Droits
de l'Homme / Human Rights
Deux enseignants en grève de la faim en Turquie maintenus en détention
L'un des deux enseignants en grève de la faim depuis six mois en
Turquie pour contester leur limogeage dans le cadre des purges lancées
en 2016 a réclamé de retrouver son poste lors d'une nouvelle audience
de son procès, jeudi près d'Ankara.
Nuriye Gülmen, une universitaire, et Semih Özakça, un instituteur, font
partie des plus de 140.000 personnes limogées par des décrets-lois émis
dans le cadre de l'état d'urgence instauré après le putsch avorté du 15
juillet 2016, imputé à la confrérie du prédicateur Fethullah Gülen,
exilé aux Etats-Unis.
Ils ont entamé en mars une grève de la faim, mais ont été arrêtés fin
mai, accusés d'appartenance à un groupuscule d'extrême gauche, le
DHKP-C, classé "terroriste" en Turquie ainsi que par l'Union européenne
et les Etats-Unis.
Ils risquent jusqu'à 20 ans de prison.
Les deux accusés n'avaient pu assister à une première audience le 14
septembre, les autorités invoquant des considérations liées à leur
sécurité et à leur état de santé.
M. Özakça, longue barbe et corps amaigri, était néanmoins présent
jeudi, et a pu présenter sa défense, qu'il n'a interrompue à de brèves
reprises que pour reprendre son souffle.
"Nous avons entamé une grève de la faim pour récupérer notre travail.
C'est tout", a-t-il déclaré. Il s'est ainsi dit déterminé à poursuivre
cette action jusqu'à ce que les autorités accèdent à cette requête.
"Je veux mon travail, je veux mes élèves", a-t-il répété. "Ils nous ont
incarcérés pour intimider" toutes les personnes limogées, a-t-il
ajouté, qualifiant à plusieurs reprises le procès de "politique".
Tout au long de sa déclaration, ses grands-parents, présents dans
l'assistance au côté de sa mère, étouffaient de lourds sanglots.
Il a par ailleurs échangé, à travers le cordon de gendarmes qui les
séparaient, quelques sourires avec son épouse, Esra Özakça, également
limogée, et qui a entamé une grève de la faim au moment de
l'incarcération de son mari.
Il a aussi dénoncé le transfert "de force" de Nuriye Gülmen, dans la
nuit de lundi à mardi, de l'hôpital du complexe pénitentiaire de
Sincan, près d'Ankara, où il est également maintenu depuis fin juillet,
aux soins intensifs d'un hôpital d'Ankara.
La soeur de Nuriye, Beyza Gülmen, également présente parmi les dizaines
de personnes venues en soutien jeudi, affirme que la jeune femme "est
dans un état critique".
Mme Gülmen et M. Özakça ont perdu respectivement 18 et 33 kilos depuis le début de leur grève de la faim, selon leur proches.
Le procès, qui s'est terminé en début de soirée après les plaidoiries
des avocats, a été ajourné au 20 octobre, et le tribunal a décidé du
maintien en détention des deux accusés.
Quatorze avocats impliqués dans ce dossier, arrêtés deux jours avant
l'ouverture de leur procès, ont été écroués il y a une semaine,
eux-mêmes accusés d'appartenance au DHKP-C. (AFP, 28 sept
2017)
14 avocats défendant deux grévistes de la faim écroués
Un tribunal d'Istanbul a ordonné jeudi la mise en détention préventive
de 14 avocats interpellés le 12 septembre et impliqués dans la défense
de deux enseignants en grève de la faim depuis six mois pour contester
leur limogeage par les autorités.
Douze d'entre eux sont accusés d'"appartenance à une organisation
terroriste" et deux d'avoir "fondé ou dirigé une organisation
terroriste", en l'occurrence le DHKP-C, un groupuscule d'extrême
gauche, a indiqué l'agence de presse progouvernementale Anadolu.
Les 14 avocats, du Bureau des droits du peuple (HHB), avaient été
interpellés le 12 septembre, deux jours avant l'ouverture du procès de
Nuriye Gülmen et Semih Özakça, deux enseignants incarcérés depuis fin
mai et défendus par le HHB.
Deux autres avocats interpellés en même temps ont été remis en liberté
provisoire sur ordre du tribunal d'Istanbul, a précisé Anadolu jeudi.
Mme Gülmen, une universitaire, et M. Özakça, un instituteur, sont
devenus en Turquie l'un des symboles des purges lancées après le putsch
manqué du 15 juillet 2016, imputé par Ankara au prédicateur Fethullah
Gülen, qui dément toute implication.
Limogés par décret-loi, ils ont entamé en mars une grève de la faim
pour protester, avant d'être incarcérés fin mai sous l'accusation
d'appartenance au DHKP-C.
Lors de l'ouverture de leur procès le 14 septembre, un tribunal
d'Ankara a ordonné le maintien en détention de Mme Gülmen et M. Özakça.
La prochaine audience aura lieu le 28 septembre.
Les proches de Mme Gülmen et M. Özakça ont exprimé leur inquiétude
quant à l'état de santé des deux détenus qui se nourrissent
exclusivement d'eau sucrée et salée, de tisanes et de vitamine B1
depuis le début de leur grève de la faim.
Plus de 50.000 personnes ont été arrêtées en Turquie et plus de 140.000
limogées ou suspendues lors de purges lancées après le putsch manqué.
(Belga, 20 septembre 2017)
Soutien des avocats belge aux 13 avocats arrêtés en Turquie
C’est avec inquiétude que nous apprenons l’arrestation mardi par les autorités turques d’au moins treize avocats.
Ces avocats devaient assurer la défense de deux
enseignants incarcérés et en grève de la faim. Or leur arrestation a eu
lieu deux jours avant l’ouverture du procès.
Ce procès sensible, de deux enseignants limogés dans
le cadre de l’état d’urgence instauré par le Président Erdogan, à la
suite du putsch manqué du 15 juillet 2016, requiert que les droits de
la défense des inculpés soient assurés en toute sérénité.
L’arrestation de plusieurs des avocats deux jours avant le procès est particulièrement interpellante.
Selon la déclaration d’un de nos confrères, Me Anil
Arman Akkus : « Des mandats d’arrêt ont été émis contre 18 avocats.
Nous savons que 13 (d’entre eux) ont été placés en garde à vue, et nous
n’avons aucune nouvelle des 5 autres ».
Cette situation est inacceptable.
Les « Principes de base relatifs au rôle du barreau
» adoptés par le 8ème Congrès des Nations Unies pour la prévention du
crime et le traitement des délinquants qui s’est tenu à la Havane
(Cuba) du 27 août au 7 septembre 1990 dispose en son article 16 que
« Les pouvoirs publics veillent à ce que les avocats
a) puissent s'acquitter de toutes leurs fonctions professionnelles sans entrave, intimidation, harcèlement ni ingérence indue ;
b) puissent voyager et consulter leurs clients librement, dans le pays comme à l'étranger ;
et c) ne fassent pas l'objet, ni ne soient menacés
de poursuites ou de sanctions économiques ou autres pour toutes mesures
prises conformément à leurs obligations et normes professionnelles
reconnues et à leur déontologie. »
Nos confrères turcs doivent dès lors pouvoir
accomplir leur mission de défense librement, en toute indépendance et
sans aucune pression.
AVOCATS.BE tient à témoigner son soutien aux avocats arrêtés et demande leur libération immédiate.
Contacts presse :
Jean-Pierre Buyle, président – 0495 54 15 42
65 avenue de la Toison d’Or – 1060 Bruxelles
info@avocats.be
www.avocats.be
Deux enseignants grévistes de la faim maintenus en détention
Un tribunal d'Ankara a ordonné jeudi le maintien en détention de deux
enseignants grévistes de la faim, jugés pour appartenance à une
"organisation terroriste" lors d'un procès symbolique des purges
lancées en Turquie après le putsch manqué.
Nuriye Gülmen, une universitaire, et Semih Özakça, un enseignant, font
partie des plus de 140.000 personnes limogées par des décrets-lois émis
dans le cadre de l'état d'urgence instauré après le putsch avorté du 15
juillet 2016, imputé à la confrérie du prédicateur Fethullah Gülen,
auto-exilé aux Etats-Unis.
Ecroués depuis fin mai, ils sont jugés sous l'accusation d'appartenance
à un groupuscule d'extrême gauche, le DHKP-C, classé "terroriste" en
Turquie, mais aussi par l'Union européenne et les Etats-Unis.
Au terme d'une première audience qui s'est déroulée dans une ambiance
tendue, le tribunal a annoncé leur maintien en détention et renvoyé le
procès au 28 septembre, a indiqué à l'AFP un avocat de la défense, Omer
Faruk Eminagaoglu.
Aucun des deux accusés, qui sont en grève de la faim depuis six mois,
n'était présent à l'ouverture du procès, les autorités invoquant des
considérations liées à leur état de santé et à la sécurité.
Avant le début de l'audience, des policiers ont repoussé à coups de
bouclier antiémeute et de matraque les nombreuses personnes essayant de
pénétrer dans la salle, dont certaines ont lancé des bouteilles d'eau
sur les agents, a constaté une journaliste de l'AFP.
Environ 70 personnes, dont des députés, étaient réunies pour manifester devant le tribunal avant le procès.
"Ces gens tentent de nous faire croire qu'ils s'occupent de Nuriye et
Semih en prison, mais ils ont peur que l'on puisse voir leur véritable
état", affirme Yasemin Barlas, l'une des manifestantes.
La police est intervenue pour disperser les protestataires qui
scandaient "Nuriye et Semih ne sont pas seuls", et interpellé 24
personnes, selon l'agence de presse privée Dogan.
- 'Incapable de marcher' -
Après des mois de manifestations quotidiennes dans le centre-ville
d'Ankara, Mme Gülmen et M. Özakça ont entamé en mars une grève de la
faim pour contester leur limogeage, avant d'être incarcérés fin mai
sous l'accusation d'appartenance au DHKP-C.
Le ministère de l'Intérieur a publié en juillet un rapport détaillant
les faits qui leur sont reprochés. Eux nient vigoureusement tout lien
avec une quelconque organisation terroriste.
Le tribunal devait se prononcer jeudi sur le maintien en détention ou la libération des deux accusés, réclamée par la défense.
Les proches de Mme Gülmen et M. Özakça ont exprimé leur inquiétude
quant à l'état de santé des deux détenus qui se nourrissent
exclusivement d'eau sucrée et salée, de tisanes et de vitamine B1
depuis le début de leur grève de la faim.
"Ses jambes, son cou et ses épaules lui font mal. (Nuriye) a des
problèmes de rythme cardiaque. Elle ne peut pas marcher. Elle est
sensible à la lumière", a détaillé au quotidien Hürriyet mercredi la
soeur de Nuriye Gülmen, Beyza.
L'épouse de Semih Özakça, Esra Özakça, également limogée, a entamé une
grève de la faim après l'arrestation de son mari et a été assignée à
résidence mi-juillet.
Des manifestations, rapidement dispersées par la police, ont lieu
quotidiennement dans le centre-ville d'Ankara en soutien aux deux
enseignants.
Au moins 15 avocats impliqués dans la défense de Mme Gülmen et M.
Özakça ont eux-mêmes été arrêtés pour liens avec des "activités
terroristes" mardi.
En signe de soutien, des dizaines d'avocats se sont présentés au
tribunal jeudi pour défendre les deux enseignants. Tous n'ont cependant
pas pu entrer dans la salle d'audience.
Au-delà des putschistes présumés, de nombreuses personnalités défendant
la cause kurde et de la gauche ont été touchées par les purges lancées
après le coup manqué.
(AFP, 14 sept
2017)
69,301 Students Behind Bars: Increase by a Factor of 25 in 4 Years
Responding to Republican People's Party (CHP) İstanbul MP and member of
Commission on Human Rights Watch Gamze Akkuş İlgezdi's parliamentary
inquiry regarding "Student imprisoners in penal institutions, Minister
of Justice stated that there were 69,301 students in prisons in total
who were still exercising their right to education.
As of November 2016, there are 197,297 prisoners in penal institutions
and the number of student prisoners constitute 35% of all the prisoners.
36,033 of these 69,301 students behind bars are registered to high
schools and their equivalents or to an undergraduate programme. 33,268
others are registered to an open/distance education faculty.
According to the data of the Ministry of Justice, there were 2,776
students in prisons as of May 2013. This figure has increased by a
factor of 25 in four years and reached 69,301 by the end of 2016.
Click - Prisoners' Right to Education Obstructed Through Statutory Decree
Barriers to right to education
Stating that the number of students in prison has hit the highest in
the history of Turkey as the current Government was in power, İlgezdi
said "the barriers to exercising the right to education should be
removed for the students behind bars and they should be allowed to get
unconditional education free of charge.
In her report on the students in prisons, İlgezdi listed the main problems the students are facing as:
They cannot afford the costs of education
* Difficulties in renewing the registration for the new school-year
* Difficulties to cover the cost of education due to lack of financial possibilities
They are being expelled due to absence
* Student in prison who miss on classes with compulsory attendance and
are not considered 'excused' cannot pass the courses or are being
expelled due to absence.
* Students whose legal process continues lose their rights to education
due to absence, the inability to renew registration and enter exams.
Difficulties in taking exams
* Attending an exam turns into a great challenge/financial difficulty for most of the students.
* Problems are being experienced in providing necessary vehicles to
take the students to their universities/schools and the students mostly
have to pay a massive amount of money to cover the costs of these
ring-shuttles.
Distance between school and prison
* Most of the student's university/school is far way from the prison
they are in. The fact that they are being kept in prisons which are in
a different province than their university/school and that their
request of being transferred are being rejected, takes away their right
to education.
Lack of study space
The fact that there are no rooms, libraries, computers, internet ...
etc. is not in compliance with the principle of equality in the
Constitution.
(BIA, Sept 11, 2017)
Nouvelles arrestations d'Allemands en Turquie
Le ministère allemand des Affaires étrangères a fait état lundi de
nouvelles interpellations d'Allemands en Turquie, concernant un couple
d'origine turque, et laissé planer la menace à terme de placer le pays
sur un liste noire pour les touristes.
"Nous devons partir du principe qu'un couple d'Allemands d'origine
turque a été de nouveau interpellé à Istanbul par la police", a indiqué
le porte-parole du ministère, Martin Schäfer, à Berlin, en précisant ne
pas avoir de confirmation officielle des autorités turques à ce stade.
Une des deux personnes arrêtées a été entretemps remise en liberté mais
"avec interdiction de quitter le territoire", selon les informations du
ministère allemand.
"Le cauchemar continue pour de plus en plus d'Allemands qui ne
souhaitaient rien d'autre que de passer leurs vacances en Turquie", a
affirmé le porte-parole, ajoutant que "l'arbitraire qui prévaut" dans
le pays "nous préoccupe énormément".
"Cela peut arriver à toute personne souhaitant voyager en Turquie. On
pense qu'il n'y a aucun risque et d'un seul coup on se retrouve enfermé
dans une prison turque. C'est la triste réalité à laquelle nous faisons
face (...) chacun doit garder cela à l'esprit", a-t-il ajouté.
Le ministère a précisé qu'il n'envisageait pas encore de recommander
aux Allemands de ne plus se rendre en Turquie, après avoir déjà durci
ses consignes à ce sujet, tout en n'écartant pas cette option à terme.
"Si ces arrestations d'Allemands par les autorités turques devenaient
une routine quotidienne (....) il serait possible qu'une telle consigne
survienne", a prévenu le porte-parole, ajoutant que la Turquie se
retrouverait en pareille cas traitée sur le même plan que des pays
comme la Libye, le Yémen ou la Syrie, pays dans lesquels "personne
n'aurait l'idée d'aller passer ses vacances".
Actuellement, une douzaine d'Allemands, pour beaucoup ayant la double nationalité germano-turque, sont détenus en Turquie
Fin août, un autre couple germano-turc avait été arrêté en Turquie pour
"raisons politiques", selon Berlin. L'une des deux personnes avait été
libérée quelque jours plus tard.
Les relations entre la Turquie et l'Allemagne se sont particulièrement
tendues depuis le putsch manqué du 15 juillet 2016, imputé par Ankara
au prédicateur musulman Fethullah Gülen qui nie les faits. La plupart
de personnes arrêtées sont le plus souvent soupçonnées par les
autorités turques de liens avec les Kurdes ou le mouvement de M. Gülen.
(AFP, 11 sept
2017)
Une Allemande jugée en Turquie pour ses liens présumés avec Gülen
Une Allemande de 49 ans comparaît depuis jeudi devant un tribunal turc
pour ses liens présumés avec le réseau du prédicateur Fethullah Gülen
qui est accusé du putsch raté de 2016, indiquent vendredi plusieurs
médias allemands.
Cette femme dont l'identité n'a pas été dévoilée est jugée par le
tribunal de Karaman, dans le sud de la Turquie, selon le quotidien
Süddeutsche Zeitung et les chaînes régionales WDR et NDR.
Selon les trois médias, qui ont pu consulter l'acte d'accusation, il
lui est reproché d'être à la tête d'un mouvement de femmes affilié au
prédicateur qui rejette les accusations de coup d'Etat à son encontre.
Elle aurait ouvert un compte dans une banque réputée proche de M. Gülen
et aurait été présente lors d'une réunion de proches du prédicateur
dans un hôtel d'Ankara.
Des "preuves" auraient également été saisies lors d'une perquisition à son domicile, précisent les trois médias.
Elle encourt une peine de plusieurs années de prison, selon la même source, qui ne précisent pas la durée du procès.
Née en Turquie, cette femme a vécu pendant une vingtaine d'années en
Allemagne et possède depuis quinze ans la nationalité allemande.
La quadragénaire, qui n'a pas la nationalité turque, s'était installée
depuis quelques temps en Turquie, selon les médias allemands.
Elle avait été interpellée en août et placée en détention, puis
relâchée avec interdiction de quitter la Turquie. Sa fille avait
également été brièvement arrêtée.
Elle est la première personne allemande à être jugée en Turquie dans ce contexte.
Les relations entre la Turquie et l'Allemagne se sont particulièrement tendues depuis le putsch manqué du 15 juillet 2016.
Dix Allemands sont ainsi toujours détenus par les autorités turques
pour des motifs "politiques" selon Berlin, après la libération jeudi
d'un ressortissant allemand arrêté la semaine dernière.
Le cas le plus emblématique est celui du germano-turc Deniz Yücel,
correspondant du journal Die Welt en Turquie, détenu depuis fin février
pour propagande "terroriste" et incitation à la haine. (AFP, 8 sept
2017)
Over 224,878 People Behind Bars, Capacities Exceeded
According to a statement by the Ministry of Defence, there were 224,878
people in prisons 85,105 of whom are arrested and 139,773 are convicted
as of June 15, 2017.
Noting that the prisons had a capacity of 202,676 prisoners, the
Ministry has underlined that the current number of prisoners exceeded
the capacity by 22,000.
The Ministry gave the above mentioned figures as a response to
Republican People's Party (CHP) Ankara MP Murat Emir's information
request.
Emir with regards to the figures given by the Ministry said:
"We see that over 80,000 are being in pre-trial detention. This is the
actual reason for the crowd in the prisons. Actually, people are
standing trial, they principally are not in detention on remand. But we
have reached such a point today, that the judges are afraid that they
themselves would be arrested it they did not order arrest for others.
(BIA, Sept 4, 2017)
Deux Allemands arrêtés "pour des raisons politiques" en Turquie
L'Allemagne a dénoncé vendredi
l'arrestation pour des "raisons politiques" de deux de ses
ressortissants en Turquie, ce qui porte à douze le nombre d'Allemands
que Berlin considère comme des détenus politiques dans ce pays.
"Le 31 août, deux nouveaux ressortissants allemands ont été arrêtés
pour des raisons politiques. Le consulat général d'Izmir a été informé
des deux arrestations par des sources non officielles. La police de
l'aéroport d'Antalya (les) a ensuite confirmées", a annoncé la
porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Adebahr, lors
d'un point de presse régulier.
Les autorités consulaires n'ont pu ni rencontrer ni s'entretenir avec
ces deux personnes, si bien que la porte-parole a refusé de donner
toute autre précision sur l'affaire et sur l'identité des détenus.
Ces types d'arrestations "sont la plupart des cas sans fondement" et
"elles n'ont rien à voir avec nos principes de l'Etat de droit", a
déclaré Angela Merkel, citée par l'agence allemande dpa.
"C'est pourquoi nous devons aussi réagir de façon déterminée", a-t-elle
ajouté, réaffirmant son refus "dans de telles circonstances" de
discuter avec Ankara d'une union douanière élargie.
"Nos demandes à la Turquie sont très claires et la chancelière l'a
redit ces derniers jours : nous attendons de la Turquie la libération
de tous les ressortissants allemands détenus pour des motifs
injustifiés", a de son côté déclaré le porte-parole d'Angela Merkel,
Steffen Seibert.
Au total, selon Berlin, 12 Allemands sont détenus pour des motifs
"politiques" en Turquie. Quatre d'entre eux ont la double nationalité.
Le cas le plus emblématique est celui du germano-turc Deniz Yücel,
correspondant du journal Die Welt en Turquie, détenu depuis fin février
pour propagande "terroriste" et incitation à la haine. Le président
turc Recep Tayyip Erdogan l'a qualifié de séparatiste kurde et d'"agent
allemand".
Les relations entre la Turquie et l'Allemagne se sont particulièrement
tendues depuis le putsch manqué du 15 juillet 2016, imputé au
prédicateur Fethullah Gülen, qui nie les faits.
Ankara accuse Berlin de faire preuve d'indulgence envers des
"terroristes", en abritant des séparatistes kurdes et des putschistes
présumés.
L'Allemagne de son côté condamne fermement l'ampleur des purges
entreprises en Turquie après le putsch manqué, au cours desquelles plus
de 50.000 personnes ont été arrêtées.
Les deux pays se sont aussi opposés sur la qualification par les
députés allemands de génocide des massacres d'Arméniens dans l'empire
Ottoman au début du 20e siècle, ou encore sur des satires télévisées
allemandes visant M. Erdogan.
Dernier conflit en date, le président turc a appelé en août les Turcs
d'Allemagne à ne voter ni pour le parti chrétien-démocrate (CDU)
d'Angela Merkel, ni pour le Parti social-démocrate (SPD), ni pour les
Verts, lors des législatives de septembre, qualifiant ces partis
d'"ennemis de la Turquie".
L'Allemagne, qui compte quelques 3 millions de personnes d'origine
turque dont environ la moitié peut voter, a dénoncé une ingérence
inacceptable.
(AFP, 1 sept
2017)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Libération en Espagne d'un journaliste réclamé par Ankara
La justice espagnole a ordonné jeudi la libération d'un journaliste
turco-suédois arrêté le 3 août à Barcelone à la demande d'Ankara qui
l'accuse d'avoir insulté le président turc et d'être lié à un "groupe
terroriste", a-t-on appris de source judiciaire.
Un juge d'instruction de l'Audience nationale, spécialisée dans les
affaires internationales, a ordonné jeudi la mise en liberté de Hamza
Yalcin, 59 ans, journaliste turc critique envers le régime d'Ankara qui
vit en Suède et possède également la nationalité suédoise.
Cette décision ne préjuge pas du fond, le magistrat n'ayant pas décidé
si la demande d'extradition présentée par la Turquie doit être
satisfaite.
