Droits
de l'Homme / Human Rights
Campaign by Amnesty International Against Ban on
LGBTI
Making a
call
to everyone to support the freedom of assembly of the LGBTI+
individuals, Amnesty International has launched a petition entitled
"The ban imposed on LGBTI+ events in Ankara should be ended now."
On November 18, 2017, the Ankara Governorship indefinitely banned all
public events to be held by LGBTI+ civil society organizations in
Ankara.
The governorship based its decision on pretexts such as "social
sensitivity and sensibilities", "inciting people to grudge and
hostility", "protection of public health and morality" and "protection
of others' rights and freedoms". The ban, which entered into force
during the State of Emergency, has still been in effect though the
State of Emergency has been lifted.
Stating that the ban violates the freedom of expression and freedom of
assembly and association, Kaos GL Association first filed a lawsuit at
the Ankara 4th Administrative Court, then appealed to the
Constitutional Court. With its appeals to courts in Turkey remaining
inconclusive, the association also applied to the European Court of
Human Rights (ECtHR).
Deterioration in struggle against homophobia
In its petition, Amnesty International has underlined that the general
bans imposed on events do not only threaten the existence of civil
society organizations in the country, but they also lead to a
deterioration in the positive steps taken against homophobia and
transphobia.
The organization said, "The ban imposed on LGBTI+ events in Ankara
should end and love should win. Write to the Governor of Ankara, give
support and defend the freedom of peaceful assembly."
Amnesty International made a call for an immediate action on a global
scale for the Middle East Technical University (METU) Pride Parade on
May 4, 2018 and though the ban on LGBTI+ events in Ankara were still in
effect at the time, the parade took place on May 11. (BIA, January 29, 2019)
Les
avocats voient leur avenir en noir en Turquie
Au palais de justice d’Istanbul, on reconnaît à quelques signes qu’un
procès important est sur le point de commencer. L’attroupement sur le
parvis, les banderoles dépliées, les policiers crispés à côté des
blindés, la foule qui tente de pénétrer dans la salle d’audience et
s’entend dire qu’il n’y a plus de place et qu’il faut reculer. Et, au
milieu de cette foule, des dizaines de robes noires, cols rouges et
manchettes vertes qui se fraient un passage pour rejoindre leur banc.
Ce sont les avocats.
« Leur nombre peut étonner mais, en réalité, dans ces grands procès
politiques, il n’y a que quatre ou cinq avocats qui plaident. Tous les
autres sont là par solidarité, pour faire bloc et renforcer la position
de l’avocat face à la cour », explique Ugur Altinarik, qui a notamment
assuré, avec plus de 200 confrères, la défense des journalistes du
quotidien d’opposition Cumhuriyet, condamnés pour « soutien à des
groupes terroristes ».
Verdict écrit d’avance
Ugur Altinarik exerce depuis 13 ans. « Assez longtemps pour avoir connu
une époque où la robe d’avocat inspirait encore un certain respect et
où les juges nous considéraient encore comme des collègues », note cet
homme grand et mince à la barbe soignée, vice-président du Centre des
droits de l’homme du barreau d’Istanbul. Puis il décrit comment, dans
les prétoires de 2019, les avocats turcs sont souvent « tancés,
raillés, dédaignés par des magistrats pour lesquels nous ne sommes bons
qu’à allonger les procédures, qui ne nous écoutent pas et qui
n’hésitent pas à nous expulser de la salle d’audience ».
Récemment, Ilknur Alcan a eu le pied écrasé lors d’une évacuation
musclée. « Ça arrive tout le temps, soupire cette avocate de 41 ans,
connue pour sa défense des militants de la cause kurde, notamment des
anciens codirigeants du Parti démocratique des peuples (HDP). Les juges
me disent : “Vous avez trois minutes. Ensuite, on coupe le micro.”
Comment plaider en trois minutes quand l’acte d’accusation fait 2.000
pages ? »
Comment plaider surtout quand le verdict est écrit d’avance ? « La
justice turque n’a jamais été indépendante, insiste Ilknur Alcan. Mais
depuis la tentative de putsch [de juillet 2016] et l’état d’urgence qui
a suivi, elle n’est plus qu’une justice aux ordres. S’ils prennent une
décision qui déplaît au pouvoir, les magistrats s’exposent à des
sanctions. Ils ont peur. »
Elle cite un exemple édifiant. Le 14 septembre 2018, un tribunal pénal
a remis en liberté 17 accusés d’un procès. Six heures plus tard, le
même tribunal est revenu sur sa décision, renvoyant en cellule huit des
accusés. « Mais c’était trop tard : ces juges ont été relégués à des
tribunaux subalternes », raconte Ilknur Alcan.
Assimilés à leurs clients
Le procès en question est d’autant plus emblématique que les 17
suspects défendus par cette avocate étaient eux-mêmes… des avocats.
S’ils n’avaient pas été arrêtés, ils auraient représenté deux
enseignants en grève de la faim et emprisonnés, à l’époque, pour des
liens présumés avec un groupe terroriste d’extrême gauche. Au lieu de
les défendre, leurs avocats se retrouvent jugés pour appartenance au
même groupe.
« Nous sommes en danger parce que les juges nous regardent comme ils
regardent nos clients, déplore Ömer Kavili, trente ans de plaidoiries.
Ils se disent : “S’il défend cette personne, c’est qu’il doit être
coupable lui aussi”. » Selon le barreau d’Istanbul, quelque 570 avocats
sont actuellement incarcérés. Beaucoup sont accusés de soutenir le
prédicateur Fethullah Gülen, le cerveau désigné de la tentative de
putsch.
En octobre dernier, Ömer Kavili a lui-même passé une nuit dans une
prison d’Istanbul pour un tout autre motif : « résistance à un
fonctionnaire ». La veille, lors d’une audience où il défendait des
membres de Grup Yorum, une formation musicale marxiste révolutionnaire,
l’avocat avait eu une altercation avec le juge. « J’avais demandé à
m’entretenir quelques instants avec mon client. Le juge avait refusé
sèchement en me disant : “Ce n’est pas à la cour mais aux gendarmes de
vous y autoriser” », relate Ömer Kavili. Il fulmine : « En réalité, les
gendarmes sont sous l’autorité du président du tribunal ! Le juge
reconnaissait ainsi sa soumission au pouvoir. »
« Un rôle de témoins »
Chez les avocats spécialisés dans la défense des droits de l’homme, le
découragement guette. « Beaucoup ont perdu la flamme, changé de métier
pour ouvrir des cafés ou travailler à l’étranger », souligne Ugur
Altinarik. « A quoi servons-nous ? Entre collègues, c’est un débat
récurrent, confie Ilknur Alcan. Nous préparons nos plaidoiries en nous
référant aux textes de droit et à la jurisprudence de la Cour de
cassation et de la Cour européenne des droits de l’homme, mais les
juges s’en moquent. Est-ce que je suis invisible ? Je leur pose souvent
cette question. »
Ilknur Alcan a aussi des réponses. « Il y a une lutte pour la justice
et nous devons la mener, par conscience humaine et professionnelle »,
assène-t-elle. « Nous avons un rôle de témoins, renchérit son collègue
Ugur Altinarik. Pour les juges, nos plaidoiries ne sont peut-être que
des feuilles volantes. Mais pour l’Histoire, elles serviront de
documents sur les violations des droits de l’homme dans la période que
nous traversons. » (Le Soir, ANNE ANDLAUER, 23 janvier 2019)
Des
magistrats français dénoncent une
"condamnation infondée" en Turquie
Les deux principaux syndicats de magistrats français ont dénoncé lundi
la "parodie de procès" et la "condamnation infondée" de leur confrère
turc Murat Arslan à dix ans de prison, et appelé l'Europe à peser pour
faire cesser les violations des droits fondamentaux en Turquie.
"Le Syndicat de la magistrature et l'Union syndicale des magistrats
dénoncent avec force l'arrestation injustifiée de Murat Arslan, son
incarcération abusive et sa condamnation infondée" vendredi par "un
tribunal turc soumis au pouvoir politique", dans un communiqué commun.
Ils appellent "les autorités internationales et en particulier l'Union
européenne, le Conseil de l'Europe et la Cour européenne des droits de
l'Homme à peser pour qu'une situation plus démocratique et respectueuse
des droits de tout citoyen soit rétablie dans ce pays, à faire cesser
immédiatement les violations graves des droits fondamentaux et à
obtenir la libération de toutes les personnes détenues pour motifs
politiques en Turquie".
Murat Arslan, un ancien rapporteur de la cour constitutionnelle turque,
a reçu en 2017 le prix des droits de l'Homme Vaclav Havel du Conseil de
l'Europe, qui avait rendu hommage à son engagement en faveur de
"l'indépendance de la magistrature".
M. Arslan, qui a notamment présidé l'Association des juges et des
procureurs (YARSAV), une ONG critique envers le gouvernement turc et
dissoute après la tentative de coup d'État du 15 juillet 2016, a été
révoqué puis arrêté en octobre 2016. Il a été accusé par les autorités
d'être lié à la mouvance du prédicateur exilé aux Etats-Unis Fethullah
Gülen - ce qu'il nie.
Comme lui, plus de 50.000 personnes, dont des militaires, des
magistrats et des enseignants, ont été arrêtées après le putsch avorté
lors de purges d'une ampleur inédite visant les partisans présumé du
prédicateur Gülen, accusés d'avoir ourdi la tentative de coup d'Etat,
mais aussi les milieux critiques du gouvernement.
Dans un message adressé à l'Assemblée parlementaire du Conseil de
l'Europe (APCE), qui décerne le prix, M. Arslan avait présenté la
Turquie comme une "prison, au sein de laquelle les voix des militants
des droits de l'Homme sont étouffées". Ankara avait lui jugé
"inacceptable" l'attribution du prix Vaclav Havel à un magistrat accusé
de "terrorisme" dans son pays. (AFP, 21 janvier
2019)
Police Prevents Peace Mothers' Statement
The Peace Mothers have sent a letter to Minister of Justice Abdülhamit
Gül, calling the Minister to grant the demands of MP Leyla Güven and
more than 200 inmates, who are on a hunger strike for the removal of
the isolation imposed on Kurdistan Workers' Party (PKK) leader Abdullah
Öcalan.
On the Galatasaray Square in İstanbul, the Peace Mothers wanted to make
a press statement before sending their letter. Police intervened in and
did not allow the statement.
The police officers also checked the IDs of the journalists who were
following the gathering, through a system called General Information
Retrieval (GBT).
The Peace Mothers distributed the copies of the written statement to
the journalists after sending their letter.
"We are ready for duty"
In the statement, the mothers said that they lost their children under
torture and in conflict and that the injustice between the peoples
needs to be eliminated for social peace.
"For social peace to be built and isolation [on Öcalan] in recent times
to be lifted, we, as the Peace Mothers, call out to the Ministry of
Justice, which is responsible for securing the justice."
The Peace Mothers requested a face-to-face meeting with the Minister of
Justice, saying that social peace will be possible with the removal of
the isolation and they are ready for duty in this period.
"The demands shall be granted before it is too late"
The Peace Mothers requested that the isolation on Öcalan be lifted and
that the demands of Leyla Güven and more than 200 political prisoners
be granted.
"Before it is too late, we request that our elected woman MP's demands
be granted and the necessary efforts begin." (BIA, 25 January 2019)
78s Initiative Spokesperson Celalettin
Can Detained
Spokesperson of the 78s Initiative and Party Assembly member of the
Peoples' Democratic Party (HDP) Celalettin Can was detained this
morning (January 18) in his home in İstanbul and was brought to the
Ataköy Police Station by police officers.
Can's wife Nimet Tanrıkulu has told bianet that the police conducted a
detailed search in the home. She added that Can did not have a computer
because of the police search in the home last year and the computer in
the home was confiscated although it was hers.
Celalettin Can was detained in his home during a police raid on
February 7, 2018. He was arrested 14 days after the detention and was
held in the Silivri Prison until June 27, 2018.
Order from İzmir Chief Public Prosecutor's Office
Nimet Tanrıkulu has given the following information regarding the
happenings in the morning:
"A police team comes early in the morning and informs that they have
been sent by the Bakırköy Chief Public Prosecutor's Officer upon the
order of the İzmir Chief Public Prosecutor's Office.
"Although extensive searches were previously made in the home and
everything is already under record, a detailed search is made in the
home again. The computer in the home is confiscated although it belongs
to me. An attorney was not present during the search.
"The second police team which arrives the home takes Can into custody
and brings him to the Ataköy Police Station. There, they say that Can
will be taken to İzmir by plane to depose."
"Had Prosecutor's Office summoned him, he would go"
Tanrıkulu has said that had Can been summoned, he would go to the
Prosecutor's Office to depose.
"Celalettin is a person who openly expresses his thoughts anywhere, who
does not hide his thoughts. A person who makes efforts for human
rights, democracy, peace... What are they trying to prevent by
detaining him?
"Moreover, he is not a person who is on the run and cannot be found. He
openly attends many meetings. Police detains him all the time and he
did not run up to this time. He would go by himself if he was summoned."
About Celalettin Can
Celalettin Can is the Spokesperson of the 78s Initiative as well as a
party assembly member and 27th Term MP candidate of the Peoples'
Democratic Party (HDP). He is 59 years old.
He was born in Dersim and moved to İstanbul for education in 1975.
Engaging in the revolutionary struggle, he became the Chair of the
Dev-Genç (Revolutionary Youth).
He was arrested in 1979, shortly before the military coup on September
12, 1980. He stayed in prison for 19 years and 9 months.
He was released from prison in late 1999 and founded the Foundation of
the 78s.
In 2013, he became a part of the 63-membered Central Anatolia Committee
of the Wise People.
He has two books: 78'liler Sorguluyor (The 78s are questioning) and
Merhaba Başkaldırı (Hello uprising). (BIA, 18 January 2019)
Former
YARSAV Chair Murat Arslan Sentenced to 10
Years in Prison
Murat Arslan, the former Chair of the Association of Judges and
Prosecutors (YARSAV), which was closed by a Statutory Decree, and a
former judge at the Court of Accounts, was sentenced to 10 years in
prison in his hearing at the Ankara 25th Heavy Penal Court today
(January 18).
Arslan, who has been arrested pending trial since October 2016, was
being tried for "being a member of FETÖ (Fethullahist Terrorist
Organization, which is held accountable for the attempted coup on July
15, 2016).
Court rejected all requests
In the hearing held today, the attorneys of defendant Arslan requested
recusation for the court board and the presiding judge on the ground
that "they lost their independence." The court board rejected the
request, stating that "it was aimed at prolonging the process of trial."
Öykü Didem Aydın, one of the attorneys of Arslan, argued that their
requests were not taken into account and the hearing cannot continue
until the upper court announces its judgement regarding their
objections.
After the court board stated that they would continue the hearing, the
attorneys of the defendant said that they resigned from the advocacy of
the defendant and left the courtroom.
Stating that "this action of the attorneys also aimed at prolonging the
process of trial", the court board ruled that Murat Arslan shall be
sentence to 10 years in prison on charge of "being a member of an armed
terrorist organization." The board also ruled that his arrest shall
continue.
About Murat Arslan
Murat Arslan graduated from the Law School of İstanbul University in
1999. After completing his law internship, he started working as a Vice
Auditor at the Court of Accounts in 2001.
From March 16, 2011 to July 23, 2016, he was the Chair of the
Association of Judges and Prosecutors (YARSAV). The association was
closed by the first Statutory Decree published on the Official Gazette
on July 23, 2016 after the coup attempt on July 15. Judge Murat Arslan
was also dismissed from his post at the Court of Accounts. (BIA, 18 January 2019)
HRW Report: State of Emergency Ended, Repression
Continues in Turkey
The Human Rights Watch (HRW) said, "Ending the state of emergency in
Turkey has not ended repressive rule under President Recep Tayyip
Erdoğan" in its World Report 2019 published today (January 17).
In the 674-page report that was announced at a press conference in
Berlin, the HRW reviewed human rights practices in more than 100
countries.
On Turkey, the report said, "Prolonged and arbitrary jailing of critics
on bogus terrorism charges has become the norm."
"Possible to defend human rights in darker times"
In his introductory essay to the report, Executive Director Kenneth
Roth said,
"The populists spreading hatred and intolerance in many countries are
spawning a resistance.
"New alliances of rights-respecting governments, often prompted and
joined by civic groups and the public, are raising the cost of
autocratic excess.
"Their successes illustrate the possibility of defending human rights
—indeed, the responsibility to do so— even in darker times."
"Erdoğan government hounding critics and opponents"
Hugh Williamson, Europe and Central Asia director at Human Rights
Watch, made the following remarks on Turkey in the report:
"Any hope that the end of the state of emergency six month ago would
mark a return to respect for human rights has been dashed.
"The Erdoğan government's hounding of its critics and opponents has
dismantled Turkey's rule of law framework and turned justice on its
head."
"Media censored and candidates jailed"
In the chapter regarding Turkey, the report said,
"Turkey's parliamentary and presidential elections in June 2018 took
place in a climate of media censorship and with some members of
parliament and one presidential candidate jailed.
"Erdogan's ruling Justice and Development Party (AKP) retained control
of a weakened parliament through a coalition. And with the election, in
which Erdoğan was reelected, Turkey's presidential system of
governance, approved in a 2017 constitutional referendum, entered fully
into force."
"Widespread misuse of counterterrorism laws"
"Turkey's courts lack independence and have no compunction about
locking up government critics or opponents while authorities subject
them to bogus investigation and trials for terrorism.
"Widespread misuse of counterterrorism laws against government
opponents has undermined legitimate efforts to prosecute those
responsible for the 2016 military coup attempt."
"Journalists convicted"
"Several politically motivated trials of journalists concluded in 2018
with convictions.
"A court sentenced Ahmet Altan, Mehmet Altan, and Nazlı Ilıcak,
prominent writers, to life in prison without parole for political
commentary that did not advocate violence but that the court rules was
an attempt to overthrow the government."
"Human rights defenders targeted"
"The authorities stepped up the targeting of human rights defenders,
including a new investigation focused on the 2013 mass anti-government
demonstrations in Istanbul known as the Gezi protests.
"Chief among those under investigation was an unjustly jailed
businessman and leader of a cultural organization, Osman Kavala."
"ECtHR ruling defied"
"The government defied a European Court (of Human Rights, ECtHR) ruling
for the release of opposition politician Selahattin Demirtaş, who has
been arbitrarily jailed for over two years, along with other former
parliament members and elected mayors from pro-Kurdish parties."
"Local democracy remains suspended"
"With local elections scheduled for March 2019, local democracy in the
southeastern part of the country remains suspended.
"The government controls 94 municipalities in the region after ousting
the representatives the Kurdish population elected."
World Report 2019 also looks at restrictions on the right to peaceful
protest and assembly in Turkey, attacks on academic freedom, and a
failure to investigate allegations of torture in police custody. Turkey
remains host to the highest number of refugees in the world. (BIA, 17 January 2019)
La
Turquie s'adresse à Interpol pour faire arrêter
la star du NBA Kanter
Les autorités turques ont décidé de s'adresser à Interpol pour faire
arrêter le basketteur turc des New York Knicks Enes Kanter, accusé
d'appartenance à une "organisation terroriste", a rapporté mardi
l'agence étatique de presse Anadolu.
Le pivot de 26 ans affiche régulièrement son soutien au prédicateur
Fethullah Gülen, bête noire du président Recep Tayyip Erdogan qui
l'accuse d'avoir fomenté la tentative de putsch de 2016.
Le parquet d'Istanbul a préparé une demande d'extradition ainsi qu'une
demande d'émission par Interpol d'une "notice rouge", qui relaiera le
mandat d'arrêt international délivré à l'encontre du basketteur, et a
transmis les documents nécessaires aux autorités compétentes à Ankara,
selon Anadolu.
La Turquie avait déjà annulé en 2017 le passeport d'Enes Kanter, un
opposant déclaré du président Erdogan, et émis un mandat d'arrêt en
raison de ses liens avec le prédicateur Gülen.
Son père, Mehmet, avait été brièvement détenu.
Enes Kanter avait déclaré le 5 janvier qu'il ne participerait pas à un
déplacement de son équipe à Londres, car il craignait pour sa vie en
raison de son hostilité au chef de l'Etat turc.
Le président de la fédération turque de basketball, Hidayet Turkoglu,
également conseiller du président Erdogan, avait qualifié ces propos de
campagne de "diffamation" contre la Turquie.
Les autorités turques poursuivent sans relâche les partisans de
Fethullah Gülen, lui-même installé aux Etats-Unis depuis une vingtaine
d'années.
(AFP,
15 janvier
2019)
Nouveau coup de filet en lien avec
le putsch manqué
Les autorités turques ont émis mardi des mandats d'arrêt contre plus de
250 personnes, en grande partie des militaires, dans le cadre des
purges contre le mouvement guléniste accusé d'être derrière le putsch
manqué de 2016, ont rapporté les médias.
Sept opérations distinctes ont été lancées mardi dans différentes
provinces turques, notamment Ankara, Konya (centre), Kirikkale (centre)
et Izmir (ouest), d'après les agences étatique Anadolu et privée DHA.
Les autorités turques accusent Fethullah Gülen d'avoir fomenté le coup
d'Etat manqué de juillet 2016, ce que nie fermement l'intéressé, et
poursuivent sans relâche ses partisans.
A la mi-journée, 21 des 29 personnes recherchées par le parquet d'Izmir
avaient été arrêtées, selon DHA. Il n'a pas été précisé si des
arrestations avaient déjà eu lieu dans le cadre des autres opérations.
Le parquet d'Ankara a lui annoncé dans un communiqué avoir émis
des mandats d'arrêt contre 50 militaires d'active lundi et avoir par
ailleurs arrêté 9 personnes sur 18 à l'encontre desquelles des mandats
d'arrêt avaient été émis la veille.
Anadolu a ajouté que des mandats d'arrêt ont été émis contre 55 autres
personnes à Ankara.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont été arrêtées depuis le
putsch manqué et plus de 140.000 limogées ou suspendues.
Si ces purges ne connaissent pas de répit plus de deux ans après la
tentative de putsch, avec de nouveaux coups de filet annoncés chaque
semaine ou presque, ces vagues d'arrestations semblent avoir pris de
l'ampleur ces dernières semaines. (AFP, 15 janvier
2019)
2018 Democracy Index: Turkey Ranks 110th
According to the latest edition of the Economist Intelligence Unit's
Democracy Index, the democracy stopped declining in 2018.
Rating 167 countries by 60 indicators across five categories, namely,
electoral process and pluralism, functioning of government, political
participation, democratic political culture and civil liberties, the
report has concluded that only 4.5 percent of the world lives in a
"full democracy."
The report has still shown that the overall global score remained
stable in 2018 for the first time in three years. While 42 countries
experienced a decline in democracy in 2018, this figure was 89 in the
previous year, indicating that democracy improved in 48 countries in
2018.
Turkey's score declined for the sixth time in a row
Turkey, which ranked 100th in the 2017 Democracy Index of the
Economist, ranked 110th in 2018. Reiterating that Recep Tayyip Erdoğan
was re-elected as President and Chair of the ruling Justice and
Development Party (AKP) in June 2018, the report made the following
remarks on Turkey:
"Turkey's score declined for the sixth year in a row as President Recep
Tayyip Erdogan swept aside most constraints on his power."
Biggest decline in Europe measured in Italy
According to the report, the biggest decline in terms of democracy has
been measured in Italy, whose ranking fell from its previous level of
21 to 33.
Italy has been followed by Turkey, the score of which fell from 100 in
2017 to 111 in 2018. The third biggest decline in democracy has been
observed in Russia, which has ranked worse than Afghanistan as reported
by the Economist. (BIA, January 10, 2019)
Les
suspects de l'assassinat de l'ambassadeur
russe devant la justice
Plusieurs suspects se sont défendus à la barre mardi à l'ouverture du
procès de 28 personnes soupçonnées d'implication dans l'assassinat de
l'ambassadeur russe en Turquie, plus de deux ans après ce meurtre
derrière lequel Ankara voit la main de sa bête noire, le prédicateur
Fethullah Gülen.
L'ambassadeur Andreï Karlov a été tué le 19 décembre 2016 par un
policier turc, en congé ce jour-là, lors du vernissage d'une exposition
dans le centre-ville de la capitale turque.
Le meurtrier, Mevlüt Mert Altintas, avait affirmé avoir agi pour venger
Alep, la grande ville du nord de la Syrie alors en passe d'être
entièrement reprise par le régime syrien avec l'appui de Moscou.
L'auteur de ce meurtre dont les images prises en direct ont fait
le
tour du monde a été abattu au cours d'une fusillade avec des policiers
sur le lieu de l'assassinat.
Mais la Turquie a très vite désigné comme responsable le réseau de
Fethullah Gülen, qualifié de "groupe terroriste" par les autorités
turques qui lui imputent le putsch manqué contre le président Recep
Tayyip Erdogan survenu quelques mois seulement avant l'assassinat de
l'ambassadeur.
Douze des 28 suspects jugés à partir de jeudi sont poursuivis pour
"appartenance à une organisation terroriste", et les autres sont
accusés notamment de "tentative de renversement de l'ordre
constitutionnel" et de meurtre ou tentative de meurtre "avec un
objectif terroriste", selon l'acte d'accusation.
Treize d'entre eux sont actuellement en détention préventive.
Au premier jour de ce procès qui se poursuivra toute la semaine, six
personnes ont été auditionnées. Elles ont nié avoir des liens avec
l'assassin et le mouvement guléniste, certains admettant toutefois
avoir été approchés par ce dernier.
- "Chaos" -
Selon l'acte d'accusation, ce meurtre était un acte visant à créer un
"environnement de chaos" et à "briser" les relations bilatérales entre
Ankara et Moscou en provoquant un conflit ouvert entre eux.
La veuve de M. Karlov, Marina Karlova, a soutenu cette hypothèse dans
une interview à la télévision Rossiya-24.
"Je pense que le but de ce meurtre était de briser ces pourparlers et
de plomber les relations entre la Russie et la Turquie", a-t-elle
déclaré.
Le procureur d'Ankara réclame la réclusion à perpétuité pour l'ensemble
des personnes accusées.
L'assassinat avait eu lieu en plein réchauffement des relations entre
Ankara et Moscou entamé après une grave crise provoquée par la
destruction d'un bombardier russe par l'aviation turque en novembre
2015 au-dessus de la frontière turco-syrienne.
Depuis, la Turquie et la Russie ont nettement renforcé leur
coopération, notamment en Syrie où ces deux pays soutiennent pourtant
des camps opposés.
M. Gülen, qui réside aux Etats-Unis depuis une vingtaine d'années, est
l'un des suspects dans ce procès et un mandat d'arrêt a été émis en
avril 2018 contre lui dans le cadre de cette enquête.
Moscou n'a jamais publiquement soutenu la piste guléniste. Des
enquêteurs russes ont collaboré à l'enquête turque mais, comme le
souligne Selim Koru dans un rapport du Foreign Policy Research
Institute, "s'ils ont fait des trouvailles différentes, ils ne l'ont
pas dit".
L'assassinat de l'ambassadeur Karlov a choqué la Turquie qui se
remettait alors de la sanglante tentative de putsch survenue quelques
mois plus tôt et était secouée par une vague d'attentats.
Les images spectaculaires de ce meurtre ont fait le tour du monde et
une photographie, prise par le photographe d'Associated Press Burhan
Özbilici du meurtrier se tenant près de sa victime juste après son
crime a été récompensée par le premier prix du World Press Photo en
2017.
(AFP, 8
janvier
2019)
Nouvelle
vague d'arrestations liées au putsch manqué
Les autorités turques ont émis vendredi des mandats d'arrêt contre 137
personnes, poursuivant les purges engagées contre le mouvement
guléniste, accusé par Ankara d'avoir fomenté le putsch manqué de 2016,
selon le parquet d'Ankara et les médias locaux.
Le procureur d'Ankara a émis des mandats d'arrêt à l'encontre de 35
sous-officiers de la Marine, dont 10 d'active, selon une déclaration
envoyée à la presse.
Des mandats d'arrêt ont par ailleurs été émis à l'encontre de 42
personnes par le procureur d'Istanbul et contre 60 militaires par le
procureur de Konya (centre), selon l'agence étatique Anadolu.
En fin de matinée, 22 personnes avaient déjà été interpelées à Konya, a
précisé Anadolu.
Ces 137 personnes recherchées sont soupçonnées de liens avec le
mouvement de Fethullah Gülen, un prédicateur installé aux Etats-Unis
depuis une vingtaine d'années.
Ankara accuse M. Gülen d'avoir fomenté le coup d'Etat manqué de juillet
2016, ce que nie fermement l'intéressé.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont été arrêtées depuis le
putsch manqué et plus de 140.000 limogées ou suspendues.
Ces purges ne connaissent pas de répit plus de deux ans après la
tentative de putsch, avec de nouveaux coups de filet annoncés chaque
semaine ou presque. Mais ces vagues d'arrestations semblent avoir pris
de l'ampleur ces dernières semaines. (AFP, 4 janvier
2019)
At
Least 351 Curfews Declared in Last 3.5 Years
The Human Rights Foundation of Turkey (TİHV) has shared information
regarding the curfews declared from August 16, 2015 to January 1, 2019.
According to the figures announced by the Foundation, within the
indicated 1,234-day period, at least 351 officially confirmed curfews
were declared in 11 provinces and at least 51 districts in Turkey.
The starting date of the data has been determined as August 16, 2015
since it marks the first day, when indefinite curfews (ending dates of
which are not announced beforehand) and/or round-the-clock curfews
(which are expected to be in effect for 24 hours) started to be
declared.
Highest number of curfews in Diyarbakır
The figures have shown that Turkey's southeastern province of
Diyarbakır has been the city, where the highest number of curfews were
declared.
Accordingly, in 3 years, 4 months and 16 days since August 16, 2015;
204 curfews were declared in Diyarbakır, 54 curfews in Mardin, 23
curfews in Hakkari, 13 curfews in Şırnak, 20 curfews in Bitlis, 7
curfews in Muş, 7 curfews in Bingöl, 6 curfews in Tunceli, 6 curfews in
Batman, 2 curfews in Elazığ and 9 curfews were declared in Siirt.
The curfews with hour limitations have not been included in this count.
In addition, from August 11, 2017 to January 1, 2019, at least 23
curfews with hour limitations (within the time period indicated in the
announcement) were declared in different villages and hamlets in the
district of Şemdinli in Hakkari and in Hizan, Güroymak, Mutki, Tatvan
and Merkez (Center) in Bitlis.
As stated by the TİHV Documentation Center, according to the last
population census conducted in Turkey in 2014, at least 1 million 809
thousand people were living in the related districts.
It is estimated that fundamental rights of these people such as the
right to liberty and security; right to privacy, family, home or
correspondence; freedom of assembly and association; freedom of
religion; freedom to receive and impart information; right to reserve
of property; right to education and right to life; right to health and
prohibition of torture were violated. (BIA, 3 January 2019)
Investigation
Against Diyarbakır Bar Association
The Diyarbakır Chief Public Prosecutor's Office has launched an
investigation against the former Chair and Administrative Board members
of the Diyarbakır Bar Association on charge of "openly degrading the
Turkish nation, State of the Republic of Turkey and the bodies of the
state" as per the Article no. 301 of the Turkish Penal Code (TCK).
Speaking to bianet about the investigation, former Chair of the
Diyarbakır Bar Association Ahmet Özmen has stated that the activities
of the association for the last two years have become subjects to the
investigation and added that regardless of who chairs the Diyarbakır
Bar Association, it will continue fulfilling its duty of protecting
human rights.
In the investigation, the statements and reports released by the
association have been referred to as "a number of statements contrary
to law."
The investigation has been launched upon the complaints submitted to
the then Prime Minstry [Presidency] Communication Center (CİMER).
The Ministry of Justice has granted the permission for both the
investigation as per the Article 301 of the TCK and trial of the
lawyers. The lawyers have been notified about the investigation and
summoned to depose.
Turkish Penal Code (TCK) Article no. 301
A person who publicly degrades Turkish Nation, State of the Republic of
Turkey, Grand National Assembly of Turkey the Government of the
Republic of Turkey and the judicial bodies of the State shall be
sentenced a penalty of imprisonment for a term of six months to two
years. A person who publicly degrades the military or security
organisations shall be sentenced according to the provision set out in
paragraph one. The expression of an opinion for the purpose of
criticism does not constitute an offence.
