Droits
de l'Homme / Human Rights
IHOP Fact Sheet on the State of Emergency

The Human Rights Joint Platform (İHOP) has issued a Fact Sheet with regard to the State of Emergency Measures in Turkey.
Following the failed coup d’etat attempt on 15 July 2016, the Goverment
of Turkey took a decision to declare a State of Emergency for three
months starting from 21 July 2016 throughout the country on the basis
of Article 1201 of the Turkish Constitution.The Decree was submitted to
the Turkish Grand National Assembly on the same day and was debated and
approved at the 117th session of the General Assembly on 21 July 2016.
Following the declaration in July 2016, the period of State of
Emergency was prolonged two times in October 2016 and in January 2017.
On 5 October 2016, the Council of Ministers took the decision to extend
the duration of State of Emergency for another three months effective
from 19 October 2016. Six days later, the decision was debated and
approved by the Turkish Grand National Assembly at its 5th session. The
decision of the Turkish Grand National Assembly was published in the
Official Gazettee on 13 October 2016.
On 3 January 2017, the Council of Minister took the decision to prolong
the duration of the State of Emergency for another three monthd. On the
same day, the decision was approved by the Turkish Grand National
Assembly at its 49th session and the State of Emergency was prolonged
till 18 April 2017.
The full text of the fact sheet is accessible on the following pdf document: FactSheet.pdf
Erdogan évoque un référendum sur la peine capitale
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a pour la première fois évoqué,
vendredi, un référendum sur le rétablissement de la peine de mort, une
mesure qui sonnerait le glas des pourparlers d'adhésion d'Ankara à
l'Union européenne.
"Je le dis dès à présent : si c'est nécessaire, nous pourrons ouvrir la
voie à un référendum à ce sujet", a déclaré le chef de l'Etat turc lors
d'un discours à Manisa (ouest).
"Que demande le peuple ? Si le peuple dit +peine de mort+, alors le débat est clos", a ajouté M. Erdogan.
Depuis le putsch avorté du 15 juillet, le président turc a dit à
plusieurs reprises qu'il approuverait le rétablissement de la peine de
mort en cas de vote du Parlement en ce sens, mais c'est la première
fois qu'il évoque l'option d'une consultation populaire sur la question.
Les observateurs se demandent toutefois si ces déclarations reflètent
une réelle intention ou s'il s'agit d'une manoeuvre en amont d'un
référendum le 16 avril sur une révision constitutionnelle visant à
renforcer les pouvoirs présidentiels.
Pour remporter ce scrutin, dont le résultat s'annonce serré, M. Erdogan
a en effet besoin des voix de l'électorat nationaliste, majoritairement
favorable au rétablissement de la peine capitale pour punir les crimes
de nature "terroriste".
Le leader de la droite ultranationaliste, Devlet Bahçeli, a ainsi
appelé cette semaine les dirigeants turcs à cesser de "temporiser" sur
ce sujet. "Si vous êtes sincères, alors vous avez notre soutien",
a-t-il déclaré.
La peine capitale a été abolie en 2004 dans le cadre de la candidature
d'Ankara à l'entrée dans l'UE, et son rétablissement sonnerait le glas
des négociations sur cette adhésion.
Les relations entre l'UE et Ankara se sont tendues depuis le coup
d'Etat avorté, Bruxelles critiquant l'ampleur des purges lancées par
les autorités turques contre les putschistes présumés.
(AFP, 24 février
2017)
136 Turcs avec passeports diplomatiques veulent l'asile en Allemagne
Cent trente-six ressortissants turcs détenteurs de passeports
diplomatiques ont "déposé une demande d'asile" en Allemagne depuis le
putsch raté de juillet 2016, a annoncé le gouvernement allemand, un
sujet très sensible pour les relations germano-turques.
"Le gouvernement ne dispose pas de chiffres détaillés quant au nombre
de soldats, fonctionnaires détachés, diplomates et membres de leur
famille, (...) cependant le gouvernement fédéral sait que (au total)
136 personnes détentrices de passeports diplomatiques turcs ont fait
une demande d'asile", souligne-t-il dans une réponse écrite à une
question d'un parlementaire écologiste transmise vendredi à l'AFP.
Ces demandes ont toutes été déposées après le coup d'Etat raté de
juillet qui a amené le gouvernement du président islamo-conservateur
Recep Tayyip Erdogan à lancer des purges d'ampleur dans tous les
secteurs de la société, de l'éducation et la presse à l'armée et la
magistrature.
En janvier, le ministère turc de la Défense avait déjà pressé Berlin de
rejeter les demandes d'asile formulées par une quarantaine de
militaires turcs de l'Otan. La Turquie réclame aussi que Berlin extrade
des putschistes présumés qui auraient trouvé refuge en Allemagne.
De manière générale, depuis la tentative de putsch, le nombre de
demandes d'asile déposées par des Turcs en Allemagne a grimpé en
flèche, passant de 1.700 en 2015 à 5.700 l'année dernière.
Cette situation empoisonne les relations entre Berlin et Ankara depuis
des mois, au point que le gouvernement turc est allé jusqu'à accuser
l'Allemagne d'héberger des "terroristes". Berlin de son côté a critiqué
l'ampleur des purges en cours en Turquie.
Plusieurs autres dossiers ont tendu les rapports entre les deux pays
depuis 2016, en particulier le vote des députés allemands qualifiant de
génocide les massacres d'Arméniens par l'empire ottoman au début du 20e
siècle.
La Turquie reste néanmoins un partenaire incontournable aux yeux de
l'Allemagne, le rôle d'Ankara étant crucial pour empêcher l'afflux de
réfugiés en Europe.
L'Allemagne compte la plus importante diaspora turque du monde, forte
de plus de trois millions de personnes. Et Berlin craint que les
conflits au sein de la société turque ne s'exportent sur le territoire
allemand.
(AFP, 24 février
2017)
Nouveaux bombardements turcs sur Al-Bab en Syrie: 45 civils tués
Des bombardements turcs contre un fief
syrien du groupe Etat islamique (EI) en Syrie ont tué 45 civils dont 18 enfants et 14 femmes ces dernières 48 heures, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Ankara n'a pas parlé de la mort de civils mais affirmé que "13
terroristes" avaient péri dans les bombardements terrestres et aériens
contre "des dizaines de positions de l'EI" à Al-Bab, selon l'agence
officielle Anadolu.
Al-Bab, dernière place forte encore aux mains de l'EI dans la province
d'Alep, est la cible depuis août d'une offensive conjointe des forces
turques et de groupes rebelles syriens. L'objectif est de chasser l'EI,
ainsi que des milices kurdes, des zones syriennes frontalières de la
Turquie.
Les forces turques sont entrées dans cette ville de 100.000 habitants
et le Premier ministre Binali Yildirim a affirmé qu'une grande partie
était désormais "sous contrôle" turc.
L'OSDH a cependant assuré que les forces turques y avaient fait peu de progrès.
Un commandant rebelle sur le terrain, Abou Jaafar, a indiqué jeudi à
l'AFP que les jihadistes se battaient avec acharnement. Plusieurs
rebelles ont été blessés et leur équipement endommagé dans une attaque
perpétrée par un kamikaze de l'EI, a-t-il précisé.
Les jihadistes "prennent position dans des bâtiments résidentiels ou
publics et utilisent les civils comme boucliers humains", a indiqué
vendredi un porte-parole rebelle, Mahmoud Hadi.
"Ils recourent aux attaques suicide et se déplacent à travers les
sous-sol et les tunnels. Ils se glissent parmi les civils fuyant les
opérations militaires pour tenter de parvenir derrière les lignes des
factions rebelles", a-t-il expliqué.
Des dizaines de civils fuient quotidiennement Al-Bab, selon l'OSDH.
Vendredi, une file de résidents en fuite était visible à travers les
champs à l'extérieur de la ville, d'où résonnaient des tirs.
Sur une route menant à la ville d'Azaz, distante d'une cinquantaine de
km et tenue par les rebelles, des résidents transportaient leurs
affaires sur des charrettes ou s'y rendaient à bord de mobylettes.
A Azaz, les déplacés ont été accueillis à bras ouverts mais
certains ont continué leur chemin plus à l'ouest, vers la province
voisine d'Idleb, sous contrôle des rebelles.
Dans le sud de la Turquie, le chef d'état-major interarmées des
Etats-Unis, Joe Dunford, avait rencontré vendredi son homologue turc
Hulusi Akar à Incirlik.
Le général Akar a appelé à davantage de soutien aérien de la coalition
internationale antijihadistes dirigée par les Etats-Unis, selon l'armée
turque.
Le ciel syrien est encombré par les avions du régime syrien, ceux de la
Russie, alliée du régime, et également ceux de la Turquie et de la
coalition internationale.
Déclenchée par la répression de manifestations prodémocratie, la guerre
en Syrie qui a fait plus de 310.000 morts est devenue très complexe
avec la montée en puissance de groupes jihadistes, l'implication de
forces régionales et de puissances internationales, sur un territoire
très morcelé. (AFP, 17 février
2017)
Un enfant mort dans une explosion dans le sud-est
L'explosion d'une voiture piégée a causé la
mort d'un enfant de 10 ans et blessé 17 personnes, dont une grièvement,
dans la province de Sanliurfa (sud-est de la Turquie), a rapporté
vendredi le gouvernorat de la province.
"Dix-huit citoyens blessés ont été transportés à l'hôpital. (...) Parmi
eux un enfant de 10 ans a perdu la vie", a annoncé le gouvernorat de
Sanliurfa dans un communiqué publié sur son site, mentionnant aussi un
blessé grave parmi les personnes hospitalisées.
Une précédente déclaration du gouverneur rapportée par l'agence
progouvernementale Anadolu avait évoqué la mort d'un enfant de 3 ans et
quinze blessés.
L'"attaque terroriste" s'est produite après le déclenchement à distance
d'une voiture chargée d'explosifs près d'un immeuble où logent des
procureurs à Viransehir, près de la frontière syrienne, a déclaré le
gouverneur, Güngör Azim Tuna, cité par Anadolu.
La voiture avait été garée à proximité du bâtiment plus tôt dans la soirée, a précisé l'agence.
Des images publiées par l'agence privée Dogan ont montré les véhicules
de secours et de police se précipitant sur les lieux de l'attentat.
"Aucune attaque terroriste/organisation terroriste ne peut affaiblir la
lutte de la Turquie contre le terrorisme", a tweeté le ministre turc de
la Justice, Bekir Bozdag. "Notre combat actif et déterminé contre le
terrorisme va se poursuivre", a-t-il ajouté.
L'agence Dogan a ajouté que les bâtiments environnants avaient été endommagés par l'explosion. (AFP, 17 février
2017)
Human rights cost of Turkey deal 'too high' to be replicated elsewhere, Amnesty warns
Human rights NGO Amnesty International has insisted
that the EU-Turkey deal should not be replicated in other countries
because it has left thousands of refugees and migrants living in
squalid and dangerous living conditions.
It said that the deal, aimed at returning
asylum-seekers to Turkey, is based on the premise that Turkey is safe
for them, however this has left “thousands exposed to squalid and
unsafe conditions on Greek Islands.” Moreover, in the new briefing, “A
Blueprint for Despair,” the NGO documented unlawful returns of
asylum-seekers to Turkey in what it called a “flagrant breach of their
rights under international law.”
Last month, Italy, supported by the European Union,
signed a €200 million agreement with Libya that will see migrant
vessels blocked from leaving Libyan territorial water. In addition to
this, the agreement will see a greater emphasis made on securing
Libya’s Southern borders and the training of the Libyan coast guard by
the EU, among other initiatives.
Prime Minister Joseph Muscat has defended the deal,
saying that while imperfect, it is the only way for Europe to avoid a
humanitarian crisis come spring, while a number of NGOs had urged the
EU to avoid signing any deal with Libya.
“The EU-Turkey deal has been a disaster for the
thousands who have been left stranded in a dangerous desperate and
seemingly endless limbo on the Greek islands,” said Gauri van Gulik,
Amnesty International’s deputy director for Europe.
“It is disingenuous in the extreme that European
leaders are touting the EU-Turkey deal as a success, while closing
their eyes to the unbearably high cost to those suffering the
consequences.”
Squalid living conditions
“While there is no longer a strict detention regime,
those in the camps are still unable to leave the islands,” said Amnesty
International. “As a result, they are forced to endure squalid living
conditions for months on end in overcrowded camps, with a lack of hot
water, poor hygiene, bad nutrition, and inadequate medical care.”
The NGO said that conditions on the islands are not
only degrading but also put the physical well-being and lives of
refugees, asylum-seekers and migrants at risk.
“In the evening of 24 November 2016, a gas canister
used for cooking in Moria camp on the island of Lesvos exploded and led
to the death of a 66-year old Iraqi woman and a 6-year-old child living
in the adjoining tent,” Amnesty International said, adding that the
hardships imposed by the poor conditions are further compounded by the
residents’ fears for their own security.
It said that the poor conditions in the camps, the
uncertainty refugees and migrants face about their futures, and the
uneasy relations with local populations, all contribute to the
significant tensions that have on occasion flared into violence.
Moreover, it added that refugees were also victims of hate-motivated
attacks in the Souda camp on Chios.
According to the human rights NGO, women are
particularly affected by the lack of security on the Greek islands as
they are often forced to live in camps and use the same shower and
toilet facilities as men.
It said that many have complained of a lack of
female only showers and toilets or, where they exist, of a lack of
proper doors and lighting. Several women also told Amnesty
International that they have either experienced or witnessed verbal or
physical sexual harassment or domestic violence.
Turkey is not a safe country
The central premise of the deal to return migrants
back to Turkey relies on the assumption that Turkey is safe for
asylum-seekers, said Amnesty International, adding that although none
have so far been formally returned from Greece to Turkey, it had
documented that some asylum-seekers were sent back in a rush without
being given a chance to seek asylum or appeal against their return, in
breach of international law.
“For as long as Turkey is still not a safe country,
the EU should work with the Greek authorities to urgently transfer
asylum-seekers to mainland Greece and European governments should give
them access to relocation to other countries, said Gauri van Gulik.
“Nobody should die in the cold on Europe’s doorstep.
Leaders who claim the EU-Turkey deal could be a blueprint for new ones
with countries like Libya, Sudan, Niger and elsewhere should look at
the horrible consequences and be warned: this should never be
repeated.” (www.maltatoday.com, February 14, 2017)
Une manifestation en soutien à des universitaires limogés dispersée à Ankara
La police turque a dispersé vendredi une manifestation à Ankara en
soutien à 330 universitaires limogés dans le cadre des purges menées
par le pouvoir, selon un photographe de l'AFP sur place.
Douze personnes ont été arrêtées lors de ce rassemblement qui avait été interdit par les autorités, selon le photographe.
Les policiers ont bloqué en fin de matinée les accès à l'université,
mais certains députés du principal parti d'opposition (CHP,
social-démocrate) venus manifester ont réussi à forcer le passage.
Les manifestants se sont rassemblés devant les grilles de l'université,
certains déposant au sol leurs toges universitaires, avant d'être
dispersés par les forces anti-émeute à l'aide de grenades lacrymogènes
et de balles en caoutchouc.
"Aujourd'hui, des universitaires venus (...) pour dire adieu à leurs
amis limogés par un décret-loi ont malheureusement été attaqués par du
gaz lacrymogène, des matraques et des chiens", a déclaré le
vice-président du CHP, Veli Agbaba, qui a également condamné le
traitement infligé à des universitaires de "70-80 ans".
Selon un décret-loi publié mardi soir, 330 universitaires membres du
Conseil de l'enseignement supérieur (YÖK) ont été limogés, dont Ibrahim
Kaboglu, l'un des constitutionnalistes les plus réputés du pays.
Cette mesure s'inscrit dans le cadre des purges menées par le pouvoir
depuis le putsch avorté de juillet 2016 contre le président Recep
Tayyip Erdogan.
Par ailleurs, une autre manifestation a eu lieu dans le centre-ville
d'Ankara, où une centaine de personnes se sont réunies pour protester
contre ces limogeages et l'état d'urgence en vigueur depuis le coup
d'Etat manqué.
La foule s'est dispersée au bout d'une dizaine de minutes, peu avant
l'arrivée des forces de l'ordre, a constaté une journaliste de l'AFP.
Depuis le coup d'état manqué, imputé par Ankara au prédicateur
islamiste Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis, plus de 43.000
personnes ont été arrêtées en Turquie et plus de 100.000 limogées ou
suspendues. (AFP, 10 février
2017)
Nouvelle vague de purges, 4.500 fonctionnaires limogés
Les autorités turques ont limogé près de 4.500 fonctionnaires
supplémentaires dans le cadre des purges lancées après la tentative de
coup d'Etat en juillet, selon un décret-loi publié au Journal officiel
mardi soir.
Parmi les 4.464 personnes expulsées de la fonction publique figurent
notamment 2.585 employés du ministère de l'Education, 893 de la
gendarmerie, 10 de la Cour de cassation, 10 autres du Haut conseil
électoral et 88 de la chaîne de télévision publique TRT.
Parmi des fonctionnaires limogés se trouvent également 330
universitaires membres du Conseil de l'enseignement supérieur (YÖK),
dont Ibrahim Kaboglu, l'un des spécialistes de droit constitutionnel
les plus réputés du pays.
Ces mesures sont prises dans le cadre de l'état d'urgence instauré
après la tentative de putsch du 15 juillet. Les autorités turques
accusent Fethullah Gülen, un prédicateur exilé aux Etats-Unis, d'avoir
ourdi le coup de force, ce que l'intéressé dément.
Depuis le coup d'Etat manqué, plus de 41.000 personnes ont été arrêtées
en Turquie et plus de 100.000 limogées ou suspendues, notamment des
professeurs, des policiers et des magistrats.
Des dizaines de médias et d'associations ont par ailleurs été fermés et de nombreux journalistes licenciés.
D'une ampleur inédite en Turquie, ces purges suscitent l'inquiétude des
partenaires occidentaux d'Ankara et d'organisations de défense des
droits de l'homme qui redoutent que l'état d'urgence ne serve de
prétexte pour réprimer toute voix dissidente.
Cette inquiétude est d'autant plus forte que la Turquie se prépare à un
référendum, sans doute en avril, sur une révision constitutionnelle
renforçant considérablement les pouvoirs de M. Erdogan. L'opposition
dénonce un contexte défavorable au débat démocratique, en plein état
d'urgence.
Les autorités turques affirment pour leur part que ces mesures
d'exception sont nécessaires pour éliminer les risques de sédition et
faire face à la double menace "terroriste" du groupe Etat islamique
(EI) et du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Le pays a été frappé depuis plus d'un an et demi par une vague sans
précédent d'attentats qui ont notamment frappé Istanbul et Ankara et
fait des centaines de tués.
(AFP, 7 février
2017)
Plus de 90.000 fonctionnaires renvoyés depuis le putsch
Les autorités turques ont limogé plus de 90.000 fonctionnaires depuis
la tentative de coup d'Etat de l'été dernier, a déclaré mardi le
ministre du Travail, Mehmet Muezzinoglu.
Tous les employés sanctionnés étaient soupçonnés de liens avec les
auteurs du putsch manqué, attribué par Ankara au réseau du prédicateur
Fethullah Gülen, a poursuivi le ministre pendant une interview diffusée
à la télévision.
Selon Mehmet Muezzinoglu, 125.485 fonctionnaires ont fait l'objet d'une
enquête judiciaire et il a été décidé d'écarter 94.867 d'entre eux de
la fonction publique.
Quelque 40.000 policiers, militaires, juges, enseignants ou autres
employés ont été placés en détention en attendant leur procès en lien
avec la tentative de coup d'Etat qui a fait 240 morts, dans le cadre
d'une répression dont les détracteurs du président Recep Tayyip Erdogan
disent qu'elle vise aveuglément toute forme d'opposition.
Fethullah Gülen, un ancien allié du chef de l'Etat turc qui vit en exil
volontaire aux Etats-Unis, a pour sa part nié toute responsabilité dans
le coup de force de juillet. (Reuters, 31 janvier 2017)
Début du plus grand procès en date lié au putsch
Le procès de 270 personnes accusées d'avoir pris part à la tentative de
putsch en juillet en Turquie, dont le prédicateur Fethullah Gülen,
désigné comme son instigateur et jugé par contumace, s'est ouvert lundi
à Izmir (ouest).
La première audience a démarré sous haute sécurité, a rapporté l'agence
de presse progouvernementale Anadolu, précisant que des blindés légers
de la gendarmerie ainsi que des drones et des chiens renifleurs avaient
été déployés.
Les 270 accusés, dont 152 sont en détention préventive, sont jugés pour
"tentative de renversement de l'ordre constitutionnel", "appartenance à
une organisation terroriste" et "tentative de renverser le Parlement ou
de l'empêcher de remplir ses devoirs". Ils risquent chacun jusqu'à deux
peines de prison à vie.
Il s'agit pour la plupart de militaires, parmi lesquels figurent de
nombreux ex-officiers de haut rang comme l'ancien général responsable
de la région égéenne, Memduh Hakbilen, a indiqué Anadolu.
Le prédicateur exilé aux Etats-Unis Fethullah Gülen, désigné par les
autorités comme l'instigateur de la tentative de putsch, ce que
l'intéressé dément catégoriquement, est jugé par contumace.
Les autorités turques ont à plusieurs reprises demandé son extradition
à Washington, qui a répondu que la décision appartenait à la justice.
Les dirigeants turcs ont pressé le nouveau président américain Donald
Trump de "hâter le processus judiciaire".
Les procédures judiciaires lancées après le putsch avorté sont d'une
ampleur sans précédent en Turquie, où plus de 43.000 personnes ont été
arrêtées dans des purges engagées après le 15 juillet et l'instauration
de l'état d'urgence.
Plusieurs procès ont démarré ces dernières semaines et un tribunal a
condamné au début du mois de janvier à de la prison à vie deux
gendarmes reconnus coupables d'implication dans la tentative de putsch,
premier jugement du genre.
Au-delà des putschistes présumés, les purges engagées après le 15
juillet visent les milieux prokurdes et les médias, ce qui a conduit
des ONG à accuser le pouvoir de profiter de l'état d'urgence pour
étouffer toute voix critique.
L'ampleur de ces mesures suscite aussi l'inquiétude de l'Occident,
notamment de l'Union européenne, dont les relations avec la Turquie se
sont dégradées ces derniers mois. (AFP, 31 janvier
2017)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Politically-motivated trials of journalists and human rights defenders continue
Last week, ARTICLE 19, PEN International and Reporters without Borders
(RSF) monitored the hearings of several criminal cases against
journalists and human rights defenders in Turkey, all of whom face
politically-motivated charges of propaganda for, or involvement in,
terrorist organisations.
We are deeply concerned by the visibly political nature of these trials
and the blatant abuse of the Penal Code and Anti-Terror law against
journalists and human rights defenders. To date, no convincing evidence
of the accused journalists’ involvement in terrorism or incitement to
violence has been publicly presented. The cases also raised serious
concerns in terms of due process and the right to a fair trial.
ARTICLE 19, PEN International and RSF call on the Turkish government to
take immediate steps to restore the independence of the judiciary,
reform laws which contradict international human rights standards,
ensure due process during trials and cease the judicial harassment of
journalists and human rights defenders.
Representatives from the three organisations attended the following trials on 14–15 February 2017:
List:
https://rsf.org/en/news/turkey-politically-motivated-trials-journalists-and-human-rights-defenders-continue
Imprisoned Journalist Gürsel Nominated for Press Freedom Prize
The Reporters Without Borders (RSF) has nominated Kadri Gürsel, who is
a Cumhuriyet newspaper columnist and its editorial consultant and that
has been arrested as part of an investigation launched into Cumuriyet
newspaper, as a candidate for UNESCO Guillermo Cano World Press Freedom
Prize.
The same prize was granted to journalist Ahmet Şık in 2014. Şık, who
was tried in Oda TV case when he was given the prize, is now arrested
on the charge of being a member of Fethullahist Terror Organization
(FETÖ). The Oda TV trial is ongoing.
Gürsel has been in prison for 117 days, Şık for 56 days
Kadri Gürsel was arrested along with Cumhuriyet newspaper
Editor-in-Chief Murat Sabuncu, caricaturist Musa Kart, Cumhuriyet
Foundation Board members Önder Çelik, Bülent Utku, Mustafa Kemal
Güngör, Güray Öz, Hakan Kara and Book Review Supplement Editor-in-Chief
Turhan Günay on November 5, 2016.
Gürsel was charged with “Carrying out activities on behalf of FETÖ/PDY
and PKK/KCK (Kurdistan Workers’ Party/Kurdistan Communities Union)”.
Şık was arrested on December 30, 2016 on charge of “propagandizing for FETÖ and PKK”.
Kadri Gürsel has been in prison for 117 days and Ahmet Şık for 56 days. (BIA, February 24, 2017)
Les professeurs limogés prennent la rue
Malgré le froid mordant, ils sont plus de 100 à être venus assister
dans un parc d'Ankara au cours magistral de Sevilay Celenk, l'une des
milliers d'universitaires limogés depuis une tentative de coup d'Etat
en Turquie.
Comme elle, plusieurs des quelque 5.000 professeurs emportés par les
purges lancées après le putsch manqué continuent de transmettre leur
savoir dans les rues et les parcs d'Ankara, une manière de protester
contre l'"injustice".
"Nous sommes face à un limogeage véritablement injuste, illégal, sans
aucun fondement", dit à l'AFP Mme Celenk. "C'est le signal que la
liquidation effrayante de toute opposition démocratique ou de gauche va
se poursuivre."
Mme Celenk affirme avoir perdu son poste pour avoir signé une pétition
lancée l'année dernière pour dénoncer les actes des forces de sécurité
turques lors d'opérations contre les rebelles kurdes. Cette pétition
avait suscité la fureur du président Recep Tayyip Erdogan.
"Résister avec des histoires" : c'est l'intitulé de ce cours d'une
quinzaine de minutes, le cinquième du genre, dispensé un dimanche
après-midi de février par Mme Celenk, professeure de communication à
l'Université d'Ankara jusqu'à son limogeage par décret-loi le 6 janvier.
Depuis le putsch manqué du 15 juillet, plus de 100.000 personnes ont
été limogées ou suspendues. Au-delà des putschistes présumés, de
nombreuses figures de la cause kurde et de la gauche ont été touchées.
Les autorités turques nient toute chasse aux sorcières et affirment que
ces mesures d'exception sont nécessaires pour nettoyer les institutions
des éléments factieux.
- 'Atteintes à l'honneur' -
"On nous a confisqué notre droit à l'éducation", s'indigne Ilkyaz
Gencdal, étudiante venue suivre le cours en plein air. "C'est comme si
on versait du béton sur notre école".
A l'Université d'Ankara, on assure qu'aucun département ne sera fermé
et que des mesures sont prises pour remplacer les professeurs limogés.
Sollicité par l'AFP, le ministère de l'Education nationale a refusé de
s'exprimer sur ce sujet.
Nuriye Gülmen, elle, manifeste chaque jour au pied d'une statue du
centre d'Ankara pour protester contre son limogeage de son université à
Selçuk (ouest), et envisage une grève de la faim.
"Nous pouvons nous remettre des douleurs physiques. Mais les atteintes
à notre honneur, il va falloir vivre avec toute notre vie",
explique-t-elle.
Ne pouvant plus payer son loyer, elle est désormais contrainte de loger
chez qui veut bien l'accueillir, tout comme Acun Karadag, une
enseignante de collège également limogée.
Accusée d'être membre de l'organisation de Fethullah Gülen, un
prédicateur islamiste installé aux Etats-Unis à qui Ankara impute le
putsch manqué de la mi-juillet, Mme Karadag a d'abord décidé de
manifester en restant devant son collège.
Mais après une hospitalisation pour des problèmes de tension "causés
par toute cette pression", selon son médecin, elle a décidé de se
joindre à Mme Gülmen.
Lors de leurs manifestations, des cafés et restaurants leur apportent à boire et à manger, par solidarité.
- Commission -
Si les deux femmes nient tout lien avec l'organisation islamiste, se
définissant comme des "laïques de gauche", elles admettent avoir
entendu dire que certains de leurs collègues étaient des gulénistes.
Fin janvier, le gouvernement a annoncé la création d'une commission
chargée d'examiner les cas de ceux qui estiment avoir été mis en cause
à tort par des décrets-lois pris sous l'état d'urgence.
Kamuran Karaca, président du puissant syndicat d'enseignants
Egitim-Sen, auquel appartiennent Mmes Celenk, Gülmen et Karadag, a déjà
affirmé qu'il saisirait cette commission.
Sur les 11.500 membres du syndicat suspendus dans le cadre de l'état
d'urgence en 2016, tous sauf 70 ont déjà été réintégrés à leur poste,
explique-t-il.
Pour Emma Sinclair-Webb, directrice Turquie de Human Rights Watch,
cette commission a été mise en place pour satisfaire le Conseil de
l'Europe. "Mais en réalité, ce n'est pas du tout un remède à ces
problèmes."
Même circonspection du côté d'Andrew Gardner, chercheur spécialisé sur
la Turquie à Amnesty International. Selon lui, "le principal objectif
de cette commission semble être d'empêcher les gens de se rendre devant
la Cour européenne des droits de l'Homme".
(AFP, 23 février
2017)
Des députés allemands demandent la libération du journaliste Yücel
Près de 170 députés allemands ont appelé vendredi dans une lettre
ouverte à la libération "rapide" du correspondant du quotidien allemand
Die Welt en Turquie, soupçonné de "terrorisme" par Ankara et arrêté la
semaine dernière par la police turque.
"Comme c'est le cas pour tous les journalistes et les esprits
critiques, le travail (de Deniz Yücel) suscite parfois la réprobation",
écrivent les 166 élus, de gauche comme de droite, de la chambre basse
du Parlement allemand, le Bundestag.
Mais c'est aussi le signe "de la liberté de pensée et du débat
intellectuel ouvert", poursuivent les députés dans cette missive
adressée à l'ambassadeur de Turquie en Allemagne, Ali Kemal Aydin, et
consultée par l'AFP.
"Le débat intellectuel est le meilleur instrument contre le terrorisme,
(chose) qui lui est paradoxalement reprochée", poursuivent-ils.
Deniz Yücel, journaliste germano-turc de 43 ans, était recherché par la
police pour ses articles sur le piratage de la boîte mail de Berat
Albayrak, ministre de l'Énergie et gendre du président turc Recep
Tayyip Erdogan. Les emails, piratés par des hackeurs, dévoilent les
pressions politique du gouvernement turc sur des médias et des
stratégies de manipulation de l'opinion sur les réseaux sociaux.
Deniz Yücel s'est présenté de lui-même le 14 février au quartier
général de la police à Istanbul pour répondre aux questions des
enquêteurs, avait indiqué le quotidien allemand Die Welt. Selon le
journal, il est accusé "d'appartenance à une organisation terroriste,
d'utilisation de données et de propagande terroriste".
Les députés demandent à l'ambassadeur de Turquie de "s'impliquer afin
que Deniz Yücel soit rapidement libéré et afin de rendre possible pour
lui et ses collègues la liberté de travail".
Auparavant, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères,
Martin Schäfer, avait indiqué lors du point-presse gouvernemental que
Berlin n'avait "pas le plus petit indice laissant entendre que M. Yücel
ait abusé de son activité de journaliste".
Depuis le coup d'Etat avorté du 16 juillet 2016 en Turquie, plus d'une
centaine de journalistes ont été arrêtés sans être jugés, 170 médias
ont été fermés et 775 cartes de presse annulées selon les décomptes
d'associations de défense de la liberté de la presse.
Des journalistes étrangers, comme Rob Nordland du New York Times, Dion
Nissenbaum du Wall Street Journal ou encore Olivier Bertrand du média
en ligne français Les Jours ont été arrêtés ou expulsés.
(AFP, 24 février
2017)
German daily “Die Welt” correspondent in Turkey still in custody
Correspondent Deniz Yücel from German daily Die Welt was taken into
custody on 14 February. Yücel, who holds both Turkish and German
citizenship, is accused of being a member of a terrorist organisation,
spreading propaganda and misusing information.
Since the end of December, six other journalists working for Turkish
news outlets have been arrested supposedly in connection to the RedHack
leaks. The emails revealed media outlets’ control and the use of fake
Twitter accounts to favour Erdogan’s AKP party.
Under the ongoing state of emergency, anyone can be held in police
custody for up to 14 days without a hearing before a judge. The
European Federation of Journalists (EFJ) and its German affiliates are
calling for his immediate release.