Dans une ordonnance consultée par l'AFP, il souligne que le journaliste
dispose d'un domicile où il peut être hébergé dans l'intervalle, à
Barcelone. Il le place sous contrôle judiciaire, lui imposant de se
présenter une fois par semaine devant la justice, en lui interdisant de
quitter l'Espagne sans autorisation judiciaire.
L'arrestation à l'aéroport de Barcelone-El Prat de Hamza Yalcin avait
suscité les protestations d'organisations de défense des droits de
l'Homme.
Le Défenseur des droits, une autorité espagnole indépendante, avait
exprimé sa "préoccupation" au ministère de la Justice, évoquant dans un
communiqué "les arrestations de milliers de personnes au cours des
derniers mois et en particulier les mesures répressives adoptées contre
les journalistes" en Turquie.
Selon l'agence de presse progouvernementale Anadolu, Hamza Yalcin - qui
écrit pour Odak, magazine en ligne critique envers le gouvernement turc
- devrait être jugé pour avoir insulté le chef de l'Etat Recep Tayyip
Erdogan et avoir fait de la "propagande" pour un "groupe terroriste".
Selon l'organisation internationale Reporters sans frontière (RSF),
dont le siège est à Paris, le mandat d'arrêt est une tentative "pour
réduire au silence toute critique du régime turc".
L'écrivain germano-turc Dogan Akhanli, est également menacé d'être extradé vers la Turquie qui l'accuse de "terrorisme".
M. Akhanli, 60 ans, qui réside depuis la fin 1991 en Allemagne et a la
nationalité allemande, a été arrêté le 19 août à Grenade, dans le sud
de l'Espagne, où il faisait du tourisme, également sur mandat
d'Interpol, selon son avocat Gonzalo Boye.
Après des protestations de Berlin, il a été remis en liberté le 20 août
mais est tenu de rester à Madrid en attendant de savoir si l'Espagne
accepte ou non de l'extrader vers la Turquie.
(AFP, 28 sept
2017)
Un journaliste d'opposition libéré, quatre restent détenus
Un tribunal d'Istanbul a ordonné lundi la remise en liberté du
journaliste turc Kadri Gürsel et le maintien en détention de quatre de
ses collègues accusés dans le cadre du procès controversé de dix-sept
collaborateurs du quotidien d'opposition Cumhuriyet.
Le juge a décidé que le chroniqueur, l'une des figures les plus
respectées du journalisme en Turquie, pouvait être libéré après 11 mois
de détention, même s'il doit être jugé pour "activités terroristes", a
indiqué un correspondant de l'AFP.
Le procès des collaborateurs de Cumhuriyet, un journal très critique
envers le président Recep Tayyip Erdogan, a été ajourné au 31 octobre.
Kadri Gursel, journaliste depuis 30 ans, a été libéré lundi soir de la
prison de Silivri, en dehors d'Istanbul. Il a été accueilli à sa sortie
par ses proches et des collègues.
"Il n'y a rien à célébrer car des journalistes de Cumhuriyet font face
à des accusations injustes et sans fondement. Leur liberté leur a été
retirée", a-t-il déclaré, visiblement épuisé.
Il a annoncé qu'il continuerait à écrire, malgré un contexte difficile
pour les médias. "Tous les journalistes souhaiteraient écrire aussi
longtemps que les conditions le permettent. Je continuerai bien sûr à
écrire".
"Je ne peux pas dire que justice ait été rendue aujourd'hui", a réagi
son épouse, Nazire, en allusion aux journalistes toujours emprisonnés.
"Beaucoup comparent cette affaire à une pièce de théâtre, mais (cette
comparaison) est une insulte pour le théâtre".
Restent en détention quatre autres membres de Cumhuriyet: le patron du
journal, Akin Atalay, et son rédacteur en chef Murat Sabuncu, qui,
comme Kadri Gürsel, sont détenus depuis 330 jours ; le journaliste
d'investigation Ahmet Sik, arrêté fin décembre et détenu depuis 269
jours ; et Yusuf Emre Iper, un comptable du quotidien détenu depuis 173
jours.
Lors de l'ouverture du procès fin juillet, le tribunal avait décidé de
remettre en liberté provisoire sept collaborateurs de Cumhuriyet
arrêtés en octobre, dont le caricaturiste Musa Kart, mais il avait
exclu de cette mesure les cinq autres, dont le sort a été décidé lundi.
- 43 ans de prison -
Au total, 17 dirigeants, journalistes et autres employés actuels ou
passés de Cumhuriyet sont accusés d'avoir aidé trois "organisations
terroristes armées": les séparatistes kurdes du PKK, un groupuscule
d'extrême gauche appelé DHKP-C et le mouvement du prédicateur Fethullah
Gülen, appelé FETO par les autorités et accusé d'avoir fomenté le coup
d'Etat manqué du 15 juillet 2016. Ils risquent jusqu'à 43 ans de prison.
"J'ai travaillé avec eux et je connais leur passé. Ces collègues ne
peuvent pas être des terroristes, il ne peuvent pas être des membres de
FETO", a déclaré au tribunal lundi un des témoins de la défense, Alev
Coskun, écrivain et membre de la fondation de Cumhuriyet.
La rédaction de Cumhuriyet s'était attiré les foudres de M. Erdogan
après avoir publié en 2015 un article affirmant qu'Ankara livrait des
armes à des islamistes en Syrie. Son directeur d'alors, Can Dündar,
exilé en Allemagne, est jugé par contumace.
Quelque 200 manifestants se sont rassemblés lundi devant le palais de
justice à Istanbul, où se déroulait l'audience, brandissant des
portraits des journalistes jugés et des banderoles avec les
inscriptions "la liberté aux journalistes" et "la liberté de la presse
ne peut être réduite au silence".
Pour les défenseurs des droits de l'Homme, ce procès traduit le recul
des libertés en Turquie depuis le putsch manqué, suivi de purges
massives qui ont frappé les milieux critiques: élus prokurdes, médias
et ONG.
Selon le site P24, spécialisé dans la liberté de la presse, quelque 170
journalistes sont détenus en Turquie. Celle-ci occupe la 155e place sur
180 au classement 2017 de la liberté de la presse établi par RSF. (AFP, 25 sept
2017)
Près de 150 médias ont été fermés depuis le coup d’Etat raté de 2016
L’affaire est emblématique de la mise au pas de la
presse par le pouvoir en Turquie. Cinq collaborateurs, piliers du
journal d’opposition Cumhuriyet, accusés d’« activités
terroristes », comparaissaient de nouveau
lundi 25 septembre devant un tribunal d’Istanbul. Lors de
l’ouverture du procès, à la fin de juillet, la justice avait refusé de
les remettre en liberté provisoire, contrairement aux sept autres
collaborateurs du quotidien, arrêtés en octobre.
Lundi soir, le tribunal a ordonné la remise en
liberté de l’un des quatre journalistes, Kadri Gursel, mais le maintien
en détention des quatre autres accusés. Le juge a décidé que M. Gursel,
l’une des figures les plus respectées du journalisme en Turquie,
pouvait être libéré après onze mois de détention, même s’il doit être
jugé pour « activités terroristes ». Le procès a été ajourné
au 31 octobre.
A cette occasion, Johann Bihr, chargé de la Turquie
au sein de Reporters sans frontières (RSF), fait le point sur la
situation « dramatique de la presse » en Turquie, soumise à
une « répression sans précédent » depuis le putsch manqué
du 15 juillet 2016.
Quel est l’état de la presse aujourd’hui en Turquie ?
Il est dramatique. La Turquie occupe la
155e place sur 180 au classement de la liberté de la presse établi
par RSF. C’est d’autant plus désastreux qu’il y a quelques années le
pays connaissait un pluralisme médiatique important. Pour faire taire
l’opposition, il a fallu jeter en prison plus de cent journalistes. La
répression des médias est sans précédent depuis le coup d’Etat raté du
15 juillet 2016.
La Turquie est aujourd’hui la plus grande prison
pour journalistes du monde. La plupart sont en détention provisoire.
Leurs avocats ont un accès limité aux actes d’accusation, comme c’est
le cas pour les affaires liées au terrorisme. Ni jugés ni condamnés, la
situation de ces journalistes s’éternise depuis plus d’un an.
Y a-t-il encore des journalistes critiques qui peuvent exercer leur travail ?
Oui, mais très peu. Près de 150 médias ont été
fermés depuis le coup d’Etat raté. Il n’y a plus de chaîne de
télévision critique, et seulement une poignée de journaux d’opposition.
Cumhuriyet en fait partie, mais aussi Birgün et Evrensel, deux journaux
de gauche, et le nationaliste Sözcü. Mais ces titres ne représentent
presque plus rien en termes de tirage (le nombre d’exemplaires) et
d’influence.
Ils sont harcelés par le régime, et baignent dans
une atmosphère malsaine entretenue par les médias aux ordres de l’Etat.
L’hostilité dont ils font l’objet peut encourager des éléments
déséquilibrés à passer à l’acte. Un présentateur de CNN Türk, Ahmet
Hakan, a ainsi été agressé et hospitalisé après un éditorial au vitriol
d’un journaliste progouvernemental. Toutes ces intimidations et ces
menaces entretiennent un climat de peur, très prégnant aujourd’hui en
Turquie. (Le Monde, 25 sept
2017)
Le journaliste Hamza Yalçin en prison depuis 50 jours
Le 22 septembre 2017, cela fera 50 jours que le journaliste Hamza
Yalçin est en détention en Espagne à la demande de la Turquie.
Reporters sans frontières (RSF) réitère sa demande de ne pas
l’extrader, et appelle Interpol à mieux se prémunir contre les recours
abusifs de la Turquie et d’autres pays répressifs.
RSF dénonce régulièrement l’instrumentalisation d’Interpol par des
régimes répressifs, prompts à lancer des “notices rouges” contre leurs
critiques basés à l’étranger. L’exemple de Hamza Yalçin, incarcéré en
Espagne depuis près de 50 jours, signale que cette pratique menace
désormais aussi les nombreux journalistes turcs poussés à l’exil.
Le journaliste suédois d’origine turque Hamza Yalçin a été interpellé
le 3 août à l’aéroport de Barcelone, sur la base d’une demande de la
Turquie à Interpol. Il a été transféré le lendemain à la prison de Can
Brians, en attendant que la justice espagnole reçoive une demande
d’extradition officielle et statue à ce sujet.
Accusé d’avoir appartenu à l’organisation terroriste THKP-C et d’avoir
“insulté le président de la République turque” dans sa revue Odak,
Hamza Yalcin risque jusqu'à 22 ans et 6 mois de prison en Turquie. Le
célèbre juge Baltasar Garzón a annoncé qu’il le défendrait pro bono.
Après avoir participé aux mouvements révolutionnaires turcs des années
70 et s'être échappé après six mois de prison pour ce motif en 1979,
Hamza Yalçin a obtenu l’asile politique en Suède, dont il a reçu la
nationalité en 2005.
RSF a immédiatement appelé à ne pas extrader Hamza Yalçin vers la
Turquie, où le droit à un procès équitable n’est plus garanti pour les
journalistes critiques. Avec plus de 100 d’entre eux derrière les
barreaux, le plus souvent sous des accusations de “terrorisme”, la
Turquie est la plus grande prison du monde pour les professionnels des
médias. La plupart n’ont pas encore été jugés : ils croupissent en
détention provisoire depuis près d’un an, et leurs demandes de remise
en liberté sont systématiquement rejetées sans examen sérieux.
“Selon les accords internationaux, une personne ne saurait être
extradée vers un pays où elle risque un procès injuste, la torture ou
la peine de mort, souligne Macu de la Cruz, présidente par intérim de
RSF Espagne. Si toutefois la justice ordonnait le renvoi de Hamza
Yalçin en Turquie, il reviendrait au gouvernement espagnol de s’y
opposer.”
L’urgence de poursuivre la réforme d’Interpol
Le nombre des “notices rouges”, ces mandats d’arrêts transmis par
Interpol, a presque quintuplé en dix ans, passant de 2 804 en 2006 à 12
878 en 2016. Les Etats répressifs ont pris leur part dans cette
tendance : RSF et d’autres organisations de défense des droits de
l’homme dénoncent depuis plusieurs années une explosion des “notices
rouges” politiques, visant à rattraper des dissidents en exil.
Les alertes de la société civile ont fini par aboutir à une prise de
conscience : depuis 2015, Interpol a notamment commencé à renforcer son
mécanisme d’appel. Mais beaucoup reste à faire, aussi bien pour mettre
en œuvre ces réformes que pour mieux filtrer les demandes émanant
d’États répressifs. C’est ce qu’a souligné l’Assemblée parlementaire du
Conseil de l’Europe dans une résolution d’avril 2017, appelant Interpol
à “continuer d’améliorer le système des notices rouges, de façon à
prévenir les abus et à y remédier plus efficacement”.
“Des dizaines de journalistes turcs ont été contraints à l’exil depuis
la tentative de putsch de juillet 2016 en Turquie, rappelle le
responsable du bureau Europe de l’est et Asie centrale de RSF, Johann
Bihr. Mais comme d’autres journalistes exilés de par le monde, ils sont
désormais menacés par l’instrumentalisation politique d’Interpol. Il
est urgent que l’organisation mène à leur terme les réformes engagées
pour mieux se prémunir contre les recours abusifs de la Turquie et
d’autres Etats répressifs.”
La Turquie occupe la 155e place sur 180 au Classement mondial 2017 de
la liberté de la presse, établi par RSF. (RSF, 20 septembre 2017)
Syrian-American journalist killed in Turkey
Syrian-American journalist Halla Barakat and her mother, Syrian
opposition activist Orouba Barakat, were found dead yesterday in their
Istanbul apartment, the Turkish news agency DHA reported today. Friends
alerted the police when Halla Barakat, 23, did not show up for her
reporting job at the Syrian opposition website Orient Net, according to
the Associated Press.
"We call on Turkish authorities to find those responsible for the
murders of Halla Barakat and Orouba Barakat, and bring them to
justice," CPJ Europe and Central Asia Program Coordinator Nina
Ognianova said. "Turkey must ensure the protection of Syrian
journalists who have fled to the country seeking safety."
Barakat and her mother had received threats on social media and email
from supporters of the Syrian government, but never paid them much
attention, a reporter who knew Halla Barakat, and who has not been
named for safety reasons, told CPJ. At least four other Syrian
journalists have been murdered in Turkey since 2015, after fleeing
there, according to CPJ research. (CPJ, September 22, 2017)
RSF et ARTICLE19 demandent la libération des journalistes emprisonnés
ARTICLE19 et Reporters sans frontières (RSF) observent deux procès de journalistes en Turquie cette semaine.
Le 18 septembre 2017, les représentants des deux organisations ont
assisté à l’ouverture du procès de 30 journalistes, chroniqueurs et
collaborateurs du journal Zaman, dont Şahin Alpay, Ali Bulaç, Ahmet
Alkan Turan et Mümtazer Türköne. Le 19 septembre, ARTICLE19 et RSF
observent la reprise du procès de 17 journalistes et chroniqueurs, dont
les frères Ahmet et Mehmet Altan. Les deux organisations demandent la
remise en liberté des journalistes et l’abandon des charges.
Dans ces deux procès, les prévenus sont accusés d’être impliqués dans
la tentative de putsch de juillet 2016. Ils sont inculpés pour
“tentative de renverser l’ordre constitutionnel, le parlement et le
gouvernement par la violence ou par la force”. Les collaborateurs de
Zaman sont en outre accusés “d’appartenir à une organisation
terroriste”, la confrérie Gülen, que le gouvernement désigne comme
responsable de la tentative de putsch. Les frères Altan et leurs
co-accusés sont quant à eux censés avoir “prêté assistance à une
organisation terroriste sans en être membre”.
Ces journalistes risquent chacun trois peines de prison à vie. La
plupart d’entre eux sont en détention provisoire depuis 12 à 14 mois.
Les actes d’accusation ne comprennent pourtant aucun élément spécifique
attestant d’une implication directe dans la tentative de putsch ou
d’incitation à la violence.
"Ces deux simulacres de procès ne visent qu’à faire taire les critiques
du gouvernement et les points de vue alternatifs, déclarent ARTICLE19
et RSF. Nous demandons la libération des journalistes inculpés et
l'abandon des charges, en l’absence de toute preuve individuelle d’une
implication dans un crime reconnu en droit international.
Le procureur estime que les collaborateurs de Zaman ont tenté de créer
dans l’opinion une “perception” favorable au coup d’État. Aucune preuve
claire d’un crime individuel n’est apportée. L’acte d’accusation le
reconnaît, mais affirme que la ligne éditoriale de Zaman était dictée
par Fethullah Gülen, le leader de la confrérie du même nom. Ce qui est
censé prouver l’appartenance des journalistes à une organisation
terroriste. L’accusation n’explique pas en quoi les articles et
chroniques incriminées relèveraient “de la violence ou de la force”.
L’acte d’accusation des frères Altan se fonde sur leurs chroniques et
articles critiques du gouvernement, ainsi que sur une émission
télévisée au cours de laquelle ils sont censés avoir envoyé des
“messages subliminaux” en soutien à la tentative de putsch. Le
procureur évoque également des contacts entre les journalistes et
certains membres présumés de la confrérie Gülen.
Tout comme plusieurs autres organisations internationales, ARTICLE19 et
RSF avaient observé l’ouverture du procès des frères Altan en juin
2017. ARTICLE19 était intervenue auprès de la cour pour démontrer que
l’accusation violait les standards internationaux sur la liberté
d’expression et qu’elle était politiquement motivée.
Outre ces accusations sans fondement, ARTICLE19 et RSF sont préoccupées
par les pressions exercées contre les avocats de la défense. L’avocat
principal d’Ahmet Altan et Şahin Alpay, Veysel Ok, devra répondre cette
semaine des accusations d’“insulte à la nation turque” et d’“offense à
la justice”. Il est mis en cause pour une interview accordée en 2015,
dans lequel il critiquait le système judiciaire turc et dénonçait son
manque d’indépendance. Un autre avocat, Orhan Kemal Cengiz, comparaît
dans le procès Zaman. Son nom n’apparaît qu’une fois dans l’acte
d’accusation et aucune preuve n’est citée contre lui. Il a représenté
les intérêts de Zaman auprès de la Cour constitutionnelle et rédigé des
billets pour la version anglophone du journal, Today’s Zaman. (RSF, 19
septembre 2017)
Exhibition: Banned books in Turkey at Goteborg Book Fair
Curator: Ragıp Zarakolu, Coordinator: Monica Dahlgren, Graphic Designer: Regina Clevehom
Supported by Sigtuna Kommun and Sigtuna Foundation
September 28 – October 1, 2017
Story of Banned books in Turkey 95 years
Basic Titles: Free Word. International PEN’s Call fort he Justice.
International Publishers Association’s Denounce. Fristad Sigtuna and
ICORN. 40 Years of Struggle of Belge International Publishing for
Freedom to Publish. Watergate or Irangate of Turkey.The eleven of
Cumhuriyet. The nine of Özgür Gündem. Evrensel Publishing House.
Basic Taboos: I. Taboo of communism and socialism II. Taboo of Armenian
Genocide III. Taboo of Anatolian, Pontos and Cretan Greeks IV. Kurdish
Taboo V. Assirian Taboo VI. Official Ideogogy / Kemalism Taboo VII.
Militarism and Police State Taboos VIII. Sexual Taboo IX. Taboos based
on Religion and Belief X. Turkishness Taboo XI. Guerilla Taboo XII.
Taboos of Politicians and Statemen XIII. Liberal Writers in the Prison
Now in Turkey
Location: “The Multilingual Square” Stand Nr. DO 3: 31
Ouverture du procès d'employés du quotidien Zaman
Le procès de trente-et-un employés du quotidien Zaman, fermé pour ses
liens avec le prédicateur Fethullah Gülen accusé par Ankara d'être le
cerveau du putsch manqué de juillet 2016, s'est ouvert lundi à Istanbul.
Zaman, et sa version anglaise Today's Zaman, avaient été mis sous
tutelle en mars 2016 avant d'être fermés en juillet de la même année
dans la foulée du coup d'Etat avorté.
Trente-et-un journalistes et dirigeants du journal sont jugés au cours
de ce procès qui s'est ouvert lundi dans une salle d'audience adjacente
à la prison de Silivri à la lisière d'Istanbul.
Vingt-deux d'entre eux comparaissent en état d'arrestation et les neuf
autres sont en liberté conditionnelle ou en fuite, selon l'agence de
presse progouvernementale Anadolu.
Accusés de tentative de renversement du gouvernement et d'appartenance
à une organisation terroriste, ils risquent plusieurs peines de prison
à vie s'ils sont reconnus coupables à l'issue de leur procès.
Parmi les membres du personnel qui comparaissent en état d'arrestation
figurent deux des principaux chroniqueurs du journal, Mumtazer Turkone
et Sahin Alpay.
Il s'agit du dernier procès en date impliquant des journalistes en
Turquie, le plus médiatisé étant celui qui s'est ouvert fin juillet à
l'encontre de 17 employés du quotidien d'opposition Cumhuriyet.
Pour les défenseurs des droits de l'Homme, ces procès traduisent le
déclin des libertés en Turquie depuis le putsch manqué, suivi de purges
massives qui ont frappé les milieux critiques : élus prokurdes, médias
et ONG.
Selon le site internet P24, spécialisé dans la liberté de la presse, quelque 170 journalistes sont détenus en Turquie.
Celle-ci occupe la 155e place sur 180 au classement 2017. (AFP, 18 sept
2017)
Loup Bureau de retour en France reste sous la menace de la justice turque
Le journaliste Loup Bureau s'est dit "très soulagé" après son retour en
France dimanche à l'issue de plus de 50 jours de détention en Turquie
mais, toujours sous le coup d'une inculpation, il n'en a pas fini avec
la justice turque.
Visiblement fatigué à son arrivée, le reporter de 27 ans est accusé par
Ankara d'appartenance à "une organisation terroriste armée".
"Je n'ai pas été maltraité physiquement mais il y a eu des menaces, des
intimidations. J'ai été en garde à vue pendant 6 jours avant d'aller en
prison. C'est à ce moment là où ça a été plus compliqué", a raconté le
journaliste à la presse à son arrivée à l'aéroport de Roissy.
"A partir du moment où M. Macron a annoncé qu'il demandait ma
libération, il y a eu des changements, les gardiens ont commencé à
comprendre que je n'étais pas un terroriste, que les faits qui
m'étaient reprochés n'étaient pas forcément vrais", a-t-il dit. En
prison "j'ai été bien traité, j'avais de quoi manger, les gardiens
étaient à ma disposition", a-t-il ajouté.
Sa famille, sa petite amie et la ministre de la Culture Françoise
Nyssen étaient présents pour l'accueillir. Le président Emmanuel Macron
lui a parlé par téléphone.
Son père a tenu des propos un peu différents sur les conditions de sa
garde à vue où "il a été traité comme les prisonniers kurdes, donc il a
subi des sévices physiques et psychologiques. "En prison, les choses se
sont normalisées".
"A partir du moment où il y a eu l'intervention de M. Macron, cela a
été comme une protection. La parole du président de la République, ça
protège un journaliste français", a ajouté Loïc Bureau.
Cette libération suivie d'une expulsion est intervenue dans la foulée
d'une visite du chef de la diplomatie Jean-Yves Le Drian à Ankara.
