Droits
de l'Homme / Human Rights
121 suspects condamnés à la
prison à vie en lien avec le putsch manqué
Un tribunal turc a condamné vendredi à la prison à vie un total de 121
personnes à l'issue d'un procès en lien avec le putsch manqué de 2016,
qui a été suivi de purges d'une ampleur sans précédent, ont rapporté
les médias.
Parmi les 121 condamnés, 86 ont écopé de peines de prison à vie
"aggravées" à l'issue de leur procès, connu en Turquie comme "le procès
du Commandement général de la Gendarmerie", a indiqué l'agence étatique
Anadolu.
Les condamnés ont été reconnus coupables de "tentative de renversement
de l'ordre constitutionnel". Au total 245 personnes étaient jugées dans
le cadre de ce procès.
La peine de prison à vie "aggravée", qui comporte des conditions de
détention plus strictes, a remplacé dans l'arsenal juridique turc la
peine de mort abolie en 2004.
Après une interruption en raison du coronavirus, les audiences des
tribunaux ont repris en juin en Turquie, notamment le principal procès
du putsch manqué axé sur les événements qui s'étaient déroulés le 15
juillet 2016 au soir dans la base aérienne d'Akinci à Ankara,
considérée comme le QG des meneurs du putsch.
La tentative de coup d'Etat contre le président Recep Tayyip Erdogan a
fait près de 250 morts, sans compter les putschistes, et des milliers
de blessés.
Ankara impute cette tentative de renverser le président Erdogan à son
ancien allié, le prédicateur Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis
depuis une vingtaine d'années.
L'intéressé, dont Ankara n'a de cesse de demander l'extradition, dément
tout rôle dans le putsch manqué.
Les procédures judiciaires lancées après ce coup de force avorté sont
d'une ampleur sans précédent en Turquie. Plus de 55.000 personnes ont
été arrêtées lors des purges engagées après le 15 juillet. (AFP, 26 juin
2020)
La lourde condamnation d'une opposante d'Erdogan
confirmée en appel
Une cour d'appel turque a confirmé mardi la lourde peine de prison
prononcée contre une charismatique opposante du président Recep Tayyip
Erdogan, une décision qui peut encore être contestée devant la Cour de
cassation.
Canan Kaftancioglu, responsable à Istanbul du Parti républicain du
peuple (CHP, social-démocrate), la principale formation d'opposition,
avait été condamnée l'an dernier à neuf ans et huit mois de prison pour
notamment "propagande terroriste" et "insulte au chef de l'Etat".
Mardi, une cour d'appel a confirmé cette décision, a indiqué à l'AFP le
CHP, ajoutant que Mme Kaftancioglu allait se pourvoir en cassation.
Après sa condamnation initiale, Mme Kaftancioglu, âgée de 48 ans, avait
été laissée libre pendant la durée des procédures en appel.
Comme elle peut encore se pourvoir en cassation, elle ne devrait donc
pas être envoyée en prison à ce stade, a indiqué le CHP, estimant
qu'une décision finale pourrait intervenir "dans six mois à un an".
Mme Kaftancioglu a été condamnée sur la base de tweets publiés entre
2012 et 2017, en lien notamment avec de grandes manifestations
antigouvernementales en 2013, une tentative de putsch en 2016 ou encore
l'assassinat d'un journaliste d'origine arménienne.
Tout au long de l'affaire, elle a dénoncé un "procès politique" visant,
selon elle et ses partisans, à la punir pour son rôle dans la victoire
de l'opposition lors des municipales à Istanbul l'an dernier.
Mme Kaftancioglu est en effet présentée comme l'architecte des
campagnes victorieuses d'Ekrem Imamoglu, candidat du CHP qui a battu le
candidat de M. Erdogan à Istanbul à deux reprises, après l'annulation
d'un premier scrutin dans des conditions controversées.
Cette médecin légiste de formation s'est imposée comme un élément clé
de la stratégie d'ouverture du CHP vers la gauche et le parti prokurde
HDP, dont le soutien a été capital dans la victoire à Istanbul de M.
Imamoglu. (AFP, 23 juin
2020)
Jugé
pour "terrorisme", le père du basketteur Kanter acquitté
Un tribunal turc a acquitté le père de
la star de NBA Enes Kanter, jugé pour appartenance à un mouvement
considéré comme terroriste par Ankara et dont le fils est un partisan
assumé, ont rapporté vendredi les médias.
Lors de son procès qui s'était ouvert en juin 2019, devant un tribunal
de Tekirdag (nord-ouest de la Turquie), Mehmet Kanter a nié tout lien
avec le mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara
d'avoir orchestré le coup d'Etat manqué contre le président Recep
Tayyip Erdogan en juillet 2016.
Lors d'une audience qui s'est tenue jeudi, il a été acquitté de cette
accusation, a indiqué le journal Birgun sur son site.
Son fils Enes Kanter, qui évolue dans les rangs du Boston Celtics en
NBA, a confirmé cette information sur son compte Twitter.
"Wow, je pourrais en pleurer... MON PERE A ETE RELACHE! C'est grâce à
la pression que nous avons exercé sur le régime turc", a-t-il écrit.
M. Gülen, un septuagénaire qui vit reclus dans un ranch aux Etats-Unis,
est désigné par Ankara comme l'instigateur de la tentative de coup
d'Etat de 2016 et son mouvement, qui nie cette accusation, est qualifié
d'"organisation terroriste".
Universitaire, Mehmet Kanter avait été brièvement détenu en 2017. Après
sa libération, son passeport a été confisqué, ce qui l'empêche de se
rendre à l'étranger.
La famille d'Enes Kanter, dont son père, a publiquement renié le
basketteur dans les semaines qui ont suivi le putsch manqué en raison
de son soutien au prédicateur Gülen. (AFP, 19 juin
2020)
396
prisoners filed complaints about torture in 7 months
The Ministry of Justice has answered the Parliamentary question of main
opposition Republican People's Party (CHP) İstanbul MP Sezgin Tanrıkulu
about the incidents of torture and ill treatment in prisons.
In his Parliamentary question from a year ago, Tanrıkulu asked, "How
many complaints have reached the related authorities about the
incidents of maltreatment, violence and inhuman treatment faced by
arrestees, convicts and their relatives and their access to right to
health?"
In its answer, the Ministry has announced that 396 complaints of
torture and maltreatment have been submitted since October 1, 2019.
"Fundamental changes have been made in our legislation so that
arrestees and convicts will not be subjected to any incidents of
maltreatment in penal institutions and the causes of such complaints
can be eliminated," the Ministry of Justice has added in its answer.
'Prisons are inspected by NGOs'
The Ministry has also indicated that Turkey's prisons are inspected by
the monitoring boards established as per the Law on Penal Institutions
and Detention Houses Monitoring Boards as well as by the Human Rights
and Equality Institution of Turkey (TİHEK), the Parliamentary
Commission for Investigating Human Rights, the European Committee for
the Prevention of Torture (CPT), the Council of Europe Commissioner for
Human Rights and United Nations (UN) Working Group on Arbitrary
Detention.
'A special unit against torture has been established'
According to the answer of the Ministry, prisons are visited by the
above mentioned organizations without notice.
"Competent authorities are informed about the flaws and shortcomings
relating to the health and living conditions of arrestees and convicts
as well as the interior security and their referral and transfer
proceedings," the Ministry of Justice has added further.
"The applications of convicts and arrestees, NGOs, official or private
human rights organizations are examined meticulously and what is
stipulated by the law is done about the officials who had faults or
negligence in line with the result of administrative and legal
investigations."
The Ministry has also informed that "with the aim of addressing the
complaints about human rights and allegations of maltreatment and
torture in penal institutions, especially after June 15 coup attempt,"
a special unit has been established under the roof of General
Directorate of Prisons and Detention Houses affiliated with the Justice
Ministry.
"The related unit closely follows all news and comments on media and
receives the complaints of citizens via the Internet. All allegations
are swiftly examined by this unit and the result of the examination is
announced to the public," the Ministry has informed further.
İHD: 246 violations of rights in 3 months
According to the January-February-March 2020 report of the Human Rights
Association (İHD) İstanbul Branch Prison Commission, 246 violations of
rights were reported only from the prisons in Marmara Region, which is
one of the seven regions of Turkey. (BIA, 18 June 2020)
Unknown perpetrators break into rights defender
Eren Keskin's house
Unknown perpetrators broke into Human
Rights Association (İHD) Co-Chair
Eren Keskin's house yesterday (June 16) to "threaten and intimidate
her", the association has said in a written statement.
Pretending to be burglars, the
perpetrators ransacked the house but did
not steal anything, according to the statement.
The incident happened when Keskin was
not at home and the police came
to the house and made examinations. It was found after the
police's examination that a ring was taken and left on the table in the
living room in what the İHD said was "a message" to the lawyer.
"Threat and intimidation"
The incident was directly aimed at
"threatening and intimidating"
Keskin, according to the association.
"Eren Keskin is a reputable human
rights defender who is known in
Turkey and in the world, she is the co-chair of our association," the
statement read.
"She is known for clearly and
fearlessly expressing her thoughts. For
this reason, she often faces investigations and cases that we can call
'judicial harassment.
"It is understood that some dark
circles, who thought the judicial
harassment was not enough, have brought that to the level of physical
threat. We are expecting the necessary inquiry and investigation to be
done about the incident of Eren Keskin's home being broken into, the
perpetrator or perpetrators to be found, the incident not to be handled
as a simple security incident, the Ministry of Interior and the
İstanbul Directorate of Security to conduct a well-rounded
investigation and clarify the incident effectively and rapidly."
The government's responsibilities
Clarifying the incident is Turkey's
"principal duty that stems from the
international law," the İHD further said, citing the Organization of
Security and Cooperation of Europe's (OSCE) Guidelines on the
Protection of Human Rights Defenders, which says, "State institutions
and officials must refrain from any acts of intimidation or reprisals
by threats, damage and destruction of property, physical attacks,
torture and other ill-treatment, killing, enforced disappearance or
other physical or psychological harm targeting human rights defenders
and their families."
"Our association will make the
necessary applications nationally and
internationally and will closely pursue the case. We remind the
government of its duties with regards to the protection of human rights
defenders in Turkey and would like to express that the government will
directly be responsible for any unfavorableness that may develop.
"We address the democratic public:
Eren Keskin is the conscience of all
of us. Therefore, we think that this threat against her must be
considered a threat against everyone who supports democracy and human
rights in Turkey. For this reason, we invite the democratic public to
be sensitive.
"In these tough periods where Turkey
is increasingly becoming
authoritarian, human rights defenders will continue the struggle for
human rights and democracy without compromising the principles they
defend."
About Eren Keskin
Lawyer, the Editor-in-Chief and
columnist of closed daily Özgür Gündem
and founder of the Legal Aid Bureau Against Sexual Harassment and Rape
in Custody. She is currently the Co-Chair of the Human Rights
Association (İHD). She has been struggling for fundamental rights and
freedoms in Turkey for years, especially for minority rights, gender
equality and rights violations. There are still several ongoing
lawsuits against her.
Eren Keskin has been granted several
awards: Aachen Peace Prize (2004),
Theodor Haecker Prize for Political Courage and Sincerity (2005),
symbol figure for struggle against impunity on the International
Freedom of Expression Network (IFEX) International Day to End Impunity
(2013).
Attorney Eren Keskin, who was the
Chief Editor of the Özgür Gündem
newspaper from 2013 to 2016, has been on trial in 143 separate
lawsuits, including the one that has been filed against Özgür Gündem,
which was closed by a Statutory Decree. She has been facing charges of
"degrading the Turkish nation" and "insulting the president". (BIA, 17 June 2020)
Armed attack on Human Rights
Federation Chair’s vehicle in İzmir
An armed attack has been launched
against Human Rights Federation (İHF)
Chair Hayrullah Eligül's parked vehicle in Aegean province of İzmir.
While the incident took place in the
514 Street in Beyazevler
Neighborhood of Gaziemir district at around 3 a.m. today (June 17), no
one reportedly lost their lives or got wounded in the attack. The
person or persons who carried out the attack fled the scene of incident
in an automobile.
Informed about the incident, police
officers came to the scene of
incident. While the police teams took security measures in the
vicinity, crime scene investigation teams conducted an inquiry in the
area. The nearby surveillance cameras are also being examined by the
police.
Eligül went to the police station to
depose after the attack. The
investigation launched into the incident is still ongoing. (BIA, 17 June 2020)
Un jeune
tué par l’armée turque à Van
Un jeune a été tué et une autre personne grièvement blessée, dimanche
14 juin, par des tirs de l’armée turque, à Başkale, dans la province
kurde de Van.
Emrah Görür, 20 ans, a été tué par des tirs de soldats turcs, dans un
quartier rural de Başkale, dans la province kurde de Van. Une autre
personne, Saim Yilmaz, a été grièvement blessée par les tirs.
Yılmaz a été transporté à l’hôpital régional de Van, tandis que le
corps de Görür a été emmené à la morgue de l’hôpital public de Başkale
d’où il devrait être conduit à Van pour une autopsie.
Un témoin joint par l’agence de presse kurde Mezopotamya (MA) a indiqué
que le jeune homme travaillait dans son champ au moment de l’agression.
Il a précisé que les soldats avaient d’abord essayé de l’étrangler
avant de lui tirer dessus. (ROJINFO, 14 juin 2020)
Renforcement controversé des
pouvoirs des "vigiles de quartier"
Le Parlement turc a adopté tôt jeudi un projet de loi controversé qui
renforce considérablement les pouvoirs de "vigiles de quartier", des
opposants du président Recep Tayyip Erdogan l'accusant de vouloir bâtir
une "milice".
"Le projet de loi sur les vigiles de quartier a été accepté", a déclaré
le Parlement sur son compte Twitter.
Aux termes du texte adopté, les vigiles ou gardiens de quartier
("bekçi", en turc), qui patrouillent la nuit pour signaler cambriolages
et troubles à l'ordre public, disposeront presque des mêmes pouvoirs
que les policiers.
Ils pourront en effet désormais porter et faire usage d'une arme à feu
en cas de besoin et stopper des individus pour contrôler leur identité
ou les fouiller.
Vieille de plus d'un siècle, cette institution rattachée au ministère
de l'Intérieur s'est considérablement développée après une tentative de
coup d'Etat en juillet 2016 contre M. Erdogan.
La Turquie compte aujourd'hui plus de 28.000 vigiles de quartier.
L'étude du projet de loi à l'hémicycle a donné lieu à des débats
virulents, des députés en venant même aux mains lors d'une séance
agitée mardi.
Le parti islamo-conservateur AKP de M. Erdogan, qui a présenté le
texte, affirme que ces nouvelles règles permettront aux vigiles
d'assister plus efficacement les forces de l'ordre en déjouant des
cambriolages et en empêchant des agressions dans la rue.
Dans les vieux films turcs, ces vigiles sont présentés comme des oncles
bienveillants patrouillant les rues avec un sifflet entre les lèvres, à
l'affût de fauteurs de troubles.
Mais l'opposition soupçonne aujourd'hui M. Erdogan, accusé de dérive
autoritaire, de chercher à mettre en place une force armée loyale.
"Ils utilisent l'institution des vigiles de quartier pour mettre en
place une milice", a déclaré mardi Mahir Polat, un député du principal
parti d'opposition CHP (social-démocrate).
"S'il existe un problème lié à la sécurité dans ce pays, alors il faut
renforcer la police ou la gendarmerie", a-t-il ajouté.
"En renforçant les vigiles, ils créent les conditions pour accroître la
pression sur la société, assurer le maintien du pouvoir en place et
affaiblir davantage l'Etat de droit", a estimé mardi le député Hakki
Saruhan Oluç, du parti prokurde HDP. (AFP, 10 juin
2020)
Trois députés d'opposition déchus de leur mandat
Le Parlement turc a déchu jeudi de leur mandat trois députés de
l'opposition condamnés dans le cadre de différents procès, leurs
formations politiques dénonçant un "coup d'Etat" contre la "volonté
populaire".
Enis Berberoglu, du Parti républicain du peuple (CHP,
social-démocrate), ainsi que Leyla Güven et Musa Farisogullari, du
Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) ont perdu leur mandat et
ne pourront donc plus siéger au Parlement, selon l'agence de presse
étatique Anadolu.
Cette décision ouvre la voie à l'incarcération des élus destitués, tous
trois condamnés en appel à des peines de prison ferme. Le bureau du
procureur en chef de la ville de Diyarbakir (sud-est), à majorité
kurde, a lancé un mandat d'arrêt contre les deux membres du HDP
quelques heures après cette décision.
Musa Farisogullari a annoncé sur Twitter avoir été "arrêté" alors qu'il
se rendait de Diyarbakir à Ankara au siège de son parti. Et la police
devait interpeller Leyla Güven à son domicile, a déclaré à l'AFP une
source policière.
"Dans les jours qui viennent, je me rendrai en prison pour y purger le
reste de ma peine", a déclaré M. Berberoglu lors d'une conférence de
presse, ajoutant "ne pas être surpris" par sa destitution.
M. Berberoglu a été condamné à près de six ans de prison en 2018 pour
avoir transmis à la presse une vidéo compromettante pour les services
secrets turcs, mais avait été libéré après plus d'un an de prison en
raison de son immunité parlementaire.
La Cour de cassation a confirmé en 2019 la condamnation de Mme Zana et
M. Farisogullari à de la prison pour "appartenance à une organisation
terroriste armée", une accusation qu'ils rejettent.
L'annonce de la déchéance des trois députés a été accueillie dans
l'hémicycle par les huées des élus de l'opposition, selon une vidéo
publiée par des médias turcs.
Le chef du CHP Kemal Kiliçdaroglu a dénoncé sur Twitter un "coup d'Etat
civil" qui revient à "ignorer la volonté du peuple".
"L'hostilité de l'AKP (le parti au pouvoir) envers les Kurdes et sa
mentalité putschiste perdurent. Nous nous opposons à la spoliation de
la volonté populaire", a réagi le HDP sur Twitter.
Des internautes faisaient part de leur indignation sur les réseaux
sociaux en utilisant le mot-dièse "putsch au parlement".
Les partis d'opposition et les ONG accusent régulièrement le
gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan d'instrumentaliser la
justice pour s'en prendre à ses opposants.
Plusieurs élus du HDP, députés et maires, ont été destitués ces
dernières années.
Sur les 600 députés élus lors des dernières élections législatives en
2018, il n'en restait jeudi plus que 586. (AFP, 4 juin
2020)
Former CHP Politician Faces
Up to Three Years in
Prison
Banu Özdemir, the main opposition Republican People's Party (CHP)
former deputy-chair in İzmir province, is facing a prison sentence up
to three years for sharing videos of mosques blaring a protest song.
On May 21, the song "Bella Ciao" was heard from mosques in several
districts of İzmir. While many people shared videos of the incident on
social media, the religious authority of the province (mufti) had
announced that the incident occurred after its central system for calls
to prayers (adhan) was hacked by unknown people.
Özdemir was remanded in custody for one week for "provoking people into
enmity and hatred" after she shared the videos. She was released by a
penal court of peace on May 29.
The indictment against her says Özdemir's social media username
includes the name of a political party (@banuözdemirCHP) and the video
she shared "reflected a political view," Cumhuriyet newspaper reported.
After reactions to the first video she shared, she posted another
tweet, saying, "Joking aside, we have seen videos that show mosques
play Bella Ciao in many districts in İzmir such as Karşıyaka, Konak,
Bornova, Buca. Will İzmir Provincial Mufti make an announcement?" the
indictment recalled.
"While it was possible that she could condemn the video and not sharing
it in the month of Ramadan and on the even of the feast, she did not
condemn it but laughed at it," the prosecutor's office argued, charing
Özdemir with "provoking people into enmity and hatred."
She is now facing from one up to three years in prison, while those who
allegedly hacked the mosques have yet to be found.
The next hearing will be held on September 17. (BIA, 4 June 2020)
Death Fasting Lawyers’ Demand Supported by 1,273
Signatories
1,273 people, including MPs, artists, writers, poets, academics,
journalists, lawyers, workers, unionists, and employers, have signed a
statement in solidarity and support for arrested lawyers Ebru Timtik
and Aytaç Ünsal, who have been on a death fast, demanding their right
to a fair trial.
In the file of the case against 19 lawyers from the Progressive Lawyers
Association (ÇHD) and People's Law Bureau (HHB), eight lawyers have
been arrested pending trial: Selçuk Kozağaçlı, Bahiç Aşçı, Barkın
Timtik, Ebru Timtik, Oya Aslan, Engin Gökoğlu, Aycan Çiçek, Aytaç Ünsal.
Held in Silivri Prison in İstanbul, Ebru Timtik has been on a death
fast for 152 days for the right to a fair trial. Arrested in Burhaniye
Type T Prison in Balıkesir, Aytaç Ünsal has also been on a death fast
for 121 days.
The 16th Penal Chamber of the Court of Cassation started examining
their case file as of yesterday (June 1).
'They want the public to see their innocence'
The joint statement entitled "The Demand of Fair Trial by the Lawyers
on Death Fast Is a Legal, Legitimate Demand" briefly reads as follows:
"We are deeply concerned for the lives of lawyers Ebru Timtik and Aytaç
Ünsal, members of Progressive Lawyers Association and People's Law
Office, especially after losing three persons on death fasts.
"These two lawyers on death fast demand fair trial, and the
re-consideration of the files of their clients Helin Bölek and İbrahim
Gökçek, members of a band of musicians, Grup Yorum, who have already
lost their lives in their death fast. They demand a reversal of the
unlawful and unfair conviction of their clients, and their acquittal in
the conscience of the public.
"Timtik and Ünsal were detained and arrested on September 12, 2017, and
they were released by the Court after their first hearing almost a year
later, considering the lack of evidence. However, after objection by
the prosecutor, they were arrested once again, the Court who decided
for their release was unlawfully disbanded, and other judges were
appointed in their place.
"They were served jail sentences of over 10 years each. Their defense
objected that they were already on trial due to the same allegations by
Istanbul 18th Heavy Penal Court, and not under arrest, but the
objection was simply ignored. Their right of defense was restricted,
none of the evidence was collected, and a verdict was hastily produced
based on the testimony by a "hidden witness" who was not even brought
to the court, and who was speaking purely under the motivation of
clearing their own case. Irregularities in electronic outputs were
exposed by expert reports, but the originals or images of the documents
were not brought to court in spite of persistent demands by the defence.
"As is seen, the two persons of law are putting their lives on the line
as a last resort for their right to fair trial and the right to
defense, which are universal principles of law. What they want is the
public to see both their and their clients' righteousness and innocence
even after their death. This is a situation where people of law raise a
cry for justice, in the face of death.
"The right to fair trial and the right to defense are considered
inviolable by Turkish laws and by international conventions undersigned
by Turkey. They are universal rights that highly concern all
individuals in a society.
"We declare that we will keep working for a fair re-trial of the
appealed files of Ebru Timtik and Aytaç Ünsal, a reassessment of the
files of their clients Helin, İbrahim and Mustafa, by independent
persons of law trusted by the public, and to share the results with the
pubic. We hope they will end their death fast and go back to their
struggle for justice in good health." (BIA, 2 June 2020)
356 Petitions to Request
Release of
Arrested Lawyers
The 16th Penal Chamber of the Court of Cassation has started examining
the file of the case where lawyers from the Progressive Lawyers
Association (ÇHD) and People's Law Bureau (HHB) stood trial.
Before the finalized judgement is handed in the case, 400 lawyers from
Turkey have submitted petitions to the Court of Cassation, requesting
the reversal of the judgement and the release of arrested lawyers.
In addition to these 400 petitions, 356 lawyers from 20 countries have
also addressed petitions in four languages to the supreme court and
requested the acquittal of their colleagues prosecuted and arrested in
Turkey. Among the signatories of these petitions are also several bar
association chairs and representatives from legal organizations.
All 756 petitions were submitted to the 16th Penal Chamber of the Court
of Cassation for examination today (June 1). The petitions have been
sent from the following countries: The US, Germany, Austria, Belgium,
Benin, Bulgaria, Democratic Republic of Congo, France, Haiti, India,
the UK, Spain, Italy, Japan, Catalonia, Lebanon, Poland, Romania and
Togo.
Two lawyers on death fast for fair trial
In the file of the case against 19 lawyers, eight of them are arrested
pending trial: Selçuk Kozağaçlı, Bahiç Aşçı, Barkın Timtik, Ebru
Timtik, Oya Aslan, Engin Gökoğlu, Aycan Çiçek, Aytaç Ünsal.
Held in Silivri Prison in İstanbul, Ebru Timtik has been on a death
fast for 151 days for the right to a fair trial. Arrested in Burhaniye
Type T Prison in Balıkesir, Aytaç Ünsal has also been on a death fast
for 120 days.
'Trial took place before the eyes of whole world'
In the cover letter submitted to the Court of Cassation today, the
attorneys of the defendants have requested the release of arrested
lawyers and the reversal of the prison sentences given as part of the
trial. They have also submitted the petitions coming from abroad:
"This trial took place before the eyes of the whole world, the legal
community in all parts of the world has been closely following the
developments in this file and knows even a tiny detail about the case.
"In several universities, conferences and workshops abroad, this case
is - unfortunately - cited as an example of how the right to a fair
trial is violated, articles are written on this case within this
context.
"It is not surprising because every single hearing of this trial was
attended by dozens of legists from abroad as observers, who witnessed
all violations in person, including how our colleagues' right of
defense was restricted.
"We reiterate all requests raised in the 356 petitions that we submit
and demand that your court reverse the judgement immediately and rule
for the release of our colleagues, as required by the right to a fair
trial as well as the domestic and international legislation."
What happened?
Announcing its verdict in the lawsuit filed against ÇHD lawyers on
March 20, the court ruled that the lawyers should be sentenced to 3
years, 1 month, 15 days to 18 years, 9 months in prison.
The 2nd Penal Chamber of the İstanbul Regional Court of Justice
rejected the objections and sent the file to the Court of Cassation.
The Chief Public Prosecutor's Office of the Court of Cassation
expressed opinion that the prison sentences of all lawyers, except for
the one given to lawyer Barkın Timtik, be upheld.
The letter of notification only indicated that the prison sentence of
18 years, 9 months given to Barkın Timtik for "establishing and leading
an organization" as per the Article 314/1 of the Turkish Penal Code
(TCK) should be overturned and he should also be penalized for
"membership of an organization" like other lawyers.
The letter of notification issued by the prosecutor's office has been
sent to the 16th Penal Chamber of the Court of Cassation.
Lawyer Ebru Timtik, an executive of the ÇHD, and lawyer Aytaç Ünsal, a
member of the ÇHD, have gone on a death fast for the right to a fair
trial.
(BIA, 1 June 2020)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Des journalistes
jugés pour avoir "révélé des secrets d'Etat"
Un tribunal d'Istanbul a ordonné mercredi la libération de trois
journalistes et le maintien en détention de trois de leurs confrères
accusés d'avoir "révélé des secrets d'Etat", à l'ouverture de leur
procès dénoncé par les ONG comme une atteinte à la liberté de la presse.
Baris Terkoglu, rédacteur en chef du site OdaTV, ainsi que Ferhat Celik
et Aydin Keser, journalistes à Yeni Yasam, ont été remis en liberté
sous contrôle judiciaire, a indiqué Reporters sans frontières (RSF) sur
Twitter.
Trois de leurs confrères, dont le directeur de la rédaction d'OdaTV
Baris Pehlivan, ont cependant été maintenus en détention pendant la
durée du procès qui a été renvoyé au 9 septembre.
L'affaire a commencé lorsque OdaTV a publié début mars un article sur
les discrètes obsèques d'un agent des services de renseignement turcs
(MIT) tué, selon le média, en Libye, où Ankara appuie militairement le
gouvernement de Tripoli face aux forces dissidentes du maréchal Khalifa
Haftar.
Dans son article, OdaTV identifiait l'agent présumé par son prénom et
la première lettre de son nom de famille.
Les journalistes sont accusés d'avoir "publié des informations
relatives à la sûreté de l'Etat devant rester secrètes" et d'avoir
"révélé des informations sur les activités de renseignement".
Les six accusés, qui ont été incarcérés début mars, risquent entre neuf
et 20 ans de prison, selon l'agence de presse étatique Anadolu.
Lors de l'audience mercredi, les accusés ont clamé leur innocence.
"Je n'ai ni révélé l'identité (de l'agent tué), ni celle de sa famille,
ni encore celle d'autres agents du MIT", a déclaré Hülya Kilinç, la
journaliste qui a écrit l'article. "Tout ce que j'ai fait, c'est mon
travail de journaliste", a-t-elle insisté.
Plusieurs dizaines de personnes, dont des élus d'opposition, s'étaient
rassemblées devant le tribunal avant l'audience pour soutenir les
accusés en scandant "la presse libre ne sera pas réduite au silence !",
selon plusieurs médias.
La Turquie est régulièrement accusée par les ONG de porter atteinte à
la liberté de la presse en arrêtant des journalistes et en fermant des
médias.
Le pays est classé à la 154e position sur 180 à l'index de la liberté
de la presse publié par RSF. (AFP, 24 juin
2020)
Un opéra
britannique en soutien au mécène turc Osman Kavala, emprisonné
Un collectif d'artistes basé au Royaume-Uni a mis en ligne mardi un
"opéra-vidéo" tourné pendant le confinement pour attirer l'attention
sur le sort du mécène turc Osman Kavala, emprisonné depuis presque
1.000 jours dans son pays.
Cette oeuvre vise à "rendre hommage à l'humanité" de cette figure de la
société civile, "alors qu'il passe son 966ème jour en prison" pour des
accusations "imaginaires" et "hallucinantes", précise le collectif
Opera Circus UK dans le communiqué annonçant son projet.
Homme d'affaires et philanthrope, Osman Kavala est devenu le symbole de
la répression orchestrée contre la société civile en Turquie, en
particulier depuis une tentative de putsch en 2016 suivie de purges
massives.
Accusé d'avoir financé les manifestations de 2013 contre l'actuel
président turc Recep Tayyip Erdogan, M. Kavala a été acquitté au mois
de février. Mais, avant même de pouvoir quitter la prison où il était
incarcéré depuis plus de deux ans, il a été placé en garde à vue dans
le cadre d'une autre enquête, portant celle-là sur la tentative de coup
d'Etat de juillet 2016.
"Osman Bey et les escargots", un opéra d'une dizaine de minutes, aborde
le séjour en prison de M. Kavala, arrêté le 18 octobre 2018 à
l'aéroport d'Istanbul, sous l'angle d'une anecdote qui lui est
véritablement arrivée.
"Pour lui tenir compagnie pendant son enfermement, il avait adopté deux
escargots trouvés dans une salade servie pour son déjeuner", raconte le
communiqué annonçant l'opéra, disponible en anglais ou en turc sur
Internet.
A son acquittement, il avait emporté "avec lui les deux humbles
gastéropodes". De nouveau arrêté, il les a remis à son avocat, afin
qu'il "les garde en lieu sûr". "Les escargots sont désormais libres.
Osman ne l'est pas", souligne le communiqué.
"Cette histoire d'Osman et de ses amis escargots, tirée de faits réels,
ressemble à un conte de fée", estime le compositeur britannique Nigel
Osborn, qui a réalisé la musique. "Mais elle montre la réalité de la
solitude lorsqu'on est emprisonné sous haute surveillance, ainsi que
l'amour d'Osman pour la nature et la beauté". (AFP, 23 juin
2020)
Indictment
against
journalist Aziz Oruç in the 7th month of his arrest
The Ağrı 2nd Heavy Penal Court has accepted the bill of indictment
filed against journalist Aziz Oruç, who was arrested after being
deported from Iran to Turkey and sent to Patnos Type L Closed Prison in
Turkey's eastern province of Ağrı on December 18, 2019.
