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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

45th Year / 45e Année
Janvier
 
2021 January
N° 509
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 897 78 71
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events




http://www.medyahaber.info/halklarin-tarihi-17-01-2021/
SÜRGÜNLÜK ÜZERİNE MEDYA HABER TV'DE ÖZEL PROGRAM

17 Ocak 2021 pazar günü Medya Haber TV'de gazeteci-yazar Koray Düzgören'in hazırlayıp sunduğu, Sürgünler Meclis Eş Sözcüsü Yazar Metin Ayçiçek,  Sürgünler Meclisi üyesi Dr. Banu Büyükavcı ve sürgünde 50'inci yılına giren gazeteci- yazar Doğan Özgüden’in konuşmacı olarak katıldığı programda Osmanlı'nın son süreçlerinden günümüze TC devletince çeşitli milliyetlerden halklara, muhaliflere, düşünürlere, aydınlara karşı aralıksız sürdürülen baskı, katliam, soykırım, işkence ve sürgünlerin, göçe zorlamaların tarihsel süreci ve günümüzde Avrupaya göç etmek zorunda kalmış sürgünlerin sorunları değerlendirildi.

Droits de l'Homme / Human Rights

Arrestations après l'accrochage d'un tableau représentant un site sacré de l'islam

ECtHR applications from Turkey increased by 29 percent in a year
Gökhan Güneş tells what happened during his six-day abduction
La police enlève le militant socialiste Gökhan Güneş
ECtHR judgements are not kind requests, but binding legal requirements
Europe calls on Turkey to ‘release political prisoners’
L'acquittement du mécène Kavala invalidé par la justice
HRW report on violations of rights in Turkey in 2020
Police detain 48 ESP members in 12 provinces
'Violations have increased amid pandemic'
Mille ans de prison pour un gourou créationniste
Turkey allows police to use army equipment during social unrests
Nouvelle manifestation d'étudiants contre un recteur pro-Erdogan
17 arrestations après une manifestation d'étudiants
Police attack students with pepper gas at Boğaziçi University
12 former military officers handed aggravated life sentence
Le plus haut tribunal de Turquie juge légale la détention du mécène Kavala

Pression sur les médias / Pressure on the Media

A picture of freedom of expression in Turkey in 2020

State of media in Turkey: ‘Far from reflecting the voice of the public’
Being a journalist in Turkey: 5 physical assaults in 15 days
Turkey: Five journalists attacked in first 15 days of 2021
ECtHR finds right violation in singer Atilla Taş's trial after coup attempt
La Turquie prive Twitter de revenus publicitaires pour le soumettre à sa loi
La Turquie de nouveau condamnée pour la détention de deux journalistes
Facebook se soumet à une loi controversée en nommant un représentant
They say reform to Europe, stifle the media!
Partage de données: enquête contre WhatsApp et Facebook en Turquie
Erdoğan calls Boğaziçi University protesters 'terrorists'
Women journalists imprisoned during protests in Ankara
Turkish police arrest Mezopotamya News Agency journalist Mehmet Aslan
Journalists Terkoğlu, Pehlivan face 158 years in prison
RTÜK fines seven TV channels in December
Turkey ranks first in violations of free expression
Musician Ferhat Tunç on trial: Germany rejects Turkey’s request
Une télévision d'opposition ferme après 26 jours

Kurdish Question / Question kurde

Kurds demand end to Turkish occupation of Afrin
108 people face aggravated life sentence over 2014 Kurdish protests
Le féminicide de l'État Turc à Paris: assasinat de 3 femmes kurdes

Minorités / Minorities

"How was the Armenian church demolished despite the protection order?"

Hrant Dink remembered on 14th anniversary of his killing'
Hrant Dink commemoration to be held online due to pandemic
Près de 3.300 Arméniens ont été tués depuis septembre au Haut-Karabakh
Karabakh: Turkey sends general, troops to monitor truce

Politique intérieure/Interior Politics

Faux liberal a l'etranger, vrai despote chez lui - Ragıp Duran

CHP İstanbul head faces up to 10 years in prison
Investigation against former CHP MP over his remarks about veiled judges

Forces armées/Armed Forces

Missiles russes: la Turquie appelle au dialogue avec les Etats-Unis
La coopération militaire russo-turque va continuer malgré les sanctions américaines

Affaires religieuses / Religious Affairs
 
10 ans après la révolte, les Frères musulmans touchés mais pas coulés
La pandémie et les conquêtes turco-islamistes d'Erdogan
600 ans après sa mort, Sheikh Bedreddin continue de défier la pensée officielle

Socio-économique / Socio-economic

Turkey’s foreign trade deficit increased by 69.1 percent in 2020

Coronavirus: la Turquie lance sa campagne de vaccination
"The real murderers are the state and judiciary that cannot protect women"
Séisme de magnitude 5,5 dans l'est de la Turquie
30 million people below starvation line in Turkey

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

L'UE temporise sur les sanctions contre Ankara
Ankara met en garde les Européens sur les sanctions
Les Européens disposés au dialogue mais veulent des "gestes crédibles"
Pourquoi la Turquie fait les yeux doux à l'Europe?
Ministre allemand: "signaux positifs" pour de meilleures relations
"Cher Tayyip": Macron et Erdogan s'écrivent pour apaiser les tensions
Erdogan dit vouloir "remettre sur les rails" les relations avec l'Europe
Tensions avec l'UE: Ankara dépêche son ministre des Affaires étrangères à Bruxelles
Brexit : le Royaume-Uni signe un accord commercial avec la Turquie
Nouvelle mise en garde de l'UE à la Turquie sur les droits fondamentaux

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Les Etats-Unis réclament le retrait des forces russes et turques de Libye
Anticipant des tensions avec Biden, Erdogan cherche à apaiser ses relations avec l'Europe
Erdogan espère un retour d'Ankara dans le programme des F-35 sous Biden
Les violences au Capitole sont une "honte pour la démocratie", estime Erdogan

Relations régionales / Regional Relations

Syrie: au moins six morts dans un attentat à Afrine
Un marin d'un navire turc tué et quinze autres enlevés au large du Nigeria
Libye: la Turquie "satisfaite" de l'accord sur un exécutif intérimaire
Hariri reçu par Erdogan lors d'une visite surprise
Six morts dans deux attaques à la voiture piégée en Syrie
Quatre tués, dont deux Turcs, dans un attentat-suicide en Somalie
La Turquie assure qu'elle ne renverra pas les Ouïghours en Chine
Libye: la Turquie menace de répondre à toute attaque de ses forces par Haftar
Le ministre turc de la Défense se rend en Libye

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Ankara appelle Athènes à "régler les problèmes"

Athènes demande l'aide de l'UE pour le retour de migrants en Turquie
Turquie et Grèce reprendront les discussions sur leur différend maritime le 25 janvier
Le président chypriote prêt à discuter pour débloquer les négociations


Immigration / Migration

La Belgique veut expulser un imam turc accusé de propos homophobes

Manifestation à Bruxelles: plus d’une centaine d’arrestations
150 heures de travaux d'intérêt général pour avoit menacé Zuhal Demir
Génocide et Karabakh: Emir Kir s'abstient
Manifestation pour Ibrahima: 116 arrestations et 5 blessés dont 4 policiers
Un tiers de la population belge a des origines étrangères
L’Autriche expulse un "espion" turc soupçonné d'avoir ciblé des personnalités
L’ancien porte-parole de l’ambassade turque arrêté pour trafic de stupéfiants

Droits de l'Homme / Human Rights

Arrestations après l'accrochage d'un tableau représentant un site sacré de l'islam

Quatre personnes ont été arrêtées par la police en Turquie après l'accrochage à l'université d'Istanbul d'un tableau représentant le lieu le plus sacré de l'islam et considéré comme offensant par Ankara, a-t-on appris auprès samedi de source officielle.

Les quatre personnes sont accusées d'avoir "dénigré ouvertement les valeurs religieuses adoptées par une partie du public", a déclaré le bureau du gouverneur. La police recherche deux autres personnes, a-t-il ajouté, décrivant le tableau comme une "attaque ignoble" contre l'islam.

Le ministre de l'Intérieur, Suleyman Soylu, a indiqué dans un tweet samedi que "quatre détraqués LGBT" avaient été arrêtés, des propos qui ont suscité l'indignation sur les réseaux sociaux.

Le tableau - sur lequel avait été peint un drapeau arc-en-ciel, un symbole associé à la communauté LGBT, selon le gouvernorat d'Istanbul - avait été accroché vendredi en face du bureau du recteur pro-Erdogan à l'université du Bosphore (Bogazici, en turc).

L'"irrespect" à l'égard de la Kaaba ne relevait ni "de la liberté d'expression ni du droit à protester", a tweeté le porte-parole du président turc Recep Tayyip Erdogan, Ibrahim Kalin. Il a réclamé que "cette déviance soit punie comme elle le doit par la loi".

La Kaaba est un édifice datant du 7e siècle et recouvert d'une étoffe de soie noire, presque au centre de la cour de la grande mosquée de la Mecque. Elle est le lieu le plus sacré de l'islam.

L'université du Bosphore a été récemment le théâtre de manifestations d'étudiants pour réclamer la démission du recteur nommé par Recep Tayyip Erdogan, Melih Bulu.

La nomination de cette personnalité extérieure à l'université, qui avait tenté en 2015 de briguer un mandat de député sous les couleurs du Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan, a provoqué un tollé.

Le président turc a accusé certains des manifestants d'être des "terroristes".
(AFP, 30 janvier 2021)

ECtHR applications from Turkey increased by 29 percent in a year

The president of the European Court of Human Rights (ECtHR) has held the annual press conference, giving an overview of the court's activities in 2020.

Also presenting statistics for the past year, Robert Spano said that applications related to four Council of Europe member states –Russia (13,650), Turkey (11,750), Ukraine (10,400) and Romania (7,550)– made up more than 75 percent of all 62,000 pending applications.

The number of applications from Turkey increased by 29 percent compared to 2019, he noted.

Also, the number of applications leading toa Grand Chamber or Chamber judgment increased by 22% compared with 2019, which Spano said was a "very important point."

"... The judgments delivered by the Grand Chamber and the Chambers are the most complex ones and raise the most serious issues," he said.

He also emphasized that very important Chamber and Grand Chamber judgments had been delivered in cases concerning, in particular, issues relating to the rule of law, such as the independence of the judiciary, electoral rights,and the arbitrary detention of politicians, public figures and judges.

The Grand Chamber ruled for the immediate release of Selahattin Demirtaş, the former co-chair of the Peoples' Democratic Party (HDP), in late December. He is still behind bars.

"Without independent judges in our member States, the Convention system cannot function," said Spano. "Indeed, the rule of law is an empty vessel without independent courts embedded within a democratic structure which protects and preserves fundamental rights."
(BIA, 28 January 2021)

Gökhan Güneş tells what happened during his six-day abduction

Returning home after being kidnapped on January 20, electrical worker Gökhan Güneş has held a press conference at the Human Rights Association's (İHD) İstanbul office to tell what happened in those six days.

He said that the people who kidnapped him tortured him for days and referred to themselves as "the unseen."

The perpetrators of the incident have yet to be identified despite security camera footage showing Güneş's abduction in İstanbul's İkitelli district.

Güneş said his abduction was resembling the forced disappearances in the 1990s and expected such incidents to continue.

"On January 20, I left home a bit later to go to work. I was alone. At around 12 o'clock, I got on the bus. There were four people waiting at the bus stop on the sidewalk," said Güneş.

"One of them said something like 'Excuse me.' I turned around and they all swooped down on me. Meanwhile, their number was increased by two or three. They tried to get me into the vehicle. I resisted. I tried to pull myself back. To break my resistance, they gave me an electric shock with a shocker.

"When I came to myself, I was in the car. They put a black rag over my head and were pulling my head down.

"Then we got into another car. They brought me somewhere. I was never able to see where that place was. No locations, addresses, names were stated.

"They systematically tortured me. They inflicted violence on me by giving electric shocks, beating and occasionally pouring cold water on me. This happened while I was in underwear or naked.

"Sometimes, I was in the parts they call 'the graves,' where you can only stand up. I was confined in this section while I was blindfolded and handcuffed behind the back.

"Threats continued during this period. There were also threats of rape.

"I was expecting to be released a day before, I felt that they were getting ready for that. But they didn't release me that day.

"They threatened me like, 'Would you work with us? You should... you should cooperate.' They asked, 'Do you know who we are?' In response to my words that 'You are intelligence officers,' they didn't say 'yes' or 'no'. They said things like 'We are the unseen.'

"It was morning. I thought it was night when I was put into a car while blindfolded.

"They put my clothes on and sprayed perfume on me. The person whom they called 'the chief' said, 'for your information, I didn't take away anything, just took the SIM card.' He didn't tell why.

"I was put in the car. They put a veil on my head and a sack on it. They removed [the sack] before dropping me off. They pulled my head down and dropped me off the car. They said, 'Walk forward, don't ever look back.'

"After going a little distance, I uncovered my eyes. They covered my eyes with cotton and wrapped them with tape. My phone wasn't there, I couldn't find transportation. It was morning, I thought it was night. I took a taxi and came to my family's home.

"The reason for these attacks is my identity. These attacks were carried out a lot of times against people with a socialist identity. It emerged as a policy in the 90s. They will continue these practices in the coming days as well."
(BIA, 26 January 2021)

La police enlève le militant socialiste Gökhan Güneş

Lors d’une opération datant du 13 janvier 2021, l’Etat fasciste a mis en garde à vue 47 militants sur la base d’une liste signée par une personne devenue un agent de l’Etat. Mais les dossiers était à ce point creux que, hormis 5 détention provisoire et 5 assignations à résidence, les autres ont été libérés sous condition de contrôle judiciaire. Mais l’offensive de terreur policière se poursuit.

Le 20 janvier à 12h30, Gökhan Güneş, militant connu du Parti Socialiste des Opprimés,  a été enlevé par 5 policiers en sortant de l’hôpital du district d’Ikitelli à Istanbul. Il descendait du bus pour se rendre à son lieu de travail à Başakşehir.

Gökhan Güneş a déjà été mis en garde à vue, a été poursuivi et constamment harcelé par la police. Suite a sa disparition, sa famille s’est immédiatement adressée au bureau du procureur ainsi qu’à la branche antiterroriste de la police. Celle-ci a refusé d’investiguer sa disparition sous prétexte qu’il n’est pas de la région. L’unité de renseignement de la gendarmerie a par la suite appelé l’oncle de Güneş qui habite dans une autre région éloignée de son domicile en demandant si Gökhan Güneş était chez lui. Dans les années 90, plus de 10.000 opposant.e.s, militants révolutionnaires et kurdes ont disparus suivant un schéma similaire. (
secoursrouge.org, 22 janvier 2021)


ECtHR judgements are not kind requests, but binding legal requirements

Secretary General of the Council of Europe (CoE) Marija Pejčinović Burić has stated that the judgements of the European Court of Human Rights (ECtHR) are not "requests," but "binding legal requirements."

Addressing a hybrid session of the Parliamentary Assembly, Burić has underlined the importance of two key conventions for the CoE: European Convention on Human Rights (ECtHR) and the European Social Charter.

Describing these two conventions as comprising the "soul of modern Europe", she has noted that compliance by member states with rulings of the ECtHR is not a "kind request", but a "binding legal requirement".

Referring to the case of arrested businessperson and rights defender Osman Kavala in Turkey, Burić has indicated it is "utterly wrong" that the authorities in the country have still not released Kavala, despite the Court having called for his release in a final judgement last year.

ECtHR judgement given in 2019

Businessperson Osman Kavala was taken into custody on October 18, 2017 and arrested on November 1, 2017.

