Droits
de l'Homme / Human Rights
Human
Rights Association: A Struggle for Rights
for 33 Years
The Human Rights Association (İHD) was founded with the signature of 98
people on July 17, 1986. The objective of the association's
establishment was indicated as "working on human rights and freedoms."
Among its founders were relatives of prisoners, intellectuals, writers,
journalists, publishers, academics, lawyers, physicians, architects,
engineers and teachers. Today marks its 33rd anniversary.
On this occasion, the İHD has released a statement and commemorated the
ones who lost their lives in the struggle for human rights. Reminding
that it is obligatory to resolve the the Kurdish Question by democratic
and peaceful means, the association has made the following remarks in
brief:
'Turkey needs to confront its past for democratization'
"Turkey needs to realize a real resolution of conflicts and confront
with its past in order to democratize. Turkey is in need of a new peace
process that will acknowledge and resolve the Kurdish question.
"Moreover, there is also a need for a new political will that will
acknowledge the demands for human rights raised by all otherizes
circles in society, primarily the Alevi community's demands for equal
citizenship rights.
"Turkey needs a real resolution for its conflicts, along with a new and
democratic Constitution. (...) The obvious characteristic of the
changes that are called the Presidential System today is nothing other
than an anti-democratic one-person rule.
'Our struggle against discrimination will continue'
"Freedom of expression is the foundation of democracy. Freedom of
expression needs to be established in order to pave the way for
democracy. Without establishing freedom of expressing thoughts and
freedom of press, it does not seem possible to open the way for
democracy.
"We would like to emphasize that it is of utmost importance to
eliminate the violations caused by discrimination, especially the ones
committed in gender equality, as well as the policies and practices
leading to all types of discrimination. Our struggle against all types
of discrimination will continue without any interruptions.
'Policy of impunity needs to be ended'
"Our reports on rights violations have documented that the practices
violating the prohibition of torture and ill treatment have
considerably increased, especially after the declaration of State of
Emergency.
"Similarly, the incidents of enforced disappearances are arising again.
The policy of impunity is standing in the way of investigating these
violations. The policy of impunity needs to be ended and effective,
extensive and independent administrative and legal investigations need
to be conducted.
"The policy of pressuring human rights defenders through the judiciary
needs to be ended. The 33-year struggle of human rights defenders under
the roof of the İHD will increasingly continue with a demand for
freedom, equality, justice and peace and the struggle for the
establishment of a democratic regime in Turkey will continue." (BIA, 17 July 2019)
Trois
ans après, la tentative de putsch hante toujours
la Turquie
(Céline
Pierre-Magnani, LLB, 15 juillet 2019)
Trois ans après
les faits, des zones d’ombre perdurent et l’opposition dénonce l’omerta
sur la question.
Trois ans que la Turquie retient son souffle et vit au rythme des
opérations contre la confrérie Fethullah Gülen, accusée d’être
responsable de la tentative de putsch qui a fait trembler le pays au
soir du 15 juillet 2016. Une scène de prise de pouvoir par les
militaires que l’on croyait appartenir au passé, mais qui a rappelé
l’implication de l’armée dans le jeu politique turc et ses dissensions
avec le gouvernement en place.
Dimanche 14 juillet, la ministre de la Famille, Zehra Zümrüt Selçuk, se
félicitait de l’avancée des procès : "Jusqu’à présent, 239 des 289
procès ouverts concernant la tentative de coup d’État ont abouti. Ils
se sont soldés par des peines de prison à perpétuité et à perpétuité
aggravée", détaillait-elle dans une allocution adressée à l’association
de famille des 249 "martyrs". Cependant, le leader de la confrérie
Fethullah Gülen, accusé par Ankara d’être le cerveau du putsch, n’est
toujours pas passé devant la justice. Le dossier a ravivé les tensions
entre la Turquie et son allié étasunien. Washington refuse en effet
d’extrader le prédicateur faute de preuves suffisantes ; une attitude
qui n’est d’ailleurs pas sans alimenter les théories du complot qui ont
le vent en poupe dans le pays.
Depuis la tentative de putsch, toute personne ayant un lien, réel ou
supposé, avec la confrérie est désormais condamnée à la mort civile et
à un lynchage social des plus violents. Dans cette chasse aux
gülenistes (partisans de la confrérie), la présomption d’innocence
semble ne plus avoir véritablement droit de cité. La répression qui a
suivi le coup d’État a été largement mise à profit par le président
Erdogan : "Le pays aurait pu s’engager dans la voie d’une amélioration
démocratique, […] mais au contraire, la Turquie est devenue plus
autoritaire, un régime oppressif, qui s’est éloigné de l’État de droit.
[…] Le pouvoir était en crise et le 15 juillet a fait office de bouée
de sauvetage pour Erdogan et l’AKP pour remplir le vide politique dans
lequel ils se trouvaient en désignant la confrérie et Fethullah Gülen
comme l’ennemi", estimait le journaliste Rusen Çakır, sur sa chaîne de
télévision Medyascope, le lundi 15 juillet.
Des dizaines de milliers de personnes touchées
Avec la nouvelle Constitution votée dans la foulée en avril 2017, le
Président sort en effet avec des pouvoirs renforcés. Les
renouvellements de l’état d’urgence et la multiplication des
accusations de liens avec des organisations terroristes publiées par
décrets-lois ont en effet touché des dizaines de milliers de personnes,
bien au-delà des rangs de la confrérie. Fermeture d’associations de
tout ordre, attaques contre la presse d’opposition, répression contre
la gauche et la mouvance pro-kurde ont dissuadé l’expression de toute
parole contestataire.
Si aucun parti politique ne remet en doute l’implication de la
confrérie dans l’organisation des opérations, des zones d’ombre
demeurent. Le Parti républicain du peuple (CHP), principal parti
d’opposition, avait qualifié le 15 juillet de tentative de coup d’État
"contrôlée" : "Le 15 juillet restera dans l’histoire comme la date
d’une tentative de putsch contrôlée : elle était prévisible, n’a pas
été empêchée et ses résultats ont été mis à profit", avaient dénoncé
les députés dans un rapport. Furieux d’avoir été mis à l’écart de la
commission parlementaire constituée pour faire la lumière sur les
évènements, l’un des membres du CHP, le député Sezgin Tanrikulu
rappelait gravement à la veille des commémorations que "les
responsabilités politiques n’avaient, de toute évidence, pas été
abordées" dans le rapport final de la commission, une accusation lourde
de sous-entendus au vu des liens étroits qu’entretenait le parti
présidentiel avec la confrérie jusqu’en 2013. Toute remise en question
de l’interprétation officielle du 15 juillet mettrait à mal le pouvoir
d’Erdogan, de plus en plus vacillant. Il y a donc fort à parier que
toute la lumière sur les faits ne pourra être totalement faite qu’après
la fin de son règne.
La
Turquie depuis la tentative de coup d'Etat
(CHRONOLOGIE)
Rappel des principales dates depuis le coup d'Etat manqué
contre le président Recep Tayyip Erdogan il y a trois ans en Turquie.
Dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016, une fraction de l'armée se
soulève, s'emparant d'avions de chasse et d'hélicoptères et semant la
panique dans les rues d'Ankara et d'Istanbul. Des putschistes ciblent
le Parlement et le palais présidentiel.
Le président Erdogan, en vacances à Marmaris (sud-ouest), exhorte les
Turcs à résister à une "tentative de coup d'Etat" en descendant dans
les rues, puis regagne Istanbul.
Il dénonce "une trahison" de soldats putschistes qu'il accuse d'être
liés au prédicateur Fethullah Gülen, aux Etats-Unis depuis une
vingtaine d'années. Ex-allié devenu son pire ennemi, M. Gülen dément.
Dans la matinée, le chef de l'armée par intérim annonce l'échec de la
tentative de putsch. A Istanbul, les partisans d'Erdogan en liesse
investissent les rues. M. Erdogan réclame l'extradition de Gülen.
La tentative a fait près de 250 morts, sans compter les putschistes, et
des milliers de blessés.
- Purges -
Les 16 et 17 juillet 2016, des centaines de généraux, juges et
procureurs sont arrêtés pour leur soutien présumé à la tentative de
renversement du pouvoir. Puis l'épuration s'étend à la police, à
l'enseignement et aux médias. Le 20, M. Erdogan instaure l'état
d'urgence.
Les purges visent les partisans présumés de Fethullah Gülen, avant de
s'étendre à la mouvance prokurde et à des médias critiques et à des
ONG, suscitant l'inquiétude en Europe.
Depuis, plus de 55.000 personnes ont été arrêtées, et plus de 150.000
limogées de la fonction publique. Des centaines de procédures
judiciaires ont été ouvertes.
- Entente avec Moscou sur la Syrie -
Le 9 août 2016, M. Erdogan se réconcilie avec son homologue russe
Vladimir Poutine, après une crise consécutive à la destruction d'un
avion russe par la Turquie à la frontière syrienne fin 2015.
La Turquie, soutien de groupes rebelles, et la Russie, principale
alliée avec l'Iran du régime de Bachar al-Assad, vont renforcer leur
coopération sur le dossier syrien.
Le 24, la Turquie déclenche une offensive terrestre dans le Nord syrien
contre l'EI, mais aussi contre les Unités de protection du peuple
(YPG). Pour Ankara, les YPG sont le prolongement du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), en conflit depuis 1984 avec l'armée
turque.
En mars 2018, la Turquie conquiert l'enclave kurde d'Afrine
(nord-ouest) au terme d'une offensive militaire menée avec ses
supplétifs syriens contre les YPG.
- Erdogan assoit son pouvoir -
Le 24 juin 2018, M. Erdogan remporte la présidentielle dès le premier
tour, loin devant ses concurrents.
Le scrutin marque le passage du système parlementaire à un régime
présidentiel où le chef de l'Etat concentre le pouvoir exécutif, aux
termes d'une révision constitutionnelle adoptée en 2017.
En juillet, la Turquie lève l'état d'urgence en vigueur depuis deux
ans. L'UE évoque "un pas dans la bonne direction", mais le juge
insuffisant en raison du maintien de plusieurs éléments restrictifs
pour les libertés.
- Revers cinglant -
Le 31 mars 2019, le Parti de la justice et du développement (AKP,
islamo-conservateur) arrive en tête à l'échelle nationale aux
municipales, mais perd Ankara et la plus grande ville du pays, Istanbul.
L'élection est invalidée après des recours de l'AKP, arguant
d'"irrégularités massives". L'opposition dénonce un "putsch contre les
urnes".
Le 23 juin, le candidat de l'opposition Ekrem Imamoglu réédite sa
victoire aux municipales d'Istanbul, infligeant à M. Erdogan son pire
revers électoral depuis l'arrivée au pouvoir de son parti en 2002.
- Missiles russes -
Le 10 juillet, la Turquie affirme qu'elle poursuivra les travaux de
forage des gisements gaziers au large de Chypre, malgré les mises en
garde de l'Union européenne.
Le 12, elle prend livraison d'une première cargaison de batteries de
missiles russes S-400, en dépit des avertissements américains.
La livraison de ce système de défense antiaérienne marque un pic dans
le réchauffement des relations entre Moscou et Ankara, qui a pris ses
distances avec le camp occidental depuis le coup d'Etat manqué de 2016.
(AFP, 15
juillet
2019)
Growing
Number of Torture Incidents on
Parliamentary Agenda
Peoples' Democratic Party (HDP) Siirt MP Meral Danış Beştaş has
submitted a Parliamentary inquiry into the increasing number of torture
allegations.
In her inquiry, Danış Beştaş has requested that a Parliamentary
commission be established "so that increasing incidents of torture be
evaluated within the frame of legal legislature and the damages to be
incurred by legitimization of torture through the policy of impunity be
investigated."
She has also underlined that torture has become a routine in prisons
and there is an increase in the number of torture incidents outside
prison.
'Impunity and traditional codes of government'
In her inquiry, the MP has shared the following information:
"In contrast to the government's 'zero tolerance to torture'
statements, torture has become widespread and, almost, legitimate.
Behind this penetration of torture in all parts of society lie not only
the effects of impunity policy, but also the existence of this method
in the traditional codes of the government.
"In recent past, over 50 citizens were detained with their houses
messed up by masked teams and being battered, they were subjected to
heavy torture, women also suffered from sexual torture methods.
'Torture and maltreatment systematic in prisons'
"When it is the case outside, the letters sent by inmates, accounts of
lawyers and victims' relatives reveal that the situation in prisons is
far graver.
"Battery, beating, insults, curses, harassment, naked body search,
surveillance cameras installed in private places and repeated
disciplinary punishments in prisons have become systematic.
"It is difficult to say that the judiciary takes up a deterrent
attitude towards these torture methods. Torture and ill treatment in
prisons rarely become a subject of investigation and prosecution."
Within this context, Danış Beştaş has requested that a Parliamentary
Investigation Commission be established to inquire about the issue. (BIA, 11 July 2019)
At Least 369 Official Curfews
Declared in the Last 3.5 Years
According to the data shared by the Human Rights Foundation of Turkey
(TİHV) Documentation Center, at least 369 officially confirmed curfews
have been declared in at least 11 provinces and 51 districts of Turkey
since August 16, 2015, which marks the first day when indefinite
curfews and/or round-the-clock curfews started to be declared.*
Highest number of curfews in Diyarbakır
The curfews have been declared in following provinces in the 3.5-year
period between from August 16, 2015 and July 1, 2019:
Diyarbakır (214 times)
Mardin (54 times)
Hakkâri (23 times)
Şırnak (13 times)
Bitlis (26 times)
Muş (7 times)
Bingöl (7 times)
Dersim (6 times)
Batman (6 times)
Elazığ (2 times)
Siirt (11 times)
In the first six months of 2019, at least 18 official curfews have been
declared in three eastern provinces, namely Bitlis, Siirt and
Diyarbakır.
23 curfews with hour limitations
From August 11, 2017 to January 1, 2019, at least 23 round-the-clock
curfews were also declared in some villages and hamlets in Şemdinli,
Hakkari and in Hizan, Güroymak, Mutki, Tatvan and Center in Bitlis.
These curfews with hour limitations, namely the round-the-clock
curfews, have not been included in the above count.
'At least 1 million, 809 thousand people affected'
As stated by the TİHV Documentation Center, according to the last
population census conducted in Turkey in 2014, at least 1 million 809
thousand people were living in the related districts.
It is estimated that fundamental rights of these people such as the
right to liberty and security; right to privacy, family, home or
correspondence; freedom of assembly and association; freedom of
religion; freedom to receive and impart information; right to reserve
of property; right to education and right to life; right to health and
prohibition of torture were violated.
"Yet, this data is not possible to be updated since the regions of
curfews slid to the villages and flatlands in 2016, by the reason that
their population census is whether not taken or not released to the
public", the Foundation has indicated further in its report. (AS/SD)
* While indefinite curfews refer to the ones, ending dates of which are
not announced beforehand, round-the-clock curfews are the ones that are
expected to be in effect for 24 hours. (BIA, 2 July 2019)
Nouvelle
vague d'arrestations en lien avec le coup
d'Etat manqué
Les autorités turques ont arrêté 63 personnes mardi et en recherchaient
89 autres dans le cadre d'enquêtes visant des partisans du mouvement
guléniste, accusé d'avoir fomenté le putsch manqué de juillet 2016.
Les parquets d'Izmir (ouest) et de Konya (centre) ont émis des mandats
d'arrêt à l'encontre respectivement de 42 et 40 membres des forces
armées, a rapporté l'agence de presse étatique Anadolu.
Par ailleurs, le parquet d'Istanbul a annoncé dans un communiqué
rechercher 40 militaires, dont certains avaient déjà été limogés, et
celui d'Ankara a dit avoir fait arrêter 22 suspects et que huit autres
étaient recherchés.
Tous sont soupçonnés d'être des partisans du mouvement du prédicateur
Fethullah Gülen, classé "groupe terroriste" par Ankara.
Au total, au moins 63 d'entre eux avaient déjà été arrêtés en début
d'après-midi.
M. Gülen, installé aux États-Unis depuis une vingtaine d'années, est,
affirment les autorités, à la tête d'un mouvement ayant infiltré les
institutions turques dans le but de renverser le président Recep Tayyip
Erdogan. Il est notamment accusé d'avoir été le cerveau de la tentative
de coup d'État de juillet 2016, ce qu'il nie catégoriquement.
Depuis le putsch avorté, les autorités traquent sans relâche ses
partisans et ont déclenché des purges d'une ampleur sans précédent dans
l'histoire moderne de la Turquie.
Plus de 50.000 personnes ont été arrêtées et plus de 140.000 limogées
ou suspendues de leurs fonctions.
Les vagues d'arrestations se poursuivent à un rythme soutenu, près de
trois ans après le coup d'Etat manqué. (AFP, 2 juillet
2019)
La police tire des gaz lacrymogènes lors de la Marche
des fiertés d'Istanbul
La police turque a tiré dimanche des gaz lacrymogènes sur des militants
LGBT ayant défié l'interdiction de défiler à Istanbul pour la Marche
des fiertés, bannie de la capitale pour la cinquième année consécutive.
Des milliers de personnes se sont rassemblées près de l'avenue Istiklal
et de la place Taksim, où les organisateurs avaient initialement prévu
de défiler.
La Marche des fiertés a été interdite par le bureau du gouverneur
d'Istanbul, mais la police avait autorisé un rassemblement dans une rue
adjacente où une déclaration a été faite par les organisateurs de la
marche, Istanbul LGBT+ Pride Week.
La police anti-émeute a ensuite tiré des gaz lacrymogènes pour
disperser la foule arc-en-ciel qui criait "Tous ensemble contre le
fascisme" et "Nous ne nous tairons pas", a constaté un journaliste de
l'AFP.
Vendredi, Amnesty International avait dénoncé l'interdiction de la
Marche, justifiée par les autorités par leur volonté de maintenir
l'ordre public.
"C'est une vaine tentative d'effacer de l'espace public un groupe
qui,
aux yeux du gouvernorat, est considéré comme +socialement rebutant+",
avait déclaré l'ONG dans un communiqué.
De nombreuses municipalités de district gérées par l'opposition, dont
Kadikoy à Istanbul et Datca dans le sud-ouest de la Turquie, ont tweeté
samedi en faveur des droits LGBT.
Les gouverneurs de la région égéenne d'Izmir et de la province
méridionale d'Antalya ont également interdit tous les événements LGBT
au début du mois, a indiqué Amnesty International.
La Marche des fiertés d'Istanbul, bien qu'interdite depuis cinq ans, se
déroule chaque année depuis 2003.
Le dernier défilé autorisé, en 2014, avait attiré des dizaines de
milliers de participants, faisant de lui l'un des plus grands
événements LGBT.
L'homosexualité est légale en Turquie, mais la communauté LGBT est
régulièrement victime de harcèlement et d'agressions. (AFP, 1 juillet
2019)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Décision de la plus haute
cour en faveur d'universitaires pour la paix
La Cour constitutionnelle de Turquie a rendu vendredi une décision
qualifiant de "violation de leur liberté d'expression" la condamnation
de neuf universitaires pour avoir signé en 2016 une pétition appelant à
la fin des opérations dans le sud-est du pays.
La Haute cour a voté à une très courte majorité qu'il y avait bien
violation de la liberté d'expression des neuf requérants, selon
l'agence étatique Anadolu, qui précisait que la décision avait été
envoyée aux tribunaux de première instance pour qu'un nouveau jugement
ait lieu.
Plus de 1.100 intellectuels turcs et étrangers avaient dans un premier
temps signé la pétition incriminée, suscitant la fureur du président
Recep Tayyip Erdogan qui avait qualifié leur acte de "trahison". Au
moins 1.000 autres ont depuis paraphé le texte.
La Haute cour a par ailleurs jugé que les 9 personnes avaient droit à
une compensation de 9.000 livres turques (environ 1.600 dollars).
La Cour constitutionnelle reste l'un des rares organes de l'Etat à ne
pas être totalement contrôlé par le président Recep Tayyip Erdogan.
"Nous pouvons nous réjouir que la haute cour ait reconnu que la
signature de cette pétition n'est pas un crime", a déclaré à l'AFP Emma
Sinclair-Webb, directrice en Turquie de Human Rights Watch (HRW),
soulignant toutefois que ces universitaires "n'auraient jamais dû être
poursuivis en premier lieu".
D'après elle, 203 signataires de la pétition ont été condamnés, et 578
sont encore en cours de jugement.
Parmi eux, Tuna Altinel, maître de conférences à l'Université
Claude-Bernard Lyon 1 (centre-est), en prison depuis plus de deux mois,
dont le procès s'est ouver. (AFP, 26 juillet
2019)
Access to 54 Thousand 903 Websites Blocked in Turkey
in 2018
The Freedom of Expression Association has released the English version
of its report on blocked websites, news articles and social media
content from Turkey. Accordingly, access to 54 thousand 903 websites
was blocked in Turkey in 2018.
The İstanbul-based Freedom of Expression Association (İFÖD) released
the English version of its "Assessment Report on Blocked Websites, News
Articles and Social Media Content From Turkey" on July 19.
Prepared by Assoc. Prof. Yaman Akdeniz from the Faculty of Law of
İstanbul Bilgi University and Expert Researcher Ozan Güven, the Turkish
version of the report was released on July 2, 2019.
Published by the İFÖD in collaboration with the EngelliWeb (Blocked
Web) initiative, the report shows that access to 54 thousand 903
websites, 3 thousand 306 of which were news addresses, was blocked in
2018.
As indicated in its introduction, the report includes "statistical
information both for the year of 2018 and also provides an overview for
the 2007-2018 period on blocked websites, news articles and social
media content."
Over 245 thousand websites blocked till 2018
The report shows that prior to 2018, access to a total of 190 thousand
922 domain names and websites was blocked in Turkey.
While 177 thousand 515 of these websites were blocked by the former
Telecommunications Communication Presidency (TIB), and later by the
Head of Information Technologies and Communication Board (BTK), 9
thousand 227 domain names were blocked by the penal judgeships of
peace, public prosecutors' offices and by courts.
In the year 2018, a further 54 thousand 903 domain names were blocked
access to from Turkey. Taken together, by the end of last year, a total
of 245 thousand 825 domain names were blocked from Turkey.
The number of blocked websites by the blocking authority between the
years 2007 and 2018 is shown in the below table:
Referring to the access block imposed on Wikipedia, the report
indicates, "The most outrageous blocking practice which continued to be
enforced during 2018 was the total access blocking of the Wikipedia
platform with the decision of the Ankara 1st Criminal Judgeship of
Peace in April 2017." (BIA, 24 July 2019)
Message From Hüseyin Aykol to Journalists Outside
Journalist Hüseyin Aykol, the former Co-Editor-in-Chief of the daily
Özgür Gündem closed by a Statutory Decree, has sent a message to his
colleagues from the Sincan No. 2 Type F Prison in Ankara.
After his prison sentence of 3 years and 9 months had been upheld by
the court of appeal, he was arrested on July 11, 2019.
The message of Aykol has been shared by Peoples' Democratic Party (HDP)
Van MP Tayip Temel on his Twitter account:
"Encouraging greetings have come from Teacher Hüseyin Aykol, the pride
of journalism, to all journalists", Temel has written and shared the
following message sent by Aykol from prison:
"My message to journalists: As one of the journalists inside, I wish
good and beautiful news to all my colleagues 'outside.' We still have
so much news to report. My greetings to every and each one of you... H.
Aykol, July 22, 2019, Sincan No. 2 Type F Prison."
Hüseyin Aykol, the Co-Editor-in-Chief of the Özgür Gündem newspaper,
which was closed as per the Statutory Decree no. 675 in October 2016
during the State of Emergency, was arrested on July 11, 2019. Taken
into custody at his house in Ankara earlier in the day, Aykol was
previously sentenced to 3 years and 9 months in prison.
In his final hearing at the İstanbul 13th Heavy Penal Court on November
29, 2018, Aykol was sentenced to 3 years and 9 months in prison on
charge of "propagandizing for a terrorist organization" for having
participated in the Editors-in-Chief-on-Watch campaign together with
Ayşe Düzkan, Mehmet Ali Çelebi, Hüseyin Bektaş and Ragıp Duran. His
file was previously combined with the others as he also participated in
the campaign. With his prison sentence upheld by the court of appeal,
Aykol was sent to the Sincan Type F No 2 Prison in Ankara. There are
currently 63 lawsuits filed against Hüseyin Aykol and some of these
lawsuits are still continuing at the court of appeal.
About Hüseyin Aykol
Born in 1952, Hüseyin Aykol studied at the Medical School of Ankara
University for three years and at the Faculty of Political Science of
the same university for four years. Before the military coup on
September 12, 1980, he worked as a translator and editor for the Ser
Publishing and became a member to the Writers Union of Turkey (TYS).
Published in around 40 countries, Socialism: Theory and Practice
journal's Turkey edition was published by Hüseyin Aykol. Serving almost
10 years in prison in the post-coup period, he returned to journalism
and publishing. In the last 20 years, he has worked for a series of
newspapers, including Özgür Ülke, Özgür Gündem, Özgürlükçü Demokrasi
and Yeni Yaşam. (BIA, 24 July 2019)
"Press
Freedom Violations" in last three months
Making Turkey's 20-year efforts for accession to the EU more difficult
with its centralizing and authoritarian moves, the government does not
only silence dissident voices, critical journalists and rights
defenders by the hand of judiciary, but it also paves the way for
anti-democratic functioning of the institutions that it has affiliated
with the Presidential Government System.
Having ranked, or rather, plunged and anchored, 157th among 180
countries in the Reporters Without Borders (RSF) World Press Freedom
Index, Turkey's accession negotiations with the EU are officially
demanded to be suspended by the European Parliament. Taking the
institutions such as the Judiciary, the state channel TRT and state-run
Anadolu Agency (AA) under its sphere of influence, the government has
also driven them from their autonomous and democratic cores.
While several journalists such as Musa Kart, Önder Çelik, Güray Öz,
Mustafa Kemal Güngör, Emre İper, Mümtazer Türköne, Ahmet Altan and
Nazlı Ilıcak are behind bars, the government had to announce the
Judicial Reform, which is expected to target anti-democratic practices
such as systematic arbitrary arrests, though it has not acknowledged
their existence.
The April-May-June 2019 BİA Media Monitoring Report has shown that in a
period when the European Court of Human Rights (ECtHR), Constitutional
Court and local courts are evading responsibility in fulfilling their
positive obligations, 213 journalists and media representatives are
facing life sentences aggravated for 10 times, 2 thousand 408 years in
prion and non-pecuniary damages of 1 million 885 thousand Turkish Lira
(TRY) in total.
The Media Monitoring Report has pointed out that various penal cases
have been concluded and some of them are close to be concluded, thereby
bringing tens of journalists face to face with prison. The report has
also shown that during this three-month period, 27 media
representatives were sentenced to 48 years, 1 month and 23 days in
prison (11 years and 8 months deferred) and a judicial fine of 7
thousand 066 TRY in total as per the Anti-Terror Law (TMK) and Turkish
Penal Code (TCK).
The Article no. 299 of the TCK, which started to be implemented for
criticisms and allegations about Justice and Development Party (AKP)
Chair Recep Tayyip Erdoğan since August 2014, when he was elected
President, became the basis of prison sentences, deferred prison
sentences or judicial fines given to at least 59 journalists until July
1, 2019.
You can find the following chapters in the BİA Media Monitoring Report:
"killed journalists", "imprisoned journalists", "assaults, threats",
"impunity", "investigations and court cases", "criminal cases and
lawsuits for damages on insult-related charges", "bans, closures,
seizures", "reporting", Constitutional Court", "ECtHR", "Radio and
Television Supreme Council (RTÜK)", and "journalists left unemployed".
Journalists to prison one by one...
