Droits
de l'Homme / Human Rights
Les deux sœurs Timtik, Ebru et
Barkin, distinguées par des avocats européens
L'avocate
turque Barkin Timtik et sa soeur Ebru, dont la mort après une longue
grève de la faim avait suscité l'indignation internationale, se sont vu
décerner le prix international des Droits de l'Homme Ludovic-Trarieux
jeudi à Genève.
«Le Jury a
choisi de rappeler au monde le martyre que subissent les avocats en
Turquie aujourd'hui et de ne pas dissocier dans son hommage et sa
gratitude les deux soeurs Barkin et Ebru Timtik, l'une en prison pour
dix-huit années et l'autre morte de sa grève de la faim pour réclamer
un procès équitable», a expliqué à l'AFP jeudi l'avocat bordelais
Bertrand Favreau, fondateur du prix et président du jury qui s'est
prononcé à Genève.
Ebru Timtik
avait été condamnée en 2019 à plus de 13 ans de prison pour
«appartenance à une organisation terroriste». Elle avait entamé une
grève de la faim en février mais est décédée en août 2020 à l'âge de 42
ans, après 238 jours de grève de la faim. Sa mort a provoqué une vague
d'indignation dans le monde entier. Sa soeur Barkin, 38 ans, a pour sa
part été condamnée en mars 2019 à 18 ans et 9 mois d'emprisonnement,
accusée par la justice turque d'être proche du Parti-Front
révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C) dont elle a défendu
des militants. Le DHKP-C est désigné comme organisation terroriste par
la Turquie mais aussi par les Etats-Unis et l'Union européenne.
Le jury de
ce
25e prix Ludovic-Trarieux, du nom de l'avocat fondateur de la Ligue des
Droits de l'Homme en 1898, était composé de 27 avocats européens,
représentant les barreaux d'Amsterdam, Athènes, Barcelone, Berlin,
Bordeaux, Bruxelles, Genève, Luxembourg, Paris, Rome et Venise. Le
prix, dont le premier lauréat en 1985 était Nelson Mandela, alors
emprisonné, vise à récompenser chaque année un avocat ayant illustré
«par son oeuvre, son activité ou ses souffrances, la défense du respect
des droits de l'Homme».
Le barreau
de
Port au Prince s'est vu attribué la mention spéciale de barreau de
l'année 2020, ont précisé les organisateurs. L'an dernier, il avait été
attribué à un jeune avocat de 33 ans, défendant les petits paysans
spoliés en Colombie, Rommel Duran Castellanos et en 2018 l'avocate
iranienne Nasrin Sotoudeh, emprisonnée après avoir notamment défendu
des femmes iraniennes ayant ôté leur voile en public. (Le Figaro avec AFP,
24 sept 2020)
L'ONU
évoque des crimes de
guerre dans les zones sous contrôle turc en
Syrie
Des crimes de guerre pourraient avoir été commis dans les zones
syriennes sous contrôle de la Turquie ou des groupes armés qu'elle
soutient, a alerté vendredi la Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de
l'Homme Michelle Bachelet.
Dans un communiqué, le Haut-Commissariat de l'ONU décrit une situation
des droits humains "sombre" dans certaines parties du nord, du
nord-ouest et du nord-est de la Syrie qui sont sous le contrôle des
forces turques et des groupes armés qui leur sont affiliés, avec une
violence et une criminalité répandues.
"Les personnes vivant dans ces régions dont les droits ont été violés
ont droit à une protection et à un dédommagement", a affirmé Michelle
Bachelet.
Elle a "exhorté la Turquie à lancer immédiatement une enquête
impartiale, transparente et indépendante sur les incidents que nous
avons observés, à rendre compte du sort des personnes détenues et
enlevées par les groupes armés affiliés et à poursuivre les auteurs de
ce qui pourrait, dans certains cas, constituer des crimes au regard du
droit international, notamment des crimes de guerre".
"Ceci est d'autant plus important, a-t-elle ajouté, que nous avons reçu
des rapports inquiétants selon lesquels certains détenus et personnes
enlevées auraient été transférés en Turquie suite à leur détention en
Syrie par des groupes armés affiliés" à Ankara.
La Turquie, qui contrôle par le biais de groupes armés syriens qu'elle
soutient de vastes territoires en Syrie, a vigoureusement rejeté ces
accusations.
"Nous rejetons entièrement les allégations infondées contre des groupes
de l'opposition syrienne opérant sur le terrain pour combattre le
terrorisme et permettre le retour des réfugiés", a indiqué le ministère
des Affaires étrangères turc dans un communiqué.
Il a aussi rejeté "les allégations infondées à l'encontre de notre pays
en lien avec ces groupes et les critiques injustifiées de la
Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme contre notre pays".
Le ministère turc a aussi accusé l'Onu d'avoir omis de signaler dans
son communiqué les "violations" commises par le régime syrien et par
les milices kurdes des YPG.
L'ONU indique avoir constaté ces derniers mois la répétition d'un
schéma alarmant de graves violations dans ces régions, notamment à
Afrin, Ras al-Ain et Tel Abyad, majoritairement kurdes, où une
augmentation des meurtres, des enlèvements, des transferts illégaux de
personnes, des confiscations de terres et de biens, et des expulsions
forcées ont été documentées.
Du 1er janvier au 14 septembre, le Haut-Commissariat a confirmé la mort
d'au moins 116 civils due notamment à des engins explosifs improvisés
(EEI). Environ 463 civils ont été blessés.
"Les groupes armés affiliés à la Turquie ont également confisqué et
pillé des maisons, des terres et d'autres biens privés et commerciaux
sans nécessité militaire apparente, et ont occupé nombre d'entre eux
avec leurs propres familles", a détaillé le Haut-Commissariat.
Parmi d'autres violations graves des droits de l'homme, l'ONU a
également documenté l'enlèvement et la disparition de civils, y compris
femmes et enfants, dont le sort reste pour certains inconnu. (AFP, 18 septembre
2020)
La
Cour suprême ordonne la libération d'un avocat
gréviste de la faim
La Cour suprême de Turquie a ordonné jeudi la libération d'un avocat
emprisonné en grève de la faim, une semaine après le décès d'une
consoeur détenue qui avait cessé de s'alimenter pendant 238 jours.
L'avocat Aytac Unsal doit être "immédiatement libéré" eu égard au
"danger pour sa vie que représente son maintien en prison", a affirmé
la Cour suprême dans son verdict.
Agé de 32 ans, Aytac Unsal est en grève de la faim depuis 213 jours.
Condamné l'an dernier à plus de 10 ans de prison pour "appartenance à
une organisation terroriste", il avait entamé une grève de la faim en
février avec sa consoeur Ebru Timtik pour réclamer un nouveau procès.
La mort d'Ebru Timtik la semaine dernière au 238e jour de sa grève de
la faim a suscité une vive émotion dans le pays et des condamnations
d'organisations de défense des droits humains.
M. Unsal est membre de l'Association des avocats contemporains,
spécialisée dans la défense de cas politiquement sensibles.
Les autorités turques accusent cette association d'être liée à
l'organisation marxiste-léniniste radicale DHKP-C, un groupe qui a
commis plusieurs attentats et est qualifié de "terroriste" par Ankara
et ses alliés occidentaux.
Un tribunal d'Istanbul avait refusé en juillet de libérer Ebru Timtik
et Aytac Unsal, en dépit d'un rapport médical indiquant que leur état
de santé ne leur permettait plus de rester en prison.
Une demande similaire avait aussi été déposée en août auprès de la Cour
constitutionnelle, sans succès.
Au lieu d'une libération, Ebru Timtik et M. Unsal avaient été
transférés dans deux hôpitaux différents en juillet.
Après le décès de Timtik, le barreau d'Istanbul avait dénoncé les
violations du droit au procès équitable dont ont été victimes les deux
avocats.
Remplacement des juges qui avaient ordonné leur libération, verdict
annoncé sans que la défense ait pu proprement s'exprimer: leur procès a
été totalement "injuste", s'était indigné le barreau d'Istanbul.
La décision de libérer M. Unsal coïncide avec une visite qu'effectue
depuis jeudi en Turquie le président de la Cour européenne des droits
de l'Homme (CEDH) Robert Spano.
Ce déplacement de M. Spano en Turquie, où il s'est notamment entretenu
jeudi avec le président Recep Tayyip Erdogan, a suscité des critiques
en raison des violations des droits humains reprochées au pouvoir turc.
(AFP, 3
septembre
2020)
Human Rights Association addresses an open letter to
ECtHR President
Spano
The Human Rights Association (İHD) Central Executive Board has
addressed an open letter to European Court of Human Rights (ECtHR)
President Robert Spano ahead of his visit to Turkey on September 3-4.
The letter has emphasized that his program had no plans to visit civil
society organizations working in the field of human rights and law,
particularly those critical of the political power's practices.
Spano will be granted an honorary doctorate from the İstanbul
University on September 3 (tomorrow) and teach in the Justice Academy
of Turkey in the capital city of Ankara on September 4.
'It is not late to organize a public meeting'
"We believe that it is not late to organize a public meeting with the
press during which you can answer questions by civil society
organizations," the letter of the İHD has emphasized, briefly adding:
"Dear President, we do see the will to maintain communication with
Turkish authorities in spite of all these negative developments.
"Turkey, however, is not merely composed of the political power itself.
There stand before your court, on one side, the political power alleged
to have violated rights and on the other side the victims of those
rights violations.
"Turkey has a quite developed and dynamic web of civil society
organizations working in the field of human rights in spite of all
these setbacks. In order for your visit to Turkey to genuinely be
beneficial, your lending an ear to these civil society organizations
that make the voices of rights victims be heard bears vital
significance.
"As the largest and oldest human rights organization in Turkey, the
Human Rights Association would be honored to host such a meeting, which
would eliminate the perception that the European Court of Human Rights
was supporting the government and condoning its practices."
'It may mean you condone all these'
Other highlights from the İHD letter are as follows:
"The setback in human rights in Turkey specifically in recent years has
been identified by independent observers, notably the Council of Europe
bodies.
"The Council of Europe Venice Commission has explained in detail the
degree to which the constitution that was amended by the referendum of
16 April 2017 threatened judicial independence.
"The Commission also issued reports that revealed the destruction of
democracy and human rights in Turkey created by the state of emergency
decree laws, curfews, the system of criminal peace judgeships,
appointment of state trustees to replace elected mayors, Internet
censorship, and criminal legislation restricting freedom of speech
among others.
"The office of the Commissioner for Human Rights, another human rights
body within the Council of Europe, has also been closely following the
problems posed by the rising authoritarianism in Turkey.
The former Commissioner Nils Muznieks depicted such setbacks in human
rights in Turkey in his reports and memorandums, while Muznieks'
successor Dunja Mijatovic identified the judicial problems in Turkey
and the repression that human rights defenders faced in detail in her
report published this year.
"Dear President, the ECtHR has been denounced for failing to take the
necessary steps during this process. In spite of this, your court has
also exposed the panorama of the state of emergency Turkey in its
judgments in the cases of politicians like Selahattin Demirtaş,
journalists like Mehmet Altan and Şahin Alpay, civil society activists
like Osman Kavala, and judges like Alparslan Aslan and Baş. The
judgments delivered in the cases of Osman Kavala and Selahattin
Demirtaş were the first Article 18 violation judgments delivered for
Turkey and these judgments represent the overt instances of how the
judiciary was placed under political guardianship in Turkey.
"A visit to Turkey under such circumstances solely addressing state
institutions may mean that you condone all that has been happening.
This state of affairs becomes even more alarming when one takes into
account the institutions you will be speaking at within the scope of
your visit." (BIA, 2 September 2020)
EU ‘deeply saddened’ by death of Turkish lawyer Ebru
Timtik while on
hunger strike
The European
Union
(EU) announced that it is “deeply saddened by the death of Ebru
Timtik,” who passed away on the 238th day of her hunger strike while
calling for a fair trial after being charged with alleged membership of
a terrorist organization.
“The tragic outcome of [the prisoners’] fight for a fair trial
painfully illustrates the urgent need for the Turkish authorities to
credibly address the human rights situation in the country, which has
severely deteriorated in recent years, as well as serious shortcomings
observed in the judiciary,” an EU spokesperson said in a statement.
Friends said Ebru Timtik weighed just 30 kilograms (65 pounds) at the
time of her death, with opposition parties condemning the Turkish
government for its human rights abuses.
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“She is the fourth prisoner to die this year as the result of a hunger
strike, following the deaths of Helin Bölek and Ibrahim Gökçek, two
musicians from the Grup Yorum band, and Mustafa Koçak. We offer our
condolences to their families … Turkey urgently needs to demonstrate
concrete progress on the rule of law and fundamental freedoms,” the
spokesperson added.
Timtik was a member of the Contemporary Lawyers' Association (CHD),
another leftist group accused of having close ties to the outlawed
Revolutionary People's Liberation Party-Front (DHKP-C), a far-left
Marxist organization.
The DHKP-C has claimed responsibility for a number of deadly attacks in
Turkey, including a 2013 suicide bombing at the US embassy in Ankara,
which killed a Turkish security guard.
In 2019, an Istanbul court handed multiple sentences to 18 lawyers,
including Timtik, on charges of “forming and running a terror group”
and “membership in a terror group.”
Timtik, who had been initially detained in September 2018, was
sentenced to 13 years and six months in prison, which prompted her and
some other lawyers to start a hunger strike in February.
Timtik, who turned her hunger strike into a death fast together with
another lawyer, Aytac Unsal, was moved from the prison to a hospital in
July.
The pair were consuming only liquids and vitamins, and a forensic
report showed at the time that their condition was “not suitable” for a
continued stay in prison. (Al Arabiya English, 29
August 2020)
Erdogan’s
private police force: a new blow to Turkish
democracy
Turkish parliament passed a controversial bill in July providing the
neighborhood watchmen (Bekci in Turkish) with extended yet
unprecedented powers, including the authority to stop and search
citizens, and to carry firearms and use force whenever necessary.
With the introduction of the new law, the neighborhood watchmen will
have almost the same powers as the police. The new legislation elicited
immediate backlash from the civil and political opposition in Turkey,
accusing the incumbent Justice and Development Party (AKP) of
attempting to establish a paramilitary force loyal to the president,
Recep Tayyip Erdogan.
Night watchmen or Bekcis have been a longstanding part of the policing
structure in Turkey. Assigned to the neighborhood police station, the
watchmen were basically uniformed auxiliaries responsible for assisting
the police with their duties, patrolling neighborhoods during the
nights to prevent disturbances and petty crimes, handing over burglars
and other petty criminals to the police when arrested, as well as
carrying out some administrative duties including notifying local
residents of official communication and doing official paperwork.
They did not carry firearms but batons and whistles instead during
their shifts. The recruitment of neighborhood watchmen was halted in
2008 by the same AKP government before it was revived again following
the failed military coup of 15 July 2016.
Since 2017, after President Erdogan publicly uttered his desire to
“hear the watchmen’s whistles again at night”, thousands of new
neighborhood watchmen have been recruited by the Turkish Ministry of
Interior, who has command and control of the civilian law enforcement
agencies, including the National Police and the Gendarmerie forces.
The opposition has since then expressed their concerns over the
reinstatement of the night watchmen system, alleging that the nearly
30,000 member force would serve as a militia loyal to the president,
and that most members of the guard are being recruited from the youth
wings of the AKP.
Research on coercive institutions in authoritarian regimes suggests
that authoritarian regimes/leaders reconfigure their internal security
apparatus to more effectively manage popular or elite threats against
their survival, creating separate security or paramilitary forces with
overlapping functions with the existing institutions. Hitler’s
so-called Brownshirts, Hugo Chávez’s Bolivarian National Militia,
Maduro’s Special Actions Forces (FAES), and Putin’s National Guard
(Rosgvardiya) are some prominent examples of such pro-government
coercive structures.
These forces are ostensibly created for maintaining internal security
and public order. However, in practice, such loyalist forces have been
sweepingly used to suppress political opponents or to serve as
counterbalancing forces to protect the regime against coups, rather
than fighting crimes or law enforcement.
In this respect, the reinstatement of the neighborhood watchmen
recruitment and the recent expansion of their powers constitutes a
further step in the transformation of the structure and functioning of
the internal security apparatus in Turkey in line with the security
concerns of the increasingly autocratic Erdogan and the AKP regime, who
would like to secure their survival against their perceived enemies,
including political opponents, such as leftists, Gulenists, and Kurdish
activists, as well as potential coup plotters inside the formal
security apparatus.
Indeed, during Turkey’s authoritarian transformation which further
crystallized following the AKP’s victory in the 2011 parliamentary
elections, especially following the anti-government Gezi Park protests
in 2013 which unraveled the public outcry against AKP’s increasingly
authoritarian policies, several transformations happened with critical
implications for policing and internal security structure in Turkey.
Following major corruption charges against senior members of the AKP
government in December 2013, and particularly after the failed coup
attempt of July 2016, the ruling AKP government launched mass purges in
the National Police, which resulted in the mass dismissals of about
thirty three thousand police officers over their alleged links to
Gulenists, the former ally of AKP who have been since then criminalized
as a national security threat in Turkey.
In March 2015, a new Domestic Security Bill was passed into law which
allocated expanded powers to the police, including a broader authority
to use weapons at protest sites, and the authority to more easily
search homes and wiretap telephones without obtaining a search warrant.
The bill also allowed the government to shut down the Turkish National
Police Academy, which prepared students for command roles in the
Turkish National Police, and the Police Colleges established to lead to
matriculation at the Police Academy.
Instead, a new Police Supervisor Training Center (Polis Amirleri Egitim
Merkezi, or PAEM) was established to train prospective commanding
officers for the national police. Many in the opposition alleged that
the goal of these changes in police training was to ensure government’s
control over the allocation of police jobs to their supporters and to
claim the loyalty of police cadres graduating from the newly
established police training centers.
Moreover, pro-government paramilitary structures such as People’s
Special Forces (Halk Özel Harekat, or HÖH) and the notorious private
security contractor firm SADAT (International Defense Consulting),
whose founder was a top advisor to President Erdogan, have gained
increasing visibility in Turkey as possible tools of regime protection
following the failed coup of July 2016. Indeed, multiple Turkish
language and foreign media outlets reported eyewitness accounts that
members of the pro-AKP armed groups, including SADAT and People’s
Special Forces, were involved in the killing of civilians and lynching
of the alleged coup-plotters on the night of the failed coup attempt.
The reinstatement of the neighborhood watchmen system and the
introduction of legislative changes furnishing the guards with greater
coercive powers just represents another layer in the reconfiguration of
the internal security apparatus in Turkey in line with the AKP and
Erdogan’s concern with maintaining their political survival.
Empowered neighborhood watchmen, together with other pro-government
paramilitary groups, might serve as a separate armed force loyal to
Erdogan, allowing him to balance against other formal security forces,
including the military and the police, enabling him to secure his
political and personal survival against another coup attempt, which
Erdogan is still worried about.
With the introduction of legally-vague provisions which would enable
the guard members to bear firearms, to stop and search citizens on
“reasonable ground” and “to take necessary measures against
demonstrations and marches that might disrupt public order”, the
expanded and strengthened neighborhood watchmen also might be used by
the AKP government to further monitor and suppress political opponents
under the pretext of public security and combating crimes.
Moreover, the new duties granted to the neighborhood watchmen by the
new legislation, including reporting suspected individuals or places to
the police, would increase the state-sanctioned surveillance of public
life under the pretext of crime prevention, creating concerns among the
opposition that the night watchmen might easily turn into a copy of the
Iran’s Basij militia, a loyalist paramilitary force responsible for
suppressing dissent and policing morals under the Iranian regime.
Given the opposition claims that the neighborhood guards are mostly
recruited among the young men affiliated with the youth wing of the AKP
and the recent reports of violence towards citizens, empowered
neighborhood watchmen, as a potential loyalist group of armed
auxiliaries, are likely to bring further abuse and oppression of anyone
perceived as the enemy of the AKP and the Erdogan regime, wreaking more
havoc on the already suffering human rights and civil liberties in
Turkey. (towardfreedom.org,
August 12, 2020)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Özgür
Gündem trial: Prison sentences of 7
journalists upheld
The 3rd Penal Chamber of the İstanbul Regional Court of Justice, the
court of appeals, has announced its ruling in the lawsuit filed against
journalists and writers for having participated in the
"Editors-in-Chief on Watch" campaign in solidarity with the Özgür
Gündem newspaper, which was closed by a Statutory Decree on October 26,
2016.
The court of appeals has upheld the prison sentences of seven
journalists and acquittal of four journalists.
Announcing its final ruling on April 3, 2019, the İstanbul 14th Heavy
Penal Court ruled that Ertuğrul Mavioğlu, Fehim Işık, Celal Başlangıç,
İhsan Çaralan, Öncü Akgül and Celalettin Can should be sentenced to 1
year, 3 months in prison for "propagandizing for a terrorist
organization" and Hüseyin Aykol, the Co-Editor-in-Chief of the
newspaper, to 3 years, 9 months.
The court ruled that Ömer Ağın, Veysel Kemer, Mehmet Şirin Taşdemir and
Yüksel Oğuz should be acquitted of "propagandizing for a terrorist
organization, inciting to commit crimes, praising the crime and
criminal."
Appeals rejected on merits
As reported by Mezopotamya Agency, the court has rejected the appeals
of Celalettin Can, Hüseyin Akyol, Ertuğrul Mavioğlu, Mehmet Fehim Işık,
Mehmet Celal Başlangıç, Öncü Akgül and Dilşah Kocakaya against the
their conviction of "terror propaganda" in following words:
"...on the grounds that there is no contrariety to law as to the
procedure or merits in their conviction, there is no deficiency in
evidence or proceedings, the evaluation of proof is sound, the action
is defined correctly and overlaps with the type of crime foreseen in
the law and the penalty is imposed within the legal context, the
reasons put forward by the appealers are not found valid and their
appeals have been rejected on merits as per the article 280/1-a of the
Code of Criminal Procedure (CMK)..."
The court of appeals has also upheld the acquittal of Ömer Ağın, Veysel
Kemer, Mehmet Şirin Taşdemir and Yüksel Oğuz of "propagandizing for a
terrorist organization, openly inciting to commit crimes and praising
the crime and criminal; Celalettin Can of openly inciting to commit
crimes, praising the crime and criminal, propagandizing for a terrorist
organization; and Hüseyin Aykol of "targeting persons who were on duty
in fight against terrorism." (BIA, 23 September
2020)
US
journalist Andre Vltchek dies suspiciously in
İstanbul
Andre Vltchek (57), a journalist and author from the US, was found dead
in a car this morning (September 22) in Karaköy, İstanbul.
Vltchek and his wife, Rossie Indira Vltcheck, traveled to İstanbul from
the Black Sea province of Samsun with a rented and chauffeured car, the
state-run Anadolu Agency reported.
When they came in front of the hotel they would stay at around 5.30
a.m., his wife tried to wake Vltchek up but he didn't respond,
according to the report. She then called medical teams to the scene and
they confirmed that Vltchek died.
The police recorded the incident as a "suspicious death" and the
journalist's body was taken to the Forensic Medicine Institution for
autopsy.
The İstanbul Chief Public Prosecutor's Office opened an investigation
into the incident.
Born in Leningrad, USSR, in 1962, Vltchek had later acquired US
citizenship. As a journalist, author and filmmaker, he lived in several
countries, including Chile, Peru, Mexico, Vietnam, Samoa and Indonesia.
(BIA,
22 September 2020)
CEDH: la Turquie condamnée pour la détention de
l'écrivain Ragip
Zarakolu
La Cour européenne des Droits de l'Homme (CEDH) a condamné mardi la
Turquie pour la détention de l'écrivain Ragip Zarakolu entre octobre
2011 et avril 2012, estimant cette détention "arbitraire" et ayant
porté atteinte à sa "liberté d'expression".
Ragip Zarakolu, militant des droits de l'Homme et fondateur de la
maison d'édition "Belge", avait été arrêté le 28 octobre 2011 et placé
en garde à vue dans le cadre d'une enquête visant des personnes
soupçonnées d'appartenance à l'Union des communautés du Kurdistan
(KCK), une organisation illégale en Turquie, proche du Parti des
Travailleurs du Kurdistan (PKK).
Il a ensuite été placé en détention provisoire pour "appartenance à une
organisation terroriste". Après plusieurs recours, la justice turque a
finalement ordonné sa remise en liberté, le 10 avril 2012, soit 165
jours après son arrestation. Mais la procédure pénale à son encontre
est toujours pendante, et M. Zarakolu risque 10 ans d'emprisonnement.
La CEDH a jugé cette détention provisoire "arbitraire et irrégulière",
pointant "l'absence de faits, d'information ou de preuves solides pour
démontrer l'activité délictuelle" de Ragip Zarakolu.
Les juges ont également souligné la "restriction totale" d'accès au
dossier imposée à M. Zarakolu, pendant les cinq premiers mois qui ont
suivi son arrestation, ne lui laissant "pas de possibilité
satisfaisante de réfuter" les motifs de sa détention.
Enfin, ils ont condamné "l'ingérence dans l'exercice du droit à la
liberté d'expression", un droit garanti par l'article 10 de la
Convention européenne des Droits de l'Homme.
La Turquie devra verser 6.500 euros pour dommage moral à M. Zarakolu,
qui réside en Suède. (AFP,
15 septembre
2020)
Des
journalistes condamnés pour avoir "révélé des
secrets d'Etat"
Un tribunal d'Istanbul a condamné mercredi à de la prison cinq
journalistes jugés pour avoir "révélé des secrets d'Etat" mais ils ont
été relâchés en bénéficiant de remises de peines pour certains ou dans
l'attente de l'examen de leur appel pour les autres.
Les cinq journalistes du site OdaTV, ainsi qu'un sixième confrère qui a
été acquitté, étaient jugés sous les chefs d'accusation de "révélation
de secrets d'Etat" et "divulgation de l'identité d'un agent des
services secrets".
L'affaire a commencé lorsque OdaTV a publié début mars un article sur
les discrètes obsèques d'un agent des services de renseignement turcs
(MIT) tué, selon le média, en Libye, où Ankara appuie militairement le
gouvernement de Tripoli face aux forces dissidentes du maréchal Khalifa
Haftar.
Dans son article, OdaTV identifiait l'agent présumé par son prénom et
la première lettre de son nom de famille.
Trois journalistes, Hulya Kilinc, Baris Pehlivan et Murat Agirel ont
été condamnés chacun à 3 ans et neuf mois en prison, selon l'agence
étatique Anadolu.
Deux autres confrères, Ferhat Celik et Aydin Keser, ont écopé chacun de
4 ans et huit mois de prison.
Ils ont toutefois été tous remis en liberté après avoir bénéficié de
remises de peines ou dans l'attente de l'examen de la procédure d'appel.
Baris Terkoglu, rédacteur en chef du site OdaTV, a quant à lui été
acquitté.
Les six accusés, qui ont été incarcérés début mars avant que trois
d'entre eux ne soient remis en liberté conditionnelle, étaient
passibles de jusqu'à 20 ans de prison, selon Anadolu.
Ils ont clamé leur innocence tout au long du procès.
Plusieurs dizaines de personnes s'étaient rassemblées devant le
tribunal mercredi matin avant l'audience pour soutenir les accusés en
scandant des slogans défendant la liberté de la presse.
La Turquie est régulièrement accusée par les ONG de porter atteinte à
la liberté de la presse en arrêtant des journalistes et en fermant des
médias.
Le pays est classé à la 154e position sur 180 à l'index de la liberté
de la presse publié par RSF. (AFP, 9 septembre
2020)
Joint call by rights organizations: ‘Release Osman
Kavala’
"Turkish authorities should immediately release human rights defender
Osman Kavala, in compliance with the Council of Europe Committee of
Ministers' decision of September 3, 2020," the International Commission
of Jurists (ICJ), Human Rights Watch and the Turkey Human Rights
Litigation Support Project said yesterday (September 7).
The decision followed a Committee of Ministers hearing to assess the
execution of the judgment of the European Court of Human Rights (ECtHR)
in the case of arrested rights defender and businessperson Kavala.
The Committee, acting in its supervisory capacity for Court judgments,
ordered the authorities in Turkey "to ensure the applicant's immediate
release," pointing to "a strong presumption that his current detention
is a continuation of the violations found by the Court."
'ECtHR rulings are binding'
Against this backdrop, Roisin Pillay, the Director of the Europe and
Central Asia Programme at the International Commission of Jurists, has
said:
"After the finding by the European Court of Human Rights that Kavala's
detention is unlawful, the Committee of Ministers has affirmed that
Turkey is continuing to violate his rights by keeping him in detention."
"European Court rulings are binding, and Osman Kavala should be
released immediately," she has indicated further.
'Turkey continues to violate Kavala's rights'
Emma Sinclair-Webb, Turkey director at Human Rights Watch, has also
said, "The decision by the Council of Europe Committee of Ministers
confirms our submission that political considerations are behind the
court orders prolonging Osman Kavala's detention, and that there has
been a concerted official effort to prevent Kavala's release."
"Instead of complying with the European Court's judgment, Turkey has
continued to violate Kavala's human rights," she has added.