According to the indictment, Oruç has been charged with "being a member
of a terrorist organization" and "propagandizing for a terrorist
organization." His first hearing will be held on July 21, 2020.
As reported by Ece Koçak from the Media and Law Studies Association
(MLSA), five other defendants will also stand trial together with Oruç.
These five people are charged with "knowingly and willingly aiding a
terrorist organization" on the ground that they enabled the journalist
to be picked up from somewhere near the Iranian border.
Social media accounts in the indictment
Among the documents cited in the indictment as criminal evidence are
camera footage of vehicles with three different license plates, two
investigative reports, open source investigative reports on Aziz Oruç's
social media accounts and Historical Traffic Search (HTS) records.
The open source investigative reports on his Facebook and Twitter
accounts refer to his social media posts as criminal evidence for
"propagandizing for a terrorist organization." That the journalist
liked the Facebook pages of Roj News, a Europe-based Kurdish news
outlet, and İMC TV, which was closed by a Statutory Decree in 2016, is
also cited as criminal evidence.
His interview with Peoples' Democratic Party (HDP) member Nasır Yağız,
who went on a hunger strike, demanding that the isolation of imprisoned
Kurdistan Workers Party (PKK) leader Abdullah Öcalan be ended, is also
among the evidence brought against Aziz Oruç.
On December 14, 2019, when Oruç and other suspects were still in
custody, a news article was published on Mezopotamya Agency with the
title "Details of the incident shared: Aziz Oruç abandoned to death on
the border." This article is now also a criminal evidence in the
indictment.
While Oruç is also charged with "being a member of a terrorist
organization," the only evidence for this accusation is the conviction
derived from the fact that "he entered the country through illegal
ways, which suggests his membership of PKK/KCK terrorist organization."
Journalist who helped him also on trial
Among the ones standing trial, but not arrested as part of the same
lawsuit with Aziz Oruç are also Mezopotamya Agency editor Dicle
Müftüoğlu, Peoples' Democratic Party (HDP) Ağrı MP Abdullah Koç's
consultant Yücel İlhan and HDP Ağrı MP Berdan Öztürk's driver Turgay
İlboğa. (BIA, 19 June 2020)
1 year, 10 months in prison
for 4 comments, 1 like on social media
Journalist Beritan Canözer, a reporter
for Jin News website, has been
sentenced to 1 year, 10 months, 15 days in prison over her Twitter and
Facebook posts, comments and likes between the years 2013 to 2016.
Canözer has been charged with "propagandizing for an organization."
While the journalist did not attend
her third hearing at the Diyarbakır
11th Heavy Penal Court today (June 17), her attorney Resul Tamur was
present at court. The prosecutor's office reiterated its previous
opinion as to the accusations and demanded the penalization of Beritan
Canözer.
Attorney Resul Tamar indicated that
they did not agree with the opinion
of the prosecutor's office, adding that the investigation was launched
when there had been no criminal evidence againt Canözer.
Tamur said that his client was facing
charges due to 1 like and 4
comments on social media and underlined that the comments in question
did not constitute a crime. The likes and comments were not open to
everyone and they were obtained by the special efforts of the security
directorate, attorney Tamur added and requested his client's acquittal.
The court board has announced its
ruling after the recess and ruled
that journalist Beritan Canözer shall be sentenced to 1 year, 10
months, 15 days in prison on charge of "propagandizing for an
organization."
While the prison sentence of the
journalist over 4 comments and 1 like
has not been deferred, Tamur has said that they will appeal against it.
(BIA, 17 June 2020)
Comptes fermés: Ankara s'en prend violemment à
Twitter
La Turquie s'en est violemment prise vendredi à Twitter, l'accusant de
"diffamer" son gouvernement, après que le réseau social a suspendu des
milliers des comptes turcs utilisés selon lui à des fins de propagande
et de désinformation.
Twitter a annoncé vendredi la fermeture de 7.340 comptes liés à la
Turquie et des dizaines de milliers d'autres comptes liés aux Etats
chinois et russe.
Le réseau de comptes turcs est selon Twitter lié à la branche de la
jeunesse du parti au pouvoir, l'AKP, et se consacrait principalement à
la promotion du président Recep Tayyip Erdogan.
"Les allégations de la compagnie selon lesquelles ces comptes étaient
des faux profils destinés à soutenir le président et qu'ils étaient
opérés par une autorité centrale ne sont pas exactes", a déclaré le
directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun,
dans un communiqué publié... sur Twitter.
Il a accusé le réseau social de s'être appuyé sur des documents
"non-scientifiques, biaisés et politiquement motivés" pour suspendre
les comptes en question.
Selon lui, cette mesure "est une tentative inacceptable de diffamer le
gouvernement turc et un mouvement politique populaire".
Dénonçant "un acte arbitraire caché derrière un écran de fumée de
transparence et de liberté d'expression", M. Altun a en outre affirmé
que Twitter "n'est pas simplement un réseau social, mais une machine de
propagande avec certains penchants politiques et idéologiques". (AFP, 12 juin
2020)
Nineteen Reporters to Appear Before Court in
Four Days
Suspended hearings since mid-March due to coronavirus, courts will
start operating after June 15 and will do the most intense work of
recent times between June 22 and 26 in terms of trials of journalists.
In the four-day period, 19 journalists will stand trial for reporting
on issues such as "the funeral of a National Intelligence Organization
(MİT) officer," "the Çorlu train derailment case," "President Recep
Tayyip Erdoğan's wife Emine Erdoğan's Hermes bag," "Minister of Finance
and Treasury Berat Albayrak's emails obtained by RedHack," "the
military operation in Syria's Afrin," "ISIS capturing the Makhmur
Refugee Camp."
"Çorlu" case against Rıfat Doğan
The first case of the week is expected to be heard on June 23 against
Rıfat Doğan, a reporter for Artı Gerçek news site. The case is based on
the allegation that Doğan took a photograph in the courtroom during a
hearing of the Çorlu train derailment case on July 3, 2019.
Saying that he didn't shoot a photograph or a video, Doğan stated that
he only shared the footage he obtained. The journalists had refused to
pay 900 lira (~132 USD) of an administrative fine in advance for the
case dated October 22, 2019, to be abated.
Four months of jail term in advance against six journalists
The case about the reports on the funeral of a MİT officer who lost his
life in Libya and was laid to rest in Manisa province, because of which
Odatv News Director Barış Terkoğlu, Odatv Editor-in-Chief Barış
Pehlivan, Odatv reporter Hülya Kılınç, Yeni Yaşam newspaper Managing
Editor Aydın Keser and Yeniçağ columnist Murat Ağırel are remanded in
custody is a case coming to the fore.
İstanbul 34th Heavy Penal Court will start to judge the journalists,
whose requests for a release have been systematically rejected,
according to Article 329/1 of the Turkish Penal Code Article and
Article 27 of the Law on State Intelligence Services and the National
Intelligence Organization. Also, BirGün newspaper columnist Erk Acarer,
who is abroad and has an arrest warrant against him, and E.E., an
employee at the press unit of the Republican People's Party's (CHP)
Akhisar District Municipality, will be tried without arrest.
Prosecutor requested 15 years of a prison sentence for Deniz Yücel
İstanbul 32nd Heavy Penal court continued the trial of Deniz Yücel, a
Turkey reporter for the Die Welt newspaper who served more than a year
behind bars starting from February 2017. Charged with "propagandizing
for the Kurdistan Workers' Party (PKK) and "provoking people into
animosity and hatred," Yücel was facing 18 years of imprisonment. In
the hearing on February 13, Veysel Ok, the attorney of Deniz Yücel,
requested time to prepare their defense as to the accusations against
the prosecutor's opinion, where he requested a prison sentence of 15
years and 3 months for the journalist.
In the hearing that is expected to take place on June 24, attorney
Veysel Ok is expected to submit their defense as to the accusations.
Previously deferred to April 2, the hearing was postponed to June 24 as
part of coronavirus measures. In the defense statement he sent through
Germany's authorities, Yücel stated that he was subjected to torture at
Silivri Prison.
"Emine Erdoğan case" against Ender İmrek
On the same day, a third hearing will be held at İstanbul Bakırköy 2nd
Penal Court of First Instance. Ender İmrek, a columnist for Evrensel
newspaper, will stand trial for "defamation" over an article titled,
"The Hermes bag was shining..." on Emine Erdoğan's Hermes brand bag and
the trial of CHP İstanbul Chair Canan Kaftancıoğlu.
His attorney Yıldız İmrek reacted to the investigation, saying, "The
unfair distribution of income and the rulers' luxury consumption have
been criticized. The matter of criticism is related to the public
interest, it is within the framework of freedom of the press as the
public observer."
In the article dated June 29, 2019, it was said, "Lady Emine introduced
Turkey to the whole world with her bag... Lady Canan with her hearing,
her stance..." The columnist also asked, "Those who went down in
history with their shoes, bags, wardrobes, those who brag about their
palaces, the reputation of their palaces did not have a good impression
at all among people. Isn't it useful to draw a lesson from history?"
Sabiha Temizkan is charged with "provocation"
İstanbul 35th Heavy Penal court will judge journalist Sabiha Temizkan
for "provoking people into animosity and hatred" over a tweet where she
said, "Makhmur camp has been captured by ISIS."
Temizkan was summoned to give a statement on February 13 over the tweet
in 2014. The Media and Law Studies Association (MLSA) has undertaken
her defense and Temizkan pleaded not guilty.
"RedHack" case against six reporters
Another hearing on the same day is of the case regarding the reports on
RedHack's interception of the emails of Berat Albayrak, the son-in-law
of Presiden Erdoğan and the Minister of Energy and Natural Resources at
the time of the incident.
Diken news site editor Tunca Öğreten, ETHA news manager Derya Okatan,
Yolculuk newspaper manager-in-charge Eray Saygın, DİHA reporter Metin
Yoksu, DİHA news manager Ömer Çelik and BirGün newspaper employee Metin
Yoksu are on trial for "membership of an illegal organization,"
"disrupting informatics system" and "propagandizing for an illegal
organization." In February, attorneys of the journalists submitted
their defense statement and the court removed the international travel
ban against Okatan and Sargın.
Broadcast on the Afrin operation
Ankara 15th Heavy Penal Court will continue to judge Artı TV Ankara
representative Sibel Hürtaş, who brought Peoples' Democratic Party
(HDP) to the screen during a broadcast on the Afrin operation, and
journalist Hayri Demir, who criticized the operation on social media.
Previously, the journalists' request for the lift of the international
travel ban against them was rejected.
In the hearing on June 26, the defendants except Hürtaş are expected to
submit their final defense statements.
The court did not take into account the amendment to Article 7 of the
Anti-Terror Law that was made in October 2019 with the First Judiciary
Package. The sentence "The statements of thought that do not exceed the
limits of reporting or criticism do not constitute a crime" was added
to the article. (BIA, 11 June 2020)
Court Rules Grup Yorum Member Aracı Shall Remain
Behind Bars
Arrested Grup Yorum music band member Ali Aracı had his first hearing
at the İstanbul 23rd Heavy Penal Court today (June 9).
Charged with "leading an organization," Ali Aracı has not been released
in today's hearing. His next hearing will be held on September 3.
42-year-old Ali Aracı has been playing the flute and end-blown flute at
Grup Yorum for 22 years. He has been arrested since June 19, 2019.
'I naturally perform my art'
Behind bars in Silivri Prison at the outskirts of İstanbul, Aracı
attended his first hearing via the Audio and Visual Information System
(SEGBİS). Presenting his statement of defense, he argued that "he was
put on trial just because he was a member of Grup Yorum."
Aracı briefly stated the following in his defense: "I stood trial based
on this file and was released before. There is no reason for my arrest
now.
"While the statements about me are contradictory, it is basically
mentioned that I am a member of Grup Yorum. I am accused of 'being in
charge of Grup Yorum choir.' I was, of course, in charge of the choir,
I am a musician. Without any exaggeration, I am a musician who gave
concerts to millions of people in Bakırköy and Sıhhiye. I naturally
perform my art.
"We are arrested over and over again based on the same filed and on the
same charges. Helin Bölek and İbrahim Gökçek were also put on trial
based on this file and they were released. These two young musicians
had to go on a death fast for a simple right, for their right to hold a
concert. We want to perform our art and be tried fairly."
The court heard the statements of the attorneys following the defense
of Aracı. After a brief recess, it has ruled for the continuation of
his arrest.
(BIA, 9 June 2020)
Deux journalistes arrêtés pour
"espionnage"
Deux journalistes de médias d'opposition en Turquie ont été arrêtés
dans le cadre d'une enquête pour "espionnage politique et militaire", a
rapporté lundi l'agence étatique Anadolu.
Ismail Dukel, représentant de Tele1 TV à Ankara et Muyesser Yildiz,
coordinatrice du site d'information en ligne OdaTV dans la capitale
turque, sont en cours d'interrogatoire par la police anti-terroriste,
selon Anadolu.
Le rédacteur en chef de Tele1, Merdan Yanardag, a confirmé ces
arrestations sur Twitter, y voyant une tentative des autorités
d'"adresser un ultimatum aux médias".
Anadolu n'a pas fourni plus de précision sur les raisons de leur
arrestation, mais le journal progouvernemental Sabah a affirmé qu'ils
étaient soupçonnés de faire fuiter des informations sur l'implication
de la Turquie en Libye et en Syrie "à des fins d'espionnage militaire".
Il est reproché à M. Yildiz, d'OdaTV, de s'être entretenu au téléphone
avec un membre des forces armées, lui aussi arrêté, au sujet des plans
militaires turcs en Libye, où la Turquie soutient les forces du
gouvernement de Tripoli reconnu par la communauté internationale.
En mars, deux journalistes d'OdaTV avaient été écroués et risquent
jusqu'à neuf ans de prison pour avoir écrit un article sur les
funérailles d'un présumé agent des services de renseignement tué en
Libye.
La Turquie est régulièrement accusée par les ONG de porter atteinte à
la liberté de la presse en arrêtant des journalistes et en fermant des
médias.
Le pays est classé à la 157ème position sur 180 à l'index de la liberté
de la presse publié par Reporters sans frontières. (AFP, 8 juin
2020)
Osman
Kavala Nominated for Václav Havel Human Rights
Prize
Behind bars for 950 days, businessperson and rights defender Osman
Kavala has been nominated for Václav Havel Human Rights Prize.
Kavala has been nominated by linguist, historian and human rights
activist Noam Chomsky, philosopher Prof. Etienne Balibar, member of the
European Parliament Rebecca Harms, Former Co-Chair of Germany's Greens
Party Cem Özdemir, Vice President of the European Parliament Dimitrios
Papadimoulis, human rights defender - lawyer Jennifer Robinson, lawyer
Sarah Leah Whitson, retired ambassador Ingmar Karlsson and member of
the Parliament of Greece Prof. Dimitris Kairidis.
The group has explained Kavala's contribution to the cause of human
rights and, thus, reason for his nomination for the prize, briefly as
follows:
'He deserves international recognition, support'
"On April 18, 2020 Osman Kavala completed his 900 days in a Turkish
jail, without a single concrete, legal, substantiated charge against
him. Actually he is in jail just because of his relentless efforts and
dedication to the human rights in Turkey and abroad.
"In a country marred by authoritarianism, sectarian conflict,
profoundly flawed justice system, draconian curbs on free expression
and fundamental human rights, he has been a steadfast defender of those
seeking to establish a just society where all the peoples of Turkey can
live together in peace and prosperity, in full knowledge of their
intertwined cultural and political histories.
"The injustice he has been subjected to seems to be closely related to
his prominence in civil activism. He looks as though he has been
selected to be the scapegoat. His arrest constitutes a warning and an
intimidation to all who would dare to challenge the authoritarian
regime of President Erdoğan.
"Osman Kavala deserves international recognition and support. The
Václav Havel Human Rights Prize would certainly be the ultimate
recognition and support for him and the civil society of Turkey."
About Vaclav Havel Human Rights Prize
The Václav Havel Human Rights Prize is awarded annually by the
Parliamentary Assembly of the Council of Europe, in partnership with
the Václav Havel Library and the Charta 77 Foundation for outstanding
civil society action in the defence of human rights in Europe and
beyond.
The prize is awarded in memory of Václav Havel, a Czech statesperson,
writer and former dissident, who served as the last President of
Czechoslovakia from 1989 until the dissolution of Czechoslovakia in
1992 and then as the first President of the Czech Republic from 1993 to
2003. As a writer of Czech literature, he is known for his plays,
essays, and memoirs.
The candidates of the prize should have made a significant difference
to the human rights situation of a given group, been instrumental in
uncovering large-scale systemic violations, or have successfully
mobilised public opinion or the international community for a cause.
Since 2013,Václav Havel Human Rights Prize has been awarded in turn to
Ales Bialiatski (Belarus), Anar Mammadli (Azerbaijan), Ludmilla
Alexeeva (Russian Federation), Nadia Murad (Iraq), Murat Arslan
(Turkey) and Oyub Titiev (Russian Federation). Last year, the Prize was
awarded jointly to imprisoned Uyghur intellectual Ilham Tohti from
China and the Youth Initiative for Human Rights (YIHR), which brings
together young people from across the Balkans to promote
reconciliation. (BIA, 7 June 2020)
Un
journaliste condamné pour
avoir critiqué l'agence étatique
Un journaliste turc a été condamné à plus d'un an de prison pour avoir
critiqué l'agence de presse étatique Anadolu lors d'un scrutin remporté
en 2018 par le président Recep Tayyip Erdogan dans des circonstances
controversées.
Un tribunal d'Istanbul a condamné Metin Uca à un an et deux mois de
prison pour "injure à un fonctionnaire dans l'exercice de son travail",
en référence au patron d'Anadolu qui avait porté plainte, ont rapporté
plusieurs médias vendredi.
L'affaire remonte à 2018 : quatre jours avant un double scrutin
présidentiel et législatif, une chaîne de télévision abonnée à Anadolu
publie par erreur une infographie transmise par l'agence avec des
projections de résultats.
Le soir du scrutin, le 24 juin 2018, les résultats annoncés
officiellement sont proches de ceux figurant sur l'infographie, une
situation dénoncée par M. Uca qui y voit la preuve d'un trucage.
"Je proteste contre l'agence Anadolu qui, fondée par Atatürk, est
devenue une agence de propagande aux mains de gens sans honneur",
lance-t-il sur Twitter.
Après cette réaction, le patron d'Anadolu, Senol Kazanci, porte plainte
contre M. Uca.
Dans un geste de défi après sa condamnation, M. Uca a partagé vendredi
une photo de M. Kazanci portant une casquette siglée "Erdogan",
assortie d'un commentaire narquois : "Voici le dirigeant impartial
d'Anadolu".
Fondée en 1920 et censée être impartiale, l'agence Anadolu suit dans
les faits une ligne progouvernementale.
L'agence Anadolu a été vivement critiquée l'an dernier pour sa
couverture d'un scrutin municipal remporté à Istanbul et Ankara par
l'opposition.
Alors que l'opposition à Istanbul était en train de rattraper le
candidat de M. Erdogan au fur et à mesure du dépouillement des urnes,
Anadolu avait brusquement interrompu la publication des résultats, sur
laquelle s'appuient la plupart des médias.
Le scrutin avait ensuite été annulé à Istanbul, M. Erdogan accusant
l'opposition de "manipulations". Le candidat du président avait perdu
le deuxième vote avec un écart encore plus important. (AFP, 5 juin
2020)
Journalist
Sentenced to Prison for Criticizing
Sub-Governor
Özgür Boğatekin, the news director of Gerger Fırat local newspaper in
Adıyaman, was previously sentenced to 1 year, 15 days in prison for
criticizing Ömer Bilgin, the then Sub-Governor of Gerger. His prison
sentence has been upheld by the 8th Penal Chamber of the Court of
Cassation.
Boğatekin was also sentenced to pay a judicial fine of 10 thousand lira
for insulting President Recep Tayyip Erdoğan, the then Prime Minister.
The appeal of the journalist against this fine has been rejected by the
9th Penal Chamber of the Gaziantep Regional Court of Justice, the court
of appeals. Both judgements were handed down yesterday (June 4).
The verdict upheld by the Court of Cassation has been notified to
Boğatekin. His prison sentence is expected to be executed in a few days.
An investigation was launched against Boğatekin in 2013 and 2014 over
his articles criticizing Ömer Bilgin, the then Sub-Governor of Gerger.
A lawsuit was filed against him at the Gerger Penal Court of First
Instance in 2014 and Boğatekin has been sentenced to 1 year, 15 days in
prison. The Court of Cassation has concluded the case six years later.
According to the notification of the 8th Penal Chamber of the Court of
Cassation, the court has unanimously ruled that the appeal of the
journalist shall be rejected and the verdict of the local court be
upheld.
In fact, Hacı Boğatekin, the editor-in-chief of the newspaper, also
faced an investigation over the same news. But, the prosecutor
conducting the investigation concluded that the news should be
considered within the frame of freedom of expression and gave a
decision of non-prosecution.
'Judge who gave the verdict is now in prison'
Hüseyin Boğatekin, one of the attorneys of the newspaper, says that
there are more than one file against Özgür and Hacı Boğatekin.
The one-year prison sentence of Hacı Boğatekin, his father, over a news
article entitled "FETÖ and Apo" has just been upheld by the Court of
Cassation, attorney Boğatekin has reminded us.
Hüseyin Boğatekin says that his family faced the wreath of Gülenist
community, or the FETÖ, which is held responsible for the coup attempt
on July 15, 2016. Boğatekin has briefly said the following:
"During the time of [Fethullah Gülen] community, dozens of lawsuits
were filed against us. The sub-governor, the lieutenant... Everyone
filed complaints against us. The lawsuit filed in those days have been,
unfortunately, upheld. All of these lawsuits are unjust. They were not
tried fairly. They did not even stand before the judge most of the time.
"The judge who gave a prison sentence to my brother in this lawsuit has
been arrested as part of an investigation against the FETÖ. He has been
dismissed from the profession. At the trial held by the Adana Heavy
Penal Court, the judge has been sentenced to 9 years in prison on
charge 'being a member of an armed terrorist organization.'
"The prison sentence given by this judge has now been upheld by the
Court of Cassation. My brother and father will be sent to prison, let
alone reporting news. The imprisonment of my father amid pandemic
worries us, considering his age." (BIA, 5 June 2020)
«Le
récit bouleversant d’Ahmet Altan»
Ahmet Altan est journaliste, essayiste et un écrivain majeur de la
littérature turque contemporaine. Il fait partie des intellectuels,
écrivains, journalistes, défenseurs des droits de l’homme qui ont été
emprisonnés par le régime Erdogan après la tentative de coup d’Etat de
juillet 2016.
Adopté comme membre d’honneur des deux centres PEN belges, Ahmet Altan
est incarcéré après avoir été condamné à plus de dix ans de prison pour
« aide à une organisation terroriste ». Il est en appel de ce jugement
formulé à son encontre dans le cadre de son activité de rédacteur en
chef du journal, aujourd’hui disparu, Taraf. Agé de septante ans,
l’écrivain purge une peine de prison depuis septembre 2016, interrompue
en novembre 2019 par sa mise en liberté, le jugement le condamnant à
perpétuité ayant été annulé par la Cour de cassation. Cette liberté ne
dura que quelques jours. Aujourd’hui, Ahmed Altan nous écrit depuis sa
cellule de prison et nous livre ici une analyse bouleversante de la
crise que l’humanité traverse (lire ci dessous).
En avril dernier, le parlement turc a voté une loi autorisant la
libération de 90.000 prisonniers. Cette mesure humanitaire prise dans
le contexte de la lutte contre la pandémie, exclut cependant des
dizaines de journalistes, défenseurs des droits de l’homme,
politiciens, avocats et autres personnes détenues arbitrairement en
attendant leur procès ou purgeant des peines à la suite de procès
organisés sur base de lois antiterroristes qui facilitent
l’incarcération pour l’exercice de la liberté d’expression.
Appel aux autorités turques
De nombreuses associations de défense des droits humains, dont PEN
International*, ont salué toutes les mesures prises pour réduire le
surpeuplement des prisons en Turquie, mais ont déploré que les
nouvelles mesures excluent sans justification des dizaines de milliers
de personnes emprisonnées pour avoir exercé pacifiquement leurs droits.
Elles appellent les autorités turques à prendre des mesures immédiates
pour s’acquitter de leurs obligations en matière de droits de l’homme
en libérant toutes les personnes détenues arbitrairement pour avoir
exercé leur droit à la liberté d’expression et aider à atténuer les
risques nés de la pandémie de Covid-19.
(Le Soir, 2 juin 2020)
Kurdish
Question / Question kurde
Constitutional
Court rejects dismissed HDP deputies' application
The Constitutional Court has rejected an application for the
cancellation of Peoples' Democratic Party (HDP) deputies' dismissal.
Leyla Güven and Musa Farisoğulları,
along with main opposition Republican People's Party (CHP) MP Enis
Berberoğlu, were stripped of MP status on June 4. The HDP applied to
the top court against its MPs' dismissal on June 10.
Examining the application, the court
concluded that it wasn't authorized to make a decision and rejected the
application in a unanimous vote.
The justified decision is expected to
be released in the following days.
What happened?
Main opposition Republican People's
Party (CHP) İstanbul MP Enis Berberoğlu and HDP Hakkari and Diyarbakır
MPs Leyla Güven and Musa Farisoğulları were stripped of their MP status
on June 4 on the ground that there were finalized court rulings against
them.
While all three were arrested on the
same day, CHP's Berberoğlu has been released and sent home as part of
coronavirus measures. Leyla Güven was also released five days after her
arrest on June 9.
Put on trial with Can Dündar, the
former Editor-in-Chief of daily Cumhuriyet, for giving him the footage
of National Intelligence Organization (MİT) trucks allegedly carrying
weapons to Syria, Enis Berberoğlu has been sentenced to 5 years, 10
months for "disclosing information that needs to be kept confidential
for the security of the state or domestic or international interests
for purposes of political and military espionage."
While Diyarbakır 2nd Heavy Penal Court
has sentenced Musa Farisoğulları to 9 years in prison for "membership
of an armed terrorist organization", Leyla Güven has also been
sentenced to 6 years, 3 months in prison on the same charge and by the
same court.
The prison sentences of Berberoğlu,
Farisoğulları and Güven have been upheld by the 16th Penal Chamber of
the Court of Cassation. (BIA, 26 June 2020)
Ousted
HDP co-mayors in Batman remanded in custody
Hatice Taş and Osman Karabulut, the
dismissed co-mayors of İkiköprü town in the mostly Kurdish-populated
southeastern province of Batman, have been remanded in custody.
Twenty-four people, including the
co-mayors, were detained during house raids on Monday (June 22) by the
gendarmerie. Fourteen of them were released on Wednesday and 10
appeared before a court yesterday (June 25).
Among those seven were released on the
condition of judicial control, and three people, the co mayors and
Bayram Özalp, a municipal worker, were remanded in custody.
Batman Governor's Office announced on
December 7 that the co-mayors were replaced with a trustee appointed by
the Ministry of Interior. (BIA, 26 June 2020)
Assassination of Musa Anter: Witness
testifies for the first time in 28
years
Fourteenth hearing of the case of Kurdish author Musa Anter's killing
and the Gendarmerie Intelligence and Counter-Terrorism (JİTEM)
organization has been held at Ankara 6th Heavy Penal Court.
The cases of the assassination in Diyarbakır in 1992 and the JİTEM,
which is accused of thousands of forced disappearances in
Kurdish-majority regions during the conflict in the 1990s, were
combined in 2014.
Nuri Sınır, a witness, testified for the first time 28 years after the
killing. He was brought to the court by the attorney of Orhan Miroğlu,
a Kurdish politician and the nephew of Anter who was together with him
and wounded in the attack.
Anter family's attorney Selim Okçuoğlu, defendant Savaş Gevrekçi,
attorneys of defendants, and attorney Esra Kılıç from the Truth,
Justice and Memory Center attended the hearing.
Announcing an interim decision, the court ruled that judicial control
measures against defendant Hamit Yıldırım shall continue and the next
hearing shall take place on October 20.
"We were going to meet with Anter"
Sınır told the court that he was going to meet at dinner with Anter and
Miroğlu on the day of the killing at the hotel they were staying in
Diyarbakır.
"Then something came up and I called Miroğlu and told him that I wasn't
going to come to the hotel where Anter was staying but I said I would
definitely come after dinner.
"After the dinner, former Diyarbakır mayor Mehdi Zana told me that Musa
Anter and Orhan Miroğlu were murdered and asked me to take him. I went
to take him with my vehicle and we went to Diyarbakır State Hospital
from there. The vicinity of the hospital was surrounded by special
operations police officers, most of whose faces were masked.
"Entrance to the hospital was not permitted. We only saw the body of
Musa Anter. And we learned that Miroğlu was brought to Diyarbakır
University Faculty of Medicine. We went there as well and I saw that
Orhan Miroğlu was severely wounded and waiting for surgery. He was
conscious, he told me about the incident."
"Orhan Miroğlu told me at the hospital that they had come under fire by
PKK [Kurdistan Workers' Party] confessors and JİTEM members. With his
father's permission, we took Miroğlu from the hospital he was in and
brought him to Diyarbakır State Hospital. After I dropped Zana at his
home, a vehicle followed me while I was going to my house.
"Because I felt that I was in danger, I knocked on a random door in the
Bağlar Neighborhood and spent the night there. I went to the hospital
in the morning again. We again talked about the incident.
"He shot them in the back"
"Miroğlu said that someone who introduced himself as Hamit Yıldırım had
come to Anter several times in the day. As Miroğlu had heard from Anter
... he asked from Anter's help to make peace between two families who
had animosity between them.
"He told me that the person who introduced himself as Hamit Yıldırım
had come to the hotel again at night, took them and left the hotel.
Hamit Yıldırım takes the two to the vehicle, brings them to somewhere
and drops them, saying, 'This is the house.' When they got off, he
opened fire behind them.
"[Miroğlu] told me that he had first shot at Musa Anter and them
himself. He told me that he had continued shooting after Anter fell to
the ground. Miroğlu told me that Hamit Yıldırım had later become a PKK
confessor and his code name was Dijwar."
After his statement, attorney Okçuoğlu asked him about JİTEM and other
state-affiliated illegal groups activities in Diyarbakır. "I know that
there was an organization mentioned as JİTEM at the inner fortress. No
one brought there would be left alive," Sınır replied.
After the witness statement, Anter family's lawyer demanded Hamit
Yıldırım and Savaş Gevrekçi's files be separated from the case.
Gevrekçi's attorney Hikmet İşler requested the acquittal of his client.
The court rejected the request for the separation of the files. (BIA, 25 June 2020)
Le Mouvement des Femmes kurdes
condamne la tuerie à Kobanê
Un drone de combat de l’armée turque a ciblé, mardi soir, une maison
dans le village de Helînce (se lit Halînja), non loin de Kobanê, tuant
trois femmes.
Remziye Mihemed, membre de la coordination du mouvement des femmes
Kongra Star, a réagi à l’attaque menée par l’État turc à Helînce, dans
le canton de Kobanê, qui a coûté la vie à trois femmes : Hebûn mele
Xelîl, Emîne Weysî et Zehre Berkel. Cette dernière était également
membre de la coordination.
