Droits
de l'Homme / Human Rights
IHD: 33 Prisoners Including 5 Women on Hunger Strike for 42 Days
The Human Rights Association İstanbul Branch Commission for Prisons
held a press conference today (March 28) concerning the hunger strikes
launched by those convicted of PKK and PAJK cases.
Speaking on behalf of the İHD, Mine Nazari said the hunger strikes
continue in two ways as temporal rotation and permanently without
rotation.
64 prisoners in total
As of March 28, the prisons in which hunger strikes continue and the
number of days the strikers carry out the hunger strike are as follows:
* 33 prisoners including five women from Şakran Hospital are on 42nd day.
* 16 prisoners from Edirne Prison on 32nd day.
* 8 prisoners from Van Type-T Prison on 21st day.
* 7 women prisoners from Sincan Women Prison on 34th day.
Nazari explained the demands of the hunger strikers:
* Heavy isolation conditions for PKK’s imprisoned leader Abdullah Öcalan be lifted
* Bans and destruction in Kurdish cities be ended
* Bad attitude against the prisoners be changed.
(BIA, March 28, 2017)
Galatasaray exclut 2 ex-stars, dont Hakan Sükür, accusées d'être pro-Gülen
L'icône du football turc Hakan Sükür et l'ex-international Arif Erdem,
deux légendes de Galatasaray, ont été privés de leur carte d'adhérent,
a annoncé dimanche le club stambouliote qui les soupçonne d'être
proches du prédicateur Fethullah Gülen, la bête noire du gouvernement
qui réclamait leur tête.
L'annonce a été faite par le directoire du club alors que samedi, à
l'occasion de l'assemblée générale annuelle de Galatasaray, ses
adhérents s'étaient opposés à l'exclusion des deux anciens joueurs, ce
qui avait suscité la colère des autorités.
Sükür et Erdem sont en effet accusés d'appartenir à la mouvance de M.
Gülen, désigné par le gouvernement turc comme l'instigateur de la
tentative de putsch du 15 juillet, ce que le prédicateur, exilé aux
Etats-Unis, nie fermement.
"Le directoire de Galatasaray doit sans délai réparer cette erreur", avait tancé le ministre des Sports Akif Cagatay Kiliç.
Les dirigeants du club se sont alors appuyés sur des statuts qui
prévoient l'exclusion d'un adhérent qui n'aurait pas payé sa
cotisation, ce qui était le cas de Sükür et d'Erdem, selon le journal
Hürriyet.
Après le putsch avorté, le gouvernement a lancé des purges d'une
ampleur sans précédent, traquant partout les "gülénistes", dans la
fonction publique et les milieux d'affaires, en passant par les cercles
culturel et sportif.
Autrefois surnommé le "Taureau du Bosphore", Hakan Sükür a passé
l'essentiel de sa carrière à Galatasaray, avec qui il a notamment
remporté la Coupe de l'UEFA en 2000. En équipe nationale, l'ex-buteur a
inscrit 51 buts en 112 sélections. Le meilleur buteur de l'histoire de
sa sélection possède également le record du but le plus rapide en Coupe
du monde, inscrit après 10,8 secondes de jeu en 2002 face à la Corée du
Sud.
Après une riche carrière sportive conclue en 2008, il s'est lancé en
politique et a été élu en 2011 député du parti islamo-conservateur AKP
au pouvoir, avant de démissionner en 2013.
Visé par un mandat d'arrêt de la justice turque, l'ex-footballeur âgé de 45 ans vit désormais en exil aux Etats-Unis.
Désormais âgé de 45 ans, l'ex-attaquant Erdem a lui été international à
66 reprises et joueur de Galatasaray de 1991 à 2000 à l'exception d'une
saison en Espagne à la Real Sociedad en 2000-2001.
(AFP, 26 mars
2017)
Erdogan s'attend au rétablissement de la peine de mort après le référendum
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré samedi s'attendre à ce
que le Parlement approuve le rétablissement de la peine capitale après
le référendum sur l'extension de ses pouvoirs, une mesure qui couperait
court au processus d'adhésion de la Turquie à l'UE.
"Les familles des martyrs, les familles de nos héros ne doivent pas
s'inquiéter. Je crois, si Dieu le veut, que le Parlement fera le
nécessaire à propos de vos exigences sur la peine capitale après le 16
avril", a précisé M. Erdogan, lors d'un discours prononcé à Canakkale,
dans le nord-ouest du pays.
Sa signature étant nécessaire pour valider un tel projet de loi du
Parlement, il a ajouté qu'il approuverait le texte "sans hésiter".
La peine capitale a été abolie en 2004 dans le cadre de la candidature
d'Ankara à l'entrée dans l'Union européenne, et son rétablissement
marquerait la fin des négociations sur cette adhésion.
"Ce que diront Hans ou Georges ne nous intéresse pas", a ajouté samedi
M. Erdogan, utilisant deux prénoms qu'il utilise généralement pour
désigner l'Europe. "Que dira mon peuple? Que dira le droit? Voilà ce
qui nous importe".
Depuis le putsch avorté du 15 juillet, le président turc a dit à
plusieurs reprises qu'il approuverait le rétablissement de la peine de
mort en cas de vote du Parlement en ce sens. Il avait même évoqué en
février un possible référendum sur le sujet.
C'est en revanche la première fois qu'il appelle le Parlement à
approuver la restauration de la peine capitale après le vote sur une
révision constitutionnelle visant à renforcer les pouvoirs
présidentiels, le 16 avril.
- 'Prétexte' -
Les relations entre la Turquie et l'UE se sont fortement dégradées ces
dernières semaines après l'interdiction, notamment en Allemagne et aux
Pays-Bas, de meetings en faveur du référendum auxquels devaient
participer des membres du gouvernement turc.
Dans une nouvelle salve contre les dirigeants européens, Recep Tayyip
Erdogan a reproché samedi à Angela Merkel son soutien aux Pays-Bas.
"Honte à vous ! Vous êtes tous les mêmes", a-t-il fustigé. "Quoi que
vous fassiez, vous ne ferez pas dévier cette nation de son chemin. Le
16 avril, si Dieu le veut, ma nation donnera (...) à l'Europe la plus
belle des réponses à son comportement erroné".
M. Erdogan avait déjà à plusieurs reprises assimilé l'annulation de ces
meetings à des pratiques nazies et dénoncé "un esprit de fascisme
débridé" en Europe.
"Ce qui a été dit ces dernières semaines est si abracadabrant et
absurde qu'il est difficile de continuer à les écouter", a estimé le
ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, dans un
entretien à Der Spiegel.
Selon des analystes, M. Erdogan veut se placer en homme fort face à
l'Europe dans l'objectif de séduire l'électorat nationaliste turc.
Une opinion que partage M. Gabriel : "Il a besoin d'un ennemi pour sa
campagne électorale: la Turquie humiliée et l'Occident hautain."
Le patron des Renseignements extérieurs allemands, Bruno Kahl, a lui,
assuré à Der Spiegel que contrairement à ce qu'affirme Ankara, le
prédicateur Fethullah Gülen n'est pas à l'origine du putsch raté en
juillet en Turquie. "La Turquie a essayé à différents niveaux de nous
en convaincre. Mais jusqu'ici elle n'y est pas parvenue".
Les autorités turques accusent Fethullah Gülen, un prédicateur installé
aux Etats-Unis d'avoir ourdi la tentative de putsch du 15 juillet 2016,
ce que l'intéressé dément catégoriquement.
"Le putsch n'était qu'un prétexte bienvenu", a ajouté M. Kahl, à propos
des purges d'une ampleur inédite intervenues depuis l'été dernier.
Depuis le coup d'Etat manqué, plus de 43.000 personnes ont été arrêtées
en Turquie et plus de 100.000 limogées ou suspendues, notamment des
professeurs, des policiers et des magistrats. (AFP, 18 mars
2017)
AI: IHD’s Vice-President Raci Bilici must be released
Today (15 March 2017), M.Raci Bilici, İHD’s Vice President and
Diyarbakır Branch President, was detained in the early hours of the
morning right after his house was searched by the police. He is still
held in detention in the Anti-Terror Branch of Diyarbakır Provincial
Directorate of Security. Together with Raci Bilici, totally 11 persons
being former and current representatives of many NGOs in Diyarbakır was
detained.
In accordance with the information obtained from lawyers, we couldn’t
learn for what he was accused due to the confidentiality order on the
investigation. Detention of our friend is closely pursued by our
Headquarters.
The right to personal security has been nearly annihilated with the
unconstitutional and illegal powers given by the State of Emergency and
Decree-laws of the State of Emergency. Almost every day, people doing
democratic politics and executives of NGOs are being detained, held in
detention for a length of time, set free with judicial control
decisions after being interrogated or arrested on the grounds of social
media shares.
The statement made today by the Diyarbakır Office of Chief Public
Prosecutor is considerably dire. It is unacceptable for the NGOs
performing activities for years in line with the Law and their
Diyarbakır branches together with their executives to be demonstrated
as though they were allegedly connected with illegal organizations.
As İHD’s Diyarbakır Branch President and Vice President for years, Raci
Bilici has been duly conducting rights defending activities. We would
like to make known publicly that Raci Bilici has no activity with
regard to illegality.
Developing such an illegal suppression against human rights defenders
is absolutely unacceptable after important opinions and reports
regarding the rights violations occurred in Turkey are published in the
international arena especially by the UN and Council of Europe.
We call international society to be sensitive within the framework of
protection of human rights defenders and we demand that Raci Bilici and
other NGOs’ detained representatives be released immediately. (
AI International Affairs Department, March 15, 2017)
Joint statement by Union European on Venice Report about Turkey
Joint statement by High Representative/Vice-President Federica
Mogherini and Commissioner Johannes Hahn on the Venice Commission’s
Opinion on the amendments to the Constitution of Turkey and recent
events
We have taken good note of the Venice Commission's Opinion on the
amendments to the Constitution of the Republic of Turkey adopted by the
Turkish Grand National Assembly on 21 January 2017.
As highlighted by the Venice Commission's Opinion, Turkey has the
sovereign right to decide over its system of governance. We acknowledge
the fact that the country is going through challenging times and stand
by it in its fight against the scourge of terrorism. We will continue
to support the country's hospitality to refugees from war-torn areas in
its close vicinity.
We appreciate that Turkey has announced actions to address the Council
of Europe's recommendations regarding the State of Emergency and bring
the measures taken in line with European standards.
However, the Venice Commission's comments on the proposed
Constitutional amendments raise serious concerns at the excessive
concentration of powers in one office, with serious effect on the
necessary checks and balances and on the independence of the judiciary.
It is also of concern that this process of constitutional change is
taking place under the state of emergency.
The proposed amendments, if approved at the referendum of 16 April, and
especially their practical implementation, will be assessed in light of
Turkey's obligations as an EU candidate country and as a member of the
Council of Europe.
We encourage Turkey to pursue and further deepen its close cooperation
with the Council of Europe and its bodies, and to address their
concerns and recommendations.
Following the tensions of these last days between Turkey and some EU
Member States, it is essential to avoid further escalation and find
ways to calm down the situation. Decisions with regard to the holding
of meetings and rallies in Member States are a matter for the Member
State concerned, in accordance with the applicable provisions of
international and national law.
The European Union calls on Turkey to refrain from excessive statements
and actions that risk further exacerbating the situation. Matters of
concern can only be resolved through open and direct communication
channels. We will continue to provide our good offices in the interest
of EU-Turkey relations. (EEAS, March 14, 2017)
Constitution turque: le Conseil de l'Europe redoute une dérive "autoritaire"
Le projet de révision constitutionnelle renforçant les pouvoirs du
président turc, qui sera soumis à référendum le 16 avril, risque de
faire dériver le pays vers un "système présidentiel autoritaire", ont
mis en garde vendredi des experts du Conseil de l'Europe.
"En supprimant le système de contre-pouvoirs nécessaires", les réformes
proposées "ne respecteraient pas le modèle d'un système présidentiel
démocratique fondé sur la séparation des pouvoirs", ont expliqué les
experts en droit constitutionnel de la "Commission de Venise" de
l'organisation paneuropéenne.
De ce fait, "le système risquerait de se transformer en un système
présidentiel autoritaire", ont ajouté ces spécialistes, soulignant que
chaque Etat a certes "le droit de choisir son propre système politique,
qu'il soit présidentiel, parlementaire ou mixte", mais que ce droit
"n'est pas sans condition".
Les experts européens s'inquiètent en particulier du fait qu'à l'avenir
le chef de l'Etat turc pourrait "exercer le pouvoir exécutif seul", ce
qui lui permettrait, "en l'absence de toute supervision, de nommer et
démettre les ministres et l'ensemble des hauts fonctionnaires d'après
des critères que lui seul aura fixés".
Le pouvoir qui serait donné au président de "dissoudre le Parlement
pour quelque motif que ce soit" serait également "fondamentalement
contraire aux systèmes présidentiels démocratiques", avertissent les
experts.
Ils s'alarment également d'un projet qui pourrait "affaiblir encore le
système déjà insuffisant de contrôle judiciaire de l'exécutif" ainsi
que "l'indépendance de la justice".
Au-delà du fond de cette réforme, la Commission de Venise pointe
également de "graves préoccupations d'ordre procédural", quant à la
manière dont elle a été adoptée par le Parlement en janvier, et dont
elle va être soumise au peuple.
Lors de l'adoption du texte au Parlement, "plusieurs députés du
deuxième plus grand parti de l'opposition étaient en prison",
s'étonnent les experts européens, en référence aux élus du Parti
démocratique des peuples (HDP), la principale formation pro kurde en
Turquie.
En outre, "les amendements n'ont pas été approuvés par un vote à
bulletins secrets", ce qui "jette le doute sur le caractère authentique
du soutien exprimé en faveur de la réforme", selon la Commission de
Venise.
"L'état d'urgence actuel n'offre pas le cadre démocratique nécessaire à
un scrutin aussi important qu'un référendum constitutionnel", tel que
celui prévu le 16 avril, estiment enfin les experts.
(AFP, 10 mars
2017)
L'ONU accuse Ankara de "graves violations" dans la région kurde
Les forces de sécurité turques auraient commis de "graves violations"
lors des actions menées contre les rebelles kurdes depuis la fin du
cessez-le-feu à l'été 2015, a dénoncé vendredi l'ONU, en réclamant à
nouveau une enquête indépendante urgente.
L'ONU estime le nombre de déplacés à entre 355.000 et 500.000.
Dans son premier rapport sur le sujet, le Haut-Commissariat de l'ONU
aux droits de l'Homme détaille les "allégations de destruction massive,
de meurtres et de nombreuses autres violations graves des droits de
l'Homme commises entre juillet 2015 et décembre 2016 dans le sud-est de
la Turquie, au cours des opérations de sécurité gouvernementales".
Le sud-est à majorité kurde de la Turquie est ensanglanté par des
combats quotidiens entre les rebelles du Parti du Travailleur du
Kurdistan (PKK), classé organisation "terroriste" par Ankara, Bruxelles
et Washington, et les forces de sécurité depuis la rupture, à l'été
2015, d'un fragile cessez-le-feu. Le conflit kurde a fait plus de
40.000 morts depuis 1984.
D'après l'ONU, les opérations menées par les forces turques entre
juillet 2015 et fin 2016 ont touché plus de 30 localités, dont certains
quartiers ont été rasés, et entre 335.000 et 500.000 personnes
déplacées, en majorité des Kurdes.
N'ayant pas été autorisé à se rendre sur place par la Turquie, le
Haut-Commissariat a établi son rapport sur la base d'images satellite
de l'ONU, d'interviews avec des victimes, des témoins ou leurs familles
et d'informations d'organisations non gouvernementales.
Quelque 2.000 personnes, dont 800 membres des forces de sécurité et
1.200 habitants de la région, "auraient été tuées dans le cadre des
opérations de sécurité dans le sud-est de la Turquie", rapporte l'ONU.
Parmi les 1.200 civils tués, "un nombre indéterminé d'entre eux
pourraient avoir été impliqués dans des actions non violentes contre
l'Etat", précise le rapport.
"Le gouvernement turc ne nous a pas accordé l'accès, mais a contesté la
véracité des très graves allégations publiées dans ce rapport", a
déclaré le Haut-Commissaire, Zeid Ra'ad Al Hussein, dans un communiqué.
"Mais la gravité des allégations, l'échelle des destructions et le
déplacement de plus de 355.000 personnes signifient qu'une enquête
indépendante est à la fois urgente et essentielle", a-t-il ajouté.
Dans son rapport, l'ONU étaye ses affirmations raltives à un "usage
excessif de la force, des assassinats, des disparitions forcées, des
actes de torture".
Le Haut-Commissariat se dit "particulièrement alarmé par les résultats
de l'analyse des images satellites, qui révèlent des destructions
massives d'habitations avec des armes lourdes".
Il décrit par exemple la destruction de quartiers entiers dans la ville
de Nusaybin, dans la province de Mardin, où 1.786 immeubles ont été
détruits ou endommagés.
En mai 2016, avant le coup d'Etat avorté de juillet 2016 en Turquie, le
Haut-Commissaire avait publié un communiqué dénonçant les violations
commises par les forces de sécurité turques lors des actions menées
contre le PKK.
Il avait alors cité des tirs contre des civils désarmés et la mort d'une centaine de personnes dans un brasier.
Mais depuis, Ankara n'a mené aucune enquête, déplore l'ONU, qui se dit
par ailleurs gravement préoccupée par les mesures prises depuis le coup
d'Etat.
Les procédures judiciaires lancées après le putsch avorté de la
mi-juillet sont d'une ampleur sans précédent en Turquie, où plus de
43.000 personnes ont été arrêtées dans des purges engagées après le 15
juillet et l'instauration de l'état d'urgence.
"Dans le sud-est de la Turquie, ces mesures semblent avoir largement
pris pour cible les dissidents et les partis politiques de
l'opposition, et affectent de manière disproportionnée les citoyens
d'origine kurde", déplore le rapport de l'ONU.
(AFP, 10 mars
2017)
Une ONG internationale interdite d'exercer en Turquie
La Turquie a mis fin aux activités de l'ONG
internationale Mercy Corps, très impliquée dans l'assistance
humanitaire en Syrie, a annoncé mercredi cette organisation dont le
siège est aux Etats-Unis.
"Le gouvernement turc a révoqué la licence qui permet à Mercy Corps
d'opérer en Turquie, ce qui nous force à mettre fin à nos activités en
Turquie avec effet immédiat", a écrit le groupe dans un communiqué
publié sur son site internet.
Mercy Corps y affirme réaliser de Turquie depuis 2012 "l'une des plus
vastes opérations humanitaires en Syrie", apportant chaque mois de
l'aide à entre 350.000 et 500.000 civils dans ce pays. L'ONG affirme
également avoir apporté de l'aide à 100.000 Syriens et Turcs en Turquie
en 2016.
"Nos opérations en Syrie vont se poursuivre", ajoute le communiqué.
"Notre priorité, actuellement, est de limiter tout effet négatif de
notre départ de Turquie sur les hommes, femmes et enfants innocents qui
dépendent de notre aide."
"Nous n'avons pas reçu d'explications", a déclaré à l'AFP Christine
Nyirjesy Bragale, directrice du service de presse de Mercy Corps,
défendant " l'impartialité et l'intégrité" des opérations de l'ONG en
Turquie.
L'ONG a assuré dans son communiqué qu'elle discutait avec les autorités
turques pour pouvoir reprendre au plus vite ses activités.
Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès des autorités turques.
Le conflit en Syrie, impliquant acteurs syriens, régionaux et
internationaux, ainsi que des groupes jihadistes, a fait plus de
310.000 morts en près de six ans et déplacé des millions de personnes.
(AFP, 8 mars
2017)
Un tribunal de l'ONU en appellera au Conseil de sécurité pour le juge turc
Un tribunal de l'ONU va alerter le Conseil
de sécurité des Nations unies du cas de la détention en Turquie d'un de
ses juges arrêté après le coup d'Etat avorté de juillet 2016.
"Le gouvernement de Turquie n'a pas respecté ses obligations"
concernant le juge Aydin Sefa Akay, a indiqué le juge Theodor Meron
dans son jugement. "Cette affaire devra être reportée au Conseil de
sécurité des Nations unies".
Le juge Akay est chargé d'examiner une demande en révision d'un
précédent jugement présentée par l'ancien ministre rwandais Augustin
Ngirabatware. Mais le magistrat fait partie des milliers de personnes
arrêtées en Turquie après la tentative de pustch de juillet 2016.
Les autorités turques lui reprochent d'avoir téléchargé et utilisé la
messagerie cryptée Bylock, qui était, selon elles, l'outil de
communication des putschistes.
Son incarcération a paralysé les procédures pour la demande de M.
Ngirabatware, examinée par le MTPI, qui a succédé au Tribunal pénal
pour le Rwanda (TPIR) fermé en décembre 2015.
Fin janvier, le Mécanisme de suivi des tribunaux pénaux internationaux
de l'ONU (MTPI) avait ordonné à la Turquie de libérer le juge Akay
avant le 14 février pour qu'il puisse continuer son travail, soulignant
que les juges jouissaient de l'immunité diplomatique.
Mais la Turquie a ignoré le tribunal à plusieurs reprises, n'envoyant
pas de représentants à une audience ou ne répondant pas aux tentatives
de contact.
Les avocats de l'ancien ministre rwandais avaient demandé, au lendemain
de la date-butoir fixée par le MTPI, que le tribunal "dénonce la
non-obéissance du gouvernement de Turquie au Conseil de sécurité".
"A cause du refus de la Turquie de libérer le juge Akay, le dossier de M. Ngirabatware est à l'arrêt", avait affirmé sa défense.
L'ex-ministre rwandais avait été condamné en décembre 2014 pour sa
participation au génocide de 1994 à 30 ans de prison en appel, une
peine réduite par rapport à celle de 35 ans de prison prononcée en
première instance par le TPIR.
En Turquie, la famille du juge Akay affirme qu'il est détenu
illégalement depuis son arrestation en septembre et réfute son
implication dans le putsch manqué, imputé par Ankara au prédicateur
Fethullah Gülen exilé aux Etats-Unis.
(AFP, 6 mars
2017)
Le plus grand procès de putschistes présumés s'ouvre en Turquie
Le plus grand procès de suspects soupçonnés d'être impliqués dans le
coup d'Etat avorté du 15 juillet s'est ouvert mardi près d'Ankara, dans
une salle d'audience construite spécialement.
Pas moins de 330 accusés, la plupart membres d'une école d'officiers
militaires, risquent chacun plusieurs peines de prison à vie pour des
liens présumés avec la tentative de putsch menée l'été dernier par une
faction dissidente de l'armée et imputée par Ankara au prédicateur
islamiste Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis.
Ils sont poursuivis notamment pour assassinat, "tentative de
renversement de l'ordre constitutionnel" et "appartenance à une
organisation terroriste".
Selon l'agence progouvernementale Anadolu, 243 des accusés sont actuellement en détention provisoire.
Le chef d'état major, Hulusi Akar, fait partie des plaignants, précise Anadolu.
La procès s'est ouvert sous haute sécurité dans la prison de Sincan
près d'Ankara. Un véhicule équipé d'un canon à eau se tenait prêt à
intervenir alors qu'un drone survolait les proches des accusés, a
constaté une journaliste de l'AFP.
"Nos enfants n'ont pas ouvert le feu, ils ont été frappés par le
peuple, mais cela fait huit mois qu'ils sont derrière les barreaux", a
déclaré à l'AFP Sündüz Baykara, venue soutenir un proche.
"Je m'adresse à notre président Recep Tayyip Erdogan", a dit Samet
Oral, dont un membre de la famille est sur le banc des accusés. "Qu'il
voie notre situation, l'état dans lequel nous sommes... Nous voulons
seulement la justice."
- 'Se tenir prêts' -
La salle d'audience, construite pour accueillir jusqu'à 1.558
personnes, était remplie d'agents des forces de l'ordre entourant les
accusés.
Le premier interrogé, le cadet Abdülkadir Kahraman, a affirmé que la
nuit du putsch manqué, les troupes avaient été approvisionnées en
munitions après avoir été informées par leur supérieur qu'il y avait eu
une attaque terroriste.
D'autres accusés ont tenu des propos similaires, notamment Arif Ozan
Demir qui a déclaré que son commandant avait demandé aux soldats de "se
tenir prêts" en invoquant une attaque.
Ahmet Tamur, un autre cadet, cité par Anadolu, a expliqué qu'un
lieutenant-colonel leur avait déclaré: "Il y a des attaques dehors,
vous devez assurer la sécurité du peuple. Nous vous avons entraînés
pour ce jour, s'il le faut utilisez vos armes."
"Dans la population, il y a des gens qui nous ont attaqués, et d'autres qui nous ont protégés", a ajouté M. Tamur.
Ce procès est le dernier en date à s'ouvrir en Turquie pour des
putschistes présumés, dont des milliers sont jugés, ou en passe de
l'être, à travers le pays.
Avant Sincan, le plus grand procès était celui qui s'était ouvert le
mois dernier à Erzurum dans le nord-est de la Turquie. Il concerne 270
putschistes présumés.
La semaine dernière, le procès très médiatisé de 47 personnes accusées
d'avoir voulu enlever ou tuer le président Erdogan la nuit de la
tentative de coup d'Etat s'est ouvert à Mugla (ouest).
Pour l'instant, une seule condamnation a été prononcée, à l'encontre de deux soldats d'Erzurum qui ont écopé de la prison à vie.
Ankara accuse Fethullah Gülen, installé en Pennsylvanie, d'être
l'instigateur du putsch, ce que M. Gülen nie fermement. La Turquie
demande régulièrement aux Etats-Unis son extradition.
Les procédures judiciaires lancées après le putsch avorté sont d'une
ampleur sans précédent en Turquie, où plus de 43.000 personnes ont été
arrêtées dans des purges engagées après le 15 juillet et l'instauration
de l'état d'urgence.
Au-delà des putschistes présumés, les purges engagées après le 15
juillet visent les milieux prokurdes et les médias, ce qui a conduit
des ONG à accuser le pouvoir de profiter de l'état d'urgence pour
étouffer toute voix critique.
L'ampleur de ces mesures suscite aussi l'inquiétude de l'Occident,
notamment de l'Union européenne, dont les relations avec la Turquie se
sont sensiblement dégradées ces derniers mois. (AFP, 28 février
2017)
Demandez justice pour Hakan Yaman, torturé le 3 juin 2013
Hakan Yaman, âgé de 37 ans et père de deux enfants, a été passé à tabac
par la police près de son domicile dans le quartier Sarigazi à
Istanbul, le 3 juin 2013.
Aux alentours de 22 h30 – 23 heures, Hakan Yaman rentrait chez lui
après le travail (il est chauffeur de minibus). Il a garé son véhicule
à quelques rues de son domicile et a marché jusque chez lui. Une
manifestation avait lieu non loin de là sur l’avenue Demokrasi.
Il a expliqué à Amnesty International ce que ces policiers lui ont fait subir :
« D’abord, j’ai été aspergé par un canon à eau. Ensuite, une grenade
lacrymogène m’a atteint à l’estomac et je suis tombé. Cinq policiers se
sont approchés de moi et ont commencé à me frapper à plusieurs reprises
à la tête. L’un d’entre eux m’a crevé l’œil. J’étais étendu sur le sol,
je ne bougeais plus. J’ai entendu l’un des policiers dire - celui-ci a
son compte, on va l’achever. Ils m’ont traîné sur 10-20 mètres environ
et m’ont jeté dans un feu. Ils sont partis et je me suis alors traîné
hors du feu. Un manifestant m’a ensuite transporté à l’hôpital ».
« CELUI-CI A SON COMPTE, ON VA L’ACHEVER. »
Hakan Yaman souffre de blessures graves au visage et à la tête. Il a
perdu un œil, a eu une fracture du crâne et des brûlures au deuxième
degré.
Hakan Yaman a porté plainte au pénal pour tentative d’assassinat. Il
est aujourd’hui sans emploi. Il a subi 6 opérations et d’autres
opérations sont à venir. Il est profondément traumatisé.
DEMANDEZ À CE QUE JUSTICE SOIT ENFIN RENDUE
À ce jour, les policiers responsables de l’agression n’ont pas encore
été identifiés. D’après son avocate, plus de 40 policiers ont été
interrogés et aucun n’a reconnu avoir participé à l’agression. Celle-ci
a été filmée à partir d’un téléphone portable et les images identifient
clairement le véhicule canon à eau utilisé par les policiers en
question. Cette vidéo n’a néanmoins pas encore abouti à
l’identification des policiers assignés au véhicule.
Amnesty International demande au Procureur d’Istanbul de mener
l’enquête à son terme au plus vite et de traduire les policiers qui ont
laissé Hakan Yaman pour mort en justice afin qu’ils soient rendus
responsables de leurs actes.
http://info.amnesty.be/adserver2/demandez-justice-pour-hakan-yaman.html?petitionOptin=yes
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
La liberté d'expression au coeur de Cavusoglu en Suisse
Libertés et droits fondamentaux, en particulier la liberté
d'expression, ont été au coeur de la rencontre jeudi entre les chefs de
la diplomatie turc et suisse, selon le département fédéral des Affaires
étrangères suisse (DFAE).
Le ministre des Affaires étrangères suisse Didier Burkhalter a fait
valoir "l'importance pour la démocratie des libertés et droits
fondamentaux, en particulier la liberté d'expression" et a souligné que
"la Suisse attend de la Turquie qu'elle respecte ses obligations
internationales à cet égard", a indiqué le DFAE dans un communiqué.
"La liberté d'expression est une valeur universelle reconnue par la
Suisse, qui souhaite qu'elle soit également valable pour les citoyens
turcs qui voteront, que ce soit en Suisse ou dans leur pays", a affirmé
M. Burkhalter.
Cette rencontre "en tête-à-tête" au Palais fédéral à Berne, en marge
d'une visite du ministre des Affaires étrangères turc, Mevlüt
Cavusoglu, à son ambassade, survient alors que les relations entre la
Turquie et plusieurs pays européens se sont fortement tendues ces
dernières semaines après l'interdiction de meetings dans plusieurs pays
européens avant le référendum du 16 avril en Turquie sur le
renforcement des pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.
En Suisse, un rassemblement de ce type prévu à Zurich (nord de la
Suisse), auquel devait participer M. Cavusoglu, été annulé en mars à la
suite du refus de l'hôtel où il devait se tenir, alors même que le
gouvernement suisse avait autorisé la venue du ministre turc.
M. Burkhalter "a appelé la Turquie à respecter" le droit suisse,
"précisant que la Suisse enquêtera sur toute allégation d'activités de
renseignement commises sur son territoire".
M. Burkhalter a par ailleurs fait part à son homologue turc "de sa
compréhension à l'égard de la situation difficile dans laquelle se
trouve la Turquie suite à la tentative de putsch de l'été dernier".
Mais il a aussi exprimé ses "préoccupations" quant aux nombreux
licenciements et arrestations qui ont suivi, et rappelé que "la
proclamation de l'état d'urgence ne dispense pas la Turquie de
respecter les engagements internationaux en matière de droits de
l'Homme".
Les deux ministres ont échangé leur point de vue sur divers sujets,
comme l'éventuelle réintroduction de la peine de mort, le caractère
proportionnel des mesures prises dans le cadre de l'état d'urgence et
la durée de ce dernier ou encore l'indépendance de la justice. (AFP, 23 mars
2017)
Journalist from Germany in Diyarbakır to Report About Newroz Detained
Hinrich Schultze, a journalist and photographer from Germany who wanted
to report the latest developments regarding the Newroz celebrations in
Diyarbakır was arrested by police in Turkey's southeastern Ofis
district of Diyarbakır province. Schultze was released half an hour
later after testifying.
According to the report of dihaber (Dicle News Agency), Schultze
arrived at Diyarbakır from Hamburg to cover the Newroz celebrations
which would take place tomorrow (March 21) in Diyarbakır.
Police halting Schultze while following a group including executives
from the Peoples' Democratic Party (HDP) and the Democratic Regions
Party (DBP) distributing invitations to people for the Newroz
celebrations in Ofis district, later searched him and made him get in
an armoured vehicle.
Police also detained the dihaber correspondent Bilal Güldem who was
following Schultze being taken into custody yet released him upon
reactions from the people around. (BIA, March 20, 2017)
Nouveau report du procès du représentant de RSF en Turquie
Le procès du représentant de Reporters Sans Frontières (RSF) en Turquie
Erol Önderoglu, accusé de "propagande terroriste" pour avoir collaboré
à un journal prokurde, a été une nouvelle fois reporté, mardi, par un
tribunal d'Istanbul.
M. Önderoglu, ainsi que l'écrivain-journaliste Ahmet Nesin et la
présidente de la Fondation des Droits de l'Homme, Sebnem Korur
Fincanci, risquent plus de 14 ans de prison pour avoir participé à une
campagne de solidarité avec Özgür Gündem, un quotidien fermé car accusé
de liens avec la rébellion kurde.
Leur procès pour "propagande pour une organisation terrorise",
"apologie du terrorisme" et "incitation au crime" a été renvoyé au 8
juin en raison de l'absence de M. Nesin, actuellement en Suisse, a
indiqué M. Önderoglu à l'AFP devant le palais de justice de Caglayan, à
l'issue d'une audience éclair.
"Depuis 10 ans, je viens ici pour suivre les procès d'autres
journalistes. Aujourd'hui, vous avez pu assister pendant cinq minutes
au mien", a-t-il déclaré. "Cinq minutes de procès, c'est plus que ce à
quoi de nombreux journalistes en détention provisoire ont droit",
a-t-il ajouté.
Une délégation de RSF, dont son secrétaire général Christophe Deloire,
est venue assister au procès. La Turquie est "un laboratoire des
ennemis de la liberté de la presse, où tous les moyens sont utilisés:
licenciements, arrestations, et pressions", a déclaré M. Deloire,
s'alarmant de la "rapidité de la dégradation".
La Turquie est 151e au classement mondial de la liberté de la presse
établi en 2016 par RSF, derrière le Tadjikistan et juste devant la
République démocratique du Congo.
L'arrestation, le 20 juin, de M. Önderoglu avait entraîné une vague de
protestations en Turquie et à l'étranger. Plusieurs représentants
européens, dont le consul général de France, ont assisté à l'audience
mardi. (AFP, 21 mars
2017)
La justice maintient l'interdiction de voyager d'Asli Erdogan
Un tribunal turc a maintenu mardi l'interdiction de se rendre à
l'étranger de la romancière Asli Erdogan, poursuivie pour "propagande
terroriste" dans une affaire qui a soulevé des interrogations sur la
liberté d'expression en Turquie.
Le tribunal a refusé d'accéder à la requête de la romancière de 49 ans,
qui avait été libérée de sa détention provisoire en décembre, mais n'a
pas été acquittée et risque toujours la prison à vie pour sa
participation au journal prokurde Ozgür Gündem, fermé en octobre car
accusé de "propagande terroriste".
"Je demande la levée temporaire de mon interdiction de voyager à
l'étranger, pour me rendre à des cérémonies de remise de prix", a
demandé mardi à la cour Asli Erdogan, qui n'a aucun lien de parenté
avec le président Recep Tayyip Erdogan.
"C'est une écrivaine qui a reçu de nombreux prix", a également déclaré
au tribunal son avocat, Erdal Dogan, précisant qu'elle était attendue à
des cérémonies à Vienne, Bâle et aux Pays-Bas.
Le procès a été ajourné au 22 juin.
Son arrestation, et sa détention pendant 132 jours, avaient provoqué
une vague d'indignation en Turquie et en Occident, qui s'inquiète des
restrictions imposées sur la liberté d'expression depuis le putsch
manqué du 15 juillet qui a donné lieu à des vagues de purge sans
précédent.
(AFP, 14 mars
2017)
Téléréalité: Ankara veut interdire les émissions de rencontres amoureuses
Ankara envisage d'interdire les émissions de téléréalité mettant en
scène des rencontres amoureuses, contraires aux traditions turques, a
déclaré jeudi le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus.
"Il y a des programmes étranges qui veulent abolir l'institution
familiale", a affirmé M. Kurtulmus, selon des propos rapportés par
l'agence progouvernementale Anadolu. "Ce sont des choses qui ne
conviennent pas à nos coutumes, à nos traditions, à nos croyances, à la
structure familiale turque et à la culture des terres anatoliennes".
Les émissions de téléréalité de ce type sont très populaires en Turquie, malgré des plaintes régulières des téléspectateurs.
"J'ai eu connaissance de 120.000 plaintes individuelles", a indiqué M.
Kurtulmus, précisant qu'elles sont parvenues à la présidence et au
bureau du Premier ministre. "Si Dieu le veut, nous répondrons à ces
demandes de la société", a-t-il ajouté, évoquant la publication d'un
décret-loi.
En 2016, l'Autorité turque des médias (RTÜK) a affirmé avoir reçu des
commentaires, principalement des plaintes, de 10.691 citoyens à propos
de ces émissions.
Les commentaires du vice-Premier ministre vont certainement provoquer
des remous dans un pays dont le système politique repose sur des
fondations laïques instaurées par Mustafa Kemal Atatürk en 1923.
Les opposants au parti au pouvoir AKP expriment régulièrement la
crainte que le pays ne dérive vers un système islamique conservateur.
Mais les autorités turques assurent que la liberté religieuse reste
entière.
La Direction des Affaires religieuses en Turquie, le Diyanet, a elle
aussi critiqué ces émissions de rencontres le mois dernier, affirmant
qu'elles "exploitent les valeurs familiales et profanent l'institution
familiale en la piétinant".
(AFP, 16 mars
2017)
Des journalistes manifestent pour leurs collègues emprisonnés
Une cinquantaine de journalistes turcs et de députés d'opposition ont
manifesté samedi à Istanbul contre la détention de journalistes
dissidents, a constaté l'AFP.
"Le journalisme n'est pas un crime", "nous ne sommes pas et ne resterons pas silencieux" scandaient les manifestants.
Ils ont aussi dénoncé les conditions de détention des journalistes
emprisonnés, en particulier Ahmet Sik, l'un des journalistes turcs les
plus réputés inculpé fin décembre de "propagande terroriste".
En signe de protestation, les manifestants ont envoyé depuis le
bureau de poste du quartier de Kadikoy devant lequel ils se trouvaient des cartes aux journalistes emprisonnés,
déclarant s'attendre à ce qu'elles ne leur parviennent pas.