'It leads to a chilling environment for rights defenders'
Ayşe Bingöl Demir, the Co-director of the Turkey Human Rights
Litigation Support Project, has also spoken about the issue:
"The campaign of persecution against Osman Kavala and the failure to
release him and drop all charges have perpetuated a chilling
environment for all human rights defenders in Turkey.
"Ending this blatantly unlawful detention, which has been ongoing for
over 1,000 days, will not only play a role in preventing further
violations to Kavala's rights, it will also give a strong signal to the
human rights defenders community that the oversight mechanisms in place
to ensure Turkey's compliance with its international human rights
obligations can still be effective." (BIA, 8 September 2020)
Meurtre
de Khashoggi: un verdict final saoudien annule
les cinq peines
capitales
Un tribunal de Ryad a annulé lundi les peines capitales prononcées pour
le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, dans un verdict final
aussitôt qualifié de "parodie de justice" et "farce" par une experte de
l'ONU et la fiancée de cet ancien critique du pouvoir saoudien.
"Cinq prévenus ont été condamnés à 20 ans de prison et trois autres à
des peines allant de 7 à 10 ans", a indiqué l'agence officielle
saoudienne SPA, citant les services du procureur général.
"Le procureur saoudien a joué un nouvel acte dans cette parodie de
justice", a réagi sur Twitter la rapporteure spéciale de l'ONU sur les
exécutions sommaires, Agnès Callamard, selon qui "ces verdicts n'ont
aucune légitimité juridique ou morale".
La fiancée turque de Jamal Khashoggi, Hatice Cengiz, les a elle
qualifiés de "farce": "Les autorités saoudiennes ont clos ce dossier
sans que le monde sache la vérité sur qui est responsable du meurtre de
Jamal."
Reporters sans frontières (RSF) a également dénoncé ce verdict. "Ce
procès sans public ni journalistes n'a pas permis de connaître la
vérité et de comprendre ce qui s'est passé le 2 octobre 2018 au
consulat d'Arabie saoudite à Istanbul (où Jamal Khashoggi a été
assassiné, ndlr) et qui avait donné préalablement l'ordre de commettre
ce crime d'Etat", a déclaré à l'AFP le secrétaire général de l'ONG,
Christophe Deloire.
Depuis le début de la procédure judiciaire en Arabie saoudite, il n'y a
eu "que des tentatives répétées de dissimulation", a déclaré à l'AFP
Ines Osman, directrice de MENA, une ONG de défense des droits humains
basée à Genève.
Le verdict intervient après que les fils de Jamal Khashoggi ont annoncé
en mai "avoir pardonné" ses tueurs. Par le passé, son fils ainé Salah
Khashoggi avait assuré avoir "pleinement confiance" dans le système
judiciaire saoudien.
En avril 2019, le Washington Post avait affirmé que les quatre enfants
du journaliste, y compris Salah, avaient reçu des maisons d'une valeur
de plusieurs millions de dollars et étaient payés des milliers de
dollars par mois par les autorités. La famille avait alors démenti.
- Versions -
Collaborateur du Washington Post et critique du régime saoudien après
en avoir été proche, Khashoggi a été assassiné et son corps découpé en
morceaux dans le consulat d'Arabie saoudite à Istanbul, où il s'était
rendu pour récupérer un document.
Il avait alors 59 ans et ses restes n'ont jamais été retrouvés.
Ce meurtre a plongé l'Arabie saoudite dans l'une de ses pires crises
diplomatiques et terni l'image du prince héritier Mohammed ben Salmane,
dit "MBS", désigné par des responsables turcs et américains comme le
commanditaire du meurtre.
Après avoir nié l'assassinat, puis avancé plusieurs versions, Ryad a
affirmé qu'il avait été commis par des agents saoudiens qui auraient
agi seuls et sans recevoir d'ordres de leurs dirigeants.
Le procureur saoudien a innocenté le prince héritier. Ce dernier a
déclaré à la télévision américaine PBS qu'il acceptait la
responsabilité du meurtre, parce qu'il s'est produit "sous son règne"
tout en niant en avoir eu connaissance auparavant.
La CIA américaine aurait également conclu que le prince, qui contrôle
tous les leviers du pouvoir, a probablement ordonné le meurtre.
La justice saoudienne s'était elle-même saisie de l'affaire et, en
décembre dernier, à l'issue d'un procès opaque, cinq Saoudiens avaient
été condamnés à mort et trois autres à des peines de prison, sur un
total de 11 personnes inculpées. Les trois autres avaient été
"blanchies".
- "Fin" -
Les personnes condamnées lundi n'ont pas été identifiées.
Les services du procureur général ont en revanche souligné que ce
nouveau jugement mettait "fin" à l'affaire, marquant la volonté de Ryad
de tourner définitivement la page.
La justice turque a pour sa part commencé début juillet à juger par
contumace 20 Saoudiens, dont deux proches du prince héritier,
l'ex-conseiller Saoud al-Qahtani et l'ancien numéro deux du
renseignement, le général Ahmed al-Assiri, identifiés comme les
commanditaires du meurtre.
Le premier a fait l'objet d'une enquête en Arabie saoudite mais n'a pas
été inculpé "en raison de preuves insuffisantes" et le second, mis en
accusation, a été acquitté pour les mêmes motifs, selon le parquet
saoudien.
Les deux hommes ont été officiellement évincés du cercle politique de
MBS. (AFP, 7 septembre
2020)
Khashoggi:
RSF dénonce le nouveau verdict saoudien
L'organisation Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé lundi le
verdict final prononcé en Arabie Saoudite contre huit prévenus pour le
meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, estimant que ce procès n'aura
pas permis de connaître la vérité sur ce crime.
"Le procès s'est tenu à huis clos et n'a donc pas respecté les
principes élémentaires de la justice" a rappelé le secrétaire général
de RSF Christophe Deloire, interrogé par l'AFP.
"Ce procès sans public ni journalistes n'a pas permis de connaître la
vérité et de comprendre ce qui s'est passé le 2 octobre 2018 au
consulat d'Arabie saoudite à Istanbul (où Jamal Khashoggi a été
assassiné, NDLR) et qui avait donné préalablement l'ordre de commettre
ce crime d'Etat", a-t-il ajouté.
Selon lui, le verdict de la justice soaudienne, qui a écarté toute
préméditation contre les personnes inculpées, laisse croire que ce
crime aurait été le fruit d'un "dérapage", "alors que nombre d'éléments
prouvent le contraire".
Seul motif de satisfaction pour RSF, "l'abandon de la peine capitale
qui avait été prononcée contre certains accusés". L'ONG avait en effet
estimé que les condamnations à mort prononcées initialement pouvaient
être "un moyen de faire taire à jamais des témoins de l'assassinat".
Un tribunal de Ryad a annulé lundi les peines capitales prononcées pour
le meurtre du journaliste, dans un verdict final aussitôt qualifié de
"parodie de justice" et "farce" par une experte de l'ONU et la fiancée
de cet ancien critique du pouvoir saoudien.
"Cinq prévenus ont été condamnés à 20 ans de prison et trois autres à
des peines allant de 7 à 10 ans", a indiqué l'agence officielle
saoudienne SPA, citant les services du procureur général. (AFP, 7 septembre
2020)
Meurtre Khashoggi: sa fiancée qualifie de "farce"
le verdict en Arabie
La fiancée turque du journaliste saoudien assassiné Jamal Khashoggi a
qualifié lundi de "farce" le verdict final rendu par la justice
saoudienne, accusant Ryad de clore ce dossier sans que l'identité de
réels commanditaires du meurtre ne soit connue.
"La communauté internationale n'acceptera pas cette farce", a tweeté la
fiancée, Hatice Cengiz. "Les autorités saoudiennes ont clos ce dossier
sans que le monde sache la vérité sur qui est responsable du meurtre de
Jamal".
Un tribunal saoudien a annulé lundi, dans un verdict final, les cinq
peines capitales prononcées pour le meurtre du journaliste critique du
pouvoir Jamal Khashoggi, condamnant huit des 11 accusés à des peines
allant de sept à 20 ans de prison.
Ce verdict intervient après que les fils de Jamal Khashoggi ont annoncé
en mai "avoir pardonné" ses tueurs après que cinq d'entre eux ont été
condamnés à mort à l'issue d'un procès opaque.
"Le verdict rendu aujourd'hui en Arabie saoudite est une totale
moquerie de justice", a ajouté Mme Cengiz, se disant "plus déterminée
que jamais à se battre pour que justice soit rendue à Jamal".
Collaborateur du Washington Post et critique du régime saoudien après
en avoir été proche, Jamal Khashoggi a été assassiné et son corps
découpé en morceaux en octobre 2018 dans le consulat d'Arabie saoudite
à Istanbul, où il s'était rendu pour récupérer un document.
Il était alors âgé de 59 ans et ses restes n'ont jamais été retrouvés.
Ce meurtre a plongé l'Arabie saoudite dans l'une de ses pires crises
diplomatiques et terni l'image du prince héritier Mohammed ben Salmane,
dit "MBS", désigné par des responsables turcs et américains comme le
commanditaire du meurtre.
Après avoir nié l'assassinat, puis avancé plusieurs versions, Ryad a
affirmé qu'il avait été commis par des agents saoudiens qui auraient
agi seuls et sans recevoir d'ordres de leurs dirigeants.
La justice turque a pour sa part commencé début juillet à juger par
contumace 20 Saoudiens, dont deux proches du prince héritier,
l'ex-conseiller Saoud al-Qahtani et l'ancien numéro deux du
renseignement, le général Ahmed al-Assiri, identifiés comme les
commanditaires du meurtre.
Le premier a fait l'objet d'une enquête en Arabie saoudite mais n'a pas
été inculpé "en raison de preuves insuffisantes" et le second, mis en
accusation, a été acquitté pour les mêmes motifs, selon le parquet
saoudien.
(AFP, 7
septembre
2020)
Le
Conseil de l'Europe réclame la "libération
immédiate" d'Osman Kavala
Le Conseil de l'Europe a une nouvelle fois réclamé vendredi la
"libération immédiate" d'Osman Kavala, mécène turc défenseur des droits
de l'homme, après une décision définitive de la CEDH condamnant la
Turquie pour cette détention visant à le "réduire au silence".
"Le Comité des Ministres du Conseil de l'Europe a exhorté la Turquie à
garantir la libération immédiate de l'homme d'affaires", a annoncé
l'institution dans un communiqué.
Soupçonné de "tentative de renversement du gouvernement" pour avoir
soutenu des manifestations antigouvernementales en 2013, Mehmet Osman
Kavala avait été arrêté le 18 octobre 2017 à Istanbul, et placé en
détention.
En décembre 2019, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) avait
estimé que sa détention avait lieu "en l'absence d'éléments de preuve à
charge suffisants" et poursuivait en fait un autre objectif, à savoir
"le réduire au silence et intimider d'autres défenseurs des droits de
l'homme". Elle avait requis sa libération immédiate.
La décision de la CEDH est devenue définitive le 11 mai dernier lorsque
l'appel des autorités turques a été rejeté.
En février 2020, la justice turque avait finalement acquitté M. Kavala
et ordonné sa libération. Mais avant même de pouvoir quitter la prison,
il avait été placé en garde à vue dans le cadre d'une autre enquête,
portant celle-là sur la tentative de coup d'Etat de juillet 2016. Il
avait une nouvelle fois été placé en détention.
Une troisième série de chefs d'inculpation a ensuite été prononcée à
son encontre le 9 mars.
Soulignant "l'urgence" de la situation, le Comité des Ministres du
Conseil de l'Europe a d'ores et déjà annoncé son intention de
"reprendre l'examen de cette affaire" lors d'une prochaine réunion, du
29 septembre au 1e octobre.
Jeudi, le président de la CEDH, Robert Spano, en visite à Ankara, avait
rappelé au chef de l'Etat turc Recep Tayyip Erdogan "l'obligation des
États d'exécuter les arrêts de la Cour".
En mai, le Conseil de l'Europe avait déjà réclamé la libération d'Osman
Kavala, soulignant, outre les aspects légaux, que le détenu était
exposé au Covid-19.
Homme d'affaires et philanthrope, Osman Kavala est devenu le symbole de
la répression orchestrée contre la société civile en Turquie, en
particulier depuis une tentative de putsch en 2016 suivie de purges
massives. Jamais libéré depuis son arrestation en octobre 2017, il a
passé plus de 1050 jours en détention. (AFP, 4 septembre
2020)
Décès de
l'acteur turco-allemand Birol Ünel, interprète fétiche de Fatih Akin
L'acteur turco-allemand Birol Ünel, premier rôle dans les films "Soul
Kitchen" et "Head-On" de Fatih Akin, est décédé à Berlin à l'âge de 59
ans, a indiqué vendredi à l'AFP le théâtre berlinois Maxim Gorki.
"Malheureusement, je peux confirmer la mort de Birol Ünel. Il est mort
hier (jeudi) à Berlin des suites d'une grave maladie", a déclaré à
l'AFP une porte-parole du théâtre.
Birol Ünel était né en Turquie en 1961, avant d'émigrer en Allemagne
avec ses parents.
Il avait fait le conservatoire de Hanovre, puis multiplié les rôles
dans des pièces de théâtre et à la télévision, notamment dans la
célèbre série policière Tatort.
Mais ce sont ses rôles dans des films du réalisateur allemand Fatih
Akin qui ont assis sa renommée.
"Repose en paix, mon ami. Tu avais une lumière en toi qui m'a toujours
ébloui", a réagi Fatih Akin sur Instagram après l'annonce du décès.
Dans "Head-On", en 2004, Ünel incarne un marginal alcoolique qui
accepte d'épouser une jeune Allemande d'origine turque qui veut à tout
prix échapper à sa famille traditionnelle très religieuse.
Il reçoit plusieurs prix d'interprétation en Europe après ce rôle
tandis que le film est curonné de l'Ours d'or à la Berlinale.
Akin et Ünel retravaillent ensemble en 2010 pour "Soul Kitchen", une
ode au métissage qui reçoit le Grand prix du jury au festival de
Venise. Ünel y incarne le cuistot irascible d'un restaurant de
Hambourg. (AFP,
4 septembre
2020)
"The
blackout of TELE 1 reveals the state of
freedom of expression in
Turkey"
Fined over criticisms about Ottoman Sultan Abdülhamid II by the Radio
and Television Supreme Council (RTÜK), broadcaster TELE 1 has been
blacked out for five days starting from September 3.
The Press Council of Turkey has slammed this decision in a written
statement. Underlining that the blackout is a violation of freedom of
communication, the Press Council has noted, "The blacked out screen is
a picture of shame showing the latest state of people's right to
information and freedom of expression and press in the country."
The Press Council has made the following statement:
"With its unprecedented decision, the Radio and Television Supreme
Council (RTÜK) has blacked out TELE 1 Television for five days.
"Relying on the majority of votes of representatives from the ruling
party, watching for opportunities to silence non-pro-government
television channels, the RTÜK Supreme Board decided to suspend the
broadcasts of TELE 1 and Halk TV channels for five days and the
Administrative Court gave a ruling of stay of execution upon the
application of the Press Council and the application of these channels.
"As the stay of execution was annulled upon its objection, the RTÜK
swiftly blacked out TELE 1 screens for five days at midnight. The
blacked out screen is a picture of shame showing the latest state of
people's right to information and freedom of expression and press in
the country.
"The annulment of the stay of execution upon an objection is also a new
blow dealt by the judiciary to freedom of communication.
"TELE 1 channel has not been able to express none of its claims
verbally and before the court so far. This situation itself proves that
the channel has been closed without the procedural guarantees of
freedom of expression and with a violation of freedom of communication.
"Apart from this, though no such authority is granted as per the Law
no. 6112, it was said that a 'notification' was made on the phone and
Twitter and the blackout was notified by the same means. It also shows
that the administration acts arbitrarily and all guarantees of the
principle of rule of law preventing arbitrariness are eliminated when
dissidents are concerned.
"We, as the Press Council, believe that everyone who believes in
people's right to get information and freedom of expression, must stand
up against this treatment of TELE 1 Television and say 'Stop' to this."
What happened?
The Radio and Television Supreme Council (RTÜK) imposed a five-day
broadcast suspension ban on TELE1 channel starting from September 3.
The Council announced that it would enforce the penalty after a court
verdict of stay of execution was overturned by the higher court.
The penalty was imposed because of TELE1 editor-in-chief Merdan
Yanardağ's remarks on Ottoman Empire's Sultan Abdülhamid II, TELE 1
said. RTÜK Chair Ebubekir Şahin previously stated that the broadcaster
was under investigation over Yanardağ's remarks on Abdülhamid II.
Yanardağ had described the sultan as "a despot who was a despicable
dictator serving imperialism, drowned Mithat Pasha in Taif, oppressed
all intellectuals who advocated the Ottoman-Turkish enlightenment and
modernization, such as Namık Kemal, Tevfik Fikret..."
This was the first time that the RTÜK imposed a blackout penalty
against a national broadcaster as part of the current legislation. (BIA, 4 September 2020)
Turkey to try 2 journalists for alleged membership in terrorist
groups
Turkish authorities should drop all charges against journalists Rawin
Sterk and Selman Keleş, release Sterk from prison, and cease filing
bogus terrorism charges against the press, the Committee to Protect
Journalists said today.
On September 2, the 34th Istanbul Court of Serious Crimes, in Çağlayan,
is scheduled to begin proceedings against Sterk, a reporter at the
Iraqi-Kurdish news outlet Rudaw, who has been charged with membership
in a terrorist organization and held in prison since February,
according to news reports.
On September 3, the trial is scheduled to resume for Keleş, a former
photographer with the now-shuttered Dicle News Agency, who has faced
charges of terrorist organization membership since his arrest in 2017,
and has been free during his trial, reports said.
Both journalists are accused of being members of the Kurdistan Workers’
Party, or PKK, a militant group and political party that Turkey
classifies as a terrorist group, according to those reports.
If convicted, the journalists could each face up to 10 years in prison,
according to Turkish law.
“Journalists Rawin Sterk and Selman Keleş should never have faced
trumped-up terrorism charges for their work, let alone have these
charges hanging over them for months–and in Keleş’ case, years–thanks
to Turkey’s slow and unjust legal system,” said Gulnoza Said, CPJ’s
Europe and Central Asia program coordinator, in New York. “Authorities
must immediately release Sterk, who remains at high risk in prison amid
the COVID-19 pandemic, and drop the charges against both journalists.”
The gendarme in Turkey’s western Edirne province detained Sterk and at
least four other journalists on February 29, 2020, while they were
covering refugees moving through the country from Syria, as CPJ
documented at the time.
While the other journalists were released, an Ankara court formally
arrested Sterk on March 6 and charged him with making terrorist
propaganda, as CPJ documented. In a June 24 indictment, which CPJ
reviewed, the prosecution changed those charges to membership in a
terrorist group, and alleged that Sterk was a member of the PKK and the
Group of Communities in Kurdistan, or KCK, an umbrella organization of
pro-Kurdish groups that includes the PKK.
The prosecution has presented pictures and videos from Sterk’s digital
devices, his employment at news outlets that allegedly supported those
groups, and his social media posts as evidence, according to the
indictment. Sterk is being held at the Sincan Prison in Ankara,
according to reports. His lawyer, Özcan Kılıç, denied all the charges
against him, according to the indictment.
On March 20, 2017, authorities detained Keleş after he photographed a
municipal building in the eastern province of Van, and held him for
eight months, as CPJ documented. He was freed on bail on November 21,
2017, according to reports. He also denied the charges against him,
reports said.
CPJ emailed the Justice Ministry of Turkey for comment but did not
receive any reply. (CPJ, August 31, 2020)
Kurdish
Question / Question kurde
Nouvelles arrestations massives
des dirigeants du HDP
Les autorités turques ont émis vendredi des mandats d'arrêt contre 82
personnes actives dans les milieux soutenant la cause kurde, dont un
maire, accusées d'être impliquées dans des manifestations datant d'il y
a six ans, et se préparent à lever l'immunité parlementaire de sept
élus.
Les mandats d'arrêt ont été émis par le parquet d'Ankara dans le cadre
d'une enquête sur les violentes manifestations qui avaient éclaté en
octobre 2014 pour protester contre le siège de Kobané, une ville
syrienne en majorité peuplée de Kurdes, par les jihadistes du groupe
Etat islamique (EI). Les mandats visent 82 personnes dans la capitale
turque et six autres villes, selon l'agence de presse étatique Anadolu.
Parmi les personnes recherchées, 20 ont été placées en garde à vue, a
annoncé le parquet d'Ankara. Les autres suspects, à l'exception d'un
d'entre eux recherché en Turquie, seraient à l'étranger ou auraient
rejoint les miliciens séparatistes du PKK (Parti des travailleurs du
Kurdistan), considéré comme "terroriste" par Ankara et ses alliés
occidentaux. Le maire de Kars (est), Ayhan Bilgen, ainsi que plusieurs
ex-députés et dirigeants du HDP (Parti démocratique des peuples,
prokurde) font partie des personnes arrêtées. M. Bilgen avait été élu
maire de cette ville en 2019 sous l'étiquette HDP, le deuxième plus
grand parti d'opposition représenté au parlement.
Le parquet a aussi annoncé son intention de demander la levée de
l'immunité parlementaire de sept élus du HDP, qui faisait partie du
comité exécutif central du parti au moment des émeutes d'octobre 2014.
"Cette opération ne doit pas être considérée comme visant uniquement le
HDP, mais aussi la politique démocratique et la détermination de lutter
contre le fascisme", a réagi le coprésident de ce parti Mithat Sancar,
au cours d'une conférence de presse à Ankara.
"Neutraliser le HDP"
Le HDP fait l'objet d'une répression implacable depuis plusieurs
années. Selahattin Demirtas, sa figure de proue et un ancien rival du
président turc Recep Tayyip Erdogan à l'élection présidentielle, est en
prison depuis 2016.
Après des élections municipales en 2019, les autorités turques ont fait
arrêter ou ont évincé plusieurs dizaines de maires élus sous les
couleurs du HDP dans le sud-est de la Turquie. Selon ce parti, le
gouvernement a remplacé ses maires dans 47 des 65 villes qu'il avait
remportées.
Le gouvernement affirme que le HDP est lié au PKK. Le HDP rejette ces
accusations et se dit persécuté en raison de son opposition farouche à
M. Erdogan.
De violentes émeutes pour dénoncer le siège de Kobané par l'EI avaient
fait plus de 30 morts en 2014 dans le sud-est de Turquie. Les autorités
turques accusent les dirigeants du HDP d'avoir organisé ces émeutes. Le
HDP nie et accuse les forces de l'ordre d'avoir provoqué ces violences.
"Le HDP n'a pas déclenché ces protestations", a déclaré Mithat Sancar.
"Au contraire, c'est le gouvernement qui en est responsable en ayant
annoncé les attaques de l'EI contre Kobané comme une bonne nouvelle et
en ayant préparé le terrain pour la violence".
Les manifestants avaient reproché à la Turquie de ne pas avoir fourni
une aide militaire à Kobané prise en étau.
Les forces kurdes, soutenues par les frappes de la coalition conduite
par les Etats-Unis, ont chassé l'EI de Kobané en janvier 2015, après
plus de quatre mois d'intenses combats.
"Le gouvernement est déterminé à neutraliser et, si possible, achever
le HDP", a estimé M. Sancar. "Mais c'est un effort vain. Aucun pouvoir
ne peut détruire le HDP tant que le peuple nous soutient".
Quelque 200 personnes ont participé en début de soirée à une
manifestation de soutien au HDP à Istanbul, selon des journalistes de
l'AFP sur place. Déployée en force, la police n'est pas intervenue. (AFP, 25 sept 2020)
HDP:
The onslaught on the HDP continues unabashedly!
Feleknas Uca and Hişyar Özsoy, HDP Foreign Affairs Spokespersons issued
a statement on today's political operation targeting the party.
Feleknas Uca and Hişyar Özsoy said: "The ultranationalist and
decisively anti-Kurdish AKP-MHP alliance continues with its onslaught
on the HDP under the conditions of a global pandemic. Today we woke up
to the news that the chief prosecutor in Ankara issued arrest warrants
for 82 more people. So far many of those in the 82-people-list have
been detained on the grounds of their “role” in the Kobane protests in
Turkey on 6-8 October 2014. Former deputy and Kars co-mayor Mr Ayhan
Bilgen, former deputies Mr Ayla Akat Ata, Mr Sırrı Süreyya Önder, Mr
Nazmi Gur, Mr Emine Ayna, Ms Beyza Ustun, Mr Altan Tan, former party
spokesperson Mr Günay Kubilay, and HDP Central Executive Board member
Mr Alp Altınörs are among the detainees. These people were then members
of HDP’s Central Executive Board. Former co-chairs Mr Selahattin
Demirtaş and Ms Figen Yüksekdağ, too, have been under arrest for the
case on the Kobane protests."
The two HDP executives continued: "The office of the prosecutor refers
to the Kobane protests as the reason for this new wave of arrests.
These protests took place on 6-8 October 2014 against the siege of the
town of Kobane in northern Syria by ISIS and the inaction of the
Turkish government in the face of an imminent ISIS massacre. During the
protests, at least 43 people were killed. The overwhelming majority of
these people were members or sympathizers of the HDP and murdered with
Turkish police’s firearms. President Erdoğan has been accusing our
arrested co-chairs and the HDP of inciting violence.
This charge is a blatant lie and has absolutely nothing to do with what
really happened in reality. In fact, HDP deputies have so far tabled
more than ten parliamentary proposals to establish an all-party
parliamentary commission to investigate the protests, reveal the truth,
and help to clarify the provocateurs and instigators of violence. But
all of our proposals were refused by the AKP-MHP alliance. To the best
of our knowledge, so far no single police officer has been prosecuted
for these murders. Adding insult to injury, the government is putting
all the blame and responsibility of these murders on the HDP by means
of a judiciary that is under its total control. (The chief prosecutor
making these arrests has recently married, and, together with the
bride, visited President Erdoğan in his Palace. President Erdoğan did
welcome them with gifts.)"
The HDP executives added: "As our co-chair Mr Mithat Sancar stated
today, this operation is a political one that is implemented “under the
guise of a judicial decision.” It is clear that the government has been
preparing for such a massive wave of arrests, but we think that the
government pulled the trigger at yesterday’s National Security Council
meeting and at the chief prosecutor’s wedding visit to the Palace.
President Erdoğan and the Turkish government were clearly not happy
with the defeat of the ISIS by Kurdish fighters in Kobane in 2014.
Since then, the government has been very aggressive towards the HDP and
we think these new arrests are just a part of Erdoğan’s politics of
revenge for the defeat of ISIS in Kobane. Otherwise, how can one
explain the fact that the government is chasing those who did show
solidarity with the Kobane resistance even six years after the fact?
Another interesting point is that some of the people arrested today had
already been arrested, prosecuted and acquitted in the past for the
exact same charges, such as the co-mayor of Mr Ayhan Bilgen."
Since 2015, about 16,000 HDP members and administrators have been
detained and over 5000 of them were later arrested and sent to prisons.
"Our former co-chairs, members of parliament, dozens of elected mayors,
and countless members and administrators still remain behind bars. -
said the two HDP executives adding: "The government is putting so much
pressure on the HDP because it sees and fears the fact that in the
first elections the HDP will play a crucial political role for the
democratic future of Turkey (which simultaneously means the demise of
the AKP-MHP alliance). Of course, we do not kneel down before such
unlawful attacks. We invite everybody to join our ongoing struggle for
freedom, justice, and dignity. The victory of HDP and the broader
democratic opposition against President Erdoğan and his allies in
Turkey will have dramatic consequences for the peoples of the Middle
East and Europe." (ANF, 25 Sep 2020)
La
Turquie réclame une
notice rouge contre un ex-député kurde
La Turquie a réclamé jeudi l'émission d'une notice rouge d'Interpol
contre un ex-député d'origine kurde, ont rapporté les médias.
Le procureur de la République de Diyarbakir, dans le sud-est de la
Turquie, a envoyé au ministère turc de la Justice une demande pour
établir une notice rouge, un avis de recherche international, visant
Osman Baydemir, ancien député du parti HDP (Parti de la démocratie des
peuples, pro-kurde).
L'ancien député est recherché pour "appartenance à une organisation
terroriste".
Déchu de son mandat en avril 2018 après avoir été condamné "pour
insulte à la police", Osman Baydemir avait quitté la Turquie à la suite
de l'ouverture d'une enquête judiciaire à son encontre pour
"terrorisme".
Une demande d'extradition visant M. Baydemir devrait aussi être
transmise à la Grande-Bretagne, où il se trouverait selon les autorités
turques.
Une peine de prison allant jusqu'à 15 ans est requise contre M.
Baydemir qui avait aussi été maire de Diyarbakir avant d'être élu à
l'Assemblée.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan accuse régulièrement le HDP
d'être une "vitrine politique" du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK), classé organisation terroriste par Ankara et ses alliés
Occidentaux.
Le HDP, dont plusieurs responsables ont été arrêtés depuis trois ans,
rejette ces accusations et se dit victime de répression en raison de sa
farouche opposition au président turc.