Remziya Mihemed a déclaré que les attaques visaient l’organisation des
femmes du Rojava, soulignant que la Turquie avait pris la succession de
Daesh dans les attaques contre les femmes militantes.
Rappelant l’assassinat de trois femmes kurdes par les services secrets
turcs à Paris le 9 janvier 2013, Mihemed a ajouté : “Celles qui, comme
Zehra, font grandir la lutte des femmes dans le Nord-Kurdistan et le
Rojava ont toujours été la cible de l’Etat turc. Ils veulent détruire
le peuple kurde en éliminant les femmes. Nous condamnons l’attitude de
la Russie qui reste silencieuse face à ces attaques. L’État turc mène
des attaques dans une région où la Russie est présente militairement et
celle-ci feint de ne pas être au courant. Ceci est inadmissible.”
Par ailleurs, le mouvement des Femmes kurdes en Europe (TJK-E) a publié
ce mercredi matin un communiqué appelant « tous les démocrates, en
particulier les femmes et les organisations de femmes », à descendre
dans la rue pour dénoncer les agressions de la Turquie qui « visent la
révolution des femmes du Rojava ».
« Ce massacre commis à Kobanê est l’expression de la peur de l’État
turc à l’égard des femmes », ajoute le communiqué qui promet que « la
lutte des femmes vaincra le fascisme ».
(ROJINFO, 24 juin 2020)
HDP concludes
'March for Democracy' in Ankara
The Peoples' Democratic Party (HDP) on Saturday (June 20) concluded its
march in protest of the dismissal of its MPs and mayors after arriving
in the capital Ankara.
The "March for Democracy Against the Coup" was started from the
southeastern and northwestern edges of the country by two groups led by
the party's co-chairs Prof. Mithat Sancar and Pervin Buldan.
Amid the Covid-19 epidemic and demonstration bans and entrance
restrictions in 16 provinces on the route of the march, the HDP members
did not literally march across the country but paid visits to political
parties and non-governmental organizations and held several events in
11 provinces.
The eastern group led by Sancar started from Hakkari and arrived in
Ankara through Van, Bitlis, Diyarbakır, Urfa, Antep and Adana. The
western group led by Buldan started from Edirne and arrived in Ankara
after visiting İstanbul and Kocaeli.
Almost all of the party's events were held amid heavy police presence
as many party members were detained during the six-day march.
On Saturday, the two groups met and the two co-chairs delivered a joint
statement in the parliament's park, again, under heavy police presence.
Dozens of party members were let in the park after being searched by
the police while many were not allowed.
"We wanted to say 'Enough'"
"With this march, we wanted to say 'Enough' to the government, which
chokes the society, tries to silence everyone who doesn't think like
it," the statement said.
The co-chairs noted that entries and exits to the provinces on their
route were banned "in violation of the of the Constitution and laws"
and heavy police presence during the march "created an image of a coup
period."
"Sometimes, disrespectful attacks were carried out on our MPs and
elected ones by violating the laws and the Constitution," they said.
"Here, we repeat our call once again: We have no choice but to be side
by side, shoulder by shoulder, in order to make this country a land of
peoples. We will not stop. We will realize the democracy alliance, for
which we have raised hopes with the March for Democracy.
"We are ready to take all kinds of responsibilities for the end of
violence, the most basic demand and vital need of society, and the
realization of social peace. We call for an end to the vicious cycle of
conflict and a solution of problems with dialogue.
"If it is desired to provide an environment of peace in Turkey, it will
be through democratic politics and negotiations. Everyone should do
their part for all steps to be taken for this.
"In this context, we believe that Mr. Öcalan [Abdullah, the leader of
the Kurdistan Workers' Party (PKK)] will make a great contribution.
Therefore, it is very important to end the isolation at İmralı
[Prison]. The policies of war corrupt the society, blunts conscience.
We can only stop this together."
(BIA, June 22, 2020)
La Cour
constitutionnelle condamne
la détention de Selahattin Demirtas
La longue détention, depuis novembre
2016,
du leader kurde Selahattin Demirtas est une violation de ses droits, a
jugé la cour constitutionnelle turque dans une décision rendue publique
vendredi.
Ancien candidat à la présidentielle et l'un des principaux rivaux du
président turc Recep Tayyip Erdogan, ancien coprésident du Parti
démocratique des peuples (HDP, pro-Kurde), l'ancien député est en
détention depuis son arrestation en novembre 2016.
Accusé par Ankara de "terrorisme", il risque jusqu'à 142 années de
prison s'il est reconnu coupable dans son principal procès.
La cour constitutionnelle a jugé que les droits de M. Demirtas à la
liberté et à la sécurité étaient violés, dans une décision publiée dans
la Gazette officielle.
Elle a ordonné que lui soient versées 50.000 lires turques (6.500
euros) à titre de dédommagement.
Ses avocats ont demandé qu'il soit immédiatement libéré, mais son sort
restait incertain vendredi.
La Cour européenne des droits de l'Homme avait demandé, en vain, en
novembre 2018 qu'il soit libéré.
En septembre 2019, un tribunal avait ordonné sa libération, mais
M. Demirtas ne l'avait pas été en raison d'une condamnation en 2018 à
une peine de quatre ans et 8 mois de prison pour "propagande
terroriste".
Son avocat Mahsuni Karaman a commenté dans un tweet que la
décision de la Cour constitutionnelle signifiait que la détention de M.
Demirtas en novembre 2016 et septembre 2019 n'était "pas raisonnable".
Le HDP, deuxième force d'opposition au parlement, a été fortement
touché par les purges menées après le putsch manqué de juillet 2016.
Pour ses détracteurs, le président turc a tiré parti de cette tentative
de putsch pour neutraliser ses opposants politiques et des militants de
la société civile.
Le président Recep Tayyip Erdogan a plusieurs fois accusé le HDP d'être
la vitrine politique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un
groupe classé comme terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux. (AFP, 19 juin
2020)
Nouvelle agression criminelle de la Turquie contre les
Kurdes en Irak
La Turquie de R.T. Erdogan vient de lancer une offensive militaire
terrestre dans le nord de l'Irak. Appuyée par l'aviation et
l'artillerie, elle vise la résistance kurde et plus particulièrement le
Parti des Travailleurs du Kurdistan.
Le PKK, qui n'a cessé depuis plusieurs années de multiplier les
cessez-le-feu et les propositions de paix, fait l'objet d'une nouvelle
agression criminelle. Personne n'a oublié l'héroïque engagement des
combattants du PKK contre Daesh et les divers groupes djihadistes
alliés d'Ankara et leur entreprise de sauvetage des Yézidies du Sinjar
alors que l’État Islamique avait programmé leur génocide. Avec cette
opération militaire, R.T. Erdogan s'en prend à tous les Kurdes de la
région qui œuvrent pour la démocratie, la justice et la paix.
L'Irak, appuyée par la Ligue arabe, a dénoncé la violation de son
intégrité territoriale et plus particulièrement sur des zones où la
Turquie entend imposer sa souveraineté.
La Turquie est désormais engagée dans une violente politique répressive
à l'intérieur de ses frontières emprisonnant des milliers de
progressistes dont le leader du Parti Démocratique des Peuples (HDP),
Selahattin Demirtas. Pour contrecarrer sa baisse de popularité et
hystériser une population durement touchée par la crise économique,
R.T. Erdogan s'est engagé dans une logique d'affrontements au
Moyen-Orient et en Méditerranée orientale.
Ankara a annexé le canton kurde d'Afrin en Syrie procédant à un
nettoyage ethnique pour y installer ses supplétifs djihadistes tout en
continuant à armer et à soutenir les forces obscurantistes de la
province d'Idlib. La Turquie équipe des mercenaires en Libye,
enracinant la guerre, le terrorisme et provoquant la partition
sanglante du pays. En Méditerranée orientale, elle menace désormais les
frontières de la Grèce et dépêche des navires dans les eaux
territoriales autour de Rhodes et de Chypre pour faire main basse, en
toute illégalité, sur d'éventuelles réserves de gaz. Enfin, elle
poursuit son odieux chantage aux réfugiés pour tétaniser l'Union
européenne.
Les capitulations successives de la France et de l'Union européenne
devant la dictature de R.T. Erdogan aiguisent chaque jour ses appétits
et nourrissent les déstabilisations et les guerres. Il serait temps de
dire: "STOP ERDOGAN !", de condamner sa politique et de soutenir les
forces démocratiques.
Le Parti communiste français condamne cette nouvelle agression sur le
sol irakien ainsi que le dangereux expansionnisme d'Ankara qui éloigne
chaque jour un peu plus la région de la paix.
Parti communiste français
Paris, le 18 juin 2020
Les groupes kurdes rivaux en Syrie sur la voie de la
réconciliation
Les groupes kurdes rivaux en
Syrie ont rapproché leurs vues et décidé de coopérer davantage, une
étape cruciale pour garantir une représentation de l'ensemble de la
minorité kurde dans tout règlement du conflit.
Cet accord a été annoncé mercredi au terme de rares négociations de
réconciliation tenues à Hassaké (nord-est) et parrainées par les
Etats-Unis.
Le Conseil national kurde (KNC), une coalition de factions kurdes
membre de l'opposition politique syrienne basée en Turquie, est un
rival du Parti de l'Union démocratique (PYD) qui domine la région à
majorité kurde du nord-est de la Syrie, pays ravagé par la guerre
depuis 2011.
Les négociations "pour l'unité kurde" ont pris fin tard mardi. Les deux
camps "se sont entendus sur une vision politique unifiée" et se sont
engagés à poursuivre les discussions "avec l'objectif de signer un
accord global dans un avenir proche", selon le communiqué.
Pour le KNC, la domination politique et militaire du PYD a entraîné une
marginalisation de certains groupes kurdes.
En 2017, l'administration du PYD a fermé les bureaux des partis kurdes
d'opposition, dont le KNC qui a dénoncé une purge politique. Ces
bureaux ont été rouverts il y a trois mois.
Des négociations de réconciliation ont alors été lancées sous le
parrainage des Etats-Unis.
Ces derniers ont soutenu les forces kurdes, principalement le PYD, dans
leur combat contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Selon Mohammad Ismaïl, un dirigeant du KNC, les négociations visent à
"former une administration conjointe en charge des affaires politiques
et militaires" et à établir une "position kurde unifiée" sur
différentes questions.
Le KNC entretient des liens avec la Turquie qui considère le PYD comme
un groupe "terroriste" car proche du mouvement kurde indépendantiste
turc du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
L'hostilité d'Ankara contre le PYD et sa branche militaire, les
YPG, a joué un rôle dans leur exclusion des négociations en vue d'un
règlement en Syrie.
Le KNC a lui participé par le passé à des négociations sous l'égide de
l'ONU.
"Pour le PYD, parvenir à un accord d'unité avec le KNC est un ticket
pour les négociations de Genève", dont le prochain round doit en
principe avoir lieu fin août, souligne Nicholas Heras, chercheur à
l'Institute for the Study of War (ISW).
Les Etats-Unis, eux, ont besoin d'un accord interkurde "pour maintenir
la stabilité dans le nord-est de la Syrie. Cela conforterait le
maintien de la présence américaine dans le pays", dit-il.
Réprimés pendant des décennies, les Kurdes ont profité du retrait de
l'armée syrienne de leurs régions dans le Nord pendant le conflit pour
y établir une administration locale. Ils contrôlent environ 20% du
territoire.
La communauté kurde a entamé un rapprochement avec le régime, espérant
sauver son autonomie par le biais de négociations. (AFP, 17 juin
2020)
Le HDP lance
des rassemblements pour la démocratie
Plusieurs dizaines de
manifestants prokurdes se sont rassemblés lundi en Turquie pour exiger
plus de démocratie et signifier leur refus d'"abdiquer" face au
gouvernement, après la destitution de trois députés d'opposition.
Dans une ambiance tendue, une cinquantaine de personnes se sont
rassemblées à Silivri (nord-ouest), donnant le coup d'envoi d'une
"marche contre les putschs et pour la démocratie" consistant en une
série de rassemblements quotidiens convergeant vers Ankara, la
capitale, selon des journalistes de l'AFP sur place.
"Nous marcherons jusqu'à ce que la paix, les libertés et la démocratie
soient rétablies", a lancé Pervin Buldan, co-présidente du Parti
démocratique des peuples (HDP), principale formation prokurde du pays.
"Les obstacles que vous dressez devant nous ne nous feront pas
reculer", a-t-elle ajouté sous les applaudissements.
Des policiers ont tiré des grenades lacrymogènes, des balles en
plastique et fait usage de leurs boucliers pour empêcher des
manifestants de rejoindre le rassemblement, selon les journalistes de
l'AFP. Une dizaine de personnes ont été interpellées.
Un député du HDP en fauteuil roulant, Musa Piroglu, a barré la route à
un camion lanceur d'eau qui pourchassait des manifestants en se
positionnant au milieu de la chaussée. "Vous devrez m'écraser pour
passer !", "Nous vaincrons en résistant !", a-t-il lancé.
Au même moment, des membres du HDP se sont rassemblés à Hakkari, dans
le sud-est majoritairement kurde de la Turquie, pour protester contre
la destitution de dizaines de maires prokurdes remplacés par des
administrateurs nommés par le ministère de l'Intérieur.
"La politique des administrateurs est le plus grand coup porté à notre
démocratie", a dénoncé Mithat Sancar, co-président du HDP.
Ces rassemblements interviennent une dizaine de jours après que le
Parlement turc a déchu de leur mandat trois députés d'opposition, dont
deux élus du HDP.
Le HDP est la deuxième force d'opposition dans l'hémicycle. Il a été
décimé par l'arrestation de plusieurs figures majeures depuis 2016,
comme le charismatique Selahattin Demirtas, un ancien rival de Recep
Tayyip Erdogan à l'élection présidentielle.
"Tous les jours, nous subissons des opérations (...), la volonté du
peuple kurde est violée. Nous ne l'acceptons pas et nous n'abdiquerons
pas", a déclaré à l'AFP Zeynel Ozen, député du HDP.
"Même si à la fin il ne reste qu'une seule personne, cette
résistance se poursuivra", a-t-il ajouté. (AFP, 15 juin
2020)
Former MP Mahmut Alınak
Made to Wear an Ankle Monitor
Facing aggravated life sentence and released to house arrest in his
first hearing after serving three months in prison, politician and
writer Mahmut Alınak has been made to wear an ankle monitor.
"I resisted against handcuffs at the courthouse and security
directorate, I refused to be handcuffed," Alınak has said and added,
"They have started taking revenge for this by placing the bracelet
around my ankle."
The ankle monitor reminds him of the neck rings that the slaves were
made to wear by colonialists in Africa and Americas, says Alınak.
Arrested on February 17, 2020 and released to house arrest on May 13,
2020, Alınak faces charges of "bringing the territory of a state under
the sovereignty of a foreign state entirely or partly; disrupting the
unity of the state; separating a part of the territory under the
sovereignty of the state from its administration; and undermining the
independence of the state."
Alınak: They are taking revenge
Speaking to Mezopotamya Agency (MA), Alınak has briefly said:
"They used to put rings around the necks of slaves in history.
Colonialists put rings of slavery around the necks of blacks in Africa
and Americas. What was slaves deemed worthy of back then is now done to
us.
"We are the modern slaves of this country. We reject this. I resisted
against handcuffs at the courthouse and security directorate, I refused
to be handcuffed. With this bracelet put around my ankle, they have now
started taking revenge for this.
"When I was in prison, I could - at least - see some sunlight in the
yard of my cell. But, now, in my home, where I have been confined, I
will not be able to get even a single ray of sunlight. Because it is
forbidden to take even a single step outside the home.
"All these are done to intimidate me, but it is them who know best that
I will not be intimidated or take a step back from what I think.
"We have historical responsibilities towards our people, towards the
oppressed humanity. We are ready to pay for this as intellectuals."
What happened?
Detained from his house in Turkey's eastern province of Kars on
February 13, 2020, Mahmut Alınak was arrested on February 17. In a
statement released by his family following his detention, it was said,
"Mahmut Alınak is 68 years old and in prison for the 10th time!"
After he deposed at the prosecutor's office, Alınak was referred to the
judgeship of peace on charge of "membership of an organization." As
reported by Mezopotamya Agency, Mahmut Alınak was arrested and sent to
Kars Prison on the offense charged. Alınak has been under house arrest
since his first hearing on May 17, 2020.
As the reason for the arrest of former People's Labor Party (HEP) MP,
the court indicated that he donated the revenue of his book Bêkes to
the family of Cizre People's Assembly Co-Chair Mehmet Tunç and it also
referred to his conversations with his relatives, his articles critical
of the government, his proposal to mediate between two conflicting
families and his attempts to raise public awareness by collecting
garbage with workers.
A 300-page indictment was issued against Alınak, charging him with
"bringing the territory of a state under the sovereignty of a foreign
state entirely or partly; disrupting the unity of the state; separating
a part of the territory under the sovereignty of the state from its
administration; and undermining the independence of the state."
Based on this indictment, a lawsuit has been launched against Mahmut
Alınak at the Kars 2nd Heavy Penal Court.
About Mahmut Alınak
Legist, lawyer, politician, former MP and writer.
Nominated by the Social Democratic People's Party (SHP), Alınak was
elected as an MP in the parliamentary elections in 1987 and 1991. He
also served as Democratic Society Party (DTP) provincial chairperson in
Kars.
He was remanded in custody during the investigation against the
Kurdistan Communities Union (KCK) in December 2011. He was released in
July 2012. He was sentenced to 14 months and 7 days in prison for his
statements on torture. Although he was released on probation, he was
put in prison in September 2014 for violating the probation conditions.
He wrote 10 books. (BIA, 10 June 2020)
HDP,
DBP, Rosa Women’s Association Members Detained in
Diyarbakır
In house raids conducted in Turkey's Kurdish-majority Diyarbakır
province yesterday (June 7), five people were taken into custody.
As part of an investigation launched by the Diyarbakır Chief Public
Prosecutor's Office, the following people have been detained: Peoples'
Democratic Party (HDP) Party Assembly member Eşref Mamedoğlu,
Democratic Regions Party (DBP) Party Assembly member Ramazan Dengiz,
Rosa Women's Association member Suzan İşbilen, HDP former executive
Hasan Kale and Confederation of Progressive Trade Unions of Turkey
(DİSK) Genel-İş Union No. 1 Branch Chair Hasan Hayri Eroğlu.
As reported by Mezopotamya Agency (MA), Gülistan Nazlıer from Rosa
Women's Association, against whom there was also a warrant, was not at
her residential address when the police raid was conducted.
Taken into custody by the police, five people were reportedly taken to
the Anti-Terror Branch of the Diyarbakır Provincial Security
Directorate.
Nazlıer also taken into custody
As reported further by the MA today (June 8), Nazlıer went to the Abalı
District Gendarmerie Station for deposition. She has also been detained.
While there is a confidentiality order on the investigation and a
restriction of meeting attorneys for 24 hours, it has been further
reported that several books, magazines, day planners, SIM cards, flash
disks and laptops were confiscated during the searches in houses.
The detained are currently held in Diyarbakır Security Directorate.
Suzan İşbilen is reportedly held in a solitary cell on the ground that
she is in coronavirus risk group due to her KOAH disease.
12 people previously arrested in Diyarbakır
As part of an investigation conducted by the Diyarbakır Chief Public
Prosecutor's Office, Peoples' Democratic Party (HDP) and Democratic
Regions Party (DBP) politicians as well as Rosa Women's Association
members and Free Women Movement (TJA) activists were taken into custody
in house raids in early morning hours on May 22, 2020.
While the trustee protests, statements, death fasts and protests
against the isolation of jailed Kurdistan Workers Party (PKK) leader
Abdullah Öcalan were cited as the reason for the detention of 18
people, the mobile phones, books, CDs and laptops were depicted as
criminal evidence.
The following people were detained as part of the operation: Rosa
Women's Association founding member Narin Gezgör; Rosa Women's
Association founding member and former HDP MP Ayla Akat Ata, Rosa
Women's Association Chair Adalet Kaya, TJA activist Zelal Bilgin, DBP
former Co-Chairs Mehmet Arslan and Gülcihan Şimşek, HDP Central
Executive Committee member Özlem Gündüz, HDP Yenişehir District
Co-Chairs Remziye Sızıcı and Kasım Kaya, HDP member Mehmet Ali
Altınkaynak, DBP Party Assembly member Celal Yoldaş, Bağlar Municipal
Council members Hüseyin Harman, Veysi Kuzu and Gönül Aslan, Diyarbakır
Metropolitan Municipal Council member Sevim Coşkun, Diyarbakır Peace
Mothers Assembly member Havva Kıran, Yenişehir Municipal Council member
Nevriye Çır and and Nazile Tursun.
As reported by the state-run Anadolu Agency (AA), referred to the Penal
Judgeship of Peace on Duty to be arrested following their interrogation
at the prosecutor's office, 12 people have been arrested for
"membership of a terrorist organization" while six people, including
former Peoples' Democratic Party (HDP) MP Ayla Akat Ata, have been
released on probation. (BIA, 8 June 2020)
HDP: It is a Coup, With No Ifs, Ands, or Buts
Shortly after Peoples' Democratic Party's (HDP) Leyla Güven and Musa
Farisoğulları and main opposition Republican People's Party's (CHP)
Enis Berberoğlu were stripped of MP status yesterday (June 4), the HDP
has released a written statement for the press about the issue.
As the 16th Penal Chamber of the Court of Cassation has upheld the
prison sentences of Güven, Farisoğulları and Berberoğlu, they were
stripped of MP status yesterday and have been arrested shortly
afterwards.
The statement has emphasized that "Turkey now witnesses yet another
coup today" and read, "This pro-coup mindset has been prevailing on the
Parliament as a dishonor for 26 years."
Referring to the then pro-Kurdish Democracy Party (DEP) MPs stripped of
MP duties in 1994, the HDP has noted that "27 MPs insisting on
democratic politics have been relieved of MP duties since then."
As reported by the Mezopotamya Agency, the HDP has sressed that "the
immoral and fascist coup against the people's will will not be
recognized." Other highlights from the statement are as follows:
'Enmity towards people's will'
"As it is also seen in the practice of coup through appointment of
trustees, the partners of the system of evil impose its will on the
people, saying, 'You will either decide as I wish, or I will not
recognize your decisions.' It is is a coup, with no ifs, ands, or buts.
It is is enmity to people's will.
'Hollow anti-coup discourse'
"Defining May 27 [1960] and September 12 [1980] as 'coups' at every
opportunity and developing a hollow 'anti-coup discourse' around them,
the government has been attacking the people's way to such an extent
that people will almost wish mercy to the military coups in Turkey.
Since July 20, 2015, a systematic practice of coups has been in place.
"The palace regime, with this attack, has once again proven that it is,
in fact, a regime of coup. This coup is an answer given to the
'Document of Democratic Attitude' unveiled by our co-chairs on Monday
and our call to the society of Turkey for a 'united and joint struggle.'
"With this decision, the government has once again shown that it is
afraid of our power, politics and projects that will be a solution for
Turkey.
'We have received the palace regime's message'
"We, as a political party still following the tradition of democratic
politics, have come to these days not with legislative immunities, not
by being elected as members of parliament, but by representing the
legitimate will of our people in the face of incessant and systematic
attacks.
"Today, we have received the message that the palace regime has given
with this attack. Our answer is equally clear: We will keep on
struggling to build Turkey's democratic future in the face of these
attacks.
"These attacks will only make our determination and perseverance
sharper. This aggression will not intimidate us, it will not make us
leave the democratic positions that we have won.
'Joining of democratic forces'
"On this occasion, on behalf of our party, we are - once again - making
a call for joining all democratic forces against this aggression and
arrogance targeting all social groups.
"A democratic future and free Turkey depend on us despite our all
difference.
"Stopping this aggression against our people today is the shared duty
of us all as the opposition and we call on everyone to claim this duty."
What happened?
CHP İstanbul MP Enis Berberoğlu and HDP Hakkari and Diyarbakır MPs
Leyla Güven and Musa Farisoğulları were stripped of their MP status on
June 4 on the ground that there were finalized court rulings against
them.
Put on trial with Can Dündar, the former Editor-in-Chief of daily
Cumhuriyet, for giving him the footage of National Intelligence
Organization (MİT) trucks allegedly carrying weapons to Syria, Enis
Berberoğlu has been sentenced to 5 years, 10 months for "disclosing
information that needs to be kept confidential for the security of the
state or domestic or international interests for purposes of political
and military espionage."
While Diyarbakır 2nd Heavy Penal Court has sentenced Musa Farisoğulları
to 9 years in prison for "membership of an armed terrorist
organization", Leyla Güven has also been sentenced to 6 years, 3 months
in prison on the same charge and by the same court.
The prison sentences of Berberoğlu, Farisoğulları and Güven have been
upheld by the 16th Penal Chamber of the Court of Cassation.
They were arrested on June 4, 2020. (BIA, 5 June 2020)
Letters of Selahattin Demirtaş Censored
Başak Demirtaş, the wife of Peoples' Democratic Party (HDP) former
Co-Chair Selahattin Demirtaş, has announced that his letters from
Edirne Prison have been censored. "What is next?," she has asked on
Twitter.
Sharing the letters of Selahattin Demirtaş on her social media account,
Başak Demirtaş has addressed the following tweet to the Ministry of
Justice and Minister of Justice Abdulhamit Gül:
"Face-to-face visits have been suspended. No opportunities have been
provided for video chat. And, now, censorship... What is next?"
On the pictures of letters shared by Başak Demirtaş, the words
"2020/208" Disciplinary Board can be read.
'Outbreak will hopefully end before ruining people'
In the letters that could escape the prison personnel's censorship,
Selahattin Demirtaş has said, "You look good in the pictures, but they
were from 10 days ago. I hope that you are all well. We are fine, too.
All the usuals..."
"For now, it is time for health. If this outbreak ends before ruining
people, everyone will heave a deep sigh of relief," he has also said.
Trial of Selahattin Demirtaş
Selahattin Demirtaş was detained on November 4, 2016. He was arrested
and sent to Silivri Prison in İstanbul on the same day. He is still
behind bars in Silivri.
All his investigations, except for one, have been combined in a single
file. The lawsuit filed at the Ankara 19th Heavy Penal Court has still
not been concluded. As his request for release as part of this suit was
rejected, his attorneys appealed to the Constitutional Court.
In their application to the Constitutional Court on May 29, 2018, the
attorneys requested that his application be reviewed with priority.
However, the Court has not yet responded to the application. On June
26, 2018, his case was taken to the ECtHR.
Shortly after this appeal to the ECtHR, the court announced its
judgment in his second case. Tried in the case together with former HDP
MP Sırrı Süreyya Önder, Selahattin Demirtaş has been sentenced to 4
years, 8 months in prison on the charge of "propagandizing for a
terrorist organization" by the İstanbul 26th Heavy Penal Court.
One month later, on October 25, 2018, his verdict of conviction reached
the 2nd Penal Chamber of İstanbul Regional Court of Justice, the court
of appeal.
On November 17, 2018, the ECtHR announced that it would announce its
judgment as to his application on November 20. The court of appeal
swiftly reviewed the verdict of conviction of Demirtaş and started
discussing it on November 19.
On November 20, 2018, the ECtHR concluded that Demirtaş was "arrested
with political motivations" and ruled for his release.
The Ankara 19th Heavy Penal Court rejected his request for release on
November 30 ,2018, indicating that "his arrest was a moderate measure".
On December 4, 2018, the 2nd Penal Chamber of İstanbul Regional Court
of Justice upheld his verdict of conviction. With this verdict,
Demirtaş became an arrested convict.
The attorneys of Demirtaş appealed again to the ECtHR on February 19,
2019, and requested that the issues not discussed, found inadmissible
and not regarded as violation right be reviewed again.
The government also appealed against the ECtHR verdict on Demirtaş. In
its petition, the government also requested that the ECtHR review its
ruling of right violation again. That being the case, the case of
Demirtaş has been taken to the ECtHR Grand Chamber, which announced
that it would discuss the application on September 18, 2019.
In his hearing at the Ankara 19th Heavy Penal Court on September 2, the
court board has ruled that Demirtaş shall be released.
As his request for release has been rejected, his attorneys lodged a
request of "deduction", demanding that the period that he has already
served in prison be deducted from his prison term so that he could be
released on probation. This request has not been answered yet. (BIA, 3 June 2020)
Les
Kurdes victimes de meurtres racistes
Le 25 mai dernier, le monde découvrait avec effroi les images d’un
policier américain tuant de sang froid George Floyd, un Afro-américain.
Depuis, une vague indignation a secoué les Etats-Unis où la population
noire du pays est descendue en masse dans la rue pour dire halte aux
crimes racistes dont elle est victime.
Moins d’une semaine après le meurtre de Floyd, des policiers turcs ont
partagé les images de la torture et de l’agression sexuelle de Muhammet
Emir Cura, jeune Kurde qu’ils ont arrêté dans la ville kurde d’Amed
(Diyarbakir). Des images que même des personnalités publiques turques
ont diffusées sur les réseaux sociaux en félicitant les policiers
turcs, auteurs de torture et de l’agression sexuelle contre un détenu
kurde accusé d’avoir tué le policier turc Atakan Arslan, sans aucune
preuve pour le moment… Mais qu’importe, en Turquie, les Kurdes sont
considérés comme les responsables de tous les maux qui frappent le pays
: la pauvreté, la guerre en Syrie et même de la pandémie du COVI-19…
Le soir même de la diffusion de ces images, dans la nuit de 31 mai, on
apprenait qu’un jeune Kurde avait été tué à coups de couteau par trois
fascistes turcs à Ankara pour avoir écouté de la musique kurde…
Dans les premières déclarations d’un cousin de Baris Cakan, le jeune
Kurde de 20 ans tué à Ankara, on apprenait qu’il avait déjà été agressé
par le passé pour avoir écouté de la musique kurde. Mais le lendemain
matin, les médias turcs ont diffusé une vidéo du père de la victime,
qui était à la maison alors que son fils était tué dans un parc du
quartier après avoir demandé à ses agresseurs de baisser le son de leur
musique car ce serait l’heure de l’appel à la prière du soir !
Ensuite, on a vu un oncle de la victime crier lors de la cérémonie
mortuaire : « Il s’appelait Baris (la paix). (…) Vous ne
comprenez pas cela? » et dénonçer un crime raciste. On apprenait
également que Baris était membre du parti politique « pro-kurde » HDP
et qu’il avait été également arrêté à cause de ses activités politiques…
Par ailleurs, des organisations de défense des droits humains dénoncent
les intimidations répétées des autorités turques auprès de la famille
de Barış Çakan pour les forcer à nier la raison de ce crime abject,
pour le faire passer pour un crime intervenu suite à une dispute
ordinaire.
Ces mêmes démarches ont été mises en oeuvre auprès d’une autre famille
kurde dont l’enfant a été arrêté la semaine dernière à Amed, après le
meurtre du policier turc Atakan Arslan. Ce jeune (A.Ç) a été présenté
par les médias turcs comme le meurtrier d’Atakan Arslan mais a été
libéré 7 heures plus tard. Mais plutôt que dénoncé les accusations
infondées des médias turcs et le lynchage public dont la famille d’A.Ç
a été victime, un oncle d’A.Ç a parlé de leur fidélité à la patrie
(Turquie), dans une démarche désespérée de calmer la colère des
millions de Kurdes de Turquie victimes sans fin du racisme et de crimes
étatiques…
Comme on peut le voir clairement dans ces quelques exemples récents
concernant les crimes racistes visant les Kurdes et les efforts de
l’Etat turc pour forcer les Kurdes à accepter ces crimes, sans réagir,
car sinon, ils mettraient en danger la « paix sociale » du pays, comme
si la Turquie était un paradis, surtout pour les Kurdes !