"De nombreux journalistes emprisonnés ne sont pas autorisés à recevoir
du courrier aux termes de l'état d'urgence", a déclaré Baris Yarkadas,
député du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple
(CHP, social démocrate). Il a espéré voir cette interdiction levée par
le gouvernement.
Depuis la tentative de coup d'Etat de juillet 2016, le gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan a imposé l'état d'urgence.
Des centaines de journalistes ont depuis été arrêtés sans procès et
environ 170 médias ont été fermés tandis que près de 800 cartes de
presse ont été annulées, selon les associations de journalistes.
Les arrestations de journalistes, en particulier le récent placement en
détention pour propagande "terroriste" du correspondant en Turquie du
quotidien allemand Die Welt, Deniz Yucel, suscitent des tensions entre
la Turquie et ses alliés occidentaux.
"Deniz Yucel est un professionnel, il est reconnu comme un très bon
journaliste", a déclaré à l'AFP Fatih Polat, rédacteur en chef du
quotidien Evrensel. "Nous ferons tout ce que nous pouvons pour soutenir
sa libération et celle des autres journalistes emprisonnés", a-t-il
ajouté.
(AFP, 11 mars
2017)
Pinar Selek dénonce la reprise des poursuites de la justice turque
La dissidente et féministe turque réfugiée en France Pinar Selek a
dénoncé mardi à Nice la reprise en janvier en Turquie des poursuites la
visant après déjà 19 ans d'une procédure devenue "comme une torture
chinoise".
"C'est assez dur pour moi, c'est comme une torture chinoise, parce que
ça dure depuis 19 ans", a déclaré la sociologue lors de la première
réunion d'un nouveau comité de soutien, évoquant un procès "infâme" et
"kafkaïen".
Les démêlés de Pinar Selek avec la justice turque remonte à 1998, avant
l'arrivée au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan. A l'époque jeune
chercheuse, elle a été accusée d'être impliquée dans une explosion
ayant fait sept mort sur la base des aveux d'un jeune témoin qui s'est
ensuite rétracté.
Selon Mme Selek, qui a été emprisonnée deux ans et demi et dit avoir
été torturée, le dossier a été monté de toutes pièces pour la punir de
son refus de divulguer les noms de militants kurdes interrogés pour une
recherche universitaire sur le mouvement du PKK et de son refus de
renoncer à publier son enquête, après d'autres travaux menés sur les
maisons closes ou les transsexuels.
En 2014, Pinar Selek avait été acquittée pour la quatrième fois, mais
le parquet avait fait appel. Le 25 janvier 2017, le procureur de la
Cour de Cassation de Turquie a relancé les poursuites et demandé sa
condamnation à perpétuité.
"On ne sait pas quand la décision sera prise. Je suis réfugiée
politique et en principe, ce statut me protège mais la visibilité
internationale de ce procès peut nous aider, c'est une lutte pour la
justice", a exposé mardi Mme Selek qui est soutenue par le barreau de
Nice et une quinzaine d'associations niçoises dont la Ligue des droits
de l'homme, émue par sa situation ainsi que celle de nombreux
intellectuels pourchassés en Turquie depuis le putsch raté de juillet
2016.
"Je représente tous les avocats du barreau, il y a presque de 1.200
avocats donc vous n'êtes pas seule, le barreau est là!", lui a déclaré
lors de cette première réunion publique Me Jacques Randon, le bâtonnier
de Nice, ville où Pinar Selek enseigne depuis septembre la science
politique à l'université.
L'artiste peintre niçois, Slobodan, réputé pour ses motifs naïfs
écoulés sur des milliers de cartes postales, lui a dédié une peinture
tandis qu'une représentation de la pièce de théâtre "Eclats d'ombre"
inspirée de l'histoire de Pinar sera donnée au Théâtre national de Nice
(TNN) le 17 mars. (AFP, 7 mars 2017)
Journaliste accusé d'espionnage par Ankara : "aberrant" selon Berlin
Berlin a jugé vendredi "aberrantes" les
accusations d'espionnage formulées par le président turc Recep Tayyip
Erdogan à l'encontre d'un journaliste germano-turc incarcéré en
Turquie, qualifié de séparatiste kurde et d'"agent allemand".
"C'est aberrant", a indiqué dans un communiqué lapidaire diffusé dans la soirée le ministère allemand des Affaires étrangères.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait auparavant présenté dans
un discours Deniz Yücel, le correspondant en Turquie du journal
allemand Die Welt incarcéré mardi pour "propagande terroriste", de
"représentant du PKK" -le Parti des travailleurs du Kurdistan, une
organisation classée "terroriste" par Ankara-, et d'"agent allemand".
Il avait également accusé l'Allemagne de tolérer des rassemblements de
séparatistes kurdes et déclaré que les autorités allemandes "devraient
être jugées car elles aident et hébergent des terroristes".
Des déclarations au vitriol intervenues après que les autorités
allemandes ont annulé trois meetings prévus en Allemagne, où devaient
intervenir deux ministres turcs, en soutien à une réforme
constitutionnelle visant à renforcer les pouvoirs de M. Erdogan, qui
doit être soumise à un référendum le 16 avril.
"Ils empêchent mon ministre de la Justice de parler, mon ministre de
l'Economie de parler. Je devais moi aussi m'exprimer par
visioconférence", a grondé M. Erdogan.
Les tensions germano-turques se sont multipliées depuis le putsch
manqué ayant visé le régime turc en juillet 2016 et à la suite de
l'annulation de ces meetings, Ankara a multiplié les déclarations
acrimonieuses contre Berlin, où le gouvernement se défend de toute
implication dans des décisions prises par les autorités locales.
La chancelière Angela Merkel, qui avait critiqué l'arrestation de M.
Yücel, a dit vendredi qu'il était "approprié de notre part de critiquer
les atteintes à la liberté de la presse" en Turquie.
Recep Tayyip Erdogan est accusé par ses détracteurs de dérive
autoritaire, notamment depuis le putsch avorté de juillet, suivi de
l'arrestation de plus de 43.000 personnes, dont de nombreux
journalistes critiques.
(AFP, 3 mars
2017)
Journalistes détenus en Turquie: le Conseil de l'Europe met en garde Ankara
Le Conseil de l'Europe a adressé
mercredi une mise en garde à la Turquie, soulignant que la situation
des journalistes en détention provisoire y était "critique" et que la
CEDH examinerait leurs cas s'ils ne bénéficiaient pas de recours
effectifs dans leur pays.
La situation de journalistes et de parlementaires dans le pays "est
critique parce qu'ils se trouvent en détention provisoire depuis
plusieurs mois", a souligné le secrétaire général du Conseil de
l'Europe, Thorbjørn Jagland, dans un communiqué diffusé à l'occasion de
la visite à l'institution paneuropéenne du ministre de la Justice turc
Bekir Bozdag.
"Si leurs cas ne sont pas examinés bientôt par la Cour
constitutionnelle, la Cour ici à Strasbourg (la Cour européenne des
droits de l'Homme, CEDH) se demandera probablement s'il s'agit d'un
recours interne effectif et commencera tout simplement à traiter leurs
requêtes", a-t-il poursuivi.
M. Bozdag a rappelé mercredi la récente création par les autorités
d'Ankara d'une commission spéciale composée de sept membres, dont trois
magistrats, chargée de recueillir les contestations liées à certaines
mesures prises sous l'état d'urgence, comme les limogeages et les
fermetures d'associations ou de médias. "Il s'agit d'un recours interne
très efficace mis en place par la Turquie", a-t-il insisté lors d'un
point presse au côté de M. Jagland.
M. Jagland a pour sa part rappelé que cette commission devait
"travailler en toute indépendance et sur la base de (la jurisprudence
de) la CEDH".
Les procédures judiciaires lancées après le putsch avorté du mois
de juillet sont d'une ampleur sans précédent en Turquie, où plus de
43.000 personnes ont été arrêtées dans des purges engagées après le 15
juillet et l'instauration de l'état d'urgence.
Fin janvier, le président de la CEDH avait annoncé que plus de
5.300 Turcs avaient saisi la Cour pour se plaindre de la répression qui
avait suivi la tentative de putsch du 15 juillet. Il avait alors
rappelé que les requérants, avant de saisir la CEDH, devaient se
tourner vers la Cour constitutionnelle turque pour contester les
mesures répressives dont ils avaient fait l'objet.
Interrogé sur le sort d'un journaliste germano-turc,
correspondant en Turquie du quotidien Die Welt, placé en détention
provisoire pour propagande "terroriste", M. Bozdag n'a pas souhaité
faire de commentaire, soulignant que "ces investigations et poursuites
étaient menées par un système judiciaire impartial et indépendant".
(AFP, 1 mars
2017)
Journaliste détenu en Turquie : Berlin convie l'ambassadeur turc
Le ministère allemand des Affaires étrangères a convié mardi
l'ambassadeur turc pour protester contre le placement en détention du
correspondant en Turquie du quotidien Die Welt pour propagande
"terroriste", une affaire qui attise les tensions germano-turques.
Contrairement à ce qu'elle avait dit dans un premier temps, la
diplomatie allemande a indiqué qu'il ne s'agissait pas d'une
"convocation formelle" mais que l'ambassadeur "avait été prié" de se
rendre au ministère mardi pour y rencontrer le secrétaire d'Etat Walter
Lindner.
Le ministre des Affaires étrangères Sigmar Gabriel a souligné devant la
presse que le diplomate turc s'était vu signifier que la détention du
journaliste n'était "ni nécessaire, ni proportionnée" et contrevenait
aux principes de la liberté de la presse.
Il a aussi déclaré que cette affaire venait encore compliquer la relation entre les deux pays.
"Cela doit être clair pour la Turquie que les temps sont tout sauf
faciles pour les relations germano-turques et que le cas Deniz Yücel
rend les choses beaucoup plus compliquées", a insisté le ministre.
Le journaliste germano-turc Deniz Yücel s'était rendu à la police le 14
février à Istanbul, selon Die Welt, car il était recherché pour ses
articles sur le piratage de la messagerie électronique de Berat
Albayrak, ministre de l'Energie et gendre du président turc Recep
Tayyip Erdogan.
Les courriels piratés, rendus publics en septembre, ont dévoilé des
pressions politiques du gouvernement turc sur des médias et des
stratégies de manipulation de l'opinion sur les réseaux sociaux.
Lundi, M. Yücel a finalement été placé en détention provisoire pour
propagande "terroriste" et incitation à la haine, une décision
qualifiée par la chancelière allemande Angela Merkel d'"amère",
"décevante" et "excessivement dure".
Parmi les autres sources de tensions germano-turques, la Turquie a
accusé ces derniers mois l'Allemagne d'accorder un refuge à des
responsables soupçonnés par Ankara d'avoir participé au putsch avorté
du mois de juillet ou de l'avoir soutenu.
Le gouvernement turc n'a en outre guère apprécié les critiques
allemandes sur l'ampleur des purges déclenchées dans tous les secteurs
de la société par la tentative de coup d'Etat.
De manière générale, depuis la tentative de putsch, le nombre des
demandes d'asile déposées par des Turcs a grimpé en flèche en
Allemagne, passant de 1.700 en 2015 à 5.700 l'année dernière, dont des
diplomates et des militaires.
Le gouvernement turc est allé jusqu'à accuser Berlin d'héberger des "terroristes".
Plusieurs autres dossiers ont tendu les rapports entre les deux pays
depuis 2016, en particulier le vote des députés allemands pour
qualifier de génocide les massacres d'Arméniens par l'empire ottoman au
début du XXe siècle.
La Turquie reste néanmoins un partenaire incontournable aux yeux de
l'Allemagne, le rôle d'Ankara étant crucial pour empêcher l'afflux de
réfugiés en Europe.
L'Allemagne compte aussi la plus importante diaspora turque du monde,
forte de plus de trois millions de personnes. Et Berlin craint que les
conflits au sein de la société turque ne s'exportent sur le territoire
allemand. (AFP, 28 février
2017)
Erdogan met en garde le quotidien Hürriyet
Le président Recep Tayyip Erdogan a averti mardi un quotidien turc
qu'il "paierait" la publication d'un article controversé sur des
tensions entre l'armée et le gouvernement.
L'article en question, publié en une du quotidien Hürriyet samedi,
suggérait que l'armée était mécontente de mesures récentes prises par
le gouvernement.
Intitulé "malaise au quartier général de l'armée" l'article énumérait
sept points de doléances, dont la récente levée de l'interdiction du
port du voile au sein des forces armées.
"Ce titre était insolent", a déclaré à la presse mardi M. Erdogan, avant un voyage officiel au Pakistan.
Le président a ajouté que personne n'avait le droit de monter l'armée
contre le gouvernement: "Quiconque tente de nous dresser l'un contre
l'autre en paiera le prix."
"Je trouve qu'une telle approche est impardonnable dans une période où
nous avons besoin, plus que jamais, d'unité, de fraternité et de
solidarité", a-t-il ajouté, précisant qu'il avait abordé le sujet avec
le chef d'état major, Hulusi Akar.
L'Etat a renforcé sa mainmise sur l'armée depuis le coup d'Etat manqué
du 15 juillet, mené par un groupe de militaires dissidents, et imputé
par Ankara au prédicateur islamiste Fethullah Gülen, installé aux
Etats-Unis.
Hürriyet, quotidien phare du groupe Dogan Media, qui détient également
les chaînes Kanal D et CNN Türk, est un journal modéré, qui compte
quelques chroniqueurs progouvernement.
L'article en question, qui cite des sources militaires, est signé par
la cheffe du bureau d'Ankara de Hürriyet, Hande Firat, qui a été
accusée par les médias progouvernementaux d'agiter le spectre d'un
nouveau coup d'Etat après la publication de son article.
Hande Firat, alors présentatrice sur CNN Türk, est la journaliste qui
avait pris en direct sur une application de messagerie l'appel du
président Erdogan lors duquel il avait appelé les Turcs à descendre
dans les rues pour s'opposer aux putschistes la nuit du coup d'Etat
manqué.
A la suite de l'article en question, le parquet d'Istanbul a ouvert une
enquête lundi pour déterminer s'il existe une faction pro-coup d'Etat
au sein de l'armée qui tente d'entraver l'action du gouvernement, selon
l'agence progouvernementale Anadolu.
L'armée a réagi dans un communiqué mardi à l'article de Hürriyet, rejetant des "critiques délibérées et sans fondement".
Hande Firat s'est défendue en affirmant que l'article avait été mal lu
par ses détracteurs et que Hürriyet avait demandé son point de vue à
l'état major. (AFP, 28 février
2017)
Ege University Chancellor Hoşcoşkun Suspended
Higher Education Council (YÖK) has announced that Ege University Chancellor Prof. Dr. Mustafa Cüneyt Hoşcoşkun was suspended.
The council stated that Hoşcoşkun was suspended for the safety of the investigation launched into him.
Higher Education Council member Prof. Dr. Beril Dedeoğlu was appointed to Hoşcoşkun's position representatively.
Although Hoşcoşkun had ranked in the fourth place in the university
chancellor elections, he was appointed to chancellor position by
President Recep Tayyip Erdoğan on August 13, 2016.
Following the July 15 coup attempt, five university chancellors were
suspended; Prof. Dr. Süleyman Büyükberber from Gazi University, Prof.
Dr. Ayşegül Jale Saraç from Dicle University, Prof. Dr. İsmail Yüksek
from Yıldız Technical University, Prof. Dr. M. Niyazi Eruslu from
Yalova University and Prof. Dr. Hüseyin Bağcı from Pamukkale University.
Born in 1961 in Ankara, Dedeoğlu was the director at the Galatasaray
University Faculty of Economics and Administrative Sciences Department
for International Relations.
She was appointed to YÖK membership for four years by then-President Abdullah Gül on February 6, 2012.
As a member of the "Wise People Delegation" during the solution
process, she conducted studies in the Cental Anatolian Region in Turkey.
Between September 22 - November 24 2015, she served as the Minister of European Union Affairs. (BIA, February 28, 2017)
Kurdish
Question / Question kurde
111 condamnations dans le procès contre les dirigeants kurdes
Une centaine de personnes ont été condamnées par un tribunal turc à des
peines allant de 1 à 21 ans de prison mardi dans un procès contre des
opposants kurdes accusés d'appartenance à la branche urbaine du Parti
des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Ce procès, ouvert en 2009, est le principal mené contre l'Union des
communautés kurdes (KCK), une organisation clandestine considérée par
les autorités turques comme étant la branche urbaine du PKK, une
organisation classée "terroriste" par Ankara, Washington et Bruxelles.
Le tribunal de Diyarbakir, principale ville du sud-est à majorité kurde
du pays, a condamné mardi 111 personnes à des peines de prison,
notamment pour "appartenance à une organisation terroriste", "gestion
d'une entreprise terroriste", et la violation des lois sur les
rassemblements et les manifestations. 43 personnes ont par ailleurs été
acquittées.
Parmi les accusés, se trouvent Kamuran Yüksek, le co-président du Parti
pour la paix et la démocratie (BDP, prokurde), une formation liée au
principal parti prokurde HDP, qui a été condamné à 21 ans de prison,
ainsi qu'Ahmet Türk, vétéran de la cause kurde et ancien maire de
Mardin (sud-est), qui a écopé d'un an et trois mois de prison avec
sursis.
Aucun mise en détention n'a été demandée, les avocats de la défense souhaitant faire appel de cette décision.
Les violences entre le PKK et Ankara ont repris à l'été 2015, après la
rupture d'un fragile cessez-le-feu visant à mettre fin à un conflit qui
a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
(AFP, 28 mars
2017)
Le HDP dénonce un "embargo médiatique"
Le principal parti prokurde de Turquie a affirmé mardi faire l'objet
d'un "embargo" médiatique qui étouffe sa campagne contre une réforme
constitutionnelle renforçant les pouvoirs du président Recep Tayyip
Erdogan, soumise à référendum en avril.
Le Parti démocratique des peuples (HDP), deuxième formation de
l'opposition, déclare dans un communiqué être soumis à un "dangereux
embargo médiatique (...) pendant un processus crucial qui va déterminer
le destin" de la Turquie.
Pour illustrer son propos, le HDP expose le résultat d'une étude qu'il
a menée sur la couverture de la chaîne publique TRT, censée être
impartiale : du 1er au 22 mars, 1.390 minutes ont été consacrées au
président, 2.723 mn au parti au pouvoir (AKP), et 0 mn au HDP, selon ce
dernier.
"Certes, les médias n'ont jamais été complètement indépendants du
pouvoir politique en Turquie (...) Cependant, jamais dans l'histoire de
la République un gouvernement n'avait eu autant d'influence sur les
médias", ajoute le HDP.
Les Turcs sont appelés à voter le 16 avril lors d'un référendum sur une
révision constitutionnelle qui renforcerait considérablement les
pouvoirs du président de la République.
A moins de trois semaines du scrutin, la campagne bat son plein : M.
Erdogan et son Premier ministre, Binali Yildirim, effectuent
quotidiennement plusieurs déplacements, prononçant à chaque fois de
longs discours retransmis en direct par les télévisions, publiques et
privées.
Dans le camp du non, la figure la plus médiatisée est le chef de
l'opposition kémaliste, Kemal Kiliçdaroglu, lequel a bénéficié de
quelques interviews accordées par certaines chaînes d'information.
Mais "pas un seul représentant du HDP n'a été invité ne serait-ce qu'à
une émission", dénonce le HDP, dont les coprésidents et plusieurs
députés accusés d'activités "terroristes" ont été écroués dans le cadre
des purges lancées après une tentative de putsch en juillet.
L'obligation pour les chaînes privées d'assurer une couverture
équitable des différents partis en période électorale a été levée le
mois dernier par décret-loi.
(AFP, 28 mars
2017)
Drapeau kurde à Kirkouk: Ankara dénonce des "mesures unilatérales"
Le gouvernement turc a condamné mercredi la décision "unilatérale" du
conseil provincial de Kirkouk, région multi-ethnique dans le nord de
l'Irak, d'approuver l'érection d'un drapeau kurde sur les bâtiments
gouvernementaux.
"Nous estimons que le vote de l'administration provinciale n'est pas
une bonne chose", a déclaré le chef de la diplomatie turque Mevlüt
Cavusoglu lors d'un entretien avec la chaîne publique TRT.
"Avant tout, ce ne serait pas une bonne chose de changer la composition
ethnique de la région", a-t-il poursuivi. "Imposer des faits accomplis
n'est absolument pas une bonne chose, et rien de positif ne sortira des
mesures unilatérales", a-t-il ajouté.
Le conseil provincial de Kirkouk a approuvé mardi à la majorité cette
mesure, grâce aux 25 voix des conseillers kurdes, les 16 conseillers
arabes et turkmènes n'ayant pas participé au scrutin.
La province de Kirkouk, riche en pétrole, fait l'objet d'une dispute
ancienne entre le gouvernement fédéral de Bagdad et les autorités (KRG)
de la région autonome du Kurdistan, dont elle est voisine.
Le gouvernement turc et Massoud Barzani entretiennent de bonnes
relations, mais Ankara s'oppose au passage de Kirkouk sous pavillon
kurde, au motif que de nombreux Turkmènes, ethniquement proches des
Turcs, vivent dans cette province.
Les peshmergas contrôlent la ville de Kirkouk depuis que les forces de
Bagdad se sont précipitamment retirées en 2014 devant l'avancée du
groupe Etat islamique (EI).
Le Kurdistan s'est constitué en région autonome aux termes de la
Constitution irakienne de 2005, et son dirigeant Massoud Barzani milite
pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination.
"Nous soutenons l'intégrité territoriale de l'Irak et de la Syrie", a rappelé le chef de la diplomatie turque mercredi.
(AFP, 29 mars
2017)
Le Nouvel An (Newroz) kurde sous le signe du référendum
Par Mahmut Bozarslan et Luana Sarmini-Buonaccorsi
Des dizaines de milliers de personnes ont célébré mardi le Nouvel An
kurde (Newroz) à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, avec un mot
d'ordre: "Non" au référendum sur l'extension des pouvoirs du président
Recep Tayyip Erdogan.
Les célébrations se sont déroulées sous haute sécurité, l'ensemble du
site, situé en lisière de la "capitale" du sud-est à majorité kurde,
étant ceint par les barrières de la police, tandis que des hélicoptères
survolaient la scène.
Signe de la situation sécuritaire tendue en Turquie, particulièrement
dans le sud-est, un homme qui avait affirmé transporter une bombe avant
de tenter de poignarder des policiers déployés à Diyarbakir a été
abattu par les forces de sécurité, ont déclaré les autorités à l'AFP.
Malgré cela, l'événement a gardé un esprit festif, avec de nombreux
jeunes et des familles venus danser, des femmes portant des robes
traditionnelles kurdes, et d'autres des treillis.
La foule brandissait des drapeaux du parti prokurde HDP, ainsi que des
bannières vertes, rouges et jaunes frappées du mot "Non" en turc et en
kurde, signe que le référendum du 16 avril est dans tous les esprits.
Les Turcs voteront ce jour-là pour ou contre une réforme
constitutionnelle visant à étendre les pouvoirs du président Erdogan.
Si les autorités affirment que cette réforme est nécessaire pour
assurer la stabilité du pays, l'opposition dénonce une dérive
autoritaire.
"La Turquie n'a pas besoin d'un changement constitutionnel. La Turquie
a besoin que le problème kurde soit rapidement résolu", a déclaré à
l'AFP Leyla Güven, co-présidente du DTK, une plateforme d'organisations
kurdes, dont fait partie le HDP, et principal organisateur de
l'événement.
"Nous dirons +non+ au référendum", confirme Süleyman Ulas, venu
célébrer le Newroz. "Les Kurdes veulent la paix, veulent l'humanité,
veulent des droits de l'Homme, veulent la démocratie. Ils ne veulent
plus être persécutés. Nous refusons ce régime autocratique."
A la tribune, des représentants politiques kurdes ont enchaîné les
discours, en turc et en kurde, appelant à voter "non", tandis qu'un
grand bûcher a été enflammé au milieu de la foule, comme le veut la
tradition du Newroz.
- Interdictions -
Pour Mme Güven, les célébrations de mardi sont un succès, même si,
selon elle, les autorités ont tenté d'empêcher la venue de certains
Kurdes.
Les célébrations prévues les jours précédents dans d'autres villes du sud-est ont notamment été interdites par les autorités.
Quelques participants brandissaient le portrait d'Abdullah Öcalan, chef
historique emprisonné depuis 1999 du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), une organisation classée "terroriste" par Ankara et
ses alliés occidentaux.
Sur fond de musique kurde, les chants et danses des participants
étaient interrompus par des slogans de soutien à M. Öcalan, malgré les
appels répétés des organisateurs à éviter les déclarations et pancartes
pouvant être assimilées à de la propagande pour le PKK.
Le sud-est de la Turquie est sous tension depuis la reprise des
violences entre le PKK et Ankara après la rupture, à l'été 2015, d'un
fragile cessez-le-feu visant à mettre fin à un conflit qui a fait plus
de 40.000 morts depuis 1984.
Une vaste opération militaire a notamment été lancée dans la région
début mars par les autorités, qui ont également placé de nombreuses
villes sous strict couvre-feu.
"Newroz est bien sûr beau, comme chaque année", affirme Mehmet Sah
Cinar, venu participer aux célébrations. "Mais cette année, c'est plus
triste que d'habitude à cause des interdictions. Vous le voyez bien,
nous sommes des bannis. Le monde le voit : nos députés sont
emprisonnés, nos leaders sont derrière les barreaux."
Une vague de purges sans précédent a été engagée après le coup d'Etat
manqué du 15 juillet, imputé par Ankara au prédicateur Fethullah Gülen,
installé aux Etats-Unis. Plus de 43.000 personnes ont ainsi été
arrêtées. Parmi elles, une dizaine de députés du HDP, dont les deux
coprésidents du parti, Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag.
"Nous allons poursuivre notre combat pour la paix", ont indiqué mardi
dans un communiqué M. Demirtas et Mme Yüksekdag. (AFP, 21 mars
2017)
Moscou va entraîner les forces kurdes en Syrie
Les forces kurdes en Syrie vont recevoir un entraînement militaire de
la Russie en vertu d'un accord conclu entre les deux parties, a indiqué
lundi à l'AFP le principal groupe kurde armé dans le pays en guerre.
"C'est le premier accord du genre" entre les forces kurdes syriennes et
la Russie, alliée du régime de Bachar al-Assad face à aux rebelles et
jihadistes, a précisé Redur Xelil, porte-parole des Unités de
protection du peuple kurde (YPG).
"En vertu de l'accord conclu hier (dimanche) entre nos forces et les
forces russes opérant en Syrie (...), nous allons recevoir un
entraînement sur les tactiques modernes de combat", a-t-il ajouté.
L'entraînement débutera "bientôt dans un camp à Afrine", dans la province d'Alep (nord), a précisé M. Xelil.
La Russie n'a pas confirmé cette annonce officiellement, mais a
confirmé dans un communiqué une présence à Afrine, un des trois cantons
kurdes semi-autonomes en Syrie.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), près d'une
centaine soldats russes sont entrés dans la région d'Afrine.
Cette coopération "est un pas positif dans le cadre de la lutte contre le terrorisme", a estimé M. Xelil.
Dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), les Kurdes sont traditionnellement appuyés par les Etats-Unis.
Ces derniers ont réagi à l'annonce kurde en affirmant que les forces
kurdes concernées par l'entraînement sont différentes de celles qui
collaborent avec Washington dans la lutte contre l'EI.
"Les Kurdes qui recevront du soutien des Russes sont les Kurdes
d'Afrine et ce ne sont pas des gens avec qui nous avons travaillé
avant" a indiqué le porte-parole du Pentagone Jeff Davis.
"Certains (Kurdes) travaillent avec nous à travers les Forces
démocratiques syriennes (coalition arabo-kurde antijihadistes, FDS)
pour combattre l'EI, certains non. Nous soutenons ceux qui travaillent
avec nous pour combattre l'EI", a-t-il précisé.
D'après le porte-parole, les YPG qui ont collaboré avec les Américains
"se trouvent surtout à l'est de l'Euphrate". Le canton d'Afrine est
situé à l'ouest de ce fleuve.
L'annonce de cet accord entre forces kurdes et Russes intervient alors
que Moscou s'est pourtant rapproché de la Turquie, soutien des rebelles
et historiquement hostiles aux Kurdes.
Ankara considère les YPG comme l'un de ses pires ennemis et les classe
comme "organisation terroriste" à l'instar du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK, indépendantiste kurde turc).
Interrogé sur l'accord lors d'une conférence de presse, le vice-Premier
ministre Numan Kurtulmus n'a pas réagi directement, se contenant de
rappeler la position d'Ankara.
"Dès le départ, nous avons dit que nous n'accepterons jamais un Etat de
la terreur, et nous avons toujours partagé (cette position) avec les
autres parties", a-t-il dit. "Les Russes savent cela aussi bien que les
Américains", a-t-il ajouté.
La guerre en Syrie, qui a commencé après la répression sanglante de
manifestations prodémocratie en mars 2011, a fait plus de 320.000
morts. Elle s'est complexifiée avec la montée en puissance de groupes
jihadistes et l'implication de puissances régionales et
internationales. (AFP, 20 mars
2017)
Allemagne: 30.000 Kurdes manifestent pour la "démocratie en Turquie"
Quelque 30.000 personnes principalement d'origine kurde, selon la
police, ont manifesté à Francfort (ouest de l'Allemagne) samedi pour
réclamer "la démocratie en Turquie" et "la liberté pour le Kurdistan".
Les organisateurs tablaient sur 20.000 personnes pour ce défilé qui se
tient à l'occasion de Newroz, le jour de l'An selon le calendrier kurde.
La manifestation s'est déroulée dans le calme mais selon une
porte-parole de la police de Francfort, des drapeaux et des pancartes
du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), interdit, ont été
aperçus, ainsi que des portraits du leader historique, Abdullah Öcalan.
La police a précisé ne pas être intervenue pendant la manifestation
pour saisir ces drapeaux afin de ne pas provoquer d'éventuels
incidents. Mais elle a indiqué avoir notamment pris des photos qui
pourront éventuellement servir plus tard à entamer des poursuites.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé lundi la chancelière
allemande Angela Merkel de "soutenir les terroristes", nouvelle
escalade dans les relations envenimées qu'entretiennent depuis
plusieurs semaines Ankara et Berlin.
La Turquie accuse de longue date l'Allemagne de donner refuge à des militants de la cause kurde notamment.
Berlin a jugé ces accusations aberrantes.
L'Allemagne abrite la plus grande diaspora turque dans le monde mais aussi une importante communauté kurde. (AFP, 18 mars
2017)
Vaste opération militaire dans le sud-est kurde
Les forces de sécurité
turques ont lancé dimanche soir l'une des plus vastes opérations
"antiterroristes" de ces dernières années dans le sud-est à majorité
kurde, ciblant le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), selon les
autorités.
Quelque 7.000 gendarmes, 600 policiers d'élite, ainsi que des dizaines
d'hélicoptères et de blindés ont été mobilisés pour cette offensive à
Lice, dans la province de Diyarbakir, ont indiqué à l'AFP des sources
de sécurité.
En outre, 18 villages ont été placés sous un strict couvre-feu jusqu'à
nouvel ordre, a indiqué le gouverneur de la province de Diyarbakir dans
un communiqué.
Cette opération vise à "neutraliser les membres et les complices du
(PKK), dont des cadres, qui sont soupçonnés de mener des activités dans
ces zones boisées et montagneuses", selon ce communiqué.
Après la rupture d'un fragile cessez-le-feu visant à mettre fin à un
conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984, les violences
entre le PKK et Ankara ont repris à l'été 2015.
De jeunes partisans du PKK, une organisation classée "terroriste" par
la Turquie et ses alliés occidentaux, ont lancé un mouvement
insurrectionnel dans plusieurs villes du sud-est, où les autorités ont
envoyé des chars et des militaires pour les en déloger.
En parallèle de cette guérilla urbaine, qui est désormais terminée, la
mouvance séparatiste kurde a lancé une campagne d'attentats qui ont
ensanglanté le pays, frappant notamment Ankara et Istanbul.
La nouvelle offensive des forces de sécurité survient à quelques
semaines d'un référendum sur une révision constitutionnelle qui
renforcerait les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.
Ce dernier est accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire,
notamment depuis une tentative de putsch en juillet qui a été suivie de
purges qui ont également frappé les milieux prokurdes.
Le principal parti prokurde du pays, le HDP, a ainsi été décimé par
l'arrestation de ses dirigeants et de plusieurs députés. Alican Önlü,
député du HDP, a ainsi été interpellé lundi à Tunceli (est) alors qu'il
se rendait au tribunal pour assister à un procès, selon les médias.
(AFP, 6 mars
2017)
Lawsuit Demanding up to 21 Years in Prison Filed Against Leyla Zana
A lawsuit has been filed demanding up to 21 years in prison on three
charges against Peoples’ Democratic Party (HDP) Ağrı MP Leyla Zana.
Among the accusations were Zana doing victory sign, going to the
building of Democratic Society Congress (DTK) and her speech at March 8
International Women’s Day.
Zana was detained in Diyarbakır on February 8 and was released on
probation by the Criminal Judgeship of Peace on Duty following the
prosecution questioning.
The indictment seeks from 8 to 21 years in prison on charges of “being
a member of an armed terror group”, “opposing to law on demonstrations
and meetings by not dispersing despite police warning”, “praising crime
and criminal”.
Who is Leyla Zana?
She entered parliament as Social Democratic Populist Party Diyarbakır
MP following an election campaign which saw a huge support from the
women in the southeastern region in general elections in 1991.
On November 6, 1991, she was protested for ending her oath in Kurdish
in the oath-taking ceremony of Grand National Assembly of Turkey’s
(TBMM) 19th legislative year.
On March 2, 1994, parliamentary immunities of Zana, Hatip Dicle, Selim
Sadak, Orhan Doğan, Hatip Dicle, Ahmet Türk, Sırrı Sakık and Mahmut
Alınak were lifted because of a speech Zana delivered in the US. They
all were detained in the following day.
She was sent to prison with her group fellows Dicle, Sadak, and Orhan
on March 17, 1994. She was sentenced to 15 years in prison on December
8, 1994 on charge of “being a member of an illegal organization”.
She was released from Ankara Central Closed Prison on June 8, 2004.
What happened?
After the lifting of parliamentary immunities, a large number of HDP MPs have been detained and arrested.
CLICK-THE STATUS OF HDP MPs UP TO DATE
There are 13 HDP MPs behind bars.
HDP Co-Chair Figen Yüksekdağ has been relieved of her MP duties.
(BIA, March 3, 2017)
Le HDP mobilise contre le renforcement
d'Erdogan
Plusieurs centaines de personnes se
sont rassemblées jeudi à l'appel du principal parti prokurde de Turquie
pour dire "non" à une révision constitutionnelle qui renforcerait
considérablement les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.
Pour le lancement de sa campagne pour le référendum du 16 avril, le
Parti démocratique des peuples (HDP), dont les dirigeants ont été
arrêtés, a organisé trois meetings simultanés à Istanbul, Diyarbakir
(sud-est) et Izmir (ouest).
"Le plus grand fléau de l'histoire de notre République frappe à notre
porte", a déclaré le porte-parole du HDP Osman Baydemir dans une salle
pleine à craquer à Istanbul. "Mais ne perdez pas espoir, ne soyez pas
apeurés, des jours meilleurs sont à notre portée si nous disons +non+",
a-t-il lancé sous les vivats.
La réforme constitutionnelle transférerait l'ensemble du pouvoir
exécutif au président, une perspective qui inquiète les détracteurs de
M. Erdogan, accusé de dérive autoritaire, notamment depuis la tentative
de putsch de juillet dernier.
Après le coup de force, le gouvernement a lancé des purges d'une vaste
ampleur qui ont notamment frappé les milieux prokurdes. Les
co-présidents du HDP, Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag, sont
ainsi incarcérés depuis le mois de novembre.
"En jetant en prison les dirigeants du HDP, ils ont en même temps
emprisonné les millions de personnes qui ont voté pour le parti", dit à
l'AFP Zeynep, une jeune militante de 25 ans, en agitant un poster vert
frappé d'un "non" noir.
Deuxième parti d'opposition du pays, le HDP semble aujourd'hui affaibli
et contraint de tenir ses meetings dans des salles de conférence
fermées en raison du risque d'attentat.
Il est loin du gigantesque rassemblement organisé le week-end dernier à
Ankara par le parti au pouvoir (AKP) qui a réuni des milliers de
personnes pour lancer sa campagne référendaire.
Malgré cela, les militants interrogés jeudi par l'AFP se disent
confiants. "Le +non+ l'a déjà emporté, mais ils ne le savent pas encore
!", a rugi Sirri Süreyya Onder, député HDP à Ankara, suscitant des cris
de joie et des youyous dans la salle.
(AFP, 2 mars
2017)
Affrontements entre forces liées à des groupes kurdes en Irak
Des affrontements ont éclaté
vendredi dans le nord de l'Irak entre des combattants liés au principal
parti kurde irakien (PDK) et des hommes armés affiliés au Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK, kurde de Turquie), ont rapporté des
responsables des deux camps.
Des Kurdes syriens liés au Parti démocratique du Kurdistan (PDK), au
pouvoir dans la région autonome du Kurdistan irakien, ont en effet
affronté dans le secteur de Sinuni, près de la frontière
irako-syrienne, des combattants de la minorité yézidie affiliés au PKK.
Les deux parties se sont renvoyées la responsabilité des violences, sans mentionner de bilan.
"Un groupe appartenant au PKK a ouvert le feu sur des peshmergas
(forces kurdes irakiennes) qui effectuaient un mouvement (de troupes)
normal" dans ce secteur au nord du Mont Sinjar, a indiqué dans un
communiqué Halgurd Hekmat, un porte-parole des peshmergas.
"Les pershmergas ont la responsabilité de (ce) territoire", a-t-il ajouté.
Ce secteur du nord de l'Irak est en dehors des limites de la région
autonome du Kurdistan mais les peshmergas y sont présents depuis
longtemps.
Un porte-parole du PKK, Sarhad Warto, a livré une version différente des faits.
"Il y a une entente entre la Turquie et le PDK pour attaquer les unités combattantes yézidies" (liées au PKK), a-t-il dit.
Le PDK entretient en effet de bonnes relations avec la Turquie, qui
combat le PKK sur son sol et le considère comme un mouvement
"terroriste".
