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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

45th Year / 45e Année
Juin
 
2019 June
N° 490
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

2 YENİ KİTABIMIZ

600 sayfa


584 sayfa
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Kitaplarımız sınırlı sayıda basılmıştır.
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editor@info-turk.be


MEDYAHABER TV'DE DOĞAN ÖZGÜDEN  VE KORAY DÜZGÖREN
ERDOĞAN'IN S-400 VE NATO KRİZİNİ DEĞERLENDİRİYORLAR

15 June 2016



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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events

Droits de l'Homme / Human Rights

Ouverture du procès d'une opposante d'Erdogan
Témoignages sur la répression des avocats en Turquie
Joint Statement by Rights Organizations on Torture
Gezi en Turquie: les prévenus dénoncent un procès politique

Pluie de condamnations au procès des meneurs du putsch manqué
Police Raid People's Law Bureau
World Medical Association in Support of Doctors in Turkey
Début du procès du père du basketteur Enes Kanter
Nouvelle vague d'arrestations en lien avec le putsch avorté

Global Peace Index 2019: Turkey Ranks 152nd Among 163 Countries
IHD Co-Chair Eren Keskin on "judicial reform strategy"

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Constitutional Court: Kavala's Attendance in Gezi Not Sign of an Offense
Constitutional Court: Arrest of  Deniz Yücel is ‘Violation of Rights’
Five Given Jail Terms in Özgürlükçü Demokrasi Newspaper Case
Turkey Crackdown Chronicle: Week of June 23, 2019
Maintien en détention du mécène Osman Kavala
Turkey Crackdown Chronicle: Week of June 16, 2019

Avesta Publishing Deposes to Anti-Terror Branch
Khashoggi: une experte de l'ONU tient pour responsable l'Arabie saoudite

Le journaliste d'opposition turc Can Dündar rejoint dans son exil par son épouse
Peines de prison requises pour deux journalistes de Bloomberg
3 Academics Sentenced to 60 Months in Prison in Total

Turkey Crackdown Chronicle: Week of June 9, 2019

Un scientifique américain déterminé à blanchir son nom
Journalism Organizations Denounce 'Speedboat Attack' on Journalists
Turkey Crackdown Chronicle: Week of June 2, 2019

Turkey Scores 31 out of 100 in Media Freedom
Un journaliste pro-Damas interpellé par les forces kurdes

Kurdish Question / Question kurde

Libération d'une Franco-Turque emprisonnée en Turquie depuis 2016
Öcalan: Kurds Cannot Exist Without Turks, Turks Cannot Exist Without Kurds
Police Intervention Against Hasankeyf Statement: 33 People Detained

Les Kurdes demandent l'aide de la coalition pour maîtriser des incendies
Investigation into ‘Dersim’ Decision of Municipal Council

Minorités / Minorities

Dutch Parliament Slams Erdogan’s Comments on Armenian Genocide
Attacked Family to Move Armenia from İstanbul
Le plus grand temple yézidi du monde se construit à Erevan en Arménie
Turkish Airlines Not to Give Out Agos Newspaper Anymore

Politique intérieure/Interior Politics

Une foule pour saluer la prise de fonction du nouveau maire

Nuit de liesse à Istanbul après la victoire de l'opposition

Municipales à Istanbul : le candidat d'Erdogan encore battu
Istanbul retourne aux urnes, scrutin casse-tête pour Erdogan
Débat télévisé historique avant le nouveau scrutin à Istanbul

Forces armées/Armed Forces

Trois soldats turcs blessés par des tirs du régime
Erdogan affirme qu'il ne reculera pas sur l'acquisition de S-400

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Strasbourg, capitale de l'islam turc

L'Egypte dénonce les accusations "irresponsables" d'Erdogan
Erdogan affirme que l'ex-président Morsi "a été tué"

Erdogan s'entretient avec le roi Salmane après son absence à La Mecque
Le président turc absent du sommet islamique de La Mecque

Socio-économique / Socio-economic

ITUC: Turkey One of  the World’s Ten Worst Countries for Workers

L'économie turque malmenée par l'instabilité politique

Un artiste turc fait sensation en juxtaposant des images de misère et de luxe
Qualifs Euro-2020: polémique sur l'accueil "insultant" des joueurs turcs en Islande
Marseillaise sifflée lors de Turquie-France: "inacceptable", selon Macron

La Turquie renoue avec la croissance, mais la reprise est fragile

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

ECtHR Requests Turkey’s Defense in the Case of Journalist İdris Sayılğan
La CEDH condamne la Moldavie pour l'extradition de ressortissants turcs
La CEDH saisie de 546 requêtes de magistrats

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Erdogan convaincu qu'il n'y aura pas de sanctions américaines
Un employé du consulat américain accusé d'espionnage reste en détention

S-400 : l'ultimatum américain va à l'encontre de "l'esprit de l'Alliance"
La Turquie espère convaincre Washington de rester partenaire pour les F-35

Washington donne à Ankara jusqu'à fin juillet pour renoncer aux S400

Relations régionales / Regional Relations

Le maréchal Haftar promet d'attaquer les intérêts turcs en Libye

Un soldat turc tué par des tirs des forces du régime en Syrie

Tirs contre un poste d'observation turc depuis une zone contrôlée par Damas
En Syrie, la bataille du blé entre le régime et les autorités kurdes
Deux Américaines et six enfants du camp d'Al-Hol remis aux Etats-Unis
Des centaines de femmes et enfants du camp d'Al-Hol rentrent chez eux
19 morts dans l'explosion d'une voiture piégée près de la frontière turque

Idleb: des ONG dénoncent l'inaction de la communauté internationale

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

L'UE menace la Turquie de sanctions pour ses forages au large de Chypre
Les pays d'Europe du Sud avertissent à nouveau la Turquie

Immigration / Migration

La famille d'Alan Kurdi contre un film sur la mort du petit garçon syrien
Ayse Yigit sera sénatrice pour le PTB
Bruxelles: Le débat sur le voile s'invite dans les négoiciations
10 migrants tués dans un accident de la route

Douze morts après le naufrage d'une embarcation de migrants
Thousands protest against Turkish invasion in Cologne
Özil se marie à Istanbul avec Erdogan comme témoin
Un Turc résidant en Belgique incarcéré en Turquie pour avoir critiqué Erdogan

Droits de l'Homme / Human Rights

Ouverture du procès d'une opposante d'Erdogan

Des centaines de personnes se sont rassemblées vendredi au palais de justice à Istanbul pour apporter leur soutien à une figure de l'opposition, à l'ouverture de son procès pour insulte au président turc Recep Tayyip Erdogan.

Canan Kaftancioglu, responsable pour Istanbul du parti d'opposition CHP (social-démocrate), est jugée pour cinq chefs d'accusation, dont "propagande terroriste" et insulte à M. Erdogan, pour une série de commentaires sur les réseaux sociaux postés entre 2012 et 2017.

Elle risque jusqu'à 17 ans de prison si elle est reconnue coupable.

Le tribunal a renvoyé le procès au 18 juillet au terme d'une première audience aussi brève que tendue, marquée notamment par l'exclusion de la salle d'un avocat de Mme Kaftancioglu.

Avant l'ouverture du procès, des centaines de ses partisans, scandant des slogans "Contre le fascisme" et brandissant des pancartes avec l'inscription "Nous avons soif de justice", se sont rassemblés devant le tribunal, où Mme Kaftancioglu comparaît libre, selon des correspondants de l'AFP.

"Ce procès (...) est un procès politique. Nous sommes encore une fois devant le tribunal pour un procès injuste, hors la loi, et sans aucun fondement", a déclaré avant l'audience un vice-président du CHP, Muharrem Erkek.

Selon l'acte d'inculpation publié en mai, Mme Kaftancioglu est accusée d'avoir "insulté" l'Etat turc et le président Erdogan, d'"incitation à la haine" et de "propagande terroriste", en l'occurrence en faveur du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).

Le chef d'inculpation pour insulte à l'Etat et à M. Erdogan est en lien avec un tweet sur la mort d'un garçon de 14 ans après avoir été touché par une grenade lacrymogène lors des manifestations antigouvernementales connues sous le nom de "mouvement Gezi" en 2013.

Celui de "propagande terroriste" est motivé par un tweet dans lequel Mme Kaftancioglu a cité un responsable du PKK, classé organisation terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux.

Plusieurs responsables du CHP ont dénoncé ce procès comme une "vengeance" du pouvoir après la victoire du candidat de ce parti, Ekrem Imamoglu, aux élections municipales d'Istanbul dimanche.

Très impliquée dans la campagne de M. Imamoglu et s'affichant régulièrement à ses côtés, Mme Kaftancioglu est décrite par des observateurs comme l'artisan de cette victoire.

Lors d'une rencontre avec la presse étrangère vendredi, M. Imamoglu a qualifié de "menace politique" le procès contre Mme Kaftancioglu.

"Je me tiendrai toujours à ses côtés (...) Je suivrai de près cette affaire", a-t-il ajouté.
(AFP, 28 juin 2019)

Témoignages sur la répression des avocats en Turquie

Deux avocates turques et une consoeur belge ont témoigné jeudi soir au siège bruxellois d’Avocats.be des conditions très difficiles dans lesquelles leur profession est exercée en Turquie après des années de répression.

Elles reprochent aux autorités turques d’assimiler les avocats aux clients qu’ils défendent et de multiplier les réarrestations pour empêcher ces avocats de travailler.

"Aujourd’hui, le patron de la mine de Soma, où 301 mineurs sont morts en 2014 dans une explosion, est libre alors que le président de notre association est en prison", a résumé Berrak Caglar, membre du Bureau des droits du peuple (HHB) et de l’Association des juristes progressistes (ÇHD) de Turquie.

Dix-huit avocats de ces deux associations viennent d’être condamnés, le 20 mars à Istanbul, à des peines de prison allant jusqu’à 18 ans pour appartenance supposée au DHKP-C, organisation d’extrême gauche placée sur la liste terroriste du ministère turc de l’Intérieur et de l’UE.

La situation est dramatique. Environ 1 500 avocats sont poursuivis en justice, près de 600 sont en prison. "Trois grandes libertés sont en jeu en Turquie : la liberté de la presse, la liberté d’enseigner, la liberté de la défense en justice", a résumé André du Bus, coorganisateur de la soirée. (LLB, 29 juin 2019)

Joint Statement by Rights Organizations on Torture

The Human Rights Association (İHD) and Human Rights Foundation of Turkey (TİHV) made a statement for the press in İstanbul, Diyarbakır and Ankara on the the Day of Solidarity with the Tortured today (June 26).

Supported by bar associations and medical chambers as well, the statement underlined that torture is a crime against humanity and shared a series of measures to be taken to investigate the recent allegations of torture.

'Report of Urfa Bar confirms torture allegations'

The statement has also underlined that after the State of Emergency was declared in the wake of coup attempt on July 15, 2016, the number of maltreatment and torture incidents increased.

Referring to the allegations of torture that came from Halfeti, Urfa after May 18, 2019, when 51 people were taken into custody, the statement has indicated that this process "has epitomized the extent to which absolute prohibition of torture is being violated in Turkey."

"In addition to the examinations and observations of our institutions, the report prepared by Urfa Bar Association based on their face-to-face meetings with the detained in prison, legal reports, detailed descriptions, observations and examinations has confirmed that the detained were subjected to torture and ill treatment", the organizations have stated further.

'The public was not informed, either'

On this occasion, the organizations have also referred to the allegations of torture in custody in the Financial Crimes Investigation Bureau of the Ankara Directorate General of Security:

"It has been reported in the news that around 100 diplomats, who were previously discharged from the Ministry of Foreign Affairs by a statutory decree and were being held in custody in the Financial Crimes Investigation Bureau, were tortured in detention."

Concluding the statement, the organizations have indicated,

"Moreover, Ayten Öztürk, who was taken into custody in 2018, stated in her case file that she was held in custody in an unregistered manner for 5.5 months and was tortured while in custody.

"Though there are strong evidence suggesting that torture and maltreatment were committed in the provinces of Urfa and Ankara, they were not investigated as seriously as the allegations themselves and the public was not informed about them, either."
(BIA, 26 June 2019)

Gezi en Turquie: les prévenus dénoncent un procès politique

Des amis et des sympathisants des accusés à l'entrée de la salle d'audience du complexe de la prison et du palais de justice de Silivri, le 24 juin 2019, où sont jugées des figures de la société civile pour les manifestations anti-Erdogan de 2013.

Alors que l’opposition vient de remporter une victoire écrasante à l’élection municipale d’Istanbul, la répression se poursuit devant les tribunaux. Un procès très attendu s’est ouvert ce lundi 24 juin : celui de l'homme d'affaires Osman Kavala et de 15 autres personnalités de la société civile accusés de tentative de renversement du gouvernement au moment des manifestations de Gezi en 2013. Au cours de cette première journée d’audience, qui doit se poursuivre mardi, les prévenus ont dénoncé un dossier vide et un procès politique.

601 jours, précisément, après son placement en détention préventive dans une prison d’Istanbul, l’homme d’affaires et philanthrope Osman Kavala a affronté ses juges pour la première fois. Calmement, méthodiquement, il a dénoncé les allégations qui le présentent, au fil des 657 pages de l’acte d’accusation, comme l’organisateur principal et le financeur des manifestations du parc Gezi de l’été 2013. Acte d’accusation qu’il a qualifié de « fiction fantastique ».

Osman Kavala a pointé du doigt l’une des ironies de ce procès : l’essentiel de l’enquête, des écoutes téléphoniques, des preuves présumées contre lui et ses coaccusés ont été récoltées par des policiers et des procureurs emprisonnés depuis pour appartenance aux réseaux de Fethullah Gülen, le commanditaire désigné de la tentative de putsch de juillet 2016. Or les 16 inculpés du procès de Gezi sont eux-mêmes soupçonnés d’avoir tenté un coup d’État contre Recep Tayyip Erdogan.

Le président turc est numéro un sur la liste des 746 plaignants. Le procureur a requis la prison à perpétuité pour tous les accusés.
(RFI, 24 June 2019)

Pluie de condamnations au procès des meneurs du putsch manqué

Plusieurs meneurs du putsch manqué en Turquie, dont un ancien chef de l'armée de l'air et un ex-aide de camp du président Recep Tayyip Erdogan, ont été condamnés jeudi à la prison à vie à l'issue de l'un des principaux procès du coup d'Etat manqué de 2016.

Vingt-quatre accusés ont écopé de la prison à vie, selon un premier compte-rendu de l'agence étatique Anadolu.

Parmi eux, 17 ont reçu 141 peines de prison à vie aggravée pour "tentative de renversement de l'ordre constitutionnel", l'assassinat de 139 personnes et "tentative d'assassinat du président".

En tout, 224 personnes, dont une vingtaine d'anciens généraux, étaient jugées au cours de ce procès, l'un des principaux portant sur le putsch manqué de juillet 2016. Parmi elles, 176 comparaissaient en détention provisoire, 35 libres et 13 étaient jugées in absentia.

D'autres condamnations devaient suivre dans la journée, le juge poursuivant à la mi-journée la lecture de son verdict.

Un ancien chef de l'armée de l'air, Akin Öztürk, et l'ex-aide de camp de M. Erdogan, Ali Yazici, font partie des personnes condamnées à la prison à vie, selon Anadolu.

D'après l'agence, les dossiers de 13 accusés, dont le prédicateur Fethullah Gülen accusé par Ankara d'être le cerveau du putsch manqué, ont été dissociés.

Le ministre de la Justice, Abdülhamit Gül, s'est félicité de ces condamnations, saluant "l'exemplarité" de la justice turque. "Justice a été rendue", a-t-il déclaré devant des journalistes à Ankara.

L'audience se tenait dans la prison de Sincan, où une immense salle a été construite spécialement pour accueillir les procès géants liés au putsch manqué.

- "Honte" -

Une centaine de personnes étaient réunies dans une ambiance tendue devant le bâtiment sous haute surveillance, a constaté une journaliste de l'AFP.

Empêchée d'entrer dans l'enceinte du tribunal par des policiers, la mère d'un homme tué par les putschistes a frappé les grilles en pleurant et invectivant les autorités.

"L'Etat devrait avoir honte", a-t-elle crié, accusant les policiers d'avoir laissé passer des proches des accusés.

Pendant que le juge énonçait les peines des accusés à l'intérieur du tribunal, les policiers à l'extérieur s'efforçaient de maintenir le calme alors que des bagarres éclataient dans la foule. Un agent a tiré plusieurs coups de feu en l'air pour tenter de calmer la foule, selon l'AFP.

La tentative de coup d'Etat qui s'est déroulée dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016 a fait près de 250 morts, sans compter les putschistes, et des milliers de blessés.

Ankara impute cette tentative de renverser le président Erdogan à son ancien allié Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis depuis une vingtaine d'années.

L'intéressé, dont Ankara n'a de cesse de demander l'extradition, dément tout rôle dans le putsch manqué.

Les procédures judiciaires lancées après ce coup de force avorté sont d'une ampleur sans précédent en Turquie. Plus de 55.000 personnes ont été arrêtées lors de purges engagées après le 15 juillet.

A ce jour et sans compter les condamnations de jeudi, 3.239 personnes ont été condamnées à l'issue de 261 procès liés au putsch, et 28 procès sont encore en cours, selon des chiffres du ministère de la Justice.

Lors de l'ouverture du procès en mai 2017, des familles de victimes du putsch s'étaient rassemblées devant le tribunal, exigeant le rétablissement de la peine de mort, abolie dans le cadre de la candidature turque à l'Union européenne.

Si le président Erdogan a assuré à plusieurs reprises qu'il était disposé à la rétablir, évoquant même un potentiel référendum sur le sujet, aucune mesure en ce sens n'a encore été prise.

Selon l'acte d'accusation, plus de 8.000 militaires ont pris part à la tentative de putsch, au cours de laquelle 35 avions de guerre, 37 hélicoptères, 74 chars, 246 véhicules blindés et près de 4.000 armes légères ont été utilisés par les putschistes.
(AFP, 20 juin 2019)

Police Raid People's Law Bureau

The police raided the People's Law Bureau (HHB) office in Şişli, İstanbul early in the morning today (June 20).

Attorneys Ayşegül Çağatay, Nadide Özdemir, Görkem Ağdede and Ebru Timtik, Gülser Sarıgül, the secretary of the bureau, Özhan Aslan, a sibling of one of the attorneys, and Kamile Kayır, a client, has been detained, the HHB announced.

This was the fourth raid into the office in the last two years, it added.

The Contemporary Lawyers' Association (ÇHD) also released a statement after the raid, saying, "We call all of our colleagues to the İstanbul Directorate of Security at 2 p.m. to show solidarity with the detained lawyers."

Eighteen lawyers from the HHB and the ÇHD were given prison terms between 3 years and 1 month and 18 years and 9 months.

What happened?

Most of the lawyers, who are members of the Progressive Lawyers Association (ÇHD) and People's Law Bureau (HHB), were taken into custody in police raids against their bureaus on September 12, 2017, and arrested on September 20. Chair of the ÇHD Selçuk Kozağaçlı was arrested on November 13, 2017

At their hearing on September 14, 2018, the İstanbul 37th Heavy Penal Court ruled for the release of the lawyers Ahmet Mandacı, Aycan Çiçek, Ayşegül Çağatay, Aytaç Ünsal, Barkın Timtik, Behiç Aşçı, Didem Baydar Ünsal, Ebru Timtik, Engin Gökoğlu, Naciye Demir, Özgür Yılmaz, Selçuk Kozağaçlı, Süleyman Gökten, Şükriye Erden, Yağmur Ererken, Yaprak Türkmen and Zehra Özdemir.

However, less than 24 hours after a verdict of release was given for them, the board of the court was changed and, in the meanwhile, the Prosecutor's Office objected to the verdict.

The new court board ruled that six of the released lawyers should be arrested again. After spending one day outside prison, six released lawyers were re-arrested and sent to prisons in different provinces of Turkey. The arrest warrants issued against lawyers Günay Dağ and Oya Aslan have still been in effect.

One of the defendants, Barkın Timtik, was also arrested on March 1.

The prosecutor of the court announced his opinion as to the accusations on February 21, 2019, and demanded that all defendants be penalized on charge of "membership of an armed terrorist organization."

In the final hearing of the case held on March 20, 2019, the İstanbul 37th Heavy Penal Court ruled that 18 lawyers shall be sentenced to 159 years, 1 months and 30 days in prison in total.
(BIA, June 20, 2019)

World Medical Association in Support of Doctors in Turkey

The World Medical Association (WMA) has released an open letter in support of the TTB ahead of its 70th Great Congress on June 22.

Eleven members of the TTB Central Council were given prison terms for "terrorist propaganda" because of a declaration titled, "War is a Public Health Problem," regarding Turkey's 2018 military operation in Syria's mostly Kurdish-populated Afrin.

Signed by WMA Chair of Council Dr. Frank Montgomery and Secretary General Dr. Otmar Kloiber, the letter said that the government of Turkey is trying to silence the voice of physicians for peace, for dignity and well-being of all human beings.

Referring to the International Covenant on Civil and Political Rights, which Turkey ratified in 2003, the letter condemned the prison sentences given to the doctors.

Here is the full text of the WMA's letter:

Dear Turkish colleagues,

We are writing to you on behalf of the World Medical Association, the global federation of National Medical Associations representing physicians worldwide. Acting on behalf of patients and physicians, the WMA endeavors to achieve the highest possible standards of medical care, ethics, education and health-related human rights for all people.

With this message of support, we echo the voice of millions of physicians worldwide for peace, for the dignity and well-being of all human beings. It seems to us that in Turkey this voice is being silenced, but we are solidly behind you to resound your concerns.

Like you and your physician's leaders from the Turkish Medical Association (TMA), we trust that war is a human-made public health problem with effects of destroying nature and humankind.

Like you, we consider that physicians have the duty to denounce violence and alert governments to the dramatic immediate and long-term health effects of warfare and armed conflicts. Expressing an opinion in support of peace is not a criminal offense in a democracy.

Quite the contrary, it is an essential human right enshrined in the International Covenant on Civil and Political Rights that Turkey ratified in 2003.

We are therefore shocked and deeply disturbed by the recent decision of the Criminal Court of Ankara which condemned TMA's Central Council members of prison sentences for their call for peace. This is pure aberration.

We are also aware that many physicians are the target of a pervasive obstruction campaign run under the pretext of state of emergency, which prevents you to practice your profession in adequate conditions.

Not only does it violate your right to work, but it also deprives millions of people from access to health as a result. A sustainable and equitable health system allowing quality care to all those in need relies on a solid workforce with safe and sustainable working conditions.

Ultimately, targeting physicians amounts to targeting the Turkish population with increased exposure to diseases, suffering and premature deaths, as well as insecurity and poverty. We therefore seriously doubt that the current state of emergency serves the right purpose.

As physicians, we all took an oath to protect human life before any other interest. Our values are based on medical ethics and include the respect for autonomy, non-maleficence, beneficence and justice. Be assured that we are in solidarity with you in protecting those ethical standards from any abuse.
(BIA, June 20, 2019)

Début du procès du père du basketteur Enes Kanter

Le père de la star de NBA Enes Kanter a rejeté, à l'ouverture de son procès mardi en Turquie, l'accusation d'"appartenance à un groupe terroriste" pour laquelle il risque jusqu'à 10 ans de prison.

Selon l'agence de presse turque DHA, Mehmet Kanter a nié devant un tribunal de Tekirdag (nord-ouest de la Turquie) tout lien avec le mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, dont son fils Enes, pivot des Trail Blazers de Portland, est un partisan assumé.

M. Gülen, un septuagénaire qui vit reclus dans un ranch aux Etats-Unis, est désigné par Ankara comme l'instigateur d'une tentative de coup d'Etat en 2016. Le mouvement du prédicateur, qui nie cette accusation, est qualifié d'"organisation terroriste" par les autorités turques.

"Je rejette les accusations. Je n'ai absolument pas appartenu" au mouvement de M. Gülen, a déclaré Mehmet Kanter, cité par DHA.

Universitaire, Mehmet Kanter avait été brièvement détenu en 2017. Après sa libération, son passeport a été confisqué, ce qui l'empêche de se rendre à l'étranger.

Le tribunal de Tekirdag a décidé mardi de maintenir cette interdiction de quitter le territoire, a rapporté DHA mardi, ajoutant que le procès avait été ajourné au 10 octobre.

La famille d'Enes Kanter, dont son père, a publiquement renié le basketteur dans les semaines qui ont suivi le putsch manqué en 2016 en raison de son soutien au prédicateur Gülen.

Le joueur de Portland a déclaré à plusieurs reprises qu'il évitait depuis plusieurs années tout contact avec les membres de sa famille en Turquie de peur de les exposer à des représailles des autorités.
(AFP, 18 juin 2019)

Nouvelle vague d'arrestations en lien avec le putsch avorté

Les autorités turques ont arrêté 28 personnes mardi et en recherchaient 140 autres à travers le pays, dans le cadre de plusieurs enquêtes visant des partisans du mouvement guléniste, accusé d'avoir fomenté le putsch manqué de 2016, selon l'agence étatique Anadolu.