Mais pourquoi les Kurdes ne descendent-ils pas en masse dans la rue
comme on l’a vu aux USA après le meurtre raciste de George Floyd ?
Depuis l’hiver 2015/2016, en Turquie, chaque fois que les Kurdes ont
essayé de défendre leurs droits, notamment, lors de la création des
assemblées populaires dans les villes kurdes, ils ont été massacrés par
centaines à Cizre, Sur, Nusaybin, Silopi… devant les yeux du monde
entier, sans que des voix s’élèvent contre ses massacres. Le monde,
dont les institutions internationales ont comme l’ONU et l’OTAN dont la
Turquie est membre, ont dit aux Kurdes : « Vous pouvez être tués,
torturés par milliers, vous villes peuvent être rasées, on ne fera rien
pour vous. Ne compter pas sur nous pour dénoncer ce qui vous arrive. »
La communauté internationale a montré la même attitude au Rojava quand
l’armée turque et ses alliés islamistes ont envahi le canton kurde
d’Afrin en 2018, tuant des milliers de civils et chassant plus de 300
000 Kurdes de leurs terres…
Aujourd’hui, quand on voit la complicité de l’Occident dans le massacre
des Kurdes, que ce soit en Turquie, en Syrie ou en Irak, et l’impunité
dont jouit la Turquie pour les crimes de guerre et crimes contre
l’humanité qu’elle commet dans sa guerre anti-kurde, on comprend le
désespoir des Kurdes de la Turquie. La Turquie leur dit qu’elle les
tuera comme elle l’a fait Cizre, Sur, Nusaybin, Silopi…, qu’elle n’a
même pas besoin de donner une image d’un pays respectueux des droits
humains. Que les forces armées turques y compris les milices seront
lâchées contre les Kurdes sans défense avec toutes les armes modernes
mises à la disposition de la Turquie par les pays de l’OTAN. Qu’on
risque d’avoir une guerre civile en Turquie dont les victimes seront
les Kurdes, les minorités ethniques et religieuses du pays ainsi que
les opposants du régime turc… Alors, que doivent faire les pauvres
Kurdes massacrés tous les quatre matins en Turquie ? On leur demande de
sauver la « paix sociale » en Turquie, comme si ce pays était un
paradis, surtout pour les Kurdes ! (kurdistan-au-feminin.fr, 2 juin
2020)
Minorités
/ Minorities
500-year-old Armenian monastery
'ruined because of neglect
Surp Marinos Armenian Monastery in
Van, eastern Turkey,
has been ruined because of neglect and treasury hunt, Peoples'
Democratic Party (HDP) MP Garo Paylan has said at the parliament.
"This monastery, which has been known since the 16th century, has
hosted up to 300 nuns at the time and was one of the leading
educational centers in the region," he said.
"Unfortunately, the building, which is also important in terms of
architecture, is now in the phase of complete destruction, with years
of neglect and vandalism of treasure hunters.
"The historical and cultural structures in Van and its surroundings are
destroyed because of treasury hunting and the indifference of the
administration."
Paylan asked the following questions to Minister of Tourism and Culture
Mehmet Nuri Ersoy:
Are the person or persons who excavated to find treasures in Surp
Marinos Monastery and its vicinity identified and have legal
proceedings been initiated about them?
Why are the Surp Marinos Monastery and historical buildings belonging
to Christians within the borders of Van province not protected by your
ministry?
Will you work to restore the Surp Marinos Monastery?
Has an inventory of monasteries, churches and cultural structures built
by Armenians in Van been prepared?
The elimination of cultural traces of Armenians has been carried out as
a state policy until today. Are you planning to show that this policy
has changed?
(BIA, 25 June 2020)
Une page
noire de la République de Turquie: Le pogrom des Juifs

Dogan Özgüden
Comme les peuples arménien, assyro-araméen-chaldéen, grec et kurde,
victimes des génocides depuis la période ottomane, le peuple juif de
Turquie lui aussi a subi un pogrome en 1934.
Le pogrom s'est déroulé principalement dans les villes de Çanakkale,
Kırklareli, Edirne, Tekirdağ, Uzunköprü, Silivri, Babaeski, Lüleburgaz,
Çorlu et Lapseki suivant l’instigation des articles écrits par deux
écrivains racistes, Cevat Rıfat Atilhan dans la revue Millî inkılâp et
Nihal Atsız dans la revue Orhun.
Après une visite en Allemagne, Cevat Rifat Atilhan, qui pourrait être
décrit comme le père de l'antisémitisme islamique en Turquie, a
commencé à publier le journal antisémite Milli Inkilap à Istanbul, qui
contenait des caricatures antisémites qui avaient été directement
retirées du journal nazi Der Sturmer.
En effet, la base de ce pogrome était déjà préparée par le pouvoir du
président de la République Kemal Atatürk et du premier ministre Ismet
Inönü.
L’inspecteur général de Thrace, Ibrahim Tali Öngören, connu comme un
Ittihadiste pendant la Première Guerre mondiale, a joué un rôle pivot
dans l'orchestration du pogrom de 1934. Avant la Thrace, il était
l'inspecteur général dans les régions kurdes d'Anatolie.
Tali fait un tour complet des villes et villages de Thrace entre le 6
mai et le 7 juin 1934, et rédige le 16 juin 1934, un rapport de 90
pages reprenant la plupart des stéréotypes antisémites.
Il explique que les Juifs de Thrace dominent l'économie de la province,
soit directement soit indirectement en extorquant des fonds aux
propriétaires locaux par des prêts, des crédits ou des partenariats.
Dans la section titrée "Le problème juif en Thrace", Tali se plaint des
pertes économiques énormes causées par les officiels corrompus agissant
au profit des Juifs.
Le 14 juin 1934, le Parlement turc a adopté la loi 2510 qui impose de
ne parler que le turc. Cette loi vise entre autres les Juifs, dont
beaucoup sont d'origine espagnole, ayant fui l'Inquisition cinq siècles
plus tôt, et qui ont gardé comme langue pour parler entre eux le
judéo-espagnol, mélange de vieux castillan et d'Hébreu.
L'article 9 de la loi, vise aussi à expulser toutes les minorités
non-turques des zones frontalières comme la Thrace.
D'abord les lettres de menace de mort sont envoyées à des membres
éminents de la communauté juive, et des tracts invitent le peuple à
boycotter les magasins juifs.
Le 21 juin 1941, les premières manifestations commencent à Çanakkale.
En plus du boycott économique, les Juifs maintenant sont sujets à des
attaques physiques. Les hommes sont roués de coups et plusieurs femmes
violées, les magasins et les habitations sont pillées et saccagées. Des
événements identiques se produisent le même jour dans toute la Thrace
orientale, à Kırklareli, Edirne, Tekirdağ, Uzunköprü, Silivri,
Babaeski, Lüleburgaz, Çorlu et Lapseki, ainsi que dans quelques petites
villes de l’ouest de la région égéenne.
Cette simultanéité implique que ces manifestations non pas été
spontanées ni d'origine populaire, mais bien préparées au niveau
régional.
Comme par hasard, aussi, le gouverneur de Kırklareli et celui de
Çanakkale ont quitté leur ville et se trouvent en vacances. Il semble
aussi que des instructions strictes aient été données de ne pas
provoquer de morts, ce qui aurait pu avoir de graves conséquences
internationales.
À l’apogée de la violence, un rabbin aurait été promené nu dans la rue,
tandis que sa fille se faisait violée. Les troubles vont perdurer
jusqu’au 4 juillet.
La population juive de Thrace orientale, avant ces évènements était
estimée entre 13 000 et 15 000. D'après les estimations officielles,
environ 3 000 réfugiés, soit environ un quart de la population juive du
territoire, fuient la région, mais il semble que ce nombre ait été
beaucoup plus élevé; certains s'installent à Istanbul et d'autres vont
partir pour la Palestine. Plusieurs autres incidents racistes à l’égard
des Juifs s’étaient déjà produits auparavant en Turquie, et vont se
reproduire par la suite, mais ceux de 1934 sont les premiers pogroms
qui se produisent sous la république.
Des départs massifs de Juifs vont encore survenir pendant la Seconde
Guerre mondiale, en raison de l'impôt sur les biens, le Varlık Vergisi,
un impôt de guerre ne concernant que les non-musulmans, aussi bien
Juifs que Chrétiens, et en 1947, lors de la création de l'état d'Israël.
Pétition pour la
reconnaissance du « Sayfo » au Parlement européen
cathobel.be, 15 juin 2020
Quelques organisations
politiques assyriennes ont lancé – sans doute
avec un certain soutien des patriarches de l’Eglise syriaque-orthodoxe,
Ignace Ephrem II Karim, et de l’Eglise syriaque-catholique, Ignace
Joseph III Younan – une pétition pour demander aux membres du Parlement
européen de reconnaître le « Sayfo », prononciation en Suryoyo ou en
dialecte néo-araméen occidentale du mot araméen « Saypā » ou « Epée ».
C’est le terme couramment utilisé pour désigner le génocide de la
population chrétienne de la région située actuellement à l’est de la
Turquie, au nord de la Syrie et de l’Irak et au nord-est de l’Iran.
Confusion
Le génocide arménien est commémoré le 24 avril et le génocide
grec-pontique le 19 mai; pourquoi faudrait-il encore y ajouter le 15
juin pour le génocide assyrien? En fait, l’extermination systématique
de la présence chrétienne de l’ancien Empire ottoman dans la nouvelle
Turquie, forgée par les Jeunes Turcs dès 1915, s’est déroulée en
plusieurs phases et que les populations survivantes se sont retrouvées
par après dans différentes réalités.
Tout a évidemment commencé par des razzias sur des intellectuels
chrétiens dans l’actuelle ville d’Istanbul, le 24 avril 1915; c’est le
début du génocide arménien qui a provoqué une grande diaspora
d’Arméniens au Moyen-Orient et en Occident. Cette communauté, qui a
d’ailleurs pu reconstruire son état arménien depuis l’implosion de
l’Union soviétique, arrive à défendre la cause du la commémoration du
génocide arménien avec une certaine vigueur.
Le sort de la population gréco-chrétienne, vivant sur la péninsule
turque depuis le début de la christianisation, est beaucoup moins
connu. Or, le régime des Jeunes Turcs ne l’a nullement épargnée, et le
ministre des Affaires Étrangères britannique, Lord Curzon, ne
pouvait
que constater, à la Conférence de Lausanne en 1923, « qu’un million de
Grecs ont été tués, déportés ou sont morts ».
Le 15 juin
Aujourd’hui, la Turquie, n’a toujours pas reconnu les faits, faisant
même du 19 mai le jour de sa fête nationale, car « délivrée ce jour-là
de la présence grecque ». Les patriarches des Eglises
syriaque-orthodoxe et syriaque-catholique de leur côté ont proposé de
commémorer le génocide des populations araméennes, assyriennes,
chaldéennes et syriaques le 15 juin, car les massacres dans l’est de
l’Anatolie ont commencé dès la mi-juin 1915. Ce sont ces massacres et
déportations-là, qui ont également perduré pendant plusieurs années,
qu’on appelle le génocide assyrien.
Le fait que les survivants assyriens (ou araméens ou chaldéens ou
syriaques; il existe certaines dissensions quant au choix d’une
dénomination commune) ressentent de nouveau de plus en plus de pression
de la part du gouvernement d’Ankara. Cela explique sans doute pourquoi
ils s’efforcent davantage d’obtenir la reconnaissance de leur
souffrance, qui ne semble pas encore terminée en Turquie ni au nord de
la Syrie ou de l’Irak.
La pétition réclamant la reconnaissance du génocide assyrien ou « Sayfo
» par le Parlement européen se retrouve via www.change.org
Website of Syriac Intangible
Heritage Now Online
The website of the project named "Documentation and Promotion of the
Syriac Intangible Heritage in Mardin Region" is now online.
Funded by the US Ambassadors Fund for Cultural Preservation (AFCP), the
project's main purpose is safeguarding the intangible values through
the documentation and dissemination of the information on the cultural
practices of the Syriac community in the Mardin region and assessing
the risks exposed to the tangible heritage of the same community.
The project presents a model case that intangible heritage is conceived
as integral to the tangible heritage and the preservation of it
requires a strategy developed/accepted by the successors of that
heritage.
The website explains the main purpose of the project as follows:
'Our main goal is to sustain this diversity'
"As the main goal of the project, taking initiative for the
safeguarding of the intangible Syriac heritage is an urgent need not
only for the community itself, but also for the whole region.
"The region, which is called Turabdin in Syriac tradition, has housed a
society with a multilingual, multiethnic, multicultural, and
multi-religious character. The communities of this society included
Muslims, Christians, and Ezidis; and the Turkish, Arabic, Kurdish, and
Syriac languages have been contemporarily spoken throughout the history.
"Our main goal was to sustain this diverse character. In order to do
that we aimed to document and promote the Syriac community's cultural
practices (including their language), extending the networks of the
Syriac activists, NGOs, and initiatives, supporting and promoting their
activities, and preparing the risk assessment reports for the
architectural and urban heritage through the outputs of the project."
Publications within the scope of the project regarding the intangible
heritage can also be reached on the website. (BIA, 8 June 2020)
Les
chrétiens syriaques se battent pour leur
avenir malgré la peur
Quelques
dizaines de fidèles endimanchés se recueillent en silence dans une
église syriaque du VIe siècle à Mardin, dans le sud-est de la Turquie,
assistant à l'une des dernières messes de cette communauté chrétienne
d'Orient qui s'y déroulent encore.
Ils ne sont plus qu'environ 4.000 Syriaques (aussi appelés Assyriens ou
Assyro-Chaldéens) à vivre dans cette région, après que les violences et
la pauvreté ont chassé la plupart de leurs coreligionnaires de Turquie
au XXe siècle.
La diaspora est désormais éparpillée en Europe, avec plus de 100.000
personnes vivant en Allemagne et presque autant en Suède. Des dizaines
de milliers d'Assyriens vivent aussi en Belgique, en France et aux
Pays-Bas.
Quelque 20.000 Assyriens vivent aussi à Istanbul.
Aujourd'hui, les derniers représentants dans le Sud-Est turc de cette
communauté qui prie en araméen, la langue que Jésus aurait parlée, se
battent pour maintenir leur tradition en vie.
Yuhanun Akay, 40 ans, vit dans leur région historique de Tur Abdin ("la
montagne des serviteurs de Dieu"), dans le village de Gülgöze, dans la
province turque de Mardin.
Autrefois, plusieurs centaines de familles habitaient dans ce village
vieux de plusieurs siècles, vivant de la terre.
Aujourd'hui, il n'y a plus que trois familles, dont celle de M. Akay,
un agriculteur père de huit enfants.
"Avant, il y avait sept prêtres dans notre village. Nous avions trois
églises, donc chaque quartier avait la sienne", raconte-t-il à l'AFP.
"Chaque dimanche, il y avait une messe dans ces trois églises et elles
débordaient de monde", ajoute-t-il.
- "Difficile" -
Selon Evgil Türker, dirigeant de la Fédération des associations
syriaques, il y a 2.500 églises et 300 monastères à Tur Abdin.
M. Türker est lui aussi inquiet, évoquant les difficultés économiques
et les "pressions politiques", même si la population a légèrement
augmenté récemment.
Lorsqu'il était Premier ministre entre 2003 et 2014, l'actuel président
Recep Tayyip Erdogan avait encouragé ceux qui avaient quitté la Turquie
à revenir, un appel accompagné de la restitution de biens qui avaient
été spoliés.
Si ce geste a fait naître l'espoir d'une revitalisation des anciens
villages, la plupart des Assyriens ne reviennent en fait que pendant
les vacances d'été, leurs maisons modernes restant vides le reste de
l'année.
Selon M. Akay, aucun prêtre n'officie dans les trois églises de son
village depuis 2001.
Il n'est pas seulement inquiet pour sa religion: sa langue aussi est en
péril. M. Akay raconte ainsi que l'école où il a appris
l'araméo-syriaque n'existe plus.
"C'est devenu difficile. Il n'y a plus personne pour l'enseigner" aux
enfants, déplore-t-il.
Avec son épouse, Sonia, ils essaient de transmettre leur héritage
culturel à leurs enfants. Et en cas de besoin, ils font appel à un
prêtre de Midyat, ville située non loin.
- Couple disparu -
De nombreux Assyriens ont été tués en 1915, en parallèle du massacre de
centaines de milliers d'Arméniens par les autorités ottomanes pendant
la Première Guerre mondiale.
Les survivants et leurs descendants ont ensuite progressivement quitté
la Turquie au 20ème siècle, notamment dans les années 1980-1990 à cause
des affrontements entre l'armée et la rébellion kurde dans le sud-est.
Les craintes de nouvelles persécutions ont été réveillées cette année
après la disparition en janvier d'un couple appartenant à la minorité
catholique assyro-chaldéenne, à Sirnak, près de la frontière avec
l'Irak.
Des voisins affirment que les deux personnes âgées ont été enlevées.
Le corps sans vie de Simoni Diril, 65 ans, a été retrouvé en mars. Le
mari, Hurmuz, est toujours porté disparu.
L'arrestation d'un prêtre syriaque orthodoxe, Sefer Bilecen, accusé
d'"activités terroristes" par les autorités a aussi suscité
l'inquiétude.
- "Triste" -
Dans l'église du 6ème siècle à Mardin, les familles écoutent le prêche,
entourées de représentations du Christ et de la Vierge.
Deniz Kirilmaz, une enseignante retraitée, explique que la vie s'est
considérablement améliorée depuis les années 1990.
"Vivre ici, c'est très important pour nos églises et nos monastères.
Nos ancêtres vivaient ici. Perpétuer cela, ça a beaucoup de sens pour
nous", explique-t-elle.
M. Türker fait partie de ceux qui sont revenus d'Europe. Il dit qu'il
se sent investi de la responsabilité de servir sa communauté en
Turquie. "C'est mon pays", résume-t-il.
Mais M. Akay est pessimiste. "C'est comme si la langue s'évaporait
petit à petit, c'est rageant", dit-il. "Qu'une religion comme la nôtre,
qu'un tel peuple disparaisse, c'est très grave et très triste." (AFP, Raziye AKKOÇ, 5 juin
2020)
Another Threatening Message
Sent to Hrant
Dink Foundation
Fethiye Çetin, an attorney of Hrant Dink Foundation, has spoken to
bianet about the death threats against the foundation and Rakel Dink,
the wife of late journalist Hrant Dink. Indicating that another
threatening message was sent to the foundation last night (May 31),
Çetin has noted that the attacks and messages have increased in the
recent period.
Contrary to what the authorities have been stating, the threatening
messages sent to the foundation are not isolated incidents, Çetin has
underlined and raised concerns that in terms of their content, these
messages are similar to the ones sent before Hrant Dink was
assassinated.
'Threats similar to the ones before Dink was killed'
"The conjecture and the conditions that we live in are almost the same
as the ones before the murder," Çetin has said. Welcoming the the
arrest of the assaulter who sent the message, Çetin has stated the
following:
"On the day when the assaulter was caught, when he had not yet been
brought to İstanbul, where the investigation was being conducted, he
was not interrogated by the prosecutor and his links had not yet been
inquired, the authorities made a statement and announced that 'no links
had been identified with an organization.' This statement is similar to
that of Celalettin Cerrah, the then Security Director, who spoke
shortly after Hrant Dink was murdered and said that 'there was no
organization.'
"These statements apparently do not mean anything other than serving
the purpose of closing the investigation. The act of the suspect is not
isolated or individual. The threat that we got, 'We may turn up one
night, when you least expect it', was also used at the time of Hrant
Dink murder.
'What does the foundation have to do with Karabakh?'
"When the language, discourse, style and aims of the emails and social
media posts of the suspect are closely inspected, it can be seen that
they have something in common with a particular group. The slogans,
symbols and pseudonyms used by this group are always the same. All
correspondence and posts of the suspect have to be effectively
investigated.
"Moreover, if the news reported in the press are true and this emphasis
on an Azerbaijani girlfriend is not an attempt to tabloidize the issue,
it needs to be inquired in further detail, this girlfriend needs to be
found and added to the investigation and the investigation has to be
extended. The Azerbaijani girlfriend may have influenced the suspect
about Karabakh, but what can Hrant Dink Foundation, Rakel Dink and
attorneys have to do with Karabakh?
'We have received a new threat'
"Yet another indication of the fact that these attacks are not isolated
is that the attacks still continue. A new threatening email was sent to
the email address of the foundation last night.
"Assaulters have found this courage from the increasingly polarizing,
marginalizing and othering hate speeches and from impunity, which has
almost become a norm now.
"Unfortunately, the statements of power-holders have also been fuelling
such attacks and hate speeches. These attacks are just a reflection of
the language of hatred used by politicians.
"Because the statements of politicians encourage the assaulters and
give them the impression of 'state will protect us, we will get away
with it.' The shield of impunity has almost turned into a norm now.
"This conjecture and the environment where we live are so full of
racism and hatred that it makes us harder to breathe.
"The society of Turkey cannot face up to these attacks. Our history is
full of great sorrows and crimes. Only when we face up to these sorrows
can we start to be free from them, only then can we start to heal. It
will be hard, it will hurt, but if we do not do this, we - as a society
- will be driven to collapse.
"I call on the authorities to change their language and tone, open the
channels of dialogue and abandon any behavior that will encourage the
assaulters and impunity."
What happened?
On May 29, Hrant Dink Foundation released a written statement for the
press and announced that Rakel Dink, the wife of late journalist Hrant
Dink, and the attorneys of the foundation received death threats via
email on May 27 and 28. The foundation indicated that it notified Şişli
District Security Directorate and İstanbul Governor's Office of the
threats.
"The email included the phrase 'We may turn up one night, when you
least expect it', a slogan used boastfully in certain circles, and the
very same slogan we were well used to hearing before Hrant Dink was so
publicly assassinated, and with the knowledge of official bodies, on 19
January 2007. The threat accuses the Hrant Dink Foundation of telling
'tales of fraternity', demands us to leave the country and threatens
Rakel Dink and the foundation's lawyer with death," the statement read.
The foundation also noted that the recently increasing racist and
discriminatory discourse would encourage and instigate such threats.
Süleyman Soylu, the Minister of Interior, made a brief statement about
the issue on his Twitter account one day later, on May 30, and
announced that the suspect who sent the threatening mails in question
was caught. "We will not let provocation. Trust the Turkish Police," he
said.
Later in the day, it was announced that H.A. (25) was taken into
custody in the district of Selçuk in Turkey's central anatolian
province of Konya.
Taken to İstanbul by the Security Department teams, H.A. has been
arrested on charge of "repetitive threat with anonymous letters or
special signs." (BIA, 1 June 2020)
209 Intellectuals Express Support for Hrant Dink
Foundation
209 intellectuals, writers, artists, activists, journalists and
politicians have released a joint statement regarding the threats
against Rakel Dink, the wife of late journalist Hrant Dink, and the
attorneys of Hrant Dink Foundation as well as the recently escalating
attacks against churches in Turkey.
Discriminatory language and behaviors are destructive and divisive, the
statement has noted and underlined that they "divide people into camps,
impede peaceful co-existence, and sow seeds of conflict."
Expressing their demand for an end to this attitude, the signatories
have said, "All components that constitute our people are fundamental
constituents; they are citizens of the state who hold equal rights."
The full joint statement is as follows:
'We never accept a mentality that raises a murderer from a baby'
"We, the undersigned, deeply concerned about the recent situation into
which our country is being dragged, would like to bring this statement
to the attention of our people and all state officials.
"We see the recent provocative attacks, occurring one after another,
not as isolated incidents but as fostered by a discourse of bile and
hatred, which has been emitted irresponsibly and spread among the
masses.
"Discriminatory language and behaviors are destructive and divisive.
They divide people into camps, impede peaceful co-existence, and sow
seeds of conflict. Othering will benefit no one. Those who embrace such
language and behavior should realize that they also designate
themselves as 'the other side' and 'the other.' This attitude should be
abandoned.
"All components that constitute our people are fundamental
constituents; they are citizens of the state who hold equal rights.
Ignoring the wide range of values we all share and discriminating among
these constituents are contrary to the goal and will to live together.
This should be averted.
"We never accept a mentality that 'raises a murderer from a baby' or a
system that is dominated by such a mentality.
"We condemn the threats directed at the Hrant Dink Foundation and
targeting Rakel Dink and the Foundation's lawyers – the latest example
of the mounting events that stir anxiety.
"Respectfully presented to the public."
209 signatories
Abdullah Demirbaş, Abdülbaki Erdoğmuş, Abdülhakim Daş, Adalet Dinamit,
Ahmet Aykaç , Ahmet Dindar, Ahmet İnsel, Ahmet Telli, Ahmet Türk, Ahmet
Ümit, Ahu Özyurt , Akın Atalay, Akın Birdal, Ali Bayramoğlu, Ali Bilge,
Ali Uçansu, Ani Çelik Arevyan , Arus Yumul , Arzu Başaran, Ataol
Behramoğlu, Ateş İlyas Başsoy , Atila Eralp, Aydın Engin, Aydın Selcen,
Ayfer Bartu Candan, Ayhan Aktar , Ayşe Cemal, Ayşe Erzan, Ayşe Gözen,
Ayşe Gül Altınay, Ayşe Hür, Ayşe Kadıoğlu, Ayşe Yüksel , Ayşegül
Devecioğlu, Ayşen Candaş, Ayşenil Şamlıoğlu , Aytuna Tosunoğlu Çalık,
Bahadır Kaleağası , Bahri Belen, Banu Tesal, Barbaros Şansal, Baskın
Oran, Bekir Ağırdır, Belçim Bilgin, Betül Tanbay, Bingöl Erdumlu,
Binnaz Toprak, Burhan Sönmez, Bülent Erkmen, Can Dündar, Canan Tolon,
Celalettin Can, Cem Mansur, Cengiz Aktar, Cengiz Çandar , Çağatay
Anadol, Çiğdem Mater, Dinçer Demirkent, Doğan Bermek, Doğan Özgüden,
Edhem Eldem, Ekrem Baran, Emine Çaykara , Emine Uşaklıgil, Enes Atila
Pay, Engin Özendes, Erdağ Aksel, Erdoğan Aydın, Erdoğan Kahyaoğlu, Esra
Koç, Eşber Yağmurdereli, Etyen Mahçupyan, Fahri Aral, Fazıl Hüsnü Erdem
, Ferhat Kentel, Ferhat Tunç, Fethiye Çetin, Fırat Güllü, Fikret
Başkaya, Filiz Ali , Fuat Keyman, Füsun Eczacıbaşı, Gençay Gürsoy, Gila
Benmayor, Gülseren Onanç, Gülsün Sağlamer , Gülten Kaya, Gündüz Vassaf,
Gürhan Ertür, Hacer Ansal, Hakan Akçura , Hale Soygazi, Hale Tenger ,
Halil Ergün, Halil İbrahim Yenigün , Haluk Eyidoğan, Hasan Cemal, Hasip
Kaplan , Hatice Aslan , Hülya Adak, Hülya Bankoğlu Ekşigil, Hüsamettin
Onanç, İbrahim Betil, İlhan Tekeli, İnci Tuğsavul, İpek Çalışlar,
İsmail Beşikçi, İştar Gözaydın , Jehan Barbur , Jülide Aral, Kevork,
Taşkıran, Kirkor Sahakoğlu, Lale Mansur, Latife Tekin , Levent
Gültekin, Macit Koper, Mahir Polat, Mazlum Çimen, Mebuse Tekay, Mehmet
Altan, Mehmet Bekaroğlu , Mehmet Betil, Mehmet Erbudak, Mehveş Evin ,
Melek Taylan, Melih Fereli, Melis Alphan , Mert Fırat, Meryem Koray,
Mesut Yeğen , Mihail Vasilliadis, Murat Belge, Murat Ersoy, Murat
Sabuncu, Mustafa Hoş, Mustafa Paçal, Mustafa Yeneroğlu, Müjde Ar,
Müjgan Arpat, Nadire Mater, Nakiye Boran, Nazar Büyüm, Nesim Ovadya
İzrail, Nesrin Nas, Nesteren Davutoğlu, Neşe Erdilek, Nevin Sungur,
Nevzat Onaran, Nil Mutluer, Nilgün Arısan Eralp, Nimet Tanrıkulu, Nuran
Terzioğlu, Nurcan Baysal, Nurdan Ökter , Nurten Ertuğrul, Oral
Çalışlar, Orhan Alkaya, Orhan Pamuk, Oya Baydar, Ömer Faruk
Gergerlioğlu, Ömer Madra, Rıza Türmen, Sedef Kabaş , Sema Kaygusuz,
Semra Somersan, Serhat Baysan, Serkan Altınorak , Serra Yılmaz, Sevil
Gence, Seydi Fırat, Sezai Sarıoğlu, Sezgin Tanrıkulu , Sırrı Sakık ,
Sibel Asna, Soli Özel, Süleyman Çelebi, Şah İsmail Bedirhanoğlu, Şanar
Yurdatapan, Şebnem İşigüzel , Şengün Kılıç, Tarık Ziya Ekinci, Tatyos
Bebek, Tayfun Mater, Tilbe Saran, Tuba Çandar, Tuğrul Eryılmaz, Tunca
Öğreten, Turan Aydoğan, Turgay Gönensin , Turgut Öker, Türkan Elçi,
Ufuk Uras, Uygar Özesmi, Ümit Aktaş, Ümit Kardaş, Ümit Ünal , Vahap
Coşkun, Vecdi Sayar, Viktorya Çiprut, Volkan Aslan , Yasemin Bektaş,
Yazgülü Aldoğan, Yıldıray Oğur, Zehra Arat, Zeynep Göğüş, Zeynep Oral,
Zeynep Tanbay, Ziya Halis, Zülfü Livaneli. (BIA, 1 June 2020)
Solidarité
avec Rakel Dink et la Fondation Hrant Dink

Rakel Dink et son frère Mihail
Yagbasan,
lors de leur visite en
2014 au siège des Ateliers du Soleil et d'Info-Türk
La Fondation Hrant Dink rapporte
que les 27 et 28 mai 2020, notre amie
Rakel Dink a reçu une menace de mort écrite par e-mail. La Fondation a
informé par écrit le siège de la police de Sisli et le gouverneur
d’Istanbul.
Voici l'extrait du communiqué de la Fondation Hrant Dink:
"L’e-mail
comprenait la phrase 'Nous pouvons arriver un soir, quand
vous vous y attendez le moins', une formule utilisée avec vantardise
dans certains cercles, et la même formule que nous avions l’habitude
d’entendre avant que Hrant Dink ne soit assassiné dans la rue, et avec
la complaisance des organes officiels, le 19 janvier 2007.
"La menace accuse la Fondation
Hrant Dink de raconter des 'histoires de
fraternité', elle nous somme de quitter le pays et menace de mort Rakel
Dink et l’avocat de la fondation.
"L’augmentation récente des
discours de haine et des propos racistes et
discriminatoires ne fait que déclencher, encourager et susciter de
telles attitudes horribles. Il est du devoir et de la responsabilité de
tous les acteurs engagés dans la politique de la Turquie de travailler
à garantir l’égalité, la liberté et la justice pour tous les citoyens.
"Nous pensons donc qu’il est
de notre devoir de partager cette
déclaration avec le public afin de rappeler aux autorités leurs
responsabilités et de souligner la gravité du climat qui a été créé."