As of July 1, 2019, tens of journalists were behind bars as inmates or
convicts over their journalistic or political activities. As part of
these lawsuits, the conviction in April-May-June period on charges of
"membership of an illegal/terrorist organization" and "propagandizing
for a terrorist organization", with which media representatives are
frequently charged, signals that new arrests of journalists are yet to
come.
As in the case of Contemporary Journalists Association (ÇGD) Bursa
Branch Executive Board member Ozan Kaplanoğlu and daily Yeni Çağ
columnist Yavuz Selim Demirağ, this process has once again shown that
journalists can as well be imprisoned for "insulting public officials"
due to their criticisms and allegations against Erdoğan when he was the
Prime Minister.
The regulations foreseen by the Judicial Reform Strategy Document,
which was introduced by President Erdoğan and will aim at preventing
arbitrary arrests, will only serve the purpose of relieving prisons and
detention houses for a limited period of time as long as these
regulations do not guarantee freedom of expression and press and
people's right to receive information and as long as such an
understanding is not embraced.
This regulation, which has been delayed despite being an urgent need,
neither became a remedy for journalist Ayşe Düzkan, who was sentenced
to prison and served over four months behind bars as a convict for
symbolically working as the "Editor-in-Chief on Watch" for the closed
daily Özgür Gündem, nor could it end the ongoing arrest of Hakan Kara,
Güray Öz, Musa Kart, Önder Çelik, Mustafa Kemal Güngör and Emre İper,
the former daily Cumhuriyet executives and columnists who were
convicted in political trials.
The results of the investigation filed upon the complaint of the daily
Die Welt reporter Deniz Yücel, who was imprisoned in Turkey for over a
year, and, lastly, the Constitutional Court ruling, have fuelled the
existing suspicions that complaints about ill treatment in prisons
disregarding human dignity are not effectively investigated. (BIA, 23 July 2019)
Le mécène
Osman Kavala maintenu en détention provisoire
L'homme d'affaires et philanthrope turc Osman Kavala, incarcéré depuis
presque deux ans, a été maintenu jeudi en détention provisoire à
l'issue de la deuxième audience de son procès pour "tentative de
renversement du gouvernement" en ayant apporté son soutien à des
manifestations.
Au cours de l'audience, M. Kavala a demandé sa remise en liberté
conditionnelle, affirmant qu'"aucun élément concret de preuve"
n'appuyait les accusations portées contre lui.
Mais le juge a rejeté cette demande, à laquelle le procureur s'était
aussi opposé, a dit l'avocat de M. Kavala, Ilkan Koyuncu.
La prochaine audience aura lieu les 8 et 9 octobre.
Andrew Gardner, chercheur à Amnesty International en Turquie, a
qualifié la décision du tribunal de "décevante".
"Nous étions optimistes, donc c'est très décevant. C'est rageant
qu'Osman Kavala soit en prison depuis 625 jours", a-t-il réagi.
"Rien
dans l'acte d'accusation ne fournit la moindre preuve d'un crime".
Selon lui, ce procès "est une tentative de punir M. Kavala pour ses
activités au sein de la société civile et d'intimider celle-ci".
M. Kavala, une figure connue et respectée dans les cercles
intellectuels en Europe, est accusé avec 15 autres personnes de
"tentative de renversement du gouvernement" pour avoir soutenu un vaste
mouvement de contestation antigouvernementale en 2013, connu sous le
nom de "mouvement de Gezi".
A l'ouverture du procès le 25 juin, le tribunal de Silivri, à la
lisière d'Istanbul, avait rejeté une première demande de remise en
liberté de M. Kavala.
Le tribunal avait en revanche ordonné la libération conditionnelle d'un
de ses co-accusés comparaissant également en détention, Yigit
Aksakoglu. Cette mesure est assortie d'une interdiction de quitter le
territoire.
Les 16 accusés risquent la prison à vie dans cette affaire qui suscite
l'inquiétude des défenseurs des droits humains. Ceux-ci dénoncent une
"chasse aux sorcières" et assurent qu'il n'existe "pas l'ombre d'une
preuve" pour appuyer l'accusation.
L'incarcération de M. Kavala depuis plus de 600 jours a fait de lui le
symbole de la répression orchestrée contre la société civile en
Turquie, en particulier depuis une tentative de putsch en 2016 suivie
de purges massives.
Le philanthrope est accusé d'avoir financé les gigantesques
manifestations de 2013 contre Recep Tayyip Erdogan, qui était alors
Premier ministre (avant de devenir président l'année suivante).
A l'ouverture du procès, il avait qualifié les accusations pesant sur
lui d'"allégations irrationnelles dénuées de preuves".
Le mouvement de Gezi a commencé avec un sit-in de militants
écologistes pour défendre le parc du même nom, l'un des rares espaces
verts au coeur d'Istanbul. Après une brutale répression, il s'est
transformé en mouvement plus global contre M. Erdogan.
Mais dans son acte d'accusation de 657 pages, le procureur présente le
mouvement de Gezi comme une opération pilotée de l'étranger ayant visé
à "mettre la Turquie à genoux". (AFP, 18 juillet
2019)
Acquittement
du représentant de RSF, jugé pour "propagande terroriste"
Le représentant de Reporters Sans Frontières (RSF) en Turquie, accusé
de "propagande terroriste" pour avoir collaboré à un journal prokurde,
a été acquitté mercredi à l'issue d'un long procès qui avait avivé les
inquiétudes face à l'érosion de la liberté d'expression dans le pays.
La décision du juge d'acquitter Erol Önderoglu, qui n'était pas présent
au tribunal, a été saluée par des applaudissements dans la salle
d'audience au Palais de justice d'Istanbul, selon un correspondant de
l'AFP sur place.
M. Önderoglu risquait plus de 14 ans de prison pour avoir participé à
une campagne de solidarité avec Özgür Gündem, un quotidien fermé car
accusé de liens avec la rébellion kurde.
L'écrivain-journaliste Ahmet Nesin et la présidente de la Fondation des
Droits de l'Homme, Sebnem Korur Fincanci, qui étaient jugés lors du
même procès, ont également été acquittés.
Ils avaient tous les trois été arrêtés en juin 2016 pendant une dizaine
de jours avant d'être laissés en liberté conditionnelle pendant leur
long procès sous les accusations de "propagande terroriste", "apologie
du crime" et "incitation au crime".
Le tribunal a en outre jugé qu'ils pouvaient réclamer "une compensation
financière" pour les jours passés en détention.
"Nous sommes profondément soulagés par l'acquittement d'Erol Önderoglu
et de ses collègues. Mais trois ans de procédures absurdes constituent
déjà une forme de punition", a réagi RSF dans un tweet.
- "Le combat continue" -
M. Önderoglu, qui se trouve actuellement à l'étranger, est poursuivi
sous la même accusation de "propagande terroriste" dans le cadre d'un
autre procès, qui doit s'ouvrir le 7 novembre, pour avoir soutenu des
universitaires ayant signé une pétition appelant à la fin des
opérations sécuritaires dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie.
"Ces accusations doivent être abandonnées", a ajouté RSF dans son tweet.
"L'acquittement d'Erol Onderoglu, représentant de @RSF_inter en Turquie
poursuivi pour propagande terroriste depuis trois ans, est une victoire
exceptionnelle de la justice et de la liberté de la presse dans un pays
où l'une et l'autre sont violées chaque jour", s'est pour sa part
félicité le secrétaire général de RSF Christophe Deloire, également sur
Twitter.
Ces acquittements tranchent avec la sévérité avec laquelle la justice
turque a sévi ces dernières années contre les voix critiques et les
médias d'opposition, le cas le plus emblématique étant celui du journal
Cumhuriyet dont plusieurs collaborateurs ont été condamnés à des peines
de prison.
"Je remercie chaleureusement tous ceux qui nous ont soutenus pendant ce
procès. Le combat continue pour tous nos collègues injustement
poursuivis ou emprisonnés", a déclaré M. Onderoglu dans une déclaration
transmise à l'AFP depuis l'étranger où il se trouve.
Mme Fincanci, seule accusée qui était présente à l'audience, a fait
part de sa "surprise" après l'annonce de son acquittement.
"Je suis très surprise, je ne sais pas comment réagir", a-t-elle dit à
l'AFP. "C'était la seule issue possible, mais ce procès n'aurait pas dû
avoir lieu à la base".
Après l'audience, Mme Fincanci a été accueillie par les youyous et les
applaudissements d'une poignée de supporters rassemblés devant le
tribunal, auxquels elle a répondu par un large sourire et un "V" de la
victoire.
L'arrestation de M. Önderoglu en juin 2016 et les poursuites engagées
contre lui avaient entraîné une vague de protestations en Turquie et à
l'étranger.
Le gouvernement islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan,
dont le parti est au pouvoir depuis 2002, est accusé de museler la
presse indépendante en Turquie, en particulier depuis la tentative de
coup d'Etat du 15 juillet, suivie de purges d'une ampleur sans
précédent.
La Turquie occupe la 157ème place sur 180 au classement 2018 de la
liberté de la presse établi par RSF. (AFP, 17 juillet
2019)
Le procès
d'un mathématicien turc enseignant en France ajourné
Plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées devant un tribunal
d'Istanbul mardi pour exprimer leur soutien à un mathématicien turc
enseignant en France, qui a demandé son acquittement lors de la reprise
de son procès pour "propagande terroriste".
Tuna Altinel, maître de conférences à l'Université Claude-Bernard Lyon
1 (centre-est), est accusé d'avoir fait de la "propagande terroriste"
en signant en 2016, comme plus de 2.000 autres universitaires turcs,
une pétition demandant l'arrêt des opérations des forces de sécurité
dans le sud-est de la Turquie.
S'exprimant lors de la deuxième audience de son procès par
visioconférence depuis la prison où il est écroué depuis plus de deux
mois, M. Altinel a rejeté l'accusation et demandé son acquittement,
selon un correspondant de l'AFP.
Le mathématicien de 53 ans est apparu souriant, saluant de la main ses
proches venus le soutenir au tribunal. A l'issue de cette deuxième
audience, le tribunal a ajourné son procès au 26 décembre.
Plusieurs dizaines de personnes s'étaient rassemblées avant l'audience
devant le tribunal, brandissant des écharpes "Touche pas à mon prof".
"Dans les autres pays, les universitaires qui militent pour la paix
sont récompensés par des prix. En Turquie, on leur donne des peines de
prison", a déclaré à l'AFP la compagne du mathématicien, Lütfiye
Bozdag, elle aussi universitaire.
M. Altinel fait également l'objet d'un deuxième procès qui s'ouvrira le
30 juillet à Balikesir (nord-ouest), sous le chef d'accusation plus
lourd d'"appartenance à une organisation terroriste".
En cause, sa participation à une réunion en France d'une amicale kurde
accusée par les autorités turques d'être liée au Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK), une groupe armé qui livre une guérilla à l'Etat
turc depuis 1984.
Diplômé du lycée francophone Galatasaray à Istanbul, M. Altinel réside
à Lyon depuis 1996.
Il a été arrêté en mai alors qu'il se trouvait en Turquie pour ses
congés. Le gouvernement français avait alors exprimé sa "préoccupation".
Le consul général de France à Istanbul, Bertrand Buchwalter, était
présent à l'audience mardi.
Les milieux universitaires sont soumis à de fortes pressions en
Turquie, notamment depuis la tentative de coup d'Etat du 15 juillet
2016 qui a été suivie de purges massives n'ayant pas épargné les
facultés. (AFP, 16 juillet
2019)
Turkish court sentences two directors over terror
propaganda in a documentary
A Turkish court in the southeastern province of Batman on Thursday
sentenced two directors to six years and four months in prison over
making terror propaganda in a documentary, news outlet Sendika.org
reported.
Batman's heavy penal court in 2017 filed a lawsuit against directors
Ertuğrul Mavioğlu and Çayan Demirel over terrorism charges for their
2015 documentary named “A Guerilla Documentary: Bakur (North)”.
The documentary reflected on the decades-long conflict between the
Turkish state and the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK),
following the lives of the PKK members in three different camps on the
southeast and east of Turkey. It was shot at a time the Turkish
government was in talks with the PKK to end the more than three decade
long conflict in southeast Turkey.
The documentary was scheduled to premiere at the 34th Istanbul Film
Festival in 2015, but the Istanbul Foundation for Culture and Arts
cancelled the screening on behalf of the Ministry of Culture, citing
missing official registration documents.
In protest, twenty-three other directors withdrew their own submissions
in the festival, while the director of the festival and its jury all
stepped down as well.
The ruling is a message to all who pursues the truth and "the tyranny
will be overcome one day", Mavioğlu said on Twitter. (ahvalnews, 19
July 2019)
Journalist Yücel Not Acquitted Despite Constitutional Court
Verdict
Yücel, who is charged with "propagandizing for a terrorist
organization" and "provoking people into enmity and hatred," did not
attend the hearing while his attorney Veysel Ok was present at the
courthouse.
Yücel was released from prison in February after one-year pretrial
detention. The Constitutional Court ruled last month that his arrest
was "violation of rights."
The presiding judge said that the top court verdict was sent to them.
The statement Yücel give in Germany upon letters rogatory, however, has
not been reached the court.
Attorney Ok requested Yücel's acquittal in accordance with the
Constitutional Court verdict, without waiting for the statement to
reach the court.
The court ruled that Yücel's statement shall be waited for and
adjourned the hearing to October 17 at 10.30 a.m.
What happened?
Kept in detention in İstanbul Security Directorate for 13 days, Die
Welt newspaper reporter to Turkey Deniz Yücel was brought to İstanbul
Justice Palace in Çağlayan on February 27 by İstanbul Organized Crimes
Department units.
According to the report by BirGün daily, Yücel was questioned about his
interview with Cemil Bayık, one of the founders of the Kurdistan
Workers' Party (PKK) and council member of Kurdistan Communities Union
(KCK) in 2015, reports about President Recep Tayyip Erdoğan, Yüksekova
and Cizre.
As the part of the same operation, Diken news site editor Tunca
Öğreten, Dicle News Diyarbakır Bureau Chief editor Ömer Çelik and
BirGün daily newspaper Executive Official Mahir Kanaat were arrested on
January 18, 2017. Ömer Çelik was released on October 24, Kanaat and
Öğreten were released on December 6, 2017.
Along with Öğreten, Çelik and Kanat, DİHA reporter Metin Yoksu,
Yolculuk Newspaper Chief Editor Eray Sargın and ETHA Executive Official
Derya Okatan who were detained on December 25, 2016, were released.
Covering house raids that were conducted on December 25, pro-government
Sabah daily newspaper reported that Deniz Yücel's name was included as
part of the investigation.
President and Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip
Erdoğan said:
"This man [Deniz Yılmaz] is a terrorist, not journalists and
unfortunately the German government lumps my ministers together with
this terrorist. The problem lies here.
"German Chancellor Angela Merkel told me 'We would be glad if you free
him'. I told her he is not a journalist but a terrorist. Deniz Yücel
hid in the German Consulate General. This man is a terrorist, not a
journalist".
Of the other arrestees, Çelik was released in the first and Tunca was
released in the second hearing.
Yücel was released on February 16 following 367 days in detention. (BIA, 16 July 2019)
Le journaliste
Doğan Özgüden visé par la SETA

ANF, 15 juillet 2019
BRUXELLES – La fondation turque pour les Recherches politiques,
économiques et sociales (SETA), liée au pouvoir turc, a commencé à
ficher les Kurdes et les opposants à l’étranger.
Le journaliste turc vivant en exil à Bruxelles, Doğan Özgüden, agé de
83 ans, fait partie des personnes visées.
Dans le nouveau pseudo-rapport intitulé «Les structures du PKK en
Europe», les organisations et les dirigeants kurdes à l’étranger ainsi
que les associations de solidarité avec les Kurdes ont été fichés et
leurs noms, photos et adresses ont été publiés.
Les activités professionnelles d’Özgüden sont qualifiées de «
terrorisme » dans le rapport de 666 pages.
Özgüden a été à plusieurs reprises pris pour cible par l’Ambassadeur de
Turquie et les médias et organisations turcs pendant le règne de l’AKP,
et le gouvernement belge a dû le placer sous une protection rapprochée.
La SETA, associée à l’AKP, avait déjà publié un rapport intitulé «
Extensions des médias internationaux en Turquie ».
Le rapport énumérait les antécédents professionnels et les publications
sur les réseaux sociaux de journalistes travaillant pour BBC Turquie,
Deutsche Welle Turquie, La Voix d’Amérique, Sputnik Turquie, Euronews
Turquie, Independent Turquie et Radio Chine Internationale (CRI)
Turquie.
Le rapport accusait ces médias de «réaliser un travail de perception».
Citant les publications sur les réseaux sociaux et les retweets des
journalistes, la SETA a également fait référence aux journaux et aux
sites d’informations BirGün, T24, Bianet, Evrensel, Cumhuriyet, Diken,
DW Türkçe et Reporters sans frontières (RSF) avec leurs «nouvelles
anti-gouvernement».
Academic Sentenced to 1 Year, 3 Months in Prison
Trial of academics, who have been charged with "propagandizing for a
terrorist organization" for having signed the declaration entitled "We
will not be a party to this crime" prepared by the Academics for Peace,
continued in İstanbul Çağlayan Courthouse yesterday (July 11).
Research Assistant Sibel Bekiroğlu from the Middle East Technical
University (METU) had her third hearing; Research Assistant Zeynep
Arıkan and Dr. Lecturer Meltem Gürle from Boğaziçi University had their
fourth hearings; Yıldırım Şentürk from Mimar Sinan Fine Arts University
(MSGSÜ), Prof. Dr. Ümit Biçer from Kocaeli University and Research
Assistant Eren Kırmızıaltın had their third hearings.
Deferred prison sentence for one academic
Having her final hearing at the İstanbul 27th Heavy Penal Court, Sibel
Bekiroğlu hs been sentenced to 1 year, 3 months in prison on charge of
"propagandizing for a terrorist organization" as per the Article 7/2 of
the Anti-Terror Law (TMK). The announcement of the verdict has been
deferred.*
In the hearings at the İstanbul 36th and 37th Heavy Penal Courts, the
court boards did not announce their verdict on academics Arıkan, Gürle
and Kırmızıaltın and ruled that the Constitutional Court ruling on
Academics for Peace shall be awaited till verdicts are given on them.
While the next hearings of Arıkan and Gürle will be held on December
17, 2019, the hearing of Kırmızıaltın has been adjourned to November 13.
What does the Article 7/2 of the TMK say?
Any person making propaganda for a terrorist organisation shall be
punished with imprisonment from one to five years. If this crime is
committed through means of mass media, the penalty shall be aggravated
by one half. In addition, editors-in-chief who have not participated in
the perpetration of the crime shall be punished with a judicial fine
from one thousand to fifteen thousand days' rates. However, the upper
limit of this sentence for editors-in-chief is five thousand days'
rates. The following actions and behaviours shall also be punished
according to the provisions of this paragraph:
About the Trials of Academics
On January 10, 2016, 1,128 academics published a declaration entitled
"We will not be party to this crime" on behalf of the Academics for
Peace initiative.
With the participation of further academics, the number of academics
who have signed the declaration has reached 2,212.
With the indictment issued by the Prosecutor İsmet Bozkurt, lawsuits
were filed against the academics on charge of "propagandizing for a
terrorist organization" as per the Article No. 7/2 of the Anti-Terror
Law No. 3713.
As of July 9, 2019, 640 academics had stood trial since December 5,
2017, all the 203 academics whose cases were concluded have been
sentenced to prison. 146 of these academics were sentenced to 1 year
and 3 months in prison; 8 academics to 1 year and 6 months in prison;
16 academics to 1 year, 10 months and 15 days in prison; 17 academics
to 2 years and 3 months in prison; seven academics have been sentenced
to 2 years and 6 months in prison; five academics have been sentenced
to 2 years and 1 month in prison; and one academic to 3 years in prison.
Non-deferred prison sentences for 35 people
Of these 203 people, the verdicts of conviction of 36 academics in
total have not been deferred; while the verdicts of 29 people have not
been deferred as their prison terms are over 2 years (as per the
Article 286 of the Law on Criminal Courts, the verdicts of 7 academics
have not been deferred as they did not accept the deferment of the
announcement of their verdicts.
With her 15-month prison sentence upheld by the court of appeal,
Academic for Peace Prof. Dr. Füsun Üstel has been arrested since May 8,
2019.
The academics given non-deferred prison sentences are as follows:
Ayşe Erzan, Özdemir Aktan, Nesrin Sungur Çakmak, Füsun Üstel, Büşra
Ersanlı, Lütfiye Bozdağ, Şebnem Korur Fincancı, Özgür Müftüoğlu, Yonca
Demir, Gençay Gürsoy, M.A., Alper Akyüz, Ahmet Bekmen, Nihan Aksakallı,
Hülya Kirmanoğlu, İsmet Akça, Haydar Durak, İlkay Özküralpli, Öznur
Yaşar Diner, Remzi Orkun Güner, Esra Kaliber, Eda Aslı Şeran, Aysuda
Kölemen, İlkay Yılmaz, Zeynep Tül Süalp, L.N., S.A., Gevher Gökçe, Çare
Olgun Çalışkan, Nevin Zeynep Yelçe, Ali Kerem Saysel, Koray Çalışkan,
S.I. Süreyya Topaloğlu, Ayşe Gül Altınay, Noemi Levy Aksu.
You can reach all news on Trials of Academics here
On March 10, 2016, the Academics for Peace made a statement for press
and shared with the public what they had been going through since the
declaration "We will not be a party to this crime" was published. The
academics Dr. Lecturer Esra Mungan, Dr. Lecturer Muzaffer Kaya, Assoc.
Prof. Dr Kıvanç Ersoy (March 15, 2016) and Dr. Lecturer Meral Camcı
(March 31, 2016), who read out the statement for press, were arrested
on charge of "propagandizing for a terrorist organization" as per the
Article No. 7/2 of the Turkish Anti-Terror Law. They were released on
April 2016. Upon the request of the Prosecutor's Office, the Ministry
of Justice granted a permission of trial as per the Article No. 301 of
the Turkish Penal Code No. 301 on charges of "insulting the Turkish
Nation, the State of the Republic of Turkey and the institutions and
organs of the government." (BIA,
12 July 2019)
Journalist
Hüseyin Aykol Arrested
Hüseyin Aykol, the Co-Editor-in-Chief of the Özgür Gündem newspaper,
which was closed as per the Statutory Decree no. 675 in October
2016 during the State of Emergency, was arrested yesterday (July 11).
Taken into custody at his house in Ankara earlier in the day, Aykol was
previously sentenced to 3 years and 9 months in prison.
In his final hearing at the İstanbul 13th Heavy Penal Court on November
29, 2018, Aykol was sentenced to 3 years and 9 months in prison on
charge of "propagandizing for a terrorist organization" for having
participated in the Editors-in-Chief-on-Watch campaign together with
Ayşe Düzkan, Mehmet Ali Çelebi, Hüseyin Bektaş and Ragıp Duran. His
file was previously combined with the others as he also participated in
the campaign.
With his prison sentence upheld by the court of appeal, Aykol has been
sent to the Sincan Type F No 2 Prison in Ankara.
There are currently 63 lawsuits filed against Hüseyin Aykol and some of
these lawsuits are still continuing at the court of appeal.
About Hüseyin Aykol
Born in 1952, Hüseyin Aykol studied at the Medical School of Ankara
University for three years and at the Faculty of Political Science of
the same university for four years. Before the military coup on
September 12, 1980, he worked as a translator and editor for the Ser
Publishing and became a member to the Writers Union of Turkey (TYS).
Published in around 40 countries, Socialism: Theory and Practice
journal's Turkey edition was published by Hüseyin Aykol. Serving almost
10 years in prison in the post-coup period, he returned to journalism
and publishing. In the last 20 years, he has worked for a series of
newspapers, including Özgür Ülke, Özgür Gündem, Özgürlükçü Demokrasi
and Yeni Yaşam. (BIA,
12 July 2019)
Constitutional
Court: Demolition of 'Monument of Humanity' a Right
Violation
The Constitutional Court has ruled that the demolition of the "Monument
of Humanity" violated sculptor Mehmet Aksoy's freedom of expression and
arts and he shall be paid compensation. Six of the 14 members of the
top court gave an opposing vote to the verdict.
Speaking to bianet after the verdict, Aksoy said, "People, relying on
the political power, see themselves above the law. This verdict is an
indication that the law is above individuals. This verdict is an
indication of the freedoms of art and expression. My art, which was
called a "freak," has been acquitted as the monument of humanity."
Aksoy added that he hopes the President reviews "his thoughts of fait
accompli," after the verdict.
"Demolition of my statue harmed Turkey's image in the world public
opinion. I believe in the power of my art and did not give up doing my
art. I will put the Monument of Humanity in its place again. This time,
I will build the statue, also recording what it lived," he said.
In a visit to the northeastern city of Kars on January 8, 2011, then
Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan called the monument a "freak,"
wanted it to be demolished.
An administrative court gave a verdict of suspension of execution
regarding the demolition of the building, but the regional
administrative court overturned that decision.
The Mayor of Kars, Naif Alibeyoğlu, said at the time that the monument
had been built as a gesture "in response to the Genocide Monument in
Armenia".
The Municipality of Kars then opened a tender for the demolition of the
monument. A company won the tender for 272 thousand Turkish liras and
began the demolition on April 26, 2011.
Aksoy filed a lawsuit for compensation against Erdoğan for calling the
monument a "freak." Erdoğan was sentenced to pay 10 thousand liras to
Aksoy for non-pecuniary damages. But a local court overturned that
verdict. (BIA,
12 July 2019)
Washington Post: Journalism is
not a Crime, Support Erol Önderoğlu
The US-based Washington Post newspaper ran a full-page advertisement
from the Reporters Without Borders (RSF) to express support for its
Representative to Turkey Erol Önderoğlu in its July 10 issue.
Printed in support for Önderoğlu, who is also the Freedom of Expression
Rapporteur to bianet, the advertisement stated the following:
"Our colleague in Turkey, Erol Önderoğlu, could face years in prison
for supporting a Kurdish newspaper. Journalism is not a crime. Protect
our shared values. Defend press freedom."
Önderoğlu is facing 14 years in prison for having solidarized with the
closed Özgür Gündem newspaper by working as its Editor-in-Chief on
Watch.
The RSF has also posted a tweet regarding the issue and announced that
the verdict against Önderoğlu is expected to be announced on July 17.
Önderoğlu, Nesin and Fincancı imprisoned for 10 days
RSF Representative to Turkey Erol Önderoğlu, Human Rights Foundation of
Turkey (TİHV-HRFT) Chair Şebnem Korur Fincancı and writer Ahmet Nesin,
who were the Editors-in-Chief on Watch of daily Özgür Güdndem, were
arrested on June 20, 2016. While Önderoğlu and Fincancı were released
10 days later on June 30, Nesin was released on July 1, 2016. (BIA, 11 July 2019)
Journalist Ataman
Under Arrest for 1,185 Days
Ziya Ataman was an intern reporter of the Dicle News Agency (DİHA)
which was shut down in 2016 due to a Statutory Decree. He was detained
on April 10, 2016, and arrested a day later on the charge of
"membership of a terrorist organization."
He had eight hearings in the 1,185 days he spent behind bars. The
Constitutional Court rejected his application. The judges and
prosecutors who tried him were discharged in an investigation against
the Fethullahist Terrorist Organization (FETÖ, held responsible for the
2016 coup attempt).
The upper limit for his arrest, which is two years as it is a case
examined by a heavy penal court, has long been exceeded. But he is
still behind bars at the Van High-Security Closed Prison. He is waiting
for his next case which will be held at the Şırnak 1sy Heavy Penal
Court on September 24.