Selahattin Demirtas, ancien dirigeant emblématique du HDP est détenu
depuis novembre 2016 pour des accusations en lien avec le "terrorisme".
Plusieurs maires pro-kurdes dans le sud-est de la Turquie ont été
déchus de leur mandat et arrêtés ces derniers mois pour leurs liens
présumés avec le PKK. (AFP,
17 septembre
2020)
Un militant kurde en "danger"
après une procédure d'expulsion
Un militant associatif kurde, résidant près de Bordeaux depuis 2006,
faisait l'objet mercredi d'une procédure d'expulsion vers la Turquie
qui "met sa vie en danger", a accusé son avocat bordelais.
Mehmet Yalcin, 40 ans, a été arrêté mardi à son domicile dans la
banlieue de Bordeaux et transféré dans le centre de rétention de
Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) d'où il devait être expulsé vers la
Turquie, selon Me Gabriel Lassort.
L'homme, marié et aujourd'hui père de trois enfants, a fui la Turquie
en 2006.
Accusé d'avoir soutenu financièrement le PKK (Parti des travailleurs du
Kurdistan), mouvement indépendantiste armé kurde - ce qu'il contestait
- il avait été définitivement condamné en janvier 2019 à deux ans de
prison dont un avec sursis par la cour d'appel de Paris.
Le militant associatif avait effectué sa peine sous bracelet
électronique mais avait été placé en juillet 2020 en rétention
administrative à Bordeaux.
M. Yalcin avait alors déposé une nouvelle demande d'asile et "était
considéré comme un demandeur d'asile", selon son avocat, accusant la
préfecture de Gironde de ne pas avoir "laissé le temps pour que la
demande soit
examinée". Me Lassort a annoncé qu'il allait contester devant la
justice la régularité de la procédure.
"Macron vient de livrer Mehmet Yalcin, un opposant kurde, à la police
d'Erdogan. En dépit de nos alertes et protestations. Honte au double
langage assassin", a réagi le chef de file des Insoumis Jean-Luc
Melenchon.
Une manifestation de protestation devait avoir lieu en fin d'après-midi
devant le centre de rétention de la banlieue parisienne. (AFP, 16 septembre
2020)
Une
députée du parti
prokurde HDP condamnée à 10 ans de prison
Une députée du principal parti prokurde de Turquie a été condamnée
vendredi à dix ans de prison pour des accusations en lien avec le
"terrorisme".
Selon les attendus du verdict rendus public, la députée Remziye Tosun,
a été reconnue coupable d'appartenance à "un groupe terroriste armé",
ce qui désigne dans la terminologie officielle turque le Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), fer de la lance de la guérilla kurde
depuis 1984.
L'élue restera en liberté dans l'attente de l'examen de l'appel qu'elle
a interjeté.
Mme Tosun est députée du Parti démocratique des peuples (HDP) pour
Diyarbakir, plus grande ville à majorité kurde dans le sud-est de la
Turquie.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan accuse régulièrement le HDP
d'être une "vitrine politique" du PKK, classé organisation terroriste
par Ankara et ses alliés Occidentaux.
Le HDP, dont plusieurs responsables ont été arrêtés depuis trois ans,
rejette ces accusations et se dit victime de répression en raison de sa
farouche opposition au président turc.
Selahattin Demirtas, ancien dirigeant emblématique du HDP est détenu
depuis novembre 2016 pour des accusations en lien avec le "terrorisme".
Plusieurs maires pro-kurdes dans le sud-est de la Turquie ont été
déchus de leur mandat et arrêtés ces derniers mois pour leurs liens
présumés avec le PKK. (AFP, 11 septembre
2020)
"Call for Peace Declaration" by HDP
"Turkey urgently needs a 'Great Peace Movement.' For this reason, we
invite all intellectuals, academics and artists who are willing to take
action to make a stronger effort than ever, reach out to all sides and
nurture a free discussion."
Ahead of September 1 World Peace Day tomorrow, the Peoples' Democratic
Party (HDP) has released its "Call for Peace Declaration."
Shared with the public by HDP Co-Chairs and MPs in a press conference
at the Parliament, the declaration has called on the government,
opposition parties and all segments of the society to "end war and
conflict and contribute to the creation of a climate of peace."
'There is nothing to gain from these policies'
The declaration read out by HDP Co-Chairs Pervin Buldan and Mithat
Sancar briefly indicates the following:
"1. We call on the AKP-MHP government and the mentality of the state to
abandon their 'insistence on war' and 'policies of deadlock.' The
policies failing to foresee a comprehensive political solution based on
social peace and democratic consensus have not contributed to the
resolution of the problem; on the contrary, they have aggravated the
conflict even further. We would like to once again reiterate that no
one can win with these methods. Rather than trying to solve our
problems with violence, our main principle must be to solve them by
talking, negotiating and engaging in a dialogue. Even though it is
ignored today, the process of Dolmabahçe Agreement, which was ripened
thanks to mutual efforts, is still valuable in terms of its spirit and
philosophy for solving the Kurdish issue.
2. The political and social opposition has vital responsibilities for
solving this problem. Because the Kurdish issue is too vital to be left
only to the mercy of the government and the state. We value the recent
statements of opposition parties both from inside and outside the
parliament. It is undoubtedly important to say a word and express a
will about the resolution of the Kurdish issue. Everyone who wants to
play a part in a democratic resolution must first assume an attitude
suitable for the seriousness of the issue and offer concrete
recommendations. Opposition parties must see the Kurdish people's
demands for rights and freedoms not as a longing for separation, but as
part of an aim to democratize Turkey and to build a shared and equal
life. In that sense, opposition parties need to take more advanced
steps than the government itself. We expect the opposition parties to
openly offer their suggestions as to how this issue can be solved and
with what methods peace will be built and share these suggestions with
the public.
3. This problem cannot be seen solely as the problem of Kurds or the
HDP. HDP is on the side of rights and freedoms in solving the Kurdish
issue. While it is waging a struggle to ensure that the Kurdish people
are granted their rights and freedoms, it is also ready to assume a
constructive role that will take notice of the problems and concerns of
all social segments in Turkey. Our role as the HDP is dialogue and
negotiation. We are ready to work with everyone who wants a democratic
solution and peace. Even the modest steps to be taken in the direction
of peace will free Turkey from this bottleneck, thereby paving the way
for a democratic country.
4. In addressing the Kurdish issue, it is obvious that, apart from arms
and conflict methods, the options of dialogue and negotiation
historically impose themselves and they are current. For this reason,
we remind the related parties of their responsibility to act with
selflessness and sacrifice and to take steps by considering the good
and future of all peoples of Turkey. Similar experiences from the world
have shown that there is a peace for every conflict and war and no
parties can avoid this reality. The soil of this country is way too
much filled with blood, tears and sorrows. Without losing any more
people, time, energy and sources, a 'ground for dialogue and
negotiation' must be laid, conflict and war must be ended now." (BIA, August 31,
2020)
“Vingt-cinq
années aux côtés du peuple kurde” est paru
Depuis 25 ans, les Amitiés kurdes de Bretagne soutiennent les Kurdes
“ici et là-bas” dans leur lutte pour la reconnaissance de leurs droits.
Autant d’occasions de rencontrer des personnalités attachantes et
courageuses jusqu’à la prison, jusqu’à la mort. Avec, au fond du cœur,
la fureur de vivre.
Vingt-cinq années aux côtés du peuple kurde
Histoire des Amitiés kurdes de Bretagne (1994-2019)
est l’histoire de cette fraternité partagée, une aventure humaine et
politique qui se poursuivra jusqu’à ce que l’on ne puisse plus dire que
“l’on revient d’un pays qui n’existe pas.”
Un livre de photos, de portraits, de rencontres, de coups de cœur, des
documents inédits, des analyses politiques, des témoignages poignants.
Préfaces de Nils Andersson et Mgr Jacques Gaillot
Format A5 – 200 pages – 170 photos
Prix unitaire : 15 Euros – Participation aux frais d’envoi à prix libre
(offerts à partir de 10 exemplaires)
Merci de bien vouloir calculer et insérer ci-dessous le montant total
de votre commande :
(nbre d’exemplaires x 15 Euros) + participation libre aux frais d’envoi
(AKB, 23 août 2020)
Minorités
/ Minorities
La riposte catégorique russe à
Erdogan qui a menacé l'Arménie
Le Kremlin a appelé mardi la Turquie à s'abstenir à "mettre de l'huile
sur le feu" et œuvrer pour la paix au Nagorny Karabakh, où des combats
entre séparatistes arméniens et l'Azerbaïdjan ont fait près de 100
morts depuis dimanche.
Il s'agit d'un refus de la menace d'Erdogan qui a appelé l'Arménie, qui
soutient l'enclave politiquement, économiquement et militairement, à
mettre fin à "l'occupation du Nagorny Karabakh" et a promis qu'Ankara
resterait "aux côtés" de Bakou "par tous les moyens". Il avait dit: "La
Turquie continuera à se tenir aux côtés du pays frère et ami qu'est
l'Azerbaïdjan de tout notre cœur et par tous les moyens".
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré à la presse: "Nous
appelons tous les pays, surtout nos pays partenaires comme la Turquie,
à faire tout leur possible pour (parvenir à) un cessez-le-feu et un
règlement pacifique de ce conflit".
"Toutes sortes de déclarations sur un soutien ou une activité militaire
quelconques ne font sans doute que mettre de l'huile sur le feu", a
estimé M. Peskov.
La Russie est "catégoriquement contre cela", a-t-il souligné, en
réitérant un appel de Moscou à "mettre fin aux combats le plus vite
possible".
Dès le début des affrontements dimanche, dans cette enclave peuplée
majoritairement d'Arméniens, la Turquie, alliée de Bakou, a affiché son
soutien à l'Azerbaïdjan, qui cherche à reprendre le contrôle du Nagorny
Karabakh. (AFP, 29 septembre 2020)
Appel par l'Association des
Arméniens démocrates de Belgique

Nous venons
d’apprendre que l’armée de l’Azerbaïdjan a lancé une offensive de large
envergure contre l’Arménie et Artsakh (Karabagh) le matin du 27
septembre 2020.
Il y a
avait des signes avant-coureurs depuis les attaques de juillet 2020 à
la frontière arménienne de Tavush, des gesticulations belliqueuses
d’Aliev et surtout de la Turquie dans la bouche même de son président
Erdogan, les manouvres militaires conjointes de Turquie avec
l’Azerbaïdjan et l’annonce quasi officielle d’envoie des forces
djihadistes de Syrie à la solde de la Turquie en Azerbaïdjan.
C’est une
guerre par procuration que la Turquie vient de lancer sur l’Arménie par
l’entremise du clan du dictateur Aliev et les 4000 mercenaires
djihadistes d’Erdogan. Les avions F16 turc, les drones turcs ainsi que
des soldats et officiers turc prenant part à l’attaque.
Ni les
Aliev ni l’état Turc n’ont digéré la défaite au Karabagh de 1994. En
effet les habitants du Haut-Karabagh avaient demandé leur indépendance
et un referendum organisé avait été remporté largement, sellant le
processus d’indépendance conformément à la constitution Soviétique
d’alors. Malgré tout l’Azerbaïdjan n’acceptant pas cette volonté
populaire a essayé d’anéantir le Karabagh avec ses forces
d’auto-défense mais avait subi une défaite majeure en 1994 et contraint
d’accepter un cessez-le- feu. Depuis, l’Azerbaïdjan n’a jamais cessé de
tenir un langage belliqueux et des escarmouches quotidiennes le long de
la frontière n’ont jamais cessé. Azerbaïdjan a tenté de nombreuses fois
de prendre le dessus quand il s’est estimé être suffisamment fort pour
vaincre les forces arméniennes, comme dans la guerre des 4 jours en
avril 2016 et plus récemment en juillet 2020.
L’Azerbaïdjan
a une population trois fois plus nombreuse qu’Arménie et une PIB quatre
fois plus. Depuis 25 ans, l'Azerbaïdjan utilise ses pétrodollars pour
une course effrénée d’armement au prix d’affamer sa population avec une
rhétorique raciste anti-arménienne et antipopulaires autochtones de la
région (les lezgis, les talishs…).
Depuis
quelques années la Turquie d’Erdogan fait tout pour s’affirmer encore
plus en Azerbaïdjan et arriver à concrétiser le rêve de ses
prédécesseurs panturquistes en anéantissant l’Arménie et ouvrant la
voie vers les contrés turcophiles d’Asie centrale. Il pense que le
moment est venu.
Pour le
reste la Turquie attaque la Syrie, l’Irak, Libye et recourt aux
provocations en méditerranée, sans compter la terreur et l’oppression
faites aux Kurdes et sa propre population.
Devant ce
danger important, nous devons tout faire pour arrêter ces génocidaires
et négationnistes et empêcher que la situation ne nous conduise à une
situation sans retour.
Les peuples
d’Azerbaïdjan ne doivent pas se tromper d’ennemie, car le peuple de
Haut-Karabagh n’aspire qu’à la liberté, liberté de pratiquer sa langue,
sa culture et être son propre maitre pour son avenir sur ses terres
ancestrale de plusieurs millénaires. Sans oublier que le clan d’Aliev
dilapide les richesses du pays depuis plus de 25 ans en exacerbant la
haine d’arménien ainsi éloigne le regard du peuple de la réalité de son
pouvoir dictatorial.
Les peuples
de Turquie ne peuvent plus rester sourd et muet devant toutes les
injustices dont ils sont victimes de la part du pouvoir
islamo-fasciste, qui fait la guerre à tous ses voisins, qui opprime le
peuple Kurde et les minorités, réprime l’opposition démocratique.
Tandis que
les peuples d’Europe ne peuvent pas continuer de ne pas voir le danger
imminent de ce pouvoir islamo-fasciste dirigé par Erdogan et qui par
son arrogance sans limite, présente un véritable danger pour l’Europe.
Il ne s’agit pas des conflits sans répercussions pour l’Europe mais au
contraire l’issue négative pour l’Arménie sera délétère pour toute
l’Europe et la Russie en passant par la Chine.
L’ensemble
des arméniens se trouvent aujourd’hui derrière l’Arménie pour repousser
cette attaque et appelons tout le monde de se joindre à nous pour
défendre l’Arménie en sachant qu’en le faisant on défend l’humanité
contre le racisme, le fascisme et expansionnisme de l’état islamo
fasciste Turc.
Nous
appelons les autorités politiques de notre pays pour venir en aide à
l’Arménie dans ces moments difficiles.
28
septembre 2020
ASSOCIATION
DES ARMENIENS DEMOCRATES DE BELGIQUE
Sept points
clés pour comprendre le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan
Un tank de l'armée de défense du Nagorny Karabagh près de la capitale
de la région séparatiste Stepanakert, le 6 avril 2016 (image
d'illustration). AddThis Sharing Buttons Share to Facebook Share to
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d'options...Share to ImprimerShare to Email
De violents combats ont éclaté le 27 septembre dans la région du
Haut-Karabagh, un territoire que l'Arménie et l'Azerbaïdjan se
disputent depuis 30 ans. Retour sur les origines et les enjeux du
conflit.
L’Arménie et l'Azerbaïdjan étaient au bord de la guerre ce 27
septembre, des combats meurtriers ayant éclaté entre les forces
azerbaïdjanaises et la région du Haut-Karabagh, une république
autoproclamée soutenue par Erevan. Les belligérants ont fait état de
victimes militaires et civiles. Selon la partie arménienne, une femme
et un enfant ont été tués. Les deux pays se livrent des combats par
intermittence depuis maintenant plus de 30 ans. Quelques éléments pour
comprendre ce conflit complexe et méconnu.
Que s’est-il passé le 27 septembre ?
L'Azerbaïdjan a lancé le 27 septembre une offensive contre les forces
arméniennes de la région du Haut-Karabagh, ont annoncé ces dernières,
qui affirment avoir infligé des «pertes» à l'armée azerbaïdjanaise.
Un porte-parole du ministère azerbaïdjanais de la Défense a indiqué à
l'AFP que Bakou avait conquis une demi-douzaine de villages sous
contrôle arménien lors de ces affrontements. Le président
azerbaïdjanais, Ilham Aliev, a convoqué une réunion de son conseil de
sécurité au cours de laquelle il a dénoncé une «agression» de
l’Arménie.
«C'était une provocation prévue à l'avance», a-t-il dénoncé, cité par
l'agence de presse russe Interfax, promettant plus tôt dans la journée
de «vaincre» Erevan.
L'Arménie a démenti les accusations d'agression, toujours selon
Interfax. Après l'annonce des premiers combats, le Premier ministre
arménien, Nikol Pachinian, a décrété «la mobilisation générale» et
l'instauration de la «loi martiale», tout comme les autorités du
Karabagh. «Nous allons vaincre. Longue vie à la glorieuse armée
arménienne !», a écrit le Premier ministre sur Facebook.
Deux hélicoptères azerbaïdjanais ont été abattus, a par ailleurs
indiqué le ministère arménien de la Défense, qui soutient les autorités
de la république du Haut-Karabagh.
«Tôt ce matin, la partie azerbaïdjanaise a lancé des bombardements tout
au long de la ligne de contact. Ils bombardent aussi Stepanakert (la
capitale), nous appelons la population à se mettre à l'abri», a indiqué
le porte-parole de la présidence de la république autoproclamée.
Le conflit a été réveillé plus tôt cette année, le 12 juillet 2020 :
des combats avaient éclaté à la frontière nord entre les deux pays,
loin du Haut-Karabagh, peu après la menace du président azerbaïdjanais
de quitter les pourparlers de paix, jugeant que Bakou avait le droit de
chercher «une solution militaire au conflit».
Selon les bilans officiels, 19 personnes ont été tuées en juillet, 12
militaires et un civil azerbaïdjanais, ainsi que six soldats arméniens.
Les affrontements ont baissé en intensité à partir du 17 juillet, mais
des heurts ont été signalés quotidiennement.
Plus de 30 000 morts et des millions de déplacés depuis 1990
Le Haut-Karabagh a été au début des années 1990 le théâtre d'une guerre
qui a fait 30 000 morts et des millions de déplacés. Depuis lors, Bakou
cherche à en reprendre le contrôle. Des pourparlers de paix sont dans
l'impasse depuis de longues années. Les deux camps ont l'habitude de se
rejeter la responsabilité de ces flambées de violence.
En décembre 2015, le président arménien de l'époque Serge Sarkissian et
son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev se rencontrent sans parvenir à
un compromis. Les médiateurs de l'OSCE dénoncent alors une situation
«insoutenable» sur le terrain.
Début avril 2016, d'intenses combats opposent forces azerbaïdjanaises
et arméniennes, laissant craindre une guerre ouverte. Ces affrontements
se soldent par la mort d'au moins 110 personnes, civils et militaires,
des deux côtés.
Un cessez-le-feu négocié par la Russie met fin aux combats, mais les
tirs et les affrontements meurtriers sur la ligne de front restent
fréquents.
Un territoire convoité
Territoire de l'Empire russe disputé par l'Arménie et l'Azerbaïdjan
lors de la guerre civile ayant suivi la révolution bolchévique de 1917,
le Haut-Karabagh, peuplé majoritairement d'Arméniens, est rattaché en
1921 par Staline à la République socialiste soviétique d'Azerbaïdjan
avec, à partir de 1923, un statut d'autonomie.
En février 1988, des violences interethniques éclatent alors que
l'Arménie et l'Azerbaïdjan sont encore membres de l’URSS. Le 10
décembre 1991, le Haut-Karabagh proclame son indépendance de Bakou avec
le soutien d'Erevan, sur fond de dislocation de l'Union soviétique.
Après la chute de l'URSS, l'armée soviétique quitte la région, laissant
ses armes derrière elle et conduisant à une escalade du conflit marqué
par deux grandes offensives des forces arméniennes en 1992 et 1993.
Le 17 mai 1994, un cessez-le-feu négocié par Moscou entre en vigueur.
Les Arméniens contrôlent alors environ un cinquième du territoire de
l'Azerbaïdjan, dont le Haut-Karabagh.
Erdogan, allié de l’Azerbaïdjan
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, allié traditionnel de Bakou, a
renouvelé son soutien au pays le 27 septembre, lors d'un entretien
téléphonique avec son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev dont il a
salué «la position avisée et déterminée», selon la présidence.
«Le peuple turc va soutenir nos frères azerbaïdjanais avec tous nos
moyens, comme toujours», a déclaré Recep Tayyip Erdogan sur Twitter. Il
a critiqué la communauté internationale pour ne pas avoir «réagi de
manière suffisante, comme il le fallait» à ce qu'il a appelé une
«agression» de l'Arménie.
Le ministre turc de la Défense Hulusi Akar avait auparavant estimé que
«la plus grave menace à la paix et à la stabilité dans le Caucase est
l'agression menée par l'Arménie, et elle doit cesser cette agression
qui risque de mettre le feu à la région».
De son côté, le porte-parole de la présidence turque Ibrahim Kalin a
«fermement» condamné les affrontements au Karabagh et affirmé que
l'Arménie avait «une nouvelle fois violé les lois internationales et
montré qu'elle ne souhaitait pas la paix et la stabilité ».
La Russie appelle à un cessez-le-feu
La Russie, allié proche des deux pays et médiateur privilégié, a appelé
via son ministère des Affaires étrangères les parties en conflit à un
cessez-le-feu et à l’ouverture de négociations.
«Selon nos informations, la situation s’est rapidement détériorée dans
la zone du conflit du Haut-Karabagh. Des tirs intenses éclatent le long
de la ligne de contact des deux côtés. Il y a des victimes», indique un
communiqué publié sur le site internet de la diplomatie russe. «Nous
appelons les parties à un cessez-le-feu immédiat et à lancer des
pourparlers afin de stabiliser la situation», souligne la publication.
Lors d’une conversation téléphonique avec son homologue arménien,
Sergueï Lavrov s’est dit préoccupé par les affrontements. Il a précisé
que Moscou était disponible pour agir en tant qu’intermédiaire afin
d'obtenir une désescalade.
Le groupe de Minsk et l'échec des négociations
En 1994, l'Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe
(OSCE) crée le Groupe de Minsk, chargé de promouvoir un règlement du
conflit et constitué des Etats-Unis, de la France et de la Russie.
Malgré cette médiation et plusieurs cycles de pourparlers, aucune
solution ne se matérialise, Bakou et Erevan ne parvenant pas à se
mettre d'accord sur le statut de ce territoire que la communauté
internationale considère toujours comme azerbaïdjanais. A ce jour,
aucun traité de paix n'a été conclu.
En novembre 2008, l'Arménie et l'Azerbaïdjan signent une déclaration
appelant à un «règlement pacifique» du conflit, mais les accrochages se
poursuivent.
Le 12 novembre 2014, les forces azerbaïdjanaises abattent un
hélicoptère militaire arménien dans le Haut-Karabagh, provoquant la
mort des trois membres de son équipage, selon les médias arméniens. Les
incidents se multiplient, les deux camps s'accusent d'y déclencher des
attaques.
L’UE appelle à la cessation des hostilités
L'Union européenne a appelé le 27 septembre à la cessation des combats
et à un «retour immédiat aux négociations».
«L'action militaire doit cesser, de toute urgence, pour éviter une
escalade supplémentaire», a indiqué sur Twitter Charles Michel, le
président du Conseil européen. «Un retour immédiat aux négociations,
sans conditions préalables, est la seule voie possible», a ajouté
l'ex-Premier ministre belge.
«L'Union européenne appelle à une cessation immédiate des hostilités, à
la désescalade et à une stricte observation du cessez-le-feu», a
déclaré le Haut représentant de l'Union européenne pour les affaires
étrangères, Josep Borrell, dans un communiqué.
Il a aussi souligné l'urgence de relancer les négociations sur le
conflit au Haut-Karabagh sous les auspices du Groupe de Minsk.
Un conflit majeur impliquant l'Azerbaïdjan et l'Arménie pourrait
entraîner l'intervention des puissances en concurrence dans la région
du Caucase, la Russie et la Turquie. (RT France avec AFP, 28 sept 2020)
280 racist attacks in Turkey in 10
years
The Human Rights Association (İHD) has released its "Special Report on
Hate Crimes and Recent Racist Attacks in Turkey."
As reported by Mezopotamya Agency (MA), the report of the association
has underlined that the lack of a comprehensive legal framework
regarding hate crimes leads to serious legal loopholes.
It has been further indicated that the increase in the number of racist
attacks targeting several groups, especially Syrian refugees and
Kurdish seasonal workers, is directly related to "impunity" in Turkey.
27 people died as a result of hate attacks
According to the report of the İHD, while one person died in a racist
attack in 2019, five people lost their lives in the attacks targeting
the LGBTI+s. 27 people lost their lives in hate attacks last year.
Since 2010, 280 racist attacks have taken place; while 15 people were
killed in these attacks, 1,097 people were wounded.
Details from the report
The report of the association has also referred to the attacks
targeting graves. According to the report, 47 attacks were launched on
graves.
Underlining that impunity has been adopted as a state policy in Turkey,
the report has specifically referred to the release of Specialist
Sergeant Musa Orhan, who abducted and sexually assaulted 18-year-old
İpek Er in Kurdish-majority Batman province and drove her to suicide.
The attacks indicated in the report:
* Hoping that he would earn money and get education, Hafizullah (18)
from Afghanistan came to Turkey; however, he was stabbed to death in
Ataşehir, İstanbul on May 30, 2020 while he was collecting used paper.
* On May 31, 2020, Barış Çakan (20) from Patnos, Ağrı was stabbed to
death in Alsancak neighborhood in Etimesgut district of Ankara at
around 10.30 p.m. because he was listening to Kurdish music.
* On June 7, 2020, Taha B. attacked the Yusuf family from Syria in the
neighborhood of Uzunkavak in Reyhanlı, Hatay. Wounded in the armed
attack, Halid Yusuf (2) lost his life on June 9, 2020. Grandfather
Muhammed Yusuf was also seriously wounded in the attack.
* Mehmet Nur Deniz alleged that when he went to the Şişli
Sub-Governor's Office in İstanbul to get social aid on June 12, 2020,
he was battered by the officials there and subjected to racist and
discriminatory statements because of his Kurdish identity.
* Working in the recycling business in Turkey's Black Sea province of
Giresun, Osman İnan was attacked by a group of 50-60 people on June 14,
2020 because he shared the picture of Selahattin Demirtaş, the
imprisoned former Co-Chair of the Peoples' Democratic Party (HDP).
* On July 15, 2020, working in a bazaar in the district of Gürsu in
Bursa province, Hamza Acan (17) from Syria warned a group who verbally
harassed a Syrian woman and was also working in the bazaar. In the
ensuing fight, he was hit by a stone in his head and seriously wounded.
Taken to a hospital, he lost his life due to a cerebral hemorrhage.
* Kurdish workers working as forest workers in the villages of Bazlamaç
and Kayalar in Çekerek, Yozgat were attacked on July 21, 2020.
* As reported in the press on July 30, 2020, after they left the
preparation course for the Foreign Student Exam (YÖS) in Kırıkhan,
Hatay on July 26, 2020, five students from Syria were attacked by a
racist group who said, "You will either leave this country or we will
kill you."
* As reported by the press on August 1, 2020, Muhammed Saeed (19), a
refugee from Syria, was attacked by a racist group in the district of
Küçükçekmece in İstanbul on July 26, 2020.
* In Zeytinburnu, İstanbul, six people from Syria were first verbally
attacked by an unidentified person on August 17, 2020. He then opened
fire on the group. Abdulkadir Davud (21) from Syria died in the attack.
* Construction workers were targeted in an armed attack by a person
named Ömer A. in Dinar, Afyon on September 13, 2020. While Özkan Tokay
lost his life in the attack, two workers (Fırat T and Emrah Ö.) were
wounded.
* According to the news reported in the press on September 14, 2020,
Eymen Hammami (16) from Syria was killed in a racist attack in Samsun.
* As reported in the press on September 14, 2020, conscript Çetin Doğan
was attacked by a group of racist soldiers in the 54th Mechanized
Infantry Brigade in the district of Süloğlu in Turkey's northwestern
province of Edirne on August 15, 2020. (BIA, 22 September
2020)
Après Ste-Sophie, une autre église transformée en
mosquée par Erdogan
Céline Pierre-Magnani, La Libre Belgique, 18 sept 2020
Une
nouvelle
reconversion très symbolique qui confirme le tournant
islamo-nationaliste du pouvoir.
Le 21 août
dernier, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a confirmé, par
décret, la transformation du musée en mosquée.
"Je
n’arrive
pas y croire", se désole Sayat, guide touristique qui amène depuis des
années des groupes de visiteurs découvrir les lieux. "On essaie de
s’ouvrir au reste du monde et voilà qu’il transforme ces musées en
mosquées. C’est du chauvinisme et rien d’autre."
Symbole de
l’apogée de l’art byzantin, l’église Saint-Sauveur-in-Chora, ou en
turc, a été convertie en mosquée après la prise de Constantinople par
les Ottomans en 1453, puis en musée après la Seconde Guerre mondiale.
Un minbar flambant neuf a été installé aux côtés de la Vierge et les
fidèles attendent la première prière du vendredi qui marquera
l’avènement d’une nouvelle ère pour le bâtiment.