Le PKK, qui dispose de bases dans le nord de l'Irak, a entraîné et aidé
les Yézidis dans leur lutte contre le groupe Etat islamique (EI) quand
ce dernier a pris le contrôle de la région yézidie de Sinjar en 2014 et
y a commis des atrocités.
Ces combattants yézidis reprochent depuis aux peshmergas de ne pas les avoir protégés face aux jihadistes.
D'après un responsable d'un autre groupe kurde présent dans le secteur
mais n'ayant pas pris part aux affrontements, les combats ont commencé
vendredi à 07H00 (04H00 GMT).
Selon ce porte-parole qui a requis l'anonymat, les tensions avaient été
avivées la veille quand les Kurdes syriens liés aux peshmergas avaient
tenté de couper une route reliant un secteur tenu par les Yézidis à un
autre contrôlé par leurs alliés du PKK.
Ces Kurdes syriens sont actuellement présents dans le nord de l'Irak
pour fournir un soutien militaire aux peshmergas dans la lutte anti-EI.
(AFP, 3 mars
2017)
HDP MP Feleknas Uca Awarded Clara Zetkin Prize
Peoples’ Democratic Party (HDP) MP Feleknas Uca has been awarded 7th
Clara Zetkin Honorary Woman Prize awarded by the Germany’s Left Party.
The Left Party has been granting the prize to the women, who show high
achievement in society and politics, since 2007 to stress political
dimension of March 8 Women’s day.
The prize, which is given to the projects that are developed to fix
women’s life conditions and to secure equality of women and men, aims
to draw attention to the women who set forth their skills and
determinations for a fairer society.
About Feleknas Uca
Feleknas Uca, born on September 17, 1976 is a Yazidi politician active in Germany and Turkey.
From 1999 to 2009, she was member of the European Parliament from
Germany, serving with Die Linke. Feleknas Uca was at one time the
world's only Yazidi parliamentarian until the Iraqi legislature was
elected in 2005.
In June 2015, she was elected as an HDP MP representing Diyarbakır.
March 8 International Women's Day
In 1910, Clara Zetkin (Leader of the 'Women's Office' for the Social
Democratic Party in Germany) tabled the idea of an International
Women's Day. She proposed that every year in every country there should
be a celebration on the same day - a Women's Day - to press for their
demands.
The International Women’s Day started to be celebrated in the United States in the late 60s.
International Women's Day was celebrated for the first time by the
United Nations in 1975. Then in December 1977, the General Assembly
adopted a resolution proclaiming a United Nations Day for Women’s
Rights and International Peace to be observed on any day of the year by
Member States, in accordance with their historical and national
traditions. (BIA, February 28, 2017)
HDP, DBP to Celebrate Newroz with Slogan ‘We Will Definitely Win’
The Peoples’ Democratic Party (HDP) and Democratic Regions Party (DBP)
have announced that they would hold the Newroz celebrations with the
slogan “We Will Definitely Win”.
The celebrations, which will be organized over 30 centers, will be
combined with “No” campaign due to the fact that it falls ahead of the
constitutional amendment referendum to be held on April 16.
The celebrations that will take start in Turkey’s southeastern Mardin’s
Nusaybin district on March 17 will end with the events that will take
place in Van on March 21.
The Newoz celebrations will be held in the following dates and places:
March 17 Friday: Nusaybin
March 18 Saturday: İzmir, Bursa, Adana, Dersim, Antep, Malatya, Doğubayazıt, Manisa, Kocaeli, Siirt.
March 19 Sunday: İstanbul, Mersin, Antalya, Urfa, Yüksekova, Batman, Konya, Karakoçan, Kars, Hatay, Kızıltepe.
March 20 Monday: Muş, Cizre, Adıyaman, Iğdır, Bitlis, Hakkari, Ağrı, Bingöl.
March 21 Tuesday: Diyarbakır and Van.
Newroz or Nawroz (Kurdish: نهورۆز/Newroz/Nawroz, also: Gulus[2]
Kurdish: گوڵوس) refers to the celebration of the traditional Iranic
peoples new year holiday of Nowruz in Kurdish society.
Before the Islamization of the Iranic peoples in Asia, the Zoroastrian
religion was believed in by the ancestors of the modern Kurds. In
Zoroastrian doctrine, fire is a symbol of sight, goodness and
purification.
Angra Mainyu, the demonic anti-thesis of Zoroastrianism, was defied by
Zoroastrians through creating a big fire every year, to symbolize their
defiance and hatred for evil and the arch-demon. Nevroz is mainly, in
the modern age, affiliated with Kurds, who are in turn make the
majority of the Alevi population, which is an Islamized version of the
Zoroastrian religion, due to 1400 years of persecution by Arab Muslim
rule.
Also, in Kurdish legend, the holiday celebrates the deliverance of the
Kurds from a tyrant (remember the relevance of Angra Mainyu), and it is
seen as another way of demonstrating support for the Kurdish cause,
essentially what's left of their Aryan/ Iranic roots. (BIA, February 28, 2017)
Réception Procès kurde en Belgique: "Votre aide reste indispensable!"
Le vendredi 24 Février 2017, une réception a eu lieu
à De Markten à Bruxelles, suite à un procès contre un nombre des
organisations et des activistes kurdes importantes. Le but de cette
soirée festive était de remercier tout-le-monde qui a supporté la
campagne contre cette persécution et d’élaborer sur la continuation du
procès.
Le 3 Novembre, 2016, la Chambre du Conseil de
Bruxelles a pris une décision historique dans le procès contre trente
activistes, politiciens et médias kurdes. Les trente sont poursuivis en
Belgique sur des accusations de «terrorisme» à l'insistance de l'État
Turc, qui est partie civile dans l'affaire. La Chambre du Conseil a
toutefois conclu en Novembre que le conflit turco-kurde doit être
considéré comme un «conflit armé» et que la loi sur le terrorisme n’est
donc pas applicable. Le Procureur Fédéral a décidé de faire appel
contre ce jugement, ce que veut dire que la persécution continuera en
2017. La prochaine séance aura lieu le 9 mai.
La soirée a commencée avec quelques mots sur le cas
et la campagne de soutien. Zübeyir Aydar, un ancien député kurde et
membre du conseil exécutif du Congrès du Kurdistan National (KNK) et en
plus un des accusés dans le procès, racontait comment la police belge a
envahi sa maison pendant la nuit, il y a sept années. ‘Nous ne nous
attendions pas. Pas dans un pays comme la Belgique. Je me suis battu
toute ma vie d'une manière politique pour les droits du peuple kurde.
Je suis un avocat et ancien président d'une organisation des droits de
l'homme en Turquie. Quand j'étais un membre du Parlement, le
gouvernement turc a décidé d'arrêter les parlementaires kurdes,
exactement comme ce qui se passe maintenant. Nous arrivons ensuite avec
différentes personnes en exil en Belgique ", dit Aydar. Il souligne
que, comme les autres accusés, il n’a rien fait que de continuer son
travail politique ici en Belgique. "Le dossier contre nous comprend
60.000 pages, mais il n'y a rien qui viole le droit belge, seulement
des accusations de la Turquie et des faits qui ont eu lieu en Turquie."
Mais l'Etat turc vois toute activisme politique kurde invariablement
comme «terrorisme». Selon Mr. Aydar il s’agit d’un procès purement
politique, avec lequel l'État Turc essaie de délégitimer le mouvement
de libération kurde et mit pression aux autres pays de faire la même
chose.
Cela a été repris par l’avocat Selma Benkhelifa :
‘La question cruciale dans ce processus est: quel est le terrorisme?
Tout le monde comprend que quelqu'un qui met une bombe dans le métro
est un terroriste, cela est claire. Mais quoi d'une lutte armée de
libération contre un État dictatorial? Dix ans d'enquête judiciaire et
de nombreuses recherches ont donné aucune preuve, sauf des choses comme
des portraits de Öcalan. Et alors? Les jeunes belges qui ont un
portrait de Che Guevara dans leur chambre, est-ce qu’ on va aussi leurs
arrêter alors? Chaque décision sur ce qui est terrorisme dans le cas
d’une lutte armée contre un régime dictatorial dans un pays étranger,
sera une décision politique. C’est scandaleux qu'un pays comme la
Belgique se laisse gérer de cette manière par une puissance étrangère.
une puissance dictatoriale qui essaye d’utiliser notre système
juridique pour faire taire son opposition politique.’
A propos de l'importance de cette affaire pour la
Turquie, elle disait: ‘C’est évident que la Turquie, comme partie
civile, a interjeté un appel contre ce jugement. Si le conflit
turco-kurde serait considéré comme un «conflit armé», cela signifie que
l'État Turc pourrait également être examiné et pourrait être accusé de
crimes de guerre et de violations massales des droits de l'homme (p. e
devant le Cour pénale internationale). La Turquie veut éviter ça en
tout cas.’ Mme Benkhelifa demandait le public de continuer à soutenir
la campagne en 2017 et soulignait de nouveau l'importance particulière
de ce procès, pour le mouvement kurde en Turquie et ailleurs, mais
aussi pour d'autres groupes sociaux.
Ensuite Ludo De Brabander, porte-parole pour
l'association de la paix, Vrede, a déclaré son soutien à la lutte des
Kurdes pour la liberté. Il a souligné que la lutte armée kurde doit
être esquissé dans le cadre de la terreur d'Etat turc. Et il a fait la
comparaison avec d'autres régimes répressifs qui dépeint leur
opposition comme des «terroristes» : par exemple le régime d'apartheid
en Afrique du Sud, les Sahraouis dans Marrokko et Palestine. De
Brabander a enfin souligné qu'il y a aussi des affaires d'espoir dans
la lutte pour la liberté kurde, comme leur engagement envers les droits
des femmes et de la démocratie de base dans le nord de la Syrie. "Nous
devons arrêter de voir cette région juste comme une région de la
misère, la guerre et la terreur. Ce qu’on voit, c’est un peuple qui
lutte pour leurs droits légitimes et pour la justice. Par conséquence,
notre solidarité critique est absolument nécessaire! "
Après ces témoignages, la soirée a continué avec un buffet kurde et des boissons. Veuillez trouver ci-dessous quelques photos.
Nous vous remercions pour votre présence et votre soutien continu, qui sera également nécessaire en 2017.
Institut Kurde asbl, Comité de Solidarité avec Rojava, Info-Turk et NavBel (Conseil des Communautés du Kurdistan)
Human Rights Association publishes report on under-siege Kurdish village
Turkey’s Human Rights Organisation (IHD) has published its report of
the incidents of the last 14 days in the under-siege Kurdish village of
Korukoy in the district of Nusaybin of eastern city Mardin.
The report, based on witness statements and observations, states that a
committee consisting of lawyers, activists and deputies was blocked
from entering the village by the Turkish security forces.
A villager who was allowed to leave Korukoy on the sixth day of the curfew due to his health problems talked to the committee.
The villager said: “On 11 February, we heard helicopter sounds at 7.30
pm. At 8:30 pm, the muhtar (referring to the elected head of the
village) announced through the mosque’s speakers that soldiers came to
the village and that we weren’t allowed to go outside until the next
morning. The army’s operations began immediately and the soldiers
raided houses. They took people to a field, including a 73
year-old-man, and tortured and abused them. A woman was shocked after
the incidents and her nose started to bleed. The soldiers allowed for
her to go to the hospital when her condition worsened. The woman has
two daughters aged 12 and 14. They took her daughters as hostages and
said ‘they will stay here to serve us’.
“There was no clashes at the beginning, it started six days after the
curfew was declared. Thus, the killings began, too. We identified three
people from the photos,” he added. According to the report, the
witnesses also said that they could not reach any one in the village by
phone.
The village is in danger of an epidemic breaking out because of the
lack of clean water, the report said. The committee claimed that they
tried to visit the governor and the local authorities many times but
they were not welcomed.
The village Korukoy (Xerabe Bava in Kurdish) was a restricted district
in 1995 because of the conflict between the Kurdistan Workers’ Party
(PKK) and the Turkish government. Witnesses say, two villagers were
killed and all the inhabitants were forced to migrate for refusing to
become village guards (a paramilitary force organised by the state) in
1995. The government reopened the village for settlement in 2002.
The report also raises concern for the health of vulnerable villagers
like the elderly and young children. Abdullah Dogan (64), Osman Dogan
(19), Vedat Dogan (16) and another teenage boy – later released after
four days for being under age -, Gulbahar Toy (40), Neriman Gungor (40)
-released after having an heart attack- , and another woman named only
as Bayhan (40) were taken into custody, according to the report.
The report also gave information about the allegedly tortured man Abdi
Aykut. Aykut was hospitalised after he was beaten and tortured
severely, the report said. One of Abdi Aykut’s neighbours said that he
heard a Turkish commander saying ‘take this man to hospital, I am not
sure if he is going to live or not.’
Aykut’s wife stated that her son went to the hospital but was prevented
from seeing his father. Aykut’s current situation remains unknown as
opposition deputies brought up his situation in parliament today.
(komnews.com, February 24, 2017)
Minorités
/ Minorities
Êzidîs reach Brussels, call on Europe to recognize Shengal's status
Êzidîs in Europe that started a march from the NRW State Parliament in
Dusseldorf, Germany to Brussels on March 20 in order to protest the
AKP-KDP's attacks on Shengal and demand the recognition of Shengal's
political status have reached the Belgium capital, Brussels today
afternoon. During the past eight days, Êzidîs marched through Germany,
the Netherlands, and Belgium and covered a total of 192 kilometers.
Participants of the march have gathered in front of the Council of
Europe in Brussels and held a demonstration which was also attended by
parliamentarians and representatives of various institutions.
Shengal Diaspora Assembly Co-President Fikret İğrek and Pêşîmam Ekrem
Deniz made a statement in front of the Council of Europe on behalf of
the Êzidîs.
The statement recalled the ISIS attack on Shengal on August 3, 2014, and said the followings:
"The 11 thousand peshmergas of the KDP that were in Shengal at the time
retreated without resisting, and left the Êzidî people into the hands
of ISIS. Afterwards, YPG and HPG forces opened a corridor and saved
thousands of Êzidi women and children from being massacred. After that
time, Êzidî society organized themselves and started works for
self-administration, in line with which they began to establish
self-defense forces. They formed YBŞ, YJŞ and the Êzidî Assembly. They
established their own system. The forces that left Êzidîs alone that
day want to occupy Shengal now. We see this attempt as a follow-up of
the 3 August 2014's genocide, and a second betrayal against Êzidîs. The
'Roj Peshmergas' deployed in Shengal are ISIS gangs and Turkish
intelligence (MIT) members. The fact that this attack was launched
after Masoud Barzani's visit to Ankara is a clear indication of this.
We as Êzidîs do not want traitors on our land. We will not give the
lands of our ancestors to these traitors."
Êzidîs said the forces that attacked Shengal's Khanasor town on March 3
used the weapons Germany had given to KDP, noting that seven people
lost their lives in these attack.
Speaking on behalf of the Êzidî Women's Assembly, Songül Talay demanded
that a delegation of women from Europe go to Shengal where women suffer
the most from the attacks.
HDP Amed MP Feleknas Uca who attended the demonstration also condemned
the attacks on Êzidîs, saying the followings: "Despite 74 genocides
they have suffered throughout history, our people did never surrender
and they will never. The resistance they mounted in the past will
continue today as well. We will continue our efforts in order for
Shengal to have status. We call on the European Union to act on this
matter."
Speaking after, HDP Mardin MP Ali Atalan called on the United Nations
and European Union institutions to recognize their demands.
"The Êzidîs taking part in this march are the conscience of all of us",
Atalan said, emphasising that KDP and AKP are the same with ISIS to
them. He urged KDP's withdrawal from Shengal.
Following the demonstration, a delegation from participants of the
march held a meeting with EU parliamentarians and submitted them a file
consisting of their demands, addressing to the EU institutions and the
UN, which are as follows:
- Intervention on the gangs attacking Shengal in order for their withdrawal from the region,
- Visit to Shengal by an independent delegation to investigate the use of the weapons given by Germany to the KDP,
- Recognition of YBŞ and YJŞ as the defense forces of Êzidxan [Êzidî Land],
- Implementation of the EU decision made on 26.10.2016 that recognizes Shengal's autonomy,
- Declaration of Shengal as security zone by the UN,
- Recognition of what has been done to Êzidîs as genocide, and trial of those responsible.
(ANF, March 27, 2017)
Ankara lie Gülen à l'enquête sur le meurtre du journaliste Hrant Dink en 2007
Les autorités turques ont émis mardi un mandat d'arrêt contre le
prédicateur Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis, dans le cadre de
l'enquête sur l'assassinat en 2007 du célèbre journaliste d'origine
arménienne Hrant Dink, selon les médias.
C'est la première fois qu'Ankara évoque formellement un lien entre ce
meurtre qui a secoué la Turquie et la mouvance de M. Gülen. Ce dernier,
ancien allié du président turc, est désigné par Recep Tayyip Erdogan
comme le cerveau du putsch manqué en juillet.
Le parquet d'Istanbul a demandé l'arrestation de M. Gülen, ainsi que de
cinq autres personnes, dont l'ex-procureur Zekeriya Öz, considéré en
Turquie comme un "güléniste", selon l'agence de presse
progouvernementale Anadolu.
L'agence ne précise toutefois pas les motifs ayant conduit le parquet à
prendre cette décision, ni les éléments sur lesquels elle repose.
Le gouvernement turc accuse M. Gülen, installé en Pennsylvanie, d'être
l'instigateur du putsch avorté de juillet, ce que l'intéressé nie
fermement. La Turquie demande régulièrement aux Etats-Unis son
extradition.
Le ministre turc de la Justice Bekir Bozdag a encore demandé mardi à
son homologue américain l'extradition du prédicateur lors d'un
entretien téléphonique, selon le quotidien Hürriyet.
Hrant Dink a été tué de deux balles en pleine rue devant le siège du
journal Agos qu'il dirigeait, le 19 janvier 2007. La photographie de
son corps sans vie, recouvert d'un drap, a marqué les esprits en
Turquie.
Le tireur, Ogun Samast, 17 ans au moment des faits, a avoué le meurtre
et a été condamné à près de 23 ans de prison en 2011. Mais l'identité
de ses commanditaires éventuels continue de faire l'objet d'une vive
polémique.
Hrant Dink s'est fait connaître en fondant Agos, un journal paraissant
en turc et en arménien, abordant des sujets jusque-là tabous.
Il était haï par les nationalistes turcs pour avoir qualifié de
génocide les massacres dont les Arméniens ont été les victimes pendant
la Première Guerre mondiale sous l'Empire ottoman. Ankara refuse
catégoriquement de reconnaître tout génocide. (AFP, 21 mars
2017)
How the 3,000-year Greek Presence on the Aegean Shore Came to an End
By Uzay Bulut
Tension is running high between Greece and Turkey. The cause? Turkish
Chief of the General Staff Gen. Hulusi Akar paid a visit to Imia, a
pair of two small, uninhabited Greek islets in the Aegean Sea, on
January 29. He was accompanied by the commanders of the Turkish land,
naval and air forces.
Imia – which Turkey calls “Kardak” – was a subject of yet another
crisis in 1996 that brought Greece and Turkey to the brink of war.
Although armed conflict was ultimately averted, Turkey still claims
that the islands are Turkish, even though the islands in the Aegean are
historically and legally Greek.
Greek President Prokopios Pavlopoulos and Deputy Foreign Minister
Ioannis Amanatidis have criticized Akar’s recent visit to the Greek
island, describing it as a “serious violation” and a “show for Turkey’s
domestic audience.”
Since then, Turkish government officials and politicians have continued
to bring the issue of Kardak to the attention of the Turkish public in
a tone that calls on Greece to “know its place.” The latest Turkish
political leader who offered his opinions on the issue was Devlet
Bahçeli, chairman of Turkey’s Nationalist Movement Party, the
third-largest party in Turkey’s parliament.
“If the Greeks want to fall in the sea again, the Turkish nation is
ready,” Bahceli said in his parliamentary speech on February 28.
Bahceli was referring to incidents that occurred in September 1922,
when the armed forces of Greece – together with Christian residents of
the city of Smyrna, on the Aegean shore in Ottoman Turkey – were
literally thrown into the sea by Turkish forces. The current Turkish
name of that city is Izmir.
Full text:
https://philosproject.org/turkey-3000-year-greek-presence-aegean-shore-came-end/
Erdogan veut un "nouvel empire ottoman", accuse un ex-ministre israélien
L'ancien ministre de la Défense israélien Moshé Yaalon a accusé
mercredi le président turc Recep Tayyip Erdogan de vouloir établir "un
nouvel empire ottoman".
M. Yaalon, qui pourrait se porter candidat au poste de Premier ministre
aux prochaines élections, s'exprimait sur des sujets d'actualité lors
d'une rencontre avec des journalistes étrangers.
Il a accusé M. Erdogan de vouloir imposer son "hégémonie en
établissant, pas seulement en Turquie, un nouvel empire ottoman avec
l'idéologie des Frères musulmans".
M. Yaalon a également affirmé que la Turquie, membre de l'Otan,
agissait contre les intérêts occidentaux, la qualifiant d'"élément
radical" et la comparant à l'Iran --considéré comme l'ennemi numéro Un
par l'Etat hébreu-- et au groupe jihadiste Etat islamique.
La décision de l'ex-président américain Barack Obama de se "désengager"
du Moyen-Orient a laissé un vide, "rempli par ces trois éléments qui
luttent pour l'hégémonie dans la région", a-t-il jugé.
Les propos de M. Yaalon surviennent alors qu'Israël et la Turquie ont
mis fin l'an dernier à six ans d'une crise diplomatique, provoquée par
un assaut meurtrier de l'armée israélienne contre un bateau turc
faisant partie d'une flottille humanitaire pour Gaza.
Interrogé par ailleurs sur le conflit avec les Palestiniens, M. Yaalon
a affirmé: "Nous sommes loin d'arriver à un règlement dans un avenir
proche".
L'ancien ministre a annoncé en début de semaine qu'il quittait le parti
Likoud du Premier ministre Benjamin Netanyahu pour créer son propre
parti.
(AFP, 15 mars
2017)
Message de Taner Akcam sur facebook après sa visite à Özgüden

I visited doyen of Turkey's 68 movement, trade-unionist, journalist,
dissident in exile Doğan Özgüden in Brussels. He signed his memoirs for
me!
68 Hareketinin duayeni, sendikacı, gazeteci, sürgündeki muhalif, benim
"kurşun deliği kapaklı ANT kitabımın" yayıncısı Doğan Özgüden abimi
Brüksel'de ziyaret ettim. Geçmişi yad ettik, tüm karanlığına rağmen
gelecek hakkında umutla konuştuk...
Onda hala dinamik ve dik 68 ruhunu görmek çok mutlu etti beni...
https://www.facebook.com/taner.akcam?fref=nf&pnref=story
Politique
intérieure/Interior Politics
En Allemagne, les électeurs turcs marqués par les tensions diplomatiques
Devant le consulat turc de Berlin, les électeurs pro et anti-Erdogan
s'entendent sur un point : la communauté turque sort très affectée des
tensions avec les Européens autour du référendum sur le renforcement
des pouvoirs présidentiels.
Comme ceux de France, Suisse ou Belgique, les quelque 1,4 million
d'électeurs turcs en Allemagne ont jusqu'au 9 avril pour voter. Dès les
premières heures du scrutin lundi, devant les consulats de Berlin et de
Cologne (ouest), ils se pressaient en nombre.
Après avoir passé les contrôles de sécurité devant les grilles de
l'édifice berlinois, les électeurs doivent faire leur choix en apposant
un tampon sur la partie "oui" à la hausse des pouvoirs du président
Recep Tayyip Erdogan, ou sur la partie "non" de leur bulletin.
Mais aucune question spécifique ne leur est en fait posée car, selon le
Haut-Conseil électoral (YSK) de Turquie interrogé par l'AFP, "ces
propositions sont dans la sphère publique depuis plusieurs mois et sont
donc connues".
En Allemagne, les deux camps semblent mobilisés, d'autant que cet
électorat représente près de la moitié des Turcs expatriés et habilités
à voter. Une manne donc pour les opposants comme les partisans de M.
Erdogan.
- 'Nazisme' -
Devant les barrières de sécurité installées à l'entrée du consulat
berlinois, Aslan Ismael vilipende "les médias allemands et les
responsables politiques allemands qui veulent (la victoire) du non",
reprenant là le discours d'Ankara. Il se plaint en particulier de
l'interdiction faite à des ministres turcs de participer à des
rassemblements électoraux en Allemagne.
"Ces responsables de haut rang voulaient venir nous expliquer ce que
contiennent les réformes" sur lesquelles porte le référendum, martèle
M. Ismael, défendant son président. "En Allemagne, le principe de la
liberté d'expression est très important et il n'a pas été respecté"
pour nous, déplore-t-il.
Furieux que les autorités allemandes aient annulé des meetings
électoraux sur leur sol en faveur du oui, M. Erdogan a multiplié les
diatribes, accusant notamment la chancelière allemande Angela Merkel de
"pratiques nazies".
L'objectif, selon des analystes, était de mobiliser ses partisans avant
ce scrutin, prévu le 16 avril en Turquie, quitte à durablement
compliquer les rapports avec l'Union européenne, en particulier
l'Allemagne.
Tout en ayant voté "non" au référendum, Sirin Manolya Sak, née à
Berlin, estime que ces tensions "ont été attisées des deux côtés". Elle
regrette que Turcs et Allemands "qui vivent ensemble depuis 60 ans en
Allemagne, entretiennent des relations de voisinage, d'amitié ou sont
des collègues au travail se disputent aujourd'hui".
Sa crainte est que les Allemands jugent désormais l'intégration des Turcs à l'aune de leurs convictions politiques.
- 'Marche vers la dictature' -
"Il est très dommage (...) que tout à coup on se demande si certains
sont intégrés ou pas, juste parce qu'ils votent ceci au cela", explique
la jeune femme, portant blouson de cuir et grands anneaux dorés aux
oreilles.
Pour d'autres, là n'est pas l'essentiel : les trois millions de Turcs
vivant à l'étranger ont pour mission d'aider à empêcher une dérive
dictatoriale en Turquie. La Communauté turque d'Allemagne (TGD), l'une
des principales organisations de la diaspora, a ainsi lancé une
campagne pour dire non afin "de mettre un terme à un recul conséquent
de la démocratie".
S'il se dit "désolé" que les relations entre l'Allemagne et la Turquie
se soient à ce point tendues ces dernières semaines, Hussein Saregul se
montre avant tout inquiet pour son pays. "J'ai voté pour la
démocratie!", s'exclame-t-il à la sortie du consulat berlinois.
Installé depuis huit ans et venu spécialement de Dresde, à près de 200
km de la capitale, avec sa famille pour voter dès lundi, il dénonce un
référendum "fait que dans l'intérêt d'un homme". "C'est une marche vers
la dictature. (...) Nous espérons que le non" va l'emporter,
insiste-t-il.
(AFP, 28 mars
2017)
La Turquie renonce aux meetings électoraux en Allemagne
Le parti au pouvoir en Turquie a annulé mardi les meetings favorables
au président Erdogan programmés en Allemagne d'ici au référendum du 16
avril, un geste d'apaisement après plusieurs semaines d'une crise aiguë
entre les deux pays qui laissera des traces.
"Toutes les manifestations prévues à l'avenir ont été annulées", a
déclaré une porte-parole de la "cellule de coordination" à l'étranger
de l'AKP, la formation du président Recep Tayyip Erdogan.
La décision "a été prise à Ankara", précise cette représentation de
l'AKP basée à Cologne (ouest), dans une Allemagne qui compte la plus
forte diaspora turque au monde, dont 1,4 million d'électeurs.
Parallèlement, l'Union des démocrates turcs européens (UETD),
organisation proche de l'AKP à l'initiative des plus grandes réunions
électorales pro-Erdogan en Allemagne des dernières semaines, a annoncé
qu'elle n'organiserait "aucune nouvelle manifestation" impliquant des
ministres turcs d'ici au référendum visant à étendre les pouvoirs de M.
Erdogan.
Cette décision a été prise pour des raisons de sécurité, les locaux de
l'UETD ayant fait l'objet "à onze reprises" d'attaques de la part "de
groupes extrémistes comme le PKK", le Parti des travailleurs du
Kurdistan, interdit, a affirmé le prédisent de l'Union, Zafer Sirakaya,
au magazine allemand Wirtchaftswoche.
"Ca laisse espérer que les (électeurs) turcs en Allemagne vont pouvoir
réfléchir avec un peu plus de calme", a déclaré Sigmar Gabriel, le
ministre des Affaires étrangères, au quotidien populaire Bild.
Ces annonces interviennent après des semaines de bras de fer entre la
Turquie et plusieurs pays européens, dont l'Allemagne. Et au lendemain
de menaces de la chancelière Merkel d'interdire tout meeting aux
responsables turcs après avoir été accusée de "pratiques nazies" par M.
Erdogan.
"Nous n'allons pas tolérer que la fin justifie toujours les moyens et
que tous les tabous tombent sans respect pour la souffrance de ceux qui
ont été poursuivis et assassinés durant le national-socialisme", a
répliqué lundi la dirigeante.
Reconnaissance du génocide arménien par les députés allemands l'an
dernier, critiques répétées de Berlin contre M. Erdogan, Ankara
accusant Berlin de protéger des "terroristes" kurdes : les relations
germano-turques sont depuis l'été 2016 très tendues.
Autre signe de ces tensions : le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung
et l'agence DPA citant un document du ministère de l'Economie,
affirment mardi soir que Berlin a bloqué depuis "début 2016 onze
exportations (...) d'armes de poing, de munitions ou de composants
d'armement", invoquant "une attention particulière accordée aux droits
de l'homme dans les décisions d'exportations d'armes".
Et dernièrement, la Turquie s'est emparée de l'annulation de réunions
électorales pro-Erdogan en Allemagne pour repartir à l'assaut.
- L'Autriche à son tour -
Les Pays-Bas se sont aussi opposés à la venue sur le sol de responsables turcs pour faire campagne.
Et mardi l'Autriche, où des réunions de responsables AKP ont été
annulées, a annoncé vouloir soumettre la semaine prochaine au Parlement
un projet de loi permettant d'interdire à des politiques étrangers
d'intervenir dans des meetings électoraux.
Car malgré le signal de détente en Allemagne, le président Erdogan ne
renonce pas à sa rhétorique belliqueuse. Face à l'Europe "anti-turque
et anti-islamique", il a appelé mardi à voter "oui" au référendum, dont
l'issue s'annonce serrée.
Mardi, les autorités turques ont convoqué le chargé d'affaires allemand
à Ankara pour protester contre le fait que le patron des Renseignements
extérieurs allemands ait exprimé des doutes sur l'implication du
prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'avoir fomenté le
putsch raté contre M. Erdogan de juillet dernier.
Malgré tout, Berlin s'efforce de calmer le jeu avec la Turquie.
Après avoir accueilli plus d'un million de migrants depuis 2015,
l'Allemagne a grand besoin d'Ankara pour freiner le flux de réfugiés
vers l'Europe, dans le cadre du pacte UE-Turquie.
Les Allemands craignent que l'escalade fasse le jeu du président
Erdogan pour mobiliser son opinion dans la perspective du référendum,
où les Turcs de Turquie comme ceux de l'étranger peuvent voter.
Cette crise devrait avoir un impact durable sur les chances de la
Turquie d'entrer dans l'UE, alors que les négociations sont au point
mort. Même à gauche, où se trouvaient les partisans d'une adhésion,
plus grand monde ne soutient cette perspective. (AFP, 21 mars
2017)
Renseignement allemand: Gülen n'est pas derrière le putsch raté en Turquie
Le patron des Renseignements extérieurs allemands, Bruno Kahl, a assuré
samedi dans un entretien à la presse que contrairement à ce qu'affirme
Ankara, le prédicateur Fethullah Gülen n'est pas à l'origine du putsch
raté en juillet en Turquie.
"La Turquie a essayé à différents niveaux de nous en convaincre. Mais
jusqu'ici elle n'y est pas parvenue", a affirmé le président du Service
fédéral d'informations (BND) à l'hebdomadaire der Spiegel.
Le prédicateur exilé aux Etats-Unis Fethullah Gülen est accusé par les
autorités turques d'avoir ourdi la tentative de putsch du 15 juillet
2016 mais il dément catégoriquement toute implication.
Son mouvement est appelé par les autorités turques FETO, acronyme pour
"Organisation terroriste des partisans de Fethullah" et est accusé par
les dirigeants turcs d'être responsable de la mort de 248 personnes
lors de la nuit du coup d'Etat manqué.
"Ce que nous avons vu à la suite du putsch, aurait eu lieu de toute
façon, peut-être pas avec la même ampleur et avec une telle
radicalité", a ajouté M. Kahl.
"Le putsch n'était qu'un prétexte bienvenu", a-t-il ajouté, à propos
des purges d'une ampleur inédite intervenues depuis l'été dernier.
Depuis le coup d'Etat manqué, plus de 41.000 personnes ont été arrêtées
en Turquie et plus de 100.000 limogées ou suspendues, notamment des
professeurs, des policiers et des magistrats.
Des dizaines de médias et d'associations ont par ailleurs été fermés et de nombreux journalistes licenciés.
"Le putsch n'a pas été initié par l'Etat. Avant le 15 juillet une
grande purge opérée par le gouvernement avait déjà commencé", a
expliqué le patron du BND. "C'est pourquoi une partie des militaires
pensaient qu'ils devaient rapidement commettre un putsch avant d'être
eux aussi touchés (par les purges)", a-t-il poursuivi. "Mais il était
trop tard et ils ont eux même été l'objet de purges".
Bruno Kahl assure en outre que le mouvement Gülen est "une association
civile de formation continue religieuse et séculaire" qui "durant des
décennies a coopéré" avec M. Erdogan et non un mouvement terroriste
comme l'assure Ankara.
Fethullah Gülen est à la tête d'un vaste réseau d'écoles, d'entreprises et d'ONG. (AFP, 18 mars
2017)
Les électeurs turcs en Europe: une réserve de voix pour l'AKP
En pleine campagne du référendum sur le renforcement des pouvoirs du
président Erdogan, Ankara n'a pas ménagé ses efforts pour rallier les
voix des Turcs de l'étranger, quitte à créer une crise avec l'UE, car
ils sont en majorité favorables au parti au pouvoir.
La Turquie et l'UE traversent leur pire discorde diplomatique de ces
dernières années, Ankara étant furieux du refus par certains pays
européens d'autoriser des meetings en faveur du référendum du 16 avril,
des décisions que M. Erdogan a apparenté à plusieurs reprises à des
pratiques nazies.
L'enjeu est d'importance pour Ankara: une grande majorité des électeurs
turcs vivant à l'étranger est en effet généralement favorable au parti
islamo-conservateur au pouvoir, l'AKP, bien qu'il s'agisse aussi d'un
électorat plus abstentionniste que la moyenne nationale.
Dans le cadre d'un référendum dont l'issue s'annonce incertaine, le ralliement de cet électorat pourrait s'avérer crucial.
Lors des élections législatives de novembre 2015, 2,9 millions de Turcs
étaient enregistrés pour voter à l'étranger, mais seuls 40% se sont
rendus aux urnes. Parmi eux, plus 56% ont voté pour l'AKP.
Voici un aperçu des pays européens qui comptent le plus d'électeurs
Turcs, avec des données tirées des élections de novembre 2015.
ALLEMAGNE
Electeurs inscrits: 1,43 million
Participation en 2015: 575.564 (40,24%)
Votes en faveur de l'AKP: 340.199 (59%)
L'Allemagne abrite de loin le plus grand nombre d'électeurs turcs en
Europe. Il s'agit principalement de sympathisants de l'AKP, mais les
partis d'opposition social-démocrate CHP ainsi que prokurde HDP
récupèrent également des voix grâce à la diversité de la diaspora.
FRANCE
Electeurs inscrits: 326.378
Participation en 2015: 142.950 (43,80%)
Votes en faveur de l'AKP: 82.342 (57,6%)
Lors des élections de novembre, le deuxième parti le plus populaire a été le HDP, qui a recueilli 36.504 voix.
PAYS-BAS
Electeurs inscrits: 252.864
Participation en 2015: 114.555 (45,3%)
Votes en faveur de l'AKP: 78.793 (68,88%)
Les ministres turcs se sont montrés très désireux de rallier les
électeurs vivant aux Pays-Bas, puisqu'ils ont fourni lors des dernières
élections le plus grand pourcentage de soutien à l'AKP des principaux
pays européens.
BELGIQUE
Electeurs inscrits: 137.675
Participation en 2015: 56.113 (40,76%)
Votes en faveur de l'AKP: 38.462 (68,54%)
AUTRICHE
Electeurs inscrits: 108.565
Participation en 2015: 43.824 (40,37%)
Votes en faveur de l'AKP: 29.972 (68,4%)
SUISSE
Electeurs inscrits: 95.266
Participation en 2015: 41.733 (43,81%)
Votes en faveur de l'AKP: 12.030 (28,8%)
La Suisse est l'un des rares pays européens où l'AKP n'est pas parvenu
à obtenir la majorité en 2015. Le HDP est arrivé premier lors de ces
élections, certainement du fait de la forte présence kurde dans la
diaspora.
GRANDE-BRETAGNE
Electeurs inscrits: 92.943
Participation en 2015: 33.558 (36,11%)
Votes en faveur de l'AKP: 6.717 (20,0%)
Comme en Suisse, le HDP est arrivé largement en tête lors des législatives de novembre 2015.
SUEDE
Electeurs inscrits: 37.858
Participation en 2015: 12.588 (33,25%)
Votes en faveur de l'AKP: 5.058 (40,2%)
DANEMARK
Electeurs inscrits: 34.139
Participation en 2015: 13.629 (39,92%)
Votes en faveur de l'AKP: 6.766 (49%)
ITALIE
Electeurs inscrits: 14.200
Participation en 2015: 5.533 (38,96%)
Votes en faveur de l'AKP: 2.012 (36,4%)
NORVEGE
Electeurs inscrits: 8.481
Participation en 2015: 2.929 (34,54%)
Votes en faveur de l'AKP: 1.531 (52,3%)
(AFP, 16 mars
2017)
Sortie en salles d'un film sur Erdogan, applaudi par ses partisans
Un film sur la jeunesse du président turc
Recep Tayyip Erdogan, applaudi par ses partisans, est sorti en salles
vendredi, à quelques semaines d'un référendum sur le renforcement de
ses pouvoirs.
