Droits
de l'Homme / Human Rights
Amnesty exhorte l'UE à faire pression sur la Turquie
Le secrétaire général d'Amnesty
International, Salil Shetty, a exhorté mardi l'UE à "remettre à zéro"
ses relations avec la Turquie si Ankara ne met pas fin à sa répression
contre les militants des droits de l'homme.
"Nous considérons que les arrestations du président et de la
directrice d'Amnesty International (en Turquie) représentent un
changement radical dans la crise des droits de l'homme en Turquie", a
affirmé M. Shetty lors d'une manifestation devant le bâtiment du
Conseil européen à Bruxelles, avant l'ouverture d'une rencontre de
"dialogue politique" UE-Turquie.
"Il faut que l'UE dise clairement qu'ils (les dirigeants turcs)
ont définitivement franchi une ligne rouge et que cela requiert une
remise à zéro des relations avec l'UE", a plaidé le secrétaire général
d'Amnesty, alors que des manifestants brandissaient des grands
portraits de défenseurs des droits de l'homme emprisonnés en Turquie.
Selon M. Shetty, le coup d'Etat avorté de l'an dernier "est devenu une
excuse pour enfermer quiconque pose une question ou démarre un débat".
"Au nom du peuple turc, au nom de l'Europe, la Turquie doit être remise
dans le bon chemin et c'est le moment de le faire", a-t-il estimé.
La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, et le
commissaire européen à l'Elargissement Johannes Hahn, doivent recevoir
en fin d'après-midi les ministres turcs des Affaires étrangères et
européennes, Mevlut Cavusoglu et Omer Celik.
Cette réunion - qui s'inscrit dans le cadre du "dialogue politique à
haut niveau" entre les deux parties - se déroule sur fond de vives
tensions entre Ankara et Berlin, qui a annoncé jeudi une
"réorientation" de sa politique vis-à-vis de la Turquie après
l'interpellation à Istanbul de défenseurs des droits de l'homme, dont
un Allemand.
La crise germano-turque s'inscrit elle-même dans un contexte de
dégradation des rapports entre la Turquie et l'UE, en lien notamment
avec la récente réforme constitutionnelle controversée du président
turc Recep Tayyip Erdogan et les purges massives conduites dans le pays
après le coup d'Etat manqué de juillet 2016.
"L'escalade à laquelle on a assisté avant (la réunion de mardi), les
arrestations de militants des droits de l'homme et les poursuites
continuelles contre les journalistes et d'autres groupes de la société
civile, au mépris des règles de l'Etat de droit, tout cela n'aide pas
vraiment à l'efficacité de ce type de réunions au sommet", a expliqué
mardi M. Hahn, dans une interview à une quotidien régional allemand,
Passaue Neue Presse.
"Les cartes sont sur la table, il appartient à la Turquie de
prendre une décision de fond" sur l'avenir qu'elle souhaite avoir,
a-t-il ajouté.
M. Hahn a toutefois souhaité, malgré le contexte tendu, une poursuite
du pacte migratoire conclu en mars 2016 entre Bruxelles et Ankara.
"Le pacte sur les réfugiés a fait ses preuves car tant la Turquie que l'UE remplissent leurs obligations", a souligné M. Hahn.
En revanche, les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, lancées en 2005, sont au point mort.
Mais une majorité de pays européens ne souhaitent pas pour l'heure
franchir le pas d'une suspension formelle, craignant de provoquer une
rupture définitive avec un partenaire clé sur le dossier migratoire et
dans la lutte antiterroriste. (AFP, 25 juillet
2017)
IHD: 2016, De Facto Authoritarian Presidential System
The Human Rights Association (IHD) has published its report on the violation of human rights in 2016.
According to the report, 2016 was a year in which Turkey was governed through
the assertion of power, in which the fundamental rights and freedoms of
the people were suspended under the auspices of establishing order in a
State of Emergency.
it was the worst year for human rights in Turkey
since the negotiations between the EU and Turkey began in 1999. 2016
was the year in which the government suspended democracy by means of a
de facto presidential system resulting in authoritarian rule.
The human rights situation in Turkey also drastically worsened in 2016 in almost every category of human rights.
These developments, of course, stemmed from a number of factors. Most
importantly, Turkey’s aggressive anti-Kurdish and anti-Shia policy
stance both domestically and in the region has effectively generated an
environment of conflict and hostility discouraging Turkey from
investing any real efforts in resolving the democracy and human rights
problem.
The application of this intentionally hostile policy enforced through
de facto authoritarian rule lead up to the failed coup attempt on July
15, which was swiftly suppressed and prompted a harsh, reactionary
anti-coup response. The ensuing declaration of a State of Emergency and
the issuing of numerous Emergency Statutory Decrees enabled the
previously de facto authoritarian rule to gain constitutional backing.
Thus, the campaign for a constitutional referendum to enact major
constitutional changes essentially represents an effort to embed the
currently operating de facto principles of authoritarian rule in the
constitution.
You can also find the links below for English and Turkish versions:
English version: http://ihd.org.tr/en/index.php/2017/05/30/2016-human-rights-violations-of-turkey-in-figures/
Turkish version: http://www.ihd.org.tr/2016-yili-turkiye-insan-haklari-ihlalleri-fiili-otoriter-baskanlik-donemi/
Mandats d'arrêt contre quatre militants de droits de l'homme
Un tribunal turc a émis vendredi de nouveaux mandats d'arrêt contre
quatre militants des droits de l'homme qui avaient été remis en liberté
le 18 juillet après près de deux semaines de détention, a rapporté
l'agence progouvernementale Anadolu.
Les quatre militants faisaient partie d'un groupe de dix défenseurs de
droits de l'homme interpellés le 5 juillet alors qu'ils participaient à
un atelier de formation à la sécurité informatique et à la gestion des
données sur l'île de Büyükada, au large d'Istanbul.
Six d'entre eux, dont la directrice d'Amnesty à Istanbul Idil Eser,
avaient été formellement placés en détention par un tribunal turc le 18
juillet alors que les quatre autres avaient été remis en liberté sous
contrôle judiciaire.
Ils sont accusés d'avoir "commis un crime au nom d'une organisation
terroriste, sans en être membres" selon Andrew Gardner, chercheur
spécialiste de la Turquie à Amnesty
Mais un tribunal d'Istanbul a émis vendredi de nouveaux mandats d'arrêt
contre les quatre militants remis en liberté, à la suite d'un appel
intenté par le procureur, selon Anadolu.
Il n'était pas immédiatement clair si ces mandats d'arrêt ont été exécutés.
Parmi les personnes arrêtés le 5 juillet et formellement placées en
détention figurent un Suédois et un Allemand, tous deux formateurs
pendant l'atelier organisé pour les défenseurs des droits de l'Homme.
Ces arrestations ont suscité une vague d'indignation en Occident et une
crise diplomatique avec l'Allemagne qui a décidé jeudi d'une série de
mesures de rétorsion, notamment économiques, contre la Turquie en signe
de protestation. (AFP, 21 juillet
2017)
En Turquie, porter un t-shirt "héros" peut conduire en prison
Une quinzaine de personnes ont été arrêtées en Turquie cette semaine
pour avoir porté un t-shirt avec l'inscription "héros", les autorités
voyant dans ce choix vestimentaire un soutien déguisé aux auteurs du
putsch manqué l'an dernier.
Dernières interpellations en date, un couple a été arrêté samedi à
Antalya (sud), de même qu'un adolescent à Canakkale (sud-ouest), pour
avoir porté un t-shirt blanc frappé du mot "Hero" (héros, en anglais),
a rapporté l'agence de presse Dogan.
Les autorités turques voient dans ce choix vestimentaire, à première
vue anodin, un message de soutien au prédicateur exilé aux Etats-Unis
Fethullah Gülen, désigné par Ankara comme le cerveau du putsch avorté,
ce que l'intéressé dément.
Tout a commencé le 13 juillet lorsque l'une des personnes accusées
d'avoir tenté d'assassiner le président Recep Tayyip Erdogan lors du
putsch manqué du 15 juillet 2016 s'est présentée au tribunal avec un
t-shirt sur lequel était inscrit "Hero".
En réaction, M. Erdogan a proposé la semaine dernière d'introduire une
tenue unique pour les personnes jugées en lien avec la tentative de
coup d'Etat, citant comme modèle la combinaison orange portée par les
détenus de la prison militaire américaine de Guantanamo.
En comptant les trois personnes arrêtées samedi matin, les agences de
presse Dogan et Anadolu ont fait état d'au moins 15 interpellations de
ce type au cours de la semaine écoulée.
Parmi elles figure le proche d'une personne jugée en lien avec le
putsch qui s'était rendu au tribunal avec un t-shirt "Hero" à Ankara.
Mais la plupart des personnes arrêtées sont des étudiants ou des
ouvriers affirmant ne pas être au courant de la controverse.
Au moins deux des personnes interpellées ont été placées en détention dans l'attente d'un procès pour "propagande terroriste".
L'adolescent arrêté samedi à Canakkale avait été dénoncé à la police
par des passants. Les agents venus l'arrêter l'ont contraint à revêtir
un t-shirt rouge avant de l'emmener au commissariat, selon Dogan.
"Des citoyens dénoncent des personnes qui portent un t-shirt +Hero+ et
la police les arrête", s'étonnait samedi un internaute turc sur
Twitter, ajoutant : "Notre société a complètement perdu la tête". (AFP, 20 juillet
2017)
AI: International pressure mounts on Turkey for jailed activists
Just days after six human rights defenders were remanded in pre-trial
custody in Turkey, the European Commission has joined governments and
world leaders, including Angela Merkel, to demand their immediate and
unconditional release.
Speaking today a European Commission spokesperson called for the
“immediate release of these people”. This call follows similar demands
by the governments of Germany, the US, France, Belgium, Ireland and
Austria.
“The jailing of these six human rights activists – including the
director of Amnesty International Turkey - has spurred world leaders to
break their silence on the ongoing human rights crisis in Turkey. They
are now coming together with remarkable speed and speaking with
uncommon unity. Momentum is growing and now is the moment for other
world leaders to speak out,” said John Dalhuisen, Europe Director for
Amnesty International.
“The global demand on Turkish authorities to immediately and
unconditionally release these six is growing ever louder as is the
wider call that Turkey end the brutal crackdown that has ravaged the
country for the last year. Whilst those responsible for the bloody coup
must be brought to justice, this cannot be used as a cover to eliminate
all forms of peaceful dissent.”
European Commission - “We call for the immediate release of these people.” (20/7/17)
United States - “These politically-motivated arrests were carried out
to frighten and suppress those willing to stand up for human rights in
Turkey...I call on Turkish authorities to release Idil Eser and her
fellow activists without delay or condition.” (18/7/17).
Angela Merkel – “This is another case where, in our view, innocent
people are caught up in the wheels of the justice system and end up in
detention…We declare our solidarity with [Peter Steudtner] and all the
others arrested…the German government will do all it can, on all
levels, to secure his release.” (18/7/17)
Germany – “Claims of terrorist links are absurd. It is appalling to
accuse Amnesty and other rights organizations of terrorism.” (18/7/17)
France - “France remains concerned by the recent arrests that targeted
Turkish officials of Amnesty International as well as other journalists
and human rights defenders. We call for their quick release.” (18/7/17)
Belgium – “The Minister calls on the Turkish authorities to drop all
charges against the 11 people in question, immediately and without
conditions.” (20/7/17)
Austria – “This is a transparent attempt to intimidate and silence
human rights defenders. We will press for their immediate release at
all levels.” (20/7/17)
Ireland – “The targeting of human rights activists is not an activity
we expect to see in a country which respects basic human rights and the
rule of law, and I call on the Turkish authorities to release those
arrested.” (AI, July 20, 2017)
Le CE réclame la libération de deux enseignants en grève de la faim
Le conseil de l'Europe a demandé jeudi
aux autorités turques la libération de deux enseignants en grève de la
faim pour protester contre leur limogeage dans le cadre des purges
menées depuis le putsch manqué de juillet 2016 car "leur état de santé
est préoccupant".
Nuriye Gülmen, une universitaire, et Semih Özakça, un enseignant, ont
été limogés par des décrets-lois émis dans le cadre de l'état d'urgence
instauré à la suite du putsch manqué. Ils ont entamé il y a plus de
quatre mois une grève de la faim, avant d'être incarcérés sous
l'accusation d'appartenance à un groupuscule d'extrême gauche interdit.
Le secrétaire général du conseil de l'Europe a eu un échange
téléphonique mercredi avec le premier ministre turc, Binali Yildirim et
lui a demandé la libération des enseignants.
"Leur état de santé s'est particulièrement dégradé à cause de cette
grève de la faim", a expliqué Thorbjorn Jagland dans une déclaration
publiée jeudi.
Il a également demandé aux deux enseignants d'arrêter la grève en affirmant que "leur voix avait été entendue".
Thorbjorn Jagland a souligné le rôle de "la nouvelle Commission
habilitée à contrôler les mesures prises en application des
décrets-lois adoptés dans le cadre de l'état d'urgence", a précisé le
Conseil de l'Europe.
"Compte tenu de l'état de santé particulièrement préoccupant de Nuriye
Gülmen et Semih Özakça, j'ai indiqué au Premier ministre qu'il était de
la plus haute importance que la Commission s'occupe de leur cas en
priorité", a expliqué Thorbjorn Jagland.
Les procureurs turcs en charge du dossier ont requis jusqu'à 20 ans de prison contre les deux enseignants.
Plus de 100.000 personnes travaillant dans le secteur public, dont des
juges, des enseignants, des médecins et des membres des forces armées
ont été limogées lors des purges, des mesures qui ont suscité
l'inquiétude d'ONG et de pays européens.
(AFP, 20 juillet
2017)
La Suède "grandement inquiète" pour les droits de l'homme en Turquie
La Suède s'est dite mercredi "grandement inquiète" concernant le
respect des droits de l'homme en Turquie après l'incarcération dans ce
pays d'un de ses ressortissants interpellé en même temps qu'une
responsable d'Amnesty International pendant un atelier de formation
près d'Istanbul.
Ce Suédois, Ali Gharavi, s'était rendu sur l'île de Büyükada, au large
de la métropole turque, afin d'y "participer à un séminaire pacifique
sur la liberté de l'internet et nous avons appelé à la Turquie à
rapidement clarifier les fondements sur lesquels reposent les
accusations portées contre lui", a déclaré la ministre suédoise des
Affaires étrangères Margot Wallstrom dans un communiqué.
Le gouvernement suédois "est grandement inquiet à la suite des
événements en Turquie, notamment en ce qui concerne la démocratie, le
respect des droits de l'homme et les principes" régissant le
fonctionnement de l'Etat, a-t-elle poursuivi.
Au total, six défenseurs des droits de l'Homme, arrêtés le 5 juillet,
au cours d'un atelier de formation à la sécurité informatique et à la
gestion des données sur l'île de Büyükada, dont Idil Eser, la
directrice de l'ONG Amnesty pour la Turquie, ont été incarcérés dans
l'attente de leur procès à une date indéterminée.
Quatre autres militants, interpellés au même moment, ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire.
Les autorités turques affirment qu'ils ont tous aidé une "organisation
terroriste", une expression qui, pour Ankara, désigne le plus souvent
les partisans du prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'avoir fomenté le
coup d'Etat manqué du 15 juillet 2016, et les séparatistes kurdes du
PKK.
Le ministère allemand des Affaires étrangères a de son côté convoqué
mercredi l'ambassadeur de Turquie à Berlin après le placement en
détention d'un défenseur allemand des droits de l'homme qui figurait
parmi ces dix personnes interpellées.
La Suède et l'Allemagne coopèrent étroitement dans le cadre de cette affaire, a à cet égard souligné Mme Wallstrom.
(AFP, 19 juillet
2017)
Détention d'un militant allemand: Berlin convoque l'ambassadeur turc
Le ministère allemand des Affaires étrangères a convoqué mercredi
l'ambassadeur de Turquie à Berlin après le placement en détention mardi
par Ankara d'un militant allemand des droits de l'homme.
Le ministère a aussi annoncé que le chef de la diplomatie allemande,
Sigmar Gabriel, avait décidé d'interrompre ses vacances et qu'il
tiendrait jeudi matin des consultations d'urgence sur les "actions et
mesures à entreprendre aux vues de l'intensification dramatique des
actions (de répression) turques".
"Il est apparu nécessaire que le gouvernement turc comprenne
immédiatement et directement l'indignation et l'incompréhension du
gouvernement allemand, ainsi que nos attentes très claires en ce qui
concerne le cas de Peter Steudtner, et cette fois-ci sans détours
diplomatiques", a déclaré le porte-parole du ministère allemand des
Affaires étrangères, Martin Schäfer.
"Le gouvernement allemand a appelé à la libération immédiate de Peter
Steudner, qui n'a pas été autorisé à recevoir d'aide consulaire. Le
représentant du gouvernement turc a indiqué que ce message serait
immédiatement transmis", précise un communiqué du ministère.
"L'ambassadeur sait que nous sommes très sérieux et que ce sujet ne peut pas être repoussé, il est extrêmement urgent".
Dix militants turcs des droits de l'homme, dont la directrice d'Amnesty
International pour la Turquie, Idil Eser, ont été arrêtés le 5 juillet,
aux côtés de deux formateurs étrangers, un Suédois et un Allemand,
Peter Steudtner, qui travaille pour divers projets et organisations
dans le monde.
Un tribunal turc a décidé mardi de maintenir en prison six d'entre eux
les accusant d'avoir "commis un crime au nom d'une organisation
terroriste".
L'expression "organisation terroriste" désigne le plus souvent pour les
autorités turques les partisans du prédicateur Fethullah Gülen, accusé
d'avoir fomenté le putsch manqué du 15 juillet, ou les séparatistes
kurdes du PKK.
La diplomatie allemande a qualifié ces accusations "d'absurde".
Neuf Allemands, dont quatre turco-allemands sont détenus en Turquie
depuis le putsch raté contre le président turc Recep Tayyip Erdogan
selon les autorités allemandes.
(AFP, 19 juillet
2017)
La Turquie prolonge encore l'état d'urgence en vigueur depuis un an
La Turquie a prolongé lundi de trois mois l'état d'urgence instauré
après la tentative de coup d'Etat du 15 juillet 2016, a rapporté
l'agence de presse progouvernementale Anadolu.
Sur proposition du gouvernement, le Parlement a voté l'extension de
l'état d'urgence qui arrivait à expiration mercredi, a indiqué Anadolu.
Cette décision survient au surlendemain de l'anniversaire du putsch
avorté qui a été commémoré avec des rassemblements massifs dans toute
la Turquie.
L'état d'urgence, promulgué le 20 juillet, avait déjà été prolongé trois fois, en octobre, en janvier et en avril.
Dans le cadre de l'état d'urgence, les autorités turques traquent
inlassablement les partisans présumés du prédicateur Fethullah Gülen,
accusé par Ankara d'avoir piloté le coup de force, ce que l'intéressé
nie.
Mais au-delà des putschistes présumés, les purges ont également frappé des opposants prokurdes, des médias critiques et des ONG.
Depuis le putsch avorté, plus de 50.000 personnes ont été arrêtées et plus de 100.000 limogées.
Le dirigeant du principal parti d'opposition (CHP, social-démocrate),
Kemal Kiliçdaroglu, a exhorté samedi le gouvernement à lever l'état
d'urgence qui, a-t-il dit, "est devenu permanent".
Mais le président Erdogan a plusieurs fois répété que l'état d'urgence
ne serait levé "que lorsque tous les troubles auront disparu". (AFP, 17 juillet
2017)
La directrice d'Amnesty placée en détention
Un tribunal d'Istanbul a ordonné mardi le placement en détention de la
directrice d'Amnesty International en Turquie ainsi que de plusieurs
militants des droits de l'Homme, l'ONG dénonçant un "affront à la
justice".
Cette décision survient alors que les autorités turques ont lancé,
après le putsch avorté du 15 juillet 2016, des purges d'une ampleur
sans précédent dans l'histoire moderne de la Turquie qui ont suscité
l'inquiétude des partenaires occidentaux d'Ankara.
Au total, six militants des droits de l'Homme, dont Idil Eser,
directrice d'Amnesty pour la Turquie, ont été incarcérés dans l'attente
de leur procès à une date non déterminée, a indiqué mardi matin à l'AFP
Andrew Gardner, chercheur spécialiste de la Turquie à Amnesty.
Quatre autres militants des droits de l'Homme, interpellés en même temps, ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire.
"Ils sont accusés d'avoir commis un crime au nom d'une organisation
terroriste, sans en être membre", a déclaré M. Gardner, qualifiant la
décision de "choquant simulacre de justice".
L'expression "organisation terroriste" désigne le plus souvent pour les
autorités turques les partisans du prédicateur Fethullah Gülen, accusé
d'avoir fomenté le putsch manqué, ou les séparatistes kurdes du PKK.
Au-delà des putschistes présumés, les purges menées depuis le coup
d'Etat manqué ont touché des opposants politiques prokurdes, des médias
critiques et plusieurs ONG, et les détracteurs du président Recep
Tayyip Erdogan l'accusent de profiter de l'état d'urgence en vigueur
pour étouffer toute voix dissonante.
"L'incarcération des six défenseurs des droits de l'Homme est un
effroyable affront à la justice", a dénoncé Amnesty International dans
un communiqué.
Les six militants des droits de l'Homme écroués avaient été interpellés
avec quatre autres activistes lors d'un atelier de formation à la
sécurité informatique et à la gestion des données sur l'île de
Büyükada, au large d'Istanbul.
Parmi les six personnes incarcérées figurent un Suédois et un Allemand, tous deux formateurs lors de cet atelier.
"Nous sommes préoccupés par l'arrestation du ressortissant suédois et
cherchons à connaître les accusations portées à son encontre", a
indiqué à l'AFP à Stockholm une porte-parole du ministère suédois des
Affaires étrangères.
- 'Avenir effrayant' -
"Après cette décision, aucun de ceux qui défendent les droits de
l'Homme en Turquie, que ce soit Amnesty International ou d'autres
organisations, n'est en sécurité dans ce pays", a déclaré à l'AFP M.
Gardner.
Parmi les militants arrêtés figurent également Ilknur Ustün, de l'ONG
Coalition des Femmes, et Veli Acu, de la Fondation des droits de
l'Homme.
La semaine dernière, M. Erdogan avait publiquement accusé les militants
arrêtés de mener des activités s'inscrivant "dans la continuité du
(putsch du) 15 juillet", sans autre précision.
Selon Amnesty, il s'agissait d'un atelier de routine sur les droits de
l'homme comme l'ONG en organise régulièrement partout dans le monde.
"Ce n'est pas une enquête légitime, c'est une chasse aux sorcières
politiquement motivée qui préfigure un avenir effrayant pour les droits
en Turquie", a déclaré le secrétaire général d'Amnesty Salil Shetty,
cité dans le communiqué de l'ONG.
Depuis le putsch avorté, plus de 50.000 personnes, dont des opposants
du président Erdogan, des membres d'ONG et des journalistes ont été
arrêtés.
Le mois dernier, le président d'Amnesty en Turquie, Taner Kiliç, avait
également été arrêté, accusé d'être un partisan du prédicateur Gülen.
Dans son communiqué, Amnesty exhorte les dirigeants internationaux à
"faire pression" pour obtenir la remise en liberté des militants des
droits de l'Homme, "immédiatement et sans condition".
A Paris, le ministère français des Affaires étrangères a affirmé que la
France "reste préoccupée par les arrestations qui ont visé récemment
des responsables turcs d'Amnesty International ainsi que d'autres
défenseurs des droits de l'Homme et des journalistes" et appelé à leur
libération rapide.
Le gouvernement turc est en train de "dissoudre la démocratie et l'Etat
de droit", a pour sa part déclaré le chef des sociaux-démocrates
allemands, Martin Schulz, à l'hebdomadaire Der Spiegel, tout en
reprochant à la chancelière Angela Merkel de "rester silencieuse" face
aux agissements de la Turquie. (AFP, 18 juillet
2017)
Un an de purges sans précédent en Turquie
Depuis le coup d'Etat avorté du 15 juillet 2016, le gouvernement turc a
mené des purges sans précédent pour éliminer des institutions publiques
tout élément factieux lié aux instigateurs du putsch, imputé par Ankara
au prédicateur Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis.
L'opposition et des ONG accusent la Turquie de profiter de l'état
d'urgence en vigueur depuis le putsch manqué pour éliminer toute voix
critique, ce que nie vigoureusement le pouvoir turc, qui juge
nécessaires ces mesures d'exception.
- Procédures judiciaires -
Des procédures judiciaires ont été engagées à l'encontre de quelque
169.000 personnes à travers le pays, selon des chiffres du ministère de
la Justice rapportés jeudi par l'agence privée Dogan.
Selon ces données, un peu plus de 50.000 personnes sont actuellement
incarcérées, et quelque 48.000 sont en liberté sous contrôle
judiciaire. Des mandats d'arrêt ont été émis à l'encontre d'environ
8.000 personnes supplémentaires.
Au-delà des milieux gulénistes, ces purges ont visé les milieux politiques prokurdes, des médias critiques et des ONG.
Ainsi, une dizaine de députés du Parti démocratique des peuples (HDP,
prokurde), dont son coprésident Selahattin Demirtas, sont actuellement
incarcérés.
C'est le cas, également du président d'Amnesty International en
Turquie, Taner Kiliç. La directrice Turquie de l'ONG, Idil Eser, a été
interpellée le 5 juillet et était toujours en garde à vue jeudi.
- Limogeages, suspensions -
Plus de 100.000 personnes ont été radiées de la fonction publique et
ont vu leur nom publié dans le Journal Officiel depuis l'été dernier.
Elles sont le plus souvent accusées de liens avec une "organisation
terroriste".
Le ministère de l'Education nationale est le plus affecté, avec environ
33.000 personnes limogées, dont 4.700 incarcérées, et 5.100 en liberté
sous contrôle judiciaire, selon des chiffres publiés jeudi par l'agence
progouvernementale Anadolu.
Par ailleurs 4.500 enseignants et employés du ministère de l'Education
nationale ont été suspendus. Parmi eux, environ 300 sont incarcérés et
800 en liberté sous contrôle judiciaire, selon Anadolu.
Au sein de l'armée, près de 8.000 personnes, dont 150 généraux et
amiraux, ont été limogées, principalement au sein de l'armée de terre,
précise Anadolu. Un peu moins de 800 militaires ont été suspendus.
Par ailleurs, selon un rapport d'Amnesty International publié le 22
mai, plus de 24.000 policiers et employés du ministère de l'Intérieur
ont été limogés, ainsi que plus de 6.000 médecins et employés du
ministère de la Santé et plus de 4.000 juges, procureurs, et autres
membres du ministère de la Justice.
- Journalistes incarcérés, médias fermés -
Selon l'ONG Reporters Sans Frontières (RSF), plus d'une centaine de
journalistes sont actuellement en prison et près de 150 médias ont été
fermés par décret. Une vingtaine d'entre eux ont pu rouvrir, a précisé
jeudi l'ONG dans un communiqué.
RSF dénonce des "sanctions administratives" imposées aux journalistes,
comme des cartes de presse annulées, des retraits de passeport ou des
confiscations de biens.
Plusieurs journalistes étrangers ont également été écroués en Turquie
ces derniers mois, comme Deniz Yücel, journaliste germano-turc
incarcéré depuis février pour "espionnage" et "activités terroristes".
Les autorités turques nient toute atteinte à la liberté de la presse et
affirment que les seuls journalistes arrêtés sont ceux qui sont liés à
des "organisations terroristes", expression désignant surtout les
séparatistes kurdes (PKK) et le réseau güléniste, qui a nié son
implication.
La Turquie est 155e sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF pour 2017.
Des centaines d'associations, dont de nombreuses ONG, ont également été fermées.
(AFP, 14 juillet
2017)
Nouvelle purge en Turquie avant l'anniversaire du putsch manqué de 2016
Plus de 7.000 policiers, soldats et membres de ministères ont été
limogés en Turquie à la veille des commémorations du putsch manqué du
15 juillet 2016 contre le président Recep Tayyip Erdogan.
De façon quasi simultanée, le prédicateur Fethullah Gülen, qu'Ankara
désigne comme le cerveau du coup d'Etat avorté, dénonçait des
Etats-Unis où il vit la "chasse aux sorcières" menée par les autorités
turques.
Au total, 7.563 personnes ont été limogées par le biais d'un nouveau
décret publié vendredi dans le cadre de l'état d'urgence en vigueur
depuis un an, selon l'agence de presse officielle Anadolu.
En outre, les autorités ont dégradé 342 militaires à la retraite, ajoute la même source.
Accusant le prédicateur Fethullah Gülen d'être derrière le putsch, ce
que nie l'intéressé, Ankara traque inlassablement ses sympathisants
depuis un an : 50.000 personnes ont été arrêtées, plus de 100.000
limogées.
En tout, 4.000 magistrats ont été radiés et l'armée turque, la deuxième
de l'Otan, est affaiblie, avec le limogeage -jusqu'au décret de
vendredi - d'au moins 150 généraux.
Dans un communiqué publié des Etats-Unis, le prédicateur a dénoncé un
"putsch abject" et condamné la "persécution sans précédent" contre son
mouvement "Hizmet" ("Service" en turc).
"Malheureusement, dans la foulée de cette tragédie, on a porté atteinte
à bien trop d'innocents. Illégalement limogés, arrêtés, emprisonnés et
même torturés. Tous sous l'ordre du gouvernement", a tonné M. Gülen,
qui vit en Pennsylvanie (est des Etats-Unis) depuis des années et dont
la Turquie réclame l'extradition.
Il a encore accusé le "gouvernement de mener une chasse aux sorcières
pour éliminer quiconque est considéré comme déloyal au président
Erdogan et à son régime".
Face aux critiques, les autorités turques affirment que des mesures
sont nécessaires pour nettoyer les institutions des partisans des
réseaux gulénistes.
- Commémorations -
Session parlementaire extraordinaire, discours nocturne et hommages aux
"martyrs" : la Turquie commémore samedi la tentative de putsch.
Signe de l'importance historique pour les autorités de la mise en échec
du coup d'Etat, les dirigeants et médias désignent cet événement par
l'expression "épopée du 15 juillet", narrant à l'envi les "exploits" de
ses "héros" et le "sacrifice" de ses 249 "martyrs" décédés.
Des affiches, qui portent le logo de la présidence turque, ont
également fait leur apparition ces derniers jours sur les panneaux
publicitaires de villes turques montrant des dessins de citoyens
confrontant des soldats putschistes.
L'un des dessins montre un militaire les mains sur la tête, la détresse
se lisant sur son visage, au moment où il fait face à une foule en
colère.
Mais ces dessins ont déplu dans certains cercles qui jugent que les
images en question dénigrent l'armée, dans un pays où celle-ci est
considérée comme un pilier de la Turquie moderne.
Le Premier ministre turc Binali Yildirim a rétorqué que les soldats
ayant participé à la tentative de coup d'Etat "ne (représentaient) pas
l'armée", mais étaient "des terroristes déguisés dans des tenues de
soldats".
Si la déroute des putschistes est saluée par M. Erdogan comme une
victoire démocratique, les purges lancées depuis par les autorités ont
suscité l'inquiétude des partenaires occidentaux d'Ankara et
d'organisations de défense des droits de l'Homme.
Outre les personnes limogées elles-mêmes, une source diplomatique
européenne estime qu'"environ un million de personnes sont touchées
directement ou indirectement par les purges".
En effet, une fois radiées, ces personnes perdent toute source de
revenu, souvent leur domicile, ainsi que toute protection sociale pour
elles et leurs proches, selon l'organisation Amnesty International.
(AFP, 14 juillet
2017)
Gülen dénonce le "putsch abject" de 2016 et une "chasse aux sorcières"
Le prédicateur turc Fethullah Gülen, qui vit aux Etats-Unis et
qu'Ankara désigne comme le cerveau du coup d'Etat avorté du 15 juillet
2016, a dénoncé vendredi un "putsch abject" et condamné la "chasse aux
sorcières" menée par les autorités turques.
Dans un communiqué, le prédicateur, bête noire du président turc Recep
Tayyip Erdogan, a également condamné la "persécution sans précédent"
contre son mouvement "Hizmet" ("Service" en turc).
"Malheureusement, dans la foulée de cette tragédie, on a porté atteinte
à bien trop d'innocents. Illégalement limogés, arrêtés, emprisonnés et
même torturés. Tous sous l'ordre du gouvernement", a tonné M. Gülen,
qui vit en Pennsylvanie (est des Etats-Unis) depuis des années et dont
la Turquie réclame l'extradition.
Il a encore accusé le "gouvernement de mener une chasse aux sorcières
pour éliminer quiconque est considéré comme déloyal au président
Erdogan et à son régime".
Simultanément au communiqué de M. Gülen, un décret publié vendredi dans
le cadre de l'état d'urgence annonçait que plus de 7.000 officiers de
police, soldats et employés de ministères avaient été limogés en
Turquie.
Ce décret a été pris à la veille des commémorations du premier
anniversaire de la tentative de coup d'Etat, le 15 juillet 2016.
Accusant le prédicateur Gülen d'être derrière le putsch, ce qu'il nie
depuis un an, Ankara traque inlassablement ses sympathisants: 50.000
personnes ont été arrêtées, plus de 100.000 limogées.
(AFP, 14 juillet
2017)
ECtHR Turns Down 12,600 Applications Concerning Statutory Decrees
The Ministry of Justice has announced that the ECtHR has turned down
12,600 applications concerning statutory decrees addressing the State
of Emergency Commission.
The Ministry of Justice has announced that the European Court of Human
Rights (ECtHR) has turned down 12,600 applications concerning statutory
decrees addressing the State of Emergency (OHAL) Commission. The
ministry added that they expect the court to drop other applications as
well.
The statement issued by the ministry said that the ECtHR rejected the
applications on the ground that the domestic remedies haven’t been
exhausted and addressed the OHAL commission.
Prime Minister Binali Yıldırım issued the following statement about the OHAL Commission:
“[The commission] begins its duty on July 17. It paves the way for legal steps, it is closed now.
“There are seven judges [in the commission]. There will be around 200
experts under their order and they will evaluate the files one-by-one.
“For instance, if they decide for a person to be reinstated, it will be
implemented within 15 days. If the previous verdict is approved, then
that person will have the right to appeal to higher courts.
“This jurisdictive path can lead up to the Constitutional court and the European Court of Human Rights”.
The commission was formed on January 23, 2017. (AS/TK)
L'enquête sur le putsch laisse des questions sans réponses
Le prédicateur Fethullah Gülen désigné comme
ayant été le cerveau du putsch manqué en Turquie, les services de
sécurité épinglés: le rapport de la commission d'enquête sur la
tentative de coup d'Etat n'a pas réservé de surprises, mais un an plus
tard, des zones d'ombre demeurent.
Peu avant minuit dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016, une
présentatrice anxieuse lit à la télévision d'Etat un communiqué
annonçant la prise du pouvoir par l'armée. Peu après, des avions des
forces aériennes bombardent le siège du Parlement à Ankara et des chars
font leur apparition dans les rues d'Istanbul. Les violences font
environ 250 morts.
