ANF, 28 Dec 2016)
Le procès d’une célèbre écrivaine s’ouvre ce jeudi à Istanbul
Ils sont une vingtaine devant la porte en fer marron
de la prison pour femmes de Bakirköy, à Istanbul. A chaque
rassemblement, toujours les mêmes pancartes, toujours la même question
: Asli et Necmiye les entendent-elles de leur cellule ? La romancière
Asli Erdogan et la linguiste Necmiye Alpay sont détenues derrière ces
murs depuis plus de quatre mois. Leur procès et celui de sept autres
intellectuels s’ouvre ce jeudi devant une cour d’assises d’Istanbul.
La justice leur reproche d’avoir contribué au
quotidien Özgür Gündem, désormais interdit, proche de la ligne
politique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Les deux femmes
sont poursuivies – entre autres – pour « propagande » et « appartenance
à une organisation terroriste ». « A travers Asli et Necmiye, nous
défendons tous ceux qui sont détenus à cause de leurs opinions en
Turquie », explique Aysegül Tözeren, une critique littéraire qui
organise le rassemblement.
Depuis le 15 juillet et la tentative de putsch qui a
fait 248 victimes, la riposte est implacable. Elle a d’abord visé les
sympathisants présumés de l’imam Fethullah Gülen, accusé d’avoir
fomenté le coup d’Etat manqué (au moins 40.000 personnes sont derrière
les barreaux) pour s’élargir, très rapidement, au mouvement politique
kurde. Journalistes, écrivains, activistes, 12 députés du parti
prokurde HDP… Tous ceux soupçonnés d’être liés ou de soutenir le PKK
risquent d’être arrêtés. « Personne n’a jamais dit que la Turquie
devait être clémente avec ceux qui commettent des attaques à la bombe
ou des crimes aussi graves qu’une tentative de putsch , insiste Andrew
Gardner, chercheur à l’ONG Amnesty International. Mais il faut tracer
une ligne entre ceux qui tuent et ceux dont les déclarations n’incitent
pas à la violence – même si leurs buts politiques peuvent être communs.
»
Les poursuites sont facilitées par la définition
très large du terme « terrorisme » dans le code pénal turc, définition
dont l’Union européenne réclame depuis des années un assouplissement.
Dans le contexte actuel – les suites d’une tentative de putsch et des
attentats à répétition – ces appels restent sans réponse. « Nous
traversons une crise dans laquelle une écrivaine comme Asli Erdogan
peut être poursuivie non seulement pour propagande pour une
organisation terroriste – accusation classique – mais aussi pour
tentative de renversement de l’Etat par la violence. C’est absurde »,
dénonce Andrew Gardner.
40.000 personnes en garde à vue
Ces derniers mois, environ 40.000 personnes ont été
placées en garde à vue et plus de 10.500 incarcérées dans le cadre des
seules enquêtes sur le PKK. Après trois ans de cessez-le-feu, la guerre
a repris dans toute sa violence à l’été 2015 entre les forces de
sécurité et les séparatistes kurdes. Ces derniers multiplient les
attentats sanglants, dans le sud-est du pays autant que dans les
métropoles de l’ouest. Le gouvernement turc leur a promis une « guerre
totale ».
L’avocate Eren Keskin est un symbole de ce
changement de climat radical. Cette militante de la cause kurde, qui a
fait de la prison dans les années 90, était libre de toute poursuite il
y a encore deux ans. Aujourd’hui, elle affronte 140 procès liés à sa
contribution au quotidien Özgür Gündem, dont celui qui s’ouvre ce
jeudi. « Même dans les années 90, nous étions plus libres de nos
mouvements , assure-t-elle. Actuellement, l’état d’urgence est en
vigueur dans tout le pays. Il est légalement impossible de s’opposer
aux violations des droits de l’homme. Chaque soir en me couchant, je me
demande s’ils viendront me chercher au petit matin. »
Erol Önderoglu, représentant de l’ONG Reporters sans
frontières en Turquie, risque également 15 ans de prison pour des
écrits dans le journal Özgür Gündem. « Ce n’est pas parce que le
gouvernement lutte contre le PKK que la question kurde n’est plus une
question sociale, politique ou culturelle , fait valoir le journaliste.
Ces masses politiques ne devraient pas être privées de leurs moyens
d’expression. Il en va de l’avenir de la paix en Turquie. »
(Le Soir, ANNE ANDLAUER, 29 décembre 2016)
10.000 internautes font l'objet d'une enquête
Les autorités turques enquêtent sur 10.000 personnes soupçonnées
d'activités "terroristes" ou d'"injure" aux responsables
gouvernementaux sur les réseaux sociaux, auxquels l'accès a été
fortement perturbé cette semaine, a indiqué samedi le ministère de
l'Intérieur.
Ces enquêtes s'inscrivent dans le cadre de la "lutte contre le
terrorisme, qui se poursuit avec détermination partout, y compris sur
les réseaux sociaux", a précisé le ministère dans un communiqué.
Après une tentative de coup d'Etat en juillet, les autorités turques
ont déclaré l'état d'urgence et lancé des purges dont l'ampleur a
suscité l'inquiétude de défenseurs des droits de l'Homme, qui accusent
Ankara de réprimer les voix d'opposition.
Plus de 1.600 personnes accusées de "propagande ou apologie du
terrorisme", ou encore d'"injure aux responsables de l'Etat", ont été
placées en détention au cours des six derniers mois, a indiqué le
ministère de l'Intérieur.
Les autorités turques sont régulièrement accusées de restreindre
l'accès aux réseaux sociaux en Turquie après certains événements, comme
des attentats, pour empêcher la circulation d'informations susceptibles
de "porter atteinte à la sûreté de l'Etat".
Ainsi, l'accès aux réseaux sociaux a été fortement perturbé après
l'assassinat, lundi, de l'ambassadeur en Russie à Ankara. Et Twitter et
YouTube tournaient au ralenti depuis la publication, jeudi soir, d'une
vidéo dans laquelle le groupe Etat islamique affirme avoir brûlé vifs
deux soldats turcs.
Un organisme de surveillance du fonctionnement d'internet en Turquie,
Turkey Blocks, a également fait état, vendredi, de difficultés d'accès
aux VPN, généralement utilisés pour contourner ces restrictions d'accès
aux réseaux sociaux.
Malgré les perturbations, la vidéo de l'EI était abondamment commentée sur les réseaux sociaux.
En revanche, ni le président Recep Tayyip Erdogan, ni le Premier
ministre Binali Yildirim n'avaient officiellement réagi à cette
publication samedi soir. (AFP, 24 décembre
2016)
Réseaux sociaux perturbés depuis la vidéo de l'EI montrant deux brûlés vifs
Les réseaux sociaux Twitter et YouTube sont fortement perturbés en
Turquie depuis la mise en ligne d'une vidéo du groupe Etat islamique
montrant deux hommes présentés comme des soldats turcs être brûlés
vifs, selon Turkey Blocks.
Cet organisme de surveillance du fonctionnement d'internet en Turquie
précise sur son site internet que la plate-forme de partage de vidéos
en ligne YouTube et le réseau social Twitter connaissent un fort
ralentissement.
Il a également fait état de perturbations sur Facebook dans la nuit de
jeudi à vendredi, après la publication de la vidéo de l'EI.
En fin de matinée vendredi, les internautes turcs continuaient à rencontrer des difficultés pour accéder à ces réseaux sociaux.
Selon Turkey Blocks, le blocage provient des fournisseurs d'accès à
Internet. "Chacun établissant ses propres contrôles, certains usagers
peuvent être partiellement affectés, voire épargnés", précise
l'organisme.
Il déplore également des difficultés d'accès aux VPN et autres moyens
généralement utilisés par les internautes pour contourner ces
restrictions d'accès.
Le groupe EI a diffusé jeudi soir une vidéo qui montre deux hommes se
présentant comme des soldats turcs retenus en otages par les jihadistes
être enchaînés et brûlés vifs.
La publication de cette vidéo survient alors que la Turquie, frappée
cette année par plusieurs attentats attribués à l'EI, tente de
s'emparer d'Al-Bab, un bastion des jihadistes dans le nord de la Syrie.
La Turquie est régulièrement accusée de limiter les accès à internet
après certains événements, comme des attentats, ou, en début de
semaine, l'assassinat de l'ambassadeur russe à Ankara par un jeune
policier turc. (AFP, 23 décembre
2016)
Alertes par Info-Turk sur l'arrestation du journaliste kurde Maxime Azadi

19 décembre 2016:
Nous sommes fort inquiets de la disparition de notre cher ami, le
journaliste kurde Maxime Azadi... Nous attendons toujours une
information plus profonde concernant son état actuel des organisations
kurdes et institutions de la presse. S'il a été arrêté par les
autorités belges sous la pression de la dictature islamo-fasciste
d'Erdogan, nous exigeons sa mise en liberté immédiate et appelons
toutes les organisations démocratiques à soutenir cette demande pour la
libération de Maxime Azadi.
20 décembre 2016:
Après plusieurs recherches depuis la nuit
passée, nous avons obtenu un peu d'information sur la détention du
journaliste kurde Maxime Azadi... Il a été détenu le jeudi 15 décembre
par la police belge en Belgique à cause d'un bulletin international de
la police turque. Il se trouve actuellement dans la prison de Turnhout
près de la frontière hollandaise. Pour son interrogatoire, la police
belge attend des renseignements complémentaires des autorités turques.
Maxime sera défendu par l'avocat Luc Wallyn. Bien que l'agence ANF et
les organisations kurdes en Belgique ne donnent pas l'information
détaillée sur cette arrestation, les médias belges ont commencé vers le
soir du 20 décembre à donner des dépêches relatives à cette violation
de la liberté de la presse. Nous invitons tous nos lecteurs de soutenir
la campagne pour la liberté de Maxime Azadi sur change.org.
FEJ: La Belgique arrête un journaliste kurde sur requête de la Turquie
Le journaliste kurde connu sous le nom de Maxime Azadi a été arrêté en
Belgique par les forces de l’ordre, jeudi dernier, lors d’un contrôle
de routine. Son avocat, Me Luc Walleyn, a confirmé l’information à
l’agence Belga, ce mardi.
Maxime Azadi dirige l’agence de presse kurde Firat News (ANF), établie
aux Pays-Bas. Il tient également le blog Au-delà de l’information, sur
la plateforme Mediapart.
Il aurait été arrêté par la police belge à la demande des autorités
turques qui le soupçonnent de « collaboration avec une organisation
terroriste ». Il a été placé sous mandat d’arrêt vendredi par le juge
d’instruction de Turnhout.
L’avocat du journaliste a déposé lundi une requête en libération. Elle
sera examinée ce vendredi par la Chambre du conseil de Turnhout.
« Nous sommes très préoccupés par cette arrestation qui constitue un
dangereux précédent », réagit Ricardo Gutiérrez, secrétaire général de
la Fédération européenne des Journalistes (FEJ). « Plus de 120
journalistes sont derrière les barreaux en Turquie, où les autorités
n’hésitent pas à abuser des lois antiterroristes pour réprimer la
presse d’opposition. Il ne faudrait pas que la Belgique et d’autres
Etats européens se rendent complices des purges massives ordonnées par
le gouvernement turc. Des dizaines de journalistes turcs et kurdes
exilés en Europe se retrouveraient dans une situation d’insécurité
dramatique! ».
Il semble que le journaliste ait été arrêté par la police belge suite à
l’émission, via Interpol, d’un mandat d’arrêt international par les
autorités turques. Ce signalement oblige le pays où la personne visée
est identifiée à procéder à son arrestation en vue de son extradition.
« Le Conseil de l’Europe et le Parlement européen ont dénoncé à
plusieurs reprises le détournement de ces signalements Interpol par
certains Etats en vue de persécuter des opposants ou des journalistes
», insiste le secrétaire général de la FEJ.
« La FEJ appelle la Justice de Turnhout et les responsables politiques
qui seront éventuellement saisis de la demande d’extradition à examiner
avec la plus grande circonspection les prétendues charges qui pèsent
sur notre confrère », insiste Ricardo Gutiérrez. « Nous allons d’emblée
dénoncer cette violation manifeste de la liberté de la presse au
Conseil de l’Europe. La Belgique devra rendre des comptes pour son
attitude dans cette affaire ». (FEJ, 21 décembre 2016)
Le site de la télévision publique néerlandaise bloqué en Turquie
Le site Internet et l'application de la radio-télévision publique
néerlandaise NOS ont été bloqués en Turquie après la diffusion en ligne
des images de l'assassinat de l'ambassadeur russe à Ankara, a annoncé
mercredi la NOS.
"Des sources à Ankara ont indiqué à la NOS que cela avait à voir avec
les images de l'assassinat de l'ambassadeur russe lundi à Ankara que la
NOS a publié en ligne", a expliqué le site NOS.nl, parlant d'une
décision de l'autorité turque des télécommunications BTK. "Quiconque en
Turquie tente de visiter le site de la NOS reçoit un avis d'erreur".
"Nous faisons tout ce que nous pouvons pour nous assurer que le site
redevienne accessible", a déclaré à l'AFP Marieke Quant, porte-parole
de la télévision publique néerlandaise.
Sous l'objectif des caméras, Mevlüt Mert Altintas, un policier âgé de
22 ans, a tué lundi de neuf balles l'ambassadeur de Russie à Ankara,
Andreï Karlov, crié "Allah Akbar" et affirmé vouloir venger Alep avant
d'être lui-même abattu.
Les images spectaculaires d'environ une minute diffusées par la
télévision publique néerlandaise montrent l'effondrement de
l'ambassadeur, touché par plusieurs tirs retentissants, puis les cris
et menaces de l'assassin, costume et cravate sombres, pistolet à la
main et doigt en l'air, près du corps sans vie du diplomate, les bras
en croix.
Issues de la télévision publique turque TRT, ces images sont parvenues
peu de temps après les faits via l'Eurovision, système d'échange
d'images entre les organismes de diffusion de radio et télévision
européens, auprès de la NOS, a-t-elle rapporté.
"Beaucoup de médias à travers le monde ont repris la vidéo de la NOS
dans leurs informations. Sur les médias sociaux en Turquie aussi, la
vidéo de la NOS est même devenue virale", a souligné la télévision
néerlandaise.
La Turquie est régulièrement accusée de restreindre l'accès aux réseaux
sociaux dans des situations de tension, notamment à la suite
d'importants actes de violence sur son territoire ou après la tentative
de coup d'Etat cet été.
"La plupart de ces blocages durent un certain nombre de jours", a précisé la NOS.
(AFP, 21 décembre
2016)
CPJ: Turkey's crackdown propels number of journalists in jail to record high
Amid an ongoing crackdown that accelerated after a failed coup attempt
in July, Turkey is jailing at least 81 journalists in relation to their
work, the highest number in any one country at any time, according to
CPJ’s records. Turkish authorities have accused each of those 81
journalists--and dozens more whose imprisonment CPJ was unable to link
directly to journalistic work--of anti-state activity.
The global total of 259 journalists jailed on December 1, 2016,
compares with 199 behind bars worldwide in 2015. The previous global
record was 232 journalists in jail in 2012.
After Turkey, the worst offenders in 2016 are China, which had jailed
the most journalists worldwide in the previous two years; Egypt, where
the total rose slightly from 2015; Eritrea, where journalists have long
disappeared without any legal process into the secretive country’s
detention system; and Ethiopia, where longtime repression of
independent journalists has deepened in recent months.
This year marks the first time since 2008 that Iran was not among the
top five worst jailers, as many of those sentenced in the 2009
post-election crackdown have served their sentences and been released.
CPJ identified eight journalists in Iranian prisons, compared with 19 a
year ago. However, Tehran is still sending journalists to jail,
including filmmaker Keyvan Karimi, who is serving a sentence of one
year in prison and 223 lashes in relation to his documentary about
political graffiti, “Writing on the City.”
Plainclothes security officers tussle with a journalist outside the
trial of a prominent human rights lawyer in Beijing on December 22,
2015. Journalists who document human rights abuses or protests are at
risk of jail in China. (AFP/Greg Baker)
Plainclothes security officers tussle with a journalist outside the
trial of a prominent human rights lawyer in Beijing on December 22,
2015. Journalists who document human rights abuses or protests are at
risk of jail in China. (AFP/Greg Baker)
In Turkey, media freedom was already under siege in early 2016, with
authorities arresting, harassing, and expelling journalists and
shutting down or taking over news outlets; the unprecedented rate of
press freedom violations spurred CPJ to launch a special diary, “Turkey
Crackdown Chronicle,” in March. The pace of arrests exploded after a
chaotic attempt failed on July 15, 2016 to oust President Recep Tayyip
Erdoğan in a military coup. In the wake of the overthrow attempt—which
the government blamed on an alleged terrorist organization led by
exiled cleric Fethullah Gülen—the government granted itself emergency
powers and, in a two-month period, detained, at least briefly, more
than 100 journalists and closed down at least 100 news outlets.
Among those behind bars in Turkey are Mehmet Baransu, a former
columnist and correspondent for the daily Taraf, who reported
extensively on a previous coup plot. He is accused of, among other
crimes, obtaining secret documents, insulting the president, and being
a member of a terrorist organization. The most recent set of charges
against him carry a maximum sentence of 75 years in prison. The
journalist’s wife told CPJ that her husband was deliberately kept
hungry, held in filthy conditions, verbally abused, and mistreated
while being transferred from prison to various courts for hearings.
Also jailed in Turkey is Kadri Gürsel, a columnist and publishing
consultant for the opposition newspaper Cumhuriyet, who was detained
along with at least 11 others in a raid on the newspaper’s office in
Istanbul on October 31 and accused of producing propaganda for two
rival groups, the Kurdistan Workers' Party (PKK) and what the
government calls the Fethullah Gülen Terror Organization (FETÖ). The
investigation into Cumhuriyet has been sealed by court order, so
defense lawyers and the public have limited access to the state’s
evidence.
Turkish authorities have also subjected Kurdish journalists to a fresh
round of arrests and trials, in addition to shutting down pro-Kurdish
news outlets. Zehra Doğan—a reporter for Jin News Agency (JİNHA), which
is staffed entirely by women--was arrested in Southeast Turkey on the
site of urban warfare between Turkish security forces and
ethnic-Kurdish fighters. The state’s evidence consists of testimony
from people saying they saw Doğan talking with people in the street and
taking photos, according to interrogation records and an indictment
that CPJ has reviewed.
CPJ examined the cases of another 67 journalists imprisoned in Turkey
in late 2016 but was unable to confirm a direct link to their work. In
many cases, court documents have been sealed, and in others CPJ could
not identify or contact lawyers for the accused—or the lawyers were
unwilling to discuss their clients with CPJ, a reflection of the tense
atmosphere in Turkey. More than 125,000 people, including public
workers such as police officers, teachers, and soldiers, have been
dismissed or suspended and about 40,000 others have been arrested since
the coup attempt, according to international news reports.
Journalist Hüsnü Mahalli Arrested
Journalist Hüsnü Mahalli has been arrested as part of an investigation
launched by prosecutor Can Tuncay from İstanbul Chief Public
Prosecutor’s Office Terror and Organized Crime Bureau.
İstanbul 9th Criminal Judgeship of Peace ruled arrest of Mahalli on
charges of “Defaming civil servants because of their services” and
“Defaming the president”.
Mahalli was detained on December 13, 2016.
He had fallen sick in custody
Detained in Organized Crime Control Bureau Directorate on Vatan street,
Mahalli was taken to Cerrahpaşa Medical Faculty Emergency Service when
he fell sick, and referred to court for arrest after discharged from
the hospital.
MS disease and hypertension
After Mahalli was detained, attorney Turan Aydoğan on Halk TV live
broadcast had said that Mahalli’s condition is not suitable for
detention or arrest due to his medical condition.
Aydoğan stated that there are medicine Mahalli need to use for his MS disease and hypertension
Aydoğan: The investigation has been launched following his words on Halk TV
Attorney Aydoğan noted that İstanbul Chief Public Prosecution launched
an investigation and issued detention warrant after Mahalli’s words on
Halk TV that “Terrorists are annihilated in Aleppo. I will explain
tomorrow how this happens”.
About Hüsnü Mahalli
Mahalli is of Syrian Turkmen origin. He is a Middle East and political expert, academic, journalist and writer.
He was born in Syria’s province of Aleppo on May 23, 1949.
He graduated from İstanbul University School of Journalism. He did
Masters in Department of Journalism and doctorate in International
Relations at the same university.
In addition to international TV outlets such as BBC, NBC, he took part
in various media organs such as radio, magazine, newspaper, agency in a
plenty of Arab countries. (BIA, December 16, 2016)
Human Rights Watch accuse la Turquie de museler les médias
Human Rights Watch (HRW) a accusé la Turquie de "réduire au silence"
les médias indépendants pour couper court à toute critique de la purge
menée depuis le coup d'Etat manqué du 15 juillet, dans un rapport
publié jeudi.
"La gouvernement turc a pratiquement réduit au silence les médias
indépendants afin d'empêcher qu'ils enquêtent sur ou critiquent la
répression impitoyable de ceux qu'il perçoit comme ses ennemis", a
affirmé l'ONG de défense des droits de l'Homme.
"Détenir 148 journalistes et collaborateurs de médias, fermer 169
médias et maisons d'édition en vertu de l'état d'urgence, ces actions
montrent bien que la Turquie viole délibérément les principes
fondamentaux des droits humains et de l'Etat de droit, principes au
coeur de la démocratie", a déclaré Hugh Williamson, directeur de la
division Europe et Asie Centrale à HRW.
Dans ce rapport basé sur une soixantaine d'entretiens, l'ONG dénonce
des attaques qui avaient déjà "augmenté en 2014, mais se sont surtout
intensifiées suite à la tentative de coup d'État de juillet", imputé
par le gouvernement à Fethullah Gülen, un prédicateur exilé aux
Etats-Unis, qui dément ces accusations.
Or, selon HRW, la répression ne concerne pas que les médias et
journalistes gulénistes, mais aussi "des médias pro-kurdes et des voix
indépendantes hostiles au gouvernement".
La Turquie accuse ces journalistes de soutien à des groupes qu'elle
considère comme "terroristes" -principalement le Parti des Travailleurs
du Kurdistan (PKK) et l'organisation de Fethullah Gülen.
Le gouvernement turc, qui se défend régulièrement de bafouer la liberté
de la presse, n'a pas réagi dans l'immédiat au dernier rapport de HRW.
"Les professionnels interrogés ont décrit une ambiance de travail
malsaine", explique le document. Mais aussi d'un espace de travail qui
se "réduit" pour les reportages du fait "des sujets pour lesquels "le
gouvernement ne veut pas de couverture médiatique".
Parmi les volets abordés par l'ONG, figurent un système pénal répressif
pour les médias, des menaces et agressions physiques ainsi que des
pressions exercées sur certains médias pour faire renvoyer des
journalistes.
"Autrefois, des journalistes étaient assassinés en Turquie", explique
un journaliste dont les propos sont rapportés par HRW. "Mais c'est le
journalisme que ce gouvernement est en train d'assassiner."
Dans son rapport annuel sur la liberté de la presse publié mardi,
Reporters Sans Frontières annonçait que la Turquie était le premier
pays en matière de journalistes emprisonnés, devant la Chine, l'Iran et
l'Egypte.
Meurtre d'une auteure turque à Istanbul: une suspecte arrêtée
Une femme soupçonnée du meurtre de l'une des plus importantes
écrivaines de livres de développement personnel en Turquie a été
arrêtée vendredi soir, ont indiqué samedi les médias.
Beki Ikala Erikli, 48 ans, a été assassinée jeudi soir dans son
appartement du centre d'Istanbul, par trois coups de feu tirés à bout
portant.
Soupçonnée d'être l'auteure de cette attaque, Sinem Koç, 31 ans, a été
arrêtée, selon les journaux Hürriyet et Sabah. L'arme du crime a été
retrouvée dans sa voiture.
L'hebdomadaire juif d'Istanbul, Salom, explique que Mme Erikli,
particulièrement connue pour son ouvrage "Vivre avec les Anges", était
membre de la petite communauté juive de la ville, mais il n'y a pour
l'instant aucun élément associant son meurtre à des motifs religieux.
Selon les médias, la suspecte a suivi Beki Ikala Erikli jusqu'à
l'appartement qui lui sert de bureau et l'a tuée lorsqu'elle en est
sortie.
Sur les réseaux sociaux, l'auteure se décrivait elle-même comme une
"professeure voulant permettre à tout un chacun de se connecter à ses
voix intérieures, ses intuitions et ses anges".
(AFP, 17 décembre
2016)
Le nombre de journalistes emprisonnés en hausse en 2016, Turquie en tête
Le nombre de journalistes incarcérés ou
détenus dans le monde a augmenté en 2016, une hausse notamment liée à
la situation en Turquie où plus de 100 journalistes et collaborateurs
de médias se trouvent aujourd'hui en prison, déplore RSF dans son bilan
annuel mardi.
"A ce jour, 348 journalistes (y compris pigistes et blogueurs) sont
emprisonnés dans le monde, ce qui représente une augmentation de 6% par
rapport à 2015. Le nombre de journalistes professionnels incarcérés a
même bondi de 22%" et "quadruplé en Turquie à la suite du putsch manqué
de juillet", indique l'ONG dans son rapport.
La part des femmes journalistes emprisonnées a plus que quadruplé cette
année (21 contre 5 en 2015), "ce qui témoigne de la féminisation du
métier mais surtout du désastre que traverse la Turquie, où un tiers
d'entre elles sont détenues", souligne RSF.
"Aux portes de l'Europe, une véritable chasse aux sorcières a jeté en
prison des dizaines de journalistes et fait de la Turquie la plus
grande prison pour la profession. En un an, le régime d'Erdogan a
anéanti tout pluralisme médiatique face à une Union européenne bien
mutique sur la question", dénonce Christophe Deloire, secrétaire
général de RSF, cité dans un communiqué.
Outre la Turquie, la Chine, l'Iran et l'Egypte concentrent à eux
seuls plus des deux tiers des journalistes emprisonnés, indique l'ONG,
qui réclame la création d'un représentant spécial pour la sécurité des
journalistes directement rattaché au secrétaire général des Nations
unies.
Le nombre de journalistes retenus en otage a toutefois baissé cette
année par rapport à 2015 : 52 journalistes, essentiellement des locaux,
sont aujourd'hui otages dans le monde, contre 61 l'an dernier à la même
date, même si RSF rappelle que le nombre d'otages en 2015 était
particulièrement élevé.
Cette année, tous les otages se trouvent au Moyen-Orient, en Syrie, au
Yémen et en Irak. En Syrie et en Irak, le groupe Etat islamique détient
à lui seul 21 journalistes en otage, dénonce RSF.
En 2016, un seul journaliste, le Burundais Jean Bigirimana, est porté
disparu (contre 8 l'an dernier). RSF considère qu'un journaliste est
porté disparu quand il n'y a pas suffisamment d'éléments pour
déterminer s'il a été victime d'un homicide ou d'un enlèvement, et
qu'aucune revendication crédible n'a été diffusée.
Dans un rapport également publié mardi, le Comité pour la protection
des journalistes (CPJ) donne lui le nombre de 259 journalistes
emprisonnés dans le monde, en 2016, dont 81 en Turquie. Ce nombre est
inférieur car le CPJ ne tient compte que des journalistes détenus par
des Etats, RSF recensant également les reporters pris en otage par des
groupes non étatiques.
Chez le CPJ, le top 5 des pays comptant le plus de journalistes en
prison est composé de la Turquie, devant la Chine, l'Egypte, l'Erythrée
et l'Ethiopie. C'est la première fois depuis 2008 que l'Iran quitte les
5 premières places de ce classement.
(AFP, 13 décembre
2016)
Closed Radio, TV Channels Come Together: There is 1 Report
Staff of four TV and seven radio channels closed by Statutory Decrees
have come together and established 1 Haber Var (There is 1 Report)
Platform
Azadi TV, Özgür Gün TV, Jiyan TV, Van TV, Gün Radyo, Özgür Radyo, Radyo
Rengin, Radyo Karacadağ, Radyo Özgür Güneş, Radyo Ses, Radyo Dünya take
place on the platform.
The platform aims to inform public with the motto “Even just 1 report”
via website, internet TV, internet radio and social media.
The broadcastings will be made in Turkish and Kurdish.
Speaking to bianet, Platform member and Gün TV Director Barış
Barıştırır stated that the platform will cover invisible news in an
environment in which crackdown and censorship mechanism operates.
12 Statutory Decrees (KHK) have been issued during State of Emergency that was declared on July 20, 2016.
In total 177 media outlets were closed by three of the 12 KHKs.
Journalists Association of Turkey (TGC) and Journalists Union of Turkey
(TGS) declared that 2,500 newspaper and media workers were left
unemployed due to closures of 121 media organs from Gülen Community and
Kurdish circles since the State of Emergency was declared.
Five news agencies, 28 television and 34 radio channels, 62 newspapers,
19 magazines and 29 publishing houses were closed by the KHKs, which
makes the total number of closed media organizations 177.
11 of the closed ones were reopened by decision of a commission formed by the KHKs. (BIA, Dec 9, 2016)
Balance Sheet of State of Emergency's bans on media
12 Statutory Decrees (KHK) have been issued during State of Emergency that was declared on July 20, 2016.
In total 177 media outlets were closed by three of the 12 KHKs.
Journalists Association of Turkey (TGC) and Journalists Union of Turkey
(TGS) declared that 2,500 newspaper and media workers were left
unemployed due to closures of 121 media organs from Gülen Community and
Kurdish circles since the State of Emergency was declared.
177 media organizations were closed, 11 reopened
Five news agencies, 28 television and 34 radio channels, 62 newspapers,
19 magazines and 29 publishing houses were closed by the KHKs, which
makes the total number of closed media organizations 177.
11 of the closed ones were reopened by decision of a commission formed by the KHKs.
