Droits
de l'Homme / Human Rights
Un Allemand écroué en Turquie
pour "propagande terroriste"
Les autorités turques ont incarcéré un
ressortissant allemand qu'elles accusent d'avoir fait de la "propagande
terroriste" sur les réseaux sociaux, a rapporté jeudi l'agence de
presse DHA.
Cet homme a été interpellé mercredi dans la province de Hatay (sud) par
la police antiterroriste avant d'être présenté devant un juge qui a
décidé dans la soirée de le placer en détention préventive dans
l'attente d'un procès, a précisé DHA.
Selon l'agence, il est accusé d'avoir fait de la propagande sur les
réseaux sociaux pour le compte du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK), une organisation classée "terroriste" par la Turquie, l'Union
européenne et les Etats-Unis.
Cette arrestation survient alors que la Turquie et l'Allemagne
s'efforcent depuis plusieurs mois d'apaiser les tensions après plus
d'un an de relations particulièrement houleuses.
L'Allemagne a ainsi annoncé la semaine dernière la levée prochaine de
sanctions économiques symboliques contre la Turquie et assoupli les
recommandations aux voyageurs voulant se rendre dans ce pays.
Les rapports entre ces deux pays aux liens historiques s'étaient
fortement dégradés après la tentative de coup d'Etat du 15 au 16
juillet 2016 visant à renverser Recep Tayyip Erdogan.
Berlin a notamment vivement critiqué les purges de grande ampleur
menées après le putsch avorté, suscitant l'ire d'Ankara.
Dans le cadre de ces purges, plusieurs ressortissants allemands ou
binationaux ont été arrêtés. C'est le cas par exemple du journaliste
germano-turc Deniz Yücel, remis en liberté conditionnelle en février
après plus d'un an d'incarcération. (AFP, 26 juillet
2018)
Le
Parlement adopte une loi "antiterroriste"
remplaçant l'état d'urgence
Le Parlement turc a adopté mercredi une nouvelle loi "antiterroriste"
controversée qui reprend plusieurs mesures de l'état d'urgence mis en
place après le putsch manqué de juillet 2016 et levé la semaine
dernière, a rapporté l'agence de presse étatique Anadolu.
Le parti au pouvoir (AKP, islamo-conservateur), qui a présenté ce texte
au Parlement, a défendu le texte comme nécessaire afin d'éviter un
"ralentissement" dans la lutte contre les "groupes terroristes" après
la levée de l'état d'urgence.
Mais ses détracteurs accusent le gouvernement de vouloir pérenniser
l'état d'urgence avec cette loi qui renforce considérablement les
pouvoirs des autorités.
Le texte, consulté par l'AFP, contient plusieurs mesures qui semblent
en effet inspirées de l'état d'urgence, comme la possibilité pour les
autorités de continuer de limoger les fonctionnaires liés à des
"groupes terroristes" pendant encore trois ans.
En outre, les administrateurs publics nommés pendant l'état d'urgence à
la tête d'entreprises soupçonnées de liens avec une "organisation
terroriste" pourront rester en place pendant encore trois ans.
Autres mesures : les manifestations et rassemblements seront, sauf
autorisation spéciale, interdits après le coucher du soleil. Les
autorités locales pourront restreindre l'accès à certaines zones et la
garde à vue pourra dans certains cas durer jusqu'à 12 jours.
L'adoption de cette loi survient une semaine après la levée de l'état
d'urgence qui avait été instauré quelques jours après la tentative de
coup d'Etat du 15 au 16 juillet 2016.
Ankara impute la tentative de putsch au prédicateur Fethullah Gülen,
qui réside depuis une vingtaine d'années aux Etats-Unis et dément toute
implication.
Dans le cadre de cet état d'urgence, les autorités turques ont mené
pendant deux ans une traque implacable contre les putschistes et leurs
sympathisants présumés, mais ont aussi visé des opposants prokurdes
accusés de "terrorisme", des médias critiques et des ONG.
Depuis le coup de force, près de 80.000 personnes soupçonnées de liens
avec le putsch ou avec le "terrorisme" ont été incarcérées et plus de
150.000 fonctionnaires ont été limogés ou suspendus.
Peu avant le vote des députés mercredi, le ministère de l'Intérieur
avait levé la révocation des passeports de plus de 155.000 personnes
qui avaient été privées de leur document de voyage sous l'état
d'urgence au motif qu'elles étaient mariées à un "suspect". (AFP, 25 juillet
2018)
L'état
d'urgence est levé
aujourd'hui, mais eternisé dans une autre forme
La Turquie a levé jeudi l'état d'urgence
en vigueur depuis deux ans qui a permis au gouvernement de procéder à
des purges massives après un putsch manqué, mais l'opposition craint
qu'il ne perdure de fait à travers une nouvelle loi "antiterroriste".
Ce régime d'exception, qui élargit considérablement les pouvoirs du
président et des forces de sécurité, avait été mis en place le 20
juillet 2016, quelques jours après une sanglante tentative de coup
d'Etat qui a secoué la Turquie dans la nuit du 15 au 16 du même mois.
Sous l'état d'urgence, les autorités turques ont mené pendant deux ans
une traque implacable contre les putschistes et leurs sympathisants
présumés, mais ont aussi visé des opposants prokurdes accusés de
"terrorisme", des médias critiques et des ONG.
Activée pour une durée initiale de trois mois, cette mesure a été
prolongée à sept reprises et sa dernière reconduction a expiré jeudi à
01h00 (mercredi 22h00 GMT), le gouvernement ayant décidé qu'il n'y
aurait pas de nouvelle extension.
La levée de l'état d'urgence survient moins d'un mois après les
élections présidentielle et législatives remportées par Recep Tayyip
Erdogan qui ont doté l'homme fort de la Turquie de pouvoirs renforcés,
aux termes d'une révision constitutionnelle controversée intervenue
l'an dernier.
Conformément à cette révision constitutionnelle, M. Erdogan peut
désormais, dans de nombreux domaines, émettre des décrets à valeur de
loi, comme sous l'état d'urgence.
Au cours des deux années écoulées sous l'état d'urgence, la Turquie a
vécu au rythme de purges incessantes qui ont conduit à l'incarcération
de près de 80.000 personnes soupçonnées de liens avec le putsch ou avec
le "terrorisme". Plus de 150.000 fonctionnaires ont en outre été
limogés ou suspendus.
Parmi les 34 décrets-lois émis pendant l'état d'urgence, l'un prévoit
la mise en place d'une tenue unique pour les personnes emprisonnées en
lien avec le putsch -une mesure jamais appliquée à ce jour-, un autre
l'immunité judiciaire pour les civils ayant affronté les putschistes.
- "Pérenniser l'état d'urgence" -
En deux ans d'état d'urgence, la Turquie a connu une "transformation
radicale" avec notamment la "réduction au silence des voix critiques",
dénonce dans un communiqué Amnesty International.
La levée de ce régime d'exception est "un pas dans la bonne direction",
juge l'ONG, qui insiste toutefois sur la nécessité de "rétablir le
respect des droits de l'Homme, permettre à la société civile de
s'épanouir à nouveau et dissiper le climat de peur".
L'annonce de la levée de l'état d'urgence n'avait pas rassuré
l'opposition, qui accuse le gouvernement de vouloir prolonger ses
effets à travers un projet de loi "antiterroriste" présenté cette
semaine au Parlement.
Ce texte, consulté par l'AFP, contient en effet plusieurs mesures qui
semblent inspirées de l'état d'urgence, comme la possibilité pour les
autorités de continuer de limoger les fonctionnaires liés à des
"groupes terroristes" pendant encore trois ans.
En outre, les administrateurs publics nommés pendant l'état d'urgence à
la tête d'entreprises soupçonnées de liens avec une "organisation
terroriste" pourront rester en place pendant encore trois ans.
Autres mesures: les manifestations et rassemblements seront, sauf
autorisation spéciale, interdits après le coucher du soleil. Les
autorités locales pourront restreindre l'accès à certaines zones et la
garde à vue pourra durer jusqu'à 12 jours.
Acculé par ses opposants, M. Erdogan s'était engagé pendant la campagne
pour les élections de juin à lever l'état d'urgence.
Mais les dirigeants insistent depuis sur la nécessité, selon eux,
d'adapter la législation afin d'éviter un "ralentissement" dans la
lutte contre les "groupes terroristes".
Ankara impute la tentative de coup d'Etat au prédicateur Fethullah
Gülen, qui réside depuis une vingtaine d'années aux Etats-Unis et
dément toute implication.
Le nouveau projet de loi doit être débattu au Parlement dans les jours
à venir. Mais l'opposition tire déjà à boulets rouges sur le texte.
La principale formation anti-Erdogan, le Parti républicain du peuple
(CHP, social-démocrate), accuse ainsi le gouvernement de vouloir
"pérenniser l'état d'urgence". (AFP, 18 juillet
2018)
IHD Stresses Problems in Democracy on
Its 32nd Anniversary
The Human Rights Association has mentioned regress of democracy and
human rights in Turkey at its headquarters on its 32nd anniversary.
The association listed its suggestions and demands in its statement on
the occasion of 32nd year of its foundation:
- Turkey needs a new peace process that will accept its Kurdish
question and resolve it.
- Freedom of expression is base of democracy. Paving the way for
democracy doesn’t look possible without ensuring freedom of thought and
press.
- Obstruction of parliamentary democratic system and democratization by
strongman regime is a huge step back. Turkey’s problems can be solved
within democratic system.
- Importance of separation of powers shows itself in independent and
unbiased jurisdiction. It is not possible to achieve justice without a
legal order in line with the principle of rule of law.
- The political authority declared that it won’t extend State of
Emergency but the law draft submitted to the parliament raises the
concerns that State of Emergency will be permanent. Permanent State of
Emergency regime must be abandoned.
98 rights defenders
The İHD was formed on July 17, 1986 by 98 rights defenders including
people from various occupational groups such as writer, journalist,
doctor, legist, architecture and academics:
Leman Fırtına, Şaziment Şulekoğlu, Melahat Sarptunalı, Ali Aydemir,
Emil Galip Sandalcı, Arslan Başer Kafaoğlu, Murat Kadri Belge, F.
Adalet Sümer, Şükran Ketenci, Gencay Gürsoy, M. Nuri Karacan, Adnan
Çelik, Sennur F. Çelik, S. Özcan Öktem, Yücel Sayman, Ragıp Zarakolu,
H. Alpay Kabacalı, O. Merih Sezen, Z. Ayla Akbal, Bekir Doğanay, Nebi
Barlas, Ahmet H. Kırım, M. Ali Özpolat, Kemal İ. Keleşoğlu, Handan Koç,
Gülizar Çağlayan, Didar Şensoy, Tahsin Şulekoğlu, Filiz Karakuş, M,
İzzet Eray, Srap Yakut, Sacide Çekmeci, Recep Cüre, M. Oktay Akıncı,
Mihriban Kırdök, Şükran Akın, Zarif Sel, Hüseyin Ekinci, Neriman Deniz,
İbrahim Saydan, Rona Aybay, Aydın Aybay, Sadık Gürbüz, Osman Ergin,
Vahide Açan, Işıl Özgentürk, Müşerref Toper, Mahmut Tali Öngören, Fatma
Ümit Sezer, Ali Sirmen, Osman Öge, Mehmet Ali Aybar, Ercümennt
Tahiroğlu, Aykut Başçıl, Şirin Tekeli, Niyazi Ağırnaslı, Haldun Özen,
Yavuz Önen, Cahit Talas, Hıdır Göktaş, Güngör Aydın, Aydın Erdoğan,
Jülide Gülizar, Ayşe Sirmen, Cevat Geray, M. Yücel Akıncı, Kazım
Bayraktar, Vecihi Timuroğlu, Hüsnü Öndül, İbrahim Tezan, Zeki
Tavşancıl, Ahmet Bozkurt Çağlar, Mehdi Bektaş, Fevzi Bahattin Argun,
Ahmet Abakay, Nusret Fişek, İbrahim Açan, Ahmet Tahtakılıç, Veli
Devecioğlu, Nevzat Helvacı, AkınBirdal, Fatma Çakır, İsmet Özdal
Demirdöven, M. Emin Değer, Halit Çelenk, Gülten Akın, Erbil Tuşalp,
İsmail Sami Çakmak, Ali Bozkurt, M. Suphi Gürsoytrak, Aziz Nesin, Haluk
Bahri Gerger, Hamdi Konur, Hikmet Koçak, İbrahim Yetkin, Nurkut İnan,
İsmet Pekdemir, Perihan Akçam. (BIA, 18 July 2018)
Un
projet de loi "antiterroriste" pour succéder à
l'état
d'urgence
Le parti au pouvoir en Turquie a soumis
lundi au Parlement un projet de loi "antiterroriste" visant à renforcer
les pouvoirs des autorités, alors que l'état d'urgence en vigueur
depuis deux ans doit être levé cette semaine.
Ce projet de loi proposé par le Parti de la justice et du développement
(AKP) du chef de l'Etat Recep Tayyip Erdogan a été soumis à la
présidence du Parlement, a rapporté l'agence de presse étatique
Anadolu, et doit être examiné dans les jours à venir par les députés.
Ce texte propose notamment d'autoriser les autorités locales à
restreindre les déplacements de personnes jugées à risque "pour l'ordre
public ou la sécurité", ou encore d'allonger la durée de garde à vue
des suspects, selon Anadolu.
Le chef du groupe parlementaire AKP, Bülent Turan, a indiqué que le
texte composé de 28 articles avait été envoyé aux partis d'opposition
et déclaré que sa formation souhaitait soumettre le projet de loi au
vote des députés la semaine prochaine.
Cette annonce survient alors que l'état d'urgence en vigueur depuis
près de deux ans doit être levé mercredi soir, selon le gouvernement.
Ce régime d'exception qui élargit considérablement les pouvoirs
des forces de sécurité avait été mis en place quelques jours après la
tentative de coup d'Etat du 15 juillet 2016.
Instauré le 20 juillet pour une durée initiale de trois mois, l'état
d'urgence a été sans cesse prolongé depuis, suscitant des critiques de
plus en plus vives.
Sous l'état d'urgence, les autorités turques ont lancé des purges
massives visant les putschistes et leurs complices présumés, mais aussi
des opposants prokurdes, des médias et des ONG.
Depuis deux ans, près de 80.000 personnes ont été incarcérées et plus
de 150.000 limogées ou suspendues.
"L'état d'urgence va prendre fin dans quelques jours. Cependant, la fin
de l'état d'urgence ne signifie pas que notre lutte contre le
terrorisme va prendre fin", a déclaré lundi le ministre turc de la
Justice Abdulhamit Gül. (AFP, 16 juillet
2018)
La
Turquie commémore le putsch raté, Erdogan
reste ferme
La Turquie a commémoré dimanche la
sanglante tentative de putsch du 15 juillet 2016 visant à renverser le
président Recep Tayyip Erdogan, lequel a promis de poursuivre "sans
relâche" les purges lancées après le coup de force.
"Nous allons poursuivre sans relâche notre lutte (...) à l'intérieur
comme à l'extérieur de nos frontières", a déclaré M. Erdogan devant
plusieurs dizaines de milliers de personnes rassemblées près d'un pont
d'Istanbul où s'est déroulé l'un des principaux épisodes du putsch
manqué du 15 au 16 juillet 2016.
Le président turc impute la tentative de putsch qui a fait quelque 250
morts à un ancien allié, le prédicateur Fethullah Gülen. Ce dernier,
qui réside depuis une vingtaine d'années aux Etats-Unis, nie toute
implication.
Dans tout le pays, des Turcs se sont rendus dimanche sur les tombes des
victimes du putsch, tandis que les chaînes de télévision diffusaient
les images les plus marquantes de la nuit du 15 au 16 juillet, comme
l'appel à résister lancé par M. Erdogan à travers l'écran d'un
téléphone.
A Istanbul, plusieurs dizaines de milliers de partisans du chef de
l'Etat se sont rassemblés près du "pont des martyrs du 15-juillet",
l'un des trois édifices qui enjambent le Bosphore. Les putschistes en
avaient pris le contrôle dans la nuit du coup de force, tuant des
dizaines de civils qui tentaient de les en déloger.
Deux ans après avoir vécu la plus violente forme de contestation de son
pouvoir, M. Erdogan, qui dirige la Turquie depuis 2003, semble plus
puissant que jamais.
Il a en effet été réélu le mois dernier pour un nouveau mandat de
cinq ans aux pouvoirs considérablement renforcés, aux termes d'une
révision constitutionnelle controversée.
Usant de ses nouvelles prérogatives, M. Erdogan a émis dimanche matin
sept décrets pour restructurer plusieurs institutions, poursuivant
notamment sa reprise en main de l'armée.
Ainsi, l'état-major des armées est passé sous l'autorité du ministère
de la Défense et le Conseil militaire suprême, chargé notamment de
nommer les commandants et de définir les priorités stratégiques, a été
refondé et sa composition modifiée.
- "Tentacules tranchées" -
La mise en échec du putsch a été saluée par M. Erdogan comme une
"victoire de la démocratie", mais sa riposte musclée, marquée par des
dizaines de milliers d'arrestations et de limogeages, a suscité
l'inquiétude de pays européens et d'ONG.
Selon l'agence de presse étatique Anadolu, plus de 1.600 personnes ont
été condamnées à la prison à vie en lien avec le putsch. Quelque 77.000
suspects ont été incarcérés, et plus de 140.000 personnes limogées ou
suspendues.
Les autorités turques affirment que ces mesures sont nécessaires pour
nettoyer les institutions qui, selon elles, ont été méthodiquement
infiltrées par le réseau de M. Gülen pendant des décennies.
"Nous avons tranché les tentacules de la pieuvre qu'a fait grandir le
damné de Pennsylvanie", a lancé M. Erdogan dimanche, en référence à M.
Gülen qui vit dans cet Etat du nord-est des Etats-Unis.
Les purges sont menées dans le cadre de l'état d'urgence mis en place
dans la foulée du coup de force. Le porte-parole de M. Erdogan a
indiqué cette semaine que ce régime d'exception en vigueur depuis deux
ans serait levé mercredi soir. (AFP, 15 juillet
2018)
2 Years of July 15 Coup Attempt with Figures, Reports
It has been two years since the coup attempt on July 15, 2016.
During the coup attempt, 248 people lost their lives and 2196 people
were wounded.
The State of Emergency, which was declared on July 20, 2016 after the
coup attempt, is still in effect. With the statutory decrees issued as
part of the State of Emergency, 134 thousand 144 people have been
discharged from their jobs and at least 228 thousand 137 people have
been arrested.
For the last two years since the coup attempt, Turkey has been ranking
worse in the freedom reports of the international organizations.
32 statutory decrees have been issued by the Council of Ministers
within the frame of the State of Emergency. 134 thousand 144 people in
total have been discharged from their jobs by statutory decrees. Of the
discharged, 3 thousand 981 people have been reinstated to their jobs.
Full
text of the news: (BIA
News Desk)
La
Turquie annonce la fin mercredi de deux ans
d'état d'urgence
La Turquie a annoncé vendredi que l'état
d'urgence instauré il y a deux ans après un putsch avorté et dans le
cadre duquel des vastes purges ont été menées tous azimuts dans le pays
prendrait fin mercredi.
"L'état d'urgence actuel arrivera à expiration au soir du (mercredi) 18
juillet. Notre président a la volonté (...) de ne pas le prolonger", a
déclaré le porte-parole du président Recep Tayyip Erdogan, Ibrahim
Kalin, lors d'une conférence de presse à Ankara.
"La lutte contre le terrorisme va se poursuivre dans le cadre des lois
actuelles", mais l'état d'urgence pourrait être rétabli "en cas de
situation extraordinaire", a ajouté M. Kalin.
M. Erdogan, qui a entamé le 9 juillet un nouveau mandat de cinq ans
avec des pouvoirs renforcés après sa réélection le 24 juin, avait
promis lors de sa campagne de lever d'Etat d'urgence après que ses
principaux rivaux l'eurent fait.
Ce régime d'exception avait été instauré le 20 juillet 2016, dans la
foulée de la tentative de putsch du 15 au 16 juillet imputée par Ankara
au prédicateur Fethullah Gülen, lequel nie toute implication.
Mis en place pour une durée initiale de trois mois, l'état d'urgence a
été sans cesse prolongé depuis, suscitant des critiques de plus en plus
vives contre ce régime qui élargit considérablement les prérogatives du
président et des forces de sécurité.
Dans le cadre de l'état d'urgence, les autorités turques ont mené une
traque impitoyable contre les partisans présumés de M. Gülen.
Mais au-delà des putschistes présumés, les purges ont également frappé
des opposants prokurdes, des médias critiques et des ONG.
Depuis le putsch manqué, quelque 77.000 personnes ont été
incarcérées et plus de 150.000 limogées ou suspendues
L'ampleur de la répression a suscité l'inquiétude et les critiques
d'ONG et de partenaires occidentaux de la Turquie.
La levée de l'état d'urgence "n'ouvrira pas la voie à un ralentissement
de la lutte contre le terrorisme", a affirmé M. Kalin. "Que personne ne
s'inquiète. Cette lutte va continuer avec détermination".
- L'économie en priorité -
M. Kalin s'exprimait à l'issue du premier conseil des ministres présidé
par M. Erdogan sous le nouveau système présidentiel entré en vigueur le
9 juillet et aux termes duquel le poste de Premier ministre a été
supprimé.
Selon lui, l'économie a été l'"un des principaux" sujets évoqués lors
de la réunion du gouvernement. "Un programme à moyen terme sera
présenté dans les semaines à venir", a-t-il ajouté.
La réunion du cabinet rassemblait les 16 ministres nommés lundi par M.
Erdogan, qui a notamment confié à son gendre, Berat Albayrak, le
portefeuille sensible des Finances à un moment où l'économie turque
connaît des turbulences.
Signe que l'économie s'est imposée comme l'un des principaux sujets de
préoccupation du gouvernement, M. Albayrak a indiqué que des mesures
avaient été présentées en conseil des ministres.
Dans un communiqué il a déclaré que sa politique économique serait
guidée par "la discipline budgétaire, (le retour à) une inflation à un
chiffre et des réformes structurelles".
Les observateurs s'inquiètent des signes d'essoufflement qui se
multiplient : la livre turque ne cesse de se déprécier face au dollar
(elle a perdu 30% de sa valeur depuis le début de l'année) et
l'inflation sur un an a franchi la barre des 15% en juin.
Malgré cela, M. Erdogan s'est montré confiant vendredi, renouvelant sa
promesse de faire entrer la Turquie dans le club des 10 pays les plus
riches de la planète d'ici le centenaire de la République turque,
fondée en 1923.
"Nous sommes ici avec la détermination d'atteindre nos objectifs pour
2023", a déclaré le président turc avant le conseil des ministres.
(AFP, 13
juillet
2018)
La
Turquie limoge 18.000 fonctionnaires avant
l'investiture d'Erdogan
Plus de
18.000 fonctionnaires ont été
limogés en Turquie parmi lesquels de nombreux membres des forces de
l'ordre, mais aussi des enseignants et universitaires, avant
l'investiture lundi du président Recep Tayyip Erdogan et une probable
levée de l'état d'urgence en vigueur depuis deux ans après le coup
d'Etat manqué.
Au total,
18.632 personnes, dont plus de 9.000 fonctionnaires de
police et 6.000 membres des forces armées, ont vu leur nom dans le
décret-loi publié dimanche dans le Journal officiel. Par ailleurs,
environ 1.000 employés du ministère de la Justice et 650 du ministère
de l'Education ont également été renvoyés.
Ce
décret-loi est présenté comme le dernier pris sous l'état
d'urgence instauré au lendemain du putsch manqué de juillet 2016 et
sans cesse renouvelé depuis. La dernière période se termine
officiellement le 19 juillet.
Ces
purges sont vivement critiquées par les ONG de défense des
droits de l'Homme et l'opposition, qui y voient une tentative de faire
taire toute voix critique.
Le
gouvernement défend de son côté ces mesures les jugeant
nécessaires pour lutter contre la "menace terroriste" au sein des
structures publiques.
Les
médias turcs affirment que ce régime d'exception sera levé
lundi après la prestation de serment du président Erdogan réélu le 24
juin pour un nouveau mandat, et dont la levée de l'état d'urgence était
l'une des promesses de campagne.
Lundi
marquera également l'entrée en vigueur d'un système présidentiel
en vertu d'une révision constitutionnelle adoptée par référendum en
avril 2017.
Sous ce
nouveau système, l'ensemble des pouvoirs exécutifs reviennent
au président, qui pourra notamment promulguer des décrets présidentiels.
"Le nouveau
gouvernement sera annoncé lundi, le cabinet commencera à
travailler et l'état d'urgence va être levé", a déclaré la semaine
dernière le Premier ministre sortant Binali Yildirim.
- Mandats
d'arrêt -
Selon l'ONG
Human Rights Joint Platform (Ihop), 112.679 personnes
avaient été limogées au 20 mars 2018, dont plus de 8.000 dans les
forces armées, environ 33.000 parmi le personnel du ministère de
l'Education et 31.000 au sein du ministère de l'Intérieur, dont 22.600
au sein de la Direction générale de la Sûreté.
Des
milliers d'autres ont été suspendues.
Les
autorités turques ont accusé le prédicateur musulman Fethullah
Gulen basé aux Etats-Unis d'avoir orchestré le coup d'Etat et ont
procédé à des limogeages de personnes accusées de liens présumés avec
lui.
Le
gouvernement qualifie le mouvement d'"organisation terroriste
Fethullah" ce que le prédicateur nie en insistant sur le caractère
pacifique de l'organisation.
Selon
le gouvernement, 77.000 des personnes ont été arrêtées pour
des liens présumés avec Gulen et la répression ne semble pas faiblir
avec des mandats d'arrêt émis vendredi contre 346 membres des forces
armées soupçonnés de liens avec les instigateurs présumés du putsch
manqué.