Douze heures plus tard, le Premier ministre Binali Yildirim se présente
devant son bureau pour proclamer la défaite des putschistes.
Une commission parlementaire chargée d'enquêter sur ce coup d'Etat
avorté a rendu public en mai un rapport l'imputant, comme attendu, aux
réseaux gulénistes et mettant en exergue des défaillances des services
de renseignement.
Mais de nombreuses questions sont restées sans réponse.
Comment se fait-il que les préparatifs du putsch aient échappé aux
services de renseignement ? Pourquoi le président Recep Tayyip Erdogan
n'a-t-il pas été informé dans l'après-midi du 15 juillet des mouvements
suspects au sein de certaines unités de l'armée ?
Toujours pas de réponses satisfaisantes, regrette l'opposition.
- Sonnette d'alarme -
Le fait que cette commission n'ait pas pu interroger le chef du
renseignement turc (MIT), Hakan Fidan, ou celui de l'armée, le général
Hulusi Akar, a aussi suscité des critiques dans les médias puisque les
deux hommes sont censés détenir de précieuses informations sur le
déroulement des événements.
"On ne voit pas une enquête transparente. C'est très décevant et même
très effrayant", dit à l'AFP Gareth Jenkins, chercheur au Silk Road
Studies Program.
Le gouvernement turc s'est défendu de toute velléité de rétention
d'informations et a accusé ceux qui le laissent entendre d'insulter la
mémoire des "martyrs" tombés en résistant aux putschistes.
Selon des informations parues dans la presse turque sur la base des
conclusions de la commission d'enquête et des témoignages de suspects
pendant leur procès, MM. Fidan et Akar ont été informés dès
l'après-midi du 15 juillet de l'imminence d'une action factieuse au
sein de l'armée.
C'est un pilote d'hélicoptère de l'armée ayant le rang de commandant
qui a tiré la sonnette d'alarme en se rendant à 14h20 au siège du MIT à
Ankara pour avertir les responsables qu'un coup d'Etat était sur le
point d'être déclenché.
"Je leur ai dit qu'il pourrait y avoir une action massive. Je me
souviens très bien d'avoir employé le mot +coup d'Etat+", a raconté
l'officier, selon la presse.
Cet avertissement a été transmis par le MIT au commandement de l'armée
vers 16h30. MM. Fidan et Akar se sont rencontrés dans la foulée.
Or M. Erdogan a affirmé que c'était son beau-frère, et non pas les
services de sécurité, qui l'avait informé tard dans la soirée qu'un
putsch était en cours.
- 'Points d'interrogation' -
Le général Akar a été séquestré par les putschistes toute la nuit dans
une base avant d'être libéré et de rejoindre à bord d'un hélicoptère le
centre de crise à Ankara. Mais il était accompagné, pour des raisons
non élucidées, par le général Mehmet Disli, qui a ensuite été arrêté et
accusé d'être l'un des instigateurs de la tentative de coup d'Etat.
Le général Akar a aussi essuyé des critiques pour n'avoir pas
complètement fermé l'espace aérien ou ordonné à tous les soldats de
rester dans les casernes après avoir eu vent des préparatifs en cours.
"Nous ne sommes ni procureurs ni juges. Nous n'allons pas condamner qui
que ce soit, mais voulions simplement avoir des réponses à nos
questions", explique à l'AFP le député d'opposition Sezgin Tanrikulu, à
propos du rejet par des membres de la commission d'enquête issus du
parti au pouvoir AKP d'une demande de convocation de MM. Fidan et Akar.
"Malheureusement, ils ont écarté cette demande, ce qui fait que des
points d'interrogation subsistent toujours", ajoute M. Tanrikulu, qui
fait lui aussi partie de cette commission.
Gareth Jenkins, le chercheur du Silk Road Studies Program, estime que
la façon dont l'enquête a été menée pourrait traduire une volonté du
pouvoir d'escamoter ses propres dysfonctionnements.
"Il se peut que le gouvernement ait quelque chose de sinistre à cacher,
ou peut-être cache-t-il sa propre incompétence, car sa réponse au coup
d'Etat a été très chaotique", dit-il. (AFP, Fulya OZERKAN, 12 juillet
2017)
La garde à vue de la directrice d'Amnesty en Turquie prolongée
Les autorités turques ont prolongé mardi d'une semaine la garde à vue
de plusieurs militants des droits de l'Homme, dont la directrice
d'Amnesty pour la Turquie, arrêtés la semaine dernière, a annoncé l'ONG.
La garde à vue des militants interpellés mercredi dernier a été
prolongée jusqu'au 19 juillet, a indiqué à l'AFP Andrew Gardner,
chercheur spécialisé sur la Turquie à Amnesty International.
Huit activistes, dont la directrice d'Amnesty pour la Turquie Idil
Eser, ont été arrêtés lors d'un atelier de formation au management et à
la sécurité informatique, sur l'île de Büyükada, rattachée à Istanbul.
Un Suédois et un Allemand, formateurs lors de cet atelier, ont également été interpellés et placés en garde à vue.
Ces dix personnes sont interrogées pour "appartenance à une
organisation terroriste armée", sans autre précision. L'expression
"organisation terroriste" désigne le plus souvent pour les autorités
turques les partisans du prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'avoir
fomenté le putsch manqué de 15 juillet 2016, ou les séparatistes kurdes
du PKK.
Amnesty International a appelé dans un communiqué à la "remise en liberté immédiate et inconditionnelle" des militants arrêtés.
Leur arrestation survient dans un contexte de purges massives depuis la
tentative de coup d'Etat. Plus de 50.000 personnes, dont des opposants
du président Recep Tayyip Erdogan, des membres d'ONG et des
journalistes ont été arrêtés.
Le week-end dernier, le président Erdogan a publiquement accusé les
activistes de mener des activités s'inscrivant dans la lignée de la
tentative de coup d'Etat.
"Pourquoi s'étaient-il réunis à Büyükada ? Ils s'y sont retrouvés pour
une réunion qui s'inscrit dans la continuité du 15 juillet", a affirmé
M. Erdogan lors d'une conférence de presse lors du G20 à Hambourg.
L'interpellation des militants des droits de l'Homme a suscité
l'inquiétude des partenaires occidentaux d'Ankara. Le Conseil de
l'Europe, dont fait partie la Turquie, a ainsi exigé vendredi leur
libération "immédiate". (AFP, 11 juillet
2017)
Putsch avorté en Turquie: arrestation de 42 personnels universitaires
La police turque a arrêté lundi 42
personnels universitaires dans le cadre de l'enquête sur le putsch
avorté de juillet dernier, ont rapporté les médias d'Etat.
Les personnes interpellées font partie d'une liste de 72 personnels
universitaires contre lesquels des mandats d'arrêt ont été émis pour
des liens présumés avec le prédicateur Fethullah Gülen accusé par
Ankara d'avoir ourdi la tentative de coup d'Etat depuis son exil
américain, selon l'agence de presse progouvernementale Anadolu.
Parmi les personnes arrêtées figure un universitaire de premier plan,
Koray Caliskan, a indiqué le député de l'opposition Oguz Kaan Salici
sur son compte Twitter.
Soixante-quatre employés de l'université Medeniyet, dont 19 professeurs
de la faculté de médecine, et huit autres de l'université Bogazici,
sont concernés par les mandats d'arrêt, a précisé l'agence Dogan.
Ils sont soupçonnés de s'être servis de la messagerie cryptée ByLock
qui était, selon les autorités turques, l'outil de communication des
putschistes présumés, selon Anadolu.
Un avocat de l'université Bogazici a confirmé à l'AFP que cinq
personnels administratifs et trois professeurs ont été arrêtés par la
police.
Par ailleurs, le parquet d'Istanbul a émis des mandats d'arrêt contre
43 autres personnes, dont six employés de services relevant du bureau
du Premier ministre, dans le cadre de l'enquête sur le putsch, toujours
selon Anadolu.
Plus de 50.000 personnes ont été arrêtées et plus de 100.000 autres
limogés de leurs postes dans le secteur public depuis le putsch manqué
du 15 juillet 2016.
Des militants des droits de l'Homme et des gouvernements occidentaux se
disent préoccupés par l'ampleur des purges et soupçonnent le pouvoir du
président Recep Tayyip Erdogan de mettre à profit l'état d'urgence en
vigueur pour museler l'opposition.
(AFP, 10 juillet
2017)
Le CE appelle Ankara à libérer des militants des droits de l'Homme
Le commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe a appelé
vendredi la Turquie à "libérer immédiatement" 8 militants des droits de
l'Homme, dont la directrice d'Amnesty International Turquie, et deux
formateurs arrêtés jeudi par la police.
"J'appelle les autorités turques à libérer immédiatement les personnes
placées en détention jeudi et je les exhorte vivement à mettre fin à
toute forme d'ingérence arbitraire dans le travail légitime de la
société civile", a déclaré le commissaire aux droits de l'Homme, Nils
Muiznieks, cité dans un communiqué.
Parmi les personnes arrêtées figurent Idil Eser, directrice d'Amnesty
International Turquie, et Özlem Dalkiran, de "l'Assemblée des
citoyens", ainsi que deux formateurs, un Suédois et un Allemand.
M. Muiznieks s'est dit "extrêmement inquiet" d'apprendre l'arrestation de ces huit défenseurs des droits de l'Homme très connus.
Jeudi, Amnesty a vivement dénoncé ces arrestations.
Mmes Eser et Dalkiran "ont apporté de précieuses contributions à mon bureau", a souligné le commissaire letton.
M. Muiznieks dit avoir été informé que la détention de ces militants avait été étendue "à 7 jours".
Arrêtées lors d'un atelier de formation, ces personnes devaient être
interrogées pour "appartenance à une organisation terroriste armée", a
indiqué jeudi Andrew Gardner, chercheur spécialisé sur la Turquie à
Amnesty International.
L'expression "organisation terroriste" désigne le plus souvent pour les
autorités turques les partisans du prédicateur Fethullah Gülen, accusé
d'avoir fomenté le putsch manqué de juillet 2016, ou les séparatistes
kurdes du PKK.
"L'usage de procédures criminelles contre des défenseurs des droits de
l'Homme (...) est malheureusement un phénomène de plus en plus fréquent
en Turquie", a déploré M. Muiznieks. "Ce dernier incident aggrave mes
inquiétudes dans ce domaine", a souligné le commissaire.
Ces arrestations sont survenues moins d'un mois après celle du
président d'Amnesty en Turquie, Taner Kiliç, sur la base "d'accusations
absolument sans fondement" le liant au coup d'Etat raté du 15 juillet
2016, selon Amnesty.
M. Muiznieks avait réagi en juin à l'arrestation de M. Kiliç. Il avait
réclamé sa libération et appelé la Turquie à "revenir à l'Etat de
droit". (AFP, 7 juillet
2017)
HRW Director Williamson: Detentions A Repressive New Low for Turkey
In a statement issued today, Europe and Central Asia Director at Human
Rights Watch (HRW) Hugh Williamson has expressed that the 10 human
rights advocates, who have been detained over “terrorism” charges, must
be immediately released.
“Detaining some of Turkey’s leading rights activists at a training
workshop is a repressive new low for the Turkish state,” said Hugh
Williamson.
“Charges are arbitrary and unfounded”
Williamson said “The Turkish government should ensure their immediate
and unconditional release and provide a public explanation of why it is
investigating them as members of a terrorist organization”.
“The dubious circumstances in which Turkey arrested the rights
activists points to the alleged charges being arbitrary and unfounded”.
The detainees are as follows:
Nalan Erkem and Özlem Dalkıran (Helsinki Citizens Assembly), İlknur
Üstün (Women's Coalition), İdil Eser (Human Rights Watch Director to
Turkey) and Veli Acu (Human Rights Agenda Association), Günal Kurşun
(Human Rights Agenda Association), Nejat Taştan (Association for
Monitoring Equal Rights), Şeyhmuz Özbekli (Rights Initiative), Ali
Garawi (human rights trainer), and Peter Steudtner (German citizen
human rights trainer).
They had convened in Büyükada in İstanbul for the meeting between July 2-7.
(BIA, July 7, 2017)
Amnesty dénonce l'arrestation de sa directrice pour la Turquie
Amnesty International a dénoncé jeudi l'arrestation par la police
turque de sa directrice pour la Turquie, avec d'autres militants des
droits de l'homme, sur une île au large d'Istanbul, et a demandé leur
libération immédiate.
Idil Eser, directrice d'Amnesty International Turquie, a été arrêtée
mercredi avec sept autres militants lors d'un atelier de formation au
management et à la sécurité informatique, à Buyukada, a précisé l'ONG
de défense des droits de l'homme.
Un Suédois et un Allemand, formateurs lors de cet atelier ont également
été interpellés, a déclaré à l'AFP Andrew Gardner, chercheur spécialisé
sur la Turquie à Amnesty International.
Ces dix personnes sont interrogées pour "appartenance à une
organisation terroriste armée", selon M. Gardner, qui affirme
qu'Amnesty a dû attendre jeudi après-midi pour avoir de leurs
nouvelles. "Mais quelle organisation terroriste ? Personne ne sait."
L'expression "organisation terroriste" désigne le plus souvent pour les
autorités turques les partisans du prédicateur Fethullah Gülen, accusé
d'avoir fomenté le putsch manqué de juillet 2016, ou les séparatistes
kurdes du PKK.
"C'est juste une tentative pour harceler et incarcérer les défenseurs des droits de l'Homme", dénonce M. Gardner.
Il a tout de même souligné que tous étaient détenus dans de bonnes conditions, dans cinq endroits différents, à Istanbul.
"Nous sommes profondément gênés et furieux que certains des défenseurs
des droits de l'homme les plus connus en Turquie, dont la directrice
d'Amnesty International dans le pays, aient ainsi pu être arrêtés, sans
la moindre raison", a insisté Salil Shetty, secrétaire général
d'Amnesty, dans un communiqué diffusé tôt jeudi.
"Ils doivent être libérés immédiatement et sans condition", a-t-il insisté.
Ces arrestations sont intervenues moins d'un mois après celle du
président d'Amnesty en Turquie, Taner Kilic, sur la base "d'accusations
absolument sans fondement" le liant au coup d'Etat raté du 15 juillet
2016, selon Amnesty.
Appelant à la libération des dix détenus et à une "explication
publique", Hugh Williamson, directeur de la division Europe et Asie
Centrale à Human Rights Watch, a qualifié cette détention de "nouveau
point bas pour l'Etat turc", selon un communiqué de l'ONG diffusé jeudi
soir.
"J'ai soulevé la question, mais n'ai pas encore obtenu de réponse
adéquate", a déclaré pour sa part, interrogé sur le sujet, le
commissaire européen à l'Elargissement, Johannes Hahn, en visite à
Ankara jeudi, interrogé sur le sujet. "Soyez assurés que nous suivons
cette affaire, ainsi que d'autres," a-t-il ajouté.
Après le putsch avorté et l'instauration de l'état d'urgence, toujours
en vigueur à ce jour, les dirigeants turcs ont lancé des purges d'une
ampleur inédite, dans le cadre desquelles environ 50.000 personnes ont
été arrêtées et plus de 100.000 limogées ou suspendues. (AFP, 6 juillet
2017)
La directrice d'Amnesty en Turquie arrêtée
Amnesty International a dénoncé jeudi l'arrestation par la police
turque de son directeur pour la Turquie, avec d'autres militants des
droits de l'Homme, sur une île au large d'Istanbul, et demandé leur
libération immédiate.
Idil Eser, directrice d'Amnesty International Turquie, a été arrêté
mercredi, avec sept autres militants, lors d'un atelier de formation au
management et à la sécurité informatique, à Buyukada, a précisé l'ONG
de défense des droits de l'Homme dans un communiqué.
La police turque n'a fait aucun commentaire et la raison pour laquelle
ces personnes ont été interpellées est inconnue, de même que l'endroit
où ils sont détenus.
«Nous sommes profondément gênés et furieux que certains des défenseurs
des droits de l'Homme les plus connus en Turquie, dont le directeur
d'Amnesty International dans le pays, aient ainsi pu être arrêtés, sans
la moindre raison», a insisté Salil Shetty, secrétaire général
d'Amnesty, dans ce communiqué. «Ils doivent être libérés immédiatement
et sans condition», a-t-il insisté.
Ces arrestations sont intervenues moins d'un mois après le placement en
garde à vue du président d'Amnesty en Turquie, Taner Kilic, sur la base
«d'accusations absolument sans fondement» le liant au coup d'Etat raté
du 15 juillet 2016, selon Amnesty. (afp/nxp, 6 juillet 2017)
Interpol removes Turkey from database after Ankara uploads 60,000 ‘wanted’ names
Interpol removes Turkey from database after Ankara uploads 60,000 ‘wanted’ Gülenist names: Report
Interpol has removed Turkey from its database after Ankara uploaded a
list of 60,000 people sought over suspected links to what Turkish
prosecutors call the Fethullahist Terrorist Organization (FETÖ), daily
Karar has reported.
The decision to suspend Turkey’s access to the database of sought individuals came after the July 2016 coup attempt.
According to the daily, Turkey uploaded the names of suspected members
of FETÖ, widely believed to have been behind the thwarted coup, after
they fled abroad.
Interpol allegedly said the issue constituted “an issue of trust.”
Access to the database has reportedly been blocked for almost a year
despite protests from Turkey, which says it makes it easier for the
followers of U.S.-based Islamic preacher Fethullah Gülen to travel
around Europe and the United States.
Without an Interpol notice, the sought coup attempt suspects are able to use their current passports.
The Interpol database, which includes passport information of the
sought individuals, enables countries to detain suspects after their
passport numbers are determined on the system. Interpol’s decision has
blocked Gülenist suspects’ passport numbers to be shown on the system.
According to the Karar report, Turkish authorities told the Interpol
secretary general that the names were not picked randomly, that legal
investigations were being carried out regarding thousands of suspected
FETÖ members, and that the names were determined after years of legal
investigations.
Many Gülenist suspects fled abroad after the attempted takeover, including prosecutors Zekeriya Öz, Fikret Seçen and Celal Kara.
NATO soldiers, police officers and bureaucrats are among those sought by prosecutors in Turkey.
(dailynews.com, July 5, 2017)
Interpol removes Turkey from database after Ankara uploads 60,000 ‘wanted’ names
Interpol removes Turkey from database after Ankara uploads 60,000 ‘wanted’ Gülenist names: Report
Interpol has removed Turkey from its database after Ankara uploaded a
list of 60,000 people sought over suspected links to what Turkish
prosecutors call the Fethullahist Terrorist Organization (FETÖ), daily
Karar has reported.
The decision to suspend Turkey’s access to the database of sought individuals came after the July 2016 coup attempt.
According to the daily, Turkey uploaded the names of suspected members
of FETÖ, widely believed to have been behind the thwarted coup, after
they fled abroad.
Interpol allegedly said the issue constituted “an issue of trust.”
Access to the database has reportedly been blocked for almost a year
despite protests from Turkey, which says it makes it easier for the
followers of U.S.-based Islamic preacher Fethullah Gülen to travel
around Europe and the United States.
Without an Interpol notice, the sought coup attempt suspects are able to use their current passports.
The Interpol database, which includes passport information of the
sought individuals, enables countries to detain suspects after their
passport numbers are determined on the system. Interpol’s decision has
blocked Gülenist suspects’ passport numbers to be shown on the system.
According to the Karar report, Turkish authorities told the Interpol
secretary general that the names were not picked randomly, that legal
investigations were being carried out regarding thousands of suspected
FETÖ members, and that the names were determined after years of legal
investigations.
Many Gülenist suspects fled abroad after the attempted takeover, including prosecutors Zekeriya Öz, Fikret Seçen and Celal Kara.
NATO soldiers, police officers and bureaucrats are among those sought by prosecutors in Turkey.
(dailynews.com, July 5, 2017)
La Marche des fiertés trans à Istanbul brave l'interdiction de défiler
Quelques dizaines de militants ont défilé
dimanche à Istanbul pour défendre les droits des transsexuels, bravant
l'interdiction de manifester édictée la veille par les autorités de la
métropole turque.
Le bureau du gouverneur d'Istanbul avait expliqué samedi que l'endroit
choisi par les manifestants, la place Taksim, n'était pas appropriée et
que la demande d'autorisation nécessaire n'avait pas été déposée dans
les règles.
L'accès à la place Taksim, située dans le centre de la rive européenne
d'Istanbul, était d'ailleurs préventivement bloqué dimanche. Les forces
de l'ordre et des canons à eau y étaient présents en nombre.
Les militants de la cause transsexuelle ont entamé leur marche depuis
le quartier de Pangalti et comptaient ensuite rallier la place Taksim,
a constaté un journaliste de l'AFP.
Avant le début de la manifestation, les organisateurs ont lu un
communiqué dans lequel ils ont exprimé leur colère et assuré que
l'événement ne représentait aucun danger.
"Nous sommes toujours là. Nous continuerons à protéger nos vies. Nous
sommes trans, nous sommes là, faites-vous une raison! Nous ne partirons
pas", a déclaré Ceylan Cagdas, l'un des organisateurs.
Sur les réseaux sociaux, les organisateurs ont rebaptisé la marche "Game of Trans", en référence à la série "Game of Thrones".
Dans le quartier de Harbiye, juste avant Taksim, le cortège a été
arrêté par la police qui a arrêté sept personnes, selon l'association
Istanbul LGBTI+. Elles ont été relâchées dans la foulée.
L'édition 2017 de la Trans Pride est la huitième du genre, mais elle a aussi été réprimée ces dernière années.
L'interdiction de défiler fait suite à la répression à balles de
caoutchouc dont a fait l'objet la Marche des fiertés gay d'Istanbul la
semaine dernière.
Jusqu'en 2014 la Gay Pride a attiré des milliers de manifestants chaque
année à Istanbul. Mais elle est depuis interdite et réprimée par la
police.
Les critiques estiment que cette répression est une conséquence de
l'influence grandissante du parti islamo-conservateur AKP du président
Recep Tayyip Erdogan.
Les autorités assurent ne vouloir que défendre l'ordre public. (AFP, 2 juillet
2017)
Deux responsables du parti au pouvoir tués dans l'est
Deux responsables du parti au pouvoir en
Turquie ont été tués dans deux incidents séparés imputés par les
autorités locales aux séparatistes kurdes du PKK, a annoncé dimanche
l'agence de presse officielle Anadolu.
Aydin Ahi, vice-président du Parti de la Justice et du Développement
(AKP) dans le district d'Ozalp, dans la province orientale de Van, a
été assassiné dans la nuit de samedi à dimanche à proximité immédiate
de son domicile, d'après Anadolu.
Le chef local de l'AKP, Zahir Soganda, a mis en cause le PKK (Parti des
Travailleurs du Kurdistan, interdit) dans ce meurtre, a relevé
l'agence, selon laquelle 16 suspects ont d'ores et déjà été arrêtés.
Le prédécesseur de M. Ahi avait été tué dans des circonstances similaires l'année dernière, a-t-elle ajouté.
Le vice-président de l'AKP dans le district de Lice, dans la province
de Diyarbakir (sud-est), Orhan Mercan, a quant à lui été assassiné tôt
samedi matin en face de sa maison, a poursuivi Anadolu citant des
responsables locaux qui soupçonnent là encore le PKK.
Le conflit kurde en Turquie a coûté la vie à plus de 40.000 personnes
depuis son déclenchement, en 1984. Les combats ont repris en 2015 après
la rupture d'une trêve qui a sonné le glas des pourparlers de paix
entre Ankara et le Parti des Travailleurs du Kurdistan.
Le PKK est une organisation classée "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux. (AFP, 2 juillet
2017)
Istanbul interdit une Marche des fiertés trans, les organisateurs persistent
Une semaine après la répression à balles de caoutchouc d'une Marche des
fiertés gay à Istanbul, les autorités ont annoncé samedi l'interdiction
d'une manifestation de défense des transsexuels prévue le lendemain,
mais les organisateurs persistaient à vouloir défiler.
Le bureau du gouverneur d'Istanbul a expliqué dans un communiqué que
l'endroit choisi par les manifestants, la place Taksim, sur la rive
européenne de la métropole, n'était pas appropriée et que la nécessaire
demande d'autorisation n'avait pas été déposée dans les règles.
"Après avoir étudié la situation (...) il a été décidé de ne pas
délivrer d'autorisation pour la tenue de cet événement", a indiqué le
bureau du gouverneur.
"Nous demandons à nos chers habitants d'Istanbul de ne pas céder à de
tels appels (à manifester) et d'aider nos forces de l'ordre en se
conformant" à cette interdiction.
Mais les organisateurs ont proclamé sur leur page Facebook qu'ils
n'"admettaient pas l'interdiction et (...) seraient à Taksim demain
pour la Trans Pride."
Jusqu'en 2014 la Gay Pride a attiré des milliers de manifestants chaque
année à Istanbul. Mais elle est depuis interdite et réprimée par la
police.
La Trans Pride voudrait être la huitième manifestation du genre, mais elle a aussi été réprimée ces dernière années.
Les critiques estiment que cette répression est une conséquence de
l'influence grandissante du parti islamo-conservateur AKP du président
Recep Tayyip Erdogan.
Les autorités assurent ne vouloir que défendre l'ordre public. (AFP, 1 juillet
2017)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
7 journalistes du Cumhuriyet libérés, mais quatre restent dans la prison
Sept collaborateurs du quotidien turc d'opposition Cumhuriyet sont
sortis de prison samedi matin après plus de huit mois derrière les
barreaux et ont souhaité que leurs quatre collègues toujours détenus
soient prochainement libérés.
Un tribunal d'Istanbul avait ordonné vendredi la remise en liberté
provisoire des sept, dont le caricaturiste Musa Kart, mais maintenu en
détention les principaux journalistes jugés dans le cadre d'un procès
emblématique de l'érosion de la liberté de la presse en Turquie sous la
présidence de Recep Tayyip Erdogan.
Au total, 17 journalistes, dirigeants et autres collaborateurs actuels
ou passés de Cumhuriyet, sont jugés depuis lundi notamment pour avoir
aidé diverses "organisations terroristes armées"et risquent jusqu'à 43
ans de prison.
L'acte d'accusation cite des liens avec des séparatistes kurdes du
PKK, un groupuscule d'extrême gauche appelé DHKP-C et le mouvement du
prédicateur exilé aux Etats-Unis Fethullah Gülen, désigné par Ankara
comme le cerveau de la tentative de putsch de juillet 2016.
Mais Cumhuriyet, qui s'est forgé une solide réputation à force de
scoops embarrassants pour le pouvoir, dénonce un procès politique
visant à abattre l'un des derniers organes de presse indépendants du
pays.
Parmi les accusés, onze étaient en détention préventive, dont les sept
relâchés samedi mais qui restent placés sous contrôle judiciaire et
inculpés. Ils ont quitté la prison de Silviri près d'Istanbul aux
premières heures de samedi.
"Nous avons été arrachés à ceux que nous aimons, à nos parents, à notre
travail. Mais, croyez-moi, pendant que nous étions en prison nous
n'avons ressenti ni haine ni rancoeur", a déclaré M. Kart après sa
libération, au milieu d'effusions de partisans venus l'accueillir.
Parmi les autres collaborateurs du journal libérés après avoir passé
271 jours en prison figurent le responsable du supplément littéraire
Turhan Gunay.
- 'Piètre consolation' -
Les quatre collaborateurs de Cumhuriyet toujours détenus sont le
chroniqueur Kadri Gürsel, le journaliste d'investigation Ahmet Sik, le
rédacteur en chef Murat Sabuncu et le patron du journal Akin Atalay.
"Je pensais être très heureux de me retrouver libéré mais ce n'est pas
le cas. Quatre de nos amis sont malheureusement toujours derrière les
barreaux", a ajouté M. Kart à sa sortie de prison.
"L'image de journalistes en prison n'est pas flatteuse pour notre pays
et j'espère que nos quatre amis sortiront dès que possible", a-t-il
déclaré.
L'organisation de caricaturistes Cartoonists Rights Network
International (CRNI), qui a milité pour la libération de M. Kart, s'est
félicitée d'une nouvelle "meilleure que ce à quoi on aurait pu
s'attendre". Mais, a-t-elle ajouté, cela représente "une piètre
consolation" pour les familles de ceux qui restent détenus.
"Justice déficiente", a titré de son côté samedi le Cumhuriyet,
au-dessus de photos de ses quatre collaborateurs restés en prison.
"Nos amis et leurs avocats ont prouvé que les accusations étaient sans
fondement et illégales. Le monde l'a vu, le tribunal non", a ajouté le
journal.
Dans le même temps, le parquet a annoncé qu'il allait lancer de
nouvelles poursuites contre le journaliste Ahmet Sik pour des
déclarations faites mercredi au sujet de la collaboration passée entre
le parti AKP du président Erdogan et le mouvement de Fethullah Gülen.
Le procès des collaborateurs de Cumhuriyet a suscité de nombreuses
critiques à l'étranger. Le département d'Etat américain a ainsi estimé
qu'ils étaient détenus "de manière arbitraire" et a réclamé leur
libération.
Le Comité pour la protection des Journalistes (CPJ) a exhorté de son
côté les autorités turques à mettre fin au procès qu'il qualifie de
"farce".
Mais la critique émane aussi du camp présidentiel. L'ancien président
Abdullah Gül, auquel M. Erdogan a succédé en 2014, a appelé à la
libération des détenus, de même qu'Abdulkadir Selvi, un journaliste
conservateur et soutien du chef de l'Etat, car "ils exercent le
journalisme".
La prochaine audience a été fixée au 11 septembre.
(AFP, 30 juillet
2017)
Ahmet Şık: My Words Aren’t a Defence or a Statement but an Accusation
Ahmet Şık: “I know, both the government and its judiciary have issues
with me. Because I don’t lean on the political power and other power
groups but on the power of the truth when I practice journalism”.
In the third hearing in the Cumhuriyet daily trial in which one Twitter
user under arrest and 18 executives, journalists and employees from
Cumhuriyet daily 11 of whom are also arrested are standing trial,
Cumhuriyet daily correspondent Ahmet Şık made his plea yesterday (July
26) before İstanbul 27th High Criminal Court.
Arrested columnist Kadri Gürsel, caricaturist Musa Kart, Cumhuriyet
Foundation Management Board member Attorney Bülent Utku, Cumhuriyet
Foundation Management Board member Attorney Mustafa Kemal Güngör,
Editor-in-Chief of the Cumhuriyet Book Supplement Turhan Günayi
columnist Güray Öz, attorney Akın Atalay, Cumhuriyet correspondent
Ahmet Şık and Ahmet Kemal Aydoğdu who is standing trial because of his
Tweets as well as Orhan Erinç, Günsei Özaltay, Hikmet Çetinkaya, Aydın
Engin and Bülent Yener who are standing trial withhout arrest are in
the courtroom.
Arrested Cumhuriyet Editor-in-Chief Murat Sabuncu did not attend the hearing.
(BIA, July 27, 2017)
Full text of Ahmet Şık's plea
"Journalisme, pas terrorisme", se défend le quotidien Cumhuriyet
Plusieurs journalistes du quotidien turc Cumhuriyet, farouche critique
du président Recep Tayyip Erdogan, ont rejeté lundi les accusations
d'activités "terroristes" pesant contre eux, lors d'un procès qui
cristallise les inquiétudes liées à la liberté de la presse en Turquie.
Pour les défenseurs des droits de l'homme, cette affaire est
emblématique de l'érosion des libertés depuis le putsch manqué du 15
juillet 2016, suivi de purges massives qui ont frappé les milieux
critiques, des élus prokurdes, des médias et des ONG.
Ce procès survient alors que des voix européennes, à commencer par
celle de Berlin, se sont élevées la semaine dernière contre Ankara
après l'arrestation de plusieurs défenseurs des droits de l'homme, dont
la directrice d'Amnesty pour la Turquie et un militant allemand.
Au total, 17 journalistes, dirigeants et autres collaborateurs actuels
ou passés de Cumhuriyet, un quotidien fondé en 1924, sont accusés
notamment d'avoir aidé diverses "organisations terroristes armées". Ils
risquent jusqu'à 43 ans de prison.
Mais Cumhuriyet ("République"), l'un des plus anciens journaux turcs,
qui s'est forgé une solide réputation à force de scoops embarrassants
pour le pouvoir, dénonce un procès politique visant à abattre l'un des
derniers organes de presse indépendants du pays.
Cumhuriyet "n'a ni relation, ni contact, ni de liens avec des
organisations interdites, le terrorisme, des groupes terroristes. La
seule activité que mène ce journal, c'est du journalisme", a déclaré au
tribunal son patron Akin Atalay, un des accusés.
Comme un symbole, l'ouverture de ce procès coïncide avec la "Journée de
la presse" en Turquie, célébrant la levée en 1908 de la censure
officielle qui existait sous l'Empire ottoman.
Certains des plus grands noms du journalisme turc étaient jugés lundi,
comme le chroniqueur francophone Kadri Gürsel, le journaliste
d'investigation Ahmet Sik, le féroce caricaturiste Musa Kart, sans
oublier le rédacteur en chef, Murat Sabuncu.
Parmi les accusés, 11 sont en détention préventive, la plupart depuis près de neuf mois.
- 'Cumhuriyet n'a pas peur' -
Les collaborateurs de Cumhuriyet sont accusés d'avoir aidé une ou
plusieurs "organisations terroristes", selon l'acte d'accusation, qui
cite les séparatistes kurdes du PKK, un groupuscule d'extrême gauche
appelé DHKP-C et le mouvement du prédicateur exilé aux Etats-Unis
Fethullah Gülen, désigné par Ankara comme le cerveau de la tentative de
putsch, ce que celui-ci dément catégoriquement.
L'acte d'accusation présente Cumhuriyet comme un journal qui mène une
opération visant à faire de la Turquie et de M. Erdogan des "cibles" en
ayant recours à des procédés de "guerre asymétrique".
"C'est un procès kafkaïen", a dit à l'AFP le représentant de RSF en
Turquie, Erol Onderoglu. "Cumhuriyet est un symbole, l'héritier d'une
tradition de journalisme critique et d'enquête. Le gouvernement tente
de le détruire par tous les moyens".
Le procès s'est ouvert avec la déclinaison de l'identité et la défense
des accusés, accueillis par des applaudissements de la foule venue les
soutenir, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Cumhuriyet n'a pas peur, ne se rendra pas, n'abandonnera pas", a lancé
M. Akin, le patron du quotidien. "L'indépendance et la liberté sont
l'ADN de ce journal", a-t-il ajouté.
Lors de l'audience, le chroniqueur Kadri Gürsel, écroué depuis près de
neuf mois, a tourné en dérision les accusations de liens avec la
mouvance güléniste au motif qu'il a reçu des SMS ou des appels de
partisans présumés du prédicateur.
"Il n'y a aucun élément justifiant une incarcération, rien que des calomnies" dans l'acte d'accusation, a-t-il balayé.