The closed media outlets
The media organs closed by the KHKs are as follows:
Agencies
Cihan Haber Agency, Muhabir Haber Agency, SEM Haber Agency. Dicle Haber Agency, Jin Haber Agency.
TV channels
Barış TV, Bugün TV, Can Erzincan TV, Dünya TV, Hira TV, Irmak TV, Kanal
124, Kanaltürk, MC TV, Mehtap TV, Merkür TV, Samanyolu Haber, Samanyolu
TV, SRT Televizyonu, Tuna Shopping TV, Yumurcak TV, İMC TV, Hayatın
Sesi, Azadi TV, Jiyan TV, Van TV, TV10, Denge TV, Zarok TV, Birlik
Medya TV, Özgür Gün TV, Van Genç TV, Mezopotamya TV.
Radio channels
Aksaray Mavi Radyo, Aktüel Radyo, Berfin FM, Burç FM, Cihan Radyo,
Dünya Radyo, Esra Radyo, Haber Radyo Ege, Herkül FM, Jest FM, Kanaltürk
Radyo, Radyo 59, Radyo Aile Rehberi, Radyo Bamteli, Radyo Cihan, Radyo
Fıkıh, Radyo Küre, Radyo Mehtap, Radyo Nur, Radyo Şimşek, Samanyolu
Haber Radyosu, Umut FM, Yağmur FM, Batman FM, YÖN Radyo (İstanbul),
Özgür Radyo, Radyo Ses (Mersin), Radyo Dünya (Adana), Özgür Güneş
Radyosu (Malatya), Radyo Karacadağ (Urfa), Radyo Rengin, Gün Radyo,
Patnos FM, Doğu Radyo (Van).
Newspapers
Adana Haber Gazetesi (Adana), Adana Medya Gazetesi (Adana), Akdeniz
Türk (Adana), Şuhut’un Sesi Gazetesi (Afyon), Kurtuluş Gazetesi
(Afyon), Lider Gazetesi (Afyon), İşçehisar Durum Gazetesi (Afyon),
Türkeli Gazetesi (Afyon), Antalya Gazetesi (Antalya), Yerel Bakış
Gazetesi (Aydın), Nazar (Aydın), Batman Gazetesi (Batman), Batman
Postası Gazetesi (Batman), Batman Doğuş Gazetesi (Batman), Bingöl Olay
Gazetesi (Bingöl), İrade Gazetesi (Hatay), İskenderun Olay Gazetesi
(Hatay), Ekonomi (İstanbul), Ege’de Son Söz gazetesi (İzmir), Demokrat
Gebze (Kocaeli), Kocaeli Manşet (Kocaeli), Bizim Kocaeli (Kocaeli),
Haber Kütahya Gazetesi (Kütahya), Gediz Gazetesi (Kütahya), Zafer
Gazetesi (Kütahya), Hisar Gazetesi (Kütahya), Turgutlu Havadis Gazetesi
(Manisa), Milas Feza Gazetesi (Muğla), Türkiye’de Yeni Yıldız Gazetesi
(Niğde), Hakikat Gazetesi (Sivas), Urfa Haber Agency Gazetesi (Urfa),
Ajans 11 Gazetesi (Urfa), Yeni Emek (Tekirdağ), Banaz Postası Gazetesi
(Uşak), Son Nokta Gazetesi (Uşak), Merkür Haber Gazetesi (Van), Millet
Gazetesi, Bugün Gazetesi, Meydan Gazetesi, Özgür Düşünce Gazetesi,
Taraf, Yarına Bakış, Yeni Hayat, Zaman Gazetesi, Today’s Zaman, Özgür
Gündem Gazetesi (İstanbul), Azadiya Welat Gazetesi (Diyarbakır),
Yüksekova Haber Gazetesi (Hakkari), Batman Çağdaş Gazetesi (Batman),
Cizre Postası Gazetesi (Şırnak), İdil Haber Gazetesi (Şırnak), Güney
Expres Gazetesi (Şırnak), Prestij Haber Gazetesi (Van), Urfanatik
Gazetesi (Urfa), Kızıltepe’nin Sesi Gazetesi (Mardin), Ekspres Gazetesi
(Adana), Türkiye Manşet Gazetesi (Çorum), Dağyeli Gazetesi (Hatay),
Akis Gazetesi (Kütahya), İpekyolu Gazetesi (Ordu), Son Dakika Gazetesi
(İzmir), Yedigün Gazetesi (Ankara).
Magazines
Akademik Araştırmalar Dergisi, Aksiyon, Asya Pasifik (PASİAD) Dergisi,
Bisiklet Çocuk Dergisi, Diyalog Avrasya Dergisi, Ekolife Dergisi,
Ekoloji Dergisi, Fountain Dergisi, Gonca Dergisi, Gül Yaprağı Dergisi,
Nokta, Sızıntı, Yağmur Dergisi, Yeni Ümit, Zirve Dergisi, Tiroj
Dergisi, Evrensel Kültür Dergisi, Özgürlük Dünyası Dergisi, Haberexen
Dergisi.
Publishing houses and distributors
Altın Burç Yayınları, Burak Basın Yayın Dağıtım, Define Yayınları,
Dolunay Eğitim Yayın Dağıtım, Giresun Basın Yayın Dağıtım, Gonca
Yayınları, Gülyurdu Yayınları, GYV Yayınları, Işık Akademi, Işık Özel
Eğitim Yayınları, Işık Yayınları, İklim Basın Yayın Pazarlama, Kaydırak
Yayınları, Kaynak Yayınları, Kervan Yayınları, Kuşak Yayınları, Muştu
Yayınları, Nil Yayınları, Rehber Yayınları, Sürat Basım Yayın
Reklamcılık ve Eğitim Araçları, Sütun Yayınları, Şahdamar Yayınları,
Ufuk Basın Yayın Haber Ajans Pazarlama, Ufuk Yayınları, Waşanxaneya
Nil, Yay Basın Dağıtım PAZ, Reklamcılık, Yeni Akademi Yayınları, Yitik
Hazine Yayınları, Zambak Basım Yayın Eğitim Turizm.
The reopened ones
Kurtuluş Gazetesi (Afyon), Lider Gazetesi (Afyon), İşçehisar Durum
Gazetesi (Afyon), Bingöl Olay Gazetesi (Bingöl), Ege’de Son Söz
Gazetesi (İzmir), Hakikat Gazetesi (Sivas) , SRT Televizyonu, Umut FM,
Yağmur FM, Yön Radyo and Zarok TV.
(BIA, December 7, 2016)
Un haut responsable du groupe Dogan Holding arrêté
Un dirigeant du puissant conglomérat turc Dogan Holding a été arrêté
jeudi, a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anadolu, les
autorités le soupçonnant de liens avec le cerveau présumé du putsch
avorté en juillet, ce que le groupe dément.
Barbaros Muratoglu, représentant à Ankara de Dogan Holding, l'un des
plus grands groupes de Turquie qui possède notamment des intérêts dans
les médias et l'énergie, a été interpellé et placé en garde à vue jeudi
matin, a précisé Anadolu.
M. Muratoglu est soupçonné d'"appartenir au FETO/PYD", un acronyme créé
par les autorités pour désigner le réseau du prédicateur Fethullah
Gülen.
Ancien allié du président Recep Tayyip Erdogan, M. Gülen est accusé par
le gouvernement d'avoir ourdi la tentative de coup d'Etat du 15
juillet, ce que l'intéressé dément catégoriquement.
Dogan Holding a confirmé dans un communiqué qu'une enquête avait été
ouverte contre son représentant à Ankara, mais a nié tout lien avec la
mouvance guléniste.
"Le groupe Dogan se tient aux côtés de l'Etat et de la nation contre
toutes les formes de terrorisme et toutes les organisations
terroristes", affirme-t-il.
L'interpellation de M. Muratoglu intervient 10 jours après des
accusations lancées par un journal progouvernemental turc l'accusant de
liens avec M. Gülen.
Cette arrestation a fait plonger le cours de l'action de Dogan Holding,
qui s'échangeait à 0,65 livre turque à 14H30 GMT (-7% sur la journée).
Dogan Holding, un des plus puissants groupes turcs, est
particulièrement influent dans les secteurs de la presse (quotidien
Hürriyet, chaîne d'information CNN-Türk, agence de presse Dogan), du
bâtiment et de l'énergie.
Plus de 100.000 personnes ont été arrêtées, limogées ou suspendues dans
le cadre de vastes purges lancées après le putsch avorté, visant
notamment les médias et les journalistes turcs. (AFP, 1 décembre
2016)
Kurdish
Question / Question kurde
Symbole d'ouverture, l'unique école kurde de Diyarbakir a été fermée
Quand elle a ouvert ses portes il y a trois ans, cette école primaire
de Diyarbakir, principale ville à majorité kurde de la Turquie,
symbolisait une certaine ouverture d'Ankara en matière d'éducation en
langue kurde.
En octobre, l'école Farzad Kamangar a été fermée sur ordre du
gouverneur, faisant les frais du raidissement de la politique turque à
l'égard des Kurdes. Quatre autres écoles enseignant en kurde dans
d'autres localités de la région ont subi le même sort.
Depuis le coup d'Etat avorté en juillet, les autorités ont lancé de
vastes purges qui, au-delà de la chasse aux putschistes présumés, ont
frappé de plein fouet les milieux prokurdes, de la politique aux ONG,
en passant par les médias.
L'école Farzad Kamangar, nommée après un poète et militant kurde
exécuté en Iran en 2010, dispensait un enseignement en kurde. Même les
livrets scolaires remis aux parents étaient rédigés dans cette langue.
L'heure était alors à la détente et les autorités, à défaut de permis
officiel, fermaient les yeux sur cet établissement pionnier. Une trêve
était en vigueur entre l'Etat et les insurgés du PKK, et un processus
de négociation était en cours.
Mais la trêve a volé en éclats au bout de deux ans et les combats ont repris de plus belle à l'été 2015.
C'est par le biais d'un ordre placardé à la porte de l'école
qu'enseignants et parents d'élèves ont appris la fermeture de
l'établissement. Motif invoqué: non-respect des lois turques.
C'était à la rentrée et les 238 élèves âgés de 5 à 11 ans se sont retrouvés sans école.
L'enseignement en kurde est, en effet, interdit en Turquie selon la
Constitution qui stipule qu'"aucune langue autre que le turc ne peut
être enseignée aux citoyens turcs en tant que langue maternelle ou
servir à leur dispenser un enseignement en tant que tel dans les
établissements d'éducation et d'enseignement".
- 'Activités illégales' -
Mais les défenseurs de l'école font valoir que l'établissement avait
toujours fonctionné en dehors du cadre de cet article constitutionnel,
et ce, avec la connaissance et l'accord implicite des autorités.
Des sources au bureau du gouverneur de la province de Diyarbakir ont
affirmé à l'AFP que l'école avait été fermée pour "activités illégales".
En effet, quelques jours avant sa fermeture, le 9 octobre, l'école
avait fait l'objet d'une visite d'inspecteurs de l'Education qui ont
dressé un rapport pointant un cursus "contraire aux règlements de
l'Education nationale et à la législation".
Adil Ercan, un des enseignants, a affirmé à l'AFP que les inspecteurs
n'avaient pourtant rien dit de "défavorable ou d'inapproprié" au sujet
de l'école lors de leur visite.
La décision de fermer l'établissement à été notifiée à la direction le
7 octobre, assortie d'une possibilité de se pourvoir en appel sous
quinzaine.
Mais deux jours après, les parents et les enseignants ont été surpris
de découvrir, en arrivant à l'école, l'ordre de fermeture, sous forme
d'un papier cartonné frappé d'un sceau rouge.
"Nous sommes arrivés le matin et c'était fermé. Ils ne nous ont donné aucune explication", raconte M. Ercan.
Résignés, parents et élèves attendent désormais une hypothétique réouverture.
"J'attends mon école. Quand elle rouvrira, j'y retournerai. En
attendant, je resterai à la maison", confie à l'AFP Sarya Alici, âgée
de sept ans.
"Quoi qu'il arrive notre école doit rouvrir", renchérit sa camarade Cihan Koyun.
Outre les écoles, des médias prokurdes ont été fermés après le putsch
avorté de juillet, et des élus, dont des maires et des députés, ont été
arrêtés. Parmi eux figurent les deux chefs du principal parti prokurde
du pays, le HDP.
Ils sont généralement accusés de liens avec le PKK, en conflit avec
l'Etat turc depuis 1984, ou d'en relayer la propagande, selon les
autorités. (AFP, 23 décembre
2016)
Le groupe radical kurde TAK revendique l'attentat ayant tué 14 soldats
Un groupe radical kurde a revendiqué
mardi un attentat à la voiture piégée qui a tué samedi 14 soldats turcs
à Kayseri (centre de la Turquie), selon une agence de presse proche des
séparatistes kurdes.
Les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), un groupe radical proche
du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), affirment avoir mené avec
succès une opération de "représailles" contre les soldats accusés
d'avoir "versé le sang de milliers des nôtres", selon l'agence de
presse Firat.
"Notre camarade Cekdar Xebat, qui a mené cette attaque suicide, est tombé en martyr", ont ajouté les TAK, cités par Firat.
Au moins 14 soldats ont été tués et des dizaines de personnes blessées
lorsqu'une voiture a explosé samedi à proximité d'un bus qui
transportait les militaires en repos depuis leur base vers le
centre-ville, selon le gouvernement turc.
Après cet attentat, les autorités ont lancé de vastes coups de filet
dans les milieux prokurdes, arrêtant des dizaines de responsables du
Parti démocratique des peuples (HDP, principal parti prokurde), dont
des locaux ont par ailleurs été saccagés par des manifestants
nationalistes.
Les TAK avaient déjà revendiqué un double attentat meurtrier le 10
décembre à Istanbul, à proximité du stade de l'équipe de football de
Besiktas, qui a tué 44 personnes, majoritairement des policiers.
Ils avaient revendiqué également deux
attentats à la voiture piégée à Ankara qui ont fait plus de 60 morts en
février et mars.
(AFP, 20 décembre
2016)
Après l'attentat, les locaux du parti prokurde saccagés à Kayseri
Les locaux du principal parti prokurde en Turquie ont été saccagés par
des dizaines de manifestants à Kayseri, dans le centre du pays, peu
après un attentat qui y a fait au moins 13 morts, attribué au Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK).
Les manifestants sont entrés dans l'immeuble où se situent ces locaux,
jetant des papiers dans la rue et retirant le panneau du Parti
démocratique des peuples (HDP) situé à l'entrée, selon des images de
l'agence de presse Dogan.
Un groupe est ensuite monté sur le toit de l'immeuble, y a fait un feu
et a déployé le drapeau rouge aux trois croissants des nationalistes
turcs du MHP.
Le gouvernement avait annoncé un peu plus tôt que le PKK, en
insurrection ouverte contre Ankara, était probablement responsable de
l'attentat de la matinée.
Le HDP, deuxième force de l'opposition et troisième parti de Turquie,
est régulièrement accusé par le gouvernement de soutenir le PKK, classé
"organisation terroriste" par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union
européenne.
Plusieurs de ses députés, dont ses coprésidents, Selahattin Demirtas et
Figen Yüksekdag, sont actuellement emprisonnés pour des liens supposés
avec le groupe armé kurde. Des accusations que le parti dément
formellement.
Le parti a condamné samedi l'attentat de Kayseri, déplorant "le vortex
de violence dans lequel est entraîné progressivement la Turquie".
"Nous avons dépassé depuis longtemps le stade des messages de
condamnation", poursuit le communiqué. "Nous devons nous unir pour la
paix, la démocratie, la justice et la liberté (...) pour empêcher que
se répètent de nouvelles tragédies".
Les médias turcs ont rapporté que les manifestants de Kayseri étaient
des militants des "Loups gris", une formation d'extrême droite turque,
très active dans les années 1980 et 1990.
Certains manifestants s'en sont également pris à un rassemblement du
Parti républicain des Peuples (CHP, sociaux-démocrates) qui avait lieu
en plein air à Kayseri, selon le quotidien Hürriyet.
Kayseri reste l'une des places fortes du MHP en Turquie, même si le
Parti de la Justice et du Développement (AKP) au pouvoir y progresse
ces dernières années.
(AFP, 17 décembre
2016)
L'assassin présumé de trois militantes kurdes à Paris, meurt avant son procès
L'enquête avait conclu à "l'implication" de membres des services
secrets turcs mais un seul assassin présumé devait se retrouver devant
la cour d'assises de Paris. Le procès n'aura pas lieu: Omar Güney,
accusé d'avoir tué trois militantes kurdes à Paris en janvier 2013, est
mort samedi matin dans un hôpital parisien.
Le Turc Omer Güney, ancien agent d'entretien à l'aéroport de Roissy,
atteint d'une grave maladie au cerveau, est décédé samedi matin à l'âge
de 34 ans à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpétrière, a indiqué à
l'AFP une source judiciaire.
Contactée par l'AFP, l'un de ses avocats, Anne-Sophie Laguens, n'a pas souhaité faire de commentaire.
Accusé d'"assassinats en relation avec une entreprise terroriste", il
devait, seul, être jugé devant la cour d'assises spéciales de Paris, du
23 janvier au 10 février (BIEN 10 février), un procès qui n'aura donc
pas lieu, au grand dam des proches des trois militantes kurdes.
Le 9 janvier 2013, Sakine Cansiz, 54 ans, une des fondatrices du PKK
(Parti des travailleurs du Kurdistan, classé "organisation terroriste"
par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne) réputée proche de
son chef historique Abdullah Öcalan, Fidan Dogan, 28 ans, et Leyla
Saylemez, 24 ans, avaient été abattues de plusieurs balles dans la
tête, dans les locaux du Centre d'information du Kurdistan (CIK), dans
le Xe arrondissement de Paris.
Les avocats des familles des victimes ont fait part dans un communiqué
de leur "colère" et de leur "consternation", en se voyant "privées d'un
procès public qu'elles attendaient depuis près de quatre années".
"Une fois de plus, la France n'est toujours pas capable de juger un
crime politique commis sur le territoire français par des services
secrets étrangers", ont dénoncé dans ce communiqué conjoint, les
avocats Sylvie Boitel, Antoine Comte, Virginie Dusen, Jan Fermon et
Jean-Louis Malterre.
Au terme de l'instruction, les enquêteurs avaient pointé
"l'implication" de membres des services secrets turcs, le MIT, dans ce
triple assassinat, sans pouvoir toutefois établir qui étaient les
commanditaires de ces crimes, selon une source proche du dossier.
- Espionnage -
Les investigations n'avaient pas permis d'établir si ces agents avaient
agi "avec l'aval de leur hiérarchie" ou "à l'insu de leur service afin
de le discréditer ou de nuire au processus de paix", entamé à l'époque
entre Ankara et le PKK, a ajouté la source. Les services secrets turcs
ont officiellement démenti en janvier 2014 tout rôle dans les
assassinats.
L'enquête a montré que l'accusé s'était rapproché fin 2011
d'associations kurdes en région parisienne. Décrit par ses proches
comme un Turc ultranationaliste, il avait infiltré cette mouvance "dans
un but de surveillance et d'espionnage" avec pour mission "d'éliminer
des cadres du PKK", d'après la source proche du dossier.
Devant les enquêteurs, Omer Güney a nié les crimes malgré de nombreux
éléments compromettants: la vidéosurveillance l'a filmé entrant dans
l'immeuble du CIK peu avant les crimes, l'ADN d'une des victimes a été
retrouvée sur sa parka et sa sacoche contenait des traces de poudre.
Outre l'implication du MIT, plusieurs pistes ont été évoquées au début
de l'enquête: un différend personnel, un règlement de comptes interne
au sein du PKK ou un crime commis par les "Loups gris", groupe
d'extrême droite turc. Toutes ont été abandonnées.
(AFP, 17 décembre
2016)
Final Resolution of the 13th Annual Conference on the Kurds
The Kurds believe that their problems can be resolved within the
borders of Turkey through dialogue and democratic methods. They wish
their national identity to be recognised in the constitution, and to
benefit from cultural and political rights safeguarded by international
conventions. They also desire a political status through which to
attain self-government, as realised in many democratic countries.
Failing to accommodate their demands, the Turkish state has not yet
abandoned its 93-year-old policy of denial and violence, proving unable
to change its mentality.
• The conference calls upon Turkey to give up the
denial and violence policy and to give the Kurds and all the other
ethnical and religious groups a cognitional guarantee.
EUROPEAN BLACKLIST
After the Kurdish Leader Mr Abdullah Öcalan was abducted and handed
over to Turkey on 15 February 1999, guerrilla units withdrew to South
Kurdistan (Northern Iraq) where they remained for 5 years. Even though
they did not fire a single bullet, the Turkish state failed to take
advantage of this historic opportunity. While the EU and the US should
have been encouraging Turkey to seek a peaceful solution, yet they, at
the beginning of 2002, blacklisted the PKK. This encouraged Turkey to
return once again to its belligerent approach vis-à-vis the Kurdish
question. The Kurds saw this unfortunate decision as a historic
injustice that did not help find a peaceful and political solution to
their problem.
The Brussels Court’s (41st Kamer [Correctional Raadkamer] on 3 November
2016) recent verdict to the effect that the war in Turkey “… is an
armed conflict in the sense of the international humanitarian law”
according to the Geneva conventions and Rome Statute
Therefore:
• The PKK should be accepted as a party to the conflict. This reflects the reality about the PKK and
• The PKK should be removed from the “list of
terrorist organisations”. This would make a great contribution to
peace, opening the way for a political settlement.
PEACE PROCESS
Mr Abdullah Öcalan, who has been jailed for nearly 18 years but
accepted by the state as the “main negotiator”, made a proposal that
was agreed by the AKP government. Talks were carried on from 2013 until
5 April 2015, resulting in a road map consisting of 10 articles. Its
aim was a breakthrough for a democratic republic in Turkey. Even though
PKK administrators began preparing for this, on 5 April 2015 Erdogan
derailed the process. Therefore, the EUTCC conference:
• Calls for the support of the “Freedom for Öcalan
Campaign” launched by the major British trade unions the GMB and UNITE
in April 2016, who called for the release of Mr Öcalan as an essential
element for a peace process to be successful.
• Calls for restarting the peace process, giving Mr
Öcalan be freedom and to have all the freedom to create his
negotiations’ team and free contact to his movement.
MR ABDULLAH ÖCALAN UNDER CONSTANT THREAT
Our conference received the information that AKP-MHP circles are
discussing the elimination of Mr Abdullah Öcalan. In fact, those
discussing this are asking different parties what the results of this
action could be. Commentators have also said that the reintroduction of
capital punishment being brought onto the agenda to shape public
opinion is also within this framework. We do not know how true these
claims are. However, we are receiving information that this is being
done to prepare the groundwork for Mr Öcalan’s elimination. Any attack
on Mr Öcalan will not affect only Kurds and Turkey but will also have
an impact on whole world.
• For this reason and urgency, we are calling for
immediate sensitivity to this threat of live from primarily the Kurdish
people, the EU, relevant international organisations and public opinion
to prevent this dangerous situation.
PATTERNS OF REPRESSION AND DESTRUCTION
Failing to achieve its plans in Kurdistan, the AKP government has
turned the ‘state of emergency’ into an excellent opportunity to
increase attacks on the Kurds. In sharp violation of the rules of war,
the government has demolished the Kurdish towns of Cizre, Sur,
Nusaybin, Idil, Gever, Silvan and Sirnak, during which process they
massacred hundreds of people, forcing 1.5 million to migrate. In
addition, in Cizre they burnt 103 civilians alive. In addition, the
increased attacks on Kurdish legal politics and political
representatives. Among those they arrested are HDP co-chairs Selahattin
Demirtas and Figen Yuksekdag, DBP co-chair Sebahat Tuncel, KJA
spokesperson Ayla Akat Ata, and Amed Municipality co-chairs Gulten
Kisanak and Firat Anli. Also, many more municipality and council
co-chairs, Central Executive Board and Party Council and party members
have been arrested. Therefore, the EUTCC conference:
• Calls for the immediate release of all political prisoners including the HDP co-chairs.
• Calls upon the state to withdraw all trustees and release the co-mayors and other deputies
PURGING THE KURDS AND THE OPPOSITION
After the coup attempt, Erdogan declared a state of emergency and
purged all alleged and real opposition, turning Turkey into a vast
prison. As the EP (RC8-1276/2016) noted, “[…] whereas these measures
are disproportionate and in breach of basic rights and freedoms
protected by the Turkish Constitution, of democratic values upon which
the EU is founded and of the ICCPR; whereas the authorities have
arrested 10 HDP deputies and some 150 journalists (the largest number
worldwide); whereas 2,386 judges and prosecutors and 40,000 others are
detained; whereas 129,000 public employees either remain suspended
(66,000) or dismissed (63,000), most of whom had no charges brought
against them (p. 02)”. Furthermore, 7 newspapers, 1 magazine, 1 radio
station, and 375 associations have been closed down. In addition, 34
Kurdish mayors have been arrested while 57 municipalities in Kurdish
areas have been replaced by the government’s appointed trustees.
Turkey’s chief goal behind this wholesale purge is to ensure that the
HDP will not pass the election threshold in the upcoming election.
Therefore, the EUTCC conference:
• Calls upon Turkey to cease all the attacks on
Kurds, the opposition, journalists, students and trade unionists, and
to remove the prohibitions on the NGO, newspapers, radio stations,
magazines’ and TV stations.
EU AND THEIR VALUES
The fact that human rights and fundamental freedoms are the very heart
of the EU is expressed in The Universal Declaration of Human Rights.
Especially in the preamble the values of peace, human dignity and
fundamental freedoms are mentioned as crucial values of the UN and EU.
The simple reality is that Turkey is publicly and unashamedly violating
all of this. There is no peace as terrorism and even war is imposed on
the Kurds. Freedom of press, expression or religion are violated as
mentioned by UN Special Rapporteur, United Nations High Commissioner
for Human Rights, Amnesty International, and Human Rights Watch.
We call on the European Union, the Council of Europe and the United Nations:
• To support democratic forces and new democratic society models for peace in the Middle East;
• to acknowledge the Democratic Self-Administration of Rojava;
• to acknowledge and support the North Syria Federation;
• to start an urgent Humanitarian Aid for the from IS
liberated region in close cooperation with the local administration in
Rojava;
• to take prompt action to halt the ongoing political coup taking place in their member state, Turkey;
• to follow up their statements of concern about developments in Turkey with decisive and effective measures.
We call on the European Union and the European governments:
To freeze its accession process with Turkey until President Erdogan
begins to reverse his attacks on democracy, clamping down on civil and
political rights, the shutting down of political organisations and the
arrests of hundreds of thousands of people;
• To make it absolutely clear to Erdogan that his
suspension of democracy and repression of democratic political
opposition must cease immediately;
• to call for the release of all elected politicians,
MPs and mayors of the HDP and other parties, who have been detained in
the present clampdown, and to reinstate them to the posts to which they
were legitimately elected;
• to signal its opposition by withdrawing embassy
staff from Turkey to demonstrate clearly that the present authoritarian
politics of Erdogan are totally unacceptable;
• to take all the necessary measures to ensure that full democracy and civil rights are restored in Turkey;
• to make it clear to Turkey’s political leaders that
their current course poses a great danger to their own country by
making it a pariah state, weakening its longstanding alliances and
eroding its economic prosperity;
• to condemn strongly the discussion and the
intention by the Turkish government on the relaunch of the death
penalty;
• to send emergency delegations to visit the imprisoned MPs and mayors of the HDP. (The European Parliament 8 December, 2016)
Urgency raised at GUE/NGL conference on Turkey and Kurdish situation
Held in conjunction with the EU Turkey Civic Commission (EUTCC),
GUE/NGL is hosting the 13th International Conference on ‘The European
Union, Turkey, The Middle East and The Kurds’ over two days at the
European Parliament.
Speaking at the conference, GUE/NGL President Gabi Zimmer has expressed
her gratitude and deep respect to all the activists for their
commitment in the ongoing struggle for democracy and human rights.
“Human rights are indivisible and apply to all people - irrespective of
whether they belong to a majority group in a country or to a different
culture.”
“President Erdoğan has transformed Turkish democracy into a dictatorship and is waging war against his own people."
“We have long reached a point where we must do more than express dismay
and indignation. But with the EU-Turkey deal on refugees, the EU has
become Erdoğan’s henchman and lackey,” she said.
Zimmer added that GUE/NGL has called for a review of the EU-Turkey
statement, plus the freezing of accession negotiations until the rule
of law has been restored and for sanctions to be considered against the
Turkish authorities, saying:
“We bear a political responsibility. With today's conference, we want
to send, once again, a clear signal that EU is committed to taking
proper action against the situation in Turkey,” the German MEP
concluded.
Takis Hadjigeorgiou MEP, Vice-Chair of the European Parliament’s
delegation to Turkey, also stressed the importance of having this
conference:
“Our group has organised this international conference during these exceptional and challenging times.”
“It is critical for us here in Brussels and the European Parliament to
raise awareness with the ongoing developments regarding the Kurdish
situation and the repression against the Kurds and Turkish society in
general.”
“It is unacceptable that hundreds of Kurds have been jailed -
especially the leaders of the HDP. It’s time for the EU to stand up to
this situation. It is time for the EU to take measures and apply
pressure upon Ankara to change its policies both internally and
externally. The current situation in Aleppo and the grave risk of the
city becoming a graveyard of humanity are all interrelated as well,”
said Hadjigeorgiou.
French MEP Marie-Christine Vergiat is, however, in reflective mood at the conference:
“This annual conference has added importance this year given the situation in the Middle East and Turkey.
“Kurdish views and the analysis of their situation are very important,
as demonstrated by the testimony of Salih Muslim (Co-President of
Democratic Union Party, Rojava-Syria) at the conference.”