“Deniz Yücel is a journalist, not a terrorist. He has, as it is his
task, investigated and reported about a cyber- attack on the Turkish
Minister of Energy Albayrak, through which information about the
control of Turkish media companies and the influence of the public via
fictitious twitter-accounts was made available to the public. This is
not a crime, but his work”, said Cornelia Haß, chair of the dju in
ver.di.
The German Federation of Journalists (Der Deutsche Journalisten-Verband
(DJV) criticised the behavior of the Turkish authorities.
"It shows that President Erdogan misuses the state of emergency in
order to prevent critical reporting”, said DJV-chair Frank Überall. “We
expect from the German Government to take up the case and use its
diplomatic channels in order to protect our colleagues.”
The case will be reported to the Council of Europe platform for the safety of journalists. (DPA, February 24, 2017)
AKP Government Widens Purges in Universities by Decree Laws
A new state of emergency statutory decree, numbered
686, was issued on 7 February 2017, barring 4464 civil servants from
public offices. Of these 330 are academic personnel, including 184
Peace Academics who had protested Erdoğan-AKP Government’s military
operations in Kurdish cities held under months-long curfews in 2016.
Since the start of emergency rule on 20 July 2016,
over 130,000 civil servants have been dismissed and barred from public
sector jobs with twenty statutory decrees issued by the government.
These blanket purges attest to partisan abuse of
state of emergency powers to punish political opponents after the July
15 coup attempt.
The case of Peace Academics warrants particular
notice for showing the continuity and systematic nature of the
Erdoğan-AKP government’s determination to crush any critical public
debate on the Kurdish issue with recourse to the charge of terrorism.
After having signed the declaration entitled “We
Will Not Be A Party To This Crime” in January 2016, the Peace Academics
were targeted by President Erdoğan himself as abettors of terrorism.
This has resulted in hundreds of legal and disciplinary proceedings
against the signatories on charges of “supporting PKK terror.”
The case of Peace Academics also warrants attention
to the partisan kernel of a much broader liquidation of higher
education system under Erdoğan-AKP’s state of emergency rule. In five
statutory decrees issued since September 2016 (Numbered 672, 675, 677,
679 and 686), 4811 academics from more than fifty universities have
been dismissed and barred from public office. In addition, at least
1102 administrative personnel working in these institutions have been
sacked.
Significantly, the purges in universities have
gained momentum after a statutory decree (No. 676, dated 29 October
2016) had changed the system of electoral succession to the rector’s
office (with the votes of academics) with a system of rectors’
appointment by the President upon recommendation of the anti-democratic
Council of Higher Education. On 8 February 2017, the chair of this
Council said that new purge lists were being prepared for academics by
rectors’ offices across the country.
The Erdoğan-AKP government is committed to
liquidating the grounds of critical thinking, research and debate on
vital issues of democracy, peace and public order in Turkey not only
for the present-day but also for generations to come.
Within this broader context, we would also like to
attract your attention to the fact that the Commission of Inquiry for
State of Emergency Practices, which was recently set up in response to
criticisms from the international community and the debates at the PACE
on returning Turkey back to the monitoring process in particular, is
but a tactical move of the Turkish government to ease international
pressures regarding blanket and partisan purges –including those of
the Council of Europe and the PACE. It is important to highlight that
the recent purge of 4,464 civil servants by Decree No 686 did follow
the establishment of the Commission of Inquiry.
On 23 January, the Bureau of the PACE chose to
postpone to its April sessions the debate on the functioning of
democratic institutions in Turkey and a possible return to the
monitoring process. This has definitely emboldened the Erdoğan-AKP
regime, giving it ample time to silence remaining critical voices in
the country.
Hişyar Özsoy
Deputy Co-chair of HDP Responsible for Foreign Affairs
Member of Parliament
Solidarity Call from Amsterdam University with Academics of Turkey
122 academics from Amsterdam University have made a call for solidarity with academics of Turkey via a statement they released.
“We, academics from the University of Amsterdam, are deeply concerned
about the continued attacks on academic freedom and on critical
academics in Turkey which the Turkish government has escalated in
recent days.
“With the latest decree from February 7, issued under the state of
emergency, another 330 academics were fired from their universities
under the pretense that they support terrorism. This latest attack on
Turkish academia has primarily hit Ankara University - one of the
leading universities in social sciences and humanities in Turkey - and
signatories of the "Academics for Peace" declaration: Out of the 330
who lost their job, exactly half (115) were signatories of the
declaration calling for a stop to the government’s security operations
in south-eastern Turkey, which have a disastrous impact on the Kurdish
civilian population.
“On February 10, the police used excessive force against students and
faculty protesting the most recent decision of the government, using
tear gas at close range, beating peaceful protesters and arresting
several academics.
“With its actions the government claims to fight terrorism, but
unmistakably the measures deployed are calculated to outlaw dissent -
specifically from the intelligentsia and among academics. Many of those
who were fired are recognized as leading academics in their fields and
no evidence has been provided for the claim that they have been
supporting terrorism. Whether those affected will be able to appeal the
decision that ended their career is entirely unclear. In addition, the
passports of the dismissed academics and of their family members have
been cancelled, imposing a de facto travel ban on them.
“In light of these alarming developments, we urge our colleagues at the
University of Amsterdam and in the international academic community
• to stand in solidarity with their colleagues who have been
dismissed and are under attack from their government and the police,
• to continue to express this solidarity publicly, and to persist in
defending academic freedom whenever and wherever it comes under attack,
• to support those political and civil society organizations in
Turkey which protest the government’s increasingly oppressive policies,
• to provide institutional support for dismissed and threatened
Turkish academics through visiting scholarships, emergency programs,
and other means,
• to urge our national governments and international organizations to
fearlessly hold the Turkish government accountable for its persistent
violations of human and civil rights, academic freedom and the rule of
law. (BIA, February 15, 2017)
L'auteur Orhan Pamuk s'oppose au renforcement d'Erdogan, interview censurée
Le célèbre auteur turc Orhan Pamuk a
accusé mardi un journal d'avoir refusé de publier un entretien dans
lequel il s'opposait à une réforme renforçant les pouvoirs du président
Recep Tayyip Erdogan, soumise à référendum en avril prochain.
Interrogé par la plate-forme Susma (silence), qui combat la censure
médiatique en Turquie, Pamuk a déclaré avoir "eu un grand et bel
entretien" avec le quotidien Hürriyet, indiqué qu'il allait "voter
+non+ au référendum et expliqué les raisons de (sa) décision".
Cet entretien, qui devait paraitre lundi, n'a "hélas (...) pas été
publié", a ajouté l'auteur de "Neige" et "Mon nom est Rouge", lauréat
en 2006 du Nobel de littérature.
Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès du
quotidien Hürriyet, fleuron de Dogan Holding, l'un des plus grands
groupes de Turquie qui possède notamment des intérêts dans les médias
et l'énergie.
Cet épisode illustre l'autocensure dans les médias grand public en
Turquie, dans un contexte de pressions croissantes sur la presse, en
particulier depuis la tentative de coup d'Etat du 15 juillet dernier.
Après le coup de force, des dizaines de médias ont été fermés et des
centaines de journalistes licenciés dans le cadre de vastes purges dont
l'ampleur a suscité des critiques de l'Europe.
Et à deux mois d'un référendum programmé pour le 16 avril sur une
réforme constitutionnelle visant à présidentialiser le système, la
pression semble s'accroître davantage.
Un présentateur de la chaîne Kanal D, qui appartient au groupe Dogan, a
été licencié la semaine dernière après avoir publiquement annoncé son
opposition à la révision constitutionnelle.
Dans un communiqué publié mardi, le groupe Dogan a évoqué une
"violation" de ses "principes éditoriaux". "Le devoir des médias Dogan,
ce n'est pas d'imposer le +oui+ ou le +non+", a ajouté la holding.
La réforme constitutionnelle permettrait notamment au chef de l'Etat de
nommer et révoquer les ministres, promulguer des décrets et déclarer
l'état d'urgence.
Le texte suscite l'inquiétude d'opposants et d'ONG qui accusent M. Erdogan de dérive autoritaire. (AFP, 14 février
2017)
Un journaliste allemand placé en détention
Le correspondant en Turquie du quotidien
allemand Die Welt, Deniz Yücel, est détenu depuis mardi par la police
turque, a annoncé la rédaction du journal vendredi.
Le journaliste germano-turc de 43 ans était recherché par la
police pour ses articles sur le piratage de la boîte mail de Berat
Albayrak, ministre de l'Énergie et gendre du président turc Recep
Tayyip Erdogan.
Ces emails, piratés par un collectif de hackeurs dévoilent les
pressions politique du gouvernement turc sur plusieurs médias et des
stratégies de manipulation de l'opinion sur les réseaux sociaux.
"Yücel s'est présenté de lui-même mardi au quartier général de la
police à Istanbul pour répondre aux questions des enquêteurs", écrit le
quotidien sur son site internet.
"Les autorités l'accusent d'appartenance à une organisation terroriste,
d'utilisation de données et de propagande terroriste", ajoute le
journal.
Selon Die Welt, six autres journalistes turcs ayant traité dans
leurs médias cette affaire ont été arrêtés, dont trois sont toujours
détenus.
"Le gouvernement turc insiste constamment sur son respect de
l'Etat de droit. Nous sommes confiants, des vérifications honnêtes
prouveront son innocence", a déclaré le rédacteur en chef du journal
Ulf Poschardt, faisant valoir la bonne volonté du journaliste qui s'est
présenté de lui-même à la police et appelant à sa libération.
Depuis le coup d'Etat avorté du 16 juillet 2016 en Turquie, plus
d'une centaine de journalistes ont été arrêtés sans être jugés, 170
médias ont été fermés et 775 cartes de presse annulées selon les
décomptes d'associations de défense de la liberté de la presse.
Des journalistes étrangers, comme Rob Nordland du New York Times,
Dion Nissenbaum du Wall Street Journal ou encore Olivier Bertrand du
média en ligne Les Jours ont été arrêtés ou expulsés. (AFP, 17 février
2017)
The Film ‘Last Schnitzel’ Censored
Directors of the short film “The Last Schnitzel” have announced that
some scenes needed to be taken out of the film for a “Application
Registration Form” though they would not do that and the film would
therefore not take place in !f İstanbul Independent Film Festival.
Kaan Arıcı and İsmet Kurtuluş, directors of the short film "The Last
Schnitzel" have announced that the film would therefore not take place
in !f İstanbul Independent Film Festival.
Arıcı and Kurtuluş in their written statement said that the Ministry of
Culture and Tourism in its response to the directors' application to
the "Application Registration Form" requested that certain scenes be
taken out of the film and the revised film should be re-submitted to
the board for evaluation.
The directors responded that the requested changes would be undertaken.
Therefore the film in which Haluk Bilginer and Serkan Keskin shared the
leading roles will not be showcasted in !f İstanbul Independent Film
Festival and probably in other film festivals either.
Likewise, the films "Dersim 38" and "Berivan" (2011) as well as "Bakur"
(2015) were not granted permission and the "Application Registration
Form" was wielded as an instrument of censorship. (BIA, February 17, 2017)
PEN International, ARTICLE 19 and RSF join forces to monitor Turkey
Ahead of a number of landmark verdicts and hearings in criminal cases
against journalists in Turkey this week, international free expression
organisations PEN International, ARTICLE 19 and Reporters Without
Borders (RSF) are urging the Turkish judiciary to uphold international
fair trial and freedom of expression standards. The judicial
proceedings come at a time of profound repression of freedom of the
media with 150 journalists in prison and deep concerns about the
quality of justice journalists can expect to face.
“We are deeply concerned by the lack of due process in many cases
against writers in Turkey under the State of Emergency where many
defendants are currently being held in prolonged pre-charge detention,
have yet to see the evidence against them, have extremely curtailed
access to their lawyers,” said Sarah Clarke of PEN International. “We
urge the Turkish judiciary to uphold the fair trial standards
guaranteed by Turkey’s Constitution and the European Convention on
Human Rights to which Turkey is a party”, she added.
The three international free expression organisations will jointly monitor three hearings over two days this week.
Özgür Gündem Solidarity Case
On Tuesday 14 February the verdicts in the cases of 22 of the
journalists who had been participating in a solidarity action with the
daily newspaper Özgür Gündem are likely to be announced including İnan
Kızılkaya, Hasan Cemal, Kumru Başer, Nadire Mater, Can Dündar and
Necmiye Alpay.
Oda TV Case
On Wednesday 15 February hearings in the cases of Oda TV trial, dating
as far back as 2011 including prominent journalists, Ahmet Şık, Nedim
Şener, Soner Yalçın, Barış Pehlivan and Barış Terkoğlu will take place.
Taraf Case
Also on 15 February, the third hearing in the trial of journalists and
editors affiliated with the Taraf newspaper will take place, including
Ahmet Altan, Mehmet Baransu, Yasemin Çongar, Yıldıray Oğur and Tuncay
Opçin.
“These three cases represent a wide spectrum of different viewpoints in
Turkey; but what unites them is the violation of their right to freedom
of expression,” said Katie Morris, Head of Europe and Central Asia
Programme at ARTICLE 19. “The Turkish authorities are pursuing
politically-motivated charges to prevent the media holding them to
account and it is crucial that we stand together in opposing this
attack on human rights,” she added.
“These three cases exemplify the systematic abuse of terrorism and
anti-State charges against critical journalists, said Erol Önderoğlu,
RSF Turkey representative. Although this practice has been widespread
for decades in Turkey, never has it been so oppressive as today, under
the state of emergency. We urge once again the authorities to put
Turkish legislation in line with its obligations under the European
Covenant on Human Rights and the International Pact on Civil and
Political Rights.” (RSF, 14 February 14, 2017)
Une photo de "la haine de notre époque" remporte le World Press Photo
Doigt en l'air, une arme à la main et le visage en colère: l'image de
l'assassin de l'ambassadeur russe en Turquie, du photographe turc
Burhan Ozbilici, a remporté le premier prix du plus prestigieux
concours de photojournalisme, ont annoncé lundi les organisateurs du
World Press Photo.
Les juges ont salué le courage du photojournaliste de l'agence
Associated Press (AP), qui a pris cette photo le 19 décembre alors que
Mevlüt Mert Altintas, un policier âgé de 22 ans qui n'était pas de
service, tirait neuf balles sur l'ambassadeur de Russie à Ankara,
Andreï Karlov. Le policier avait ensuite été lui-même abattu, après
avoir lancé "Allah Akbar" et affirmé vouloir venger Alep.
"C'était une décision très, très difficile, mais à la fin, nous avions
le sentiment que l'image de l'année était une image explosive qui
témoignait vraiment de la haine de notre époque", a commenté Mary F.
Calvert, membre du jury, citée dans un communiqué.
Vue 18 millions de fois dans les heures qui ont suivi l'assassinat,
cette image "a marqué un moment important dans l'histoire de la
Turquie", a expliqué à l'AFP Burhan Ozbilici. "Donc là, je devais faire
mon travail. En tant que journaliste, je ne pouvais pas partir pour
sauver ma peau".
Plus de 5.000 photographes issus de 125 pays ont soumis quelque 80.000
images au jury. Parmi eux, 45 ont été récompensés dans huit catégories
différentes.
Trois photographes de l'Agence France-Presse ont également été
récompensés pour leur travail. Basé aux Philippines, Noel Celis monte
sur la troisième place du podium dans la catégorie "General News"
(informations générales) pour une image prise dans une prison
surpeuplée, construite pour accueillir 800 détenus mais qui en héberge
près de 4.000.
On y voit des hommes entassés, torse nu, visage marqué, tentant de dormir sur les marches d'une cage d'escalier en béton.
Les images de l'AFP prises en Syrie ont également été récompensées par
le deuxième prix des catégories "Spot News, Singles" (Informations
brûlantes, image seule) et "Spot News, Stories" (reportages). L'image
d'Abd Doumany montre deux petites filles, le visage couvert de
poussière et de sang, soignées par un infirmier. Des enfants vivant
l'horreur de la guerre et secourus des décombres d'Alep sont également
au coeur de la série d'Ameer Alhalbi.
- 'Photo d'un meurtre' -
La photo lauréate, prise lors du vernissage d'une exposition, a suscité
la controverse au sein du jury du World Press Photo, a révélé son
président, Stuart Franklin, dans une tribune publiée lundi par le
quotidien britannique The Guardian.
"J'ai voté contre. Désolé, Burhan", a-t-il écrit, saluant son
sang-froid, son courage et ses compétences. "C'est une photo d'un
meurtre, le tueur et le tué, tous deux aperçus sur la même image, et
moralement, aussi problématique à publier qu'une décapitation
terroriste".
Arrivé en retard ce jour-là à l'inauguration de l'exposition d'art,
Burhan Ozbilici raconte avoir tout de suite saisi la gravité de la
situation en entendant les tirs.
Il s'est dit désolé pour la mort de l'ambassadeur, "un homme digne,
sincère mais tué comme un résultat de la catastrophe syrienne".
Lui qui a couvert le coup d'Etat avorté en Turquie et mené des missions
en Syrie, en Libye ou en Egypte dit avoir toujours essayé d'être prêt
pour des moments difficiles et d'avoir le "courage, vis-à-vis d'un
monde pourri par les malhonnêtes, les corrompus, faire quelque chose de
bien".
Pour Joao Silva, photographe du New York Times également membre du
jury, cette image d'un homme qui "avait clairement atteint un point de
rupture" représente tout ce qu'il se passe à travers le monde
aujourd'hui. "C'est le visage de la haine".
Abordant un large éventail de thématiques et d'événements, comme les
tensions raciales à Baton Rouge aux Etats-Unis, ou les murs construits
à travers le monde face à la crise migratoire, la sélection de cette
année est "osée" et va mener à un débat "essentiel à avoir", selon la
photographe jordanienne Tany Habjouqa, membre du jury. (AFP, 13 février
2017)
Allemagne: interdiction partielle d'un poème anti-Erdogan confirmée
Un tribunal de Hambourg (nord) a confirmé vendredi l'interdiction faite
à un humoriste allemand de répéter en public de larges passages d'un
poème satirique insultant le président turc Recep Tayyip Erdogan, à
l'origine d'une crise diplomatique germano-turque.
La justice allemande, saisie en référé, avait censuré en mai une grande
partie d'un "poème" de Jan Böhmermann diffusé en mars sur la chaîne
publique ZDFneo et qui traitait M. Erdogan de pédophile et de zoophile.
Sur les 24 vers de ce texte qui avait provoqué l'ire du chef de l'Etat
turc et l'intervention de la chancelière Angela Merkel, seules six
subsistent.
"Même s'il est évident pour le spectateur que la description faite de
la vie sexuelle du plaignant est absurde, cela ne signifie pas pour
autant que la personne concernée doit supporter des injures et des
insultes", a jugé le tribunal, estimant qu'en l'occurrence les droits
de la personne primaient sur la liberté artistique.
La justice allemande avait renoncé en octobre à poursuivre au pénal
l'humoriste alors que le président turc exigeait des poursuites.
Jan Böhmermann avait expliqué à l'époque avoir à dessein choisi
l'exagération et l'insulte pour démontrer ce qu'est vraiment la
diffamation et souligner par l'absurde que les critiques politiques
adressées par les détracteurs de M. Erdogan en Turquie notamment, qui
leur valent parfois des poursuites, n'en sont pas.
Cette affaire a été l'une des nombreuses sources de tensions entre
Berlin et Ankara en 2016. La Turquie a notamment dénoncé un vote des
députés allemands qualifiant de génocide les massacres d'Arméniens par
l'empire Ottoman au début du 20e siècle, et rejeté les critiques de
Berlin sur la répression de l'opposition turque. (AFP, 10 février
2017)
Asli Erdogan vit "avec l'ombre de la prison", mais ne se taira pas
Par Fulya OZERKAN et Ezzedine SAID
Après plus de quatre mois en détention, "l'ombre de la prison"
accompagnera pour toujours la célèbre romancière turque Asli Erdogan,
mais elle n'entend pas se taire face à un pouvoir qu'elle accuse
d'étouffer toute voix discordante.
Frêle, cheveux auburn et yeux bleus, Asli Erdogan, 49 ans, s'est
confiée sur sa détention et sa peur de retourner en prison, sur un ton
mêlant résignation et détermination, lors d'un entretien à l'AFP à
Istanbul.
"Le pire sentiment quand on est en prison est celui qu'on n'en sortira
jamais. On ne voit que des murs, pas d'horizon", dit elle.
Asli Erdogan, qui n'a aucun lien de parenté avec le président turc
Recep Tayyip Erdogan, a été libérée le 29 décembre après avoir passé
132 jours en détention provisoire dans le cadre d'un procès pour
appartenance à une "organisation terroriste".
Mais Asli Erdogan, dont l'arrestation a provoqué une vague
d'indignation en Turquie et en Occident, n'a toutefois pas été
acquittée et risque toujours la prison à vie pour avoir collaboré au
journal prokurde Ozgür Gündem, fermé en octobre car accusé de
"propagande terroriste". Le procès doit reprendre le 14 mars.
"Bien sûr que j'ai peur" de retourner en prison. "Le cauchemar peut
recommencer à tout moment", confie Mme Erdogan, dont la remise en
liberté conditionnelle a été assortie d'une interdiction de quitter le
territoire turc.
- 'Ombre de la prison' -
Les romans d'Asli Erdogan ont été traduits dans plusieurs langues. Le
dernier traduit paru en français, Le Bâtiment de pierre (Actes Sud,
2013), dénonce la torture et les conditions de détention en Turquie.
Elle n'envisage pas de coucher ce qu'elle a vécu en détention dans un
livre mais affirme que cette expérience teintera désormais ses écrits.
"Mon travail littéraire s'inspire largement de mes traumatismes passés.
Je pense que tout ce que j'écrirai désormais sera marqué par l'ombre de
la prison", affirme-t-elle.
L'arrestation de Mme Erdogan, et de nombreux autres intellectuels et
journalistes, est survenue alors que des vastes purges étaient menées
par le pouvoir après le putsch manqué de juillet.
La Turquie vit toujours au rythme de ces purges mais il est hors de
question pour Mme Erdogan d'adopter un profil bas depuis sa libération
pour laisser passer l'orage.
"Je dois dire au monde entier à quel point ce procès est injuste et
kafkaïen. Plus on fait entendre notre voix, mieux c'est. Il y a 151
journalistes en prison et nous devons continuer à en parler",
explique-t-elle.
"Je ne pense pas que garder le silence m'offrirait une protection. Je
ne suis qu'une écrivaine, je ne suis pas un fer de lance de la cause
kurde ou tout autre cause mais ce régime m'a emprisonnée et cela peut
arriver à n'importe quel autre écrivain", ajoute la romancière.
- Le danger d'un 'régime totalitaire' -
Et la situation n'est pas près de changer puisqu'un référendum, dont
l'issue ne fait aucun doute selon elle, sur l'élargissement des
pouvoirs de M. Erdogan doit être organisé dans les prochaines semaines.
"C'est conçu pour que le +oui+ l'emporte et ce sera le cas. Ce plan
semble fonctionner sauf si un miracle se produit mais il ne se produira
pas" dit-elle.
"La presse a été largement muselée et un quart des députés du troisième
parti d'opposition (HDP, prokurde) sont en prison", énumère-elle à
l'appui de sa prédiction. "Comment une campagne pour le +non+ peut elle
être organisée ?"
"J'ai toujours dit que le danger réel qui guette la Turquie n'est pas
la charia mais un régime totalitaire. Je crains que ma lecture soit
malheureusement en passe de se réaliser", a-t-elle ajouté. "Nous allons
vivre pour dix ans ou vingt ans sous un régime de junte".
Mais ce n'est pas pour autant que Mme Erdogan va être tentée par
l'exil, même si elle avait l'intention avant son arrestation de partir
vivre au Danemark pour deux ans.
"J'écris en turc et ma plus forte attache à ce pays est la langue donc
je dois rester en Turquie si je veux garder mes liens émotionnels avec
cette langue. Mais l'expérience que j'ai vécue m'a clairement montré
que mon destin n'était pas entre mes mains", confie-t-elle.
Et d'ajouter sur un ton fataliste: "Je suis sûre que s'ils veulent se
débarrasser de moi, ils me feront comprendre que je dois partir".
(AFP, 10 février
2017)
Reactions Against Discharges of Academics: ‘Boss Has Gone Crazy’
330 academics from 48 universities have been discharged by Statutory
Decree No. 686 declared as part of the State of Emergency. The largest
number of discharges has occurred with 78 academic discharges at Ankara
University
Five academics were discharged from Ankara University Faculty of
Language, History and Geography, only four academics were left at the
faculty.
Assoc. Prof. Dr. Süreyya Karacabey was discharged by Statutory Decree
No. 679 dated January 6. Prof. Beliz Güçbilmez, Prof. Tülin Sağlam,
Prof. Selda Öndül, research members Elif Çongur and Kürşat Yılmaz were
discharged by the Statutory Decree No. 686 dated February 7.
While the academics released statements on social media about the
discharges, many people shared messages in protest of the discharges.
Prof. Güçbilmez in a text message wrote “We’ve shut down the shop. The boss has gone crazy”. (BIA, February 8, 2017)
TGS: Cancelling Journalists’ Press Insurance Unlawful
Journalists’ Union of Turkey (TGS) has announced that press insurances of as many as 100 journalists have been cancelled.
The TGS issued the following statement on its website and social media:
“Doğan Group has been cancelling press cards of as many as 100
journalists working at news sites such as hurriyet.com.tr,
posta.com.tr, fanatik.com.tr unlawfully.
“Online editors, who are supposed to be worked under Press Labor Act,
are asked to give up their legal rights by signing a paper.
“This action is unlawful and means illegal employment.
“We will meet you in courthouses if you don’t change this decision.
Media workers are not abandoned. We will take down your law of jungle
and eventually establish a humanitarian working order”.
(BIA, February 3, 2017)
RSF urges EU leaders to defend media freedom in Turkey
Reporters Without Borders (RSF) is launching an ad campaign that calls
for a firm stand in defence of media freedom in Turkey by the European
Union’s leaders, who will meet for an EU summit in Malta on Friday (3
February)
“Can we carry on as if nothing is happening in Turkey?” the campaign
visuals ask in five languages – French, English, Spanish, German and
Swedish. They show Angela Merkel, Jean-Claude Juncker, François
Hollande, Theresa May, Mariano Rajoy, Donald Tusk and Stefan Löfven,
who are urged to stop turning a blind eye to the unprecedented
crackdown on Turkish journalists.
The campaign ads will be posted on social networks (Twitter, Facebook
and Instagram) and will appear in the French national newspapers.
The unprecedented persecution of Turkey’s journalists and media has been under way ever since last July’s abortive coup attempt.
Pluralism is in the process of disappearing after six months under a
state of emergency. More than 100 journalists have been put in prison,
where they continue to await the start of their trials. No fewer than
149 media outlets and 29 publishing houses have been closed
arbitrarily. At least 775 press cards have been rescinded and the
passports of hundreds of journalists have been withdrawn without any
form of judicial proceedings. Censorship of the Internet and social
networks has reached unparalleled levels.
Turkey’s neighbours cannot remain indifferent to such a crackdown in a
country that is a candidate for admission to the European Union.
European leaders have a political and moral duty to do everything in
their power to rescue journalism in Turkey.
(RSF, February 3, 2017)
IFJ report on media workers killed in 2016, two in Turkey
At the end of each year, the International Federation of Journalists
(IFJ) publishes a Opens external link in new windowlist of all the
journalists and media professionals killed in the course of their work
over the previous 12 months.
As part of our ongoing commitment to tackle impunity and campaign for
greater safety for journalists, today, we are publishing the story
behind the killings – an in-depth analysis of each region with an
explanation of the victims and circumstances of each death.
The report (download it Initiates file downloadhere) lists details of
93 media professionals killed in work-related incidents such as
targeted murders, bomb attacks and cro ssfire incidents last year, a
decrease compared to the 2015 figure of 112 killings.
The publication also contains a safety analysis of each of the IFJ
regions. The Middle East and Arab World have the highest number of
killings (30), followed by Asia Pacific with 28 killings, Latin America
(24), Africa (8) and Europe (3).
Two jiournalists killed in Turkey:
24/2/2016: Rohat Aktaş, Editor Azadiya Welat,
16/7/2016: Mustafa Cambaz, Photojournalist, Yeni Şafak
In countries such as Iraq, Syria and Yemen, most of those killed were
under 30 years old - some of them as young as 19 - worked as
freelancers and had neither protective equipment nor adequate safety
training.
In Asia-Pacific, while actions in Pakistan to tackle journalist
fatalities and shocking impunity levels finally seem to be making some
difference, the situation in neighboring Afghanistan and India shows a
worrying trajectory.
The decrease in attacks on journalists and media staff in the Americas
is only due to the fact that journalists in some countries resort to
self-censorship and are forced into exile to stay out of trouble and
spare their lives.
Journalism in Africa remains in the grip of violence, partly fueled by
the failure of governments to tackle the issue of impunity, while in
Europe states often fail to take killings seriously enough.
“We welcome the efforts made by our affiliates and regional offices in
producing such a publication which shows the diversity and complexity
of the safety issues facing our colleagues on a daily basis in each
corner of the world. This report stands as a tribute to the memory and
commitment of those killed in trying to shed light on important issues
around the globe and to our affiliates in campaigning to improve the
safety and security of journalists,” said IFJ General Secretary,
Anthony Bellanger.
“Although the killings have decreased, we still noted rising threats,
intimidation and self-censorship providing evidence that attacks on
freedom of expression remain at critical levels,” added IFJ President,
Philippe Leruth. “We call on the authorities worldwide to do their
utmost to put an end to impunity and deliver justice to the families
and friends of all the killed journalists.”
The IFJ has compiled an Opens external link in new windowannual list of
journalists and media staff killed since 1990 from information from its
affiliates and other credible sources after having established a clear
or reasonable link between the killing and the professional activity of
the victim. (IFJ, Fevruarey 3, 2017)
CPJ Urges Angela Merkel befor her visit to Turkey
CPJ Executive Director
Joel Simon has sent the following message to German Chancellor Angela Merkel:
Dear Chancellor Merkel,
We at the Committee to Protect Journalists, an independent press
freedom advocacy organization, write to request that you use your
upcoming visit to Turkey to ask Turkish President Recep Tayyip Erdoğan
to free the dozens of journalists imprisoned in the country and to urge
him to allow the more than 100 media outlets closed since failed July
2016 military coup to reopen and to operate without harassment.
The current crackdown on the rights to free expression and to receive
and impart information freely is unprecedented in its depth and scope
in the decades that CPJ has tracked press freedom in Turkey. If
Turkey's trajectory in this regard is not soon reversed, Turkey will be
left with a monolithic media landscape, one in which the only voices
heard are those of the government and its supporters. CPJ believes this
would ultimately be to the detriment of the country's stability and
reliability as an international partner.
In the past week alone, Turkey's government closed two channels by
decree; a court jailed a wire reporter pending trial on terrorism
charges; another journalist was sentenced to six years in jail for
books she authored; a third journalist was detained while covering a
trial; and the bilingual German-Turkish news website Özgürüz ("We Are
Free")--which is edited by former Cumhuriyet editor Can Dündar from his
exile in Germany--was blocked in Turkey, 12 hours before it published
its first article.
While Dündar escaped to Germany, many others cannot. On December 1,
2016, when CPJ last conducted its census of journalists imprisoned
around the world, Turkey kept 81 journalists behind bars for their
work, more than any other country in the world in 2016 or in any year
since CPJ began keeping records in 1991. Many others are under travel
ban. Can Dündar's wife, Dilek Dündar, is under a travel ban, though she
is not a journalist and is not a suspect in any crime, according to her
husband.
In addition to the 81 confirmed cases, nearly 70 other journalists were
imprisoned in Turkey on December 1, 2016, but CPJ was unable to
establish that each was jailed for his or her work, often because
lawyers and family members were too afraid to speak or to share even
public documents. The crackdown has also affected those who campaign
for press freedom: Erol Önderoğlu, the Turkey representative of
Reporters sans frontières, is still on trial on terrorism charges for
participating in a campaign to show solidarity with a newspaper the
government ultimately closed. Kadri Gürsel, chair of the Turkey
National Committee of the International Press Institute, has been
imprisoned since October 2016.
The government's determination to use the failed military coup as
justification for purging critics was clear from the start. Within the
first week after mutinous soldiers attempted to overthrow the
government, Turkish authorities used emergency powers to detain at
least 48 journalists and shutter three news agencies, 16 television
stations, 23 radio stations, 45 newspapers, 15 magazines, and 29
publishing houses and distribution companies, CPJ research shows.
Emergency powers allow any cabinet member to order any media
organization closed by decree if he or she deems it "a threat to
national security." The government set up a mechanism for appealing
these decisions only last week.