"Ce procès est une épreuve pour la Turquie", a estimé l'un des accusés
comparaissant libres, l'éditorialiste Aydin Engin. "Recep Tayyip
Erdogan dit que la justice est neutre en Turquie, nous allons voir",
a-t-il ajouté.
Le caricaturiste Musa Kart a qualifié les accusations contre lui d'"injustes, infondées et inacceptables".
Les autorités nient régulièrement toute atteinte à la liberté de la
presse et affirment que les seuls journalistes arrêtés sont ceux liés à
des "organisations terroristes".
Selon le site P24, spécialisé dans la liberté de la presse, 167
journalistes sont détenus en Turquie, dont la majorité dans le cadre de
l'état d'urgence décrété après la tentative de putsch.
La Turquie occupe la 155e place sur 180 au classement 2017 de la liberté de la presse établi par RSF.
"La France est très préoccupée par la situation des droits et libertés
fondamentales en Turquie, en particulier s'agissant de la liberté de la
presse", a souligné lundi le ministère français des Affaires étrangères
dans un communiqué.
Le procès doit reprendre mardi. (AFP, 24 juillet
2017)
IFJ: Cumhuriyet journalists face trial on 24 July
The trial involving 17 journalists and executives of Turkish newspaper
Cumhuriyet will start on Monday 24 July at 9:00am in Istanbul’s
Çağlayan Justice Palace. The trial is expected to continue until
Thursday 28 July. The International and European Federation of
Journalists (IFJ/EFJ) join their affiliates TGS and DISK Basin-Is
in condemning the trial which is based on unfounded accusations that
the paper is secretly supporting the PKK - a militant Kurdish
organisation and FETO, the group allegedly responsible for last year’s
failed coup.
EFJ president Mogens Blicher Bjerregård will be present at the trial on
behalf of both IFJ and EFJ to monitor the proceedings and express
solidarity with the accused.
The Cumhuriyet employees on trial are charged with “helping an armed
terrorist organisation while not being a member” and
“employment-related abuse of trust”. The government maintains that
since 2013, the newspaper has acted as “defender and protector” of FETO
and the PKK. This is despite Cumhuriyet’s long history of criticism
towards these groups.
These charges carry up to 43 year sentences.
"Today freedom of the press is under grave threat. Journalism itself
has been put on trial in the Cumhuriyet case”, said Ozge Yurttas,
general secretary of DISK Basin-Is.
“We demand freedom for all journalists. Freedom of expression and the
press are core principles of democracy. We can no longer claim to
be living in a democratic country unless these innocent journalists are
set free.”
The 17 employees have also effectively been punished without conviction, having already spent months in pre-trial detention.
The charges are based solely on journalists’ tweets and news reports,
rather than any concrete evidence which has led press freedom
supportive organisations to regard the prosecution as politically
motivated.
“It is unacceptable for us that our colleagues, who have no jobs other
than journalistic activities, have been detained for months”, said
Gökhan Durmuş chairman of TGS.
“On July 24, we expect the judges to release our colleagues and realise that journalistic activities are not a crime.”
Since president Erdogan’s election to the presidency in 2014, the
country has experienced a rapid descent towards authoritarianism, most
noticeably after April’s constitutional referendum which among other
amendments abolished the post of prime minister and replaced the
parliamentary system with a presidential one, granting the executive
much wider ranging powers.
Last year’s failed coup saw president Erdogan and his ruling Justice
and Democratic Party (AKP) begin a nationwide crackdown on dissent,
including the dismissal of over 100,000 civil servants, the forced
closure of hundreds of media outlets and civil society groups and the
Opens external link in new windowjailing of 165 journalists.
Turkey is now the world’s leading jailor of journalists.
“The EFJ and IFJ see these charges for what they are, blatant
persecution of an independent and critical newspaper and its
employees,” said IFJ President Philippe Leruth. “Cumhuriyet is
one of the largest and oldest newspapers in Turkey with a long and
distinguished history of editorial independence and advocacy for free
expression. It is evident to us and the international community
that the Turkish government is once again criminalizing journalistic
work and attempting to silence one of the only remaining major
opposition voices in the country. We demand the immediate release of
the Cumhuriyet employees, as well as all other journalists jailed for
exercising their right to free expression.” (FIJ, July 20, 2017)
Le producteur d'un film sur Erdogan détenu pour "terrorisme"
Les autorités turques ont placé en détention pour "terrorisme" le
producteur d'un film dans lequel le président Recep Tayyip Erdogan est
tenu en joue par des putschistes, a annoncé un journal turc mercredi.
Ali Avci a été arrêté la semaine dernière car les autorités le
soupçonnait d'appartenir à la confrérie de Fethullah Gülen, un
prédicateur qui s'est exilé aux Etats-Unis qu'Ankara accuse d'avoir
fomenté la tentative de coup d'Etat du 15 juillet 2016, ce qu'il nie.
M. Avci a ensuite été placé en détention dans l'attente de son procès
par un tribunal d'Istanbul qui l'accuse d'être à la tête d'une
"organisation terroriste armée", a écrit le quotidien Hurriyet mercredi.
La bande-annonce de son nouveau film "Uyanis" ("le réveil", en turc) a
fait polémique en Turquie : on y voit des putschistes tuer la famille
de Recep Tayyip Erdogan et lui coller un pistolet sur la tempe.
Par le passé, M. Avci a produit le film "Reis", première oeuvre de
fiction sur la vie de M. Erdogan sorti en salles en mars. Ce film
retraçait le parcours du président, de son enfance dans le quartier
populaire de Kasimpasa sur les rives de la Corne d'Or, à Istanbul, à
son mandat de maire de cette métropole de 1994 à 1998.
La Turquie a commémoré le week-end dernier l'échec du coup d'Etat.
Dans le cadre de l'état d'urgence décrété dans la foulée de la
tentative de putsch et toujours en vigueur, les autorités traquent
inlassablement les partisans présumés du prédicateur Fethullah Gülen.
Mais au-delà des putschistes présumés, les purges ont également frappé des opposants prokurdes, des médias critiques et des ONG.
Depuis le coup d'Etat avorté, plus de 50.000 personnes ont été arrêtées et plus de 100.000 limogées.
(AFP, 19 juillet
2017)
Appel par « Le Monde » et Reporters sans frontières
Classée 155e sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse
publié par Reporters sans frontières (RSF), la Turquie est aujourd’hui
sans conteste la plus grande prison pour journalistes du monde. Quelque
150 d’entre eux sont actuellement derrière les barreaux. Les chiffres
diffèrent selon les organisations : 166 selon la plate-forme P 24 pour
un journalisme indépendant en Turquie, 159 (à la fin avril) selon
l’Association turque des journalistes, 136 d’après le site
d’information indépendant Bianet…
Il est difficile de tenir un décompte exact tant les arrestations sont
fréquentes et tant les procédures judiciaires sont expéditives,
lacunaires. Les incarcérations sont souvent décidées sans inculpation
formelle, les demandes de liberté conditionnelle presque
systématiquement rejetées. Toute critique du pouvoir est assimilée à
une apologie – voire à une complicité – du terrorisme, ou encore à une
insulte au chef de l’Etat.
Conditions de détention draconiennes
Les conditions de détention de certains de ces journalistes, dont
quelques-uns ont plus de 70 ans (Sahin Alpay, Nazli Ilicak), sont
draconiennes : régime d’isolement (comme pour le Germano-Turc Deniz
Yücel, correspondant du Welt), une heure de visite par semaine
seulement, entretiens avec les avocats filmés et en présence de
gardiens, etc. A l’heure où s’ouvrent les procès, les peines encourues
sont très élevées, dix années de prison et plus, voire la réclusion à
vie.
La situation de ceux restés en liberté n’est guère enviable : 123 sont
partis en exil d’après l’Association turque des journalistes, dont
l’ancien rédacteur en chef de Cumhuriyet, Can Dündar ; plus de 775
cartes de presse ont été supprimées ; plus de 150 titres ont été
purement et simplement fermés, leurs locaux mis sous scellés et leur
équipement saisi. Les biens de plus de 50 journalistes ont été saisis
en vertu de l’état d’urgence avant même une quelconque condamnation.
Les passeports de dizaines d’entre eux ont été annulés, dont celui de
Dilek Dündar, qui ne peut plus rendre visite à son mari en Allemagne
depuis un an. Des journalistes étrangers sont arrêtés et/ou expulsés
sans explication. La censure d’Internet et des réseaux sociaux a
atteint des niveaux inédits.
Le Monde et Reporters sans frontières (RSF) ont décidé de s’associer
pour lancer un appel en faveur de la liberté de la presse en Turquie.
Un an après le coup d’Etat manqué du 15 juillet 2016, qui avait vu une
mobilisation sans précédent de la société civile pour s’opposer aux
putschistes, le pouvoir du président Recep Tayyip Erdogan s’est enfermé
dans une spirale répressive et paranoïaque en menant de gigantesques
purges touchant tous les pans de la société.
S’attaquer à la presse, c’est faire reculer tout un pays
Si nous avons choisi d’alerter sur celles qui affectent les
journalistes, c’est parce que la presse a joué un rôle fondamental dans
le développement et l’ouverture de la Turquie tout au long des années
2000. S’attaquer à la presse, c’est faire reculer tout un pays, qui a
montré qu’il aspirait à la démocratie. Or une presse libre et
indépendante est la condition de base du débat démocratique.
Parmi tous les journalistes turcs emprisonnés, nous avons choisi de
mettre en exergue dix hommes et femmes. Le Monde et RSF appellent les
autorités turques à les libérer, ainsi que tous les journalistes
détenus sans preuve d’une implication individuelle dans la commission
d’un crime.
Nous demandons également l’arrêt des poursuites pour motifs politiques,
notamment celles visant Erol Onderoglu, représentant de RSF en Turquie
depuis 1996, membre du conseil de l’International Freedom of
Expression Exchange (IFEX), et collaborateur régulier de l’Organisation
pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), à qui il est
reproché d’avoir pris part à une campagne de solidarité en faveur du
journal prokurde Ozgür Gündem, suspendu en août 2016. La même campagne
vaut à l’écrivaine Asli Erdogan d’être aujourd’hui poursuivie.
En savoir plus
Sous état d’urgence : une année noire pour les journalistes en Turquie
Un an après la tentative de putsch en Turquie, Reporters sans
frontières (RSF) dresse un état des lieux accablants pour la liberté de
la presse. Le gouvernement de Recep Tayyip Erdoğan a profité de l'état
d'urgence pour intensifier sa chasse aux voix critiques. Le journalisme
est aujourd’hui à l’agonie.
Il y a un an, le 15 juillet 2016, la population turque parvenait à
déjouer une sanglante tentative de putsch. Mais au lieu de répondre à
cette aspiration démocratique, le gouvernement turc s’est enfoncé dans
une spirale liberticide sans précédent, sous prétexte de lutter contre
les putschistes. L’état d’urgence instauré cinq jours après le coup
d’Etat raté lui a permis de fermer manu militari de nombreux médias
indépendants. Avec plus de 100 journalistes derrière les barreaux, la
Turquie est aujourd’hui la plus grande prison du monde pour les
professionnels des médias. Le pays occupe la 155e sur 180 au Classement
mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2017.
“Nous demandons aux autorités turques de libérer immédiatement tous les
journalistes emprisonnés du faite de leurs activités professionnelles
et de restaurer le pluralisme anéanti par l’état d’urgence, déclare
Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’est et Asie centrale de
RSF. La détention arbitraire prolongée sans raison et l’isolement des
prisonniers doivent être considérés comme des formes de mauvais
traitements. En attendant que la Turquie restaure de réelles
possibilités de recours, nous appelons la Cour européenne des droits de
l’homme à statuer le plus rapidement possible pour mettre fin à cette
tragédie.”
Avec l’anniversaire de la tentative de putsch, la plupart des
journalistes emprisonnés s’acheminent aussi vers l’anniversaire de leur
détention. Pourtant, les actes d’accusation n’ont commencé à tomber
qu’au printemps et les grands procès commencent seulement. Les “juges
de paix”, nouveaux hommes de main du pouvoir, recourent à la détention
provisoire de façon systématique. Et rejettent généralement les
demandes de libération sans prendre la peine d’argumenter.
Trente journalistes commenceront enfin à être jugés le 18 septembre à
Istanbul. Vingt d’entre eux, comme Şahin Alpay, Mümtazer Türköne ou
encore Mustafa Ünal, sont emprisonnés depuis près d’un an. Ils
encourent chacun trois peines de prison à vie. Leur crime ? Avoir
collaboré avec le quotidien Zaman, fermé par décret en juillet 2016.
L’acte d’accusation présente ce journal d’opposition comme “l’organe de
presse” de la confrérie Gülen, que les autorités considèrent comme
responsable de la tentative de putsch. Moyennant quoi ces journalistes
sont accusés “d’appartenance à une organisation illégale” et
d’implication dans le coup d’Etat raté. Pour avoir défendu Zaman en
justice, l’ancien éditorialiste et avocat Orhan Kemal Cengiz risque lui
aussi la prison à vie.
La remise en liberté de 21 autres journalistes a été bloquée in
extremis le 31 mars et les magistrats qui l’avaient ordonnée ont été
suspendus. Le parquet d’Istanbul a justifié ce revirement en ouvrant
une nouvelle enquête contre 13 d’entre eux, dont Murat Aksoy et Atilla
Taş, pour “complicité” de tentative de putsch. De nouvelles accusations
dont ils commenceront à répondre le 16 août, en plus de celle
“d’appartenance” à la mouvance Gülen. Chacun d’entre eux risque deux
fois la prison à vie.
Les célèbres éditorialistes Ahmet Altan, Mehmet Altan et Nazlı Ilıcak
auront passé un an derrière les barreaux quand leur procès reprendra le
19 septembre à Istanbul. Ils sont accusés d’avoir émis des “messages
subliminaux” en soutien aux putschistes au cours d’une émission de
télévision. Quatorze collègues poursuivis dans le même dossier risquent
comme eux trois peines de réclusion à perpétuité assorties de 15 ans
supplémentaires.
En province, d’autres journalistes accusés de complicité avec le
mouvement Gülen ont été remis en liberté conditionnelle au
compte-gouttes. A Antalya, les correspondants de Zaman Özkan Mayda et
Osman Yakut ont ainsi été libérés le 24 mai après huit mois de
détention provisoire. A Adana, deux journalistes, Aytekin Gezici et
Abdullah Özyurt, sont encore incarcérés parmi les treize accusés
“d’appartenance” à la confrérie. Mais dans les deux cas, les procès se
poursuivent, avec potentiellement de lourdes peines de prison à la clé.
De nouvelles arrestations en cascade
Le procès de 19 journalistes et collaborateurs du quotidien républicain
Cumhuriyet s’ouvrira le 24 juillet à Istanbul. Douze d’entre eux, dont
le rédacteur en chef Murat Sabuncu, l’éditorialiste Kadri Gürsel, le
caricaturiste Musa Mart et le journaliste d’investigation Ahmet Şık,
sont en prison depuis sept à neuf mois. Accusés de liens avec plusieurs
organisations “terroristes” du fait de leur ligne éditoriale, ils
risquent jusqu’à 43 ans d’emprisonnement. Mais le harcèlement du
journal ne s’arrête pas là : pour un tweet immédiatement effacé, le
directeur de la rédaction web, Oğuz Güven, risque dix ans et demi de
prison pour “propagande” de Gülen. lI a été remis en liberté
conditionnelle à la mi-juin après un mois de détention provisoire.
Le quotidien nationaliste Sözcü, un des tout derniers titres critiques
du pouvoir, est à son tour dans la tourmente. La directrice de
l’information de son site web, Mediha Olgun, et le reporter à Izmir
Gökmen Ulu ont été emprisonnés le 26 mai. Pour avoir publié un article
sur le lieu de villégiature d’Erdogan à la veille du coup d’Etat raté,
ils sont accusés de “tentative de meurtre contre le président de la
République” et “soutien” à Gülen.
Un régime d’exception généralisé
Le recours systématique à la détention provisoire ne s’applique pas
seulement en cas de complicité supposée avec la tentative de putsch.
Pas une semaine ne passe sans son lot de journalistes arrêtés
arbitrairement. Tunca Öğreten et Ömer Çelik sont incarcérés depuis fin
décembre 2016 pour des révélations sur le ministre de l’Energie et
gendre du président Erdoğan, Berat Albayrak. Le documentariste Kazım
Kızıl a quant à lui passé près de trois mois en détention provisoire à
Izmir avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire le 10
juillet. Interpellé alors qu’il couvrait une manifestation, il est
accusé d’avoir “insulté le Président de la République” dans ses tweets.
L’état d’urgence est aussi une opportunité pour les autorités de faire
taire les dernières voix critiques sur la question kurde. Plus
politisée que jamais, la justice tend à traiter ce problème comme une
simple affaire de terrorisme. Le 16 mai, une peine de prison ferme a
été prononcée pour la première fois à l’encontre d’un participant à la
campagne de solidarité avec le quotidien prokurde Özgür Gündem, le
journaliste et militant des droits humains Murat Çelikkan.
Des conditions de détention inhumaines
A 73 ans, l’ancien éditorialiste de Zaman Şahin Alpay souffre de
troubles respiratoires, de problèmes cardiaques et de diabète. Dans sa
cellule de Silivri, iI ne peut dormir sans masque respiratoire. Ce qui
n’empêche pas la justice de prolonger sa détention provisoire depuis un
an. Tout comme celle de Nazlı Ilıcak, vétéran du journalisme et de la
politique turque âgée de 72 ans. La jeune reporter de Zaman Ayşenur
Parıldak, incarcérée depuis août 2016, est quant à elle plongée dans
une grande détresse psychologique depuis que sa libération, ordonnée
par un tribunal d’Ankara, a été bloquée in extremis début mai.
Extrêmement inquiète, sa famille évoque des risques suicidaires.
L’isolement, une autre forme de mauvais traitement
Pour RSF, l’isolement prolongé, les visites réduites au strict minimum,
l’interdiction des correspondances s’apparentent à des formes de
mauvais traitement. Le journaliste germano-turc Deniz Yücel,
correspondant du quotidien Die Welt, est en détention provisoire depuis
février 2017. Pour avoir recueilli une interview auprès d’un dirigeant
du PKK, il est accusé de “propagande d’une organisation terroriste”. Le
président Erdogan, qui le qualifie publiquement de “traître” et de
“terroriste”, en a fait un otage dans la crise diplomatique ouverte
avec l’Allemagne.
Son avocat, Veysel Ok, témoigne : “il est maintenu dans un isolement
total, sans aucun contact avec qui que ce soit en dehors des visites de
ses avocats et membres de sa famille. A une ou deux exceptions près, il
n’est pas autorisé à recevoir ou envoyer du courrier. Son acte
d’accusation n’est toujours pas préparé. Et nous n’avons toujours pas
pu prendre connaissance de son dossier, étant donné qu’il y a secret de
l’instruction.”
Tout comme d’autres activistes de la société civile, le représentant de
RSF en Turquie, Erol Önderoğlu, a envoyé des cartes postales à de
nombreux journalistes emprisonnés. Mais ce courrier ne leur a jamais
été délivré.
Le droit à la défense piétiné
C’est aussi Veysel Ok qui défend le célèbre éditorialiste et romancier
Ahmet Altan. Il raconte à RSF de quelle manière l’état d’urgence
piétine le droit à la défense de son client : “je n’ai qu’une heure par
semaine pour discuter avec lui de l’acte d’accusation et des dizaines
de classeurs en annexe. Un seul échange de documents avec mon client
prend au moins 20 jours : ces papiers doivent passer par la direction
de la prison, le parquet de Bakırköy, celui de Çağlayan, et enfin le
tribunal qui instruit l’affaire. Il est impossible de se préparer
normalement à un procès dans ces circonstances.”
La CEDH, dernier espoir des journalistes emprisonnés
Depuis l’instauration de l’état d’urgence, la Cour constitutionnelle
turque, qui jouait un rôle essentiel pour tenter de faire respecter la
liberté d’expression, est paralysée : saisie de nombreux cas de
journalistes emprisonnés, elle n’a encore rendu aucune décision. Face à
l’absence de tout recours effectif, de plus en plus de journalistes
emprisonnés saisissent directement la Cour européenne des droits de
l’homme (CEDH), dont les décisions sont contraignantes pour Ankara. A
ce jour, une vingtaine de recours ont été enregistrés, dont ceux de
Şahin Alpay, Murat Aksoy, Ahmet Altan, Deniz Yücel ou encore Ahmet Şık.
Le 29 mai, RSF a organisé un rassemblement devant le siège de la Cour,
à Strasbourg, pour souligner que tous les espoirs reposaient désormais
sur elle. Quelques jours plus tard, après dix mois d’attente et de
négociations, la CEDH a amendé son statut de manière à rendre plus
flexible l’ordre de traitement des dossiers : certains recours urgents
émanant de Turquie, de Russie ou d’Azerbaïdjan pourront désormais être
traités en priorité, même s’ils ne concernent pas le “droit à la vie ou
à la santé”.
Le pluralisme anéanti sans recours
Près de 150 médias ont été fermés, sans procès, dans le cadre des
décrets-lois adoptés sous l’état d’urgence. Le pluralisme est désormais
réduit à une poignée de journaux harcelés et à faible tirage. Si une
vingtaine de titres liquidés ont finalement été autorisés à rouvrir,
l’écrasante majorité n’a encore eu droit à aucun recours : la chaîne de
télévision de gauche Hayatın Sesi, le quotidien prokurde Özgür Gündem
et bien d’autres ont saisi en vain la Cour constitutionnelle. Face à
cette inaction, les avocats de la chaîne prokurde IMC TV ont saisi la
CEDH.
Les autorités peuvent toutefois se défausser sur une nouvelle
Commission de recours, créée en février 2017 pour tenter d’éviter des
condamnations internationales. Cette institution est censée examiner
les recours de quelque 200 000 individus ciblés par des sanctions
administratives, mais aussi ceux des médias, associations et fondations
liquidés sous l’état d’urgence. Mais la commission n’est toujours pas
opérationnelle : elle commencera à recevoir les dossiers à partir du 23
juillet. Et de sérieux doutes pèsent sur son indépendance : cinq de ses
sept membres sont nommés par l’exécutif.
L’arbitraire des sanctions administratives
De nombreux journalistes ont fait l’objet de sanctions administratives
depuis un an : cartes de presse annulées, retraits de passeports,
confiscation de biens… Le 2 avril, le journaliste Kutlu Esendemir a
appris à l’aéroport d’Istanbul que son passeport avait été annulé en
vertu d’une enquête visant le journal Karar, avec lequel il avait
collaboré. Un recours introduit trois jours plus tard auprès du parquet
d’Istanbul n’a donné aucun résultat à ce jour.
Cela fait bientôt un an que Dilek Dündar est interdite de sortie du
territoire et empêchée de rejoindre son mari, le journaliste Can
Dündar, contraint à l’exil en Allemagne. Après avoir attendu pendant
des mois une explication du ministère de la Justice, elle a saisi la
Cour constitutionnelle, qui reste également silencieuse. (RSF, 14 juillet 2017)
A year after attempted coup, media landscape purged of critical voices
The history of modern Turkish politics is rife with military
intervention--the army has toppled elected governments four times since
Mustafa Kemal Atatürk founded the modern Turkish state in 1923, and has
strong-armed them into submission countless other times. One of
President Recep Tayyip Erdoğan's greatest accomplishments has been
returning the military to the barracks and diminishing its influence in
public life. But last year, on July 15, a rogue segment of the Turkish
Armed Forces tried and failed to overthrow the government of the ruling
Justice and Development Party (AKP).
Parties from across Turkey's political spectrum condemned the
treacherous act. Even the fiercest critics of the AKP defended the
elected government. For a brief time at least, Turkey was a country
united. A grand rally in Istanbul, attended by many political parties,
gave those who attended hope that the coup attempt, traumatic as it
was, might have brought a polarized country together. That hope was
soon dashed.
Having lived through similar experiences, Turks know what to expect
after a coup d'état or an attempted coup: limitations on rights and
freedoms; government control of the news media; an extended state of
emergency; mass arrests; courts, laws, and decrees to legalize the
government's directives; nationalist rhetoric conflating criticism with
treason; fear.
The past year has been no exception. At the end of last year, Turkey
jailed more journalists than any other country had in any year since
the Committee to Protect Journalists began keeping records in the early
1990s. The government purged the police, the judiciary, academic, and
government institutions. The Turkish news media were hollowed out. More
than 100 outlets were closed. Journalists were jailed or pushed into
exile to avoid retaliation for their work. Hundreds of media workers
were left unemployed. Pro-Kurdish media was almost entirely decimated.
Any media outlet accused of any affiliation with the movement of exiled
preacher Fethullah Gülen--whom the Turkish government accuses of being
the mastermind of the coup attempt--was closed. Small leftist
publications were closed.
Ceren Sözeri, an associate professor at Galatasaray University's
Faculty of Communication, told CPJ that a key outcome of this purge has
been "omnipresent self-censorship." She said journalists face a daily
dilemma: Will publishing this article result in prosecution, arrest, or
worse? Is running this story worth the risk?
While online media, including social media platforms, have filled some
of the gap left by the shuttering of traditional outlets, "The Internet
is still the news source of the young," Erkan Saka, an associate
professor at Bilgi University's Department of Communication Design and
Management, told CPJ. Older Turks, and those in the countryside
especially, depend on TV and radio.
The purge has affected the flow of information to the public.
"News on corruption has significantly diminished," Sözeri said. "It has become very hard for journalists to reach sources."
Sözeri says that while it is still possible to report on financial
wrongdoing in private businesses, coverage of government corruption has
all but stopped because of journalists' fear. And if pro-opposition
commentators are allowed to speak in the mainstream media, even if
briefly, pro-government commentators quickly shout over them.
A year after the coup attempt, the government continues to rule by
emergency decree. Constitutional amendments narrowly passed in a
referendum bestowed the president with sweeping new powers. Having won
the referendum, the president has shown no interest in easing the media
crackdown. Instead he has justified anti-press actions as targeting not
journalists but criminals and terrorists.
"There is no difference between a person who pens headlines and
newspaper articles under a terrorist organization's order and one who
arms himself and goes into the mountains to engage in an armed
conflict," Erdoğan said while addressing a group of media
representatives, the pro-government Daily Sabah reported on June 18,
2017.
As the editor of the leftist daily newspaper Evrensel, Fatih Polat is
in the lonely and uncomfortable position of shepherding one of the few
independent news sources left through dangerous waters.
"Turkey has a unique place in the world thanks to the number of the
imprisoned journalists and the unending press trials that haunt us like
a nightmare," he told CPJ. "We live with the worry that we can be
shuttered by a government decree at any moment. How do we continue with
our Plan B to continue with a new newspaper if we are shuttered? What
will we do for a Plan C, if that newspaper is also shuttered? We think
about these questions all the time."
While the international limelight has been on jailed journalists and
those forced into exile, one devastating side effect of the crackdown
in Turkey is the vast unemployment of those who worked in the news
media. According to Turkish media groups, hundreds of journalists have
lost their jobs in the crackdown and have been unable to find work
because their experience brands them as potential traitors or
terrorists.
An editor who lost her job at a mainstream national daily newspaper,
who spoke on the condition of anonymity for fear of repercussions for
her or her family, told CPJ that she sees no point in looking for a
journalism job in Turkey today and now works as a corporate copywriter.
"There is no media left in Turkey," she said. "I did not look for a job
in journalism because there is no way to do genuine reporting when a
single voice is dominant, when ties to reality have been completely
severed." Much of Turkish journalism now is "nationalist fiction," she
said. (CPJ, July 13, 2017)
Arrestation du producteur d'un film sur Erdogan
Le producteur d'un film biographique sur le président turc sorti en
salles en mars, a été arrêté jeudi à Istanbul, soupçonné d'appartenir à
la confrérie guléniste accusée d'avoir fomenté le putsch manqué de
juillet 2016, selon les médias turcs.
Le producteur, Ali Avci, a aussi réalisé récemment un film sur le
putsch dont la bande-annonce a fait polémique sur les réseaux sociaux.
Intitulé "Uyanis" ("le réveil", en turc), ce film contient des scènes
montrant les putschistes tuant la famille du président Recep Tayyip
Erdogan, que l'on voit, à la fin de l'extrait, un pistolet sur la tempe.
M. Avci a été interpellé chez lui, où il se trouvait avec un homme,
Fetullah Karabiber, lui-même recherché pour appartenance au réseau
guléniste, a rapporté l'agence progouvernementale Anadolu.
M. Karabiber a tenté de fuir pendant que la maison était fouillée,
poursuit Anadolu, selon laquelle les deux hommes ont été conduits au
commissariat.
M. Avci avait produit le film "Reis", première oeuvre de fiction sur la
vie du président Erdogan sorti en salles en mars. Ce film retraçait le
parcours du président, de son enfance dans le quartier populaire de
Kasimpasa sur les rives de la Corne d'Or, à Istanbul, à son mandat de
maire de la métropole de 1994 à 1998.
La Turquie commémore ce weekend l'échec du putsch visant à renverser le
président turc le 15 juillet 2016, imputé au prédicateur Fethullah
Gülen auto-exilé aux Etats-Unis et qui nie fermement toute implication.
(AFP, 13 juillet
2017)
Douze personnalités françaises parrainent des journalistes turcs emprisonnés
Pour interpeller les autorités turques sur le sort de journalistes et
intellectuels emprisonnés, douze personnalités françaises, parmi
lesquels Élise Lucet et Bernard Pivot, vont parrainer des confrères
turcs en prison à l'initiative du Prix Albert Londres et de la Scam.
"Depuis le coup d'État manqué du 15 juillet 2016 en Turquie, la
répression s'est intensifiée contre les journalistes et les
intellectuels turcs qui s'aventurent à critiquer le régime du Président
Recep Tayyip Erdogan. Pour quelques mots, ils sont privés de travail,
bannis, jetés en prison. Certains d'entre eux sont en danger de mort",
écrivent dans un communiqué mercredi la société d'auteur et le
prestigieux prix de journalisme francophone.
"La Scam et le Prix Albert Londres prennent l'initiative de soutenir
ces hommes et ces femmes qui n'ont commis aucun délit et sont traités
par la justice turque comme des criminels ou des terroristes. Des
personnalités françaises se portent volontaires pour parrainer douze
d'entre eux, aujourd'hui en prison, en pensant à tous les autres",
indiquent les organismes.
Ces personnalités "interpellent les autorités turques : +Nous avons
décidé de ne pas abandonner à leur sort les journalistes, les
écrivains, les cinéastes, les artistes que vous avez arrêtés de manière
inique, brutale et arbitraire, et que vous vous apprêtez à juger+".
Participent au parrainage les journalistes Florence Aubenas, Sorj
Chalandon, Pierre Haski, Laurent Joffrin, Serge July, Élise Lucet, Edwy
Plenel, Patrick de Saint-Exupéry, l'académicien Bernard Pivot, le
dessinateur Plantu et les cinéastes Marie-Monique Robin et Jean-Xavier
de Lestrade.
Les parrains s'engagent à être vigilants au sort réservé à leurs "filleuls".
Depuis un an, des centaines de journalistes ont été arrêtés sans
procès, des dizaines de médias ont été fermés et des cartes de presse
annulées, selon les associations de journalistes. La Turquie est 155e
sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse établi par
Reporters sans frontières pour 2017.
(AFP, 12 juillet
2017)
34 Detention Order for 34 Former TRT Staff
Ankara Chief Public Prosecutor's Office has ordered detention for 34
former employers of Turkish Radio and Television Corporation (TRT)
claimed to be users of ByLock, an encrypted communication software
allegedly used among members of the Gülen Community.
According to the report of the state-run Anadolu Agency, Ankara Chief
Public Prosecutor' Office has ordered the detention as a part of the
investigation into members of "Fethullahist Terrorist Organization
(FETÖ)" in state institutions and organizations.
Eight TRT employees behind bars
According to the quarterly Media Monitoring Reports by bianet, as of
April 1, 2017, there are eight TRT employees among journalists taken
into custody under the State of Emergency declared on July 20 and put
behind bars.
Since July 20, 63 journalists and media representatives working in
national and local media outlets close to the Gülen Community were put
behind bars.
The names of the eight former TRT employees are as follows:
Ahmet Yavaş (TRT radio Erzurum correspondent), Ali Yüce (TRT radio
broadcasting manager), Ersin Şanlı (TRT domestic news manager), Hakan
Aksel (TRT News and Sports Department Coordinator Assistent and
Producer), Halil İbrahim Mert (TRT TV Erzurum cameraperson), Nuri Durna
(TRT Erzurum correspondent), Yalçın Güler (TRT Erzurum correnspondent),
Seyid Kılıç (TRT correspondent).
(BIA, July 12, 2017)
Guardians Check on Gülmen, Özakça: “Are You Dead or Alive”
Academic Nuriye Gülmen and teacher Semih Özakça are currently (July 12)
on the 126th day of their hunger strike and are still behind bars in
Ankara Sincan Prison.
Engin Gökoğlu, one of the attorneys representing Gülmen and Özakça met
with his two clients today and reported bianet about their situations.
"High morale but bad medical condition"
Gökoğlu speaking to bianet about the current situation of Gülmen and
Özakça said: "Their morale is high but their medical condition is bad.
They cannot walk anymore. Nuriye came to the visit on a wheelchair, she
has problems with their stomachs and kidneys and some bruises on her
leg" and added:
"Nuriye told that the women guardians came to her cell every night and
woke her up. When she asked them why they did that, she told me that
they said, 'We came to check on you whether you are dead or alive'.
"They reportedly visit Semih in his cell at around 11 p.m at nights and observe him from a distance without touching him.
"It is inhumane that they have been doing this instead of taking a step
to solve the problem. They probably think that they can get rid of
their responsibility by doing so. But they don't care about the health
of Nuriye and Semih.
"Last request for release was denied as court found them fit to stay in prison"
Noting that their last request for release had been rejected by Ankara 19th High Criminal Court, Gökoğlu stated:
The court denied our request on June 30. This decison was served on us
only today, on July 11. The court in its decision says that found
staying further in prison was proper in terms of their medical
condition.
"They are both on the edge of death, their demands must be accepted
immediately. Reinstating them back to their jobs is not a demand hard
to meet. The resistance which is already heard by the whole world
should also be heard by the government".
About Nuriye Gülmen and Semih Özakça
On January 6, 2017, Nuriye Gülmen was discharged from her position
through the Statutory Decree No. 679 issued under the State of
Emergency.
On October 29, 2016, Semih Özakça was discharged from his position
through the Statutory Decree No. 675 issued under the State of
Emergency.
On March 9, 2017 Gülmen and Özakça went on an indefinite and
non-alternate hunger strike in front of the Human Rights Statute on
Yüksel Street in Turkey's capital city of Ankara.
They were taken into custody and later released several times during their hunger strike.
Being charged with "being a member of a terrorist organization",
"opposing to the Law on Assembly and Demonstration" and "propagandizing
for a terrorist organization", they were arrested on May 23.