Announcing its ruling on Kavala on December 10, 2019, the ECtHR, with six votes against one, concluded that his rights were violated.

The ECtHR concluded that the European Convention on Human Rights was violated on the grounds that Kavala was arrested without any reasonable suspicion and with political motives and that the Constitutional Court did not examine his application within a reasonable period of time.

The ECtHR concluded that the Articles 5/1, 5/4 and 18 of the European Convention on Human Rights (ECHR) were violated by his imprisonment and ruled that Osman Kavala should be released immediately.
(BIA, 26 January 2021)

L'acquittement du mécène Kavala invalidé par la justice

Une cour d'appel d'Istanbul a invalidé vendredi l'acquittement de l'homme d'affaires Osman Kavala pour son soutien à des manifestations en 2013, ouvrant la voie à un nouveau procès contre cette figure de proue de la société civile en Turquie.

Selon l'agence de presse étatique Anadolu, la cour d'appel a jugé recevables les objections faites à l'acquittement de M. Kavala et de huit autres prévenus et renvoyé leur dossier à un tribunal de première instance pour qu'il soit réexaminé.

Détenu depuis 2017, M. Kavala a été acquitté en février 2020 à l'issue d'un procès très suivi en Turquie et à l'étranger. Il était accusé d'avoir "tenté de renverser le gouvernement" pour avoir soutenu des manifestations antigouvernementales en 2013.

Malgré cet acquittement, les autorités avaient refusé de libérer M. Kavala, le maintenant en détention dans le cadre d'une autre affaire dans laquelle elles l'accusent d'être lié à une tentative de coup d'Etat en 2016 contre le président Recep Tayyip Erdogan.

Le procès intenté à la suite de ces nouvelles accusations s'est ouvert en décembre. La prochaine audience a lieu le 5 février.

M. Kavala a toujours catégoriquement rejeté les accusations "absurdes" portées contre lui, les ONG estimant que le gouvernement de M. Erdogan s'efforce d'en faire un exemple pour intimider la société civile.

Né à Paris et âgé de 63 ans, M. Kavala est une figure respectée de la société civile en Turquie. Il est surtout connu pour son soutien aux projets culturels portant sur les droits des minorités, la question kurde et la réconciliation arméno-turque.

L'invalidation de son acquittement intervient en plein déplacement du chef de la diplomatie turque à Bruxelles dans le cadre des efforts de M. Erdogan en vue d'apaiser les rapports entre Ankara et l'Union européenne, où le sort du mécène est suivi de près.

Nombre d'ONG dénoncent la dérive autoritaire de M. Erdogan ces dernières années, notamment depuis le coup d'Etat manqué de 2016, suivi d'une répression tous azimuts visant à la fois les putschistes présumés, l'opposition prokurde et la société civile.
 M. Erdogan décrit régulièrement M. Kavala comme "le représentant en Turquie" du milliardaire américain d'origine hongroise George Soros, une bête noire de plusieurs régimes autoritaires dans le monde.
(AFP, 22 janvier 2021)

Europe calls on Turkey to ‘release political prisoners’

The Members of the European Parliament (MEPs) will debate and vote on an urgency resolution on the human rights situation in Turkey today (January 21). Specifically focusing on the case of jailed former Co-Chair of the Peoples' Democratic Party (HDP) Selahattin Demirtaş and other prisoners of conscience, the MEPs will urge for their immediate release.

The Greens/European Free Alliance (EFA) group has made a statement ahead of this debate and vote.

Sharing brief background information, especially within the frame of Cihan Erdal and the Kobani case, the group has said:

"One of the less known prisoners of conscience is Cihan Erdal, a member of the youth wing of Turkey's Green Left Party. Cihan was detained on 25 September 2020 while visiting his family in Turkey. On 7 January 2021, he was indicted together with more than 100 defendants, including Selahattin Demirtaş, as part of the so-called 'Kobane case'.

"The indictment calls for 38 counts of life sentences without parole and the evidence provided in Cihan Erdal's case is limited to merely two "retweets" of HDP's official statements from October 2014."
'Turkey must live up to its commitments'

MEP Sergey Lagodinsky, also the Chair of the European Union - Turkey delegation of the European Parliament, has commented:

The Turkish authorities must start living up to their own commitments and to international human rights standards. We ask Turkey to follow the European Court of Human Rights orders to immediately release Demirtaş and Kavala, as well as all other political prisoners, including Cihan Erdal.

Political prosecution in Turkey and harassment of its students, human rights defenders, activists, academics, journalists and opposition politicians must stop.

Any normalisation of official EU-Turkey relations and any move on the positive agenda as offered by the European Council is fully dependent on a tangible improvement of the civil and human rights situation and rule of law in Turkey. Releasing political prisoners from Turkish prisons would be a good start.

'End this travesty of justice'

MEP Ska Keller, the President of the Greens/EFA group in the European Parliament, has alsoy commented as follows:

Cihan Erdal is a peaceful human rights activist and an academic. It is beyond absurdity that he is facing an indictment calling for 38 counts of aggravated life sentence based on the evidence of two tweets, while Cihan was only trying to make Turkey a better place. We ask for his immediate release and call for an end to this travesty of justice.

We are also extremely concerned about the targeted attacks on the youth wings of political parties, as well as the brutal crackdown on peaceful student protests legitimately defending academic freedom.

We strongly condemn this violence and wish to express our solidarity with those peaceful protesters.
(BIA, 21 January 2021)

HRW report on violations of rights in Turkey in 2020

İstanbul - Human Rights Watch (HRW) has published its World Report 2021. The report's chapter specifically focusing on Turkey has noted that "the assault on human rights and the rule of law presided over by Turkey's President Recep Tayyip Erdoğan continued during the Covid-19 pandemic."

"The president's Justice and Development Party (AKP) and an allied far-right party enjoy a parliamentary majority enabling them to consolidate authoritarian rule by passing rushed legislation that contravenes international human rights obligations," the report has noted and briefly added:

Opposition parties remain sidelined under Turkey's presidential system and the government has reshaped public and state institutions to remove checks on power and to ensure benefits for its own supporters. Executive interference in the judiciary and in prosecutorial decisions are entrenched problems, reflected in the authorities' systematic practice of detaining, prosecuting, and convicting on bogus and overbroad terrorism and other charges, individuals the Erdoğan government regards as critics or political opponents.

Some of the main findings in the report are as follows:

Media

* Most TV and print media in Turkey are owned by companies close to the Erdoğan presidency or avoid reporting critical of the government. Critical online news and commentary websites persist, nevertheless.

* At the time of writing, an estimated 87 journalists and media workers were in pretrial detention or serving sentences for terrorism offenses because of their journalistic work.

Social media

* Plans for strict regulation of social media companies in Turkey were made law in July after President Erdoğan used the example of insults against his family on social media to justify a need for stricter regulation.

* Under the new law, social media companies with over one million users a day will be required to have offices in Turkey and comply with government demands to block and remove content or else face very heavy fines. Companies that do not open an office will be fined and eventually have their bandwidth restricted, rendering the platform unusable. At time of writing, Facebook had indicated it would not comply with the law.

* While Turkey in January lifted a blocking order on Wikipedia in place since April 2017, authorities continue to block thousands of websites, including critical news websites, and order the removal of online content.

* Thousands of people face arrest and prosecution for their social media posts, typically charged with defamation, insulting the president, or spreading terrorist propaganda. In the context of Covid-19, the Interior Ministry announced that hundreds of people were under criminal investigation or detained by police for social media postings deemed to "create fear and panic" about the pandemic. Some of these postings included criticism of the government's response to the pandemic. (BIA News Desk, 14 January 2021)

Police detain 48 ESP members in 12 provinces

The police detained 48 members of the Socialist Party of the Oppressed (ESP) during raids on party offices and homes in 12 provinces this morning (January 14).

ESP Co-Chair Özlem Gümüştaş and Sıtkı Güngör, a party assembly member at the Peoples' Democratic Party (HDP), and Pınar Gayıp, a reporter for Etkin News Agency (ETHA) were also among the detained, Mesopotamia Agency reported.

The raids were conducted after the İzmir Chief Public Prosecutor's Office issued arrest warrants for 52 people as part of an investigation into several outlawed groups, including the Kurdistan Workers' Party (PKK), the Marxist Leninist Communist Party (MLKP), the Communist Party of Turkey/Marxist-Leninist (TKP/ML) and the Revolutionary Socialist Workers' Movement (DSİH) the state-run Anadolu Agency reported.

The police broke the doors of the party's district office in Yamanlar, İzmir, according to the report.  (BIA News Desk, 14 January 2021)

'Violations have increased amid pandemic'

In their joint statement, the legal, occupational and rights organizations demanded an end to violations of rights in prisons.

"There have been violations of rights in Turkey's prisons for a long time and this situation has become permanent," said the organizations and underlined that "especially with the enactment of the amended Law on Criminal Execution by COVID-19 pandemic as an excuse, the conditions of execution have been aggravated for the convicts of Anti-Terror Law (TMK)."

"Along with the pandemic conditions, the violations of rights have gradually increased," the organizations underlined further.

"There were also other hunger strikes for the prisoners held in İmralı High Security Type F Closed Prison and isolation was temporarily lifted as a result of these strikes; however, the bans on visitations have been again in effect since August 7, 2019," said the organizations and added:

"This situation is against the United Nations (UN) Nelson Mandela Rules, the recommendations of the Committee for the Prevention of Torture (CPT) and the Law no. 5275 on Criminal Execution.

"The Ministry of Justice must immediately end this unlawful practice and let them have their visitations with both their lawyers and families."

'They must be given medical care'

The organizations underlined that "the Ministry of Justice, Ministry of Interior, Ministry of Health, Parliamentary Committee on Human Rights Inquiry, Ombudsman Institutions and all other relevant institutions and organizations must fulfill their duties to end violations of rights in all prisons, to treat prisoners in a manner compatible with human dignity, to eliminate the treatment of prisoners falling within the scope of the prohibition of torture, ill and degrading treatment and all other violations of rights, to ensure that ill prisoners are treated without interruptions and their quarantine conditions upon their return from prison do not turn into torture through isolation."

They also noted that "the prisoners on a hunger strike must undergo regular medical examination, their nutritional requirements must be met according to protocols and they must be provided with medical care."

"We call on the Ministry of Justice and relevant institutions to take action to end the violations of rights and remove isolation as soon as possible so that the lives of hunger striking prisoners are not put at risk."

The organizations also announced that they set up a Monitoring Coordination to closely follow the process of hunger strikes:

"As the Monitoring Coordination, we will take the necessary initiatives on the central and local level and report this situation, thereby contributing to the formation of a democratic public opinion."  (BIA News Desk, 14 January 2021)

Mille ans de prison pour un gourou créationniste

Un tribunal turc a condamné lundi à plus de mille ans de prison un gourou et prédicateur créationniste, Adnan Oktar, reconnu coupable d'une série de crimes à caractère sexuel.

Figure controversée en Turquie, M. Oktar, plus célèbre sous le pseudonyme Harun Yahya, s'est fait connaître auprès du grand public grâce à son émission sur la chaîne en ligne A9 dans laquelle il présentait des programmes entouré de femmes lourdement maquillées et légèrement vêtues qu'il surnommait "chatons".

Arrêté en juillet 2018, M. Oktar, âgé de 64 ans, a été condamné lundi par un tribunal d'Istanbul à 1.075 ans de prison, notamment pour agressions sexuelles, abus sexuels sur mineurs, fraudes et tentative d'espionnage.

Des dizaines d'autres personnes parmi 236 suspects jugés dans le cadre du même procès ont également été condamnées à de lourdes peines de prison, principalement pour des crimes sexuels et financiers, selon les médias turcs.

A l'étranger, M. Oktar s'est rendu célèbre après la publication d'un "Atlas de la création", livre de 770 pages dans lequel il rejette les théories évolutionnistes.

Dans les années 1990, alors qu'il était à la tête d'une secte, de nombreux scandales sexuels l'impliquant ont fait la Une des journaux et lui ont offert une première forme de notoriété.

Il a été poursuivi en justice pour "association de malfaiteurs" mais a été blanchi au bout de plus de dix ans de procédures.

En février 2018, une guerre des mots l'avait opposé au chef des affaires religieuses en Turquie, Ali Erbas, après que ce dernier eut affirmé que le télévangéliste avait "probablement perdu son équilibre mental".

Le même mois, l'autorité audiovisuelle turque, RTUK, avait ordonné à cinq reprises l'arrêt de la diffusion d'un des programmes de M. Oktar qui "violait l'égalité hommes-femmes et rabaissait les femmes" et lui avait infligé une amende.
(AFP, 11 janvier 2021)

Turkey allows police to use army equipment during social unrests

With a new presidential decree published in the Official Gazette yesterday (January 6), the army, the police and the intelligence agency are now allowed to share equipment during incidents "threatening public order."

The decree amends some articles of the Regulation of Moveable Properties of the Turkish Armed Forces (TSK), the Directorate General of Security (EGM) and the National Intelligence Agency (MİT).

The amendment allows the three institutions to handover moveable properties to one another in case of incidents that "seriously threaten public order," which are stated as "terror incidents, social incidents and other nescessary situations."

According to the amendment, arms and vehicles belonging to the TSK could be handed over to the police or the intelligence units with an approval by the Ministry of National Defense.

The amended regulation also allows the army to send military equipment to "allied and friendly countries."
(BIA, January 8, 2021)

Nouvelle manifestation d'étudiants contre un recteur pro-Erdogan

Plusieurs centaines d'étudiants de la prestigieuse Université du Bosphore à Istanbul ont de nouveau manifesté mercredi pour réclamer la démission d'un recteur nommé par le président Recep Tayyip Erdogan, les autorités procédant à de nouvelles arrestations.

Les protestataires se sont rassemblés sur le campus de l'établissement dans le calme et sous forte surveillance policière, avant de traverser le détroit du Bosphore en ferry pour poursuivre leur manifestation sur la rive asiatique d'Istanbul, a constaté une vidéaste de l'AFP.

Des étudiants ont notamment diffusé la chanson "Master of Puppets" ("Le maître des marionnettes") de Metallica sous les fenêtres du bureau du nouveau recteur, Melih Bulu, qui s'était dit fan de ce groupe de métal californien.

"Tu ne seras jamais notre recteur", clamait une pancarte.

M. Bulu, 50 ans, a été choisi vendredi par M. Erdogan pour diriger l'Université du Bosphore (Bogazici, en turc), un établissement public qui a formé une partie de l'élite du pays.

La nomination de cette personnalité extérieure à l'université, qui avait tenté en 2015 de briguer un mandat de député sous les couleurs du Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan, a provoqué un tollé.

Lors d'une première manifestation lundi, des policiers avaient bloqué la grille d'entrée de l'établissement à l'aide de menottes, une image qui a suscité une vive émotion en Turquie.

"Je suis fière d'avoir pu me réunir avec mes amis pour nous battre malgré le contexte (...) Je suis convaincue que nous lutterons tous jusqu'au bout", déclare à l'AFP Cinar Cifter, récemment diplômée de littérature.

Salih Tanik, étudiant en commerce, est venu manifester contre "tous les recteurs nommés par décret présidentiel depuis 2016", année où M. Erdogan s'est arrogé cette prérogative dans la foulée d'une tentative de putsch.

Zehra Aydemir étudie dans une autre université, mais elle est venue pour manifester sa solidarité avec ceux de Bogazici. "Nous sentons la force que nous avons entre les mains lorsque nous sommes unis", dit-elle.