Fin août, le président Macron avait demandé sa "libération rapide" à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan.
La libération de Loup Bureau, incarcéré à Sirnak, ville du sud-est de la Turquie, avait été annoncée vendredi.
Le journaliste avait été interpellé le 26 juillet à la frontière
turco-irakienne, après la découverte en sa possession de photos le
montrant en compagnie de combattants kurdes syriens des YPG (mouvement
considéré comme une émanation du PKK et donc comme "terroriste" par
Ankara).
- 'Le combat n'est pas terminé'
Ces images datent, selon sa défense, d'un reportage sur les conditions
de vie des populations syriennes réalisé en 2013 et diffusé sur TV5
Monde.
Loup Bureau demeure cependant sous la menace d'une éventuelle condamnation.
"Il fait toujours l'objet de poursuites. Mercredi soir, le procureur a
rendu un acte d'accusation qui l'accuse rien de moins que d'appartenir
à une organisation terroriste et il sera vraisemblablement jugé en son
absence. S'il devait être condamné il pourrait faire l'objet d'un
mandat d'arrêt qui l'empêcherait de travailler dans le reste du monde",
a dit à l'AFP Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans
frontières (RSF) qui a fait campagne pour sa libération. "Pour lui
malheureusement le combat n'est pas terminé", a-t-il ajouté.
Un constat partagé par le père du reporter. "S'il est condamné, il sera
sous la menace d'un mandat d'Interpol et donc il ne pourra plus faire
son métier, cela limiterait ses possibilités de déplacement", a-t-il
dit, réclamant "qu'il soit lavé de tout soupçon".
Cette libération "est un événement bienvenu mais la situation en
Turquie n'a pas changé", a aussi déclaré Pierre Haski, président de
RSF. "N'oublions pas qu'il y a 160 à 180 journalistes turcs en prison".
Avant Loup Bureau, en mai, Mathias Depardon, un photojournaliste
français, avait lui aussi été arrêté dans le sud-est de la Turquie,
soupçonné de "propagande terroriste" pour le compte du PKK pour avoir
diffusé sur les réseaux sociaux des photos prises lors d'un reportage.
Il avait été expulsé après un mois de détention. (AFP, 17 sept
2017)
Evrensel Daily’s Dersim Correspondent Kemal Özer Arrested
Evrensel daily's Dersim Correspondent Kemal Özer who was taken into
custody on September 4, has now been arrested. Özer was referred to
court for arrest after the procedures before the Prosecutor's office
were completed today (September 15).
The court has decided that Özer be arrested on the charge of "being a member of a terrorist organization".
Kemal Özer was stopped by police at a search point on the Ovacık-Dersim
road in the predominantly Kurdish Dersim province in eastern Turkey on
September 4 and was later taken into custody. His seven-day detention
was extended for seven more days later. (BIA, 15 September 2017)
"Soulagé", le journaliste Loup Bureau devrait arriver samedi en France
"Soulagé" mais "prudent", le journaliste Loup Bureau, sorti de prison
vendredi, devrait arriver samedi soir en France, après avoir été
incarcéré plus de cinquante jours en Turquie où il était accusé
d'appartenance à "une organisation terroriste armée".
"Je l'ai senti surpris, soulagé, mais en même temps prudent", a
témoigné son père Loïc Bureau à son domicile d'Orvault, dans la
banlieue de Nantes, peu après avoir parlé pendant une trentaine de
minutes avec son fils au téléphone.
Il doit "a priori" arriver samedi soir à Paris "vers 22H00", selon son
père "très très heureux", qui ira l'accueillir avec sa femme.
Cette libération, annoncée dans la foulée d'une visite de Jean-Yves Le
Drian à Ankara, constitue "un grand soulagement", a salué le président
Emmanuel Macron sur Twitter.
"Le juge a achevé de recueillir les preuves dans ce dossier et il a
ordonné sa libération et son expulsion", a précisé son avocat turc
Mesut Gerez à l'AFP. Loup Bureau, incarcéré à Sirnak (sud-est), "a été
remis à la police pour être conduit vers un centre d'expulsion. Il sera
expulsé vers la France ce soir ou demain", a poursuivi cet avocat.
Jeudi, lors d'une visite à Ankara, le ministre des Affaires étrangères
avait plaidé pour son retour en France, après qu'Emmanuel Macron eut
demandé sa "libération rapide" fin août à son homologue turc Recep
Tayyip Erdogan.
Le lien entre le voyage de M. Le Drian et cette libération est
"évident", a jugé le père de Loup Bureau. "La procédure a tout d'un
coup été accélérée à une vitesse éclair", a-t-il dit à l'AFP.
- 'Grand soulagement' -
Rentré de Turquie vendredi, Jean-Yves Le Drian a fait part de sa "réelle émotion" et de son "grand soulagement".
Loup Bureau, étudiant en journalisme à Bruxelles, avait été interpellé
le 26 juillet à la frontière entre l'Irak et la Turquie, après que des
photos le montrant en compagnie de combattants kurdes syriens des YPG
(un mouvement considéré comme une organisation "terroriste" par Ankara)
eurent été trouvées en sa possession.
Ces images datent, selon sa défense, d'un reportage réalisé en 2013 sur les conditions de vie des populations syriennes.
Loup Bureau est soupçonné par la justice turque d'être un "membre" des
YPG, selon son acte d'accusation relayé jeudi par son avocat français
Martin Pradel. La justice turque avait rejeté à deux reprises une
demande de libération conditionnelle du journaliste âgé de 27 ans.
Habitué des terrains de guerre, il a notamment collaboré avec les
chaînes TV5 Monde, Arte et le site Slate.
"Dans l'immédiat, cette libération est un soulagement immense pour la
famille et les amis de Loup Bureau", a commenté sur Twitter Martin
Pradel. "Le tribunal de Sirnak n'a cependant pas clos le dossier, et il
faudra poursuivre le combat", a-t-il précisé.
"On n'y croit pas encore, on a encore du mal à s'en persuader mais on
est super contents", a témoigné un de ses amis d'enfance nantais et
membre de son comité de soutien, Aurélien Pressensé, 27 ans, auprès de
l'AFP.
- 'Tentative d'intimidation' -
"C'est Erdogan lui-même qui avait la clé de sa cellule", a souligné
Christophe Deloire, le secrétaire général de Reporters sans frontières
(RSF). "C'est une tentative d'intimidation à l'égard des journalistes
qui veulent enquêter dans le sud du pays et sur les mouvements kurdes.
L'incarcération de journalistes est aussi un moyen de pression sur
l'Union européenne", a dénoncé le secrétaire général de RSF.
La Turquie occupe la 155e place sur 180 au classement 2017 de la
liberté de la presse établi par RSF. Quelque 170 journalistes restent
détenus dans le pays, selon le site P24, spécialisé dans la liberté de
la presse.
Le représentant pour la liberté des médias de l'Organisation pour la
sécurité et la coopération en Europe, Harlem Désir, a appelé vendredi
sur Twitter la Turquie à libérer quatre autres journalistes: Deniz
Yücel, Mesale Tolu, Kadri Gürsel et Ahmet Sik. Le président de la
Commission européenne Jean-Claude Juncker avait également exhorté
mercredi la Turquie à libérer les journalistes emprisonnés dans le pays.
(AFP, 15 sept
2017)
International Organizations Become Party in Cases of Arrested Journalists
The request of United Nations Special Rapporteur on the promotion and
protection of the right to freedom of opinion and expression David
Kaye, Council of Europe Commissioner for Human Rights Nils Muiznieks
and 12 international rights organizations including PEN international,
Committee to Protect Journalists (CPJ) and Human Rights Watch (HRW) to
become a party in the cases of arrested journalists in Turkey before
the European Court of Human Rights (ECtHR) has been granted.
The request being a party covers the cases of journalists Ahmet Altan,
Mehmet Altan, Atilla Taş, Ahmet Şık and Şahin Alpay, as well as the
journalists Murat Sabuncu, Akın Atalay, Kadri Gürsel, Bülent Utku in
detention on remand in Cumhuriyet trial and journalists Murat Aksoy,
Nazlı Ilıcak, Ali Bulaç and Deniz Yücel.
12 organizations became party
The 12 international rights organizations submitted their applications separately for the arrested journalists.
The 12 international rights organizations whose requests have been granted are:
Article 19, the Association of European Journalists, Committee to
Protect Journalists (CPJ), European Centre for Press and Media Freedom
(ECPMF), the European Federation of Journalists (EFJ), Human Rights
Watch (HRW), Index on Censorship (Sansür Endeksi), the International
Federation of Journalists (IFJ), the International Press Institute
(IPI), PEN International and Reporters Without Borders (RSF). (BIA, 14 September 2017)
Cinq collaborateurs du quotidien Cumhuriyet maintenus en détention
Un tribunal turc a prononcé tard lundi le maintien en détention de cinq
collaborateurs du quotidien d'opposition Cumhuriyet jugés pour
"activités terroristes" lors d'un procès emblématique de l'érosion de
la liberté de la presse en Turquie.
Cette décision est provisoire, dans l'attente d'une prochaine audience
le 25 septembre au cours de laquelle une "décision plus ferme" sur le
sujet sera prise, a indiqué le président du tribunal.
Il a motivé sa décision par le fait qu'il n'avait pas pu interroger
trois témoins appelés à la barre lundi à Silivri, dans un tribunal
adjacent à la prison de haute sécurité où sont écroués les
journalistes, près d'Istanbul.
Parmi les cinq personnes maintenues en détention figurent le patron du
journal Akin Atalay, son rédacteur en chef Murat Sabuncu et le
chroniqueur Kadri Gürsel détenus depuis fin octobre, mais aussi le
journaliste d'enquête Ahmet Sik arrêté fin décembre. Yusuf Emre Iper,
un comptable du quotidien écroué en avril, reste lui aussi en prison.
Lors de l'ouverture du procès fin juillet, un tribunal d'Istanbul
avait décidé de remettre en liberté provisoire sept collaborateurs de
Cumhuriyet arrêtés en octobre, dont le caricaturiste Musa Kart, mais
exclu les cinq autres de cette mesure.
"Le traitement infligé à Kadri Gürsel, privé de sa liberté depuis 316 jours, est de la torture", a dénoncé l'un de ses avocats.
"Dans ce procès, plus on creuse le dossier, plus de l'injustice en
jaillit", a déclaré pour sa part le patron du journal. "Ce procès est
une photographie de la situation politique, sociale et judiciaire dans
laquelle se trouve le pays".
"Nous ne courberons jamais l'échine face aux pressions", a ajouté M. Atalay sur un ton de défi.
Comme lors de son audience en juillet, Ahmet Sik a dressé un
réquisitoire contre le parquet, qu'il a accusé de "récolter ses
éléments d'accusation dans la presse proche du pouvoir".
Au total, 17 dirigeants, journalistes et autres employés actuels ou passés de Cumhuriyet, risquent jusqu'à 43 ans de prison.
Ils sont accusés d'avoir aidé trois "organisations terroristes armées":
les séparatistes kurdes du PKK, un groupuscule d'extrême gauche appelé
DHKP-C et le mouvement accusé d'avoir fomenté le coup d'Etat manqué du
15 juillet 2016.
Pour les défenseurs des droits de l'Homme, cette affaire traduit le
déclin des libertés en Turquie depuis le putsch manqué, suivi de purges
massives qui ont frappé les milieux critiques: élus prokurdes, médias
et ONG.
- 'La conscience tranquille' -
"Je suis jugé pour mes activités de journaliste, et la seule chose que
je demande aujourd'hui, c'est un procès équitable", a déclaré au juge
M. Gürsel. "J'ai la conscience tranquille. Et s'il reste ne serait-ce
qu'un tout petit peu de justice dans cette période où la justice est
foulée aux pieds, je sais que je serai acquitté".
Il a de nouveau catégoriquement rejeté les accusations de liens avec la
mouvance du prédicateur exilé aux Etats-Unis Fethullah Gülen, désigné
par Ankara comme le cerveau de la tentative de putsch. Ces accusations
reposent sur la réception d'appels et de SMS de présumés gulénistes,
laissés sans réponse.
Après l'énoncé de la décision du tribunal, les cinq accusés sont
repartis de la salle d'audience vêtus de chemises blanches identiques,
encadrés de gendarmes.
Quelques dizaines de personnes se sont ensuite rassemblées devant le
tribunal, criant "Nous n'abandonnerons pas", "Vive Cumhuriyet, vive la
liberté".
Fondé en 1924, Cumhuriyet ("République"), l'un des doyens de la presse
turque et auteur de plusieurs scoops qui ont irrité le président
Erdogan, dénonce un procès visant à le réduire au silence.
"Ils sont jugés simplement parce qu'ils incarnent le journalisme digne
de ce nom en Turquie et qu'ils ne diffusent pas la propagande du régime
d'Erdogan", a affirmé à l'entrée du tribunal Christophe Deloire,
secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF).
Parmi les accusés figure aussi Can Dündar, ex-rédacteur en chef de
Cumhuriyet qui s'était attiré les foudres de M. Erdogan après avoir
publié en 2015 un article affirmant qu'Ankara livrait des armes à des
islamistes en Syrie. Exilé en Allemagne, il est jugé par contumace.
Selon le site P24, spécialisé dans la liberté de la presse, quelque 170 journalistes sont détenus en Turquie.
Celle-ci occupe la 155e place sur 180 au classement 2017 de la liberté de la presse établi par RSF. (AFP, 11 sept
2017)
Intervention d'Özgüden lors de la conférence de presse pour Nuriye et Semih
Le 14 septembre prochain s’ouvre à Ankara le procès de deux grévistes
de la faim, Nuriye Gülmen et Semih Özakça, accusés de terrorisme à
l’instar de dizaines de milliers d’intellectuels turcs.
En Turquie comme en Belgique, des personnalités et des institutions
académiques ont apporté leur soutien à ces enseignants. Certains
acteurs de la société civile ainsi que des professionnels du droit ont
même décidé d’assister à leur procès.
Le jeudi 7 septembre 2017 s’est tenue une conférence de presse au Press
Club Brussels Europe à propos du combat de Nuriye et Semih et de
l’épreuve judicaire qui les attend.
Lors de cette conférence de presse, les orateurs suivants ont exprimé
leur solidarité avec les grévistes de la faim et appelé l’opinion
européenne à réagit contre cette injustice:
Dogan Özgüden: rédacteur en chef d’Info-Türk
Laurent Arnauts: avocat au Barreau de Bruxelles
Alice Minette: CGSP-Enseignement
Valeryia Despaihne: Comité syndical européen de l’éducation (CSEE-ETUCE),
Bilge Özdemir: Fédération de l’Union des alévis de Belgique (BABF)
Ismail Doğan: dessinateur
Tanar Çatalpınar: musicien
Ayfer Birenheide: peintre
A cette occasion, le caricaturiste Ismail Dogan a exposé les nombreux dessins qu'il a dédiés à la lutte de Nuriye et Semih.
Texte de l'intervention d'Özgüden
Tout d’abord, je salue ici les amis qui soutiennent depuis des semaines la résistance exemplaire de Nuriye et Semih.
Cette conférence de presse m’amène 67 ans en arrière… Il était 8 avril
1950… Le grand poète Nazim Hikmet qui était prisonnier du régime du
parti unique CHP depuis douze ans a commencé à une grève de la faim
dans la prison de Bursa. Les forces progressistes européennes s’étaient
mobilisées pour soutenir cette première grève de la faim de l’histoire
de mon pays.
Grâce à cette action internationale, le nouveau pouvoir du Parti
démocrate a dû libérer Nazim Hikmet… Hélas, le même pouvoir a
transformé sa vie en un enfer avec des menaces tout en l’appelant au
service militaire. Nazim Hikmet a dû quitter son pays clandestinement.
Aujourd’hui 7 septembre. Il s’agit du 62e anniversaire du grand pogrom
de 1955… Grecs et Arméniens soit massacrés, soit obligés de quitter
leurs terres natales pour rejoindre les diasporas en Europe formées
après le génocide de 1915 et les déportations suivantes.
Nous parlons de la grève de faim… N’oublions jamais la grève de la faim
entamée par trois révolutionnaires, Deniz Gezmis, Yusuf Arslan et
Hüseyin Inan après la condamnation à la peine capitale. Ils sont
victimes des putschistes de 12 mars 1971.
On n’oublie non plus les grèves de la faim après le coup d’état
militaire du 12 septembre 1980 dans les prisons de Metris, Mamak et
Diyarbakır… Les prisonniers de la junte de Kenan Evren ont tranformé
leur action en une grève de la mort… Effectivement, plusieurs
prisonniers politiques ont perdu leur vie en résistance.
Retour au régime civil sous la direction de Turgut Özal, puis Süleyman
Demirel et Tansu Ciller. Toujours grèves de la faim en masse, car
malgré une amnistie, les prisons étaient toujours pleines de
prisonniers politiques.
Inoubliable… La grève de la mort contre le régime carcéral dans
plusieurs prisons le 20 octobre 2000… L’assaut sauvage sous le nom «
Retour à la vie » contre les grévistes et l’assassinat des 30
prisonniers politiques. Et tout ça lorsque la Turquie était dirigée par
un social-démocrate mondialement connu, Bülent Ecevit, en coalition
avec le parti néo-fasciste MHP.
Voici maintenant… Notre très beau pays se trouve actuellement sous la
dictature d’un islamo-fasciste féroce, Recep Tayyip Erdogan… Et deux
jeunes intellectuels, Nuriye Gülmen et Semih Özakça, souffrent dans la
prison pour avoir entamé une grève de la faim contre la terreur de
l’état tout azimut déclenchée après la mascarade de coup d’état de
2015. Leur résistance exceptionnelle n’est pas seulement contre leur
propre licenciement, mais contre les limogeages massifs accompagnés des
arrestations, tortures, violations de la liberté de presse et
d’association.
Soutenir Nuriye et Semih avec tous les moyens est le devoir de toutes
les forces démocratiques, non seulement en Turquie, mais surtout en
Europe.
Je termine… Aujourd’hui en Turquie s’il y a quelqu’un à limoger, il
s'agit du président de la République islamo fasciste Recep Tayyip
Erdogan.
La romancière Asli Erdogan récupère son passeport
La romancière turque Asli Erdogan a pu récupérer son passeport et
devrait se rendre prochainement en Europe, plus de deux mois après la
levée d'une interdiction de voyage dont elle faisait l'objet, a indiqué
vendredi son avocat.
Mme Erdogan avait été remise en liberté sous contrôle judiciaire fin
décembre après plus de quatre mois en détention provisoire pour avoir
collaboré au journal prokurde Ozgür Gündem, fermé par décret-loi en
octobre, car accusé de "propagande terroriste".
En juin, un tribunal turc avait levé l'interdiction de quitter le pays
qui lui était imposée depuis sa remise en liberté, mais elle n'avait
pas pu récupérer son passeport puisque son nom figurait toujours sur
une liste des personnes interdites de voyager à cause de leurs liens
supposés avec des organisations considérées comme "terroristes" par
Ankara.
Mme Erdogan a finalement pu obtenir son passeport jeudi et devrait
entamer des démarches pour obtenir un visa afin de se rendre en Europe
et se faire remettre plusieurs prix littéraires qui lui ont été
décernés, a expliqué à l'AFP son avocat, Me Erdal Dogan.
"Elle peut désormais voyager, mais elle doit d'abord obtenir un visa", a dit Me Dogan.
L'ONG Pen International, qui défend la liberté d'expression dans le
monde, avait lancé le 1er septembre un appel pour la levée des
restrictions empêchant Mme Erdogan de se rendre à l'étranger.
Mme Erdogan, qui n'a aucun lien de parenté avec le président turc Recep
Tayyip Erdogan, était notamment attendue en Allemagne pour se faire
remettre le prestigieux Prix de la paix Erich Maria Remarque, selon Pen
International.
Le procès de Mme Erdogan, 50 ans, se poursuit en dépit de sa remise en
liberté sous contrôle judiciaire et elle risque la prison à vie. La
prochaine audience doit avoir lieu le 31 octobre.
L'arrestation de Mme Erdogan et sa détention pendant 132 jours avaient
provoqué une vague d'indignation en Turquie et en Occident, qui
s'inquiète des restrictions imposées à la liberté d'expression depuis
le putsch manqué de juillet 2016 suivi de purges sans précédent. (AFP, 8 sept
2017)
Nouveau revers judiciaire pour journaliste Loup Bureau en Turquie
La justice turque a confirmé le refus de la demande de libération
conditionnelle de Loup Bureau, journaliste français détenu depuis fin
juillet en Turquie, a annoncé mercredi son avocat.
"L'appel du refus de libération de Loup Bureau a été rejeté", a indiqué
Martin Pradel, l'un des avocats français du jeune journaliste, sur son
compte Twitter.
"La Cour constitutionnelle de Turquie va être saisie", a ajouté l'avocat.
Le 25 août, M. Pradel avait indiqué à l'AFP qu'une demande de
libération de Loup Bureau avait été rejetée par le juge qui l'avait
inculpé, et avait annoncé qu'un appel avait été formé contre cette
décision.
Loup Bureau a été interpellé le 26 juillet à la frontière entre l'Irak
et la Turquie, après que des photos le montrant en compagnie de
combattants kurdes syriens des YPG (un mouvement considéré comme une
organisation "terroriste" par Ankara) ont été trouvées en sa possession.
Il a été placé en détention provisoire le 1er août pour soupçon d'appartenance à "une organisation terroriste armée".
Fin août, le président français Emmanuel Macron a demandé à son
homologue turc Recep Tayyip Erdogan sa "libération rapide et son retour
en France", d'après ses services. En outre, l'ancien président François
Hollande avait déclaré la semaine dernière qu'il "faisait passer des
message aux autorités turques" pour obtenir la libération du
journaliste.
Des rassemblements de soutien à Loup Bureau ont été organisés ces
dernières semaines à Paris et à Nantes, et un autre est prévu le 16
septembre à Bruxelles, où le reporter, qui a déjà travaillé pour les
chaînes TV5 Monde, Arte et le site Slate, suivait des études de
journalisme. (AFP, 6 sept
2017)
Début du procès de Nuriye et Semih: 14 septembre
Cher(e)s amies et amis,
Tout d’abord, nous tenons à vous remercier pour votre appui à la lutte
légitime de Nuriye et Semih. Nous avons reçu un nombre incalculable de
messages de soutien, de vidéos, de photos, de pétitions en leur faveur.
Vos efforts illustrent votre solidarité avec les personnes affamées de
justice en Turquie. Votre soutien a renforcé la détermination et la
combativité de Nuriye et Semih. Il a suscité une attention
internationale. Ce soutien les aide à tenir le coup du fond de leur
chambre d’hôpital coupée du monde.
Comme vous le savez, la grève de la faim de Nuriye et Semih est une
clameur contre l’injustice des purges massives menées par le
gouvernement de Turquie et sont rendues possibles par l’état d’urgence.
Les deux enseignants sont entrés en résistance avec l’objectif de
réintégrer leur travail. Au 75e jour de leur grève de la faim, ils ont
été mis en prison. Pourtant, leur incarcération ne s’appuie sur aucune
preuve solide.
L’accusation leur reproche de «constituer une menace au fonctionnement de la justice».
Dès le premier jour de leur incarcération, ils ont subi des mauvais
traitements ainsi que de la négligence. Aujourd’hui, les abus
systématiques à leur encontre n’ont guère cessé.