Conversions
en
chaîne
Cette
décision
présidentielle intervient à la suite d’une série de conversions
similaires dont celle, spectaculaire, du musée de Sainte- Sophie,
monument phare de l’identité d’Istanbul, en juillet dernier. Cet
effacement d’une partie du multiculturalisme du pays n’est pas sans
rappeler les heures sombres de la République turque.
Historiquement
stambouliote et toujours installé sur les rives de la Corne d’or, le
patriarche orthodoxe grec Bartholoméos Ier a condamné ces
transformations lors d’une réunion commémorative le dimanche 6
septembre : "Les dirigeants politiques ont pris une décision à la hâte,
comme si les mosquées d’Istanbul ne suffisaient pas, comme s’il
manquait de lieux de culte pour les croyants de la religion
majoritaire. Cette décision nous offense dans notre identité, notre
histoire et notre culture."
"C’est un
message idéologique", dénonce le byzantiniste Engin Akyürek dans un
entretien accordé à la chaîne d’information en ligne Medyascope. "Il
s’agit du bâtiment le mieux conservé de la fin de l’Empire byzantin.
Ses fresques et ses mosaïques sont le meilleur exemple des techniques
artistiques de la période qui se sont ensuite répandues dans les
Balkans et en Europe. Pour nous, peu importe l’usage du bâtiment, le
plus important, c’est de pouvoir le conserver le mieux possible"
conclut-il tout en résumant les préoccupations du monde scientifique.
"Dans le
cas de
l’église Saint- Sauveur-in-Chora comme dans le cas de Sainte-Sophie,
cela vise à plaire à son électorat, à humilier les Grecs et les
kémalistes les plus attachés à conserver intact l’héritage d’Atatük,
explique sous couvert d’anonymat un responsable religieux catholique
joint par La Libre Belgique. Les catholiques en Turquie ne sont pas
concernés ; ils partagent néanmoins l’inquiétude de beaucoup de voir
dévier le pays vers un nationalisme de plus en plus agressif",
précise-t-il, rappelant que ces monuments avaient été transformés en
musées suivant la volonté même du fondateur de la République.
Un
Président
sous tensions
Nombre
d’observateurs estiment que Recep Tayyip Erdogan, fragilisé en interne
par une économie en berne et une absence de perspective politique,
compense par une politique extérieure offensive. Alors que le Président
est en conflit avec la Grèce en Méditerranée orientale, les conversions
de Sainte-Sophie et de Saint-Sauveur-in-Chora sont un message fort
envoyé à l’Europe, mais surtout une manière de resserrer les rangs
islamo-nationalistes derrière lui.
"Appel à la haine": un extrémiste pro-Turquie plaide
le malendendu
Un jeune homme d'origine turque, accusé d'"incitation à la violence ou
à la haine raciale" pour avoir appelé à s'en prendre à la communauté
arménienne, a plaidé le malentendu jeudi à la barre du tribunal de
Bourg-en-Bresse.
"Que le gouvernement me donne 2.000 euros et une arme, et je ferai ce
qu'il y a à faire où que ce soit en France (...) On est à peu près
200.000 Turcs, faites ce que vous devez faire par vous-mêmes. Que
chacun s'occupe de sa ville", avait exhorté cet été Ahmet Cetin, 23
ans, dans une vidéo en turc et français diffusée sur les réseaux
sociaux.
Le jeune homme est aussi soupçonné d'être l'initiateur du rassemblement
d'un groupe d'extrémistes pro-Turquie armés de barres de fer qui ont
tenté, en vain, de perturber une manifestation de la communauté
arménienne de Décines-Charpieu, près de Lyon, cet été.
Les "Loups gris", groupe ultranationaliste turc inféodé au président
Recep Tayyip Erdogan dont le prévenu a nié être membre, sont montrés du
doigt mais le volet "regroupement armé" de l'affaire n'était pas jugé
ce jeudi dans l'Ain.
Le tribunal correctionnel était seulement saisi d'établir si cet agent
de maintenance a professé la haine et la violence auprès de ses quelque
7.000 abonnés sur Instagram, principalement d'origine turque ou
maghrébine selon lui.
- "Imbéciles" -
Face aux juges, ce père d'un jeune enfant versé dans la politique - il
a été candidat aux législatives de 2017 dans l'Ain sous l'étiquette du
Parti égalité et justice, proche du gouvernement turc - se plaint
d'être "catalogué comme mafieux, extrémiste" et avance qu'il a "utilisé
des mots +trash+" parce que ses abonnés le "comprennent parfois mal".
Puis il se perd dans ses explications: "je ne me souvenais pas", "il y
a un problème de traduction", "dans des villes où la communauté
arménienne est plus nombreuse, il peut y avoir des actes de violence,
je leur demande de faire attention". Tout juste admet-il que "les mots
étaient mauvais" en voulant dire qu'"il faut que les +Turcs+ se
prennent en main".
Selon lui, il a employé le mot "arme" pour "faire le lien avec la
caricature qu'on veut (lui) donner", ce qui ne convainc pas l'avocat du
Comité pour la défense de la cause arménienne (CDCA), partie civile, Me
Charles Consigny.
"En disant cela, on appelle au meurtre", rétorque-t-il à l'accusé,
soulignant que la communauté arménienne avait été clairement mentionnée
dans une autre partie de la vidéo.
Selon l'avocat, le mis en cause "essaye de nous prendre pour des
imbéciles".
"M. Cetin est animé par une haine irrationnelle des Arméniens",
poursuit le conseil, exhumant des tweets qu'il qualifie de
"négationnistes, prônant l'allégeance à l'Etat turc, professant la
haine".
"Je ne pense pas que j'aurais fait un appel à la haine d'une manière
publique si j'avais voulu le faire", soutient le jeune homme au cheveu
ras et à la poitrine de culturiste, cintrée dans un blazer bleu, de
plus en plus emprunté au fil de l'audience.
"Est-ce que le génocide arménien a existé?", l'interroge brusquement Me
Consigny, en référence au massacre d'environ 1,5 million d'Arméniens
entre 1915 et 1917, que la Turquie refuse de reconnaître comme
"génocide". "Je ne suis pas historien", renvoie mécaniquement le
prévenu.
- Compte Instagram supprimé -
Face à Me Ivan Terel, conseil de SOS Racisme et du Conseil de
coordination des organisations arméniennes de France (CCAF), M. Cetin
assure qu'il ne se "rendait pas forcément compte" de la portée de ses
propos, en dépit de l'importance de son audience.
"Je veux me reconcentrer sur ma vie professionnelle et familiale,
j'arrête les réseaux sociaux et l'activité politique", conclut-il à la
barre.
Son avocate, Marie Audineau, plaide avec vigueur la
mésinterprétation de ses propos, avance le préjudice du retentissement
de l'affaire sur le jeune homme et son entourage, et assure que son
compte Instagram a été supprimé.
Mais le procureur, observant notamment que le "caractère volontairement
prosélyte a été établi", réclame 6 mois de prison avec sursis et une
amende de 2.000 euros, assortis d'une peine d'inéligibilité de 5 ans.
Le délibéré a été fixé au 5 novembre et la plainte déposée devant le
tribunal correctionnel de Lyon par le CDCA pour "regroupement armé" est
quant à elle toujours à l'étude. (AFP, 17 septembre
2020)
65 years have passed since September 6-7 pogrom,
no apologies offered
Peoples' Democratic Party (HDP) Central Executive Committee has
released a statement to mark the 65th year of September 6-7, 1955
Pogrom.
Underlining that the September 6-7 pogrom is one of the most painful
and shameful incidents in Turkey's history, the statement has briefly
read:
"On September 6-7, 1955, Christian and Jewish citizens, primarily the
Rums (Greek) and Armenians, living in İstanbul, İzmir and several parts
of Turkey were subjected to a wave of planned and systematic attacks.
"According to the official figures, as a result of militarist powers'
guidance and inhuman attacks of groups mobilized by lies and black
propaganda, 73 churches, 8 holy springs of Orthodox Greeks, 2
monsateris and 5,538 houses and workplaces, 3,584 of which belonged to
Rums, were burned down and ravaged only in İstanbul.
'Religious leaders battered'
"While several people were massacred in the pogrom, religious leaders
were battered, cemeteries were damaged and tens of thousands of
citizens had to leave Turkey due to pressures and threats to their
safety of life.
"Hundreds of women were subjected to sexual assault, which showed that
all attacks of harassment and rape targeting women also lived on racist
and belligerent mentality.
'Assaulters were rewarded with promotions'
"Special War Bureau Chief and National Security Council Secretary
General Sabri Yirmibeşoğlu said, 'September 6-7 was also done by the
Special War. It was a terrific organization. It achieved its purpose.'
These words prove that the pogrom was committed as a policy of the
state. The attack is also a striking indication of how power holders
use racism and animosity towards the other in every period to
overshadow social problems and economic crisis.
"Even though 65 years have passed since the attack, the assaulters have
been protected and the massacre has been covered up, as in the case of
every sad and shameful incident in the Republican history. On the
contrary, the assaulters have been rewarded by being promoted.
'Damages have not been compensated in any way'
"The state has not faced up to the September 6-7 pogrom, apologies have
not been offered to Christain and Jewish citizens, primarily Rums and
Armenians, and the damages have not been compensated in any way at all.
"It is our major demand and a must of living together that this shame
targeting the old peoples of Turkey be faced, the perpetrators be
identified and the material and immaterial losses of suffered by the
aggrieved people or their families be compensated." (BIA, 8 September 2020)
Exercices militaires turco-azerbaidjanais près de
l'Arménie
La Turquie et l'Azerbaïdjan et la Turquie ont organisé la première
étape des exercices tactiques et de vols tactiques conjoints de grande
envergure à Nakhitchevan près de la frontière arménienne, auxquels ont
participé les forces terrestres et les forces aériennes des deux pays.
D'après l'information diffusée par le service online azvision.az, les
exercices se sont déroulés conformément à l'accord de coopération
militaire entre les deux pays, a-t-on appris auprès du ministère
azerbaïdjanais de la Défense.
Le président de l'Assemblée suprême de la République autonome du
Nakhitchevan Vassif Talibov et le commandant de la troisième armée
turque, le général de corps d'armée Seref Ongay, ont assisté aux
exercices.
Jusqu'à 5 000 militaires ont participé à la phase de préparation. Près
de 2 600 militaires ont rejoint la phase de tir réel des exercices.
En outre, plus de 200 chars et autres véhicules blindés, environ 180
missiles et pièces d'artillerie, des lance-roquettes et des mortiers,
18 avions, hélicoptères et véhicules aériens sans pilote, plus de 30
systèmes de défense aérienne et environ 320 véhicules militaires ont
été impliqués dans les exercices.
L’armée arménienne avait déjà déclaré qu’elle suivrait de près ces
exercices de guerre conjoints turco-azerbaïdjanais. (azvision.az, 8
Sept 2020)
Politique
intérieure/Interior Politics
En
Méditerranée, Erdogan poursuit la fracassante
montée en puissance de
la Turquie
Libéré de toute échéance électorale d’ici à 2023, l’année très
symbolique du centième anniversaire de la République turque, le
président Recep Tayyip Erdogan peut davantage se consacrer à reprofiler
la Turquie sur le plan international, une Turquie qui se veut
"incontournable" et libre de ses mouvements.
Comme à son habitude, le leader islamo-nationaliste turc le fait de
façon fracassante : interventions militaires en Syrie, Irak et Libye,
et, depuis cet été, déploiement d’un navire sismique, escorté par des
bateaux de guerre, à la recherche de réserve d’hydrocarbures dans la
zone de la Méditerranée orientale revendiquée par la Grèce.
Depuis dimanche, et pour cinq jours, l’armée turque conduit ses
manœuvres à Chypre Nord baptisées cette année "Tempête méditerranéenne"
tandis que des navires de guerre français et grecs croisent dans les
eaux contestées.
Ces manœuvres sont une démonstration de la volonté de s’opposer "à ceux
qui veulent confiner la Turquie au golfe d’Antalya", a déclaré le
vice-président turc, Fuat Otkay, le 6 septembre, tout en appelant à
"des solutions diplomatiques".
"Des documents immoraux"
La veille, Erdogan avait menacé de "déchirer les cartes et documents
immoraux" qui départagent actuellement les zones maritimes en
Méditerranée. "La Turquie et le peuple turc sont parés désormais à
toute éventualité et à toute conséquence", a ajouté le leader lors de
l’inauguration d’un hôpital à Istanbul.
Ankara vise sans doute la Convention des Nations unies sur le droit de
la mer (Unclos), que la Turquie est un des rares États à n’avoir pas
signée. Cette convention envisage de porter à 12 miles marins (contre 6
actuellement) la portée des eaux territoriales de chaque pays. Or,
compte tenu du fait que la Grèce possède la plupart des îles de la mer
Égée, la Turquie verrait sa longue frontière maritime réduite à sa
portion congrue. Un casus belli, pour Ankara.
"La Turquie se considère comme incontournable", explique le professeur
Jean Marcou, titulaire de la chaire Méditerranée-Moyen-Orient de
Sciences Po Grenoble. "Et elle est enclavée sur ses côtes, en mer Égée,
en mer Noire et en mer Méditerranée. D’où l’idée d’une ‘patrie bleue’
(théorisée par le contre-amiral Cem Gürdeniz, NdlR) qui lui donnerait
un droit d’influence sur les mers qui l’entourent."
Ankara a annoncé en août avoir trouvé dans sa Zone économique exclusive
en mer Noire de gigantesques réserves de gaz, estimées à près de 320
milliards de mètres cubes, qui pourraient changer ses relations avec la
Russie, son principal fournisseur de gaz. Mais la Turquie ne se
satisfait pas de cette découverte et cherche à redessiner la carte de
la Méditerranée.
"C’est un tournant", estime le professeur Marcou. Autrefois membre
discipliné de l’Otan et candidate appliquée à l’Union européenne, la
Turquie a adopté depuis plusieurs années "une politique plus réaliste
avec la promotion de ses intérêts sur la scène internationale".
"Les pays producteurs de cette manne en hydrocarbures - Chypre, Israël,
Égypte et, dans une moindre mesure, la Grèce - voyaient la Turquie
comme un pays coupé de la Méditerranée et replié sur lui-même. Là, d’un
seul coup, cette puissance se révèle et s’affirme", dit-il.
D’où l’accord de démarcation maritime de novembre 2019 avec le
gouvernement libyen basé à Tripoli, contre les intérêts du général
Khalifa Haftar, l’autre prétendant de la Libye, que défendent la France
et l’Égypte.
En concurrence avec la France
Ce n’est pas le seul point de friction avec la France. Erdogan entre en
concurrence directe avec Emmanuel Macron sur le Liban et sur les
Kurdes. Lors de sa visite à Bagdad le 2 septembre, le président
français a reçu le président des Kurdes irakiens, Nechirvan Barzani. Ce
dernier a été accueilli quelques jours plus tard dans la capitale
turque avec les honneurs d’un chef d’État.
Incontournable, la Turquie l’est aussi dans l’accueil depuis 2012 des
quatre millions de réfugiés syriens, qu’elle tente de reloger dans le
nord de la Syrie dans les territoires qu’elle conquiert ou menace
d’envoyer aux Européens, paralysés à l’idée de voir l’extrême droite
monter en puissance dans l’Union européenne. Entre menaces verbales
d’Erdogan et pressions diplomatiques, la Turquie avance ses pions. (La Libre Belgique,
Christophe Lamfalussy, 9 sept 2020)
Parliamentary Speaker announces support for
reintroduction of death
penalty
Parliamentary Speaker Mustafa Şentop has announced support for the
death penalty "for a limited number of crimes."
His remarks came after he was asked about Nationalist Movement Party
(MHP) Chair Devlet Bahçeli's call for the reintroduction of the death
penalty on Wednesday.
The MHP is an ally of the ruling Justice and Development Party (AKP),
which Şentop is also a member of.
"I am of the opinion that the death penalty should exist to a very
limited extent, for certain crimes," he told reporters during a visit
to the northwestern Tekirdağ province, the state-run Anadolu Agency
reported.
He specified the crimes that should be penalized with death as
premeditated murder and sexual crimes against children.
However, he added, an amendment to the Constitution is needed to
reintroduce the death penalty, which the ruling bloc is not currently
capable of.
A qualified majority is needed to change the Constitution, which
amounts to 390 lawmakers whereas the AKP and the MHP have a total of
339 MPs.
Şentop also noted that Turkey is a party to the European Convention
Human Rights and its supplementary protocols, should also be evaluated
in terms of the death penalty.
With the Law no. 5170 enacted on May 7, 2004, Turkey removed the
Constitution's articles related to the death penalty. On July 14, 2004,
this was followed by Law No. 5218, which removed the Turkish Penal Code
articles related to the death penalty.
In 2002, the government passed a law converting death penalties that
had not been executed until that time to aggravated life sentences.
The last death penalty in Turkey was executed in October 1984. (BIA, 4 September 2020)
Forces
armées/Armed Forces
La Turquie va conduire un
exercice de tir au large de
Chypre
La Turquie a annoncé qu'elle menerait un exercice naval de tir réel au
large de Chypre entre samedi et lundi, malgré la menace de sanctions
brandie par l'Union européenne en raison de ses actions en Méditerranée
orientale.
Dans une notice d'information maritime (Navtex) publiée vendredi, la
Turquie a annoncé qu'elle allait effectuer cet exercice au large de
Sadrazamkoy, dans le Nord de Chypre.
Cette annonce a été faite au lendemain d'une déclaration de sept
dirigeants de pays du sud de l'UE qui ont exhorté la Turquie à cesser
sa politique de "confrontation" en Méditerranée orientale, et ont agité
le spectre de sanctions européennes si Ankara continuait à contester
les droits d'exploration gazière de la Grèce et de Chypre dans la zone.
Cette question sera à l'agenda du Conseil européen des 24 et 25
septembre.
En réaction, la Turquie a dénoncé une déclaration "biaisée", estimant
qu'elle contenait des éléments "déconnectés de la réalité et dépourvus
de base juridique".
La Turquie et la Grèce, toutes deux membres de l'Otan, se déchirent à
propos de gisements d'hydrocarbures en Méditerranée orientale, dans une
zone qu'Athènes estime relever de sa souveraineté.
La tension est montré d'un cran quand la Turquie a envoyé, le 10 août,
un navire de prospection sismique accompagné de navires de guerre dans
des eaux revendiquées par la Grèce, ce qui a poussé Athènes à lancer
des manoeuvres navales pour défendre son territoire maritime.
Le navire de prospection est censé rester dans les eaux contestées
jusque samedi. (AFP, 12 septembre
2020)
Début de manoeuvres
militaires turques en Chypre du Nord
L'armée turque a débuté dimanche ses manoeuvres annuelles en République
turque de Chypre du Nord, une entité uniquement reconnue par Ankara,
dans un contexte de fortes tensions avec la Grèce en Méditerranée
orientale.
La Turquie et la Grèce, toutes deux membres de l'Otan, se déchirent à
propos de gisements d'hydrocarbures en Méditerranée orientale, depuis
que la Turquie y a envoyé le 10 août un navire de prospection sismique
accompagné de navires de guerre.
Samedi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé la Grèce lors
d'une allocution télévisée: "Ils vont comprendre, soit par le langage
de la politique et de la diplomatie, soit sur le terrain via d'amères
expériences".
L'Otan avait annoncé cette semaine que les dirigeants grec et turc
avaient accepté d'engager des "pourparlers techniques" pour prévenir
tout nouvel incident entre leurs marines respectives. Mais la Grèce
avait ensuite démenti être prête à participer à des discussions,
poussant la Turquie à accuser Athènes de refuser le dialogue.
Dans ce contexte de fortes tensions, l'armée turque a lancé dimanche
"Orage méditerranéen", des manoeuvres effectuées en collaboration avec
les forces de sécurité de Chypre du Nord, a écrit le vice-président
turc Fuat Oktay sur Twitter.
"Les impératifs sécuritaires de notre pays et de la RTCN (République
turque de Chypre du Nord) sont incontournables", selon M. Oktay.
Le ministère turc de la Défense a tweeté que les exercices, prévus pour
durer jusqu'à jeudi, étaient "un succès".
L'île de Chypre est divisée en deux: au sud, la République de Chypre,
un Etat membre de l'Union européenne, et la RTCN au nord.
La Turquie a installé dans le nord de l'île des dizaines de milliers de
soldats depuis son invasion en 1974, qui faisait suite à un coup d'Etat
mené par la dictature militaire grecque alors au pouvoir à Athènes. (AFP, 6 septembre
2020)
Méditerranée:
Ankara accuse Athènes d'armer une île démilitarisée
La Turquie a accusé lundi la Grèce d'actes de "piraterie" en essayant
d'"armer" une île démilitarisée située à proximité du littoral turc
dont le statut est au coeur des tensions actuelles en Méditerranée
orientale.
Dans un contexte d'escalade entre la Turquie et la Grèce, la
publication la semaine dernière de photos par l'AFP montrant des
militaires grecs arrivant sur l'île grecque de Kastellorizo, située à
deux kilomètres des côtes turques, a suscité l'ire d'Ankara.
"Les initiatives grecques visant à armer Meis (nom turc de
Kastellorizo) sont un nouvel exemple de piraterie", a déclaré lundi
Omer Celik, le porte-parole du parti islamo-conservateur AKP du
président Recep Tayyip Erdogan.
"Diriger des armes vers le littoral turc, c'est une sottise", a-t-il
ajouté sur Twitter.
Dimanche, le ministère turc des Affaires étrangères avait qualifié
l'arrivée de militaires grecs à Kastellorizo de "provocation",
dénonçant une violation de son statut d'île démilitarisée fixé par un
traité datant de 1947.
"Nous rejetons les tentatives illégitimes visant à modifier le statut
de cette île", avait déclaré le ministère dans un communiqué.
Vendredi, l'AFP a publié des photos montrant l'arrivée de militaires
grecs armés à Kastellorizo. Ces images ont été largement reprises par
les médias turcs.
Selon un responsable grec, des militaires étaient déjà présents sur
l'île avant cette date et l'arrivée des soldats vendredi s'inscrivait
dans le cadre d'une rotation des effectifs.
L'île de Kastellorizo est l'un des principaux points de discorde entre
la Turquie et la Grèce dans leur dispute concernant le partage des
immenses réserves gazières découvertes ces dernières années en
Méditerranée orientale.
Athènes soutient que le droit d'exploiter les ressources naturelles
autour de cette île lui appartient. Mais Ankara refuse, estimant que
cela reviendrait à priver la Turquie de dizaines de milliers de km2 de
mer et à l'"emprisonner à l'intérieur de ses côtes".
L'escalade des tensions actuelle a d'ailleurs été déclenchée par le
déploiement d'un navire de recherche sismique turc dans des eaux
revendiquées par Athènes au sud de Kastellorizo, le 10 août.
Affichant son inflexibilité en dépit des menaces de sanctions
européennes, la Turquie a plusieurs fois prolongé la mission de son
navire de recherche, l'Oruç Reis. (AFP, 31 août
2020)
Nouvelles
manoeuvres militaires turques en
Méditerranée orientale
La Turquie a commencé samedi de nouveaux exercices militaires en
Méditerranée orientale qui doivent durer deux semaines, prolongeant
l'escalade des tensions avec la Grèce qui a accusé Ankara de manoeuvres
aériennes agressives.
Dans une notice d'information maritime (Navtex) publiée vendredi soir,
la marine turque a indiqué qu'elle effectuerait des "exercices de tir"
du 29 août au 11 septembre dans une zone située au large de la ville
d'Anamur (sud de la Turquie), au nord de l'île de Chypre.
Après plusieurs semaines de bras de fer entre Athènes et Ankara qui se
disputent des zones riches en gaz naturel en Méditerranée orientale,
les incidents se sont multipliés ces derniers jours, renforçant
l'inquiétude de l'Europe.
L'état-major de l'armée grecque a ainsi accusé samedi des avions de
chasse turcs d'avoir pénétré vendredi dans la région d'information de
vol d'Athènes pendant que des appareils grecs accompagnaient un
bombardier américain dans le cadre d'un exercice, dénonçant une
"provocation".
De son côté, Ankara a affirmé vendredi que deux appareils turcs ont
escorté le bombardier américain "dans l'espace aérien international en
mer Egée", sans fournir davantage de détails, ni mentionner d'incident.
Vendredi, le ministère turc de la Défense avait fait état d'un autre
incident aérien, affirmant que des avions de chasse d'Ankara avaient
intercepté jeudi six appareils grecs qui approchaient d'une zone où un
navire de recherche sismique turc est déployé, les forçant à faire
demi-tour.
Selon le ministère grec de la Défense, les avions F-16 d'Athènes
étaient en train de rentrer à leur base sur l'île de Crète lorsque deux
avions de chasse turcs se sont approchés.
- Inflexibles -
La Méditerranée orientale, une région riche en ressources énergétiques
par où transite une part importante du trafic maritime mondial, est
devenue ces dernières semaines le théâtre de démonstrations de forces
rivales de la part d'Ankara et Athènes, deux membres de l'Otan.
Avant l'annonce des manoeuvres turques ayant débuté samedi, Ankara
avait déjà indiqué que ses bâtiments de guerre procéderaient à des
exercices militaires mardi et mercredi dans une autre zone.
Mercredi, ces deux pays aux relations historiquement délicates ont par
ailleurs effectué des manoeuvres navales séparées en Méditerranée
orientale, affichant leur inflexibilité sous les yeux d'une Europe
préoccupée.
Réunis à Bruxelles, les ministres européens des Affaires étrangères ont
menacé vendredi d'infliger de nouvelles sanctions à la Turquie en cas
d'absence de progrès dans le dialogue entre Ankara et Athènes.
"Le fait que l'UE appelle au dialogue d'un côté et prépare d'autres
plans de l'autre reflète un manque de sincérité", a réagi samedi le
vice-président turc Fuat Oktay.
"Nous maîtrisons le langage diplomatique, mais la Turquie n'hésitera
pas à faire ce qu'elle doit pour défendre ses intérêts", a-t-il ajouté.
La veille, le ministère turc des Affaires étrangères avait affirmé que
des sanctions européennes ne feraient que "renforcer la détermination"
d'Ankara.
- "Casus belli" -
L'escalade actuelle a été provoquée par le déploiement le 10 août d'un
navire de recherche sismique turc, l'Oruç Reis, dans des eaux
revendiquées par la Grèce.
Cet incident n'a fait qu'exacerber l'un des nombreux contentieux
maritimes entre Ankara et Athènes, qui ont pris une autre dimension
depuis la découverte d'importants gisements dans cette région au cours
de la décennie écoulée.
Parmi les dossiers qui empoisonnent leurs relations, figure l'étendue
des eaux territoriales des deux pays.
La Grèce soutient que le droit maritime international lui permet
d'établir à 12 milles marins la limite de ses eaux territoriales,
contre six aujourd'hui. Ce que rejette la Turquie, au motif qu'elle
n'aurait plus accès à certaines zones.
"Vous attendez-vous à ce que nous acceptions une telle chose? Si cela
n'est pas un +casus belli+, alors qu'est-ce qui peut l'être?", a
déclaré samedi M. Oktay.
Athènes a vivement dénoncé ces déclarations.
"La perspective inédite de voir la Turquie menacer les pays voisins
d'avoir recours à la force lorsque ces derniers utilisent leurs droits
est contraire à la civilisation politique contemporaine", a réagi le
ministère grec des Affaires étrangères dans un communiqué. (AFP, 29 août
2020)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Manifestation
islamiste à Istanbul contre Charlie Hebdo
Environ 200
personnes ont manifesté dimanche dans les rues d'Istanbul contre la
nouvelle publication par l'hebdomadaire français Charlie Hebdo de
caricatures de Mahomet.
Douze
personnes, dont des caricaturistes célèbres, ont été abattus par des
tueurs islamistes qui ont attaqué les locaux du journal à Paris, le 7
janvier 2015.
Quatorze
personnes sont jugées depuis le 2 septembre à Paris, soupçonnées de
soutien logistique aux trois jihadistes qui ont fait au total 17 morts
dans trois attentats. Trois d'entre elles sont jugées par défaut.
Des
manifestants sur la place Beyazit, sur la rive européenne de la ville,
portaient des pancartes menaçant le journal et le président français
Emmanuel Macron "d'avoir à payer un prix élevé".
Le
ministère
turc des Affaires étrangères a condamné la republication des
caricatures, estimant que c'était "un manque de respect pour notre
religion et notre prophète".
Nureddin
Sirin,
rédacteur en chef de la chaîne de télévision Kudus ("Jerusalem"), a
affirmé que "Macron va payer un prix élevé, à la fois pour son
arrogance en Méditerranée orientale et pour son soutien aux insultes
contre l'Islam, sous prétexte de liberté de la presse".
Il faisait
référence aux tension actuelles entre Ankara, Athènes et Paris à propos
de la campagne d'exploration pétrolière turque en Méditerranée. (AFP, 13 septembre
2020)
Le
port du voile à Molenbeek met le président du PS
bruxellois sous
pression
Le président de la Fédération bruxelloise du Parti socialiste, Ahmed
Laaouej, pratiquerait-il la politique de l’autruche au sujet de la
sempiternelle question relative au port de signes religieux au sein de
l’administration et à l’école supérieure ? Près d’un an après son
accession à la fonction, force est de constater que l’homme n’a
toujours pas clarifié sa position en la matière.
