flashfondationeditorsbulletinspublications

INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

43rd Year / 43e Année
Mars
 
2017 March
N° 463
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 588 69 53
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

Site searchWeb search

powered by FreeFind


http://www.artigercek.com/author/doganozguden


Message de Taner Akcam sur facebook après sa visite à Özgüden

Titres des évènements du mois
Titles of this month's events



Droits de l'Homme / Human Rights

IHD: 33 Prisoners Including 5 Women on Hunger Strike for 42 Days

Galatasaray exclut 2 ex-stars, dont Hakan Sükür, accusées d'être pro-Gülen

Erdogan s'attend au rétablissement de la peine de mort après le référendum
AI: IHD’s Vice-President Raci Bilici must be released

Joint statement by European Union on Venice Report about Turkey
Constitution turque: le Conseil de l'Europe redoute une dérive "autoritaire"

L'ONU accuse Ankara de "graves violations" dans la région kurde
Une ONG internationale interdite d'exercer en Turquie

Un tribunal de l'ONU en appellera au Conseil de sécurité pour le juge turc

Le plus grand procès de putschistes présumés s'ouvre en Turquie
Demandez justice pour Hakan Yaman, torturé le 3 juin 2013

Pression sur les médias / Pressure on the Media

La liberté d'expression au coeur de la visite de Cavusoglu en Suisse
Journalist from Germany in Diyarbakır to Report About Newroz Detained
Nouveau report du procès du représentant de RSF en Turquie

La justice maintient l'interdiction de voyager d'Asli Erdogan
Téléréalité: Ankara veut interdire les émissions de rencontres amoureuses

Des journalistes manifestent pour leurs collègues emprisonnés
Pinar Selek dénonce la reprise des poursuites de la justice turque
Journaliste accusé d'espionnage par Ankara : "aberrant" selon Berlin
Journalistes détenus en Turquie: le Conseil de l'Europe met en garde Ankara

Journaliste détenu en Turquie : Berlin convie l'ambassadeur turc
Erdogan met en garde le quotidien Hürriyet

Ege University Chancellor
Hoşcoşkun Suspended

Kurdish Question / Question kurde

111 condamnations dans le procès contre les dirigeants kurdes

Le HDP dénonce un "embargo médiatique"
Drapeau kurde à Kirkouk: Ankara dénonce des "mesures unilatérales"

Le Nouvel An (Newroz) kurde sous le signe du référendum
Moscou va entraîner les forces kurdes en Syrie
Allemagne: 30.000 Kurdes manifestent pour la "démocratie en Turquie"

Vaste opération militaire dans le sud-est kurde
Lawsuit Demanding up to 21 Years in Prison Filed Against Leyla Zana
Le HDP mobilise contre le renforcement d'Erdogan
Affrontements entre forces liées à des groupes kurdes en Irak

HDP MP Feleknas Uca Awarded Clara Zetkin Prize
HDP, DBP to Celebrate Newroz with Slogan ‘We Will Definitely Win’
Réception Procès kurde en Belgique: "Votre aide reste indispensable!"

Human Rights Association publishes report on under-siege Kurdish village


Minorités / Minorities

Êzidîs reach Brussels, call on Europe to recognize Shengal's status

Ankara lie Gülen à l'enquête sur le meurtre du journaliste Hrant Dink en 2007
How the 3,000-year Greek Presence on the Aegean Shore Came to an End

Erdogan veut un "nouvel empire ottoman", accuse un ex-ministre israélien
Message de Taner Akcam sur facebook après sa visite à Özgüden

Politique intérieure/Interior Politics

En Allemagne, les électeurs turcs marqués par les tensions diplomatiques
La Turquie renonce aux meetings électoraux en Allemagne
Renseignement allemand: Gülen n'est pas derrière le putsch raté en Turquie

Les électeurs turcs en Europe: une réserve de voix pour l'AKP
Sortie en salles d'un film sur Erdogan, applaudi par ses partisans

Forces armées/Armed Forces

Norway Grants Asylum To 4 Turkish Officers, 1 Military Attaché
Un avion militaire syrien s'écrase à la frontière turque

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Le coordinateur d'une agence officielle turque à Gaza arrêté en Israël

Voile dans l'UE: Erdogan dénonce "une croisade" anti-islam

Socio-économique / Socio-economic

Erdogan frustré de n'avoir "pas encore" obtenu les JO
Des vaches néerlandaises renvoyées par la Turquie
Inflation Rate Reaches Double-Digit After 5 Years
Number of Registered Child Workers Exceeds 400,000

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

L'Allemagne enquête sur des soupçons d'espionnage de la Turquie
Erdogan évoque un possible référendum sur l'adhésion à UE
La Suisse ouvre une enquête sur l'espionnage de Turcs sur son territoire
Propos menaçants d'Erdogan: l'UE a convoqué l'ambassadeur turc
"Nazi": Erdogan continuera tant qu'on l'appellera "dictateur"

Berlin accuse Erdogan d'avoir "franchi une limite"
Erdogan s'en prend de plus belle à Merkel
Pas d'adhésion de la Turquie à l'UE en cas de peine de mort
Coup d'Etat avorté: fureur turque contre le renseignement allemand
Référendum en Turquie: l'OSCE lance sa mission d'observation
Accord Turquie-UE: "promesses non tenues" sur les migrants

Ankara: Pas de différence entre Rutte et "le fasciste Wilders" aux Pays-Bas
Hollande et Merkel jugent "inacceptables" les propos d'Erdogan sur le nazisme
L'UE "scandalisée" par les propos d'Erdogan sur le nazisme

Intraitable, la Turquie s'en prend aussi à l'UE
Crise avec la Turquie: appels au calme de l'UE et de l'Otan
Erdogan accuse Merkel de "soutenir les terroristes"
Le ministre allemand de l'Intérieur opposé aux meetings turcs en Allemagne
Le Danemark demande au Premier ministre turc de reporter sa visite
Le meeting électoral turc provoque la colère de la droite en France
Crise ouverte entre La Haye et Ankara, deux ministres turcs refoulés
Suisse: interdiction d'un meeting électoral pro-Erdogan
Autriche : interdiction d'un meeting électoral pro-Erdogan

L'impasse de Merkel dans ses relations avec Erdogan
Erdogan vilipende Berlin après l'annulation de meetings en Allemagne
Alerte à la bombe dans la mairie allemande ayant annulé un meeting pro-Erdogan
Le gouvernement néerlandais juge "indésirable" un meeting pro-Erdogan

Erdogan indésirable en Autriche pour sa campagne référendaire

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Washington et Londres interdisent ordinateurs venant de Turquie

La Turquie, fâchée avec l'Autriche, bloque des partenariats de l'Otan
Ankara, Washington et Moscou cherchent à mieux se coordonner

Relations régionales / Regional Relations

Des nationalistes bulgares bloquent des cars d'électeurs venant de Turquie

La minorité turque en Bulgarie qualifie de "folie" le référendum d'Erdogan
L'ingérence d'Ankara dans les élections bulgares
Poutine et Erdogan se félicitent d'avoir entièrement normalisé les relations
Face à la Turquie, le régime syrien s'allie aux Kurdes dans le nord
La Turquie veut se joindre à l'opération de libération de Raqa

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Ankara dénonce l'"attitude agressive" de la partie grecque

Immigration / Migration

Près de 120000 citoyens turcs ont commencé à voter en Belgique
Une Franco-Turque emprisonnée en Turquie en appelle à François Hollande

Une affiche pro-Erdogan dans les rue de Bruxelles
Appui du vice-président du Parlement bruxellois aux anciens de l'Unité d'opérations spéciales!
Charles Michel défend Zuhal Demir, attaquée par la presse turque
Vers la création d'un parti pro-immigration par un Turc
Erdogan appelle les Turcs en Europe à faire plus d'enfants

Menaces contre des Turco-Danois anti-Erdogan au Danemark

EU-Turkey Deal: A shameful stain on the collective conscience of Europe
Pacte UE-Turquie: lourd réquisitoire des ONG de défense des réfugiés

UETD organisera en Belgique une manifstation de 40.000 partisans de l'AKP
Bart De Wever interdit une réunion turque à Anvers
En Belgique, peu d’obstacles à la propagande d’Erdogan

VOICI UNE AFFICHE DE LA SECTION BELGE DE L'AKP,
AUTORISEE PAR LE BOURGMESTRE DE SAINT-JOSSE
DE TENIR UNE REUNION DE PROPAGANDE A BRUXELLES

Pourquoi ce silence des partis politiques belges?
Pays-Bas : le gouvernement opposé à la visite d'un ministre turc
Ankara veut organiser 30 meetings pro-Erdogan en Allemagne
Pays-Bas : un rassemblement en faveur du référendum turc annulé
Le canton de Zurich ne veut pas accueillir le chef de la diplomatie turque
Allemagne : Juncker fustige les accusations de nazisme d'Erdogan
Les Turcs d'Allemagne, une manne électorale pour Erdogan
Pays-Bas: Wilders opposé à la venue d'un ministre turc
L'Autriche veut interdire toute campagne de la Turquie dans l'UE

La justice européenne "incompétente" sur le pacte UE/Turquie



Droits de l'Homme / Human Rights

IHD: 33 Prisoners Including 5 Women on Hunger Strike for 42 Days

The Human Rights Association İstanbul Branch Commission for Prisons held a press conference today (March 28) concerning the hunger strikes launched by those convicted of PKK and PAJK cases.

Speaking on behalf of the İHD, Mine Nazari said the hunger strikes continue in two ways as temporal rotation and permanently without rotation.

64 prisoners in total

As of March 28, the prisons in which hunger strikes continue and the number of days the strikers carry out the hunger strike are as follows:

* 33 prisoners including five women from Şakran Hospital are on 42nd day.
* 16 prisoners from Edirne Prison on 32nd day.
* 8 prisoners from Van Type-T Prison on 21st day.
* 7 women prisoners from Sincan Women Prison on 34th day.

Nazari explained the demands of the hunger strikers:

* Heavy isolation conditions for PKK’s imprisoned leader Abdullah Öcalan be lifted
* Bans and destruction in Kurdish cities be ended
* Bad attitude against the prisoners be changed.
(BIA, March 28, 2017)

Galatasaray exclut 2 ex-stars, dont Hakan Sükür, accusées d'être pro-Gülen

L'icône du football turc Hakan Sükür et l'ex-international Arif Erdem, deux légendes de Galatasaray, ont été privés de leur carte d'adhérent, a annoncé dimanche le club stambouliote qui les soupçonne d'être proches du prédicateur Fethullah Gülen, la bête noire du gouvernement qui réclamait leur tête.

L'annonce a été faite par le directoire du club alors que samedi, à l'occasion de l'assemblée générale annuelle de Galatasaray, ses adhérents s'étaient opposés à l'exclusion des deux anciens joueurs, ce qui avait suscité la colère des autorités.

Sükür et Erdem sont en effet accusés d'appartenir à la mouvance de M. Gülen, désigné par le gouvernement turc comme l'instigateur de la tentative de putsch du 15 juillet, ce que le prédicateur, exilé aux Etats-Unis, nie fermement.

"Le directoire de Galatasaray doit sans délai réparer cette erreur", avait tancé le ministre des Sports Akif Cagatay Kiliç.

Les dirigeants du club se sont alors appuyés sur des statuts qui prévoient l'exclusion d'un adhérent qui n'aurait pas payé sa cotisation, ce qui était le cas de Sükür et d'Erdem, selon le journal Hürriyet.

Après le putsch avorté, le gouvernement a lancé des purges d'une ampleur sans précédent, traquant partout les "gülénistes", dans la fonction publique et les milieux d'affaires, en passant par les cercles culturel et sportif.

Autrefois surnommé le "Taureau du Bosphore", Hakan Sükür a passé l'essentiel de sa carrière à Galatasaray, avec qui il a notamment remporté la Coupe de l'UEFA en 2000. En équipe nationale, l'ex-buteur a inscrit 51 buts en 112 sélections. Le meilleur buteur de l'histoire de sa sélection possède également le record du but le plus rapide en Coupe du monde, inscrit après 10,8 secondes de jeu en 2002 face à la Corée du Sud.

Après une riche carrière sportive conclue en 2008, il s'est lancé en politique et a été élu en 2011 député du parti islamo-conservateur AKP au pouvoir, avant de démissionner en 2013.

Visé par un mandat d'arrêt de la justice turque, l'ex-footballeur âgé de 45 ans vit désormais en exil aux Etats-Unis.

Désormais âgé de 45 ans, l'ex-attaquant Erdem a lui été international à 66 reprises et joueur de Galatasaray de 1991 à 2000 à l'exception d'une saison en Espagne à la Real Sociedad en 2000-2001.
(AFP, 26 mars 2017)

Erdogan s'attend au rétablissement de la peine de mort après le référendum

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré samedi s'attendre à ce que le Parlement approuve le rétablissement de la peine capitale après le référendum sur l'extension de ses pouvoirs, une mesure qui couperait court au processus d'adhésion de la Turquie à l'UE.

"Les familles des martyrs, les familles de nos héros ne doivent pas s'inquiéter. Je crois, si Dieu le veut, que le Parlement fera le nécessaire à propos de vos exigences sur la peine capitale après le 16 avril", a précisé M. Erdogan, lors d'un discours prononcé à Canakkale, dans le nord-ouest du pays.

Sa signature étant nécessaire pour valider un tel projet de loi du Parlement, il a ajouté qu'il approuverait le texte "sans hésiter".

La peine capitale a été abolie en 2004 dans le cadre de la candidature d'Ankara à l'entrée dans l'Union européenne, et son rétablissement marquerait la fin des négociations sur cette adhésion.

"Ce que diront Hans ou Georges ne nous intéresse pas", a ajouté samedi M. Erdogan, utilisant deux prénoms qu'il utilise généralement pour désigner l'Europe. "Que dira mon peuple? Que dira le droit? Voilà ce qui nous importe".

Depuis le putsch avorté du 15 juillet, le président turc a dit à plusieurs reprises qu'il approuverait le rétablissement de la peine de mort en cas de vote du Parlement en ce sens. Il avait même évoqué en février un possible référendum sur le sujet.

C'est en revanche la première fois qu'il appelle le Parlement à approuver la restauration de la peine capitale après le vote sur une révision constitutionnelle visant à renforcer les pouvoirs présidentiels, le 16 avril.

- 'Prétexte' -

Les relations entre la Turquie et l'UE se sont fortement dégradées ces dernières semaines après l'interdiction, notamment en Allemagne et aux Pays-Bas, de meetings en faveur du référendum auxquels devaient participer des membres du gouvernement turc.

Dans une nouvelle salve contre les dirigeants européens, Recep Tayyip Erdogan a reproché samedi à Angela Merkel son soutien aux Pays-Bas. "Honte à vous ! Vous êtes tous les mêmes", a-t-il fustigé. "Quoi que vous fassiez, vous ne ferez pas dévier cette nation de son chemin. Le 16 avril, si Dieu le veut, ma nation donnera (...) à l'Europe la plus belle des réponses à son comportement erroné".

M. Erdogan avait déjà à plusieurs reprises assimilé l'annulation de ces meetings à des pratiques nazies et dénoncé "un esprit de fascisme débridé" en Europe.
 "Ce qui a été dit ces dernières semaines est si abracadabrant et absurde qu'il est difficile de continuer à les écouter", a estimé le ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, dans un entretien à Der Spiegel.

Selon des analystes, M. Erdogan veut se placer en homme fort face à l'Europe dans l'objectif de séduire l'électorat nationaliste turc.

Une opinion que partage M. Gabriel : "Il a besoin d'un ennemi pour sa campagne électorale: la Turquie humiliée et l'Occident hautain."

Le patron des Renseignements extérieurs allemands, Bruno Kahl, a lui, assuré à Der Spiegel que contrairement à ce qu'affirme Ankara, le prédicateur Fethullah Gülen n'est pas à l'origine du putsch raté en juillet en Turquie. "La Turquie a essayé à différents niveaux de nous en convaincre. Mais jusqu'ici elle n'y est pas parvenue".

Les autorités turques accusent Fethullah Gülen, un prédicateur installé aux Etats-Unis d'avoir ourdi la tentative de putsch du 15 juillet 2016, ce que l'intéressé dément catégoriquement.

"Le putsch n'était qu'un prétexte bienvenu", a ajouté M. Kahl, à propos des purges d'une ampleur inédite intervenues depuis l'été dernier.

Depuis le coup d'Etat manqué, plus de 43.000 personnes ont été arrêtées en Turquie et plus de 100.000 limogées ou suspendues, notamment des professeurs, des policiers et des magistrats.
(AFP, 18 mars 2017)

AI: IHD’s Vice-President Raci Bilici must be released

Today (15 March 2017), M.Raci Bilici, İHD’s Vice President and Diyarbakır Branch President, was detained in the early hours of the morning right after his house was searched by the police. He is still held in detention in the Anti-Terror Branch of Diyarbakır Provincial Directorate of Security. Together with Raci Bilici, totally 11 persons being former and current representatives of many NGOs in Diyarbakır was detained.

In accordance with the information obtained from lawyers, we couldn’t learn for what he was accused due to the confidentiality order on the investigation. Detention of our friend is closely pursued by our Headquarters.

The right to personal security has been nearly annihilated with the unconstitutional and illegal powers given by the State of Emergency and Decree-laws of the State of Emergency. Almost every day, people doing democratic politics and executives of NGOs are being detained, held in detention for a length of time, set free with judicial control decisions after being interrogated or arrested on the grounds of social media shares.

The statement made today by the Diyarbakır Office of Chief Public Prosecutor is considerably dire. It is unacceptable for the NGOs performing activities for years in line with the Law and their Diyarbakır branches together with their executives to be demonstrated as though they were allegedly connected with illegal organizations.

As İHD’s Diyarbakır Branch President and Vice President for years, Raci Bilici has been duly conducting rights defending activities. We would like to make known publicly that Raci Bilici has no activity with regard to illegality.

Developing such an illegal suppression against human rights defenders is absolutely unacceptable after important opinions and reports regarding the rights violations occurred in Turkey are published in the international arena especially by the UN and Council of Europe.

We call international society to be sensitive within the framework of protection of human rights defenders and we demand that Raci Bilici and other NGOs’ detained representatives be released immediately. (
AI International Affairs Department,  March 15, 2017)


Joint statement by Union European on Venice Report about Turkey

Joint statement by High Representative/Vice-President Federica Mogherini and Commissioner Johannes Hahn on the Venice Commission’s Opinion on the amendments to the Constitution of Turkey and recent events
We have taken good note of the Venice Commission's Opinion on the amendments to the Constitution of the Republic of Turkey adopted by the Turkish Grand National Assembly on 21 January 2017.

As highlighted by the Venice Commission's Opinion, Turkey has the sovereign right to decide over its system of governance. We acknowledge the fact that the country is going through challenging times and stand by it in its fight against the scourge of terrorism. We will continue to support the country's hospitality to refugees from war-torn areas in its close vicinity. 

We appreciate that Turkey has announced actions to address the Council of Europe's recommendations regarding the State of Emergency and bring the measures taken in line with European standards.

However, the Venice Commission's comments on the proposed Constitutional amendments raise serious concerns at the excessive concentration of powers in one office, with serious effect on the necessary checks and balances and on the independence of the judiciary. It is also of concern that this process of constitutional change is taking place under the state of emergency.

The proposed amendments, if approved at the referendum of 16 April, and especially their practical implementation, will be assessed in light of Turkey's obligations as an EU candidate country and as a member of the Council of Europe.

We encourage Turkey to pursue and further deepen its close cooperation with the Council of Europe and its bodies, and to address their concerns and recommendations.

Following the tensions of these last days between Turkey and some EU Member States, it is essential to avoid further escalation and find ways to calm down the situation. Decisions with regard to the holding of meetings and rallies in Member States are a matter for the Member State concerned, in accordance with the applicable provisions of international and national law.

The European Union calls on Turkey to refrain from excessive statements and actions that risk further exacerbating the situation. Matters of concern can only be resolved through open and direct communication channels. We will continue to provide our good offices in the interest of EU-Turkey relations. (EEAS, March 14, 2017)

Constitution turque: le Conseil de l'Europe redoute une dérive "autoritaire"

Le projet de révision constitutionnelle renforçant les pouvoirs du président turc, qui sera soumis à référendum le 16 avril, risque de faire dériver le pays vers un "système présidentiel autoritaire", ont mis en garde vendredi des experts du Conseil de l'Europe.

"En supprimant le système de contre-pouvoirs nécessaires", les réformes proposées "ne respecteraient pas le modèle d'un système présidentiel démocratique fondé sur la séparation des pouvoirs", ont expliqué les experts en droit constitutionnel de la "Commission de Venise" de l'organisation paneuropéenne.

De ce fait, "le système risquerait de se transformer en un système présidentiel autoritaire", ont ajouté ces spécialistes, soulignant que chaque Etat a certes "le droit de choisir son propre système politique, qu'il soit présidentiel, parlementaire ou mixte", mais que ce droit "n'est pas sans condition".

Les experts européens s'inquiètent en particulier du fait qu'à l'avenir le chef de l'Etat turc pourrait "exercer le pouvoir exécutif seul", ce qui lui permettrait, "en l'absence de toute supervision, de nommer et démettre les ministres et l'ensemble des hauts fonctionnaires d'après des critères que lui seul aura fixés".

Le pouvoir qui serait donné au président de "dissoudre le Parlement pour quelque motif que ce soit" serait également "fondamentalement contraire aux systèmes présidentiels démocratiques", avertissent les experts.

Ils s'alarment également d'un projet qui pourrait "affaiblir encore le système déjà insuffisant de contrôle judiciaire de l'exécutif" ainsi que "l'indépendance de la justice".

Au-delà du fond de cette réforme, la Commission de Venise pointe également de "graves préoccupations d'ordre procédural", quant à la manière dont elle a été adoptée par le Parlement en janvier, et dont elle va être soumise au peuple.

Lors de l'adoption du texte au Parlement, "plusieurs députés du deuxième plus grand parti de l'opposition étaient en prison", s'étonnent les experts européens, en référence aux élus du Parti démocratique des peuples (HDP), la principale formation pro kurde en Turquie.

En outre, "les amendements n'ont pas été approuvés par un vote à bulletins secrets", ce qui "jette le doute sur le caractère authentique du soutien exprimé en faveur de la réforme", selon la Commission de Venise.

"L'état d'urgence actuel n'offre pas le cadre démocratique nécessaire à un scrutin aussi important qu'un référendum constitutionnel", tel que celui prévu le 16 avril, estiment enfin les experts.
(AFP, 10 mars 2017)

L'ONU accuse Ankara de "graves violations" dans la région kurde

Les forces de sécurité turques auraient commis de "graves violations" lors des actions menées contre les rebelles kurdes depuis la fin du cessez-le-feu à l'été 2015, a dénoncé vendredi l'ONU, en réclamant à nouveau une enquête indépendante urgente.

L'ONU estime le nombre de déplacés à entre 355.000 et 500.000.

Dans son premier rapport sur le sujet, le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme détaille les "allégations de destruction massive, de meurtres et de nombreuses autres violations graves des droits de l'Homme commises entre juillet 2015 et décembre 2016 dans le sud-est de la Turquie, au cours des opérations de sécurité gouvernementales".

Le sud-est à majorité kurde de la Turquie est ensanglanté par des combats quotidiens entre les rebelles du Parti du Travailleur du Kurdistan (PKK), classé organisation "terroriste" par Ankara, Bruxelles et Washington, et les forces de sécurité depuis la rupture, à l'été 2015, d'un fragile cessez-le-feu. Le conflit kurde a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

D'après l'ONU, les opérations menées par les forces turques entre juillet 2015 et fin 2016 ont touché plus de 30 localités, dont certains quartiers ont été rasés, et entre 335.000 et 500.000 personnes déplacées, en majorité des Kurdes.

N'ayant pas été autorisé à se rendre sur place par la Turquie, le Haut-Commissariat a établi son rapport sur la base d'images satellite de l'ONU, d'interviews avec des victimes, des témoins ou leurs familles et d'informations d'organisations non gouvernementales.

Quelque 2.000 personnes, dont 800 membres des forces de sécurité et 1.200 habitants de la région, "auraient été tuées dans le cadre des opérations de sécurité dans le sud-est de la Turquie", rapporte l'ONU.

Parmi les 1.200 civils tués, "un nombre indéterminé d'entre eux pourraient avoir été impliqués dans des actions non violentes contre l'Etat", précise le rapport.

"Le gouvernement turc ne nous a pas accordé l'accès, mais a contesté la véracité des très graves allégations publiées dans ce rapport", a déclaré le Haut-Commissaire, Zeid Ra'ad Al Hussein, dans un communiqué.

"Mais la gravité des allégations, l'échelle des destructions et le déplacement de plus de 355.000 personnes signifient qu'une enquête indépendante est à la fois urgente et essentielle", a-t-il ajouté.

Dans son rapport, l'ONU étaye ses affirmations raltives à un "usage excessif de la force, des assassinats, des disparitions forcées, des actes de torture".

Le Haut-Commissariat se dit "particulièrement alarmé par les résultats de l'analyse des images satellites, qui révèlent des destructions massives d'habitations avec des armes lourdes".

Il décrit par exemple la destruction de quartiers entiers dans la ville de Nusaybin, dans la province de Mardin, où 1.786 immeubles ont été détruits ou endommagés.

En mai 2016, avant le coup d'Etat avorté de juillet 2016 en Turquie, le Haut-Commissaire avait publié un communiqué dénonçant les violations commises par les forces de sécurité turques lors des actions menées contre le PKK.

Il avait alors cité des tirs contre des civils désarmés et la mort d'une centaine de personnes dans un brasier.

Mais depuis, Ankara n'a mené aucune enquête, déplore l'ONU, qui se dit par ailleurs gravement préoccupée par les mesures prises depuis le coup d'Etat.

Les procédures judiciaires lancées après le putsch avorté de la mi-juillet sont d'une ampleur sans précédent en Turquie, où plus de 43.000 personnes ont été arrêtées dans des purges engagées après le 15 juillet et l'instauration de l'état d'urgence.

"Dans le sud-est de la Turquie, ces mesures semblent avoir largement pris pour cible les dissidents et les partis politiques de l'opposition, et affectent de manière disproportionnée les citoyens d'origine kurde", déplore le rapport de l'ONU.
(AFP, 10 mars 2017)

Une ONG internationale interdite d'exercer en Turquie

La Turquie a mis fin aux activités de l'ONG internationale Mercy Corps, très impliquée dans l'assistance humanitaire en Syrie, a annoncé mercredi cette organisation dont le siège est aux Etats-Unis.

"Le gouvernement turc a révoqué la licence qui permet à Mercy Corps d'opérer en Turquie, ce qui nous force à mettre fin à nos activités en Turquie avec effet immédiat", a écrit le groupe dans un communiqué publié sur son site internet.

Mercy Corps y affirme réaliser de Turquie depuis 2012 "l'une des plus vastes opérations humanitaires en Syrie", apportant chaque mois de l'aide à entre 350.000 et 500.000 civils dans ce pays. L'ONG affirme également avoir apporté de l'aide à 100.000 Syriens et Turcs en Turquie en 2016.

"Nos opérations en Syrie vont se poursuivre", ajoute le communiqué. "Notre priorité, actuellement, est de limiter tout effet négatif de notre départ de Turquie sur les hommes, femmes et enfants innocents qui dépendent de notre aide."

"Nous n'avons pas reçu d'explications", a déclaré à l'AFP Christine Nyirjesy Bragale, directrice du service de presse de Mercy Corps, défendant " l'impartialité et l'intégrité" des opérations de l'ONG en Turquie.

L'ONG a assuré dans son communiqué qu'elle discutait avec les autorités turques pour pouvoir reprendre au plus vite ses activités.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès des autorités turques.

Le conflit en Syrie, impliquant acteurs syriens, régionaux et internationaux, ainsi que des groupes jihadistes, a fait plus de 310.000 morts en près de six ans et déplacé des millions de personnes.
(AFP, 8 mars 2017)

Un tribunal de l'ONU en appellera au Conseil de sécurité pour le juge turc

Un tribunal de l'ONU va alerter le Conseil de sécurité des Nations unies du cas de la détention en Turquie d'un de ses juges arrêté après le coup d'Etat avorté de juillet 2016.

"Le gouvernement de Turquie n'a pas respecté ses obligations" concernant le juge Aydin Sefa Akay, a indiqué le juge Theodor Meron dans son jugement. "Cette affaire devra être reportée au Conseil de sécurité des Nations unies".

Le juge Akay est chargé d'examiner une demande en révision d'un précédent jugement présentée par l'ancien ministre rwandais Augustin Ngirabatware. Mais le magistrat fait partie des milliers de personnes arrêtées en Turquie après la tentative de pustch de juillet 2016.

Les autorités turques lui reprochent d'avoir téléchargé et utilisé la messagerie cryptée Bylock, qui était, selon elles, l'outil de communication des putschistes.

Son incarcération a paralysé les procédures pour la demande de M. Ngirabatware, examinée par le MTPI, qui a succédé au Tribunal pénal pour le Rwanda (TPIR) fermé en décembre 2015.

Fin janvier, le Mécanisme de suivi des tribunaux pénaux internationaux de l'ONU (MTPI) avait ordonné à la Turquie de libérer le juge Akay avant le 14 février pour qu'il puisse continuer son travail, soulignant que les juges jouissaient de l'immunité diplomatique.

Mais la Turquie a ignoré le tribunal à plusieurs reprises, n'envoyant pas de représentants à une audience ou ne répondant pas aux tentatives de contact.

Les avocats de l'ancien ministre rwandais avaient demandé, au lendemain de la date-butoir fixée par le MTPI, que le tribunal "dénonce la non-obéissance du gouvernement de Turquie au Conseil de sécurité".

"A cause du refus de la Turquie de libérer le juge Akay, le dossier de M. Ngirabatware est à l'arrêt", avait affirmé sa défense.

L'ex-ministre rwandais avait été condamné en décembre 2014 pour sa participation au génocide de 1994 à 30 ans de prison en appel, une peine réduite par rapport à celle de 35 ans de prison prononcée en première instance par le TPIR.

En Turquie, la famille du juge Akay affirme qu'il est détenu illégalement depuis son arrestation en septembre et réfute son implication dans le putsch manqué, imputé par Ankara au prédicateur Fethullah Gülen exilé aux Etats-Unis.
(AFP, 6 mars 2017)

Le plus grand procès de putschistes présumés s'ouvre en Turquie

Le plus grand procès de suspects soupçonnés d'être impliqués dans le coup d'Etat avorté du 15 juillet s'est ouvert mardi près d'Ankara, dans une salle d'audience construite spécialement.

Pas moins de 330 accusés, la plupart membres d'une école d'officiers militaires, risquent chacun plusieurs peines de prison à vie pour des liens présumés avec la tentative de putsch menée l'été dernier par une faction dissidente de l'armée et imputée par Ankara au prédicateur islamiste Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis.

Ils sont poursuivis notamment pour assassinat, "tentative de renversement de l'ordre constitutionnel" et "appartenance à une organisation terroriste".

Selon l'agence progouvernementale Anadolu, 243 des accusés sont actuellement en détention provisoire.

Le chef d'état major, Hulusi Akar, fait partie des plaignants, précise Anadolu.

La procès s'est ouvert sous haute sécurité dans la prison de Sincan près d'Ankara. Un véhicule équipé d'un canon à eau se tenait prêt à intervenir alors qu'un drone survolait les proches des accusés, a constaté une journaliste de l'AFP.

"Nos enfants n'ont pas ouvert le feu, ils ont été frappés par le peuple, mais cela fait huit mois qu'ils sont derrière les barreaux", a déclaré à l'AFP Sündüz Baykara, venue soutenir un proche.

"Je m'adresse à notre président Recep Tayyip Erdogan", a dit Samet Oral, dont un membre de la famille est sur le banc des accusés. "Qu'il voie notre situation, l'état dans lequel nous sommes... Nous voulons seulement la justice."

- 'Se tenir prêts' -

La salle d'audience, construite pour accueillir jusqu'à 1.558 personnes, était remplie d'agents des forces de l'ordre entourant les accusés.

Le premier interrogé, le cadet Abdülkadir Kahraman, a affirmé que la nuit du putsch manqué, les troupes avaient été approvisionnées en munitions après avoir été informées par leur supérieur qu'il y avait eu une attaque terroriste.

D'autres accusés ont tenu des propos similaires, notamment Arif Ozan Demir qui a déclaré que son commandant avait demandé aux soldats de "se tenir prêts" en invoquant une attaque.

Ahmet Tamur, un autre cadet, cité par Anadolu, a expliqué qu'un lieutenant-colonel leur avait déclaré: "Il y a des attaques dehors, vous devez assurer la sécurité du peuple. Nous vous avons entraînés pour ce jour, s'il le faut utilisez vos armes."

"Dans la population, il y a des gens qui nous ont attaqués, et d'autres qui nous ont protégés", a ajouté M. Tamur.

Ce procès est le dernier en date à s'ouvrir en Turquie pour des putschistes présumés, dont des milliers sont jugés, ou en passe de l'être, à travers le pays.

Avant Sincan, le plus grand procès était celui qui s'était ouvert le mois dernier à Erzurum dans le nord-est de la Turquie. Il concerne 270 putschistes présumés.

La semaine dernière, le procès très médiatisé de 47 personnes accusées d'avoir voulu enlever ou tuer le président Erdogan la nuit de la tentative de coup d'Etat s'est ouvert à Mugla (ouest).

Pour l'instant, une seule condamnation a été prononcée, à l'encontre de deux soldats d'Erzurum qui ont écopé de la prison à vie.

Ankara accuse Fethullah Gülen, installé en Pennsylvanie, d'être l'instigateur du putsch, ce que M. Gülen nie fermement. La Turquie demande régulièrement aux Etats-Unis son extradition.

Les procédures judiciaires lancées après le putsch avorté sont d'une ampleur sans précédent en Turquie, où plus de 43.000 personnes ont été arrêtées dans des purges engagées après le 15 juillet et l'instauration de l'état d'urgence.

Au-delà des putschistes présumés, les purges engagées après le 15 juillet visent les milieux prokurdes et les médias, ce qui a conduit des ONG à accuser le pouvoir de profiter de l'état d'urgence pour étouffer toute voix critique.

L'ampleur de ces mesures suscite aussi l'inquiétude de l'Occident, notamment de l'Union européenne, dont les relations avec la Turquie se sont sensiblement dégradées ces derniers mois.
(AFP, 28 février 2017)

Demandez justice pour Hakan Yaman, torturé le 3 juin 2013

Hakan Yaman, âgé de 37 ans et père de deux enfants, a été passé à tabac par la police près de son domicile dans le quartier Sarigazi à Istanbul, le 3 juin 2013.

Aux alentours de 22 h30 – 23 heures, Hakan Yaman rentrait chez lui après le travail (il est chauffeur de minibus). Il a garé son véhicule à quelques rues de son domicile et a marché jusque chez lui. Une manifestation avait lieu non loin de là sur l’avenue Demokrasi.

Il a expliqué à Amnesty International ce que ces policiers lui ont fait subir :
« D’abord, j’ai été aspergé par un canon à eau. Ensuite, une grenade lacrymogène m’a atteint à l’estomac et je suis tombé. Cinq policiers se sont approchés de moi et ont commencé à me frapper à plusieurs reprises à la tête. L’un d’entre eux m’a crevé l’œil. J’étais étendu sur le sol, je ne bougeais plus. J’ai entendu l’un des policiers dire - celui-ci a son compte, on va l’achever. Ils m’ont traîné sur 10-20 mètres environ et m’ont jeté dans un feu. Ils sont partis et je me suis alors traîné hors du feu. Un manifestant m’a ensuite transporté à l’hôpital ».

« CELUI-CI A SON COMPTE, ON VA L’ACHEVER. »

Hakan Yaman souffre de blessures graves au visage et à la tête. Il a perdu un œil, a eu une fracture du crâne et des brûlures au deuxième degré.

Hakan Yaman a porté plainte au pénal pour tentative d’assassinat. Il est aujourd’hui sans emploi. Il a subi 6 opérations et d’autres opérations sont à venir. Il est profondément traumatisé.

DEMANDEZ À CE QUE JUSTICE SOIT ENFIN RENDUE

À ce jour, les policiers responsables de l’agression n’ont pas encore été identifiés. D’après son avocate, plus de 40 policiers ont été interrogés et aucun n’a reconnu avoir participé à l’agression. Celle-ci a été filmée à partir d’un téléphone portable et les images identifient clairement le véhicule canon à eau utilisé par les policiers en question. Cette vidéo n’a néanmoins pas encore abouti à l’identification des policiers assignés au véhicule.

Amnesty International demande au Procureur d’Istanbul de mener l’enquête à son terme au plus vite et de traduire les policiers qui ont laissé Hakan Yaman pour mort en justice afin qu’ils soient rendus responsables de leurs actes.

http://info.amnesty.be/adserver2/demandez-justice-pour-hakan-yaman.html?petitionOptin=yes


Pression sur les médias / Pressure on the Media

La liberté d'expression au coeur de Cavusoglu en Suisse

Libertés et droits fondamentaux, en particulier la liberté d'expression, ont été au coeur de la rencontre jeudi entre les chefs de la diplomatie turc et suisse, selon le département fédéral des Affaires étrangères suisse (DFAE).

Le ministre des Affaires étrangères suisse Didier Burkhalter a fait valoir "l'importance pour la démocratie des libertés et droits fondamentaux, en particulier la liberté d'expression" et a souligné que "la Suisse attend de la Turquie qu'elle respecte ses obligations internationales à cet égard", a indiqué le DFAE dans un communiqué.

"La liberté d'expression est une valeur universelle reconnue par la Suisse, qui souhaite qu'elle soit également valable pour les citoyens turcs qui voteront, que ce soit en Suisse ou dans leur pays", a affirmé M. Burkhalter.

Cette rencontre "en tête-à-tête" au Palais fédéral à Berne, en marge d'une visite du ministre des Affaires étrangères turc, Mevlüt Cavusoglu, à son ambassade, survient alors que les relations entre la Turquie et plusieurs pays européens se sont fortement tendues ces dernières semaines après l'interdiction de meetings dans plusieurs pays européens avant le référendum du 16 avril en Turquie sur le renforcement des pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.