"Human rights activities subjected to investigation"
Lawyer Ahmet Özmen has stated that he has not made his deposition yet
and added that they have been informed that the investigation has been
launched as per the Article 301 of the Turkish Penal Code.
Regarding the investigation, Özmen has stated:
"The investigation covers the activities of the bar association between
the years 2016 and 2018. The statements for the press made by the
association regarding the current legal, political and social issues
have become subjects of investigation. It has been alleged that these
activities as well as the remarks in the statements constitute crimes.
"In other words, all human rights activities that were undertaken by
the administrative board of a bar association for two years have been
scanned and turned into subjects of investigation.
"We did not do anything clandestine. Reports, statements for the press
and speeches are already open to public, these were all statements that
were made to be shared with the public."
The investigation has been launched against the then Chair of
Diyarbakır Bar Association Ahmet Özmen and its the then board members
Mahsum Batı, Nurşin Uysal, Cihan Ülsen, Sertaç Buluttekin, Neşet
Girasun, Serhat Eren, İmran Gökdere, Velat Alan, Ahmet Dağ and Nahit
Eren. (BIA,
2 January 2019)
Right to Education of LGBTI+ Students Ignored
The Education and Science Workers' Union (Eğitim-Sen) has released its
Year-End Report on Sexism in Education for 2018.
The report has shown that the inequalities between girl and boy
children as well as sexual abuse of children have increased over the
last year.
Here are some of the highlights from the report:
"Women more disadvantaged than men"
In the Organization for Economic Co-operation and Development (OECD)
countries, the level of education of men is lower than women. However,
when Turkey is considered, the exact opposite is the case:
* In 2017, while the rate of men leaving education early in Turkey is
31 percent, the rate of women who interrupted their education is 34
percent.
* While the rate of women who are between the ages of 25 and 34 and who
have not received any high school education in Turkey is 47 percent,
the rate of men is 42 percent.
* When compared with other OECD countries, the country which spends the
lowest amount of money per student is Turkey.
Women-men gap in youth unemployment
* When the rate of young women (between the ages of 18 and 24) who are
neither employed nor receive education is considered, it can be seen
that Turkey has fared worst among other OECD countries with 33.1
percent.
* While the gender gap in wages is expected to be closed in 50 years in
OECD countries, the data on Turkey have indicated that the wage
difference between men and women on high school level is 10 percent.
* Contrary to expectations, the gender-based wage difference in Turkey
rises to 22 percent on university and higher levels of education.
Sexual offenses against children on the increase
* Throughout 2017 and in the first six months of 2018, 12,597 children
have been registered as pregnant in Turkey.
* The number of offenses in lawsuits filed due to sexual abuse of
children has reached to 16,348 in 2017.
* The possibility of poor girl children to get married at a young age
in Turkey is 2.5 times higher than their rich peers.
* According to the Homophobia- and Transphobia-Based Hate Crimes Report
for 2017, 23 of 117 hate crimes against LGBTI+ individuals were
committed against children LGBTI+s and 10 of these 23 took place at
schools. (BIA,
31 December 2018)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Meurtre
Khashoggi : une rapporteure de l'ONU rendra
un rapport en mai
La rapporteure spéciale de l'ONU sur les
exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires a annoncé mardi
qu'elle rendrait public en mai un rapport sur le meurtre du journaliste
saoudien Jamal Khashoggi au consulat de son pays à Istanbul.
"Le rapport sera rendu public quelques semaines avant que je le
présente au Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, donc
probablement fin mai", a déclaré la rapporteure, Agnès Callamard, à des
journalistes devant le consulat saoudien à Istanbul.
Le rapport sera ensuite présenté lors de la session de juin du Conseil
des droits de l'homme de l'ONU, a précisé Mme Callamard, qui effectue
depuis lundi une visite en Turquie axée sur le meurtre de Khashoggi.
La rapporteure ne s'est pas rendue dans le consulat saoudien mardi,
mais elle a émis le voeu de pouvoir le faire lors de sa visite qui
s'achève en fin de semaine.
"Nous avons adressé une demande au gouvernement saoudien pour accéder
au consulat et aussi pour rencontrer des responsables saoudiens en
Arabie saoudite et nous attendons toujours leur réponse", a-t-elle dit.
"Nous appelons respectueusement les autorités à nous y donner accès
pendant notre séjour" en Turquie, a ajouté l'experte.
Omer Celik, porte-parole du parti au pouvoir turc AKP, a qualifié de
"scandaleux" le fait que les Saoudiens n'aient pas donné de réponse à
la demande de la rapporteure de l'ONU. "Cette approche montre un manque
de coopération et une tentative de cacher certaines choses", a-t-il
déclaré sur la chaîne A-Haber.
Mme Callamard s'est ensuite entretenue pendant quatre heures avec le
procureur de la République à Istanbul, Irfan Fidan.
La veille, elle a été reçue par les ministres turcs des Affaires
étrangères, Mevlüt Cavusoglu, et de la Justice, Abdulhamit Gül.
Mme Callamard tente, lors de cette visite, de faire la lumière sur la
mort, le 2 octobre 2018, de Jamal Khashoggi, tué par des agents
saoudiens au consulat de son pays à Istanbul.
Cette mission, qui montre du "courage", "contraste avec la
réticence du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, à
travailler avec la Turquie pour mettre en place une enquête de l'ONU",
a estimé dans un communiqué Louis Charbonneau, directeur de plaidoyer
auprès des Nations Unies à Human Rights Watch.
Ankara a plusieurs fois souligné la nécessité d'une enquête
internationale sur cette affaire, déplorant le manque de transparence
de l'enquête saoudienne.
Près de quatre mois après sa mort, le corps du journaliste, qui
écrivait notamment pour le Washington Post, n'a toujours pas été
retrouvé.
Son assassinat a plongé l'Arabie saoudite dans une grave crise
diplomatique et a nettement terni la réputation du prince héritier
Mohammed ben Salmane, qui est accusé par des responsables américains et
turcs d'avoir commandité le meurtre.
Ryad a toutefois imputé ce meurtre à des éléments "incontrôlés". Le
procès de 11 suspects s'est ouvert début janvier en Arabie saoudite et
le procureur général a requis la peine de mort contre cinq d'entre eux.
(AFP, 29 janvier
2019)
Lawyer
Kozağaçlı Bids Farewell to Father While
Handcuffed
Selçuk
Kozağaçlı, the Chair of the Contemporary Lawyers' Association (ÇHD) and
a People's Law Bureau (HHB) lawyer, has attended his father Ayhan
Kozağaçlı's funeral.
Kozağaçlı lost his life on January 26 and was committed to the ground
yesterday (January 28).
Selçuk Kozağaçlı bid farewell to his father while he was handcuffed to
a plainclothes gendarme.
The People's Law Bureau said in a tweet, "They have brought Selçuk
Kozağaçlı to his father's funeral with around 80 gendarmes. He is
handcuffed to a plainclothes gendarme. Extraordinary measures are
taken. They are all over the street. Selçuk's morale is high as always.
We have sent him all our friends' greetings."
Denouncement from the IAPL
The International Association of People's Lawyers (IAPL) has released a
statement regarding the funeral. Mentioning the criticism on social
media, the statement said that many interpreted what happened "as the
punishment of a lawyer due to his critical views of the government."
"Kozağaçlı angered the government by representing two academics [Nuriye
Gülmen and Semih Özakça] who were fired from their jobs by government
decrees, victims of a mine disaster in Soma and many other persecuted
people" the IAPL stated.
Being founded in 2000, the aim of the IAPL is to gather lawyers
involved in the legal support of collective struggles for people's
rights and in situations of gross rights violations, according to its
website. (BIA, January 29, 2019)
Turkey
Ranks Second After Russia in Distrust of Its
Own Media
Edelman, a
global communications marketing firm, has released its 2019 Trust
Barometer based on online surveys conducted in 26 countries with the
participation of over 33 thousand people from October 9 to November 16,
2018. Edelman has been releasing this annual global report since 2001.
According to the findings of the report, while the majority of the
participants from Turkey believe that companies can improve the
society, they distrust the media the most. The report has also shown
that 52 percent of the general population in Turkey trust the
government.
Though people of Turkey have a distrust of international organizations,
the rate of participants trusting these organizations is on the
increase.
Here are some of the highlights from the 2019 Trust Barometer:
Women trust the government less than men
72 percent of the participants from Turkey believe that "a company can
take specific actions that both increase profits and improve the
economic and social conditions in the communities where it operates."
52 percent of the citizens of Turkey who participated in the survey
stated that they trust the government, which marks a 1-percent increase
in comparison with the previous year. As for the average rate of trust
in government across 26 countries, it has been announced as 47 percent.
The results of the survey have also indicated that 57 percent of the
participants from Turkey trust in civil society organizations, which
marks a 1-percent decrease when compared to the previous year. While
women trust the government by 3 percent less than men, they trust civil
society organizations by 3 percent more than men.
Increasing trust in the EU and UN
In 2019, while the trust of in the European Union (EU) has increased by
7 points in comparison with the previous year and reached 40 percent
among the participants from Turkey, the trust in the United Nations
(UN) has also increased by 5 percent and become 41 percent.
One out of every four people distrust media
The 2019 Trust Barometer has also shown that the people in Turkey
distrust the media the most. According to the report, while the trust
in the media has increased by three points and reached 47 percent on a
global scale, it has fallen by three points in Turkey and become 27
percent.
Turkey has ranked second after Russia in terms of distrust of its
media. (BIA, January 29, 2019)
Journalist
Ayşe Düzkan Goes to Prison: My Morale is High,
See You
"I acted in
solidarity with the Özgür Gündem, not just for freedom of the press,
but also to lay claim to the demand for peace. My morale is high, see
you."
Feminist and journalist Ayşe Düzkan said these words just before going
to the İstanbul Courthouse Prosecutor's Office of Execution.
Düzkan was sentenced to 18 months in prison for acting as the
editor-in-chief of the daily Özgür Gündem for one day, in an act of
solidarity with the newspaper.
Düzkan was brought to Bakırköy Women's Prison from the İstanbul
Courthouse.
A notification has not been sent to Düzkan regarding her sentence.
According to the BİA Media Monitoring Reports, at least 123 journalists
are behind bars in Turkey.
Düzkan's friends, journalists and the members of the Press, Broadcast
and Printing Press Workers Union of Turkey (DİSK/Basın-İş), which
Düzkan is also a member of, were present in the courthouse.
Speaking to bianet, Düzkan said that acting in solidarity with the
Özgür Gündem means laying claim to the demand for peace for her:
"Everyone who acted as editor-in-chief of Özgür Gündem was sentenced in
the trial. Some sentences were adjourned. Murat Çelikkan is in prison.
Secondly, I will go to prison. I think it is remarkable that we are
both Turks. It is common to talk about Özgür Gündem as 'Kurdish press'.
As a Turk, I think the Kurdish reality is important for us. Because the
demand for peace is impossible without knowing this reality. I acted in
solidarity with the Özgür Gündem, not just for freedom of the press,
but also to lay claim to the demand for peace. My morale is high, I am
in high spirits."
"The sentences given to us are less important than the structural
changes in Turkey"
Saying that Turkey is going through a very critical period, Düzkan
pointed out structural changes:
"We are going through such a period that the education is being
reformed, the law is dying out, scientific work is being destroyed.
Also, a period of grave poverty... Many people are sentenced to prison.
My sentence is nothing compared to them. The sentences given to us are
not important compared to these changes. My morale is high, I am in
high spirits." (BIA, January 29, 2019)
3-Year Prison Sentence Not Deferred for academics
Trial of academics, who have been charged with "propagandizing for a
terrorist organization" for having signed the declaration entitled "We
will not be a party to this crime" prepared by the Academics for Peace,
continued at the İstanbul Courthouse today (January 24).
The fourth hearing of Assoc. Prof. Ahmet Ersoy from Boğaziçi University
has been held at the 24th Heavy Penal Court and the fourth hearing of
Dr. Lecturer Yonca Demir from Bilgi University has been held at the
28th Heavy Penal Court.
The court has sentenced Dr. Lecturer Demir to 3 years in prison,
stating, "The defendant is proven guilty of the offense of
propagandizing for the PKK/KCK (Kurdistan Workers' Party / Kurdish
Communities Union) terrorist organization."
Yonca Demir, who got the longest sentence since the trials of academics
began on December 5, 2017, has said in the hearing that she does not
accept the deferred announcement of the verdict.
The court board has ruled for not reducing the sentence "considering
the defendant's negative behavior after the offense and during the
trial."
After an argument with Demir's attorney Meriç Eyüboğlu, the presiding
judge ordered the attorney out of the court hall. The academics who
were watching the hearing intervened and prevented the security
officers from getting the attorney out of the court hall.
The presiding judge said, "We gave a two-year sentence. Then we
increased it to three years. And we did not reverse the verdict."
Demir and her attorneys will bring the case to the court of appeal.
About the Trials of Academics
On January 10, 2016, 1,128 academics published a declaration entitled
"We will not be party to this crime" on behalf of the Academics for
Peace initiative.
With the participation of further academics, the number of academics
who have signed the declaration has reached 2,212.
With the indictment issued by the Prosecutor İsmet Bozkurt, lawsuits
were filed against the academics on charge of "propagandizing for a
terrorist organization" as per the Article No. 7/2 of the Anti-Terror
Law No. 3713.
As of January 24, 2019, 450 academics had stood trial since December 5,
2017. 83 of these academics were sentenced to 1 year and 3 months in
prison; 3 academics to 1 year and 6 months in prison; one academic to 2
years and 3 months in prison; one academic has been sentenced to 2
years and 6 months in prison; one academic has been sentenced to 2
years and 1 month in prison; and one academic has been sentenced to 3
years in prison
The ones who did not request suspension of announcement of verdict
Until today, nine academics have not accepted that the announcement of
their verdicts be suspended. While six of these academics have been
sentenced to 1 year and 3 months in prison, three academics have been
sentenced to 1 year and 6 months in prison and one academic has been
sentenced to 2 years and 3 months in prison.
* Prof. Dr. Büşra Ersanlı - At the 32nd Heavy Penal Court - 1 year, 3
months in prison. While the sentence has been reduced, the announcement
of the verdict has not been deferred.
* Prof. Dr. Zübeyde Füsun Üstünel - At the 32nd Heavy Penal Court - 1
year, 3 months in prison. The sentence has been reduced. The
announcement of the verdict has not been deferred.
* Prof. Dr. Ayşe Erzan - At the 32nd Heavy Penal Court - 1 year, 3
months in prison. The sentence has been reduced, the announcement of
the verdict has not been suspended.
* Prof. Dr. Nesrin Sungur Çakmak - At the 32nd Heavy Penal Court - 1
year, 3 months in prison. The sentence has been reduced, the
pronouncement of the verdict has not been suspended.
* Prof. Dr. Özdemir Aktan - 1 year, 3 months in prison. While the
sentence has been reduced, the pronouncement of the verdict has not
been deferred.
* Lecturer Aslı Takanay - The verdict has not been pronounced.
* Assoc. Prof. Dr. Esra Arsan - The verdict has not been pronounced.
* Prof. Dr. Gülhan Türkay - 1 year, 3 months in prison. While the
prison sentenced has been reduced, the pronouncement of the verdict has
not been suspended.
* Dr. Lecturer Lütfiye Bozdağ - 1 year, 6 months in prison. Her prison
sentence has not been reduced. The announcement of the verdict has not
been deferred.
* Prof. Dr. Şebnem Korur Fincancı - 2 years, 6 months in prison. Korur
Fincancı stated that she did not accept the suspension of the
announcement of the verdict. Her sentence has not been suspended or
reduced.
* Dr. Lecturer Yonca Demir - 3 years in prison. Neither the
announcement of the verdict nor the sentence itself has been deferred.
The ones whose statements were not taken
* Research Assistant Onur Baysal - At the 28th Heavy Penal Court - 1
year, 3 months in prison. The court deferred his sentence without
demanding his statement about it.
* Dr. Yonca Güneş Yücel - At the 28th Heavy Penal Court - 1 year, 6
months in prison. It was claimed that the academic accepted the
suspension of the announcement of the verdict though her statement was
not taken. The verdict has been deferred on the condition of 2-year
probation.
* Prof. Dr. Gençay Gürsoy - At the 37th Heavy Penal Court - His
statement as to the suspension of the pronouncement of the verdict was
never taken. He has been sentenced to 2 years and 3 months in prison.
On March 10, 2016, the Academics for Peace made a statement for press
and shared with the public what they had been going through since the
declaration "We will not be a party to this crime" was published. The
academics Dr. Lecturer Esra Mungan, Dr. Lecturer Muzaffer Kaya, Assoc.
Prof. Dr Kıvanç Ersoy (March 15, 2016) and Dr. Lecturer Meral Camcı
(March 31, 2016), who read out the above-mentioned statement for press,
were arrested on charge of "propagandizing for a terrorist
organization" as per the Article No. 7/2 of the Turkish Anti-Terror
Law. They were released on April 2016. Upon the request of the
Prosecutor's Office, the Ministry of Justice granted a permission of
trial as per the Article No. 301 of the Turkish Penal Code No. 301 on
charges of "insulting the Turkish Nation, the State of the Republic of
Turkey and the institutions and organs of the government." (BIA, 24 January 2019)
‘Half of Journalists Put on
Trial Behind Bars’
The Media and Law Studies Association (MLSA) and International Press
Institute (IPI) monitored over 90 court sessions in 71 trials in the
second half of 2018 and prepared a report on "Freedom of Expression
Trials in Turkey."
The association shared the results of its "Justice Monitoring Report"
with the public in a press conference yesterday (January 22).
Media and Law Studies Association Co-Directors journalist Barış
Altıntaş and attorney Veysel Ok presented the report, which provides
objective and quantitative data on the efficiency of courts in Turkey
as well as the state of the right to a fair trial in the country.
Stating that they are bringing together journalism and law as an
association, Barış Altıntaş indicated that they have been advocating
the journalists, activists and civil society workers who are put on
trial.
"The right to a fair trial has completely disappeared after the coup
attempt"
Taking the floor after Barış Altıntaş, Veysel Ok also emphasized,
"Though the problems regarding the right to a fair trial and freedom of
expression did not arise after the coup attempt [on July 15, 2016], in
the light of our report, we can easily say that the right to a fair
trial has completely disappeared after the attempted coup."
"This report that we have prepared proves it with data that there is no
operating, effective justice system in Turkey."
Stating that they monitored over 90 hearings throughout this year, Ok
shared the following information from the report:
"Almost half of defendants behind bars"
"In the 90 sessions that we monitored, the defendants in 49 sessions
were arrested. In other words, almost half of the journalists, writers
and activists who are put on trial are in prison pending trial.
If you ask what these people who are arrested due to their expressions
are being charged with, we can say that in the trials that we followed,
72 percent of the defendants face terror charges.
"In 77 percent of these cases, where these people are charged with
'propagandizing for a terrorist organization', the statements,
articles, news or social media posts of the journalists and activists
were cited as evidence.
"34 percent of defendants not brought to court"
"34 percent of these people were not brought to the courtroom. The
place of residence of 40 percent of the arrested defendants and the
courts where they are tried are located in different provinces and the
courts do not bring the arrestees to the hearings by showing this as an
excuse.
"Half of defendants arrested for more than a year"
"Another issue is the period of arrest. We have identified that more
than half of those who are arrested because of their expressions have
been behind bars for more than a year.
"In our report, we also have a sub-section entitled 'the Panel's
Disrespectful Conduct'. In 27 percent of the court sessions that we
monitored, the court board treated the defendants' attorneys in a
disrespectful manner. In 27 percent of the sessions, they also treated
the defendants disrespectfully.
"Change of court board damages right to a fair trial"
"The fact that the court board has changed in almost half of the cases
has shown us that there lies a malicious intent behind these cases. And
it means that the right to an objective and fair trial has been
damaged."
Full
report (BIA, 23 January 2019)
La
Turquie expulse une journaliste néerlandaise
pour "liens avec le
terrorisme"
Une journaliste néerlandaise basée à Istanbul, collaborant notamment au
journal Het Financieele Dagblad, a été expulsée jeudi de Turquie en
raison de liens présumés avec des jihadistes en Syrie, a affirmé un
responsable turc.
Le directeur de la communication de la présidence turque Fahrettin
Altun a déclaré que la décision d'expulser la journaliste Ans Boersma
avait été prise après qu'Ankara eut "reçu des informations de la police
néerlandaise selon lesquelles elle avait des liens avec une
organisation terroriste".
"Les Pays-Bas ont dit à la Turquie que la journaliste (...) avait des
liens avec le Front al-Nosra", a par la suite précisé M. Altun sur
Twitter.
Le Front al-Nosra est l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda. Le groupe a
changé de nom en 2016 et s'appelle désormais le Front Fatah al-Cham.
"Seules les autorités néerlandaises sont en mesure d'expliquer comment
elles sont parvenues à cette conclusion. Nous ne ferons pas de
spéculations sur la crédibilité de leur renseignement", a déclaré M.
Altun sur Twitter.
"Soyez assurés que l'expulsion de Mme Boersma n'est aucunement liée à
ses activités journalistiques en Turquie", avait insisté le responsable
turc dans une première déclaration.
Le parquet néerlandais a confirmé dans un communiqué que des
"informations" concernant la journaliste avaient été récemment fournies
aux autorités turques "dans le cadre d'une enquête pénale en cours".
"L'enquête pénale porte sur des soupçons en matière de terrorisme à
l'encontre d'autres suspects. Les soupçons contre la femme ne
concernent pas un crime avec une intention terroriste. Aucune demande
d'arrestation, d'expulsion ou d'extradition n'a été faite", a ajouté le
parquet.
Selon le journal Het Financieele Dagblad auquel elle collaborait, "Ans
pense qu'il est possible que son expulsion soit liée au fait qu'elle a
entretenu des relations jusqu'à l'été 2015 avec un Syrien qui a été
arrêté aux Pays-Bas l'automne dernier en raison de son ancienne
appartenance à l'organisation terroriste syrienne al-Nosra".
Mme Boersma a annoncé son expulsion dans la matinée sur un groupe de
messagerie pour journalistes étrangers en Turquie.
"J'ai été arrêtée hier (mercredi) et j'ai été expulsée. Je prends
l'avion maintenant", a-t-elle écrit.
Selon des informations partagées par des collègues de Mme Boersma dans
le groupe de messagerie, la journaliste a été arrêtée mercredi après
s'être rendue au service de l'immigration à Istanbul pour renouveler
son permis de résidence en Turquie.
Les autorités turques lui avaient pourtant renouvelé il y a une dizaine
de jours sa carte de presse turque.
La Turquie est régulièrement pointée du doigt par les ONG pour les
atteintes à la liberté de la presse ces dernières années, en
particulier depuis une tentative de coup d'Etat en 2016 qui a été
suivie d'une implacable répression, y compris contre les médias
critiques.
Le pays occupe la 157e place sur 180 au classement 2018 de la liberté
de la presse établi par RSF.
D'après le site P24, spécialisé dans la liberté de la presse, plus de
160 journalistes sont écroués en Turquie. (AFP, 19 janvier
2019)
Turkish
Journalists Association: We Never Forget
Hrant Dink
Turkish Journalists Association (TGC) Chair Turgay Olcayto has made a
statement commemorating the 12th anniversary of journalist Hrant Dink's
murder, saying, "Revelation of those who killed Hrant Dink and those
who instigated the killers should be the primary duty of the Turkish
justice."
Olcayto has said, "In the 12th anniversary of Dink's departure as a
result of a treacherous attack, we commemorate him with love and
yearning" and added, "Hrant Dink, who made efforts for years for
togetherness and friendship of Turkish and Armenian peoples, was a
value for the society because of his belief in democracy and
human-focused works."
"We want the judicial process to conclude as soon as possible"
"Frankly, I wonder if the circles which made Hrant a target for hitmen
by spreading hate speech feel the slightest pang of conscience.
"For 12 years, there is no hope in the lawsuits in terms of justice
being served. We want and expect the ongoing trials, which were
postponed to March, to conclude as soon as possible.
"Hrant Dink was our colleague, friend and a proficient, human-focused
journalist who defended peace in every platform.
"We have never forgotten him. The pain is in our hearts all the time.
We hope that media targeting journalists, artists and intellectuals
will not be allowed to do this hereafter. Rest in peace, good person." (BIA, 18 January 2019)
No Freedom in Sight for News, No End to
Court-Prison for Journalists
The BİA Media Monitoring Report has shown that in the period of
October-November-December 2018, 233 journalists and media
representatives faced 10 aggravated life imprisonment, one life
imprisonment, 2 thousand 552 years and 10 months in prison and 3
million 928 Turkish Lira (TRY) in pecuniary and non-pecuniary damages
in total. The report has also been manifesting the widespread
censorship faced by the media in Turkey.
In this period, 25 journalists became defendants and suspects for
"insulting Erdoğan. The Article no. 299 of the Turkish Penal Code
(TCK), which started to be implemented for criticisms and allegations
about Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan
since August 2014, when he was elected President, became the basis of
prison sentences or judicial fines given to at least 54 journalists
until January 1, 2019.
You can find the following chapters in the BİA Media Monitoring Report:
"killed journalists", "assaults, threats and obstructions", "impunity /
right-seeking", "investigations, opened-ongoing cases, verdicts",
"insults, personal rights and actions for compensation",
"Constitutional Court", "ECtHR" and "Radio and Television Supreme
Council".
123 imprisoned journalists
123 journalists in Turkey entered January 1 in prison over their
journalistic activities or political cases. While 47 of these 123
journalists were convicts and trials of 34 of them were still
continuing, an investigation was launched against 30 of them and 12
journalists took their cases to the Court of Appeal or the Supreme
Court of Appeals after being convicted.
In October-November-December 2018, seven journalists were arrested.
While four of them (Murat Aksoy, Atilla Taş, Kibriye Evren, Rojhat
Doğru) were imprisoned as convicts or defendants, three of them (Hakan
Gülseven, Berivan Bila, Sedat Sur) were arrested and released in the
same period. Max Zirngast, a columnist from Austria, Ece Sevim Öztürk
and Şirin Kabakçı, who were previously arrested, were released on
probation in this period. (BIA, 18 January 2019)
FULL
TEXT
Campaign by Amnesty International
Turkey for Freedom of Expression
Sharing a letter addressed to Minister of Justice Abdülhamit Gül in the
petition campaign, the organization has made a call to the Minister "to
release all journalists and media workers arrested for practicing their
professions and put an end to similar arrests."
The letter has also contained the following statements:
"Turkey is now the country with the highest number of arrested
journalists. I am deeply concerned that journalists face charges as per
groundless anti-terror laws because they use their right to freedom of
expression.
"I am calling you to exercise your full authority for the protection of
freedom of press and expression, respect for the right to a fair trial
and prevention of inmates from being held in inhumane prison
conditions."
Click here to sign the petition (Turkish)
BİA Media Monitoring: 123 imprisoned journalists
According to the BİA Media Monitoring Report for
October-November-December 2018, 123 journalists are currently behind
bars in Turkey. In this three-month period, 36 journalists have become
suspects and defendants for "insulting President Recep Tayyip Erdoğan."
The report has also shown that 233 journalists and media
representatives have been facing life imprisonment aggravated for 10
times, one life imprisonment, 2 thousand 552 years and 10 months in
prison and 3 million 928 Turkish Lira (TRY) in pecuniary and
non-pecuniary damages in total. (BIA, 17 January 2019)
Academic Sentenced to 2 Years, 1
Month in Prison; Sentence Not Deferred
Trial of academics, who have been charged with "propagandizing for a
terrorist organization" for having signed the declaration entitled "We
will not be a party to this crime" prepared by the Academics for Peace,
continued in İstanbul Çağlayan Courthouse today (January 16).
Eight academics had their hearings at three separate courts:
At the İstanbul 35th Heavy Penal Court: Assoc. Prof. Dr. Metin Altıok
from Mersin University; Prof. Dr. Murat Kızıl, Prof. Dr. Emine Meşe and
Research Assistant Hümeyra Yılmaz from Dicle University; and Research
Assistant Melek Zorlu from Munzur University had their first hearings.
At the İstanbul 23rd Heavy Penal Court: Assoc. Prof. Dr. Meltem Toksöz
from Boğaziçi University had her third hearing.
At the İstanbul 25th Heavy Penal Court: Dr. M.A. from İstanbul Bilgi
University had the third hearing.
Academic sentenced to 2 years, 1 month in prison
Having her third hearing, academic M.A. has been sentenced to 2 years
and 1 month in prison on charge of "knowingly and willingly aiding a
terrorist organization as a non-member" as per the Articles 314/2 and
220/7 of the Turkish Penal Code (TCK) and Article 5/1 of the
Anti-Terror Law (TMK).
Neither the pronouncement of the verdict nor the sentence has been
suspended on the ground that "there is no legal possibility. (BIA, 17 January 2019)
Denial to Erdoğan on January 10 Working Journalists’
Day
The
Presidency Press Center released a message on the occasion of January
10 Working Journalists' Day today (January 9).
In the message shared on behalf of President and Justice and
Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan, it was stated,
"The Turkish press, unfortunately, suffered serious pressure and unjust
treatment during the periods of tutelage, when our democracy was
interrupted and rights and freedoms were suspended.
"The reforms adopted over the last 16 years in our country have
contributed to the enrichment and diversification of the Turkish press
and helped it to have a more democratic and liberal structure."
However, the data shared by the Media Monitoring Report of bianet have
been saying the exact opposite:
123 journalists in prison on October 1, 2018
According to Media Monitoring Report, in July-August-September 2018;
* 7 journalists were taken into custody,
* 85 journalists were dismissed,
* 37 journalists became defendants in lawsuits filed for insult,
* 20 journalists faced 93 years, 4 months in prison in total on charge
of "insulting the President,"
* 247 journalists faced life imprisonment aggravated for 46 times, one
aggravated life imprisonment, 2 thousand 855 years and 6 months in
prison and 30 thousand Turkish Lira as penalty fines in total,
* Access to at least 2 thousand 518 news reports and articles was
banned,
* The Radio and Television Supreme Council (RTÜK) imposed
administrative fines of 2 million 33 thousand 185 Turkish Lira in total
on television channels.
* European Court of Human Rights (ECtHR) sentenced Turkey to pay a
compensation of 2 thousand 500 Euro for violating freedom of expression,
* 123 journalists were in prison on October 1, 2018.
Journalists arrested between 2001 and 2011
bianet previously published a book compiling its Media Monitoring
Reports from 2001 to 2011.
According to the book "Ten Years of Freedom of Expression", while the
number of arrested journalists between 2001 and 2004 did not exceed 10,
15 journalists from eight media outlets were arrested in 2004.
In 2007, 20 journalists from 11 different media outlets were arrested.
On December 31, 2011, 104 journalists and 30 distributors/media workers
in total were behind bars in Turkey.
Journalists imprisoned between 2012 and 2017
According to the BİA Media Monitoring Reports, the number of imprisoned
journalists in Turkey from 2012 to 2017 is as follows:
2012 - 68
imprisoned journalists
2013 -
59 imprisoned journalists
2014 -
22 imprisoned journalists
2015 -
31 imprisoned journalists
2016 -
131 imprisoned journalists
2017 -
122 imprisoned journalists
(BIA,
January 10, 2019)
Khashoggi:
Amnesty demande une enquête internationale
L'ONG Amnesty International a appelé jeudi à ouvrir une enquête
internationale sur le meurtre de Jamal Khashoggi, lors d'une cérémonie
marquant le centième jour de l'assassinat de cet éditorialiste saoudien
dans le consulat d'Arabie à Istanbul.
"Nous demandons une nouvelle fois l'ouverture d'une enquête
internationale placée sous l'autorité de l'ONU sur le meurtre de Jamal
Khashoggi", a indiqué Amnesty International dans une déclaration lue
par l'une de ses responsables en Turquie, Göksu Ozahishali.
"Nous réclamons justice pour Jamal Khashoggi qui se battait pour la
liberté d'expression dans le monde arabe", selon cette déclaration lue
devant le consulat d'Arabie à Istanbul, scène de ce meurtre qui a
suscité une onde de choc mondiale et considérablement terni l'image de
la pétromonarchie.