Les parquets d'Izmir (Ouest) et de Konya (Centre) ont émis des mandats d'arrêt à l'encontre de respectivement 65 et 63 membres des forces armées turques, rapportait Anadolu, ajoutant que 22 civils étaient également recherchés.

Par ailleurs, le parquet d'Ankara a annoncé dans un communiqué avoir demandé l'arrestation de 18 personnes, dont 2 anciens fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères, 8 employés actuels, 4 anciens du ministère de la Santé et 4 personnes travaillant dans le secteur privé de la Santé.

En tout, 28 personnes avaient déjà été arrêtées en fin de matinée. Toutes sont soupçonnées de liens avec le mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, qualifié de "groupe terroriste" par Ankara.

M. Gülen, installé aux États-Unis depuis une vingtaine d'années, est accusé par le président Recep Tayyip Erdogan d'être le cerveau de la tentative de coup d'État de juillet 2016, ce qu'il nie catégoriquement.

Depuis le putsch manqué, les autorités traquent sans relâche ses partisans et ont lancé des purges d'une ampleur sans précédent dans l'histoire moderne du pays. Plus de 50.000 personnes ont été arrêtées et plus de 140.000 limogées ou suspendues.

Près de trois ans après le coup de force, les vagues d'arrestations se poursuivent.
(AFP, 18 juin 2019)

Global Peace Index 2019: Turkey Ranks 152nd Among 163 Countries

The Australia-based Institute for Economics and Peace (IEP) released its Global Peace Index 2019 yesterday (June 12).

The thirteenth edition of the Global Peace Index has ranked 163 states and territories according to their level of peacefulness, covering 99.7 percent of the world's population in that regard.

In the executive summary of the report, the IEP has indicated that "the average level of global peacefulness improved very slightly in 2019" and underlined that "this is the first time the index has improved in five years."

"The average country score improved by 0.09 percent, with 86 countries improving, and 76 recording deteriorations," the Institute has stated.

Emphasizing that climate change can lead to new conflicts around the world, the report has shown that while "Iceland remains the most peaceful country in the world, a position it has held since 2008, [...] Afghanistan is now the least peaceful country in the world, replacing Syria."

Turkey ranks worse in peace than Sudan

Turkey, which ranked 149th in the Global Peace Index 2018, has deteriorated by three ranks and has ranked 152nd in this year's index.

Only the following countries have ranked worse than Turkey: Pakistan, Russia, Democratic Republic of Congo, Libya, Central African Republic, Somalia, Iraq, Yemen, South Sudan, Syria and Afghanistan

Covering Turkey as part of Europe, the IEP has made the following comments on Turkey and its peace ranking:

"22 of 36 countries in Europe improved. Europe continues to dominate the top of the index, accounting for 17 of the 25 most peaceful countries. Only Turkey, at 152, is ranked amongst the 50 least peaceful countries.
'Turkey has the worst terrorism score in Europe'

"Most aspects of the Safety and Security domain improved, especially political terror and the impact of terrorism. Most countries in Europe, apart from Turkey, register low levels political terror, which includes political imprisonment, disappearances and torture.

"Twenty-four countries had a reduction in terrorism impact in 2019, chief among them Cyprus, Bosnia and Herzegovina, Greece, Spain, Denmark and Turkey. Turkey has the worst terrorism score in the region."
(BIA, June 13, 2019)

IHD Co-Chair Eren Keskin on "judicial reform strategy"

Human Rights Association (İHD) Co-Chair Eren Keskin has spoken to bianet regarding the "Judicial Reform Strategy", which was shared with the public by President and ruling Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan yesterday (May 30).

Stating that "when she first heard the document announced by President Erdoğan, she thought she was in wonderland", rights defender lawyer Keskin said that the reforms to be introduced must be in accordance with the international agreements, to which Turkey has long been a signatory, and added, "I hope that there will be positive changes."

Commenting on President Erdoğan's statement "Allegations of systematic torture or maltreatment have become history", Keskin said,

"They have used the expression 'zero-tolerance to torture' for years, but we are still faced with practices of torture. We have just met a 5-month pregnant woman inmate today, who was subjected to sit down-stand up torture in prison when she was completely naked."

Referring to some social media accounts that share posts featuring torture scenes, Eren Keskin stated,

"They are openly posting the images, photographs, videos of torture. These images are apparently served by one wing of the state. I have never seen such a period when violence is legitimized to such an extent."
'What he said is the exact opposite of reality'

Keskin has also commented on President Erdoğan's remarks on freedom of expression and right to a fair trial:

"What he said about freedom of expression and right to a fair trial is the exact opposite of what is going on in reality.

"In the 90s, our freedom of expression was immensely violated, but there has never been another period when arrests are so indifferently made. People get arrested when they just go to depose.

"I have been in human rights struggle for 30 years and we have never experienced another period when people cannot predict anything at all and feel that their freedom is restricted to such a degree."
'We will be imprisoned not 6 months, but a year later'

Sharing the details of the Judicial Reform Strategy, President Erdoğan also said that the ones who are sentenced to less than five years in prison will be able to appeal to the Supreme Court of Appeals and added, "We will ensure that the verdicts on freedom of expression will be reviewed by the Supreme Court of Appeals after the examination of the court of appeal."

When we asked her whether this change would have any effect on judicial processes such as Özgür Gündem trials, the trials of Academics for Peace and Cumhuriyet newspaper case, Eren Keskin answered that it would do nothing, but prolong the process:

"Turkey is convicted in freedom of expression-related cases heard by the European Court of Human Rights (ECtHR). It means that there is a problem with how terrorism is defined in Anti-Terror laws. Instead of amending the laws in such a way to make them compatible with Europe, they are prolonging the period by making an addition to the process. We will be imprisoned not 6 months, but a year later..."

Regarding the regulation that foresees that access to websites such as Wikipedia is not blocked as a whole, Keskin said, "Preventing the spread of dissenting opinions is a right violation according to the European Convention on Human Rights. Turkey needs to reform its domestic law accordingly."
'Door of judges, prosecutors locked for lawyers'

Concluding her remarks, Eren Keskin commented on the performance evaluation that the members of the judiciary will be subjected to:

"The judge or the prosecutor needs to be free and independent so that her or his performance can be evaluated. They are under a huge pressure, they are constantly faced with the risk of being dismissed. They cannot display their own performance anyway..."

Reminding us that they cannot use their right of defense, either, Keskin said, "We lawyers cannot enter the room of the judge and the prosecutor to receive information anymore. Their doors are locked."
(BIA, 31 May 2019)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Constitutional Court: Kavala's Attendance in Gezi Not Sign of an Offense

The top court last month rejected by Kavala, who has been behind bars for over 20 months for organizing the 2013 Gezi Park protests and facing a life sentence for attempted overthrow and several other offenses.

Kavala made an application to the Constitutional Court in December 2017 on the ground that he is unjustly under arrest. After rejecting the application in May, the court has announced its justified ruling, which shows the Presiding Judge Arslan was one of the five members who opposed the verdict.

His attendance in the protests alone does not indicate he committed an offense, according to Arslan.

"First of all, it is not possible to accept the fact that the applicant participated in the Gezi incidents and supported these incidents as an indication that the applicant committed an offense as everyone can hold a gathering or a demonstration on the condition of being peaceful, can participate in these and can wish these to become widespread," Arslan said in his dissenting opinion.

The presiding judge further said that it is not the Constitutional Court's duty to approve any of the different views on the Gezi protests.

"Some define the protests as demonstrations that began with environmental consciousness and then turned into mass demonstrations in criticism of government policies, while another part of society views them as a foreign-sponsored insurrection against the government on the pretext of replaced trees [in the Gezi Park]. It is not the duty of the Constitutional Court to approve one of these views."
The Gezi Park trial

In raids conducted on November 16, 2018, Prof. Dr. Betül Tanbay, Prof. Dr. Turgut Turhanlı, Anadolu Kültür's Deputy Board Chair Yiğit Ekmekçi, Board Member Ali Hakan Altınay, General Coordinator Asena Günal, film producers Çiğdem Mater and Meltem Aslan, civil society employees Yiğit Aksakoğlu, Filiz Telek, Bora Sarı, Yusuf Cıvır, Ayşegül Güzel, Hande Özhabeş were detained.

Hande Özhabeş, Prof. Dr. Turgut Tarhanlı, Asena Günal ile Bora Sarı and Meltem Aslan were released at night after testimonies. Prof. Dr. Betül Tanbay, Yiğit Ekmekçi, Hakan Altınay, Yusuf Cıvır, Ayşegül Güzel and Çiğdem Mater were released on November 17.

Yiğit Aksakoğlu, who was doing civil society studies at the Bilgi University, was arrested. Anadolu Kültür Board Chair Osman Kavala was arrested without an indictment November 1, 2017, and March 4, 2019. A 657-page bill of indictment was completed on February 20 and sent to 30th Heavy Penal Court.

The indictment charges all the 16 defendants with "attempting to overthrow the government of the Republic of Turkey or preventing it from performing its duties" upon the Turkish Penal Code Article 312/2.

The other charges are, damage to property, qualified form of damage to property, Holding or handing over dangerous material, damaging places of worship and cemeteries, violation of the Law No. 6136 on Firearms and Knives Qualified looting (Turkish Penal Code Article 149), qualified bodily injury (Turkish Penal code Article 86), violation of the Law No. 2836 on the Conservation of Cultural and Natural Property.

The 16 defendants are alleged to be the "head executives" of the Gezi Park protests are Osman Kavala, Yiğit Aksakoğlu, Ali Hakan Altınay, Mücella Yapıcı, Ayşe Pınar Alabora, Can Dündar, Çiğdem Mater, Gökçe Yılmaz, Handan Meltem Arıkan, Hanzade Hikmet Germiyanoğlu, İnanç Ekmekçi, Mehmet Ali Alabora, Mine Özerden, Can Atalay, Tayfun Kahraman, and Yiğit Ali Ekmekçi. The bill of indictment was accepted by the court on March 4. The first hearing will be held on June 24.

While Osman Kavala's application to the European Court of Human Rights (ECtHR) has not been concluded, Yiğit Aksakoğlu's attorneys appealed to the Constitutional Court.
(BIA, 28 June 2019)

Constitutional Court: Arrest of  Deniz Yücel is ‘Violation of Rights’

Announcing its ruling on Deniz Yücel, the daily Die Welt's former Turkey reporter, the Constitutional Court has ruled that his one-year arrest on charges of "propagandizing for a terrorist organization" and "inciting the public to enmity and hatred" has violated his rights.

The Constitutional Court has concluded the case of journalist Deniz Yücel, who has returned to Germany after being released in February 2018.

Pronouncing its judgement on Yücel, the Constitutional Court has ruled that his personal freedom and security and freedom of expression and press have been violated by his one-year arrest. The court has also indicated that his interview with Cemil Bayık, one of the leading figures of the Kurdistan Workers Party (PKK), is within the scope of journalistic activities.
Court has ruled for non-pecuniary damages

Making an individual application to the Constitutional Court when he was still behind bars, Yücel's application has been reviewed two years later.

Accordingly, the court has ruled that Deniz Yücel's personal freedom and security have been violated by his arrest "as he was arrested without reasonable suspicion as to his committal of crime" and his freedom of expression and press have been violated "as he was arrested due to his news and articles as part of his journalistic activities."

Giving a ruling of violation of rights by a majority vote, the Court has ruled that Yücel shall be paid 25 thousand Turkish Lira in non-pecuniary damages.
(BIA, 28 June 2019)

Five Given Jail Terms in Özgürlükçü Demokrasi Newspaper Case


Five employees of the Özgürlükçü Demokrasi have been given a total of 15 years prison term by the 23rd Heavy Penal Court in the final hearing of the case.

Three arrested defendants, grant holder İhsan Yaşar and editors Mehmet Ali Çelebi and Reyhan Hacıoğlu were present at the fifth hearing of the case at the İstanbul Courthouse.

Çelebi said in his statement that he does not accept the alleged offenses and that the bill of indictment is based on "fiction."

"All of the allegations are acts of journalism. All the issues of the newspaper are examined by the prosecutor's office. Can judiciary and law be run arbitrarily? It can't.

"Journalism is held as a hostage, journalism is imprisoned. Imprisoning journalism means imprisoning democracy."

Defendant Hicran Urun said in her statement that what is being tried in the case is journalism, noting that the bill of indictment almost wholly consists of news reports.

"The government views everyone who is not with it as terrorists and the judiciary contributes to this. There is not a single concrete evidence for membership of a terrorist organization. Only journalism is being tried here."

Hacıoğlu said that she has been trying to prove for 15 months that she is a journalist. The reason for their imprisonment is the news reports they wrote, she added.

After the statements, the prosecutor requested their penalization, repeating his opinion as to the accusations.

The court ruled for the acquittal of Pınar Tarlak, Ramazan Sola and Mizgin Pendik. It sentenced Hicran Urun, Reyhan Hacıoğlu and İhsan Yasul to 3 years, 1 month and 15 days in prison for "aiding a terrorist organization."

Çelebi was given a jail term of 3 years and 9 months for the same offense. Yaşar was sentenced to 10 months in prison for possessing an unlicensed weapon.

Yasul was also sentenced to 1 year, 6 months and 22 days in prison for "propagandizing for a terrorist organization."

The court ruled for the release of Hacıoğlu, Çelebi and Yaşar, considering the time they stayed behind bars.
(BIA, 28 June 2019)

Turkey Crackdown Chronicle: Week of June 23, 2019

'Insult' trial for Free Journalists Initiative spokesperson

Hakkı Boltan, a spokesperson for the Free Journalists Initiative (ÖGİ), is due to stand trial in Diyarbakır on charges of "insulting the president" and "insulting a public servant because of their duty," the news website Gazete Karınca reported. The charges are related to Boltan's public statements about President Recep Tayyip Erdoğan and then-Prime Minister Ahmet Davutoğlu in relation to clashes in the southeastern city of Cizre between Turkish forces and Kurdish rebels in 2016. Rohat Aktaş, a journalist for a Kurdish-language outlet, was killed after being trapped and injured during the clashes. The first hearing is scheduled to take place on November 14, according to the report. Boltan is free pending the outcome of the trial.

Former Evrensel news editor accused of insult

Cem Şimşek, former responsible news editor for the leftist daily Evrensel, will stand trial on the charge of "insulting the president" over a report on how German cartoonists pictured the Turkish president, his employer reported. The 2015 story is no longer available online. The trial is due to take place in Istanbul on October 10, according to the report. Şimşek is free pending the outcome of the trial.

Cost of being a journalist in Turkey

In a June 24 tweet, Eren Keskin, a lawyer and former co-chief editor of the shuttered pro-Kurdish daily Özgür Gündem, calculated the total prison sentences and fines from her convictions while involved with the newspaper. She said they added up to 17 years and two months in prison and fines totalling 360,000 Turkish lira (US$62,400). "Our eyes are constantly at the door," she wrote in the same tweet, which suggested that she was anticipating another arrest. Keskin has been sentenced in over 100 cases related to her journalism, but remains free pending the final appeals processes, according to her tweets.

Call for guilty verdict for JİN reporter despite withdrawn testimony

A prosecutor on July 25 asked a Diyarbakır court to sentence JİN News reporter Beritan Canözer for "being a member of a [terrorist] organization" (PKK), during the second hearing of the trial, her employer reported. During the first hearing, two witnesses withdrew their testimony, and said they did not know the journalist and that police had forced them to testify against her, CPJ documented at the time.

Erdem loses hearing in one ear after year in jail

Eren Erdem, former chief editor of the defunct daily Karşı and a former parliamentary deputy from the main opposition party CHP, has gone deaf in one ear at prison, the news website Duvar reported. Utku Çakırözer, a CHP deputy who visited Erdem in prison, said that the journalist had about 30 percent hearing loss in one ear when he was sent to prison a year ago, but now he has lost hearing in that ear entirely. Erdem has "other important health problems" too Çakırözer said, without elaborating in the article. He said that Erdem has refused medical treatment because he does not want to be taken to the hospital in handcuffs and be kept handcuffed and in a bed in the basement.

Court releases suspects in Murat Alan attack

The four suspects detained after the attack on Murat Alan, a news editor for the Islamist, pro-government daily Yeni Akit, were released on probation by a court on June 20, after two days in prison, Alan's employer reported.
(CPJ, June 27, 2019)

Maintien en détention du mécène Osman Kavala

Un tribunal turc a décidé mardi de maintenir en détention provisoire l'homme d'affaires et philanthrope Osman Kavala, figure majeure de la société civile dont l'incarcération depuis plus de 600 jours est vivement critiquée, a rapporté l'agence de presse étatique Anadolu.

M. Kavala restera en détention pour la durée de son procès où il est accusé, avec 15 autres personnes, d'avoir "tenté de renverser le gouvernement" de Recep Tayyip Erdogan pour avoir soutenu des manifestations connues sous le nom de "mouvement de Gezi".

Le tribunal de Silivri, près d'Istanbul, a en revanche ordonné la libération conditionnelle d'un co-accusé de M. Kavala comparaissant également en détention, Yigit Aksakoglu. Cette mesure est assortie d'une interdiction de quitter le territoire.

Le procès, qui est suivi de près par les ONG et plusieurs pays occidentaux, a été ajourné au 18 juillet.

Les 16 accusés risquent la prison à vie dans cette affaire qui suscite l'inquiétude des défenseurs des droits humains qui dénoncent une "chasse aux sorcières" et soutiennent qu'il n'existe "pas l'ombre d'une preuve" pour appuyer l'accusation.

Son incarcération depuis plus de 600 jours a fait de M. Kavala le symbole de la répression contre la société civile en Turquie, en particulier depuis une tentative de putsch en 2016 suivie de purges massives.

Figure connue et respectée dans les cercles intellectuels en Europe, le philanthrope est accusé d'avoir financé les gigantesques manifestations contre M. Erdogan en 2013.

A l'ouverture du procès lundi, il a rejeté "des allégations irrationnelles dénuées de preuves". "Je n'ai jamais été, de ma vie, partisan du changement de gouvernements autrement qu'à travers des élections libres", a-t-il déclaré.

Le mouvement de Gezi a commencé avec un sit-in de militants écologistes pour défendre le parc de Gezi, l'un des rares espaces verts au coeur d'Istanbul. Après une répression brutale, il s'est transformé en mouvement plus global contre M. Erdogan, qui était alors Premier ministre.

Mais dans son acte d'accusation de 657 pages, le procureur présente le mouvement de Gezi comme une opération pilotée de l'étranger visant à "mettre la Turquie à genoux".

Plusieurs groupes de soutien des accusés et des ONG, comme Amnesty International, dénoncent des allégations "absurdes" et appellent à leur remise en liberté.

La Turquie est régulièrement pointée du doigt par les organisations de défense des droits humains, qui s'inquiètent de la dégradation de l'Etat de droit ces dernières années.
(AFP, 25 juin 2019)

Turkey Crackdown Chronicle: Week of June 16, 2019

Journalist turns himself in, released the same day

Yavuz Selim Demirağ, a columnist for the nationalist daily Yeni Çağ who was attacked by a group of men who beat him with baseball bats in May, was released from prison under judicial control around midnight the day he turned himself in, Deutsche Welle reported on June 14. The journalist turned himself in to serve time for "insulting the president" on June 13. Demirağ told DW that he believed the election campaign in Istanbul and the reactions to his imprisonment on social media played a part in his quick release. Demirağ's lawyer Erhan Tokatlı told DW that although his client was eligible for release under judicial control because his sentence is less than two years, the release may have happened so quickly due to an "executive decision."

Banking regulator complaint leads to charges against Bloomberg journalists, Twitter commentators

CPJ condemned the June 13 decision by Turkey's judiciary to charge two Bloomberg reporters, Kerim Karakaya and Fercan Yalınkılıç, over their coverage of the Turkish economy, after the Turkish banking regulator BDDK filed a criminal complaint. An Istanbul criminal court is due to hear the case in September 20.

CPJ reviewed the indictment and identified at least three journalists who were listed among the 36 suspects who were also accused of sharing "false, wrong, or deceptive information" to affect the markets. Under Turkey's Capital Market Law 107/2, the charge carries a penalty of up to five years in prison or a judicial fine. The three journalists are Merdan Yanardağ, chief editor for online newspaper ABC, Mustafa Sönmez, former economy columnist with Cumhuriyet, and freelancer Sedef Kabaş.

Pro-government journalists attacked in Istanbul

Murat Alan, news editor for the pro-government Islamist daily Yeni Akit, was attacked and hospitalized in Istanbul on June 14, state news agency Anatolia (AA) reported. According to the AA report, Alan was attacked by four men near his house in the Gaziosmanpaşa District of Istanbul; one of the attackers had a knife and the other had a baseball bat, said Alan, who was treated for head trauma. Two of the suspects, identified only as Serdar A. and Bayram G., were apprehended by the police, who tracked them by the getaway car's license plate from eyewitness testimonies, the same report said.

Another AA report from June 18 said four suspects were imprisoned pending trial by an Istanbul court on a charge of "intentionally injuring [someone] with a weapon." The report identified the other two suspects as Ferhat Ö. and Savaş K. The suspects claimed the attack was not planned, the report said.

Alan, in a statement at the hospital the day of the attack, said he believes it was an attack not only on him but "the will of the [ruling] AKP" and the president as well. "Look at what they have done to us when our government [is in power], in our time," Alan said, according to a video of the statement posted on the website of pro-AKP daily Takvim that was reviewed by CPJ.

Several other journalists were physically attacked in Turkey in recent weeks, CPJ has reported. Alan was sixth victim but the first pro-government journalist who was attacked. None of the identified suspects of the previous attacks, with the exception of the suspect in the shooting of journalist Hakan Denizli, were imprisoned pending trial.

Fahrettin Altun, director of communications for the presidency, condemned the attack on Murat Alan on June 14, breaking the government's silence on the recent attacks on journalists.

In an unrelated incident, reporters for pro-government Beyaz TV were harassed and beaten in the capital, Ankara, online newspaper T24 reported, with a video of the attack, on June 17. An unidentified cameraman was hospitalized and a suspect identified with the initials E.G. was apprehended by the police, the report said.

Police raid news agency, detain journalists

On June 15, police raided the Istanbul offices of the socialist Etkin News Agency (ETHA), detained staff, and confiscated equipment, independent news website Bianet reported. Police detained editors İsminaz Temel, Deniz Bakır, and Serdal Işık; reporters Havva Cuştan and Ozan Sarı; agency employee Mehmet Acettin; and Gülçin Aykul, an employee of Ceylan Publishing House, the report said.

The detainees were released by a court under a travel ban on June 19, pro-Kurdish Mezopotamya Agency reported.

Documentary filmmaker found guilty of 'insulting the president'

Documentary filmmaker and photojournalist Kazım Kızıl, who was on trial on charges of "insulting the president" and "violating the Law on Meetings and Demonstrations," was found guilty of the former charge and acquitted of the latter by an Izmir court on June 19, the Media and Law Studies Association reported. He was sentenced to 15 months and 16 days in prison, but the sentence will not be executed in light of the three months he spent behind bars after he was arrested in 2017 while documenting street protests. Kızıl tweeted after the verdict, saying: "[The police] took me in custody while battering me as I was shooting video. First they accused me of unlawful demonstration and provoking the people into animosity and hatred. Then they dropped the latter charge and arrested me for insulting the president instead. The prosecutor did not even take my testimony; the court did not even ask a question about this."

Former Cumhuriyet journalist acquitted of 'insulting the president'

Canan Coşkun, a former reporter for the opposition daily Cumhuriyet, was acquitted on the charge of "insulting" the president by an Istanbul court on June 20, leftist daily Evrensel reported. Coşkun had reported on the arrests of former Cumhuriyet journalists Can Dündar and Erdem Gül, including one story entitled "Erdogan ordered, Journalists arrested" in 2015. Coşkun was acquitted because the case against her was filed two years after the story in question was published, which exceeds the statute of limitations under Turkish law.

Journalist's foreign travel ban lifted

Online newspaper Gazete Karinca reported on June 15 that a foreign travel ban on ETHA reporter Adil Demirci, a Turkish-German dual national who was released from prison in February pending trial, was lifted, and that he would be permitted to travel to Germany. Deutsche Welle reported on June 18 that Demirci was in Germany to attend his mother's funeral. The trial of Demirci will continue in Istanbul on October 15, the report said.

Avesta Publishing Deposes to Anti-Terror Branch

Avesta Publishing, whose warehouse was arsoned in 2016 and whose 13 books were banned two years later, is now facing the charge of "propagandizing for a terrorist organization" in an investigation launched by the İstanbul Chief Public Prosecutor's Office.

Avesta is charged with this offense due to social media messages containing the words "Avesta, Kurd, Kurdish and Kurdistan."

Investigation against 40 books

Speaking to bianet about the investigation, Avesta editor Abdullah Keskin has stated that the social media messages in question are considered elements of crime for the sole reason that they contain words such as Kurd, Kurdish and Kurdistan.

"People are interrogated because of our books that have not been banned. An investigation has been launched against around 40 of our books.

"When I heard that the İstanbul Chief Public Prosecutor's Office has launched an investigation, I went to the Diyarbakır Anti-Terror Branch (TEM) to depose."