- Journaux
fermés
Des
milliers de personnes ont été également suspendues, renvoyées ou
arrêtées pour liens présumés avec le Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK) qui mène une rébellion sanglante contre la Turquie
depuis 1984. Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par
Ankara, mais aussi par l'UE et les Etats-Unis.
Par
ailleurs, 12 associations, 3 journaux et une chaîne de
télévision ont été fermés par décret dimanche.
Parmi
les journaux sanctionnés figurent le quotidien en langue
kurde Welat édité dans la province de Diyarbakir (sud-est) ainsi que le
journal prokurde Ozgurlukcu Demokrasi dont les locaux à Istanbul
avaient été perquisitionnés par la police en mars. (AFP, 8 juillet
2018)
3 Français brièvement interpellés dans une opération
contre le PKK
Les autorités turques ont
brièvement arrêté jeudi trois ressortissants français soupçonnés
d'avoir aidé le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une
organisation classée "terroriste" par Ankara et ses alliés.
Les trois Français, deux hommes et une femme, ont été brièvement placés
en garde à vue avant d'être relâchés en début de soirée, ont indiqué à
l'AFP des sources judiciaires.
Ils avaient été interpellés dans la province de Sirnak, dans le sud-est
à majorité kurde de la Turquie, avec 13 autres personnes. Tous étaient
soupçonnés d'avoir aidé le PKK, selon l'agence de presse étatique
Anadolu.
Les autorités turques livrent un combat implacable contre le PKK, en
Turquie et à l'étranger, depuis la rupture d'une fragile trêve à l'été
2015 qui a mis fin aux espoirs de résolution pacifique de ce conflit
meurtrier.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes, dont de nombreux civils,
ont été tuées dans les affrontements et les attentats qui ensanglantent
la Turquie depuis le début de cette crise, en 1984.
L'armée turque a multiplié ces dernières semaines les frappes et les
incursions dans une région montagneuse du nord de l'Irak où le PKK
dispose de bases arrières.
Les autorités ont également arrêté ces dernières années plusieurs
ressortissants étrangers ou des binationaux accusés d'aider le PKK, une
organisation classée "terroriste" par la Turquie, l'Union européenne et
les Etats-Unis.
C'est le cas notamment de la jeune Franco-Turque Ebru Firat, arrêtée en
Turquie en 2016 et condamnée à cinq ans de prison pour appartenance au
PKK.
Les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et français Emmanuel Macron se
sont entretenus jeudi en marge d'un sommet de l'Otan à Bruxelles, a
indiqué la présidence turque, sans fournir de précisions sur le contenu
de leurs discussions. (AFP, 12 juillet
2018)
Pouvoirs élargis et gouvernement resserré pour
Erdogan
Réélu le 24 juin pour un nouveau mandat présidentiel, Recep Tayyip
Erdogan sera doté de pouvoirs considérablement renforcés aux termes
d'une réforme constitutionnelle adoptée par référendum en avril 2017.
En voici les principales dispositions:
- Pouvoirs élargis -
Ce texte prévoit le transfert de l'essentiel du pouvoir exécutif au
président, qui nommera lui-même les ministres, dès lundi. Il désignera
également un ou plusieurs vice-présidents.
Le poste de Premier ministre, actuellement occupé par Binali
Yildirim, disparaîtra.
En vertu de cette réforme, le chef de l'Etat choisira directement ou
indirectement six membres du Conseil des juges et procureurs (HSK),
chargé de nommer et destituer le personnel du système judiciaire. Le
Parlement en choisira sept.
- Gouvernement resserré -
Selon une vidéo publiée sur le compte Twitter de M. Erdogan au cours de
la campagne, le gouvernement comptera désormais 16 ministères, contre
26 -outre le Premier ministre- actuellement.
De nombreux ministères seront donc fusionnés. C'est le cas notamment du
ministère des Affaires européennes, qui sera désormais intégré au
ministère des Affaires étrangères.
Ce sera aussi le cas du ministère des Douanes et du commerce qui
sera intégré à un plus large ministère de l'Economie.
En plus des ministères, la présidence devrait s'appuyer sur neuf
"commissions" qui couvriront des domaines tels que l'éducation, les
politiques économiques ou les questions internationales et de sécurité.
D'autres institutions seront désormais chapeautées par la présidence,
comme les renseignements et les Affaires religieuses qui dépendaient
jusque-là du bureau du Premier ministre.
- L'état d'urgence -
Selon la réforme constitutionnelle, l'état d'urgence pourra être
instauré en cas de "soulèvement contre la patrie" ou d'"actions
violentes qui mettent la nation (...) en danger de se diviser".
Le président décidera d'imposer ou non l'état d'urgence avant de
soumettre la question au Parlement.
L'état d'urgence ne pourra pas, initialement, être mis en place pour
plus de 6 mois, puis il pourra être prolongé pour une durée maximale de
4 mois à la fois.
Au cours de la campagne, le président sortant a promis, après que des
candidats de l'opposition l'aient fait, de lever l'état d'urgence
actuellement en vigueur depuis le putsch manqué de juillet 2016.
- Le Parlement -
Le nombre de députés est passé de 550 à 600 au cours de l'élection du
24 juin. L'âge d'éligibilité pour devenir député a été abaissé de 25 à
18 ans.
Les élections législatives et présidentielle se déroulent désormais de
façon simultanée et tous les cinq ans, contre quatre auparavant.
Le Parlement aura toujours le pouvoir d'élaborer, d'amender ou
d'abroger les lois. Il supervisera les actions du président, mais ce
dernier pourra promulguer des décrets dans les domaines relevant de la
large sphère de ses compétences exécutives.
En revanche, le texte spécifie que le président ne pourra pas
promulguer de décret sur des sujets déjà clairement régulés par la loi.
Si le président de la République est accusé ou soupçonné d'avoir commis
un délit, le Parlement pourra exiger une enquête, après avoir recueilli
une majorité des trois cinquièmes.
- Président jusqu'en 2028 ? -
Le président, qui n'est plus tenu de rompre les liens avec son parti,
ne peut siéger que pour deux mandats de cinq ans.
Pour M. Erdogan, il ne sera pas tenu compte du mandat qu'il occupe
depuis son élection à la présidentielle en août 2014 sous l'ancien
système, après 12 années passés en tant que Premier ministre.
M. Erdogan, 64 ans, pourrait donc en théorie rester à la tête du pays
jusqu'en 2028. (AFP, 6 juillet
2018)
Deux
britanniques arrêtés pour "propagande
terroriste"
La police turque a arrêté deux citoyens britanniques d'origine
irakienne accusés de faire de la "propagande terroriste" en faveur du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a rapporté vendredi l'agence
DHA.
Les deux frères ont été interpellés à leur arrivée jeudi à l'aéroport
de Dalaman, dans le sud-ouest du pays, en raison de leur "comportement
suspect", a précisé l'agence privée.
Alertés par leurs "propos contradictoires", les policiers ont fouillé
leurs téléphones et leurs comptes sur les réseaux sociaux, et les ont
placés en garde à vue après avoir découvert de la propagande en faveur
du PKK, selon DHA.
Ils ont été présentés vendredi devant un juge qui a ordonné leur
placement en détention provisoire.
Le PKK, qui mène depuis 1984 une insurrection armée contre Ankara
qui a fait plus de 40.000 morts, est classé "organisation terroriste"
par la Turquie, mais aussi l'Union européenne, et les Etats-Unis.
Plusieurs citoyens étrangers sont actuellement incarcérés en Turquie,
accusés d'activités "terroristes".
Certains cas ont provoqué de vives tensions diplomatiques, comme la
détention du pasteur américain Andrew Brunson, arrêté en octobre 2016
et poursuivi pour des liens présumés avec les réseaux gulénistes et le
PKK. (AFP,
6 juillet
2018)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Investigation Against 267 Social
Media Users
The
Ministry of
Interior announced that 403 social media accounts were investigated and
legal action was taken against 267 social media users from July 16 to
July 23.
According to the written statement published on the official website of
the ministry on July 23, the investigations were carried out in
relation with the following charges:
"Propagandizing for and praising a terrorist organization; openly
declaring relation with terrorist organizations; inciting the public to
enmity and hatred; insulting the state officials, targeting the
indivisible integrity of the state and the life safety of people and
engaging in hate speech..."
On February 26, 2018, the Ministry of Interior announced that 845
people who criticized the Afrin operation on social media and
participated in critical activities had been taken into custody. (BIA, July 26,
2018)
Ukraine : Turkish journalist under threat
A Ukraine-based Turkish journalist has told the International and
European Federations of Journalists (IFJ-EFJ) he fears for his safety
after his name appeared on an “abduction list” published by local media.
The IFJ and EFJ have called on the Ukrainian authorities to take urgent
action to protect Yunus Erdogdu, founder and owner of the first Turkish
language news website in Ukraine, following the detention and
deportation of another journalist earlier this month.
On July 12, Turkish journalist Yusuf Inan was detained by Turkish
intelligence services in Ukraine accused of being a member of the
Gulenist movement which the authorities claim was behind the failed
coup in 2016.
OSCE Representative on Freedom of the Media, Harlem Désir expressed his
great concern in a letter to Ukrainian authorities on July 19 asking
them to stop the deportation process. However, Inan, editor-in-chief of
online news outlet News2023.com, was eventually deported to Turkey.
A few days later local media published a list of ten more citizens to
be detained and deported to Turkey for similar reasons. Erdogdu’s name
was on that list.
Today he has told the IFJ he and his family are concerned about their
future.
“After last events of kidnapping of Turkish citizens I don't feel
myself in safety. I can't ask for help from local police or security
services because I understand that Turkish and Ukrainian services are
in cooperation”, Yunus told us, adding that he has done “nothing
illegal but writing truth and objective articles about the situation in
Turkey and Ukraine”.
Yunus, who has been living in Ukraine since 2005 and carries an IFJ
Press Card, has raised an international call asking for help as both
Ukrainian authorities and Turkish embassy in Kiev haven’t denied the
list and have confirmed that “detentions are part of ongoing security
cooperation between Turkey and Ukraine”.
“For international partners of the NSJU, in particular the
International and European Federation of Journalists, it is of
fundamental importance for the Ukrainian authorities to respect the
rights of opposition foreign journalists,” said Sergei Tomilenko,
chairman of the National Union of Journalists of Ukraine (NSJU).
The IFJ and EFJ strongly condemn the prosecution of journalists for
expressing their ideas and have issued an urgent call on the Ukrainian
authorities to protect Erdogdu. (IFJ, July 23, 2018)
Freedom House: Turkey Guilty of Violating Freedom
of Expression
In the report of the Freedom of House, which covers the year 2017 and
was published in January 2018, Turkey has fallen from the category of
"partly free countries" to "not-free countries."
Nate Schenkkan, the Director for Special Research at Freedom House, has
spoken to bianet about the six-month period after the organization
categorized Turkey as a "not-free country" and commented on the snap
elections on June 24, the Presidential system which has recently come
into force and the state of the freedom of expression in the country.
Schenkkan has said, "For a long time, the Turkish state has had a
guilt-by-association approach to speech, and the mass imprisonment of
journalists—which of course did not start with the coup attempt—is the
result of that."
Freedom House to downgrade Turkey's status to "not free" in its 2018
report. What was the main concerns if I ask you again?
There were many concerns in the 2018 report, which covered the period
January 1-December 31, 2017. The application of the state of emergency
was very important, because of the mass closures of associations and
media outlets, the purge of civil servants without adequate due process
protections, the restrictions on freedom of assembly and association,
and the arrest of tens of thousands of people and the abrogation of
their rights to receive legal counsel and a fair trial. All of these
had major effect on the experience of political rights and civil
liberties in Turkey in this period.
We also covered within that period the imprisonment of human rights
defenders, including Taner Kılıç and Osman Kavala, the mass
imprisonment of media workers and journalists, and the prosecution of
social media users for speech.
Additionally, the conduct of the constitutional referendum was a major
issue—both the environment in which it was conducted, in which the "No"
side was unable to campaign freely while the "Yes" side received
consistent support from state institutions, and the last-minute changes
to electoral procedures such as allowing unstamped ballots.
Overall, the events of 2017 were a continuation and intensification of
trends that had been building for years in Turkey.
Full text of the news: (BIA
News Desk)
RSF: Impossibles de la Turquie d'Erdoğan
Plusieurs journalistes d’investigation comparaissent cette semaine en
Turquie pour leurs révélations sur les “Paradise Papers”. Sur fond de
purge massive, une poignée de médias indépendants persistent encore à
enquêter sur la corruption. A leurs risques et périls.
Pour avoir évoqué un retentissant procès de presse lié aux “Paradise
Papers”, Reporters sans frontières (RSF) est à son tour visée par la
censure. Le 3 juillet, un tribunal d’Istanbul a ordonné le blocage d’un
tweet de l’organisation, qui annonçait le procès intenté au journal
Cumhuriyet par le puissant gendre du président Erdoğan, Berat Albayrak,
récemment nommé ministre des Finances. Ce dernier n’avait pas apprécié
les allégations de placements offshore publiées par le quotidien
indépendant, membre du Consortium international des journalistes
d’investigation (ICIJ), dans le cadre de l’enquête sur les “Paradise
Papers”.
“Que la censure s’abatte même sur l’annonce d’un procès et la
solidarité de la société civile, voilà qui démontre à quel point la
corruption est un sujet tabou en Turquie, déclare Johann Bihr,
responsable du bureau Europe de l’est et Asie centrale de RSF. Si les
procès politiques tiennent souvent le haut de l’affiche, le journalisme
d’investigation est lui aussi persécuté. Nous exhortons les autorités
turques à cesser de le désigner comme une activité ‘destructrice’ et
‘anti-patriotique’ et à le protéger au nom du bien commun.”
Les “Paradise Papers” en procès cette semaine
Les journalistes de Cumhuriyet poursuivis par le ministre des Finances,
Pelin Ünker et Orhan Erinç, comparaîtront aussi le 17 juillet dans un
procès intenté par la famille de l’ancien Premier ministre Binali
Yıldırım. Ils risquent jusqu’à 500 000 livres turques (près de 90 000
euros) de dommages et intérêts dans cette affaire.
En novembre 2017, Cumhuriyet avait révélé que les deux fils de Binali
Yıldırım étaient les principaux bénéficiaires de cinq sociétés
maritimes enregistrées à Malte à des fins d’optimisation fiscale. Sans
démentir ces informations, la famille a attaqué le journal en
diffamation, l’accusant de vouloir “créer une perception fausse et
partiale auprès de l’opinion publique”. Une condamnation rendrait
encore plus précaire la survie de Cumhuriyet, confronté à d’importantes
difficultés économiques et toujours en procès pour “soutien à des
organisations terroristes”.
C’est la couverture de ces mêmes révélations qui vaut à l’ancienne
rédactrice en chef du quotidien de gauche Evrensel, Çağrı Sarı, de
comparaître devant la justice le 19 juillet avec le caricaturiste Sefer
Selvi. Le dessin incriminé tournait en dérision une des affirmations
récurrentes de Binali Yıldırım : “j’ai toujours tenu mes fils à
distances des affaires de l’Etat”. Les deux journalistes encourent 40
000 livres turques (environ 7000 euros) de dommages et intérêts.
Le journalisme d’investigation, un métier à haut risque
Çağrı Sarı risque également six ans de prison pour avoir couvert les
révélations des “Paradise Papers” sur le gendre du président Erdoğan et
sa famille. “Comme de nombreux citoyens, je gagne le salaire minimum
mais je m’acquitte de mes impôts, déclarait Çağrı Sarı lors de la
dernière audience de ce procès, observée par le représentant de RSF en
Turquie, Erol Önderoğlu, le 13 juin. Je ne vois pas pourquoi des
dirigeants de ce pays pourraient s’exonérer de cette obligation et se
livrer à de l’évasion fiscale. 95% des médias n’abordent pas ces
questions. La justice attend-t-elle la même chose de notre part ? Il en
est pas question !” Le verdict est attendu le 25 septembre prochain.
Çiğdem Toker est une autre habituée des palais de justice. La
journaliste, qui a rejoint Cumhuriyet en 2013 lorsque le journal Akşam
a été placé sous la tutelle des autorités, s’impose aujourd’hui comme
une des grandes figures de l’investigation en Turquie. Elle n’hésite
pas à examiner les chantiers érigés en symboles de la prospérité par le
gouvernement, comme la construction du troisième aéroport d’Istanbul.
Elle encourt aujourd’hui 3 millions de livres turques (530 000€) de
dommages et intérêts dans le cadre de deux procès, pour avoir mis en
cause des marchés présumés truqués. Çiğdem Toker avait établi qu’un
même groupe, sans être le mieux offrant, remportait systématiquement de
nombreux appels d’offres, depuis le métro d’Istanbul jusqu’à de juteux
contrats d’exportation de tomates. RSF a fait le déplacement à Ankara,
le 19 juin, pour l’ouverture de son procès, qui reprendra à la fin de
l’année 2018.
La corruption est un sujet particulièrement sensible en Turquie depuis
qu’un vaste scandale a fait vaciller le gouvernement en décembre 2013.
Des révélations que les autorités décrivent comme une première
manoeuvre de déstabilisation ourdie par la confrérie Gülen avant la
tentative de putsch de juillet 2016. Déjà très préoccupante, la
situation des médias est devenue critique après le coup d’Etat raté :
près de 150 médias ont été fermés, les procès de masse se succèdent et
le pays détient le record mondial du nombre de professionnels des
médias emprisonnés. La Turquie occupe la 157e place sur 180 pays au
Classement mondial de la liberté de la presse établi en 2018 par RSF.
(RSF, 18 juillet 2018)
Trial
of 13 Journalists to Continue on October 10
Lawsuits brought against Özgür Gündem newspaper, which was closed by
statutory decree, continued in İstanbul Courthouse in Çağlayan at 14th
Heavy Penal Court today (July 16).
Having been tried for participating in Editors-in-Chief on Watch
campaign launched by the Özgür Gündem, yargılanan Faruk Eren, Ertuğrul
Mavioğlu, Celal Başlangıç, Ömer Ağın, İhsan Çaralan, Celalettin Can,
Fehim Işık, Öncü Akgül, Hüseyin Aykol, Veysel Kemer, Yüksel Oğuz,
Mehmet Şirin Taşdemir and Dilşah Karakaya didn’t attend the hearing.
In their defense, lawyers objected that it contravenes with the
Constitution. In their ruling, the court board rejected the objection
as "it is not seen in line with procedure and law", and ordered for the
next hearing to be held on October 10.
The court board consisted of the following figures: Presiding Judge :
Atilla Öztürk; Members: İrfan Şancı, Hasan Aydın; Prosecutor: Ercan
Gümüş.
Trials of Özgür Gündem Editors-in-Chief on Watch
The Editors-in-Chief on Watch campaign of Özgür Gündem daily had begun
on May 3, 2016 and ended on August 7, 2016. Daily was closed through
the Statutory Decree No. 675 issued under the State of Emergency.
Investigations have been launched into 50 of the 56 Editors-in-Chief on
Watch who have participated in the campaign. In 11 of these cases, the
court has ordered not to prosecute and in 38 cases, a lawsuit has been
brought. One case has been dismissed due to expiration of the Statute
of Limitation in the investigation
Relying on the Articles 7(2) and 6(2) of the Anti-Terror Law No. 3713,
the 38 Editors-in-Chief on Watch have stood trial on the charge of
"propagandizing for a terrorist organization" and for "publishing and
spreading statements of terrorist organizations.
Full
text of the news: (BIA
News Desk)
La
journaliste Canan
Coskun condamnée à
plus de deux ans de prison
Une journaliste de Cumhuriyet à été
condamnée jeudi à deux ans et trois mois de prison après avoir été
reconnue coupable d'avoir mis en péril des responsables "chargés de la
lutte contre le terrorisme", selon le quotidien d'opposition et l'ONG
Amnesty International.
Canan Coskun une journaliste s'occupant des questions judiciaires, dont
le procès s'est ouvert en juin, a été condamnée par un tribunal
d'Istanbul pour avoir "fait d'une personne chargée de la lutte contre
le terrorisme une cible", écrit Cumhuriyet.
Les autorités mettent en cause un article dans lequel la journaliste a
nommé un procureur et des témoins malgré des restrictions dans le
dossier, dans une affaire qui vise des avocats participant à la défense
de deux universitaires en grève de la faim, précise Amnesty sur son
site internet.
Les deux universitaires, Nuriye Gülmen et Semih Özakça, ainsi que leurs
avocats, étaient accusés de liens avec une organisation d'extrême
gauche considérée comme "terroriste" par Ankara, le DHKP-C.
M. Özakça avait finalement été relaxé et Mme Gülmen condamnée à
plus de six ans de prison mais reste libre dans l'attente de l'examen
de son appel.
Cette condamnation "ne signifie pas qu'il faut avoir peur", a réagi Mme
Coskun selon des propos rapportés par le quotidien d'opposition BirGün.
"Au contraire, il faut faire encore plus de journalisme. Et c'est ce
que je vais faire".
"Une autre condamnation contre la liberté de la presse", a commenté sur
Twitter le député Sezgin Tanrikulu (CHP, social-démocrate).
Les ONG de défense de la liberté de la presse dénoncent régulièrement
l'érosion de cette liberté en Turquie, en particulier depuis la
tentative de putsch de 2016 qui a été suivie de l'arrestation de
journalistes et de la fermeture de médias.
La Turquie occupe la 157e place sur 180 au classement de la liberté de
la presse établi par Reporters Sans Frontières.
Plusieurs dirigeants et journalistes de Cumhuriyet, l'un des doyens de
la presse turque, ont été condamnés en avril pour "activités
terroristes", avant d'être libérés dans l'attente de l'examen de
l'appel qu'ils ont interjeté. (AFP, 19 juillet
2018)
Un
journaliste de Cumhuriyet acquitté
Un tribunal turc a acquitté lundi un
journaliste du quotidien d'opposition Cumhuriyet qui était accusé
d'espionnage pour un article sur des livraisons supposées d'armes à des
factions en Syrie, selon les médias.
Erdem Gül, chef du bureau de Cumhuriyet à Ankara, a été acquitté par un
tribunal pénal d'Istanbul, ont rapporté le quotidien et l'agence de
presse étatique Anadolu.
M. Gül avait été condamné en 2016 à cinq ans de prison pour
"espionnage" après la publication en 2014 par le journal d'une enquête
affirmant que des camions chargés d'armes affrétés par les services
secrets avaient été interceptés à la frontière syrienne.
Mais la Cour de cassation de Turquie avait annulé en mars cette
condamnation, estimant qu'il n'y avait pas assez d'éléments pour étayer
les accusations. Elle avait recommandé de l'acquitter.
"Le journalisme n'est et ne peut pas être un crime", a réagi sur
Twitter M. Gül après la décision du tribunal lundi.
M. Gül était jugé dans cette affaire avec le rédacteur en chef de
Cumhuriyet de l'époque, le journaliste Can Dündar, qui réside désormais
en Allemagne.
Ce dernier n'a pas été acquitté par le tribunal d'Istanbul et son
procès continue.
En mars, la Cour de cassation avait également cassé sa première
condamnation à cinq ans et 10 mois de prison, mais cette fois pour
demander une aggravation de sa peine.
La publication de l'enquête par Cumhuriyet en 2014 avait suscité l'ire
de l'actuel président Recep Tayyip Erdogan qui avait promis que le
journal "paierait le prix fort".
Ce quotidien d'opposition, l'un des doyens de la presse turque, a été
confronté à de nombreuses difficultés judiciaires ces dernières années.
Plusieurs de ses dirigeants et journalistes ont été condamnés en avril
pour "activités terroristes", avant d'être libérés le temps de la
procédure en appel.
Les ONG de défense de la liberté de la presse dénoncent régulièrement
l'érosion de cette liberté en Turquie, en particulier depuis la
tentative de putsch de 2016 qui a été suivie de l'arrestation de
journalistes et de la fermeture de médias.
La Turquie occupe la 157e place sur 180 au classement de la liberté de
la presse établi par RSF. (AFP, 16 juillet
2018)
Artist Olcay Sentenced to 11 Months
20 Days in Prison for ‘Insulting President’
Artist Zuhal Olcay has been sentenced to 11 months 20 days in prison on
charge of “insulting the president” in the lawsuit which was brought
upon a complaint of a person at her concert.
İstanbul Regional Court of Justice 2nd Chamber of Penalty has sentenced
artist Zuhal Olcay to 11 months 20 days in prison on charge of
“insulting the president”.
President Recep Tayyip Erdoğan’s lawyer attended the hearing on behalf
of Erdoğan.
Making her defense in the hearing today (July 12), Olcay said, “That
was a hot tempered move which lasted for a short time. I didn’t act on
the intention of insult. I demand my acquittal, or that my sentenced be
converted to mulct”.
Actress and musician Zuhal Olcay was born on August 10, 1957 in
Üsküdar, Istanbul.
Graduated from Ankara State Conservatory in 1976, she first started as
a stage actress. Since 1983 she also started being a film actress and
became famous with films like "Amansız Yol", "Kurşun Ata Ata Biter",
"Bir Avuç Gökyüzü", "Halkalı Köle", and "Dünden Sonra Yarından Önce".
In 1989 she started a successful singing career. (BIA, 11 July 2018)
Presidency
Authorized to Issue Press Cards
The Law on the Organization and Functions of the Prime Ministry
Directorate General of Press and Information has been repealed by the
Statutory Decree no. 703, wich was published on the Official Gazette
yesterday (July 9).
The duties and authorities of the Directorate General of Press and
Information, which was affiliated with the Prime Ministry and
authorized to issue yellow press cards, have been handed over to the
Presidency Directorate of Communication.