Après la déclaration, des militants d'Amnesty ont symboliquement
accroché une plaque portant le nom de Jamal Khashoggi à l'entrée de la
rue menant au consulat dont l'accès est bloqué par des barrières
métalliques.
Plus de trois mois après le meurtre perpétré le 2 octobre, le corps de
Khashoggi n'a toujours pas été retrouvé et plusieurs questions, dont
l'identité du ou des commanditaires de cette opération menée par un
commando de 15 responsables saoudiens, restent sans réponse.
"Il est tout simplement choquant que 100 jours après, rien de concret
n'a été fait pour que la justice soit rendue dans ce meurtre", a
déclaré à l'AFP Andrew Gardner, chercheur à Amnesty en Turquie.
"Hélas, la (réaction de la) communauté internationale a été d'une
faiblesse sidérante, et les relations commerciales et diplomatiques
avec l'Arabie saoudite ont pris le dessus sur des principes humains
fondamentaux", a-t-il ajouté.
La Turquie et l'Arabie saoudite ont ouvert des enquêtes séparées, mais
Ankara accuse régulièrement Ryad de ne pas coopérer et s'interroge sur
la volonté des autorités saoudiennes de chercher à identifier les
"vrais donneurs d'ordre".
Des responsables turcs et américains ont fait porter la responsabilité
de ce meurtre au prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben
Salmane, ce que les autorités saoudiennes nient catégoriquement.
Un procès s'est ouvert la semaine dernière en Arabie saoudite. Le
procureur a requis la peine de mort contre cinq personnes dont les
identités n'ont pas été révélées. (AFP, 10 janvier
2019)
Deferred Prison Sentence
of 1 Year, 3 Months for 1 Academic
Trial of academics, who have been charged with "propagandizing for a
terrorist organization" for having signed the declaration entitled "We
will not be a party to this crime" prepared by the Academics for Peace,
continued in İstanbul Çağlayan Courthouse today (January 8).
The hearing of Assoc. Prof. Dr. Y.A. from Kemerburgaz University was
held at the İstanbul 37th Heavy Penal Court.
Announcing its verdict, the court board ruled that the academic shall
be sentenced to 1 year and 3 months in prison on charge of
"propagandizing for a terrorist organization" as per the Article 7/2 of
the Anti-Terror Law (TMK).
The announcement of the verdict has been deferred.
Demand of acquittal
The Prosecutor's Office repeated its opinion as to the accusations
which it gave in the previous hearing, demanding the defendant to be
sentenced according to the Article 7 of the TMK. Y.A. and his attorney
demanded acquittal in their defense as to the accusations.
The court board ruled that the the defendant was proven guilty of the
offense of "propagandizing for a terrorist organization" and sentenced
Y.A. to 1 year and 3 months in prison.
Announcement of the verdict has been deferred considering defendant's
behavior in the hearing and the defendant having no criminal record. (BIA, January 8, 2019)
Journalist Pelin Ünker Sentenced to
Prison for Paradise Papers Stories
Journalist Pelin Ünker has been sentenced to 1 year, 1 month and 15
days in prison and fined 8,860 TRY (~1,615 USD) for "defamation and
insult" for her stories that were published on the daily Cumhuriyet
regarding the then Prime Minister Binali Yıldırım's and his sons'
offshore companies in Malta. The companies were revealed in the
Paradise Papers in 2017.
The second hearing of the case was held at the İstanbul 2nd Penal Court
of First Instance in the Çağlayan Courthouse today (January 8).
Muhammed Gök, the attorney of Binali Yıldırım and his son Bülent
Yıldırım, Pelin Ünker and her attorneys Abbas Yalçın, Tora Pekin, Halil
Kocabaş attended the hearing. Reporters Without Borders (RSF) Turkey
Representative Erol Önderoğlu and journalists also watched the hearing.
Attorney Muhammed Gök spoke first and said that his clients' personal
rights were violated as they stated in their petition of complaint.
"Petition of complaint includes stories that do not belong to Ünker"
Ünker's attorney Abbas Yalçın said that the petition of complaint
includes news stories that were not written by his client and the
statements in the series of articles that were mentioned in the
complaint are not true.
Attorney Pekin, speaking after Yalçın, called for the acquittal of his
client, stating that Ünker cannot be held responsible for stories she
did not write:
"[Paradise Papers] were reported as news all across the world but the
only one who is being tried for that is Pelin Ünker. In a democratic
society, the press has an indispensable duty. It is obliged to reveal
all the documents that interest the public. Pelin did this" the
attorney said.
"They did not deny founding companies in tax haven"
"Founding a company in a tax haven... The story is all about this. They
did not deny this in the petition of complaint. Anybody can found this
type of companies anyway. It is not a crime. But can Prime Minister's
son do this? They cannot ethically. If they do, the people have the
freedom to receive news on this. The people have the right to read the
Paradise Papers."
"I did my duty as a journalist"
Pelin Ünker stated that she repeats her previous defenses and what she
did was an act of journalism.
"I did my duty as a journalist. The story was about public figures. I
fulfilled my duty to announce the incident to the public. The right to
reply was granted to himself. I don't think the story I did constitutes
a crime."
Prison sentence and fine for Ünker
Pelin Ünker has been fined 8,660 Turkish Liras for "insulting a public
officer", considering "how the offense was committed, importance and
value of the subject of the offense, weight of the result and intention
of the defendant." Ünker has been sentenced to 1 year, 1 month, 15 days
in prison for "defamation."
The court rejected to defer the announcement of the verdict on the
ground that they could not reach a conclusion on whether Ünker will
again commit an offense. Ünker and her attorneys will bring the case to
the court of appeal. (BIA, January 8, 2019)
Meurtre Khashoggi: ouverture du procès, cinq peines
de mort requises
Le procureur général saoudien a formellement requis la peine de mort
contre cinq suspects à l'ouverture jeudi du procès des meurtriers
présumés du journaliste Jamal Khashoggi, alors que des zones d'ombre
demeurent dans cette affaire qui a terni l'image du royaume.
Khashoggi, un détracteur du pouvoir de Ryad qui collaborait notamment
avec le Washington Post, a été tué le 2 octobre par des agents
saoudiens au consulat du royaume à Istanbul.
Le meurtre, qui a eu un retentissement planétaire, a ébranlé l'Arabie
saoudite, certains responsables en Turquie et aux Etats-Unis évoquant
une responsabilité directe du puissant prince héritier, Mohammed ben
Salmane, jeune dirigeant qui était présenté comme un réformateur pressé.
Trois mois après le meurtre, un procès s'est ouvert jeudi devant une
cour pénale de Ryad, selon un communiqué du procureur général publié
par l'agence de presse officielle SPA.
Onze suspects ont comparu en présence de leurs avocats, ajoute le
communiqué, sans dévoiler l'identité des suspects.
Le procureur général "demande la peine de mort pour cinq des accusés en
raison de leur implication directe dans le meurtre", indique le
communiqué.
Les avocats ont demandé à prendre connaissance des accusations exactes
portées contre leurs clients et un délai pour les étudier. Le tribunal
a accédé à leurs demandes, sans fixer de date pour la prochaine
audience, pendant que l'enquête se poursuit, selon le communiqué.
Le procureur saoudien a indiqué que ses deux demandes auprès des
autorités turques pour obtenir des éléments de preuve sur cette affaire
sont restées sans réponse.
"Ce procès suscite un immense intérêt au niveau international, mais
aussi beaucoup de suspicion quant à savoir si les responsables réels du
crime seront tenus de rendre des comptes", a déclaré à l'AFP H.A.
Hellyer, membre associé du Royal United Services Institute (RUSI), un
centre de réflexion britannique sur la défense et la sécurité.
Après avoir un temps nié la mort du journaliste, Ryad a fini par
expliquer qu'il avait été tué lors d'une "opération hors de contrôle"
de l'Etat, supervisée par deux hauts responsables qui ont été destitués
depuis.
Mais Ankara a accusé les "plus hauts niveaux" de l'Etat saoudien. Des
médias turcs et américains, ainsi que la CIA, soupçonnent le prince
héritier saoudien, surnommé MBS, d'avoir lui-même commandité
l'opération contre Jamal Khashoggi.
La Turquie a demandé l'extradition de 18 Saoudiens arrêtés dans leur
pays et soupçonnés d'implication dans le meurtre.
Mais l'Arabie saoudite a répondu qu'il n'était pas question d'extrader
des citoyens saoudiens en Turquie en affirmant que les suspects
seraient jugés dans leur pays.
- Procès rapide -
La justice saoudienne n'a pas traîné en désignant dès le 15 novembre 21
suspects et en inculpant onze personnes.
Son impartialité dans cette affaire est mise en doute par des
défenseurs des droits de l'Homme, dont Samah Hadid, directrice des
campagnes d'Amnesty International au Moyen-Orient.
"Vu le manque d'indépendance du système de justice pénale en Arabie
saoudite, l'impartialité de toute enquête et de tout procès serait mise
en doute", a-t-elle déclaré à l'AFP.
"C'est pourquoi une enquête indépendante et dirigée par l'ONU est
nécessaire sur ce meurtre", a dit Samah Hadid.
Les Nations unies et d'autres groupes de défense des droits de l'Homme
ont appelé eux aussi à une enquête indépendante sur le meurtre de
Khashoggi.
Le 20 octobre, les autorités saoudiennes ont annoncé le limogeage de
cinq personnalités présentées comme des responsables indirects du
meurtre.
Parmi elles figure le général Ahmed al-Assiri, chef adjoint du
renseignement accusé, selon le procureur, d'avoir ordonné à une équipe
de 15 agents de ramener de "gré ou de force" Khashoggi en Arabie
saoudite.
Autre responsable destitué: Saoud al-Qahtani, conseiller à la Cour
royale qui aurait joué un rôle de premier plan dans l'expédition turque.
On ignore si ces anciens responsables seront ou non poursuivis par la
justice.
Mais Saoud al-Qahtani figure sur une liste de 17 responsables saoudiens
sanctionnés par les Etats-Unis et d'autres pays occidentaux pour leur
"responsabilité ou leur complicité" dans le meurtre.
Le président américain Donald Trump a refusé de suivre les conclusions
de la communauté du renseignement qui penche pour une responsabilité du
prince héritier. Il n'a jamais mis directement en cause Mohammed ben
Salmane.
Mais d'influents parlementaires au Congrès américain n'ont pas renoncé
à l'idée de représailles contre Ryad et pourraient accentuer la
pression sur M. Trump dans les prochaines semaines. (AFP, 4 janvier
2019)
Lawsuit Against Journalist Hasan Cemal
The first hearing of the lawsuit, which was filed against journalist
Hasan Cemal on charge of "propagandizing for a terrorist organization"
due to his article entitled "From Silvan: They have so accustomed us to
deaths" published on T24 news website on December 4, 2015, was held at
the İstanbul Courthouse in Çağlayan today (January 3).
In 2015, Hasan Cemal went to the district of Silvan in Diyarbakır, met
and talked to three people and wrote an article afterwards. While the
three people, whom Cemal interviewed three years ago, have been
acquitted in the lawsuits filed against them, Cemal had his first
hearing today.
In his written petition to the board of the 36th Heavy Penal Court,
attorney Fikret İlkiz stated that in the article that his client Hasan
Cemal penned three years ago, the journalist recounted his observations
and interviews that he made with Gülsüma Güçer, Mehmet Ali Dünser and
the then Silvan Co-Mayor Zuhal Tekiner when he went to Silvan.
Emphasizing that Güçer and Tekiner, whose names are mentioned in the
article of Cemal, were acquitted of the charges which were pressed
against them by the Diyarbakır 4th Heavy Penal Court, attorney İlkiz
requested that his client Hasan Cemal be also acquitted.
Rejecting the request for acquittal, the court board ruled that a writ
shall be issued to the Diyarbakır 4th Heavy Penal Court to request the
minutes of the hearing of Güçer and Tekiner, the justified ruling (if
it has been announced) and a copy of the judgement (if it has been
finalized).
The next hearing of Hasan Cemal will be held on April 16, 2019.
Cemal: It was an article defending peace
Appearing before the judge, Hasan Cemal rejected the charge brought
against him with following remarks:
"I have written four books and thousands of articles and essays on
Kurdish question. This article was one of them. It was an article
defending peace and condemning sorrows and deaths.
"The entire article is within the scope of journalistic activity and
freedom of expression. Neither journalism nor freedom of expression is
a crime. I have never propagandized for a terrorist organization. I
request my acquittal since this article is within limits of freedom of
expression."
İlkiz: Term of litigation has expired
Stating that the article of Cemal subject to lawsuit was written three
years ago, attorney İlkiz also underlined that the term of litigation
has expired as per the related articles of the Press Law. (BIA, 3 January 2019)
Khashoggi:
diffusion d'images montrant le corps
transporté dans des sacs
La chaîne de télévision turque A-Haber a publié tard dimanche des
images de vidéosurveillance montrant des hommes transportant des sacs
dans lesquels se trouve, selon elle, le corps démembré du journaliste
Jamal Khashoggi après qu'il a été tué dans le consulat saoudien
d'Istanbul le 2 octobre.
Les images, tirées de la vidéosurveillance, montrent trois hommes
transportant un total de cinq valises et deux gros sacs sombres à
l'intérieur de la résidence du consul saoudien, située non loin du
consulat.
Citant des sources turques, A Haber affirme que le corps démembré de
Jamal Khashoggi se trouve dans ces sacs et valises.
Les autorités turques n'avaient pas encore commenté ces images lundi à
la mi-journée.
L'éditorialiste saoudien critique du pouvoir de Ryad a été tué le 2
octobre par un commando saoudien dans le consulat de son pays à
Istanbul où il s'était rendu pour des démarches administratives.
Après avoir un temps nié la mort du journaliste, collaborateur du
Washington Post, Ryad a fini par expliquer qu'il a été tué lors d'une
"opération hors de contrôle" de l'Etat, menée par deux responsables qui
ont été destitués depuis.
Mais Ankara accuse les "plus hauts niveaux" de l'Etat saoudien et des
médias turcs et américains, ainsi que la CIA, soupçonnent le prince
héritier Mohammed ben Salmane lui-même de l'avoir commandité.
Le corps de Jamal Khashoggi n'a toujours pas été retrouvé, près de
trois mois après sa mort. Les autorités turques ont révélé que le corps
avait été démembré puis sorti du consulat, mais des interrogations
persistent sur ce qu'il s'est passé ensuite.
A-Haber explique que les valises et sacs visibles sur ses images ont
été apportés à bord d'un minibus qui se trouvait initialement devant le
consulat et qui s'est ensuite rendu dans un garage de la résidence du
consul.
Selon A-Haber, les trois hommes que l'on voit portant des sacs et
valises avec lesquels ils entrent dans la résidence du consul viennent
de décharger le minibus. Celui-ci n'est pas lui-même visible sur les
images diffusées.
La résidence et le consulat ont été fouillés par les autorités turques
mi-octobre. Plusieurs autres localités à Istanbul et près de la ville
ont également été fouillées, sans permettre pour autant de retrouver le
corps du journaliste.
Les médias turcs avaient ainsi rapporté pendant un temps que les
enquêteurs privilégiaient la piste d'une dissolution du corps dans de
l'acide après son démembrement. (AFP, 31 déc
2018)
Lawsuit Due to Article Series on
Cancer Research Results
A lawsuit has been filed against Food Engineer and bianet columnist
Asst. Prof. Dr. Bülent Şık on charges of "disclosure of secrets about
duty" (Turkish Penal Code Article No. 258); "provision of prohibited
information" (Turkish Penal Code Article No. 334); and "disclosure of
prohibited information" (Turkish Penal Code Article No. 336).
In the indictment issued by Prosecutor Gökhan Boydak from the İstanbul
Terror and Organized Crimes Investigation Bureau, the article series of
Bülent Şık published on Cumhuriyet newspaper have been cited as the
reason for the charges brought against Şık.
Investigation launched upon Ministry's complaint
The article series of Bülent Şık subjected to investigation were on
"the Project on Assessment of Environmental Factors in the Provinces of
Kocaeli, Antalya, Tekirdağ, Edirne, Kırklareli and Their Impacts on
Health," the findings of which have not been published by the state
officials.
The article series entitled "The state has concealed the carcinogen
products, we are making them public! Here is the poison list" were
published on Cumhuriyet daily newspaper for four days from April 15 to
April 18, 2018.
After the article series were published on Cumhuriyet, the Ministry of
Health filed a criminal complaint against Şık. The indictment, which
demands that Şık be sentenced to 5 to 12 years in prison, was first
prepared by the Press Crimes Investigation Bureau of the İstanbul Chief
Public Prosecutor's Office.
However, this indictment was returned to the Prosecutor's Office and it
was re-submitted to court by the terror crimes bureau without any
changes. (BIA,
2 January 2019)
Legal Action Taken Against 18,376
People Due to ‘Social Media’ This Year
The Ministry of Interior released a statement today (31 December)
regarding the operations conducted in 2018.
According to the statement which was released on the official website
of the ministry, 42,406 social media accounts were investigated and
legal action was taken against 18,376 persons.
The legal action was taken regarding these offenses:
"Propagandizing for a terrorist organization, promoting these
organizations, declaring affiliation with terrorist organizations,
inciting people to enmity and hatred, insulting state officials,
attempting against state's indivisible integrity and people's life
security, committing hate speech."
7 thousand detentions in one year
Minister of Interior Süleyman Soylu made this statement on December 11
at the Cyber Crimes Workshop:
"We formed virtual patrols working 24/7 on the purpose of investigation
of criminal content on the internet.
"Within this context, in 2018, 110 thousand social media accounts have
been investigated, users of 45 thousand accounts have been identified,
7 thousand of them have been caught and sent to judicial authorities."
Legal action against 2,793 people in İstanbul
İstanbul General Directorate of Security, Combating Cyber Crimes Branch
Directorate also released a statement, saying that legal action was
taken against 2,793 people in relation with the following charges:
* 750 persons for propagandizing for a terrorist organization,
* 236 persons for insulting Atatürk's spiritual memory and state
authorities,
* 507 persons for propagandizing for Fethullahist Terrorist
Organization (FETÖ), which is held responsible for the coup attempt on
July 15, 2016,
* Provoking, driving people into hatred and animosity,
* 81 persons regarding crimes of smuggling,
* 16 persons for illegal arms sales and trade,
* 5 persons regarding suicide and suicide attempts,
* 440 persons for other crimes.
(BIA, 2
January 2019)
Prosecutor's Office Launches
Investigation Against TV Anchor Portakal
The Chief Public Prosecutor's Office in Bakırköy district of İstanbul
has launched an investigation against Fox TV anchor Fatih Portakal
because of what he said on prime-time news bulletin on December 10,
2018.
It has been stated that a written request has been made to Radio and
Television Supreme Council (RTÜK) for the records of the mentioned
program and the 16 complaint petitions submitted against Portakal were
combined.
What did Portakal say?
While presenting the news on December 10, Portakal said,
"Here we go, let's protest these price increases, the increases in
prices of natural gas with a peaceful protest demonstration. Come on,
let's do it. Can we do it? How many people can take to the streets out
of fear and concern? Can you please tell me, for God's sake, how many
people can take to the streets? They are trying to take the individual
and social opposition under pressure, they are trying to intimidate
them.
"It is the most natural right, but it cannot be implemented. To be
honest, it doesn't make any difference whether it is in France or
Turkey."
From Erdoğan to Portakal: This nation will hit you in the back of your
neck
After these statements, Fatih Portakal was targeted by pro-government
media outlets as well as President and Justice and Development Party
(AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan, who said,
"Somebody, I do not know if he is orange, mandarin or citrus, calls
people to streets. Know your place. If you do not know your place, this
nation will hit you in the back of your neck. Nobody can play games
with my nation's honor. That would cost them dear."
CLICK - Journalism Organizations Comment on Erdoğan's Threat to TV
Anchor Fatih Portakal
The Radio and Television Supreme Council also imposed a penalty of
broadcast suspension for three days and an administrative fine on FOX
TV Prime News Bulletin presented by Fatih Portakal. (BIA, 28 December 2018)
Kurdish
Question / Question kurde
Manifestation contre une base turque au
Kurdistan irakien
Des protestataires kurdes ont attaqué samedi une base militaire turque
dans l'ouest du Kurdistan irakien, des témoins faisant état de victimes
et de dégâts.
Lors de ces heurts, survenus dans la province de Dohouk, frontalière de
la Turquie, des manifestants s'en sont pris aux forces turques qu'ils
accusent d'avoir tué quatre civils dans un récent bombardement.
La Turquie invoque régulièrement son droit à la légitime défense pour
frapper en Irak des bases du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK),
une formation considérée comme "terroriste" par Ankara, l'Union
européenne et les Etats-Unis.
Sur Twitter, le ministère de la Défense turc a accusé les manifestants
d'avoir été "incités par le PKK" et indiqué que les dégâts dans la base
turque étaient limités à "des véhicules et des équipements militaires".
Des témoins ont, eux, fait état de plusieurs blessés après que les
militaires turcs ont tiré sur les manifestants pour les repousser de
cette base située dans la localité de Cheladzi.
Des vidéos diffusées par des militants montrent des manifestants
incendiant des véhicules militaires turcs.
Le gouvernement de la région autonome du Kurdistan s'est dit dans un
communiqué "attristé par les dégâts humains et matériels".
Il évoque "des événements à Cheladzi", derrière lesquels se
cachent
"des saboteurs", sans toutefois mentionner la Turquie ou la présence de
forces turques sur son sol.
Mi-décembre, des frappes turques en territoire irakien avaient provoqué
des remous dans les relations entre les deux pays voisins.
Les autorités irakiennes avaient convoqué l'ambassadeur turc à Bagdad
pour protester contre des bombardements "répétés" sur son sol,
dénonçant une "violation de (sa) souveraineté".
Ankara avait pour sa part appelé Bagdad à coopérer dans la lutte contre
le "terrorisme".
Samedi, peu avant ces violences, la Turquie avait repris les vols vers
la ville kurde irakienne de Souleimaniyeh, après 16 mois d'interruption
en raison du blocus aérien imposé en rétorsion au référendum
d'indépendance. (AFP, 26 janvier
2019)
L'alliance antijihadistes arabo-kurde devra bénéficier
d'un "statut spécial"
L'alliance antijihadistes arabo-kurde en Syrie devra bénéficier d'un
"statut spécial" en cas d'accord politique entre les Kurdes et le
régime de Bachar al-Assad, a déclaré un haut commandant kurde impliqué
dans l'offensive contre le groupe Etat islamique (EI).
"Tout accord politique devra inclure un statut spécial" pour les Forces
démocratiques syriennes (FDS) qui ont lutté contre les jihadistes "au
nom de l'humanité toute entière et même de l'armée syrienne", a déclaré
dans une interview exclusive à l'AFP Mazloum Kobani, commandant en chef
de cette force soutenue par les Etats-Unis.
"C'est notre ligne rouge et nous ne cèderons pas sur ce point" lors des
discussions en cours avec le régime syrien, a-t-il souligné.
La coalition arabo-kurde a "protégé le nord-est de la Syrie. Elle a
libéré ces régions et c'est son droit de continuer à en assurer la
protection", a dit le commandant Kobani qui s'est entretenu avec l'AFP
près de la ville de Hassaké.
Les FDS contrôlent environ un tiers du territoire syrien après avoir
chassé les jihadistes de l'EI de vastes territoires dans le nord et
l'est du pays en guerre avec l'aide de la Coalition internationale
antijihadistes dirigée par Washington.
Pour sa part, le régime syrien contrôle désormais deux tiers du pays
après avoir reconquis des territoires aux rebelles et aux jihadistes
avec l'aide de la Russie, de l'Iran et du Hezbollah libanais.
Le régime syrien refuse d'accepter une autonomie des régions kurdes du
nord-est de la Syrie.
Après des décennies de marginalisation, les Kurdes sont eux réticents à
abandonner l'autonomie qu'ils ont conquise à la faveur du conflit.
Depuis juillet, des représentants politiques kurdes négocient avec le
régime afin d'arriver à une décentralisation favorable à leur région.
"Les discussions sont en cours mais n'ont pas encore donné de résultat
positif", a indiqué M. Kobani.
Selon lui, le régime "continue à penser qu'il peut revenir à la
situation d'avant 2011", année où la guerre a éclaté. "Il espère
toujours pouvoir prendre militairement le contrôle de toute la région,
mais il doit comprendre que c'est impossible".
Selon M. Kobani, les FDS sont préparées à "protéger la frontière
syrienne et l'unité du territoire syrien". (AFP, 25 janvier
2019)
Libération
conditionnelle de la députée kurde en
grève de la faim
Diyarbakir (Turquie), 25 jan 2019 (AFP) - Une députée kurde observant
depuis 79 jours une grève de la faim qui a entraîné une grave
détérioration de son état de santé a été remise en liberté
conditionnelle vendredi dans le sud-est de la Turquie.
La décision de faire sortir de prison Leyla Güven, détenue depuis
janvier 2018, a été prise par un tribunal de Diyarbakir, la principale
ville de cette région dont la population est en majorité kurde.
Cette mesure a été assortie d'une interdiction de quitter le
territoire. Son procès a été ajourné au 29 mai.
Quelques heures après cette décision, la députée du Parti démocratique
des peuples (HDP), le principal parti prokurde en Turquie, a été
libérée de la prison de Diyarbakir et conduite vers son domicile à bord
d'une ambulance, selon un correspondant de l'AFP sur place.
Mme Güven, 55 ans, n'était pas présente à l'audience à laquelle ont
assisté des représentants de plusieurs partis européens de gauche pour
exprimer leur solidarité avec l'élue kurde.
Celle-ci avait entamé une grève de la faim en prison le 8 novembre afin
de dénoncer les conditions de détention d'Abdullah Öcalan, le chef
historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes
kurdes de Turquie), qui purge une peine de prison à vie sur une île
proche d'Istanbul après avoir été capturé par la Turquie en 1999.
- "Poursuivre la grève" -
La codirigeante du HDP, Pervin Buldan, a rendu visite à Leyla Güven
après sa remise en liberté, affirmant qu'elle allait "poursuivre sa
grève de la faim chez elle".
Sur des photos de la rencontre, on peut voir la députée, affaiblie et
portant un masque hygiénique, la tête appuyée sur l'épaule de Mme
Buldan.
Selon le HDP, des médecins doivent l'examiner vendredi et rendre public
un rapport sur son état de santé.
"Nous, on est là, ici aujourd'hui, pour exprimer notre solidarité avec
Leyla Güven, notre solidarité avec le HDP, pour soutenir et appuyer sa
revendication qui est la libération de tous les prisonniers politiques
en Turquie et la rupture de l'isolement que subit Öcalan", a déclaré à
l'AFP devant le tribunal Danielle Simonnet, une personnalité de La
France Insoumise (gauche radicale).
Le HDP avait affirmé le 10 janvier que sont état de santé s'était à un
tel point dégradé que sa vie était "en danger".
Selon ce parti, Leyla Güven a perdu "quelque 15 kilos" depuis qu'elle a
cessé de s'alimenter et "ne peut plus marcher seule".
Le HDP affirme que des dizaines de "prisonniers politiques" ont observé
des grèves de la faim dans les prisons turques pour protester contre
"le maintien à l'isolement" de M. Öcalan sur l'île d'Imrali.
Leyla Güven a été arrêtée en janvier 2018 après avoir critiqué
l'offensive militaire turque alors en cours dans l'enclave en majorité
kurde d'Afrine dans le nord de la Syrie.
Après la décision du tribunal, des partisans du HDP se sont rassemblés
devant la prison de Diyarbakir pour attendre sa sortie.
"Les autorités ont attendu qu'elle soit à l'article de la mort pour la
libérer. L'Etat n'aurait pas dû la traiter de la sorte", a déclaré à
l'AFP l'un d'eux, Ramazan Yakar.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan accuse le HDP d'être la vitrine
politique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme
"terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.
Le chef de file du HDP, Selahattin Demirtas, est détenu depuis novembre
2016. Il est accusé de diriger une "organisation terroriste", de
"propagande terroriste" et d'"incitation à commettre des crimes".
Ce parti a été frappé de plein fouet par les purges qui ont suivi la
tentative de putsch de juillet 2016 et plusieurs de ses députés ont été
arrêtés. (AFP,
25 janvier
2019)
Et
pendant ce temps, au Kurdistan…
Le Soir, 19 janvier 2019
La crise – ou plutôt les crises – qui secoue le Proche-Orient depuis
longtemps est d’une effroyable complexité. Il y a cependant quelques
lignes de force communes, qui apparaissent lorsque l’on fait un zoom
sur le facteur humain. Autrement dit, celui dont on tient le moins
compte, la chair à canon, le facteur d’ajustement…
Plusieurs essais ont marqué notre époque : Ces malades ou Ces
psychopathes qui nous gouvernent. Qu’ils soient malades ou
psychopathes, nos gouvernants – pas tous élus démocratiquement pour ce
qui concerne la région en question – sont certainement conduits par le
sacro-saint principe de la realpolitik, qui fait peu de cas du facteur
humain et vise les intérêts de la nation, le plus souvent à court
terme. Ainsi, les Américains ont soutenu les talibans contre les
Russes, sans imaginer qu’un jour, ce Ben Laden se retournerait contre
eux. Et pendant ce temps, des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants
subissent les horreurs d’une guerre contre laquelle ils ne peuvent
rien, qu’ils n’ont pas voulue et qui ne leur apporte que mort et
destruction.
Il y a quelques semaines, Trump – qui combine sans doute les deux
tares, malade et psychopathe – a annoncé le retrait des forces
américaines de Syrie. En clair, cela signifiait qu’il livrait les
Kurdes aux armées d’Erdogan. Tollé dans les sphères du pouvoir
américain, effrayées une fois de plus par l’immaturité de leur
président, lequel a tenté une marche arrière en mettant en garde Ankara
contre toute atteinte à l’encontre des Kurdes.
Le peuple kurde est un des plus anciens de cette région. Il vient
d’Anatolie et leur présence serait attestée depuis la période
sumérienne (quatrième millénaire avant notre ère). Comme les Iraniens
ou les Arméniens, les Kurdes ont toujours été présents dans cette
région, à la différence des Turcs, qui ne sont arrivés qu’au onzième
siècle. Ils vivent à cheval essentiellement sur trois pays : l’Irak, la
Syrie et la Turquie, auquel il faut ajouter une présence en Iran.
Les aléas de l’histoire n’ont pas altéré l’homogénéité ethnique des
Kurdes mais les ont conduits à embrasser des religions et des courants
religieux variés : chrétien, sunnite, chiite.
En tant que minorité, les Kurdes étaient protégés en Irak et en Syrie,
comme les autres minorités ethniques ou religieuses – Assad étant
lui-même membre d’une minorité. Ils y jouissaient même d’une relative
autonomie. Lorsque l’Occident a décidé de lâcher Assad, il a aussi
abandonné les Kurdes et les chrétiens de la région. Les Kurdes ont
accepté de s’unir aux alliés dans leur lutte contre Daesh, et les
milices du PYD – l’aile syrienne du PKK turc, le parti indépendantiste
kurde reconnu comme terroriste par le pouvoir turc et ses alliés – ont
pesé très lourd dans la défaite des islamistes.
La menace turque
L’adversaire numéro un des Kurdes n’est autre que la Turquie – qu’elle
soit ou non d’Erdogan. Au lendemain de la première guerre mondiale,
après la dislocation de l’empire ottoman, le traité de Sèvres, en 1919,
prévoyait la possibilité d’un Kurdistan autonome dans le sud-est de la
Turquie ; après l’arrivée de Kemal, ce traité a été renégocié et le
projet a été abandonné au nom d’intérêts supérieurs – en tout cas
supérieurs à ceux du peuple kurde.
Les Kurdes se réfèrent toujours à cette promesse et à cet accord, que
la Turquie refuse de prendre en compte – tout comme elle refuse de
reconnaître le génocide arménien, un autre peuple minoritaire qui a
fait les frais de l’Histoire et des intérêts supérieurs. Et la Turquie
d’Erdogan est plus que jamais déterminée à s’opposer à toute velléité
d’indépendance ou d’autonomie pour le peuple kurde.