(BIA, July 12, 2017)
Blocked for 49 Times, sendika.org Applies For Guinness World Record
After Information Technologies and Communications Authority blocking
access to the news website for the 49th time on July 4, 2017,
sendika.org has applied for a Guinness World Record as the news website
being subjected to and overcoming the most access blocks.
sendika.org currently continues operating on the web address sendika50.org.
Access to sendika.org, a news website reporting online for 16 years,
was blocked by Telecommunications Communication Presidency on July 25,
2015 with an interlocutory injunction.
On August 17, 2016, Telecommunications Communication Presidency was
also closed through the Statutory Decree No. 671 issued under the State
of Emergency and the access block continued under Information
Technologies and Communications Authority instead.
DİHA was the first holder of the record
Access to it being blocked for 48 times, Dicle News Agency (DİHA) was
the holder of the record before sendika.org. After finally being closed
completely as a news agency, DİHA ended its broadcasting life.
(BIA, July 5, 2017)
Kurdish
Question / Question kurde
Deux députés du principal parti prokurde déchus de leur mandat
Deux députés du principal parti prokurde turc, dont une dizaines d'élus
sont détenus, ont été déchus de leur mandat par le Parlement jeudi,
pour "absentéisme", a annoncé leur formation.
Faysal Sariyildiz et Tugba Hezer Öztürk, députés du Parti démocratique
des peuples (HDP), ont été déchus de leurs fonctions à une large
majorité des voix du Parlement dominé par l'AKP, le parti
islamo-conservateur au pouvoir.
La raison invoquée pour cette mesure est leur "absentéisme", a expliqué
à l'AFP une responsable du HDP. "C'est la première fois que des députés
perdent leur siège pour ce motif", a-t-elle affirmé.
"Ceux qui usurpent la volonté du peuple en votant (la déchéance) sous
prétexte d'+absentéisme+ et ceux qui ferment les yeux sur l'épuration
politique doivent se préparer à vivre dans la honte", a dénoncé sur
Twitter la co-présidente du parti, Serpil Kemalbay.
Mme Hezer Öztürk et M. Sariyildiz figurent sur une liste, publiée début
juin par le ministère de l'Intérieur, de 130 ressortissants turcs se
trouvant à l'étranger qu'Ankara a menacé de déchoir de leur nationalité
s'ils ne rentraient pas en Turquie dans les trois mois.
Ils n'ont pas siégé au Parlement depuis octobre, selon le quotidien Hürriyet.
"La mission que nous a confiée le peuple, la promesse de lutte que nous
avons faite à notre peuple, ne changeront pas à cause de la décision
illégale de cette alliance fasciste", a réagi sur Twitter Mme Hezer
Öztürk.
"La dictature la plus tragicomique ne l'histoire n'échappera pas à la justice", a déclaré M. Sariyildiz.
Ce vote porte à quatre le nombre de députés du HDP à avoir perdu leur
mandat. Ils étaient 59 à avoir été élus lors des dernières élections
législatives en novembre 2015.
Parmi les élus déchus figure notamment Figen Yüksekdag, ex
co-présidente du parti en détention depuis novembre, avec 10 autres
députés, dont l'autre co-président du HDP, Selahattin Demirtas.
Ils sont accusés, ainsi que de nombreux autres cadres du parti détenus
à travers le pays, de liens avec les séparatistes kurdes du PKK, une
organisation classée "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.
Le HDP a toujours farouchement nié être une vitrine politique pour le
PKK. Le parti affirme être visé en raison de son opposition au
président turc Recep Tayyip Erdogan. (AFP, 27 juillet
2017)
HDP Launches Conscience and Justice Watch Despite Police
Police haven’t let the people attend group meeting of the Peoples’
Democratic Party (HDP) at Ekin Ceren Park where the HDP has launched
Conscience and Justice Watch. Only HDP executives and MPs have been let
inside the park.
Coming in front of the park, the people watched the group meeting from
the outside. The people expressed their support with applauds and
ululations during the meeting. Pacing up and down symbolically for the
arrested MPs in the middle of the police blockade, the HDP MPs then
started the “Conscience and Justice Watch” that will last for 7 days-24
hours.
“We are here to say ‘no’ against the attacks on all humanitarian values”
Speaking at the group meeting held at the park, HDP Spokesperson Osman Baydemir briefly said:
“All values in our geography have been trampled in the past two years.
Free will of the peoples whom we have been representing for the past
two years has been seized.
“We are here to make a call from our conscience to the conscience of
international and national public. Our presence here is a movement of
conscience and justice. It is an effort to protect justice
conscientiously.
“We are here to say ‘no’ against the attacks on all humanitarian values”.
(BIA, July 25, 2017)
The UEL Group nominates Demirtaş for the Václav Havel Prize
The Group of the Unified European Left at the Parliamentary Assembly of
the Council of Europe (PACE) is honoured to announce the nomination of
Mr. Selahattin Demirtaş for the 2017 Václav Havel Human Rights Prize.
The Prize is awarded each year by the PACE to reward outstanding civil
society action in the defence of human rights in Europe and beyond.
The 2015 Václav Havel Prize was awarded to veteran Russian human rights
defender, Ludmilla Alexeeva and the award winner in 2016 was the Yazidi
human rights activist – Nadia Murad.
The UEL Group believes that the nominee greatly deserves the
recognition of his enduring struggle in the name of human rights and
especially in the name of the rights of the Kurdish population.
The biography of Mr. Selahattin Demirtaş shows that since a very young
age, seeing what was happening then in Turkey, he mindfully has chosen
his vocation – the defence of human rights, long before his political
awakening. The path towards better protection and development of the
Kurdish rights, as well as more justice in his country has proven to be
very difficult.
Currently imprisoned in Edirne and being in poor health conditions, Mr.
Selahattin Demirtaş continues to fight from prison by means of hunger
strikes in solidarity with the protest actions of political prisoners
across Turkey whose rights severely were restricted after the failed
July 15 coup. Mr. Selahattin Demirtaş is a figure admired all over
Turkey by people from very different backgrounds and it is a privilege
to present the nomination of such a devoted person who gave and
continues to give hope to thousands of people.
There is no prize which can adequately compensate the struggles of true
human rights advocates who dare to risk their lives for the cause they
believe in and to bear the responsibility for their actions everywhere
they are. However, the UEL Group is convinced that the Václav Havel
Prize, which Mr. Selahattin Demirtaş justly deserves, would be a worthy
recognition of the merits and actions undertaken since the early start
of his vocation as human rights defender.
The Václav Havel Human Rights Prize, which will be awarded on 9 October
2017 in Strasbourg, consists of a sum of €60,000, a trophy and a
diploma. (UEL, 10 juillet 2017)
Erdogan menace de riposter contre les Kurdes à Afrin
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé samedi de lancer une
opération dans le canton kurde d'Afrin dans le nord-ouest de la Syrie,
après une série d'accrochages à la frontière.
"Aussi longtemps que cette menace (kurde, ndlr) perdurera, nous
activerons nos règles d'engagement et réagirons comme il convient à
Afrin", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à l'issue du
sommet du G20 Hambourg en Allemagne.
Au cours des derniers jours, l'armée turque et les Unités de protection
du peuple kurde (YPG) ont échangé des tirs à plusieurs reprises dans la
zone frontalière.
Ankara considère les YPG comme une émanation du Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK), organisation séparatiste kurde classée "terroriste"
par la Turquie et ses alliés occidentaux.
Les Etats-Unis soutiennent en revanche ces milices kurdes qui,
associées à des combattants arabes, ont lancé une offensive pour
reprendre la ville de Raqa, fief du groupe Etat islamique (EI) en Syrie.
La presse turque spécule depuis plusieurs jours sur une possible
opération terrestre de l'armée turque contre les YPG, la Russie
assurant pour sa part une couverture aérienne.
De tels plans pourraient toutefois être contrariés par l'esquisse de
rapprochement observée entre le président russe Vladimir Poutine et son
homologue américain Donald Trump au sommet du G20 sur la question
syrienne.
La Turquie "n'autorisera" jamais la création d'un Etat kurde dans le
nord de la Syrie, a réitéré M. Erdogan. "Nous ne minimiserons jamais
les menaces qui pèsent sur notre pays", a-t-il insisté.
Ankara a déjà lancé une offensive terrestre dans le nord de la Syrie en
août 2016 afin de repousser l'EI de sa frontière et empêcher la
jonction des différentes zones contrôlées par les YPG. (AFP, 8 juillet
2017)
Le leader kurde Demirtas refuse de comparaître menotté au tribunal
Le leader du principal parti prokurde, Selahattin Demirtas, détenu
depuis novembre, a refusé vendredi de comparaître menotté à une
audience d'un procès qui lui a été intenté pour avoir "humilié" les
institutions turques.
Le co-président du Parti démocratique des peuples (HDP), interpellé en
novembre, est actuellement poursuivi dans le cadre de nombreuses
affaires, principalement pour des liens supposés avec le Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée "terroriste"
par Ankara et ses alliés occidentaux.
L'audience de vendredi, la troisième d'un procès pour "humiliation
publique du gouvernement turc, du judiciaire, de l'armée ou des forces
de l'ordre", devait être la première à laquelle M. Demirtas aurait
assisté en personne depuis son incarcération.
Mais lorsque les forces de l'ordre sont allées le chercher dans sa
cellule, il a refusé d'être conduit au tribunal avec des menottes, a
expliqué le HDP.
Le tribunal d'Ankara était placé sous très haute sécurité vendredi, les
forces de l'ordre en contrôlant tous les accès, perturbant l'entrée
même du personnel judiciaire. Les journalistes ont été informés d'une
décision leur interdisant l'accès au procès de M. Demirtas, mais
certains se sont néanmoins frayé un chemin jusqu'à la salle d'audience,
largement remplie par des militants, des avocats et les responsables du
HDP.
A l'annonce de l'absence de M. Demirtas, les avocats ont quitté la
salle en signe de protestation, refusant que le procès se déroule dans
ces conditions, a constaté une journaliste de l'AFP présente au
tribunal.
En tant que député, "je représente la volonté du peuple. Je trouve
immoraux et illégaux les trajets longs de plusieurs heures dans un
véhicule de la prison tout en étant menotté", s'est expliqué Selahattin
Demirtas, qui a déploré ne pas avoir "eu droit à un procès équitable",
dans un communiqué diffusé peu après.
Egalement incarcérée, Figen Yuksekdag, qui jusqu'à il y a peu
partageait la coprésidence du parti avec M. Demirtas avant d'être
récemment remplacée, s'est elle-même exprimée mardi à l'un de ses
procès, qu'elle a alors qualifié de "politique".
De nombreux élus du HDP, dont 11 députés (incluant M. Demirtas et Mme
Yuksekdag), sont actuellement détenus en Turquie pour des liens
supposés avec le PKK.
Le HDP a toujours farouchement nié être une vitrine politique pour le
PKK. M. Demirtas affirme être puni pour s'être opposé au projet de
présidentialisation du système voulu par Recep Tayyip Erdogan et adopté
par référendum le 16 avril. (AFP, 7 juillet
2017)
Grande manifestation kurde contre l'intervention turque
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté mercredi à Afrine
dans le nord de la Syrie contre la Turquie, alors que les spéculations
vont bon train sur la préparation par Ankara d'une attaque contre cette
région frontalière contrôlée par des combattants kurdes.
Arborant des drapeaux des Unités de protection du peuple kurde (YPG) et
des portraits d'Abdullah Öcalan --le chef du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), emprisonné en Turquie--, les manifestants ont défilé
le long d'une grande rue de la ville en scandant "Non à l'intervention
turque", selon des images diffusées par des dirigeants et activistes
kurdes ainsi que l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Tous les habitants d'Afrine, arabes et kurdes, ont répondu à l'appel
des partis kurdes à manifester mercredi pour exprimer leur opposition à
l'intervention turque", a déclaré à l'AFP Souleimane Jaafar, un
responsable kurde dans le district d'Afrine (province d'Alep).
Ils ont voulu, selon lui, "affirmer leur soutien aux forces de
protection des frontières et à nos forces présentes sur les fronts pour
protéger nos terres".
Au cours des derniers jours, l'armée turque et les YPG ont échangé des
tirs à plusieurs reprises dans la zone frontalière, provoquant mardi la
mort de trois civils, alors que des informations font état ces derniers
jours de préparatifs turcs pour une attaque contre les forces kurdes à
Afrine.
"Depuis le début (en 2011) de la crise syrienne, aucun coup de feu n'a
été tiré d'Afrine en direction de la Turquie", a affirmé M. Jaafar, qui
a accusé Ankara "de tirer sur nous".
Le quotidien turc Sabah a affirmé dimanche que les rebelles syriens
soutenus par la Turquie étaient en état d'alerte et que la Turquie
pourrait déclencher une opération contre les YPG, la Russie en assurant
la couverture aérienne.
Le porte-parole de la présidence turque Ibrahim Kalin avait affirmé
samedi que la Turquie réagirait "immédiatement" à toute menace
provenant de Syrie, qu'il s'agisse du groupe jihadiste Etat islamique
(EI), du PKK ou des YPG.
Ankara considère les YPG comme une émanation en Syrie du PKK,
organisation séparatiste kurde classée "terroriste" par la Turquie et
ses alliés occidentaux.
Mais Washington considère ces milices kurdes comme les seules forces
locales capables de lutter au sol contre l'EI et leur fournit des
armes, au grand dam de la Turquie.
La Turquie redoute la création d'une zone contrôlée par les Kurdes dans
le nord de la Syrie, à sa frontière. Elle a ainsi lancé en août une
offensive terrestre dans le nord syrien afin de repousser l'EI de sa
frontière, mais également pour empêcher la jonction entre des zones
contrôlées par les YPG. (AFP, 5 juillet
2017)
La co-présidente du HDP Yüksekdag jugée pour activités "terroristes"
Le procès d'une dirigeante du principal parti pro-kurde de Turquie,
accusée notamment de "diriger un groupe terroriste" et de "propagande"
en faveur des séparatistes kurdes, s'est ouvert à Ankara mardi, huit
mois après son arrestation.
Les deux co-présidents du Parti démocratique des peuples (HDP)
Selahattin Demirtas et Mme Figen Yüksekdag, sont emprisonnés depuis
novembre dernier sous l'accusation de liens avec le Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK).
Mme Yüksekdag a été privée en février de son mandat de députée à la
suite d'une précédente inculpation pour "propagande terroriste" et le
HDP a élu en mai une nouvelle co-présidente à sa tête pour la remplacer.
Dans le cadre du procès qui s'est ouvert mardi, Mme Yüksekdag est
notamment accusée d'avoir "dirigé un groupe terroriste armé", de
"propagande" en faveur des séparatistes kurdes et d'avoir "incité à la
commission d'un crime". Elle est passible de 83 ans de prison si elle
est reconnue coupable.
Ces accusations sont en lien avec des manifestations qui avaient eu
lieu en Turquie en octobre 2014 après la prise par les jihadistes du
groupe Etat islamique de la ville syrienne à majorité kurde de Kobane.
Les autorités turques ont accusé le HDP d'avoir été à l'origine de ces
manifestations au cours desquelles des dizaines de personnes ont été
tuées. Le HDP impute ces violences aux forces de sécurité turques.
Lors de sa déposition, Mme Yüksekdag a affirmé que son procès était
"politique" et que la justice turque était aux ordres du pouvoir du
président Recep Tayyip Erdogan et que celui-ci considérait comme
"terroriste" quiconque s'opposait à lui.
"Nous avons affaire à un seul homme, un seul parti, une seule pensée et
une seule idéologie. Celui qui s'y oppose est un terroriste", a-t-elle
dit.
Des dizaines de ses sympathisants étaient présents au tribunal. "Nous
allons gagner à force de résister" et "Les femmes sont fières de
Figen", ont-ils scandé.
Les autorités turques accusent le HDP d'être la vitrine politique du
PKK, une organisation classée "terroriste" par Ankara, Washington et
Bruxelles.
Le deuxième parti d'opposition de Turquie a ainsi été durement frappé
par les purges qui ont suivi le putsch manqué en juillet, avec une
dizaine de ses députés actuellement en détention, dont M. Demirtas et
Mme Yüksekdag.
Ces arrestations ont suscité l'inquiétude des pays européens et d'ONG
qui accusent le président Recep Tayyip Erdogan de vouloir étouffer
toute voix d'opposition. (AFP, 4 juillet
2017)
PES delegation defending HDP co-chair is ejected from Ankara courthouse
A delegation of international observers from the Party of European
Socialists has been turned away from a courtroom in Ankara, where the
co-chair of PES member party Halkların Demokratik Partisi (People's
Democratic Party, HDP) is due to stand trial on charges brought by the
Turkish government.
Ms Yüksekdağ was imprisoned last year along with a large number of
political opponents of Turkish president Erdoğan. The charge is one of
'terrorist propaganda', a charge only made possible by the state of
emergency in place since last summer following a decree of President
Erdoğan.
The delegation, led by PES deputy secretary general Giacomo Filibeck
and accompanied by representatives from member parties in the UK and
Sweden, Ibrahim Dogus and Evin Incir, is the latest in a series of
visits to Turkey in support of member parties HDP and CHP, drawing
international attention to the increasingly dangerous political
situation in the country.
This morning, the delegation also accompanied the lawyers of all
imprisoned MPs to the constitutional court in Ankara to present a
petition for charges to be dismissed.
PES president Sergei Stanishev said:
“We denounce the politically-motivated trial against Ms Yüksekdağ,
which is an attack on pluralism and democracy as well as women’s
representation, and part of President Erdogan’s broader strategy to
silence and undermine political opposition to his regime.
“The fact that we have not been allowed to attend today’s trial in the
the courtroom and indeed prevented by the police from talking to the
press outside of the tribunal itself, suggests that the pressure we are
bringing to bear with our regular visits is having an effect.
“We will continue for as long as necessary to make representations
about this unacceptable situation, to draw international attention to
what is happening in the country, and to fight for the restoration of
full democracy in Turkey.”
PES also strongly supports and will join the 'Justice March' from
Ankara to Istanbul, led by the CHP in defence of another imprisoned MP,
Enis Berberoğlu. (PES, July 4, 2017)
Minorités
/ Minorities
Nisanyan: "Je crois que le gouvernement est heureux de me voir partir"
La Libre Belgique, CHRISTOPHE LAMFALUSSY, 25 juillet 2017
Sevan Nisanyan, un intellectuel turc d’origine arménienne qui s’est
échappé de Turquie la semaine dernière, compte demander l’asile
politique à la Grèce ce mercredi matin, dit-il dans une interview à La
Libre Belgique, par téléphone, d’Athènes où il a trouvé refuge.
« Cela faisait trois ans et demi que j’étais en prison et le temps me
semblait indéfini. Ils pouvaient me garder encore 6,7, 8 ans », dit-il,
pour expliquer son geste. « Je crois que le gouvernement turc est
heureux de me voir partir. La situation devenait embarrassante pour lui
».
Sevan Nisanyan, né le 21 décembre 1956 à Istanbul, a profité d’un congé
pénitentiaire pour se soustraire à ses obligations. « Je me trouvais
dans un établissement de type non sécuritaire. Les prisonniers avaient
le droit de prendre un bref congé tous les trois mois. Je suis retourné
au village, puis je suis parti ». Il refuse de détailler la manière
dont il a quitté le pays, pour protéger ceux qui l’ont aidé. « Mais
c’était assez facile ».
Personnage hors normes et éclectique, Sevan Nisanyan avait été
emprisonné le 2 janvier 2014 sous le prétexte, selon lui fallacieux,
d’une construction illégale dans le village historique de Sirince, près
de la mer Egée; en réalité parce qu’il avait en septembre 2012 réclamé
le droit au blasphème, y compris à l’égard de l’islam, ce qui lui avait
valu une attaque frontale de la presse proche du parti
islamo-conservateur, l’AKP.
En prison, sur son blog, l’écrivain affirmait être le seul Turc détenu
en vertu de la loi qui protège les sites historiques de Turquie " alors
que près de la moitié des constructions (dans le pays) sont jugées
illégales", y compris le palais construit par le président Erdogan en
2014
Sa condamnation à quinze mois de prison pour blasphème était au stade
de l’appel quand est tombée sa condamnation, définitive, pour
construction illégale.
Formé aux universités de Yale (BA 1979) et de Columbia (MA 1983) aux
Etats-Unis, Nisanyan a restauré Sirince, un village vidé de sa
population grecque lors des échanges de population entre les deux pays
en 1923.
L’écrivain y habitait avec son épouse depuis 1992 et y avait aménagé
une cité des mathématiques, une école de philosophie et une école de
théâtre qui attiraient des centaines d’étudiants durant l’été. Auteur
de guides touristiques, il a aussi restauré plusieurs maisons en gîtes
et est à l’origine du classement du village.
Il était venu en juin 2013 à Bruxelles, où il avait donné une
conférence à l’Institut assyrien de Belgique sur le thème : " Où en est
la liberté d’expression en Turquie ?"
Pour lui, la Turquie « est en train de vivre une période de folie », «
une rupture de rationalité ». « Le président (Erdogan) est un symptôme
de cette folie. L’Etat turc a perdu sa direction », ajoute-t-il en se
disant assez optimiste que cette période va « bientôt se terminer » et
que la raison va prévaloir.
Son souhait le plus cher, dans l’immédiat, est de retrouver la
sérénité, de s’installer sur une île de la mer Egée, tout près de la
Turquie et de son village de Sirince. Il entend mettre à profit cette
période d’exil pour terminer trois livres qu’il a préparés en prison,
deux sur la linguistique turque et un sur la religion.
Un journaliste turc publie un document sur le génocide
des Arméniens
Sedar Korocu, le journaliste turc et présentateur de la chaîne de
télévision CNN Turk, vient de présenter un document d’archive
exceptionnel sur le génocide des Arméniens. Une preuve de plus de la
réalité du Premier génocide du 20ème siècle, crime réalisé sous
l’Empire ottoman par le gouvernement Jeune-Turc. Le document d’archive
est mis en ligne sur le site Bianet.org. Ce document exceptionnel écrit
en français, trouvé dans les archives turques, est une lettre du
Patriarcat arménien de Constantinople datée de 1919 et portant le sceau
du Patriarcat et la signature l’Archevêque arménien Zaven Ter-Yeghanyan
responsable du Patriarcat arménien.
Mgr Zaven Ter-Yeghanyan annonce dans la lettre la mort suite à la
déportation à Mossoul (Irak) d’un Arménien originaire d’Erzeroum,
Karapet Zarmanyan en mars 1916, victime des Jeune-Turcs. Il précise les
prénoms de son épouse et de ses deux enfants qui seraient peut-être
vivants... Sedar Korocu précise que Mgr Zaven Ter-Yeghanyan qui était
né à Bagdad fut également exilé dans sa ville de naissance après la
fermeture du Patriarcat arménien en 1916. Toutefois, trois ans après,
avec la chute du gouvernement Jeune-Turc, Mgr Zaven Ter-Yeghanyan
revenait à Constantinople. Au Patriarcat l’une des tâches les plus
importantes était d’écrire aux familles pour informer de la disparition
des membres de ces familles sur la route de l’exil.
Le journaliste turc espère que les membres de cette famille de Karapet
Zarmanyan, s’ils sont vivants, puissent témoigner de leur parcours.
Krikor Amirzayan
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=144638
La Libre Belgique: Nisanyan, un personnage hors normes

LLB, 22 juillet 2017
Assault with Stones on Synagogue in Istanbul
A group of people from Alperen Movement kicked the synagogue’s door and
threw stones at it in the protest staged against Israel in front of
Neve Şalom Synagogue in Beyoğlu last night (July 20).
There has been a tension between Israelis and Palestinians for some
time after Israeli government placed metal detectors at the gates of
Al-Aqsa Mosque.
Coming in front of the synagogue, Alperen Movement Provincial Chair Kürşat Mican issued a statement here:
“Our brothers and sisters cannot say their prayers in Al-Aqsa Mosque.
This goes against freedom of religion, belief and worship. May Zionists
come to their senses and not prevent our brothers and sisters’ freedom
of worship. If they obstruct our freedom of worship there, we obstruct
their freedom of worship here. We can come here tomorrow as we did
today. You won’t be able to inside”.
According to the Doğan News Agency, as the group began to leave the
area following the statement, some people kicked the synagogue’s door
and threw stones at it.
(BIA, July 21, 2017)
Sevan Nişanyan enfin libre!

Sevan Nişanyan, célèbre intellectuel d'origine arménienne, qui
a été emprisonné le 2 décembre 2014 pour des «infractions de
construction», a annoncé vendredi qu'il avait échappé de prison.
"L'oiseau a volé. Nous souhaitons la même chose pour 80 millions restés derrière ", a déclaré Nişanyan dans son message Twitter.
Nişanyan a confirmé sa situation avec Habertürk par téléphone mais a
refusé de donner des précisions sur le moment et la manière dont il
s'est échappé de la prison.
UNE CEREMONIE POUR SEVAN A ISTANBUL IL Y A UN AN
La remise du prix William Saroyan donné en 2016 à Sevan Nisanyan par le
ministère de la diaspora de la République d’Arménie a eu lieu le 23
septembre 2016 dans les salles de Cezayir à Istanbul.
Au nom du ministère, le député arménien indépendant Aragats Baron Akho
a présenté le prix à Ergin Cinmen, avocat de Sevan Nisanyan qui n’a pas
pu être présent à cause de son emprisonnement.
Lors de la soirée ont été lus plusieurs messages envoyés par les invités qui ne peuvent assister à la cérémonie.

Sevan Nisanyan avec Dogan Özgüden lors d'une conférence
à Bruxelles avant son emprisonnement en Turquie
MESSAGE DE DOGAN ÖZGÜDEN
Je suis fort ému d'apprendre que le prix William Saroyan a été décerné
par la jeune république d’Arménie à Sevan Nisanyan, un de nos plus
célèbres intellectuels. Sevan Nisanyan est détenu depuis des années
dans les prisons de la République négationniste de Turquie, détentrice
du record de la violation des droits de l’homme.
Quand Sait Cetinoglu m’a mis au courant de cette nouvelle, je suis
retourné 63 ans en arrière, en l’an 1953, début de ma carrière de
journaliste. A cette année-là j’avais lu « Je m’appelle Aram » de
William Saroyan publié première fois en Turquie par les Editions Varlik.
Avec quelle passion j’ai lu le vécu en Amérique des immigrés arméniens arrachés de leur mère-patrie.
Durant ces années le génocide des Arméniens était un tabou en Turquie.
Il ne s'était passé que deux ans, les pogroms de 1955 qui visaient les Grecs et Arméniens à Istanbul…
Sevan est né l'année suivante dans cette même ville ... Ce Sevan qui,
tout en défiant les auteurs de cette souffrance et brutalité contre son
peuple, décrit de la meilleure façon les valeurs réelles de ce pays et
maîtrise la langue turque beaucoup mieux que les dirigeants…
C’est lui qui a récrée le village Sirince, village abandonné par les Grecs chassés de leurs terres natales.
Dans un pays où même le palais présidentiel a été construit
illégalement, un intellectuel d'un tel calibre souffre depuis des
années dans les prisons pour construction illégale. Emprisonné pour
l'empêcher de produire, pour l'empêcher de créer.
Pourtant, il continue à produire et à créer même derrière les barreaux.
Sevan… Avec Inci, nous avons l’honneur de partager avec toi le prix des droits de l’Homme Ayse Nur Zarakolu.
La Turquie n’apprécie pas tes mérites, mais la nation arménienne, avec sa jeune république et sa diaspora, ne t’oubliera jamais.
Le prix que tu reçois ce jour est également un prix posthume à William Saroyan, grand écrivain de la diaspora arménienne.
Il s’agit d’un prix à partager avec un intellectuel arménien qui se
distingue toujours en fendant les roches dans les terres que sa famille
a du quitter il y a un siècle…
Oui, il s’agit d’un intellectuel qui s’appelle Sevan!
Politique
intérieure/Interior Politics
Les parlementaires interdits d’évoquer le « Kurdistan » et le « Génocide »
La Grande Assemblée nationale turque a adopté une nouvelle loi, le 20
juillet 2017, interdisant à ses parlementaires d’insulter la glorieuse
histoire du pays en prononçant les mots « génocide arménien », «
Kurdistan » et « régions kurdes ».
C’est bien connu, mais uniquement par les membres de l’AKP et du MHP
(Parti d’action nationaliste), les « événements de 1915 » n’ont pas
duré de 1895 à 1896 et de 1915 à 1916. Ils n’ont pas touché tous les
non-musulmans, mais uniquement quelques traîtres qui s’étaient alliés à
la Russie et parfois collatéralement leurs familles. Ils n’ont pas
coûté la vie à 1 200 000, voire 1 500 000, personnes, mais à très peu.
Et tous les parlements dans le monde qui ont osé reconnaître un
prétendu génocide sont des ennemis du peuple turc, descendant du loup
des steppes [1].
De même, le prétendu Kurdistan reconnu par le Traité de Sèvres, à la
fin de la Première Guerre mondiale, n’a jamais existé. D’ailleurs, la
conférence de Lausanne l’a abandonné quelques années plus tard et
aujourd’hui il n’existe pas en Turquie, mais en Irak. Et encore, il est
absurde de parler de régions kurdes en Turquie, car s’il y a bien des
kurdes dans certains gouvernorats, ils sont d’abord de nationalité
turque.
Lorsque les Turcs colonisèrent les arabes, ils se garantirent de tout
soulèvement populaire en fermant les écoles. À n’en pas douter, le
sultan Erdoğan se garantit identiquement de toute contestation
parlementaire en épurant la langue turque et le cerveau de ses députés. (voltairenet.org, 23 juillet 2017)
Remaniement ministériel restreint, l'équipe économique reste
Le Premier ministre turc Binali Yildirim a annoncé mercredi un
remaniement ministériel sans bouleversement, avec notamment le maintien
des principaux responsables de l'économie et la promotion de fidèles du
président Erdogan aux postes de vice-Premier ministres.
Sur les 26 membres du gouvernement, 15 restent à leur poste, cinq
changent de portefeuille et six sont remplacés, a indiqué M. Yildirim
lors d'une conférence de presse à Ankara, à l'issue d'un entretien
surprise avec le président Recep Tayyip Erdogan.
Ce remaniement limité vise à apporter "du sang neuf", a déclaré M.
Yildirim après avoir annoncé la composition du nouveau gouvernement.
"Des remaniements interviennent parfois quand un changement est
nécessaire", a-t-il dit.
Le principal changement intervient dans l'équipe des vice-Premier
ministres, où quatre des cinq postes changent : l'ex-ministre de la
Justice Bekir Bozdag et celui de la Défense Fikri Isik, perçus comme
des fidèles de M. Erdogan, y font notamment leur entrée.
Ils sont remplacés respectivement par Abdulhamit Gül, nouvel entrant au
gouvernement, et Nurettin Canikli, ancien vice-Premier ministre.
Les principaux responsables de l'économie, l'un des secteurs les plus
scrutés par les observateurs, restent en place. C'est le cas notamment
du vice-Premier ministre Mehmet Simsek, figure appréciée des marchés,
ainsi que des ministres de l'Economie et des Finances.
Aucun changement n'intervient aux postes cruciaux des Affaires
étrangères, des Affaires européennes et de l'Intérieur. Le ministre de
l'Energie et gendre de M. Erdogan, Berat Albayrak, que des observateurs
voyaient s'élever, reste à son poste.
Six nouveaux visages font leur apparition, comme Jülide Sarieroglu au
Travail, deuxième femme à faire son entrée au gouvernement.
L'ancien porte-parole du gouvernement et vice-Premier ministre Numan Kurtulmus, est nommé à la Culture et au Tourisme.
Le Premier ministre s'était rendu en fin de matinée au palais
présidentiel pour y rencontrer M. Erdogan au cours d'une réunion
annoncée au dernier moment.
Un remaniement était attendu en Turquie après la victoire de M. Erdogan
à un référendum en avril sur une révision constitutionnelle qui élargit
considérablement ses pouvoirs.
(AFP, 19 juillet
2017)
Un an après, Erdogan promet d'"arracher la tête des traîtres"
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a promis samedi d'"arracher la
tête des traîtres" responsables de la tentative de putsch de l'été
dernier, imputée par Ankara au prédicateur Fethullah Gülen, qui nie
toute implication.
"Avant tout, nous arracherons la tête de ces traîtres", a déclaré M.
Erdogan lors d'une cérémonie marquant l'anniversaire du putsch manqué
du 15 juillet 2016, devant une foule de plusieurs centaines de milliers
de personnes rassemblées à Istanbul.
Le président turc a réitéré qu'il approuverait le rétablissement de la
peine capitale en Turquie si le Parlement votait en ce sens. "Nous
sommes un Etat de droit. Si cela m'est présenté après être passé par le
Parlement, alors je l'approuverais", a-t-il affirmé.
M. Erdogan s'est par ailleurs dit en faveur d'une uniforme unique pour
les présumés putschistes qui sont en train d'être jugés, "comme à
Guantanamo", une prison militaire américaine située à Cuba où les
détenus portent une combinaison orange.
"Désormais, présentons-les au tribunal avec un accoutrement unique,
comme à Guantanamo. Un uniforme unique", a déclaré M. Erdogan.
Cette déclaration fait suite à une polémique qui a éclaté cette semaine
après qu'un putschiste présumé s'est présenté à son procès avec un
t-shirt portant l'inscription "héros" en anglais.
Le président turc inaugurait samedi soir à Istanbul un monument en
hommage aux 249 personnes tuées la nuit du putsch manqué, dont
l'épisode le plus sanglant a eu lieu sur l'un des ponts qui enjambe le
Bosphore, désormais rebaptisé "pont des Martyrs du 15 juillet".
Plusieurs centaines de milliers de Turcs ont commémoré dans la nuit de
samedi à dimanche l'anniversaire de la tentative de putsch contre le
président Recep Tayyip Erdogan, qui a vertement promis d'"arracher la
tête des traîtres".
Pour marquer cet événement qui a traumatisé la Turquie, M. Erdogan a
participé à un rassemblement massif à Istanbul, où il a inauguré un
mémorial pour les 250 victimes du coup de force, puis a prononcé un
discours ému devant le Parlement à Ankara, avant d'inaugurer au lever
du jour un autre mémorial, devant le palais présidentiel cette fois.
Des dizaines de personnes ont campé près du palais et des milliers
d'autres sont venues afin d'assister à ce dernier événement, qui a clôt
les célébrations officielles de ce premier anniversaire.
Alors que l'échec du putsch a été salué par M. Erdogan comme une
"victoire de la démocratie", sa riposte musclée, marquée par des
arrestations et limogeages massifs, a suscité l'inquiétude de pays
européens et d'ONG quant au respect des droits de l'Homme.
Accusant le prédicateur Fethullah Gülen d'être derrière le putsch, ce
que nie l'intéressé, Ankara a lancé des purges d'une ampleur sans
précédent contre ses partisans présumés: plus de 50.000 personnes ont
été arrêtées, plus de 100.000 limogées par vagues successives.
- 'Protéger notre président' -
Lors d'une cérémonie tôt dimanche devant le Parlement à Ankara,
bombardé par les putschistes l'année dernière, M. Erdogan a rendu un
hommage appuyé à ses compatriotes qui ont affronté les chars "avec un
drapeau à la main et leur foi dans leur coeur".