While we recognize that any country has the right and responsibility to
safeguard its citizens and institutions from violent attack, Turkey's
continuing crackdown on individual journalists and the media goes well
beyond the requirements of the safety and security of Turkish citizens
or the state. The extension of the state of emergency, now more than
six months old, enables and perpetuates the violations of Turks' rights
to free expression and to the ability to impart and receive information
freely.
Germany has been a strong supporter of press freedom domestically and
internationally, with a record of criticizing attacks on the news media
around the world, including in Turkey. We call on you to use the
opportunity of your first visit to Turkey since the July's attempted
putsch to repeat these concerns, to speak on behalf of the journalists
jailed for their work, the many others on travel ban, and those whose
employers were summarily shut down be emergency decree. CPJ believes
that open debate--even and especially about such thorny issues as the
status of ethnic Kurds in Turkey or the country's involvement in the
Syrian conflict--can produce better policy and more stable
international partners.
Kurdish
Question / Question kurde
HDP Goes to ECtHR for Its Co-Chairs Demirtaş, Yüksekdağ
Peoples’ Democratic Party (HDP) has applied to the European Court of
the Human Rights (ECtHR) for its arrested Co-Chairs Selahattin Demirtaş
and Figen Yüksekdağ, and its MP İdris Baluken whom a detention warrant
was issued against despite his medical condition.
The delegation consisting of HDP Group Deputy Chair Filiz
Kerestecioğlu, Vice Co-Chair Saruhan Oluç, deputies Mithat Sancar,
Ertuğrul Kürkçü and Osman Baydemir, and human rights advocate lawyer
Reyhan Yalçındağ submitted an application to the ECtHR in person
yesterday (February 20).
Sharing information with press members following the application, the
delegation members underlined that the objections to the arrests
haven’t been even examined by the Constitutional Court and that their
arrests during the State of Emergency due to their statements is a
violation of freedom of expression, right of freedom and security, and
right of free election.
12 of 59 HDP MPs remain behind bars
HDP Co-Chairs Selahattin Demirtaş and Figen Yüksekdağ, Şırnak MPs
Ferhat Encü, Leyla Birlik, Hakkari MPs Selma Irmak, Abdullah Zeydan,
Diyarbakır MPs İdris Baluken, Nursel Aydoğan, Ziya Pir, İmam Taşçıer,
Ankara MP Sırrı Süreyya Önder and Mardin MP Gülser Yıldırım were taken
into custody on November 4. Yüksekdağ, Demirtaş, Baluken, Birlik,
Irmak, Aydoğan, Yıldırım, Zeydan and Encü were arrested on the same day.
Pir, Taşçıer and Önder were later released on probation.
HDP Hakkari MP Akdoğan was arrested on November 7.
HDP Group Deputy Chair Çağlar Demirel and HDP Siirt MP Besime Konca
were arrested on December 13, which increased the number of arrested
HDP MPs to 12.
HDP İstanbul MP Filiz Kerestecioğlu and HDP Muş MP Ahmet Yıldırım were replaced for the arrested group deputy chairs.
Şırnak MP Leyla Birlik was released on January 4, 2017.
Baluken was discharged on January 30, 2017.
First released on probation after getting arrested, Adana MP Meral
Danış Beştaş was taken into custody and arrested again on January 30,
2017 upon opposition by the Prosecutor's office.
Ayhan Bilgen was arrested on January 31.
Ferhat Encü was arrested on November 4, 2016, released on February 15,
2017 and arrested again on February 17. With Encü's arrest, 12 HDP MPs
remain behind bars. (BIA, February 24, 2017)
3th Imrali Delegations visit to Diyarbakir and Istanbul
An international peace delegation organized by the EU Turkey Civic
Commission (EUTCC) and consisting of 11 members from Europe and North
America, including Members of European Parliament and of the Council of
Europe, academics, and journalists, has been in Diyarbakir and Istanbul
this past week. The delegation has met with representatives from the
Kurdish Freedom Movement, political parties, trade unions, academics,
journalists, and other civil society organizations.
The delegation includes: two current representatives from the
Parliamentary Assembly of the Council of Europe, Miren Edurne
Gorrotxategi and Ulla Sandbaek; a current Member of the European
Parliament, Julie Ward; a former MEP, Francis Wurtz; a former Minister
of Justice and trade unionist, Ögmundur Jonasson; veteran Foreign
Correspondent, Jonathan Steele; the Chair of the Westminster Justice
and Peace Commission, Father Joe Ryan; three members of the Advisory
Board of the Transnational Institute for Social Ecology, Nathan
McDonnell, Dimitri Roussopoulos, and Federico Venturini; and a Lecturer
from the University of Cambridge, Thomas Jeffrey Miley.
The delegation applied to the Turkish Minister of Justice, requesting a
meeting with the leader of the Kurdish Freedom Movement, Abdullah
Öcalan, who has been imprisoned and isolated in inhumane conditions on
Imrali Island for eighteen years now, and who is a crucial role player
in the peace process. Unfortunately, the Minister of Justice did not
respond to our request.
The delegation also attempted to visit the co-chair from the People’s
Democratic Party (HDP), Selahattin Demirtas, currently imprisoned
unconstitutionally in Edirne. Its request was rejected.
Over the course of the week, the delegation witnessed and gathered
information about the dire human rights’ situation in the country. It
attended the unlawful, politicized trial of an HDP MP from Diyarbakir;
and it toured Diyarbakir and met with many people who informed us about
their experiences in the year and a half since the unravelling of the
peace process - the spiraling of violence and repression, the military
assaults, curfews, countless infringements of civil rights, and human
rights atrocities.
The delegation will prepare a report about these disturbing findings,
which it plans to distribute widely and to present to the European
Parliament, the Council of Europe, and the United Nations, among other
international organizations.
The report will highlight Turkey’s non-compliance with the
recommendations of the Committee for the Prevention of Torture
regarding the unlawful and inhumane treatment of Abdullah Ocalan.
The report will also emphasize the unconstitutional imprisonment of the
elected representatives of the HDP, the country’s third largest
political party, as well the unlawful persecution and detentions
suffered by many of its members. These unlawful detentions have
escalated in a most alarming fashion during our visit, with at least
834 people detained between the 13th and the 15th of this month.
In addition to this report, in coming weeks and months the delegation
intends to travel to Strasburg to meet with representatives from the
Committee for the Prevention of Torture and with members of the
Committee of Ministers and other members of the Council of Europe to
inform them about and to urge them to act in response to the Turkish
state’s blatant disregard for European law and human rights norms.
The Delegation
1. Dr Thomas J Miley, Cambridge University,
2.
Julie WARD, Group of the Progressive Alliance of Socialists and
Democrats in the European Parliament,
3. Mr. Jonathan STEELE, Veteran Foreign Correspondent and Author, UK,
4. Ulla SANDBÆK,
Council of Europe Parliamentary Assembly Member, Group of the Unified
European Left,
5. Mr Ögmundur Jonasson, Former Minister and former leader of
the Federation of Public Service Employees in Iceland and Board member
on the board of international trade union organizations.,
6. Francis Wurtz was a French Member of the European Parliament,
7. Joe Ryan, chair of the Westminster Justice and Peace Commission, UK,
8. Federico Venturini, School of Geography, University of
Leeds; advisory board member of Transnational Institute for Social
Ecology, UK,
9. Dimitri
Roussopoulos, co-founder of Transnational Institute for Social Ecology,
Montreal, Quebec, Canada, Dimitri,
10. Nathan Peter McDonnel, Assistant for Mr. Dimitrios, Canada,
11. Miren Edurne GORROTXATEGI, Member of
the Council of Europe Parliamentary Assemble and member of Spain Senat.
(EUTCC, February 24, 2017)
Call from HDP to International Institutions for Blockaded Kuruköy Village
Peoples’ Democratic Party (HDP) has issued an urgent call to
international institutions for Turkey’s southeastern Mardin’s Kuruköy
village, which has not been heard from over 10 days.
HDP Mardin Ali Atalan brought the matter to parliamentary agenda.
Curfews were declared in nine villages in Mardin’s districts of Artuklu, Nusaybin and Ömerli on February 11.
It is claimed that three people were killed, 39 others were detained
and the detainees were tortured in Kuruköy village of Nusaybin. The
claims can’t be confirmed since the village is under blockade.
The call stressed that the party committee’s not being allowed to enter the village indicates that these claims are true. (BIA, February 20, 2017)
5 mois de prison pour le leader kurde Demirtas
Le coprésident du principal parti prokurde de Turquie Selahattin
Demirtas a été condamné mardi à cinq mois de prison pour "dénigrement
de la nation turque", a rapporté l'agence de presse progouvernementale
Anadolu.
Cette décision survient quelques heures après l'annonce par le
Parlement turc de la déchéance de son mandat de députée de Figen
Yüksekdag, qui codirige avec M. Demirtas le Parti démocratique des
peuples (HDP).
Incarcéré depuis le mois de novembre, M. Demirtas a été condamné pour
"dénigrement de la nation turque, de l'Etat et des institutions de la
République de Turquie" par un tribunal de Dogubeyazit (sud-est), a
détaillé Anadolu.
Le charismatique chef de file du HDP est visé par des dizaines de
procédures judiciaires et risque notamment 142 ans de prison dans le
cadre d'un procès où il est accusé de "diriger une organisation
terroriste" et de faire de la "propagande terroriste".
Les autorités turques accusent le HDP d'être la vitrine politique des
séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une
organisation classée "terroriste" par Ankara, Washington et Bruxelles.
Mme Yüksekdag a été déchue de son mandat d'élue de la Grande assemblée
nationale de Turquie en raison de la validation par la Cour de
cassation d'une condamnation pour "propagande terroriste", a indiqué
mardi la coprésidente du Parlement Ayse Nur Bahçekapili.
Le deuxième parti d'opposition de Turquie a été durement frappé par les
purges qui ont suivi le putsch manqué en juillet, suscitant
l'inquiétude des pays européens et d'ONG qui accusent le président
Recep Tayyip Erdogan de vouloir étouffer toute voix d'opposition.
Le HDP a été décapité par l'arrestation de ses deux coprésidents et
d'une dizaine de cadres en novembre dernier. L'un des rares poids
lourds du HDP encore en liberté, Idris Baluken, a été placé en
détention mardi, ont rapporté les médias turcs.
Ces développements surviennent à quelques semaines d'un référendum sur
une révision constitutionnelle qui renforcerait les pouvoirs de M.
Erdogan, un projet auquel est farouchement opposé le HDP.
Le HDP a indiqué lundi avoir saisi la Cour européenne des droits de
l'Homme (CEDH) pour protester contre l'arrestation de ses dirigeants. (AFP, 21 février
2017)
PYD: Genève sera un échec si les Kurdes en restent exclus
Les pourparlers de Genève le 23 février sur
la Syrie sont voués à l'échec si les Kurdes continuent à en être
exclus, a prévenu mercredi à l'AFP la coprésidente du Parti de l'union
démocratique (PYD).
"Il est évident que si pour résoudre la crise syrienne, il faut que
tous puissent participer" aux discussions de Genève, a déclaré Asya
Abdullah, lors d'une conférence de plusieurs représentants kurdes
syriens, iraniens, irakiens et turcs à Moscou.
"Nous ne pouvons être obligés à respecter une décision prise sans nous
(...) et dans ce cas, la résolution de la crise syrienne est
impossible", a affirmé Mme Abdullah, regrettant qu'aucun représentant
kurde n'ait été invité aux pourparlers de Genève.
Cette réunion, qui s'ouvre le 23 février sous les auspices de l'ONU,
devrait se concentrer sur les aspects politiques de la crise, dont le
sort du président Bachar al-Assad.
"Nous sommes une partie importante de la Syrie", a-t-elle rappelé,
prévenant que "sans Kurdes, il n'y aura pas de démocratie en Syrie".
Pour la représentante du PYD, l'absence des Kurdes aux pourparlers est
due à l'opposition d'Ankara, qui considère le bras armé du parti - les
Unités de protection du peuple (YPG) - comme une organisation
"terroriste".
"Là où participe la Turquie, il ne peut y avoir d'accord car tous les
efforts de la Turquie visent à ce que les Kurdes n'obtiennent rien",
a-t-elle dénoncé.
Principalement installés dans le nord de la Syrie, les Kurdes,
essentiellement sunnites avec des minorités non musulmanes et des
formations politiques souvent laïques, représentaient au début de la
guerre 15% de la population.
Après avoir adopté une position de "neutralité" envers le régime et la
rébellion, les Kurdes ont repris des positions gouvernementales à la
mi-2012 dans le Nord et l'Est, contrôlant désormais 18% du territoire,
où vivent plus de deux millions de personnes.
L'YPG est alors devenu l'une des principales forces combattant le
groupe jihadiste sunnite Etat islamique (EI) avec l'appui aérien de la
coalition conduite par les États-Unis.
En mars 2016, les Kurdes ont proclamé une "région fédérale" dans le
Nord, au grand dam de la Turquie qui a lancé en août une opération
militaire en Syrie baptisée "Bouclier de l'Euphrate", dans le but de
chasser du nord de la Syrie l'EI ainsi que les rebelles kurdes de l'YPG
et du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, milice turque). (AFP, 15 février
2017)
Ankara combat les djihadistes et… les Kurdes

L’avenir immédiat de Daesh se joue autour de la petite ville d’Al-Bab
(100.000 habitants), attaquée par le nord par la Turquie et ses alliés
syriens tandis que l’armée du régime s’est arrêtée à quelques
kilomètres au sud de la ville. A moins de 10 km de là commencent les
territoires sous contrôle des « SDF », Forces syriennes démocratiques,
alliance, bénie par les Américains à sa création en 2015, d’Arabes et
de Kurdes syriens dominée par ces derniers, par leur organisation la
plus puissante, le PYD.
Pour Ankara, le PYD, qui est entrain de consolider dans le nord syrien
une zone autonome vécue comme un cauchemar, incarne un danger «
terroriste » puisque, expliquent avec conviction lesTurcs, ce PYD n’est
autre que la franchise syrienne du PKK, le parti des travailleurs du
Kurdistan, qui mène une âpre lutte armée contre l’Etat turc depuis plus
de quarante ans.
Depuis au moins trois ans, l’administration américaine s’était alliée
en Syrie avec les Kurdes syriens dominés par le PYD, bien que la maison
mère de ce dernier, le PKK, soit considéré comme une organisation
terroriste à Washington comme à Ankara. Barack Obama surmontait cette
incroyable contradiction en considérant non sans arguments que les SDF
(donc le PYD) montraient autant d’ardeur que d’efficacité contre les
djihadistes avec qui ils sont en lutte existentielle.
Depuis longtemps, Erdogan veut en toute logique que Washington cesse de
collaborer avec les Kurdes. C’est bien ce qu’il a expliqué à Donald
Trump lors de leur première conversation téléphonique la semaine
dernière. En campagne électorale, ledit Trump s’était déclaré « a big
fan of the Kurds » (un grand admirateur des Kurdes), ce qui était resté
en travers de la gorge des autorités turques, qui avaient déjà dû
auparavant encaisser des fins de non-recevoir répétées de feu
l’administration Obama.
Ce sont d’ailleurs pour le moment les Kurdes, ou en tout cas les SDF
qu’ils dominent, qui se trouvent le plus près – quelque30 km à peine –
de Raqqa, la capitale de facto de l’EI en Syrie. Pour devancer ces SDF
et conquérir la ville avant eux, il faudrait aux Turcs et à leurs
alliés syriens soit conquérir plus de 150km de territoires aux mains de
Daesh au sud du lac Assad, soit écarter les Kurdes au nord du même lac.
Deux éventualités d’une semblable difficulté.
Encore faudrait-il, avant cela, qu’Al-Bab soit conquise par les Turcs
et leurs alliés syriens. Erdogan a affiché une grande détermination,
explique avoir déjà« éliminé 3.000 terroristes de Daesh » depuis le
début de l’intervention militaire turque en Syrie qui date du 24 août
2016.L’armée turque reconnaît avoir perdu 67 soldats jusqu’ici dans
cette opération appelée « Bouclier de l’Euphrate ».
L’attitude turque dans le conflit syrien a connu une évolution
contrastée. Après avoir pris fait et cause pour la rébellion après que
les premières manifestations pacifiques anti-régime furent écrasées
dans le sang en2011, la Turquie, qui a aussi accueilli deux millions de
réfugiés, a peu à peu adopté une politique ambiguë envers les
djihadistes internationaux qui affluaient en Syrie par son territoire.
Et cela pour une raison : Daesh, dès son essor en 2013, avait manifesté
la plus féroce hostilité envers les Kurdes de Syrie. L’adage « les
ennemis de mes ennemis sont mes amis », fut donc dûment honoré par
Ankara.
Mais cette ambiguïté ne pouvait durer après les attentats commis par
des séides de Daesh en Europe ces deux dernières années: Erdogan, sous
la lourde pression des Occidentaux, a donc mis fin au laxisme envers
les djihadistes. Mais ce revirement lui a valu une réplique sous la
forme d’attentats, dont celui du 1er janvier à Istanbul, qui fit 39
tués dans une discothèque. (Le Soir, BAUDOUIN LOOS, 14 février 2017)
15.000 personnes à Strasbourg pour réclamer la libération d'Öcalan
Environ 15.000 personnes ont participé samedi à Strasbourg au
rassemblement annuel des Kurdes originaires de Turquie installés en
Europe, "peuple sans État" venus réclamer la libération de leur chef
historique Abdullah Öcalan, détenu depuis 18 ans sur l'île prison
d'Imrali.
Parmi les 12 à 15.000 manifestants selon la police, 15.000 à 17.000
personnes selon les organisateurs, beaucoup étaient venus d'Allemagne,
quelques-uns du Luxembourg ou de Belgique.
"Je suis diplomate d'un peuple sans État", ironise dans le cortège
Beriwan, interprète, militante pour la libération du fondateur du Parti
des travailleurs du Kurdistan (PKK), mouvement interdit en Turquie et
classé "terroriste" par l'Union européenne et les États-Unis.
Mais pour Beriwan, qui a quitté son pays à l'âge de 3 ans, Abdullah
Öcalan, condamné à mort en 1999, peine commuée ensuite en prison à vie,
est uniquement "l'architecte d'un projet politique porteur d'espoirs de
paix pour le Moyen-Orient".
"Il y a moins de monde que d'habitude", concède Murat, quadragénaire
venu de Belgique. Il avait 4 ans quand, en 1974, il a quitté la Turquie
avec son père, parti travailler dans les mines de charbon belges. Sa
famille est originaire de la province d'Igdir, près du mont Ararat,
mais il n'y a "plus personne" là-bas. "La situation est devenue
impossible", affirme son ami, Hashim, arrivé en 1961 en Belgique.
Dans la foule, les mots ne sont pas assez durs pour dénoncer le
président turc Recep Tayyip Erdogan. "Il faut dénoncer, agir. Il n'est
pas seulement un danger pour les Kurdes, mais pour tous les démocrates.
Mais l'Occident refuse de voir le danger", affirme Hélène, porte-parole
du rassemblement.
Le sud-est de la Turquie est secoué quotidiennement par des combats
entre forces de sécurité turques et rebelles depuis la reprise l'été
dernier des hostilités après deux ans de pourparlers de paix entre
Ankara et le PKK, en vue de mettre un terme à une rébellion qui a fait
40.000 morts depuis 1984.
Le consul général de Turquie à Strasbourg avait demandé l'annulation de
la manifestation, mais "la France observe une forme de tolérance pour
permettre ce rassemblement", ont expliqué les autorités françaises.
Depuis 18 ans, les Kurdes manifestent ainsi à Strasbourg, "centre de
l'Europe, la ville du Conseil de l'Europe, du Parlement européen, de la
Cour européenne des droits de l'Homme", souligne Mirtaza, 60 ans, venu
de Nancy.
Après avoir emprunté une série de boulevards à la périphérie de
Strasbourg au départ de la gare, la manifestation s'est dispersée à la
mi-journée.
De grands moyens avaient été déployés pour l'encadrer: toutes les rues
débouchant sur le parcours avaient été barrées par des camions-bennes,
dispositif mis en place depuis l'attentat du 14 juillet dernier à Nice.
Plusieurs unités de gendarmes avaient en outre été déployées. La
communauté kurde avait organisé un imposant service d'ordre et les
bagages étaient fouillés. Un groupe de sympathisants non kurdes avait,
pour la première fois, pris la tête du cortège et portait un portrait
d'Abdullah Öcalan.
A Marseille, 900 manifestants se sont retrouvés sous l'ombrière du
Vieux-Port selon la police. Le cortège a ensuite remonté la Canebière,
sans incident notable. (AFP, 11 février
2017)
Invitation to a reception to thank the supporters of Kurdish people
We would like to invite you to our reception on Friday February 24th,
from 18h onwards at De Markten, Brussels. With this reception we would
like to thank everyone who supported the campaign against the
prosecution of several major Kurdish associations, media and
politicians in Belgium. They are being prosecuted on "terrorism"
charges at the insistence of the Turkish state, which has pressed
charges as a civil party in the Belgian court case.
During the reception advocate Joke Callewaert and Kurdish diplomat Adem
Uzun will tell us more about the proceedings of the trial. After which
you are invited to enjoy delicious Kurdish snacks and drinks, during
which the campaign can be discussed in a more informal and enjoyable
setting.
As you might have already heard, the first verdict in this case was a
great relief to all those concerned. The Brussels court ‘Raadkamer’
decided on November 3, 2016 that the Turkish-Kurdish conflict should be
considered as an "armed conflict" and that the terrorism law can
therefore not be applied. The campaign during the first trial was a
strong voice against the erosion of freedoms and democracy and against
abuse of anti-terror laws out of political motives in Belgium.
Not much later, however, the Federal Prosecutor's Office appealed
against this verdict, which means the prosecution of the Kurdish
organizations and individuals is continuing. During the reception, we
will discuss how the support campaign can go on.
Practical information:
Time: Friday, February 24th, from 18h onward
Location: Middenzolder (Central Attic), De Markten, Oude Graanmarkt 5, 1000 Brussels
Please send us a confirmation via kurdishfederation - at -gmail.com if
you will attend the reception, so we know for how many guests we will
cater.
The reception is offered to you by the Kurdish Institute Brussels, the
Solidarity Committee Rojava, Info-Turk and NavBel (Council of Kurdish
Communities).
(Kurdish Institute Brussels, Februaery 7, 2017)
International delegation applies to visit Öcalan in prison
The isolation of Kurdish People’s Leader Abdullah Öcalan, who was
brought to Turkey on February 15, 1999 as a result of an international
conspiracy, enters its 19th year.
An international delegation consisting of 13 people from Social
Democrat and Left Group parliamentarians of the European Parliament
(EP) and academics has applied to the Turkish Justice Ministry in order
to visit Öcalan on İmralı Island.
The delegation is made up of; Costas Mavrides from the Group of the
Progressive Alliance of Socialists and Democrats in the European
Parliament, British journalist and author Jonathan Steele,
Parliamentary Assembly of the Council of Europe (PACE) and Group of the
Unified European Left member Ulla Sandbaek, Member of the Parliament of
Iceland, former Minister and Chairman of BSRB (Confederation of State
and Municipal Employees of Iceland) Ögmundur Jonasson, former MEP
Francis Wurtz, PACE member Miren Edurne Gorrotxategi, Chair of
Westminster Justice and Peace Commission Joe Ryan, Westminster School
of Geography at the University of Leeds and International Institute for
Social Ecology Advisory Board Member Federico Venturini, International
Institute for Social Ecology Advisor from Canada Dimitri Roussopoulos
and Cambridge University Political Sociology Professor Dr. Thomas
Jeffery Miley.
DELEGATION TO HAVE MEETINGS IN AMED
The international delegation HAS applied to the Turkish Justice
Ministry of January 30, 2017 in order to meet with Öcalan. Delegation
members will have meetings in Amed and Istanbul as they wait for the
ministry’s response in the meantime. The delegation will inspect Amed
and the other destroyed cities in North Kurdistan between February 13
and 16, inspect the arrest of HDP parliamentarians and usurpation of
municipalities, and share their findings with the world public, the EP,
the UN and other organizations in a report. Later, the delegation will
meet with representatives of political parties and non-governmental
organization and attend several conferences.
LETTER TO THE TURKISH MINISTRY OF JUSTICE
Costas Mavrides from the Group of the Progressive Alliance of Socialists and Democrats in the European Parliament and
Progressive Socialists and Democrats Group Alliance EP member Costas
Mavrides and MEP Julie Ward sent a letter to the Turkish Justice
Minister Bekir Bozdağ on January 30 and demanded to meet with Kurdish
People’s Leader Abdullah Öcalan on İmralı Island.
In their letter, the EP parliamentarians said “Mr. Bekir Bozdağ, we ask
you to give us permission so that we can visit İmralı Prison, consult
with Mr. Öcalan, and inform him so that the peace process can restart.
We believe that Öcalan will give peaceful support to the Kurdish issue
and the democratization process in Turkey. The Delegation asks for your
permission to visit İmralı Prison on February 17, 18 or 19, 2017. If it
is not possible for the entire delegation to visit, we ask that a small
group visits the prison. We ask you to give your permission to a group
that would be chosen from the delegation to visit İmralı. We also ask
you to meet with one of our colleagues and exchange ideas on the
restart of the peace process before the meeting with Mr. Öcalan. We
will be honored if you respond to our requests positively. We await
your response due to the seriousness and urgency of the situation.”
(ANF, February 10, 2017)
Moscow to host pan-Kurdish conference on February 15
A pan-Kurdish national conference will be held in Moscow on 15 February
with the participation of Kurds from Iran, Turkey, Iraq and Syria.
Abdulsalam Ali, a member of the Democratic Union Party in Syria (PYD),
said that they would discuss the current situation in the Middle East
and the divisions of zones of influence in the region.
Among the participants in the meetings are PYD-co head Asya Abdulla,
the president of the Kobani local administration Anwar Muslim, and the
former mayor of Diyarbakir Osman Baydemir.
Representatives of Kurdish parties in Iran and Iraq will also
participate in the meeting. But it’s unclear which parties from Iranian
and Iraqi Kurdistan will be invited.
In late January, members of the Democratic Union Party were invited to
Moscow by Foreign Minister Sergey Lavrov to discuss the future of Syria
and results of the ceasefire talks in Astana.
Although Russia says the PYD should be included in the peace talks in
Geneva, the Syrian opposition and Turkey made it clear that they do not
want the PYD to be included in any peace talks.
Nevertheless, Russian officials held several meetings with PYD official both in Syria and in Moscow.
There were attempts in the past to hold a national Kurdish conference
in Iraqi Kurdistan. However, due to differences between the Kurdistan
Workers Party (PKK) and Barzani’s Kurdistan Democratic Party (KDP), the
conference was delayed indefinitely.
In the last few months, the PKK has called for holding a Kurdish
conference. But it’s unlikely that the main Kurdish parties, the PKK
and KDP, can reach an agreement over holding such a conference due to
ongoing tensions over power-sharing and territory in Sinjar in northern
Iraq, and the Kurdish areas of Syria –known as Rojava. (ARA News + Ekurd Daily, February 7, 2017)
Merkel Meets also HDP Committee
German Chancellor Angela Merkel has met with a committee from the
Peoples' Democratic Party (HDP) in the German Embassy. The committee
consisted of the HDP Vice co-President and Bingöl MP Hişyar Özsoy,
Party Group Vice Chair İdris Baluken and Mardin MP Mithat Sancar.
In the meeting which lasted 45 minutes, domestic and regional political developments have been evaluated.
Highlights from the meeting
Some headlines mentioned in the written statement concerning the
meeting published by HDP Head Office were about the oppressions HDP is
facing as a political party, the referendum process, arrested HDP MPs
and the crackdowns on journalists, writers and NGOs.
According to the written statement, İdris Baluken, who was released
from prison three days ago gave brief information about the conditions
in the prison and remarked that the co-Chairs, MPs and mayors of the
party who were in prison suffered under aggravated circumstances.
Emphasize was made on the fact that holding a referendum in State of
Emergency would cast a shadow on the referendum and that the situation
in Kurdish provinces was almost like under martial law.
It has also been pointed out that the only target of the oppressions
was not the HDP but also almost every oppositional journalist, NGO,
union or writer who have been targeted and stamped as terrorists.
Underlining the importance of making peace with not only the Kurds in
Turkey but also the ones in Syria, the committee has also criticized
the short-term policies of Merkel with regards to the refugee issue.
(BIA, February 3, 2017)
Un tribunal ordonne la libération d'un doyen de la cause kurde Ahmet Türk
Un tribunal turc a ordonné vendredi la remise en liberté d'Ahmet Türk,
ex-maire de la ville de Mardin (sud-est) et figure respectée de la
cause kurde en Turquie, a indiqué l'un de ses avocats à l'AFP.
M. Türk, actuellement incarcéré à Elazig (est), reste néanmoins soumis
à un contrôle judiciaire et à une interdiction de quitter le territoire
dans l'attente de son procès, a indiqué Me Zeynep Boztoprak. Son client
sortira de prison dans la soirée, a-t-elle précisé.
Alors maire de Mardin, l'une des principales villes du sud-est à
majorité kurde de la Turquie, M. Türk avait été interpellé en novembre
et démis de ses fonctions dans le cadre d'une enquête en lien avec le
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée
"terroriste" par Ankara.
L'arrestation de ce doyen de la cause kurde, âgé de 74 ans et porteur
d'un pacemaker, a suscité des protestations à travers le spectre
politique turc, nombre d'élus appelant à sa remise en liberté pour des
raisons de santé.
Une photo le montrant dos voûté et menotté entre deux gendarmes pendant
qu'il est emmené à l'hôpital pour un contrôle médical a provoqué une
levée de boucliers la semaine dernière, un député du parti AKP au
pouvoir dénonçant un "mauvais traitement".
La décision de remettre M. Türk en liberté survient dans un climat
politique tendu, avant un référendum attendu en avril sur une révision
constitutionnelle qui renforcerait considérablement les prérogatives du
président Recep Tayyip Erdogan.
"L'incarcération illégale et inhumaine d'Ahmet Türk a pris fin", s'est
félicité sur Twitter le principal parti prokurde de Turquie, le HDP,
appelant à la "libération de tous les responsables politiques
emprisonnés".
"Une mauvaise décision, contraire à la justice et à la conscience, a
enfin été annulée", a commenté un député du principal parti
d'opposition CHP, Sezgin Tanrikulu.
Dans le cadre de l'état d'urgence décrété après le putsch manqué en
juillet, les autorités turques ont multiplié ces derniers mois les
suspensions et arrestations d'élus locaux accusés de liens avec les
séparatistes du PKK.
Tous les maires suspendus et interpellés ont été élus sous les couleurs
du Parti pour la paix et la démocratie (BDP, prokurde), une formation
liée au HDP, dont les dirigeants ont été écroués en novembre.
Le sud-est de la Turquie est ensanglanté par des combats quotidiens
entre le PKK et les forces de sécurité depuis la rupture, à l'été 2015,
d'un fragile cessez-le-feu, qui a sonné le glas du processus de paix
visant à mettre un terme au conflit qui a fait plus de 40.000 morts
depuis 1984.
(AFP, 3 février
2017)
Le porte-parole du HDP Ayhan Bilgen arrêté
Le porte-parole du parti d'opposition prokurde en Turquie a été arrêté
mardi, après avoir été brièvement interpellé puis relâché la veille, a
annoncé la formation sur son compte Twitter.
"Malgré sa libération hier, notre porte-parole Ayhan Bilgen a été
arrêté aujourd'hui sous la pression du gouvernement", a tweeté le Parti
démocratique des peuples (HDP).
Lundi, M. Bilgen, également député de Kars (nord-est), avait été
interpellé puis relâché, avec une autre députée de sa formation, Meral
Danis Bestas, qui a été maintenue en détention. En revanche, un autre
député HDP, Idris Baluken, a été relâché sous liberté conditionnelle
lundi.
Douze des 59 députés HDP sont ainsi détenus à travers le pays, dont les
deux coprésidents du parti, Selahattin Demirtas et Figden Yuksekdag,
arrêtés en novembre.
Ils sont accusés d'appartenir ou d'apporter leur soutien au PKK, qui
mène depuis trois décennies une lutte armée pour exiger plus de droits
et d'autonomie pour les Kurdes.
Le HDP a toujours nié être une vitrine politique pour le PKK, une
organisation classée "terroriste" par la Turquie, les Etats-Unis et
l'Union européenne.
Le parti d'opposition a estimé sur Twitter que l'arrestation de M.
Bilgen visait à entraver la campagne contre la présidentialisation du
système politique turc.
"Mais vous ne pourrez pas faire taire la voix du +NON+", a-t-il ajouté.