Why do journalists and press organizations object?
The Press, Broadcast and Printing Press Workers Union of Turkey (DİSK
Basın-İŞ) previously made a statement and demanded that the practice of
yellow press cards be abolished. The union emphasized the following
points,
"The practice of yellow press card is an instrument of control over the
press, just like the Press Advertising Agency, which distributes
advertisements in favor of the state. Not accepting an identification
card given by an institution operating within the law [union] and
imposing the card given by the Prime Ministry Directorate General of
Press and Information aim to extend the control in question.
"The practice of giving press cards by the state should be ended. The
cards issued by the institutions are enough for journalists to do their
jobs. The professional organizations legitimizing the press card should
withdraw from the commission (Press Card Commission)". (BIA, July 10,
2018)
Peines lourdes contre des journalistes du quotidien
Zaman
Un tribunal d'Istanbul a condamné vendredi six journalistes à des
peines de 8 à 10 ans et demi d'emprisonnement pour avoir collaboré avec
un quotidien proche du prédicateur Fethullah Gülen, et en a acquitté
six autres, selon l'agence privée DHA.
Onze anciens collaborateurs du quotidien guléniste Zaman, fermé par les
autorités après le putsch manqué, étaient jugés vendredi, dont quatre
étaient en détention préventive.
Ils sont jugés en lien avec ce que les autorités appellent le "bras
médiatique" des réseaux du prédicateur Fethullah Gülen, accusé par
Ankara d'avoir fomenté le putsch manqué de juillet 2016.
Installé aux Etats-Unis, M. Gülen, un ancien allié du président Recep
Tayyip Erdogan devenu sa bête noire, nie toute implication dans la
tentative de coup d'Etat.
Deux des accusés, Mümtazer Türköne et Mustafa Ünal, ont été condamnés à
10 ans et six mois de prison et maintenus en détention.
Ibrahim Karayegen a écopé de 9 ans d'emprisonnement et Ahmet Turan
Alkan de 8 ans et neuf mois, mais tous deux ont été libérés dans
l'attente du jugement de leur appel.
Sahin Alpay et Ali Bulaç, qui comparaissaient libres, ont eux écopé de
8 ans et neuf mois d'emprisonnement.
Tous sont condamnés pour "appartenance à une organisation terroriste
armée", selon DHA.
Les cinq autres accusés, Ihsan Duran Dagi, Lalezer Sariibrahimoglu,
Mehmet Özdemir, Nuriye Ural et Orhan Kemal Cengiz, ont été acquittés de
toutes les charges qui pesaient contre eux, ajoute l'agence.
"Malgré cinq acquittements (l'institut international pour la presse,
IPI), conteste les lourdes peines données aujourd'hui", a réagi
l'organisation sur Twitter.
Selon l'IPI, ce procès est un "exemple du mépris pour l'état de droit
au profit d'une vengeance ciblée contre les ennemis présumés de l'Etat".
Fotis Fillipou, directeur de campagne pour l'Europe à Amnesty
international, a estimé dans un communiqué que ces condamnations
montrent "que les tentatives systématiques de faire taire les médias en
Turquie se poursuivent".
Depuis le putsch manqué, le gouvernement a lancé des purges sans
précédent qui, au-delà des partisans présumés de M. Gülen, ont touché
des opposants politiques du président Erdogan et des médias.
Plus de 77.000 personnes ont ainsi été arrêtées.
La Turquie occupe la 155e place sur 180 au classement de la liberté de
la presse établi par RSF. (AFP, 6 juillet
2018)
Les
menaces de mort, reflet d’un
climat de haine contre les journalistes
Reporters sans frontières (RSF) dénonce fermement les menaces de mort
proférées contre le journal Karar par le chef mafieux Alaattin Çakıcı.
L’organisation y voit un nouveau reflet du climat de haine entretenu
contre les journalistes critiques en Turquie, et appelle les autorités
à y mettre fin.
Un appel au meurtre : le message du mafieux emprisonné Alaattin Çakıcı,
brièvement publié sur Instagram le 29 juin 2018, ne laisse pas de place
au doute. “Toute ma vie, j’ai toujours prévenu ceux à qui j’allais
faire du mal”, écrit-il avant de s’en prendre aux collaborateurs du
quotidien Karar. “Ils seront punis, en Turquie ou à l’étranger. Je
m’adresse à tous ceux qui m’ont dit : ‘ordonne-nous de tuer,
ordonne-nous de mourir’. [Qu’ils] accomplissent leur devoir.”
Les célèbres journalistes Ali Bayramoğlu, Etyen Mahçupyan, Akif Beki,
Hakan Albayrak, İbrahim Kiras et Gürbüz Özaltınlı sont nommément visés.
Le mafieux demande seulement à ses partisans d’épargner l’éditorialiste
Elif Çakır, car “c’est une femme”. Alaattin Çakıcı n’en veut pas
seulement à Karar pour un article qualifiant d’“insolente” sa demande
d’amnistie. Il accuse le journal d’avoir pris le parti de “l’alliance
du Mal” au lieu de soutenir la coalition menée par le président Recep
Tayyip Erdoğan aux élections du 24 juin. D’après lui, Karar est à la
solde des Etats-Unis et de la confrérie Gülen, désignée par les
autorités comme le cerveau de la tentative de putsch de juillet 2016.
“Nous prenons acte des mesures de protection prises par la police,
déclare le représentant de RSF en Turquie, Erol Önderoğlu. Mais ces
menaces s’inscrivent dans un climat de haine contre les journalistes
critiques nourri par les autorités, la classe politique et de nombreux
médias. Nous sommes extrêmement inquiets des débordements violents
auxquels pourrait conduire cette rhétorique incendiaire. Il est de la
responsabilité des autorités de cesser de banaliser la violence verbale
et de donner le signal de l’apaisement.”
La police a rapidement annoncé qu’elle mettait sous protection les
journalistes de Karar. Certains d’entre eux, comme Ali Bayramoğlu,
l’étaient déjà depuis plusieurs années du fait de menaces récurrentes.
Un véhicule de police a été posté devant la rédaction et le parquet
d’Ankara a annoncé l’ouverture d’une enquête.
Incarcéré depuis 2004, Alaattin Çakıcı est réputé proche du parti
ultranationaliste MHP, allié clé du président Erdoğan lors des
élections du 24 juin. Son leader, Devlet Bahçeli, a appelé à de
nombreuses reprises à la libération du mafieux, à qui il est venu
rendre visite à l’hôpital en mai. Le 26 juin, Devlet Bahçeli a lui-même
rendu publique une liste de 70 personnalités, dont de nombreux
journalistes, accusés de l’avoir “diffamé sans relâche” durant la
campagne électorale.
Le président Erdoğan et les autres dirigeants du parti au pouvoir AKP
ont l’habitude de s’en prendre avec virulence aux journalistes
critiques, qu’ils traitent régulièrement de “terroristes” ou de
“traîtres”. Ce climat d’intimidation, qui n’a eu de cesse de
s’intensifier avec le mouvement de protestation du parc Gezi en 2013 et
la reprise des combats avec les rebelles kurdes du PKK en 2015, culmine
depuis le coup d’Etat manqué de juillet 2016. Les médias
pro-gouvernementaux se livrent eux aussi à une propagande débridée qui
ne recule pas devant le lynchage médiatique.
La Turquie occupe la 157e place sur 180 pays au Classement mondial de
la liberté de la presse établi en 2018 par RSF. Déjà très préoccupante,
la situation des médias est devenue critique sous l’état d’urgence
proclamé à la suite de la tentative de putsch : près de 150 médias ont
été fermés, les procès de masse se succèdent et le pays détient le
record mondial du nombre de journalistes professionnels emprisonnés. (RSF, 1 juillet
2018)
Kurdish
Question / Question kurde
"History of Kurdistan" Banned Again After 17
Years
The book "Kürdistan Tarihi" (History of Kurdistan), which was prepared
by the Kurdish Studies Center and published by the Avesta Publishing
House, has been banned again after 17 years. The ruling has been given
by the Ayvalık Penal Court of Peace.
The first edition of "History of Kurdistan" was confiscated by the
State Security Court (DGM) in 2001. The publishing house was also given
a fine and prison sentence by the court.
The İstanbul Chief Public Prosecutor's Office has also demanded
information regarding 10 books of the Avesta Publishing House.
Keskin: There is an odd confusion
Speaking to Adem Özgür from K24 book website, the owner of the Avesta
Publishing House Abdullah Keskin stated that the ruling was given on
July 1:
"Two police officers sent to the publishing house by the İstanbul Chief
Public Prosecutor's Office demanded information about some of our
books. The document issued by the Prosecutor's Office states that
Ayvalık Penal Court of Peace has given a verdict banning the 'History
of Kurdistan.' No notifications have been delivered to us about it;
there is an odd confusion."
Reminding that nine books of the publishing house were previously
banned, Keskin said that all of the banned and confiscated books were
PhD theses.
The books previously banned and confiscated by the court are as
follows:
Kan, İnançlar ve Oy Pusulaları (Blood, Beliefs and Voting Papers),
Cesur Adamların Ülkesine Yolculuk (Journey to the Country of Brave
Men), Tasavvur mu Gerçek mi? (Is it a Vision or Reality?), Mağdur
Diasporadan Sınırötesi Vatandaşlığa mı? (From the Victim Diaspora to
Transboundary Citizenship?), Ülkemde Bir Yabancı (A Foreigner in My
Country), Kürdistan Bayrağının Altında ve Irak'ta Soykırım (Genocide
Under the Flag of Kurdistan and in Iraq), Mahabad Kürt Cumhuriyeti
Büyük Güçlerin Politikasında Kürtler 1941-1947 (Kurds in the Policies
of Mahabad Kurdish Republic 1941-1947), Çaldıran Savaşı'nda Osmanlılar,
Safeviler ve Kürtler (Ottomans, Safavids and Kurds in Battle of
Chaldiran) and Tanrı ve Şeyh Adi Kusursuzdur: Yezidi Tarihinden Kutsal
Şiirler ve Dinsel Anlatılar (God and Sheikh are Common Flawless: Holy
Poems and Religious Narratives from the Yazidi History).
Edited by M.S. Lazarev and Ş.X. Mıhoyan and translated from Russian
into Turkish by İbrahim Kale, the first edition of "History of
Kurdistan" was published in Turkey in 2001. As for the Avesta
Publishing House, it has been publishing Kurdish books in Turkey for 23
years. It has published more than 600 Turkish-Kurdish books until
today. (BIA,
July 26,
2018)
Premières
discussions à Damas entre régime et
Kurdes
Une
coalition arabo-kurde engagée dans des négociations inédites avec le
pouvoir à Damas a annoncé samedi la création de "comités" chargés de
poursuivre les discussions en vue d'une solution politique prévoyant
une "décentralisation".
Longtemps opprimés par le régime, les Kurdes de Syrie ont profité du
conflit qui ravage le pays depuis 2011 pour instaurer une autonomie de
facto dans les régions sous leur contrôle dans le nord et le nord-est
syrien, près de 30% du territoire selon l'Observatoire syrien des
droits de l'Homme (OSDH).
Une délégation du Conseil démocratique syrien, bras politique des
Forces démocratiques syriennes (FDS) soutenues par Washington, a eu des
discussions jeudi à Damas, à l'invitation du gouvernement syrien, les
premières du genre.
"Il a été décidé de former des comités pour aller de l'avant dans les
négociations afin de régler tous les problèmes en suspens", a indiqué
le Conseil démocratique syrien dans un communiqué, sans fournir plus de
détails sur la nature de ces comités ni annoncer de date pour des
discussions futures.
La rencontre "a jeté les bases d'un dialogue" avec l'objectif à long
terme "de mettre fin aux violences et à la guerre", et "de mettre en
place une feuille de route menant à une Syrie démocratique et
décentralisée".
En menant ces négociations, les Kurdes auraient cherché à préserver au
maximum leurs acquis et éviter un conflit avec le régime qui, fort de
l'appui militaire de la Russie et de l'Iran, a réussi à reconquérir
plus de 60% du pays après des offensives contre rebelles et jihadistes.
Le président Bachar al-Assad, qui critique le soutien américain aux
FDS, avait menacé en mai de recourir à la force pour reconquérir les
territoires kurdes.
Fin 2017, le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem avait
reconnu que les Kurdes syriens souhaitaient "une forme d'autonomie",
estimant que cette question était "négociable".
La minorité kurde (15% de la population) contrôle de vastes pans de
territoires à cheval sur les provinces de Raqa et Alep (nord), mais
aussi de Deir Ezzor et Hassaké, où se trouvent d'importants champs
pétroliers. En 2016, les forces kurdes ont proclamé une "région
fédérale" qui gère ces territoires.
Avec l'appui de la coalition internationale, les FDS, fer de lance de
la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), luttent
toujours contre une poche de l'EI à Deir Ezzor. (AFP, 27 juillet
2018)
Detention of Selahattin Demirtaş
to Continue
The third hearing of Selahattin Demirtaş, the imprisoned former
Co-Chair of the Peoples' Democratic Party (HDP), and pending trial in
jail, was held at the Ankara 19th Heavy Penal Court today (July 18).
Demirtaş did not attend the hearing on the ground that he was a
presidential candidate of the HDP at the June 24 elections and could
not prepare his statement of defense.
His attorneys requested that Demirtaş be released. The Prosecutor's
Office demanded that his detention continue.
The court board ruled for the continuation of the detention of
Demirtaş, who has been behind bars since November 4, 2016. The next
hearing will be held on August 28-29.
It was on February 14, 2018 that Selahattin Demirtaş stood trial for
the first time in this case.
The case consists of summaries of proceedings
Demirtaş has been tried on charges of "founding and managing a
terrorist organization", "propagandizing for a terrorist organization"
and "praising the crime and the criminal." The case, which was filed in
Turkey's southeastern province of Diyarbakır, was moved to the Ankara
19th Heavy Penal Court for reasons of security.
The case consists of the total of 31 summaries of proceedings, which
were previously prepared for Selahattin Demirtaş and sent to the Grand
National Assembly of Turkey so that he would be relieved of his MP
duties. (BIA, 18 July 2018)
Les
derniers membres de la milice kurde des YPG
quittent Minbej
Les derniers membres de la milice kurde
des Unités de protection du peuple (YPG) se sont retirés dimanche de
Minbej, ont indiqué leurs alliés arabes au sein des Forces
démocratiques syriennes (FDS), en vertu d'un accord pour éviter des
tensions avec la Turquie voisine.
Les YPG avaient annoncé le mois dernier qu'ils allaient se retirer de
cette localité où ils maintenaient encore des "conseillers militaires",
affirmant que le Conseil militaire de Minbej pouvait désormais gérer
cette ville à majorité arabe située à 30 km de la frontière turque.
Le Conseil militaire de Minbej est lié aux FDS, une alliance de
combattants kurdes et arabes dominée par les YPG qui a délogé le groupe
jihadiste Etat islamique (EI) de Minbej en 2016, avec l'aide de la
coalition internationale emmenée par Washington.
La milice kurde est considérée comme "terroriste" par la Turquie,
pour qui les YPG sont l'émanation en Syrie du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), classé "terroriste" par Ankara mais aussi par
Washington et l'Union européenne.
"Le dernier groupe de conseillers militaires des YPG a achevé son
retrait (dimanche) après avoir accompli sa mission de formation de nos
forces, en vertu de l'accord conclu avec la coalition internationale",
a indiqué le Conseil militaire de Minbej.
La Turquie se montre très virulente face à la présence de combattants
kurdes à Minbej, où sont également stationnées des troupes américaines
et françaises, et a menacé à plusieurs reprises d'y lancer une
offensive après avoir déjà réussi en mars à déloger les YPG de leur
enclave d'Afrine, dans le nord-ouest de la Syrie.
Mais les efforts diplomatiques entre Washington et Ankara, deux alliés
au sein de l'Otan, ont permis l'adoption début juin d'une feuille de
route afin de réduire les tensions autour de Minbej.
Dans la foulée, les forces turques avaient commencé à patrouiller aux
alentours de la ville tandis que les YPG avaient annoncé le "retrait"
de Minbej de leurs derniers "conseillers militaires".
La Syrie a été morcelée par le conflit qui la déchire depuis 2011 mais
le gouvernement enchaîne les victoires depuis l'intervention militaire
de Moscou fin 2015 et contrôle désormais plus de 60% du territoire.
La majeure partie du nord du pays est contrôlée par les YPG et ses
alliés tandis que la coalition internationale anti-EI y maintient
plusieurs bases.
(AFP, 15
juillet
2018)
Arrestation d'une femme kurde expulsée par la
Norvège
Les autorités turques ont arrêté jeudi une femme, membre présumé du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), expulsée par la Norvège
après le rejet de sa demande d'asile, selon l'agence étatique Anadolu.
Gulizar Tasdemir, âgée de 42 ans, est soupçonnée d'avoir rejoint en
1991 le PKK, une organisation classée terroriste par Ankara et ses
alliés occidentaux, et d'avoir été formée au maniement des armes dans
un camp en Irak, selon Anadolu.
Elle s'était rendue en Norvège pour y demander l'asile, poursuit
l'agence, mais a été expulsée après le rejet de sa demande avant d'être
arrêtée à son arrivée à l'aéroport Atatürk d'Istanbul jeudi.
Selon des médias prokurdes, Mme Tasdemir avait effectué une demande
d'asile en Norvège en 2015 et après avoir essuyé un refus s'était
rendue en Allemagne où elle avait entrepris, sans succès, une démarche
similaire. Les autorités allemandes l'ont alors renvoyée vers la
Norvège d'où elle a été expulsée vers la Turquie.
Lors de son interpellation à l'aéroport d'Istanbul, les autorités ont
notamment saisi deux téléphones portables, des documents liés au PKK et
des photographies la montrant en compagnie du chef historique du PKK,
Abdullah Öcalan, qui purge une peine de réclusion à vie, ajoute Anadolu.
Le PKK livre depuis 1984 une guérilla contre Ankara,
notamment dans le sud-est à majorité kurde du pays, qui a fait
plusieurs dizaines de milliers de morts. (AFP, 5 juillet
2018)
Minorités
/ Minorities
Hrant’s
Friends on Watch at 75th Hearing
Trial concerning killing of Agos Newspaper Editor-in-Chief Hrant Dink
continued at İstanbul 14th Heavy Penal Court in Çağlayan Courthouse in
İstanbul today (July 10).
Gathering in front of Çağlayan Courthouse’s Door C ahead of 75th
hearing, Hrant’s Friends chanted slogans “For Hrant for justice” and
“This trial won’t be over unless we say so”.
Speaking on behalf of Hrant’s Friends, Bülent Aydın said:
“Hrant Dink was murdered on January 19, 2007. The first hearing in
which hitmen are tried was held on July 2, 2007. The facts are still
unknown in the trial that lasted 11 years. Those who gave the order are
still not tried.
“Acquaintances of those who were massacred in political homicides were
in front of Beşiktaş courthouse as well. We were there too. ‘We’re all
witnesses’, we said and we’ve been sustaining our persistence since
then.
“Those murders have remained unsolved throughout the years. This murder
couldn’t be hushed up but hasn’t been shed light on either. Witness
will be heard for three days. Our justice watch will continue
throughout the hearings. This trial won’t be over unless we say so. For
Hrant for justice”.
What happened since last hearing?
There are 81 defendants including Fethullah Gülen, Zekeriya Öz, Ekrem
Dumanlı, Adem Yavuz Aslan, former Intelligence Bureau Director Engin
Dinç, then Intelligence Bureau Director Ramazan Akyürek, then İstanbul
Provincial Security Director Celalettin Cerrah and then Trabzon
Provincial Regiment Commander Ali Öz in the case.
24 people were discharged in the recent year, according to Agos weekly
newspaper.
There are 71 defendants seven of whom are pending trial in jail and 10
fugitives.
(BIA, July 10, 2018)
Politique
intérieure/Interior Politics
CHP Leader Faces Prosecution Over A
Caricature
An investigation has been launched against main opposition party
Republican People’s Party (CHP) Chair Kemal Kılıçdaroğlu due to
“Kingdom of Tayyips” caricature that Kılıçdaroğlu shared on his Twitter
account.
Ankara Chief Public Prosecutor’s Office declared that the investigation
has been launched on charge of “insulting the president”.
What happened?
Ankara Chief Public Prosecutor's Office launched an investigation into
the banner carried during the graduation ceremony at Middle East
Technical University (METU) on July 6 and charged the students who
carried the banner with "insulting the president."
On the banner, there was a caricature which was originally published on
the Penguen humor magazine in 2005. Under the heading of the "Kingdom
of Tayyips", the caricature depicts the President and Justice and
Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan in the form of an
elephant, a cow, camel, frog, snake, duck, giraffe and monkey.
Erdoğan had filed a claim for immaterial compensation of 40 thousand
YTL (New Turkish Lira). However, the case was rejected by the 1st Civil
Court of First Instance on the ground that the caricature in question
is within the scope of "freedom of expression". (BIA, 18 July 2018)
Erdogan,
doté de pouvoirs renforcés, nomme son gendre aux
Finances
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a
entamé lundi un nouveau mandat de cinq ans avec des pouvoirs renforcés,
et dévoilé un gouvernement resserré au sein duquel il a confié à son
gendre le poste clé des Finances.
M. Erdogan, 64 ans, a prêté serment au Parlement, s'engageant notamment
à préserver les principes de la Turquie laïque fondée par Mustafa Kemal
Atatürk et à accomplir sa tâche d'une manière "impartiale".
Au pouvoir depuis 2003, d'abord comme Premier ministre puis président,
M. Erdogan a été réélu le 24 juin, remportant l'élection présidentielle
dès le premier tour avec 52,6% des voix, loin devant ses concurrents.
Après la prestation de serment, M. Erdogan a déposé une gerbe au
mausolée d'Atatürk avant de présider une cérémonie au palais
présidentiel, inaugurant une nouvelle ère dans l'histoire moderne de la
Turquie avec le passage au système présidentiel, aux termes d'une
révision constitutionnelle adoptée par référendum avec une marge
étroite en avril 2017.
Saluant "un nouveau début" pour la Turquie, il a promis, dans une
apparente tentative d'apaiser une société extrêmement polarisée, de
servir tous les Turcs.
"Je ne suis pas seulement le président de ceux qui ont voté pour moi,
mais de l'ensemble des 81 millions" de Turcs, a-t-il déclaré.
- Son gendre aux Finances -
Dans la soirée, il a dévoilé un nouveau cabinet de seize ministres
(contre 26 actuellement), dont le plus en vue est son gendre Berat
Albayrak, qui s'est vu confier le portefeuille clé des Finances.
Le ministère de la Défense a été attribué au chef d'état-major Hulusi
Akar. Le chef de la diplomatie sortant Mevlut Cavusoglu a été reconduit.
Marié à la fille aînée de M. Erdogan, Esra, M. Albayrak, 40 ans, qui
occupait depuis 2015 le poste de ministre de l'Energie, a connu ces
dernières années une irrésistible ascension.
Sa nomination aux Finances survient dans un contexte économique
difficile avec une inflation élevée, une forte dévaluation de la
monnaie et un important déficit des comptes courants, en dépit d'une
croissance solide.
Les marchés, qui redoutent des pressions de M. Erdogan sur la Banque
centrale, semblent avoir mal accueilli la nomination de M. Albayrak aux
Finances, la livre turque chutant de 3,5% dans la soirée pour
s'échanger à 4,7 TRY pour un dollar.
Outre les ministres, M. Erdogan a nommé au poste de vice-président Fuat
Oktay, un technocrate qui avait par le passé dirigé l'Agence turque de
gestion des situations d'urgence (Afad).
L'accession de M. Erdogan à cette "hyperprésidence" intervient près de
deux ans après une tentative de coup d'Etat, le 15 juillet 2016, menée
par des militaires factieux et suivie de vastes purges notamment au
sein des forces armées, de la police et des administrations, avec
l'arrestation ou le limogeage de dizaines de milliers de personnes.
La dernière vague de purges, annoncée dimanche, a touché plus de 18.000
personnes, en majorité des soldats et des policiers, qui ont été
limogées par un décret-loi présenté comme le dernier sous l'état
d'urgence instauré au lendemain du putsch manqué.
- "Autocratie institutionnalisée" -
Dans le nouveau système, le poste de Premier ministre, occupé par
Binali Yildirim, a été supprimé, et le chef de l'Etat détient désormais
l'ensemble du pouvoir exécutif et pourra promulguer des décrets.
Il nommera également six des treize membres du Conseil des juges et
procureurs (HSK), chargé de désigner et destituer le personnel du
système judiciaire.
"L'essentiel des pouvoirs seront concentrés entre ses mains, il n'y
aura plus de Premier ministre et presque aucune des procédures de
contrôles et de contrepoids d'une démocratie libérale. En d'autres
mots, la Turquie sera une autocratie institutionnalisée", estime Marc
Pierini, chercheur à l'institut Carnegie Europe.
Lors des législatives qui se sont tenues en même temps que la
présidentielle, le parti islamo-conservateur de M. Erdogan, l'AKP, a
obtenu 295 sièges sur 600 et ne contrôle le Parlement que grâce à son
alliance avec les ultranationalistes du MHP, qui comptent 49 élus.
De nombreux experts craignent que cette alliance conduise à un
durcissement de la politique menée par M. Erdogan, notamment sur la
question kurde.
Des dirigeants étrangers, comme le Vénézuélien Nicolas Maduro et le
Soudanais Omar el-Béchir ou encore le Premier ministre russe Dmitri
Medvedev, ont assisté à la cérémonie, ainsi que le président bulgare
Roumen Radev et le Premier ministre hongrois Viktor Orban. (AFP, 9 juillet
2018)
Erdogan
prête serment pour un nouveau mandat aux pouvoirs renforcés
Le président Recep Tayyip Erdogan a entamé
lundi un nouveau mandat de cinq ans avec de vastes pouvoirs dénoncés
comme autocratiques par ses détracteurs, deux ans après avoir échappé à
un putsch militaire.