Un exemple parmi d’autres : tous les prisonniers ont le droit de prendre et d’envoyer des photos, excepté Nuriye et Semih.
En agissant ainsi, les autorités veulent clairement les faire oublier.
Les avocats de Nuriye et Semih ont introduit une requête pour leur
libération auprès de la CEDH, soulignant que «l’incarcération est une
mesure inadéquate au vu de leur santé».
Malgré le dernier rapport médical publié par un comité de médecins
turcs stipulant que leur état de santé avait atteint un stade critique
et leur maintien en prison menaçait leur vie, la CEDH a rejeté la
requête le 2 août dernier, affirmant que leur vie n’était pas en danger.
Suite à l’arrêt de la CEDH, le gouvernement turc a enfermé Nuriye et
Semih dans des chambres situées dans l’hôpital de la prison où ils sont
privés de sortie et même d’un système d’aération.
Au 142e jour de grève de la faim, ils ont été placés dans ces chambres
par la force. Nuriye et Semih disent avoir été frappés durant leur
transfert.
Leurs parloirs avec leurs avocats et les membres de leurs familles ont
été limités ainsi que leur droit de passer des appels téléphoniques.
D’après l’arrêt de la CEDH, la présence d’accompagnateurs est autorisée
pour les détenus hospitalisés. En principe, ils ont également le droit
d’être examinés par leurs propres médecins.
Toutefois, pendant 17 jours, Nuriye et Semih ont été livrés à eux-mêmes
à l’hôpital de la prison. Ils n’ont pu être examinés par leurs propres
médecins. Après 17 jours d’une âpre lutte menée par leurs familles et
leurs avocats, ils ont eu droit à un accompagnateur/trice.
Quant à leurs médecins, ils ont pu rendre visite à Nuriye et Semih sans
pour autant pouvoir les ausculter. Qui plus est, les médecins ont été
chargés de les convaincre d’arrêter leur grève de la faim.
Nuriye et Semih sont quotidiennement menacés d’être alimentés de force.
Ils sont réveillés à chaque heure en vue de vérifier s’ils sont vivants
ou conscients.
La dernière tactique répressive adoptée par le gouvernement a été
l’interdiction de prononcer les prénoms Nuriye et Semih en public et
durant des manifestations.
Les citoyens usant de leurs droits démocratiques comme celui de
manifester ou d’exprimer un soutien en faveur de Nuriye et Semih sont
quotidiennement confrontés à la brutalité policière.
Ils sont physiquement attaqués, aspergés d’eau ou de gaz lacrymogène
voire la cible de balles en caoutchouc. La police a cassé le bras de
trois des manifestants de la rue Yüksel. Ces citoyens luttant avec et
pour Nuriye et Semih sont régulièrement détenus et torturés. Certains
d’entre eux ont été assignés à résidence. D’autres ont été mis en
prison.
Nuriye et Semih ont passé le cap des 160 jours de grève de la faim. Les
autorités ont fixé la date de leur procès au 14 septembre 2017.
Nuriye et Semih vous appellent depuis leur mouroir. Nous aussi, vous
appelons à ne pas les laisser seuls durant leur procès. Soyez présents
à leur audience. Montrons-leur notre soutien. Leur lutte et ce procès
constituent une étape importante de l’histoire de la lutte démocratique
en Turquie et dans le monde.
Votre présence nous rendra plus forts dans ce combat légitime contre les purges iniques.
Merci de joindre votre voix à notre lutte.
Au plaisir de vous rencontrer dans la salle du tribunal.
Cordialement,
Les familles de Nuriye Gülmen et Semih Özakça
Kurdish
Question / Question kurde
Le message de la Fondation Info-Turk à la semaine culturelle du Kurdistan
La quatrième édition de la Semaine culturelle du Kurdistan a commencé le 28 septembre avec une réception d'ouverture festive à De Markten à Bruxelles.
La quatrième édition continuera avec une procession de mariage
traditionnel kurde dans les rues aux alentours du Boulevard Anspach.
D'ailleurs de nombreuses activités auront lieu à la Place d’Espagne et
dans divers lieux culturels. Il y aura, entre outre, une expo avec
11.11.11, une conférence au Parlement Européen sur la culture kurde
avec Amnesty International, un film à Cinéma Galeries, des concerts, du
théâtre, etc.
A l'occasion de l'ouverture de la semaine, la Fondation Info-Türk qui
est un des partenaires de la semaine, a envoyé le message suivant:
Chers amis,
Défenseurs dévoués de la liberté et des droits de la grande nation kurde,
Rojbaş!
Je vous salue de tout cœur au nom de la Fondation Info-Türk et vous
souhaite un grand succès pour cet évènement qui fera connaître la
richesse de cette culture menacée depuis des décennies par les régimes
répressifs.
Cette semaine culturelle coïncide heureusement avec deux événements historiques.
Tout d’abord la victoire écrasante de la population du Kurdistan du
Sud... Il s’agit d’un tournant non seulement pour les Kurdes de Başûr,
mais également pour tous les Kurdes de Rojava, Rojhilat et Bakur.
Bien entendu, il s’agit également d’un événement joyeux pour nos amis de la diaspora kurde en exil.
Le deuxième évènement marquant pour la diaspora kurde est sans aucun
doute la dernière décision d'une cour suprême belge qui a acquitté nos
amis kurdes de l’accusation de terrorisme inventée par le régime
d’Ankara.
A cette occasion je me permets de rappeler la grande contribution, pour
la reconnaissance des droits et revendications du peuple kurde, des
amis qui ont fondé en Belgique d’abord l'Institut kurde de Bruxelles
dans les années 70, ensuite le Congrès National du Kurdistan et la
télévision kurde Med-TV dans les années 90.
Ces amis ont subi des harcèlements, agressions et discriminations même dans les pays démocratiques de l'Europe.
Je suis témoin de l’ingérence du régime d’Ankara d'une part, et d’autre
part, de l’obéissance de certaines instances belges aux provocations
des gouvernement turcs dont celui de l’islamo-fasciste Recep Tayyip
Erdogan.
C’est en savourant la joie de ces deux victoires que je confirme une
fois de plus notre solidarité et amitié avec le peuple kurde du grand
Kurdistan et avec sa diaspora.
Bonne fête chers amis!
Que les jours de la liberté totale pour vous et pour tous les peuples opprimés de nos terres natales soient très proches.
Dogan Özgüden
Président de la Fondation Info-Türk
Après son "oui" à l'indépendance, le Kurdistan irakien de plus en plus menacé
Après l'annonce officielle et sans surprise d'un "oui" massif au
référendum d'indépendance, à plus de 92%, le Kurdistan irakien est de
plus en plus isolé face aux pressions de ses voisins et de la
communauté internationale.
La première mesure de rétorsion irakienne a commencé à se faire sentir:
les compagnies aériennes du Liban, d'Egypte et de Turquie ont annoncé
mercredi qu'elles suspendaient leur liaisons avec le Kurdistan irakien
à compter de vendredi, à la demande de Bagdad.
"Sur 3.305.925 votants, le oui a obtenu 92,73% et le non 7,27%", a
annoncé en fin de journée mercredi la commission électorale du
Kurdistan, rappelant que la participation avait été de 72,16%.
Cette annonce de la très large victoire du "oui" est survenue quelques
heures après que le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a posé
comme condition à toute négociation l'annulation des résultats.
Le Premier ministre irakien Abadi avait ainsi affirmé devant les
députés que ce référendum devait "être annulé" et un dialogue ouvert
"dans le cadre de la Constitution".
"Nous ne discuterons jamais du résultat" du scrutin, a-t-il prévenu.
Nous imposerons la loi irakienne dans toute la région du Kurdistan."
- Fermeture des postes-frontières -
Aux premières heures de la journée jeudi, Bagdad n'avait toujours pas
réagi à ces résultats officiels du référendum, qui de toutes façons ne
doit pas être suivi immédiatement d'une proclamation d'indépendance.
Lors de la séance au Parlement mercredi, les députés ont eux voté en
faveur de la fermeture des postes-frontières se trouvant hors de
l'autorité de l'Etat. "Les marchandises qui pourraient y transiter"
sont "des marchandises de contrebande", d'après un communiqué
détaillant les décisions du Parlement.
Il existe quatre postes-frontières kurdes avec la Turquie et l'Iran.
Les pays voisins de l'Irak, où se trouvent d'importantes minorités
kurdes, ont eux aussi menacé haut et fort de prendre des sanctions
contre la région autonome. Si ces menaces étaient mises à exécution,
elles asphyxieraient totalement l'entité kurde.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé un
risque de "guerre ethnique et confessionnelle" si le Kurdistan irakien
menait à terme son projet.
Ankara détient la clé de l'asphyxie du Kurdistan car la quasi-totalité de son pétrole transite par son terminal de Ceyhan.
Une fermeture de l'oléoduc aurait toutefois un prix pour les voisins
immédiats: la Turquie exporte annuellement environ huit à dix milliards
de dollars vers le Kurdistan, et l'Iran six milliards.
Les Etats-Unis se sont dits "profondément déçus" de la tenue du scrutin, et l'ONU a appelé "à des compromis".
La Russie, qui compte d'importants intérêts économiques au Kurdistan, a
dit considérer "avec respect les aspiration nationales kurdes".
Moscou considère toutefois "que les disputes entre Bagdad et Erbil
doivent être résolues par le dialogue avec l'objectif de trouver une
formule de coexistence au sein de l'Etat irakien".
Ce dossier kurde irakien devrait sans doute être évoqué jeudi à Ankara
entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue Recep Tayyip
Erdogan, dans le cadre de la rencontre au sommet entre les deux hommes.
Les députés irakiens ont également demandé au
Premier ministre, en tant que chef des forces armées, de "prendre
toutes les mesures nécessaires pour maintenir l'unité de l'Irak" et
"protéger les citoyens". Ils ont en outre réitéré leur exigence d'un
envoi des forces de sécurité dans les zones disputées.
Ces zones disputées comprennent la province multi-ethnique de Kirkouk
(nord), riche en pétrole, mais aussi des secteurs des provinces de
Ninive (nord), Dyala et Salaheddine (nord de Bagdad). La plupart
avaient été conquises par les combattants kurdes en 2014, à la faveur
du chaos après l'offensive du groupe jihadiste État islamique (EI).
De même, le Premier ministre irakien a une nouvelle fois intimé l'ordre
au Kurdistan de remettre aux autorités centrales le contrôle de ses
deux aéroports régionaux, à Erbil et Souleimaniyeh.
En cas de refus, tous les vols internationaux depuis et vers le
Kurdistan seront interdits à partir de vendredi. MEA (Liban), Egyptair,
et les compagnies aériennes turques Turkish Airlines, Pegasus et
AtlasGlobal ont déjà annoncé la fin de leurs liaisons à cette date. (AFP, 28 sept
2017)
Victoire: Le peuple du Kurdistan irakien soutient l'indépendance
Le Kurdistan irakien a voté, sans surprise, à plus de
92% en faveur de l'indépendance, selon les résultats du référendum
organisé par cette région autonome malgré l'opposition du pouvoir
central à Bagdad et de nombreuses capitales.
"Sur 3.305.925 votants, le oui a obtenu 92,73% et le non 7,27%", a
annoncé en fin de journée la commission électorale du Kurdistan. La
participation a été de 72,16%.
Après avoir déposé leurs bulletins, les Kurdes ont célébré leur passage
dans l'isoloir tard dans la soirée dans les rues d'Erbil, la capitale
du Kurdistan irakien. Des voitures défilaient en klaxonnant, alors que
la population hissait le drapeau kurde et lançait des feux d'artifice.
Des tirs de victoires pouvaient aussi être entendus.
Quelque 5,3 millions de Kurdes étaient inscrits pour voter dans la
région autonome du Kurdistan irakien ainsi que dans d'autres zones
kurdes, dans la riche province pétrolière de Kirkouk, dans celle de
Ninive (nord), de Dyala et de Salaheddine, au nord de Bagdad. La
plupart ont été conquises par les combattants kurdes en 2014 à la
faveur du chaos provoqué par l'offensive des djihadistes du groupe Etat
Islamique (EI).
L'organisation du scrutin a été décriée par Bagdad ainsi que la
communauté internationale - à l'exception d'Israël - qui craint un
regain de tensions dans une région déjà mouvementée. Les pays
limitrophes redoutent un effet domino encourageant les velléités
indépendantistes de leurs propres minorités kurdes.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit "préoccupé
face aux conséquences potentiellement déstabilisatrices du référendum".
Quant aux Etats-Unis, ils sont "profondément déçus" de la tenue lundi
du référendum estimant qu'il "augmentera l'instabilité et les
difficultés" dans la région. Le ministère des Affaires étrangères
poursuit dans un communiqué que la lutte contre le groupe Etat
islamique "n'est pas terminée, et les groupes extrémistes cherchent à
exploiter l'instabilité et la discorde".
Le référendum n'est pas contraignant et la victoire du "oui" ne devrait
pas être suivie d'une déclaration d'indépendance. Toutefois, elle
devrait marquer le début de "discussions sérieuses" avec le pouvoir
central à Bagdad, selon le président kurde Massoud Barzani. (AFP, 26 sept
2017)
Ankara bloque la diffusion de trois chaînes kurdes
Les autorités turques ont décidé aujourd'hui
d'arrêter la diffusion de trois chaînes kurdes irakiennes sur
l'opérateur satellite Türksat, au moment où les Kurdes d'Irak votaient
sur leur indépendance lors d'un référendum rejeté par Ankara, ont
rapporté les médias turcs.
» Lire aussi - Irak : les Kurdes votent pour leur indépendance
Les chaînes Rudaw, Waar et K24 ont été bloquées sur
Türksat parce qu'elles ne sont pas basées en Turquie et ne disposent
pas de licence de diffusion, selon la décision de l'Autorité turque des
médias (RTÜK) citée par l'agence Dogan.
La décision a été prise au cours d'une réunion
extraordinaire, à laquelle ont seulement participé les membres de RTÜK
issus du parti au pouvoir AKP et du parti nationaliste MHP, les
représentants des partis d'opposition social-démocrate CHP et prokurde
HDP "n'étant pas en ville", poursuit Dogan.
Le HDP a dénoncé dans un communiqué une décision
"politique" qui porte atteinte au "droit à l'information du public", et
a accusé la RTÜK d'être sous l'influence du gouvernement.
Les Kurdes d'Irak ont commencé à voter lundi matin
pour leur indépendance lors d'un référendum vivement décrié par la
communauté internationale, notamment par Ankara qui craint que la
création d'un Etat kurde à sa frontière ne donne des idées aux
séparatistes kurdes du sud-est turc. (AFP, 25 sept
2017)
La Cour suprême irakienne ordonne la suspension du référendum au Kurdistan
La Cour suprême irakienne, la plus haute instance judiciaire du pays, a
ordonné lundi la suspension du référendum d'indépendance prévu le 25
septembre au Kurdistan irakien jusqu'à ce qu'elle puisse examiner sa
constitutionnalité.
La requête en inconstitutionnalité a été soumise par le Premier ministre Haïder al-Abadi, a affirmé son bureau.
"La Cour suprême a émis un ordre de suspendre la procédure
d'organisation du référendum prévu le 25 septembre sur ordre de la
présidence du Kurdistan jusqu'à ce qu'elle examine les plaintes qu'elle
a reçues, affirmant que cette consultation est anticonstitutionnelle",
a indiqué son communiqué.
"La Cour s'est réunie au complet lundi et a passé en revue les requêtes
pour arrêter le référendum au Kurdistan et dans les régions (disputées
par Erbil et Bagdad, NDLR). Après délibération, elle a pris cette
décision", a précisé le communiqué.
Le bureau du Premier ministre a indiqué que M. Abadi "avait envoyé une
requête à la Cour suprême concernant l'inconstitutionnalité de la
procédure de séparation de n'importe quelle région d'Irak et a demandé
de suspendre le référendum".
Le porte-parole de la Cour Ayas al-Samouk, a affirmé à l'AFP: "Nous
avons reçu plusieurs plaintes et c'est pour cela que nous avons décidé
qu'il fallait suspendre le référendum".
Selon un source au Parlement, au moins huit députés chiites et
turkmènes, une minorité notamment présente dans la province disputée de
Kirkouk, au nord de Bagdad, ont déposé des plaintes contre ce
référendum.
Les pays voisins, Washington et d'autres plaident pour que la région,
autonome depuis 1991, règle ses différends avec Bagdad sans découper
l'Irak, où les jihadistes tiennent encore deux fiefs.
Le président kurde Massoud Barzani a souligné que le résultat de cette
consultation ne mènerait pas à une déclaration d'indépendance immédiate
mais plutôt au début de "discussions sérieuses avec Bagdad", dans le
but de "régler tous les problèmes". (AFP, 18 sept
2017)
Le Parlement kurde approuve sans surprise le référendum d'indépendance
Le Parlement kurde irakien, basé à Erbil, a approuvé vendredi soir, d'un vote à main levée,
le rendez-vous électoral annoncé par le président Massoud Barzani en
juin et pour lequel la campagne bat son plein depuis des jours.
Le vote s'est tenu en l'absence de l'opposition qui a refusé cette
séance exceptionnelle convoquée alors que le Parlement kurde ne siège
plus depuis deux ans en raison de différends entre partis politiques.
Sur 68 députés présents, 65 ont voté en faveur du référendum dans une
assemblée clairsemée. A l'issue du vote, au milieu de sièges vides, ils
se sont levés et ont brandi des drapeaux kurdes et entonné l'hymne du
Kurdistan irakien.
Le référendum, qui concerne quelque 5,5 millions de Kurdes irakiens,
inquiète les pays voisins, comme la Turquie ou l'Iran, qui redoutent
que le référendum encourage les velléités séparatistes de leurs
minorités kurdes.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a jugé que ce serait une "très
mauvaise chose", soulignant que le Conseil de sécurité turc se réunira
le 22 septembre pour adopter une position officielle.
La Maison Blanche a réclamé vendredi l'abandon du
référendum annoncé sur l'indépendance du Kurdistan irakien, peu après
un vote du Parlement régional en faveur de cette consultation qui
inquiète les pays voisins tels que la Turquie et l'Iran.
Jugeant que cette consultation, prévue le 25 septembre, serait
"provocatrice" et "déstabilisatrice", Washington réaffirme sa
conviction qu'elle serait une entrave à la lutte contre le groupe Etat
islamique (EI) et à la stabilisation des zones libérées.
"Nous appelons le gouvernement régional kurde à abandonner le
référendum à entamer un dialogue sérieux avec Bagdad dans lequel les
Etats-Unis ont toujours été prêts à jouer un rôle de facilitateur", a
indiqué l'exécutif américain dans un communiqué au ton ferme.
Ce vote voulu par M. Barzani intervient par ailleurs alors que son
mandat a expiré en 2015. Il s'est cependant maintenu au pouvoir, en
arguant que l'Irak et le Kurdistan étaient engagés dans une campagne
pour repousser les jihadistes et que les conditions ne permettaient pas
de tenir des élections.
Cette réunion de l'Assemblée du Kurdistan irakien se tient après que le
Parlement fédéral a voté à deux reprises cette semaine des mesures
contre le référendum d'indépendance. A chaque fois, les députés kurdes
ont quitté la salle en signe de protestation.
Mardi, le Parlement fédéral a voté contre la tenue de cette
consultation pour "protéger l'unité de l'Irak", et jeudi, il a limogé
le gouverneur de la province disputée de Kirkouk qui avait décidé,
contre l'avis de Bagdad dont il dépend, d'organiser le référendum dans
sa région.
Le Kurdistan bénéficie depuis 1991 d'une autonomie qui s'est élargie au
fil des ans. En annonçant en juin avoir fixé la date du référendum, M.
Barzani a envoyé le signal clair, estiment les experts, que l'Irak
entrait dans une nouvelle phase.
Après plus de trois années de combat pour chasser les jihadistes qui
ont un temps tenu près d'un tiers de l'Irak, le pays revient aux
problématiques confessionnelles et ethniques d'avant l'EI.
Les craintes s'accroissent sur de possibles violences impliquant
notamment les peshmergas (combattants kurdes) et la myriade d'unités
paramilitaires disséminées à travers le pays qui pourraient se disputer
les zones reprises aux jihadistes.
L'influent commandant chiite Hadi al-Ameri, chef de l'organisation
Badr, puissant groupe paramilitaire irakien soutenu par Téhéran, a
multiplié ces derniers temps les mises en garde contre "la guerre
civile".
(AFP, 15 sept
2017)
La Turquie s'en prend à la Belgique après une décision de justice sur le PKK
La Turquie s'en est prise vendredi à la Belgique, la qualifiant de
"maillon faible" de la lutte antiterroriste mondiale, après une
décision de la justice belge selon laquelle les séparatistes kurdes du
PKK ne pouvaient être poursuivis pour terrorisme.
La cour d'appel de Bruxelles, saisie par la Turquie et le parquet
fédéral belge, a confirmé jeudi un non lieu prononcé en novembre 2016
pour une quarantaine de militants kurdes accusés d'avoir recruté pour
le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et d'avoir procédé à des
extorsions pour leur cause auprès de la communauté kurde en Belgique.
La cour a motivé sa décision par le fait que la législation terroriste
ne pouvait s'appliquer au PKK étant donné que ce dernier est impliqué
"dans un conflit armé contre l'Etat turc dans le sens du droit
humanitaire international".
"Cette décision est un nouvel exemple du soutien accordé aux groupes
terroristes qui s'attaquent à la sécurité de la Turquie et à ses
intérêts", a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un
communiqué.
L'arrêt de la cour belge "montre de nouveau que la Belgique est un
maillon faible en Europe et dans le monde en matière de lutte contre le
terrorisme", ajoute le ministère, selon qui la Turquie entend faire
appel de cette décision.
(AFP, 15 sept
2017)
Constitutional Court Rejects Relieving HDP MPs of MP Duties
Constitutional Court has rejected the appeal against the decision that
the Peoples' Democratic Party (HDP) Şırnak MP Faysal Sarıyıldız and Van
MP Tuğba Hezer-Öztürk be relieved of their MP duties yesterday
(September 7).
HDP Şırnak MP Aycan İrmez had lodged an appeal to the Constitutional
Court against the decision that HDP MPs Sarıyıldız and Öztürk be
relieved of their MP duties.
According to the state-run AnadoluAgency, the Constitutional Court
ruled that the decision of the General Assembly of the Parliament to
relieve the MPs of their MP duties was in accordance with the
Constitution, the law, and the by-laws
What happened?
Peoples' Democratic Party (HDP) Van MP Tuğba Hezer Öztürk and Şırnak MP
Faysal Sarıyıldız were relieved of MP duties on the grounds that had
not attended their parliamentary tasks since October 2016.
328 MPs voted in favor of Sarıyıldız's being relieved of MP duties and
324 MPs voted in favor of Hezer-Öztürk's being relieved of MP duties,
and 20 MPs voted against.
HDP Co-Chair and Van MP Figen Yüksekdağ and HDP Diyarbkaır MP Nursel
Aydoğan had been relieved of their duties at an earlier date. (BIA,
Sept 6, 2017)
HDP’s Conscience and Justice Watch At Constitutional Court
The Conscience and Justice Watch initiated by the Peoples' Democratic
Party (HDP) outside the Constitutional Court in İstanbul has entered
its second day.