Le Parlement a validé le 21 janvier une réforme constitutionnelle qui
vise à étendre les pouvoirs du président Erdogan. Le texte doit
désormais être soumis à un référendum prévu au mois d'avril. Le HDP et
le parti d'opposition sociale démocrate CHP font campagne contre ce
texte.
Par ailleurs, une députée du CHP, Sera Kadigil, a été arrêtée mardi
pour "injure au chef de l'Etat" et pour avoir "publiquement dénigré les
valeurs religieuses et incité à la haine" à travers une série de tweets.
Parmi les messages incriminés, l'un critiquait un slogan largement
employé dans la rhétorique officielle turque, exaltant le martyre, où
moment à l'armée était engagée dans des combats avec les militants
kurdes et les jihadistes de l'Etat islamique.
Baris Yarkadas, un député CHP présent au tribunal d'Istanbul en soutien
à Mme Kadigil, a estimé que cette arrestation était liée à la campagne
menée pour le référendum, certains tweets en question remontant à 2015.
"Comme il est intéressant que les tweets de Kadigil -ignorés depuis
2015- soient tout à coup sortis des archives et débattus alors
qu'approche la date du référendum", a déclaré M. Yarkadas. (AFP, 31 janvier
2017)
Minorités
/ Minorities
Publishers from Turkey Meet Publishers from Armenia
Turkey leg of the meeting held as part of a joint project initiated by
the Turkish Authors’ Association (TYB) and Antares Publishing House was
organized in Taksim Hilton Hotel in İstanbul yesterday (February 22).
The publishers from Armenia and Turkey came together during the
full-day meeting. Portfolios were shared and common solutions were
discussed.
Celal: Our goal is to increase cooperation
TYB President Metin Celal spoke to bianet about the project:
“With the support of Hrant Dink Foundation’s Travel Funding called ‘We
Cross the Borders’, TYB Board members Fahri Aral, me and Sibel Alay
went to Yerevan in 2014. We visited publishers, Publishers Association,
Booksellers Association and libraries.
“This idea came up during those visits. We planned to develop our
relations; our cultures are similar and we considered developing this
in our books as well and that we’ve taken this step.
“Our goal is to increase cooperation between the two countries and the number of translations”.
Madoyan: We hope to continue the cooperation
Speaking in the meeting, one of the project partners Hripsime Madoyan
from Antares Publishing House said; “We are very glad to be acting
together with the Turkish Authors’ Association” and went on:
“We’ve been neighboring countries for a long time. We have to have
detailed information about each other. Literature has neither limits
nor closed doors.
“It was not easy to pick the publishing houses that could join this program.
“This project might help us know and understand each other better. In
future, it may enable us to act together. This project aims to have us
meet new people and form occupational collaborations. I hope these
relations continue”. (BIA, February 24, 2017)
Turkish Intellectuals recognizing the Armenian Genocide: Fatih Akın
Fatih Akin (born 25 August 1973 in Hamburg to parents of Turkish
ethnicity). He is a film director, screenwriter and producer. He
attended the ‘Hochschule fur bildende Kunste Hamburg’ to study visual
communication and graduated in 2000. He has been married since 2004 to
German-Mexican actress Monique Obermüller and lives in Hamburg- Altona,
where he also grew up. His brother, Cem Akin is an actor. Akin made his
debut as director of a full length film as early as 1998 with ‘Short
Sharp Shock’, which brought him the “Bronze Leopard” award at the
Locarno International Film Festival in Switzerland and the “Pierrot”,
the Bavarian Film Award for Best New Director in Munich the same year.
Since then he has directed feature films such as ‘In July‘ in 2000, ‘We
forgot to go back’ in 2001 and ‘Salino’ in 2002. His fourth work,
Head-On, was a major success in 2004 and received several prizes, among
them the Golden Bear award at the Berlin Film Festival and the “Best
Film” and the “Audience Award” at the 2004 European Film Awards. In
2005 he directed a documentary about the Istanbul music scene,
“Crossing the Bridge: The Sound of Istanbul”. In 2007, Akin’s ‘The Edge
of Heaven’, a German-Turkish cross-cultural tale of loss, mourning and
forgiveness, won the prize for best screenplay at the 60th Cannes Film
Festival in 2007. On October 24, 2007, the same film was awarded the
first edition of the ‘LUX prize for European cinema’ by the European
Parliament. His most recent film is the comedy ‘Soul Kitchen’ (2009).
He has said he chose this more light-hearted film because he needed a
break after making the “tough” films ‘Head-On’ and ‘The Edge of Heaven’
before making his next planned film The Devil. “But”, he says, “now I
feel ready to finish the trilogy”. In 2012 his documentary film
‘Polluting Paradise’ was screened in the Special Screenings section at
the 2012 Cannes Film Festival. His film ‘The Cut” has been selected to
compete for the Golden Lion at the ’71st Venice International Film
Festival’.
The Cut is a 2014 internationally co-produced drama film directed by
Fatih Akın. It was selected to compete for the Golden Lion at the 71st
Venice International Film Festival. The film is bout the lives and
experiences of a young Armenian by the name of Nazareth Manoogian, in
the light of the Armenian Genocide and its repercussions in different
parts of the world. The film is completely dedicated to the Armenian
Genocide and , through the life and experiences of the main character
Manoogian it goes through many details and shows the behavior of the
Ottoman Soldiers and the forced islamization of the Armenian
inhabitants and the execution of those who didn’t convert. Some
soldiers and convicts, recruited solely to kill Armenians. The convict
responsible for cutting the throat of Nazareth could not go all the way
with it and made only a small cut on his throat, which sufficed to
cause Nazareth to faint, thereby survive the massacre. However, while
saving his life, the cut also made him mute. This “cut” not only
symbolizes Nazareth’s becoming mute but also his being cut from his
life and family and the Armenian society’s silence about the Genocide
at the time. “The Cut” which won at the Venice Film Festival (La
Biennale), the world’s oldest film festival, was written by Fatih Akin
and Mardik Martin, an American screenwriter of Armenian descent.
In an interview with “Open Democracy” on April 21, 2015, and answering
a question: why did he, as a filmmaker of Turkish origin, choose to
make a film about the Armenian genocide? Fatih Akin said: I’m a child
of Turkish parents. The Armenian genocide is something very deep and
immovable in our culture and history. It’s a blind spot where not so
many people know about it, and not so many people talk about it. One of
my main reasons for doing the film is to produce something where people
come out and inform themselves, discuss, and start to create a room
where they can reflect on their own history and trauma. And as an
answer for ‘How do you think it will be received in Turkey?’He said: ‘I
think the society is ready for such a film. I really do’. (1)
On October 29, 2015, the Washington post wrote “In an epic that
stretches from eastern Turkey in 1915 to North Dakota eight years
later, “The Cut” presents a haunting portrait of what has come to be
known as the Armenian genocide and its aftermath. Written and directed
by Turkish-German filmmaker Fatih Akin — best known for his fervid 2004
romantic drama “Head-On” — it’s the first film by a director of Turkish
heritage to candidly take on this historical tragedy.” (2)
1- https://www.opendemocracy.net/can-europe-make-it/alex-sakalis-fatih-akin/armenia-interview
2- https://www.washingtonpost.com/goingoutguide/movies/the-cut-tackles-the-armenian-gen
(Hambersom Aghbashian, Massispost.com, February 10, 2017)
Earlier: Dogan Özgüden
https://massispost.com/2016/05/turkish-intellectuals-who-have-recognized-the-armenian-genocide-dogan-ozguden/
Politique
intérieure/Interior Politics
Lavage de cerveau cinématographique avant le référendum

Un film biographique longtemps attendu sur le président Recep Tayyip
Erdogan doit sortir en salles en Turquie, quelques semaines avant un
référendum sur une réforme constitutionnelle visant à élargir les
pouvoirs du chef de l'Etat.
Intitulé "Reis" ("Le Chef"), le film, première oeuvre de fiction sur la
vie de M. Erdogan, retrace son parcours, de son enfance dans le
quartier populaire de Kasimpasa sur les rives de la Corne d'Or, à
Istanbul, à son mandat de maire de la métropole de 1994 à 1998.
La sortie du film est prévue le 3 mars, soit six semaines avant un
référendum, le 16 avril, sur une réforme constitutionnelle controversée
qui vise à présidentaliser le régime turc, ce qui renforcerait
considérablement les pouvoirs de M. Erdogan.
Le président turc et son épouse, Emine Erdogan, seront interprétés à
l'écran par les acteurs Reha Beyoglu et Özlem Balci, tandis qu'Erdogan
enfant sera joué par Batuhan Isik Gürel.
Les scénaristes ont tenté de reproduire à l'écran le ton enflammé du
président Erdogan, réputé pour ses qualités de tribun. "Une personne ne
meurt qu'une fois, si nous devons mourir, alors mourons comme des
hommes!", lance ainsi le personnage principal dans une scène de la
bande-annonce.
Dans une interview à la chaîne Kanal D cette semaine, Reha Beyoglu a
dit être "fier" que le président ait affirmé se reconnaître en lui.
Pourquoi avoir choisi ce titre? "+Reis+, c'est son surnom", explique à
l'AFP le réalisateur, Hudaverdi Yavuz. "Ses amis d'enfance, ses proches
l'appelaient ainsi. Et lorsqu'il est devenu maire d'Istanbul,
automatiquement on l'a appelé comme ça".
Selon les médias turcs, le film sera également diffusé en Allemagne, en France et en Grande-Bretagne.
La sortie du film juste avant le référendum, alors qu'elle était
initialement prévue en mars 2016, a suscité de nombreuses
interrogations.
"Ce film est entièrement à nous. Ce n'est pas de la propagande", se
défend toutefois le réalisateur, affirmant qu'il n'y a eu aucune
intervention extérieure.
"Mon film peut avoir une utilité politique pour certains ou être une
contrainte pour d'autres, cela ne m'intéresse pas", ajoute-t-il.
M. Yavuz, qui a précédemment travaillé pour la chaîne de télévision
publique TRT, affirme ne pas avoir eu besoin de l'autorisation du
président pour ce projet.
L'un des moments-clé du film est le récit de l'emprisonnement de M.
Erdogan, incarcéré pendant quatre mois en 1999 pour avoir récité en
public un poème religieux considéré comme une "incitation à la haine"
par les juges alors qu'il était maire d'Istanbul.
Pour les partisans du parti AKP au pouvoir, cet épisode reste l'un des
symboles du traitement injuste réservé aux Turcs pieux par l'élite
laïque.
- Appels à la prière -
Dans la bande-annonce publiée en ligne, un jeune garçon regarde son grand-père se faire battre pour avoir lancé un
appel à la prière en arabe, ce qui était interdit de 1932 à 1950.
(n.d.l.r: Il s'agit d'une
manipulation collosale car l'appel à la prière en arabe a été légalisé
en 1950, càd quatre ans avant la naissance d'Erdogan, né en 1954).
Comme un symbole de la puissance de l'islam face aux militaires laïcs,
le jeune garçon récite la prière en arabe après avoir assisté à ces
violences.
Dans une autre scène entendant illustrer l'oppression des religieux par
les militaires, le jeune garçon devenu adulte est empoigné par des
soldats tandis qu'il récite sa prière chez lui, à cause de son
opposition à l'exécution du Premier ministre Adnan Menderes.
M. Menderes, qui a levé l'interdiction qui pesait contre les appels à
la prière en arabe, a été exécuté après le coup d'Etat militaire de
1960.
La scène, qui se déroule en septembre 1961, se termine sur le jeune
Erdogan, âgé de 7 ans à l'époque, observant l'arrestation avec défi
tandis que le narrateur affirme qu'un "héros valeureux" va grandir pour
se battre contre de telles persécutions.
(AFP, 25 février
2017)
Vif débat sur des milliers de Syriens bientôt naturalisés en Turquie
Les autorités turques ont entamé des démarches pour naturaliser 2.000
familles syriennes qui ont fui leur pays en guerre pour la Turquie, a
indiqué jeudi le gouverneur d'Istanbul, une mesure inédite qui suscite
un vif débat.
"Les dossiers de (...) 2.000 familles ont été complétés et envoyés au
ministère (de l'Intérieur) pour être traités", a déclaré Vasip Sahin.
"Evidemment, après cela, notre ministère décidera, après évaluation, à
combien d'entre eux il donnera ou pas la citoyenneté", a-t-il ajouté.
Le président Recep Tayyip Erdogan avait annoncé début janvier qu'une
partie des réfugiés syriens et irakiens vivant en Turquie allaient être
naturalisés, mais n'avait alors pas précisé le nombre de personnes qui
pourraient bénéficier de cette mesure.
M. Erdogan avait une première fois évoqué un projet de naturalisation
l'été dernier, provoquant des manifestations de rejet et une flambée de
commentaires xénophobes sur les réseaux sociaux.
L'opposition politique y avait alors vu une manoeuvre visant à élargir
la base électorale du président au moment où celui-ci veut faire passer
une réforme contestée de la Constitution pour renforcer ses
prérogatives qui sera soumise à référendum le 16 avril.
"Pour éviter qu'il y ait des interrogations, nous n'accorderons pas de
citoyenneté avant le référendum", a toutefois précisé le vice-Premier
ministre Veysi Kaynak, après l'annonce de M. Sahin.
La Turquie affirme accueillir quelque trois millions de réfugiés, dont
2,7 millions de Syriens ayant fui leur pays en guerre. Moins de 10%
d'entre eux vivent dans des camps.
Dans sa déclaration télévisée jeudi, le gouverneur d'Istanbul a affirmé que la métropole accueille 540.000 Syriens.
(AFP, 23 février
2017)
Les anti-Erdogan diabolisés avant un référendum clé
Le camp du président turc Recep Tayyip
Erdogan a lancé une campagne de diabolisation des opposants à une
révision constitutionnelle renforçant les pouvoirs du chef de l'Etat,
au risque de creuser les failles qui lézardent la société.
Soutenus par une puissante artillerie médiatique, les dirigeants turcs
martèlent le même message à deux mois d'un référendum le 16 avril sur
la réforme: voter "non", c'est faire le jeu des "terroristes" et des
"putschistes".
Alors que le scrutin s'annonce serré, M. Erdogan, réputé pour sa
rhétorique de boxeur, devait tenir vendredi un meeting à Kahramanmaras
(sud-est), première étape d'une tournée dans une trentaine de
provinces. Dans les faits, la campagne a déjà débuté.
"D'une certaine manière, à vrai dire, la place de ceux qui disent +non+
est à côté du 15-juillet", date d'une tentative de coup d'Etat l'été
dernier, a déclaré cette semaine M. Erdogan, s'attirant de vives
critiques de l'opposition.
"Les organisations terroristes font en choeur campagne pour le +non+",
a enfoncé le Premier ministre turc Binali Yildirim, ajoutant: "Mes
concitoyens ne prendront pas place aux côtés des groupes terroristes".
Selon les analystes, les dirigeants turcs reprennent là une rhétorique
de stigmatisation expérimentée à maintes reprises par le parti
islamo-conservateur au pouvoir (AKP), notamment depuis les grandes
manifestations antigouvernementales de 2013.
"Depuis que l'AKP a compris que la diabolisation d'un camp lui
réussissait (...), cette stratégie est devenue sa principale machine à
gagner", explique à l'AFP Samim Akgönül, du Centre national de la
recherche scientifique (CNRS), en France.
- 'Deux Turquie' -
Selon les dirigeants turcs, la révision constitutionnelle, qui ferait
du président la seule tête de l'exécutif et pourrait permettre à M.
Erdogan de rester au pouvoir jusqu'en 2029, est nécessaire pour assurer
la stabilité au sommet de l'Etat.
Mais les opposants à cette réforme estiment qu'elle accorderait trop de
pouvoirs au président turc, accusé de dérive autoritaire, notamment
depuis le putsch manqué qui a été suivi de purges inédites.
"Deux Turquie" s'opposent dans cette campagne pour le référendum, dit à
l'AFP un militant de l'AKP qui a requis l'anonymat: "la nouvelle
Turquie, forte" et "ceux qui trahissent cette patrie". Et d'ajouter:
"Le pays a besoin de Tayyip Erdogan".
Pour les experts, une majorité d'électeurs se prononceront moins sur le
contenu de cette réforme complexe que pour ou contre M. Erdogan, qui
domine la scène politique turque depuis son arrivée au pouvoir en 2003.
Et ce facteur renforce l'âpreté des débats, remarque Soner Cagaptay,
analyste au Washington Institute: "Alors qu'une moitié de Turcs adule
Erdogan, l'autre moitié, diabolisée par lui, hait le président turc et
ne s'inclinera jamais devant lui".
"Les gens jugent tout en termes de pro ou anti-Erdogan", ajoute la
célèbre romancière Asli Erdogan (qui n'a aucun lien de parenté avec le
président turc).
Pour ses partisans, s'opposer à M. Erdogan "revient à s'opposer à
Dieu", explique-t-elle lors d'un entretien avec l'AFP. Par conséquent,
"si tu dis +non+, tu es un démon".
- 'Vent contraire' -
Dans ce lourd climat, le mot "non" est devenu suspect. Ainsi, une série
télévisée a été accusée de mener campagne de façon subliminale pour une
scène dans laquelle une famille vote autour d'une table pour décider de
rendre ou non visite à un proche. Le "non" l'emporte.
Cette rhétorique a plongé la campagne dans une atmosphère pesante qui
pourrait desservir le camp du "oui", souligne toutefois Abdulkadir
Selvi, un chroniqueur proche du pouvoir qui estime qu'"un vent
contraire souffle sur la campagne du +oui+".
Mettre sur le même plan des organisations terroristes et les partisans
du "non" renforce l'opinion selon laquelle une dérive autoritaire est
en cours et trouble les électeurs indécis, met-il en garde.
Le chef du principal parti d'opposition (CHP), Kemal Kiliçdaroglu, a
accusé les dirigeants turcs de "calomnier" l'opposition car "ils ne
savent pas comment s'y prendre pour convaincre les gens de voter +oui+".
Comme pour tenter de déminer la polémique qui ne cesse de croître, le
ministre de la Justice Bekir Bozdag a affirmé vendredi: "Si une seule
personne a été arrêtée parce qu'elle dit +non+ au référendum, je
présente ma démission". (AFP, 17 février
2017)
Référendum en Turquie: Erdogan lance sa campagne
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a
enjoint vendredi ses partisans de se lancer dans la bataille pour le
référendum sur une révision constitutionnelle renforçant ses pouvoirs
qui, a-t-il soutenu, apportera plus de stabilité à la Turquie.
A deux mois du scrutin, le 16 avril, M. Erdogan a tenu son premier
meeting à Kahramanmaras (sud-est), même si la campagne a dans les faits
débuté depuis plusieurs jours pour tenter de convaincre les Turcs de
dire "oui" à cette réforme controversée.
"Nous sommes à la veille d'une décision historique", a souligné M.
Erdogan. "La Turquie connaîtra un soir de réforme le 16 avril", a
prédit le président turc, qui prononcera des discours dans plusieurs
villes du sud-est au cours du week-end.
Alors que le référendum s'annonce serré, M. Erdogan a demandé à ses
partisans de "frapper à toutes les portes" pour convaincre les millions
d'indécis qui feront pencher le résultat.
La réforme constitutionnelle voulue par M. Erdogan déchaîne les
passions en Turquie. Son examen au Parlement avait donné lieu à des
rixes d'une rare violence.
Aux termes du texte, le pouvoir exécutif, essentiellement détenu par le
Premier ministre, serait transféré au président, lequel pourrait en
outre intervenir directement dans le domaine judiciaire.
Les dirigeants turcs estiment qu'une telle mesure est nécessaire pour
doter la Turquie d'un capitaine fort, à même de faire face aux défis
économiques et sécuritaires.
Mais ses opposants soutiennent que la réforme accorderait trop de
pouvoirs à M. Erdogan, accusé de dérive autoritaire, notamment depuis
une tentative de putsch en juillet.
Le président turc a vivement rejeté ces accusations et affirmé que
"leur objection n'est pas au système, mais à la nation. Ceux-là ne sont
pas contre Tayyip Erdogan, mais contre la nation".
"Le système présidentiel n'est pas quelque chose que je veux pour moi", a-t-il insisté. "Qui suis-je ? Rien qu'un mortel". (AFP, 17 février
2017)
L'impartialité de la campagne du référendum contestée
En Turquie, c’est désormais officiel, le référendum qui permettra de
valider les réformes constitutionnelles voulues par le président
Erdogan aura lieu le 16 avril prochain, la Commission centrale
électorale l’a confirmé samedi. Une campagne référendaire qui risque
d’être déséquilibrée en faveur du « oui », alors que le pays est
notamment toujours sous un régime d’état d’urgence après la tentative
de coup d’État en juillet dernier.
Après l’annonce officielle de la date du référendum, la campagne
devrait être lancée dans les prochains jours. On parle du 25 février
pour le grand lancement du camp du « oui ».
Une campagne de près de deux mois, et dont l’impartialité est contestée
: notamment en raison de l’état d’urgence toujours en place, un état
d’urgence qui permet notamment aux médias privés de se soustraire de
l’obligation d’équilibrer le temps de parole des deux camps.
Campagne déséquilibrée aussi, alors que 12 députés de l’opposition du
HDP, qui milite pour le « non », sont emprisonnés, que des médias
d’opposition ont été muselés et que l’appareil administratif de l’État
risque d’être mobilisé en faveur du « oui ».
Pour le leader de l’opposition, Kemal Kiliçdaroglu, jamais dans
l’histoire de la Turquie une campagne n’a été aussi biaisée. Les
électeurs devront choisir de glisser dans l’enveloppe le 16 avril un
des deux bulletins, celui du « oui » de couleur blanche, ou celui du «
non » de couleur brune. Le blanc, symbole de pureté, qui est justement
la couleur du parti de Recep Tayyip Erdogan. (RFI, 12 février 2017)
Turkey’s new curriculum: More Erdoğan, more Islam
ISTANBUL — With President Recep Tayyip Erdoğan’s plans for greater
powers firmly on track, Turkey’s government has set about shaping the
country’s future outside the halls of parliament.
Last month, as parliamentarians brawled over — and finally voted for —
constitutional changes designed to establish Erdoğan’s long-awaited
presidential system, the ministry of education published a draft
curriculum for the new school year.
Some of the changes appeared innocuous: Children will be taught about
renowned Turkish and Muslim scientists alongside Einstein and Newton,
for instance. But secular-leaning Turks were enraged at the plan to
remove classes on evolution and the country’s founding fathers,
accusing the government of injecting education with its
conservative-religious ideology.
Egitim-Sen, a teachers’ union often critical of government policy,
worried that the draft curriculum would encourage a “religious and
nationalist” mindset, with its emphasis on “Turkishness” and Sunni
Islam. Meanwhile, parliamentarians of the largest opposition party CHP
condemned what they saw as the “erasure” of the Turkish republic’s
founding president, Mustafa Kemal Atatürk: The education ministry
wanted to cut back on classes covering him and his successor, Ismet
Inönü.
The government hit back: The new syllabus would teach Turkey’s history
“from the perspective of a national and moral education,” the education
ministry declared. The aim was to “protect national values,” added the
undersecretary of education, Yusuf Tekin. Moreover, the ministry
pledged it would alter its teaching of religion to comply with the
European Court of Human Rights, replacing phrases such as “our
religion” with the more neutral “Islamic religion.”
Secular-minded parents fret over the education ministry’s plan to teach
pupils about the concept of jihad and its proposed removal of evolution
from science classes.
The ministry even requested the public’s feedback on its proposal — a
rare move in Turkish politics, but unlikely to reassure its critics.
Turks who adhere to their country’s constitutional secularism
increasingly feel that their lifestyle is under threat from Erdoğan and
his pious support base.
Turkey’s secular-religious rift is as old as the republic itself. Until
Erdoğan’s Justice and Development Party (AKP) rose to power in 2002,
the two sides’ fortunes were reversed: Following Atatürk’s westernizing
reforms in the 1920s, the secular elite ruled the country while pious
citizens were marginalized.
In the early years of AKP rule, Erdoğan seemed to bridge the divide;
both liberals and conservatives lauded his reversal of the headscarf
ban in universities, which had barred generations of women from higher
education. But on both sides, feelings have hardened since. Rhetoric
like ministers declaring a woman’s job to be motherhood, incidents like
an incensed mob storming a Radiohead party during Ramadan and
government policies such as steep tax hikes for alcohol have
contributed to a sense of besiegement among secular Turks.
It’s also not the first time that education has emerged as a
battleground. The government’s decision to allow young girls to wear
headscarves at school and Erdoğan’s call for mandatory Ottoman-Turkish
language classes were met with condemnation from secularists. In 2014,
parents took to the streets in protest against education reforms that
enrolled as many as 40,000 pupils in state-run religious institutions,
called imam-hatip schools, whether they liked it or not.
Imam-hatip schools were established in 1923 to train imams, a measure
to impose state control over religion in accordance with Atatürk’s
secular vision for Turkey. Today, they teach students the national
curriculum in addition to religious classes. Since the AKP’s election
success in 2002, enrollment in these schools has surged from 63,000 to
one million. Erdoğan, who has expressed the wish to raise a “pious
generation,” attended an imam-hatip school himself.
For years, Turkey’s curriculum has remained largely untouched by the
growing role of religion in public life. Now, however, secular-minded
parents fret over the education ministry’s plan to teach pupils about
the concept of jihad and its proposed removal of evolution from science
classes.
“The government is using the story of the coup to present Erdoğan as a
hero” — A history teacher at a high school in central Istanbul
But a stronger emphasis on Islam isn’t the only change that worries
government critics. The ministry has added a class on the coup attempt
that rocked Turkey on July 15 last year; the plotters’ failure to
overthrow the government has become a highly politicized founding myth
to Erdoğan’s vision for his country. In the first week after the summer
holidays, pupils were handed a government-issued pamphlet explaining
the coup attempt, and shown videos of Erdoğan reading out a poem
alongside footage of planes firing onto the streets of Ankara.
“The government is using the story of the coup to present Erdoğan as a
hero,” said a history teacher who works at a high school in central
Istanbul. (He asked to remain anonymous, given the difficult climate
for educators in Turkey: Tens of thousands of academics and teaching
staff have been suspended following the coup attempt.)
On his phone, he flipped through images, showing me portraits of
“martyrs” — those who died during the coup attempt — pinned up on
classroom walls. “It’s politicized history,” he said. But he argued it
wasn’t so different from the current curriculum: “It’s always been a
history of heroes. Now, it will be more Erdoğan and less Atatürk.”
The new curriculum will likely be imposed on schools from September
onward. But the history teacher said he would still give lessons as he
saw fit. In the privacy of the classroom, no one could stop him from
suggesting “alternative books” to supplement the government’s required
reading — a furtive act of protest.
“In Turkey,” he said with a smile, “teaching is political.” (www.politico.eu, 13 February 2017)
Le Haut-Conseil électoral confirme la tenue d'un référendum le 16 avril
Le Haut-Conseil électoral turc a confirmé officiellement samedi la
tenue le 16 avril d'un référendum sur la réforme constitutionnelle
renforçant les pouvoirs du président Recep Erdogan.
Dans une intervention télévisée, le président du Haut-Conseil
électoral, Sadi Güven, a déclaré que la date avait été arrêtée après la
publication du texte au Journal Officiel de samedi.
M. Güven a précisé que les bulletins de vote seront de deux couleurs: blanc pour le "oui", brun pour le "non".
Recep Tayyip Erdogan avait validé la veille le texte visant à instaurer un système présidentiel.
Cette réforme permettrait notamment au chef de l'Etat de nommer et
révoquer les ministres, promulguer des décrets et déclarer l'état
d'urgence.
M. Erdogan estime qu'un tel changement est nécessaire pour doter la
Turquie d'un exécutif fort et stable, à même d'affronter une vague sans
précédent d'attentats et des difficultés économiques.
Mais le texte suscite l'inquiétude d'opposants et d'ONG qui accusent le
chef de l'Etat turc de dérive autoritaire, notamment depuis la
tentative de putsch de juillet qui a été suivie de purges d'une ampleur
inédite. (AFP, 11 février
2017)
Référendum le 16 avril sur le renforcement des pouvoirs d'Erdogan
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a donné vendredi son feu vert à
une réforme constitutionnelle qui vise à élargir ses prérogatives,
ouvrant la voie à une consultation populaire sur le texte le 16 avril.
Cette révision constitutionnelle vise à remplacer le système
parlementaire en vigueur par un système présidentiel. Les opposants à
cette mesure estiment que M. Erdogan, dont les pouvoirs seraient
considérablement renforcés, échapperait à tout contrôle.
"Si Dieu le veut, ma chère nation se rendra aux urnes le 16 avril", a
déclaré M. Erdogan lors d'un discours aux accents de meeting de
campagne à Aksaray (centre). "La Turquie est parvenue à un carrefour
majeur pour changer son système de gouvernement".
Cette réforme permettrait notamment au chef de l'Etat de nommer et
révoquer les ministres, promulguer des décrets et déclarer l'état
d'urgence.
M. Erdogan estime qu'un tel changement, qui pourrait lui permettre de
rester au pouvoir jusqu'à au moins 2029, est nécessaire pour doter la
Turquie d'un exécutif fort et stable, à même d'affronter une vague sans
précédent d'attentats et des difficultés économiques.
Mais le texte suscite l'inquiétude d'opposants et d'ONG qui accusent le
chef de l'Etat turc de dérive autoritaire, notamment depuis la
tentative de putsch de juillet qui a été suivie de purges d'une ampleur
inédite.
Dans un contexte de polarisation politique, qui s'ajoute à la série
d'attentats qui frappe le pays depuis plus d'un an et demi, la campagne
pour le référendum s'annonce particulièrement tendue.
- 'Oui, oui et oui' -
L'examen du texte au Parlement, qui l'a approuvé le mois dernier, a
déchaîné les passions et donné lieu à des rixes d'une rare violence
dans l'hémicycle, où un député a eu le nez cassé et une élue handicapée
a été projetée au sol.
Si le parti au pouvoir, l'AKP, doit lancer le coup d'envoi officiel de
sa campagne le 25 février, celle-ci a dans les faits déjà commencé. MM.
Erdogan et Yildirim exhortent quasi quotidiennement leurs concitoyens à
"dire +oui, oui et oui+ à une Turquie forte".
Selon l'AKP, la présidentialisation du système permettra d'éviter la
formation de coalitions gouvernementales instables et rendra la
conduite des affaires plus efficace au moment où la Turquie affronte
des défis sécuritaires et économiques de taille.
Le système parlementaire "nos attache des boulets", a déclaré vendredi
M. Erdogan, ajoutant que la révision constitutionnelle permettrait de
prendre des "décisions plus rapides".
Mais ces arguments ne convainquent pas les deux principaux partis
d'opposition, le CHP (social-démocrate) et le HDP (prokurde), qui
voient dans ce texte la manifestation d'une dérive autoritaire du
président turc.
Depuis une tentative de coup d'Etat visant à renverser M. Erdogan le 15
juillet, les autorités ont lancé de vastes purges qui, dépassant la
chasse aux putschistes présumés, ont frappé de plein fouet l'opposition
prokurde et des médias critiques.
- 'Catastrophe' -
Cette semaine encore, près de 4.500 fonctionnaires, dont de nombreux
universitaires réputés, ont été limogés. La police a dispersé vendredi
à coups de grenades lacrymogènes des manifestants rassemblés à Ankara
pour soutenir ces universitaires.
Le chef du CHP, Kemal Kiliçdaroglu, a mis en garde vendredi contre une
"catastrophe" si la réforme constitutionnelle était validée par
référendum, estimant que la séparation des pouvoirs serait abolie.
"On va donner à une personne des pouvoirs dont Atatürk lui-même ne
disposait pas (...) On va retirer les pouvoirs du Parlement et les
donner à une personne. On va livrer les tribunaux à une personne", a
déclaré M. Kiliçdaroglu. "Une telle chose est-elle concevable?"
Aux termes de la réforme constitutionnelle, les élections législatives
et présidentielle seraient simultanées et le président pourrait être
élu pour deux mandats de cinq ans, le prochain scrutin étant fixé à
novembre 2019.
Si le compteur de M. Erdogan, âgé de 62 ans et élu en 2014 à la
présidence après 12 ans à la tête du gouvernement, est remis à zéro
avec cette réforme, ce qui n'est pas clairement établi, il pourrait
donc rester au pouvoir jusqu'à au moins 2029. (AFP, 10 février
2017)
Les principales dispositions de la réforme constitutionnelle
Pouvoirs élargis pour le président, plus de députés... Voici les
principales dispositions de la réforme constitutionnelle approuvée
vendredi par le président turc Recep Tayyip Erdogan, et qui doit être
soumise à référendum le 16 avril.