Le grand absent de la région et de ce conflit, c’est la démocratie.
Elle n’existe plus en Turquie, qui est en passe de devenir une
dictature pure et simple ; elle n’existe pas beaucoup plus en Russie,
qui est incontournable dans le dossier ; et dans le chef du locataire
de la Maison Blanche, elle est un mot de quatre syllabes, donc beaucoup
trop long pour être pris en compte. Et ce, sans parler des autres
dirigeants de la région qui ne s’intéresseront aux Kurdes que dans la
mesure où cela pourra servir leurs intérêts à court ou moyen terme. Les
coups de tête de Donald Trump autant que ses menaces n’auront aucune
influence sur Erdogan. Si les Américains retirent effectivement leurs
troupes, les Kurdes risquent d’être purement et simplement massacrés,
ou de servir comme prétexte au déclenchement d’un nouveau conflit, dont
de toute manière ils seront les premiers à faire les frais.
Qui s’intéresse aux Kurdes ?
Pas grand monde… Ils n’ont pas de véritables représentants capables de
peser, pour l’une ou l’autre raison. Ils ne sont religieusement pas
homogènes, ce qui fait que, de part et d’autre, certains ont de bonnes
raisons pour les détester et refuser de leur accorder quoi que ce soit
– voire, pour espérer les voir disparaître.
Alan – le vrai prénom kurde de celui que la presse appelle Aylan, selon
la forme turque ; son nom de famille serait Shenu et non Kurdi, qui
serait une invention turque elle aussi, construite sur le fait que la
famille est kurde –, retrouvé mort sur une plage, était kurde. Mawda
aussi. Comme leurs familles, d’autres Kurdes ont tenté de fuir pour
sauver leur vie ; si Erdogan met ses menaces à exécution, ils seront
encore plus nombreux. Et comme nous l’avons fait pour Mawda et Alan,
nous continuerons à fermer nos frontières. Ou bien nous demanderons à
la Turquie de régler le problème, peut-être ? Ce serait un peu comme si
les Anglais ou les Américains avaient renvoyé en Allemagne des bateaux
chargés de réfugiés juifs… Comme si ? C’est vrai ; ils l’ont fait.
Le fait d’être sur une terre depuis longtemps, plus longtemps que ceux
qui la dirigent aujourd’hui, ne veut rien dire, semble-t-il. Je suis
d’accord pour dire que cette antériorité ne donne pas le droit
d’exploiter ou d’oppresser des populations qui seraient arrivées après
; mais elle ne doit évidemment servir de prétexte pour spolier ces
populations, voire pour les exterminer. Or, l’histoire de l’Occident et
du Proche-Orient est marquée de telles exactions à l’encontre des «
nations premières », comme on ne les appelle pas de ce côté du globe.
Les Américains (ou plutôt, les migrants économiques européens) ont
exterminé les Indiens et parqué les survivants dans des réserves ;
aujourd’hui, les Kurdes qui ne seront pas massacrés par l’un ou l’autre
de leurs ennemis se retrouveront dans des camps, gardés par leurs pires
ennemis, parce que l’Europe aura une fois encore manqué à ses
obligations humanitaires.
Les germes de la haine et de la colère
Pourquoi en serait-il autrement, alors que, huit mois après la mort de
leur fille, les parents de Mawda attendent toujours que Charles Michel,
Premier ministre désormais démissionnaire, tienne ses promesses de
régularisation pour raisons humanitaires?
Nos promesses n’engagent plus personne, car plus personne n’y croit.
Nos obligations servent de papier hygiénique pour les populistes et les
extrémistes qui, petit à petit, prennent le contrôle politique de
l’Europe et du monde. Mais à force de ne viser que des intérêts
économiques à court terme, à force de jouer la carte du repli et de
l’égoïsme nationalistes, nous semons les germes d’une haine et d’une
colère qui finira par nous renverser. Chez nous et dans les pays du
monde où nous aurons fait passer nos intérêts avant nos valeurs,
l’argent avant la vie, le pouvoir avant la justice.
Rassemblement pour soutenir une députée
prokurde gréviste de la faim
Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées samedi dans le
sud-est majoritairement kurde de la Turquie pour soutenir une députée
en grève de la faim depuis plus de deux mois dans la prison où elle est
détenue.
Brandissant des drapeaux du Parti démocratique des peuples (HDP,
prokurde), faisant le signe de la victoire ou dansant des danses
kurdes, plusieurs milliers de personnes ont manifesté leur solidarité
avec la députée Leyla Güven lors d'un rassemblement à Diyarbakir, a
constaté un journaliste de l'AFP.
Détenue depuis janvier 2018, Mme Güven, une députée du HDP, a entamé
une grève de la faim le 8 novembre pour dénoncer les conditions de
détention d'Abdullah Ocalan, le chef historique du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK).
Le leader historique du PKK, une organisation qui mène une sanglante
guérilla sur le sol turc et est qualifiée de "terroriste" par la
Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis, a été capturé en 1999 et
purge une peine de prison à vie dans une île proche d'Istanbul.
La semaine dernière, M. Ocalan a reçu une visite de son frère Mehmet
pour la première fois depuis plus de deux ans.
Mme Güven a été arrêtée en janvier 2018 après avoir critiqué une
offensive turque contre une milice kurde dans le nord de la Syrie.
Son parti, le HDP, a affirmé la semaine dernière que l'état de santé de
la députée, très amaigrie et affaiblie, s'était dégradé au point de
"mettre sa vie en danger".
"Nous avons l'obligation d'ajouter notre voix à celle de Leyla,
d'ajouter nos forces aux siennes", a lancé la co-présidente du HDP
Pervin Buldan lors du rassemblement.
Accusé par le président Recep Tayyip Erdogan d'être la "vitrine
politique" du PKK, le HDP a été frappé de plein fouet par les purges
qui ont suivi une tentative de putsch en 2016 avec l'arrestation depuis
plusieurs de ses députés.
Le chef de file du HDP, Selahattin Demirtas, est ainsi détenu depuis
novembre 2016. Il est accusé de diriger une "organisation terroriste",
de "propagande terroriste" et d'"incitation à commettre des crimes".
(AFP, 19
janvier
2019)
Mélenchon interpelle Le Drian
sur une députée prokurde en prison et "en
danger"
Le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a adressé samedi une
lettre ouverte au ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian
pour lui demander "d'intervenir" en faveur d'une députée du parti
prokurde HDP, en grève de la faim dans une prison turque.
Leyla Güven, détenue depuis janvier 2018, a entamé une grève de la faim
le 8 novembre pour protester contre les conditions de détention
d'Abdullah Öcalan, le chef historique du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), qui purge une peine de prison à vie dans une île
proche d'Istanbul après avoir été arrêté par la Turquie en 1999.
Elle entend "protester contre la répression qui s'abat sur les Kurdes
en Turquie du fait du régime de Recep Tayyip Erdogan", le président
turc, écrit M. Mélenchon dans ce courrier retranscrit sur son blog.
Selon lui, "elle est aujourd'hui dans un état de santé très dégradé.
Elle est atteinte d'une tumeur du cerveau et son traitement ne peut
plus lui être administré".
La formation de Mme Güven, le Parti démocratique des peuples (HDP),
accusé par M. Erdogan d'être la vitrine politique du PKK, classé
"terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux, a affirmé dans un
communiqué du 10 janvier, que la santé de sa députée s'était dégradée à
un point "mettant sa vie en danger".
"Je vous demande donc d'intervenir, au nom de la République française,
en sa faveur auprès des autorités turques afin qu'elle puisse être
libérée et prise en charge médicalement", un soutien que "la France se
doit d'apporter aux prisonniers politiques d'un peuple qui a tant
combattu pour notre liberté", écrit M. Mélenchon.
Mme Güven a été arrêtée en janvier 2018 après avoir critiqué
l'offensive turque alors en cours dans l'enclave à majorité kurde
d'Afrine dans le nord de la Syrie. (AFP, 19 janvier
2019)
Les
Kurdes rejettent une "zone de sécurité" sous
contrôle turc
Les Kurdes de Syrie ont rejeté mercredi l'instauration d'une "zone de
sécurité" sous contrôle de la Turquie dans le nord du pays, une
initiative évoquée par Ankara en partenariat avec Washington, qui
cherche à atténuer les conséquences du départ annoncé de ses troupes.
Depuis mi-décembre, la Turquie est revenue à la charge contre la
principale milice kurde de Syrie, les Unités de protection du peuple
(YPG), menaçant de lancer une nouvelle offensive dans le nord syrien
pour déloger les combattants de sa frontière.
Dans ce contexte délicat, Washington, allié stratégique de la Turquie
au sein de l'Otan, mais également partenaire des YPG dans la lutte
contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI), se retrouve pris
en étau, et tente de trouver une solution.
Le président Donald Trump a récemment évoqué la création d'une "zone de
sécurité" de 30 km en Syrie, et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan
a assuré mardi que l'idée était de laisser la Turquie se charger de
cette initiative.
L'idée semble d'autant plus problématique que ce secteur pourrait
englober plusieurs villes dominées par la communauté kurde directement
à la frontière, à l'instar de Kobané ou encore Qamichli.
La proposition a été rejetée en bloc par l'influent politicien kurde
Aldar Khalil, haut responsable de l'administration semi-autonome mise
en place par la minorité.
"La Turquie n'est pas neutre, c'est une partie prenante au conflit
(...) et toute partie (prenante) ne peut pas être un garant de la
sécurité", a indiqué M. Khalil à l'AFP.
- Forces de l'ONU ? -
"Il peut y avoir une ligne de démarcation entre la Turquie et le nord
syrien avec des forces de maintien de la paix de l'ONU (...) Tout autre
choix est inacceptable", a-t-il souligné.
"M. Trump veut mettre en place ces zones de sécurité en coopérant avec
la Turquie, mais n'importe quel rôle turc va changer l'équilibre et la
région ne sera pas sûre", a insisté M. Khalil.
Le chef d'état-major turc doit rencontrer son homologue américain
mercredi à Bruxelles pour définir les "modalités" de cette "zone de
sécurité" qui serait contrôlée par Ankara, selon le porte-parole de M.
Erdogan, Ibrahim Kalin.
Semblant rejeter une telle zone, Moscou, soutien indéfectible du
président Bachar al-Assad, a estimé mercredi que Damas devait reprendre
le contrôle du nord du pays après le retrait américain attendu.
"L'issue optimale, et la seule qui soit juste, est un passage de ces
territoires sous contrôle du gouvernement syrien", a dit le chef de la
diplomatie russe Sergueï Lavrov.
Mardi, après un entretien avec son homologue américain, M. Erdogan a
expliqué que son pays pouvait se charger d'établir cette zone entre la
frontière et les positions des YPG.
Au cours de cette conversation, Donald Trump "a mentionné une zone de
sécurité d'une largeur de 20 miles, ce qui représente plus de 30 km,
qui sera établie par nous le long de la frontière", a déclaré le
président turc, se disant favorable à l'idée.
Pour des experts, l'annonce de M. Trump a semé la confusion. "Ce n'est
pas très clair ce qu'il voulait vraiment dire, et jusqu'à présent, il
n'y a aucune clarification de l'administration américaine", commente
Mutlu Civiroglu, spécialiste de la politique kurde.
- "Agression" turque -
Les tensions entre les Kurdes syriens et la Turquie sont exacerbées par
l'annonce de M. Trump, en décembre, du retrait des quelque 2.000
soldats américains déployés en Syrie pour lutter contre l'EI aux côtés
des forces kurdes.
Aucun calendrier n'a été dévoilé, mais l'annonce a pris de court les
forces kurdes, qui craignent un lâchage. Et quand Washington a tenté de
les rassurer en réclamant des garanties concernant leur sécurité, c'est
Ankara qui s'est mise en colère.
De son côté, Damas a qualifié d'"irresponsables" les déclarations de M.
Erdogan sur une zone de sécurité en territoire syrien, en dénonçant une
"agression".
L'antagonisme entre la Turquie et les Kurdes illustre la complexité de
la guerre qui ravage la Syrie depuis 2011 et a fait plus de 360.000
morts.
Ankara considère les YPG comme une "organisation terroriste" et
désapprouve l'autonomie de facto acquise par les Kurdes à la faveur du
conflit syrien, craignant que cela ne galvanise les velléités
indépendantistes de la minorité sur son propre territoire.
Cette autonomie de facto, établie dans le nord et le nord-est syrien,
s'est traduit par la création de forces de sécurité, mais aussi
l'instauration d'institutions publiques et d'écoles où la langue kurde
est enseignée.
Ces territoires, où se trouvent d'importants champs pétroliers,
représentent près de 30% de toute la Syrie, selon l'Observatoire syrien
des droits de l'Homme (OSDH). (AFP, 16 janvier
2019)
Öcalan a rencontré son frère en
prison
Le leader emprisonné du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK),
Abdullah Öcalan, a été autorisé à rencontrer samedi son frère dans sa
prison située dans une île proche d'Istanbul, à la suite d'une grève de
la faim sur ses conditions de détention lancée par un parlementaire
d'un parti prokurde.
Öcalan a rencontré son frère Mehmet pour la première fois depuis plus
de deux ans, a annoncé sur Twitter Pervin Buldan, co-présidente du
Parti démocratique des peuples (HDP, gauche kurde).
Le chef historique du PKK -- parti interdit en tant que groupe
terroriste par la Turquie -- "était en bonne santé", a-t-elle précisé.
Öcalan, 55 ans, purge une peine de prison à vie après avoir été capturé
par la Turquie en 1999.
La rencontre a été confirmée à l'AFP par le neveu du fondateur du PKK,
Omer Öcalan, un parlementaire, qui a précisé que son oncle restait en
isolement dans sa prison de l'île d'Imrali.
"En tant que famille, nous demandons qu'Öcalan soit soumis aux mêmes
règles que d'autres prisonniers(...) Il a le droit de rencontrer sa
famille chaque semaine", a plaidé le neveu.
Abdullah Öcalan avait pour la dernière fois rencontré son frère
Mehmet le 11 septembre 2016.
La députée du HDP Leyla Güven, détenue depuis janvier 2018, avait
entamé une grève de la faim en prison le 8 novembre pour protester
contre les condition de détention d'Öcalan.
Le HDP avait alors affirmé que la santé du leader turc s'était dégradée
à un point "mettant sa vie en danger".
Plus de 150 prisonniers politiques sont en grève de la faim dans les
prisons turques pour protester contre "le maintien à l'isolement" de M.
Öcalan, selon le HDP.
Mme Güven a été arrêtée en janvier 2018 après avoir critiqué
l'offensive turque qui était alors en cours dans l'enclave à majorité
kurde d'Afrine dans le nord de la Syrie.
Le HDP avait fait porter au gouvernement turc la responsabilité "pour
toutes les conséquences négatives découlant de la protestation de Leyla
Güven et les autres militants qui poursuivent leur grève de la faim en
prison". (AFP,
12 janvier
2019)
Thousands demanded justice for Sakine, Fidan and
Leyla in Paris
Joining a massive rally in Paris today, thousands protested the policy
of impunity and silence on the triple murder of Sakine Fidan, Leyla,
while at the same time demanding freedom for Öcalan, international
guarantee for Rojava and saluting Leyla Güven.
Around 15 thousand people gathered in front of Gare Nord in Paris in
the early morning hours today before staging a march to the Republique
Square, giving the message “We know the perpetrators, we demand them
put on trial”.
The slogan of the march this year was “For justice against impunity”
and it was marked by the ongoing hunger strikes inspired by the action
of DTK Co-chair and HDP MP Leyla Güven who is on the 66th day of her
indefinite hunger strike against the aggravated isolation regime
imposed upon Kurdish People’s Leader Abdullah Öcalan.
Dozens of women's organizations like the World Women's March and
political parties and organizations like the Communist Party France
attended the march. Leftist organizations from Turkey and people from
various ethnicities in France were also present in the march where the
crowd chanted “We know the murderers” and demanded France put the
perpetrators and instigators on trial.
The march was followed by a rally at the Republique Square where
speeches were made, highlighting the following reactions and demands:
- We know the perpetrators, we know who ordered it, they must be put on
trial
- French judiciary must carry out its duty, the government must take on
responsibility
- Öcalan must be freed
- Solidarity with hunger strikes must be expanded
- Kurds are our main ally
- Turkish occupation must be stopped
- French government must take an initiative at the UN Security Council
in order for Kurds to be out under international guarantee and for
Rojava to be declared a no-fly zone
- PKK must be removed from the list of terrorist organisations.
-A statement on behalf of the Kurdish Women’s Movement in Europe
(TJK-E) said: “Those who murdered comrade Sakine have helped her meet
with the world’s women”. (ANF, 12 Jan 2019)
Une
députée prokurde en grève de
la faim en danger de mort
Le principal parti prokurde de Turquie a affirmé jeudi que l'une de ses
députées, en grève de la faim en prison depuis plus de deux mois, était
en danger de mort.
Leyla Güven, détenue depuis janvier 2018, a entamé une grève de la faim
en prison le 8 novembre pour protester contre les condition de
détention d'Abdullah Öcalan, le chef historique du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), qui purge une peine de prison à vie
dans une île proche d'Istanbul après avoir été capturé par la Turquie
en 1999.
La formation de Mme Güven, le Parti démocratique des peuples (HDP), a
affirmé dans un communiqué que sa santé s'était dégradée à un point
"mettant sa vie en danger".
Selon le HDP, Mme Güven a perdu "quelque 15 kilos" depuis le début de
sa grève de la faim et "ne peut plus subvenir à ses besoins ou marcher
seule".
Son rythme cardiaque et sa pression artérielle sont très bas et "elle
ne peut plus consommer de liquides, y compris l'eau", a ajouté le HDP.
Selon le HDP, "171 prisonniers politiques" sont actuellement en grève
de la faim dans les prisons turques pour protester contre "le maintien
à l'isolement" de M. Öcalan dans sa prison sur l'île d'Imrali.
Mme Güven a été arrêtée en janvier 2018 après avoir critiqué
l'offensive turque qui était alors en cours dans l'enclave à majorité
kurde d'Afrine dans le nord de la Syrie.
Dans son communiqué, le HDP fait porter au gouvernement turc la
responsabilité "pour toutes les conséquences négatives découlant de la
protestation de Leyla Güven et les autres militants qui poursuivent
leur grève de la faim en prison".
Le président turc Recep Tayyip Erdogan accuse le HDP d'être la vitrine
politique du PKK, classé "terroriste" par Ankara et ses alliés
occidentaux.
Le chef de file du HDP, Selahattin Demirtas est détenu depuis novembre
2016. Il est accusé de diriger une "organisation terroriste", de
"propagande terroriste" et d'"incitation à commettre des crimes".
Le HDP a été frappé de plein fouet par les purges qui ont suivi la
tentative de putsch de juillet 2016 et, outre M. Demirtas, plusieurs de
ses députés ont été arrêtés. (AFP, 10 janvier
2019)
HDP
Honorary Chair Kürkçü Faces Up To 20 Years in
Prison
A lawsuit has been filed against Peoples' Democratic Party (HDP)
Honorary Chair and 24th Term Mersin and 25th-26th Term İzmir MP
Ertuğrul Kürkçü. Kürkçü has been facing up to 20 years in prison.
Upon seeing that the summaries of proceedings which were issued against
Kürkçü while he was an MP became subject to two different
investigations, Diyarbakır Public Prosecutor Kenan Karaca issued an
indictment against Kürkçü by combining these investigations.
Charging Kürkçü with "membership of an armed terrorist organization",
"praising the crime and the criminal" and "attending illegal meetings
and demonstrations unarmed and not dispersing despite warnings",
Prosecutor Karaca demanded that the lawsuit to be filed against Kürkçü
would be combined with the one at the Diyarbakır 10th Heavy Penal Court.
Court has combined the two cases
Accepting the indictment of the Diyarbakır Public Prosecutor's Office,
the Diyarbakır 10th Heavy Penal Court has ruled that the recent lawsuit
filed against Kürkçü shall be combined with the ongoing court case
filed on charges of "membership of an armed terrorist organization",
"openly inciting the public to enmity and hatred", "propagandizing for
a terrorist organization" and "inciting the public to disobey the laws."
Cases in Mardin and Diyarbakır were also combined
Two other lawsuits were also filed against Ertuğrul Kürkçü in Mardin
and Diyarbakır in relation with a speech that he made in Nusaybin in
2012 and three speeches that he made in Diyarbakır in 2015-2016.
The Mardin 4th Heavy Penal Court ruled that two cases shall be combined
at the Diyarbakır 10th Heavy Penal Court. Kürkçü and his attorney
Mustafa Bayram Mısır objected to the verdict.
However, the Regional Court upheld the verdict and the case of the
combined files began at the Diyarbakır 10th Heavy Penal Court.
Issuing a single indictment based on two investigations, Prosecutor
Karaca demanded that the lawsuit to be filed against Kürkçü be combined
with the above-mentioned lawsuit. (BIA, January 8, 2019)
7 Kurdish Parties Form Alliance for Local Elections
Seven
Kurdistani political movements, associations and parties have released
a joint declaration and announced that they have formed an alliance for
the local elections on March 31, 2019.
The political entities partaking in the alliance are as follows:
Kurdistan Islamic Movement (AZADÎ), Democratic Regions Party (DBP),
Revolutionary Democratic Kurdish Association (DDKD), Peoples'
Democratic Party (HDP), Human and Freedom Party (PİA), Partîya
Komunîsta Kurdistan (KKP), Platforma Demokrata Kurdistan (PDK) and
Partîya Demokrata Kurdistanê -Türkiye (PDK-T).
These parties will enter the local elections under the umbrella of HDP.
Demirtas: "I call our people to close ranks around this alliance"
HDP's former Co-Chair Selahattin Demirtaş has sent a message from
Edirne Prison regarding the alliance of the Kurdish parties:
"I congratulate all my friends who have contributed to this work, which
I believe will lay the ground for stronger and more successful
alliances, and, with the belief that this alliance will be beneficial,
I am making a call to our whole people, young and old alike, to close
ranks around this alliance."
Reasons of the alliance
Releasing a joint declaration, the groups party to the declaration have
expressed their reasons for forming the alliance as well as its
importance.
They have referred to four main reasons for the alliance: The
Parliament has been rendered non-functional with the adoption of the
Presidential system; The perception of 'a trustee will be appointed
anyway' has been created; There is an insistence on politics based on
the loss of Kurds; The formation of a Kurdistani local election
alliance has become indispensable in order to overcome the Justice and
Development Party (AKP) government with peoples' will in a democratic
legitimate election process. (BIA, 7 January 2019)
Prison Sentence of Selahattin Demirtaş Taken to
Constitutional Court
After the 2nd Penal Chamber of the İstanbul Regional Court of Justice
upheld the prison sentence of 4 years and 8 months given to Peoples'
Democratic Party (HDP) former Co-Chair Selahattin Demirtaş, his
attorneys appealed to the Constitutional Court on December 31, 2018.
Making a statement on January 1, the attorneys stated, "The court
should give a verdict that would protect the rule of law in the face of
reckless attacks directed to Demirtaş by the executive and judiciary."
The prison sentence of 4 years and 8 months, which was given to
Demirtaş on the ground of his Newroz speech dated March 20, 2013 by the
İstanbul 26th Heavy Penal Court on September 7, 2018, was upheld by the
court of appeal, the 2nd Chamber of the İstanbul Regional Court of
Justice. Demirtaş has been behind bars in Edirne Type F Prison since
November 4, 2016.
Regarding the lawsuit filed against Demirtaş by the Ankara 19th Heavy
Penal Court, the European Court of Human Rights (ECtHR) ruled that "all
necessary measures shall be adopted to end the pre-trial detention of
Demirtaş." However, the court did not put the verdict into effect.
Reference to the ECtHR ruling in application
Appealing to the Constitutional Court against the upheld prison
sentence of Demirtaş, his attorneys referred to the ruling of release
pronounced by the ECtHR on November 20, 2018, reminding that his right
to a fair trial and the principle of presumption of innocence, his
right to a free election as well as his freedom of expression have been
violated.
In its ruling, the ECtHR also emphasized that the pre-rial detention of
Demirtaş "pursued the predominant ulterior purpose of stifling
pluralism and limiting the freedom of political debate."
"The application should be urgently concluded"
Shortly after the ECtHR ruling on Selahattin Demirtaş was announced,
President and Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip
Erdoğan said, "The judgements of the ECtHR are not binding for us. We
will make our counter-move and close the deal."
In their statement, the attorneys of Demirtaş also indicated that
President Erdoğan met the Ankara Chief Public Prosecutor on the day
when the ECtHR verdict was pronounced.
The attorneys added, "It has been understood that what Erdoğan meant by
'counter-move' was that the court of appeal upheld the prison sentence
of 4 years and 8 months given to Demirtaş on charge of 'propagandizing
for a terrorist organization', thereby invalidating the ECtHR ruling."
Pointing to "the possibility that any ruling of violation that could be
given by the ECtHR or the Constitutional Court might be invalidated by
another criminal sentence," his attorneys emphasized that "Demirtaş is
face to face with a systematic threat of penalty."
Attorneys also stated that their application to the Constitutional
Court "should be urgently considered and concluded." (BIA, 2 January 2019)
Le
régime annonce le retrait de 400 "combattants
kurdes" de Minbej
L'armée syrienne a annoncé mercredi le départ de "près de 400
combattants kurdes" de la région de Minbej, dans le nord du pays,
quelques jours après son déploiement dans le secteur à l'appel des
forces kurdes menacées par une offensive turque.
Minbej est un des points de contentieux entre la principale milice
kurde de Syrie, les Unités de protection du peuple (YPG), les
Etats-Unis, leur allié qui a des troupes déployées dans le secteur, et
la Turquie, qui menace de lancer une offensive contre la ville.
Aujourd'hui, un tel assaut semble de fait écarté depuis que le
pouvoir
de Bachar al-Assad a déployé fin décembre des forces dans la région de
Minbej, après un appel des forces kurdes.
Par le passé, les YPG ont assuré avoir retiré leurs hommes de Minbej,
mais le voisin turc n'a eu de cesse d'affirmer que ce retrait n'avait
pas eu lieu.
Le 28 décembre, les YPG, confirmant leur retrait de la région face aux
"menaces turques", avaient appelé l'armée syrienne à reprendre leurs
positions. Et Damas avait annoncé le jour même son déploiement.
"Un convoi des unités de combat kurdes comprenant plus de 30 véhicules
a quitté la région de Minbej, se dirigeant vers la rive est du fleuve
Euphrate", a indiqué mercredi le ministère syrien de la Défense sur son
site Internet.
Le ministère a publié une vidéo montrant un long cortège de 4X4 et de
pick-ups blancs, montés par des combattants en treillis militaire,
exhibant des drapeaux des YPG, ou de la coalition arabo-Kurde des
Forces démocratiques syriennes (FDS).
"Des informations indiquent que près de 400 combattants kurdes ont
quitté Minbej jusqu'à maintenant", poursuit le ministère syrien.
- "provocation" -
Contacté par l'AFP, un porte-parole des YPG n'a pas réagi dans
l'immédiat à l'annonce de Damas.
De son côté, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a
assuré que "les combattants qui se sont retirés mercredi ne font pas
partie des YPG, mais appartiennent à des milices" alliées au sein de la
coalition arabo-kurde des FDS.
La région de Minbej jouxte directement des territoires tenus par des
rebelles syriens pro-Ankara. Mercredi, ces factions ont retiré les
renforts déployés depuis plusieurs jours sur la ligne de démarcation,
selon l'OSDH, signalant une détente.
Les forces kurdes avaient appelé le pouvoir syrien à déployer ses
troupes après des déclarations inattendues du président Donald Trump,
annonçant le 19 décembre un retrait de quelque 2.000 militaires
américains stationnés en Syrie.
M. Trump avait souligné que ce désengagement serait "lent" mais aussi
"extrêmement coordonné" avec la Turquie.
Vendredi, la Turquie avait dénoncé le déploiement près de Minbej des
troupes prorégime, estimant que les forces kurdes n'avaient "pas le
droit" de faire appel à elles et mettant en garde contre toute
"provocation".
Soutenu militairement par ses alliés indéfectibles, l'Iran et la
Russie, le régime Assad a réussi à renverser la donne et contrôle
désormais près des deux-tiers du pays morcelé par une guerre ayant fait
plus de 360.000 morts depuis 2011. (AFP, 2 janvier
2019)
Arrested Kurdish Politician Zeydan on Hunger Strike
Peoples' Democratic Party (HDP) 26th Term MP for Hakkari Abdullah
Zeydan has announced that he has begun a 10-day hunger strike.
Zeydan was detained on November 4, 2016 and is arrested in the Edirne
Type F Prison with HDP's former Co-Chair Selahattin Demirtaş. The MP is
on a hunger strike in support of HDP Hakkari MP Leyla Güven.
Güven is on the 56th day of her hunger strike. Zeydan began his hunger
strike yesterday (January 1) and will end it at the end of the 10th day.
HDP has announced that there will be more people to begin hunger
strikes on January 5.
Abdullah Zeydan announced his decision yesterday with the note he sent
with his attorneys:
"Our DTK (Democratic Society Congress) Co-Chair and Hakkari MP Leyla
Güven left her body hungry for removal of the isolation on Öcalan
(Abdullah, leader of the PKK). For Turkey, the way out of this spiral
of violence which claimed thousands of our people's lives is removal of
the isolation on Öcalan. I would like to state that I begin a 10-day
hunger strike in response to our valuable MP's outcry and call."
What happened?
HDP MP Leyla Güven, who has been held arrested in Diyarbakır Type E
Prison since January 31, 2018, began a hunger strike on November 7,
2018, demanding the right to a fair trial and removal of the isolation
on PKK (Kurdistan Workers Party) leader Abdullah Öcalan.
On December 1, 2018, Democratic Regions Party (DBP) Co-Chair Sebahat
Tuncel and 14 women began hunger strikes for ten days in support of
Güven. Diyarbakır Metropolitan Co-Mayor Gültan Kışanak and Dersim
Co-Mayor Nurhayat Altun also began supporting the strikes on December
18.
HDP former Co-Chair Figen Yüksekdağ and Socialist Party of the
Oppressed (ESP) Chair Çiçek Otlu announced that they began hunger
strikes. Human Rights Association (İHD) Co-Chair Öztürk Türkdoğan
announced 80 convicts in 17 prisons began hunger strikes with the same
demands.
HDP MPs in the parliament went on two-day hunger strikes. (BIA, 2 January 2019)
Minorités
/ Minorities
Armenian
Schools in California Vandalized with Turkish
Flags
ENCINO, Calif.—The Los Angeles Police Department (LAPD) is
investigating what they are calling an alleged ‘hate incident’ at two
Armenian private schools after officials say their campuses were
vandalized with Turkish flags overnight.
School officials from AGBU Manoogian-Demirdjian School and Holy Martyrs
Ferrahian High School in the San Fernando Valley notified families of
the incident Tuesday morning.
In pictures that have been widely circulated in the Armenian community
on social media, Turkish flags are seen scattered about on campus,
hanging on the entrance gates to the school and on stairways that lead
to classrooms and offices. At Ferrahian in Encino, the Turkish flags
were hanging feet away from the steps leading to the church on-site.
Meantime at AGBU in Canoga Park, officials say classes are still in
session, but campus is on lockdown until further notice. Parents are
being asked to park off-campus and walk to the main security gate
during pick-up and drop-off. They can also expect to see police
on-campus during drop-off Wednesday morning. One father told the
Armenian Weekly that some parents want to pick up their children early
from school.
In a statement to school families, Principal Sossi Shanlian explained
classes are still in session at Ferrahian but that the school is taking
extra precaution to ensure the safety of its student body. The Armenian
Weekly has reached out to Ferrahian, but since the investigation is
ongoing, school officials have declined to comment.
The Armenian community is outraged, both by these targeted acts against
their schools and churches and law enforcement’s use of the word
‘incident’ instead of ‘crime.’ AGBU school officials say police are
labeling it as an incident because a crime was not committed.
“They did
not trespass or leave any note or any indication of a threat,” read the
statement.