"Lors de la campagne électorale pour la présidence du PS bruxellois,
Ahmed avait pourtant déclaré qu’il n’éviterait plus le débat sur le
port de signes religieux dans la fonction publique, commente un
socialiste et observateur de longue date du PS bruxellois. Aujourd’hui,
avec ce qui revient au-devant de l’actualité, il ne peut plus faire le
gros dos sur cette question […]." Lundi soir, une nouvelle étape a en
effet été franchie sur cette délicate problématique qui divise depuis
des décennies les socialistes, tantôt partisans d’une laïcité pure et
dure, tantôt favorables à une laïcité inclusive.
Le MR vote contre
Le conseil communal de Molenbeek-Saint-Jean, commune bruxelloise
actuellement dirigée par la socialiste Catherine Moureaux, a voté en
faveur d’une motion ouvrant la voie à la neutralité inclusive (ou
"neutralité d’ouverture") autorisant selon des critères encore à
définir le port de signes religieux dans l’administration communale.
L’objectif : permettre l’engagement, parmi les fonctionnaires de la
commune, de personnes affichant des signes religieux, en l’occurrence
le voile islamique. La commune de Molenbeek comporte en effet une
importante population de confession musulmane. En vertu du règlement de
travail des agents communaux, l’accès à la fonction publique locale
n’est actuellement pas possible pour les personnes portant le voile.
Les autorités molenbeekoises (excepté le MR, partenaire de majorité,
qui a voté contre la motion sauf une abstention) souhaitent modifier ce
règlement de travail afin de changer la donne.
Une décision, lourde de sens, qui contraste farouchement avec la
position martelée du côté des socialistes de la Ville de Bruxelles. En
juin dernier, son échevine de l’Instruction publique Faouzia Hariche en
avait en effet irrité plus d’un au sein du Parti socialiste en se
réjouissant quant au contenu de l’arrêt rendu par la Cour
constitutionnelle au sujet du port de signes religieux à l’école
supérieure. "La Cour garantit la validité du projet pédagogique de la
Ville visant à instituer un environnement éducatif totalement neutre",
avait-elle notamment déclaré.
Laaouej, un "double discours" ?
À l’origine, c’est une étudiante de la Haute École Francisco Ferrer
(dont le pouvoir organisateur est la Ville de Bruxelles) qui avait en
fait introduit une plainte au sujet du règlement d’ordre intérieur de
l’établissement qui interdit le port de signes convictionnels dans
l’enceinte de l’école. La Cour constitutionnelle a estimé dans son
arrêt qu’une haute école peut interdire le port de signes
convictionnels. Selon elle, cela relève de l’autorité de chaque
établissement.
"À la Ville de Bruxelles, ils parviennent à être plus libre-exaministes
que le temple du libre-examen lui-même, l’ULB, ou que la République
française qui autorise le port du foulard à l’université", égratigne un
socialiste. Aussi, entre les socialistes de Molenbeek et ceux de la
Ville de Bruxelles, où donc se situe leur président de fédération ? "Il
a toujours existé plusieurs sensibilités au sein du PS bruxellois à ce
sujet. Le débat doit vivre", réplique machinalement Ahmed Laaouej.
Durant la campagne électorale pour la présidence du PS bruxellois,
certains lui ont notamment reproché d’employer un double discours à ce
sujet en fonction du public cible : ouvert aux questions communautaires
dans les quartiers populaires de Molenbeek et, dans le même temps,
fervent défenseur d’une laïcité pure et dure dans les salons feutrés.
Reste cette donne non négligeable : Ahmed Laaouej est tenu par son
alliance avec Philippe Close, le bourgmestre de la Ville de Bruxelles.
Il y a un an, ce dernier avait en effet accepté de soutenir (et
d’apporter ses soutiens) au candidat Laaouej pour la présidence du PS
bruxellois. En contrepartie, Philippe Close avait décroché la
vice-présidence du parti, un poste traditionnellement (mais pas
statutairement) dévolu au président élu de la Fédération bruxelloise du
PS. (Alice
Dive, La Libre Belgique, 2 septembre 2020)
Charlie
Hebdo: la Turquie condamne la republication des caricatures de Mahomet
La Turquie a condamné mercredi la republication des caricatures de
Mahomet par le journal satirique français Charlie Hebdo et critiqué le
président Emmanuel Macron pour avoir défendu le droit au blasphème,
dans un contexte de vives tensions entre Ankara et Paris.
"Nous condamnons vivement la décision de Charlie Hebdo de republier les
caricatures irrespectueuses envers notre religion et notre prophète", a
affirmé le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères dans
un communiqué.
Ankara a aussi critiqué le président Emmanuel Macron pour avoir
défendu mardi "la liberté de blasphémer", estimant qu'il était
"inadmissible" de justifier la publication des caricatures
controversées au nom de la liberté d'expression.
La réédition en une de Charlie Hebdo des caricatures du prophète
Mahomet à l'occasion de l'ouverture du procès des attentats jihadistes
de janvier 2015 en France risquerait, selon Ankara, "d'encourager la
haine contre l'Islam et les étrangers" et "de faire le jeu des
racistes".
Charlie Hebdo était devenu une cible des jihadistes après avoir publié
en 2006 douze caricatures de Mahomet, provoquant un tollé et des
manifestations parfois violentes dans plusieurs pays musulmans.
Les représentations du prophète sont considérées comme un blasphème
dans l'islam traditionnel.
La réaction turque intervient à un moment où les tensions sont vives
entre Ankara et Paris à propos des recherches turques d'hydrocarbures
dans une zone revendiquée par la Grèce en Méditerranée orientale.
La France s'est attiré les foudres du président turc Recep Tayyip
Erdogan en affichant son soutien à la Grèce dans cette crise. (AFP, 2 septembre
2020)
Socio-économique
/ Socio-economic
La Banque centrale augmente le
taux d'intérêt pour la première fois en deux ans
La Banque centrale de Turquie a relevé jeudi son principal taux
d'intérêt de 200 points de base, pour la première fois en deux ans,
pour soutenir la livre turque qui bat des records à la baisse.
Le principal taux d'intérêt a été porté à 10,25% contre 8,25%, une
décision bien accueillie par les marchés avec un rebond immédiat de la
livre turque face au dollar après avoir atteint un niveau sans
précédent à la baisse dans la matinée à 7,71 livres contre le billet
vert.
Le taux d'intérêt principal avait atteint le niveau inédit de 24% en
septembre 2018 quand la Banque centrale avait décidé de le remonter de
625 points de base pour tenter d'enrayer la dégringolade de la livre
turque et une inflation record.
Il a été depuis ramené sous la barre de 10% à la faveur d'une série de
baisses décidées par la Banque centrale, incitée à agir de la sorte par
le président Recep Tayyip Erdogan qui ne cesse de marteler son
opposition aux taux d'intérêts élevés.
M. Erdogan avait tenté de rassurer les marchés début août alors que la
libre turque était en pleine chute libre depuis plusieurs mois déjà,
mais n'avait pas réussi à enrayer durablement ce cycle baissier.
"Je suis convaincu que la livre turque va se stabiliser. Ces choses-là
sont temporaires, des variations se produisent tout le temps", avait-il
déclaré le 7 août.
L'affaiblissement de la livre alourdit le fardeau déjà écrasant de la
dette libellée en devises étrangères qui pèse sur de nombreuses
entreprises turques. (AFP, 24 septembre
2020)
L'UE
sanctionne une entreprise
turque pour violation de l'embargo imposé à la Libye
L'Union européenne va sanctionner lundi une entreprise turque impliquée
dans les violations de l'embargo sur les ventes d'armements imposé à la
Libye par les Nations unies, ont annoncé vendredi plusieurs diplomates
à Bruxelles.
"Les sanctions sont modestes, mais significatives. Il s'agit d'un
signal" adressé aux pays qui violent cet embargo, a confié l'un des
diplomates.
Une entreprise turque contre laquelle des preuves probantes ont été
constituées figure au nombre des trois entités sanctionnées, a précisé
un autre diplomate.
Les deux autres entreprises seraient jordanienne et kazakhe, selon ces
mêmes sources.
Leur avoirs dans l'UE seront gelés et elles ne pourront plus avoir de
relations avec les entreprises de l'UE, ni avoir accès aux marchés
financiers européens.
Ces sanctions seront formellement endossées par les ministres des
affaires étrangères de l'UE lors d'une réunion lundi à Bruxelles.
L'Union européenne a mis en place une opération navale, Irini, chargé
de contrôler le respect de l'embargo de l'ONU. Elle a permis de
"documenter" de nombreuses violations commises par la Turquie, ont
souligné les diplomates.
Ces violations "minent le processus politique engagé pour mettre un
terme au conflit en Libye", a expliqué l'un d'eux. Toutes les preuves
de ces violations sont par ailleurs transmises à l'ONU qui peut aussi
décider de sanctions, a-t-il précisé.
La Libye est déchirée par un conflit entre deux pouvoirs rivaux: le
Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU et basé à
Tripoli, et le maréchal Haftar, qui règne sur l'Est et une partie du
Sud.
Le premier est soutenu par la Turquie, qui a des militaires sur place,
et le second par l'Egypte voisine, les Emirats arabes unis et la
Russie. (AFP, 18 septembre
2020)
Impactés par le virus, les fastueux mariages ne
sont pas à la noce
Avec sa
coiffure de cérémonie et son maquillage, Ayse Keles est une ravissante
mariée. Elle est soulagée d'avoir réussi à organiser à temps ses noces
avant l'entrée en vigueur des nouvelles restrictions pour lutter contre
la propagation du Covid-19 en Turquie.
"Ma meilleure amie a dû reporter cinq fois son mariage", raconte cette
jeune femme de 28 ans dans sa robe de mariée blanche en train de se
préparer pour une séance photo sur la rive asiatique d'Istanbul.
Les unions hors mariage étant plutôt mal vues dans ce pays à majorité
musulmane, des cérémonies de mariage fastueuses avec des gâteaux
géants, des robes scintillantes et des fêtes dignes des contes de Mille
et Une nuits deviennent pour beaucoup un "must" avant d'entamer leur
vie de couple.
Mais ces cérémonies joyeuses ont attiré les foudres du gouvernement
lorsque des vidéos de célébration sans masque, avec des danses
traditionnelles en ronde, sont devenues virales alors que la Turquie
connaît une recrudescente de cas de Covid-19 depuis plusieurs semaines.
A Trabzon, sur les rives de la Mer noire, des dizaines de personnes
ayant participé à une soirée de henné, une célébration traditionnelle
de la dernière nuit de la mariée, ont tous été mis en quarantaine après
qu'un des invités a été diagnostiqué positif au Covid-19.
Le gouvernement a finalement décidé le 4 septembre de limiter toutes
les cérémonies de mariage, de fiançailles ou de circoncision à une
heure maximum et d'interdire les danses et le service de repas.
Ayse Keles a pu épouser Alp Colak le 21 août, donc avant la mise en
place du nouveau train de restrictions, mais avec deux mois de retard
sur la date initialement prévue, en raison des incertitudes qui
planaient sur le sort des cérémonies.
"Je sais bien qu'aujourd'hui, même une cérémonie réduite relève du
rêve", acquiesce Alp Colak, le marié.
-"Les mariées du Corona"-
Selon le ministre de la Santé Fahrettin Koca, la Turquie est en train
de traverser le "second pic de la première vague" de la pandémie qui a
coûté la vie à près de 7000 personnes dans le pays.
"Le laisser-aller pendant les fêtes religieuses et les mariages" aurait
contribué à la hausse du nombre de cas d'après M. Koca.
L'incertitude entourant les mariages est particulièrement traumatisante
pour de nombreux couples turcs qui doivent continuer à vivre avec leurs
parents avant de devenir officiellement mari et femme.
"Tous les couples veulent avoir un mariage digne d'un conte de fée.
Mais nous, les mariées du Corona de 2020, nous sommes toutes
préoccupées", affirme Mme Keles.
La Turquie enregistre environ 600.000 mariages par an et l'organisation
de la cérémonie coûte à certains foyers leur revenu annuel.
Des pièces d'or, des bijoux et de l'argent sont offerts aux couples par
les invités pour les aider à éponger d'éventuelles
dettes.
"Nous parlons d'un secteur de 60 milliards de livres turques (6,7
milliards d'euros) si on prends en compte que les couples dépensent
environ 100 000 livres turques (11 000 euros) pour un mariage",
explique Emek Kirbiyik, qui dirige dugun.com, un site d'organisation de
mariages.
"35% des mariages prévus cette année ont été reportés à l'année
prochaine, ajoute-t-il.
Zeynep Ece Dundar, une organisatrice de mariage basée à Istanbul,
raconte qu'elle a pu seulement organiser 10 cérémonies cette année
contre 70 en 2019.
"On arrive difficilement à joindre les deux bouts", affirme-t-elle.
-"Bouc émissaire"-
Pourtant, certaines cérémonies géantes peuvent toujours avoir lieu,
surtout si elles impliquent des hautes personnalités.
Cemil Yaman, un député de l'AKP, le parti au pouvoir, a pu organiser un
mariage avec 1500 invités pour son fils après l'entrée en vigueur des
restrictions.
"On a servi des repas parce qu'on avait des invités venant de villes
lointaines", a-t-il déclaré aux médias turcs. "Sinon ils se seraient
plaints qu'on ne leur a pas donné à manger".
Le président Recep Tayyip Erdogan n'a pas, au moins publiquement,
désavoué M. Yaman, mais il a appelé les Turcs à "renoncer aux mariages
et aux cérémonies avec repas".
Mais pour M. Kirbiyik, restreindre les mariages pour lutter contre la
pandémie alors que d'autres secteurs, comme les cafés et les
restaurants, continuent leurs activités revient à essayer de "remplir
un seau troué"
"Si les mesures doivent être prises, elles doivent l'être pour tout le
monde", affirme-t-il. "Les mariages ne doivent pas devenir des boucs
émissaires". (AFP, Fulya OZERKAN, 13 septembre
2020)
Les
femmes déterminées à défendre une convention
menacée contre la
violence
Hasret a failli payer de sa vie l'indulgence supposée des forces de
l'ordre turques lorsqu'il s'agit de prévenir la violence contre les
femmes. Son ex-mari n'a jamais été inquiété malgré maintes plaintes
qu'elle a portées pour coups, blessures et menaces de mort.
Son mari, qui refusait à l'époque le divorce, est resté en liberté même
après avoir poignardé Hasret à 43 reprises avec un tournevis.
Il a finalement été arrêté en 2014 sur la base d'un rapport médical
prouvant que les coups auraient pu être mortels. Mais les "mini-jupes"
et les sorties nocturnes de Hasret ont été considérées comme une
"circonstance atténuante" par le tribunal qui a condamné son ex-mari à
onze ans de prison au lieu de vingt qui étaient requis.
Selon la plateforme "Nous mettrons fin aux féminicides", 474 femmes ont
été tuées en Turquie en 2019, contre 440 en 2018 et 180 en 2010. Pour
les militants féministes, le laxisme des autorités pour faire appliquer
les lois contre les violences envers les femmes sont à l'origine de
cette hausse.
Dans ce contexte, l'annonce récente par le président turc Recep Tayyip
Erdogan d'un éventuel retrait de la Turquie de la Convention
d'Istanbul, un traité international ratifié en 2011 visant à mieux
lutter contre les violences domestiques, a suscité des inquiétudes.
- "Peur de perdre nos droits"-
Des associations conservatrices radicales demandent le retrait
d'Ankara, estimant que le traité "nuit aux valeurs familiales" et
"banalise l'homosexualité".
"Lorsque j'entends ces débats, une peur de perdre nos droits
m'envahit", dit Hasret. "Mais les femmes ne se laisseront pas faire".
Des milliers de femmes manifestent en effet depuis plusieurs semaines à
travers la Turquie pour demander au gouvernement de sauvegarder la
Convention d'Istanbul.
La mobilisation dépasse le clivage entre religieux et laïcs. Des femmes
conservatrices, ayant voté ou non pour l'AKP (le parti
islamo-conservateur au pouvoir), se battent aussi pour la convention,
de peur de voir leurs droits se détériorer.
"Les détracteurs de la convention ont été surpris de la vive opposition
des femmes conservatrices à l'idée du retrait", estime l'écrivaine et
activiste Berrin Sonmez.
Même l'association de Sumeyye Erdogan, la fille du président turc, a
annoncé son soutien au traité, au prix de vives attaques et insultes.
"Avec l'arrivée au pouvoir de l'AKP, les femmes conservatrices ont pu
accéder à un statut social qu'elles n'avaient pas auparavant. Mais
elles se rendent compte que les hommes politiques qu'elles ont soutenus
sont prêts à les sacrifier. Elles ne veulent pas perdre leurs droits",
analyse Mme Sonmez.
- Forte mobilisation -
Selon un sondage de l'institut Metropoll effectué en juillet, seulement
17% des Turcs soutiendraient un retrait de la convention d'Istanbul.
L'émotion suscitée par de nombreux meurtres récents de jeunes femmes
par des hommes, ainsi que la forte mobilisation des femmes à travers la
Turquie, jouent un rôle dans cette sensibilisation.
Les tentatives du gouvernement de rogner les droits des femmes au nom
de "la protection de la famille", comme l'abaissement de l'âge légal du
mariage, ont toutes rencontré une vive opposition.
"Le mouvement des femmes est le seul à avoir fait reculer le pouvoir
depuis la tentative du coup d'Etat en 2016", estime Adile Dogan,
présidente de l'Association de solidarité entre les femmes d'Esenyali.
Dans cette banlieue défavorisée d'Istanbul, où de nombreux habitants se
sont trouvés au chômage à la cause de la pandémie de Covid-19, la
violence envers les femmes est en hausse.
"En deux mois seulement, 300 femmes victimes de violences ont fait
appel à nous", raconte Mme Dogan.
Même si les autorités sont accusées de traîner les pieds pour ne pas
entièrement l'appliquer, la convention d'Istanbul représente des
avancées concrètes pour les femmes, estime cette activiste.
"Avant la convention, les procureurs mettaient parfois plus d'un mois
pour établir un ordre de protection. Maintenant on peut les obtenir
immédiatement", explique-t-elle.
Selon des observateurs, la forte mobilisation pour la sauvegarde du
traité aurait poussé le gouvernement à envisager d'émettre une réserve,
sans pourtant s'en retirer. Autre option étudiée: la Turquie
élaborerait sa propre convention, en éliminant toute référence aux LGBT
et aux unions hors mariage.
"Des tentatives similaires visant à inventer une convention conforme
aux "valeurs familiales" existent dans d'autres pays autoritaires comme
la Pologne ou la Russie", explique Berrin Sonmez. "Mais nous
n'accepterons jamais un abandon de la convention d'Istanbul". (AFP, 10 septembre
2020)
Turkey
debates dropping landmark women’s treaty
Just as Turkey began debating leaving the world's first treaty
prosecuting femicide and domestic abuse, a jealous killer set a woman's
body on fire and covered it in cement.
Pinar Gultekin’s murder in July shocked the mostly Muslim but secular
country, quite possibly helping stall its departure from the 2011
Istanbul Convention — a document once lauded by the government of then
prime minister Recep Tayyip Erdogan.
Gultekin’s confessed killer, Cemal Metin Avci, claimed to be the
27-year-old university student’s boyfriend, acting “in a moment of
anger”.
Gultekin’s family denies this, accusing him of being a stalker who
became enraged when she blocked him on social media after discovering
he already had a wife.
“In a period where violence against women and femicides are increasing,
it would be bad legally to withdraw from the convention,” the Gultekin
family’s lawyer, Rezan Epozdemir, told AFP.
“This planned, organised murder should be punished with aggravated life
imprisonment,” the lawyer said.
Instead, Turkish feminists fear Avci, once tried, could avoid jail
thanks to “good behaviour”, which has in the past included things such
as wearing a clean shirt in court.
Turkish society split
Gultekin is one of 209 women killed in the first eight months of 2020
in Turkey, where the rate of femicide is rising each year, according to
the We Will Stop Femicide women’s rights group.
Only three weeks before her death, Numan Kurtulmus, a top official in
Erdogan’s ruling party, raised the prospect of dropping the treaty
Turkey took pride in helping craft.
Signed by 43 countries and the EU, the convention requires governments
to adopt legislation prosecuting domestic violence and similar abuse.
For Turkish conservatives, who have been on the political ascent in the
years since the treaty went into force, these laws hurt family unity
and encourage divorce.
Some, including Kurtulmus, claim that the treaty’s references to
equality are being used by the LGBT community to gain broader
acceptance in society.
But to Berrin Sonmez, a Muslim feminist and activist, such charges mask
“hostility to women” and gender equality.
This divide runs across Turkish society and even splits the family of
Erdogan.
The president’s younger daughter Sumeyye Erdogan Bayraktar, who is the
deputy head of the Women and Democracy Association, published a piece
defending the convention in August.
But Bilal Erdogan, the president’s younger son, sits on the advisory
board of the Turkish Youth Foundation, which recommended dropping the
treaty in July.
‘No contradiction’
The debate grabbed headlines when Kurtulmus, who is the deputy chairman
of Erdogan’s Justice and Development Party (AKP), declared on July 2
that Turkey was “wrong” to ever sign up.
Pundits thought Erdogan might announce Turkey’s plans to withdraw at a
party conference on August 5.
That meeting ended up being postponed after the discovery of Gultekin’s
remains.
When the party did meet on August 18, AKP spokesman Omer Celik said
only that “work continues on the issue”.
“We don’t see a contradiction in strengthening women and protecting
families,” he said.
Fearing that this means Turkey’s withdrawal is imminent, the
convention’s defenders are trying to raise public awareness, which
appears thin on the ground.
One poll last month found seven percent of those surveyed believed
Turkey should withdraw and 36 percent said it should stay — but 57
percent said they had no opinion at all.
Sonmez, the feminist activist, said awareness was growing with every
week.
“The public now knows it better than (the government) wanted them to,”
she told AFP.
The main opposition Republican People’s Party (CHP) has launched a
street campaign across Istanbul’s 39 districts, plastering them with
posters and organising rallies that have drawn thousands.
Anger over a possible withdrawal has spilled out online, where women
have shared black and white photos demanding the convention’s
enforcement.
‘Makes me worry’
Survivors of domestic violence watch the debates with alarm.
Hasret Camoglu, who suffered years of abuse after her arranged marriage
at the age of 16 went wrong, said her husband had only been sentenced
once, to 120 days in jail, which the court converted into a financial
penalty.
The attacks continued until he assaulted her with a screwdriver in
front of the couple’s children. She suffered life-threatening injuries,
and the husband was put behind bars for 11 years.
“When I hear debates over the convention, it makes me worry that our
rights will be taken away,” Camoglu told AFP.
Before he was jailed, Camoglu’s ex-husband was one of many Turkish men
who succeeded in obtaining a lesser sentence for “good behaviour”.
She said he “gave excuses like the clothes I wore and the friends I
met”, which the court accepted as mitigating factors.
Adile Dogan, an activist with the Esenyali Women’s Solidarity
Association, said the convention has helped protect women, despite
systemic failures in court.
“The period before and after the convention is very different,” Dogan
said. “Protection orders are now immediately given.”
(24matins.uk, 10 Sept 2020)
La
Turquie prolonge sa recherche d'hydrocarbures
malgré les appels à y mettre fin
La Turquie a annoncé lundi l'extension de ses recherches gazières dans
une zone riche en hydrocarbures en Méditerranée orientale, faisant fi
des appels internationaux à apaiser les tensions avec la Grèce.
Les activités d'Oruç Reis, accompagné de deux autres navires sismiques
Cengizhan et Ataman, ont été prolongées jusqu'au 12 Septembre, a
annoncé la marine turque dans une notice maritime (Navtex).
Le déploiement initial de l'Oruç Reis au sud de l'île grecque de
Kastellorizo le 10 août avait suscité l'ire d'Athènes et déclenché une
escalade des tensions entre les deux pays.
Quelques heures avant l'annonce de la marine turque, le président Recep
Tayyip Erdogan a affirmé, lundi, qu'Oruç Reis "continuait ses activités
avec détermination".
"Si Dieu le permet, nous espérons en peu de temps avoir de bonnes
nouvelles provenant de la Méditerranée, comme nous avons eu de la mer
Noire", a-t-il affirmé, en référence à la récente découverte par la
Turquie en mer Noire d'une réserve de gaz naturel estimée à 320
milliards de mètres cubes.
La Turquie et la Grèce se disputent le partage de réserves gazières
découvertes ces dernières années en Méditerranée orientale.
Athènes soutient que le droit d'exploiter les ressources naturelles
autour de ses îles situées à proximité des côtes turques lui
appartient. Mais Ankara refuse, estimant que cela reviendrait à priver
la Turquie de dizaines de milliers de km2 de mer et à l'"emprisonner à
l'intérieur de ses côtes".
Préoccupée par des tensions croissantes, l'Union européenne a menacé
vendredi d'infliger de nouvelles sanctions à la Turquie en cas
d'absence de progrès dans le dialogue entre Ankara et Athènes.
"Nous ne céderons jamais à la piraterie et le banditisme en
Méditerranée et en mer Egée", a affirmé M. Erdogan lundi. (AFP, 1 septembre
2020)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
Macron appelle Erdogan à
s'engager "sans ambiguïté" pour la désescalade
Le président français Emmanuel Macron a demandé mardi à son homologue
turc Recep Tayyip Erdogan de s'engager "sans ambiguïté" pour la
désescalade des vives tensions avec la Grèce et Chypre, pays de l'UE,
en Méditerranée orientale.
Dans un entretien téléphonique, M. Macron "a appelé la Turquie à
respecter pleinement la souveraineté des Etats membres de l'Union
européenne ainsi que le droit international, à s'abstenir de toute
nouvelle action unilatérale de nature à provoquer des tensions, et à
s'engager sans ambiguïté dans la construction d'un espace de paix et de
coopération en Méditerranée", selon la présidence française.
De son côté, la présidence turque a dit que le président Erdogan a fait
savoir qu'"il attendait de la France du bon sens et une attitude
constructive dans ce processus", a annoncé la présidence turque, alors
que la Turquie et la Grèce viennent de se dire prêtes à entamer des
négociations. Paris a apporté son soutien à Athènes dans cette crise.
Le président français a aussi "appelé à ce qu'un dialogue similaire
dans le même esprit soit accepté par la Turquie avec la République de
Chypre", selon l'Elysée.
Les relations entre les deux pays sont dégradées à cause des tensions
en Méditerranée orientale où la France s'est impliquée en faveur de la
Grèce et Chypre, mais aussi à cause de la crise libyenne où la Turquie
parraine un des partis belligerants et est accusé par Paris de ne pas
respecter l'embargo international sur les armes.
Le président français "a également appelé la Turquie à respecter
pleinement l'embargo sur les armes en Libye dans le cadre défini par
les Nations unies, ainsi que les intérêts de sécurité de ses alliés en
Syrie".
"Les deux chefs de l'Etat ont décidé de poursuivre leur dialogue
régulier sur ces sujets à leur niveau ainsi qu'au niveau ministériel",
selon le communiqué de l'Elysée. (AFP, 22 septembre
2020)
Erdogan
refute "le language de la menace" et s'en
prend à Macron
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'en est pris jeudi à son
homologue français Emmanuel Macron, le qualifiant d'"ambitieux
incapable" en raison de son ferme soutien à la Grèce dans la crise qui
l'oppose à la Turquie en Méditerranée orientale.
Lors d'une vidéoconférence avec les dirigeants locaux de son parti, le
président turc a justifié sa politique étrangère musclée et s'en est
pris particulièrement au chef de l'Etat français qui a multiplié
récemment les critiques à son encontre.
"Pourquoi la Turquie est-elle en Syrie, en Libye, en Méditerranée
orientale, se demandent certains. (...) Si la Turquie renonce à tout,
la France pourrait-elle se débarrasser du désordre que l'ambitieux
incapable qui la dirige a provoqué et embrasser une politique de bon
sens?", a-t-il affirmé.
Les relations entre Paris et Ankara se sont considérablement
détériorées ces dernières semaines en raison du soutien apporté par la
France à la Grèce dans le conflit qui l'oppose à la Turquie en
Méditerranée orientale.
La Turquie revendique le droit d'exploiter des gisements
d'hydrocarbures dans une zone maritime qu'Athènes estime relever de sa
souveraineté. Les deux pays ont montré leurs muscles à coups de
déclarations martiales, de manoeuvres militaires et d'envois de navires
sur zone.
La France a clairement affiché son soutien à la Grèce en déployant des
navires de guerre et des avions de combat dans la région, une
initiative vivement dénoncée par le président turc.
Le ton entre les deux pays est monté la semaine dernière lorsque le
chef de l'Etat français a déclaré que "le peuple turc qui est un grand
peuple mérite autre chose", dans une apparente allusion aux actions du
gouvernement turc et à leurs conséquences.