“Our only regret is that Selahattin Demirtaş and Figen Yüksekdağ are
both currently in prison in Turkey and cannot be with us,” lamented
Vergiat. (GUE/NGL, December 7, 2016)
Salih Muslim: Kurds are also fighting for the peoples of the region
In the last section of the EP Kurdish Conference that started in
Brussels, Belgium yesterday PYD Co-chair Salih Muslim spoke in the
“Alternative Methods of Democracy for the Middle East” session. Muslim
answered questions from American writer Carne Ross and experienced
British journalist Jonathan Steele in a special section of the
conference. In the hour-long interview, Salih Muslim spoke on the
Middle East, Syria, Rojava and their own demands.
PYD Co-chair Salih Muslim mentioned the struggle of the Kurds in the
Middle East and continued his speech: “The Kurdish people are fighting
today for all the peoples of the region. These are humanitarian values.
Today these values are under a great attack. Kurds are trying to
protect these values, and for that they display great heroism. Our
people were divided by the Sykes-Picot treaty a century ago, but today
they have voided this treaty.”
Muslim underlined that they see the system they are trying to establish
in Rojava as a model for the whole region and said: “The nation-state
mentality needs to change. We need a revolution against the sexist
mentality. This is what want to do in the region today.”
Salih Muslim also mentioned the Turkish army’s attacks on Rojava and
Syria and said: “The ideology we are facing attacks all the gains of
the Kurds. They think ‘the best Kurd is the dead Kurd’. ISIS and the
jihadist groups didn’t just fall from the sky. Turkey and similar
countries unleashed them upon the region. The relationship between
Turkey and ISIS continues still. If they can, they will destroy all the
gains in Rojava. They will even attack the gains in Southern Kurdistan.”
PYD Co-chair also mentioned their relationship with the US and said:
“The US tried to use the Kurds. But what happened was, they discovered
them when the Kurds stopped ISIS. They understood the system the Kurds
implemented. Now the whole world knows us. But there is this question:
How will the US accept the Kurds that they didn’t accept before? We
want to develop our relationship further. Before they refused us, but
now they meet with us directly. It’s not like before when they asked of
us to the Turks and the Saudi Arabs. Of course there are still those
who don’t meet with us because they refrain from Turkey.
Muslim criticized the UN meetings and emphasized that they need to be
invited. When asked about their alleged relationship with the Assad
regime, Muslim said: “We only defended ourselves, and built our own
path. We ensured the safety of our people and we acted together with
the international coalition against ISIS.”
Muslim also mentioned the Raqqa operation: “Everybody thinks we
launched the Raqqa operation on the US’ demand. That is wrong. Raqqa is
at a strategic location. It is very close to Kobanê. So we launched
this operation for the security of Rojava. We can’t let ISIS use Raqqa.
Raqqa needs to be cleared of ISIS.”
PYD Co-chair Salih Muslim underlined that they are trying to establish
the social and the economic system despite the ongoing embargo in
Rojava. (ANF, December 8, 2016)
HDP Delegation Not Permitted to Meet Demirtaş, Zeydan
Peoples’ Democratic Party (HDP) Law Commission Chair and Adana MP Meral
Danış Beştaş, Muş MP Burcu Çelik Özkan have gone to Edirne to visit HDP
Co-Chair Selahattin Demirtaş and Hakkari MP Abdullah Zeydan, who are
imprisoned in Edirne F Type Prison.
However, the delegation having permission from Edirne Chief Public
Prosecutor’s Office wasn’t allowed to meet Demirtaş and Zeydan for not
having permission from the Ministry of Justice.
The delegation held a press meeting in front of HDP Edirne Provincial Organization building.
Speaking at the meeting, Beştaş told of her meeting with Edirne Chief
Public Prosecutor’s Office as to her criminal complaint they filed to
the Supreme Board of Judges and Prosecutors (HSYK) about prison
conditions and the treatments to which Demirtaş has been subjected.
Adding that they also met with the prison warden, Beştaş noted that
their meeting with Demirtaş and Zeydan was prevented by the call of the
Ministry of Justice.
“Our deputies are being tortured”
“Not only Demirtaş and Zeydan but also our other deputies and Co-Chair
Figen Yüksekdağ, İdris Baluken are held in one-person cells.
“This is not a decision of prison wardens. This is a central decision
like their arrest following being detained on November a by a coup.
“The deputies are being tortured by being held in one-person cells”. (BIA, December 7, 2016)
Minorités
/ Minorities
Répression contre les Yézidis: AKP ferme un camp de réfugiés
Les réfugiés yézidis vont être emmenés de force dans les camps de la
Direction turque de Gestion des Catastrophes et Situations d’Urgence
(AFAD), peuplés principalement de réfugiés syriens arabes sunnites, ce
qui est un sujet d’inquiétude quand on connait l’histoire des Yézidis
et l’insécurité qui règne dans ces camps (un exemple : "Turquie : des
enfants syriens violés dans un camp de réfugiés"), sans compter la
présence des djihadistes syriens avec la complicité de l’administration
turque. C’est la décision des fonctionnaires de l’administration
gouvernementale, à la solde d’Erdoğan, nommés en remplacement de Gültan
Kışanak et Firat Anli, co-maires de la ville métropolitaine de
Diyarbakir, dont nous avons déjà relaté l’arrestation et la mise en
détention en compagnie de nombreuses personnalités (certaines, comme
Ayla Akat Ata et Selahattin Demirtaş, ont été reçues par la mairie de
Rennes).
Le camp de Fidanlik avait été ouvert par la ville métropolitaine de
Diyarbakir et la mairie d’arrondissement de Yenişehir. Plus de 8 000
personnes (en majorité des femmes et des enfants) ont été accueillis
dans ce camp et à ce jour, près de 1 600 Yézidis y vivent encore. Par
deux fois, le Conseil municipal de Rennes, en 2014 et 2015, a voté une
subvention de 30 000 euros "pour appuyer financièrement la ville de
Diyarbakir dans le soutien qu’elle apporte aux réfugiés en provenance
de la région de Sinjar". La venue à Rennes de Gültan Kışanak, en
décembre 2015, avait été l’occasion de resserrer les liens d’amitié et
de coopération entre les deux villes.
L’histoire des Yézidis
Les Yézidis, que les islamistes appellent "adorateurs du diable", ont
toujours été persécutés en raison de la spécificité de leur foi, bien
que le yézidisme soit une religion monothéiste reconnaissant
l’existence de Jésus et Mahomet.
Rappelons ici que ces populations civiles auraient été exterminées lors
de la prise de Sinjar (Kurdistan d’Irak) par les djihadistes de l’Etat
islamique si les forces combattantes kurdes, les YPG? venus de Syrie et
les HPG? (PKK?) venus de Turquie, n’étaient pas parvenues à ouvrir un
corridor et les exfiltrer, avec le soutien de l’aviation américaine.
L’attaque perpétuée par l’EI? en août 2014 constitue l’apogée d’une
longue période de tension entre Arabes sunnites et Yézidis : en 24
heures, d’après l’ONU, c’est près de 200 000 personnes qui auraient été
jetées sur les routes de l’exode. Le rapport de l’ONU estime à 3 200 le
nombre de femmes et de jeunes filles toujours prisonnières des mains de
l’EI, à plus de 450 000 le nombre de déplacés et à plusieurs milliers
le nombre de morts, des suites de l’attaque ou de l’exode. C’est dire
si cette population, par ailleurs particulièrement attachante, est
traumatisée.
Les Amitiés kurdes de Bretagne (AKB) en témoignent avec des expositions
photographiques, des conférences, une vidéo en cours de montage et un
extrait du film « Kurdistan, Rêve de Printemps », le film de Mikael
Baudu, qui a suivi la délégation des AKB au Kurdistan en avril 2015.
La misère n’est pas un voyage, c’est une errance
Les AKB ont rencontré ces "centaines d’êtres humains que l’on appelle
un peuple, qu’on appelle Yézidis, qu’on appelle survivants, réfugiés,
migrants mais que l’on n’appelle jamais par leurs prénoms". Notre
délégation a visité le camp de Fidanlik à plusieurs reprises en 2014 et
2015 et a concrètement arrêté en janvier et mars 2016, avec les
responsables du camp et la mairie métropolitaine de Diyarbakir, les
modalités d’activités culturelles en direction des enfants sous la
forme d’ateliers artistiques (photos, théâtre, peinture, vidéo) qui se
sont déroulés en juin et juillet dernier, animés par des professionnels
intervenant bénévolement, avec le soutien financier des adhérents de
l’association, de la Ville de Rennes, du Conseil départemental
d’Ille-et-Vilaine et du Comité de Sainte-Geneviève-des-Bois du Secours
populaire français.
Une restitution officielle des travaux réalisés a donné lieu à une fête
le 22 octobre à Diyarbakir, à la grande joie des enfants, avant que la
délégation ne prolonge sa mission en direction de Sinjar, pour
rencontrer les survivants du drame de 2014. Certains avaient trouvé à
Diyarbakir des raisons d’espérer à une vie meilleure. Les voici de
nouveau condamnés à l’errance, à moins d’être conduits dans un camp de
l’AFAD où ils ne veulent pas aller. Stop Erdoğan. (Amitiés kurdes de Bretagne, André Métayer, 29 décembre 2016)
Critiques de Garo Paylan sur l'utilisation du mot "gavur"
Le 6 décembre, Garo Paylan, député du HDP,
a interpellé Numan Kurtulmus, vice 1er ministre, suite à l'utilisation
par ce dernier du mot "gavur" pour désigner les opposants au regime de
M Erdogan:
1) Si on se refere a la définition du mot gavur : infidèle, non
musulman, ce terme est très péjoratif dans le langage populaire turc.
Appartenant à la communauté chrétienne, je me sens concerné par cette
insulte contre le peuple non musulman.
2) je vous demande si ce discours n'incite pas à la haine raciale,
religieuse, à des menaces et à l'humiliation des non musulmans en
Turquie.
3) considérant que ce genre de discours conduit à la haine, je vous
demande si ces propos ne constituent une infraction penale d'incitation
à des crimes de haine.
Le 8 décembre 2016, Garo Paylan, à la
tribune de l'Assemblée Nationale turque, a dénoncé la passivité coupable
du pouvoir face au Groupe ERGENEKON :
"Hrant Dink a été assassiné, le
prêtre Santiro a été assassiné, le Conseil d'Etat a été attaqué, les
editions Zirve de Malatya ont été fermées. Nous vous avons prévenu
d'aller enquêter. C'étaient les prémices du coup d'Etat. Dans
l'assassinat de Hrant Dink, nous avons nommés 34 suspects qui étaient
membres d'Ergenekon, tous des bureaucrates que vous avez fait entrer
dans votre gouvernement comme ministres ou deputés, Ils étaient tous
les acteurs (commanditaires) de ce crime". (CDCA ANC, 8 décembre 2016)
Conférence de presse sur la récupération de l'église apostolique de Sis
Les Arméniens ont déposé mercredi une plainte devant la Cour européenne
des droits de l’homme pour récupérer la propriété du siège historique
de leur église apostolique de Sis (Kozan) en Turquie et le droit d’y
exercer leur culte.
“Un moment historique”, a fait savoir du Liban leur catholicos, Aram
Ier. “Pour la première fois, nous intentons une action légale contre la
Turquie.”
La “propriété” consiste en un monastère, la cathédrale Sainte Sophie et
la résidence dont il ne reste aujourd’hui plus que des ruines, dont
deux murs de soubassement auprès duquel une plaine de jeux a été
installée par la municipalité de Kozan. Mais ce lieu est symbolique. Il
fut le QG de l’Eglise arménienne sous l’Empire ottoman, pendant plus de
sept siècles. Sis fut aussi la capitale de l’ancien royaume arménien de
Cilicie pendant deux siècles.
En septembre 1915, en plein génocide arménien, les religieux avaient eu
dix jours pour évacuer les lieux. Ils n’emportèrent que quelques objets
et finirent par s’établir sur les hauteurs de Beyrouth, à Antélias, où
ils ont construit une nouvelle cathédrale.
Nouvelle stratégie
La diaspora arménienne avait dans un premier temps escompté sur la
bonne volonté du Premier ministre turc de l’époque, Recep Tayyip
Erdogan, pour obtenir cette restitution.
Mais deux lettres adressées par Aram Ier à M. Erdogan sont restées sans
réponse. En 2011, le catholicosat de la Grande Maison de Cilicie avait
porté l’affaire devant la Cour constitutionnelle de Turquie. Il a été
débouté cette année sous le prétexte que l’église arménienne n’avait
pas fait enregistrer ses biens lors d’une loi passée en 1936. D’où
l’idée de saisir la Cour européenne. Un dossier de 900 pages a été
transmis mercredi à Strasbourg.
“On n’en serait pas là si le gouvernement turc avait répondu aux deux
lettres de Sa Sainteté Aram. Si cela avait été moi, j’aurais restitué
immédiatement ce monastère car notre dossier est solide”, a déclaré
lors d’une conférence de presse à Bruxelles l’avocat irano canadien
Payam Akhavan. L’avocat estime qu’une décision positive de la Cour
européenne pourrait ouvrir la voie à d’autres restitutions, ce que
craint évidemment Ankara plus de cent ans après le génocide. (La Libre Belgique, Christophe Lamfalussy, 8 décembre 2016)
Politique
intérieure/Interior Politics
Anti-democratic Constitution Draft Passed in Parliament
The Constitutional Commission of the Grand National Assembly of Turkey (TBMM) has passed the constitutional amendment draft.
The Justice and Development Party (AKP) had submitted the
constitutional amendment draft with 316 signatures on December 10, 2016.
The Commission had initiated the negotiations on December 20 and the following nine days had passed amid quarrel and brawl.
The draft, which initially consisted of 21 articles when submitted to the commission, was reduced to 18 articles with motions.
Deadline for statement from opposition is January 2
The President of the Constitutional Commission Mustafa Şentop has set
the deadline for the opposition to submit their dissenting opinion as
Monday, January 2, 2017, 4 p.m.
330 votes needed for approval
In order to hold a referendum on the amendment draft, the draft first
needs to be passed by the TBMM Constitutional Commission and
consequently be approved by 330 votes in the General Assembly of the
Parliament.
What does the draft suggest?
The number of the deputies will be raised from 550 to 600.
The age limit for deputies will be pulled down to 18 from 25.
The elections will be held in every five years. The Presidential Election will be made on the same day.
The President of the State
The regulation which required that the president was obliged to end
her/his relation with her/his political party has been lifted.
The President also obtains executive power.
There will be no ministerial cabinet
The President will appoint and discharge the vice presidents and the ministers.
The authority to issue statutory decrees
The President will be able to issue presidential statutory decrees
regarding issues which are covered by her/his executive powers. The
fundamental rights and freedoms, as well as political rights and
liberties will be left out of the scope of the regulation through
statutory decrees.
The supervisory power of the Parliament
Judiciary body’s power to supervise the executive power and to grant
the cabinet the authority to issue statutory decrees have been lifted.
The election of the President
The President will be elected for a period of five years. A person cannot be elected President more than twice.
The power to declare State of Emergency
The President will obtain the authority to declare State of Emergency.
The State of Emergency will not be in effect for more than six months.
The State of Emergency will be published in the Official Gazette on the
same day, on which it was declared and will be submitted to the Grand
National Assembly for approval.
Investigation into the President
Claiming that she/he has committed a crime, launching an investigation
into the President can be requested with a motion issued by a simple
majority of votes in the Parliament.
The regulations in the judiciary
There will be no martial courts accept disciplinary courts. Only in
state of war, establishing martial courts will be allowed which will
cover crimes committed by military personnel regarding their service.
The structure of Supreme Board of Judges and Prosecutors
The name of the Supreme Board of Judges and Prosecutors will be changed
as the Board of Judges and Prosecutors. The board will have 13 members.
The Constitutional Court
The number of members of the Constitutional Court will be reduced to 15
from 17. The Constitutional Court will have the power to revoke a law
or a statutory decree issued by the President entirely or partly but
will not have the authority to pass a judgement which would lead to
implementing a new a regulation.
(BIA, Décember 30, 2016)
2016, année de dérive autoritaire pour Erdogan
On connaissait depuis plusieurs années la volonté du président turc
Recep Tayyip Erdogan de doter la fonction présidentielle de pouvoirs
accrus à travers une modification de la Constitution. On connaissait
aussi sa position rétrograde sur les femmes, la répression des Kurdes,
de la presse libre et de tous ceux qui s’opposaient, d’une manière ou
d’une autre, au régime islamo-conservateur. En 2016, les dérives
autoritaires du président Erdogan ont pris de l’ampleur.
C’est le putsch manqué du mois de juillet dernier qui a permis aux
autorités turques, sous la houlette du président Erdogan, de se livrer
à une véritable purge dans l’administration et contre la presse
d’opposition.
La plupart des militaires qui ont participé au coup d’Etat manqué
étaient déjà sur les listes du gouvernement, qui voulait lancer une
vaste épuration au sein de l’armée. Après le putsch, l’épuration a visé
toute la société turque.
Près de 150 000 personnes ont été limogées dans l’armée, la police et
dans la fonction publique. Près de 50 000 personnes ont été placées en
détention, en attente d’être jugées pour leur rôle présumé dans le
putsch manqué.
La presse également visée
La presse turque d’opposition a également subi les foudres du régime de
Recep Tayyip Erdogan. Pas moins de 100 professionnels des médias sont
incarcérés en Turquie, dont au moins une quarantaine le sont pour leur
activité journalistique. Plus de 150 médias ont été fermés.
Pendant ce temps, la répression s’est amplifiée contre les Kurdes, avec
l’arrestation des maires dans une cinquantaine de villes du sud-est du
pays, l’arrestation de nombreux dirigeants du parti pro-kurde HDP, y
compris des parlementaires, ainsi que la fermeture de nombreuses écoles
enseignant en langue kurde. (RFI, 24 décembre 2016)
Le déplacement d'une statue d'Atatürk provoque une polémique
L'évacuation d'une statue du père de la Turquie moderne, Mustafa Kemal
Atatürk, de la place principale de Rize (nord-est), fief du président
islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, a suscité une vive polémique
dans le pays.
La statue monumentale d'Atatürk a été transférée jeudi de la place
centrale de cette ville côtière de la mer Noire vers le parvis du
gouvernorat de Rize, plus en retrait.
M. Erdogan tire ses racines familiales de Rize et y jouit d'une forte popularité.
Le président turc est régulièrement accusé par des opposants de vouloir
islamiser la société turque et de démanteler l'héritage de la
République laïque, fondée précisément par Atatürk.
Le déplacement de la statue, vu par certains comme une sorte de mise à
l'écart, a fait bondir par exemple Omer Toprak, le dirigeant de
l'Association de la pensée kémaliste (ADD): "Ils essaient d'effacer
Atatürk de la mémoire de Rize", a-t-il tonné, cité par le journal
Hürriyet.
Avec un élu local du parti fondé par Atatürk, le CHP
(sociaux-démocrates, opposition), il a organisé une manifestation
contre le retrait de la statue.
"Avant, ils voulaient enlever cette statue pour la remplacer par (celle
d')un verre à thé", a déploré le militant, en référence à une idée
proposée par la municipalité l'année dernière, finalement abandonnée
après une levée de boucliers.
A la place, les autorités locales ont décidé d'y installer un mémorial
pour les victimes de la tentative de coup d'Etat du 15 juillet visant à
renverser M. Erdogan, imputé par Ankara au prédicateur islamiste
Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis.
"Aujourd'hui est un jour noir pour Rize", a ajouté M. Toprak. Une
expression largement reprise sur les réseaux sociaux pour dénoncer ce
projet.
M. Toprak a prévenu que les manifestants remettraient eux-mêmes la
statue à sa place si la municipalité ne renonçait pas à son projet.
Le maire AKP (islamo-conservateur, au pouvoir) de Rize, Resat Kasap, a
rejeté vendredi ces accusations, expliquant que la statue avait été
placée devant le bureau du gouverneur parce que c'est là que se
dérouleraient désormais les cérémonies officielles.
"Nous sommes profondément peinés par les efforts déployés par certains
(...) qui cherchent des raisons cachées derrière ces travaux", a-t-il
déploré vendredi dans un communiqué de presse. (AFP, 23 décembre
2016)
La campagne contre le principal parti prokurde se poursuit
La Turquie a arrêté deux députées du principal parti prokurde dans un
vaste coup de filet visant ses membres après l'attentat meurtrier
d'Istanbul, qui suscite des interrogations sur l'efficacité de la
stratégie turque de lutte contre les séparatistes.
Caglar Demirel et Besime Konca ont été arrêtées lundi soir par la
police d'Ankara en lien avec "une enquête antiterroriste en cours dans
les provinces de Diyarbakir et Batman" dans le sud-est à majorité kurde
du pays, selon l'agence progouvernementale Anadolu.
Mme Demirel préside le groupe parlementaire du HDP, deuxième formation de l'opposition.
Ces arrestations sont survenues après un attentat qui a fait 44 morts,
pour la plupart des policiers, samedi soir devant un stade de football
à Istanbul et qui a été revendiqué par un groupe radical kurde, les
Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), proche du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK).
Au lendemain de cet attentat, la police a lancé une vague
d'arrestations de personnes soupçonnées de liens avec ou de diffuser la
propagande du PKK, classé comme organisation terroriste par la Turquie,
les Etats-Unis et l'Union européenne.
Le ministère de l'Intérieur a annoncé mardi que pas moins de 568 personnes ont ainsi été arrêtées depuis lundi.
"C'est la continuité d'une stratégie qui se poursuit à toute allure
depuis juillet", explique Natalie Martin, spécialiste de la Turquie à
la Nottingham Trent University en faisant allusion aux purges lancées
par le pouvoir après le putsch raté contre le président Recep Tayyip
Erdogan.
Cette campagne visant les membres du HDP a pour but "de faire taire l'opposition", ajoute-elle.
Besime Konca a été placée sous contrôle judiciaire, avant d'être à
nouveau arrêtée dans la soirée alors qu'elle assistait à l'audience
devant un tribunal de la seconde députée, à Diyarbakir, selon l'agence
de presse Dogan.
Caglar Demirel, elle, a été inculpée mardi soir "d'appartenance à une
organisation terroriste armée", d'avoir "produit de la propagande pour
une organisation terroriste" et d'avoir pris part à des rassemblements
illégaux, selon Anadolu. Elle risque 23 ans de prison.
Début novembre, les coprésidents du parti pro-kurde, Selahattin
Demirtas et Figen Yüksekdag, ainsi qu'une dizaine des députés de la
formation avaient été arrêtés et placés en détention préventive dans le
cadre d'une enquête "antiterroriste" liée au PKK.
M. Erdogan considère que le HDP est étroitement lié au PKK et qualifie régulièrement ses membres de "terroristes".
- 'C'est la démocratie qui perd' -
Le coprésident du HDP à Diyarbakir, Cabbar Leygara, a affirmé lors
d'une conférence de presse mardi que les Kurdes "veulent faire de la
politique dans une démocratie en paix".
"A chaque député du HDP qui est arrêté, c'est la démocratie qui perd, c'est la Turquie qui perd", a-t-il ajouté.
Dans un récent rapport sur la Turquie, le groupe de réflexion Soufan
basé aux Etats-Unis a estimé que la politique turque qui consiste à
combattre à tout prix les milices kurdes émanant du PKK dans le sud-est
du pays et, depuis août, dans le nord de la Syrie, pourrait être
contreproductive.
"Affaiblir les Kurdes, qui sont l'ennemi le plus efficace de l'Etat
islamique en Syrie a comme effet paradoxal de renforcer l'Etat
islamique", a affirmé le thinktank.
"Au moment où la Turquie essaye de contrebalancer les menaces posées
par le PKK et par l'Etat islamique, elle se trouve de plus en plus
comme une cible prioritaire pour les deux", a-t-il ajouté.
Dans une tribune publiée mardi par le journal Hürriyet Daily News,
l'éditorialiste Taha Akyol a estimé que la Turquie devrait améliorer
son image en Occident pour gagner sa sympathie dans sa lutte contre le
PKK.
"Pour faire accepter aux leaders d'opinion, aux universitaires, aux
civils et aux responsables gouvernementaux en Occident la réalité que
le PKK est un réseaux terroriste, nous devons renforcer l'image de la
Turquie en tant qu'Etat démocratique où règne l'Etat de droit", a-t-il
écrit.
Le conflit avec les séparatistes kurdes en Turquie a repris l'été
dernier après deux ans et demi de trêve. Il a fait plus de 40.000 morts
depuis le début de la rébellion kurde, en 1984.
Dans le même temps, l'armée turque a mené lundi soir de nouveaux raids
sur des cibles kurdes, dans la région du Zab, où le PKK dispose de
bases arrière. (AFP, 14 décembre
2016)
Le renforcement des pouvoirs d'Erdogan soumis au Parlement
Le parti au pouvoir en Turquie soumet
samedi au Parlement une proposition de réforme constitutionnelle pour
renforcer les prérogatives du président Recep Tayyip Erdogan, moins de
cinq mois après l'échec d'un putsch visant à le renverser.
"Nous allons présenter notre proposition de réforme de la Constitution
demain à la Grande Assemblée nationale de Turquie", a déclaré vendredi
le Premier ministre turc Binali Yildirim lors d'un discours à Zonguldak
(nord-ouest).
Ce texte d'une vingtaine d'articles prévoit le transfert de l'essentiel
du pouvoir exécutif du Premier ministre au président de la République,
une fonction essentiellement honorifique dans l'état actuel de la
Constitution.
L'idée d'un renforcement de M. Erdogan inquiète ses opposants, qui
accusent le président de dérive autoritaire, en particulier depuis la
tentative de putsch du 15 juillet.
Mais les dirigeants turcs affirment qu'un tel système est nécessaire
pour assurer la stabilité au sommet de l'Etat, alors que la Turquie est
confrontée à une situation sécuritaire instable, connaît un
ralentissement économique et mène une offensive militaire en Syrie.
"Si Dieu le veut, le système présidentiel (...) va mettre fin à la
période des coalitions" gouvernementales et doter la Turquie d'un
"exécutif fort", a déclaré vendredi M. Yildirim.
Ce texte doit recueillir l'aval d'au moins 330 députés (sur 550) pour
pouvoir être soumis à un référendum. Le parti au pouvoir AKP et la
formation de droite nationaliste MHP, qui soutient le texte, totalisent
ensemble 355 voix à l'hémicycle.
Une consultation populaire pourrait se tenir dès le mois de mars, a
déclaré le vice-Premier ministre Nurettin Canikli lors d'un entretien à
la chaîne A Haber vendredi.
- Pacte avec les nationalistes -
Premier chef de l'Etat turc élu au suffrage universel, en 2014, M.
Erdogan n'a eu de cesse d'exhorter le gouvernement à réformer la
Constitution pour instaurer un système présidentiel, citant l'exemple
de la France et des Etats-Unis.
Les dirigeants turcs ont gardé secret le contenu de la proposition de
réforme, mais, d'après des éléments ayant fuité dans la presse, l'une
des principales nouveautés pourrait être la suppression de la fonction
de Premier ministre au profit d'un, voire deux vice-présidents.
L'AKP et le MHP doivent dévoiler le contenu de la réforme lors d'une conférence de presse conjointe samedi.
Après avoir longtemps refusé les appels du pied du gouvernement, le
leader du MHP, Devlet Bahçeli, a décidé le mois dernier d'appuyer
l'initiative de l'AKP, à condition que ses "sensibilités" soient
respectées.
Le rapprochement entre le chef nationaliste et le pouvoir a été
accompagné d'une répression accrue, soutenue par le MHP, des milieux
prokurdes et d'un débat sur le rétablissement de la peine capitale,
dont M. Bahçeli est un fervent partisan.
Mais la réforme constitutionnelle suscite aussi le fort rejet des
partis d'opposition prokurde HDP et kémaliste CHP, aggravant la
polarisation politique dans le pays.
"On ne peut pas préparer une (nouvelle) Constitution dans la cuisine
d'un parti", a dénoncé vendredi le chef du CHP (social-démocrate),
Kemal Kiliçdaroglu. Selon lui, la réforme constitutionnelle menace la
"tradition parlementaire vieille de 140 ans" héritée des réformes
menées à la fin de l'Empire ottoman.
Des opposants et des ONG ont mis en garde contre un renforcement des
pouvoirs de M. Erdogan, accusé de dérive autoritaire, une tendance qui
a empiré depuis le putsch avorté imputé au prédicateur Fethullah Gülen
qui vit aux Etats-Unis.
Après le coup de force, les autorités turques ont déclenché de vastes
purges qui, allant au-delà de la chasse aux putschistes présumés, ont
visé les milieux prokurdes et les médias.
L'ampleur de ces mesures suscite l'inquiétude de l'Occident, notamment
de l'Union européenne, dont les relations avec la Turquie se sont
dégradées ces derniers mois.
Cette répression va au-delà de ce qu'autorisent la Constitution turque
et le droit international, ont estimé vendredi des experts du Conseil
de l'Europe. (AFP, 10 décembre
2016)
Députée turque retenue à l'aéroport de Cologne
Les autorités turques ont convoqué mercredi l'ambassadeur d'Allemagne à
Ankara pour dénoncer le "mauvais traitement" infligé à une députée du
parti au pouvoir en Turquie, retenue dans un aéroport allemand, a-t-on
appris de source diplomatique.
Martin Erdmann a été convoqué au ministère des Affaires étrangères, où
les autorités lui ont "communiqué la gêne" de la Turquie après
l'incident, a indiqué la même source à l'AFP.
Ayse Nur Bahçekapili, une députée du parti AKP au pouvoir et
vice-présidente du Parlement turc, a affirmé avoir été retenue pendant
une heure lundi à l'aéroport de Cologne (ouest de l'Allemagne) à cause
d'un problème de passeport.
Citée par l'agence de presse progouvernementale Anadolu, la députée a
expliqué avoir été soumise à un "mauvais traitement" des autorités
allemandes. "On m'a fait attendre avec des personnes qui avaient tenté
d'entrer clandestinement" en Allemagne, a-t-elle affirmé.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a manifesté sa colère, mercredi,
lors d'un discours à Ankara, évoquant des "représailles".