“Bigotry and hatred is alive and thriving when Grey Wolves,
pro-Erdogan, anti-democracy goons get their way,” writes Tsoghig
Hekimian on Facebook. The City Clerk of Glendale Ardashes Kassakhian
writes, “These campuses are places where children from kindergarten to
high school attend classes, play with friends, eat their lunches, pray
in the chapel, and learn how to be productive and law abiding citizens.
They also learn about their history, which includes the dark chapter
known to all as the Armenian Genocide…”
The red and white Turkish flags have since come down, and in their
place, students have draped their school—their second home—with the
tri-colors of the Armenian flag. (armenianweekly.com, January 29, 2019)
Commémoration
de l’assassinat du journaliste arménien Hrant Dink

Le journaliste arménien Hrant Dink, qui a perdu la vie lors d’une
attaque armée il y a 12 ans devant le journal Agos à Şişli, à Istanbul,
a été commémoré le 19 janvier en Turquie et dans plusieurs villes du
monde.
A Istanbul, sur l’ancien bâtiment du journal Agos, la photo de Hrant
Dink ainsi que des banderoles portant l’inscription « Nous réclamons la
justice », « Nous n’abandonnons pas Ahparig (frère) » et « Pour Hrant,
pour la justice » posées par les amis de Hrant ont été suspendus.
A l'ouverture de la cérémonie, on a dit: «Nous sommes sur cette place
depuis 12 ans. Nous continuons d’exiger que justice soit rendue à Hrant
Dink, sur cette place ainsi que dans le monde entier. Cela fait 12 ans.
Notre chagrin ne s’est pas apaisé. Notre demande est claire dès le
premier jour: nous demandons justice.
«Nous sommes venus ici pour dire: 'Cette affaire ne se terminera pas
avant que nous le disions.' Nous sommes venus ici pour dire 'Hrant est
toujours allongé sur ce trottoir'.
«Voici la tribune du journal de Hrant Agos, la tribune de Hrant
lui-même. Écoutez la voix qui vient d’ici. Multiplions la voix qui
vient d’ici. Tu nous manques, tu es dans nos cœurs ahparig... Nous
aimerions que tu sois ici aujourd’hui. Cette place est une place où
nous pouvons nous rapprocher en tant qu’amis. Peut-être que cette place
est aussi la place où nous sommes les plus puissants. Hrant n’est pas
ici depuis 12 ans, il n’y a pas eu de justice depuis 12 ans, il n’y a
pas eu d’abandon depuis 12 ans."
A cette occasion, à l'initiative de l'Association des Arméniens
démocrates de Belgique, un requiem a été célébré le dimanche 20 janvier
avec la participation de ses amis à l’église arménienne et devant le
monument dédié au Génocide des Arméniens à Bruxelles.
Le message de Dogan Özgüden à l'hommage
à Bruxelles

Ahparig Hrant, mon frère, mon confrère,
Tu as été assassiné il y a 12 ans… A chaque date anniversaire, non
seulement ta famille, tes amis, tes collègues, non seulement la nation
arménienne, mais tout le monde attaché aux causes de la démocratie et
de la paix se réunit autour de ta mémoire, comme nous faisons ici dans
la capitale européenne.
Hier, la commémoration devant ton journal Agos a pris une ampleur
exceptionnelle en liant ton assassinat avec tous les crimes de l’Etat
turc, depuis l’Empire ottoman jusqu’à nos jours.
Tout d’abord, un de tes proches amis, le grand mécène de la lutte
démocratique Osman Kavala, t’a salué avec un message envoyé de la
prison de Silivri. Comme centaines d’intellectuels de notre pay, il est
toujours l’otage du régime islamo-fasciste de Recep Tayyip Erdogan.
Le lien de ton assassinat avec l’histoire honteuse de la république a
été exposé par l’écrivaine Filiz Ali, fille de célèbre journaliste
Sabahattin Ali, assassiné en 1948 par des agents de l’Etat turc.
Après avoir donné les noms des autres journalistes assassinés par les
tueurs de l’état turc, elle disait: “Notre grande famille s’est
agrandie de 1948 à 2007… Ils sont avec nous aujourd’hui. Ils demandent
le sort de milliers de personnes qui ont été victimes de disparition
forcée en Turquie depuis les années 1970. »
Cher Hrant, je vais encore plus loin… Depuis le génocide et la
déportation des Arméniens en 1915, l’Etat turc héritier de l’Empire
ottoman a assassiné en 1921 Mustafa Suphi et ses 14 camarades dans la
mer noire… Il a assassiné en 1937 le leader kurde Seyyid Riza et ses 4
camarades et executé en 1971 trois leaders de la jeunesse progressiste,
Deniz Gezmis, Yusuf Arslan et Hüseyin Inan... En 1993 il a brulé
vifs 35 opposants de l’obscurantisme islamiste à Sivas.
On n’oublie jamais non plus l’assassinat en 1982 de notre jeune ami
arménien Nubar Yalim aux Pays-Bas.
Cet obscurantisme envahit toute la vie sociale, culturelle, économique
et politique du pays depuis l’arrivée au pouvoir de Recep Tayyip
Erdogan.
Douze ans après ton accès à l’éternité, nous te saluons malheureusement
toujours avec des nouvelles révoltantes de nos terres natales…
Tout d'abord le procès sur ton assassinat qui n'a pas encore rendu la
justice…
Depuis le coup d’état truqué il y a plus deux ans notre pays se trouve
toujours sous le collimateur d’un régime répressif avec tous ses
ingrédients : purges, arrestations, assassinats, tortures, et même
exils forcés...
Après l’occupation d’Afrin en Syrie, l’Armée turque se prépare à
l’invasion d’une grande partie de ce pays voisin jusqu’au désert
Deir-ez-Zor, terre d’exil de la déportation inhumaine des Arméniens en
1915.
Dans ces jours encore plus noir, même si nous sommes en minorité, nous
poursuivrons notre combat pour défendre les libertés et les droits des
citoyens arméniens, assyriens, juifs, kurdes, turcs et yézidis.
Voici une petite information littéraire de cette année clôturée… Un
livre écrit sur ton assassinat par une journaliste de Charlie-Hebdo, Le
Sillon de Valérie Manteau, a reçu le prix Renaudot en France.
Oui, cher Hrant, ton nom reste toujours comme un symbole de la
résistance et de l’espoir pour les défenseurs des droits humains et de
la liberté de l’expression, non seulement pour nous, mais pour le
monde entier...
Turkey
Among Countries With Probability of Committing
Genocide
According to the Early Warning Project of the U.S. Holocaust Memorial
Museum, Turkey is ranked 8th among countries with the highest risk of
committing mass killings. Azerbaijan is wrongly ranked much lower at
87th and Armenia is correctly ranked even lower at 102nd. Turkey is
assessed as having 11.2 percent, or 1 in 9 chance of new mass killings
during 2019.
The Early Warning Project stated that “genocides are never spontaneous.
They are always preceded by a range of early warning signs. If these
signs are detected, their causes can be addressed, preventing the
potential for catastrophic progression.”
The United States Holocaust Memorial Museum’s founding charter, written
by Holocaust survivor Elie Wiesel, states that “only a conscious,
concerted attempt to learn from past errors can prevent recurrence to
any racial, religious, ethnic or national group. A memorial
unresponsive to the future would also violate the memory of the past.”
Turkey’s high risk of committing genocide once again is based on its
past and present actions. The Turkish government has not only committed
genocide against Armenians, Assyrians and Greeks a century ago, but
continues to commit mass killings against its minority Kurdish
population. Even more concerning is the fact that Turkish leaders deny
their history of mass murders and shamefully remain unapologetic, which
leads to the commission of new crimes against humanity.
Turkey’s genocidal risk assessment is understated as the study only
includes mass killings within a country, excluding the victims of
interstate conflict. As Turkey has been involved in large-scale
military attacks against Kurds in Syria and Iraq, and threatens to
expand its military actions in Northern Syria, the risk of its
commitment of mass crimes is much higher than the study indicates.
The Early Warning Project explains that the failed coup attempt in 2016
increased the chances of mass killings in Turkey. Over 100,000 military
and civilian personnel were dismissed and tens of thousands were
imprisoned, many without a trial. “Other [Turkish genocide] risk
factors include a lack of freedom of movement, the country’s anocratic
regime type [a mix of autocratic and democratic characteristics], a
large population, a history of mass killings, and the ongoing armed
conflict between the government and Kurdish rebels.”
Turkish Journalist Jailed for Telling the Truth
An Istanbul court sentenced Turkish journalist Pelin Unker to
imprisonment for 13 months and 15 days after being accused of defaming
her nation’s former Prime Minister and two of his sons. She was also
fined $1,615 on January 8, 2018.
Unker had written an article in the Turkish newspaper Cumhuriyet,
exposing that former Prime Minister Binali Yildirim and his two sons
owned five shipping companies in Malta. After serving as Prime Minister
for two years, Yildirim became Speaker of Turkey’s Parliament. He is
currently a candidate for Mayor of Istanbul on behalf of Pres.
Erdogan’s ruling Justice and Development Party (AKP).
Yildirim family’s ownership of companies in Malta was exposed by the
“Paradise Papers” and published in newspapers around the world. As I
had reported in my June 2017 article, the Yildirim family owned the
following shipping and other foreign assets worth $140 million:
— 18 ships (Dutch conglomerates, fully or partly owned)
— 1 ship (Netherlands Antilles company)
— 4 Malta companies
— 7 properties in the Netherlands
— 8 ships in the Netherlands
— 3 ships in Malta
Strangely, Pelin Unker was the only journalist punished for exposing
the Yildirim assets. Unker said she will appeal the unfair sentence as
Yildirim acknowledged in court that he owned the companies in an
offshore tax haven. The former Prime Minister and his sons filed a
lawsuit in November 2017, accusing Unker of “insulting and slandering a
public official.”
Gerard Ryle, Director of the International Consortium of Independent
Journalists, condemned Unker’s punishment “as yet another disgraceful
attack on free speech in Turkey.” Ryle added: “the sentence ignored the
truth of the Paradise Papers’ investigation and it would have a
chilling effect on what little remained of press freedom in Turkey.
This unjust ruling is about silencing fair and accurate reporting.
Nothing more. ICIJ commends Pelin Unker’s brave and truthful
investigative reporting and it condemns this latest assault on
journalistic freedom under Turkish President Recep Tayyip Erdogan’s
autocratic rule.”
Reporters Without Borders (RSF) ranked Turkey 157th of 180 countries on
the 2018 World Free Press Index. RSF described Turkey as “the world’s
biggest prison for professional journalists!”
In all of the trials of academics heard by the İstanbul 25th Heavy
Penal Court, the court board referred to the related articles and
demanded additional defense from the defendants.
Also, in all opinions as to the accusations announced by the prosecutor
of the court, it was demanded that academics be penalized for
"propagandizing for a terrorist organization" as per the Article 7/2 of
the TMK.
The court board, which has for the first time announced a verdict in
the trial of an academic, has given a prison sentence to the academic,
from whom it demanded an additional defense. One member of the board
expressed dissenting opinion as to the verdict, stating that "the
defendant should have been penalized as per the Article 7/2 of the
Anti-Terror Law." (THE
CALIFORNIA COURIER, 15 January 2019)
Hommage à Hrant Dink à Bruxelles

A l’occasion
de la commémoration du 12éme anniversaire de l’assassinat de Hrant Dink
Pour dire non à cette injustice.
Pour dire assez à l’hypocrisie fasciste de l’Etat turc.
Nous vous invitons à être présent nombreux (après le requiem à la
mémoire de Hrant Dink à l’Eglise arménienne)
Lieu : Square Henri Michaux
Ixelles 1050 Bruxelles
Association des Arméniens Démocrates de Belgique
Info: Gsm. 0489 00 14 01
Politique
intérieure/Interior Politics
13 Parties to Participate in Local
Elections
The Supreme Election Council (YSK) has announced that 13 parties will
participate in the local elections, which will be held on March 31,
2019.
The following political parties will participate in the elections:
Justice and Development Party (AKP)
Independent Turkey Party (BTP)
Great Union Party (BBP)
Republican People's Party (CHP)
Democratic Party (DP)
Democratic Left Party (DSP)
Peoples' Democratic Party (HDP)
Free Cause Party (HÜDAPAR)
İYİ Party
Nationalist Movement Party (MHP)
Felicity Party (SP)
Communist Party of Turkey (TKP)
Patriotic Party (Vatan Partisi)
The parties' places on the joint ballot paper will be determined by a
draw which will take place on January 27.
Voter lists for neighborhood units will be hung from January 4 to
January 17. Voters who are confined to bed because of disabilities or
illness should apply through a relative within the designated time.
Political parties will submit their lists of candidates on February 19.
Temporary candidate lists will be announced on February 22, final lists
will be announced on March 3.
Election propaganda and election silence will begin on March 21.
From March 21, 2019 to March 30, 2019 on 6 p.m., it will be forbidden
to publish the results of public opinion polls, surveys or forecasts
regarding the election or make broadcasts that can influence the
opinions of the voters ten days before the election.
Criticism from EMEP, LDP and ÖDP
Three political parties which were not included in the list of the
participating parties in the local elections have criticized the
Supreme Election Council.
The Labor Party (EMEP) Chair Selma Gürkan has said, "The Supreme
Election Council ignored the records of the Supreme Court of Appeals
and did not include our party in the list of the parties which will
participate in the elections. This approach of the YSK is far from
objective, totally arbitrary and antidemocratic" in a written statement.
Gürkan has said that they will make "necessary objections with
documents, will never accept the arbitrary decision by the YSK and will
not permit their right to do politics to be extorted."
The Liberal Democratic Party (LDP) has said, "We regretfully announce
that our party was not permitted to participate in the elections due to
not being with the political power and its team, unlike HÜDAPAR and
because of farcical reasons. We want you to know that we need you more
than ever to join our party to remove the excuses which were presented
as reasons" in a statement it posted on Twitter.
The Freedom and Solidarity Party (ÖDP) has also made a statement on
Twitter:
"Our party is not included in the list of the parties to participate in
the elections. Our party provided the conditions of organizing which
were determined by the YSK. For this reason, we will use our right to
object the decision." (BIA, 2 January 2019)
Ankara Bar Association Denounces Decision of Supreme
Election
Ankara Bar Association has released a written statement in the wake of
a decision by the Supreme Election Council (YSK), which prevents
prisoners and those convicted of negligent offenses from casting votes
ahead of local elections on March 31, 2019.
The Association has denounced the decision of the YSK by stating, "It
is an open intervention in the essence of the right to vote, which is
one of the most fundamental rights guaranteed by the Constitution."
Here are some of the highlights from Ankara Bar Association's statement:
"The right to vote is sacred"
"Though the Article 67 of the Constitution and the Article 7 of the Law
no. 298 openly grant the right to vote to prisoners and the ones
convicted of negligent offenses and though the Article 13 of the
Constitution states that the right to vote can only be restricted by a
law, such a regulation has been introduced with a decision by the YSK
by ignoring the Constitution.
"The right to vote is so sacred that it cannot be abolished with
administrative practices or administrative restrictions introduced as
part of these administrative practices. No administrative authority has
the right or jurisdiction to decide on the existence or survival of
this right.
"In this country, democracy and Constitutional rights can be abolished
with a single administrative decision, the presumption of innocence can
be equated with execution as per the same decision.
"In the legal history of Turkey, this decision, which was published on
the Official Gazette, is evidence that shows how the presumption of
innocence, which is the biggest guarantee of the state of law,
Constitutional and most fundamental human rights, democracy and human
dignity, can be abolished with a single administrative act." (BIA, 31 December 2018)
Forces
armées/Armed Forces
Plusieurs dizaines de
pilotes de l'armée arrêtés
Les autorités turques ont arrêté mercredi
plusieurs dizaines de pilotes de l'armée soupçonnés d'être liés au
prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'avoir ourdi une
tentative de coup d'Etat en 2016.
Selon le parquet d'Ankara, 48 pilotes d'hélicoptères rattachés au
commandement de l'armée de terre, dont trois qui ont le grade de
colonel et quatre celui de lieutenant-colonel, ont été arrêtés et
placés en garde à vue au siège de la police antiterroriste de la
capitale turque.
D'après le parquet, le procureur général d'Ankara a par ailleurs émis
des mandats d'arrêt contre 15 civils soupçonnés d'être les "officiers
traitants" de ces pilotes pour le compte du mouvement du prédicateur
Gülen que le gouvernement turc qualifie de "terroriste".
Ce nouveau coup de filet survient alors que les purges lancées après le
putsch manqué du 15 juillet 2016 se poursuivent à un rythme soutenu,
avec des dizaines, voire des centaines d'arrestations hebdomadaires.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont été arrêtées depuis le
putsch manqué et plus de 140.000 limogées ou suspendues.
M. Gülen, un ancien allié du président Recep Tayyip Erdogan dont il est
devenu la bête noire, nie toute implication dans la tentative de
renversement et affirme diriger un mouvement religieux pacifique.
Il réside depuis une vingtaine d'années aux Etats-Unis et Ankara
réclame son extradition, une demande restée lettre morte à ce jour. (AFP, 30 janvier
2019)
Erdogan
veut "une zone de sécurité" frontalière
"dans quelques mois"
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé vendredi à la création
"dans quelques mois" d'une "zone de sécurité" dans les régions
syriennes frontalières de la Turquie, faute de quoi Ankara se chargera
seul de la mettre en place.
"Nous nous attendons à ce que la promesse de créer une zone de sécurité
pour protéger nos frontières des terroristes soit tenue dans quelques
mois. Sinon, nous nous en chargerons nous-mêmes", a déclaré M. Erdogan
dans un discours retransmis à la télévision.
"Notre patience n'est pas sans limites et nous n'allons pas attendre
indéfiniment que la promesse donnée soit tenue", a-t-il ajouté.
Le président américain Donald Trump a proposé mi-janvier la création
d'une "zone de sécurité" d'une largeur de 30 km "le long de la
frontière" en Syrie, une idée soutenue par les autorités turques qui se
disent prêtes à mettre un tel projet en oeuvre.
La Turquie explique que cela répond au besoin d'éloigner de sa
frontière les milices kurdes syrienne YPG, qu'elle considère comme
"terroristes", et le groupe Etat islamique (EI).
Mais les YPG, qui contrôlent une grande partie des territoires du nord
de la Syrie, et qui sont alliées aux Américains, sont hostiles à cette
proposition.
La Russie, l'un des principaux acteurs dans le conflit syrien qui dure
depuis 2011, a pour sa part appelé à un retour du régime syrien dans
ces régions après le retrait prévu des forces américaines.
Dans un entretien téléphonique dimanche, MM. Trump et Erdogan se sont
mis d'accord pour accélérer les discussions en cours entre les généraux
de leurs deux pays concernant ce projet de "zone de sécurité".
La Turquie considère les YPG comme la branche syrienne du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), qui livre une sanglante guérilla à
l'Etat turc depuis 1984, et redoute de voir s'installer le long de sa
frontière, un embryon d'Etat kurde susceptible de renforcer les
velléités séparatistes sur le sol turc.
M. Erdogan et d'autres responsables turcs affirment depuis quelques
jours que la Turquie est fondée à intervenir sur le sol syrien sur la
base d'un accord qu'elle a signé en 1998 avec la Syrie aux termes
duquel cette dernière s'était engagée à empêcher le PKK d'opérer dans
le nord de son territoire.
L'accord, connu sous le nom de "protocole d'Adana", avait été signé
dans cette ville turque pour mettre fin à une crise entre Ankara et
Damas provoquée par la présence en Syrie à l'époque du chef du PKK
Abdullah Öcalan et de bases du groupe.
La Turquie estime que ce protocole lui donne le droit d'intervenir sur
le territoire syrien contre le PKK et ses affiliés faute d'actions du
régime syrien contre eux. (AFP, 25 janvier
2019)
Investigation Against
Association of Conscientious
Objection
An investigation has been launched against the Association of
Conscientious Objection (VR-DER) because of the posts shared on social
media and the vicdaniret.org website.
Furkan Çelik, who owns the domain, and VR-DER Co-Chair attorney Gökhan
Soysal deposed at the Prosecutor's Office yesterday (January 11).
Soysal has stated that the investigation was launched because of eight
news articles and they were charged with "provocative posts intended
not to fulfill the military service duty."
Speaking to bianet, Soysal has said the following regarding the process:
"NOT A CRIME BUT A CONSTITUTIONAL RIGHT"
"The Bureau for Combating Cyber Terrorism stumbled upon a news story
regarding a conscientious objector who was being tried. They thought
that we share provocative posts intended not to fulfill the military
service duty.
"They searched for the domain of vicdaniret.org and reached Furkan
Çelik.
"Now the file has come from the Police Department to the Prosecutor's
Office. The Prosecutor's Office, without doing any procedural act on
the lawsuit, summoned Furkan Çelik to depose.
"We went to depose at the Prosecutor's Office yesterday. An
investigation has been launched into eight news articles. But the
charge is not clear. The only charge we know is provocative posts
intended not to fulfill the military service.
"Furkan Çelik said he bought the domain when the association was being
founded. Both the web page and the social media account was managed by
the association and he did not share the posts.
"I stated that the mentioned posts do not contain an element of a
crime. I referred to the ECtHR (European Court of the Human Rights)
verdicts on conscientious objection against Turkey.
"I said that sharing posts intended not to fulfill the military service
duty is not a crime but a constitutional right."
(ebco-beoc.org, 18 january 2019)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
L'EI
revendique une attaque contre des forces
kurdes et américaines
Un convoi des forces américaines et de leurs alliés locaux en Syrie a
été pris pour cible lundi par un kamikaze au volant d'une voiture
piégée, une attaque revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique
(EI) dans laquelle cinq combattants ont été tués.
L'attentat intervient moins d'une semaine après une attaque meurtrière
également revendiquée par l'EI contre une patrouille américaine à
Minbej (nord), alors que Washington a annoncé en décembre le retrait à
venir des troupes qui avaient été déployées en Syrie pour lutter contre
les jihadistes.
Lundi, cinq combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS),
l'alliance arabo-kurde soutenue par Washington, ont été tués dans
l'attentat survenu dans la province de Hassaké (nord-est), a précisé
l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Un convoi des troupes américaines escorté par les FDS a été pris pour
cible par un kamikaze au volant d'une voiture piégée", sur la route
reliant la ville de Hassaké à celle de Chadadi, a précisé à l'AFP le
directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Le porte-parole de la coalition internationale antijihadistes emmenée
par Washington a confirmé sur son compte Twitter un attentat contre "un
convoi conjoint des Etats-Unis et d'une force syrienne partenaire".
"Il n'y a pas de victimes américaines", a-t-il précisé. Selon l'OSDH,
deux soldats américains ont été blessés.
Un témoin contacté par l'AFP a affirmé que l'explosion avait eu lieu à
proximité d'un barrage de contrôle des forces kurdes, près de Chadadi.
Des avions survolaient le secteur avant qu'il ne soit entièrement
bouclé, a-t-il précisé.
- Menaces de l'EI -
Dans un communiqué, la police kurde des Assayech a confirmé une attaque
mais assuré qu'il n'y avait "pas de pertes humaines", précisant que
seule une policière avait été "légèrement blessée".
L'EI a revendiqué "une attaque suicide menée avec une voiture piégée",
selon son organe de propagande Amaq.
Le groupe jihadiste a menacé les forces américaines et leurs alliés de
nouvelles attaques, affirmant sur l'application Telegram que "ce qui
leur est arrivé à Hassaké et à Minbej n'est que le début".
Le 16 janvier, dix civils et cinq combattants des forces arabo-kurdes
ont été tués dans un attentat revendiqué par l'EI à Minbej. Quatre
Américains ont également péri: deux militaires, un employé civil du
ministère de la Défense et un employé d'un sous-traitant du Pentagone.
Il s'agissait de l'attaque la plus meurtrière contre les forces
américaines en Syrie, au vu des chiffres du Pentagone.
Ces violences interviennent alors que les Etats-Unis ont annoncé le
mois dernier le prochain départ de Syrie des quelque 2.000 soldats
américains, justifiant ce désengagement par la défaite de l'EI.
Mais les jihadistes, acculés dans des petits secteurs dans l'est de la
Syrie, continuent à perpétrer des attentats meurtriers.
- Territoire morcelé -
Minbej constitue un des principaux points de contentieux entre la
minorité kurde de Syrie, qui a instauré une autonomie de facto dans le
nord et le nord-est du pays en guerre, et le voisin turc, qui voit d'un
mauvais oeil cette émancipation, craignant qu'elle ne ravive les
velléités indépendantistes de la communauté sur son propre territoire.
En décembre, Ankara avait menacé de lancer une nouvelle offensive pour
déloger de sa frontière la principale milice kurde de Syrie, les Unités
de protection du peuple (YPG).
Lors d'un entretien téléphonique dimanche avec M. Trump, le président
turc Recep Tayyip Erdogan "a indiqué que la Turquie était prête à
assurer, sans perdre de temps, la sécurité dans la région de Minbej".
Après une montée en puissance fulgurante en 2014 et la conquête de
vastes territoires en Syrie et en Irak, l'EI a été mis en déroute par
de multiples offensives lancées dans ces deux pays.
Dans l'est syrien, un ultime bastion des jihadistes est toujours la
cible d'une offensive des FDS, soutenues par les raids aériens de la
coalition anti-EI.
Outre ce réduit, l'EI est présent dans un secteur du désert syrien qui
s'étend du centre du pays à la province de Deir Ezzor. C'est dans cette
zone que des affrontements sporadiques opposent les jihadistes aux
forces progouvernementales.
L'ancien envoyé spécial américain pour la coalition internationale
antijihadiste, Brett McGurk, qui a démissionné de ses fonctions après
l'annonce du retrait américain, déplorait pour sa part dimanche que
Washington n'ait "pas de plan" pour ce qui devait suivre, après le
désengagement.
Déclenché en 2011 avec la répression de manifestations par le pouvoir
de Bachar al-Assad, le conflit en Syrie s'est complexifié au fil des
ans avec l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur
un territoire de plus en plus morcelé.
Il a fait plus de 360.000 morts et des millions de déplacés et
réfugiés. (AFP,
21 janvier
2019)
Un
groupe jihadiste influent en faveur d'une
offensive turque contre
les Kurdes
Le chef du groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS), Abou Mohamad
al-Joulani, a affirmé lundi que son organisation --ex-branche syrienne
d'Al-Qaïda-- appuie l'idée d'une offensive militaire turque contre les
Kurdes dans le nord-est de la Syrie.
Ankara menace depuis plusieurs semaines de mener une offensive contre
la principale milice kurde en Syrie, les Unités de protection du peuple
(YPG), qu'elle qualifie de "terroriste" pour ses liens présumés avec le
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une guérilla armée
sur le sol turc depuis 1984.
L'annonce par le président américain le 19 décembre d'un retrait de ses
quelques 2.000 soldats déployés en Syrie en soutien aux Forces
démocratiques syriennes (FDS) dont les YPG constituent l'épine dorsale,
a attisé les craintes parmi les Kurdes d'une opération turque imminente.
Les Kurdes, qui représentent 15% de la population syrienne, ont
constitué une région autonome de facto dans le nord-est de la Syrie.
"Nous sommes en faveur d'une libération de cette région du PKK (...)",
a affirmé M. Joulani dans un entretien publié lundi par le média
"Amjad", affilié à HTS, en assimilant les YPG au PKK, comme le fait la
Turquie.
"Nous ne saurons être un obstacle à une opération contre un des ennemis
de la révolution" syrienne, a répondu le chef de HTS à une question sur
une éventuelle offensive turque contre les YPG.
HTS a étendu la semaine dernière son emprise administrative sur la
province d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, et des segments des
provinces voisines de Hama, Lattaquié et Alep, en reprenant aux
rebelles soutenus par la Turquie plusieurs zones qu'ils contrôlaient
jusqu'alors.
La guerre en Syrie a éclaté en 2011 après la répression par le régime
de manifestations prodémocratie. Elle s'est complexifiée au fil des ans
avec l'implication de groupes jihadistes et de puissances étrangères.
Le conflit a fait plus de 360.000 morts. (AFP, 14 janvier
2019)
Le
patriarche de Constantinople
officialise la nouvelle Eglise d'Ukraine
Le patriarche Bartholomée de Constantinople a signé samedi à Istanbul
le décret confirmant formellement la création d'une Eglise ukrainienne
indépendante de Moscou, a constaté un correspondant de l'AFP.
"Chers Ukrainiens, c'est un événement historique! C'est un grand jour",
a déclaré, en remerciant le patriarche, le président ukrainien Petro
Porochenko qui assistait à la cérémonie de signature de ce décret
("tomos").
"Une fois de plus, des mots de grande gratitude au nom du peuple
ukrainien, au nom de notre nation, pour votre Sainteté", a poursuivi M.
Porochenko. "Cela nous a pris très longtemps pour en arriver là".
L'ancien président ukrainien Victor Iouchtchenko était également
présent à la cérémonie.
Le patriarcat de Constantinople a pris en octobre 2018 la décision
historique de reconnaître une Eglise orthodoxe indépendante en Ukraine,
suscitant l'ire de l'Eglise russe qui a dénoncé un "schisme" et rompu
ses liens avec Constantinople.
Basé à Istanbul, l'ancienne Constantinople qui fut la capitale de
l'empire byzantin avant la conquête ottomane en 1453, le patriarche de
Constantinople est considéré comme "le premier parmi ses égaux" et
exerce une primauté historique et spirituelle sur les autres
patriarches du monde orthodoxe.
- Concile à Kiev -
En décembre 2018, un concile réuni à Kiev a acté la création d'une
nouvelle Eglise orthodoxe, mettant fin à 332 ans de tutelle religieuse
russe sur l'Ukraine, et élu à sa tête le métropolite Iepifani, né
Serguiï Doumenko, âgé de 39 ans.
La nouvelle Eglise rassemble deux formations orthodoxes, le Patriarcat
de Kiev autoproclamé en 1992 et doté du plus grand nombre de fidèles,
selon les sondages, ainsi que la minuscule Eglise dite autocéphale.
La troisième branche, loyale au Patriarcat de Moscou, qui a perdu une
partie de ses fidèles depuis le début de la crise avec la Russie en
2014 mais dispose toujours du plus grand nombre de paroisses en
Ukraine, a rejeté le concile comme "illégal".
Cette reconnaissance officielle par le patriarche de Constantinople
n'est donc pour l'Eglise indépendante ukrainienne que "le premier pas
sur une longue route", a jugé Regina Elsner, experte du Centre pour les
Etudes sur l'Europe de l'Est à Berlin.
"Il faut voir maintenant combien d'évêques ukrainiens vont rejoindre
cette Eglise, et combien d'autres Eglises orthodoxes la reconnaissent".
Un représentant du patriarcat de Moscou, Vladimir Legoïda, a déclaré
que le décret constituait "un document qui résulte d'ambitions
politiques et personnelles incontrôlables". Il a été "signé en
violation des canons et ne possède donc aucune force canonique", a-t-il
ajouté dans un communiqué.
Un autre haut responsable de l'Eglise orthodoxe russe, Nikolaï
Balachov, a de son côté accusé le patriarche Bartholomée d'avoir ainsi
"mis fin à la fraternité orthodoxe mondiale, et d'avoir perdu le droit
d'être appelé un dirigeant spirituel".
Critique de l'influence religieuse russe en Ukraine, Mgr Iepifani est
considéré comme un proche du patriarche de Kiev, Filaret, excommunié
par Moscou pour la création d'une Eglise dissidente en Ukraine en 1992,
après la dissolution de l'URSS, et réhabilité en octobre 2018 par le
patriarcat de Constantinople.
Les tensions religieuses marquent un nouvel épisode du divorce
politique, culturel et social entre Kiev et Moscou depuis l'annexion de
la péninsule ukrainienne de Crimée en 2014 et l'éclatement d'un conflit
armé entre l'armée ukrainienne et des séparatistes prorusses. (AFP, 5 janvier
2019)
Rate of the
Religious on Decline, That of Atheists on Increase in Turkey
Konda Research and Consultancy published the results of its research
entitled "What Has Changed in 10 Years?" on January 2.
Based on the interviews conducted between 2008 and 2018, the research
has been offering findings on a series of subjects such as
urbanization, religious structure, gender roles and discrimination.