En Suisse, un rassemblement de ce type prévu à Zurich (nord de la Suisse), auquel devait participer M. Cavusoglu, été annulé en mars à la suite du refus de l'hôtel où il devait se tenir, alors même que le gouvernement suisse avait autorisé la venue du ministre turc.

M. Burkhalter "a appelé la Turquie à respecter" le droit suisse, "précisant que la Suisse enquêtera sur toute allégation d'activités de renseignement commises sur son territoire".

M. Burkhalter a par ailleurs fait part à son homologue turc "de sa compréhension à l'égard de la situation difficile dans laquelle se trouve la Turquie suite à la tentative de putsch de l'été dernier". Mais il a aussi exprimé ses "préoccupations" quant aux nombreux licenciements et arrestations qui ont suivi, et rappelé que "la proclamation de l'état d'urgence ne dispense pas la Turquie de respecter les engagements internationaux en matière de droits de l'Homme".

Les deux ministres ont échangé leur point de vue sur divers sujets, comme l'éventuelle réintroduction de la peine de mort, le caractère proportionnel des mesures prises dans le cadre de l'état d'urgence et la durée de ce dernier ou encore l'indépendance de la justice.
(AFP, 23 mars 2017)

Journalist from Germany in Diyarbakır to Report About Newroz Detained

Hinrich Schultze, a journalist and photographer from Germany who wanted to report the latest developments regarding the Newroz celebrations in Diyarbakır was arrested by police in Turkey's southeastern Ofis district of Diyarbakır province. Schultze was released half an hour later after testifying.

According to the report of dihaber (Dicle News Agency), Schultze arrived at Diyarbakır from Hamburg to cover the Newroz celebrations which would take place tomorrow (March 21) in Diyarbakır.

Police halting Schultze while following a group including executives from the Peoples' Democratic Party (HDP) and the Democratic Regions Party (DBP) distributing invitations to people for the Newroz celebrations in Ofis district, later searched him and made him get in an armoured vehicle.

Police also detained the dihaber correspondent Bilal Güldem who was following Schultze being taken into custody yet released him upon reactions from the people around. (BIA, March 20, 2017)

Nouveau report du procès du représentant de RSF en Turquie

Le procès du représentant de Reporters Sans Frontières (RSF) en Turquie Erol Önderoglu, accusé de "propagande terroriste" pour avoir collaboré à un journal prokurde, a été une nouvelle fois reporté, mardi, par un tribunal d'Istanbul.

M. Önderoglu, ainsi que l'écrivain-journaliste Ahmet Nesin et la présidente de la Fondation des Droits de l'Homme, Sebnem Korur Fincanci, risquent plus de 14 ans de prison pour avoir participé à une campagne de solidarité avec Özgür Gündem, un quotidien fermé car accusé de liens avec la rébellion kurde.

Leur procès pour "propagande pour une organisation terrorise", "apologie du terrorisme" et "incitation au crime" a été renvoyé au 8 juin en raison de l'absence de M. Nesin, actuellement en Suisse, a indiqué M. Önderoglu à l'AFP devant le palais de justice de Caglayan, à l'issue d'une audience éclair.

"Depuis 10 ans, je viens ici pour suivre les procès d'autres journalistes. Aujourd'hui, vous avez pu assister pendant cinq minutes au mien", a-t-il déclaré. "Cinq minutes de procès, c'est plus que ce à quoi de nombreux journalistes en détention provisoire ont droit", a-t-il ajouté.

Une délégation de RSF, dont son secrétaire général Christophe Deloire, est venue assister au procès. La Turquie est "un laboratoire des ennemis de la liberté de la presse, où tous les moyens sont utilisés: licenciements, arrestations, et pressions", a déclaré M. Deloire, s'alarmant de la "rapidité de la dégradation".

La Turquie est 151e au classement mondial de la liberté de la presse établi en 2016 par RSF, derrière le Tadjikistan et juste devant la République démocratique du Congo.

L'arrestation, le 20 juin, de M. Önderoglu avait entraîné une vague de protestations en Turquie et à l'étranger. Plusieurs représentants européens, dont le consul général de France, ont assisté à l'audience mardi.
(AFP, 21 mars 2017)

La justice maintient l'interdiction de voyager d'Asli Erdogan

Un tribunal turc a maintenu mardi l'interdiction de se rendre à l'étranger de la romancière Asli Erdogan, poursuivie pour "propagande terroriste" dans une affaire qui a soulevé des interrogations sur la liberté d'expression en Turquie.

Le tribunal a refusé d'accéder à la requête de la romancière de 49 ans, qui avait été libérée de sa détention provisoire en décembre, mais n'a pas été acquittée et risque toujours la prison à vie pour sa participation au journal prokurde Ozgür Gündem, fermé en octobre car accusé de "propagande terroriste".

"Je demande la levée temporaire de mon interdiction de voyager à l'étranger, pour me rendre à des cérémonies de remise de prix", a demandé mardi à la cour Asli Erdogan, qui n'a aucun lien de parenté avec le président Recep Tayyip Erdogan.

"C'est une écrivaine qui a reçu de nombreux prix", a également déclaré au tribunal son avocat, Erdal Dogan, précisant qu'elle était attendue à des cérémonies à Vienne, Bâle et aux Pays-Bas.

Le procès a été ajourné au 22 juin.

Son arrestation, et sa détention pendant 132 jours, avaient provoqué une vague d'indignation en Turquie et en Occident, qui s'inquiète des restrictions imposées sur la liberté d'expression depuis le putsch manqué du 15 juillet qui a donné lieu à des vagues de purge sans précédent.
(AFP, 14 mars 2017)

Téléréalité: Ankara veut interdire les émissions de rencontres amoureuses

Ankara envisage d'interdire les émissions de téléréalité mettant en scène des rencontres amoureuses, contraires aux traditions turques, a déclaré jeudi le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus.

"Il y a des programmes étranges qui veulent abolir l'institution familiale", a affirmé M. Kurtulmus, selon des propos rapportés par l'agence progouvernementale Anadolu. "Ce sont des choses qui ne conviennent pas à nos coutumes, à nos traditions, à nos croyances, à la structure familiale turque et à la culture des terres anatoliennes".

Les émissions de téléréalité de ce type sont très populaires en Turquie, malgré des plaintes régulières des téléspectateurs.

"J'ai eu connaissance de 120.000 plaintes individuelles", a indiqué M. Kurtulmus, précisant qu'elles sont parvenues à la présidence et au bureau du Premier ministre. "Si Dieu le veut, nous répondrons à ces demandes de la société", a-t-il ajouté, évoquant la publication d'un décret-loi.

En 2016, l'Autorité turque des médias (RTÜK) a affirmé avoir reçu des commentaires, principalement des plaintes, de 10.691 citoyens à propos de ces émissions.

Les commentaires du vice-Premier ministre vont certainement provoquer des remous dans un pays dont le système politique repose sur des fondations laïques instaurées par Mustafa Kemal Atatürk en 1923.

Les opposants au parti au pouvoir AKP expriment régulièrement la crainte que le pays ne dérive vers un système islamique conservateur. Mais les autorités turques assurent que la liberté religieuse reste entière.

La Direction des Affaires religieuses en Turquie, le Diyanet, a elle aussi critiqué ces émissions de rencontres le mois dernier, affirmant qu'elles "exploitent les valeurs familiales et profanent l'institution familiale en la piétinant".
(AFP, 16 mars 2017)

Des journalistes manifestent pour leurs collègues emprisonnés

Une cinquantaine de journalistes turcs et de députés d'opposition ont manifesté samedi à Istanbul contre la détention de journalistes dissidents, a constaté l'AFP.

"Le journalisme n'est pas un crime", "nous ne sommes pas et ne resterons pas silencieux" scandaient les manifestants.

Ils ont aussi dénoncé les conditions de détention des journalistes emprisonnés, en particulier Ahmet Sik, l'un des journalistes turcs les plus réputés inculpé fin décembre de "propagande terroriste".

En signe de protestation, les manifestants ont envoyé depuis le
bureau de poste du quartier de Kadikoy devant lequel ils se trouvaient des cartes aux journalistes emprisonnés,
déclarant s'attendre à ce qu'elles ne leur parviennent pas.

"De nombreux journalistes emprisonnés ne sont pas autorisés à recevoir du courrier aux termes de l'état d'urgence", a déclaré Baris Yarkadas, député du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP, social démocrate). Il a espéré voir cette interdiction levée par le gouvernement.

Depuis la tentative de coup d'Etat de juillet 2016, le gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan a imposé l'état d'urgence.

Des centaines de journalistes ont depuis été arrêtés sans procès et environ 170 médias ont été fermés tandis que près de 800 cartes de presse ont été annulées, selon les associations de journalistes.

Les arrestations de journalistes, en particulier le récent placement en détention pour propagande "terroriste" du correspondant en Turquie du quotidien allemand Die Welt, Deniz Yucel, suscitent des tensions entre la Turquie et ses alliés occidentaux.

"Deniz Yucel est un professionnel, il est reconnu comme un très bon journaliste", a déclaré à l'AFP Fatih Polat, rédacteur en chef du quotidien Evrensel. "Nous ferons tout ce que nous pouvons pour soutenir sa libération et celle des autres journalistes emprisonnés", a-t-il ajouté.
(AFP, 11 mars 2017)

Pinar Selek dénonce la reprise des poursuites de la justice turque

La dissidente et féministe turque réfugiée en France Pinar Selek a dénoncé mardi à Nice la reprise en janvier en Turquie des poursuites la visant après déjà 19 ans d'une procédure devenue "comme une torture chinoise".

"C'est assez dur pour moi, c'est comme une torture chinoise, parce que ça dure depuis 19 ans", a déclaré la sociologue lors de la première réunion d'un nouveau comité de soutien, évoquant un procès "infâme" et "kafkaïen".

Les démêlés de Pinar Selek avec la justice turque remonte à 1998, avant l'arrivée au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan. A l'époque jeune chercheuse, elle a été accusée d'être impliquée dans une explosion ayant fait sept mort sur la base des aveux d'un jeune témoin qui s'est ensuite rétracté.

Selon Mme Selek, qui a été emprisonnée deux ans et demi et dit avoir été torturée, le dossier a été monté de toutes pièces pour la punir de son refus de divulguer les noms de militants kurdes interrogés pour une recherche universitaire sur le mouvement du PKK et de son refus de renoncer à publier son enquête, après d'autres travaux menés sur les maisons closes ou les transsexuels.

En 2014, Pinar Selek avait été acquittée pour la quatrième fois, mais le parquet avait fait appel. Le 25 janvier 2017, le procureur de la Cour de Cassation de Turquie a relancé les poursuites et demandé sa condamnation à perpétuité.

"On ne sait pas quand la décision sera prise. Je suis réfugiée politique et en principe, ce statut me protège mais la visibilité internationale de ce procès peut nous aider, c'est une lutte pour la justice", a exposé mardi Mme Selek qui est soutenue par le barreau de Nice et une quinzaine d'associations niçoises dont la Ligue des droits de l'homme, émue par sa situation ainsi que celle de nombreux intellectuels pourchassés en Turquie depuis le putsch raté de juillet 2016.

"Je représente tous les avocats du barreau, il y a presque de 1.200 avocats donc vous n'êtes pas seule, le barreau est là!", lui a déclaré lors de cette première réunion publique Me Jacques Randon, le bâtonnier de Nice, ville où Pinar Selek enseigne depuis septembre la science politique à l'université.

L'artiste peintre niçois, Slobodan, réputé pour ses motifs naïfs écoulés sur des milliers de cartes postales, lui a dédié une peinture tandis qu'une représentation de la pièce de théâtre "Eclats d'ombre" inspirée de l'histoire de Pinar sera donnée au Théâtre national de Nice (TNN) le 17 mars.  (AFP, 7 mars 2017)

Journaliste accusé d'espionnage par Ankara : "aberrant" selon Berlin

Berlin a jugé vendredi "aberrantes" les accusations d'espionnage formulées par le président turc Recep Tayyip Erdogan à l'encontre d'un journaliste germano-turc incarcéré en Turquie, qualifié de séparatiste kurde et d'"agent allemand".

"C'est aberrant", a indiqué dans un communiqué lapidaire diffusé dans la soirée le ministère allemand des Affaires étrangères.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait auparavant présenté dans un discours Deniz Yücel, le correspondant en Turquie du journal allemand Die Welt incarcéré mardi pour "propagande terroriste", de "représentant du PKK" -le Parti des travailleurs du Kurdistan, une organisation classée "terroriste" par Ankara-, et d'"agent allemand".

Il avait également accusé l'Allemagne de tolérer des rassemblements de séparatistes kurdes et déclaré que les autorités allemandes "devraient être jugées car elles aident et hébergent des terroristes".

Des déclarations au vitriol intervenues après que les autorités allemandes ont annulé trois meetings prévus en Allemagne, où devaient intervenir deux ministres turcs, en soutien à une réforme constitutionnelle visant à renforcer les pouvoirs de M. Erdogan, qui doit être soumise à un référendum le 16 avril.

"Ils empêchent mon ministre de la Justice de parler, mon ministre de l'Economie de parler. Je devais moi aussi m'exprimer par visioconférence", a grondé M. Erdogan.

Les tensions germano-turques se sont multipliées depuis le putsch manqué ayant visé le régime turc en juillet 2016 et à la suite de l'annulation de ces meetings, Ankara a multiplié les déclarations acrimonieuses contre Berlin, où le gouvernement se défend de toute implication dans des décisions prises par les autorités locales.

La chancelière Angela Merkel, qui avait critiqué l'arrestation de M. Yücel, a dit vendredi qu'il était "approprié de notre part de critiquer les atteintes à la liberté de la presse" en Turquie.

Recep Tayyip Erdogan est accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire, notamment depuis le putsch avorté de juillet, suivi de l'arrestation de plus de 43.000 personnes, dont de nombreux journalistes critiques.
(AFP, 3 mars 2017)

Journalistes détenus en Turquie: le Conseil de l'Europe met en garde Ankara

Le Conseil de l'Europe a adressé mercredi une mise en garde à la Turquie, soulignant que la situation des journalistes en détention provisoire y était "critique" et que la CEDH examinerait leurs cas s'ils ne bénéficiaient pas de recours effectifs dans leur pays.

La situation de journalistes et de parlementaires dans le pays "est critique parce qu'ils se trouvent en détention provisoire depuis plusieurs mois", a souligné le secrétaire général du Conseil de l'Europe, Thorbjørn Jagland, dans un communiqué diffusé à l'occasion de la visite à l'institution paneuropéenne du ministre de la Justice turc Bekir Bozdag.

"Si leurs cas ne sont pas examinés bientôt par la Cour constitutionnelle, la Cour ici à Strasbourg (la Cour européenne des droits de l'Homme, CEDH) se demandera probablement s'il s'agit d'un recours interne effectif et commencera tout simplement à traiter leurs requêtes", a-t-il poursuivi.

M. Bozdag a rappelé mercredi la récente création par les autorités d'Ankara d'une commission spéciale composée de sept membres, dont trois magistrats, chargée de recueillir les contestations liées à certaines mesures prises sous l'état d'urgence, comme les limogeages et les fermetures d'associations ou de médias. "Il s'agit d'un recours interne très efficace mis en place par la Turquie", a-t-il insisté lors d'un point presse au côté de M. Jagland.

M. Jagland a pour sa part rappelé que cette commission devait "travailler en toute indépendance et sur la base de (la jurisprudence de) la CEDH".

Les procédures judiciaires lancées après le putsch avorté du mois de juillet sont d'une ampleur sans précédent en Turquie, où plus de 43.000 personnes ont été arrêtées dans des purges engagées après le 15 juillet et l'instauration de l'état d'urgence.

Fin janvier, le président de la CEDH avait annoncé que plus de 5.300 Turcs avaient saisi la Cour pour se plaindre de la répression qui avait suivi la tentative de putsch du 15 juillet. Il avait alors rappelé que les requérants, avant de saisir la CEDH, devaient se tourner vers la Cour constitutionnelle turque pour contester les mesures répressives dont ils avaient fait l'objet.

Interrogé sur le sort d'un journaliste germano-turc, correspondant en Turquie du quotidien Die Welt, placé en détention provisoire pour propagande "terroriste", M. Bozdag n'a pas souhaité faire de commentaire, soulignant que "ces investigations et poursuites étaient menées par un système judiciaire impartial et indépendant".
(AFP, 1 mars 2017)

Journaliste détenu en Turquie : Berlin convie l'ambassadeur turc

Le ministère allemand des Affaires étrangères a convié mardi l'ambassadeur turc pour protester contre le placement en détention du correspondant en Turquie du quotidien Die Welt pour propagande "terroriste", une affaire qui attise les tensions germano-turques.

Contrairement à ce qu'elle avait dit dans un premier temps, la diplomatie allemande a indiqué qu'il ne s'agissait pas d'une "convocation formelle" mais que l'ambassadeur "avait été prié" de se rendre au ministère mardi pour y rencontrer le secrétaire d'Etat Walter Lindner.

Le ministre des Affaires étrangères Sigmar Gabriel a souligné devant la presse que le diplomate turc s'était vu signifier que la détention du journaliste n'était "ni nécessaire, ni proportionnée" et contrevenait aux principes de la liberté de la presse.

Il a aussi déclaré que cette affaire venait encore compliquer la relation entre les deux pays.

"Cela doit être clair pour la Turquie que les temps sont tout sauf faciles pour les relations germano-turques et que le cas Deniz Yücel rend les choses beaucoup plus compliquées", a insisté le ministre.

Le journaliste germano-turc Deniz Yücel s'était rendu à la police le 14 février à Istanbul, selon Die Welt, car il était recherché pour ses articles sur le piratage de la messagerie électronique de Berat Albayrak, ministre de l'Energie et gendre du président turc Recep Tayyip Erdogan.

Les courriels piratés, rendus publics en septembre, ont dévoilé des pressions politiques du gouvernement turc sur des médias et des stratégies de manipulation de l'opinion sur les réseaux sociaux.

Lundi, M. Yücel a finalement été placé en détention provisoire pour propagande "terroriste" et incitation à la haine, une décision qualifiée par la chancelière allemande Angela Merkel d'"amère", "décevante" et "excessivement dure".

Parmi les autres sources de tensions germano-turques, la Turquie a accusé ces derniers mois l'Allemagne d'accorder un refuge à des responsables soupçonnés par Ankara d'avoir participé au putsch avorté du mois de juillet ou de l'avoir soutenu.

Le gouvernement turc n'a en outre guère apprécié les critiques allemandes sur l'ampleur des purges déclenchées dans tous les secteurs de la société par la tentative de coup d'Etat.

De manière générale, depuis la tentative de putsch, le nombre des demandes d'asile déposées par des Turcs a grimpé en flèche en Allemagne, passant de 1.700 en 2015 à 5.700 l'année dernière, dont des diplomates et des militaires.

Le gouvernement turc est allé jusqu'à accuser Berlin d'héberger des "terroristes".

Plusieurs autres dossiers ont tendu les rapports entre les deux pays depuis 2016, en particulier le vote des députés allemands pour qualifier de génocide les massacres d'Arméniens par l'empire ottoman au début du XXe siècle.

La Turquie reste néanmoins un partenaire incontournable aux yeux de l'Allemagne, le rôle d'Ankara étant crucial pour empêcher l'afflux de réfugiés en Europe.

L'Allemagne compte aussi la plus importante diaspora turque du monde, forte de plus de trois millions de personnes. Et Berlin craint que les conflits au sein de la société turque ne s'exportent sur le territoire allemand.
(AFP, 28 février 2017)

Erdogan met en garde le quotidien Hürriyet

Le président Recep Tayyip Erdogan a averti mardi un quotidien turc qu'il "paierait" la publication d'un article controversé sur des tensions entre l'armée et le gouvernement.

L'article en question, publié en une du quotidien Hürriyet samedi, suggérait que l'armée était mécontente de mesures récentes prises par le gouvernement.

Intitulé "malaise au quartier général de l'armée" l'article énumérait sept points de doléances, dont la récente levée de l'interdiction du port du voile au sein des forces armées.

"Ce titre était insolent", a déclaré à la presse mardi M. Erdogan, avant un voyage officiel au Pakistan.

Le président a ajouté que personne n'avait le droit de monter l'armée contre le gouvernement: "Quiconque tente de nous dresser l'un contre l'autre en paiera le prix."

"Je trouve qu'une telle approche est impardonnable dans une période où nous avons besoin, plus que jamais, d'unité, de fraternité et de solidarité", a-t-il ajouté, précisant qu'il avait abordé le sujet avec le chef d'état major, Hulusi Akar.

L'Etat a renforcé sa mainmise sur l'armée depuis le coup d'Etat manqué du 15 juillet, mené par un groupe de militaires dissidents, et imputé par Ankara au prédicateur islamiste Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis.

Hürriyet, quotidien phare du groupe Dogan Media, qui détient également les chaînes Kanal D et CNN Türk, est un journal modéré, qui compte quelques chroniqueurs progouvernement.

L'article en question, qui cite des sources militaires, est signé par la cheffe du bureau d'Ankara de Hürriyet, Hande Firat, qui a été accusée par les médias progouvernementaux d'agiter le spectre d'un nouveau coup d'Etat après la publication de son article.

Hande Firat, alors présentatrice sur CNN Türk, est la journaliste qui avait pris en direct sur une application de messagerie l'appel du président Erdogan lors duquel il avait appelé les Turcs à descendre dans les rues pour s'opposer aux putschistes la nuit du coup d'Etat manqué.

A la suite de l'article en question, le parquet d'Istanbul a ouvert une enquête lundi pour déterminer s'il existe une faction pro-coup d'Etat au sein de l'armée qui tente d'entraver l'action du gouvernement, selon l'agence progouvernementale Anadolu.

L'armée a réagi dans un communiqué mardi à l'article de Hürriyet, rejetant des "critiques délibérées et sans fondement".

Hande Firat s'est défendue en affirmant que l'article avait été mal lu par ses détracteurs et que Hürriyet avait demandé son point de vue à l'état major.
(AFP, 28 février 2017)

Ege University Chancellor Hoşcoşkun Suspended

Higher Education Council (YÖK) has announced that Ege University Chancellor Prof. Dr. Mustafa Cüneyt Hoşcoşkun was suspended.
The council stated that Hoşcoşkun was suspended for the safety of the investigation launched into him.

Higher Education Council member Prof. Dr. Beril Dedeoğlu was appointed to Hoşcoşkun's position representatively.
Although Hoşcoşkun had ranked in the fourth place in the university chancellor elections, he was appointed to chancellor position by President Recep Tayyip Erdoğan on August 13, 2016.

Following the July 15 coup attempt, five university chancellors were suspended; Prof. Dr. Süleyman Büyükberber from Gazi University, Prof. Dr. Ayşegül Jale Saraç from Dicle University, Prof. Dr. İsmail Yüksek from Yıldız Technical University, Prof. Dr. M. Niyazi Eruslu from Yalova University and Prof. Dr. Hüseyin Bağcı from Pamukkale University.

Born in 1961 in Ankara, Dedeoğlu was the director at the Galatasaray University Faculty of Economics and Administrative Sciences Department for International Relations.

She was appointed to YÖK membership for four years by then-President Abdullah Gül on February 6, 2012.
As a member of the "Wise People Delegation" during the solution process, she conducted studies in the Cental Anatolian Region in Turkey.

Between September 22 - November 24 2015, she served as the Minister of European Union Affairs.
(BIA, February 28, 2017)

Kurdish Question / Question kurde

111 condamnations dans le procès contre les dirigeants kurdes

Une centaine de personnes ont été condamnées par un tribunal turc à des peines allant de 1 à 21 ans de prison mardi dans un procès contre des opposants kurdes accusés d'appartenance à la branche urbaine du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Ce procès, ouvert en 2009, est le principal mené contre l'Union des communautés kurdes (KCK), une organisation clandestine considérée par les autorités turques comme étant la branche urbaine du PKK, une organisation classée "terroriste" par Ankara, Washington et Bruxelles.

Le tribunal de Diyarbakir, principale ville du sud-est à majorité kurde du pays, a condamné mardi 111 personnes à des peines de prison, notamment pour "appartenance à une organisation terroriste", "gestion d'une entreprise terroriste", et la violation des lois sur les rassemblements et les manifestations. 43 personnes ont par ailleurs été acquittées.

Parmi les accusés, se trouvent Kamuran Yüksek, le co-président du Parti pour la paix et la démocratie (BDP, prokurde), une formation liée au principal parti prokurde HDP, qui a été condamné à 21 ans de prison, ainsi qu'Ahmet Türk, vétéran de la cause kurde et ancien maire de Mardin (sud-est), qui a écopé d'un an et trois mois de prison avec sursis.

Aucun mise en détention n'a été demandée, les avocats de la défense souhaitant faire appel de cette décision.

Les violences entre le PKK et Ankara ont repris à l'été 2015, après la rupture d'un fragile cessez-le-feu visant à mettre fin à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
(AFP, 28 mars 2017)

Le HDP dénonce un "embargo médiatique"

Le principal parti prokurde de Turquie a affirmé mardi faire l'objet d'un "embargo" médiatique qui étouffe sa campagne contre une réforme constitutionnelle renforçant les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan, soumise à référendum en avril.

Le Parti démocratique des peuples (HDP), deuxième formation de l'opposition, déclare dans un communiqué être soumis à un "dangereux embargo médiatique (...) pendant un processus crucial qui va déterminer le destin" de la Turquie.

Pour illustrer son propos, le HDP expose le résultat d'une étude qu'il a menée sur la couverture de la chaîne publique TRT, censée être impartiale : du 1er au 22 mars, 1.390 minutes ont été consacrées au président, 2.723 mn au parti au pouvoir (AKP), et 0 mn au HDP, selon ce dernier.

"Certes, les médias n'ont jamais été complètement indépendants du pouvoir politique en Turquie (...) Cependant, jamais dans l'histoire de la République un gouvernement n'avait eu autant d'influence sur les médias", ajoute le HDP.

Les Turcs sont appelés à voter le 16 avril lors d'un référendum sur une révision constitutionnelle qui renforcerait considérablement les pouvoirs du président de la République.

A moins de trois semaines du scrutin, la campagne bat son plein : M. Erdogan et son Premier ministre, Binali Yildirim, effectuent quotidiennement plusieurs déplacements, prononçant à chaque fois de longs discours retransmis en direct par les télévisions, publiques et privées.

Dans le camp du non, la figure la plus médiatisée est le chef de l'opposition kémaliste, Kemal Kiliçdaroglu, lequel a bénéficié de quelques interviews accordées par certaines chaînes d'information.

Mais "pas un seul représentant du HDP n'a été invité ne serait-ce qu'à une émission", dénonce le HDP, dont les coprésidents et plusieurs députés accusés d'activités "terroristes" ont été écroués dans le cadre des purges lancées après une tentative de putsch en juillet.

L'obligation pour les chaînes privées d'assurer une couverture équitable des différents partis en période électorale a été levée le mois dernier par décret-loi.
(AFP, 28 mars 2017)

Drapeau kurde à Kirkouk: Ankara dénonce des "mesures unilatérales"

Le gouvernement turc a condamné mercredi la décision "unilatérale" du conseil provincial de Kirkouk, région multi-ethnique dans le nord de l'Irak, d'approuver l'érection d'un drapeau kurde sur les bâtiments gouvernementaux.

"Nous estimons que le vote de l'administration provinciale n'est pas une bonne chose", a déclaré le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu lors d'un entretien avec la chaîne publique TRT.

"Avant tout, ce ne serait pas une bonne chose de changer la composition ethnique de la région", a-t-il poursuivi. "Imposer des faits accomplis n'est absolument pas une bonne chose, et rien de positif ne sortira des mesures unilatérales", a-t-il ajouté.

Le conseil provincial de Kirkouk a approuvé mardi à la majorité cette mesure, grâce aux 25 voix des conseillers kurdes, les 16 conseillers arabes et turkmènes n'ayant pas participé au scrutin.

La province de Kirkouk, riche en pétrole, fait l'objet d'une dispute ancienne entre le gouvernement fédéral de Bagdad et les autorités (KRG) de la région autonome du Kurdistan, dont elle est voisine.

Le gouvernement turc et Massoud Barzani entretiennent de bonnes relations, mais Ankara s'oppose au passage de Kirkouk sous pavillon kurde, au motif que de nombreux Turkmènes, ethniquement proches des Turcs, vivent dans cette province.

Les peshmergas contrôlent la ville de Kirkouk depuis que les forces de Bagdad se sont précipitamment retirées en 2014 devant l'avancée du groupe Etat islamique (EI).

Le Kurdistan s'est constitué en région autonome aux termes de la Constitution irakienne de 2005, et son dirigeant Massoud Barzani milite pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination.

"Nous soutenons l'intégrité territoriale de l'Irak et de la Syrie", a rappelé le chef de la diplomatie turque mercredi.
(AFP, 29 mars 2017)

Le Nouvel An (Newroz) kurde sous le signe du référendum

Par Mahmut Bozarslan et Luana Sarmini-Buonaccorsi

Des dizaines de milliers de personnes ont célébré mardi le Nouvel An kurde (Newroz) à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, avec un mot d'ordre: "Non" au référendum sur l'extension des pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.

Les célébrations se sont déroulées sous haute sécurité, l'ensemble du site, situé en lisière de la "capitale" du sud-est à majorité kurde, étant ceint par les barrières de la police, tandis que des hélicoptères survolaient la scène.

Signe de la situation sécuritaire tendue en Turquie, particulièrement dans le sud-est, un homme qui avait affirmé transporter une bombe avant de tenter de poignarder des policiers déployés à Diyarbakir a été abattu par les forces de sécurité, ont déclaré les autorités à l'AFP.

Malgré cela, l'événement a gardé un esprit festif, avec de nombreux jeunes et des familles venus danser, des femmes portant des robes traditionnelles kurdes, et d'autres des treillis.

La foule brandissait des drapeaux du parti prokurde HDP, ainsi que des bannières vertes, rouges et jaunes frappées du mot "Non" en turc et en kurde, signe que le référendum du 16 avril est dans tous les esprits.

Les Turcs voteront ce jour-là pour ou contre une réforme constitutionnelle visant à étendre les pouvoirs du président Erdogan. Si les autorités affirment que cette réforme est nécessaire pour assurer la stabilité du pays, l'opposition dénonce une dérive autoritaire.

"La Turquie n'a pas besoin d'un changement constitutionnel. La Turquie a besoin que le problème kurde soit rapidement résolu", a déclaré à l'AFP Leyla Güven, co-présidente du DTK, une plateforme d'organisations kurdes, dont fait partie le HDP, et principal organisateur de l'événement.

"Nous dirons +non+ au référendum", confirme Süleyman Ulas, venu célébrer le Newroz. "Les Kurdes veulent la paix, veulent l'humanité, veulent des droits de l'Homme, veulent la démocratie. Ils ne veulent plus être persécutés. Nous refusons ce régime autocratique."

A la tribune, des représentants politiques kurdes ont enchaîné les discours, en turc et en kurde, appelant à voter "non", tandis qu'un grand bûcher a été enflammé au milieu de la foule, comme le veut la tradition du Newroz.

- Interdictions -

Pour Mme Güven, les célébrations de mardi sont un succès, même si, selon elle, les autorités ont tenté d'empêcher la venue de certains Kurdes.

Les célébrations prévues les jours précédents dans d'autres villes du sud-est ont notamment été interdites par les autorités.

Quelques participants brandissaient le portrait d'Abdullah Öcalan, chef historique emprisonné depuis 1999 du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.

Sur fond de musique kurde, les chants et danses des participants étaient interrompus par des slogans de soutien à M. Öcalan, malgré les appels répétés des organisateurs à éviter les déclarations et pancartes pouvant être assimilées à de la propagande pour le PKK.

Le sud-est de la Turquie est sous tension depuis la reprise des violences entre le PKK et Ankara après la rupture, à l'été 2015, d'un fragile cessez-le-feu visant à mettre fin à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Une vaste opération militaire a notamment été lancée dans la région début mars par les autorités, qui ont également placé de nombreuses villes sous strict couvre-feu.

"Newroz est bien sûr beau, comme chaque année", affirme Mehmet Sah Cinar, venu participer aux célébrations. "Mais cette année, c'est plus triste que d'habitude à cause des interdictions. Vous le voyez bien, nous sommes des bannis. Le monde le voit : nos députés sont emprisonnés, nos leaders sont derrière les barreaux."

Une vague de purges sans précédent a été engagée après le coup d'Etat manqué du 15 juillet, imputé par Ankara au prédicateur Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis. Plus de 43.000 personnes ont ainsi été arrêtées. Parmi elles, une dizaine de députés du HDP, dont les deux coprésidents du parti, Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag.

"Nous allons poursuivre notre combat pour la paix", ont indiqué mardi dans un communiqué M. Demirtas et Mme Yüksekdag. (AFP, 21 mars 2017)

Moscou va entraîner les forces kurdes en Syrie

Les forces kurdes en Syrie vont recevoir un entraînement militaire de la Russie en vertu d'un accord conclu entre les deux parties, a indiqué lundi à l'AFP le principal groupe kurde armé dans le pays en guerre.

"C'est le premier accord du genre" entre les forces kurdes syriennes et la Russie, alliée du régime de Bachar al-Assad face à aux rebelles et jihadistes, a précisé Redur Xelil, porte-parole des Unités de protection du peuple kurde (YPG).

"En vertu de l'accord conclu hier (dimanche) entre nos forces et les forces russes opérant en Syrie (...), nous allons recevoir un entraînement sur les tactiques modernes de combat", a-t-il ajouté.

L'entraînement débutera "bientôt dans un camp à Afrine", dans la province d'Alep (nord), a précisé M. Xelil.
 La Russie n'a pas confirmé cette annonce officiellement, mais a confirmé dans un communiqué une présence à Afrine, un des trois cantons kurdes semi-autonomes en Syrie.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), près d'une centaine soldats russes sont entrés dans la région d'Afrine.

Cette coopération "est un pas positif dans le cadre de la lutte contre le terrorisme", a estimé M. Xelil.

Dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), les Kurdes sont traditionnellement appuyés par les Etats-Unis.

Ces derniers ont réagi à l'annonce kurde en affirmant que les forces kurdes concernées par l'entraînement sont différentes de celles qui collaborent avec Washington dans la lutte contre l'EI.

"Les Kurdes qui recevront du soutien des Russes sont les Kurdes d'Afrine et ce ne sont pas des gens avec qui nous avons travaillé avant" a indiqué le porte-parole du Pentagone Jeff Davis.

"Certains (Kurdes) travaillent avec nous à travers les Forces démocratiques syriennes (coalition arabo-kurde antijihadistes, FDS) pour combattre l'EI, certains non. Nous soutenons ceux qui travaillent avec nous pour combattre l'EI", a-t-il précisé.

D'après le porte-parole, les YPG qui ont collaboré avec les Américains "se trouvent surtout à l'est de l'Euphrate". Le canton d'Afrine est situé à l'ouest de ce fleuve.

L'annonce de cet accord entre forces kurdes et Russes intervient alors que Moscou s'est pourtant rapproché de la Turquie, soutien des rebelles et historiquement hostiles aux Kurdes.

Ankara considère les YPG comme l'un de ses pires ennemis et les classe comme "organisation terroriste" à l'instar du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, indépendantiste kurde turc).

Interrogé sur l'accord lors d'une conférence de presse, le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus n'a pas réagi directement, se contenant de rappeler la position d'Ankara.

"Dès le départ, nous avons dit que nous n'accepterons jamais un Etat de la terreur, et nous avons toujours partagé (cette position) avec les autres parties", a-t-il dit. "Les Russes savent cela aussi bien que les Américains", a-t-il ajouté.

La guerre en Syrie, qui a commencé après la répression sanglante de manifestations prodémocratie en mars 2011, a fait plus de 320.000 morts. Elle s'est complexifiée avec la montée en puissance de groupes jihadistes et l'implication de puissances régionales et internationales.
(AFP, 20 mars 2017)

Allemagne: 30.000 Kurdes manifestent pour la "démocratie en Turquie"

Quelque 30.000 personnes principalement d'origine kurde, selon la police, ont manifesté à Francfort (ouest de l'Allemagne) samedi pour réclamer "la démocratie en Turquie" et "la liberté pour le Kurdistan".

Les organisateurs tablaient sur 20.000 personnes pour ce défilé qui se tient à l'occasion de Newroz, le jour de l'An selon le calendrier kurde.

La manifestation s'est déroulée dans le calme mais selon une porte-parole de la police de Francfort, des drapeaux et des pancartes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), interdit, ont été aperçus, ainsi que des portraits du leader historique, Abdullah Öcalan.

La police a précisé ne pas être intervenue pendant la manifestation pour saisir ces drapeaux afin de ne pas provoquer d'éventuels incidents. Mais elle a indiqué avoir notamment pris des photos qui pourront éventuellement servir plus tard à entamer des poursuites.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé lundi la chancelière allemande Angela Merkel de "soutenir les terroristes", nouvelle escalade dans les relations envenimées qu'entretiennent depuis plusieurs semaines Ankara et Berlin.

La Turquie accuse de longue date l'Allemagne de donner refuge à des militants de la cause kurde notamment.

Berlin a jugé ces accusations aberrantes.

L'Allemagne abrite la plus grande diaspora turque dans le monde mais aussi une importante communauté kurde.
(AFP, 18 mars 2017)

Vaste opération militaire dans le sud-est kurde

Les forces de sécurité turques ont lancé dimanche soir l'une des plus vastes opérations "antiterroristes" de ces dernières années dans le sud-est à majorité kurde, ciblant le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), selon les autorités.

Quelque 7.000 gendarmes, 600 policiers d'élite, ainsi que des dizaines d'hélicoptères et de blindés ont été mobilisés pour cette offensive à Lice, dans la province de Diyarbakir, ont indiqué à l'AFP des sources de sécurité.

En outre, 18 villages ont été placés sous un strict couvre-feu jusqu'à nouvel ordre, a indiqué le gouverneur de la province de Diyarbakir dans un communiqué.

Cette opération vise à "neutraliser les membres et les complices du (PKK), dont des cadres, qui sont soupçonnés de mener des activités dans ces zones boisées et montagneuses", selon ce communiqué.

Après la rupture d'un fragile cessez-le-feu visant à mettre fin à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984, les violences entre le PKK et Ankara ont repris à l'été 2015.