- Pouvoirs élargis -
Ce texte prévoit le transfert de l'essentiel du pouvoir exécutif au
président Recep Tayyip Erdogan qui nommera lui-même les ministres.
Il désignera également un ou plusieurs vice-présidents. Le poste de
Premier ministre, actuellement occupé par Binali Yildirim, disparaîtra.
La réforme constitutionnelle autorise en outre le président à intervenir directement dans le domaine judiciaire.
Le chef de l'Etat choisira ainsi six membres du Haut conseil des juges
et procureurs (HSYK), chargé de nommer et de destituer le personnel du
système judiciaire. Le Parlement en choisira sept.
Les tribunaux militaires, qui ont par le passé condamné à mort de
nombreux officiers et même l'ancien Premier ministre Adnan Menderes
après le coup d'Etat de 1960, seront bannis, sauf exception.
- L'état d'urgence -
Selon la réforme constitutionnelle, l'état d'urgence sera instauré en
cas de "soulèvement contre la patrie" ou d'"actions violentes qui
mettent la nation (...) en danger de se diviser".
Le président décidera d'imposer ou non l'état d'urgence avant de
soumettre la question au Parlement. Celui-ci pourra alors décider de le
raccourcir, le prolonger ou d'y mettre fin.
L'état d'urgence ne pourra initialement pas être mis en place pour plus
de 6 mois, puis pourra être prolongé pour une durée maximale de 4 mois
à la fois.
- Le Parlement -
Le nombre de députés passera de 550 à 600. L'âge d'éligibilité pour devenir député sera abaissé de 25 à 18 ans.
Les élections législatives et présidentielle seront simultanées et se
dérouleront tous les cinq ans - contre quatre actuellement.
Le Parlement aura toujours le pouvoir d'élaborer, d'amender ou
d'abroger les lois. Il supervisera les actions du président, mais ce
dernier pourra promulguer des décrets dans les domaines relevant de la
large sphère de ses compétences exécutives.
En revanche, le texte spécifie que le président ne pourra pas
promulguer de décret sur des sujets déjà clairement régulés par la loi.
Si le président de la République est accusé ou soupçonné d'avoir
commis un délit, le Parlement pourra exiger une enquête, mais devra
recueillir une majorité des trois cinquièmes.
- Président jusqu'en 2029 ? -
Le projet de réforme constitutionnelle fixe au 3 novembre 2019 la date des prochaines élections présidentielle et législatives.
Le président sera élu pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois.
Il ne sera plus obligé de rompre les liens avec son parti.
M. Erdogan, âgé de 62 ans, a été élu président en août 2014, après plus de dix ans passés en tant que Premier ministre.
Si le nombre maximum de mandats était réinitialisé à partir de
l'élection de 2019, ce qui n'a pas encore été établi clairement, M.
Erdogan pourrait rester au pouvoir jusqu'en 2029. (AFP, 10 février
2017)
Le maire d'Ankara voit une main étrangère derrière des séismes
Le maire d'Ankara a dit mardi redouter que des puissances hostiles à la
Turquie déclenchent artificiellement des séismes pour nuire à
l'économie du pays, où plusieurs tremblements de terre se sont produits
ces derniers jours.
"Il y a eu un fort séisme dans les Dardanelles (nord-ouest) aujourd'hui
(..) J'ai fait des recherches (..) Il apparaît qu'il y a un navire de
recherche sismique dans les parages", a déclaré sur Twitter Melih
Gökçek, réputé en Turquie pour ses théories alambiquées.
"Il faut de toute urgence déterminer l'objet des recherches de ce
navire et à quel pays il appartient", a poursuivi le maire de la
capitale turque. "Peu importe ce que diront certains, je crains
sérieusement qu'un séisme soit déclenché de manière artificielle".
Maire de la capitale turque depuis 1994, Melih Gökçek gratifie
régulièrement ses 3,7 millions d'abonnés Twitter de déclarations à
l'emporte-pièce.
Ses dernières déclarations ont été accueillies avec consternation par
de nombreux internautes turcs, alors que d'autres s'en alarmaient. "Il
faut protéger notre pays", pressait une internaute, tandis qu'un autre
déplorait "des bêtises hallucinantes".
Deux séismes de magnitude 5,3 et 5,2 ont frappé lundi et mardi la
région de Canakkale, située dans nord-ouest de la Turquie au niveau du
détroit des Dardanelles, selon l'Agence turque de gestion des
situations d'urgence (Afad).
"Certains, en ce moment, veulent porter un coup à la Turquie, faire
flancher l'économie de la Turquie en provoquant un séisme dans les
environs d'Istanbul", a précisé M. Gökçek sur Twitter.
La Turquie est située sur d'importantes failles sismiques et est
régulièrement secouée par des tremblements de terre. En 1999 notamment,
deux violents séismes ont dévasté des zones très peuplées du nord-ouest
du pays, notamment Istanbul, faisant 20.000 morts.
Par précaution, M. Gökçek appelle à "placer sous surveillance tous les
sous-marins et les navires équipés de grands appareils dans les
environs d'Istanbul, Marmara et les Dardanelles". (AFP, 7 février
2017)
Joint Declaration by pro-Kurdish Bodies in Favor of ‘No’ Votes
Democratic Regions Party (DBP), Democratic Society Congress (DTK),
Peoples' Democratic Party (HDP) and Free Women's Movement (Tewgera
Jinen Azad) have published a joint declaration in DBP Diyarbakır
Provincial Office against the constitutional amendment draft to be put
to referendum.
'There must be a Democratic Republic Constitution'
The declaration pointed out that one should begin solving the social
problems which have accumulated over 90 years, with a "Democratic
Republic Constitution", the current constitutional amendment draft to
be put to referendum was neither able nor had the capacity to solve any
social problems including the Kurdish issue and called on everybody to
say "no" in the referendum.
"Monistic, sexist, centrist"
The declaration also underlined that the constitution draft was one
imposed by the Justice and Development Party (AKP) and Nationalist
Movement Party (MHP), did not include other political bodies and was
monistic, centrist, sexist and nationalist.
"There must be a negotiating table again"
Noting that a "no" result would be the best for the whole society, the
declaration argued that establishing a monistic, centrist, sexist and
nationalist constitution based on the AKP-MHP partnership would be
hindered this way and that the new phase to follow should include
seeking for solutions on the negotiating table. (BIA, January 31, 2017)
Forces
armées/Armed Forces
Début du procès pour tentative d'assassinat d'Erdogan
Le procès de 47 personnes soupçonnées d'avoir tenté d'assassiner le
président turc Recep Tayyip Erdogan dans un complexe hôtelier de la
côte égéenne lors du coup d'Etat manqué du 15 juillet s'est ouvert
lundi à Mugla (ouest).
Parmi les personnes appelées sur le banc des accusés, 37 sont des
militaires. Trois des accusés, activement recherchés, sont jugés par
contumace, notamment le prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara
d'avoir fomenté le coup d'Etat depuis son exil aux Etats-Unis, et
également visé par d'autres procédures.
Les accusés, certains vêtus de costumes et de cravates, ont été
conduits dans la salle d'audience par les forces de sécurité devant les
caméras de télévision, ont constaté des journalistes de l'AFP sur place.
Une centaine de personnes attendaient leur arrivée, brandissant des
drapeaux turcs et scandant "Nous voulons la peine de mort" et "Dieu est
le plus grand".
Le président Erdogan, qui était en vacances avec sa famille dans la
station balnéaire de Marmaris, dans la province de Mugla, la nuit du
coup d'Etat mené par une faction de l'armée, affirme avoir échappé de
peu aux putschistes.
"Si j'étais resté là-bas 10 ou 15 minutes de plus, j'aurais été tué ou
capturé", avait assuré M. Erdogan lors d'un entretien à CNN le 18
juillet.
Le parquet a demandé plusieurs peines de prison à perpétuité contre chacun des accusés jugés à Mugla.
"Les accusés ont fui durant une longue période. Une partie a été
attrapée une semaine après, l'autre deux semaines après", a affirmé à
l'AFP Hüseyin Aydin, avocat du président Erdogan. "La société a suivi
tout cela de près, c'est donc pour cette raison que c'est devenue aussi
une affaire de société."
La tentative de coup d'Etat de la mi-juillet a fait 248 morts, sans compter les putschistes, et des milliers de blessés.
- Haute sécurité -
Le procès, dont la phase initiale se tiendra jusqu'au 15 mars, se tient
dans une salle spécialement aménagée de la Chambre du Commerce et de
l'Industrie de Mugla plutôt que dans un tribunal à proprement parler du
fait du grand nombre d'accusés.
Il se déroule sous très haute sécurité, avec des tireurs d'élite postés
sur le toit du bâtiment et des hélicoptères qui survolent les environs.
L'un des plus haut gradés parmi les accusés, l'ancien général de
brigade Gökhan Sahin Sonmezates, a nié devant la cour tout lien avec le
réseau de Fethullah Gülen, qu'il a même qualifié de "perversion".
"Je pensais que les forces armées turques (TSK) étaient impliquées",
a-t-il affirmé, en assurant: "Ma motivation était la protection de mon
pays."
Un deuxième accusé, le commandant Sükrü Seymen, a lui aussi nié être
lié à M. Gülen, disant être "kémaliste", du nom du fondateur de la
république turque, Mustafa Kémal Atatürk, un laïc convaincu.
"Oui, j'ai conduit un coup d'Etat", a-t-il affirmé. "Même si j'écope de la peine de mort, cela ne me blessera pas."
"Nos ordres étaient de capturer Erdogan vivant", a-t-il précisé.
Devant le bâtiment, la foule criait des slogans hostiles aux accusés et
à Fethullah Gülen, appelant notamment à des "exécutions".
Depuis la tentative de putsch, des voix se sont élevées pour le
rétablissement de la peine capitale en Turquie. Elle a été abolie en
2004 dans le cadre de la candidature turque à l'entrée dans l'UE. Sa
réintroduction marquerait la fin des négociations sur cette adhésion.
M. Erdogan a néanmoins à de nombreuses reprises affirmé être favorable
à son rétablissement, à condition que le Parlement l'approuve.
Les procédures judiciaires lancées après le putsch avorté sont d'une
ampleur sans précédent en Turquie, où plus de 43.000 personnes ont été
arrêtées dans des purges engagées après le 15 juillet et l'instauration
de l'état d'urgence.
Au-delà des putschistes présumés, les purges engagées après le 15
juillet visent les milieux prokurdes et les médias, ce qui a conduit
des ONG à accuser le pouvoir de profiter de l'état d'urgence pour
étouffer toute voix critique. (AFP, 20 février
2017)
Deux nouveaux militaires turcs demandent l'asile en Grèce
Deux militaires turcs, qui seraient recherchés par la Turquie pour
avoir participé au coup d'Etat manqué de juillet dernier, ont été
arrêtés par la police grecque après avoir demandé l'asile dans le pays,
a-t-on appris jeudi de source policière.
Les deux officiers, accompagnés de leur avocat, se sont présentés le 17
février au commissariat d'Orestiada, petite ville près de la frontière
gréco-turque, et ont déposé une demande d'asile le 20 en indiquant que
leur vie était "en danger" en Turquie.
La police grecque n'a pas révélé les noms des militaires et n'a donné pour le moment aucune autre information sur l'affaire.
Le 26 janvier, la justice grecque a rejeté la demande d'extradition
vers la Turquie de huit militaires turcs, qui avaient fui en Grèce le
16 juillet, quelques heures après le putsch manqué, et y avaient
demandé l'asile.
La décision de la cour grecque, invoquant l'absence de garantie sur
leur sécurité en Turquie, a irrité les autorités turques qui ont alors
émis un mandat d'arrêt contre ces huit militaires et une nouvelle
demande d'extradition.
L'affaire a mis à l'épreuve les relations entre les deux voisins alors
qu'ils doivent coopérer étroitement depuis un an pour stopper le flux
migratoire qui transite par la mer Egée, dans le cadre de l'accord
UE-Ankara.
Comme dans plusieurs pays européens, des dizaines de fonctionnaires et
familles turcs ont fui en Grèce depuis le 15 juillet, pour demander
l'asile et échapper aux vastes purges ordonnées par le président Recep
Tayyip Erdogan. Plus de 41.000 personnes ont été arrêtées en Turquie
jusqu'ici.
(AFP, 23 février
2017)
Hier officiers turcs, aujourd’hui demandeurs d’asile: les nouveaux parias
Les demandes d’asile émanant de citoyens turcs ont explosé en Belgique
après le putsch. Parmi eux, nombre d’officiers en poste à l’Otan à
Bruxelles et Mons, désormais menacés de déchéance de nationalité.
"Quand vous êtes entré dans l’armée à l’âge de 13
ans, que vous l’avez servi toute votre vie. C’est un coup dur de se
faire traiter de terroriste. »
Ils sont trois hommes, rencontrés dans un café de
Bruxelles avec deux épouses. Il y a encore peu, ils travaillaient au
siège de l’Otan à Bruxelles ou au Shape, à Mons. Major,
lieutenant-colonel, colonel… « La crème de la crème de ce que l’armée
turque peut produire », résume le plus âgé. Portant haut l’orgueil d’un
parcours sans taches : des études dans des universités américaines
prestigieuses, des classements de premier rang. Sauf que le coup d’Etat
manqué du 15 juillet a marqué au fer rouge cette élite. Et le régime en
a profité pour faire le ménage, produisant une caste hors norme de
candidats réfugiés.
Sur les quelque 240 officiers concernés par les
mises à pied au sein de l’Otan, ils seraient, selon eux, une centaine à
avoir demandé l’asile en Belgique. Un chiffre que ni l’Otan, ni le
Shape, ni le CGRA ne souhaite confirmer, mais qui paraît vraisemblable
: l’Office des étrangers a enregistré un pic anormal de sollicitations
turques depuis la tentative de putsch, avec 557 demandes entre août et
décembre 2016. En 2015, sur toute l’année, ils étaient 453.
« On nous arrêtera dès qu’on mettra un pied sur le sol turc »
« On nous a signifié que des enquêtes étaient
ouvertes, mais on ne nous a pas dit quelles étaient les charges »,
explique une épouse. Les mises à pied reçues étaient accompagnées de
convocations, appelant les officiers à rentrer au plus vite au pays. «
Normalement, on donne une nouvelle affection ou à tout le moins un lieu
de convocation, poursuit un major. Là, le message est clair : on nous
arrêtera dès qu’on sortira de l’avion. » Plusieurs officiers, partis en
confiance dans les semaines suivant les événements de juillet auraient
été emprisonnés. L’un d’eux, pensant rentrer vite à Bruxelles, y a
laissé sa famille, désormais sans ressources. Quant à ceux restés en
Belgique, ils craignent des actes de tortures. Et de fait, dans un
rapport publié le 24 juillet, Amnesty international sériait des
témoignages d’exactions commises contre les personnes soupçonnées
d’avoir participé au putsch et placées en détention : passages à tabac
« pour faire parler », tortures, voire des cas de viol. « De manière
générale, il apparaît que les pires traitements en détention sont
réservés aux officiers haut gradés », notait l’ONG. Pour accentuer la
pression, l’Etat turc les menace désormais de déchéance de nationalité
(voir ci-dessous). « Nous sommes prêts à affronter la justice, mais à
condition de pouvoir nous défendre, or rien n’indique que nous aurons
droit à un procès équitable, poursuit l’officier. Plutôt le contraire. »
Six demandes d’extradition en lien avec la tentative
de putsch ont pour l’instant été adressées à la Belgique. Elles sont en
cours d’examen. Contactés, ni les Affaires étrangères, ni le SPF
Justice, le cabinet Reynders ou même l’ambassade de Turquie ne
souhaitaient commenter le dossier, chacun se renvoyant la balle. C’est
que l’affaire est délicate, dans un contexte où les relations entre la
Turquie et l’Europe se sont considérablement tendues ces derniers mois.
Recep Tayyip Erdogan a déjà menacé de suspendre les accords de
réadmission avec la Grèce après son refus d’extrader huit officiers
ayant fui le pays. (Le Soir, 13 février 2017)
Soldats tués en Syrie: versions contradictoires d'Ankara et de Moscou
Moscou et Ankara ont livré vendredi deux versions divergentes des
circonstances de la mort la veille de trois soldats turcs dans un
bombardement russe en Syrie, où les deux pays coopèrent contre le
groupe Etat islamique.
Le Kremlin a affirmé vendredi que ces frappes visant des "terroristes"
avaient été effectuées à partir de coordonnées fournies par les Turcs.
Mais l'état-major turc a ensuite affirmé avoir notifié les Russes de la
présence de ses soldats dans la zone.
Trois militaires turcs ont été tués et 11 blessés jeudi dans un
bombardement qualifié d'"accidentel" par Ankara et Moscou de l'aviation
russe dans la région d'Al-Bab, un bastion de l'EI dans le nord de la
Syrie.
"Nos militaires se sont basés, lors des frappes sur les terroristes,
sur les coordonnées transmises par nos partenaires turcs. Et aucun
militaire turc ne devait se trouver dans la zone définie par ces
coordonnées", a indiqué vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri
Peskov.
"Il y a eu une absence de coordination dans la transmission des
coordonnées", a ajouté M. Peskov en réponse à une question sur une
"erreur" des Turcs.
"Les causes de l'incident sont claires. Il n'y a aucun débat. Le
président (Poutine) a présenté ses condoléances et a regretté ce qui
s'est passé", a poursuivi M. Peskov.
Mais l'état-major turc a dans la soirée de vendredi réfuté cette
version, affirmant que les coordonnées indiquant l'emplacement de ses
hommes avaient été fournies à plusieurs reprises à la partie russe.
"Nos unités touchées par l'avion (russe) le 9 février se trouvaient au
même emplacement depuis environ 10 jours", a indiqué l'armée turque
dans un communiqué cité par l'agence de presse progouvernementale
Anadolu.
L'état-major turc affirme avoir indiqué aux Russes l'emplacement de ses
unités mercredi après qu'un projectile se fut écrasé près de leurs
positions.
"Les coordonnées indiquant l'emplacement de nos unités ont été
réitérées le même jour (mercredi) à 23H11 au personnel responsable du
centre d'opérations de Hmeimim", dans le nord-ouest de la Syrie, où la
Russie a une base aérienne, a déclaré l'état-major turc.
"A peu près au même moment, l'attaché militaire russe à Ankara a été
invité au quartier général de l'état-major où les coordonnées indiquant
l'emplacement des soldats qui avaient déjà été transmises lui ont été
remises en main propre", a ajouté l'armée turque.
L'armée turque opère en soutien des rebelles syriens qui cherchent à
progresser face aux jihadistes du groupe Etat islamique (EI) dans son
bastion d'Al-Bab, dans le nord de la Syrie.
Ankara et Moscou ont procédé ensemble à des frappes aériennes contre
l'EI à Al-Bab, après avoir signé le 12 janvier un accord spécifiant des
mécanismes pour "coordonner" leurs frappes contre des "cibles
terroristes".
Cette coopération en Syrie traduit l'amélioration des relations entre
les deux pays après une grave crise née en novembre 2015, quand la
Turquie avait abattu un avion de combat russe survolant la frontière
syro-turque. (AFP, 10 février
2017)
Trois soldats turcs tués "accidentellement" dans un raid russe en Syrie
Trois soldats turcs ont été "accidentellement" tués jeudi dans un raid
de l'aviation russe dans le nord de la Syrie, où Moscou et Ankara
coordonnent pourtant leur frappes contre les jihadistes après s'être
longtemps opposés sur le dossier syrien.
Onze autres soldats turcs ont été blessés dans ce raid, à la suite
duquel le président russe Vladimir Poutine a présenté ses condoléances
à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, a indiquée l'armée turque
dans un communiqué.
Selon le texte, l'aviation russe cherchait à viser des cibles du groupe
jihadiste Etat islamique "mais trois de nos soldats sont tombés en
martyrs quand un bâtiment dans lequel nos unités avaient pris position
a été frappé".
L'armée turque n'a pas précisé où cet incident s'était produit mais le
Kremlin a affirmé qu'il avait eu lieu dans la région d'Al-Bab, un
bastion de l'EI.
Dans un appel à M. Erdogan, Vladimir Poutine a "présenté ses
condoléances en lien avec le tragique incident ayant mené à la mort de
plusieurs soldats turcs à Al-Bab", selon un communiqué du Kremlin.
Le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov, a déclaré que
l'incident était dû au fait que les deux armées ne se s'étaient pas
"mises d'accord sur les coordonnées des cibles".
"La coordination militaire sera renforcée dans le cadre de l'opération
en Syrie contre les combattants de l'Etat islamique et les autres
organisations extrémistes", a indiqué le Kremlin.
Longtemps opposées sur le dossier syrien, notamment sur le sort du
président syrien Bachar al-Assad, la Turquie et la Russie ont récemment
décidé de coordonner leur actions contre l'EI dans ce pays.
Cette coopération en Syrie traduit l'amélioration des relations entre
les deux pays après une grave crise née en novembre 2015, quand la
Turquie avait abattu un avion de combat russe survolant la frontière
syro-turque. Le pilote russe avait péri.
Le 12 janvier, Moscou et Ankara ont ainsi signé un accord spécifiant
les mécanismes pour "coordonner" leurs frappes aériennes en Syrie
lorsque les deux pays visent des "cibles terroristes".
Le ministre turc de la Défense Fikri Isik avait alors affirmé que cet
accord visait à empêcher tout incident entre les aviations turque et
russe, mais aussi avec celle du régime.
- Lourdes pertes à Al-Bab -
Ankara a démenti tout rapprochement avec le régime d'Assad après sa
réconciliation avec la Russie, mais des responsables turcs
reconnaissent désormais que le président syrien demeure un acteur
important qui ne saurait être ignoré dans le cadre d'une éventuelle
phase de transition en Syrie.
Les médias turcs avaient rapporté plus tôt jeudi que cinq soldats turcs
avaient été tués jeudi dans des combats avec des jihadistes de l'EI
dans le nord de la Syrie, portant à dix le nombre de militaires turcs
morts dans ce secteur en deux jours.
Les cinq soldats ont été tués dans la région d'Al-Bab, un bastion de
l'EI que les rebelles syriens appuyés par l'armée turque tentent de
prendre depuis plusieurs semaines, a précisé l'agence Dogan.
Le bilan de soldats tués mercredi et jeudi a été publié par les médias
avant l'annonce de l'armée sur les militaires tués par la frappe russe.
Au total 66 soldats turcs ont péri, selon Dogan, depuis le début de
l'intervention turque dans le nord de la Syrie le 24 août pour en
déloger les jihadistes de l'EI mais aussi les milices kurdes syriennes
qu'Ankara considère comme des groupes terroristes liés au Parti des
Travailleurs du Kurdistan (PKK).
En dépit de ces lourdes pertes, le chef de la diplomatie turque Mevlüt
Cavusoglu a affirmé mercredi que les rebelles syriens soutenus par
Ankara avaient progressé face à l'EI à Al-Bab, et évoqué un possible
engagement de forces spéciales turques pour reprendre la "capitale"
jihadiste en Syrie, Raqa. (AFP, 9 février
2017)
Greek Court Extends Detention of 8 Soldiers for 3 Months
Ruling against the extradition of the eight soldier accused of
involvement in the coup attempt on July 15, 2017, the court has
rejected the soldiers' request for release.
Greek Supreme Court has ruled that the eight soldiers who fled to
Greece following the coup attempt on July 15 remain further in custody
and has extended the period of their detention for three months.
What had happened?
Two squadron leaders, four captains and two noncommissioned officers,
who went to Greece by helicopter following July 15 coup attempt and
asking for political asylum, were sentenced to 2 months in prison on
charge of entering the country illegally.
The court delayed the jail term for three years and ruled that the
soldiers be kept in detention until soldier's asylum demand is
concluded.
On the other hand, Turkey demanded extradition of the soldiers.
In two of the three trials about the soldiers, it was decided to not
extradite five of the soldiers. In another trial, it was decided to
extradite the remaining three.
Then an appeal was lodged and Greek Supreme Court ruled that the eight soldiers wouldn't be extradited to Turkey.
Announcing the court's decision, judge Giorgos Sakkas said that "In
case the soldiers are extradited to Turkey, they will unlikely to have
a fair trial". (BIA, February 2, 2017)
Ankara presse Berlin de rejeter les demandes d'asile de soldats turcs de l'Otan
L'Allemagne doit "absolument" rejeter les demandes d'asile formulées
par une quarantaine de militaires turcs de l'Otan, a déclaré dimanche
le ministre turc de la Défense, alors qu'Ankara a lancé une vaste purge
après le putsch avorté en juillet.
Environ 40 militaires turcs, de haut rang pour la plupart et qui
stationnaient dans des bases de l'Otan, "ont fait une demande d'asile
en Allemagne", ont rapporté samedi le magazine allemand Der Spiegel et
la chaîne de télévision ARD dans un article commun.
"Les autorités et les tribunaux allemands doivent y réfléchir très
attentivement et absolument rejeter leurs demandes", a déclaré le
ministre turc Fikri Isik dans une vidéo publiée sur le site de l'agence
progouvernementale Anadolu.
Il prévoit que les autorités trancheront en ce sens et il compte
évoquer la question avec son homologue allemand lors d'une conférence
de l'Otan le mois prochain.
Les militaires cités dans l'article du Spiegel et de l'ARD disent
craindre la prison et "peut-être même d'être torturés" s'ils retournent
en Turquie.
M. Isik assure qu'ils sont impliqués dans la tentative de putsch du 15 juillet, ce qu'ils nient.
Ces informations ont été publiées quelques jours avant une visite de la
chancelière allemande Angela Merkel en Turquie, le 2 février, dans un
contexte de tensions entre Ankara et Berlin.
Depuis le putsch avorté, le gouvernement du président
islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a lancé des purges d'ampleur
qui ont visé tous les secteurs de la société, de l'éducation et la
presse à l'armée et la magistrature. (AFP, 31 janvier
2017)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
L'armée turque lève l'interdiction du foulard islamique
Les autorités turques ont décidé mercredi de lever l'interdiction du
port du foulard islamique pour les femmes qui servent comme officiers
ou sous-officiers dans l'armée, bastion historique de la laïcité en
Turquie.
L'armée, qui s'est longtemps présentée comme la gardienne de la laïcité
de la République fondée par Mustafa Kemal, était la dernière
institution où le port du foulard islamique était interdit.
"Le problème de l'interdiction du port du voile est définitivement
résolu en Turquie", s'est félicité le ministre de la Défense Fikri
Isik, cité par l'agence de presse progouvernementale Anadolu.
"Celle qui le souhaite pourra travailler avec son foulard.
(L'interdiction) avait été levée dans la gendarmerie et la police. Avec
cette réforme, elle est également levée dans les forces armées
turques", a-t-il ajouté.
Les femmes pourront désormais, si elles le souhaitent, porter sous leur
coiffe militaire un foulard de "la même couleur que l'uniforme", "sans
motif" et de "manière à ne pas recouvrir le visage", selon Anadolu, qui
cite le ministère de la Défense.
Cette mesure concerne notamment "les officiers qui servent dans les
forces de l'armée de terre, de mer et de l'air, les officiers et
sous-officiers sous contrat, (...) les cadets", a détaillé Anadolu.
Il n'était pas immédiatement clair si cette réforme, qui entrera en
vigueur lors de sa publication au Journal officiel, concerne les femmes
qui participent à des missions de combat.
Cette annonce survient à moins de deux mois d'un référendum crucial sur
une révision constitutionnelle renforçant les pouvoirs du président
Recep Tayyip Erdogan qui a besoin du soutien total de l'électorat
conservateur pour remporter un scrutin qui s'annonce serré.
Le Premier ministre Binali Yildirim a qualifié cette mesure de "très
positive" lors d'un déjeuner avec la presse à Ankara, selon le
quotidien proche du pouvoir Yeni Safak.
Le ministère de la Défense avait déjà levé, en novembre dernier,
l'interdiction du port du foulard islamique pour le personnel civil de
l'armée.
Quelques mois auparavant, les femmes servant dans la police avaient elles aussi été autorisées à porter le voile.
- Portes fermées -
Homme fort de Turquie depuis 2003, M. Erdogan est régulièrement accusé
par ses détracteurs de vouloir islamiser la société turque.
Son gouvernement a progressivement annulé l'interdiction du port du
voile dans les institutions, autorisant les femmes à être voilées dans
les universités et au Parlement et, ces dernières années, dans la
fonction publique et les lycées, au grand dam des tenants de la
République laïque fondée en 1923 par Mustafa Kemal Atatürk.
Les autorités turques rejettent toutefois les accusations
d'islamisation de la société et soutiennent que ces interdictions du
port du voile islamique fermaient les portes des universités et de
nombreuses institutions aux femmes qui voulaient le porter.
Lors de la levée de l'interdiction du voile dans la police, les
autorités turques avaient argué que plusieurs pays occidentaux, comme
l'Ecosse ou le Canada, ont déjà permis aux policières de porter le
voile.
L'armée turque a longtemps été le bastion de la laïcité en Turquie,
mais son influence politique a fortement diminué depuis la tentative de
coup d'Etat du 15 juillet dernier qui a été suivie de purges dans les
rangs militaires.
(AFP, 22 février
2017)
Des religieux soupçonnés en Allemagne d'espionnage pour Ankara
Les appartements de quatre religieux
musulmans, soupçonnés d'avoir espionné en Allemagne des partisans du
prédicateur Gülen pour le compte du régime du président turc, ont été
perquisitionnés mercredi, selon le Parquet fédéral allemand.
"Aucune interpellation n'a eu lieu", a toutefois précisé Frauke Köhler,
porte-parole du Parquet fédéral lors d'une brève intervention devant la
presse.
Ces personnes sont "soupçonnées d'avoir rassemblé des informations sur
les partisans du mouvement Gülen et d'en avoir rendu compte au consulat
général turc à Cologne", selon un communiqué du Parquet.
Aucune indication sur leur identité ou leur nationalité n'a été livrée.
Selon l'édition en ligne du média Spiegel, il s'agit d'imams du Ditib,
la principale organisation de la communauté turque musulmane en
Allemagne directement contrôlée par Ankara.
Les quatre religieux sont soupçonnés d'avoir agi suite à une injonction
de la Direction turque des Affaires religieuses (Diyanet), qui dépend
directement des services du Premier ministre turc, datant du 20
septembre et dans laquelle le mouvement du prédicateur Fethullah Gülen
est rendu responsable du coup d'Etat manqué du 15 juillet en Turquie.
Fethullah Gülen vit en exil aux Etats-Unis,
Lors de ces perquisitions, qui ont eu lieu en Rhénanie du
Nord-Westphalie et en Rhénanie-Palatinat, "des moyens de communication,
des supports de données et des documents écrits" ont été saisis, a
indiqué Mme Köhler.
Le ministre de la Justice, Heiko Maas, a enjoint au Ditib de faire la
lumière "immédiatement et complètement" sur ces accusations. "Qui se
sert de l'islam comme d'une couverture pour de l'espionnage, ne peut
pas en appeler à la liberté religieuse", a-t-il asséné.
Selon le chef du Renseignement en Rhénanie du Nord-Westphalie, au
moins 13 imams du Ditib dans cette région ont livré des noms de
sympathisants du mouvement Gülen à Ankara, rapporte le Spiegel.
En Autriche, le ministère de l'Intérieur a par ailleurs confirmé
mercredi examiner des documents remis par le député écologiste Peter
Pilz, spécialiste des questions de sécurité, qui accuse l'Atib, le
pendant du Ditib en Autriche, de se livrer aussi à des activités
d'espionnage au profit d'Ankara.
M. Pilz affirme disposer d'information selon lesquelles l'Atib "est
impliqué dans la surveillance de partisans du mouvement Gülen ainsi que
de Kurdes, d'opposants et de journalistes". L'Atib a démenti ces
allégations.
M. Gülen est désigné par la Turquie comme l'instigateur du coup d'Etat
raté, ce que l'intéressé dément catégoriquement. Les procédures
judiciaires lancées après le putsch avorté sont d'une ampleur sans
précédent en Turquie.
La communauté turque d'Allemagne, la plus importante dans le monde hors
de Turquie, est secouée par de gros remous depuis ces évènements. Les
autorités allemandes ont à plusieurs reprises mis en garde contre
l'"exportation" des conflits turcs sur le sol allemand.
Les Turcs vivant en Allemagne entretiennent des liens étroits avec leur
pays d'origine. Le Premier ministre Binali Yildirim est attendu samedi
à Oberhausen, dans la Ruhr, pour un rassemblement dans le cadre du
référendum du 16 avril sur la réforme constitutionnelle renforçant les
pouvoirs de M. Erdogan.