Nous sommes entièrement
solidaires avec notre amie Rakel Dink et la
fondation Hrant Dink dont elle est présidente et appelons toutes les
instances internationales de droits humains à réagir contre cette
menace et à rappeler aux autorités turques leurs responsabilités.
INFO-TURK
VOS MESSAGES:
Le gouverneur d’Istanbul
http://www.istanbul.gov.tr/iletisim
Fondation Hrant Dink
https://hrantdink.org/en/contact
.
Politique
intérieure/Interior Politics
Le jeu dangereux
d’Erdogan a été déjà joué par Süleyman Demirel il y a 52 ans

Doğan Özgüden
24 juin 2020
Traduction du turc par E&O
Tout comme les actes de Recep Tayyip Erdogan qui piétinent aujourd’hui
les droits fondamentaux de l’homme et les règles des droits
internationaux les plus élémentaires, Suleyman Demirel, le Premier
ministre de l’époque, il y a 52 ans, avait dépassé la ligne rouge dans
la répression, les complots et les conspirations jetant ainsi les bases
du coup d’État fasciste de 1971. Vedat Demircioğlu, étudiant à
l’Université technique d’Istanbul, a été assassiné par la police le 30
juillet 1968.
Dans l’article que je publiais dans le journal « Ant », intitulé Les
bruits de bottes du fascisme, j’écrivais :
« Le gouvernement d’AP (Adalet Partisi, [Parti de la Justice] ndlr) a
finalement laissé tomber le masque et son vrai visage a émergé avec
toute sa répugnance. Il s’agit d’un pouvoir anarchique et tyrannique
qui est assez déterminé pour assassiner les enfants de la patrie qui se
battent pour l’indépendance de la Turquie et les droits humains de ses
citoyens. Il cherche à mettant les masses dans les rues, pour les
monter les uns contre les autres avec mille et une provocations pour
installer ensuite une terreur sanglante afin de ramener la paix dans le
pays. La décision est basée sur deux forces pour mettre en œuvre le
plan de destruction sanglante : l’Armée et la Police… Cependant, il
n’est pas improbable que cette démarche vers la répression et la
terreur dépasse le contrôle du gouvernement d’AP et jette les bases
d’un coup d’État fasciste. »[1]
Tout comme aujourd’hui, les procureurs qu’étaient sous l’ordre et le
contrôle du gouvernement, suite à cet article m’ont immédiatement
poursuivi m’accusant « de déshonorer la police et les forces de
protection de l’État, selon l’article 159 du Code pénal turc ».
Le tribunal pénal n°5 d’Istanbul m’a condamné à un an de prison et 6
mois d’exil à Balikesir lors d’une audience le 20 juin 1969. À
l’époque, il y avait 23 affaires déposées contre moi devant les
tribunaux civils pour divers articles, et on a demandé une condamnation
à une peine allant jusqu’à 46 ans de prison. Depuis lors, le nombre de
dossiers déposés contre moi et les amis qui se sont battus avec moi à «
Ant », en particulier Inci, accroitra rapidement et les sanctions
prescrites arriveront à des centaines d’années.
En outre, en 1967, un autre article dans lequel je dénonçais le projet
des États-Unis d’implanter de mines atomiques en Anatolie orientale, a
donné lieu, sur ordre du chef d’état-major fasciste de l’époque, le
général Cemal Tural, pour une prétendue « trahison à la nation », à un
procès instruit par le Tribunal militaire de la Première Armée à
Istanbul, demandant 7 ans de prison. Il s’agissait de la première
affaire déposée devant un tribunal militaire contre un journaliste
avant la déclaration de la loi martiale et le coup d’État du 12 mars.
Dans ce climat de répression préparé par Demirel, d’abord après la
résistance des travailleurs du 15 au 16 juin 1970 et ensuite après le
putsch du 12 mars 1971 des centaines de journalistes, de scientifiques,
d’artistes, de travailleurs et de leaders de la jeunesse seront
condamnés à de lourdes peines de prison devant la Cour martiale. Dans
les villes comme Istanbul, Ankara et Diyarbakir, Deniz Gezmiş, Yusuf
Arslan et Huseyin Inan seraient condamnés à la peine capitale et
exécutés.
Suleyman Demirel, qui a préparé ce terrain de répression, soutiendra au
Parlement (TBMM) toutes les lois et pratiques imposées par les
militaires et aussi votera pour les condamnations à mort des militants.
Après (et malgré) tout cela Suleyman Demirel sera plusieurs fois
Premier ministre et même président de la République de Turquie.
[1] Voir l’article original sur https://www.info-turk.be/Yorum83.jpg
Erdogan
annule une mesure de confinement pour ménager
l'économie
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annulé vendredi une mesure de
confinement brusquement annoncée la veille par son gouvernement,
faisant part de son souci de ménager une économie fragilisée par la
pandémie de nouveau coronavirus.
Cet imbroglio illustre l'équilibre délicat entre la nécessité de
relancer l'économie et celle de ne pas lever trop vite les mesures
sanitaires, alors que la Turquie continue d'enregistrer près d'un
millier de nouveaux cas chaque jour.
"Une circulaire de notre ministère de l'Intérieur, suivant les
recommandations de notre ministère de la Santé, avait annoncé hier soir
qu'une restriction sur les sorties serait mise en place dans 15
provinces ce week-end. Cependant, nous avons décidé de réévaluer cette
décision après avoir reçu les avis de nos concitoyens", a déclaré M.
Erdogan sur Twitter.
"Nous avons compris que cette décision, visant uniquement à empêcher la
propagation de la maladie et protéger nos concitoyens, aurait des
conséquences sociales et économiques indésirées (...) Par conséquent,
en tant que président, j'ai pris la décision d'annuler" cette mesure,
a-t-il ajouté.
Le ministère de l'Intérieur avait annoncé jeudi soir l'entrée en
vigueur à partir de vendredi minuit d'un nouveau confinement pour la
durée du week-end, une mesure mise en place depuis plusieurs semaines
pour éviter les rassemblements susceptibles de relancer l'épidémie.
Cette décision annoncée tardivement avait suscité l'incompréhension de
nombreux Turcs, alors que la plupart des mesures ont été levées et que
les cafés et restaurants ont commencé à rouvrir.
Mercredi, le ministre de la Santé avait même indiqué qu'un confinement
n'était pas envisagé pour le week-end à venir.
Le ministre de l'Intérieur, Süleyman Soylu, avait été vivement critiqué
en avril après l'annonce du premier confinement, quelques heures à
peine avant son entrée en vigueur. Des milliers de Turcs paniqués
s'étaient précipités dans les magasins pour faire des provisions.
Après cet épisode chaotique, M. Soylu avait annoncé sa démission,
embarrassant M. Erdogan qui l'avait refusée.
Après l'annonce de M. Erdogan vendredi, les réseaux sociaux bruissaient
de rumeurs sur des tensions entre le président et son ministre de
l'Intérieur.
La Turquie a enregistré près de 170.000 cas de nouveau coronavirus et
quelque 4.630 décès, selon le dernier bilan officiel publié jeudi. (AFP, 5 juin
2020)
Forces
armées/Armed Forces
Un mort, 6 blessés dans une frappe
turque au Kurdistan irakien
Une personne a été tuée et six autres blessées jeudi dans un raid
aérien turc au Kurdistan irakien, où Ankara a lancé il y a une semaine
une vaste offensive aérienne et terrestre contre des rebelles kurdes, a
indiqué un responsable à l'AFP.
Jeudi, "un raid aérien turc a visé un pick-up à Kouna Massi, tuant le
conducteur et blessant six civils" qui se trouvaient non loin, dans ce
quartier de loisirs où se baladent de nombreuses familles, a indiqué à
l'AFP Kamrane Abdallah, maire de cette localité du nord-est de l'Irak.
"L'identité de l'homme tué n'est pas encore connue", a-t-il ajouté,
affirmant ne pas être en mesure de dire s'il s'agissait d'un civil ou
d'un combattant.
Quant aux six blessés, "deux femmes, deux enfants et deux hommes", ils
sont tous membres d'une même famille, a-t-il précisé.
Le 17 juin, après de premiers raids aériens, la Turquie, voisine de
l'Irak, a héliporté des membres de ses forces spéciales au Kurdistan
irakien pour tenter de déloger les combattants du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK, kurde turc), qui dispose de bases et
camps d'entraînement dans le nord kurde et montagneux de l'Irak.
En dépit des protestations des autorités irakiennes, la Turquie
continue à lutter contre un groupe qu'elle considère comme
"terroriste", comme les Etats-Unis et l'Union européenne.
Au moins cinq civils ont déjà péri dans ces opérations au Kurdistan
d'Irak, tandis qu'Ankara a annoncé la mort de deux de ses soldats et le
PKK d'un de ses combattants.
L'ampleur exacte de l'opération turque "Griffes du tigre" n'est pas
connue dans l'immédiat, faute d'accès à la zone. Mais elle est plus
limitée que les offensives d'envergure lancées ces dernières années par
Ankara en Syrie contre des combattants kurdes syriens.
Toutefois, des centaines de familles ont déjà été contraintes de fuir
les zones de combat.
Le PKK livre une sanglante guérilla séparatiste sur le sol turc depuis
1984. Le conflit entre l'Etat turc et les combattants kurdes a fait
plus de 40.000 morts, dont de nombreux civils, depuis son
déclenchement. (AFP, 25 juin
2020)
Un soldat
turc tué, deux blessés par des tirs depuis l'Iran
Un soldat turc a été tué et deux militaires ont été blessés par des
projectiles tirés depuis l'Iran, a rapporté mercredi le ministère de la
Défense, sans préciser qui en était l'auteur.
Selon le ministère, les soldats ont été touchés mardi alors qu'ils
menaient une patrouille de reconnaissance près de la frontière avec
l'Iran.
"Deux héros de nos forces armées ont été blessés et un héros de nos
forces armées est tombé en martyr", a déclaré le ministère dans un
communiqué.
Aucun autre détail n'a été fourni sur les circonstances de cet
incident, mais celui-ci est survenu dans une région où Ankara livre
depuis plus de trois décennies une sanglante lutte contre le Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK).
Les combattants du PKK traversent régulièrement les frontières avec
l'Irak et l'Iran.
Pour empêcher ces mouvements, la Turquie est en train de construire un
mur à la frontière iranienne. (AFP, 24 juin
2020)
Les raids
aériens turcs
ont tué cinq civils au Kurdistan irakien
Cinq civils ont été tués dans des
raids aériens menées par Ankara, qui poursuit vendredi une vaste
offensive dans le nord de l'Irak contre des rebelles kurdes de Turquie,
malgré les protestations officielles de Bagdad.
Toujours dans le Kurdistan irakien, un soldat turc est mort vendredi
lors d'affrontements avec les rebelles du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK, kurde turc), a indiqué le ministère turc de la Défense.
La Turquie, voisine de l'Irak, a lancé dimanche des raids aériens
contre des positions du PKK, qui dispose de bases et camps
d'entraînement dans le nord kurde et montagneux de l'Irak.
En dépit des protestations des autorités irakiennes contre ces
premières hostilités, la Turquie a maintenu sa position et même lancé
mercredi "Griffes du tigre", une nouvelle campagne, cette fois-ci
terrestre en plus d'être aérienne.
Ses hélicoptères ont transporté mercredi des commandos de forces
spéciales, qui agissent désormais au sol au Kurdistan d'Irak en plus
des frappes aériennes --régulières dans la zone et menées tant dans la
région autonome que dans des territoires disputés dépendants des
autorités centrales de Bagdad.
Le ministère turc de la Défense a indiqué qu'un soldat turc avait été
blessé "lors d'affrontements avec les terroristes dans la zone de
l'opération Griffes du tigre", et est décédé à l'hôpital, sans préciser
le lieu précis des combats.
Les positions du PKK ont essuyé d'"intenses" tirs turcs à la frontière,
a ajouté le ministère dans un communiqué.
L'ampleur exacte de l'opération turque "Griffes du tigre" n'est pas
connue dans l'immédiat, faute d'accès à la zone. Mais elle est plus
limitée que les offensives d'envergure lancées ces dernières années par
Ankara en Syrie contre des combattants kurdes syriens.
Et les civils paient le prix de leurs hostilités.
- Fuite de civils -
En plus de la fuite de nombreuses familles, prises dans les tirs
croisés des deux camps et sous la menace des avions turcs, au moins
cinq civils ont été tués dans le nord de l'Irak, selon plusieurs
responsables kurdes irakiens.
"Un berger a été tué jeudi", rapporte ainsi à l'AFP Ihssan Chalabi,
responsable à Bradost, une communauté de villages de la province
d'Erbil. La victime était âgée de 36 ans, selon des sources locales.
Vendredi, "trois civils ont été tués lorsque des avions turcs ont
frappé leurs voitures", indique pour sa part Ouarchine Mayi, maire de
Chiladzi, une localité de la province de Dohouk aux confins de la
Syrie, de la Turquie et de l'Irak.
En outre, ajoute Serbast Sabri, maire de Kani Massi, dans la même
province, "un civil porté disparu depuis mercredi a été retrouvé
vendredi sans vie".
A deux reprises cette semaine, Bagdad a convoqué l'ambassadeur turc qui
a répondu que son pays poursuivrait son action contre le "terrorisme"
aussi longtemps que l'Irak n'aurait pas expulsé le PKK, une
organisation considérée comme "terroriste" par la Turquie, les
Etats-Unis et l'Union européenne.
Jeudi, l'Arabie saoudite, rival régional de la Turquie, a dénoncé
les opérations turques de même que des bombardements d'artillerie
iraniens ayant visé, également dans le nord de l'Irak, d'autres groupes
kurdes rebelles hostiles, eux, au pouvoir de Téhéran.
Toutefois, pour les experts, il est improbable que la Turquie ait lancé
son opération aérienne et terrestre sans en avoir informé Bagdad et les
autorités autonomes du Kurdistan irakien.
Le PKK est également un adversaire pour le pouvoir à Bagdad et un
concurrent pour les autorités kurdes irakiennes, qui tentent en vain
depuis des années de faire partir ses combattants. Pour cette raison
notamment, ils tolèrent le maintien d'une dizaine de postes militaires
turcs au Kurdistan depuis 25 ans.
Le PKK livre une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984. Le
conflit entre l'Etat turc et les combattants kurdes a fait plus de
40.000 morts, dont de nombreux civils, depuis son déclenchement. (AFP, 19 juin
2020)
La Turquie déploie des forces spéciales contre les rebelles
kurdes en Irak
La Turquie a déployé mercredi des forces
spéciales dans le nord de l'Irak dans le cadre d'une rare opération
terrestre et aérienne contre des rebelles kurdes qui risque de créer
des tensions entre Ankara et Bagdad.
"L'opération +Griffes du tigre+ a commencé. Nos héros des forces
spéciales sont à Haftanin", dans les régions kurdes du nord de l'Irak,
a déclaré le ministère turc de la Défense sur Twitter, sans préciser le
nombre de militaires déployés.
Cette opération risque d'irriter Bagdad, qui a convoqué mardi
l'ambassadeur turc pour protester contre des frappes menées par
l'aviation turque sur des positions du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK) sur le sol irakien cette semaine.
Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères irakien a
dénoncé "une violation de la souveraineté" de l'Irak. Les raids n'ont
pas fait de victime, mais ont "terrorisé la population", selon lui.
Avant le déclenchement de la dernière opération, Ankara avait en effet
mené des raids aériens dans la nuit de dimanche à lundi à Kandil,
Sinjar et Hakurk, des localités du nord de l'Irak.
"Nos commandos, qui sont appuyés des hélicoptères de combat et des
drones, ont été transportés par nos forces aériennes", a déclaré
mercredi le ministère turc de la Défense.
Le ministère a affirmé que cette opération avait été lancée en
"légitime défense", la justifiant par la "recrudescence récente des
attaques contre nos commissariats et nos bases militaires" situés près
de la frontière irakienne.
Il a ajouté que le déploiement des militaires avait été précédé d'un
intense bombardement d'artillerie.
Les Turcs "ont largué des forces spéciales à l'aide d'hélicoptères de
combat appuyés par des avions de guerre, puis il y a eu des
affrontements avec nos combattants", a déclaré à l'AFP en Irak une
source au sein du PKK.
- "Montagnes stratégiques" -
L'ampleur exacte de cette opération n'était pas connue dans l'immédiat,
mais elle est plus limitée que les offensives d'envergure lancées ces
dernières années par Ankara dans le nord de la Syrie contre d'autres
combattants kurdes où des milliers de soldats turcs et leurs supplétifs
syriens étaient appuyés par des blindés.
Le gouvernement turc a publié des photos montrant le ministre de la
Défense Hulusi Akar dirigeant les opérations depuis le quartier général
des forces de l'armée de terre à Ankara.
Le président Recep Tayyip Erdogan, qui n'avait pas encore fait de
déclaration au sujet de cette opération mercredi après-midi, a
plusieurs fois menacé ces dernières années de "s'occuper" du PKK dans
le nord de l'Irak si Bagdad n'était "pas en mesure de le faire".
"Le combat que nous menons contre le terrorisme pour défendre notre
nation et nos frontières est le combat le plus légitime du monde", a
déclaré mercredi sur Twitter le porte-parole du parti présidentiel AKP,
Omer Celik.
La Turquie mène régulièrement des raids aériens contre les bases
arrières du PKK dans les zones montagneuses du nord de l'Irak, où il a
aménagé des camps d'entraînement et des caches d'armes. Des forces
spéciales mènent parfois des incursions d'ampleur limitée.
Pour Reda Manujri, un analyste indépendant basé dans le nord de l'Irak,
Ankara essaie de s'implanter dans une "chaîne de montagnes stratégique"
à la frontière turco-irakienne avec éventuellement l'intention d'y
établir des bases militaires.
Selon lui, le "silence" des autorités kurdes régionales, qui rejettent
le PKK, et de Bagdad, qui est généralement prompt à protester contre
les atteintes à sa souveraineté, "suggère qu'ils avaient été prévenus
(...) par le gouvernement turc".
Le PKK, qui livre une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984,
est qualifié de groupe "terroriste" par la Turquie, les Etats-Unis et
l'Union européenne.
Le conflit entre l'Etat turc et les combattants kurdes a fait
plus de 40.000 morts, dont de nombreux civils, depuis son
déclenchement. (AFP, 17 juin
2020)
"Démonstration de
force" militaire de la Turquie en Méditerranée
orientale
Des bâtiments de guerre et des avions de chasse turcs ont effectué des
manoeuvres d'envergure en Méditerranée orientale, a annoncé vendredi le
ministère de la Défense, dans une apparente démonstration de force liée
notamment au conflit en Libye.
Huit frégates et corvettes, ainsi que 17 avions ont participé jeudi à
ces exercices qui ont duré huit heures, sur un tracé de 2.000 km
aller-retour allant de l'est vers l'ouest, a indiqué le ministère dans
un communiqué.
Cet exercice baptisé "Haute mer" a été "mené avec succès", a déclaré le
ministère, partageant des photos montrant des chasseurs F-16 et des
avions-radars en train de décoller, et des navires de guerre escortés
par des hélicoptères.
Les médias étatiques turcs ont qualifié ces manoeuvres de
"démonstration de force".
Cet exercice intervient au moment où les tensions sont vives en
Méditerranée orientale, entre le conflit en Libye où Ankara joue un
rôle majeur et des frictions entre la Turquie et la Grèce au sujet de
forages turcs dans des zones contestées riches en hydrocarbures.
En Libye, la Turquie soutient le Gouvernement d'union libyen (GNA) de
Fayez al-Sarraj, reconnu par les Nations unies, face aux forces du
maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est soutenu notamment par
l'Egypte, les Emirats arabes unis et la Russie.
Le GNA a infligé ces dernières semaines des revers cinglants aux forces
de Haftar, grâce notamment à l'appui de drones armés turcs et de
"conseillers militaires" déployés par Ankara.
Dans ce contexte, la Turquie s'est opposée mercredi au contrôle par une
mission navale de l'Union européenne d'un cargo soupçonné de violer
l'embargo de l'ONU sur les livraisons d'armes à la Libye. Le cargo
était escorté par des navires militaires turcs.
Le quotidien progouvernemental turc Yeni Safak a par ailleurs rapporté
vendredi qu'Ankara pourrait établir deux bases en Libye, l'une au
sud-ouest de Tripoli (base d'Al-Watiya) qui accueillerait des drones et
l'autre dans la ville portuaire de Misrata.
Les manoeuvres annoncées vendredi interviennent en outre dans un
contexte d'escalade des tensions autour des gisements gaziers
découverts ces dernières années en Méditerranée orientale.
Depuis plusieurs mois, la Turquie multiplie les forages exploratoires
au large de Chypre, faisant fi des pressions européennes qui qualifient
ceux-ci d'"illégaux". (AFP, 12 juin
2020)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
An attempt
to
deprive Protestants of pastors in Turkey
Since 2019, pastors have been facing difficulties in entering and
leaving Turkey. After the coronavirus outbreak, the hindrances have
started again where they left off. The spouse of a friend of ours in
Ankara applied for residence permit, it has been rejected. They now ask
a preliminary entry permit from our dignitaries who have been living in
Turkey for 19 years."
It is how İstanbul Protestant Church Foundation Chair Timur Topuz
summarizes the hindrances faced by Protestant community in Turkey.
There are almost 170 Protestant churches and communities in the
country, primarily in İstanbul, Ankara and İzmir.
Topuz says that the laws in Turkey
do not permit raising Christian clergy in the country and adds, "Laws
do not allow opening schools that will give religious education with
the aim of raising their members. Protestant community tries to solve
this problem by following a master-apprentice method, sending students
abroad, bringing pastors from abroad or receiving pastoral support from
foreign national clergy."
'Hindrances have started again after the outbreak'
Topuz says that since 2019, foreign
pastors and members of the
Protestant community have been facing a series of problems such as
deportation, denial of entry to Turkey or a failure to give residence
permit or visa:
"In 2019, 35 Protestants were
prevented from entering Turkey. The
hindrances have started again in the aftermath of coronavirus outbreak.
"We have learnt that a pastor of ours
with a work permit in Turkey for
19 years was given a code while he was about to leave Turkey. He was
told that if he left Turkey, he would not be able to enter the country
again. Our dignitary did not go abroad because of this.
"Similarly, the foreign national
spouse of a deputy pastor who works in
our Ankara representative, is a citizen of Turkey and a father of three
applied for residence permit. We learn that this application was
rejected. In both incidents, the excuse of a 'threat to public
security' was cited as the reason.
"We cannot not understand why our
pastor who has been living and had a
work permit in Turkey since 2001 was given such a code. There is no
sense in giving him this code. No one knows why they gave it, to be
honest. No one makes us a proper explanation about that.
'We hope that it was a mistake and
will be corrected'
"We are faced with a systematic
pressure targeting Protestant churches.
Because there is no qualified Turkish pastor. We do not have the
opportunity to raise pastors in Turkey anyway. We are trying to serve
our community through the ones who come from abroad. But now, by
requiring the pastors of several churches to have a preliminary entry
permit, we see that there is an attempt to deprive the churches of
pastors.
"We have full faith that the legal
system of Turkey is adept and
adequate to ensure that justice will be served. While we are holding
the hope that it was a mistake and this mistake will be corrected, we
also want to express the deep sorrow this issue has caused in us.
"Our foundation acts in accordance
with all legal regulations,
primarily the Constitution of Turkey, and it only engages in activities
to make sure that religious needs are met, as foreseen by its founding
purpose."
35 pastors not allowed entry to Turkey
in 2019
According to a report prepared by the
Protestant Churches Association,
the entry of at least 35 pastors to Turkey was prevented last year.
While 17 of these pastors were from
the US, 6 were the citizens of the
UK, 3 were from Germany, 3 from South Korea, 2 from Iran and 1 from
Spain, Finland, Mexico and Brazil each. Taken together with their
family members, this number exceeded 100, the report underlined further.
The report also indicated that these
persons were given an N82 code,
suggesting that their entry to Turkey requires a preliminary permit.
"In defending itself at court, the
authority that gave the code said
that the N82 code did not mean a ban on entering the country, but it
was solely a preliminary permit," the report said and added:
"However, in practice, the
applications of all people who were
subjected to this situation and applied for visa were rejected. While
N82 is legally not a prohibition of entry to the country, it is
implemented as such." (BIA, 17 June 2020)
Erdoğan aims
to make İstanbul the center of Islamic
finance
President and ruling Justice and Development Party (AKP) Chair Recep
Tayyip Erdoğan spoke at the 12th International Conference on Islamic
Economics and Finance (ICIEF) via videoconference yesterday (June 14).
Indicating that as a result of the novel coronavirus (COVID-19)
pandemic, the world has entered a new era when drastic changes will
take place, President Erdoğan has argued that "Turkey is one of the
leading countries that have overcome the pandemic process with the
least damage."
"Turkey's success in dealing with the pandemic has further increased
the interest in our country," President Erdoğan has said and added,
"May the God permit, we will plan to come out of the crisis stronger by
turning this interest into an opportunity in the period ahead."
'We don't consider predictions of rating agencies'
Referring to Turkey's healthcare infrastructure as well as the economic
and social support packages unveiled by the government, Erdoğan has
noted that "as opposed to borrowing from international organizations,
Turkey has mobilized its own resources."
He has also touched upon the predictions of credit rating agencies
which expect the economy of Turkey to shrink amid pandemic:
"We do not take into consideration the predictions of credit rating
agencies that have lost their objectivity and credibility. As we have
repeatedly done, we will once again frustrate doomsayers.
"As a matter of fact, the production, trade and tourism have revived
since we implemented the normalization plan."
Islamic economics and finance as an alternative
Also touching upon what he has called "the current global economic
architecture", Erdoğan has said, "Over-financing has created a bloated
economic model in which social and humanitarian costs are ignored."
"An Islamic economics and finance model which focuses on people is the
alternative to the current crooked order," he has argued.
Pointing to the companies founded for the improvement of the
interest-free system in Turkey, President Erdoğan has said, "We aim to
make İstanbul, located at the intersection of continents and cultures,
the center of Islamic finance and economics as well." (BIA, 15 June 2020)
Erdoğan aims to make
İstanbul the center of Islamic finance
President and ruling Justice and Development Party (AKP) Chair Recep
Tayyip Erdoğan spoke at the 12th International Conference on Islamic
Economics and Finance (ICIEF) via videoconference yesterday (June 14).
Indicating that as a result of the novel coronavirus (COVID-19)
pandemic, the world has entered a new era when drastic changes will
take place, President Erdoğan has argued that "Turkey is one of the
leading countries that have overcome the pandemic process with the
least damage."
"Turkey's success in dealing with the pandemic has further increased
the interest in our country," President Erdoğan has said and added,
"May the God permit, we will plan to come out of the crisis stronger by
turning this interest into an opportunity in the period ahead."
'We don't consider predictions of rating agencies'
Referring to Turkey's healthcare infrastructure as well as the economic
and social support packages unveiled by the government, Erdoğan has
noted that "as opposed to borrowing from international organizations,
Turkey has mobilized its own resources."
He has also touched upon the predictions of credit rating agencies
which expect the economy of Turkey to shrink amid pandemic:
"We do not take into consideration the predictions of credit rating
agencies that have lost their objectivity and credibility. As we have
repeatedly done, we will once again frustrate doomsayers.
"As a matter of fact, the production, trade and tourism have revived
since we implemented the normalization plan."
Islamic economics and finance as an alternative
Also touching upon what he has called "the current global economic
architecture", Erdoğan has said, "Over-financing has created a bloated
economic model in which social and humanitarian costs are ignored."
"An Islamic economics and finance model which focuses on people is the
alternative to the current crooked order," he has argued.
Pointing to the companies founded for the improvement of the
interest-free system in Turkey, President Erdoğan has said, "We aim to
make İstanbul, located at the intersection of continents and cultures,
the center of Islamic finance and economics as well." (BIA, 15 June 2020)
Hagia Sophia Debate Revived After Erdoğan's Remarks
The government is working on the status of Hagia Sophia and will
announce its decision "when the time comes," the ruling Justice and
Development Party (AKP) Spokesperson Ömer Çelik has said.
Built as a church in 537, Hagia Sophia (Ayasofya in Turkish) was
converted to a mosque after the Ottoman Empire took the city in 1453.
It was converted to a museum by the Republic in 1934.
While the status of Hagia Sophia has been occasionally debated since
then, a Quran session at the museum on the anniversary of İstanbul's
capture by the Ottoman Empire and statements by President Recep Tayyip
Erdoğan have reawakened the debate.
The Quran event, where a minister recited the "Conquest" section of the
Muslims' holy book, caused a row between Greece and Turkey as Athens
claimed that it violated the UNESCO World Heritage Convention.
Erdoğan last night (June 8) told the state-run broadcaster TRT that
"Greece is not the one ruling this land, so it should avoid making such
remarks. If Greece does not know its place, Turkey knows how to answer."
Pro-government daily Hürriyet reported on June 5 that Erdoğan ordered
his party to work for the conversion of the museum to a mosque. He
reportedly told his party members that Quran can be recited and prayers
can be performed in Hagia Sofia. He said that it might be open to both
prayers and tourists, just as the Blue Mosque in the same district.
"There has been a lot of debate on this issue in Turkish politics since
1934. This heritage belonging to humanity, this monumental building,
was transformed into a mosque after it served as a church and has a
tremendous place in the eyes of the nation," Ömer Çelik told reporters
yesterday.
"We will work and announce the decision we make when the time comes,"
he said, adding that the President will make an announcement when the
studies are completed.
Faik Öztrak, the spokesperson of the main opposition Republican
People's Party (CHP) criticized the AKP for "exploiting" the issue and
using it as a political instrument.
"You have been in power for 18 years, it depends on the decision of one
man. Don't exploit this, don't do politics over this, if you open it,
open it," he said.
At a rally last year, Erdoğan had criticized his supporters demanding
the museum to be converted to a mosque, saying that they wouldn't even
fill the Blue Mosque during prayers. He knew when to act, he had said. (BIA, 9 June 2020)
Le
parti islamiste tunisien est accusé de
"diplomatie parallèle" en
faveur d’Ankara
La diplomatie active du président du Parlement tunisien, Rached
Ghannouchi, chef du mouvement d’inspiration islamiste Ennahda, qui
empiète sur les prérogatives du président de la République Kais Saied,
est au centre d’un débat parlementaire mercredi, signe d’une reprise
des tensions.
Dès janvier, alors que Kais Saied, élu depuis trois mois, ne s’était
pas encore rendu à l’étranger, Rached Ghannouchi, alors à la tête du
Parlement depuis à peine deux mois, avait déjà rencontré le président
turc Recep Tayyip Erdogan.
La diplomatie étant constitutionnellement le domaine du président de la
République, cela avait valu à M. Ghannouchi une audition au Parlement,
durant laquelle il s’était défendu en assurant avoir informé la
présidence de cette rencontre, qu’il avait effectuée en tant que chef
du parti Ennahda.
La polémique a repris de plus belle fin mai, après que M. Ghannouchi a
félicité par téléphone le chef du gouvernement d’union nationale en
Libye, Fayez al-Sarraj, pour la conquête d’une base aérienne libyenne
des mains du maréchal Haftar, homme fort de l’Est libyen.
Cette position contraste avec la neutralité observée de longue date par
Tunis, alors que la Libye se déchire entre d’un côté le GNA reconnu par
l’Onu et soutenu par la Turquie, dont Ennahda est proche, et de l’autre
les pro-Haftar, soutenus notamment par les Émirats.