The research has shown that while the rate of the ones who say that "I
am happy" or "I am very happy" has decreased from 57 percent to 52
percent, the rate of those who believe that living conditions in Turkey
will change for the better in five years has increased from 25 to 38
percent.
Farming on the verge of disappearing
According to the findings of the research on occupational groups, the
rate of farmers has decreased from 10 percent to 3 percent and that of
workers has fallen from 10 percent to 8 percent. The rates of
shopkeepers, private sector workers and civil servants have increased.
"Religiosity" both on the decrease and increase
The findings of the research have shown that no significant change has
occurred in the religious structure in Turkey within the indicated time
period.
However, the rate of "religious conservatives" has decreased from 32
percent to 25 percent while that of "traditional conservatives" has
increased from its previous level of 37 percent to 45 percent.
Also, the rate of the ones defining themselves as "religious" has
fallen from 55 to 51 percent while the rate of those who refer to
themselves as "believer" has increased from 31 percent to 34 percent.
The rate of atheists has also increased from 1 percent to 3 percent and
that of "non-believers" has increased from 1 percent to 2 percent.
No significant changes in gender roles
More than half of the respondents said that they have been subjected to
discrimination. The rate of the ones who say that their children can
marry a person with a different ethnic background, sect or religion has
increased.
While over half of the participants have stated that a woman has to get
the permission of her husband to be able to work, this rate has fallen
from its former level of 69 percent to 55 percent in 2108.
The rate of people who say that their children "can have different
sexual orientations" has increased from its former level of 10 percent
to 14 percent.
Newspaper readership on decrease
The results of the research have also shown that the use of social
media, which was 38 percent in 2008, has increased to 72 percent in
2018.
As for the rate of the ones who read newspaper, it has fallen from its
former level of 61 percent to 26 percent. The rate of those who follow
the news on television has also decreased from 98 percent in 2010 to 84
percent.
Also, the rate of the people who say "Political parties should be
closed if needs be" has fallen from 50 percent to 37 percent and that
of the ones who say "The military should seize the power if needs be"
has decreased from its former level of 48 percent to 19 percent. (BIA, 4 January 2019)
Socio-économique
/ Socio-economic
Maisons vides, chantiers laissés en plan: la
construction flanche en Turquie
Des centaines de villas en rangées impeccables, d'un style évoquant
tant les châteaux français que ceux de Disney, se dressent dans cette
province du nord-ouest de la Turquie. Mais ces bâtisses destinées à de
riches acheteurs étrangers sont vides et n'ont plus rien du conte de
fées pour les investisseurs.
L'ambitieux projet fait les frais du marasme de la construction en
Turquie, un secteur-clé pour l'économie du pays, ainsi que de troubles
régionaux, au moment où l'économie turque ralentit.
Après une longue période de croissance, celle-ci s'est contractée de
1,1% entre le 2e et le 3e trimestre 2018 et de nombreux économistes
craignent désormais une récession.
La livre turque s'est effondrée en août, sur fond de tensions
diplomatiques avec les Etats-Unis, et l'inflation a atteint de nouveaux
sommets. La devise turque a perdu 28% de sa valeur face au dollar en
2018 et les marchés restent sceptiques devant la stratégie mise en
place par Ankara pour gérer les problèmes sous-jacents de l'économie
(hausse de la dépense publique, baisse de la TVA...)
- Faillites -
Aux abords de Mudurnu, dans la province montagneuse de Bolu, s'alignent
des centaines de villas mitoyennes blanches aux toits pointus, censées
évoquer l'architecture européenne. Elles font partie d'un ambitieux
projet lancé en 2014 par Sarot, un groupe de construction turc engagé
dans plusieurs programmes immobiliers importants dans la région.
A terme, le chantier "Burj al-Babas" est censé compter jusqu'à 732
villas et un centre commercial.
Mais il a essuyé des revers financiers au point que Sarot a, comme des
centaines d'autres entreprises turques, demandé à être placé sous le
régime des faillites: la justice l'a autorisé en novembre à suspendre
les paiements à ses créanciers pour restructurer sa dette, tout en
continuant à fonctionner sous la protection de l'Etat.
Le groupe Sarot a été acculé après que des clients se sont retrouvés
incapables de payer pour les villas qu'ils avaient achetées, a déclaré
à l'AFP le vice-président du groupe, Mezher Yerdelen.
Sarot avait déjà vendu 351 villas, d'une valeur variant entre 400.000
et 500.000 dollars chacune, principalement à des investisseurs des pays
du Golfe - ce qui laissait espérer des recettes d'au moins 140 millions
de dollars. Mais certaines ventes ont été annulées, alors que 100
millions de dollars avaient déjà été engagés dans ce projet évalué à
200 millions au total, et que 80% des 351 villas vendues étaient déjà
sorties de terre.
A l'origine du problème, selon M. Yerdelen: les difficultés rencontrées
par les investisseurs du Golfe, liées notamment à la chute du prix du
pétrole, ainsi que "l'impact négatif des fluctuations économiques sur
les prix" du BTP en Turquie.
Alors que la bataille pour l'avenir de Sarot est en cours devant les
tribunaux turcs, M. Yerdelen reste optimiste et veut croire que le
projet sera achevé en octobre.
- Bulle -
Sarot est loin d'être un cas isolé en Turquie. La construction a été
l'un des moteurs assurant à l'économie une solide croissance depuis
l'arrivée au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan en 2003, mais le secteur
s'est replié de 5,3% sur un an au troisième trimestre 2018, et les
difficultés s'accumulent.
"Sur quatre entreprises demandant à être placées sous le régime des
faillites ou se déclarant en faillite, trois relèvent du secteur de la
construction", explique Alper Duman, professeur associé à l'Université
d'économie d'Izmir.
"Qu'on l'appelle une bulle de la construction ou une bulle immobilière,
il y a une bulle en Turquie", ajoute-t-il.
La preuve en est selon lui la quantité de logements invendus: en 16
ans, 10,5 millions d'appartements ont été construits mais seulement 8
millions sont utilisés.
"Il y a de grandes chances que cette bulle explose", estime-t-il.
La ministre du Commerce, Ruhsar Pekcan, a déclaré mi-décembre que 846
entreprises avaient demandé à être placées sous le régime des faillites
depuis mars 2018, un chiffre très en deçà de la réalité aux yeux du
quotidien d'opposition Sözcü, qui évoquait en octobre celui de 3.000
entreprises concernées.
- Jeune population -
Pour le président de la Chambre des ingénieurs civils de Turquie, Cemal
Gökçe, trop de logements ont été construits dans le pays. Il prédit
davantage de demandes de placement sous le régime des faillites et de
faillites parmi les entreprises de construction.
Mais sur le long terme, d'autres se veulent plus optimistes, comme
l'ancien directeur exécutif du groupe d'études Reidin Data and
Analytics, Kerim Alain Bertrand.
"La construction est la locomotive du pays", soulignait-il à la fin de
l'année 2018. "Même si c'est limité, nous nous attendons à une
consolidation dans ce secteur", notamment parce qu'il sera "maintenu en
vie" par la jeune population, dans un pays à la très forte croissance
démographique, selon lui.
L'âge médian en Turquie était de 31,7 ans en 2017, selon l'Office
national des statistiques, contre 42,8 ans dans l'Union européenne.
(AFP, 9
janvier
2019)
Hasankeyf, une ville de 12.000 ans bientôt
engloutie
Depuis la citadelle qui domine la vallée, Ridvan Ayhan observe le Tigre
avec une ride au front. Après avoir subvenu aux besoins de ses ancêtres
pendant des siècles, le fleuve s'apprête à engloutir sa ville,
Hasankeyf.
Située dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, la petite cité
de Hasankeyf, habitée depuis 12.000 ans, est vouée à disparaître dans
les prochains mois sous un lac artificiel, conséquence du barrage
hydroélectrique d'Ilisu construit en aval sur le Tigre.
"Mes petits-enfants ne verront pas où j'ai grandi, où j'ai vécu. Ils me
demanderont +papy, tu viens d'où ? Tu as vécu où ?+ Je vais faire quoi
? Leur montrer le lac ?", demande Ridvan en réajustant l'écharpe qui
soutient son visage émacié.
Ilisu est une pièce centrale du Projet d'Anatolie du Sud-Est (GAP), un
plan d'aménagement du territoire visant à doper l'économie de cette
région longtemps négligée par Ankara en s'appuyant sur l'énergie et
l'irrigation.
Face à cet ouvrage qui noiera leur ville et une centaine de villages,
les quelque 3.000 habitants de Hasankeyf sont partagés entre la colère
contre le sacrifice qui leur est imposé et l'impatience de profiter des
retombées économiques promises par le gouvernement.
- "Grand crime" -
Retraité, Ridvan consacre tout son temps et toute son énergie à militer
contre le barrage au sein du collectif "Maintenir Hasankeyf en vie",
qui rassemble des ONG et des élus locaux.
Assyriens, Romains, Seljoukides... Les empires se sont succédé ici,
laissant derrière eux un patrimoine exceptionnel sur un site prisé des
touristes pour ses milliers de grottes habitées jusque dans les années
1970.
"Il y a tellement d'histoire ici. A chaque coup de pioche, on tombe sur
une civilisation différente", indique Ridvan. "Détruire Hasankeyf,
c'est commettre un grand crime."
Le gouvernement turc balaie ces critiques et soutient que tout est fait
pour sauver les monuments du site, dont plusieurs ont été déplacés lors
d'impressionnantes opérations.
Ce jour-là, des ouvriers s'efforcent de caler les restes d'une mosquée
ayyoubide du 14e siècle sur une plateforme qui l'emportera à trois
kilomètres de là, vers le futur "parc culturel".
Ce grand déménagement a transformé Hasankeyf en chantier. Aux cars de
touristes ont succédé une grue à l'entrée de la ville et un
fourmillement de camions-bennes.
"Il n'y a plus de touristes, qui voudrait venir voir ça ?", peste Zeki,
boucher "depuis toujours" dans le vieux bazar où les commerçants font
grise mine. "A chaque pas, tu marches dans un trou."
- "De la plongée à Hasankeyf !" -
En inaugurant le chantier d'Ilisu en 2006, le président Recep Tayyip
Erdogan, alors Premier ministre, avait promis que ce barrage, voué à
devenir le deuxième plus grand du pays, apporterait "le plus grand
bénéfice" aux habitants.
Dans le cadre de ce projet, un "nouveau Hasankeyf" est en train d'être
construit de l'autre côté du fleuve, avec des appartements spacieux et
un hôpital ultramoderne.
Ahmet Akdeniz, un ancien berger qui préside aujourd'hui l'Association
culturelle de Hasankeyf, soutient sans réserve la construction du
barrage et n'a qu'une hâte : "Enfin commencer (sa) nouvelle vie".
Mais la construction de la ville, une succession de petits immeubles
séparés par des routes boueuses pour la plupart non goudronnées, traîne
en longueur. Ahmet, qui devait emménager en décembre, cible désormais
l'été prochain.
"Regardez comment on vit aujourd'hui", dit-il en faisant visiter sa
maisonnette de 45m2 aux murs fissurés et chauffée par un poêle à bois.
Il y habite avec six membres de sa famille. "Tout ce qu'on veut, c'est
vivre dignement."
Ahmet est également persuadé que le barrage va donner un coup de fouet
au tourisme, grâce à la rénovation de la citadelle et de certaines
grottes qui seront épargnées par la montée des eaux.
"Il va y avoir des bateaux, un téléphérique, on va avoir des hôtels",
s'enthousiasme-t-il. "Certains de nos jeunes ont déjà commencé à se
former à la plongée. De la plongée à Hasankeyf, vous imaginez ?"
- Vie en suspens -
Les ingénieurs attendent le feu vert de M. Erdogan pour fermer la
dernière des trois vannes du barrage encore ouverte et achever de
retenir l'eau, un processus entamé l'été dernier.
A ce moment-là, un compte à rebours de trois mois s'enclenchera pour
Hasankeyf avant la submersion.
Contactée par l'AFP, la Gestion des eaux (DSI), responsable des
barrages en Turquie, n'a pas communiqué de calendrier. Mais les médias
rapportent que l'affaire sera bouclée en 2019.
Avant même d'être terminé, le projet a déjà eu un impact considérable
sur les habitants, explique Süleyman Agalday, propriétaire d'un petit
café fait de quelques tabourets protégés par une toiture de branchages.
L'opacité, les retards et les péripéties notamment financières qui ont
accompagné la construction du barrage, dont le projet initial remonte
aux années 1960, ont "causé beaucoup d'incertitude dans notre vie",
dit-il, emmitouflé dans sa parka.
Le classement de Hasankeyf en zone spéciale de conservation en 1981
s'est accompagné d'une interdiction de construire qui a tenu les
investisseurs à l'écart et poussé de nombreux habitants à quitter la
ville.
Il y a quelques semaines, Süleyman s'est rendu dans la province voisine
de Sanliurfa pour voir le village de Halfeti, submergé depuis une
vingtaine d'années à cause d'un barrage sur l'Euphrate, l'autre grand
fleuve qui abreuve la région.
"Là-bas, j'ai vu à quoi ressemblerait mon avenir et ça m'a fait mal",
raconte-t-il. "Je suis allé m'asseoir dans un coin et j'ai pleuré." (AFP, 8 janvier
2019)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
Des élus de la France insoumise en
visite de "solidarité" auprès des Kurdes
Des élus de la France insoumise se trouvent mardi dans les territoires
kurdes du nord-est de la Syrie pour une visite de "solidarité", alors
que cette minorité est fragilisée par le retrait annoncé des forces
américaines et la menace d'une offensive turque.
Les députées Danièle Obono et Mathilde Panot, accompagnées par Pascal
Troadec, l'adjoint au maire de Grigny (Essonne), sont arrivés lundi
dans cette région "fédérale" autoproclamée par les Kurdes en 2016 qui
s'étend du nord au nord-est de la Syrie, sur près de 30% de la
superficie du pays en guerre.
"Nous sommes présents aujourd'hui pour apporter notre soutien et
exprimer notre solidarité avec le peuple du Rojava", a confié Mme Obono
à un correspondant de l'AFP, utilisant le nom kurde donné à la région
semi-autonome.
La délégation a visité un camp de réfugiés de la minorité yazidie, qui
a souffert des exactions du groupe Etat islamique (EI), et a été reçue
par des responsables locaux des autorités kurdes.
"Effectivement, il y a une grande inquiétude par rapport au risque que
la Turquie intervienne et attaque la région", a-t-elle souligné lors de
cet entretien réalisé dans la ville d'Amouda, dans le nord-est syrien.
"C'est une inquiétude que nous relayons et que nous tenions à relayer
auprès du gouvernement français qui en est conscient", a-t-elle ajouté.
Les Etats-Unis ont annoncé en décembre le retrait à venir des quelque
2.000 soldats américains, engagés en Syrie pour épauler les forces
kurdes dans la lutte contre l'EI.
Cette annonce a pris de court la communauté kurde, qui craint une
offensive du voisin turc. Ankara a haussé le ton ces dernières
semaines, menaçant de lancer une nouvelle offensive pour déloger de sa
frontière les Unités de protection du peuple (YPG), principale milice
kurde de Syrie.
Déclenché en 2011, le conflit en Syrie s'est complexifié au fil des
ans. Il a fait plus de 360.000 morts et des millions de déplacés et
réfugiés. (AFP,
22 janvier
2019)
"Le
lâchage des Kurdes de Syrie par les
Américains est une trahison"
Le
député Georges Dallemagne (CDH)
Bien sûr,
le
lâchage des Kurdes de Syrie par les Américains est une trahison, une
faute morale grave comme Donald Trump nous y a malheureusement
habitués. Les Forces démocratiques syriennes, alliance des Unités de
protection du peuple (YPG kurdes), de tribus arabes sunnites et de
forces chrétiennes syriennes, au sein desquelles les Kurdes sont très
majoritaires, ont été le fer de lance de la lutte contre Daech. Ils ont
perdu huit mille hommes et femmes dans la reconquête des territoires
occupés par l'Etat islamique. Ils ont sauvé Kobané en janvier 2015,
contre la volonté turque, alliée aux islamistes. Ils ont aussi repris
les bastions islamistes d'où sont partis les terroristes qui nous ont
frappés : Raqqa en octobre 2017 et Deir ez-Zor en novembre de la même
année.
Alors
qu'ils
sacrifiaient ces milliers de soldats pour combattre ceux qui étaient
autant nos ennemis que les leurs, nous, Belges, limitions les risques,
refusant que notre aviation intervienne en Syrie. Nos forces spéciales
et nos avions de combat réalisaient un travail remarquable en Irak, il
faut le souligner, mais s'abstenaient en Syrie, faute d'autorisation
formelle du Conseil de sécurité de l'ONU, en raison du veto de la
Russie.
Au même
moment,
Bachar al-Assad matait ses opposants avec cruauté et sans
discrimination, avec l'aide cruciale de l'aviation russe et des milices
du Hezbollah appuyées par l'Iran.
Les oublis
de la diplomatie belge
Les Kurdes
syriens espéraient au moins en retour, pour prix du sang versé, une
protection contre la volonté d'Erdogan de les envahir et de les
écraser. Mais, lorsque l'armée turque et ses supplétifs islamistes
syriens ont envahi l'enclave kurde d'Afrin en janvier 2018, prétextant
un harcèlement kurde envers la Turquie totalement imaginaire, nous
avons détourné le regard. La diplomatie belge s'est contentée d'appeler
à ce que le droit humanitaire, c'est à dire le droit de la guerre, soit
respecté. Notre ministre des Affaires étrangères oubliait au passage de
rappeler que cette invasion était évidemment illégale et violait la
Charte des Nations unies. Il oubliait aussi de rappeler à l'ordre un
allié au sein de l'Otan qui foulait aux pieds le Traité de l'Atlantique
Nord. Il y eut des centaines de morts et des dizaines de milliers de
déplacés.
Mais ce
lâchage
des Kurdes n'est pas qu'une infamie, il est aussi une gigantesque
erreur stratégique que les Etats-Unis, mais aussi les Européens,
pourraient payer lourdement s'il ne devait y avoir aucun sursaut de
leur part. Avec son credo répété à l'envi, " America first ", Trump
accélère paradoxalement le déclin américain, entre autres sa suprématie
en matière de sécurité internationale.
Les
dirigeants
russes ont largement tourné le dos aux idéaux démocratiques.
L'actualité démontre chaque jour un peu plus qu'ils cherchent à
affaiblir et à fracturer nos propres démocraties. Ils interviennent
aujourd'hui massivement, notamment via les réseaux sociaux pour
antagoniser nos sociétés et dynamiter le projet européen. Car ces
idéaux européens nuisent à leur volonté de reconquête idéologique et
militaire. Ils cherchent furieusement à recouvrer de vastes zones
d'influence à leur profit. Leur opposition à douze résolutions du
Conseil de sécurité tout au long des sept années du conflit syrien a
largement contribué à l'enlisement de cette horrible guerre, à sa
violence extrême, au terrorisme qui en est surgi, aux millions de
réfugiés qui l'ont fui.
Toutes ces
années, les Kurdes de Syrie ont réussi à maintenir dans le Rojava, au
nord de la Syrie, une zone stable, sans grande violence, laïque, où
tous les peuples, Arabes, Kurdes, chrétiens et Yézidis coexistent
plutôt bien. Les femmes y tiennent un rôle proéminent, comme nulle part
ailleurs dans cette partie du monde. Mais cette expérience unique, qui
affiche une forte affinité pour l'Europe, est menacée de disparition.
Les Kurdes n'ont eu d'autre choix que de chercher la protection de
Damas et de la Russie. Ils ont choisi le moindre mal. C'est à Moscou
que se joue leur sort. Ils négocient aujourd'hui âprement un reste
d'autonomie contre la protection russe. Poutine ne cache pas son
plaisir.
L'Etat
islamique n'est pas mort
L'Europe
est
quasi hors-jeu. Pourtant, les Kurdes l'appellent au secours. Ils
viennent d'adresser un appel à l'aide pressant à ses Etats membres, y
compris la Belgique. La France et la Grande-Bretagne maintiennent
encore sur place - pour combien de temps ? -, de petits contingents de
Forces spéciales. La Belgique serait bien inspirée d'y envoyer ses
meilleurs éléments les épauler. Et nous pourrions y déployer un
bataillon européen. Une véritable initiative de défense européenne
pourrait voir le jour. Les Européens démontreraient enfin leur capacité
à assurer eux-mêmes leur sécurité, en l'absence de l'oncle Sam. Car
l'Etat islamique n'est pas mort. Il ressurgit déjà ça et là comme en
témoignent la récente attaque contre les forces spéciales britanniques
à Deir ez-Zor et les attentats quasi quotidiens aux alentours de Raqqa.
Notre
présence
là-bas est d'autant plus cruciale que des millions de Syriens devraient
un jour pouvoir rentrer chez eux. C'est leur désir ardent. C'est notre
intérêt. Ils ne le feront que si nous assurons leur protection et que
nous contribuons à la reconstruction de leurs villes dévastées. Les
Russes ne le feront pas. Ils ne l'ont jamais fait nulle part. Les
Kurdes ont besoin de notre assistance militaire, humanitaire et civile.
Ils ont besoin que nous restions à leur côté. Et nous avons encore
besoin d'eux. Notre partenariat est fondamental. Soyons à la hauteur
des valeurs que nous affichons et de nos intérêts stratégiques.
(Vif/L'Express du 10 janvier 2019)
Turquie-USA-OTAN
/
Turkey-USA-NATO
Un employé local des missions consulaires américaines
libéré
Un tribunal turc a ordonné mercredi la
libération sous contrôle judiciaire d'un employé local du consulat
américain d'Adana (sud) incarcéré depuis près de deux ans et condamné
pour aide à une "organisation terroriste", selon l'agence de presse
étatique Anadolu.
Hamza Ulucay, qui travaillait notamment comme traducteur pour le
consulat, a été condamné mercredi à 4 ans et 6 mois d'emprisonnement
pour "aide à une organisation terroriste sans en être membre".
Mais "prenant en considération le temps déjà passé en détention", le
tribunal de Mardin (sud-est) a ordonné sa remise en liberté sous
contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire, selon
Anadolu.
M. Ulucay avait initialement été arrêté en février 2017, puis relâché
et écroué le mois suivant, soupçonné d'avoir soutenu le Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation qualifiée de
"terroriste" par la Turquie et les Etats-Unis.
Le chargé d'affaires américain Jeffrey Hovenier et le consul américain
à Adana Alejandro Baez ont assisté à l'audience mercredi, selon Anadolu.
Contactée par l'AFP, l'ambassade américaine à Ankara a refusé de
commenter.
La détention de M. Ulucay, ainsi que celle d'un autre employé
local des missions américaines en Turquie, ont alimenté les tensions
entre Ankara et Washington, pourtant alliés au sein de l'Otan. (AFP, 30 janvier
2019)
Un
procureur veut la prison à
vie pour un employé du consulat américain
Un procureur turc réclame une peine de prison à vie contre un employé
turc du consulat américain à Istanbul qu'il accuse d'espionnage et dont
l'arrestation a créé des tensions dans les relations entre Ankara et
Washington, a rapporté la presse turque dimanche.
Le procureur accuse notamment cet employé consulaire, Metin Topuz,
d'avoir récolté des informations "à des fins d'espionnage politique ou
militaire" et d'avoir "tenté de renverser la République", selon le
quotidien progouvernemental Hürriyet et la télévision d'Etat TRT.
Dans l'acte d'accusation qu'il a préparé et qui sera envoyé à un
tribunal dans les jours qui viennent, le procureur d'Istanbul demande
la condamnation de Metin Topuz à une peine de prison à perpétuité,
selon les médias turcs.
M. Topuz a été arrêté puis écroué en octobre 2017, soupçonné par les
autorités turques d'être lié au mouvement du prédicateur Fethullah
Gülen, bête noire d'Ankara qui l'accuse d'avoir ourdi une tentative de
coup d'Etat en 2016.
Son placement en détention a provoqué une crise diplomatique entre la
Turquie et les Etats-Unis qui ont suspendu, de façon réciproque,
pendant plusieurs mois la plupart de leurs services de délivrance de
visas.
Cet épisode a contribué à attiser les tensions dans les relations entre
les deux pays, déjà empoisonnées par des différends sur le dossier
syrien et la demande d'extradition turque, infructueuse à ce jour, du
prédicateur Gülen.
M. Gülen, qui réside depuis une vingtaine d'années aux Etats-Unis, nie
catégoriquement tout lien avec le putsch manqué en 2016.
Selon Hürriyet et la TRT, M. Topuz est accusé par le procureur d'avoir
eu des contacts fréquents avec des membres présumés du mouvement du
prédicateur Gülen.
M. Topuz est notamment accusé de s'être entretenu à plusieurs reprises
avec des enquêteurs à l'origine d'un scandale de corruption qui a fait
vaciller le gouvernement turc en 2013, avant d'être étouffé et mis par
Ankara sur le compte d'un complot de M. Gülen.
L'acte d'accusation, long de 78 pages, doit encore être accepté par un
tribunal, ce qui ouvrirait alors la voie à un procès.
Les relations entre Ankara et Washington se sont quelque peu détendues
ces derniers mois après la libération conditionnelle, en octobre, d'un
pasteur américain détenu pendant deux ans. (AFP, 20 janvier
2019)
Un
sénateur appelle Trump à ralentir le retrait
américain
Un influent sénateur américain a appelé samedi le président Donald
Trump à ralentir le retrait annoncé des troupes américaines de Syrie
pour s'assurer que le groupe jihadiste Etat islamique (EI) soit
"réellement vaincu" et éviter le "chaos".
"J'espère que le président Trump ralentira le retrait jusqu'à ce que
l'EI soit réellement vaincu", a déclaré Lindsey Graham lors d'un
déplacement à Ankara où il a été reçu vendredi par le président turc
Recep Tayyip Erdogan et plusieurs de ses ministres.
"Je peux comprendre le désir de se retirer (de Syrie), mais se retirer
sans avoir de plan mènera au chaos", a mis en garde l'élu de Caroline
du Sud, appelant à "faire cela de manière intelligente".
Ces déclarations surviennent quelques jours après un attentat mercredi
dans la ville syrienne de Minbej, revendiqué par l'EI, qui a tué 16
personnes dont quatre Américains. Il s'agit de l'attaque la plus
meurtrière pour les forces américaines en Syrie depuis 2014.
S'il a estimé que l'EI était "pratiquement" vaincu sur le plan
"territorial", M. Graham a déclaré que "plusieurs milliers de
combattants de l'EI restent tapis en Syrie". "L'objectif de détruire
l'EI n'est pas encore rempli", a-t-il insisté.
Le mois dernier, Donald Trump a annoncé le retrait prochain des quelque
2.000 militaires américains déployés en Syrie pour combattre les
jihadistes.
Cette annonce a suscité l'inquiétude de la milice kurde des Unités de
protection du peuple (YPG), un groupe appuyé par Washington mais
considéré comme "terroriste" par la Turquie qui menace de déclencher
une nouvelle offensive contre ses positions.
Afin d'éviter une confrontation entre leurs partenaires kurdes et la
Turquie, alliée au sein de l'Otan, les Etats-Unis défendent l'idée
d'une "zone de sécurité" qui permettrait de séparer la frontière turque
et les positions des YPG dans le nord de la Syrie.
La Turquie considère que l'aile politique des YPG, le PYD, n'est qu'une
extension en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un
groupe kurde menant une sanglante guérilla sur le sol turc et qualifié
de "terroriste" par Ankara et Washington.
Dans un effort apparent d'apaiser Ankara, le sénateur Graham a indiqué
samedi qu'il comprenait ses préoccupations au sujet des combattants
kurdes en Syrie, affirmant que le PYD était "interconnecté avec le
PKK", ce que le gouvernement turc n'a de cesse de répéter. (AFP, 19 janvier
2019)
Erdogan
s'en prend à Bolton venu discuter du
retrait américain
Le conseiller américain à la sécurité nationale John Bolton, venu à
Ankara discuter du retrait américain prévu de Syrie, a essuyé mardi la
colère du président turc Recep Tayyip Erdogan pour avoir défendu une
milice kurde syrienne que la Turquie entend mettre en déroute.
Les désaccords entre les deux pays portent sur les Unités de protection
du peuple (YPG), partenaires de Washington dans la lutte contre le
groupe jihadiste Etat islamique (EI) mais considérées comme
"terroristes" par Ankara qui menace depuis plusieurs semaines de lancer
une nouvelle offensive pour les déloger du nord de la Syrie.
Lors d'un déplacement en Israël dimanche, M. Bolton avait déclaré que
le retrait des Etats-Unis de Syrie, annoncé le mois dernier par le
président américain Donald Trump, serait notamment conditionné à des
garanties concernant la sécurité de leurs alliés kurdes.
Ces propos "sont pour nous inacceptables et impossibles à digérer", a
déclaré M. Erdogan lors d'un discours, peu après la fin d'un entretien
à Ankara entre M. Bolton et un haut responsable de la présidence
turque, Ibrahim Kalin.
"Alors que ces gens sont des terroristes, certains disent: +Ne touchez
pas à ceux-là, ils sont kurdes+. (...) Ils pourraient aussi bien être
turcs, turkmènes ou arabes. D'où qu'ils viennent, si ce sont des
terroristes, alors nous ferons le nécessaire", a lancé le président
turc.
"Nous allons très bientôt passer à l'action pour neutraliser les
groupes terroristes en Syrie", a insisté M. Erdogan.
M. Kalin a en outre catégoriquement démenti que le chef de l'Etat turc
s'était engagé auprès de Donald Trump à garantir la sécurité des
milices kurdes après le retrait américain de Syrie, comme l'a affirmé
lundi le secrétaire d'Etat Mike Pompeo.
"En ce qui concerne les déclarations de Pompeo, il n'est absolument pas
question d'une telle assurance donnée lors des entretiens (entre
Erdogan et Trump) ou via d'autres canaux", a assuré M. Kalin.
"Que personne n'attende de la Turquie qu'elle donne des assurances à
une organisation terroriste", a-t-il lâché.
- "Récupérer les armes" -
Selon la presse progouvernementale turque, M. Erdogan a refusé de
rencontrer M. Bolton, mais selon M. Kalin la tenue d'une telle entrevue
n'avait jamais été confirmée dans le programme de la visite.
Un porte-parole de M. Bolton, Garrett Marquis, a néanmoins qualifié son
entretien avec M. Kalin de "productif".
M. Trump a annoncé en décembre le retrait des quelque 2.000 soldats
américains postés en Syrie, prenant de court les alliés de Washington,
des milices kurdes sur le terrain aux autres membres de la coalition
internationale antijihadiste.
Les autorités turques attendaient d'obtenir de M. Bolton, venu avec le
chef d'état-major Joseph Dunford et l'envoyé spécial pour la coalition
internationale antijihadiste James Jeffrey, des détails sur le plan de
retrait des Etats-Unis.
Depuis l'annonce de Donald Trump, le gouvernement américain multiplie
en effet les messages destinés à gommer l'impression initiale de départ
précipité.
"Nous quitterons (la Syrie) à un rythme adapté tout en continuant en
même temps à combattre l'EI et à faire ce qui est prudent et nécessaire
pour tout le reste", a ainsi tweeté M. Trump lundi.
L'annonce surprise du retrait américain et le flou qui entoure ses
modalités et son calendrier ont poussé la Turquie à surseoir à
l'offensive qu'elle semblait sur le point de déclencher mi-décembre
dans le nord de la Syrie.
Mardi, M. Kalin a par ailleurs indiqué que la Turquie attendait des
Etats-Unis qu'ils récupèrent les armes livrées aux YPG après le retrait
des troupes américaines.
"Ce que nous attendons, c'est que toutes les armes livrées soient
récupérées", a-t-il déclaré après son entretien avec M. Bolton.
"Ils nous ont dit qu'ils étaient en train d'y travailler, mais les
détails deviendront plus clairs dans les prochains jours", a poursuivi
M. Kalin, ajoutant qu'il n'y avait pour la Turquie "aucune alternative
acceptable" à la récupération de ces armes.
La Turquie s'est engagée à éradiquer ce qui reste de l'EI en Syrie
après le retrait américain mais des experts doutent de sa capacité à
mener ce combat sans la pleine coopération de la Russie, alliée du
régime syrien et acteur clef dans le conflit.