"Vous acceptez les terroristes, vous les traitez en invités. Mais vous
retenez pendant des heures la vice-présidente du Parlement et sa
délégation. Ne sommes-nous pas obligés de leur infliger le même
traitement ?", a-t-il lancé.
Cet incident survient alors que les relations entre la Turquie et les
pays européens, particulièrement l'Allemagne, se sont tendues depuis la
tentative de coup d'Etat visant à renverser M. Erdogan, le 15 juillet.
Après le putsch manqué, les autorités turques ont lancé des purges dont
l'ampleur suscite l'inquiétude et des critiques des partenaires
occidentaux d'Ankara.
Le Parlement européen a adopté le mois dernier une résolution
non-contraignante appelant à interrompre les négociations d'adhésion de
la Turquie au bloc.
En réaction, M. Erdogan a menacé d'"ouvrir les frontières" pour laisser passer les migrants voulant se rendre en Europe.
Le président turc a par ailleurs accusé Berlin d'"accueillir" des
membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation
classée "terroriste" par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union
européenne. (AFP, 7 décembre
2016)
Un conseiller du principal opposant d'Erdogan arrêté
Un des principaux conseillers du chef du premier parti d'opposition
turc a été arrêté mardi, soupçonné d'appartenir au réseau du
prédicateur Fethullah Gülen, désigné comme l'instigateur du putsch
manqué en juillet, a rapporté l'agence de presse progouvernementale
Anadolu.
Fatih Gürsul, l'un des principaux conseillers du secrétaire général du
Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) Kemal Kiliçdaroglu,
a été interpellé et placé en garde à vue à Ankara à la demande du
parquet d'Istanbul, a détaillé Anadolu.
Professeur à l'Université d'Istanbul, M. Gürsul avait été suspendu
après la tentative de coup d'Etat du 15 juillet dans le cadre des
purges qui ont frappé tous les secteurs, de l'armée à l'éducation en
passant par les médias.
Depuis sa suspension, M. Gürsul ne conseille plus "de façon active" le
CHP, s'est défendu le parti dans un communiqué cité par l'agence de
presse Dogan.
Le CHP est le principal parti d'opposition en Turquie et s'oppose
notamment au système présidentiel que le chef de l'Etat, Recep Tayyip
Erdogan, appelle de ses voeux.
Plus de 37.000 personnes ont été arrêtées et plus de 100.000 limogées
ou suspendues dans le cadre des enquêtes lancées après la tentative de
putsch.
L'opposition politique n'a pas été épargnée par ces purges, qui ont
frappé de plein fouet le principal parti prokurde HDP, dont les
coprésidents ont été écroués le mois dernier, accusés de liens avec la
rébellion séparatiste du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Par ailleurs, le patron d'une importante chaîne de restaurants de
kebabs, Ali Özcan, surnommé le "roi du döner", a été arrêté mardi,
étant lui aussi soupçonné d'appartenir au réseau de M. Gülen, selon le
quotidien progouvernemental Sabah.
M. Gülen, qui vit en exil aux Etats-Unis, est accusé par le
gouvernement d'avoir ourdi le putsch avorté, ce que l'intéressé nie
catégoriquement.
Les partenaires occidentaux de la Turquie expriment régulièrement leur
préoccupation face à l'ampleur des purges lancées après le putsch
avorté. (AFP, 6 décembre
2016)
Le système présidentiel voulu par Erdogan au Parlement la semaine prochaine
Une réforme destinée à élargir les pouvoirs du président turc Recep
Tayyip Erdogan doit être présentée au Parlement la semaine prochaine,
quelques mois après un putsch avorté suivi de purges massives en
Turquie.
La présidentialisation du système, voulue par M. Erdogan, fera l'objet
d'une révision de la Constitution qui sera soumise aux députés par le
parti islamo-conservateur au pouvoir, l'AKP, assuré d'obtenir la
majorité requise grâce au soutien de la principale formation
nationaliste, le MHP.
"Nous aurons soumis notre proposition de révision constitutionnelle à
la Grande Assemblée nationale de Turquie (le Parlement monocaméral,
ndlr) la semaine prochaine", a déclaré le Premier ministre Binali
Yildirim à l'issue d'un entretien avec le leader de la droite
nationaliste, Devlet Bahçeli.
Si le texte est voté, il sera soumis à référendum "au début de l'été", a-t-il ajouté.
La proposition présentée au Parlement sera un texte appuyé "par l'AKP
et par le MHP", a assuré M. Yildirim, selon lequel la réforme doit
encore être "passée en revue une dernière fois" avant de parvenir aux
députés.
Peu après l'annonce de M. Yildirim, la livre turque, en chute libre ces
dernières semaines en raison des incertitudes politique et d'une
situation sécuritaire tendue, a enregistré un niveau record à la baisse
face au dollar, s'échangeant à plus de 3,5 TL contre le billet vert.
Une révision de la Constitution requiert l'appui des deux tiers des
députés (367) pour être directement adoptée et d'au moins les trois
cinquièmes (330) pour pouvoir être soumise à référendum.
Avec 317 élus au Parlement, l'AKP ne peut espérer faire passer tout
seul cette réforme et a entamé le mois dernier des négociations avec
les nationalistes du MHP (40 députés).
Selon plusieurs responsables de l'AKP, la révision constitutionnelle
voulue par le gouvernement prévoit le transfert de l'essentiel du
pouvoir exécutif du Premier ministre au chef de l'Etat.
Premier président turc élu au suffrage universel, en 2014, M. Erdogan
n'a eu de cesse d'exhorter le gouvernement à faire réviser la
Constitution pour instaurer un régime présidentiel.
- Deux vice-présidents, mais pas de Premier ministre -
Il compte sur sa popularité qui s'est renforcée après le coup d'Etat
manqué du 15 juillet pour faire adopter la révision constitutionnelle
au référendum.
M. Yildirim s'est borné à dire que cette réforme qui serait proposée
autoriserait le président à "conserver ses liens avec son parti
politique", contrairement à ce que stipule la Constitution dans son
état actuel.
Selon les éléments qui ont fuité dans la presse progouvernementale, la
révision constitutionnelle prévoit notamment la suppression de la
fonction de Premier ministre. Le chef de l'Etat, investi d'un rôle
essentiellement protocolaire à ce jour, deviendrait l'unique tête de
l'exécutif et aurait un, voire deux, vice-président(s).
Le gouvernement turc affirme qu'une modification de la Constitution
est
nécessaire pour donner une assise légale à la situation actuelle, M.
Erdogan étant devenu la principale figure de l'exécutif au détriment du
Premier ministre.
Des opposants et des ONG ont mis en garde contre un renforcement des
pouvoirs de M. Erdogan, accusé de dérive autoritaire, une tendance qui
a empiré depuis le putsch avorté imputé au prédicateur Fethullah Gülen
qui vit aux Etats-Unis.
Les autorités turques ont en effet déclenché de vastes purges qui,
allant au-delà de la chasse aux putschistes présumés, ont visé les
milieux prokurdes et les médias.
L'ampleur de ces mesures suscite l'inquiétude de l'Occident, notamment
de l'Union européenne dont les relations avec la Turquie se sont
sérieusement dégradées ces derniers mois.
Dans ce contexte, les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE qui
ont officiellement débuté en 2005 sont aujourd'hui au point mort.
Outre les purges, l'UE s'inquiète d'un possible rétablissement de la
peine de mort en Turquie que M. Erdogan s'est dit prêt à promulguer en
dépit des mises en garde européennes.
Le MHP de M. Bahçeli est à cet égard un fervent partisan du rétablissement de la peine capitale. (AFP, 1 décembre
2016)
Devlet Bahçeli, chef nationaliste turc et faiseur de roi d'Erdogan
Politiquement à l'agonie il y a six mois, Devlet Bahçeli, leader de la
droite nationaliste turque depuis près de 20 ans, s'est imposé comme le
partenaire incontournable du président Erdogan dans sa quête de pouvoir
accru.
M. Bahçeli dirige le Parti d'action nationaliste (MHP), la plus petite
formation de l'opposition au Parlement. Malgré cela, son influence sur
la politique turque -de la répression des prokurdes au débat sur la
peine de mort- n'a jamais été aussi grande.
Pour une raison simple: sans l'appui des 40 députés du MHP, le parti
fondé par Recep Tayyip Erdogan, l'AKP, ne peut organiser un référendum
sur la réforme constitutionnelle instaurant un système présidentiel que
le chef de l'Etat appelle de ses voeux.
Le Premier ministre Binali Yildirim a annoncé jeudi que la proposition
de réforme serait soumise "la semaine prochaine" au Parlement, après un
entretien avec M. Bahçeli.
Célibataire endurci et sans enfants, M. Bahçeli, 68 ans, a longtemps
ignoré les appels du pied du camp de M. Erdogan avant de consentir, le
mois dernier, à soutenir l'initiative du gouvernement, à condition que
ses "sensibilités soient respectées".
"Sans le soutien du MHP, aucun changement constitutionnel n'est
possible", souligne Ilter Turan, professeur de sciences politiques à
l'Université Bilgi, à Istanbul. "Le gouvernement va probablement être
accommodant avec le MHP pour s'assurer que le système présidentiel
passe", ajoute-t-il.
Il y a comme un air de revanche pour M. Bahçeli, confronté il y a six
mois à une révolte de cadres de son parti après des performances
électorales catastrophiques.
M. Bahçeli est désormais régulièrement reçu par les dirigeants turcs
qui le surnommaient autrefois "Monsieur Non" pour son intransigeance.
Il est traité avec déférence par les médias pro-gouvernementaux et les
proches du président turc, autrefois prompts à dégainer contre M.
Bahçeli, rivalisent de flatteries sur les plateaux de télévision.
- 'Enigmatique' -
Mais ce vétéran de la politique, réputé retors, se garde bien de
révéler pourquoi il soutient la présidentialisation du régime qui
élargirait les pouvoirs de M. Erdogan, et multiplie les signaux
contradictoires.
"M. Bahçeli adopte un comportement plutôt énigmatique qu'il est très difficile d'interpréter", souligne M. Turan.
Reste que le rapprochement du chef nationaliste avec le pouvoir a été
accompagné d'une répression accrue, soutenue par le MHP, des milieux
prokurdes: le mois dernier, les dirigeants du HDP ont été arrêtés et
des dizaines d'associations kurdes fermées.
"Nous ne sommes pas en deuil", avait lancé M. Bahçeli après l'arrestation des deux coprésidents du HDP.
M. Bahçeli, né en 1948 dans la province d'Osmaniye (sud) et qui a suivi
des études universitaires en économie, fréquente les milieux
nationalistes avant de se lancer en politique.
En 1997, il prend les rênes du MHP, succédant au dirigeant fondateur
Alparslan Türkes. Le parti est alors une formation d'extrême droite
violente, symbolisée par les "Loups Gris", des bandes armées
soupçonnées d'avoir commis de nombreux meurtres dans les années 70.
Si le parti a conservé sa rhétorique nationaliste et panturquiste, M.
Bahçeli l'a transformé en formation de droite moderne qui a su, un
temps, séduire les électeurs les plus à droite de l'AKP.
Mais la tendance s'est inversée et, en musclant son discours contre les
milieux prokurdes et en adoptant une rhétorique martiale sur les
dossiers syrien et irakien, le parti au pouvoir a siphonné l'électorat
nationaliste.
Aux dernières élections législatives, en novembre 2015, les
nationalistes sont arrivés derrière les prokurdes du HDP, une
humiliation.
Comme un symbole, Turgrul Türkes, fils du fondateur du MHP, a fait
défection pour l'AKP et occupe actuellement le poste de vice-Premier
ministre.
Pour les observateurs, si M. Bahçeli a réussi à se rendre indispensable
aux yeux de l'AKP, son parti, le MHP, risque de sortir très affaibli de
la coopération.
Les deux partis "sont des cousins idéologiques et ceux qui votent pour
l'un peuvent facilement franchir la ligne pour rejoindre l'autre",
explique M. Turan.
Le MHP "est en train de perdre son identité", observe-t-il, ajoutant
que "de la manière dont se déroulent les choses, le parti pourrait
finir par être englobé dans l'AKP". (AFP, 2 décembre
2016)
Forces
armées/Armed Forces
Des discussions pour une trêve en Syrie, mais des obstacles demeurent
La Turquie et la Russie discutent d'un cessez-le-feu pour l'ensemble de
la Syrie mais des obstacles demeurent avant un possible accord, a
déclaré mercredi soir à l'AFP un responsable rebelle syrien.
L'agence progouvernementale turque Anadolu a annoncé plus tôt dans la
journée que la Turquie et la Russie avaient trouvé un accord de
cessez-le-feu devant s'appliquer sur tout le territoire de la Syrie en
guerre, une entente que ni Moscou, ni Damas, ni les rebelles syriens
n'ont confirmée.
Labib Nahhas, le chef des relations extérieures du puissant groupe
rebelle syrien Ahrar al-Cham, a confirmé à l'AFP "être au courant de
discussions en cours entre la Russie et la Turquie sur un cessez-le-feu
national" en Syrie.
Mais il a indiqué que les groupes rebelles n'avaient reçu aucune
proposition officielle et qu'il restait des obstacles avant un éventuel
accord.
"La Russie veut exclure la Ghouta orientale du cessez-le-feu, ce qui
n'est pas acceptable", a expliqué M. Nahhas en référence à une région
tenue par les rebelles à proximité de la capitale syrienne Damas.
L'armée du président syrien Bachar al-Assad a gagné du terrain face aux
rebelles dans la Ghouta orientale. Si elle venait à reprendre le
contrôle de cette région, cela constituerait pour elle une nouvelle
victoire importante face aux insurgés après la reprise totale de la
ville d'Alep (nord).
La Russie est un allié clé de Bachar al-Assad qu'elle soutient militairement. La Turquie soutient la rébellion syrienne.
Malgré leur soutien à des camps opposés, les deux pays se sont récemment rapprochés sur le dossier syrien.
C'est en vertu d'un accord entre Ankara et Moscou que les derniers
habitants et combattants des zones rebelles d'Alep ont pu être évacués
avant l'entrée de l'armée syrienne.
L'agence Anadolu a indiqué que Moscou et Ankara s'efforçaient de faire
entrer en vigueur le cessez-le-feu à minuit, sans donner plus de
détails.
En cas de succès, cet accord de trêve devrait être la base des
négociations politiques entre le régime et l'opposition que Moscou et
Ankara veulent organiser en janvier à Astana, au Kazakhstan, selon
Anadolu.
Mais aucun responsable turc ou russe n'a confirmé officiellement l'existence d'un accord.
La guerre en Syrie a débuté en mars 2011 après la répression dans le
sang de manifestations pacifiques demandant des réformes démocratiques.
Le conflit s'est complexifié avec l'entrée en jeu de puissances
étrangères, de milices et de groupes jihadistes. La guerre a fait plus
de 310.000 morts et poussé des millions de Syriens à l'exil. (AFP, 28 décembre
2016)
L'EI dit avoir brûlé 2 soldats turcs, Ankara bombarde un fief des jihadistes
Le groupe Etat islamique (EI) a affirmé avoir brûlé vifs deux soldats
turcs en Syrie, où Ankara continuait vendredi de bombarder le fief
jihadiste farouchement défendu d'Al-Bab faisant, selon une ONG,
plusieurs morts parmi les civils.
Une vidéo diffusée jeudi soir par la "Province d'Alep" de l'EI montre
deux hommes se présentant comme des soldats turcs retenus en otage par
les jihadistes être enchaînés et immolés par le feu.
La diffusion de ces images brutales survient alors que l'armée turque
qui combat l'EI à Al-Bab, dans le nord de la Syrie, y a enregistré
cette semaine ses plus lourdes pertes depuis le début de son incursion
transfrontalière, fin août.
Sans évoquer la vidéo de l'EI, le président turc Recep Tayyip Erdogan a
affirmé vendredi que la question d'Al-Bab était "sur le point d'être
réglée, nos forces armées et l'Armée syrienne libre sont en train de
s'en occuper".
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a indiqué vendredi
que 88 civils, dont 24 enfants, avaient été tués dans des frappes
turques sur Al-Bab en 24h. Ankara assure que tout est fait pour éviter
les pertes civiles.
L'état-major turc, cité par l'agence progouvernementale Anadolu, a pour
sa part affirmé avoir "tué 18 terroristes" de l'EI, dont des hauts
responsables, et "détruit le quartier général de l'EI à Al-Bab"
vendredi.
Les autorités turques n'avaient pas encore réagi à la publication de la
vidéo de l'EI vendredi soir, mais des médias locaux ont rapporté
qu'elles étaient en train d'examiner les images.
Sans y faire explicitement référence, le ministre de la Défense Fikri
Isik a déclaré qu'"actuellement, nous estimons que trois de nos soldats
sont aux mains de Daech (l'EI, ndlr). Tout le reste, ce sont des
allégations non-corroborées".
- Pays traumatisé -
Le principal parti d'opposition CHP (social-démocrate) a adressé au
Premier ministre Binali Yildirim une question écrite, demandant si les
images avaient été authentifiées et, si c'était le cas, quelles mesures
avaient été prises pour tenter de sauver les deux captifs.
Dans la vidéo, le bourreau, qui s'exprime en turc, s'en prend au
président Erdogan, auquel il reproche notamment d'avoir ouvert la base
aérienne turque d'Incirlik (sud) à la coalition internationale
antijihadistes menée par les Etats-Unis, et appelle à "semer la
destruction" en Turquie.
La mise en scène macabre des images rappelle une vidéo publiée l'année
dernière par l'EI montrant un pilote jordanien être brulé vif après
avoir été capturé par le groupe jihadiste.
De nombreux internautes turcs rencontraient depuis la diffusion de
cette vidéo des difficultés à accéder à Twitter et YouTube, selon
Turkey Blocks, un site spécialisé dans la surveillance de la censure
sur Internet.
Malgré ces perturbations, la vidéo était très discutée par les usagers
turcs de Twitter, qui étaient nombreux à manifester leur indignation:
"C'est un cauchemar", a ainsi déclaré l'un d'eux, tandis qu'un autre
affirmait être "sur le point de perdre la tête dans ce pays".
Cette publication ajoute aux traumatismes subis ces derniers mois par
la Turquie, secouée par de nombreux attentats -dont plusieurs attribués
à l'EI-, une sanglante tentative de coup d'Etat et, cette semaine,
l'assassinat de l'ambassadeur de Russie à Ankara.
La police turque a interpellé vendredi à Istanbul 31 personnes
soupçonnées de liens avec l'EI, selon Anadolu, qui n'a pas précisé si
ce coup de filet était lié à la vidéo.
Avant d'être brûlées, les deux victimes se sont présentées, en turc,
comme étant Fethi Sahin, né à Konya (centre de la Turquie), et Sefter
Tas, âgé de 21 ans et ayant servi à Kilis (sud-est).
Selon des médias turcs, un militaire du nom de Sefter Tas avait été
enlevé par l'EI le 1er septembre 2015, mais le rapt n'avait pas été
confirmé par Ankara.
Par ailleurs, l'armée turque a affirmé le mois dernier avoir perdu tout
contact avec deux soldats en Syrie, dont l'agence de propagande de
l'EI, Amaq, avait revendiqué l'enlèvement.
La Turquie a par ailleurs enterré vendredi 14 de ses 16 soldats tués à
Al-Bab mercredi, sa journée la plus meurtrière depuis le déclenchement,
le 24 août, d'une intervention dans le nord de la Syrie contre l'EI,
mais aussi des milices kurdes. (AFP, 23 décembre
2016)
Nouveau déploiement de chars et canons à la frontière syrienne
La Turquie a déployé dimanche de l'artillerie et des blindés
supplémentaires à sa frontière avec la Syrie, où Ankara tente de
prendre un bastion du groupe Etat islamique (EI) au prix de combats
meurtriers, selon les médias.
Plusieurs chars, des véhicules de transport militaires et au moins 10
pièces d'artillerie ont été déployés à Oguzeli et Karkamis, dans le
sud-est du pays à la frontière syrienne, a rapporté l'agence de presse
progouvernementale Anadolu.
Ce nouveau déploiement survient alors que les forces turques engagées
en Syrie resserrent leur étau autour d'Al-Bab, un bastion de l'EI dont
les rebelles syriens appuyés par l'armée d'Ankara tentent de s'emparer
au prix de lourdes pertes.
Seize soldats turcs y ont été tués mercredi, journée la plus meurtrière
pour l'armée turque depuis le déclenchement, en août, de son offensive
transfrontalière visant les jihadistes, mais aussi les milices kurdes.
L'armée turque a par ailleurs annoncé avoir tué "12 terroristes de
l'EI" dimanche dans ce secteur, un bilan invérifiable de source
indépendante.
Le président Recep Tayyip Erdogan a assuré samedi : "Al-Bab, c'est
presque fini". Il a répété que les forces turques se dirigeraient
ensuite vers la ville de Minbej, à l'est, où se trouvent des milices
kurdes soutenues par Washington contre l'EI.
La ville de Karkamis, où une partie des forces turques ont été déployées dimanche, est située à 40 km au nord de Minbej.
Le soutien des Etats-Unis aux milices kurdes en Syrie pour combattre
l'EI a suscité la colère d'Ankara, qui considère ces groupes comme des
organisations "terroristes" proches de la rébellion kurde en Turquie.
La Turquie a ainsi indiqué qu'elle refuserait d'appuyer toute offensive
contre Raqa, fief de l'EI en Syrie, si les milices kurdes y prenaient
part.
Le sujet sera évoqué avec l'administration Trump après l'investiture du
président élu des Etats-Unis en janvier, a indiqué samedi M. Erdogan. (AFP, 25 décembre
2016)
14 soldats turcs tués et 33 blessés par l'EI
Quartorze soldats turcs ont été tués et 33 blessés mercredi, selon un
nouveau bilan publié par l'armée, qui soutient des rebelles tentant de
reprendre la ville d'Al-Bab, un bastion du groupe Etat islamique (EI)
dans le nord de la Syrie.
Ce bilan est le plus lourd en une seule journée pour l'armée turque en
Syrie depuis qu'elle y a commencé ses opérations, en août. L'EI a
notamment lancé contre elle mercredi trois voitures suicide, a précisé
l'armée turque dans un communiqué cité par les médias.
L'Agence officielle turque Anadolu avait auparavant fait état d'un bilan de quatre militaires morts.
L'agence de propagande de l'EI, Amaq, avait indiqué pour sa part que
les jihadistes avaient mené une attaque suicide contre des rebelles
syriens et des militaires turcs à l'ouest d'Al-Bab, sans avancer de
bilan.
L'aviation turque a elle frappé 47 cibles de l'EI autour de d'Al-Bab, selon Anadolu.
Dans la journée, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait admis
déplorer des "martyrs" dans ces combats, avant l'annonce du bilan.
"Al-Bab est entièrement assiégée par l'armée syrienne libre et nos
soldats", a assuré mercredi le président turc Recep Tayyip Erdogan,
ajoutant espérer que la ville "tombera entièrement tôt ou tard".
L'EI a elle assuré sur des forums jihadistes avoir tué 70 militaires turcs.
Selon l'armée turque, 138 jihadistes ont été tués au moment où les
autorités turques ont annoncé que les combats entraient dans une phase
décisive dans ce bastion de l'EI.
Ankara a lancé en août une offensive sans précédent dans le nord de la
Syrie, visant à repousser l'EI et les milices kurdes de la zone
frontalière.
Après avoir aidé les rebelles à chasser l'EI de plusieurs localités,
notamment Jarablous, Al-Rai et Dabiq, Ankara a dirigé ses forces vers
Al-Bab, un bastion des jihadistes situé à quelque 25 km de la frontière
turco-syrienne.
Ces derniers semblent y opposer une résistance plus farouche : la
campagne turque, dont la progression avait jusque-là été rapide,
s'enlise et un nombre croissant de militaires turcs sont tués ou
blessés.
Au moins 22 soldats turcs avaient déjà été tués depuis le début de
l'offensive, la plupart dans des attaques de l'EI, selon un décompte de
l'AFP.
Le mois dernier, quatre soldats turcs ont été tués près d'Al-Bab par
une frappe aérienne imputée par Ankara au régime syrien. Moscou a
démenti toute implication de ses forces et de celles de Damas dans ce
bombardement.
Et l'état-major turc a annoncé début décembre avoir perdu tout contact
avec deux de ses militaires dans le nord de la Syrie, dont l'EI a
revendiqué l'enlèvement via l'agence Amaq.
(AFP, 21 décembre
2016)
150 officiers turcs ont quitté le commandement de l'Otan depuis juillet
Environ 150 officiers turcs ont quitté les structures de commandement
de l'Otan où ils servaient à la suite du coup d'Etat manqué contre le
régime du président Erdogan le 15 juillet, a indiqué mercredi le
général américain à la tête des forces alliées en Europe, Curtis
Scaparrotti.
"L'armée turque a vu un nombre assez importants de ses officiers
emprisonnés, certains ont été rappelés d'ici (de Bruxelles), d'autres
qui travaillaient aussi pour nous ont pris leur retraite", a déclaré le
général Scaparrotti devant des journalistes, en marge d'une réunion de
l'Otan à Bruxelles.
Il a expliqué que ces départs, contraints ou souhaités, après le coup
avorté et la répression qui a suivi, concernaient "environ 50%" des
officiers turcs servant dans le Commandement allié Opérations (ACO),
soit quelque 150 militaires.
"Cela a un impact" sur le fonctionnement du commandement, "ça met une
charge supplémentaire sur ceux qui restent", a-t-il poursuivi. Le
général américain a toutefois précisé que "un peu plus de la moitié"
des 150 départs avaient déjà été remplacés.
Il s'est dit "inquiet" pour les officiers ayant été rappelés et leurs
familles. "Dans certains cas, je ne comprends vraiment pas ce que leur
réserve l'avenir", a ajouté le général Scaparrotti.
Les sites concernés par les départs sont le SHAPE, le quartier général
stratégique de l'Otan à Mons en Belgique, et les deux autres QG de
l'ACO, à Naples (Italie) et Brunssum (Pays-Bas).
Le 18 novembre le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, avait
révélé que plusieurs officiers turcs avaient demandé l'asile dans des
pays de l'Otan où ils servaient, à la suite des purges menées après la
tentative de coup d'Etat. Il n'avait précisé ni le chiffre, ni les pays
concernés.
Une base de l'Otan à Ramstein (ouest de l'Allemagne) a connu plusieurs défections de gradés turcs, selon la presse allemande.
Le cas le plus médiatisé concerne huit militaires turcs qui ont fui en
Grèce le 16 juillet. La justice grecque a accepté mardi l'extradition
vers la Turquie de trois d'entre eux, présumés putschistes, au
lendemain d'une décision inverse en faveur de trois autres officiers
turcs réclamés par Ankara.
De nombreux militaires mais aussi des fonctionnaires turcs se sont
réfugiés dans divers pays européens après la tentative de coup d'Etat
et la purge tous azimuts déclenchée par le régime turc. (AFP, 8 décembre
2016)
La justice grecque rejette la demande d'Ankara d'extrader trois militaires
La justice grecque a rejeté lundi la demande turque d'extradition de
trois militaires turcs ayant fui en Grèce après le coup d'Etat avorté
en Turquie, estimant que leur vie y serait en danger, a-t-on appris de
source judiciaire.
Ankara a réclamé l'extradition de ces militaires, réfugiés en Grèce
avec cinq autres officiers, en les accusant notamment de tentative de
"renversement du gouvernement élu du pays" et "de tentative
d'assassinat du président turc Recep Tayyip Erdogan".
Le conseil des juges de la cour d'appel, compétent sur les
extraditions, se prononcera mardi sur le sort du reste du groupe, selon
la même source.
Selon le droit grec, la décision finale sur les demandes d'extradition
incombe toutefois au ministre de la Justice. La Turquie peut aussi
faire un recours devant la Cour de cassation grecque.
Le conseil des juges a estimé que la vie des trois premiers militaires
dont le cas était examiné était en danger en cas de renvoi en Turquie,
selon la même source.
Selon l'avocate du groupe, Me Stavroula Tomara, la procureure du
conseil a invoqué des "traitements humiliants" et les "tortures"
infligés à d'autres officiers présumés putschistes arrêtés en Turquie
récemment.
Les magistrats grecs ont aussi jugé insuffisants les éléments envoyés par les autorités turques pour incriminer les militaires.
Le groupe doit dans l'immédiat rester en détention dans le commissariat
de l'ancien village olympique d'Athènes où il avait été transféré après
son arrivée en Grèce.
Les huit militaires avaient atterri en hélicoptère à Alexandroupolis,
une ville grecque proche de la frontière gréco-turque, le 16 juillet,
quelques heures après le coup d'Etat manqué en Turquie.
Soutenant qu'ils craignaient pour leur vie, mais niant avoir participé
au coup d'Etat, ils avaient aussitôt demandé l'asile en Grèce tandis
qu'Ankara réclamait leur extradition.
Leurs demandes d'asile ont été rejetées fin septembre en première
instance, mais la procédure se poursuit puisqu'ils ont fait appel de
cette décision.
Leur cas embarrasse depuis des mois la Grèce, engagée dans une
politique de coopération avec son voisin pour couper la route
migratoire en Egée, mais inquiète du durcissement du régime turc, y
compris sur les différends bilatéraux de souveraineté.
De nombreux militaires et fonctionnaires ont fui la Turquie dans divers
pays européens après la tentative de coup d'Etat et la purge tous
azimuts déclenchée par le régime turc.
Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a récemment indiqué
que plusieurs officiers turcs de l'Otan avaient demandé l'asile dans
des pays membres de l'Alliance où ils servaient.
(AFP, 6 décembre
2016)
Des militaires accusés: "Le vrai coup d'État a lieu maintenant"
Les militaires turcs de l'OTAN ont été sommés de se rendre en Turquie
juste après le coup d'État manqué. Ceux qui ont répondu à l'appel sont
aujourd'hui derrière les barreaux. Cinq des officiers qui ont refusé de
revenir crient leur innocence. Des témoignages exclusifs.