HDP Spokesperson Osman Baydemir said "We are here today to make the
political power to abandon its policy of imposing pressure on the
judiciary" and stated that they would continue the watch in the
weekdays during this week.
The MPs holding watch and their demands
Heyet AYM binasında nöbete başlamıştı. HDP Spokesperson Osman Baydemir,
Women's Assembly Spokesperson Dilan Dirayet Taşdemir, Group Deputy
Chairperson Ahmet Yıldırım and MPs Garo Paylan and Meral Danış Beştaş
had visited the Constitutional Court in Ankara yesterday (September 5)
to discuss about the HDP MPs who had been arrested.
The group initiated a justice watch outside the Constitutional Court
and demands "justice in the cases of the unjust and unlawful
imprisonment of HDP Co-Chairs and all members of Parliament, and for
the Constitutional Court to make a decision in harmony with domestic
and international jurisprudence". (BIA, Sept 6, 2017)
4e semaine culturelle kurde à Bruxelles
Du 28 septembre au 1er octobre 2017, la quatrième édition de la Semaine Culturelle du Kurdistan aura lieu à Bruxelles.
Cet événement est l’occasion unique de se familiariser avec la
culture riche et diversifiée d'une région inconnue pour beaucoup
d’entre nous.
Comme pour les éditions précédentes, on organisera des activités
culturelles à différents endroits à Bruxelles (y compris des concerts,
des séminaires, des expositions, etc.).
Cliquer le programme complet:
http://www.kurdishinstitute.be/…/koerdistan-cultuurweek-20…/
La Semaine Culturelle du Kurdistan 2017 commencera avec une
réception d'ouverture festive le jeudi 28 septembre à la «Spiegelzaal»
à «De Markten».
Lors de cette soirée, on pourra profiter de la cuisine et de la
musique traditionnelle kurde, rencontrer des représentants de
différentes communautés du Kurdistan mais aussi de proéminents
activistes belges, des politiciens et des représentants de différentes
organisations sociales.
Pour s'inscrire: mc@kurdishinstitute.be.
Kurdistan irakien: appel lancé à Bruxelles pour soutenir le référendum
Une soixantaine d'organisations de la diaspora kurde d'Europe et
d'ex-Union soviétique ont appelé mardi à Bruxelles la communauté
internationale à reconnaître le résultat du référendum sur
l'indépendance du Kurdistan irakien prévu le 25 septembre.
"Le droit à l'autodétermination des peuples prévu par l'article 1
alinéa 2 de la Charte des Nations Unies est un des droits fondamentaux
du droit international", peut-on lire dans l'appel signé par 58
associations et organisations, en grande majorité établies en Allemagne.
"La Kurdistan du sud (dans le nord irakien, ndlr) serait viable, en cas
de fondation d'un Etat, grâce à ses ressources naturelles", poursuit le
texte.
L'appel s'adresse au "gouvernement central de Bagdad, aux Etats voisins
du Kurdistan, aux membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, à
l'Union européenne et aux Nations Unies", est-il précisé.
Ces organisations jugent qu'une "frontière artificielle" sépare le
peuple kurde (réparti dans quatre pays: Irak, Iran, Turquie, Syrie)
depuis un siècle, et qu'elle n'a généré que "souffrances, expulsions et
persécutions motivées par des raisons religieuses".
Elles reprochent au gouvernement de Bagdad de ne pas avoir transféré
"depuis des années" la part du budget national censée revenir à la
région autonome kurde du nord du pays. Et de ne "pas remplir ses
obligations prévues par la Constitution", notamment sur l'organisation
d'un référendum sur le statut de Kirkouk.
La semaine dernière, le conseil provincial de Kirkouk, une région
ethniquement mixte (kurdes, arabes, turkmènes) que se disputent les
Kurdes irakiens et le gouvernement fédéral à Bagdad, a voté en faveur
d'une participation au référendum du 25 septembre.
Ce vote a été qualifié d'"événement historique" par le gouverneur de
Kirkouk, Najm Eddine Karim, mais jugé "illégal et anticonstitutionnel"
par le porte-parole du Premier ministre irakien Haider al-Abadi.
L'Iran a également mis en garde la province de Kirkouk contre une telle
participation, qui serait aux yeux de Téhéran "provocante et
inacceptable".
De manière générale, le référendum voulu par les Kurdes d'Irak est très mal vu dans les pays voisins.
Le mois dernier, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a estimé qu'il pourrait "mener à une guerre civile".
De son côté Washington a demandé un report de la consultation, dont le
leader kurde Massoud Barzani avait annoncé la date début juin. (AFP, 5
sept
2017)
Minorités
/ Minorities
Belgique : À Quand Une Loi Pénalisant Le Négationnisme ?
Le 9 juin dernier le Comité des Arméniens de Belgique a organisé un
colloque sur la pénalisation du négationnisme dans ce pays qui est
confronté aux agissements notoires des relais du nationalisme turc.
L’occasion de faire le point sur la question et les moyens d’y
remédier. France Arménie s’est entretenu avec la journaliste Anne-Marie
Mouradian, organisatrice du colloque.
France Arménie : Dans quel contexte législatif ce colloque
s’inscrit-il, deux ans après la reconnaissance du Génocide arménien par
le Parlement belge ?
Anne-Marie Mouradian : En 1995, la Belgique s’est dotée d’une loi
pénalisant la négation du “ génocide commis par le régime national
socialiste allemand durant la Seconde Guerre mondiale ”. Il ne s’agit
pas d’une loi mémorielle. L’objectif du législateur n’était pas
d’honorer la mémoire des victimes ou une communauté, mais de répondre
aux nécessités du maintien de l’ordre public et de la paix sociale.
En 2005, devant la multiplication en Belgique des discours et actes
négationnistes anti-arméniens et anti-tutsis, une proposition a été
déposée visant à étendre l’application de cette loi au Génocide
perpétré par le régime jeune-turc ottoman pendant la Première Guerre
mondiale, et à celui commis par le régime Hutu-Power rwandais en 1994.
Il s’agissait de s’attaquer, pour reprendre les termes du sénateur
Roelants du Vivier, “ à un problème qui menace la paix civile puisque
des victimes de génocide ainsi que leurs familles se voient nier
l’existence même de ce fait ”.
La proposition, adoptée sans problème à la Chambre, a suscité en
revanche des débats houleux au Sénat. Des élections communales se
profilaient et la Belgique avait octroyé le droit de vote aux étrangers
non-européens au niveau local. Les partis se sont déchirés, certains
voulant ménager leurs électeurs d’origine turque. La ministre de la
Justice, Laurette Onkelinx, candidate PS au maïorat de Schaerbeek (1),
estima que la sérénité du débat exigeait qu’il se tienne en dehors
d’une période électorale et renvoya la proposition pour examen vers une
commission interministérielle. Le dossier a été gelé et la promesse de
reprendre le débat n’a jamais été tenue.
Il a resurgi en 2015. En juin, le Premier ministre Charles Michel, au
nom de son gouvernement, a reconnu le Génocide des Arméniens et dans la
foulée, le Parlement a adopté une résolution assez ambiguë “ relative à
la commémoration du centenaire du Génocide arménien ”. Le texte a
recueilli l’unanimité moins 8 abstentions de députés de l’opposition
qui le trouvaient trop faible. Parmi eux, Olivier Maingain, président
du parti DéFI (2) et Georges Dallemagne (cdH) (3) ont déposé, en tant
qu’auteurs et cosignataires, une nouvelle proposition visant à étendre
la loi pénalisant la négation de la Shoah au génocide perpétré par les
Jeunes-Turcs et à celui commis par le régime Hutu-Power.
La proposition n’a pas été discutée. Le Comité des Arméniens de
Belgique refuse qu’elle soit à nouveau escamotée, raison pour laquelle
nous avons pris l’initiative de ce colloque.
En votre qualité de membre du Comité des Arméniens de Belgique, vous
avez joué un rôle central dans l’organisation de ce colloque, en quoi
cette rencontre s’est-elle avérée positive pour la communauté
arménienne de Belgique et les partisans de la pénalisation de la
négation du Génocide des Arméniens ?
C’est la première fois depuis dix ans qu’un colloque est organisé en
Belgique sur la pénalisation du négationnisme du Génocide des
Arméniens, Araméens, Syriaques, Chaldéens, Assyriens et Grecs
pontiques. C’était un geste essentiel envers les auteurs de la
proposition de loi de 2015.
La pénalisation du négationnisme a toujours été une priorité du Comité
des Arméniens de Belgique. Maître Edouard Jakhian, bâtonnier de
Bruxelles et grand humaniste, qui fut son président, s’était
profondément impliqué dans cette lutte. Son fils Grégoire Jakhian a
apporté une aide précieuse à la préparation du colloque.
Parmi le public, on notait la présence de responsables d’organisations
des droits de l’Homme. Les discours des experts, de haut niveau, seront
publiés et pourront servir de référence dans le futur. La conférence a
démontré que les difficultés sont, en Belgique, de nature bien plus
politique que juridique.
Il nous revient donc, comme l’a rappelé le député Maingain,
d’interpeller les dirigeants de tous les partis, notamment de la
majorité au pouvoir, pour qu’ils se positionnent par rapport à la lutte
contre le fléau du négationnisme, d’exiger des débats publics et
d’impliquer les médias, dès les élections communales de 2018. Il est
indispensable aussi de relancer le dossier au niveau des partis
flamands.
Texte complet: http://www.armencom.be/fr/actualite/presse/1388-belgique-à-quand-une-loi-pénalisant-le-négationnisme
Politique
intérieure/Interior Politics
Le Parlement renouvelle le mandat pour l'intervention militaire en Irak et Syrie
Le Parlement turc a prolongé samedi le mandat qui permet à l'armée
d'intervenir en Irak et en Syrie, à deux jours d'un référendum
d'indépendance au Kurdistan irakien auquel Ankara s'oppose fermement.
Lors d'une session parlementaire extraordinaire retransmise à la
télévision, les députés turcs ont adopté la résolution déposée par le
gouvernement qui demandait une extension d'un an du mandat autorisant
l'armée à intervenir en Irak et en Syrie qui expirait le 30 octobre.
Le texte approuvé par le Parlement liste une série de développements
régionaux considérés par Ankara comme une menace pour sa sécurité
nationale, parmi lesquels des "projets séparatistes illégitimes" en
Irak, une référence au référendum des Kurdes d'Irak.
Parmi les autres éléments cités, figurent également les activités des
milices kurdes YPG dans le nord de la Syrie, soutenues par Washington
pour combattre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI), mais
qu'Ankara considère comme "terroristes".
Avant le vote parlementaire sur la résolution, le ministre de la
Défense Nurettin Canikli a prévenu que le référendum kurde d'Irak
serait "nul et non avenu" pour Ankara, ajoutant que le scrutin
représentait une "menace sérieuse pour notre sécurité nationale".
Pour y faire face, "tous les instruments et toutes les mesures sont sur
la table (...) Nous prenons déjà toutes les mesures nécessaires et nous
continuerons de le faire", a-t-il ajouté.
En vertu du mandat renouvelé samedi, lequel avait été voté une première
fois en 2014 et prolongé chaque année depuis, l'armée turque a
notamment lancé en août 2016 une offensive terrestre dans le nord de la
Syrie, visant à la fois l'EI et les milices kurdes YPG.
Confrontée à une sanglante rébellion séparatiste kurde sur son
territoire, la Turquie, où vivent environ 15 millions de Kurdes,
s'oppose fermement au référendum d'indépendance que le gouvernement
régional du Kurdistan irakien a prévu de tenir lundi.
Ankara a multiplié les avertissements ces derniers jours, et l'armée
turque, qui mène jusqu'à mardi des manoeuvres à la frontière avec
l'Irak, a annoncé samedi dans un communiqué que cet exercice se
poursuivait "avec des troupes supplémentaires".
Les mesures que prendra la Turquie si le référendum est tenu "auront
des dimensions diplomatique, politique, économique et sécuritaire", a
mis en garde le Premier ministre turc Binali Yildirim samedi.
Ankara a développé ces dernières années les relations économiques avec
la région kurde du nord de l'Irak et est aujourd'hui la seule porte
permettant à Erbil d'exporter son pétrole via un oléoduc débouchant
dans le port turc de Ceyhan.
Face à la perspective d'un Etat kurde, Ankara multiplie par ailleurs
les contacts avec Bagdad et Téhéran, avec qui les relations sont
délicates, mais qui s'opposent également au référendum kurde.
Le chef d'état-major irakien a ainsi été reçu samedi par son homologue
turc à Ankara, a indiqué l'armée turque dans un communiqué. (AFP, 23 sept
2017)
Démission du maire d'Istanbul après 13 ans de mandat
Le maire d'Istanbul Kadir Topbas a annoncé vendredi sa démission après
13 années de mandat pendant lesquelles il a oeuvré à transformer la
plus grande ville de Turquie sous l'impulsion du président Recep Tayyip
Erdogan.
"A compter d'aujourd'hui, je quitte la tête de la municipalité
d'Istanbul, je démissionne", a déclaré M. Topbas, 72 ans, lors d'un
point presse dans la mégalopole turque, sans expliquer son geste.
Il avait pris la tête de la ville en 2004, puis avait été réélu en 2009 et 2013 sous les couleurs du parti au pouvoir, l'AKP.
Son soudain départ survient alors que le conseil municipal d'Istanbul,
dominé par l'AKP, a récemment donné son feu vert à cinq projets de
développement urbain auxquels M. Topbas était pourtant opposé.
De plus, M. Erdogan a plusieurs fois répété ces derniers mois qu'il
souhaitait renouveler les rangs de son parti en vue des élections
législatives et présidentielle en novembre 2019, précédées d'un scrutin
municipal à valeur de test en mars de la même année.
Or, la victoire du non à Istanbul et Ankara lors d'un référendum en
avril dernier sur une réforme constitutionnelle élargissant les
pouvoirs de M. Erdogan a inquiété les dirigeants turcs, même si le oui
l'a emporté à l'échelle nationale.
Avant cet épisode, l'étoile de M. Topbas avait déjà pâli avec
l'arrestation de son gendre, Ömer Faruk Kavurmaci, accusé d'être lié à
la mouvance du prédicateur Fethullah Gülen, désigné par Ankara comme le
cerveau du putsch manqué en juillet 2016.
M. Topbas n'a pas indiqué qui lui succéderait à la tête de la mairie
d'Istanbul, l'un des postes les plus en vue en Turquie en raison du
poids économique, démographique et culturel de l'ancienne capitale de
l'Empire ottoman.
C'est d'ailleurs à Istanbul que M. Erdogan a fait ses débuts sur la
scène politique nationale turque, en devenant le maire de la ville de
1994 à 1998. M. Topbas, un architecte de formation, était alors l'un de
ses conseillers.
Rendant hommage à la "vision" de M. Erdogan, M. Topbas a déclaré
vendredi qu'il avait "toujours considéré ce poste (de maire d'Istanbul)
comme une chose qui (lui) était provisoirement confiée". (AFP, 22 sept
2017)
L'avocat du chef du parti d'opposition (CHP) arrêté
L'avocat de Kemal Kiliçdaroglu, chef du principal parti d'opposition en
Turquie, a été arrêté vendredi matin à Ankara pour liens présumés avec
le putsch manqué de juillet 2016, selon l'agence progouvernementale
Anadolu.
Celal Celik a été interpellé chez lui à Ankara, poursuit l'agence qui
affirme que les fouilles se poursuivaient dans la matinée au domicile
du suspect.
Selon sa biographie sur le site du Parti républicain du peuple (CHP,
social-démocrate), M. Celik est un ancien juge, désormais membre du
comité de discipline du parti (YDK).
Anadolu présente M. Celik comme étant un proche de Fatih Gürsul, l'un
des principaux conseillers de M. Kiliçdaroglu, lui-même arrêté en
décembre car soupçonné d'appartenir au réseau du prédicateur Fethullah
Gülen, tenu pour responsable de la tentative de putsch du 15 juillet
2016.
Auto-exilé aux Etats-Unis, M. Gülen nie fermement ces accusations.
L'avocat est par ailleurs soupçonné d'avoir annulé, sur instructions de
M. Gülen, son abonnement au bouquet de télévision par satellite
Digitürk après la suppression de chaînes de télévision liées aux
gulénistes, selon l'agence privée Dogan.
Plus de 50.000 personnes ont été arrêtées et 140.000 limogées ou
suspendues, dans le cadre des purges entreprises depuis le coup d'Etat
manqué.
Au-delà des milieux gulénistes, ces purges ont visé les milieux d'opposition prokurdes, des médias critiques et des ONG.
M. Kiliçdaroglu s'est montré très critique du président Recep Tayyip
Erdogan et de ces purges qu'il a qualifiées de "coup d'Etat civil".
Par ailleurs, le parquet d'Ankara a émis des mandats d'arrêt contre 71
personnes, dont 8 employés du ministère de l'Education nationale,
soupçonnées de liens avec l'organisation guléniste, a rapporté Anadolu
vendredi. Au moins 27 d'entre elles avaient été interpellées en fin de
matinée.
(AFP, 14 sept
2017)
Enquête contre un influent député d'opposition
Le parquet d'Ankara a ouvert une enquête vendredi contre un influent
député du principal parti d'opposition en Turquie qui avait accusé
l'armée d'avoir tué avec des drones des civils dans le sud-est du pays.
Une enquête pour "dénigrement de la personne morale de l'Etat turc" a
été ouverte contre Sezgin Tanrikulu, député à Istanbul du Parti
républicain du peuple (CHP, social-démocrate), a rapporté l'agence de
presse progouvernementale Anadolu.
Mercredi, M. Tanrikulu, avocat de formation, avait affirmé sur Twitter
que "des drones armés ont frappé et tué des compatriotes civils" dans
la province de Hakkari, dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie
en proie à une sanglante rébellion séparatiste.
Le gouvernement turc a catégoriquement démenti ces allégations,
affirmant que seuls des "terroristes" étaient tués lors des
bombardements de l'aviation.
"Vous le savez, nous fabriquons nos propres drones armés, et les
terroristes cherchent désormais un trou où se terrer. Et dans ce
contexte, ces messieurs (du CHP) se mettent à défendre les terroristes
tués", a lancé le président Recep Tayyip Erdogan vendredi.
"A ce jour, aucun civil n'a subi de désagrément à cause des drones.
Nous ne détruisons que les terroristes", a martelé peu après le
ministre de la Défense, Nurettin Canikli, accusant le député du CHP de
se faire le "porte-parole des terroristes".
Le CHP est la principale formation de l'opposition en Turquie, et son
dirigeant, Kemal Kiliçdaroglu, est régulièrement pris pour cible par M.
Erdogan. (AFP, 8 sept
2017)
L'ancien ministre de l'économie turc inculpé par la justice américaine
Neuf personnes dont huit Turcs, parmi lesquels figure l'ancien ministre
de l'Économie, ont été inculpés mercredi aux Etats-Unis pour avoir
procédé à des centaines de millions de dollars de transactions pour le
compte de l'Iran et d'organisations iraniennes.
Ces personnes ont violé l'embargo sur l'Iran en effectuant ces opérations, a indiqué le ministère américain de la Justice.
Mehmet Zafer Caglayan, 59 ans, qui était à l'époque des faits
ministre de l'Economie, Suleyman Aslan, 47 ans, Levent Balkan, 56 ans,
et Abdullah Happani, 42 ans, tous trois dirigeants de la banque
publique Turkish Bank-1, "ont blanchi" des fonds liés à l'Iran en
"échange de millions de dollars en pots de vins", dénonce le ministère.
Le ministre aurait même reçu des dizaines de millions de dollars en
espèces et des bijoux.
Les personnes mises en examen ont mis en place au sein de Turkish
Bank-1, entre les années 2010 et 2015, un système permettant au
gouvernement iranien et aux entités locales d'avoir "illégalement"
accès au système financier américain.
Grâce à cette combine Téhéran a pu contourner les sanctions, effectuer
indirectement des transactions en dollars et sur l'or, camoufler
l'origine des fonds et déjouer la vigilance des banques américaines,
accuse encore le ministère de la Justice.
Les autres inculpés - Reza Zarrab, 33 ans, Mehmet Hakan Atilla, 47 ans,
Mohammad Zarrab, 39 ans, Camelia Jamshidy, 31 ans, et Hossein
Najafzadeh, 67 ans - avaient déjà été mis en cause dans cette affaire
en mars 2016. Hossein Najafzadeh, qui vit aux Emirats arabes unis et en
Iran, est le seul à ne pas avoir la nationalité turque. Il est Iranien.
Reza Zarrab et Mehmet Hakan Atilla ont été arrêtés il y a plus d'un an
et leur procès devrait débuter le 30 octobre prochain à Manhattan (New
York). Ils encourent des peines de prison pouvant aller jusqu'à 30 ans.
(AFP, 7 sept
2017)
Forces
armées/Armed Forces
Exercice militaire de l'Armée turque à la frontière irakienne
Les forces armées turques ont annoncé lundi avoir entamé un exercice
militaire à la frontière irakienne, à une semaine d'un référendum sur
l'indépendance du Kurdistan irakien auquel Ankara est opposé.
L'armée turque a indiqué dans un communiqué que "parallèlement à cet
exercice, les opérations anti-terroristes dans la région frontalière se
poursuivent".
Le sud-est de la Turquie est en proie à des combats quotidiens entre
l'armée turque et les séparatistes kurdes du PKK, depuis la rupture à
l'été 2015 d'un cessez-le-feu qui visait à mettre fin à un conflit qui
a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
Des témoins ont affirmé avoir vu jusqu'à 100 véhicules militaires, dont
des tanks, être déployés à la frontière irakienne tôt lundi, selon un
correspondant de l'AFP dans le sud-est de la Turquie.
Ankara a répété à de nombreuses reprises son hostilité à la tenue de ce
référendum, qui doit avoir lieu le 25 septembre, avertissant qu'il
"aura un prix".
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a jugé en fin de semaine
dernière que ce scrutin, bien que non contraignant, serait une "très
mauvaise chose" et annoncé que le Conseil de sécurité turc se réunirait
le 22 septembre pour s'y pencher.
Il a également annoncé dimanche qu'il s'entretiendrait avec le Premier
ministre irakien Haider al-Abadi, également opposé au référendum, en
marge de l'Assemblée générale de l'ONU qui se tient à New York.
La Turquie, qui entretient de bons rapports commerciaux avec Erbil,
redoute l'effet contagieux que pourrait avoir la création d'un Etat
kurde à sa frontière.
L'ONU a proposé d'aboutir d'ici trois ans à un accord entre le
Kurdistan irakien et le gouvernement fédéral à Bagdad sur le statut de
la région autonome, en échange du report du référendum sur son
indépendance. (AFP, 18 sept
2017)
Ankara signe avec Moscou pour l'achat de systèmes antiaérien
La Turquie a signé avec la Russie un contrat portant sur l'achat de
systèmes de défense antiaérienne S-400, a affirmé le président Recep
Tayyip Erdogan, malgré l'inquiétude des partenaires d'Ankara au sein de
l'Otan.
"Les signatures ont été faites pour l'achat de systèmes S-400 à la
Russie", a déclaré le président turc, cité mardi par plusieurs journaux
dont le quotidien Hürriyet, ajoutant : "Un acompte a également été
versé pour autant que je le sache".