"Rached Ghannouchi n’a jamais caché faire partie de l’axe Turquie-Qatar
- mais il est désormais président du Parlement et les institutions
tunisiennes se retrouvent entraînées dans cet axe", explique Hamza
Meddeb, expert pour le centre Carnegie.
Diplomatie parallèle
Plusieurs partis, dont deux alliés d’Ennahda au sein de la majorité
parlementaire, ont donc obtenu que cette diplomatie qualifiée par
certains de "parallèle" soit débattue au Parlement, lors d’une plénière
qui a débuté mercredi dans une ambiance tendue. Des appels à manifester
contre Ennahda et son président ont également été lancés, sans beaucoup
mobiliser jusque-là.
Des médias pro-turcs ont accusé ces contestataires de fomenter un coup
d’État sous la houlette des Émirats arabes unis, faisant de la Tunisie
une "caisse de résonance" des affrontements de plus en plus directs
entre les différents axes en Libye voisine, souligne M. Meddeb.
Discorde au sommet
La coalition gouvernementale hétéroclite arrivée non sans mal au
pouvoir en février "a réussi à tenir grâce à la crise sanitaire qui a
gelé les rivalités face à un ennemi commun : le virus", souligne M.
Meddeb. "Avec le déconfinement, c’est la reprise des hostilités."
Les pouvoirs spéciaux confiés au gouvernement pour gérer la crise
expirent le 11 juin, et les décisions devront ensuite passer par les
jeux de pouvoir parlementaires complexes : Ennahda, principale force du
Parlement, n’en contrôle qu’un quart des sièges.
Le président Saied, lui, est passé à l’offensive face au deuxième
personnage de l’État. Dans un discours acerbe fin mai, il a souligné
que la Tunisie n’avait "qu’un seul président, à l’intérieur du pays
comme à l’extérieur" : une critique implicite de l’intense activité
diplomatique de M. Ghannouchi, selon la présidence. (lalibre.be, 3
juin 2020)
Erdogan
ressasse son rêve de changer Sainte-Sophie
en mosquée

Istanbul a célébré avec ferveur, vendredi 29 mai, le 567e anniversaire
de la conquête de Constantinople par le sultan Mehmet II, dit « le
Conquérant ». Les festivités ont débuté le matin avec la sortie d’une
flottille de bateaux voguant sur le Bosphore, dont les eaux,
fréquentées par des dauphins, sont devenues bleu turquoise après plus
de deux mois de navigation restreinte. En soirée, un événement
inhabituel s’est produit sur la péninsule historique de l’ancienne
capitale ottomane. Pour la première fois depuis quatre-vingt-sept ans,
un imam a récité une sourate du Coran à l’intérieur de la basilique
Sainte-Sophie.
Limitée à deux personnes, l’imam et le ministre du tourisme, Mehmet
Nuri Ersoy, la prière a été suivie avec émotion par le président turc
Recep Tayyip Erdogan, qui assistait à l’événement en visioconférence,
un écran plat ayant été installé au cœur de l’édifice. Un peu plus
tard, un spectacle de son et lumière a été projeté sur les murs
extérieurs de la basilique, dont l’imposante silhouette domine le cœur
historique d’Istanbul. Les cérémonies ont été retransmises par toutes
les chaînes de télévision.
Une façon pour M. Erdogan de donner des gages à la frange la plus
conservatrice de son électorat, laquelle réclame depuis longtemps la
conversion du bâtiment en mosquée, une éventualité évoquée de plus en
plus souvent par le président turc ces dernières années. Une façon
aussi de polariser davantage la société et d’énerver le voisin grec
avec qui les relations sont tendues. (Le Monde, 30 mai 2020)
Socio-économique
/ Socio-economic
Coronavirus: la Turquie franchit la barre des 5.000 morts
La Turquie a franchi la barre des 5.000 morts en lien avec la pandémie
de coronavirus avec 27 nouveaux décès annoncés mardi par le ministre de
la Santé.
L'épidémie a fait au total 5.001 morts parmi 190.165 cas recensés en
Turquie, selon le dernier bilan publié par le ministre de la Santé
Fahrettin Koca.
Afin de permettre à l'économie de repartir, la Turquie a levé ces
dernières semaines la plupart des mesures qui avaient été prises pour
endiguer la propagation du virus.
Mais à la mi-juin, les chiffres de contaminations quotidiennes ont
doublé par rapport au début du mois avec environ 1.500 nouveaux cas par
jour. M. Koca avait alors mis en garde ses concitoyens contre le
laisser-aller dans la lutte contre la pandémie.
Pour tenter d'endiguer cette hausse, les autorités turques ont rendu
obligatoire le 17 juin le port du masque en public dans plusieurs
villes, notamment Istanbul et Ankara, les deux plus grandes du pays. (AFP, 23 juin
2020)
TUC:
Turkey among the worst 10 countries for workers
Turkey is among the 10 worst countries in the world for working people,
according to the 2020 Global Rights Index by the International Trade
Unions Confederation (ITUC).
The report that is annually published during the International Labor
Organization's (ILO) conferences, was released digitally this year due
to the coronavirus pandemic.
According to the report, the 10 worst countries out of 144 are
Bangladesh, Brazil, Colombia, Egypt, Honduras, India, Kazakhstan, the
Philippines, Turkey and Zimbabwe.
Workers have no access to justice in 103 countries
In this year, the number of countries that prevent union activities
rose from 86 to 89 as the rights to strike and to collective
negotiations were violated in numerous countries, says the report.
Also, joining unions or establishing new ones have become more
difficult as workers were excluded from the right to unionizing in 106
countries, the report indicates.
Turkey is "one of the most hostile countries" to unionists
Turkey is one of the most hostile countries in the world for trade
unionists, especially since the attempted coup in 2016, according to
the report.
"In a climate of fear and under the constant threat of retaliation,
workers struggled to unite and form unions, while employers actively
deterred any attempt to do so by firing union organizers and engaging
in union-busting practices," the ITUC notes.
The report recalls the criminal case against Arzu Çerkezoğlu, the head
of the Confederation of Progressive Trade Unions of Turkey (DİSK), over
her criticism against the ruling Justice and Development Party (AKP) in
2016. She was later acquitted of charges.
It also mentions the dismissal of workers at İzmir's Aliağa District
Municipality and lawsuits against the members of the Confederation of
Public Employees' Unions (KESK). (BIA, 18 June 2020)
TTB
warns: İstanbul is still a center like Wuhan
The Turkish Medical Association (TTB) Central Council has announced
that "the premature reopening in Turkey despite all warnings of the TTB
and experts is leading to alarming consequences in the country."
Releasing a written statement today (June 18), the Council has
reiterated that the reopening steps started to be taken in Turkey
"while the pandemic was still ravaging the world and the first wave of
the outbreak had not yet been taken under control in the country."
The Council has also commented on the figures shared by Health Minister
Koca at the press conference following a Science Board meeting
yesterday.
TTB has, once again, indicated that the Ministry of Health insistently
avoids sharing epidemiological data about the COVID-19 pandemic.
"The increase in the number of confirmed cases in Turkey is alarming,"
the statement has read and added, "If the Ministry of Health shares its
data, it will be possible to calculate the rate of infection and
fatalities by provinces, to compare these data and to take more
effective measures."
The statement has streesed that a struggle against the pandemic falls
beyond the responsibility of individuals, requiring public will and
sensitivity.
'1,074 confirmed cases a day on average'
Referring to the partial figures shared by Minister Koca yesterday, TTB
has indicated that the first signs of the early reopening have come up:
"In Turkey, the total number of confirmed cases reported by the
Ministry of Health in the last month from May 18 to June 17, 2020 is 33
thousand 292, which means that the average number of daily cases is
1,074.
"When the figures cited by the Minister as to the 'average number of
daily cases in the last month' in 10 provinces are added together, it
accounts for 1,099 cases a day on average, which cannot be understood.
"Not only is this number higher than the number of cases announced by
the Minister on a daily basis, but the fact that this information was
solely about 10 provinces also sparks a debate about the number of
cases in 71 provinces. A statement to be made by the Minister about the
remaining 71 provinces is important to eliminate the question marks in
minds.
Increase in Ankara, Bursa, Kocaeli, Konya, Diyarbakır
"According to the information given by the Minister of Health at the
press conference yesterday, 60.80 percent of all cases reported in the
last month were in İstanbul. While 18.66 percent of Turkey's population
lives in İstanbul, over 60 percent of the cases are still reported from
there, which shows that the city is still a center of density like
'Wuhan'."
Concluding its remarks, the TTB Central Council has referred to the
statistics shared by the Minister about Ankara, Bursa, Kocaeli, Konya
and Diyarbakır and said that these provinces are among the ones that
have reported confirmed cases at a higher rate in the last month.
"The increase in the number of confirmed cases in Turkey is alarming.
If the Ministry of Health shares its data, it will be possible to
calculate the rate of infection and fatalities by provinces, to compare
these data and to take more effective measures," the TTB has noted.
The Council has reiterated its call to the Ministry of Health to
announce the epidemiological data and to include professional
organizations of health in decision making processes. (BIA, 18 June 2020)
Le port du masque désormais obligatoire à Istanbul et
Ankara
Les autorités turques ont rendu
obligatoire mercredi le port du masque en public à Istanbul et Ankara,
au moment où le nombre de cas de nouveau coronavirus repart à la hausse
en Turquie.
Cette décision a été prise sur la recommandation du comité scientifique
qui conseille le gouvernement, ont séparément annoncé les gouvernorats
des provinces d'Istanbul, la capitale économique turque, et d'Ankara,
la capitale politique.
Le gouvernorat de Bursa, dans le nord-ouest de la Turquie, a lui aussi
annoncé une décision similaire.
Le port du masque est obligatoire depuis plusieurs semaines dans les
transports en commun et dans les commerces en Turquie, mais la décision
prise mercredi traduit la préoccupation des autorités face à
l'augmentation croissante du nombre de cas depuis plusieurs jours.
Le port du masque est désormais obligatoire en public dans 48 des 81
provinces turques.
Afin de permettre à l'économie de repartir, la Turquie a levé ces
dernières semaines la plupart des mesures qui avaient été prises pour
endiguer la propagation du virus.
Mais les images de Turcs se promenant sans masque et sans respecter les
règles de distanciation physique sont devenues virales sur les réseaux
sociaux, suscitant des réactions indignées et inquiètes.
Lors d'une conférence de presse mercredi, le ministre de la Santé
Fahrettin Koca a exhorté ses concitoyens à ne "pas baisser la garde
trop tôt", tout en affirmant que la situation était "sous contrôle".
La Turquie a enregistré 1.429 nouveaux cas de Covid-19 lors des 24
dernières heures, dont plus de la moitié à Istanbul, a annoncé mercredi
M. Koca, soit pratiquement deux fois plus qu'il y a deux semaines. (AFP, 17 juin
2020)
Le nombre
des contaminations double par rapport à début juin
Le ministre turc de la Santé a mis en
garde lundi ses concitoyens contre le laisser-aller dans la lutte
contre la pandémie de coronavirus, au moment où les chiffres de
contaminations doublent par rapport au début du mois de juin.
Le pays a enregistré 1.592 nouveaux cas et 18 morts au cours des
dernières 24 heures, a indiqué Fahrettin Koca sur son compte Twitter.
Le 2 juin, il n'y avait eu que 786 infections.
Le ministre a écrit, en lettres capitales : "Les chiffres augmentent
dans certaines zones", sans davantage de précision.
"Allons-nous choisir le laisser-aller ou allons-nous combattre ?
Nous pourrons contrôler la propagation si nous adoptons les masques et
les mesures de distanciation sociales".
La Turquie a récemment ré-autorisé les liaisons entre villes, la
reprise des vols intérieurs, la réouverture des cafés et restaurants et
a mis fin aux mesures de confinement pendant les week-ends.
Selon les derniers chiffres officiels, le nombre de morts a
atteint 4.825 et le nombre de cas approche les 180.000.
L'Association médicale de Turquie a estimé le 12 juin qu'il n'y avait
"pas de preuve" que la pandémie avait été placée sous contrôle dans le
pays. (AFP, 15 juin
2020)
Levée du confinement des seniors et
des jeunes
Le président Recep Tayyip Erdogan a annoncé mardi la levée sous
conditions du confinement imposé aux seniors et aux jeunes pour lutter
contre la propagation du coronavirus.
Soumis à un confinement obligatoire respectivement depuis le 21 mars et
le 4 avril, les personnes âgées de plus de 65 ans et de moins de 18 ans
sont désormais autorisées à sortir de chez elles, a indiqué M. Erdogan.
Pour les seniors, ces sorties peuvent se faire entre 10H00 et 20H00
(07H00 et 17H00 GMT) alors que les moins de 18 ans doivent être
accompagnés de l'un de leurs parents, a-t-il précisé.
Il a en outre annoncé la réouverture des théâtres et des salles de
cinéma à partir du 1er juillet dans le respect des règles d'hygiène.
La Turquie avait levé le 1er juin la plupart des restrictions qui
étaient en vigueur pour lutter contre le nouveau coronavirus, qui a
fait plus de 4.700 morts sur près de 172.000 cas officiellement
recensés dans le pays.
Ainsi bibliothèques, restaurants et crèches ont pu rouvrir
et les déplacements entre les principales villes du pays, interdits ou
restreints depuis deux mois, sont à nouveau autorisés.
En mai, la Turquie avait autorisé la réouverture des centres
commerciaux et des salons de coiffure. (AFP, 9 juin
2020)
Quand les Turques inversent les clichés sexistes
"Un homme ne doit pas rire en public", "il portait un mini-short",
"apprenez à conduire": de nombreuses internautes turques renvoyaient
samedi aux hommes les remarques sexistes qu'elles subissent au
quotidien, une façon d'aborder avec humour des sujets graves.
Signe du ras-le-bol face au sexisme et aux violences endémiques dans
une société patriarcale, le mot-dièse "que les hommes restent à leur
place" était en tête des plus utilisés sur Twitter en Turquie samedi.
"Comment a-t-il fait pour obtenir ce poste ? Il a dû coucher. De toute
façon, il est tout le temps en jean slim", lançait ainsi une
internaute, parmi les nombreux messages abordant le sexisme au travail.
"Je vois des hommes qui mettent des mini-shorts serrés, du parfum et
qui s'esclaffent dans la rue. Après, ils se plaignent d'avoir été
agressés sexuellement", écrivait une autre.
Plusieurs personnalités, comme la chanteuse Sila, ainsi que la mairie
d'Istanbul ont rejoint le mouvement.
"A partir de 22H00, les chauffeurs de nos autobus permettront aux
hommes de descendre où ils veulent, pour leur sécurité", a plaisanté
cette dernière sur Twitter, faisant référence à une mesure similaire
mise en place pour les femmes.
Cette avalanche de messages traduit la pression croissante que
ressentent les femmes en Turquie, où les violences qu'elle subissent
sont un mal persistant.
Selon le groupe de défense des droits des femmes "Nous ferons cesser le
féminicide", 413 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint
en 2019 en Turquie.
Si le président Recep Tayyip Erdogan dénonce souvent les violences
contre les femmes, les associations féministes l'accusent de ne pas en
faire assez pour les empêcher.
Elles accusent aussi M. Erdogan d'avoir banalisé le sexisme en
exhortant par exemple les femmes à avoir "au moins trois enfants" ou en
déclarant qu'elles étaient "incomplètes" avant d'être mères.
Un ancien vice-Premier ministre, Bülent Arinç, avait suscité
l'indignation en 2014 en déclarant qu'une femme ne devait "pas rire
bruyamment en public".
Une déclaration largement détournée sur les réseaux sociaux samedi: "Un
homme ne doit pas rire bruyamment en public. Il doit être modeste". (AFP, 6 juin
2020)
Decathlon se met à l'arc-en-ciel, pluie d'injures
homophobes
L'enseigne de sport française Decathlon était confrontée vendredi en
Turquie à des appels au boycott mais aussi des témoignages de sympathie
sur les réseaux sociaux, pour avoir publié des messages de soutien aux
LGBT.
Tout est parti d'un message partagé lundi sur Instagram et LinkedIn par
Decathlon en Turquie. La marque y a publié son nom écrit aux couleurs
de l'arc-en-ciel, symbole des LGBT, avec le message suivant: "Toutes
les couleurs sont les bienvenues à Decathlon".
Cette initiative a provoqué des réactions virulentes et souvent
homophobes de la part de nombreux internautes utilisant le mot-dièse
"Decathlon boycott".
"Nous ne permettrons pas à Decathlon de sacraliser les LGBT.
Personnellement, je vais boycotter Decathlon", a déclaré jeudi soir sur
Twitter un internaute avec plus de 180.000 abonnés.
Une éditorialiste proche du gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, Hilal
Kaplan, a elle aussi appelé au boycott.
Mais d'autres internautes volaient au secours de la marque, en
utilisant le mot-dièse "Decathlon n'est pas seul".
Face aux réactions hostiles, Decathlon a fait part jeudi de sa
"surprise" et de sa "peine".
"Nous sommes contre toute forme de discrimination (...) Nous croyons au
pouvoir unificateur du sport", a déclaré l'entreprise dans un
communiqué.
La Turquie est l'un des rares pays musulmans où l'homosexualité n'est
pas réprimée par la loi. En revanche, l'homophobie et la transphobie y
sont répandues et les associations LGBT font régulièrement état
d'agressions.
La marche des fiertés d'Istanbul, qui rassemblait autrefois plusieurs
milliers de personnes, est en outre interdite depuis plusieurs années.
Decathlon, l'un des plus gros vendeurs d'équipements sportifs au monde,
s'était déjà retrouvé au coeur d'une polémique l'an dernier, en France,
après avoir voulu mettre en vente un "hijab de sport".
Devant les virulentes critiques émanant de presque tous les partis
politiques, mais aussi les injures et les menaces, la marque avait fait
marche arrière et décidé de ne pas commercialiser ce produit. (AFP, 5 juin
2020)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
Les forages "illégaux" d'Ankara au large de Chypre
doivent "cesser"
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a appelé jeudi la
Turquie à "cesser" ses forages d'exploration gazière "illégaux" au
large de l'île méditerranéenne divisée de Chypre, lors d'une rencontre
avec des responsables chypriotes à Nicosie.
"Les forages illégaux de la Turquie doivent cesser", a tweeté M.
Borrell après une rencontre avec le ministre des Affaires étrangères de
la République de Chypre, Nikos Christodoulides.
Les discussions entre les deux diplomates ont porté sur "le
renforcement de la stabilité régionale" et la désescalade des tensions,
selon M. Borrell.
"La délimitation des zones économiques exclusives contestées par la
Turquie doit se faire dans le respect du droit international et en
toute bonne foi, comme le propose Chypre", a-t-il précisé, ajoutant que
l'Union européenne saluait cette invitation lancée à Ankara pour
discuter.
La République de Chypre --reconnue par la communauté internationale et
membre de l'Union européenne-- exerce uniquement son autorité sur les
deux tiers sud de l'île. L'autoproclamée République turque de
Chypre-nord est juste reconnue par la Turquie qui a envahi le tiers
nord de l'île en 1974 en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher
le pays à la Grèce.
Les négociations sous l'égide de l'ONU pour une réunification ont
échoué en 2017 et n'ont pas repris depuis, notamment car les divisions
sont fortes depuis la découverte de gisements de gaz dans les fonds
marins des eaux revendiquées à la fois par Chypre et la Turquie.
Ankara assure que ses activités de forage pétrolier sont en accord avec
le droit international et que son allié, la RTCN devait recevoir une
partie des bénéfices et avoir le droit de procéder à des forages.
En janvier, la République de Chypre a accusé Ankara de "piraterie" en
raison des forages répétés au sein de ce qu'elle considère comme sa
zone économique exclusive.
"La Turquie a décidé de procéder à son sixième forage illégal en moins
d'un an, en violation des droits souverains de Chypre, déstabilisant
ainsi davantage la région", a déclaré M. Christodoulides après sa
rencontre avec M. Borrell.
"La actions de la Turquie dans les zones maritimes de Chypre ne peuvent
être considérées comme des actes isolés (...) elles font partie d'un
comportement général alarmant", a-t-il ajouté.
Avant d'arriver à Chypre, M. Borrell a fait escale à Athènes, qui lui
avait récemment transmis ses inquiétudes sur l'approche de la Turquie
dans le litige sur les frontières maritimes. (AFP, 25 juin
2020)
La Turquie
arrête quatre hommes accusés d'espionner pour le
compte de
la France
La Turquie a arrêté quatre de ses ressortissants soupçonnés d'avoir
espionné des milieux associatifs et religieux pour le compte de la
France, a rapporté lundi un journal progouvernemental turc, en pleines
tensions entre Ankara et Paris.
Aucune confirmation de cette affaire de source indépendante n'a pu être
obtenue.
Selon le quotidien Sabah, un ex-employé du service de sécurité du
consulat général de France à Istanbul, Metin Ozdemir, s'est rendu à la
police et a affirmé qu'il avait collecté des informations pour le
compte des services de renseignement extérieurs français (DGSE).
D'après Sabah, M. Ozdemir a déclaré avoir transmis aux Français des
renseignements sur 120 personnes, dont des imams, contre une
rémunération mensuelle et la promesse de pouvoir intégrer la légion
étrangère, un corps de l'armée française composé de militaires
étrangers.
Toujours selon le journal, M. Ozdemir, se faisant passer pour un membre
des services de renseignement turcs enquêtant sur le groupe Etat
islamique (EI), a recruté trois hommes : un employé de l'entreprise
municipale d'Istanbul qui gère la distribution d'eau, une personne
travaillant dans les télécoms et le propriétaire d'un hôtel
stambouliote.
La "cellule d'espionnage", ainsi que la qualifie Sabah, était chargée
de réunir des renseignements sur des "associations conservatrices", les
confréries religieuses et l'autorité des affaires religieuses
(Diyanet), organisme public chargé d'encadrer le culte.
Selon le journal, les quatre hommes ont notamment récolté des
informations sur l'association des femmes et de la démocratie (KADEM),
co-présidée par la fille cadette du président Recep Tayyip Erdogan.
D'après Sabah, M. Ozdemir s'est rendu aux autorités turques après avoir
eu un désaccord avec les agents français. Les quatre hommes arrêtés
seront jugés pour espionnage à une date non précisée, a indiqué le
journal.
Cette affaire intervient en pleines tensions entre Ankara et Paris au
sujet de la Libye.
La Turquie appuie le Gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par
l'ONU alors que la France, bien qu'elle s'en défende, est accusée de
soutenir les forces rivales du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de
l'Est libyen.
La France et la Turquie, alliées au sein de l'Otan, ont échangé de
virulentes accusations la semaine dernière après un incident maritime
survenu en Méditerranée.
Paris a accusé des frégates turques d'avoir eu un comportement
"extrêmement agressif" envers un navire français. Ankara a rejeté ces
affirmations et reproché au navire français une "manoeuvre dangereuse".
L'Otan a ouvert une enquête sur cet incident. (AFP, 22 juin
2020)
Austrian
Chancellor Kurz warns against Turkey’s ‘blackmail’
Turkey cannot be allowed to use migrants to pressure the European
Union, Austria’s conservative Chancellor Sebastian Kurz said in an
interview with Greek daily Kathimerini on Sunday.
“We must not allow Turkey to blackmail us,” Kurz said, “as it has
repeatedly tried.”
Kurz lauded Greece’s efforts to defend the EU’s external borders and
said FRONTEX, the EU’s border control agency, “played a crucial role,”
with the EU sending “a clear message to Turkey.”
Austria sent help for Greece to defend the Evros river border crossing
in March to emphasise this message of support, Kurz said.
“The EU’s response against Turkey must always be clear,” the chancellor
said. “We need to show unity, not only on the issue of immigration but
also on controversial issues.”
Following a deadly airstrike in Syria on Feb. 27, in which 33 Turkish
soldiers were killed, Turkey announced that it would no longer prevent
migrants, refugees and asylum seekers from attempting to cross into the
European Union. Shortly after, the Turkish authorities began actively
helping migrants amass at the border, including running buses to the
border region.
Greek and Turkish forces spent most of March trying to push migrants
back and forth over their common border, until the coronavirus pandemic
forced nationwide measures for both countries.
Austria hopes to stop “violations of sovereign rights of EU members
from Turkey,” Kurz said in response to Kathimerini’s question about
Turkey’s possible moves during the summer.
“Our position on international law issues is immovable” in matters
pertaining to EU members, including Greece and Cyprus, Kurz said.
Turkey’s relationship with Mediterranean neighbours Greece and Cyprus
have remained strained over recent years, mainly over the country’s
efforts to explore for hydrocarbons in waters internationally
recognised as being Greek and Cypriot.
Kurz said Austria was in favour of “close cooperation among EU
countries” but not a European army, while stressing the need to “ensure
stability on the (EU’s) southern and eastern borders.”
Several EU member states have announced their support for Greece, as
well as the EU in general.
It is important “to send clear messages that we are a united mass, and
that it will be impossible for anyone to try and divide us,” Kurz
said.
(Ahval, June 22, 2020)
Venice
Commission: Turkish government undermined
democratic self-government
The Council of Europe’s legal experts of the
Venice Commission adopted an opinion following a request from the
Congress of Local and Regional Authorities of the Council of Europe
concerning decisions on elected candidates and mayors in South-East
Turkey which had been taken after the 31 March 2019 local elections.
These decisions denied a number of successful candidates a mayoral
mandate and removed from office the mayors of the metropolitan cities
Diyarbakır, Mardin and Van and replaced them with Governors of each
region as “trustees”.
Based in part on a delegation visit to Turkey in February this year,
the opinion adopted today notes that both the decisions by the Supreme
Election Council of 11 April 2019 and by the Ministry of the Interior
of 19 August 2019 on the replacement of elected candidates and mayors
are linked to the measures taken under the state of emergency that had
been enacted following the failed coup attempt of 15 July 2016.
In the first situation, candidates banned from public service by virtue
of emergency decree law were ex post considered ineligible, although
their candidacies had been validated.
In the second situation, mayors were suspended because of
terrorism-related charges, on the basis of legal amendments introduced
by emergency decree law, although they had been considered eligible at
the time of elections when many of the investigations or charges
against them had already been initiated.
The Venice Commission is aware of the terrorist threat in the
South-Eastern part of Turkey. Such a threat may justify unusual
measures, including the removal of elected officials who might use
their office to favour terrorist activities. Any such measures must
respect relevant legal provisions, be based on evidence, and be
proportionate to the aim pursued.
The Venice Commission furthermore acknowledges, as it has done on
previous occasions, that in the immediate aftermath of the failed coup
attempt, when the Turkish authorities were confronted with a dangerous
armed conspiracy, certain extraordinary measures may have been required
in Turkey.
That said, the state of emergency ended in 2018. It is a matter of
concern that based on the framework of the emergency regime changes of
a structural nature to the system of local government in place in
Turkey have been introduced on a permanent basis. The necessity for
these changes appeared doubtful even during the state of emergency.
That concern is of course all the greater now that the state of
emergency period is at an end.
The ongoing effects of the previous emergency regime give rise to
"serious concerns", according to the opinion. In addition, both sets of
decisions are in the Venice Commission’s opinion incompatible with
basic principles of democracy – the respect for the free expression of
the will of the voters and the rights of elected officials – and of the
rule of law – including legality and legal certainty.
The decisions by the Supreme Election Council are inconsistent with
international norms and standards and should be reversed. It is crucial
for the proper functioning of democracy that the candidates who
received the highest number of votes are deemed elected, and not second
placed candidates from other political parties.
The decisions by the Ministry of the Interior are based on state of
emergency-rooted legislation, which allows for replacement of elected
mayors by government officials. They undermine the very nature of local
self-government and also should be repealed.
The opinion includes the following recommendations:
A. Make it clear in the law that ineligibility of an election candidate
on the grounds of prohibition from public service requires a final
criminal conviction by a court for a serious offence as well as an
express decision on the candidate’s ineligibility prior to the
elections.
B. Recognise as elected the six mayoral candidates who had received the
highest number of votes during the local elections of 31 March 2019 in
the district municipalities of Diyarbakır, Erzurum, Kars and Van but
had been denied the mayoral mandate by decision of the Supreme Election
Council of 11 April 2019.
C. Reinstate the mayors of the three metropolitan cities Diyarbakır,
Mardin, and Van who had been suspended by decision of the Ministry of
the Interior of 19 August 2019; or implement an alternative solution
which respects the will of the voters, such as allowing the respective
municipal councils to choose a replacement mayor or providing for
repeat elections in the electoral zones concerned.
D. Repeal the amendments to Article 45, paragraph 1 of the Municipality
Law which had first been introduced by Decree Law No. 674 and had been
approved by Parliament in November 2016.
La France dénonce une manœuvre turque "extrêmement
agressive"
en Méditerranée
Une action "extrêmement agressive" de navires turcs aurait été
menée contre un bâtiment français en mer Méditerranée, selon Paris. La
ministre de la Défense, Florence Parly, compte "mettre les points sur
les i", lors d'une réunion de l'Otan.
Un navire français participant à une mission de l'Otan en Méditerranée
a récemment fait l'objet d'une manœuvre "extrêmement agressive" de la
part de frégates turques, selon le ministère français des Armées, qui
compte dénoncer ce comportement "très grave", mercredi 17 juin, lors
d'une réunion de l'Alliance.
Alors que la frégate française cherchait à identifier un cargo suspecté
de transporter des armes vers la Libye, "les frégates turques
interviennent et illuminent le Courbet à trois reprises avec leur radar
de conduite de tir", ce qui constitue "un acte extrêmement agressif", a
décrit le ministère des Armées juste avant une vidéoconférence des
ministres de la Défense de l'alliance Atlantique.
"Cette affaire est à nos yeux très grave (...). On ne peut pas accepter
qu'un allié se comporte comme cela, fasse cela contre un navire de
l'Otan sous commandement Otan menant une mission Otan", a fait valoir
Paris, en prévenant que la ministre des Armées Florence Parly allait
"mettre les points sur les i", lors de cette réunion sur "l'attitude
turque dans le conflit libyen".
"Ces norias de bateaux entre la Turquie et Misrata, parfois accompagnés
par des frégates turques, ne contribuent pas à la désescalade", a
souligné le ministère, dénonçant par ailleurs le fait que les bâtiments
turcs "utilisent des indicatifs Otan" pour s'identifier lors de ses
missions d’escorte. (AFP, 17 juin
2020)
La
Turquie s'est opposée au contrôle
par l'UE d'un navire au large de
la Libye
La Turquie s'est opposée mercredi au contrôle par une mission navale de
l'Union européenne d'un cargo soupçonné de violer l'embargo de l'ONU
sur les livraisons d'armes à la Libye et devra s'en expliquer devant le
Conseil de sécurité, a-t-on appris jeudi de sources européennes.
L'incident qui s'est produit dans les eaux internationales au large de
la Libye a été confirmé par le porte-parole de Josep Borrell, le chef
de la diplomatie européenne.
Peter Stano n'a pas donné de détails, indiquant simplement que le
contrôle d'un cargo suspect "n'a pas pu se réaliser".
L'opération militaire Irini chargée de mettre en oeuvre l'embargo en
Méditerranée a contrôlé "plus de 75 navires" depuis son lancement le 31
mars, a-t-il expliqué.
Elle tient son mandat d'une résolution adoptée la semaine dernière par
le Conseil de sécurité de l'ONU et "tout incident est notifié aux
Nations Unies", a-t-il précisé. Ce sera le cas pour cet incident,
a-t-il assuré.
L'incident s'est produit lorsqu'une frégate de la marine grecque
engagée dans l'opération Irini a voulu contrôler un cargo suspect parti
de Turquie, ont expliqué plusieurs sources européennes.