Lorsque je rencontre Engin dans un café de la banlieue bruxelloise, son
regard est méfiant. Pourtant les lieux sont déserts, tout juste
aperçoit-on une femme et son enfant. Il me somme de montrer ma carte de
presse avant d'engager toute conversation.
Le premier dont il a eu des nouvelles était un officier de la marine.
"Un homme honnête aux états de services irréprochables. Peu après le
coup d'État, il a été rappelé en Turquie. Lorsqu'il est arrivé à
l'état-major où devait avoir lieu la réunion, il a directement été
arrêté. Il est depuis juillet derrière les barreaux. Il ne sait pas de
quoi on l'accuse. Il n'y a pas de témoignages, pas de preuves. Il n'y a
rien."
Comme pour tout pays membre de l'OTAN, la Turquie a des officiers
militaires présents au siège central de l'organisation en Belgique. Ils
y restent en moyenne pour un mandat de trois ans. Engin travaillait,
jusqu'il y a peu, comme officier à l'OTAN. Fin septembre, il est
brutalement licencié avec une dizaine d'autres collègues. Pas de
courrier officiel, mais un document écrit à la va-vite et qui
ressemblait à un télex des années 40. Le message est court, mais
limpide:
"Vous êtes renvoyé de l'armée turque. Pourriez-vous remettre votre
passeport diplomatique à vos commandants. Ces derniers vous fourniront
un document à usage unique qui vous permettra de revenir en Turquie.
Vous devez également remettre vos laissez-passer militaires et
diplomatiques." (Le Vif, Jeroen Zuallaert, 30 novembre 2016 - Texte complet)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Rappel à Ankara d'un responsable turc qui fichait les opposants à Erdogan
La Turquie a rappelé des Pays-Bas un responsable qui aurait rassemblé
et transmis des informations sur des Néerlandais présumés opposants au
régime d'Ankara, a indiqué mercredi le ministre néerlandais des
Affaires étrangères.
La transmission de ces informations est "une forme indésirable et
inacceptable d'ingérence dans la vie de citoyens néerlandais de la part
d'un représentant diplomatique", a indiqué le ministre Bert Koenders
dans une lettre adressée au parlement.
Selon les médias néerlandais, Yusuf Acar, responsable aux Pays-Bas de
la Direction turque des Affaires religieuses (Diyanet) et également
membre de l'ambassade, récoltait des informations sur des présumés
sympathisants aux Pays-Bas du prédicateur Fethullah Gülen, accusé par
Ankara d'être le cerveau du coup d'Etat raté du 15 juillet.
Cité la semaine dernière par le quotidien populaire De Telegraaf, Yusuf
Acar avait confirmé avoir rassemblé des informations mais avait nié
qu'il s'agissait "d'espionnage" : "j'ai formulé la liste sur la base
d'informations disponibles sur internet", avait-il affirmé.
Bert Koenders avait donc convoqué l'ambassadeur turc, et la Turquie,
"d'un commun accord" avec les Pays-Bas, a décidé de rappeler
officiellement Yusuf Acar dans son pays, a affirmé M. Koenders.
Depuis juillet en Turquie , des purges anti-"gülénistes" visent l'armée
- près de la moitié des généraux ont été limogés - mais aussi la
justice, la presse, l'enseignement, la garde présidentielle et le parti
au pouvoir.
Au total, 35.000 arrestations et 76.000 limogeages qui ont suscité un
tollé international. Aux Pays-Bas, la tentative de coup d'Etat a créé
de fortes tensions au sein de la communauté turque, conduisant même le
gouvernement néerlandais à appeler "au calme et au respect des normes
démocratiques".
La Diyanet, directement liée au Premier ministre, a été créée pour
assurer le contrôle de l'islam sunnite, le courant de l'islam dominant
en Turquie. Elle est critiquée par les laïcs pour son traitement des
autres courants musulmans, notamment la minorité progressiste alévie.
(AFP, 21 décembre
2016)
Erdogan est le 8ème parmi les musulmans les plus influents dans le monde
Le président de la République de Turquie Tayyip Erdogan se trouve à la
8e place parmi 500 musulmans les plus influents dans le monde.
Dans la liste établie par le Royal Islamic Strategic Studies Centre
d’Amman, le Grand Cheikh de l’université d’Al Azhar au Caire, Ahmed
elTayeb, 70 ans, est à la première place. Le roi de Jordanie, Abdallah
II se trouve à la 2ème place. Il est talonné à la troisième place par
le roi d’Arabie saoudite, Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, 80 ans.
Suivent, dans l’ordre, l’ayatollah Khamenei (Iran), le roi Mohamed VI
(Maroc), le chef du mouvement deobandi et pionnier de la finance
islamique Muhammad Taqi Uthmani (Pakistan), l’ayatollah Sistani (Irak),
le président Erdogan (Turquie), le penseur Abdullah bin Bayyah
(Mauritanie) et le leader du mouvement conservateur Tabligh AbdulWahhab
(Pakistan). (La Libre Belgique, 13 décembre 2016)
"Infidèle!" Une insulte ottomane provoque une levée de boucliers en Turquie
"Infidèle". En employant ce terme à connotation péjorative courant à
l'époque ottomane pour désigner les non-musulmans, un haut responsable
a suscité une vague de critiques, notamment dans les rangs de la
minorité arménienne en Turquie.
"Nous devons prendre au sérieux la question de l'indépendance. Pour
nous, l'indépendance c'est garder la tête haute et appeler un gavur un
gavur" avait déclaré le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus lors d'un
récent meeting dans le nord de la Turquie.
L'emploi, qui plus est par un responsable de ce rang, du mot "gavur",
qui veut dire "infidèle" en turc, a choqué. Ce terme était en effet
utilisé pendant une certaine période pour stigmatiser les non-musulmans
vivant dans les territoires de l'empire ottoman.
Dans son discours, M. Kurtulmus vantait "une nouvelle Turquie" forgée
sous l'impulsion du Parti de la Justice et du Développement (AKP) au
pouvoir depuis 2002, opposée, selon lui, à l'impérialisme et
l'exploitation.
L'Empire ottoman, qui a régné sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord
pendant près de six siècles (1299 - 1922), était multi-ethnique et
multi-confessionnel, abritant notamment des millions de chrétiens.
Dans la Turquie moderne, ils ne sont plus que quelques dizaines de
milliers -principalement Arméniens, Grecs et Assyriens, ainsi qu'une
petite communauté juive.
- 'Chassé et caillassé' -
L'Association des droits de l'Homme turque (IHD) a porté plainte,
accusant M. Kurtulmus de violer le code pénal turc et la Déclaration
universelle des droits de l'Homme, reconnue par Ankara.
Ahmet Hakan, chroniqueur du journal Hürriyet, a qualifié les propos du vice-Premier ministre de "crime haineux".
"Même l'Empire ottoman que vous aimez tant avait banni l'utilisation
d'expressions telles qu'+infidèle+ pour mettre fin aux discriminations
contre les citoyens non-musulmans", remarquait-il, s'adressant au
gouvernement.
Au 19e siècle, les Ottomans avaient en effet banni l'usage de termes
péjoratifs fondés sur la religion, la langue ou la race, dans le cadre
d'une série de mesures d'inspiration européenne.
Pour Garo Paylan, député d'Istanbul d'origine arménienne, élu du Parti
démocratique des peuples (HDP, prokurde), le discours de Kurtulmus est
un "discours de haine".
"Il aurait dû s'excuser", a-t-il dit à l'AFP. "Je suis un député qui a
été chassé et caillassé dans son enfance, et étiqueté comme infidèle".
M. Kurtulmus s'est plus tard défendu auprès de l'agence de presse
progouvernementale Anadolu, affirmant qu'il ne s'agissait pas
"d'offenser nos citoyens non-musulmans" mais de prendre position contre
l'impérialisme.
Il a personnellement appelé M. Hakan: "Il y a un qualificatif dans le
village d'origine de ma femme qui dit +haji infidèle+ (le haji étant
celui qui a fait son pèlerinage à la Mecque). Même un homme qui a fait
son pèlerinage est appelé infidèle. Pourquoi? Parce que c'est un tyran."
Un dictionnaire officiel turc définit effectivement un "gavur" comme un non-musulman, un tyran ou quelqu'un d'impitoyable.
- 'Ils m'ont traité d'Arménien' -
M. Paylan a estimé que ce terme était un "mot empoisonné": "Lorsque
vous demandez aux gens dans la rue qui est infidèle, au moins 50%
répondront +un Arménien+."
Pendant leurs premières années au pouvoir, le président Recep Tayyip
Erdogan et l'AKP avaient été salués pour leurs gestes d'ouverture
envers les minorités et pour quelques pas timides en direction de
l'Arménie.
Dans ses discours, M. Erdogan tranche avec ses prédécesseurs, insistant
régulièrement sur le fait que tous les citoyens, qu'ils soient Turcs,
Grecs, Arméniens, Arabes ou Juifs, appartiennent à la Turquie moderne.
Mais
ses détracteurs s'inquiètent de voir l'AKP recourir de plus en plus à
une rhétorique nationaliste pour gagner des voix.
En 2014, M. Erdogan, alors Premier ministre, a même expliqué, en
parlant de ses origines familiales: "J'ai été traité de Géorgien. Je
m'en excuse, mais ils ont dit pire. Ils m'ont traité d'Arménien."
Arméniens et Juifs sont les minorités les plus souvent attaquées par la
presse turque, selon des données récoltées par la Fondation Hrant Dink,
qui porte le nom du journaliste turco-arménien tué en 2007.
En 2015, les Juifs ont été attaqués 531 fois, les Arméniens 459 fois.
Les non-musulmans ont été visés 65 fois dans plusieurs cas utilisant le
terme "infidèle", selon ces données.
(AFP, 15 décembre
2016)
Des mosquées turques chargées d'espionner des Belges d'origine turque
Plusieurs mosquées situées en Belgique ont reçu une demande des
autorités turques d'espionner et de les informer à propos de Belges
d'origine turque suspectés d'être actifs au sein du mouvement Gülen,
écrit l'hebdomadaire Knack mardi.
Le 20 septembre dernier, les instances religieuses belges liées au
département turc des affaires religieuses (Diyanet) ont reçu une lettre
en provenance d'Ankara, selon Knack.
Il leur était demandé de rapporter de manière détaillée "les
institutions d'enseignement, les ONG, les organismes de charité et les
organisations culturelles" liées au mouvement Gülen, du nom du
prédicateur exilé aux Etats-Unis et accusé par le gouvernement turc
d'être à l'origine du coup d'Etat manqué du 15 juillet dernier.
Les 65 mosquées liées à la Diyanet ont reçu le mot d'ordre, affirme Knack. (Belga, 14 décembre 2016)
Netherlands: spy mosques in the pay of Ankara?
The witch-hunt carried out by the Turkish government after the failed
June 15 coup d'etat against Fetullah Gülen's sympathizers extends to
countries where the Turkish diaspora is numerous. Following revelations
of the Turkish opposition daily "Cumhuriyet", the Dutch newspaper "De
Telegraaf" investigated and found that reports were sent to Ankara
about Fethullah Gülen sympathizers in the Netherlands.
The controversy is raging in the Netherlands and Foreign Minister Bert
Koenders is demanding accountability from the Turkish ambassador. He
considers unacceptable the information that the Batavian residents of
Turkish origin are being spied on behalf of Ankara.
The daily De Telegraaf reported the disturbance role Yusuf Acar,
attache and president of the Dutch branch of Diyanet, the Presidency of
Religious Affairs. This recognizes himself making reports to his
superiors about the potential presence of supporters of Fethullah Gülen
in the Netherlands.
He claims to have relied on information available to all and not to
have been informed by mosques related to the Diyanet. The Turkish
embassy in Amsterdam unofficially states that it acted unconsciously,
but some in the Netherlands accuse Turkey of using places of worship
for Muslims of Turkish origin.
The Secretary of State for Social Affairs Jetta Klijnsma even goes so
far as to encourage complaints to all those who feel threatened by a
Turkish community organization.
L'incendie meurtrier dans un dortoir de la confrérie Süleymancilar

La confrérie
Süleymancilar existe également en Belgique depuis plus
de quarante ans. La première mosquée à minaret à Bruxelles inaugurée le
7 juin 2015 à Saint-Josse en présence du bourgmestre Emir Kir
appartient à la confrérie Süleymancilar.
(Voir les détails)
Onze écolières et une employée ont été tuées mardi dans l'incendie du
dortoir d'une école de filles à Adana, appartenant à la confrérie
Süleymancilar.
"Douze corps ont été retrouvés, et 22 blessés ont été hospitalisés", a
indiqué le gouverneur d'Adana, Mahmut Demirtas, cité par l'agence de
presse pro-gouvernementale Anadolu. Le maire d'Adana, Huseyin Sozlu, a
précisé que 11 des morts étaient des élèves, et la douzième une femme
de service.
Des images diffusées à la télévision ont montré le bâtiment en flammes, avec des équipes de pompiers en intervention.
Huit personnes ont été arrêtées mercredi après l'incendie ayant fait 12
morts, des enfants pour la plupart, dans un internat de filles en
Turquie, où l'indignation grandit alors que les autorités enquêtent sur
de possibles négligences.
La police a dispersé à l'aide de grenades lacrymogènes quelque 150
personnes qui voulaient manifester devant le ministère de l'Education à
Ankara, selon un photographe de l'AFP.
Le principal parti prokurde, le HDP, a accusé le gouvernement de ne pas
investir suffisamment dans l'éducation, réduisant de nombreuses
familles modestes à scolariser leurs enfants dans ce type
d'établissements privés et souvent gratuits. Condamner nos enfants à
intégrer des internats qui ne sont pas contrôlés et où ils sont exposés
à toutes sortes d'abus est une honte, un crime", a dénoncé le HDP dans
un communiqué.
Balayant ces allégations, le vice-Premier ministre Kaynak a affirmé que
l'internat ravagé par l'incendie avait été contrôlé en juin dernier et
fonctionnait avec "une autorisation de notre ministère de l'Education".
Selon le maire d'Adana, Hüseyin Sözlü, les personnes tuées dans
l'incendie ont été prises au piège : "Il semble que la porte de
l'escalier de secours était fermée à clé", a-t-il déclaré. Mais ses
propos ont été démentis quelques heures plus tard par M. Kaynak qui a
assuré que cette porte "n'avait même pas de serrure".
L'autorité des médias (RTÜK) a imposé une interdiction de diffuser des
images relatives à cet incident pour sauvegarder "l'ordre public". (AFP, 30
novembre
2016)
Socio-économique
/ Socio-economic
Inauguration du tunnel Bosphore et les "projets fous" d'Erdogan
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a
inauguré mardi le premier tunnel autoroutier sous le détroit du
Bosphore, à Istanbul, dernier d'une série de projets entrepris pour
transformer les infrastructures turques.
La cérémonie, qui réunissait l'ensemble des hauts responsables turcs,
s'est déroulée malgré l'assassinat la veille de l'ambassadeur de Russie
à Ankara par un policier turc.
Après un discours, une prière et un lâcher de ballons rouges et blancs,
le président turc s'est engouffré dans le le tunnel, accompagné d'un
long convoi de voitures noires.
M. Erdogan, qui dirige le pays depuis 2003, d'abord en tant que Premier
ministre, puis comme président, se vante de ces chantiers monumentaux,
ses "projets fous", dont aucun autre dirigeant turc n'aurait même rêvé.
Des ponts, un canal, des aéroports, voici quelques-uns de ces projets, qu'ils soient réalisés ou encore en chantier.
Tunnel Marmaray
Date d'ouverture: octobre 2013
Le tunnel Marmaray est le premier passage sous-marin à lier les rives
européenne et asiatique d'Istanbul. Il permet la traversée d'un train
relié au système métropolitain de la ville. Selon le ministre des
Transports, Ahmet Arslan, il a déjà été emprunté par 172 millions de
passagers.
Le pont Osman Gazi
Date d'ouverture: juin 2016
Quatrième plus long pont suspendu au monde, le pont Osman Gazi s'étend
sur 2,6 kilomètres au-dessus du golfe d'Izmit, dans le nord-ouest
industriel de la Turquie. Il a été nommé d'après le fondateur et
premier dirigeant de l'Empire ottoman.
Le pont Yavuz Sultan Selim
Date d'ouverture: août 2016
Cette structure hybride -le pont est à la fois suspendu et haubané- est
le plus grand pont suspendu au monde, avec une largeur de 58,5 mètres.
Il est le troisième à traverser le Bosphore, après un premier pont
ouvert en 1973 et un deuxième en 1988. Il a été baptisé Yavuz Sultan
Selim, du nom du sultan qui a conquis de larges pans du Moyen-Orient
lors d'un règne de huit ans.
Tunnel Avrasya
Date d'ouverture: 20 décembre 2016
Il s'agit du premier tunnel autoroutier sous le Bosphore à Istanbul. La
structure, construite à 106 m de profondeur, traverse le Bosphore sur
une distance de 3,4 km.
Le nouvel aéroport d'Istanbul
Date d'ouverture prévue: 26 février 2018
Les travaux de ce nouvel aéroport sont déjà bien entamés. Construit
près de la mer Noire, très loin du centre-ville, les autorités espèrent
que sa taille fera d'Istanbul une plaque-tournante du transport aérien
au même titre que Dubaï. Mais les organisations écologistes dénoncent
"un massacre environnemental" dans l'un des derniers espaces verts en
périphérie de la ville.
Le pont des Dardanelles
Date prévue d'ouverture: 2023
Le pont traversera le détroit des Dardanelles, qui lie la mer Egée à la
mer de Marmara, faisant paraître minuscules les ponts du Bosphore. M.
Erdogan a annoncé que le chantier démarrerait le 18 mars. Cette région
est hautement symbolique pour les Turcs, puisque c'est là que les
troupes ottomanes ont résisté à l'invasion des Forces alliées pendant
la Première Guerre mondiale. Il devrait s'appeler Pont 1915, en hommage
à cette bataille.
Canal Istanbul
Date prévue d'ouverture: non précisée
Probablement l'un des projets les plus ambitieux du président Erdogan,
il s'agit de creuser un nouveau canal liant la mer Noire à la mer de
Marmara, pour soulager le trafic sur le Bosphore. Les autorités ont
balayé les critiques estimant que ce projet de Canal de Suez à la
turque était le projet de trop. M. Erdogan a affirmé que les appels
d'offre démarreraient en 2017.
(AFP, 20 décembre
2016)
Croissance en baisse pour la première fois depuis 2009
L'économie turque a reculé de près de 2% au
troisième trimestre 2016 selon des données officielles publiées lundi,
marquant marquant la première croissance négative du pays en glissement
annuel depuis 2009.
Le Produit intérieur brut (PIB) a reculé de 1,8% par rapport à la même
période en 2015, provoquant une chute immédiate de la livre turque, a
annoncé Le Bureau des statistiques turc.
Cette contraction fait suite à une baisse des dépenses de consommation
de 3,2% lors du troisième trimestre tandis que les exportations de
biens et services ont chuté de 7%.
Ces chiffres montrent que l'instabilité politique qui règne en Turquie
depuis le coup d'Etat manqué du 15 juillet a affecté la confiance des
consommateurs.
Il s'agit des premiers chiffres de croissance publiés depuis l'annonce
par le Bureau des statistiques turc la semaine dernière d'un nouveau
mode de calcul du PIB, conformément aux normes de l'Union européenne.
L'année de référence n'est plus 1998 mais 2009, un changement qui
implique que le PIB turc est désormais plus élevé de 20%, selon une
note d'Ozgur Altug, économiste en chef de BGC Partners.
Après la publication des chiffres de croissance, la livre turque est tombée à 3,53 dollars contre 3,48 précédemment.
Cette contractation économique a été enregistrée alors que le tourisme,
dont les revenus représentent 4,4% du PIB, est frappé de plein fouet
par les nombreux attentats attribués à l'Etat islamique ou revendiqués
par des groupes armés kurdes ainsi que par le coup d'Etat manqué de
juillet.
Samedi soir, un nouvel attentat revendiqué par les Faucons de la
liberté du Kurdistan (TAK), un groupe radical kurde proche du Parti des
Travailleurs du Kurdistan (PKK), a fait au moins 44 morts à Istanbul.
"Cet attentat va accentuer les incertitudes qui sont très néfastes pour
l'économie", souligne Jean Marcou, professeur à Sciences Po Grenoble et
chercheur associé à l'Institut français d'études anatoliennes.
"Cela risque de porter un coup aux efforts du président Recep Tayyip
Erdogan visant à soutenir la livre turque" en chute libre face au
dollar depuis plusieurs semaines, a-t-il ajouté. (AFP, 12 décembre
2016)
Erdogan exhorte les Turcs à convertir leurs devises étrangères en livres turques
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exhorté vendredi ses
concitoyens à convertir leurs devises étrangères en livres turques,
afin de soutenir la monnaie nationale qui ne cesse de se déprécier.
"Que ceux qui ont des devises étrangères sous l'oreiller les
convertissent en or, les convertissent en livres turques. Que la livre
turque et l'or gagnent de la valeur", a dit M. Erdogan lors d'un
discours à Ankara retransmis à la télévision.
Les déclarations du président turc surviennent alors que la livre
turque bat chaque semaine de nouveaux records à la baisse face au
dollar en raison des incertitudes politiques et d'une situation
sécuritaire tendue. La livre a atteint un plus bas par rapport au
dollar à 3,51.
A 21H00 GMT (23H00 heure de Paris), la livre s'échangeait à 3,50 pour un dollar, perdant 0,3% de sa valeur en 24 heures.
La livre s'est dépréciée de 10% par rapport au dollar pour le seul mois de novembre.
Les marchés s'inquiètent aussi des interventions répétées dans les
affaires économiques de M. Erdogan qui ne cesse d'appeler la banque
centrale à baisser ses taux, malgré une inflation élevée (plus de 7%).
"Il n'y a pas d'autre choix que de faire baisser les taux d'intérêt", a
encore insisté M. Erdogan vendredi. "Ce que je dis est aussi valable
pour les banques publiques", a-t-il ajouté.
Cependant, la Bourse d'Istanbul a annoncé dans la soirée qu'elle avait
"décidé de convertir en livres turques tous ses avoirs en liquide (...)
pour soutenir l'appel du président" Erdogan.
Consciente des inquiétudes suscitées par l'érosion de la livre, la
Banque centrale turque a relevé en novembre de 50 points de base son
principal taux directeur après une longue période de baisse.
Cette mesure n'a eu que peu d'effet, tant les tensions politiques sont
élevées: les relations avec l'Europe se sont fortement dégradées et le
Premier ministre turc a annoncé l'introduction au Parlement la semaine
prochaine d'une réforme constitutionnelle visant à renforcer encore les
pouvoirs de M. Erdogan.
Les plus hauts responsables du secteur économique, réunis vendredi soir
au sein du Conseil de coordination économique (EKE), pour la troisième
fois en deux semaines.
Plusieurs mesures ont été décidées pour soutenir les dépenses
publiques, le secteur financier et bancaire ainsi que les marchés
immobilier et du travail, indique un communiqué publié vendredi soir à
l'issue de la réunion du Conseil de coordination économique (EKE), qui
regroupe les responsables du secteur économique.
Aucun détail n'a été donné sur ces mesures qui seront annoncées publiquement la semaine prochain après un examen technique.
(AFP, 2 décembre
2016)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
« L’objectif de la Turquie? Effacer l’influence occidentale »
Deux semaines après l’évacuation des rebelles et civils d’Alep-Est,
négociée et gérée par Moscou et Ankara, le couple russo-turc est une
fois de plus à la manœuvre en Syrie. Les deux pays viennent de signer
un nouveau coup diplomatique en s’imposant comme artisans d’un
cessez-le-feu général, prélude à des négociations de paix entre le
régime syrien soutenu par la Russie et l’opposition parrainée par la
Turquie. Quoi qu’il ressorte de cette initiative, elle symbolise avec
fracas l’amitié retrouvée entre Moscou et Ankara, deux acteurs
régionaux dont on se demandait, à la même période l’an dernier, s’ils
ne risquaient pas une confrontation armée après la chute d’un
bombardier russe, abattu à la frontière turco-syrienne.
Les excuses de Recep Tayyip Erdogan, en juin, ont réparé l’offense.
Depuis, le président turc et son homologue russe, Vladimir Poutine, se
téléphonent régulièrement pour évoquer le dossier syrien. « Moscou et
Ankara sont visiblement arrivés à une lecture proche de la situation en
Syrie, observe Ahmet Kasim Han, chercheur à l’Université Kadir Has
d’Istanbul. Leur message aux Occidentaux se résume ainsi : Ne cherchez
plus à être influents, le meilleur parti pour vous et pour l’avenir de
la Syrie est de vous ranger derrière nos initiatives. »
Les États-Unis ont d’ailleurs confirmé ne pas encore avoir été conviés
aux réunions de paix prévues à Astana, capitale du Kazakhstan.
Les diatribes d’Erdogan
L’annonce d’un possible cessez-le-feu sous égide russo-turque
intervient au moment où le président Erdogan multiplie les diatribes à
l’encontre de l’Occident, accusé de ne pas soutenir l’offensive
d’Ankara en Syrie, où au moins 37 soldats turcs ont été tués en quatre
mois. L’opération, baptisée « Bouclier de l’Euphrate », vise à établir
de facto dans le nord du pays une zone de sécurité « nettoyée des
terroristes ». Comprendre : une large bande à la frontière turque
débarrassée de Daesh autant que des milices kurdes du PYD/YPG, liées au
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
« Les forces de la coalition prétendaient lutter contre Daesh et nous
accusaient même de soutenir Daesh. En fait, ce sont elles qui
soutiennent les organisations terroristes PYD et YPG, mais aussi Daesh
! », a lancé le président turc. Des allégations qualifiées de «
ridicules » par le département d’État américain, mais immédiatement
appuyées par le sénateur russe Alekseï Pouchkov, un proche de Vladimir
Poutine. Savoureuse ironie : en décembre 2015, le Kremlin accusait la
famille du président Erdogan de tirer profit du pétrole illégalement
vendu par Daesh.
Quelques couleuvres…
Aujourd’hui, la Turquie ne doit sa présence militaire en Syrie qu’au
feu vert des Russes. En échange, elle a dû avaler quelques couleuvres.
Elle s’est tue lorsque le président Bachar el-Assad a obtenu sa plus
grande victoire depuis le début du conflit en reprenant la totalité
d’Alep, grâce notamment à l’aide russe. Surtout : Ankara, qui avait
réclamé très tôt et avec constance le départ du « tyran de Damas »
comme préalable à toute solution politique, envoie désormais des
signaux contradictoires.
Mevlüt Çavusoglu, chef de la diplomatique turque, a jugé « impossible »
mercredi que Bachar el-Assad soit impliqué dans un processus de
transition pacifique. En aparté, pourtant, un responsable turc cité par
l’agence Reuters affirmait que « notre priorité n’est pas de voir Assad
partir mais de vaincre le terrorisme », comptant même sur l’aide de
Moscou pour « en finir avec le PKK en Syrie ». Un exemple éclatant de
realpolitik.
Le chercheur Ahmet Kasim Han met cependant en garde contre tout
triomphalisme, à l’heure où la Russie aiguise à dessein les ambitions
de puissance régionale et les réflexes anti-Occident d’Ankara. « Que se
passera-t-il si Moscou arrive à ses fins et que les Occidentaux,
c’est-à-dire surtout les États-Unis, sont effectivement écartés du
terrain syrien ? La Turquie devra alors traiter en face-à-face avec la
Russie. Or, sans cette force d’équilibre occidentale, les manœuvres
diplomatiques d’Ankara pourraient très rapidement se compliquer. » (Le Soir, ANNE ANDLAUER, 30 décembre 2016)
UE: la Commission propose d'avancer sur l'union douanière avec Ankara
La Commission européenne a proposé mercredi de faire avancer la
coopération entre l'UE et la Turquie en matière de commerce et de
droits de douane, à l'heure où les négociations d'adhésion du pays à
l'Union semblent bloquées.
Il s'agirait d'élargir aux secteurs de l'agriculture, des services et
des marchés publics l'accord dit d'"union douanière" en vigueur depuis
1996 entre Ankara et l'UE.
Dans un communiqué, l'exécutif européen a précisé avoir sollicité un
mandat des 28 pays de l'UE pour pouvoir engager des négociations en ce
sens, un geste salué par la Turquie.
"Améliorer l'union douanière bénéficiera énormément aux deux parties",
a réagi dans un tweet la Représentation permanente de la Turquie auprès
de l'UE. Elle a souligné avoir "hâte" que le Conseil de l'UE,
représentant les 28 Etats membres, délivre ce mandat de négociation.
Pour l'instant, l'union douanière se limite au secteur des biens
industriels que s'échangent les deux blocs, et dans l'agriculture au
marché des produits transformés.
Les Etats membres de l'UE avaient déjà mandaté la Commission en
novembre 1996 pour élargir le champ d'application aux services et aux
marchés publics, mais sans succès à l'arrivée. Les négociations avec la
Turquie avaient été suspendues en 2002.
Pour justifier cette nouvelle tentative, Bruxelles met en avant "des
bénéfices économiques substantiels pour les deux partenaires",
rappelant que la Turquie est le cinquième partenaire commercial de
l'UE, et l'Union le premier pour Ankara.
L'UE et la Turquie s'échangent des biens pour un montant annuel estimé
actuellement à 140 milliards d'euros, plus de quatre fois le montant
d'il y a vingt ans, fait valoir l'exécutif européen, soulignant que
l'UE enregistre un excédent commercial de 17 mds EUR.
Cette proposition de la Commission intervient alors que l'UE et Ankara
entretiennent des relations tendues, surtout depuis le coup d'Etat
avorté du 15 juillet en Turquie et la répression qui a suivi.