Signe toutefois que la patience des autorités s'effiloche, des policiers équipés de fusils d'assaut ont interpellé mercredi 14 personnes en lien avec ces manifestations, selon l'agence de presse étatique Anadolu, portant à 36 le nombre d'arrestations depuis mardi.

Si le président Recep Tayyip Erdogan n'a pas encore réagi au mouvement de protestation, son allié Devlet Bahçeli, dirigeant du parti ultranationaliste MHP, a appelé mercredi à "écraser" les manifestations, y voyant un "complot qui vise à provoquer un soulèvement".

Bastion traditionnel d'une forte communauté d'étudiants de gauche, Bogazici a plusieurs fois été la cible des autorités ces dernières années.

En 2018, plusieurs étudiants ont été arrêtés après avoir manifesté contre une offensive militaire turque en Syrie. M. Erdogan les avait qualifiés de "traîtres" et de "terroristes".
(AFP, 6 janvier 2021)

17 arrestations après une manifestation d'étudiants

La police turque a arrêté mardi 17 personnes au lendemain d'une manifestation à Istanbul de centaines d'étudiants de l'université du Bosphore contre la nomination d'un recteur proche du parti du président Recep Tayyip Erdogan.

Des policiers ont effectué des descentes à l'aube dans 13 quartiers de la ville, a indiqué dans un communiqué la police d'Istanbul, selon laquelle l'opération se poursuit à la recherche de 11 autres suspects.

Lundi, un millier de personnes avaient manifesté près du campus de l'Université du Bosphore, pour protester contre la nomination par un décret du président Erdogan de Melih Bulu, 50 ans, à la tête de ce prestigieux établissement public où l'enseignement se fait en anglais et qui a formé une partie de l'élite du pays.

La nomination de cette personnalité extérieure à l'université, qui avait tenté en 2015 de briguer un mandat de député sous les couleurs du Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan, a provoqué un tollé.

Outre ses liens avec l'AKP, c'est sa nomination par décret présidentiel qui a provoqué la colère d'étudiants et d'enseignants.

Si le dirigeant de l'Université du Bosphore était autrefois élu, M. Erdogan s'est arrogé le pouvoir de nommer les recteurs dans la foulée d'une tentative de putsch en 2016 suivie d'une ferme reprise en main de toutes les institutions.

Cette année-là, M. Erdogan avait scandalisé les milieux académiques en nommant pour la première fois un recteur pour remplacer la populaire directrice de l'Université du Bosphore élue quelques jours avant le putsch avorté.

La police accuse les 28 suspects d'avoir contrevenu à la loi sur les manifestations et d'avoir "résisté à un policier dans l'exercice de ses fonctions".

Un responsable au quartier général de la police à Istanbul a affirmé que les personnes arrêtées n'étaient pas des étudiants mais des membres de "groupes de gauche extrêmement marginaux" soutenant les protestataires.

Bastion traditionnel d'une forte communauté d'étudiants de gauche, l'Université du Bosphore a plusieurs fois été la cible des autorités ces dernières années.

Malgré les arrestations, de nouvelles manifestations sont prévues mercredi.
(AFP, 5 janvier 2021)

Police attack students with pepper gas at Boğaziçi University

The students of Boğaziçi University, one of the most prestigious universities in Turkey, have been protesting the appointment of Prof. Melih Bulu, an academic outside its community, to the Presidency of the university.

Appointed by President and ruling Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan with a Presidential decree on January 1, Bulu was also a candidate for nomination to run in the Parliamentary elections for President Erdoğan's ruling AKP in 2015.

Upon the call of Boğaziçi Solidarity, an independent students' platform, students gathered in front of the South Campus of the university in İstanbul at 2 p.m. today (January 4) and protested the appointment of Bulu.

"The new trustee of Boğaziçi University has been appointed: Melih Bulu, who is a capital holder and an MP candidate for nomination from the AKP. Let's cut it short and say it straight away: Bulu is not our University President, we don't want a trustee University President," said the students. They also called on Prof. Melih Bulu to resign from office.

While hundreds of students and faculty members joined today's protest, the group chanted the slogans "The state has the seal, we the universities" and "Melih, look and count how many of us there are."

They also carried banners that read, "Tell us Melih, why you?"

The students of Boğaziçi University were also supported by students of Middle East Technical University (METU) from the capital city of Ankara and İstanbul Technical University (İTÜ) from İstanbul.

During the forum organized by the solidarity, the police intervened against the students. Spraying peper gas on students, the police also fired plastic bullets towards where journalists were trying to cover the protest and intervention of the police. Some journalists were bashed around.

As the students did not stop waiting in the area, police officers attacked students with pepper gas again and battered some students.

Moreover, after intervening against the students, the police "handcuffed" the door of the university so that the students could not enter.
(BIA, Jan 4, 2021)

12 former military officers handed aggravated life sentence

Twelve former military officers have been sentenced to aggravated life imprisonment in the case concerning the activities at the Land Forces Command (KKK) during the coup attempt on July 15, 2016.

Defendants, plaintiffs and their attorneys were present at today's (December 30) hearing at the Ankara 19th Heavy Penal Court.

The first hearing of the case with 132 defendants accused of being members of the "Fethullahist Terrorist Organization (FETÖ)" was held on July 6, 2017.

The court handed an aggravated life sentence to former Brigadier General Adem Boduroğlu, former Colonel Mutlu Serkan Vurdem, former Colonel Hasan Yılmaz, Eşref Mert, Mehmet Ortaç, Hamza Akkay, Halil Ekiztaş, İbrahim Başpınar, Ahmet Fazıl Işık, Oğuzhan Çelikoğlu, Bayram Üstündağ and Zülküf Orak for "attempted violation of the constitutional order."

Eighty other defendants were sentenced to life imprisonment for the same offense while 22 were handed prison sentences of 12 to 19 years for "aiding" those who attempted to violate the constitutional order.

Two defendants were sentenced to 6 years and 3 months and one was sentenced to 7 years and 6 months in prison for "being a member of an armed terrorist organization."

Former Brigadier General Erhan Caha, who was previously handed 141 aggravated life sentences in the "General Staff main trial" was sentenced to 34 years in prison for "attempted murder," and 69 years in prison for "false imprisonment." Gökhan Akdağ and Fikret Yağmur also received prison sentences for the same offenses.

Nine defendants were acquitted of "attempted violation of the constitutional order" while three of them continue to be tried for "membership in an armed terrorist organization." (BIA, 30 December 2020)

Le plus haut tribunal de Turquie juge légale la détention du mécène Kavala

Le plus haut tribunal de Turquie a jugé légale mardi la détention prolongée de l'homme d'affaires et philanthrope Osman Kavala, un membre important de la société civile emprisonné depuis plus de trois ans sans avoir été condamné.

La Cour constitutionnelle a estimé que la détention de M. Kavala ne représentait "pas une violation" de ses droits, déboutant ainsi le mécène qui voulait faire annuler son emprisonnement, selon l'agence de presse étatique Anadolu.

Signe de la division entre les membres de cette institution sur cette question, la décision a été prise par huit voix contre sept, a ajouté Anadolu.

Ecroué depuis 2017, M. Kavala est accusé de tentative de coup d'Etat et d'espionnage, ce qu'il nie catégoriquement, et risque la prison à vie.

Né à Paris et âgé de 63 ans, M. Kavala, une figure respectée de la société civile en Turquie, est connu pour son soutien aux projets culturels portant sur les droits des minorités, la question kurde et la réconciliation arméno-turque.

Acquitté en février lors d'un premier procès où il était accusé d'avoir financé des manifestations anti-gouvernementales en 2013, il avait immédiatement été replacé en détention dans le cadre d'une autre enquête liée à la tentative de coup d'Etat de juillet 2016.

Au terme de la première audience de ce nouveau procès le 18 décembre, un tribunal d'Istanbul avait ordonné le maintien en détention de M. Kavala.

Lors de cette audience, M. Kavala avait estimé que son long emprisonnement, en dépit d'un acquittement, était une forme de "torture mentale".

Les partisans de M. Kavala, qui dénoncent des accusations "absurdes", espéraient pourtant que le philanthrope serait libéré, alors que le président Recep Tayyip Erdogan a promis le mois dernier de mener des réformes judiciaires afin de "renforcer l'Etat de droit".

- "Jour de honte" -

La décision de la Cour constitutionnelle mardi "marque un jour de honte et jette une ombre sur la justice turque moribonde, tout en soulignant son manque d'indépendance, a déclaré à l'AFP Milena Buyum, chargée de campagne sur la Turquie à Amnesty International.

"La Cour constitutionnelle creuse un peu plus sa propre tombe", a renchéri sur Twitter Emma Sinclair-Webb, directrice de Human Rights Watch en Turquie. Sa décision est "un affront flagrant à la Cour européenne des droits de l'Homme" qui avait ordonné sa libération, a-t-elle ajouté.

L'incarcération de M. Kavala est devenue l'un des symboles des pressions qui se sont multipliées contre la société civile en Turquie, en particulier depuis le putsch avorté de 2016 qui a été suivi d'une répression tous azimuts.

Le Conseil de l'Europe, dont la Turquie fait partie, a réclamé la libération de M. Kavala, en application de la décision de la Cour européenne des droits de l'Homme estimant que son incarcération visait à le "réduire au silence".

Après son maintien en détention le 18 décembre, le rapporteur du Parlement européen sur la Turquie, Nacho Sanchez Amor, avait exprimé sa "déception", estimant que la justice turque avait "manqué une nouvelle opportunité" de se conformer aux décisions de la CEDH.

Le président Erdogan a plusieurs fois publiquement attaqué M. Kavala, l'accusant de "financer les terroristes" et d'être le "représentant en Turquie" du milliardaire américain George Soros, bête noire de plusieurs dirigeants autoritaires dans le monde.
(AFP, 29 déc 2020)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

A picture of freedom of expression in Turkey in 2020

The Initiative for Freedom of Expression (Düşünce Suçu(!?)na Karşı Girişim) has released a report titled "Freedom to Thought" and offered a snapshot of the state of freedom of expression in Turkey in 2020.

The report of the initiative has consisted of a series of chapters, including the following: "A farewell to law", "Turning the outbreak into an opportunity", "Press freedom", "Insulting the state here and there", "The excuse of terror", "The unused right of assembly and demonstration","The freedom of (un)organization", "Banned Internet" and "And more".

In his article penned for the report, Mustafa Kumral has described the state of rights and freedoms in Turkey as a "intensive care patient."

'Unlawfulness has evolved'

The "Farewell to law" chapter of the report has noted that, throughout 2020, President and ruling Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan refused to enforce the separation of powers as well as the court verdicts that were not to his liking.

"Erdoğan kept on refusing to recognize or comply with the laws and Constitutional provisions. This unlawfulness has now evolved into a failure to recognize or comply with the international conventions that the country has signed," the report of the initiative has underlined.

384 people detained in 3.5 months

In its chapter of "Turning the outbreak into an opportunity", the report has noted that after the first novel coronavirus (COVID-19) case was diagnosed in Turkey in March 2020, the bans and restrictions imposed by the decisions of the Presidency were shaped by the interests of the government, rather than being about the pandemic.

Referring to the data shared by the Peoples' Democratic Party (HDP), the report has said: "In a period of three and a half months, 384 people, including rights defenders, journalists, politicians and healthcare workers, were taken into custody; 93 of them were arrested.

"84 people were subjected to torture and maltreatment. 93 summaries of proceedings were issued against the members of the parliament in this period; 84 of them were against the HDP MPs.

"3 lawmakers were stripped of their MP status. Trustees were appointed to 14 HDP municipalities, municipal council members of 4 municipalities were dismissed, co-mayors were arrested based on groundless allegations."
'Erdoğan still complains about the media'

The largest chapter of the report has been allocated to "Freedom of expression". The 14-page chapter of the report has indicated that "in 2020 as well, journalists were targeted due to their thoughts and news; they were dismissed, detained and arrested." It has added that 2020 "was never short of investigations, lawsuits or publication bans."

The report of the initiative has also raised concerns that the Radio and Television Supreme Council (RTÜK), Press Advertising Agency (BİK) and Information and Communication Technologies Authority (BTK) have been functioning as new tools of censorship by the government, underlining that access blocks were imposed on thousands of online news in 2020.

Referring to the President and AKP Chair, the report has said, "In Turkey, where 95 percent of the media sector is controlled by the government, Erdoğan is still complaining that 'the media is not reflecting his voice'.

Listing all violations of rights faced by journalists and press workers, the report has specifically referred to the data shared by the Committee to Protect Journalists (CPJ) and Reporters Without Borders (RSF) a as well as to bianet's quarterly and annual Media Monitoring Reports.

13 thousand prosecuted, 8 thousand penalized

The report has specifically focused on the people who faced investigation, prosecution and conviction on charge of "insulting the President" as per the Article 299 of the Turkish Penal Code (TCK) and on charge of "degrading the nation, state of the Republic of Turkey, the organs and institutions of the state" as per the Article 301 of the TCK.

According to the report of the initiative, in 2018, when Turkey adopted the Presidential Government System, the number of people facing lawsuits on these charges was 6 thousand 326. This number then increased to 13 thousand 990 by the end of 2019. "The number of lawsuits has increased by 21 folds in 10 years," the report has noted.

Referring to the 2019 Legal Year data announced by the Justice Ministry, the report has further indicated that 36 thousand 66 people faced an investigation on charge of "insulting the President".

One out of five due to 'terror'

The report has noted that one out of every five people (48 thousand 924) currently behind bars are either standing trial or convicted of terror crimes.

Referring, once again, to the Justice Ministry data, the report of the initiative has said, "39 thousand 833 citizens became 'terror' suspects and 12 thousand 417 citizens 'terror' defendants in a year."

The report has also raised concerns that when political parties, trade unions, professional organizations, healthcare professionals, workers and women wanted to use their freedom of assembly and demonstration, they were faced by bans and the violence of law enforcement officers.

According to the report, while over 120 bans on events and demonstrations were issued in 35 provinces in 2020, the ban on demonstrations in Van has been in effect for the past 4 years.
(BIA, 26 January 2021)

State of media in Turkey: ‘Far from reflecting the voice of the public’

Freedom Research Association, with the support of National Endowment for Democracy, has launched a project titled "Structural Reforms in Turkey."

As part of the project, a report has been prepared with the aim of identifying the problems in five main areas, namely the legislative and judicial powers, public tender regime, public personnel regime and media freedom, and offering possible solutions for these documented problems.

In a recent report titled "Construction of Media for Democracy, Starting Everything from Scratch, Tabula Rasa" and penned by journalist Derya Sazak, the existing problems in Turkey's media have been identified and possible solutions have been proposed within this context.

The report has found the following problems:

    The media, as a public space of activity, is controlled through ownership structures and the media is not free.
    The press/media has remained under the authority of the state/political power holders and/or the military. The press/media is far from reflecting the voice of the public.
    Mainstream media has been intertwined with power groups, which harms the alternative media.
    There has been an understanding of the media that is deaf to the ones who are not one of them.
    Media workers are afraid of losing their jobs or accessing their news sources.
    Under a government where there is no good-functioning democracy and which is getting more and more authoritarian, one cannot talk about freedom of expression, just as one cannot expect the media and its workers to be free.

Derya Sazak has also shared his solution offers:

- When the ownership of mainstream newspapers and TVs is concerned, it needs to be ensured with a legal amendment that the capital holders who will enter this sector will be occupied only with media broadcasting/ publication. If the business groups owning media outlets are not barred from investing in other fields, the groups doing business in both the media and other fields must be prevented from participating in public tenders.

- A whole and complementary Press Law must be introduced. In drafting this legal amendment, a joint action must be taken with journalists, civil society organizations and media owners.