L'EI "est actuellement à 350 km de la frontière turque. Comment est-ce
que l'armée de l'air turque est censée les atteindre? Sans le feu vert
de Moscou, cela est impossible", souligne l'analyste militaire Metin
Gürcan. (AFP, 8 janvier
2019)
Washington veut s'assurer que
"les Turcs ne massacrent pas les Kurdes"
Les Etats-Unis veulent continuer de s'assurer que "les Turcs ne
massacrent pas les Kurdes" en Syrie malgré le retrait des militaires
américains décidé par Donald Trump, a déclaré jeudi le chef de la
diplomatie américaine Mike Pompeo.
"L'importance de faire en sorte que les Turcs ne massacrent pas les
Kurdes, la protection des minorités religieuses en Syrie, tout ça fait
toujours partie de la mission américaine", a-t-il dit dans un entretien
au site Newsmax.
Il a refusé de fournir un calendrier du retrait américain, pour éviter
que "les adversaires" des Etats-Unis "sachent précisément" quand les
GIs quitteront le territoire syrien.
Le président américain a créé la surprise avant Noël en annonçant le
départ des quelque 2.000 soldats déployés en Syrie pour combattre les
jihadistes du groupe Etat islamique.
Cette décision a ébranlé de nombreux alliés de Washington et a provoqué
la démission du ministre de la Défense Jim Mattis et de l'envoyé
spécial des Etats-Unis auprès de la coalition internationale
antijihadistes Brett McGurk.
Depuis, Donald Trump a assuré que le retrait se ferait "sur un certain
temps" et pas "du jour au lendemain", semblant avoir pris acte des
appels à éviter un départ précipité.
Le retrait américain représente notamment une menace pour les
combattants kurdes jusqu'ici alliés de Washington dans la lutte contre
les jihadistes.
Ankara ne cache pas son intention de lancer une offensive contre eux
pour éviter la formation, à ses portes, d'un embryon d'Etat kurde
susceptible de raviver le séparatisme des Kurdes de Turquie. (AFP, 3 janvier
2019)
Relations
régionales / Regional Relations
Pour
venger ses morts, une tribu lutte contre l'EI
aux côtés des
Kurdes
Près du front, dans l'est syrien,
Amer Khalifa joue avec une épée trouvée dans une maison abandonnée.
Pour venger les morts de sa famille, issue de la tribu sunnite des
Chaïtat, il a rallié la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).
A l'image de ce jeune homme de 22 ans à la silhouette frêle, de
nombreux membres de cette influente tribu arabe ont rejoint les rangs
des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance dominée par les
Kurdes de Syrie et qui compte aussi des combattants arabes.
"Je vais lutter jusqu'à la fin de la bataille (contre l'EI), et après
je vais pourchasser leurs cellules dormantes", martèle Amer. "Je veux
venger mon frère et mes proches".
En prenant en 2014 le contrôle de la province orientale de Deir Ezzor,
les jihadistes ont exécuté plus de 900 membres de la tribu des Chaïtat,
qui s'était soulevée contre l'EI.
Pour Amer, il ne fait aucun doute que son frère, alors âgé de 26
ans, ses oncles et un cousin en font partie.
Le jeune homme a fui les territoires jihadistes et son village d'Abou
Hammam pour échapper à une nouvelle exaction ou à la conscription
imposée par l'EI. Réfugié à Hassaké, province du nord-est syrien
dominée par la minorité kurde, il s'est enrôlé fin 2016 au sein des FDS.
- Fosses communes -
"Mon père était contre, parce que je suis le plus jeune de ses fils,
mais je ne l'ai pas écouté", raconte le combattant dont la veste
militaire est parsemée de trous.
Sa famille n'a plus jamais eu de nouvelles des disparus. Ils n'ont pas
non plus été retrouvés dans les nombreuses fosses communes creusées par
l'EI pour faire disparaître ses victimes.
Fin 2014, les corps de 230 personnes exécutées par les jihadistes
avaient été découverts dans l'un de ces charniers, à Deir Ezzor. Toutes
les victimes faisaient partie des Chaïtat.
Depuis leur création en octobre 2015, les FDS sont le fer de lance de
la lutte antijihadiste en Syrie. L'alliance bénéficie du soutien de la
coalition internationale emmenée par Washington.
Dominées par la milice kurde des Unités de protection du Peuple (YPG),
les FDS regroupent environ 30.000 combattants, dont 5.000 arabes, mais
aussi des membres des communautés syriaques et turkmènes.
En trois ans, les FDS ont chassé les jihadistes de vastes régions dans
le nord et le nord-est de la Syrie, prenant notamment le contrôle de
Raqa, l'ex-"capitale" autoproclamée de l'EI.
A Deir Ezzor, où l'ultime bastion des jihadistes près de la frontière
irakienne s'est réduit comme peau de chagrin, les FDS comptent de
nombreux combattants arabes.
Dans l'assaut récemment donné contre le village de Baghouz,
arraché dans sa quasi-totalité à l'EI, les Chaïtat étaient bien
présents.
- "Tristesse normale" -
Malgré son oeil de verre, Abou Zeid est célèbre parmi ses camarades
pour sa vue perçante, qui lui permet de repérer au loin les jihadistes
qui se déplacent en voiture ou à moto.
"Les voilà sur la route", "regardez entre les deux arbres", "ils sont
là, derrière les colonnes", lance-t-il de temps en temps à des
journalistes emmenés par les FDS à Baghouz.
Quand il s'agit de parler des combats sur le front et de la victoire
qui approche, le trentenaire ne cache pas son enthousiasme.
Mais quand on l'interroge sur sa tribu, les Chaïtat, il s'enferme dans
un profond silence. Lui aussi a perdu des proches.
"C'est normal, tout est normal. Même notre tristesse est devenue
normale", lâche le combattant en habit militaire, un foulard vert olive
noué autour du crâne.
Quand résonnent les explosions causées par les tirs d'artillerie visant
les ultimes positions des jihadistes aux abords de Baghouz, les
combattants se déplacent prestement d'un balcon à l'autre pour observer.
Les jihadistes sont désormais acculés dans un territoire de quatre
kilomètres carrés près de la frontière avec l'Irak.
En attendant la fin de la bataille, les combattants arabes, en majorité
des Chaïtat, campent dans plusieurs bâtisses de Baghouz.
Dans un immeuble en construction abandonné, Amer se réchauffe
avec des camarades Chaïtat autour d'un feu, sur lequel le thé a été mis
à bouillir.
Tous ont le même mot d'ordre, la même motivation: "on veut se venger". (AFP, 29 janvier
2019)
Dans l'est syrien, comment filtrer les
jihadistes de l'EI qui fuient
parmi les civils?
Parfois une réponse hésitante ou
un doigt rendu calleux par la gâchette suffisent: pour identifier les
jihadistes potentiels, interrogatoires poussés et prélèvements
d'empreintes attendent ceux qui fuient l'ultime réduit du groupe Etat
islamique (EI) dans l'est de la Syrie.
Dans le désert aux abords du village de Baghouz, les camions continuent
de déverser un flot incessant d'hommes, de femmes et d'enfants, qui ont
abandonné les derniers territoires tenus par l'EI pour se livrer aux
Forces démocratiques syriennes (FDS).
"Les hommes par ici, les femmes de ce côté", crie un des combattants de
cette alliance arabo-kurde soutenue par Washington, dont certains ont
le visage masqué.
Pour les hommes, un responsable des FDS prélève leurs empreintes
digitales à l'aide d'un appareil, avant de les prendre en photo et de
demander leur nom et leur nationalité.
Interrogé sur son pays d'origine, l'un d'eux hésite. Il bafouille des
propos incompréhensibles, avant de se résigner à répondre: l'Irak. Il
est envoyé vers un deuxième enquêteur qui va l'interroger, avant de
passer devant un troisième qui a encore plus de questions.
Une fois ces interrogatoires terminés, les hommes sont maintenus à
l'écart, assis par rangées au sol, à distance les uns des autres.
Pour reconnaître un homme aguerri au combat, il faut dans certains cas
bien peu de choses. "Parfois tu a le sentiment que c'est un
(combattant) de l'EI à cause des hésitations dans ses réponses",
explique à l'AFP un des enquêteurs, refusant de s'identifier par mesure
de sécurité.
"Ou alors s'il a des traces sur la main qui trahissent une utilisation
intensive de la gâchette, ou des marques sur les épaules à cause de son
gilet militaire", ajoute-t-il.
- "Civils ou combattants?" -
Des soldats de la coalition internationale emmenée par Washington, qui
épaulent les FDS dans la lutte contre l'EI, patrouillent dans le
secteur. Quel est leur rôle dans les opérations de filtrage? Personne
ne le dit.
Depuis le lancement de leur offensive en septembre, les FDS ont conquis
l'écrasante majorité du réduit de l'EI. Acculés dans leurs derniers
retranchements, des irréductibles jihadistes tiennent toujours une
poignée de hameaux et de terres agricoles.
Plus de 32.000 personnes, principalement des familles de jihadistes,
ont quitté depuis début décembre les territoires de l'EI, selon
l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Parmi eux, plus de 2.700 combattants, qui se sont spontanément rendus
ou qui ont été repérés au milieu de la foule, d'après la même source.
"J'avais peur d'être arrêté", confie à l'AFP un des nouveaux venus,
dont les proches sont sortis il y a une semaine et ont été transférés
vers le camp de déplacés d'Al-Hol dans le nord syrien.
"Je suis en contact avec eux et ils m'ont dit +sors il ne va rien
t'arriver+", précise-t-il.
Les femmes sont aussi soumises aux procédures de vérification. Une
combattante des FDS est chargée de vérifier les visages dissimulés
derrière les niqab et de fouiller leurs affaires.
Pour les "immigrées", les étrangères de l'EI qui ne sont ni syrienne ni
irakienne, leurs empreintes sont prélevées et on les prend en photo.
L'objectif de "cette opération de sécurité est de savoir qui sont ces
déplacés. S'agit-il de civils ou des combattants cachés", explique à
l'AFP Mohamed Souleimane Othmane, un responsable local chargé du
transfert vers le camp d'Al-Hol.
- "Ils vont vous égorger" -
Assises et entourées de leurs enfants, les femmes n'ont qu'une seule
question à la bouche. Quand irons-nous au camp d'Al-Hol?
Plusieurs d'entre elles affirment qu'un enfant est décédé durant la
nuit à cause du froid. Et que deux femmes ont accouché.
Un camion arrive et tout le monde se précipite. C'est la distribution
de pains.
Amena Hajj Hassan, originaire de la province d'Alep (nord), a quitté le
village de Baghouz avec son fils de cinq ans.
Son époux, un "modeste employé" auprès de l'EI, est parti depuis déjà
cinq mois pour rejoindre de manière illégale la Turquie, où il
travaille, dit-elle.
"Je voulais sortir depuis le début des bombardements il y a plusieurs
mois, mais on nous disait +les Kurdes vont vous égorger+", explique la
jeune femme de 28 ans.
Elle est interrompue par Noura al-Ali, encore agitée après avoir été
séparée de son mari par les procédures de sécurité.
"Les combattants de l'EI n'étaient plus en position d'empêcher les gens
de sortir" ces derniers jours, assure la jeune femme de 18 ans.
Elle promet que "pas un jour" son époux n'a appartenu à l'EI. "Il
travaillait dans un restaurant", se plaint-elle.
Elle-même désobéissait aux jihadistes, qui imposaient une
interprétation rigoriste de l'islam, assure-t-elle. "J'écoutais de la
musique en cachette".
Aujourd'hui, elle n'a qu'un souhait: "aller avec mon mari en Turquie
pour retrouver notre famille". (AFP, 28 janvier
2019)
L'ambassadeur turc convoqué après la mort d'un
manifestant au
Kurdistan
Le ministère irakien des Affaires
étrangères a annoncé dimanche qu'il convoquait l'ambassadeur de Turquie
au lendemain d'une manifestation violente dans le Kurdistan au cours de
laquelle une personne a été tuée par des tirs turcs.
Samedi, des protestataires avaient attaqué une base militaire turque à
Cheladzi, dans l'ouest de la région autonome du Kurdistan irakien,
frontalière de la Turquie.
Des vidéos de ces heurts, survenus dans la province de Dohouk, ont
montré des manifestants incendiant des véhicules militaires turcs et
s'en prenant aux forces turques qu'ils accusent d'avoir tué quatre
civils dans un récent bombardement.
Dans son communiqué, le ministère dit "condamner les tirs des forces
turques sur des citoyens (...) qui ont fait un mort et plusieurs
blessés". En outre, poursuit le texte, "les avions militaires turcs ont
ensuite survolé la foule à très basse altitude, ce qui a effrayé les
gens".
"Une note de protestation" sera remise à l'ambassadeur turc, indique
encore le ministère, qui avait déjà convoqué le diplomate en décembre
pour protester contre des bombardements "répétés" sur son sol,
dénonçant une "violation de (sa) souveraineté".
Ankara affirme exercer son droit à la légitime défense pour frapper en
Irak des bases du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) --une
formation considérée comme "terroriste" par Ankara, l'Union européenne
et les Etats-Unis-- et appelle régulièrement Bagdad à coopérer dans la
lutte contre le PKK.
Samedi sur Twitter, le ministère de la Défense turc a accusé les
manifestants d'avoir été "incités par le PKK" et indiqué que les dégâts
dans la base turque étaient limités à "des véhicules et des équipements
militaires".
Et dimanche, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu
a indiqué à la presse que l'aviation turque avait mené des "opérations
couronnées de succès" contre "des repaires terroristes du PKK".
"Perturbé" par ces opérations, "le PKK provoque la communauté locale et
nous savons qu'il est derrière" ces violences, a-t-il ajouté.
M. Cavusoglu a affirmé que le Premier ministre kurde irakien
Netchirvan Barzani lui avait assuré samedi soir par téléphone qu'il
prendrait "les mesures nécessaires". "Nous leur avons dit qu'ils
devaient impérativement interdire des provocations de ce genre", a-t-il
encore dit.
Le gouvernement de la région du Kurdistan irakien s'était dit samedi
soir "attristé par les dégâts humains et matériels". Son communiqué
évoquait "des événements à Cheladzi", derrière lesquels se cachent "des
saboteurs", sans toutefois mentionner la Turquie ou la présence de
forces turques sur son sol.
Le PKK, qui mène une insurrection armée en Turquie depuis 1984, dispose
dans le nord de l'Irak de bases arrières régulièrement visées par les
forces armées turques. (AFP, 27 janvier
2019)
Damas dénonce de nouveau les ingérences militaires
turques
Le régime de Damas a critiqué de nouveau samedi les interventions
militaires de la Turquie dans le nord de la Syrie, dénonçant des
"violations" d'un accord signé entre les deux voisins en 1998, a
rapporté l'agence officielle Sana.
Les autorités turques ont déployé dès 2016 des troupes dans certains
secteurs du nord de la Syrie en guerre, où elles soutiennent des
groupes rebelles, qualifiés de "terroristes" par Damas.
Elles prônent désormais la mise en place d'une "zone de sécurité" sous
contrôle turc sur les territoires syriens à sa frontière, dont ceux où
est active la principale milice kurde de Syrie, les Unités de
protection du peuple (YPG), qualifiée de "terroriste" par Ankara.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a récemment affirmé que son pays
avait le droit d'intervenir chez son voisin sur la base d'un accord
signé en 1998 avec la Syrie, connu sous le nom de protocole d'Adana.
Mais samedi, le ministère syrien des Affaires étrangères a estimé que
la Turquie contrevenait à cet accord.
"Le régime turc continue de violer l'accord, à travers son soutien au
terrorisme (...) ou l'occupation des territoires syriens par le biais
de groupes terroristes qui sont à ses ordres ou directement avec
l'armée turque", a estimé une source du ministère dans un communiqué
publié par Sana.
Cette réaction intervient au lendemain de nouvelles déclarations de M.
Erdogan, qui a appelé à la création "dans quelques mois" de la "zone de
sécurité", promettant que faute de quoi la Turquie s'en chargerait
elle-même. Les Etats-Unis avaient proposé mi-janvier la création de ce
secteur sans fournir les détails de l'initiative.
L'accord d'Adana avait été signé pour mettre fin à une crise entre
Ankara et Damas. A l'époque, la Turquie avait menacé la Syrie d'action
militaire si elle n'arrêtait pas de soutenir le Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK, qui livre une sanglante guérilla à l'Etat turc
depuis 1984) et d'abriter son chef Abdullah Ocalan.
Avec le protocole, Damas s'était engagée à empêcher le PKK d'opérer
dans le nord de son territoire, avant d'expulser de Syrie M. Ocalan.
Mais Ankara, qui considère les YPG comme la branche syrienne du PKK,
estime que l'accord d'Adana lui donne le droit d'intervenir sur le
territoire syrien contre le PKK et ses affiliés faute d'actions du
régime syrien contre eux.
Déclenché en 2011, le conflit en Syrie s'est complexifié avec
l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un
territoire de plus en plus morcelé. Il a fait plus de 360.000 morts et
des millions de déplacés et réfugiés. (AFP, 26 janvier
2019)
Erdogan
veut prendre la relève à Minbej "sans perdre de
temps"
La Turquie est prête à prendre la relève "sans perdre de temps" pour
assurer la "sécurité" de la ville de Minbej, dans le nord de la Syrie,
a déclaré le président Recep Tayyip Erdogan lors d'un entretien
téléphonique avec Donald Trump.
Lors de cette conversation téléphonique, la deuxième entre les deux
dirigeants en moins d'une semaine, M. Erdogan "a indiqué que la Turquie
était prête à assurer, sans perdre de temps, la sécurité dans la région
de Minbej", a rapporté l'agence de presse étatique Anadolu.
La ville de Minbej, contrôlée par des combattants kurdes appuyés par
des militaires américains, a été secouée mercredi par un attentat
revendiqué par le groupe Etat islamique (EI) qui a fait 19 morts, dont
quatre Américains.
D'après Anadolu, M. Erdogan a déclaré à M. Trump que cette attaque
était une "provocation" visant à influer sur la décision de retirer les
troupes américaines de Syrie prise le mois dernier par le président des
Etats-Unis.
Minbej est depuis plusieurs mois dans le collimateur de la Turquie qui
menace de lancer une offensive pour en déloger la milice kurde des
Unités de protection du peuple (YPG).
Les YPG sont soutenues par les Etats-Unis contre les jihadistes de l'EI.
Mais Ankara considère ce groupe comme une "organisation terroriste" et
redoute de voir s'installer, le long de sa frontière, un embryon d'Etat
kurde susceptible de renforcer les velléités séparatistes sur le sol
turc.
Afin de réduire les tensions, la Turquie et les Etats-Unis se sont mis
d'accord, en mai dernier, sur une feuille de route prévoyant notamment
le retrait des YPG de Minbej et la mise en place de patrouilles
conjointes américano-turques, qui ont démarré en novembre.
Les deux pays alliés au sein de l'Otan s'efforcent par ailleurs de
trouver un accord sur la mise en place d'une "zone de sécurité" visant
à séparer les territoires tenus par les YPG de la frontière turque.
Lors de leur entretien dimanche, MM. Erdogan et Trump se sont mis
d'accord pour accélérer les discussions en cours entre les généraux des
deux pays concernant ce projet de "zone de sécurité", a rapporté
Anadolu. (AFP,
20 janvier
2019)
La Syrie en guerre secouée par deux attentats et
des frappes
israéliennes
La Syrie a été secouée dimanche par deux attentats, le premier à
Damas, contrôlée par le régime, avant l'explosion d'une bombe dans un
bus à Afrine, ville du nord-ouest visée par une offensive turque contre
les Kurdes il y a un an.
Des frappes israéliennes ont également ciblé une région du sud de ce
pays en guerre, selon une source militaire citée par l'agence de presse
officielle syrienne Sana et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme
(OSDH). Israël n'a pas fait de commentaire.
La défense anti-aérienne syrienne aurait riposté à ces frappes, selon
la source militaire syrienne.
A Damas, un "terroriste" a fait détoner un "engin explosif" dans le sud
de la capitale, sans faire de victime, a affirmé Sana, selon qui
l'auteur présumé de cet attentat a été interpellé.
"Il y a des personnes tuées et blessées mais nous n'avons pas encore pu
vérifier le bilan" exact, a de son côté déclaré à l'AFP le directeur de
l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, ajoutant que l'explosion avait été "suivie
de tirs".
Il s'agit de la première attaque dans la capitale syrienne en plus d'un
an, selon l'ONG, qui dispose d'un vaste réseau de sources dans le pays.
La télévision d'Etat avait initialement rapporté qu'une explosion avait
été entendue près d'une autoroute dans le sud de la ville, faisant état
de "premiers rapports suggérant un acte terroriste".
Le régime syrien a annoncé en mai 2018 contrôler "totalement" Damas et
ses environs pour la première fois depuis 2012, après avoir chassé les
jihadistes du groupe Etat islamique (EI) de leur dernier réduit dans la
capitale.
Attentat à Afrine -
Plus tard en matinée, c'est la ville d'Afrine, contrôlée par des forces
pro-turques dans la province d'Alep (nord), qui a été le théâtre d'un
attentat.
"Trois civils ont été tués et neuf autres personnes, dont des
combattants, blessées lorsqu'un engin piégé a explosé dans un bus", a
indiqué à l'AFP l'OSDH.
Cette ville a déjà été le théâtre d'un attentat le 16 décembre ayant
fait au moins neuf morts, dont cinq civils.
Cette nouvelle attaque coïncide avec la date anniversaire du lancement
d'une offensive turque contre cette région syrienne à majorité kurde.
Après le lancement de cette offensive meurtrière, Afrine a été
prise en mars par l'armée turque et ses supplétifs syriens, qui en ont
chassé les Unités de protection du peuple (YPG), principale milice
kurde en Syrie.
Ankara considère cette milice comme un groupe terroriste émanant du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui livre une sanglante
guérilla sur le sol turc depuis 1984.
La Turquie a menacé à plusieurs reprises de lancer une nouvelle
offensive contre les YPG.
L'attentat dans le bus a eu lieu alors que des milliers
d'habitants kurdes de Qamichli (nord-est) ont manifesté dimanche pour
dénoncer "l'occupation turque" d'Afrine, un an après le lancement de
l'offensive d'Ankara.
"Nous ne laisserons pas notre terre à Erdogan", a lancé à l'AFP
Amin Mohammed, un manifestant, en référence au président turc Recep
Tayyip Erdogan.
Dans un communiqué, les YPG se sont engagées à poursuivre la
"lutte" en vue de la libération d'Afrine "de la puissance occupante".
"Ils n'arriveront jamais à nous dissuader de poursuivre notre combat à
Afrine", a rétorqué M. Erdogan lors d'une conférence téléphonique avec
des militaires turcs ayant participé à l'offensive l'an dernier.
- "Roquettes israéliennes" -
Déclenché en 2011 par la répression sanglante de manifestations
prodémocratie par le régime, le conflit syrien s'est complexifié au fil
des ans avec l'implication de puissances régionales et étrangères et de
groupes jihadistes, sur un territoire morcelé.
Il a fait plus de 360.000 morts, des millions de déplacés et de
réfugiés, et a bousculé l'équilibre géopolitique régional.
Pays voisin inquiet du soutien iranien au régime de Bachar al-Assad,
Israël a mené dimanche un nouveau raid aérien en Syrie, selon des
médias d'Etat syriens et la Russie, alliée de M. Assad.
Selon l'armée russe, "quatre avions F-16 des forces armées israéliennes
ont tiré des roquettes sur le territoire syrien". Dans ce communiqué,
Moscou fait état de la destruction de "sept roquettes israéliennes" par
la défense anti-aérienne syrienne.
L'armée israélienne a déjà frappé à de multiples reprises ces dernières
années des cibles de l'Iran et de son allié le Hezbollah libanais en
Syrie, qui soutiennent militairement le régime Assad.
"Nous avons une politique bien établie: saper l'enracinement de l'Iran
en Syrie et nuire à quiconque tente de nous nuire", a déclaré dimanche
aux journalistes le Premier ministre Benjamin Netanyahu, lors d'un
déplacement au Tchad.
Dimanche dernier, M. Netanyahu avait reconnu que l'aviation israélienne
avait effectué deux jours plus tôt un raid contre des "entrepôts
d'armes" iraniens dans l'enceinte de l'aéroport international de Damas,
une rare confirmation de la part d'un responsable israélien.
L'armée israélienne a par ailleurs annoncé dimanche avoir intercepté
une roquette tirée de Syrie, sans donner d'autres précisions. (AFP, 20 janvier
2019)
Minbej traumatisée après un
attentat meurtrier contre les forces
américaines
Les vitrines ont volé en éclat, la viande crue est toujours sur le
grill à kébabs du restaurant. Après l'attentat suicide meurtrier qui a
frappé la coalition internationale antijihadistes à Minbej, dans le
nord syrien, les habitants restent sous le choc.
L'attaque revendiquée par le groupe Etat islamique (EI) est la plus
meurtrière contre les forces américaines de la coalition en Syrie
depuis 2014. Dix-neuf personnes, dont quatre Américains, ont été tuées
par un kamikaze qui a fait détonner sa veste d'explosifs près du
"Palais des Princes", un restaurant de grillades sur le marché central
de Minbej.
Cette ville du nord, sous contrôle d'une alliance arabo-kurde alliée à
la coalition, est une place-forte pour les forces américaines. Un calme
relatif règne à Minbej depuis qu'elle a été arrachée aux jihadistes de
l'EI en 2016. En juillet, deux sénateurs américains s'y étaient même
rendus.
"On vient au marché, mais on a peur. On va au travail, mais on a peur.
On est là maintenant, mais on a peur, on ne sait pas ce qui peut
arriver", lâche Jomaa al-Qassem, un des clients qui s'est déplacé en
voiture pour faire des courses avec son fils de trois ans.
Devant la façade noircie du restaurant, les forces de sécurité, fusil à
la main, empêchent les curieux de s'approcher, ou même de prendre des
photos avec leur téléphone portable.
Un rideau de fer à demi-tiré révèle un grill à kébabs où les morceaux
de viande rouge sont encore abandonnés, couverts de poussière. Un amas
de fer blanc déchiqueté, venu du mobilier de la cuisine, gît à même le
sol.
- "Boule de feu" -
Avec dans ses mains plusieurs ours en peluche rouges, Abou Abdel
Rahmane est en train de vider la devanture de sa papeterie. Il lui
reste encore les ballons de foot à sortir. Sa vitrine a volé en éclat,
et le verre brisé est éparpillé sur le sol.
"J'étais à l'entrée de ma boutique. J'ai vu une boule de feu s'échapper
du restaurant. Après il y avait des morceaux de corps sur le sol",
confie-t-il à l'AFP, blouson de cuir noir sur sa djellaba couleur
sombre, un keffieh rouge et blanc lui barrant le visage.
L'attentat de mercredi visait une "patrouille de routine" des forces de
la coalition internationale emmenée par Washington pour lutter contre
l'EI.
Dix civils et cinq combattants arabo-kurdes ont été tués. Quatre
Américains ont subi le même sort: deux militaires, un employé civil du
ministère de la Défense et un employé d'un sous-traitant du Pentagone.
Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière contre les forces américaines
en Syrie, au vu des chiffres du Pentagone qui rapporte la mort ces
dernières années de deux Américains tombés au combat dans ce pays, dans
deux incidents distincts.
Aux entrées de la ville, des barrages de sécurité, tenus par des forces
du Conseil militaire de Minbej, fouillent scrupuleusement les véhicules
qui entrent et qui sortent et vérifient les identités, tandis que des
patrouilles ratissent les rues.
- "Sabotage" -
Mais pour Malek al-Hassan, ce n'est pas suffisant.
"On espère que les forces seront plus vigilantes aux barrages, et
qu'elles vont mettre les bouchées doubles pour empêcher (les
jihadistes) infiltrés de commettre ces actes de sabotage", martèle ce
père de 45 ans.
Après une ascension fulgurante en 2014 et la conquête de vastes
territoires en Syrie et en Irak, l'EI est aujourd'hui acculé dans ses
derniers retranchements. Malgré les défaites qu'il a subies, le groupe
jihadiste parvient encore à semer la mort avec des attentats comme
celui de mercredi.
L'attentat de Minbej intervient après l'annonce en décembre d'un
retrait prochain des troupes américaines de Syrie. Le président Donald
Trump avait justifié ce désengagement en assurant que l'EI avait été
vaincu.
Naassan Dandan a les larmes aux yeux en se souvenant du drame. "J'étais
dehors, et puis en rentrant l'explosion a eu lieu, j'ai été projeté au
sol", confie le quadragénaire.
Il continue de déblayer les morceaux de verre de sa vitrine éparpillés
dans son studio de photographie. Aux murs, les portraits d'enfants pris
tout au long de sa carrière sont couverts de poussière.
Le voyant faire, deux gamins qui passent par là s'approchent pour
l'aider.
Après l'impact de l'explosion, M. Dandan a réussi à se relever puis est
sorti dehors. "J'ai vu les corps, les morts et les blessés", se
remémore-t-il.
Pour Malek al-Hassan aussi, le souvenir de l'attentat reste vivace.
"J'étais venu hier pour acheter des livres pour les enfants. Quand
l'explosion a eu lieu, je ne sais pas comment on a réussi à s'échapper
du centre-ville", dit-il, tremblant encore. (AFP, 18 janvier
2019)
Zone de sécurité: le pouvoir syrien dénonce une
"agression" turque
Les autorités syriennes ont dénoncé mardi comme une "agression" les
déclarations du président turc Recep Tayyip Erdogan qui a dit que son
pays était prêt à établir une "zone de sécurité" en Syrie, pays en
guerre frontalier de la Turquie.
Les déclarations "irresponsables" de M. Erdogan "montrent une nouvelle
fois que son régime ne traite qu'avec le langage de l'occupation et de
l'agression", a indiqué l'agence officielle Sana, citant une source au
ministère des Affaires étrangères.
La question de la zone de sécurité, qui serait établie entre la
frontière turque et les positions d'une milice kurde soutenue par
Washington mais honnie par Ankara, a été évoquée dans un entretien
téléphonique lundi entre M. Erdogan et le président américain Donald
Trump.
"La Syrie affirme que la tentative de porter atteinte à son unité est
considérée comme une agression claire et une occupation de son
territoire", a ajouté la même source en accusant la Turquie de
"soutenir le terrorisme".
"Nous sommes déterminés à défendre par tous les moyens notre peuple et
notre territoire contre toute forme d'occupation ou d'agression, y
compris l'occupation turque", a-t-elle poursuivi.
M. Erdogan a affirmé à M. Trump que la zone de sécurité serait établie
par la Turquie et que son pays demanderait un appui logistique de la
coalition internationale antijihadistes regroupant une soixantaine de
pays, dont les Etats-Unis et la France.
Depuis l'annonce en décembre par Donald Trump du retrait prochain des
troupes américaines de Syrie, la Turquie et les Etats-Unis s'efforcent
de trouver un accord qui les satisfasse mutuellement au sujet de la
milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG).
Si Washington appuie les YPG contre l'organisation jihadiste Etat
islamique (EI), Ankara qualifie cette milice de "terroriste" et menace
depuis plusieurs semaines de déclencher une nouvelle offensive contre
ses positions dans le nord de la Syrie, frontalier de la Turquie.
La Turquie défend depuis plusieurs années l'idée d'une "zone de
sécurité" le long de sa frontière en Syrie, mais cette proposition a
jusqu'ici été rejetée, y compris par le prédécesseur de Donald Trump,
Barack Obama.
Le pouvoir syrien a souvent dénoncé la présence en Syrie de soldats
turcs déployés dans le nord du pays, au côté de rebelles syriens
appuyés par Ankara. (AFP, 15 janvier
2019)
Erdogan et Trump évoquent
l'établissement par Ankara d'une "zone de
sécurité"
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré mardi avoir évoqué
avec son homologue américain Donald Trump l'établissement par Ankara
d'une "zone de sécurité" en Syrie séparant la frontière turque des
territoires aux mains d'une milice kurde.