"Reis" (le "Chef", en turc), qui raconte dans un premier temps
l'enfance de l'homme fort de Turquie dans un quartier populaire
d'Istanbul, retrace aussi une partie de son parcours politique, en tant
que maire de la métropole entre 1994 et 1998.
La programmation du film à quelques semaines d'un référendum sur le
renforcement des pouvoirs d'un dirigeant déjà accusé de dérive
autoritaire a suscité de nombreuses critiques de ses détracteurs.
Ce premier film à s'inspirer de la vie du président Erdogan met en avant ses qualités humaines.
"Il s'agit plus d'une oeuvre de propagande politique que d'une fiction
biographique", a récemment écrit l'influent éditorialiste turc Mustafa
Aykol sur le site Al-Monitor.
D'après lui, les diverses scènes du film visent a véhiculer un message
selon lequel "le bon, pieux et modeste peuple d'Anatolie a défait un
establishment brutal, vicieux et laïque en Turquie grâce à Erdogan",
chef de file de la mouvance politique islamo-conservatrice.
Mais le réalisateur du film, Hudaverdi Yavuz, s'est défendu de toute velléité propagandiste.
"Ce film est entièrement à nous. Ce n'est pas de la propagande", a
déclaré M. Yavuz qui a travaillé précédemment pour la chaîne de
télévision publique TRT.
L'actuel président turc et son épouse, Emine Erdogan, sont interprétés
par les acteurs Reha Beyoglu et Özlem Balci, tandis qu'Erdogan enfant
est joué par Batuhan Isik Gürel.
Le film démarre en septembre 1961, lors de l'exécution après un coup
d'Etat militaire du Premier ministre Adnan Menderes, une figure à
laquelle fait régulièrement référence M. Erdogan dans ses discours. Il
est alors âgé de 7 ans et demande à son père ce qu'il se passe.
La première scène où le "reis" apparaît adulte se déroule en 1994, alors qu'il fait campagne pour la mairie d'Istanbul.
Des menaces de mort, dont les auteurs ne sont pas identifiés, pèsent
sur M. Erdogan tout au long du film, qui se termine sur son court
emprisonnement en 1999, après qu'il a récité un poème jugé islamiste.
Pour le parti AKP au pouvoir, cet épisode reste l'un des symboles du
traitement injuste réservé aux Turcs pieux par l'élite laïque.
- 'L'un des nôtres' -
Devant un cinéma d'Istanbul, les partisans du président turc qui
viennent d'assister à la projection sont conquis : "Ce matin, dès le
réveil, on est venu ici le voir", dit ainsi Leyla Basyesil.
"J'ai bien aimé. Je pensais que ce serait un film politique, mais c'est
plus sur son enfance", raconte Mehmet, venu voir le film avec sa femme
et sa fille dans une salle d'Ankara.
"C'était réaliste. La façon dont interagissaient les voisins, ça nous a ramenés à notre enfance", ajoute Mehmet.
Pour sa fille d'une vingtaine d'années, Nesrin, ce film montre que Recep Tayyip Erdogan est "l'un des nôtres".
De l'avis de cette famille, en choisissant de ne pas insister sur la
carrière politique du président, le film est plus puissant qu'une
demi-heure de propagande.
"On savait déjà tout, on connaissait par coeur chaque scène, car nous
suivons Recep Tayyip Erdogan depuis le début", explique Mesut Yesilbas.
"Par exemple dans telle scène, lorsqu'il tient tel propos, on s'en
souvient en vrai !"
A l'approche du référendum prévu le 16 avril sur une révision
constitutionnelle visant à élargir les pouvoirs du président, de
nombreuses voix se sont élevées contre ce film alors que M. Erdogan est
déjà accusé de dérive autoritaire.
A Istanbul, Mehmet Sariyilmaz, refuse d'aller le voir: "Le référendum
approche et (...) je pense qu'on peut voir ce film comme un genre de
propagande."
(AFP, 3 mars
2017)
Forces
armées/Armed Forces
Norway Grants Asylum To 4 Turkish Officers, 1 Military Attaché
Norway has granted asylum to four Turkish officers and a military
attaché who applied for asylum in the country in the aftermath of a
failed coup attempt in Turkey on July 15.
The military officers and the military attaché were among those representing Turkey at NATO.
With the approval of their asylum application as confirmed by their
lawyer Kjell M. Brygfjeld, the officers have gained the right to reside
and work in Norway.
Meanwhile, in Ankara, Norwegian ambassador has been summoned to
Turkey’s Foreign Ministry after Norway granted refugee status to five
former Turkish military officers, a ministry spokesperson said
Wednesday. “It is saddening and unacceptable to see an allied country
supporting the efforts of individuals who were recalled from their
state duty and who abused the political, social, and economic resources
of their country of residence instead of returning to Turkey,”
according to statement by foreign ministry spokesman Hüseyin Müftüoğlu.
Turkey’s Deputy Prime Minister Veysi Kaynak has also slammed Norway for
granting asylum to five Turkish military officers on Wednesday. “This,
unfortunately, in my opinion, is the first step that Europe, which
suffered from civil wars that cost the lives of innocent people for
hundreds of years […] is turning into that Dark Age again,” Kaynak told
reporters after a meeting in İstanbul.
In January, a Norwegian newspaper reported that 89 Turkish citizens had
applied for asylum in Norway in 2016, including military officers and
diplomats, saying they fear for their safety if they return to Turkey.
The VG daily published a story explaining that most of the asylum
seekers submitted applications after the failed coup on July 15 as they
had been recalled to Turkey on accusations of coup plotting.
The diplomats and officers denied the charges of coup involvement and
told the Norwegian media that they would face arrest and torture if
they were to return home. Following the botched coup, international
watchdogs issued several credible reports of torture of people held in
detention.
An dismissed Turkish official seeking asylum told VG, “If I go back, I
will immediately be arrested and risk torture and being forced to make
false statements,” adding that “in Turkish prisons, people die for
unknown reasons.”
In an effort to prove the risks awaiting in Turkey, this asylum seeker
also mentioned a colleague who chose to go back and was immediately
arrested at passport control.
NATO officials had earlier announced that Turkish military members in Brussels were also seeking asylum due to similar fears.
According to a report in Deutsche Welle (DW) on Nov. 15, most of the 60
Turkish diplomatic passport holders who are seeking asylum in Germany
in the post-coup period are military personnel who were representing
Turkey at NATO.
Given the fact that the military personnel at NATO have classified
information regarding Turkey, which is a NATO ally, German officials
are reportedly evaluating their applications with sensitivity. (SCF
with turkishminute.com) March 22, 2017)
Un avion militaire syrien s'écrase à la frontière turque
Un avion militaire syrien s'est écrasé samedi à la frontière entre la
Turquie et la Syrie, dans la province de Hatay, selon l'agence
progouvernementale turque Anadolu.
Une source militaire syrienne citée par la télévision d'Etat a affirmé
que l'armée avait "perdu contact avec un appareil militaire en
reconnaissance près de la frontière turque".
"Les équipes de gendarmerie et de santé ont atteint l'épave", a déclaré le gouverneur de Hatay, Erdal Ata, cité par Anadolu.
"Le cockpit de l'avion était vide. Nous sommes convaincus que les
pilotes se sauvés en sautant", a-t-il ajouté, précisant que des
recherches étaient en cours.
Le porte-parole du groupe d'insurgés Ahrar al-Cham, Ahmad Qura Ali, a
affirmé à l'AFP que son mouvement avait descendu "un avion appartenant
au régime d'al-Assad qui survolait la province d'Idlib (nord-ouest de
la Syrie) et réalisait des frappes dans le nord de la province".
"Un avion qui appartient probablement au régime syrien s'est écrasé
dans la province d'Idlib. Le sort du pilote est inconnu, et il y a des
explications
contradictoires quant à la cause du crash", a déclaré pour sa part l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Le Premier ministre turc, Binali Yildirim, cité par Anadolu, avait
affirmé dans un premier temps que la cause du crash était inconnue mais
avait évoqué les mauvaises conditions météo.
Des habitants de Samandag, village turc à la frontière syrienne, ont
raconté avoir entendu un grand bruit et prévenu les gendarmes vers
18H30 (15H30 GMT), a rapporté l'agence privée turque Dogan.
La guerre en Syrie, qui a commencé après la répression sanglante de
manifestations prodémocratie en mars 2011, a fait plus de 310.000 morts
et dévasté le pays. Elle s'est complexifiée avec la montée en puissance
de groupes jihadistes et l'implication des puissances régionales et
internationales.
La Turquie a notamment lancé en août une opération de soutien aux
rebelles syriens dans le nord du pays, afin d'en chasser les jihadistes
du groupe Etat islamique mais aussi les miliciens kurdes qu'Ankara
considère comme une émanation du Parti des Travailleurs du Kurdistan
(PKK), classé organisation terroriste par la Turquie et ses alliés
occidentaux.
(AFP, 4 mars
2017)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Le coordinateur d'une agence officielle turque à Gaza arrêté en Israël
Israël a annoncé mardi avoir arrêté un Gazaoui accusé d'avoir détourné
au profit du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, des fonds d'un
organisme officiel turc, la troisième organisation visée par de telles
accusations de l'Etat hébreu.
Mohammed Mourtaja, coordinateur dans la bande de Gaza de TIKA (Turkish
Cooperation and Coordination Agency) depuis 2012, a été arrêté le mois
dernier à la suite de soupçons d'appartenance à la branche armée du
Hamas, affirme un communiqué du Shin Beth, le service de sécurité
intérieure israélien.
TIKA, une agence de développement international du gouvernement turc,
est dirigé par le bureau du Premier ministre. Cette organisation n'a
pas été mise en cause par le Shin Beth, dont les accusations ne visent
que M. Mourtaja.
"L'enquête a prouvé que M. Mourtaja a détourné les ressources et les
fonds qui étaient destinés à d'importants projets humanitaires dans la
bande de Gaza", a souligné le communiqué.
M. Mourtaja a été arrêté alors qu'il se trouvait en Israël pour y
suivre des stages de formation organisés par TIKA. Mais, selon le Shin
Beth, il recueillait aussi des informations destinées à améliorer la
précision des tirs de roquettes depuis Gaza sur Israël.
Lors des interrogatoires, M. Mourtaja "a fourni de nombreuses
informations opérationnelles sur le tracé des tunnels, les méthodes
utilisées par le Hamas pour creuser les tunnels, des scénarios de
combat et la fabrication d'armes", selon le communiqué du Shin Beth.
L'utilisation militaire de tunnels creusés sous la bande de Gaza et
vers Israël a été un atout stratégique pour les combattants
palestiniens lors de l'offensive de 2014.
Le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères Hüseyin
Müftüoglu a affirmé dans un communiqué que la "situation était suivie
de près et qu'une demande de renseignements avait été envoyée aux
autorités israéliennes".
"Tant que (la culpabilité) n'a pas été prouvée dans le cadre d'un juste
processus judiciaire, la présomption d'innocence est un principe
fondamental du droit qu'il convient de respecter", a ajouté le
porte-parole.
"TIKA va continuer (...) de mettre en oeuvre ses projets pour atténuer
les peines de l'ensemble du peuple palestinien, y compris à Gaza",
a-t-il assuré.
Fawzi Barhoum, porte-parole du Hamas, a dénoncé dans un communiqué des
"accusations mensongères" portées contre les "organisations
internationales présentes à Gaza" dans le cadre d'un "plan sioniste
délirant visant à renforcer le blocus de la bande de Gaza" en
"terrorisant les organisations internationales pour qu'elles cessent
d'aider les Gazaouis".
Le Shin Beth a également accusé l'ONG islamique turque IHH, considérée
comme une organisation terroriste par Israël, de "financer directement
les activités de la branche militaire du Hamas notamment (...) l'achat
d'équipements et d'armes".
IHH avait affrété en 2010 une flottille qui devait forcer le blocus de
la bande de Gaza, mais qui avait été arraisonnée par un commando
israélien. Neuf des passagers avaient été tués et un dixième a ensuite
succombé à ses blessures, ce qui avait provoqué une crise diplomatique
entre les deux pays, qui se sont ensuite réconciliés l'an dernier.
Ces dernier mois, Israël a accusé Mohamed Halabi, directeur de
l'organisation World Vision à Gaza, d'avoir détourné des dizaines de
millions de dollars au profit du Hamas. Une enquête des autorités
australiennes a écarté de tels soupçons.
Wahid Borsh, employé du Programme de l'ONU pour le développement
(Pnud), a été accusé par Israël d'avoir accepté que des gravats évacués
par le Pnud servent à construire une jetée pour les activités
militaires du Hamas. Selon son avocate, la justice israélienne a
finalement estimé qu'il avait agi involontairement et l'a condamné à
sept mois de prison. Libéré en janvier, il est rentré à Gaza.
Plus de deux tiers des deux millions de Gazaouis sont tributaires d'une aide étrangère. (AFP, 21 mars
2017)
Voile dans l'UE: Erdogan dénonce "une croisade" anti-islam
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a ouvert jeudi un nouveau front
dans la crise diplomatique avec l'UE, accusant la justice européenne de
lancer "une croisade" contre l'islam après un arrêt autorisant une
entreprise à interdire le port du voile au travail.
"Qu'en est-il de la liberté religieuse? Qui a pris cette décision?
C'est la Cour de justice de l'Union européenne. Chers frères, ils ont
lancé une croisade contre le croissant", symbole de l'islam, a déclaré
jeudi M. Erdogan.
"L'Europe retourne doucement vers les jours qui ont précédé la Seconde Guerre mondiale", a-t-il ajouté.
Dans un arrêt rendu mardi, la CJUE a estimé qu'une entreprise pouvait
interdire dans son règlement intérieur le port visible de signes
religieux, comme le foulard islamique.
La Turquie et l'UE traversent la pire crise diplomatique de ces
dernières années, Ankara étant furieux du refus par certains pays
européens d'autoriser des meetings en faveur du référendum du 16 avril
portant sur le renforcement des pouvoirs du président Erdogan, qui a
qualifié à plusieurs reprises ces décisions de pratiques nazies.
Alors que le résultat de ce référendum s'annonce serré, le gouvernement
s'efforce de recueillir les voix des Turcs de l'étranger. Par ailleurs,
selon des analystes, M. Erdogan veut se placer en homme fort face à
l'Europe dans l'objectif de séduire l'électorat nationaliste turc.
Lors d'une nouvelle attaque, le chef de la diplomatie turque Mevlüt
Cavusoglu a agité mercredi la menace d'une annulation unilatérale du
pacte migratoire avec l'UE.
Il a reproché à Bruxelles de ne pas avoir donné son feu vert,
contrairement à ce que prévoyait le pacte, à la libéralisation des
visas pour les séjours courts de citoyens turcs dans l'UE.
Le pacte migratoire entre l'UE et la Turquie a été conclu il y a un an
à Bruxelles pour faire cesser l'arrivée quotidienne de milliers de
migrants par bateau sur les îles grecques en mer Egée.
"C'est un engagement de confiance mutuelle, visant à produire des
résultats", a rétorqué jeudi Margaritis Schinas, un porte-parole de la
Commission européenne. "Nous nous attendons à ce que les deux parties
honorent leurs engagements, car c'est dans l'intérêt et au bénéfice des
deux parties, ainsi que pour les réfugiés syriens."
Le président français François Hollande et la chancelière allemande
Angela Merkel ont pour leur part jugé jeudi "inacceptables" ces
"comparaisons avec le nazisme ou des déclarations agressives contre
l'Allemagne ou d'autres Etats membres".
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, s'est
dit "scandalisé" par ces propos sur le "nazisme", les jugeant
incompatibles avec l'ambition d'Ankara de rejoindre l'UE.
Si Ankara n'a de cesse de mettre en garde contre l'islamophobie
croissante en Europe, la défaite mercredi du parti islamophobe de Geert
Wilders aux législatives néerlandaises n'a pas apaisé les tensions.
"Il n'y a pas de différence entre les sociaux-démocrates et le fasciste
Wilders, c'est la même mentalité", a déclaré jeudi matin, Mevlüt
Cavusoglu.
Le parti libéral de Mark Rutte est arrivé en tête des élections aux
Pays-Bas avec 33 sièges, contre 20 sièges pour le Parti pour la Liberté
(PVV) de Geert Wilders, selon des résultats compilés par l'agence de
presse néerlandaise ANP, sur la base de 97% des voix.
"Vous avez commencé à désintégrer l'Europe et la conduire vers le
précipice", a lancé M. Cavusoglu à l'adresse des dirigeants européens.
"Bientôt, des guerres de religion vont commencer en Europe", a-t-il
ajouté.
"Rutte, votre parti est peut-être arrivé en première position aux
élections, mais vous devez savoir que vous avez perdu l'amitié de la
Turquie", a lancé pour sa part M. Erdogan au cours d'un discours à
Sakarya, dans le nord-ouest de la Turquie.
La municipalité d'Istanbul a par ailleurs décidé unilatéralement
d'annuler mercredi son accord de jumelage avec Rotterdam, où la police
néerlandaise avait dispersé pendant le week-end des manifestants
pro-Erdogan devant le consulat de Turquie à l'aide de chiens et de
canons à eau. L'annulation du jumelage a été décidée peu après un
discours de M. Erdogan dans lequel il l'avait réclamée.
Jeudi, deux nouveaux rassemblements politiques turcs ont été interdits
en Europe, le premier dans la ville allemande de Hanovre, le second
dans la ville autrichienne d'Innsbruck.
(AFP, 16 mars
2017)
Socio-économique
/ Socio-economic
Erdogan frustré de n'avoir "pas encore" obtenu les JO
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exprimé lundi sa frustration
de n'avoir "pas encore" obtenu l'organisation des jeux Olympiques en
Turquie, et affirmé que son pays avait la capacité d'accueillir
n'importe quelle compétition internationale.
"Certes, nous n'avons pas encore réussi à faire venir les jeux
Olympiques dans notre pays", s'est agacé M. Erdogan lors d'un discours
à Istanbul, évoquant la candidature malheureuse de la mégalopole turque
pour l'organisation des JO de 2020, attribués à Tokyo.
"Ils ne nous ont pas accordé les jeux Olympiques alors que nous les
méritions !", a lancé M. Erdogan, affirmant que la Turquie avait
"accompli des progrès importants pour les jeux Olympiques en termes de
préparation sportive et d'infrastructures".
La défaite, en 2013, d'Istanbul face à Tokyo pour l'organisation des
Jeux d'été de 2020 avait été vécue comme un traumatisme par la Turquie
et une humiliation par le gouvernement turc, qui s'enorgueillit de ses
gigantesques projets d'infrastructures.
"Nous sommes littéralement prêts à accueillir des compétitions
internationales grâce aux équipements sportifs modernes dans plusieurs
de nos villes", a souligné M. Erdogan, sans toutefois dire si la
Turquie présenterait sa candidature à l'organisation de futurs Jeux.
Aucune ville turque n'a présenté sa candidature pour les éditions 2024
et 2028 des Jeux d'été, dont les hôtes pourraient être annoncés
simultanément. Paris et Los Angeles sont les seuls candidats pour 2024.
Ankara n'a toutefois pas abandonné son rêve d'organiser une compétition
sportive majeure: la Fédération turque de football a ainsi présenté sa
candidature à l'organisation de l'Euro-2024.
M. Erdogan a dévoilé lundi un projet de construction d'un stade d'une
capacité de 40.000 places à Ankara, où, a souligné le président turc,
"nous n'avons pas de stade emblématique".
Mais le principal défi des autorités turques sera de rassurer l'UEFA
sur la situation sécuritaire du pays, ensanglanté par de nombreux
attentats liés aux jihadistes ou à la rébellion kurde, et secoué par
une tentative de coup d'Etat en juillet dernier. (AFP, 20 mars
2017)
Des vaches néerlandaises renvoyées par la Turquie
En pleine crise diplomatique entre la Turquie et les Pays-Bas,
l'Association turque des producteurs de viande rouge a annoncé mercredi
le renvoi de quarante vaches néerlandaises importées pour l'élevage.
Cité par le quotidien Hürriyet, Bülent Tunç, président de l'association
a affirmé que quarante vaches de la race Holstein avaient été renvoyées
vers les Pays-Bas à bord de camionnettes.
"A l'avenir, nous ne souhaitons plus de produits animaliers des
Pays-Bas", a-t-il dit à l'agence progouvernementale Anadolu. "La race
bovine néerlandaise +Holstein+ est devenue très courante dans notre
pays. Mais cette race a commencé à créer de sérieux problèmes", a-t-il
ajouté.
M. Tunç a expliqué que la Turquie veut désormais se focaliser sur l'élevage de ses propres races bovines "de qualité".
Cette décision survient en pleine brouille diplomatique entre la
Turquie et des pays européens, notamment les Pays-Bas et l'Allemagne,
qui ont annulé des meeting électoraux de soutien au président Recep
Tayyip Erdogan, en pleine campagne pour un référendum portant sur le
renforcement de ses pouvoirs.
Lundi soir, la Turquie avait annoncé la suspension des rencontres au
niveau ministériel avec les Pays-Bas et son refus du retour à Ankara de
l'ambassadeur néerlandais, actuellement à l'étranger.
(AFP, 15 mars
2017)
Inflation Rate Reaches Double-Digit After 5 Years
According to data by The Turkish Statistical Institute TÜFE), consumer
prices have hiked by 7.88% and domestic producer prices by 5.87%.
Increasing by 10.13%, the annual Consumer Price Index has reached double-digit the first time after April 2012.
Highest hike marked in transportation group on monthly basis
By the main expense groups, the highest hike on monthly basis was seen
in the transportation group with 2.82%, followed by health sector with
2.17%; various goods and services with 1.38%; housing with 1.18%;
entertainment and culture with 0.89%.
The highest drop was seen in clothing and shoes with 3.35% in the groups that were included in monthly basis index in February.
The highest hike in the TÜFE was marked in the group of alcoholic
beverages and tobacco with 21.72%, followed by transportation group
with 17.96%; various goods and services with 12.82%; health with
12.53%; education with 9.33%.
(BIA, March 3, 2017)
Number of Registered Child Workers Exceeds 400,000
Minister of Labor and Security Mehmet Müezzinoğlu has declared that the
number of candidate rookies, rookies and intern students employed under
17 has reached 401,464 as of November 2015.
Responding to parliamentary inquiry of Republican People’s Party (CHP)
Niğde MP Ömer Fethi Gürer, Müezzinoğlu explained what they have done to
prevent child labor in nut agriculture.
“In partnership with the International Labor Organization (ILO),
‘Project of Preventing Child Work in Nut Agriculture’ has been run
since 2012.
“As part of the project, local capacity has been increased on a large
scale, education support and summer school services for children were
provided and studies to raise awareness in the families were carried
out”.
Noting that the responses to the questions were inadequate, CHP Niğde
MP Ömer Fethi Gürer stated unregistered child labor is a major issue
and that further inspections to prevent occupational homicides are
needed. (BIA, February 28, 2017)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
L'Allemagne enquête sur des soupçons d'espionnage de la Turquie
La justice allemande a ouvert mardi une enquête contre X sur des
soupçons d'espionnage de la part de la Turquie envers des partisans du
prédicateur Fethullah Gülen en Allemagne, ouvrant un nouveau front dans
la crise germano-turque.
L'affaire a été révélée par un haut responsable régional allemand qui a
affirmé qu'Ankara avait demandé à Berlin de l'aider à espionner en
Allemagne 300 personnes et organisations jugées proches du mouvement
Gülen. Cette organisation est accusée par le pouvoir turc du putsch
raté de l'été dernier.
"Il est clair que les services secrets turcs MIT espionnent des
personnes vivant en Allemagne", a assuré le ministre de l'Intérieur de
Basse-Saxe (nord-ouest), Boris Pistorius, en dénonçant la volonté
"paranoïaque" de la Turquie d'espionner en Allemagne des partisans du
prédicateur exilé aux Etats-Unis.
"C'est tout à fait insupportable et inacceptable", a lancé M.
Pistorius, exhortant le gouvernement de la chancelière Angela Merkel,
qui sort juste d'une violente passe d'armes avec la Turquie autour de
la campagne sur le référendum turc du 16 avril, à trouver "les mots
justes et clairs" face à Ankara.
Le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, a lui souligné
que l'espionnage en Allemagne par des pays tiers était "passible de
poursuites judiciaires". "Nous n'acceptons pas ce genre d'activités sur
notre sol", a-t-il insisté.
De son côté, le chef de la diplomatie, Sigmar Gabriel, a jugé que si le
renseignement turc était opérationnel sur le sol allemand, cela
constituerait "une activité grave". "Il faut vraiment creuser
l'affaire", a-t-il dit, selon l'agence dpa.
Le Parquet fédéral va maintenant chercher à déterminer si la Turquie a
effectivement compilé des informations sur des partisans de M. Gülen
vivant en Allemagne.
"Le succès de notre enquête dépendra en grande partie des informations
que nous livreront les autorités du contre-espionnage allemand", a
souligné la porte-parole du Parquet, Frauke Köhler.
Environ 10 à 15 de ces cibles, dont au moins une école et deux
entreprises, se trouvent en Basse-Saxe et seront informées par les
autorités régionales qu'elles sont espionnées et risquent à ce titre
"des représailles pouvant aller jusqu'à l'emprisonnement" en se rendant
en Turquie, a précisé M. Pistorius.
- Scepticisme sur Gülen -
L'insistance d'Ankara à faire porter à Fethullah Gülen la
responsabilité du coup d'Etat manqué de juillet dernier a déjà été
l'occasion de tensions germano-turques ces dernières semaines, parmi
les nombreux sujets de discorde entre les deux pays.
Les autorités turques ont convoqué mardi dernier le chargé d'affaires
allemand à Ankara pour protester contre les doutes exprimés par le
patron des services de renseignement extérieur allemands (BND) Bruno
Kahl sur l'implication du prédicateur exilé aux Etats-Unis.
Le patron du renseignement intérieur allemand, Hans-Georg Maassen,
s'était lui inquiété début mars de la recrudescence des activités des
services turcs en Allemagne.
En Suède et au Danemark, des soupçons ont également vu le jour. Le 20
mars, le chargé d'affaires turc a été convoqué au ministère danois des
Affaires étrangères pour évoquer les menaces adressées à des
Turco-Danois critiques du président Erdogan.
Les relations entre la Turquie et l'Allemagne, ternies sur de nombreux
fronts depuis la vaste répression engagée par Ankara après le putsch,
se sont fortement dégradées en mars après l'annulation de meetings
favorables au président Recep Tayyip Erdogan par plusieurs villes
allemandes. Le chef de l'Etat turc avait alors accusé la chancelière
Angela Merkel de "pratiques nazies".
Les dirigeants turcs accusent aussi régulièrement les autorités
allemandes de "soutenir le terrorisme", en l'espèce les séparatistes
kurdes et les partisans du prédicateur Gülen.
Berlin craint pour sa part que la Turquie n'exporte en Allemagne les
conflits opposant partisans et détracteurs de M. Erdogan d'une part, et
Turcs et Kurdes d'autre part.
Le regain de tension entre la Turquie et l'Europe, au-delà du seul cas
allemand, survient à moins d'un mois du référendum sur une révision
constitutionnelle visant à renforcer les pouvoirs présidentiels en
Turquie.
(AFP, 28 mars
2017)
Erdogan évoque un possible référendum sur l'adhésion à UE
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a indiqué samedi que son
gouvernement pourrait organiser un référendum sur la poursuite du
processus d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne (UE), sur fond
de vives tensions.
"En ce qui concerne les négociations (d'adhésion), nous pourrions
prendre la voie d'un référendum et obéir à la décision que prendrait la
nation", a déclaré le président turc lors d'un forum turco-britannique
à Antalya (sud de la Turquie).
M. Erdogan, qui avait déjà évoqué l'an dernier une possible
consultation populaire sur le processus d'adhésion, a ajouté qu'un
éventuel vote de ce type se tiendrait après un autre référendum, le 16
avril, sur le renforcement de ses pouvoirs.
Ces déclarations surviennent alors que les relations entre la Turquie
et l'UE se sont fortement tendues ces dernières semaines après
l'interdiction de meetings pro-Erdogan dans plusieurs pays européens,
notamment en Allemagne et aux Pays-Bas.
Lors d'un autre discours plus tôt samedi, M. Erdogan avait déclaré que
l'UE lui "simplifierait la tâche" si elle décidait elle-même
d'abandonner les négociations d'adhésion de la Turquie, au point mort
depuis plusieurs années.
"Ah ! Si seulement ils pouvaient prendre une telle décision ! Cela nous
simplifierait la tâche", a lancé M. Erdogan, ajoutant qu'une victoire
au référendum du 16 avril marquerait un "point de rupture" avec l'UE.
Malgré les tensions, la Turquie et l'UE restent des partenaires
importants, notamment sur le dossier migratoire et la lutte
antiterroriste.
Les analystes s'interrogent pour savoir si cet accès de fièvre traduit
une réelle volonté de rupture avec l'UE de la part de la Turquie ou
s'il s'agit d'un orage passager, lié à la flambée de la rhétorique
nationaliste en période électorale.
Pour séduire l'électorat nationaliste, dont il a besoin pour remporter
le référendum du 16 avril, M. Erdogan a ainsi répété à plusieurs
reprises ces dernières semaines qu'il soutenait le rétablissement de la
peine capitale. Une ligne rouge pour Bruxelles.
"Que disent-ils ? Que la Turquie n'aura pas sa place en Europe si nous
rétablissons la peine de mort (...) Fort bien !", a lancé M. Erdogan
samedi.
Le chef de l'Etat turc avait évoqué jeudi un possible "passage en
revue" des relations avec l'UE, soulignant toutefois l'importance des
rapports économiques avec le Bloc, premier partenaire commercial de la
Turquie. (AFP, 25 mars
2017)
La Suisse ouvre une enquête sur l'espionnage de Turcs sur son territoire
La justice suisse a annoncé vendredi l'ouverture d'une enquête sur des
actes d'espionnage qui auraient été commis contre la communauté turque
en Suisse par un "service de renseignements".
Cette procédure pénale a été lancée le 16 mars, après que le ministère
public de la Confédération (MPC, procureur fédéral) eut reçu le feu
vert du gouvernement suisse, a indiqué à l'AFP le Parquet fédéral
suisse.
La justice suisse refuse toutefois de donner plus de détails sur l'enquête et sur les personnes et organisations visées.
Elle indique cependant qu'elle dispose de "réels soupçons" d'espionnage
de "la communauté turque en Suisse" par un "service de renseignements
politique".
A la mi-mars, un représentant de la chambre haute du Parlement suisse
avait porté plainte pour demander l'ouverture d'une enquête sur des
activités d'espionnage d'organisations turques sur des Turcs ou des
doubles nationaux vivant en Suisse.
Selon l'agence de presse suisse ATS, qui s'est procuré le document, le
parlementaire Josef Dittli cible la Fondation turque-islamique suisse
(Tiss) et l'Union des démocrates turcs-européens (UETD), comme étant
impliquées dans des activité d'espionnage et de renseignements
politiques.
Proche de l'AKP, le parti du président turc Recep Tayyip Erdogan,
l'UETD a été ces dernières semaines à l'initiative de réunions
électorales dans plusieurs pays d'Europe visant à promouvoir le oui au
référendum du 16 avril organisé par Ankara pour renforcer les pouvoirs
de M. Erdogan.
A la mi-mars également, la presse suisse s'est fait l'écho d'activités
d'espionnage à l'Université de Zurich. Elles visaient des Turcs
critiques envers le régime d'Ankara. Deux hommes présents le 11 janvier
à un séminaire d'histoire sur le génocide arménien (dont la réalité est
contestée par Ankara, ndlr) auraient systématiquement photographié les
participants avec un téléphone portable, avait témoigné un doctorant au
journal suisse Tages-Anzeiger.
L'agence ATS a également rapporté qu'en décembre dernier, l'hommage
rendu au journaliste Can Dündar, rédacteur en chef du journal
d'opposition turc "Cumhuriyet" a aussi été filmé dans l'auditorium de
l'Université de Zurich avec des portables.
L'annonce de l'ouverture de l'enquête par la justice suisse intervient
au lendemain d'une rencontre en tête-à-tête entre les chefs de la
diplomatie suisse et turque à Berne, alors que les relations entre la
Turquie et plusieurs pays européens se sont fortement tendues ces
dernières semaines après l'interdiction de meetings électoraux dans
plusieurs pays européens avant le référendum du 16 avril.
Lors de cette rencontre, le ministre suisse des Affaires étrangères,
Didier Burkhalter, "a appelé la Turquie à respecter" le droit suisse,
ajoutant que "la Suisse enquêtera sur toute allégation d'activités de
renseignement commises sur son territoire".
Cet entretien a eu lieu en marge d'une visite du chef de la diplomatie
turque, Mevlüt Cavusoglu, à son ambassade à Berne (centre de la Suisse).
M. Cavusoglu avait prévu de venir à Zurich (nord de la Suisse) le 12
mars pour participer à un rassemblement de soutien au référendum. Le
gouvernement suisse avait autorisé sa venue, mais il n'avait finalement
pas pu venir en Suisse car l'hôtel Hilton, où devait se tenir la
réunion, avait annulé l'événement pour "des raisons de sécurité". (AFP, 24 mars
2017)
Propos menaçants d'Erdogan: l'UE a convoqué l'ambassadeur turc
L'UE a convoqué jeudi l'ambassadeur de Turquie à Bruxelles pour lui
demander une "explication" après les propos menaçants pour la sécurité
des citoyens européens du président Recep Tayyip Erdogan, a indiqué une
porte-parole.
"Nous avons demandé au représentant permanent de la Turquie auprès de
l'UE de venir au Service européen d'action extérieure", le service
diplomatique de l'UE, "car nous souhaitons recevoir une explication en
ce qui concerne les commentaires du président Erdogan à propos de la
sécurité des Européens +dans les rues du monde entier+", a déclaré la
porte-parole, Maja Kocijancic.
L'ambassadeur de Turquie auprès de l'UE doit s'entretenir avec le
"directeur" responsable des relations avec Ankara, a-t-elle précisé.
La grave crise diplomatique entre Ankara et les Européens a franchi une
nouvelle étape mercredi quand le président turc a déclaré qu'aucun
Européen ne pourrait plus "faire un pas dans la rue en sécurité" si
l'UE maintenait envers la Turquie une attitude qu'il a jugée hostile.
"Je m'adresse une nouvelle fois aux Européens (...) La Turquie n'est
pas un pays qu'on peut bousculer, dont on peut jouer avec l'honneur,
dont on peut expulser les ministres", a tonné M. Erdogan lors d'un
discours à Ankara.
"Le monde entier suit ce qu'il se passe de très près. Si vous continuez
de vous comporter de cette manière, demain, aucun Européen, aucun
Occidental ne pourra plus faire un pas en sécurité, avec sérénité dans
la rue, nulle part dans le monde", a-t-il ajouté, quelques heures
seulement avant un attentat qui a fait trois morts dans le centre de
Londres.
Les relations entre la Turquie et l'UE se sont fortement tendues ces
dernières semaines, après l'interdiction de plusieurs meetings
électoraux pro-Erdogan auxquels devaient participer des ministres turcs
en Allemagne et aux Pays-Bas.
En réaction, les dirigeants turcs, M. Erdogan en tête, ont multiplié
les invectives envers les capitales européennes, allant jusqu'à taxer
la chancelière allemande Angela Merkel de "pratiques nazies", et menacé
de dénoncer l'accord migratoire conclu il y a un an avec l'UE. (AFP, 23 mars
2017)
"Nazi": Erdogan continuera tant qu'on l'appellera "dictateur"
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé jeudi qu'il
continuerait d'employer les termes "fasciste" et "nazi" contre des
dirigeants européens tant qu'il serait qualifié de "dictateur" par ces
derniers.
"Alors quoi, vous avez le droit d'appeler Erdogan +dictateur+, mais
Erdogan n'a pas le droit de vous dire +fasciste+ ou +nazi+?" a-t-il
lancé jeudi soir lors d'un entretien avec les chaînes CNN-Türk et Kanal
D.
"Qu'ils m'excusent, tant qu'ils qualifieront Erdogan de +dictateur+,
alors, moi, je continuerai de m'adresser à eux en ces termes", a
poursuivi le président turc.
Ces déclarations surviennent alors que les rapports entre Ankara et
Bruxelles se sont fortement tendus ces dernières semaines après
l'annulation dans plusieurs pays européens de meetings de campagne
pro-Erdogan, notamment en Allemagne et aux Pays-Bas.
M. Erdogan a de nouveau dénoncé l'annulation de ces rassemblements
visant à promouvoir le "oui" au référendum du 16 avril sur une révision
constitutionnelle élargissant les pouvoirs présidentiels, accusant les
pays européens d'oeuvrer à la victoire du "non".
Le chef de l'Etat turc avait accusé la chancelière allemande d'avoir
recours à des "pratiques nazies", suscitant l'indignation en Allemagne,
dont le nouveau président, Frank-Walter Steinmeier, a exhorté M.
Erodgan à arrêter ces "comparaisons effroyables".
"Alors que nous sommes de bons amis, le président Steinmeier a fait une
déclaration, une déclaration me visant, en me nommant", s'est désolé
jeudi M. Erdogan. "Je déplore ses propos. Si seulement il n'avait pas
dit une telle chose", a-t-il ajouté.
Le président turc a ajouté qu'il n'avait pas prévu de déplacement en Allemagne avant le 16 avril.
M. Erdogan a en outre évoqué jeudi un possible "passage en revue" des
relations avec l'Union européenne, soulignant toutefois l'importance
des rapports économiques avec le Bloc, premier partenaire commercial de
la Turquie.
Interrogé sur d'éventuelles "mesures radicales" au sujet du pacte sur
les migrants ayant permis de réduire le flux de passages vers l'Europe,
M. Erdogan a répondu qu'il allait "passer tout cela en revue avec (son)
gouvernement, de A à Z", après le 16 avril. (AFP, 23 mars
2017)
Berlin accuse Erdogan d'avoir "franchi une limite"
L'Allemagne a reproché au président turc d'avoir "franchi un limite" en
accusant personnellement la chancelière allemande Angela Merkel de
pratiques "nazies", alors que les relations entre les deux pays ne
cessent de s'envenimer.
Les relations entre Ankara et l'Allemagne en particulier, l'Union
européenne dans son ensemble, traversent une crise aiguë à l'approche
du référendum du 16 avril qui doit renforcer les pouvoirs du président
Recep Tayyip Erdogan.