- The content of the education provided to students at the faculties of communication, where journalists and reporters are raised, must be reviewed and improved. Various practices in the West can be taken into account during this process of review and improvement.

- Trade unions must be no longer a system that solely protects the professional personal rights of journalists; trade unions must be turned into a system which organizes the profession and structures it as it is. The diversification of trade unions is an important issue as well.

- Alternative media must be reinforced and improved; there is a need to clear the path for the alternative media. Financial support, along with moral support, must be provided in this process.

- Behaviors concerning professional ethics must be questioned; the persons practicing this profession must be encouraged to act independently of their personal ideologies and views.

- First, democracy must be restored and judicial independence must be ensured so that freedom of expression and press can be safeguarded.

- As associating the independence of the reporter solely with the union will not suffice, there is a need for an environment of independence that will ensure job safety, there is a need for a news cooperative.
(BIA, 25 January 2021)

Being a journalist in Turkey: 5 physical assaults in 15 days

In Turkey, which ranks 154th among 180 countries in the Reporters Without Borders (RSF) World Press Freedom Index, five journalists were physically attacked in the first 15 days of January 2021.

A few days before January 10, which is marked as the Working Journalists Day in Turkey, İlk Havadis (First News) newspaper's grant holder and Anadolu'nun Sesi (The Voice of Anatolia) news coordinator İzzet Tınmaz was beaten by two unidentified people with sticks in Aksaray province.

The suspects stopped the car of İzzet Tınmaz and battered the journalist, which caused him to be seriously wounded in his wrist and waist.

While Tınmaz is reportedly in good health, he has said that he does not know the people who attacked him, adding that he had never seen them before the assault. One of the attackers told him, "I got pissed off by journalists", according to the statement of İzzet Tınmaz.

Around the same time, journalists Kıymet Sarıyıldız and Murat Uçkaç, who were taking the pictures and videos of a person arrested for drug dealing in Turkey's Aegean province of Aydın, were battered by the relatives of the arrested person in front of the courthouse. The journalists went to the security directorate afterwards and filed a criminal complaint.
Minister said it was 'for personal reason'

Lawyer Afşin Hatipoğlu, who is also the former head of the ultra-nationalist Grey Wolves (Ülkü Ocakları) organization and currently hosting a program at KRT TV, channel was attacked by unidentified persons in masks in front of his house on the night of January 14.

According to Hatipoğlu, the assaulters told him, "You will watch your words." In a statement after the incident, he has said, "I have filed the necessary complaints, I am following the judicial process. I am curious about the identity of the assaulters who have reminded me that I live in Turkey."

On the other side, Minister of Interior Süleyman Soylu has alleged that Hatipoğlu was attacked for personal reasons.
Uğuroğlu's assaulters released

One day later, Orhan Uğuroğlu, the Ankara Representative of Yeniçağ Newspaper, was attacked in the capital city. While Uğuroğlu was about to get on his vehicle, he was attacked by a group of four people with sticks. The journalist was slightly wounded in his arm.

Four suspects were taken into custody afterwards and referred to the judgeship on duty over the assault on Orhan Uğuroğlu. However, the judgeship has released them on probation.
(BIA, 20 January 2021)

Turkey: Five journalists attacked in first 15 days of 2021

In these first 15 days of 2021, the Turkish Journalists Union (TGS) already recorded five physical attacks against journalists in Turkey. The European Federation of Journalists (EFJ) and the International Federation of Journalists (IFJ) together with their affiliate in Turkey, condemn the assaults and call on Turkish authorities to conduct thorough investigations and hold the perpetrators accountable.

In a tweet, the Turkish Journalists Union strongly condemned the attacks and denounced the government’s absence of reaction: “Five journalists and media workers have been attacked in 15 days. There are no government convictions and no sanctions by the judiciary. This is intended to encourage the attackers.”
The five journalists are:

İzzet Tınmaz, Voice of Anatolia (Anadolu’nun Sesi) news coordinator. He was beaten with sticks in Aksaray by two unidentified people who had stopped his car. His wrist and waist were severely injured;

Murat Uçkaç and Kıymet Sarıyıldız. They were assaulted in front of the courthouse in Aydın while covering a trial.

Within just 24 hours, two journalists critical of the government were attacked in front of their homes in Turkey’s capital:

Afşin Hatipoğlu. He is a TV host for KRT TV and a former head of the Grey Wolves, a nationalist group, during the night of 14 January;

The next day, Yeniçağ newspaper writer and Ankara representative Orhan Uğuroğlu was beaten with sticks by four assailants in front of his residence. The men attempted to run him over with their car, but the journalist escaped with a light arm injury.

The EFJ General Secretary Ricardo Gutiérrez said: “These acts of terror targeting journalists constitute intimidation that must be strongly condemned by Turkish public authorities. We call for a thorough judicial investigation to identify not only the perpetrators but also the instigators of these beatings.”
(EFJ, 19 January 2021)

ECtHR finds right violation in singer Atilla Taş's trial after coup attempt

The European Court of Human Rights (ECtHR) has ruled that Turkey violated the right to liberty and security of Atilla Taş, a singer who was handed a prison sentence in relation to the coup attempt in July 2016.

The European Court ordered Turkey to pay 12.275 Euro to Taş for immaterial damages and 3,175 Euro for court costs.

"There are judges in Europe. I wish there were in our country as well," he said on Twitter after the decision.

Known for his critical comments about the government on social media, Taş also worked as a columnist for Meydan newspaper, which was linked to the coup plotters by authorities and eventually shut down after the coup attempt.

Following the coup attempt, Taş stood trial in the case of "Fethullahist Terrorist Organization Media Organization" and was sentenced to 3 years, a month and 15 days in prison for "knowingly and willingly aiding a terrorist organization."

The 16th Chamber of the Court of Cassation overturned the decision and a retrial started at a local court.

As Taş was arrested again after serving 14 months in prison, the Constitutional Court ruled that his rights were violated.
(BIA, 19 January 2021)

La Turquie prive Twitter de revenus publicitaires pour le soumettre à sa loi

La Turquie a interdit mardi Twitter de revenus publicitaires dans le pays, une mesure punitive qui s'inscrit dans le cadre d'une loi visant à obliger les réseaux sociaux à retirer des contenus à la demande des autorités.

L'application de partage de vidéo en direct Periscope, qui appartient à Twitter, ainsi que le réseau social Pinterest sont également visés par cette interdiction de revenus publicitaires, selon une décision publiée dans le Journal officiel turc.

La mise en oeuvre de cette mesure "sera minutieusement supervisée par nos institutions (...) Des contraventions seront dressées contre les entreprises qui leur versent des revenus publicitaires", a prévenu le vice-ministre turc des Transport et des Infrastructures, Omer Fatih Sayan, sur... Twitter.

Cette sanction vise à contraindre ces réseaux sociaux à nommer un représentant légal en Turquie conformément à une loi entrée en vigueur en octobre, ce qui les obligerait en théorie à obéir aux tribunaux demandant le retrait de contenus.

M. Sayan a défendu cette loi en affirmant qu'elle visait à lutter contre "le fascisme numérique". "Le harcèlement, la diffamation et les violations des droits ne sont pas des libertés, mais des délits", a-t-il dit.

Toutefois, pour ses détracteurs, ce texte ouvre la porte à la censure, les autorités turques faisant inlassablement la traque aux critiques sur les réseaux sociaux, notamment depuis une tentative de coup d'Etat 2016 suivie d'une répression.

Lundi, à quelques heures de l'entrée en vigueur de l'interdiction des revenus publicitaires, Facebook avait annoncé qu'il nommerait un représentant en Turquie, tout en réaffirmant son attachement à la liberté d'expression.

Avant Facebook, d'autres plateformes comme YouTube et TikTok avaient suivi la même voie.

- "Instruments de censure" -

Après l'annonce de Facebook lundi, l'ONG Amnesty International a estimé que les réseaux sociaux risquaient de "devenir les instruments d'une censure d'Etat".

"Nous appelons les réseaux sociaux à ne pas participer à la censure en ligne en Turquie et à se garder de transmettre les données privées de leurs utilisateurs qui pourraient les exposer à des arrestations et poursuites arbitraires", a déclaré Sarah Clarke, de l'association de défense de la liberté d'expression Article 19.

Pour contraindre les récalcitrants comme Twitter à obéir, les autorités turques ont par ailleurs prévu une réduction progressive de leur bande passante: celle-ci sera divisée par deux en avril, puis réduite de 90% en mai, ce qui les rendrait de fait inaccessibles.

"Nous espérons que Twitter et Pinterest, qui n'ont pas encore annoncé l'envoi de représentants, feront le nécessaire dans les plus brefs délais", a déclaré mardi M. Sayan.

En novembre, les autorités turques avaient déjà pris de premières mesures punitives sous la forme de fortes amendes.

Les réseaux sociaux sont étroitement surveillés par le gouvernement turc et de nombreux procès pour "insulte au chef de l'Etat" ou "propagande terroriste" ont été intentés sur la base de simples tweets.

La loi réclamant l'envoi d'un représentant en Turquie avait d'ailleurs été votée à la demande du président Erdogan qui voulait "mettre de l'ordre" dans les réseaux sociaux après la publication d'insultes visant sa fille et son gendre sur Twitter.

En 2019, la Turquie a bloqué l'accès à 408.000 sites, 40.000 tweets, 10.000 vidéos YouTube et 6.200 partages sur Facebook, selon un rapport de l'Association de la liberté d'expression.
(AFP, 19 janvier 2021)

La Turquie de nouveau condamnée pour la détention de deux journalistes

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a de nouveau condamné la Turquie à deux reprises mardi pour la détention provisoire illégale de deux journalistes.

L'instance européenne avait déjà mis Ankara à l'amende en novembre pour son "ingérence" dans la liberté d'expression et le placement en détention provisoire de plusieurs journalistes du quotidien d'opposition Cumhuriyet, quelques mois après le putsch manqué contre le président Recep Tayyip Erdogan en 2016.

Mardi, la CEDH a de nouveau condamné la Turquie après l'arrestation et le placement en détention provisoire en 2016 du chanteur et chroniqueur Atilla Tas, en raison de plusieurs tweets, ainsi que d'articles et de chroniques publiés dans le quotidien Meydan entre 2011 et 2016, très critiques des politiques du gouvernement. M. Tas avait été poursuivi pour des infractions liées au terrorisme.

Dans ce dossier, les juges de la CEDH ont décidé qu'il y avait eu violation du droit à la liberté et à la sûreté (article 5 de la convention européenne des droits de l'homme) et du droit à la liberté d'expression (article 10).

"Aucune des décisions relatives au placement et au maintien en détention provisoire de M. Tas ne contient d'éléments de preuve susceptibles de marquer un lien plausible entre les actes de l'intéressé - à savoir ses articles et tweets à caractère politique - et les infractions liées au terrorisme qui lui étaient reprochées", souligne la CEDH.

"La Cour juge aussi que la privation de liberté subie par M. Tas a constitué une ingérence dans son droit à la liberté d'expression, laquelle n'était pas prévue par la loi", a-t-elle poursuivi, condamnant Ankara à verser au requérant 12.275 euros pour dommage moral et 3.175 euros pour frais et dépens.

Dans une seconde affaire, qui remonte cette fois à 2010, la CEDH a également condamné la Turquie mardi pour la détention provisoire de Mehdi Tanrikulu, rédacteur en chef du quotidien Azadiya Welat, un journal publié en langue kurde en Turquie.

Là aussi Ankara est condamné pour des violations des articles 5 et 10 de la convention européenne des droits de l'homme, et devra verser 5.000 euros au requérant pour préjudice moral.

Régulièrement accusée par les ONG de porter atteinte à la liberté de la presse en arrêtant des journalistes et en fermant des médias, la Turquie occupait la 157e place sur 180 au classement 2019 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
(AFP, 19 janvier 2021)

Facebook se soumet à une loi controversée en nommant un représentant

Le géant américain des réseaux sociaux Facebook a annoncé lundi qu'il allait nommer un représentant légal en Turquie, se soumettant à une loi controversée qui pourrait l'obliger à retirer des contenus sur injonction de la justice.

"Conformément aux nouvelles dispositions légales, nous avons décidé d'entamer les démarches afin d'avoir un représentant officiel en Turquie", a déclaré Facebook dans un communiqué.

Le vice-ministre turc des Transport et des Infrastructures, Omer Fatih Sayan, a déclaré que cette mesure concernait aussi le réseau social Instagram, propriété de Facebook.

A l'appel du président Recep Tayyip Erdogan qui voulait "mettre de l'ordre" dans les réseaux sociaux, le Parlement turc a voté en juillet une loi renforçant considérablement le contrôle des autorités sur les principales plateformes.

Ce texte, entré en vigueur en octobre, oblige les réseaux sociaux avec plus d'un million de connexions uniques par jour, comme Twitter et Facebook, à avoir un représentant en Turquie, sous peine de sanctions, et obéir aux tribunaux demandant le retrait de certains contenus sous 48 heures.

Pour ses détracteurs, cette loi ouvre la porte à la censure, les autorités turques faisant inlassablement la traque aux critiques sur les réseaux sociaux.

En novembre, la Turquie a commencé à infliger des amendes de 10 millions de livres turques (plus d'un million d'euros) aux réseaux sociaux n'ayant pas encore de représentant à cette date, dont Facebook.

L'annonce de Facebook lundi intervient d'ailleurs à la veille de l'entrée en vigueur d'un deuxième volet de sanctions concernant l'interdiction de revenus publicitaires.

Pour rassurer ses utilisateurs, le réseau social dirigé par Mark Zuckerberg a affirmé lundi qu'il ne ferait aucune concession sur la liberté d'expression.

Si les autorités turques "insistent" pour le contraindre à effacer des contenus qu'il juge conformes à ses propres règles d'utilisation, Facebook "retirera son représentant" de Turquie, a mis en garde le réseau social dans son communiqué.

Les réseaux sociaux sont étroitement surveillés par le gouvernement turc et de nombreux procès pour "insulte au chef de l'Etat" ou "propagande terroriste" ont été intentés sur la base de simples tweets.

En 2019, la Turquie a bloqué l'accès à 408.000 sites, 40.000 tweets, 10.000 vidéos YouTube et 6.200 partages sur Facebook, selon un rapport de l'Association de la liberté d'expression.

Avant Facebook, le réseau social chinois TikTok avait annoncé début janvier qu'il nommerait un représentant.
 A ce stade, Twitter n'a pas annoncé l'envoi d'un représentant en Turquie.
(AFP, 18 janvier 2021)

They say reform to Europe, stifle the media!

Turkey has entered 2021 with a crisis that might lead the Council of Europe to impose sanctions as President and ruling Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan has declared Selahattin Demirtaş, the arrested former Co-Chair of the Peoples' Democratic Party (HDP), a "terrorist" and announced that he does not recognize the judgements of the European Court of Human Rights (ECtHR).

On the other side, with 144 thousand euro (approx. 1 million 397 thousand 200 lira) damages in total, the country has been faced with one of the heaviest sentences of "freedom of expression" in its history over the arbitrary arrest of former executives and employees of Cumhuriyet newspaper.

Controlling 90 percent of the national media industry, the government has authorized itself with appointing trustees to national and international foundations and associations while mounting the sanctions on social media platforms that do not appoint local representatives in compliance with its recently enacted social media law. Turkey, as a country with one of the most quickly functioning cycles for arresting journalists, ranks 154th in 180-country World Press Freedom Index of Reporters Without Borders (RSF).