Lors d'un deuxième discours, M. Erdogan a affirmé que son pays, que
l'UE menace de sanctions, ne plierait pas devant "le langage de la
menace".
"Nos interlocuteurs ont compris que le langage de la menace ne mène à
rien et que la Turquie ne se soumettra pas au chantage et au
banditisme", a-t-il dit
Il a aussi réitéré le refus de la Turquie d'être "emprisonnée à
l'intérieur de ses côtes alors qu'elle dispose du plus long littoral
sur la Méditerranée", une formule utilisée par les officiels turcs à
l'appui des revendications maritimes d'Ankara. (AFP, 17 septembre
2020)
L'UE
demande le départ d'un navire turc de la zone
maritime de Chypre
L'Union européenne a demandé mercredi le départ du Yavuz, un autre
navire de prospection turc, de la zone maritime de Chypre, pour mettre
fin aux tensions en Méditerranée orientale.
"Le récent retrait du navire de recherche Oruç Reis est une étape
importante qui ouvre la voie à un dialogue significatif entre la Grèce
et la Turquie. L'UE appelle également à une décision similaire en ce
qui concerne Chypre", a annoncé le porte-parole de Josep Borrell, le
chef de la diplomatie européenne.
La poursuite de la mission du navire de forage Yavuz "va alimenter les
tensions et l'insécurité en Méditerranée orientale à un moment où il
est possible de poursuivre une désescalade immédiate et de reprendre le
dialogue et les négociations, ce qui est la seule voie vers des
solutions durables", a souligné le porte-parole Peter Stano.
La crise en Méditerranée orientale est au programme d'un sommet
européen les 24 et 25 septembre à Bruxelles avec, à la clé, la menace
de sanctions contre la Turquie.
"Nous devons être très fermes lorsqu'il s'agit de défendre les droits
de tous les Etats membres (de l'UE), y compris Chypre", a déclaré
mercredi le président du Conseil européen Charles Michel après un
entretien à Chypre avec le président Nicos Anastasiades.
La Turquie revendique le droit d'exploiter des gisements
d'hydrocarbures dans des zones maritimes relevant de la souveraineté de
la Grèce et de Chypre, divisée depuis l'invasion de son tiers nord par
l'armée turque en 1974. (AFP, 16 septembre
2020)
Tensions en Méditerranée: Charles Michel apporte
le soutien de l'UE à
Chypre
Le président du Conseil européen Charles Michel a exprimé mercredi à
Nicosie l'engagement de l'Union européenne à défendre les droits de
Chypre dans son bras de fer avec la Turquie à propos des droits
d'exploration gazière en Méditerranée.
La Grèce et l'île méditerranéenne de Chypre sont en première ligne face
à la Turquie, qui revendique le droit d'exploiter des gisements
d'hydrocarbures dans une zone maritime qu'Athènes estime relever de sa
souveraineté. Le déploiement le 10 août d'un navire de prospection
sismique turc, l'Oruc Reis, dans des eaux revendiquées par Athènes a
mené à une escalade des tensions.
Ce navire est rentré au port pour des travaux de routine selon Ankara.
Mais un autre navire turc, le Yavuz, continue toujours ses activités de
sondage en Méditerranée orientale malgré les protestations
internationales.
La crise en Méditerranée orientale est au programme d'un sommet
européen les 24 et 25 septembre à Bruxelles avec, à la clé, la menace
de sanctions contre la Turquie.
"L'UE est solidaire de Chypre qui fait face à une situation grave. Pour
cela nous avons décidé d'appeler à un sommet sur les liens avec la
Turquie", a déclaré M. Michel à des journalistes après un entretien
avec le président Nicos Anastasiades.
"Nous devons être très fermes lorsqu'il s'agit de défendre les droits
de tous les Etats membres (de l'UE), y compris Chypre", a-t-il dit.
Avant lui, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der
Leyen, a mis en garde la Turquie contre toute tentative
d'"intimidation" de ses voisins dans le conflit gazier en Méditerranée
orientale.
M. Anastasiades a évoqué une période "extrêmement inquiétante", en
accusant "la Turquie de continuer à violer les zones maritimes" de
Chypre avec des forages "illégaux".
Pour lui, l'UE doit se montrer prête à agir pour défendre les droits de
ses membres.
Chypre est divisée depuis l'invasion de son tiers nord par l'armée
turque en 1974 après un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la
Grèce. La République de Chypre n'exerce son autorité que sur les deux
tiers sud du territoire tandis que l'autoproclamée République turque de
Chypre-Nord n'est reconnue que par la Turquie. (AFP, 16 septembre
2020)
Von der Leyen met en garde Ankara contre toute
tentative
d'"intimidation" de ses voisins
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a mis
en garde la Turquie mercredi contre toute tentative d'"intimidation" de
ses voisins dans le conflit gazier qui l'oppose à la Grèce en
Méditerranée orientale.
"La Turquie est un voisin important et le sera toujours. Mais si nous
sommes géographiquement proches, la distance entre nous semble ne
cesser de croître", a-t-elle déclaré lors de son discours-programme
annuel sur l'état de l'Union européenne devant le Parlement européen.
"Oui, la Turquie se situe dans une région qui connaît des troubles. Et
oui, elle reçoit des millions de réfugiés, pour l'accueil desquels nous
versons une aide financière considérable. Mais rien de tout cela ne
justifie les tentatives d'intimidation de ses voisins", a ajouté la
dirigeante allemande.
La Grèce et la Turquie se disputent des zones en Méditerranée orientale
potentiellement riches en gaz naturel. La tension s'est aggravée fin
août, lorsqu'elles ont effectué des manoeuvres militaires rivales.
"Nos États membres, Chypre et la Grèce, pourront toujours compter sur
une solidarité totale de l'Europe pour protéger leurs droits légitimes
en matière de souveraineté", a promis Ursula von der Leyen.
"La désescalade en Méditerranée orientale est dans notre intérêt
mutuel", a-t-elle poursuivi. "Il n'y a qu'une voie à suivre: se garder
d'agir unilatéralement et reprendre les pourparlers en toute bonne foi,
car c'est la voie qui mène vers la stabilité et les solutions durables."
La France a clairement affiché son soutien à la Grèce en déployant des
navires de guerre et des avions de combat dans la région, une
initiative vivement dénoncée par Ankara.
Le navire d'exploration turc au centre des tensions a finalement
regagné la côte turque dimanche, ouvrant peut-être la voie à un
apaisement entre les deux pays.
Il s'agit d'"une étape dans la bonne direction", "nécessaire pour créer
l'espace indispensable au dialogue", a estimé Mme von der Leyen.
La crise en Méditerranée orientale est au programme d'un sommet
européen les 24 et 25 septembre à Bruxelles avec, à la clé, la menace
de sanctions contre la Turquie. (AFP, 16 septembre
2020)
Erdogan
avertit Macron de ne pas "chercher querelle à
la Turquie"
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a averti samedi son homologue
français Emmanuel Macron de "ne pas chercher querelle à la Turquie"
alors que la tension monte entre les deux pays à propos de la situation
en Méditerranée orientale.
"Ne cherchez pas querelle au peuple turc, ne cherchez pas querelle à la
Turquie", a lancé M. Erdogan dans un discours télévisé à Istanbul, en
référence aux sévères critiques émises par M. Macron envers Ankara dans
le cadre du conflit entre la Turquie et la Grèce à propos de la
prospection pétrolière en Méditerranée.
Emmanuel Macron et ses six homologues du sud de l'UE ont exhorté jeudi
la Turquie à cesser sa politique de "confrontation" en Méditerranée
orientale et l'ont menacée de sanctions européennes si Ankara continue
à contester les droits d'exploration gazière de la Grèce et de Chypre
dans la zone.
M. Macron avait aussi estimé que le gouvernement turc "avait
aujourd'hui des comportements inadmissibles" et devait "clarifier ses
intentions".
M. Erdogan a exhorté samedi la Grèce à "se tenir à l'écart" des actions
"erronées" soutenues par des pays comme la France en Méditerranée
orientale. La France a intensifié sa présence militaire dans cette zone
le mois dernier.
"M. Macron, vous n'avez pas fini d'avoir des ennuis avec moi", a lancé
le président turc, en s'en prenant pour la première fois directement et
nommément à son homologue.
M. Erdogan l'a aussi accusé de "manquer de connaissances historiques"
et a estimé que la France "ne pouvait pas donner de leçon d'humanité" à
la Turquie en raison de son passé colonial en Algérie et de son rôle
dans le génocide de 1994 au Rwanda.
La Turquie revendique le droit d'exploiter des gisements
d'hydrocarbures dans une zone maritime qu'Athènes estime relever de sa
souveraineté. Ces dernières semaines, les deux pays ont montré leurs
muscles à coups de déclarations martiales, de manoeuvres militaires et
d'envois de navires sur zone.
La France a clairement affiché son soutien à la Grèce en déployant des
navires de guerre et des avions de combat dans la région, une
initiative vivement dénoncée par le président turc. (AFP, 13 septembre
2020)
Ankara
dénonce la déclaration "biaisée" des pays du
sud de l'UE
La Turquie a dénoncé vendredi la déclarations finale "biaisée" de sept
dirigeants de pays du sud de l'Union européenne qui ont menacé jeudi
Ankara de sanctions en raison de ses actions en Méditerranée orientale.
"Les éléments contenus dans la déclaration finale en lien avec la
Méditerranée orientale et la question de Chypre sont biaisés,
déconnectés de la réalité et dépourvus de base juridique", a déclaré
dans un communiqué le porte-parole du ministère turc des Affaires
étrangères, Hami Aksoy.
Le président français Emmanuel Macron et ses six homologues du sud de
l'UE ont exhorté jeudi la Turquie à cesser sa politique de
"confrontation" en Méditerranée orientale, agitant le spectre de
sanctions européennes si Ankara continue à contester les droits
d'exploration gazière de la Grèce et de Chypre dans la zone.
"Nous soutenons que si la Turquie ne progresse pas sur la voie du
dialogue et ne met pas un terme à ses activités unilatérales, l'UE est
prête à élaborer une liste de mesures restrictives supplémentaires qui
pourraient être évoquées lors du Conseil européen des 24 et 25
septembre 2020", ont convenu les sept dirigeants dans la déclaration
finale du sommet du Med7 (France, Grèce, Italie, Espagne, Chypre,
Malte, Espagne, Portugal) qui s'est tenu sur l'île française de Corse.
La Turquie et la Grèce, toutes deux membres de l'Otan, se déchirent à
propos de gisements d'hydrocarbures en Méditerranée orientale, dans une
zone qu'Athènes estime relever de sa souveraineté.
Le 10 août, la Turquie a envoyé un navire de prospection sismique
accompagné de navires de guerre dans les eaux entre la Grèce et Chypre,
ce qui a poussé Athènes à lancer des manoeuvres navales pour défendre
son territoire maritime.
La France a clairement affiché son soutien à la Grèce en déployant des
navires de guerre et des avions de combat dans la région, une
initiative vivement dénoncée par le président turc Recep Tayyip Erdogan.
Le porte-parole turc a invité la Grèce à "renoncer à ses revendications
illégales et maximalistes sur la zone maritime" et à "s'asseoir à la
table de négociation sans conditions préalables".
Jeudi, la Turquie avait dénoncé des déclarations "arrogantes" de M.
Macron critiquant les actions d'Ankara en Méditerranée orientale et
accusé le président français de "mettre en péril" les intérêts de
l'Europe en s'alignant sur les positions grecques.
Dans une apparente allusion aux actions du gouvernement turc et leurs
conséquences, M. Macron avait aussi affirmé que "le peuple turc qui est
un grand peuple mérite autre chose".
Ces propos, perçus par Ankara comme une tentative de dresser le peuple
turc contre le président Erdogan, ont été vivement dénoncés jeudi par
la présidence turque et le ministère des Affaires étrangères. (AFP, 11 septembre
2020)
7 pays du sud de l'Europe menacent la Turquie de sanctions
Le président français Emmanuel Macron et ses six homologues du sud de
l'Union européenne (UE) ont exhorté jeudi la Turquie à cesser sa
politique de « confrontation » en Méditerranée orientale, agitant le
spectre de sanctions européennes si Ankara continue à contester les
droits d'exploration gazière de la Grèce et de Chypre dans la zone.
"Nous soutenons que, si la Turquie ne progresse pas sur la voie du
dialogue et ne met pas un terme à ses activités unilatérales, l'UE est
prête à élaborer une liste de mesures restrictives supplémentaires qui
pourraient être évoquées lors du Conseil européen des 24 et 25
septembre 2020", ont convenu les sept dirigeants dans la déclaration
finale du sommet du Med7 (France, Grèce, Italie, Espagne, Chypre,
Malte, Portugal) qui s'est tenu sur l'île française de Corse.
Les dirigeants européens n'auront "pas d'autres choix" que d'imposer
des "sanctions significatives" à la Turquie si celle-ci "refuse
d'entendre raison", avait déjà martelé le premier ministre grec
Kyriakos Mitsotakis avant le sommet.
La Grèce et Chypre sont en première ligne face à la Turquie, qui
revendique le droit d'exploiter des gisements d'hydrocarbures dans une
zone maritime qu'Athènes estime relever de sa souveraineté, affirmant,
avec ses homologues, qu'Ankara viole le droit.
Ces dernières semaines, ces pays ont montré leurs muscles à coups de
déclarations martiales, de manœuvres militaires et d'envois de navires
dans la zone.
La France a clairement affiché son soutien à la Grèce en déployant des
navires de guerre et des avions de combat dans la région, une
initiative vivement dénoncée par le président turc.
Citant la Turquie, mais aussi la Russie, le président Macron a une
nouvelle fois dénoncé jeudi le "jeu hégémonique de puissances
historiques" en Méditerranée, de la Libye à la Syrie, et plaidé pour
une "Pax Mediterranea".
Il y a de "vrais risques de déstabilisation de la Méditerranée en
raison des menaces de la Turquie", a renchéri son homologue chypriote
Nicos Anastasiades, appelant l'UE à "utiliser tous les moyens" dont
"elle dispose pour éviter un conflit catastrophique pour toute la
région".
Consensus européen difficile contre Ankara
La France, particulièrement offensive face à la Turquie, ainsi que la
Grèce doivent encore convaincre des partenaires européens parfois
frileux sur l'opportunité d'une riposte alors qu'Ankara menace
régulièrement d'utiliser le levier migratoire à l'encontre de l'UE.
"L'Europe doit avoir une voix plus unie et plus claire" face à la
Turquie, a insisté Emmanuel Macron avant le sommet, appelant à la
"fermeté" face à des "comportements inadmissibles".
La Turquie "n'est plus un partenaire dans cette région", a-t-il ajouté,
tout en soulignant son "souhait profond" de "réengager un dialogue
fécond".
La France assure bénéficier d'un soutien "croissant" au sein de l'UE
face à la Turquie, après s'être retrouvée assez isolée sur ce dossier à
l'OTAN.
Cinq bateaux en escortent un sixième.
Le navire sismique turc Oruç Reis escorté par des bateaux de la marine
turque.
La présidence turque a aussitôt répliqué contre le président français,
ironisant sur le "prétendu Napoléon et sa campagne méditerranéenne"
dans un tweet de son directeur de la communication.
Le ministère turc des Affaires étrangères a dénoncé pour sa part les
"déclarations arrogantes, dans un vieux réflexe colonialiste" du
président français, l'accusant de "mettre en péril" les intérêts de
l'Europe.
D'ici le sommet des 24 et 25 septembre, les Européens espèrent pousser
la Turquie à discuter les termes d'un accord avec la Grèce sous
médiation allemande.
"Nous voulons envoyer un message clair pour un dialogue véritable. Nous
pensons que ce dialogue authentique est possible, nous pensons qu'il
est possible de suivre la voie de la désescalade", a déclaré le chef du
gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, dans une main tendue à Ankara.
"Ces négociations n'ont pas pu reprendre fin août, puisque les Turcs ne
sont pas revenus à la table des négociations", a souligné l'Élysée.
Les discussions doivent notamment porter sur la délimitation des zones
exclusives en Méditerranée orientale.
La Turquie exhorte pour sa part l'UE à rester "impartiale", assurant
que la menace de sanctions n'aidera "pas à résoudre le problème". (AFP, 11 septembre
2020)
UE:
Charles Michel envisage une "conférence
multilatérale" avec Ankara
Le président du Conseil européen, Charles Michel, a évoqué vendredi la
possibilité d'organiser une "conférence multilatérale sur la
Méditerranée orientale", avec la participation d'Ankara, pour tenter
d'apaiser les tensions entre Grèce et Turquie.
"Nous avons déjà testé cette idée de manière informelle avec certains
collègues européens et des collègues extérieurs. Avec la Turquie,
également", a-t-il déclaré à la presse.
"Je ne dirais pas qu'il y a un +oui+ clair, mais il n'y a pas de
réaction négative à ce sujet. La réaction a plutôt été: +Quelles sont
les modalités ? Qui peuvent être les participants ? Quels seront les
objectifs ?+", a-t-il ajouté.
Une telle conférence pourrait selon lui inclure "tous les pays
impliqués dans les différentes discussions sur les frontières
maritimes" en Méditerranée.
Outre cette question, la rencontre pourrait aussi se pencher sur les
problèmes liés à l'énergie, à la sécurité ou aux migrations, a-t-il dit.
Les tensions entre Athènes et Ankara sont au plus haut depuis que la
Turquie a déployé début août un bateau sismique, escorté de navires de
guerre, pour procéder à des explorations au large de l'île grecque de
Kastellorizo, à 2 km des côtes turques, dans une zone riche en
hydrocarbures.
La situation s'est encore aggravée fin août quand les deux pays ont
effectué des manoeuvres militaires rivales, Ankara avec les Etats-Unis
puis la Russie, et Athènes avec la France, Chypre et l'Italie.
La crise en Méditerranée orientale est déjà au programme d'un sommet
européen les 24 et 25 septembre à Bruxelles.
Charles Michel, qui se rendra avant cette rencontre en Grèce, à Chypre
et à Malte, a réaffirmé vendredi "une solidarité totale" des Européens
avec Athènes.
"Nous n'acceptons pas de comportements unilatéraux non conformes au
droit international de la part de la Turquie", a-t-il insisté,
souhaitant développer une "approche de la carotte et du bâton" avec
Ankara.
"Nous sommes prêts à réagir si nous avons le sentiment de ne pas être
respectés", a-t-il souligné.
L'UE a menacé la Turquie de sanctions s'il n'y a pas de dialogue
avec Athènes pour résoudre la crise.
M. Michel a précisé avoir "testé l'idée" de cette conférence
multilatérale avec le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg.
Ce dernier a annoncé jeudi soir que la Grèce et la Turquie avaient
"convenu d'entamer des pourparlers techniques à l'Otan" pour entamer
une désescalade, mais Athènes a immédiatement démenti.
"La désescalade n'aura lieu qu'avec le retrait immédiat de tous les
navires turcs du plateau continental grec", ont insisté les autorités
grecques. (AFP,
4 septembre
2020)
Le
président de la CEDH appelle la Turquie à
exécuter les arrêts de la Cour
Le président de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a
appelé jeudi Ankara à exécuter les arrêts de la Cour, lors d'une visite
en Turquie qui suscite des critiques en raison des violations des
droits humains reprochées au pouvoir turc.
Lors d'une rencontre avec le chef d'Etat turc Recep Tayyip Erdogan, le
président de la CEDH, Robert Spano, a rappelé "l'obligation des États
d'exécuter les arrêts de la Cour", a indiqué la CEDH sur Twitter.
Des défenseurs des droits humains reprochent à la Turquie de faire fi
des arrêts de la CEDH dans de nombreux cas politiques, notamment dans
ceux d'Osman Kavala, un mécène turc détenu pour "tentative de
renversement du gouvernement" ou de Selahattin Demirtas, leader kurde
emprisonné pour "terrorisme".
Osman Kavala est incarcéré depuis près de trois ans en dépit d'une
demande de la CEDH de le libérer et d'un acquittement rendu par un
tribunal turc.
Selahattin Demirtas est détenu depuis près de quatre ans, alors que la
CEDH avait demandé sa libération en 2018.
Ankara justifie leur maintien en prison par de nouveaux chefs
d'accusation.
"M. Spano pourra-t-il dire aux autorités qu'il est inadmissible de
contourner les arrêts de la Cour en inventant de nouvelles charges?",
se demandait Riza Turmen, ancien juge à la CEDH, dans une chronique
publiée lundi sur le site d'information T24.
- Doctorat honoraire -
Lors de sa rencontre avec M. Erdogan, le président de la CEDH a
souligné l'importance de l'indépendance du pouvoir judiciaire et de la
liberté d'expression, selon un communiqué publié par la Cour.
Le juriste italo-islandais, qui a pris la tête de la CEDH en mai
dernier, doit recevoir vendredi un doctorat honoraire de l'Université
d'Istanbul.
L'annonce de cette distinction a suscité des critiques car des milliers
d'universitaires ont été touchés par la vague de répression qui a suivi
la tentative de coup d'Etat en 2016.
"Je ne suis pas sûr à quel point il est réjouissant de devenir un
membre honoraire d'une institution qui a condamné des centaines
d'universitaires au chômage et à la pauvreté en les virant de manière
injuste", s'est indigné Mehmet Altan, écrivain et universitaire, dans
une lettre ouverte à M. Spano.
M. Altan, qui avait été accusé d'être impliqué dans la tentative de
coup d'Etat et emprisonné pendant près de deux ans, n'a pas pu
retrouver son poste à l'université, malgré son acquittement.
Emma Sinclair-Webb, directrice de Human Rights Watch en Turquie, a
exprimé sa "stupeur" que M. Spano ait accepté ce doctorat honoraire.
La Turquie arrive en tête des pays qui ont commis le plus de violations
depuis la création de la CEDH en 1959, avec 3.224 condamnations.
A la suite de la tentative de coup d'Etat en 2016, de nombreux
journalistes, universitaires, activistes et opposants ont été arrêtés
et plusieurs médias interdits d'activité.
Actuellement, 92 journalistes sont derrière les barreaux, selon la
Plateforme pour le journalisme indépendant.
"Une visite dans de telles circonstances s'adressant uniquement aux
institutions étatiques peut signifier que vous tolérez ce qui se passe
en Turquie", a indiqué l'Association des droits de l'homme dans une
lettre ouverte à M. Spano.
Celui-ci devait aussi rencontrer vendredi et samedi des représentants
de la société civile turque, dont le président du barreau d'Istanbul. (AFP, 3 septembre
2020)
Une visite du président de la CEDH suscite des critiques
Le président de la Cour Européenne des droits de l'homme (CEDH), Robert
Spano, a entamé jeudi en Turquie une visite qui suscite des critiques
de défenseurs des droits humains en raison des violations reprochées au
pouvoir turc.
M. Spano s'est entretenu jeudi avec le ministre turc de la Justice
Abdulhamit Gul avant une rencontre prévue dans l'après-midi avec le
président turc Recep Tayyip Erdogan.
Le juriste italo-islandais, qui a pris la tête de la CEDH en mai
dernier, doit recevoir vendredi un doctorat honoraire de
l'Université d'Istanbul.
L'annonce de cette distinction a suscité des critiques, dans un
contexte où des milliers d'universitaires ont été purgés dans la vague
de répression qui a suivi la tentative de coup d'Etat en 2016.
"Je ne suis pas sûr à quel point il est réjouissant de devenir un
membre honoraire d'une institution qui a condamné des centaines
d'universitaires au chômage et à la pauvreté en les virant de manière
injuste", s'est indigné Mehmet Altan, écrivain et universitaire, dans
une lettre ouverte qu'il a adressée au président de la CEDH.
M. Altan, qui avait été accusé d'être impliqué dans la tentative du
coup d'Etat et emprisonné pendant près de deux ans, n'a pas pu
retrouver son poste à l'université, malgré son acquittement.
Des défenseurs des droits de l'homme ont aussi appelé le président de
la CEDH à ne pas "cautionner" par sa visite l'instrumentalisation de la
justice par les autorités turques pour punir les opposants.
L'Association des droits de l'homme (IHD) a notamment rappelé les cas
d'Osman Kavala, un mécène turc détenu pour "tentative de renversement
du gouvernement" et de Selahattin Demirtas, leader kurde, emprisonné
pour "terrorisme".
Osman Kavala est incarcéré depuis près de trois ans en dépit d'une
demande de la CEDH de le libérer et d'un acquittement rendu par un
tribunal turc.
La Turquie arrive en tête des pays qui ont commis le plus de violations
depuis la création de la CEDH en 1959, avec 3.645 condamnations.
La situation des droits humains a empiré dans le pays après la
tentative du coup d'Etat en 2016. De nombreux journalistes,
universitaires, activistes et opposants ont été arrêtés alors que
plusieurs médias ont été interdits d'activité.
Actuellement, 92 journalistes sont derrière les barreaux, selon la
Plateforme pour le journalisme indépendant.
"Une visite dans de telles circonstances s'adressant uniquement aux
institutions étatiques peut signifier que vous tolérez ce qui se passe
en Turquie", a indiqué l'Association des droits de l'homme dans une
lettre ouverte adressée mercredi au président de la CEDH.
Robert Spano devrait aussi rencontrer vendredi et samedi des
représentants de la société civile turque, dont le président du
barreau d'Istanbul. (AFP,
3 septembre
2020)
Erdogan
s'en prend aux dirigeants grecs et français,
"cupides et incompétents"
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié dimanche de "cupides
et incompétents" les dirigeants de la France et de la Grèce, dans un
contexte de vives tensions entre Ankara, Athènes et Paris en
Méditerranée orientale.
Ces déclarations virulentes interviennent alors que la Turquie célèbre
dimanche le Jour de la victoire, une fête nationale marquant la mise en
déroute des forces grecques par l'armée de Mustafa Kemal Atatürk, en
1922, lors de la guerre d'indépendance turque.
Un siècle plus tard, Ankara et Athènes, qui se disputent le partage des
immenses ressources gazières en Méditerranée, font rouler les tambours
de guerre, multipliant les manoeuvres navales sous les yeux d'une
Europe préoccupée.
"Le peuple grec accepte-t-il ce qui risque de lui arriver à cause de
ses dirigeants cupides et incompétents ?", a lancé M. Erdogan lors d'un
discours à Ankara.
"Le peuple français sait-il le prix qu'il devra payer à cause de ses
dirigeants cupides et incompétents ?", a-t-il ajouté.
Ces propos reflètent la volatilité de la situation en Méditerranée,
après trois semaines d'une escalade déclenchée le 10 août par le
déploiement d'un navire de recherche sismique turc dans des eaux
revendiquées par Athènes.
"Lorsqu'il s'agit de combattre, nous n'hésitons pas à donner des
martyrs (...) La question est la suivante: ceux qui s'érigent contre
nous en Méditerranée et (au Proche-Orient) sont-ils prêts aux mêmes
sacrifices ?", a déclaré M. Erdogan.
"A nos ennemis, nous disons +chiche !+", a-t-il poursuivi.
Les tensions entre Ankara et Athènes sont notamment cristallisées
autour de la petite île grecque de Kastellorizo, située à deux
kilomètres au large des côtes turques.
La Grèce soutient que le droit d'exploiter les ressources naturelles
autour de cette île lui appartient, ce que la Turquie refuse.
La publication par la presse d'images montrant des militaires grecs
arrivant à Kastellorizo ces derniers jours a suscité la colère d'Ankara.
"Ces provocations ne serviront en rien les intérêts de la Grèce. Si la
Grèce continue de faire monter les tensions dans la région, c'est elle
qui sera perdante", a déclaré dimanche le porte-parole du ministère
turc des Affaires étrangères, Hami Aksoy, dans un communiqué.
- "Ligne rouge" -
Ankara, qui se montre inflexible face aux menaces de sanctions
européennes, a par ailleurs annoncé samedi de nouvelles manoeuvres
militaires au nord de l'île de Chypre.
Et le vice-président turc Fuat Oktay a mis en garde le même jour contre
toute extension des eaux territoriales grecques à 12 milles marins,
contre six actuellement. Ce serait un "casus belli", a-t-il déclaré.
Dans cette crise, la France a affiché son soutien à la Grèce en
renforçant sa présence militaire en Méditerranée orientale.
Vendredi, le président français Emmanuel Macron a dit souhaiter
réengager un "dialogue constructif" avec la Turquie, mais défendu une
"politique de la ligne rouge" dès qu'il s'agit "de la souveraineté en
Méditerranée".
Le ministère turc des Affaires étrangères a vivement dénoncé dimanche
les propos de M. Macron.
"Ceux qui croient tracer des lignes rouges ne feront que constater
notre détermination", a indiqué son porte-parole, M. Aksoy.
"Il est temps, pour ceux qui se voient dans un miroir grossissant,
d'accepter la réalité : l'époque où les impérialistes traçaient les
lignes sur les mappemondes est révolue", a-t-il ajouté. (AFP, 31 août
2020)
Turquie-USA-OTAN
/
Turkey-USA-NATO
Ankara s'en prend à Pelosi, qui a
cité la Turquie parmi les pays non-démocratiques
Le chef de la diplomatie turque a dénoncé vendredi "l'ignorance
flagrante" de la présidente de la Chambre des représentants aux
Etats-Unis Nancy Pelosi, qui avait cité la Turquie parmi les pays
non-démocratiques en s'en prenant au président Donald Trump.