Le président russe Vladimir Poutine "et moi-même sommes déterminés sur
cette question", a-t-il poursuivi, dans un entretien à la presse turque
à bord de l'avion qui le ramenait d'un déplacement au Kazakhstan.
Les déclarations de M. Erdogan sur cet accord d'armement, également
confirmé par Moscou, risquent de renforcer l'inquiétude des alliés de
la Turquie au sein de l'Otan, qui s'interroge sur la compatibilité des
S-400 avec les systèmes utilisés par ses membres.
Cette annonce survient en outre sur fond de tensions entre Ankara et
plusieurs pays occidentaux. En parallèle, les relations entre la
Turquie et la Russie se sont réchauffées, même si de profondes
divergences continuent d'opposer ces deux puissances régionales.
L'annonce de la signature ne signifie pas que la livraison des S-400
est imminente, ni même scellée : M. Erdogan a indiqué que la prochaine
étape concernait le transfert d'un crédit russe à la Turquie afin de
financer ce contrat.
- 'Nous seuls décidons' -
La compatibilité entre les différentes forces armées de l'Otan est
"fondamentale" pour assurer "la conduite de nos opérations et
missions", a indiqué à l'AFP un responsable de l'Alliance interrogé sur
les déclarations du président turc.
Or "aucun allié au sein de l'Otan n'utilise des S-400 à l'heure
actuelle", souligne ce responsable, ajoutant que l'Otan n'avait "pas
été informée des détails" d'un achat par la Turquie du système russe.
La question de l'interopérabilité avait déjà été soulevée en juillet
par les Etats-Unis, le Pentagone affirmant sur le ton de l'euphémisme
que "généralement, c'est plutôt une bonne idée pour des alliés
d'acheter du matériel" compatible avec les systèmes de l'Otan.
Comme pour couper court à toute critique, M. Erdogan a déclaré mardi :
"Nous prenons seuls les décisions relevant de notre indépendance".
Moscou a également confirmé l'accord : "Le contrat a été signé et on se
prépare à le mettre en oeuvre", a déclaré à l'agence de presse russe
TASS Vladimir Kojine, conseiller pour la coopération militaire et
technique du Kremlin.
"Je peux seulement dire que toutes les décisions prises sur ce contrat
correspondent à nos intérêts stratégiques", a-t-il poursuivi, ajoutant
comprendre "très bien la réaction de certains de nos partenaires
occidentaux qui essaient de faire pression sur la Turquie".
- 'Rancoeur' -
Les experts voient dans l'accord sur les S-400 un signal de
mécontentement envoyé par Ankara à l'Occident qui risque de tendre
davantage les liens entre la Turquie, deuxième armée de l'Otan en
effectifs, et ses partenaires européens et nord-américain.
Pour Aykan Erdemir, analyste à la Fondation pour la Défense de la
démocratie, la signature du contrat vise ainsi à "exprimer de la
rancoeur vis-à-vis de l'Occident" sur fond de tensions avec notamment
les Etats-Unis et l'Allemagne.
Dans ce contexte, l'annonce d'un accord illustre aussi le réchauffement
des relations entre Moscou et Ankara, après une grave crise
diplomatique causée par la destruction d'un bombardier russe par la
Turquie au-dessus de la frontière syrienne en novembre 2015.
Mais si Moscou en Ankara se sont rapprochés, notamment sur le dossier
en Syrie, les deux pays restent opposés sur plusieurs questions, comme
sur le sort du président syrien Bachar al-Assad, ou encore sur le
traitement des Tatars de Crimée.
Ainsi, Ankara a réclamé mardi l'annulation de la condamnation à huit
ans de prison par la justice russe d'Akhmet Tchiïgoz, un représentant
des Tatars de Crimée, une communauté musulmane majoritairement opposée
à l'annexion de la Crimée par la Russie.
"Ce verdict ajoute aux souffrances des Tatars de Crimée qui expriment
leurs inquiétudes quant aux événements en Crimée de manière pacifique",
a déclaré le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères,
Hüseyin Müftüoglu, dans un communiqué.
(AFP, 12 sept
2017)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
L'ultimatum européen à Recep Tayyip Erdogan
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a exhorté
mercredi la Turquie à libérer les journalistes emprisonnés dans le pays
et à "cesser d'insulter" les dirigeants européens, lors de son discours
annuel sur l'état de l'Union à Strasbourg.
"J'adresse aujourd'hui un appel aux responsables en Turquie, libérez
nos journalistes et pas seulement les nôtres, cessez d'insulter nos
Etats membres, nos chefs d'Etat et de gouvernement en les traitant de
fascistes et de nazis", a-t-il lancé devant le Parlement européen.
Selon le site P24, spécialisé dans la liberté de la presse, quelque 170
journalistes sont détenus en Turquie. Les journalistes turcs sont de
loin les plus touchés, mais leurs confrères étrangers sont également
concernés. Deniz Yücel, journaliste germano-turc, est ainsi écroué
depuis février, et Loup Bureau, jeune reporter français, depuis fin
juillet.
La Turquie occupe la 155e place sur 180 au classement 2017 de la
liberté de la presse établi par Reporters sans Frontières (RSF).
"La place des journalistes est dans les rédactions, là ou règne la
liberté d'expression, leur place n'est pas dans les prisons", a insisté
M. Juncker.
L'appel de M. Juncker intervient dans un contexte de fortes tensions
entre la Turquie et l'UE, accentuées par les purges massives qui ont
suivi le coup d'Etat manqué de l'été 2016.
La chancelière allemande Angela Merkel a franchi un pas en demandant
récemment l'arrêt des négociations d'adhésion avec Ankara, entamées en
2005 et aujourd'hui au point mort. Mais la plupart des autres pays
européens préfèrent pour l'heure maintenir ce lien fragile, malgré
leurs craintes sur les dérives du régime turc.
Pour chaque pays candidat à une adhésion, "il faut que l'Etat de droit,
la justice et les valeurs fondamentales soient respectées", a dit
mercredi M. Juncker. "Cela exclut une adhésion de la Turquie à l'UE
dans un avenir proche", a-t-il ajouté, estimant que le pays, "depuis un
certain temps (...) s'éloigne très vite de l'UE, à pas de géants".
"J'ai des fois l'impression que certains en Turquie veulent couper les
ponts pour ultérieurement accuser l'UE de l'échec des discussions
d'adhésion", a estimé le chef de l'exécutif européen.
(AFP, 13 sept
2017)
Un dialogue avec la Diyanet ne serait-il pas un dialogue de sourds?
S’entendre avec la Turquie pour débusquer et
interdire les financements de lieux de culte et culturels jugés
coupables de propagation « d’idées radicales » en Belgique. L’idée a
été développée vendredi par le ministre des Affaires étrangères Didier
Reynders, en marge d’un conseil « informel » des ministres européens
des Affaires étrangères, à Tallinn, la capitale de l’Estonie qui exerce
la présidence semestrielle de l’UE.
Les ministres étaient réunis avec les pays candidats
à l’adhésion, qui lanternent aux portes de l’UE – Turquie et Balkans
occidentaux. Il s’agissait d’évoquer, ensemble, les moyens de lutter
contre le radicalisme islamiste violent et le terrorisme. « Ces régions
sont touchées, comme nous » , relève la cheffe de la diplomatie de l’UE
Federica Mogherini. « C’est un défi commun », abonde le ministre
estonien Sven Mikser. Une source diplomatique européenne souligne
cependant que la « tendance » au radicalisme religieux « augmente »
dans nombre de ces pays : Kosovo, Bosnie, Albanie, Turquie. Sur fond de
misère socio-économique, d’horizon européen incertain et parfois sous
l’influence de courants extrémistes venus de pays du Golfe…
La Belgique a déjà entrepris de lancer une «
initiative », similaire à celle évoquée pour la Turquie, avec l’Arabie
saoudite et le Qatar, d’ici la fin de l’année, en lien avec les travaux
en cours de la commission d’enquête parlementaire sur les attentats à
Bruxelles du 22 mars 2016. Mais il faudrait élargir la « discussion »
avec certains pays candidats à l’UE, juge Didier Reynders, qui évoque
la Bosnie et, surtout, la Turquie.
« Il faut avoir un dialogue avec la Diyanet »,
l’administration turque en charge du culte islamique, estime le
ministre, pour faire la « transparence » sur ces « financements et
influences extérieures » et s’entendre sur les conditions d’un
contrôle. « Il s’agit de rendre toutes les convictions religieuses et
philosophiques compatibles avec les valeurs européennes », notamment
l’égalité hommes-femmes. Didier Reynders indique qu’il n’a pas
enregistré de « réaction négative » du côté turc à cette proposition.
Mais le dialogue risque de buter sur la définition
du « radicalisme ». Car, depuis la tentative de coup d’Etat de 2016,
des pans entiers de la société turque sont assimilés aux courants
gülenistes ou d’opposition et victimes d’une répression féroce, tandis
que le président Erdogan consolide un pouvoir absolu. Les terroristes
des uns ne sont pas forcément ceux des autres ! Et le gouvernement turc
« pousse à la radicalisation religieuse », estime la source
diplomatique. (Le Soir, 9 sept 2017)
Socio-économique
/ Socio-economic
Les syndicats français boycottent une rencontre se tenant en Turquie
Les principales organisations syndicales françaises ont décidé de
boycotter une rencontre régionale de l'Organisation internationale du
travail (OIT), qui doit se tenir à Istanbul du 2 au 5 octobre, pour
dénoncer "les dérives" des autorités turques.
La CGT, la CFDT, FO, la CFE-CGC, la CFTC et l'Unsa disent répondre à
l'appel de la Confédération européenne des syndicats et de la
Confédération syndicale internationale.
En mai, ces deux confédérations ont demandé à la Turquie de mettre fin
aux licenciements collectifs; de libérer les travailleurs; de restaurer
la liberté d'expression et de la presse ou de rouvrir les médias
fermés. Faute d'un retour positif, elles "appelaient leurs affiliés à
ne pas participer à cette conférence" de l'OIT.
"Force est de constater qu'aucune de ces demandes n'a été entendue", écrivent les six syndicats.
"Pire, les dérives des autorités turques n'ont pas cessé et les
répressions à l'égard des militants syndicaux et pour les droits de
l'homme continuent", relèvent-elles.
"À la lumière de cette situation, la CSI et la CES estiment que les
conditions ne sont pas réunies pour organiser la Réunion régionale
européenne de l'OIT en Turquie" et les six syndicats français n'y
"participeront pas".
(AFP, 27 sept
2017)
Turquie: face à la désillusion, la fuite des cerveaux
Lorsque Dilara a quitté la Turquie pour Dubaï, il y a cinq ans, ses
amis y ont vu une erreur. Le pays enregistrait alors une croissance
"chinoise", la scène culturelle vibrionnait et les rapports avec
l'Occident étaient cordiaux. Mais la situation a depuis bien changé.
Aujourd'hui, raconte par téléphone la jeune femme -dont le nom a été
modifié pour préserver son anonymat-, "la plupart d'entre eux
m'envoient leur CV parce qu'ils ne veulent plus rester en Turquie,
surtout depuis le référendum" du 16 avril sur le renforcement des
pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan, qui lui permet en théorie
de se maintenir en poste jusqu'en 2029.
Dilara et ses amis font partie d'un nombre croissant de Turcs hautement
qualifiés qui décident d'émigrer, un phénomène qui s'amplifie depuis
plusieurs années et qui pose désormais "un vrai problème pour le pays",
selon Ulas Sunata, sociologue spécialiste des flux migratoires, qui
déplore l'absence de chiffres sur la question.
Le départ de ces jeunes actifs issus de secteurs divers soulève la
question des conséquences économiques, mais aussi socio-culturelles,
car ceux-ci sont porteurs de "valeurs universelles comme les droits de
l'Homme et (leur départ) implique un affaiblissement de ces valeurs"
dans le pays, souligne Mme Sunata.
L'AFP a rencontré une dizaine de ces Turcs qui rêvent de partir ou qui
l'ont déjà fait. Ils expliquent leur décision par le manque de
perspectives d'emploi dans leur pays, par les atteintes aux libertés
individuelles et par la montée du conservatisme.
La Turquie connaît une forte croissance --elle a été de 5,1% au
deuxième trimestre de 2017-- et Ankara met l'accent sur sa volonté de
bâtir une économie solide fondée sur l'innovation et les
investissements.
Mais le taux de chômage est élevé (10,2% des actifs en juin 2017),
surtout chez les jeunes (20,6% des 15-24 ans) et les critiques
insistent sur l'avenir incertain de ces derniers du fait de réformes
économiques en suspens.
M. Erdogan a affirmé fin juillet qu'une "fuite des cerveaux" touchait
l'ensemble des pays musulmans: "Nous perdons nos étudiants les plus
intelligents au profit de l'Occident", a-t-il déclaré, sans évoquer
spécifiquement la Turquie.
"Nous devons au plus vite mettre en place des mesures pour empêcher
cette fuite des cerveaux, qui ouvre la voie à une désertification de
notre monde scientifique et intellectuel", a ajouté le chef de l'Etat
turc.
- 'Faire des choix' -
A l'origine, Dilara qui travaille dans le marketing numérique, voulait juste enrichir son CV d'une expérience à l'étranger.
"J'ai voulu rentrer de nombreuses fois, mais, à chaque fois, des
événements en Turquie m'en dissuadaient", raconte-t-elle, citant la
répression brutale de manifestations anti-gouvernementales en 2013 ou
encore les attentats qui ont frappé le pays depuis deux ans.
La situation a empiré avec les vastes purges menées tous azimuts après
le coup d'Etat manqué de juillet 2016 au cours desquelles plus de
50.000 personnes ont été arrêtées et plus de 140.000 limogées ou
suspendues.
Un professeur d'anglais de 33 ans a, lui, entamé il y a quelques mois
des démarches pour quitter son pays en famille, avec sa femme et son
fils, estimant "mériter de meilleures conditions de vie". "Pourquoi
devrais-je souffrir s'il y a de meilleures options ailleurs ? Qu'est-ce
que je fais dans un pays dépourvu de justice ?", s'interroge-t-il.
Un réalisateur de 26 ans dit envisager de s'installer à Paris. "Il n'y
a plus de place pour les films indépendants en Turquie", juge-t-il,
estimant que le ministère de la Culture "est devenu ultra-politisé". Il
affirme que les réalisateurs pro-Erdogan sont d'ores et déjà
privilégiés pour l'octroi de subventions.
L'inquiétude domine également le monde universitaire, fortement affecté
par les purges. Plus de 5.500 universitaires ont été limogés par
décret-loi, rapportait le mois dernier le quotidien Hürriyet.
Actuellement, en tant qu'universitaire, "exprimer la moindre opinion
politique, c'est prendre un risque", déplore au téléphone un Turc de 28
ans installé à Montréal, où il a décidé de rester après son doctorat.
"Ce serait extrêmement osé aujourd'hui d'entamer une carrière
universitaire en Turquie", estime-t-il.
Merve, doctorante en communication, va bientôt rejoindre son compagnon
à Budapest. Lui aussi est universitaire et tous deux estiment qu'il est
"trop difficile" aujourd'hui de mener une carrière académique en
Turquie. "Tout le monde fait des choix en pensant à son avenir, donc
j'ai choisi de partir", explique-t-elle.
- 'L'impression de fuir' -
Les personnes interrogées affirment que le sujet d'un départ à
l'étranger occupe de plus en plus leurs conversations avec leurs amis.
Mais cette question se pose surtout aux plus diplômés.
Ceux-ci ont "plus de chances d'être acceptés dans le pays où ils
iront", explique Mme Sunata. "Partir implique des risques, et ce sont
plutôt les gens diplômés qui peuvent se permettre de les affronter."
En outre, la procédure est longue et ardue.
Un historien, récemment installé en France après avoir longtemps
enseigné dans l'une des universités les plus prestigieuses de Turquie,
a dû patienter quatre ans pour mener à bien son projet et obtenir un
travail à l'étranger.
"J'espère que je n'aurai jamais à retourner en Turquie", affirme-t-il lors d'un entretien téléphonique avec l'AFP.
Un ingénieur civil rencontré à Ankara s'est, lui, résigné la mort dans
l'âme à entamer des démarches pour partir, après avoir longtemps refusé
de suivre ses amis à l'étranger. "J'aime mon pays et je ne veux pas le
laisser aux conservateurs", soupire-t-il. "J'ai l'impression de fuir." (AFP, 20 sept
2017)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
La Turquie convoque l'ambassadeur d'Allemagne après la manif kurde
La Turquie a convoqué samedi l'ambassadeur d'Allemagne pour protester
après une manifestation organisée selon elle à Cologne par des
militants de la cause kurde proches du PKK, a indiqué le ministère turc
des Affaires étrangères.
"Nous condamnons l'autorisation donnée à l'organisation d'un événement
par les antennes en Allemagne du groupe terroriste PKK (Parti des
travailleurs du Kurdistan), et leur propagande de la terreur
aujourd'hui à Cologne", dans l'ouest de l'Allemagne, a déclaré le
ministère dans un communiqué.
"Nous avons exprimé notre réaction avec vigueur à l'ambassadeur d'Allemagne à Ankara", a-t-il ajouté.
Le ministère a critiqué les autorités allemandes pour avoir permis,
selon lui, que des posters du leader emprisonné du PKK Abdullah Ocalan
soient brandis et que des messages de M. Ocalan soient lus durant la
manifestation.
Le ministère s'est dit "effrayé par l'approche de deux poids-deux
mesures (de l'Allemagne) dans la lutte globale contre le terrorisme".
"Nous invitons l'Allemagne a faire montre d'une approche de
principe contre toutes les formes de terrorisme", a-t-il ajouté. (AFP, 16 sept
2017)
Les conseils aux ressortissants turcs en Allemagne sont une "mauvaise blague"
Les appels du gouvernement turc à ses ressortissants à être "prudents"
en Allemagne et à éviter les rassemblements politiques durant la
campagne des législatives sont "une mauvaise blague", a estimé dimanche
le plus haut conseiller de la chancelière Angela Merkel.
"L'avertissement de la Turquie pour ses voyageurs est une mauvaise
blague", a écrit sur Twitter Peter Altmaier, le directeur du bureau de
la chancellerie, en réponse à une actualisation, samedi des conseils
aux ressortissants par Ankara.
La Turquie a entre-autres prévenu ses ressortissants vivant ou
voyageant en Allemagne qu'ils devaient "être prudents, tenir compte de
la situation en Allemagne où ils peuvent être les cibles de xénophobie
ou de traitement raciste".
Cet avertissement d'Ankara fait suite à un renforcement, en juillet,
des mises en garde du ministère allemand des Affaires étrangères pour
les voyages en Turquie. Cette mesure avait provoqué la colère d'Ankara.
Les liens entre les deux pays se sont tendus depuis le putsch manqué du 15 juillet 2016.
L'Allemagne dénonce les purges effectuées par le pouvoir turc et la
détention de citoyens allemands pour "raisons politiques", dont Deniz
Yücel, correspondant germano-turc du journal Die Welt en Turquie.
Mercredi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a pour sa part comparé
au "nazisme" des déclarations de la chancelière et de son rival pour
les législatives du 24 septembre, Martin Schulz, lors d'un débat
télévisé.
Mme Merkel s'était notamment dite favorable à un arrêt des négociations sur l'adhésion de la Turquie à l'UE.
Dimanche, le conseiller Peter Altmaier a également tweeté que
"l'emprisonnement sans accusations pour beaucoup d'Allemands sont
injustes! Les comparaisons avec les nazis salissent notre honneur",
faisant référence aux attaques d'Ankara.
Martin Schulz a pour sa part estimé, dans des déclarations publiées sur
le site du Spiegel, que "le gouvernement d'Ankara perd le sens des
proportions".
"L'Allemagne n'est pas un pays qui peut accepter toutes les humiliations venant de la Turquie", a-t-il estimé. (AFP, 10 sept
2017)
Des députés allemands rendent visite à des soldats de la Bundeswehr
Une délégation de députés allemands a rendu visite vendredi à des
soldats de la Bundeswehr stationnés à Konya, dans le centre de la
Turquie, sur fond de tensions entre les deux pays et alors qu'une
précédente visite a été annulée par Ankara.
La délégation était composée de sept parlementaires allemands de
différents partis et menée par la secrétaire générale adjointe de
l'Otan, Rose Gottemoeller, selon le Bundestag.
Ankara avait demandé le 14 juillet le "report" d'une visite de
parlementaires à la trentaine de soldats allemands stationnés sur la
base de Konya, en pleine détérioration de ses relations avec Berlin.
Cette fois-ci la visite a donc été organisée par l'Otan plutôt que par l'Allemagne, une solution acceptée par la Turquie.
"Nous avons été reçus par des responsables haut gradés et la partie
turque était clairement désireuse d'apaiser les tensions", a affirmé à
l'AFP le député SPD Rainer Arnold, avant de repartir pour Berlin.
"La visite a été un pas dans la bonne direction", a-t-il ajouté.
Les députés allemands ont l'obligation légale de rendre visite à ces
soldats, l'armée allemande étant étroitement contrôlée par la chambre
des députés.
"Nous saluons expressément le fait que ce voyage ait pu avoir lieu", a
indiqué lors d'un point presse régulier vendredi le porte-parole du
ministère allemand des Affaires étrangères, Martin Schäfer.
"Une visite, c'est une visite, c'est déjà bien (...) Nous verrons
comment les choses vont se poursuivre", a-t-il ajouté, jugeant que ce
type de visites organisées dans le cadre de l'Otan ne pouvaient
constituer "une solution politique durablement supportable".
Les relations entre Ankara et Berlin se sont nettement dégradées depuis
le putsch manqué du 15 juillet 2016, mené par des militaires factieux
et imputé au prédicateur Fethullah Gülen, qui nie les faits.
L'Allemagne condamne fermement les purges entreprises en Turquie depuis
le coup d'Etat manqué, au cours desquelles plus de 50.000 personnes ont
été arrêtées, dont plusieurs citoyens allemands ou binationaux.
Ankara pour sa part accuse Berlin de faire preuve d'indulgence envers
des "terroristes", en abritant des séparatistes kurdes et des
putschistes présumés.
La chancelière allemande Angela Merkel a notamment affirmé dimanche
être favorable à un arrêt des négociations d'adhésion à l'Union
européenne avec Ankara, actuellement au point mort, provoquant la
colère du président Recep Tayyip Erdogan.
Au cours de la visite à Konya, les députés n'ont pas abordé les
tensions turco-allemandes mais uniquement le groupe Etat islamique (EI)
et "un échange d'informations" à ce sujet, a expliqué le député de la
gauche radicale die Linke Alexander Neu, selon des propos rapportés par
dpa.
La Turquie a interdit à plusieurs reprises des visites de
parlementaires aux 260 soldats allemands basés à Incirlik (sud de la
Turquie), conduisant Berlin à transférer en Jordanie ces troupes
engagées dans le cadre de la coalition contre le groupe Etat islamique.
(AFP, 8 sept
2017)
Erdogan: "Les déclarations allemandes sur la Turquie rappellent le nazisme"
Les déclarations des responsables politiques allemands sur la Turquie
renvoient au "nazisme", a estimé mercredi le président turc Recep
Tayyip Erdogan, sur fond de vives tensions entre Ankara et Berlin.
"C'est du nazisme. C'est du fascisme. Vous faites cela", a déclaré M.