De jeunes partisans du PKK, une organisation classée "terroriste" par la Turquie et ses alliés occidentaux, ont lancé un mouvement insurrectionnel dans plusieurs villes du sud-est, où les autorités ont envoyé des chars et des militaires pour les en déloger.

En parallèle de cette guérilla urbaine, qui est désormais terminée, la mouvance séparatiste kurde a lancé une campagne d'attentats qui ont ensanglanté le pays, frappant notamment Ankara et Istanbul.

La nouvelle offensive des forces de sécurité survient à quelques semaines d'un référendum sur une révision constitutionnelle qui renforcerait les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.

Ce dernier est accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire, notamment depuis une tentative de putsch en juillet qui a été suivie de purges qui ont également frappé les milieux prokurdes.

Le principal parti prokurde du pays, le HDP, a ainsi été décimé par l'arrestation de ses dirigeants et de plusieurs députés. Alican Önlü, député du HDP, a ainsi été interpellé lundi à Tunceli (est) alors qu'il se rendait au tribunal pour assister à un procès, selon les médias.
(AFP, 6 mars 2017)

Lawsuit Demanding up to 21 Years in Prison Filed Against Leyla Zana

A lawsuit has been filed demanding up to 21 years in prison on three charges against Peoples’ Democratic Party (HDP) Ağrı MP Leyla Zana.

Among the accusations were Zana doing victory sign, going to the building of Democratic Society Congress (DTK) and her speech at March 8 International Women’s Day.

Zana was detained in Diyarbakır on February 8 and was released on probation by the Criminal Judgeship of Peace on Duty following the prosecution questioning.

The indictment seeks from 8 to 21 years in prison on charges of “being a member of an armed terror group”, “opposing to law on demonstrations and meetings by not dispersing despite police warning”, “praising crime and criminal”.

Who is Leyla Zana?

She entered parliament as Social Democratic Populist Party Diyarbakır MP following an election campaign which saw a huge support from the women in the southeastern region in general elections in 1991.

On November 6, 1991, she was protested for ending her oath in Kurdish in the oath-taking ceremony of Grand National Assembly of Turkey’s (TBMM) 19th legislative year.

On March 2, 1994, parliamentary immunities of Zana, Hatip Dicle, Selim Sadak, Orhan Doğan, Hatip Dicle, Ahmet Türk, Sırrı Sakık and Mahmut Alınak were lifted because of a speech Zana delivered in the US. They all were detained in the following day.

She was sent to prison with her group fellows Dicle, Sadak, and Orhan on March 17, 1994. She was sentenced to 15 years in prison on December 8, 1994 on charge of “being a member of an illegal organization”.

She was released from Ankara Central Closed Prison on June 8, 2004.

What happened?

After the lifting of parliamentary immunities, a large number of HDP MPs have been detained and arrested.

CLICK-THE STATUS OF HDP MPs UP TO DATE

There are 13 HDP MPs behind bars.

HDP Co-Chair Figen Yüksekdağ has been relieved of her MP duties.
(BIA, March 3, 2017)

Le HDP mobilise contre le renforcement d'Erdogan

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées jeudi à l'appel du principal parti prokurde de Turquie pour dire "non" à une révision constitutionnelle qui renforcerait considérablement les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.

Pour le lancement de sa campagne pour le référendum du 16 avril, le Parti démocratique des peuples (HDP), dont les dirigeants ont été arrêtés, a organisé trois meetings simultanés à Istanbul, Diyarbakir (sud-est) et Izmir (ouest).

"Le plus grand fléau de l'histoire de notre République frappe à notre porte", a déclaré le porte-parole du HDP Osman Baydemir dans une salle pleine à craquer à Istanbul. "Mais ne perdez pas espoir, ne soyez pas apeurés, des jours meilleurs sont à notre portée si nous disons +non+", a-t-il lancé sous les vivats.

La réforme constitutionnelle transférerait l'ensemble du pouvoir exécutif au président, une perspective qui inquiète les détracteurs de M. Erdogan, accusé de dérive autoritaire, notamment depuis la tentative de putsch de juillet dernier.

Après le coup de force, le gouvernement a lancé des purges d'une vaste ampleur qui ont notamment frappé les milieux prokurdes. Les co-présidents du HDP, Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag, sont ainsi incarcérés depuis le mois de novembre.

"En jetant en prison les dirigeants du HDP, ils ont en même temps emprisonné les millions de personnes qui ont voté pour le parti", dit à l'AFP Zeynep, une jeune militante de 25 ans, en agitant un poster vert frappé d'un "non" noir.

Deuxième parti d'opposition du pays, le HDP semble aujourd'hui affaibli et contraint de tenir ses meetings dans des salles de conférence fermées en raison du risque d'attentat.

Il est loin du gigantesque rassemblement organisé le week-end dernier à Ankara par le parti au pouvoir (AKP) qui a réuni des milliers de personnes pour lancer sa campagne référendaire.

Malgré cela, les militants interrogés jeudi par l'AFP se disent confiants. "Le +non+ l'a déjà emporté, mais ils ne le savent pas encore !", a rugi Sirri Süreyya Onder, député HDP à Ankara, suscitant des cris de joie et des youyous dans la salle.
(AFP, 2 mars 2017)

Affrontements entre forces liées à des groupes kurdes en Irak

Des affrontements ont éclaté vendredi dans le nord de l'Irak entre des combattants liés au principal parti kurde irakien (PDK) et des hommes armés affiliés au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, kurde de Turquie), ont rapporté des responsables des deux camps.

Des Kurdes syriens liés au Parti démocratique du Kurdistan (PDK), au pouvoir dans la région autonome du Kurdistan irakien, ont en effet affronté dans le secteur de Sinuni, près de la frontière irako-syrienne, des combattants de la minorité yézidie affiliés au PKK.

Les deux parties se sont renvoyées la responsabilité des violences, sans mentionner de bilan.

"Un groupe appartenant au PKK a ouvert le feu sur des peshmergas (forces kurdes irakiennes) qui effectuaient un mouvement (de troupes) normal" dans ce secteur au nord du Mont Sinjar, a indiqué dans un communiqué Halgurd Hekmat, un porte-parole des peshmergas.

"Les pershmergas ont la responsabilité de (ce) territoire", a-t-il ajouté.

Ce secteur du nord de l'Irak est en dehors des limites de la région autonome du Kurdistan mais les peshmergas y sont présents depuis longtemps.

Un porte-parole du PKK, Sarhad Warto, a livré une version différente des faits.

"Il y a une entente entre la Turquie et le PDK pour attaquer les unités combattantes yézidies" (liées au PKK), a-t-il dit.

Le PDK entretient en effet de bonnes relations avec la Turquie, qui combat le PKK sur son sol et le considère comme un mouvement "terroriste".

Le PKK, qui dispose de bases dans le nord de l'Irak, a entraîné et aidé les Yézidis dans leur lutte contre le groupe Etat islamique (EI) quand ce dernier a pris le contrôle de la région yézidie de Sinjar en 2014 et y a commis des atrocités.

Ces combattants yézidis reprochent depuis aux peshmergas de ne pas les avoir protégés face aux jihadistes.

D'après un responsable d'un autre groupe kurde présent dans le secteur mais n'ayant pas pris part aux affrontements, les combats ont commencé vendredi à 07H00 (04H00 GMT).

Selon ce porte-parole qui a requis l'anonymat, les tensions avaient été avivées la veille quand les Kurdes syriens liés aux peshmergas avaient tenté de couper une route reliant un secteur tenu par les Yézidis à un autre contrôlé par leurs alliés du PKK.

Ces Kurdes syriens sont actuellement présents dans le nord de l'Irak pour fournir un soutien militaire aux peshmergas dans la lutte anti-EI.
(AFP, 3 mars 2017)

HDP MP Feleknas Uca Awarded Clara Zetkin Prize

Peoples’ Democratic Party (HDP) MP Feleknas Uca has been awarded 7th Clara Zetkin Honorary Woman Prize awarded by the Germany’s Left Party.

The Left Party has been granting the prize to the women, who show high achievement in society and politics, since 2007 to stress political dimension of March 8 Women’s day.

The prize, which is given to the projects that are developed to fix women’s life conditions and to secure equality of women and men, aims to draw attention to the women who set forth their skills and determinations for a fairer society.

About Feleknas Uca

Feleknas Uca, born on September 17, 1976 is a Yazidi politician active in Germany and Turkey.

From 1999 to 2009, she was member of the European Parliament from Germany, serving with Die Linke. Feleknas Uca was at one time the world's only Yazidi parliamentarian until the Iraqi legislature was elected in 2005.

In June 2015, she was elected as an HDP MP representing Diyarbakır.

March 8 International Women's Day

In 1910, Clara Zetkin (Leader of the 'Women's Office' for the Social Democratic Party in Germany) tabled the idea of an International Women's Day. She proposed that every year in every country there should be a celebration on the same day - a Women's Day - to press for their demands.

The International Women’s Day started to be celebrated in the United States in the late 60s.

International Women's Day was celebrated for the first time by the United Nations in 1975. Then in December 1977, the General Assembly adopted a resolution proclaiming a United Nations Day for Women’s Rights and International Peace to be observed on any day of the year by Member States, in accordance with their historical and national traditions. (BIA, February 28, 2017)


HDP, DBP to Celebrate Newroz with Slogan ‘We Will Definitely Win’

The Peoples’ Democratic Party (HDP) and Democratic Regions Party (DBP) have announced that they would hold the Newroz celebrations with the slogan “We Will Definitely Win”.

The celebrations, which will be organized over 30 centers, will be combined with “No” campaign due to the fact that it falls ahead of the constitutional amendment referendum to be held on April 16.

The celebrations that will take start in Turkey’s southeastern Mardin’s Nusaybin district on March 17 will end with the events that will take place in Van on March 21.

The Newoz celebrations will be held in the following dates and places:

March 17 Friday: Nusaybin
March 18 Saturday: İzmir, Bursa, Adana, Dersim, Antep, Malatya, Doğubayazıt, Manisa, Kocaeli, Siirt.
March 19 Sunday: İstanbul, Mersin, Antalya, Urfa, Yüksekova, Batman, Konya, Karakoçan, Kars, Hatay, Kızıltepe.
March 20 Monday: Muş, Cizre, Adıyaman, Iğdır, Bitlis, Hakkari, Ağrı, Bingöl.
March 21 Tuesday: Diyarbakır and Van.

Newroz or Nawroz (Kurdish: نه‌ورۆز/Newroz/Nawroz‎, also: Gulus[2] Kurdish: گوڵوس‎) refers to the celebration of the traditional Iranic peoples new year holiday of Nowruz in Kurdish society.

Before the Islamization of the Iranic peoples in Asia, the Zoroastrian religion was believed in by the ancestors of the modern Kurds. In Zoroastrian doctrine, fire is a symbol of sight, goodness and purification.

Angra Mainyu, the demonic anti-thesis of Zoroastrianism, was defied by Zoroastrians through creating a big fire every year, to symbolize their defiance and hatred for evil and the arch-demon. Nevroz is mainly, in the modern age, affiliated with Kurds, who are in turn make the majority of the Alevi population, which is an Islamized version of the Zoroastrian religion, due to 1400 years of persecution by Arab Muslim rule.

Also, in Kurdish legend, the holiday celebrates the deliverance of the Kurds from a tyrant (remember the relevance of Angra Mainyu), and it is seen as another way of demonstrating support for the Kurdish cause, essentially what's left of their Aryan/ Iranic roots.
(BIA, February 28, 2017)

Réception Procès kurde en Belgique: "Votre aide reste indispensable!"

Le vendredi 24 Février 2017, une réception a eu lieu à De Markten à Bruxelles, suite à un procès contre un nombre des organisations et des activistes kurdes importantes. Le but de cette soirée festive était de remercier tout-le-monde qui a supporté la campagne contre cette persécution et d’élaborer sur la continuation du procès.

Le 3 Novembre, 2016, la Chambre du Conseil de Bruxelles a pris une décision historique dans le procès contre trente activistes, politiciens et médias kurdes. Les trente sont poursuivis en Belgique sur des accusations de «terrorisme» à l'insistance de l'État Turc, qui est partie civile dans l'affaire. La Chambre du Conseil a toutefois conclu en Novembre que le conflit turco-kurde doit être considéré comme un «conflit armé» et que la loi sur le terrorisme n’est donc pas applicable. Le Procureur Fédéral a décidé de faire appel contre ce jugement, ce que veut dire que la persécution continuera en 2017. La prochaine séance aura lieu le 9 mai.

La soirée a commencée avec quelques mots sur le cas et la campagne de soutien. Zübeyir Aydar, un ancien député kurde et membre du conseil exécutif du Congrès du Kurdistan National (KNK) et en plus un des accusés dans le procès, racontait comment la police belge a envahi sa maison pendant la nuit, il y a sept années. ‘Nous ne nous attendions pas. Pas dans un pays comme la Belgique. Je me suis battu toute ma vie d'une manière politique pour les droits du peuple kurde. Je suis un avocat et ancien président d'une organisation des droits de l'homme en Turquie. Quand j'étais un membre du Parlement, le gouvernement turc a décidé d'arrêter les parlementaires kurdes, exactement comme ce qui se passe maintenant. Nous arrivons ensuite avec différentes personnes en exil en Belgique ", dit Aydar. Il souligne que, comme les autres accusés, il n’a rien fait que de continuer son travail politique ici en Belgique. "Le dossier contre nous comprend 60.000 pages, mais il n'y a rien qui viole le droit belge, seulement des accusations de la Turquie et des faits qui ont eu lieu en Turquie." Mais l'Etat turc vois toute activisme politique kurde invariablement comme «terrorisme». Selon Mr. Aydar il s’agit d’un procès purement politique, avec lequel l'État Turc essaie de délégitimer le mouvement de libération kurde et mit pression aux autres pays de faire la même chose.

Cela a été repris par l’avocat Selma Benkhelifa : ‘La question cruciale dans ce processus est: quel est le terrorisme? Tout le monde comprend que quelqu'un qui met une bombe dans le métro est un terroriste, cela est claire. Mais quoi d'une lutte armée de libération contre un État dictatorial? Dix ans d'enquête judiciaire et de nombreuses recherches ont donné aucune preuve, sauf des choses comme des portraits de Öcalan. Et alors? Les jeunes belges qui ont un portrait de Che Guevara dans leur chambre, est-ce qu’ on va aussi leurs arrêter alors? Chaque décision sur ce qui est terrorisme dans le cas d’une lutte armée contre un régime dictatorial dans un pays étranger, sera une décision politique. C’est scandaleux qu'un pays comme la Belgique se laisse gérer de cette manière par une puissance étrangère. une puissance dictatoriale qui essaye d’utiliser notre système juridique pour faire taire son opposition politique.’

A propos de l'importance de cette affaire pour la Turquie, elle disait: ‘C’est évident que la Turquie, comme partie civile, a interjeté un appel contre ce jugement. Si le conflit turco-kurde serait considéré comme un «conflit armé», cela signifie que l'État Turc pourrait également être examiné et pourrait être accusé de crimes de guerre et de violations massales des droits de l'homme (p. e devant le Cour pénale internationale). La Turquie veut éviter ça en tout cas.’ Mme Benkhelifa demandait le public de continuer à soutenir la campagne en 2017 et soulignait de nouveau l'importance particulière de ce procès, pour le mouvement kurde en Turquie et ailleurs, mais aussi pour d'autres groupes sociaux.

Ensuite Ludo De Brabander, porte-parole pour l'association de la paix, Vrede, a déclaré son soutien à la lutte des Kurdes pour la liberté. Il a souligné que la lutte armée kurde doit être esquissé dans le cadre de la terreur d'Etat turc. Et il a fait la comparaison avec d'autres régimes répressifs qui dépeint leur opposition comme des «terroristes» : par exemple le régime d'apartheid en Afrique du Sud, les Sahraouis dans Marrokko et Palestine. De Brabander a enfin souligné qu'il y a aussi des affaires d'espoir dans la lutte pour la liberté kurde, comme leur engagement envers les droits des femmes et de la démocratie de base dans le nord de la Syrie. "Nous devons arrêter de voir cette région juste comme une région de la misère, la guerre et la terreur. Ce qu’on voit, c’est un peuple qui lutte pour leurs droits légitimes et pour la justice. Par conséquence, notre solidarité critique est absolument nécessaire! "

Après ces témoignages, la soirée a continué avec un buffet kurde et des boissons. Veuillez trouver ci-dessous quelques photos.

Nous vous remercions pour votre présence et votre soutien continu, qui sera également nécessaire en 2017.


Institut Kurde asbl, Comité de Solidarité avec Rojava, Info-Turk et NavBel (Conseil des Communautés du Kurdistan)

Human Rights Association publishes report on under-siege Kurdish village

Turkey’s Human Rights Organisation (IHD) has published its report of the incidents of the last 14 days in the under-siege Kurdish village of Korukoy in the district of Nusaybin of eastern city Mardin.

The report, based on witness statements and observations, states that a committee consisting of lawyers, activists and deputies was blocked from entering the village by the Turkish security forces.

A villager who was allowed to leave Korukoy on the sixth day of the curfew due to his health problems talked to the committee.

The villager said: “On 11 February, we heard helicopter sounds at 7.30 pm. At 8:30 pm, the muhtar (referring to the elected head of the village) announced through the mosque’s speakers that soldiers came to the village and that we weren’t allowed to go outside until the next morning. The army’s operations began immediately and the soldiers raided houses. They took people to a field, including a 73 year-old-man, and tortured and abused them. A woman was shocked after the incidents and her nose started to bleed. The soldiers allowed for her to go to the hospital when her condition worsened. The woman has two daughters aged 12 and 14. They took her daughters as hostages and said ‘they will stay here to serve us’.

“There was no clashes at the beginning, it started six days after the curfew was declared. Thus, the killings began, too. We identified three people from the photos,” he added. According to the report, the witnesses also said that they could not reach any one in the village by phone.

The village is in danger of an epidemic breaking out because of the lack of clean water, the report said. The committee claimed that they tried to visit the governor and the local authorities many times but they were not welcomed.

The village Korukoy (Xerabe Bava in Kurdish) was a restricted district in 1995 because of the conflict between the Kurdistan Workers’ Party (PKK) and the Turkish government. Witnesses say, two villagers were killed and all the inhabitants were forced to migrate for refusing to become village guards (a paramilitary force organised by the state) in 1995. The government reopened the village for settlement in 2002.

The report also raises concern for the health of vulnerable villagers like the elderly and young children. Abdullah Dogan (64), Osman Dogan (19), Vedat Dogan (16) and another teenage boy – later released after four days for being under age -, Gulbahar Toy (40), Neriman Gungor (40) -released after having an heart attack- , and another woman named only as Bayhan (40) were taken into custody, according to the report.

The report also gave information about the allegedly tortured man Abdi Aykut. Aykut was hospitalised after he was beaten and tortured severely, the report said. One of Abdi Aykut’s neighbours said that he heard a Turkish commander saying ‘take this man to hospital, I am not sure if he is going to live or not.’

Aykut’s wife stated that her son went to the hospital but was prevented from seeing his father. Aykut’s current situation remains unknown as opposition deputies brought up his situation in parliament today. (komnews.com, February 24, 2017)

Minorités / Minorities

Êzidîs reach Brussels, call on Europe to recognize Shengal's status

Êzidîs in Europe that started a march from the NRW State Parliament in Dusseldorf, Germany to Brussels on March 20 in order to protest the AKP-KDP's attacks on Shengal and demand the recognition of Shengal's political status have reached the Belgium capital, Brussels today afternoon. During the past eight days, Êzidîs marched through Germany, the Netherlands, and Belgium and covered a total of 192 kilometers.

Participants of the march have gathered in front of the Council of Europe in Brussels and held a demonstration which was also attended by parliamentarians and representatives of various institutions.

Shengal Diaspora Assembly Co-President Fikret İğrek and Pêşîmam Ekrem Deniz made a statement in front of the Council of Europe on behalf of the Êzidîs.

The statement recalled the ISIS attack on Shengal on August 3, 2014, and said the followings:

"The 11 thousand peshmergas of the KDP that were in Shengal at the time retreated without resisting, and left the Êzidî people into the hands of ISIS. Afterwards, YPG and HPG forces opened a corridor and saved thousands of Êzidi women and children from being massacred. After that time, Êzidî society organized themselves and started works for self-administration, in line with which they began to establish self-defense forces. They formed YBŞ, YJŞ and the Êzidî Assembly. They established their own system. The forces that left Êzidîs alone that day want to occupy Shengal now. We see this attempt as a follow-up of the 3 August 2014's genocide, and a second betrayal against Êzidîs. The 'Roj Peshmergas' deployed in Shengal are ISIS gangs and Turkish intelligence (MIT) members. The fact that this attack was launched after Masoud Barzani's visit to Ankara is a clear indication of this. We as Êzidîs do not want traitors on our land. We will not give the lands of our ancestors to these traitors."

Êzidîs said the forces that attacked Shengal's Khanasor town on March 3 used the weapons Germany had given to KDP, noting that seven people lost their lives in these attack.

Speaking on behalf of the Êzidî Women's Assembly, Songül Talay demanded that a delegation of women from Europe go to Shengal where women suffer the most from the attacks.

HDP Amed MP Feleknas Uca who attended the demonstration also condemned the attacks on Êzidîs, saying the followings: "Despite 74 genocides they have suffered throughout history, our people did never surrender and they will never. The resistance they mounted in the past will continue today as well. We will continue our efforts in order for Shengal to have status. We call on the European Union to act on this matter."

Speaking after, HDP Mardin MP Ali Atalan called on the United Nations and European Union institutions to recognize their demands.

"The Êzidîs taking part in this march are the conscience of all of us", Atalan said, emphasising that KDP and AKP are the same with ISIS to them. He urged KDP's withdrawal from Shengal.

Following the demonstration, a delegation from participants of the march held a meeting with EU parliamentarians and submitted them a file consisting of their demands, addressing to the EU institutions and the UN, which are as follows:

- Intervention on the gangs attacking Shengal in order for their withdrawal from the region,
- Visit to Shengal by an independent delegation to investigate the use of the weapons given by Germany to the KDP,
- Recognition of YBŞ and YJŞ as the defense forces of Êzidxan [Êzidî Land],
- Implementation of the EU decision made on 26.10.2016 that recognizes Shengal's autonomy,
- Declaration of Shengal as security zone by the UN,
- Recognition of what has been done to Êzidîs as genocide, and trial of those responsible.
(ANF, March 27, 2017)

Ankara lie Gülen à l'enquête sur le meurtre du journaliste Hrant Dink en 2007

Les autorités turques ont émis mardi un mandat d'arrêt contre le prédicateur Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis, dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat en 2007 du célèbre journaliste d'origine arménienne Hrant Dink, selon les médias.

C'est la première fois qu'Ankara évoque formellement un lien entre ce meurtre qui a secoué la Turquie et la mouvance de M. Gülen. Ce dernier, ancien allié du président turc, est désigné par Recep Tayyip Erdogan comme le cerveau du putsch manqué en juillet.

Le parquet d'Istanbul a demandé l'arrestation de M. Gülen, ainsi que de cinq autres personnes, dont l'ex-procureur Zekeriya Öz, considéré en Turquie comme un "güléniste", selon l'agence de presse progouvernementale Anadolu.

L'agence ne précise toutefois pas les motifs ayant conduit le parquet à prendre cette décision, ni les éléments sur lesquels elle repose.

Le gouvernement turc accuse M. Gülen, installé en Pennsylvanie, d'être l'instigateur du putsch avorté de juillet, ce que l'intéressé nie fermement. La Turquie demande régulièrement aux Etats-Unis son extradition.
 Le ministre turc de la Justice Bekir Bozdag a encore demandé mardi à son homologue américain l'extradition du prédicateur lors d'un entretien téléphonique, selon le quotidien Hürriyet.

Hrant Dink a été tué de deux balles en pleine rue devant le siège du journal Agos qu'il dirigeait, le 19 janvier 2007. La photographie de son corps sans vie, recouvert d'un drap, a marqué les esprits en Turquie.

Le tireur, Ogun Samast, 17 ans au moment des faits, a avoué le meurtre et a été condamné à près de 23 ans de prison en 2011. Mais l'identité de ses commanditaires éventuels continue de faire l'objet d'une vive polémique.

Hrant Dink s'est fait connaître en fondant Agos, un journal paraissant en turc et en arménien, abordant des sujets jusque-là tabous.

Il était haï par les nationalistes turcs pour avoir qualifié de génocide les massacres dont les Arméniens ont été les victimes pendant la Première Guerre mondiale sous l'Empire ottoman. Ankara refuse catégoriquement de reconnaître tout génocide. (AFP, 21 mars 2017)

How the 3,000-year Greek Presence on the Aegean Shore Came to an End

By Uzay Bulut

Tension is running high between Greece and Turkey. The cause? Turkish Chief of the General Staff Gen. Hulusi Akar paid a visit to Imia, a pair of two small, uninhabited Greek islets in the Aegean Sea, on January 29. He was accompanied by the commanders of the Turkish land, naval and air forces.

Imia – which Turkey calls “Kardak” – was a subject of yet another crisis in 1996 that brought Greece and Turkey to the brink of war. Although armed conflict was ultimately averted, Turkey still claims that the islands are Turkish, even though the islands in the Aegean are historically and legally Greek.

Greek President Prokopios Pavlopoulos and Deputy Foreign Minister Ioannis Amanatidis have criticized Akar’s recent visit to the Greek island, describing it as a “serious violation” and a “show for Turkey’s domestic audience.”

Since then, Turkish government officials and politicians have continued to bring the issue of Kardak to the attention of the Turkish public in a tone that calls on Greece to “know its place.” The latest Turkish political leader who offered his opinions on the issue was Devlet Bahçeli, chairman of Turkey’s Nationalist Movement Party, the third-largest party in Turkey’s parliament.

“If the Greeks want to fall in the sea again, the Turkish nation is ready,” Bahceli said in his parliamentary speech on February 28.

Bahceli was referring to incidents that occurred in September 1922, when the armed forces of Greece – together with Christian residents of the city of Smyrna, on the Aegean shore in Ottoman Turkey – were literally thrown into the sea by Turkish forces. The current Turkish name of that city is Izmir.

Full text:
https://philosproject.org/turkey-3000-year-greek-presence-aegean-shore-came-end/

Erdogan veut un "nouvel empire ottoman", accuse un ex-ministre israélien

L'ancien ministre de la Défense israélien Moshé Yaalon a accusé mercredi le président turc Recep Tayyip Erdogan de vouloir établir "un nouvel empire ottoman".

M. Yaalon, qui pourrait se porter candidat au poste de Premier ministre aux prochaines élections, s'exprimait sur des sujets d'actualité lors d'une rencontre avec des journalistes étrangers.

Il a accusé M. Erdogan de vouloir imposer son "hégémonie en établissant, pas seulement en Turquie, un nouvel empire ottoman avec l'idéologie des Frères musulmans".

M. Yaalon a également affirmé que la Turquie, membre de l'Otan, agissait contre les intérêts occidentaux, la qualifiant d'"élément radical" et la comparant à l'Iran --considéré comme l'ennemi numéro Un par l'Etat hébreu-- et au groupe jihadiste Etat islamique.

La décision de l'ex-président américain Barack Obama de se "désengager" du Moyen-Orient a laissé un vide, "rempli par ces trois éléments qui luttent pour l'hégémonie dans la région", a-t-il jugé.

Les propos de M. Yaalon surviennent alors qu'Israël et la Turquie ont mis fin l'an dernier à six ans d'une crise diplomatique, provoquée par un assaut meurtrier de l'armée israélienne contre un bateau turc faisant partie d'une flottille humanitaire pour Gaza.

Interrogé par ailleurs sur le conflit avec les Palestiniens, M. Yaalon a affirmé: "Nous sommes loin d'arriver à un règlement dans un avenir proche".

L'ancien ministre a annoncé en début de semaine qu'il quittait le parti Likoud du Premier ministre Benjamin Netanyahu pour créer son propre parti.
(AFP, 15 mars 2017)

Message de Taner Akcam sur facebook après sa visite à Özgüden



I visited doyen of Turkey's 68 movement, trade-unionist, journalist, dissident in exile Doğan Özgüden in Brussels. He signed his memoirs for me!

68 Hareketinin duayeni, sendikacı, gazeteci, sürgündeki muhalif, benim "kurşun deliği kapaklı ANT kitabımın" yayıncısı Doğan Özgüden abimi Brüksel'de ziyaret ettim. Geçmişi yad ettik, tüm karanlığına rağmen gelecek hakkında umutla konuştuk...

Onda hala dinamik ve dik 68 ruhunu görmek çok mutlu etti beni...

https://www.facebook.com/taner.akcam?fref=nf&pnref=story


Politique intérieure/Interior Politics

En Allemagne, les électeurs turcs marqués par les tensions diplomatiques

Devant le consulat turc de Berlin, les électeurs pro et anti-Erdogan s'entendent sur un point : la communauté turque sort très affectée des tensions avec les Européens autour du référendum sur le renforcement des pouvoirs présidentiels.

Comme ceux de France, Suisse ou Belgique, les quelque 1,4 million d'électeurs turcs en Allemagne ont jusqu'au 9 avril pour voter. Dès les premières heures du scrutin lundi, devant les consulats de Berlin et de Cologne (ouest), ils se pressaient en nombre.

Après avoir passé les contrôles de sécurité devant les grilles de l'édifice berlinois, les électeurs doivent faire leur choix en apposant un tampon sur la partie "oui" à la hausse des pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan, ou sur la partie "non" de leur bulletin.

Mais aucune question spécifique ne leur est en fait posée car, selon le Haut-Conseil électoral (YSK) de Turquie interrogé par l'AFP, "ces propositions sont dans la sphère publique depuis plusieurs mois et sont donc connues".

En Allemagne, les deux camps semblent mobilisés, d'autant que cet électorat représente près de la moitié des Turcs expatriés et habilités à voter. Une manne donc pour les opposants comme les partisans de M. Erdogan.

- 'Nazisme' -

Devant les barrières de sécurité installées à l'entrée du consulat berlinois, Aslan Ismael vilipende "les médias allemands et les responsables politiques allemands qui veulent (la victoire) du non", reprenant là le discours d'Ankara. Il se plaint en particulier de l'interdiction faite à des ministres turcs de participer à des rassemblements électoraux en Allemagne.

"Ces responsables de haut rang voulaient venir nous expliquer ce que contiennent les réformes" sur lesquelles porte le référendum, martèle M. Ismael, défendant son président. "En Allemagne, le principe de la liberté d'expression est très important et il n'a pas été respecté" pour nous, déplore-t-il.

Furieux que les autorités allemandes aient annulé des meetings électoraux sur leur sol en faveur du oui, M. Erdogan a multiplié les diatribes, accusant notamment la chancelière allemande Angela Merkel de "pratiques nazies".

L'objectif, selon des analystes, était de mobiliser ses partisans avant ce scrutin, prévu le 16 avril en Turquie, quitte à durablement compliquer les rapports avec l'Union européenne, en particulier l'Allemagne.

Tout en ayant voté "non" au référendum, Sirin Manolya Sak, née à Berlin, estime que ces tensions "ont été attisées des deux côtés". Elle regrette que Turcs et Allemands "qui vivent ensemble depuis 60 ans en Allemagne, entretiennent des relations de voisinage, d'amitié ou sont des collègues au travail se disputent aujourd'hui".

Sa crainte est que les Allemands jugent désormais l'intégration des Turcs à l'aune de leurs convictions politiques.

 - 'Marche vers la dictature' -

"Il est très dommage (...) que tout à coup on se demande si certains sont intégrés ou pas, juste parce qu'ils votent ceci au cela", explique la jeune femme, portant blouson de cuir et grands anneaux dorés aux oreilles.

Pour d'autres, là n'est pas l'essentiel : les trois millions de Turcs vivant à l'étranger ont pour mission d'aider à empêcher une dérive dictatoriale en Turquie. La Communauté turque d'Allemagne (TGD), l'une des principales organisations de la diaspora, a ainsi lancé une campagne pour dire non afin "de mettre un terme à un recul conséquent de la démocratie".

S'il se dit "désolé" que les relations entre l'Allemagne et la Turquie se soient à ce point tendues ces dernières semaines, Hussein Saregul se montre avant tout inquiet pour son pays. "J'ai voté pour la démocratie!", s'exclame-t-il à la sortie du consulat berlinois.

Installé depuis huit ans et venu spécialement de Dresde, à près de 200 km de la capitale, avec sa famille pour voter dès lundi, il dénonce un référendum "fait que dans l'intérêt d'un homme". "C'est une marche vers la dictature. (...) Nous espérons que le non" va l'emporter, insiste-t-il.
(AFP, 28 mars 2017)

La Turquie renonce aux meetings électoraux en Allemagne

Le parti au pouvoir en Turquie a annulé mardi les meetings favorables au président Erdogan programmés en Allemagne d'ici au référendum du 16 avril, un geste d'apaisement après plusieurs semaines d'une crise aiguë entre les deux pays qui laissera des traces.

"Toutes les manifestations prévues à l'avenir ont été annulées", a déclaré une porte-parole de la "cellule de coordination" à l'étranger de l'AKP, la formation du président Recep Tayyip Erdogan.

La décision "a été prise à Ankara", précise cette représentation de l'AKP basée à Cologne (ouest), dans une Allemagne qui compte la plus forte diaspora turque au monde, dont 1,4 million d'électeurs.

Parallèlement, l'Union des démocrates turcs européens (UETD), organisation proche de l'AKP à l'initiative des plus grandes réunions électorales pro-Erdogan en Allemagne des dernières semaines, a annoncé qu'elle n'organiserait "aucune nouvelle manifestation" impliquant des ministres turcs d'ici au référendum visant à étendre les pouvoirs de M. Erdogan.

Cette décision a été prise pour des raisons de sécurité, les locaux de l'UETD ayant fait l'objet "à onze reprises" d'attaques de la part "de groupes extrémistes comme le PKK", le Parti des travailleurs du Kurdistan, interdit, a affirmé le prédisent de l'Union, Zafer Sirakaya, au magazine allemand Wirtchaftswoche.

"Ca laisse espérer que les (électeurs) turcs en Allemagne vont pouvoir réfléchir avec un peu plus de calme", a déclaré Sigmar Gabriel, le ministre des Affaires étrangères, au quotidien populaire Bild.

Ces annonces interviennent après des semaines de bras de fer entre la Turquie et plusieurs pays européens, dont l'Allemagne. Et au lendemain de menaces de la chancelière Merkel d'interdire tout meeting aux responsables turcs après avoir été accusée de "pratiques nazies" par M. Erdogan.

"Nous n'allons pas tolérer que la fin justifie toujours les moyens et que tous les tabous tombent sans respect pour la souffrance de ceux qui ont été poursuivis et assassinés durant le national-socialisme", a répliqué lundi la dirigeante.

Reconnaissance du génocide arménien par les députés allemands l'an dernier, critiques répétées de Berlin contre M. Erdogan, Ankara accusant Berlin de protéger des "terroristes" kurdes : les relations germano-turques sont depuis l'été 2016 très tendues.

Autre signe de ces tensions : le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung et l'agence DPA citant un document du ministère de l'Economie, affirment mardi soir que Berlin a bloqué depuis "début 2016 onze exportations (...) d'armes de poing, de munitions ou de composants d'armement", invoquant "une attention particulière accordée aux droits de l'homme dans les décisions d'exportations d'armes".

Et dernièrement, la Turquie s'est emparée de l'annulation de réunions électorales pro-Erdogan en Allemagne pour repartir à l'assaut.

- L'Autriche à son tour -

Les Pays-Bas se sont aussi opposés à la venue sur le sol de responsables turcs pour faire campagne.

Et mardi l'Autriche, où des réunions de responsables AKP ont été annulées, a annoncé vouloir soumettre la semaine prochaine au Parlement un projet de loi permettant d'interdire à des politiques étrangers d'intervenir dans des meetings électoraux.

Car malgré le signal de détente en Allemagne, le président Erdogan ne renonce pas à sa rhétorique belliqueuse. Face à l'Europe "anti-turque et anti-islamique", il a appelé mardi à voter "oui" au référendum, dont l'issue s'annonce serrée.

Mardi, les autorités turques ont convoqué le chargé d'affaires allemand à Ankara pour protester contre le fait que le patron des Renseignements extérieurs allemands ait exprimé des doutes sur l'implication du prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'avoir fomenté le putsch raté contre M. Erdogan de juillet dernier.

Malgré tout, Berlin s'efforce de calmer le jeu avec la Turquie.

Après avoir accueilli plus d'un million de migrants depuis 2015, l'Allemagne a grand besoin d'Ankara pour freiner le flux de réfugiés vers l'Europe, dans le cadre du pacte UE-Turquie.

Les Allemands craignent que l'escalade fasse le jeu du président Erdogan pour mobiliser son opinion dans la perspective du référendum, où les Turcs de Turquie comme ceux de l'étranger peuvent voter.

Cette crise devrait avoir un impact durable sur les chances de la Turquie d'entrer dans l'UE, alors que les négociations sont au point mort. Même à gauche, où se trouvaient les partisans d'une adhésion, plus grand monde ne soutient cette perspective. (AFP, 21 mars 2017)

Renseignement allemand: Gülen n'est pas derrière le putsch raté en Turquie

Le patron des Renseignements extérieurs allemands, Bruno Kahl, a assuré samedi dans un entretien à la presse que contrairement à ce qu'affirme Ankara, le prédicateur Fethullah Gülen n'est pas à l'origine du putsch raté en juillet en Turquie.

"La Turquie a essayé à différents niveaux de nous en convaincre. Mais jusqu'ici elle n'y est pas parvenue", a affirmé le président du Service fédéral d'informations (BND) à l'hebdomadaire der Spiegel.

Le prédicateur exilé aux Etats-Unis Fethullah Gülen est accusé par les autorités turques d'avoir ourdi la tentative de putsch du 15 juillet 2016 mais il dément catégoriquement toute implication.

Son mouvement est appelé par les autorités turques FETO, acronyme pour "Organisation terroriste des partisans de Fethullah" et est accusé par les dirigeants turcs d'être responsable de la mort de 248 personnes lors de la nuit du coup d'Etat manqué.

"Ce que nous avons vu à la suite du putsch, aurait eu lieu de toute façon, peut-être pas avec la même ampleur et avec une telle radicalité", a ajouté M. Kahl.