M. Erdogan, 64 ans, a prêté serment au Parlement, s'engageant notamment
à préserver les principes de la Turquie laïque fondée par Mustafa Kemal
Atatürk et d'accomplir sa tâche d'une manière "impartiale".
M. Erdogan, accompagné de son épouse Emine, a été accueilli par une
salve d'applaudissements à son arrivée au Parlement, où une alliance
dominée par son parti islamo-conservateur, l'AKP, détient la majorité.
Au pouvoir depuis 2003 d'abord comme Premier ministre puis président,
M. Erdogan a été réélu le 24 juin, remportant l'élection présidentielle
dès le premier tour avec 52,6% des voix, loin devant ses concurrents.
Après la prestation de serment, M. Erdogan doit déposer une gerbe au
mausolée d'Atatürk avant de présider une cérémonie au palais
présidentiel, inaugurant une nouvelle ère dans l'histoire moderne de la
Turquie avec le passage au système présidentiel, aux termes d'une
révision constitutionnelle adoptée par référendum avec une marge
étroite en avril 2017.
Son accession à cette "hyperprésidence" intervient près de deux ans
après une tentative de coup d'Etat, le 15 juillet 2016, menée par des
militaires factieux et suivie de vastes purges notamment au sein des
forces armées, la police et les administrations, avec l'arrestation ou
le limogeage de dizaines de milliers de personnes.
La dernière vague de purges, annoncée dimanche, a touché plus de 18.000
personnes, en majorité des soldats et des policiers, qui ont été
limogées par un décret-loi présenté comme le dernier sous l'état
d'urgence instauré au lendemain du putsch manqué.
"Un régime d'un seul homme commence aujourd'hui", a écrit sur sa Une le
quotidien d'opposition Cumhuriyet. Sa chroniqueuse Asli Aydintasbas
parle de l'avènement d'une "deuxième république" succédant à la Turquie
laïque fondée par Mustafa Kemal Atatürk.
Le journal progouvernemental Yeni Safak a salué une "journée
historique" durant laquelle "une page de l'histoire turque se tourne et
une nouvelle page s'ouvre".
- "Autocratie institutionnalisée"-
Dans le nouveau système, le poste de Premier ministre, occupé par
Binali Yildirim, sera supprimé, le chef de l'Etat détiendra désormais
l'ensemble du pouvoir exécutif et pourra promulguer des décrets.
Il nommera également six des treize membres du Conseil des juges et
procureurs (HSK), chargé de nommer et destituer le personnel du système
judiciaire.
"L'essentiel des pouvoirs seront concentrés entre ses mains; il n'y
aura plus de Premier ministre et presque aucune des procédures de
contrôles et de contrepoids d'une démocratie libérale. En d'autres
mots, la Turquie sera une autocratie institutionnalisée", estime Marc
Pierini chercheur à l'institut Carnegie Europe.
Lors des élections législatives qui se sont tenues en même temps que la
présidentielle, le Parti de la justice et du développement (AKP,
islamo-conservateur) de M. Erdogan a obtenu 295 sièges sur 600, et son
allié ultranationaliste MHP 49 sièges.
Ainsi, dans la nouvelle législature, l'AKP ne dispose pas seul de la
majorité et comptera sur le soutien du MHP pour contrôler le Parlement.
De nombreux experts craignent que cette alliance conduise à un
durcissement de la politique menée par M. Erdogan, notamment sur la
question kurde.
- Gouvernement resserré -
Des dirigeants étrangers, comme le Vénézuélien Nicolas Maduro et le
Soudanais Omar el-Béchir ou le Premier ministre russe Dmitri Medvedev,
sont attendus à la cérémonie, ainsi que le président bulgare Roumen
Radev et le Premier ministre hongrois Viktor Orban.
Après sa prestation de serment, M. Erdogan présentera un nouveau
gouvernement resserré qui devrait compter 16 ministères contre 26 (sans
compter le Premier ministre) actuellement.
Plusieurs ministères seront donc fusionnés, comme le ministère des
Affaires européennes qui fera désormais partie du ministère des
Affaires étrangères.
La présidence s'appuiera également sur des "commissions" et des bureaux
consacrés à divers secteurs, même si les détails de leurs compétences
ne sont pas encore connus.
Répondant aux critiques de l'opposition sur l'ampleur de ses pouvoirs,
M. Erdogan répète que le nouveau système est un gage d'efficacité pour
relever les défis auxquels fait face la Turquie.
Le plus pressant semble être la crise économique qui se dessine avec
une inflation élevée, la dévaluation de la monnaie et un important
déficit des comptes courants, en dépit d'une croissance solide. (AFP, 9 juillet
2018)
Les
nouveaux députés prêtent serment au parlement
Les députés élus le 24 juin en Turquie
prêtaient serment samedi au parlement, dominé par le parti du président
Recep Tayyip Erdogan qui dépend de ses alliés ultranationalistes pour y
avoir une majorité.
Lors des élections législatives qui se sont tenues, comme la
présidentielle, le 24 juin, le Parti de la justice et du développement
(AKP, islamo-conservateur) de M. Erdogan a obtenu 295 sièges, et son
allié ultranationaliste, le Parti d'action nationaliste (MHP) 49 sièges.
En face, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) a
obtenu 146 sièges et son allié de la droite nationaliste Iyi ("Bon")
Parti, 43, tandis que le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde)
a obtenu 67 sièges.
Or, deux députés élus sur les listes du CHP ont démissionné du parti
samedi matin, pour s'inscrire au nom du Parti de la Félicité (saadet,
islamiste), qui était partie de l'alliance entre le CHP et le Bon
Parti. Un député du Parti de la Grande union (BBP) qui s'était présenté
sur une liste AKP a lui quitté les rangs du parti au pouvoir.
Ainsi, sept partis siègent actuellement au parlement qui compte
désormais 600 députés, contre 550 auparavant, en vertu d'une révision
constitutionnelle adoptée par référendum en avril 2017.
L'AKP ne bénéficie pas seul d'une majorité, et dépendra donc de
son allié ultranationaliste, faisant craindre à certains observateurs
un raidissement de sa ligne politique, notamment à l'égard des Kurdes.
Samedi matin, M. Erdogan a réuni les députés de sa formation pour une
première réunion de groupe au parlement, durant laquelle il a affirmé
que, "renforcé", il était déterminé à "poursuivre (sa) route".
Dans l'après-midi, les nouveaux députés ont commencé à défiler au
pupitre, les uns après les autres sous les applaudissements de leurs
collègues, pour réciter leur prestation de serment. La cérémonie se
poursuivait en fin de soirée.
Parmi les nouveaux députés figure le journaliste Ahmet Sik, élu sous
les couleurs du HDP, emprisonné pendant plusieurs mois et encore sous
le coup d'un procès pour aide au "terrorisme" avec plusieurs de ses
collègues du quotidien d'opposition Cumhuriyet.
Entrent également au parlement l'ancien défenseur international turc de
football Alpay Ozalan et l'ancien pilote de moto de vitesse Kenan
Sofuoglu, tous deux élus AKP.
M. Erdogan prêtera lui serment lundi, avant de présider une cérémonie
marquant l'entrée en vigueur du système présidentiel qui lui confère
des prérogatives largement renforcées. (AFP, 7 juillet
2018)
Erdogan prête
serment lundi avec des
pouvoirs renforcés
Recep Tayyip Erdogan prête serment lundi pour un nouveau mandat aux
pouvoirs considérablement renforcés, ouvrant une nouvelle ère dans
l'histoire moderne de la Turquie avec le passage à un système
présidentiel dénoncé par ses détracteurs comme un virage autocratique.
M. Erdogan, 64 ans, a été réélu le 24 juin pour un nouveau mandat de
cinq ans, remportant l'élection présidentielle dès le premier tour,
avec 52,6% des voix, loin devant ses concurrents.
Il prêtera serment lundi puis présidera une cérémonie au palais
présidentiel marquant officiellement le passage au système présidentiel
aux termes d'une révision constitutionnelle adoptée par référendum en
avril 2017.
M. Erdogan bénéficiait déjà de pouvoirs très larges, mais "désormais,
il aura le soutien institutionnel et légal pour contrôler quasiment
tout", explique Ayse Ayata, professeure de Sciences politiques à
l'Université technique du Moyen-Orient (Ödtü) à Ankara.
Le poste de Premier ministre sera supprimé, le chef de l'Etat détiendra
désormais l'ensemble du pouvoir exécutif et pourra promulguer des
décrets.
Il nommera également six des treize membres du Conseil des juges et
procureurs (HSK), chargé de nommer et destituer le personnel du système
judiciaire.
Et, comme le président peut désormais rester à la tête de sa formation
politique, "il aura le contrôle des députés de son parti, ce qui
signifie que le président aura le contrôle sur les branches exécutive,
judiciaire et législative du pays", souligne Emre Erdogan, professeur
de Sciences politiques à l'Université Bilgi à Istanbul.
"Un tel système crée un vaste espace d'opportunités pour qu'un
président (...) gouverne le pays à lui seul", ajoute-t-il.
- Négociations -
"Avec ce système, lorsque le président contrôle la majorité au
parlement, tous les autres partis politiques perdent leur utilité",
poursuit le professeur.
Or, lors des élections législatives qui se sont tenues en même temps
que la présidentielle, le 24 juin, le Parti de la justice et du
développement (AKP, islamo-conservateur) de M. Erdogan a obtenu 295
sièges sur 600, et son allié ultranationaliste MHP 49 sièges.
Ainsi, dans la nouvelle législature, l'AKP ne dispose pas seul de la
majorité et comptera sur le soutien du MHP pour contrôler le parlement.
Mais "avec le temps, le MHP pourrait reconsidérer sa position et
formuler des exigences", comme des postes au gouvernement, des
concessions ou des emplois, estime Mme Ayata.
Faute de soutien du MHP, M. Erdogan devrait négocier sur chaque texte
avec les différents partis pour s'assurer une majorité.
Certains députés du Bon parti (Iyi parti, droite nationaliste), qui
s'est présenté dans une alliance de l'opposition, ont toutefois d'ores
et déjà annoncé qu'ils étaient prêts à voter certaines lois proposées
par l'AKP, "si elles sont bonnes".
De nombreux experts craignent en outre que l'alliance forcée avec le
MHP ne conduise à un durcissement de la politique menée par M. Erdogan,
notamment sur la question kurde.
- Défis -
Après sa prestation de serment lundi, M. Erdogan présentera son nouveau
gouvernement resserré qui devrait compter 16 ministères contre 26 (sans
compter le Premier ministre) actuellement.
Plusieurs ministères seront donc fusionnés, comme le ministère des
Affaires européennes, qui fera désormais partie du ministère des
Affaires étrangères.
La présidence s'appuiera également sur des "commissions" et des bureaux
consacrés à divers secteurs, même si les détails de leurs compétences
ne sont pas encore connus.
Répondant aux critiques de l'opposition, dont les candidats à la
présidentielle avaient juré de revenir sur ce nouveau cadre
institutionnel, M. Erdogan répète que le nouveau système est un gage
d'efficacité pour relever les défis auxquels fait face la Turquie.
Le plus pressant semble être la crise économique qui pointe son nez
avec une inflation élevée, la dévaluation de la monnaie et un important
déficit des comptes courants, en dépit d'une croissance solide.
Cette situation est en partie due à un manque de confiance des marchés
dans la stratégie économique du président turc, qui ne cesse d'appeler
à baisser les taux d'intérêt pour combattre l'inflation, alors que la
plupart des économistes préconisent le contraire. (AFP, 6 juillet
2018)
L'élection
d'Erdogan et son parti aux élections officialisée
Le Haut-comité électoral (YSK) en Turquie a publié mercredi les
résultats définitifs des élections législatives et présidentielle du 24
juin, officialisant la victoire du président Recep Tayyip Erdogan et
son parti.
Des résultats non officiels, quasi-identiques à ceux annoncés mercredi,
avaient déjà été publiés par l'YSK quelques heures après la fermeture
des bureaux du vote.
Le chef de l'Etat a ainsi officiellement remporté un nouveau mandat dès
le premier tour de l'élection présidentielle avec 52,59% des voix, a
annoncé lors d'une conférence de presse à Ankara le président du YSK
Sadi Güven.
Loin derrière, le candidat du Parti républicain du peuple (CHP,
social-démocrate), Muharrem Ince, a obtenu 30,64% des voix.
Au parlement, le Parti de la justice et du développement (AKP,
islamo-conservateur) de M. Erdogan a obtenu 295 sièges sur 600, et son
allié ultranationaliste MHP 49 sièges. Ensemble, ils disposent d'une
majorité leur permettant de contrôler la Chambre.
En face, le CHP a obtenu 146 sièges et son allié de la droite
nationaliste Iyi ("Bon") Parti, 43.
La Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) a obtenu 67 sièges.
Les nouveaux députés prêteront serment samedi après-midi.
Pour sa part, M. Erdogan prêtera serment lundi et présentera dans la
foulée son nouveau gouvernement, qu'il dirigera désormais directement
en vertu d'un nouveau système adopté par référendum en avril 2017 et
qui instaure un système présidentiel.
Dans ce nouveau cadre constitutionnel, le poste de Premier ministre est
en effet supprimé et l'ensemble des pouvoirs exécutifs sont entre les
mains du président, qui pourra également gouverner par décret.
Dans un rapport préliminaire, une mission commune d'observateurs de
l'OSCE et du Conseil de l'Europe avait déploré l'absence
"d'opportunités égales" pour les différents candidats, notamment en
termes de couverture médiatique.
La mission avait toutefois souligné que "le jour des élections, les
procédures ont été généralement suivies". (AFP, 4 juillet
2018)
Remous au sein du principal parti
d'opposition, CHP
Le candidat malheureux du principal parti d'opposition turc à la
présidentielle du 24 juin, Muharrem Ince, a annoncé mardi qu'il
souhaitait prendre la tête du parti en délogeant l'actuel chef de la
formation, Kemal Kiliçdaroglu.
"J'ai proposé (à M. Kiliçdaroglu) de convoquer un congrès
extraordinaire, que je devienne président du parti et lui président
d'honneur", a déclaré M. Ince lors d'une intervention télévisée à
Ankara, au lendemain d'une rencontre entre les deux hommes.
La présidentielle a été confortablement remportée par le président
sortant Recep Tayyip Erdogan mais M. Ince a réussi a remporter 30,6%
des voix, loin devant les autres candidats de l'opposition.
En ce qui concerne les législatives, le Parti républicain du peuple
(CHP, social-démocrate), emmené par M. Kiliçdaroglu, n'a remporté que
22,6% des voix.
M. Kiliçdaroglu "pourra poursuivre les travaux en tant que président de
groupe au parlement, et moi je préparerai le parti aux (futures)
élections, en travaillant d'Edirne (nord-ouest) à Ardahan (nord-est)",
a ajouté M. Ince.
"S'il dit non, le parti règlera lui-même la question", a-t-il poursuivi.
Cet ancien professeur de physique a déjà tenté à deux reprises de
prendre la tête du parti, sans succès, mais a tout de même été choisi
par M. Kiliçdaroglu pour briguer la présidence face à M. Erdogan.
Les tensions entre les deux hommes sont néanmoins palpables, alors que
le CHP se prépare pour les élections municipales prévues en mars 2019.
M. Ince a d'ores et déjà annoncé qu'il allait se rendre dans les 81
provinces de Turquie pour remercier les électeurs qui ont voté pour lui
à la présidentielle. (AFP,
4 juillet
2018)
Forces
armées/Armed Forces
Un avion militaire turc retenu au Mongolie après une
tentative
d'enlèvement
La Mongolie a empêché vendredi le décollage d'un avion soupçonné
d'appartenir à l'armée de l'air turque, après que plusieurs témoins ont
affirmé avoir vu des attaquants enlever un homme lié au mouvement
Gülen, qualifié de terroriste par Ankara qui traque ses membres.
Selon plusieurs témoins, au moins cinq hommes ont kidnappé Veysel Akcay
vendredi matin dans sa demeure à Oulan-Bator, avant de le jeter dans un
mini-bus.
Ce directeur d'une école en Mongolie, âgé de 50 ans, est soupçonné
d'être lié à Fethullah Gülen, prédicateur musulman exilé aux Etats-Unis
et auquel Ankara impute le putsch manqué de juillet 2016.
Plusieurs enseignants, interrogés par l'AFP, ont toutefois nié toute
connexion entre les deux hommes.
Veysel Akcay ne s'est ensuite pas présenté au travail, suscitant les
inquiétudes de ses proches, a rapporté la police.
Pendant ce temps ces ravisseurs l'emmenaient à l'aéroport international
Gengis Khan à Oulan-Bator, où un petit avion de ligne avait atterri aux
alentours de 01H00 locales (05h00 GMT).
D'après le site flightradar24.com, qui suit en temps réel les positions
d'avions, il est utilisé par l'armée de l'air turque.
Des tractations de plus de huit heures ont alors démarré entre les
ravisseurs présumés et les autorités mongoles, qui ont refusé
d'autoriser le départ de l'avion.
Alors que les autorités du pays ont convoqué les responsables de
l'ambassade de Turquie en Mongolie, des parlementaires et des
manifestants se rassemblaient à l'aéroport pour réclamer la libération
de M. Akcay.
Battsetseg Batmunkh, vice-ministre des Affaires étrangères, a également
prévenu les responsables de l'ambassade que toute tentative
d'enlèvement d'une personne sur le territoire mongole constituait une
"violation grave de l'indépendance et la souveraineté" du pays.
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a nié ces
accusations au cours d'un entretien téléphonique avec son homologue
Tsogtbaatar Damdin, selon le ministère mongole des Affaires étrangères.
Pas de quoi convaincre certains responsables du pays. "Nous sommes une
nation indépendante. Pensez-vous que quelqu'un peut pratiquer des
enlèvements dans notre pays", a écrit sur Twitter le parlementaire
Baasankhuu Oktaybri.
L'avion turc a finalement décollé à 09H25 locales sans M. Akcay, a
assuré un responsable des transports en Mongolie sur Twitter.
Depuis le putsch avorté de 2016, les autorités turques traquent sans
relâche ceux qu'elles soupçonnent d'être des partisans du prédicateur
Fethullah Gülen, autrefois allié du président turc Recep Tayyip Erdogan
.
Selon l'agence de presse étatique turque Anadolu, plus de 1.600
personnes ont été condamnées à la prison à vie en lien avec le putsch.
Quelque 77.000 suspects ont été incarcérés, et plus de 140.000
personnes limogées ou suspendues.
Le mouvement Gülen a développé une influence significative en Turquie
et à l'étranger, comme en Asie centrale, en Afrique et dans les
Balkans, notamment via un vaste réseau d'éducation. (AFP, 27 juillet
2018)
Bill Introducing Paid Military Service Becomes Law
The bag law draft, which also introduces paid military service, has
been approved by the General Assembly of the Grand National Assembly of
Turkey (TBMM) and become a law.
The initial draft, which foresaw that the ones who were born before
December 31, 1993 could benefit from the paid military service, has
been amended and the related date has been changed to January 1, 1994.
With this amendment coming into force, approximately 10 thousand more
people will be allowed to do a paid military service.
Under the new law, the ones who were born on and after January 1, 1994
can benefit from the paid military service on the condition that they
pay 15 thousand Turkish Lira (approx. 2650 Euro) and receive a 21-day
basic military training. The initial law draft foresaw the duration of
the military training as 28 days.
While the people living abroad can benefit from the paid military
service on the condition that they pay 2 thousand Euro and receive the
distance military training provided by the Ministry of National
Defense, convicts can also do a paid military service by submitting an
application in three months after the law comes into force. (BIA, July 26,
2018)
Washington
discute avec Ankara
pour lui vendre son système antimissiles
Patriot
Les Etats-Unis tentent de convaincre
la Turquie d'acheter leur système antimissiles Patriot au lieu du russe
S-400, dont l'acquisition possible par Ankara est un point de friction
majeur entre les deux pays alliés au sein de l'Otan.
Une loi américaine prévoit des sanctions contre tout pays qui conclut
des contrats avec plusieurs sociétés d'armement russes, et menace donc
la Turquie si elle confirme l'achat de systèmes de défense antiaérienne
S-400.
"L'objectif de notre point de vue est, avant tout, de faire en sorte
que les systèmes achetés par nos alliés soient conformes aux relations
stratégiques entre nous et nos alliés", a expliqué lundi Tina Kaidanow,
chargée des affaires politico-militaires au département d'Etat
américain.
"Dans le cas de la Turquie, ce sont, de notre point de vue, les
Patriots, et nous essayons de fournir aux Turcs une vision de ce qu'on
peut faire au sujet des Patriots", a-t-elle ajouté lors d'une
conférence téléphonique avec des journalistes depuis le salon
aéronautique de Farnborough au Royaume-Uni.
"Peut-on convaincre nos amis et partenaires étrangers qu'il s'agit
vraiment d'une question sérieuse?", a-t-elle interrogé. "Nous espérons
qu'ils en tiennent compte lorsqu'ils envisagent leurs acquisitions.
Nous voulons qu'ils comprennent quels sont les inconvénients, les
inconvénients réels et graves, de certains achats, notamment de
l'acquisition de S-400 aux Russes, et qu'ils continuent plutôt de
s'intéresser à nos systèmes pour donner la priorité à
l'interopérabilité", a-t-elle ajouté. (AFP, 18 juillet
2018)
Prison à vie pour des dizaines de
militaires impliqués dans le putsch
manqué
Un tribunal turc a condamné jeudi à la
prison à vie plusieurs dizaines de militaires reconnus coupables
d'avoir pris part à des affrontements meurtriers sur l'un des
principaux ponts d'Istanbul dans la nuit du putsch manqué en 2016.
Selon l'agence de presse étatique Anadolu, 72 personnes, dont un
lieutenant-colonel, ont été reconnues coupables de "tentative de
renversement de l'ordre constitutionnel" et condamnées à des peines de
prison à perpétuité.
Par ailleurs, 27 accusés ont été condamnés à plus de 15 ans de prison
pour "complicité de tentative de renversement de l'ordre
constitutionnel", selon l'énoncé du verdict qui survient à trois jours
de la commémoration du deuxième anniversaire du putsch avorté.
Ce procès fait partie des centaines de procédures judiciaires ouvertes
à travers le pays après la tentative de coup d'Etat du 15 au 16 juillet
2016 mise en échec par le président Recep Tayyip Erdogan.
Les faits jugés jeudi se sont déroulés lors de l'un des principaux
épisodes du coup de force qui s'est tenu sur l'un des trois ponts qui
enjambent le Bosphore, à Istanbul.
Dans la nuit du 15 au 16 juillet, plusieurs dizaines de
militaires appuyés par des chars avaient pris le contrôle du pont du
Bosphore pendant plusieurs heures, mitraillant des civils qui
marchaient sur eux pour protester.
La reddition de ces soldats factieux au petit matin du 16 juillet avait
marqué l'échec du putsch.
D'après l'acte d'accusation, 32 civils et deux policiers qui
s'opposaient aux putschistes ont été tués sur ce pont qui a été depuis
rebaptisé "pont des martyrs du 15-Juillet".
D'après l'agence de presse DHA, 34 drapeaux turcs, un pour chaque
victime, ont été brandis par les représentants des parties civiles lors
de l'audience jeudi.
Parmi les civils tués lors de ces violences figurent un proche de M.
Erdogan, le communicant Erol Olçok, ainsi que le fils adolescent de ce
dernier, Abdullah Tayyip, ainsi prénommé en l'honneur du président.
Ankara impute la tentative de putsch au prédicateur Fethullah Gülen. Ce
dernier, qui réside aux Etats-Unis depuis une vingtaine d'années, nie
toute implication.
Les autorités turques ont lancé des purges d'une ampleur sans précédent
contre ses partisans présumés, mais aussi des opposants prokurdes et
des journalistes critiques. (AFP, 12 juillet
2018)
Le
commandant de l'armée de terre nommé chef
d'état-major
Le commandant de l'armée de terre en
Turquie, le général Yasar Güler, a été nommé chef d'état-major mardi
pour succéder au général Hulusi Akar, désigné ministre de la Défense.
La nomination du général Güler, 64 ans, a été annoncée dans un décret
présidentiel publié tôt mardi, au lendemain de la prestation de serment
du président Recep Tayyip Erdogan pour un mandant de cinq ans aux
pouvoirs renforcés et la formation d'un nouveau cabinet resserré.
Chef d'état-major depuis 2015, le général Hulusi Akar s'est vu
attribuer le portefeuille de la Défense au sein du nouveau cabinet, une
nomination rare pour un militaire.
L'actuel chef d'état-major adjoint, le général Umit Dundar, a quant à
lui été nommé chef de l'armée de terre pour succéder au général Güler.
Membre-clé de l'Otan depuis 1952, la Turquie représente la deuxième
plus grande armée de l'Alliance après les Etats-Unis.
Les forces armées ont connu d'importantes purges dans leurs rangs après
la tentative de putsch menée en juillet 2016 par des militaires
factieux pour renverser le président Erdogan. (AFP, 10 juillet
2018)
Mandats d'arrêt contre 346
militaires pour liens présumés avec le putsch
Les autorités turques ont émis vendredi des mandats d'arrêt contre 346
membres des forces armées soupçonnés de liens avec les instigateurs
présumés du putsch manqué de juillet 2016, selon l'agence étatique
Anadolu.
Le procureur d'Istanbul a émis des mandats d'arrêt pour 271 soldats,
dont 122 d'active, et celui d'Izmir pour 75, précise l'agence.
Ils sont soupçonnés de liens avec les réseaux du prédicateur Fethullah
Gülen, accusé par Ankara d'avoir fomenté le putsch manqué.