Barış Oflas, the attorney of Ataman, told bianet that he began
journalism with distributing Azadiya Welat and Özgür Gündem newspapers
in Beytüşşebap district in the mostly Kurdish-populated southeastern
province of Şırnak.
"His only dream was to be a journalist. He was threatened by the police
many times. They wanted him not to distribute these newspapers. When
the threats did not stop, Ziya had to leave the district.
"After he worked for Özgür Gündem for six months, he was arrested on
the excuse of an attack that was previously conducted in the district.
The prosecutor's office did not present concrete evidence when he was
arrested.
"Moreover, his relative K.A. was forced to testify through torture and
pressure. K.A. later submitted a petition that says she/he made the
statements under pressure but the investigation and the trial are still
continuing with those statements. He is facing a life sentence.
Although he is proven not guilty, he is experiencing great suffering.
"Ziya has been struggling with intestine diseases for many years. When
he was outside, the disease was under control and he was being treated.
After the entered prison, the disease began to grow under stress and
prison conditions. He faces problems about going to the infirmary and
the hospital."
"After our efforts, Ziya was sent to the hospital. He was prescribed
drugs but was not sent to hospital again although he needs to receive
treatment regularly. His disease has progressed. He needs continuous
treatment.
"Although we have been making such requests for over two years, our
petitions have been rejected by the prison administration without being
considered.
"Another request of Ziya is to be sent to the ward of Nedim Türfent,
who is also a journalist and sentenced to 8 years and 9 months in
prison when he was a reporter for the DİHA." (BIA, 10 July 2019)
SETA report escalates harassment of journalists
Reporters Without Borders (RSF) and 20 other human rights and freedom
of expression organisations condemn a Turkish pro-government
think-tank’s report that accuses leading international media of being
biased against the government and singles out their correspondents for
attack. The organisations regard the report as a dangerous escalation
in the harassment of journalists.
Published on 5 July by the Foundation for Political, Economic and
Social Research (SETA), a think-tank created by İbrahim Kalın, who is
nowadays an adviser to President Erdoğan, the report is billed as an
academic study of the news coverage of the Turkish-language services of
seven leading international media outlets, including the BBC, Deutsche
Welle, Voice of America, Sputnik and Euronews.
In reality, it consists of a blistering attack on all of these media
outlets except China Radio International, the only one not accused of
anti-government bias on the basis of a comparison of their coverage of
the July 2016 coup attempt, Turkey’s military intervention in Syria and
other recent developments with the official Turkish version of these
events.
The report names the correspondents of these media outlets, details
their professional history and traces what they have said and done on
social networks, in an attempt to establish their political affinities,
question their journalistic ethics and even suggest links with
terrorist organizations. Covering the trials of journalists and sharing
the tweets of RSF and such media outlets as Cumhuriyet and Evrensel are
cited as evidence of “anti-government positions.”
RSF and the other organisations listed below deplore the report’s
malicious use of the political files that have been kept on the
targeted journalists, using crude assumptions, with the sole aim of
intimidating them. Such a witch-hunt is especially dangerous in the
tension and political polarization that currently characterize Turkish
society.
It is also hard not to see the report as an attempt to discredit these
international media at a time when several of them are stepping up
their Turkish-language reporting in order to compensate for the
destruction of media pluralism that has been orchestrated by the
Turkish authorities.
The Journalists Union of Turkey (TGS), Turkey’s Media and Law Studies
Association (MLSA) and the journalist Fatih Polat announced on 8 July
that they filed a legal complaint against SETA on several grounds
including “inciting hatred and hostility” and "retaining personal
data." In response to all the criticism of the report, SETA has
insisted that it is “scientific.”
As the rule of law is steadily dismantled in Turkey, the situation of
its media has become critical, especially since the 2016 coup attempt.
Ranked 157th out of 180 countries in RSF’s 2019 World Press Freedom
Index, Turkey now holds the world record for the number of journalists
in prison.
ARTICLE 19
ARTICOLO 21
Cartoonists Rights Network International (CRNI)
Civic Space Studies Association
Committee to Protect Journalists (CPJ)
Danish PEN
English PEN
European Centre for Press and Media Freedom (ECPMF)
European Federation of Journalists (EFJ)
Global Editors Network (GEN)
Index on Censorship
International Press Institute (IPI)
Norwegian PEN
Osservatorio Balcani Caucaso Transeuropa (OBCT)
P24
PEN America
PEN International
Reporters Without Borders (RSF)
SEEMO
Swedish PEN
WAN-IFRA
Journalism Organizations Denounce SETA
Report on Journalists
Journalists' Association of Turkey (TGC), PEN Turkey Center,
Journalists' Union of Turkey (TGS), Confederation of Progressive Trade
Unions of Turkey (DİSK) Press Labor Union, Writers Union of Turkey
(TYS), Turkish Publishers Association (TÜRKYAYBİR), News Union
(HABER-SEN) and Contemporary Journalists Association (ÇGD) held a joint
press conference to denounce the "International Media Outlets'
Extensions in Turkey" report of the Foundation for Political, Economic
and Social Research (SETA).
Coming together at the TGC facilities in Cağaloğlu, İstanbul today
(July 9), professional journalism organizations raised their concerns
over the report.
The conference started with the joint statement for the press read by
TGC Secretary General Sibel Güneş. Behind the speakers of the
conference was a banner that read, "SETA's blacklisting of journalists
is a crime."
After the joint statement for the press was read out, TGC Chair Turgay
Olcayto, PEN Turkey Chair Zeynep Oral, Can Uğur from the TGS, DİSK
Labor Union Chair Faruk Eren, TYS Chair Adnan Özyalçıner, TÜRKYAYBİR
Chair Kenan Kocatürk, HABER-SEN Central Executive Board member Ayşe
Noyan Koluman and ÇGD Executive Board member Kenan Şener expressed
their opinions regarding the issue.
Güneş: Journalists under pressure of censorship
Reading the joint statement for the press on behalf of professional
journalism organizations, Sibel Güneş from the TGC indicated that the
media in Turkey is under the pressure of government and people's right
to demand information is being prevented.
Reminding the audience that Turkey has ranked 157th in the freedom of
expression index, Güneş added, "Over 10 thousand journalists have been
left without a job as hundreds of media outlets have been closed due to
pressures. And the journalists who can still work are under the
pressure of censorship and auto-censorship."
Referring to the SETA report, Güneş said, "It is yet another attempt to
target journalists" and described the report as "a disgrace for the
history of press." She added that the report "has put the life safety
of journalist in danger."
"We are inviting all our blacklisted colleagues to stand up to this
attack against their freedom of press and expression and personal
freedoms and to use their legal rights," Güneş further indicated.
Olcayto: What they did is a crime
After Güneş read out the joint statement for the press, TGC Chair
Turgay Olcayto took the floor. Underlining that the report was prepared
by three people who do not have anything to do with journalism, Olcayto
indicated that the sole objective of the report was to blacklist
journalists.
Referring to the lawsuits filed against journalists, Olcayto stated
that "journalists always have one foot at the courthouse" and added,
"We will not let the SETA get away with what they did, because what
they did is a crime."
Oral: A blow to freedom of thought and expression
Speaking after Olcayto, PEN Turkey Chair Zeynep Oral described the SETA
report on journalists as "a blow to freedom of thought and expression."
Oral referred to the report as "a means of blacklisting, informing and
threatening" and said that the report was prepared to intimidate
journalists.
Concluding her remarks, Oral indicated the following:
"When the truth is disregarded, it does not disappear completely. On
the contrary, it becomes all the more striking. This report threatens
not only the mentioned newspapers, media or journalists, but all
journalists who want to do their jobs and all independent media
outlets. If anything happens to a single colleague of ours, the SETA is
to blame for." (BIA, 9 July 2019)
Union takes legal action against
blacklisting of journalists
The Turkish Journalists’ Union (TGS), member of the International and
European Federation of Journalists (IFJ and EFJ), is taking legal
action against a think tank over the publication of a report which
allegedly blacklisted journalists working for foreign news media.
The IFJ and EFJ condemned the targeting of journalists as the latest
attempt by the authorities to silence independent journalism and fully
support the actions taken by the TGS.
The Foundation for Political Economic and Social Research (SETA), a
pro-government organisation, published a 202-page report containing
information about journalists working for the Turkish language services
of international media, including the BBC and Deutsche Welle.
The report details how international media covered the latest events in
Turkey, such as the 2016 failed coup, adding the names and professional
information of journalists like their postings on social media or
previous employment.
TGS and the Media and Law Studies Association (MLSA) filed along with
the blacklisted journalists a legal complaint against SETA at
Istanbul's main court on Monday 8 June. (BIA,
8 July 2019)
La romancière
turque Elif Safak
parle...
Anne Andlauer, Le Soir, 3 juillet 2019
Elif Shafak (Safak) est l’écrivaine la plus lue de Turquie. Au moment
où elle publie un nouveau roman, elle est menacée, une fois de plus, de
poursuites judiciaires.
Entretien
La romancière turque Elif Shafak, militante pour les droits des femmes
et des minorités, salue la victoire de l’opposition à l’élection
municipale d’Istanbul. Un « moment historique », selon elle, alors que
beaucoup reste à faire au pays de Recep Tayyip Erdogan.
Q - Pour la première fois depuis 25 ans, l’opposition vient de
remporter la mairie d’Istanbul face au parti du président Erdogan.
Quelle est l’importance de cette victoire ?
R - C’est une très grande victoire. C’est même un moment historique,
non seulement pour les démocrates d’Istanbul, mais aussi pour tous ceux
qui, en Turquie, croient en la démocratie, la diversité et la
coexistence.
Q - Le nouveau maire, Ekrem Imamoglu, a répété pendant sa campagne que
le « partisanisme » et les politiques identitaires étaient les
principaux ennemis de la démocratie. Êtes-vous d’accord ?
R - Absolument. En tant qu’écrivaine, en tant qu’auteure de fiction qui
se préoccupe profondément des mots, je pense que chaque changement
politique, culturel ou social commence par le langage. Depuis très
longtemps en Turquie, la seule rhétorique audible – celle du
gouvernement, celle du parti au pouvoir – est une rhétorique populiste,
masculiniste, qui divise la société en camps – « nous » contre « eux ».
Ekrem Imamoglu a fait l’inverse. Il a parlé de coexistence, de
diversité, d’unir les gens autour de valeurs partagées. C’est
extrêmement important.
Q - Cela tranche aussi avec le discours populiste en plein essor
ailleurs dans le monde, notamment en Europe et aux Etats-Unis…
R - Je pense que la victoire d’Ekrem Imamoglu est un événement
important pour les progressistes du monde entier, à l’heure où beaucoup
de démocrates se demandent si nous ne devrions pas, pour l’emporter,
être plus populistes que les populistes. Ekrem Imamoglu a prouvé que
nous n’avions pas besoin d’entrer dans ce jeu. On peut employer un
langage calme, démocratique et de paix et les gens comprendront car ils
sont fatigués de n’entendre que de la colère. Par ailleurs, imaginez un
pays dans lequel la plupart des médias sont contrôlés par une seule
voix, où l’opposition est inaudible, où le leader d’un des principaux
partis d’opposition [Selahattin Demirtas, ancien président du parti
prokurde HDP, NDLR] est en prison. Pourtant, dans ce pays, un grand
nombre de gens continuent de voter contre le gouvernement. Je pense que
cela montre aussi la complexité de la Turquie.
Q - Dans son discours de victoire, le nouveau maire d’Istanbul a salué
les Arméniens, les Grecs orthodoxes, les Juifs et les Syriaques de
Turquie. Ce n’était pas arrivé depuis longtemps…
R - C’est tellement important ! Comme tous les pays, la Turquie abrite
des citoyens d’origines ethniques et culturelles diverses. Or le
gouvernement n’est pas seulement devenu plus autoritaire, il est aussi
devenu plus islamiste et plus nationaliste. Quand le Parti de la
justice et du développement (AKP) est arrivé au pouvoir, il y a 17 ans,
son discours était très différent. A l’époque, ses dirigeants parlaient
de pluralisme. Ils ont abandonné tout ça. Ils ont fait une coalition
avec le parti ultranationaliste et cela a été un désastre car cela a
exacerbé cette rhétorique islamiste et nationaliste. Pendant la
campagne, ils ont même accusé Ekrem Imamoglu d’être grec, comme si
c’était une insulte !
Q - Sa victoire a suscité un immense espoir. La déception pourrait
l’être aussi…
R - C’est une lourde responsabilité. A court terme, nous ne pouvons pas
nous attendre à de grands changements, mais je pense que sur le long
terme, cela aura un impact important. Le plus important, pour
l’instant, est que la psychologie sociale a changé. C’était très
réconfortant de voir des hommes, des femmes, des Turcs, des Kurdes…
danser tous ensemble dans les rues le soir de sa victoire. Ces scènes
de joie, ce partage de l’espace public, hommes et femmes dansant côte à
côte… cela nous avait manqué. Je suis consciente que nous avons un très
long chemin à parcourir. Je dois aussi vous dire que je ne veux pas que
mon pays s’éloigne de l’Europe. Je ne veux pas que la Turquie dérive
vers la Russie ou la Chine ou devienne un Etat enclavé. Je veux qu’elle
soit une démocratie pluraliste et qu’elle renoue ses liens avec
l’Europe.
Q - Vous vous exprimez régulièrement sur des sujets politiques.
Pourquoi ?
R - Si vous êtes un auteur issu d’un pays comme le Pakistan, la
Turquie, le Nigeria, le Venezuela… où la démocratie est blessée, je
pense que vous n’avez pas le luxe de dire « je vais fermer la porte et
écrire mes histoires, je ne veux pas parler de ce qui se passe derrière
ma fenêtre ». Vous devez vous en préoccuper. Et puis je suis une
féministe. Et l’une des choses merveilleuses que le féminisme m’a
enseignées est que la politique ne concerne pas seulement les partis ou
le Parlement. Il y a de la politique dans nos vies quotidiennes.
Parfois, quand vous écrivez sur la sexualité, c’est aussi de la
politique. Si vous définissez la politique d’une façon aussi large,
vous ne pouvez pas être apolitique. Ce que je trouve intéressant, c’est
qu’après 2016 – après le Brexit, le vote Trump et la montée du
nationalisme populiste en Europe –, beaucoup d’auteurs européens et
américains se sont aussi mis à parler de politique et ont ressenti le
besoin d’être plus engagés.
Q - Mais le risque n’est pas le même selon que vous parlez de politique
dans une démocratie européenne ou dans un pays comme la Turquie…
R - Il n’y a pas de liberté d’expression en Turquie. Non seulement des
interviews, mais aussi des œuvres de fiction, des romans peuvent être
jugés. J’en ai fait l’expérience en 2006 quand mon roman La bâtarde
d’Istanbul a été poursuivi en justice. J’ai été accusée d’insulter la «
turcité » et mon avocat a dû défendre au tribunal les propos de mes
personnages arméniens fictifs ! Au bout d’un an, j’ai été acquittée.
Mais j’ai dû continuer de vivre pendant un an et demi avec un garde du
corps. Actuellement, je suis visée par une autre enquête pour « crime
d’obscénité » parce que j’écris sur des sujets tels que le harcèlement
sexuel, le mariage de mineures, les violences de genre… Des policiers
se sont rendus dans les bureaux de ma maison d’édition pour saisir mes
romans dans le cadre de cette enquête. C’est un contexte difficile.
Q - Sur les réseaux sociaux, des internautes font circuler des extraits
de vos romans en appelant les autorités à « agir »…
R - Il y a quelque chose de très triste dans tout cela car la Turquie
est un pays qui a un sérieux problème de sexisme, de harcèlement
sexuel, d’inégalités de genres, d’homophobie… C’est un pays où les cas
de violences basées sur le genre ont augmenté de 1.400 % ces huit
dernières années. Nous devons parler de ces sujets. Mais au lieu
d’ouvrir des abris pour les femmes et enfants abusés, au lieu de
changer les lois patriarcales, les autorités ciblent les auteurs de
fiction qui osent écrire sur ces sujets.
Q - Vous liez l’augmentation de ces violences au fait que ces sujets
restent largement tabous ?
R - Ce n’est pas tout. Il y avait en Turquie d’excellentes ONG de
défense des droits des femmes et des enfants, qui travaillaient en
particulier dans les zones rurales, où l’aide est la plus nécessaire.
Mais beaucoup de ces ONG ont été fermées pendant les purges qui ont
suivi la tentative de coup d’Etat [de juillet 2016]. Il est devenu très
difficile de travailler sur le terrain pour les droits des femmes et
des enfants. D’un autre côté, j’ai l’impression que quand les pays
reculent – et la Turquie a reculé –, ce ne sont pas seulement le
nationalisme ou la religiosité qui augmentent. Le patriarcalisme aussi
progresse. Le sexisme progresse. Les discriminations progressent.
Q - Votre dernier roman, « 10 Minutes 38 Seconds in This Strange World
» (Penguin Viking), aborde justement ces sujets…
R - Je me suis intéressée à un cimetière en dehors d’Istanbul qu’on
appelle « le cimetière de ceux qui n’ont personne ». C’est là que sont
enterrés les parias – c’était surtout le cas dans les années
1970-80-90. Il n’y a pas de noms sur les pierres tombales. C’est un
endroit où des êtres humains sont transformés en numéros. Un endroit
très étrange où un malade du sida ou un réfugié syrien peut être
enterré à côté d’un travailleur du sexe turc ou un transgenre kurde ou
un bébé abandonné. Pour moi, c’était très important de regarder ces
parias : qui sont-ils ? Je voulais prendre un de ces numéros et lui
donner un nom, une histoire, une individualité et renverser le
processus. Mon personnage principal est une travailleuse du sexe. Nous
savons dès le début du livre qu’elle est morte mais son cerveau
fonctionne encore pendant quelques minutes, ainsi que des études l’ont
montré. Tandis qu’elle se souvient de son passé, nous voyageons dans
l’histoire de la Turquie et du Moyen-Orient à travers les yeux d’une
paria.
Q - Vous vivez au Royaume-Uni et n’êtes pas revenue en Turquie depuis
longtemps. Pourrez-vous le faire pour la promotion de ce nouveau livre ?
R - A cause de cette nouvelle enquête contre moi, je ne peux
malheureusement pas revenir pour l’instant. C’est difficile.
Émotionnellement, je me sens très attachée à ce pays, en particulier à
Istanbul, à ses habitants, à sa culture… J’ai beaucoup de lecteurs
là-bas. Mais je ne peux pas me sentir à l’aise quand tant
d’universitaires, d’écrivains et de journalistes sont arrêtés.
Three
Academics Sentenced to 1 Year, 3 Months in
Prison
Trial of academics, who have been charged with "propagandizing for a
terrorist organization" for having signed the declaration entitled "We
will not be a party to this crime" prepared by the Academics for Peace,
continued in İstanbul Çağlayan Courthouse today (July 1).
At the İstanbul 32nd Heavy Penal Court, Dr. Lecturer Umut Azak;
Research Assistant Erdem Üngür from İstanbul Kültür University and
lecturer Aslı Odman from Mimar Sinan Fine Arts University (MSGSÜ) had
their fifth hearings; and lecturer E.D. from FMV Işık University had
his ninth hearing.
While academic Aslı Odman presented her statement of defense in her
fifth hearing, academics Azak, Üngür and E.D. have been sentenced to 1
year and 3 months in prison on charge of "propagandizing for a
terrorist organization" as per the Article 7/2 of the Anti-Terror Law
(TMK). The announcement of the verdict has been deferred.*
What does the Article 7/2 of the TMK say?
Any person making propaganda for a terrorist organisation shall be
punished with imprisonment from one to five years. If this crime is
committed through means of mass media, the penalty shall be aggravated
by one half. In addition, editors-in-chief who have not participated in
the perpetration of the crime shall be punished with a judicial fine
from one thousand to fifteen thousand days' rates. However, the upper
limit of this sentence for editors-in-chief is five thousand days'
rates. The following actions and behaviours shall also be punished
according to the provisions of this paragraph:
About the Trials of Academics
On January 10, 2016, 1,128 academics published a declaration entitled
"We will not be party to this crime" on behalf of the Academics for
Peace initiative.
With the participation of further academics, the number of academics
who have signed the declaration has reached 2,212.
With the indictment issued by the Prosecutor İsmet Bozkurt, lawsuits
were filed against the academics on charge of "propagandizing for a
terrorist organization" as per the Article No. 7/2 of the Anti-Terror
Law No. 3713.
As of June 28, 2019, 636 academics had stood trial since December 5,
2017, all the 200 academics whose cases were concluded have been
sentenced to prison. 142 of these academics were sentenced to 1 year
and 3 months in prison; 8 academics to 1 year and 6 months in prison;
16 academics to 1 year, 10 months and 15 days in prison; 17 academics
to 2 years and 3 months in prison; seven academics have been sentenced
to 2 years and 6 months in prison; five academics have been sentenced
to 2 years and 1 month in prison; and one academic to 3 years in prison.
Non-deferred prison sentences for 35 people
Of these 200 people, the verdicts of conviction of 36 academics in
total have not been deferred; while the verdicts of 29 people have not
been deferred as their prison terms are over 2 years (as per the
Article 286 of the Law on Criminal Courts, the verdicts of 7 academics
have not been deferred as they did not accept the deferment of the
announcement of their verdicts.
With her 15-month prison sentence upheld by the court of appeal,
Academic for Peace Prof. Dr. Füsun Üstel has been arrested since May 8,
2019.
The academics given non-deferred prison sentences are as follows:
Ayşe Erzan, Özdemir Aktan, Nesrin Sungur Çakmak, Füsun Üstel, Büşra
Ersanlı, Lütfiye Bozdağ, Şebnem Korur Fincancı, Özgür Müftüoğlu, Yonca
Demir, Gençay Gürsoy, M.A., Alper Akyüz, Ahmet Bekmen, Nihan Aksakallı,
Hülya Kirmanoğlu, İsmet Akça, Haydar Durak, İlkay Özküralpli, Öznur
Yaşar Diner, Remzi Orkun Güner, Esra Kaliber, Eda Aslı Şeran, Aysuda
Kölemen, İlkay Yılmaz, Zeynep Tül Süalp, L.N., S.A., Gevher Gökçe, Çare
Olgun Çalışkan, Nevin Zeynep Yelçe, Ali Kerem Saysel, Koray Çalışkan,
S.I. Süreyya Topaloğlu, Ayşe Gül Altınay, Noemi Levy Aksu.
You can reach all news on Trials of Academics here
On March 10, 2016, the Academics for Peace made a statement for press
and shared with the public what they had been going through since the
declaration "We will not be a party to this crime" was published. The
academics Dr. Lecturer Esra Mungan, Dr. Lecturer Muzaffer Kaya, Assoc.
Prof. Dr Kıvanç Ersoy (March 15, 2016) and Dr. Lecturer Meral Camcı
(March 31, 2016), who read out the statement for press, were arrested
on charge of "propagandizing for a terrorist organization" as per the
Article No. 7/2 of the Turkish Anti-Terror Law. They were released on
April 2016. Upon the request of the Prosecutor's Office, the Ministry
of Justice granted a permission of trial as per the Article No. 301 of
the Turkish Penal Code No. 301 on charges of "insulting the Turkish
Nation, the State of the Republic of Turkey and the institutions and
organs of the government." (BIA, 2 July 2019)
Osman Kavala's Statement of Defense: This Indictment
is a Fantastic Fiction
Charged with "attempting to overthrow the government of the Republic of
Turkey" and being behind bars since November 1, 2017, rights defender
and businessperson Osman Kavala had his first hearing in the Gezi trial
on June 24-25, 2019. We are publishing some excerpts from the English
version of his statement of defense that he presented on June 24:
"The accusations brought against me, which constitute the grounds for
my pre-trial detention over the past twenty months, are based on a
number of factually unfounded allegations against logic as well as
presumptions that are not corroborated by evidence. Factual events have
been distorted and a fantastic fiction has been constructed.
The indictment establishes that the Gezi Events were plotted by George
Soros as an insurrection aiming to overthrow the Government, that in
accordance with this plot the Gezi Events were financed by Soros, that
I took part in the preparation phase of this plot, that I channelled
Soros funds to the Gezi Events, that I acted as the leader and
organiser of the Gezi Events.
The indictment reads as follows: "It has been understood that the
entity led and coordinated by Mehmet Osman Kavala in our
country,...prepared the ground for illegal structures and armed
terrorist organisations to act; aimed to force the Government of the
Republic of Turkey to resign by exerting pressure through this
atmosphere and foreign countries; contemplated use of weapons and kept
secret weapons readily available for preparing the ground for civil
war, in case all the previous attempts would fail". This is an
extremely degrading and humiliating accusation.
As can be seen in the case of our neighbours Iraq and Syria, civil wars
are the worst disasters that could happen to any country as different
segments of societies see one another as enemies and horrible crimes
against humanity are commissioned. I did bear witness to the events
that took place in our country at the end of 70s, which resembled a
civil war, and I always remember them. Likewise, it is not possible for
me to forget the coup d'état of 12 September 1980 and the oppression,
persecution and torture inflicted during military rule.
Throughout my entire life, I have never ever sympathized with the idea
of change of power through methods other than free elections. Since the
early 1980s, when I became actively engaged in business, I have tried
to realize projects and investments that I believed were important, and
strived to contribute to a culture of democracy and to the cultural
life of our country."
"Before I joined the Executive Board of the Open Society Foundation and
founded Anadolu Kültür, both mentioned in the indictment, I was one of
the founding members of the Turkish-Greek Friendship Association; the
Thessaloniki-based Centre for Democracy and Reconciliation in Southeast
Europe striving to contribute to peace and cooperation among the
peoples in South East Europe; and Helsinki Citizens' Assembly, which
was founded in our country in pursuit of similar objectives. While
serving in these organisations, I strived to support projects that
promote peace, dialogue and reconciliation among different segments of
society. I called for the full enforcement and application of the legal
and democratic norms of the Council of Europe, which Turkey is a
founding member. I advocated integration in the European Union. Along
with a group of individuals from civil society and academia, with whom
I shared similar concerns, I tried to perform my duty as a citizen by
issuing various press statements that warned against negative
developments obstructing these processes, in particular the problematic
practices of the judiciary."
"As a businessperson active in civil society, I have always publicly
shared my opinion about social and political affairs in a transparent
manner. In all my public statements concerning the activities I have
carried out for the last 40 years, I have always subscribed to the
principle of telling the truth without distorting it. I have never
pursued a secret plan or an activity. I have never had any secret
relations whatsoever with any organisation or community structure.
As can also be seen in the indictment, in none of my speeches and
activities, one can find an element of secrecy; I have uttered no
single word, made no single statement that is covert, that alludes to
or includes coded messages about a secret attempt or plot, that is
hard-to-understand. All my calls were made from the same mobile phone,
all my correspondences were made from the same e-mail account; there
are no deleted files in my computer that would contain sensitive
information. As you may appreciate, this behaviour pattern does not
correspond to that of a person who secretly works on an insurrection
plot and manages a clandestine network. It is impossible to comprehend
which activities or thoughts of mine could have led the prosecution to
conclude that I directed such a sinister plot to prepare the ground for
a coup and, even worse, to trigger civil war.
Twenty months ago, during my interrogation at the police station, I was
not asked questions about the allegations regarding transfer of funds
and connections with organisations as mentioned in the indictment.
Therefore, I was not given the opportunity to explain these. During my
interrogation, the only finding that was related to the Gezi Events was
the photography exhibition organised in Brussels three months after the
Gezi Events. The prosecutor felt no need to question me before
preparing the indictment. I believe that the presumption about me being
a criminal became definite even before my detention, and subsequently
turned into a fixed conviction, totally out of touch with material
evidence and tangible facts." (BIA, 1 July 2019)
Kurdish
Question / Question kurde
Assassinat d'un jeune turc
d'origine kurde près d'Athènes
Un ressortissant turc d'origine kurde âgé de 25 ans a été tué par balle
dans un café à Peristéri, dans la banlieue ouest d'Athènes, a-t-on
appris vendredi de source policière.