"Le putsch n'était qu'un prétexte bienvenu", a-t-il ajouté, à propos des purges d'une ampleur inédite intervenues depuis l'été dernier.

Depuis le coup d'Etat manqué, plus de 41.000 personnes ont été arrêtées en Turquie et plus de 100.000 limogées ou suspendues, notamment des professeurs, des policiers et des magistrats.

Des dizaines de médias et d'associations ont par ailleurs été fermés et de nombreux journalistes licenciés.

"Le putsch n'a pas été initié par l'Etat. Avant le 15 juillet une grande purge opérée par le gouvernement avait déjà commencé", a expliqué le patron du BND. "C'est pourquoi une partie des militaires pensaient qu'ils devaient rapidement commettre un putsch avant d'être eux aussi touchés (par les purges)", a-t-il poursuivi. "Mais il était trop tard et ils ont eux même été l'objet de purges".

Bruno Kahl assure en outre que le mouvement Gülen est "une association civile de formation continue religieuse et séculaire" qui "durant des décennies a coopéré" avec M. Erdogan et non un mouvement terroriste comme l'assure Ankara.

Fethullah Gülen est à la tête d'un vaste réseau d'écoles, d'entreprises et d'ONG.
(AFP, 18 mars 2017)

Les électeurs turcs en Europe: une réserve de voix pour l'AKP

En pleine campagne du référendum sur le renforcement des pouvoirs du président Erdogan, Ankara n'a pas ménagé ses efforts pour rallier les voix des Turcs de l'étranger, quitte à créer une crise avec l'UE, car ils sont en majorité favorables au parti au pouvoir.

La Turquie et l'UE traversent leur pire discorde diplomatique de ces dernières années, Ankara étant furieux du refus par certains pays européens d'autoriser des meetings en faveur du référendum du 16 avril, des décisions que M. Erdogan a apparenté à plusieurs reprises à des pratiques nazies.

L'enjeu est d'importance pour Ankara: une grande majorité des électeurs turcs vivant à l'étranger est en effet généralement favorable au parti islamo-conservateur au pouvoir, l'AKP, bien qu'il s'agisse aussi d'un électorat plus abstentionniste que la moyenne nationale.

Dans le cadre d'un référendum dont l'issue s'annonce incertaine, le ralliement de cet électorat pourrait s'avérer crucial.

Lors des élections législatives de novembre 2015, 2,9 millions de Turcs étaient enregistrés pour voter à l'étranger, mais seuls 40% se sont rendus aux urnes. Parmi eux, plus 56% ont voté pour l'AKP.

Voici un aperçu des pays européens qui comptent le plus d'électeurs Turcs, avec des données tirées des élections de novembre 2015.

ALLEMAGNE

Electeurs inscrits: 1,43 million
Participation en 2015: 575.564 (40,24%)
Votes en faveur de l'AKP: 340.199 (59%)
L'Allemagne abrite de loin le plus grand nombre d'électeurs turcs en Europe. Il s'agit principalement de sympathisants de l'AKP, mais les partis d'opposition social-démocrate CHP ainsi que prokurde HDP récupèrent également des voix grâce à la diversité de la diaspora.

FRANCE

Electeurs inscrits: 326.378
Participation en 2015: 142.950 (43,80%)
Votes en faveur de l'AKP: 82.342 (57,6%)
Lors des élections de novembre, le deuxième parti le plus populaire a été le HDP, qui a recueilli 36.504 voix.

PAYS-BAS

Electeurs inscrits: 252.864
Participation en 2015: 114.555 (45,3%)
Votes en faveur de l'AKP: 78.793 (68,88%)
Les ministres turcs se sont montrés très désireux de rallier les électeurs vivant aux Pays-Bas, puisqu'ils ont fourni lors des dernières élections le plus grand pourcentage de soutien à l'AKP des principaux pays européens.

BELGIQUE

Electeurs inscrits: 137.675
Participation en 2015: 56.113 (40,76%)
Votes en faveur de l'AKP: 38.462 (68,54%)

AUTRICHE

Electeurs inscrits: 108.565
Participation en 2015: 43.824 (40,37%)
Votes en faveur de l'AKP: 29.972 (68,4%)

SUISSE

Electeurs inscrits: 95.266
Participation en 2015: 41.733 (43,81%)
Votes en faveur de l'AKP: 12.030 (28,8%)
La Suisse est l'un des rares pays européens où l'AKP n'est pas parvenu à obtenir la majorité en 2015. Le HDP est arrivé premier lors de ces élections, certainement du fait de la forte présence kurde dans la diaspora.

GRANDE-BRETAGNE

Electeurs inscrits: 92.943
Participation en 2015: 33.558 (36,11%)
Votes en faveur de l'AKP: 6.717 (20,0%)
Comme en Suisse, le HDP est arrivé largement en tête lors des législatives de novembre 2015.

SUEDE

Electeurs inscrits: 37.858
Participation en 2015: 12.588 (33,25%)
Votes en faveur de l'AKP: 5.058 (40,2%)

DANEMARK

Electeurs inscrits: 34.139
Participation en 2015: 13.629 (39,92%)
Votes en faveur de l'AKP: 6.766 (49%)

ITALIE

Electeurs inscrits: 14.200
Participation en 2015: 5.533 (38,96%)
Votes en faveur de l'AKP: 2.012 (36,4%)

NORVEGE

Electeurs inscrits: 8.481
Participation en 2015: 2.929 (34,54%)
Votes en faveur de l'AKP: 1.531 (52,3%)
(AFP, 16 mars 2017)

Sortie en salles d'un film sur Erdogan, applaudi par ses partisans

Un film sur la jeunesse du président turc Recep Tayyip Erdogan, applaudi par ses partisans, est sorti en salles vendredi, à quelques semaines d'un référendum sur le renforcement de ses pouvoirs.

"Reis" (le "Chef", en turc), qui raconte dans un premier temps l'enfance de l'homme fort de Turquie dans un quartier populaire d'Istanbul, retrace aussi une partie de son parcours politique, en tant que maire de la métropole entre 1994 et 1998.

La programmation du film à quelques semaines d'un référendum sur le renforcement des pouvoirs d'un dirigeant déjà accusé de dérive autoritaire a suscité de nombreuses critiques de ses détracteurs.

Ce premier film à s'inspirer de la vie du président Erdogan met en avant ses qualités humaines.

"Il s'agit plus d'une oeuvre de propagande politique que d'une fiction biographique", a récemment écrit l'influent éditorialiste turc Mustafa Aykol sur le site Al-Monitor.

D'après lui, les diverses scènes du film visent a véhiculer un message selon lequel "le bon, pieux et modeste peuple d'Anatolie a défait un establishment brutal, vicieux et laïque en Turquie grâce à Erdogan", chef de file de la mouvance politique islamo-conservatrice.

Mais le réalisateur du film, Hudaverdi Yavuz, s'est défendu de toute velléité propagandiste.

"Ce film est entièrement à nous. Ce n'est pas de la propagande", a déclaré M. Yavuz qui a travaillé précédemment pour la chaîne de télévision publique TRT.

L'actuel président turc et son épouse, Emine Erdogan, sont interprétés par les acteurs Reha Beyoglu et Özlem Balci, tandis qu'Erdogan enfant est joué par Batuhan Isik Gürel.

Le film démarre en septembre 1961, lors de l'exécution après un coup d'Etat militaire du Premier ministre Adnan Menderes, une figure à laquelle fait régulièrement référence M. Erdogan dans ses discours. Il est alors âgé de 7 ans et demande à son père ce qu'il se passe.

La première scène où le "reis" apparaît adulte se déroule en 1994, alors qu'il fait campagne pour la mairie d'Istanbul.

Des menaces de mort, dont les auteurs ne sont pas identifiés, pèsent sur M. Erdogan tout au long du film, qui se termine sur son court emprisonnement en 1999, après qu'il a récité un poème jugé islamiste.

Pour le parti AKP au pouvoir, cet épisode reste l'un des symboles du traitement injuste réservé aux Turcs pieux par l'élite laïque.

- 'L'un des nôtres' -

Devant un cinéma d'Istanbul, les partisans du président turc qui viennent d'assister à la projection sont conquis : "Ce matin, dès le réveil, on est venu ici le voir", dit ainsi Leyla Basyesil.

"J'ai bien aimé. Je pensais que ce serait un film politique, mais c'est plus sur son enfance", raconte Mehmet, venu voir le film avec sa femme et sa fille dans une salle d'Ankara.

"C'était réaliste. La façon dont interagissaient les voisins, ça nous a ramenés à notre enfance", ajoute Mehmet.

Pour sa fille d'une vingtaine d'années, Nesrin, ce film montre que Recep Tayyip Erdogan est "l'un des nôtres".

De l'avis de cette famille, en choisissant de ne pas insister sur la carrière politique du président, le film est plus puissant qu'une demi-heure de propagande.

"On savait déjà tout, on connaissait par coeur chaque scène, car nous suivons Recep Tayyip Erdogan depuis le début", explique Mesut Yesilbas. "Par exemple dans telle scène, lorsqu'il tient tel propos, on s'en souvient en vrai !"

A l'approche du référendum prévu le 16 avril sur une révision constitutionnelle visant à élargir les pouvoirs du président, de nombreuses voix se sont élevées contre ce film alors que M. Erdogan est déjà accusé de dérive autoritaire.

A Istanbul, Mehmet Sariyilmaz, refuse d'aller le voir: "Le référendum approche et (...) je pense qu'on peut voir ce film comme un genre de propagande."
(AFP, 3 mars 2017)

Forces armées/Armed Forces

Norway Grants Asylum To 4 Turkish Officers, 1 Military Attaché

Norway has granted asylum to four Turkish officers and a military attaché who applied for asylum in the country in the aftermath of a failed coup attempt in Turkey on July 15.

The military officers and the military attaché were among those representing Turkey at NATO.

With the approval of their asylum application as confirmed by their lawyer Kjell M. Brygfjeld, the officers have gained the right to reside and work in Norway.

Meanwhile, in Ankara, Norwegian ambassador has been summoned to Turkey’s Foreign Ministry after Norway granted refugee status to five former Turkish military officers, a ministry spokesperson said Wednesday. “It is saddening and unacceptable to see an allied country supporting the efforts of individuals who were recalled from their state duty and who abused the political, social, and economic resources of their country of residence instead of returning to Turkey,” according to statement by foreign ministry spokesman Hüseyin Müftüoğlu.

Turkey’s Deputy Prime Minister Veysi Kaynak has also slammed Norway for granting asylum to five Turkish military officers on Wednesday. “This, unfortunately, in my opinion, is the first step that Europe, which suffered from civil wars that cost the lives of innocent people for hundreds of years […] is turning into that Dark Age again,” Kaynak told reporters after a meeting in İstanbul.

In January, a Norwegian newspaper reported that 89 Turkish citizens had applied for asylum in Norway in 2016, including military officers and diplomats, saying they fear for their safety if they return to Turkey.

The VG daily published a story explaining that most of the asylum seekers submitted applications after the failed coup on July 15 as they had been recalled to Turkey on accusations of coup plotting.

The diplomats and officers denied the charges of coup involvement and told the Norwegian media that they would face arrest and torture if they were to return home. Following the botched coup, international watchdogs issued several credible reports of torture of people held in detention.

An dismissed Turkish official seeking asylum told VG, “If I go back, I will immediately be arrested and risk torture and being forced to make false statements,” adding that “in Turkish prisons, people die for unknown reasons.”

In an effort to prove the risks awaiting in Turkey, this asylum seeker also mentioned a colleague who chose to go back and was immediately arrested at passport control.

NATO officials had earlier announced that Turkish military members in Brussels were also seeking asylum due to similar fears.

According to a report in Deutsche Welle (DW) on Nov. 15, most of the 60 Turkish diplomatic passport holders who are seeking asylum in Germany in the post-coup period are military personnel who were representing Turkey at NATO.

Given the fact that the military personnel at NATO have classified information regarding Turkey, which is a NATO ally, German officials are reportedly evaluating their applications with sensitivity. (SCF with turkishminute.com) March 22, 2017)

Un avion militaire syrien s'écrase à la frontière turque

Un avion militaire syrien s'est écrasé samedi à la frontière entre la Turquie et la Syrie, dans la province de Hatay, selon l'agence progouvernementale turque Anadolu.

Une source militaire syrienne citée par la télévision d'Etat a affirmé que l'armée avait "perdu contact avec un appareil militaire en reconnaissance près de la frontière turque".

"Les équipes de gendarmerie et de santé ont atteint l'épave", a déclaré le gouverneur de Hatay, Erdal Ata, cité par Anadolu.

"Le cockpit de l'avion était vide. Nous sommes convaincus que les pilotes se sauvés en sautant", a-t-il ajouté, précisant que des recherches étaient en cours.

Le porte-parole du groupe d'insurgés Ahrar al-Cham, Ahmad Qura Ali, a affirmé à l'AFP que son mouvement avait descendu "un avion appartenant au régime d'al-Assad qui survolait la province d'Idlib (nord-ouest de la Syrie) et réalisait des frappes dans le nord de la province".

"Un avion qui appartient probablement au régime syrien s'est écrasé dans la province d'Idlib. Le sort du pilote est inconnu, et il y a des explications
contradictoires quant à la cause du crash", a déclaré pour sa part l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Le Premier ministre turc, Binali Yildirim, cité par Anadolu, avait affirmé dans un premier temps que la cause du crash était inconnue mais avait évoqué les mauvaises conditions météo.

Des habitants de Samandag, village turc à la frontière syrienne, ont raconté avoir entendu un grand bruit et prévenu les gendarmes vers 18H30 (15H30 GMT), a rapporté l'agence privée turque Dogan.

La guerre en Syrie, qui a commencé après la répression sanglante de manifestations prodémocratie en mars 2011, a fait plus de 310.000 morts et dévasté le pays. Elle s'est complexifiée avec la montée en puissance de groupes jihadistes et l'implication des puissances régionales et internationales.

La Turquie a notamment lancé en août une opération de soutien aux rebelles syriens dans le nord du pays, afin d'en chasser les jihadistes du groupe Etat islamique mais aussi les miliciens kurdes qu'Ankara considère comme une émanation du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), classé organisation terroriste par la Turquie et ses alliés occidentaux.
(AFP, 4 mars 2017)

Affaires religieuses / Religious Affairs

Le coordinateur d'une agence officielle turque à Gaza arrêté en Israël

Israël a annoncé mardi avoir arrêté un Gazaoui accusé d'avoir détourné au profit du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, des fonds d'un organisme officiel turc, la troisième organisation visée par de telles accusations de l'Etat hébreu.

Mohammed Mourtaja, coordinateur dans la bande de Gaza de TIKA (Turkish Cooperation and Coordination Agency) depuis 2012, a été arrêté le mois dernier à la suite de soupçons d'appartenance à la branche armée du Hamas, affirme un communiqué du Shin Beth, le service de sécurité intérieure israélien.

TIKA, une agence de développement international du gouvernement turc, est dirigé par le bureau du Premier ministre. Cette organisation n'a pas été mise en cause par le Shin Beth, dont les accusations ne visent que M. Mourtaja.

"L'enquête a prouvé que M. Mourtaja a détourné les ressources et les fonds qui étaient destinés à d'importants projets humanitaires dans la bande de Gaza", a souligné le communiqué.

M. Mourtaja a été arrêté alors qu'il se trouvait en Israël pour y suivre des stages de formation organisés par TIKA. Mais, selon le Shin Beth, il recueillait aussi des informations destinées à améliorer la précision des tirs de roquettes depuis Gaza sur Israël.

Lors des interrogatoires, M. Mourtaja "a fourni de nombreuses informations opérationnelles sur le tracé des tunnels, les méthodes utilisées par le Hamas pour creuser les tunnels, des scénarios de combat et la fabrication d'armes", selon le communiqué du Shin Beth.

L'utilisation militaire de tunnels creusés sous la bande de Gaza et vers Israël a été un atout stratégique pour les combattants palestiniens lors de l'offensive de 2014.

Le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères Hüseyin Müftüoglu a affirmé dans un communiqué que la "situation était suivie de près et qu'une demande de renseignements avait été envoyée aux autorités israéliennes".

"Tant que (la culpabilité) n'a pas été prouvée dans le cadre d'un juste processus judiciaire, la présomption d'innocence est un principe fondamental du droit qu'il convient de respecter", a ajouté le porte-parole.

"TIKA va continuer (...) de mettre en oeuvre ses projets pour atténuer les peines de l'ensemble du peuple palestinien, y compris à Gaza", a-t-il assuré.

Fawzi Barhoum, porte-parole du Hamas, a dénoncé dans un communiqué des "accusations mensongères" portées contre les "organisations internationales présentes à Gaza" dans le cadre d'un "plan sioniste délirant visant à renforcer le blocus de la bande de Gaza" en "terrorisant les organisations internationales pour qu'elles cessent d'aider les Gazaouis".

Le Shin Beth a également accusé l'ONG islamique turque IHH, considérée comme une organisation terroriste par Israël, de "financer directement les activités de la branche militaire du Hamas notamment (...) l'achat d'équipements et d'armes".

IHH avait affrété en 2010 une flottille qui devait forcer le blocus de la bande de Gaza, mais qui avait été arraisonnée par un commando israélien. Neuf des passagers avaient été tués et un dixième a ensuite succombé à ses blessures, ce qui avait provoqué une crise diplomatique entre les deux pays, qui se sont ensuite réconciliés l'an dernier.

Ces dernier mois, Israël a accusé Mohamed Halabi, directeur de l'organisation World Vision à Gaza, d'avoir détourné des dizaines de millions de dollars au profit du Hamas. Une enquête des autorités australiennes a écarté de tels soupçons.

Wahid Borsh, employé du Programme de l'ONU pour le développement (Pnud), a été accusé par Israël d'avoir accepté que des gravats évacués par le Pnud servent à construire une jetée pour les activités militaires du Hamas. Selon son avocate, la justice israélienne a finalement estimé qu'il avait agi involontairement et l'a condamné à sept mois de prison. Libéré en janvier, il est rentré à Gaza.

Plus de deux tiers des deux millions de Gazaouis sont tributaires d'une aide étrangère. (AFP, 21 mars 2017)

Voile dans l'UE: Erdogan dénonce "une croisade" anti-islam

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a ouvert jeudi un nouveau front dans la crise diplomatique avec l'UE, accusant la justice européenne de lancer "une croisade" contre l'islam après un arrêt autorisant une entreprise à interdire le port du voile au travail.

"Qu'en est-il de la liberté religieuse? Qui a pris cette décision? C'est la Cour de justice de l'Union européenne. Chers frères, ils ont lancé une croisade contre le croissant", symbole de l'islam, a déclaré jeudi M. Erdogan.

"L'Europe retourne doucement vers les jours qui ont précédé la Seconde Guerre mondiale", a-t-il ajouté.

Dans un arrêt rendu mardi, la CJUE a estimé qu'une entreprise pouvait interdire dans son règlement intérieur le port visible de signes religieux, comme le foulard islamique.

La Turquie et l'UE traversent la pire crise diplomatique de ces dernières années, Ankara étant furieux du refus par certains pays européens d'autoriser des meetings en faveur du référendum du 16 avril portant sur le renforcement des pouvoirs du président Erdogan, qui a qualifié à plusieurs reprises ces décisions de pratiques nazies.

Alors que le résultat de ce référendum s'annonce serré, le gouvernement s'efforce de recueillir les voix des Turcs de l'étranger. Par ailleurs, selon des analystes, M. Erdogan veut se placer en homme fort face à l'Europe dans l'objectif de séduire l'électorat nationaliste turc.

Lors d'une nouvelle attaque, le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu a agité mercredi la menace d'une annulation unilatérale du pacte migratoire avec l'UE.

Il a reproché à Bruxelles de ne pas avoir donné son feu vert, contrairement à ce que prévoyait le pacte, à la libéralisation des visas pour les séjours courts de citoyens turcs dans l'UE.

Le pacte migratoire entre l'UE et la Turquie a été conclu il y a un an à Bruxelles pour faire cesser l'arrivée quotidienne de milliers de migrants par bateau sur les îles grecques en mer Egée.

"C'est un engagement de confiance mutuelle, visant à produire des résultats", a rétorqué jeudi Margaritis Schinas, un porte-parole de la Commission européenne. "Nous nous attendons à ce que les deux parties honorent leurs engagements, car c'est dans l'intérêt et au bénéfice des deux parties, ainsi que pour les réfugiés syriens."

Le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel ont pour leur part jugé jeudi "inacceptables" ces "comparaisons avec le nazisme ou des déclarations agressives contre l'Allemagne ou d'autres Etats membres".

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, s'est dit "scandalisé" par ces propos sur le "nazisme", les jugeant incompatibles avec l'ambition d'Ankara de rejoindre l'UE.

Si Ankara n'a de cesse de mettre en garde contre l'islamophobie croissante en Europe, la défaite mercredi du parti islamophobe de Geert Wilders aux législatives néerlandaises n'a pas apaisé les tensions.

"Il n'y a pas de différence entre les sociaux-démocrates et le fasciste Wilders, c'est la même mentalité", a déclaré jeudi matin, Mevlüt Cavusoglu.

Le parti libéral de Mark Rutte est arrivé en tête des élections aux Pays-Bas avec 33 sièges, contre 20 sièges pour le Parti pour la Liberté (PVV) de Geert Wilders, selon des résultats compilés par l'agence de presse néerlandaise ANP, sur la base de 97% des voix.

"Vous avez commencé à désintégrer l'Europe et la conduire vers le précipice", a lancé M. Cavusoglu à l'adresse des dirigeants européens. "Bientôt, des guerres de religion vont commencer en Europe", a-t-il ajouté.

"Rutte, votre parti est peut-être arrivé en première position aux élections, mais vous devez savoir que vous avez perdu l'amitié de la Turquie", a lancé pour sa part M. Erdogan au cours d'un discours à Sakarya, dans le nord-ouest de la Turquie.

La municipalité d'Istanbul a par ailleurs décidé unilatéralement d'annuler mercredi son accord de jumelage avec Rotterdam, où la police néerlandaise avait dispersé pendant le week-end des manifestants pro-Erdogan devant le consulat de Turquie à l'aide de chiens et de canons à eau. L'annulation du jumelage a été décidée peu après un discours de M. Erdogan dans lequel il l'avait réclamée.

Jeudi, deux nouveaux rassemblements politiques turcs ont été interdits en Europe, le premier dans la ville allemande de Hanovre, le second dans la ville autrichienne d'Innsbruck.
(AFP, 16 mars 2017)

Socio-économique / Socio-economic

Erdogan frustré de n'avoir "pas encore" obtenu les JO

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exprimé lundi sa frustration de n'avoir "pas encore" obtenu l'organisation des jeux Olympiques en Turquie, et affirmé que son pays avait la capacité d'accueillir n'importe quelle compétition internationale.

"Certes, nous n'avons pas encore réussi à faire venir les jeux Olympiques dans notre pays", s'est agacé M. Erdogan lors d'un discours à Istanbul, évoquant la candidature malheureuse de la mégalopole turque pour l'organisation des JO de 2020, attribués à Tokyo.

"Ils ne nous ont pas accordé les jeux Olympiques alors que nous les méritions !", a lancé M. Erdogan, affirmant que la Turquie avait "accompli des progrès importants pour les jeux Olympiques en termes de préparation sportive et d'infrastructures".

La défaite, en 2013, d'Istanbul face à Tokyo pour l'organisation des Jeux d'été de 2020 avait été vécue comme un traumatisme par la Turquie et une humiliation par le gouvernement turc, qui s'enorgueillit de ses gigantesques projets d'infrastructures.

"Nous sommes littéralement prêts à accueillir des compétitions internationales grâce aux équipements sportifs modernes dans plusieurs de nos villes", a souligné M. Erdogan, sans toutefois dire si la Turquie présenterait sa candidature à l'organisation de futurs Jeux.

Aucune ville turque n'a présenté sa candidature pour les éditions 2024 et 2028 des Jeux d'été, dont les hôtes pourraient être annoncés simultanément. Paris et Los Angeles sont les seuls candidats pour 2024.

Ankara n'a toutefois pas abandonné son rêve d'organiser une compétition sportive majeure: la Fédération turque de football a ainsi présenté sa candidature à l'organisation de l'Euro-2024.

M. Erdogan a dévoilé lundi un projet de construction d'un stade d'une capacité de 40.000 places à Ankara, où, a souligné le président turc, "nous n'avons pas de stade emblématique".

Mais le principal défi des autorités turques sera de rassurer l'UEFA sur la situation sécuritaire du pays, ensanglanté par de nombreux attentats liés aux jihadistes ou à la rébellion kurde, et secoué par une tentative de coup d'Etat en juillet dernier.
(AFP, 20 mars 2017)

Des vaches néerlandaises renvoyées par la Turquie

En pleine crise diplomatique entre la Turquie et les Pays-Bas, l'Association turque des producteurs de viande rouge a annoncé mercredi le renvoi de quarante vaches néerlandaises importées pour l'élevage.

Cité par le quotidien Hürriyet, Bülent Tunç, président de l'association a affirmé que quarante vaches de la race Holstein avaient été renvoyées vers les Pays-Bas à bord de camionnettes.

"A l'avenir, nous ne souhaitons plus de produits animaliers des Pays-Bas", a-t-il dit à l'agence progouvernementale Anadolu. "La race bovine néerlandaise +Holstein+ est devenue très courante dans notre pays. Mais cette race a commencé à créer de sérieux problèmes", a-t-il ajouté.

M. Tunç a expliqué que la Turquie veut désormais se focaliser sur l'élevage de ses propres races bovines "de qualité".

Cette décision survient en pleine brouille diplomatique entre la Turquie et des pays européens, notamment les Pays-Bas et l'Allemagne, qui ont annulé des meeting électoraux de soutien au président Recep Tayyip Erdogan, en pleine campagne pour un référendum portant sur le renforcement de ses pouvoirs.

Lundi soir, la Turquie avait annoncé la suspension des rencontres au niveau ministériel avec les Pays-Bas et son refus du retour à Ankara de l'ambassadeur néerlandais, actuellement à l'étranger.
(AFP, 15 mars 2017)

Inflation Rate Reaches Double-Digit After 5 Years

According to data by The Turkish Statistical Institute TÜFE), consumer prices have hiked by 7.88% and domestic producer prices by 5.87%.

Increasing by 10.13%, the annual Consumer Price Index has reached double-digit the first time after April 2012.

Highest hike marked in transportation group on monthly basis

By the main expense groups, the highest hike on monthly basis was seen in the transportation group with 2.82%, followed by health sector with 2.17%; various goods and services with 1.38%; housing with 1.18%; entertainment and culture with 0.89%.

The highest drop was seen in clothing and shoes with 3.35% in the groups that were included in monthly basis index in February.

The highest hike in the TÜFE was marked in the group of alcoholic beverages and tobacco with 21.72%, followed by transportation group with 17.96%; various goods and services with 12.82%; health with 12.53%; education with 9.33%.
(BIA, March 3, 2017)

Number of Registered Child Workers Exceeds 400,000

Minister of Labor and Security Mehmet Müezzinoğlu has declared that the number of candidate rookies, rookies and intern students employed under 17 has reached 401,464 as of November 2015.

Responding to parliamentary inquiry of Republican People’s Party (CHP) Niğde MP Ömer Fethi Gürer, Müezzinoğlu explained what they have done to prevent child labor in nut agriculture.

“In partnership with the International Labor Organization (ILO), ‘Project of Preventing Child Work in Nut Agriculture’ has been run since 2012.

“As part of the project, local capacity has been increased on a large scale, education support and summer school services for children were provided and studies to raise awareness in the families were carried out”.

Noting that the responses to the questions were inadequate, CHP Niğde MP Ömer Fethi Gürer stated unregistered child labor is a major issue and that further inspections to prevent occupational homicides are needed.
(BIA, February 28, 2017)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

L'Allemagne enquête sur des soupçons d'espionnage de la Turquie


La justice allemande a ouvert mardi une enquête contre X sur des soupçons d'espionnage de la part de la Turquie envers des partisans du prédicateur Fethullah Gülen en Allemagne, ouvrant un nouveau front dans la crise germano-turque.

L'affaire a été révélée par un haut responsable régional allemand qui a affirmé qu'Ankara avait demandé à Berlin de l'aider à espionner en Allemagne 300 personnes et organisations jugées proches du mouvement Gülen. Cette organisation est accusée par le pouvoir turc du putsch raté de l'été dernier.

"Il est clair que les services secrets turcs MIT espionnent des personnes vivant en Allemagne", a assuré le ministre de l'Intérieur de Basse-Saxe (nord-ouest), Boris Pistorius, en dénonçant la volonté "paranoïaque" de la Turquie d'espionner en Allemagne des partisans du prédicateur exilé aux Etats-Unis.

"C'est tout à fait insupportable et inacceptable", a lancé M. Pistorius, exhortant le gouvernement de la chancelière Angela Merkel, qui sort juste d'une violente passe d'armes avec la Turquie autour de la campagne sur le référendum turc du 16 avril, à trouver "les mots justes et clairs" face à Ankara.

Le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, a lui souligné que l'espionnage en Allemagne par des pays tiers était "passible de poursuites judiciaires". "Nous n'acceptons pas ce genre d'activités sur notre sol", a-t-il insisté.

De son côté, le chef de la diplomatie, Sigmar Gabriel, a jugé que si le renseignement turc était opérationnel sur le sol allemand, cela constituerait "une activité grave". "Il faut vraiment creuser l'affaire", a-t-il dit, selon l'agence dpa.

Le Parquet fédéral va maintenant chercher à déterminer si la Turquie a effectivement compilé des informations sur des partisans de M. Gülen vivant en Allemagne.

"Le succès de notre enquête dépendra en grande partie des informations que nous livreront les autorités du contre-espionnage allemand", a souligné la porte-parole du Parquet, Frauke Köhler.

Environ 10 à 15 de ces cibles, dont au moins une école et deux entreprises, se trouvent en Basse-Saxe et seront informées par les autorités régionales qu'elles sont espionnées et risquent à ce titre "des représailles pouvant aller jusqu'à l'emprisonnement" en se rendant en Turquie, a précisé M. Pistorius.

- Scepticisme sur Gülen -

L'insistance d'Ankara à faire porter à Fethullah Gülen la responsabilité du coup d'Etat manqué de juillet dernier a déjà été l'occasion de tensions germano-turques ces dernières semaines, parmi les nombreux sujets de discorde entre les deux pays.

Les autorités turques ont convoqué mardi dernier le chargé d'affaires allemand à Ankara pour protester contre les doutes exprimés par le patron des services de renseignement extérieur allemands (BND) Bruno Kahl sur l'implication du prédicateur exilé aux Etats-Unis.

Le patron du renseignement intérieur allemand, Hans-Georg Maassen, s'était lui inquiété début mars de la recrudescence des activités des services turcs en Allemagne.

En Suède et au Danemark, des soupçons ont également vu le jour. Le 20 mars, le chargé d'affaires turc a été convoqué au ministère danois des Affaires étrangères pour évoquer les menaces adressées à des Turco-Danois critiques du président Erdogan.

Les relations entre la Turquie et l'Allemagne, ternies sur de nombreux fronts depuis la vaste répression engagée par Ankara après le putsch, se sont fortement dégradées en mars après l'annulation de meetings favorables au président Recep Tayyip Erdogan par plusieurs villes allemandes. Le chef de l'Etat turc avait alors accusé la chancelière Angela Merkel de "pratiques nazies".

Les dirigeants turcs accusent aussi régulièrement les autorités allemandes de "soutenir le terrorisme", en l'espèce les séparatistes kurdes et les partisans du prédicateur Gülen.

Berlin craint pour sa part que la Turquie n'exporte en Allemagne les conflits opposant partisans et détracteurs de M. Erdogan d'une part, et Turcs et Kurdes d'autre part.

Le regain de tension entre la Turquie et l'Europe, au-delà du seul cas allemand, survient à moins d'un mois du référendum sur une révision constitutionnelle visant à renforcer les pouvoirs présidentiels en Turquie.
(AFP, 28 mars 2017)

Erdogan évoque un possible référendum sur l'adhésion à UE

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a indiqué samedi que son gouvernement pourrait organiser un référendum sur la poursuite du processus d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne (UE), sur fond de vives tensions.

"En ce qui concerne les négociations (d'adhésion), nous pourrions prendre la voie d'un référendum et obéir à la décision que prendrait la nation", a déclaré le président turc lors d'un forum turco-britannique à Antalya (sud de la Turquie).

M. Erdogan, qui avait déjà évoqué l'an dernier une possible consultation populaire sur le processus d'adhésion, a ajouté qu'un éventuel vote de ce type se tiendrait après un autre référendum, le 16 avril, sur le renforcement de ses pouvoirs.

Ces déclarations surviennent alors que les relations entre la Turquie et l'UE se sont fortement tendues ces dernières semaines après l'interdiction de meetings pro-Erdogan dans plusieurs pays européens, notamment en Allemagne et aux Pays-Bas.

Lors d'un autre discours plus tôt samedi, M. Erdogan avait déclaré que l'UE lui "simplifierait la tâche" si elle décidait elle-même d'abandonner les négociations d'adhésion de la Turquie, au point mort depuis plusieurs années.

"Ah ! Si seulement ils pouvaient prendre une telle décision ! Cela nous simplifierait la tâche", a lancé M. Erdogan, ajoutant qu'une victoire au référendum du 16 avril marquerait un "point de rupture" avec l'UE.

Malgré les tensions, la Turquie et l'UE restent des partenaires importants, notamment sur le dossier migratoire et la lutte antiterroriste.

Les analystes s'interrogent pour savoir si cet accès de fièvre traduit une réelle volonté de rupture avec l'UE de la part de la Turquie ou s'il s'agit d'un orage passager, lié à la flambée de la rhétorique nationaliste en période électorale.

Pour séduire l'électorat nationaliste, dont il a besoin pour remporter le référendum du 16 avril, M. Erdogan a ainsi répété à plusieurs reprises ces dernières semaines qu'il soutenait le rétablissement de la peine capitale. Une ligne rouge pour Bruxelles.

"Que disent-ils ? Que la Turquie n'aura pas sa place en Europe si nous rétablissons la peine de mort (...) Fort bien !", a lancé M. Erdogan samedi.

Le chef de l'Etat turc avait évoqué jeudi un possible "passage en revue" des relations avec l'UE, soulignant toutefois l'importance des rapports économiques avec le Bloc, premier partenaire commercial de la Turquie.
(AFP, 25 mars 2017)

La Suisse ouvre une enquête sur l'espionnage de Turcs sur son territoire

La justice suisse a annoncé vendredi l'ouverture d'une enquête sur des actes d'espionnage qui auraient été commis contre la communauté turque en Suisse par un "service de renseignements".

Cette procédure pénale a été lancée le 16 mars, après que le ministère public de la Confédération (MPC, procureur fédéral) eut reçu le feu vert du gouvernement suisse, a indiqué à l'AFP le Parquet fédéral suisse.

La justice suisse refuse toutefois de donner plus de détails sur l'enquête et sur les personnes et organisations visées.

Elle indique cependant qu'elle dispose de "réels soupçons" d'espionnage de "la communauté turque en Suisse" par un "service de renseignements politique".

A la mi-mars, un représentant de la chambre haute du Parlement suisse avait porté plainte pour demander l'ouverture d'une enquête sur des activités d'espionnage d'organisations turques sur des Turcs ou des doubles nationaux vivant en Suisse.

Selon l'agence de presse suisse ATS, qui s'est procuré le document, le parlementaire Josef Dittli cible la Fondation turque-islamique suisse (Tiss) et l'Union des démocrates turcs-européens (UETD), comme étant impliquées dans des activité d'espionnage et de renseignements politiques.

Proche de l'AKP, le parti du président turc Recep Tayyip Erdogan, l'UETD a été ces dernières semaines à l'initiative de réunions électorales dans plusieurs pays d'Europe visant à promouvoir le oui au référendum du 16 avril organisé par Ankara pour renforcer les pouvoirs de M. Erdogan.

A la mi-mars également, la presse suisse s'est fait l'écho d'activités d'espionnage à l'Université de Zurich. Elles visaient des Turcs critiques envers le régime d'Ankara. Deux hommes présents le 11 janvier à un séminaire d'histoire sur le génocide arménien (dont la réalité est contestée par Ankara, ndlr) auraient systématiquement photographié les participants avec un téléphone portable, avait témoigné un doctorant au journal suisse Tages-Anzeiger.

L'agence ATS a également rapporté qu'en décembre dernier, l'hommage rendu au journaliste Can Dündar, rédacteur en chef du journal d'opposition turc "Cumhuriyet" a aussi été filmé dans l'auditorium de l'Université de Zurich avec des portables.

L'annonce de l'ouverture de l'enquête par la justice suisse intervient au lendemain d'une rencontre en tête-à-tête entre les chefs de la diplomatie suisse et turque à Berne, alors que les relations entre la Turquie et plusieurs pays européens se sont fortement tendues ces dernières semaines après l'interdiction de meetings électoraux dans plusieurs pays européens avant le référendum du 16 avril.

Lors de cette rencontre, le ministre suisse des Affaires étrangères, Didier Burkhalter, "a appelé la Turquie à respecter" le droit suisse, ajoutant que "la Suisse enquêtera sur toute allégation d'activités de renseignement commises sur son territoire".

Cet entretien a eu lieu en marge d'une visite du chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu, à son ambassade à Berne (centre de la Suisse).

M. Cavusoglu avait prévu de venir à Zurich (nord de la Suisse) le 12 mars pour participer à un rassemblement de soutien au référendum. Le gouvernement suisse avait autorisé sa venue, mais il n'avait finalement pas pu venir en Suisse car l'hôtel Hilton, où devait se tenir la réunion, avait annulé l'événement pour "des raisons de sécurité".
(AFP, 24 mars 2017)

Propos menaçants d'Erdogan: l'UE a convoqué l'ambassadeur turc

L'UE a convoqué jeudi l'ambassadeur de Turquie à Bruxelles pour lui demander une "explication" après les propos menaçants pour la sécurité des citoyens européens du président Recep Tayyip Erdogan, a indiqué une porte-parole.