Established in 1995, Avesta Publishing has published over 600 books so far. Abdullah Keskin is the editor of more than 500 of them. Keskin is also the editor and publishing house owner in Kurdish publishing, against whom the highest number of investigations have been launched. He has been investigated as the publisher and editor of over 40 books.

Verdict of judgeship as the evidence of crime

Şiraz Baran, the lawyer of Avesta Publishing, has also spoken to bianet about the recent investigation. Referring to the investigation as "tragicomic", Baran has stated the following:

"The History of Kurdistan book by Avesta Publishing was banned by the Ayvalık Penal Court of Peace. This verdict was shared with the public on Avesta Publishing's social media accounts without any comments.

"The verdict of the Judgeship has been included in the case file as evidence of 'propagandizing for a terrorist organization.'

"They did a random search and compiled some posts with certain keywords. Including the posts with the word 'Avesta' in them...

"Some posts featuring the picture of Abdullah Keskin without any other comments have been put in the case file as well. Those posts were compiled and a complaint was filed by email. Seeing the words Kurd and Kurdish, the Prosecutor's Office immediately launched an investigation.
(BIA, June 19, 2019)
 
Khashoggi: une experte de l'ONU tient pour responsable l'Arabie saoudite

Une experte des droits de l'homme de l'ONU a réclamé mercredi une enquête internationale sur la responsabilité du prince héritier saoudien dans le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, réclamant également des sanctions à son encontre.

La rapporteure spéciale des Nations unies, Agnès Callamard, qui a enquêté pendant six mois, tient l'Arabie saoudite pour "responsable" de l'"exécution extrajudiciaire" du journaliste et critique du pouvoir saoudien, mort brutalement en octobre à l'intérieur du consulat de son pays à Istanbul.

Dans son rapport final transmis mercredi aux médias, elle affirme avoir des "éléments de preuves crédibles, justifiant une enquête supplémentaire sur la responsabilité individuelle de hauts responsables saoudiens, y compris celle du prince héritier" Mohammed ben Salmane, surnommé MBS.

Ryad, par la voix du numéro deux de la diplomatie saoudienne, a affirmé que ce rapport de Mme Callamard, qui comme tous les autres experts indépendants de l'ONU ne s'exprime pas au nom des Nations unies, est "sans fondement". La Turquie, elle, a immédiatement "appuyé avec force" ses recommandations.

Dans une interview accordée à quelques journalistes, Mme Callamard a estimé que "l'arrestation" de ces individus était nécessaire si leur "responsabilité est prouvée".

Elle appelle également à la poursuite des sanctions imposées par plusieurs pays, dont les États-Unis, contre 17 individus pour leur rôle dans ce meurtre, mais considère qu'elles ne sont pas suffisantes car elles ne prennent pas en compte la question de la responsabilité de "la chaîne de commandement".

"Compte tenu des preuves crédibles concernant les responsabilités du prince héritier dans cet assassinat, de telles sanctions devraient également inclure le prince héritier et ses biens personnels à l'étranger", fait-elle valoir.

- Appel à Guterres -

Jamal Khashoggi, qui était basé aux États-Unis, "était lui-même pleinement conscient des pouvoirs du prince héritier et il le craignait", selon Mme Callamard.

Après avoir dans un premier temps nié le meurtre, Ryad avait avancé plusieurs versions contradictoires et soutient désormais que Khashoggi a été tué lors d'une opération non autorisée par le pouvoir.

Mais, selon des informations de presse, la CIA considère que l'assassinat a probablement été commandité par le prince héritier, dirigeant de fait du royaume saoudien.

Mme Callamard exhorte le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, à "ouvrir une enquête pénale de suivi sur l'assassinat de M. Khashoggi afin de constituer des dossiers solides sur chacun des auteurs présumés". Elle l'invite aussi à trouver des mécanismes, tels qu'un tribunal ad-hoc, qui puissent établir les responsabilités dans cette affaire.

En réponse à cet appel, le porte-parole du chef de l'ONU, Stéphane Dujarric, a souligné que le secrétaire général "n'a pas le pouvoir ou l'autorité de lancer une enquête criminelle sans un mandat d'un organe intergouvernemental compétent".

"Le pouvoir et l'autorité pour le faire relèvent des Etats membres" de l'ONU, a-t-il rappelé, en suggérant l'adoption d'une résolution au Conseil de sécurité.

Mme Callamard a souligné que toute enquête ne doit pas avoir pour objectif unique de déterminer l'auteur physique du crime.

Une enquête "vise également, sinon principalement, à identifier les personnes qui, dans le contexte de la perpétration d'une violation, ont abusé des responsabilités de leur poste d'autorité ou ne les ont pas remplies", fait-elle valoir.

Dans la procédure lancée devant la justice saoudienne, l'accusation a innocenté le prince héritier et inculpé 11 personnes, réclamant la peine de mort contre cinq d'entre elles.

Mme Callamard souhaite la suspension de ce procès, jugeant que la procédure judiciaire n'a pas respecté les normes internationales. Elle demande également au FBI d'ouvrir une enquête sur le meurtre du journaliste, qui était résident américain.

Dans son rapport, l'experte publie les noms et fonctions d'une "équipe de 15 Saoudiens", certains ayant ou ayant eu des liens avec le bureau de MBS, et dont la mission aurait été d'exécuter Khashoggi.

Mme Callamard, qui a eu accès à un enregistrement audio des services secrets turcs, présente des détails horrifiants sur ce qui se serait passé dans le consulat saoudien à Istanbul, avant l'arrivée du journaliste saoudien puis en sa présence.

"Le corps est lourd. C'est la première fois que je découpe par terre", peut-on ainsi lire dans son rapport. Par la suite, explique Mme Callamard, les autorités saoudiennes ont visiblement détruit des preuves, ce qui "n'aurait pas pu avoir lieu à l'insu du prince héritier".
(AFP, 19 juin 2019)

Le journaliste d'opposition turc Can Dündar rejoint dans son exil par son épouse

L'épouse du célèbre journaliste d'opposition turc Can Dündar, exilé en Allemagne, a annoncé vendredi être parvenue à quitter la Turquie sans son passeport, confisqué par Ankara, et avoir rejoint son époux qu'elle n'avait plus revu depuis trois ans.

"Je suis maintenant à Berlin avec mon époux et notre fils", a déclaré Dilek Türker Dündar à l'AFP, indiquant qu'elle avait quitté la Turquie "il y a quelques jours" sans son passeport.

Mme Dündar, une économiste de formation, a préféré ne pas fournir de détails sur la manière dont elle avait réussi à sortir de Turquie en dépit de l'interdiction de quitter le territoire la visant.

Ancien rédacteur en chef du quotidien d'opposition Cumhuriyet, M. Dündar s'est réfugié en Allemagne en 2016 après avoir été condamné en Turquie pour avoir publié une enquête affirmant que les services secrets turcs livraient des armes à des groupes islamistes en Syrie.

La publication de cet article, accompagné d'une vidéo, avait suscité l'ire du président Recep Tayyip Erdogan qui a accusé M. Dündar d'être un "agent" ayant divulgué des "secrets d'Etat".

Pendant son procès à Istanbul, M. Dündar avait fait l'objet d'une attaque à main armée. Son épouse, présente à ses côtés devant le tribunal, s'était interposée et avait aidé à maîtriser le tireur.

Alors qu'elle tentait de se rendre à l'étranger peu après le départ de son mari au cours de l'été 2016, Mme Dündar avait été informée que son passeport avait été invalidé.

En février dernier, elle a déclaré dans une vidéo que les autorités turques la retenaient "en otage" pour faire pression sur son mari.

Vendredi, Mme Dündar a posté sur Twitter une photo d'elle entourée de son mari et de leur fils, étudiant à Londres, qu'elle n'avait pas revus depuis trois ans et demi.

"Quitter la Turquie me rend triste et heureuse à la fois. J'ai quitté mon pays, c'est difficile. Mais en même temps, je suis maintenant réuni avec ma famille, donc je suis très heureuse", a-t-elle dit à l'AFP.
(AFP, 14 juin 2019)

Peines de prison requises pour deux journalistes de Bloomberg

Un procureur turc a requis jusqu'à cinq ans de prison contre deux journalistes de Bloomberg en Turquie pour un article publié en 2018 sur l'effondrement de la livre turque en pleine crise économique, a indiqué l'agence américaine.

L'acte d'inculpation dans lequel le procureur réclame une peine de prison allant de deux à cinq ans a été accepté jeudi par un tribunal d'Istanbul, a précisé Bloomberg.

Les deux journalistes, Kerim Karakaya et Fercan Yalinkilic, sont accusés d'avoir tenté de "porter atteinte à la stabilité économique de la Turquie", à la suite d'une plainte déposée par l'Agence de régulation et de surveillance du secteur bancaire (BDDK).

L'article incriminé avait été publié en août 2018 au moment où la livre turque s'effondrait face au dollar américain en pleine crise diplomatique avec les Etats-Unis.

"Nous condamnons l'acte d'inculpation déposé contre nos journalistes, dont la couverture a été équitable et fidèle. Nous nous tenons à leurs côtés et nous les soutiendrons dans cette épreuve", a indiqué le rédacteur en chef de Bloomberg, John Micklethwait.

Le procès des deux journalistes doit commencer le 20 septembre, selon l'agence.

Selon des médias turcs, une cinquantaine de personnes au total ont été inculpées à la suite de la plainte de la BDDK, notamment pour des commentaires publiés sur les réseaux sociaux en lien avec l'article de Bloomberg.

En avril, le président Recep Tayyip Erdogan a vivement critiqué les médias occidentaux qu'il accuse de gonfler les difficultés économiques de la Turquie, ciblant notamment le Financial Times pour un article sur la banque centrale turque.

L'économie turque traverse une période particulièrement difficile, ayant connu cette année sa première récession en 10 ans, avec une inflation de 20% et la chute de la livre turque qui a perdu près du tiers de sa valeur face au dollar l'an dernier.

Des ONG dénoncent régulièrement l'érosion de la liberté de la presse sous M. Erdogan. La Turquie pointe à la 157ème place du classement de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières.
(AFP, 14 juin 2019)

3 Academics Sentenced to 60 Months in Prison in Total

Trial of academics, who have been charged with "propagandizing for a terrorist organization" for having signed the declaration entitled "We will not be a party to this crime" prepared by the Academics for Peace, continued in İstanbul Çağlayan Courthouse yesterday (June 13).

Academics had their hearings at four different courts:

At the İstanbul 27th Heavy Penal Court; Dr. Lecturer Noemi Levy Aksu from Boğaziçi University had her fifth hearing.

At the İstanbul 27th Heavy Penal Court; PhD student Şenay Çınar, Research Assistant Zeynep Arıkan and Dr. Lecturer Meltem Gürle from Boğaziçi University and Research Assistant Belin Benezra from İstanbul Bilgi University had their third hearings.

At the İstanbul 26th Heavy Penal Court; Research Assistant Didem Pekün from Koç University had her third hearing.

At the İstanbul 24th Heavy Penal Court; Prof. Dr. Leyla Işıl Ünal from Ankara University had her first hearing.
30-month prison sentence for one academic

Having her final hearing at the 27th Heavy Penal Court, Noemi Levy Aksu has been sentenced to 2 years, 6 months in prison for "propagandizing for a terrorist organization" as per the Article 7/2 of the Anti-Terror Law (TMK).

As her verdict of conviction has not been deferred, it will be taken to the court of appeal, which will either uphold or reverse her prison sentence.
Presiding Judge: It is the shame of that court

Before the court announced its ruling, Noemi Levy Aksu presented her statement as to the accusations and indicated that she repeated her previous statements. She also added that she did not accept the suspension of the announcement of the verdict when the court announced its ruling.

Making his defense as to the accusations, lawyer İnayet Aksu said, "For us, the verdict to be given here will be a political one. But, if a political comment will be made, then the rights and freedoms of the citizens should also be protected in accordance with the law."

Concluding his defense, lawyer Aksu also presented a verdict of acquittal given by the Supreme Court of Appeals regarding a text written about Kurdistan Workers Party (PKK) leader Abdullah Öcalan.

In response to this verdict, Presiding Judge Tamer Keskin said, "It is the shame of that court. Is praising terrorist organizations freedom of expression? If a lady is raped here, will we call it freedom of expression? I mean, if a woman is raped here, can you defend it?".
Deferred prison sentence for two academics

At the 37th Heavy Penal Court, academics Belin Benezra and Şenay Çınar have been each sentenced to 1 year, 3 months in prison on charge of "propagandizing for a terrorist organization".

The pronouncement of both verdicts has been deferred.
(BIA, June 14, 2019)

Turkey Crackdown Chronicle: Week of June 9, 2019

Journalist in jail for insulting president

On June 13, Yavuz Selim Demirağ, a columnist for the nationalist daily Yeni Çağ, started an 11-month and 20-day prison sentence for "insulting the president," according to his column published the same day. The column featured an update from the newspaper that said that the journalist had turned himself and will be at Ayaş Prison in Ankara.

Demirağ's sentence is related to a speech he gave at a conference in the western city of Nazilli four years ago, Evrensel reported.

CPJ documented last month how Demirağ was attacked in Ankara after appearing as a guest on a political talk show on the nationalist Türkiyem TV.

ETHA journalists moved to house arrest

A court on June 13 transferred two journalists from the leftist Etkin News Agency (ETHA), from prison to house arrest while they await the outcome of their trial on terrorism charges, the independent news website Bianet reported. Pınar Gayıp, a reporter, and Semiha Şahin, an editor, were arrested pending trial in April 2018 and first appeared in court in September 2018, CPJ has documented.

Arrests in attack of Egemen founder

Four individuals suspected of involvement in the armed assault on local journalist Hakan Denizli from Adana were arrested pending trial on June 7, according to reports. Denizli, founder of the newspaper Egemen in the southeastern province of Adana, was shot in the leg on May 24, CPJ documented.

The suspects, identified only by their initials, are: V.T.A. accused of shooting the journalist; S.Ö. who allegedly helped the shooter escape on a motorcycle; and V.C. and E.E. who are accused of being the instigators of the attack, the report said. V.T.A. spoke to the reporters who were present when he was transferred to prison, and said he did not know Denizli was a journalist and had "no animosity for him." CPJ could not determine if they deny the charges.

Denizli was released from hospital on June 11, his newspaper reported. Denizli was shot in the leg twice and had two operations, the report said.

Court dismisses case against former Cumhuriyet columnist

An Ankara court on June 11 dismissed a damages case filed against Çiğdem Toker, a former columnist for the opposition daily Cumhuriyet, by the national post and telegraph directorate of Turkey (PTT), Medyascope TV reported. The PTT filed a compensation case seeking 50,000 Turkish lira (US$8,500) over Toker's April 22, 2018 column for Cumhuriyet that covered allegations of corruption in the national service. The 20th Ankara Court of First Instance dismissed the case, saying there was no evidence that the column hurt the company's reputation.

Paperwork error delays release of Ayşe Düzkan

Journalist Ayşe Düzkan, who was imprisoned over her participation in a solidarity campaign with the daily newspaper Özgür Gündem, was released from prison on June 11 according to reports based on her daughter's tweet. Haziran Düzkan tweeted that her mother was released and is resting in Istanbul.

Utku Çakırözer, a parliamentary deputy from the main opposition party CHP, visited Düzkan on June 6 and said the journalist was eligible for release under judicial control, but her release was delayed because the paperwork was sent to the wrong prison, the news website Gazete Duvar reported.

Düzkan was sent to prison in January and transferred to a low-level security prison in May, CPJ documented.
(CPJ, June 14, 2019)

Un scientifique américain déterminé à blanchir son nom

Un ex-scientifique turco-américain de la Nasa, libéré la semaine dernière après une détention de près de trois ans en Turquie, insiste qu'il fera tout ce qu'il peut pour blanchir son nom et reprendre le cours de sa vie.

"Les gens se demandent comment un scientifique de la Nasa peut être détenu et rester à l'isolement pendant trois ans", raconte Serkan Gölge, 39 ans, lors d'un entretien avec l'AFP dans le salon de ses parents à Antakya, dans le sud de la Turquie.

"Ils pensent qu'il doit bien y avoir quelque chose. Je vais vous donner une réponse directe: il n'y a strictement rien."

Le physicien, qui travaillait depuis 2013 pour la Nasa à Houston et qui a obtenu la nationalité américaine en 2010, est accusé de liens avec le mouvement de Fethullah Gülen, désigné par Ankara comme le cerveau du putsch manqué de juillet 2016.

Serkan Gölge a été arrêté et écroué en juillet 2016, lors d'une visite chez ses parents avec sa femme et ses deux fils, quelques jours après le putsch avorté et au moment où le président Recep Tayyip Erdogan sévissait contre les soutiens supposés du prédicateur Gülen. Son arrestation faisait suite, selon lui, à une dénonciation anonyme, comme il y en a eu beaucoup dans les mois ayant suivi le putsch manqué.

D'abord condamné à sept ans et demi d'emprisonnement, il a vu sa peine réduite ensuite à cinq ans. Il a finalement été remis en liberté conditionnelle la semaine dernière.

"Je ferai valoir mes droits, via la Cour constitutionnelle de Turquie et la Cour européenne des droits de l'Homme" (CEDH), assure-t-il, déplorant toutefois la "lenteur" des procédures de la cour européenne.

"Entre-temps je ferai tout ce qu'il faut pour remplir mes obligations", à savoir pointer au commissariat quatre jours par semaine et ne pas quitter la ville d'Antakya, où vivent ses parents.

Il espère que si la justice lève ces contraintes, il pourra "rentrer aux Etats-Unis et reprendre (son) travail" à Houston, au sein d'une équipe étudiant l'incidence du rayonnement spatial sur les astronautes.

Après 18 mois de détention, ne voyant "plus la lumière au bout du tunnel", il avait demandé à la Nasa de le licencier.

Entre les rendez-vous avec son avocat, les pointages au commissariat et les visites de proches et de journalistes, il n'a toutefois pas encore eu l'occasion de reparler à ses anciens collègues depuis sa libération.

- Plié "en 15 minutes" -

Sa détention, comme celle d'autres citoyens américains en Turquie, a provoqué de vives tensions entre Ankara et Washington.

Et sa libération est survenue peu après un entretien téléphonique entre les présidents turc, Recep Tayyip Erdogan, et américain, Donald Trump.

Il était 18 ou 19 heures le 29 mai lorsqu'il a appris qu'il allait être libéré, et "tout s'est déroulé en une quinzaine de minutes".

N'ayant pas été autorisé à appeler un taxi ou ses proches, il a dû marcher de la prison au village le plus proche, d'où il a appelé sa mère pour lui dire de venir le chercher. Sa famille ne s'y attendait pas du tout.

"J'ai entendu crier à l'autre bout du fil, c'était fou", sourit-il, alors que ses fils, deux têtes brunes de 8 et 3 ans, passent parfois la tête par la porte du salon pour écouter leur père.

Serkan Gölge et sa famille restent profondément marqués par ces près de trois années à l'isolement au cours duquel le scientifique ne pouvait quitter sa cellule qu'une heure par jour.

Lors de la première visite de sa femme, au bout d'un mois environ de détention, M. Gölge a peiné à la reconnaître tant son visage était amaigri.

Au début, à chaque visite, son fils aîné lui demandait quand il sortirait. "Je pleurais à chaque fois. (...) Au bout de deux ans, il a arrêté de me poser la question", et, désormais, l'enfant lui demande s'il risque de retourner en prison.
 Son deuxième fils avait trois mois lorsqu'il a été arrêté. Maintenant, "il m'appelle +papa+, mais il ne me connaît pas si bien".

"Les gens disent que le temps résout tout. Je crois que ça peut résoudre beaucoup de choses, mais certaines choses que l'on a traversées nous poursuivront à jamais", soupire-t-il, sous le regard attentif de son père. Assis sur un canapé voisin, il ne quitte pas son fils des yeux.
(AFP, 8 juin 2019)

Journalism Organizations Denounce 'Speedboat Attack' on Journalists

Journalism organizations have denounced the incident that they call an "attempted murder."

A boat carrying three journalists, Cenker Tezel from the daily Hürriyet, Onur Aydın from Habertürk and Metehan Ekşi from TV 100, was hit by a speedboat in Bodrum, Muğla on June 5.

The captain of the boat was seriously wounded after the crash while the boat was broken into pieces. The journalists were lightly wounded as they jumped off the boat "at the last moment."

Security cameras of another hotel in the area recorded the incident.

The police have launched an investigation into the incident, taking the captain of the speedboat into custody.
"An attempted murder"

Journalism organizations today (June 7) released statements, calling the incident "an attack by Maça Kızı Hotel against the journalists to prevent them from taking pictures".

The Journalists Union of Turkey (TGS) tweeted on the attack:

"The Maça Kızı Hotel in Bodrum made a speedboat to crash into a rowboat that was carrying journalists to prevent them from taking pictures. Cenker Tezel from Hürriyet, Onur Aydın from Habertürk and Metehan Ekşi from TV 100 had a narrow escape from death.

"This is attempted murder. We will follow the investigation!"

The Turkish Journalists Association (TGC) released a written statement, saying, "It is understood that this attack was conducted in order to prevent our colleagues from taking pictures."

While the TGC sais that the detention of the captain of the boat is "pleasing," it called the authorities to start a legal process against those who instigated the attack.
(BIA, 7 June 2019)

Turkey Crackdown Chronicle: Week of June 2, 2019

German journalist accused of insulting president

A prosecutor in Ankara has started an investigation into German journalist Süheyla Kaplan who is accused of "insulting" President Recep Tayyip Erdoğan, and terrorism propaganda, Deutsche Welle reported. Evidence cited against the journalist includes a political cartoon of the Turkey's president that she shared on Twitter, social media post about Erdoğan's policies, and a speech she gave at an event in Hamburg in 2018, run by leftist political groups from Turkey, the story said. Kaplan has worked for the Anatolia Agency, according to her Twitter profile. The journalist told Deutsche Welle that she wants to testify in Germany because she believes she will be arrested if she goes to Turkey.

Court sentences DIHA founder 9 months after his death

A court in the southeastern city of Batman on June 1 sentenced Kadri Kaya, former Diyarbakır correspondent and founder of the shuttered Dicle News Agency (DIHA), to over two years in prison, apparently unware that the journalist died last year, the pro-Kurdish Mezopotamya Agency (MA) reported. Kaya died in October while being treated for cancer. The court found him guilty of "knowingly and willingly aiding a [terrorist] organization," according to the report. At the same hearing, Kaya's former co-defendants Erdoğan Altan, the former Batman correspondent for DIHA, and Mehmet Karabaş, a reporter for the local newspaper Batman Posta, were found guilty of the same charge and sentenced to 25 months in prison, according to reports. They are free pending appeal.

Police detain Ahval columnist

Police in Diyarbakır detained Nurcan Baysal, a columnist for the news website Ahval, on June 3, her employer reported (in English). Baysal was released after being questioned and was not informed about why she was taken into custody, the report said.
(CPJ, 6 June 2019)

Turkey Scores 31 out of 100 in Media Freedom

The Freedom House, a US-based watchdog organization for democracy, has released its 2019 report on media freedom.

The report titled, "Freedom and the Media 2019: A Downward Spiral," underpinned that the freedom of the media has been deteriorating around the world over the past decade.

The internet can be an alternative to the conventional media in countries facing drastic declines in press freedom, the report said. It said that while 150 news outlets have been closed in Turkey since the 2016 coup attempt, alternative media outlets such as Medyascope, Dokuz8 Ahval broadcast independent news.

Along with the press freedom, trust in the media has also declined drastically in Turkey, with only 25 percent of the people trust in the media, the report noted.

The report also concluded that major international technology platforms serve as a buffer zone against governments' censorial tendencies, with strong encryption technologies preventing the governments from barring access to specific content within a tech platform and the tech companies deliberately refraining from setting up operations in more repressive countries.

Turkey's scores in the report

Freedom score: 31 (Lowest score 0, highest 100)
Freedom rating: 5.5/7 (Lowest score 7)
Political rights: 5/7
Civil rights: 6/7
(BIA, 6 June 2019)

Un journaliste pro-Damas interpellé par les forces kurdes

Un journaliste travaillant pour une chaîne de télévision pro-Damas a été arrêté par les forces kurdes qui contrôlent le nord-est de la Syrie en guerre, ont annoncé les médias étatiques syriens.

Mohamed Tawfik Al-Saghir a été "kidnappé parce qu'il filmait le feu qui s'est propagé dans les champs de blé" dans la région de Qamichli, a rapporté tard mardi la chaîne d'information officielle Al-Ikhbaria.

La chaîne a accusé la police locale rattachée aux autorités semi-autonomes kurdes, les Assayech, d'être responsables de l'arrestation de son correspondant basé dans la ville de Qamichli.

L'interpellation de ce journaliste, également rapportée par l'agence officielle Sana, n'a pas été commentée par les
forces kurdes.

Le pouvoir de Damas entretient des rapports tendus avec la minorité kurde, qui a instauré une autonomie de facto dans les région du nord et du nord-est syrien, à la faveur du conflit qui déchire la Syrie depuis 2011.