Le crime a eu lieu mercredi soir quand un inconnu est entré dans le
café et a tiré sur le jeune homme, dont l'identité n'a pas été encore
révélée par les autorités.
Blessée grièvement, la victime a été aussitôt transférée à un hôpital
proche où les médecins ont certifié sa mort, selon la police.
Sur les lieux du crime, la police a découvert trois douilles de 9 mm,
deux cartouches et un chargeur de cartouches.
Selon les premières informations de la police qui est à la recherche de
l'auteur du crime, la victime, mariée avec une Turque, est arrivée en
Grèce il y a un an sans papiers.
L'enquête policière est sur plusieurs pistes, selon des médias grecs,
certains affirmant que la victime aurait quitté son pays où elle était
recherchée par la police turque. D'autres médias font état d'un
règlement de compte sur fond d'une éventuelle participation à un réseau
de trafic d'êtres humains.
De nombreux turcs d'origine kurde continuent d'arriver en Grèce, pays
frontalier avec la Turquie, dans le sillage du flux d'opposants au
régime de Recep Tayyip Erdogan, qui s'est intensifié surtout depuis le
coup d'État manqué contre le président turc en juillet 2016. (AFP, 26 juillet
2019)
SDF
Commander: If Turkey attacks, a great war
will break out
Syrian Democratic Forces (SDF) Commander General Mazlum Ebdi spoke to
Yeni Özgur Politika newspaper and said, “If the Turkish army attacks
anywhere, it will turn into a great war. We have let everybody know.
Turkey knows this, so do the US and France.”
Ebdi mentioned the July 19 Revolution and said: “From now on, we will
be working to protect this path, complete the construction process and
to achieve a democratic solution based on equal rights among peoples
within the unity of Syria.”
THE SITUATION AT THE BORDER
Ebdi spoke about the border line: “Turkey has stockpiled a significant
amount of forces and weapons at the border. And I will add this, so
have we. Tensions are high. This allows for provocations. Any mistake
can spark a flame.”
When asked whether they were expecting any attacks, Ebdi said:
“Eastern Euphrates and Afrin are not similar. These are two separate
areas. It is not possible to repeat here what happened in Afrin. We
won’t let that.
We made a strategic decision during the Afrin process. We didn’t want
this war to spread. We wanted to keep the Afrin battle contained in
Afrin, and it was contained. For us, Eastern Euphrates will not be like
that. If the Turkish army attacks anywhere, it will turn into a great
war.”
“IF WE ARE ATTACKED”
Ebdi clarified his “great war” comments:
“For instance, if Turkey attacks Gire Spi, the battle front will be
from Derik to Manbij. This is our decision. We have let everybody know.
Turkey knows this, so do the US and France. If there is an attack
against us, the 600 km border will turn into a battlefront. That would
mean a second civil war period in Syria.
Turkey’s strategy is to come take Gire Spi and Kobane, then stop. But
if there are any attacks, the war will continue until Turkey withdraws.”
THE US’ STANCE
SDF Commander General spoke about the US’ stance on the matter:
“We have an alliance with the US to fight against ISIS, which currently
happens in Deir ez-Zor and Raqqa areas. If Turkey attacks us, YPG
forces within the SDF will withdraw. Then, the fight against ISIS will
stop. In fact, ISIS would recuperate. If we leave, the regime will
enter the area to fill the void. Our joint efforts with the US and the
coalition will be damaged.
The US does not want that. There are 73 states in the coalition. None
of them want to see this cooperation fail. This is an international
matter. As such, there is serious pressure on Turkey. This was not the
case for Afrin.
The US’s position to avoid a war is positive. There are ongoing
diplomatic efforts, they are pressuring Turkey to prevent an
uncontrollable war. The US Secretary of Defense, Chief of Staff,
Secretary of State have all spoken with their counterparts in Turkey.
It is not a matter of trust, that is the US’s problem. We have
determined our stance and made our preparations. We will fight. Eastern
Euphrates won’t be like Afrin.”
BUFFER ZONE
Ebdi spoke about the discussions on a buffer zone:
“In 2018 Erdogan said they finalized the preparations and would launch
an operation to the east of the Euphrates. In 7 years, there have been
no attacks against Turkey from our side. Our very presence is what they
have a problem with. Look, we have been at war for the last 7 years. We
don’t want a new, huge war. If there is war, it will be big. There
won’t be a truce. We asked our allies to go discuss the matter. We
asked US Special Envoy James Jeffrey to mediate. He said he would be
happy to. That was how the process started. At first this wasn’t a
project. We stated that we would not attack, that there was no threat
from us. In the end the process continued.
Erdogan and Trump had a phone call where the Safe Zone project emerged.
We as the SDF prepared our own proposal and submitted it to the US. Our
project was very reasonable.
“LOCAL FORCES SHOULD GOVERN”
This is an issue of borders. Turkey wants a 30 km deep safe zone. We
argue it could be 5 km deep. We accept a 5 km deep safe zone. We could
withdraw the YPG forces from that area. We would have local forces to
take their place.”
Ebdi said by local forces he means people from Kobane, Serekaniye,
Qamishlo and Gire Spi: “We could also remove heavy weapons and weapons
with a range to reach Turkey from this 5 km area. Some of our weapons
have a 20 km range. We can pull these out of range as well. If these
are ‘threats’, we are willing to remove that threat. Turkey says
outsiders are governing the area. So we say, alright, let’s have locals
govern. That would solve the issue.”
“A NEUTRAL FORCE SHOULD PATROL”
SDF Commander General said Turkey must commit to not attack: “We want
an international force to patrol the area. It could be the Coalition or
another force. Turkey is not neutral, we want a neutral force.”
“THEY MUST LEAVE AFRIN”
“We have accepted Turkish soldiers to be part of the patrols for now,
on condition,” said Ebdi: “We want all people of Afrin, without
exceptions, to return to their lands. Their gangs must leave Afrin. The
confiscated goods and property must be returned to the people of Afrin.
People brought from elsewhere to be settled in Afrin must be removed.
All these must happen under guarantee of international powers, and
control of the Council of Afrin. If this happens, as a gesture of good
will Turkish soldiers could be part of the patrols.” (ANF, 19
Jul 2019)
Kurdish Tourists Assaulted
in Trabzon to be Deported from Turkey
Tourists who came from the Iraqi Kurdistan Regional Government to
Çaykara in Turkey's Black Sea province of Trabzon were assaulted by a
group of people after the tourists wanted to have their photographs
taken with a scarf with Kurdistan written on it.
After the intervention of the gendarmerie officers, nine tourists from
the 50-person group, including women and children, were detained.
The attack has been severely criticized, especially on social media.
While ruling Justice and Development Party (AKP) İstanbul MP Mustafa
Yeneroğlu has described the assaults against tourists as "a total
disaster", Peoples' Democratic Party (HDP) Meral Danış Beştaş has
asked, "Does an attack become legitimate when the tourists are Kurdish?"
Governorship: A brief row erupted
Releasing a written statement about the incident, the Governorship of
Trabzon announced that nine Kurdish tourists were detained.
In the statement of the Governorship, it was indicated that "the locals
reacted against nine tourists from Iraq who wanted to have their
pictures taken with a scarf with Kurdistan written on it and a brief
row erupted between them."
"The incident was intervened by our law enforcement officers, our
citizens were calmed and the situation was taken under control", the
Governorship indicated further and announced that the Çaykara Public
Prosecutor's Office launched an investigation against the nine detained
tourists.
'They have been turned over to be deported'
Afterwards, the Trabzon Governorship has released another written
statement and announced that all of the detainted have been turned over
to the related units to be deported from Turkey.
'It is a total disaster'
After the assault against Kurdish tourists has been reported in the
news and shared on social media, it has been criticized by several
social media users, including politicians from different political
parties.
Ruling AKP İstanbul MP Mustafa Yeneroğlu has posted the following
message on his Twitter account:
"The attempted lynch in Trabzon is really horrible. Just as we can have
our photographs taken with our crimson flag all across the world
freely, there cannot be anything wrong if the Kurds coming from
Northern Iraq want to have their pictures taken with their own flags.
It is a total disaster for the image of our country.
"The flag/scarf unfurled there is the flag of Northern Iraq's Kurdistan
Regional Government (KRG). The people of this region naturally express
their love and respect for their flag, just as we do. The attack
against the KRG flag in Trabzon is as ugly as the one that targeted the
Turkish flag in Erbil."
'Is the attack legitimate when it targets Kurds?'
Peoples' Democratic Party (HDP) MP Meral Danış Beştaş has also said,
"Not the assaulters, the ones who made a lynch attempt are detained,
but the tourists coming from the Federal Kurdistan Region. Why? Does
the attack become legitimate when the tourists are Kurdish?"
'Turkey recognizes Kurdistan Regional Government'
Main opposition Republican People's Party (CHP) MP Sezgin Tanrıkulu has
stated, "According to the Constitution of Iraq, the defined name of the
north is "Kurdistan Regional Government" and its symbols is the flag of
Kurdistan that you see in the picture. Our state recognizes Kurdistan
regional government. On what legal grounds do you deport them?"
'Why were the tourists detained?'
Prof. Adem Sözüer has criticized the incident in following words: "The
duty of the state is to ensure the life safety of tourists and launch
the necessary investigations against the attacks targeting them. What
crime did the tourists commit to be detained? In a country where
lynches are condoned, neither tourists nor the citizens of the country
are safe." (BIA, 19 July 2019)
Who Can and Cannot Say 'Kurdistan' in
Turkey: A Guide
A five-member Iraqi family bought tickets to fly to İstanbul from
Stockholm. They were going to pass to Erbil in transit. But there was a
problem: One of the children's names was "Kurdistan." An employee of
the Turkish Airlines stopped the family and said, "Sorry, but you can't
enter Turkey with this name," refusing them to enter the country. The
headlines said, "There is no place for Kurdistan."
The word Kurdistan was also dangerous when it doesn't describe a
geographical area. But what was more important was who said Kurdistan.
AKP candidate can say 'Kurdistan', Kurdish youths can't
For instance, Binali Yıldırım, the ruling Justice and Development Party
(AKP) candidate for İstanbul mayor, said "Kurdistan" in a rally ahead
of the June 23 elections and when asked about that, he replied, "The
word Kurdistan is the word that Veteran Mustafa Kemal Atatürk used for
the representatives who came from the region during the fight for
independence before the foundation of the republic."
However, for the Kurdistan Youth Movement Association in the same city,
the Ministry of Interior said, "Using the word 'Kurdistan' is an
offense upon Article 14 of the Constitution and Article 302 of the
Turkish Penal Code. It cannot be used in the name of an association." A
lawsuit was filed against the association.
Kurds in Turkey cannot say "Kurdistan" unless it does not serve to "a
process" or "a policy," but prime ministers can.
President and AKP leader Recep Tayyip Erdoğan said these words in 2013
when he was the prime minister:
"Today, whatever the MHP and the CHP are opposed to, they will see what
they oppose in the minutes of the first parliament, in the speeches of
Veteran Mustafa Kemal Atatürk. They will see the words, 'Kurd,
Georgian, Arab, Laz,' the word 'Kurdistan' in those parliamentary
minutes."
Kurdish journalist can't say 'Kurdistan', pro-government journalists can
A lawsuit was filed against journalist Mehmet Sanri for sharing a
speech by late film director Yılmaz Güney where he said "Kurdistan."
The İstanbul 37th Penal Court of First Instance gave a verdict of
acquittal, pointing out that high-level administrators use the word at
times.
On the other hand, the word "Kurdistan" was mentioned for more than
28,800 times in the website of the pro-government daily Yeni Şafak as
of July 15, 11.44 a.m.
The history of Kurdistan cannot be written
The book "The Kurdish History," the first edition of which was pulled
off by a State Security Court in 2001, was decided to be pulled off
again by a court on July 26, 2018.
Abdullah Keskin, an editor and the owner of the Avesta Publishing, told
bianet after he gave a statement to the anti-terror police for his
social media posts that his posts were considered as an "element of
crime" just because of the words "Kurd, Kurdish, Kurdistan" in them,
not because of the content of the posts. Keskin has been questioned as
the editor and the publisher of about 40 books, most of them were
"Kurdistan" themed.
Kurdistan can be described
According to the Constitution of Iraq, which Turkey recognizes, "The
Kurdistan Region, as a region of the Iraq Federal Republic, has a
multi-party, democratic, parliamentary and republican political system."
Academics can't say 'Kurdistan'
Dr. İsmail Beşikçi is the most well-known example. He spent 17 years of
his life in prison because he doesn't accept the official discourse
regarding the Kurds and Kurdistan in Turkey and said that is
"unscientific."
More examples can be found, but what does not change in Turkey is that
the word "Kurdistan" can or can't be said in Turkey depending on the
political atmosphere. Saying "Kurdistan" may or not may not be an
offense. But what is always most dangerous is that Kurds saying
"Kurdistan." (BIA, 16 July 2019)
La
CEDH condamne la Turquie pour violation de la
liberté d'expression
de Demirtas
La Cour européenne des droits de
l'Homme (CEDH) a jugé mardi que la Turquie avait violé la liberté
d'expression de l'opposant kurde Selahattin Demirtas en le condamnant
pénalement pour avoir exprimé son point de vue lors d'une émission de
télévision.
Après avoir examiné les déclarations faites en 2005 à la télévision par
Selahattin Demirtas, leader prokurde actuellement emprisonné et dont la
CEDH avait à l'automne réclamé en vain la libération, "la Cour estime
que, prises dans leur ensemble, ces déclarations ne peuvent être
regardées comme contenant un appel à l'usage de la violence, à la
résistance armée ou au soulèvement, ni comme constituant un discours de
haine".
Ancien dirigeant du Parti démocratique des peuples (HDP), Selahattin
Demirtas est emprisonné depuis novembre 2016 et accusé de diriger une
"organisation terroriste". Son procès doit reprendre mardi prochain en
Turquie.
En novembre 2018, la CEDH avait sommé la Turquie de libérer Selahattin
Demirtas "dans les plus brefs délais", estimant que sa détention
prolongée poursuivait le "but inavoué (...) d'étouffer le pluralisme en
Turquie".
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui accuse le HDP d'être la
vitrine politique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK),
organisation illégale armée, considérée comme "terroriste" par Ankara
et ses alliés occidentaux, avait rapidement balayé cette décision
estimant qu'elle n'était pas contraignante.
La CEDH s'est penchée mardi sur une autre requête datant de 2010
concernant les déclarations faites par téléphone dans une émission de
télévision par Selahattin Demirtas, en qualité à l'époque, "de
président de l'Association des droits de l'Homme et de porte-parole de
la plateforme démocratique de Diyarbakir".
Il y appelait "les autorités et l'opinion publique à prendre en compte
le rôle que pourrait jouer M. Öcalan, le chef emprisonné du PKK, dans
la détermination d'une solution pacifique au problème kurde ainsi qu'à
améliorer ses conditions de détention", détaille la CEDH dans un
communiqué.
A la suite de ces déclarations, M. Demirtas avait été inculpé de
"propagande en faveur d'une organisation terroriste".
A l'unanimité, "la Cour estime que la procédure pénale engagée contre
le requérant pour le chef de propagande en faveur d'une organisation
terroriste, ne répondait pas à un besoin social impérieux, n'était pas
proportionnée aux buts légitimes visés et qu'elle n'était, dès lors,
pas nécessaire dans une société démocratique", a jugé la CEDH, bras
juridique du Conseil de l'Europe installé à Strasbourg. Elle ne peut
être saisie par un citoyen que quand tous les recours juridiques dans
son pays ont été utilisés.
En conséquence, la Turquie est condamnée à verser 2.500 euros pour
dommage moral à l'opposant kurde et 1.000 euros pour frais de justice.
(AFP, 9 juillet
2019)
Le
KNK condamne l’agression turque au Kurdistan
irakien
Le Congrès national du Kurdistan (KNK) a appelé la communauté
internationale et les défenseurs des droits humains du monde entier à
réagir pour mettre fin à l’agression turque contre le Sud-Kurdistan
(Irak).
Selon le communiqué, “l’Etat turc a récemment intensifié son agression
et son occupation du Sud-Kurdistan, en violation flagrante du droit
international, des droits humains et du principe fondamental de
souveraineté”.
“Au cours de l’année écoulée, l’armée turque a considérablement
renforcé sa présence militaire à l’intérieur des frontières irakiennes,
particulièrement dans le Sud-Kurdistan. Il y a un mois, l’armée turque
a lancé sa dernière opération militaire transfrontalière, envahissant
de nouveau le territoire irakien. Comme par le passé, elle a utilisé
aveuglément une force meurtrière dans le Sud-Kurdistan. Jeudi 27 juin,
des avions de combat turcs ont bombardé le mont Kortek, faisant trois
morts et cinq blessés.”
“La campagne d’agression militaire accrue contre le Sud-Kurdistan, a
déclaré le KNK, représente une continuation de la politique de longue
date de l’Etat turc contre le peuple kurde. Le but ultime est d’occuper
les terres kurdes, de changer leur structure démographique et de faire
taire les expressions de l’identité kurde.
C’est le même objectif que poursuit l’Etat turc au Nord-Kurdistan
(Turquie), par des détentions massives et des actes d’intimidation de
responsables politiques et de militants élus démocratiquement qui
revendiquent le respect des droits fondamentaux des citoyens kurdes. En
Syrie aussi, l’armée turque travaille main dans la main avec des
groupes djihadistes pour combattre les Forces démocratiques syriennes
(FDS),”
Le KNK a conclu sa déclaration en condamnant “la brutale campagne de
guerre et d’occupation menée par l’Etat turc dans le Sud-Kurdistan” et
en appelant la communauté internationale et les défenseurs des droits
humains partout dans le monde à faire pression sur la Turquie pour
mettre fin à cette agression et permettre à la population du Kurdistan
méridional, qui a été victime d’innombrables atrocités au cours des
dernières décennies, de vivre en paix, à l’abri de l’occupation
militaire turque et des attaques. (ROJINFO, 2 juillet
2019)
HDP:
Trump's Words on Kurds at G20 'Embarrassing'
for AKP
Peoples' Democratic Party (HDP) Parliamentary Group Chair Saruhan Oluç
has held a press conference at the parliament, touching on various
issues such as relations with Libya, the S-400 row with the US and the
G20 summit.
Oluç said that US President Trump's words on Syria's Kurds were
"embarrassing" for the government.
"The translations of the meeting [between Erdoğan and Trump] was
reported by the media. We read that. Some words Trump uttered are
embarrassing for the government as they were recorded in history this
way.
"Trump said, 'He has a big problem with the Kurds, as everyone knows,"
referring to Erdoğan. He said, 'He was going to wipe out the Kurds, who
helped us with ISIS. And I called him and I asked him not to do it.
They are, I guess, natural enemies of his or Turkey's. And he hasn't
done it.'
"The government of Turkey being reflected on the memories and documents
of the states and the international community is really embarrassing.
"We hope that those who govern Turkey feel the same embarrassment and
make a positive change in their internal and external policies and
policies towards the Kurdish people."
The S-400 row
Commenting on the S-400 row with the US, Oluç said, "We don't think
this crisis is over. It is not just about what Trump said. It is also
about the stance the House of Representatives in America will take.
There is a critical stance not only by Democrats but also Trump's
Republicans."
President Recep Tayyip Erdoğan said after his meeting with Trump at the
G20 summit that they heard "no such thing as sanctions from Trump." The
US President also defended Turkey's purchase of the S-400 missile
systems from Russia, blaming the Obama administration for not selling
the Patriot air defense systems to Turkey.
However, the Pentagon previously warned Turkey that it will not be able
to acquire the F-35 fighter planes if it receives the S-400s.
Oluç said that procurement of both systems is wrong for Turkey, given
the economic situation. "We said that before, while Turkey is going
through such a heavy economic crisis, it does not have the luxury to
spare its budget and resources for armament and arms investments."
Detentions in Libya
On six citizens of Turkey being detained in Libya, Oluç said, "If
something happens to our citizens in Libya, this is directly related to
the government's wrong policies. Turkey almost openly became a side and
a part in the civil war in Libya. This government pulls trouble like a
magnet."
Oluç added that arms delivery from Turkey to Libya was documented,
citing a report submitted to the UN Security Council on September 5,
2018, by a committee for the arms embargo.
Six citizens of Turkey was detained by forces loyal to Khalifa Haftar's
Libya National Army (LNA) yesterday (June 30). The Ministry of Foreign
Affairs announced that they were released today. (BIA, 1 July 2019)
Minorités
/ Minorities
Sept condamnations en lien avec l'assassinat du
journaliste Hrant Dink
Un tribunal turc a condamné à des peines de prison sept personnes
reconnues coupables d'implication dans l'assassinat en 2007 du célèbre
journaliste d'origine arménienne Hrant Dink, ont rapporté jeudi les
médias.
Hrant Dink, alors âgé de 52 ans, avait été tué de deux balles en pleine
rue devant le siège du journal Agos qu'il dirigeait, le 19 janvier
2007. La photographie de son corps sans vie, recouvert d'un drap, a
marqué les esprits en Turquie.
Le tireur, Ogun Samast, 17 ans au moment des faits, a avoué le meurtre
et a été condamné à près de 23 ans de prison en 2011. Mais l'identité
de ses commanditaires éventuels continue de faire l'objet d'une vive
polémique.
Sa peine a été aggravée de deux ans et demi, mercredi, pour
"appartenance à une organisation criminelle", selon les médias.
Parmi les autres suspects condamnés mercredi figure un certain Erhan
Tuncel, qui a écopé de 99 ans de prison pour son rôle dans le meurtre
et d'autres crimes dont il a été reconnu coupable, selon la même source.
Quatre autres suspects ont reçu des peines allant d'un à 16 ans de
prison, alors que deux personnes ont été acquittées.
Hrant Dink s'est fait connaître en fondant Agos, un journal paraissant
en turc et en arménien, abordant des sujets jusque-là tabous.
Il était haï par les nationalistes turcs pour avoir qualifié de
génocide les massacres dont les Arméniens ont été les victimes pendant
la Première Guerre mondiale sous l'Empire ottoman. Ankara refuse
catégoriquement de reconnaître tout génocide. (AFP, 18 juillet
2019)
Politique
intérieure/Interior Politics
Le nouveau défi d'Erdogan: ses anciens alliés
Après avoir perdu les mairies de villes-clés face à l'opposition cette
année, le président turc Recep Tayyip Erdogan est confronté à un
nouveau défi, posé cette fois par d'anciens alliés qui envisagent de
créer des partis dissidents.
L'union sacrée autour de M. Erdogan au sein de son parti
islamo-conservateur, l'AKP, semble en effet se fissurer, comme
l'illustrent les sorties sans précédent de l'ex Premier ministre Ahmet
Davutoglu et l'ancien ministre de l'Economie Ali Babacan. Tous deux ont
critiqué ces dernières semaines l'orientation prise par la Turquie sous
sa direction.
Ces prises de parole ont donné du crédit aux rumeurs qui ne cessent
d'enfler sur les velléités de ces deux ex-lieutenants de M. Erdogan de
créer leurs propres partis pour défier l'AKP, au pouvoir depuis 17 ans.
M. Babacan a dégainé le premier le 8 juillet.
Cette figure très respectée des milieux économiques, crédité des succès
économiques de l'AKP pendant sa première décennie au pouvoir, a
démissionné du parti, lui reprochant d'avoir sacrifié ses "valeurs" et
évoquant le besoin d'"une vision neuve" pour le pays.
Avec une inflation à 15,7%, une contraction de 2,6% au premier
trimestre 2019, un chômage à 13% et une monnaie affaiblie, M. Babacan
est vu par de nombreux Turcs comme l'homme capable de remédier aux
problèmes du pays et d'incarner une alternative à M. Erdogan, dont le
mandat actuel s'achève en 2023.
Dix jours plus tard, M. Davutoglu s'est départi de son habituelle
discrétion pour accorder une interview de plus de trois heures diffusée
sur les réseaux sociaux au cours de laquelle il a laissé entendre qu'il
était lui aussi prêt à créer un nouveau parti.
- "Déception" -
M. Erdogan a minimisé la menace, mais des experts estiment qu'il ne
restera pas les bras croisés face aux dissidences.
Il "va probablement combattre tout ce qu'il percevra comme une menace
contre la domination qu'il personnifie", estime Lisel Hintz, de
l'Université Johns Hopkins.
Elle cite à l'appui de son propos l'incarcération depuis 2016 du leader
kurde Selahattin Demirtas qui s'était fermement opposé à M. Erdogan,
ainsi que les procès en cours contre des figures de la société civile
et des opposants à l'AKP.
Lorsqu'il a quitté son poste de Premier ministre en 2016 au bout de
deux ans, M. Davutoglu avait juré de ne jamais critiquer M. Erdogan en
public, mais son interview-fleuve a montré qu'il n'entendait plus
passer sous silence ce qu'il considère comme des dysfonctionnements au
sein du parti.
Personnalité clivante, M. Davutoglu est loin d'être assuré d'entraîner
d'autres membres du parti dans son sillage s'il venait à claquer la
porte, mais M. Babacan peut d'ores et déjà compter, selon la presse,
sur l'appui d'un autre poids lourd de l'AKP, l'ancien président
Abdullah Gül, pour créer une formation dissidente.
"Si l'on n'est pas déçu par eux, par qui le serait-on?", a lâché M.
Erdogan lors d'une interview, laissant transparaître son exaspération
face aux projets prêtés à ses anciens compagnons de route.
- Gérer l'économie -
Pour Mme Hintz, le succès d'un éventuel parti créé par M. Babacan
"dépendra probablement de sa capacité à présenter des plans concrets
pour s'attaquer aux problèmes économiques et aux clivages sociaux".
M. Babacan a "une chance de galvaniser le centre-droit turc, compte
tenu notamment de la désillusion généralisée entourant l'enrichissement
personnel des dirigeants de l'AKP alors que l'économie turque s'enfonce
dans la crise".
M. Erdogan et l'AKP ont gagné toutes les élections depuis 2002. Mais
lors des dernières municipales, ils ont perdu Istanbul, coeur battant
de l'économie turque, la capitale Ankara et d'autres grandes villes.
Malgré ces revers, le président turc dispose toujours d'une base
fidèle, notamment en province, nuance Emre Erdogan de l'Université
Bilgi d'Istanbul.
Le chercheur, qui n'a aucun lien de parenté avec le chef de l'Etat,
estime cependant que l'émergence d'une personnalité transfuge de l'AKP
comme nouveau rival pourrait avoir un effet "destructeur" pour M.
Erdogan lors des prochaines élections prévues en 2023, le candidat à la
présidentielle devant obtenir plus de 50% des voix pour être élu.
(AFP, 20
juillet
2019)
Une opposante
d'Erdogan retourne au tribunal
Une opposante du président Recep Tayyip Erdogan a rejeté jeudi les
accusations de "propagande terroriste" portées à son encontre, à la
reprise d'un procès que ses défenseurs présentent comme une "vengeance"
du pouvoir après sa défaite aux élections municipales d'Istanbul.
Canan Kaftancioglu, responsable pour la province d'Istanbul du
principal parti d'opposition, le CHP (Parti républicain du peuple,
social-démocrate), risque jusqu'à 17 ans de prison pour cinq chefs
d'accusation, dont "propagande terroriste" et "insulte au chef de
l'Etat".
Son procès s'était ouvert en juin, peu après la défaite du parti
islamo-conservateur de M. Erdogan, l'AKP, lors des élections
municipales à Istanbul, remportées par le candidat du CHP. Mme
Kaftancioglu est souvent décrite comme l'architecte de cette campagne
victorieuse.