Erdogan dans un discours à Ankara, réagissant à des déclarations de la
chancelière allemande Angela Merkel et de son rival Martin Schulz sur
la Turquie, au cours d'un débat télévisé dimanche en vue des
législatives du 24 septembre en Allemagne.
Pendant le débat, Mme Merkel avait notamment affirmé être favorable à
un arrêt des négociations d'adhésion à l'Union européenne avec Ankara,
sur fond de multiplication des passes d'armes entre ces deux pays-clés
de l'Otan.
Officiellement entamées en 2005, les laborieuses négociations entre
l'UE et la Turquie sont au point mort en raison de l'évolution de la
situation politique dans ce pays, où M. Erdogan est accusé par ses
détracteurs de dérive autoritaire.
Les relations entre la Turquie et l'Allemagne, deux partenaires
historiques qui coopèrent notamment sur le dossier migratoire et dans
la lutte antiterroriste, se sont fortement tendues depuis la tentative
de putsch du 15 juillet 2016 en Turquie.
L'Allemagne dénonce depuis des mois les purges déclenchées par les
autorités turques à la suite au coup d'Etat avorté et la détention de
citoyens allemands, ayant pour certains aussi la nationalité turque,
pour "raisons politiques".
"Ils se couchent, ils se lèvent, ils disent +Erdogan+. Oh, que vous a
donc fait Erdogan ? Cette élection se déroule-t-elle en Turquie ou en
Allemagne ?", a déclaré le chef de l'Etat turc.
"Je le dis à Merkel : si vous ne pouvez même pas tolérer les relations
actuelles entre la Turquie et l'UE, alors soyez courageuse et
dites-le", a-t-il lancé.
M. Erdogan avait suscité la colère de l'Allemagne au printemps dernier
lorsqu'il l'avait accusée d'avoir eu recours à des "pratiques nazies",
après l'annulation de meetings de ministres turcs en lien avec un
référendum sur le renforcement des pouvoirs du président turc.
"Ca les offusque que nous fassions des comparaisons avec le nazisme.
Mais ce que contient le nazisme, vous l'avez fait. Je ne dis pas que
vous êtes nazis ou fascistes. J'explique la situation", a encore dit
mercredi M. Erdogan. (AFP, 6 sept
2017)
Trans-Europe Express: Erdogan is bad for everyone
He never missed an opportunity to miss an opportunity. So went the Abba
Eban-penned 1973 slogan used to describe the late PLO chief, Yasser
Arafat, who was routinely blamed for failing to secure peace with
Israel.
The same could be more accurately said of Turkish President Recep
Tayyip Erdoğan, who was in the last week increasingly called out, in
Berlin and Brussels, for his inability to bring Turkey into the EU.
First, it was German Minister of Foreign Affairs Sigmar Gabriel, who
told Bild last Friday “Turkey will never join the EU” under Erdoğan.
Then it was European Commission President Jean-Claude Juncker, who as
though on cue told a conference of EU ambassadors on Tuesday that
“Turkey is moving away in giant strides from Europe.”
It’s no secret that Berlin’s line is the dominant one here. The
question is what it means politically, not just for the EU, but the
Middle East, too.
Few countries are better positioned to arbitrate the increasingly
Levantine character of Europe than Turkey. Both European and Muslim,
Turkey has always promised the possibility of being a bridge between
civilisations, both geographically and culturally.
However, under Erdoğan such opportunities seem more remote than ever.
Increasingly authoritarian and violent, the Turkish president has
transformed himself into a stereotypically regional despot, for whom
religion and nationalism come before tolerance and democracy.
Hence, the frequent comparisons made between Erdoğan and his regional
counterparts, from secular Syrian strongman Bashar al-Assad, on the one
hand, to Iranian mullahs on the other, are valid on certain levels.
Given his war against his country’s Kurdish population, and his jailing
of thousands of ethnic Turks, the distance Europe’s most senior leaders
are putting between themselves and Erdoğan makes sense.
The question is what consequences this will have over the long-term for
Muslim communities in Europe, and the European political echelon’s hope
that it can ever have rational, democratic partners in the Islamic
world.
It would be one thing if that world were just the Middle East. The
issue is that Europe is increasingly Muslim, too, and their
contribution to the Union’s diversity will only grow the longer the
Levant remains in turmoil.
Erdoğan could have been the one regional leader to help put out this
fire and reassure Europe’s Islamic community that they have a home here
as well.
Unfortunately, by doing things such as encouraging Germany’s Turkish
community to vote against Merkel in the forthcoming elections, Erdoğan
is reinforcing the idea that Muslim and European societies will never
find a way to reconcile themselves under the auspices of the EU. (By
Joel Schalit | EURACTIV.com)
Erdogan ne trouve "rien de négatif" aux commentaires de Macron
Le président Recep Tayyip Erdogan a affirmé
vendredi qu'il ne voyait "rien de négatif" dans des propos du président
français Emmanuel Macron qui affirmait être "obligé" de devoir parler
avec son homologue turc "toutes les semaines".
Dans un entretien fleuve paru jeudi dans l'hebdomadaire français Le
Point, M. Macron a revendiqué "un discours de vérité et de pragmatisme"
avec ses homologues étrangers, affirmant évoquer tous les sujets, y
compris ceux "qui fâchent".
"La scène internationale n'a pas grand chose de cool", avait commenté le président français.
"Je suis aussi celui qui est obligé de parler avec (Recep Tayyip) Erdogan toutes les semaines, vous savez", avait-il ajouté.
Ces commentaires avaient été repris dans les médias turcs, qui ont
interrogé M. Erdogan après la prière marquant le début de la fête
musulmane du sacrifice (Aïd al-Adha) vendredi matin.
"Je ne vois rien de négatif dans ce qui a été dit à ce magazine", a
tempéré M. Erdogan. "Bien au contraire: je pense que pour eux parler
avec le président turc est une valeur ajoutée".
"Je ne souhaite pas refuser des demandes d'entretien", a-t-il également
affirmé. "Je veux augmenter le nombre de nos amis et réduire le nombre
de personnes qui portent un mauvais regard sur nous".
Les présidents turc et français ont eu plusieurs échanges téléphoniques
dernièrement, principalement à propos de la détention en Turquie du
journaliste français Loup Bureau.
L'Elysée a fait savoir que le président français a réclamé dimanche la
"libération rapide" du journaliste, qui a notamment collaboré avec les
chaînes TV5 Monde, Arte et le site Slate.
M. Bureau a été interpellé le 26 juillet à la frontière entre l'Irak et
la Turquie, après que des photos le montrant en compagnie de
combattants kurdes syriens des YPG (un mouvement considéré comme une
organisation "terroriste" par Ankara) ont été trouvées en sa possession.
Il a été placé en détention provisoire le 1er août pour soupçon d'appartenance à "une organisation terroriste armée".
(AFP, 1 sept
2017)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
Trump donne une "bonne note" à son "ami" Erdogan
Le président américain Donald Trump a félicité son "ami" Recep Tayyip
Erdogan lors d'une rencontre jeudi en marge de l'Assemblée générale de
l'ONU, estimant que le président turc méritait de "bonnes notes".
M. Erdogan "est devenu mon ami", s'est félicité M. Trump avant la
rencontre. "Il gouverne une partie du monde très difficile.
Franchement, il mérite de bonnes notes", a ajouté le président
américain.
Ankara et Washington entretiennent des relations difficiles, notamment
en raison du soutien apporté par les Etats-Unis aux FDS en Syrie. Cette
force, en pointe dans l'offensive contre Raqqa, est dominée par les
Kurdes du PYD, que la Turquie considère comme une organisation
terroriste.
La Turquie a également demandé à plusieurs reprises, et sans succès,
l'extradition de Fethullah Gülen, prédicateur installé en Pennsylvanie
et à qui Ankara impute le putsch manqué de juillet 2016.
Mi-mai à Washington, des gardes du corps du président turc s'en étaient
pris à des manifestants kurdes devant l'ambassade de Turquie, faisant
12 blessés et contribuant à tendre les relations entre les deux pays.
L'incident a également entraîné cette semaine le gel par le
gouvernement américain des ventes d'armes au service de protection du
président turc.
Aucun incident de cette ampleur n'a eu lieu pendant l'Assemblée
générale de l'ONU cette semaine, mais quelques manifestants ont
néanmoins perturbé jeudi une intervention du président turc dans un
hôtel de Manhattan.
Selon une porte-parole du Marriott Marquis, quatre ou cinq personnes
s'en sont pris verbalement à M. Erdogan avant d'être chassés de l'hôtel
par le personnel de sécurité et des policiers.
Des images filmées par une personne qui assistait à cette conférence et
relayées par plusieurs médias américains montrent quelqu'un tentant
d'interrompre le président Erdogan lors de son allocution.
Immédiatement, des membres du service de sécurité se saisissent de
plusieurs personnes et les évacuent sans ménagement, selon ces images.
Selon la police new-yorkaise et les Services secrets américains, l'incident n'a donné lieu à aucune interpellation.
L'association turco-américaine qui organisait l'événement a affirmé sur
son site que les manifestants étaient des partisans des milices kurdes
syriennes des YPG, branche armée du PYD, la principale formation
politique kurde de Syrie, sans dire d'où elle tenait cette information.
(AFP, 21 sept
2017)
La Turquie accueille des manoeuvres de l'Otan sur fond de tensions
La Turquie et ses partenaires au sein de l'Otan ont mis en scène
mercredi leur capacité à travailler ensemble lors de manoeuvres navales
qui se déroulent sur fond de vives tensions entre Ankara et l'Occident.
Mobilisant plusieurs bâtiments militaires au large de Marmaris
(sud-ouest de la Turquie), ces manoeuvres baptisées "Dynamic Monarch"
consistent à simuler différentes manières de porter secours à
l'équipage d'un sous-marin en détresse.
Plusieurs sous-marins, des avions et quelque 1.000 personnes de neuf
pays, dont les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France, sont
mobilisés pour ces manoeuvres qui ont débuté il y a deux semaines et
doivent s'achever vendredi.
Lors d'une visite pour la presse organisée mercredi, les participants
ont envoyé un message d'unité, insistant sur leur volonté de développer
l'interopérabilité entre les différents pays membres de l'Alliance.
La Turquie "nous fournit avec constance (...) du personnel opérationnel
dans la région", a souligné lors d'une conférence de presse le chef de
la force maritime de l'Otan, le vice-amiral britannique Clive Johnstone.
"La Turquie est fondamentale pour la sécurité de l'Europe", a renchéri
auprès de l'AFP un responsable de l'Otan sous couvert d'anonymat. "Elle
dispose de la deuxième armée de l'Otan et contribue de façon importante
à l'Alliance", a-t-il ajouté.
Cependant, ces manoeuvres surviennent sur fond de vives tensions entre
Ankara et certains de ses partenaires clés au sein de l'Otan, comme
Washington et Berlin.
La semaine dernière, le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé
la signature d'un contrat portant sur l'achat par Ankara de systèmes de
défense antiaérienne S-400 à Moscou, renforçant davantage l'inquiétude
de ses partenaires occidentaux.
En réaction, des responsables de l'Otan avaient souligné la nécessité
pour chaque membre de l'Alliance d'utiliser des systèmes compatibles
avec ceux utilisés par leurs autres partenaires. (AFP, 20 sept
2017)
Conversation entre Trump et Erdogan sur la "stabilité régionale"
Le président américain Donald Trump a évoqué samedi avec son homologue
turc Recep Tayyip Erdogan la coopération entre les deux pays en vue
d'"accroître la sécurité régionale", a annoncé la Maison Blanche.
M. Trump a "mis l'accent sur l'engagement commun des Etats-Unis et de
la Turquie de collaborer pour accroître la stabilité régionale",
indique la présidence dans un court communiqué sans autre précision.
Cette conversation téléphonique s'inscrit dans un contexte de
détérioration des relations entre Washington et Ankara, notamment
depuis la décision américaine d'armer des milices kurdes syriennes que
la Turquie considère comme "terroristes", pour lutter contre le groupe
Etat islamique (EI) en Syrie.
La Turquie a également demandé à plusieurs reprises, et sans succès,
l'extradition de Fethullah Gülen, prédicateur installé en Pennsylvanie
(nord-est) et à qui Ankara impute le putsch manqué de juillet 2016.
Les autorités américaines ont enfin inculpé plusieurs Turcs pour des
transactions financières ayant violé l'embargo sur l'Iran, parmi
lesquels Zafer Caglayan, ancien ministre de l'économie du gouvernement
de M. Erdogan quand il était Premier ministre. Le président turc a
dénoncé une décision "politique" prise "contre la Turquie".
M. Erdogan a déclaré qu'il rencontrerait Donald Trump, à l'occasion de
l'Assemblée générale de l'ONU qui débute le 19 septembre à New York,
"si l'occasion se présente". (AFP, 9 sept
2017)
Erdogan juge "politique" l'inculpation d'un ex-ministre turc aux EU
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a vivement critiqué vendredi
l'inculpation par la justice américaine d'un ex-ministre turc accusé
d'avoir violé l'embargo sur l'Iran, dénonçant une décision "politique"
prise "contre la Turquie".
"Ces mesures sont entièrement politiques", a dit M. Erdogan lors d'une
conférence de presse à Istanbul avant de prendre l'avion pour le
Kazakhstan. "Je le dis très clairement : pour moi, cette mesure est une
mesure prise contre l'Etat turc", a-t-il ajouté.
"Il faut que les Etats-Unis reviennent sur cette décision et, bien
entendu, j'espère que nous aurons l'occasion d'en discuter lorsque je
me rendrai" à New York pour l'Assemblée générale de l'ONU le 18
septembre, a poursuivi le chef de l'Etat turc.
Neuf personnes dont huit Turcs, parmi lesquels un ancien ministre de
l'Économie, Mehmet Zafer Caglayan, ont été inculpées mercredi aux
Etats-Unis pour avoir procédé à des centaines de millions de dollars de
transactions pour le compte de l'Iran et d'organisations iraniennes.
Selon le ministère américain de la Justice, ces personnes ont violé
l'embargo sur l'Iran en effectuant ces opérations qui auraient permis à
Téhéran de contourner les sanctions.
Cette affaire survient sur fond de détérioration des relations entre la Turquie et les Etats-Unis depuis plusieurs mois.
Ankara et Washington s'opposent notamment sur les milices kurdes en
Syrie. M. Erdogan réclame également, sans succès à ce jour,
l'extradition du prédicateur Fethullah Gülen, auto-exilé aux Etats-Unis
et désigné par le gouvernement turc comme le cerveau du putsch manqué
de juillet 2016.
Plus récemment, l'inculpation par la justice américaine de gardes du
corps de M. Erdogan accusés d'avoir passé à tabac des manifestants
prokurdes à Washington a suscité l'ire d'Ankara.
"Vous êtes peut-être un grand pays, mais être un pays juste, c'est une
autre affaire", a lancé vendredi M. Erdogan à l'adresse des Etats-Unis.
(AFP, 8 sept
2017)
Erdogan juge "scandaleuse" l'inculpation de ses gardes du corps à Washington
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a
jugé "scandaleuse" vendredi l'inculpation par les Etats-Unis de
plusieurs de ses agents de sécurité, accusés de violences à Washington
en marge d'une récente visite du chef de l'Etat turc.
"C'est un scandale", a affirmé M. Erdogan dans une déclaration
télévisée. "C'est une démonstration scandaleuse de la façon dont
fonctionne la justice américaine."
Au total 19 personnes, dont 15 agents de sécurité turcs et gardes du
corps de M. Erdogan, sont soupçonnées d'avoir agressé le 16 mai dernier
des manifestants kurdes pacifiques dans la capitale fédérale américaine.
Parmi les 15 agents de sécurité, trois ont été inculpés mardi: Muhsin Kose, Yusuf Ayar et Harrettin Eren.
Les violences s'étaient déroulées le 16 mai au soir devant la résidence
de l'ambassadeur de Turquie à Washington, où M. Erdogan s'était rendu
après son entretien à la Maison Blanche avec le président Donald Trump.
La rixe s'était soldée par un bilan de 12 blessés dont un policier.
M. Erdogan a par ailleurs annoncé vendredi que lors de sa prochaine
visite aux Etats-Unis, à l'occasion de l'Assemblée générale de l'ONU en
septembre, il rencontrerait M. Trump "si l'occasion se présente".
Le ministère turc des Affaires étrangères avait déjà condamné mercredi
ces inculpations, qu'il avait qualifiées d'"injustes et partiales".
Affirmant avoir fait part de sa réaction à l'ambassadeur américain à
Ankara, le ministère des Affaires étrangères avait affirmé se réserver
"le droit d'agir par les voies légales" contre ces inculpations jugées
"infondées".
Les relations entre Washington et Ankara se sont nettement tendues,
notamment depuis la décision américaine d'armer des milices kurdes
syriennes que la Turquie considère comme "terroristes", pour lutter
contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie.
La Turquie a également demandé à plusieurs reprises, et sans succès,
l'extradition de Fethullah Gülen, prédicateur installé en Pennsylvanie
et à qui Ankara impute le putsch manqué de juillet 2016.
M. Gülen, à la tête d'une puissante confrérie, nie toute implication.
Le président turc avait déjà vivement réagi aux premières inculpations
en juin, accusant les forces de l'ordre américaines de n'avoir "rien
fait" alors que des groupes "terroristes" faisaient "une manifestation
à 50 mètres" de lui.
Sur les 19 inculpés à Washington, seuls deux ont été arrêtés pour
l'instant: Sinan Narin, habitant la Virginie, et Eyup Yildirim,
résidant dans l'Etat du New Jersey, sont poursuivis pour coups et
blessures et comparaîtront en septembre devant la justice américaine.
(AFP, 1 sept
2017)
Relations
régionales / Regional Relations
Poutine et Erdogan veulent renforcer leur coopération
Les présidents russe Vladimir Poutine et turc Recep Tayyip Erdogan ont
annoncé jeudi vouloir renforcer leur coopération pour parvenir à la
paix en Syrie, sur fond de rapprochement entre Moscou et Ankara qui
inquiète l'Occident.
Au cours d'un entretien de trois heures au palais présidentiel à
Ankara, les deux dirigeants ont convenu d'"approfondir la coordination"
pour mettre fin au conflit syrien qui a fait plusieurs centaines de
milliers de morts depuis 2011, a dit M. Poutine à l'occasion d'un point
de presse commun.
La visite de M. Poutine en Turquie survient sur fond de réchauffement
spectaculaire des relations Moscou-Ankara depuis 2016, après une crise
diplomatique provoquée par la destruction, en novembre 2015, d'un
bombardier russe par la chasse turque à la frontière syrienne.
La Turquie et la Russie, qui soutiennent des camps opposés en Syrie,
ont mis leurs divergences de côté ces derniers mois pour tenter de
parvenir à un règlement dans ce pays en guerre.
Moscou et Téhéran, alliés du régime de Damas, et Ankara, qui soutient
les rebelles, ont annoncé le 15 septembre à Astana un accord pour
déployer ensemble des forces de maintien de l'ordre dans la zone de
désescalade d'Idleb et dans "certaines parties" des régions de
Lattaquié, Hama et Alep.
Au cours de leur entretien, jeudi, les deux dirigeants ont notamment
convenu d'"intensifier les efforts (...) pour rendre opérationnelle la
zone de désescalade à Idleb", province rebelle du nord-ouest de la
Syrie, a déclaré M. Erdogan.
Fief de l'opposition syrienne, la province d'Idleb a été le théâtre
d'intenses bombardements du régime syrien et de ses alliés qui ont fait
de nombreuses victimes civiles ces deux dernières semaines, selon
l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.
M. Poutine a concédé que l'application des décisions prises à Astana
n'avait "pas été facile", mais a estimé que les différentes parties
avaient déjà "réussi à obtenir un résultat positif". (AFP, 28 sept
2017)
Rohingyas: Erdogan dénonce le "terrorisme bouddhiste"
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé lundi la Birmanie de se
livrer à un "terrorisme bouddhiste" contre les Rohingyas, une minorité
musulmane apatride, dont des centaines de milliers de membres ont fui
au Bangladesh voisin.
"Les bouddhistes sont toujours considérés comme des ambassadeurs de
bonne volonté", a déclaré M. Erdogan lors d'un colloque à Istanbul.
"Actuellement, il y a clairement un terrorisme bouddhiste qui se
déroule en Birmanie. Vous ne pourrez pas passer ça sous silence avec du
yoga ou je ne sais quoi", a-t-il ajouté.
Le chef de l'Etat turc, qui s'est érigé en défenseur des communautés
musulmanes à travers le monde et s'est montré très virulent à propos de
cette crise, a répété qu'un "génocide" est actuellement en cours en
Birmanie.
Près de 430.000 réfugiés, principalement des musulmans rohingyas, ont
fui la Birmanie depuis le 25 août pour échapper à une campagne de
répression de l'armée consécutive à des attaques de la rébellion
rohingya. L'ONU considère que l'armée birmane et les milices
bouddhistes mènent une épuration ethnique.
Ces arrivées sont venues s'ajouter aux autres 300.000 Rohingyas au
moins qui se trouvaient déjà dans des camps au Bangladesh, legs de
vagues de violences précédentes.
Recep Tayyip Erdogan a également fustigé lundi la promptitude des
Occidentaux à dénoncer le "terrorisme islamiste" mais à ignorer le
"terrorisme" juif, chrétien ou bouddhiste. (AFP, 25 sept
2017)
Pour la Syrie, une présence turque sur son sol serait "illégitime"
Le ministère syrien des Affaires étrangères a indiqué samedi qu'il
considèrerait comme "illégitime" la présence de troupes turques dans le
nord-ouest du pays en guerre pour surveiller temporairement un accord
de sécurité.
Vendredi à Astana, la Russie et l'Iran, alliés du régime syrien, se
sont mis d'accord avec la Turquie, soutien des rebelles, pour
surveiller conjointement une zone de "désescalade" dans la province
syrienne d'Idleb, frontalière de la Turquie.
Le chef de la délégation syrienne pour les pourparlers de paix dans la
capitale kazakhe, Bachar al-Jaafari, a qualifié ces négociations de
"succès" mais le ministère des Affaires étrangères à Damas a critiqué
samedi la Turquie.
"Ces accords (...) n'accordent aucune légitimité à une présence turque
sur le territoire syrien", a indiqué une source du ministère à l'agence
officielle Sana.
"C'est une présence illégitime", a ajouté cette source, tout en reconnaissant que l'accord était "temporaire".
La zone de "désescalade" d'Idleb est la quatrième de ce type définie
par la Turquie, la Russie et l'Iran dans le cadre des pourparlers
d'Astana, qui se concentrent sur des questions militaires et techniques
parallèlement au processus politique de Genève sous l'égide de l'ONU.
Les autres zones ont été mises en place dans la Ghouta orientale près
de Damas, à Homs (centre) et dans le sud du pays. La Russie y a déjà
déployé sa police militaire afin de permettre l'instauration d'un
cessez-le-feu durable.
L'accord dans la province d'Idleb devait être le plus complexe à
instaurer car une alliance de combattants dominée par des jihadistes de
l'ex-branche d'Al-Qaïda en Syrie contrôle une grande partie du
territoire.
Ankara, Moscou et Téhéran s'étaient également mis d'accord vendredi
pour déployer ensemble des forces de maintien de l'ordre dans
"certaines parties" des régions syriennes de Lattaquié (ouest), Hama
(centre) et Alep (nord).