Le capitaine du navire grec a alors été contacté par un navire
militaire turc qui lui a intimé l'ordre de s'éloigner du cargo. Un
autre navire de la marine turque s'est dans le même temps approché de
la zone.
Les règles de l'opération Irini sont très strictes pour les
interventions sur des navires suspects et manifestement le capitaine du
navire grec n'a pas eu d'autre choix que de laisser le cargo poursuivre
sa route, a-t-on expliqué de mêmes sources.
Mais l'incident et ses circonstances ont été signalés aux Nations Unies
et l'affaire n'en restera pas là, a-t-on assuré de source européenne.
Des images satellites et des renseignements ont été obtenus pour
justifier une intervention des navires de l'opération Irini.
L'incident devrait être discuté par les ministres des Affaires
étrangères de l'UE lors de leur réunion en vidéoconférence lundi
prochain. Il pourrait également être évoqué lors de la réunion des
ministres de la Défense de l'Otan, dont la Turquie est membre, les 17
et 18 juin.
L'Union européenne a demandé la fin des ingérences étrangères dans le
conflit en Libye et le retrait des mercenaires et de leurs équipements
afin de permettre une solution politique.
La Turquie et la Russie sont les deux grands acteurs de ce conflit.
Ankara et Moscou soutiennent chacun une faction rivale.
La situation militaire a tourné en faveur des forces du Gouvernement
d'union libyen (GNA) de Fayez al-Sarraj, soutenu par les Turcs et
reconnu par les Nations unies. Elles ont brisé l'offensive lancée il y
a 14 mois par le maréchal Khalifa Haftar, soutenu par les Russes,
l'Egypte et les Emirats arabes unis.
La Turquie est accusée d'armer les forces du GNA en violation de
l'embargo sur les armes décrété en 2011 par l'ONU. (AFP, 11 juin
2020)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
L'Otan confrontée
au désengagement américain et à l'agressivité de la
Turquie
La réduction des troupes américaines
stationnées en Allemagne va être compensée par un renforcement de la
présence militaire américaine en Pologne, a déclaré mercredi le
secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg.
Le secrétaire à la Défense américain Mark Esper a assuré à ses
homologues que les Etats-Unis restent engagés en Europe, a expliqué M.
Stoltenberg au cours d'une conférence de presse à l'issue d'une
vidéoconférence entre les ministres des 30 pays de l'Alliance.
"Il n'y a pas de décision définitive sur la manière et le moment où
sera mis en oeuvre la décision de retirer une partie des troupes
américaines d'Allemagne", a précisé M. Stoltenberg.
"On ne sait rien. C'est le grand flou. Tout va dépendre du résultat des
élections en novembre", a confié un diplomate de l'Alliance.
Mais les Etats-Unis ne réduisent pas leur présence en Europe, a affirmé
Jens Stoltenberg. "Ils ont toujours procédé à des ajustements", a-t-il
souligné.
"Ce que je peux dire, c'est que les États-Unis et la Pologne, en
concertation avec moi, ont décidé de renforcer la présence américaine
en Pologne", a-t-il expliqué. "La présence américaine va donc être
renforcée en Europe", a-t-il soutenu.
Jens Stoltenberg a insisté sur la menace que continue de faire peser la
Russie, qui "cherche à diviser les Alliés". Les ministres ont approuvé
une série de mesures pour contrer le renforcement de l'arsenal russe
avec ses systèmes de missiles à capacité nucléaire.
"Ces mesures sont secrètes, mais elles constituent un ensemble
équilibré avec l'ajout d'éléments de défense aérienne et de systèmes
antimissiles", a-t-il indiqué.
La ministre française Florence Parly a aussi demandé une discussion sur
le "comportement très grave" d'Ankara.
La marine turque escorte et s'oppose au contrôle des navires soupçonnés
de violer l'embargo de l'ONU sur les livraison d'armes à la Libye. Mme
Parly a reçu le soutien d'une dizaine de ses homologues, a-t-on appris
de source diplomatique.
Jens Stoltenberg a reconnu "des différences entre les alliés et même
des désaccords", mais il n'a pas fourni plus d'explications.
Les obstacles opposés par la Turquie aux missions européennes pour
contrôler du respect de l'embargo imposé à la Libye seront à nouveau
discutés jeudi à l'Otan, avec la présentation de l'opération militaire
européenne Irini par le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell,
a-t-on indiqué de source diplomatique. (AFP, 17 juin
2020)
Un
employé turc du consulat
américain condamné à de la prison pour
"terrorisme"
Un tribunal d'Istanbul a condamné jeudi un employé turc du consulat
américain à près de neuf ans de prison pour "aide à un groupe
terroriste", une décision qui risque de tendre les rapports entre
Ankara et Washington.
La condamnation de Metin Topuz à huit ans et neuf mois de prison
intervient trois jours après que le président turc Recep Tayyip Erdogan
eut émis le souhait de voir s'ouvrir une "nouvelle ère" dans les
rapports entre la Turquie et les Etats-Unis après plusieurs années de
tensions.
Selon l'agence de presse étatique Anadolu, M. Topuz a été reconnu
coupable d'avoir "aidé un groupe terroriste armé", mais a été acquitté
de l'accusation d'"espionnage". Le procureur avait requis jusqu'à 15
ans de prison.
M. Topuz était accusé d'avoir aidé l'organisation du prédicateur turc
Fethullah Gülen, la bête noire de M. Erdogan qui l'accuse d'avoir
orchestré une tentative de coup d'Etat en 2016. M. Gülen réfute toute
implication.
Selon l'agence de presse DHA, le tribunal d'Istanbul a en outre ordonné
le maintien en détention de M. Topuz.
Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo s'est déclaré
"profondément troublé" par le verdict, et a dit souhaiter qu'il soit
"rapidement annulé". "Nous en appelons à nouveau au gouvernement turc
pour qu'il résolve ce dossier de manière juste", a-t-il plaidé.
Le procès de M. Topuz a empoisonné les relations entre la Turquie et
les Etats-Unis ces dernières années.
Chargé au consulat américain de faire la liaison entre les autorités
américaines et la brigade de lutte contre le trafic des stupéfiants de
la police turque, l'employé a été arrêté en octobre 2017 et maintenu
depuis en détention provisoire.
Il était accusé d'espionnage et d'appartenance au mouvement de M.
Gülen.
- "Aucune preuve" -
M. Topuz a toujours rejeté les accusations. Il a affirmé que les
contacts qu'il a pu avoir avec des personnes que les autorités turques
présentent comme des partisans de M. Gülen s'inscrivaient dans le cadre
de son travail, et qu'il ne faisait qu'"obéir aux ordres" de ses
supérieurs au consulat.
Lors de la dernière audience de son procès jeudi, il a une nouvelle
fois clamé son innocence et réclamé son acquittement, selon DHA.
"Des responsables américains ont été présents à chaque audience du
procès de M. Topuz à Istanbul, et nous n'avons vu aucune preuve
crédible pour étayer cette décision", a déploré Mike Pompeo dans un
communiqué.
Selon lui, "cette condamnation sape la confiance dans les institutions
turques et la confiance nécessaire qui fonde les relations
turco-américaines".
"M. Topuz a travaillé pendant près de trois décennies, sans relâche, à
la promotion de la coopération entre les forces de l'ordre de la
Turquie et des Etats-Unis et contribué à la sécurité des nos deux
pays", a-t-il ajouté.
Le mouvement du prédicateur Gülen a longtemps été un allié de M.
Erdogan, jusqu'à leur rupture en 2013, avec notamment la publication
d'enregistrements accusant l'entourage de l'actuel président turc de
corruption.
Les autorités ont alors multiplié les arrestations de partisans
présumés de M. Gülen, un mouvement qui s'est accéléré après le putsch
manqué de 2016.
La condamnation de M. Topuz intervient au moment où la Turquie cherche
à réparer ses relations avec les Etats-Unis.
Celles-ci se sont fortement dégradées depuis 2016 en raison notamment
de divergences sur le dossier syrien, de l'achat d'armes russes par
Ankara et de l'arrestation de plusieurs employés consulaires des
Etats-Unis, dont M. Topuz.
Mais Ankara, sous le coup de sanctions américaines pour l'achat de
batteries de défense antiaériennes russes S-400, s'efforce depuis
plusieurs mois d'apaiser les tensions.
M. Erdogan et le président américain Donald Trump ont ainsi eu lundi un
entretien téléphonique lors duquel ils sont convenus de "coopérer
étroitement" pour rétablir la stabilité en Libye, selon la présidence
turque. (AFP,
11 juin
2020)
Erdogan
et Trump veulent poursuivre une "coopération
étroite"
Le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue américain
Donald Trump sont convenus de "poursuivre leur coopération étroite" en
Libye, lors d'un entretien téléphonique lundi, a annoncé la présidence
turque.
"Les deux dirigeants sont convenus de poursuivre leur coopération
étroite pour promouvoir la paix et la stabilité en Libye, voisin
maritime de la Turquie", a indiqué la présidence.
Au cours de cette conversation, les deux chefs d'Etat "sont parvenus à
des accords", a indiqué pour sa part M. Erdogan à la télévision
publique TRT. Il a évoqué une "possible initiative " que les deux pays
pourraient prendre ensemble, mais sans fournir de précisions.
Après cette conversation téléphonique, "il pourra y avoir un nouveau
chapitre entre les Etats-Unis et la Turquie concernant le processus" de
paix en Libye, a-t-il déclaré.
Ankara soutient le Gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par
l'Onu. La Turquie a notamment renforcé son aide militaire au
gouvernement de Tripoli dont les forces affrontent celles du maréchal
Khalifa Haftar, l'homme fort de l'est libyen.
La Turquie a notamment envoyé des drones et de systèmes de défense
anti-aériens en Libye pour soutenir le GNA dont les forces ont infligé
au cours des dernières semaines une série de cuisants revers militaires
à celles de Haftar.
Soulignant l'importance du rôle de la Russie, M. Erdogan a dit qu'il
devrait aussi avoir des entretiens avec le président russe Vladimir
Poutine et discuter avec lui des mesures à prendre concernant le
conflit en Libye.
La Russie a été accusée d'avoir envoyé plusieurs milliers de
mercenaires en Libye pour soutenir le maréchal Haftar par
l'intermédiaire de la société de sécurité privée russe Wagner, des
accusations rejetées par le Kremlin.
M. Erdogan a affirmé, que bien que la Russie ait démenti toute présence
de militaires russes en Libye, il y avait des équipements militaires
russes en Libye, y compris des avions de combat.
Lors de l'interview, M. Erdogan a également indiqué que les derniers
"développements ont montré que Haftar pouvait être exclu du processus
de paix à tout moment".
Lors d'une visite à Ankara le 4 juin, le Premier ministre du GNA Fayez
al-Sarraj s'est dit "déterminé" à reprendre le contrôle de toute la
Libye, après cette série de succès contre les forces de Khalifa Haftar.
En mai, le secrétaire d'Etat américain a critiqué l'afflux d'armements
en Libye et appelé à un cessez-le-feu lors d'une conversation
téléphonique avec M. Sarraj. (AFP, 8 juin
2020)
Police violence in USA: Erdoğan as a guardian
of human rights!
Mehveş Evin, duvaR, June 4, 2020
Last week, President Erdoğan condemned the killing of George Floyd,
tweeting: “The racist and fascist approach that led to the death of
George Floyd in the US city of Minneapolis not only deeply saddened all
of us, but it has also become one of the most painful manifestations of
the unjust order we stand against across the world.”
He added, “Turkey always stands against all attacks targeting humanity,
no matter where, under what pretext or in what form they are committed.”
The same President Erdoğan depicted Berkin Elvan, age 15, who died
after the police shot him in the street at the Gezi protests, as a
terrorist and made the crowds boo Elvan’s family back in 2014.
As the protests in the US continued to grow and the military police
stepped in, President Erdoğan was silent, but his communications
director Fahrettin Altun condemned the wounding of TRT World
journalists covering the protests, reminding the US of press freedom.
Now this must be a joke. Turkey is one of the biggest oppressors of the
press; around 100 journalists are in jail. Some Kurdish journalists
have been jailed on the grounds of “being a terrorist” just for
covering protests and press releases.
The torture and killing of African American citizen George Floyd by the
police on May 27 coincided with the seventh anniversary of the Gezi
protests. Those protests started after civilians tried to prevent the
cutting of the trees in Gezi Park in Taksim so that a shopping mall
could be built. As peaceful protests grew, the military police cracked
down, using force on protesters. During the Gezi protests, which spread
around every city in Turkey except one, a total of 10 people died, 56
people were severely injured (including brain damage and the loss of
eyes) and thousands were injured because of police brutality.
Berkin Elvan, who lived in the Alevi district of Okmeydanı in Istanbul,
got shot with a rubber bullet and went into a coma for months. He died
after 269 days in the hospital.
Another violent crime during the protests was the death of Ali İsmail
Korkmaz, age 19, in Eskişehir. He was battered by the police and a
group of civilians, and he died of brain hemorrhage after 38 days in a
coma. Erdoğan, who was the Prime Minister back then, claimed that the
security forces were very patient and restrained, even saying that “the
police made history.”
During the past seven years, none of the victim’s families were able to
find justice in court. Not only in Korkmaz and Elvan’s cases, but in
all of them, the police were heavily protected by the judiciary. Only a
few members of the police got minor sentences.
Meanwhile, thousands of protesters were tried. Some were fined, but all
were acquitted in the end. However, Erdoğan and the AKP never stopped
claiming that Gezi was an organized upheaval to overthrow the
government.
The latest well-known Gezi case is also known as the Kavala case.
Businessman and philanthropist Osman Kavala, alongside 18 right
activists and artists, was acquitted in February of this year. If they
had been convicted, they would have faced aggravated life sentences.
But Kavala, who was accused of another crime, this time about the coup
attempt, has still not been released. His acquittal has also been
contested by a Turkish prosecutor.
Disproportionate use of force by the Turkish police does not start nor
end with Gezi. There are other cases of killing and the use of torture
by the security forces. Usually, the victims are Kurds or Alevis that
are accused after their deaths of being terrorists.
For instance, university student Kemal Kurkut was gunned down by the
police during Newroz celebrations in Diyarbakır in 2017. While the
murder took place in front of the cameras, the proceedings over the
past three years have come to a dead end. Kurkut’s brother recently
talked to Gazete Duvar, saying he does not expect justice. Sadly, he is
right: almost all such crimes committed by the security forces end with
impunity.
These cases are not identical to the racism issue in the US and the
murder of Floyd. But when it comes to police brutality and use of
violence against opponents, who can picture the president of Turkey as
a democratic, peaceful and just political figure?
Relations
régionales / Regional Relations
Deux
morts dans un attentat suicide des Shebab près d'une base turque à
Somalie
Un jihadiste membre de l'organisation des Shebab en Somalie s'est fait
exploser mardi près d'une base d'entraînement de l'armée turque à
Mogadiscio, tuant deux personnes, a annoncé le chef de l'armée
somalienne.
"Quelqu'un portant un engin explosif a tenté de s'infiltrer dans une
foule d'étudiants souhaitant rejoindre l'armée, mais il a été abattu
par les forces de sécurité. Il a déclenché son engin avant d'atteindre
la zone où se trouvaient les étudiants" qui doivent être entraînés par
la Turquie, a affirmé aux médias d'Etat le chef de l'armée, le général
Odowaa Yusuf Rageh.
Un civil et un étudiant ont été tués lors de l'explosion de l'engin,
selon lui.
Les Shebab, liés à Al-Qaïda, ont revendiqué cette attaque dans un
communiqué publié par SITE, l'agence américaine de surveillance des
groupes jihadistes.
Le ministère turc de la Défense a confirmé l'attaque sur Twitter,
relevant qu'elle avait eu lieu à 200 mètres de sa base à Mogadiscio.
"Nous ne laisserons pas nos frères de Somalie seuls dans leur combat
contre les groupes terroristes", a-t-il assuré.
L'académie militaire turque de Mogadiscio a ouvert ses portes en 2017
et est la plus importante base d'entraînement étrangère en Somalie.
Plusieurs pays, dont la Turquie, forment des soldats somaliens qui
remplaceront ceux de la force de l'ONU en Somalie, l'Amisom, sur le
point de quitter ce pays après presque 14 ans de présence.
La Somalie a plongé dans le chaos après la chute du régime militaire du
président Siad Barre en 1991, suivie d'une guerre de chefs de clans et
de la montée en puissance des Shebab.
Evincés de leurs principaux bastions par l'Amisom en 2011, les Shebab
ont poursuivi leur guerre contre le gouvernement, menant régulièrement
des attaques meurtrières à Mogadiscio et dans les pays voisins membres
de la force de l'ONU, en particulier au Kenya.
La Turquie est l'un des plus proches partenaires étrangers de la
Somalie, lui offrant assistance militaire, humanitaire et scolaire.
Elle y a récemment envoyé des avions chargés d'équipements médicaux
pour l'aider à lutter contre la pandémie de coronavirus.
Des victimes des attaques jihadistes à Mogadiscio ont en outre souvent
été évacuées en Turquie pour y être soignées.
Selon le site du ministère turc des Affaires étrangères, sa plus grande
ambassade dans le monde se trouve à Mogadiscio et les investissements
turcs en Somalie s'élèvent à 100 millions de dollars.
Des entreprises turques gèrent l'aéroport international et le port de
Mogadiscio. (AFP, 23 juin
2020)
L'Egypte
prête à intervenir "directement" en Libye si le GNA progresse
Le président égyptien Abdel Fattah
al-Sissi a prévenu samedi que toute avancée des forces du Gouvernement
d'union nationale (GNA), soutenues par Ankara, vers la ville
stratégique de Syrte, en Libye, pourrait mener à une intervention
"directe" du Caire.
Avec l'appui d'Ankara, les forces loyales au GNA --basé à Tripoli et
reconnu par l'ONU-- ont engrangé d'importantes victoires depuis début
juin, reprenant le contrôle de l'ensemble du nord-ouest de la Libye.
Les troupes rivales du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'est
libyen soutenu entre autres par l'Egypte, n'ont pour leur part cessé de
reculer ces dernières semaines, essuyant des revers sur le terrain qui
ont signé l'échec de leur offensive sur Tripoli lancée en avril 2019.
Les forces du GNA restent néanmoins freinées dans leur avancée vers la
ville côtière de Syrte, verrou stratégique vers l'Est et sous contrôle
du maréchal Haftar.
Ville natale de l'ex-dictateur Mouammar Kadhafi --déchu et tué en
2011--, Syrte, ainsi qu'Al-Joufra plus au sud, représentent une "ligne
rouge", a averti M. Sissi, lors d'un discours retransmis à la
télévision.
Si cette ligne est franchie, la sécurité de l'Egypte, qui partage une
frontière poreuse avec la Libye, nécessitera une "intervention directe"
des forces égyptiennes dans le pays, a-t-il déclaré.
"Toute intervention directe de l'Egypte est devenue légitime au niveau
international, que ce soit au regard de la charte de l'ONU sur la
légitime défense ou qu'elle se base sur la seule autorité légitime élue
par le peuple libyen: le Parlement libyen" basé dans l'Est, a affirmé
M. Sissi.
"Si le peuple libyen nous demande d'intervenir, c'est un signal envoyé
au monde que l'Egypte et la Libye partagent (...) des intérêts communs,
la sécurité et la stabilité", a-t-il ajouté.
Pour le GNA, il s'agit d'une "ingérence dans les affaires (internes) et
une menace grave pour la sécurité nationale de la Libye" et la "paix
internationale", a déclaré Mohamad Amari Zayed, membre du Conseil
présidentiel du GNA.
"Il ne peut y avoir de lignes rouges à l'intérieur de nos frontières et
sur nos terres", a-t-il clamé. "Aucune partie étrangère n'aura
d'autorité sur son peuple."
- Trêve sous condition -
Ankara a de son côté exigé samedi le retrait des troupes du maréchal
Haftar de la ville de Syrte comme condition préalable à toute trêve.
"Un cessez-le-feu doit être viable (...) ce qui veut dire que les
forces de Haftar doivent se retirer de Syrte et d'al-Joufra", a déclaré
le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, lors d'un
entretien avec l'AFP à Istanbul.
Ces avertissements successifs interviennent après l'invitation lancée
par Le Caire, et refusée vendredi soir par le GNA, d'assister à une
réunion d'urgence sur la Libye de la Ligue arabe, dont le siège est
basé dans la capitale égyptienne.
Le GNA et la Turquie ont fait part de leur scepticisme, considérant
l'initiative égyptienne comme une manière de faire gagner du temps au
maréchal Haftar, qui est aussi soutenu par les Emirats arabes unis et
la Russie.
Les Emirats arabes unis ont affirmé samedi être "au côté de l'Egypte
pour toutes les mesures qu'elle prend pour assurer la sécurité et la
stabilité" face au conflit en Libye, selon le ministère des Affaires
étrangères. Le ministère des Affaires étrangères d'Arabie saoudite a
lui aussi manifesté son "soutien à l'Egypte quant à son droit à
défendre ses frontières et son peuple contre l'extrémisme, les milices
terroristes et leurs soutiens dans la région".
Ankara --qui discute également avec Moscou dans le but de parvenir à un
nouveau cessez-le-feu en Libye après l'échec de plusieurs trêves
précédentes-- a tancé la France, accusée de soutenir le maréchal.
"Le gouvernement français soutient un chef de guerre illégitime", a
dénoncé M. Kalin. "Malgré tout cela, ils (les responsables français,
NDLR) continuent de nous critiquer. Mais nous travaillons avec les
acteurs légitimes et c'est la France qui travaille avec les mauvais
acteurs."
Mercredi, lors d'une réunion en visioconférence des ministres de la
Défense de l'Otan --dont Ankara et Paris sont membres--, la France
avait reproché à la Turquie son comportement "extrêmement agressif"
contre une de ses frégates en Méditerranée et martelé que l'implication
d'Ankara sapait tout effort de trêve en Libye.
Sur un autre front diplomatique, le chef du GNA, Fayez al-Sarraj a
rencontré samedi à Alger le président Abdelmadjid Tebboune, qui cherche
à jouer un rôle de médiateur dans le dossier libyen.
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 après une révolte
populaire, la Libye est plongée dans le chaos et une guerre
protéiforme, complexifiée par la présence accrue d'acteurs
internationaux. (AFP, 20 juin
2020)
Visite
surprise du chef de la diplomatie turque à Tripoli
Le ministre turc des Affaires étrangères,
Mevlut Cavusoglu, a effectué mercredi une visite surprise à Tripoli, où
siège le gouvernement d'union (GNA), dont Ankara est le principal allié
dans le conflit entre pouvoirs rivaux libyens.
Il s'agit de la plus importante délégation turque à s'être rendue sur
place depuis le début de l'offensive, en avril 2019, des forces du
maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'est libyen, pour tenter de
prendre la capitale libyenne.
Cette tentative a récemment échoué, le GNA, à la faveur d'un soutien
militaire turc accru, parvenant même à chasser les partisans du
maréchal Haftar de tout le nord-ouest de la Libye.
Arrivé à la mi-journée, M. Cavusoglu était accompagné du ministre des
Finances, Berat Albayrak, et du chef des Services de renseignement,
Hakan Fidan.
Ces responsables turcs se sont entretenus avec le chef du gouvernement
d'union Fayez al-Sarraj des "derniers développements de la crise" en
Libye et des "efforts internationaux pour la régler", a écrit le GNA
dans un communiqué.
Selon la même source, il a notamment été question du "suivi de la mise
en oeuvre du mémorandum d'accord militaire et de sécurité" signé en
novembre 2019 par Tripoli et Ankara.
C'est en vertu de cet accord controversé que la Turquie a renforcé son
appui armé au GNA, faisant pencher la balance en faveur de ce
gouvernement reconnu par l'ONU au détriment du camp du maréchal Haftar,
soutenu par la Russie, l'Egypte et les Emirats arabes unis.
"L'objectif de ce déplacement était d'exprimer une nouvelle fois avec
force notre soutien à la Libye. Nous avons discuté de la manière de
renforcer notre coopération dans tous les domaines", a déclaré M.
Cavusoglu au cours d'un point presse à son retour en Turquie.
"Nous avons également échangé sur la question d'un cessez-le-feu
durable et d'un processus politique", a-t-il ajouté, évoquant une
visite "extrêmement fructueuse".
Si la Libye est en proie au chaos depuis la chute du régime de Mouammar
Kadhafi en 2011, la bataille de Tripoli a vu une implication croissante
de puissances étrangères.
Les dernières semaines ont ainsi été marquées par des tensions entre la
Turquie et la France, accusée malgré ses dénégations d'avoir misé sur
le maréchal Haftar jusqu'à ses récents revers militaires.
Paris a jugé "inacceptable" l'interventionnisme turc, Ankara rétorquant
que la France était à ses yeux le principal "obstacle" à la paix en
Libye.
A Tripoli, la visite du chef de la diplomatie turque a aussi été
l'occasion d'évoquer "le retour des entreprises turques" en Libye,
d'après le GNA.
Avant 2011, les entreprises turques du BTP avaient conquis de larges
parts du marché libyen, mais les projets avaient été abandonnés avec le
renversement de Kadhafi. (AFP, 17 juin
2020)
Russie et Turquie, entre jeux de pouvoir et
recherche d'accord en Libye
Les deux font figure de poids lourds, mais ne peuvent agir sans leurs
alliés: Russie et Turquie s'opposent dans le désastre libyen, chaque
pays soutenant une faction rivale, mais pourraient trouver un terrain
d'entente dans un billard à de multiples bandes.
Les forces du Gouvernement d'union libyen (GNA) de Fayez al-Sarraj,
soutenu par les Turcs et reconnu par les Nations unies, ont multiplié
les succès militaires ces dernières semaines. Et la cote du maréchal
Khalifa Haftar, homme fort de l'Est du pays appuyé par les Russes, dont
l'offensive sur Tripoli a débuté il y a 14 mois, est en chute libre.
La guerre civile a suscité les intérêts de plusieurs autres puissances,
venues chacune avec leur agenda. Le Qatar roule avec les Turcs pour
Sarraj, l'Egypte, les Emirats arabes unis, et - de façon moins assumée
- la France appuient le camp Haftar.
Mais ce sont bien Moscou et Ankara qui détiennent certaines des clés
propres à présider aux destinées d'un pays en proie au chaos depuis la
chute de Mouammar Kadhafi en 2011.
"La Russie et la Turquie apparaissent comme les deux acteurs
militairement les plus engagés aux côtés de leur allié respectif",
résume Pierre Razoux, directeur de recherche à l'Institut de recherche
stratégique de l'école militaire (IRSEM)à Paris.
- "Meilleurs leviers politiques" -
"Je ne les qualifierais pas de faiseurs de roi, car il y a d'autres
acteurs qui pourraient perturber un accord bilatéral, mais ils
disposent des meilleurs leviers politiques", confirme Emad Badi, expert
de la Libye à l'Atlantic Council. "Ils pourraient saboter une solution
politique s'ils estiment qu'elle ne sert pas leurs intérêts".
Moscou s'intéresse aux hydrocarbures libyens et ne verrait pas
d'un mauvais oeil un pouvoir ami sur la rive orientale de la
Méditerranée. Des mercenaires de la société privée Wagner, réputée
proche de Vladimir Poutine quoiqu'il s'en défende, sont engagés dans
les combats.
Mais "Moscou n'a pas de visées napoléoniennes pour la Libye. Il ne faut
pas exagérer son importance dans la politique extérieure de la Russie",
tempère Alexandre Tkatchenko, chercheur à l'Institut Afrique de
l'Académie des sciences russe.
Ankara joue en revanche plus gros, dans ce qui fut un territoire
ottoman jusqu'en 1912. La Turquie a notamment fourni des avions pour
aider le GNA ainsi que des mercenaires syriens, permettant à Sarraj
d'inverser le rapport de force.
"Ankara a des liens historiques avec les Libyens et des projets
d'infrastructures pesant des milliards de dollars", relève l'analyste
politique Ali Bakeer, basé à Ankara.
Une solide influence en Libye "renforce la position d'Ankara dans
d'autres enjeux régionaux et lui permet de projeter son pouvoir de
façon plus efficace hors de sa sphère immédiate", ajoute-t-il. Avec,
dans le viseur, des dossiers aussi cruciaux que le partage des zones
pétrolières en Méditerranée orientale, la Syrie, ou les migrations vers
l'Europe.
- "Sphères d'influence" -
Bien des observateurs soulignent à cet égard "l'hubris" d'Erdogan à
l'étranger. Le président turc est ambitieux et en froid avec les
Européens. Et il est soupçonné de promouvoir à Tripoli un régime à
l'islam rigoriste, proche des Frères musulmans, dont Sarraj serait un
allié.
Mais les experts affirment aussi que ni Moscou ni Ankara n'ont intérêt
à s'affronter trop directement. "Ils peuvent trouver un terrain
d'entente à la fois politique et militaire, en déterminant des sphères
d'influence", assure Emad Badi. D'autant que malgré les récents succès
du GNA, un règlement purement militaire de la guerre semble très
éloigné.
Pierre Razoux souligne quant à lui combien les différentes logiques
régionales s'imbriquent les unes dans les autres. Les deux pays sont
aussi adversaires en Syrie. Et les négociations sur un théâtre sont
empreintes de logiques issues d'un autre.
"Moscou et Ankara pourraient s'entendre sur le compromis suivant: la
Turquie laisse la Russie et le régime syrien reconquérir la poche
d'Idleb, tout en laissant entrevoir un retrait partiel de son armée du
nord de la Syrie, tandis que la Russie abandonne la Tripolitaine et le
golfe de Syrte au GNA appuyé par la Turquie", estime-t-il.
Depuis avril 2019, le conflit a fait des centaines de morts et poussé
plus de 200.000 personnes à fuir. La mission de l'ONU (Manul) estime
que plus de 16.000 personnes ont été déplacées du fait des derniers
combats. (AFP,
11 juin
2020)
Lancement d'une campagne anti-EI près de la
frontière irakienne
Les forces démocratiques syriennes (FDS) ont annoncé vendredi le
lancement d'une traque aux jihadistes du groupe Etat islamique (EI),
dans l'est du pays, à la frontière avec l'Irak, en coordination avec la
coalition internationale anti-EI, dirigée par Washington et les forces
irakiennes.
"En coopération avec les forces de la coalition internationale (...) et
l'armée irakienne, nos forces ont lancé une campagne baptisée
+Dissuasion du terrorisme+ pour traquer les cellules de l'organisation
terroriste Daech dans l'est du pays, le long de la rivière Khabour et
de la frontière syro-irakienne", ont annoncé dans un communiqué les
FDS, dominées par les combattants kurdes.
Daech est l'acronyme arabe de l'EI, dont les attaques "ont récemment
augmenté, ce qui représente une réelle menace (...) pour la stabilité
et la sécurité" dans cette région, ajoute le communiqué.
Après avoir autoproclamé en 2014 un "califat" à cheval sur la Syrie et
l'Irak, l'EI a enchaîné les défaites dans les deux pays avant de
s'écrouler en mars 2019.
Mais les jihadistes, qui ont renoué avec la clandestinité, continuent
de mener des attaques meurtrières, notamment dans le vaste désert du
centre syrien, qui s'étend de la province de Homs (centre) à celle de
Deir Ezzor (est).
Les attaques du groupe ciblent aussi bien l'armée syrienne et ses
alliés que les forces kurdes, longtemps soutenues par Washington dans
leur lutte contre l'EI.