"Ce procès vise à (me) punir pour avoir livré bataille afin de rendre
Istanbul au peuple (...) Je ne me tairai pas, je vais continuer à me
battre", a déclaré, après l'audience, Mme Kaftancioglu aux centaines de
ses partisans rassemblés devant le tribunal, selon l'AFP.
"Depuis le début, ce processus est illégitime (...) L'AKP et le
gouvernement s'efforcent de façonner le paysage politique à l'aide des
tribunaux", a-t-elle ajouté, tandis que ses supporters brandissaient
des pancartes "Tu ne seras jamais seule".
Lors de l'audience jeudi, le procureur a requis jusqu'à 17 ans de
prison contre Mme Kaftancioglu, s'appuyant sur des tweets publiés il y
a plusieurs années par la responsable politique pour soutenir ses
accusations. Le tribunal a renvoyé le procès au 6 septembre.
"C'est un procès politique qui n'a aucun fondement juridique (...) Ils
veulent se venger de nous après avoir perdu Istanbul", a déclaré avant
l'audience un vice-président du CHP, Muharrem Erkek.
Le candidat du CHP à Istanbul, Ekrem Imamoglu, a remporté l'élection
municipale le 23 juin, rééditant une première victoire obtenue en mars
qui avait été annulée après des recours déposés par l'AKP.
Très impliquée dans la campagne de M. Imamoglu et s'affichant
régulièrement à ses côtés, Mme Kaftancioglu est décrite par de nombreux
observateurs comme l'architecte de cette victoire. (AFP, 18 juillet
2019)
Après son triomphe, de nouveaux défis attendent le
nouveau
maire
Le principal parti d'opposition a porté
un coup sérieux au président Recep Tayyip Erdogan en remportant la
mairie d'Istanbul le mois dernier, mais le nouveau maire doit relever
de nombreux défis dans un climat hostile pour réussir à la tête de la
mégapole.
Avec M. Erdogan, en poste jusqu'en 2023 au moins, le nouveau maire CHP
d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, sait qu'il va devoir trouver un moyen de
coexister avec lui.
Peu après sa victoire emphatique le 23 juin, il a ainsi promis de
travailler "en harmonie" avec le Palais pour faire face aux problèmes
urgents d'une ville de plus de 15 millions d'habitants.
Mais il est resté plutôt vague sur ses projets pour le moment.
Il a promis de sévir contre les dépenses extravagantes de la
municipalité et de convoquer des auditeurs aux standards internationaux
pour garantir la transparence, mettant en garde contre un risque de
faillite faute d'action.
Il a également annoncé la création de ceintures vertes à Istanbul, et
de planter des arbres et de l'herbe sur la fameuse place Taksim --
faisant ainsi écho aux demandes des manifestants qui y ont déclenché un
mouvement de protestation anti-gouvernemental en 2013.
Mais des urbanistes se montrent sceptiques.
"Le problème des espaces verts à Istanbul ne relève pas uniquement
d'une hostilité contre la nature -- c'est aussi une question
économique", explique Sedat Durel, de la Chambre des ingénieurs
environnementaux d'Istanbul.
Pour lui, rien ne changera sans une évolution fondamentale des
mentalités privilégiant actuellement le développement commercial de
masse plutôt que les espaces verts.
Or pouvoir changer cet état d'esprit semble être tout sauf une évidence
pour M. Imamoglu, qui a lui même fait carrière dans l'immobilier et la
restauration au sein de l'entreprise familiale.
"Même si on peut espérer que cela ne continuera pas ainsi, nous n'avons
encore rien entendu de concret", tempère M. Durel.
- "Manoeuvre politique" -
Le principal défi que devra relever M. Imamoglu sera probablement
d'amadouer un conseil municipal dominé par le parti au pouvoir AKP et
son allié nationaliste MHP, qui contrôlent 25 des 39 districts de la
ville.
"Le gouvernement fera tout ce qu'il peut pour l'empêcher de travailler,
pour faire apparaître l'AKP comme le seul parti capable de fournir des
services de base, et que toutes les alternatives, y compris le CHP,
sont incompétentes", estime Ege Seckin, analyste à IHS Markit, en
qualifiant de "tâche ardue" la mission de M. Imamoglu.
Signe de possibles troubles à venir, le gouvernement a publié juste
après l'élection et avant l'entrée en fonction de M. Imamoglu une
circulaire transférant au conseil municipal l'autorité de nommer les
dirigeants des entreprises municipales.
M. Imamoglu a dénoncé cette mesure comme une
"manoeuvre politique" visant à limiter son pouvoir.
Mais lors du premier conseil municipal présidé par M. Imamoglu le 8
juillet, diffusé en direct dans un souci de transparence, les élus de
l'AKP se sont efforcés de faire bonne figure.
L'un d'eux, Tevfik Göksu, a ainsi assuré que le parti présidentiel
n'envisageait pas d'adopter une attitude "négative" et qu'il
soutiendrait tout projet favorable à Istanbul.
Mais le CHP reste dubitatif.
"Est-ce que je m'attends à des obstacles sérieux dans certains domaines
? Oui, vu leur pouvoir et la majorité au conseil", affirme à l'AFP un
porte parole du CHP au sein du conseil municipal, Tarik Balyali.
Mais il souligne que le public saura faire la part des choses si
l'AKP essaie de saborder les efforts du nouveau maire et le tiendrait
alors en partie responsable de tout échec.
De nombreux opposants espèrent que M. Imamoglu puisse se servir
d'Istanbul comme tremplin pour obtenir une stature nationale -- tout
comme l'avait fait le jeune M. Erdogan dans les années 1990 -- pour
défier ce dernier lors de la présentielle prévue en 2023.
Toutefois, les perspectives de M. Imamoglu ne dépendent pas uniquement
des résultats obtenus à la mairie, mais aussi de sa capacité à garder
le soutien de groupes d'opposition allant des laïcs aux Kurdes, voire
même certains dissidents de l'AKP, estime M. Seçkin.
"Cela était relativement facile pour une élection municipale, mais une
compétition au niveau national risque d'être autrement plus vicieuse et
les lignes de fracture entre les différents groupes risquent de peser
beaucoup plus", prévient-il. (AFP, 13 juillet
2019)
Un
ancien ministre d'Erdogan démissionne du parti
au pouvoir
L'ancien vice-Premier ministre chargé de
superviser l'économie turque Ali Babacan a annoncé lundi sa démission
du parti du président Recep Tayyip Erdogan, évoquant de "profondes
divergences" et le besoin d'une "nouvelle vision".
M. Babacan, auquel les observateurs prêtent l'intention de créer une
nouvelle formation politique, a déclaré qu'il avait remis sa démission
à la direction du Parti de la justice et du développement (AKP,
islamo-conservateur), dont il avait participé au lancement en 2001.
"Ces dernières années, de profondes divergences sont nées entre les
mesures prises dans de nombreux domaines et les valeurs, idées et
principes auxquels je crois. J'ai vécu une rupture d'esprit et de
coeur", a déclaré M. Babacan dans un communiqué diffusé par voie de
presse.
"Dans les conditions actuelles, la Turquie a besoin d'une vision neuve
pour son avenir. Notre pays a besoin d'analyses justes dans tous les
domaines, de stratégies, de plans et de programmes repensés", a-t-il
ajouté.
Cette démission, un coup dur pour le président turc, survient moins
d'un mois après la défaite de l'AKP aux élections municipales à
Istanbul, le pire revers électoral essuyé par M. Erdogan depuis
l'arrivée au pouvoir de son parti, en 2002.
L'annonce de M. Babacan, l'une des figures les plus respectées dans les
milieux économiques en Turquie, intervient aussi au surlendemain du
soudain limogeage du gouverneur de la banque centrale par décret
présidentiel.
Selon la presse turque, M. Babacan, un ancien ministre de l'Economie,
chef de la diplomatie, puis vice-Premier ministre jusqu'en 2015, se
prépare à constituer à l'automne son propre parti en compagnie d'un
ancien président, Abdullah Gül.
"Un nouvel effort est désormais incontournable pour assurer le présent
et l'avenir de la Turquie. Moi-même, ainsi que de nombreux compagnons,
ressentons une responsabilité historique en vue de mettre en oeuvre cet
effort", a déclaré M. Babacan.
Un autre cadre historique de l'AKP, l'ex-Premier ministre Ahmet
Davutoglu, envisage lui aussi, selon la presse, de créer sa propre
formation, signe des dissensions au sein du parti présidentiel après 17
ans de règne sans partage de M. Erdogan. (AFP, 8 juillet
2019)
Forces
armées/Armed Forces
Erdogan: les S-400 russes
seront opérationnels dès avril 2020
La Turquie pourra commencer à utiliser les systèmes anti-aériens russes
S-400, dont la livraison a démarré mi-juillet, dès avril 2020, a
déclaré vendredi le président Recep Tayyip Erdogan.
"Au printemps prochain, si Dieu le veut en avril 2020, nous serons en
mesure de commencer à utiliser activement les (S-400)", a déclaré le
chef de l'Etat turc lors d'un discours télévisé.
Ankara a acheté les systèmes russes malgré les protestations de
Washington, qui estime notamment que les S-400 ne sont pas compatibles
avec les dispositifs de l'Otan, dont la Turquie est membre.
Les Etats-Unis ont par ailleurs annoncé la semaine dernière l'exclusion
de la Turquie du programme d'avions furtifs F-35, estimant que celui-ci
ne peut coexister avec les S-400. Washington juge que l'achat de ces
systèmes de défense russes par Ankara met en danger les secrets
technologiques du F-35, dont la Turquie veut aussi se doter.
"Vous ne nous donnez pas les F-35 ? Très bien, excusez-moi, mais dans
ce cas nous prendrons des mesures à ce sujet et nous tournerons vers
d'autres", a affirmé M. Erdogan, soulignant qu'aucune "menace ou
sanction" n'empêchera la Turquie "d'assurer sa sécurité".
Il a par ailleurs souligné avoir rappelé à son homologue américain
Donald Trump lors d'une rencontre en marge du G20 à Osaka le mois
dernier que la Turquie a un contrat pour acheter des appareils Boeing
nouvelle génération. "Nous sommes de bons clients", a-t-il affirmé.
"Mais si cela continue ainsi, que nous le voulions ou non, nous serons
obligés d'y réfléchir à nouveau", a-t-il ajouté.
La Turquie et les Etats-Unis ont par ailleurs poursuivi cette semaine
leurs discussions à propos de la création d'une "zone de sécurité" dans
le nord de la Syrie dont l'objectif serait de séparer la frontière
turque de combattants kurdes soutenus par Washington mais considérés
comme "terroristes" par Ankara.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, a affirmé
mercredi que les propositions faites par les Etats-Unis à ce sujet
n'étaient pas "satisfaisantes".
"Quel que soit l'aboutissement des discussions avec les Etats-Unis sur
la création d'une zone de sécurité à la frontière syrienne, nous sommes
déterminés à détruire le corridor terroriste à l'est de l'Euphrate", a
insisté M. Erdogan vendredi. (AFP, 26 juillet
2019)
Trois soldats tués dans des
affrontements dans le sud-est
Trois soldats turcs ont été tués et un autre a été blessé dimanche dans
des affrontements avec des membres du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK, séparatistes) dans le sud-est de la Turquie, selon
l'agence de presse privée DHA.
Les trois soldats ont perdu la vie dans la province d'Hakkari, près de
la frontière avec l'Irak, a précisé DHA, ajoutant que trois
"terroristes" sont également morts.
Le sanglant conflit entre la Turquie et le PKK, qualifié
d'"organisation terroriste" par Ankara, les Etats-Unis et l'Union
européenne, a fait plus de 40.000 morts depuis son déclenchement en
1984.
Surtout actif dans le sud-est majoritairement peuplé de Kurdes de la
Turquie, le PKK a également des bases arrière dans les zones
montagneuses du nord de l'Irak.
L'armée turque y a lancé fin mai une offensive aérienne et terrestre
visant surtout à détruire des abris utilisés par le PKK dans les
montagnes irakiennes. Une deuxième phase de cette opération a commencé
vendredi soir. (AFP, 14 juillet
2019)
Nouveau
coup de filet en lien avec
le putsch manqué
Les autorités turques ont émis mardi des
mandats d'arrêt contre près de 250 militaires soupçonnés de liens avec
le mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'avoir
ourdi une tentative de coup d'Etat en 2016.
Le parquet d'Istanbul a annoncé dans un communiqué avoir émis des
mandats d'arrêt contre 176 militaires en service actif, dont un colonel.
A Ankara, un procureur a demandé l'arrestation de 32 membres de l'armée
de l'air, a rapporté l'agence de presse étatique Anadolu. Et les
autorités étaient à la recherche de 52 militaires supplémentaires à
Izmir (ouest) et Kocaeli (nord-ouest), selon la même source.
Tous sont soupçonnés d'être des partisans du mouvement du prédicateur
Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'être le cerveau de la tentative de
coup d'État de juillet 2016.
Installé aux États-Unis depuis une vingtaine d'années, M. Gülen nie
catégoriquement tout lien avec la tentative de renversement.
Depuis le putsch avorté, les autorités traquent sans relâche ses
partisans et ont déclenché des purges d'une ampleur sans précédent dans
l'histoire moderne de la Turquie.
Plus de 50.000 personnes ont été arrêtées et plus de 140.000 limogées
ou suspendues de leurs fonctions.
Les vagues d'arrestations se poursuivent à un rythme soutenu, près de
trois ans après le coup d'Etat manqué, avec des coups de filet
pratiquement chaque semaine. (AFP, 9 juillet
2019)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Meurtre de Khashoggi: les touristes saoudiens
boudent la Turquie
Le meurtre du journaliste saoudien Jamal
Khashoggi à Istanbul, attribué à Ryad, n'a pas que des retombées
politiques ou diplomatiques. Il semble ralentir le flot des vacanciers
saoudiens en Turquie, à la suite d'appels au boycott d'une destination
pourtant populaire dans le royaume.
La disparition choquante du journaliste critique du puissant prince
héritier saoudien Mohammed ben Salmane, démembré par un commando venu
de Ryad en octobre 2018 dans l'enceinte du consulat d'Arabie saoudite à
Istanbul, n'a fait qu'envenimer des relations déjà tendues entre les
deux puissances sunnites rivales.
Habituellement, des centaines de milliers de touristes saoudiens se
rendent chaque année en Turquie, pour son climat tempéré, pour ses
plages azurées, ou encore pour jouir de ce carrefour entre l'Orient et
l'Occident.
Mais le scandale Khashoggi a déclenché dans le royaume une vague
de réactions nationalistes et une campagne de boycott dans la presse
sur le thème: "La Turquie n'est pas sûre".
Les médias martèlent les mises en garde de l'ambassade d'Arabie
saoudite en Turquie contre les vols de passeports et la petite
délinquance.
- Appels au boycott -
L'impact s'en ferait sentir puisque le ministère turc du Tourisme a
fait état d'une chute de plus de 30% des arrivées de visiteurs
saoudiens sur les cinq premiers mois de l'année comparé à la même
période en 2018.
Une agence de voyage de Ryad a confirmé à l'AFP une baisse des
réservations dans la même proportion. L'office du tourisme d'Arabie
saoudite, sollicité, s'est refusé à tout commentaire.
"Ce qui me préoccupe, c'est la sécurité", avoue un jeune habitant de la
capitale, pour expliquer qu'il n'ira probablement pas en Turquie.
Les Saoudiens, qui figurent parmi les premiers investisseurs et
acquéreurs de biens en Turquie, y dépensent en moyenne 500 dollars (450
euros) quotidiennement en vacances, bien plus que les Européens, selon
une étude saoudienne de 2018.
Les appels au boycott ne se limitent pas au tourisme, ils frappent
aussi les produits de consommation.
"Puisque les dirigeants turcs et (le président Recep Tayyip) Erdogan
poursuivent leur campagne hostile à l'encontre des autorités du
royaume, nous appelons plus que jamais au boycott", a exhorté le mois
dernier sur Twitter Ajlan al-Ajlan, le président de la Chambre de
commerce et d'industrie de Ryad. "Dans tous les domaines: importations,
main d'oeuvre, relations avec les compagnies turques."
- "D'une pierre deux coups" -
Cette campagne n'est pas sans rappeler les récentes querelles
diplomatiques qui ont opposé le royaume au Canada, à l'Allemagne ou
encore au Qatar, soumis à un blocus économique par l'Arabie saoudite.
Ankara continue de presser Ryad pour obtenir des informations sur le
meurtre de Khashoggi. La justice saoudienne s'est dite prête à coopérer
avec les enquêteurs turcs mais, depuis le début de l'affaire, une
extrême méfiance règne de part et d'autre.
Le mois dernier, le prince héritier saoudien s'est élevé contre toute
"exploitation" politique de l'affaire, dans une critique voilée
adressée au président turc.
La dispute ne saurait tomber plus mal pour une économie turque qui sort
à grand peine de la récession.
"Le marché de l'immobilier turc souffre déjà et il pourrait pâtir
encore d'une fuite massive des acheteurs saoudiens", souligne Hussein
Ibish, chercheur à l'Arab Gulf States Institute de Washington.
"C'est une arme de destruction que Ryad n'a pas encore utilisée",
observe-t-il, comme l'indique des statistiques qui montrent une légère
progression des ventes de propriétés à des ressortissants saoudiens de
janvier à mai (992 contre 977 en 2018).
En fait, l'Arabie saoudite, elle-même confrontée à un ralentissement en
raison de la chute des prix du pétrole, veut jouer sur deux tableaux:
punir la Turquie et relancer sa consommation intérieure.
"Elle fait d'une pierre deux coups, pour empêcher la Turquie de
profiter des touristes saoudiens et convaincre sa population de
dépenser son argent chez elle", explique Quentin de Pimodan, analyste
du think tank Rieas (Research Institute for European and American
Studies) à Athènes.
Tout le monde n'est pas convaincu. Abdullah, 39 ans, a bien l'intention
d'emmener sa famille en Turquie cette année.
"Les Saoudiens adorent aller dans des restaurants turcs. Puis
quand ils ont terminé leur repas, ils s'empressent d'écrire sur
Twitter: "N'allez pas en Turquie", ironise ce professeur de Ryad qui ne
souhaite pas être identifié. (AFP, 11 juillet
2019)
Peines de prison après l'incendie meurtrier d'un
internat religieux pour filles
Un tribunal turc a condamné jeudi 12 personnes jugées responsables de
l'incendie meurtrier d'un pensionnat pour filles en 2016, un fait
divers qui avait profondément ému la Turquie et poussé les autorités à
revoir les dispositifs en cas de feu.
Au total, 12 personnes ont été condamnées à des peines de prison allant
de sept mois à 12 ans de prison, a indiqué une avocate, Evren Isler. Le
directeur et des responsables de l'internat ont reçu les plus lourdes
peines, ayant été reconnus coupables d'"homicides par négligence".
Lors de cet incendie survenu en novembre 2016 dans un établissement
pour filles à Aladag, dans le sud de la Turquie, 11 enfants et un
employé avaient été tués. Plusieurs rescapés avaient sauté par les
fenêtres pour échapper aux flammes.
L'enquête a mis au jour des dysfonctionnements et négligences qui ont
suscité l'indignation en Turquie. Après l'incendie à Aladag, plusieurs
corps carbonisés avaient été retrouvés devant l'issue de secours,
visiblement bloquée.
Cet internat était géré par une influente communauté religieuse et
l'opposition a accusé les autorités de ne pas contrôler assez
strictement ce type d'établissements, qui se sont multipliés depuis
l'arrivée au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan et de son parti en 2002.
De nombreux établissements scolaires et internats privés sont gérés par
des fondations religieuses en Turquie, une situation dénoncée par des
opposants et des syndicats d'enseignants, qui estiment qu'il est
impossible de contrôler efficacement leur fonctionnement. (AFP, 4 juillet
2019)
The
Ones Massacred in Madımak 26
Years Ago Commemorated in Sivas
It has been 26 years since 35 people lost their lives in Sivas
massacre. A ceremony has been held in Sivas to commemorate the deceased.
Organized by the Pir Sultan Abdal Cultural Association (PSAKD), the
commemoration has also been attended by the Hacı Bektaşi Veli
Association, Alevi Cultural Association (AKD), Alevi Bektashi
Federation (ABF), Divriği Village Association, Sivas Democracy Platform
as well as representatives from political parties, non-governmental
organizations and the families of the ones who lost their lives in
Madımak Hotel.
Attending the commemoration, Şenal Sarıhan, one of the lawyers of Sivas
case, has shared the following information with bianet:
'Silent walk to Madımak Hotel'
"Gathering in front of the Sivas Branch of the PSAKD, the crowd started
walking towards the Madımak Hotel, where the massacre took place.
"Walking mostly in silence, the group was lead by the families of the
ones who lost their lives in Sivas massacre.
'We did not enter the museum'
"We reached the front side of Madımak Hotel, where the massacre took
place and which is called a 'museum' today. But, we did not enter the
hotel.
"Because the names of the attackers who died in the massacre are also
cited in the museum. In other words, the names of the murderers and the
victims are exhibited together.
"These two people were killed with police bullets. They did not burn to
death. I wish that the police had caught and interrogated them without
killing.
"However, families are reacting against the exhibition of their names
side by side with our people who died in the fire.
"People come to the Madımak and lay carnations there not because it is
a museum, but because people were massacred there."
'No statute of limitations for crimes against humanity'
Concluding his remarks, Sarıhan has underlined, "The
participating
families, mass organizations, unionists, professional organizations,
democratic mass organizations coming from different cities show that
the people of Turkey do not want to forget this massacre by any means."
"The statements made there underlined that Sivas massacre is a crime
against humanity and crimes against humanity are not within the scope
of statute of limitations", Sarıhan has emphasized further and added,
"The request for turning Madımak into a proper museum was repeated."
About Sivas Massacre and its judicial process
26 years ago on July 2, 37 people, including 33 artists and writers, 2
hotels workers and 2 attackers, lost their lives in the fire started at
Madımak Hotel in Sivas. 33 intellectuals were in Sivas to attend the
Pir Sultan Abdal festivities. 65 people, 14 of whom were police
officers, got wounded in the fire.
124 people were arrested in relation with the fire. In the seven-year
trial process, 33 people sentenced to death and 85 people were given
prison sentences of 2 to 15 years. 37 defendants were acquitted. The
death sentences of 33 people were converted to aggravated life
sentences.
On March 13, 2012, the Ankara 11th Heavy Penal Court dropped the
charges of the Sivas Massacre trial in line with the prosecutor's
demand to apply the statute of limitations to the case.
As the 9th Penal Chamber of the Supreme Court of Appeals upheld the
verdict on violation of statute of limitations, attorney Şenal Sarıhan
took the case to the Constitutional Court in 2014. However, the court
has not yet announced its judgement. In response, lawyer Sarıhan
appealed to the Constitutional Court regarding the long judicial
processes.
The ones who lost their lives in Sivas massacre
Muhibe Akarsu – (35 years old, guest), Muhlis Akarsu – (45 years old,
artist), Gülender Akça – (25 years old, artist), Metin Altıok – (52
years old, poet and writer), Ahmet Alan – (22 years old, artist),
Mehmet Atay – (25 years old, journalist), Sehergül Ateş – (30 years
old, artist), Behçet Aysan – (44 years old, poet), Erdal Ayrancı – (35
years old, director), Asım Bezirci – (66 years old, researcher and
writer), Belkıs Çakır - (18 years old, artist), Serpil Canik –(19 years
old, artist), Muammer Çiçek – (26 years old, actor), Nesimi Çimen – (67
years old, poet and artist), Carina Cuanna – (23 years old, journalist
from the Netherlands), Serkan Doğan – (19 years old, artist), Hasret
Gültekin– (23 years old, poet and artist), Murat Gündüz - (22 years
old, artist), Gülsüm Karababa –(22 years old, artist), Uğur Kaynar –
(37 years old, poet), Asaf Koçak – (35 years old, cartoonist), Koray
Kaya – (12 years old, child), Menekşe Kaya – (17 years old, artist),
Handan Metin – (20 years old, artist), Sait Metin – (23 years old,
artist), Huriye Özkan – (22 years old, artist), Yeşim Özkan – (20 years
old, artist), Ahmet Öztürk – (21 years old, hotel employee), Ahmet
Özyurt – (21 years old, artist), Nurcan Şahin – (18 years old, artist),
Özlem Şahin – (17 years old, artist), Asuman Sivri – (16 years old,
artist), Yasemin Sivri – (19 years old, artist), Edibe Sulari – (40
years old, artist), İnci Türk – (22 years old, artist), Kenan Yılmaz –
(21 years old, hotel employee). (BIA, 2 July 2019)
Socio-économique
/ Socio-economic
European Investment Bank Suspends
Lending to Turkey
EIB, the largest foreign creditor of Turkey, has announced that it
suspended lendings until the end of the year due to a strategy review
regarding its investments to Turkey.
The European Union (EU) imposed sanctions on Turkey earlier in the
month overt its hydrocarbon activities which it called "illegal."
CLICK - EU Imposes Sanctions on Turkey Over Eastern Mediterranean Drills
The EIB has spent between 400 million euros and 2.2 billion euros a
year in Turkey in the past three years, while is has not made an
investment this year so far.
The EIB will follow a "restrictive approach" in terms of new lending
operations, Reuters said, quoting a spokesperson of the bank. It said
the decision is not expected to affect private sector projects.
The EU decided on July 15 to reduce the pre-accession financial
assistance to Turkey for 2020 and ask the European Investment Bank to
review its lending to the country. It also decided to suspend
negotiations on the Comprehensive Air Transport Agreement and will not
hold the Association Council and further meetings of the EU-Turkey
high-level dialogues. (BIA, 24 July 2019)
Erdogan
limoge le gouverneur de la
banque centrale
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a limogé le gouverneur de la
Banque centrale, qu'il accusait de maintenir des taux trop élevés, une
décision lourde de conséquences pour l'économie turque et qui fait de
l'institution "l'otage du palais" présidentiel, selon ses détracteurs.
Le décret présidentiel est tombé samedi, comme un couperet : Murat
Cetinkaya, dont le mandat courait jusqu'à 2020, est remplacé par Murat
Uysal, son gouverneur adjoint.
Le décret ne précise pas la raison de cette mesure.
De récentes rumeurs dans les milieux économiques et politiques
faisaient état de dissensions entre M. Cetinkaya, à la tête de
l'institution depuis avril 2016, et le gouvernement sur l'opportunité
d'une baisse du taux directeur.
Celui-ci, qui s'élève à 24%, avait atteint ce niveau inédit en
septembre, quand le gouverneur avait décidé de le remonter de 625
points de base pour tenter d'enrayer la dégringolade de la livre.
Un taux "inacceptable" pour le président Erdogan, qui a critiqué à
plusieurs reprises la politique monétaire de la banque centrale,
qualifiant le haut niveau des taux de "mère de tous les maux".
"Je respecte l'indépendance de la banque centrale mais laissez-moi le
dire clairement : je suis contre la politique monétaire et, par-dessus
tout, les taux d'intérêt élevés", a-t-il encore dit le mois dernier.
Le président a cité en exemple son homologue américain Donald Trump,
qui a encore accentué sa pression récemment sur la Fed pour qu'elle
baisse ses taux (autour de 2,5%) afin de stimuler l'économie.
Le décret présidentiel turc intervient paradoxalement au moment où
l'économie connaît un début de reprise, Ankara ayant enregistré une
hausse de 1,3% de son PIB au premier trimestre, ce qui lui a permis de
sortir de la récession.
Surtout, l'inflation a baissé en juin pour atteindre 15,72% en rythme
annuel, après 18,71% en mai. Un recul plus marqué qu'attendu qui, selon
Bloomberg, ouvre la voie à une baisse des taux lors de la prochaine
réunion de l'institution monétaire le 25 juillet.