Si les grandes villes du nord-est, à l'instar de Hassaké ou de Qamichli, sont sous contrôle kurde, les institutions étatiques de Damas y maintiennent toutefois une présence.

Sur leur site internet, les Assayech indiquent régulièrement participer à la lutte contre les incendies dans les champs, qui sont parfois causés par une cigarette mal éteinte ou un court-circuit électrique.

Ces dernières semaines, le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué sa responsabilité dans l'incendie de "dizaines d'hectares" de champs de blé dans le nord-est syrien, alors que les "cellules dormantes" des jihadistes sont toujours actives en Syrie.

Mardi, le Programme alimentaire mondial (PAM) a indiqué que les incendies qui ont pu toucher les champs à travers la Syrie sont dus dans certains cas "aux températures élevées".
(AFP, 5 juin 2019)

Kurdish Question / Question kurde

Libération d'une Franco-Turque emprisonnée en Turquie depuis 2016

La Franco-Turque Ebru Firat, emprisonnée en Turquie depuis 2016 pour appartenance au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit), a été libérée pour bonne conduite, a-t-on appris lundi auprès de son avocate toulousaine, Agnès Caséro.

Elle devra toutefois pointer au commissariat de police pendant un an, a précisé Me Caséro.

"Je l'ai eue au téléphone samedi. Aujourd'hui, elle a rejoint sa famille en territoire kurde", a expliqué l'avocate.

"En juin 2019, elle pouvait demander un régime de semi-liberté", l'obligeant à passer la nuit en prison. "La décision pour bonne conduite la met en liberté tout de suite", s'est félicitée l'avocate toulousaine.

"Cette décision est de bon augure", a-t-elle ajouté, espérant pouvoir demander la libération totale de sa cliente dans un an.

Selon le media d'investigation Médiacités, Ebru Firat a été libérée lundi 10 juin.

"Je suis très heureuse d'être sortie et d'être avec ma mère et mes frères. Je me sens bizarre, j'ai du mal à réaliser. Je dirais même que je suis sous le choc depuis ma sortie", a confié la jeune femme au media toulousain.

"Je dois rester encore un an et trois mois à Diyarbakir en me rendant toutes les semaines au commissariat", a-t-elle ajouté. Elle compte ensuite revenir à Toulouse, où elle a vécu, avec sa mère et ses frères "car (son) père s'y trouve et y travaille. Nous rentrerons tous lorsque cela sera possible", a-t-elle dit.

Ebru Firat, âgée de 28 ans, avait rejoint le mouvement kurde dans le nord de l'Irak en 2009 "pour faire entendre la voix du peuple kurde", avant de "partir combattre en Syrie" aux côtés des Kurdes, avait-elle expliqué en mars 2017 dans un courrier adressé au président de la République, François Hollande.

Elle lui demandait notamment d'intervenir auprès de l'Etat turc pour obtenir son transfèrement en France.

Née à Moissac (Tarn-et-Garonne), elle était emprisonnée depuis le 8 septembre 2016, date à laquelle elle avait été arrêtée à l'aéroport d'Istanbul alors qu'elle était sur le chemin du retour pour la France.

Elle avait été condamnée à cinq ans de prison pour appartenance au PKK, considéré comme "terroriste" et donc interdit en Turquie, une peine confirmée en appel.

Le cas de la Franco-Kurde avait suscité de nombreux soutiens à Toulouse.
(AFP, 17 juin 2019)

Öcalan: Kurds Cannot Exist Without Turks, Turks Cannot Exist Without Kurds

The PKK's imprisoned leader has made remarks on the prison hunger strikes and the HDP's role in Turkey's politics in his meeting with his attorneys.

Kurdistan Workers' Party (PKK) leader Abdullah Öcalan met with his attorneys Rezan Sarıca and Nevroz Uysal at the İmralı prison on June 12.

The Asrın Law Bureau released a statement after the meeting, delivering Öcalan's opinions on the recently ended hunger strikes in prisons and the political situation of the country, the Mezopotamya Agency reported.

Öcalan offered his good wishes to the hunger strikers, who protested what they call "the isolation on Öcalan" in prisons between November 2018 and May 2019, the law bureau said.

Hunger strikes ended last month after Öcalan met with his lawyers for the first time since 2011.

"Mr. Öcalan firstly sent thanks and greetings to hunger strike and death fast protesters who ended the hunger strikes and death fasts upon a call by himself; he shared his letter of thanks to be delivered to them.

"In the meeting with Mr. Öcalan, these topics came out to the forefront: He repeated the emphasis that strikes can be in question but they should not be adopted as a primary method of struggle. He defined his position as the defense of life against death.

"Democratic politics is essential"

"Mr. Öcalan said that as a historical indicator, Kurds cannot exist without Turks and Turks cannot exist without Kurds and that as soon as Kurds are finished in Mesopotamia, there will be nothing left in the name of Turks in Anatolia.

"He emphasized that the existence and development of the Kurds is synonymous with the empowerment of the Turks. He also stated that this togetherness will pave the way for all the peoples of the Middle East to live in democracy and peace.

"We saw that he prioritizes the democratic solution in terms of the constitutional solution and legal modifications. He stated that the democratic transition and mentality can only be ensured with the participation of the whole society.

"He said that he observes ideological and theoretical loopholes in the current way of politics; it is not possible to do politics in a right way through nepotism, tribalism and clanism; and what is essential and analytical is the democratic politics."

"HDP should be a catalyst"

Öcalan also made remarks on women's struggle, saying that the slavery of women which has been the absolute form of slavery since 15 thousand years became a part of the "social genetics," the Asrın Law Bureau noted.

"He said that he views the existence of each of femicides, social, economic and sociological problems as a reason for revolution and he views the existence of the problem of child brides as a reason for 10 revolutions."

"With regards to solutions for social problems, he mentioned the need for the democratic municipalism which is based on production, creativity and construction should be developed and underpinned that the Peoples' Democratic Party (HDP) should act as a catalyst for democracy."
(BIA, June 14, 2019)

Police Intervention Against Hasankeyf Statement: 33 People Detained

Peoples' Democratic Party (HDP) Batman Youth Assembly members were met with police intervention as they attempted to make a statement for the press to raise concerns over the Ilısu Dam project that will engulf the ancient city of Hasankeyf and its surrounding Tigris Valley.

As reported by Mezopotamya Agency (MA), HDP Batman Provincial Organization and HDP Batman Youth Assembly members went to Hasankeyf for the statement today (June 12). The viewing platform and central bazaar, where the statement would be held, were blockaded by the police and gendarmerie forces. Police officers did not allow the protesters into the area.

Police battered the protesters

HDP Batman Youth Assembly members attempted to read out their statement in front of HDP District Office. However, the police prevented the statement, referring to a decision taken by the Governorship.

As the protesters set out to make a statement against this prevention, they were met with police intervention. 32 young people from the HDP and journalist Sonya Bayık were taken into custody by being battered.
Allegation of battery in police car

It has been reported that pepper gas was used on the detained in police cars and there were marks of battery on several of them.

It has also been claimed that plastic bullets were used on the detained in police cars. The ones who were taken into custody have been referred to Hasankeyf State Hospital for health check.
HDP: Release them immediately

HDP Spokesperson for Law and Human Rights Commission and Batman MP Ayşe Acar Başaran released a written statement for the press regarding the issue and denounced the police intervention against the protesters.

Underlining the importance of Hasankeyf for human history and culture, Acar Başaran said, "We demand that the ones detained while using their Constitutional rights be immediately released."
(BIA, June 12, 2019)

Les Kurdes demandent l'aide de la coalition pour maîtriser des incendies

Un responsable kurde du nord-est de la Syrie a lancé lundi un appel à l'aide à la coalition internationale antijihadistes menée par les Etats-Unis pour maîtriser des incendies qui touchent la Syrie et ravagent des champs de blé vitaux pour la région.

Les Kurdes ont combattu le groupe Etat islamique (EI) dans le nord-est de la Syrie aux côtés de la coalition.

Après huit ans de conflit, les autorités locales kurdes cherchent à garder un certain degré d'autonomie par rapport au régime de Bachar al-Assad dans les régions qu'elles contrôlent dans le nord-est de la Syrie, souvent riches en pétrole et propices à la culture de céréales.

"Les feux ont englouti des centaines d'hectares de champs de blé à Tirbespi et les incendies font toujours rage", a déclaré Salman Bardo, le responsable kurde de l'autorité en charge de l'agriculture, utilisant le nom kurde du village appelé Qahtaniya en arabe.

"C'est un énorme danger pour la région, les incendies étant proches de puits de pétrole et de stations essence", a-t-il averti.

Selon un correspondant de l'AFP, de la fumée noire s'échappait de champs calcinés tandis que des hommes tentaient de repousser les flammes à l'aide de pelles à quelques mètres d'une installation pétrolière.

Un homme dans un bulldozer tentait désespérément de creuser la terre pour empêcher les flammes d'atteindre un champ voisin.
 
"Nous demandons à la coalition internationale d'intervenir pour éteindre les feux en utilisant des avions spéciaux", a ajouté M. Bardo.
 
Abderrizq al-Mahmoud, un agriculteur de 29 ans, affirme que les terres de sa famille ont été décimées.

"Quarante-cinq hectares sont partis en flammes, je n'en ai plus que huit".

Après des années de sécheresse puis de guerre civile, la Syrie s'attend à une récolte exceptionnelle notamment dans le nord-est du pays en raison des pluies tombées en début d'année mais celles-ci sont menacées par les feux qui ravagent le pays depuis plusieurs semaines.

Dans la province de Hassaké, véritable grenier à blé contrôlé par les Kurdes et où se situe Qahtaniya, l'EI a revendiqué plusieurs incendies criminels contre des champs de blé.

Mais des fermiers ont aussi évoqué des représailles, de l'essence de mauvaise qualité provoquant des étincelles ainsi que des négligences.

Damas et les autorités kurdes sont en compétition pour acheter la production de blé du nord-est.

Selon des experts, le blé est la clé pour assurer un prix du pain abordable et pour maintenir ainsi la paix dans plusieurs régions de Syrie dans les mois à venir.

Depuis 2011, la guerre en Syrie a fait plus de 370.000 morts et des millions de réfugiés et a plongé le pays dans une crise économique.
(AFP, 11 juin 2019)

Investigation into ‘Dersim’ Decision of Municipal Council

The Ministry of Interior has launched an investigation into the decision of Dersim Municipal Council, which decided to change the signboard on its municipality building from "Tunceli Municipality" to "Dersim Municipality." The Ministry has appointed an instructor for the investigation.

After deciding to change the signboard by a majority of votes, the Municipality shared its decision with the public on May 22. Speaking about the decision of the council, Dersim Mayor Mehmet Fatih Maçoğlu stated that they were waiting for the decision of the Governorship.

After discussing the change of our municipality service building signboard from "Tunceli" to "Dersim", it has been decided by majority of votes that the "Tunceli" expression written on the signboards in our municipal service building should be changed to "Dersim" with the aim of keeping the culture, history and way of belief of our city alive.

Considering that along with Turkish, Zazaki and Kurdish are also spoken by majority of residents living in our city, it has been accepted by majority of votes that the municipal services will also be provided in Zazaki and Kurdish in line with the needs of citizens.

The members of the municipal council suggested names for the park situated next to the State Hydraulic Works (DSİ) building; after considering the suggestions, it has been decided by majority of votes that the park should be named "PARKÊ ŞÊĞANKİ".

After considering the suggestion to establish a commission with the aim of identifying the damages caused by the [state-appointed] trustee, it has been decided to establish a commission comprising the Committee on Planning and Budget members and legal affairs so that the works and acts undertaken in the pre-election period can be investigated and reported.
(BIA, 31 May 2019)

Minorités / Minorities

Dutch Parliament Slams Erdogan’s Comments on Armenian Genocide

The Dutch House of Representatives on Tuesday, June 11 adopted a resolution condemning Turkish President Recep Tayyip Erdogan’s April 24 comments concerning the victims of the Armenian Genocide, lawmaker Alen Simonyan said in a Facebook post.

Erdogan said back then that the deportation of Armenians by the Ottoman Empire in the early 20th century was “appropriate at the time.”

The “deportation of Armenian gangs who were massacring Muslims including women, children and elderly people in the Eastern Anatolia region was the most appropriate act at that time,” Erdogan said. “No group or state has been able to prove their claims on the Armenian issue with archive documents.”

The document adopted by the parliament of the Netherlands obliges the government to inform the Turkish authorities on the lawmakers stance.
(PanARMENIAN.Net; June 12, 2019)

Attacked Family to Move Armenia from İstanbul

An Armenian family was attacked in Samatya district of İstanbul on May 31.

İstanbul Armenian Patriarchate denounced the attack, with Deputy Patriarch Aram Ateshian visiting the family.

Ateshian said that they will closely follow the process regarding the revelation and punishment of the attackers.

The family said that they will move to Armenia because of the "environment of fear," the Armenian News Agency reported.

What happened?

On May 31 morning, shortly after Sarkis T. left home for work, someone rang the bell. His wife Arpine T. opened the door and faced two masked people. They stabbed the woman and said "This is the beginning," while they were running away.

The couple also have two children.
(BIA, June 11, 2019)

Le plus grand temple yézidi du monde se construit à Erevan en Arménie

Arménie Un homme d’affaires yézidi de Moscou, Mirza Sloyan, est à l’origine de ce projet.

Le plus grand temple yézidi du monde est en voie de finition en Arménie, où il sera inauguré le 29 septembre prochain, en présence du prix Nobel Nadia Murad.

D’une blancheur éclatante, il s’élève à 25 mètres de hauteur dans l’attente d’une étoile en or qui est façonnée en Russie. À l’intérieur, le marbre iranien aux accents roses domine murs et voûte et leur donne un aspect joyeux et serein.

Appelé Quba Mere Diwane, ce temple magnifique est situé sur une plaine à 35 km de la capitale Erevan, non loin d’un village où vivent une centaine de yézidis. Il n’a pas la grandeur des cathédrales mais, pour cette communauté pourchassée en Irak, sa construction symbolise la résistance de la diaspora et sa volonté de perpétuer une religion ancestrale.
(Christophe Lamfalussy, LLB, 3 juin 2019)

Turkish Airlines Not to Give Out Agos Newspaper Anymore

Turkish Airlines (THY) was giving out weekly Agos newspaper free of charge at its newspaper stands in international terminals since 2013. The airlines company has unilaterally terminated its contract with Agos. The newspaper will no longer be on the shelves of the THY.

The decision in question was taken by the executive board of the airlines company last week. In the information letter delivered to Agos, it has been stated that the contract has been terminated "as it has been deemed necessary." Apart from this expression, no justification or statement has been provided to Agos regarding the decision of the company.
About Agos newspaper

Agos was founded in 1996 by Hrant Dink and a group of his friends, in order to report the problems of the Armenians of Turkey to the public. It is the first newspaper in the Republican period to be published in Turkish and Armenian.

Agos's editorial policy focuses on issues such as democratization, minority rights, coming to terms with the past, the protection and development of pluralism in Turkey. As a newspaper that has emerged from within the Armenian community of Turkey, Agos aims to further open its pages to the issues of Turkey and the world.
(BIA, 31 May 2019)

Politique intérieure/Interior Politics

Une foule pour saluer la prise de fonction du nouveau maire

Des milliers de personnes se sont rassemblées pour saluer le nouveau maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu lors de sa prise de fonction jeudi, quelques jours après avoir infligé un cuisant revers au parti du président Recep Tayyip Erdogan.

Après avoir récupéré son mandat au tribunal de Caglayan à Istanbul, M. Imamoglu est arrivé à la mairie pour une cérémonie de passation, ont constaté des correspondants de l'AFP. Les maires sont élus pour cinq ans en Turquie.

"Tous ensemble, nous avons réparé les dégâts causés à la démocratie", a-t-il déclaré, perché sur un bus de campagne, aux milliers de personnes venues le saluer.

"Le peuple d'Istanbul a confirmé sa foi dans la République et la démocratie", a-t-il poursuivi lançant des "je vous aime tous" à la foule.

Inconnu il y a quelques mois, M. Imamoglu s'est imposé comme le champion de l'opposition longtemps incapable de tenir tête à M. Erdogan en infligeant à son parti non pas une, mais deux défaites à Istanbul.

Il a d'abord remporté de justesse un scrutin municipal en mars, mais le vote a été annulé à la demande du président qui dénonçait des "irrégularités". Lors de la nouvelle élection, dimanche, M. Imamoglu a récidivé en écrasant le candidat de M. Erdogan avec 54% des voix.

La perte d'Istanbul, capitale économique et culturelle du pays, où vivent plus de 15 millions de personnes, est un revers symbolique majeur pour M. Erdogan qui en a été maire dans les années 1990. "Remporter Istanbul, c'est remporter la Turquie", a-t-il coutume de dire.

Son parti islamo-conservateur, l'AKP, contrôle cependant 25 districts sur les 39 que compte la ville et a une nette majorité au conseil municipal. Il a dont la capacité de bloquer l'action de M. Imamoglu, si telle était son intention.

Conscient du rapport de force, M. Imamoglu s'est dit prêt à travailler en "harmonie" avec M. Erdogan, lors du premier discours qu'il a prononcé après avoir remporté le scrutin dimanche.

D'après des médias turcs, le gouvernement, a récemment publié une circulaire indiquant que le pouvoir de nomination au sein des entreprises municipales appartenait désormais au conseil municipal et non plus au maire.

Lors des élections municipales de mars, l'AKP avait également été battu dans la capitale du pays, Ankara.
(AFP, 28 juin 2019)

Nuit de liesse à Istanbul après la victoire de l'opposition

Les mines étaient fatiguées mais joyeuses lundi à Istanbul, après une nuit de célébration pour fêter la victoire écrasante de l'opposition face au candidat du président Recep Tayyip Erdogan aux élections municipales.

Dans les bastions de l'opposition, comme Besiktas sur la rive européenne ou Kadiköy sur la rive asiatique de la ville, les Stambouliotes ont fait la fête jusqu'à tard dans la nuit, agitant des drapeaux, dansant au milieu des voitures et buvant des bières "à la santé de Tayyip".

Quasiment inconnu il y a quelques mois, Ekrem Imamoglu a fait une entrée fracassante sur la scène politique nationale en rééditant dimanche sa victoire annulée trois mois plus tôt contre un poids lourd du parti au pouvoir, l'ex-Premier ministre Binali Yildirim.

Mieux: alors que seulement 13.000 voix séparaient les deux candidats lors du premier scrutin en mars, invalidé à la suite de recours du parti au pouvoir AKP, M. Imamoglu a devancé M. Yildirim de près de 800.000 voix dimanche, jour où s'est rejouée l'élection.

"Ce n'était pas bien de recommencer cette élection, mais le fait qu'il y a eu un tel écart au final, c'est une bonne chose pour Istanbul", estime Servan Soydan, un Stambouliote qui soutient l'opposition, en promenant son chien lundi matin.

L'enthousiasme était moins marqué dans les médias, pour la plupart contrôlés par le pouvoir. "Istanbul a voté", titraient sobrement plusieurs journaux. Le quotidien progouvernemental Sabah se démarquait en estimant que "la démocratie (avait) gagné".

Nombre d'analystes estiment qu'en demandant la répétition de l'élection à Istanbul, M. Erdogan et son parti ont commis une erreur de calcul, faisant de M. Imamoglu une victime et une figure désormais de premier plan.

La "victoire massive" de M. Imamoglu "est une leçon de démocratie: les gens tiennent à ce que leurs droits soient respectés", souligne dans un tweet Marc Pierini, analyste à Carnegie Europe et ancien ambassadeur de l'Union européenne à Ankara.

Devant le résultat sans appel -- 54% des voix pour M. Imamoglu--, le président Erdogan a félicité le candidat de l'opposition dimanche soir.

Son parti, l'AKP, reste le plus populaire à l'échelle nationale. Mais il pâtit des difficultés économiques que connaît actuellement la Turquie, avec une inflation à 20%, un affaissement de la livre turque et un chômage élevé.
(AFP, 24 juin 2019)

Municipales à Istanbul : le candidat d'Erdogan encore battu

L'organisation de nouvelles élections n'aura pas suffi au président turc pour remporter la mairie d'Istanbul. Ce dimanche soir, le candidat d'Erdogan, l’ancien Premier ministre Binali Yildirim, a concédé sa défaite.

"Selon les résultats, mon rival Ekrem Imamoglu mène la course. Je le félicite et je lui souhaite bonne chance. J’espère qu’il servira bien Istanbul", a-t-il déclaré devant la presse.

Selon les résultats publiés par l’agence étatique Anadolu après le dépouillement de plus de 97% des bulletins de vote, M. Imamoglu, issu du parti kémaliste CHP (social-démocrate) a obtenu 53,86% des voix contre 45,23% pour M. Yildirim.

Les habitants d’Istanbul ont voté à nouveau dimanche pour élire leur maire après l’annulation d’un premier scrutin remporté par l’opposition.
Trois mois après le premier scrutin

Cette élection s’est déroulée près de trois mois après les municipales du 31 mars, gagnées à Istanbul par une figure montante de l’opposition, Ekrem Imamoglu. Il avait battu d’un cheveu un lieutenant du président Recep Tayyip Erdogan.

Le résultat avait été invalidé après des recours du parti islamo-conservateur du président, l’AKP, arguant d’"irrégularités massives". Rejetant ces accusations, l’opposition dénonce un «putsch contre les urnes» et voit le nouveau scrutin comme une "bataille pour la démocratie".


Bien plus qu’une élection municipale, le vote à Istanbul a valeur de test pour la popularité de M. Erdogan et de son parti sur fond de graves difficultés économiques. "Qui remporte Istanbul remporte la Turquie", a coutume de dire lui-même le président.

Istanbul retourne aux urnes, scrutin casse-tête pour Erdogan

Les habitants d'Istanbul sont à nouveau appelés à élire leur maire, dimanche, après l'annulation d'un premier scrutin remporté par un opposant du président Recep Tayyip Erdogan, pour qui ce deuxième round débouchera sur une victoire controversée ou un cinglant revers.

Ce scrutin se tiendra près de trois mois après les municipales du 31 mars, remportées à Istanbul par une figure montante de l'opposition, Ekrem Imamoglu. Il avait battu d'une courte tête un lieutenant de M. Erdogan, l'ancien Premier ministre Binali Yildirim.

Le résultat avait été annulé après un déluge de recours du parti islamo-conservateur du président, l'AKP, qui dénonçait des "irrégularités massives". Scandalisée, l'opposition y voit un signe de la dérive autoritaire du pouvoir en Turquie.

Les deux camps jouent gros dans la capitale économique de la Turquie, où vivent quelque 16 millions de personnes. "Qui remporte Istanbul, remporte la Turquie", a plusieurs fois déclaré M. Erdogan.

Pour le président, il s'agit de conserver la ville où il est né, où il a fait ses débuts en politique et que son parti contrôle depuis 25 ans. Pour l'opposition, de confisquer le joyau de la couronne du président.

Quel que soit le résultat qui sortira des urnes dimanche, les analystes estiment que le président turc y laissera des plumes.

Une nouvelle défaite serait un "camouflet encore plus humiliant que celui du 31 mars", souligne Jean Marcou, chercheur associé à l'Institut français d'études anatoliennes.

Et un succès serait une "victoire à la Pyrrhus", car "les motifs de l'annulation (du premier scrutin) sont tellement suspects et contestables, que l'AKP apparaîtra comme un mauvais perdant", poursuit-il.

- Erdogan en retrait -

Lors du premier scrutin, l'AKP avait été pénalisé par la situation économique difficile, avec la première récession en 10 ans, un effondrement de la livre turque et un chômage élevé.

Si le parti présidentiel et son allié ultranationaliste MHP sont arrivés en tête à l'échelle nationale, ils ont été punis dans les métropoles, comme Ankara, la capitale, que les islamo-conservateurs contrôlaient depuis un quart de siècle.

En vue de la deuxième édition de la bataille d'Istanbul, M. Erdogan a changé de stratégie: omniprésent pour soutenir son champion lors de la première campagne, il a cette fois ménagé ses apparitions pour ne pas transformer l'élection en référendum sur sa personne.

Les électeurs indécis "vont décider du résultat de la course", souligne Soner Cagaptay, du Washington Institute of Near East Policy. "Or, dès qu'Erdogan se met en avant, ces électeurs pivots sont rebutés", ajoute-t-il.

Le chef de l'Etat, qui avait fait des municipales du 31 mars un scrutin sur la "survie de la nation", s'efforce désormais de minimiser la portée de l'élection.

"Le résultat sera annoncé dimanche en toute clarté et nous accepterons l'issue" de ce scrutin "symbolique", a-t-il dit jeudi lors d'une rare réunion avec la presse étrangère à Istanbul.

- "Tout ira bien" -

Alors qu'à peine 13.000 voix séparaient MM. Imamoglu et Yildirim en mars, l'AKP s'efforce de mobiliser ses partisans ayant boudé les urnes lors du premier vote.

M. Yildirim, 63 ans, a également multiplié les appels du pied vers les jeunes - Internet gratuit, coup de pouce pour les jeunes mariés - et envoyé des signaux d'ouverture en direction des Kurdes conservateurs.