La Turquie est intervenue militairement en août 2016 en Syrie, où le
conflit dure maintenant depuis plus de six ans, pour combattre à la
fois les jihadistes du groupe Etat islamique et des milices kurdes
qu'elle considère comme "terroristes".
Le gouvernement syrien se plaint régulièrement auprès de l'ONU de
l'intervention turque et considère que ces activités militaires
constituent une violation de sa souveraineté.
"L'accord d'Astana est un accord international respecté par la Syrie
mais il ne légitime nullement la présence de puissances étrangères
--turques ou non-- sur le sol syrien sans coordination directe avec le
gouvernement", a déclaré à l'AFP Waddah Abed Rabbo, rédacteur en chef
du quotidien Al-Watan, proche du gouvernement.
Plus de 330.000 personnes ont été tuées et des millions déplacées depuis le déclenchement du conflit syrien en 2011. (AFP, 16 sept
2017)
L'émir du Qatar reçu par Erdogan en Turquie
L'émir du Qatar a été reçu jeudi à Ankara par le chef de l'Etat Recep
Tayyip Erdogan à l'occasion de son premier déplacement à l'étranger
depuis le début de la crise du Golfe, a indiqué la présidence turque.
M. Erdogan recevait dans la soirée le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani
dans son palais présidentiel à Ankara, a précisé la présidence dans un
communiqué publié sur son site.
Il s'agit du premier déplacement officiellement annoncé de l'émir du
Qatar depuis le début du différend qui oppose le richissime Etat gazier
à ses voisins du Golfe, et dans lequel Ankara a vigoureusement défendu
Doha.
Le 5 juin, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et
l'Egypte ont rompu leurs relations avec le Qatar et lui ont imposé des
sanctions économiques (arrêt des liaisons aériennes, maritimes et
terrestres) après l'avoir accusé de soutenir des groupes islamistes
radicaux. Doha a rejeté ces accusations.
La Turquie a vigoureusement défendu le Qatar, son principal allié dans
le Golfe. Ankara et Doha ont développé leurs relations ces dernières
années, notamment sur les plans diplomatique, commercial et militaire.
Ankara a notamment une base militaire au Qatar et y a déployé des
militaires et des véhicules après le début de la crise, en signe de
soutien.
L'Arabie saoudite et ses alliés ont présenté fin juin une liste de
demandes parmi lesquelles figurait la fermeture de la base turque.
Si elle entretient des relations privilégiées avec le Qatar, la Turquie
cherche également à maintenir de bons rapports avec l'Arabie saoudite
et tente de jouer un rôle de médiateur entre les différentes parties.
Le président Erdogan a notamment effectué une tournée dans le Golfe fin
juillet pour tenter d'apaiser les tensions entre le Qatar et ses
voisins.
L'émir du Qatar a été précédé en Turquie par son chef de la diplomatie qui a effectué un déplacement à Ankara mardi.
Par ailleurs, le Premier ministre du Koweït, qui s'est imposé en tant
que principal médiateur dans la crise du Golfe, se trouvait également
en Turquie jeudi et a été reçu par le Premier ministre Binali Yildirim.
(AFP, 14 sept
2017)
Crise des Rohingyas: Suu Kyi dénonce la "désinformation"
Aung San Suu Kyi, qui dirige de facto le gouvernement birman, a dénoncé
mercredi l'"iceberg de désinformation" donnant selon elle une vision
trompeuse de la crise des musulmans rohingyas, qui inquiète la
communauté internationale.
C'est le premier commentaire officiel, depuis le début des troubles fin
août, de la prix Nobel de la paix, très critiquée à l'étranger pour son
silence sur le sort de cette minorité musulmane, qui fuit par dizaines
de milliers au Bangladesh.
La compassion internationale à l'égard des musulmans rohingyas est le
résultat d'un "énorme iceberg de désinformation créé pour générer des
problèmes entre les différentes communautés et promouvoir les intérêts
des terroristes", a-t-elle déclaré lors d'un échange téléphonique avec
le président turc Recep Tayyip Erdogan.
Ce dernier a, à plusieurs reprises, condamné la réponse du gouvernement
birman à cette crise, parlant de "génocide" dans cette région du
nord-ouest de la Birmanie, l'Etat Rakhine.
Une accusation rejetée par Aung San Suu Kyi, qui a toujours défendu
l'action de l'armée, et affirmé que son pays fait "en sorte que tous
les habitants voient leurs droits protégés".
D'après les organisations humanitaires, outre les 146.000 réfugiés,
principalement Rohingyas, arrivés au Bangladesh depuis le 25 août, des
milliers de personnes seraient en route et certaines toujours bloquées
à la frontière.
"J'ai marché pendant sept jours avec ma famille portant ma mère de 90
ans sur mon dos", raconte Ali Ahammad, un Rohingya de 38 ans, maigre et
épuisé.
Nombre de Rohingyas tentent leur chance sur des rafiots de pêche à
travers la rivière Naf, frontière naturelle entre la Birmanie et le
Bangladesh. Une solution risquée en cette période de mousson.
Mercredi, les corps de cinq enfants noyés dans le naufrage de leur bateau se sont échoués côté Bangladesh.
"J'ai dû vendre les bijoux en or de mon mariage pour payer le bateau
pour arriver au Bangladesh. Nous sommes saufs mais nous ne sommes
aujourd'hui plus que des réfugiés sans le sou", renchérit Gul Bahar,
mère rohingya de six enfants.
Plusieurs réfugiés ont perdu des bras ou des jambes en sautant sur des
mines placées du côté birman de la frontière. Mercredi, le Bangladesh a
convoqué l'ambassadeur de Birmanie pour protester contre ce minage de
la zone.
Les violences ont commencé par l'attaque le 25 août de dizaines de
postes de police par les rebelles de l'Arakan Rohingya Salvation Army
(ARSA), qui dit vouloir défendre la minorité rohingya.
Depuis, l'armée birmane a déclenché une vaste opération dans cette
région pauvre et reculée, l'Etat Rakhine, qui a fait 400 morts.
Jusqu'à présent, les Rohingyas n'avaient presque jamais recouru à la
lutte armée. La donne a changé en octobre 2016 avec les premières
attaques de l'ARSA. (AFP, 6 sept
2017)
Nouveaux pourparlers de paix sur la Syrie le 14-15 septembre à Astana
De nouveaux pourparlers de
paix entre le régime de Damas et les rebelles syriens se tiendront les
14 et 15 septembre à Astana, ont annoncé les autorités kazakhes, avec
au programme le renforcement des zones de désescalade.
"Les participants ont l'intention de confirmer les contours des zones de désescalade dans les régions
d'Idleb, de Homs et dans la Ghouta orientale", près de Damas, a indiqué
le ministère kazakh des Affaires étrangères dans un communiqué.
Celui-ci ne fait pas mention d'une quatrième zone dans le sud du pays,
où Israël et les Etats-Unis craignent une ingérence iranienne après un
cessez-le-feu conclu sous l'égide de Moscou et de Washington en
juillet. Cette zone avait été évoquée lors des derniers pourparlers
d'Astana, en juillet.
La Russie a déjà déployé sa police militaire dans le sud du pays, dans
la Ghouta orientale et dans certaines parties de la région de Homs dans
le cadre de ces zones de désescalade, censées permettre l'instauration
d'un cessez-le-feu durable en Syrie.
Le processus de paix d'Astana est parrainé par la Russie et l'Iran,
alliés de Damas, et la Turquie, soutien des rebelles. Il se concentre
sur les questions militaires et techniques et se déroule en parallèle
de celui, politique, de Genève.
L'envoyé de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a indiqué qu'il
espérait lancer en octobre des pourparlers de paix "réels et
substantiels" entre le régime et l'opposition à Genève.
Les Nations unies ont organisé plusieurs sessions de pourparlers à
Genève, qui ont dans l'ensemble échoué, butant toujours face aux
divergences sur le sort du président Bachar al-Assad.
(AFP, 1 sept
2017)
Rohingyas: un "génocide" se déroule en Birmanie, selon Erdogan
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a
qualifié de "génocide" vendredi les violences perpétrées à l'encontre
des Rohingyas alors que de nombreux membres de cette minorité musulmane
ont fuit la Birmanie ces derniers jours après une nouvelle flambée de
violences.
"Il y a un génocide là-bas", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours
célébrant la fête musulmane du sacrifice (Aïd al-Adha) à Istanbul.
"Ceux qui ferment les yeux sur ce génocide perpétré sous couvert de
démocratie en sont les collaborateurs".
De violents combats opposant les rebelles rohingyas, une minorité
musulmane apatride, à l'armée birmane dans le nord-ouest de la Birmanie
ont fait au moins 400 morts et poussé plus de 47.000 personnes à fuir
vers le Bangladesh voisin.
Le point de départ de cette nouvelle flambée de violences a été
l'attaque il y a une semaine d'une trentaine de postes de police par la
rébellion naissante, l'Arakan Rohingya Salvation Army (ARSA).
Depuis, l'armée birmane a lancé une grande opération dans cette région très pauvre et reculée.
Le président turc a également réitéré vendredi sa volonté d'aborder le
sujet lors de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, plus tard ce
mois-ci.
Accusant l'humanité d'être "insensible" au sort des Rohingyas, M.
Erdogan a assuré mener une intense diplomatie téléphonique sur le
sujet, notamment avec le secrétaire général de l'ONU et les dirigeants
des pays musulmans.
Par ailleurs le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt
Cavusoglu, a affirmé avoir déclaré aux autorités bangladaises, "ouvrez
vos portes, quel que soit le coût nous le couvrirons", selon des propos
rapportés par l'agence progouvernementale Anadolu.
Selon les derniers chiffres donnés vendredi par l'ONU, 27.400 personnes
sont arrivées au Bangladesh depuis le 25 août et 20.000 seraient
bloquées à la frontière. Ces réfugiés sont majoritairement des
Rohingyas.
Plus de 400.000 réfugiés rohingyas se trouvent déjà au Bangladesh après
avoir fui des vagues de violences précédentes. Et le pays, qui ne veut
plus en accueillir davantage, a fermé sa frontière.
"Nous avons fait réagir l'Organisation de coopération islamique. Nous
organiserons cette année un sommet" sur la question, a ajouté M.
Cavusoglu sans donner plus de détails. "Nous devons trouver une
solution définitive à ce problème".
L'Etat Rakhine, situé dans le nord-ouest de la Birmanie, est traversé
depuis plusieurs années par de fortes tensions entre musulmans et
bouddhistes. Considérés comme des étrangers au sein de ce pays à plus
de 90% bouddhiste, les Rohingyas sont apatrides même si certains vivent
en Birmanie depuis des générations.
Accusée par des ONG de défense des droits de l'Homme comme Human Rights
Watch d'incendier des villages musulmans et de commettre des atrocités,
l'armée a toujours démenti.
(AFP, 1 sept
2017)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Kurd wanted by Turkey released by Cyprus
A Turkish national of Kurdish extraction and alleged member of the
Kurdistan Workers Party (PKK), wanted by Turkey on an international
arrest warrant, has been released by Cypriot authorities days after
being arrested at Larnaca airport.
Mehmet Tanboga, 60, arrived last Sunday on a flight from Athens. During
passport control authorities determined his name was included on the
Interpol stop list, and he was immediately placed under arrest.
Tamboga is wanted by the Turkish government for armed assault and
arson, said to have been committed between 1998 and April 25, 1999 in
the Turkish town of Diyarbakir.
He and two other members of the PKK are alleged to have carried out the
attack against a vehicle belonging to a company by the name of
Tokbetsan.
The man said he came to Cyprus to visit his friend, the Kurdish poet
Enver Zeren, who claims to be a victim of Turkish oppression against
the Kurdish people.
Speaking to the Cyprus News Agency, Tamboga’s Cypriot lawyer said his
client never committed the crimes he is accused of, as during the
period in question he was not in Turkey, but in Greece where he had
fled seeking political asylum.
According to the lawyer, Cypriot authorities complied with the
international arrest warrant and duly detained Tamboga. The following
day the man appeared before Larnaca district court, which ordered that
he be held further for the purposes of his possible extradition to
Turkey.
Tamboga was then taken to the central prisons.
Cypriot authorities next notified, via Interpol, their Turkish
counterparts that if they wanted the man extradited they should submit
a written request within 24 hours.
The Turkish government, which does not recognize the Republic of Cyprus, did not file the extradition request.
As such, the lawyer said, Tamboga was released from prison on Wednesday. (cyprus-mail.com, 31 august 2017)
Immigration
/ Migration
L'echec du parti turc AD-D aux élections allemandes, mais attention!
Le parti turc AD-D, soutenu par le despote
islamo-fasciste Erdogan qui a incité les électeurs d'origine tuque
contre les partis traditionnels allemands, n'a pu participer aux
élections du 24 septembre 2017 en Rhénanie du Nord Westphalie. 9 856
618 votes ont été utilisés dans cette province, où les Turcs vivent si
intensément, l'AD-D n'a obtenu que 41 178 de ces votes, soit 4 pour
mille d'entre eux. En Allemagne dans son ensemble, le taux de vote de
AD-D est de 1 pour mille.*
Par contre, Grüne (Verts), coprésidé par Cem Özdemir
que Tayyip a déclaré «traître» comme d'autres députés en provenance de
Turquie, a obtenu 4 157 564 vote sur 46 506 857 totalisant 8,9%, et
pourra rejoindre la future coalition.
Il est probable qu'Ozdemir apparaisse demain comme
ministre allemand devant les représentants de la République de Turquie,
en particulier Tayyip Erdogan.
Néanmoins ... Si les Turcs qui sont de nationalité
allemande ont pu voter en Rhénanie du Nord Westphalie pour le parti
soutenu par le despote islamo-fasciste, cela est au moins aussi
alarmant que l'ascension de l'AfD en Allemagne.
C'est un développement qui devrait être soigneusement surveillé dans d'autres pays européens comme la Belgique.
*) Selon les informations fournies par Deutsche
Welle (DW), un total de 4 300 000 immigrants vivent en Rhénanie du Nord
Westphalie avec une population de 17 865 000 habitants, ce qui
représente environ le quart de la population de 81 millions
d'Allemagne. Cela signifie que chaque quatre personnes dans la province
sont d'origine immigrée. Le nombre de Turcs constituant le plus grand
groupe d'immigrants dans l'Etat est d'environ 1 million. Selon les
informations fournies par le Centre TAM, en 2014, il y avait 201 000
électeurs turcs âgés de plus de 18 ans en Rhénanie du Nord Westphalie. (Info-Turk, 24 sept
2017)
Confiscation des avoirs en France d'un opposant turc
Un homme d'affaires turc controversé, Cem Uzan, opposant au président
Erdogan et réfugié politique, s'est vu confisquer cet été par Ankara
ses avoirs en France, qu'il estime à plusieurs milliards d'euros,
a-t-on appris mercredi auprès de son avocat.
"Nous dénonçons une saisie opérée en toute illégalité et saisissons la justice française", a déclaré à l'AFP Me Matthias Pujos.
L'empire Uzan, jadis l'un des plus importants de Turquie, s'est
effondré à partir de 2003. Les autorités turques l'accusent d'avoir
organisé une fraude bancaire massive. Plus de 200 entreprises du groupe
ont été saisies, dont une compagnie de téléphonie mobile, Telsim,
rachetée depuis par le géant britannique Vodafone, et un groupe de
presse.
Au terme d'une multitude de procédures judiciaires, Ankara a condamné
en 2013 par défaut Cem Uzan à une peine de 18 ans et demi de prison et
à une amende de près de 1,5 milliard d'euros.
"Il n'y a eu à ce jour aucune procédure en France donnant force
exécutoire à ce jugement. Mais la Turquie a voulu passer outre et
tenter par elle-même de faire exécuter cette condamnation en récupérant
les avoirs en France de mon client ", a déclaré Me Pujos.
D'après son récit, un huissier, sur demande d'une agence
gouvernementale turque, s'est rendu fin août au domicile parisien de
Cem Uzan, alors en vacances, "a procédé à l'ouverture de ses
coffres-forts à l'aide de scies à métaux et emporté des effets
personnels et des titres au porteur d'une valeur de plusieurs milliards
d'euros de la société Ceas", conglomérat turc spécialisé dans la
production et la distribution d'électricité, détenu par M. Uzan.
"Nous irons devant un juge de l'exécution le 27 novembre. Il va se
prononcer sur la légalité des opérations effectuées par l'huissier qui
a opéré sans titre exécutoire, uniquement sur la base de documents
étrangers", a indiqué Me Pujos. Il compte obtenir la restitution de
l'ensemble des saisies.
Par ailleurs, M. Uzan a déposé plainte le 29 août à la police "qui est
venue à son domicile constater l'effraction", a-t-il ajouté.
Cem Uzan, 56 ans, s'était reconverti en homme politique et avait
participé, avec son parti populiste, le Parti Jeune (GP), aux élections
législatives turques de 2002 et 2007.
D'après son avocat, "la justice turque s'acharne sur lui pour des
raisons politiques, son parti ayant été considéré à cette époque comme
un rival potentiel du Parti de la justice et du développement (AKP) du
Premier ministre Recep Tayyip Erdogan".
En 2003, la justice américaine a condamné Cem Uzan et d'autres membres
de sa famille à verser plus de 4,26 milliards de dollars aux
équipementiers américain Motorola et finlandais Nokia pour avoir
détourné des fonds prêtés par les deux groupes. En appel, ce montant a
été ramené à 3,1 milliards de dollars.
Il a obtenu l'asile politique en France en 2013. (AFP, 20 sept
2017)
Cour de justice belge : le PKK n’est pas une organisation terroriste
Une Cour de justice belge a rendu son verdict dans le procès contre 36
personnes qui incluent des politiciens kurdes importants comme Remzi
Kartal, Zübeyir Aydar et Adem Uzun en concluant que « le PKK n’est pas
une organisation terroriste. »
L’audience d’appel demandée par l’Etat turc et le bureau du procureur
de Belgique contre le verdict de la Cour affirmant que « les activités
politiques du PKK ne peuvent pas être considérées comme de la terreur »
pendant l’audience qui s’était tenue l’année dernière le 3 novembre,
s’est tenue jeudi 14 septembre 2017.
Après avoir examiné l’objection, la Cour belge a jugé que le PKK ne
peut pas être poursuivi sur la base de lois anti-terroristes en
Belgique, affirmant: « Le PKK n’est pas un Etat, mais une organisation
internationale armée. »
Parlant à Roj Info au sujet de la décision de justice, le politicien
kurde Zübeyir Aydar a déclaré : « C’est important que cette décision de
justice soit en notre faveur, et que cela se produise dans la capitale
de l’Europe a une importance particulière. Pendant la précédente
audience, la question de la guerre ou de la terreur a été discutée pour
la première fois. La Cour a tranché une première fois en notre faveur
le 3 novembre, décrivant le PKK non comme une organisation terroriste,
mais comme un acteur de la guerre. Le Bureau du procureur a fait une
objection et nous avons fait notre défense. Maintenant, la Cour
supérieure a rejeté leur appel et rendu une décision juste. »
Aydar a ajouté : « Pendant des années, la lutte pour la liberté du
Kurdistan a été injustement accusée de terrorisme, sur la base des
intérêts de gouvernements et de politiciens. C’est la première fois que
nous obtenons une décision juste qui aura aussi un effet sur l’affaire
en cours à la Cour européenne de Justice, ainsi que dans d’autres Cours
en Europe. Cette décision de justice a même rendu caduque la liste
européenne des « organisations terroristes » qui n’est plus valable.
Nous porterons cela devant la Cour européenne de Justice. D’autre part,
ce jugement est une réponse à l’Etat turc et aux massacres qu’il a
commis au Kurdistan. Nous continuerons nos efforts diplomatiques,
politiques et judiciaires dans ce sens. Le mouvement pour la liberté du
Kurdistan obtiendra le respect qu’il mérite dans le monde entier. »
Aydar a ajouté qu’aujourd’hui, il s’agissait d’une audience d’appel, la
dernière audience d’appel, et que ce dossier a été classé. (ROJINFO, 14 septembre 2017)
Cérémonie de mariage socialiste avec fez sur la tête et le signe de loup gris


Le membre éminent du Parti socialiste belge (PS) Hasan Koyuncu,
également député au Parlement régional bruxellois et membre du Conseil
communal de Schaerbeek, a célébré le mariage de son frère Ceylan
Koyuncu dans la salle de Birmingham à Bruxelles.
Les deux frères Koyuncu ainsi que tous les invités masculins,
conformément aux rituels imposés par le despote islamique Erdogan en
Turquie, portaient lors de la cérémonie le fez sur la tête comme il
était le cas à l'époque ottomane.
Le député fédéral belge et le bourgmestre de la Commune de Saint-Josse
Emir Kir ainsi que le député régional de Bruxelles Şevket Temiz,
également membres éminents du PS, ont assisté à la cérémonie en tant
qu'invités d'honneur.
PS: Attention également au signe de "Loup Gris"!
Ankara exhorte les Turcs à être "prudents" en Allemagne
La Turquie a exhorté samedi ses ressortissants à faire preuve de
"prudence" en Allemagne et à éviter les débats et rassemblements
politiques, une mise en garde qui survient sur fond de tensions
croissantes entre Ankara et Berlin.
"Nous invitons nos ressortissants qui vivent en Allemagne ou qui
envisagent de s'y rendre à faire preuve de prudence", a indiqué le
ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué publié sur
son site.
Le ministère recommande aux Turcs d'"agir avec modération face à
d'éventuels actes, comportements ou agressions racistes ou xénophobes",
et de "se tenir à l'écart des débats politiques" et des meetings en vue
des élections législatives allemandes le 24 septembre.
Dans son communiqué, le ministère affirme que "des citoyens turcs sont
victimes de discrimination en Allemagne en raison de leur orientation
politique", ajoutant qu'"une partie de nos ressortissants font l'objet
d'agressions verbales pour cette seule raison".
La publication de cet avertissement aux voyageurs survient alors que
les relations entre la Turquie et l'Allemagne se sont particulièrement
tendues depuis le putsch manqué du 15 juillet 2016, imputé au
prédicateur musulman Fethullah Gülen, qui nie les faits.
Ankara accuse Berlin de faire preuve d'indulgence envers des
"terroristes", en abritant des séparatistes kurdes et des putschistes
présumés.
L'Allemagne, de son côté, condamne fermement l'ampleur des purges
entreprises en Turquie après le putsch manqué et au cours desquelles
plus de 50.000 personnes, dont certaines ayant la nationalité
allemande, ont été arrêtées.
Dans un récent avertissement aux voyageurs, le ministère allemand des
Affaires étrangères invitait d'ailleurs ses ressortissants à faire
preuve de "la plus grande prudence" en Turquie, où "un nombre croissant
de ressortissants allemands ont été mis en détention de manière
arbitraire en Turquie" depuis le putsch manqué.
Dans ce contexte de tensions, la chancelière allemande Angela Merkel a
affirmé cette semaine qu'elle était favorable à un arrêt des
négociations d'adhésion à l'Union européenne avec Ankara, actuellement
au point mort, provoquant la colère du président Recep Tayyip Erdogan. (AFP, 9 sept
2017)

informations du mois
passé
Informations
of the past month
Toutes les informations depuis 1976
All informations since 1976