- "Otage du palais" -
Mais le récent échec électoral du parti présidentiel au pouvoir, l'AKP,
pourrait avoir nourri la volonté de M. Erdogan de reprendre la main. En
effet, l'AKP a bâti son succès depuis 2002 sur la croissance insolente
de l'économie qui a permis une nette amélioration des conditions de vie
- jusqu'à l'effondrement de la livre turque face au dollar en août 2018
qui a plongé le pays dans la récession pour la première fois depuis
2009.
D'autant qu'aux faiblesses structurelles de l'économie s'ajoute le
spectre de sanctions américaines en lien avec l'achat par Ankara de
missiles russes.
Quelle sera la politique du nouveau gouverneur ?
M. Uysal, en poste depuis juin 2016, a assuré qu'il continuerait à
oeuvrer "de manière indépendante" et resterait focalisé sur son
"objectif principal", qui est d'assurer "la stabilité des prix", a
indiqué la banque centrale dans un communiqué. Elle a précisé que le
nouveau gouverneur tiendrait une conférence de presse dans les
prochains jours.
Le parti d'opposition CHP a accusé le président de miner la crédibilité
du pays. "Ceux qui font ça ont perdu le droit de dire +ayez confiance
en notre économie+. La banque centrale turque est l'otage du palais.
Stop!", a posté sur Twitter Faik Oztrak, un porte-parole du parti
kémaliste.
"Comme je l'avais prévu, Ankara est en train de s'engager sur un chemin
aventureux depuis l'échec des élections", a réagi de son côté
l'économiste Ugur Gurses sur le réseau social. "Le but de l'éviction du
gouverneur de la banque centrale est clair : faire marcher la planche à
billets et baisser les taux. Mais le gouverneur ne peut pas être limogé
pour des raisons extérieures à la loi (régissant l'institution, ndlr).
Or un décret présidentiel n'est pas au-dessus de la loi", a-t-il
ajouté. (AFP,
6 juillet
2019)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
L'UE sanctionne les forages illégaux de la Turquie au
large de Chypre
L'Union européenne a adopté lundi une série de mesures politiques et
financières pour sanctionner la poursuite des forages réalisés
illégalement par la Turquie dans les eaux territoriales de Chypre
malgré ses mises en garde, a-t-on appris de sources européennes.
"Des conclusions sur la Turquie ont été adoptées et elles seront
rendues publiques dans les prochaines heures", a annoncé la cheffe de
la diplomatie européenne Federica Mogherini à l'issue d'une réunion des
ministres des Affaires étrangères de l'UE à Bruxelles.
Mme Mogherini n'a pas souhaité fournir plus de précisions au cours de
sa conférence de presse. Les décisions devraient être publiée vers
20H00 GMT, a-t-on appris.
La mesure la plus punitive est une coupe de 145,8 millions d'euros dans
les fonds européens dont devait bénéficier la Turquie en 2020. La
Banque européenne d'investissement a par ailleurs été invitée à revoir
les conditions pour l'octroi de ses financements à Ankara, ont indiqué
plusieurs sources européennes .
L'UE va enfin réduire le dialogue à haut niveau avec Ankara, mais sans
le rompre.
"Il n'est pas exclu que des sanctions ciblées puissent être adoptées à
un moment ou un autre", a indiqué un diplomate européen de haut rang.
Les dirigeants de l'UE avaient menacé fin juin d'adopter des sanctions
si Ankara refusait de cesser les forages d'exploration "illégaux".
Réunis en sommet à Bruxelles, ils avaient réitéré leur condamnation des
"activités illégales de forage".
Ces activités se sont poursuivies malgré les miese en garde et cette
situation est devenue "inacceptable", a expliqué le diplomate.
La découverte ces dernières années de gigantesques gisements gaziers en
Méditerranée orientale a aiguisé l'appétit de Chypre, qui rêve de
devenir à terme un acteur énergétique majeur.
Chypre est divisée en deux depuis l'invasion du tiers nord de l'île par
l'armée turque en 1974 après un coup d'Etat visant à rattacher l'île à
la Grèce.
La République de Chypre, membre de l'Union européenne, n'exerce son
autorité que sur les deux tiers sud de l'île. Au nord se trouve
l'autoproclamée République turque de Chypre du Nord, non reconnue par
la communauté internationale. (AFP, 15 juillet
2019)
Chypre
et l'UE condamnent les nouveaux forages turcs
au large de
l'île
Chypre a condamné lundi les nouveaux
forages effectués par la Turquie pour explorer des gisements gaziers au
large de l'île méditerranéenne, l'Union européenne exprimant sa "vive
préoccupation" après avoir menacé Ankara de sanctions en juin.
"Le gouvernement chypriote condamne avec la plus grande fermeté le
nouveau forage illégal dans l'est de Chypre", a indiqué la présidence
de la République de Chypre, dénonçant une "escalade dans les violations
continues de la part de la Turquie".
La découverte de gigantesques gisements gaziers dans la région a
aiguisé les appétits et attisé les tensions entre Ankara et Nicosie ces
dernières années.
Nicosie, membre de l'Union européenne (UE), n'exerce son autorité que
sur les deux tiers sud de l'île. La partie nord est occupée par la
Turquie depuis 1974, quand Ankara est intervenue militairement en
réaction à une tentative de coup d'Etat menée par des Chypriotes-grecs
voulant rattacher l'île à la Grèce.
Après avoir dépêché ces derniers mois un premier navire de forage,
"Fatih", la Turquie a envoyé le 20 juin un deuxième, "Yavuz", pour
explorer les gisements gaziers au large de la péninsule du Karpas
(nord-est), dans le tiers nord de l'île contrôlé par la République
turque de Chypre du Nord non reconnue par la communauté internationale.
Le ministre turc de l'Energie avait annoncé samedi que le navire Yavuz
allait commencer à forer au large de Chypre cette semaine.
L'UE, qui avait menacé la Turquie de sanctions après l'annonce de
l'envoi du "Yavuz", a exprimé lundi sa "vive préoccupation" concernant
ces opérations de forage qui "violent la souveraineté de Chypre".
"L'Union européenne répondra de façon appropriée, en totale solidarité
avec Chypre", a indiqué la cheffe de la diplomatie européenne Federica
Mogherini dans un communiqué.
La Turquie, qui estime que ces forages sont conformes au droit
international, s'oppose à toute exploitation des ressources gazières au
large de Chypre qui exclurait l'autoproclamée République turque de
Chypre du Nord.
Les autorités chypriotes ont délivré des mandats d'arrêt pour
l'équipage du Fatih. (AFP, 8 juillet
2019)
EU
Delegation Statement on Human Rights in
Turkey
The Delegation of the European Union to the Council of Europe (EUDEL)
released a statement on human rights in Turkey on July 3, 2019.
Published on the European External Action Service (EEAS) website, the
statement has raised concerns over the Gezi trial and the current state
of justice in Turkey and evaluated the EU-Turkey relations.
The EUDEL released the following statement on human rights in Turkey:
"The European Union is closely following the trial against 16 civil
society representatives over their involvement in 2013 Gezi Park
protests that started in Turkey recently.
"Among them are human rights defenders Osman Kavala and Yiğit
Aksakoğlu, who have been kept in detention since November 2017 and
November 2018 respectively, together with many civil society activists.
"The court's decision to release Yiğit Aksakoğlu pending trial is
positive news. However, the EU calls for the release without delay also
of Osman Kavala for the remaining period of his trial, and notes that
use of prolonged pre-trial detention can undermine the principle of
presumption of innocence and the right to a fair trial of the defendant.
Creating a climate of fear
"As the European Union has repeatedly said, the decision to indict
peaceful participants of the 2013 Gezi Park protests and to seek life
sentences is a source of concern.
"It also, together with the attempts to portray the protests as a
foreign plot, contributes to creating a climate of fear and to
discourage the right to peaceful assembly.
"Furthermore, the EU deplores that being a beneficiary of legitimate
foreign civil society funding has been used as an incriminating factor
in this case.
Promotion of civil society
"Support to civil society is at the heart of the EU's assistance to
Turkey, and moreover the 129th session of the Committee of Ministers in
Helsinki agreed a shared responsibility for democratic security in
Europe and the need to strengthen the protection and promotion of civil
society space.
"The European Union calls on the Turkish authorities, in line with
international standards, that the legal and legitimate activities of
independent civil society organizations take place without restrictions.
Judicial Reform Strategy
"Having attended the opening of the trial, the EU will continue to
closely monitor this case as well as trials against journalists,
members of parliament, human rights defenders, lawyers and academics
with the highest level of scrutiny.
"Concrete and lasting improvements in the area of human rights and the
rule of law, independent judiciary, including the respect of the
principle of presumption of innocence and due legal process remain
essential for the development of EU – Turkey relations.
"The European Union notes the adoption of the Justice Reform Strategy,
which need to be followed up by determined and concrete steps by Turkey
to implement its commitments and present clear and tangible results."
(BIA, July 4,
2019)
Turquie-USA-OTAN
/
Turkey-USA-NATO
Condamné
aux Etats-Unis, l'ex-banquier turc Atilla est sorti de prison
L'ex-directeur adjoint de la banque publique turque Halkbank, condamné
pour contournement des sanctions américaines contre l'Iran, a été
libéré vendredi, a indiqué à l'AFP le bureau fédéral des prisons (BOP).
Contacté par l'AFP, l'avocat de Mehmet Hakan Atilla, Victor Rocco, a
indiqué avoir appris que son client avait été remis à la police de
l'immigration (ICE), dans l'attente de son expulsion vers la Turquie.
Il avait été arrêté en mars 2017 à New York et reconnu coupable en
janvier 2018 de fraude bancaire et de conspiration, au terme d'un
procès très suivi en Turquie et dénoncé comme un "complot" par le
président turc Recep Tayyip Erdogan.
Il n'aura finalement pas effectué la totalité des 32 mois de détention
auxquels il avait été condamné et a bénéficié d'une libération
anticipée.
Le juge fédéral new-yorkais Richard Berman avait en partie donné raison
à la défense, estimant que M. Atilla n'avait eu qu'un "rôle mineur"
dans ce contournement, comparé au rôle central joué par l'homme
d'affaires turco-iranien Reza Zarrab.
Ce dernier, lui aussi inculpé par la justice américaine, avait surpris
tout le monde en acceptant à l'automne dernier de plaider coupable dans
cette affaire et de coopérer avec la justice américaine.
Il avait ensuite décrit en détail, lors du procès, l'instauration, à
partir de 2012, d'un schéma complexe impliquant trafic d'or et
livraisons fictives de nourriture entre l'Iran, la Turquie et Dubaï.
Les avocats de la défense avaient présenté M. Atilla comme le simple
exécutant des consignes du directeur général de la banque. Ce dernier
avait, selon M. Zarrab, l'appui de plusieurs ministres turcs et même de
Recep Tayyip Erdogan, à l'époque Premier ministre.
Le ministère turc des Affaires étrangères avait réagi mi-mai à
l'annonce de la peine en dénonçant un "simulacre de procès" et en
réaffirmant que M. Atilla était "innocent".
La peine de Reza Zarrab n'est pas connue, de nombreuses pièces du
dossier le concernant étant restées confidentielles.
(AFP, 20
juillet
2019)
Washington bloque la participation d'Ankara au programme
d'avions F-35
Les Etats-Unis ont confirmé mercredi l'exclusion de la Turquie du
programme d'avions furtifs F-35 en raison de sa décision d'acheter des
systèmes de défense anti-aérienne russes S-400, une sanction jugée
"injuste" par Ankara.
"Le F-35 ne peut pas coexister avec une plateforme de collecte de
renseignements russe qui va être utilisée pour percer ses capacités de
pointe", a justifié la Maison Blanche dans un communiqué.
Les Etats-Unis ont fait de "nombreuses" propositions pour vendre leur
propre système de missiles Patriot à la Turquie, a assuré la
porte-parole de la présidence, Stephanie Grisham.
Mais Ankara a préféré l'offre russe et, malgré les inquiétudes
exprimées par Washington, la livraison des premières pièces des
missiles S-400 a commencé vendredi, ce qui rend "impossible" son
maintien dans le programme F-35, selon Mme Grisham.
Ankara a immédiatement critiqué une décision "injuste", "unilatérale",
qui "ne respecte pas l'esprit de l'alliance" atlantique. Elle "n'est
pas non plus basée sur des raisons légitimes", a estimé le ministère
turc des Affaires étrangères dans un communiqué.
"Nous invitons les Etats-Unis à retirer cette erreur qui préparera la
voie à des dommages irréparables dans nos relations stratégiques", a
ajouté cette même source.
La Turquie est un état clé de l'Otan et son choix de s'équiper de
missiles russes aura "un impact négatif" sur son "interopérabilité"
avec les autres membres de l'alliance, a estimé Mme Grisham.
Un haut responsable de l'Otan a, sous couvert d'anonymat, confié
récemment son "inquiétude" à ce sujet.
- "Stratégique" -
Malgré tout, Washington "continuera à coopérer" avec Ankara, a ajouté
la porte-parole. "Les Etats-Unis accordent toujours une grande valeur à
la relation stratégique avec la Turquie" qui "ne se limite pas au F-35".
Selon un haut responsable du ministère de la Défense, David
Trachtenberg, les Etats-Unis "continueront à participer à des
exercices" militaires avec la Turquie, notamment ceux prévus
prochainement en Géorgie, en Allemagne et en Ukraine.
La veille, le président Donald Trump avait lui-même insisté sur ses
"bonnes relations" avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, se
gardant bien de critiquer l'achat des missiles russes. "Ils sont dans
une situation très compliquée", avait-il déclaré.
Le Congrès américain a pourtant pressé à plusieurs reprises l'exécutif
d'imposer des sanctions contre les responsables turcs impliqués dans
l'accord avec Moscou.
L'achat des missiles russes s'inscrit dans un réchauffement des
relations entre la Russie et la Turquie.
Washington est soucieux de préserver cet allié clé de l'alliance
atlantique mais craint que les opérateurs russes qui formeront les
militaires turcs aux S-400 ne percent les secrets technologiques du
F-35, un bijou de technologie censé échapper aux radars les plus
sensibles.
- Emplois menacés -
Le Pentagone avait donc donné jusqu'au 31 juillet à Ankara pour
renoncer aux missiles russes, sous peine d'être exclu du programme
F-35, auquel la Turquie participe depuis son lancement et dont elle
veut acquérir 100 exemplaires.
Concrètement, cette exclusion devrait entraîner l'expulsion des pilotes
turcs s'entraînant actuellement aux Etats-Unis sur le F-35 et
l'annulation de la livraison des quatre appareils déjà achetés par la
Turquie mais encore sur le sol américain.
De plus, le personnel turc du consortium international qui fabrique le
F-35 sera remplacé et les contrats de sous-traitance attribués à des
entreprises turques annulés. Celles-ci fournissent actuellement 937
pièces détachées du F-35, dont 400 qu'elles sont les seules à produire.
"La Turquie va certainement, et c'est regrettable, perdre des emplois
et des opportunités économiques à cause de sa décision", a déclaré
Ellen Lord, ministre adjointe à la Défense chargée des acquisitions,
lors d'un point de presse organisé après l'annonce de la Maison Blanche.
La Turquie, engluée dans la récession et une inflation rampante, aurait
pu, selon des estimations, gagner 9 milliards de dollars pour sa
participation au programme.
Le constructeur aéronautique américain Lockheed Martin devrait
également souffrir, a rappelé mardi Donald Trump. La Turquie ne peut
plus acheter "100 avions, Lockheed n'est pas exactement content, c'est
beaucoup d'emplois", avait-il souligné. (AFP, 17 juillet
2019)
Première livraison de missiles russes à la
Turquie, Washington
s'offusque
La Turquie a pris livraison vendredi
d'une première cargaison de missiles russes S-400, faisant fi des
avertissements de Washington où plusieurs membres du Congrès appellent
à des sanctions alors que l'économie turque bat déjà de l'aile.
La livraison de ce système de défense antiaérienne sophistiqué marque
un pic dans le réchauffement des relations entre la Russie et la
Turquie, qui a pris ses distances avec le camp occidental depuis un
coup d'Etat manqué en juillet 2016 contre le président Recep Tayyip
Erdogan.
Ankara et Moscou avaient pourtant été au bord de la rupture en novembre
2015 lorsque des chasseurs turcs avaient abattu un bombardier russe
au-dessus de la frontière syro-turque, avant de normaliser
graduellement leurs relations pour coopérer notamment sur le dossier
syrien.
"La livraison de la première cargaison d'équipements du système de
défense antiaérienne S-400 a commencé le 12 juillet à la base aérienne
Murted à Ankara", a indiqué le ministère turc de la Défense dans un
communiqué.
Appelée Akinci avant d'être rebaptisée Murted, la base en question est
considérée comme le QG des officiers putschistes qui avaient tenté de
renverser M. Erdogan. Le troisième anniversaire de ce putsch manqué
sera célébré lundi.
- Avertissements américains -
A Moscou, une porte-parole du Service fédéral pour la coopération
militaire et technique, Maria Vorobieva, a confirmé à l'agence Interfax
que "les systèmes S-400 ont commencé à être livrés à la Turquie".
Selon une source citée par l'agence publique TASS, un autre avion avec
d'autres éléments des S-400 doit décoller "prochainement" et une
troisième livraison de plus de 120 missiles de différents types sera
envoyée "à la fin de l'été" par voie maritime.
Par ailleurs, une autre source a indiqué à TASS qu'une vingtaine de
militaires turcs avaient été formés en mai et juin en Russie à
l'utilisation des S-400, et 80 autres doivent l'être en juillet et en
août.
La Turquie avait rejeté mercredi une énième mise en garde américaine
concernant l'achat de ces missiles russes, appelant Washington à ne pas
prendre de mesures susceptibles de "nuire aux relations" bilatérales.
Les Etats-Unis estiment en effet que les systèmes russes ne sont pas
compatibles avec les dispositifs de l'Otan, dont Ankara est membre. Un
haut responsable de l'Otan, parlant sous couvert d'anonymat, a
d'ailleurs affirmé que l'organisation était "préoccupée".
Washington juge qu'il existe un risque que les opérateurs russes qui
formeront les militaires turcs aux S-400 puissent dans le même temps
percer les secrets technologiques du nouvel avion furtif américain
F-35, dont la Turquie veut aussi se doter.
Plusieurs membres du Congrès américain, républicains comme démocrates,
ont appelé à annuler les livraisons des F-35 à Ankara, et ont demandé
des sanctions contre les responsables turques impliqués dans l'accord
avec la Russie.
"On avait donné le choix au président Erdogan, il a clairement fait le
mauvais", ont indiqué dans un communiqué commun Eliot Engel et Michael
McFaul, principaux élus démocrate et républicain à la commission des
Affaires étrangères de la Chambre des représentants.
"Qu'un allié de l'Otan choisisse de s'allier avec la Russie et Vladimir
Poutine au détriment de l'alliance atlantique et d'une coopération plus
étroite avec les Etats-Unis est dur à comprendre", ont-ils poursuivi.
- "Puissance eurasienne" -
Le nouveau secrétaire à la Défense de Donald Trump, Mark Esper, a
appelé son homologue turc Hulisi Akar vendredi. Ce dernier lui a
affirmé qu'Ankara était "sérieusement menacé" et que l'achat des
missiles S-400s n'était "pas un choix mais une obligation", selon un
communiqué du ministère Turc de la Défense.
Selon M. Akar, Ankara est obligé de prendre des mesures contre "les
attaques intensives" à sa frontière avec la Syrie et la Turquie est la
seule force capable de créer une "zone sûre" dans le nord de la Syrie.
Une délégation américaine doit se rendre à Ankara la semaine prochaine
afin de poursuivre les discussions.
M. Erdogan avait affirmé fin juin après avoir rencontré son homologue
américain Donald Trump au Japon qu'il ne craignait pas d'exposer son
pays à des sanctions en achetant les missiles S-400.
"Ce n'est pas un secret qu'Erdogan veut faire de la Turquie une
puissance eurasienne, ce qui suppose trouver un équilibre entre les
relations avec la Russie et la Chine d'un côté et les Etats-Unis de
l'autre", a estimé Nick Heras, du Center for a New American Security.
"Il n'est pas sûr que la Turquie restera pour toujours dans le camp
américain". (AFP, 12 juillet
2019)
L'Otan "préoccupée" par la livraison
de missiles russes à la Turquie
L'Otan est "préoccupée" par la
livraison à la Turquie, un poids lourd de l'Alliance atlantique, de
missiles russes S-400, a affirmé vendredi à l'AFP un de ses
responsables, sous couvert de l'anonymat.
"L'interopérabilité de nos forces armées est essentielle dans la
conduite de nos opérations et nos missions", a-t-il justifié, invitant
plutôt Ankara à poursuivre le développement de systèmes de défense
antiaérienne avec des alliés de l'Otan.
La Turquie a pris livraison vendredi d'une première cargaison de
missiles russes S-400, faisant fi des avertissements de Washington et
prenant le risque de s'exposer à des sanctions américaines alors que
son économie bat déjà de l'aile.
La livraison de ce système de défense antiaérienne sophistiqué marque
un pic dans le réchauffement des relations entre la Russie et la
Turquie, qui a pris ses distances avec le camp occidental depuis un
coup d'Etat manqué en juillet 2016 contre le président Recep Tayyip
Erdogan.
Pour l'Otan, certes les Alliés peuvent décider de leurs achats
d'équipements militaires. Cependant, a fait valoir le responsable à
l'AFP, "nous sommes préoccupés par les conséquences potentielles de la
décision de la Turquie d'acquérir le système S-400".
"La livraison de la première cargaison d'équipements du système de
défense antiaérienne S-400 a commencé le 12 juillet à la base aérienne
Murted à Ankara", a indiqué le ministère turc de la Défense dans un
communiqué.
L'information a été confirmée de source officielle à Moscou.
Selon une source citée par l'agence publique TASS, un autre avion avec
d'autres éléments des S-400 doit décoller "prochainement" et une
troisième livraison de plus de 120 missiles de différents types sera
envoyée "à la fin de l'été" par voie maritime. (AFP, 12 juillet
2019)
Priver la
Turquie des F-35 serait du "vol", selon Erdogan
Le président turc Recep Tayyip a estimé que priver la Turquie de
l'avion furtif américain F-35 en guise de sanction pour l'achat d'un
système de défense antiaérienne russe serait du "vol", dans des propos
rapportés par la presse jeudi.
"Si vous cherchez un client, qu'il y en a un, qu'il paie en temps et en
heure, comment pouvez-vous ne pas lui donner son bien ? Cela serait du
vol", a déclaré M. Erdogan, cité par le quotidien Hürriyet.
"Jusqu'à présent, nous avons payé 1,4 milliard de dollars" pour l'achat
de 116 appareils F-35, a ajouté le président turc, parlant à des
journalistes à l'issue de visites en Chine et au Japon.
Washington a donné jusqu'au 31 juillet à la Turquie pour qu'elle
renonce à l'acquisition des batteries de missiles antiaériens S-400
russes, que les Etats-Unis considèrent comme incompatibles avec le F-35
car ils pourraient percer leurs secrets technologiques. Faute de quoi,
Ankara sera sanctionné.
Mais après une rencontre avec le président américain Donald Trump en
marge du G-20 au Japon la semaine dernière, M. Erdogan s'est dit
convaincu qu'il n'y aurait pas de sanctions.
Selon lui les premiers S-400 doivent être livrés à la Turquie dans la
première moitié de juillet.
Le porte-parole du président turc, Ibrahim Kalin, a indiqué jeudi que
les S-400 seraient livrés "très prochainement", et a balayé
l'hypothèse, régulièrement soulevée par des observateurs, selon
laquelle Ankara recevrait les batteries russes mais ne les déploierait
pas afin de ménager Washington.
"La Turquie va utiliser les S-400 de façon active", a déclaré M. Kalin
lors d'une conférence de presse à Ankara, ajoutant que les responsables
militaires n'avaient pas encore décidé du lieu où les systèmes russes
seraient déployés. (AFP,
5 juillet
2019)
Relations
régionales / Regional Relations
Zone de "sécurité" en Syrie:
Ankara insatisfait des propositions
américaines
La Turquie n'est pas "satisfaite" des propositions américaines
concernant la création d'une "zone de sécurité" en Syrie séparant la
frontière turque de combattants kurdes soutenus par Washington, a
déclaré mercredi un ministre, ajoutant qu'Ankara était à "bout de
patience".
"Les nouvelles propositions américaines ne sont pas à un niveau
satisfaisant. Nous devons le dire clairement. Nous avons l'impression
qu'ils (les Etats-Unis) essaient de gagner du temps", a déclaré le chef
de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu.
"Nous devons trouver au plus vite un accord sur la zone de sécurité.
Nous sommes à bout de patience", a-t-il ajouté lors d'une conférence de
presse à Ankara.
La Turquie avait annoncé mardi que des responsables militaires
américains et turcs avaient commencé à plancher sur la mise en place
d'une "zone de sécurité" dans le nord de la Syrie.
La mise en place d'un tel dispositif avait été proposée en janvier par
le président américain Donald Trump à son homologue turc Recep Tayyip
Erdogan, à un moment où Ankara menaçait de lancer une offensive contre
une milice kurde soutenue par Washington.
Selon Ankara, M. Trump proposait de créer, dans le nord de la Syrie,
une zone de plusieurs km de profondeur à partir de la frontière turque
visant à séparer cette dernière des territoires contrôlés par cette
milice kurde, les Unités de protection du peuple (YPG).
La Turquie, qui a déjà mené deux offensives entre 2016 et 2018 dans le
nord de la Syrie contre les positions des YPG, menace désormais de
lancer de nouvelles opérations.
Le gouvernement turc qualifie les YPG de "groupe terroriste" en raison
de leurs liens étroits avec le Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK), une organisation qui livre une sanglante guérilla contre Ankara
depuis plus de 30 ans.
Mais les YPG sont soutenues par plusieurs pays occidentaux, comme les
Etats-Unis et la France. Les combattants kurdes ont notamment été en
première ligne dans le combat contre les jihadistes du groupe Etat
islamique (EI) en Syrie. (AFP, 24 juillet
2019)
5 personnes blessées par une roquette tirée depuis la
Syrie
Cinq civils turcs ont été blessés lorsqu'une roquette vraisemblablement
tirée depuis la Syrie s'est abattue sur une maison, ont indiqué mardi
les autorités, ajoutant que l'armée d'Ankara avait riposté par des tirs
d'artillerie.
"En réaction aux tirs de roquettes qui ont blessé cinq de nos
concitoyens (...), nous avons riposté avec nos armes lourdes déployées
le long de la frontière", a indiqué mardi le ministère turc de la
Défense dans un communiqué.
Selon les autorités locales, une salve de roquettes "vraisemblablement
tirées depuis la Syrie" est tombée lundi soir dans le district turc de
Ceylanpinar, à la frontière syrienne. L'un des projectiles s'est écrasé
sur une maison, faisant cinq blessés légers.
Les autorités turques n'ont pas désigné de suspects, mais Ankara a
plusieurs fois accusé, dans le passé, la milice kurde des Unités de
protection du peuple (YPG) d'avoir tiré des roquettes sur des villes
turques frontalières.
Les tirs de roquettes lundi soir sont intervenus alors que le chef du
commandement central américain chargé des opérations au Moyen-Orient
(Centcom), le général Kenneth McKenzie, avait effectué plus tôt ce
jour-là une visite dans des zones sous contrôle kurde en Syrie.
Entre 2016 et 2018, la Turquie a mené deux offensives contre des
territoires contrôlés par les YPG. Le président Recep Tayyip Erdogan
menace régulièrement de lancer de nouvelles opérations contre cette
milice kurde qu'Ankara considère comme un "groupe terroriste".