Installé aux Etats-Unis depuis une vingtaine d'années, M. Gülen nie
toute implication.
Des opérations ont été lancées à travers le pays pour procéder aux
interpellations des militaires faisant l'objet des mandats d'arrêt,
selon Anadolu qui n'a pas précisé le nombre de soldats qui avaient été
effectivement arrêtés vendredi.
Environ 77.000 personnes ont été arrêtées dans le cadre des purges
menées depuis la tentative de coup d'Etat, et plus de 140.000 limogées
ou suspendues de la fonction publique.
Ces purges sont largement décriée par l'opposition et les organisations
de défense des droits de l'Homme, qui accusent le président Recep
Tayyip Erdogan de s'en servir pour faire taire toute voix critique. (AFP, 6 juillet
2018)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
La
Turquie place le pasteur américain Brunson en
résidence surveillée
La Turquie a placé mercredi en résidence surveillée le pasteur
américain Andrew Brunson dont l'incarcération pendant près de deux ans
pour des accusations de "terrorisme" et d'"espionnage" a empoisonné les
relations entre Ankara et Washington.
Ce développement inattendu survient moins d'une semaine après la
décision d'un autre tribunal turc de maintenir en détention préventive
ce religieux écroué en Turquie depuis octobre 2016 et ce en dépit des
appels répétés des Etats-Unis à sa libération.
Un tribunal d'Izmir (ouest de la Turquie) a converti mercredi sa
détention préventive en placement en résidence surveillée, a dit à
l'AFP son avocat Cem Alavurt.
Le pasteur est sorti de prison en fin d'après-midi, selon des images
retransmises en direct par la chaîne de télévision NTV. Il est apparu
souriant avant de s'engouffrer dans un véhicule qui a quitté le
pénitencier sous escorte policière.
Andrew Brunson, qui risque jusqu'à 35 ans de prison dans le cadre d'un
procès ayant commencé au printemps, reste soumis à une stricte
interdiction de quitter son domicile et le territoire turc pendant la
durée de la procédure judiciaire.
Sur fond de rapports bilatéraux houleux depuis plus de deux ans, le
président américain Donald Trump s'est à plusieurs reprises insurgé
contre l'incarcération d'Andrew Brunson. "Ils le qualifient d'espion.
Mais je suis plus espion que lui", avait-il ainsi tweeté en avril
dernier.
L'annonce du placement en résidence surveillée de ce religieux a
provoqué une légère remontée de la livre turque face au dollar, signe
que les marchés espèrent quelque apaisement des tensions entre la
Turquie et les Etats-Unis, partenaires au sein de l'Otan.
- Un "otage", pour Trump -
Andrew Brunson est accusé par les autorités turques d'avoir agi pour le
compte du réseau du prédicateur Fethullah Gülen auquel Ankara impute,
malgré les dénégations de ce dernier, le putsch manqué de juillet 2016,
mais aussi pour celui du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK,
séparatistes kurdes).
Ces deux organisations sont considérées comme terroristes par les
autorités turques.
Installé en Turquie depuis une vingtaine d'années, le pasteur, qui
gérait une petite église protestante dans la province d'Izmir avant son
arrestation, est aussi accusé d'espionnage à des fins politiques ou
militaires, ce qu'il dément catégoriquement.
Le président Trump avait qualifié de "honte totale" la décision la
semaine dernière de le maintenir en détention préventive. "Cela fait
trop longtemps qu'il est retenu en otage", avait-il tonné, appelant son
homologue turc Recep Tayyip Erdogan à "faire quelque chose pour libérer
ce merveilleux époux et père de famille chrétien".
"J'ai lu l'acte d'accusation, j'ai assisté à trois audiences. Je ne
crois pas qu'il y ait la moindre indication selon laquelle le pasteur
Brunson est coupable de quelque activité criminelle ou terroriste" que
ce soit, avait dénoncé le chargé d'affaires américain à Ankara Philip
Kosnett.
La prochaine audience dans le procès d'Andrew Brunson doit se dérouler
le 12 octobre.
De nombreux différends opposent Washington à Ankara, notamment sur le
soutien américain à une milice kurde syrienne et sur le refus américain
d'extrader M. Gülen, installé aux Etats-Unis.
D'autres affaires judiciaires compliquent leurs relations, comme
l'incarcération de deux employés turcs du consulat américain à Istanbul
et d'un employé turc de la représentation américaine à Adana (sud).
En septembre, M. Erdogan avait évoqué l'idée d'échanger ce pasteur
contre le prédicateur Gülen, un scénario rejeté par Washington.
Andrew Brunson a été arrêté dans le cadre des vastes purges effectuées
dans le cadre de l'état d'urgence mis en place en Turquie à la suite de
la tentative de coup d'Etat du 15 au 16 juillet 2016.
L'état d'urgence a été levé la semaine dernière, mais le Parlement a
voté mercredi, peu après la sortie de prison du pasteur, une nouvelle
loi "antiterroriste" qui reprend plusieurs mesures de ce régime
d'exception. (AFP, 25 juillet
2018)
La
Turquie maintient en
détention le pasteur américain Brunson
Un tribunal turc a ordonné
mercredi le maintien en détention préventive du pasteur américain
Andrew Brunson, jugé pour "terrorisme" dans une affaire qui empoisonne
les rapports entre Ankara et Washington et qualifiée de "honte totale"
par Donald Trump.
Le président américain a publiquement appelé mercredi soir son
homologue turc Recep Tayyip Erdogan à oeuvrer pour la remise en liberté
du pasteur.
La décision a été rendue lors de la troisième audience de ce procès qui
se déroule à Aliaga, dans la province d'Izmir (ouest de la Turquie),
selon une correspondante de l'AFP au tribunal. Le procès a par ailleurs
été renvoyé au 12 octobre.
Le procès du pasteur, détenu depuis octobre 2016 sous l'accusation
d'activités "terroristes" et d'"espionnage", a contribué à tendre des
rapports déjà houleux depuis plus de deux ans entre la Turquie et les
Etats-Unis.
"C'est une honte totale que la Turquie ne veuille pas libérer un
pasteur américain respecté, Andrew Brunson. Cela fait trop longtemps
qu'il est retenu en otage. Recep Tayyip Erdogan devrait faire quelque
chose pour libérer ce merveilleux époux et père de famille chrétien. Il
n'a rien fait de mal et sa famille a besoin de lui!", a tonné Donald
Trump dans la soirée sur Twitter.
"Ils le qualifient d'espion. Mais je suis plus espion que lui",
avait-il déjà tweeté en avril dernier.
A l'issue de l'audience mercredi, le pasteur Brunson, qui risque
jusqu'à 35 ans de prison dans ce procès qui s'est ouvert le 16 avril, a
salué de la main les personnes venues le soutenir à Aliaga.
Son maintien en détention balaie les espoirs de ses partisans, alors
que l'avocat du pasteur, Cem Halavurt, avait indiqué mercredi matin
qu'il s'attendait à sa libération.
M. Brunson "n'a pas été libéré, donc je peux dire que l'injustice se
poursuit", a-t-il déclaré à l'issue de l'audience.
Dénonçant "une vraie honte judiciaire", il a affirmé que les
accusations pesant sur son client n'étaient pas étayées par des preuves
et s'appuyaient seulement sur "les déclarations de quelques témoins".
"Nous sommes déçus par l'issue de l'audience qui s'est déroulée
aujourd'hui", a réagi le chargé d'affaires américain à Ankara Philip
Kosnett, présent au tribunal.
"Nous allons continuer à suivre cette affaire de près et espérons que
le pasteur Brunson retrouvera sa famille bientôt", a-t-il ajouté.
- "Pas la moindre indication" -
Lors de la précédente audience, en mai, le pasteur avait déjà été
maintenu en détention préventive, le tribunal invoquant un "risque de
fuite".
"J'ai lu l'acte d'accusation, j'ai assisté à trois audiences. Je ne
crois pas qu'il y a la moindre indication que le pasteur Brunson est
coupable de quelque activité criminelle ou terroriste", a poursuivi M.
Kosnett.
La femme du pasteur, Norine Brunson, assistait à l'audience. Quatre
nouveaux témoins, deux à charge, et deux de la défense, ont été
entendus mercredi.
Avant le début de l'audience, M. Kosnett avait appelé à "résoudre au
plus vite ce cas". Ce "serait bénéfique pour tout le monde", avait-il
déclaré.
Selon le chargé d'affaires, le cas du pasteur Brunson a été évoqué lors
d'un entretien téléphonique lundi entre les présidents turc et
américain.
"Les deux présidents se sont engagés à rebâtir la relation
(américano-turque) et nous avons beaucoup de travail à faire pour
concrétiser cet engagement", a-t-il ajouté.
Les autorités turques accusent M. Brunson d'avoir agi pour le compte du
réseau du prédicateur Fethullah Gülen auquel Ankara impute le putsch
manqué de juillet 2016, mais aussi pour le Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK). Ces deux organisations sont considérées comme
terroristes par la Turquie.
Installé en Turquie depuis une vingtaine d'années, le pasteur est aussi
accusé d'espionnage à des fins politiques ou militaires.
Il dément catégoriquement toutes ces accusations.
Cette affaire a contribué à tendre les relations entre Washington et
Ankara, déjà houleuses en raison de nombreux différends, notamment au
sujet du soutien américain à une milice kurde syrienne et le refus
américain d'extrader M. Gülen, installé aux Etats-Unis.
En septembre, M. Erdogan avait ainsi évoqué l'idée d'échanger le
pasteur Brunson contre le prédicateur Gülen, une hypothèse balayée par
Washington.
(AFP, 19
juillet
2018)
Arrestation
d'un célèbre prédicateur créationniste
La police turque a arrêté mercredi un
célèbre prédicateur créationniste et star du petit écran, Adnan Oktar,
et une dizaine de ses adeptes, pour des soupçons de fraudes, corruption
et agressions sexuelles, ont rapporté les médias.
Figure controversée en Turquie, M. Oktar, plus célèbre sous le
pseudonyme Harun Yahya, s'est fait connaître auprès du grand public
grâce à son émission sur la chaîne en ligne A9 dans laquelle il
présentait des programmes entouré de femmes.
Ces dernières, lourdement maquillées et légèrement vêtues, sont
surnommées "chatons" par le présentateur.
M. Oktar a été placé en détention à Istanbul, dans le cadre d'une
enquête menée par l'unité des crimes financiers de la police, après
l'émission de 235 mandats d'arrestation, rapporte l'agence étatique
Anadolu. Ses biens et ceux des autres personnes concernées par les
mandats d'arrêts ont été saisis.
Parmi les mandats, 106 sont à l'encontre de femmes et ont été émis dans
les provinces d'Istanbul, d'Ankara mais aussi de Mugla et d'Antalya
(sud) et pourraient concerner ces "chatons".
Alors que les opérations étaient toujours en cours, le procureur
d'Istanbul a indiqué dans un communiqué cité par le quotidien Hürriyet
que M. Oktar avait été arrêté après avoir tenté de fuir.
Avec l'appui d'hélicoptères, la police a déjà arrêté 79 autres
personnes dans cinq provinces turques, selon le
journal.
A l'étranger, M. Oktar, 62 ans, s'est rendu célèbre après la
publication d'un "Atlas de la création", livre de 770 pages dans lequel
il rejette les théories évolutionnistes.
Dans les années 90, alors qu'il était à la tête d'une secte, de
nombreux scandales sexuels l'impliquant ont fait la Une des journaux et
lui ont offert une première forme de notoriété.
Il a été poursuivi en justice pour "association de malfaiteurs" mais a
été blanchi au bout de plus de dix ans de procédures.
En février, une guerre des mots l'avait opposé au chef des affaires
religieuses en Turquie, Ali Erbas après que ce dernier eut affirmé que
le télévangéliste avait "probablement perdu son équilibre mental".
Le même mois, l'autorité audiovisuelle turque, RTUK, a ordonné à
cinq reprises l'arrêt de la diffusion d'un des programmes de M. Oktar,
qui "violait l'égalité hommes-femmes et rabaissait les femmes", et lui
a infligé une amende. (AFP, 11 juillet
2018)
Enquête
contre une actrice après un tweet sur les
"viols à Médine"
Une enquête visant une actrice turque a été ouverte mercredi, pour
avoir parlé d'un "nombre record de viols" dans la ville sainte de
Médine en Arabie, dans le cadre d'un débat sur l'introduction de la
peine de mort pour les agresseurs sexuels, selon les médias.
La célèbre actrice Berna Lançin a dénoncé sur Twitter le manque
d'efficacité de la peine de mort, alors qu'une partie de l'opinion
publique en Turquie réclame sa rétablissement après une série
d'agressions sexuelles sur mineurs.
"Si la peine de mort était une solution, alors Médine n'aurait pas un
nombre record de viols", a-t-elle tweeté, sans avancer de chiffre à
l'appui de son propos.
Pour avoir pris l'exemple de Médine, deuxième ville sainte de l'islam
après la Mecque, Berna Lançin est soupçonnée d'avoir "insulté les
valeurs religieuses", selon un communiqué du procureur d'Istanbul cité
par l'agence étatique Anadolu.
Selon l'ONG Amnesty, l'Arabie saoudite est arrivée en 2017 en troisième
position pour le nombre de peines capitales exécutées, derrière la
Chine et l'Iran.
A la suite d'un tollé que son tweet a provoqué sur les réseaux sociaux,
l'actrice s'est défendue d'avoir visé l'islam en tant que religion en
parlant de Médine.
" Je parlais de l'ordre social actuel à Médine. Quand je dis +Médine+,
pourquoi ne pensez-vous pas à la ville en Arabie saoudite plutôt qu'à
la ville sainte ? Calmez-vous", a-t-elle réagi.
Des voix exigeant le rétablissement de la peine de mort, abolie en
2004, s'étaient élevées en Turquie après la tentative de coup d'Etat en
juillet 2016, et en 2015 après le viol et le meurtre d'une adolescente.
(AFP, 4
juillet
2018)
Commémoration du massacre d'intellectuels
alévis en 1993
Des militants et responsables politiques de l'opposition ont commémoré
lundi le massacre de 33 personnes, principalement des intellectuels de
confession alévie, brûlées vives par des islamistes radicaux à Sivas,
dans l'est de la Turquie, il y a 25 ans.
Le 2 juillet 1993, 33 intellectuels, dont une majorité d'alévis, ont
été tués dans l'hôtel Madimak à Sivas, où ils étaient réunis pour une
conférence, dans un incendie allumé par une foule d'islamistes
intégristes.
Parmi les conférenciers figurait l'écrivain Aziz Nesin, qui a survécu à
l'incendie avant de mourir d'une crise cardiaque en 1995. La présence
de Nesin, qui avait entamé la traduction en turc des "Versets
sataniques" de Salman Rushdie, avait motivé l'appel à manifester des
partis islamistes de l'époque.
Deux employés de l'hôtel ont également perdu la vie dans l'incendie,
ainsi que deux manifestants.
Cet incident a traumatisé la communauté alévie de Turquie, principale
minorité religieuse du pays. Les Alévis forment un groupe hétérodoxe et
progressiste, particulièrement attaché à la laïcité, dont la pratique
religieuse est très éloignée de celle des franges traditionnelles de
l'islam.
Des milliers de personnes ont défilé dans le centre-ville de Sivas
lundi pour commémorer les victimes, selon les médias.
Lors d'une cérémonie officielle, le gouverneur de Sivas, Davut Gül, a
déposé une gerbe sur un mémorial près de l'hôtel devenu depuis un
centre culturel.
"Il est impossible de changer le passé, mais il est en notre pouvoir de
construire un avenir paisible et heureux dans l'unité et le
vivre-ensemble", a déclaré sur Twitter Muharrem Ince, candidat
malheureux du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) pour
l'élection présidentielle qui s'est tenue le 24 juin.
Sur Twitter, le mot-dièse "UnutMADIMAKlimda" ("Je n'ai pas oublié,
c'est dans mon esprit", qui inclut en turc le nom de l'hôtel où s'est
produit le massacre), était parmi les plus partagés en Turquie.
"Pour défendre la paix et la fraternité dans la société, nous
n'oublierons pas et nous ne laisserons pas oublier Madimak", a affirmé
la principale association des Alévis de Turquie, Cem Vakfi, dans un
communiqué.
Trente-trois personnes avaient finalement été condamnées à la
perpétuité pour l'attaque de Sivas, mais des militants affirment que de
nombreux responsables ont échappé à la justice. (AFP, 2 juillet
2018)
Socio-économique
/ Socio-economic
Inflation en Turquie: test
crucial pour la banque centrale
La banque centrale de Turquie se réunit mardi pour décider d'augmenter
ou non ses taux d'intérêt pour notamment combattre l'inflation, un test
majeur pour la crédibilité de cet organe après la réélection du
président Erdogan qui inquiète de plus en plus les marchés.
Cette réunion du comité de politique monétaire de la Banque centrale de
Turquie (CBRT) survient au moment où l'inflation a dépassé les 15% sur
un an en juin, renforçant l'inquiétude des observateurs qui pointent un
essoufflement de l'économie turque.
C'est la première fois que la CBRT se réunit depuis le double scrutin
présidentiel et législatif du 24 juin, remporté par Recep Tayyip
Erdogan qui a été réélu pour un mandat aux pouvoirs considérablement
renforcés grâce à une révision constitutionnelle.
Après sa victoire aux élections, M. Erdogan a donné des sueurs froides
aux marchés en confiant le portefeuille clé des Finances à son gendre,
Berat Albayrak, un ex-ministre de l'Energie âgé de 40 ans.
Bien que l'économie turque affiche un taux de croissance pour 2017 à
faire pâlir de nombreux pays (+7,4%), elle présente plusieurs signes de
surchauffe avec une inflation sur un an à 15,39% en juin --un record
depuis 2003-- et une dégringolade continue de la livre turque.
Face à cette situation, les économistes soutiennent qu'il est
nécessaire de rehausser les taux d'intérêt de la banque centrale, dont
le principal taux directeur, celui de refinancement à une semaine,
s'élève à 17,75%. La CBRT doit annoncer sa décision à 11H00 GMT.
Mais M. Erdogan, qui se décrit lui-même comme un "ennemi des taux
d'intérêt", préconise tout l'inverse et a désormais plus que jamais les
mains libres pour imposer ses vues peu orthodoxes sur l'économie.
- "Pas de bagarre" -
La Turquie est en effet formellement passée il y a deux semaines d'un
système parlementaire à un régime présidentiel qui fait de M. Erdogan
l'unique détenteur du pouvoir exécutif. Cette transition a notamment
fait disparaître la fonction de Premier ministre.
Le président turc s'est octroyé dans la foulée par décret la
prérogative de nommer le gouverneur de la banque centrale, signalant
ainsi sa volonté d'avoir la main sur les leviers économiques.
Pour tenter de rassurer les marchés et les investisseurs étrangers qui
doutent plus que jamais de l'indépendance de la banque centrale, M.
Albayrak multiplie les déclarations apaisantes.
Après s'être entretenu lundi avec des experts, il a ainsi indiqué sur
Twitter qu'il organiserait des réunions régulières avec des économistes.
Et cité par les médias turcs, M. Albayrak a déclaré dimanche qu'il
n'avait pas l'intention de "se bagarrer avec les marchés".
Le gouvernement n'a pas reconduit la semaine dernière l'état d'urgence
qui était en vigueur depuis la tentative de putsch de juillet 2016 et
dont les marchés réclamaient avec insistance la levée.
Malgré l'hostilité de M. Erdogan envers les taux d'intérêt, de nombreux
économistes s'attendent à ce que la banque centrale continue dans ce
sens mardi, anticipant une hausse comprise entre 75 et 150 points de
base.
"Nous tablons sur une hausse de 100 points de base et, vu la montée
brutale de l'inflation au cours des deux derniers mois, cela semble
être le minimum acceptable pour les marchés", indique à l'AFP Jason
Tuvey de Capital Economics.
"En deçà, les inquiétudes concernant l'indépendance de la banque
centrale et sa capacité à affronter l'inflation seraient ravivées",
poursuit M. Tuvey. "Une liquidation de la livre turque suivrait
immanquablement et forcerait la CBRT à rehausser les taux en urgence". (AFP, 24 juillet
2018)
Fitch
abaisse la note de la dette de la Turquie
L'agence de notation
Fitch a annoncé vendredi avoir abaissé la note de la dette souveraine
de la Turquie, estimant que "les risques pesant sur la stabilité
macroéconomique du pays se sont intensifiés".
La note passe de "BB+" à "BB", la repoussant encore davantage dans la
catégorie spéculative. Elle est assortie d'une perspective négative, ce
qui implique qu'elle pourrait encore être abaissée prochainement,
précise Fitch dans un communiqué.
L'agence relève notamment un environnement financier plus difficile,
une accélération de l'inflation ou encore l'impact du plongeon du taux
de change sur le secteur privé, dont la dette est très liée aux devises
étrangères.
Fitch souligne "que la crédibilité de la politique économique s'est
détériorée ces derniers mois et les premières mesures prises après les
élections de juin ont augmenté l'incertitude".
Les experts s'inquiètent des signes d'essoufflement qui se multiplient:
la livre turque ne cesse de se déprécier face au dollar (elle a perdu
30% de sa valeur depuis le début de l'année) et l'inflation sur un an a
franchi la barre des 15% en juin (15,39% exactement sur un an), un
record depuis 2003.
Les marchés s'inquiètent aussi de la dérive autoritaire.
La Turquie est formellement passée cette semaine d'un système
parlementaire à un régime présidentiel qui fait de Recep Tayyip Erdogan
l'unique détenteur du pouvoir exécutif. Cette transition a notamment
fait disparaître la fonction de Premier ministre.
Le président turc s'est aussi octroyé par décret la prérogative de
nommer le chef de la banque centrale, signalant ainsi sa volonté
d'avoir la main sur les leviers économiques.
Il a par ailleurs nommé son gendre Berat Albayrak comme nouveau
ministre des Finances. (AFP, 13 juillet
2018)
Catastrophe minière de Soma: le PDG condamné à
15 ans de
prison
Un tribunal turc a condamné mercredi à
15 ans de prison l'ex-PDG de la mine de Soma où 301 personnes ont été
tuées en mai 2014 dans la plus grave catastrophe minière de Turquie.
Le verdict du tribunal d'Akhisar (ouest) contre l'ancien PDG Can Gurkan
intervient à l'issue d'un procès qui a duré trois ans.
L'ex-directeur général de la mine Ramazan Dogru et l'ex-directeur
technique Ismail Adali ont été condamnés à des peines de 22 ans et 6
mois. L'ex-directeur des opérations Akin Celik et l'ancien responsable
technique Ertan Ersoy ont écopé de 18 ans et 9 mois de prison chacun.
Sur les 51 suspects jugés lors du procès, neuf autres ex-cadres ont
écopé de peines de prison comprises entre six et onze ans.
Le président de la Compagnie des mines de Soma, qui possède la
mine, Alp Gurkan, a été acquitté ainsi que 36 autres suspects.
Les prévenus étaient accusés d'avoir délibérément négligé la
sécurité des mineurs au nom de la rentabilité.
Le verdict, jugé clément, a été dénoncé par les familles des victimes
et l'opposition.
Ces peines sont bien en deçà de celles réclamées à l'ouverture du
procès par les procureurs qui avaient demandé 25 ans de réclusion
multipliés par le nombre des victimes pour chaque responsable jugé.
En signe de protestation, les familles des victimes et leurs avocats se
sont retirés du tribunal et les services de secours ont dû être appelés
après que plusieurs personnes se sont effondrées à cause du stress,
selon l'agence privée DHA.
"La justice n'a pas fonctionné pour Soma et dans ce cas, la loi a, une
fois de plus, été bafouée", a déclaré dans un communiqué Vali Agbaba,
le vice-président du Parti républicain du peuple (CHP), principale
formation d'opposition.
La mort des 301 mineurs avait alors soulevé des interrogations quant au
respect des conditions de sécurité dans le secteur industriel en
Turquie.
La Confédération des syndicats révolutionnaires de Turquie (DISK) s'est
insurgée contre le fait que la justice a condamné les suspects pour
"négligence" et n'a pas retenu des chefs d'inculpation plus graves à
leur encontre.
"301 de nos camarades ont perdu la vie sous nos yeux à la suite d'un
massacre", a déclaré la vice-présidente du syndicat Arzu Cerkezoglu.
"Ce ne sont pas des négligences ou une erreur. C'est un crime. Nous
n'acceptons pas cette décision", a-t-elle ajouté dans un communiqué.
Selon le procureur, les mineurs ont été tués après avoir inhalé
la fumée et les gaz toxiques de l'incendie déclenché par une pile de
charbon laissée près d'un transformateur électronique.
Le président Recep Tayyip Erdogan, à l'époque Premier ministre, avait
été mis en cause avec virulence pour avoir imputé le drame à la
fatalité. "Les accidents sont dans la nature même des mines", avait-il
lancé à Soma. (AFP, 11 juillet
2018)
24 morts dans le déraillement d'un train
Vingt-quatre personnes ont été tuées lors
du déraillement d'un train de passagers dans le nord-ouest de la
Turquie selon un nouveau bilan annoncé lundi, l'accident le plus
meurtrier dans les chemins de fer du pays depuis 2004.
Le train transportant 362 passagers provenait de Kapikule, dans la
région de Tekirdag, à la frontière bulgare, et se rendait à Istanbul
quand six de ses voitures ont déraillé, à proximité du village de
Sarilar.
Le vice-Premier ministre turc Recep Akdag a annoncé tôt lundi que 24
personnes avaient péri dans l'accident et que des dizaines d'autres
étaient blessées. Un premier bilan dimanche faisait état de dix morts.