Depuis mars 2019, les forces kurdes, soutenues par la coalition
anti-EI, ont mené plusieurs attaques contre le groupe, traquant ses
cellules dormantes sans réussir à en endiguer les activités.
Jeudi, les Etats-Unis ont exhorté leurs alliés à continuer de financer
la lutte contre l'EI malgré la crise économique suscitée par la
pandémie de nouveau coronavirus.
"Notre combat contre l'EI continue, et continuera encore à l'avenir.
Nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers", a prévenu le
secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo. (AFP, 5 juin
2020)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Athènes
et Rome signent un accord sur la délimitation des
eaux en mer
Ionienne
Les ministres grec et italien des Affaires étrangères ont signé mardi à
Athènes un accord sur la délimitation de la Zone économique exclusive
(ZEE) en mer Ionienne, qui sépare les deux pays voisins.
"Aujourd'hui est un jour historique", s'est félicité le chef de la
diplomatie grec Nikos Dendias, après la signature de l'accord bilatéral
qui met l'accent sur les droits de pêche mutuels.
"C'est un résultat important", a également salué son homologue italien
Luigi Di Maio, "nous ne sommes pas juste voisins, nous avons à coeur
notre territoire commun, la Méditerranée".
Le ministre italien en a profité pour souligner la coopération entre
Athènes et Rome en matière de migrations en Méditerranée.
"on collabore coude à coude", a-t-il dit. Luigi Di Maio a estimé que
"durant cette phase" d'urgence sanitaire, "chaque pays européen doit
collaborer sur le plan migration. Solidarité, et partage des
responsabilités".
Il s'agit de la première visite d'un haut responsable étranger en Grèce
depuis la fin du confinement grec le 4 mai.
L'accord bilatéral vise à définir les zones de pêche entre les deux
pays. M. Dendias a précisé qu'il confirmait un précédent accord de 1977
avec Rome qui garantit "le droit des îles d'avoir des zones maritimes".
Ce point est d'importance pour Athènes, confronté à de vives tensions
avec la Turquie voisine qui convoite les gisements énergétiques de la
région et surtout le droit de Chypre de mener toute exploration de
ressources énergétiques dans la ZEE chypriote.
Depuis l'année dernière, Ankara s'est livrée à une démonstration de
force en envoyant des navires de forage dans les eaux chypriotes,
malgré les avertissements de Washington et de l'UE, ou encore de
l'Egypte.
Pour mieux renforcer sa position dans la région, la Turquie a signé en
novembre dernier un accord maritime controversé avec le gouvernement
libyen d'union (GNA), visant à augmenter le territoire sur lequel mener
des activités d'exploration conjointes.
"Selon le droit international, la délimitation des zones maritimes est
réalisée en vertu d'accords légaux, et non sans fondement comme
l'accord entre la Turquie et Sarraj", le chef du GNA, a ajouté M.
Dendias, évoquant "l'escalade d'infractions au droit de la Turquie"
vis-à-vis de la Grèce.
"Ces actes, de même que la rhétorique agressive de la Turquie,
illustrent son rôle déstabilisant", a ajouté le chef de la diplomatie
grecque, soulignant qu'Athènes répondait "méthodiquement à la
provocation".
Les zones d'exploitation maritime définissent l'espace maritime dans
lequel chaque pays a le droit d'exploiter les ressources maritimes et
énergétiques.
La délimitation des ZEE entre les pays du pourtour méditerranéen est
une question qui alimente les tensions, après la découverte ces
dernières années de gigantesques gisements d'hydrocarbures.
Pour contrer les tentatives d'Ankara de s'imposer dans la région, la
Grèce, Chypre et Israël avaient signé en janvier un accord sur le
gazoduc EastMed, un projet pour l'approvisionnement énergétique de
l'Europe orientale.
Selon des experts, la signature de l'accord gréco-italien pourrait
servir de "précédent" pour pousser les pays de la région à délimiter
leurs ZEE et empêcher les convoitises turques. (AFP, 9 juin
2020)
Athènes fustige l'intention
d'Ankara d'effectuer de nouveaux forages
Athènes a qualifié lundi de "nouvelle provocation" l'intention d'Ankara
de mener des forages d'hydrocarbures en Méditerranée orientale, après
le regain de tension ces derniers mois entre les deux pays voisins.
"La publication au journal officiel turc de demandes d'autorisation de
la société de pétrole turque d'effectuer des explorations pétrolières
dans la région du plateau continental grec s'inscrit dans une série
d'actions du pays voisin qui tente progressivement d'usurper les droits
souverains de la Grèce", a déclaré Nikos Dendias, ministre grec des
Affaires étrangères.
Il a souligné, cité dans un communiqué, que la Grèce "était préparée à
faire face à cette nouvelle provocation, si la Turquie la met
finalement à exécution".
Lundi soir, la Grèce a procédé à une démarche diplomatique auprès
l'ambassadeur de la Turquie en Grèce, qui a été convoqué au ministère
des Affaires étrangères, selon l'Agence de presse grecque, Ana.
Vendredi, le ministre turc de l'Energie, Fatih Dönmez, avait indiqué
que son pays "pourrait commencer à rechercher (des hydrocarbures) dans
trois ou quatre mois" en Méditerranée orientale dans le cadre d'un
accord controversé conclu avec la Libye en novembre dernier.
Fatih Dönmez n'a pas précisé où ces forages pourraient être menés.
Comme de nombreux pays riverains, la Grèce a dénoncé l'accord
turco-libyen aux termes duquel le plateau continental de la Turquie est
considérablement étendu.
Athènes estime que cet accord vise à accroître l'influence de la
Turquie en Méditerranée où Ankara avait récemment effectué des forages
exploratoires à proximité de Chypre, suscitant les protestations des
pays voisins, Chypre, Grèce, Egypte.
L'Union européenne (UE) a également dénoncé ces "forages illégaux" et
menacé Ankara de sanctions.
"Les actions illégales de la Turquie (...) ne peuvent atteindre la
souveraineté grecque basée sur le droit international et le droit
maritime", a encore souligné Nikos Dendias.
Les relations gréco-turques ont récemment connu un regain de tension,
Ankara cherchant à obtenir le soutien de l'UE sur ses revendications en
Syrie et sur la question migratoire.
La semaine dernière, Athènes a envoyé "par précaution" 400 policiers à
sa frontière terrestre avec la Turquie (Nord-Est) afin d'empêcher un
éventuel afflux de migrants, comme c'était le cas en février dernier. (AFP, 1 juin
2020)
Immigration
/ Migration
Turkish ultranationalists attack Kurdish rallies
in Vienna
Turkish ultranationalists attacked two rallies by Kurdish groups in
Vienna, Austria this week, Associated Press reported.
Vienna police said stones, bottles and fireworks were thrown during
confrontations on Thursday afternoon that continued for several hours.
Three people were detained by police.
AP reported that police were also attacked, with two officers and a
service dog injured.
Journalist Jake Hanrahan said on Twitter on Friday that members of the
Grey Wolves, the ultranationalist militant youth wing of Turkey’s
far-right Nationalist Movement Party (MHP), had been attacking Kurdish
people and leftist Turks in Vienna for two nights in a row. "They come
with knives and I've also seen footage of them setting a building
alight," he said.
On Wednesday, Kurdish groups had protested against Turkey's recent
offensive against Kurdish groups, AP said.
An alleged Turkish drone strike reportedly killed three women earlier
this week in the Syrian village of Helenj, near the town of Kobani.
Vienna police said further rallies are planned for the coming days and
“several hundred officers will actively, decisively and resolutely act
against disruptions and provocations by extremist groups." (Ahval, 27
June 2020)
Pourquoi s’en prend-on à Léopold II ?
De plus en plus de voix s’élèvent pour demander qu’on enlève les
statues de Léopold II de l’espace public. Pourquoi ? Qu’a-t-il fait au
Congo ? Et quel est le lien entre la colonisation et le racisme
aujourd’hui ? Explications.
De 1885 à 1960, le Congo était une colonie. D'abord territoire
personnel du roi Léopold II, le Congo devient ensuite propriété de
l'État belge. Cette histoire est encore souvent présentée comme une
entreprise nuancée, voire positive pour le pays colonisé. La réalité
est tout autre.
Le profit, toujours le profit
L’historien Guy Vanthemsche est formel sur les motifs de la
colonisation : « Il ne fait aucun doute que la colonisation belge avait
à l’origine pour objectif de générer des profits ». Ainsi,
l’administration de l’État colonial avait été mise sur pied
essentiellement dans le but de garantir les bénéfices des grandes
entreprises. Le ministère belge des Colonies donna la directive
suivante à l’administration coloniale : « L'appui le plus large des
autorités devra donc être assuré aux entreprises économiques. Les
fonctionnaires s'appliqueront, dans toute la mesure du possible, à
faciliter l'installation dans leur région des planteurs, des
industriels et des commerçants. »
En 1885, toutes les terres disponibles appartenaient à l’État, donc à
Léopold II. Les meilleurs terres étaient attribuées aux colons.
Conséquence de cette politique : la population congolaise se retrouva
dépouillée de ses terres, alors que certaines familles y vivaient
depuis des siècles.
De nombreux.ses Congolais.es furent contraint.e.s au travail forcé : en
1937, 700 000 étaient soumis.es à un tel système. Par ailleurs, les
salaires « normaux » étaient eux aussi dérisoires. En 1924, le
vice-gouverneur G. Moulaert estimait le coût annuel d’un ouvrier de
l’Union minière à 8000 francs, alors que celui-ci rapportait 50 000
francs par an. Le salaire moyen d’un.e ouvrier.ère congolais.e ne
suffisait même pas à acheter le minimum pour se nourrir. Les grandes
entreprises n’avaient aucun scrupule. Elles se virent offrir des
monopoles sur d’immenses parts de la colonie belge sous forme de
concessions. Les entreprises amies, qui reçurent les plus grandes
concessions, purent bâtir un immense empire en quelques dizaines
d’années, et envoyer leurs profits gigantesques en Belgique. À la
veille de l’indépendance du Congo, 75 % de l’économie coloniale était
contrôlée par trois puissants groupes financiers : la Société Générale,
le groupe Empain et la Banque de Bruxelles.
L’objectif de générer des gains fut dès lors largement atteint. Entre
1896 et 1907, alors que le Congo était la propriété personnelle de
Léopold II, la colonie rapporta environ 450 millions d’euros au Domaine
de la Couronne. Ces bénéfices ne retournèrent pas au peuple congolais,
mais furent investis dans des projets de prestige en Belgique, qui
marquent encore le paysage de plusieurs villes belges. Ainsi, les
galeries qui trônent sur la digue ostendaise furent directement
financées par le caoutchouc congolais. Après 1908, date à laquelle le
Congo devint propriété de l’État belge, les profits continuèrent à
grandir, en particulier grâce à l’exploitation des mines congolaises.
L’Union minière vit le jour en 1906. Ses gains augmentèrent à tel point
que pendant les dix dernières années de la colonisation, cette
entreprise put distribuer 31 milliards de francs de bénéfices nets sous
forme de dividendes. Cette richesse accumulée au cours de cette période
représente le socle sur lequel s’est bâtie la fortune des familles
belges les plus nanties. Si on étudie la liste des 200 familles les
plus riches de Belgique aujourd’hui, on s’aperçoit que parmi les 23
familles qui se trouvent en haut du classement, plus de 11 ont acquis
leur fortune au moins en partie grâce à la colonisation. Il s’agit des
familles Solvay, Emsens, Boël, Janssen, Bekaert, Lippens,
Vandemoortele, Van Thillo, Bertrand, Dieryck et van Baaren. Tandis que
certaines personnes prétendent que la colonisation belge était
bénéfique tant pour la Belgique que pour le Congo, ces familles, quant
à elles, savent pertinemment que tout le bénéfice leur revenait.
Révolte et répression
Les infrastructures servaient principalement à acheminer les richesses
pillées vers la Belgique, ou à faciliter le déplacement de soldats.
C’était tout bénéfice pour les grandes entreprises belges, mais
évidemment pas pour le peuple congolais qui ne profita pas de cette
richesse. Les infrastructures dont on parle souvent ne furent pas mises
en place pour permettre un développement durable au Congo. Dans les
colonies européennes, les routes furent construites selon une structure
qui s’apparente aux nervures d’une feuille d’arbre : les villes et les
centres économiques (les plantations, les mines) sont reliés à
l’enfilade au port, ou plus tard à l’aéroport, direction la « mère
patrie ». Ces « infrastructures fantastiques » servaient principalement
à acheminer les richesses pillées vers la Belgique, ou à faciliter le
déplacement de soldats si une intervention militaire était nécessaire.
Aux yeux du peuple congolais appauvri, la colonisation était donc loin
d’être une situation gagnant-gagnant. Au cours de la période coloniale,
des populations se révoltèrent à plusieurs occasions contre
l’administration coloniale. La révolte la plus importante éclata en
1941 dans une mine de l’Union minière. Malgré la répression et le
meurtre d’un gréviste, le mouvement de grève se répandit rapidement
dans d’autres exploitations minières aux alentours.
En fin de compte, le gouverneur de la province du Katanga, Amour Maron,
fit rassembler 200 grévistes sur un terrain de football à Lubumbashi, à
la demande du directeur général de l’Union minière, G. Mottoulle. Le
meneur de la grève, Léonard Mpoyo, voulut s’adresser à Maron pour
proposer une négociation, mais le gouverneur préféra donner le signal
aux tireurs, qui abattirent les 200 grévistes. Selon les comptes
officiels, il y aurait eu 45 victimes ce jour-là, mais ce chiffre doit
certainement être revu à la hausse. Le jour suivant, les mineurs
retournèrent travailler. C’est ainsi que la plus grande grève de
l’histoire de la colonisation belge prit fin.
Néocolonialisme
En 1960, le Congo a obtenu son indépendance, mais le pillage économique
du pays n’a pas cessé. C’est ce qu’on appelle le néocolonialisme. Cela
signifie que le pillage économique des pays en développement continue,
mais sous une nouvelle forme, adaptée à notre époque. Les
multinationales jouent aux cowboys dans le Far West. Elles ne paient
pour ainsi dire pas d’impôts, elles manipulent les prix des matières
premières pour maximiser leurs profits, influencent la politique
intérieure, etc. Selon Sally N’dongo, expert du néocolonialisme, le
système actuel est même préférable aux yeux des multinationales
occidentales : leurs profits peuvent être maintenus, mais la
responsabilité de la sécurité, de l’infrastructure, de l’enseignement,
qui incombait autrefois au pouvoir colonial, peut maintenant reposer
sur l’État « indépendant ».
Racisme et colonialisme : les deux faces d’une même médaille
Le colonialisme, le néocolonialisme et les immenses profits qu’ils
génèrent avaient besoin d’être légitimés. La colonisation était souvent
décrite comme quelque chose de positif pour la colonie, encore
aujourd’hui. Cependant, cette justification ne suffisait pas. Le
racisme fut également employé dans ce but.
La colonisation rentrait dans le cadre de la mission civilisatrice aux
yeux des Européens, une mission qui s’appuyait sur une idéologie
raciste. En 1947, le secrétaire général du Congo belge rédigea la
préface d’un ouvrage sur « l’Élite Noire », « l’évolué ». Il y établit
une hiérarchie claire : « Si l'élite noire doit être consciente de sa
supériorité à l'égard des indigènes semi-sauvages, elle doit aussi
clairement connaître ses devoirs envers le Pouvoir Absolu ». Ce genre
de racisme décomplexé était sur la défensive après la Seconde Guerre
mondiale et la victoire sur le fascisme. Cependant il progresse de
nouveau depuis la crise des années 1970, et les forces qui répandent
ouvertement le racisme dans la société grandissent. Dans ce nouveau
contexte, le colonialisme peut à nouveau être défendu ostensiblement et
le racisme est de bon ton.
Le racisme sert à légitimer les profits des plus riches. Tant qu’un
discours culturalisant cachera le néocolonialisme, les familles Solvay,
Van Thillo et Lippens resteront hors d’atteinte. The inconvenient
truth, la vérité qui dérange dans l’histoire du Congo, c’est que
derrière la répression brutale, les mains coupées, le racisme,
l’oppression et l’exploitation économique, se cachent des intérêts
financiers.
L'actualité de l'histoire coloniale
La fortune des Belges les plus riches aujourd’hui s’est construite en
grande partie grâce à l’exploitation des Congolais.ses, c’est là une
vérité que l’establishment ne veut pas reconnaître. Nous ne pouvons
comprendre le racisme et lutter contre celui-ci que si nous en prenons
conscience. À l’heure actuelle, enseigner l’histoire coloniale à
l’école n’est toujours pas obligatoire en Belgique. Il faut mettre à
jour les programmes scolaires et il faut que nous confrontions
sérieusement notre passé colonial. Et si on enseigne la colonisation,
il faut alors mettre l’accent sur la course aux profits qui se cache
derrière celle-ci. Expliquer aux jeunes ce qu’est la colonisation ne
mettra pas un terme au racisme ni à l’exploitation structurelle des
pays du Sud. Il s’agit cependant d’une première étape nécessaire, qui
permet d’analyser le problème de fond : un système économique qui est
basé sur le profit et l’exploitation.
Aujourd'hui se pose la question des monuments dont nos rues regorgent
encore : statues et hommages à Léopold II, à d’autres dirigeants
coloniaux... Au sein du mouvement pour la décolonisation, la question
se pose : faut-il déboulonner les statues ? Et qu'en faire ? Ne vaut-il
pas mieux ajouter une plaquette explicative ? Le problème de ce genre
de plaquettes, c'est qu'elles risquent de manquer leur but. Elles ne
changent pas la manière dont ces monuments façonnent notre espace
public, et sont bien moins visibles que les statues qui glorifient les
dirigeants coloniaux.
Remplaçons ces monuments par des oeuvres d'art anti-coloniales, qui
promeuvent l'égalité et l'émancipation, ou qui illustrent les crimes de
Lépold II et consorts. Plaçons les statues de Léopold II dans des
musées, où elles pourront servir à des fins éducatives. Ainsi, nous
pourrons combattre les crimes coloniaux et la persistance du racisme
qui en découle avec une vision d'espoir, d'égalité et de solidarité.
(www.ptb.be, Onno Vandewalle, 12 juin 2020)
Que reste-t-il des liens historiques entre la Belgique
et le Congo?
PHILIPPE DE BOECK, Le Soir, 11 juin 2020
Des noms de rues, de places, des lieux (comme le Cinquantenaire à
Bruxelles), des monuments, des statues, des bustes. Dans une vingtaine
de villes du pays, Léopold II trône sur les places et boulevards. Notre
espace public regorge de souvenirs de la colonisation. A Bruxelles, on
n’en recense pas moins de 70 !
Un exemple parmi d’autres : qui sait d’où vient le nom « boulevard
Général Jacques » ? De Jules Jacques (de Dixmude, vainqueur de la
bataille éponyme en 1917), un haut gradé breveté de l’Ecole royale
militaire qui a effectué plusieurs séjours en Afrique, de 1887 à 1905,
notamment lors des « campagnes anti-esclavagistes » de Léopold II. Le
général Jacques a été mis en cause dans le rapport du diplomate
irlandais Roger Casement sur l’exploitation du caoutchouc en 1904.
Autre exemple bruxellois, la station de métro Pétillon. Le major Arthur
Pétillon s’est rendu responsable, comme le général Jacques, de
nombreuses exactions contre les tribus qui tentaient de résister aux
envahisseurs étrangers.
Il existe bien d’autres exemples en Belgique : le boulevard Wahis, la
rue Emile Banning, la rue Lothaire, la rue des Colonies. Ce sont
parfois des quartiers entiers qui rendent hommage aux militaires ayant
conquis le Congo, comme à Etterbeek, près des casernes. Dans de
nombreux parcs et squares trônent encore des bustes et des monuments à
la gloire des colonisateurs belges.
A l’inverse, on ne trouve rien ou presque sur les Congolais. Il a fallu
attendre juin 2018, 58 ans après l’Indépendance, pour avoir une place
Lumumba près de la Porte de Namur à Bruxelles. Et encore, elle est
minuscule et il faut savoir où elle se trouve. L’ancien Premier
ministre congolais fait face, de l’autre côté de la Petite ceinture, à
la statue équestre de Léopold II.
Mounaime, 19 ans, dit avoir été roué de coups par
la police sans raison
Un jeune homme dit avoir été violenté par la police sans raison
apparente. Il se trouvait sur les lieux des émeutes qui ont éclaté à
Bruxelles, après la manifestation contre le racisme et les violences
policières. La police a ouvert une enquête en interne.
Les traces sur le visage témoignent de la violence subie par Mounaime.
Le jeune homme de 19 ans était à Bruxelles lors des émeutes en marge de
la manifestation pacifique anti-racisme. A la base, il dit y être allé
pour manger avec un ami. Mais il s'est retrouvé au milieu des
échauffourées. "Il y a eu un mouvement de foule. Tout le monde a
commencé à courir. On a entendu 'courrez' derrière nous. On a commencé
à courir. D'un coup, je me suis fait attraper par un policier",
explique le jeune homme.
Sous le regard de son ami, Mounaime s'est rapidement retrouvé au sol.
"C'est là que j'ai vu qu'il était plaqué au sol avec la police. Il y
avait 4 policiers sur lui. Je les entendais crier sur lui, lui mettre
les menottes, etc", raconte l'ami de Mounaime.
"Je n'arrivais plus à respirer"
Le jeune homme de 19 ans est alors placé dans un véhicule de police,
les mains attachées, selon ses dires. Trois minutes plus tard,
plusieurs policiers seraient revenus. "C'est là qu'ils ont commencé à
me taper, m'insulter. A me dire: 'est-ce que tu aimes la police,
maintenant? J'espère que tu vas bien aimer la police maintenant!' Ils
m'ont tapé sur la tête, je n'arrivais plus à respirer. Ils ne voulaient
pas m'entendre. (…) J'étais tout seul, menotté, plus de sang dans les
mains. Les mains froides tellement c'était serré fort."
Le jeune homme est finalement embarqué. Vu son état, une ambulance est
appelée pour l'emmener à l'hôpital. Mounaime souffre d'hématomes au
visage.
Face à ce témoignage, le chef de corps de la zone de police concernée a
décidé d'ouvrir une enquête en interne. La famille du jeune homme a
fait appel à un avocat. Une plainte a été déposée au commissariat ce
mardi.
(RTL, 9 juin 2020)
Une
statue de l'ex-roi des Belges Léopold II
retirée à Anvers
Dans le contexte des manifestations antiracistes, la ville d'Anvers a
décidé de retirer une statue représentant l'ex-roi des Belges, Léopold
II.
Une statue de l'ex-roi des Belges Léopold II, figure controversée du
passé colonial de la Belgique, a été retirée d'un square mardi à Anvers
pour être entreposée dans les réserves d'un musée local, a appris l'AFP
de sources concordantes.
Cette décision intervient après la mobilisation ce week-end de
plusieurs milliers de personnes à travers la Belgique, lors de
manifestations organisées contre le racisme et en hommage à George
Floyd, un Afro-américain tué fin mai par un policier blanc aux
Etats-Unis.
Le roi Léopold II, qui régna entre 1865 et 1909, fut notamment un des
moteurs du colonialisme belge, notamment au Congé, ou plusieurs
millions de personnes ont été tuées lors de la politique de conquête du
Royaume belge. (RTL , 9 juin 2020)
Mobilisation contre le racisme à Bruxelles:
10.000 personnes sur la
place Poelaert
10.000 personnes de tous âges et de toutes couleurs de peau se sont
rassemblées ce dimanche après-midi sur la Place Poelaert à Bruxelles
afin de manifester contre les violences policières envers les
Afro-Américains aux Etats-Unis, mais aussi contre ces mêmes violences
ici, en Belgique, et contre le racisme dans la société belge.
"Le meurtre de George Floyd a visiblement réveillé beaucoup de gens", a
expliqué Ange Kazi, porte-parole du 'Belgian Network for Black Lives'
(BNFBL), qui a appelé à cette action. "Beaucoup de gens en ont marre de
la violence policière qui touche systématiquement les noirs", a-t-elle
ajouté. Des nombreux manifestants évoquaient aussi les noms de Semira
Adamu, Mawda ou encore des jeunes Bruxellois Mehdi en Adil. "Nous
exigeons la justice pour chaque victime de violences policières en
Belgique", ont-ils revendiqué. "A chaque incident, un juge
d'instruction doit être désigné afin que la victime et sa famille
puissent bénéficier d'une enquête impartiale."
La mobilisation anti-raciste a eu lieu entre 15h et 16h30 et selon la
police, 10.000 personnes, le nombre maximum que la place peut
accueillir, étaient présentes. Entre 5.000 et 6.000 personnes étaient
attendues selon les organisateurs.
La journée était évidemment particulière en période d'épidémie de
Covid-19. La manifestation n'a pas été autorisée par la Ville de
Bruxelles mais bien tolérée. Les organisateurs ont négocié avec les
autorités et les forces de l'ordre pour trouver une solution. La
manifestation était donc statique et les participants étaient invités à
rester sur la place Poelaert.
La grande majorité des manifestants portaient un masque. Une
distribution était d'ailleurs prévue pour ceux qui n'en auraient pas.
Par contre, en raison de la foule, la distanciation physique a été
difficile à respecter.
Présente pour surveiller la manifestation, la police s'est fait
néanmoins discrète. Aucun agent en uniforme n'était présent. Aucun
combi n'était visible non plus. Dido Lakama, l'un des organisateurs,
avait assuré être coordonné avec la police pour "faire en sorte que
tout se passe bien". "Le plus important, c'est que les gens puissent
manifester de manière pacifique et en gardant les mesures de sécurité
sanitaire bien en tête. Il y aura des stewards à chaque entrée de la
place et une équipe d'infirmiers qui auront des masques à distribuer à
chaque personne qui vient". (RTL, 7 juin 2020)
Violences policières en Belgique
Ce vendredi après-midi, un policier impliqué dans des faits de
violences policières présumées à l'encontre d'un migrant soudanais,
survenus le 21 avril dernier à Bruxelles, comparait devant le tribunal
correctionnel de Bruxelles pour coups et blessures volontaires. Un an
de prison a été requis par le procureur, la défense demande le sursis.
La décision devrait tombée le 26 juin ou le 17 juillet.
Pour rappel, le 21 avril, vers 22h15, place Anneessens, selon plusieurs
témoignages, un jeune migrant soudanais a été brutalisé lors de son
interpellation par une patrouille de police.
Le jeune homme aurait reçu des coups et son GSM a été détruit. Les
policiers l'auraient ensuite embarqué dans une camionnette et
l'auraient fait descendre moins de 30 minutes après, à un kilomètre de
là. L'homme contrôlé, qui tentait de rejoindre un hôtel mis à
disposition des sans-abris pour y passer la nuit, a été retrouvé assis
au sol, en larmes. Il a déclaré avoir été gazé par les policiers. Il
s'est rendu aux urgences pour faire constater des lésions multiples à
l'œil et sur le corps.
Dans la foulée, quatre policiers ont été interpellés. L'un des agents a
été suspendu par la zone de police Bruxelles Capitale/Ixelles. Il doit
désormais comparaître devant le tribunal et risque jusqu'à 3 ans de
prison. Cette actualité survient chez nous alors que les manifestations
se succèdent aux Etats-Unis et à travers le monde suite à la mort de
Georges Floyd.
Une augmentation du nombre de dossiers
Unia, le service public qui lutte contre les discriminations, a accepté
de dévoiler ses chiffres 2019 par rapport aux discriminations dont des
citoyens disent avoir été victimes lors de contacts avec la police (et
avec la justice). En 2019, 81 dossiers ont été ouverts par Unia dans ce
domaine. C'est une augmentation de 9 dossiers (+3,5%) par rapport à
2018. Près de 78% dossiers concernent la police. Dans 8 cas sur 10, les
discriminations concernent des critères dits "raciaux" ou religieux.
En terme de violences policières (qui comprennent des violences
illégitimes ainsi que des coups et blessures volontaires), nous nous
sommes penchés sur les chiffres du Comité P, le Comité permanent de
contrôle des services de police. En moyenne, 29 décisions judiciaires
sont rendues chaque année dans des affaires de violences policières.
Elles sont majoritairement rendues à Bruxelles, dans le Hainaut et en
Flandre orientale. Les trois quarts des audiences sont rendues en
français alors que la majorité des policiers sont néerlandophones. Dans
80% des dossiers, les policiers ont été blanchis par la justice. Seuls
20% des faits étaient donc établis. Pour les faits établis, 50% des
policiers ont bénéficié de la suspension du prononcé (une mesure de
faveur), 30% d'une peine de prison ou amende avec sursis, 20% d'une
peine de travail.
Les personnes d'origine étrangère, l'un des public-victime cible
Selon une analyse du Comité P, les personnes d'origine étrangère
représentent l'un des public-victime cible. La majorité des faits de
violences se produisent lors d'interventions non-planifiées, par
exemple lors de contrôles. Généralement, c'est une situation tendue qui
dégénère.
Dans les commissariats, le rôle du supérieur hiérarchique est aussi
capital. Dans les dossiers du Comité P, il apparaît qu'un chef violent
peut rapidement faire tache d'huile et entraîner des membres de son
équipe dans son sillage. Lors d'un changement de poste ou de
commissariat, les nouveaux chefs ne sont pas forcément au courant du
passé violent d'un policier. En effet, les démarches disciplinaires
sont longues et archaïques. De plus, les sanctions disciplinaires sont
effacées après 2 à 5 ans. Les sanctions disciplinaires vont de
l'avertissement à la révocation en passant par le blâme, la retenue sur
salaire, la suspension et la rétrogradation.
Quel profil ?
Nous nous sommes aussi penchés sur le profil des policiers impliqués
dans des faits de violence. Généralement, la violence ne se limite pas
aux interventions sur le terrain. Une majorité des policiers violents
ont aussi été dénoncés pour des faits de harcèlement ou des violences
intrafamiliales. Leur impulsivité, voire leur agressivité, a plusieurs
fois été détectée dès leur formation initiale, mais elle n'a pas
empêché un chef de corps de les engager. Par la suite, les policiers
connus pour violence apparaissent souvent aux yeux de la hiérarchie
comme des personnalités fortes avec aussi, souvent, des dossiers
administratifs ouverts à leur encontre. Ces personnalités fortes sont
souvent acceptées parce qu'elle peuvent être utiles lors
d'interventions plus risquées.
Un usage de la contrainte qui doit être proportionnel et opportun
Quelles sont les règles ? Le code de déontologie des services de police
(art. 24) et la loi sur la fonction de police précisent que toute
discrimination fondée, notamment, sur la race, la couleur, l'origine,
la religion est interdite. Pour ce qui est de l'usage de la violence,
le recours à la contrainte et l'usage de la force sont autorisés par la
loi. Ils doivent cependant être proportionnels et opportuns, mais aussi
être déployés s'il n'y a pas d'autre moyen (c'est le principe de
subsidiarité).
A plusieurs reprises ces dernières années, la justice (à la suite
d'enquêtes indépendantes) a condamné des policiers et a rappelé qu'ils
devaient pouvoir être poursuivis comme n'importe qui, mais aussi avoir
droit à un procès équitable. Dans une démocratie, il est en effet
capital que tout citoyen puisse considérer les policiers comme
n'abusant pas de leur fonction. Par les condamnations rendues, la
justice entend faire prendre conscience aux policiers violents de la
gravité de leurs actes. (RTL INFO, 5 juin 2020)
informations du
mois
passé
Informations
of the past month
Toutes les informations depuis 1976
All informations since 1976