A la faveur du conflit en Syrie qui dure depuis 2011, les groupes
kurdes syriens ont établi une autonomie sur de larges pans du nord et
du nord-est du pays.
La Turquie redoute que l'implantation durable d'une zone autonome kurde
à sa frontière ne galvanise les velléités séparatistes sur son
territoire, où le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) livre une
sanglante guérilla depuis 1984.
Mais les YPG sont soutenues par plusieurs pays occidentaux, comme les
Etats-Unis et la France. Les combattants kurdes ont notamment été en
première ligne dans le combat contre les jihadistes du groupe Etat
islamique (EI) en Syrie. (AFP, 23 juillet
2019)
Le tueur présumé du vice-consul turc arrêté au Kurdistan
irakien
Les autorités kurdes irakiennes ont annoncé samedi avoir arrêté deux
suspects, dont le tueur présumé du vice-consul turc, abattu mercredi
par balles avec deux Irakiens dans un restaurant d'Erbil.
Mazloum Dag, présenté par le contre-terrorisme kurde irakien comme un
homme né en 1992 et originaire de Diyarbakir en Turquie, a été "arrêté
par la police et le contre-terrorisme", a indiqué le Conseil de
sécurité du Kurdistan irakien dans un communiqué, sans donner aucun
autre détail.
Mazloum Dag est, selon l'agence étatique turque Anadolu, le frère de
Dersim Dag, députée du principal parti prokurde de Turquie (HDP), la
deuxième force d'opposition au Parlement.
Le second suspect arrêté "a aidé Mazloum Dag à mener son action
terroriste", ont ajouté les autorités kurdes irakiennes, l'identifiant
comme Mohammed Biskesiz. Elles n'ont indiqué ni sa nationalité ni les
circonstances de son arrestation.
Le HDP est régulièrement accusé par le président Recep Tayyip Erdogan
d'être étroitement lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Cette organisation, considérée comme "terroriste" par Ankara, l'UE et
les Etats-Unis, a de nombreuses bases dans le nord irakien, et
notamment au Kurdistan. Depuis fin mai, la Turquie, qui possède
également des bases en Irak, mène une vaste campagne pour la déloger
d'Irak.
La branche armée du PKK a affirmé n'avoir aucun lien avec cette
fusillade, mais Ankara a annoncé jeudi avoir lancé son opération
aérienne "la plus étendue" contre le PKK au Kurdistan irakien en
réponse à "l'attaque cruelle à Erbil", la capitale du Kurdistan irakien.
De nombreux experts estiment probable que le PKK soit derrière cette
fusillade --qualifiée de "terroriste" par Erbil-- alors que
l'organisation a récemment accusé l'armée turque d'avoir tué plusieurs
de ses commandants dans des raids en Irak.
Mercredi, un homme armé de deux pistolets munis de silencieux, selon
des sources de sécurité, a tiré sur un groupe de diplomates turcs
accompagnés d'Irakiens dans un restaurant d'un quartier huppé d'Erbil,
ville réputée pour ses nombreux lieux de sorties.
Il a tué le vice-consul turc Osman Köse, enterré jeudi à Ankara, et
deux Kurdes Irakiens, dont un, blessé, qui a succombé à ses blessures
le lendemain. (AFP, 20 juillet
2019)
Le bilan
de l'attaque contre le
vice-consul turc en Irak monte à 3 morts
Un Kurde irakien a succombé à ses blessures au lendemain d'une attaque
meurtrière à Erbil, dans le nord de l'Irak, qui a aussi tué le
vice-consul turc et un autre civil, ont indiqué jeudi des proches à
l'AFP.
Mercredi en début d'après-midi, un homme armé a tiré sur des employés
du consulat général de la Turquie dans un restaurant d'un quartier très
fréquenté d'Erbil, capitale du Kurdistan irakien, selon un officier de
police.
Le vice-consul turc et un civil sont morts sur le coup.
Un troisième homme, blessé, est mort jeudi, selon ses proches. Son
cousin, sous le couvert de l'anonymat, l'a identifié comme Bachdar
Ramadan, 26 ans, affirmant qu'il a rendu son dernier souffle dans la
nuit de mercredi à jeudi.
L'agence de presse étatique turque Anadolu a affirmé, citant le
responsable du restaurant, que l'assaillant était seul, habillé en
civil et muni de deux pistolets. Il a délibérément pris pour cible les
employés du consulat turc, dans le quartier d'Ainkawa, connu pour ses
restaurants et commerces, selon l'agence.
Le suspect, qui a pris la fuite, n'a toujours pas été retrouvé jeudi à
la mi-journée, malgré les barrages mis en place dans et aux alentours
du quartier où a eu lieu l'attaque, ont affirmé des sources de sécurité.
Le gouvernement de la région autonome, où la Turquie dispose de bases
militaires, a indiqué qu'une enquête était en cours et qu'il ne
"tolèrerait aucun trouble à la sécurité et à la stabilité du Kurdistan".
L'attaque n'a pas été revendiquée mais Ankara a promis une "réponse
appropriée aux auteurs de cette attaque lâche".
Les troupes turques mènent depuis mai une opération au Kurdistan
d'Irak, frontalier de la Turquie, contre le Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), qualifié d'"organisation terroriste" par Ankara,
l'Union européenne et les Etats-Unis.
Un porte-parole de la branche armée du PKK, Dyar Denir, a affirmé
n'avoir aucun lien avec cette fusillade, mais de nombreux experts
irakiens ont déjà pointé du doigt la probable responsabilité du PKK,
qui a récemment annoncé la mort de commandants kurdes lors de raids
turcs. (AFP, 18 juillet
2019)
Dix marins turcs enlevés au large du
Nigeria
Dix membres de l'équipage d'un navire cargo battant pavillon turc ont
été enlevés lundi soir par des hommes armés au large du Nigeria, a
rapporté l'agence de presse étatique turque mardi.
Un responsable de l'entreprise Kadioglu Denizcilik qui gère le navire a
confirmé à l'AFP ces informations de l'agence Anadolu, ajoutant que 18
marins se trouvaient à bord du Paksoy-I au moment de l'attaque.
D'après Anadolu, les marins turcs ont été enlevés par des "assaillants
armés".
Selon un communiqué de Kadioglu Denizcilik cité par le site
d'informations en ligne Habertürk, le cargo naviguait à vide entre
Douala (Cameroun) et Abidjan lorsqu'il a été attaqué par des "pirates"
au large du Nigeria.
Le communiqué précise que personne n'a été blessé lors de l'enlèvement.
Le porte-parole du parti AKP au pouvoir en Turquie, Ömer Celik, a pour
sa part affirmé lors d'une conférence de presse télévisée qu'un navire
turc avait été "saisi au large du Nigeria, avec des membres d'équipage
turcs à son bord".
Il a ajouté que les autorités turques suivaient de près le dossier,
sans fournir davantage de détails.
Les enlèvements pour rançon sont fréquents au large du Nigeria,
quoiqu'en diminution. Le premier producteur de pétrole d'Afrique a fait
état de 14 attaques de piraterie au premier trimestre de cette année,
contre 22 pour la même période l'an dernier.
Le Bureau maritime international (BMI) attribue cette baisse à la
mobilisation d'un plus grand nombre de navires militaires contre les
pirates. (AFP, 16 juillet
2019)
La Turquie réclame à la Bosnie ses ressortissants soupçonnés
d'être des gulénistes
Les autorités bosniennes ont entamé une procédure visant à réexaminer
des titres de séjour accordés à plusieurs ressortissants turcs,
recherchés par Ankara pour des liens présumées avec le mouvement du
prédicateur Fethullah Gülen, ont annoncé lundi leurs avocats à Sarajevo.
Cette procédure, confirmée par les autorités locales, coïncide avec une
visite récente à Sarajevo du président turc Recep Tayyip Erdogan.
Les avocats bosniens Senka Nozica et Nedim Ademovic ont déclaré, en
conférence de presse, représenter sept ressortissants turcs qui ont
récemment été convoqués par le Service chargé des étrangers, au sein du
ministère de la Sécurité bosnien.
"Il s'agit d'une procédure visant à annuler leurs titres de séjour", a
déclaré l'avocate Senka Nozica.
Les avocats ont expliqué que l'ambassade turque à Sarajevo avait remis
aux autorités bosniennes une liste de noms, en affirmant que leurs
passeports turcs n'étaient plus valables.
"Aucune preuve" et aucun élément "sur la raison de l'annulation des
passeports" n'ont été remis, a déploré Me Nozica. Elle assure que leurs
clients "n'étaient aucunement liés au coup d'Etat" en Turquie en 2016
et qu'ils étaient à l'époque en Bosnie.
La plupart d'entre eux sont des enseignants qui travaillent en Bosnie,
certains depuis une vingtaine d'années, a-t-elle précisé.
"Les vérifications de leur séjour en Bosnie sont en cours, leurs
passeports ont été annulés et nous allons faire des vérifications
ensemble avec l'ambassade de la Turquie", a déclaré le directeur du
Service chargé des étrangers, Slobodan Ujic, à la Radio Free Europe
(RFE).
"Des institutions bosniennes subissent une terrible pression
politique", a déclaré Me Ademovic.
La Turquie commémorait justement lundi la mise en échec de la tentative
de putsch de 2016.
Ankara impute la tentative de putsch au prédicateur Fethullah Gülen, un
ancien allié d'Erdogan devenu son pire ennemi. Gülen, qui réside depuis
une vingtaine d'années aux Etats-Unis, nie toute implication.
Les procédures judiciaires lancées après ce coup de force avorté sont
d'une ampleur sans précédent en Turquie. Plus de 55.000 personnes ont
été arrêtées et plus de 150.000 limogées de la fonction publique.
Ankara affirme par ailleurs avoir obtenu l'extradition de 110 suspects
par une vingtaine de pays.
Les médias bosniens ont rapporté que le chef du principal parti
bosniaque (musulman, SDA), Bakir Izetbegovic, un proche d'Erdogan,
assistait lundi aux commémorations en Turquie, notamment dans une
mosquée, à côté du président turc. (AFP, 15 juillet
2019)
Attentat à
la voiture piégée près d'une église
dans l'Est de Syrie
Une voiture piégée a explosé
jeudi près d'une église dans la ville majoritairement kurde de Qamichli
dans le nord-est de la Syrie, blessant une dizaine de personnes, selon
un journaliste de l'AFP et un média d'Etat syrien.
L'explosion, qui n'a pas encore été revendiquée a endommagé la
principale façade de l'église de la Sainte Vierge des Syriaques
orthodoxes ainsi que des immeubles voisins, selon le journaliste.
La télévision d'Etat syrienne a fait état de onze blessés, tandis
que l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a rapporté sept
blessés, dont trois dans un état critique.
De son côté, la police locale rattachée aux autorités semi-autonomes
kurdes, les Assayech, a indiqué que 8 personnes avaient été légèrement
blessées dans l'explosion et transférées dans un hôpital.
Dans un communiqué, les Assayech ont accusé des "groupes terroristes"
sans les identifier d'être à l'origine de l'attentat.
Les forces kurdes contrôlent la majorité de la ville de Qamichli,
tandis que les forces du régime dominent l'aéroport et la plupart des
quartiers arabes.
Tout au long du conflit qui déchire la Syrie depuis 2011, la
ville a été le théâtre de plusieurs attentats meurtriers, dont certains
revendiqués par le groupe Etat islamique (EI).
En juillet 2016, au moins 44 personnes ont été tuées dans une
attaque suicide perpétrée par l'EI, tandis qu'en juin dernier, sept
civils, dont un enfant, ont été blessés suite à l'explosion d'une
voiture piégée conduite par un kamikaze.
Les forces Kurdes, fer de lance de la bataille anti-EI en Syrie
qui a mis fin en mars au "califat" autoproclamé du groupe jihadiste,
dominent le nord-est syrien, un territoire représentant près de 30% de
la superficie du pays.
La région accueille plusieurs groupes ethniques, notamment, des
arméniens, des arabes et des syriaques. Ces derniers représentent 15%
des 1,2 million de chrétiens de Syrie. (AFP, 11 juillet
2019)
Erdogan
rencontre Sarraj et
exhorte Haftar à cesser son offensive
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a demandé vendredi la fin des
"attaques illégales" de Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen,
lors d'une rencontre le chef du gouvernement d'union nationale (GNA)
Fayez al-Sarraj, selon la présidence turque.
"Le président a renouvelé son soutien au gouvernement (de Fayez
al-Sarraj) reconnu par la communauté internationale et a appelé à la
fin des attaques illégales menées par les forces d'Haftar", a déclaré
la présidence dans un communiqué.
M. Erdogan, qui avait rencontré Fayez al-Sarraj, le rival de M. Haftar,
à Istanbul plus tôt dans la journée, lui a réaffirmé le soutien de la
Turquie à son gouvernement pour assurer la paix et la stabilité dans le
pays, selon la présidence turque.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé vendredi à un cessez-le-feu
urgent en Libye, où un millier de personnes, dont des dizaines de
migrants, ont été tuées en trois mois de combats entre camps rivaux
près de Tripoli.
Le 4 avril, les troupes du maréchal Khalifa Haftar ont lancé une
offensive pour s'emparer de Tripoli, où siège leur rival, le
Gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, reconnu par
l'ONU.
Les combats au sol et les raids aériens dans la bataille de Tripoli ont
poussé selon l'ONU plus de 100.00 personnes à la fuite, dans un pays
miné depuis 2011 par des luttes de pouvoir et livré à des milices qui
font la loi.
Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), un millier de
personnes ont été tuées et plus de 5.000 blessées dans les violences
aux portes de Tripoli.
Depuis le début de l'offensive de Khalifa Haftar, les armes affluent
dans les deux camps en violation parfois flagrante d'un embargo décrété
pour la Libye en 2011.
Fayez al-Sarraj est notamment soutenu par la Turquie et le Qatar.
L'Italie semble aussi en sa faveur. Khalifa Haftar bénéficie de son
côté du soutien de l'Egypte et des Emirats arabes unis et d'un appui au
moins politique notamment des Etats-Unis et de la Russie. La France a
été accusée de le privilégier, ce dont elle se défend. (AFP, 5 juillet
2019)
Erdogan prône une solution pour la situation des
Ouïghours en Chine
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a prôné après une visite en
Chine une solution à la situation des Ouïghours au Xinjiang "tenant
compte des sensibilités" des deux parties, selon des propos rapportés
par la presse jeudi.
"Je pense que l'on peut trouver une solution en tenant compte des
sensibilités de chacun", a déclaré M. Erdogan dans une interview
accordée à plusieurs journaux avant son retour en Turquie.
Depuis une série d'attentats sanglants au Xinjiang attribués à des
membres de la minorité turcophone des Ouïghours, le gouvernement
chinois impose des mesures de sécurité draconiennes dans cette vaste
région, frontalière de l'Asie centrale et du Pakistan.
La Chine est soupçonnée d'avoir interné dans le territoire jusqu'à un
million de personnes dans des camps de rééducation. Pékin dément ce
chiffre et parle de "centres de formation professionnelle" destinés à
lutter contre la radicalisation islamiste.
Jusqu'à présent, la Turquie est le seul pays musulman à avoir fermement
dénoncé l'existence de ces structures, le ministère des Affaires
étrangères qualifiant de "honte pour l'humanité" le traitement réservé
aux Ouïghours.
L'agence officielle chinoise Chine nouvelle a affirmé que lors de sa
visite à Pékin et sa rencontre mardi avec le président chinois Xi
Jinping, M. Erdogan a déclaré que les gens vivaient "heureux" au
Xinjiang, une apparente volte-face.
Sans commenter les propos rapportés, le chef de l'Etat turc a
toutefois déploré, selon l'interview publiée jeudi, l'approche
"émotionnelle" de certains, qui affecte selon lui les relations
bilatérales entre Ankara et Pékin et en fait "payer le prix" à la
Turquie et à ses citoyens.
Lors de son déplacement en Chine, M. Erdogan a indiqué à ses
interlocuteurs qu'Ankara souhaitait que "les Ouïghours puissent vivre
dans la paix et la prospérité" en Chine et "transmis ses points de vue
et attentes à ce sujet", a assuré mercredi le directeur de la
communication de la présidence turque, Fahrettin Altun. (AFP, 4 juillet
2019)
La
tension Haftar-Ankara
risque d'exacerber une guerre régionale par procuration
En provoquant Ankara, le maréchal libyen Khalifa Haftar tente de faire
oublier le revers subi dans la bataille de Tripoli et de susciter un
surcroît d'implication de ses soutiens, au risque d'exacerber la guerre
par procuration entre puissances du Moyen-Orient, selon des experts.
L'homme fort de l'est libyen, qui mène depuis trois mois une offensive
pour s'emparer de la capitale, a menacé vendredi de s'en prendre aux
intérêts turcs dans le pays, accusant Ankara de soutenir militairement
ses rivaux du Gouvernement d'union (GNA), reconnu par l'ONU.
Ses forces sont ensuite passées à l'action, en arrêtant six
ressortissants turcs, finalement libérés lundi, au lendemain de menaces
de représailles d'Ankara.
Les forces pro-Haftar ont également annoncé dimanche soir avoir détruit
au cours d'une frappe un "drone turc" à l'aéroport de Mitiga, près de
Tripoli.
Les menaces de Khalifa Haftar contre la Turquie, le 27 juin, sont
intervenues au lendemain de l'annonce de la prise par les forces
pro-GNA de Gharyan, ville située à une centaine de kilomètres de
Tripoli dont le maréchal avait fait son centre opérationnel dans son
offensive contre la capitale, à plus de 1.000 km de son bastion de
Benghazi (est).
- Les "soucis" de Haftar -
En s'attaquant à Ankara, Haftar tente de détourner l'attention après ce
sérieux revers, estiment des analystes.
"Il s'agit réellement de noyer le poisson", dit à l'AFP Jalel
Harchaoui, chercheur à l'Institut Clingendael de La Haye.
Selon M. Harchaoui, Khalifa Haftar est à présent face à deux soucis
majeurs.
La perte de Gharyan, d'abord, est un "vrai handicap pour une poursuite
de l'offensive contre Tripoli". A cela s'ajoute la découverte de
plusieurs missiles américains Javelin à Gharyan, vraisemblablement
livrés par les Emirats arabes unis, un des soutiens régionaux du camp
Haftar avec l'Egypte et l'Arabie saoudite.
Ces missiles, présentés à la presse à Tripoli, "prouvent que les
Emirats ont violé leur engagement auprès de Washington de ne pas
transmettre ces armes sophistiquées à une tierce entité", souligne M.
Harchaoui.
"Cela vient créer un malaise entre Américains et Emiratis", ajoute-t-il.
En s'attaquant à la Turquie, le maréchal Haftar espère "une implication
plus directe d'Ankara, ce qui obligerait ses propres parrains (Emirats
et Egypte) à faire de même", dit Arnaud Delalande, spécialiste des
questions de défense.
M. Harchaoui estime toutefois qu'Ankara n'a pas intérêt à tomber dans
ce piège: la Turquie "a réussi sa mission en Tripolitaine (la région de
l'ouest libyen, NDLR) pour l'instant, grâce aux drones armés livrés en
mai" aux forces du GNA, et "n'a pas tellement besoin d'une escalade" à
ce stade.
- "Autoritarisme strict" ou "populiste"? -
Selon M. Delalande, la Turquie a fourni au GNA "des véhicules, des
drones armés ou non, un soutien technique (de la formation notamment),
mais également une implication plus directe en particulier pour le
pilotage des drones Bayraktar TB2, le temps que les (combattants)
libyens soient opérationnels".
Cette "menace des drones turques est prise très au sérieux" par les
pro-Haftar, qui en ont détruit deux au sol à l'aéroport de Mitiga le 8
juin et ont revendiqué la destruction d'un autre dimanche, dit-il.
Selon lui, Ankara a livré initialement quatre drones au GNA, qui en a
commandé quatre autres après la perte des deux premiers, "certainement
détruits par des appareils émiratis".
En juin, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait confirmé que son
pays fournissait des armes au GNA, estimant que ces équipements avaient
permis à Tripoli de "rééquilibrer" la situation face aux forces de
Khalifa Haftar.
En aidant le gouvernement internationalement reconnu, Ankara "souhaite
se projeter comme une puissance capable de venir sauver le pluralisme
politique d'une agression menée par le Golfe et l'Égypte, lesquels
préfèrent un autoritarisme strict à l'autoritarisme populiste
d'Erdogan", juge M. Harchaoui.
Pour Jana Jabbour, spécialiste de la politique étrangère turque, le
conflit libyen s'est transformé en "une guerre par procuration entre
deux axes régionaux: d'une part l'axe turco-qatari, (...), et d'autre
part l'axe saoudo-égypto-émirati, qui combat les forces islamistes en
appuyant un retour des autoritarismes".
En s'engageant en Libye, la Turquie veut "peser sur l'équilibre des
forces régionales et façonner un ordre qui sauvegarde ses intérêts face
a l'affirmation croissante de l'Egypte, de l'Arabie et des Emirats",
avance-t-elle. (AFP, 2 juillet
2019)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Regain de tensions entre Ankara et Chypre sur le gaz
au large de l'île
Les relations entre Chypre et la Turquie, houleuses depuis plus de 40
ans sur la question de l'île méditerranéenne divisée, connaissent un
regain de tensions autour du gaz offshore après la décision d'Ankara de
mener ses propres explorations.
La découverte ces dernières années de gigantesques gisements gaziers en
Méditerranée orientale a aiguisé l'appétit de Chypre, membre de l'Union
européenne (UE), qui rêve de devenir un acteur énergétique majeur.
Les autorités chypriotes ont signé ces dernières années des contrats
d'exploration avec des géants des hydrocarbures comme Eni, Total et
l'américain ExxonMobil.
Mais la Turquie, dont l'armée occupe le tiers nord de l'île, s'oppose à
toute exploration et exploitation de ces ressources qui excluraient
cette partie de Chypre, où vivent les Chypriotes-turcs.
Ces derniers mois, elle a envoyé trois navires de forage au large de
Chypre malgré des avertissements de l'UE et Washington, et mardi elle a
promis de renforcer ses activités de forage malgré le vote de sanctions
par l'UE pour la dissuader de se livrer à ces actes "illégaux" dans la
Zone économique exclusive chypriote.
"C'est un jeu (...) où personne n'est prêt à céder", estime Hubert
Faustmann, professeur d'Histoire et de Sciences politiques à
l'Université de Nicosie.
- Sanctions "légères" -
Ankara "continuera de forer, ils pourraient même décider de forer dans
des blocs pour lesquels le gouvernement chypriote a accordé une
licence" aux compagnies européennes et américaines, explique-t-il à
l'AFP.
Chypre est divisée en deux depuis l'invasion du tiers nord de l'île par
l'armée turque en 1974 après un coup d'Etat visant à rattacher l'île à
la Grèce et qui inquiétait la minorité chypriote-turque.
La République de Chypre n'exerce son autorité que sur les deux tiers
sud de l'île, habitée par les Chypriotes-grecs. Le tiers nord est
administré par l'autoproclamée République turque de Chypre du Nord
(RTCN), non reconnue par la communauté internationale.
Réagissant aux dernières opérations de forage par la Turquie, l'UE, qui
cherche une alternative à la Russie comme fournisseur de gaz, a pris
des sanctions le 8 juillet, dont une coupe de 145,8 millions d'euros
dans les fonds européens dont devait bénéficier la Turquie en 2020.
Ankara affirme pour sa part ne pas être tenue par les accords de
délimitation maritime entre le gouvernement chypriote et d'autres pays
riverains de la Méditerranée, et fait valoir ses droits sur son propre
plateau continental.
"La Turquie ne reculera pas (...) Les sanctions de l'UE sont légères,
non douloureuses, et la Turquie sait qu'il n'y a aucune volonté de
confrontation", juge M. Faustmann.
Ankara "ne fera pas machine arrière à moins que l'UE et les Etats-Unis
appliquent de lourdes sanctions fragilisant son économie", estime aussi
Charles Ellinas, actif dans l'industrie des hydrocarbures à Chypre et
expert au centre de réflexion Atlantic Council.
"Mais je ne pense pas que cela arrive. L'Otan, le commerce et (la
question des) réfugiés sont trop importants pour eux".
Les tensions compliquent les travaux de forage des compagnies
étrangères.
En février 2018, un navire affrété par Eni pour effectuer des forages
avait dû rebrousser chemin après avoir été bloqué par des navires de
guerre turcs.
"L'intérêt pour ces opérations (de forage) est bien là, même si les
tensions avec la Turquie n'aident pas. Si elles s'estompent, il y aura
beaucoup d'intérêt, parce qu'il y a le soutien des marchés et de l'UE",
note Cyril Widdershoven, analyste du secteur énergétique et fondateur
du cabinet de consultants Verocy.
- Du "bruit pour rien"? -
Mardi, Chypre a jugé "inacceptable" une proposition chypriote-turque de
partage des revenus énergétiques.
Nicosie estime qu'une gestion conjointe ne sera possible qu'une fois un
accord de paix trouvé, assurant que les Chypriotes-turcs auront leur
part.
Mais "la Turquie poursuivra son agression jusqu'à ce que Chypre accepte
de mettre les hydrocarbures sur la table des négociations", estime M.
Ellinas. Actuellement, les discussions de paix sont au point mort.
En attendant, Chypre rêve d'engranger de gros profits grâce au gaz.
En juin, les autorités ont indiqué espérer des recettes estimées à 8,2
milliards d'euros sur 18 ans de l'exploitation du champ gazier
d'Aphrodite, selon un contrat avec l'anglo-néerlandais Shell,
l'américain Noble et l'israélien Delek.
L'ensemble des profits pour Chypre pourrait atteindre 15 milliards
d'euros sur vingt ans, avance M. Ellinas, "mais d'abord, il faut
garantir les ventes et c'est un défi dans un marché qui se dirige
inexorablement vers les énergies propres".
Pour M. Faustmann, Chypre doit trouver plus de gaz pour que
l'extraction soit viable sur le plan commercial: "A moins qu'il n'y ait
une grande découverte, ce pourrait être beaucoup de bruit pour rien. Il
n'y a pas assez de gaz extractible pour l'instant". (AFP, 21 juillet
2019)
Ankara
poursuivra les forages au large de Chypre
en dépit des mises en
garde
La Turquie poursuivra les travaux de
forage des gisements gaziers au large de Chypre, malgré les mises en
garde d'Athènes et de l'Union européenne, a affirmé mercredi le
ministère des Affaires étrangères.
Ankara "rejette" les critiques de responsables grecs et
européens, a affirmé le ministère dans un communiqué, soulignant que
l'un de ses navires a déjà commencé ses forages en mai et qu'un
deuxième, qui se trouve au large de la péninsule chypriote de Karpas,
s'apprête lui aussi à lancer ses travaux d'exploration.
Le communiqué ne donne pas de date pour le début de ces travaux,
mais le ministre de l'Energie, Fatih Sönmez, avait annoncé samedi
qu'ils commenceraient "d'ici une semaine".
La cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a annoncé
lundi que l'Union européenne, qui avait menacé la Turquie de sanctions
après l'annonce de l'envoi du navire de forage "Yavuz", répondrait "de
façon appropriée, en totale solidarité avec Chypre".
Mais le ministère turc des Affaires étrangères a rejeté cette mise en
garde, estimant que l'Union européenne ne pouvait endosser "un rôle de
médiateur impartial" dans ce dossier.
Ces dernières années, la découverte de gigantesques gisements gaziers
au large de Chypre a aiguisé les appétits. La République de Chypre a
signé des contrats d'exploration avec des géants des hydrocarbures
comme l'Italien ENI, le Français Total ou l'Américain ExxonMobil.