Le Ditib gère quelque 900 mosquées ou communautés en Allemagne. Ses
imams sont des fonctionnaires envoyés pour trois à quatre ans par
Ankara. (AFP, 15 février
2017)
Début de la construction controversée d'une mosquée à Istanbul
Les autorités d'Istanbul ont donné le
coup d'envoi vendredi de la construction d'une grande mosquée sur
l'emblématique place Taksim, un projet dénoncé par ses opposants comme
un symbole de l'islamisation croissante de la Turquie sous Recep tayyip
Erdogan.
"Il est réjouissant de savoir que plus personne ne sera contraint de
prier dans les rues", a déclaré le maire d'Istanbul, Kadir Topbas, lors
d'une cérémonie de lancement du chantier qui doit durer deux ans.
La mosquée, la première construite sur la place Taksim, se dressera
juste à côté d'une église orthodoxe, "symbole de l'extraordinaire
tolérance de cette ville", a affirmé M. Topbas.
Mais le projet a suscité des critiques de l'opposition laïque, qui
accuse le président islamo-conservateur Erdogan de vouloir islamiser la
société turque.
La place Taksim est un lieu emblématique des mouvements de contestation
en Turquie, comme les grandes manifestations antigouvernementales de
2013.
Depuis l'arrivée au pouvoir du Parti de la justice et du développement
(AKP), en 2002, des dizaines de mosquées ont été construites en
Turquie, les autorités affirmant répondre aux besoins de la population
turque, à très forte majorité musulmane. (AFP, 17 février
2017)
Comment l'Arabie saoudite soutient les salafistes en Belgique
L’Arabie saoudite a assuré dimanche ne pas financer ni soutenir les
institutions radicales de Belgique ou de tout autre pays. Elle dénonce
des "préjugés qui ne reflètent pas la réalité" du royaume wahhabite.
L’Arabie saoudite "condamne sous toutes ses formes le terrorisme, ses
partisans et ceux qui le justifient", précise le communiqué.
Cette déclaration survient alors que les représentants de la grande
mosquée du Cinquantenaire ont comparu lundi devant la Chambre dans le
cadre de la commission "attentats". Mais elle intervient aussi à la
suite d’une publication du "Standaard" qui révélait le 8 février un
rapport de l’Ocam (Organisation de coordination pour l’analyse de la
menace) qui souligne qu’une forme radicale de l’islam se propage en
Belgique au détriment de l’islam modéré. "Un nombre croissant de
mosquées et de centres islamiques en Belgique sont sous l’emprise du
wahhabisme, l’appareil missionnaire salafiste", a averti l’organisme
Le wahhabisme est un courant radical de l’islam sunnite promu par
l’Arabie saoudite. Il s’est implanté en Belgique en 1974, année durant
laquelle l’Etat belge reconnaissait l’islam comme religion officielle
et où l’Arabie saoudite obtenait les clefs de la grande mosquée du
Cinquantenaire ainsi que la direction du Centre islamique et culturel
de Belgique qui s’y trouve.
Influencer subtilement
A la question de savoir si l’Arabie saoudite finance et influence ou
pas les institutions radicales de Belgique, la réponse de Radouane
Attiya, chercheur en islamologie à l’université de Liège, est complexe.
Pour lui, il est certain que la grande mosquée du Cinquantenaire
n’appelle pas directement au djihad. "Depuis 2001, l’Arabie saoudite
mène une politique sévère pour contrer les mouvances radicales et mène
un nettoyage en interne de ses associations et de ses ONG", précise ce
dernier. Pour le chercheur tout comme pour l’islamologue Michael
Privot, la grande mosquée promeut un discours conservateur "qui
n’encourage pas l’inclusion et l’intégration des fidèles dans la
société belge".
Dans les institutions officielles, les influences de l’Arabie saoudite
ont été plus "subtiles", les donations de compte bancaire en compte
bancaire étant trop facilement traçables. L’Arabie saoudite, pour
imposer le courant salafo-wahhabite en Belgique, a développé des
bourses, offertes à des étudiants afin qu’ils aillent suivre à Médine
des cours de théologie musulmane. "J e suis moi-même un produit de ces
grandes universités. L’objectif est pour l’Arabie saoudite de payer
l’ensemble des études et d’espérer qu’en retour, les étudiants
injectent les discours entendus dans les mosquées et associations du
monde. Ils deviennent alors des prédicateurs hors de contrôle. Pour
moi, l’université en elle-même était éclectique mais c’était surtout
l’ambiance qui régnait en Arabie saoudite qui a gangrené une grande
majorité des étudiants et les a dirigés vers le wahhabisme, si ce
n’était pas déjà fait."
Ces étudiants ramènent avec eux un discours conservateur mais également
des ouvrages qui seront distribués gratuitement aux fidèles belges
fréquentant la grande mosquée ou les centres islamiques du pays. "Je ne
connais d’ailleurs aucun centre islamique qui ne dispose pas d’ouvrages
salafo-wahhabites", commente à ce propos Radouane Attiya. "On en trouve
à la pelle à la grande mosquée", appuie Michael Privot.
Du côté des institutions non reconnues, la situation est d’autant plus
complexe que les dons ne font pas l’objet de contrôles par l’Etat.
"Dans les années 80 et jusqu’il y a peu, pour éviter les virements
bancaires, des mécènes venaient jusqu’ici avec l’argent liquide sur
l’invitation d’imams ou de centres qui souhaitaient acheter un terrain,
agrandir une mosquée, etc. En échange, l’imam adaptait son discours à
celui de son mécène" , explique Michael Privot.
Ces pratiques instaurées il y a maintenant quarante ans en Belgique ont
créé un terreau fertile au développement de courants de l’islam
radical. Auparavant, les financements des mécènes servaient à adapter
le discours de l’imam pour promouvoir le wahhabisme. Ce courant étant
désormais bien ancré en Belgique, l’argent des donations sert
aujourd’hui à renforcer l’idéologie par la mise en place de projets.
Les prédicateurs sont à la page
Même si les mosquées et les ouvrages gratuits continuent d’influencer
les fidèles de Belgique, les prédicateurs ont adapté leurs méthodes aux
nouvelles technologies. Ainsi, les prédicateurs à succès passent par de
nouveaux canaux comme des pages Facebook ou encore des chaîne Youtube
sur lesquelles ils publient de courtes vidéos. "Il s’agit d’établir un
lien encore une fois subtil entre le courant radical et le fidèle",
explique Radouane Attiya. "Les prédicateurs qui ont la cote sont sur
Facebook", précise Michael Privot. Les personnes visées sont
principalement les jeunes mais le contenu convient "aux personnes de
trente et de quarante ans également. Tout le monde ou presque a un
compte Facebook maintenant", ajoute le spécialiste.
L’influence opère également via des médias en ligne ou télévisions
arabes comme Iqraa TV, une chaîne de télévision et site d’information
en ligne gratuits conçus "pour un public musulman afin de transférer
l’islam dans sa vraie forme", peut-on lire sur leur site.
Il ne s’agit plus ici de créer le terreau d’un islam violent mais de
l’entretenir de façon subtile, d’y apporter "l’engrais" nécessaire.
"Reprendre la grande mosquée à l’Arabie saoudite serait plutôt
symbolique et ne permettrait pas de stopper la propagation du courant
salafo-whahhabite. Ce dernier est tellement ancré depuis quarante ans
et désormais diffusé à la télévision, en podcast, sur Internet avec les
réseaux sociaux et les sites d’information salafistes et ses forums
qu’on ne sait plus y mettre un terme", conclut Michael Privot.
"Nous prêchons un islam du juste milieu"
Ce lundi, un représentant de la grande mosquée du Cinquantenaire,
l’imam Galaye N’Diaye, comparaissait devant la Chambre dans le cadre de
la commission "attentats". L’objectif était de clarifier les propos du
patron de la Sûreté de l’Etat, Jaak Raes, qui avait affirmé dans un
rapport que l’institution investissait massivement dans la propagation
du salafisme en Belgique.
Selon lui, le Centre islamique et culturel de Belgique, présent au sein
de la grande mosquée, aurait investi entre 2012 et 2014 pas moins d’1,2
million d’euros dans la "diffusion de son idéologie". L’institution
aurait également versé 600 000 euros à des associations et des
personnes dans le but de propager une vision islamiste de la société.
Le centre est financé en partie par l’Arabie saoudite, via la Ligue
islamique mondiale.
Pas d’informations sur les finances
Lors de son audition, l’imam a annoncé qu’il ne pouvait répondre aux
questions posées par Laurette Onkelinx (PS) sur le financement de la
grande mosquée par l’Arabie saoudite car il est "imam et non
comptable". L’imam n’a pas été davantage en mesure d’expliquer pourquoi
les documents liés aux finances de la grande mosquée ne sont publiés
que depuis 2012. C’est tout juste s’il a précisé que les financements
dépendaient de la Ligue islamique mondiale, une organisation
internationale, et non d’Arabie saoudite. Il a cependant promis de
fournir des documents.
Les membres de la commission "attentats" voulaient aussi savoir si des
courants radicaux de l’islam comme le wahhabisme étaient prêchés dans
la grande mosquée. Nouvelle déception. L’imam N’Diaye s’est contenté de
dire qu’il enseignait "un islam adapté au contexte européen", "un islam
du juste milieu".
"Un islam du juste milieu"
Quant aux imams en fonction dans la grande mosquée, aucun n’a suivi
d’études en Arabie saoudite. Et aucun jeune parti en Syrie n’a étudié à
la grande mosquée. Les fidèles qui souhaiteraient étudier l’islam à
l’étranger "sont directement "redirigés vers les ambassades". La
mosquée ne fournit pas de bourses d’études, ce sont les universités qui
attirent les futurs étudiants de la sorte.
Le Wahhabisme, ou la quête absolue des pratiques ancestrales
Racines. Le wahhabisme, dans le vaste et divers monde de l’islam, c’est
celui qui fait bande à part. Celui qui s’est coupé des autres à force
d’avoir cherché à retrouver les racines et les pratiques ancestrales de
la religion musulmane.
Purification. Ce courant intégriste sunnite est né au XVIIIe siècle en
Arabie sous la pensée du prêcheur Muhammad ibn Abd al-Wahhab
(1703-1792). L’ambition de ce dernier était de "purifier" l’islam de la
longue marche des siècles qui l’avait écarté des "principes originaux"
portés et vécus par les premières générations qui succédèrent au
prophète Mohammed. Ces premières générations sont appelées les
générations des "salaf", les "pieux prédécesseurs". C’est en leur nom
également qu’est né, à la suite du wahhabisme, le salafisme qui, en
dehors de l’Arabie, entend à son tour revenir à une pratique dite
orthodoxe de l’islam. Le wahhabisme et le salafisme se placent dès lors
en opposition à la société contemporaine, mais aussi aux autres
courants musulmans. Cette opposition se fait de manière radicale et
violente parfois. La rupture s’articule selon la dialectique du "nous",
et du "eux".
Lecture. Muhammad ibn Abd al-Wahhab inscrivit son courant sous les
préceptes de l’école hanbalite, qui est une des quatre écoles
juridiques du sunnisme, et qui en est l’école la plus rigoriste. Ici,
pas d’interprétation possible des textes. Leur lecture se doit d’être
littérale. Le Coran, dicté par Dieu à Mohammed, est en effet considéré
comme une parole intemporelle et définitive qui se passe de toute
contextualisation. Les hadiths, qui sont les actes et paroles prêtés au
Prophète, sont aussi considérés comme le modèle des pratiques à
observer.
Le pur et l’impur. Très concrètement, le wahhabisme propose une lecture
binaire de la société et de la vie en société. Ses préceptes se
présentent comme un corpus d’autorisations et d’interdits très concrets
(jusqu’à l’habillement par exemple), qui distinguent ce qui est
considéré comme pur et impur, ce qui est qualifié de "halal" ou de
"haram". Avec le wahhabisme nous sommes bien dans le registre de la
répétition la plus fidèle possible des pratiques prêtées aux ancêtres.
(lalibre.be, 14 février 2017)
Ex-Cat Stevens discute d'un projet de mosquée avec Erdogan
Le chanteur britannique Cat Stevens, devenu Yusuf Islam depuis sa
conversion à l'islam, a discuté avec le président turc Recep Tayyip
Erdogan à Ankara d'une mosquée en construction à Cambridge, ont
rapporté les médias locaux jeudi.
"Mon cher frère Yusuf, je te remercie pour ta visite et ta conversation
sincère. Bienvenue en Turquie", a tweeté M. Erdogan mercredi soir, avec
une photographie du chanteur et lui se serrant la main.
L'interprète de l'inoubliable "Lady d'Arbanville", converti à l'islam
en 1977, a rencontré le président turc mercredi pour discuter d'une
mosquée en construction à Cambridge, dans le sud-est de l'Angleterre.
"Cambridge est le cerveau de la société britannique", a déclaré Yusuf
Islam, 68 ans, de son vrai nom Steven Dimitri Georgiou. "Il est très
important d'avoir une mosquée qui reflète le style et la culture
britanniques au centre du coeur intellectuel d'Angleterre."
Selon l'agence, une mosquée pouvant accueillir jusqu'à 1.000 fidèles,
construite avec la "contribution" des autorités religieuses turques,
devrait ouvrir en novembre 2018.
Le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus a lui aussi tweeté une photo
du chanteur et lui, affirmant l'avoir rencontré pour discuter du
soutien turc à ce projet de mosquée.
"C'est merveilleux de voir un tel soutien", a ajouté M. Islam après son rendez-vous avec M. Erdogan.
La Turquie accueille quelque 2,7 millions de réfugiés syriens et environ 300.000 réfugiés irakiens. (AFP, 9 février
2017)
Plus de 750 arrestations en lien avec l'EI
Les forces de sécurité turques ont procédé
à l'arrestation de plus de 750 personnes soupçonnées de liens avec le
groupe Etat islamique (EI), dans le plus grand coup de filet à ce jour
contre l'organisation jihadiste en Turquie, selon l'agence Anadolu.
Quelque 450 suspects ont été arrêtés lors de la phase initiale de cette
opération dimanche, mais l'agence progouvernementale a rapporté lundi
que 763 personnes avait été interpellées au total.
Anadolu précise que l'opération a eu lieu dans 29 des 81 provinces
turques, et que des documents, armes et munitions ont également été
saisis.
Ces arrestations ont lieu un peu plus d'un mois après l'attentat qui a
fait 39 morts la nuit du Nouvel An, lorsqu'un homme armé s'est
introduit dans une boite de nuit huppée d'Istanbul.
Le massacre a été le premier d'envergure revendiqué par l'EI en
Turquie, même si de précédents attentats avaient été attribués par
Ankara à l'organisation jihadiste.
Les autorités turques ont lancé ces dernières années de nombreuses
opérations contre des suspects liés à l'EI, mais c'est la première
d'une telle envergure.
La Direction générale de la Sécurité, citée par Anadolu, a affirmé que
l'EI prévoyait une "action sensationnelle" à des fins de propagande en
Turquie, avec pour cibles potentielles des organes médiatiques.
L'agence n'a pas donné plus de détails sur ce sujet.
L'auteur présumé de l'attaque du Nouvel An, Abdulgadir Masharipov, de
nationalité ouzbèke, a été arrêté le 16 janvier après une vaste chasse
à l'homme.
Selon les médias locaux, il avait également envisagé d'attaquer
l'emblématique place Taksim, ainsi que les bureaux du journal
d'opposition Cumhuriyet.
La Turquie a été longtemps accusée par ses alliés occidentaux de ne pas
avoir fait suffisamment contre la montée en puissance de l'EI.
Une accusation qu'Ankara rejette, affirmant qu'elle a placé l'EI sur sa
liste des organisations terroristes dès 2013. Par ailleurs, elle a
engagé en août une opération militaire dans le nord de la Syrie, afin
d'en chasser à la fois l'EI et les milices kurdes qu'Ankara considère
comme terroristes. (AFP, 6 février
2017)
Erdogan reprend Merkel sur "le terrorisme islamiste"
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est élevé jeudi contre
l'emploi du terme "terrorisme islamiste" pour désigner les attaques
menées par des groupes jihadistes, reprenant la chancelière allemande
Angela Merkel lorsqu'elle l'a utilisé lors d'un point de presse
conjoint.
S'exprimant à l'issue d'une rencontre avec M. Erdogan à Ankara, Mme
Merkel a mentionné "le terrorisme islamiste" parmi les sujets qui
avaient été évoqués lors des discussions.
Le président turc s'est immédiatement inscrit en faux. "L'expression
+terrorisme islamiste+ nous peine profondément. Une telle expression ne
peut pas être employée, ce n'est pas juste. Car l'islam et le
terrorisme ne peuvent pas être accolés", a-t-il dit.
"Le mot +islam+ signifie +paix+. Par conséquent, si on met bout à bout
deux mots qui renvoient à la paix et au terrorisme, cela peine les
fidèles de cette religion (l'islam)".
"N'employons pas cela, s'il vous plaît, car tant que cela sera le cas,
nous serons obligés de nous y opposer. Si nous restions silencieux,
cela reviendrait à l'accepter. Or, moi, en tant que musulman, en tant
que président musulman, je ne peux pas l'accepter", a-t-il poursuivi.
Les expressions "terrorisme islamiste" et "terrorisme islamique" sont
largement utilisées par des gouvernements et responsables européens
pour désigner les attaques menées par des groupes jihadistes, notamment
l'organisation Etat islamique, à qui les autorités turques ont imputé
plusieurs attentats meurtriers ayant frappé le pays ces derniers mois.
Alors que l'ancien président américain Barack Obama et son
administration se refusait à utiliser cette expression, le nouvel hôte
de la Maison Blanche Donald Trump avait fait de la lutte contre le
"terrorisme islamique radical" l'un des slogans de sa campagne
victorieuse.
Et lors de son discours d'investiture le 20 janvier, M. Trump a promis d'"éradiquer" le "terrorisme islamique radical".
(AFP, 3 février
2017)
Socio-économique
/ Socio-economic
Football - La Turquie candidate à l'organisation de l'Euro-2024
La Turquie se portera candidate à
l'organisation de l'Euro de football 2024, a annoncé mercredi le
président de la Fédération turque (TFF), Yildirim Demirören.
"Mon souhait est que notre candidature soit victorieuse. La Turquie
déposera le 2 mars sa candidature pour l'Euro-2024", a déclaré le
patron du football turc lors d'une conférence de presse conjointe avec
le ministre des Sports Akif Cagatay Kiliç.
Déjà candidate à l'organisation de l'édition 2020 de la compétition, la Turquie s'était rétractée pour se concentrer sur 2024.
Le ministre des Sports a affirmé que le pays avait désormais les
infrastructures nécessaires pour accueillir un événement d'une telle
ampleur. "Qu'il s'agisse des routes, des ponts ou des aéroports, nous
n'avons aucun problème", a déclaré M. Kiliç.
Depuis l'arrivée au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan en 2003, la Turquie
a lancé des travaux pharaoniques pour moderniser ses voies de
communication dans le cadre de son "objectif 2023", date à laquelle le
pays espère rejoindre le club des dix pays les plus riches de la
planète.
Mais le principal défi des autorités turques sera de rassurer l'UEFA
sur la situation sécuritaire du pays, ensanglanté par de nombreux
attentats liés aux jihadistes ou à la rébellion kurde, et secoué par
une tentative de coup d'Etat en juillet dernier.
La Turquie se retrouvera notamment face à l'Allemagne, hôte de la Coupe
du monde 2006 qui a fait part de son désir de se porter candidate. Les
pays scandinaves ont par ailleurs évoqué une candidature conjointe.
Si la Turquie est retenue par l'UEFA, qui doit annoncer son choix en
septembre 2018 au plus tôt, ce sera le plus grand événement sportif
jamais accueilli par ce pays qui a déjà postulé trois fois pour
accueillir un Euro.
La défaite d'Istanbul face à Tokyo pour l'organisation des jeux
Olympiques 2020 avait été vécue comme un traumatisme par la Turquie et
une humiliation par le gouvernement. (AFP, 15 février
2017)
Des dizaines de milliards de dollars d'avoirs publics placés dans un fonds souverain
Le gouvernement turc a décidé de placer
des dizaines de milliards de dollars d'avoirs publics dans un fonds
souverain dans le cadre d'une vaste réorganisation visant à financer
d'ambitieux projets d'infrastructure.
Les avoirs transférés vont de la banque publique Ziraat Bankasi, aux
parts minoritaires de l'Etat dans le compagnie Turkish Airlines.
"Les modes de management existants et les business plans des
entreprises seront maintenus, ainsi que la coopération avec tous les
actionnaires concernés, notamment les institutions financières
internationales", a déclaré le gouvernement dans un communiqué dimanche
soir.
Les parts gouvernementales dans des compagnies privatisées telle que
Turkish Airlines, dont l'Etat détient 49,12%, et dans la banque
Halkbank, contrôlée par l'Etat à hauteur de 51,11% seront aussi
transférées à ce fonds. Il gérera aussi les 7% de parts détenues par
l'Etat dans la compagnie Türk Telekom.
Ce fonds a été créé en août 2016, mais c'est la première fois que les
avoirs d'entreprises importantes sont transférées sous son autorité.
Lorsque le fonds turc avait été créé, l'agence progouvernementale
Anadolu avait affirmé qu'il servirait à financer les grands projets
d'infrastructures.
La porte-parole du principal parti d'opposition (CHP), Selin Sayek
Böke, a fustigé lundi un "fonds hypothécaire du palais", en allusion au
palais du président Recep Tayyip Erdogan.
Le vice-Premier ministre et porte-parole du gouvernement Numan
Kurtulmus a défendu ce plan affirmant qu'il visait à "garantir la
puissance de l'économie contre les ingérences extérieures".
Il a affirmé que les critiques du CHP étaient "inexactes et
inapropriées", ajoutant que le fonds serait "une institution nationale".
Pour James Sawyer, analyste au groupe Eurasia, cette déclaration est en
phase avec la vision de M. Erdogan d'une économie plus contrôlée par
l'Etat, à l'approche d'un référendum sur une réforme constitutionnelle
visant à étendre les pouvoirs du président.
Ozgur Altug, du cabinet BCG Partners, estime à 33 milliards de dollars
le montant des avoirs transférés. Cette opération signifie que le
fonds, et non plus le budget gouvernemental, bénéficiera désormais des
dividendes que ces avoirs généreront, explique l'analyste. (AFP, 7 février
2017)
Men Kill At Least 261 Women, Girls in 2016 in Turkey
According to reports bianet compiled from national and local
newspapers, news websites and agencies, men killed 261 women and girls;
raped 75 women; harassed 119 women; sexually abused 417 girls; injured
348 women in 2016.
In addition to 261 femicides, bianet covered 66 additional killings of women:
The perpetrators of the 31 femicides that occurred in 2016 have yet to be found; two of the victims were trans women.
14 women were found dead under suspicious circumstances. Three of them
were trans women. 10% of these women came from Syria, with another 10%
from countries like Georgia, Russia and Azerbaijan.
17 women and girls were subjected to violence, harassment, and/or rape
committed or allegedly committed suicide as a result of the abuse.
Three girls and one woman subjected to violence, harassment, and/or rape attempted suicide.
Explanation:
The bianet Male Violence Monitoring Report only covers women who lost
their lives as a direct result of male violence. We do not take
non-gender based crimes into account.
Throughout the year, we keep track of unidentified murders and
suspicious deaths of women in separate monthly tallies but do not add
them to the number presented in the headline. We then esearch these
cases to determine if the crimes were gender-based. If so, they are
included in the end-of-year tally.
In 2016, one unidentified murder was determined to be a gender-based
crime. As a result, the number of femicides covered by the media in
2016 increased to 261.
In total, 66 unidentified murders, suspicious deaths, suicides and
attempted suicides remained unsolved or were not reported in the media.
(BIA, February 3, 2017)
S&P Downgrades Credit Rating of 4 Banks in Turkey
After Revising Turkey’s Rating to Negative, International rating agency
Standart&Poor's (S&P) has downgraded the credit rating of four
Turkish banks.
The revised ratings of the banks are as follows;
Outlook for Türkiye İş Bank's credit rating from BB/stable to BB/negative
Outlook for Türkiye Vakıflar Bank's credit rating from BB/stable to BB/negative
Outlook for Yapı ve Kredi Bank's credit rating from BB/stable to BB/negative
Outlook for Garanti Bank's credit rating from BB/stable to BB/negative
Turkey was downgraded in report on January 27
S&P had downgraded Turkey's sovereign credit rating from stable to
negative on its report on Turkey on January 27 and warned that "The
monetary policy response to currency and inflationary pressures of
Turkey's central bank may prove insufficient to anchor its
inflation-targeting regime". (BIA, February 2, 2017)
Les revenus du tourisme en Turquie s'effondrent en 2016
Les revenus du tourisme en Turquie ont baissé de près de 30% au cours
d'une année 2016 marquée par de nombreux attentats meurtriers et un
coup d'Etat manqué, selon les chiffres officiels publiés mardi.
Selon l'office national des statistiques (Tuik), les revenus du
tourisme ont chuté de 29,7% à quelque 22 milliards de dollars, contre plus de 31 milliards l'année précédente.
La Turquie a été frappée en 2015 par une vague d'attentats meurtriers,
liés à la rébellion kurde ou aux jihadistes du groupe Etat islamique,
ainsi que par une tentative de coup d'Etat en juillet.
En 2016, le nombre de visiteurs a ainsi baissé de 24,6% par rapport à l'année précédente.
Un peu plus de 31 millions de visiteurs se sont rendus en Turquie,
contre près de 42 millions en 2015. Parmi eux, environ 20% sont des
Turcs installés à l'étranger.
Les dépenses par tête ont également baissé, passant de 756 dollars en moyenne en 2015 à 705 dollars en 2016.
La dégradation du secteur du tourisme, dont les revenus représentent
près de 5% du PIB, a eu un fort impact sur la croissance turque.
L'économie a ainsi reculé au troisième trimestre 2016 pour la première
fois depuis 2009, avec une contraction de près de 2% par rapport à la
même période en 2015.
Les attentats ont notamment visé des lieux touristiques, comme le
quartier historique d'Istanbul en janvier 2016 et l'aéroport
international Atatürk en juin.
Et au moment où la Turquie tournait la page d'une année noire, une
attaque dans une boite de nuit branchée d'Istanbul a fait 39 morts,
principalement des étrangers, la nuit du Nouvel An.
Mais les autorités turques restent optimistes pour 2017, comptant sur
un regain du tourisme en provenance de Russie après la normalisation
des relations entre Moscou et Ankara.
En août, le nombre de touristes russes avait chuté de près de 84% par rapport à août 2015.
Le ministre de la Culture, Nabi Avci, avait déclaré la semaine dernière
espérer que "2017 sera mieux que 2016, et 2018 mieux que 2017".
"Aucune ville au monde ne peut dire +je suis sûre à 100%+. Le
terrorisme est un phénomène global qui peut arriver partout", avait-il
affirmé, cité par l'agence progouvernementale Anadolu. (AFP, 31 janvier
2017)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
La Chambre belge réclame le gel de la procédure d’adhésion de la Turquie à l’UE
La Chambre a approuvé jeudi une résolution réclamant le gel de la
procédure d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne et du soutien
financier qui y est lié, en demandant au gouvernement belge de relayer
cette position au niveau européen. La proposition a reçu un soutien
unanime, moins l’abstention du PTB et du Vlaams Belang.
Les parlementaires belges voient une « ligne rouge »
Le texte s’appuie notamment sur la façon dont, aux yeux des
parlementaires belges, le président turc « Recep Tayyip Erdogan a
utilisé (la) tentative de coup d’État pour débarrasser son pays des
opposants politiques et non uniquement sanctionner les auteurs de ce
coup d’État ».
La résolution pose également la peine de mort comme « ligne rouge » à
ne pas franchir. Elle demande au gouvernement « de plaider au niveau
européen en faveur d’un arrêt automatique des négociations d’adhésion
entre l’Union européenne et la Turquie en cas de rétablissement de la
peine de mort par la Turquie ». (Belga, 20 février 2017)
Conseil de l'Europe: la Turquie dans une voie dangereuse
La Turquie s'est engagée dans une voie
très dangereuse avec l'adoption de mesures non justifiées pour
restreindre la liberté d'expression, a mis en garde mercredi le Conseil
de l'Europe dans un nouveau rapport très critique envers Ankara.
"Ni la tentative de coup d'Etat, ni les menaces terroristes pesant sur
la Turquie ne sauraient justifier des mesures qui portent si gravement
atteinte à la liberté des médias et à l'Etat de droit", a dénoncé Nils
Muiznieks, commissaire aux droits de l'Homme, dans un mémorandum
consacré à la liberté d'expression et à la liberté des médias en
Turquie.
"En appliquant trop largement les notions de +propagande terroriste+ et
de +soutien à une organisation terroriste+, y compris à des
déclarations et à des personnes qui, de toute évidence, n'incitent pas
à la violence, et en ayant recours de manière excessive aux
dispositions punissant la diffamation, la Turquie s'est engagée dans
une voie très dangereuse", a-t-il averti.
M. Muiznieks a effectué deux visites dans le pays, en avril et septembre 2016.
L'instauration de l'état d'urgence confère des pouvoirs
discrétionnaires pratiquement illimités à l'exécutif turc et lui permet
d'appliquer des mesures radicales, y compris à l'encontre des médias et
des ONG, sans avoir à produire de preuves ni à attendre de décision
judiciaire, sur la seule base d'allégations d'accointances avec une
organisation terroriste, souligne le Commissaire. Quelque 158 médias
(journaux, télévisions, radio, agences) ont été fermés, et 151
journalistes sont incarcérés, rappelle-t-il.
Le commissaire demande aux autorités turques de "lever l'état
d'urgence" et "de faire cesser les nombreuses atteintes inacceptables à
la liberté d'expression, notamment à la liberté des médias et à la
liberté académique".
Il recommande en outre de "réformer en profondeur le Code pénal
et la loi antiterroriste afin que les textes et les pratiques soient
compatibles avec la jurisprudence de la Cour européenne des droits de
l'homme". (AFP, 15 février
2017)
Juge de l'ONU emprisonné: des avocats en appellent au Conseil de sécurité
Les avocats d'un ex-ministre rwandais dont
le procès devant un tribunal de l'ONU est bloqué par la détention d'un
des juges en Turquie ont réclamé mercredi la saisine du Conseil de
sécurité des Nations unies.
Le juge, Aydin Sefa Akay, chargé d'examiner une demande en révision
d'un précédent jugement présentée par l'ancien ministre rwandais
Augustin Ngirabatware, fait partie des milliers de personnes arrêtées
en Turquie après la tentative de pustch de juillet 2016.
Son incarcération a paralysé les procédures pour la demande de M.
Ngirabatware, examinée par le Mécanisme de suivi des tribunaux pénaux
internationaux de l'ONU (MTPI) qui a succédé au Tribunal pénal pour le
Rwanda (TPIR) fermé en décembre 2015.
Les avocats de M. Ngirabatware ont donc introduit une nouvelle requête,
exigeant que le tribunal "dénonce la non-obéissance du gouvernement de
Turquie au Conseil de sécurité".
"A cause du refus de la Turquie de libérer le juge Akay, le dossier de
M. Ngirabatware est à l'arrêt", a affirmé Peter Robinson dans le
document: "il reste donc en prison pour un crime qu'il n'a pas commis,
dans l'attente d'audiences qui ne peuvent avoir lieu".
Augustin Ngirabatware avait également demandé au tribunal de modifier
ses conditions de détention après qu'une demande de libération
provisoire a été refusée.
L'ex-ministre rwandais avait été condamné en décembre 2014 pour
sa participation au génocide de 1994 à 30 ans de prison en appel, une
peine
réduite par rapport à celle de 35 ans de prison prononcée en première instance par le TPIR.
Fin janvier, le MTPI avait ordonné à la Turquie de libérer le juge
avant le 14 février pour qu'il puisse continuer son travail, soulignant
que les juges avaient une immunité diplomatique.
La Turquie a snobé le tribunal à plusieurs reprises, n'envoyant pas de
représentants à une audience ou ne répondant pas aux tentatives de
contact. (AFP, 15 février
2017)
Merkel dit à Erdogan de faire respecter la liberté d'expression
La chancelière allemande Angela Merkel a exhorté jeudi le président
turc Recep Tayyip Erdogan à garantir le respect de la liberté
d'expression en Turquie, à quelques semaines d'un référendum sur une
révision constitutionnelle renforçant ses pouvoirs.