Les refus successifs depuis le début du mois de l'Allemagne et d'autres
pays de l'UE comme les Pays-Bas de laisser des ministres turcs
participer sur leur sol à des réunions électorales auprès de la
diaspora, en faveur du oui au référendum, ont suscité l'ire de l'homme
fort d'Ankara.
Il avait déjà affirmé faire face à des pratiques dignes du nazisme en
Europe. Dimanche, il est allé encore plus loin en s'en prenant
nommément à la chancelière allemande.
"Quand on les traite de Nazis, cela ne leur plaît pas. Ils manifestent
leur solidarité. En particulier Merkel", a déclaré M. Erdogan dans un
discours télévisé.
"Mais tu as recours en ce moment précis à des pratiques nazies", a-t-il lancé à l'adresse de la dirigeante allemande.
"Nous sommes tolérants mais nous ne sommes pas des imbéciles", lui a
répliqué le chef de la diplomatie allemande Sigmar Gabriel dans le
quotidien allemand Passauer Neue Presse à paraître lundi.
"J'ai donc fait savoir très clairement à mon homologue turc (Mevlut
Cavusoglu, ndlr) qu'une limite avait été ici franchie" suite aux propos
"choquants" de M. Erdogan, a-t-il ajouté.
- Ambassadeur allemand convoqué -
L'Allemagne est au centre du bras de fer du président Erdogan avec
l'Europe car elle héberge la plus importante diaspora turque au monde,
dont 1,4 million de personnes inscrites sur les listes électorales
consulaires.
Jusqu'ici, les responsables allemands ont préféré la retenue face aux
provocations, persuadés que la surenchère ne ferait que faire le jeu du
chef de l'Etat turc, soupçonné de vouloir se poser en victime pour
mobiliser les indécis au projet de réforme constitutionnel.
Mais la patience de Berlin arrive à ses limites.
"Est-ce que Monsieur Erdogan a encore tous ses esprits ?", s'est
interrogé une proche de Mme Merkel et vice-présidente de son parti
conservateur CDU, Julia Klöckner.
Elle a demandé l'arrêt des subventions européennes "qui se montent en
milliards d'euros" en faveur de la Turquie, prévues pour l'aider à se
rapprocher de l'UE.
Elu dimanche président du parti social-démocrate allemand SPD et
challenger de Mme Merkel aux législatives du 24 septembre, Martin
Schulz a jugé les propos de M. Erdogan "indigne d'un chef d'Etat". "La
Turquie est en train d'évoluer vers un Etat autoritaire", a estimé
l'ancien président du Parlement européen sur la chaîne publique
allemande ARD.
Dans un nouvel accès de fureur, la Turquie a annoncé dimanche avoir
convoqué l'ambassadeur d'Allemagne pour protester contre la tenue la
veille à Francfort d'une manifestation de Kurdes lors de laquelle
avaient été brandis des drapeaux du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK), interdit, et avaient été lancés des appels à voter non au
référendum du 16 avril.
- 'Fin des négociations' avec l'UE -
La Turquie a par ailleurs réagi avec véhémence aux propos du patron des
services de renseignements extérieurs allemands ce week-end.
Il a estimé dans un entretien à l'hebdomadaire Der Spiegel qu'Ankara
n'avait pas réussi à "convaincre" de la responsabilité du prédicateur
Fethullah Gülen dans le putsch manqué de juillet dernier.
Cette déclaration vise à "blanchir" le groupe de Gülen en Europe, s'est insurgé le porte-parole de la présidence turque.
Le prédicateur exilé aux Etats-Unis Fethullah Gülen, à la tête d'un
vaste réseau d'écoles, d'entreprises et d'ONG, est accusé par les
autorités turques d'avoir ourdi la tentative de putsch du 15 juillet
2016. Il dément catégoriquement toute implication.
Cet accès de tension écarte un peu plus encore la perspective d'une intégration de la Turquie à l'UE.
M. Erdogan a jeté de l'huile sur le feu samedi en déclarant s'attendre
à ce que le Parlement vote, après le référendum du 16 avril, le retour
de la peine capitale, abolie en 2004 dans le cadre de la candidature
d'Ankara à l'entrée dans l'UE.
"Si la peine de mort est réintroduite en Turquie, cela entraînera la
fin des négociations", a commenté le président de la Commission
européenne, Jean-Claude Juncker.
Le ministre danois des Affaires étrangères Anders Samuelsen a quant à
lui annoncé dimanche qu'il convoquait l'ambassadeur de Turquie à
Copenhague pour évoquer les menaces "inacceptables". (AFP, 20 mars
2017)
Erdogan s'en prend de plus belle à Merkel
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'en est pris personnellement
dimanche à la chancelière allemande Angela Merkel, l'accusant de
pratiques "nazies", la tension entre les deux pays reprenant de plus
belle après une manifestation prokurde à Francfort.
Les relations entre la Turquie et l'Union européenne traversent une
crise aiguë, alors que les accès de fièvre se multiplient à l'approche
du référendum du 16 avril qui doit renforcer les pouvoirs du président
Erdogan.
Les refus successifs depuis le début du mois de l'Allemagne et d'autres
pays de l'UE comme les Pays-Bas de laisser des ministres turcs
participer sur leur sol à des meetings auprès de la diaspora en faveur
du oui au référendum ont suscité la fureur de l'homme fort d'Ankara,
qui a affirmé faire face à des pratiques dignes du nazisme en Europe.
"Quand on les traite de Nazis, cela ne leur plaît pas. Ils manifestent
leur solidarité. En particulier Merkel", a déclaré M. Erdogan dimanche
dans un discours télévisé.
"Mais tu a recours en ce moment précis à des pratiques nazies", a-t-il alors lancé à l'adresse de la chancelière.
L'Allemagne, qui héberge la plus importante diaspora turque au monde,
dont 1,4 million de personnes inscrites sur les listes électorales
consulaires, est au centre de la crise entre la Turquie et l'Europe.
Une proche de la chancelière allemande, Julia Klöckner, vice-présidente
du parti conservateur CDU, a appelé à répondre avec fermeté.
"Est-ce que Monsieur Erdogan a encore tous ses esprits ?", s'est-elle
interrogée devant la presse, appelant à supprimer "les aides
financières qui se montent en milliards d'euros de l'Union européenne".
Dans un nouvel accès de fureur, la direction turque a annoncé dimanche
avoir convoqué l'ambassadeur d'Allemagne pour protester contre la tenue
la veille à Francfort d'une manifestation de Kurdes lors de laquelle
avaient été brandis des drapeaux du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK), interdit, et avaient été lancés des appels à voter non au
référendum du 16 avril.
"L'Allemagne a apposé son nom hier (samedi) sous un nouveau scandale",
a déclaré le porte-parole de M. Erdogan, Ibrahim Kalin, à l'antenne de
la chaîne CNN-Turk.
Le ministère turc des Affaires étrangères a accusé les autorités
allemandes d'avoir donné le "pire exemple du deux poids - deux mesures"
en autorisant la manifestation kurde.
- 'Plus éloignés que jamais" de l'UE -
La Turquie a par ailleurs réagi avec véhémence aux propos du patron des
Renseignements extérieurs allemands, qui avait estimé dans un entretien
publié samedi par l'hebdomadaire Spiegel qu'Ankara n'avait pas réussi à
"convaincre" de la responsabilité du prédicateur Fethullah Gülen dans
le putsch manqué de juillet dernier.
Cette déclaration vise à "blanchir" le groupe de Gülen en Europe, s'est
insurgé à la télévision le porte-parole de la présidence turque.
Le prédicateur exilé aux Etats-Unis Fethullah Gülen, à la tête d'un
vaste réseau d'écoles, d'entreprises et d'ONG, est accusé par les
autorités turques d'avoir ourdi la tentative de putsch du 15 juillet
2016. Il dément catégoriquement toute implication.
Cet accès de tension a encore écarté la perspective d'une intégration
de la Turquie à l'UE, qui a pourtant été un leitmotiv des autorités
turques depuis un demi-siècle.
M. Erdogan a jeté de l'huile sur le feu samedi en déclarant s'attendre
à ce que le Parlement vote, après le référendum du 16 avril, le retour
de la peine capitale, abolie en 2004 dans le cadre de la candidature
d'Ankara à l'entrée dans l'UE.
"Si la peine de mort est réintroduite en Turquie, cela entraînera la
fin des négociations", a commenté le président de la Commission
européenne, Jean-Claude Juncker, dans l'édition dominicale du quotidien
allemand Bild.
"Nous sommes plus éloignés que jamais de l'entrée de la Turquie dans
l'UE", a commenté de son côté le ministre allemand des Affaires
étrangères, Sigmar Gabriel, à der Spiegel.
Le ministre danois des Affaires étrangères Anders Samuelsen a quant à
lui annoncé dimanche qu'il convoquait l'ambassadeur de Turquie à
Copenhague pour évoquer les menaces "inacceptables" dont avaient fait
état, dans le quotidien Berlingske, des binationaux turco-danois
critiques du président Erdogan. (AFP, 19 mars
2017)
Pas d'adhésion de la Turquie à l'UE en cas de peine de mort
Le président de la Commission européenne a réaffirmé qu'un
rétablissement de la peine de mort en Turquie, qu'Ankara a dit samedi
envisager après le référendum du 16 avril, empêcherait l'entrée du pays
dans l'UE.
"Si la peine de mort est réintroduite en Turquie, cela entraînera la
fin des négociations" du pays, a déclaré Jean-Claude Juncker dans
l'édition dominicale du quotidien allemand Bild, en parlant de "ligne
rouge".
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré samedi s'attendre à ce
que le Parlement approuve le rétablissement de la peine capitale après
le référendum sur l'extension de ses pouvoirs.
"Je crois, si Dieu le veut, que le Parlement fera le nécessaire à
propos de vos exigences sur la peine capitale après le 16 avril", a dit
M. Erdogan lors d'une réunion électorale.
C'est la première fois qu'il appelle le Parlement à approuver la restauration de la peine capitale après le vote du 16 avril.
Dans le même temps, M. Juncker s'est dit opposé à l'arrêt d'ores et
déjà des négociations sur l'entrée de la Turquie, même si elles font du
sur-place depuis des années.
"C'est un faux débat. Cela n'a pas de sens de vouloir calmer ses nerfs
en stoppant des négociations qui n'ont pas lieu de toute façon", a-t-il
dit. L'adhésion de la Turquie échouera, si tel est le cas, non du fait
des Européens mais "du manque d'appétit des Turcs à appliquer les
standards européens", a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie allemande, le social-démocrate Sigmar Gabriel, s'est montré lui plus ferme.
"Nous sommes plus éloignés que jamais d'une adhésion de la Turquie à
l'UE", a-t-il dit au magazine Der Spiegel publié ce week-end, ajoutant
avoir "toujours eu des doutes".
Le ministre a plaidé pour un statut de partenariat renforcé comparable
à celui qui sera négocié pour la Grande-Bretagne suite au Brexit.
Par ailleurs, le président de la Commission européenne a dit ne pas
croire aux récentes menaces de la Turquie de laisser à nouveau affluer
les migrants vers l'Europe suite à l'interdiction de réunions
électorales pro-Erdogan.
"La Turquie ne vas pas dénoncer cet accord, même si M. Erdogan m'a dit
à plusieurs reprises vouloir le faire", a-t-il dit à propos du Pacte
migratoire entre Ankara et l'UE.
La Turquie n'a aucun intérêt "à ce que les bandes de passeurs et les
criminels reprennent le contrôle" de ses côtes, a argumenté M. Juncker.
(AFP, 19 mars
2017)
Coup d'Etat avorté: fureur turque contre le renseignement allemand
La Turquie a vivement réagi dimanche à des propos récents du patron des
Renseignements extérieurs allemands, selon lequel le prédicateur
Fethullah Gülen n'est pas à l'origine du putsch raté en juillet en
Turquie comme l'affirme Ankara.
Cette déclaration vise à "blanchir" le groupe de Gülen en Europe, s'est
insurgé à la télévision le porte-parole de la présidence turque,
Ibrahim Kalin. Le ministre turc de la Défense, Fikri Isik, a été
jusqu'à se demander si les autorités allemandes n'étaient pas
elles-même impliquées dans le coup d'Etat.
Le prédicateur exilé aux Etats-Unis Fethullah Gülen, à la tête d'un
vaste réseau d'écoles, d'entreprises et d'ONG, est accusé par les
autorités turques d'avoir ourdi la tentative de putsch du 15 juillet
2016 mais il dément catégoriquement toute implication.
"La Turquie a essayé à différents niveaux de nous en convaincre. Mais
jusqu'ici elle n'y est pas parvenue", avait affirmé Bruno Kahl,
président du Service fédéral d'informations (BND), dans un entretien
publié samedi par l'hebdomadaire der Spiegel.
"C'est une déclaration des plus malencontreuses", a rétorqué Fikri
Isik. "Le fait que le chef du renseignement allemand fasse une telle
déclaration accroît les doutes sur l'Allemagne et relance la question
de savoir si le renseignement allemand n'est pas derrière le coup",
a-t-il ajouté.
Le mouvement de Gülen est appelé par les autorités turques FETO,
acronyme pour "Organisation terroriste des partisans de Fethullah". Il
est accusé par les dirigeants turcs d'être responsable de la mort de
248 personnes lors de la nuit du coup d'Etat manqué.
Depuis la tentative de soulèvement, plus de 43.000 personnes ont été
arrêtées en Turquie et plus de 100.000 limogées ou suspendues,
notamment des professeurs, des policiers et des magistrats. Des
dizaines de médias et d'associations ont par ailleurs été fermés et de
nombreux journalistes licenciés. (AFP, 19 mars
2017)
Référendum en Turquie: l'OSCE lance sa mission d'observation
L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a
lancé vendredi à Ankara sa mission d'observation pour le référendum
controversé du 16 avril portant sur l'extension des pouvoirs du
président turc Recep Tayyip Erdogan.
A la demande des autorités turques, le bureau de l'OSCE pour les
institutions démocratiques et les droits de l'Homme (ODIHR) installe
une mission composée de 11 experts basés à Ankara, et de 24
observateurs répartis à travers le pays.
L'objectif, selon la cheffe de la mission Tana de Zulueta, est de
s'assurer que le référendum est en accord "avec les engagements de
l'OSCE, ainsi que les obligations internationales et les standards
démocratiques pour les élections et les référendums", a-t-elle expliqué
lors d'une conférence de presse.
Les Turcs sont appelés à voter le 16 avril sur une réforme
constitutionnelle instaurant un système présidentiel qui renforce
considérablement les pouvoirs du président Erdogan.
Cette réforme vise selon les autorités à assurer la stabilité de l'Etat, mais l'opposition dénonce une dérive autoritaire.
L'opposition et certaines ONG accusent également Ankara de mettre à
profit l'état d'urgence en vigueur depuis le putsch manqué du 15
juillet pour faire taire toute voix discordante, à travers une vague de
purges sans précédent.
Si l'équipe de l'OSCE présente à Ankara a refusé de s'exprimer à ce
sujet pour le moment, Mme de Zulueta a assuré que la mission irait à la
rencontre des partis politiques, des autorités, des représentants de la
société civile, des médias et de la communauté internationale.
"La mission conduira des observations quantitatives et qualitatives" de
différents médias turcs, a-t-elle ajouté, afin de s'assurer de "la
capacité des citoyens à faire un choix informé".
Des observateurs seront également présents dans certains bureaux de
vote le jour du scrutin, mais "cela ne constituera pas une observation
systématique", a précisé Mme de Zulueta.
Elle a par ailleurs assuré vouloir "couvrir une région aussi étendue
que possible, mais nous sommes déjà limités en place et liberté de
mouvement pour nos observateurs internationaux dans certains endroits
du pays", a-t-elle ajouté, sans donner plus de détails.
De premières conclusions seront communiquées à la presse au lendemain
du scrutin par la mission de l'OSCE et une délégation de l'Assemblée
parlementaire du Conseil de l'Europe. Un rapport final ne sera publié
que huit semaines plus tard. (AFP, 17 mars
2017)
Accord Turquie-UE: "promesses non tenues" sur les migrants
L'ONU a dénoncé vendredi les "promesses non tenues" dans l'accord entre
la Turquie et l'UE sur les réfugiés et les migrants, dont les
souffrances se sont accrues, en particulier pour les enfants.
"Nous devons vraiment repenser le cadre de cet accord", a déclaré Lucio
Melandri, spécialiste des situations d'urgence au Fonds des Nations
unies pour l'enfance (Unicef).
Aux termes de l'accord conclu le 18 mars 2016, la Turquie a accepté de
réduire le flot des migrants et des réfugiés, principalement Syriens,
qui cherchent à émigrer vers l'Europe en y entrant par la Grèce, en
échange d'une aide financière, de la libéralisation des visas de
tourisme pour ses ressortissants et de l'accélération du processus
d'adhésion à l'Union Européenne.
Alors que la Turquie menace désormais de rompre cet accord en raison
d'une crise diplomatique avec plusieurs gouvernements européens,
l'Unicef a décidé de lancer une mise en garde à ceux qui considèrent ce
pacte comme un succès.
"Bien qu'il y ait eu une baisse importante du nombre total d'enfants se
déplaçant vers l'Europe depuis mars dernier, il y a eu un accroissement
des menaces et de la détresse endurées par les enfants migrants et
réfugiés", a souligné dans un communiqué Afshan Khan, coordinateur de
la crise des migrants à l'Unicef.
Lors d'un point de presse à Genève, M. Melandri a rappelé que l'un des
points-clés de l'accord prévoyait l'accueil dans l'UE d'au moins
120.000 migrants de Grèce et d'Italie.
"Nous sommes face à ce que nous appelons des promesses non tenues",
a-t-il dit, notant que seules 14.412 personnes avaient été accueillies
à la date du 15 mars, dont seulement quelques dizaines d'enfants non
accompagnés.
Des enfants séparés de leurs parents constituent une part importante
des migrants et réfugiés fuyant des zones de conflit pour rejoindre
l'Europe, mais leur nombre est difficile à évaluer, a reconnu M.
Melandri.
Le gouvernement turc a menacé mercredi d'annuler unilatéralement le
pacte migratoire après le refus de l'Allemagne et des Pays-Bas la
semaine dernière de laisser des ministres turcs participer sur leur
territoire à des meetings de soutien au référendum sur l'élargissement
des pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.
M. Melandri a critiqué ceux qui utilisent les demandeurs d'asile comme "monnaie d'échange".
"Les réfugiés et les migrants ne doivent pas être manipulés pour des raisons politiques", a-t-il martelé. (AFP, 17 mars
2017)
Ankara: Pas de différence entre Rutte et "le fasciste Wilders" aux Pays-Bas
La Turquie, en pleine crise diplomatique avec les Pays-Bas, a estimé
jeudi qu'il n'y avait pas de différence entre le parti libéral de Marc
Rutte, vainqueur des législatives, et le "fasciste" Geert Wilders.
"Regardez, il n'y a pas de différence entre les sociaux-démocrates et
le fasciste Wilders, c'est la même mentalité", a déclaré le ministre
turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu, cité par l'agence
progouvernementale Anadolu.
"Où allez-vous, où est-ce que vous conduisez l'Europe? Vous avez
commencé à désintégrer l'Europe et la conduire vers le précipice", a
lancé M. Cavusoglu à l'adresse des dirigeants européens. "Bientôt, des
guerres de religion vont commencer en Europe", a-t-il ajouté.
Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a consolidé sa victoire avec
son parti crédité de 33 sièges, devant les vingt sièges de son rival
d'extrême droite Geert Wilders, selon des résultats provisoires sur la
quasi-totalité des votes diffusés jeudi.
Ces élections ont eu lieu sur fond d'une grave crise diplomatique entre
Ankara et La Haye, après la décision néerlandaise d'interdire la venue
de deux ministres turcs, dont M. Cavusoglu, aux Pays-Bas pour des
meetings de soutien au président Recep Tayyip Erdogan.
"Parce qu'ils étaient de croyances différentes, ils (les Européens) se
sont battus pendant 100 ans. Mais après cela ils en ont tiré une leçon
et ont créé l'Union européenne et le Conseil de l'Europe", a poursuivi
M. Cavusoglu".
"Tout cela est en train d'être anéanti, l'Europe retourne à ces anciens jours", a-t-il encore dit.
Les Turcs doivent voter le 16 avril sur une réforme constitutionnelle
controversée renforçant les pouvoirs du président. D'autres pays
européens ont interdit la tenue de meetings électoraux de partisans de
M. Erdogan, provoquant la fureur d'Ankara qui a assimilé ces pratiques
à celles des Nazis.
Mercredi encore, le président turc a affirmé que "l'esprit de fascisme est débridé dans les rues de l'Europe".
La municipalité d'Istanbul a par ailleurs décidé unilatéralement d'annuler mercredi son accord
de jumelage avec Rotterdam qui date de 2005. Cette annulation a été
décidée peu après un discours de M. Erdogan dans lequel il l'avait
réclamée.
(AFP, 16 mars
2017)
Hollande et Merkel jugent "inacceptables" les propos d'Erdogan
François Hollande et Angela Merkel ont jugé jeudi "inacceptables" les
propos du président turc Recep Tayyip Erdogan qui a dénoncé le
"nazisme" en Allemagne et aux Pays-Bas, dans un communiqué de l'Élysée
publié à l'issue d'une conversation téléphonique entre les deux
dirigeants.
"Le président de la République et la chancelière (allemande)
considèrent que des comparaisons avec le nazisme ou des déclarations
agressives contre l'Allemagne ou d'autres États membres (de l'Union
européenne) sont inacceptables", a déclaré la présidence française.
François Hollande a "insisté" pour sa part "sur la solidarité de la
France avec l'Allemagne ou d'autres États membres de l'Union qui sont
la cible de telles attaques".
Le président et la chancelière "ont également évoqué la participation
éventuelle de responsables politiques turcs à des événements en France
ou en Allemagne dans le cadre du référendum turc" d'avril, selon
l'Élysée.
Ils sont convenus à ce sujet "que ces participations peuvent être
organisées si les conditions précises sont remplies en stricte
conformité avec la législation allemande ou française, en toute
transparence et dans les délais légaux", a précisé la présidence.
La Turquie reproche aux Pays-Bas d'avoir refusé la participation de
ministres turcs à des meetings de soutien à Recep Tayyip Erdogan, en
pleine campagne référendaire pour renforcer ses pouvoirs présidentiels.
L'Allemagne avait été la première début mars à s'attirer les foudres du
président turc, après que des municipalités ont interdit à des
ministres turcs de promouvoir le "oui" au référendum du 16 avril.
Le chef de l'État turc avait répliqué en accusant à maintes reprises Berlin d'user de méthodes "nazies".
(AFP, 16 mars
2017)
L'UE "scandalisée" par les propos d'Erdogan sur le nazisme
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker s'est dit
"scandalisé" mercredi par les propos du président turc Recep Tayyip
Erdogan accusant l'Allemagne et les Pays-Bas de "nazisme", les jugeant
incompatibles avec l'ambition d'Ankara de rejoindre l'UE.
"J'ai été scandalisé par ce qui a été dit par la Turquie sur les
Pays-Bas, l'Allemagne et d'autres (pays). Je n'accepterai jamais cette
comparaison entre les nazis et les gouvernements actuels", a déclaré M.
Juncker à Strasbourg devant les eurodéputés, réagissant à la crise
diplomatique qui oppose Ankara à plusieurs capitales européennes.
"Etablir une comparaison avec cette période est totalement inacceptable", a-t-il insisté.
"Celui qui fait cela prend ses distances avec l'Europe et n'essaye pas
d'entrer dans l'Union européenne", a averti M. Juncker, en référence
aux négociations d'adhésion à l'UE de la Turquie, actuellement au point
mort.
"Ce n'est pas l'UE qui se joint à la Turquie, c'est la Turquie qui se joint à l'UE", a-t-il conclu.
Le président du Conseil européen Donald Tusk, qui s'est lui aussi
exprimé devant les eurodéputés, a également exprimé sa "solidarité"
avec les Pays-Bas, jugeant les propos d'Erdogan "détachés de la
réalité".
La Turquie reproche aux Pays-Bas - qui votent mercredi pour des
législatives test pour l'Europe - d'avoir refusé la participation de
ministres turcs à des meetings de soutien à Recep Tayyip Erdogan, en
pleine campagne référendaire pour renforcer ses pouvoirs présidentiels.
M. Erdogan avait promis de "faire payer le prix" aux Pays-Bas pour ce
traitement, rappelant selon lui "le nazisme et le fascisme".
L'Allemagne avait été la première début mars à s'attirer les foudres du
président turc, après que des municipalités ont interdit à des
ministres turcs de promouvoir le "oui" au référendum du 16 avril.
Le chef de l'Etat turc avait répliqué en accusant à maintes reprises Berlin d'user de méthodes "nazies".
"C'est bien de condamner" ce qui se passe en Turquie, mais "soyons
honnêtes, MM. Tusk et Juncker, il faut geler les négociations
d'adhésion maintenant", a tonné mercredi dans l'hémicycle le chef de
file des eurodéputés libéraux, le Belge Guy Verhofstadt.
(AFP, 15 mars
2017)
Intraitable, la Turquie s'en prend aussi à l'UE
La Turquie se montrait mardi intraitable dans la crise avec les
Pays-Bas en annonçant des sanctions diplomatiques contre ce pays et en
accusant l'Union européenne de parti pris dans la brouille au sujet de
meetings pro-Erdogan en Europe.
Après avoir concentré leurs attaques sur les Pays-Bas pour avoir
empêché des ministres turcs de participer à des rassemblement
électoraux sur leur sol, les responsables turcs s'en sont pris aux
responsables européens ayant exprimé leur solidarité avec La Haye face
aux accusations de "nazisme" et de "fascisme" proférées par le
président Recep Tayyip Erdogan.
Ainsi, l'UE a été accusée mardi par le ministère turc des Affaires étrangères
d'alimenter "la xénophobie et les sentiments anti-turcs" pour avoir
enjoint Ankara la veille de "s'abstenir de toute déclaration excessive".
Le ministère turc a estimé dans un communiqué que la déclaration de
l'UE "n'a pas de valeur", regrettant qu'elle ait été adressée à Ankara
"et non pas aux pays qui portent la responsabilité de la situation
actuelle en violant les conventions diplomatiques" en empêchant la
participation de responsables turcs à des meeting électoraux sur leur
sol.
L'Allemagne, dont la chancelière Angela Merkel, a exprimé sa solidarité
avec son homologue néerlandais Mark Rutte dans le bras de fer avec
Ankara, a aussi essuyé lundi soir les foudres de M. Erdogan qui a
repris l'accusation de "nazisme" qu'il avait pour la première fois
lancée le 5 mars après l'annulation de meeting électoraux par des
villes allemandes.
M. Erdogan s'en est aussi pris personnellement à Mme Merkel, l'accusant
de "soutenir les terroristes", l'Allemagne abritant selon lui des
militants de la cause kurde et des putschistes présumés impliqué dans
le coup d'Etat avorté du 15 juillet en Turquie.
Mme Merkel a jugé ces propos "aberrants". "La chancelière n'a pas
l'intention de participer à un concours de provocations", a déclaré son
porte-parole Steffen Seibert.
- Sanctions diplomatiques -
"Les mouvements anti-immigration, xénophobes et racistes façonnent
d'une manière croissante les politiques européennes. Au lieu d'offrir
une perspective différente, les hommes politiques européens succombent
à ce populisme raciste et anti-islam qui sape les valeurs
démocratiques", a écrit mardi le porte-parole de M. Erdogan, Ibrahim
Kalin, dans une tribune de presse reflétant l'état d'esprit actuel
d'Ankara.
La crise avec les Pays-Bas est survenue quelques jours avant les
élections législatives qui y sont prévues mercredi et où le parti du
député islamophobe Geert Wilders est donné en deuxième place par les
sondages.
Après avoir agité pendant trois jours la menace de "sanctions" contre
la Haye, les autorité turques sont passées à l'acte lundi soir en
annonçant une série de mesures.
le vice-Premier ministre turc Numan Kurtulmus a ainsi fait savoir que
l'ambassadeur néerlandais à Ankara Kees Cornelis van Rij, actuellement
à l'étranger, ne serait pas autorisé à revenir en Turquie.
Il a aussi annoncé la suspension "des relations au plus haut niveau" et les rencontres prévues au niveau ministériel.
Ces mesures resteront en place "tant que les Pays-Bas n'auront pas
réparé les torts qu'ils ont commis", ajouté le responsable turc.
Il a précisé que la Turquie souhaitait une enquête sur les évènements
des derniers jours, dont le recours à la police montée et à des chiens
pour rétablir l'ordre après une manifestation devant le consulat turc à
Rotterdam (centre des Pays-Bas).
Dans ce contexte extrêmement tendu, les Pays-Bas ont appelé lundi leurs
ressortissants en Turquie à rester "vigilants", après un week-end
marqué par des manifestations devant les représentations diplomatiques
néerlandaises en Turquie.
En dépit de fréquentes frictions, Ankara reste
un partenaire stratégique de l'UE, notamment dans la gestion de l'afflux de migrants vers l'Europe.
Mais à la lumière de la crise actuelle, le ministre turc des Affaires
européennes Omer Celik a évoqué lundi un "réexamen" du pacte sur la
lutte contre l'immigration conclu il y a un an avec l'Europe.
La diaspora turque en Europe est estimé à plus de quatre millions de
personnes dont près de 2,5 ont le droit de vote dans les scrutins turcs.
Leurs voix sont particulièrement convoitées par Ankara en vue du
référendum du 16 avril sur les renforcement des pouvoirs du président
Erdogan et dont l'issue s'annonce serrée.
(AFP, 14 mars
2017)
Crise avec la Turquie: appels au calme de l'UE et de l'Otan
L'UE a demandé lundi à la Turquie d'éviter toute "déclaration
excessive" dans sa crise diplomatique avec des pays européens, appelant
comme l'Otan à une "désescalade" des tensions nées du refus d'autoriser
des ministres turcs à participer à des meetings pro-Erdogan.
L'UE exhorte Ankara "à s'abstenir de toute déclaration excessive et
d'actions qui risqueraient d'exacerber encore la situation", dans un
communiqué de la responsable de la diplomatie européenne, Federica
Mogherini, co-signé par le commissaire Johannes Hahn, chargé de la
politique de voisinage de l'Union.
"J'encourage tous les alliés à faire preuve de respect mutuel, à être
calmes et à avoir une approche mesurée pour contribuer à une
désescalade des tensions", a plaidé de son côté devant la presse le
chef de l'Otan, Jens Stoltenberg.
Les tensions avec Ankara sont liées à des meetings avec la diaspora
turque dans plusieurs pays européens pour promouvoir le oui au
référendum sur le renforcement des pouvoirs présidentiels.
Berlin et La Haye ont refusé d'autoriser des ministres turcs à
participer à ces meetings, provoquant la colère du chef de l'Etat turc,
Recep Tayyip Erdogan, qui a qualifié ces décisions de "pratiques
nazies".
M. Erdogan a menacé de "faire payer le prix" aux autorités néerlandaises pour leur attitude.
"Les questions préoccupantes ne peuvent être résolues que par des
canaux de communication ouverts et directs", ont estimé pour l'UE Mme
Mogherini et M. Hahn, ajoutant qu'il était "essentiel d'éviter une
nouvelle escalade et de trouver les moyens de calmer la situation".
- Dialoguer avec Ankara -
Sur le fond de la crise diplomatique, ils ont renvoyé aux compétences
des Etats membres, jugeant que "les décisions relatives à la tenue de
réunions et de rassemblements dans les États membres relèvent de l'Etat
membre concerné, conformément aux dispositions applicables du droit
international et du droit national".
M. Stoltenberg, qui a indiqué avoir été en contact téléphonique durant
le week-end avec les autorités turques et néerlandaises, a souligné
qu'il était "important d'avoir un dialogue et de comprendre que nous
nous soutenons les uns les autres".
"Par exemple, la présence de l'Otan en Turquie est bonne pour la
Turquie mais aussi pour l'Europe et le reste de l'Alliance", a-t-il
insisté.
"Nous travaillons avec eux (les Turcs) pour contrer la violence et les
troubles en Syrie et en Irak (...) afin de soutenir la coalition
globale contre l'EI (le groupe Etat islamique), ceci est dans notre
intérêt", a aussi reconnu le patron de l'Otan.
Mme Mogherini et M. Hahn ont également abordé le fond du projet de
révision constitutionnelle de M. Erdogan, indiquant avoir pris "bonne
note" des conclusions des experts du Conseil de l'Europe.
Celles-ci "soulèvent de sérieuses inquiétudes sur la concentration
excessive des pouvoirs", ont souligné la chef de la diplomatie
européenne et le commissaire, avec "un effet grave sur les nécessaires
contrepoids et sur l'indépendance de la justice".
(AFP, 13 mars
2017)
Erdogan accuse Merkel de "soutenir les terroristes"
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé lundi la chancelière
allemande Angela Merkel de "soutenir les terroristes", une nouvelle
escalade dans le conflit opposant Ankara à plusieurs pays européens.
"Mme Merkel, pourquoi cachez-vous des terroristes dans votre pays ?
Pourquoi n'agissez-vous pas ?", a lancé M. Erdogan lors d'une interview
télévisée, accusant Berlin de n'avoir pas donné suite à 4.500 dossiers
sur des terroristes présumés, communiqués par Ankara.
"Mme Merkel, vous soutenez les terroristes", a-t-il ajouté.
M. Erdogan a déclaré que l'Allemagne, que la Turquie accuse de longue
date de donner refuge à des militants de la cause kurde et à des
suspects recherchés pour le coup d'Etat manqué du 15 juillet dernier,
"offrait de manière cruelle un soutien au terrorisme".
Il a également critiqué Mme Merkel pour le soutien qu'elle a exprimé au
Premier ministre néerlandais Mark Rutte dans la crise diplomatique avec
Ankara. Celle-ci a été déclenchée par le refus de La Haye de laisser
des ministres turcs participer à des meetings dans le pays pour inciter
les Turcs de la diaspora à voter "oui" au référendum du 16 avril sur le
renforcement des pouvoirs présidentiels.
Les autorités allemandes ont aussi empêché la semaine dernière la tenue de tels meetings, provoquant la fureur d'Ankara.
Faisant référence à cette situation, M. Erdogan a réitéré sa comparaison avec l'Allemagne nazie.
"Du nazisme, nous pouvons appeler ça du néonazisme. Une nouvelle tendance du nazisme", a-t-il dit.
Merkel juge les accusations d'Erdogan "aberrantes"
Angela Merkel a jugé "aberrantes" les accusations du président turc
Recep Tayyip Erdogan selon qui la chancelière allemande "soutient les
terroristes", et refuse la surenchère, selon son porte-parole Steffen
Seibert lundi soir.
"La chancelière n'a pas l'intention de participer à un concours de
provocations", a-t-il indiqué. "Elle n'y participe pas", a-t-il ajouté.
"Ces reproches sont manifestement aberrants", a conclu M. Seibert dans
une très courte déclaration écrite, alors que les tensions entre Ankara
et plusieurs pays européens sont très vives.
Peu auparavant, le dirigeant turc avait accusé Mme Merkel de "soutenir les terroristes".
"Mme Merkel, pourquoi cachez-vous des terroristes dans votre pays ?
Pourquoi n'agissez-vous pas ?", avait lancé M. Erdogan lors d'une
interview télévisée, accusant Berlin de n'avoir pas donné suite à 4.500
dossiers sur des terroristes présumés, communiqués par Ankara.
"Mme Merkel, vous soutenez les terroristes", avait-il asséné.
La Turquie accuse l'Allemagne de donner refuge à des militants de la
cause kurde et à des suspects recherchés pour le coup d'Etat manqué du
15 juillet dernier.
M. Erdogan a également critiqué Mme Merkel pour son soutien au Premier
ministre néerlandais Mark Rutte dans la crise diplomatique avec Ankara.
La Haye a refusé de laisser des ministres turcs participer à des
meetings dans le pays pour inciter les Turcs de la diaspora à voter
"oui" au référendum du 16 avril sur le renforcement des pouvoirs
présidentiels.
Les autorités allemandes ont aussi empêché la semaine dernière la tenue
de tels meetings, provoquant la fureur d'Ankara alors que les motifs de
tensions étaient déjà nombreux entre ces deux pays qu'unit notamment
une diaspora turque de 3 millions de personnes.
(AFP, 13 mars
2017)
Le ministre allemand de l'Intérieur opposé aux meetings turcs en Allemagne
Le ministre allemand de l'Intérieur s'est déclaré dimanche opposé à ce
que des ministres turcs viennent en Allemagne à des meetings en faveur
du référendum voulu par le président Erdogan, des rassemblements au
centre d'une crise entre Ankara et plusieurs pays européens.
"Personnellement, je ne suis pas partisan de ces apparitions. Je ne les
souhaite pas. Une campagne (électorale) turque n'a rien à faire ici, en
Allemagne", a déclaré Thomas de Maizière à la chaîne publique allemande
ARD.
L'exécutif turc mise beaucoup sur ces meetings pour convaincre la
diaspora turque d'Europe de voter en faveur du référendum qui vise à
renforcer les pouvoirs présidentiels. L'Allemagne compte la plus
importante communauté turque au monde hors de Turquie, avec 1,4 million
de personnes.
Mais ces rassemblements sont au coeur d'une grave crise diplomatique entre Ankara, d'un côté, et Berlin et La Haye, de l'autre.
Ce mois-ci, plusieurs villes allemandes ont annulé des meetings
électoraux au cours desquels des responsables politiques turcs devaient
s'exprimer, provoquant la colère de Recep Tayyip Erdogan qui a qualifié
ces annulations de "pratiques nazies".
Le chef de l'Etat turc a repris le même terme ce week-end en réaction à
la décision des autorités néerlandaises d'empêcher deux ministres turcs
de se rendre à des meetings aux Pays-Bas.
Lors de son interview à la chaîne allemande, M. de Maizière ne s'est
pas pour autant prononcé pour une interdiction pure et simple de ces
rassemblements, jugeant qu'un tel geste méritait d'être attentivement
examiné.
"Mais il y a des limites, des limites bien définies, dans le code
pénal, par exemple", a-t-il dit. "Celui qui insulte et fustige
l'Allemagne ou son ordre constitutionnel en toute mauvaise foi enfreint
la loi. Et là se trouve la limite".
La chancelière Angela Merkel avait jugé de son côté "tristes et
déprimantes" les accusations de "nazisme" proférées par M. Erdogan.