Le pays tout entier était mobilisé pour marquer l'anniversaire du
putsch: après minuit, les quelque 90.000 mosquées du pays ont diffusé
des prières en hommage aux morts.
En écho à la mobilisation populaire qui a contribué à mettre en échec
le putsch l'année dernière, des dizaines de milliers de Turcs ont
investi les places publiques dans toute la Turquie pour participer à
une "veillée démocratique" jusqu'à dimanche minuit.
"J'étais dans la rue dès le début, l'année dernière (...) Je suis ici
aujourd'hui pour faire en sorte que (le putsch) ne soit pas oublié", a
déclaré Murat à l'AFP à Ankara.
"Nous protégerons notre président jusqu'au bout", a assuré Nagihan, une
supportrice de M. Erdogan. Ce putsch manqué "a permis de nettoyer le
pays des terroristes", a-t-elle poursuivi en faisant allusion aux
purges. "Donc c'était une bonne chose, même si ça a été douloureux".
Un an après avoir vécu la plus violente forme de contestation de son
pouvoir, M. Erdogan, qui dirige la Turquie depuis 2003, se dresse plus
puissant que jamais. Une révision constitutionnelle controversée lui
permet en théorie de se maintenir jusqu'en 2029.
- 'Justice anéantie' -
Ses opposants l'accusent de dérive autocratique depuis la tentative de
coup d'Etat, mais M. Erdogan a balayé les critiques, notamment
occidentales, dénonçant un "manque d'empathie" des pays européens avec
lesquels les relations se sont tendues.
Le gouvernement turc affirme que des mesures d'exception, prises dans
le cadre de l'état d'urgence en place depuis un an, sont nécessaires
pour nettoyer l'Etat des éléments gulénistes qui l'ont méthodiquement
infiltré pendant des décennies.
Vendredi encore, plus de 7.000 militaires, policiers et employés de plusieurs ministères ont été radiés par décret-loi.
Mais, dépassant le cadre des partisans présumés de M. Gülen, cette
traque a aussi touché les milieux prokurdes, dont les principaux
dirigeants politiques ont été écroués, des journalistes critiques ou
encore des ONG.
Ces développements ont profondément polarisé la société entre pro et
anti-Erdogan. Alors que tous les partis politiques avaient fait voeu
d'unité après le traumatisme du 15 juillet, un an après, le paysage
politique est plus fracturé que jamais.
Un mouvement de protestation pour défendre "la justice" conduit par le
leader du principal parti d'opposition (CHP), Kemal Kiliçdaroglu, est
ainsi parvenu à mobiliser des centaines de milliers de mécontents.
"Au cours de l'année écoulée, (...) la justice a été anéantie" et
"l'état d'urgence est devenu permanent", a déploré samedi M.
Kiliçdaroglu lors d'une session parlementaire extraordinaire. (AFP, 16 juillet
2017)
Allô président ? Erdogan s'invite dans le téléphone portable des Turcs
De nombreux Turcs ont eu la surprise -bonne ou mauvaise, selon leur
orientation politique- d'entendre samedi soir dans leur téléphone la
voix du président Recep Tayyip Erdogan leur adressant un message à
l'occasion de l'anniversaire du putsch manqué du 15 juillet.
"En tant que président, je vous adresse mes voeux pour la journée de la
démocratie et de l'unité nationale", déclare M. Erdogan dans un message
vocal enregistré, ont pu constater plusieurs journalistes de l'AFP.
"J'implore la compassion de Dieu pour nos martyrs", ajoute le chef de
l'Etat turc, en référence aux quelque 250 personnes tuées l'année
dernière lors de la tentative de putsch du 15 juillet.
Seuls les abonnés à Turkcell et à Vodafone, les deux principaux
opérateurs de téléphonie mobile du pays, pouvaient entendre le message
lorsqu'ils tentaient d'appeler l'un de leurs contacts, selon l'agence
de presse progouvernementale Anadolu.
Cette initiative inédite de la présidence turque a suscité une
avalanche de réactions sur les réseaux sociaux, les partisans du
président se félicitant de la démarche, quand ses opposants y voyaient
une méthode de communication invasive.
"Ca suffit. Maintenant, il s'introduit même dans nos téléphones (...)
C'est comme un cauchemar", a ainsi déploré un député du principal parti
d'opposition (CHP, social-démocrate), Aykut Erdogdu.
L'année dernière, dans les jours qui avaient suivi la tentative de coup
d'Etat, un SMS signé "R.T. Erdogan" avait été envoyé à des millions de
Turcs, les appelant à poursuivre la "résistance héroïque" contre les
putschistes.
Après avoir participé samedi à plusieurs cérémonies à Istanbul, M.
Erdogan était en route pour Ankara où il devait prononcer un discours à
23H32 GMT, heure précise à laquelle un avion des putschistes bombardait
l'Assemblée nationale il y a un an. (AFP, 15 juillet
2017)
Rassemblement géant à l'arrivée de la "marche pour la justice"
Le chef de l'opposition turque a bouclé dimanche par un rassemblement
de plusieurs centaines de milliers de personnes à Istanbul sa "marche
pour la justice" partie d'Ankara le 15 juin afin de protester contre
l'incarcération d'un élu de sa formation.
"Nous briserons les murs de la peur", a déclaré à la foule Kemal
Kiliçdaroglu, le chef du Parti républicain du peuple (CHP), au terme de
25 jours de marche. "Le dernier jour de notre marche est un nouveau
départ".
La foule s'étalait sur une grande esplanade en bord de mer, près de la
prison de Maltepe, un quartier d'Istanbul, où est incarcéré Enis
Berberoglu, un député CHP condamné à 25 ans de prison pour avoir fourni
au journal d'opposition Cumhurriyet des informations confidentielles.
Kemal Kiliçdaroglu, qui a parcouru près de 450 km sans insigne partisan
et avec "Justice" comme seul mot d'ordre, a rallié une foule croissante
tout au long de sa marche, attirant des milliers d'opposants au
président Recep Tayyip Erdogan.
Cette initiative, sans précédent en Turquie, est la plus grande
manifestation de l'opposition depuis le mouvement contestataire de
2013. Selon le CHP, plus de deux millions de personnes étaient réunies
dimanche soir, mais ces chiffres ne pouvaient être vérifiés dans
l'immédiat.
D'habitude, seul le président Erdogan parvient a rallier de telles foules à ses meetings.
"Nous avons marché pour la justice, nous avons marché pour le droit des
opprimés, nous avons marché pour les députés emprisonnés, nous avons
marché pour les journalistes incarcérés, nous avons marché pour les
universitaires limogés", a déclaré M. Kiliçdaroglu, régulièrement
interrompu par les "Droits, loi, justice !" criés par la foule.
- "Coup d'Etat civil" -
L'opposition en Turquie dénonce une dérive autoritaire du chef de
l'Etat, notamment depuis le feu vert donné par référendum en avril à un
renforcement de ses pouvoirs et depuis les purges effectuées après la
tentative de putsch il y a un an: environ 50.000 personnes ont été
arrêtées et plus de 100.000 limogées ou suspendues de leurs fonctions.
La police turque a encore arrêté mercredi huit militants des droits de
l'homme, dont la directrice d'Amnesty International Turquie.
Condamnant vigoureusement la tentative de putsch faite le 15 juillet
dernier par des militaires factieux, M. Kiliçdaroglu a tout autant
critiqué les purges opérées dans le cadre de l'état d'urgence instauré
dans la foulée, qu'il qualifie de "coup d'Etat civil".
"Nous avons marché parce que nous nous opposons au régime d'un seul
homme", a-t-il dit dimanche. "Nous avons marché parce que le pouvoir
judiciaire est sous le monopole de l'exécutif".
Ce responsable politique de 68 ans avait demandé à ce que ne soient
brandis au cours de ce rassemblement "que des drapeaux (turcs), des
bannières réclamant la justice et des portraits d'Atatürk", le père
fondateur de la République turque moderne et laïque.
Le gouvernement a considéré cette marche avec mépris. Le Premier
ministre Binali Yildirim a même estimé vendredi qu'elle commençait à
"devenir ennuyeuse". "Cela doit prendre fin après le rassemblement",
a-t-il dit.
Le président Erdogan, quant à lui, qui s'est entretenu dimanche avec le
secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson à Istanbul, a accusé M.
Kiliçdaroglu de se ranger du côté des "terroristes" et l'a même mis en
garde contre une possible convocation judiciaire.
Les autorités n'ont pas empêché la marche et ont déployé chaque jour
les forces de l'ordre nécessaires à sa sécurité. Dimanche, quelque
15.000 policiers ont été mobilisés pour encadrer le rassemblement de
Maltepe.
Tout au long de son périple, le chef de l'opposition se reposait le
soir dans une caravane, après des journées pendant lesquelles il
avançait d'un bon pas, selon des témoins.
Les soutiens de M. Kiliçdaroglu ont comparé cette initiative à la
célèbre "marche du sel" de Gandhi en 1930 contre le pouvoir britannique
en Inde.
"Nous avons écrit une légende", a répété à plusieurs reprises M. Kiliçdaroglu. "Vous avez écrit l'histoire". (AFP, 10 juillet 2017)
Final de la "marche pour la justice" de Kiliçdaroglu
Le chef de l'opposition turque doit boucler dimanche sa "marche pour la
justice", menée depuis le 15 juin d'Ankara à Istanbul pour protester
contre l'incarcération d'un élu de sa formation, et s'adresser à la
foule lors d'un rassemblement géant devant une prison près d'Istanbul.
Kemal Kiliçdaroglu, chef du Parti républicain du peuple (CHP,
social-démocrate), a effectué à 68 ans une marche de 450 km de la
capitale turque jusqu'à Istanbul, pour dénoncer la condamnation à 25
ans de prison du député Enis Berberoglu, reconnu coupable d'avoir
fourni au quotidien d'opposition Cumhuriyet des informations
confidentielles.
Cette initiative s'est transformée en une marche rassemblant des
milliers d'opposants au président Recep Tayyip Erdogan. Les soutiens de
M. Kiliçdaroglu l'ont comparée à la célèbre "marche du sel" de Gandhi
en 1930 contre le pouvoir britannique en Inde.
Le président Erdogan, lui, a accusé M. Kiliçdaroglu de se ranger du
côté des "terroristes" et l'a même mis en garde contre une possible
convocation judiciaire.
Kemal Kiliçdaroglu, qui avançait sans insigne partisane et avec
"Justice" comme seul mot d'ordre, est entré dans Istanbul vendredi,
rallié par une foule croissante de dizaines de milliers de participants
et applaudi dans la rue et aux fenêtres par de nombreux spectateurs du
cortège.
Il devait finir cette marche seul dimanche, selon ses déclarations à la presse.
Des milliers de personnes sont ensuite attendues à un rassemblement
prévu à Maltepe, un district d'Istanbul, devant la prison où est
incarcéré depuis le 14 juin Enis Berberoglu, ce qui pourrait constituer
l'une des plus grandes manifestations de protestation depuis celles de
2013 contre M. Erdogan.
"Je ne veux rien d'autre lors de ce rassemblement que des drapeaux
(turcs), des bannières réclamant la justice et des posters d'Ataturk",
le père fondateur de la République turque moderne et laïque", a prévenu
M. Kiliçdaroglu.
- Caravane -
Dans une déclaration écrite à l'AFP, le chef du CHP a dénoncé un pays
"dirigé d'une manière arbitraire" où "les limites du droit ont été
dépassées". "A l'heure actuelle, le parlement en Turquie est hors
service et le pays est dirigé par décrets par Erdogan", poursuit-il,
ajoutant que "l'indépendance judiciaire a été complètement abolie".
L'opposition en Turquie dénonce une dérive autoritaire du président
Erdogan, notamment depuis l'adoption par référendum en avril d'un
renforcement de ses pouvoirs et depuis les purges effectuées après la
tentative de putsch il y a un an : environ 50.000 personnes ont été
arrêtées et plus de 100.000 limogées ou suspendues de leurs fonctions.
La police turque a encore arrêté mercredi huit militants des droits de
l'homme, dont la directrice d'Amnesty International Turquie.
Tout au long de son périple de 450 km, le chef de l'opposition se
reposait le soir dans une caravane, après des journées où il avançait à
bon pas, selon des témoins. "Il était étonnamment vigoureux", a dit à
l'AFP un membre de son parti, Sezgin Tanrikulu.
Le gouvernement a considéré cette marche avec mépris. Le Premier
ministre Binali Yildirim a estimé vendredi qu'elle commençait "à
devenir ennuyeuse". "Cela doit prendre fin après le rassemblement",
a-t-il dit.
Mais les autorités ne l'ont pas empêchée pour autant. Et la police en a assuré la sécurité chaque jour.
Le chef du parti ultranationaliste MHP, Devlet Bahçeli, a mis en garde
les partisans de sa formation contre toute provocation et indiqué que
les locaux du parti sur le chemin de la marche seraient fermés samedi
et dimanche. (AFP, 9 juillet
2017)
CHP appeals to European court against referendum results
Turkey’s main opposition leader Kılıçdaroğlu lodged an appeal to the
European Court of Human Rights against the results of the April 16
referendum.
Kemal Kılıçdaroğlu, the head of Republican People's Party (CHP), signed
an appeal to the European court against the Turkey’s election board's
decision to confirm unstamped votes in the April 16 referendum.
Kılıçdaroğlu lodged the appeal in the city of İzmit on the 20th day of
his massive "justice march" from Ankara to İstanbul. He staged the
425-km (265 miles) march following a 25-year jail sentence for Enis
Berberoglu, a deputy for the CHP, in June on charges of revealing state
secrets.
"Turkey has rapidly turned into a (one-)party state. Pretty much all
state institutions have become branches of a political party,"
Kılıçdaroğlu told reporters on the last leg of his march with thousands
of supporters.
"This is causing profound harm to our democratic, parliamentary system," he added.
The march has gained momentum as it passes through north-west Turkey,
with representatives from the HDP, parliament's third largest party,
joining the march on Monday near the jail of its former co-leader Figen
Yüksekdağ.
On Monday, Yüksekdağ, stripped of her parliamentary status in February,
issued a statement from her cell, calling on the opposition to put
aside their differences and join efforts to help restore justice in the
country.
"We must set up the shattered scales of justice again and fight for
this together," warning that justice had hit "rock bottom" with the
imprisonment of 11 HDP lawmakers and nearly 100 mayors.
Meanwhile, President Tayyip Erdogan has stepped up his harsh criticism
of the protest march, saying the CHP was no longer acting as a
political opposition.
"We can see that they have reached the point of acting together with
terror groups and those powers which provoke them against our country,"
he said in a speech to officials from his ruling AKP on Saturday.
"The path which you are taking is the one of the Qandil, the one of
Pennsylvania," he said, referring to the PKK positions in northern
Iraqi mountains and the US state where Fethullah Gülen resides.
Erdoğan accuses Gülen of plotting the June 2016 attempted coup. Over
50,000 people have been imprisoned pending trial and 150,000 have been
suspended or dismissed from their jobs over their alleged link to
Gulen. Turkey has also closed 130 media outlets and imprisoned nearly
160 journalists.
In April, the government held a referendum on constitutional changes
that sharply expanded Erdogan's presidential powers and the proposals
won 51.4 percent of the vote.
However, opposition parties objected to the poll result, calling it
deeply flawed. European election observers also said that the election
board's decision to allow unstamped voted to be counted eliminated a
key safeguard against voting fraud. (EVRENSEL DAILY, July 4, 2017)
Erdogan s'en prend à la "marche pour la justice" de l'opposition
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé samedi le principal
parti d'opposition de se ranger du côté des "terroristes" avec sa
"Marche pour la justice" entamée le 15 juin pour protester contre
l'incarcération d'un député.
L'initiateur de ce mouvement, le chef du Parti républicain du peuple
(CHP), Kemal Kiliçdaroglu, avançant sans insigne partisane et avec
"Justice" comme seul mot d'ordre, a rallié une foule croissante, de
plusieurs milliers de personnes ces derniers jours.
La marche de plus de 400 km, qui est partie de la capitale Ankara, doit
se terminer le 9 juillet par un rassemblement géant à Maltepe près
d'Istanbul, devant la prison où est incarcéré depuis le 14 juin Enis
Berberoglu, un député CHP condamné à 25 ans de prison pour avoir
dévoilé des secrets d'Etat.
"Si vous commencez des manifestations pour protéger les terroristes et
ceux qui les soutiennent alors qu'il ne vous vient pas à l'esprit de
faire des manifestations contre les organisations terroristes, vous ne
pourrez convaincre personne que votre objectif est la justice", a lancé
samedi M. Erdogan à l'adresse de M. Kiliçdaroglu, qu'il avait déjà mis
en garde mi-juin contre une convocation par les autorités judiciaires.
"La ligne représentée par le CHP (...) a dépassé l'opposition politique
et pris une nouvelle dimension", a-t-il poursuivi, s'adressant à des
représentants de son parti AKP à Ankara.
"La route que vous avez empruntée est celle de Qandil et de la Pennsylvanie", a accusé M. Erdogan.
Qandil est une zone montagneuse dans le nord de l'Irak qui sert de base
arrière aux séparatistes kurdes du PKK, considérés comme des
"terroristes" par la Turquie et ses alliés occidentaux. Et c'est en
Pennsylvanie qu'est installé Fethullah Gülen, un prédicateur islamiste
auquel le gouvernement impute, malgré ses dénégations, le putsch manqué
de juillet 2015.
- 'Droit constitutionnel' -
"Sa colère contre nous est la preuve que nous avons raison de faire
cette marche", a déclaré Kemal Kiliçdaroglu à l'AFP, à l'occasion d'une
pause près de Sakarya, à moins de 150 km d'Istanbul.
"Ces mots sont appropriés pour un dictateur", a-t-il ajouté. "Cette marche (...), c'est notre droit constitutionnel".
Cette initiative a redonné au chef de l'opposition une prestance
politique, après une défaite de justesse au référendum du 16 avril sur
l'extension des pouvoirs du président Erdogan, contre laquelle le CHP
avait fait campagne.
Au-delà des sympathisants du CHP, la marche rallie de nombreuses
personnes préoccupées par ce référendum et par les purges effectuées
depuis la tentative de putsch de l'été dernier, dans le cadre
desquelles environ 50.000 personnes ont été arrêtées et plus de 100.000
limogées ou suspendues de leurs fonctions.
Samedi, le cortège réunissait plusieurs milliers de personnes - 10.000
selon le porte-parole de M. Kiliçdaroglu - qui défilaient en tenant un
drapeau turc long de plusieurs centaines de mètres.
Les militants, qui avançaient péniblement sous une température de 37
degrés, tentaient de scander un simple slogan : "Droits, loi et
justice".
Afin d'éviter les heures les plus chaudes de la journée, les marcheurs
ont observé une pause de six heures pendant l'après-midi, pour ne
repartir qu'en début de soirée.
M. Kiliçdaroglu a affirmé qu'il n'appelait plus à ce que davantage de
militants rejoignent la marche, mais plutôt à une forte mobilisation le
9 juillet à Maltepe pour marquer la fin de cette manifestation, inédite
en Turquie. (AFP, 1 juillet
2017)
Forces
armées/Armed Forces
Berlin réexamine ses livraisons d'armement à la Turquie
Berlin a annoncé vendredi un réexamen de ses livraisons d'armement
prévues à Ankara et des chaînes de télévision ont stoppé la diffusion
de publicités sur ce pays, premières conséquences concrètes du bras de
fer germano-turc.
La "réorientation" des relations avec la Turquie voulue par Berlin, en
raison du conflit qui oppose les deux pays au sujet du respect des
droits de l'Homme, "inclut tous les domaines, y compris la politique en
matière d'exportations d'armes", a indiqué à l'AFP un porte-parole du
ministère de l'Economie, compétent sur ce dossier, Philipp Jornitz.
"C'est pourquoi les demandes d'exportations d'armements font actuellement l'objet d'un réexamen", a-t-il dit.
Il confirmait ainsi partiellement des informations du quotidien Bild,
qui affirme que le gouvernement a en réalité déjà "gelé toutes les
livraisons en cours ou prévues à la Turquie" dans ce secteur.
"Le critère du respect des droits de l'Homme joue un rôle
particulièrement important en matière de décisions sur les exportations
d'armes", a souligné le porte-parole du ministère de l'Economie.
Depuis janvier 2016, et particulièrement suite aux purges massives
engagées en Turquie après la tentative de putsch du mois de juillet
l'an dernier, l'Allemagne a bloqué déjà 11 demandes d'exportations
d'armes à la Turquie, pays pourtant allié au sein de l'Otan.
Berlin a frappé jeudi son partenaire historique au portefeuille en
renforçant ses mises en garde concernant les déplacements en Turquie,
en pleine saison touristique, et en menaçant de bloquer ses aides aux
investissements ou exportations en Turquie.
Une mesure de rétorsion prise après la mise en détention de plusieurs
militants des droits de l'Homme en Turquie, accusés de soutien au
"terrorisme", dont un Allemand.
Conséquence directe: les deux chaînes de télévision allemandes
d'information en continu, n-tv et N24, ont annoncé vendredi l'arrêt de
la diffusion de publicités de promotion de la Turquie sur leur antenne.
"Nous avons décidé de ne plus diffuser les spots compte tenu de la
situation politique actuelle", a indiqué N24 dans un communiqué, "nous
avons à coeur de ne pas irriter notre public au vu de l'évolution en
cours" avec la Turquie.
"Nous estimons qu'une poursuite de la diffusion n'est pas appropriée
compte tenu du fait que la situation politique a fondamentalement
changé et que le ministre des Affaires étrangères a mis en garde contre
des investissements en Turquie", a indiqué de son côté une porte-parole
de la régie publicitaire de n-tv.
Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, poids lourd du
gouvernement d'Angela Merkel, est lui allé jusqu'à comparer la Turquie
du président Recep Tayyip Erdogan à la dictature communiste en RDA
jusqu'en 1989.
"La Turquie procède désormais à des arrestations arbitraires et ne
respecte pas les règles consulaires minimales, cela me rappelle la
situation qui existait autrefois en RDA", a dit M. Schäuble au journal
Bild, "quand tu te déplaçais là-bas, les choses étaient claires: s'il
t'arrivait quelque chose, personne ne pourrait rien pour toi".
En outre, le bras droit d'Angela Merkel à la chancellerie, Peter
Altmaier, a confirmé vendredi que son gouvernement voulait aussi
obtenir à Bruxelles le gel de fonds européens destinés à la Turquie
dans le cadre de son rapprochement avec l'UE.
Quelque 4,45 milliards d'euros sont en principe prévus pour la période
courant de 2014 à fin 2020 mais, signe des tensions déjà existantes,
seulement 200 millions d'euros ont été à ce jour versés.
La phase de tensions bilatérales actuelle constitue le point culminant
de plus d'un an de conflits divers entre Berlin et Ankara, face à ce
que l'Allemagne considère comme une dérive autoritaire de la Turquie.
(AFP, 21 juillet
2017)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Manifestation à Istanbul contre les restrictions israéliennes à Jérusalem
Plusieurs milliers de sympathisants d'un parti conservateur turc ont
manifesté dimanche à Istanbul contre les restrictions prises par Israël
à Jérusalem et marquer leur "soutien" aux Palestiniens, ont constaté
des journalistes de l'AFP.
La Turquie a fait part de sa colère lorsqu'Israël a décidé la mise en
place de mesures de sécurité controversées aux entrées de l'esplanade
des Mosquées, après une attaque meurtrière ayant coûté la vie à deux
policiers israéliens le 14 juillet.
De nombreuses manifestations et des heurts meurtriers entre forces
israéliennes et manifestants palestiniens ont suivi. Confronté aux
manifestations et à de fortes pressions internationales, le Premier
ministre Benjamin Netanyahu a finalement reculé en deux temps,
annonçant d'abord le retrait des détecteurs de métaux puis jeudi de
toutes les nouvelles mesures de sécurité mises en place le 16 juillet.
Mais la colère n'a pas diminué en Turquie, le président Recep Tayyip
Erdogan jugeant que le retrait des détecteurs de métaux n'était "pas
suffisant".
La manifestation de dimanche dans la métropole turque était organisée
par le Parti du Bonheur (Saadet) sur les bords de la mer de Marmara
avec comme slogan : "Israël comprend la force".
"Nous voulons montrer à nos frères musulmans que nous les soutenons", a déclaré un manifestant, Sadik Sen.
Aucun haut responsable gouvernemental n'était visible au milieu des
manifestants, dont de nombreux brandissaient des drapeaux turcs et
palestiniens.
(AFP, 30 juillet
2017)
Le gouvernement défend son projet d'autoriser les mariages religieux
Le gouvernement turc a fermement défendu dimanche son projet
d'autoriser les religieux à célébrer des mariages, malgré les critiques
de l'opposition pour qui ce projet de loi, s'il était adopté, saperait
les fondements de la République.
Actuellement en Turquie, pays majoritairement musulman et
officiellement laïc, les couples, même les plus pieux, doivent être
unis par un officier d'état civil, non pas par un religieux.
Or une proposition de loi présentée la semaine dernière au Parlement
entend donner aux muftis le pouvoir de célébrer des mariages. En
Turquie, les leaders religieux, dont les muftis, sont employés par le
Département des affaires religieuses, le Diyanet.
Le CHP, principal parti d'opposition, dénonce le projet de loi, dans
lequel il voit l'ultime initiative de l'AKP, le parti du président
Recep Tayyip Erdogan, pour islamiser la Turquie.
Mais Bekir Bozdag, vice-Premier ministre et porte-parole du
gouvernement, estime qu'il s'agit uniquement de proposer plus d'options
aux Turcs. "Ce changement ne s'attaque pas aux principes de la laïcité.
Au contraire, il est dans la droite ligne de la laïcité et de l'Etat de
droit", a-t-il écrit sur Twitter. "Ce changement va rendre les mariages
officiels plus aisés et les accélérer, il va aussi protéger les femmes
dans le cadre du droit conjugal".
En outre, a insisté M. Bozdag, il n'est pas question d'imposer les
mariages religieux puisque, selon lui, les mariages civils garderont
toute leur validité.
Homme fort de Turquie depuis 2003, M. Erdogan est régulièrement accusé
par ses détracteurs de vouloir islamiser la société turque.
Son gouvernement a progressivement annulé l'interdiction du port du
voile dans les institutions, autorisant les femmes à être voilées dans
les universités et au Parlement et, ces dernières années, dans la
fonction publique et les lycées, au grand dam des tenants de la
République laïque fondée en 1923 par Mustafa Kemal Atatürk.
Les autorités turques rejettent toutefois les accusations
d'islamisation de la société et soutiennent que ces interdictions du
port du voile islamique fermaient les portes des universités et de
nombreuses institutions aux femmes qui voulaient le porter.
(AFP, 30 juillet
2017)
Erdogan exhorte tous les musulmans à "visiter" et "protéger" Jérusalem
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a
exhorté mardi les musulmans du monde entier à "visiter" et "protéger"
Jérusalem, après des violences meurtrières liées à l'installation par
Israël des détecteurs de métaux aux entrées de l'esplanade des Mosquées.
"Je voudrais lancer un appel à tous mes concitoyens et aux musulmans du
monde entier: que tous ceux qui en ont les moyens (...) effectuent une
visite à Jérusalem, à la mosquée Al-Aqsa", a déclaré M. Erdogan. "Venez
protégeons tous ensemble Jérusalem", a-t-il ajouté.
Israël a répliqué sèchement mercredi à des déclarations du président
turc Recep Tayyip Erdogan sur les mesures de sécurité à l'esplanade des
Mosquées, affirmant ne pas avoir à recevoir de "leçon de morale" de la
part de la Turquie.
Les autorités israéliennes avaient installé les détecteurs de métaux
aux entrées de l'esplanade à la suite de l'assassinat le 14 juillet de
deux policiers israéliens par trois Arabes israéliens.
En réaction, des manifestations de protestation ont été lancées contre
les détecteurs, au cours desquelles des affrontements ont éclaté à
plusieurs reprises entre Palestiniens et forces de sécurité
israéliennes. Cinq Palestiniens ont été tués.
Trois civils israéliens ont par ailleurs été tués pendant la même
période par un Palestinien dans une colonie israélienne en Cisjordanie
occupée.
Face à cette flambée de violences et sur demande de la Jordanie,
gardien officiel des lieux saints musulmans de Jérusalem, Israël a
décidé tôt mardi de supprimer les détecteurs de métaux et de les
remplacer par d'autres mesures de sécurité.
"Sous prétexte de lutter contre le terrorisme, il s'agit d'une
tentative pour prendre aux musulmans la Mosquée Al-Aqsa", a ajouté le
président turc, qui s'adressait aux députés du parti au pouvoir (AKP,
islamo-conservateur) pour sa réunion hebdomadaire au Parlement.
La "légitimité" de l'Etat d'Israël "n'a de sens qu'à l'aune de son
respect non seulement de ses propres droits, mais aussi de ceux de la
Palestine et des Palestiniens", a-t-il poursuivi.
Le ministère israélien des Affaires étrangères a qualifié dans un
communiqué de "hallucinantes, fausses et déformées" les déclarations de
M. Erdogan, invitant ce dernier à "s'occuper des problèmes de son pays".
"Jérusalem est une ville dont le gouvernement est attaché à la
sécurité, à la liberté de culte et au respect des droits de toutes les
minorités", poursuit le communiqué israélien.
L'esplanade des Mosquées est le troisième lieu saint de l'islam et le
lieu le plus sacré du judaïsme sous sous le nom de Mont du Temple. (AFP, 25 juillet
2017)
Jérusalem: une organisation pan-islamique se réunit le 1er août à Istanbul
L'Organisation de la coopération islamique (OCI) a annoncé lundi la
tenue le 1er août à Istanbul (Turquie) d'un réunion ministérielle de
ses 57 membres pour débattre de la crise autour de l'esplanade des
Mosquées à Jérusalem.
"La question de la mosquée Al-Aqsa est une ligne rouge qui ne se prête
à aucune complaisance ou indulgence", écrit l'organisation
pan-islamique dans un communiqué publié au terme d'une réunion des
ambassadeurs des Etats membres à son siège à Jeddah, dans l'ouest de
l'Arabie saoudite.
La mosquée Al-Aqsa se situe sur l'esplanade des Mosquées, site
ultra-sensible au coeur du conflit israélo- palestinien depuis cinq
décennies.
"Porter atteinte à la mosquée Al-Aqsa d'une quelconque manière et quel
que soit le prétexte aura des conséquences très graves et conduira à
l'instabilité dans la région", prévient l'OCI.
La tension est très vive à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupés
après la mise en place le 14 juillet par Israël de détecteurs de métaux
aux entrées de l'esplanade des Mosquées située dans la partie orientale
de Jérusalem.
Samedi, le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays assure la
présidence de l'OCI, avait qualifié d'"inacceptable" la mise en place
de ces détecteurs et appelé la communauté internationale à "agir sans
attendre pour obtenir la levée des dispositifs qui limitent la liberté
de culte".
Des heurts quotidiens entre manifestants palestiniens et forces
israéliennes ont fait depuis cinq morts et des dizaines de blessés.
Les entrées de l'esplanade sont contrôlées par Israël, qui l'appelle
Mont du Temple, le lieu le plus saint du judaïsme, mais le site est
géré par la Jordanie. Les musulmans peuvent y aller à toute heure. Les
juifs ne peuvent y pénétrer qu'à certaines heures et n'ont pas le droit
d'y prier. (AFP, 24 juillet
2017)
Jihad added to the new Turkish curriculum while evolution is taken out
Education Minister, İsmet Yılmaz, announced the controversial
curriculum that has been discussed since January. Jihad has been added
to the curriculum whereby evolution has been taken out. The explanation
by Yılmaz is that “destruction and war are not part of jihad but
defending the country is.”
Eğitim-Sen [Education Union] General Secretary, Feray Aytekin Aydoğan,
stated that the curriculum did not take opinions put forward into
account and that they will continue to defend a curriculum based in
science.
15 JULY IS ADDED
In total 176 amendments are made to the curricula of primary,
secondary, high school, religious vocational school and religious high
schools that are also known as ‘Imam Hatip’.
Yılmaz announced that “15 July Democracy Victory and National Unity Day
[the defeat of the attempted coup] will be added to the new curriculum”
and claimed that the current curriculum is the most democratic and
inclusive ever.
CONCEPT OF JIHAD TO BE TAUGHT
Yılmaz said that they will be making announcements about compulsory
religious education in the new curriculum next week. He further added,
“ Jihad is a component of lessons on ‘Islamic Law’ and exists in basic
religious education. There is no need to feel uncomfortable about this
[teaching of Jihad], in fact, one would expect it to be demanded if it
was not being taught. Destruction and war are not part of Jihad but
defending the country is; and furthermore, it is our responsibility to
teach what Jihad is and isn’t. The new curriculum will deal with
organisations such as FETO [the network of US-based cleric Fethullah
Gulen, blamed for last year’s attempted coup], PKK (Kurdish Workers
Party) and DAES [ISIS] too.”
THEORY OF EVOLUTION TAKEN OUT OF THE CURRICULUM
Theory of Evolution has been taken out of the curriculum. Yılmaz argued
that each subject to be taught in secondary school was decided on the
ability of pupils and therefore evolution theory has been left to
university level education because pupils ‘do not have the necessary
philosophical base’ in secondary level to be taught this subject.
Eğitim-Sen General Secretary, Feray Aytekin Aydoğan said the “draft
curriculum across all subjects is based on values. All subjects are
based on values and are restructured accordingly. A curriculum
befitting statements by AKP government of “New Turkey: a vindictive and
religious generation, all schools will be religious schools” has been
created. There are statements about the removal of evolution from the
curriculum because it will not be understood. After Saudi Arabia, we
will go down in history for being the second country in the world to
have taken evolution out of text books. What kind of scientific
explanation warrants the removal of evolution, which should be part of
the curriculum from pre-school -where children are taught about the
earth and its creatures at every level-, and its replacement by the
concept of Jihad.” (Evrensel, Eylem NAZLIER, July 20, 2017)
Des islamistes turcs manifestent contre Israël à Istanbul
Des ultra-nationalistes turcs ont
manifesté jeudi devant l'une des principales synagogues d'Istanbul pour
dénoncer les nouvelles mesures de sécurité aux entrées de l'esplanade
des Mosquées à Jérusalem, selon l'agence de presse privée Dogan.
Israël est un "Etat terroriste" qui cherche à entraver la liberté de
culte des musulmans, ont déclaré dans un communiqué les Foyers
d'Alperen, un groupe de jeunes d'extrême droite ultra-nationaliste et
islamiste.
"Si vous empêchez notre liberté de culte, alors nous empêcherons votre
liberté de culte ici", menace la déclaration lue devant la synagogue
Neve Shalom par Kürsat Mican, le président local des Foyers d'Alperen.
La fondation du Grand-Rabbinat turc, qui veille sur la petite
communauté juive de Turquie, principalement établie à Istanbul, a
exprimé sa colère.