Mme Merkel, qui s'est rendue en Turquie pour la première fois depuis
le putsch manqué en juillet, a également indiqué avoir "très
longuement parlé de la liberté des journalistes" avec M. Erdogan, et
déploré les difficultés rencontrées par des correspondants allemands
pour obtenir leur carte de presse turque.
Les dirigeants turcs ont pour leur part appelé Berlin à extrader les
putschistes présumés qui ont fui en Allemagne, un sujet qui empoisonne
les relations entre les deux pays.
Les rapports entre la Turquie et l'Allemagne, deux piliers de l'Otan,
se sont sensiblement dégradés depuis la tentative de coup d'Etat
visant à renverser M. Erdogan, qui a été suivie de purges dont
l'ampleur suscite l'inquiétude en Europe. Plus de 43.000 personnes ont
été incarcérées et plus de 100.000 suspendues ou limogées depuis le 15
juillet.
Mais, signe de l'importance de la coopération de la Turquie sur la
question des migrants, il s'agit de la troisième visite de Mme Merkel
depuis la signature, le 18 mars 2016, d'un pacte qui a permis de
réduire drastiquement le flux de passages clandestins vers l'Europe.
Mme Merkel a été vivement critiquée en Allemagne et par l'opposition
en Turquie pour ce déplacement qui survient à quelques semaines d'un
référendum, prévu en avril, sur la révision constitutionnelle qui
renforcerait considérablement les pouvoirs de M. Erdogan. Celui-ci est
accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire.
"J'ai souligné que la séparation des pouvoirs et la liberté
d'expression doivent être garanties" dans la révision
constitutionnelle voulue par M. Erdogan, a déclaré Mme Merkel lors
d'un point presse conjoint au palais présidentiel turc.
- 'Intérêt mutuel' -
De son côté, M. Erdogan a balayé les critiques d'opposants au sujet de
la réforme constitutionnelle, affirmant qu'elles n'avaient "absolument
aucun fondement". "Il n'est pas question de mettre fin à la séparation
des pouvoirs", a-t-il insisté.
Signe d'un certain agacement, le chef de l'Etat turc n'a également pas
hésité à corriger la chancelière qui venait d'utiliser le terme
"terrorisme islamiste". "N'employons pas cela, s'il vous plaît", a dit
M. Erdogan, "en tant que président musulman, je ne peux pas
l'accepter".
Les deux dirigeants ont également parlé de la situation en Syrie et en
Irak, ainsi que des relations commerciales et du pacte sur les migrants.
Le président turc a plusieurs fois menacé de mettre fin à cet accord si
les citoyens turcs ne sont pas exemptés de visa Schengen et si le
processus d'adhésion de la Turquie à l'UE, actuellement au point mort,
n'avance pas.
"La question des réfugiés est très importante pour la Turquie, ainsi
que pour l'UE et l'Allemagne", a souligné Mme Merkel, ajoutant que le
pacte sur les migrants reposait sur un "intérêt mutuel".
La chancelière allemande a indiqué que son pays avait accepté
d'accueillir "500 réfugiés par mois" dans le cadre du plan européen de
relocalisation de demandeurs d'asile.
Ankara et Berlin ont vu leurs relations se dégrader depuis le putsch
manqué: la Turquie accuse l'Allemagne d'héberger des "terroristes",
lui reprochant de ne pas extrader des putschistes présumés et des
membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Après s'être entretenu avec Mme Merkel, le Premier ministre Binali
Yildirim a dit attendre "bien plus de soutien" de la part de
l'Allemagne dans la lutte contre les putschistes présumés et le PKK.
Des médias allemands ont rapporté la semaine dernière que 40
militaires turcs de l'Otan avaient demandé l'asile auprès des
autorités allemandes. Ankara a exhorté Berlin à "réfléchir
attentivement" et à rejeter leur requête.
Le déplacement de Mme Merkel intervient également à quelques mois
d'élections législatives critiques pour la chancelière, lors
desquelles pèseront la question des migrants et les relations avec
Ankara, l'Allemagne comptant trois millions de citoyens d'origine
turque.
Mme Merkel devait s'entretenir dans la soirée avec des opposants
turcs, avant de s'envoler pour un sommet européen à
Malte.
(AFP, 3 février
2017)
Un tribunal de l'ONU demande à la Turquie de libérer un de ses juges
Un tribunal de l'ONU, chargé des appels de différentes cours
internationales, a demandé mardi à la Turquie de libérer Aydin Sefa
Akay, l'un de ses juges arrêté après le putsch avorté de juillet.
Le tribunal "ordonne au gouvernement de Turquie de cesser toutes les
poursuites contre le juge Aydin Sefa Akay" et de le libérer, au plus
tard le 14 février, "pour qu'il puisse reprendre ses fonctions
judiciaires", a-t-il indiqué dans un communiqué.
Le juge, qui figure parmi plus de 41.000 personnes arrêtées en Turquie
lors des vastes purges qui ont suivi le putsch avorté, est chargé
d'examiner la demande en révision du jugement présentée par l'ancien
ministre rwandais Augustin Ngirabatware.
Condamné à 30 ans de prison en appel par le Tribunal pénal
international pour le Rwanda (TPIR) pour sa participation au génocide
de 1994, M. Ngirabatware avait également demandé une libération
temporaire en attendant la libération du juge Akay, ancien ambassadeur,
et la reprise des procédures. Une demande refusée par les juges.
Le Mécanisme de suivi des tribunaux pénaux internationaux de l'ONU
(MTPI) rappelle que la Turquie est "obligée" de répondre à sa décision,
en conformité avec la résolution 1966 du Conseil de Sécurité.
"Les juges du Mécanisme ont des privilèges et des immunités accordés
aux représentants diplomatiques, selon la loi internationale", a
rappelé le tribunal, basé à La Haye.
Début janvier, la Turquie avait snobé une audience destinée à mettre
fin à l'impasse. Le tribunal avait assuré quelques jours plus tôt que
des "notes verbales" avaient été envoyées aux ambassades de Turquie à
Dar es Salaam, en Tanzanie, où est actuellement détenu M. Ngirabatware,
et à La Haye.
Celles-ci étaient revenues quelques jours plus tard libellées "Retour à l'expéditeur".
En Turquie, la famille du M. Akay affirme qu'il est détenu illégalement
depuis son arrestation en septembre et réfute son implication dans le
putsch manqué, imputé par Ankara au prédicateur Fethullah Gülen exilé
aux Etats-Unis.
Les autorités turques reprochent au juge Akay d'avoir téléchargé et
utilisé la messagerie cryptée Bylock, qui était selon elles l'outil de
communication des putschistes. (AFP, 31 janvier
2017)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
La Turquie mise sur Trump, malgré les divergences
Les dirigeants turcs espèrent forger des rapports étroits avec le
nouveau président des Etats-Unis, quitte à fermer les yeux sur les
divergences avec Donald Trump, mais le chemin qui mène au rapprochement
est semé d'embûches.
Alors que l'élection inattendue de M. Trump a été accueillie avec
circonspection par plusieurs capitales européennes, Ankara a reçu la
nouvelle avec enthousiasme.
Les rapports entre Recep Tayyip Erdogan et la Maison Blanche s'étaient
brutalement dégradés pendant les derniers mois de la présidence de
Barack Obama, en raison d'oppositions sur la Syrie et sur le dossier
Fethullah Gülen, un prédicateur exilé aux Etats-Unis dont Ankara
réclame l'extradition.
Le Premier ministre turc Binali Yildirim a profité d'une rencontre avec
le vice-président Mike Pence samedi soir à Munich pour aborder ces deux
sujets qui sont au coeur des relations entre les deux pays.
Le vice-président américain lui aurait affirmé que son administration
souhaitait "un nouveau départ" dans les relations entre Washington et
Ankara, a rapporté dimanche la chaîne turque NTV.
Pour sa part, M. Yildirim a déclaré qu'une extradition de l'imam
Fethullah Gülen "ouvrirait une nouvelle page" dans les relations entre
les deux pays, selon NTV.
L'administration Trump "a l'opportunité de prendre des initiatives
audacieuses" en matière de politique étrangère, a dit à l'AFP Ayse
Sözen, en charge des relations internationales à la présidence turque.
Après avoir réévalué ses rapports avec la Turquie en termes de
partenariat commercial, militaire et de coopération dans la lutte
contre le terrorisme, le nouveau gouvernement américain va "prendre des
mesures pour améliorer les relations", a-t-elle estimé.
Moins de 48 heures après le premier entretien téléphonique entre MM.
Trump et Erdogan, le directeur de la CIA, Mike Pompeo, a réservé son
premier déplacement officiel à la Turquie, où il a été reçu la semaine
dernière par les dirigeants turcs.
- Critiques en sourdine -
Abdulkadir Selvi, un chroniqueur turc proche du pouvoir, souligne que
démarrer sur de bonnes bases avec le nouvel hôte de la Maison Blanche
est une priorité stratégique d'Ankara.
Les dirigeants turcs voient en M. Trump "l'homme qui peut accomplir (un
rapprochement). Par conséquent, ils s'abstiennent d'émettre toute
critique alors même que son discours, sur plusieurs points, va
complètement à l'encontre de ce qu'ils défendent", explique Aaron
Stein, du Centre Rafic Hariri pour le Moyen-Orient.
Habituellement prompt à pourfendre l'"Occident islamophobe", M. Erdogan
n'a ainsi émis aucune protestation au sujet du projet de M. Trump
d'interdire l'entrée du territoire américain aux ressortissants de
plusieurs pays à majorité musulmane pour protéger les Etats-Unis du
terrorisme.
Les dirigeants turcs espèrent convaincre leurs homologues américains
sur les deux dossiers qui avaient empoisonné les relations entre MM.
Erdogan et Obama: la Syrie et le prédicateur Fethullah Gülen, ancien
allié de M. Erdogan dont il est devenu la bête noire.
Mais en dépit de ce volontarisme affiché, les analystes doutent que
l'embellie résiste, à long terme, aux désaccords traditionnels qui
opposent les deux pays.
"La lune de miel actuelle est à court terme, tactique", souligne Fadi
Hakura, spécialiste de la Turquie au centre de réflexion Chatham House
basé à Londres.
- L'ombre de Gülen -
L'un des facteurs déterminants sera la position de l'administration
Trump vis-à-vis des milices kurdes dans le nord de la Syrie, que le
président Obama avait décidé d'appuyer pour combattre au sol
l'organisation Etat islamique (EI).
Pour Ankara, ces milices, les Unités de protection du peuple (YPG),
sont des organisations "terroristes" liées au Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK) qui mène une sanglante rébellion sur le sol turc depuis
1984.
La Turquie a ainsi proposé aux Etats-Unis de mener une opération
conjointe pour reprendre Raqa, "capitale" autoproclamée de l'EI dans le
nord de la Syrie, mais s'oppose à toute participation éventuelle des
YPG.
L'autre dossier déterminant pour l'évolution des relations
turco-américaines est celui de l'ex-imam Gülen, désigné par Ankara
comme l'instigateur d'une tentative de coup d'Etat en juillet dernier,
ce que l'intéressé nie catégoriquement.
M. Gülen vit depuis 1999 en exil en Pennsylvanie (nord-est des
Etats-Unis) et les autorités turques ont demandé à plusieurs reprises
son extradition, sans succès jusqu'à présent.
Même si M. Trump ne peut pas extrader M. Gülen, la décision appartenant
à la justice, les dirigeants turcs espèrent que "plus de pression" sera
exercée sur le prédicateur, selon M. Stein, du Centre Rafic Hariri.
Dans un entretien publié par des journaux turcs samedi, M. Erdogan a
affirmé que M. Trump lui avait assuré qu'il suivrait l'affaire de près.
(AFP, 19 février
2017)
Le chef de la CIA en visite en Turquie
Le chef de la CIA, Mike Pompeo effectuait jeudi une visite en Turquie,
moins de 48 heures après un entretien téléphonique entre les présidents
turc et américain qui ont convenu de coopérer en Syrie, ont rapporté
les médias locaux.
"M. Pompeo a été accueilli à l'aéroport Esenboga (d'Ankara) par des
représentants de l'ambassade américaine", a affirmé l'agence
progouvernementale Anadolu.
Au cours de cette visite, il devait rencontrer le président turc Recep
Tayyip Erdogan et le chef des services de renseignement turcs Hakan
Fidan, a indiqué le quotidien Hürriyet jeudi.
M. Pompeo doit notamment évoquer avec les dirigeants turcs la question
des milices kurdes en Syrie, soutenues par Washington au grand dam
d'Ankara qui les considère comme des groupes "terroristes" liés au
Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), selon une source à la
présidence turque.
M. Erdogan a appelé Washington à ne plus soutenir ces milices lors de
son entretien téléphonique mardi soir avec son homologue américain
Donald Trump.
M. Pompeo et ses interlocuteurs turcs discuteront également du cas du
prédicateur turc Fethullah Gülen installé aux Etats-Unis et à qui
Ankara impute le putsch avorté de juillet contre le président Erdogan.
La Turquie a réclamé à de nombreuses reprises l'extradition de M. Gülen
mais s'est toujours heurtée au refus de Washington qui a fait valoir
que toute décision en ce sens était du ressort de la justice.
Les divergences turco-américaines sur ce dossier et celui des milices
kurdes syriennes ont été une source permanente de tension entre Ankara
et Washington sous l'administration de Barack Obama.
Le principe de la visite de M. Pompeo a été arrêté lors de l'entretien
téléphonique entre MM. Erdogan et Trump, le premier entre les deux
hommes depuis l'investiture du nouveau président américain.
Lors de cet entretien, Recep Tayyip Erdogan et Donald Trump se sont par
ailleurs "mis d'accord pour agir ensemble à Raqa et Al-Bab", selon une
source à la présidence turque.
Mercredi, le porte-parole de M. Erdogan, Ibrahim Kalin, a ajouté qu'un
"plan concret" pour chasser l'EI de Raqa était en cours de discussion
avec Washington.
La Turquie a engagé fin août une offensive dans le nord de la Syrie
pour en chasser l'EI ainsi que les milices kurdes. Mais l'armée turque,
qui agit en soutien à des groupes rebelles syriens, s'enlise à Al-Bab
où elle a essuyé des pertes importantes ces dernières semaines. (AFP, 9 février
2017)
Trump a renouvelé le soutien américain à la Turquie
Donald Trump a réaffirmé mardi l'engagement des Etats-Unis vis-à-vis de
l'Otan dans deux appels au président turc Recep Tayyip Erdogan et au
Premier ministre espagnol Mariano Rajoy, selon la Maison Blanche.
Avec M. Erdogan, M. Trump a évoqué "la longue relation de proximité
entre les Etats-Unis et la Turquie et leur engagement commun à
combattre le terrorisme sous toutes ses formes", a indiqué dans un
communiqué l'exécutif américain.
"Le président Trump a renouvelé le soutien américain à la Turquie en
tant que partenaire stratégique et allié de l'Otan, et apprécie toutes
les contributions dans la campagne contre le groupe Etat islamique", a
poursuivi la Maison Blanche.
M. Erdogan avait appelé M. Trump pour le féliciter après les élections
de novembre, mais c'était la première discussion entre les deux hommes
depuis la prise de fonction de l'homme d'affaires.
M. Trump a également réaffirmé son engagement vis-à-vis de
l'organisation atlantique au cours d'une discussion avec le Premier
ministre espagnol, Mariano Rajoy, mardi.
Il s'agissait de la première conversation entre les deux dirigeants
depuis la prise de fonction du candidat républicain le 20 janvier.
Il a "réaffirmé le solide partenariat entre les deux pays à travers une
série d'intérêts mutuels", selon un communiqué de la Maison Blanche.
"Les deux dirigeants ont discuté de leurs priorités communes, notamment
les efforts pour éliminer le groupe Etat islamique", a poursuivi le
communiqué. "Le président Trump a réaffirmé l'engagement américain
vis-à-vis de l'Otan et a insisté sur l'importance pour tous les alliés
de l'Otan de partager le poids des dépenses de défense".
A peine arrivé à la Maison Blanche, le président Trump avait ébranlé
les alliés européens en prônant une ligne plus souple vis-à-vis de
Moscou et en remettant en cause l'engagement de Washington, vieux de
près de 70 ans, envers l'Otan, une alliance qu'il avait qualifiée
"d'obsolète" et de fardeau injuste pour le contribuable américain.
Toutefois, il a déjà exprimé dimanche son "ferme soutien à l'Otan", et
la Maison Blanche a précisé que Donald Trump allait rencontrer ses
alliés de l'organisation en mai.
Le président américain a aussi convenu avec Mariano Rajoy de
"poursuivre la coopération en matière de sécurité, d'économie et
d'antiterrorisme".
(AFP, 8 février
2017)
Relations
régionales / Regional Relations
Escalade verbale entre Ankara et Téhéran sur la Syrie
La Turquie a appelé mardi l'Iran à "réévaluer sa politique régionale",
poursuivant une guerre des mots entre ces deux acteurs incontournables
du conflit syrien qui s'accusent mutuellement de déstabiliser le
Proche-Orient.
Après plusieurs jours d'échanges acerbes, le porte-parole du ministère
turc des Affaires étrangères a accusé l'Iran de "ne pas hésiter à
renvoyer dans des zones de guerre des gens venus trouver refuge".
"L'Iran devrait (...) réévaluer sa politique régionale", a ajouté
Hüseyin Müftüoglu dans un communiqué publié mardi sur le site du
ministère.
Rivaux historiques, Ankara et Téhéran ont développé ces derniers mois
une coopération fondée sur le pragmatisme, parrainant ainsi, avec
Moscou, une trêve qui, malgré des violations répétées, a permis de
réduire l'intensité des combats en Syrie.
Mais la Syrie cristallise les dissensions qui continuent de diviser
l'Iran, poids lourd chiite qui soutient le président Bachar al-Assad,
et la Turquie, majoritairement sunnite, qui soutient des groupes de
l'opposition.
Au cours du week-end, le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu
a accusé l'Iran de vouloir "transformer la Syrie et l'Irak en (pays)
chiites".
Quelques jours plus tôt, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait
évoqué, lors d'une tournée dans plusieurs pays du Golfe, le danger du
"nationalisme persan".
En réaction à ces déclarations, Téhéran a convoqué lundi l'ambassadeur
de Turquie pour lui transmettre la "protestation de l'Iran".
"Notre patience a des limites", avait déclaré peu avant le porte-parole
du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Ghassemi, qui a
dénoncé des "propos non constructifs".
Ces échanges surviennent à quelques jours de négociations
intersyriennes qui débutent jeudi à Genève pour tenter de trouver une
solution à une guerre qui a fait plus de 310.000 morts et jeté des
millions de Syriens sur les routes depuis 2011.
La Turquie et l'Iran ont tous deux des troupes au sol en Syrie et les
observateurs estiment qu'une solution politique est difficilement
envisageable sans un minimum d'entente entre les deux pays.
Les deux pays sont également en désaccord au sujet de l'Irak, où Ankara
voit d'un mauvais oeil la participation de milices chiites soutenues
par Téhéran à l'offensive pour reprendre Mossoul, bastion des
jihadistes du groupe Etat islamique (EI).
"Il est très dangereux de faire entrer des milices chiites dans une
ville dont la population est à 99% arabe et sunnite", a déclaré mardi
M. Cavusoglu.
Pour Ali Vaez, analyste au sein du groupe International Crisis Group,
les deux pays voient l'autre comme une puissance qui tente d'élargir
son influence régionale par l'intermédiaire de groupes locaux en Syrie
et en Irak.
"A terme, la Turquie et l'Iran devront vivre avec les conséquences des
conflits qui font rage autour d'eux", souligne M. Vaez. "Toute solution
durable nécessitera un équilibre régional acceptable pour les deux"
pays, ajoute-t-il.
(AFP, 21 février
2017)
Première visite d'un ministre turc en Israël depuis 2010
Le ministre turc du Tourisme était mardi en visite en Israël, le
premier membre du gouvernement turc à se rendre dans ce pays depuis
2010 en dépit de différends sur la colonisation.
Nabi Avci a rencontré son homologue israélien Yariv Levin à Tel-Aviv
sur fond de vives critiques d'Ankara contre une loi permettant à l'Etat
israélien de s'approprier des terres palestiniennes en Cisjordanie
occupée.
"Je pense que la relation bilatérale entre Israël et la Turquie est un
élément crucial à la stabilité dans la région et un élément essentiel
pour stimuler la croissance économique", a déclaré M. Levin lors d'une
conférence de presse conjointe avec M. Avci.
M. Avci a indiqué pour sa part qu'il était du devoir de son pays
"d'accueillir de la meilleure façon possible des touristes israéliens".
La Turquie est l'une des destinations phare pour les Israéliens qui sont des dizaines de milliers à s'y rendre chaque année.
La visite est intervenue au moment où la Turquie, un allié des
Palestiniens, a condamné la nouvelle loi israélienne qui autorise le
gouvernement à s'approprier, contre compensation, des terrains privés
palestiniens sur lesquels des Israéliens ont construit sans
autorisation en Cisjordanie.
"Nous condamnons fermement l'adoption par le Parlement israélien d'une
loi qui donne son blanc-seing à plusieurs colonies", a indiqué le
ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.
"La politique qu'Israël s'obstine à mener (...) est inacceptable", a ajouté le ministère.
La visite de M. Avci est la première d'un ministre turc en Israël
depuis 2010, lorsque les forces israéliennes avaient lancé un assaut
meurtrier contre un navire turc faisant partie d'une flottille
humanitaire en route pour la bande de Gaza.
S'en était suivie une crise diplomatique qui avait pris fin en juin 2016 à la suite de longues négociations.
(AFP, 8 février
2017)
Poutine donne le feu vert final au gazoduc russo-turc TurkStream
Vladimir Poutine a apporté mardi le feu vert politique final à la
construction du gazoduc TurkStream entre la Russie et la Turquie,
devant approvisionner à terme l'Union européenne, projet symbolique de
la réconciliation entre Moscou et Ankara.
Le président russe a promulgué la loi de ratification de l'accord signé
le 10 octobre avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, qui avait
été adoptée début février par le Parlement russe, a indiqué le Kremlin.
De leur côté, les parlementaires turcs avaient validé le document en
décembre. Gazprom espère lancer les travaux dès cette année.
Ce projet énergétique majeur avait été rendu public fin 2014 en même
temps que l'abandon, en pleine crise ukrainienne, du projet South
Stream par la Mer Noire, bloqué par l'Union européenne. Retardé faute
d'accord du gouvernement turc, il avait été suspendu en raison de la
crise diplomatique née de la destruction par l'aviation turque d'un
bombardier russe survolant la frontière syro-turque en novembre 2015.
Il a été relancé l'été dernier à la faveur de la réconciliation entre
MM. Poutine et Erdogan mais avec des ambitions plus modestes qu'à
l'origine.
Le projet prévoit la construction de deux conduites d'une capacité de
15,75 milliards de mètres cubes de gaz par an chacune, qui formeront ce
gazoduc sous la Mer Noire.
L'idée est de renforcer les livraisons de gaz russe à la Turquie mais
aussi d'en faire un pays de transit vers l'Union européenne à la place
de l'Ukraine, même si ces perspectives restent encore incertaines vu la
méfiance de Bruxelles face aux projets de gazoducs russes. (AFP, 7 février
2017)
Ankara juge "inacceptable" une loi israélienne légalisant des colonies
Ankara a vivement condamné mardi l'adoption par le Parlement israélien
d'une loi permettant à l'Etat de s'approprier des terres palestiniennes
en Cisjordanie occupée, une critique qui survient en pleine visite d'un
ministre turc à Tel-Aviv.
Le déplacement en Israël du ministre turc du Tourisme Nabi Avci est le
premier effectué par un membre du gouvernement d'Ankara dans ce pays
depuis un incident maritime en 2010 qui avait provoqué une grave crise
diplomatique jusqu'à un récent accord de normalisation.
"Nous condamnons fermement l'adoption par le Parlement israélien d'une
loi qui donne son blanc-seing à plusieurs colonies qui représentent
4.000 unités de peuplement construites sur des propriétés privées de
Palestiniens", a indiqué le ministère turc des Affaires étrangères dans
un communiqué.
"La politique qu'Israël s'obstine à mener (...) est inacceptable", a ajouté le ministère dans son communiqué.
La loi en question permettra de déclarer terres israéliennes des
terrains privés palestiniens sur lesquels des Israéliens ont construit
sans autorisation, soit parce qu'ils ignoraient qu'ils étaient
propriétés privées, soit parce que l'Etat les aurait laissés faire.
Les propriétaires palestiniens seraient compensés financièrement ou par d'autres terrains, selon ce texte voté lundi.
L'Organisation de libération de la Palestine a dénoncé une loi qui
permet de "légaliser le vol" et estimé qu'elle reflétait "la volonté du
gouvernement israélien de détruire toute chance de solution politique".
Depuis l'investiture du nouveau président des Etats-Unis Donald Trump,
les autorités israéliennes ont annoncé plusieurs plans en faveur de la
colonisation.
La condamnation de la Turquie survient en plein réchauffement de ses
relations avec Israël depuis un accord en juin dernier visant à tourner
la page d'une crise de six ans provoquée en 2010 par un assaut
meurtrier des forces israéliennes contre le Mavi Marmara, un navire
turc faisant partie d'une flottille humanitaire en route pour la bande
de Gaza. (AFP, 7 février
2017)
Ankara contre des discussions sur une constitution pour la Syrie
La Turquie et l'opposition syrienne ont rejeté vendredi toute
discussion sur une nouvelle constitution ou sur le découpage
administratif de la Syrie dans le cadre des pourparlers destinés à
mettre fin au conflit, selon un haut responsable turc.
Cette position a été arrêtée lors d'une réunion au ministère des
Affaires étrangères à Ankara à laquelle ont participé le numéro deux de
la diplomatie turque, Ümit Yalçin, et des représentants des principaux
groupes de l'opposition armée et politique syrienne, selon la même
source.
Les participants ont estimé que "soulever le sujet du futur système
administratif syrien à ce stade, et par extension, tenter de démarrer
une discussion sur une +nouvelle constitution, l'autonomie ou le
fédéralisme+ (...) risque de servir la cause de ceux qui poursuivent un
programme unilatéral", a affirmé le responsable turc.
Cette position semble refléter celle exprimée à plusieurs reprises par
Ankara qui craint une division de la Syrie en fédérations, un système
susceptible de donner lieu à une entité autonome kurde aux portes de la
Turquie.
Parmi les responsables de l'opposition syrienne qui ont participé à la
réunion d'Ankara figurent notamment Riad Hijab, coordinateur du Haut
comité pour les négociations (HCN), et le chef de la Coalition
nationale syrienne (CNS) Anas al-Abdeh
Lors de pourparlers menés le mois dernier à Astana, au Kazakhstan, la
Russie avait transmis un projet de Constitution pour la Syrie aux
rebelles, mais ceux-ci avaient affirmé ne pas vouloir en discuter.
Une nouvelle phase de pourparlers doit démarrer à Genève le 20 février,
sous l'égide de l'ONU. Mais le responsable turc a précisé que les
groupes qui agissent "au détriment de l'intégrité territoriale de la
Syrie" n'y auraient pas leur place.
La Turquie a engagé depuis août une opération dans le nord de la Syrie,
où elle combat à la fois les jihadistes de l'Etat islamique et des
milices kurdes soutenues par les Etats-Unis.
Elle a à de nombreuses reprises affirmé qu'elle ne souhaitait pas que
ces groupes kurdes prennent part aux négociations sur un règlement en
Syrie.
(AFP, 3 février
2017)
La Turquie rouvre son ambassade à Tripoli en Libye
La Turquie a rouvert lundi son ambassade à Tripoli, en Libye, qui avait
été fermée pour des raisons de sécurité en 2014, a annoncé le ministère
turc des Affaires étrangères.
Les "activités de notre ambassade ont repris aujourd'hui avec un
personnel réduit dans un premier temps", a indiqué le ministère dans un
communiqué.
"La réouverture de notre ambassade permettra à la Turquie de contribuer
de façon plus importante aux efforts pour ramener la paix et la
stabilité, ainsi que reconstruire la Libye", a-t-il ajouté.
Ankara avait fermé son ambassade à Tripoli et son consulat à Benghazi
(est) en 2014 à cause de la situation sécuritaire dégradée, mais avait
gardé sa représentation à Misrata (ouest). L'ambassadeur de Turquie en
Libye, Ahmet Aydin Dogan, avait continué d'assumer ses fonctions depuis
la Tunisie voisine.
Après la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Turquie s'est efforcée
de développer ses relations avec la Libye mais cette dernière a
rapidement été gagnée par le chaos avec de sanglantes luttes
d'influence et la montée en puissance de groupes jihadistes.
La capitale libyenne a été le théâtre ces dernières années de plusieurs
attaques contre des ambassades et des diplomates, poussant les pays
occidentaux à fermer leurs représentations.
L'Italie a annoncé la réouverture de son ambassade à Tripoli au début
du mois de janvier. Quelques jours plus tard, deux personnes avaient
été tuées dans l'explosion d'une voiture à proximité de la
représentation dans des circonstances floues.
Le pays est aujourd'hui divisé entre deux autorités politiques qui se
disputent le pouvoir: le chef du gouvernement d'union nationale (GNA)
Fayez al-Sarraj, basé à Tripoli et reconnu par la communauté
internationale, et un gouvernement contrôlant l'Est libyen basé à
Al-Bayda qui soutient le maréchal Khalifa Haftar. (AFP, 31 janvier
2017)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Conditions du dirigeant chypriote turc pour reprendre les pourparlers
Le dirigeant chypriote turc a prévenu lundi qu'il ne reprendrait les
négociations avec les Chypriotes grecs sur une réunification de l'île
que s'ils révoquent un texte controversé récemment voté par leur
Parlement.
Ce vote du Parlement chypriote grec introduit dans les écoles la
commémoration d'un référendum organisé par l'Eglise orthodoxe de Chypre
en 1950 dans l'île, alors sous colonisation britannique, au cours
duquel les Chypriotes grecs s'étaient massivement prononcés en faveur
de son rattachement à la Grèce.
Aux termes du texte voté le 10 février à l'initiative d'un parti
d'extrême droite, ce référendum, bien que resté lettre morte, sera
désormais commémoré dans les classes du secondaire où les élèves
consacreront quelques minutes à apprendre et à lire des brochures sur
l'"Enosis" ou l'union avec la Grèce.
"Premièrement, le dirigeant chypriote grec (Nicos Anastasiades) devra
envoyer au peuple chypriote turc et au monde un message clair affirmant
ne pas soutenir cette décision (vote) ... et deuxièmement il faut la
révoquer", a déclaré le dirigeant chypriote turc Mustafa Akinci dans un
communiqué.
"Sinon, il ne sera pas possible de faire des progrès dans les négociations", a-t-il averti.
M. Akinci a expliqué qu'il "évaluerait petit à petit tous les
développements" et déciderait de reprendre ou non les pourparlers comme
prévu jeudi dès qu'il aura "compris les intentions" de M. Anastasiades.
Il a souligné lundi que le vote du Parlement chypriote grec avait "causé l'indignation parmi les Chypriotes turcs".
Les pourparlers - sous le parrainage des Nations unies - avaient été
brusquement interrompus jeudi à cause du vote mais l'envoyé spécial de
l'ONU pour Chypre Espen Barth Eide avait assuré que le processus se
poursuivait.
M. Eide a affirmé que c'était M. Akinci qui s'était d'abord retiré des
dernières discussions mais le dirigeant chypriote turc a accusé M. Eide
de "cacher la moitié de la vérité".
M. Akinci estime que c'est M. Anastasiades qui a quitté les pourparlers
en premier, en claquant la porte derrière lui, une version rejetée par
le président chypriote grec.
Les pourparlers entre Chypriotes grecs et Chypriotes turcs se sont
intensifiés ces dernières semaines en vue de réunifier l'île divisée
depuis plus de 40 ans, même si aucune avancée concrète n'a été
enregistrée.
Chypre, qui compte un million d'habitants, est divisée depuis que
l'armée turque a envahi en 1974 la partie nord de l'île en réaction à
un coup d'Etat visant à rattacher le pays à la Grèce. (AFP, 20 février
2017)
Les pourparlers sur Chypre interrompus à cause d'une polémique
Des pourparlers en vue de la réunification
de Chypre ont été brusquement interrompus jeudi à cause d'une polémique
scolaire qui a tendu les rapports entre les deux parties de l'île, mais
l'envoyé spécial de l'ONU a assuré que le processus se poursuivait.
L'émissaire de l'ONU pour Chypre, Espen Barth , a affirmé que même si
la réunion "n'avait pas été très joviale" et "s'était malheureusement
interrompue brusquement", les prochaines discussions se tiendront comme
prévu le 23 février.