Imprisonment for journalists

The BİA Media Monitoring Report covering the months of October, November and December 2020 has shown that at least 130 journalists were faced with the threat of 9 life sentences and 1,613 years in prison as per the Turkish Penal Code (TCK), Anti-Terror Law (TMK), National Intelligence Organization (MİT) Law, the Law on Banking Regulation and Supervision Agency (BDDK) and the Law on Capital Market (SPK).

Six of these journalists (Can Dündar, Ayşegül Doğan, Yılmaz Özdil and others) were sentenced to 52 years, 6 months and 25 days in prison in total. If the Court of Cassation upholds their sentences for "aiding the organization", the employees of Sözcü newspaper and the former executives and employees of Cumhuriyet newspaper might be faced with imprisonment again. As the Court of Cassation has recently upheld their sentences in the Zaman newspaper case, Ahmet Turan Alkan and İbrahim Karayeğen also face the danger of being sent to prison again.

However, imprisonment is not limited to prisons: Dozens of journalists or media representatives experience being "prisoners" with judicial control measures or passport bans, deferment of the pronouncement of the verdict or being forced to live in exile. Germany has announced that it will not extradite exiled journalist Can Dündar, who has been given a heavy prison sentence in the MİT trucks case.

Lastly, in Van, four journalists, including two reporters for Mezopotamya Agency (MA) and one reporter for Jinnews, have been arrested on charge of "organization membership" in a file with confidentiality order.

(https://bianet.org/5/100/237323-they-say-reform-to-europe-stifle-the-media)

Partage de données: enquête contre WhatsApp et Facebook en Turquie

L'Autorité de la concurrence en Turquie a annoncé lundi l'ouverture d'une enquête contre WhatsApp et Facebook à la suite de la décision de l'application de messagerie de partager davantage de données avec le réseau social, sa maison-mère.

WhatsApp est sous le feu des critiques après avoir demandé à ses quelque deux milliards d'utilisateurs d'accepter de nouvelles conditions d'utilisation, lui permettant de partager plus de données avec Facebook.

Les utilisateurs qui refusent ne pourront plus accéder à leur compte à partir du 8 février.

L'Autorité de la concurrence en Turquie a indiqué dans un communiqué avoir ouvert une enquête contre Facebook et WhatsApp au sujet de cette pratique, et réclamé sa "suspension" dans l'attente de ses conclusions.

Critiquant la décision de WhatsApp, les autorités turques ont exhorté ces derniers jours les citoyens à privilégier l'utilisation d'une application de messagerie locale, BiP, développée par l'opérateur de téléphonie mobile Turkcell.

BiP a affirmé dimanche que deux millions de nouveaux usagers avaient téléchargé son application en 48 heures.

Plusieurs institutions turques, notamment la présidence de la République et le ministère de la Défense, ont par ailleurs annoncé la migration vers BiP de leurs groupes WhatsApp utilisés pour communiquer avec les journalistes.

Le groupe Facebook cherche à monétiser sa plateforme en permettant aux annonceurs de contacter leurs clients via WhatsApp, voire d'y vendre directement leurs produits, comme c'est déjà le cas en Inde.

Selon l'entreprise, les données qui pourront être partagées entre WhatsApp et l'écosystème d'applications de Facebook (dont Instagram et Messenger) comprennent les contacts et les informations du profil, à l'exception du contenu des messages qui restent chiffrés.

Mais les nouvelles conditions diffèrent entre l'Union européenne et le reste du monde.

Dans le cas de l'UE et du Royaume-Uni, elles ne seront utilisées que pour développer les fonctionnalités offertes aux comptes professionnels WhatsApp Business, a expliqué l'entreprise à l'AFP.

Facebook est depuis des mois, comme les autres "Gafam" (Google, Apple, Amazon, Microsoft), dans le viseur des autorités européennes et américaines qui reprochent à ces conglomérats du nouveau millénaire des pratiques jugées anticoncurrentielles.
(AFP, 11 janvier 2021)

Erdoğan calls Boğaziçi University protesters 'terrorists'

President and Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan has defended his decision to appoint Prof. Melih Bulu, a member of his party, as the rector of Boğaziçi University, which has sparked outrage among academics and students.

The appointment was in compliance with the laws and he deemed Bulu worthy of the job, the president told reporters after Friday prayers in İstanbul's Üsküdar.

As for the protests, he said, "Unfortunately, there are terrorists involved in this business and those who don't have any relation with being a student."

Erdoğan also targeted Canan Kaftancıoğlu, the İstanbul head of the main opposition Republican People's Party (CHP), who has been supporting the students, claiming that she is a "militant" of the outlawed Revolutionary People's Liberation Party-Front (DHKP-C).

After the president's remarks, the students who are continuing their protests at the university campus made a statement, rejecting his claims that they are terrorists.

Setting up a symbolic ballot, they had a vote on whether the rector of the university should be decided by an appointment or elections.

Meanwhile, students who were preparing to hold a demonstration in the capital city of Ankara in support of Boğaziçi students have been detained by police.

After it was announced that a demonstration would be held, police officers waited in front of the homes of students and took them into custody after they went out, according to a Twitter account set up by the students of the Middle East Technical University (METU).

Police officers also took people "who look like students" in the vicinity of Ankara' Kızılay square, it said.

The students detained in Ankara were released three hours later without any formal procedures, Mesopotamia Agency reported.

What happened?

Prof. Melih Bulu has been appointed as the President of Boğaziçi University in a Presidential Decree issued on January 1. The appointment of Bulu has sparked harsh criticisms among both the students and academics of the university as well as in the academic community.

Appointed to Boğaziçi, one of the most prestigious universities in Turkey, from outside its community, Bulu was a candidate for nomination to run in the Parliamentary elections in 2015 for the ruling Justice and Development Party (AKP), which is chaired by President Recep Tayyip Erdoğan.

The students and several students' clubs of the university have been campaigning on social media under the hashtag #kayyımrektöristemiyoruz (We don't want a trustee university president).

The call of the students was also supported by the faculty members of the university, who released a joint statement on January 3.

"An academic outside Bogazici University community was appointed as rector (university president), which is a practice introduced for the first time after the 1980s military tutelage," read their statement.

Amid harsh criticisms of students and faculty members, Prof. Bulu has shared a message on his Twitter account, welcoming his appointment to the position, saying, "We are all in the same boat."

The students protested the appointment of Bulu in front of the South Campus of the university in İstanbul on January 4. However, the police intervened into the protest with pepper gas and plastic bullets.

Next day, it was reported that there were detention warrants against 28 people for "violating the law on meetings and demonstrations" and "resisting the officer on duty." Later in the day, 22 of them were detained.

Forty people in total were detained over the protests.
(BIA, January 8, 2021)

Women journalists imprisoned during protests in Ankara

Three women journalists were detained and another was beaten by police on 5 January during a protest in the Turkish capital Ankara against the disappearance of a Kurdish student a year ago. The International Federation of Journalists (IFJ), the European Federation of Journalists (EFJ) and their affiliate, the Journalists’ Union of Turkey (TGS) condemned the violence and demanded the immediate release of the imprisoned colleagues.

Habibe Eren and Oznur Deger, journalists from feminist news agency Jin News, and freelance journalist Eylul Deniz Yasar, were among the 18 women detained while covering the rally that marked the first anniversary of 22-year-old Kurdish student Gülistan Doku’s disappearance.

Some media reports, say the women may have been tortured by police. There is no further information regarding the location of their detention for the moment.

In the middle of the protests, Mezopotamya Agency (MA) reporter Mehmet Günhan was beaten by security forces who also confiscated his press card while he was covering the demonstration in front of the City Hall, in the central district of Çankaya.

Jin News agency, whose reports have focused on women’s rights and human rights abuses by security forces, has also been targeted by the Turkish government, that accuses the all-women staff of terrorist propaganda. Some of their reports have also been banned, and their webpage has been blocked several times inside the country.

Turkish journalists are often subject to arbitrary detention. Currently, the Journalists’ Union of Turkey (TGS) has documented 70 journalists and media workers imprisoned.

On its Twitter account, TGS published a statement on 5 January that said: “Jin News Reporters Habibe Eren and Öznur Değer, who wanted to watch the action of the Ankara Women's Platform for Gülistan Doku, were battered and detained by the police today. We condemn this attitude towards journalists. We want our colleagues to be released immediately”.

"Women journalists are increasingly exposed to acts of violence in Europe," added EFJ General Secretary Ricardo Gutiérrez. "It is important for news organizations to implement gender sensitive policies, guidelines and training. These policies should include physical safety support, psychological support, as well as digital security training".

IFJ General Secretary, Anthony Bellanger, said: “Arbitrary detentions, torture and abuse against journalists have become an every-day practice in Turkey, which is Europe's biggest jailer of journalists. We demand the immediate release of all our colleagues still in jail and a guarantee that they can work free of fear. We call on President Erdogan to immediately stop his smear campaign against the press”. (IFJ/EFJ, Jan 7, 2021)

Turkish police arrest Mezopotamya News Agency journalist Mehmet Aslan

Turkish authorities should immediately release journalist Mehmet Aslan and cease harassing staffers of the Mezopotamya News Agency, the Committee to Protect Journalists said today.

Today, police in Istanbul arrested Aslan, a reporter for the pro-Kurdish Mezopotamya News Agency, after raiding his home, and then transferred him to the southern city of Antalya, according to news reports and his employer.

Those reports said that Aslan was detained as part of an investigation by the Antalya public prosecutor’s office, but did not specify the nature of that investigation or whether any charges had been filed in his case.

“Turkish authorities must release journalist Mehmet Aslan immediately, and refrain from arresting members of the press in relation to vague and unspecified investigations,” said Gulnoza Said, CPJ’s Europe and Central Asia program coordinator, in New York. “Journalists working for the Mezopotamya News Agency must be allowed to do their jobs without continuous harassment and reprisal from authorities.”

During the 1.5-hour police raid of Aslan’s home, officers confiscated books and magazines as well as unspecified “digital materials,” according to those news reports.

Since October 2020, Turkish authorities have arrested at least three other employees of the Mezopotamya News Agency, according to CPJ research.

In his recent articles for the Mezopotamya News Agency, Aslan has covered topics including the rights of Kurdish prisoners in Turkey, as well as prisoner hunger strikes and torture allegations.

CPJ emailed the office of the Antalya public prosecutor for comment, but did not receive any reply.(CPJ
, Jan 7, 2021)

Journalists Terkoğlu, Pehlivan face 158 years in prison

Journalists Barış Pehlivan and Barış Terkoğlu are facing up to 63 and 95 years in prison, respectively, over a book they co-authored.

The two journalists testified to four different prosecutors in 14 different investigations against them, OdaTV news site reported. All the criminal complaints against the journalists were filed by two attorneys, who are also mentioned in the book, according to the report.

Pehlivan is the editor-in-chief and Terkoğlu is the news manager of OdaTV. Both were previously remanded in custody between March to late June over a report about an intelligence officer's killing in Libya.

The book they co-authored, "Metastaz-2: Cendere," (Metastasis 2: The Press) was published at the start of December and currently on the best-selling books list on several online book stores, including idefix, D&R and kitapyurdu.com.

The book touches on several "behind-the-scenes" issues concerning the government, the judicial bureaucracy and the 2016 coup attempt and claims to reveal some religious sects' infiltration of the state institutions.

Ruşen Gültekin, the attorney of the journalists, said that they found out that there were 14 investigations only when they went to the İstanbul Press Crimes Investigation Bureau to testify for two investigations.

"We have witnessed a historic day for press freedom," OdaTV quoted him saying. "We have also learned through a notice that reached us that there are eight compensation claims for spiritual damages."

The attorney noted that the criminal complaints against them were in fact the same, which made freedom of the press "unexercisable". (BIA, 31 December 2020)

RTÜK fines seven TV channels in December

In its last ordinary meeting of the year, the Radio and Television Supreme Council (RTÜK) imposed administrative fines on six Tv channels, FOX TV, Habertürk, Akit TV, Beyaz TV, Halk TV, Beyaz TV and NR1 Türk.

"Covid traitors"

FOX TV was fined due to Prof. Bingür Sönmez, a medical doctor, calling those who reject Covid-19 vaccination "traitors."

"Those who say, 'I'm not receiving the vaccine' are traitors. They won't even be able to enter government agencies, they won't be able to go to school," he said during a program. "We will make rules about vaccination just as the rules of curfews. They won't be able to use public transport."

The RTÜK concluded that his remarks were far beyond the limits of criticism and imposed a monetary fine on the broadcaster.

Syrian refugees

Habertürk was fined over a program host's remarks against Syrian refugees.

"They are the owners of Turkey, we are like guests. They will kick us out [of the country] soon, there is a situation like this. Because they are extremely free, they don't have any obligations about any issue," Fatih Altaylı said during the "Teke Tek" program. "Frankly speaking, I can say that we lost Turkey to Syria without a war. They seem to take Turkey prisoner with four million soldiers."

Using such analogies like "soldiers" and "taking prisoner" about refugees could create antipathy and negative opinions about them, the council concluded and fined the broadcaster.

"Houses of prostitution"

Akit TV, a pro-government broadcaster, was fined because Prof. Ebubekir Sofuğlu, an academic, likened bachelor pads to "houses of prostitution."

The council ruled that the broadcaster should pay a fine amount to one percent of its monthly advertising revenue.

"Insulting the president"

Halk TV, a broadcaster critical of the government, was fined for "attempted to humiliate the president and damage his reputation."

During a program, Serhat Albayrak, the brother of the president's son-in-law and the deputy head of the pro-government Turkuvaz Media Group, was described as "the head of an organization that carries out illegal activities with perception management operations."

The fine was imposed because a guest at the program said President Recep Tayyip Erdoğan visited the media group.

NR1 Türk TV was fined because of not applying a bleep censor video clip when necessary and Beyaz TV was fined over remarks against an executive of BEIN Sports, which broadcasts the country's top football league matches. (BIA, 31 December 2020)

Turkey ranks first in violations of free expression

For years, Turkey's legislation and practice concerning freedom of expression and the press were subject to numerous decisions of rights violations by the European Court of Human Rights (ECtHR).

Turkey has many more decisions of violation of free expression than any other member state of the Council of Europe and ranked first in this field in the last three years.

As many as 356 out of 845 rulings about violations of free expression that the court gave between 1959 and 2019 were about Turkey. It was followed by Russia with 72 rulings.

Benan Molu, a human rights lawyer, has prepared a report for Expression Interrupted, a group monitoring violations of free expression in Turkey.

The lawyer recommends full independence of the judiciary for the elimination of violations and says that a political will is required for that.

More than 48,000 people stood trial for "terrorism"

The report covers the law articles that constitute the reason for the most cases, namely articles 299 (insulting the president), 301 (degrading the Turkish nation and the state), 220/6, 220/7 and 314 (membership in an illegal organization) of the Turkish Penal Code and articles 6 and 7 of the Law on the Fight Against Terrorism.

Among the 246,426 prisoners in Turkey, 48,924 are either convicted of or standing trial on "terrorism" charges, says the report, citing the Ministry of Justice figures.

Journalists, lawmakers and lawyers are among these prisoners. Out of 1,546 imprisoned lawyers, 274 have been convicted of "terrorism-related" offenses by first-degree courts.

Osman Kavala, a businessperson and rights defender who has been in pre-trial detention for more than 1,550 days, 822 academics who stood trial for publishing a declaration criticizing Turkey's 2018 military operation into Syria, 11 human rights defenders who stood trial for "aiding an armed terrorist organization" and "being a member of an armed terrorist organization" over a meeting on İstanbul's Princes' Islands, LGBTI+ groups and closed NGOs are also mentioned in the report.

Here are some of the figures stated in the report about Turkey's practices concerning rights and freedoms:

Between 1959 and 2019, some 3,645 of the 22,535 rulings given by the ECtHR were against Turkey, which makes it first in the Council of Europe member states.