Elle avait également assuré que les dirigeants turcs pouvaient venir
faire campagne pour le "oui" dans la mesure où ces manifestations sont
annoncées "de manière appropriée, dans les délais, de manière
transparente".
(AFP, 12 mars
2017)
Le Danemark demande au Premier ministre turc de reporter sa visite
Le Premier ministre danois Lars Løkke Rasmussen a "proposé" dimanche à
son homologue turc Binali Yildirim de reporter une visite au Danemark
prévue fin mars en raison de "l'escalade" entre Ankara et les Pays-Bas.
"Une telle visite ne pourrait se tenir en faisant abstraction des
attaques actuelles de la Turquie contre les Pays-Bas. J'ai donc proposé
à mon collègue turc de reporter notre rencontre", a écrit le chef du
gouvernement danois dans un communiqué.
"En temps normal, ce serait un plaisir d'accueillir le Premier ministre
Turc Yildirim avec lequel j'ai eu un dialogue franc et constructif le
10 décembre à Ankara", a-t-il ajouté.
M. Rasmussen a souligné que le Danemark "voyait avec une vive
préoccupation l'évolution de la Turquie, où les principes démocratiques
sont sous forte pression".
Une visite du Premier ministre turc pourrait être perçue comme la
manifestation "d'une vision plus complaisante" du Danemark quant à
l'évolution politique en Turquie, "ce qui est loin d'être le cas",
a-t-il assuré.
La visite officielle de M. Yildirim devait se tenir le 20 mars, selon la radio danoise DR.
La participation de ministres turcs à des meetings visant à promouvoir
auprès de la diaspora turque le vote du +oui+ lors du référendum du 16
avril sur le renforcement des pouvoirs du président Recep Tayyip
Erdogan a donné lieu ces derniers semaines à des passes d'armes entre
Ankara et plusieurs capitales européennes.
M. Erdogan a dénoncé dimanche un comportement rappelant "le nazisme et
le fascisme" après l'expulsion par les Pays-Bas d'une ministre turque
qui devait participer à un meeting.
(AFP, 12 mars
2017)
Le meeting électoral turc provoque la colère de la droite en France
La participation du ministre turc des Affaires étrangères à un meeting
électoral dimanche à Metz, en pleine tension entre la Turquie et
plusieurs pays européens, a provoqué la colère de la droite et du Front
national, alors que le gouvernement plaidait pour "l'apaisement".
Le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu, qui avait été refoulé
des Pays-Bas la veille, s'est exprimé en début d'après-midi devant un
millier de membres de la communauté turque de l'est de la France.
Il est venu plaider pour l'adoption du projet de révision
constitutionnelle renforçant les pouvoirs du président Recep Tayyip
Erdogan, qui sera soumis à référendum le 16 avril en Turquie. Dans le
public, nombre de spectateurs brandissaient des drapeaux turcs pour ce
rassemblement prévu depuis plusieurs semaines.
La participation de ministres turcs à ce type de meetings a donné lieu
ces dernières semaines à des passes d'armes entre Ankara et plusieurs
capitales européennes.
Pour le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, "en
l'absence de menace avérée à l'ordre public, il n'y avait pas de raison
d'interdire cette réunion qui, au demeurant, ne présentait aucune
possibilité d'ingérence dans la vie politique française".
Vive réaction en revanche de François Fillon, candidat de la droite à
l'élection présidentielle, qui accusé le chef de l'Etat, François
Hollande, de rompre "de manière flagrante la solidarité européenne".
"Il est évident qu'une position commune aurait dû prévaloir pour gérer
les demandes turques. Le gouvernement français aurait dû empêcher la
tenue de ce meeting", affirme-t-il dans un communiqué.
Même condamnation de la candidate du Front national, Marine Le Pen :
"Pourquoi devrait-on tolérer sur notre sol des propos que d'autres
démocraties refusent ? Pas de campagne électorale turque en France",
a-t-elle tweeté.
Dimanche, le président Erdogan a dénoncé un comportement rappelant
"le
nazisme et le fascisme", après le refoulement de M. Cavusoglu, puis
l'expulsion d'une autre ministre turque des Pays-Bas, où ils devaient
participer à des réunions électorales
Pour Henri Guaino (LR), autre candidat à l'Elysée, "la solidarité
européenne voudrait que tous les pays européens, à commencer par la
France, élèvent une protestation scandalisée auprès du gouvernement
turc". "Ne serait-ce que pour cela, la France n'aurait pas dû accepter
que le ministre des Affaires étrangères turc vienne tenir cette
réunion", a-t-il affirmé sur BFMTV.
Même condamnation du souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, également
candidat à la présidentielle, pour qui "le gouvernement s'est couché"
devant les exigences turques. Et pour le député LR Pierre Lellouche,
"ce manque de solidarité des démocraties européennes n'est pas à
l'honneur du gouvernement socialiste".
- "apaisement" -
A gauche, l'eurodéputé socialiste Vincent Peillon a souhaité au
contraire un "apaisement" des relations euro-turques et déploré une
réaction turque "excessive" à l'interdiction de meetings d'associations
turques aux Pays-Bas et en Allemagne.
Il rejoint Jean-Marc Ayrault, qui a également souhaité "l'apaisement"
et invité "les autorités turques à éviter les excès et les
provocations". "Dans ces circonstances, il est indispensable de faire
preuve de responsabilité et d'éviter les polémiques inutiles", écrit-il.
Europe Ecologie-Les Verts a dénoncé en revanche la tenue de ce meeting
"qui rend la France témoin et caution du grave glissement autoritaire
que connaît la Turquie actuellement".
La communauté turque en France compte environ 700.000 personnes, dont
160.000 dans le Grand Est. Nombre de Turcs d'Alsace et de Lorraine
avaient fait le déplacement à Metz, parmi lesquels un grand nombre de
femmes.
Dimanche, M. Erdogan a remercié Paris d'avoir autorisé la visite de son
chef de la diplomatie, affirmant que "La France n'est pas tombée dans
(le même) piège" que les Pays-Bas ou l'Allemagne.
(AFP, 12 mars
2017)
Crise ouverte entre La Haye et Ankara, deux ministres turcs refoulés
Les Pays-Bas ont expulsé la ministre turque de la Famille, en visite à
Rotterdam, quelques heures après avoir empêché la venue du chef de la
diplomatie turque qui devait assister dans la ville portuaire à un
meeting de soutien au président Erdogan.
En réaction à l'interdiction faite samedi matin à l'avion du ministre
turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu de se poser sur le sol
néerlandais, Ankara a bouclé ambassade et consulat néerlandais,
qualifiant la décision de La Haye de "vestiges du nazisme".
M. Cavusoglu devait assister à un meeting organisé pour la communauté
turque à Rotterdam dans le cadre de la campagne du référendum prévu en
Turquie le 16 avril sur le renforcement des pouvoirs présidentiels.
Il a en revanche pu atterrir samedi soir dans l'est de la France, à
Metz, où il doit participer dimanche à un meeting à l'invitation de la
branche lorraine de l'Union des démocrates turcs européens (UETD), qui
organise des meetings électoraux pour le parti AKP du président Recep
Tayyip Erdogan.
Une source diplomatique française a confirmé que "le ministère des
Affaires étrangères a été informé de la venue du ministre" turc,
soulignant "le fait que le ministre turc puisse tenir son meeting tient
(...) de la liberté de réunion".
- Visite 'irresponsable' -
A Rotterdam, la ministre turque de la Famille, Fatma Betül Sayan Kaya,
arrivée par la route depuis Dusseldorf (Allemagne) samedi soir, a été
empêchée dans le consulat par la police, qui l'a reconduite à la
frontière dans la nuit.
Sa venue a été qualifiée d'"irresponsable" par le gouvernement
néerlandais. "Nous avions fait savoir de manière répétée que Mme Kaya
n'était pas la bienvenue aux Pays-Bas (...) Mais elle a quand même
décidé de faire le voyage", a déploré le gouvernement dans un
communiqué.
La ministre "a été expulsée vers le pays d'où elle était venue", a
déclaré le maire de Rotterdam, Ahmed Aboutaleb. Après plusieurs heures
de négociations, il s'était révélé "impossible de trouver une
solution", a-t-il dit.
"Je ne partirai pas tant que l'on ne m'aura pas permis de rencontrer
nos concitoyens ne serait-ce que pour cinq minutes", avait déclaré la
ministre.
Près d'un millier de manifestants munis de drapeaux turcs s'étaient
rassemblés dans la soirée près du consulat de Turquie à Rotterdam,
avant d'être dispersés par les policiers à l'aide de canons à eau.
La visite de M. Cavusoglu à Rotterdam nourrissait les tensions entre
les deux pays depuis plusieurs jours, La Haye refusant de cautionner
une visite gouvernementale destinée à "mener une campagne politique
pour un référendum".
Dans l'après-midi, le président Erdogan a réagi en évoquant des
"vestiges du nazisme". Des propos qualifiés de "fous" et "déplacés" par
le Premier ministre néerlandais Mark Rutte.
Quelques heures après le refus de La Haye d'accueillir M. Cavusoglu,
Ankara a annoncé avoir bloqué les accès à l'ambassade des Pays-Bas à
Ankara et au consulat du royaume à Istanbul pour "raisons de sécurité".
"Les résidences du chargé d'affaires de l'ambassade et du consul sont
soumises au même traitement", ont précisé des responsables du ministère
turc des Affaires étrangères sous le couvert de l'anonymat.
A Istanbul, un millier de personnes environ se sont rassemblées devant
le consulat des Pays-Bas, scandant des slogans en soutien à M. Erdogan,
a constaté un journaliste de l'AFP.
Selon des images de la chaîne NTV, des manifestants ont jeté des oeufs et des oranges sur l'ambassade néerlandaise à Ankara.
M. Cavusoglu devait également participer dimanche à un rassemblement à
Zurich, mais la rencontre a été annulée à la suite du refus de l'hôtel
où elle devait avoir lieu, selon la Radio-télévision suisse (RTS).
Le ministre turc avait défié samedi matin les avertissements des
autorités néerlandaises en maintenant sa visite prévue à Rotterdam et
en les menaçant de "lourdes sanctions" si elles l'empêchaient de venir.
Le gouvernement néerlandais avait fait savoir jeudi son opposition à
cette visite, et le meeting avait été annulé dès mercredi par le maire
de Rotterdam - au motif de l'indisponibilité du gérant de la salle.
- Elections aux Pays-Bas -
Le ministère turc des Affaires étrangères a convoqué le chargé
d'affaires néerlandais à Ankara et lui a signifié que la Turquie "ne
souhaite pas que l'ambassadeur néerlandais, actuellement hors du pays,
revienne au travail avant quelque temps".
L'exécutif turc misait sur sa campagne en Europe pour toucher la
diaspora. Près de 400.000 personnes d'origine turque vivent aux
Pays-Bas.
La crise entre les Pays-Bas et la Turquie survient à quelques jours du
scrutin législatif néerlandais mercredi, au terme d'une campagne où
l'islam a été un thème majeur. Le parti du député anti-islam Geert
Wilders est donné en deuxième place par les derniers sondages.
La campagne pro-Erdogan en Europe a également provoqué des tensions
avec l'Allemagne, plusieurs villes allemandes ayant annulé des
rassemblements pro-Erdogan.
Le président turc a accusé le 5 mars l'Allemagne de "pratiques nazies",
des propos qui ont suscité la colère à Berlin et à Bruxelles.
(AFP, 12 mars
2017)
Suisse: interdiction d'un meeting électoral pro-Erdogan
La police suisse a interdit vendredi la tenue d'un meeting électoral
présidé par un responsable du parti AKP au pouvoir en Turquie en raison
d'un risque de trouble à l'ordre public.
Cette décision, qui survient après plusieurs autres interdictions de
meetings électoraux turcs en Allemagne et en Autriche, jette le doute
sur la venue prévue dimanche à Zurich du ministre turc des Affaires
étrangères.
"La police du canton d'Argovie a interdit la réunion", a déclaré à
l'AFP un porte-parole, Samuel Helbling, en invoquant des raisons de
sécurité.
Hursit Yildirim, vice-président du Parti de la justice et du
développement (AKP) à Istanbul, devait initialement prononcer un
discours à Zurich, mais les organisateurs avaient dû changer de lieu
dans l'urgence après une interdiction des autorités locales.
L'Union des démocrates turcs européens (UETD) avait donc annoncé la
tenue du meeting dans ses locaux à Spreitenbach (canton d'Argovie),
jusqu'à ce que la police lui signifie une nouvelle interdiction.
Plusieurs meetings européens prévus par l'AKP avant le référendum du 16
avril destiné à renforcer les pouvoirs du président turc Recep Tayyip
Erdogan ont déjà fait l'objet de mesures d'interdiction, notamment en
Allemagne et en Autriche.
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu, a prévu de
venir dimanche présider un meeting électoral à Zurich. Les autorités
cantonales ont demandé au gouvernement suisse d'interdire cette visite,
mais Berne a estimé qu'il n'y avait "pas de menace sécuritaire pouvant
justifier des restrictions de la liberté d'expression".
Toutefois l'hôtel Hilton, où devait se tenir la réunion, a annulé l'événement pour "des problèmes de sécurité".
Aucun autre lieu n'a pour l'instant été annoncé.
(AFP, 10 mars
2017)
Autriche : interdiction d'un meeting électoral pro-Erdogan
Une commune autrichienne a interdit vendredi la tenue d'un meeting
électoral en présence d'un cadre du parti AKP au pouvoir en Turquie, en
raison de "risques de trouble à l'ordre public" avant un référendum
controversé dans ce pays, a-t-on appris auprès de la police.
La réunion, qui était prévue en début de soirée à Hörbranz au
Vorarlberg (ouest), avait été annoncée comme une simple "présentation
de livre" en présence de l'ancien ministre de l'Energie Taner Yildiz.
Il s'est toutefois avéré qu'il devait en réalité s'agir d'un
"rassemblement électoral" pour lequel quelque 400 personnes étaient
attendues, selon la police.
Plusieurs meetings européens prévus par l'AKP avant le référendum du 16
avril destiné à renforcer les pouvoirs du président turc Recep Tayyip
Erdogan ont fait l'objet de mesures d'interdiction, notamment en
Allemagne.
Le chef de la diplomatie autrichienne Sebastian Kurz a appelé vendredi
Ankara "à ne pas exporter la politique intérieure turque en Autriche".
"Cela nuit à l'intégration en Autriche", a-t-il souligné dans un
communiqué.
Des responsables politiques locaux ont par ailleurs demandé
l'interdiction d'un autre meeting turc prévu samedi soir à Linz (nord)
en présence d'un député AKP, Muhammet Müfit Aydin.
Quelque 360.000 personnes d'origine turque vivent en Autriche, dont
117.000 citoyens turcs. L'Autriche, dont les relations avec Ankara sont
exécrables depuis la répression qui a suivi la tentative de putsch
contre M. Erdogan en juillet dernier, a évoqué des risques de tensions
avec la minorité kurde.
La grande coalition gauche-droite au pouvoir à Vienne se déchire depuis
plusieurs jours sur la formulation d'un projet de loi devant interdire
formellement les interventions électorales d'hommes politiques
étrangers sur le territoire national.
(AFP, 10 mars
2017)
L'impasse de Merkel dans ses relations avec Erdogan
La chancelière Angela Merkel a promis jeudi d'oeuvrer au rapprochement
avec la Turquie, en pleine crise diplomatique, tout en insistant sur le
respect des valeurs démocratiques et en dénonçant les accusations
turques de nazisme contre l'Allemagne.
"Ca ne peut être dans notre intérêt géopolitique, en matière de
politique étrangère et de sécurité, de laisser la Turquie, une
partenaire au sein de l'Otan, s'éloigner plus encore", a-t-elle dit
devant les députés allemands.
La veille, son chef de la diplomatie Sigmar Gabriel avait lui invoqué
"l'amitié" entre les deux pays -- la diaspora turque en Allemagne
comptant trois millions de personnes-- pour résoudre leurs différends,
un appel accueilli fraîchement par Ankara qui juge Berlin responsable
des frictions actuelles.
Mais après une semaine d'escalade autour de l'annulation de meetings
électoraux pro-Erdogan en Allemagne, la partie turque a annoncé jeudi
son intention d'en organiser toujours plus.
Quelque 1,4 million d'électeurs turcs vivant en Allemagne sont appelés
à voter lors d'un référendum pour étendre les pouvoirs du président
turc Recep Tayyip Erdogan.
- '30 rassemblements' -
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu, cité par la
chaîne CNN-Türk, a avancé le chiffre de "30 rassemblements" et assuré
que les autorités allemandes en étaient "informées".
Mme Merkel a elle assuré que les dirigeants turcs pouvaient venir faire
campagne pour le "oui" dans la mesure où ces manifestations sont
annoncées "de manière appropriée, dans les délais, de manière
transparente".
La Turquie a accusé Berlin de s'ingérer dans ses affaires intérieures
et d'oeuvrer pour le "non" en interdisant quatre meetings avec des
ministres turcs.
A l'inverse, les autorités allemandes ont souligné que les
municipalités, compétentes en la matière, ont refusé les autorisations
en raison de difficultés logistiques, de problème de sécurité ou parce
que les organisateurs n'avaient pas signalé en temps et en heure la
nature politique de ces manifestations.
Le gouvernement allemand craint pour sa part qu'Ankara n'attise encore
plus en Allemagne les tensions entre opposants et partisans de M.
Erdogan d'une part, et entre Turcs et Kurdes d'autre part, alors que
ces conflits déchirent déjà la Turquie.
Selon des analystes, les responsables turcs cherchent eux, à travers
cette dispute, à jouer sur la fibre nationaliste pour marquer des
points, le résultat du scrutin étant incertain.
- Dérive autocratique -
Mme Merkel a aussi critiqué la volonté de M. Erdogan d'élargir ses
prérogatives en citant des conclusions d'une commission du Conseil de
l'Europe qualifiant ce projet de "plus que problématique".
De son côté, le président de la chambre basse du Parlement allemand,
Norbert Lammert est allé jusqu'à parler de dérive "autocratique".
Ailleurs en Europe, l'ambition d'Ankara de faire campagne pour le oui
est également mal vue. L'Autriche a même prôné d'interdire aux
responsables turcs de faire campagne dans l'UE.
La mairie de Rotterdam a annulé un rassemblement avec le chef de la
diplomatie turque prévu ce week-end. Mais M. Cavusoglu a réagi en
affirmant que "personne" ne pourrait l'empêcher de se rendre aux
Pays-Bas.
La campagne référendaire est loin d'être la seule source de tension
germano-turque, la Turquie ayant été ulcérée par les critiques sur les
purges visant l'opposition et la presse depuis le putsch raté de
juillet.
Une fois encore, la chancelière a assuré qu'elle ne cèderait pas sur la
défense des valeurs démocratiques, "c'est-à-dire la liberté d'opinion,
la liberté de la presse, la liberté d'expression et la liberté de
réunion".
Elle a en particulier promis "d'utiliser tous les moyens" pour obtenir
la libération du correspondant germano-turc du quotidien Die Welt,
Deniz Yücel, incarcéré pour propagande "terroriste".
Mme Merkel est aussi revenue à la charge en qualifiant de "triste,
déprimants (...) déplacés" les propos de M. Erdogan accusant Berlin de
recourir à des "pratiques nazies" en n'autorisant pas certains meetings.
Le chef de la diplomatie turque a immédiatement répliqué en maintenant
la comparaison: "Nous ne disons pas que le gouvernement actuel est
nazi. Mais, qu'on le veuille ou non, ses pratiques nous rappellent les
pratiques de cette époque-là".
(AFP, 9 mars
2017)
Erdogan vilipende Berlin après l'annulation de meetings en Allemagne
Le président turc Recep Tayyip Erdogan
s'en est violemment pris vendredi à l'Allemagne après l'annulation de
meetings de ses partisans, accusant Berlin d'héberger des terroristes
et un journaliste germano-turc incarcéré en Turquie d'être un espion.
Depuis l'annonce jeudi de l'annulation par les autorités locales de
deux meetings en Allemagne visant à promouvoir le oui lors d'un
référendum le 16 avril sur le renforcement des pouvoirs de M. Erdogan,
les responsables turcs tirent à boulets rouges sur Berlin.
De son côté, le gouvernement néerlandais a jugé "indésirable" la tenue,
prévue le 11 mars, d'un meeting pro-Erdogan à Rotterdam, indiquant
qu'il allait en informer Ankara.
Très remonté, le chef d'Etat turc a accusé l'Allemagne d'annuler les
meetings, mais de tolérer la présence sur son territoire de
séparatistes kurdes du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK),
considéré comme une organisation terroristes par Ankara et ses alliés
occidentaux.
Les autorités allemandes "devraient être jugées, car elles aident et
hébergent des terroristes", a lancé M. Erdogan lors d'une cérémonie de
remise de prix vendredi soir à Istanbul.
"Ils empêchent mon ministre de la Justice de parler, mon ministre de
l'Economie de parler. Moi aussi je devais m'exprimer par
visioconférence", a grondé M. Erdogan.
Les turbulences entre Berlin et Ankara, constantes depuis le putsch
manqué de juillet en Turquie, avaient viré à l'orage après
l'incarcération mardi pour "propagande terroriste" du correspondant
germano-turc du quotidien Die Welt en Turquie, Deniz Yücel.
Dans son discours, M. Erdogan a présenté M. Yücel comme un
"représentant du PKK" et comme un "agent allemand". Selon lui, avant
son arrestation, M. Yücel s'était "caché pendant un mois au consulat
allemand" à Istanbul.
Cette accusation d'espionnage est "aberrante", a rétorqué Berlin.
- Merkel critique -
En déplacement à Tunis, la chancelière allemande a nié toute
implication du gouvernement fédéral dans les annulations des meetings
par les autorités locales, un démenti assorti d'une critique : il est
"approprié de notre part de critiquer les atteintes à la liberté de la
presse" en Turquie, a-t-elle commenté.
La police allemande a annoncé vendredi l'annulation d'un troisième
meeting prévu dimanche à Frechen, dans l'ouest de l'Allemagne, auquel
devait participer le ministre turc de l'Economie Nihat Zeybekci.
Ce dernier avait plus tôt affirmé qu'il se rendrait en Allemagne même
si le rassemblement n'était pas autorisé, se disant prêt à "aller de
maison en maison, de café en café" pour rencontrer les membres de
l'importante communauté turque du pays.
"Ils ne veulent pas que les Turcs fassent campagne ici, ils oeuvrent
pour le non", a pour sa part accusé vendredi le chef de la diplomatie
turque Mevlüt Cavusoglu.
Le ministre turc de la Justice Bekir Bozdag, qui devait se rendre jeudi
à un meeting à Gaggenau (sud-ouest de l'Allemagne) avant son
annulation, a ainsi évoqué vendredi une "mesure fasciste" des autorités
allemandes.
La mairie de Gaggenau a été évacuée après une menace à la bombe envoyée
par une personne dénonçant l'annulation de ce meeting. Mais la police
n'a trouvé aucun engin explosif.
L'autre annulation annoncée jeudi concernait un rassemblement prévu
dimanche à Cologne (ouest). Le ministre turc de l'Economie devait être
le principal orateur.
- Rencontre mercredi -
Signe toutefois d'une volonté apparente de maintenir ouverts les canaux
de communication, les ministres turc et allemand des Affaires
étrangères ont convenu lors d'un entretien téléphonique de se
rencontrer mercredi, a indiqué un haut responsable turc vendredi.
Malgré des altercations récurrentes ces derniers mois -notamment sur la
liberté d'expression-, ces deux piliers de l'Otan aux liens historiques
sont des partenaires incontournables, notamment sur le dossier
migratoire.
Avant chaque scrutin majeur en Turquie, les différents partis font
campagne auprès de l'importante communauté turque d'Allemagne.
Le mois dernier, le Premier ministre turc Binali Yildirim s'était ainsi
exprimé lors d'un meeting à Oberhausen (ouest de l'Allemagne) devant
des milliers de sympathisants du pouvoir turc.
Le gouvernement allemand avait été vivement critiqué par
l'opposition pour avoir accepté la tenue de ce meeting favorable au
renforcement des pouvoirs de M. Erdogan, accusé par ses détracteurs de
dérive autoritaire, notamment depuis le putsch avorté.
Après le coup de force, les autorités turques ont lancé des purges
d'une ampleur sans précédent : plus de 43.000 personnes ont été
incarcérées et plus de 100.000 limogées ou suspendues.
Ankara accuse régulièrement les autorités allemandes d'héberger des
"terroristes", une expression désignant notamment des membres du Parti
des travailleurs du Kurdistan (PKK) et des putschistes présumés.
(AFP, 3 mars
2017)
Alerte à la bombe dans la mairie allemande ayant annulé un meeting pro-Erdogan
La mairie de Gaggenau, ville allemande qui
a annulé le meeting d'un ministre turc destiné à promouvoir le oui au
référendum pour accroître les pouvoirs du président turc, a été évacuée
vendredi après une menace à la bombe.
"Aujourd'hui vers 07H30 (06H30 GMT), une menace téléphonique de bombe a
été reçue, et l'interlocuteur a donné comme motif l'annulation (jeudi)
de l'événement avec le ministre turc de la Justice" Bekir Bozdag, a
indiqué à l'AFP Dieter Spannagel, un responsable de la mairie de cette
ville du sud-ouest de l'Allemagne.
Le bâtiment a été évacué et la police le fouillait encore vers 08H00 GMT.
"Nous partons du principe qu'il y a un lien direct" entre
l'annulation de la rencontre et la menace, a indiqué de son côté le
maire Michael Pfeiffer, sur la chaîne d'informations allemande n-tv.
La ville de Gaggenau a retiré à l'Union des démocrates turcs européens
(UETD) l'autorisation de tenir jeudi soir une réunion électorale avec
le ministre turc, estimant que ni la salle, ni le parking, ni les voies
d'accès n'étaient en mesure d'accueillir l'afflux important attendu de
visiteurs.
Le ministre Bekir Bozdag a annoncé dans la foulée renoncer à
venir en Allemagne où il devait rencontrer son homologue, Heiko Maas.
Parallèlement, la ville de Cologne, dans l'ouest, a indiqué qu'elle
n'autoriserait pas la tenue d'un meeting de l'UETD prévu dimanche avec
le ministre turc de l'Economie, Nihat Zeybekci, dans la salle d'une
mairie de quartier.
Le ministre turc des Affaires étrangères a accusé vendredi l'Allemagne
d'oeuvrer pour la victoire du non au référendum d'avril sur le
renforcement des pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan en annulant
ces rassemblements de soutien.
L'Allemagne compte la plus importante diaspora turque du monde, forte
de plus de trois millions de personnes, et il s'agit d'un électorat
important pour le président turc. Mais Berlin craint que les conflits
au sein de la société turque ne s'exportent sur le territoire allemand.
Les sources de tensions germano-turques se sont multipliées ces
derniers temps. Dernier conflit en date, le placement en détention du
correspondant en Turquie du quotidien Die Welt pour propagande
"terroriste".
La Turquie reste néanmoins un partenaire incontournable aux yeux de
l'Allemagne, le rôle d'Ankara étant crucial, selon elle, pour empêcher
l'afflux de réfugiés en Europe.
(AFP, 3 mars
2017)
Le gouvernement néerlandais juge "indésirable" un meeting pro-Erdogan
Le gouvernement néerlandais a jugé
vendredi soir "indésirable" la tenue prévue le 11 mars d'un meeting
politique de soutien au président turc Recep Tayyip Erdogan à
Rotterdam, sans préciser à ce stade s'il pourrait avoir lieu.
L'annonce intervient alors qu'Ankara et Berlin se sont vivement
accrochés dans la journée au sujet d'une série d'annulations de
rassemblements similaires en Allemagne.
"Le gouvernement a reçu aujourd'hui la confirmation de la Turquie
qu'un évènement de campagne est en préparation aux Pays-Bas" le 11
mars, a indiqué le Premier ministre Mark Rutte sur sa page Facebook.
"Nous n'allons pas collaborer (à un tel événement) car nous estimons
que cela est indésirable", a-t-il ajouté.
"Nous sommes d'avis que l'espace public néerlandais n'est pas
l'endroit où mener la campagne politique d'un autre pays", a-t-il
souligné.
Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères a ajouté
qu'il allait "transmettre la position (de La Haye) au gouvernement
turc".
Plus tôt dans la journée, le président d'une association
politique turco-néerlandaise avait annoncé que le ministre des Affaires
étrangères Mevlüt Cavusoglu serait présent à une marche à Rotterdam,
dans l'espoir de convaincre les centaines de milliers de Turcs habitant
dans le pays de voter oui lors d'un référendum le 16 avril sur une
réforme constitutionnelle renforçant les pouvoirs de M. Erdogan.
Jeudi et vendredi, trois meetings similaires avaient été annulés en Allemagne, provoquant l'ire du président turc.
Très remonté, il a accusé l'Allemagne d'annuler ces meetings,
mais de tolérer la présence sur son territoire de séparatistes kurdes
du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une
organisation terroristes par Ankara et ses alliés occidentaux.
M. Erdogan est accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire,
notamment depuis le putsch avorté de juillet. Après le coup de force,
les autorités turques ont lancé des purges d'une ampleur sans précédent
: plus de 43.000 personnes ont été incarcérées et plus de 100.000
limogées ou suspendues.
(AFP, 3 mars
2017)
Erdogan indésirable en Autriche pour sa campagne référendaire
Le président turc Recep Tayyip Erdogan n'est pas le bienvenu en
Autriche dans le cadre de sa campagne avant un référendum destiné à
renforcer ses pouvoirs, en avril, a annoncé lundi le chef de la
diplomatie autrichienne Sebastian Kurz.
"Le président turc peut venir en Europe et en Autriche pour des visites
officielles bilatérales, mais pas pour exporter la campagne électorale
turque en Autriche", a-t-il déclaré dans un message sur son compte
Facebook.
M. Kurz a précisé qu'un éventuel meeting du chef de l'Etat turc en
Autriche accroîtrait les "clivages" et les "tensions" au sein de la
communauté turque du pays. Quelque 360.000 personnes d'origine turque
vivent en Autriche, dont 117.000 citoyens turcs.
Le Premier ministre turc Binali Yildirim a annoncé mi-février que M.
Erdogan entendait se rendre en Europe dans le cadre de sa campagne
référendaire, sans toutefois préciser dans quels pays.
Sa venue en Autriche à l'été 2014 dans le cadre de sa campagne pour la
présidentielle "avait engendré des tensions entre des partisans de
l'AKP (le parti de M. Erdogan, ndlr) et des Turcs d'origine kurde",
souligne le ministère des Affaires étrangères autrichien.
Les relations entre Ankara et Vienne se sont tendues à la suite de la
répression qui a suivi la tentative de putsch contre M. Erdogan en
juillet.
Lors de ses voeux à la presse étrangère, le nouveau président
autrichien Alexander Van der Bellen s'est alarmé "d'une évolution
dramatique en matière d'Etat de droit, de démocratie, des droits de
l'Homme et de libertés fondamentales" en Turquie.
Fer de lance d'une ligne dure vis-à-vis de ce pays depuis sept mois,
l'Autriche exige un "gel" des négociations d'adhésion de la Turquie à
l'Union européenne. Vienne avait bloqué en décembre l'ouverture de
nouveaux chapitres de négociations avec Ankara.
Les Turcs sont appelés à se prononcer le 16 avril par référendum sur
une révision constitutionnelle visant à transférer la totalité du
pouvoir exécutif au président. Les opposants à M. Erdogan craignent que
cette réforme n'accentue encore la dérive autoritaire prêtée à celui-ci.
Ankara condamne les commentaires de Vienne
La Turquie a condamné les commentaires "irresponsables" de l'Autriche,
qui a déclaré que le président turc n'était pas le bienvenu dans le
cadre de sa campagne pour un référendum renforçant ses pouvoirs.
"Nous n'acceptons pas ces commentaires irresponsables qui dépassent les
bornes", a déclaré dans un communiqué tard lundi le porte-parole du
ministère des Affaires étrangères, Hüseyin Müftüoglu.
Les commentaires de M. Kurz sont "un nouvel exemple d'une approche biaisée et du deux poids, deux mesures", a-t-il ajouté. (AFP, 28 février
2017)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
Washington et Londres interdisent ordinateurs venant de Turquie
À compter de samedi, une cinquantaine de vols
quotidiens de neuf compagnies aériennes (Royal Jordanian, EgyptAir,
Turkish Airlines, Saudi Airlines, Kuwait Airways, Royal Air Maroc,
Qatar Airways, Emirates et Etihad Airways) seront affectés au départ de
dix aéroports internationaux : Amman, Le Caire, Istanbul, Jeddah, Ryad,
Koweït, Doha, Dubaï, Abou Dhabi et Casablanca.
Huit pays sont concernés, tous alliés ou partenaires
des États-Unis : la Jordanie, l’Egypte, la Turquie, l’Arabie saoudite,
le Koweït, le Qatar, les Émirats arabes unis et le Maroc.
Des compagnies telles que Emirates ou Turkish
Airlines assurant des vols directs depuis Dubaï ou Istanbul vers les
États-Unis ont 96 heures à compter de mardi 07H00 GMT pour interdire à
leurs passagers d’embarquer avec des appareils électroniques plus gros
qu’un téléphone portable. Tous ces appareils (ordinateurs portables,
tablettes, consoles de jeux, liseuses, lecteurs de DVD, appareils
photos…) devront être placés dans les bagages en soute des avions, ont
indiqué des responsables américains.
« L’examen de renseignements indique que des
groupes terroristes continuent de viser le transport aérien et
cherchent de nouvelles méthodes pour perpétrer leurs attentats, comme
dissimuler des explosifs dans des biens de consommation », a expliqué
l’un d’eux. D’après la télévision CNN, citant un cadre de
l’administration de Donald Trump, cette décision serait liée à une
menace émanant d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), la branche
du groupe jihadiste au Yémen. Un ancien responsable de l’agence de
sécurité dans les transports (TSA), Tom Blank, pense, lui, que c’est
une « réponse à des données précises de renseignements portées à
l’attention des autorités américaines », mais que ces mesures seront
« très probablement provisoires ».
Royaume-Uni
Londres a suivi Washington en interdisant les
ordinateurs portables et tablettes en cabine sur les vols de 14
compagnies aériennes en provenance de cinq pays arabes et de Turquie, a
annoncé mardi un porte-parole du gouvernement britannique.
Les pays visés par la décision britannique sont,
outre la Turquie, le Liban, la Jordanie, l’Egypte, la Tunisie et
l’Arabie saoudite, a détaillé le porte-parole dans un communiqué. Les
mesures sont valables sur tous les vols directs à destination du
Royaume-Uni en provenance de ces pays.
«Selon ces nouvelles dispositions, les passagers
montant à bord des vols à destination du Royaume-Uni depuis les pays
concernés ne seront pas autorisés à avoir en cabine tout téléphone,
ordinateur portable ou tablette plus grand qu’un téléphone portable de
taille normale (hauteur 16 cm, largeur 9,3 cm et épaisseur 1,5 cm)»,
selon le communiqué.
Quatorze compagnies sont concernées par la décision
britannique: British Airways, EasyJet, Jet2.com, Monarch, Thomas Cook,
Thomson, Turkish Airlines, Pegasus Airways, Atlas-Global Airlines,
Middle East Airlines, Egyptair, Royal Jordanian, Tunis Air et Saudia,
selon le communiqué. (AFP, 21 mars 2017)
La Turquie, fâchée avec l'Autriche, bloque des partenariats de l'Otan
La Turquie bloque des programmes de partenariat de l'Otan avec des pays
tiers à cause de l'opposition de l'Autriche à son adhésion à l'UE, a
"regretté" mercredi l'Alliance qui a exhorté Ankara à "régler
rapidement" ce différend avec Vienne.
"Nous regrettons la situation actuelle et l'impact qu'elle a sur tous
nos programmes de coopération avec des partenaires", a indiqué un
responsable de l'Otan à Bruxelles sous couvert d'anonymat.
Des sources à Vienne et Bruxelles ont confirmé à l'AFP une information
du journal allemand Die Welt, selon lequel Ankara bloque des programmes
du Partenariat pour la paix de l'Otan afin de protester contre
l'opposition de Vienne à l'accession de la Turquie à l'Union européenne
(UE). L'Autriche n'est pas membre de l'Otan mais participe à ces
programmes.
"Nous comptons sur notre alliée, la Turquie, et sur notre partenaire,
l'Autriche, pour qu'elles règlent rapidement leur différend bilatéral",
a souhaité le responsable de l'Otan.
"Le blocage turc des programmes de partenariat de l'Autriche (avec
l'Otan) a démarré il y a plusieurs mois", a expliqué à l'AFP le
porte-parole du ministre autrichien de la Défense, Stefan Hirsch.
"Cela n'a pas d'impact sur nos missions dans les Balkans occidentaux",
où l'Autriche participe à des déploiements militaires de l'Otan, au
Kosovo notamment, a poursuivi M. Hirsch. "Mais à moyen ou long terme,
ce blocage peut poser problème car il peut peser sur nos capacités à
préparer de nouvelles missions", a reconnu le porte-parole autrichien.
La Turquie, deuxième armée de l'Alliance après les Etats-Unis, a
"ouvertement indiqué qu'elle a un problème avec l'Autriche, que c'est
une question de principes et de politique étrangère" pour bloquer des
programmes, et notamment les cours dispensés au Collège de défense de
l'Otan à Rome, a expliqué un diplomate à Bruxelles.
L'Autriche plaide depuis l'été dernier pour un gel des négociations
d'adhésion de l'UE avec la Turquie en raison des atteintes aux droits
de l'homme. En décembre 2016, sous pression de Vienne, les 27 autres
pays de l'UE avaient annoncé qu'ils n'envisageaient pas - "dans les
circonstances actuelles" - d'ouvrir de nouveaux chapitres dans ces
pourparlers.
L'Autriche, pays neutre, a noué dès 1994 des partenariats étroits avec
l'Otan, en participant notamment à des missions et en suivant ses
programmes de formation et ses exercices afin que ses forces puissent
coopérer sans difficulté avec les autres armées européennes, pour la
plupart membres de l'Alliance.
Les partenariats de l'Otan concernent plus de 40 pays européens, d'Afrique et d'Asie.
(AFP, 15 mars
2017)
Ankara, Washington et Moscou cherchent à mieux se coordonner
Les chefs d'état-major turc, américain et
russe ont examiné mardi en Turquie les moyens d'améliorer leur
coordination en Syrie afin d'éviter des affrontements entre les forces
rivales que leurs pays appuient contre le groupe Etat islamique (EI).