"Nous condamnons cette manifestation provocante qui s'est déroulée ce
soir devant la synagogue Neve Shalom", a déclaré la Fondation dans un
communiqué.
Selon l'agence Dogan, des manifestants ont donné des coups de pied sur
les portes de la synagogue et ont jeté des pierres, puis se sont
dispersés.
Cette synagogue fait généralement l'objet d'une importante protection
policière. Elle avait été frappée par des attentats meurtriers en 1986
et en 2003. Le premier avait été attribué à des extrémistes
palestiniens, le second à des islamistes.
Les nationalistes turcs manifestent de temps à autre devant les
représentations diplomatiques israéliennes en Turquie, mais il est
inhabituel qu'ils le fassent devant une synagogue.
Les Palestiniens dénoncent l'installation de détecteurs de métaux
aux accès du troisième lieu saint de l'islam, dans la vieille ville de
Jérusalem, une décision prise après le meurtre vendredi de deux
policiers israéliens par trois Arabes israéliens près de l'esplanade.
Jeudi, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue israélien
Reuven Rivlin, le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé Israël à
retirer les détecteurs de métaux "dans les plus brefs délais
possibles", "vu l'importance que revêt (l'esplanade des Mosquées) pour
tout le monde islamique".
(AFP, 20 juillet
2017)
La priorité des Frères musulmans: L'Europe et la Turquie
Pierre Vermeren, Le Figaro, 7 juillet 2017
En pleine déconfiture dans le monde arabe, les Frères musulmans
concentrent leurs efforts sur l’Europe avec le soutien des pouvoirs
publics turcs, explique l’historien.
Le Centre français du culte musulman (CFCM) est une instance
associative créée en 2003 sous l’égide du ministère de l’Intérieur,
instance qui représente le culte musulman de France, le régit dans ses
différents aspects et constitue l’interlocuteur collectif des pouvoirs
publics. En dépit de ses limites, cette organisation est très
importante depuis quelques années. De facto, un partage à l’amiable de
la présidence du CFCM s’est opéré, à tour de rôle, entre ce qu’il
convient d’appeler les représentants de l’islam algérien et de l’islam
marocain de France, les deux États n’étant jamais très éloignés des
scrutins et des mosquées.
Cela a provoqué le courroux de plusieurs composantes du CFCM, notamment
les Frères musulmans de l’UOIF, qui ont parfois boycotté les élections
de l’instance. Dans le cadre de la présidence tournante du CFCM,
l’arrivée à la présidence le 1er juillet 2017 d’Ahmet Ogras, un
représentant de l’islam turc minoritaire, permet aux Frères musulmans
de revenir par la grande porte de manière tout à fait inattendue.
Texte complet de l'article
Colère après la suppression de l'enseignement de la théorie de l'évolution
Une décision du ministère turc de l'Education de retirer l'enseignement
de la théorie de l'évolution des programmes scolaires provoque une
vague d'indignation, l'opposition critiquant un "lavage de cerveau" mis
en oeuvre par le gouvernement islamo-conservateur.
Le chef du Conseil de l'Education, Alparslan Durmus, a annoncé fin juin
que la théorie de l'évolution ne serait plus enseignée à partir de la
rentrée prochaine, tandis que l'ensemble de la réforme entrera en
vigueur d'ici à 2019.
"Nous avons mis de côté certains sujets polémiques parce que nous
savons qu'il est impossible pour nos étudiants d'avoir les
connaissances scientifiques ou les éléments nécessaires pour les
appréhender", a déclaré M. Durmus dans une vidéo présentant la réforme
des programmes scolaires.
L'enseignement de la théorie de l'évolution ne démarrera désormais qu'au niveau universitaire.
En outre, les programmes scolaires tourneront le dos à "une vision
eurocentrée, par exemple dans les cours d'histoire", selon M. Durmus.
Le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus avait qualifié en janvier la
théorie de l'évolution, de "scientifiquement obsolète et pourrie".
"Il n'y a pas de règle disant qu'il faut absolument l'enseigner", avait-il déclaré.
Selon le ministre de l'Education, Ismet Yilmaz, les nouveaux programmes
visent à "offrir aux enfants une bien meilleure éducation".
L'objectif, selon M. Yilmaz, est de faire en sorte que les "enfants et
étudiants ne se contentent pas d'utiliser la connaissance et la
technologie, mais qu'ils en créent".
- 'Pas en arrière' -
Mais pour Feray Aytekin Aydogan, qui dirige le puissant syndicat
d'Enseignants Egitim-Sen, critique du gouvernement, cette réforme est
un "pas un arrière" et "sera négative pour le pays".
Insistant sur le "danger" d'une telle réforme, Mme Aydogan souligne
qu'en Iran, pourtant une République islamique, 60 heures de cours sont
consacrées à la théorie de l'évolution et 11 heures à Charles Darwin,
père de la théorie.
"Nous ne nous soumettrons pas à l'obscurité. Nous continuerons à promouvoir l'éducation scientifique", ajoute-t-elle.
"Ce gouvernement AKP lave le cerveau de nos jeunes avec ce programme
rétrograde", déclare à l'AFP Baris Yarkadas, député du principal parti
d'opposition (CHP, social démocrate), affirmant qu'il s'agit "de
rapprocher la Turquie des pays islamistes dirigées par la charia (loi
islamique)", comme l'Arabie saoudite.
"Ce qu'ils veulent, c'est retirer complètement l'éducation laïque et
scientifique pour éviter d'avoir une génération qui réfléchit,
questionne et crée", ajoute-t-il.
Même inquiétude pour la jeunesse chez la députée indépendante Aylin
Nazliaka. "Ils veulent créer un appareil idéologique avec des jeunes
qui pensent comme eux."
Le ministère de l'Education, contacté par l'AFP s'est refusé à tout commentaire.
- 'Nouvelle Turquie' -
Des détracteurs de la réforme lui reprochent également d'accorder une
moindre place à l'enseignement de l'histoire d'Atatürk, père fondateur
de la République turque moderne et laïque.
Avant l'annonce officielle des détails de la réforme, la présidente de
l'Association de la pensée kémaliste (ADD), Tansel Cölasan, avait
affirmé à l'AFP que l'objectif était de créer une mentalité hostile à
la république.
"Cette république démocratique, laïque, a été construite grâce à l'éducation scientifique", avait-elle insisté.
Pour elle, ce projet s'inscrit dans la volonté du pouvoir de créer une
"nouvelle Turquie" en amont du centième anniversaire de la république,
en 2023.
Lorsque l'ébauche de réforme a été soumise au public en début d'année,
le ministère de l'Education avait reçu plus de 180.000 plaintes et
commentaires, principalement à propos de l'enseignement de l'héritage
d'Atatürk, selon le quotidien Hürriyet.
Dans la plupart des commentaires, le public demandait le maintien de
l'enseignement de la théorie de l'évolution au lycée et que plus de
place soit accordée à Atatürk, selon la même source. (AFP, 5 juillet
2017)
Socio-économique
/ Socio-economic
Séisme en Grèce et en Turquie: deux morts et près de 500 blessés
Un puissant séisme a frappé dans la nuit de jeudi à vendredi l’île
grecque de Kos et la station balnéaire turque de Bodrum en pleine
saison touristique, tuant un Suédois et un Turc et faisant des
centaines de blessés. À ce stade, rien ne permet d’indiquer que les
Belges sur place comptent parmi ceux-ci.
La secousse d’une magnitude de 6 à 6,7 est survenue à 1h31 (22h31 GMT
jeudi) dans cette région très touristique du bassin méditerranéen.
Selon la police, les victimes sont âgées respectivement de 22 et 39
ans. Les deux touristes circulaient dans le centre-ville, encore très
animé malgré l’heure tardive, et ont été tuées par l’effondrement d’un
bar ou par des pierres d’autres vieux bâtiments avoisinants qui ont
subi d’importants dégâts.
En tout, 120 personnes ont été blessées à Kos. Dans la station
balnéaire turque de Bodrum, sur la côte égéenne, 358 personnes ont été
blessées, selon le ministre turc de la Santé Ahmet Demircan, précisant
que 25 d’entre elles étaient toujours hospitalisées, mais aucune ne se
trouvait dans un état grave.
Les séismes sont fréquents en Grèce et au large des côtes occidentales
de la Turquie, en mer Egée, qui se trouve entre les deux pays. (Le Soir, 21 juillet 2017)
Istanbul sous l'eau après des pluies diluviennes
Des pluies diluviennes se sont abattues mardi sur Istanbul, capitale
économique de la Turquie, paralysant en partie les transports routiers
et maritimes, mais aucune victime n'était à déplorer dans l'immédiat.
Les tranports en commun, notamment le métro et le tramway, ont été
perturbés dans la matinée, tandis que de nombreux véhicules se sont
retrouvés piégés par la montée fulgurante des eaux, selon les images
diffusées par les chaînes de télévision.
Selon les médias, plusieurs bateaux de la régie des transports
maritimes de la ville ont été cloués au port à cause de la pluie et des
rafales de vent qui ont atteint jusqu'à 80 km/heure.
D'autres images publiées sur les réseaux sociaux montraient des
Stambouliotes réfugiés sur des murets, en attendant l'arrivée des
secours qui se déplaçaient parfois avec des canots pneumatiques.
A Usküdar, district situé sur la rive asiatique d'Istanbul, les eaux
agitées du Bosphore ont débordé, recouvrant des routes et des places.
Le gouvernorat de la mégalopole turque a exhorté les habitants à "ne
pas sortir avec leur véhicule personnel, sauf raison impérative".
D'après la municipalité d'Istanbul, il est tombé en moyenne quelque 65
millimètres de pluie sur la mégalopole dans la matinée, et pratiquement
le double à Silivri, district situé en lisière d'Istanbul.
"C'est une catastrophe naturelle (...) une situation extraordinaire", a
déclaré le ministre des Transports Ahmet Arslan, cité par l'agence de
presse progouvernementale Anadolu.
La pluie s'était calmée en début d'après-midi, mais les autorités météorologiques ont annoncé des averses jusque dans la soirée.
"Ce ne sont pas des précipitations normales, au regard de la saison", a
déclaré le Premier ministre Binali Yildirim. "Mais la mairie et le
gouvernorat coopèrent de la meilleure des façons pour faire face à la
situation". (AFP, 18 juillet
2017)
La tragédie sans fin des meurtres de femmes en Turquie
Ce jour de décembre 2012, Pinar Ünlüer, une femme divorcée de 29 ans,
attendait son fils de 6 ans à la sortie de l'école à Izmir, dans
l'ouest de la Turquie, quand elle a été abattue à deux pas de
l'établissement. Son meurtrier ? Un homme dont elle avait refusé la
demande en mariage.
Elle est l'une des 210 femmes à avoir été tuées en 2012 en Turquie, le
plus souvent par des hommes qu'elles connaissaient, selon la plateforme
Stop aux féminicides. Et ce nombre ne cesse d'augmenter depuis lors.
"A chaque fois qu'une femme est tuée, je ressens la même douleur",
confie à l'AFP Zeki Ünlüer, père de Pinar. "Ma femme et moi sommes
morts le jour où notre fille a été enterrée. Je ne vis plus, je suis
mort avec elle." L'assassin a été condamné à la prison à perpétuité.
Les journaux turcs rapportent quasiment chaque jour une nouvelle
histoire de femme victime d'un homme qu'elle connaissait. En 2016, 328
ont été tuées, selon Stop aux féminicides. Et au cours des cinq
premiers mois de 2017, elles étaient déjà 173, contre 137 sur la même
période un an plus tôt, affirme l'organisation dans un rapport publié
en mai.
Rien qu'à Izmir, troisième ville de Turquie et bastion laïc et
progressiste, on recense 118 meurtres de femmes depuis 2010 - dont
Pinar Ünlüer.
Le gouvernement turc a beau admettre que ces chiffres sont
inacceptables, les militants estiment que la situation va de mal en pis.
La tentative de viol et le meurtre brutal d'une étudiante de 20 ans,
Özgecan Aslan, en 2015, avait pourtant provoqué une vague de colère en
Turquie et beaucoup espéraient alors des avancées concrètes sur la
question.
- 'Nos femmes meurent' -
Mais rien n'a changé, estime le père de Pinar Ünlüer, qui pointe des
failles juridiques permettant aux tueurs d'invoquer des circonstances
atténuantes.
"Les punitions ne sont pas assez dissuasives", selon lui. "J'aimerais
demander (à un ministre): +Si c'était votre enfant, vos filles, vos
mères, que penseriez-vous ? Nos femmes meurent et vous ne faites rien+."
Comme la plupart des agresseurs, l'assassin de Pinar a demandé une
réduction de peine, affirmant avoir été provoqué par la jeune femme,
indique le père de celle-ci.
Les hommes cherchent souvent à obtenir une réduction de leur peine en
prétextant un moment de démence, ou en affirmant que leur victime les a
insultés ou trompés, relèvent les militants de la cause des femmes.
C'est le cas de l'ancien mari d'Eda Okutgen, tuée de plusieurs coups de
poignard en novembre 2014, à Izmir. Condamné à la prison à perpétuité,
il a ensuite obtenu l'annulation de cette peine. Il est actuellement
rejugé et plaide la démence, explique Nazli Okutgen, soeur d'Eda.
L'état d'urgence instauré après le putsch manqué de juillet 2016 a
encore aggravé la situation des femmes victimes de violences, affirme
la Fondation pour la Solidarité des femmes, basée à Ankara.
Dans un rapport, cette fondation présente des cas de plaintes rejetées
par des policiers expliquant avoir des affaires "plus importantes" à
traiter. Un policier cité a ainsi dit à une victime venue porter
plainte: "Il y a eu un coup d'Etat, la police a autre chose à faire".
La Fondation insiste aussi sur l'effet négatif des purges qui ont
affecté le secteur public après le putsch manqué, avec plus de 100.000
personnes limogées ou suspendues, dont des policiers, juges et
procureurs.
- 'Le droit d'être protégées' -
Plus de 37% des femmes turques disent avoir fait l'objet des violences
physiques et/ou sexuelles, selon une enquête conduite en 2014 par le
ministère de la Famille auprès de 15.000 foyers.
La Turquie s'est pourtant dotée d'un arsenal juridique censé protéger
les femmes et punir leurs agresseurs. Mais, selon Gülsüm Kav, l'une des
membres fondatrices de la plateforme Stop aux féminicides, les textes
ne sont pas appliqués.
"Ces meurtres peuvent être arrêtés", assure-t-elle, pointant la baisse
des féminicides de 180 en 2010 à 121 en 2011, qu'elle explique par le
débat public autour de la mise en place d'une loi sur le sujet, votée
en 2012, qui a montré aux agresseurs que les violences domestiques ne
resteraient pas impunies.
"La loi donne aux femmes le droit d'être protégées", explique Mme Kav.
"Mais lorsqu'elles réclament cette protection auprès de la police ou de
la justice, elles sont renvoyées chez elles, les autorités tentent de
les réconcilier avec leur conjoint ou elles reçoivent une protection
uniquement sur le papier".
Les militants reprochent également au gouvernement des remarques
incendiaires: le président Recep Tayyip Erdogan avait notamment
provoqué une vague de fureur en 2016 en affirmant que les femmes
étaient "incomplètes" sans enfants.
En Turquie aujourd'hui, la seule ministre femme, Fatma Betul Sayan
Kaya, est en charge du ministère de la Famille et seulement 79 des 548
députés sont des femmes.
Pour Reyhan Kaplan, de l'Association de solidarité des femmes d'Izmir,
la principale cause des violences faites aux femmes est le fait que
"les hommes ne les considèrent comme leurs égales. Ils pensent être
meilleurs qu'elles".
(AFP, Raziye Akkoc, 12 juillet
2017)
G20 : Erdogan menace de ne pas ratifier l'Accord de Paris
Le président turc a menacé samedi de ne pas faire ratifier l'Accord de
Paris s'il n'obtient pas des conditions plus favorables, enfonçant un
coin dans l'unité du G20 face à la politique climatique des Etats-Unis.
"Après la décision prise par les Etats-Unis, notre position va dans la
direction d'une non ratification par le parlement", a déclaré Recep
Tayyip Erdogan lors de sa conférence de presse à l'issue du sommet du
G20.
Cette déclaration vient ébranler l'unité de façade face aux Etats-Unis
affichée pendant le sommet par les 19 autres pays les plus puissants du
monde.
Un des enjeux principaux de ce sommet très tendu était justement de
mesurer l'impact de la décision américaine de se retirer de l'Accord de
Paris sur le G20, et plus largement, sur le reste du monde.
Officiellement, le communiqué du final explique clairement que les
Etats-Unis sont seuls face aux 19 autres qui s'engagent en faveur de
l'Accord de Paris qualifiés d'"irréversibles".
M. Erdogan a justifié sa position par le fait que certaines promesses
qui lui auraient été faites lors de la COP21, qui a accouché des
Accords de Paris, n'auraient pas été tenues.
"Comme nous sommes classés parmi les pays développés, et pas parmi les
pays en développement, ils ont promis de compenser l'impact financier.
Nous avons dit que si cela arrive, nous ratifierons au parlement, et
dans le cas contraire, non", a expliqué M. Erdogan.
Aux termes de l'Accord de Paris les pays développés doivent faire
d'avantage d'efforts financiers que les pays en développement, efforts
auxquels entend se soustraire M. Erdogan, qui affirme avoir obtenu des
engagements en ce sens en 2015.
"Le président français (de l'époque, ndlr) François Hollande nous avait fait une promesse", a soutenu M. Erdogan. (AFP, 8 juillet
2017)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
La crise germano-turque "nuit" aux intérêts d'Ankara
Les nouvelles tensions entre la Turquie et l'Allemagne, après
l'arrestation de militants de droits de l'homme, portent préjudice aux
intérêts économiques d'Ankara, a souligné lundi le commissaire européen
Johannes Hahn, chargé des relations avec les pays tiers.
"Je pense que la Turquie devrait comprendre les raisons de tout cela et
devrait y remédier", a déclaré devant la presse M. Hahn, qui
participera mardi avec la chef de la diplomatie européenne, Federica
Mogherini, à une rencontre à Bruxelles avec les ministres turcs des
Affaires étrangères et européennes, Mevlut Cavusoglu et Omer Celik.
Cette réunion - qui s'inscrit dans le cadre du "dialogue politique à
haut niveau" entre les deux parties - va se dérouler sur fond de vives
tensions entre Ankara et Berlin, qui a annoncé jeudi une
"réorientation" de sa politique vis-à-vis de la Turquie après
l'interpellation à Istanbul de défenseurs des droits de l'homme, dont
un Allemand.
La crise germano-turque s'inscrit elle-même dans un contexte de
dégradation des rapports entre la Turquie et l'UE, en lien notamment
avec la récente réforme constitutionnelle controversée du président
turc Recep Tayyip Erdogan et avec les purges massives conduites dans le
pays après un coup d'Etat avorté en juillet 2016.
"On ne doit pas oublier l'impact d'un tel débat sur la Turquie", a
observé lundi M. Hahn, alors que l'Allemagne envisage des mesures de
rétorsion économique, incluant un réexamen des garanties, prêts ou
aides apportés à la Turquie, "cela nuit d'une certaine manière à la
société turque, à l'économie turque".
"Nous sommes au milieu de la saison touristique, et cela n'incite pas
les gens à se rendre là-bas", a-t-il noté, ajoutant que "la même chose
vaut pour les investissements dans le pays, si la situation reste très
précaire, très confuse, très fragile".
La rencontre prévue mardi à Bruxelles avec les ministres turcs "nous
donnera une opportunité de traiter toutes ces questions", a espéré le
commissaire autrichien.
Interrogé sur la possibilité de suspendre les fonds de pré-adhésion que
les Européens versent à la Turquie dans le cadre des négociations
d'adhésion du pays à l'UE, M. Hahn a rappelé que ces aides "ont été
adoptées".
"Je dispose d'une marge de manoeuvre de rédéploiement", a-t-il
souligné, "mais la décision de principe a été prise de ne pas
interrompre les négociations" d'adhésion à l'UE. "Tant que cette
décision de principe n'a pas été prise, ces versements devront se
poursuivre", a-t-il argué.
Les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, lancées en 2005, sont
au point mort. Mais une majorité de pays européens ne souhaitent pas
pour l'heure franchir le pas d'une suspension formelle, craignant de
provoquer une rupture définitive avec un partenaire clé sur le dossier
migratoire et dans la lutte antiterroriste. (AFP, 24 juillet
2017)
Erdogan à l'Allemagne: "Ne vous mêlez pas de nos affaires intérieures"
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a sommé dimanche l'Allemagne de
ne "pas se mêler des affaires intérieures" de son pays, alors que les
relations entre ces deux partenaires au sein de l'Otan se sont encore
envenimées cette semaine.
"Personne n'a le droit de se mêler des affaires intérieures de la
Turquie", a déclaré M. Erdogan lors d'une conférence de presse à
Istanbul, répondant à une question sur les récentes critiques
allemandes sur la situation des droits de l'Homme en Turquie.
Berlin, excédé par l'interpellation à Istanbul de défenseurs des droits
de l'homme, dont un Allemand, a annoncé jeudi une "réorientation" de sa
politique vis-à-vis de la Turquie, avec des mesures qui risquent de
pénaliser économiquement son partenaire historique.
"Nous ne pouvons pas accepter ce qui se passe en Turquie", a tonné le
président allemand Frank-Walter Steinmeier lors d'un entretien à la
chaîne publique ZDF diffusé dimanche, selon des extraits de l'interview.
Les rapports entre Ankara et Berlin se sont dégradés ces derniers mois,
mais la brouille entre les deux pays a pris une tournure d'une rare
gravité après que l'Allemagne a décidé de jouer la carte de l'économie
pour mettre la pression sur la Turquie.
Les mesures envisagées à Berlin incluent notamment un réexamen des
garanties, prêts ou aides qu'apportent le gouvernement allemand ou
l'Union européenne (UE) aux exportations ou aux investissements dans le
pays.
Cette perspective semble avoir inquiété les dirigeants turcs, qui se
relaient depuis plusieurs jours pour tenter de rassurer les
investisseurs allemands, en démentant notamment des informations de
presse faisant état d'une liste de 68 groupes allemands ou cadres
dirigeants d'entreprises accusés de soutien au "terrorisme" par Ankara.
"Il n'y a ni enquête, ni examen visant les entreprises allemandes qui
sont présentes en Turquie. Ce sont des informations mensongères,
erronées, des affabulations. Il n'y a rien de tel", a encore assuré
dimanche M. Erdogan.
De son côté, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a
estimé que M. Erdogan "mettait en péril le partenariat vieux de
plusieurs siècles entre la Turquie et l'Allemagne", selon des extraits
d'un entretien au quotidien allemand Bild à paraître lundi.
La diaspora turque d'Allemagne est la plus importante au monde avec environ trois millions de personnes.
"C'est vraiment dramatique (...) il y a en fait tellement de choses qui
nous rapprochent. Mais nous ne cèderons pas au chantage", martèle le
ministre selon ces extraits.
Ce climat d'incertitude entre les deux pays pourrait faire perdre
environ deux milliards d'euros de commerce bilatéral, rapporte le
quotidien allemand Die Welt dans son édition dominicale, citant une
estimation de la Chambre allemande de commerce et d'industrie (DIHK).
Ce durcissement de la politique de Berlin à l'égard d'Ankara intervient
en réaction à la mise en détention d'un défenseur allemand des droits
de l'homme avec cinq autres militants, dont la directrice d'Amnesty
International en Turquie. Ils avaient été arrêtés le 5 juillet alors
qu'ils participaient à un séminaire à Istanbul.
Au total, neuf Allemands, dont quatre ayant également la nationalité
turque, sont actuellement détenus en Turquie. Parmi eux figure
notamment le journaliste Deniz Yücel, correspondant du journal Die Welt
en Turquie.
(AFP, 23 juillet
2017)
Arrestations en Turquie: Amnesty manifeste devant l'ambassade à Paris
Une cinquantaine de militants d'Amnesty
international ont manifesté jeudi devant l'ambassade de Turquie à Paris
pour réclamer la libération "immédiate" des défenseurs des droits de
l'Homme récemment arrêtés par Ankara, dont deux dirigeants locaux de
l'ONG, a constaté un journaliste de l'AFP.
Vêtus de T-shirt jaunes aux couleurs de l'ONG, les manifestants se sont
alignés face à l'entrée de l'ambassade, le regard droit et fermé. Une
quinzaine d'entre eux, bras tendus, avaient enfilé des menottes en
signe de protestation contre la "vague de répression, sans précédent
dans l'histoire récente de la Turquie" en cours selon eux depuis le
coup d'Etat raté de juillet 2016.
"Nous réclamons la libération immédiate et inconditionnelle de tous les
militants des droits de l'Homme arrêtés, dont notre président en
Turquie, Taner Kiliç, et notre directrice, Idil Eser", a déclaré sur
place à l'AFP Nicolas Krameyer, responsable du programme "libertés"
d'Amnesty France.
La justice turque a ordonné cette semaine l'incarcération de six
militants des droits de l'Homme arrêtés début juillet, dont Mme Eser.
Ils sont selon Amnesty "accusés d'avoir commis un crime au nom d'une
organisation terroriste, sans en être membre".
L'expression "organisation terroriste" désigne le plus souvent pour les
autorités turques les partisans du prédicateur Fethullah Gülen, accusé
d'avoir fomenté le putsch manqué, ou les séparatistes kurdes du PKK.
Taner Kiliç avait lui été arrêté début juin.
"Défendre les droits de l'Homme en Turquie expose à des dizaines
d'années d'emprisonnement, c'est scandaleux!", a ajouté M. Krameyer, en
soulignant que Mme Eser avait été placée "à l'isolement, dans une
cellule de 4 mètres sur 2 et sans accès à ses proches ni à ses
traitements médicaux", seul son avocat ayant accès à elle.
Avant de se disperser dans le calme avant midi, sous l'oeil de
policiers, les militants ont tenté en vain de déposer à l'ambassade de
Turquie une liste de 100.000 signataires des pétitions en ligne lancées
par l'ONG pour la libération de ses cadres emprisonnés.
"Notre mobilisation continuera jusqu'à ce que les défenseurs des
droits de l'Homme soient tous libérés", a conclu M. Krameyer.
Le Conseil de l'Europe, dont fait partie la Turquie, a exigé leur
libération "immédiate". L'Allemagne, dont un ressortissant a été arrêté
en même temps que Mme Eser, a haussé le ton en se déclarant "indignée"
et en convoquant l'ambassadeur de Turquie. La France s'est elle
déclarée "préoccupée" et a demandé leur "libération rapide".
(AFP, 20 juillet
2017)
Reynders préoccupé par les arrestations en Turquie
Le Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères Didier
Reynders est préoccupé par l'arrestation et la prolongation de la
détention de défenseurs des droits de l'homme dans le cadre de l'état
d'urgence en vigueur en Turquie. Il s'agit entre autres de 10 militants
des droits de l'homme, parmi lesquels le directeur d'Amnesty
International Turquie et deux experts internationaux, qui ont été
arrêtés la semaine dernière à Istanbul.
Pour 6 d'entre eux, une décision a été prise en début de semaine de
maintenir leur arrestation et de les placer formellement en détention
préventive. Les autres sont provisoirement en liberté sous caution,
mais les accusations sont maintenues. Le Président d'Amnesty
International avait déjà été arrêté quelques jours plus tôt et placé en
détention préventive.
Pour Didier Reynders, cette situation est très inquiétante. Elle
constitue une étape supplémentaire dans les restrictions à la liberté
d'expression et au travail des organisations de la société civile
depuis la mise en place de l'état d'urgence il y a un an. Ces
arrestations sont injustifiées et les accusations ne portent pas sur
des activités criminelles.
Le Ministre appelle les autorités turques à cesser toutes les
poursuites à l'encontre des 11 personnes concernées, immédiatement et
sans conditions. Il souligne l'importance du respect des droits
individuels, sur la base des obligations de la Turquie en vertu des
traités internationaux en matière de droits de l'homme. Le respect des
droits de l'homme et des principes démocratiques est un élément
important de notre relation avec la Turquie. C'est pourquoi le Ministre
Reynders demande que cette situation soit abordée au cours du prochain
dialogue politique entre l'UE et la Turquie le 25 juillet. (Belga, 20 juillet 2017)
L'Allemagne "réoriente" toute sa politique à l'égard de la Turquie
L'Allemagne a annoncé jeudi une "réorientation" complète de sa
politique à l'égard de la Turquie après l'arrestation de militants des
droits de l'Homme par Ankara, incluant un renforcement de ses mises en
garde pour les voyages dans ce pays.
"Nous devons avoir une réorientation de notre politique à l'égard de la
Turquie, nous devons être plus clairs que jusqu'à présent" en disant
que les violations des droits de l'Homme "ne peuvent rester sans
conséquences", a dit le chef de la diplomatie, Sigmar Gabriel, lors
d'une conférence de presse à Berlin.
Dans l'immédiat, le ministère des Affaires étrangères a publié de
nouvelles recommandations sur les voyages en Turquie, plus sévères que
les précédentes.
"Les personnes qui se rendent en Turquie pour des raisons
professionnelles ou privées sont invitées à une prudence renforcée et,
même pour de courts séjours, à se faire enregistrer auprès des
consulats", indique le texte publié sur le site du ministère.
"Ces derniers temps, un certains nombre d'Allemands se sont vu priver
de liberté pour des raisons ou pour un durée qui ne sont pas
compréhensibles", ajoute-t-il, alors que neuf citoyens allemands, dont
certains avec la double nationalité, sont actuellement détenus dans le
pays, accusés de soutien au "terrorisme".
Cette mise en garde de Berlin pourrait avoir des conséquences
économiques immédiates. L'Allemagne est le principal pourvoyeur de
touristes de la Turquie, devant la Russie, et aussi l'un de ses
principaux partenaires commerciaux.
M. Gabriel, membre du parti social-démocrate, a souligné que les
décisions avaient été prises de concert avec la chancelière
conservatrice Angela Merkel.
Objet du courroux de l'Allemagne : le maintien en détention d'un de ses
ressortissants, Peter Steudtner, arrêté le 5 juillet aux côtés d'autres
militants des droits de l'Homme, dont la directrice d'Amnesty
International pour la Turquie.
M. Gabriel a accusé le pouvoir du président Recep Tayyip Erdogan d'être
en train "de faire revenir en arrière la roue de l'Histoire" dans son
pays avec l'objectif "de réduire au silence toutes les voix critiques".
La réorientation de la politique allemande à l'égard d'Ankara va
inclure aussi un réexamen des crédits, garanties ou aides financières
qu'apporte Berlin aux exportations ou aux investissements d'entreprises
allemandes dans le pays, a indiqué le ministre.
"Il n'est plus possible de recommander des investissements dans un
pays" qui ne respecte pas l'Etat de droit, a accusé M. Gabriel.
Il a également indiqué que l'Allemagne allait "discuter avec ses
partenaires de l'Union européenne" de l'avenir des fonds que perçoit la
Turquie dans le cadre du processus de rapprochement avec l'UE.
L'UE a alloué à la Turquie de 2014 à 2020 au total quelque 4,45
milliards d'euros à la Turquie au titre des Fonds européens dits de
"pré-adhésion". Ankara négocie depuis des années son adhésion au bloc
mais ces discussions sont actuellement au point mort.
(AFP, 20 juillet
2017)
Juncker: Pas d'adhésion à l'UE sans respect de la démocratie
Le président de la Commission européenne a exhorté dimanche la Turquie
à respecter les valeurs démocratiques si elle veut entrer un jour dans
l'UE, au lendemain de propos très durs du président turc contre les
putschistes.
"Un an après la tentative de putsch la main de l'Europe reste tendue",
a écrit Jean-Claude Juncker dans une tribune publiée par l'édition
dominicale du journal allemand Bild, alors que les négociations en vue
d'une adhésion de la Turquie à l'UE sont depuis plusieurs années au
point mort.
Mais en échange, il est nécessaire "que la Turquie démontre clairement
sa volonté d'être européenne et prenne à coeur de manière décidée les
valeurs européennes fondamentales", a ajouté M. Juncker, dont les
services sont chargés de mener les négociations d'adhésion avec la
Turquie.
"Une Union des Droits de l'Homme, de la liberté de la presse et de
l'Etat de droit n'est par exemple pas compatible avec le placement en
détention à l'isolement pendant des mois de journalistes sans mise en
accusation", a ajouté le président de la Commission en référence
notamment au cas d'un journaliste germano-turc, Deniz Yücel, accusé par
Ankara de soutien au "terrorisme".
La veille, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait commémoré le
premier anniversaire de la tentative de putsch le visant en promettant
d'"arracher la tête des traîtres".
Ankara a lancé des purges d'une ampleur sans précédent contre les
partisans présumés du mouvement Gülen, accusé d'être l'instigateur de
la tentative de coup d'Etat: plus de 50.000 personnes ont été arrêtées,
plus de 100.000 limogées par vagues successives. (AFP, 16 juillet
2017)
Après le coup, un bras-de-fer permanent avec l'Occident
La Turquie s'attendait à un soutien sans faille de l'Occident après le
putsch manqué de juillet dernier, mais les purges qui ont suivi et les
charges du président Recep Tayyip Erdogan ont au contraire rendu leur
rapports acrimonieux.
La quête de M. Erdogan de considérablement renforcer ses pouvoirs lors
d'un référendum remporté en avril à l'issue d'une campagne marquée par
des joutes verbales d'une rare violence avec plusieurs pays européens
est venue compliquer davantage la donne, laissant le processus
d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne au bord du précipice.
Sur fond de rapports exécrables avec l'administration de Barack Obama,
notamment en raison de son soutien aux milices kurdes syriennes,
certains médias progouvernementaux turcs avaient vu une main américaine
derrière le coup, mais leur enthousiasme de voir Donald Trump lui
succéder à la Maison Blanche a été vite douché quand il a prolongé la
politique de son prédécesseur en Syrie.
Et les appels d'Ankara à Washington de lui extrader le prédicateur
auto-exilé aux Etats-Unis Fethullah Gülen --à qui le coup manqué a été
imputé-- sont restés aussi vains que sous la précédente administration.
"La Turquie a été d'une certaine manière diplomatiquement isolée depuis
le coup manqué de juillet 2016, à la fois parce que ses partenaires au
sein de l'OTAN ont été pris de court et parce que les purges qui ont
suivi ont dépassé de loin tout ce dont on pouvait s'attendre", estime
Marc Pierini, du centre de réflexion Carnegie Europe.
- Influence régionale réduite -
La posture diplomatique de la Turquie a en outre été fragilisée par la
récente crise entre son proche allié, le Qatar, et ses voisins du Golfe
emmenés par l'Arabie saoudite, qu'Ankara ne peut se permettre de se
mettre à dos.
Toujours au niveau régional, le renversement par l'armée en Egypte du
président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans soutenus par Ankara,
et le maintien au pouvoir en Syrie de Bachar al-Assad ont contrarié la
stratégie de la Turquie d'étendre son influence dans ses pays et
ailleurs dans la région.