La Turquie ne remplit toujours pas tous les critères qui justifieraient
aux yeux de l'UE l'exemption de visas Schengen pour ses ressortissants,
alors que le pacte migratoire UE-Turquie conclu en mars prévoyait
d'accélérer ce processus de libéralisation.
Par ailleurs le Parlement européen a voté le 24 novembre une résolution
--non contraignante-- demandant le "gel provisoire" des négociations
d'adhésion de la Turquie à l'UE, ce que le président turc Recep Tayyip
Erdogan a vivement dénoncé, brandissant la menace de laisser passer à
nouveau les migrants vers l'Europe.
La grande majorité des pays membres de l'UE se sont prononcés contre un
tel "gel", mais "dans les circonstances actuelles, l'ouverture de
nouveaux chapitres" dans les négociations d'adhésion "n'est pas
envisagée", a souligné le 13 décembre la présidence du Conseil de l'UE.
(AFP, 21 décembre
2016)
Exemption de visa pour les ressortissants turcs : Ankara a un "plan B", voire un "plan C"
La Turquie aura un "plan B", voire un "plan C", si l'Union européenne
ne tient pas sa promesse à propos de l'exemption des visas Schengen
pour ses ressortissants, a prévenu le président Recep Tayyip Erdogan
jeudi.
"Si nous n'obtenons pas ce que nous voulons sur la question des visas
(...), si les promesses ne sont pas tenues, la Turquie aura sans aucun
doute un plan B, et elle aura un plan C", a déclaré M. Erdogan au cours
d'une conférence de presse avec son homologue slovène à Ankara.
"Nous n'avons pas à dire +oui+ à chaque décision prise à notre sujet.
L'Union européenne ne nous a rien donné jusqu'à présent", a-t-il
poursuivi, sans plus de détails sur ce à quoi il faisait allusion.
En contrepartie de l'accord controversé sur les migrants conclu avec
l'Union européenne en mars, la Turquie a notamment demandé une
exemption des visas Schengen pour ses ressortissants, l'ouverture de
nouveaux chapitres dans le processus d'adhésion et une aide financière
pour l'accueil des réfugiés sur son sol.
Mais l'accord sur les visas, qui aurait du être mis en place en
octobre, est embourbé, l'UE reprochant à Ankara de n'avoir pas rempli
tous les critères.
La Turquie, qui abrite quelque trois millions de réfugiés,
essentiellement syriens, accuse par ailleurs les pays européens de ne
pas envoyer l'aide financière promise pour leur accueil, ce que
Bruxelles dément.
Onze ans après le déclenchement du processus d'adhésion à l'UE, en
2005, les relations entre Bruxelles et Ankara se sont davantage encore
crispées avec le vote le 24 novembre par le Parlement européen d'une
résolution demandant le "gel provisoire" de ces négociations.
Le Parlement européen reproche notamment à la Turquie les purges
effectuées après le coup d'Etat manqué du 15 juillet, qui ont conduit à
l'arrestation de plus de 100.000 personnes.
En réaction à ce gel, le président turc avait menacé d'ouvrir ses
frontières pour laisser passer les migrants vers l'Europe, ce qui
romprait le pacte conclu le 18 mars entre l'UE et la Turquie.
(AFP, 15 décembre
2016)
Adhésion de la Turquie: pas de nouveau chapitre de négociations
L'UE n'envisage pas d'ouvrir de nouveaux chapitres des négociations
d'adhésion de la Turquie "dans les circonstances actuelles", a annoncé
mardi la présidence du Conseil de l'UE, à l'issue d'une réunion de
ministres des 28 à Bruxelles.
"Dans les circonstances actuelles, l'ouverture de nouveaux chapitres
n'est pas envisagée", selon une déclaration de la présidence du
Conseil, actuellement assurée par la Slovaquie.
Cette prise de position vise à réagir aux atteintes à la démocratie du
régime turc, qui se sont intensifiées depuis le coup d'Etat avorté du
mois de juillet, suivi par des vagues de répression.
Mais malgré de longues discussions, le texte n'a pas obtenu l'unanimité
des 28, l'Autriche refusant de soutenir des conclusions communes si
elles ne se prononçaient pas en faveur d'un "gel" des négociations
d'adhésion de la Turquie.
"Un pays n'a pas apporté son soutien au compromis soutenu par les 27
autres", a déploré le ministre slovaque des Affaires étrangères,
Miroslav Lajcak, dans une allusion de Vienne, qui a adopté la posture
la plus dure face à Ankara.
D'autres pays qui souhaitaient envoyer un message très ferme à M.
Erdogan, comme la Belgique et les Pays-Bas, se sont eux rangés derrière
le compromis proposé.
Les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, qui sont découpées en
35 chapitres portant sur des domaines spécifiques, ont commencé en
2005, mais elles avancent depuis au ralenti. A ce jour, 16 chapitres
seulement sont ouverts et un seul a été bouclé.
Dans son pacte conclu en mars avec la Turquie, l'UE s'était engagée à
"redynamiser" ces négociations, en contrepartie des efforts turcs pour
freiner les flux migratoire vers l'Europe.
Un nouveau chapitre, portant sur des questions budgétaires, avait ainsi
été ouvert fin juin et des "travaux préparatoires" ont été lancés pour
en ouvrir d'autres. (AFP, 13 décembre
2016)
La délégation de parlementaires français bloquée à la frontière turque
La délégation de trois députés français qui
comptait se rendre lundi en Syrie, pour obtenir une aide humanitaire à
la ville d'Alep, a été bloquée à la frontière turque, ont indiqué à la
mi-journée plusieurs de ces élus.
"Nous avons été bloqués à Kilis" (sud-est de la Turquie), "l'endroit où
on passe pour aller vers la zone d'Alep", a indiqué à l'AFP Patrick
Mennucci (PS), au sujet de cette ville frontalière turque.
"Les Turcs n'ont pas voulu qu'on passe. Ils ont dit qu'il y avait
eu des bombes au chlore et qu'il y avait un nuage" dangereux, a ajouté
ce membre de la commission des Lois de l'Assemblée, depuis un hôpital
de Kilis où sont soignés des Syriens.
M. Mennucci a précisé que la délégation, composée, outre
lui-même, d'Hervé Mariton (LR), de Cécile Duflot (écologiste) et
Jacques Boutault (maire EELV du 2e arrondissement de Paris), avec le
"maire" d'Alep-Est Brita Hagi Hasan, avait "attendu presque trois
heures".
"On essaye encore" de franchir la frontière, a-t-il indiqué, jugeant toutefois que ce serait "très compliqué".
MM. Mariton et Boutault ont confirmé à l'AFP que la délégation avait été bloquée à la frontière turque.
Les élus français devraient faire une conférence de presse à 19H00 (heure locale) à Gaziantep (sud-est de la Turquie).
Comme M. Mennucci, M. Mariton a estimé qu'il n'y avait "pas de motifs" au blocage de leur délégation.
"Les Syriens sont déçus, mais je pense qu'on a avancé avec nos
discussions ce (lundi) matin avec l'ONU", que "notre voyage fait bouger
les choses", a poursuivi le député PS des Bouches-du-Rhône, M. Mariton
ayant évoqué sur Twitter une rencontre avec le gouvernement de
transition syrien à Gaziantep et Mme Duflot des "échanges avec l'ONU".
M. Mennucci s'est notamment félicité que François Hollande, avec lequel
il a échangé "par SMS", ait convoqué les organisations humanitaires,
estimant qu'il fallait "vraiment que l'opinion publique comprenne qu'un
crime de guerre risque d'être commis".
Le président Hollande doit s'entretenir dans l'après-midi avec le
coordinateur général du Haut Comité de l'opposition syrienne, Riyad
Hijab, puis avec les présidents de Médecins sans frontières France
(MSF), de Médecins du monde France (MDM) et de l'Union des
organisations de secours et soins médicaux France (UOSSM), ONG
médicales françaises et internationales actives en Syrie. (AFP, 12 décembre
2016)
L'Autriche plaide pour un gel des négociations d'adhésion avec la Turquie
L'Autriche s'opposera à une poursuite des
négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne qui sera à
l'agenda des responsables européens la semaine prochaine, a indiqué
samedi le ministre autrichien des Affaires étrangères Sebastian Kurz.
"Nous ne sommes pas prêts à approuver en l'état le projet de
décision (européenne, ndlr), qui, de mon point de vue, ne contient pas
la réaction nécessaire aux développements en Turquie", a déclaré le
ministre dans une interview à l'agence autrichienne APA.
Le conseil des secrétaires d'Etat aux Affaires étrangères doit
notamment débattre mardi de l'avancement du processus d'élargissement
de l'UE à plusieurs pays, dont la Turquie.
Des conclusions seront adoptées et M. Kurz souhaite y voir mentionner
"le gel des négociations" avec la Turquie. "Nous avons déjà dit à nos
partenaires que l'Autriche ne peut pas approuver le projet de
conclusions en l'état", a précisé M. Kurz qui dénonce les atteintes du
gouvernement d'Ankara à "l'état de droit, la démocratie et les droits
de l'homme".
Le gouvernement néerlandais avait indiqué vendredi qu'il allait
chercher des soutiens européens pour un gel provisoire des négociations
d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. L'Autriche fait partie
du camp des durs sur ce sujet depuis la tentative de coup d'Etat en
juillet en Turquie, suivie par une répression massive et des dizaines
de milliers d'arrestations.
Fin novembre, un vote non contraignant du Parlement européen
avait approuvé à une très forte majorité le principe d'une suspension
de ces discussions.
La Turquie a formellement demandé à devenir membre de l'UE en 1987, et
ses négociations d'accession ont commencé en 2005. Mardi, M. Erdogan a
souligné que son pays n'avait pas encore abandonné cette ambition, mais
que "beaucoup d'autres alternatives" s'offraient à son pays si ce
processus menait à une impasse. (AFP, 11 décembre
2016)
Répression en Turquie: des experts du Conseil de l'Europe s'inquiètent
La répression engagée par le pouvoir
turc depuis le coup d'Etat avorté de juillet va au-delà de ce
qu'autorisent la Constitution turque et le droit international, ont
estimé vendredi des experts du Conseil de l'Europe.
Ces experts critiquent notamment la radiation collective de dizaines de milliers de fonctionnaires.
La Turquie a certes été confrontée à une "dangereuse conspiration
armée" et avait donc de "bonnes raisons" d'instaurer l'état d'urgence,
observent les experts en droit constitutionnel membres de la
"Commission de Venise" de l'organisation paneuropéenne. Cependant la
rapidité avec laquelle ont été menées des radiations massives de
fonctionnaires n'a pas permis d'encadrer ce processus d'un "minimum de
garanties procédurales", déplorent-ils.
"Une telle méthode de purge de l'Etat ressemble fortement à de l'arbitraire", fustigent les experts européens.
Les fonctionnaires ont été radiés - et non pas suspendus -, lors de
procédures non individualisées, qui ne semblent pas susceptibles de
recours judiciaires. De même, les associations ont été dissoutes -
plutôt que placées temporairement sous le contrôle de l'Etat -,
regrettent-ils encore.
La Commission de Venise critique également le fait que les accusations
portées par les autorités turques contre des fonctionnaires, à savoir
leurs liens supposés avec le réseau du prédicateur Fethullah Gülen -
considéré par Ankara comme l'instigateur du coup d'Etat avorté - ne
sont pas suffisamment motivées. Certaines personnes ont été ainsi
visées sans entretenir pour autant de "lien significatif" avec la
mouvance guléniste, selon le Conseil de l'Europe.
"Même en admettant que certains membres du mouvement guléniste aient
participé au coup d'Etat", cela n'implique pas de tenir pour
responsables "tous ceux qui ont eu des contacts avec ce réseau par le
passé", pointent les experts.
La Commission de Venise s'inquiète également de la possibilité laissée
aux forces de l'ordre de maintenir les suspects en garde-à-vue sans
contrôle d'un juge pendant une période pouvant aller jusqu'à 30 jours,
et sans toujours pouvoir accéder à un avocat. Sur ce dernier point,
limiter l'accès à un avocat doit "rester exceptionnel, et doit être
justifié par des fait spécifiques". (AFP, 9 décembre
2016)
Contrôle "approfondi" des passeports de diplomates allemands
Les autorités aéroportuaires turques soumettent désormais les
diplomates allemands à des contrôles d'identité "approfondis", une
mesure prise après qu'une députée turque a été "retenue" en Allemagne,
a rapporté jeudi l'agence de presse progouvernementale Anadolu.
Depuis mercredi soir, les passeports des diplomates allemands qui
veulent entrer ou sortir de Turquie via l'aéroport Atatürk d'Istanbul
font l'objet d'"une étude et un examen approfondis", selon Anadolu,
précisant que quatre d'entre eux ont ainsi raté leur avion jeudi en
raison de cette nouvelle procédure.
Ces contrôles renforcés ont été mis en place après qu'une députée du
parti au pouvoir en Turquie, Ayse Nur Bahçekapili, eut affirmé avoir
été "retenue pendant une heure" lundi dans un aéroport de Cologne
(ouest de l'Allemagne) en raison d'un problème de passeport.
L'ambassadeur allemand à Ankara, Martin Erdmann, a été convoqué au
ministère turc des Affaires étrangères mercredi soir en lien avec cet
incident. Et quelques heures plus tôt, le président turc Recep Tayyip
Erdogan avait manifesté sa colère et évoqué des "représailles".
Cet incident survient alors que les relations entre la Turquie et les
pays européens, particulièrement l'Allemagne, se sont tendues depuis la
tentative de coup d'Etat visant à renverser M. Erdogan, le 15 juillet.
Après le putsch manqué, les autorités turques ont lancé des purges dont
l'ampleur suscite l'inquiétude et des critiques des partenaires
occidentaux d'Ankara.
Le gouvernement turc accuse pour sa part Berlin d'"héberger" des
putschistes présumés ayant fui la Turquie et des membres du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée "terroriste"
par Ankara, Washington et Bruxelles. (AFP, 8 décembre
2016)
Les Pays-Bas pour un gel de six mois des négociations d'adhésion avec l'UE
Le gouvernement néerlandais va chercher des soutiens européens pour un
gel provisoire des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union
européenne, a déclaré vendredi à La Haye le Premier ministre Mark Rutte.
"Nous allons voir s'il y a un soutien en Europe (...) pour suspendre
ces conversations pendant un semestre", a déclaré M. Rutte lors d'une
conférence de presse.
La Turquie et l'UE étaient convenues d'accélérer les conversations vers
une adhésion après un accord visant à endiguer le flot de migrants dans
l'UE, en mars. Mais ce processus s'est retrouvé une nouvelle fois
bloqué après la tentative de coup d'Etat en juillet en Turquie, suivi
par une répression massive et des dizaines de milliers d'arrestations.
M. Rutte a repris le terme de son ministre des Affaires étrangères Bert
Koenders, qui avait qualifié peu auparavant ces discussions avec la
Turquie de "comateuses".
Son appel intervient après un vote non contraignant du Parlement
européen la semaine dernière, dans lequel il s'était prononcé à une
très forte majorité en faveur d'une suspension de ces discussions.
Ce vote a suscité la colère des autorités turques, qui l'ont
immédiatement qualifié d'"insignifiant et sans valeur". Le président
Recep Tayyip Erdogan a menacé de représailles en rompant l'accord de
mars qui a permis une forte réduction de l'arrivée de migrants en
Europe.
La Turquie a formellement demandé à devenir membre de l'UE en 1987, et
ses négociations d'accession ont commencé en 2005. Mardi, M. Erdogan a
souligné que son pays n'avait pas encore abandonné cette ambition, mais
que "beaucoup d'autres alternatives" s'offraient à son pays si ce
processus menait à une impasse.
(AFP, 2 décembre
2016)
La Turquie a "de très nombreuses alternatives" à l'UE, dit Erdogan
La Turquie n'a "pas encore" tourné le dos à l'Union européenne (UE),
mais elle dispose de "très nombreuses alternatives" qu'elle est en
train d'explorer, a déclaré mardi le président turc Recep Tayyip
Erdogan.
"A l'heure actuelle -je dis bien, à l'heure actuelle-, nous n'avons pas
encore refermé le livre de l'UE ", a déclaré M. Erdogan lors d'un
discours à Istanbul au "7ème sommet du Bosphore", une réunion axée sur
la coopération internationale.
"Cependant (...) il existe pour la Turquie de très nombreuses
alternatives" à l'UE, a poursuivi Erdogan, sans préciser lesquelles
ajoutant que son gouvernement continuait "d'avoir des discussions" avec
d'autres partenaires éventuels.
Les déclarations de M. Erdogan surviennent après des semaines
d'échanges acerbes entre Ankara et Bruxelles, qui accuse les autorités
turques de réprimer durement l'opposition depuis la tentative de coup
d'Etat en juillet.
Cette tempête diplomatique fait peser des incertitudes sur un pacte
conclu en mars entre le gouvernement turc et l'UE, qui a permis
d'assécher le flux de passages clandestins vers l'Europe via les îles
grecques en mer Egée.
La semaine dernière, le chef de l'Etat turc a menacé Bruxelles
d'"ouvrir les frontières" pour laisser passer les migrants voulant se
rendre en Europe, au lendemain de l'adoption par le Parlement européen
d'une résolution non-contraignante appelant à geler les négociations
d'adhésion d'Ankara.
Les eurodéputés ont justifié leur décision par la "disproportion" des
"mesures répressives prises par le gouvernement turc" après le putsch
manqué en juillet.
Après la tentative de coup d'Etat imputée par le pouvoir turc au
prédicateur Fethullah Gülen qui vit aux Etats-Unis, plus de 100.000
personnes, notamment des professeurs, militaires et magistrats, ont été
arrêtées, limogées ou suspendues.
"Les valeurs sur lesquelles est bâtie l'Union européenne sont piétinées
au quotidien" en Turquie, a déploré le Premier ministre du Luxembourg
Xavier Bettel dans un entretien à l'AFP.
Les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE ont officiellement
débuté en 2005 mais sont aujourd'hui au point mort et les dirigeants
turcs ne cachent pas leur exaspération.
"Nous avons une Union européenne qui fait patienter la Turquie à sa
porte depuis 53 ans. Laisse-moi te le dire: tu n'es pas un tissu d'Inde
introuvable", a tonné M. Erdogan mardi, employant une expression turque
signifiant que l'UE n'était pas irremplaçable à ses yeux.
Signe des tensions entre Ankara et l'UE, M. Erdogan a récemment évoqué
l'option d'un référendum pour décider de poursuivre ou non le processus
d'adhésion à l'UE, et un possible rapprochement avec l'Organisation de
coopération de Shanghaï (OCS) coparrainé par la Chine et la Russie.
Toutefois, dans un entretien publié mardi par le quotidien arabophone
édité à Londres Asharq al-Awsat, le vice-Premier ministre turc Numan
Kurtulmus a affirmé que l'OCS n'était "pas une alternative à l'UE".
Juncker: Erdogan sera "tenu responsable" d'avoir refusé la libéralisation des visas
Le président turc Recep Tayyip Erdogan sera "tenu responsable" d'avoir
"refusé la libéralisation des visas" pour les citoyens turcs dans
l'Union européenne, a dénoncé dans une interview le président de la
commission, Jean-Claude Juncker.
La Turquie, a-t-il dit dans une interview à paraître mercredi dans
Ouest-France, "doit s'interroger : a-t-elle ou non vraiment l'intention
de devenir un jour membre de l'UE ? M. Erdogan doit savoir qu'un jour
il sera tenu pour responsable d'avoir refusé la libéralisation des
visas".
Le président turc "en rejette la responsabilité sur l'UE. Moi, je la
lui retourne. En ne répondant pas aux critères, il interdit aux
citoyens turcs de circuler en Europe", a-t-il dénoncé.
Lors d'un discours prononcé à Istanbul au "7ème sommet du Bosphore", M.
Erdogan a déclaré mardi que la Turquie "n'a pas encore tourné le dos à
l'Europe" mais dispose "de très nombreuses alternatives" qu'elle est en
train d'explorer.
Ces déclarations s'ajoutent à des semaines d'échanges acerbes entre
Ankara et Bruxelles. L'UE accuse les autorités turques de réprimer
durement l'opposition depuis la tentative de coup d'Etat en juillet.
Cette tempête diplomatique fait peser des incertitudes sur un pacte
conclu en mars entre le gouvernement turc et l'UE, qui avait permis
d'assécher le flux de passages clandestins vers l'Europe via les îles
grecques en mer Egée.
En échange des efforts turcs pour reprendre une partie des clandestins
arrivés en Europe, Bruxelles promettait de faciliter la délivrance de
visas pour les citoyens turcs dans l'Union européenne. (AFP, 30
novembre
2016)
Bettel: La Turquie d'Erdogan "piétine au quotidien" les valeurs de l'UE
En envisageant de rétablir la peine de mort ou par les purges massives
de ces derniers mois, la Turquie du président Recep Tayyip Erdogan
"piétine au quotidien" les valeurs de l'Union européenne, estime Xavier
Bettel, le Premier ministre luxembourgeois, dans un entretien avec
l'AFP.
Interrogé sur une possible rupture avec Ankara, dans les négociations
d'adhésion à l'UE, M. Bettel a malgré tout jugé qu'il ne fallait pas
franchir ce pas, souhaité officiellement à ce stade par un seul des 28
pays membres, l'Autriche.
"Si je coupe tout, il n'y aura plus ce cordon où on se dit +On va
essayer de le retenir quand même parce qu'il y a toujours quand même
cette volonté de travailler ensemble+", a déclaré le Premier ministre
du Grand Duché, qui est un des six membres fondateurs de l'UE, au cours
d'un entretien réalisé lundi soir à Luxembourg.
Et d'enchaîner: "Les valeurs sur lesquelles est bâtie l'Union
européenne sont piétinées au quotidien, mais j'espère que la Turquie
redeviendra ce partenaire dans lequel j'avais cette confiance ces
derniers temps".
Aujourd'hui, a jugé Xavier Bettel, "cette confiance est très, très fragile".
"La situation m'inquiète", a-t-il poursuivi, en citant les purges
conduites dans les médias, la justice et l'administration depuis le
coup d'Etat manqué de juillet et les déclarations récentes de M.
Erdogan sur un possible rétablissement de la peine de mort dans son
pays.
Dès le surlendemain du putsch avorté du 15 juillet, le président
Erdogan avait évoqué un possible rétablissement de la peine capitale
afin d'éliminer "le virus" factieux au sein de l'Etat, provoquant
l'indignation de l'UE.
Onze ans après le lancement du processus d'adhésion à l'UE, en 2005, la
relation entre Bruxelles et Ankara s'est encore davantage crispée avec
le vote le 24 novembre par le Parlement européen d'une résolution
demandant le "gel temporaire" de ces négociations.
En réaction, le président turc a menacé le lendemain d'ouvrir ses
frontières pour laisser passer les migrants vers l'Europe, ce qui
romprait le pacte conclu le 18 mars entre l'UE et la Turquie ayant
considérablement ralenti le rythme des arrivées de réfugiés en Grèce
via la mer Egée.
Le 9 novembre, la Commission européenne avait critiqué dans un rapport
d'étape un "retour en arrière" de la Turquie sur les critères
d'adhésion au bloc européen, en particulier en ce qui concerne la
liberté d'expression et l'Etat de droit.
"Actuellement, on a un accord avec la Turquie. On respecte les
engagements, c'est un principe. Si unilatéralement, il y a de leur côté
la volonté de rompre, j'en prendrai acte, je le regretterai. Mais dire
actuellement que les négociations vont dans le bon sens, ce serait
hypocrite", a conclu M. Bettel. (AFP, 30
novembre
2016)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
Erdogan accuse l'Occident de soutenir le groupe Etat islamique
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé mardi l'Occident de ne
pas tenir ses promesses en Syrie et d'y soutenir des "groupes
terroristes", dont le groupe Etat islamique (EI).
"Les forces de la coalition ne tiennent malheureusement pas leurs
promesses", a déclaré M. Erdogan lors d'une conférence de presse avec
son homologue guinéen, Alpha Condé, en visite à Ankara.
La Turquie est engagée depuis fin août en Syrie, où elle combat
notamment l'EI et les milices kurdes qu'elle considère comme
"terroristes". Au moins 37 de ses soldats ont été tués depuis le début
de cette opération.
L'armée turque et les rebelles syriens qu'elle soutient, tentent depuis
plusieurs semaines d'enlever à l'EI son bastion d'Al-Bab, à environ 25
kilomètres au sud de la frontière turque dans la province d'Alep, où
les forces d'Ankara ont essuyé la semaine dernière de lourdes pertes.
Le président Erdogan s'est plaint que, plutôt que de soutenir la
Turquie, l'Occident préfère venir en appui à l'EI ainsi qu'aux Kurdes
du Parti de l'Union démocratique (PYD) et de son bras armé, les Unités
de protection du peuple (YPG), soutenus par Washington.
Les Occidentaux "soutiennent tous les groupes terroristes, le YPG, le
PYD, mais aussi Daech", a-t-il assuré en utilisant l'acronyme arabe de
l'EI.
"C'est parfaitement évident", a-t-il affirmé, assurant que la Turquie disposait de preuves en images.
Il avait déjà affirmé que l'Occident soutenait l'EI lors d'un
déplacement au Pakistan, en novembre, affirmant à l'époque que
l'Occident "se tient actuellement au côté de Daech" et que les armes
des jihadistes sont de fabrication occidentale.
Le président Erdogan s'est tout de même montré confiant mardi, assurant
que la Turquie a "désormais complètement encerclé le groupe terroriste
Daech à Al-Bab".
"Oui, nous avons des martyrs (...) mais il n'y a pas de marche arrière possible", a-t-il asséné.
Que les forces de la coalition tiennent leurs promesses ou non, "nous
poursuivrons notre route avec détermination", a-t-il ajouté.
Le président turc a ajouté que la Turquie et la Russie soutiennent un
plan visant à mettre autour de la table les différentes parties du
conflit syrien, lors d'une rencontre à Astana, au Kazakhstan.
Il a néanmoins précisé que les "groupes terroristes" n'y seraient pas
acceptés, mais qu'il aimerait y voir ses partenaires saoudien et
qatari. (AFP, 27 décembre
2016)
Les Etats-Unis nient soutenir l'EI en Syrie
L'ambassade américaine à Ankara a nié mercredi soutenir le groupe Etat
islamique (EI) en Syrie après que le président turc Recep Tayyip
Erdogan a affirmé la veille détenir des preuves d'un tel soutien.
"Le gouvernement américain ne soutient pas Daech" (l'acronyme arabe de
l'EI), affirme l'ambassade dans un message publié sur la page d'accueil
de son site internet. Il "ne l'a ni créé ni soutenu par le passé. Les
affirmations selon lesquelles le gouvernement américain soutient Daech
sont fausses".
Le communiqué déplore une "désinformation considérable" qui circule
dans les médias turcs, sans mentionner pour autant le président
Erdogan, ni son discours.
"Pour ceux qui sont intéressés par la vérité, voici la vérité", peut-on lire au début de ce bref message.
Mardi soir, le président Erdogan avait affirmé que la coalition
internationale menée par les Etats-Unis venait en appui non seulement
aux milices kurdes mais aussi à l'EI.
"C'est parfaitement évident", avait-il déclaré, assurant que la Turquie disposait de preuves en images.
Les Etats-Unis sont alliés en Syrie des Unités de protection du peuple
(YPG), qu'Ankara considère comme une organisation "terroriste", alliée
du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
"Le gouvernement américain n'a pas fourni d'armes ou d'explosifs au PYG
ou au PKK - point", réplique le communiqué de l'ambassade, qui assure
mener des discussions avec Ankara "sur comment aider au mieux" la
Turquie et les rebelles syriens dans leur lutte contre l'EI, notamment
dans le fief jihadiste d'Al-Bab où les forces turques sont actuellement
engagées.
Le président Erdogan avait estimé la veille que la coalition
internationale ne fournissait aucune aide à l'opération militaire
turque engagée depuis fin août en Syrie.
Le soutien américain aux milices kurdes et les critiques de Washington
à l'égard des politiques menées en Turquie depuis le coup d'Etat manqué
du 15 juillet provoquent une colère croissante d'Ankara, à l'approche
de la fin de mandat du président Barack Obama.
La Turquie a exprimé son espoir de voir s'ouvrir "une nouvelle page"
avec l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche, notamment sur la
question de l'extradition de Fethullah Gülen, bête noire d'Ankara qui
lui impute le putsch manqué.
Les Etats-Unis, où est installé le prédicateur islamiste, refusent pour
l'instant de l'extrader, malgré les demandes répétées d'Ankara. (AFP, 28 décembre
2016)
Washington tente de prévenir un affrontement Turcs et Kurdes
Les Etats-Unis tentent de prévenir un affrontement dans le nord de la
Syrie entre les forces turques et les forces kurdes syriennes, ont
indiqué jeudi des responsables américains.
"Nous avons facilité cette semaine des discussions communes avec la
Turquie, les Forces démocratiques syriennes (FDS, coalition arabo-kurde
syrienne) et d'autres partenaires de la coalition pour promouvoir une
désescalade dans la région", a déclaré le colonel américain John
Dorrian, un porte-parole militaire de la coalition contre l'EI.
Les Turcs et les Kurdes syriens sont deux alliés cruciaux de la
coalition menée par Washington, mais leurs intérêts sont antagonistes.
Il y a déjà eu des échanges de tirs entre les deux forces.
"Nous essayons de faire en sorte (...) de maintenir un dialogue qui
maintient tout le monde concentré sur la lutte contre l'EI", a déclaré
le colonel Dorrian.
Les Turcs, entrés fin août dans le nord de la Syrie en soutien à des
groupes rebelles syriens, menacent de se diriger vers Minbej, une ville
tenue par la coalition arabo-kurde des Forces démocratique syriennes
(FDS) soutenue par la coalition.
Les Etats-Unis observent avec inquiétude cette situation, alors que les
FDS sont considérés comme un allié extrêmement précieux par les
Etats-Unis.