"Nous avons demandé au représentant permanent de la Turquie auprès de l'UE de venir au Service européen d'action extérieure", le service diplomatique de l'UE, "car nous souhaitons recevoir une explication en ce qui concerne les commentaires du président Erdogan à propos de la sécurité des Européens +dans les rues du monde entier+", a déclaré la porte-parole, Maja Kocijancic.

L'ambassadeur de Turquie auprès de l'UE doit s'entretenir avec le "directeur" responsable des relations avec Ankara, a-t-elle précisé.

La grave crise diplomatique entre Ankara et les Européens a franchi une nouvelle étape mercredi quand le président turc a déclaré qu'aucun Européen ne pourrait plus "faire un pas dans la rue en sécurité" si l'UE maintenait envers la Turquie une attitude qu'il a jugée hostile.

"Je m'adresse une nouvelle fois aux Européens (...) La Turquie n'est pas un pays qu'on peut bousculer, dont on peut jouer avec l'honneur, dont on peut expulser les ministres", a tonné M. Erdogan lors d'un discours à Ankara.

"Le monde entier suit ce qu'il se passe de très près. Si vous continuez de vous comporter de cette manière, demain, aucun Européen, aucun Occidental ne pourra plus faire un pas en sécurité, avec sérénité dans la rue, nulle part dans le monde", a-t-il ajouté, quelques heures seulement avant un attentat qui a fait trois morts dans le centre de Londres.

Les relations entre la Turquie et l'UE se sont fortement tendues ces dernières semaines, après l'interdiction de plusieurs meetings électoraux pro-Erdogan auxquels devaient participer des ministres turcs en Allemagne et aux Pays-Bas.

En réaction, les dirigeants turcs, M. Erdogan en tête, ont multiplié les invectives envers les capitales européennes, allant jusqu'à taxer la chancelière allemande Angela Merkel de "pratiques nazies", et menacé de dénoncer l'accord migratoire conclu il y a un an avec l'UE.
(AFP, 23 mars 2017)

"Nazi": Erdogan continuera tant qu'on l'appellera "dictateur"

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé jeudi qu'il continuerait d'employer les termes "fasciste" et "nazi" contre des dirigeants européens tant qu'il serait qualifié de "dictateur" par ces derniers.

"Alors quoi, vous avez le droit d'appeler Erdogan +dictateur+, mais Erdogan n'a pas le droit de vous dire +fasciste+ ou +nazi+?" a-t-il lancé jeudi soir lors d'un entretien avec les chaînes CNN-Türk et Kanal D.

"Qu'ils m'excusent, tant qu'ils qualifieront Erdogan de +dictateur+, alors, moi, je continuerai de m'adresser à eux en ces termes", a poursuivi le président turc.

Ces déclarations surviennent alors que les rapports entre Ankara et Bruxelles se sont fortement tendus ces dernières semaines après l'annulation dans plusieurs pays européens de meetings de campagne pro-Erdogan, notamment en Allemagne et aux Pays-Bas.

M. Erdogan a de nouveau dénoncé l'annulation de ces rassemblements visant à promouvoir le "oui" au référendum du 16 avril sur une révision constitutionnelle élargissant les pouvoirs présidentiels, accusant les pays européens d'oeuvrer à la victoire du "non".

Le chef de l'Etat turc avait accusé la chancelière allemande d'avoir recours à des "pratiques nazies", suscitant l'indignation en Allemagne, dont le nouveau président, Frank-Walter Steinmeier, a exhorté M. Erodgan à arrêter ces "comparaisons effroyables".

"Alors que nous sommes de bons amis, le président Steinmeier a fait une déclaration, une déclaration me visant, en me nommant", s'est désolé jeudi M. Erdogan. "Je déplore ses propos. Si seulement il n'avait pas dit une telle chose", a-t-il ajouté.

Le président turc a ajouté qu'il n'avait pas prévu de déplacement en Allemagne avant le 16 avril.

M. Erdogan a en outre évoqué jeudi un possible "passage en revue" des relations avec l'Union européenne, soulignant toutefois l'importance des rapports économiques avec le Bloc, premier partenaire commercial de la Turquie.

Interrogé sur d'éventuelles "mesures radicales" au sujet du pacte sur les migrants ayant permis de réduire le flux de passages vers l'Europe, M. Erdogan a répondu qu'il allait "passer tout cela en revue avec (son) gouvernement, de A à Z", après le 16 avril.
(AFP, 23 mars 2017)

Berlin accuse Erdogan d'avoir "franchi une limite"

L'Allemagne a reproché au président turc d'avoir "franchi un limite" en accusant personnellement la chancelière allemande Angela Merkel de pratiques "nazies", alors que les relations entre les deux pays ne cessent de s'envenimer.

Les relations entre Ankara et l'Allemagne en particulier, l'Union européenne dans son ensemble, traversent une crise aiguë à l'approche du référendum du 16 avril qui doit renforcer les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.

Les refus successifs depuis le début du mois de l'Allemagne et d'autres pays de l'UE comme les Pays-Bas de laisser des ministres turcs participer sur leur sol à des réunions électorales auprès de la diaspora, en faveur du oui au référendum, ont suscité l'ire de l'homme fort d'Ankara.

Il avait déjà affirmé faire face à des pratiques dignes du nazisme en Europe. Dimanche, il est allé encore plus loin en s'en prenant nommément à la chancelière allemande.

"Quand on les traite de Nazis, cela ne leur plaît pas. Ils manifestent leur solidarité. En particulier Merkel", a déclaré M. Erdogan dans un discours télévisé.
 "Mais tu as recours en ce moment précis à des pratiques nazies", a-t-il lancé à l'adresse de la dirigeante allemande.

"Nous sommes tolérants mais nous ne sommes pas des imbéciles", lui a répliqué le chef de la diplomatie allemande Sigmar Gabriel dans le quotidien allemand Passauer Neue Presse à paraître lundi.

"J'ai donc fait savoir très clairement à mon homologue turc (Mevlut Cavusoglu, ndlr) qu'une limite avait été ici franchie" suite aux propos "choquants" de M. Erdogan, a-t-il ajouté.

- Ambassadeur allemand convoqué -

L'Allemagne est au centre du bras de fer du président Erdogan avec l'Europe car elle héberge la plus importante diaspora turque au monde, dont 1,4 million de personnes inscrites sur les listes électorales consulaires.

Jusqu'ici, les responsables allemands ont préféré la retenue face aux provocations, persuadés que la surenchère ne ferait que faire le jeu du chef de l'Etat turc, soupçonné de vouloir se poser en victime pour mobiliser les indécis au projet de réforme constitutionnel.

Mais la patience de Berlin arrive à ses limites.

"Est-ce que Monsieur Erdogan a encore tous ses esprits ?", s'est interrogé une proche de Mme Merkel et vice-présidente de son parti conservateur CDU, Julia Klöckner.

Elle a demandé l'arrêt des subventions européennes "qui se montent en milliards d'euros" en faveur de la Turquie, prévues pour l'aider à se rapprocher de l'UE.

Elu dimanche président du parti social-démocrate allemand SPD et challenger de Mme Merkel aux législatives du 24 septembre, Martin Schulz a jugé les propos de M. Erdogan "indigne d'un chef d'Etat". "La Turquie est en train d'évoluer vers un Etat autoritaire", a estimé l'ancien président du Parlement européen sur la chaîne publique allemande ARD.

Dans un nouvel accès de fureur, la Turquie a annoncé dimanche avoir convoqué l'ambassadeur d'Allemagne pour protester contre la tenue la veille à Francfort d'une manifestation de Kurdes lors de laquelle avaient été brandis des drapeaux du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), interdit, et avaient été lancés des appels à voter non au référendum du 16 avril.

- 'Fin des négociations' avec l'UE -

La Turquie a par ailleurs réagi avec véhémence aux propos du patron des services de renseignements extérieurs allemands ce week-end.

Il a estimé dans un entretien à l'hebdomadaire Der Spiegel qu'Ankara n'avait pas réussi à "convaincre" de la responsabilité du prédicateur Fethullah Gülen dans le putsch manqué de juillet dernier.
 Cette déclaration vise à "blanchir" le groupe de Gülen en Europe, s'est insurgé le porte-parole de la présidence turque.

Le prédicateur exilé aux Etats-Unis Fethullah Gülen, à la tête d'un vaste réseau d'écoles, d'entreprises et d'ONG, est accusé par les autorités turques d'avoir ourdi la tentative de putsch du 15 juillet 2016. Il dément catégoriquement toute implication.

Cet accès de tension écarte un peu plus encore la perspective d'une intégration de la Turquie à l'UE.

M. Erdogan a jeté de l'huile sur le feu samedi en déclarant s'attendre à ce que le Parlement vote, après le référendum du 16 avril, le retour de la peine capitale, abolie en 2004 dans le cadre de la candidature d'Ankara à l'entrée dans l'UE.

"Si la peine de mort est réintroduite en Turquie, cela entraînera la fin des négociations", a commenté le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

Le ministre danois des Affaires étrangères Anders Samuelsen a quant à lui annoncé dimanche qu'il convoquait l'ambassadeur de Turquie à Copenhague pour évoquer les menaces "inacceptables".
(AFP, 20 mars 2017)

Erdogan s'en prend de plus belle à Merkel

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'en est pris personnellement dimanche à la chancelière allemande Angela Merkel, l'accusant de pratiques "nazies", la tension entre les deux pays reprenant de plus belle après une manifestation prokurde à Francfort.

Les relations entre la Turquie et l'Union européenne traversent une crise aiguë, alors que les accès de fièvre se multiplient à l'approche du référendum du 16 avril qui doit renforcer les pouvoirs du président Erdogan.

Les refus successifs depuis le début du mois de l'Allemagne et d'autres pays de l'UE comme les Pays-Bas de laisser des ministres turcs participer sur leur sol à des meetings auprès de la diaspora en faveur du oui au référendum ont suscité la fureur de l'homme fort d'Ankara, qui a affirmé faire face à des pratiques dignes du nazisme en Europe.

"Quand on les traite de Nazis, cela ne leur plaît pas. Ils manifestent leur solidarité. En particulier Merkel", a déclaré M. Erdogan dimanche dans un discours télévisé.

"Mais tu a recours en ce moment précis à des pratiques nazies", a-t-il alors lancé à l'adresse de la chancelière.

L'Allemagne, qui héberge la plus importante diaspora turque au monde, dont 1,4 million de personnes inscrites sur les listes électorales consulaires, est au centre de la crise entre la Turquie et l'Europe.

Une proche de la chancelière allemande, Julia Klöckner, vice-présidente du parti conservateur CDU, a appelé à répondre avec fermeté.

"Est-ce que Monsieur Erdogan a encore tous ses esprits ?", s'est-elle interrogée devant la presse, appelant à supprimer "les aides financières qui se montent en milliards d'euros de l'Union européenne".

Dans un nouvel accès de fureur, la direction turque a annoncé dimanche avoir convoqué l'ambassadeur d'Allemagne pour protester contre la tenue la veille à Francfort d'une manifestation de Kurdes lors de laquelle avaient été brandis des drapeaux du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), interdit, et avaient été lancés des appels à voter non au référendum du 16 avril.

"L'Allemagne a apposé son nom hier (samedi) sous un nouveau scandale", a déclaré le porte-parole de M. Erdogan, Ibrahim Kalin, à l'antenne de la chaîne CNN-Turk.

Le ministère turc des Affaires étrangères a accusé les autorités allemandes d'avoir donné le "pire exemple du deux poids - deux mesures" en autorisant la manifestation kurde.

- 'Plus éloignés que jamais" de l'UE -

La Turquie a par ailleurs réagi avec véhémence aux propos du patron des Renseignements extérieurs allemands, qui avait estimé dans un entretien publié samedi par l'hebdomadaire Spiegel qu'Ankara n'avait pas réussi à "convaincre" de la responsabilité du prédicateur Fethullah Gülen dans le putsch manqué de juillet dernier.

Cette déclaration vise à "blanchir" le groupe de Gülen en Europe, s'est insurgé à la télévision le porte-parole de la présidence turque.

Le prédicateur exilé aux Etats-Unis Fethullah Gülen, à la tête d'un vaste réseau d'écoles, d'entreprises et d'ONG, est accusé par les autorités turques d'avoir ourdi la tentative de putsch du 15 juillet 2016. Il dément catégoriquement toute implication.

Cet accès de tension a encore écarté la perspective d'une intégration de la Turquie à l'UE, qui a pourtant été un leitmotiv des autorités turques depuis un demi-siècle.

M. Erdogan a jeté de l'huile sur le feu samedi en déclarant s'attendre à ce que le Parlement vote, après le référendum du 16 avril, le retour de la peine capitale, abolie en 2004 dans le cadre de la candidature d'Ankara à l'entrée dans l'UE.

"Si la peine de mort est réintroduite en Turquie, cela entraînera la fin des négociations", a commenté le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, dans l'édition dominicale du quotidien allemand Bild.

"Nous sommes plus éloignés que jamais de l'entrée de la Turquie dans l'UE", a commenté de son côté le ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, à der Spiegel.

Le ministre danois des Affaires étrangères Anders Samuelsen a quant à lui annoncé dimanche qu'il convoquait l'ambassadeur de Turquie à Copenhague pour évoquer les menaces "inacceptables" dont avaient fait état, dans le quotidien Berlingske, des binationaux turco-danois critiques du président Erdogan.
(AFP,  19 mars 2017)

Pas d'adhésion de la Turquie à l'UE en cas de peine de mort

Le président de la Commission européenne a réaffirmé qu'un rétablissement de la peine de mort en Turquie, qu'Ankara a dit samedi envisager après le référendum du 16 avril, empêcherait l'entrée du pays dans l'UE.

"Si la peine de mort est réintroduite en Turquie, cela entraînera la fin des négociations" du pays, a déclaré Jean-Claude Juncker dans l'édition dominicale du quotidien allemand Bild, en parlant de "ligne rouge".

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré samedi s'attendre à ce que le Parlement approuve le rétablissement de la peine capitale après le référendum sur l'extension de ses pouvoirs.

"Je crois, si Dieu le veut, que le Parlement fera le nécessaire à propos de vos exigences sur la peine capitale après le 16 avril", a dit M. Erdogan lors d'une réunion électorale.

C'est la première fois qu'il appelle le Parlement à approuver la restauration de la peine capitale après le vote du 16 avril.

Dans le même temps, M. Juncker s'est dit opposé à l'arrêt d'ores et déjà des négociations sur l'entrée de la Turquie, même si elles font du sur-place depuis des années.

"C'est un faux débat. Cela n'a pas de sens de vouloir calmer ses nerfs en stoppant des négociations qui n'ont pas lieu de toute façon", a-t-il dit. L'adhésion de la Turquie échouera, si tel est le cas, non du fait des Européens mais "du manque d'appétit des Turcs à appliquer les standards européens", a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie allemande, le social-démocrate Sigmar Gabriel, s'est montré lui plus ferme.

"Nous sommes plus éloignés que jamais d'une adhésion de la Turquie à l'UE", a-t-il dit au magazine Der Spiegel publié ce week-end, ajoutant avoir "toujours eu des doutes".

Le ministre a plaidé pour un statut de partenariat renforcé comparable à celui qui sera négocié pour la Grande-Bretagne suite au Brexit.

Par ailleurs, le président de la Commission européenne a dit ne pas croire aux récentes menaces de la Turquie de laisser à nouveau affluer les migrants vers l'Europe suite à l'interdiction de réunions électorales pro-Erdogan.

"La Turquie ne vas pas dénoncer cet accord, même si M. Erdogan m'a dit à plusieurs reprises vouloir le faire", a-t-il dit à propos du Pacte migratoire entre Ankara et l'UE.

La Turquie n'a aucun intérêt "à ce que les bandes de passeurs et les criminels reprennent le contrôle" de ses côtes, a argumenté M. Juncker.
(AFP, 19 mars 2017)

Coup d'Etat avorté: fureur turque contre le renseignement allemand

La Turquie a vivement réagi dimanche à des propos récents du patron des Renseignements extérieurs allemands, selon lequel le prédicateur Fethullah Gülen n'est pas à l'origine du putsch raté en juillet en Turquie comme l'affirme Ankara.

Cette déclaration vise à "blanchir" le groupe de Gülen en Europe, s'est insurgé à la télévision le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin. Le ministre turc de la Défense, Fikri Isik, a été jusqu'à se demander si les autorités allemandes n'étaient pas elles-même impliquées dans le coup d'Etat.

Le prédicateur exilé aux Etats-Unis Fethullah Gülen, à la tête d'un vaste réseau d'écoles, d'entreprises et d'ONG, est accusé par les autorités turques d'avoir ourdi la tentative de putsch du 15 juillet 2016 mais il dément catégoriquement toute implication.

"La Turquie a essayé à différents niveaux de nous en convaincre. Mais jusqu'ici elle n'y est pas parvenue", avait affirmé Bruno Kahl, président du Service fédéral d'informations (BND), dans un entretien publié samedi par l'hebdomadaire der Spiegel.

"C'est une déclaration des plus malencontreuses", a rétorqué Fikri Isik. "Le fait que le chef du renseignement allemand fasse une telle déclaration accroît les doutes sur l'Allemagne et relance la question de savoir si le renseignement allemand n'est pas derrière le coup", a-t-il ajouté.

Le mouvement de Gülen est appelé par les autorités turques FETO, acronyme pour "Organisation terroriste des partisans de Fethullah". Il est accusé par les dirigeants turcs d'être responsable de la mort de 248 personnes lors de la nuit du coup d'Etat manqué.

Depuis la tentative de soulèvement, plus de 43.000 personnes ont été arrêtées en Turquie et plus de 100.000 limogées ou suspendues, notamment des professeurs, des policiers et des magistrats. Des dizaines de médias et d'associations ont par ailleurs été fermés et de nombreux journalistes licenciés.
(AFP, 19 mars 2017)

Référendum en Turquie: l'OSCE lance sa mission d'observation

L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a lancé vendredi à Ankara sa mission d'observation pour le référendum controversé du 16 avril portant sur l'extension des pouvoirs du président turc Recep Tayyip Erdogan.

A la demande des autorités turques, le bureau de l'OSCE pour les institutions démocratiques et les droits de l'Homme (ODIHR) installe une mission composée de 11 experts basés à Ankara, et de 24 observateurs répartis à travers le pays.

L'objectif, selon la cheffe de la mission Tana de Zulueta, est de s'assurer que le référendum est en accord "avec les engagements de l'OSCE, ainsi que les obligations internationales et les standards démocratiques pour les élections et les référendums", a-t-elle expliqué lors d'une conférence de presse.

Les Turcs sont appelés à voter le 16 avril sur une réforme constitutionnelle instaurant un système présidentiel qui renforce considérablement les pouvoirs du président Erdogan.

Cette réforme vise selon les autorités à assurer la stabilité de l'Etat, mais l'opposition dénonce une dérive autoritaire.

L'opposition et certaines ONG accusent également Ankara de mettre à profit l'état d'urgence en vigueur depuis le putsch manqué du 15 juillet pour faire taire toute voix discordante, à travers une vague de purges sans précédent.

Si l'équipe de l'OSCE présente à Ankara a refusé de s'exprimer à ce sujet pour le moment, Mme de Zulueta a assuré que la mission irait à la rencontre des partis politiques, des autorités, des représentants de la société civile, des médias et de la communauté internationale.

"La mission conduira des observations quantitatives et qualitatives" de différents médias turcs, a-t-elle ajouté, afin de s'assurer de "la capacité des citoyens à faire un choix informé".

Des observateurs seront également présents dans certains bureaux de vote le jour du scrutin, mais "cela ne constituera pas une observation systématique", a précisé Mme de Zulueta.

Elle a par ailleurs assuré vouloir "couvrir une région aussi étendue que possible, mais nous sommes déjà limités en place et liberté de mouvement pour nos observateurs internationaux dans certains endroits du pays", a-t-elle ajouté, sans donner plus de détails.

De premières conclusions seront communiquées à la presse au lendemain du scrutin par la mission de l'OSCE et une délégation de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. Un rapport final ne sera publié que huit semaines plus tard.
(AFP, 17 mars 2017)

Accord Turquie-UE: "promesses non tenues" sur les migrants

L'ONU a dénoncé vendredi les "promesses non tenues" dans l'accord entre la Turquie et l'UE sur les réfugiés et les migrants, dont les souffrances se sont accrues, en particulier pour les enfants.

"Nous devons vraiment repenser le cadre de cet accord", a déclaré Lucio Melandri, spécialiste des situations d'urgence au Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef).

Aux termes de l'accord conclu le 18 mars 2016, la Turquie a accepté de réduire le flot des migrants et des réfugiés, principalement Syriens, qui cherchent à émigrer vers l'Europe en y entrant par la Grèce, en échange d'une aide financière, de la libéralisation des visas de tourisme pour ses ressortissants et de l'accélération du processus d'adhésion à l'Union Européenne.

Alors que la Turquie menace désormais de rompre cet accord en raison d'une crise diplomatique avec plusieurs gouvernements européens, l'Unicef a décidé de lancer une mise en garde à ceux qui considèrent ce pacte comme un succès.

"Bien qu'il y ait eu une baisse importante du nombre total d'enfants se déplaçant vers l'Europe depuis mars dernier, il y a eu un accroissement des menaces et de la détresse endurées par les enfants migrants et réfugiés", a souligné dans un communiqué Afshan Khan, coordinateur de la crise des migrants à l'Unicef.

Lors d'un point de presse à Genève, M. Melandri a rappelé que l'un des points-clés de l'accord prévoyait l'accueil dans l'UE d'au moins 120.000 migrants de Grèce et d'Italie.

"Nous sommes face à ce que nous appelons des promesses non tenues", a-t-il dit, notant que seules 14.412 personnes avaient été accueillies à la date du 15 mars, dont seulement quelques dizaines d'enfants non accompagnés.

Des enfants séparés de leurs parents constituent une part importante des migrants et réfugiés fuyant des zones de conflit pour rejoindre l'Europe, mais leur nombre est difficile à évaluer, a reconnu M. Melandri.

Le gouvernement turc a menacé mercredi d'annuler unilatéralement le pacte migratoire après le refus de l'Allemagne et des Pays-Bas la semaine dernière de laisser des ministres turcs participer sur leur territoire à des meetings de soutien au référendum sur l'élargissement des pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.

M. Melandri a critiqué ceux qui utilisent les demandeurs d'asile comme "monnaie d'échange".

"Les réfugiés et les migrants ne doivent pas être manipulés pour des raisons politiques", a-t-il martelé.
(AFP, 17 mars 2017)

Ankara: Pas de différence entre Rutte et "le fasciste Wilders" aux Pays-Bas

La Turquie, en pleine crise diplomatique avec les Pays-Bas, a estimé jeudi qu'il n'y avait pas de différence entre le parti libéral de Marc Rutte, vainqueur des législatives, et le "fasciste" Geert Wilders.

"Regardez, il n'y a pas de différence entre les sociaux-démocrates et le fasciste Wilders, c'est la même mentalité", a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu, cité par l'agence progouvernementale Anadolu.

"Où allez-vous, où est-ce que vous conduisez l'Europe? Vous avez commencé à désintégrer l'Europe et la conduire vers le précipice", a lancé M. Cavusoglu à l'adresse des dirigeants européens. "Bientôt, des guerres de religion vont commencer en Europe", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a consolidé sa victoire avec son parti crédité de 33 sièges, devant les vingt sièges de son rival d'extrême droite Geert Wilders, selon des résultats provisoires sur la quasi-totalité des votes diffusés jeudi.

Ces élections ont eu lieu sur fond d'une grave crise diplomatique entre Ankara et La Haye, après la décision néerlandaise d'interdire la venue de deux ministres turcs, dont M. Cavusoglu, aux Pays-Bas pour des meetings de soutien au président Recep Tayyip Erdogan.

"Parce qu'ils étaient de croyances différentes, ils (les Européens) se sont battus pendant 100 ans. Mais après cela ils en ont tiré une leçon et ont créé l'Union européenne et le Conseil de l'Europe", a poursuivi M. Cavusoglu".

"Tout cela est en train d'être anéanti, l'Europe retourne à ces anciens jours", a-t-il encore dit.

Les Turcs doivent voter le 16 avril sur une réforme constitutionnelle controversée renforçant les pouvoirs du président. D'autres pays européens ont interdit la tenue de meetings électoraux de partisans de M. Erdogan, provoquant la fureur d'Ankara qui a assimilé ces pratiques à celles des Nazis.

Mercredi encore, le président turc a affirmé que "l'esprit de fascisme est débridé dans les rues de l'Europe".

La municipalité d'Istanbul a par ailleurs décidé unilatéralement d'annuler mercredi son accord
de jumelage avec Rotterdam qui date de 2005. Cette annulation a été décidée peu après un discours de M. Erdogan dans lequel il l'avait réclamée.
(AFP, 16 mars 2017)

Hollande et Merkel jugent "inacceptables" les propos d'Erdogan

François Hollande et Angela Merkel ont jugé jeudi "inacceptables" les propos du président turc Recep Tayyip Erdogan qui a dénoncé le "nazisme" en Allemagne et aux Pays-Bas, dans un communiqué de l'Élysée publié à l'issue d'une conversation téléphonique entre les deux dirigeants.

"Le président de la République et la chancelière (allemande) considèrent que des comparaisons avec le nazisme ou des déclarations agressives contre l'Allemagne ou d'autres États membres (de l'Union européenne) sont inacceptables", a déclaré la présidence française.

François Hollande a "insisté" pour sa part "sur la solidarité de la France avec l'Allemagne ou d'autres États membres de l'Union qui sont la cible de telles attaques".

Le président et la chancelière "ont également évoqué la participation éventuelle de responsables politiques turcs à des événements en France ou en Allemagne dans le cadre du référendum turc" d'avril, selon l'Élysée.

Ils sont convenus à ce sujet "que ces participations peuvent être organisées si les conditions précises sont remplies en stricte conformité avec la législation allemande ou française, en toute transparence et dans les délais légaux", a précisé la présidence.

La Turquie reproche aux Pays-Bas d'avoir refusé la participation de ministres turcs à des meetings de soutien à Recep Tayyip Erdogan, en pleine campagne référendaire pour renforcer ses pouvoirs présidentiels.

L'Allemagne avait été la première début mars à s'attirer les foudres du président turc, après que des municipalités ont interdit à des ministres turcs de promouvoir le "oui" au référendum du 16 avril.

Le chef de l'État turc avait répliqué en accusant à maintes reprises Berlin d'user de méthodes "nazies".
(AFP, 16 mars 2017)

L'UE "scandalisée" par les propos d'Erdogan sur le nazisme

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker s'est dit "scandalisé" mercredi par les propos du président turc Recep Tayyip Erdogan accusant l'Allemagne et les Pays-Bas de "nazisme", les jugeant incompatibles avec l'ambition d'Ankara de rejoindre l'UE.

"J'ai été scandalisé par ce qui a été dit par la Turquie sur les Pays-Bas, l'Allemagne et d'autres (pays). Je n'accepterai jamais cette comparaison entre les nazis et les gouvernements actuels", a déclaré M. Juncker à Strasbourg devant les eurodéputés, réagissant à la crise diplomatique qui oppose Ankara à plusieurs capitales européennes.

"Etablir une comparaison avec cette période est totalement inacceptable", a-t-il insisté.

"Celui qui fait cela prend ses distances avec l'Europe et n'essaye pas d'entrer dans l'Union européenne", a averti M. Juncker, en référence aux négociations d'adhésion à l'UE de la Turquie, actuellement au point mort.

"Ce n'est pas l'UE qui se joint à la Turquie, c'est la Turquie qui se joint à l'UE", a-t-il conclu.

Le président du Conseil européen Donald Tusk, qui s'est lui aussi exprimé devant les eurodéputés, a également exprimé sa "solidarité" avec les Pays-Bas, jugeant les propos d'Erdogan "détachés de la réalité".

La Turquie reproche aux Pays-Bas - qui votent mercredi pour des législatives test pour l'Europe - d'avoir refusé la participation de ministres turcs à des meetings de soutien à Recep Tayyip Erdogan, en pleine campagne référendaire pour renforcer ses pouvoirs présidentiels.

M. Erdogan avait promis de "faire payer le prix" aux Pays-Bas pour ce traitement, rappelant selon lui "le nazisme et le fascisme".

L'Allemagne avait été la première début mars à s'attirer les foudres du président turc, après que des municipalités ont interdit à des ministres turcs de promouvoir le "oui" au référendum du 16 avril.

Le chef de l'Etat turc avait répliqué en accusant à maintes reprises Berlin d'user de méthodes "nazies".

"C'est bien de condamner" ce qui se passe en Turquie, mais "soyons honnêtes, MM. Tusk et Juncker, il faut geler les négociations d'adhésion maintenant", a tonné mercredi dans l'hémicycle le chef de file des eurodéputés libéraux, le Belge Guy Verhofstadt.
(AFP, 15 mars 2017)

Intraitable, la Turquie s'en prend aussi à l'UE

La Turquie se montrait mardi intraitable dans la crise avec les Pays-Bas en annonçant des sanctions diplomatiques contre ce pays et en accusant l'Union européenne de parti pris dans la brouille au sujet de meetings pro-Erdogan en Europe.

Après avoir concentré leurs attaques sur les Pays-Bas pour avoir empêché des ministres turcs de participer à des rassemblement électoraux sur leur sol, les responsables turcs s'en sont pris aux responsables européens ayant exprimé leur solidarité avec La Haye face aux accusations de "nazisme" et de "fascisme" proférées par le président Recep Tayyip Erdogan.

Ainsi, l'UE a été accusée mardi par le ministère turc des Affaires étrangères
d'alimenter "la xénophobie et les sentiments anti-turcs" pour avoir enjoint Ankara la veille de "s'abstenir de toute déclaration excessive".

Le ministère turc a estimé dans un communiqué que la déclaration de l'UE "n'a pas de valeur", regrettant qu'elle ait été adressée à Ankara "et non pas aux pays qui portent la responsabilité de la situation actuelle en violant les conventions diplomatiques" en empêchant la participation de responsables turcs à des meeting électoraux sur leur sol.

L'Allemagne, dont la chancelière Angela Merkel, a exprimé sa solidarité avec son homologue néerlandais Mark Rutte dans le bras de fer avec Ankara, a aussi essuyé lundi soir les foudres de M. Erdogan qui a repris l'accusation de "nazisme" qu'il avait pour la première fois lancée le 5 mars après l'annulation de meeting électoraux par des villes allemandes.

M. Erdogan s'en est aussi pris personnellement à Mme Merkel, l'accusant de "soutenir les terroristes", l'Allemagne abritant selon lui des militants de la cause kurde et des putschistes présumés impliqué dans le coup d'Etat avorté du 15 juillet en Turquie.

Mme Merkel a jugé ces propos "aberrants". "La chancelière n'a pas l'intention de participer à un concours de provocations", a déclaré son porte-parole Steffen Seibert.

- Sanctions diplomatiques -

"Les mouvements anti-immigration, xénophobes et racistes façonnent d'une manière croissante les politiques européennes. Au lieu d'offrir une perspective différente, les hommes politiques européens succombent à ce populisme raciste et anti-islam qui sape les valeurs démocratiques", a écrit mardi le porte-parole de M. Erdogan, Ibrahim Kalin, dans une tribune de presse reflétant l'état d'esprit actuel d'Ankara.

La crise avec les Pays-Bas est survenue quelques jours avant les élections législatives qui y sont prévues mercredi et où le parti du député islamophobe Geert Wilders est donné en deuxième place par les sondages.

Après avoir agité pendant trois jours la menace de "sanctions" contre la Haye, les autorité turques sont passées à l'acte lundi soir en annonçant une série de mesures.

le vice-Premier ministre turc Numan Kurtulmus a ainsi fait savoir que l'ambassadeur néerlandais à Ankara Kees Cornelis van Rij, actuellement à l'étranger, ne serait pas autorisé à revenir en Turquie.

Il a aussi annoncé la suspension "des relations au plus haut niveau" et les rencontres prévues au niveau ministériel.

Ces mesures resteront en place "tant que les Pays-Bas n'auront pas réparé les torts qu'ils ont commis", ajouté le responsable turc.

Il a précisé que la Turquie souhaitait une enquête sur les évènements des derniers jours, dont le recours à la police montée et à des chiens pour rétablir l'ordre après une manifestation devant le consulat turc à Rotterdam (centre des Pays-Bas).

Dans ce contexte extrêmement tendu, les Pays-Bas ont appelé lundi leurs ressortissants en Turquie à rester "vigilants", après un week-end marqué par des manifestations devant les représentations diplomatiques néerlandaises en Turquie.

En dépit de fréquentes frictions, Ankara reste
un partenaire stratégique de l'UE, notamment dans la gestion de l'afflux de migrants vers l'Europe.

Mais à la lumière de la crise actuelle, le ministre turc des Affaires européennes Omer Celik a évoqué lundi un "réexamen" du pacte sur la lutte contre l'immigration conclu il y a un an avec l'Europe.

La diaspora turque en Europe est estimé à plus de quatre millions de personnes dont près de 2,5 ont le droit de vote dans les scrutins turcs.

Leurs voix sont particulièrement convoitées par Ankara en vue du référendum du 16 avril sur les renforcement des pouvoirs du président Erdogan et dont l'issue s'annonce serrée.
(AFP, 14 mars 2017)

Crise avec la Turquie: appels au calme de l'UE et de l'Otan

L'UE a demandé lundi à la Turquie d'éviter toute "déclaration excessive" dans sa crise diplomatique avec des pays européens, appelant comme l'Otan à une "désescalade" des tensions nées du refus d'autoriser des ministres turcs à participer à des meetings pro-Erdogan.

L'UE exhorte Ankara "à s'abstenir de toute déclaration excessive et d'actions qui risqueraient d'exacerber encore la situation", dans un communiqué de la responsable de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, co-signé par le commissaire Johannes Hahn, chargé de la politique de voisinage de l'Union.

"J'encourage tous les alliés à faire preuve de respect mutuel, à être calmes et à avoir une approche mesurée pour contribuer à une désescalade des tensions", a plaidé de son côté devant la presse le chef de l'Otan, Jens Stoltenberg.

Les tensions avec Ankara sont liées à des meetings avec la diaspora turque dans plusieurs pays européens pour promouvoir le oui au référendum sur le renforcement des pouvoirs présidentiels.

Berlin et La Haye ont refusé d'autoriser des ministres turcs à participer à ces meetings, provoquant la colère du chef de l'Etat turc, Recep Tayyip Erdogan, qui a qualifié ces décisions de "pratiques nazies".
 M. Erdogan a menacé de "faire payer le prix" aux autorités néerlandaises pour leur attitude.

"Les questions préoccupantes ne peuvent être résolues que par des canaux de communication ouverts et directs", ont estimé pour l'UE Mme Mogherini et M. Hahn, ajoutant qu'il était "essentiel d'éviter une nouvelle escalade et de trouver les moyens de calmer la situation".

- Dialoguer avec Ankara -

Sur le fond de la crise diplomatique, ils ont renvoyé aux compétences des Etats membres, jugeant que "les décisions relatives à la tenue de réunions et de rassemblements dans les États membres relèvent de l'Etat membre concerné, conformément aux dispositions applicables du droit international et du droit national".

M. Stoltenberg, qui a indiqué avoir été en contact téléphonique durant le week-end avec les autorités turques et néerlandaises, a souligné qu'il était "important d'avoir un dialogue et de comprendre que nous nous soutenons les uns les autres".

"Par exemple, la présence de l'Otan en Turquie est bonne pour la Turquie mais aussi pour l'Europe et le reste de l'Alliance", a-t-il insisté.

"Nous travaillons avec eux (les Turcs) pour contrer la violence et les troubles en Syrie et en Irak (...) afin de soutenir la coalition globale contre l'EI (le groupe Etat islamique), ceci est dans notre intérêt", a aussi reconnu le patron de l'Otan.

Mme Mogherini et M. Hahn ont également abordé le fond du projet de révision constitutionnelle de M. Erdogan, indiquant avoir pris "bonne note" des conclusions des experts du Conseil de l'Europe.

Celles-ci "soulèvent de sérieuses inquiétudes sur la concentration excessive des pouvoirs", ont souligné la chef de la diplomatie européenne et le commissaire, avec "un effet grave sur les nécessaires contrepoids et sur l'indépendance de la justice".
(AFP, 13 mars 2017)

Erdogan accuse Merkel de "soutenir les terroristes"

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé lundi la chancelière allemande Angela Merkel de "soutenir les terroristes", une nouvelle escalade dans le conflit opposant Ankara à plusieurs pays européens.

"Mme Merkel, pourquoi cachez-vous des terroristes dans votre pays ? Pourquoi n'agissez-vous pas ?", a lancé M. Erdogan lors d'une interview télévisée, accusant Berlin de n'avoir pas donné suite à 4.500 dossiers sur des terroristes présumés, communiqués par Ankara.

"Mme Merkel, vous soutenez les terroristes", a-t-il ajouté.

M. Erdogan a déclaré que l'Allemagne, que la Turquie accuse de longue date de donner refuge à des militants de la cause kurde et à des suspects recherchés pour le coup d'Etat manqué du 15 juillet dernier, "offrait de manière cruelle un soutien au terrorisme".

Il a également critiqué Mme Merkel pour le soutien qu'elle a exprimé au Premier ministre néerlandais Mark Rutte dans la crise diplomatique avec Ankara. Celle-ci a été déclenchée par le refus de La Haye de laisser des ministres turcs participer à des meetings dans le pays pour inciter les Turcs de la diaspora à voter "oui" au référendum du 16 avril sur le renforcement des pouvoirs présidentiels.

Les autorités allemandes ont aussi empêché la semaine dernière la tenue de tels meetings, provoquant la fureur d'Ankara.

Faisant référence à cette situation, M. Erdogan a réitéré sa comparaison avec l'Allemagne nazie.

"Du nazisme, nous pouvons appeler ça du néonazisme. Une nouvelle tendance du nazisme", a-t-il dit.


Merkel juge les accusations d'Erdogan "aberrantes"


Angela Merkel a jugé "aberrantes" les accusations du président turc Recep Tayyip Erdogan selon qui la chancelière allemande "soutient les terroristes", et refuse la surenchère, selon son porte-parole Steffen Seibert lundi soir.