"La donne a complètement changé aujourd'hui. Elle se caractérise
désormais par un nombre croissant de disputes entre la Turquie et ses
voisins, mais aussi au-delà", note Kemal Kirisci de l'institut
Brookings.
Mais le revers diplomatique le plus significatif que la Turquie a
essuyé ces derniers mois a pris la forme d'une dégradation sans
précédent de ses relations avec l'Union européenne, avec laquelle elle
négocie son adhésion depuis 2005.
Après l'interdiction par plusieurs pays européens de meeting de ses
partisans en vue du référendum d'avril sur ses pouvoirs, M. Erdogan
s'en était pris en effet aux dirigeants européens avec une violence
inouïe en dénonçant leurs "pratiques nazies".
Au plus fort de la crise, certains responsables européens s'étaient
ouvertement interrogés sur l'opportunité de poursuivre le processus
d'adhésion de la Turquie à l'UE.
"Les bases d'une alliance politique plus profonde à travers une
adhésion à l'UE demeurent inchangées. Mais il revient aux dirigeants
turcs à l'avenir de relancer cette ambition", estime M. Pierini.
- La Russie alliée de circonstance -
M. Erdogan espérait réaliser une percée diplomatique, notamment sur le
dossier syrien, lors de sa première rencontre en mai avec M. Trump à
Washington. Mais peu de progrès ont été réalisés lors de cette visite.
De plus, douze gardes du corps et policiers de M. Erdogan ont été visés
par des mandats d'arrêt américains pour une agression présumée contre
des manifestants kurdes en marge de cette visite.
"Ankara était très optimiste au sujet de la présidence de Trump mais
aucune de ses attentes ne s'est réalisée, même partiellement", affirme
Ozgur Unluhisarcikli, directeur pour la Turquie du German Marshall
Fund, un thinktank basé à Washington.
Dans ce contexte, la Turquie a opté ces derniers mois pour un
rapprochement avec la Russie après une grave crise diplomatique née de
la destruction en novembre 2015 par l'aviation turque d'un bombardier
russe survolant la frontière syro-turque.
"La politique étrangères turque est soumise à rude épreuve. Les choses
vont mieux avec la Russie mais cette relation n'est pas basée sur la
confiance", confie une source politique européenne.
(AFP, 11 juillet
2017)
Des députés suédois poursuivent Erdogan pour "génocide" dans les régions kurdes
Des parlementaires suédois ont saisi
lundi la justice de leur pays contre le président turc Recep Tayyip
Erdogan qu'ils accusent de "génocide" dans les régions kurdes depuis la
reprise en 2015 des combats entre l'armée et les séparatistes.
Cinq élus du Parti écologiste et du Parti de gauche ont déposé une
plainte devant la Chambre internationale du parquet à Stockholm pour
"génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre", a déclaré
Annika Lillemets, une députée des Verts, au cours d'une conférence de
presse.
Cette plainte "met en cause le président turc Recep Tayyip Erdogan
ainsi que plusieurs de ses ministres", parmi lesquels le Premier
ministre et les ministres de l'Intérieur et de la Défense, a-t-elle
ajouté.
Invoquant des rapports du Haut-commissariat des Nations unies aux
droits de l'Homme (HCDH) et de l'ONG Amnesty International, les députés
suédois affirment que "de vastes parties du Kurdistan turc ont subi une
agression militaire et la destruction du fait de l'Etat/gouvernement
turc" entre juillet 2015 et décembre 2016.
Dans son rapport publié en mars, le HCDH dénonce "les exécutions
extrajudiciaires et le recours excessif à la force" et affirme avoir
recensé de "nombreux cas de disparitions, de tortures, de destructions
d'habitations et d'édifices du patrimoine culturel".
Les élus à la manoeuvre s'appuient sur une loi de 2014 précisant les
qualifications de génocide, crime contre l'humanité et crime de guerre,
ainsi que sur la compétence universelle de la justice suédoise qui ces
dernières années a ouvert plusieurs enquêtes sur des faits présumés
commis en Syrie.
Carl Schlyter, un élu écologiste, dit espérer que d'autres parlementaires en Europe les imiteront.
"Si (Erdogan) est empêché de parcourir l'Europe et d'influencer les
pays européens comme il veut, j'espère que cela aura un effet sur sa
politique", a-t-il fait valoir.
Le parquet a confirmé avoir reçu la plainte des parlementaires. "La
police va traiter la plainte et nous déciderons ensuite d'ouvrir ou non
une enquête préliminaire, cela peut prendre du temps", a indiqué à
l'AFP un représentant de la chancellerie.
Le sud-est de la Turquie est le théâtre d'un conflit entre les
séparatistes kurdes et Ankara qui a fait plus de 40.000 morts depuis
1984. Les combats ont repris en 2015 après la rupture d'une trêve qui a
sonné le glas des pourparlers de paix avec le Parti des Travailleurs du
Kurdistan (PKK).
(AFP, 10 juillet
2017)
L'Autriche interdit une visite du ministre turc de l'Economie
L'Autriche a interdit une visite du
ministre turc de l'Economie Nihat Zeybekci, qui entendait participer à
un rassemblement marquant le premier anniversaire du coup d'Etat manqué
en Turquie, a annoncé lundi le ministère autrichien des Affaires
étrangères.
"Il a été interdit d'entrée car sa visite ne fait pas partie d'un
échange bilatéral, mais il s'agit d'une apparition publique lors d'un
événement marquant la tentative de coup d'Etat" du 15 juillet 2016. Sa
participation à cette "réunion d'envergure" prévue dimanche à Vienne
aurait représenté "un danger pour l'ordre public", a déclaré à l'AFP
Thomas Schnoell, porte-parole du ministère.
"Le gouvernement turc veut exercer son influence politique en Autriche.
Nous n'autoriserons pas cela", a pour sa part commenté le anchancelier
autrichien Christian Kern sur les ondes de la radio publique Oe1.
Le meeting est organisé par la branche autrichienne de l'Union des
Démocrates turcs européens, un groupe pro-Erdogan présent dans
plusieurs pays de l'Union européenne. Le porte-parole du mouvement,
Ramazan Aktas, a qualifié la décision de Vienne de "non démocratique".
A Ankara le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères,
Huseyin Muftuoglu, a condamné la décision de Vienne, affirmant que les
autorités autrichiennes "ne sont pas sincères quand il s'agit de
défendre les valeurs démocratiques".
Vendredi, le gouvernement néerlandais avait déjà affirmé qu'une visite
du vice-Premier ministre turc, Tugrul Türkes, qui comptait se rendre
aux Pays-Bas mardi pour assister à une commémoration du coup d'Etat
manqué, n'était "pas souhaitable".
Autre exemple: à l'occasion de sa venue au G20 de Hambourg la semaine
dernière, le président turc Recep Tayyip Erdogan voulait organiser une
réunion politique pour ses sympathisants, mais Berlin a refusé,
s'inquiétant du risque d'importation des conflits politiques intérieurs
turcs en Allemagne, où vit la plus importante diaspora turque,
d'environ 3 millions de personnes.
Les relations entre la Turquie et les pays de l'Union européenne se
sont tendues en raison notamment des purges menées par le gouvernement
du président Recep Tayyip Erdogan après cette tentative de putsch.
Plusieurs autres pays dont l'Allemagne et l'Autriche avaient
interdit des rassemblements pro-Erdogan et la venue de responsables
turcs pour faire campagne auprès de la diaspora turque avant un
referendum en avril qui a permis au président turc de renforcer ses
pouvoirs.
Environ 360.000 personnes d'origine turque vivent en Autriche, dont
117.000 de nationalité turque. Parmi eux, nombreux sont ceux qui
soutiennent M. Erdogan et ont voté pour lui lors de ce referendum.
Depuis le putsch manqué, environ 50.000 personnes ont été arrêtées en
Turquie et plus de 100.000 limogées ou suspendues de leurs fonctions.
Ces mesures ont suscité l'inquiétude d'ONG et de pays européens, qui
dénoncent une répression tous azimuts visant notamment les milieux
prokurdes et des médias critiques.
(AFP, 10 juillet
2017)
Merkel dit avoir de "profondes divergences" avec le Turc Erdogan
La chancelière allemande Angela Merkel a dit samedi lors du sommet du
G20 avoir toujours de "profondes divergences" avec le président turc,
en matière de respect de l'Etat de droit notamment.
Un entretien entre Mme Merkel et Recep Tayyip Erdogan, en marge du G20
à Hambourg en Allemagne, "a montré clairement que nous avons de
profondes divergences", portant sur les arrestations massives en
Turquie suite à la tentative de putsch de 2016 ou le retrait forcé
récent de troupes allemandes de la base militaire turque d'Incirlik,
a-t-elle expliqué.
L'Allemagne a décidé de quitter cette base, où ses soldats participent
en soutien à la campagne de la coalition internationale contre le
groupe Etat islamique, pour aller en Jordanie.
La décision a été prise à la suite du refus d'Ankara d'autoriser des
parlementaires allemands de visiter la base, alors qu'ils ont
l'obligation légale de le faire. L'armée allemande est en effet
étroitement contrôlée par la chambre des députés.
Les relations entre l'Allemagne et la Turquie traversent globalement une zone de fortes turbulences.
Les rapports se sont tendus au printemps lorsque des villes allemandes
ont interdit la tenue de rassemblements dans le cadre de la campagne
pour le renforcement des pouvoirs de M. Erdogan par référendum en
avril. M. Erdogan en retour a accusé Berlin de pratiques dignes du
"nazisme".
L'Allemagne compte la plus importante diaspora turque, avec environ 3
millions de personnes, en droit de voter lors de scrutins dans leur
pays.
"Tout ceci sont des évolutions qui montrent de grandes divergences et
nous les avons pas dissimulées" lors de l'entretien avec M. Erdogan. (AFP, 8 juillet
2017)
Une visite du vice-Premier ministre turc n'est "pas souhaitable" aux Pays-Bas
Le vice-Premier ministre turc, Tugrul Türkes, qui comptait se rendre
aux Pays-Bas mardi pour assister à une commémoration du coup d'Etat
manqué en Turquie en 2016, n'est pas le bienvenu, a déclaré le
gouvernement néerlandais vendredi.
"Etant donné les conditions actuelles des relations bilatérales entre
nos deux pays, une visite du vice-Premier ministre ou d'un autre membre
du gouvernement turc n'est pas souhaitable", a fait savoir dans un
communiqué le gouvernement néerlandais.
Un an après le coup d'Etat en Turquie qui avait échoué à renverser le
président Recep Tayyip Erdogan, une commémoration se tiendra aux
Pays-Bas mardi, à Apeldoorn (centre), organisée par l'Union européenne
des démocrates turcs, affiliée au parti de M. Erdogan.
Cette annonce du gouvernement néerlandais, "une suite logique" des
événements selon lui, annonce un nouvel épisode dans la crise
diplomatique qui sévit entre les deux nations.
La situation s'était envenimée le 11 mars dernier, lorsque la ministre
turque de la Famille, Fatma Betül Sayan Kaya, avait été expulsée depuis
Rotterdam vers l'Allemagne, d'où elle était arrivée par la route.
A Rotterdam, des heurts avaient éclaté à la suite de l'expulsion de la
ministre. La police avait fini par disperser la foule à l'aide de
chiens, de chevaux et de canons à eau.
Les Pays-Bas, en pleine campagne électorale, avaient également interdit
à l'avion du ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu
d'atterrir sur leur sol.
Les ministres turcs avaient prévu de se rendre aux Pays-Bas en vue de
défendre auprès des Turcs vivant dans ce pays le "oui" au référendum
organisé en Turquie en avril sur le renforcement des pouvoirs
présidentiels.
Le 12 mars, le président turc avait promis aux Pays-Bas de leur faire "payer le prix" de ces incidents.
Mark Rutte, le Premier ministre néerlandais, a déclaré jeudi au micro
de la radio publique BNR qu'il restait "incroyablement en colère envers
la Turquie à cause du chaos causé à Rotterdam".
Ankara n'a pas tardé à réagir vendredi aux propos du gouvernement
néerlandais. "Indépendamment de nos relations bilatérales, les citoyens
européens veulent se réunir pour s'emparer de la démocratie", et "se
souvenir des martyrs et des vétérans", a déclaré dans un communiqué le
porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Huseyin
Muftuoglu.
Pour que les tensions s'apaisent entre les deux pays, la Turquie
devrait autoriser le retour de l'ambassadeur néerlandais à Ankara,
selon le vice-Premier ministre des Pays-Bas, Lodewijk Asscher.
"Nous voulons vivement renouer le dialogue, mais il me semble logique
que pour cela, il faut que l'ambassadeur puisse retourner au travail",
a-t-il ajouté. (AFP, 7 juillet
2017)
Le Parlement européen demande à nouveau le gel des négociations d'adhésion
Le Parlement européen à une nouvelle fois demandé jeudi que les
négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE soient suspendues si le
pays mettait en oeuvre la réforme constitutionnelle renforçant les
pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan, suscitant l'ire d'Ankara.
Les eurodéputés ont adressé cette demande à la Commission européenne et
aux Etats membres de l'UE, décisionnaires en la matière, dans une
résolution non contraignante votée à une large majorité (477 voix pour,
64 contre, 97 abstentions), en session plénière à Strasbourg (est de la
France).
Ils y souhaitent que l'UE suspende "formellement les négociations
d'adhésion avec la Turquie sans plus attendre si le paquet de réformes
constitutionnelles est mis en oeuvre tel quel".
Cette réforme, approuvée lors d'un référendum en avril, prévoit la
suppression des fonctions de Premier ministre au profit d'un
"hyperprésident" qui pourra prendre des décrets et aura la haute main
sur le pouvoir judiciaire.
Les eurodéputés ont plus largement exprimé leur inquiétude sur "le
recul de l'Etat de droit, des droits de l'homme, de la liberté des
médias et de la lutte contre la corruption" en Turquie.
Ils ont aussi condamné "le soutien répété du président turc à la
réintroduction de la peine de mort", contraire aux critères d'adhésion
à l'UE.
Le Parlement européen a toutefois souhaité "le maintien d'un dialogue
ouvert et constructif" avec Ankara, notamment dans les domaines des
migrations et de la lutte contre le terrorisme. Il prévoit d'envoyer
"une délégation ad hoc à Ankara cet automne dans le but de renouer le
dialogue parlementaire".
"Nous ne plaidons pas pour un arrêt de tout dialogue et de toute
coopération avec Ankara", a souligné la députée socialiste néerlandaise
Kati Piri, rapporteure du texte de la résolution. Mais "en détournant
les yeux, nous minons sérieusement notre crédibilité", a-t-elle estimé.
La Turquie a vivement dénoncé cette décision, le Premier ministre
Binali Yildirim la qualifiant de "sans importance" et "nulle et non
avenue".
"Les relations entre l'UE et la Turquie ont besoin de sincérité. L'UE
doit décider de son projet d'avenir et décider si elle veut vraiment ou
non avancer avec la Turquie", a-t-il ajouté.
Avant lui, le ministre turc des Affaires européennes Omer Celik avait
dénoncé une "décision politiquement motivée" du Parlement européen qui
"sabote les relations" entre Bruxelles et Ankara.
Les rapports entre la Turquie et les Européens se sont nettement tendus
au printemps après l'interdiction faite à plusieurs ministres turcs de
venir faire campagne en Europe en faveur du référendum sur la réforme
constitutionnelle.
Les Européens ont aussi émis de fortes réserves sur les conséquences du
coup d'Etat avorté de juillet 2016 qui ont conduit à des purges
massives.
Les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, lancées en 2005, sont au point mort.
Mais à la différence de l'Autriche, la plupart des Etats membres ne
souhaitent pas franchir le pas d'une suspension formelle de ces
tractations, craignant de provoquer une rupture définitive avec un
partenaire clé sur le dossier migratoire et dans la lutte
antiterroriste. (AFP, 7 juillet
2017)
Texte complet en anglais: http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//NONSGML+TA+P8-TA-2017-0306+0+DOC+PDF+V0//EN
Erdogan, privé de meeting en marge du G20
Recep Tayyip Erdogan a estimé mercredi que l'Allemagne commettait un
"suicide politique" en lui interdisant de s'exprimer face à la
communauté turque du pays en marge du G20, à la veille d'une rencontre
avec Angela Merkel.
"Nous disons que nous voulons rencontrer (en Allemagne) nos concitoyens
et les autorités allemandes annoncent partout que Erdogan ne doit pas
parler (...) C'est vraiment très regrettable, je n'ai jamais rien vu de
semblable", a déclaré le dirigeant islamo-conservateur à l'hebdomadaire
allemand Die Zeit à paraître jeudi.
"L'Allemagne commet un suicide. C'est un suicide politique", a ajouté
M. Erdogan, en arguant du poids économique et politique de la Turquie
et du risque encouru à ses yeux par Berlin.
"Nous avons actuellement 80.000 entreprises turques" en Allemagne, "qui
emploient 480.000 personnes, vous ne pouvez pas ignorer cela", a-t-il
dit.
M. Erdogan voulait organiser une réunion politique pour ses
sympathisants en Allemagne en marge du sommet des dirigeants du G20
vendredi et samedi à Hambourg. Mais Berlin a refusé, s'inquiétant du
risque d'importation des conflits politique inter-turcs en Allemagne,
où vit la plus importante diaspora turque, d'environ 3 millions de
personnes.
Le président turc et Angela Merkel vont tenter jeudi d'aplanir leurs
divergences lors d'une rencontre prévue en Allemagne, a indiqué en
parallèle le porte-parole de la chancelière.
Cette entrevue "devrait se tenir" jeudi, soit la veille de l'ouverture
du sommet, a indiqué Steffen Seibert, sans plus de précisions.
Les relations entre l'Allemagne et la Turquie se sont fortement
dégradées depuis le coup d'Etat manqué contre Recep Tayyip Erdogan il y
a un an.
Outre l'interdiction faite à M. Erdogan de s'adresser à ses
compatriotes en marge du G20, le cas Deniz Yücel, un journaliste
binational incarcéré depuis février en Turquie où il est accusé
d'"espionnage" et d'activités "terroristes", empoisonne également les
relations entre Ankara et Berlin.
Enfin début juin, Berlin a décidé de retirer ses troupes déployées sur
la base turque d'Incirlik, en réaction à l'interdiction faite aux
parlementaires allemands de se rendre sur cette base de l'Otan où
quelque 260 soldats de la Bundeswehr participent aux opérations de la
coalition internationale antijihadiste contre le groupe Etat islamique
en Syrie et en Irak. (AFP, 5 juillet
2017)
EPP: Suspend EU-Turkey accession talks if constitutional reform remains
“The Turkish government has deceived its own citizens. The
constitutional changes are incompatible with the Copenhagen Criteria
which is the non-negotiable basis for membership of the European Union.
We consequently call to formally suspend - which de facto means the end
of - accession negotiations if the constitutional reform package is
implemented unchanged. The pre-accession funds should also be stopped
simultaneously”, said Renate Sommer MEP, the EPP Group’s standing
Rapporteur on Turkey ahead of the European Parliament’s vote on the
2016 progress report.
According to Sommer, the constitutional referendum last April which
allowed for the shifting of the Turkish regime to an executive
presidential system, was the last straw that broke the camel's back. It
could, however, have been avoided if the European Parliament had not
delayed the adoption of its position.
“I cannot understand why the Rapporteur delayed this year’s report to
this date. It would have made much more sense if the European
Parliament had already clearly pointed out the effects and consequences
of the proposed constitutional amendments before the April referendum.
Then, the Turkish voters would have known in time that a ‘yes’ to the
presidential system meant a clear denial of the country's EU
candidacy”, Sommer said.
She insisted, however, on the strategic importance of a close and
privileged relationship between the EU and Turkey, based on the rule of
law and on the respect of the fundamental freedoms and democratic
values.
“We need to work together in the future and ensure that the report
which is submitted to votes calls for the deepening of EU-Turkey
relations in key areas of joint interest. The best idea would be to
improve the customs union. But that is not a low-hanging fruit either.
We are demanding conditionality provisions on the respect for
democracy, the rule of law and fundamental rights”, she concluded. (EPP, July 5, 2017)
Une performance artistique allemande provoque l'ire d'Ankara
La Turquie a vivement condamné mardi une performance artistique
allemande appelant à "tuer la dictature", incarnée notamment par le
président Recep Tayyip Erdogan, et appelé Berlin à "prendre des
dispositions" contre l'exposition.
"Nous condamnons fermement le dispositif installé devant la
chancellerie fédérale à Berlin qui comprend une banderole prenant pour
cible plusieurs dirigeants internationaux, dont notre président", a
déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.
La performance incriminée par Ankara a été initiée lundi par un
collectif allemand, le "Centre pour la beauté politique", rassemblé
autour du philosophe et artiste Philipp Ruch,
abonné aux actions spectaculaires.
Le collectif a installé une berline noire devant la chancellerie et
déployé une banderole indiquant : "Tu veux cette voiture ? Tue la
dictature !". A côté du message figurent les portraits des dirigeants
turc Recep Tayyip Erdogan, russe Vladimir Poutine et saoudien le roi
Salmane.
La performance vise à protester contre la venue des deux premiers en
Allemagne à l'occasion du G20 qui s'y tient vendredi et samedi. Le roi
Salmane, qui devait initialement s'y rendre, a annulé sa participation.
"Cette banderole est une incitation directe à la violence", a estimé le
ministère turc des Affaires étrangères, appelant "instamment les
autorités allemandes à prendre les dispositions nécessaires contre
cette situation".
Le ministère a par ailleurs indiqué avoir transmis le "malaise" de la
Turquie à l'ambassade d'Allemagne à Ankara. Une note diplomatique a
également été transmise au ministère allemand des Affaires étrangères
par l'ambassade turque à Berlin.
Ce nouvel accès de colère d'Ankara survient alors que les relations
entre l'Allemagne et la Turquie traversent une zone de fortes
turbulences, en particulier depuis le printemps dernier.
Le gouvernement allemand s'est dit opposé la semaine dernière à la
tenue d'un meeting de M. Erdogan et ses partisans en marge du G20,
suscitant le mécontentement d'Ankara.
Autre sujet de tension, le cas de Deniz Yücel, un journaliste
binational incarcéré depuis février en Turquie où il est accusé
d'"espionnage" et d'activités "terroristes".
Début juin, Berlin a décidé de retirer ses troupes déployées sur la
base turque d'Incirlik (sud), en réaction à l'interdiction faite aux
parlementaires allemands de se rendre sur cette base de l'Otan.
Le "Centre pour la beauté politique" a déjà fait grincer des dents en
Turquie. Le week-end dernier, le collectif a ainsi dispersé des tracts
dans le centre d'Istanbul appelant en turc à "défendre la démocratie"
contre "le dictateur Erdogan". (AFP, 4 juillet
2017)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
Washington veut rétablir "la confiance perdue" avec Ankara
Le secrétaire d'Etat américain Rex
Tillerson a affirmé lundi que Washington et Ankara s'efforçaient de
rétablir "la confiance perdue" entre les deux pays, à l'issue
d'entretiens avec des responsables turcs.
Lors d'une visite au Consulat américain à Istanbul, M. Tillerson a
reconnu que les relations américano-turques "connaissent une certaine
tension depuis un moment".
"Je pense que nous commençons à rétablir ne serait-ce qu'une partie de
cette confiance réciproque que nous avons perdue. Ils ont perdu notre
confiance à un certain degré, et nous la leur", a-t-il dit.
"Nous sommes en train de travailler très dur pour rétablir un niveau de
confiance car c'est la base de toute relation", a ajouté M. Tillerson
qui s'est entretenu dimanche à Istanbul avec le président turc Recep
Tayyip Erdogan et le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu.
Les relations entre Washington et Ankara se sont nettement tendues
depuis le putsch manqué du 15 juillet dernier, que la Turquie impute au
prédicateur Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis.
Ankara comptait beaucoup sur un revirement de la politique américaine
avec l'arrivée à la présidence de Donald Trump, mais ses espoirs ont
vite été douchés.
Washington a notamment décidé début mai d'armer les milices kurdes de
l'YPG en Syrie afin de lutter contre le groupe Etat islamique (EI).
Or le gouvernement turc considère ces milices comme une extension du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé "organisation
terroriste" par la Turquie et ses alliés occidentaux.
Parmi les sujets de discorde entre la Turquie et les Etats-Unis, alliés
au sein de l'Otan, figure également l'extradition de Fethullah Gülen, à
laquelle appelle régulièrement M. Erdogan, en vain.
S'exprimant dimanche à l'ouverture du 22e Congrès mondial du pétrole à
Istanbul en tant qu'ancien patron de la compagnie pétrolière
ExxonMobil, le secrétaire d'Etat américain s'était félicité de l'échec
de la tentative de coup d'Etat du 15 juillet 2016.
(AFP, 10 juillet
2017)
Relations
régionales / Regional Relations
Erdogan achève au Qatar sa tournée de bons offices dans le Golfe
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a assuré lundi que sa tournée
dans les pays du Golfe avait contribué à apaiser les tensions entre son
allié, le Qatar, et quatre pays arabes, mais estimé qu'il faudrait
davantage de temps pour sortir de l'impasse.
Après un passage en Arabie Saoudite et au Koweït dimanche, M. Erdogan a
effectué lundi une visite à Doha, en vue de calmer les tensions entre
le Qatar et L'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et
l'Egypte.
"Je pense que notre visite et nos contacts (dans la région) ont été une
étape importante en vue de reconstruire une stabilité et une confiance
mutuelle", a expliqué M. Erdogan à des journalistes à l'aéroport
d'Ankara, à son retour du Qatar.
"Bien sûr, il est facile de détruire quelque chose, ce qui est
compliqué c'est de reconstruire quelque chose qui a été détruit", a
t-il mis en garde.
"Et les relations entre Etats prennent plus de temps".
Plus tôt dans la journée, M. Erdogan s'était entretenu avec l'émir du
Qatar cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani au sujet des "développements
régionaux et internationaux, particulièrement de la crise dans le Golfe
et des efforts exercés pour la résoudre par le dialogue et des voies
pacifiques", d'après Qatar News Agency (QNA).
"Les deux parties ont rendu hommage aux efforts de médiation menés par l'Etat frère du Koweït", selon QNA.
Le chef de l'Etat turc, dont le pays est perçu comme favorable au
Qatar, s'est entretenu dimanche avec le roi Salmane d'Arabie saoudite à
Jeddah, dans l'ouest du royaume, puis avec le puissant prince héritier
saoudien Mohammed ben Salmane.
Au Koweït, deuxième étape de sa tournée, dimanche soir, il a été reçu
par l'émir, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, médiateur dans la crise
sans précédent que traverse le Golfe.
Lors de ses visites, M. Erdogan "a exprimé son soutien aux efforts
fournis par le Koweït visant à surmonter la crise dans la région du
Golfe, ainsi qu'aux autres initiatives en ce sens", a indiqué la
présidence turque dans un communiqué.
"Il a convenu avec ses interlocuteurs de poursuivre les initiatives
existantes en vue de résoudre la crise par la voie de la négociation et
du dialogue", selon ce communiqué.
Selon la présidence turque, "les relations bilatérales, ainsi que des
questions régionales, comme les développements en Syrie et en Irak et
la lutte contre le terrorisme, ont été abordées" durant les entretiens.
L'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte ont
rompu le 5 juin leurs relations diplomatiques avec le Qatar, qu'ils
accusent de soutenir "le terrorisme" et de se rapprocher de l'Iran.
L'émir a fait une offre de dialogue vendredi soir dans un discours
télévisé, le premier depuis le début de la crise il y a un mois et
demi, refusant toutefois de céder aux "diktats" qui selon lui violent
la souveraineté du Qatar.
Les quatre pays ont imposé de sévères sanctions économiques à ce riche
émirat gazier du Golfe. Pour revenir sur ces sanctions, ils ont exigé
le 22 juin la satisfaction de 13 demandes, dont la fermeture de la
télévision Al-Jazeera et d'une base turque, ainsi qu'une révision des
liens que Doha entretient avec l'Iran. (AFP, 24 juillet
2017)
Erdogan appelle Israël à retirer les détecteurs aux accès de
l'esplanade
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a
appelé jeudi Israël à retirer les détecteurs de métaux aux accès de
l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, au coeur de tensions
israélo-palestiniennes croissantes, ont rapporté les médias turcs.
"Vu l'importance que revêt Al-Haram al-Charif (l'esplanade des
Mosquées) pour tout le monde islamique, les détecteurs de métaux
installés par Israël doivent être retirés dans les plus bref délais
possibles", a déclaré M. Erdogan lors d'un entretien téléphonique avec
son homologue israélien Reuven Rivlin, selon l'agence
progouvernementale turque Anadolu.
Les détecteurs de métaux ont été installés après la mort, le 14
juillet, de deux policiers israéliens lors d'une attaque menée à
l'entrée de l'esplanade par trois Arabes israéliens qui ont ensuite été
abattus.
Selon un communiqué de la présidence israélienne, M. Rivlin "a
rappelé au président Erdogan qu'à la suite d'attaques terroristes en
Turquie, l'Etat d'Israël s'est empressé de condamner ces actes
criminels. "Israël attend de la Turquie une condamnation du même
genre", a-t-il ajouté.
Anadolu a pour sa part affirmé que M. Erdogan a exprimé "sa tristesse
devant les incidents qui se sont produits le 14 juillet et les pertes
de vies humaines qu'ils ont causées".
M. Erdogan a également eu vendredi un entretien téléphonique avec
le président palestinien Mahmoud Abbas au cours duquel il a qualifié
d'"inacceptables" les mesures de sécurité israéliennes autour de
l'esplanade des mosquées.
Pour protester contre l'installation des détecteurs de métaux, les
fidèles musulmans prient depuis dimanche à l'extérieur de l'esplanade,
à l'appel des autorités religieuses palestiniennes.
A l'approche de la prière du vendredi --qui rassemble généralement
entre 20.000 et 30.000 fidèles--, les médias israéliens ont rapporté
jeudi que le Premier ministre Benjamin Netanyahu pourrait retirer ces
détecteurs pour éviter des émeutes.
L'esplanade des Mosquées est également révérée par les juifs comme le
Mont du Temple. Elle est bâtie sur le site du Temple juif détruit par
les Romains en l'an 70 et dont l'unique vestige, le mur des
Lamentations, est situé en contrebas.
M. Netanyahu assure ne pas avoir l'intention de modifier les règles
tacites d'un statu quo aux termes duquel les musulmans peuvent monter à
toute heure sur l'esplanade et les juifs y pénétrer à certaines heures,
mais sans pouvoir y prier.
Mais le porte-parole de M. Erdogan, Ibrahim Kalin, a affirmé plus tôt
vendredi que la Turquie redoutait que les mesures israéliennes autour
de l'Esplanade "ne visent à changer le statut quo comme cela fut le cas
à Hébron dans les années 1990".
En 1994 un colon juif avait tué au fusil automatique 29 fidèles
musulmans en prière au Caveau des Patriarches à Hébron. Après ce
carnage, l'armée israélienne a divisé ce lieu de culte en deux parties:
l'une pour les fidèles musulmans, l'autre pour les juifs.
(AFP, 20 juillet
2017)
Crise du Golfe: Erdogan va se rendre au Qatar et en Arabie
Le président turc Recep Tayyip Erdogan va effectuer les 23 et 24
juillet une tournée dans le Golfe qui le conduira notamment au Qatar et
en Arabie saoudite, en pleine crise diplomatique dans cette région, a
annoncé mardi la présidence turque.
M. Erdogan se rendra également au Koweït, principal médiateur entre le
Qatar et ses voisins du Golfe qui lui ont imposé une série de sanctions
en l'accusant de soutenir le terrorisme, selon une annonce de la
présidence turque publiée par les médias d'Etat.
La Turquie est un proche allié du Qatar et entretient aussi de bons
rapports avec l'Arabie saoudite, poids lourd des monarchies du Golfe.
"Pour mettre un terme à cette crise dénuée de sens, la Turquie va
continuer d'adopter un rôle constructif et actif. Dans ce cadre, notre
président va faire une tournée dans la région et sera au Koweït, en
Arabie saoudite et au Qatar les 23 et 24 juillet", a déclaré le Premier
ministre Binali Yildirim.
M. Erdogan se rendra, dans l'ordre, en Arabie saoudite puis au Koweït
le 23, avant d'aller au Qatar le 24, a précisé l'agence de presse
privée Dogan.
L'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis et l'Egypte, qui
ont coupé leurs relations diplomatiques avec le Qatar, accusent Doha de
soutien actif aux islamistes extrémistes, d'être derrière des actions
de déstabilisation dans la région et, au-delà, de se rapprocher de
l'Iran chiite, le grand rival du royaume saoudien sunnite.
Ils ont présenté une série de demandes à Doha pour mettre fin à la
crise parmi lesquelles la fermeture de la chaîne Al-Jazeera, la
réduction de ses relations avec l'Iran ou la fermeture de la base
turque au Qatar.
Ankara et Doha ont exclu vendredi la fermeture de cette base. (AFP, 18 juillet
2017)
Ankara et Doha excluent la fermeture de la base turque au Qatar
Ankara et Doha ont exclu vendredi la fermeture d'une base militaire
turque au Qatar, réclamée par ses voisins du Golfe qui lui ont imposé
une série de sanctions en l'accusant de soutenir le terrorisme.
La crise du Golfe a été au centre d'un entretien que le chef de la
diplomatie qatarie, cheikh Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, a eu
vendredi matin à Ankara avec son homologue turc Mevlüt Cavusoglu.
L'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis et l'Egypte, qui
ont coupé leurs relations diplomatiques avec le Qatar, accusent Doha de
soutien actif aux islamistes extrémistes, d'être derrière des actions
de déstabilisation dans la région et, au-delà, de se rapprocher de
l'Iran chiite, le grand rival du royaume saoudien sunnite.
Ils ont présenté une série de demandes à Doha pour mettre fin à la
crise parmi lesquelles la fermeture de la chaîne Al-Jazeera, la
réduction de ses relations avec l'Iran ou la fermeture de la base
turque au Qatar.
"Nous répétons qu'il est inacceptable que la fermeture de la base
turque fasse partie de ces demandes", a déclaré M. Cavusoglu lors d'une
conférence de presse avec le ministre qatari.
"Les accords que le Qatar a conclus ne sauraient être remis en cause
tant qu'ils respectent la loi internationale. Aucun pays n'a le droit
de soulever la question de la base turque et la coopération militaire
entre le Qatar et la Turquie du moment où cette coopération se déroule
dans le respect de la loi internationale", a renchéri le chef de la
diplomatie qatarie.
Il a en outre affirmé que les accusations portées par l'Arabie saoudite
et ses alliés contre Doha "s'appuient sur des fabrications de médias et
non pas sur des faits susceptibles de justifier les mesures prises
contre Qatar".
"Ce siège est en place depuis 40 jours et ces pays n'ont présenté au
Qatar aucune preuve à l'appui de leur allégation de son soutien au
terrorisme", a-t-il ajouté.
M. Cavusoglu lui a apporté son soutien sur ce point aussi. "Si des
torts ont été commis, des preuves doivent être présentées", a-t-il dit.