"La plus grande inquiétude des FDS est que les Turcs menacent de les
attaquer par derrière", a expliqué jeudi un responsable militaire
américain.
"C'est ce qui les a fait hésiter à avancer" vers Raqa, a-t-il souligné.
Raqa est la capitale de facto de l'EI en Syrie, et le prochain grand objectif de la coalition dans le pays.
Les FDS ont lancé le 5 novembre l'offensive qui vise "isoler" Raqa.
Mais l'assaut lui-même doit être confié à des forces arabes, selon la
coalition.
Selon le colonel Dorrian, les FDS comptent désormais "45.000 combattants", dont "13.000 Arabes". (AFP, 8 décembre
2016)
Erdogan veut commercer avec la Chine, l'Iran et la Russie en devises locales
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé dimanche qu'il prenait
des mesures pour que le commerce de son pays avec la Chine, l'Iran et
la Russie soit désormais libellé en devises locales au lieu de dollar alors qu'il
s'efforce de défendre la livre turque.
"Nous sommes en train de prendre des mesures en vue de commercer avec
la Russie, la Chine et l'Iran en monnaies locales", a déclaré M.
Erdogan, à deux jours d'une visite en Russie du Premier ministre turc
Binali Yildirim. "Si nous leur achetons quelque chose, nous utiliserons
leur monnaie, s'ils nous achètent quelque chose, ils utiliseront notre
devise", a-t-il expliqué, durant un discours à Kayseri (centre).
Le président turc a par ailleurs de nouveau appelé ses concitoyens à
convertir leurs devises étrangères en livres turques, comme il l'avait
déjà fait vendredi.
M. Erdogan tente de redresser le cours de la devise nationale qui a chuté depuis la tentative de coup d'Etat en juillet.
Sur le seul mois de novembre la livre turque a perdu 10% par rapport au
dollar et continue de battre des records de faiblesse en raison des
incertitudes politiques et d'une situation sécuritaire tendue.
La Bourse d'Istanbul a annoncé vendredi soir qu'elle avait "décidé de
convertir en livres turques tous ses avoirs en liquide (...) pour
soutenir l'appel du président" Erdogan.
Mais les marchés s'inquiètent des interventions répétées dans les
affaires économiques de M. Erdogan qui ne cesse d'appeler la banque
centrale à baisser ses taux, malgré une inflation élevée (plus de 7%).
Consciente des inquiétudes suscitées par l'érosion de la livre, la
Banque centrale turque a au contraire relevé en novembre de 50 points
de base son principal taux directeur après une longue période de
baisse.
(AFP, 6 décembre
2016)
Relations
régionales / Regional Relations
La Turquie interdit la diffusion d'informations sur l'assassinat de l'ambassadeur russe
Un tribunal turc a interdit la diffusion des informations concernant
l'assassinat de l'ambassadeur russe à Ankara la semaine dernière, a
rapporté mardi l'agence de presse progouvernementale Anadolu.
Sous l'objectif des caméras, un policier de 22 ans a tué de neuf balles
le diplomate Andreï Karlov, lors de l'inauguration d'une exposition le
19 décembre, avant d'être lui-même abattu par les forces de l'ordre.
Cette interdiction reste valable jusqu'à la fin de l'enquête policière,
précise Anadolu, et concerne tant les images de l'assassinat, largement
relayées par la presse internationale, que les informations relatives
aux suspects, aux témoins et aux victimes.
Le tribunal d'Ankara répond ainsi à une requête du procureur général,
expliquant que la diffusion de ces informations pourrait porter
préjudice tant à l'enquête qu'à la sécurité nationale, poursuit
l'agence.
S'il n'a pas été précisé pourquoi cette interdiction survient une
semaine après la mort de M. Karlov, elle fait toutefois suite à la
publication lundi d'une longue interview de la soeur de l'assassin par
le quotidien Hürriyet.
La jeune femme y expliquait que son frère, Mevlüt Mert Altintas, avait
subi un "lavage de cerveau" lors de son passage à l'école de police.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait rapidement associé
l'assassin au réseau du prédicateur musulman Fethullah Gülen, à qui il
impute le coup d'Etat manqué du 15 juillet.
Une accusation tempérée par la Russie, qui considérait qu'il était encore trop tôt pour tirer ce type de conclusions.
La Turquie impose régulièrement ce genre d'interdictions après des attentats, invoquant la défense de la sécurité nationale.
Des opposants affirment que la liberté d'expression est de plus en plus
restreinte depuis l'élection du président Erdogan en août 2014. Ce à
quoi Ankara répond que rien n'est fait hors du cadre de la loi. (AFP, 28 décembre
2016)
Membres des choeurs de l'Armée Rouge victimes du crash d'un avion militaire
Un avion militaire russe s'est abîmé dimanche en mer Noire, près de la
station balnéaire de Sotchi, sans "signes de survivants" parmi les 92
personnes à bord, dont des membres des choeurs de l'Armée Rouge qui
allaient célébrer le Nouvel An avec les troupes en Syrie.
Cet accident a suscité une vive émotion en Russie où l'ensemble est
considéré comme l'un des symboles du pays, une fierté nationale.
Le président Vladimir Poutine a déclaré lundi une journée de deuil "sur
l'ensemble du territoire de Russie" et prôné une "enquête soignée (...)
pour déterminer les causes de la catastrophe". Une commission spéciale
dirigée par le ministre des Transports, Maxime Sokolov, a aussitôt été
créée à ces fins.
"Toutes causes possibles (du crash) sont examinées", a annoncé M.
Sokolov, arrivé à Sotchi dans la soirée, tout en jugeant "prématuré" de
parler d'une piste concrète, notamment celle d'un attentat terroriste,
alors que des sources non identifiées ont donné différentes
explications aux agences de presse russes, allant d'une défaillance
technique à une erreur de pilote.
- Les recherches se poursuivent -
Les boîtes noires "n'ont malheureusement pas été retrouvées", a-t-il
expliqué, en soulignant que les recherches allaient se poursuivre lundi.
Selon le ministère de la Défense, le Tupolev Tu-154 a disparu des
écrans-radars à 05H27 (02H27 GMT), deux minutes après son décollage de
l'aéroport de Sotchi, situé dans la commune d'Adler, sur les côtes de
la mer Noire. Il se rendait à la base aérienne de Hmeimim, près de
Lattaquié en Syrie.
Des débris de l'appareil ont été découverts à 1,5 km de la côte, à
environ 70 mètres de profondeur, selon le porte-parole de l'armée
russe, Igor Konachenkov. "Il n'y a pas de signes de survivants", a-t-il
affirmé, en précisant que plus de 3.000 personnes, 32 bateaux, 80
plongeurs, ainsi que cinq hélicoptères et des drones avaient été
dépêchés sur place.
Pour l'heure, dix corps ont été retrouvés, selon la même source.
"L'identification des victimes sera effectuée à Moscou", selon le
ministère des Transports.
L'appareil parti de l'aérodrome de Tchkalovski, près de Moscou, avait
fait escale à Sotchi pour être ravitaillé en kérosène. Il transportait
84 passagers et huit membres d'équipage, selon le ministère de la
Défense.
La liste publiée par le ministère comprend 64 membres de l'Ensemble
Alexandrov, connu lors de ses tournées à l'étranger sous le nom de
choeurs de l'Armée Rouge, et huit militaires.
Ils se rendaient en Syrie pour célébrer le Nouvel An avec les soldats
russes déployés là-bas depuis septembre 2015 en soutien au régime de
Bachar al-Assad, allié de longue date de la Russie.
- Fierté du pays -
"L'Ensemble Alexandrov, c'est une carte de visite de la Russie", a
déploré le célèbre pianiste russe Denis Matsouïev, cité par l'agence
Ria-Novosti, évoquant une "terrible injustice".
Des dizaines de personnes sont venues dimanche déposer des fleurs près
de la salle de concert Aleksandrovski à Moscou, qui abritait les
répétitions des choeurs de l'Armée Rouge.
"Nous sommes fiers pour notre pays parce que nous avons un ensemble
comme ça", a déclaré à l'AFP Anna Vladimirovna, 70 ans, après avoir
déposé un bouquet d'oeillets rouges.
L'avion transportait également neuf journalistes des chaînes de
télévision Pervy Kanal, NTV et Zvezda, deux hauts fonctionnaires civils
et la responsable d'une organisation caritative respectée en Russie,
Elizavéta Glinka.
Cette dernière, connue du grand public comme "Docteur Liza",
transportait des médicaments pour l'hôpital universitaire de Lattaquié,
selon le Conseil consultatif pour les droits de l'homme auprès du
Kremlin.
La chancelière allemande Angela Merkel, le président syrien Bachar
al-Assad, le président turc Recep Tayyip Erdogan et le Premier ministre
turc Binali Yildirim ont exprimé leurs condoléances à la Russie.
- 33 ans de vol -
Selon le ministère de la Défense, l'appareil était exploité depuis 33
ans et comptait 6.689 heures de vol. Il avait été réparé pour la
dernière fois en décembre 2014, et révisé en septembre dernier.
Une enquête criminelle a été ouverte pour déterminer si des manquements
aux règles de sécurité aérienne sont à l'origine de l'accident, a
indiqué le Comité d'enquête russe, organisme chargé des principales
investigations criminelles.
Plusieurs Tu-154, un appareil de conception soviétique, ont eu des
accidents par le passé. En avril 2010, un appareil de ce type
transportant 96 personnes dont le président Lech Kaczynski et de hauts
responsables polonais s'était écrasé en tentant d'atterrir près de
Smolensk (ouest de la Russie), et tous ses occupants avaient été tués.
Quelque 4.300 militaires russes sont déployés en Syrie, et la Russie,
qui a également des installations portuaires militaires à Tartous
(nord-ouest), continue de renforcer sa présence dans ce pays en proie à
un conflit sanglant depuis 2011. (AFP, 25 décembre
2016)
L'ambassadeur russe à Ankara assassiné par un policier turc
L'ambassadeur de Russie en Turquie a été
assassiné lundi à Ankara par un policier turc, qui a affirmé agir pour
venger le drame de la ville d'Alep, en passe d'être reprise par le
régime syrien soutenu par Moscou.
Le diplomate, Andreï Karlov, a été abattu de plusieurs balles alors
qu'il prononçait une allocution lors de l'inauguration d'une exposition
d'art dans la capitale turque.
Les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et russe Vladimir Poutine,
dans des déclarations séparées, ont qualifié cet assassinat de
"provocation" visant à torpiller la normalisation entre les deux pays,
entamée en août après une grave crise diplomatique. Ils s'étaient parlé
au téléphone peu après l'attaque.
Sur une vidéo diffusée sur internet, on voit l'assassin hurlant,
d'abord en arabe avec un accent marqué, puis en turc. L'ambassadeur est
allongé à terre à côté de lui.
L'homme, en costume noir et armé d'un pistolet, crie "Allah Akbar"
("Dieu est le plus grand") et évoque en arabe "ceux qui ont fait
allégeance au jihad".
"N'oubliez pas la Syrie, n'oubliez pas Alep", crie-t-il ensuite
en turc à deux reprises. "Tous ceux qui prennent part à cette tyrannie
rendront des comptes, un par un".
"Pendant que l'ambassadeur faisait un discours, un homme grand, portant
un costume, a tiré d'abord en l'air, puis a visé l'ambassadeur", a
raconté à l'AFP Hasim Kiliç, correspondant du quotidien Hürriyet dans
la capitale turque et présent sur les lieux au moment de l'attaque.
Trois autres personnes ont été blessées, selon les médias turcs.
- Minute de silence -
L'assassin présumé a été identifié par les autorités turques comme
étant Mevlüt Mert Altintas, un policier de 22 ans. Il n'était pas clair
dans l'immédiat si le policier faisait partie du dispositif de sécurité
encadrant l'exposition.
Une perquisition a été menée à son domicile, a annoncé le parquet. Ses
parents et sa soeur ont été arrêtés, selon l'agence Dogan.
Dénonçant "un acte terroriste", la porte-parole du ministère russe des
Affaires étrangères Maria Zakharova a déclaré que "les assassins seront
punis".
Né en 1954, Andreï Karlov avait été nommé dans la capitale turque en
juillet 2013. Marié et père d'un enfant, il avait été en poste dans les
deux Corées, notamment comme ambassadeur à Pyongyang de 2001 à 2006.
Selon le ministre turc de l'Intérieur, l'assassin a été "neutralisé".
Des photos le montrant à terre, visiblement mort, avec des impacts de
balle sur le mur derrière lui, ont été diffusées sur les réseaux
sociaux.
Le Conseil de sécurité observera mardi une minute de silence en
mémoire de l'ambassadeur, a annoncé le représentant espagnol auprès des
Nations unies, Roman Oyarzun.
Les Etats-Unis ont condamné "cet acte de violence, quelle qu'en soit
l'origine"; le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon "un acte
terroriste insensé". La responsable de la diplomatie de l'Union
européenne Federica Mogherini s'est dite "profondément choquée" par cet
assassinat, tandis que le président français François Hollande l'a
condamné "avec force".
Pour le président élu des Etats-Unis Donald Trump, ce meurtre a été commis par un "terroriste islamique radical".
La Syrie, où la Russie apporte un soutien militaire crucial au régime
du président Bachar al-Assad, a condamné un "crime abominable".
- Coopération malgré les divergences -
"Je ne crois pas qu'il y ait de conséquence considérable (sur les
relations entre les deux pays), mais sur un plan symbolique, ça montre
que ce qui se passe à Alep ne passe pas auprès d'une partie de la
population musulmane", a estimé Dominique Moïsi, conseiller spécial de
l'Institut Montaigne, un think tank basé à Paris.
Aykan Erdemir, de la Fondation pour la Défense de la démocratie
basée à Washington, estime qu'Ankara "marche sur la corde raide en
tentant de trouver un modus vivendi avec la Russie en Syrie", alors que
les partisans du parti islamo-conservateur au pouvoir, l'AKP, voient
d'un mauvais oeil le soutien apporté par Moscou au régime du président
Assad.
"Quand on voit les manifestations à Istanbul contre la Russie et l'Iran
et en soutien à Alep, on voit que les partisans zélés de l'AKP y sont",
explique-t-il.
Cet attentat est justement survenu à un moment où les relations
turco-russes se réchauffent depuis plusieurs mois, après une grave
crise diplomatique née de la destruction en novembre 2015 par
l'aviation turque d'un avion militaire russe au-dessus de la frontière
syro-turque.
C'est à la faveur d'un accord de cessez-le-feu parrainé par la Turquie
et la Russie que les quartiers de l'est d'Alep qui étaient tenus par
les rebelles sont peu à peu évacués depuis jeudi.
La Russie est le principal allié du régime syrien, qui est en passe de
reprendre Alep, la deuxième ville de Syrie, alors que la Turquie
soutient les rebelles qui cherchent à le renverser.
Une réunion axée sur le dossier syrien est prévue pour mardi à Moscou
entre les chefs des diplomaties russe, turque et iranienne. (AFP, 20 décembre
2016)
Flottille vers Gaza en 2010: la Turquie abandonne les poursuites contre Israël
Un tribunal d'Istanbul a décidé vendredi
d'abandonner les poursuites engagées contre des officiers israéliens
après l'assaut meurtrier contre une flottille en route vers Gaza, qui a
empoisonné pendant six ans les relations entre la Turquie et Israël, a
annoncé une avocate de la partie civile.
Le tribunal a également annulé les mandats d'arrêt visant les quatre
militaires israéliens jugés in absentia, a ajouté sur Twitter Me Gülden
Sönmez.
Dix Turcs avaient été tués dans l'assaut lancé par un commando
israélien contre le Mavi Marmara, un navire faisant partie d'une
flottille humanitaire composée de six embarcations, qui tentait de
briser le blocus imposé à la bande de Gaza.
Le procureur avait demandé la semaine dernière l'abandon des
poursuites, citant un accord de normalisation conclu entre la Turquie
et Israël en juin après plusieurs mois de tractations secrètes.
Dans le cadre de cet accord, Israël a notamment versé fin septembre 20
millions de dollars (près de 18 millions d'euros) d'indemnités à la
Turquie au profit des familles des victimes. En échange, les deux
parties sont convenues qu'aucun citoyen israélien ni aucun représentant
du gouvernement d'Israël ne pouvait être tenu responsable.
L'ancien chef de l'état-major israélien, Gabi Ashkenazi, les ex-chefs
de la marine et de l'aviation, Eliezer Marom et Avishai Levi, ainsi que
l'ancien patron du renseignement militaire, Amos Yadlin, étaient jugés
in absentia en Turquie pour leur implication supposée dans l'assaut.
Anticipant l'abandon des poursuites vendredi, plusieurs proches des
victimes ont manifesté leur colère pendant l'audience, scandant des
slogans hostiles au gouvernement israélien, a constaté une journaliste
de l'AFP sur place.
"Maudit soit Israël !", "nous sommes fiers du Mavi Marmara !", ont-ils lancé, dans une ambiance électrique.
La réconciliation turco-israélienne a été scellée par la nomination
réciproque d'ambassadeurs le mois dernier. Eitan Naeh, premier
ambassadeur d'Israël en Turquie depuis 2010, a pris ses fonctions lundi
à Ankara. (AFP, 9 décembre
2016)
Sénégal: retrait d'agrément aux écoles liées au prédicateur Gülen
Le Sénégal a retiré l'agrément à une
association proche du prédicateur turc exilé Fethullah Gülen qui gère
dans le pays un réseau d'écoles privées, une décision dénoncée vendredi
par des parents d'élèves de ces établissements.
"L'Etat du Sénégal a décidé de fermer les écoles Yavuz Selim", a
annoncé sur son compte Facebook vendredi le groupe scolaire visé,
dénonçant des pressions du président turc Recep Tayyip Erdogan et
conviant les parents d'élèves à une réunion dans la matinée.
"L'Etat du Sénégal a décidé de retirer la gestion du groupe
scolaire Yavuz Selim à l'association turque qui assurait sa gestion
depuis 1999", a affirmé le ministre de l'Éducation Serigne Mbaye Thiam,
cité par l'Agence de presse sénégalaise (APS, publique).
"J'ai appelé personnellement les dirigeants de ce groupe scolaire pour
leur notifier cet arrêté", a dit M. Thiam qui s'exprimait jeudi devant
les députés.
Ce retrait d'agrément ne signifie pas la fermeture du groupe scolaire,
qui dispose au Sénégal de neuf établissements comptant "2.432 élèves et
249 enseignants", selon le ministre.
Ces établissements seront désormais gérés par une Fondation turque, selon la presse locale.
Le groupe scolaire Yavuz Selim est géré par l'association turque
Deskent Getim, "liée" au prédicateur Gülen, selon une source au
ministère sénégalais de l'Education.
"C'est une décision injustifiée et inopportune que le gouvernement se
permet de prendre en pleine année scolaire", a déclaré à l'AFP sous le
couvert de l'anonymat un des parents d'élèves participant à la réunion
vendredi matin.
Il a déploré "une capitulation" du Sénégal face aux pressions turques
et annoncé une saisine de la justice pour "attaquer l'arrêté du
ministre" et obtenir "un sursis à exécution" de la mesure.
La Turquie a ces dernières années renforcé ses liens économiques avec
le Sénégal, où sont présentes de nombreuses entreprises turques, dont
Summa et Limak, qui achèvent les travaux d'un nouvel aéroport
international près de Dakar.
Elle a également construit un centre de conférence international, où s'est tenu le 15e sommet de la Francophonie en 2014.
Dès l'échec du putsch du 15 juillet, qu'il accuse Fethullah Gülen
d'avoir fomenté, ce que l'intéressé nie catégoriquement, le président
Erdogan a lancé une guerre totale contre toutes les écoles et
universités du prédicateur, en Turquie et dans 120 pays.
Les pressions ont parfois porté. En Somalie, deux écoles ont été
fermées à Mogadiscio dès le lendemain du coup d'État raté. En octobre,
les établissements "Citadelle" en Guinée, provisoirement fermés, ont
rouvert sous un nouveau nom et après un changement de direction. (AFP, 9 décembre
2016)
Erdogan et Poutine s'entretiennent de la situation à Alep
Les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et russe Vladimir Poutine ont
convenu lors d'un entretien téléphonique mercredi d'"accélérer les
efforts" pour mettre fin aux combats à Alep et permettre l'acheminement
de l'aide humanitaire dans la ville syrienne, selon l'agence de presse
turque Anadolu.
Les deux dirigeants "ont convenu d'accélérer les efforts pour mettre un
terme aux combats à Alep et permettre l'acheminement de l'aide
humanitaire aux civils qui se trouvent dans la ville", a rapporté
l'agence de presse progouvernementale.
Le Kremlin a confirmé dans un communiqué le déroulement d'un entretien,
"à l'initiative de la partie turque", indiquant que les deux présidents
avaient "poursuivi leur échange d'opinions substantiel sur le problème
syrien, y compris sur la situation à Alep".
Ce nouvel entretien téléphonique entre MM. Erdogan et Poutine, le
troisième en moins d'une semaine, survient alors que les forces loyales
au président syrien Bachar al-Assad, appuyées par l'aviation russe,
progressent depuis plusieurs jours dans leur reconquête des quartiers
Est d'Alep contrôlés par l'opposition.
La Turquie et la Russie, dont les relations se sont réchauffées après
une grave crise diplomatique liée à un incident aérien, restent
opposées sur la Syrie, où Ankara appuie les rebelles qui tentent de
chasser Bachar al-Assad, qui est de son côté soutenu par Moscou.
La Russie a ainsi annoncé mercredi attendre des explications de la
Turquie après que M. Erdogan eut affirmé la veille que l'intervention
militaire lancée l'été dernier par Ankara en Syrie visait à "mettre fin
au règne du tyran" Bachar al-Assad.
Ni le Kremlin, ni l'agence progouvernementale turque Anadolu n'ont
précisé si le sujet avait été abordé pendant la conversation entre M.
Poutine et M. Erdogan.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov est attendu jeudi en
Turquie où il doit être reçu par son homologue Mevlüt Cavusoglu.
Depuis son déclenchement en 2011, le conflit en Syrie a fait plus de
300.000 morts et provoqué le déplacement de plus de la moitié de la
population. (AFP, 30
novembre
2016)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Un référendum pourrait avoir lieu à l'été 2017 à Chypre
Un référendum sur la question chypriote pourrait avoir lieu à l'été
2017 si les négociations se déroulent comme prévu, a annoncé mardi le
dirigeant de République turque de Chypre du Nord (RTCN, autoproclamée),
Mustafa Akinci.
"Si tout se passe bien et qu'il n'y a pas d'accident de parcours, un
référendum pourrait se tenir à l'été" 2017, a déclaré M. Akinci, lors
d'une rencontre avec la presse à Nicosie.
M. Akinci et son homologue chypriote grec, Nicos Anastasiades, se
rencontreront à Genève le 9 janvier et se sont engagés à présenter deux
jours plus tard des cartes du partage territorial des deux entités, qui
doivent constituer un futur Etat fédéral réunifié.
Le président chypriote turc a déclaré que plus d'une centaine de
questions devaient être réglées au cours des négociations à venir, mais
que seuls 8 à 10 sujets posaient vraiment problème, notamment à propos
de la propriété, de la terre et de la sécurité.
Pressés par la communauté internationale de ne pas abandonner les
efforts de règlement, MM. Anastasiades et Akinci ont convenu de
reprendre leurs négociations après l'échec le 22 novembre des
pourparlers en Suisse sous l'égide de l'ONU.
M. Akinci a également confirmé un entretien en tête à tête avec M.
Anastasiades avant la tenue, le 12 janvier, d'une conférence à laquelle
participeront la Grèce, la Turquie et le Royaume-Uni, actuellement
garants de la sécurité de l'île.
"Personne d'autre ne sera assis autour de la table", a précisé M. Akinci.
M. Anastasiades se rendra à Athènes vendredi pour échanger avec le
Premier ministre grec Alexis Tsipras en amont de ces négociations, a
annoncé le porte-parole de son gouvernement.
Chypre est divisée depuis que l'armée turque a envahi en 1974 la partie
nord de l'île en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher le pays à
la Grèce et qui inquiétait la minorité turcophone de l'île. Une
invasion suivie par d'importants déplacements de populations.
MM. Anastasiades et Akinci sont les plus fervents partisans d'une
résolution de la question chypriote, mais tout accord qu'ils
trouveraient doit être soumis au vote par référendum dans chacune des
deux parties de l'île, où ces pourparlers de paix ne font pas
l'unanimité.
Les Chypriotes avaient déjà été appelés à voter un plan de
réunification proposé par l'ONU en 2004. Il avait été largement
approuvé par les Chypriotes turcs, mais fermement rejeté par leurs
voisins grecs. (AFP, 27 décembre
2016)
Des Chypriotes grecs et turcs marchent pour la réunification de leur pays
Près de 250 Chypriotes grecs et turcs ont marché ensemble mercredi pour
pousser les dirigeants de l'île divisée à trouver un accord pour la
réunification de leur pays, à l'occasion d'une nouvelle session de
négociations cruciales prévue en janvier en Suisse.
Ils ont franchi la ligne de démarcation entre les deux parties de la
capitale Nicosie pour remettre au dirigeant chypriote turc, Mustafa
Akinci, une déclaration de paix avant de repasser dans la partie sud et
transmettre le même message au président chypriote grec Nicos
Anastasiades.
Les manifestants ont exhorté les deux dirigeants à profiter de "cette
fenêtre d'opportunité qui ne sera pas ouverte éternellement" pour
"aller de l'avant sans hésitation et parvenir à une réunification" de
l'île divisée depuis 42 ans.
Représentant 95 organisations de la société civile, ils ont appelé les
dirigeants de l'île à intensifier leurs efforts et encouragé les
Chypriotes à saisir cette occasion pour une réunification de leur pays.
"Chypre appartient à son peuple" et "Une solution maintenant", scandaient-ils.
Pressés par la communauté internationale de ne pas abandonner les
efforts en vue d'un règlement, MM. Anastasiades et Akinci ont convenu
de reprendre leurs négociations après l'échec le 22 novembre des
pourparlers en Suisse sous l'égide de l'ONU.
Les deux dirigeants se rencontreront à Genève le 9 janvier et se sont
engagés à présenter deux jours plus tard des cartes sur le partage
territorial des deux entités qui doivent constituer un futur Etat
fédéral réunifié.
A compter du 12 janvier, une conférence sur Chypre sera convoquée à
laquelle participeront les Etats actuellement garants de la sécurité de
l'île: Grèce, Turquie et Royaume-Uni.
Chypre est divisée depuis que l'armée turque a envahi en 1974 la partie
nord de l'île en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher le pays à
la Grèce et qui inquiétait la minorité turcophone de l'île. Cette
invasion a été suivie par d'importants déplacements de populations.
MM. Anastasiades et Akinci s'étaient au départ fixé la fin de l'année
2016 pour parvenir à un accord. Tout accord serait soumis au vote par
référendum dans chacune des deux parties de l'île, où ces pourparlers
de paix ne font pas l'unanimité.
(AFP, 14 décembre
2016)
Les décisions contradictoires de la justice grecque pour les militaires turcs
La justice grecque s'est opposée jeudi à l'extradition des deux
derniers militaires turcs présumés putschistes dont elle examinait le
cas, après avoir émis des avis contradictoires sur le sort de leurs six
compagnons, a indiqué une source judiciaire.
Comme pour les six autres officiers réclamés par la Turquie, la
procureure du conseil des juges de la cour d'appel a requis la
non-extradition des deux militaires, estimant que leur vie serait en
danger en Turquie. Les juges l'ont cette fois suivie.
Le conseil, l'instance compétente pour les extraditions, s'était
également opposé lundi à l'extradition des trois premiers militaires
entendus, deux commandants et un sous-officier. Mais mardi, il avait
validé l'extradition de trois autres, tous capitaines.
Le sort des huit militaires reste dans tous les cas entre les mains du
ministre de la Justice, seul responsable en vertu du droit grec à
trancher sur les extraditions.
En attendant, la Cour de cassation a été saisie pour rejuger le cas des six premiers officiers.
Réagissant à la décision de ne pas extrader prise lundi, le ministre
turc de la Défense, Fikri Isik, avait reproché à la Grèce de "ne pas
montrer l'exemple de la solidarité requise d'un allié".
"Nous attendons du gouvernement grec qu'il fasse tous les efforts
nécessaires" pour renvoyer ces militaires en Turquie, avait-il ajouté.
Le gouvernement grec "respecte les décisions de justice",
indépendamment de leur "éventuel coût politique", avait répondu le
porte-parole de celui-ci, Dimitris Tzanakopoulos.
Les huit militaires étaient arrivés à bord d'un hélicoptère à
Alexandroupolis, près de la frontière avec la Turquie, le 16 juillet,
quelques heures après le coup d'État manqué en Turquie.
Affirmant qu'ils craignaient pour leur vie, mais niant avoir participé
au putsch, ils avaient demandé l'asile à la Grèce tandis qu'Ankara
réclamait leur extradition.
Rejetées en première instance, leurs demandes d'asile sont désormais en cours d'examen en appel.
Cette affaire embarrasse la Grèce, engagée dans une politique de
coopération avec son voisin pour couper la route migratoire en mer
Egée, mais inquiète du durcissement du régime turc, y compris sur les
différends bilatéraux de souveraineté.
De nombreux militaires, dont des officiers de l'Otan, et fonctionnaires
turcs se sont réfugiés dans divers pays européens après la tentative de
coup d'Etat et la purge tous azimuts déclenchée par le régime turc. (AFP, 8 décembre
2016)
Manifestation contre l'absence de passage à l'heure d'hiver à Chypre-Nord
Près de 1.000 personnes ont manifesté jeudi en République turque de
Chypre du Nord (RTCN, autoproclamée) pour protester contre la décision
des autorités de ne pas passer à l'heure d'hiver, après la mort de deux
écolières dans un accident de la route.