Le ministre de la Santé Ahmet Demircan, cité par les médias turcs, a
indiqué que 318 blessés avaient été conduits à l'hôpital après
l'accident, 124 restant encore hospitalisés lundi matin.
Les opérations de recherches et de sauvetage ont été achevées lundi
matin, selon M. Akdag.
Le ministère des Transports a indiqué dans un communiqué que le sol
s'était dérobé sous les rails en raison d'abondantes pluies récentes,
provoquant le déraillement.
Les images télévisées montraient plusieurs voitures couchées sur
le côté et des victimes évacuées sur des brancards. Le train accidenté
semblait circuler sur une des vieilles lignes ferroviaires à voie
unique.
Le ministre des Transports Ahmet Arslan a précisé que les rails avaient
été contrôlés en avril.
Plus de 100 ambulances ont été dépêchées sur les lieux dimanche, selon
un responsable du ministère de la Santé, Eyup Gumus, s'exprimant sur la
télévision publique TRT Haber.
- Accidents mortels -
L'armée turque a de son côté indiqué dans un communiqué avoir envoyé
plusieurs hélicoptères sur le site de l'accident.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui entame lundi un nouveau
mandat de cinq ans avec des pouvoirs élargis, a fait part de ses
condoléances aux victimes et annoncé qu'une enquête serait menée sur
"cet accident tragique".
La Turquie a entrepris ces dernières années de moderniser son réseau
ferroviaire, construisant plusieurs lignes à grande vitesse pour
ramener vers le rail des voyageurs préférant l'avion ou le transport
par autocar.
Elle a ainsi inauguré en juillet 2014 son premier train à grande
vitesse entre ses deux principales villes, la capitale Ankara et
Istanbul, un projet mis en oeuvre par M. Erdogan dans le cadre de ses
efforts pour moderniser son pays.
Cette ligne a ramené la durée du voyage entre ces deux villes à trois
heures et demie contre plus de sept heures auparavant.
Plusieurs accidents mortels se sont produits sur le réseau ferré turc
ces dernières années.
Le plus meurtrier avaient eu lieu en juillet 2004, faisant 41 morts et
80 blessés dans le déraillement d'un train à grande vitesse dans la
province de Sakarya, dans le nord-ouest du pays.
En janvier 2008, neuf personnes sont mortes dans un déraillement
provoqué par des rails défectueux dans la région de Kutaha, au sud
d'Istanbul.
La Turquie s'est dotée d'un réseau ferré dès le milieu du XIXe siècle,
sous l'Empire ottoman, et la construction des voies a été assurée par
les grandes puissances de l'époque, la Grande-Bretagne, la France et
l'Allemagne.
La légende veut que les compagnies étrangères aient été payées au
kilomètre, ce qui expliquerait les itinéraires tortueux empruntés par
les chemins de fer turcs.
Le développement du réseau a été poursuivi par le fondateur de la
Turquie moderne, Mustafa Kemal Ataturk, mais son entretien a par la
suite été négligé quand la situation économique du pays s'est
détériorée.
(AFP, 9
juillet
2018)
Gay pride à Istanbul malgré l'interdiction des
autorités
La gay pride a été organisée dimanche à Istanbul malgré l'interdiction
par les autorités pour la quatrième année consécutive.
Près d'un millier de personnes se sont rassemblées dans une rue située
près de l'avenue Istiklal et la place Taksim où les organisateurs
voulaient à l'origine que se tienne l'évènement, a constaté un
photographe de l'AFP.
Les militants ont dansé et déplié un long drapeau arc-en-ciel, et lu
une déclaration à la presse, parmi une forte présence policière. Les
forces de l'ordre ont elles appelé à la dispersion de la parade, et
tiré des balles en caoutchouc en direction de ceux qui tentaient de
gagner l'avenue Istiklal, selon la même source.
Onze personnes ont été arrêtées, a asssuré Amnesty International sur
Twitter, appelant à leur libération immédiate.
"Des centaines de policiers dans la zone de Taksim pour arrêter la
marche des fiertés d'Istanbul mais les participants, créatifs et
courageux, ont contourné l'interdiction et ont lu une déclaration à la
presse dans une rue adjacente", s'était félicité peu avant sur Twitter
le chercheur pour la Turquie d'Amnesty International, Andrew Gardner.
Les organisateurs de la marche avaient fait savoir vendredi que le
gouvernorat d'Istanbul avait justifié l'interdiction de la
manifestation par le fait qu'il "ne pouvait assurer la sécurité" des
participants.
Les bureaux du gouverneur n'a diffusé aucun communiqué public sur
l'évènement. (AFP, 1 juillet
2018)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
Feu vert de Charles Michel à Erdogan

Berlin lève ses sanctions économiques symboliques
contre la Turquie
Berlin a levé des sanctions économiques symboliques imposées à la
Turquie depuis un an, a confirmé samedi à l'AFP le ministère allemand
de l'Économie tandis que les recommandations aux voyageurs ont aussi
été allégées, geste supplémentaire de détente.
Berlin avait introduit en 2017 un plafonnement à hauteur d'1,5 milliard
d'euros des garanties, prêts ou aides qu'apportent le gouvernement
allemand ou l'UE aux exportations ou aux investissements en Turquie
(système Hermes).
Cette mesure ne sera pas reconduite l'année prochaine, a indiqué à
l'AFP le ministère allemand de l'Économie, confirmant les informations
publiées plus tôt par le journal Frankfurter Allgemeine Zeitung.
La décision allemande de frapper financièrement la Turquie avait suivi
en juillet 2017 la mise en détention d'un défenseur allemand des droits
de l'Homme avec cinq autres militants, dont la directrice d'Amnesty
International en Turquie.
otamment le parti Vert. Dans les faits le plafond d'1,5 milliard fixé
par Berlin pour couvrir les exportations était si haut qu'il a permis à
ce volume de garanties d'augmenter en un an, passant de 1,1 milliard en
2016 à 1,46 milliards l'année suivante.
Dans la foulée de la levée de l'état d'urgence en Turquie jeudi, le
ministère allemand des Affaires étrangères a également allégé sur son
site internet sa notice de sécurité pour ses ressortissants voyageant
dans le pays.
Les autorités allemandes ont notamment retiré leurs avertissements sur
le risque élevé d'arrestation, y compris dans les zones touristiques.
Les Pays-Bas et la Turquie, en froid depuis que La Haye a refoulé en
mars 2017 deux ministres turcs, ont également annoncé vendredi le
rétablissement de relations diplomatiques normales. (AFP, 21 juillet
2018)
Les
Pays-Bas et la Turquie rétablissent les
relations diplomatiques normales
Les Pays-Bas et la Turquie, en froid depuis que La Haye a refoulé en
2017 deux ministres turcs, ont annoncé vendredi la normalisation de
leurs relations diplomatiques et le retour à court terme d'ambassadeurs
à La Haye et Ankara.
Le "dégel" s'est joué en marge des derniers sommets en date de l'Otan,
en avril et en juillet, au cours desquels les ministres des Affaires
étrangères des deux pays se sont entretenus à plusieurs reprises afin
de mettre un terme à la brouille.
Les relations bilatérales s'étaient envenimées après l'interdiction
faite en mars 2017 à l'avion du ministre turc des Affaires étrangères
Mevlüt Cavusoglu de se poser sur le sol néerlandais.
Le chef de la diplomatie turque devait s'exprimer en faveur du
président Recep Tayyip Erdogan au cours d'un meeting organisé pour la
communauté turque à Rotterdam à l'occasion de la campagne en vue du
référendum sur le renforcement des pouvoirs présidentiels.
Mais les Pays-Bas, qui se préparaient eux-mêmes à des élections
législatives, avaient refusé la présence du ministre turc afin de
"préserver le calme et l'ordre public" pendant la campagne, avait
expliqué La Haye.
- Emeutes -
En réaction à cette interdiction, la ministre turque de la Famille
avait, quelques heures plus tard, rejoint Rotterdam en voiture à partir
de l'Allemagne pour participer au meeting.
Des émeutes avaient secoué les rues de la ville portuaire quand la
ministre avait été bloquée à quelques mètres du consulat avant d'être
raccompagnée à la frontière allemande par les autorités néerlandaises.
Un millier de manifestants avaient été dispersés par la police et une
crise diplomatique sans précédent avait éclaté entre les deux pays.
La Turquie avait ensuite exigé des excuses de la part du Premier
ministre néerlandais Mark Rutte pour le traitement réservé à sa
ministre de la Famille et refusé le retour de l'ambassadeur néerlandais
qui était hors du pays.
En réponse, les Pays-Bas avaient annoncé en février 2018 le retrait de
leur ambassadeur à Ankara, quelques semaines avant que les députés
néerlandais ne votent massivement en faveur de la reconnaissance du
"génocide" arménien, un terme toujours réfuté par la Turquie.
- Retour des ambassadeurs -
Au cours d'une conversation téléphonique vendredi, les ministres
néerlandais et turc des Affaires étrangères "ont convenu de normaliser
les relations diplomatiques entre les Pays-Bas et la Turquie", est-il
écrit dans une déclaration commune diffusée par le ministère
néerlandais des Affaires étrangères.
Des ambassadeurs seront nommés à court terme à La Haye et Ankara.
"C'est bien que la Turquie et les Pays-Bas tournent la page ensemble et
que nous rétablissions nos relations", a déclaré le ministre
néerlandais des Affaires étrangères Stef Blok.
"La coopération entre les Pays-Bas et la Turquie est essentielle",
notamment dans "la lutte contre le groupe Etat islamique et face au
risque du retour de combattants syriens" sur le sol européen, estime le
ministre.
"Cette coopération est également primordiale pour parler librement de
nos préoccupations concernant la primauté du droit et la situation des
droits de l'homme en Turquie", a ajouté M. Blok.
Toutefois, les "événements regrettables" de Rotterdam ne sont pas
oubliés, de part et d'autre: les chefs de la diplomatie des deux pays
ont "échangé leurs pensées" à propos des incidents du 11 mars 2017, et
noté qu'ils n'étaient "pas tombés d'accord là-dessus", a indiqué Stef
Blok. (AFP,
20 juillet
2018)
L'UE
juge insuffisante la levée de l'état d'urgence
L'UE considère la levée de l'état
d'urgence en Turquie comme "un pas dans la bonne direction", mais le
juge insuffisant en raison des pouvoirs extraordinaires accordés aux
autorités et du maintien de plusieurs éléments restrictifs pour les
libertés.
"La fin de l'état d'urgence en place en Turquie depuis la tentative de
coup d'Etat de 2016 est un pas dans la bonne direction", a commenté
jeudi la porte-parole de la cheffe de la diplomatie européenne Federica
Mogherini dans une déclaration.
"Dans le même temps, nous pensons que l'adoption de nouvelles
propositions législatives accordant des pouvoirs extraordinaires aux
autorités et le maintien de plusieurs éléments restrictifs de l'état
d'urgence atténueraient tout effet positif de la levée de l'état
d'urgence", souligne-t-elle.
"Nous attendons de la Turquie qu'elle applique et inverse toutes les
mesures qui continuent d'avoir un impact négatif sur l'État de droit,
l'indépendance du pouvoir judiciaire et les libertés fondamentales qui
sont au coeur de tout État démocratique", précise la porte-parole, en
citant "la liberté d'expression, la liberté d'association et les droits
procéduraux".
"Et nous attendons de la Turquie qu'elle cesse de déroger aux
obligations qui lui incombent en vertu de la Convention européenne des
droits de l'homme avec la levée de l'état d'urgence", ajoute-t-elle.
"Des améliorations concrètes et durables dans le domaine de l'État de
droit et des libertés fondamentales restent essentielles pour les
perspectives des relations UE-Turquie", conclut la déclaration.
La Turquie a levé jeudi l'état d'urgence en vigueur depuis deux ans qui
a permis au gouvernement de procéder à des purges massives après un
putsch manqué, mais l'opposition craint qu'il ne perdure de fait à
travers une nouvelle loi "antiterroriste". (AFP, 19 juillet
2018)
Turquie-USA-OTAN
/
Turkey-USA-NATO
Trump
menace la Turquie de sanctions si elle ne
libère pas le pasteur
Donald Trump a annoncé jeudi d'"importantes sanctions" contre la
Turquie si elle ne libère pas "immédiatement" un pasteur américain jugé
pour terrorisme, au risque d'envenimer des relations déjà tendues avec
Ankara, qui a rejeté des menaces "inacceptables".
Pour le président des Etats-Unis, le pasteur Andrew Brunson, "un
formidable chrétien et père de famille", "souffre beaucoup". "Cet homme
de foi innocent doit être libéré immédiatement", a-t-il réclamé sur
Twitter après avoir déjà dénoncé la semaine dernière une "honte totale"
lorsqu'un tribunal turc avait décidé de le maintenir en détention
provisoire durant son procès, en cours depuis le printemps.
Mercredi, un autre tribunal a finalement décidé de placer en résidence
surveillée cet homme qui était incarcéré depuis octobre 2016 en Turquie.
C'est "un premier pas bienvenu, mais ce n'est pas assez", a lancé jeudi
Mike Pence lors d'une réunion internationale à Washington pour
"promouvoir la liberté de religion" dans le monde. Selon le
vice-président américain, "il n'y a pas de preuves crédibles contre
lui".
Il s'est alors directement adressé au chef de l'Etat turc Recep Tayyip
Erdogan: "Libérez le pasteur Andrew Brunson ou soyez prêts à en payer
les conséquences". "Si la Turquie ne prend pas des mesures immédiates
pour libérer cet homme de foi innocent et le renvoyer chez lui en
Amérique, les Etats-Unis imposeront des sanctions significatives contre
la Turquie jusqu'à sa libération", a-t-il martelé.
- Ankara rejette l'"ordre" américain -
L'arrestation du pasteur est l'un des nombreux dossiers qui
empoisonnent les relations entre Ankara et Washington, alliés au sein
de l'Otan, mais qui ont évité de justesse un risque de confrontation en
début d'année en Syrie. Et la menace de sanctions a de nouveau fait
monter la tension d'un cran.
L'administration américaine "doit comprendre qu'elle ne peut pas
obtenir le résultat souhaité en menaçant la Turquie", a prévenu la
présidence turque. "Personne ne peut donner d'ordre à la Turquie. Nous
ne tolérerons jamais les menaces de qui que ce soit", a dit pour sa
part le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu, qui s'est
entretenu au téléphone avec son homologue américain Mike Pompeo.
Le pasteur Brunson, qui risque jusqu'à 35 ans de prison, est accusé par
les autorités turques de terrorisme et d'espionnage pour le compte de
deux organisations qu'elles considèrent comme leurs bêtes noires: le
réseau du prédicateur Fethullah Gülen auquel Ankara impute, malgré ses
dénégations, le putsch manqué de juillet 2016, mais aussi les
séparatistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
La Turquie réclame de son côté l'extradition de Fethullah Gülen,
installé aux Etats-Unis, et en fait régulièrement une condition pour le
rapatriement d'Andrew Brunson, mais l'administration américaine refuse
officiellement de lier les deux affaires.
Mike Pence a affirmé à la fille du pasteur, présente à la réunion de
jeudi au département d'Etat américain: "Je vous promets (...) que le
président Trump et moi-même continuerons de nous battre pour obtenir la
libération complète de votre père".
Les Etats-Unis ont érigé son histoire en symbole des persécutions
religieuses dans le monde, à l'occasion de cette toute première réunion
ministérielle sur la liberté de religion, à laquelle n'a pas pris part
le gouvernement turc.
Souvent accusée d'être en retrait en matière de défense des droits de
l'Homme, l'administration Trump a fait de cette cause une priorité.
"83% de la population mondiale vit dans des pays où la liberté
religieuse est menacée ou carrément interdite", a déploré le
vice-président américain. Il a épinglé plusieurs pays qui n'étaient pas
présents à Washington, notamment l'Iran, la Chine ou encore la Corée du
Nord -- dont la "persécution des chrétiens n'a pas d'égale sur la
planète", a-t-il dit.
"Au Nicaragua, le gouvernement de Daniel Ortega mène pratiquement une
guerre contre l'Eglise catholique", a-t-il aussi attaqué, avant
d'annoncer la création d'un Fonds international pour la liberté de
religion.
Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a fait savoir jeudi que
cette réunion serait désormais annuelle. (AFP, 26 juillet
2018)
Washington refuse de lier la libération d'un
pasteur à l'extradition de Gülen
Les Etats-Unis refusent de lier la libération du pasteur américain
détenu en Turquie à l'extradition du prédicateur Fetullah Gülen, accusé
par la Turquie d'avoir fomenté le putsch manqué de 2016, deux points de
tensions entre Ankara et Washington, a déclaré vendredi un haut
responsable américain.
"L'un des aspects des tensions dans la relation (entre Ankara et
Washington) a été lorsque des personnes, notamment dans le gouvernement
(turc), ont dressé des liens directs" entre Fetullah Gülen et Andrew
Brunson, a déclaré au cours d'une rencontre avec la presse à Ankara un
haut responsable américain qui a requis l'anonymat.
"Nous ne pensons pas qu'il est approprié de lier ces affaires", a-t-il
ajouté.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait déclaré en septembre
dernier : "Ils nous disent: +Donnez-nous le pasteur+. Mais vous aussi,
vous avez un religieux. Remettez-le nous et nous jugerons (le pasteur)
et vous le rendrons".
"Ce sont des cas disparates, qui impliquent des systèmes légaux
différents", a poursuivi le haut responsable américain. "Ce n'est pas
aussi simple que de dire +prends un responsable religieux, donne un
responsable religieux+".
Le procès du pasteur Andrew Brunson, qui gérait une église protestante
à Izmir (Ouest) et qui est détenu depuis octobre 2016, a contribué à
tendre des rapports déjà houleux depuis plus de deux ans entre Ankara
et Washington.
Les autorités turques accusent M. Brunson d'avoir agi pour le compte du
réseau de Fethullah Gülen, mais aussi pour le Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK). Ces deux organisations sont considérées comme
terroristes par la Turquie.
Il est aussi accusé d'espionnage à des fins politiques ou militaires.
Le pasteur dément catégoriquement toutes ces accusations.
Son maintien en détention à l'issue de la troisième audience de son
procès mercredi avait provoqué une vive réaction du président américain
Donald Trump, qui avait qualifié cette décision de "honte totale" sur
Twitter.
"Cela fait trop longtemps qu'il est retenu en otage", avait-il tonné,
appelant M. Erdogan à "faire quelque chose pour libérer ce merveilleux
époux et père de famille chrétien".
Ankara insiste pour sa part pour obtenir l'extradition de M. Gülen,
installé aux Etats-Unis depuis 1999 d'où il nie toute implication dans
le putsch manqué, mais n'a pour l'instant pas vu sa volonté satisfaite.
Les autorités turques "ont présenté une large quantité d'informations à
propos du putsch manqué et l'organisation guléniste", poursuit le haut
responsable américain. "La question est +y a-t-il des preuves
suffisamment claires de l'implication personnelle de Fethullah
Gülen?+". (AFP,
20 juillet
2018)
L’OTAN s’engage à protéger la
frontière sud de la Turquie contre les menaces
Le président Recep Tayyip Erdoğan a assisté au sommet des dirigeants de
l’OTAN le 11 juillet en tant que premier président du nouveau système
présidentiel de la Turquie dans la capitale belge, Bruxelles, alors que
l’alliance s’est engagée à protéger la frontière sud du pays contre les
menaces.
La déclaration du sommet a également réitéré que l’OTAN est en
coopération étroite avec la Turquie contre le terrorisme.
« … Des mesures d’assurance sur mesure pour la Turquie afin de répondre
aux défis sécuritaires croissants du sud contribuent à la sécurité de
l’Alliance dans son ensemble, et seront pleinement mises en œuvre », a
déclaré la déclaration du sommet.
« La Syrie dispose d’un important stock de missiles balistiques à
courte portée couvrant une partie du territoire de l’OTAN et de
certains territoires de nos partenaires », a indiqué la déclaration
notant que l’alliance reste préoccupée par le fait que la Turquie a été
touchée trois fois par des missiles lancées depuis la Syrie.
« Nous continuons de surveiller et d’évaluer la menace des missiles
balistiques en provenance de Syrie. La menace croissante que représente
la prolifération des missiles balistiques aux abords de la frontière
sud-est de l’Alliance a été et continue d’être un facteur de
développement et de déploiement du système de défense antimissile
balistique, qui est configuré pour contrer les menaces provenant de
l’extérieur de la zone euro-atlantique », a déclaré l’alliance.
Erdoğan, accompagné du ministre des Affaires étrangères Mevlüt
Çavuşoğlu et du nouveau ministre de la Défense Hulusi Akar, a été
accueilli par le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, dans
le nouveau bâtiment du siège de l’OTAN. En marge du sommet, le
président s’est entretenu avec la chancelière allemande Angela Merkel
fin juillet, mais la rencontre prévue avec le Premier ministre
britannique Theresa May a été annulée.
Le président turc rencontrera également le Premier ministre italien
Giuseppe Conte, le président français Emmanuel Macron, le président
ukrainien Petro Poroshenko, le président bulgare Rumen Radev, le
président afghan Ashraf Ghani et le Premier ministre grec Alexis
Tsipras le 12 juillet.
La première dame Emine Erdoğan l’accompagne durant le voyage. Les
premières dames ont visité une académie de musique et ont assisté à un
concert de piano et de violon.
Erdoğan s’est entretenu avec son homologue américain Donald Trump avant
la séance de photos des dirigeants le 11 juillet. Quelque 26
hélicoptères militaires, dont des hélicoptères Atak turcs-italiens, de
23 pays, ont défilé après la séance photo des dirigeants. .
La participation d’Erdoğan au sommet de l’OTAN intervient à un moment
où les relations turco-russes se sont renforcées politiquement et
économiquement. L’OTAN s’inquiète de la décision d’Ankara d’acheter des
systèmes de missiles S-400 russes, qui, selon l’alliance, pourraient
compromettre les siens. (Red'Action, 11 juillet
2018)
Deux sénateurs américains à Minbej
après des tensions avec la Turquie
Deux sénateurs américains se sont rendus lundi à Minbej, dans le nord
de la Syrie, où des négociations entre les Etats-Unis et la Turquie ont
permis de réduire les tensions liées à la présence de combattants
kurdes dans la ville.
A plusieurs reprises, les autorités turques ont menacé de lancer une
offensive contre Minbej et la milice kurde des Unités de protection du
peuple (YPG), alors que la ville accueille aussi des forces américaines
et françaises.
La milice kurde, allié crucial des Etats-Unis dans la lutte
antijihadistes, est considérée comme un groupe "terroriste" par Ankara.
Mais les efforts diplomatiques entre Washington et Ankara, deux alliés
au sein de l'Otan, ont permis l'adoption début juin d'une feuille de
route afin de réduire les tensions.
Dans la foulée, les forces turques ont commencé à patrouiller aux
alentours de la ville, tandis que les YPG ont annoncé le "retrait" de
Minbej de leurs derniers "conseillers militaires".
Lundi, Lindsey Graham, républicain de l'Etat américain de Caroline du
sud, et Jeanne Shaheen, démocrate du New Hampshire, ont effectué une
visite dans la ville avec des membres du Conseil militaire de Minbej.
"Le but de la visite était d'évaluer la situation sécuritaire à
Minbej", a déclaré à l'AFP le porte-parole du Conseil militaire de
Minbej, Sherfan Darwish.
Le Conseil est lié aux Forces démocratiques syriennes (FDS), une
alliance de combattants kurdes et arabes qui a délogé le groupe
jihadiste Etat islamique (EI) de Minbej en 2016, avec l'aide de la
coalition internationale emmenée par Washington.
Le sénateur Graham a souligné l'importance du maintien de la présence
américaine lors d'une rencontre avec des commandants du Conseil
militaire de Minbej, selon une vidéo publiée lundi par un site internet
lié aux FDS.
"Je vais dire au président (Donald) Trump qu'il est important que nous
restions ici pour vous aider. Vous êtes des amis des Etats-Unis et si
nous partons, ce sera terrible", a affirmé le sénateur.
M. Trump a indiqué par le passé qu'il souhaitait un retrait des forces
américaines engagées en Syrie, mais son état-major a insisté à maintes
reprises sur leur maintien pour empêcher une résurgence de l'EI.
(AFP, 2
juillet
2018)
Relations
régionales / Regional Relations
Guerre des mots entre Erdogan et
Netanyahu
Etat fasciste" contre "sombre dictature" : le président turc Recep
Tayyip Erdogan et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ont
croisé le fer mardi au sujet d'une loi en Israël définissant ce pays
comme "l'Etat-nation du peuple juif".
Cet échange, le plus houleux entre les deux dirigeants depuis plusieurs
mois, survient sur fond de tensions récurrentes entre la Turquie et
Israël qui menacent de faire dérailler le fragile processus de
normalisation des relations entre les deux pays entamé il y a deux ans.
Ardent défenseur de la cause palestinienne, M. Erdogan a ouvert les
hostilités mardi en dénonçant pour la première fois et de façon
virulente le texte adopté jeudi par le Parlement israélien, qu'Ankara
considère comme "discriminatoire".
"Cette mesure a montré (...) qu'Israël était l'Etat le plus sioniste,
le plus fasciste et le plus raciste au monde", a lancé M. Erdogan lors
d'un discours devant son groupe parlementaire à Ankara, tandis que des
députés criaient "maudit soit Israël".
La réponse de M. Netanyahu ne s'est pas fait attendre : "Erdogan
massacre des Syriens et des Kurdes et emprisonne des dizaines de
milliers de Turcs (...) Sous son pouvoir, la Turquie devient une sombre
dictature", a répliqué le chef du gouvernement israélien.