Cette réunion trilatérale exceptionnelle survient alors qu'Ankara
s'oppose à la participation aux opérations de milices kurdes soutenues
par Washington, au moment où l'EI recule face à la coalition
antijihadiste et aux forces prorusses.
Les tensions se cristallisent autour de la ville syrienne de Minbej,
d'où la Turquie veut chasser les milices kurdes YPG, mais où les
Etats-Unis et la Russie ont pris des mesures visant à dissuader Ankara
de passer à l'action de façon unilatérale.
Les trois responsables militaires, le Turc Hulusi Akar, l'Américain
Joseph Dunford et le Russe Valéri Guerassimov se sont réunis mardi à
Antalya (sud de la Turquie) et devaient se revoir mercredi, a indiqué
le Premier ministre turc Binali Yildirim.
"Nous avons besoin de bien nous coordonner, car il y a de nombreux pays
là-bas (en Syrie) (...) S'il n'y a pas cette coordination, il pourrait
y avoir un risque d'affrontement", a déclaré M. Yildirim.
Il faut "éviter (...) que les différentes parties interfèrent avec les
opérations des autres, et s'assurer que des incidents regrettables ne
se produisent pas", a ajouté le chef du gouvernement turc.
Ce risque est réel, car les récents développements dans le nord de la
Syrie ont mis nez à nez des groupes antagonistes appuyés par des
acteurs internationaux qui, tout en combattant l'EI, poursuivent
parallèlement des objectifs divergents.
Moscou soutient le président syrien Bachar al-Assad, que les rebelles
appuyés par Ankara cherchent à renverser, tandis que Washington appuie
les YPG honnies par la Turquie. Un affrontement entre ces factions
rivales qui combattent les jihadistes pourrait nuire à la lutte contre
l'EI, au moment où le groupe ultraradical est sur la défensive.
- Quelle formule pour Raqa ? -
Après le début de la réunion trilatérale, l'armée russe a annoncé un
cessez-le-feu jusqu'au 20 mars dans la Ghouta Orientale, un fief des
rebelles syriens à l'est de Damas, sans qu'il soit possible de dire si
les deux événements étaient liés.
La réunion intervient à trois jours d'un déplacement du président turc
Recep Tayyip Erdogan en Russie, où il doit rencontrer son homologue
Vladimir Poutine, les deux pays s'étant récemment rapprochés sur le
dossier syrien.
La Turquie a lancé fin août une vaste offensive dans le nord de la
Syrie, chassant l'EI de plusieurs villes. Mais son opération vise
également à repousser les YPG, qu'elle considère comme l'extension des
séparatistes kurdes turcs du PKK, une organisation "terroriste" pour
Ankara et ses alliés occidentaux.
La Turquie a menacé à plusieurs reprises de lancer une offensive contre
Minbej, aux mains des Forces démocratiques syriennes (FDS), une
coalition arabo-kurde dont font partie les milices YPG, mais la
situation y a évolué en sa défaveur ces derniers jours.
Washington y a ainsi déployé lundi des soldats de manière ostensible
pour prévenir tout affrontement entre les forces en présence. Et le
régime syrien y a envoyé un "convoi humanitaire" accompagné de
véhicules de transport blindés russes.
En outre, les FDS ont indiqué mardi à l'AFP avoir cédé plusieurs
villages à l'ouest de Minbej aux forces du régime syrien afin de faire
tampon avec les forces pro-Ankara qui se trouvent à Al-Bab, encore plus
à l'ouest.
Pour Washington, les FDS représentent les forces combattantes locales
les plus efficaces pour affronter au sol l'EI, alors que se profile une
vaste offensive contre la "capitale" autoproclamée de l'EI, Raqa.
Les FDS, appuyées par l'aviation de la coalition internationale emmenée
par les Etats-Unis, ont ainsi coupé lundi l'axe de ravitaillement des
jihadistes entre Raqa et Deir Ezzor, selon l'Observatoire syrien des
droits de l'Homme (OSDH).
La Turquie a d'ores et déjà fait savoir qu'elle ne participerait pas à
une offensive contre Raqa si les YPG y étaient associées, et propose
aux Etats-Unis de s'appuyer sur un contingent de quelque 10.000
rebelles syriens arabes entraînés par Ankara.
M. Erdogan a encore appelé mardi les Etats-Unis à "écarter" les YPG.
"Nettoyons ensemble Minbej, nettoyons ensemble Raqa", a-t-il déclaré.
(AFP, 7 mars
2017)
Relations
régionales / Regional Relations
Des nationalistes bulgares bloquent des cars d'électeurs venant de Turquie
Des manifestants nationalistes bulgares ont bloqué plusieurs heures
vendredi le passage de cars aux postes-frontières avec la Turquie pour
empêcher des électeurs issus de la minorité turque de Bulgarie et
résidant en Turquie de venir voter aux législatives de dimanche.
La police est intervenue dans l'après-midi pour les déloger. "Les trois
postes-frontières bulgaro-turques sont rouverts", a indiqué à l'AFP
Kerstin Boyadjiyska, responsable du service de presse du ministère de
l'Intérieur.
Les organisateurs du rassemblement avaient promis de rester sur place
jusqu'à dimanche, "jour et nuit, pour préserver la souveraineté de (la)
patrie", selon Valeri Simeonov, co-leader de la coalition nationaliste
Patriotes Unis qui aura - selon les sondages - un rôle clé dans la
formation du futur gouvernement bulgare.
Équipés de hauts-parleurs diffusant des chants patriotiques, une
cinquantaine de manifestants portant des banderoles "La Bulgarie
au-dessus de tout!", "Pas d'ingérence turque!" ont contrôlé pendant
plusieurs heures la circulation au principal poste-frontière de
Kapitan-Andréevo (sud), a constaté un photographe de l'AFP.
Le gouvernement bulgare avait ordonné aux manifestants de lever les blocages.
"Quelque 6/7.000 personnes sont déjà arrivées de Turquie en transport
gratuit avec la consigne de voter pour un des deux" partis de la
minorité turque. "Nous arrêterons ce tourisme électoral", a affirmé M.
Simeonov interrogé par téléphone.
Un reporter de la radio publique bulgare BNR s'étant fait passer pour
un proche de Bulgares résidant en Turquie, s'est fait confirmer par la
mairie de la ville de Bursa, au nord-ouest de la Turquie, que des
autocars gratuits étaient disponibles pour ceux qui voulaient rentrer
voter en Bulgarie.
Les relations bulgaro-turques se sont tendues à l'occasion des
élections législatives bulgares de dimanche. Les autorités bulgares
accusent Ankara de s'ingérer dans les affaires intérieures du pays par
un soutien ouvert à un nouveau parti pro-turc en Bulgarie, Dost, réputé
plus favorable au président Erdogan que le traditionnel parti de la
minorité turque (le MDL).
Dans une lettre vendredi aux médias internationaux, le parti Dost a
"sonné l'alarme contre le danger que les élections ne soient
compromises".
Héritage de plusieurs siècle de souveraineté ottomane sur les Balkans,
la minorité turque de Bulgarie compte environ 700.000 personnes, sur
une population totale de 7,4 millions. Par ailleurs, au moins 200.000
Bulgares issus de cette minorité résident en Tutquie.
Parmi ces dernier, ils sont habituellement 60.000 à 90.000 à voter aux
élections bulgares. Mais un amendement à la loi électorale bulgare a
récemment réduit à 35 le nombre de bureaux de vote dans les pays hors
UE contre une centaine auparavant. (AFP, 24 mars
2017)
La minorité turque en Bulgarie qualifie de "folie" le référendum d'Erdogan
Ce référendum prévu le 16 avril pourrait transformer la république
turque héritée de Mustafa Kemal Atatürk "en sultanat", a déclaré Ahmed
Dogan, patron du principal parti de la minorité turque bulgare, le
Mouvement pour les droits et libertés (MDL), dans un "message
politique" écrit.
Le scrutin turc, par lequel Recep Tayyip Erdogan espère obtenir un
renforcement du pouvoir présidentiel, est "une folie" qui vise "à
rétablir et à rendre légitime un néo-ottomanisme", a ajouté le
dirigeant, en référence à l'ancien empire turc.
Pressions, racket, chantage et menaces
Ahmed Dogan s'est par ailleurs dit préoccupé par "les pressions, le
racket, le chantage et les menaces" observées selon lui durant la
campagne électorale turque, y compris auprès de la diaspora en Europe.
La minorité turque de Bulgarie compte environ 700 000 personnes, soit
près de 10% de la population. Quelque 200 000 turcophones de
nationalité bulgare vivent par ailleurs en Turquie, dont un tiers
participe régulièrement aux scrutins bulgares.
Troisième parti de Bulgarie, avec environ 15% des suffrages, le MDL,
traditionnellement réservé vis-à-vis de M. Erdogan, fait face à la
concurrence d'une nouvelle formation turcophone, le Dost, ouvertement
soutenue par le pouvoir turc.
Début mars, l'ambassadeur turc à Sofia était notamment apparu dans un clip électoral du Dost.
Cet appui a conduit à une dégradation des relations entre la Bulgarie
et la Turquie, Sofia accusant Ankara d'"ingérence" dans sa politique
intérieure. Des élections législatives anticipées sont prévues le 26
mars. (AFP, 17 mars 2017)
L'ingérence d'Ankara dans les élections bulgares
La Bulgarie a appelé en consultation son ambassadrice en Turquie
Nadejda Neynski, a annoncé le ministère des Affaires étrangères, alors
que Sofia reproche à Ankara de soutenir un parti bulgare pro-turc en
campagne électorale.
Le 7 mars, le ministère des Affaires étrangères avait convoqué
l'ambassadeur de Turquie, Süleyman Gökçe, pour protester contre "une
ingérence dans les affaires intérieures bulgares" lors de la campagne
aux
législatives du 26 mars prochain.
La partie bulgare a notamment évoqué des propos du ministre turc des
Affaires sociales, Mehmet Muezzinoglu, qui avait appelé les citoyens
bulgares d'origine turque résidant en Turquie à voter pour DOST, une
nouvelle formation pro-turque en Bulgarie.
Le vice-premier ministre bulgare chargé de la sécurité Stefan Yanev a
évoqué "une possibilité d'activation du flux migratoire" autour de la
date des élections.
Il a assuré que le gouvernement chercherait à éviter un attroupement
possible à la frontière bulgaro-turque d'autocars transportant des
Bulgares d'origine turque résidant en Turquie qui souhaiteraient voter
dans leur pays d'origine.
Quelque 60.000 ressortissants turcs qui gardent leur citoyenneté bulgare votent habituellement en Turquie.
Le chef de la diplomatie bulgare Radi Naydenov avait tenté d'apaiser la
tension lundi en soulignant que la Bulgarie voulait préserver la
qualité de son "partenariat" avec son voisin turc.
Les minorité musulmane en Bulgarie constituée notamment de Turcs, représente 13% de la population de 7,4 millions d'habitants.
(AFP, 16 mars
2017)
Poutine et Erdogan se félicitent d'avoir entièrement normalisé les relations
La Russie et la Turquie ont entièrement normalisé leurs
relations après une grave crise diplomatique, se sont félicité vendredi
les dirigeants des deux pays, en prônant le renforcement de la
coopération tous azimuts.
Avec cette rencontre à Moscou, "nous avons achevé le processus de
normalisation. Nous ne voulons plus utiliser ce mot", a déclaré le
président turc Recep Tayyip Erdogan, lors d'une conférence de presse au
Kremlin avec Vladimir Poutine.
"Nous sommes déterminés à améliorer encore les relations essentielles
et particulières entre les deux pays", a-t-il précisé, ajoutant
notamment s'attendre à ce que la Russie "lève complètement" ses
sanctions contre Ankara.
Les relations turco-russes connaissent une embellie depuis plusieurs
mois après une grave crise diplomatique née de la destruction en
novembre 2015 par l'aviation turque d'un avion militaire russe
au-dessus de la frontière syro-turque.
La Russie, qui avait qualifié cet acte de "coup de poignard dans le
dos", avait introduit de larges sanctions économiques contre la Turquie
en représailles.
Mais en été 2016, MM. Poutine et Erdogan ont commencé à aplanir leurs
différends, le locataire du Kremlin ayant alors ordonné de lever la
majorité des sanctions visant Ankara, notamment dans le domaine du
tourisme.
"On peut constater que nos relations sont redevenues celles d'un vrai
partenariat, avec une coopération multiforme", a souligné M. Poutine.
"Nous considérons la Turquie comme notre partenaire le plus important", a-t-il assuré.
A l'issue de cette réunion de plusieurs heures, les deux dirigeants ont
signé un plan de coopération jusqu'à 2020 pour stimuler les échanges
commerciaux, le président turc jugeant "possible" qu'ils puissent
atteindre dans l'avenir 100 milliards de dollars.
La Russie et la Turquie se sont également mis d'accord "pour poursuivre
une coopération active dans la lutte contre les groupes terroristes,
avant tout contre l'organisation Etat islamique (EI)" en Syrie,
notamment au niveau des services de renseignement, a indiqué M. Poutine.
Moscou, allié du régime de Damas, et Ankara, qui soutient les rebelles
syriens, sont avec Téhéran garants du cessez-le-feu entré en vigueur en
Syrie fin décembre et parrains des négociations de paix d'Astana visant
à trouver une solution à la crise syrienne.
Mardi, les chefs d'état-major turc, américain et russe ont examiné en
Turquie les moyens d'améliorer leur coordination en Syrie afin d'éviter
des affrontements entre les forces rivales que leurs pays appuient
contre l'EI.
(AFP, 10 mars
2017)
Face à la Turquie, le régime syrien s'allie aux Kurdes dans le nord
Le régime et les Kurdes syriens se sont
unis de facto pour bloquer dans le nord du pays l'armée turque et ses
alliés rebelles, qui ne peuvent plus avancer sans entrer en guerre
contre eux.
"Pour le gouvernement comme pour les Kurdes syriens, l'ennemi c'est (le
président turc Recep Tayyip) Erdogan. Il s'agit de contrer son projet
d'invasion des territoires frontaliers", a affirmé à l'AFP le rédacteur
en chef d'al-Watan, quotidien proche du pouvoir à Damas.
"Il est tout a fait normal que les forces présentes sur le terrain
s'allient pour contrer toute avancée turque à l'intérieur du territoire
syrien. Désormais les forces turques sont encerclées de toutes parts",
ajoute Wadah Abed Rabbo.
Cette alliance apparait en pleine lumière après la prise jeudi dernier
par les troupes turques et leurs alliés rebelles de la ville d'Al-Bab,
bastion du groupe Etat islamique (EI) dans le nord de la province
d'Alep.
Bloquée par les Russes qui lui ont interdit de s'emparer d'Al-Bab en
raison d'un accord avec Ankara, l'armée syrienne a choisi une autre
tactique, celle d'encercler les Turcs en avançant vers l'est pour faire
sa jonction avec les forces kurdes.
En quinze jours, elle s'est emparée d'une vingtaine de villages, dont
Tadef, au sud d'Al-Bab, et pris le contrôle de 600 km2 dans cette
partie de la province d'Alep.
"Les autorités ont déclaré que le présence turque est une violation de
la souveraineté du pays et que le rôle de l'armée est de protéger le
territoire contre toute intervention étrangère", explique à l'AFP une
source de sécurité de haut niveau à Damas.
"Lundi, l'armée syrienne a avancé rapidement et a rejoint la zone
kurde" au sud-ouest de la ville de Minbej, "coupant ainsi la route de
l'est aux rebelles pro-turcs", note le géographe français Fabrice
Balanche, un expert de la Syrie.
"La route de Raqqa via Al-Bab est donc coupée pour les Turcs. Ils ne
peuvent pas non plus attaquer Minbej par le sud", précise ce chercheur
au Washington Institute.
- Alliés de circonstance -
Le président Erdogan a pourtant répété mardi qu'Ankara voulait
participer à l'opération visant à chasser l'EI de son bastion de Raqa,
en excluant toute coopération avec les milices kurdes syriennes qu'il
qualifie de "terroristes".
Quant à la ville de Minbej, elle est depuis août 2016 aux mains des
Forces démocratiques syrienne (FDS), qui regroupent majoritairement des
autonomistes kurdes alliés à des combattants arabes et soutenus par la
coalition antijihadistes menée par les Etats-Unis.
Face à la Turquie, dont ils ont tout à craindre car Ankara vomit le
régime de Damas et qualifie les combattants kurdes de "terroristes",
les alliés de circonstance ont mis sous le boisseau leurs divergences
concernant l'autonomie revendiquée par les Kurdes.
"La Syrie ne reconnait pas les FDS car la Constitution stipule que la
seule présence militaire en Syrie est l'armée syrienne bien
qu'actuellement plusieurs organisations légitimes et illégitimes soient
impliquées dans le conflit syrien", ajoute la source de sécurité.
Pour M. Balanche, "le régime est contre l'autonomie des Kurdes, mais il n'a pas les moyens de reprendre les territoires kurdes".
Un dirigeant des FDS, Nasser Hajj Mansour, partage cet avis: "Le régime
n'a pas changé et quand il le peut, il nous attaque mais aujourd'hui
les circonstances internationales et locales ne le permettent de le
faire". Il affirme cependant à l'AFP sur le fait qu'il n'y a pas
"d'accord avec le gouvernement car il est contre le projet d'autonomie
kurde".
- 'Risque d'affrontement' -
Pour le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH)
Rami Abdel Rahmane, la situation est périlleuse pour les Turcs et leurs
alliés rebelles. "Ils sont bloqués et encerclés de toutes parts. Les
Kurdes se trouvent à l'est, au sud-est et à l'ouest et le régime est au
sud. Ils n'ont aucune route pour aller à Raqa sauf via les territoires
kurdes ou par ceux tenus par l'armée", dit-il.
"S'ils veulent vraiment y aller, ils n'ont que deux options:
entrer en guerre avec l'armée ou les Kurdes, ou arriver à un accord
avec eux", selon lui.
Il faudrait pour cela que la Russie, allié du régime et amie de la
Turquie, ou les Etats-Unis, alliés d'Ankara et amis des Kurdes, forcent
la main de leurs protégés.
"Il y a effectivement un risque d'affrontement. Mais si l'armée turque
se dirige vers Raqa, ce sera à la suite d'un accord avec les Etats
Unis", assure Sinan Ülgen, président du Center for Economics and
Foreign Policy (Edam) à Istanbul.
(AFP, 1 mars
2017)
La Turquie veut se joindre à l'opération de libération de Raqa
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a répété mardi qu'Ankara voulait
participer à l'opération visant à chasser le groupe Etat islamique (EI)
de son bastion syrien de Raqa, sans que les milices kurdes syriennes
n'y soient impliquées.
"Si nos alliés sont vraiment sincères, nous leurs disons: +nous voulons
travailler avec vous autant que nous pouvons pour nettoyer Raqa de
Daech+ ", a déclaré M. Erdogan, se référant à l'EI par son acronyme
arabe.
Il a toutefois exclu toute participation de son pays à une telle
opération aux côtés des groupes kurdes syriens du Parti de l'Union
démocratique (PYD) et sa milice armée, les Unités de protection du
peuple (YPG), qu'Ankara considère comme des organisations terroristes
émanant du Parti des Travailleurs du Kurdistan.
"Il n'est certainement pas possible pour nous de nous mettre d'accord
ou agir conjointement avec les PYD ou les YPG", a affirmé M. Erdogan à
la presse.
Le quotidien turc Hürriyet a affirmé le 18 février que la Turquie avait
présenté aux Etats-Unis deux plans de bataille excluant les milices
kurdes pour chasser l'EI de Raqa, sa "capitale" autoproclamée en Syrie.
Ces plans, selon le journal, avait été présentés lors d'une visite
effectuée la veille en Turquie par le chef d'état-major interarmées des
Etats-Unis Joseph Dunford.
Une coalition arabo-kurde (SDF) soutenue par les Etats-Unis mène actuellement une opération d'encerclement pour isoler Raqa.
Le soutien de Washington à cette coalition, qui comprend les milices
kurdes YPG, a tendu les rapports entre les deux pays au cours des
derniers mois de la présidence de Barack Obama.
Son successeur, Donald Trump, n'a pas encore clairement indiqué s'il
comptait s'appuyer sur la composante kurde des SDF pour une éventuelle
opération de reprise de Raqa.
Le Premier ministre turc Binali Yildirim a prévenu samedi que si
Washington choisissait de s'appuyer sur les milices kurdes, cela
"poserait un sérieux problème à nos relations avec les Etats-Unis".
La Turquie a lancé fin août une offensive dans le nord de la Syrie pour
en chasser l'EI ainsi que les milices kurdes. La semaine dernière, des
rebelles syriens appuyés par l'armée turque ont réussi, après plusieurs
semaines de combats, à chasser l'EI de la ville d'Al-Bab, l'un de ses
bastions. (AFP, 28 février
2017)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Ankara dénonce l'"attitude agressive" de la partie grecque
Le Premier ministre turc Binali Yildirim a accusé jeudi le gouvernement
chypriote d'avoir une "attitude agressive" qui, selon lui, nuit aux
pourparlers soutenus par l'ONU sur la réunification de Chypre,
actuellement bloqués en raison d'une polémique sur des commémorations
dans les écoles.
"La partie grecque continue malheureusement d'avoir une attitude
agressive en ignorant les points sensibles" de la République turque de
Chypre du Nord (RTCN, autoproclamée et uniquement reconnue par Ankara),
a déclaré M. Yildirim au cours d'un déplacement dans cette partie de
l'île.
Le vote par le Parlement chypriote d'une loi relative à la
commémoration dans les écoles d'un référendum de 1950 au cours duquel
les Chypriotes grecs s'étaient massivement prononcés en faveur du
rattachement à la Grèce, a suscité la colère de la partie nord de l'île.
"Il est évident que cette attitude (...) ne fera pas avancer le
processus de négociation", a-t-il ajouté au cours d'un point de presse
à Nicosie avec le dirigeant de la RTCN, Mustafa Akinci.
Cette dispute a jeté un froid sur les négociations visant à réunifier,
sur la base d'un Etat fédéral bicommunautaire, cette île
méditerranéenne qui est divisée depuis 1974.
Cette année-là, l'armée turque a envahi le tiers nord de ce territoire
en réaction à un coup d'Etat manqué de nationalistes chypriotes grecs
en vue de rattacher Chypre à la Grèce. Cette guerre a fait des milliers
de morts et de disparus et quelque 200.000 déplacés.
Outre la polémique sur l'école, plusieurs pierres d'achoppement avaient
quelque peu douché les espoirs des observateurs, notamment la question
de la présence militaire turque dans la partie nord de l'île, Ankara
refusant un retrait total.
Le président chypriote Nicos Anastasiades a récemment déclaré qu'il ne
s'attendait pas à une reprise des pourparlers avant un référendum clé
en Turquie, le 16 avril, sur le renforcement des pouvoirs du président
Recep Tayyip Erdogan, lequel a musclé son discours nationaliste avant
le scrutin.
(AFP, 9 mars
2017)
Immigration
/ Migration
Près de 120000 citoyens turcs ont commencé à voter en Belgique
Evet” (oui) ou “Hayir” (non). Les électeurs de la diaspora turque ont
commencé à voter, lundi en Belgique et dans cinq autres pays européens,
pour un référendum crucial prévu en Turquie le 16 avril, visant à
instaurer un régime présidentiel et taillé sur-mesure aux ambitions de
Recep Tayyip Erdogan.
En Belgique, deux bureaux ont ouvert lundi matin, l’un au consulat
général de Bruxelles, l’autre à celui d’Anvers. Ils sont ouverts tous
les jours jusqu’au 9 avril, de 9h à 21h.
Les électeurs n’ont qu’à apposer un cachet sur la case de leur choix.
“Il n’y a pas de question, c’est oui ou non”, explique un assesseur.
“L’électeur est bien au courant du débat.”
Près de 120000 Turcs et Belgo-Turcs sont inscrits pour participer au scrutin, sur une communauté d’environ 220000 personnes.
Une fois la vérification faite de l’identité de l’électeur et de son
numéro national, ce dernier vote dans l’isoloir puis glisse son carton
dans une enveloppe. Il ne peut pas emporter son GSM dans l’isoloir par
crainte qu’il ne photographie son bulletin et le diffuse à travers les
réseaux sociaux.
Des représentants de quatre partis majeurs (AKP, au pouvoir; MHP,
nationalistes; CHP, laïcs et socialistes; HDP, prokurde) veillent au
bon déroulement du scrutin.
Les sondages montrent une opinion publique très polarisée, avec un camp
d’indécis de 15 à 17 % selon l’institut Konda à Istanbul. Le président
Erdogan a absolument besoin du vote des nationalistes du MHP pour
l’emporter, ce qui explique ses diatribes flattant le sentiment
national turc, selon plusieurs analystes.
“Aux Etats-Unis, un juge peut faire face au président, alors cela va.
Mais j’ai peur que le président (turc) se mette au-dessus des lois”,
explique un électeur sortant du Consulat de Bruxelles avec son épouse.
Le couple âgé admet d’un geste avoir voté contre la réforme.
Au cours de la campagne, M. Erdogan a, tour à tour, accusé les
autorités allemandes et néerlandaises de se conduire en “nazis”, dit
s’attendre à ce que le parlement turc rétablisse la peine de mort et
pronostique un autre référendum sur l’adhésion de la Turquie à l’Union
européenne.
Ses sympathisants estiment que M. Erdogan est diabolisé dans la presse
européenne. “Tout est exagéré sur ce qui se passe en Turquie. Il y a en
Belgique un état d’alerte au niveau 3 et des soldats dans les rues. En
Turquie, les interventions de l’armée sont plus ponctuelles. Il n’y a
plus de grand chef d’Etat en Europe – plus de Jacques Delors, d’Helmut
Kohl ou de Margaret Thatcher. Erdogan en est un”, affirme un supporter.
Traditionnellement, le Parti de la Justice et du Développement (AKP)
gagne les scrutins en Belgique. Il avait obtenu 62,93 % des voix aux
législatives de juin 2015, contre 49,48 % en Turquie.
Les purges massives de fonctionnaires à la suite du coup d’Etat manqué
de l’été 2016 – plus importantes en nombre que lors du coup militaire
de 1980 – ont cependant fini par ébranler les convictions d’une partie
des pro-Erdogan. Ce qui fait qu’il y a des indécis même dans les rangs
de l’AKP, estime Bekir Agırdır, directeur général de l’institut Konda. (La Libre Belgique, Christophe Lamfalussy, 28 mars 2017)
Une Franco-Turque emprisonnée en Turquie en appelle à François Hollande
La Franco-Turque Ebru Firat, emprisonnée à Istanbul pour appartenance
au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit), en appelle au
président François Hollande dans un courrier publié lundi par La
Dépêche du Midi.
"Je vous prie, Monsieur le Président, de demander mon (transfèrement)
en France à l'État turc, et de ne pas donner la liberté et la chance à
l'État turc de prendre des volontaires français et autres Européens en
prison, pour avoir participé avec les groupes kurdes à combattre
l'ennemi mondial", écrit la jeune femme de 26 ans dans une référence au
groupe Etat islamique (EI), que combattent les Kurdes.
D'origine kurde, Ebru Firat est née à Moissac (Tarn-et-Garonne) et a
habité de longues années à Toulouse. Elle avait rejoint le mouvement
kurde dans le nord de l'Irak en 2009 "pour faire entendre la voix du
peuple kurde", explique-t-elle dans sa lettre, avant de "partir
combattre en Syrie" aux côtés des Kurdes.
Alors qu'elle est sur le chemin du retour pour la France, elle est
arrêtée le 8 septembre 2016 à l'aéroport d'Istanbul où elle était en
transit.
D'abord soupçonnée de fomenter un attentat, elle a finalement été
condamnée à cinq ans de prison pour appartenance au PKK, considéré
comme "terroriste" et donc interdit en Turquie, une peine confirmée en
appel.
En raison des remises de peine, Ebru Firat devrait être prochainement
placée sous un régime de semi-liberté l'obligeant à dormir en prison.
"Je vous demande, Monsieur le Président, d'être emprisonnée dans mon pays et pas ici", écrit-elle.
Le cas de la Franco-Kurde, très sensible en raison des polémiques sur
les dérives autoritaires dont est accusé le président turc Recep Tayyip
Erdogan, a suscité de nombreux soutiens à Toulouse, notamment celui de
la présidente de la région Occitanie Carole Delga (PS) et du maire de
Toulouse, Jean-Luc Moudenc (LR).
(AFP, 27 mars
2017)
Une affiche pro-Erdogan dans les rue de Bruxelles
Jeudi, un camion portant une affiche avec un message de soutien au
président turc Erdogan se promenait dans les rues de Bruxelles. Ce
vendredi, le député Peter De Roover (N-VA) arrive avec un projet de loi
pour interdire aux chefs d'états hors-UE de faire campagne en Belgique.
Simple coïncidence, certes, mais le timing est tendu.
Jeudi, un camion portant haut et fort le message de soutien au
président turc Recep Tayyip Erdogan se promenait dans les rues de
Bruxelles. Plus précisément, dans les quartiers de Saint-Josse et de
Schaerbeek qui abritent une forte population d'origine turque.
Sur cette affiche, prise en photo par Benjamin Tollet du journal BRUZZ,
on voit la tête du président turc accompagnée du message "Une nation,
un drapeau, un pays, un état."
Cette affiche de propagande a pour but de convaincre la population
turque de voter "Oui" au référendum constitutionnel qui se tiendra le
16 avril en Turquie. Si le "Oui" passe, Erdogan obtiendra encore plus
de pouvoir qu'il n'a déjà actuellement. Ce qui représente vraiment
beaucoup de pouvoir.
Le vendredi, De Tijd et L'Écho rapportent que le député Peter De Roover
(N-VA) a un nouveau projet de loi. Il veut faire en sorte que certains
hommes politiques ne puissent plus faire campagne en Belgique.
"Il faut empêcher que des vedettes politiques étrangères viennent créer
l’agitation ici et défendre des points de vue qui sont contraires aux
droits de l’homme," déclare le chef de file de la N-VA à la Chambre.
Les vedettes politiques dont il est question, ce sont Erdogan et ses
bras droits.
Donc, juste au moment où De Roover expliquait qu'il ne voulait plus
voir d'affiches de propagande pro-Erdogan, une affiche du même acabit
déambulait dans les rues de la capitale. Trollage des partisans ou
simple coïncidence? En tout cas, le timing était serré. (bruzz.be, 25
mars 2017)
Appui du vice-président du Parlement bruxellois aux anciens de l'Unité d'opérations spéciales!

Nos lecteurs ont déjà été mis courant des relations très étroites
d’Emir Kir (PS), député fédéral et bourgmestre de Saint-Josse, avec
l’ancien chef de la police d’Istanbul Celalettin Cerrah… Alors qu’il
était secrétaire d’Etat, accompagné de son chef de renseignements Ahmet
Ilhan Güler, Cerrah avait rendu une visite au Secrétaire d'Etat
bruxellois Emir Kir à Bruxelles le 19 janvier 2007. Quelques mois plus
tard, le 8 avril 2007, Kir avait assisté aux célébrations du 162e
anniversaire de la fondation de la police d'Istanbul en tant qu'invité
d'honneur du chef de cette institution, Celalettin Cerrah.
Cette fois, c’est le vice-président d’origine turque du Parlement
bruxellois Emin Özkara, également membre du Conseil communal de
Schaerbeek, dont il est question … Membre du parti socialiste comme
Kir, Emin Özkara a accueilli le 17 janvier 2017 à Bruxelles l’ancien
chef de police Yesugay Aksakal, actuellement président de l’Association
des policiers retraités de l’unité des opérations spéciales (EPÖHD), et
a présidé une conférence donnée par ce dernier.
Aksakal n’était pas un simple membre de cette unité spéciale. Le
quotidien Vatan a révélé le 8 mai 2012 qu’il était l’un des proches du
célèbre terroriste Abdullah Çatlı, mort dans un accident de voiture à
Susurluk. Lors de l’enquête, le décodage des conversations
téléphoniques de Çatli a révélé qu’il avait eu plusieurs communications
avec Aksakal, chargé à cette époque dans la police politique.
Son nom est impliqué dans l’affaire Susurluk et l’assassinat du roi des
casinos Omer Lutfu Topal. Aksakal a été éloigné de son poste à
Istanbul, mais chargé comme garde du corps de l’ancien ministre des
affaires intérieures Mehmet Agar, condamné dans le cadre de l’affaire
Susurluk, qui purgeait sa peine dans le prison de Yenipazar.
Après sa retraite, Aksakal a fondé l’Association des policiers
retraités de l’unité des opérations spéciales (EPÖHD). Dans son message
publié le 24 août 2015 par Haber7.Com il disait : « Des centaines de
policiers retraités de l’Unité des opérations spéciales ayant servi
dans l'Est et le Sud-Est m’appellent et disent qu'ils veulent combattre
le PKK dans la même région. »
En effet, après la perte de sièges aux élections du 7 Juin 2015, Tayyip
Erdogan a immédiatement suspendu le processus de paix avec les Kurdes
et relancé la terreur de l’Etat dans le Kurdistan en mobilisant les
unités d’opérations spéciales.
Dans ce contexte, certains anciens de ces unités peuvent être chargés
dans les opérations visant les ressortissants turcs immigrés dans les
pays européens.
Un complément d'information:
Un autre membre du parlement bruxellois et du conseil communal de
Schaerbeek, Mahinur Özdemir maintient des relations étroites avec la
famille Tayyip, Emine et Sümeyye Erdogan ainsi que le ministre Berat
Albayrak, gendre de la famille. Même la cérémonie de son mariage a été
faite en Turquie en présence de Tayyip Erdogan et sa famille. Expulsée
du cdH à cause de son négationnisme du génocide arménien, elle réagit à
chaque occasion comme propagandiste de l’AKP en Belgique. Ce fait a été
soulevé tout récemment lors d’un débat à la tv RTL sur les dernières
déclarations d’Erdogan.
Question:
Auelle est la raison des relations si étroites avec les chefs de la
police et des unités spéciales turques des élus socialistes d’origine
turque qui se trouvent depuis des années comme représentants du peuple
bruxellois dans les assemblées fédérale, régionale et communales ?
Quel est leur but ?
Deuxième question:
Les dirigeants de ces assemblées et des partis politiques qui y sont
dominants, peuvent-ils garder le silence face à ces faits ? Comment
peuvent-ils ignorer qu’avec cette attitude ils ne servent qu’au
renforcement de la xénophobie dans la société ?
(Info-Turk, 23 mars 2017)
Charles Michel défend Zuhal Demir, attaquée par la presse turque
Le Premier ministre Charles Michel a énergiquement pris lundi la
défense de sa secrétaire d'Etat en charge de la Lutte contre la
pauvreté et l'Egalité des chances Zuhal Demir, accusée par la presse
turque de soutenir le terrorisme. Une campagne qui, selon lui,
s'inscrit dans la stratégie de polarisation que la Turquie mène
actuellement envers l'UE.
"Ces fausses accusations sont subversives et blessantes", a commenté
lundi le Premier ministre dans un communiqué, après des articles parus
dans la presse turque présentant Mme Demir comme un soutien au
mouvement indépendantiste kurde PKK.
Selon M. Michel, ces attaques s'inscrivent dans la campagne menée
actuellement par le président Erdogan en vue du prochain référendum sur
l'extension de ses pouvoirs.
"Cette stratégie consiste à nous provoquer pour réveiller les
sentiments nationalistes en Turquie qui se pose en victime", selon le
chef du gouvernement.
Après les récentes critiques turques envers l'Allemagne et les
Pays-Bas, M. Michel estime qu'Ankara a choisi la voie de la
"polarisation" avec l'Europe.
"Les références au nazisme et à Srebrenica sont inacceptables", martèle-t-il.
Pour Charles Michel, la situation des droits de l'homme, de la liberté
d'expression et l'Etat de droit en Turquie ne correspondent plus aux
standards européens, en particulier depuis juillet 2à16, marqué par la
tentative de coup d'Etat contre le président Erdogan. (AFP, 21 mars
2017)
Vers la création d'un parti pro-immigration par un Turc
Le conseiller provincial limbourgeois Ahmet Koç, exclu l'an dernier du
sp.a pour des propos tendancieux sur le putsch manqué en Turquie,
réfléchit à la création d'un nouveau parti qu'il lancerait avec
quelques compagnons en 2018 dans plusieurs villes du Limbourg,
annonce-t-il samedi dans un entretien accordé au journal De Morgen.
Koç s'inspire du parti néerlandais DENK, parti multiculturel qui a
décroché trois sièges au parlement néerlandais à l'issue des
législatives de mercredi. "Je suis convaincu que la Belgique a besoin
d'un nouveau mouvement politique qui lutte contre l'inégalité sociale
et l'intolérance", dit ce Limbourgeois né en Turquie. "Les partis
traditionnels n'ont pas de réponse à cela". Il espère le ralliement
d'autres femmes et hommes politiques. "Nous présenterons notre projet
quand il sera temps. Cela impliquera des personnes de différentes
origines mais aussi des Belges". (Belga, 18 mars 2017)
Erdogan appelle les Turcs en Europe à faire plus d'enfants
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé vendredi les Turcs de
la diaspora en Europe à former des familles nombreuses comme réponse,
selon lui, aux discriminations dont ils seraient victimes, leur
lançant: "Vous êtes l'avenir de l'Europe".
"C'est la meilleure réponse à apporter à l'impolitesse et à l'hostilité
que l'on vous témoigne", a-t-il expliqué lors d'un discours à
Eskisehir, au sud d'Istanbul.
"Eduquez vos enfants dans les meilleures écoles, assurez-vous que vos
familles vivent dans les meilleurs endroits, conduisez les meilleures
voitures, vivez dans les meilleures maisons. Ayez cinq enfants, pas
trois seulement. Vous êtes l'avenir de l'Europe", a lancé M. Erdogan.
M. Erdogan ne cesse de dénoncer les discriminations dont sont victimes
selon lui les Turcs et plus généralement les musulmans en Europe depuis
le début d'une crise diplomatique avec plusieurs pays européens,
notamment l'Allemagne et les Pays-Bas, après l'interdiction faite à des
ministres turcs de participer à des meetings en vue du référendum du 16
avril sur le renforcement de ses pouvoirs.
La diaspora turque en Europe compte plusieurs millions de personnes,
dont quelque 2,5 millions ont le droit de voter aux scrutins turcs.