De son côté, M. Imamoglu, 49 ans, a une nouvelle fois misé sur un discours rassembleur tranchant avec la rhétorique polarisatrice de l'AKP. Son slogan pour cette campagne: "Tout ira bien".

Comme il y a trois mois, il se présente sous les couleurs du CHP (social-démocrate) et de l'Iyi (nationaliste), avec l'appui des prokurdes du HDP.

Dénonçant l'"injustice" commise selon lui à son encontre, le maire déchu d'Istanbul présente le vote de dimanche comme un "combat pour la démocratie".

Qu'il gagne ou qu'il perde, il est déjà considéré par ses partisans comme un champion de l'opposition capable de défier M. Erdogan lors de la prochaine élection présidentielle, en 2023.
(AFP, 20 juin 2019)

Débat télévisé historique avant le nouveau scrutin à Istanbul

Les candidats à la mairie d'Istanbul se sont affrontés dimanche lors d'un débat télévisé historique à une semaine du nouveau scrutin convoqué pour le 23 juin après l'annulation du premier par le Haut comité électoral.

Binali Yildirim, candidat du Parti de la justice et du développement (AKP) du président Recep Tayyip Erdogan, a débattu pendant près de trois heures avec Ekrem Imamoglu, candidat de la principale formation de l'opposition, le CHP (social-démocrate).

C'était la première fois depuis l'arrivée au pouvoir de M. Erdogan en 2002 qu'un débat de ce genre avait lieu. Le dernier avait opposé en octobre 2002 M. Erdogan et Deniz Baykal, alors leader du CHP, avant les élections législatives en novembre de la même année.

Lors des élections municipales du 31 mars, l'AKP a subi un échec retentissant en perdant Istanbul et Ankara, alors que ce parti islamo-conservateur et son prédécesseur gouvernaient les deux villes depuis 1994.

A Istanbul, M. Imamoglu, un ancien maire d'arrondissement, a devancé d'environ 13.000 voix M. Yildirim, ancien Premier ministre et proche de M. Erdogan.

Cette défaite constituait un camouflet sans précédent pour M. Erdogan, qui a plusieurs fois déclaré dans le passé que "celui qui remporte Istanbul remporte la Turquie".

Mais la victoire du candidat de l'opposition a été annulée par le Haut comité électoral à la suite de plusieurs recours de l'AKP, qui estime que le scrutin a été faussé par des irrégularités.

Pendant le débat de dimanche soir, diffusé en direct sur les principales chaînes de télévision turques, M. Yildirim a déclaré que "des voix avaient été volées" le 31 mars au détriment de sa candidature.

Mais M. Imamoglu a répété qu'il se considérait toujours comme "le maire élu". "Il y a un combat démocratique pour les droits" des électeurs d'Istanbul, a-t-il dit.

M. Yildirim a notamment mis en avant dans le débat son expérience d'ancien ministre des Transports et Premier ministre.

M. Imamoglu a répliqué que le candidat de l'AKP n'avait "pas le droit de faire des promesses" électorales dans la mesure où son parti est au pouvoir à Istanbul depuis 25 ans.

Plus tôt dans la journée, M. Erdogan est intervenu publiquement pour tenter de minimiser l'importance du scrutin du 23 juin, soulignant que l'AKP contrôlait 25 des 39 districts d'Istanbul.

"L'élection dans une semaine est seulement pour désigner le maire", a déclaré le président, estimant que le résultat du vote ne serait qu'"un changement dans la vitrine" et critiquant le vif intérêt des médias étrangers pour ce nouveau scrutin.
(AFP, 16 juin 2019)

Forces armées/Armed Forces

Trois soldats turcs blessés par des tirs du régime

Trois soldats turcs ont été blessés par des tirs "délibérés" du régime syrien contre des postes d'observation turcs dans le nord-est de la Syrie, a affirmé jeudi le ministère turc de la Défense.

Les trois militaires ont été "légèrement" blessés lorsque "35 obus de mortier" provenant de la localité d'Al-Chariah contrôlée par le régime de Damas se sont abattus sur une zone dans laquelle se trouve l'un des 12 postes d'observation turcs installés dans la région d'Idleb, d'après le communiqué du ministère.

Qualifiant l'attaque de "délibérée", le ministère a indiqué en avoir informé la Russie, proche alliée de Damas.

Deux soldats turcs avaient déjà été blessés dans une attaque similaire début mai.

Contrôlés par les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche d'Al-Qaïda), Idleb et des territoires insurgés voisins sont la cible ces dernières semaines de bombardements meurtriers, menés par le régime et son allié russe.

Ces attaques dans une région où vivent environ 3 millions de personnes ont fait 360 morts civils depuis fin avril, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Mais Moscou a annoncé mercredi soir qu'un accord de cessez-le-feu a été conclu entre les forces gouvernementales et les combattants rebelles à "partir du 12 juin à 00H00", grâce à une médiation de la Turquie et de la Russie.

Depuis septembre 2018, Idleb fait l'objet d'un accord négocié par la Russie et la Turquie, qui parraine certains groupes rebelles, prévoyant la mise en place d'une "zone démilitarisée" séparant les secteurs jihadistes et insurgés des zones gouvernementales attenantes.
(AFP, 13 juin 2019)

Erdogan affirme qu'il ne reculera pas sur l'acquisition de S-400

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé mardi qu'il ne reculerait pas sur l'achat de missiles de défense antiaérienne russes S-400 malgré les mises en garde américaines.

"Nous avons passé un accord (avec la Russie). Nous sommes déterminés. Il n'est pas question de faire machine arrière", a assuré M. Erdogan dans des propos cités par l'agence officielle turque Anadolu.

La volonté d'Ankara d'acheter le système russe de défense antiaérienne S-400 est une source majeure de frictions entre la Turquie et les Etats-Unis, alliés au sein de l'Otan.

L'US Army redoute notamment que le système russe ne parvienne à percer les secrets technologiques de ses avions militaires dernier cri F-35, qu'Ankara a également entrepris d'acheter en nombre.

"C'est une affaire conclue", martèlent toutefois en réponse les dirigeants turcs depuis plusieurs semaines. La livraison des missiles russes pourrait avoir lieu cet été et précipiter de dures représailles de la part des Etats-Unis.

"Si elle va au bout de la réception des S-400, la Turquie le paiera très cher", a réitéré mercredi dernier la porte-parole du département d'Etat américain Morgan Ortagus, menaçant une fois de plus de suspendre la vente des F-35 et, surtout, d'imposer des sanctions "très dures" contre Ankara.

Le lendemain, une haute responsable du Pentagone, Kathryn Wheelbarger, a déclaré devant l'Atlantic Council, un groupe de réflexion de Washington, que "l'achèvement de cette transaction serait dévastateur" pour le programme F-35 mais aussi pour "l'interopérabilité de la Turquie avec l'Otan".

Mme Wheelbarger, secrétaire adjointe à la Défense par interim chargée des affaires de sécurité internationale, a ajouté que même si l'administration Trump ne voulait pas infliger de sanctions à la Turquie pour cette acquisition, elle pourrait y être obligée par le Congrès.

Selon elle, la Turquie veut, en achetant ces systèmes, s'assurer du soutien russe contre les rebelles kurdes le long de sa frontière avec la Syrie. Mais elle a averti Ankara que la Russie n'était pas un partenaire fiable à long terme, ne fournissait pas de maintenance ou de support dans ses ventes militaires et tentait seulement de nuire à la cohésion de l'Otan.

- Pas d'offre "positive" sur les Patriot -

Des responsables américains ont cependant déclaré que la Turquie pourrait opter pour le système américain Patriot en lieu et place des S-400 russes, soulignant que cela permettrait de maintenir le programme de livraison des F-35.

La Turquie a l'intention d'acheter 100 avions F-35, et des pilotes turcs ont déjà commencé des entrainements aux Etats-Unis.

M. Erdogan a déclaré mardi avoir signifié aux Etats-Unis que la Turquie ne pourrait envisager d'acheter des Patriot que si les conditions étaient aussi favorables que celles offertes par la Russie pour ses S-400.

"Mais malheureusement nous n'avons pas reçu de proposition positive de la partie américaine au sujet des Patriot", a-t-il déclaré.

Le sujet des S-400 a été au coeur d'un entretien téléphonique mercredi dernier entre M. Erdogan et le président américain Donald Trump. M. Erdogan a réitéré la proposition mise sur la table en avril d'un "groupe de travail conjoint".

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a commenté mardi cette perspective.

"Ce n'est pas notre affaire. Notre affaire, et celle de nos partenaires turcs est de mener à bien cette transaction sur la livraison des S-400", a-t-il déclaré. "La Turquie peut parler avec n'importe quel pays tiers", a-t-il ajouté.

MM. Erdogan et Trump se rencontreront en marge du sommet du G20, fin juin au Japon.
(AFP, 4 juin 2019)

Affaires religieuses / Religious Affairs

Strasbourg, capitale de l'islam turc

Une quinzaine d'adolescents s'égaillent à la sortie du collège privé Eyyûb Sultan. Les garçons, en tee-shirt, jean et baskets, se regroupent autour d'un scooter. Les filles discutent entre elles, téléphone mobile à la main. Elles arborent pour la plupart un foulard et une robe longue aux couleurs vives, à la mode traditionnelle turque. A côté du collège se dresse un énorme chantier. Celui de la future grande mosquée Eyyûb Sultan, qui pourrait ouvrir ses portes en 2023. Enfin, si les finances sont au rendez-vous : le budget initial de 20 millions d'euros a déjà atteint les 32 millions... De style ottoman, la mosquée pourra accueillir 2 500 fidèles, dans une salle de prière de 900 mètres carrés et un patio de 1 000 mètres carrés, entourés de locaux socioculturels, d'un restaurant... Ses deux minarets culmineront à 36 mètres de hauteur dans le quartier de la Meinau, près du stade de football du Racing Club de Strasbourg.

" Ce sera la plus grande nouvelle mosquée de France, et sûrement l'une des dernières de cette taille autorisée à être construite en Europe ", se félicite Sabahaddin Aydemir, responsable régional du Milli Görüs (" Vision de la communauté "), une fédération d'organisations islamiques très conservatrices d'obédience turque, qui porte le projet de l'édifice religieux. " Nous n'avons pas demandé de subventions à la Ville. Le chantier avance au rythme des dons des fidèles : trois millions d'euros aujourd'hui ", explique Ertugrul Güler, salarié du Milli Görüs, qui reçoit cordialement autour d'un verre de thé, dans les locaux provisoires de l'association. Et si les dons des fidèles ne suffisaient pas ? " Si un pays nous proposait une grosse somme, il serait difficile de la refuser... " Un ange, venu de Turquie, passe...

Strasbourg, siège du Parlement européen, est un point d'ancrage particulier pour la communauté franco-turque. Première région à avoir vu arriver des paysans d'Anatolie dans les années 1960, le Grand Est accueille aujourd'hui environ 130 000 personnes d'origine turque, la troisième plus grosse communauté en France. A Strasbourg, les Turcs sont majoritaires parmi les musulmans de nationalité étrangère. De nombreuses associations et des partis politiques liés au pays d'origine y ont pignon sur rue. Cette communauté, loin d'être uniforme, est tiraillée entre des courants antagonistes : pro-Kurdes, " Loups gris " ultranationalistes, opposants ou inconditionnels du Parti de la justice et du développement (AKP) et du président turc Erdogan. Ce dernier est venu à trois reprises à Strasbourg. En octobre 2015, il y avait galvanisé 12 000 " supporteurs ", lors d'une " rencontre citoyenne contre le terrorisme " ressemblant à s'y méprendre à un meeting électoral. " Il est évident qu'Erdogan veut faire de Strasbourg un lieu d'influence turque, non seulement en France, mais à l'échelle européenne ", analyse Bernard Godard, fin connaisseur de l'islam en France, et ancien responsable du bureau des cultes au ministère de l'Intérieur.

Pour s'en convaincre, il suffit de se rendre quai Jacoutot, le long de la rivière Ill. A deux pas des institutions européennes, le nouveau consulat général de Turquie est une démonstration de force architecturale. Sur une parcelle de 13 000 mètres carrés, l'ensemble est aussi gigantesque qu'ultramoderne : une centaine de salles, réparties dans un polygone de plus de 100 mètres pour son plus grand côté... " En dehors de sa fonction consulaire, l'endroit sera le point de convergence en Europe des services de renseignement turcs ", glisse au Vif/L'Express une source avisée.
Un faux nez de l'AKP

A leur échelle, les admirateurs strasbourgeois d'Erdogan cultivent, eux aussi, un surprenant goût du secret. Quasi impossible d'obtenir un rendez-vous. Motif : " La presse déforme tout ce que nous disons. " Seul Murat Erçan, président du collège-lycée privé confessionnel Yunus Emre, consent à délivrer quelques informations. " Ici, l'enseignement classique est complété par des cours de religion et d'éthique. L'arabe et le turc sont privilégiés comme langues étrangères ", indique le quadragénaire, qui est également chargé de mission par le Ditib, l'organisme turc chargé des affaires religieuses en France. " Nos professeurs sont très bien formés : ils ont fait leurs études de théologie dans les meilleures facultés de Turquie. " 
(Vif/L'Express, 27 juin 2019)

L'Egypte dénonce les accusations "irresponsables" d'Erdogan

Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, a qualifié jeudi d'"irresponsables" les accusations du président turc Recep Tayyip Erdogan, selon qui l'ancien président islamiste égyptien Mohamed Morsi "a été tué".

Dans un communiqué, M. Choukri a "vivement dénoncé les déclarations répétées et irresponsables du président turc vis-à-vis de l'Egypte", après la mort soudaine de Mohamed Morsi, qui s'est effondré en plein procès lundi au Caire.

Mercredi lors d'une réunion électorale, le chef de l'Etat turc avait déclaré à propos des circonstances de la mort de Mohamed Morsi: "Il a été tué et n'est pas mort de causes naturelles".

M. Erdogan, issu comme M. Morsi de la mouvance islamiste, l'avait qualifié de "martyr" après l'annonce de son décès lundi, et accusé les "tyrans" au pouvoir en Egypte d'être responsables de sa mort, une allusion au président Abdel Fattah al-Sissi.

Les relations entre la Turquie et l'Egypte sont quasiment inexistantes depuis que l'armée égyptienne, alors dirigée par Abdel Fattah al-Sissi, a renversé le président Morsi en juillet 2013.

Mohamed Morsi était détenu depuis près de six ans et maintenu à l'isolement lorsque sa mort est survenue. Lundi, alors qu'il s'exprimait devant un tribunal, il s'est effondré et n'a pu être ranimé.

Il a ensuite été enterré en toute discrétion dans la nuit de lundi à mardi dans un cimetière de la capitale égyptienne.

L'ancien chef d'Etat, issu de la confrérie des Frères musulmans, n'a été président que pour une courte mandature d'un an entre juin 2012 et juillet 2013.

Après sa destitution par l'armée, à la faveur de manifestations populaires, il avait été condamné à un total de 45 ans de prison pour incitation à la violence contre des manifestants fin 2012 et espionnage au profit du Qatar.

Il était rejugé après l'annulation de deux verdicts prononcés contre lui --une condamnation à mort et une réclusion à perpétuité.

Depuis 2013, l'actuel chef de l'Etat Abdel Fattah al-Sissi, ex-ministre de la Défense de Mohamed Morsi, a mené une répression sans merci contre l'opposition, particulièrement les Frères musulmans.
(AFP, 20 juin 2019)

Erdogan affirme que l'ex-président Morsi "a été tué"

Le chef d'Etat turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé mercredi que l'ancien président égyptien Mohamed Morsi avait été "tué", imputant la responsabilité de sa mort aux autorités égyptiennes.

"Dans le tribunal, il s'était tordu sur le sol pendant vingt minutes. Les autorités n'ont rien fait pour lui venir en aide. Il a été tué et n'est pas mort de causes naturelles", a dit M. Erdogan lors d'un meeting électoral à Istanbul.

Il a affirmé qu'il "ferait tout" pour faire traduire les responsables égyptiens "devant les tribunaux internationaux".

M. Erdogan, issu comme M. Morsi de la mouvance islamiste, l'avait qualifié de "martyr" après l'annonce de son décès lundi, et accusé les "tyrans" au pouvoir en Egypte d'être responsables de sa mort, une allusion au président Abdel Fattah al-Sissi.

Mohamed Morsi, décédé après une audience au tribunal, a été enterré mardi au Caire en toute discrétion et sous haute surveillance, après avoir passé près de six ans derrière les barreaux.

Les relations entre la Turquie et l'Egypte sont quasiment inexistantes depuis que l'armée égyptienne, alors dirigée par Abdel Fattah al-Sissi, a renversé le président Morsi.

Le chef d'Etat turc Recep Tayyip Erdogan a participé mardi à Istanbul à une prière funéraire à la mémoire de l'ancien président égyptien Mohamed Morsi, dont il a imputé la mort aux "tyrans" au pouvoir en Egypte.

M. Erdogan et d'autres responsables turcs ont pris part en rangs serrés avec d'autres fidèles à la prière dans la mosquée historique Fatih à Istanbul, selon un photographe de l'AFP sur place.

M. Erdogan avait rendu hommage lundi au "martyr" Morsi et avait accusé les "tyrans" au pouvoir en Egypte d'être responsables de sa mort, une allusion au président Abdel Fattah al-Sissi.

Mohamed Morsi, décédé après une audience au tribunal lundi, a été enterré mardi au Caire en toute discrétion et sous haute surveillance, après avoir passé près de six ans derrière les barreaux.

"Je ne crois aucunement qu'il s'agit d'une mort normale", a dit M. Erdogan lors d'une courte allocution après la prière mardi.

Il s'en est également pris aux dirigeants des pays de l'Union européenne pour avoir accepté, en février, de rencontrer, lors d'un sommet en Egypte en février, "cet assassin, ce tyran de Sissi".

Ses déclarations ont été accueillies par des cris d'"A bas le pouvoir militaire" en Egypte.

Les relations entre la Turquie et l'Egypte sont quasiment inexistantes depuis que l'armée égyptienne, alors dirigée par Abdel Fattah al-Sissi, a renversé le président Morsi, issu des rangs des Frères musulmans.

Des milliers de personnes avaient participé à la mi-journée dans la mosquée de Fatih à une première prière funéraire à la mémoire de Mohamed Morsi.
(AFP, 19 juin 2019)

Erdogan s'entretient avec le roi Salmane après son absence à La Mecque

Le président Recep Tayyip Erdogan s'est entretenu jeudi avec le roi Salmane d'Arabie saoudite, a indiqué Ankara, quelques jours après l'absence remarquée du chef de l'Etat turc lors d'un sommet islamique à La Mecque.

Lors de cet entretien téléphonique, M. Erdogan et le roi Salmane ont échangé des voeux à l'occasion de l'Aïd el-Fitr, une importante fête musulmane, et discuté "de questions bilatérales et régionales", a indiqué la présidence turque dans un communiqué.

Cet appel intervient après l'absence du chef de l'Etat turc au sommet de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) le week-end dernier. La Turquie y était représentée par son ministre des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu.

La Turquie et l'Arabie saoudite, deux poids lourds du monde musulman, ont des relations complexes, teintées de rivalité et de méfiance réciproque, en particulier depuis l'assassinat, en octobre dernier à Istanbul, du journaliste et opposant saoudien Jamal Khashoggi.

Cette affaire, qui a fait la une de l'actualité mondiale pendant plusieurs semaines, grâce notamment aux "fuites" savamment orchestrées par Ankara, a nui à l'image du royaume saoudien, en particulier du prince héritier Mohammed ben Salmane.

Des responsables turcs et américains accusent ce dernier d'avoir commandité le meurtre de Khashoggi, ce que Ryad dément catégoriquement.
(AFP, 6 juin 2019)

Le président turc absent du sommet islamique de La Mecque

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays est en froid avec l'Arabie saoudite en raison du meurtre à Istanbul du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, n'assistait pas au sommet islamique qui s'est ouvert samedi avant l'aube à La Mecque, a rapporté un journaliste de l'AFP.

La délégation de la Turquie, un poids lourd de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), à ce sommet était conduite par le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu.

L'opposant saoudien Jamal Khashoggi, qui collaborait au Washington Post, a été assassiné en octobre 2018 au consulat de son pays à Istanbul par des agents venus de Ryad. Son meurtre a suscité un tollé dans le monde et fortement terni l'image du royaume et de son prince héritier Mohammed ben Salmane que des responsables turcs et américains ont désigné comme responsable.

Les autorités saoudiennes ont nié que le prince Mohammed, surnommé MBS, ait été impliqué dans le meurtre, attribué par Ryad à des éléments "incontrôlés" du régime.
(AFP, 31 mai 2019)


Socio-économique / Socio-economic

ITUC: Turkey One of  the World’s Ten Worst Countries for Workers

Since the attempted coup and the severe restrictions on civil liberties imposed by the government, workers’ freedoms and rights have been relentlessly denied with police crackdowns on protests and the systematic dismissal of workers attempting to organise.

On 13 November 2018, Abdullah Karacan, president of the rubber and chemical workers’ union Lastik-İş was shot dead by unknown gunmen while visiting workers at a Goodyear tyre factory in Adapazari.

Cases of prosecution of workers

On 14 September 2018, over 10,000 workers went on strike at the construction site of the new IstanbulAirport  to  protest  their  poor  health  and  safety  conditions  at  the  site.  The  protest  was  violently  dispersed by police and military with teargas. Two days later, the police conducted mass arrests and detained over 400 workers. While most were released shortly after, 43 workers, including three trade union representatives, were charged for disrupting freedom to work, violating the law on demonstrations and public assemblies, damaging public property and resisting the police.

A total of 31 workers were held in pre-trial detention in Silivri prison, including Özgür Karabulut,Dev Yapi-Is president, charged for a speech he made to the workers during the strike.

On  2  November  2018,  26  trade  union  members  were sentenced to a suspended five-month prison sentence for “disobeying the law on meetings and demonstrations” after taking part in a protest in front of Renault’s Oyak plant in March 2016. Workers were demanding the right to organise in the company. The protest was violently dispersed by police. (ITUC, June 18, 2019)

L'économie turque malmenée par l'instabilité politique

Hizir Albayrak a commencé à travailler dans une minuscule boutique d'articles pour enfants dans le bazar d'Istanbul il y a 25 ans, année où l'actuel président Recep Tayyip Erdogan est devenu maire de la ville.

Aujourd'hui, il gère un centre commercial de sept étages à Eminönü, district historique d'Istanbul, déambulant entre les poussettes, jouets et vêtements pour bébés. Une histoire emblématique de la fulgurante transformation économique du pays au cours du dernier quart de siècle.

"Je suis parti de zéro. Maintenant, nous proposons 295 marques de Turquie et du monde entier", raconte-t-il fièrement.

Cet essor est largement à mettre au crédit de M. Erdogan, sous la houlette duquel la Turquie a connu une période de stabilité politique et de croissance économique sans précédent.

Mais cette stabilité qui a marqué les années de M. Erdogan au pouvoir, en tant que Premier ministre à partir de 2003 et en tant que président depuis 2014, s'est fissurée ces dernières années, avec une succession d'attentats et un coup d'Etat manqué en 2016, suivi de purges impitoyables et d'une détérioration des relations avec les Etats-Unis.

La devise turque a perdu près d'un tiers de sa valeur face au dollar l'année dernière, plongeant le pays dans une récession et alimentant une inflation d'environ 20%.

"Regardez-moi ça", s'exaspère Hizir en passant des paquets de couches au lecteur de code-barres. "Il y a une semaine, nous les vendions 30 ou 35 livres turques (environ 5 euros). Maintenant, regardez: 49 livres !"

"Avant, les prix changeaient tous les quelques mois. Maintenant, c'est quasiment chaque semaine".

- "Acrobate" -

Partisan de longue date du Parti de la Justice et du Développement (AKP) de M. Erdogan, Hizir aspire surtout à la stabilité.

Mais les Stambouliotes se rendront dimanche aux urnes pour la huitième fois en 5 ans, en raison de l'annulation des élections municipales du 31 mars après une victoire de l'opposition.

Ses détracteurs estiment que ce cycle constant d'élections fait que M. Erdogan se retrouve presque en permanence en campagne électorale, invectivant ses opposants et exacerbant la polarisation du pays.

"Faire du commerce en Turquie, c'est comme être un acrobate", confie Hizir. "Une crise survient, la monnaie s'affaiblit et vous pouvez tout perdre en un an".

Certains économistes craignent le pire. Avec une grande part de la croissance turque alimentée par des crédits étrangers, la récession et l'effondrement de la livre turque, de nombreuses entreprises ont du mal à rembourser leurs dettes.

"La Turquie a traversé une série de mini crises, chacune pire que la précédente", explique Fadi Hakura, expert de la Turquie au centre de réflexion londonien Chatham House.

Pour lui, un point de non retour sera atteint à moins que le gouvernement ne cesse ses folies en matière de méga-projets et se concentre sur les créances irrécouvrables du système bancaire.

"Malheureusement, le gouvernement est fidèle à son modèle de consommation et de construction financées par l'endettement. Il fait rimer modernité avec des immeubles flambant neufs", ajoute-t-il.