"La chancelière n'a pas l'intention de participer à un concours de provocations", a-t-il indiqué. "Elle n'y participe pas", a-t-il ajouté. "Ces reproches sont manifestement aberrants", a conclu M. Seibert dans une très courte déclaration écrite, alors que les tensions entre Ankara et plusieurs pays européens sont très vives.

Peu auparavant, le dirigeant turc avait accusé Mme Merkel de "soutenir les terroristes".

"Mme Merkel, pourquoi cachez-vous des terroristes dans votre pays ? Pourquoi n'agissez-vous pas ?", avait lancé M. Erdogan lors d'une interview télévisée, accusant Berlin de n'avoir pas donné suite à 4.500 dossiers sur des terroristes présumés, communiqués par Ankara.

"Mme Merkel, vous soutenez les terroristes", avait-il asséné.

La Turquie accuse l'Allemagne de donner refuge à des militants de la cause kurde et à des suspects recherchés pour le coup d'Etat manqué du 15 juillet dernier.

M. Erdogan a également critiqué Mme Merkel pour son soutien au Premier ministre néerlandais Mark Rutte dans la crise diplomatique avec Ankara.

La Haye a refusé de laisser des ministres turcs participer à des meetings dans le pays pour inciter les Turcs de la diaspora à voter "oui" au référendum du 16 avril sur le renforcement des pouvoirs présidentiels.

Les autorités allemandes ont aussi empêché la semaine dernière la tenue de tels meetings, provoquant la fureur d'Ankara alors que les motifs de tensions étaient déjà nombreux entre ces deux pays qu'unit notamment une diaspora turque de 3 millions de personnes.
(AFP, 13 mars 2017)

Le ministre allemand de l'Intérieur opposé aux meetings turcs en Allemagne

Le ministre allemand de l'Intérieur s'est déclaré dimanche opposé à ce que des ministres turcs viennent en Allemagne à des meetings en faveur du référendum voulu par le président Erdogan, des rassemblements au centre d'une crise entre Ankara et plusieurs pays européens.

"Personnellement, je ne suis pas partisan de ces apparitions. Je ne les souhaite pas. Une campagne (électorale) turque n'a rien à faire ici, en Allemagne", a déclaré Thomas de Maizière à la chaîne publique allemande ARD.

L'exécutif turc mise beaucoup sur ces meetings pour convaincre la diaspora turque d'Europe de voter en faveur du référendum qui vise à renforcer les pouvoirs présidentiels. L'Allemagne compte la plus importante communauté turque au monde hors de Turquie, avec 1,4 million de personnes.

Mais ces rassemblements sont au coeur d'une grave crise diplomatique entre Ankara, d'un côté, et Berlin et La Haye, de l'autre.

Ce mois-ci, plusieurs villes allemandes ont annulé des meetings électoraux au cours desquels des responsables politiques turcs devaient s'exprimer, provoquant la colère de Recep Tayyip Erdogan qui a qualifié ces annulations de "pratiques nazies".

Le chef de l'Etat turc a repris le même terme ce week-end en réaction à la décision des autorités néerlandaises d'empêcher deux ministres turcs de se rendre à des meetings aux Pays-Bas.

Lors de son interview à la chaîne allemande, M. de Maizière ne s'est pas pour autant prononcé pour une interdiction pure et simple de ces rassemblements, jugeant qu'un tel geste méritait d'être attentivement examiné.

"Mais il y a des limites, des limites bien définies, dans le code pénal, par exemple", a-t-il dit. "Celui qui insulte et fustige l'Allemagne ou son ordre constitutionnel en toute mauvaise foi enfreint la loi. Et là se trouve la limite".

La chancelière Angela Merkel avait jugé de son côté "tristes et déprimantes" les accusations de "nazisme" proférées par M. Erdogan.

Elle avait également assuré que les dirigeants turcs pouvaient venir faire campagne pour le "oui" dans la mesure où ces manifestations sont annoncées "de manière appropriée, dans les délais, de manière transparente".
(AFP, 12 mars 2017)

Le Danemark demande au Premier ministre turc de reporter sa visite

Le Premier ministre danois Lars Løkke Rasmussen a "proposé" dimanche à son homologue turc Binali Yildirim de reporter une visite au Danemark prévue fin mars en raison de "l'escalade" entre Ankara et les Pays-Bas.

"Une telle visite ne pourrait se tenir en faisant abstraction des attaques actuelles de la Turquie contre les Pays-Bas. J'ai donc proposé à mon collègue turc de reporter notre rencontre", a écrit le chef du gouvernement danois dans un communiqué.

"En temps normal, ce serait un plaisir d'accueillir le Premier ministre Turc Yildirim avec lequel j'ai eu un dialogue franc et constructif le 10 décembre à Ankara", a-t-il ajouté.

M. Rasmussen a souligné que le Danemark "voyait avec une vive préoccupation l'évolution de la Turquie, où les principes démocratiques sont sous forte pression".

Une visite du Premier ministre turc pourrait être perçue comme la manifestation "d'une vision plus complaisante" du Danemark quant à l'évolution politique en Turquie, "ce qui est loin d'être le cas", a-t-il assuré.
 La visite officielle de M. Yildirim devait se tenir le 20 mars, selon la radio danoise DR.

La participation de ministres turcs à des meetings visant à promouvoir auprès de la diaspora turque le vote du +oui+ lors du référendum du 16 avril sur le renforcement des pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan a donné lieu ces derniers semaines à des passes d'armes entre Ankara et plusieurs capitales européennes.

M. Erdogan a dénoncé dimanche un comportement rappelant "le nazisme et le fascisme" après l'expulsion par les Pays-Bas d'une ministre turque qui devait participer à un meeting.
(AFP, 12 mars 2017)

Le meeting électoral turc provoque la colère de la droite en France

La participation du ministre turc des Affaires étrangères à un meeting électoral dimanche à Metz, en pleine tension entre la Turquie et plusieurs pays européens, a provoqué la colère de la droite et du Front national, alors que le gouvernement plaidait pour "l'apaisement".

Le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu, qui avait été refoulé des Pays-Bas la veille, s'est exprimé en début d'après-midi devant un millier de membres de la communauté turque de l'est de la France.

Il est venu plaider pour l'adoption du projet de révision constitutionnelle renforçant les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan, qui sera soumis à référendum le 16 avril en Turquie. Dans le public, nombre de spectateurs brandissaient des drapeaux turcs pour ce rassemblement prévu depuis plusieurs semaines.

La participation de ministres turcs à ce type de meetings a donné lieu ces dernières semaines à des passes d'armes entre Ankara et plusieurs capitales européennes.

Pour le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, "en l'absence de menace avérée à l'ordre public, il n'y avait pas de raison d'interdire cette réunion qui, au demeurant, ne présentait aucune possibilité d'ingérence dans la vie politique française".

Vive réaction en revanche de François Fillon, candidat de la droite à l'élection présidentielle, qui accusé le chef de l'Etat, François Hollande, de rompre "de manière flagrante la solidarité européenne". "Il est évident qu'une position commune aurait dû prévaloir pour gérer les demandes turques. Le gouvernement français aurait dû empêcher la tenue de ce meeting", affirme-t-il dans un communiqué.

Même condamnation de la candidate du Front national, Marine Le Pen : "Pourquoi devrait-on tolérer sur notre sol des propos que d'autres démocraties refusent ? Pas de campagne électorale turque en France", a-t-elle tweeté.

Dimanche, le président Erdogan a dénoncé un comportement rappelant "le nazisme et le fascisme", après le refoulement de M. Cavusoglu, puis l'expulsion d'une autre ministre turque des Pays-Bas, où ils devaient participer à des réunions électorales

Pour Henri Guaino (LR), autre candidat à l'Elysée, "la solidarité européenne voudrait que tous les pays européens, à commencer par la France, élèvent une protestation scandalisée auprès du gouvernement turc". "Ne serait-ce que pour cela, la France n'aurait pas dû accepter que le ministre des Affaires étrangères turc vienne tenir cette réunion", a-t-il affirmé sur BFMTV.

Même condamnation du souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, également candidat à la présidentielle, pour qui "le gouvernement s'est couché" devant les exigences turques. Et pour le député LR Pierre Lellouche, "ce manque de solidarité des démocraties européennes n'est pas à l'honneur du gouvernement socialiste".

- "apaisement" -

A gauche, l'eurodéputé socialiste Vincent Peillon a souhaité au contraire un "apaisement" des relations euro-turques et déploré une réaction turque "excessive" à l'interdiction de meetings d'associations turques aux Pays-Bas et en Allemagne.

Il rejoint Jean-Marc Ayrault, qui a également souhaité "l'apaisement" et invité "les autorités turques à éviter les excès et les provocations". "Dans ces circonstances, il est indispensable de faire preuve de responsabilité et d'éviter les polémiques inutiles", écrit-il.

Europe Ecologie-Les Verts a dénoncé en revanche la tenue de ce meeting "qui rend la France témoin et caution du grave glissement autoritaire que connaît la Turquie actuellement".

La communauté turque en France compte environ 700.000 personnes, dont 160.000 dans le Grand Est. Nombre de Turcs d'Alsace et de Lorraine avaient fait le déplacement à Metz, parmi lesquels un grand nombre de femmes.

Dimanche, M. Erdogan a remercié Paris d'avoir autorisé la visite de son chef de la diplomatie, affirmant que "La France n'est pas tombée dans (le même) piège" que les Pays-Bas ou l'Allemagne.
(AFP, 12 mars 2017)

Crise ouverte entre La Haye et Ankara, deux ministres turcs refoulés

Les Pays-Bas ont expulsé la ministre turque de la Famille, en visite à Rotterdam, quelques heures après avoir empêché la venue du chef de la diplomatie turque qui devait assister dans la ville portuaire à un meeting de soutien au président Erdogan.

En réaction à l'interdiction faite samedi matin à l'avion du ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu de se poser sur le sol néerlandais, Ankara a bouclé ambassade et consulat néerlandais, qualifiant la décision de La Haye de "vestiges du nazisme".

M. Cavusoglu devait assister à un meeting organisé pour la communauté turque à Rotterdam dans le cadre de la campagne du référendum prévu en Turquie le 16 avril sur le renforcement des pouvoirs présidentiels.

Il a en revanche pu atterrir samedi soir dans l'est de la France, à Metz, où il doit participer dimanche à un meeting à l'invitation de la branche lorraine de l'Union des démocrates turcs européens (UETD), qui organise des meetings électoraux pour le parti AKP du président Recep Tayyip Erdogan.

Une source diplomatique française a confirmé que "le ministère des Affaires étrangères a été informé de la venue du ministre" turc, soulignant "le fait que le ministre turc puisse tenir son meeting tient (...) de la liberté de réunion".

- Visite 'irresponsable' -

A Rotterdam, la ministre turque de la Famille, Fatma Betül Sayan Kaya, arrivée par la route depuis Dusseldorf (Allemagne) samedi soir, a été empêchée dans le consulat par la police, qui l'a reconduite à la frontière dans la nuit.

Sa venue a été qualifiée d'"irresponsable" par le gouvernement néerlandais. "Nous avions fait savoir de manière répétée que Mme Kaya n'était pas la bienvenue aux Pays-Bas (...) Mais elle a quand même décidé de faire le voyage", a déploré le gouvernement dans un communiqué.

La ministre "a été expulsée vers le pays d'où elle était venue", a déclaré le maire de Rotterdam, Ahmed Aboutaleb. Après plusieurs heures de négociations, il s'était révélé "impossible de trouver une solution", a-t-il dit.

"Je ne partirai pas tant que l'on ne m'aura pas permis de rencontrer nos concitoyens ne serait-ce que pour cinq minutes", avait déclaré la ministre.

Près d'un millier de manifestants munis de drapeaux turcs s'étaient rassemblés dans la soirée près du consulat de Turquie à Rotterdam, avant d'être dispersés par les policiers à l'aide de canons à eau.

La visite de M. Cavusoglu à Rotterdam nourrissait les tensions entre les deux pays depuis plusieurs jours, La Haye refusant de cautionner une visite gouvernementale destinée à "mener une campagne politique pour un référendum".

Dans l'après-midi, le président Erdogan a réagi en évoquant des "vestiges du nazisme". Des propos qualifiés de "fous" et "déplacés" par le Premier ministre néerlandais Mark Rutte.

Quelques heures après le refus de La Haye d'accueillir M. Cavusoglu, Ankara a annoncé avoir bloqué les accès à l'ambassade des Pays-Bas à Ankara et au consulat du royaume à Istanbul pour "raisons de sécurité".

"Les résidences du chargé d'affaires de l'ambassade et du consul sont soumises au même traitement", ont précisé des responsables du ministère turc des Affaires étrangères sous le couvert de l'anonymat.

A Istanbul, un millier de personnes environ se sont rassemblées devant le consulat des Pays-Bas, scandant des slogans en soutien à M. Erdogan, a constaté un journaliste de l'AFP.

Selon des images de la chaîne NTV, des manifestants ont jeté des oeufs et des oranges sur l'ambassade néerlandaise à Ankara.

M. Cavusoglu devait également participer dimanche à un rassemblement à Zurich, mais la rencontre a été annulée à la suite du refus de l'hôtel où elle devait avoir lieu, selon la Radio-télévision suisse (RTS).

Le ministre turc avait défié samedi matin les avertissements des autorités néerlandaises en maintenant sa visite prévue à Rotterdam et en les menaçant de "lourdes sanctions" si elles l'empêchaient de venir.

Le gouvernement néerlandais avait fait savoir jeudi son opposition à cette visite, et le meeting avait été annulé dès mercredi par le maire de Rotterdam - au motif de l'indisponibilité du gérant de la salle.

- Elections aux Pays-Bas -

Le ministère turc des Affaires étrangères a convoqué le chargé d'affaires néerlandais à Ankara et lui a signifié que la Turquie "ne souhaite pas que l'ambassadeur néerlandais, actuellement hors du pays, revienne au travail avant quelque temps".

L'exécutif turc misait sur sa campagne en Europe pour toucher la diaspora. Près de 400.000 personnes d'origine turque vivent aux Pays-Bas.

La crise entre les Pays-Bas et la Turquie survient à quelques jours du scrutin législatif néerlandais mercredi, au terme d'une campagne où l'islam a été un thème majeur. Le parti du député anti-islam Geert Wilders est donné en deuxième place par les derniers sondages.

La campagne pro-Erdogan en Europe a également provoqué des tensions avec l'Allemagne, plusieurs villes allemandes ayant annulé des rassemblements pro-Erdogan.

Le président turc a accusé le 5 mars l'Allemagne de "pratiques nazies", des propos qui ont suscité la colère à Berlin et à Bruxelles.
(AFP, 12 mars 2017)

Suisse: interdiction d'un meeting électoral pro-Erdogan

La police suisse a interdit vendredi la tenue d'un meeting électoral présidé par un responsable du parti AKP au pouvoir en Turquie en raison d'un risque de trouble à l'ordre public.

Cette décision, qui survient après plusieurs autres interdictions de meetings électoraux turcs en Allemagne et en Autriche, jette le doute sur la venue prévue dimanche à Zurich du ministre turc des Affaires étrangères.

"La police du canton d'Argovie a interdit la réunion", a déclaré à l'AFP un porte-parole, Samuel Helbling, en invoquant des raisons de sécurité.

Hursit Yildirim, vice-président du Parti de la justice et du développement (AKP) à Istanbul, devait initialement prononcer un discours à Zurich, mais les organisateurs avaient dû changer de lieu dans l'urgence après une interdiction des autorités locales.

L'Union des démocrates turcs européens (UETD) avait donc annoncé la tenue du meeting dans ses locaux à Spreitenbach (canton d'Argovie), jusqu'à ce que la police lui signifie une nouvelle interdiction.

Plusieurs meetings européens prévus par l'AKP avant le référendum du 16 avril destiné à renforcer les pouvoirs du président turc Recep Tayyip Erdogan ont déjà fait l'objet de mesures d'interdiction, notamment en Allemagne et en Autriche.

Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu, a prévu de venir dimanche présider un meeting électoral à Zurich. Les autorités cantonales ont demandé au gouvernement suisse d'interdire cette visite, mais Berne a estimé qu'il n'y avait "pas de menace sécuritaire pouvant justifier des restrictions de la liberté d'expression".

Toutefois l'hôtel Hilton, où devait se tenir la réunion, a annulé l'événement pour "des problèmes de sécurité".

Aucun autre lieu n'a pour l'instant été annoncé.
(AFP, 10 mars 2017)

Autriche : interdiction d'un meeting électoral pro-Erdogan

Une commune autrichienne a interdit vendredi la tenue d'un meeting électoral en présence d'un cadre du parti AKP au pouvoir en Turquie, en raison de "risques de trouble à l'ordre public" avant un référendum controversé dans ce pays, a-t-on appris auprès de la police.

La réunion, qui était prévue en début de soirée à Hörbranz au Vorarlberg (ouest), avait été annoncée comme une simple "présentation de livre" en présence de l'ancien ministre de l'Energie Taner Yildiz. Il s'est toutefois avéré qu'il devait en réalité s'agir d'un "rassemblement électoral" pour lequel quelque 400 personnes étaient attendues, selon la police.

Plusieurs meetings européens prévus par l'AKP avant le référendum du 16 avril destiné à renforcer les pouvoirs du président turc Recep Tayyip Erdogan ont fait l'objet de mesures d'interdiction, notamment en Allemagne.

Le chef de la diplomatie autrichienne Sebastian Kurz a appelé vendredi Ankara "à ne pas exporter la politique intérieure turque en Autriche". "Cela nuit à l'intégration en Autriche", a-t-il souligné dans un communiqué.

Des responsables politiques locaux ont par ailleurs demandé l'interdiction d'un autre meeting turc prévu samedi soir à Linz (nord) en présence d'un député AKP, Muhammet Müfit Aydin.

Quelque 360.000 personnes d'origine turque vivent en Autriche, dont 117.000 citoyens turcs. L'Autriche, dont les relations avec Ankara sont exécrables depuis la répression qui a suivi la tentative de putsch contre M. Erdogan en juillet dernier, a évoqué des risques de tensions avec la minorité kurde.

La grande coalition gauche-droite au pouvoir à Vienne se déchire depuis plusieurs jours sur la formulation d'un projet de loi devant interdire formellement les interventions électorales d'hommes politiques étrangers sur le territoire national.
(AFP, 10 mars 2017)

L'impasse de Merkel dans ses relations avec Erdogan

La chancelière Angela Merkel a promis jeudi d'oeuvrer au rapprochement avec la Turquie, en pleine crise diplomatique, tout en insistant sur le respect des valeurs démocratiques et en dénonçant les accusations turques de nazisme contre l'Allemagne.

"Ca ne peut être dans notre intérêt géopolitique, en matière de politique étrangère et de sécurité, de laisser la Turquie, une partenaire au sein de l'Otan, s'éloigner plus encore", a-t-elle dit devant les députés allemands.

La veille, son chef de la diplomatie Sigmar Gabriel avait lui invoqué "l'amitié" entre les deux pays -- la diaspora turque en Allemagne comptant trois millions de personnes-- pour résoudre leurs différends, un appel accueilli fraîchement par Ankara qui juge Berlin responsable des frictions actuelles.

Mais après une semaine d'escalade autour de l'annulation de meetings électoraux pro-Erdogan en Allemagne, la partie turque a annoncé jeudi son intention d'en organiser toujours plus.

Quelque 1,4 million d'électeurs turcs vivant en Allemagne sont appelés à voter lors d'un référendum pour étendre les pouvoirs du président turc Recep Tayyip Erdogan.

- '30 rassemblements' -

Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu, cité par la chaîne CNN-Türk, a avancé le chiffre de "30 rassemblements" et assuré que les autorités allemandes en étaient "informées".

Mme Merkel a elle assuré que les dirigeants turcs pouvaient venir faire campagne pour le "oui" dans la mesure où ces manifestations sont annoncées "de manière appropriée, dans les délais, de manière transparente".

La Turquie a accusé Berlin de s'ingérer dans ses affaires intérieures et d'oeuvrer pour le "non" en interdisant quatre meetings avec des ministres turcs.
 A l'inverse, les autorités allemandes ont souligné que les municipalités, compétentes en la matière, ont refusé les autorisations en raison de difficultés logistiques, de problème de sécurité ou parce que les organisateurs n'avaient pas signalé en temps et en heure la nature politique de ces manifestations.

Le gouvernement allemand craint pour sa part qu'Ankara n'attise encore plus en Allemagne les tensions entre opposants et partisans de M. Erdogan d'une part, et entre Turcs et Kurdes d'autre part, alors que ces conflits déchirent déjà la Turquie.

Selon des analystes, les responsables turcs cherchent eux, à travers cette dispute, à jouer sur la fibre nationaliste pour marquer des points, le résultat du scrutin étant incertain.

- Dérive autocratique -

Mme Merkel a aussi critiqué la volonté de M. Erdogan d'élargir ses prérogatives en citant des conclusions d'une commission du Conseil de l'Europe qualifiant ce projet de "plus que problématique".

De son côté, le président de la chambre basse du Parlement allemand, Norbert Lammert est allé jusqu'à parler de dérive "autocratique".

Ailleurs en Europe, l'ambition d'Ankara de faire campagne pour le oui est également mal vue. L'Autriche a même prôné d'interdire aux responsables turcs de faire campagne dans l'UE.

La mairie de Rotterdam a annulé un rassemblement avec le chef de la diplomatie turque prévu ce week-end. Mais M. Cavusoglu a réagi en affirmant que "personne" ne pourrait l'empêcher de se rendre aux Pays-Bas.

La campagne référendaire est loin d'être la seule source de tension germano-turque, la Turquie ayant été ulcérée par les critiques sur les purges visant l'opposition et la presse depuis le putsch raté de juillet.

Une fois encore, la chancelière a assuré qu'elle ne cèderait pas sur la défense des valeurs démocratiques, "c'est-à-dire la liberté d'opinion, la liberté de la presse, la liberté d'expression et la liberté de réunion".

Elle a en particulier promis "d'utiliser tous les moyens" pour obtenir la libération du correspondant germano-turc du quotidien Die Welt, Deniz Yücel, incarcéré pour propagande "terroriste".

Mme Merkel est aussi revenue à la charge en qualifiant de "triste, déprimants (...) déplacés" les propos de M. Erdogan accusant Berlin de recourir à des "pratiques nazies" en n'autorisant pas certains meetings.

Le chef de la diplomatie turque a immédiatement répliqué en maintenant la comparaison: "Nous ne disons pas que le gouvernement actuel est nazi. Mais, qu'on le veuille ou non, ses pratiques nous rappellent les pratiques de cette époque-là".
(AFP, 9 mars 2017)

Erdogan vilipende Berlin après l'annulation de meetings en Allemagne

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'en est violemment pris vendredi à l'Allemagne après l'annulation de meetings de ses partisans, accusant Berlin d'héberger des terroristes et un journaliste germano-turc incarcéré en Turquie d'être un espion.

Depuis l'annonce jeudi de l'annulation par les autorités locales de deux meetings en Allemagne visant à promouvoir le oui lors d'un référendum le 16 avril sur le renforcement des pouvoirs de M. Erdogan, les responsables turcs tirent à boulets rouges sur Berlin.

De son côté, le gouvernement néerlandais a jugé "indésirable" la tenue, prévue le 11 mars, d'un meeting pro-Erdogan à Rotterdam, indiquant qu'il allait en informer Ankara.

Très remonté, le chef d'Etat turc a accusé l'Allemagne d'annuler les meetings, mais de tolérer la présence sur son territoire de séparatistes kurdes du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation terroristes par Ankara et ses alliés occidentaux.

Les autorités allemandes "devraient être jugées, car elles aident et hébergent des terroristes", a lancé M. Erdogan lors d'une cérémonie de remise de prix vendredi soir à Istanbul.

"Ils empêchent mon ministre de la Justice de parler, mon ministre de l'Economie de parler. Moi aussi je devais m'exprimer par visioconférence", a grondé M. Erdogan.

Les turbulences entre Berlin et Ankara, constantes depuis le putsch manqué de juillet en Turquie, avaient viré à l'orage après l'incarcération mardi pour "propagande terroriste" du correspondant germano-turc du quotidien Die Welt en Turquie, Deniz Yücel.

Dans son discours, M. Erdogan a présenté M. Yücel comme un "représentant du PKK" et comme un "agent allemand". Selon lui, avant son arrestation, M. Yücel s'était "caché pendant un mois au consulat allemand" à Istanbul.
 Cette accusation d'espionnage est "aberrante", a rétorqué Berlin.

- Merkel critique -

En déplacement à Tunis, la chancelière allemande a nié toute implication du gouvernement fédéral dans les annulations des meetings par les autorités locales, un démenti assorti d'une critique : il est "approprié de notre part de critiquer les atteintes à la liberté de la presse" en Turquie, a-t-elle commenté.

La police allemande a annoncé vendredi l'annulation d'un troisième meeting prévu dimanche à Frechen, dans l'ouest de l'Allemagne, auquel devait participer le ministre turc de l'Economie Nihat Zeybekci.

Ce dernier avait plus tôt affirmé qu'il se rendrait en Allemagne même si le rassemblement n'était pas autorisé, se disant prêt à "aller de maison en maison, de café en café" pour rencontrer les membres de l'importante communauté turque du pays.

"Ils ne veulent pas que les Turcs fassent campagne ici, ils oeuvrent pour le non", a pour sa part accusé vendredi le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu.

Le ministre turc de la Justice Bekir Bozdag, qui devait se rendre jeudi à un meeting à Gaggenau (sud-ouest de l'Allemagne) avant son annulation, a ainsi évoqué vendredi une "mesure fasciste" des autorités allemandes.

La mairie de Gaggenau a été évacuée après une menace à la bombe envoyée par une personne dénonçant l'annulation de ce meeting. Mais la police n'a trouvé aucun engin explosif.

L'autre annulation annoncée jeudi concernait un rassemblement prévu dimanche à Cologne (ouest). Le ministre turc de l'Economie devait être le principal orateur.

- Rencontre mercredi -

Signe toutefois d'une volonté apparente de maintenir ouverts les canaux de communication, les ministres turc et allemand des Affaires étrangères ont convenu lors d'un entretien téléphonique de se rencontrer mercredi, a indiqué un haut responsable turc vendredi.

Malgré des altercations récurrentes ces derniers mois -notamment sur la liberté d'expression-, ces deux piliers de l'Otan aux liens historiques sont des partenaires incontournables, notamment sur le dossier migratoire.

Avant chaque scrutin majeur en Turquie, les différents partis font campagne auprès de l'importante communauté turque d'Allemagne.

Le mois dernier, le Premier ministre turc Binali Yildirim s'était ainsi exprimé lors d'un meeting à Oberhausen (ouest de l'Allemagne) devant des milliers de sympathisants du pouvoir turc.
 Le gouvernement allemand avait été vivement critiqué par l'opposition pour avoir accepté la tenue de ce meeting favorable au renforcement des pouvoirs de M. Erdogan, accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire, notamment depuis le putsch avorté.

Après le coup de force, les autorités turques ont lancé des purges d'une ampleur sans précédent : plus de 43.000 personnes ont été incarcérées et plus de 100.000 limogées ou suspendues.

Ankara accuse régulièrement les autorités allemandes d'héberger des "terroristes", une expression désignant notamment des membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et des putschistes présumés.
(AFP, 3 mars 2017)

Alerte à la bombe dans la mairie allemande ayant annulé un meeting pro-Erdogan

La mairie de Gaggenau, ville allemande qui a annulé le meeting d'un ministre turc destiné à promouvoir le oui au référendum pour accroître les pouvoirs du président turc, a été évacuée vendredi après une menace à la bombe.

"Aujourd'hui vers 07H30 (06H30 GMT), une menace téléphonique de bombe a été reçue, et l'interlocuteur a donné comme motif l'annulation (jeudi) de l'événement avec le ministre turc de la Justice" Bekir Bozdag, a indiqué à l'AFP Dieter Spannagel, un responsable de la mairie de cette ville du sud-ouest de l'Allemagne.

Le bâtiment a été évacué et la police le fouillait encore vers 08H00 GMT.
 
"Nous partons du principe qu'il y a un lien direct" entre l'annulation de la rencontre et la menace, a indiqué de son côté le maire Michael Pfeiffer, sur la chaîne d'informations allemande n-tv.

La ville de Gaggenau a retiré à l'Union des démocrates turcs européens (UETD) l'autorisation de tenir jeudi soir une réunion électorale avec le ministre turc, estimant que ni la salle, ni le parking, ni les voies d'accès n'étaient en mesure d'accueillir l'afflux important attendu de visiteurs.

Le ministre Bekir Bozdag a annoncé dans la foulée renoncer à venir en Allemagne où il devait rencontrer son homologue, Heiko Maas.

Parallèlement, la ville de Cologne, dans l'ouest, a indiqué qu'elle n'autoriserait pas la tenue d'un meeting de l'UETD prévu dimanche avec le ministre turc de l'Economie, Nihat Zeybekci, dans la salle d'une mairie de quartier.

Le ministre turc des Affaires étrangères a accusé vendredi l'Allemagne d'oeuvrer pour la victoire du non au référendum d'avril sur le renforcement des pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan en annulant ces rassemblements de soutien.

L'Allemagne compte la plus importante diaspora turque du monde, forte de plus de trois millions de personnes, et il s'agit d'un électorat important pour le président turc. Mais Berlin craint que les conflits au sein de la société turque ne s'exportent sur le territoire allemand.

Les sources de tensions germano-turques se sont multipliées ces derniers temps. Dernier conflit en date, le placement en détention du correspondant en Turquie du quotidien Die Welt pour propagande "terroriste".

La Turquie reste néanmoins un partenaire incontournable aux yeux de l'Allemagne, le rôle d'Ankara étant crucial, selon elle, pour empêcher l'afflux de réfugiés en Europe.
(AFP, 3 mars 2017)

Le gouvernement néerlandais juge "indésirable" un meeting pro-Erdogan

Le gouvernement néerlandais a jugé vendredi soir "indésirable" la tenue prévue le 11 mars d'un meeting politique de soutien au président turc Recep Tayyip Erdogan à Rotterdam, sans préciser à ce stade s'il pourrait avoir lieu.

L'annonce intervient alors qu'Ankara et Berlin se sont vivement accrochés dans la journée au sujet d'une série d'annulations de rassemblements similaires en Allemagne.
 
"Le gouvernement a reçu aujourd'hui la confirmation de la Turquie qu'un évènement de campagne est en préparation aux Pays-Bas" le 11 mars, a indiqué le Premier ministre Mark Rutte sur sa page Facebook. "Nous n'allons pas collaborer (à un tel événement) car nous estimons que cela est indésirable", a-t-il ajouté.
 
"Nous sommes d'avis que l'espace public néerlandais n'est pas l'endroit où mener la campagne politique d'un autre pays", a-t-il souligné.

Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères a ajouté qu'il allait "transmettre la position (de La Haye) au gouvernement turc".
 
Plus tôt dans la journée, le président d'une association politique turco-néerlandaise avait annoncé que le ministre des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu serait présent à une marche à Rotterdam, dans l'espoir de convaincre les centaines de milliers de Turcs habitant dans le pays de voter oui lors d'un référendum le 16 avril sur une réforme constitutionnelle renforçant les pouvoirs de M. Erdogan.

Jeudi et vendredi, trois meetings similaires avaient été annulés en Allemagne, provoquant l'ire du président turc.
 
Très remonté, il a accusé l'Allemagne d'annuler ces meetings, mais de tolérer la présence sur son territoire de séparatistes kurdes du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation terroristes par Ankara et ses alliés occidentaux.

M. Erdogan est accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire, notamment depuis le putsch avorté de juillet. Après le coup de force, les autorités turques ont lancé des purges d'une ampleur sans précédent : plus de 43.000 personnes ont été incarcérées et plus de 100.000 limogées ou suspendues.
(AFP, 3 mars 2017)


Erdogan indésirable en Autriche pour sa campagne référendaire

Le président turc Recep Tayyip Erdogan n'est pas le bienvenu en Autriche dans le cadre de sa campagne avant un référendum destiné à renforcer ses pouvoirs, en avril, a annoncé lundi le chef de la diplomatie autrichienne Sebastian Kurz.

"Le président turc peut venir en Europe et en Autriche pour des visites officielles bilatérales, mais pas pour exporter la campagne électorale turque en Autriche", a-t-il déclaré dans un message sur son compte Facebook.

M. Kurz a précisé qu'un éventuel meeting du chef de l'Etat turc en Autriche accroîtrait les "clivages" et les "tensions" au sein de la communauté turque du pays. Quelque 360.000 personnes d'origine turque vivent en Autriche, dont 117.000 citoyens turcs.

Le Premier ministre turc Binali Yildirim a annoncé mi-février que M. Erdogan entendait se rendre en Europe dans le cadre de sa campagne référendaire, sans toutefois préciser dans quels pays.

Sa venue en Autriche à l'été 2014 dans le cadre de sa campagne pour la présidentielle "avait engendré des tensions entre des partisans de l'AKP (le parti de M. Erdogan, ndlr) et des Turcs d'origine kurde", souligne le ministère des Affaires étrangères autrichien.

Les relations entre Ankara et Vienne se sont tendues à la suite de la répression qui a suivi la tentative de putsch contre M. Erdogan en juillet.

Lors de ses voeux à la presse étrangère, le nouveau président autrichien Alexander Van der Bellen s'est alarmé "d'une évolution dramatique en matière d'Etat de droit, de démocratie, des droits de l'Homme et de libertés fondamentales" en Turquie.

Fer de lance d'une ligne dure vis-à-vis de ce pays depuis sept mois, l'Autriche exige un "gel" des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Vienne avait bloqué en décembre l'ouverture de nouveaux chapitres de négociations avec Ankara.

Les Turcs sont appelés à se prononcer le 16 avril par référendum sur une révision constitutionnelle visant à transférer la totalité du pouvoir exécutif au président. Les opposants à M. Erdogan craignent que cette réforme n'accentue encore la dérive autoritaire prêtée à celui-ci.

Ankara condamne les commentaires de Vienne

La Turquie a condamné les commentaires "irresponsables" de l'Autriche, qui a déclaré que le président turc n'était pas le bienvenu dans le cadre de sa campagne pour un référendum renforçant ses pouvoirs.

"Nous n'acceptons pas ces commentaires irresponsables qui dépassent les bornes", a déclaré dans un communiqué tard lundi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hüseyin Müftüoglu.

Les commentaires de M. Kurz sont "un nouvel exemple d'une approche biaisée et du deux poids, deux mesures", a-t-il ajouté.
(AFP, 28 février 2017)

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Washington et Londres interdisent ordinateurs venant de Turquie

À compter de samedi, une cinquantaine de vols quotidiens de neuf compagnies aériennes (Royal Jordanian, EgyptAir, Turkish Airlines, Saudi Airlines, Kuwait Airways, Royal Air Maroc, Qatar Airways, Emirates et Etihad Airways) seront affectés au départ de dix aéroports internationaux : Amman, Le Caire, Istanbul, Jeddah, Ryad, Koweït, Doha, Dubaï, Abou Dhabi et Casablanca.

Huit pays sont concernés, tous alliés ou partenaires des États-Unis : la Jordanie, l’Egypte, la Turquie, l’Arabie saoudite, le Koweït, le Qatar, les Émirats arabes unis et le Maroc.

Des compagnies telles que Emirates ou Turkish Airlines assurant des vols directs depuis Dubaï ou Istanbul vers les États-Unis ont 96 heures à compter de mardi 07H00 GMT pour interdire à leurs passagers d’embarquer avec des appareils électroniques plus gros qu’un téléphone portable. Tous ces appareils (ordinateurs portables, tablettes, consoles de jeux, liseuses, lecteurs de DVD, appareils photos…) devront être placés dans les bagages en soute des avions, ont indiqué des responsables américains.

«  L’examen de renseignements indique que des groupes terroristes continuent de viser le transport aérien et cherchent de nouvelles méthodes pour perpétrer leurs attentats, comme dissimuler des explosifs dans des biens de consommation  », a expliqué l’un d’eux. D’après la télévision CNN, citant un cadre de l’administration de Donald Trump, cette décision serait liée à une menace émanant d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), la branche du groupe jihadiste au Yémen. Un ancien responsable de l’agence de sécurité dans les transports (TSA), Tom Blank, pense, lui, que c’est une «  réponse à des données précises de renseignements portées à l’attention des autorités américaines  », mais que ces mesures seront «  très probablement provisoires  ».

Royaume-Uni

Londres a suivi Washington en interdisant les ordinateurs portables et tablettes en cabine sur les vols de 14 compagnies aériennes en provenance de cinq pays arabes et de Turquie, a annoncé mardi un porte-parole du gouvernement britannique.

Les pays visés par la décision britannique sont, outre la Turquie, le Liban, la Jordanie, l’Egypte, la Tunisie et l’Arabie saoudite, a détaillé le porte-parole dans un communiqué. Les mesures sont valables sur tous les vols directs à destination du Royaume-Uni en provenance de ces pays.

«Selon ces nouvelles dispositions, les passagers montant à bord des vols à destination du Royaume-Uni depuis les pays concernés ne seront pas autorisés à avoir en cabine tout téléphone, ordinateur portable ou tablette plus grand qu’un téléphone portable de taille normale (hauteur 16 cm, largeur 9,3 cm et épaisseur 1,5 cm)», selon le communiqué.

Quatorze compagnies sont concernées par la décision britannique: British Airways, EasyJet, Jet2.com, Monarch, Thomas Cook, Thomson, Turkish Airlines, Pegasus Airways, Atlas-Global Airlines, Middle East Airlines, Egyptair, Royal Jordanian, Tunis Air et Saudia, selon le communiqué. (AFP, 21 mars 2017)

La Turquie, fâchée avec l'Autriche, bloque des partenariats de l'Otan

La Turquie bloque des programmes de partenariat de l'Otan avec des pays tiers à cause de l'opposition de l'Autriche à son adhésion à l'UE, a "regretté" mercredi l'Alliance qui a exhorté Ankara à "régler rapidement" ce différend avec Vienne.

"Nous regrettons la situation actuelle et l'impact qu'elle a sur tous nos programmes de coopération avec des partenaires", a indiqué un responsable de l'Otan à Bruxelles sous couvert d'anonymat.

Des sources à Vienne et Bruxelles ont confirmé à l'AFP une information du journal allemand Die Welt, selon lequel Ankara bloque des programmes du Partenariat pour la paix de l'Otan afin de protester contre l'opposition de Vienne à l'accession de la Turquie à l'Union européenne (UE). L'Autriche n'est pas membre de l'Otan mais participe à ces programmes.