Le président turc, lui-même père de quatre enfants, avait déjà exhorté
l'année dernière les femmes turques à faire au moins trois enfants,
provoquant la colère des militants pour les droits des femmes.
M. Erdogan a une nouvelle fois critiqué l'arrêt de la justice de
l'Union européenne estimant que les entreprises pouvaient interdire le
port du voile au travail, qu'il avait déjà qualifié de
"croisade" contre l'islam jeudi.
"Nous en avons marre. Elle est où la liberté religieuse?" a-t-il pesté.
Il a mis la Cour de justice européenne (CJUE) au défi de "bannir la
kippa aussi", alors que la décision de la CJUE comprend aussi
théoriquement la calotte juive puisqu'elle porte sur le port visible de
signes religieux. (AFP, 17 mars
2017)
Menaces contre des Turco-Danois anti-Erdogan au Danemark
Le Danemark a convoqué lundi le chargé d'affaires turc pour évoquer
avec lui les menaces adressées à des Turco-Danois critiques du
président Recep Tayyip Erdogan, dont la presse danoise s'est faite
l'écho.
Selon le ministère des Affaires étrangères, le diplomate turc, dont le
nom n'a pas été révélé, a été convoqué par un haut responsable qui a
"clairement indiqué" que le Danemark "voyait avec une grande
inquiétude" les informations concernant des menaces vis-à-vis de
citoyens danois d'origine turque, qui seraient "dénoncés" auprès des
autorités turques.
"Nous avons souligné que l'établissement de listes et la dénonciation
de citoyens danois auprès de pays étrangers, y compris auprès des
autorités turques, seront punis s'ils sont prouvés", a indiqué le
ministère dans un communiqué.
Au cours de la réunion, le chargé d'affaires a réfuté que la Turquie
ait établi de telles listes. Prendre des renseignements sur des Turcs
vivant au Danemark n'est autorisé que dans les questions liées à
l'extrémisme violent, a affirmé le diplomate, selon le ministère.
Aucun porte-parole de l'ambassade de Turquie n'était disponible dans l'immédiat pour commenter cette réunion.
Dans le quotidien danois Berlingske samedi, des Danois possédant la
double nationalité ou d'origine turque affirmaient avoir été menacés de
"dénonciation" pour des faits de "haute trahison" ou de voir leur
famille en Turquie inquiétée.
Mustafa Gezen, un enseignant qui avait critiqué M. Erdogan à la
télévision l'été dernier, a confié au quotidien avoir reçu un appel
anonyme menaçant. "Un homme avec un fort accent danois m'a dit qu'il
avait enregistré l'émission. Il a dit qu'il l'enverrait à l'ambassade
turque au Danemark", a-t-il déclaré.
La convocation du chargé d'affaires turc intervient à un moment de tensions entre la Turquie et plusieurs capitales européennes.
Le Premier ministre danois Lars Lokke Rasmussen a "proposé" le 12 mars
à son homologue turc Binali Yildirim de reporter une visite au Danemark
prévue fin mars en raison de "l'escalade" entre Ankara et les Pays-Bas,
née de la décision de La Haye d'empêcher deux ministres turcs de
participer à des meetings en soutien à M. Erdogan sur le sol
néerlandais.
Ces réunions électorales, organisées dans plusieurs pays européens,
sont destinées à promouvoir auprès de la diaspora turque le "oui" au
référendum du 16 avril sur le renforcement des pouvoirs du président
turc. (AFP, 20 mars
2017)
EU-Turkey Deal: A shameful stain on the collective conscience of Europe
The EU-Turkey deal which has resulted in the suffering of thousands of
refugees and migrants is a stain on the collective conscience of
Europe, said Amnesty International on the first anniversary of the
agreement.
The deal aimed at returning asylum-seekers back to Turkey on the
premise that Turkey is safe for them, has failed on its own terms but
left thousands exposed to squalid and unsafe conditions on Greek
islands.
“Today marks a dark day in the history of refugee protection: one in
which Europe’s leaders attempted to buy themselves out of their
international obligations, heedless of the cost in human misery,” said
John Dalhuisen, Amnesty International’s Director for Europe.
“A year ago, the Greek islands were transformed into de facto holding
pens, as Europe’s shores went from being sites of sanctuary into places
of peril. One year on, thousands remain stranded in a dangerous,
desperate and seemingly endless limbo.”
The majority of asylum seekers in the camps are not allowed to leave
the islands. They are corralled in overcrowded, squalid conditions and
at times, have been victims of violent hate crimes. Five refugees on
Lesvos, including a child, have died as a result of circumstances
strongly linked with these conditions.
Although European leaders maintain the fiction that Turkey is a safe
third country for refugees and asylum seekers, Greek courts have so far
blocked the return of Syrian asylum-seekers to Turkey on this basis.
Amnesty International has nonetheless documented how some Syrian
asylum-seekers have been forcibly returned to Turkey without having
access to asylum and without being able to appeal against their return,
in breach of international law. Others have ‘voluntarily’ returned to
Turkey because of the misery on the Greek islands.
The anniversary of the deal coincides with a deadline for lawyers to
submit additional evidence on a case being considered by Greece's
highest administrative court which will determine whether Turkey can be
considered a "safe country" for refugees.
The case involves “Noori”, a 21 year old asylum seeker, who has been
unlawfully detained for more than six months after his asylum claim was
declared inadmissible by Greek courts on the basis that Turkey is a
‘safe third country’ for him. Depending on the court’s decision, he
could be immediately sent back to Turkey. The verdict, expected within
the month, could set a precedent and could open the floodgates for
further returns.
Instead of trying to return asylum seekers and refugees to Turkey,
where they do not have effective protection, the EU should be working
with the Greek authorities to urgently transfer asylum-seekers to
mainland Greece for their cases to be processed. European governments
should provide asylum seekers with access to relocation or other safe
and legal ways to other European countries such as family reunification
or humanitarian visas.
Despite its manifest failures and flagrant breaches of international
law, the EU-Turkey deal has been touted by some European leaders as a
model that could be replicated in agreements with other countries.
“The fact that European leaders are heralding as a success a deal which
has caused such immeasurable suffering exposes the fact that the
EU-Turkey deal has nothing to do with the protection of refugees and
everything to do with keeping them out of Europe,” said John Dalhuisen.
“The EU-Turkey deal is a stain on the collective conscience of Europe.
As it enters its second year it should not be seen as being a blueprint
for other deals, but rather a blueprint for despair for thousands of
desperate people who have fled war and conflict in search of
sanctuary.” (Amnersty.org, 17 March 2017)
Pacte UE-Turquie: lourd réquisitoire des ONG de défense des réfugiés
Le pacte UE-Turquie, signé il y a un an pour stopper le flux migratoire
en Europe via la Grèce, a transformé ce pays en "un terrain d'essai des
politiques européennes qui bafouent les droits" des réfugiés, ont
dénoncé jeudi plusieurs ONG.
Ce pacte "expose les réfugiés et les demandeurs d'asile à des risques
et des abus", indiquent International Rescue Committee (IRC), le
Norwegian Refugee Council (NRC) et Oxfam dans un rapport d'une dizaine
de pages intitulé "la réalité de la déclaration UE-Turquie, le
laboratoire grec".
Publié quatre jours avant "le 20 mars, qui marque un an d'application
du pacte UE-Turquie permettant le renvoi des réfugiés en Turquie", le
rapport accuse "l'Europe de ne pas s'acquitter de sa responsabilité de
protéger les gens qui cherchent la sécurité en Europe".
La fermeture l'année dernière des frontières des pays des Balkans, par
où sont rentrés en Europe du nord plus d'un million de réfugiés depuis
l'été 2015, a piégé en Grèce entre 45.000 et 60.000 migrants et
réfugiés - selon les sources - dont 9.000 à 14.000 sont retenus sur les
îles grecques en vue de leur renvoi en Turquie en vertu du pacte
UE-Turquie.
Les ONG dénoncent les "conditions inhumaines des personnes
vulnérables", séjournant sur les îles et soulignent que "les demandeurs
d'asile sont privés de différentes façons de leur droit à une procédure
d'asile juste".
"Le pacte UE-Turquie joue à la roulette sur l'avenir des gens les plus
vulnérables du monde", relève Panos Navrozidis, cité dans le rapport.
De la même façon, d'autres ONG ou organismes comme Amnesty
International, la Fédération internationale des droits de l'homme
(FIDH), Human Rights Watch, Médecins sans frontières, Solidarity now,
le Conseil grec des réfugiés, et l'Union grecque des droits de l'Homme
ont estimé jeudi que le pacte UE-Turquie "mine les valeurs européennes
des droits de l'Homme et de la dignité", viole le droit international
de l'asile, et crée des conditions "dégradantes" pour les exilés
bloqués sur les îles grecques, tout en dopant les affaires des passeurs.
Au cours d'une conférence de presse, ces organismes ont réclamé de
nouveau le transfert immédiat vers le continent grec des personnes
détenues ou retenues sur les îles, relevant que figuraient parmi elles
nombre d'individus vulnérables, notamment mineurs ou victimes de
torture.
L'UE s'accommode de cette situation car "elle lance le message aux
migrants de ne pas venir", a notamment accusé Epaminondas Farmakis, de
l'organisation Solidarity Now.
(AFP, 16 mars
2017)
UETD organisera en Belgique une manifstation de 40.000 partisans de l'AKP
L’Union des démocrates turcs européens se cherche un endroit pour
organiser un grand rassemblement dans le cadre du référendum turc.
L’option du Flanders Expo est abandonnée, en raison du monde attendu.
L’Union des démocrates turcs européens (UETD) n’organisera pas de grand
rassemblement dans le cadre du référendum turc au Flanders Expo de
Gand, a indiqué dimanche son président Basir Hamarat. Le mouvement
étudie d’autres possibilités.
«Le Flanders Expo est trop petit, nous avons besoin de places pour
30000 à 40000 personnes», précise Basir Hamarat. «Le Sportpaleis
convenait car il peut accueillir 33000 personnes mais ils ont refusé.»
Le président de l’UETD ajoute que son mouvement ne négocie actuellement
pas avec d’autres salles pour organiser un tel événement mais qu’il
continuait à prospecter.
L’UETD organisera, comme la semaine dernière à Bruxelles, plusieurs
autres événements de moindre ampleur dans les semaines à venir en
Belgique. «Des parlementaires tiendront des meetings jusqu’au 7 avril
en Belgique comme la semaine passée», poursuit Basir Hamarat. La venue
de ministres turcs ou du président Erdogan n’est pas prévue pour
l’instant même si Basir Hamarat ne l’exclut pas totalement.
Le président de l’UETD se trouvait par ailleurs la nuit dernière à
Rotterdam. «La ministre turque n’a pas pu pénétrer dans le consulat
alors qu’il s’agit du territoire turc. Ils l’ont arrêtée 30 mètres
avant, ce que les Turcs trouvent injuste.» Une attitude qui s’explique
par le contexte électoral néerlandais, selon le président de l’UETD.
Enfin, Basir Hamarat ne prévoit pas de problèmes en Belgique. «Nous
avons déjà organisé une centaine d’activités et nous n’avons jamais
rencontré le moindre problème. La collaboration avec les autorités est
très bonne. Nous formons un pont entre la Belgique et la Turquie»,
conclut-il.
Bart De Wever interdit une réunion turque à Anvers
Le bourgmestre d'Anvers, Bart De Wever, a interdit une réunion du parti
turc MHP qui devait avoir lieu vendredi à Berchem, l'un des districts
anversois. La décision a été prise en concertation avec la police
locale qui a pris en compte le trouble à l'ordre public.
Le bourgmestre anversois avait déjà interdit une première réunion des
Loups Gris, organisation liée au parti d'extrême-droite MHP prévue au
Linkeroever.
Il s'agissait alors d'un événement qui se déroulait dans un immeuble
dépendant de la ville. A Berchem, le meeting est annoncé dans un lieu
privé.
"S'il y a des présomptions sérieuses d'un risque pour l'ordre public et
la sécurité, il est possible d'intervenir même s'il s'agit d'un endroit
privé. Les organisateurs seront mis au courant par écrit de
l'interdiction", a indiqué le porte-parole de M. De Wever.
Le Vlaams Belang, parti d'extrême-droite flamand, a fait savoir plus
tôt dans la journée que ce événement aurait lieu et qu'il organiserait
une contre-manifestation, à propos de laquelle il devait encore
introduire une demande. (Belga, 14 mars 2017)
En Belgique, peu d’obstacles à la propagande d’Erdogan
Alors que l’Allemagne et les Pays-Bas interdisent
des meetings de l’AKP sur leur sol, la Belgique ne se chauffe pas de ce
bois-là. Le parti du président Recep Tayyip Erdogan, et les mouvements
qui lui sont proches dans la diaspora, ne trouvent que peu de freins à
leur opération séduction. Dernier fait en date : la publication et la
diffusion, vendredi sur le compte Facebook de l’AKP Belgique, d’une
affiche à l’esprit guerrier. Le message de l’image, en turc, est sans
équivoque : « Cette lutte est la lutte entre le croissant et la croix !
Réunissons-nous sous le croissant. Vous verrez que nous serons très
nombreux ! »
Un discours que dénonce Dogan Özgüden, journaliste
Turc résident en Belgique et fondateur du site « Info-Turc », qui parle
de « propagande islamiste hostile à la chrétienté ». Mais qui ne s’en
étonne pas pour autant : « Erdogan et ses partisans mènent campagne
pour promouvoir une Turquie islamiste et ultranationaliste. » Le
président turc, qui craint de ne pas obtenir le soutien des électeurs à
son référendum, mise donc aussi sur les quelque 4 millions de Turcs de
la diaspora. Mais pourquoi cette opération semble-t-elle rencontrer
davantage d’adhésion en Belgique qu’ailleurs ? Lors des dernières
élections turques, la Belgique se distinguait en effet toujours des
autres pays européens avec plus de 60 % des votes en faveur du Parti de
la Justice et du Développement. Pour Dogan Özgüden, cela tient en
partie à la position stratégique de Bruxelles, comme capitale de
l’Europe : « Bruxelles est très importante pour le régime d’Ankara, qui
y a implanté un lobby turc notamment pour contrecarrer les Grecs ou les
Arméniens sur les questions liées au génocide arménien. »
Pas de prise de position forte
Le journaliste turc pointe également la faible
opposition de la classe politique belge : « Je n’ai pas entendu de
prise de position forte, à l’exception de la N-VA. Les autres partis,
notamment via les bourgmestres des communes où la diaspora turque est
importante, n’osent pas déplaire à leur électorat. » Le 8 mars dernier,
Taner Yildiz, membre de l’AKP, ancien ministre de l’Energie, est venu
donner une conférence sur le territoire de la commune de
Saint-Josse-ten-Node. Il aurait aussi dû s’exprimer en Allemagne mais
avait été interdit.
L’Union des Démocrates Turcs Européens, proche de
l’AKP, prospecte actuellement pour organiser un plus grand meeting en
Belgique. Le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, suit la situation de
près. Peter De Roover, chef de groupe N-VA à la chambre, plaide, lui,
pour une interdiction. Dans l’émission « De zevende dag », le CD&V
et l’Open VLD se sont exprimés en défaveur d’une telle interdiction, à
moins que l’ordre public ne soit menacé. Pour rappel, en mai 2015, le
président turc avait rassemblé 15.000 personnes dans l’Ethias Arena
d’Hasselt… (Le Soir, Elodie Blogie, 12 mars 2017)
Pourquoi ce silence des partis politiques belges?
La campagne de propagande prévue pour inciter les ressortissants turcs
en Europe à soutenir l'extension des pouvoirs dictatoriaux du président
islamo-fasciste Recep Tayyip Erdogan lors du référendum du 16 avril a
déjà créé une grande réaction à l'échelle européenne... Plusieurs
manifestations pro-Erdogan ont été interdites en Allemagne et dans
certains pays européens.
Enragés de cette prise de position, Erdogan et ses ministres accusent
les dirigeants allemands de recourir aux méthodes des nazis.
Curieusement les partis politiques belges maintiennent un silence incroyable devant cette audace du pouvoir d'Ankara.
Ce qui est le plus inquiétant, un des hauts dirigeants de l'AKP,
l'ancien ministre Taner Yildiz, a pu tenir deux réunions de propagande
le 8 mars en Belgique. La première est dans la mosquée Fatih à Beringen
et la deuxième dans la commune de Saint-Josse à Bruxelles .
Il faut rappeler que la mosquée Fatih à Beringen est officiellement
liée à la Diyanet qui est accusée par les médias belges de se mettre au
service des opérations répressives d'Ankara contre les opposants en
Belgique.
Quant à la réunion à Saint-Josse, elle a été réalisée grâce à la
bienveillance du bourgmestre Emir Kir appartenant au Parti socialiste!
Question: Pourquoi ce silence des partis politiques belges? (Info-Turk, 10 mars 2017)
VOICI UNE AFFICHE DE LA SECTION BELGE DE L'AKP,
AUTORISEE PAR LE BOURGMESTRE DE SAINT-JOSSE
DE TENIR UNE REUNION DE PROPAGANDE A BRUXELLES

Cette lutte est la lutte entre le croissant et la croix…
Réunissons-nous sous le croissant.
Vous verrez que nous serons très nombreux!
Pays-Bas : le gouvernement opposé à la visite d'un ministre turc
Le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Bert Koenders, a
clairement fait savoir jeudi que la venue de son homologue turc pour
assister à un meeting en faveur du référendum sur le renforcement des
pouvoirs présidentiels turcs n'était pas souhaitée.
"Les Pays-Bas assument la responsabilité de l'ordre public et la
sécurité des citoyens néerlandais, personne d'autre. Les Pays-bas ne
veulent pas par conséquent que cette (visite) ait lieu", a souligné le
ministre dans une déclaration.
Bert Koenders visait le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut
Cavusoglu, dont la présence samedi à un meeting à Rotterdam a été
annoncée pour soutenir le référendum sur le renforcement des pouvoirs
présidentiels, une réforme souhaitée par l'actuel président Recep
Tayyip Erdogan.
"Nous ne participerons pas à la visite d'un responsable gouvernemental
turc qui veut mener une campagne politique pour le référendum. Par
conséquent, nous ne coopérerons pas. Aucun des moyens habituels fournis
pour une visite ministérielle ne seront accordés", a encore précisé le
ministre néerlandais, en indiquant qu'il s'était entretenu un peu plus
tôt dans la journée avec le ministre turc.
Le maire de Rotterdam, Ahmed Aboutaleb, avait annoncé dès mercredi que
le rassemblement avait été annulé, indiquant que le gérant de la salle
où devait avoir lieu l'événement n'était plus disponible.
(AFP, 9 mars
2017)
Ankara veut organiser 30 meetings pro-Erdogan en Allemagne
Ankara a informé Berlin de son souhait d'organiser une trentaine de
meetings pro-Erdogan supplémentaires en Allemagne, malgré la récente
annulation de plusieurs rassemblements au prix de tensions entre les
deux pays, a indiqué jeudi le chef de la diplomatie turque.
"Nous avons l'intention d'organiser environ 30 rassemblements. Nous en
avons informé les autorités allemandes", a déclaré Mevlüt Cavusoglu,
cité par la chaîne d'information CNN-Türk.
Les relations entre Berlin et Ankara se sont fortement tendues ces
derniers jours après l'annulation par plusieurs villes allemandes de
rassemblements visant à promouvoir une réforme renforçant les pouvoirs
de Recep Tayyip Erdogan soumise à référendum le 16 avril en Turquie.
L'Allemagne accueille la plus grande diaspora turque au monde, avec
quelque trois millions de personnes, dont près de la moitié ont le
droit vote, un nombre non négligeable pour un scrutin qui s'annonce
serré.
M. Cavusoglu s'était lui-même rendu cette semaine en Allemagne pour
défendre cette réforme malgré l'annulation en cascade des autorisations
pour un meeting qui était prévu à Hambourg (nord). Il s'était
finalement exprimé depuis le balcon du consulat général de Turquie.
M. Erdogan a comparé dimanche les annulations de meetings à des
"pratiques nazies", provoquant la consternation du gouvernement
allemand et de l'Union européenne.
Revenant sur cette comparaison, M. Cavusoglu a déclaré : "Nous ne
disons pas que le gouvernement actuel est nazi. Mais, qu'on le veuille
ou non, ses pratiques nous rappellent les pratiques de cette époque-là".
Les rapports se sont également tendus entre la Turquie et les Pays-Bas,
où plusieurs voix ont appelé à interdire les rassemblements de campagne
de dirigeants turcs.
C'est notamment le cas du chef de file de l'extrême droite
néerlandaise, Geert Wilders, que M. Cavusoglu a vivement critiqué jeudi
: "Nous n'avons pas peur des racistes (...) et des fascistes", a lancé
le chef de la diplomatie turque à son endroit.
M. Cavusoglu a affirmé que "personne" ne pourrait l'empêcher de se
rendre aux Pays-Bas, où un meeting pro-Erdogan auquel il devait
participer samedi a été annulé.
Il a affirmé qu'il pourrait reporter sa visite à une date postérieure
aux élections législatives qui se tiendront dans ce pays le 15 mars. M.
Cavusoglu et son homologue néerlandais ont eu un entretien téléphonique
jeudi soir, selon un haut responsable turc.
La ministre turque de la Famille et des Politiques sociales Fatma Betül
Sayan Kaya se rendra elle vendredi aux Pays-Bas pour promouvoir la
réforme constitutionnelle, a rapporté la chaîne de télévision publique
turque TRT.
Mais la municipalité de Hengelo (est), où devait s'exprimer la
ministre, a indiqué jeudi soir que le propriétaire du lieu devant
accueillir le rassemblement avait retiré son accord.
Et le propriétaire d'une autre salle dans la ville voisine de Wehl, qui
devait être une solution de repli pour Mme Sayan Kaya, a lui aussi
renoncé à accueillir son meeting, selon l'agence de presse ANP.
(AFP, 9 mars
2017)
Pays-Bas : un rassemblement en faveur du référendum turc annulé
Un rassemblement en faveur du référendum
renforçant les pouvoirs du président turc Recep Tayyip Erdogan prévu
pour ce week-end à Rotterdam en présence du ministre des Affaires
étrangères Mevlüt Cavusoglu a été annulé, a annoncé mercredi le maire
de la ville.
"Le gérant de la salle m'a informé qu'il ne pouvait la mettre à la
disposition" des organisateurs du rassemblement, a affirmé le maire
Ahmed Aboutaleb dans une lettre adressée au conseil municipal et
publiée sur internet.
Si cela n'avait pas été le cas, "ce rassemblement en présence d'un
membre du gouvernement turc à cet endroit, ou autre part dans la ville,
aurait très probablement été interdit", a-t-il ajouté, évoquant des
risques pour l'ordre public ou la sécurité.
Le gouvernement néerlandais avait jugé vendredi soir un tel
événement "indésirable" et recherchait les possibilités juridiques pour
intervenir.
"Je n'ai pas à juger le contenu d'un tel rassemblement", écrit le maire
: "mais je suis d'avis que la venue du ministre provoque un risque
direct pour l'ordre public et la sécurité à Rotterdam et qu'il pourrait
provoquer une augmentation de la polarisation" au sein de la communauté
turque de la ville.
Après le coup d'Etat avorté de juillet, des tensions avaient
surgi au sein de l'importante communauté turque de cette ville
portuaire, a affirmé le maire. "J'ai confiance dans le fait que la
diplomatie et la politique internationale font leur travail et que le
ministre annule sa visite", assure-t-il.
Le député anti-islam Geert Wilders avait manifesté plus tôt dans
la journée devant l'ambassade turque à La Haye, s'adressant au
gouvernement turc via les journalistes : "Restez loin de nous, restez
loin d'ici, ceci est notre pays"
Les relations entre Ankara et Berlin se sont nettement tendues après
l'annulation jeudi et vendredi en Allemagne de trois meetings de
soutien au "oui" au référendum du 16 avril sur l'extension des pouvoirs
du président Erdogan.
Mercredi, l'Allemagne a tenté de désamorcer la crise diplomatique en
invoquant "leur amitié" après une rencontre entre le chef de la
diplomatie allemande Sigmar Gabriel et son homologue turc.
(AFP, 8 mars
2017)
Le canton de Zurich ne veut pas accueillir le chef de la diplomatie turque
Les autorités du canton de Zurich ont
annoncé mercredi avoir demandé aux autorités fédérales suisses
d'annuler, pour des raisons de sécurité, la venue dimanche du ministre
turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu.
"Nous avons envoyé une lettre à Berne (...) demandant qu'ils prennent
des mesures pour que l'événement prévu dimanche à Zurich n'ait pas
lieu", a expliqué à l'AFP le porte-parole du département de la Sécurité
du canton de Zurich, Urs Grob.
Dans un communiqué, ce même département du canton de Zurich explique
que "compte tenu des discussions extrêmement controversées concernant
la venue de représentants turcs en Allemagne", les autorités
"s'attendent à des démonstrations massives" en Suisse si M. Cavusoglu
vient.
"Même avec un important service de police, nous ne pouvons garantir que
l'événement se produise dans le calme et sans heurt", souligne le
canton de Zurich, qui fait valoir que les autorités cantonales refusent
d'être tenues pour "responsables" de cet événement.
Interrogé par l'AFP, un porte-parole du ministère suisse des Affaires
étrangères, Jean-Marc Crevoisier, a confirmé que les autorités
fédérales avaient bien reçu la lettre du canton de Zurich. Suite à
quoi, "le DFAE (ministère suisse des Affaires étrangères) et le DFJP
(ministère suisse de la Police et Justice) ont convenu de demander aux
différents services de la Confédération responsable de questions de
sécurité de faire une analyse de la situation du point de vue sécuritaire", a-t-il indiqué.
"Les prochains pas dans cette affaire seront faits après avoir pris connaissance de cette analyse", a-t-il conclu.
Selon les informations dont dispose le gouvernement suisse, M. Cavusoglu doit arriver dimanche en Suisse.
"Des rencontres avec les autorités suisses ne sont pas prévues", mais
M. Cavusoglu "envisage de rencontrer les consuls généraux de Turquie en
poste en Suisse et en Autriche et ensuite des membres de la communauté
turque en Suisse à proximité de l'aéroport de Zurich", a précisé le
ministère suisse des Affaires étrangères, dans une prise de position
envoyée aux médias avant l'annonce faite par Zurich.
(AFP, 9 mars
2017)
Allemagne : Juncker fustige les accusations de nazisme d'Erdogan
Le président de la Commission
européenne, Jean-Claude Juncker, a condamné de façon très véhémente
mardi les déclarations du président turc Recep Tayyip Erdogan qui a
accusé l'Allemagne de "pratiques nazies".
"Je ne peux pas accepter que l'Allemagne actuelle soit comparée à
l'Allemagne nazie. C'est une honte", a déclaré l'ancien Premier
ministre luxembourgeois, dans un entretien avec la télévision
luxembourgeoise RTL.
"Je m'étonne des propos que j'entends en provenance de Turquie. Quand
le président turc et son ministre des Affaires étrangères disent que
l'Allemagne actuelle est pire que l'Allemagne nazie, je ne peux pas
l'accepter", a martelé M. Juncker.
"Nos parents et nos grands-parents ont vécu l'occupation nazie", a
rappelé le Luxembourgeois, né après la Deuxième Guerre mondiale en 1954.
Dimanche, le président turc Erdogan avait accusé l'Allemagne d'user de
"pratiques nazies" après l'interdiction en fin de semaine dernière par
des autorités municipales allemandes de meetings électoraux en faveur
du oui au référendum du 16 avril sur l'extension des pouvoirs
présidentiels en Turquie.
Ces municipalités avaient mis en avant des problèmes logistiques pour
expliquer leur décision, arguant dans au moins un cas ne pas avoir été
informées de la venue d'un ministre turc et du caractère politique de
la manifestation.
Les propos de M. Erdogan avaient provoqué la colère en Allemagne, la
chancelière Angela Merkel appelant Ankara à "garder la tête froide".
(AFP, 7 mars
2017)
Les Turcs d'Allemagne, une manne électorale pour Erdogan
La communauté turque d'Allemagne, forte
d'environ trois millions de personnes, constitue pour le président
Recep Tayyip Erdogan un important réservoir électoral en vue du
référendum du 16 avril sur le renforcement de ses pouvoirs.
Alors que les relations entre les deux pays étaient déjà difficiles, le
ton est monté ces derniers jours entre Berlin et Ankara après
l'annulation par des municipalités allemandes de meetings lors desquels
des ministres turcs devaient faire campagne pour le oui.
- 1,4 million d'électeurs -
La manne électorale que représentent les Turcs d'Allemagne est un enjeu
important pour le président islamo-conservateur : sur les trois
millions de Turcs ou personnes d'origine turque, 1,4 million peuvent
voter pour les scrutins en Turquie.
L'Allemagne représente à ce titre la quatrième circonscription électorale en nombre d'électeurs après Istanbul, Ankara et Izmir.
Cette terre électorale, les responsables turcs viennent régulièrement
la labourer. M. Erdogan y jouit d'ailleurs d'un fort soutien.
Sa formation, l'AKP, y a fait des scores très flatteurs. Aux
élections législatives de novembre 2015, le parti avait rassemblé 59,7%
des voix en Allemagne, contre 49,5% en Turquie.
Et cet électorat à une influence croissante, d'autant que le référendum pourrait être serré, selon des analystes.
"Le vote des Turcs de l'étranger n'a été instauré que pour l'élection
présidentielle de 2014. Seulement 10% des personnes concernées avaient
alors voté. (Elles) étaient 50%, aux législatives de 2015", explique
Jean Marcou, professeur à Sciences Po Grenoble.
"Contrairement à ses prédécesseurs laïques, l'AKP a toujours parlé à cette diaspora", ajoute-t-il.
- Craintes d'importation des conflits -
Depuis le putsch raté de juillet 2016, après lequel Ankara a déclenché
une vague de purges, les tensions se sont multipliées en Allemagne
entre pro et anti-Erdogan.
Même si les heurts entre les deux camps sont restés exceptionnels
jusqu'ici, Berlin craint que ce conflit intérieur turc puisse être
attisé par l'actuelle campagne électorale.
Par ailleurs, l'Allemagne compte aussi une communauté kurde forte
d'un million de personnes, laissant là aussi craindre une importation
sur le sol allemand du différend entre Turcs et Kurdes.
Si cette inquiétude n'est pas nouvelle, elle est revenue sur le devant
de la scène après que la communauté kurde de Turquie soit devenue l'une
des cibles des purges organisées après le coup d'Etat manqué.
- Travailleurs invités -
L'origine de la diaspora turque en Allemagne remonte aux années 60,
lorsque l'ex-Allemagne de l'Ouest, alors en manque de main d'oeuvre
pour nourrir son "miracle économique", a embauché par centaines de
milliers des "Gastarbeiter", des "travailleurs invités" (Turcs, mais
aussi Italiens, Espagnols, Grecs, Portugais...).
Ceux-ci devaient initialement rentrer au pays mais beaucoup ont fini
par rester en Allemagne, avant d'être rejoints par leurs proches.
Au fil des années, plusieurs études ont pointé les failles des
politiques d'intégration allemandes à l'égard des Turcs, une réalité
admise par la chancelière Angela Merkel.
En dépit de quelques exemples de réussites individuelles
brillantes -- le footballeur Mesut Özil, le cinéaste Fatih Akin --, les
Turcs sont considérés comme le groupe d'étrangers le moins bien intégré
en Allemagne.
(AFP, 6 mars
2017)
Pays-Bas: Wilders opposé à la venue d'un ministre turc
Le député néerlandais d'extrême droite
Geert Wilders s'est dit opposé dimanche à la participation du ministre
turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu à un rassemblement à
Rotterdam en faveur du référendum renforçant les pouvoirs du président
Recep Tayyip Erdogan.
"Ils ne devraient pas venir et s'ingérer dans nos affaires intérieures", a déclaré M. Wilders aux journalistes.
Le gouvernement néerlandais avait jugé vendredi "indésirable" la tenue,
prévue le 11 mars, d'un meeting pro-Erdogan à Rotterdam, organisé par
la des membres de l'importante communauté turque dans cette cité
portuaire.
Le rassemblement intervient en pleine campagne électorale aux Pays-Bas
pour les élections législatives du 15 mars. Selon les derniers
sondages, le Parti pour la Liberté (PVV) de M. Wilders est à égalité
avec le parti libéral (VVD) du Premier ministre Mark Rutte, après avoir
caracolé en tête pendant de nombreux mois.
"Si j'étais Premier ministre aujourd'hui, j'aurais déclaré --au moins
jusqu'après le référendum -- l'ensemble des membres du gouvernement
turc persona non grata pour un mois ou deux, et je ne les aurais pas
autorisés à venir ici", a encore dit M. Wilders.
Le chancelier autrichien Christian Kern a estimé dimanche que l'UE
devrait interdire aux responsables turcs de faire campagne pour le
référendum renforçant les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan
dans ses pays membres.
Les relations entre Ankara et Berlin se sont nettement tendues après
l'annulation jeudi et vendredi en Allemagne de trois meetings de
soutien au référendum du 16 avril sur l'extension des pouvoirs du
président Erdogan.
Geert Wilders, 53 ans, s'est notamment fait remarquer par ses prises de
position virulentes contre l'islam. S'il parvenait au poste de Premier
ministre, M. Wilders a promis entre autres l'interdiction de la vente
des corans, la fermeture des mosquées et des écoles coraniques, le
rétablissement du contrôle aux frontières et l'interdiction de l'entrée
de migrants en provenance de pays musulmans.
(AFP, 5 mars
2017)
L'Autriche veut interdire toute campagne de la Turquie dans l'UE
L'UE devrait interdire aux responsables
turcs de faire campagne pour le référendum renforçant les pouvoirs du
président Recep Tayyip Erdogan dans ses pays membres, a estimé dimanche
le chancelier autrichien Christian Kern.
"Une réponse collective de l'UE pour empêcher de tels événements de
campagne serait sensée", a déclaré M. Kern au journal allemand Welt am
Sonntag, estimant que cela permettrait à "des pays comme l'Allemagne où
ces manifestations sont interdites" d'échapper "à la pression de la
Turquie".
Fin février, Ankara s'était élevé contre les commentaires
"irresponsables" de l'Autriche, qui a déclaré que le président turc
n'était pas le bienvenu dans le cadre de sa campagne pour un référendum
renforçant ses pouvoirs.
Les relations entre Ankara et Berlin se sont nettement tendues après
l'annulation jeudi et vendredi en Allemagne de trois meetings de
soutien au référendum du 16 avril sur l'extension des pouvoirs du
président Erdogan.
La Turquie avait réagi très violemment, accusant l'Allemagne -- qui
compte la plus forte communauté de la diaspora turque dans le monde,
trois millions de personnes -- d'oeuvrer pour une victoire du non à ce
référendum.
La chancelière Angela Merkel avait expliqué que la décision
d'autoriser ou non ces meetings ne relevait pas de l'Etat fédéral, mais
des compétences des communes. Mme Merkel a appelé samedi le Premier
ministre turc Binali Yildirim pour essayer d'apaiser la tension.
En dépit d'une interdiction des autorités locales, le ministre turc de
l'Economie, Nihat Zeybekci, doit prendre part dimanche à deux
rassemblements organisés par des groupes turcs à Cologne et Leverkusen.
Dans un article publié par Bild am Sonntag, le ministre allemand des
Affaires étrangères Sigmar Gabriel a affirmé que l'Allemagne "ne va
certainement pas mettre un terme à ses critiques" à l'égard de la
Turquie.
M. Gabriel a souligné que son pays défendrait la liberté d'opinion, l'Etat de droit, les droits de l'Homme et la démocratie.
Il a également estimé que la récente arrestation du correspondant en
Turquie du journal allemand Die Welt, Deniz Yucel, était "erronée et
disproportionnée".
Mais le ministre, qui doit rencontrer dans les prochains jours son
homologue turc, a souligné que "l'amitié germano-turque est plus
profonde que les tensions diplomatiques que nous traversons".
Le chancelier autrichien a par ailleurs estimé que les négociations sur
l'entrée de la Turquie dans l'UE devraient être abandonnées, en réponse
aux "violations des droits de l'Homme et des droits démocratiques
élémentaires" par le président turc.
"Nous ne pouvons pas continuer à négocier au sujet de l'adhésion (à
l'UE) avec un pays qui s'est distancié pendant des années des normes
démocratiques et des principes de l'Etat de droit", a-t-il dit.
L'Autriche s'était déjà dite favorable à un gel des négociations
d'adhésion d'Ankara.
Il a affirmé que "l'introduction d'un système présidentiel va affaiblir
l'Etat de droit en Turquie, réduire la séparation des pouvoirs et aller
à l'encontre des valeurs de l'UE".
(AFP, 5 mars
2017)
La justice européenne "incompétente" sur le pacte UE/Turquie
La Cour de justice de l'UE, saisie par trois demandeurs d'asile qui
souhaitaient faire annuler l'accord migratoire conclu entre l'Union et
la Turquie, s'est déclaré mardi "incompétente" pour juger ces recours.
Les trois requérants, deux Pakistanais et un Afghan, qui mettaient en
cause la légalité de l'accord scellé en mars 2016, avaient déposé des
recours en annulation le 22 avril 2016.
Le pacte UE/Turquie, destiné à tarir les traversées de migrants des
côtes turques vers les îles grecques, permet le renvoi en Turquie des
migrants, y compris des demandeurs d'asile syriens, arrivés en Grèce
après le 20 mars.
En contrepartie, l'UE a accepté de verser une aide financière à Ankara
et s'est engagée, pour chaque Syrien renvoyé, à en "réinstaller" un
autre depuis la Turquie dans un pays membre, dans la limite de 72.000
places.
Le Tribunal de l'UE, première instance au sein de la Cour de Justice de
Luxembourg, a estimé que "ce n'est pas l'Union mais ses Etats membres,
en tant qu'acteurs de droit international, qui ont mené des
négociations avec la Turquie".
Il "considère par conséquent que ni le Conseil européen (réunissant les
dirigeants des Etats membres, ndlr) ni aucune autre institution de
l'Union n'a décidé de conclure un accord avec le gouvernement turc au
sujet de la crise migratoire".
"En l'absence d'un acte d'une institution de l'Union dont il pourrait
contrôler la légalité (...) le Tribunal se déclare incompétent pour
connaître des recours des trois demandeurs d'asile", conclut-il. (AFP, 28 février
2017)
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