- "Bord du gouffre" -

Mais les partisans du gouvernement rejettent tout alarmisme.

Les entreprises turques sont bien protégées contre la faillite et disposent de réserves de trésorerie supérieures de 6,5 milliards de dollars à leurs dettes, selon Mevlüt Tatliyer, du groupe de réflexion progouvernemental SETA.

Le niveau d'endettement du gouvernement lui-même est plutôt bas comparé à d'autres pays, ajoute-t-il, ce qui lui laisse une marge de manoeuvre.

"Oui, il y a actuellement une récession, mais elle ne s'est pas transformée en crise économique", souligne-t-il, expliquant cela par une économie "énergique" et le fait que "les Turcs sont habitués à l'instabilité".

Le point de bascule risque d'être la mise en place des sanctions brandies par Washington si Ankara ne renonce pas à acheter des missiles russes.

Et même si M. Erdogan parvient d'une façon ou d'une autre à désamorcer les tensions avec les Etats-Unis, les investisseurs voient d'un mauvais oeil la mise à l'écart de certains économistes jugés compétents et la nomination du gendre du président, Berat Albayrak, à la tête du ministère de l'Economie et des Finances.

"Dans le passé, quand M. Erdogan s'est rendu compte qu'il était au bord du gouffre, il a toujours reculé", tempère Atilla Yesilada, analyste chez GlobalSource à Istanbul. "Il a renvoyé beaucoup de gens compétents, mais ils sont encore vivants et peuvent être rappelés".
(AFP, 18 juin 2019)

Un artiste turc fait sensation en juxtaposant des images de misère et de luxe

D'un côté une petite fille déguisée en Wonder Woman, de l'autre une enfant couverte de sang. Ou bien un yacht flambant neuf et une embarcation de migrants. Un artiste turc fait sensation sur les réseaux sociaux en juxtaposant des images de pays en guerre et d'autres témoignant du luxe et du confort de l'Occident.

Avec plus d'un demi-million d'abonnés sur Instagram et des milliers d'autres sur Facebook et Twitter, le travail d'Ugur Gallenkus suscite de vives réactions.

D'autres montages de cet artiste de 29 ans confrontent par exemple un gobelet Starbucks et des gens souffrant de la sécheresse. Ou encore un père baignant ses enfants dans les restes d'une salle de bain détruite par la guerre et, de l'autre côté, une baignoire installée sous un chandelier dans une salle de bain impeccable.

Ugur Gallenkus, basé à Istanbul, dit vouloir ainsi susciter une prise de conscience sur ce qu'il se passe sur Terre et attirer l'attention sur ces "mondes parallèles".

"Je voudrais dire au monde que dans les pays en développement les gens vivent dans la guerre, la faim et la douleur", explique-t-il à l'AFP. "Si nous voulons vivre en paix et en harmonie, nous devons connaître les vies des uns et des autres."

Son projet a démarré en 2016, en réaction à la photographie montrant le corps sans vie d'Aylan Kurdi, le petit Syrien de 3 ans retrouvé échoué sur une plage de Turquie et devenu le symbole tragique de la crise migratoire de 2015.

"Un matin en regardant les informations, j'ai vu la peur et le désespoir dans les yeux de familles de migrants qui tentaient de traverser la mer à la recherche d'une vie meilleure. Ca m'a choqué et j'ai voulu raconter leur situation au monde", dit l'artiste.

- "Au-delà des mots" -

Ugur Gallenkus évoque des sujets qui touchent le monde entier: la guerre, la famine, la violence contre les femmes, les inégalités, le réchauffement climatique...

"Mais la guerre et l'instabilité en Irak, en Syrie et en Afghanistan représentent une part importante de mon travail", précise-t-il.

"Je ne fais qu'interpréter les images différemment. J'essaie de trouver la valeur et le sens de photos que je vois aux informations et j'y ajoute le message que je veux transmettre".

Des milliers de personnes ont réagi sur les réseaux sociaux, exprimant leur colère, leur tristesse ou leur choc.

"L'art est puissant parce qu'il peut exprimer ce qui est au-delà des mots", commente Subra, une utilisatrice de Facebook, sous une image.

"Je viens de Syrie. A chaque fois que je vois vos images de la destruction de mon pays comparées à la vie confortable de l'Occident, je pleure. Nous avions la même vie avant, mais la guerre nous a tout retiré", raconte un autre utilisateur, Haroun.

Ugur Gallenkus dit recevoir des messages de soutien d'un peu partout. Déterminé, il entend continuer son travail pour faire du monde "un endroit beau et heureux pour tous".
(AFP, 13 juin 2019)

Qualifs Euro-2020: polémique sur l'accueil "insultant" des joueurs turcs en Islande

Des responsables turcs ont dénoncé lundi ce que la presse a décrit comme un "traitement insultant" subi par
l'équipe nationale turque de football à son arrivée à
l'aéroport de Reykjavik où elle doit affronter l'Islande mardi dans les qualifications pour l'Euro-2020.

Les médias turcs, citant plusieurs joueurs, ont affirmé que l'équipe avait dû attendre plusieurs heures aux guichets de contrôle des passeports et que les affaires de certains d'entre eux ont été fouillées à plusieurs reprises.

Le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, s'est emporté sur Twitter contre "ce manque de respect", qualifiant d'"inacceptable" ce traitement.

Le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun, a pour sa part condamné un traitement qui "va à l'encontre de la courtoisie diplomatique".

Le ministère turc des Affaires étrangères a en outre transmis une protestation officielle à l'Islande par le truchement de l'ambassade de Norvège à Ankara, protestation que la diplomatie islandaise confirme à l'AFP avoir reçue.

Le gestionnaire des aéroports islandais Isavia affirme avoir agi de la sorte pour des questions de sécurité, car l'aéroport de Konya -d'où ont décollé les joueurs- n'est pas certifié par l'autorité de l'aviation internationale, conduisant ainsi à des contrôles plus approfondis.

"Isavia est tenu de procéder à une fouille de sécurité de tout passager venant de ces aéroports" non certifiés, quelle que soit leur nationalité, a précisé le gestionnaire.

"Les vérifications de sécurité sont généralement rapides mais elles ont été un peu plus longues hier soir en raison de la présence de nombreux appareils électroniques et de liquides dans les sacs des passagers, pas toujours retirés des sacs à l'avance avant leur contrôle", a-t-il ajouté.

Interviewé par le site Visir, le responsable sécurité de la Fédération islandaise de football a par ailleurs indiqué que l'équipe d'Islande avait subi des contrôles similaires à son retour de Turquie il y a deux ans, au terme d'une rencontre.

De son côté, le ministère islandais des Affaires étrangères affirme avoir reçu "une demande officielle de contrôle de sécurité accéléré émanent de l'ambassade de Turquie à Oslo qui n'a pas été reçue à temps pour être traitée".

"Dans tous les cas, ce privilège n'est généralement accordé qu'aux hauts fonctionnaires du gouvernement", a justifié la chancellerie dans un communiqué.

La Turquie se trouve actuellement en tête du groupe H qualificatif pour l'Euro-2020 après sa victoire samedi à domicile contre la France (2-0).

Avant le coup d'envoi de ce match, le public du stade de Konya avait sifflé la Marseillaise jouée en l'honneur des Bleus, un comportement jugé "inacceptable" par le président Emmanuel Macron.
(AFP, 10 juin 2019)

Marseillaise sifflée lors de Turquie-France: "inacceptable", selon Macron

Emmanuel Macron a qualifié dimanche d'"inacceptables" les sifflets qui ont accompagné la Marseillaise avant le match entre la Turquie et la France la veille en qualifications pour l'Euro-2020 de football.

"Le président de la République s'est ému que l'hymne français ait été sifflé en Turquie (samedi) soir. Il a trouvé cela inacceptable", a indiqué l'Elysée à l'AFP, ajoutant que le chef de l'Etat l'avait "fait savoir" à Noël Le Graët, le président de la Fédération française (FFF).

Plusieurs membres de l'opposition ont également critiqué les sifflets entendus dans le stade de Konya, où les Bleus ont subi samedi leur première défaite (2-0) dans les qualifications pour l'Euro-2020.

"Siffler un hymne national, en l'occurrence la Marseillaise, est toujours une honte, un affront et l'inverse des valeurs de fair-play. On attend de la FIFA qu'elle sanctionne la fédération de football turque pour le manque de respect du public turc ce soir", s'est notamment émue sur Twitter la présidente du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen.
(AFP, 9 juin 2019)

La Turquie renoue avec la croissance, mais la reprise est fragile

La Turquie a enregistré une hausse de 1,3% de son produit intérieur brut au premier trimestre 2019, selon des chiffres officiels publiés vendredi, une reprise fragile qui lui permet de sortir provisoirement de sa première récession en une décennie.

Selon l'Office national des statistiques (Tüik), le PIB a progressé de 1,3% par rapport au dernier trimestre de 2018. En rythme annuel, il a cependant décliné de 2,6% par rapport au premier trimestre 2018.

L'économie turque était entrée en récession pour la première fois depuis 2009 après deux contractions consécutives du PIB aux troisième et quatrième trimestres 2018.

L'économie turque traverse d'importantes difficultés en raison d'une érosion de la livre turque qui a perdu près de 30% de sa valeur l'an dernier, sur fond notamment de tensions avec Washington, une inflation à près de 20% et un chômage en hausse.

Selon les analystes, le rebond du premier trimestre 2019 s'explique par les mesures gouvernementales qui ont été prises pour stimuler l'économie avant les élections municipales du 31 mars dernier, telles que des ristournes fiscales et des crédits à la consommation.

Mais, alors que la livre reste volatile et l'inflation élevée, "le retour de la croissance devrait être de courte durée", prévient Capital Economics.

Le rétablissement de l'économie "sera lent et cahoteux", ajoute le cabinet basé à Londres, qui table sur une contraction du PIB de 1,8% en 2019.

Début mai, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) avait souligné que la reprise de l'économie turque serait "progressive", prévoyant un repli du PIB de 1% cette année.

Aux faiblesses structurelles de l'économie s'ajoutent le spectre de sanctions américaines en lien avec l'achat par Ankara de missiles russes et le regain d'incertitude politique consécutif à l'annulation du scrutin municipal à Istanbul après la défaite du parti au pouvoir en mars.
(AFP, 31 mai 2019)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

ECtHR Requests Turkey’s Defense in the Case of Journalist İdris Sayılğan

The European Court of Human Rights (ECtHR) has requested the government of Turkey's defense in the case of journalist İdris Sayılğan, who has been behind bars in Trabzon Prison for over 2 years and represented by the Media and Law Studies Association (MLSA).

Closed Dicle News Agency's (DİHA) former reporter İdris Sayılğan was arrested in October 2016 on charges of "propagandizing for a terrorist organization" and "membership of a terrorist organization."

In December 2018, the ECtHR announced that they would review Sayılğan's case with priority and would fast track the application.

In its communique, the ECtHR requested information about Sayılğan's application to the Constitutional Court, specifically inquiring whether the duration of this procedure has been compatible with the "short period" condition as per the Article 5/4 of the European Convention on Human Rights (ECHR), which secures the right to liberty and security.

The court also asked if Sayılğan's arrest pending trial constitutes a violation of the Article 5/1 of the Convention, further inquiring whether the evidence included in the file at the moment of detaining him was enough to convince an impartial observer that he committed the offense charged.
Question on political imprisonment

In another question addressed to the government, the ECtHR asked if Sayılğan's freedom of expression was violated, and if it was, whether this violation was provided for by law and justified within the meaning of Article 10/2 of the ECHR, which protects freedom of expression.

The court also asked whether the privation of freedom imposed on the petitioner in this case, allegedly in accordance with Article 5 of the ECHR, enforced regardless of Article 18 of the Convention, for a purpose other than the one contemplated by said article, which regulates the limitation on use of restriction on rights. This means that the Court is inquiring whether Sayılğan's detainment is caused by any political motives.
'It would be an important precedent'

MLSA Co-Director Veysel Ok, who is among the lawyers who drafted the application, stated the following:

"This is the first defense that the ECtHR requested from the Turkish government in the case of a Kurdish journalist since July 15, 2016. That's why this is an invaluable development. I find it extremely important that the Court decided to ask about Article 18, in addition to Articles 5 and 10, which means that the Court is inquiring whether Sayılğan is a political prisoner.

"If the Court rules that this is the case, this would be an important precedent for journalism in Turkey. We will present our own defense following the government's reply. We expect international organizations to intervene in this case in the future. We hope that the Court will announce a judgment that would provide a precedent for imprisoned journalists in Turkey."
What happened?

Closed Dicle News Agency (DİHA) reporter Sayılğan was arrested and sent to Trabzon Prison on October 24, 2016 on charges of "membership of a terrorist organization" and "terror propaganda." On January 25, 2019, Sayılğan was sentenced to 8 years and 3 months in prison by the Muş 2nd Heavy Penal Court. The only pieces of evidence the indictment lists are Sayılğan's news stories and his correspondence with his news sources.

ECtHR reached a judgement for journalists Şahin Alpay and Mehmet Altan's applications on March 20, 2018, ruling that Turkey had violated their rights. Since the coup attempt on July 15, these Alpay and Altan have been the only journalists from Turkey whose applications the Court ruled a decision about.
(BIA, June 14, 2019)

La CEDH condamne la Moldavie pour l'extradition de ressortissants turcs

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné mardi la Moldavie pour l'extradition de cinq ressortissants turcs à la demande d'Ankara en raison de leurs liens présumés avec le mouvement du prédicateur Fethullah Gülen.

La CEDH a considéré que la Moldavie avait violé dans cette affaire les dispositions de la Convention européenne des droits de l'Homme sur le droit à la liberté et à la sûreté et le droit au respect de la vie privée et familiale.

En juillet 2016, l'ambassadeur de Turquie en Moldavie avait accusé les établissements scolaires Orizont, employeurs des cinq enseignants, d'être liés au mouvement du prédicateur Gülen, désigné par Ankara comme le cerveau du putsch manqué de juillet 2016.

Le principal de l'établissement de Chisinau avait été arrêté et interrogé en mars 2018 au sujet d'allégations de soutien à des organisations terroristes, selon la CEDH.

Les cinq enseignants avaient déposé le mois suivant une demande d'asile, craignant d'être la cible de représailles en Turquie, du fait de leurs opinions politiques.

En septembre 2018, sept enseignants - dont les cinq requérants toujours détenus en Turquie- ont été arrêtés par les services secrets moldaves et turcs puis conduits à l'aéroport de Chisinau où un avion spécialement affrété les a conduits en Turquie.

Toujours selon la CEDH, les familles ont été notifiées de la décision d'extradition, de l'interdiction d'entrer sur le territoire moldave et du rejet des demandes d'asile une fois les enseignants expulsés. Le bureau moldave des migrations et de l'asile avait justifié sa décision en affirmant qu'ils représentaient une menace pour la sécurité nationale sur la foi d'une note secrète des services secrets moldave.

Estimant que les autorités moldaves ont ignoré les garanties que le droit interne et international garantit aux ressortissants turcs, la CEDH a condamné la Moldavie à verser 25.000 euros à chacun d'entre eux pour préjudice moral. Cette condamnation a été prononcée à l'unanimité par les sept juges de la Cour, dont le juge moldave.
(AFP, 11 juin 2019)

La CEDH saisie de 546 requêtes de magistrats

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a demandé à Ankara des explications sur 546 requêtes, dont elle a été saisie, portant sur le placement en détention provisoire de magistrats en Turquie après le coup d'Etat manqué de juillet 2016, a annoncé lundi la cour.

"À différentes dates, les 546 requérants, tous magistrats, furent suspendus de leurs fonctions (...) au motif qu'ils étaient membres de l'organisation FETO", précise la CEDH.

Dans la terminologie des autorités turques, FETO est l'acronyme qui désigne l'"Organisation terroriste des partisans de Fethullah" Gülen, accusé d'avoir ourdi la tentative de putsch.

Toujours selon la cour, ces magistrats avaient été placés en garde à vue puis en détention provisoire, détaille la CEDH qui siège à Strasbourg (France).

"Les oppositions formées par les requérants contre ces décisions furent rejetées. Ils introduisirent des recours individuels que la Cour constitutionnelle turque déclara irrecevables", explique la CEDH. Entretemps, ils ont été inculpés du chef d'appartenance à une organisation terroriste, les procédures pénales les concernant étant toujours en cours.

La CEDH a communiqué le 17 mai ces 546 requêtes à Ankara, qui peut désormais soumettre par écrit des observations. La cour statuera ensuite sur leur recevabilité et, le cas échéant, rendra ses décisions dans plusieurs mois.

Après la tentative de putsch du 15 juillet 2016, les autorités turques ont lancé des purges d'une ampleur sans précédent contre les partisans présumés de Fethullah Gülen, bête noire du président turc Recep Tayyip Erdogan, mais aussi des opposants kurdes et des journalistes, arrêtant des dizaines de milliers de personnes.

Mi-avril, la CEDH avait condamné la Turquie à verser 10.000 euros pour dommage moral à un magistrat de la Cour constitutionnelle turque arrêté après le putsch "sur un simple soupçon d'appartenance à une organisation criminelle". La Cour a considéré que sa détention constituait une violation des dispositions sur le droit à la liberté et à la sûreté de la Convention européenne des droits de l'homme.

Au 1er mars, environ 3.250 requêtes étaient encore pendantes à la CEDH concernant les mesures prises par Ankara après la tentative de coup d'Etat, dont la plupart porte sur des cas de détentions considérées comme illégales.
(AFP, 3 juin 2019)

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Erdogan convaincu qu'il n'y aura pas de sanctions américaines

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est dit convaincu samedi qu'il n'y aurait pas de sanctions américaines à l'égard de la Turquie pour l'achat de missiles russes, après avoir discuté avec le président américain Donald Trump en marge du sommet du G-20 à Osaka.

"Il nous a dit qu'il n'y aurait rien de tel", a déclaré M. Erdogan à propos de possibles sanctions lors d'une conférence de presse à l'issue de leur rencontre.

Il a insisté sur le fait que la Turquie et les Etats-Unis étaient "des partenaires stratégiques" tout en soulignant que "personne n'a le pouvoir de s'ingérer dans la souveraineté turque".

Il a également redit que l'accord d'achat de missiles antiaériens S-400 russes était "une affaire faite" et que les premiers missiles devraient être livrés dans la première moitié de juillet.

Les Etats-Unis, furieux de cet achat d'armes à la Russie par un pays de l'Otan, avaient menacé la Turquie de sanctions si l'accord n'était pas annulé d'ici fin juillet.

Samedi à Osaka, le président américain Donald Trump a redit que cet achat était "un problème (...) indéniable", mais a ensuite rappelé les bonnes relations traditionnelles entre Ankara et Washington.

"La Turquie est un pays ami", a-t-il martelé." Nous avons fait de grandes choses ensemble, nous sommes un partenaire commercial très important", a-t-il ajouté.
(AFP, 29 juin 2019)

Un employé du consulat américain accusé d'espionnage reste en détention

Un tribunal turc a de nouveau rejeté vendredi une demande de remise en liberté provisoire d'un employé turc du consulat américain à Istanbul, dont le procès pour espionnage alimente les tensions entre Ankara et Washington.

Le tribunal a suivi l'avis du procureur qui s'est opposé à la remise en liberté conditionnelle de Metin Topuz en citant "un risque de fuite", selon un correspondant de l'AFP présent à l'audience.

Des demandes similaires avaient été rejetées lors des deux premières audiences de ce procès, en mars et en mai.

Le procès a été ajourné au 18 septembre. Avant cette date, le tribunal procédera à un "réexamen" du dossier le 25 juillet et le 21 août.

La décision du tribunal de maintenir M. Topuz en détention survient à la veille d'une rencontre prévue entre les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et américain Donald Trump, en marge du sommet du G-20 au Japon.

Les deux dirigeants devraient notamment évoquer la menace américaine d'imposer des sanctions à la Turquie si elle ne renonce par à l'achat du système de défense antiaérienne russe S-400 dont la livraison est prévue en juillet.

Dans une mesure qui a été interprétée comme un geste d'apaisement avant cet entretien, un tribunal turc avait décidé mardi de lever l'assignation à résidence imposée à un autre employé du consulat américain à Istanbul jugé lui pour appartenance à une "organisation terroriste".

M. Topuz, chargé au consulat américain de faire la liaison entre les autorités américaines et la brigade de lutte contre le trafic de stupéfiants de la police turque, a été arrêté en octobre 2017 et maintenu depuis en détention provisoire.
 Accusé par les autorités turques d'"espionnage" et de "tentative de renversement du gouvernement", il risque la prison à vie.

Les autorités turques l'accusent notamment d'être lié au mouvement du prédicateur Fethullah Gülen qu'Ankara qualifie de "groupe terroriste". M. Gülen est présenté par la Turquie comme le cerveau d'une tentative de coup d'Etat en 2016, ce qu'il nie.

M. Topuz affirme que les contacts qu'il avait eus avec des personnes que les autorités turques présentent comme des partisans de M. Gülen s'inscrivaient dans le cadre de son travail et qu'il ne faisait qu'"obéir aux ordres" de ses supérieurs au consulat.
(AFP, 28 juin 2019)

S-400 : l'ultimatum américain va à l'encontre de "l'esprit de l'Alliance"

L'ultimatum écrit adressé la semaine dernière par Washington à Ankara au sujet de l'achat par la Turquie de batteries de missiles S-400 russes est "déplacé" et contraire à "l'esprit de l'Alliance" atlantique, a répliqué jeudi le ministre turc de la Défense.

Au cours d'un entretien téléphonique avec le chef du Pentagone, Patrick Shanahan, le ministre turc, Hulusi Akar, "a insisté sur la formulation déplacée et qui n'est pas conforme à l'esprit de l'Alliance" atlantique dont leurs deux pays sont membres, selon un communiqué du ministère de la Défense.

M. Shanahan a adressé vendredi une lettre à son homologue turc donnant à la Turquie jusqu'au 31 juillet pour renoncer à l'achat de systèmes de défense antiaérienne russes S-400 que Washington considère comme incompatibles avec le nouvel avion furtif américain F-35 qu'Ankara veut aussi acquérir.

Si, d'ici à cette date, la Turquie n'a pas renoncé aux S-400, les pilotes turcs s'entraînant actuellement aux Etats-Unis sur le F-35 seront expulsés, d'après Washington.
 Le personnel turc du consortium international qui fabrique le F-35 sera alors remplacé et les contrats de sous-traitance attribués à des entreprises turques pour la fabrication du F-35 seront annulés.

Les bureaux du consortium seront interdits au personnel des forces aériennes turques et les quatre appareils déjà achetés par la Turquie mais encore sur le sol américain ne seront pas livrés, avait expliqué la semaine dernière à la presse Ellen Lord, la ministre adjointe de la Défense chargée des acquisitions.

En dépit des mises en garde des Etats-Unis, les responsables turcs, au premier rang desquels le président Recep Tayyip Erdogan, refusent de faire machine arrière sur l'achat des missiles russes, qui doivent être livrés en juillet.

Le porte-parole de M. Erdogan, Ibrahim Kalin, s'est lui aussi élevé contre l'ultimatum américain, soulignant qu'il s'était entretenu jeudi à ce sujet avec le conseiller américain à la sécurité nationale John Bolton.

"Le fait que la lettre (d'ultimatum) a fuité pratiquement au même moment où elle nous a été envoyée dénote un manque de sérieux", a déclaré M. Kalin, avant d'ajouter que la Turquie répondrait au courrier américain d'"une façon appropriée".

Il a néanmoins déclaré que les négociations se poursuivaient entre Ankara et Washington, appelant les Etats-Unis à "revenir sur leur attitude" afin de ne pas "endommager de façon durable" les relations bilatérales.

Complétant le choeur des protestations turques, le ministre des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, a affirmé jeudi que "personne ne peut adresser d'ultimatums à la Turquie".

Il a également réitéré la volonté turque d'instaurer un "groupe de travail commun" pour régler ce différend, assurant que le président américain Donald Trump s'était dit favorable à un tel projet mais qu'il était rejeté par "certaines institutions" américaines.
(AFP, 13 juin 2019)

La Turquie espère convaincre Washington de rester partenaire pour les F-35

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dit mercredi espérer convaincre les Etats-Unis de ne pas exclure son pays du programme des avions furtifs F-35, avant sa prochaine rencontre avec Donald Trump.

"Avant (de voir son homologue américain en marge du sommet du G20 au Japon les 28-29 juin, ndlr), nous aimerions discuter de ce problème au téléphone et revenir à la situation initiale", a dit M. Erdogan dans une allocution télévisée.

Les Etats-Unis ont adressé vendredi un ultimatum à la Turquie, membre comme eux de l'Otan, lui donnant jusqu'au 31 juillet pour renoncer à l'achat de systèmes de défense antiaérienne russes S-400 qu'ils considèrent comme incompatibles avec le nouveau F-35 dont Ankara veut acquérir 100 exemplaires.

Cet appareil américain est en effet conçu pour communiquer en temps réel avec les systèmes militaires de l'Alliance atlantique, dont ceux de défense antimissiles.