Ce regain de tension survient quelques jours après le vote par le
Parlement israélien d'une loi qui désigne "l'Etat d'Israël comme l'Etat
national du peuple juif où celui-ci applique son droit naturel,
culturel, religieux, historique", en précisant que "le droit d'exercer
l'autodétermination au sein de l'Etat d'Israël est réservé uniquement
au peuple juif".
Ce texte, qui stipule également que l'hébreu est la langue officielle
d'Israël alors que l'arabe n'a plus qu'un "statut spécial", a suscité
des accusations de "racisme" à l'encontre de la minorité arabe qui
représente 17,5% de la population, majoritairement juive.
La Turquie a été l'un des plus virulents détracteurs de cette loi qui a
suscité plusieurs critiques dans le monde musulman, Ankara accusant les
dirigeants israéliens de vouloir mettre en place un "Etat d'apartheid".
- "Esprit d'Hitler" -
"L'esprit d'Hitler qui a entraîné le monde dans une grande catastrophe
a de nouveau fleuri parmi certains dirigeants israéliens", a déclaré M.
Erdogan, coutumier des comparaisons entre l'Etat israélien et le
Troisième Reich responsable de la mort de millions de juifs.
Rejetant les critiques, M. Netanyahu a soutenu mardi qu'Israël
défendait "avec constance l'égalité des droits de tous les citoyens
avant et après le vote de cette loi".
"Le Premier ministre d'un Etat d'apartheid sioniste bâti sur le
racisme, l'occupation et le déplacement (de populations) est mal placé
pour donner des leçons sur les droits de l'Homme à notre président", a
répliqué le porte-parole de M. Erdogan, Ibrahim Kalin.
Le porte-parole du président turc a qualifié la nouvelle loi
israélienne de "tentative éhontée d'institutionnaliser la
discrimination contre le peuple palestinien".
Cet échange illustre la fragilité des relations entre la Turquie et
Israël, deux alliés importants des Etats-Unis au Proche-Orient.
Ces turbulences diplomatiques risquent de saborder la fragile
normalisation des relations entamée en 2016 entre les deux pays, après
une grave crise déclenchée par un raid israélien meurtrier contre un
navire d'une ONG turque se dirigeant vers la bande de Gaza en 2010.
Après plusieurs mois d'accalmie dans la foulée de l'accord de
normalisation, les tensions ont fait leur retour, notamment après le
transfert par les Etats-Unis de leur ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem
en mai dernier.
Ankara a sommé en mai l'ambassadeur d'Israël en Turquie de quitter le
pays provisoirement après la mort de plusieurs dizaines de Palestiniens
tués par des soldats israéliens à la frontière avec la bande de Gaza,
lors de manifestations contre le transfert de l'ambassade américaine.
Le président turc, fervent défenseur de la cause palestinienne, avait à
cette occasion accusé Israël de "terrorisme d'Etat" et de "génocide". (AFP, 24 juillet
2018)
La
Turquie fustige la loi
israélienne sur "l'Etat-nation juif"
La Turquie a dénoncé jeudi comme "raciste"
la loi votée par le Parlement d'Israël définissant ce pays comme
"l'Etat-nation du peuple juif" et accusé le gouvernement israélien de
chercher à mettre en place un "Etat d'apartheid".
"Nous condamnons dans les termes les plus forts la loi sur
l'Etat-nation juif votée par le Parlement israélien et ne saurions
accepter en aucun cas cette mesure raciste qui vise à éradiquer le
peuple palestinien de sa patrie", a déclaré le porte-parole de la
présidence turque Ibrahim Kalin sur Twitter.
"Nous rejetons aussi les tentatives répétées du gouvernement israélien
d'établir un Etat d'apartheid", a-t-il ajouté.
Le ministère turc des Affaires étrangères a de son côté estimé que la
loi controversée "piétine les principes du droit universel et bafoue
les droits des citoyens palestiniens d'Israël" .
Le texte polémique qui suscite des accusations de "racisme" envers la
minorité arabe, a été adopté par le Parlement d'Israël jeudi par 62
voix contre 55.
Le texte désigne "l'Etat d'Israël comme l'Etat national du peuple juif
où celui-ci applique son droit naturel, culturel, religieux,
historique" précisant que "le droit d'exercer l'autodétermination au
sein de l'Etat d'Israël est réservé uniquement au peuple juif".
Cette dernière mesure est "le produit d'une mentalité anachronique et
discriminante", a affirmé le ministère turc des Affaires étrangères
dans un communiqué.
La loi déclare également que l'établissement de "localités juives (sur
le territoire israélien) relève de l'intérêt national", ce qu'Ankara
juge "inacceptable".
Les relations entre la Turquie et Israël traversent actuellement une
période de fortes tension, Ankara ayant notamment sommé le 17 mai,
l'ambassadeur d'Israël en Turquie de quitter le pays provisoirement.
Cette décision avait été prise après la mort trois jours auparavant de
plus de 60 Palestiniens tués par des soldats israéliens à la frontière
avec la bande de Gaza, lors de manifestations contre le transfert de
l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, fervent défenseur de la cause
palestinienne, avait à cette occasion accusé Israël de "terrorisme
d'Etat" et de "génocide".
Cette crise diplomatique risque de saborder la fragile normalisation
des relations entre les deux pays, après une grave crise déclenchée par
un raid israélien contre un navire d'une ONG turque se dirigeant vers
la bande de Gaza en 2010. (AFP, 19 juillet
2018)
Syrie: l'alliance kurdo-arabe veut se préparer à des
pourparlers avec
le régime
Le bras politique d'une coalition
kurdo-arabe en Syrie a annoncé lundi étudier la création d'une entité
pouvant représenter les territoires semi-autonomes dominés par la
minorité kurde en cas de négociations avec le pouvoir de Bachar
al-Assad.
Lié aux Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition de
combattants kurdes et arabes soutenue par Washington, le Conseil
démocratique syrien a entamé lundi dans la ville de Tabqa (nord) un
congrès qui doit se poursuivre jusqu'à mercredi (bien mercredi).
"Un des objectifs de ce congrès est la formation d'une plate-forme pour
négocier avec le régime", a indiqué à l'AFP un haut responsable du
Conseil démocratique, Hekmat Habib.
"Cette plate-forme représentera toutes les régions de l'administration
autonome et les régions tenues par les FDS", a-t-il ajouté, sans plus
de précisions.
Le congrès rassemble 240 personnalités, des responsables des
territoires semi-autonomes dominés par la communauté kurde, mais aussi
des représentants de l'opposition dite "de l'intérieur", tolérée par le
régime de Damas.
Depuis le début en 2011 du conflit qui ravage la Syrie, la communauté
kurde a grignoté une autonomie de facto sur des territoires désormais
sous son contrôle dans le nord et nord-est du pays.
Elle a instauré une administration semi-autonome sur ces régions, qui
représentent plus de 27% du pays, selon l'Observatoire syrien des
droits de l'Homme (OSDH).
Ces territoires accueillent notamment d'importants champs pétroliers et
les FDS contrôlent la ville de Raqa, arrachée en octobre 2017 aux
jihadistes du groupe Etat islamique (EI).
Le pouvoir de Damas voit d'un mauvais oeil cette émancipation, et fin
mai, le président Bachar al-Assad avait menacé de recourir à la force,
sans exclure toutefois la tenue de négociations.
Fort de l'appui de ses alliés indéfectibles, Iran et Russie en tête, le
régime syrien a multiplié les victoires face aux rebelles et
jihadistes, jusqu'à reprendre le contrôle de plus de 60% du pays.
"Nous avons d'abord ouvert la voie à des négociations car la majorité
des membres (des FDS) sont des Syriens. Si cela ne marche pas, nous
allons libérer nos territoires par la force. Nous n'avons pas d'autre
choix", avait souligné M. Assad lors d'un entretien télévisé.
Peu après, le Conseil démocratique syrien avait indiqué qu'il était
prêt à s'engager dans "des pourparlers sans conditions" avec le régime.
(AFP, 16 juillet
2018)
18 morts dans l'explosion d'une voiture piégée dans
l'est de la Syrie
Dix-huit personnes, dont 11 membres des Forces démocratiques syriennes
(FDS), ont été tuées vendredi dans l'est de la Syrie dans l'explosion
d'une voiture piégée devant un siège de cette coalition de combattants
arabes et Kurdes soutenue par les Etats-Unis, a indiqué une ONG.
"Un dirigeant et 10 membres des FDS ainsi que sept civils, dont trois
enfants, ont été tués par l'explosion d'une voiture piégée devant un
siège des FDS à Bsayra, une localité de l'est de la province de Deir
Ezzor", a dit à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits
de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.
L'attentat n'a pas été revendiqué, mais M. Abdel Rahmane n'a pas exclu
qu'il soit l'oeuvre du groupe Etat islamique (EI), qui a souvent mené
des attaques similaires.
L'organisation ultra-radicale a perdu de larges secteurs de la province
de Deir Ezzor, frontalière de l'Irak, à la suite de deux assauts
distincts menés d'un côté par les forces gouvernementales, sur la rive
ouest du fleuve Euphrate, et de l'autre par les FDS, sur la rive est.
Le groupe jihadiste maintient une présence dans des villages de l'est
de la province de Deir Ezzor.
Les FDS ont lancé début mai la dernière phase de leur offensive pour
mettre fin à la présence de l'EI dans l'ensemble de cette région de
Syrie.
L'EI ne contrôle plus aucune ville en Syrie, mais il maintient quelques
milliers de combattants dans des villages, localités et poches.
(AFP, 6
juillet
2018)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Erdogan
chilled by frosty welcome from Turkish
Cypriots
Following
his
inauguration as Turkey’s executive president on Monday, Recep Tayyip
Erdogan did not receive the hero’s welcome he had anticipated when he
arrived on Tuesday in the breakaway Turkish Cypriot state.
He was met
at
the airport by Turkish Cypriot president Mustafa Akinci and supporters
while Turkish Cypriots demonstrated elsewhere against his presence on
the island.
A 21-gun
salute
resounded across north Nicosia as Erdogan arrived at the presidential
palace where he met with members of the government, dined with Akinci,
and took part in a press conference before returning to Ankara ahead of
his flight to Brussels for the Nato summit.
His stay
here
was chilly as well as brief. The majority of Turkish Cypriots oppose
his re-election and transformation of Turkey’s parliamentary system of
governance into an executive presidential model with no checks on his
power.
The most
secular community in the Muslim world, Turkish Cypriots also reject his
drive to convert them into conservative, devout Muslims through the
building of mosques and religious schools.
Turkish
Cypriots protested and politicians and officials threatened to boycott
a ceremonial opening during Erdogan’s visit to the massive,
four-minaret $13 million Hala Sultan mosque, a scaled-down version of a
monumental Ottoman mosque in Turkey.
Symbol of
might
Hala Sultan
rises above the sun-seared fields along the highway between north
Nicosia and the port of Famagusta, a symbol of Erdogan’s might. Turkish
Cypriot mosques are generally modest, stone-built structures with red
tile roofs and single minarets wearing pointed hats.
The Hala
Sultan
mosque in Haspolat, along the highway between north Nicosia and the
port of Famagusta, Cyprus. Photograph: Matthieu Clavel/AFP/Getty Images
The Hala
Sultan
mosque in Haspolat, along the highway between north Nicosia and the
port of Famagusta, Cyprus. Photograph: Matthieu Clavel/AFP/Getty Images
Erdogan saw
the
rejection as a snub and delivered a snub in return by making northern
Cyprus his second, rather than his initial stop on his post-inaugural
tour, going first to Azerbaijan.
Their
numbers
diminished to 130,000 by emigration, Turkish Cypriots feel overwhelmed
by 30-35,000 mainland Turkish soldiers, more than 185,000 settlers,
thousands of Turkish students attending colleges and universities and
scores of mosques and gambling casinos.
Since
Erdogan
cracked down hard on dissent in Turkey, Turkish Cypriot politicians and
newspapers have become the sole independent voices in the
Turkish-speaking world to decry his policies. Progressive parties,
trade unions and individuals urged him not to come to Cyprus.
The
teachers’
union demanded more schools instead of mosques; the journalists’ union
condemned Erdogan’s silencing of opposition media and jailing of
journalists.
Reunification
talks
Erdogan’s
visit
coincided with a fresh effort by the UN to restart reunification
negotiations between the Greek and Turkish Cypriot leaders. Pre-empting
the push, he made it clear he was the ultimate decider for the Turkish
Cypriots and would not permit open-ended talks and allow Turkish
Cypriots to be harmed by a peace deal or reduced to a minority in a
Greek Cypriot majority state.
His visit
came
only days before the July 15th anniversary of the 1974 coup against
president Makarios by the Greek junta and the Turkish invasion and
occupation of the north, which began on the 20th.
The island
was
divided, hundreds from both communities were killed, Greek Cypriots
living in the north became refugees in the south, and Turkey compelled
Turkish Cypriots to reside in the north. (https://www.irishtimes.com)
A
Chypre-Nord, malaise autour d'une imposante
mosquée financée par la
Turquie
Dans le nord de l'île divisée de Chypre,
une imposante mosquée financée par la Turquie, qui doit être inaugurée
cette semaine, suscite malaise et colère au sein de la population
chypriote-turque, largement sécularisée.
Pour son premier déplacement à l'étranger depuis sa réélection en juin,
le président turc Recep Tayyip Erdogan est en effet attendu à
Nicosie-Nord où il devrait présider mardi la cérémonie d'ouverture de
ce massif édifice à quatre minarets, construit dans un style ottoman
classique et capable d'accueillir 3.000 fidèles.
L'île de Chypre est divisée depuis 1974, quand l'armée turque en a
envahi le tiers nord en réaction à un coup d'Etat de Chypriotes-grecs
voulant la rattacher à la Grèce, qui inquiétait la minorité
chypriote-turque.
Aujourd'hui, l'autoproclamée République turque de Chypre-Nord (RTCN)
n'est toujours reconnue que par Ankara et les pourparlers en vue d'une
réunification sont en suspens depuis l'échec en 2017 de négociations
parrainées par l'ONU. Elles ont notamment achoppé sur la question du
retrait des quelque 35.000 soldats turcs stationnés sur l'île.
A Nicosie-Nord, même si certains Chypriotes-turcs voient d'un bon oeil
la colossale mosquée Hala Sultan qui se dresse désormais à la sortie
est de la ville, d'autres voient en elle le symbole de l'influence
grandissante de la Turquie dans le nord de l'île.
"Elle représente la mentalité islamiste, une mentalité islamiste
sunnite et aussi une mentalité impérialiste", déplore Sener Elcil,
président du Syndicat des enseignants chypriotes-turcs.
"La société chypriote-turque est sécularisée", explique-t-il à l'AFP.
"Nous ne sommes pas des fondamentalistes ni des islamistes".
- "Pas anodin" -
Aucun chiffre officiel n'a été publié mais M. Elcil évalue à plus de 30
millions de dollars le coût de cette mosquée.
"Ils auraient pu construire un grand hôpital ou une vingtaine d'écoles
avec moins que ça", dit-il.
Des membres de son syndicat ont manifesté vendredi à Nicosie-Nord sous
le slogan "des écoles et des hôpitaux d'abord", déplorant que "priorité
soit donnée aux investissements dans la religion".
Les Turcs "veulent construire une mosquée dans chaque rue de
Chypre-Nord, c'est la politique d'Erdogan et ce n'est pas anodin",
remarque M. Elcil.
Comme lui, de nombreux Chypriotes-turcs de gauche s'opposent à
l'hégémonie turque sur le tiers nord de l'île, où vivent quelque
300.000 personnes.
Issu de la mouvance islamiste, Recep Tayyip Erdogan dirige la Turquie
depuis 15
ans et ses détracteurs l'accusent de dérive autocratique, en
particulier depuis la tentative de putsch de juillet 2016 qui a été
suivie de purges massives.
"Erdogan cherche à annexer le nord de l'île pour y forger une identité
différente", s'inquiète Izzet Izcan, ancien parlementaire local et
fondateur du Parti uni de Chypre (gauche), qui a appelé ses
représentants au gouvernement à boycotter la cérémonie d'inauguration.
"Le socle de l'identité chypriote-turque est chypriote", explique M.
Izcan à l'AFP. "Nous avons beaucoup en commun avec les
Chypriotes-Grecs, les Arméniens et les maronites", des communautés
présentes sur l'île.
Mais les Turcs "essaient de faire de nous de bons musulmans, à leurs
yeux, et de nous transformer en Turcs purs, tels qu'ils voudraient nous
voir", dit encore l'ancien parlementaire socialiste.
"Nous savons tous que, derrière tout ça, (l'objectif) est d'assimiler
et d'intégrer le nord de Chypre à la Turquie".
- "Nos ancêtres ottomans" -
Hala Sultan est la pièce maîtresse d'un ensemble de projets financés
par la Turquie dans le même secteur près de Nicosie-Nord, incluant
également un lycée islamique, plusieurs universités et des résidences
pour étudiants, notamment ceux venus de Turquie.
Son nom rappelle celui d'une mosquée de taille bien plus modeste -et
bien plus typique de l'île- située dans la partie sud, Halan Sultan
Tekke, qui est un lieu de pèlerinage musulman.
Avec ses quatre minarets de 60 mètres, la nouvelle mosquée fait
l'admiration de certains.
Ayhan Ankurt, 61 ans, dit avoir passé plusieurs mois à recueillir des
signatures pour sa construction: "Tous les jours, je priais pour que
cette mosquée soit édifiée".
Avec cet édifice, "nous avons retrouvé notre identité et nos liens avec
nos ancêtres ottomans", dit-il.
"Ce genre de bâtiment apporte vraiment un plus à la communauté", estime
de son côté Moustafa Tumer, professeur de marketing dans l'une des
facultés proches de la nouvelle mosquée.
A quelques kilomètres de là, dans la vieille ville de Nicosie-Nord,
Zihni Kalmaz a un autre avis.
"Ces minarets! Ils sont énormes! Et pourquoi y en a-t-il autant?"
s'interroge ce commerçant de 75 ans. "Si je veux prier, je peux le
faire dans ma boutique. Dieu est là", dit-il en montrant son coeur. (AFP, 9 juillet
2018)
Immigration
/ Migration
Erdogan accusé d'utiliser
l'affaire Özil en vue de l'Euro 2024
Des politiques allemands ont accusé mercredi le président turc Recep
Tayyip Erdogan d'utiliser la polémique autour du retrait de Mesut Özil
de la sélection allemande de football pour favoriser la candidature
turque à l'organisation de l'Euro 2024 face à celle de l'Allemagne.
Le soutien du dirigeant turc au milieu de terrain allemand d'origine
turque intervient "précisément au moment où la DFB (la Fédération
allemande de foot, ndlr) a impérativement besoin de la confiance des
autres fédérations membres de l'UEFA", souligne le responsable
conservateur Wolfgang Bosbach dans le quotidien Bild.
"Est-ce vraiment un hasard complet de calendrier? Il y a des hasards
auxquels on n'est pas obligé de croire", a ajouté l'ancien député du
parti d'Angela Merkel, la CDU.
L'UEFA doit décider le 27 septembre qui de la Turquie ou de l'Allemagne
organisera l'Euro 2024. L'Allemagne faisait figure de favorite mais son
image se trouve écornée par les accusations de racisme lancées par
Mesut Özil contre le DFB.
Le président turc a salué avec emphase la décision du joueur d'Arsenal
de prendre sa retraite internationale, qui "mérite tous les louanges",
selon lui.
Un autre responsable de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), Paul
Ziemiak, a lui dénoncé l'ingérence turque dans les affaires allemandes.
"Le président Erdogan doit cesser de s'immiscer (dans les débats) en
Allemagne, quel que soit l'opinion qu'on a de la photo d'Özil et
(Ilkay) Gündogan", a-t-il dit.
Il fait référence à un cliché, pris à quelques semaines du Mondial, des
deux joueurs de la Mannschaft avec le dirigeant turc et qui a déclenché
une vive réprobation en Allemagne, Erdogan y étant vivement critiqué
pour ses dérives autoritaires.
La loyauté des deux joueurs vis-à-vis de l'Allemagne, qui les a tous
deux vu naître, grandir et devenir joueurs professionnels, a été mise
en question par leurs détracteurs.
Le fiasco de l'Allemagne, tenante du titre sortie sans gloire dès le 1e
tour, au récent Mondial en Russie, n'a fait qu'accroître la polémique,
Özil étant en partie rendu responsable de la déroute par ses piètres
performances sur le terrain.
Après deux mois de silence, Mesut Özil a fini dimanche par claquer avec
fracas la porte de la sélection nationale, accusant la DFB, en
particulier son président, Reinhard Grindel, de racisme. La fédération
a rejeté ces reproches.
Toujours prompts à dénoncer la "montée du racisme et de l'islamophobie"
dans les pays européens, les responsables turcs se succèdent depuis
pour prendre la défense d'Özil.
Ankara et Berlin entretiennent des relations difficiles depuis le
putsch raté en Turquie de 2016, le gouvernement turc dénonçant les
accusations allemandes de dérive répressive. (AFP, 25 juillet
2018)
Le
foot allemand rejette les accusations de
racisme
La Fédération allemande de football (DFB) a rejeté en bloc lundi les
accusations de racisme proférées par Mesut Özil qui a claqué avec
fracas la porte de la sélection nationale, suscitant un profond émoi
dans un pays en pleine interrogation sur l'intégration.
"Nous rejetons catégoriquement le fait que la DFB soit associée au
racisme, eu égard à ses représentants, ses salariés, ses clubs, les
performances de millions de bénévoles à la base", dit la DFB dans un
communiqué, assurant "regretter" la décision du champion du monde 2014
de ne plus jouer avec la Mannschaft.
Le milieu de terrain d'origine turque, au centre d'une vive polémique
depuis une photo en mai où il s'affiche avec le président turc Tayyip
Recep Erdogan, n'a pas mâché ses mots à l'encontre du président de la
DFB, Reinhard Grindel, un ancien député conservateur et pourfendeur
durant sa carrière politique du multiculturalisme.
"Aux yeux de Grindel et de ses soutiens, je suis Allemand quand nous
gagnons, mais je suis un immigré quand nous perdons", a affirmé le
joueur de 29 ans aux 23 buts en 92 sélections dimanche dans une longue
lettre publiée en trois parties sur les réseaux sociaux.
"Je ne suis toujours pas accepté dans la société", a plus largement
dénoncé le joueur, né dans le bassin industriel de la Ruhr et dont le
père turc est arrivé à l'âge de 2 ans en Allemagne.
- Soutien de Merkel -
Le milieu de terrain peut se targuer néanmoins du soutien d'Angela
Merkel qui avait posé avec lui en 2010 pour une poignée de main
symbolique alors que l'équipe allemande s'ouvrait lentement à la
diversité.
"Mesut Özil est un joueur de foot qui a beaucoup fait pour l'équipe
nationale", a dit lundi une porte-parole de la chancelière, il a "pris
une décision qui doit être respectée".
Son club anglais d'Arsenal lui a également exprimé sa solidarité en
lançant sur Twitter: "Notre diversité est une grande partie de pourquoi
nous sommes un club si particulier".
Le joueur, qui est arrivé lundi à Singapour pour une tournée de
promotion avec son club, est apparu tout sourire, manifestement soulagé
après des semaines de polémique où une partie de la presse allemande, à
commencer par le quotidien Bild, ne l'a guère épargné.
Le journal a dénoncé lundi "une démission faite de jérémiades
décousues" et lui reproche de soutenir "un despote" qui cherche à
imposer une "dictature islamiste". Bild attaque aussi son niveau de jeu
"lamentable" qui a participé à l'élimination humiliante de la
Mannschaft en Russie.
A l'extrême inverse, le ministre turc de la Justice, Abdulhamit Gul,
louait sur Twitter le "but" d'Özil "contre le virus du fascisme".
Ankara et Berlin entretiennent des relations difficiles depuis le
putsch raté en Turquie de 2016, le gouvernement turc dénonçant les
accusations allemandes de dérive répressive.
Ni ses coéquipiers, ni l'entraîneur Joachim Löw n'ont en revanche réagi
jusqu'ici.
Certains journaux et politiques, tout en critiquant la virulence de sa
démarche, relèvent que le racisme est un problème dans le pays. Car
c'est un symbole de l'intégration qui part à l'heure où l'extrême
droite connaît un essor sans précédent depuis 1945 avec le parti
Alternative pour l'Allemagne (AfD).
- Diversité menacée -
Le quotidien berlinois Tagesspiegel dénonce lui "l'ambiance populiste
dans le pays. Le départ de Mesut Özil est une césure sportive,
politique et sociétale".
Le président de la communauté turque d'Allemagne, Gökay Sofuoglu, a
jugé que "la diversité" de la Mannschaft était menacée alors qu'elle
était jusqu'ici un "modèle".
Le joueur qui n'a jamais caché sa foi musulmane est déjà depuis deux
ans la cible favorite de l'AfD. Une cheffe de ce parti, Alice Weidel, a
donc estimé lundi que Özil était "un exemple typique de l'échec de
l'intégration des gens venant du monde turco-islamique".
Lorsqu'il a été cloué au pilori pour sa rencontre de mai avec le
président turc, Mesut Özil s'est fait discret. Dimanche il a expliqué
que cette rencontre n'avait rien de politique et reflète un héritage et
un attachement à la Turquie. (AFP, 23 juillet
2018)
Un
chef d'entreprise turc présumé hostile à Erdogan
arrêté à Londres
Le chef d'entreprise turc Akin Ipek, suspecté d'être un proche de
Fethullah Gülen, l'ennemi juré du président Recep Tayyip Erdogan, a été
arrêté en Grande-Bretagne et doit comparaître dans le cadre d'une
procédure d'extradition, ont indiqué samedi les autorités britanniques.
"Mr Ipek a été arrêté en lien avec une demande d'extradition de la
Turquie", a indiqué samedi à l'AFP une porte-parole du ministère de
l'Intérieur britannique, le Home Office. Une audience d'extradition est
prévue en septembre devant le tribunal de Westminster, à Londres.