"Nous comptons sur notre alliée, la Turquie, et sur notre partenaire, l'Autriche, pour qu'elles règlent rapidement leur différend bilatéral", a souhaité le responsable de l'Otan.

"Le blocage turc des programmes de partenariat de l'Autriche (avec l'Otan) a démarré il y a plusieurs mois", a expliqué à l'AFP le porte-parole du ministre autrichien de la Défense, Stefan Hirsch.

"Cela n'a pas d'impact sur nos missions dans les Balkans occidentaux", où l'Autriche participe à des déploiements militaires de l'Otan, au Kosovo notamment, a poursuivi M. Hirsch. "Mais à moyen ou long terme, ce blocage peut poser problème car il peut peser sur nos capacités à préparer de nouvelles missions", a reconnu le porte-parole autrichien.

La Turquie, deuxième armée de l'Alliance après les Etats-Unis, a "ouvertement indiqué qu'elle a un problème avec l'Autriche, que c'est une question de principes et de politique étrangère" pour bloquer des programmes, et notamment les cours dispensés au Collège de défense de l'Otan à Rome, a expliqué un diplomate à Bruxelles.

L'Autriche plaide depuis l'été dernier pour un gel des négociations d'adhésion de l'UE avec la Turquie en raison des atteintes aux droits de l'homme. En décembre 2016, sous pression de Vienne, les 27 autres pays de l'UE avaient annoncé qu'ils n'envisageaient pas - "dans les circonstances actuelles" - d'ouvrir de nouveaux chapitres dans ces pourparlers.

L'Autriche, pays neutre, a noué dès 1994 des partenariats étroits avec l'Otan, en participant notamment à des missions et en suivant ses programmes de formation et ses exercices afin que ses forces puissent coopérer sans difficulté avec les autres armées européennes, pour la plupart membres de l'Alliance.

Les partenariats de l'Otan concernent plus de 40 pays européens, d'Afrique et d'Asie.
(AFP, 15 mars 2017)

Ankara, Washington et Moscou cherchent à mieux se coordonner

Les chefs d'état-major turc, américain et russe ont examiné mardi en Turquie les moyens d'améliorer leur coordination en Syrie afin d'éviter des affrontements entre les forces rivales que leurs pays appuient contre le groupe Etat islamique (EI).

Cette réunion trilatérale exceptionnelle survient alors qu'Ankara s'oppose à la participation aux opérations de milices kurdes soutenues par Washington, au moment où l'EI recule face à la coalition antijihadiste et aux forces prorusses.

Les tensions se cristallisent autour de la ville syrienne de Minbej, d'où la Turquie veut chasser les milices kurdes YPG, mais où les Etats-Unis et la Russie ont pris des mesures visant à dissuader Ankara de passer à l'action de façon unilatérale.

Les trois responsables militaires, le Turc Hulusi Akar, l'Américain Joseph Dunford et le Russe Valéri Guerassimov se sont réunis mardi à Antalya (sud de la Turquie) et devaient se revoir mercredi, a indiqué le Premier ministre turc Binali Yildirim.

"Nous avons besoin de bien nous coordonner, car il y a de nombreux pays là-bas (en Syrie) (...) S'il n'y a pas cette coordination, il pourrait y avoir un risque d'affrontement", a déclaré M. Yildirim.

Il faut "éviter (...) que les différentes parties interfèrent avec les opérations des autres, et s'assurer que des incidents regrettables ne se produisent pas", a ajouté le chef du gouvernement turc.

Ce risque est réel, car les récents développements dans le nord de la Syrie ont mis nez à nez des groupes antagonistes appuyés par des acteurs internationaux qui, tout en combattant l'EI, poursuivent parallèlement des objectifs divergents.

Moscou soutient le président syrien Bachar al-Assad, que les rebelles appuyés par Ankara cherchent à renverser, tandis que Washington appuie les YPG honnies par la Turquie. Un affrontement entre ces factions rivales qui combattent les jihadistes pourrait nuire à la lutte contre l'EI, au moment où le groupe ultraradical est sur la défensive.

- Quelle formule pour Raqa ? -

Après le début de la réunion trilatérale, l'armée russe a annoncé un cessez-le-feu jusqu'au 20 mars dans la Ghouta Orientale, un fief des rebelles syriens à l'est de Damas, sans qu'il soit possible de dire si les deux événements étaient liés.

La réunion intervient à trois jours d'un déplacement du président turc Recep Tayyip Erdogan en Russie, où il doit rencontrer son homologue Vladimir Poutine, les deux pays s'étant récemment rapprochés sur le dossier syrien.

La Turquie a lancé fin août une vaste offensive dans le nord de la Syrie, chassant l'EI de plusieurs villes. Mais son opération vise également à repousser les YPG, qu'elle considère comme l'extension des séparatistes kurdes turcs du PKK, une organisation "terroriste" pour Ankara et ses alliés occidentaux.

La Turquie a menacé à plusieurs reprises de lancer une offensive contre Minbej, aux mains des Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition arabo-kurde dont font partie les milices YPG, mais la situation y a évolué en sa défaveur ces derniers jours.

Washington y a ainsi déployé lundi des soldats de manière ostensible pour prévenir tout affrontement entre les forces en présence. Et le régime syrien y a envoyé un "convoi humanitaire" accompagné de véhicules de transport blindés russes.

En outre, les FDS ont indiqué mardi à l'AFP avoir cédé plusieurs villages à l'ouest de Minbej aux forces du régime syrien afin de faire tampon avec les forces pro-Ankara qui se trouvent à Al-Bab, encore plus à l'ouest.

Pour Washington, les FDS représentent les forces combattantes locales les plus efficaces pour affronter au sol l'EI, alors que se profile une vaste offensive contre la "capitale" autoproclamée de l'EI, Raqa.

Les FDS, appuyées par l'aviation de la coalition internationale emmenée par les Etats-Unis, ont ainsi coupé lundi l'axe de ravitaillement des jihadistes entre Raqa et Deir Ezzor, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

La Turquie a d'ores et déjà fait savoir qu'elle ne participerait pas à une offensive contre Raqa si les YPG y étaient associées, et propose aux Etats-Unis de s'appuyer sur un contingent de quelque 10.000 rebelles syriens arabes entraînés par Ankara.

M. Erdogan a encore appelé mardi les Etats-Unis à "écarter" les YPG. "Nettoyons ensemble Minbej, nettoyons ensemble Raqa", a-t-il déclaré.
(AFP, 7 mars 2017)

Relations régionales / Regional Relations

Des nationalistes bulgares bloquent des cars d'électeurs venant de Turquie

Des manifestants nationalistes bulgares ont bloqué plusieurs heures vendredi le passage de cars aux postes-frontières avec la Turquie pour empêcher des électeurs issus de la minorité turque de Bulgarie et résidant en Turquie de venir voter aux législatives de dimanche.

La police est intervenue dans l'après-midi pour les déloger. "Les trois postes-frontières bulgaro-turques sont rouverts", a indiqué à l'AFP Kerstin Boyadjiyska, responsable du service de presse du ministère de l'Intérieur.

Les organisateurs du rassemblement avaient promis de rester sur place jusqu'à dimanche, "jour et nuit, pour préserver la souveraineté de (la) patrie", selon Valeri Simeonov, co-leader de la coalition nationaliste Patriotes Unis qui aura - selon les sondages - un rôle clé dans la formation du futur gouvernement bulgare.

Équipés de hauts-parleurs diffusant des chants patriotiques, une cinquantaine de manifestants portant des banderoles "La Bulgarie au-dessus de tout!", "Pas d'ingérence turque!" ont contrôlé pendant plusieurs heures la circulation au principal poste-frontière de Kapitan-Andréevo (sud), a constaté un photographe de l'AFP.

Le gouvernement bulgare avait ordonné aux manifestants de lever les blocages.

"Quelque 6/7.000 personnes sont déjà arrivées de Turquie en transport gratuit avec la consigne de voter pour un des deux" partis de la minorité turque. "Nous arrêterons ce tourisme électoral", a affirmé M. Simeonov interrogé par téléphone.

Un reporter de la radio publique bulgare BNR s'étant fait passer pour un proche de Bulgares résidant en Turquie, s'est fait confirmer par la mairie de la ville de Bursa, au nord-ouest de la Turquie, que des autocars gratuits étaient disponibles pour ceux qui voulaient rentrer voter en Bulgarie.

Les relations bulgaro-turques se sont tendues à l'occasion des élections législatives bulgares de dimanche. Les autorités bulgares accusent Ankara de s'ingérer dans les affaires intérieures du pays par un soutien ouvert à un nouveau parti pro-turc en Bulgarie, Dost, réputé plus favorable au président Erdogan que le traditionnel parti de la minorité turque (le MDL).

Dans une lettre vendredi aux médias internationaux, le parti Dost a "sonné l'alarme contre le danger que les élections ne soient compromises".
 Héritage de plusieurs siècle de souveraineté ottomane sur les Balkans, la minorité turque de Bulgarie compte environ 700.000 personnes, sur une population totale de 7,4 millions. Par ailleurs, au moins 200.000 Bulgares issus de cette minorité résident en Tutquie.

Parmi ces dernier, ils sont habituellement 60.000 à 90.000 à voter aux élections bulgares. Mais un amendement à la loi électorale bulgare a récemment réduit à 35 le nombre de bureaux de vote dans les pays hors UE contre une centaine auparavant.
(AFP, 24 mars 2017)

La minorité turque en Bulgarie qualifie de "folie" le référendum d'Erdogan

Ce référendum prévu le 16 avril pourrait transformer la république turque héritée de Mustafa Kemal Atatürk "en sultanat", a déclaré Ahmed Dogan, patron du principal parti de la minorité turque bulgare, le Mouvement pour les droits et libertés (MDL), dans un "message politique" écrit.

Le scrutin turc, par lequel Recep Tayyip Erdogan espère obtenir un renforcement du pouvoir présidentiel, est "une folie" qui vise "à rétablir et à rendre légitime un néo-ottomanisme", a ajouté le dirigeant, en référence à l'ancien empire turc.

Pressions, racket, chantage et menaces
Ahmed Dogan s'est par ailleurs dit préoccupé par "les pressions, le racket, le chantage et les menaces" observées selon lui durant la campagne électorale turque, y compris auprès de la diaspora en Europe.

La minorité turque de Bulgarie compte environ 700 000 personnes, soit près de 10% de la population. Quelque 200 000 turcophones de nationalité bulgare vivent par ailleurs en Turquie, dont un tiers participe régulièrement aux scrutins bulgares.

Troisième parti de Bulgarie, avec environ 15% des suffrages, le MDL, traditionnellement réservé vis-à-vis de M. Erdogan, fait face à la concurrence d'une nouvelle formation turcophone, le Dost, ouvertement soutenue par le pouvoir turc.

Début mars, l'ambassadeur turc à Sofia était notamment apparu dans un clip électoral du Dost.

Cet appui a conduit à une dégradation des relations entre la Bulgarie et la Turquie, Sofia accusant Ankara d'"ingérence" dans sa politique intérieure. Des élections législatives anticipées sont prévues le 26 mars. (AFP, 17 mars 2017)

L'ingérence d'Ankara dans les élections bulgares

La Bulgarie a appelé en consultation son ambassadrice en Turquie Nadejda Neynski, a annoncé le ministère des Affaires étrangères, alors que Sofia reproche à Ankara de soutenir un parti bulgare pro-turc en campagne électorale.

Le 7 mars, le ministère des Affaires étrangères avait convoqué l'ambassadeur de Turquie, Süleyman Gökçe, pour protester contre "une ingérence dans les affaires intérieures bulgares" lors de la campagne aux
législatives du 26 mars prochain.

La partie bulgare a notamment évoqué des propos du ministre turc des Affaires sociales, Mehmet Muezzinoglu, qui avait appelé les citoyens bulgares d'origine turque résidant en Turquie à voter pour DOST, une nouvelle formation pro-turque en Bulgarie.

Le vice-premier ministre bulgare chargé de la sécurité Stefan Yanev a évoqué "une possibilité d'activation du flux migratoire" autour de la date des élections.

Il a assuré que le gouvernement chercherait à éviter un attroupement possible à la frontière bulgaro-turque d'autocars transportant des Bulgares d'origine turque résidant en Turquie qui souhaiteraient voter dans leur pays d'origine.

Quelque 60.000 ressortissants turcs qui gardent leur citoyenneté bulgare votent habituellement en Turquie.

Le chef de la diplomatie bulgare Radi Naydenov avait tenté d'apaiser la tension lundi en soulignant que la Bulgarie voulait préserver la qualité de son "partenariat" avec son voisin turc.

Les minorité musulmane en Bulgarie constituée notamment de Turcs, représente 13% de la population de 7,4 millions d'habitants.
(AFP, 16 mars 2017)

Poutine et Erdogan se félicitent d'avoir entièrement normalisé les relations

La Russie et la Turquie ont entièrement normalisé leurs relations après une grave crise diplomatique, se sont félicité vendredi les dirigeants des deux pays, en prônant le renforcement de la coopération tous azimuts.

Avec cette rencontre à Moscou, "nous avons achevé le processus de normalisation. Nous ne voulons plus utiliser ce mot", a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan, lors d'une conférence de presse au Kremlin avec Vladimir Poutine.

"Nous sommes déterminés à améliorer encore les relations essentielles et particulières entre les deux pays", a-t-il précisé, ajoutant notamment s'attendre à ce que la Russie "lève complètement" ses sanctions contre Ankara.

Les relations turco-russes connaissent une embellie depuis plusieurs mois après une grave crise diplomatique née de la destruction en novembre 2015 par l'aviation turque d'un avion militaire russe au-dessus de la frontière syro-turque.

La Russie, qui avait qualifié cet acte de "coup de poignard dans le dos", avait introduit de larges sanctions économiques contre la Turquie en représailles.

Mais en été 2016, MM. Poutine et Erdogan ont commencé à aplanir leurs différends, le locataire du Kremlin ayant alors ordonné de lever la majorité des sanctions visant Ankara, notamment dans le domaine du tourisme.

"On peut constater que nos relations sont redevenues celles d'un vrai partenariat, avec une coopération multiforme", a souligné M. Poutine.

"Nous considérons la Turquie comme notre partenaire le plus important", a-t-il assuré.

A l'issue de cette réunion de plusieurs heures, les deux dirigeants ont signé un plan de coopération jusqu'à 2020 pour stimuler les échanges commerciaux, le président turc jugeant "possible" qu'ils puissent atteindre dans l'avenir 100 milliards de dollars.

La Russie et la Turquie se sont également mis d'accord "pour poursuivre une coopération active dans la lutte contre les groupes terroristes, avant tout contre l'organisation Etat islamique (EI)" en Syrie, notamment au niveau des services de renseignement, a indiqué M. Poutine.

Moscou, allié du régime de Damas, et Ankara, qui soutient les rebelles syriens, sont avec Téhéran garants du cessez-le-feu entré en vigueur en Syrie fin décembre et parrains des négociations de paix d'Astana visant à trouver une solution à la crise syrienne.

Mardi, les chefs d'état-major turc, américain et russe ont examiné en Turquie les moyens d'améliorer leur coordination en Syrie afin d'éviter des affrontements entre les forces rivales que leurs pays appuient contre l'EI.
(AFP, 10 mars 2017)

Face à la Turquie, le régime syrien s'allie aux Kurdes dans le nord

Le régime et les Kurdes syriens se sont unis de facto pour bloquer dans le nord du pays l'armée turque et ses alliés rebelles, qui ne peuvent plus avancer sans entrer en guerre contre eux.

"Pour le gouvernement comme pour les Kurdes syriens, l'ennemi c'est (le président turc Recep Tayyip) Erdogan. Il s'agit de contrer son projet d'invasion des territoires frontaliers", a affirmé à l'AFP le rédacteur en chef d'al-Watan, quotidien proche du pouvoir à Damas.

"Il est tout a fait normal que les forces présentes sur le terrain s'allient pour contrer toute avancée turque à l'intérieur du territoire syrien. Désormais les forces turques sont encerclées de toutes parts", ajoute Wadah Abed Rabbo.

Cette alliance apparait en pleine lumière après la prise jeudi dernier par les troupes turques et leurs alliés rebelles de la ville d'Al-Bab, bastion du groupe Etat islamique (EI) dans le nord de la province d'Alep.

Bloquée par les Russes qui lui ont interdit de s'emparer d'Al-Bab en raison d'un accord avec Ankara, l'armée syrienne a choisi une autre tactique, celle d'encercler les Turcs en avançant vers l'est pour faire sa jonction avec les forces kurdes.

En quinze jours, elle s'est emparée d'une vingtaine de villages, dont Tadef, au sud d'Al-Bab, et pris le contrôle de 600 km2 dans cette partie de la province d'Alep.

"Les autorités ont déclaré que le présence turque est une violation de la souveraineté du pays et que le rôle de l'armée est de protéger le territoire contre toute intervention étrangère", explique à l'AFP une source de sécurité de haut niveau à Damas.

"Lundi, l'armée syrienne a avancé rapidement et a rejoint la zone kurde" au sud-ouest de la ville de Minbej, "coupant ainsi la route de l'est aux rebelles pro-turcs", note le géographe français Fabrice Balanche, un expert de la Syrie.

"La route de Raqqa via Al-Bab est donc coupée pour les Turcs. Ils ne peuvent pas non plus attaquer Minbej par le sud", précise ce chercheur au Washington Institute.

- Alliés de circonstance -

Le président Erdogan a pourtant répété mardi qu'Ankara voulait participer à l'opération visant à chasser l'EI de son bastion de Raqa, en excluant toute coopération avec les milices kurdes syriennes qu'il qualifie de "terroristes".

Quant à la ville de Minbej, elle est depuis août 2016 aux mains des Forces démocratiques syrienne (FDS), qui regroupent majoritairement des autonomistes kurdes alliés à des combattants arabes et soutenus par la coalition antijihadistes menée par les Etats-Unis.

Face à la Turquie, dont ils ont tout à craindre car Ankara vomit le régime de Damas et qualifie les combattants kurdes de "terroristes", les alliés de circonstance ont mis sous le boisseau leurs divergences concernant l'autonomie revendiquée par les Kurdes.

"La Syrie ne reconnait pas les FDS car la Constitution stipule que la seule présence militaire en Syrie est l'armée syrienne bien qu'actuellement plusieurs organisations légitimes et illégitimes soient impliquées dans le conflit syrien", ajoute la source de sécurité.

Pour M. Balanche, "le régime est contre l'autonomie des Kurdes, mais il n'a pas les moyens de reprendre les territoires kurdes".

Un dirigeant des FDS, Nasser Hajj Mansour, partage cet avis: "Le régime n'a pas changé et quand il le peut, il nous attaque mais aujourd'hui les circonstances internationales et locales ne le permettent de le faire". Il affirme cependant à l'AFP sur le fait qu'il n'y a pas "d'accord avec le gouvernement car il est contre le projet d'autonomie kurde".

- 'Risque d'affrontement' -

Pour le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) Rami Abdel Rahmane, la situation est périlleuse pour les Turcs et leurs alliés rebelles. "Ils sont bloqués et encerclés de toutes parts. Les Kurdes se trouvent à l'est, au sud-est et à l'ouest et le régime est au sud. Ils n'ont aucune route pour aller à Raqa sauf via les territoires kurdes ou par ceux tenus par l'armée", dit-il.
 
"S'ils veulent vraiment y aller, ils n'ont que deux options: entrer en guerre avec l'armée ou les Kurdes, ou arriver à un accord avec eux", selon lui.

Il faudrait pour cela que la Russie, allié du régime et amie de la Turquie, ou les Etats-Unis, alliés d'Ankara et amis des Kurdes, forcent la main de leurs protégés.

"Il y a effectivement un risque d'affrontement. Mais si l'armée turque se dirige vers Raqa, ce sera à la suite d'un accord avec les Etats Unis", assure Sinan Ülgen, président du Center for Economics and Foreign Policy (Edam) à Istanbul.
(AFP, 1 mars 2017)

La Turquie veut se joindre à l'opération de libération de Raqa

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a répété mardi qu'Ankara voulait participer à l'opération visant à chasser le groupe Etat islamique (EI) de son bastion syrien de Raqa, sans que les milices kurdes syriennes n'y soient impliquées.

"Si nos alliés sont vraiment sincères, nous leurs disons: +nous voulons travailler avec vous autant que nous pouvons pour nettoyer Raqa de Daech+ ", a déclaré M. Erdogan, se référant à l'EI par son acronyme arabe.

Il a toutefois exclu toute participation de son pays à une telle opération aux côtés des groupes kurdes syriens du Parti de l'Union démocratique (PYD) et sa milice armée, les Unités de protection du peuple (YPG), qu'Ankara considère comme des organisations terroristes émanant du Parti des Travailleurs du Kurdistan.

"Il n'est certainement pas possible pour nous de nous mettre d'accord ou agir conjointement avec les PYD ou les YPG", a affirmé M. Erdogan à la presse.

Le quotidien turc Hürriyet a affirmé le 18 février que la Turquie avait présenté aux Etats-Unis deux plans de bataille excluant les milices kurdes pour chasser l'EI de Raqa, sa "capitale" autoproclamée en Syrie.

Ces plans, selon le journal, avait été présentés lors d'une visite effectuée la veille en Turquie par le chef d'état-major interarmées des Etats-Unis Joseph Dunford.

Une coalition arabo-kurde (SDF) soutenue par les Etats-Unis mène actuellement une opération d'encerclement pour isoler Raqa.

Le soutien de Washington à cette coalition, qui comprend les milices kurdes YPG, a tendu les rapports entre les deux pays au cours des derniers mois de la présidence de Barack Obama.

Son successeur, Donald Trump, n'a pas encore clairement indiqué s'il comptait s'appuyer sur la composante kurde des SDF pour une éventuelle opération de reprise de Raqa.

Le Premier ministre turc Binali Yildirim a prévenu samedi que si Washington choisissait de s'appuyer sur les milices kurdes, cela "poserait un sérieux problème à nos relations avec les Etats-Unis".

La Turquie a lancé fin août une offensive dans le nord de la Syrie pour en chasser l'EI ainsi que les milices kurdes. La semaine dernière, des rebelles syriens appuyés par l'armée turque ont réussi, après plusieurs semaines de combats, à chasser l'EI de la ville d'Al-Bab, l'un de ses bastions.
(AFP, 28 février 2017)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Ankara dénonce l'"attitude agressive" de la partie grecque

Le Premier ministre turc Binali Yildirim a accusé jeudi le gouvernement chypriote d'avoir une "attitude agressive" qui, selon lui, nuit aux pourparlers soutenus par l'ONU sur la réunification de Chypre, actuellement bloqués en raison d'une polémique sur des commémorations dans les écoles.

"La partie grecque continue malheureusement d'avoir une attitude agressive en ignorant les points sensibles" de la République turque de Chypre du Nord (RTCN, autoproclamée et uniquement reconnue par Ankara), a déclaré M. Yildirim au cours d'un déplacement dans cette partie de l'île.

Le vote par le Parlement chypriote d'une loi relative à la commémoration dans les écoles d'un référendum de 1950 au cours duquel les Chypriotes grecs s'étaient massivement prononcés en faveur du rattachement à la Grèce, a suscité la colère de la partie nord de l'île.

"Il est évident que cette attitude (...) ne fera pas avancer le processus de négociation", a-t-il ajouté au cours d'un point de presse à Nicosie avec le dirigeant de la RTCN, Mustafa Akinci.

Cette dispute a jeté un froid sur les négociations visant à réunifier, sur la base d'un Etat fédéral bicommunautaire, cette île méditerranéenne qui est divisée depuis 1974.

Cette année-là, l'armée turque a envahi le tiers nord de ce territoire en réaction à un coup d'Etat manqué de nationalistes chypriotes grecs en vue de rattacher Chypre à la Grèce. Cette guerre a fait des milliers de morts et de disparus et quelque 200.000 déplacés.

Outre la polémique sur l'école, plusieurs pierres d'achoppement avaient quelque peu douché les espoirs des observateurs, notamment la question de la présence militaire turque dans la partie nord de l'île, Ankara refusant un retrait total.

Le président chypriote Nicos Anastasiades a récemment déclaré qu'il ne s'attendait pas à une reprise des pourparlers avant un référendum clé en Turquie, le 16 avril, sur le renforcement des pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan, lequel a musclé son discours nationaliste avant le scrutin.
(AFP, 9 mars 2017)

Immigration / Migration

Près de 120000 citoyens turcs ont commencé à voter en Belgique

Evet” (oui) ou “Hayir” (non). Les électeurs de la diaspora turque ont commencé à voter, lundi en Belgique et dans cinq autres pays européens, pour un référendum crucial prévu en Turquie le 16 avril, visant à instaurer un régime présidentiel et taillé sur-mesure aux ambitions de Recep Tayyip Erdogan.

En Belgique, deux bureaux ont ouvert lundi matin, l’un au consulat général de Bruxelles, l’autre à celui d’Anvers. Ils sont ouverts tous les jours jusqu’au 9 avril, de 9h à 21h.

Les électeurs n’ont qu’à apposer un cachet sur la case de leur choix. “Il n’y a pas de question, c’est oui ou non”, explique un assesseur. “L’électeur est bien au courant du débat.”

Près de 120000 Turcs et Belgo-Turcs sont inscrits pour participer au scrutin, sur une communauté d’environ 220000 personnes.

Une fois la vérification faite de l’identité de l’électeur et de son numéro national, ce dernier vote dans l’isoloir puis glisse son carton dans une enveloppe. Il ne peut pas emporter son GSM dans l’isoloir par crainte qu’il ne photographie son bulletin et le diffuse à travers les réseaux sociaux.

Des représentants de quatre partis majeurs (AKP, au pouvoir; MHP, nationalistes; CHP, laïcs et socialistes; HDP, prokurde) veillent au bon déroulement du scrutin.

Les sondages montrent une opinion publique très polarisée, avec un camp d’indécis de 15 à 17 % selon l’institut Konda à Istanbul. Le président Erdogan a absolument besoin du vote des nationalistes du MHP pour l’emporter, ce qui explique ses diatribes flattant le sentiment national turc, selon plusieurs analystes.

“Aux Etats-Unis, un juge peut faire face au président, alors cela va. Mais j’ai peur que le président (turc) se mette au-dessus des lois”, explique un électeur sortant du Consulat de Bruxelles avec son épouse. Le couple âgé admet d’un geste avoir voté contre la réforme.

Au cours de la campagne, M. Erdogan a, tour à tour, accusé les autorités allemandes et néerlandaises de se conduire en “nazis”, dit s’attendre à ce que le parlement turc rétablisse la peine de mort et pronostique un autre référendum sur l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne.

Ses sympathisants estiment que M. Erdogan est diabolisé dans la presse européenne. “Tout est exagéré sur ce qui se passe en Turquie. Il y a en Belgique un état d’alerte au niveau 3 et des soldats dans les rues. En Turquie, les interventions de l’armée sont plus ponctuelles. Il n’y a plus de grand chef d’Etat en Europe – plus de Jacques Delors, d’Helmut Kohl ou de Margaret Thatcher. Erdogan en est un”, affirme un supporter.

Traditionnellement, le Parti de la Justice et du Développement (AKP) gagne les scrutins en Belgique. Il avait obtenu 62,93 % des voix aux législatives de juin 2015, contre 49,48 % en Turquie.

Les purges massives de fonctionnaires à la suite du coup d’Etat manqué de l’été 2016 – plus importantes en nombre que lors du coup militaire de 1980 – ont cependant fini par ébranler les convictions d’une partie des pro-Erdogan. Ce qui fait qu’il y a des indécis même dans les rangs de l’AKP, estime Bekir Agırdır, directeur général de l’institut Konda.
(La Libre Belgique, Christophe Lamfalussy, 28 mars 2017)

Une Franco-Turque emprisonnée en Turquie en appelle à François Hollande

La Franco-Turque Ebru Firat, emprisonnée à Istanbul pour appartenance au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit), en appelle au président François Hollande dans un courrier publié lundi par La Dépêche du Midi.

"Je vous prie, Monsieur le Président, de demander mon (transfèrement) en France à l'État turc, et de ne pas donner la liberté et la chance à l'État turc de prendre des volontaires français et autres Européens en prison, pour avoir participé avec les groupes kurdes à combattre l'ennemi mondial", écrit la jeune femme de 26 ans dans une référence au groupe Etat islamique (EI), que combattent les Kurdes.

D'origine kurde, Ebru Firat est née à Moissac (Tarn-et-Garonne) et a habité de longues années à Toulouse. Elle avait rejoint le mouvement kurde dans le nord de l'Irak en 2009 "pour faire entendre la voix du peuple kurde", explique-t-elle dans sa lettre, avant de "partir combattre en Syrie" aux côtés des Kurdes.

Alors qu'elle est sur le chemin du retour pour la France, elle est arrêtée le 8 septembre 2016 à l'aéroport d'Istanbul où elle était en transit.

D'abord soupçonnée de fomenter un attentat, elle a finalement été condamnée à cinq ans de prison pour appartenance au PKK, considéré comme "terroriste" et donc interdit en Turquie, une peine confirmée en appel.

En raison des remises de peine, Ebru Firat devrait être prochainement placée sous un régime de semi-liberté l'obligeant à dormir en prison.
 "Je vous demande, Monsieur le Président, d'être emprisonnée dans mon pays et pas ici", écrit-elle.

Le cas de la Franco-Kurde, très sensible en raison des polémiques sur les dérives autoritaires dont est accusé le président turc Recep Tayyip Erdogan, a suscité de nombreux soutiens à Toulouse, notamment celui de la présidente de la région Occitanie Carole Delga (PS) et du maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc (LR).
(AFP, 27 mars 2017)

Une affiche pro-Erdogan dans les rue de Bruxelles

Jeudi, un camion portant une affiche avec un message de soutien au président turc Erdogan se promenait dans les rues de Bruxelles. Ce vendredi, le député Peter De Roover (N-VA) arrive avec un projet de loi pour interdire aux chefs d'états hors-UE de faire campagne en Belgique. Simple coïncidence, certes, mais le timing est tendu.

Jeudi, un camion portant haut et fort le message de soutien au président turc Recep Tayyip Erdogan se promenait dans les rues de Bruxelles. Plus précisément, dans les quartiers de Saint-Josse et de Schaerbeek qui abritent une forte population d'origine turque.

Sur cette affiche, prise en photo par Benjamin Tollet du journal BRUZZ, on voit la tête du président turc accompagnée du message "Une nation, un drapeau, un pays, un état."

Cette affiche de propagande a pour but de convaincre la population turque de voter "Oui" au référendum constitutionnel qui se tiendra le 16 avril en Turquie. Si le "Oui" passe, Erdogan obtiendra encore plus de pouvoir qu'il n'a déjà actuellement. Ce qui représente vraiment beaucoup de pouvoir.

Le vendredi, De Tijd et L'Écho rapportent que le député Peter De Roover (N-VA) a un nouveau projet de loi. Il veut faire en sorte que certains hommes politiques ne puissent plus faire campagne en Belgique.

"Il faut empêcher que des vedettes politiques étrangères viennent créer l’agitation ici et défendre des points de vue qui sont contraires aux droits de l’homme," déclare le chef de file de la N-VA à la Chambre. Les vedettes politiques dont il est question, ce sont Erdogan et ses bras droits.

Donc, juste au moment où De Roover expliquait qu'il ne voulait plus voir d'affiches de propagande pro-Erdogan, une affiche du même acabit déambulait dans les rues de la capitale. Trollage des partisans ou simple coïncidence? En tout cas, le timing était serré. (bruzz.be, 25 mars 2017)


Appui du vice-président du Parlement bruxellois aux anciens de l'Unité d'opérations spéciales!



Nos lecteurs ont déjà été mis courant des relations très étroites d’Emir Kir (PS), député fédéral et bourgmestre de Saint-Josse, avec l’ancien chef de la police d’Istanbul Celalettin Cerrah… Alors qu’il était secrétaire d’Etat, accompagné de son chef de renseignements Ahmet Ilhan Güler, Cerrah avait rendu une visite au Secrétaire d'Etat bruxellois Emir Kir à Bruxelles le 19 janvier 2007. Quelques mois plus tard, le 8 avril 2007, Kir avait assisté aux célébrations du 162e anniversaire de la fondation de la police d'Istanbul en tant qu'invité d'honneur du chef de cette institution, Celalettin Cerrah.

Cette fois, c’est le vice-président d’origine turque du Parlement bruxellois Emin Özkara, également membre du Conseil communal de Schaerbeek,  dont il est question … Membre du parti socialiste comme Kir, Emin Özkara a accueilli le 17 janvier 2017 à Bruxelles l’ancien chef de police Yesugay Aksakal, actuellement président de l’Association des policiers retraités de l’unité des opérations spéciales (EPÖHD), et a présidé une conférence donnée par ce dernier.

Aksakal n’était pas un simple membre de cette unité spéciale. Le quotidien Vatan a révélé le 8 mai 2012 qu’il était l’un des proches du célèbre terroriste Abdullah Çatlı, mort dans un accident de voiture à Susurluk. Lors de l’enquête, le décodage des conversations téléphoniques de Çatli a révélé qu’il avait eu plusieurs communications avec Aksakal, chargé à cette époque dans la police politique.

Son nom est impliqué dans l’affaire Susurluk et l’assassinat du roi des casinos Omer Lutfu Topal. Aksakal a été éloigné de son poste à Istanbul, mais chargé comme garde du corps de l’ancien ministre des affaires intérieures Mehmet Agar, condamné dans le cadre de l’affaire Susurluk,  qui purgeait sa peine dans le prison de Yenipazar.

Après sa retraite, Aksakal a fondé l’Association des policiers retraités de l’unité des opérations spéciales (EPÖHD). Dans son message publié le 24 août 2015 par Haber7.Com il disait : « Des centaines de policiers retraités de l’Unité des opérations spéciales ayant servi dans l'Est et le Sud-Est m’appellent et disent qu'ils veulent combattre le PKK dans la même région. »

En effet, après la perte de sièges aux élections du 7 Juin 2015, Tayyip Erdogan a immédiatement suspendu le processus de paix avec les Kurdes et relancé la terreur de l’Etat dans le Kurdistan en mobilisant les unités d’opérations spéciales.

Dans ce contexte, certains anciens de ces unités peuvent être chargés dans les opérations visant les ressortissants turcs immigrés dans les pays européens.

Un complément d'information:

Un autre membre du parlement bruxellois et du conseil communal de Schaerbeek, Mahinur Özdemir maintient des relations étroites avec la famille Tayyip, Emine et Sümeyye Erdogan ainsi que le ministre Berat Albayrak, gendre de la famille. Même la cérémonie de son mariage a été faite en Turquie en présence de Tayyip Erdogan et sa famille. Expulsée du cdH à cause de son négationnisme du génocide arménien, elle réagit à chaque occasion comme propagandiste de l’AKP en Belgique. Ce fait a été soulevé tout récemment lors d’un débat à la tv RTL sur les dernières déclarations d’Erdogan.

Question:

Auelle est la raison des relations si étroites avec les chefs de la police et des unités spéciales turques des élus socialistes d’origine turque qui se trouvent depuis des années comme représentants du peuple bruxellois  dans les assemblées fédérale, régionale et communales ? Quel est leur but ?

Deuxième question:

Les dirigeants de ces assemblées et des partis politiques qui y sont dominants, peuvent-ils garder le silence face à ces faits ? Comment peuvent-ils ignorer qu’avec cette attitude ils ne servent qu’au renforcement de la xénophobie dans la société ?
(Info-Turk, 23 mars 2017)

Charles Michel défend Zuhal Demir, attaquée par la presse turque

Le Premier ministre Charles Michel a énergiquement pris lundi la défense de sa secrétaire d'Etat en charge de la Lutte contre la pauvreté et l'Egalité des chances Zuhal Demir, accusée par la presse turque de soutenir le terrorisme. Une campagne qui, selon lui, s'inscrit dans la stratégie de polarisation que la Turquie mène actuellement envers l'UE.

"Ces fausses accusations sont subversives et blessantes", a commenté lundi le Premier ministre dans un communiqué, après des articles parus dans la presse turque présentant Mme Demir comme un soutien au mouvement indépendantiste kurde PKK.

Selon M. Michel, ces attaques s'inscrivent dans la campagne menée actuellement par le président Erdogan en vue du prochain référendum sur l'extension de ses pouvoirs.

"Cette stratégie consiste à nous provoquer pour réveiller les sentiments nationalistes en Turquie qui se pose en victime", selon le chef du gouvernement.

Après les récentes critiques turques envers l'Allemagne et les Pays-Bas, M. Michel estime qu'Ankara a choisi la voie de la "polarisation" avec l'Europe.

"Les références au nazisme et à Srebrenica sont inacceptables", martèle-t-il.

Pour Charles Michel, la situation des droits de l'homme, de la liberté d'expression et l'Etat de droit en Turquie ne correspondent plus aux standards européens, en particulier depuis juillet 2à16, marqué par la tentative de coup d'Etat contre le président Erdogan.
(AFP, 21 mars 2017)

Vers la création d'un parti pro-immigration par un Turc

Le conseiller provincial limbourgeois Ahmet Koç, exclu l'an dernier du sp.a pour des propos tendancieux sur le putsch manqué en Turquie, réfléchit à la création d'un nouveau parti qu'il lancerait avec quelques compagnons en 2018 dans plusieurs villes du Limbourg, annonce-t-il samedi dans un entretien accordé au journal De Morgen.

Koç s'inspire du parti néerlandais DENK, parti multiculturel qui a décroché trois sièges au parlement néerlandais à l'issue des législatives de mercredi. "Je suis convaincu que la Belgique a besoin d'un nouveau mouvement politique qui lutte contre l'inégalité sociale et l'intolérance", dit ce Limbourgeois né en Turquie. "Les partis traditionnels n'ont pas de réponse à cela". Il espère le ralliement d'autres femmes et hommes politiques. "Nous présenterons notre projet quand il sera temps. Cela impliquera des personnes de différentes origines mais aussi des Belges". (Belga, 18 mars 2017)

Erdogan appelle les Turcs en Europe à faire plus d'enfants

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé vendredi les Turcs de la diaspora en Europe à former des familles nombreuses comme réponse, selon lui, aux discriminations dont ils seraient victimes, leur lançant: "Vous êtes l'avenir de l'Europe".