Recep Tayyip Erdogan s'est à cet égard dit déterminé à chercher toutes les réponses possibles face à une "exclusion (de la Turquie) du projet F-35 pour des motifs dénués de fondement rationnel ou légitime", soulignant que son pays n'était pas seulement un client mais aussi un partenaire dans le cadre du programme de fabrication des F-35.

"Nous avons déjà payé 1,250 milliard de dollars", a-t-il affirmé.

Les Etats-Unis ont averti la Turquie que si, d'ici au 31 juillet, elle n'avait pas renoncé au système russe S-400, les pilotes turcs s'entraînant actuellement aux Etats-Unis sur le F-35 seraient expulsés.

Le personnel turc du consortium international qui fabrique cet avion serait alors remplacé et les contrats de sous-traitance attribués à des entreprises turques pour la fabrication du F-35 seraient annulés à la même date. Les bureaux du consortium seraient interdits au personnel des forces aériennes turques et les quatre appareils déjà achetés par la Turquie mais encore sur le sol américain ne seraient pas livrés.

Les Américains ont expliqué cet ultimatum par le fait que la Turquie avait envoyé du personnel en Russie pour commencer à s'entraîner sur le S-400.

Le président turc a répété à propos de ces équipements militaires russes que son pays ne ferait marche arrière.

"Je ne dit pas que la Turquie achètera le système de défense S-400, je dis que la Turquie l'a acheté", a martelé M. Erdogan.

"Nous avons conclu l'affaire. Si Dieu le veut, le système sera livré le mois prochain à notre pays", a-t-il poursuivi.

Alors même que Washington espérait que la Turquie se doterait du système américain Patriot de défense antiaérienne, le chef de l'Etat turc a jugé que la Russie avait proposé de meilleures conditions, notamment un prix raisonnable et une promesse de partenariat dans la production.

"Ce n'est pas un système d'attaque mais un système de défense. N'allons-nous pas prendre les mesures nécessaires à la défense de notre pays ?", s'est-il interrogé.

"Avons-nous demandé un tel système de défense à l'Amérique ? Oui, nous l'avons fait. L'a-t-elle livré ? Non, elle ne l'a pas fait", a-t-il encore déclaré.
(AFP, 12 juin 2019)

Washington donne à Ankara jusqu'à fin juillet pour renoncer aux S400

Les Etats-Unis ont annoncé vendredi qu'ils donnaient à la Turquie jusqu'à fin juillet pour renoncer à l'acquisition de missiles russes S-400, qu'ils considèrent comme incompatibles avec le nouvel avion furtif américain F-35 qu'Ankara veut aussi acquérir.

Si d'ici le 31 juillet la Turquie n'a pas renoncé au système russe de défense antiaérienne S-400, les pilotes turcs qui s'entraînent actuellement aux Etats-Unis sur le F-35 seront expulsés et les contrats de sous-traitance attribués à des entreprises turques pour la fabrication du F-35 seront annulés, a déclaré à la presse la secrétaire adjointe à la Défense chargée des acquisitions, Ellen Lord.

La responsable américaine a justifié cet ultimatum par le fait que la Turquie, alliée des Etats-Unis au sein de l'Otan, ait envoyé du personnel en Russie pour commencer à s'entraîner sur le S-400.

Mais il intervient aussi trois jours après de nouvelles déclarations du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a assuré qu'il ne reculerait pas sur l'acquisition du système russe, ajoutant que la Turquie ne pourrait envisager d'acheter le système antimissile américain Patriot que si les conditions étaient aussi favorables que celles offertes par la Russie pour ses S-400.

"Mais malheureusement nous n'avons pas reçu de proposition positive de la partie américaine au sujet des Patriot", a-t-il déclaré.

Le chef du Pentagone Patrick Shanahan a indiqué pour sa part avoir envoyé une lettre à son homologue turc Hulusi Akar pour l'informer de ces décisions. Il a précisé à la presse que l'offre américaine pour les Patriot était "très concurrentielle".
(AFP, 7 juin 2019)

Relations régionales / Regional Relations

Le maréchal Haftar promet d'attaquer les intérêts turcs en Libye

Le maréchal Khalifa Haftar a promis de s'attaquer aux intérêts turcs en Libye, accusant Ankara de soutenir militairement ses rivaux du gouvernement d'union nationale (GNA) qui a dénoncé samedi des menaces "irresponsables".

Après avoir essuyé un sérieux revers dans le cadre de son offensive sur Tripoli, l'homme fort de l'est libyen a ordonné à ses forces de prendre pour cible les navires et intérêts turcs, d'interdire les vols depuis et vers la Turquie et d'arrêter les ressortissants turcs en Libye, selon son porte-parole, le général Ahmad al-Mesmari.

Le GNA, qui ne contrôle qu'une partie du pays, a rétorqué qu'il garantira la sécurité des ressortissants étrangers, y compris turcs en Libye.

Les troupes du maréchal Haftar, lancées depuis près de trois mois à la conquête de Tripoli, accusent la Turquie de soutenir le GNA, reconnu par la communauté internationale et basé dans la capitale libyenne.

Selon le général Mesmari, Ankara intervient "dans la bataille de façon directe: avec ses soldats, ses avions et ses navires par la mer". Des approvisionnements en armes et munitions arrivent directement de Turquie aux forces du GNA via la Méditerranée, assure-t-il.

- Démenti catégorique -

Mais à Tripoli, ses rivaux ont démenti "catégoriquement la présence de militaires étrangers ou de nationalité turque dans les territoires sous l'autorité du GNA", dasn un communiqué du ministère de l'Intérieur.

Interrogé samedi à propos des menaces de Haftar, le président turc Recep Tayyip Erdogan a lui indiqué ne disposer d'"aucune information" à ce sujet.

La Turquie soutient de moins en moins discrètement les forces du GNA, malgré un embargo sur les armes imposé par l'ONU à la Libye depuis la révolte de 2011 qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi.

Le 19 juin, M. Erdogan avait ainsi confirmé que des armes que son pays avait fournies au GNA ont permis à Tripoli de "rééquilibrer" la situation face aux forces de Khalifa Haftar, soutenues par les Emirats arabes unis et l'Egypte.

Les vols vers la Turquie depuis Benghazi, place forte des pro-Haftar, ont été suspendus samedi, selon l'aéroport de la ville. Le général Mesmari n'a pas indiqué comment l'interdiction des vols s'appliquerait dans l'ouest, région que les forces du maréchal Haftar ne contrôlent pas.

- Armes américaines et chinoises -

Les menaces contre la Turquie interviennent au lendemain de l'annonce de la reprise par les forces pro-GNA de la ville de Gharyan, à une centaine de kilomètres de Tripoli. Le maréchal Haftar en avait fait son centre d'opérations pour l'offensive contre Tripoli, située à plus de 1.000 km de son bastion de Benghazi (est).

Samedi, un porte-parole des forces du GNA, Mohamad Gnounou, a annoncé que 150 combattants pro-Haftar avaient été faits prisonniers à Gharyan et que 70 véhicules armés et "blindés émiratis" avaient été saisis.

Un combattant du GNA a montré samedi à des journalistes, dont ceux de l'AFP, trois missiles américains Javelin et sept projectiles d'artillerie à guidance laser, Nornico GP6 de fabrication chinoise, saisis selon lui à Gharyan. Ces armes ont été identifiées par un expert en défense contacté par l'AFP.

Selon le combattant du GNA, ces armes ont été fournies à Khalifa Haftar par les Emirats arabes unis, un pays allié des Etats-Unis et qui soutient l'homme fort de l'est libyen.

Sur les caisses en bois des projectile Norinco, on peut lire en anglais "forces armées des Emirats arabes unis". Sur les trois missiles Javelin présentés aux journalistes, pas de référence visible à un autre pays que les Etats-Unis, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Chacun de ces missiles coûte 170.000 dollars et la cargaison avait été vendue par les Etats-Unis en 2008 dans le cadre d'un contrat avec les Emirats et le sultanat d'Oman, selon le New York Times.

Les Etats-Unis ont indiqué samedi enquêter pour déterminer comment ces missiles antichars avaient atterri en Libye en dépit de l'embargo sur les armes.
(AFP, 29 juin 2019)

Un soldat turc tué par des tirs des forces du régime en Syrie

Un soldat turc a été tué et trois autres blessés jeudi par des tirs des forces du régime syrien contre un point d'observation turc dans la province rebelle d'Idleb, a déclaré le ministère turc de la Défense.

L'attaque "aux obus de mortier et de canon", a visé "le poste d'observation numéro 10" dans la province d'Idleb, faisant un mort et trois blessés parmi les militaires turcs, a précisé le ministère.

Imputant les tirs aux forces du régime syrien, le ministère a estimé qu'il s'agissait d'une "attaque délibérée".

La Turquie dispose de 12 postes d'observation militaire à Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, le dernier bastion des forces jihadistes.

L'installation de ces postes s'est faite dans le cadre du processus dit d'Astana qui a notamment débouché sur la mise en place de plusieurs "zones de désescalade" en Syrie, dont une à Idleb, province du nord-ouest du pays contrôlée par les jihadistes.

Ce processus est parrainé par la Russie et l'Iran, alliés de Damas, en coordination avec la Turquie, soutien de certains groupes rebelles.

Mais les forces du régime syrien, avec le soutien de leurs alliés russes, ont intensifié leurs frappes aériennes sur cette province depuis fin avril.

Cette escalade est la plus grave depuis que Moscou et Ankara ont annoncé en septembre 2018 dans la ville russe de Sotchi un accord sur une "zone démilitarisée" devant séparer les territoires aux mains des insurgés des zones gouvernementales et éviter une offensive du régime dans la province d'Idleb.

Selon le communiqué d'Ankara, les forces turques ont riposté aux tirs en bombardant les zones dont ils sont provenus, contrôlées par le régime.

L'Etat major turc a en outré convoqué l'attaché militaire russe à Ankara et lui a fait savoir que la riposte turque contre les forces du régime "sera très sévère".

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé en mai le régime syrien de chercher, à travers ses attaques à Idleb, à "saboter" la coopération turco-russe en Syrie.
(AFP, 28 juin 2019)

Tirs contre un poste d'observation turc depuis une zone contrôlée par Damas

Un poste d'observation turc dans la province syrienne d'Idleb a été touché par des tirs d'obus provenant d'une zone contrôlée par le régime de Damas, a déclaré dimanche le ministère turc de la Défense.

L'attaque n'a pas fait de victime mais endommagé du matériel, a précisé le ministère dans un communiqué, ajoutant que les forces turques avaient "immédiatement riposté avec des armes lourdes".

Des obus de mortier ont été tirés, de "façon délibérée" selon le ministère turc, depuis la région de Tall Bazan par les forces du régime syrien et touché le poste d'observation situé dans la région de Morek.

Il y a trois jours, trois soldats turcs avaient été blessés dans une attaque que la Turquie a également qualifiée de "délibérée" sur un autre poste d'observation.

Deux soldats turcs ont aussi été blessés en mai lors d'une attaque similaire imputée à Damas.

La Turquie dispose de 12 postes d'observation militaire à Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, le dernier bastion des forces jihadistes, pour essayer d'empêcher une offensive à grande échelle de l'armée syrienne.

Ankara craint qu'une telle situation ne fasse venir des centaines de milliers de réfugiés en Turquie.

Des responsables turcs ont formulé des observations à la Russie au sujet de cette attaque, a précisé le ministère. Moscou apporte son soutien au régime syrien du président Bachar al-Assad, tandis qu'Ankara soutient les rebelles.

Malgré ces oppositions, la Turquie et la Russie ont travaillé en étroite collaboration afin de trouver une issue politique au conflit et ont conclu en septembre un accord sur une zone tampon.

L'accord visait à protéger Idleb d'une attaque majeure du régime, mais n'a jamais été entièrement appliqué, les jihadistes ayant refusé de se retirer de la zone démilitarisée prévue.

Damas et Moscou ont intensifié leurs bombardements dans la région depuis fin avril, tuant plus de 360 civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

La Russie a annoncé un cessez-le-feu dans la province mercredi, mais Ankara a démenti le lendemain, estimant qu'il n'était "pas possible" de parler de "cessez-le-feu total".
(AFP, 16 juin 2019)

En Syrie, la bataille du blé entre le régime et les autorités kurdes

Scrutant son champ de blé dans le nord-est de la Syrie, Adel Othmane s'attend à une belle récolte, mais son enthousiasme reste mesuré: comme lui, les agriculteurs de la région se retrouvent embarqués dans les rivalités entre le régime et les autorités locales kurdes.

Dans un pays ravagé depuis 2011 par une guerre meurtrière, où des millions de personnes sont incapables de répondre à leurs besoins alimentaires, le blé est aussi au coeur du conflit.

Tant pour le pouvoir de Bachar al-Assad que pour les autorités semi-autonomes kurdes du nord-est syrien, il est vital de mettre la main sur les récoltes de cette région considérée comme le grenier à blé du pays, pour garantir la production de pain et préserver la paix sociale.

Les deux acteurs entretiennent des rapports tendus. Si le nord-est est tenu par les forces kurdes, les institutions étatiques de Damas y maintiennent une présence.

Le régime a augmenté cette année son budget pour l'achat de blé dans toute la Syrie -un milliard de dollars-, revoyant à la hausse le prix de son achat au kilo, de 175 à 185 livres syriennes.

Le montant proposé par les autorités kurdes a aussi grimpé, sans être en mesure de rivaliser avec l'offre de Damas --il est passé de 150 à 160 livres.

"On va vendre notre récolte à celui qui paye le plus. Au final, le paysan cherche son profit", commente M. Othmane, des traces de terre séchée visibles sur sa chemise bleu ciel.

- "Crise alimentaire" -

Après avoir tenté d'interdire aux fermiers de vendre leur blé à Damas, les autorités locales kurdes sont revenues en mai sur leur décision, tout en imposant une condition: les récoltes achetées par le régime ne peuvent pas quitter la région, afin que la population locale en reste la bénéficiaire.

"Si le blé allait vers Damas en raison d'un prix plus avantageux, cela provoquerait une crise alimentaire", explique l'expert sur la Syrie Fabrice Balanche.

"Les Kurdes ne veulent pas laisser le blé sortir, car la production est à peine suffisante pour nourrir la population locale", ajoute-t-il.

Avec l'explosion des prix et des habitants qui ont perdu leurs sources de revenus, la Syrie connaît déjà une "insécurité alimentaire généralisée", a prévenu le Programme alimentaire mondial (PAM).

Quelque 6,5 millions de personnes sont incapables de répondre à leurs besoins alimentaires, d'après l'agence onusienne.

A l'été 2018, la récolte de blé avait été la pire depuis 1989, en raison d'une "météo instable", selon l'ONU.

Mais, en 2019, malgré de récents incendies qui ont ravagé des hectares et des hectares --certains dus à des accidents, d'autres revendiqués par le groupe Etat islamique (EI)-- la récolte s'annonce généreuse.

Ainsi, les autorités de Damas attendent environ 850.000 tonnes de blé à Hassaké, la capitale régionale, et elles s'apprêtent déjà à rafler la mise.

"Les centres de réception céréaliers du gouvernement vont connaître un afflux important des agriculteurs, en raison des prix attractifs", estime à Hassaké le directeur des autorités agricoles rattachées au pouvoir de Damas, Amer Sello.

"Par conséquent, la majorité de la production de la province ira aux centres gouvernementaux", se réjouit-il.


- Le blé, "arme très puissante" -

Fort du soutien de la Russie et de l'Iran, Damas a multiplié les victoires face aux rebelles et aux jihadistes, jusqu'à asseoir son pouvoir sur près de 60% du pays.

Mais avec la guerre et les sanctions internationales, les territoires gouvernementaux connaissent d'importantes difficultés économiques et de nombreuses pénuries, notamment de carburant. Une crise du pain viendrait s'ajouter.

"M. Assad a besoin de l'accès aux céréales du nord-est syrien pour prévenir une crise du pain dans les régions qu'il contrôle", affirme Nicholas Heras, expert du Center for a New American Security.

Damas a entamé des négociations avec les Kurdes pour déterminer le sort des vastes territoires qu'ils contrôlent, et qui représentent près de 30% du pays.

Mais ces pourparlers piétinent: la minorité, longtemps opprimée et discriminée par le pouvoir central, tient à son autonomie acquise à la faveur du conflit. Les Kurdes semblent donc peu enclins à toute concession, d'autant plus qu'ils sont soutenus par Washington, partenaire dans la lutte contre l'EI.

"Le blé est une arme très puissante dans cette prochaine phase du conflit", avance M. Heras.

"Les Etats-Unis veulent utiliser les ressources dans les territoires (kurdes), notamment les céréales, comme un levier pour faire pression sur le régime", souligne-t-il.

L'objectif, explique-t-il, pourrait être "d'imposer des concessions" au régime et à son allié russe, au moment de négociations de paix menées sous l'égide de l'ONU, qui sont aujourd'hui au point mort.

En attendant, les responsables kurdes ne cachent pas leur colère face à cette offensive du blé menée par le pouvoir d'Assad.

Le régime "a rendu public son prix (du blé) pour semer la discorde entre la population et l'administration autonome", s'agace le co-président de la commission économique et agricole kurde.
(AFP, 11 juin 2019)

Deux Américaines et six enfants du camp d'Al-Hol remis aux Etats-Unis

Deux Américaines et six enfants, issus de familles liées au groupe Etat islamique (EI) en Syrie, ont été remis mercredi aux Etats-Unis par les autorités kurdes qui pressent les pays occidentaux réticents de rapatrier des milliers de ressortissants en prison ou dans des camps.

Les deux Américaines et les enfants étaient dans le camp de déplacés d'Al-Hol, dans le nord-est syrien, où sont détenus des milliers d'étrangers affiliés aux jihadistes, a précisé à l'AFP Kamal Akef, un porte-parole de l'administration semi-autonome kurde.

Après avoir proclamé leur victoire en mars face au "califat" de l'EI en Syrie, les autorités kurdes soutenues par Washington sont toujours confrontées à des défis de taille, notamment la situation alarmante dans les camps de déplacés surpeuplés.

Ces camps du nord-est syrien accueillent 12.000 étrangers --4.000 femmes et 8.000 enfants de jihadistes gardés sous haute surveillance. A plusieurs reprises, Washington a fustigé la réticence des pays européens à rapatrier leurs ressortissants.

"A la demande du gouvernement américain (...) deux femmes américaines et six enfants ont été rapatriés aux Etats-Unis", a précisé M. Akef mercredi, dans un communiqué qui ne révèle pas l'identité des personnes concernées.

L'initiative intervient deux jours seulement après le rapatriement de cinq orphelins norvégiens issus de familles liées à l'EI, et une semaine après le départ d'environ 150 femmes et enfants ouzbeks.

Par ailleurs, plusieurs centaines de femmes et enfants syriens ont été autorisés à quitter le camp d'Al-Hol, où s'entassent près de 74.000 personnes selon l'ONU, après une requête présentée par des chefs de tribus et des figures locales.

Par le passé, au moins deux Américains, un homme et une femme -mère de quatre enfants-, accusés d'avoir collaboré avec l'EI en Syrie ont été rapatriés aux Etats-Unis pour y être jugés, avait annoncé Washington en juillet 2018.

- "Situation difficile" -

Mais confrontées au cas de Hoda Muthana, une jeune femme qui souhaite revenir aux Etats-Unis après avoir rejoint l'EI, les autorités américaines ont assuré qu'elle n'avait pas la nationalité, même si elle est née sur le territoire.

Une procédure judiciaire a été entamée par ses proches pour prouver le contraire et obtenir son retour.

Après avoir conquis l'ultime fief des jihadistes dans l'est syrien, au terme d'une offensive soutenue par une coalition internationale emmenée par Washington, les combattants kurdes et arabes des Forces démocratiques syriennes (FDS) ont proclamé le 23 mars la défaite du "califat" de l'EI.

Depuis plusieurs mois, les autorités kurdes n'ont de cesse de réclamer le rapatriement des femmes et des enfants de pays étrangers, et elles travaillent activement sur ce dossier.

La Russie, le Kazakhstan ou encore le Kossovo se montrent très coopératifs.

Mais à ce jour, la France a rapatrié des orphelins seulement. Selon le ministère français des Affaires étrangères, environ 450 ressortissants français affiliés à l'EI sont détenus en prison ou retenus dans des camps de réfugiés.

Les autorités kurdes ont, à maintes reprises,
alerté sur la situation humanitaire du camp d'Al-Hol, réclamant plus d'aide. Les ONG ont aussi dénoncé des conditions extrêmes, notamment une malnutrition aiguë chez les enfants et le manque de soins médicaux.

Tout au long de l'assaut contre l'ultime réduit de l'EI dans l'est syrien, c'est à Al-Hol qu'étaient envoyés femmes et enfants de jihadistes étrangers, mais aussi les Syriens et Irakiens évacués. Résultat: en quelques mois, le camp s'est retrouvé saturé.

"La situation dans le camp est très difficile", mettait en garde lundi Cheikhmous Ahmed, un responsable de l'administration kurde, dénonçant l'inaction "des organisations internationales qui n'assument pas leurs responsabilités envers les déplacés".

Au départ, les autorités kurdes réclamaient aussi le renvoi vers leurs pays d'origine des jihadistes étrangers. Mais face aux tergiversations des Occidentaux, elles veulent aujourd'hui un tribunal international pour juger les jihadistes en Syrie.

Déclenché en 2011 par la répression de manifestations, le conflit en Syrie devenu complexe avec l'implication de plusieurs acteurs régionaux et internationaux, outre les groupes jihadistes, a fait plus de 370.000 morts et poussé à la fuite des millions personnes.
(AFP, 5 juin 2019)

Des centaines de femmes et enfants du camp d'Al-Hol rentrent chez eux

Quelque 800 femmes et enfants syriens ont commencé lundi à quitter le camp de déplacés d'Al-Hol, dans le nord-est syrien, première opération du genre menée par les autorités kurdes confrontées à des défis importants après la victoire contre le groupe Etat islamique (EI).

Les autorités semi-autonomes kurdes ont également annoncé avoir remis cinq orphelins norvégiens à une délégation venue les rapatrier, alors que des milliers d'étrangers affiliés à l'EI sont toujours en prison ou entassés dans des camps dans le nord-est du pays.

Ces deux initiatives illustrent les difficultés auxquelles font face les autorités kurdes, après avoir proclamé en mars leur victoire contre le "califat" autoproclamé de l'EI.

Tout au long de l'assaut contre l'ultime réduit de l'EI dans l'est syrien, c'est à Al-Hol qu'étaient envoyés femmes et enfants de jihadistes étrangers, mais aussi les Syriens et Irakiens évacués. Résultat: en quelques mois, le camp s'est retrouvé saturé.

A maintes reprises, les autorités ont alerté sur la situation du camp d'Al-Hol, où vivent près de 74.000 personnes selon l'ONU.

A la demande de chefs tribaux et de figures locales, l'administration semi-autonome a toutefois finalement accepté de laisser repartir les femmes et enfants syriens.

Lundi, un correspondant de l'AFP a pu voir 17 bus transportant femmes et enfants quitter le camp pour rejoindre leurs familles dans les régions de Raqa et de Tabqa, dans le nord syrien.

Sous de vastes tentes blanches où règne une chaleur étouffante, des femmes portant de gros sacs remplis d'affaires et des enfants en pleurs attendaient leur tour pour être autorisés à monter dans les bus, a constaté le correspondant.

- "Situation catastrophique" -

Certains enfants portent autour du coup une fiche les identifiant, d'autres ont leur nom complet avec un numéro de téléphone écrits sur la main.

Les forces chargées de la sécurité organisaient des files afin d'enregistrer le nom des femmes. Pour permettre leur identification avant de monter dans les véhicules, elles lèvent le voile noir du niqab qui dissimule leur visage.

Mariam Ahmed s'apprête à retourner à Raqa, après quatre mois passés dans le camp. "Je suis heureuse parce que je vais quitter cet endroit pourri, on en a marre de cette situation catastrophique", confie la femme de 27 ans.

Elle avait quitté Baghouz, ultime bastion de l'EI dans l'est syrien, avec son mari, qui est aujourd'hui emprisonné.

"Il est accusé de collaboration avec l'EI. J'espère qu'ils vont aussi autoriser nos maris à partir", souffle-t-elle.

Les départs d'Al-Hol devraient se poursuivre en plusieurs vagues, après l'Aïd, la fête qui marque la fin du mois de jeûne musulman de ramadan, prévue avant la fin de la semaine.

Plus de 30.000 Syriens vivent dans le camp, principalement des femmes et des enfants. A terme, l'objectif est de les faire tous sortir. L'initiative doit aussi concerner des proches de jihadistes.

A plusieurs reprises, les ONG ont dénoncé des conditions extrêmes, notamment une malnutrition aiguë chez les enfants et le manque de soins médicaux.

"La situation dans le camp est très difficile", assène Cheikhmous Ahmed, un responsable. Il dénonce l'inaction "des organisations internationales qui ne prennent pas leurs responsabilités envers les déplacés".

L'administration du camp étudie le rapatriement de familles irakiennes, mais le calendrier n'est pas défini, d'après le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

- Orphelins norvégiens -

Les camps administrés par les Kurdes accueillent aussi 12.000 étrangers --4.000 femmes et 8.000 enfants de jihadistes parqués sous haute surveillance.