Selon l'agence étatique turque Anadolu, l'arrestation a eu lieu le 23
mai et M. Ipek a ensuite été libéré sous caution, ce qui n'a pas pu
être confirmé à l'AFP.
Toujours selon l'agence Anadolu, Akin Ipek, ancien dirigeant de la
holding Koza-Ipek, a fui Ankara le 30 août 2015 à bord d'un jet privé
pour l'Angleterre, et n'est plus revenu en Turquie depuis.
Il est soupçonné d'être un proche de l'imam Fethullah Gülen, qui dirige
depuis les Etats-Unis un influent réseau d'ONG, médias et entreprises
qualifié par les autorités d'"organisation terroriste". Ankara impute à
Fethullah Gülen le putsch manqué de juillet 2016.
Selon Anadolu, M. Ipek est poursuivi dans le cadre d'un large procès
visant les proches de M. Gülen. Il risque deux fois la prison à vie
aggravée pour "tentative de renversement du gouvernement" turc et
"violation de la constitution" et risque aussi 132 ans de prison,
notamment pour "la mise en place et la direction d'une organisation
terroriste", pour "espionnage politique et militaire" et "falsification
de documents officiels pour le compte d'une organisation terroriste".
Ankara a affirmé début avril que ses services secrets avaient ramené en
Turquie 80 partisans présumés de M. Gülen arrêtés dans 18 pays
différents.
En octobre 2015, la justice turque avait décidé de mettre sous tutelle
la holding d'Akin Ipek, Koza-Ipek, propriétaire de deux quotidiens et
de deux chaînes de télévision.
Un procureur d'Ankara avait accusé la holding de "financer", "recruter"
et "faire de la propagande" pour le compte de Fethullah Gülen.
Akin Ipek avait catégoriquement nié toute activité illégale et dénoncé
des "mensonges".
(AFP, 21 juillet
2018)
L'Autriche supprime une épreuve
du permis de conduire en turc
Les candidats au permis de conduire en Autriche ne pourront bientôt
plus passer la partie théorique de l'examen en langue turque comme cela
était jusqu'ici possible, a annoncé samedi le ministre des Transports
justifiant cette décision par un souci d'économie et d'intégration.
Sur les 299.687 examens du permis passés l'an dernier, seuls 3.631,
soit 1,2%, l'ont été en turc. Quelque 360.000 personnes d'origine
turque vivent en Autriche, dont 117.000 de nationalité turque.
Ministre des Transports issu du parti d'extrême droite FPÖ, formation
alliée aux conservateurs du chancelier Sebastian Kurz, Norbert Hofer a
indiqué dans un communiqué que la mesure s'appliquerait à partir de
2019.
"Chaque langue supplémentaire proposée entraîne pour l'Etat des coûts à
cinq chiffres qui ne sont pas justifiables", a-t-il expliqué.
A cet égard, offrir l'examen en turc crée une injustice par rapport aux
locuteurs d'autres langues qui ne sont pas proposées, ajoute le
ministre.
Les examens continueront cependant d'être proposés en anglais, "la
langue internationale", en croate et en slovène, deux minorités
linguistiques historiquement présentes en Autriche qui bénéficient de
droits spécifiques.
"Il y a naturellement la question des coûts mais l'essentiel pour moi
est d'établir clairement dans quelles langues il est judicieux de
proposer l'examen", explique M. Hofer selon qui la nouvelle mesure doit
aussi être "une incitation à apprendre l'allemand et à répondre aux
questions de l'examen en allemand".
L'examen en turc était proposé depuis 1998, reposant sur la "bonne
volonté" des autorités autrichiennes.
Le parti conservateur ÖVP a salué la mesure, soulignant que "la
maîtrise de l'allemand est la clef de l'intégration".
Les Turcs d'Autriche font régulièrement l'objet de critiques du FPÖ,
parti hostile à l'immigration.
En 2017, 2.301 examens ont été passés en anglais, 2.112 en croate et
139 en slovène.
(AFP, 21 juillet
2018)
Ukraine: expulsion d'un partisan
de Gülen, l'OSCE préoccupée
Kiev a confirmé jeudi à l'AFP avoir expulsé
un blogueur turc soupçonné d'être un partisan du prédicateur Fethullah
Gülen, accusé par Ankara d'être le cerveau du putsch manqué de 2016,
une affaire qui suscite la "préoccupation" de l'OSCE.
"En octobre dernier, le ministère turc de la Justice a envoyé une
demande officielle" pour l'expulsion de Yusuf Inan, a indiqué à l'AFP
un porte-parole du Parquet ukrainien, Andri Lyssenko. "En juillet, nous
avons satisfait cette demande et l'avons remis aux autorités turques",
a-t-il poursuivi sans plus de précisions.
L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a
exprimé en retour sa "grande préoccupation", par la voix de son
représentant pour la liberté des médias Harlem Désir.
"C'est inquiétant qu'un journaliste critique ait été expulsé vers
la Turquie", a-t-il déclaré dans un communiqué, demandant à Kiev de
"clarifier si sa liberté d'expression et le droit de (faire) appel ont
été pris en compte".
Selon l'agence de presse étatique turque Anadolu, M. Inan a été
ramené en Turquie dimanche dans le cadre d'une "opération contre un
groupe terroriste" menée par les services secrets turcs (MIT). Kiev
avait dans un premier temps refusé de commenter.
Mardi soir, la police ukrainienne a annoncé à l'AFP son arrestation
dans le sud de l'Ukraine. Le lendemain, un responsable du Parquet
s'exprimant anonymement a confirmé à l'agence Interfax-Ukraine qu'un
arrêté d'expulsion avait été prononcé contre le blogueur.
M. Inan, qui avait fui la Turquie après le putsch manqué de 2016, est
accusé d'être lié au réseau de Fethullah Gülen et de "tenter de
discréditer des figures politiques et responsables de l'Etat turc" sur
les réseaux sociaux, selon la même source.
Selon Anadolu, son compatriote Salih Yigit avait été arrêté et renvoyé
vers la Turquie quelque jours plus tôt. Kiev refuse de commenter cette
affaire.
Les services secrets turcs ont procédé ces derniers mois à plusieurs
opérations pour ramener en Turquie des partisans présumés de M. Gülen.
Ankara a affirmé début avril que ses services secrets avaient ramené 80
personnes arrêtés dans 18 pays différents. Installé aux Etats-Unis,
Fethullah Gülen nie toute implication dans le putsch avorté de juillet
2016. (AFP, 19 juillet
2018)
La
Turquie a cessé d'enregistrer de nouveaux réfugiés
syriens (HRW)
Les autorités turques ont quasiment cessé
d'enregistrer des nouveaux demandeurs d'asile en provenance de la Syrie
voisine, a affirmé lundi l'organisation de défense des droits de
l'homme Human Rights Watch (HRW).
"Les autorités turques d'Istanbul et de neuf provinces situées à
la frontière syrienne ou à proximité ont cessé d'enregistrer les
demandeurs d'asile syriens récemment arrivés, sauf dans de rares cas",
a indiqué HRW dans un communiqué.
"Cette suspension entraîne des expulsions illégales, des retours forcés
en Syrie et le déni du droit à la santé et à l'éducation", a ajouté
l'ONG.
La Turquie accueille actuellement près de 3,6 millions de réfugiés
syriens, poussés à l'exil par le conflit qui fait rage dans leur pays
depuis 2011.
Mais "cette générosité n'exonère pas la Turquie, ni ses partenaires
internationaux, du devoir d'aider les demandeurs d'asile nouvellement
arrivés", a estimé HRW, qui se base sur des entretiens menés avec des
Syriens et des organisations travaillant sur le terrain.
Les autorités turques, interrogées mi-juin par HRW, ont nié la
suspension de l'enregistrement des Syriens, a ajouté l'ONG.
"Nous avons toujours accueilli et continuons d'accueillir les Syriens",
a déclaré à l'AFP un responsable turc qui a requis l'anonymat, ajoutant
que les Syriens présents en Turquie "ont accès à tous les services dont
ils ont besoin".
"Nous ne déportons jamais en Syrie", a-t-il ajouté. Toutefois,
"certains Syriens décident de retourner dans les régions libérées par
la Turquie" lors de deux opérations militaires menées dans le nord de
la Syrie.
"Tout en soutenant la Turquie afin de dissuader les demandeurs d'asile
de parvenir en Europe, l'UE détourne le regard des récentes mesures de
ce pays visant à bloquer et décourager les gens fuyant la Syrie", a
déclaré Gerry Simpson, directeur adjoint du programme Droits des
réfugiés à Human Rights Watch, cité par le texte.
"Mais forcer les Syriens qui réussissent à franchir la frontière turque
à vivre dans une situation de flou juridique risque de les pousser à
passer en clandestinité pour partir vers l'UE", ajoute M. Simpson.
Bruxelles et Ankara ont conclu en 2016 un pacte migratoire prévoyant
notamment le renvoi systématique vers la Turquie de tous les migrants
cherchant à gagner l'Europe par la Grèce en échange d'une aide
financière. Ce pacte a permis de réduire drastiquement les arrivées de
migrants en Europe.
(AFP, 16
juillet
2018)
Molenbeek
bouclé pour la femme d’Erdogan
Emine
Erdogan, la première dame turque durant sa visite à Bruxelles, lors du
sommet de l'OTAN. le 12 juillet 2018.
Alors que
son
mari se trouvait en rendez-vous officiel, Emine Erdogan s’est rendue
dans un magasin de Molenbeek, quartier bruxellois tristement connu à
travers le monde pour son noyautage islamiste. La zone à été totalement
bouclée à cette occasion.
A Bruxelles
depuis le 11 juillet pour assister au sommet de l’OTAN, Recep Tayyip
Erdogan multiplie les entretiens. Sa femme, Emine Erdogan, en a profité
pour s’éclipser à Molenbeek et dévaliser le magasin Les Tissus du Chien
Vert. Ce quartier est tristement connu pour son activité islamiste et
notamment celle des frères Abdeslam. Depuis les années 1990,
l’islamisme radical s’est en effet installé dans cette enclave
paupérisée de Bruxelles.
Police et
services de sécurité ont été déployés. Des camionnettes noires ont
également été dépêchées pour boucler la zone et permettre à l’épouse du
chef d’Etat turc de faire ses emplettes en toute tranquillité.
Emine
Erdogan
avait auparavant tweeté sur son séjour à Bruxelles et ses rencontres
avec des femmes de premier plan et épouses de dirigeants lors d'un
concert organisé durant le sommet.
Le
quotidien
belge La Libre rapporte que le quartier Louise, toujours à Bruxelles,
avait été bloqué pour Emine Erdogan en 2015. Alors que son mari était
venu rencontrer le Premier ministre Charles Michel et le ministre des
affaires Etrangères belge Didier Reynders pour l'inauguration du
festival culturel Europalia. (Reuters, 13 juillet 2018)
La possibilité d'une interdiction légale du
burkini à la piscine
La secrétaire d'État à l'Égalité de Chances Zuhal Demir a souhaité
vendredi la mise à l'étude d'une interdiction dans la loi du port du
burkini dans les piscines, qu'elle voit comme une menace de la religion
sur les droits des femmes. "Un burkini est un symbole d'oppression, pas
d'émancipation", a affirmé la mandataire N-VA, après qu'un tribunal à
Gand eut rejeté l'interdiction, pour raison d'hygiène et de sécurité,
du port de ce long maillot de bain dans des piscines communales à Gand.
A l'inverse, le Centre interfédéral pour l'égalité des chances, Unia,
considère qu'une interdiction généralisée du burkini constituerait une
discrimination. L'interdiction peut désavantager les femmes qui le
portent pour des raisons religieuses tout comme les personnes qui
choisissent ce vêtement pour des raisons de santé, de caractéristiques
physiques ou à cause d'un handicap. "Les gens doivent avoir la liberté
de s'habiller comme ils le souhaitent, même dans une piscine", affirme
Unia. Si une pression est mise sur les jeunes femmes pour qu'elles
portent un burkini, c'est aux autorités locales d'agir, ajoute le
centre. (belga, 13 juillet 2018)
Deux partisans présumés de Gülen ramenés d'Ukraine et
d'Azerbaïdjan
Deux partisans présumés de Fethullah
Gülen, accusé par Ankara d'être le cerveau du putsch manqué de 2016,
ont été ramenés en Turquie par les services secrets turcs après avoir
été arrêtés en Ukraine et en Azerbaïdjan, ont rapporté jeudi les médias.
Isa Ozdemir et Salih Zaki Yigit ont été respectivement arrêtés en
Azerbaïdjan et en Ukraine lors d'opérations menées par les services
secrets turcs (MIT), selon l'agence de presse étatique Anadolu.
Ils ont été transférés à bord d'un vol spécial en Turquie où ils ont
été formellement placés en détention sous l'accusation d'appartenance à
un "groupe terroriste", en l'occurrence le réseau du prédicateur Gülen,
installé aux Etats-Unis et qui nie toute implication dans le putsch
avorté du 15 juillet 2016.
Anadolu n'a pas fourni de précisions sur les deux hommes ni sur un
éventuel rôle des autorités azerbaïdjanaises ou ukrainiennes dans leur
arrestation.
Le MIT a procédé ces derniers mois à plusieurs opérations de ce genre
pour ramener en Turquie des partisans présumés de M. Gülen soupçonnés
d'implication dans le coup d'Etat avorté mené par des militaires
factieux.
Trois "suspects" avaient ainsi été arrêtés en mars au Gabon et
transférés en Turquie en avril avec leurs familles.
Fin mars, le MIT avait ramené en Turquie cinq enseignants et un médecin
turcs vivant au Kosovo au cours d'une opération secrète qui a provoqué
une crise politique à Pristina, où les médias ont dénoncé un
"enlèvement".
Le gouvernement turc a affirmé début avril que les services secrets
turcs avaient ramené en Turquie 80 partisans présumés de M. Gülen
arrêtés dans 18 pays différents. (AFP, 12 juillet
2018)
Perpétuité pour l'unique
rescapée d'un trio néonazi en Allemagne
Au terme d'un procès fleuve de
plus de cinq ans, l'unique survivante d'un groupuscule néonazi allemand
a été condamnée mercredi à Munich à la réclusion à perpétuité pour une
série de meurtres racistes qui avaient choqué l'Allemagne.
Seule rescapée du trio baptisé "Clandestinité nationale-socialiste"
(NSU), Beate Zschäpe, 43 ans, a été condamnée pour sa participation aux
meurtres, commis dans toute l'Allemagne, de huit Turcs ou personnes
d'origine turque, d'un Grec et d'une policière allemande, entre 2000 et
2007.
Conformément aux réquisitions du parquet, la Cour de Munich l'a
également privée de la possibilité de demander une libération
conditionnelle au bout de quinze ans, en raison de la "gravité
particulière" de sa "faute", selon le verdict lu par le président
Manfred Götzl.
L'avocat de Beate Zschäpe, Wolfgang Heer, a annoncé que sa cliente
allait faire appel, assurant que sa "présence sur le lieu d'un crime"
n'avait nullement été établie et qu'elle n'avait "jamais tiré avec une
arme ni fait exploser une bombe".
Beate Zschäpe, qui avait rejeté sa responsabilité durant le procès, "a
repris à son compte les opinions d'extrême droite de son entourage",
"particulièrement celles visant les juifs et les étrangers", a souligné
M. Götzl.
"On ne combat pas seulement la violence raciste avec la force de la
loi", il faut aussi "la diversité de nos sociétés ouvertes", a réagi le
ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas.
- 'Honte' -
Jugée depuis mai 2013, Beate Zschäpe a également été condamnée pour
deux attentats contre des communautés étrangères et 15 braquages de
banque commis par le trio NSU qu'elle formait avec Uwe Mundlos (38 ans)
et Uwe Böhnhardt (34 ans), qui a vécu dans la clandestinité pendant 14
ans.
En novembre 2011, les deux hommes avaient été retrouvés morts par
balles dans une caravane par la police au moment où celle-ci venait les
arrêter. Les enquêteurs pensent qu'ils se sont soit tous deux suicidés,
soit que l'un deux a tué son complice avant de retourner l'arme contre
lui.
Egalement jugés à Munich pour leur aide apportée au trio, quatre autres
néonazis ont écopé de peines allant de deux ans et demi à dix ans de
prison.
Cette affaire avait profondément bouleversé une Allemagne encore
traumatisée par les crimes nazis et jeté une lumière crue sur les
défaillances des services de renseignement intérieur.
Elle avait également embarrassé le gouvernement allemand, les
meurtriers présumés ayant pu agir pendant des années sans être
inquiétés.
La chancelière Angela Merkel avait exprimé "la honte" de son pays face
à ces crimes.
Mercredi, dès l'annonce du verdict, de nombreuses voix se sont élevées
pour dénoncer les insuffisances de la procédure et des audiences,
souvent embourbées dans de longs débats de procédure et qui n'auraient
pas exploré toutes les complicités.
- 'Point final'? -
Le verdict ne doit "en aucune façon être le point final aux
explications", a réagi le président de la Communauté turque
d'Allemagne, Gökay Sofuoglu, réclamant d'autres procédures "contre les
réseaux de soutien de la NSU".
Réagissant à une décision sanctionnant des meurtres dont la plupart des
victimes étaient turques ou d'origine turque, Ankara a estimé qu'elle
"n'était pas satisfaisante" : elle "n'a pas révélé toutes les facettes"
de l'affaire et "les vrais coupables n'ont pas été confondus", a estimé
le ministère turc des Affaires étrangères.
"Il ne doit pas y avoir de point final au chapitre NSU", a renchéri le
président du Conseil central des Juifs, Josef Schuster.
Durant les cinq années de débats devant la Cour de Munich, Zschäpe est
restée quasi mutique, assurant à la clôture des débats que l'idéologie
d'extrême droite n'avait "vraiment plus aucune importance pour elle".
Pendant la dizaine d'années d'une enquête laborieuse, les familles des
victimes ont été accusées à tort, et jamais la piste xénophobe n'a
semble-t-il été explorée sérieusement par les enquêteurs.
Des proches des victimes ont témoigné à la barre des soupçons dont ils
ont fait l'objet de la part de policiers qui penchaient pour des
règlements de compte entre trafiquants de drogue ou du blanchiment
d'argent.
Une commission d'enquête parlementaire s'est penchée sur ces
dysfonctionnements. A l'époque, le président de la chambre des députés
avait évoqué un "désastre historique sans précédent". (AFP, 11 juillet
2018)
Pourquoi les immigres turcs
votent pour Erdogan en Belgique?
Dans 42 pays du monde, dont l'Italie qui est un des six pays fondateurs
de l'Union européenne, les immigrants turcs ont dit clairement « Non! »
à Recep Tayyip Erdogan.
Comment ce dictateur turco-islamique peut-il être soutenu à plus de
60%, non seulement en Belgique, mais aussi dans les pays voisins comme
les Pays-Bas, la France, l'Allemagne, le Luxembourg, tous sont
fondateurs de l'Union européenne?
Vu le fait que depuis les coups d'état du 12 mars 1971 et du 12
septembre 1980, les ambassades et les consulats d'Ankara, la fondation
Diyanet avec les mosquées turques soumettent les immigrés turcs à un
lavage de cerveau, rien d'étonnant!
Il faut également remettre en question dans ces pays le rôle des
associations et médias qui ont des relations douteuses avec ces
instances officielles ou officieuses de l'Etat turc.
POURCENTAGES PLUS DE %50 D'ERDOGAN DANS 18 PAYS
Liban %94,0
Jordanie %77,5
Belgique %74,9
Pays-Bas %73,0
Autriche %72,3
Soudan %65,7
Allemagne %64,8
France %63,7
Luxembourg %60,0
Bosnie %58,9
Kirghizistan %58,5
Macédoine %58,4
Danemark %57,6
Kosovo %57,4
Norvège %56,2
Egypte %56,1
Ouzbékistan %54,4
Arabie Saoudite %53,6
POURCENTAGES MOINS DE %50 D'ERDOGAN DANS 42 PAYS
Malte %10,4
Tchéquie %11,0
Emirates arabes %14,1
Nouvelle Zélande %15,1
Irlande %16,0
Thailand %16,0
USA %17,3
Espagne %17,7
Bahreïn %18,0
Pologne %18,8
Chine %19,1
Finlande %20,9
Royaume-Uni %21,4
Grèce %22,7
Hongrie %23,4
Sertie %23,5
Oman %23,6
Bulgarie %25,4
Canada %25,5
Qatar %29,0
Singapour %27,0
Russie %27,3
Ukraine %29,2
Irak %31,3
Italie %31,9
Israël %32,0
Afrique du Sud %35,0
Turkménistan %35,6
Iran %35,9
Géorgie %36,2
Suisse %37,3
Albanie %38,0
Japon %38,5
Azerbaïdjan %38,5
Roumanie %39,8
Moldavie %40,5
Koweït %41,1
Suède %44,6
Australie %45,3
Algérie %45,4
Kazakhstan %46,5
Chypre du Nord %48,8
La
liste complète des pays dans lesquels les immigrés turcs ont voté
Lourdes condamnations pour les participants à un
cortège nuptial turc
Quatorze participants à un cortège turc de mariage sur la E17 à Lokeren
ont été condamnés vendredi par le tribunal de police de Termonde à des
amendes jusqu'à 4.000 euros et un retrait de permis de trois à cinq ans
pour une conduite compromettant la sécurité routière.
Le 11 février 2017, la police avait reçu plusieurs signalements au
sujet d'un cortège de mariage d'une vingtaine de véhicules sur la E17
vers Courtrai, à Lokeren, compromettant la circulation. Les
participants tournaient notamment sur l'autoroute, roulaient sur la
bande d'arrêt d'urgence, allumaient leurs quatre feux, arrêtaient la
circulation, sortaient des voitures, etc.
La police s'était rendue sur place pour dissoudre le cortège et avait
pu identifier 19 personnes originaires de Lokeren, Turnhout et Anvers.
Les prévenus ont été poursuivis pour entrave méchante à la circulation.
Cinq d'entre eux ont été acquittés car un doute subsistait mais les 14
autres ont été condamnés sur base d'images vidéo et témoignages.
La plupart des participants au cortège ont écopé de 2.000 euros
d'amende et de trois ans d'interdiction de conduire. L'un, déjà
condamné pour conduite dangereuse, a été condamné à 4.000 euros
d'amende et cinq ans de retrait de permis. (Belga, 30 juin 2018)
L'inauguration du square Patrice Lumumba à
Bruxelles
Entre 300 et 350 personnes, selon l'estimation de la police de
Bruxelles-Ixelles, ont pris part samedi à l'inauguration du square
Patrice Lumumba à Bruxelles, près de la Porte de Namur, à l'entrée du
quartier Matonge. L'événement s'est ouvert en musique avec une fanfare
congolaise et des danseurs traditionnels. De nombreux échevins et
conseillers communaux de la Ville de Bruxelles étaient présents. Le
texte demandant de dédier un espace public à Patrice Lumumba avait été
voté à l'unanimité au Conseil communal. Le bourgmestre de la Ville de
Bruxelles Philippe Close a déclaré qu'il était très heureux d'avoir un
square Lumumba sur son territoire et que cette inauguration n'était que
le début d'une autre histoire entre la diaspora congolaise et les
Bruxellois.
La parole a ensuite été donnée aux associations, qui ont porté le
projet pendant des années. "On parle peu de la colonisation dans les
écoles et des Congolais belges se sentent brimés", explique Laura
Ilunga, membre de l'association Change. "Avoir cette plaque à l'entrée
du quartier congolais de Matonge est une reconnaissance forte et on
espère que ce ne sera pas la seule et que ce sera un premier pas". Un
membre de la famille de Patrice Lumumba a exprimé son émotion face à
cette marque reconnaissance qui légitime l'importance de ses combats
dans l'histoire de la République démocratique du Congo et de la
Belgique.
Le drapeau posé sur le mat tronqué a été soulevé en fin de cérémonie
pour dévoiler la plaque commémorative. Les hymnes nationaux belge et
congolais ont refermé l'événement et ont fait place à une après-midi
ponctuée de prestations artistiques et de concerts. De nombreux
participants à la cérémonie sont ensuite partis en cortège jusqu'au
rond-point Schuman devant les institutions européennes.
Figure de l'indépendance du Congo belge, Patrice Lumumba a été le
Premier ministre de la République démocratique du Congo de juin à
septembre 1960. Il a été assassiné le 17 janvier 1961 dans des
circonstances troubles qui mettent en cause des responsables belges. En
2002, le ministre des Affaires étrangères Louis Michel avait expliqué
que la Commission d'enquête parlementaire belge estimait que rien
n'indiquait que le gouvernement de l'époque ait demandé son élimination
physique, avant de reconnaître que "certains membres du gouvernement
d'alors et certains acteurs belges de l'époque portent une part
irréfutable de responsabilité dans les événements qui ont conduit à la
mort de Patrice Lumumba". Il a enfin exprimé, au nom du gouvernement,
ses profonds regrets et ses excuses.
Une personne sous le coup de l'émotion a crié "Vous avez tué Lumumba"
lors de la cérémonie. Elle a été écartée un moment en attendant qu'elle
retrouve son calme, a expliqué la porte-parole de la police de
Bruxelles-Ixelles. Il n'y a pas eu d'incident.
Joseph Mbeka, coordinateur général du mouvement La Résistance
congolaise, s'est plaint par voie de presse de ne pas avoir été
autorisé à se joindre à cette inauguration, qu'il dit avoir lui aussi
portée. Il estime que ce refus outrepasse l'arrêt du Conseil d'Etat,
qui annule l'arrêté du bourgmestre Philippe Close ne l'autorisant plus
à manifester sur le territoire de la Ville. (Belga, 30 juin 2018)
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