In the same period, 356 out of 845 ECtHR decisions of violations of free expression were against Turkey. It is followed by Russia (72 decisions), France (38) and Austria (35).

According to a 2019 report by the Committee of Minister of the Council of Europe, there are 5,231 ECtHR decisions pending implementation by the member states. Russia (1,663), Turkey (689) and Ukraine (591) are three states that haven't implemented the highest number of verdicts. (BIA, 30 December 2020)

Musician Ferhat Tunç on trial: Germany rejects Turkey’s request

Musician Ferhat Tunç has been on trial on charge of "propagandizing for a terrorist organization" over eight tweets that he posted about the "Operation Peace Spring" of the Turkish Armed Forces in Syria's Afrin in 2018.

The trial of the artist continued at the İstanbul 37th Heavy Penal Court in İstanbul Courthouse in Çağlayan yesterday (December 29).

While Tunç did not attend the hearing, his attorneys were present in the courtroom. The parties requested the rectification of deficiencies in the file.

The court has ruled that the execution of the detention warrant previously issued against Ferhat Tunç to take his statement shall be awaited and adjourned the hearing until April 6, 2021.

In previous hearings, the court ruled that the testimony of Tunç be taken by letters rogatory*. However, in yesterday's hearing, it was seen that this decision by the local court in Turkey was rejected by Germany. According to an official letter sent by the Consulate General in Frankfurt to the Ministry of Justice, Darmstadt Prosecutor's Office did not accept the request.

The related letter of Turkey's Consulate General has indicated that the request for "mutual judicial assistance" was not fulfilled as per the Article 2b of the European Convention on Mutual Assistance in Criminal Matters.

The letter has noted that "no detailed information can be shared as to the issue, but judicial assistance can be provided about other matters." (BIA, 30 December 2020)

Une télévision d'opposition ferme après 26 jours

Une télévision privée turque qui avait relayé le point de vue de l'opposition pro-kurde a annoncé avoir dû fermer, moins d'un mois après ses débuts en Turquie, pays régulièrement épinglé pour ses atteintes à la liberté de la presse.

Olay TV, appartenant majoritairement à l'homme d'affaire et ancien ministre Cavit Caglar, avait commencé à émettre le 30 novembre, et a dû cesser ses programmes vendredi. Cette fermeture a été annoncée en direct sur la chaîne.

M. Caglar a dit avoir pris la décision de retirer son investissement car la ligne éditoriale de la chaîne était trop proche de l'opposition pro-kurde, mais le rédacteur en chef de la chaîne l'accuse d'avoir tout simplement cédé à la pression du gouvernement.

Le directeur exécutif de la chaîne, Suleyman Sarilar, a expliqué que celle-ci avait chercher à maintenir "l'équilibre entre tous les segments de la société turque".

"Mais nous avons vu que nous ne pouvons poursuivre ce genre de diffusion... Cavit (Caglar) a dit qu'il subissait une pression intense du gouvernement, et qu'il ne pouvait pas continuer", a-t-il déclaré. La chaîne a cessé d'émettre après son discours.

M. Caglar quant à lui a accusé dans un communiqué Olay TV d'avoir abandonné son impartialité et d'être "trop proches de la ligne du (parti pro-kurde) HDP", que le gouvernment accuse d'être une "vitrine politique" du PKK, chef de file de la guérilla kurde en Turquie depuis 1984.

"Je suis actif en politique en centre-droite et j'ai servi mon pays, et j'ai été déstabilisé par les journaux de la rédaction d'Olay TV. J'en ai parlé à mon partenaire, et je lui ai proposé de rétablir l'équilibre en faisant entrer d'autres journalistes dans la chaîne", a-t-il expliqué.

"Quand il a refusé, je l'ai informé que je ne pouvais continuer et devais me retirer", a-t-il conclu.

La Turquie est fréquemment critiquée pour ses entraves à la liberté de la presse, et est l'un des pires pays au monde pour ce qui est de l'emprisonnement des journalistes, classé par Reporters sans Frontières au 154ème rang sur 180 pays.
(AFP, 26 déc 2020)

Kurdish Question / Question kurde

Kurds demand end to Turkish occupation of Afrin

Kurdish officials have demanded urgent action from the international community after a report warned that more than 7,000 people have been kidnapped from Afrin by Turkish-backed jihadists since the 2018 invasion.

They called on the world to demand an end to the Turkish occupation and bombing of Afrin, as missiles continue to terrorise the civilian population in the northern Syrian enclave of Rojava.

The Afrin Human Rights Organisation’s (AHRO) end-of-year report, released on Monday, documents “a third year of grisly human rights violations, depredations and war crimes to be added to the black record of Turkish occupation in Afrin.”

According to the AHRO, at least 7,343 civilians have been kidnapped during three years of occupation by Turkish forces, with the fate of more than half of the victims unknown.

Last month the Morning Star reported on the abduction of hundreds of Kurdish women from Afrin, who have been trafficked via Turkey to Libya and used as sex slaves by jihadist gangs.

Fears have been raised over the fate of the disappeared women, and Rojavan women’s organisations have drawn comparisons with the treatment of Yazidi women in Sinjar in 2014.

The AHRO reported that women in particular are being targeted by the occupying Turkish forces and their jihadist allies.

At least 70 murders and 68 cases of rape have been recorded, though the real numbers are likely to be much higher.

A total of 604 civilians have been killed in Afrin in the past three years, according to the report.

Some 498 were killed due to Turkish bombing, which has intensified in a recent new offensive.

The report says that 300,000 Kurds have been forced from their homes to be replaced by some 400,000 Arab and Turkish people as part of an ethnic-cleansing operation.

The names of villages and town squares have also been changed from the original Kurdish, with posters of Turkish President Recep Tayyip Erdogan displayed from public buildings.

Turkish troops and their jihadist allies are thought to have destroyed about 315,000 trees, including olive trees, with about 11,000 hectares of agricultural land deliberately burned.

Allegations of war crimes in Afrin have been noted by the United Nations, but its response and that of the wider international community has been muted.

Occasional mild criticism is offset by sustained arms sales to Turkey. Germany lobbied against a Greek call for an EU embargo last month, insisting that it was not “strategically correct.” (morningstaronline.co.uk, Jan 9, 2021)

108 people face aggravated life sentence over 2014 Kurdish protests

The Ankara 22nd Heavy Penal Court accepted the indictment into the 2014 "Kobanê protests," which claimed more than 40 lives in Kurdish majority provinces.

The protests began in late September when ISIS launched an offensive to take over Kobanê, a Kurdish town in northern Syria. Incidents between different protesting groups and the police response to protesters turned violent from October 6.

While the government has accused the Peoples' Democratic Party (HDP) of orchestrating the protests and held it responsible for the losses, the party says most of the killed were its supporters and the incidents have not been effectively investigated.

Prosecutors requested 38 aggravated life sentences for 108 defendants, 27 of whom are currently in pre-trial detention. Six people were released on probation and 75 have arrest warrants against them.

Senior politicians from the HDP, including its former co-chair Selahattin Demirtaş, are among the defendants.

The indictment was prepared on December 30, eight days after the Grand Chamber of the European Court of Human Rights (ECtHR) ordered the immediate release of Demirtaş, who has been behind bars since November 2016.

The indictment demands the penalization of all suspects on charges of "disrupting the unity and territorial integrity of the state", "killing for 37 times, "attempted killing for 31 times", "burning the flag" and "violating the Law on Protecting Atatürk."

The indictment says the defendants organized "terror incidents" and gave messages to "the masses supporting the Kurdistan Workers' Party/Kurdish Communities Union (PKK/KCK) terrorist organization" with the intention of spreading the incidents throught the country.

All the defendants should be considered as executives of the PKK/KCK, according to the indictment.
About Kobanê protests

In September 2014, ISIS, which controlled a large territory in Syria at the time, launched an offensive to Kobanê, a Kurdish town in northern Syria, near the country's border with Turkey.

In late September, a group of people went to Suruç, a town neigboring Kobanê in the predominantly Kurdish city of Urfa, and attempted to cross the border. Police prevented them, using tear gas and rubber bullets.

Pictures allegedly showing ISIS militia crossing into Syria were published on the same days.

Also, President Recep Tayyip Erdoğan made statements indicating that they equated the PKK with ISIS. While the wounded coming from Kobanê were kept waiting on the border, the wounded from ISIS were treated at hospitals. Several news reports were reported in the press, saying "Kobanê fell." These news reports were denied every time.

After the HDP made a call to take to the streets against a possible massacre in Kobanê, thousands of people protested in Kurdish-majority provinces as well as Ankara and İstanbul. While left parties also supported these protests, deaths also occurred with the onset of police violence. Street conflicts ensued. 42 people lost their lives from October 6 to 12, 2014.

According to a report by the Human Rights Association (İHD), 46 people died, 682 people were wounded and 323 people were arrested in the protests held between September 7 and 12, 2014. As reported by the AA, 31 people lost their lives, 221 citizens and 139 police officers were wounded.
(BIA, January 8, 2021)

Le féminicide de l'État Turc à Paris: assasinat de 3 femmes kurdes

Entre la nuit 9-10 janvier 2013, dans le 10 arrondissement à Paris, 3 femmes kurdes du nom de Fidan Doğan, Sakine Cansız et Leyla Söylemez ont été tuée. Ces meurtres vont ébranler la société kurde en France, car c’était trois femmes importantes dans cette communauté. Aussi, cette affaire va faire poser de nombreuses questions, car ce crime a été faite durant une période de réconciliation politique entre le PKK (un groupe armé en Turquie considéré comme terroriste qui lutte pour la reconnaissance des kurdes) et le gouvernement turc. Sans compter que le meurtrier est mort peu de temps après son crime (cancer au cerveau) et que certains indices montre qui communiquait avec le MIT (service secret turc). Cette affaire montre comment l'État profond Turc organise pour tuer ses opposants.

Dans un article de 100 raisons de s'opposer à Erdogan , Fidan Dogan est née le 17 janvier 1982 en Turquie. Elle a immigré en France à âge de 9 ans.Elle va participer à des activités culturelles dans les associations kurdes. Bien que son nom est Fidan , elle voudrait qu’on appelle Rojbîn ( apporté le soleil). En 2011, elle sera la présidente du congres nationale du Kurdistan en France. Dans le livre de Laure Marchant , 2017 , en septembre 1999 , elle fait un stage au pays bas pour rejoindre le PKK. On estime durant 2010 , elle est allée au Kurdistan Irak fini sa formation militaire du PKK , elle va y rester pendant des mois.

Dans un article , du Kurdistan au féminin ,
Sakine Cansiz est décrire comme une des fondatrices du PKK. Elle est née en 1958 dans un village de Dersim (en fait Tunceli dans les cartes turque) . Elle est une Alévis kurde (alévis est un mouvement religieux). Elle a été élevée dans une identité turque (le régime en Turquie l’oblige.) et son identité kurde a été niée.

Quand elle est allée à école, elle a découvert son identité kurde avec d’autres étudiants et elle a commencé à entendre parler de Abdullah Öcalan (le chef du PKK). Le sentiment injustice face au traitement des kurdes en Turquie et aux échecs de la gauche Turc (rien savoir sur l'identité kurde) ou conservateur kurde (qui donnait peu de solution a ce problème) a fait en sorte qu’elle a choisi la voie révolutionnaire du PKK.

Dans les années 70 , elle quitte sa maison pour fuir une vie conservatrice pour travailler dans les usines. Elle sera arrêtée plusieurs fois par la police Turc pour différent infraction. Quand le PKK commence à organiser, Sakine a été en charge de s’occuper du groupe des femmes. Elle a été une des fondatrice du mouvement du PKK.

En 1979 , elle a été arrêtée dans la police Turc et mit en prison. Durant son séjour en prison, elle va organiser des résistances . Elle va aussi subir de nombreuse violence physique et sexuelle mais sa résistance face a ses bourreaux vont lui donner une réputation et encourage les autres femmes kurdes a rejoindre le mouvement du PKK.

À sa libération en 1991 , elle décide de rejoindre immédiatement le mouvement du PKK. Elle sera charger d'organisée les mouvements de femme dans le PKK afin de les préparer au combats. En 1998 , elle sera aussi chargée de s'occuper des kurdes en Europe. C’est elle qui va organiser le mouvement à Europe et aider à une sorte de solidarité entre les kurdes. Elle va organiser ces réunions en Europe jusqu’à sa mort en 2013.

Dans le livre de Laure Marchant , 2017 , elle a été arrêtée en Allemagne en 2008 pour lien avec le PKK, mais celle-ci a décidé de la relâcher. Elle devait encadrer la jeunesse kurde et c’est la, elle a connu Leyla et Fidan. Ses deux femmes voyaient en Sakine , leur héroïne,  tandis qu'elle , elle les voyait comme une bonne révèle à la cause kurde. 

Leyla Söylemez est née en 1989 en Turquie ( province de Diyarbakır) . Vers les années 90 , sa famille installe en Allemagne. Quand elle va commencer ses études en architecture, elle va aussi commencer invertir dans la cause kurde. En 2006 , elle sera dans les groupes de jeunesse kurde et elle va parcourir l’Europe. En 2012 , elle va arriver à Paris pour participer a l’association kurde de France. (Mediapart,
Olivier Goulet, 30 décembre 2020)

Minorités / Minorities

"How was the Armenian church demolished despite the protection order?"

Peoples' Democratic Party (HDP) Diyarbakır MP Garo Paylan has submitted a Parliamentary question regarding the demolition of the Surp Toros Church despite being designated as an "Immovable Requiring Protection" by the Kütahya Regional Board of Cultural Heritage Protection.

The historical Armenian church in Turkey's western province of Kütaya has been destroyed after it came into the possession of a person.

Submitting a Parliamentary question to the Speaker's Office to be addressed to Minister of Culture and Tourism Mehmet Nuri Ersoy, HDP MP Paylan has briefly stated the following about the issue:

"Dating back to 1603, the church had an important place in the city's memory. The church was considered to be an important site of memory as it was the church where musicologist Gomidas was baptized.

"The church was lastly used as a wedding hall and a movie hall; the authorities remained indifferent to the Armenian community's calls for its restoration or, at least, its use as a cultural center."

Paylan has also referred to the remarks of Justice and Development Party (AKP) Chair and President Recep Tayyip Erdoğan, who said, "We did not, do not and will not interfere with the belief, worship or the sacred of anyone."

Paylan has noted that "this demolition, despite Erdoğan's remarks, has deeply saddened and hurt all Christians, especially the Armenian citizens."

Accordingly, Paylan has asked the Minister the following questions:

    How was the Kütahya Surp Toros Armenian Church demolished despite the protection order?
    Has an investigation been launched against the person who demolished the church?
    Has an investigation been launched against the public officials who made way for the demolition of the church under protection?
    Why do you remain silent to the destruction of Armenians' cultural heritage?
    Will you take any action to ensure that the church will be rebuilt to its original?

What happened?

After the Surp Toros Church in Turkey's Aegean province of Kütahya passed into the ownership of a person, it has been completely destroyed. There is now a flat ground in the place of the historical church.

As reported by Agos newspaper, local sources said that they went to the place where the church was located upon hearing that it was demolished. When they went there, what they saw was a plain ground.

The church has recently come into the possession of a person. It is now believed that the demolition was done upon the decision of this person.

Armenians in Kütahya and Surp Toros Church

Before 1915, around 4 thousand Armenians used to live in Turkey's western province of Kütahya. There were three Armenian churches and three Armenian schools under their umbrella.