Ce dispositif a été discuté dans un entretien téléphonique lundi soir
entre les deux hommes destiné à apaiser les tensions après que le
président américain eut menacé de "dévaster" l'économie de la Turquie
si celle-ci attaquait les combattants kurdes en Syrie.
Au cours de cette conversation "extrêmement positive", Donald Trump "a
mentionné une zone de sécurité d'une largeur de 20 miles, ce qui
représente plus de 30 km, qui sera établie par nous le long de la
frontière", a affirmé M. Erdogan dans un discours à Ankara.
Mais répondant peu après aux questions de journalistes, le chef
de l'Etat a ajouté que la mise en place de cette "zone de sécurité"
pourrait se faire avec la coalition internationale antijihadiste
regroupant une soixantaine de pays, dont les Etats-Unis, la Turquie ou
encore la France.
Depuis l'annonce, le mois dernier par Donald Trump, du retrait prochain
des troupes américaines de Syrie, la Turquie et les Etats-Unis
s'efforcent de trouver un accord qui les satisfasse mutuellement au
sujet de la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG).
Si Washington appuie les YPG contre l'organisation Etat islamique (EI),
Ankara considère cette milice kurde comme un groupe "terroriste" et
menace depuis plusieurs semaines de déclencher une nouvelle offensive
contre ses positions dans le nord de la Syrie.
L'annonce du futur départ des militaires américains a été bien
accueillie par la Turquie, mais des déclarations de responsables
américains évoquant l'établissement d'un lien entre ce retrait et la
garantie de la sécurité des combattants kurdes ont suscité la colère
d'Ankara.
- Zone "extensible" ? -
La Turquie pousse depuis plusieurs années à la création d'une "zone de
sécurité" le long de sa frontière en Syrie, mais cette idée a jusqu'ici
été rejetée, y compris par le prédécesseur de Donald Trump, Barack
Obama.
Cependant, cette option est revenue sur le devant de la scène lorsque
le président américain a sommairement évoqué une "zone de sécurité de
20 miles" (environ 32 km) dans un tweet dimanche, une occasion que le
gouvernement turc s'est empressé de saisir.
"J'aborde ce sujet positivement, il est possible de travailler sur
cette idée", a déclaré à la presse mardi M. Erdogan, ajoutant, sans
autres précisions, que la largeur de cette zone pourrait même être
"étendue" au-delà des 20 miles évoqués par M. Trump.
Le chef de l'Etat turc a par ailleurs refusé tout net la participation
des YPG à l'établissement de cette "zone de sécurité" : "Ce sont des
terroristes", a-t-il dit.
Mais la création d'une telle zone supposerait que les YPG acceptent de
quitter les positions qu'elles occupent le long des 900 km de la
frontière turco-syrienne, dont la milice kurde contrôle une grande
partie.
Activement engagée sur le théâtre syrien, la Turquie a déjà délogé les
YPG de plusieurs positions dans le nord-ouest, aujourd'hui contrôlées
par des groupes rebelles et où des troupes turques sont également
déployées, suscitant des accusations d'"occupation".
"Comparer la présence de la Turquie en Syrie à celle d'autres pays est
une insulte à l'histoire, à notre civilisation et à notre culture",
s'est néanmoins exclamé mardi M. Erdogan, nostalgique de l'Empire
ottoman.
- Après Trump, Poutine -
Alors que les désaccords au sujet des YPG enveniment les relations
entre la Turquie et les Etats-Unis depuis deux ans, M. Erdogan s'est
dit convaincu mardi d'être parvenu à "une compréhension mutuelle d'une
portée historique" avec M. Trump au cours de l'entretien de lundi.
Ce ton apaisé tranche sensiblement avec l'atmosphère orageuse des jours
précédents, Ankara critiquant avec virulence la menace du président
américain de "dévaster" l'économie turque si cette milice kurde était
attaquée.
Les déclarations de Donald Trump ont réveillé le spectre de sanctions
américaines, celles-ci ayant déjà accéléré l'effondrement de la livre
turque l'été dernier. Lundi, la monnaie nationale a perdu plus de 1,5%
de sa valeur face au dollar.
Membre de l'Otan et soutenant des groupes rebelles en Syrie, la Turquie
coopère par ailleurs étroitement avec la Russie, le principal soutien
du régime de Damas.
M. Erdogan a annoncé mardi qu'il se rendrait le 23 janvier dans ce pays
pour s'y entretenir notamment du retrait américain avec le président
Vladimir Poutine. (AFP, 15 janvier
2019)
Quel avenir pour Idleb, passé sous l'emprise totale
des jihadistes?
La province d'Idleb dans le nord-ouest de la Syrie est désormais
totalement contrôlée par Hayat Tahrir al-Cham (HTS), une alliance
jihadiste dominée par l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda.
Certaines factions jihadistes également présentes dans cette région
sont déjà alliées à HTS. Les groupes rebelles devront eux accepter la
tutelle de l'administration locale mise en place par HTS ou alors
quitter le secteur et rejoindre d'autres zones insurgées du nord de la
Syrie.
Comment les jihadistes de HTS ont-ils pu consolider leur "émirat" de
facto? Quelle influence peuvent-ils désormais avoir sur l'évolution du
conflit et sur ses autres protagonistes?
- Les jihadistes en expansion? -
En septembre, la Turquie, soutien des rebelles, et la Russie, alliée
indéfectible du président syrien Bachar al-Assad, ont dévoilé un accord
qui a permis d'éviter une offensive meurtrière du régime syrien contre
Idleb et des territoires adjacents dans les provinces voisines de Hama
et Alep.
L'initiative prévoyait la création d'une "zone démilitarisée" pour
séparer les secteurs insurgés des territoires gouvernementaux. Mais
certaines conditions de l'accord n'ont pas été respectées, notamment
par les jihadistes.
Moscou avait chargé la Turquie, qui soutient à Idleb la coalition
rebelle du Front National de Libération (FNL), de neutraliser les
factions les plus extrémistes, selon les experts.
Cela ne s'est pas produit et HTS a lancé début janvier une offensive
contre le FNL, prenant le contrôle de plusieurs localités rebelles, au
terme de combats qui ont fait plus de 130 morts dans les deux camps,
selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Jeudi, les jihadistes ont imposé aux rebelles un accord qui permet à
HTS d'étendre son emprise sur toute la province d'Idleb et ses
environs, par le biais de son administration locale, le "Gouvernement
du Salut".
"Désormais, HTS peut se présenter à la Turquie et à d'autres comme un
interlocuteur indispensable pour toute solution non-militaire à Idleb",
souligne Sam Heller, analyste au centre de réflexion International
Crisis Group.
"La Turquie n'a pas empêché la prise de contrôle de HTS, mais il semble
qu'elle n'était en mesure de le faire", soutient-il.
HTS disposerait d'environ 25.000 combattants aguerris et bien armés,
selon certaines estimations.
- Un revers pour la Turquie ?
Ankara, qui dispose de troupes à Idleb et ailleurs dans le nord syrien,
n'a pas réagi à l'offensive jihadiste.
"Pour la Turquie, c'est une défaite de ses alliés", confirme le
géographe à l'Université française de Lyon et expert sur la Syrie,
Fabrice Balanche.
Avec l'accord de jeudi, plusieurs secteurs, dont les villes rebelles de
Maarat al-Noomane et d'Ariha, dans le sud de la province d'Idleb,
passent sous la coupe des jihadistes.
Les factions du FNL qui s'y trouvent, Ahrar al-Cham et Souqour al-Cham,
resteront sur place, mais sous la supervision du "Gouvernement du
Salut".
Les rebelles qui refusent le pouvoir jihadiste pourront eux migrer vers
des territoires insurgés pro-Ankara près de la frontière turque.
C'est le cas du groupe Noureddine al-Zinki, dont les combattants mis en
déroute par HTS se sont réfugiés dans l'enclave d'Afrine (province
voisine d'Alep), conquise par des rebelles proturcs l'an dernier.
La Turquie soutient des factions syriennes qui l'épaulent dans ses
opérations militaires contre les Unités de protection du Peuple (YPG),
principale milice kurde de Syrie.
Ankara menace depuis décembre d'une offensive contre cette milice
implantée dans le nord-est syrien. Le principal obstacle à un tel
assaut est la présence de troupes américaines dans ce secteur.
Mais le retrait des forces américaines entamé jeudi sur décision du
président Donald Trump pourrait changer la donne.
- Le régime va-t-il attaquer ? -
Le renforcement des jihadistes démontre que les dispositions de
l'accord russo-turc de septembre n'ont pas été respectées.
Ces violations pourraient servir de prétexte au régime syrien pour
remettre à l'ordre du jour une offensive contre Idleb, où vivent
quelque trois millions de personnes.
Un assaut pourrait provoquer une catastrophe humanitaire de grande
échelle. La Turquie, qui accueille déjà sur son territoire 3,6 millions
de réfugiés syriens, cherche à tout prix à éviter des violences qui
pourraient provoquer un nouvel afflux vers sa frontière.
Mais avec le retrait des troupes américaines et le rapprochement amorcé
entre les forces kurdes et Damas, Idleb n'est pas la priorité du
régime, estime M. Balanche.
"Récupérer l'est de la Syrie est plus important. Il y a le pétrole et
ça sera plus facile politiquement", explique l'expert, évoquant les
territoires et les champs pétroliers tenus par les Kurdes.
Selon M. Balanche, Moscou se sert de la Turquie "pour mettre la
pression sur les Américains afin qu'ils quittent le nord-est de la
Syrie".
Jeudi les autorités turques ont vivement réagi à de récentes
déclarations de Washington perçues comme un rétropédalage, menaçant de
lancer leur offensive contre les forces kurdes si le retrait américain
devait être retardé. (AFP, 11 janvier
2019)
La
police militaire russe commence à patrouiller
dans la région de Minbej
La police militaire russe a commencé à patrouiller dans les environs de
la ville syrienne de Minbej, une zone autrefois sous contrôle des
combattants kurdes soutenus par les Etats-Unis, a indiqué mardi un
porte-parole de l'armée russe.
"L'objectif est d'assurer la sécurité de la zone de responsabilité et
de surveiller la situation et les mouvement des formations armées", a
précisé à la chaîne de télévision Rossiïa 24 Ioussoup Mamatov, ajoutant
que la police militaire russe était déployée "autour de Minbej", mais
pas dans la ville en elle-même.
Selon Rossiïa 24, la police militaire russe sera déployée dans la zone
"de manière régulière". La chaîne a montré un groupe d'une dizaine de
membres de cette force, vêtus de kaki, traverser des villages à bord de
véhicules tout-terrain et de camions arborant le drapeau russe.
La Russie intervient depuis septembre 2015 en soutien des troupes
gouvernementales syriennes, qui se sont récemment déployées dans la
région de Minbej, située dans le nord de la Syrie, près de la frontière
avec la Turquie.
Les combattants kurdes, redoutant une offensive turque, ont appelé le
régime syrien à déployer ses troupes dans la zone fin décembre, après
l'annonce surprise par Donald Trump d'un retrait américain de Syrie.
De hauts responsables militaires américains ont multiplié les mises en
garde à l'égard de Donald Trump contre un retrait précipité qui
laisserait la voie libre en Syrie aux alliés du régime de Bachar
al-Assad, à savoir la Russie, grande rivale des Etats-Unis, et l'Iran,
bête noire de l'administration Trump.
Quelque 2.000 soldats américains, essentiellement des forces spéciales,
sont actuellement déployés en Syrie pour combattre le groupe Etat
islamique et former les forces locales dans les zones reprises aux
jihadistes.
Les combattants kurdes forment l'épine dorsale des Forces démocratiques
syriennes (FDS) qui avaient pris Minbej à l'EI en 2016. Ils se sont
récemment retirés de cette ville après l'annonce du départ américain.
Lundi, Donald Trump a assuré que le retrait américain serait mené "à un
rythme adapté tout en continuant en même temps à combattre l'EI et à
faire ce qui est prudent et nécessaire pour tout le reste". (AFP, 8 janvier
2019)
Ankara
et Bagdad promettent de renforcer leur
coopération contre le terrorisme
La Turquie et l'Irak ont insisté jeudi sur leur volonté de renforcer
leur coopération dans la lutte contre le terrorisme, au cours d'une
visite du président irakien à Ankara.
"Nous sommes conscients de l'importance qu'il y a à ce que nous
travaillions ensemble pour avoir du succès dans notre lutte contre le
terrorisme", a déclaré lors d'une conférence de presse conjointe le
président turc Recep Tayyip Erdogan.
"Si Dieu le veut, nous allons approfondir notre coopération dans ce
domaine", a-t-il poursuivi, citant nommément le groupe Etat islamique
(EI), le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et le mouvement
guléniste accusé par Ankara d'avoir fomenté le putsch manqué de juillet
2016.
"L'Irak souhaite une coopération réelle et un partenariat stratégique
avec la Turquie", a déclaré le président irakien Barham Saleh, estimant
que cela bénéficierait "non seulement aux deux pays, mais à l'ensemble
de la région".
Le PKK, qui mène une insurrection armée en Turquie depuis 1984, dispose
dans le nord de l'Irak de bases arrière régulièrement visées par les
forces armées turques.
Jeudi encore, l'armée turque a ainsi affirmé avoir détruit la veille,
dans les zones de Zap, Metina et Avashin-Basyan, des abris et des
dépôts de munitions appartenant au PKK, classé organisation
"terroriste" par la Turquie, mais aussi l'Union européenne, les
Etats-Unis et le Canada.
Mi-décembre, ces frappes avaient provoqué des remous dans les relations
entre les deux pays: les autorités irakiennes avaient convoqué
l'ambassadeur turc à Bagdad pour protester contre les bombardements
turcs "répétés" sur le sol irakien, dénonçant une "violation de la
souveraineté" de l'Irak.
Ankara avait pour sa part appelé Bagdad à coopérer dans la lutte contre
le PKK, invoquant dans le cas contraire son droit à la légitime défense
pour intervenir en Irak. (AFP, 2 janvier
2019)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Assassinat d'un ex-banquier à Chypre: la Turquie
condamnée par la CEDH
La Cour européenne des droits de
l'homme (CEDH) a condamné mardi la Turquie pour avoir refusé de
collaborer avec Chypre dans une enquête pour élucider l'assassinat d'un
ancien banquier chypriote-turc controversé, abattu avec sa femme et sa
fille en 2005.
Dans cette affaire qui n'a jamais été jugée, la Turquie "n'a pas
consenti le niveau minimum d'efforts requis", épingle la Cour dans son
arrêt de Grande chambre, instance suprême de la juridiction basée à
Strasbourg (est de la France).
Ankara a notamment "ignoré" les demandes d'extradition des
suspects adressées à la République de Chypre et les lui a retournées
sans réponse", poursuit la Cour, initialement saisie par la famille des
victimes, qui conclut à la violation de l'article 2 (droit à la vie/à
une enquête) de la Convention européenne des droits de l'homme.
L'affaire remonte à janvier 2005, lorsque les corps d'Elmaz
Guzelyurtlu, ancien banquier de la République turque de Chypre nord
(RTCN, autoproclamée), âgée de 52 ans, de son épouse Zerin, 50 ans, et
de leur fille de 15 ans avaient été découverts par la police chypriote
au bord de l'autoroute entre Larnaca et Nicosie, tués par balles.
Banquier controversé, M. Guzelyurtlu avait fui la RTCN pour la
République de Chypre, au sud de l'île, en 2000 après que la banque
Everest qu'il dirigeait eut fait faillite, y provoquant une crise
financière majeure, la ruine de nombreux clients et une grande
agitation sociale.
Huit suspects avaient été interpellés en RTCN, avant d'être relâchés.
La République turque de Chypre du nord n'a par la suite jamais donné
suite aux demandes d'extraditions formulées par Nicosie et les auteurs
présumés n'ont jamais été jugés.
L'affaire avait posé à l'époque un casse-tête juridique, sur fond de
tensions politico-diplomatiques entre la République de Chypre, au sud,
et la partie du nord de Chypre, la RTCN, considérée internationalement
comme occupée par la Turquie et où sont stationnés quelque 35.000
soldats turcs.
Dans un premier arrêt consacré à l'affaire, la CEDH avait condamné à la
fois Chypre et la Turquie, jugeant que les deux pays avait
insuffisamment collaboré dans ce dossier.
Mardi, les juges ont cette fois estimé que la République de Chypre
n'était coupable d'aucune violation et avait, au contraire, "fait tout
ce que l'on pouvait raisonnablement attendre d'elle" pour obtenir la
remise des suspects par la Turquie.
De son côté, Ankara "n'a pas consenti le niveau minimum d'efforts
requis" dans ces circonstances, pointe la Cour. (AFP, 29 janvier
2019)
Immigration
/ Migration
"Faisons un nettoyage, balayons
tous les imams bruxellois!"
Jeune retraité, Hamid Benichou a derrière lui près de trente ans
d'expérience d'agent de police de proximité dans les communes de
Saint-Josse, Schaerbeek et Evere. Restant actif dans l'associatif, ce
Belge d’origine algérienne continue de s'informer quasi quotidiennement
auprès de ses anciens collègues de la situation dans les rues de
Bruxelles. Il faut dire, Hamid Benichou s'est toujours énormément
impliqué dans son métier. D'ailleurs, dès les années 1990, tel un
lanceur d'alertes, c'est lui qui, parmi les premiers, a prévenu que
l'intégrisme prospérait chez certains jeunes. Aujourd'hui, ce musulman
pratiquant livre un regard sans concession et plutôt inquiétant sur
l'islam rigoriste qui s'implante dans la capitale de l'Europe. Hamid
Benichou est l'Invité du samedi.
A Molenbeek, la nuit du Nouvel an, des jeunes ont détruit des voitures,
des vitrines ou des abribus, puis ils se sont confrontés à la police.
Cela vous étonne-t-il ?
Les autorités communales et policières connaissent le terrain, elles
auraient dû anticiper. Il n'empêche, ces événements sont
insupportables. Je trouve fou que des gens saccagent, pillent au moment
de la Saint-Sylvestre. Ces kets, qui ont parfois à peine 10 à 16 ans,
ne devaient pas traîner dans la rue dans un tel moment de fraternité.
Mais ils considèrent que le Nouvel an n'est pas leur fête, que c'est
celle des autres. Je n'ai jamais entendu autant de rejet de cette
célébration qu'aujourd'hui. Ce discours date d'il y a des années, mais
il s'exprime avec de plus en plus de force. Mais qui sont-ils pour
juger ce qui est bon de ce qui est mauvais ?
Leur vision serait binaire, entre le bon et le mauvais ?
Ils mettent dans leur vision de la société une dose de religion qui
sépare le licite (halal) de l'illicite (haram). Tout ce qui est bien
est musulman, tout ce qui est impropre est non musulman. Vous savez,
leurs parents ne veillent pas sur eux, ignorent à quelle heure ils
rentrent, ne s'étonnent pas qu'ils reviennent avec des objets qui ne
leur appartiennent pas... Il y a un manque flagrant d'éducation, de
communication au sein de beaucoup de familles. On ne leur enseigne pas
non plus le respect de l'autre, la vie en communauté. Par contre, dans
la famille, on explique bien à ces jeunes la différence entre haram et
halal !
Certains leur trouvent des excuses, à travers le racisme ambiant,
l’absence de perspectives, la discrimination à l’embauche... Vous y
souscrivez ?
Très vite, surtout sur les réseaux sociaux, certains ont brandi le
panneau "victimisation" ou "stigmatisation" pour expliquer de tels
comportements. Ces excuses viennent toujours des mêmes personnes,
issues de la communauté musulmane, soutenues globalement par des bobos
occidentaux, auxquels s'adjoignent quelques politiques en recherche de
voix. Moi, je réponds que chacun doit s'intégrer complètement dans
cette société et faire face aux discriminations et au racisme qui
touchent toutes les communautés, même chez les Belgo-Belges. Pourquoi
cette frange musulmane de la population cherche-t-elle à s'accaparer
l'excuse de la stigmatisation ? J'ai vécu des situations
insupportables, mais je me suis défendu moi-même, sans l'aide des
associations et des bobos.
Cela concerne davantage la communauté musulmane que les autres
communautés ?
Il n'y a pas photo ! Il suffit de voir où les problèmes se posent et
qui vit à ces endroits... Il est temps de sévir contre ces voyous, il
faut les interpeller et qu'ils assument leurs actes, sans leur trouver
d'excuse.
Est-il possible de raisonner ces jeunes ?
C'est un travail à mettre en oeuvre en amont. Il faut que les agents de
quartier les identifient, puis qu'ils travaillent avec des partenaires
du monde associatif. Avant, il y avait des passerelles : dans les
années 1990, je discutais avec les associations de jeunes, je leur
signalais des problèmes, je leur demandais d'être vigilants. J'allais
aussi voir les parents, chez eux, en présence du gosse. Ça demande du
travail, de la motivation, de l'empathie. Qui ose encore faire ça ? Or,
il faut disposer de suffisamment de renseignements sur chacun pour
savoir qui est qui et pour pouvoir intervenir rapidement.
En quoi l'approche policière a-t-elle changé aujourd'hui ?
Avant, on travaillait 4/5e de notre temps à l'extérieur. Aujourd'hui,
ce n'est plus que 1/5e, tant il y a de paperasse. Il y a tout de même
moyen de dégager du temps. Mais il faut que l'agent de quartier aime
aller au contact de l'autre, c'est un minimum ! Actuellement, il y a
une défaillance incroyable dans le temps d'intervention à cause du
manque de motivation, d'engagement. Il faut aussi que les horaires des
agents soient adaptés pour qu'ils soient présents sur le terrain aux
moments où la commune bouge, soit après la sortie des classes.
Y a-t-il des endroits à Bruxelles où la police n’ose pas intervenir ou
craint de se rendre ?
Oui, Etangs noirs, place Liedts, quartier Nord, Pavillon... La police y
passe mais, au moindre incident, c'est le grabuge assuré. Pourquoi ?
Entre autre parce que notre police de proximité n'a pas été
suffisamment à la rencontre des citoyens pour dire qu'elle était
présente pour régler les soucis. La police ne doit pas être là
uniquement pour surveiller, elle doit apporter une quiétude et faire
respecter la loi.
Fusionner les six zones de police en Région bruxelloise entraînerait
plus d'efficacité ?
Je ne sais pas, mais la police locale est trop dépendante du pouvoir
des bourgmestres et des Collèges de police. Il faut la libérer de cette
main politique qui codifie les interventions et qui peut fluctuer
d'élection en élection. On entend parfois dire "le bourgmestre n'aime
pas qu'on fasse ceci", et donc on n'y touche pas... Evidemment, ils ne
l'admettront pas, mais les bourgmestres interviennent énormément. Et
certaines de leurs décisions sont aberrantes.
D'après vous, beaucoup de musulmans intégristes vivent à Bruxelles ?
De plus en plus deviennent rigoureux dans le concept islamique. Pour
eux, le halal est devenu le sixième commandement du coran. Demain, ils
pourraient même ajouter un septième, la polygamie, car cette pratique
est de plus en plus courante, notamment en Afrique du Nord. Ils
rabaissent l'islam au niveau du caniveau et cela me blesse. Ils se
disent Frères musulmans mais ils sont salafistes dans leur idéologie,
ce sont des purs et durs. Ce sont ces musulmans qui affirment que le
Nouvel an c'est haram, qui ne veulent pas d'alcool dans les cafés, pas
de certaines viandes dans les restaurants. Ils disent qu'ils veulent
vivre en paix, mais en tant que citoyens à part, en tant que "bons
musulmans" qui se regroupent entre eux.
Quel est leur poids dans la communauté ?
Il est important, ils sont nombreux ! Ils disent aux jeunes que ce
qu'ils subissent est dû au rejet de la religion. L'extrême droite, le
racisme, la discrimination sont devenus des slogans dont ils se servent.
Comment leurs messages sont-ils véhiculés ?
Evidemment, ces messages vivent sur les réseaux sociaux. Mais ils
passent d'abord au sein de la famille, où il existe un vrai
conditionnement. Chez certains, tu peux à peine embrasser ta femme
devant tes gosses. La danse du ventre, c'est terminé. Que Madame
Moureaux organise une fête avec des danseuses du ventre ou un concert
de musique, et elle verra comment cela va se passer... Il n'y a plus
que les chants religieux qu'ils acceptent.
Cet endoctrinement se déroule aussi dans les mosquées ?
Le vendredi, les mosquées sont pleines. Au lieu d'aborder des problèmes
concrets, de la société, du respect des lois, des logements, les imams
ne parlent que de halal et de haram. Ils continuent de rapper sans
cesse les fameux hadiths, ces textes écrits plus de 200 ans après la
mort du prophète. Faisons un nettoyage, balayons tous les imams
bruxellois ! Certains sont là depuis 40 ans, qu'ils partent à la
retraite ! Et recrutons un jeune qui fasse des discours en français ou
en néerlandais, sans aller puiser dans les hadiths, et qui ose évoquer
les problèmes causés par ces jeunes.
Certains de ces jeunes pourraient-ils devenir des djihadistes et passer
à l'acte ?
Je ne suis pas capable de le dire. En tout cas, leur violence verbale,
notamment à l'égard des femmes, prend de plus en plus d'espace dans
notre société. La police, le monde associatif, les citoyens savent et
voient ce qu'il se passe. Mais qui ose interpeller ces gens ? Dès qu'on
leur dit que la religion relève du privé, ils s'offusquent et ils
présentent leur religion comme un étendard. Quand ils apprennent qu'un
musulman est aussi laïque, ils se fâchent.
Votre discours est très franc. Vous ne craignez pas qu'on s'en prenne à
votre intégrité ?
Je suis souvent agressé via les réseaux sociaux. Je leur réponds que
leurs discours c'est du réchauffé, que tout ce qu'ils disent je l'ai
connu pendant la décennie noire algérienne, ou sur le terrain dans les
années 1990. Il faut créer un dialogue direct avec eux, tout mettre à
plat.
(La Libre Belgique, Jonas Legge, 12 janvier 2019)
Le
terrible bilan des migrants morts en 2018 en
Méditerranée
Plus de 2.260 migrants ont trouvé la mort en tentant de traverser la
mer, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
Des arrivées en baisse, mais plus de 2.260 morts : la Méditerranée est
restée en 2018 la voie maritime la plus meurtrière pour les migrants,
selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR),
qui a appelé les pays européens à "sortir de l'impasse".
Un total de 2.262 migrants sont "morts ou portés disparus" en tentant
de traverser la Méditerranée l'an passé, contre 3.139 en 2017, selon
les chiffres publiés par le HCR sur son site internet.
Baisse du nombre d'arrivées
Du côté des arrivées, 113.482 personnes ont traversé la mer pour gagner
les côtes des pays méditerranéens, soit une baisse par rapport à 2017
(172.301). A ces chiffres, il faut ajouter quelque 6.700 personnes
enregistrées dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla en
territoire africain, mais qui n'ont pas traversé la mer. Au total,
120.200 migrants sont arrivés en Europe en 2018.
Ces chiffres marquent une chute drastique par rapport au "pic" de 1,015
million d'arrivées en 2015, au cœur de la crise des réfugiés. Mais pour
les décès, la baisse est moins marquée : il y avait alors eu près de
3.800 morts.
En proportion, la mortalité a d'ailleurs un peu augmenté en 2018 par
rapport à l'année précédente.
Meurtrière Méditerranée
Dans une déclaration à l'AFP, la porte-parole du HCR en France Céline
Schmitt s'inquiète :
"La Méditerranée est depuis plusieurs années la voie maritime la plus
meurtrière au monde pour les réfugiés et les migrants, avec un taux de
mortalité qui a fortement augmenté."
"En 2019, il est essentiel de sortir de l'impasse actuelle et de mettre
fin à des approches au cas par cas, c'est-à-dire bateau par bateau,
pour savoir où débarquer les passagers secourus", a-t-elle ajouté, en
plaidant pour un "mécanisme régional de débarquement".
L'année 2018 a été marquée par une crise diplomatique entre pays
européens autour de l'accueil des réfugiés, notamment après que le
gouvernement italien, au fort discours anti-migrants, a fermé les ports
aux bateaux humanitaires cet été.
L'Espagne en première ligne
Alors que la voie principale de migration passait jusque-là par la
Libye et l'Italie, l'Espagne est ainsi redevenue en 2018 la première
porte d'entrée en Europe, avec 55.756 arrivées par la mer (contre
22.103 en 2017).
Cette tendance pourrait se poursuivre puisque les garde-côtes espagnols
ont indiqué, mercredi, avoir porté secours à 401 migrants au cours des
deux premiers jours de 2019.
De son côté, l'Italie a enregistré 23.371 arrivées, en chute libre par
rapport à 2017 (119.369), et la Grèce 32.497.
En 2018, le premier pays d'origine des migrants était la Guinée (13.068
personnes), suivi du Maroc (12.745) et du Mali (10.347). La Syrie
n'était que le quatrième pays d'origine des arrivants, suivie de
l'Afghanistan et de l'Irak.
Entraves aux navires humanitaires
Autre conséquence, plusieurs navires humanitaires ont été contraints
d'errer en Méditerranée depuis l'été, faute de savoir où accoster.
Chaque situation s'était débloquée avec un accord trouvé dans l'urgence
entre pays européens pour la répartition des réfugiés.
En ce début 2019, deux navires d'ONG allemandes transportant 49
migrants ont reçu l'autorisation de s'"abriter" dans les eaux
maltaises. Les Pays-Bas se sont dits prêts à accueillir une partie
d'entre eux, "à condition que d'autres pays européens fassent de même".
Mais les navires humanitaires, qui dénoncent des entraves croissantes à
leur action, sont de moins en moins nombreux : début décembre, Médecins
sans frontières et SOS Méditerranée ont dû mettre un terme aux
opérations de l'"Aquarius", devenu un symbole de la crise européenne
sur l'accueil des migrants.
Responsabilité de l'Europe
MSF avait alors pointé la responsabilité des gouvernements européens
dans les décès en Méditerranée, "en soutenant les garde-côtes libyens
pour intercepter les personnes en mer".
Au large de la Libye, une vaste zone est aujourd'hui placée sous la
responsabilité de garde-côtes libyens, dont le niveau de formation et
d'équipement est régulièrement dénoncé du côté des ONG.
Mme Schmitt rappelle :
"Nous réitérons notre appel à la communauté internationale pour qu'elle
lutte contre les causes profondes des déplacements et les facteurs qui
forcent les gens à entreprendre des voyages de plus en plus dangereux
et périlleux." (L'Obs avec AFP, 3 janvier 2019)
Nouvel An qui dégénère à Molenbeek: des policiers
également pris pour cible
La police de Bruxelles-Ouest (Molenbeek-Saint-Jean, Jette, Ganshoren,
Berchem-Sainte-Agathe et Koekelberg) a procédé, dans la nuit de lundi à
mardi, à une vingtaine d’arrestations administratives, dont tout du
moins deux sont déjà devenues judiciaires, a indiqué mardi matin
Caroline Vervaet, porte-parole de la police locale. L’identification
des personnes impliquées dans les dégradations et violences, qui
donnera lieu à des arrestations judiciaires, se poursuit. Au total,
sept voitures privées ont été incendiées.
Sur la place devant la station de métro Etangs noirs, des jeunes du
quartier ont mis le feu à des déchets qui traînaient sur la voie
publique ainsi qu’à un véhicule. Les vitres de trois commerces ont été
endommagées. Des jeunes sont entrés dans une pharmacie, qui a été
vandalisée. Des jets de cailloux ont ciblé des pompiers et des
policiers. Au total, quatre véhicules de police et deux autopompes ont
été endommagés par des caillassages et quatre policiers ont été
légèrement blessés. Seul l’un d’entre eux a fait valoir le besoin de
voir son médecin traitant ce mardi.
Par la suite, trois voitures ont été incendiées dans la rue Ribaucourt.
Le feu est parti dans une camionnette, garée à proximité des deux
autres voitures. Les façades de deux immeubles inhabités ont également
été endommagées. Un expert incendie est descendu rue de Ribaucourt, à
la demande du parquet, a précisé Gilles Dejemeppe, porte-parole du
parquet de Bruxelles. Il ajoute que l’intention criminelle n’est pas
forcément à l’œuvre dans l’éventualité de jets de pétards. (Le Soir, 1
janvier 2019)
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