M. Cavusoglu a en outre indiqué que le président turc Recep Tayyip
Erdogan entendait se rendre prochainement dans le Golfe dans le cadre
de ses efforts destinés à mettre fin à la crise. Il se rendrait en
Arabie saoudite, au Qatar et au Koweit, principal médiateur entre les
deux camps.
Le ministre qatari doit être reçu par M. Erdogan vendredi après-midi.
(AFP, 14 juillet
2017)
Le ministre turc de l'Energie bientôt en Israël
Le ministre turc de l'Energie, Berat Albayrak, devrait se rendre en
Israël d'ici la fin de l'année afin de conclure un accord pour la
construction d'un gazoduc entre les deux pays, a déclaré mercredi le
ministre israélien de l'Energie.
Une telle visite de Berat Albayrak, par ailleurs gendre du président
turc Recep Tayyip Erdogan, serait un geste diplomatique important
d'Ankara après le rapprochement entamé l'an dernier entre les deux pays
après plusieurs années de tensions.
"Espérons-le, M. Albayrak se rendra en Israël cette année 2017, ce qui
nous aidera à accélérer et essayer de conclure cet accord", a déclaré
Yuval Steinitz, durant le Congrès mondial du pétrole à Istanbul, après
une rencontre avec son homologue turc.
Aucune date n'a toutefois été fixée pour ce déplacement, a-t-il
précisé, assurant que ce serait chose faite dans les prochains mois.
Les deux pays ont ainsi décidé d'accélérer leurs efforts pour parvenir
à cet accord bilatéral qui permettra la construction de ce gazoduc.
Fortement dépendante des importations pour satisfaire ses besoins
énergétiques, la Turquie cherche à diversifier ses sources
d'approvisionnement.
De son côté, Israël cherche de nouveaux partenaires pour développer son
gisement offshore géant de gaz naturel, baptisé Leviathan.
Le pays veut "pouvoir exporter son gaz naturel en Turquie", a dit M.
Steinitz, mais aussi pourquoi pas en Europe ou dans les Balkans, via la
Turquie.
Israël a également un projet de gazoduc vers l'Italie, la Grèce et
Chypre et s'il se concrétise, ce projet de 6,2 milliards de dollars
permettrait aussi à l'Europe de réduire sa dépendance envers le gaz
russe.
Chypre a de son côté commencé à exploiter ses ressources offshore de
gaz, mais le président turc a mis en garde lundi les compagnies
internationales contre d'éventuels projets dans l'île, après l'échec
des négociations la semaine dernière pour réunifier les parties grecque
et turque de Chypre.
M. Steinitz a assuré que les deux projets de gazoduc, vers l'Europe et
vers la Turquie, étaient "très importants", ajoutant: "ne me forcez pas
à choisir".
(AFP, 12 juillet
2017)
Erdogan reçoit le ministre russe de la Défense
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a
reçu dimanche le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou, au
moment où la tension monte à la frontière syrienne entre la Turquie et
les milices kurdes.
L'entretien s'est déroulé au palais de Tarabya sur le Bosphore à
Istanbul, a annoncé la présidence, sans autres précisions. Le chef
d'état-major turc, le général Hulusi Akar, et le chef du renseignement
turc, Hakan Fidan, assistaient à l'entretien, selon les images de la
réunion.
La Turquie et la Russie ont longtemps été en désaccord sur le conflit
syrien, Ankara appelant à l'éviction du président Bachar Al-Assad que
Moscou soutient.
Mais un rapprochement a été amorcé l'an dernier entre les deux pays,
qui parrainent aux côtés de l'Iran les pourparlers de paix sur la Syrie
d'Astana (Kazakhstan). Une nouvelle session de ces pourparlers est
prévue les 4 et 5 juillet.
Au cours des derniers jours, l'armée turque et les Unités de protection
du peuple kurde (YPG) ont échangé des tirs à plusieurs reprises dans la
zone frontalière, alors que les spéculations vont bon train sur la
préparation par Ankara d'une attaque contre ces milices kurdes
syriennes dans la région de la ville d'Afrin.
Ankara considère les YPG comme une émanation en Syrie du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation séparatiste kurde classée
"terroriste" par la Turquie et ses alliés occidentaux.
Mais Washington considère ces milices kurdes comme les seules
forces locales capables de lutter au sol contre les jihadistes du
groupe Etat islamique (EI) et leur fournit des armes, au grand dam de
la Turquie.
Le quotidien turc Sabah a affirmé dimanche que les rebelles syriens
soutenus par la Turquie étaient en état d'alerte et que la Turquie
pourrait déclencher une opération contre les YPG, la Russie assurant
pour sa part une couverture aérienne.
Interrogé sur la possibilité d'une opération autour d'Afrin, le
porte-parole présidentiel Ibrahim Kalin s'est contenté samedi de
répondre: "Nous prenons toutes les mesures pour protéger nos frontières
et notre sécurité nationale".
Il a ajouté que la Turquie réagirait "immédiatement" à toute menace
provenant de Syrie, qu'il s'agisse du groupe EI, du PKK ou des YPG.
La Turquie redoute la création d'une zone contrôlée par les Kurdes dans
le nord de la Syrie, à la frontière turque. Elle a ainsi lancé une
offensive terrestre dans le nord de la Syrie en août afin de repousser
l'EI de sa frontière, mais également pour empêcher la jonction des
différentes zones contrôlées par les YPG. (AFP, 2 juillet
2017)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Ankara dénonce les "initiatives dangereuses" de Chypre
Le Premier ministre turc Binali Yildirim a dénoncé jeudi les
"initiatives unilatérales et dangereuses" de Chypre au sujet des
gisements gaziers méditerranéens, lors d'un déplacement dans la partie
nord de l'île envahie par Ankara il y a 43 ans.
"La Turquie considère que les gisements énergétiques en Méditerranée
orientale sont une opportunité pour la coopération", a assuré M.
Yildirim lors d'un discours à Nicosie à l'occasion du 43e anniversaire
de l'invasion de la partie septentrionale de Chypre, baptisée par la
Turquie "opération Paix pour Chypre".
"Mais les initiatives unilatérales de la partie chypriote grecque ont
la particularité d'être inopportunes, dangereuses et de conduire vers
une impasse", a ajouté le chef du gouvernement turc, cité par l'agence
de presse progouvernementale Anadolu.
Ces déclarations fermes surviennent moins de deux semaines après
l'échec de négociations qui se sont tenues en Suisse pour réunifier les
parties grecque et turque de Chypre, divisée depuis 1974, les deux
camps se renvoyant mutuellement la responsabilité de ce revers.
Des réserves de gaz estimées à 127,4 milliards de mètres cubes ont été
découvertes en 2011 au large de Chypre, dans le champ Aphrodite. Son
exploitation n'a toutefois pas encore commencé.
Chypre espère devenir à terme un acteur énergétique majeur en
Méditerranée orientale et construire un terminal à terre pour exporter
du gaz vers l'Europe et l'Asie à l'horizon 2022. Mais il lui faut pour
cela trouver davantage de réserves gazières.
Les richesses gazières de l'île sont l'un des principaux sujets de
contentieux entre les Chypriotes grecs et turcs et Ankara a averti les
compagnies internationales contre la mise en oeuvre de projets dans ce
domaine, faute d'un accord entre les deux parties.
L'île de Chypre, qui compte un million d'habitants, est divisée depuis
l'invasion en 1974 par l'armée turque de son tiers nord, en réaction à
un coup d'Etat ayant visé à rattacher ce pays à la Grèce, qui avait
inquiété la communauté chypriote-turque.
Depuis, le gouvernement de la République de Chypre --admise au sein de
l'Union européenne en 2004-- n'exerce son autorité que sur la partie
sud où vivent les Chypriotes-grecs. Au Nord, les Chypriotes-turcs ont
autoproclamé la République turque de Chypre du Nord (RTCN), reconnue
uniquement par Ankara.
(AFP, 20 juillet
2017)
Chypre poursuivra les explorations de gaz malgré la mise en garde d'Ankara
Chypre a affirmé jeudi qu'elle poursuivra l'exploration de gisements
gaziers au large de l'île malgré la mise en garde cette semaine
d'Ankara contre la réalisation de projets dans ce domaine.
Plus tôt dans la journée, le ministre turc des Affaires étrangères a
indiqué que son pays prendrait des mesures contre l'exploration de gaz
par les autorités chypriotes, sans donner plus de détails.
Lundi, quelques jours après l'échec du dernier round de négociations
sur la réunification de l'île méditerranéenne, le président turc Recep
Tayyip Erdogan avait mis en garde les compagnies internationales contre
d'éventuels projets gaziers à Chypre.
Le lendemain, le Premier ministre grec Alexis Tsipras avait lui soutenu
"les droits souverains" de Chypre à l'exploitation de ses gisements
gaziers.
Chypre est divisée depuis 1974 et l'invasion de l'armée turque du tiers
nord de l'île en réaction à un coup d'Etat nationaliste visant à la
rattacher à la Grèce. L'entité chypriote turc installée dans le nord
n'est reconnue que par Ankara.
En 2011, la firme américaine Noble Energy a été la première à découvrir
du gaz au large de Chypre, dans le champ Aphrodite, dont les réserves
sont estimées à 127,4 milliards de mètres cubes de gaz. Son
exploitation n'a toutefois pas encore commencé.
Chypre espère devenir à terme un acteur énergétique majeur en
Méditerranée orientale et construire un terminal à terre pour exporter
du gaz vers l'Europe et l'Asie à l'horizon 2022. Mais il lui faut pour
cela trouver davantage de réserves gazières.
Le ministre chypriote grec de l'Energie George Lakkotrypis a dit jeudi rester impassible devant la position de la Turquie.
"Nous sommes préparés à différents scénarios", a-t-il dit à la radio
publique. "Notre perception c'est que la Turquie continuera à nous
défier d'une manière ou d'une autre".
Cette montée des tensions intervient alors que les géants français et
italien de l'énergie, Total et ENI, pourraient commencer vendredi un
test de forage au large de Chypre. Les deux compagnies avaient signé en
avril un contrat d'exploration d'hydrocarbures.
(AFP, 13 juillet
2017)
Energie: Erdogan met en garde contre des projets à Chypre
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a
mis en garde lundi les compagnies internationales contre d'éventuels
projets gaziers à Chypre, après l'échec du dernier round de
négociations sur la réunification de l'île.
Dans une allocution au Congrès mondial du pétrole qui s'est ouvert
lundi à Istanbul, M. Erdogan a estimé qu'une "grande opportunité a été
manquée" avec l'échec des négociations qui s'étaient tenues en Suisse
la semaine dernière pour réunifier les parties grecque et turque de
Chypre, divisée depuis 1974.
En 2011, la firme américaine Noble Energy a été la première à découvrir
du gaz au large de Chypre, dans le champ Aphrodite, dont les réserves
sont estimées à 127,4 milliards de mètres cubes de gaz. Son
exploitation n'a toutefois pas encore commencé.
Chypre espère devenir à terme un acteur énergétique majeur en
Méditerranée orientale et construire un terminal à terre pour exporter
du gaz vers l'Europe et l'Asie à l'horizon 2022. Mais il lui faut pour
cela trouver davantage de réserves gazières.
Mais les richesses gazières de l'île sont l'un des principaux sujets de
contentieux entre les Chypriotes grecs et turcs et M. Erdogan a averti
les compagnies internationales contre la mise en oeuvre de projets dans
ce domaine faute d'un accord entre les deux parties.
"Les compagnies énergétiques qui se mêleraient des mesures
irresponsables qui pourraient être prises par les Chypriotes grecs
agiraient d'une manière incompréhensible", a dit M. Erdogan.
Il a mis en garde les compagnies étrangères contre tout projet qui
pourrait susciter de nouvelles tensions à Chypre ou leur coûter
"l'amitié de la Turquie", laissant entendre que les liens que ces
entreprises entretiennent avec la Turquie pourraient en pâtir.
L'île de Chypre, qui compte un million d'habitants, est divisée depuis
l'invasion en 1974 par l'armée turque de son tiers septentrional, en
réaction à un coup d'Etat ayant visé à rattacher ce pays à la Grèce,
qui avait inquiété la communauté chypriote-turque.
Depuis, la République de Chypre, admise au sein de l'Union européenne
en 2004, n'exerce son autorité que sur la partie sud où vivent les
Chypriotes-grecs. Au Nord, les Chypriotes-turcs ont autoproclamé la
République turque de Chypre du Nord (RTCN), uniquement reconnue par
Ankara.
Ankara a imputé l'échec du dernier round de négociations aux autorités chypriotes grecques.
(AFP, 10 juillet
2017)
Nouvel échec des négociations pour réunifier Chypre
Des négociations marathon en Suisse destinées à trouver une solution au
conflit de Chypre vieux de plus de 40 ans, se sont soldées par un échec
vendredi malgré les immenses efforts du patron de l'ONU Antonio
Guterres.
Les discussions ont notamment achoppé sur le retrait des troupes
turques du nord de l'île méditerranéenne ou le maintien d'un droit
d'intervention par la Turquie, selon des sources diplomatiques.
L'île de Chypre, qui compte un million d'habitants, est divisée depuis
l'invasion en 1974 par l'armée turque de son tiers nord, en réaction à
un coup d'Etat visant à rattacher le pays à la Grèce, qui avait
inquiété la communauté chypriote-turque.
Depuis, la République de Chypre, membre de l'Union européenne depuis
2004, n'exerce son autorité que sur la partie sud où vivent les
Chypriotes-grecs.
Dans le tiers nord occupé, habité par les Chypriotes-turcs, une
République turque de Chypre du Nord (RTCN), reconnue uniquement par
Ankara, a été autoproclamée.
Plusieurs séries de négociations ont eu lieu ces dernières décennies
pour tenter de rapprocher les vues des deux communautés. En vain.
Celles de Crans-Montana, du 28 juin au 7 juillet, se sont aussi
conclues sans accord alors que ces pourparlers sous l'égide de l'ONU
avaient été présentés comme la meilleure chance pour trouver une
solution.
"Je suis profondément déçu de vous informer que malgré l'engagement et
la détermination de toutes les délégations et des différentes parties
sur place, la Conférence sur Chypre s'est conclue sans parvenir à un
accord", a annoncé M. Guterres aux journalistes.
- Blocage -
Les deux parties se sont renvoyé la responsabilité de l'échec.
Le porte-parole de la délégation chypriote-grecque, Nikos
Christodoulides, a pointé du doigt "l'insistance de la partie turque à
maintenir le Traité des garanties, l'intervention turque à Chypre et la
présence illégale des troupes turques sur l'île".
Le Premier ministre turc Binali Yildirim a, lui, condamné l'absence d'"attitude constructive" du camp adverse.
De son côté, la diplomatie américaine s'est déclarée "déçue", le
département d'Etat assurant dans un communiqué que "les Etats-Unis
continueraient de soutenir les efforts en vue d'une réunification de
l'île".
M. Guterres avait semblé très optimiste quand il avait rejoint pour la
première fois ces négociations, la semaine dernière. Il avait alors
parlé de discussions "hautement productives".
Mais le ton avait vite changé, et le secrétaire général de l'ONU était
revenu à Crans-Montana jeudi pour tenter de débloquer une situation
apparemment tendue.
Il a ainsi rencontré en tête-à-tête le président de Chypre Nicos
Anastasiades, un Chypriote-grec, et le dirigeant chypriote-turc Mustafa
Akinci, ainsi que les ministres des Affaires étrangères et des Affaires
européennes des "garants" de la sécurité de Chypre --Grèce, Turquie et
Royaume-Uni, l'ex-puissance coloniale.
Mais "au moment où un texte devait être rédigé vendredi à 02H00 du
matin, le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu n'a pas accepté
la suppression des droits d'intervention sur l'île et a demandé (de
maintenir) pendant au moins 15 ans le Traité des garanties et le droit
d'intervention unilatérale", selon une source diplomatique grecque
citée par l'agence Ana (semi-officielle).
- 'Extrêmement déçus' -
Toute la semaine, les questions de sécurité avaient exacerbé les tensions entre les délégations rivales.
Les Chypriotes-grecs, soutenus par Athènes, militent pour l'abolition
du droit d'intervention unilatéral que conservent actuellement les
trois pays "garants" et pour le retrait progressif des quelque 35.000
soldats turcs stationnés sur l'île.
Selon une source proche des négociations, durant les échanges autour de
la table des discussions, "il y a eu des gens qui hurlaient, beaucoup
d'émotions".
Mais pour M. Guterres, ce nouvel échec "ne signifie pas que d'autres initiatives ne peuvent pas être organisées".
A Nicosie, des dizaines de Chypriotes grecs et turcs se sont rassemblés
en fin d'après-midi dans la zone tampon de la capitale divisée pour
appeler à poursuivre les efforts vers une réunification, selon des
journalistes de l'AFP.
"Nous sommes extrêmement déçus car nous n'avions jamais été aussi
proches" d'un accord, a estimé Kemal Baykalli, Chypriote turc de 42
ans, membre du mouvement citoyen "Unite Cyprus now".
"Mais cela ne va pas nous arrêter. C'est seulement le début", a-t-il ajouté.
De nombreux participants peinaient toutefois à dissimuler leur tristesse.
"C'est un sentiment de peine et de colère qui domine (...) Il nous faut
une solution, car 50 ans de négociations, c'est beaucoup trop", a
confié Tina Adamidou, une Chypriote grecque, les larmes aux yeux. (AFP, 7juillet
2017)
Pourparlers sur Chypre : des avancées selon l'ONU
Des avancées ont eu lieu sur le dossier de la réunification de Chypre,
a annoncé l'ONU dans un communiqué diffusé après une série d'entretiens
au plus haut niveau vendredi en Suisse, à Crans-Montana.
Des entretiens "très constructifs" se sont déroulés entre le secrétaire
général des Nations unies Antonio Guterres et le président chypriote
Nicos Anastasiades ainsi que le dirigeant chypriote turc Mustafa
Akinci, a dit un porte-parole de M. Guterres.
Au cours de sa visite de 24 heures, le numéro un de l'ONU, qui est
reparti samedi, a aussi rencontré des représentants des "garants" de la
sécurité de l'île - Grèce, Turquie, Grande-Bretagne (l'ex-puissance
coloniale)- et de l'Union européenne - dont la République de Chypre,
qui n'exerce son autorité que sur la partie sud où vivent les
Chypriotes grecs, est membre depuis 2004 -.
Une "compréhension mutuelle a émergé sur un paquet qui pourrait aboutir
à un règlement global" de la question de Chypre, un territoire divisé
depuis plus de 40 ans, a fait savoir dans un communiqué le
porte-parole, après une réunion de M. Guterres avec les chefs des
délégations la nuit dernière.
Le secrétaire général des Nations unies s'est en outre déclaré "très
engagé" dans les efforts en vue de "dégager un règlement global pour la
population de Chypre", a ajouté son porte-parole.
Avant cette série de rencontres, M. Guterres avait appelé les
dirigeants chypriotes à saisir l'"occasion historique" que représentent
ces pourparlers de paix en Suisse.
Ce nouveau cycle de discussions a commencé mercredi dernier dans un
grand hôtel de Crans-Montana en présence du président chypriote et du
dirigeant chypriote turc ainsi que des représentants des "garants" de
la sécurité de l'île. Et, selon une source grecque, ces pourparlers
devraient se poursuivre la semaine prochaine.
Les précédentes négociations organisées en janvier dernier en Suisse
s'étaient globalement soldées par un échec, les parties ne s'étant pas
entendues sur la sécurité du futur Etat, sujet qui, cette semaine
encore, exacerbe les tensions entre les délégations chypriotes rivales.
Chypre, qui compte un million d'habitants, est divisée depuis que
l'armée turque a envahi en 1974 la partie nord de l'île en réaction à
un coup d'Etat qui visait à rattacher le pays à la Grèce et qui avait
suscité une vive inquiétude dans la minorité chypriote turque. (AFP, 1 juillet
2017)
Immigration
/ Migration
Moustique: Allô Emir Kir? Alllôôôô?

Un ambassadeur qui défend la terreur d'Erdogan
“Que feriez-vous si cela arrivait dans votre pays? Comment régiriez-vous?”
Ces questions défilent sur fond d’images de corps troués de balles,
baignant dans une flaque de sang, accompagnées du son de cris de
terreur et de personnes en pleurs.
C’est avec cette vidéo que l’ambassadeur de Turquie en Belgique, Mehmet
Hakan Olcay, a démarré sa conférence de presse organisée ce vendredi à
Bruxelles à l’occasion du premier anniversaire de la tentative de coup
d’Etat avorté en 2016.
Un coup présenté comme porté par le réseau de l’imam Fethullah Gülen “contre la démocratie et le peuple turc”.
La violence des images est censée faire comprendre aux journalistes
présents la virulence de cette “organisation terroriste” que l’Etat
turc doit éradiquer.
Et ainsi peut-être justifier l’ampleur de la purge à l’oeuvre dans le
pays, qui vise désormais toute voix critique du pouvoir
islamo-conservateur du président turc Recep Tayyip Erdogan.
“L’Etat essaie de nettoyer ses artères”, a évidemment soutenu Mehmet
Hakan Olcay, s’efforçant de répéter, à qui veut bien l’entendre, que la
Turquie est un Etat de droit et qu’il ne “s’agit pas d’une purge contre
l’opposition”. (La Libre Belgique, M.U., 15 juillet 2017)
Un ministre d'Erdogan n'est pas interdit à Bruxelles

Le Soir, 11 juillet 2017
Une réfugiée de Turquie en Belgique arrêtée par la police roumaine
Nalan Oral, une ressortissante turque bénéficiant du statut de réfugié
en Belgique, a été arrêtée vendredi à la frontière entre la Hongrie et
la Roumanie, a fait savoir son avocat Olivier Stein. Les autorités
roumaines, qui la détiennent actuellement, entendent la livrer à la
Turquie, qui a transmis un mandat d'arrêt international à son encontre
à Interpol.
Cette mère de famille de 37 ans s'est vu reconnaître le statut de
réfugié en Belgique en 2012. Elle avait fui la Turquie après avoir été
condamnée à 30 ans de prison pour ses activités militantes en faveur
des droits de l'homme et des femmes, selon l'Union turque des Femmes
socialistes dont elle est membre. Nalan Oral a été interpellée vendredi
à la frontière entre la Hongrie et la Roumanie alors qu'elle était en
vacances.
Selon son avocat, Mme Oral voyageait de manière tout à fait légale, son
statut de réfugié lui permettant de se déplacer au sein de l'espace
Schengen. Le problème se situe au niveau d'Interpol, affirme M. Stein.
L'organisation transmet les mandats d'arrêts qui lui sont envoyés aux
polices de ses pays membres, mais omet d'apporter des précisions utiles
dans certains dossiers. Ce serait ainsi le cas du statut de réfugié de
Mme Oral.
L'avocat a notamment pris contact avec les Affaires étrangères, le
Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides et l'ambassade belge
en Roumanie pour s'assurer du respect des droits de sa cliente. "Elle
risque de subir des persécutions motivées par ses opinions politiques
en cas de retour en Turquie", s'inquiète-t-il.
Le SPF Affaires étrangères a indiqué lundi soir à l'agence Belga avoir
pris contact avec les autorités roumaines pour leur indiquer que Nalan
Oral bénéficie du statut de réfugié en Belgique et qu'elle ne peut dès
lors pas être extradée vers la Turquie. "En tant que réfugié, Mme Oral
jouit de la même assistance consulaire qu'un ressortissant belge",
précise le porte-parole du SPF Didier Vanderhasselt. Samedi, un
tribunal roumain a décidé de son maintien en détention. Son cas sera à
nouveau examiné lors d'une audience le 17 juillet. (Agence Belga, 10 juillet 2017)
Polémique autour de l’ASBL Turkish Lady à Saint-Josse
Difficile parfois de voir la frontière entre l’associatif et le
politique, l’actualité récente le montre. À Saint-Josse, certains se
(re)penchent sur le cas Derya Aliç. Conseillère communale PS à
Schaerbeek et présidente, à St-Josse, de l’ASBL Turkish Lady, subsidiée
et disposant de locaux loués par Saint-Josse. Derya Aliç entretient par
ailleurs des liens proches avec le bourgmestre Emir Kir et est, depuis
2015, collaboratrice de l’échevine Béatrice Meulemans.
Créée en 2004, l’ASBL Turkish Lady, basée à Saint-Josse, organise des
activités variées à destination notamment de femmes. Elle a été fondée
par Derya Aliç, 59 ans, qui, en 2006, a été élue comme conseillère
communale socialiste à Schaerbeek, notamment grâce à sa forte base de
connaissances sur le terrain, en particulier au sein de la communauté
turque. Depuis, de nombreuses personnes se sont penchées sur le cas
Derya Aliç. Le contexte politique actuel ravive d’anciennes histoires
et crée de nouveaux soupçons de connivence entre l’ASBL et les pouvoirs
politiques.
Continuons. Comme le rapporte un article de Pierre-Yves Lambert paru en
2008 dans l’hebdomadaire Pan, alors qu’Emir Kir, l’actuel bourgmestre
(PS) de Saint-Josse, est ministre de l’action sociale à la Cocof,
celle-ci accorde un subside très important, de 70.000 euros, à l’ASBL
Turkish Lady (contre 15.000 auparavant), ce qui suscite quelques
questions. Il apparaît que Derya Aliç et Emir Kir sont proches. Plus
récemment, de nouveaux éléments ont piqué la curiosité de certains. En
2013, le fils de Derya Aliç a été engagé par Saint-Josse au département
des ressources humaines. Copinage ? Calomnie, répond Derya Aliç : son
fils avait déjà noué des contacts de longue date avec le service
jeunesse. Fin 2015, c’est Derya Aliç elle même qui se voit proposer un
poste à Saint-Josse, comme collaboratrice auprès de l’échevine Béatrice
Meulemans (sp.a), en charge de la cohésion sociale, le domaine de
Turkish Lady. L’ASBL a déménagé régulièrement dans des locaux fournis
par Saint-Josse. Depuis 2016 (Derya Aliç était déjà au cabinet de
Béatrice Meulemans), l’association est au 103, rue des Deux-Églises
pour un loyer de 270 euros. Turkish Lady a reçu, dans le cadre du
contrat de quartier Axe Louvain, plus de 30.000 euros de subsides pour
créer une fanfare. Une fanfare qui n’a pas été aperçue. La coordination
du projet a d’ailleurs été reprise par la commune.
En mars 2017, Frederic Roekens (Ecolo-Groen) a demandé si l’argent
octroyé à Turkish Lady pour la fanfare avait été remboursé à la
commune. Le même soir, Thierry Balsat avait saisi l’occasion pour
demander si l’octroi de subsides à cette ASBL, dirigée par une PS du
cabinet de Béatrice Meulemans, ne pouvait pas relever d’un conflit
d’intérêt. Emir Kir n’avait pas souhaité répondre. Plus tard, le
secrétaire communal a assuré à Frederic Roekens que Turkish Lady avait
remboursé le subside pour la fanfare. Mais Turkish Lady reçoit un
subside de 17.500 euros/an dans le cadre du contrat communal 2016-2020.
(LaCapitale, 6 juillet 2017)
Gülen sympathizer stabbed by pro-Erdoğan relative in Belgium
İbrahim Anaz, one of the executives at a Brussels-based association
sympathetic to the Gülen movement, was stabbed by a family member who
is a supporter of Turkish President Recep Tayyip Erdoğan, according to
local media.
Anaz was stabbed and seriously wounded by one of his in-laws during a dispute in Merksem on Wednesday.
Police told reporters that the incident came just after a political
discussion and that Anaz’s lawyer said the attacker was not directly
involved in the conversation.
“The victim received two stab wounds in the arm and hand,” the police added.
Anaz, who was taken to a hospital in a neighboring city, works as one
of the spokespersons for FEDACTIO [Federatie van Actieve Verenigingen
van België], an umbrella organization with member associations all over
Belgium.
Established with the aim of cultural integration between Belgium and
Turkey in 2010, FEDACTIO was attacked by Erdoğan supporters in the
aftermath of the July 15, 2016 coup attempt, for which the Turkish
government pinned the blame on the Gülen movement. FEDACTIO’s premises
were damaged by stones thrown by pro-Erdoğan youngsters back then.
Daily Sabah, a pro-government English-language Turkish daily, said on
July 5 that FEDACTIO “acts as an umbrella organization for FETÖ in
Belgium.”
FETÖ is a derogatory buzzword coined by Erdoğan who calls the movement
the Fethullahist Terrorist Organization, a clear reference to Fethullah
Gülen, a US-based cleric who inspires the movement.
Cem Küçük, a staunchly pro-government journalist known for his attacks
on government critics on social media, earlier suggested that Turkish
government supporters living overseas were willing to carry out the
assassinations and that the Turkish National Intelligence Organization
(MİT) has the authority to carry out such acts outside the country.
The Turkish government has already detained more than 120,000 people
over links to the movement in Turkey, and Erdoğan called on foreign
governments to punish Gülen followers in their own countries. Only a
small number of countries including Saudi Arabia, Malaysia, and Myanmar
have deported Gülen followers upon Turkey’s request so far.
Meanwhile, the Turkish government has stepped up spying activities
against its perceived enemies abroad, a controversial issue that was
blasted by European government on multiple occasions. Germany cancelled
recognition of a Turkish mosque on allegations that its imam was
involved in spying activities against Gülen followers over the weekend.
(turkishminute.com, July 6, 2017)
Une Syrienne enceinte violée puis tuée avec son fils en Turquie
Une réfugiée syrienne enceinte de neuf mois a été violée puis tuée avec
son fils de 10 mois dans le nord de la Turquie, ont rapporté les médias
turcs jeudi, sur fond de montée de sentiments anti-Syriens.
La jeune femme a été entraînée avec son nourrisson dans une forêt par
deux hommes qui ont reconnu l'avoir violée, selon l'agence de presse
Dogan. Puis ils ont écrasé la tête de la jeune femme à coups de pierres
et étranglé son nourrisson.
L'agence précise que la victime, âgée de 20 ans et enceinte de neuf mois, aurait dû accoucher vendredi à l'hôpital.
Les deux suspects, dont l'un est marié et père de famille, ont été
arrêtés et ont reconnu les faits, selon Dogan. Ils travaillaient dans
la même usine que l'époux de leur victime, avec lequel ils se seraient
disputés quelques jours auparavant.
La famille était arrivée en Turquie l'année dernière, fuyant le conflit
en Syrie qui a fait des centaines de milliers de morts et des millions
de déplacés.
Ces meurtres surviennent alors que les réseaux sociaux turcs ont été
inondés ces derniers jours de propos anti-Syriens, des mots-dièse
appelant à ce qu'ils rentrent chez eux ou y soient renvoyés.
Condamnant un acte "barbare", la ministre turque de la Famille, Fatma
Betül Sayan Kaya, a souhaité que ses auteurs soient condamnés à "la
plus lourde peine possible".
La Turquie accueille quelque 3 millions de réfugiés syriens, chassés de
leur pays par la guerre qui y fait rage depuis mars 2011.
Le ministère de l'Intérieur a dû réagir publiquement aux accusations
selon lesquelles les réfugiés syriens seraient coupables de la hausse
de la criminalité en Turquie. Selon un communiqué publié jeudi, les
Syriens ne sont impliqués que dans 1,32% des crimes commis entre 2014
et 2017.
Le Premier ministre Binali Yildirim s'est également exprimé sur la
question, assurant que les Syriens impliqués dans des crimes seraient
renvoyés chez eux, tout en soulignant la "valeur" des Syriens hautement
qualifiés accueillis en Turquie.
Le nombre de meurtres de femmes en Turquie ne cesse d'augmenter, selon
l'organisation "Stop aux féminicides", selon laquelle 328 femmes ont
été tuées en Turquie en 2016, contre 121 en 2011.
Dans son dernier rapport, l'organisation a dénombré 35 féminicides au cours du seul mois de juin. (AFP, 7 juillet
2017)
Marche pour la libération des enseignants victimes des purges d’Erdogan !
Un Comité pour la levée de l’état d’urgence en Turquie –composé de
démocrates turcs issus de divers horizons– a multiplié les actions de
soutien à Nuriye et Semih : grèves de la faim, rassemblement devant le
consulat turc, activités sportives et concerts de soutien faisant écho
à la solidarité internationale qui s’est construite autour de
l’opposition turque.
Aujourd’hui, des personnalités du monde politique, du cinéma, de la
littérature ou de la musique ont exprimé leur soutien à Nuriye et Semih
: Costa Gavras, Roberto Saviano, Mikis Theodorakis, Manu Chao, Noam
Chomsky, Jennifer Clement, John Coetzee, Ken Loach, Gianni Pittella,
Joel L. Lebowitz, Randa Haines, Sepideh Farsi…
Face à une dictature de plus en plus délirante qui arrête des
journalistes ou des enfants pour un simple tweet et qui emprisonne la
statue de droits humains à Ankara pour empêcher tout rassemblement de
solidarité avec Nuriye et de Semih, nous savons que seule la solidarité
citoyenne peut faire plier « l’homme malade de l’Europe ».
C’EST POURQUOI, nous avons décidé d’entamer une « Marche pour la
liberté de Nuriye et Semih » de l’université de Liège (ULg) à
l’université libre de Bruxelles (ULB) en passant par l’Université
catholique de Louvain (KUL).
Notre Marche commencera ce mardi 4 juillet à 10h à la place du XX août
à Liège et s’achèvera vendredi 7 juillet vers 16h au campus du Solbosch
à l’ULB.
Pendant 4 jours, nous donnerons de notre souffle à Nuriye et Semih, pour qu’ils puissent vivre libres et dans la dignité.
Au nom du
Comité pour la levée de l’état d’urgence en Turquie
Bahar Kimyongür: 0485 / 37 35 32
La reconnaissance de la mosquée de Beringen retirée
La ministre flamande des Affaires intérieures, Liesbeth Homans (N-VA),
a décidé de retirer la reconnaissance de la mosquée Fatih de Beringen.
«Des populations y sont montées les unes contre les autres, ou
exclues», a-t-elle conclu après avoir reçu un courrier de la mosquée en
question, écrivent lundi les journaux Het Laatste Nieuws et De Morgen.
En avril, la ministre avait annoncé avoir lancé la procédure pouvant
aboutir à un retrait de reconnaissance de cette mosquée, qui fait
partie du réseau Diyanet de la Direction turque des Affaires
religieuses.
«J’ai décidé samedi de lever la reconnaissance», indique la ministre
dans Het Laatste Nieuws. «Une réponse envoyée par la mosquée Fatih dans
le cadre de la procédure m’a convaincue. Dans cette lettre, le
mouvement Gülen est placé sur une même ligne que l’État islamique, et
la mosquée dit que c’est de son devoir de combattre les organisations
violentes. Ce mouvement n’est pas reconnu par nos services de sécurité
comme une menace contre l’État. En tant que ministre de l’Intégration,
je ne peux pas tolérer que des groupes de population soient montés
contre d’autres, ou exclus. Je prends donc ma responsabilité.» (Le Soir, 2 juillet
2017)
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