Mais la République de Chypre, reconnue internationalement, n'exerce son
autorité que sur les deux tiers sud de l'île, la partie nord étant
occupée par la Turquie depuis son invasion en 1974, en réaction à un
coup d'Etat visant à rattacher le pays à la Grèce.
Ankara, qui a accordé des contrats d'exploration à Turkish Petroleum en
2009 et 2012, s'oppose à toute exploration et exploitation de ces
ressources gazières qui excluraient la République turque de Chypre du
Nord (RTCN), autoproclamée et non reconnue par la communauté
internationale. (AFP, 11 juillet
2019)
Le
Caire et Washington "préoccupés" par les
projets de forage
turcs au large de Chypre
L'Egypte et les Etats-Unis se sont dits
mardi "préoccupés" par les nouveaux projets de forage turcs pour
explorer au large de Chypre des gisements gaziers dont les récentes
découvertes ont attisé les tensions en Méditerranée orientale.
"La détermination (de la Turquie) à poursuivre ses initiatives
unilatérales augmente le degré de tension" dans la région, a estimé
dans un communiqué le ministère égyptien des Affaires étrangères.
Le Caire appelle à éviter "l'escalade" et au "respect et à
l'application" du droit international.
"Les Etats-Unis restent fortement préoccupés par les tentatives
répétées de la Turquie de mener des opérations de forage au large de
Chypre", a indiqué de son côté le département d'Etat américain dans un
communiqué.
"Nous invitons les autorités turques à arrêter ces opérations et
encourageons toutes les parties à agir avec retenue et à ne pas
entreprendre d'actions renforçant les tensions dans la région", a-t-il
ajouté.
Chypre avait condamné lundi ces nouveaux projets de forage par la
Turquie. L'Union européenne, qui avait déjà menacé Ankara de sanctions
en juin, a dénoncé de son côté une "violation de la souveraineté de
Chypre".
Les découvertes récentes de gisements dans la région ont entraîné un
rapprochement dans ce domaine de l'Egypte, de Chypre, de la Grèce et
d'Israël.
Mais elles ont également suscité des tensions avec la Turquie, qui
occupe la partie nord de Chypre depuis 1974 et qui entretient des
relations tendues avec Nicosie et Le Caire.
Ces derniers mois, un premier navire de forage turc, "Fatih", puis un
deuxième en juin, "Yavuz", ont été dépêchés par Ankara pour explorer
les gisements gaziers au large de la péninsule du Karpas (nord-est),
dans le tiers nord de l'île contrôlé par la République turque de Chypre
du Nord, non reconnue par la communauté internationale.
Le ministre turc de l'Energie avait annoncé samedi que le navire
"Yavuz" allait commencer à forer au large de Chypre cette semaine.
(AFP, 10 juillet
2019)
Un
deuxième navire turc va
entamer des forages au large de Chypre
Le deuxième navire turc affrété par Ankara va commencer à forer les
gisements gaziers au large de Chypre la semaine prochaine, a déclaré
samedi le ministre turc de l'Energie, faisant fi des critiques de
l'Union européenne qui dénonce les "activités illégales" d'Ankara.
La Turquie avait envoyé le 20 juin un deuxième navire de forage pour
explorer ces gisements, sources de tensions entre Ankara et la
République de Chypre, membre de l'Union européenne.
"Si Dieu le veut, nous commencerons le premier forage d'ici une
semaine", a déclaré Fatih Sönmez, cité par la télévision privée NTV.
Le navire "Yavuz" va explorer une zone située au large de la péninsule
de Karpas, a précisé le ministre. Celle-ci est située dans le nord-est
de l'île, soit dans la partie qui est sous le contrôle de la République
turque de Chypre du Nord, non reconnue par la communauté internationale.
Un premier navire, "Fatih", dépêché il y a quelques mois, a déjà entamé
des forages exploratoires dans cette zone sur laquelle Chypre
revendique sa souveraineté.
Le 20 juin, après l'annonce de l'envoi du "Yavuz", l'Union européenne
avait menacé la Turquie de sanctions. Les 28 dirigeants de l'UE, alors
réunis en sommet à Bruxelles, avait condamné sans appel ses "activités
illégales de forage".
Les autorités chypriotes ont même délivré des mandats d'arrêt pour
l'équipage du Fatih. Mais le président turc Recep Tayyip Erdogan
multiplie les déclarations de fermeté. Selon Ankara, ces forages sont
non seulement "légitimes" mais parfaitement conformes au droit
international. (AFP, 6 juillet
2019)
Trois entreprises poursuivies à Chypre pour
soutien aux prospections turques
Chypre a lancé des poursuites judiciaires contre trois entreprises
accusées de soutenir les prospections pétrolières et gazières que mène
la Turquie dans les eaux de l'île, a déclaré mardi un responsable du
ministère des Affaires étrangères.
"Nous avons déjà lancé les poursuites judiciaires contre des
entreprises coopérant avec le (groupe pétrolier turc) TPAO", a ajouté
ce responsable.
L'action en justice concerne trois compagnies et leurs cadres, a-t-il
précisé, sans spécifier les noms ou adresses de ces entreprises ainsi
que l'instance où la plainte a été déposée.
La République de Chypre, membre de l'Union européenne, n'exerce son
autorité que sur les deux tiers sud de l'île. La partie nord est
occupée par la Turquie depuis 1974, quand Ankara est intervenue
militairement en réaction à une tentative de coup d'Etat menée par des
Chypriotes-grecs voulant rattacher l'île à la Grèce.
Ces dernières années, la découverte de gigantesques gisements gaziers
dans la région a aiguisé les appétits.
Chypre a signé des contrats d'exploration avec des géants des
hydrocarbures comme l'italien ENI, le français Total ou l'américain
ExxonMobil.
Mais Ankara s'oppose à toute exploration et exploitation de ces
ressources gazières qui exclurait la République turque de Chypre du
Nord (RTCN), autoproclamée dans le tiers nord de l'île et non reconnue
par la communauté internationale.
Nicosie a par le passé émis des mandats d'arrêt à l'encontre de
l'équipage d'un navire de forage, le Fatih, dépêché il y a quelques
mois au large de Chypre après qu'Ankara eut manifesté son intention
d'explorer des gisements dans la zone économique exclusive de l'île
européenne.
Le responsable du ministère chypriote des Affaires étrangères a indiqué
mardi que 10 à 20 individus, entreprises et cadres sont actuellement
visés par des mandats d'arrêt ou une action en justice, y compris des
personnes ou entités non-turques.
Ces actions sont toutes liées au déploiement du Fatih, a-t-il expliqué,
prévenant que des démarches similaires seront entreprises en cas
d'infraction de la part d'un deuxième navire de forage, Yavuz, dépêché
le 20 juin par la Turquie, qui a accordé des contrats d'exploration à
Turkish Petroleum en 2009 et 2012.
L'UE a menacé le 20 juin la Turquie de sanctions si Ankara refuse de
cesser les forages d'exploration "illégaux" réalisés au large de Chypre.
Les Etats-Unis ont également appelé la Turquie à revenir sur ses
projets de forage au large de Chypre. (AFP, 2 juillet
2019)
Immigration
/ Migration
Décès de Mustapha "Ernest" Erden à
Bruxelles
Communiqué de Secours Rouge du 25 juillet 2019:
C'est avec une immense tristesse que nous apprenons le décès de notre
ami et camarade, Mustapha "Ernest" Erden (aussi connu comme Mujo
Muric), tué par une crise cardiaque ce matin. Mustapha était un
militant communiste, membre du mouvement révolutionnaire turc de la
première heure, il habitait en Belgique depuis de nombreuses années et
participaient à toutes les mobilisations de la gauche révolutionnaire
locale et internationale. Son combat pour le socialisme,
l'internationalisme et la solidarité continuera à travers nos luttes.
Nos pensées vont aux ami·e·s, camarades et à la famille de Mustapha. Un
hommage sera prochainement rendu.
Nous nous rappellerons toujours de sa gentillesse, son esprit de vraie
camaraderie, son hostilité au sectarisme et son attachement à l'unité
de tou·te·s les révolutionnaires.
Plus de 6.000 migrants arrêtés à Istanbul en deux
semaines
Les autorités turques ont annoncé mercredi avoir arrêté en deux
semaines plus de 6.000 migrants, dont des Syriens, vivant de manière
"irrégulière" à Istanbul, dans le cadre d'un coup de filet mené sur
fond de fort sentiment antimigrants en Turquie.
"Nous menons une opération depuis le 12 juillet (...) Nous avons
attrapé 6.122 personnes à Istanbul, dont 2.600 Afghans. Une partie de
ces personnes sont des Syriens", a déclaré le ministre de l'Intérieur
Süleyman Soylu dans une interview avec la chaîne turque NTV.
M. Soylu a démenti que des Syriens étaient expulsés vers leur pays
déchiré par une guerre civile meurtrière depuis 2011, après que des ONG
eurent affirmé avoir recensé des cas de personnes renvoyées en Syrie.
"Ces personnes, nous ne pouvons pas les expulser (...) Lorsque nous
attrapons des Syriens qui ne sont pas enregistrés, nous les envoyons
dans des camps de réfugiés", a-t-il affirmé, mentionnant un camp dans
la province turque de Hatay, frontalière de la Syrie.
Il a toutefois ajouté que certains Syriens choisissaient de rentrer de
leur propre gré en Syrie.
La Turquie accueille sur son sol plus de 3,5 millions de Syriens ayant
fui la guerre, dont 547.000 sont enregistrés à Istanbul.
Les autorités affirment n'avoir aucun problème avec les personnes
dûment enregistrées auprès des autorités à Istanbul, mais disent lutter
contre les migrants vivant dans cette ville alors qu'ils sont
enregistrés dans d'autres provinces, voire dans aucune province.
Le gouvernorat d'Istanbul a lancé lundi un ultimatum, qui expire le 20
août, enjoignant les Syriens y vivant illégalement de quitter la ville.
Un groupement d'ONG syriennes a toutefois indiqué lundi que "plus de
600 Syriens", pour la plupart titulaires de "cartes de protection
temporaires" délivrées par d'autres provinces turques, avaient été
arrêtés la semaine dernière à Istanbul et renvoyés en Syrie.
La Coalition nationale de l'opposition syrienne, basée à Istanbul, a
déclaré mardi qu'elle était entrée en contact avec les autorités
turques pour discuter des dernières mesures prises contre les Syriens,
appelant à stopper les "expulsions".
Son président, Anas al-Abda, a appelé le gouvernement turc à accorder
un délai de trois mois aux Syriens concernés pour régulariser leur
situation auprès des autorités.
Ce tour de vis contre les migrants survient après la défaite du parti
du président Recep Tayyip Erdogan lors des élections municipales à
Istanbul, en juin, lors desquelles l'accueil des Syriens s'était imposé
comme un sujet majeur de préoccupation les électeurs.
Pendant la campagne, le discours hostile aux Syriens s'était déchaîné
sur les réseaux sociaux, avec le mot-dièse #LesSyriensDehors.
D'après une étude publiée début juillet par l'Université Kadir Has à
Istanbul, la part des Turcs mécontents de la présence des Syriens est
passée de 54,5% en 2017 à 67,7% en 2019.
Mardi, M. Soylu a indiqué que l'objectif de son gouvernement était
d'expulser 80.000 migrants en situation irrégulière en Turquie, contre
56.000 l'an dernier. (AFP, 24 juillet
2019)
Campagne d'expulsions à Istanbul
contre les Syriens y vivant
illégalement
Le gouvernorat d'Istanbul a lancé lundi un ultimatum, qui expire le 20
août, enjoignant les Syriens y vivant illégalement de quitter la ville,
où une campagne d'expulsions est en cours depuis plusieurs jours.
Le gouvernorat a affirmé dans un communiqué que plus de 547,000 Syriens
vivaient à Istanbul "sous le régime de protection temporaire" après
avoir fui le conflit qui ravage leur pays, mais que tous ceux qui s'y
sont installés illégalement étaient désormais passibles d'expulsion.
La Turquie accueille plus de Syriens déplacés par la guerre qu'aucun
autre pays au monde: ils sont plus de 3,5 millions à y avoir trouvé
refuge.
Selon un communiqué publié par le gouvernorat d'Istanbul en turc et en
arabe, les Syriens installés à Istanbul mais enregistrés en tant que
réfugiés dans un autre gouvernorat turc seront renvoyés vers le
gouvernorat en question, alors que ceux qui ne sont pas du tout
enregistrés seront expulsés hors de Turquie.
"Les étrangers de nationalité syrienne qui ne sont pas enregistrés sous
le régime de protection temporaire ou ne disposant pas d'un permis de
résidence seront expulsés vers les provinces désignées par le ministère
de l'Intérieur. L'inscription au régime de protection temporaire à
Istanbul est close", a indiqué le gouvernorat.
"Un délai expirant le 20 août a été accordé aux étrangers de
nationalité syrienne vivant à Istanbul mais disposant de cartes de
protection temporaires délivrées par d'autres provinces pour retourner
dans ces provinces, faute de quoi ils y seront renvoyés conformément
aux consignes du ministère de l'Intérieur", a-t-il ajouté.
Les forces de sécurité turques ont renforcé les contrôles d'identités
ces derniers jours à Istanbul, notamment dans les stations de métro,
les gares routières et les quartiers à forte concentration de Syriens.
Selon Mahdi Daoud, président du Forum des associations syriennes, une
coalition d'ONG syriennes, "plus de 600 Syriens", pour la plupart
titulaires de "cartes de protection temporaires" délivrées par d'autres
provinces turques, ont été arrêtés la semaine dernière à Istanbul et
expulsés vers la Syrie.
Il a souligné que ces expulsions allaient même à l'encontre des
directives du ministère turc de l'Intérieur, car ces personnes auraient
dû être renvoyées vers les provinces où elles sont enregistrées en
Turquie et non pas vers la Syrie.
"Ils ont été forcés de signer des documents reconnaissant qu'ils
rentraient volontairement en Syrie", a-t-il ajouté dans des
déclarations à l'AFP.
Il a affirmé que le Forum des associations syriennes était entré en
contact avec les autorités turques à la suite de ces expulsions "et
aucun nouveau cas n'a été enregistré depuis samedi".
Selon M. Daoud, près de 26.000 Syriens vivent à Istanbul sans disposer
de carte de protection temporaire. Il n'a pas été en mesure de donner
le nombre de ceux vivant dans la mégapole mais titulaires d'une carte
de protection délivrée ailleurs en Turquie.
D'après une étude publiée début juillet par l'Université Kadir Has à
Istanbul, la part des Turcs mécontents de la présence des Syriens est
passée de 54,5% en 2017 à 67,7% en 2019.
Pendant la campagne pour les élections municipales cette année, le
discours hostile aux Syriens s'est déchaîné sur les réseaux sociaux,
avec le mot-dièse #LesSyriensDehors.
Le nouveau maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, a été critiqué pour s'être
ému du nombre d'enseignes en arabe dans certains quartiers.
Accusé de laxisme, le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, qui prônait
l'accueil des Syriens au nom de la "solidarité musulmane", veut
désormais montrer un visage de fermeté. (AFP, 22 juillet
2019)
Guinéen tué près de Rouen: un suspect de
nationalité turque en garde à
vue
Moins de soixante-douze heures après l'agression mortelle d'un jeune
universitaire guinéen près de Rouen, qui a suscité un fort émoi pour
son caractère présumé raciste, un homme de nationalité turque, qui
présente des antécédents psychiatriques, a été placé en garde à vue
lundi matin.
Le suspect, de nationalité turque, selon des sources policières, né en
1990, a été interpellé "ce matin à Rouen à 9H30" et a des "antécédents
psychiatriques".
"C'est un petit voyou connu pour des délits mineurs, comme de
stupéfiants", a indiqué à l'AFP une autre source policière.
"Il a été identifié sur la base de l'exploitation de vidéos et de
témoignages", a ajouté cette source, précisant que le suspect était
originaire de Canteleu, dans la banlieue de Rouen, où s'est déroulée
l'agression, mais n'y habite plus.
De même source, le suspect portait "un maillot du club turc de
Galatasaray", un club de football d'Istanbul, au moment des faits qui
ont eu lieu vendredi vers 20h20, peu avant la finale de la Coupe
d'Afrique des Nations entre l'Algérie et le Sénégal.
Le procureur de Rouen Pascal Prache a confirmé à l'AFP qu'une personne
a été interpellée et placée en garde à vue.
Selon l'avocat de la famille Me Jonas Haddad, "il s'agit d'un crime
raciste, sans aucun doute, mais rien ne permet d'établir que c'est en
lien avec la finale de la CAN". "Rien ne permet de dire aussi qu'il a
été agressé par un supporteur algérien", avait-il dit lundi matin à
l'AFP alors que certaines personnalités et associations pointaient du
doigt la communauté algérienne.
- Marche blanche vendredi -
Vendredi soir, Mamoudou Barry, enseignant-chercheur à l'Université de
Rouen-Normandie, a été invectivé par son agresseur, à la hauteur de
l'arrêt de bus Provence à Canteleu, alors qu'il rentrait chez lui en
voiture avec son épouse, selon des proches de la victime et l'avocat.
"L'agresseur les a pointés du doigt et a dit: +Vous les sales noirs, on
va vous niquer ce soir+", a expliqué Kalil Aissata Kéita, enseignant
chercheur à l'Université de Rouen, lui aussi Guinéen et "ami proche" de
la victime.
M. Barry serait descendu de sa voiture pour demander des explications.
L'agresseur "l'a frappé à coups de poings et de bouteilles", puis, "la
victime est mal tombée, il a perdu beaucoup de sang. Quelqu'un a tenté
de lui faire un massage cardiaque", a expliqué Me Haddad. Transporté au
CHU de Rouen, Mamoudou Barry, père d'une petite fille, est mort samedi.
Mamoudou Barry, âgé de 31 ans, avait soutenu une thèse de droit
le 27 juin à Rouen sur les "Politiques fiscales et douanières en
matière d'investissements étrangers en Afrique francophone", selon le
site de l'Université.
Une marche blanche doit être organisée vendredi à Rouen, a précisé
l'avocat.
Cette agression mortelle avait suscité dimanche une cascade de
réactions politiques, de droite comme de gauche. Le député LR Éric
Ciotti s'est dit "scandalisé par ce crime barbare", tandis que la
présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse s'est dite
également "choquée". "Le racisme à en pleurer. Une femme, une fille
dévorées par le chagrin parce que la vie de celui qu'elles aimaient a
rencontré un abruti", s'était indigné pour sa part le Premier
secrétaire du PS Olivier Faure.
Dans un communiqué diffusé lundi, SOS Racisme estime que "toute la
lumière doit être rapidement faite sur les circonstances de cet acte
barbare. En effet, il flotte sur cet acte criminel un parfum de racisme
sur lequel les services enquêteurs doivent rapidement se prononcer".
(AFP, 22
juillet
2019)
17
morts dans l'accident d'un minibus
de migrants
Au moins 17 personnes, dont 16 migrants, ont été tuées et 50 blessées
jeudi dans l'accident d'un minibus dans la province turque de Van
(est), a rapporté l'agence de presse privée DHA.
Cinq enfants figurent parmi les victimes, ainsi que le conducteur du
minibus, a précisé DHA, citant Mehmet Emin Bilmez, le gouverneur de
Van. L'accident a eu lieu près de la frontière iranienne alors que les
migrants entraient illégalement en Turquie, selon l'agence.
Un premier bilan faisait état de 15 morts. La nationalité des migrants
n'était pas connue dans l'immédiat.
M. Bilmez a précisé que 67 personnes étaient à bord du minibus, d'une
capacité de 17-18 passagers seulement.
Une enquête est en cours pour déterminer les causes de l'incident et la
nationalité des blessés.
Des images montraient des équipes de secours s'affairant auprès de
victimes autour du minibus renversé dans un champ, au pied d'une
colline.
L'accident a eu lieu à midi (09H00 GMT) lorsque le conducteur du
minibus a perdu le contrôle du véhicule, selon DHA. (AFP, 18 juillet
2019)
Des
attaques contre des Syriens à Istanbul font
craindre l'embrasement
Ahmad Yassine travaillait dans son salon
de coiffure à Küçükçekmece, un district populaire d'Istanbul,
lorsqu'une foule en colère s'est formée sous ses yeux: quelques
dizaines, d'abord, puis des centaines, avant d'attaquer sa boutique et
celles d'autres Syriens.
"Ils ont jeté des pierres, la vitre s'est complètement fracassée. On
était trois à l'intérieur, on a eu peur. On n'a pas pu sortir avant
minuit, une heure du matin", raconte à l'AFP ce jeune homme à l'allure
soignée qui a fui Alep il y a six ans.
Dernière d'une série de violences contre les Syriens, l'émeute qui a
secoué Küçükçekmece il y a une dizaine de jours fait craindre
l'embrasement dans un climat volatile où la parole xénophobe s'est
libérée, notamment durant la dernière campagne pour les élections
municipales.
La Turquie accueille plus de Syriens déplacés par la guerre qu'aucun
autre pays au monde: ils sont plus de 3,5 millions à y avoir trouvé
refuge, dont 500.000 à Istanbul.
Mais alors que cet accueil, qui devait être provisoire, se prolonge et
que la situation économique s'est fortement dégradée, l'hospitalité des
hôtes est plus que jamais mise à l'épreuve.
D'après une étude publiée la semaine dernière par l'Université Kadir
Has à Istanbul, la part des Turcs mécontents de la présence des Syriens
est passée de 54,5% en 2017 à 67,7% en 2019.
A Istanbul, Turcs et Syriens cohabitent dans un équilibre souvent
précaire. A Küçükçekmece, tout est parti d'une rumeur, démentie par les
autorités, affirmant qu'un garçon syrien avait agressé verbalement une
fillette turque.
Les séquelles de ces incidents sont encore visibles: des vitrines sont
rafistolées avec du gros scotch et des enseignes pendent à leurs câbles.
Mohammad Amari, un Syrien âgé de 27 ans originaire de Damas, a trouvé
la pâtisserie dans laquelle il travaille saccagée en y arrivant le
lendemain. "Ils ont cassé la vitrine en utilisant des pierres et des
bâtons", déplore-t-il.
- "Boucs émissaires" -
Les violences survenues à Küçükçekmece ne sont pas isolées, mais jamais
les incidents n'avaient atteint une telle ampleur, selon les habitants.
La police a dû utiliser des grenades lacrymogènes et un canon à eau
pour disperser la foule.
Bien qu'il soit Turc, Esat Sevim a lui aussi vu son restaurant être
vandalisé. Son tort ? Employer des Syriens.
"Si on trouve un chat mort dans la rue, il y aura quelqu'un pour dire
que c'est un Syrien qui l'a tué. Il faut arrêter d'en faire des boucs
émissaires", s'agace-t-il.
Mais alors que la situation économique s'est dégradée, avec une
inflation et un chômage élevés, les Syriens sont souvent pointés du
doigt.
S'il ne cautionne pas la violence, Murat, un ouvrier habitant à
Küçükçekmece, veut ainsi que "les Syriens rentrent chez eux", car "nos
jeunes ne trouvent plus de travail".
Des responsables politiques ont aussi été accusés d'avoir soufflé sur
les braises pendant la campagne pour les municipales.
Le nouveau maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, a été critiqué pour s'être
ému du nombre d'enseignes en arabe dans certains quartiers. "Ici, c'est
la Turquie, c'est Istanbul", a-t-il dit la semaine dernière.
Pendant la campagne, le discours hostile aux Syriens s'est déchaîné sur
les réseaux sociaux, avec le mot-dièse #LesSyriensDehors.
- Chasse aux enseignes -
Accusé de laxisme, le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, qui prônait
l'accueil des Syriens au nom de la "solidarité musulmane", veut
désormais montrer un visage de fermeté.
Le gouvernorat de la province d'Istanbul a indiqué la semaine dernière
qu'il avait sommé plus de 700 commerçants syriens de turciser leurs
enseignes en arabe.
Mais la plupart des Turcs interrogés à Küçükçekmece relativisent la
portée des derniers incidents et appellent à faire preuve de solidarité.
Ahmet, un marchand de fruits et légumes du quartier où les boutiques
ont été saccagées, s'est interposé pour protéger le magasin d'un Syrien
en se faisant passer pour son propriétaire.
"S'ils ne veulent pas des Syriens, qu'ils lancent une pétition et
aillent voir notre président. Mais cela ne sert à rien de détruire et
vandaliser", dit-il.
Vu le climat actuel et depuis les derniers incidents, Ahmad redoute
néanmoins que la situation ne s'aggrave.
"Cette fois, ils n'ont attaqué qu'avec des pierres", dit-il. "Mais qui
sait si, un jour, ils ne vont pas m'attaquer avec des armes?"
(AFP, 10 juillet
2019)
L'explosion en Turquie a tué trois Syriens
L'explosion d'une voiture en Turquie près de la frontière avec la
Syrie, qui a tué vendredi trois Syriens, est "sans doute un acte
terroriste", a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan.
"Les premiers éléments laissent penser qu'il s'agit sans doute d'un
acte teroriste", a-t-il dit aux journalistes à Istanbul. "Il est clair
qu'il y avait une bombe dans la voiture", a-t-il ajouté.
"Nos collègues sont en train d'enquêter pour comprendre ce qu'il y
avait derrière cela", a-t-il encore expliqué dans cette déclaration
télévisée, ajoutant que le gouvernement transmettrait des informations
supplémentaires dans les heures à venir.
L'explosion a eu lieu à moins d'un kilomètre des bureaux du gouverneur
du district de Reyhanli vers 10h00 GMT, selon l'agence officielle
Anadolu.
Les images retransmises par la télévision turque montraient des flammes
et une fumée épaisse s'échappant de la voiture alors que les pompiers
tentaient d'éteindre l'incendie.
En mai 2013, une double explosion à la voiture piégée dans ce même
district de Reyhanli avait tué plus de 50 personnes, dans un des
attentats les plus meurtriers de l'histoire moderne de la Turquie.
En 2015 et 2016, une série d'attentats attribués par le gouvernement à
des groupes extrémistes et des militants kurdes avaient fait des
centaines de morts.
Le dernier attentat important dans le pays est celui du Nouvel an 2017,
lorsqu'un homme armé avait surgi dans un night-club d'Istanbul et tiré
dans la foule, tuant 39 personnes. (AFP, 5 juillet
2019)
Petition
Against Hatred Towards Migrants
The campaign of "We are all Migrants - No to Racism" has launched an
online petition in response to the recently escalating hatred and lynch
attempts towards migrants in Turkey.
The petition has underlined that extreme right wing politics and
authoritarianism have also led migrants to become targets across the
world.
Hate speech spreads on social media
Around 190 people, including artists, politicians, lawyers and writers
have supported the campaign so far. The petition has emphasized that
hate speech towards the migrants has been spreading especially on
social media and this hate speech, then, turns into physical assaults.
Referring to the incident that turned into a lynch attempt against the
Syrians living in İkitelli, İstanbul, the petition has further
highlighted, "As it is usually the case, racist hatred was again
ignited with an allegation of harassment."
Campaign also defines racism
The petition has also offered its own definition of racism:
"Though the news igniting lynches usually prove to be wrong,
attributing the action of a single individual to a whole group and
holding all Syrians responsible for a crime allegedly committed by a
single Syrian is racism."
Authorities called for duty
Emphasizing that the impunity in racist attacks encourages the
assaulters to seek new targets, the petition has also raised concerns
that migrants are held responsible for the death of Turkish soldiers in
Syria, which has led to an increase in attacks against Syrian migrants
in Turkey.
The petition ends with a call to the authorities to take the necessary
precautions to ensure migrants' safety of life and to enact deterrent
punishments of the ones who organize these attacks:
"The migrants who are employed under the worst conditions and
struggling against poverty and racism are our brothers and sisters. Let
us build solidarity and fraternity with them!"
(BIA, July 4,
2019)
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