M. Trump s'était attiré jeudi des réactions outrées après avoir refusé
de promettre un transfert pacifique du pouvoir si son rival Joe Biden
l'emportait lors de la présidentielle américaine du 3 novembre,
certains le comparant à un dictateur.
Il faut "lui rappeler: +vous n'êtes pas en Corée du Nord, vous
n'êtes
pas en Turquie, vous n'êtes pas en Russie M. le président. Et
d'ailleurs, vous n'êtes pas en Arabie saoudite. Vous êtes aux
Etats-Unis d'Amérique. Nous sommes une démocratie", a ainsi martelé en
conférence de presse la "Speaker" démocrate Nancy Pelosi.
En rangeant la Turquie parmi les pays qu'elle considère comme
non-démocratiques, elle a suscité l'ire d'Ankara.
"Ce qui est vraiment inquiétant pour la démocratie américaine, c'est
l'ascension de Nancy Pelosi pour devenir présidente de la Chambre des
représentants, compte tenu de sa flagrante ignorance", a tweeté le
ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu.
"Vous allez apprendre à respecter la volonté du peuple turc", a-t-il
ajouté à l'adresse de Mme Pelosi.
Accusé de dérive autoritaire par ses détracteurs, M. Recep Tayyip
Erdogan, au pouvoir depuis 2003 d'abord en tant que Premier ministre
avant de devenir président, a remporté toutes les élections nationales
auxquelles il a participé. Ses victoires n'ont jamais été disputées par
l'opposition. (AFP, 25 septembre
2020)
Les
Etats-Unis lèvent partiellement l'embargo sur
les armes visant Chypre
Les Etats-Unis ont annoncé mardi qu'ils levaient pour un an un embargo
vieux de plus de trente ans sur les ventes d'équipement militaire "non
létal" à Chypre, suscitant la colère de la Turquie.
Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo "a informé" dans un
appel téléphonique le président de la République de Chypre, Nicos
Anastasiades, "de sa décision de lever temporairement pour l'année
budgétaire 2021 les restrictions sur l'exportation, la réexportation,
le retransfert et l'importation temporaire d'articles de défense non
létaux et de services de défense" soumis aux régulations
internationales, a déclaré le département d'Etat dans un communiqué.
Le Congrès américain avait voté une disposition en ce sens en décembre.
Les Etats-Unis avaient imposé cet embargo en 1987, dans l'espoir
d'encourager une réunification de l'île, dont le nord est occupé par la
Turquie depuis son invasion en 1974.
Mais la mesure avait été jugée contre-productive car elle avait
encouragé le gouvernement chypriote à s'allier à d'autres partenaires,
sans mettre fin à la division de Chypre.
Le sénateur démocrate Bob Menendez a salué une "reconnaissance de
l'importance" de la relation avec Chypre, "un partenaire stratégique
fiable". "Il est dans notre intérêt de lever ces restrictions obsolètes
sur l'armement instaurées depuis des décennies et d'approfondir notre
relation sur la sécurité", a-t-il ajouté dans un communiqué.
En revanche, le ministère turc des Affaires étrangères a vivement
condamné la levée partielle de l'embargo, appelant Washington à
"revenir" sur cette décision qui "va avoir un impact négatif sur les
efforts visant à apporter une solution à la question chypriote".
"Dans le cas contraire, la Turquie (...) prendra les mesures de
réciprocité nécessaires pour assurer la sécurité des Chypriotes-Turcs",
a prévenu le ministère dans un communiqué.
Mike Pompeo a de son côté réaffirmé le soutien américain à "une
solution globale pour réunifier l'île au sein d'une fédération".
Le secrétaire d'Etat avait déjà annoncé en juillet un renforcement de
la coopération de Défense avec Chypre, sous la forme de financements
pour la formation militaire.
L'annonce américaine intervient alors qu'une escalade des tensions est
en cours en Méditerranée orientale entre la Turquie et la Grèce, avec
une multiplication des démonstrations de force rivales et des incidents
qui ont renforcé l'inquiétude des Européens. (AFP, 1 septembre
2020)
Relations
régionales / Regional Relations
La Turquie condamne l'accord entre Israël et Bahreïn
La Turquie a "vivement condamné" l'accord de normalisation entre Israël
et Bahreïn, y voyant un "nouveau coup" porté à la cause palestinienne.
Le président américain Donald Trump a annoncé vendredi cet "accord de
paix" entre Israël et Bahreïn, qui devient ainsi le quatrième pays
arabe, et le deuxième en moins d'un mois, à normaliser ses relations
avec son ancien ennemi.
"Ceci est un nouveau coup porté aux efforts pour défendre la cause
palestinienne, et qui va renforcer Israël dans ses pratiques illégales
envers la Palestine et ses tentatives de rendre permanente l'occupation
des territoires palestiniens", a déclaré Ankara dans un communiqué
publié vendredi soir par le ministère des Affaires étrangères.
Cet accord, a encore souligné le ministère, est contraire à
l'Initiative de paix arabe, qui demande le retrait complet de l'Etat
hébreu des territoires arabes occupés depuis 1967 en échange d'une
normalisation, ainsi qu'aux résolutions de l'Organisation de la
Coopération islamique.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait déjà condamné l'accord le
mois dernier l'accord de normalisation entre Israël et les Emirats
arabes unis, et menacé de suspendre les relations diplomatiques avec
cet Etat du Golfe. (AFP, 12 septembre
2020)
Libye: "compromis" consentis par les deux camps lors
de pourpalers au
Maroc
Les pourparlers réunissant au Maroc des parlementaires des deux camps
rivaux libyens --le gouvernement d'union (GNA) à l'Ouest, et un pouvoir
incarné par le maréchal Khalifa Haftar à l'Est-- ont débouché sur
d'"importants compromis", a rapporté mardi l'agence marocaine MAP.
A l'initiative du Maroc, le "Dialogue libyen" réunit depuis dimanche
deux délégations de cinq députés issus du Haut Conseil d'Etat libyen
(ouest) et du Parlement de Tobrouk (est), en présence du ministre
marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita.
"Les deux parties espèrent obtenir des résultats positifs et concrets
susceptibles d'ouvrir la voie à l'achèvement du processus d'un
règlement politique global", selon la MAP qui rapporte une déclaration,
au nom des deux délégations, du représentant du Haut Conseil d'Etat
libyen, Mohamed Khalifa Najm.
Sur fond d'implications étrangères croissantes, la Libye est déchirée
depuis 2015 par un conflit meurtrier entre le GNA, reconnu par l'ONU,
et un pouvoir incarné par le maréchal Haftar.
Les deux camps ont annoncé le 22 août, séparément, un cessez-le-feu et
des élections dans ce pays meurtri par les conflits depuis la chute de
Mouammar Kadhafi en 2011.
Les discussions au Maroc ont abouti à "d'importants compromis", dont
l'établissement de normes claires pour "éradiquer la corruption et la
dilapidation des fonds publics" et "mettre fin à l'état de division
institutionnelle", selon l'agence marocaine.
Abdessalam Al-Safraoui, qui préside la délégation du Haut Conseil
d'Etat libyen, avait fait savoir lundi que "le dialogue s'était
concentré sur les nominations à faire à la tête des institutions
régaliennes" du pays.
Les postes de directeur de la Banque centrale, de la Compagnie
nationale de pétrole (NOC) et de chef des armées sont ceux qui divisent
le plus les deux camps, selon des médias libyens.
Les rencontres se sont tenues à huis-clos dans un complexe hôtelier de
Bouznika, au sud de la capitale marocaine Rabat, symboliquement très
proche de Skhirat, la bourgade qui a donné son nom à l'accord de
règlement politique signé en décembre 2015 sous l'égide de l'ONU et en
vertu duquel a été créé le GNA.
Le porte-parole du secrétaire-général de l'ONU a qualifié lundi
l'accord de Skhrirat de "testament de l'engagement résolu du Maroc à
trouver une solution à la crise libyenne" tout en souhaitant que la
nouvelle initiative du royaume ait un "impact positif". (AFP, 8 septembre
2020)
Erdogan renouvelle son
soutien au gouvernement libyen reconnu par l'ONU
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a renouvelé son soutien dimanche
au gouvernement libyen reconnu par l'ONU, dont il a rencontré le chef à
huis clos, selon la présidence turque.
Le président turc s'est entretenu à Istanbul avec le chef du
Gouvernement d'union nationale (GNA) basé à Tripoli (ouest), Fayez
al-Sarraj, des derniers développements en Libye, de leurs relations
bilatérales et de problématiques régionales, d'après un communiqué de
la même source.
Durant la rencontre, M. Erdogan "a déclaré que la Turquie continuera de
rester solidaire avec le gouvernement légitimement reconnu par l'ONU de
Libye, et répété que la priorité de la Turquie est de restaurer la
stabilité en Libye sans délai", a indiqué la présidence turque.
M. Erdogan a ajouté que "la paix et la stabilité en Libye bénéficieront
à ses voisins et à toute la région, à commencer par l'Europe", et que
"la communauté internationale devrait assumer une position de principe
à cet égard".
Depuis la chute du régime du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011 après
une révolte populaire appuyée par l'Otan, la Libye est en proie à des
luttes d'influence, et aujourd'hui deux autorités se disputent le
pouvoir: le GNA de Fayez al-Sarraj, reconnu par l'ONU, et un pouvoir
incarné par Khalifa Haftar, homme fort de l'Est soutenu par une partie
du Parlement élu et son président, Aguila Saleh.
La Turquie soutient le GNA face à Khalifa Haftar, lui-même soutenu par
l'Égypte, les Émirats arabes unis et la Russie.
Ankara a signé des accords maritimes et sécuritaires avec le GNA l'an
dernier et fourni des drones qui ont changé le cours du conflit en
faveur du gouvernement de M. Sarraj.
Le 21 août dernier, les autorités rivales en Libye ont annoncé
séparément la cessation des hostilités et l'organisation prochaine
d'élections dans le pays meurtri par des années de conflits, une
initiative saluée par l'ONU et plusieurs pays arabes et occidentaux.
Des représentants des deux camps étaient en pourparlers au Maroc
dimanche.
Lors de la rencontre à Istanbul, MM. Erdogan et Sarraj ont aussi évoqué
comment renforcer leur coopération et "défendre les droits de la
Turquie et de la Libye en Méditerranée orientale", selon la présidence
turque.
Les accords maritimes avec la Libye ont provoqué la colère de la Grèce,
qui estime qu'ils violent les lois internationales.
La Turquie et la Grèce, toutes deux membres de l'Otan, se déchirent à
propos de gisements d'hydrocarbures en Méditerranée orientale, depuis
que la Turquie y a envoyé le 10 août un navire de prospection sismique
accompagné de navires de guerre. (AFP, 6 septembre
2020)
La
Turquie critique la décision du Kosovo d'ouvrir
une ambassade à
Jérusalem
La Turquie s'est déclarée dimanche "déçue" par la décison du Kosovo, à
majorité musulmane, d'établir des relations diplomatiques avec Israël
et d'ouvrir une ambassade à Jérusalem.
La Turquie, qui défend la cause palestinienne, a été l'un des premiers
pays à reconnaître le Kosovo lorsqu'il a proclamé en 2008 son
indépendance de la Serbie.
"Rien que l'idée que les responsables du Kosovo fassent un tel pas, qui
est une claire violation du droit international, est décevante", a
déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.
Il a appelé les dirigeants du Kosovo à éviter toute mesure qui
pourrait porter atteinte au statut légal de Jérusalem.
Vendredi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait
annoncé que la Serbie allait devenir le premier pays européen à
transférer son ambassade en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem.
Il avait également annoncé que le Kosovo allait établir des relations
diplomatiques avec l'Etat hébreu et ouvrir lui aussi son ambassade dans
la Ville sainte.
"Le Kosovo sera le premier pays à majorité musulmane à ouvrir une
ambassade à Jérusalem", a déclaré M. Netanyahu, remerciant le président
américain Donald Trump pour sa "contribution" à ces succès
diplomatiques pour Israël.
Dans un premier communiqué tard samedi, le ministère turc des Affaires
étrangères s'est déclaré "gravement préoccupé" par l'initiative de la
Serbie.
Avec le transfert de son ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem, la Serbie
emboîte le pas aux Etats-Unis et au Guatemala qui avaient transféré
leur ambassade dans la Ville sainte en mai 2018, brisant le consensus
international, et provoquant la colère des Palestiniens.
Le statut de Jérusalem est l'une des questions les plus épineuses en
vue d'un règlement du conflit israélo-palestinien.
L'ONU considère que cette question doit faire l'objet d'un accord
entre Israéliens et Palestiniens, et qu'en attendant les capitales ne
doivent pas établir à Jérusalem leur représentation diplomatique en
Israël.
L'Etat hébreu a occupé Jérusalem-Est en 1967, l'a annexée et considère
l'ensemble de la ville comme sa capitale "éternelle" et "indivisible".
Les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de l'Etat
auquel ils aspirent. (AFP,
6 septembre
2020)
L'opposant
et prisonnier Mokoko
de retour à Brazzaville après des soins en Turquie
L'opposant congolais Jean-Marie Michel Mokoko, 73 ans, qui purge une
peine de 20 ans de prison, est rentré dimanche à Brazzaville après un
mois de soins en Turquie, a appris l'AFP auprès de son avocat.
"Le général Mokoko est rentré de la Turquie et a été conduit à
l'hôpital militaire de Brazzaville où j'ai pu le voir", a déclaré à
l'AFP Me Yvon Eric Ibouanga.
"Il est en forme même s'il doit subir de façon régulière des exercices
à cause des douleurs musculaires", a-t-il ajouté. "Nous allons formuler
une demande de libération pour lui dans quelques jours", a annoncé
l'avocat.
Au terme de son contrôle à l'hôpital militaire, M. Mokoko doit regagner
sa cellule à la maison d'arrêt, a indiqué une source pénitentiaire.
Les autorités de Brazzaville avaient autorisé le 30 juillet
l'évacuation par avion médicalisé du général Mokoko à Ankara, au terme
de longues semaines de tractations.
"Envoyer le général Mokoko en Turquie pour des soins, c'est exporter la
maison d'arrêt de Brazzaville à Ankara, parce que la Turquie n'est pas
un modèle en matière des droits de l'Homme et des libertés
fondamentales", avait alors réagi l'opposant Paulin Makaya, dirigeant
du parti Unis pour le Congo (UPC).
Candidat malheureux au scrutin présidentiel en mars 2016, le général
Mokoko, qui avait contesté la réélection de Denis Sassou Nguesso, a été
condamné pour "atteinte à la sûreté de l'État" et "détention illégale
d'armes et munitions de guerre", au terme d'un procès controversé en
2018.
Il avait été admis à l'hôpital militaire de Brazzaville le 2 juillet
pour "fatigue générale et manque d'appétit", selon son avocat.
Le président Sassou Nguesso, 77 ans, qui cumule 35 ans au pouvoir,
avait estimé début mai qu'il n'y avait "pas de raison" de libérer deux
opposants politiques, dont M. Mokoko, pour désengorger les prisons face
au coronavirus.
(AFP,
31 août
2020)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
La Turquie et la Grèce optent pour
un apaisement
La Turquie et la Grèce semblent avoir opté pour l'apaisement dans la
crise que les oppose en Méditerranée orientale en se disant prêtes à
entamer des négociations, après des semaines de tensions exacerbées par
des manoeuvres militaires rivales.
L'annonce de ces pourparlers à été faite à l'issue d'une énième
conférence téléphonique entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et
la chancelière allemande Angela Merkel, qui joue les médiatrices entre
les deux pays, à laquelle a également participé le président du Conseil
européen Charles Michel.
Selon la présidence turque, les participants ont affirmé que "la
Turquie et la Grèce sont prêtes pour commencer des pourparlers
exploratoires" au sujet de la Méditerranée orientale où les deux pays
se disputent des zones potentiellement riches en gaz naturel.
M. Erdogan a affirmé lors de la réunion que "l'élan visant à faire
baisser les tensions et à exploiter les canaux de dialogue doit être
appuyé par des mesures réciproques", selon la même source.
A Athènes, le ministère des Affaires étrangères grec a indiqué que les
pourparlers programmés auraient lieu "bientôt" à Istanbul sans préciser
à quelle date.
M. Erdogan s'était dit vendredi prêt à rencontrer le Premier ministre
grec Kyriakos Mitsotakis s'il voyait des signes de "bonne intention" de
sa part dans la crise qui oppose leurs pays en Méditerranée orientale.
Les dernier round de "pourparlers exploratoires" visant à régler leurs
différends en Méditerranée orientale avait eu lieu en 2016.
La Turquie et la Grèce, toutes deux membres de l'Otan, se déchirent à
propos de gisements d'hydrocarbures en Méditerranée orientale, dans une
zone qu'Athènes estime relever de sa souveraineté.
Le 10 août, la Turquie a envoyé un navire de prospection sismique
accompagné de navires de guerre dans les eaux entre la Grèce et Chypre.
La tension s'était aggravée fin août, lorsque les deux pays ont
effectué des manoeuvres militaires rivales.
- "Dialogue sincère" -
La crise est au programme d'un sommet européen qui devait se tenir les
24 et 25 septembre à Bruxelles avant d'être reporté à début octobre,
plusieurs pays, notamment la France - qui a pris fait et cause pour la
Grèce dans cette crise -, brandissant le menace de sanctions contre la
Turquie.
Un autre signal d'apaisement a justement été envoyé par un entretien
téléphonique dans la soirée entre le président Emmanuel Macron et M.
Erdogan, qui s'étaient invectivés avec une rare véhémence ces dernières
semaines.
M. Erdogan a déclaré à M. Macron qu'il attendait de Paris une "attitude
constructive" dans la crise qui oppose Ankara à Athènes en Méditerranée
orientale, selon la présidence turque.
Le président français a demandé de son côté à son homologue turc, selon
la présidence française, de s'engager "sans ambiguïté" pour la
désescalade des vives tensions avec la Grèce et qu'un dialogue
similaire "soit accepté par la Turquie avec la République de Chypre",
autre pays de l'UE.
Pour appuyer leur revendications sur les secteurs disputés en
Méditerranée la Turquie et la Grèce ont signé ces derniers mois des
accords de délimitation maritime controversés, respectivement avec le
gouvernement libyen de Tripoli et avec l'Egypte.
Dans une rencontre avec des journalistes mardi, l'ambassadeur des
Etats-Unis à Ankara David Satterfield a affirmé qu'"aucune carte ou
déclaration unilatérale impactant les droits d'une partie tierce n'est
valable dans le cadre d'un règlement d'une dispute maritime", a-t-il
dit.
M. Erdogan a adopté un ton plus conciliant dans son discours devant
l'Assemblée générale annuelle de l'ONU lors duquel il appelé à un
"dialogue sincère" pour résoudre le conflit avec la Grèce et l'Union
européenne en Méditerranée, tout en rejetant tout "harcèlement" visant
la Turquie.
"Notre priorité est de résoudre les conflits par un dialogue sincère,
fondé sur le droit international et une base équitable", a déclaré le
chef de l'Etat turc qui parlait par visioconférence.
"Cependant, je veux clairement affirmer que nous n'allons jamais
tolérer aucun diktat, harcèlement ou attaque", a-t-il ajouté.
Il a proposé l'organisation d'une conférence régionale pour discuter
"des droits et des intérêts" des pays riverains de la Méditerranée
orientale, comprenant aussi l'autoproclamée République turque de
Chypre-Nord (RTCN).
Pour "donner une opportunité à la diplomatie", Ankara avait rappelé au
port le 13 septembre le navire de recherche, l'Oruç Reis, dont le
déploiement en Méditerranée orientale avait porté la tension à son
comble. (AFP,
22 septembre
2020)
Ankara
condamne les insultes d'un journal grec
envers Erdogan
La Turquie a condamné samedi la publication par un journal grec,
Demokratia, d'une manchette invitant, en turc, le président Recep
Tayyip Erdogan à "aller se faire foutre", et appelé les autorités
grecques à traduire en justice les responsables.
"Le gouvernement turc condamne de la manière la plus ferme la
publication d'insultes visant notre président (...) en première page
d'un journal d'extrême droite", a déclaré le directeur de la
communication de la présidence turque, Fahrettin Altun, dans une lettre
au porte-parole du gouvernement grec, Stelios Petsas, rendue publique
samedi.
Il a appelé les autorités grecques à traduire en justice les
responsable de cet acte "éhonté".
Le ministère grec des Affaires étrangères avait fait valoir vendredi
que la liberté d'expression était protégée dans l'Union européenne dont
la Grèce est un pays membre, tout en soulignant que "le recours à des
insultes est contraire à la culture politique de notre pays et ne peut
qu'être condamné".
Vendredi, le ministère des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur
de Grèce à Ankara après cette publication. Le chef de la diplomatie
turque, Mevlut Cavusoglu, avait dénoncé le "vil titre à l'encontre du
président Erdogan" publié par le journal grec.
Cet incident intervient sur fond de tensions entre la Turquie et la
Grèce au sujet de la Méditerranée orientale, aggravées fin août lorsque
les deux pays ont effectué des manoeuvres militaires rivales.
Cette crise est née de l'envoi par Ankara d'un navire de prospection
sismique dans des zones revendiquées par la Grèce et supposées être
riches en réserves gazières. Ce navire est finalement rentré au port.
Mais la mission d'un autre navire turc de prospection, le Barbaros
Hayrettin Pasa, a été prolongée au large des côtes chypriotes jusqu'au
18 ocotbre, a rapporté vendredi le système d'alerte maritime NAVTEX. Un
bateau de forage restera également dans la zone jusqu'au 12 octobre.
M. Erdogan s'était dit vendredi prêt à rencontrer le Premier ministre
grec Kyriakos Mitsotakis s'il voyait des signes de "bonne volonté" de
sa part dans ce dossier.
Dans un entretien au quotidien grec Naftemporiki, le ministre grec des
Affaires étrangères Nikos Dendias a déclaré qu'un dialogue ne pourrait
s'engager que si Ankara mettait "fin aux menaces et aux provocations".
"Un dialogue substantiel doit se baser sur les lois internationales et
de bonnes relations de voisinage", a-t-il ajouté.
Le président français Emmanuel Macron, dont le pays soutient la Grèce,
s'est réjoui de la volonté turque de dialoguer.
"À Ajaccio (lors d'une réunion avec des dirigeants du sud de l'Europe
la semaine dernière), nous avons adressé un message clair à la Turquie
: réouvrons un dialogue responsable, de bonne foi, sans naïveté. Cet
appel est désormais aussi celui du Parlement européen. Il semble avoir
été entendu. Avançons", a-t-il écrit dans la nuit de vendredi à samedi
sur Twitter en français et en turc.
La crise est au programme d'un sommet européen les 24 et 25 septembre à
Bruxelles. (AFP,
19 septembre
2020)
Ankara
dément toute reculade après le retour d'un
navire de recherche
Ankara a assuré lundi que le retour au port de son navire de recherche
déployé en Méditerranée orientale, au centre de tensions avec la Grèce,
ne constituait pas une reculade et appelé Athènes à faire un geste en
retour.
"L'Oruc Reis a mouillé près du port d'Antalya pour des travaux de
maintenance et l'approvisionnement", a déclaré le ministre turc des
Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu lors d'un entretien à la chaîne
turque NTV.
Pour M. Cavusoglu, interpréter ces travaux de "routine" comme "un pas
en arrière", comme l'a laissé entendre le Premier ministre grec
Kyriakos Mitsotakis en y voyant "un premier pas très positif" serait
"une erreur".
"Il ne faut pas le tourner autrement", a-t-il précisé.
Selon le ministre turc, les autres navires turcs, comme Barbaros
Hayrettin et Yavuz, continuent toujours leurs activités de sondage en
Méditerranée orientale.
M. Cavusoglu n'a cependant pas tout à fait fermé la porte à une
interprétation positive du retour au port de l'Oruc Reis, à condition
que la Grèce effectue aussi des pas à son tour.
"La Grèce pourrait considérer ces travaux de routine comme un signe de
bonne intention et de renoncer par cette occasion à ses demandes
maximalistes", a-t-il déclaré.
Le ministre turc a particulièrement fustigé "la carte de Séville", sur
laquelle s'appuie la Grèce pour justifier ses revendications maritimes.
Préparée en début des années 2000 par l'Université de Séville pour être
présentée à la Commission européenne, cette carte soutient que le droit
d'exploiter les ressources naturelles autour de îles grecques situées à
proximité des côtes turques revient à Athènes. Mais Ankara estime que
cela reviendrait à priver la Turquie de dizaines de milliers de km2 de
mer.
"Si la Grèce avait des bonnes intentions, elle aurait renoncé à la
carte de Séville", a déclaré M. Cavusoglu.
Le retour au port de l'Oruc Reis dimanche avait suscité des
espoirs d'apaisement entre la Turquie et la Grèce.
Les deux pays se disputent des zones en Méditerranée orientale
potentiellement riches en gaz naturel.
La tension s'était aggravée fin août, lorsque les deux pays ont
effectué des manoeuvres militaires rivales.
La crise est au programme d'un sommet européen les 24 et 25 septembre à
Bruxelles.
(AFP,
14
septembre
2020)
Le
Premier ministre grec annonce l'achat d'avions de
combats français
Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a annoncé samedi un
"important" programme d'achats d'armes, notamment de 18 avions de
combat français Rafale, face à la montée de tension avec la Turquie en
Méditerranée orientale, où Athènes a le soutien affiché et appuyé de
Paris.
M. Mitsotakis a précisé que la Grèce allait se procurer, outre les 18
Rafale, quatre frégates et quatre hélicoptères de la marine, recruter
15.000 soldats supplémentaires et financer davantage son industrie de
défense.
Le programme prévoit également la rénovation de quatre frégates, et
l'acquisition d'armes anti-chars, de torpilles et de missiles, a-t-il
ajouté.
"L'heure est venue de renforcer nos forces armées (...) Il s'agit d'un
programme important qui formera un bouclier national", a déclaré le
Premier ministre dans un discours à Thessalonique, dans le Nord de la
Grèce.
Il a assuré que ce programme devrait permettre la création de milliers
d'emplois.
Plus de détails sur le coût du programme et l'origine des armements
seront annoncés dimanche lors d'une conférence de presse, a indiqué à
l'AFP une source gouvernementale.
La ministre française des Armées, Florence Parly, s'est félicitée dans
un communiqué du choix de la Grèce d'acquérir 18 Rafale: "Ce choix
(...)vient renforcer le lien entre les forces armées grecques et
françaises, et permettra d'intensifier leur coopération opérationnelle
et stratégique".
"La France poursuit son action en faveur d'une Europe de la défense
plus forte, plus autonome et unie, conformément aux orientations
stratégiques" du président Emmanuel Macron, ajoute le communiqué.
Pour sa part le PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier, a assuré se
réjouir "de cette annonce qui conforte la relation exceptionnelle que
nous entretenons avec la Grèce depuis près d'un demi-siècle".
La Turquie et la Grèce, toutes deux membres de l'Otan, se déchirent à
propos de gisements d'hydrocarbures en Méditerranée orientale, dans une
zone qu'Athènes estime relever de sa souveraineté.
- Manoeuvres militaires -
M. Mitostakis a accusé samedi la Turquie de "menacer" les frontières
orientales de l'Europe et de "mettre en péril" la sécurité régionale.
"Nous avons besoin d'un dialogue, mais pas quand il a lieu avec le
pistolet sur la tempe", a-t-il ajouté, dans une tribune publiée par
trois quotidiens européens.
La tension entre les deux pays est montée d'un cran quand la Turquie a
envoyé, le 10 août, un navire de prospection sismique accompagné de
navires de guerre dans des eaux revendiquées par la Grèce, ce qui a
poussé Athènes à lancer des manoeuvres navales, avec le soutien
notamment de la France.
"Ne cherchez pas querelle au peuple turc, ne cherchez pas querelle à la
Turquie", a lancé samedi le président turc Recep Erdogan dans un
discours télévisé à Istanbul, en référence aux sévères critiques émises
par M. Macron envers Ankara à propos du différend gréco-turc.
M. Macron et ses six homologues du sud de l'UE ont exhorté jeudi la
Turquie à cesser sa politique de "confrontation" en Méditerranée
orientale et l'ont menacée de sanctions européennes si Ankara continue
à contester les droits d'exploration gazière de la Grèce et de Chypre
dans la zone.
M. Macron avait aussi estimé que le gouvernement turc "avait
aujourd'hui des comportements inadmissibles" et devait "clarifier ses
intentions".
M. Erdogan a appelé samedi la Grèce à "se tenir à l'écart" des actions
"erronées" soutenues par des pays comme la France. La France a
intensifié sa présence militaire dans En Méditerranée orientale le mois
dernier.
"M. Macron, vous n'avez pas fini d'avoir des ennuis avec moi", a lancé
le président turc, en s'en prenant pour la première fois directement et
nommément à son homologue.