Lundi, cinq enfants orphelins, membres d'une famille liée à l'EI, ont été remis à une délégation du ministère des Affaires étrangères norvégien, a annoncé dans un communiqué Kamal Akef, un porte-parole des autorités kurdes.

L'objectif est de "sortir ces enfants d'un environnement extrémiste pour les transférer vers un milieu saint, où ils seront rééduqués et bénéficieront d'une réinsertion dans leur société d'origine", a-t-il souligné.

Les cinq enfants, âgés d'un à sept ans, sont issus d'une seule et même famille,selon les médias norvégiens. La mère, qui se serait rendue en Syrie en 2015, est portée disparue et le père serait mort. Trois de ces enfants sont nés en Norvège.

Il s'agit de la première initiative du genre impliquant ce pays scandinave. D'après le renseignement norvégien, une quarantaine d'enfants ayant des liens avec la Norvège se trouveraient en Syrie.

La Croix-Rouge norvégienne s'est félicitée de l'annonce mais a appelé au rapatriement de tous les Norvégiens d'Al-Hol.

"Le camp n'est pas un endroit (approprié) pour des enfants orphelins. Le ministère des Affaires étrangères doit maintenant commencer à oeuvrer au rapatriement de tous les Norvégiens ayant lancé un appel à l'aide", a tweeté le secrétaire général de l'organisation, Bernt Apeland.

Les autorités kurdes continuent de réclamer le rapatriement des femmes et des enfants de pays étrangers. Mais les Occidentaux se montrent réticents sur ce dossier. Par le passé, Paris a toutefois rapatrié des orphelins.
(AFP, 3 juin 2019)

19 morts dans l'explosion d'une voiture piégée près de la frontière turque

Au moins 19 personnes, principalement des civils, ont été tuées dans l'explosion d'une voiture piégée tard dimanche à Azaz, localité du nord-ouest de la Syrie limitrophe de la Turquie, selon un bilan à la hausse rapporté lundi par une ONG.

Un précédent bilan faisait état de 17 morts. Cette explosion a aussi fait plus de 20 blessés, a précisé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG basée en Grande-Bretagne qui dispose d'un vaste réseau de sources dans la Syrie en guerre.

Quatre enfants figurent parmi les morts, dans cette ville située au coeur d'une zone d'influence turque dans la province d'Alep, a précisé l'ONG.

"L'explosion s'est produite alors que de nombreuses personnes quittaient les prières du soir", a indiqué M. Abdel Rahmane.

Quinze civils figurent parmi les victimes, et quatre corps n'ont pas été identifiés, selon lui.

Cette attaque, qui n'a pas été revendiquée dans l'immédiat, est survenue au lendemain d'une explosion similaire ayant causé la mort de 10 personnes à Raqa, ex-"capitale" du groupe Etat islamique (EI) dans le nord syrien.

L'attentat de Raqa a été revendiqué par l'EI.

La Turquie a lancé une opération baptisée "Bouclier de l'Euphrate" en 2016, prenant le contrôle d'un territoire de plus de 2.000 km2 dans le nord de la Syrie, incluant la ville d'Azaz.

Elle a chassé l'EI de cette zone, et empêché une avancée des forces kurdes.

Ankara y maintient depuis des troupes et des forces de renseignement, et soutient les forces de police locales.
(AFP, 3 juin 2019)

Idleb: des ONG dénoncent l'inaction de la communauté internationale

Des ONG syriennes ont dénoncé vendredi l'inaction de la communauté internationale face à l'escalade du régime syrien et de son allié russe dans la province d'Idleb, à l'origine, selon elles, de "la plus importante" vague de déplacés depuis le début du conflit.

Lors d'une conférence de presse à Istanbul, des représentants de plusieurs ONG syriennes ont décrit un drame humanitaire empirant de jour en jour dans cette province du nord-ouest de la Syrie, affirmant qu'outre les dizaines de morts civiles, les bombardements avaient poussé plus de 300.000 personnes à fuir leurs foyers vers la frontière turque et que "plus de 200.000 d'entre elles vivent dans des oliveraies" faute de places dans les camps de réfugiés.

"La dernière escalade a commencé en mars et s'est amplifiée depuis le 26 avril pour se transformer en massacre quotidien", a affirmé Raed Saleh, chef de la défense civile connue sous le nom de "Casques blancs".

"L'ONU n'essaye pas de régler le problème et se contente de gérer le conflit, ce qui ne fait qu'exacerber la catastrophe en Syrie. L'ONU ne joue pas un rôle constructif en Syrie en se gardant de désigner la partie responsable de l'escalade", a-t-il ajouté.

Près de 950 personnes, en majorité des combattants et environ un tiers de civils, ont péri en un mois d'escalade du régime syrien et de son allié russe contre des zones jihadistes de la province d'Idleb, dernier bastion rebelle en Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

L'escalade est la plus grave depuis que Moscou et Ankara, parrain de certains groupes rebelles, ont annoncé en septembre 2018 à Sotchi un accord sur une "zone démilitarisée" devant séparer les territoires insurgés des zones gouvernementales attenantes.

"Le monde entier regarde le massacre qui se déroule et le passe sous silence. L'ONU n'a pas bougé le petit doigt", a pour sa part déclaré Mohammad Zahed Al-Masri, un représentant de l'Alliance des ONG syriennes (SNA), lors de la conférence de presse à Istanbul.
 Dans un communiqué commun, les Casques Blancs, SNA et d'autres ONG syriennes ont appelé le Conseil de sécurité à "agir rapidement pour stopper l'escalade actuelle et imposer un volet diplomatique pour parvenir à un règlement politique".

Affirmant que la vague de déplacés actuelle à Idleb était "la plus importante" depuis le début du conflit en Syrie en 2011, elles ont exhorté les agences de l'ONU et les pays donateurs à "intervenir immédiatement" pour faire face à la crise humanitaire provoquée par les bombardements.
(AFP, 31 mai 2019)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

L'UE menace la Turquie de sanctions pour ses forages au large de Chypre

L'UE a menacé jeudi la Turquie de sanctions si Ankara refuse de cesser les forages d'exploration "illégaux" réalisés au large de Chypre.

Quelques heures après l'envoi d'un deuxième navire turc au large de l'île, les dirigeants de l'UE réunis en sommet à Bruxelles ont réitéré leur
condamnation des "activités illégales de forage".

Ils ont "déploré que la Turquie n'ait pas encore répondu aux appels répétés de l'UE pour cesser de telles activités".

Plus tôt dans la semaine, les pays membres avaient demandé à la Commission européenne et au Service européen pour l'action extérieure (SEAE) de "présenter sans délai des options concernant des mesures appropriées".

Jeudi, les 28 chefs d'Etat et de gouvernement ont appuyé cette requête.

"Le Conseil européen appuie l'invitation faite à la Commission et au SEAE de soumettre des options pour des mesures appropriées sans délai, y compris des mesures ciblées", ont-ils averti dans les conclusions de politique étrangère adoptées jeudi soir.

"L'UE va continuer à surveiller de près les développements et se tient prête à répondre de façon appropriée et en toute solidarité avec Chypre", ajoutent-ils.

Selon Ankara, les forages sont "légitimes" et conforme au droit international.

La découverte ces dernières années de gigantesques gisements gaziers en Méditerranée orientale a aiguisé l'appétit de Chypre, qui rêve de devenir à terme un acteur énergétique majeur.

Chypre est divisée en deux depuis l'invasion du tiers nord de l'île par l'armée turque en 1974 après un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce.

La République de Chypre, membre de l'Union européenne, n'exerce son autorité que sur les deux tiers sud de l'île. Au nord se trouve l'autoproclamée République turque de Chypre du Nord, non reconnue par la communauté internationale.

La République de Chypre a signé ces dernières années des contrats d'exploration avec des groupes d'hydrocarbures, mais Ankara réclame la suspension de toute exploration tant qu'une solution à la division de l'île n'est pas trouvée.
(AFP, 20 juin 2019)

Les pays d'Europe du Sud avertissent à nouveau la Turquie

Les sept pays d'Europe du Sud, réunis en sommet vendredi à Malte, ont de nouveau enjoint la Turquie de "cesser ses activités illégales", en référence à l'intention d'Ankara d'effectuer des forages dans les eaux de la zone économique exclusive (ZEE) chypriote.

"Nous regrettons profondément que la Turquie n'ait pas répondu aux appels répétés de l'UE condamnant les actions illégales de la Turquie" dans cette zone, indiquent les pays du Med7 dans leur déclaration finale.

"Si la Turquie ne cesse pas ses actions illégales, nous demandons à l'UE d'envisager des mesures appropriées, en solidarité avec Chypre", ajoutent-ils.
 "L'UE ne fera preuve d'aucune faiblesse" à ce sujet, a renchéri le président français Emmanuel Macron à l'issue du sommet.

Depuis début mai, l'UE a mis en garde Ankara, après l'annonce par les autorités turques de leur intention de mener des forages de gaz jusqu'en septembre dans un secteur qui, selon Chypre, déborde sur sa ZEE.

"La Turquie viole les lois internationales, c'est une invasion de notre ZEE, elle ne reconnaît pas Chypre. Je suis heureux du fort message de nos partenaires de solidarité avec Chypre et à l'adresse de la Turquie", s'est félicité le président chypriote Nicos Anastasiades.

La République de Chypre n'exerce son autorité que sur les deux tiers sud de l'île. La partie nord est occupée par la Turquie depuis 1974.

Ces dernières années, la découverte de gigantesques gisements gaziers dans la région a aiguisé les appétits. Chypre a signé des contrats d'exploration avec des géants des hydrocarbures comme l'italien ENI, le français Total ou l'américain ExxonMobil.

Mais Ankara s'oppose à toute exploration et exploitation de ces ressources gazières qui exclurait la République turque de Chypre du Nord (RTCN), autoproclamée dans le tiers nord de l'île et non reconnue par la communauté internationale.
(AFP, 14 juin 2019)


Immigration / Migration


La famille d'Alan Kurdi contre un film sur la mort du petit garçon syrien

Des membres de la famille d'Alan Kurdi, dont la photo du corps sans vie de ce petit garçon syrien est devenue le symbole tragique de la crise migratoire en Europe en 2015, ont jugé "inacceptable" qu'un film soit tourné sans leur accord.

"J'ai le coeur brisé (...) C'est inacceptable", a déclaré à la chaîne publique CBC la tante du jeune garçon, Tima Kurdi qui vit à Port Coquitlam, près de Vancouver dans l'ouest du Canada.

Le corps de l'enfant avait été retrouvé sur une plage de Turquie. Plusieurs membres de sa famille avaient aussi perdu la vie en tentant de se rendre sur une île grecque.

La photographie de l'enfant gisant sur le ventre avait provoqué une très vive émotion en Europe et poussé l'Union européenne à ouvrir pour un temps ses frontières aux réfugiés syriens.

Dans ses déclarations rendues publiques par la chaîne, Mme Kurdi ajoute que personne n'avait demandé à la famille son autorisation et qu'elle avait elle-même appris l'existence du film par le père du jeune garçon, Abdullah Kurdi, qui vit en Irak.

"Il m'a appelée. Il était en pleurs. Il m'a dit qu'il ne pouvait imaginer que son fils mort revive" dans un film, a déclaré Mme Kurdi.

Le film intitulé "Aylan Baby: Sea of Death", et dans lequel doit jouer l'acteur américain Steven Seagal, est en cours de tournage en Turquie, précise CBC. Son réalisateur turc Omer Sarikaya a posté des photos de l'affiche du film sur les réseaux sociaux.

Selon Mme Kurdi, qui a publ Omer Sarikayaié un livre sur son neveu "The boy on the beach" (le garçon sur la plage), la famille a refusé de nombreuses offres pour en tirer un film.

Le réalisateur a affirmé de son côté à CBC que le sujet de son film, bien que ressemblant à l'histoire de la famille Kurdi, portait surtout sur la crise des réfugiés dans son ensemble. "Ce sera Aylan Baby, pas Aylan Kurdi", a-t-il dit en ajoutant qu'il ne pouvait changer le titre du film maintenant.
(AFP, 29 juin 2019)

Ayse Yigit sera sénatrice pour le PTB

Le PTB désigne Ayse Yigit comme sénatrice cooptée. Ayse a été la tête de liste du parti pour les élections fédérales au Limbourg, où le PTB a surpris tous les observateurs en remportant 5,6 % des voix et en doublant son score par rapport à 2014. Elle y avait mené une campagne très active ces derniers mois.

« Avant, la politique était un spectacle bien éloigné de ma vie, explique Ayse Yigit. Mais j'ai trouvé au PTB une manière bien différente de faire de la politique : des gens actifs sur le terrain, à la base de la société, avec les docteurs de Médecine pour le Peuple, avec des groupes de base, des enquêtes, des pétitions et des actions pour résoudre les problèmes que les gens rencontrent dans leur quartier ou leur entreprise. Il n’y a pas de "nous allons nous occuper de cela pour vous", mais bien un "nous allons nous battre ensemble". C'est en cette manière de faire la politique que je crois et je veux continuer à fonctionner comme ça. »

« Je suis honorée de cette confiance et je travaillerai d'arrache-pied pour qu'elle se concrétise, poursuit Ayse Yigit. En défendant une politique de gauche authentique et conséquente : une fiscalité juste, une sécurité sociale forte, une politique climatique sociale... »

Le PTB veut également plus de diversité au Sénat, et ainsi contribuer à lutter contre le racisme et la division. « Le fait que mon parti choisisse une femme issue de l'immigration est un exemple de la façon dont le PTB joint les actes à la parole, explique Ayse Yigit. Dans le cadre de mon travail d'interprète social dans les écoles, les hôpitaux, les centres PMS, les bureaux d'accueil aux primo-arrivants ou les institutions d’aide aux réfugiés, j'ai trop souvent été témoin de problèmes de discrimination et d'intégration. Ceux-ci passent encore trop souvent sous les radars. »

La nouvelle sénatrice est également active depuis de nombreuses années au sein de Marianne, le mouvement des femmes du PTB. Cet engagement lui tient à cœur : « Il existe une inégalité structurelle dans la société : une femme retraitée sur deux dans notre pays a une pension inférieure au seuil de pauvreté, les femmes rencontrent encore plus d'obstacles sur le marché du travail, la violence contre les femmes est une réalité quotidienne et le gouvernement prend beaucoup trop peu de mesures. Je veux m'engager et y apporter des réponses. »

Ayse Yigit est traductrice et interprète. Elle a étudié les sciences de la communication et le journalisme. Son père est venu dans le Limbourg comme professeur au milieu des années 1980. Ayse est mère de deux enfants. Sa fille aînée, Yildiz, étudie le droit à l'Université de Hasselt. Au cours des quinze dernières années, Ayse a travaillé pour l’association d’interprétariat social Babel Vlaamse Tolkentelefoon, qui fait maintenant partie de l’Agentschap Integratie en Inburgering (l’Agence flamande de l’Intégration).
(PTB, 26 juin 2019)

Bruxelles: Le débat sur le voile s'invite dans les négoiciations

Le tract d’Ecolo sur le port du voile avait secoué la campagne électorale. La question des signes convictionnels dans l’administration divise les partis qui négocient l’exécutif régional.

Dix jours avant le scrutin du 26 mai, Ecolo avait créé la polémique avec le tract distribué par Zoé Genot et Ahmed Mouhssin. Une publicité électorale qui reprenait la position des différents partis sur quatre thèmes liés au culte, et plus particulièrement au culte musulman : l’autorisation du port du foulard, l’octroi d’un jour de congé scolaire selon les convictions, le maintien de l’heure de religion et de morale et l’abattage rituel des animaux sans étourdissement. L’affaire avait secoué les verts mais avait eu le mérite de mettre en lumière des thèmes communautaires très présents dans certains quartiers de Bruxelles, mais que les partis évitent généralement d’aborder en période électorale. La polémique avait créé le malaise auprès de certains candidats, et particulièrement au PS, où la ligne officielle se heurte aux revendications d’une partie de leurs électeurs, issus de la diversité.

La question du port du voile est particulièrement sensible au sein de la communauté musulmane. Et il sera désormais difficile d’y échapper pour les négociateurs du futur gouvernement régional. Les verts refusent de dire s’ils mettront le sujet au menu des discussions, se bornant à un laconique « cela figure à notre programme ». Mais Défi, tenant d’une neutralité stricte dans la fonction publique et dans les écoles, entend, lui, l’aborder. « Nous souhaitons clarifier ce débat », explique Olivier Maingain. « Par exemple pour interdire le port du voile dans les fonctions exécutives, régionales ou communales ; pour donner des indications aux communes, via la tutelle. » Enfin, le président amarante souhaiterait voir reconfirmés les règlements interdisant les signes convictionnels au sein des administrations et organismes régionaux…

Le PS, lui, doit d’abord mener un débat en interne. C’est la volonté presque unanime de tous les élus interrogés par Le Soir, demandeurs d’une ligne claire du parti. Comme le dit un mandataire, « il n’y a rien de plus frustrant, quand on est sur le terrain, de voir que son parti change d’avis parce qu’on a peur de perdre des électeurs ». La question est éminemment délicate tant elle divise les socialistes bruxellois. (Le Soir, 28 juin 2019)

10 migrants tués dans un accident de la route

Au moins 10 personnes ont été tuées et 30 blessées mercredi dans l'accident d'une fourgonnette transportant des migrants dans le nord-ouest de la Turquie, ont indiqué les autorités locales.

Le véhicule tentait d'échapper à un contrôle routier de la gendarmerie lorsqu'il est sorti de route pour finir sa course dans une boutique, a déclaré dans un communiqué le gouvernorat d'Edirne, province frontalière de la Grèce où s'est produit l'accident.

"Refusant d'obtempérer, le véhicule a pris la fuite à grande vitesse. Il n'est pas parvenu à rester sur la route au niveau d'un rond-point et est rentré dans une boutique. Dix migrants ont perdu la vie et 30 migrants ont été blessés", a indiqué le gouvernorat.

Les médias turcs ont publié des images du véhicule accidenté, une fourgonnette utilitaire sans sièges ni fenêtres à l'arrière, visiblement inadaptée au transport d'un si grand nombre de passagers.

Les blessés ont été évacués en urgence vers des hôpitaux de la région, a indiqué l'agence de presse turque DHA. La nationalité des victimes n'était pas connue dans l'immédiat.

Environ quatre millions de migrants et réfugiés se trouvent en Turquie, lieu de transit important pour les personnes en provenance du Moyen-Orient, d'Asie et d'Afrique et qui veulent tenter d'entrer en Europe via la Grèce.

Il s'agit en grande majorité de Syriens, mais aussi d'Irakiens et d'Afghans.

Un million de migrants étaient passés de Turquie en Grèce en 2015, provoquant une crise qui s'était conclue par un accord entre l'UE et Ankara ayant permis de réduire fortement le nombre de passages.
(AFP, 26 juin 2019)

Douze morts après le naufrage d'une embarcation de migrants

Les corps sans vie de douze migrants ont été retrouvés lundi au large des côtes de la Turquie après le naufrage de leur embarcation, ont indiqué les gardes-côtes turcs.

Leur embarcation s'est échouée au large de Bodrum, dans le sud-ouest de la Turquie. Trente-et-une autres personnes ont pu être secourues, ont ajouté les gardes-côtes dans un communiqué, sans préciser leur nationalité.

Les autorités ont été alertées à 07H20 (04H20 GMT) lundi du naufrage. Un premier bilan établi dans la matinée faisait état de 8 morts.

Le naufrage a eu lieu à quelques kilomètres de l'île grecque de Kos.

La Turquie, qui accueille environ quatre millions de migrants et réfugiés, en grande majorité des Syriens, est un important pays de transit pour ceux qui fuient les conflits au Proche-Orient et cherchent à rejoindre l'Europe, pour la plupart par la Grèce.

Un accord controversé entre l'Union européenne et la Turquie, signé en 2016, a néanmoins permis de réduire le nombre d'arrivées par bateau sur les îles grecques.

Celles-ci étaient de 875.000 en 2015, contre 40.000 par an pour 2017 et 2018, selon l'agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes Frontex.

Au moins 555 personnes sont décédées depuis le début de l'année en tentant de traverser la Méditerranée pour atteindre l'Europe, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
(AFP, 17 juin 2019)

Thousands protest against Turkish invasion in Cologne

A massive demonstration is taking place in the German city of Cologne in protest at the Turkish state’s invasion attacks against Afrin and South Kurdistan.

The demonstration is joined by thousands of Kurds and their friends who have gathered at Ebert Platz and started a march to Neu Markt.

Demonstrators against the Turkish invasion operation in Afrin and South Kurdistan are wearing t-shirts that read “No to walls, freedom for Afrin” and unfurled a banner reading “Fascist Turkish state out of Afrin”.

The protesters are carrying YPG-YPJ flags and photos of martyrs who fell in North and East Syria, including of Arin Mirkan who carried out an action of self-sacrifice.

Information notes about the invasion of Afrin have been read in German.

Posters of Kurdish People’s Leader Abdullah Öcalan are not allowed in the demonstration which will end with a rally in the afternoon.
(ANF, June 8, 2019)

Özil se marie à Istanbul avec Erdogan comme témoin

L'ex-footballeur international allemand d'origine turque Mesut Özil a célébré vendredi son mariage à Istanbul en présence du président turc Recep Tayyip Erdogan qu'il avait choisi comme témoin, affichant une nouvelle fois sa proximité avec ce dirigeant qui fait polémique en Allemagne.

Le convoi du président turc est arrivé en début de soirée à l'hôtel de luxe situé au bord du Bosphore dans lequel le meneur de jeu d'Arsenal fêtait son union avec une ancienne miss Turquie, Amine Gülse, selon des correspondants de l'AFP.

Peu après, le président turc et son épouse Emine ont été vus en train de se tenir auprès du jeune couple, sourires aux lèvres, pendant qu'un fonctionnaire chargé d'officialiser l'union, reconnaissable à sa robe rouge, s'adressait à eux.

Özil, âgé de 30 ans, avait annoncé au printemps dernier qu'il avait demandé à Erdogan d'être son témoin de mariage. Le chef de la chancellerie allemande Helge Braun s'était alors dit "attristé".

Bien que s'inscrivant dans le cadre d'une cérémonie privée, la présence d'Erdogan au mariage risque de raviver la virulente polémique qui secoué l'Allemagne l'an dernier après qu'Özil eut affiché sa proximité avec le président turc.

Le meneur de jeu avait été violemment critiqué après s'être fait photographier en train d'offrir un maillot à Erdogan, personnage controversé en Allemagne, en froid avec le gouvernement de la chancelière Angela Merkel depuis plus de deux ans.

Cette polémique sur les origines turques du joueur était intervenue juste avant le Mondial-2018 en Russie. Après la débâcle de la Mannschaft, Özil avait définitivement claqué la porte de l'équipe nationale, accusant la Fédération allemande de football de racisme.

Né à Gelsenkirchen, dans le bassin de la Ruhr (ouest de l'Allemagne), Özil est un immigré de troisième génération et ne possède pas la nationalité turque.

En Turquie, Erdogan assiste régulièrement aux mariages de célébrités et aime à s'afficher en compagnie de stars, notamment en période électorale.

Sa présence au mariage d'Özil intervient alors que le président et son parti mènent campagne à deux semaines d'un scrutin municipal à Istanbul, après l'annulation controversée d'un premier vote remporté par l'opposition en mars.
(AFP, 7 juin 2019)

Un Turc résidant en Belgique incarcéré en Turquie pour avoir critiqué Erdogan

Un Turc de 53 ans résidant en Belgique, à Willebroek, est incarcéré dans une prison en Turquie depuis deux mois parce qu’il a partagé des articles critiquant le régime d’Erdogan sur Facebook. La police a arrêté Ali Akyüz alors qu’il rendait visite à sa famille en Turquie, expliquent la Dernière Heure, Het Laatste Nieuws et De Morgen qui publient l’information lundi.
Un Turc résidant en Belgique incarcéré en Turquie pour avoir critiqué Erdogan
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Comme Ali Akyüz est le seul membre de sa famille en Belgique à ne pas disposer de la nationalité belge, le ministre des Affaires étrangères belge ne peut pas intervenir. Le 18 juin, le quinquagénaire sera présenté devant un juge turc. « Il risque 20 ans de prison au total. Et nous craignons un procès injuste », confie sa famille.

M. Akyüz est emprisonné depuis le 18 mars, suspecté de terrorisme. Ses proches ont eu accès au dossier et rapportent que M. Akyüz « a partagé un article au sujet de deux enseignants qui avaient perdu leur poste au lendemain du coup d’État manqué en Turquie. Parce qu’il trouvait cela injuste pour ces personnes. »

Son plus grand « délit » est le partage en 2015 d’une interview avec des activistes qui ont occupé le parc de Gezi. Une photo d’activistes posant avec le drapeau DHKPC illustrait l’article. « Mais cette photo, il ne l’a pas choisie. Il ne l’approuve pas », ajoute la famille du détenu.
(Belga,  3 Juin 2019)

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