Two of the churches (Surp Asdvadzadzin and Surp Toros) were Armenian Orthodox and one was Armenian Catholic (Surp Asdvadzin).

According to the census in 1931 in the Republican era, there remained only 65 Armenians and one Armenian church open to worship. This number dropped further amid migration to İstanbul and abroad until 1970; then, there remained no Armenians or Armenian churches in the province.

The Surp Toros Church is believed to have been constructed during the time of Sultan Abdul Aziz. While the church was burned down during an insurrection in 1603, it was rebuilt after a short time. Writer Arşag Alboyacıyan recounts that there is a rock in the church which is believed to have the horseshoe marks of Saint Toros on it. "Turkish women used to sit on this rock and make the clergy read them the holy book," he has noted.

The church was used as a movie hall for some time and as a wedding hall afterwards. The building was licensed as an Immovable Requiring Protection as per the decision 5407 of the Kütahya Regional Board of Cultural Heritage Protection on August 27, 2019.
(BIA, 27 January 2021)

Hrant Dink remembered on 14th anniversary of his killing'

He was the editor-in-chief of Agos, a weekly newspaper published in Turkish and Armenian.

Dink was shot in the back in front of the newspaper's office in Şişli, İstanbul on January 19, 2007.

The assassination came after he was convicted of "insulting Turkishness" because of his comments during a TV program.

Unlike previous years, a mass gathering was not held in this year's commemoration ceremony due to the coronavirus pandemic. Rather, a symbolic event was held as Dink's spouse Rakel and friends placed carnations and placards reading "Buradasın Ahparig" (You are here, comrade) in front of the Sebat Apartment, where Dink was shot.

Rakel Dink: Who prevails by killing?

Rakel Dink, read out a statement at the ceremony:

"We have been here for 154 years. Today, we are here under the conditions of the pandemic, with its pain and uncertainty. I know that there are many whose hearts beat here. This has become a place where the subjects that are wanted to be forgotten are remembered. This is the place where we have learned to be brothers and sisters with pain. This has become a place for those who seek justice and righteousness. This area has become an area where the murders committed by the state, the murders that the state shut its eyes to, the murders that were left unsolved are spoken out.

"It wasn't enough for them to deny the pain that we, as the grandchildren of the 'leftovers of the sword,' have suffered for a hundred years, they added insult to the injury by naming it 'the so-called genocide.' Have you ever thought, 'We are hurting someone?' Your hatred towards Armenians is seriously exhausting. Aren't you exhausted? Remaining silent is embarrassing. May God help us.

"Responsibility, sensitivity, fairness, and truth are needed for it not to be repeated. Confession, apology and repentance are needed. There are so many mournings and cases that we have become ashamed of expressing our pain. Unfortunately, there is a state whose problems with its citizens don't end. But, who prevails by killing? Why are there evilness, enmity, oppression, wars rather than peace, well-being, love, goodness and joy? These are also hostility towards God. Can clean hands be like that? Which soap cleans this virus? Is human dignity protected like this?

"The case of my husband has been continuing for 14 years. They couldn't solve a murder case in 14 years. Because the intention is not to solve it, they are working on how to cover it up. But it is so entangled in everything that they can't cover it anymore. Soon, they will try to say the case is over. Why do you run away from our attorneys' request if you are so sure that it is over?

"Many alliances have been founded and broken in this country for 14 years, and our case has changed colors according to them. One can't help but wonder which alliance touches whom now? Simply saying, 'FETÖ killed Hrant' means, 'I didn't do it, my hand did.' Saying, 'Ergenekon killed Hrant' means 'I didn't do it, my foot did.' A state that is almost trying to prove that it's not a killer by trying to show that it's stupid...

"Whichever building, whichever wall is collapsed, the people will build better than this. If it can't, it is already in ruins."
(BIA, 20 January 2021)

Hrant Dink commemoration to be held online due to pandemic

Editor-in-Chief of Agos Newspaper Hrant Dink will be commemorated on January 19, which marks the 14th year since he was assassinated.

Every year since his passing, Dink was commemorated in front of what was then the building of Agos newspaper in Şişli, İstanbul at the time and place where he was assassinated. However, this year, the commemoration will be held online due to the novel coronavirus (COVID-19) pandemic.

Hrant's Friends from around the world will meet on the website www.hranticinadaleticin.org (for Hrant, for justice) at 2.45 p.m. on January 19. Then, they will symbolically place their banners that read "Buradasın Ahparig" (You are here, brother) in the place where Dink was murdered.

The commemorative speech held on behalf of Hrant's Friends every year will also be broadcast on the same website. On January 19, broadcasts about Hrant Dink will also be aired during the day.

The online commemoration is the case only this year.

Next year, Hrant's Friends, with large crowds of people, will again be where Hrant Dink fell and commemorate their friend on January 19, just as they have been doing every year since his passing.  (BIA News Desk, 14 January 2021)

‘Prisoners on hunger strike in 107 prisons of Turkey for 49 days’

Rights organizations held a joint press conference about the ongoing hunger strikes in Turkey’s prisons, urging the authorities to end violations of

The Turkish Medical Association (TTB), Human Rights Foundation of Turkey (TİHV), Human Rights Association (İHD), Lawyers for Freedom Association (ÖHD) and Progressive Lawyers Association (ÇHD) held a press conference about the hunger strikes in prisons today (January 14).

In the conference held in the İHD Ankara office, it was underlined that today marked the 49th day of indefinite-alternate hunger strikes in 107 prisons.

On November 27, 2020, prisoners announced that they went on an indefinite-alternate hunger strike with the following demands: The violations of human rights in prisons should be ended; the aggravating conditions of execution should be improved; the severe segregation and isolation in place in İmralı Prison for a long time should be ended; the inmates of İmralı Prison should be allowed to meet their families and lawyers.

There are three prisoners in İmralı Prison apart from Abdullah Öcalan, the leader of the Kurdistan Workers' Party (PKK).

Près de 3.300 Arméniens ont été tués depuis septembre au Haut-Karabakh

Depuis le début de l’escalade dans le Haut-Karabakh jusqu’au 1er janvier, 3.330 corps de personnes tuées ont été examinés par des médecins légistes arméniens, annonce le ministère arménien de la Santé tout en précisant que 436 corps avaient été identifiés.

Les médecins légistes arméniens poursuivent les travaux d’identification des victimes du conflit dans le Haut-Karabakh. Pour le moment, ils ont examiné 3.330 corps, a indiqué ce samedi 2 janvier la porte-parole du ministère arménien de la Santé Alina Nikoghosian.

 «Du début de la guerre jusqu’à aujourd'hui, 1.441 échantillons ont été prélevés sur les corps en vue de leur identification. Au 1er janvier, 871 échantillons de corps ou de restes étaient en cours d'examen», a-t-elle écrit sur Facebook.

Elle a précisé qu’à ce jour 436 corps ont été identifiés grâce à des tests génétiques médico-légaux.

Mi-octobre, Vladimir Poutine a indiqué dans une interview télévisée que la guerre du Haut-Karabakh avait fait au moins 4.000 morts et des dizaines de milliers de blessés.

De son côté, le ministère azerbaïdjanais de la Défense a fait état le 28 décembre de 2.823 militaires tués dans le conflit.
(Sputnik, 5 Janvier, 2021)

Karabakh: Turkey sends general, troops to monitor truce

The Turkish personnel assigned to work in the joint monitoring center in Karabakh arrived in Azerbaijan, Minister of National Defense Hulusi Akar announced yesterday (December 29).

"Our staff went to Azerbaijan and stood by there. After the construction of the joint center is completed and it goes operational, our one general and 35 military officers will start their duty immediately," Akar said in a virtual year-end evaluation meeting.

Turkey's Chief of General Staff, General Yaşar Guler, other military commanders, and senior authorities were in attendance of the meeting.

Addressing defense and security issues, Akar recalled that Azerbaijan "liberated its lands from Armenia's occupation" after nearly 30 years.

Azerbaijan and Armenia signed a Russia-brokered agreement on November 10 to end the fighting and work toward a comprehensive resolution.

Turkey and Russia signed a memorandum of understanding to set up a joint center to monitor the peace deal. It will be established on the territories captured by Azerbaijan during the conflict.

Earlier in December, Azerbaijan's President Ilham Aliyev said the center will be established in the Aghdam city.

Akar underlined that as part of the efforts to clear the region of mines and improvised explosives, the activities of the elements of the Turkish Armed Forces continue in the region.

Two Special Mine Detection and Clearance Teams, consisting of 135 mine clearance specialists of the Turkish Armed Forces, have been supporting the Azerbaijani troops in regions liberated from Armenia's occupation.

The Turkish troops are also training Azerbaijani soldiers in mine detection and clearance techniques and tactics.

"As part of the humanitarian aid activities, we did our best to support our Azerbaijani brothers and sisters, and we will continue to do so. We have supported them in their rightful and honorable struggle, and we will continue to do so," he added. (BIA, 30 December 2020)

Politique intérieure/Interior Politics

Faux liberal a l'etranger, vrai despote chez lui

Ragıp Duran, 26 janvier 2021

Difficile d’être un chef d’Etat qui n’est pas du tout respecté par ses pairs sur la scène internationale. C’est le cas du Président turc, M.Recep Tayyip Erdogan. Aucun  chef d’Etat sur la terre toute entière, à l’exception de celui de l’Azerbaidjan et celui de Qatar, a pronocé jusqu’a maintenant et cela depuis au moins 5 ans, un mot gentille à propos de son collègue turc. Il en est de même concernant les médias sérieux au niveau international.

Personne ne fait l’éloge des politiques d’Ankara tout au contraire presque tout le monde les critique.

Erdogan ne représente plus la majorité en Turquie. Plusieurs sondages d’opinion démontrent depuis au moins un an qu’il est en dessous de la barre des 40% d’intention de vote même avec son petit allié d’extrême droite, le Parti d’Action Nationaliste (MHP).  Déjà deux partis sont issus du sein du parti gouvernemental l’AKP (Parti de Justice et de Dévelopement).

La situation économique du pays va de pire en pire: les caisses de l’Etat sont vides, les investisseurs étrangers quittent la pays, Ankara n’arrive plus à trouver des crédits.

La crise causée par la pandémie de Covid-19 a été et est toujours  gerée d’une très mauvaise façon: Le gouvernement n’a pas pu distribuer des masques à ses citoyens, n’a pas pu aider financièrement les PME, et n’a pas actuellement les moyens pour vacciner ceux qui en ont le plus besoin. La carence de transparence et de responsabilité des officiels a causé la mort de plus 24 milles personnes selon les chiffres officiels. L’Association des Médecins de Turquie, les maires de l’opposition, plusieurs spécialistes qui font des compilations à partir des informations éparpillées estiment que les vrais chiffres  sont au moins 3 à 5 fois plus que les chiffres annoncés.

La crédibilité du gouvernement de l’Homme Unique en Turquie est si faible que les gens se moquent du Ministre de la Santé qui n’arrête pas de falsifier les statistiques: ‘’Les chiffres officiels du taux de l’inflation et du chômage devraient être annoncés par le Ministre de la Santé. Il est devenu maître quand il s’agit de réduire les chiffres’’.

La diplomatie est le domaine où Erdogan enregistre des défaites permenantes. Ankara, membre de l’OTAN, candidat pour devenir membre à part entière de l’Union Européenne ne s’entend pas du tout avec Washington et Bruxelles. Erdogan a également des problèmes particuliers avec Paris et Athènes. Il avait traité, il y a à peine 5 mois, les leaders du bloc occidental, de ‘’fasciste’’,  d‘’héritier d’Hitler’’ car l’Europe critiquait la Turquie pour avoir violé le Droit İnternational à l’etranger (Chypre, Egée,  Méditerrennée Orientale, Syrie, Irak, Libye et le Haut   Karabagh) et les droits de l’homme en Turquie.

Erdogan, qui voulait se servir de Moscou, contre Washington et Bruxelles, a désormais également des problemes avec Poutine.

Faut-il enfin rappeler que le despote d’Ankara a commencé à avoir des problèmes avec son petit allié, le MHP, qui représente plus ou moins ce qu’on appelle l’Etat Profond en Turquie.

L’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche, les défaites miltaro-politiques en Libye, en Syrie, au Karabagh et ailleurs a maintenant obligé Erdogan de bien s’entendre avec l’Europe. Il a écrit une lettre à Macron, il a envoyé son ministre des affaires étrangères parler avec Mme Ursula Von Der Leyen  pour trouver de nouveaux alliés. Il a fait des déclarations de bonne volonté sur l’amélioration des relations entre Ankara et le monde occidental. On observe deja que ni la nouvelle administration américaine ni la bureaucratie de Bruxelles   n’est dupe. Ils attendent des faits, des actions qui peuvent démontrer la bonne volonté du Palais d’Erdogan.  
  
Celui qui désire se faire montrer comme un membre  respectable et respecté de la la famille Européenne poursuit violamment la répression chez lui. Tous les jours au moins une cinquaintaine de personne sont arretées par la police. Elles sont accusées d’appartenir à des organisations illégales, terroristes ou bien d’insulter le Pésident de la République.

Alors qu’ils sont de simples citoyens civils, étudiants, universitaires, avocats, journalistes, syndicalistes, activistes des droits de l’homme ou bien de la cause kurde qui sont des opposants.

La majorité de la population en Turquie connait désormais depuis 19 ans le leader du pouvoir. Les responsables de l’Union Européenne et  ceux de la Maison Blanche doivent également le connaître.

CHP İstanbul head faces up to 10 years in prison

A court has accepted an indictment against Canan Kaftancıoğlu, the İstanbul head of the main opposition Republican People's Party (CHP), for "inciting a crime" and "praising a crime and a criminal."

The case concerns her social media posts that contain photos of the house of Presidency Communications Director Fahrettin Altun.

The İstanbul Metropolitan Municipality (IMM), which is also led by the CHP, demolished some unlicensed small structures that Altun got built on a land with a view of the Bosphorus Strait in İstanbul's Üsküdar district.

Altun then filed a complaint against the journalists who reported the demolition as well as Kaftancıoğlu, who tweeted about the incident.

The İstanbul 13th Penal Court of First Instance accepted the indictment against Kaftancıoğlu today (January 5) and stated that the first hearing will be held on May 21.

The indictment prepared by the İstanbul Anadolu Chief Public Prosecutor's Office alleges that Suat Özçağdaş, the CHP's Üsküdar district head, and other two CHP members, took the photos of Altun's house upon Kaftancıoğlu's instruction on April 21 and then sent the photos to her.

Noting that Kaftancıoğlu then shared the photos on Twitter, the prosecutors demanded her receive a prison sentence of 9 months to 10 years and 6 months.

Kaftancıoğlu has long been targeted over her social media posts by the government and was sentenced to nearly 10 years in prison for "degrading the Republic of Turkey," "insulting a public official due to their duty," "insulting the president," "inciting the public into enmity and hatred," and "propagandizing for a terrorist organization" in June.
(BIA, Jan 5, 2021)

Investigation against former CHP MP over his remarks about veiled judges

The Ankara Chief Public Prosecutor's Office has launched an ex officio investigation against former minister and main opposition Republican People's Party (CHP) former MP Fikri Sağlar.

In a written statement released by the prosecutor's office, it has been announced that Fikri Sağlar is now investigated on charge of "inciting the public to enmity and hatred or degrading the public."

The statement of the office has indicated that Fikri Sağlar, on a television programme on December 30, said, "When I stand before a judge in hijab (turban, veil), I doubt that she will defend justice. Some of them act in a militant and ideological manner. A struggle must be waged against this."