"On ne peut pas aller à l'école dans le noir !", "Gouvernement,
démission !", "Ne vous taisez pas ou vous serez les prochains !", ont
scandé les manifestants qui s'étaient rassemblés à Nicosie-Nord devant
les bureaux du chef du gouvernement de ce territoire uniquement reconnu
par la Turquie, à l'appel de syndicats et d'organisations étudiantes.
Les manifestants ont affirmé qu'ils resteraient mobilisés tant que les autorités n'auront pas reculé les pendules d'une heure.
Deux écolières sont mortes mardi dans la collision avec un camion du
car scolaire qui les transportait. Le chauffeur du car a également été
tué.
Le leader chypriote turc Mustafa Akinci a écourté un séjour en Turquie
pour rentrer à Nicosie-Nord, où il a rassemblé les ministres du
gouvernement pour étudier des mesures susceptibles d'éviter que de tels
accidents ne se reproduisent.
A l'instar de la Turquie, la RTCN a décidé de ne plus reculer d'une
heure en octobre, occasionnant un décalage horaire avec la République
de Chypre, partie chypriote grecque de l'île divisée, qui est passée à
l'heure d'hiver.
Les autorités chypriotes turques ont affirmé que cela permettrait à la
population de profiter plus longtemps de la lumière naturelle.
L'île de Chypre est divisée en deux depuis l'invasion en 1974 de sa
partie nord par la Turquie, en réaction à un coup d'Etat visant à
rattacher Chypre à la Grèce.
L'autorité de la République de Chypre, membre de l'Union européenne, ne
s'exerce plus de facto que sur les deux tiers sud de l'île, où vit la
communauté chypriote grecque.
Le président de la République de Chypre Nicos Anastasiades et le
dirigeant chypriote turc Mustafa Akinci ont entamé l'an dernier des
négociations de paix sous l'égide de l'ONU, qui dispose sur l'île d'une
force de maintien de la paix.
Mais ces pourparlers visant à réunifier l'île en une "fédération
bicommunataire" sont dans l'incertitude depuis que les deux parties se
sont séparées sur un constat d'échec début novembre après un round de
négociations en Suisse. (AFP, 1 décembre
2016)
Immigration
/ Migration
La Turquie demande à la Belgique de livrer des "gulenistes"
Selon le SPF Justice, ces personnes seraient probablement poursuivies
pour leurs liens avec le mouvement de Fethullah Gülen et/ou la
tentative de coup d'Etat de juillet dernier, écrit samedi le Standaard.
Le SPF Justice s'est refusé à dévoiler les identités des six personnes
concernées. Les dossiers contiennent en effet des informations
confidentielles. Selon le Standaard, il serait très probable qu'il
s'agisse de plusieurs diplomates. Le ministre des Affaires étrangères,
Didier Reynders, avait déclaré en septembre dernier à la Chambre que
parmi les demandeurs d'asile turcs en Belgique, on dénombrait "six
personnes possédant un passeport diplomatique".
Le porte-parole de l'ambassade de Turquie en Belgique a affirmé ne rien
savoir sur la demande des autorités turques. Il est actuellement
impossible de dire si la Belgique livrera ces personnes à la Turquie.
Le SPF Justice indique que le processus, en la matière, est long et
demande une "analyse approfondie" préliminaire. (Le Vif, 24 décembre
2016)
Des députés bruxellois manifestent à Istanbul
Une poignée de députés bruxellois et d’universitaires belges ont
protesté jeudi devant le palais de justice d’Istanbul contre les
poursuites judiciaires qui pèsent sur quatre intellectuels turcs qui
ont signé il y a un an une pétition plaidant la reprise des pourparlers
de paix avec les Kurdes dans le sud-est du pays. « Nous sommes venus
vous soutenir dans votre combat pour les droits de l’homme et la
liberté », a dit Simone Susskind (PS). « Nous témoignerons à Bruxelles
de votre combat et de votre détermination » a promis André du Bus (CdH)
sur la grande esplanade du Palais de justice, battue par le vent
glacial venu du Bosphore.
Une centaine d’universitaires turcs étaient présents, devant quelques
médias alternatifs en ligne et en l’absence des médias turcs les plus
importants, désormais soit fermés, soit rangés dans le camp
gouvernemental. Plusieurs diplomates étrangers étaient venus observer
ce procès emblématique des dérives du pouvoir tenu d’une main de fer
par Recep Tayyip Erdogan. Dans la petite délégation belge figuraient
également le député Fabian Maingain (Défi), le philosophe Thomas Berns
(ULB) et Amandine Thiry (Université de Gand). Parallèlement une minute
de silence a été observée devant la faculté de droit de l’UCL, à
Louvain-la-Neuve, en présence d’une centaine de personnes.
Les quatre universitaires turcs sont poursuivis pour avoir présenté,
lors d’une conférence de presse, cette pétition lancée le 11 janvier
2016 alors que la guerre avait repris entre l’armée et le PKK kurde. «
Nous avions des informations sur des villages détruits, des enfants
morts, des cas de torture » , plaide Alper Acik, professeur de
psychologie à l’université Özyegin d’Istanbul. « Nous demandions que
toute personne qui ait commis des actes répréhensibles soit poursuivie
et que les pourparlers de paix reprennent ».
Quelques jours plus tard, le président Erdogan les a déclarés «
traîtres à la patrie » et a promis de s’occuper personnellement de ces
contestataires. Mais le 22 janvier, plus de 2.200 personnes avaient
déjà signé la pétition. Après une deuxième conférence de presse, les
quatre perturbateurs ont été arrêtés, jetés en prison, puis libérés non
sans avoir été inculpés de « propagande pour terrorisme » et d’ «
insulte à la patrie ».
Seule la deuxième prévention a finalement été retenue. Elle s’appuie
sur l’article 301 du code pénal turc, qui avait fait l’objet d’une
longue négociation avec l’Union européenne en raison de son caractère
très politique. Dans sa version finale, un juge turc ne peut condamner
pour « insulte à la patrie » qu’avec l’accord du ministre de la justice.
Or ce dernier n’a toujours pas donné son feu vert aux poursuites contre
les quatre universitaires, deux femmes et deux hommes. D’audience en
audience, l’affaire est reportée, et cela a encore été le cas jeudi. La
foule se pressait, debout, dans le petit tribunal. L’avocate des
universitaires a invoqué la jurisprudence de la Cour européenne des
droits de l’homme réprouvant tout procès lié à la liberté d’expression
et demandé l’arrêt des poursuites. Le juge n’a dit qu’une seule phrase
: l’affaire est reportée au 30 mars prochain.
Dans un pays placé en état d’urgence depuis la tentative de coup d’état
en juillet, l’affaire des universitaires peut paraître dérisoire. Mais
elle est symptomatique des pressions extraordinaires qu’exerce le
pouvoir depuis plusieurs mois sur les contestataires. Cent-quarante
deux universitaires ont été licenciés après avoir signé cette pétition.
Un procureur a également ouvert un dossier contre 2.000 signataires et
fait traîner les choses. Certains universités de prestige comme
Galatasaray, financée en partie par la France, n’ont pas connu de
purges, dans d’autres, comme celle de Kocaeli près d’Istanbul, on a
assisté à des nettoyages en règle, soutenus par la direction. Près de
3800 universitaires ont par ailleurs été remerciés depuis le coup
d’état. Une épée de Damoclès pèse sur chacun. « Chaque fonctionnaire
vit cela comme un stress en se demandant s’il figurera dans la
prochaine liste des licenciés publiée par le moniteur officiel turc »,
explique un sympathisant.
L’ULB a décidé de financer deux chaires universitaires pour accueillir des professeurs ou chercheurs licenciés en Turquie. (La Libre Belgique, CHRISTOPHE LAMFALUSSY, 23 décembre 2016)
Les Loups gris se font passer pour des victimes d'une tentative d'attentat
Pierre-Yves Lambert, 24 déc. 09:31
https://fr.groups.yahoo.com/…/s…/conversations/messages/6633
[ndPYL Quand on connaît très bien ce quartier (c'est mon cas), on sait
que c'est impossible d'aller déposer un sac ou un colis à cet endroit
sans se faire immédiatement repérer, il s'agit d'un tronçon de rue très
fréquenté, à côté d'une superette (celle des parents de Mahinur
Özdemir, elle y habitait jusqu'à son mariage et "n’avait jamais
remarqué d’activités qu’on pouvait qualifier d’extrême-droite" !).
Comme pour certaines affaires d'enveloppes de "poudre blanche" trouvées
dans d'autres locaux, cela semble surtout une bonne occasion de se
faire de la pub et en même temps se faire passer pour des victimes, un
comble pour des Loups gris ! L'ensemble des agences de presse, des
médias belges ont menti par omission: cette "fédération turque de
Belgique", est, c'est d'ailleurs affiché au-dessus de la porte et
visible sur les photos (voir annexe) et vidéos reproduites par les
mêmes médias, le "Brüksel Ülkü Ocağı", foyer idéaliste de Bruxelles,
c'est-à-dire les Loups gris, c'est à la fois le siège de leur filiale
bruxelloise et de leur fédération ! Ils mentaient aussi en omettant de
préciser que le "local turc" à Marchienne-au-Pont était la filiale des
mêmes Loups gris.]
Les Loups gris en Belgique: http://wiki.suffrage-universel.be/index.php… …
Les Loups gris turcs en général: http://web.archive.org/…/www.suffrage-univ…/bozkurt/xdtr.htm …
en annexe, la photo de l'"engin explosif" :-)
http://www.lesoir.be/…/bruxelles-un-engin-explosif-retrouve…
Nouvelles attaques contre Özgüden dans les médias turcophones en Belgique

Les médias turcophones en Belgique poursuivent les attaques et calomnies contre Dogan Özgüden.
Yeni Haber, qui a déjà ciblé Özgüden, a utilisé cette fois-ci une autre
calomnie formulée par un cher ami de Yusuf Cinal qui qualifie Özgüden
“le dieu des fascistes de gauche”.
Le directeur d’un autre site turcophone, Gündem, dans les commentaires
sur facebook, accuse le caricaturiste opposant Ismail Kizil Dogan
d’appartenir à «la génération de 68 de Dogan Özgüden” et qualifie le
communiqué des associations démocratiques défendant Özgüden en ces
termes: “J’ai regardé la liste des signataires de la bande d’Ozguden
que vous soutenez, elle est pleine d’associations arméniennes et
séparatistes”.
Ce monsieur qui s’appelle Huseyin Sönmez est également le président de
l’Union des médias turcs en Belgique (fondée récemment sous la pression
du conseiller de presse de l’ambassade de Turquie) qui soutient
toujours le pouvoir d’Erdogan malgré la violation continuelle de
la liberté de la presse.
Toutefois, il a effacé ces phrases plus tard peut être par peur, mais
un de nos lecteurs les a bien photographiées avant l’effacement.
New agression to a Kurdish cultural center in Belgium
Two individuals broke a window of the Kurdish cultural center on the
road from Fleurus to Gilly, during the night from Tuesday to Wednesday,
around 02:00, said Mustafa Kumral, the federal spokesperson for the
Kurdish community in Belgium. They pulled out posters before burning
the building with a molotov cocktail. Two people, including the imam,
who slept on the floor were able to evacuate in time. Despite the
intervention of the firemen, the material damage is important.
On Wednesday, local police in Charleroi instituted a security perimeter
around the cultural center. The federal police laboratory went on site
with a dog detector of accelerator products.
" The act is clearly political ," said Mustafa Kumral. " President
Erdogan is trying to bring to Europe the hatred of the Kurdish people.
It makes us look like terrorists while they are mercenaries who act as
such for us ."
Several members of the community explained that since the incidents at
the Kurdish institute in Brussels in November, guard towers had been
set up in the cultural center of Gilly. " We lowered our guard and this
is the result ," laments one of the members of the Charleroi Kurdish
community of nearly 700 people. " That night, after the fire, people
came to film the damage to incite hatred on social networks. "
Others would return on Wednesday afternoon to utter insults, which
resulted in a large police deployment. Rounds will be organized in the
coming days around the center.
Espionnage des gülenistes par la Diyanet
On se demande tout de même qui peut encore faire semblant de s'étonner
de telles "révélations" ? La présence de la Diyanet en Europe
occidentale répond uniquement à la volonté du gouvernement turc de
surveiller, de contrôler, de réprimer ses émigrés, des tâches qui lui
ont d'ailleurs été sous-traitées par ses comparses, les gouvernements
des pays-hôtes, également membres de l'OTAN.
Targets visés: les communistes et assimilés, les nationalistes kurdes,
maintenant les gülenistes (qui trouvaient ça légitime contre les deux
catégories précédentes, étant aussi anti-communistes/progressistes et
anti-kurdistes que les fascistes kémalistes, les islamo-mafio-fascistes
de l'AKP et les fascistes tout court du MHP).
On peut en tout cas constater que les partis belges sont tellement
gangrenés par l'électoralisme et la compromission avec les éléments
nationalistes et/ou islamistes turcs, qui comptent des
élus/ex-candidats dans leurs rangs (en particulier le PS, le SP.A, le
CD&V, le MR et DéFi) que seuls des députés du Vlaams Belang (VB,
extrême droite) et de la N-VA (un petit degré à gauche du VB) ont posé
des questions à ce sujet au ministre de la Justice (dont dépend la
Sûreté de l'Etat).
Et ce vendredi, nouveau scandale turco-belge: lundi soir, la députée
kurde N-VA Zuhal Demir était interviewée par une chaîne de télévision
flamande à propos des attentats à Istanbul, elle a clairement condamné
tout usage de la violence dans la lutte pour l'émancipation des Kurdes.
Quelques jours plus tard, la chaîne de télévision A Haber, propriété du
groupe média dirigé par le beau-fils d'Erdogan (ministre de l'actuel
gouvernement turc), insère dans son journal télévisé des extraits de
cette interview en tronquant les traductions, lui faisant dire qu'elle
approuve les attentats et soutient le PKK... (Pierre-Yves Lambert, le
16 décembre 2016)
Turkish media places N-VA MP Zuhal Demir as a PKK supporter
The Turkish television channel A Haber presented MP Zuhal Demir (N-VA)
as a PKK supporter. She used images of the program "De Afspraak" (VRT)
where the deputy of Kurdish origin explains that she has no sympathy
for the workers' party of Kurdistan, a separatist organization
considered as terrorist. "It is not because we have Kurdish roots that
we are for the PKK," she said during the program broadcast Monday.
Both in Turkey and in Belgium, this report provoked reactions,
sometimes threatening. The member said she was shocked. "If I give my
opinion on Turkey or Kurdish affairs in the media, I always weigh my
words. When I saw what a great Turkish media was doing with this
interview, I fell out of my chair," he said. "She stressed.
The president of the Chamber, Siegfried Bracke (N-VA), described the
attacks as "shocking and dangerous" on Facebook. He said he would
discuss this with the Turkish ambassador but could not be reached to
give more details on the talks. For their part, Foreign Affairs
indicated that it had not taken any initiative. (Belga, Dec 16, 2016)
Arrestation d'un Turc soupçonné d'espionner la communauté kurde
Un ressortissant turc de 31 ans soupçonné d'espionner pour le compte
d'Ankara la communauté kurde d'Allemagne a été arrêté jeudi à Hambourg
(nord), a indiqué vendredi le Parquet fédéral allemand.
Il est soupçonné d'avoir rassemblé "pour le compte des services secrets
turcs des informations sur les lieux de séjour, les données
personnelles et les activités politiques de Kurdes vivant en Allemagne
ainsi que sur des organismes kurdes", a précisé dans un communiqué le
Parquet fédéral.
Le suspect a été présenté vendredi à un juge qui l'a placé en détention, ajoute le Parquet.
Le conflit entre le pouvoir turc et la minorité kurde, qui dure depuis
plus de 30 ans, a connu depuis l'été 2015 une nouvelle flambée de
violence.
Dimanche, un attentat qui a fait près de 40 morts à Istanbul a ainsi
été revendiqué par les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), un
groupe radical kurde proche du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK).
Depuis la tentative de coup d'Etat du 15 juillet, le président Recep
Tayyip Erdogan, qui a accusé Berlin "d'héberger des terroristes"
kurdes, a lancé dans son pays de vastes purges qui, dépassant la chasse
aux putschistes présumés, ont notamment frappé récemment le principal
parti prokurde du pays (HDP).
L'Allemagne compte la plus importante diaspora turque du monde, forte
de plus de trois millions de personnes, entre partisans et adversaires
de M. Erdogan.
(AFP, 16 décembre
2016)
La CDU veut revenir sur la double nationalité
L'Union chrétienne-démocrate (CDU) a décidé mercredi en congrès de
revenir sur l'octroi automatique de la double nationalité aux enfants
nés de parents étrangers en Allemagne.
Les délégués du parti de la chancelière Angela Merkel, réunis en
congrès à Essen (ouest), sont allés à l'encontre de la recommandation
de la direction de la CDU, en particulier du ministre de l'Intérieur,
Thomas de Maizière.
Ce vote est de nature à fragiliser Angela Merkel au sein de son parti.
Le principe de la double nationalité, qui concerne essentiellement les
enfants d'origine turque, avait fait l'objet d'un compromis avec les
sociaux-démocrates du SPD, partenaires minoritaires de la coalition
gouvernementale.
Jusqu'en 2014, les enfants nés en Allemagne après le 1er janvier 2000
de parents étrangers mais vivant depuis au moins 8 ans en Allemagne
disposaient automatiquement de la double nationalité. Mais ils devaient
décider entre 18 et 23 ans s'ils choisissaient la nationalité allemande
ou celle de leurs parents.
Depuis décembre 2014, ils peuvent désormais conserver leurs deux
passeports. Or la CDU veut maintenant revenir au principe de
"l'obligation de choix".
Dans un pays qui a longtemps refusé de se considérer comme une terre
d'immigration bien qu'il compte 10,7 millions d'immigrés, la mesure
adoptée il y a deux ans visait essentiellement les jeunes Turcs de la
deuxième, voire de la troisième génération, surnommés les
"Deutschtürken".
De l'interdiction du voile intégral au renforcement des expulsions pour
les demandeurs d'asile déboutés, la CDU cherche à rétablir le curseur à
droite face à la montée des populistes de l'Alternative pour
l'Allemagne (AfD).
Deux élus PS d'origine turque dans la manifestation pro-Erdogan

Les leaders du PS, Elio di Ripo et Laurette Onkelinx, ont récemment
condamné la politique répressive de Tayyip Erdogan en Turquie tout en
affirmant que le bourgmestre Emir Kir partage lui aussi cette
condamnation.
Jusqu'ici, on n'a rien entendu de la part de Kir dans ce sens. Toujours
dans l'attente d'une telle condamnation de la part de Kir, nous avons
reçu quelques images de la manifestation du 19 novembre 2016 organisée
par l'association pro-Erdogan UETD.
A cette manifestation colorée des drapeaux turcs, des posters d'Erdogan
et même des drapeaux à trois croissants du parti néo-fasciste MHP
étaient présents. Deux élus PS très chers à Mme Onkelinx étaient
présents: Hasan Koyuncu, (conseiller communal de Schaerbeek) et Sevket
Temiz (conseiller communal de la Ville de Bruxelles).
Ils étaient accompagnés par Mahinur Özdemir (conseillère communale de
Schaerbeek) chassée du CdH à cause de son négationnisme. Ces présences
non-honorables ne dérangent-elles pas les leaders PS Di Rupo et
Onkelinx?
Le tribunal de Bruges réclame 30 ans de prison pour Fehriye Erdal
Le ministère public a requis devant le tribunal correctionnel de Bruges
jusqu’à 30 ans de prison pour Fehriye Erdal. La prévenue turque de 39
ans est poursuivie pour trois assassinats commis à Istanbul en janvier
1996. Absente, la militante du groupe d’extrême-gauche DHKP-C sera
jugée par défaut.
Le 9 janvier 1996, l'homme d'affaires Özdemir Sabançi, son secrétaire
et Haluk Gorgün, directeur-général de Toyota Turquie, étaient retrouvés
assassinés dans les locaux de la Holding Sabançi à Istanbul. A cette
époque, Fehriye Erdal y travaillait comme serveuse.
Elle aurait conduit deux hommes armés, Ismail Akkol et Mustafa Duyar, à l'intérieur du bâtiment.
En 1999, Erdal avait fui vers la Belgique et avait été interpellée à
Duinbergen, en Flandre occidentale. Alors qu'elle était sous haute
surveillance, elle avait réussi à s'évader en 2006. Elle avait
finalement été condamnée à deux ans de prison avec sursis pour
non-respect de la législation sur les armes.
Entretemps, la Turquie avait réclamé son extradition pour juger
l'affaire du triple meurtre. La famille Sabançi a porté plainte et
s'est portée partie civile en Belgique. La Cour de cassation a décidé
que la justice belge était compétente pour juger cette affaire. Le
jugement est attendu le 2 janvier prochain. (Belga, 6 décembre 2016)
Arrestation d'un dirigeant présumé du DHKP-C en Allemagne
Un citoyen turco-néerlandais, Musa Asoglu, 55 ans, a été interpellé en
Allemagne sous l’accusation d’être un des dirigeants du Parti/Front
révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C).
Cette interpellation intervient quelques semaines après que le
président turc Recep Tayyip Erdogan eut accusé l'Allemagne d'"héberger
des terroristes", en réponse aux critiques de la chancelière allemande
Angela Merkel qui avait jugé "alarmantes" les mesures prises contres
les médias turcs après le putsch manqué de juillet dernier.
Il a été arrêté vendredi à Hambourg (nord), a indiqué dans un
communiqué le Parquet fédéral, compétent pour les affaires de
terrorisme.
Il est accusé d'être un "cadre dirigeant" du DHKP-C, interdit par la Turquie.
Il sera présenté samedi à un juge qui statuera sur son placement en détention, précise la juridiction.
Erdogan avait accusé l'Allemagne de "prendre sous son aile" les membres
du DHKP-C et du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). (Agences de
presse, 3 décembre 2016)
Réaction de la Diyanet de l’Etat turc contre Onkelinx
Le directeur général de la Fondation des affaires religieuses (Diyanet)
de l’Etat turc et le porte-parole du Conseil de Coordination des
Institutions Islamiques de Belgique (CIB) Coskun Beyazgül vient
d’accuser la présidente de la fédération bruxelloise du parti
socialiste (PS) Laurette Onkelinx de ne pas être solidaire avec la
Turquie dans son combat contre le terrorisme à cause de ses critiques à
l’égard du bourgmestre de Saint-Josse Emir Kir (PS).

Emir Kir condamne-t-il vraiment ce que Erdogan fait en Turquie?
Une affirmation de la cheffe du PS bruxellois Onkelinx
qui défend à nouveau le bourgmestre de Saint-Josse
Question: "Emir Kir, député bourgmestre de Saint Josse s’est, quant à
lui, fendu d’une comparaison entre le PKK, le mouvement indépendantiste
du Kurdistan et Daech au micro de la RTBF?"
Réponse: "Ce sont des déclarations inacceptables et je m’en suis
expliquée avec lui, condamne la patronne du PS bruxellois. Il m’a dit
qu’il n’avait jamais comparé les Kurdes à Daech,mais que les deux
organisations sont sur une même liste d’organisations terroristes. Mais
la manière de le dire a semé la confusion.”
Question: "M.Kir ne fait-il que flatter son électorat avec ce genre de déclaration?"
Réponse: “Le PS a diffusé un communiqué très clair que M.Kir a dû
accepter, sinon il n’a plus rien à faire avec nous. Ce que M. Erdogan
fait en Turquie est inacceptable. Le PS, avec M. Kir, le condamne
fermement. S’il n’est pas d’accord qu’il le dise. Le PKK et Daech sont
sur la même liste, mais ce n’est pas pour cela qu’on peut les
comparer.” (Interview par M. Co, La Libre Belgique, 3 décembre 2016)
Dogan Özgüden est à nouveau la cible

Alors que les propos hostiles tenus par Emir Kir sont condamnés par le
leader du PS Elio di Rupo, les partisans du bourgmestre de Saint-Josse
continuent à attaquer dans les médias turcs les organisations
démocratiques issues des diasporas. Et ce suite à leur communiqué
commun qui protestait contre l’attaque raciste perpétuée contre
l’Institut kurde de Bruxelles dans la commune dirigée par cet élu du PS.
Dans un article incitant la communauté turque à défendre Emir Kir plus
activement, le rédacteur en chef d’Info-Türk Dogan Özgüden est choisi à
nouveau comme cible: “Tous ceux qui soutiennent à chaque occasion les
organisations terroristes et séparatistes mènent leurs activités à
l’intérieur des frontières de la Commune de Saint-Josse et à Bruxelles.
A la tête des associations hostiles à la Turquie se trouve le fondateur
d’Info-Türk Dogan Özgüden, un des vieux fusils de gauche. Il n’est pas
anodin de désigner comme cible la Turquie et Emir Kir… Ainsi on rallume
un ancien règlement de compte… Qu’attendent les Turcs de Belgique pour
saisir l’évènement dans ce sens et soutenir le président Emir Kir?”
(Yeni Haber, 29 novembre 2016)
Il faut rappeler que certains médias turcs avaient déjà lancé à deux
reprises une campagne de lynchage contre Özgüden. Après la première
campagne de 2008 le gouvernement belge avait mis Özgüden sous
protection contre des menaces visant son intégrité.
Doğan Özgüden yeniden hedef gösteriliyor

Emir Kır’ın Kürt ulusal hareketini DAEŞ’le aynı kefeye koyan sözlerinin
Sosyalist Parti Başkanı Elio Di Rupo tarafından mahkum edilmesine
karşın, Saint-Josse Belediye Başkanı’nın Türk medyasındaki savunucuları
bu şahsın yönettiği belediyede Brüksel Kürt Enstitüsü’ne yapılan son
ırkçı saldırıyı protesto eden demokratik diaspora örgütlerine
saldırılarını sürdürüyor.
Türk topluluğunu Emir Kır’ı daha aktif biçimde savunmaya çağıran bir
yazıda İnfo-Türk yayın yönetmeni Doğan Özgüden yeniden hedef gösterdi:
"Belçika’da her vesile ile terör örgütleri ve ayrılıkçıların yanında
yer alanlar, Brüksel Saint-Josse Belediyesi sınırları içinde faaliyet
gösteriyorlar! Türkiye karşıtı derneklerin başında, yani ağa babaları
İnfo-Turk kurucusu, eski solcu tüfeklerden Doğan Özgüden geliyor...
Türkiye’yi ve milletvekili Başkan Emir Kır’ı hedefe koymaları boşuna
değil..Eski bir hesaplaşmanın da filizleri alevleniyor.. Belçikalı
Türklerden bu manada olayı kavraması ve Başkan Emir Kır’a destek
vermesi için jetonlarının düşmesi gerekiyor!?” (Yeni Haber, 29 Kasım
2016)
Belli Türk medyası daha önce de iki kez Özgüden’e karşı
linç kampanyası açmıştı. 2008’deki ilk kampanyadan sonra Belçika
Hükümeti kendisini hedef alan tehditlere karşı Özgüden’i himayeye almak
zorunda kalmıştı.
Di Rupo condamne les propos tenus par Emir Kir

"Jeudi en Prime", RTBF, le 01 décembre 2016
- François De Brigode :
Il y a eu des problèmes aussi chez vous (au PS) ces dernières semaines
avec Emir Kir qui a quand même tenus des propos relativement déplacés à
l’égard des Kurdes. On a l’impression que oui, il y a une commission de
déontologie qui va se réunir au PS mais ne faut-il pas dans ces cas là
trancher plus vite ?
- Elio Di Rupo (président du PS) :
Je l’ai dit et je le redis : je condamne les propos tenus par monsieur
Emir Kir… Quand les Kurdes souhaitent manifester, hé bien c’est la
liberté des Kurdes et on ne doit pas faire d’amalgame de quelque que
nature que ce soit.
Nouvelle escroquerie visant les immigrés turcs en Europe
Le Conseil Turc des Entreprises mondiales (DTİK), un organisme
gouvernemental pour les entrepreneurs turcs établis à l’étranger
relevant du ministère de l’Economie, demande aux Turcs « patriotes »
installés en Europe de déposer au minimum 1000 € sur un compte bancaire
en Turquie pour sauver l’économie turque.
Comme le rapporte Zaman Vandaag, le représentant en Europe du TDİK,
Suat Şahin, qui réside en Suisse, a publié un appel sur sa page
Facebook le week-end dernier :
« Avec des tanks, des armes et des avions de combat, ils n’y sont pas
parvenus, mais maintenant ils ont engagé une guerre économique contre
la Turquie. C’est maintenant à notre tour de mettre un terme aux
mauvaises intentions de l’Europe. Donnons une leçon aux pays européens
où nous vivons. »
Ceux qui auront répondu à cet appel et déposé au moins 1000 € sur un
compte bancaire en Turquie d’ici la fin du mois de février pourront
rencontrer le président turc Recep Tayyip Erdoğan et le premier
ministre turc Binali Yıldırım. Les généreux donateurs pourront aussi
compter sur une déclaration écrite (un certificat) comme signe de
remerciement.
Par ailleurs, Melih Gökçek,, le maire de la capitale turque Ankara, a
lui aussi lancé un appel à ses compatriotes en Europe : « obtenez de
l’argent auprès des banques européennes et investissez-le en Turquie ».
Selon lui, il faudrait récompenser ces turcs en Europe en leur
permettant d’acheter des logements à bon compte et en leur accordant
des incitations à l’investissement, s’ils se montrent près à s’engager
de la sorte pour sauver « la patrie ».
Après une période d’années dorées, l’économie turque est dans le
marasme, et elle évolue de plus en plus vers une crise économique.
L’agence de notation Moody’s a abaissé la note de crédit de la Turquie
en septembre, attribuant aux obligations souveraines la cote de «
pacotille ». La parité de la livre turque se dégrade lentement. (Express Business, 29 novembre 2016)
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