"Je peux vous assurer que les deux leaders (chypriote grec et chypriote
turc) sont engagés dans le processus et que personne ne voit ce
processus comme terminé ou même suspendu", a déclaré M. Eide.
Les relations entre les parties se sont crispées ces derniers jours
après un vote du Parlement chypriote grec introduisant dans les écoles
la commémoration d'un référendum sans valeur légale organisé en janvier
1950, à l'époque où Chypre était sous domination britannique, au cours
duquel les Chypriotes grecs s'étaient massivement prononcés en faveur
de son rattachement à la Grèce.
Une réunion entre les dirigeants des deux parties s'est interrompue
jeudi matin lorsque l'envoyé spécial de l'ONU a mentionné ce sujet
controversé, a indiqué Mustafa Akinci, dirigeant de la République
turque de Chypre du Nord (RTCN, autoproclamée et uniquement reconnue
par Ankara).
"Le dirigeant (de Chypre Nicos Anastasiades) a dit: +Je n'ai rien
à dire+ et est sorti en claquant la porte", a déclaré M. Akinci. "Comme
l'atmosphère nécessaire à la poursuite des discussions dans un climat
de respect s'était dissipée, nous avons également quitté la réunion",
a-t-il ajouté.
Mais M. Anastasiades a contesté cette version des faits.
"Le retrait de M. Akinci était injustifié, sans cause ou raison", a-t-il déclaré à la télévision.
Les pourparlers entre Chypriotes grecs et Chypriotes turcs se sont
intensifiés ces dernières semaines en vue de réunifier l'île divisée
depuis plus de 40 ans même si aucune avancée concrète n'a été
enregistrée.
Pour nombre d'observateurs, ce nouvel élan a été rendu possible par l'implication personnelle de MM. Akinci et Anastasiades.
Mais le leader chypriote turc a estimé mercredi que le processus
politique pourrait être plombé par le vote du Parlement chypriote sur
la commémoration du référendum.
De son côté, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu
a exigé que les Chypriotes grecs changent leur "mentalité" pour
accepter les Chypriotes turcs comme "copropriétaires de l'île".
M. Eide a souligné la nécessité pour les deux parties de prendre
conscience du fait que "ceux qui ne veulent pas d'une réunification en
ces termes allaient s'activer" pour tenter de provoquer "l'échec de ce
processus".
Chypre, qui compte un million d'habitants, est divisée depuis que
l'armée turque a envahi en 1974 la partie nord de l'île en réaction à
un coup d'Etat visant à rattacher le pays à la Grèce et qui inquiétait
la minorité turcophone chypriote.
"Il appartient au dirigeant (chypriote grec) de revenir par cette même
porte qu'il a claquée lorsqu'il aura lui-même redressé cette situation
qu'il a créée", a déclaré M. Akinci. (AFP, 16 février
2017)
L'armée grecque dénonce une violation turque "sérieuse" en Egée
Un patrouilleur militaire turc a procédé
vendredi matin à des tirs dans les eaux grecques, au large de l'île de
Pharmakonissi, dans le sud-est de l'Egée, a indiqué l'état-major grec,
qualifiant l'incident de "sérieux".
Le patrouilleur turc a quitté la zone après l'intervention de la
frégate grecque Nikiforos, qui lui a adressé tous les avertissements
d'usage, a précisé une source de l'état-major.
"Il s'agit d'un incident sérieux, qualitativement différent" de
ce que la Grèce dénonce comme des récurrentes violations turques de ses
zones de souveraineté en Égée, a-t-il ajouté.
La marine militaire grecque restait vendredi matin en état de "surveillance renforcée" après l'incident, a-t-il ajouté.
Selon lui, la Turquie avait émis jeudi soir un avis de manoeuvres
dans la zone, qui avait été rejeté par la Grèce car il "engageait une
zone dans les eaux grecques".
Sur fond de tensions accrues entre les deux voisins, un bref
face-à-face avait déjà impliqué le 29 janvier des navires de guerre
grecs et turcs en mer Égée dans les eaux grecques, à proximité d'îlots
grecs qu'Ankara revendique.
En dépit de la normalisation engagée à la fin des années 90, et
de la coopération bilatérale pour couper les flux migratoires en Égée,
les relations gréco-turques restent soumises à des accès de tension,
nourris par l'absence de règlement des différents bilatéraux de
souveraineté en mer Égée, et à Chypre.
Le climat a viré à l'aigre début février, après le refus de la
Cour suprême grecque d'extrader huit militaires turcs accusés par
Ankara d'implication dans le putsch manqué du 15 juillet. (AFP, 17 février
2017)
Nouvelles arrivées en Grèce de Turcs affirmant fuir les purges
Six ressortissants turcs ont indiqué mercredi vouloir demander l'asile
en Grèce après avoir franchi clandestinement la frontière terrestre
entre les deux pays, une démarche déjà suivie par une centaine de leurs
compatriotes depuis le putsch raté en Turquie, a indiqué une source
policière.
Les nouveaux arrivants sont deux hommes d'affaires, accompagnés de
leurs épouses, ainsi que de la belle-mère et de l'enfant de l'un
d'entre eux, a indiqué la police, sans plus de précisions.
ls ont affirmé avoir payé 1.000 euros par personne pour leur passage.
Ils ont été interceptés lors d'une opération de surveillance du fleuve
Evros, à la frontière terrestre entre les deux pays, qu'ils venaient de
franchir à bord d'une barque en plastique conduite par deux passeurs
présumés, a précisé la police.
Le groupe a affirmé vouloir fuir des mesures répressives les visant en
Turquie, où le régime a lancé des purges tous azimuts après le coup
d'Etat manqué du 15 juillet.
Les deux passeurs présumés, un Tunisien de 38 ans et un Marocain de 21 ans, ont été arrêtés.
Selon un responsable policier local, une centaine de ressortissants turcs, notamment des universitaires,
ont franchi clandestinement cette frontière depuis cette date, affirmant vouloir demander l'asile en Grèce.
La police portuaire grecque avait aussi fait état cet été de l'arrivée
sur des îles grecques proches des côtes turques de quelques groupes de
présumés réfugiés.
Provoquant l'ire de la Turquie, la justice grecque a refusé le 26
janvier l'extradition réclamée par Ankara de huit militaires turcs qui
avaient fui en hélicoptère en Grèce au lendemain du coup d'Etat.
De nombreux militaires turcs, dont des officiers de l'Otan, et
fonctionnaires turcs se sont réfugiés dans divers pays européens depuis
le 15 juillet. (AFP, 8 février
2017)
La guerre des mots fait rage entre la Turquie et la Grèce
La Turquie et la Grèce traversent une
flambée de tension, mais la guerre des mots entre les deux voisins,
dont la coopération est cruciale pour affronter plusieurs défis
régionaux, a peu de chance de virer à l'affrontement.
Les autorités des deux pays ont passé la semaine à échanger des
amabilités, pendant que leurs navires se toisaient en mer Egée. Samedi,
le ministre turc de la Défense Fikri Isik a encore qualifié
d'"irresponsable" son homologue grec.
A Ankara, l'inflation de la rhétorique martiale s'inscrit dans une
période électorale importante pour le président Recep Tayyip Erdogan,
qui porte un projet de révision constitutionnelle renforçant ses
pouvoirs qui sera soumis à référendum au printemps.
Partenaires, rivaux et, autrefois, ennemis, Ankara et Athènes ont
développé à partir de la fin des années 1990 une relation reposant sur
le pragmatisme qui s'est développée depuis l'arrivée au pouvoir de M.
Erdogan, en 2003.
Mais les vieilles plaies, notamment liées au découpage
territorial en mer Egée, se sont réveillées lorsque la justice grecque
a rejeté fin janvier une demande d'extradition de huit militaires turcs
accusés par Ankara d'avoir pris part au putsch manqué en juillet.
Dans une apparente riposte à cette décision, un navire turc, avec à son
bord le chef d'état-major Hulusi Akar, s'est enfoncé dimanche dernier
dans les eaux territoriales d'Athènes pour s'approcher d'îlots grecs
qu'Ankara revendique.
Dénonçant une "provocation accrue" de la Turquie, le Premier ministre
grec Alexis Tsipras a averti vendredi que "cette voie ne mène nulle
part".
- 'Reprends tes esprits !' -
Les deux îlots inhabités, appelés Imia par la Grèce et Kardak par la
Turquie, se trouvent à 7 km à peine des côtes turques et sont au coeur
de tensions récurrentes entre les deux membres de l'Otan qui ont failli
en venir aux armes en 1996 au sujet de leur propriété.
Le ministre grec de la Défense Panos Kammenos a survolé mercredi la
zone et jeté une couronne de fleurs à la mer en hommage à trois soldats
grecs tués lorsque leur hélicoptère s'est écrasé pendant la crise de
1996, un geste qui a suscité l'ire d'Ankara.
"Reprends tes esprits !", a lancé le chef de la diplomatie turque
Mevlüt Cavusoglu à l'endroit de M. Kammenos. "Si un accident se
produisait -Dieu nous en garde-, ce serait irréparable", a-t-il ajouté.
Malgré une coopération qui s'est renforcée ces dernières années, les
deux pays n'ont jamais formalisé leur alliance, souligne Dimitrios
Triantaphyllou, directeur du Centre d'études internationales et
européennes à l'Université Kadir Has à Istanbul.
"Sans un cadre légal et politique viable scellant leurs relations (...)
la continuation du statu quo comporte bien trop de risques",
indique-t-il à l'AFP.
Avec ses manoeuvres en mer Egée, la Turquie veut montrer que "si elle
le veut, elle peut mordre" après le rejet de sa demande d'extradition
des huit militaires, estime M. Triantaphyllou.
- Migrants, Chypre -
Comme avant chaque scrutin d'ampleur, les dirigeants turcs ont musclé
leur rhétorique nationaliste. Le phénomène est renforcé par l'alliance
conclue entre le parti au pouvoir (AKP) et l'opposition
ultranationaliste (MHP) pour changer la Constitution.
Les relations entre la Turquie et la Grèce représentent un enjeu
régional majeur, les deux pays étant en première ligne de la crise
migratoire qu'affronte l'Europe, ainsi que dans les négociations en vue
de réunifier l'île divisée de Chypre.
"Je m'en passerais bien", a d'ailleurs déclaré l'envoyé spécial de
l'ONU pour Chypre Espen Barth Eide, en référence aux tensions actuelles
entre Ankara et Athènes.
Chypre est divisée en deux depuis l'invasion de la partie nord par la
Turquie en 1974, en réaction à un putsch visant à rattacher le pays à
la Grèce.
Mais en dépit des échanges acerbes, Ankara et Athènes semblent
déterminés à maintenir les tensions sous contrôle, le ministre grec des
Affaires étrangères Nikos Kotzias espérant que le ton serait "adouci".
"Je ne crois pas que l'une ou l'autre partie a un quelconque intérêt à
davantage d'escalade", a indiqué à l'AFP Ioannis Grigoriadis,
professeur assistant à l'Université Bilkent à Ankara pour qui les
tensions "seront à nouveau mises en veilleuse". (AFP, 5 février
2017)
Bref face-à-face entre des navires de guerre grecs et turcs en mer Egée
Un bref face-à-face a impliqué dimanche des navires de guerre grecs et
turcs en mer Egée à proximité d'îlots grecs qu'Ankara revendique, un
nouvel épisode qui survient sur fond de tensions accrues entre les deux
pays.
Selon le ministère de la Défense grec, un navire lance-missiles de la
Marine turque accompagné de deux embarcations des forces spéciales a
pénétré dans les eaux territoriales grecques près des îlots grecs Imia
que la Turquie revendique sous le nom de Kardak.
Des navires des garde-côtes grecs accompagnés d'un patrouilleur de la
Marine "ont surveillé en permanence les mouvements des bateaux turcs"
et les ont avertis de la "violation" des eaux territoriales qu'ils
avaient commise. Les bâtiments turcs ont quitté la zone après sept
minutes, a indiqué le ministère.
Côté turc, les médias avaient d'abord rapporté que l'avance du navire
turc vers les îlots Imia, avec à son bord le chef d'état-major le
général Hulusi Akar, avait été bloquée par la Grèce.
L'agence de presse turque privée Dogan avait signalé des "moments de
tension" pendant une demi-heure avant que le navire turc ne retourne
vers Bodrum dans le sud-ouest de la Turquie.
Mais peu après, les forces armées turques citées par l'agence
officielle Anadolu ont rapporté qu'un petit navire des garde-côtes
grecs était arrivé et avait observé de loin.
Elles ont indiqué que le général Akar "passait en revue et inspectait" les bateaux turcs en mer Egée.
Cet incident intervient après que la Cour suprême grecque a refusé
l'extradition en Turquie de huit militaires turcs accusés par Ankara
d'avoir participé au putsch manqué du 15 juillet, s'attirant le
mécontentement de la Turquie qui a menacé d'annuler un accord de
réadmission des migrants signé avec la Grèce et l'Union européenne.
Les Imia, situés à seulement 7 km des côtes turques, ont par le passé
généré de très fortes tensions entre Ankara et Athènes. En 1996 les
deux pays ont failli en venir aux armes au sujet de leur propriété. Ils
avaient envoyé leurs Marines respectives puis s'étaient désengagés
après une forte pression diplomatique exercée par les Etats-Unis. (AFP, 31 janvier
2017)
Immigration
/ Migration
Une femme kurde, Zuhal Demir, dans le gouvernement belge
"Nous nous sommes demandé qui pouvait le mieux porter notre propos en
matière d'Égalité des chances. Notre propos selon lequel les gens
reçoivent des opportunités mais doivent aussi les saisir", a commenté
le président de la N-VA Bart De Wever jeudi soir, après que la députée
Zuhal Demir a été approuvée par le parti à la succession d'Elke Sleurs
comme secrétaire d'État à la Lutte contre la pauvreté, à l'Égalité des
chances, aux Personnes handicapées et à la Politique scientifique,
chargée des Grandes villes.
"Quand l'économie grimpe, tout le monde grimpe aussi, c'est cela que
nous voulons raconter", a développé le poids lourd anversois du parti
nationaliste. "La discrimination existe, mais l'on ne doit pas se
complaire dans une culture de la victimisation. Une grande majorité, au
sein du parti, pense que Zuhal Demir peut encore faire passer ce
message de manière convaincante, en 2,5 ans".
Le bourgmestre d'Anvers ne partage pas l'idée selon laquelle Elke
Sleurs était peut-être trop restée dans l'ombre, dans son rôle de
secrétaire d'Etat. "Je pense que Zuhal sait s'adresser aux médias,
c'est un atout", précise-t-il toutefois. Quant aux mésaventures
Publipart et aux déballages des cumuls, qui ont fini par éclabousser le
parti flamand, son président reconnait que la formation a été malmenée.
"Cela devra être réparé. Par le parti, mais aussi par le politique".
Famille turco-kurde à Genk
"Je crois vraiment aux chances que l'on reçoit ici. Je les ai saisies,
et c'est là-dessus que nous devons insister", a déclaré Zuhal Demir, 36
ans, jeudi soir. Elle prêtera serment ce vendredi matin. L'élue N-VA a
grandi dans une famille turco-kurde, à Genk. Elle a tenu, après
l'annonce du choix de sa personne pour succéder à Elke Sleurs, à
remercier ses parents. "Mon père est venu travailler dans le Limbourg
dans les années 70. Il a toujours dit: 'ici, tu reçois ta chance, et je
veux que vous aussi vous la saisissiez'", a raconté la politicienne.
Zuhal Demir a demandé à bénéficier de 20 jours pour se plonger dans les
dossiers laissés par Elke Sleurs. Elle s'attend ensuite à une
collaboration efficace avec les autres membres du gouvernement, y
compris le ministre CD&V Kris Peeters, qu'elle avait surnommé
récemment la "nouvelle Madame Non".
"Je travaille très bien avec lui, au parlement. (...) Nous allons
examiner ensemble, désormais, comment nous pourrions écarter les
obstacles freinant l'accès au marché de l'emploi".
Séance photo controversée
La députée avait fait le bonheur de la presse en se laissant
photographier en 2015 en tenue suggestive dans les travées de la
Chambre, pour l'hebdomadaire flamand P-Magazine. La séance photo avait
bien entendu fait grand bruit, également parmi les parlementaires.
En octobre 2015, la jeune femme avait fait une sortie virulente contre
les syndicats, après une grève qui avait été liée à deux décès, à
Liège, entre autres celui d'une femme dont le chirurgien était resté
coincé dans les embouteillages provoqués.
Elle a été fort critiquée début 2016 pour sa participation à une
émission télévisée de la chaîne flamande Vier, "Terug naar eigen land",
qui a entrainé son absence du parlement durant deux semaines alors que
la N-VA avait par le passé pointé du doigt les autres parlementaires en
vadrouille pour raisons "médiatiques".
De retour à Genk depuis l'an dernier, Zuhal Demir ne souhaite pas se
prononcer sur une éventuelle candidature au mayorat de la ville
limbourgeoise. "Chaque chose en son temps. Je vais le plus rapidement
possible me plonger dans mon rôle de secrétaire d'Etat", avance-t-elle
prudemment. Bart De Wever a d'ailleurs encore souligné qu'elle avait
déménagé récemment d'Anvers à Genk pour des raisons familiales et non
politiques. (Belga, 24 février 2017)
La plate-forme belge: Non au fascisme et à la dictature d'une personne
Le régime du AKP et d'Erdogan changeait le pays après les élections de
juin 2015 dans une zone de guerre. Les villes kurdes sont devenues des
ruines. Les attaques génocidaires continuent jour après jour. Erdogan
utilisait le coup du 15 juillet, sur le quelle il y a toujours beaucoup
de questions, comme opportunité pour faire son propre coup contre les
forces progressistes, démocratiques et révolutionnaires. Maintenant le
régime veut organiser le 16 avril un referendum sur le changement de la
Constitution, en coalition avec le MHP d'extrême-droite. Le but? La
dictature d'une personne.
Nous, les immigrés et réfugiés originaires de la Turquie et du
Kurdistan habitant en Belgique, nous sommes rassemblés pour dire stop à
cette folie. Nous disons résolument Non contre le régime et sa
constitution qui terrorise les travailleurs.
1) Non contre le coup contre la volonté du peuple et l'état d'exception
continuelle, contre les plans de guerre et les décrets du gouvernement;
2) Non contre la disparition de la séparation des pouvoirs;
3) Non contre le système qui concentre tout le pouvoir dans les mains
d'une personne, même le pouvoir de dissoudre le parlement et de nommer
des personnes non-élues comme politiciens. Un système qui sent fort le
sultanat;
4) Non contre l'oppression des peuples, de la classe travailleuse, des religions, des femmes, des LGTB.
Non, parce-que:
1) La politique d'un état, un peuple, une langue, un drapeau, implique
la négation de l'existence du peuple kurde et de tous les autres
peuples. Nous demandons leur reconnaissance.
2) Nous sommes pour le droit à l'éducation dans la langue maternelle.
3) Nous voulons la cohabitation pacifique des peuples de la Turquie et du Kurdistan.
4) Nous demandons l'égalité pour les Alevites, Ezidis, Arméniens, Assyriens et tous les groupes religieuses et culturelles..
5) Nous ne voulons pas des miettes pour les travailleurs mais le droit
de grève, le droit à des conventions collectives et des droits
syndicales. Nous nous opposons au travail intérim.
6) Nous ne voulons pas que les droits fondamentaux soient atteintes. Nous demandons que les tortionnaires soient jugés.
7) Nous ne voulons pas que les femmes soient enfermées à la maison,
leur travail volé et que leur existence soit réduite à la maternité. A
bas les obstacles à la liberté.
8) Nous sommes contre la domination masculine et la violence contre les
femmes, les efforts de légaliser la maltraitance sur mineurs, d'imposer
une mode de vie rétrograde, la discrimination et les meurtres des LGBT.
La garantie des droits de chacun et chacune est une autre constitution.
Une constitution qui reconnaît le droit des peuples à
l'autodétermination, donne la liberté à toutes les religions, aux
femmes et aux jeunes, aux intellectuels et donne des garanties pour le
respect de tous les droits fondamentaux et démocratiques. Nous voulons
pareil constitution. Pour cela: un NON fort contre une constitution qui
veut imposer l'inverse.
Construisons ensemble une société égalitaire, démocratique et libre.
La plate-forme belge pour le NON:
Doğan Özgüden (journaliste)
İnci Tuğsavul (journaliste)
İsmail Doğan (caricaturiste)
Fatma Binici (Union des femmes alevi en Europe)
Kadir Amaç (écrivain - sociologue)
Ali Rıza Soydan (acteur de theatre)
İnfo-Turk
NAV-BEL (Centre Démocratique kurde-Belgique)
FEDA( Féderation Démocratique alevi)
Belçika Süryani Dernekleri (Associations syriaques de Belgique)
Belçika Ermeni Demokratlar Derneği (Association des démocrates arméniens de Belgique)
Belçika Kürt Kadın Hareketi (Mouvement de femmes kurdes de Belgique)
SKB-Belçika ( Association Socialiste de Femmes)
Brüksel Halkevi (Maison Populaire Bruxelles)
Belçika Maraş Girişimi (Initiative Maraç Belgique)
Toplumsal Dayanışma Ağı Belçika İnisiyatifi (Reseau de solidarité sociale – Initiative belge)
Avrupa Futbol Federasyonu (Féderation européenne de football)
HDK-Belçika (Congrés Démocratique des Peuples-Belgique)
KCDK-E (Congrés Démocratique kurde-Europe)
ESP Avrupa Temsilciliği(Parti Socialiste des opprimés-Europe)
Fehriye Erdal condamnée à 15 ans pour triple assassinat en Turquie
Le tribunal correctionnel de Bruges a condamné lundi Fehriye Erdal (39
ans) par défaut à 15 ans de prison pour trois assassinats commis à
Istanbul en janvier 1996. Le ministère public avait requis 30 ans de
réclusion pour la militante du groupe d'extrême-gauche DHKP-C.
Le 9 janvier 1996, l'homme d'affaires Özdemir Sabançi, son secrétaire
et Haluk Gorgün, directeur-général de Toyota Turquie, étaient retrouvés
assassinés dans les locaux de la Holding Sabançi à Istanbul. A cette
époque, Erdal y travaillait comme serveuse. Elle aurait conduit deux
hommes armés, Ismail Akkol et Mustafa Duyar, à l'intérieur du bâtiment.
Mustafa Duyar s'était livré en 1996 à l'ambassade de Turquie en Syrie,
avait reconnu les faits mais a été assassiné dans une prison turque en
1999. Ismail Akkol, lui, a été arrêté en Grèce après 20 ans de cavale.
Son procès se tient actuellement à Istanbul.
En 1999, Erdal avait fui vers la Belgique et avait été interpellée à
Duinbergen, en Flandre occidentale. Alors qu'elle était sous haute
surveillance, elle avait réussi à s'évader en 2006. Elle avait
finalement été condamnée à deux ans de prison avec sursis pour
non-respect de la législation sur les armes. (Belga, 20 février 2017)
Le Premier ministre turc tient un meeting pro-Erdogan en Allemagne
Le Premier ministre turc Binali Yildirim a tenu samedi en Allemagne un
meeting de soutien controversé aux réformes voulues par le président
Recep Tayyip Erdogan et promis une traque impitoyable des putschistes,
devant des milliers de sympathisants de la diaspora.
"L'époque où certains pouvaient donner des leçons à la Turquie est
révolue. La Turquie n'est pas un pays que l'on peut intimider", a lancé
Binali Yildirim dans un stade d'Oberhausen (ouest de l'Allemagne) rougi
par une nuée de drapeaux turcs, où plusieurs milliers de sympathisants
de l'AKP, le parti au pouvoir, sont venus défendre le "oui" au
référendum constitutionnel du 16 avril.
La communauté turque d'Allemagne, la plus importante dans le monde hors de Turquie, peut participer à cette consultation.
Si elle est adoptée, la réforme transférera le pouvoir exécutif,
essentiellement détenu par le Premier ministre, au président. Les
opposants soutiennent que la réforme accorderait trop de pouvoirs à M.
Erdogan, accusé de dérive autoritaire, notamment depuis la tentative de
putsch en juillet.
Lors de son allocution, Binali Yildirim a également promis "d'aller
chercher dans tous les trous où ils se cachent" les putschistes.
Le prédicateur Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis est désigné par la
Turquie comme l'instigateur du coup d'Etat raté, ce que l'intéressé
dément. Les procédures judiciaires lancées après le putsch avorté sont
d'une ampleur sans précédent en Turquie.
Le Parquet fédéral allemand a annoncé cette semaine soupçonner quatre
dignitaires musulmans d'avoir espionné pour le compte d'Ankara des
partisans de M. Gülen en Allemagne. Leurs appartements ont été
perquisitionnés mais leurs identités et leurs nationalités n'ont pas
été révélées.
"Il y a eu une incompréhension et de notre point de vue l'histoire est
close, les accuser d'espionnage n'est pas la bonne approche", a réagi
le Premier ministre turc, cité par la chaîne NTV, sans élaborer.
Face à ses partisans rassemblés à Oberhausen Binali Yildirim a jugé que
son pays et son président étaient "victimes d'une campagne de
propagande négative".
Environ 750 opposants à la politique du président Erdogan se sont rassemblés dans le calme aux abords du stade, selon la police.
Sevim Dagdelen, députée allemande du parti de gauche radicale Die Linke
a qualifié le rassemblement d'Oberhausen de "campagne de publicité pour
la dictature".
"Celui qui revendique chez nous la liberté d'expression doit lui-même
veiller au respect du droit et de la liberté de la presse", a déclaré
le ministre allemand de la justice Heiko Maas.
Dans la matinée, M. Yildirim a rencontré la chancelière allemande
Angela Merkel, qui a évoqué le cas du correspondant du quotidien
allemand Die Welt, Deniz Yücel, 43 ans détenu depuis mardi par la
police turque.
"La chancelière a souligné qu'il était fondamental que M. Yücel
bénéficie d'un traitement juste et respectueux du droit", a indiqué
Steffen Seibert, le porte-parole du gouvernement fédéral, à l'issue de
cette rencontre organisée en marge de la Conférence pour la sécurité de
Munich.
Binali Yildirim doit rencontrer dans la soirée le vice-président américain Mike Pence à Munich. (AFP, 18 février
2017)
Les familles des militantes kurdes veulent que l'enquête se poursuive
Les familles de trois militantes kurdes assassinées à Paris en 2013 ont
déposé plainte mercredi pour que l'enquête reprenne après la mort du
principal suspect dans cette affaire, où les services turcs ont été mis
en cause, ont annoncé leurs avocats à l'AFP.
La plainte avec constitution de partie civile vise notamment à
déterminer qui sont les commanditaires. Elle a été déposée contre les
complices et co-auteurs des crimes d'assassinats terroristes pour
lesquels le Turc Omer Güney, mort le 17 décembre à 34 ans d'une tumeur
au cerveau, devait comparaître seul devant la cour d'assises spéciale à
Paris à partir du 23 janvier.
Il était accusé d'avoir tué de plusieurs balles dans la tête, le 9
janvier 2013, les militantes kurdes Sakine Cansiz, fondatrice du PKK
(Parti des travailleurs du Kurdistan), Fidan Dogan et Leyla Saylemez
dans les locaux du Centre d'information du Kurdistan (CIK) à Paris. Le
PKK, qui mène depuis 1984 une rébellion en Turquie, est classé parmi
les organisations "terroristes" par Ankara, les Etats-Unis et l'Union
européenne.
Si Omer Güney, qui clamait son innocence, était le seul accusé, les
enquêteurs avaient pointé "l'implication" de membres des services
secrets turcs, le MIT, dans ce triple assassinat, sans désigner de
commanditaires.
Les investigations n'avaient pas permis d'établir si ces agents avaient
agi "avec l'aval de leur hiérarchie" ou "à l'insu de leur service afin
de le discréditer ou de nuire au processus de paix", entamé à l'époque
entre Ankara et le PKK, avait expliqué une source proche du dossier.
La plainte risque de se heurter à l'extinction de l'action publique
prononcée le 23 janvier par le président de la cour d'assises spéciale.
Mais selon l'un des avocats des familles, Me Antoine Comte, cette
extinction "n'a été prononcée qu'à l'égard de l'accusé". Et selon lui,
l'ordonnance de mise en accusation d'Omer Güney "ne prononce pas de
non-lieu sur les complicités ou les commanditaires".
"Omer Güney n'était que le bras armé d'une véritable entreprise des
services secrets turcs destinée à assassiner des militantes kurdes en
Europe. On ne peut pas laisser commettre des assassinats politiques en
France et fermer les yeux", a ajouté l'avocat, qui a déposé plainte au
nom des familles avec ses confrères Jean-Louis Malterre, Sylvie Boitel,
Virginie Dusen et Jan Fermon.
Le MIT avait officiellement démenti toute implication en janvier 2014.
Des médias turcs avaient diffusé un enregistrement d'une conversation
entre un homme présenté comme Omer Güney et deux agents des services,
ainsi qu'un document présenté comme un "ordre de mission" du MIT pour
Omer Güney.
(AFP, 22 février
2017)
Hommage à Mamine Pirotte: Train d'enfer en 1986

Comme je l’ai déjà évoqué plus haut, les pratiques
racistes et xénophobes sévissaient en Belgique, surtout dans la commune
de Schaerbeek où vivaient d’importantes communautés turques et
marocaines. Le bourgmestre Roger Nols ne s’était pas contenté de mettre
sur pied une administration ségrégationniste d’extrême droite, il avait
noué des relations étroites avec les partis extrêmistes d’autres pays,
qui commençaient à se renforcer.
Le 6 octobre 1986, Mamine Pirotte avait choisi
l’immigration et la xénophobie pour thème de l’émission de télévision
Ecran témoin qu’elle réalisait sur la RTBF. Le programme débutait par
la diffusion du film “Train d’enfer” de l’acteur français Roger Hanin,
qui racontait une agression raciste se déroulant dans un train. Roger
Hanin, un ami marocain et moi-même faisions face à Roger Nols pour le
débat qui suivait le film. Était également présent le bourgmestre
socialiste de Saint-Gilles Charles Picque, une des étoiles montantes du
ciel politique bruxellois, qui allait par la suite devenir
Ministre-Président de la Région de Bruxelles-Capitale.
Esquissé par Pierre Kroll, le débat fut âpre. Face à
nos critiques envers les mesures racistes et xénophobes qu’il avait
prises dans sa commune, Roger Nols tentait de justifier les procédés
xénophobes et discriminatoires auxquels la commune dont il était le
bourgmestre avait recours en avançant que les communautés musulmanes de
plus en plus nombreuses étaient une grave menace pour l’avenir de la
Belgique.
Je soulignai pour ma part qu’aucune infrastructure «
d’intégration » n’avait été offerte aux Marocains et aux Turcs que l’on
avait fait descendre dans les mines où les mineurs belges et même
italiens ne voulaient plus descendre. Ces Marocains et Turcs –main
d’oeuvre à bon marché– que l’on avait fait venir pour relancer
l’économie belge, et que la responsabilité des discordances dont la
presse donnait une image exagérée incombait en grande partie aux
dirigeants du pays eux-mêmes.
J’ai indiqué de plus que ces populations immigrées
abandonnées à leur sort par ces mêmes dirigeants étaient condamnées à
s’enfermer dans des ghettos à cause des politiques nationalistes et
intégristes des régimes antidémocratiques des pays dont elles étaient
originaires, et qu’en outre, comme si cela ne suffisait pas déjà,
l’éducation religieuse des enfants turcs et marocains était confiée
depuis la grande crise pétrolière à des enseignants rémunérés par
l’Arabie saoudite rétrograde.
Le programme eut un écho considérable dans l’opinion belge.
Les Marocains que je rencontrais dans le tram et
dans la rue m’embrassaient et me félicitaient d’avoir clos le bec à
Nols. Mais je me souviens toujours avec une certaine amertume qu’aucun
Turc que je rencontrai en rue ne vint me témoigner le moindre soutien.
La raison en était sans doute qu’ils ne
s’intéressaient pas le moins du monde à ce qu’il se passait dans le
pays, ni même aux sujets qui les concernaient eux-mêmes, qu’ils ne
regardaient pas les programmes de télévision qui y avaient trait, et
qu’ils passaient toutes leurs soirées à regarder des vidéos.
(Dogan Özgüden, “Journaliste “Apatride”, Academic&Scientific Publishers, Bruxelles 2014)
Le Centre bruxellois d'action interculturelle soutient Dogan Özgüden

https://www.micmag.be/profils/le-profil-ici-info-turk
Voir également:
http://www.info-turk.be/diasporas.htm
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