"C'est la meilleure réponse à apporter à l'impolitesse et à l'hostilité que l'on vous témoigne", a-t-il expliqué lors d'un discours à Eskisehir, au sud d'Istanbul.

"Eduquez vos enfants dans les meilleures écoles, assurez-vous que vos familles vivent dans les meilleurs endroits, conduisez les meilleures voitures, vivez dans les meilleures maisons. Ayez cinq enfants, pas trois seulement. Vous êtes l'avenir de l'Europe", a lancé M. Erdogan.

M. Erdogan ne cesse de dénoncer les discriminations dont sont victimes selon lui les Turcs et plus généralement les musulmans en Europe depuis le début d'une crise diplomatique avec plusieurs pays européens, notamment l'Allemagne et les Pays-Bas, après l'interdiction faite à des ministres turcs de participer à des meetings en vue du référendum du 16 avril sur le renforcement de ses pouvoirs.

La diaspora turque en Europe compte plusieurs millions de personnes, dont quelque 2,5 millions ont le droit de voter aux scrutins turcs.

Le président turc, lui-même père de quatre enfants, avait déjà exhorté l'année dernière les femmes turques à faire au moins trois enfants, provoquant la colère des militants pour les droits des femmes.

M. Erdogan a une nouvelle fois critiqué l'arrêt de la justice de l'Union européenne estimant que les entreprises pouvaient interdire le port du voile au travail, qu'il avait déjà qualifié de
"croisade" contre l'islam jeudi.

"Nous en avons marre. Elle est où la liberté religieuse?" a-t-il pesté.

Il a mis la Cour de justice européenne (CJUE) au défi de "bannir la kippa aussi", alors que la décision de la CJUE comprend aussi théoriquement la calotte juive puisqu'elle porte sur le port visible de signes religieux.
(AFP, 17 mars 2017)

Menaces contre des Turco-Danois anti-Erdogan au Danemark

Le Danemark a convoqué lundi le chargé d'affaires turc pour évoquer avec lui les menaces adressées à des Turco-Danois critiques du président Recep Tayyip Erdogan, dont la presse danoise s'est faite l'écho.

Selon le ministère des Affaires étrangères, le diplomate turc, dont le nom n'a pas été révélé, a été convoqué par un haut responsable qui a "clairement indiqué" que le Danemark "voyait avec une grande inquiétude" les informations concernant des menaces vis-à-vis de citoyens danois d'origine turque, qui seraient "dénoncés" auprès des autorités turques.

"Nous avons souligné que l'établissement de listes et la dénonciation de citoyens danois auprès de pays étrangers, y compris auprès des autorités turques, seront punis s'ils sont prouvés", a indiqué le ministère dans un communiqué.

Au cours de la réunion, le chargé d'affaires a réfuté que la Turquie ait établi de telles listes. Prendre des renseignements sur des Turcs vivant au Danemark n'est autorisé que dans les questions liées à l'extrémisme violent, a affirmé le diplomate, selon le ministère.

Aucun porte-parole de l'ambassade de Turquie n'était disponible dans l'immédiat pour commenter cette réunion.

Dans le quotidien danois Berlingske samedi, des Danois possédant la double nationalité ou d'origine turque affirmaient avoir été menacés de "dénonciation" pour des faits de "haute trahison" ou de voir leur famille en Turquie inquiétée.

Mustafa Gezen, un enseignant qui avait critiqué M. Erdogan à la télévision l'été dernier, a confié au quotidien avoir reçu un appel anonyme menaçant. "Un homme avec un fort accent danois m'a dit qu'il avait enregistré l'émission. Il a dit qu'il l'enverrait à l'ambassade turque au Danemark", a-t-il déclaré.

La convocation du chargé d'affaires turc intervient à un moment de tensions entre la Turquie et plusieurs capitales européennes.

Le Premier ministre danois Lars Lokke Rasmussen a "proposé" le 12 mars à son homologue turc Binali Yildirim de reporter une visite au Danemark prévue fin mars en raison de "l'escalade" entre Ankara et les Pays-Bas, née de la décision de La Haye d'empêcher deux ministres turcs de participer à des meetings en soutien à M. Erdogan sur le sol néerlandais.

Ces réunions électorales, organisées dans plusieurs pays européens, sont destinées à promouvoir auprès de la diaspora turque le "oui" au référendum du 16 avril sur le renforcement des pouvoirs du président turc.
(AFP, 20 mars 2017)

EU-Turkey Deal: A shameful stain on the collective conscience of Europe

The EU-Turkey deal which has resulted in the suffering of thousands of refugees and migrants is a stain on the collective conscience of Europe, said Amnesty International on the first anniversary of the agreement.

The deal aimed at returning asylum-seekers back to Turkey on the premise that Turkey is safe for them, has failed on its own terms but left thousands exposed to squalid and unsafe conditions on Greek islands.

“Today marks a dark day in the history of refugee protection: one in which Europe’s leaders attempted to buy themselves out of their international obligations, heedless of the cost in human misery,” said John Dalhuisen, Amnesty International’s Director for Europe.

“A year ago, the Greek islands were transformed into de facto holding pens, as Europe’s shores went from being sites of sanctuary into places of peril. One year on, thousands remain stranded in a dangerous, desperate and seemingly endless limbo.”

The majority of asylum seekers in the camps are not allowed to leave the islands. They are corralled in overcrowded, squalid conditions and at times, have been victims of violent hate crimes. Five refugees on Lesvos, including a child, have died as a result of circumstances strongly linked with these conditions.

Although European leaders maintain the fiction that Turkey is a safe third country for refugees and asylum seekers, Greek courts have so far blocked the return of Syrian asylum-seekers to Turkey on this basis.

Amnesty International has nonetheless documented how some Syrian asylum-seekers have been forcibly returned to Turkey without having access to asylum and without being able to appeal against their return, in breach of international law. Others have ‘voluntarily’ returned to Turkey because of the misery on the Greek islands.

The anniversary of the deal coincides with a deadline for lawyers to submit additional evidence on a case being considered by Greece's highest administrative court which will determine whether Turkey can be considered a "safe country" for refugees.

The case involves “Noori”, a 21 year old asylum seeker, who has been unlawfully detained for more than six months after his asylum claim was declared inadmissible by Greek courts on the basis that Turkey is a ‘safe third country’ for him. Depending on the court’s decision, he could be immediately sent back to Turkey. The verdict, expected within the month, could set a precedent and could open the floodgates for further returns.

Instead of trying to return asylum seekers and refugees to Turkey, where they do not have effective protection, the EU should be working with the Greek authorities to urgently transfer asylum-seekers to mainland Greece for their cases to be processed. European governments should provide asylum seekers with access to relocation or other safe and legal ways to other European countries such as family reunification or humanitarian visas.

Despite its manifest failures and flagrant breaches of international law, the EU-Turkey deal has been touted by some European leaders as a model that could be replicated in agreements with other countries.

“The fact that European leaders are heralding as a success a deal which has caused such immeasurable suffering exposes the fact that the EU-Turkey deal has nothing to do with the protection of refugees and everything to do with keeping them out of Europe,” said John Dalhuisen.

“The EU-Turkey deal is a stain on the collective conscience of Europe. As it enters its second year it should not be seen as being a blueprint for other deals, but rather a blueprint for despair for thousands of desperate people who have fled war and conflict in search of sanctuary.” (Amnersty.org,
17 March 2017)

Pacte UE-Turquie: lourd réquisitoire des ONG de défense des réfugiés

Le pacte UE-Turquie, signé il y a un an pour stopper le flux migratoire en Europe via la Grèce, a transformé ce pays en "un terrain d'essai des politiques européennes qui bafouent les droits" des réfugiés, ont dénoncé jeudi plusieurs ONG.

Ce pacte "expose les réfugiés et les demandeurs d'asile à des risques et des abus", indiquent International Rescue Committee (IRC), le Norwegian Refugee Council (NRC) et Oxfam dans un rapport d'une dizaine de pages intitulé "la réalité de la déclaration UE-Turquie, le laboratoire grec".

Publié quatre jours avant "le 20 mars, qui marque un an d'application du pacte UE-Turquie permettant le renvoi des réfugiés en Turquie", le rapport accuse "l'Europe de ne pas s'acquitter de sa responsabilité de protéger les gens qui cherchent la sécurité en Europe".

 La fermeture l'année dernière des frontières des pays des Balkans, par où sont rentrés en Europe du nord plus d'un million de réfugiés depuis l'été 2015, a piégé en Grèce entre 45.000 et 60.000 migrants et réfugiés - selon les sources - dont 9.000 à 14.000 sont retenus sur les îles grecques en vue de leur renvoi en Turquie en vertu du pacte UE-Turquie.

Les ONG dénoncent les "conditions inhumaines des personnes vulnérables", séjournant sur les îles et soulignent que "les demandeurs d'asile sont privés de différentes façons de leur droit à une procédure d'asile juste".

"Le pacte UE-Turquie joue à la roulette sur l'avenir des gens les plus vulnérables du monde", relève Panos Navrozidis, cité dans le rapport.

De la même façon, d'autres ONG ou organismes comme Amnesty International, la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), Human Rights Watch, Médecins sans frontières, Solidarity now, le Conseil grec des réfugiés, et l'Union grecque des droits de l'Homme ont estimé jeudi que le pacte UE-Turquie "mine les valeurs européennes des droits de l'Homme et de la dignité", viole le droit international de l'asile, et crée des conditions "dégradantes" pour les exilés bloqués sur les îles grecques, tout en dopant les affaires des passeurs.

Au cours d'une conférence de presse, ces organismes ont réclamé de nouveau le transfert immédiat vers le continent grec des personnes détenues ou retenues sur les îles, relevant que figuraient parmi elles nombre d'individus vulnérables, notamment mineurs ou victimes de torture.

L'UE s'accommode de cette situation car "elle lance le message aux migrants de ne pas venir", a notamment accusé Epaminondas Farmakis, de l'organisation Solidarity Now.
(AFP, 16 mars 2017)

UETD organisera en Belgique une manifstation de 40.000 partisans de l'AKP

L’Union des démocrates turcs européens se cherche un endroit pour organiser un grand rassemblement dans le cadre du référendum turc. L’option du Flanders Expo est abandonnée, en raison du monde attendu.

L’Union des démocrates turcs européens (UETD) n’organisera pas de grand rassemblement dans le cadre du référendum turc au Flanders Expo de Gand, a indiqué dimanche son président Basir Hamarat. Le mouvement étudie d’autres possibilités.

«Le Flanders Expo est trop petit, nous avons besoin de places pour 30000 à 40000 personnes», précise Basir Hamarat. «Le Sportpaleis convenait car il peut accueillir 33000 personnes mais ils ont refusé.»

Le président de l’UETD ajoute que son mouvement ne négocie actuellement pas avec d’autres salles pour organiser un tel événement mais qu’il continuait à prospecter.

L’UETD organisera, comme la semaine dernière à Bruxelles, plusieurs autres événements de moindre ampleur dans les semaines à venir en Belgique. «Des parlementaires tiendront des meetings jusqu’au 7 avril en Belgique comme la semaine passée», poursuit Basir Hamarat. La venue de ministres turcs ou du président Erdogan n’est pas prévue pour l’instant même si Basir Hamarat ne l’exclut pas totalement.

Le président de l’UETD se trouvait par ailleurs la nuit dernière à Rotterdam. «La ministre turque n’a pas pu pénétrer dans le consulat alors qu’il s’agit du territoire turc. Ils l’ont arrêtée 30 mètres avant, ce que les Turcs trouvent injuste.» Une attitude qui s’explique par le contexte électoral néerlandais, selon le président de l’UETD.

Enfin, Basir Hamarat ne prévoit pas de problèmes en Belgique. «Nous avons déjà organisé une centaine d’activités et nous n’avons jamais rencontré le moindre problème. La collaboration avec les autorités est très bonne. Nous formons un pont entre la Belgique et la Turquie», conclut-il.

Bart De Wever interdit une réunion turque à Anvers

Le bourgmestre d'Anvers, Bart De Wever, a interdit une réunion du parti turc MHP qui devait avoir lieu vendredi à Berchem, l'un des districts anversois. La décision a été prise en concertation avec la police locale qui a pris en compte le trouble à l'ordre public.

Le bourgmestre anversois avait déjà interdit une première réunion des Loups Gris, organisation liée au parti d'extrême-droite MHP prévue au Linkeroever.

Il s'agissait alors d'un événement qui se déroulait dans un immeuble dépendant de la ville. A Berchem, le meeting est annoncé dans un lieu privé.

"S'il y a des présomptions sérieuses d'un risque pour l'ordre public et la sécurité, il est possible d'intervenir même s'il s'agit d'un endroit privé. Les organisateurs seront mis au courant par écrit de l'interdiction", a indiqué le porte-parole de M. De Wever.

Le Vlaams Belang, parti d'extrême-droite flamand, a fait savoir plus tôt dans la journée que ce événement aurait lieu et qu'il organiserait une contre-manifestation, à propos de laquelle il devait encore introduire une demande. (Belga, 14 mars 2017)

En Belgique, peu d’obstacles à la propagande d’Erdogan

Alors que l’Allemagne et les Pays-Bas interdisent des meetings de l’AKP sur leur sol, la Belgique ne se chauffe pas de ce bois-là. Le parti du président Recep Tayyip Erdogan, et les mouvements qui lui sont proches dans la diaspora, ne trouvent que peu de freins à leur opération séduction. Dernier fait en date : la publication et la diffusion, vendredi sur le compte Facebook de l’AKP Belgique, d’une affiche à l’esprit guerrier. Le message de l’image, en turc, est sans équivoque : « Cette lutte est la lutte entre le croissant et la croix ! Réunissons-nous sous le croissant. Vous verrez que nous serons très nombreux ! »

Un discours que dénonce Dogan Özgüden, journaliste Turc résident en Belgique et fondateur du site « Info-Turc », qui parle de « propagande islamiste hostile à la chrétienté ». Mais qui ne s’en étonne pas pour autant : « Erdogan et ses partisans mènent campagne pour promouvoir une Turquie islamiste et ultranationaliste. » Le président turc, qui craint de ne pas obtenir le soutien des électeurs à son référendum, mise donc aussi sur les quelque 4 millions de Turcs de la diaspora. Mais pourquoi cette opération semble-t-elle rencontrer davantage d’adhésion en Belgique qu’ailleurs ? Lors des dernières élections turques, la Belgique se distinguait en effet toujours des autres pays européens avec plus de 60 % des votes en faveur du Parti de la Justice et du Développement. Pour Dogan Özgüden, cela tient en partie à la position stratégique de Bruxelles, comme capitale de l’Europe : « Bruxelles est très importante pour le régime d’Ankara, qui y a implanté un lobby turc notamment pour contrecarrer les Grecs ou les Arméniens sur les questions liées au génocide arménien. »

Pas de prise de position forte

Le journaliste turc pointe également la faible opposition de la classe politique belge : « Je n’ai pas entendu de prise de position forte, à l’exception de la N-VA. Les autres partis, notamment via les bourgmestres des communes où la diaspora turque est importante, n’osent pas déplaire à leur électorat. » Le 8 mars dernier, Taner Yildiz, membre de l’AKP, ancien ministre de l’Energie, est venu donner une conférence sur le territoire de la commune de Saint-Josse-ten-Node. Il aurait aussi dû s’exprimer en Allemagne mais avait été interdit.

L’Union des Démocrates Turcs Européens, proche de l’AKP, prospecte actuellement pour organiser un plus grand meeting en Belgique. Le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, suit la situation de près. Peter De Roover, chef de groupe N-VA à la chambre, plaide, lui, pour une interdiction. Dans l’émission « De zevende dag », le CD&V et l’Open VLD se sont exprimés en défaveur d’une telle interdiction, à moins que l’ordre public ne soit menacé. Pour rappel, en mai 2015, le président turc avait rassemblé 15.000 personnes dans l’Ethias Arena d’Hasselt… (Le Soir, Elodie Blogie, 12 mars 2017)


Pourquoi ce silence des partis politiques belges?

La campagne de propagande prévue pour inciter les ressortissants turcs en Europe à soutenir l'extension des pouvoirs dictatoriaux du président islamo-fasciste Recep Tayyip Erdogan lors du référendum du 16 avril a déjà créé une grande réaction à l'échelle européenne... Plusieurs manifestations pro-Erdogan ont été interdites en Allemagne et dans certains pays européens.

Enragés de cette prise de position, Erdogan et ses ministres accusent les dirigeants allemands de recourir aux méthodes des nazis.
Curieusement les partis politiques belges maintiennent un silence incroyable devant cette audace du pouvoir d'Ankara.

Ce qui est le plus inquiétant, un des hauts dirigeants de l'AKP, l'ancien ministre Taner Yildiz, a pu tenir deux réunions de propagande le 8 mars en Belgique. La première est dans la mosquée Fatih à Beringen et la deuxième dans la commune de Saint-Josse à Bruxelles .

Il faut rappeler que la mosquée Fatih à Beringen est officiellement liée à la Diyanet qui est accusée par les médias belges de se mettre au service des opérations répressives d'Ankara contre les opposants en Belgique.

Quant à la réunion à Saint-Josse, elle a été réalisée grâce à la bienveillance du bourgmestre Emir Kir appartenant au Parti socialiste!

Question: Pourquoi ce silence des partis politiques belges? (Info-Turk, 10 mars 2017)

VOICI UNE AFFICHE DE LA SECTION BELGE DE L'AKP,
AUTORISEE PAR LE BOURGMESTRE DE SAINT-JOSSE
DE TENIR UNE REUNION DE PROPAGANDE A BRUXELLES



Cette lutte est la lutte entre le croissant et la croix…
Réunissons-nous sous le croissant.
Vous verrez que nous serons très nombreux!


Pays-Bas : le gouvernement opposé à la visite d'un ministre turc

Le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Bert Koenders, a clairement fait savoir jeudi que la venue de son homologue turc pour assister à un meeting en faveur du référendum sur le renforcement des pouvoirs présidentiels turcs n'était pas souhaitée.

"Les Pays-Bas assument la responsabilité de l'ordre public et la sécurité des citoyens néerlandais, personne d'autre. Les Pays-bas ne veulent pas par conséquent que cette (visite) ait lieu", a souligné le ministre dans une déclaration.

Bert Koenders visait le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, dont la présence samedi à un meeting à Rotterdam a été annoncée pour soutenir le référendum sur le renforcement des pouvoirs présidentiels, une réforme souhaitée par l'actuel président Recep Tayyip Erdogan.

"Nous ne participerons pas à la visite d'un responsable gouvernemental turc qui veut mener une campagne politique pour le référendum. Par conséquent, nous ne coopérerons pas. Aucun des moyens habituels fournis pour une visite ministérielle ne seront accordés", a encore précisé le ministre néerlandais, en indiquant qu'il s'était entretenu un peu plus tôt dans la journée avec le ministre turc.

Le maire de Rotterdam, Ahmed Aboutaleb, avait annoncé dès mercredi que le rassemblement avait été annulé, indiquant que le gérant de la salle où devait avoir lieu l'événement n'était plus disponible.
(AFP, 9 mars 2017)

Ankara veut organiser 30 meetings pro-Erdogan en Allemagne

Ankara a informé Berlin de son souhait d'organiser une trentaine de meetings pro-Erdogan supplémentaires en Allemagne, malgré la récente annulation de plusieurs rassemblements au prix de tensions entre les deux pays, a indiqué jeudi le chef de la diplomatie turque.

"Nous avons l'intention d'organiser environ 30 rassemblements. Nous en avons informé les autorités allemandes", a déclaré Mevlüt Cavusoglu, cité par la chaîne d'information CNN-Türk.

Les relations entre Berlin et Ankara se sont fortement tendues ces derniers jours après l'annulation par plusieurs villes allemandes de rassemblements visant à promouvoir une réforme renforçant les pouvoirs de Recep Tayyip Erdogan soumise à référendum le 16 avril en Turquie.

L'Allemagne accueille la plus grande diaspora turque au monde, avec quelque trois millions de personnes, dont près de la moitié ont le droit vote, un nombre non négligeable pour un scrutin qui s'annonce serré.

M. Cavusoglu s'était lui-même rendu cette semaine en Allemagne pour défendre cette réforme malgré l'annulation en cascade des autorisations pour un meeting qui était prévu à Hambourg (nord). Il s'était finalement exprimé depuis le balcon du consulat général de Turquie.

M. Erdogan a comparé dimanche les annulations de meetings à des "pratiques nazies", provoquant la consternation du gouvernement allemand et de l'Union européenne.

Revenant sur cette comparaison, M. Cavusoglu a déclaré : "Nous ne disons pas que le gouvernement actuel est nazi. Mais, qu'on le veuille ou non, ses pratiques nous rappellent les pratiques de cette époque-là".

Les rapports se sont également tendus entre la Turquie et les Pays-Bas, où plusieurs voix ont appelé à interdire les rassemblements de campagne de dirigeants turcs.

C'est notamment le cas du chef de file de l'extrême droite néerlandaise, Geert Wilders, que M. Cavusoglu a vivement critiqué jeudi : "Nous n'avons pas peur des racistes (...) et des fascistes", a lancé le chef de la diplomatie turque à son endroit.

M. Cavusoglu a affirmé que "personne" ne pourrait l'empêcher de se rendre aux Pays-Bas, où un meeting pro-Erdogan auquel il devait participer samedi a été annulé.

Il a affirmé qu'il pourrait reporter sa visite à une date postérieure aux élections législatives qui se tiendront dans ce pays le 15 mars. M. Cavusoglu et son homologue néerlandais ont eu un entretien téléphonique jeudi soir, selon un haut responsable turc.

La ministre turque de la Famille et des Politiques sociales Fatma Betül Sayan Kaya se rendra elle vendredi aux Pays-Bas pour promouvoir la réforme constitutionnelle, a rapporté la chaîne de télévision publique turque TRT.

Mais la municipalité de Hengelo (est), où devait s'exprimer la ministre, a indiqué jeudi soir que le propriétaire du lieu devant accueillir le rassemblement avait retiré son accord.

Et le propriétaire d'une autre salle dans la ville voisine de Wehl, qui devait être une solution de repli pour Mme Sayan Kaya, a lui aussi renoncé à accueillir son meeting, selon l'agence de presse ANP.
(AFP, 9 mars 2017)

Pays-Bas : un rassemblement en faveur du référendum turc annulé

Un rassemblement en faveur du référendum renforçant les pouvoirs du président turc Recep Tayyip Erdogan prévu pour ce week-end à Rotterdam en présence du ministre des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a été annulé, a annoncé mercredi le maire de la ville.

"Le gérant de la salle m'a informé qu'il ne pouvait la mettre à la disposition" des organisateurs du rassemblement, a affirmé le maire Ahmed Aboutaleb dans une lettre adressée au conseil municipal et publiée sur internet.

Si cela n'avait pas été le cas, "ce rassemblement en présence d'un membre du gouvernement turc à cet endroit, ou autre part dans la ville, aurait très probablement été interdit", a-t-il ajouté, évoquant des risques pour l'ordre public ou la sécurité.
 Le gouvernement néerlandais avait jugé vendredi soir un tel événement "indésirable" et recherchait les possibilités juridiques pour intervenir.

"Je n'ai pas à juger le contenu d'un tel rassemblement", écrit le maire : "mais je suis d'avis que la venue du ministre provoque un risque direct pour l'ordre public et la sécurité à Rotterdam et qu'il pourrait provoquer une augmentation de la polarisation" au sein de la communauté turque de la ville.

Après le coup d'Etat avorté de juillet, des tensions avaient surgi au sein de l'importante communauté turque de cette ville portuaire, a affirmé le maire. "J'ai confiance dans le fait que la diplomatie et la politique internationale font leur travail et que le ministre annule sa visite", assure-t-il.

Le député anti-islam Geert Wilders avait manifesté plus tôt dans la journée devant l'ambassade turque à La Haye, s'adressant au gouvernement turc via les journalistes : "Restez loin de nous, restez loin d'ici, ceci est notre pays"

Les relations entre Ankara et Berlin se sont nettement tendues après l'annulation jeudi et vendredi en Allemagne de trois meetings de soutien au "oui" au référendum du 16 avril sur l'extension des pouvoirs du président Erdogan.

Mercredi, l'Allemagne a tenté de désamorcer la crise diplomatique en invoquant "leur amitié" après une rencontre entre le chef de la diplomatie allemande Sigmar Gabriel et son homologue turc.
(AFP, 8 mars 2017)

Le canton de Zurich ne veut pas accueillir le chef de la diplomatie turque

Les autorités du canton de Zurich ont annoncé mercredi avoir demandé aux autorités fédérales suisses d'annuler, pour des raisons de sécurité, la venue dimanche du ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu.

"Nous avons envoyé une lettre à Berne (...) demandant qu'ils prennent des mesures pour que l'événement prévu dimanche à Zurich n'ait pas lieu", a expliqué à l'AFP le porte-parole du département de la Sécurité du canton de Zurich, Urs Grob.

Dans un communiqué, ce même département du canton de Zurich explique que "compte tenu des discussions extrêmement controversées concernant la venue de représentants turcs en Allemagne", les autorités "s'attendent à des démonstrations massives" en Suisse si M. Cavusoglu vient.

"Même avec un important service de police, nous ne pouvons garantir que l'événement se produise dans le calme et sans heurt", souligne le canton de Zurich, qui fait valoir que les autorités cantonales refusent d'être tenues pour "responsables" de cet événement.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole du ministère suisse des Affaires étrangères, Jean-Marc Crevoisier, a confirmé que les autorités fédérales avaient bien reçu la lettre du canton de Zurich. Suite à quoi, "le DFAE (ministère suisse des Affaires étrangères) et le DFJP (ministère suisse de la Police et Justice) ont convenu de demander aux différents services de la Confédération responsable de questions de sécurité de faire une analyse de la situation du point de vue sécuritaire", a-t-il indiqué.

"Les prochains pas dans cette affaire seront faits après avoir pris connaissance de cette analyse", a-t-il conclu.

Selon les informations dont dispose le gouvernement suisse, M. Cavusoglu doit arriver dimanche en Suisse.

"Des rencontres avec les autorités suisses ne sont pas prévues", mais M. Cavusoglu "envisage de rencontrer les consuls généraux de Turquie en poste en Suisse et en Autriche et ensuite des membres de la communauté turque en Suisse à proximité de l'aéroport de Zurich", a précisé le ministère suisse des Affaires étrangères, dans une prise de position envoyée aux médias avant l'annonce faite par Zurich.
(AFP, 9 mars 2017)

Allemagne : Juncker fustige les accusations de nazisme d'Erdogan

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a condamné de façon très véhémente mardi les déclarations du président turc Recep Tayyip Erdogan qui a accusé l'Allemagne de "pratiques nazies".

"Je ne peux pas accepter que l'Allemagne actuelle soit comparée à l'Allemagne nazie. C'est une honte", a déclaré l'ancien Premier ministre luxembourgeois, dans un entretien avec la télévision luxembourgeoise RTL.

"Je m'étonne des propos que j'entends en provenance de Turquie. Quand le président turc et son ministre des Affaires étrangères disent que l'Allemagne actuelle est pire que l'Allemagne nazie, je ne peux pas l'accepter", a martelé M. Juncker.

"Nos parents et nos grands-parents ont vécu l'occupation nazie", a rappelé le Luxembourgeois, né après la Deuxième Guerre mondiale en 1954.

Dimanche, le président turc Erdogan avait accusé l'Allemagne d'user de "pratiques nazies" après l'interdiction en fin de semaine dernière par des autorités municipales allemandes de meetings électoraux en faveur du oui au référendum du 16 avril sur l'extension des pouvoirs présidentiels en Turquie.

Ces municipalités avaient mis en avant des problèmes logistiques pour expliquer leur décision, arguant dans au moins un cas ne pas avoir été informées de la venue d'un ministre turc et du caractère politique de la manifestation.

Les propos de M. Erdogan avaient provoqué la colère en Allemagne, la chancelière Angela Merkel appelant Ankara à "garder la tête froide". 
(AFP, 7 mars 2017)

Les Turcs d'Allemagne, une manne électorale pour Erdogan

La communauté turque d'Allemagne, forte d'environ trois millions de personnes, constitue pour le président Recep Tayyip Erdogan un important réservoir électoral en vue du référendum du 16 avril sur le renforcement de ses pouvoirs.

Alors que les relations entre les deux pays étaient déjà difficiles, le ton est monté ces derniers jours entre Berlin et Ankara après l'annulation par des municipalités allemandes de meetings lors desquels des ministres turcs devaient faire campagne pour le oui.

- 1,4 million d'électeurs -

La manne électorale que représentent les Turcs d'Allemagne est un enjeu important pour le président islamo-conservateur : sur les trois millions de Turcs ou personnes d'origine turque, 1,4 million peuvent voter pour les scrutins en Turquie.

L'Allemagne représente à ce titre la quatrième circonscription électorale en nombre d'électeurs après Istanbul, Ankara et Izmir.

Cette terre électorale, les responsables turcs viennent régulièrement la labourer. M. Erdogan y jouit d'ailleurs d'un fort soutien.

Sa formation, l'AKP, y a fait des scores très flatteurs. Aux élections législatives de novembre 2015, le parti avait rassemblé 59,7% des voix en Allemagne, contre 49,5% en Turquie.

Et cet électorat à une influence croissante, d'autant que le référendum pourrait être serré, selon des analystes.

"Le vote des Turcs de l'étranger n'a été instauré que pour l'élection présidentielle de 2014. Seulement 10% des personnes concernées avaient alors voté. (Elles) étaient 50%, aux législatives de 2015", explique Jean Marcou, professeur à Sciences Po Grenoble.

"Contrairement à ses prédécesseurs laïques, l'AKP a toujours parlé à cette diaspora", ajoute-t-il.

- Craintes d'importation des conflits -

Depuis le putsch raté de juillet 2016, après lequel Ankara a déclenché une vague de purges, les tensions se sont multipliées en Allemagne entre pro et anti-Erdogan.

Même si les heurts entre les deux camps sont restés exceptionnels jusqu'ici, Berlin craint que ce conflit intérieur turc puisse être attisé par l'actuelle campagne électorale.

Par ailleurs, l'Allemagne compte aussi une communauté kurde forte d'un million de personnes, laissant là aussi craindre une importation sur le sol allemand du différend entre Turcs et Kurdes.

Si cette inquiétude n'est pas nouvelle, elle est revenue sur le devant de la scène après que la communauté kurde de Turquie soit devenue l'une des cibles des purges organisées après le coup d'Etat manqué.

- Travailleurs invités -

L'origine de la diaspora turque en Allemagne remonte aux années 60, lorsque l'ex-Allemagne de l'Ouest, alors en manque de main d'oeuvre pour nourrir son "miracle économique", a embauché par centaines de milliers des "Gastarbeiter", des "travailleurs invités" (Turcs, mais aussi Italiens, Espagnols, Grecs, Portugais...).

Ceux-ci devaient initialement rentrer au pays mais beaucoup ont fini par rester en Allemagne, avant d'être rejoints par leurs proches.

Au fil des années, plusieurs études ont pointé les failles des politiques d'intégration allemandes à l'égard des Turcs, une réalité admise par la chancelière Angela Merkel.

En dépit de quelques exemples de réussites individuelles brillantes -- le footballeur Mesut Özil, le cinéaste Fatih Akin --, les Turcs sont considérés comme le groupe d'étrangers le moins bien intégré en Allemagne.
(AFP, 6 mars 2017)

Pays-Bas: Wilders opposé à la venue d'un ministre turc

Le député néerlandais d'extrême droite Geert Wilders s'est dit opposé dimanche à la participation du ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu à un rassemblement à Rotterdam en faveur du référendum renforçant les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.

"Ils ne devraient pas venir et s'ingérer dans nos affaires intérieures", a déclaré M. Wilders aux journalistes.

Le gouvernement néerlandais avait jugé vendredi "indésirable" la tenue, prévue le 11 mars, d'un meeting pro-Erdogan à Rotterdam, organisé par la des membres de l'importante communauté turque dans cette cité portuaire.

Le rassemblement intervient en pleine campagne électorale aux Pays-Bas pour les élections législatives du 15 mars. Selon les derniers sondages, le Parti pour la Liberté (PVV) de M. Wilders est à égalité avec le parti libéral (VVD) du Premier ministre Mark Rutte, après avoir caracolé en tête pendant de nombreux mois.

"Si j'étais Premier ministre aujourd'hui, j'aurais déclaré --au moins jusqu'après le référendum -- l'ensemble des membres du gouvernement turc persona non grata pour un mois ou deux, et je ne les aurais pas autorisés à venir ici", a encore dit M. Wilders.

Le chancelier autrichien Christian Kern a estimé dimanche que l'UE devrait interdire aux responsables turcs de faire campagne pour le référendum renforçant les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan dans ses pays membres.

Les relations entre Ankara et Berlin se sont nettement tendues après l'annulation jeudi et vendredi en Allemagne de trois meetings de soutien au référendum du 16 avril sur l'extension des pouvoirs du président Erdogan.

Geert Wilders, 53 ans, s'est notamment fait remarquer par ses prises de position virulentes contre l'islam. S'il parvenait au poste de Premier ministre, M. Wilders a promis entre autres l'interdiction de la vente des corans, la fermeture des mosquées et des écoles coraniques, le rétablissement du contrôle aux frontières et l'interdiction de l'entrée de migrants en provenance de pays musulmans.
(AFP, 5 mars 2017)

L'Autriche veut interdire toute campagne de la Turquie dans l'UE

L'UE devrait interdire aux responsables turcs de faire campagne pour le référendum renforçant les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan dans ses pays membres, a estimé dimanche le chancelier autrichien Christian Kern.

"Une réponse collective de l'UE pour empêcher de tels événements de campagne serait sensée", a déclaré M. Kern au journal allemand Welt am Sonntag, estimant que cela permettrait à "des pays comme l'Allemagne où ces manifestations sont interdites" d'échapper "à la pression de la Turquie".

Fin février, Ankara s'était élevé contre les commentaires "irresponsables" de l'Autriche, qui a déclaré que le président turc n'était pas le bienvenu dans le cadre de sa campagne pour un référendum renforçant ses pouvoirs.

Les relations entre Ankara et Berlin se sont nettement tendues après l'annulation jeudi et vendredi en Allemagne de trois meetings de soutien au référendum du 16 avril sur l'extension des pouvoirs du président Erdogan.

La Turquie avait réagi très violemment, accusant l'Allemagne -- qui compte la plus forte communauté de la diaspora turque dans le monde, trois millions de personnes -- d'oeuvrer pour une victoire du non à ce référendum.

La chancelière Angela Merkel avait expliqué que la décision d'autoriser ou non ces meetings ne relevait pas de l'Etat fédéral, mais des compétences des communes. Mme Merkel a appelé samedi le Premier ministre turc Binali Yildirim pour essayer d'apaiser la tension.

En dépit d'une interdiction des autorités locales, le ministre turc de l'Economie, Nihat Zeybekci, doit prendre part dimanche à deux rassemblements organisés par des groupes turcs à Cologne et Leverkusen.

Dans un article publié par Bild am Sonntag, le ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel a affirmé que l'Allemagne "ne va certainement pas mettre un terme à ses critiques" à l'égard de la Turquie.

M. Gabriel a souligné que son pays défendrait la liberté d'opinion, l'Etat de droit, les droits de l'Homme et la démocratie.

Il a également estimé que la récente arrestation du correspondant en Turquie du journal allemand Die Welt, Deniz Yucel, était "erronée et disproportionnée".

Mais le ministre, qui doit rencontrer dans les prochains jours son homologue turc, a souligné que "l'amitié germano-turque est plus profonde que les tensions diplomatiques que nous traversons".

Le chancelier autrichien a par ailleurs estimé que les négociations sur l'entrée de la Turquie dans l'UE devraient être abandonnées, en réponse aux "violations des droits de l'Homme et des droits démocratiques élémentaires" par le président turc.

"Nous ne pouvons pas continuer à négocier au sujet de l'adhésion (à l'UE) avec un pays qui s'est distancié pendant des années des normes démocratiques et des principes de l'Etat de droit", a-t-il dit. L'Autriche s'était déjà dite favorable à un gel des négociations d'adhésion d'Ankara.

Il a affirmé que "l'introduction d'un système présidentiel va affaiblir l'Etat de droit en Turquie, réduire la séparation des pouvoirs et aller à l'encontre des valeurs de l'UE".
(AFP, 5 mars 2017)

La justice européenne "incompétente" sur le pacte UE/Turquie

La Cour de justice de l'UE, saisie par trois demandeurs d'asile qui souhaitaient faire annuler l'accord migratoire conclu entre l'Union et la Turquie, s'est déclaré mardi "incompétente" pour juger ces recours.

Les trois requérants, deux Pakistanais et un Afghan, qui mettaient en cause la légalité de l'accord scellé en mars 2016, avaient déposé des recours en annulation le 22 avril 2016.

Le pacte UE/Turquie, destiné à tarir les traversées de migrants des côtes turques vers les îles grecques, permet le renvoi en Turquie des migrants, y compris des demandeurs d'asile syriens, arrivés en Grèce après le 20 mars.

En contrepartie, l'UE a accepté de verser une aide financière à Ankara et s'est engagée, pour chaque Syrien renvoyé, à en "réinstaller" un autre depuis la Turquie dans un pays membre, dans la limite de 72.000 places.

Le Tribunal de l'UE, première instance au sein de la Cour de Justice de Luxembourg, a estimé que "ce n'est pas l'Union mais ses Etats membres, en tant qu'acteurs de droit international, qui ont mené des négociations avec la Turquie".

Il "considère par conséquent que ni le Conseil européen (réunissant les dirigeants des Etats membres, ndlr) ni aucune autre institution de l'Union n'a décidé de conclure un accord avec le gouvernement turc au sujet de la crise migratoire".

"En l'absence d'un acte d'une institution de l'Union dont il pourrait contrôler la légalité (...) le Tribunal se déclare incompétent pour connaître des recours des trois demandeurs d'asile", conclut-il.
(AFP, 28 février 2017)


 informations du mois passé click Informations of the past month
Toutes les informations depuis 1976 click All informations since 1976

flashfondationeditorsbulletinspublications