M. Erdogan l'a aussi accusé de "manquer de connaissances historiques"
et a estimé que la France "ne pouvait pas donner de leçon d'humanité" à
la Turquie en raison de son passé colonial en Algérie et de son rôle
dans le génocide de 1994 au Rwanda.
La Turquie revendique le droit d'exploiter des gisements
d'hydrocarbures dans une zone maritime qu'Athènes estime relever de sa
souveraineté. Ces dernières semaines, les deux pays ont montré leurs
muscles à coups de déclarations martiales, de manoeuvres militaires et
d'envois de navires sur zone.
La France a clairement affiché son soutien à la Grèce en déployant des
navires de guerre et des avions de combat dans la région, une
initiative vivement dénoncée par le président turc. (AFP, 12 septembre
2020)
Chypre
condamne un exercice militaire turc
"illégal" au large de ses côtes
Chypre a condamné samedi l'annonce par la Turquie d'un exercice naval
de tir réel au large de la côte nord de l'île, affirmant que de telles
manoeuvres seraient "illégales" et "violeraient" sa souveraineté dans
un contexte de tensions exacerbées en Méditerranée orientale.
Dans une notice d'information maritime (Navtex) publiée vendredi, la
Turquie a annoncé qu'elle allait effectuer un exercice naval de tir
réel au large de Sadrazamkoy, dans le Nord de Chypre, de samedi à lundi.
Dans un Navtex, le Centre conjoint de coordination des opérations de
sauvetage -- qui dépend du ministère de la Défense chypriote -- a
répondu que l'exercice turc était "illégal" et "violait la souveraineté
de la République de Chypre".
Chypre est divisée depuis l'invasion du tiers nord de l'île
méditerranéenne par l'armée turque en 1974 après un coup d'Etat visant
à rattacher le pays à la Grèce. La République de Chypre, membre de
l'Union européenne, n'exerce son autorité que sur les deux tiers sud de
l'île tandis que l'autoproclamée République turque de Chypre-Nord n'est
reconnue que par la Turquie.
L'annonce d'Ankara a été faite au lendemain d'une déclaration de sept
dirigeants de pays du sud de l'Union européenne qui ont exhorté la
Turquie à cesser sa politique de "confrontation" en Méditerranée
orientale et ont agité le spectre de sanctions européennes.
La Turquie et la Grèce, toutes deux membres de l'Otan, se déchirent à
propos de gisements d'hydrocarbures, dans une zone qu'Athènes estime
relever de sa souveraineté.
La tension est montré d'un cran quand la Turquie a envoyé, le 10 août,
un navire de prospection sismique accompagné de navires de guerre dans
des eaux revendiquées par la Grèce, ce qui a poussé Athènes à lancer
des manoeuvres navales.
Dans un communiqué séparé, la garde nationale chypriote a annoncé que
deux navires des forces spéciales de la marine américaine étaient à
Chypre pour "un exercice militaire conjoint" qui a commencé samedi et
doit prendre fin le 20 septembre, selon le ministère de la Défense.
Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo est attendu samedi
après-midi à Chypre, afin de chercher une solution aux tensions
croissantes en Méditerranée. (AFP, 12 septembre
2020)
De nouvelles menaces turques envers la Grèce
La Turquie et la Grèce, toutes deux membres de l'Otan, se déchirent à
propos de gisements d'hydrocarbures en Méditerranée orientale, depuis
que la Turquie y a envoyé le 10 août un navire d'exploration sismique
accompagné de navires de guerre.
"Ils vont comprendre que la Turquie est assez forte politiquement,
économiquement et militairement pour déchirer les cartes et les
documents immoraux", a déclaré M. Erdogan, faisant allusion à des zones
maritimes que la Grèce et Chypre considèrent comme leurs zones
économiques exclusives.
"Ils vont comprendre, soit par le langage de la politique et de la
diplomatie, soit sur le terrain via d'amères expériences", a prévenu le
dirigeant turc lors d'une allocution télévisée. "La Turquie et le
peuple turc sont préparés à toute éventualité et à toute conséquence".
L'armée turque va démarrer dimanche cinq jours de manoeuvres militaires
en République turque de Chypre du Nord, une entité reconnue uniquement
par la Turquie, ont indiqué des responsables militaires turcs.
L'Otan avait annoncé cette semaine que les dirigeants grec et turc
avaient accepté d'engager des "pourparlers techniques" pour prévenir
tout nouvel incident entre leurs marines respectives.
Mais la Grèce avait ensuite démenti être prête à participer à des
discussions, poussant la Turquie à accuser Athènes de refuser le
dialogue.
La Grèce et Chypre accusent la Turquie de violer leur souveraineté en
menant des forages d'exploration dans leurs eaux.
"La Turquie est prête à toute forme de partage (des ressources en
hydrocarbures), du moment qu'il est équitable", a encore déclaré samedi
M. Erdogan.
Depuis le 10 août, Ankara a déployé le bateau sismique Oruç Reis et une
escorte de navires de guerre turcs pour prospecter une zone riche en
hydrocarbures, au large de l'île grecque de Kastellorizo et à 2 km des
côtes turques.
La Turquie prospecte également dans les eaux de la République de
Chypre, pays de l'UE qu'elle ne reconnaît pas depuis la partition de
l'île en 1974.
Fin août, la tension est montée d'un cran quand les deux pays ont
effectué des manoeuvres militaires rivales, la Turquie avec les
Etats-Unis puis avec la Russie, la Grèce avec la France, Chypre et
l'Italie. (La
Libre Belgique, 5 septembre 2020)
Grèce
et Turquie se déchirent à nouveau après une
médiation de l'OTAN
La Turquie a accusé vendredi la Grèce de refuser le dialogue et de
mentir après que le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a déclaré
que des pourparlers négociés par l'Otan pour réduire les tensions en
Méditerranée orientale ne pourraient avoir lieu que si Ankara cessait
ses "menaces".
"La Grèce a montré une fois de plus qu'elle n'était pas en faveur du
dialogue", a déclaré vendredi à la presse le ministre turc des Affaires
étrangères, Mevlut Cavusoglu.
Jeudi soir, Athènes avait démenti être prête à participer à des
discussions avec Ankara sur une désescalade en Méditerranée orientale,
après un tweet du secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg.
Selon ce dernier, la Grèce et la Turquie, membres de l'Alliance,
étaient convenus "d'entamer des pourparlers techniques à l'Otan", avec
pour objectif de prévenir tout nouvel incident en Méditerranée
orientale, où un bateau sismique turc accompagné de navires de guerre
se trouvent dans les eaux grecques depuis le 10 août.
Le gouvernement grec a averti jeudi que "la désescalade n'(aurait) lieu
qu'avec le retrait immédiat de tous les navires turcs du plateau
continental grec."
Jens Stoltenberg, est revenu sur ses propos vendredi en conférence de
presse: "Aucun accord n'a été trouvé, mais les discussions ont
commencé".
"Le but de ces discussions est d'établir des mécanismes de désescalade
militaire afin de réduire les risques d'incidents et d'accidents en
Méditerranée orientale", a-t-il ajouté.
A Ankara, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu,
soutient que la Grèce avait accepté la proposition de pourparlers
lorsque celle-ci avait été faite.
"Celui qui ment ici n'est pas le secrétaire général de l'Otan, c'est la
Grèce elle-même", a-t-il déclaré à la presse.
Selon des médias grecs, Jens Stoltenberg a remis un "document d'une
page" exposant ses idées aux représentants militaires des deux pays
"lors d'une réunion de cinq minutes", qui été transmis à Athènes pour
délibération.
- "La situation est très volatile" -
A New York, à l'issue d'une rencontre avec le secrétaire général de
l'ONU Antonio Guterres à la résidence de l'ambassadeur grec auprès de
l'ONU, le ministre des Affaires étrangères grec Nikos Dendias a
confirmé la réception de ce document mais a indiqué "n'avoir pas
étudié" son contenu.
"La Grèce ne négocie pas avec la Turquie" et ne discutera avec ce pays
qu'après le retrait des navires turcs des eaux grecques, a-t-il fait
valoir.
Interrogé sur une éventuelle saisie du Conseil de sécurité de l'ONU du
litige gréco-turc, Nikos Dendias est resté vague. C'est "un droit" pour
tous les membres des Nations unies, y compris la Grèce, a-t-il dit, en
précisant que l'actionner dépendait "des réalités à un moment donné".
Selon des diplomates, aucun membre du Conseil de sécurité n'a exprimé à
ce jour l'idée d'une saisine de l'instance de l'ONU.
Depuis le 10 août, Ankara a déployé le bateau sismique Oruç Reis et une
escorte de navires de guerre turcs pour prospecter une zone riche en
hydrocarbures, au large de l'île grecque de Kastellorizo et à 2 km des
côtes turques.
La Turquie prospecte également dans la ZEE de la République de Chypre,
pays de l'UE qu'elle ne reconnaît pas depuis la partition de l'île en
1974.
Fin août, la tension est montée d'un cran quand les deux pays ont
effectué des manoeuvres militaires rivales, la Turquie avec les
Etats-Unis puis avec la Russie, la Grèce avec la France, Chypre et
l'Italie.
"Il y a une agressivité (turque), avec en réalité l'intention de
prendre le contrôle de l'ensemble de la zone. (..). La situation est
très volatile et inquiétante", a estimé dans un entretien avec l'AFP le
président de Chypre, Nicos Anastasiades.
Il a appelé l'ONU et la communauté internationale à "accentuer la
pression sur la Turquie", afin qu'elle "cesse ses activités illégales".
L'Union européenne a menacé Ankara de nouvelles sanctions s'il n'y a
pas de progrès dans le dialogue avec Athènes sur la crise en
Méditerranée. Selon le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell,
des mesures pourraient être prises lors du Conseil européen des 24 et
25 septembre. (AFP, 4 septembre
2020)
Chypre
inquiet du contexte "très volatil" dû à
"l'agressivité" turque, dit son président
Le président de Chypre, Nicos Anastasiades, s'est dit inquiet vendredi
du contexte "très volatil" en Méditerranée orientale autour de la
délimitation des frontières maritimes et des prospections gazières, dû
selon lui à "l'agressivité" d'Ankara, et a exhorté au "dialogue", dans
un entretien à l'AFP.
"Il y a une agressivité (de la Turquie), avec en réalité l'intention de
prendre le contrôle de l'ensemble de la zone, et nous assistons en
conséquence à une tension croissante. La situation est très volatile et
inquiétante", a déclaré M. Anastasiades.
Cette "situation très sérieuse" est le résultat des "provocations", des
"violations de la loi internationale", "de la loi maritime
internationale" et "de notre propre zone économique exclusive" (ZEE)
par Ankara, a affirmé Nicos Anastasiades, lors de cet entretien réalisé
au palais présidentiel de Nicosie.
Le chef de l'Etat chypriote a en conséquence appelé "l'ONU et la
communauté internationale (...) à recourir à tous les moyens pour
accentuer la pression sur la Turquie", afin qu'elle "cesse ses
activités illégales".
"Alors je suis persuadé que nous serions en mesure d'éviter toute
nouvelle escalade", a-t-il ajouté.
- "Sanctions" ou "dialogue"? -
Les tensions sont fortes en Méditerranée orientale autour des
prospections gazières et de la délimitation des frontières maritimes,
impliquant tous les pays de la zone, parmi lesquels la Grèce, Chypre et
la Turquie.
Depuis le 10 août, Ankara a déployé un bateau sismique et une escorte
de navires de guerre pour procéder à des explorations au large de l'île
grecque de Kastellorizo, à 2 km de ses côtes.
La Turquie effectue également des prospections dans la ZEE de la
République de Chypre, pays de l'UE qu'elle ne reconnaît pas en raison
de la partition de l'île.
Fin août, ces tensions se sont encore exacerbées entre Ankara et
Athènes, qui ont effectué des manoeuvres militaires rivales, la
première avec les Etats-Unis puis la Russie, la seconde avec la France,
Chypre et l'Italie.
L'UE a de son côté menacé la Turquie de nouvelles sanctions, tout en
incitant au dialogue: vendredi, son chef de la diplomatie, Charles
Michel, a émis l'idée d'une "conférence multilatérale sur la
Méditerranée orientale".
Le président chypriote a noté qu'il aborderait le sujet lors du sommet
EuroMed rassemblant sept pays européens jeudi et vendredi prochains en
Corse (France).
"Les sanctions ne sont pas notre objectif, a assuré à l'AFP Nicos
Anastasiades. Notre but est, par le dialogue, de parvenir à un
règlement en tout point conforme à (...) la loi internationale."
- Paris, "force motrice" -
Interrogé sur l'attitude de l'UE face à cette crise, il a en
particulier salué la "solidarité" de la France, "force motrice de ce
que l'Europe devrait faire pour protéger les Etats membres de
(l')agressivité" turque, selon lui.
Dans le même temps, "je comprends ce que la chancelière (allemande
Angela) Merkel fait" en tentant de promouvoir une médiation, a signalé
M. Anastasiades. Mais, "bien sûr, nous aimerions voir l'Allemagne et la
France faire front commun", a-t-il dit.
Paris, avec laquelle Nicosie a accru les liens y compris militaires, a
"un rôle à jouer dans l'ensemble de la région", dans le cadre des
efforts visant à "consolider la paix" et la "stabilité", a insisté M.
Anastasiades.
Il a également salué la relation avec les Etats-Unis, qualifiés de
"partenaire proche et de confiance", trois jours après l'annonce par
Washington d'une levée partielle d'un embargo sur les armes vieux de
trente ans visant Chypre.
Ankara a aussitôt fustigé la décision, qui concerne les ventes
d'équipement militaire "non létal". Le lendemain, le chef de la
diplomatie américaine, Mike Pompeo, a par ailleurs exhorté la Grèce et
la Turquie à "réduire les tensions".
Mais les deux pays ont poursuivi leurs joutes verbales vendredi.
Après avoir démenti jeudi soir des discussions avec Ankara au sein de
l'Otan, Athènes, par la voix de son Premier ministre, Kyriakos
Mitsotakis, a demandé à Ankara de cesser ses "menaces". Et à Ankara, le
ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a accusé
Athènes de se dérober à la négociation en niant ce dialogue à l'Otan,
organisation dont les deux pays voisins sont membres. (AFP, 4 septembre
2020)
Immigration
/ Migration
La lutte de Florida
Mukeshimana

Notre chère collègue et formatrice
principale des Ateliers du Soleil, Florida Mukeshimana, après un
travail exemplaire durant 24 ans, a pris sa retraite, retraite qu’elle
mérite pleinement. Réunie le 30 septembre 2020 à cette occasion,
l’équipe des Ateliers du Soleil lui a souhaité un bon voyage au pays de
la retraite heureuse avec la certitude qu’elle restera toujours
présente à chaque instant lorque l’équipe et les adhérents des Ateliers
du Soleil auront besoin de ses conseils et coups de pouce.
A cette occasion, nous partageons “Le
cri de Florida”, écrit par Doğan Özgüden, exilé politique comme Florida
et un des fondateurs des Ateliers du Soleil, dans ses mémoires:
LE CRI DE FLORIDA
En 1996, les Ateliers du Soleil
avaient intégré une enseignante rwandaise à son équipe multinationale:
Florida Mukeshimena. Lorsqu’elle était arrivée chez nous, elle n’avait
pas évoqué le drame qu’elle avait vécu. Ce n’est qu’avec le temps que
nous avons appris ce qu’il lui était arrivé. Quand elle témoigna du
génocide devant le parlement belge, j’écrivis ceci dans le journal
Gündem du 29 mai 2000 :
Le Rwanda est un pays d’Afrique
centrale peuplé de Hutus et de Tutsis. Les Hutus sont majoritaires, les
Tutsis minoritaires… Le FPR, soutenu non seulement par les Tutsis, mais
aussi par les Hutus démocrates et pacifistes, lutte contre la dictature
du général Habyarimana arrivé au pouvoir à la suite d’un coup d’Etat en
1973.
Ngurinzira Boniface, le mari de
Florida, était le courageux ministre des Affaires étrangères qui avait
pris fait et cause pour apporter un règlement pacifique au conflit
ethnique hutu-tutsi attisé par le capital belge au Rwanda… Il avait
négocié avec la guérilla et signé l’accord de paix d’Arusha en août
1993.
On savait dès les tout premiers jours
que l’attentat contre l’avion du président qui avait fait explosé le
processus de paix et provoqué le génocide était un complot des cercles
qui se nourrissent des rentes de la guerre, et que le génocide avait
été perpétré à l’incitation de la Radio des Mille Collines dirigée par
un Belge.
Le mari de Florida a payé de sa vie le
prix de son idéal démocrate et pacifiste. Florida a vécu toute
l’horreur du génocide et de la trahison ! Après l’assassinat de son
mari, elle est arrivée à Bruxelles avec ses trois filles et son fils…
La langue maternelle de Floride est le
kinyarwanda… Son défunt mari en était un des rares spécialistes… Mari
et femme avaient œuvré pour maintenir et développer leur langue face à
l’hégémonie du français.
A présent, Florida enseigne le
français comme langue de communication aux Arméniens de Diyarbakır, aux
Assyriens du Tur-Abdin, aux Kurdes du Dersim, aux Turcs d’Emirdağ, aux
Afghans, aux Pakistanais, aux Africains, aux Latino-américains, aux
Albanais, aux Bosniaques et aux Azéris. Elle ne manque pas de leur
rappeler de ne jamais oublier leur propre langue, l’arménien,
l’araméen, le kurde, et tout au contraire, de la développer davantage…
Elle partage leurs peines et leurs
joies.
Et elle lutte de toutes ses forces
pour qu’il n’y ait plus de massacre. C’est elle qui a révélé à la
commission d’enquête parlementaire du Sénat belge toute l’infamie et la
trahison des Casques bleus belges…
C’est le digne combat de Florida qui
force le Premier ministre Guy Verhofstad à se rendre avec tous les
membres de son gouvernement au Rwanda demander pardon au peuple
rwandais au nom de la Belgique, le mois dernier.
Comme avait fait le Président de la
République fédérale d’Allemagne se rendant en Israël pour demander
pardon au peuple juif au nom de sa nation.
Alors qu’au 85ème anniversaire du
génocide arménien… l’impassivité et le négationnisme de l’Etat turc à
cet égard sont à leur comble.
C’est le cri des Florida qui met les
Etats à genoux. Désormais, le visage de Florida est plus souriant, ses
yeux brillent d’un nouvel éclat.
Et le cri de Karakin, Simuni et
Beriwan se joignent à celui de Florida pour s’envoler tel un chœur
céleste qui résonne dans tout le Cosmos.
Arrivera le jour où leurs visages
seront plus souriants et où leur yeux brilleront d’un nouvel éclat!
(Dogan Özgüden, Journaliste
Apatride, Academic&Scientific Publications, Bruxelles, 2014)
An appeal from Europe for solidarity
PEN-Zentrum Deutschland
Deutsche Journalist*innen Union/ver.di
Deutscher Journalisten-Verband DJV
Börsenverein des Deutschen Buchhandels e.V.
KulturForum TürkeiDeutschland
In Turkey, 101 prominent public figures have issued an urgent appeal to
the democratic opposition to stand up for peace, democracy and human
rights, strongly criticising not only the ruling AKP party but also the
opposition parties.
They appeal to a sense of democratic responsibility and call for a
united stand against the AKP's longstanding regime of injustice, which
has imprisoned and persecuted tens of thousands of academics,
journalists, artists and other cultural practitioners and is now also
fanning the flames in several trouble spots in the Mediterranean.
Turkey’s entire population, with its different ethnic and cultural
communities of Turks, Kurds, Lazi, Arabs, Armenians, Greeks, Alevites,
Jews, Assyrians, etc., is suffering the economic and political
consequences.
Calling themselves the "101 wise people" to reflect their long and
broad life experience, the signatories come from many different social
and political circles. Their appeal has met with an unexpectedly broad
echo in Turkey and among the Turkish opposition abroad.
APPEAL'S
TEXT
We ask you to express your solidarity with the democratic opposition in
Turkey and to support this appeal.
The first signatories in Europe include:
Taner Akçam, Lale Akgün, Doğan Akhanlı, Fatih Akın, Süleyman Ateş,
Mustafa Ayrancı, Celal Başlangıç, Kemal Bozay, Anke Brunn, Angelika
Claussen, Hıdır Çelik, Safter Çınar, Burak Çopur, Molla Demirel,
Süleyman Demirtaş, Amke Dittert, Can Dündar, Kenan Engin, Hüseyin
Erdem, Aslı Erdoğan, Çiler Fırtına, Ahmet Kerim Gültekin, Kazım
Gündoǧan, Nezahat Gündoǧan, Ülkü Gürkan-Schneider, Banu Güven, Ahmet
Insel, Atilla Keskin, Kader Konuk, Klaus Kost, Dilek Mayatürk-Yücel,
Ralf Nestmeyer, Osman Okkan, Mehmet Oturan, Alper Öktem, Nafiz Özbek,
Cem Özdemir, Doğan Özgüden, İnci Özgüden-Tuğsavul, Toni Rütten,
Alexander Skipis, John Steinmark, Nilüfer Tarıkahya, Kamil
Taylan, İlias Uyar, Regula Venske, Felix von Grünberg, Günter
Wallraff, Kemal Yalçın.
You can add your solidarity by mailing your
First and last name:
Occupation:
e-mail:
Date:
to redaktion@das-kulturforum.de
La
justice européenne rejette la requête d'un
professeur de religion contre
Charlie Hebdo
La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a déclaré jeudi
"irrecevable" une requête déposée par le professeur Yacob Mahi,
sanctionné pour avoir considéré, un mois après l'attentat de janvier
2015 contre Charlie Hebdo, que le journal avait "abusé" de la liberté
d'expression.
Selon la Cour, les propos incriminés, tenus dans une lettre ouverte
adressée à la presse et datée du 4 février 2015, étaient "incompatibles
avec le devoir de réserve qui s'appliquait" à Yacob Mahi, alors
professeur de religion islamique à l'Athénée royal Leonardo Da Vinci à
Anderlecht.
“Abus de la liberté d’expression”
Dans cette lettre, publiée après attentats de janvier 2015 en France -
qui avaient fait 17 morts en trois jours, dont 11 lors de l'attaque de
la rédaction du journal satirique - , Yacob Mahi estimait notamment que
"toute dérision qui ne prend pas en compte les sensibilités (...) fait
de la liberté d'expression un abus".
Le gouvernement de la Fédération de Wallonie-Bruxelles (FWB), jugeant
ces propos contraires à son devoir de réserve, l'avait sanctionné en
octobre 2017 en le mutant dans un autre établissement, à La Louvière, à
une cinquantaine de kilomètres d'Anderlecht.
Requête jugée “irrecevable”
Après un recours rejeté par le Conseil d'Etat, Yacob Mahi s'était
tourné vers la CEDH, en invoquant la "liberté d'expression" et le
"droit au respect de la vie privée et familiale". À l'unanimité, les
magistrats de la CEDH ont déclaré sa requête "irrecevable" car
"manifestement mal fondée", précisant que cette décision était
"définitive".
Tout comme la justice belge, la Cour a jugé les propos de M. Mahi
"incompatibles avec le devoir de réserve" lié à ses fonctions
d'enseignant "en particulier dans le contexte de tension qui régnait au
sein de l'établissement scolaire à la suite des attentats de Paris de
janvier 2015".
Tensions dans l’établissement scolaire
Ces tensions "se caractérisaient par des attaques des élèves de cet
établissement contre un autre professeur du même établissement qui
avait défendu Charlie Hebdo et par des agressions contre un élève qui
avait refusé de signer une pétition contre ce professeur", a-t-elle
précisé.
La sanction n’était pas “disproportionnée”
"Compte tenu de l'impact potentiel desdits propos sur ses élèves, la
Cour estime que la sanction de déplacement disciplinaire de M. Mahi
vers un autre établissement (...) n'était pas disproportionnée",
concluent les juges de Strasbourg dont la décision a été rendue au
lendemain de l'ouverture à Paris du procès des attentats de janvier
2015. (7sur7,
2 septembre 2020)
Dans l'est de la Turquie, un lac engloutit les rêves
de migrants
Des dizaines de pierres tombales grises sur lesquelles des numéros
d'identification ont été griffonnés: c'est tout ce qu'il reste de
migrants dont l'embarcation a sombré fin juin dans le lac de Van, en
Turquie.
Située dans l'est du pays, cette vaste étendue d'eau, six fois plus
grande que le lac Léman, est devenue ces derniers mois un piège mortel
pour les migrants qui tentent de rejoindre l'Europe.
Deux naufrages survenus à six mois d'intervalle ont révélé la
dangerosité de cette route qu'empruntent les candidats à l'exil pour
contourner les check-points dans la région kurde de Van.
Mehdi Mosin, un jeune homme de 17 ans originaire de Kharian, dans le
nord-est du Pakistan, fait partie des 60 migrants morts lors du
naufrage d'un bateau de pêche survenu fin juin.
Son corps, retrouvé coincé dans l'épave, a été restitué le mois dernier
à ses parents, toujours effondrés.
"La nuit, ma femme pousse des cris, me demande d'ouvrir la porte,
pensant que notre fils va rentrer", raconte son père, Shafqat Mosin,
par téléphone.
Il dit avoir tenté de dissuader son fils, qui rêvait d'un "avenir
meilleur", avant de céder après plusieurs disputes. "Si j'avais su que
c'était aussi dangereux, je ne l'aurais jamais laissé partir",
ajoute-t-il en éclatant en sanglots.
La Turquie, véritable voie express vers l'Europe pendant la crise
migratoire de 2015, est devenue ces dernières années un pays de plus en
plus difficile à franchir pour les migrants.
Un premier durcissement a eu lieu en 2016 après la signature d'un
accord migratoire entre Ankara et Bruxelles, mais les mesures ont
surtout été renforcées depuis 2018, sur fond de crise économique.
- Tombes prêtes -
A Van, province frontalière de l'Iran d'où arrivent chaque année des
dizaines de milliers d'Afghans, d'Iraniens et de Pakistanais, près de
80 migrants sont morts depuis le début de l'année, selon les médias,
contre 59 en 2019.
Avant d'atteindre le lac, ils doivent franchir les périlleuses
montagnes frontalières. Chaque année, lorsque les neiges fondent, des
villageois découvrent des corps congelés.
Deux cimetières ont été aménagés à Van pour accueillir les dépouilles
des migrants morts sans avoir été identifiés. Des tombes, vides,
attendent les prochaines victimes.
Par beau temps, le lac a l'air inoffensif. Des vacanciers chancellent
sur leur paddle, sous le regard de familles qui pique-niquent sur des
tables en bois.
Mais ses eaux capricieuses peuvent se déchaîner brusquement.
Muhammad, un Pakistanais de 25 ans qui a réussi à gagner Istanbul, a
effectué la traversée début mars. Un trajet de deux heures, de nuit,
dans une embarcation ballottée par les vagues.
"Il y avait environ 50 personnes à bord, dont des femmes et des
enfants, et seulement cinq gilets de sauvetage", raconte-t-il. "Je me
demandais comment on s'en sortirait si le bateau coulait".
Trois mois plus tôt, une autre embarcation avait chaviré, faisant sept
morts.
Après le naufrage du 27 juin, les autorités ont arrêté plusieurs
passeurs et les traversées du lac, jusque-là presque quotidiennes, ont
pratiquement cessé, selon des villageois.
- "Pas le choix" -
Sans bateau, les migrants sont pour l'instant contraints de marcher
vers l'ouest pendant des jours, coupant à travers champ pour contourner
les check-points.
A la gare routière de Tatvan, de l'autre côté du lac, une vingtaine
d'hommes harassés sont assis par terre. Certains ont retiré leurs
chaussures trouées pour soulager leurs pieds.
Ici, les contrôles sont plus rares, alors certains cherchent des taxis
pour les rapprocher d'Istanbul.
Le voyage jusque-là a été "dangereux", indique Mahmoud, un Kurde d'Irak
aux yeux cernés. "J'ai faim, j'ai froid, mais je n'ai pas le choix".
Selon Mahmut Kaçan, avocat spécialiste des questions migratoires à Van,
l'explosion du nombre de morts de migrants coïncide avec la fermeture
de l'antenne locale du Haut-commissariat des Nations unies pour les
réfugiés (HCR) en 2018.
Les demandes d'asile, désormais traitées par Ankara, s'éternisent,
"créant un climat d'incertitude" pour les migrants qui "prennent
davantage de risques", explique-t-il.
Face à tous ces dangers, certains ont jeté l'éponge.
Abbas Khasimi, un Afghan arrivé à Van l'an dernier, avait payé un
passeur pour l'emmener jusqu'en Grèce.
"Mais j'ai décidé de rester pour la vie de ma femme et de mon enfant,
car le voyage était trop dangereux", dit-il.
Leur dernier espoir: la demande qu'ils ont déposée pour obtenir le
statut de réfugié et pouvoir ainsi se rendre en Europe.
"Il faut que notre fille puisse avoir un avenir", dit M. Khasimi. "Pour
ma femme et pour moi, c'est trop tard. Mais il ne faut pas que ce soit
trop tard pour elle".
(AFP,
31 août
2020)
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