The Ankara Chief Public Prosecutor's Office has further stated that an ex officio investigation has been launched against Sağlar over these remarks on charge of "inciting the public to enmity and hatred or degrading the public as per the Article 216 of the Turkish Penal Code (TCK).

What happened?

Former MP and former Minister Fikri Sağlar attended a program on pro-opposition Halk TV channel on December 30 and said, "I doubt that she will serve justice when I stand before a veiled judge."

After President and ruling Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan slammed these remarks by saying that "the fascist mindset was still in effect", Sağlar also responded to Erdoğan.

Indicating that a lynch campaign was being carried out against him, Sağlar said, "This campaign has once again shown that the AKP has been using dark propaganda and hate language as a conscious preference against the people and segments of the society who do not think or live like it."
(BIA, Jan 4, 2021)

Forces armées/Armed Forces

Missiles russes: la Turquie appelle au dialogue avec les Etats-Unis

La Turquie a appelé au dialogue avec les Etats-Unis pour lancer de nouveaux pourparlers à propos de l'achat controversé par Ankara d'un système de défense aérienne russe, invitant Washington à mettre de côté les sanctions.

"Notre conviction sincère est la nécessité du dialogue, du dialogue et du dialogue. Sans le dialogue, avec des initiatives comme des sanctions ou un discours menaçant, il n'est pas possible d'arriver où que ce soit", a déclaré le ministre turc de la Défense Hulusi Akar lors d'une rencontre avec la presse étrangère mercredi.

Il a cependant réaffirmé que la Turquie était bien en discussion pour recevoir une seconde livraison des missiles S-400 de la Russie.

Le sujet risque de représenter un défi pour le président élu américain Joe Biden, qui devrait avoir une ligne plus dure que Donald Trump vis-à-vis du président turc Recep Tayyip Erdogan.

Invoquant une loi adoptée en 2017 par le Congrès pour "contrer les adversaires de l'Amérique à travers les sanctions" (Caatsa), Washington a interdit en décembre l'attribution de tout permis d'exportation d'armes au SSB, l'agence gouvernementale turque en charge des achats militaires, pour punir Ankara de l'acquisition des S-400.

Selon des experts, la Turquie a toutefois échappé au pire du fait du caractère ciblé des sanctions américaines qui ont épargné son économie déjà chancelante.

L'achat par Ankara du système de défense antiaérienne russe a envenimé les relations avec Washington ces dernières années.

Les Etats-Unis font valoir que ces missiles sont incompatibles avec les systèmes de défense de l'Otan dont Ankara est membre avec Washington.

Ankara affirme avoir opté pour les missiles russes faute d'accord avec Washington pour acheter l'équivalent américain de ce système ultrasophistiqué, les Patriot.

Avant les sanctions, les Etats-Unis avaient en outre suspendu la participation de la Turquie au programme de fabrication de l'avion de guerre américain dernier cri F-35, estimant que les S-400 pourraient en percer les secrets technologiques.

M. Akar a dit mercredi qu'il espérait un "retrait de cette décision", se disant "optimiste" sur la réintégration future d'Ankara dans le programme des F-35.
(AFP, 14 janvier 2021)

La coopération militaire russo-turque va continuer malgré les sanctions américaines

La Russie et la Turquie vont poursuivre leur coopération militaire, malgré les sanctions américaines visant Ankara, un pays membre de l'Otan qui a acquis un système de défense antiaérienne russe, a affirmé mardi le chef de la diplomatie russe.

L'acquisition en 2017 du système S-400 par la Turquie, dans un contexte de rapprochement entre Ankara et Moscou, a provoqué des frictions avec plusieurs Etats occidentaux. Les sanctions américaines n'ont été décidées que mi-décembre.

"Nous avons confirmé avec la Turquie notre objectif mutuel de développer notre coopération technique militaire", a dit Sergueï Lavrov, recevant son homologue turc Mevlut Cavusoglu à Sotchi, dans le sud-ouest de la Russie.

Le responsable russe a souligné que le président Vladimir Poutine appréciait la détermination de la Turquie à "poursuivre la coopération dans ce domaine, malgré la pression illégitime de Washington".

Les Etats-Unis ont annoncé mi-décembre des sanctions contre la Turquie, interdisant désormais l'attribution de tout nouveau permis d'exportation d'armes à l'agence gouvernementale turque chargée des achats d'armements et l'entrée sur le territoire américain à des dirigeants de cette entité.

Le président Recep Tayyip Erdogan y a vu une attaque contre la "souveraineté" de la Turquie.

"Nous ne renonçons pas à nos actions à cause de sanctions. Notre accord sur la livraison des S-400 est intervenu avant cette décision" de sanctionner la Turquie, a relevé M. Cavusoglu.

"Quel que soit le sujet, y compris le S-400, nous préférons régler les problèmes par le dialogue. Les Etats-Unis ont dit après les sanctions qu'ils étaient pour un dialogue", a-t-il ajouté, selon une traduction en russe de ses propos.

La Russie et la Turquie, bien que rivales sur de nombreux dossiers -Syrie, Libye, Caucase-, se targuent d'entretenir des relations constructives, notamment du fait des bons rapports entre MM. Poutine et Erdogan.

Le rapprochement russo-turc ces dernières années est vu d'un mauvais oeil en Occident, qui voit un membre de l'Otan s'armer auprès d'un rival géopolitique de premier plan.

M. Lavrov a insisté sur le fait que les "sanctions occidentales" n'influaient pas sur la relations entre deux pays "guidés par leurs intérêts nationaux".

La Turquie a fait savoir qu'elle allait utiliser le système S-400 sans l'intégrer au réseau de contrôle et de commandement de l'Otan.
(AFP, 29 déc 2020)

Affaires religieuses / Religious Affairs

10 ans après la révolte, les Frères musulmans touchés mais pas coulés

Traqués par le président Abdel Fattah al-Sissi après avoir été portés au pouvoir dans le sillage de la révolte populaire de 2011, les Frères musulmans d'Egypte sont déterminés à surmonter les épreuves et comptent sur un nouveau soulèvement pour chasser le régime actuel.

Tués, emprisonnés ou poussés à l'exil, les membres et dirigeants des Frères musulmans sont victimes d'une implacable répression en Egypte depuis l'éviction par l'armée en 2013 d'un des leurs, le président Mohamed Morsi démocratiquement élu l'année précédente.

C'est Abdel Fattah al-Sissi qui était alors à la tête de l'armée après avoir dirigé le renseignement militaire sous Hosni Moubarak, chassé du pouvoir par la révolte de 2011.

"Le mouvement des Frères musulmans a 93 ans et il a déjà connu des épreuves similaires, comme ce fut le cas par exemple sous Gamal Abdel Nasser en 1954 jusqu'à la libération de ses dirigeants de prison en 1974. Le groupe n'a pas disparu et n'a pas coupé le contact avec ses membres pendant toutes ces années", affirme à l'AFP le porte-parole de la confrérie, Talaat Fahmy, basé à Istanbul.

"Le mouvement sait comment communiquer avec ses membres avec des moyens adaptés aux circonstances sécuritaires et politiques en vigueur", ajoute-t-il.

Emprisonné à huit reprises sous le régime Moubarak, M. Fahmy a quitté l'Egypte pour s'installer en Istanbul en 2015 après avoir passé deux ans en prison à la suite de la prise du pouvoir par les militaires.

- "Pire que sous Moubarak" -

"La situation aujourd'hui en Egypte est pire qu'elle ne l'était sous Moubarak qui, lui, s'efforçait de maintenir certains équilibres, alors que le régime putschiste actuel s'en moque", dit-il. "C'est un régime sanguinaire qui règne par le fer pour empêcher les gens d'agir ou de sortir dans la rue".

En dépit de cette main de fer, M. Fahmy estime que le pouvoir de M. Sissi finira par être balayé par une révolte populaire comme celle qui avait entraîné la démission de Moubarak au plus fort du Printemps arabe.

"Aucun changement en Egypte n'est possible par le biais d'élections sous le régime actuel. Seule une action populaire est susceptible de faire reculer ces gens".

"Aucune injustice ne peut durer indéfiniment. La patience des gens et leur capacité à tolérer ce qui se passe ne sont pas éternelles. Une action de la rue est inéluctable, mais je ne sais pas quand, car personne ne peut prédire la date d'une révolution", poursuit M. Fahmy.

D'après lui, même les pays occidentaux soutenant M. Sissi, qui se pose en rempart contre l'islam radical pour trouver grâce à leurs yeux, "commencent à se rendre compte qu'il mène le pays au bord de l'implosion".

- "Aucun avenir" -

"L'Egypte sous ce pouvoir n'a aucun avenir", soutient-il en accusant l'armée de "mettre la main sur des compagnies nationales et d'emprisonner des hommes d'affaires pour s'approprier leurs entreprises. L'armée contrôle aujourd'hui entre 70 et 80% de l'économie et des entreprises du pays".

M. Fahmy affirme par ailleurs que son mouvement ne craint pas de pâtir des répercussions de la réconciliation entre le Qatar et ses rivaux du Golfe et l'Egypte, qui reprochaient justement à Doha son soutien aux Frères musulmans qu'ils considèrent comme une "organisation terroriste".

"L'une des forces des Frères musulmans est qu'ils ne sont pas dépendants de tel ou tel gouvernement, et toutes les aides financières qu'ils reçoivent proviennent de membres du groupe", assure-t-il. "Nous ne recevons aucun soutien du Qatar, ni de la Turquie, ni de quelque autre pays, et c'est l'une des raisons de la pérennité du mouvement".

Selon lui, la seule forme d'aide que les Frères musulmans reçoivent de la Turquie est son autorisation au groupe d'être présent sur son territoire.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, issu de l'islam politique, qualifie M. Sissi de "putschiste" et accuse les autorités égyptiennes d'avoir "tué" Morsi, mort en 2019 après s'être effondré au tribunal lors de son procès.

"Nous ne mettons jamais dans l'embarras un pays dans lequel nous sommes présents et ne faisons rien qui va à l'encontre de ses lois et traditions", affirme M. Fahmy.
(AFP, 21 janvier 2021)



La pandémie et les conquêtes turco-islamistes d'Erdogan

Doğan Özgüden

A l'occasion du Nouvel An, le président Recep Tayyip Erdogan a partagé, le vendredi 31 décembre, un de ses messages les plus irritants. Après avoir évoqué les problèmes créés par la pandémie de Covid-1, il a consolé les citoyens par la transformation, dans l'année clôturée, de l'église Sainte-Sophie en une mosquée.

"Je crois qu’avec l’aide de Dieu, nous, pays de 83 millions de personnes, surmonterons cette calamité en respectant les règles tous ensemble. Le Coran nous annonce que toute difficulté peut être surmontée. En effet, en ces jours douloureux où nous luttons contre la pandémie du coronavirus,  notre Seigneur nous annonce de nombreuses bonnes nouvelles... Après une longue attente, nous avons, le vendredi 24 juillet, éprouvé la joie de donner à Sainte-Sophie sa véritable identité et ce avec des prières, des implorations et des larmes conformément au testament de Mehmet II le Conquérant. Avec la décision d’ouvrir Sainte-Sophie au culte, la Turquie n’a pas seulement annihilé une étrangeté qui a duré des décennies, mais aussi s’est sauvée du joug. Je souhaite que l’ouverture de la Grande Mosquée de Sainte-Sophie au culte soit propice à notre peuple, à l’oumma et à toute l’humanité."

Rien d'étonnant... N'est-ce pas ce même Erdogan, chef auto-proclamé non seulement de tous les pays turcophones, mais calife auto-proclamé du monde musulman, qui a étendu ses conquêtes en 2020 dans trois continents, en Syrie, en Libye, à Chypre et tout récemment dans le Caucase?

Son discours, faisant l'éloge à sa conquête islamique, m'a ramené 20 ans en arrière, au lendemain de la nuit de passage de l'an 1999 à l'an 2000 que nous avions célébré avec nos amis d'origines et de croyances différentes le changement de siècle à Bruxelles dans une ambiance d'amitié et de fraternité.

A cette date-là, Recep Tayyip Erdogan et son parti islamo-fasciste n'étaient pas encore au pouvoir et nous espérions franchement que notre pays, malgré tous les obstacles, deviendrait au 21e siècle un pays démocratique où tous les citoyens d'origines et de croyances différentes pourraient vivre ensemble en toute liberté et en toute prospérité.

Ce jour-là, notre cher ami arménien Hrant Dink, qui sera assassiné six ans plus tard à Istanbul, et trois exilées kurdes, Fidan Doğan, Sakine Cansız et Leyla Söylemez, assassinées treize ans plus tard à Paris, luttaient chacun de leur côté pour que cet espoir de tous nos peuples devienne une réalité.

Toutefois, malgré toute cette espérance à l'entrée du 21e siècle, mon vécu et mes témoignages durant une vie tumultueuse tant en Turquie qu'en exil m'empêchait d'être optimiste pour l'avenir. J'avais exprimé mes inquiétudes dans un article que j'ai écrit le lendemain de cette soirée-là et qui a été publié en Turquie le 2 janvier 2000 par le journal d'opposition Özgür Bakış.

Cet article fait partie également de mon nouveau livre, Ecrits d'exil, qui paraîtra prochainement à l'occasion du 50e anniversaire de mon exil qui a commencé après le coup d'état militaire de 1971.

A la table des "giaours"!

Özgür Bakış, 2 janvier 2000

Le passage de 1999 à 2000 n’a vu ni paralysie des ordinateurs, ni chute d’avion, ni déraillement de train, ni naufrage de bateau. La science et la haute technologie ont une fois de plus vaincu la superstition.

Et c’est la seule chose enthousiasmante et réjouissante qu’il me reste de cette nuit éminemment médiatique.

Or, je me fiche pas mal de l’an 2000, du nouveau millénaire… Pourquoi en serait-il autrement ? Tout le monde sait que l’histoire de l’humanité n’a pas commencé par une naissance dont le pourquoi et le comment sont encore sujets à discussion.

Ainsi, tandis que la Chine, comme tous les pays du monde, fêtait l’an 2000 par acquis de conscience, elle se préparait en même temps, mais avec une nuance de taille, à fêter les 4000 ans de sa propre Histoire.

L’an dernier, nous avions fêté en Belgique avec nos amis assyriens la 6748e année d’existence de ce peuple qui est le plus ancien d’Anatolie. Cette année, le 1er avril, il fêtera ses 6750 ans.

D’après Clément d’Alexandrie, l’Histoire de l’humanité a commencé il y a 7600 ans.

La vérité, c’est que l’Histoire de l’humanité ne commence pas avec la naissance de Jésus.

Le premier outil de facture humaine découvert dans les gorges d’Olduvaï en Tanzanie a 2 millions d’années. La découverte et l’utilisation du feu date de 600 000 ans. Quant aux superbes dessins préhistoriques des grottes de Lascaux, en France, l’Homme les a exécutés et immortalisés 45 000 ans avant nous.

Le monde entier sait désormais que de grandes civilisations ont été créées par les Mésopotamiens 7000 ans, par les Egyptiens 5000 ans, par les Indiens 4500 ans, par les anciens Grecs 4000 ans, par les Chinois 3650 ans, par les habitants des îles du Pacifique ouest 3500 ans, et par les Mayas 3000 ans auparavant…

*

Bien que depuis des années nous ayons perdu l’habitude de fêter le nouvel an en Europe et que nous nous couchions tôt cette nuit-là, hier soir, sur l’insistance d’un ami belge enseignant, nous avons accepté de passer en l’an 2000 depuis chez lui avec quelques-uns de ses proches.

À table, il y avait des chrétiens, des juifs, des athées et des communistes,  des socialistes, des libéraux…

Les discussions tournaient autour des relations entre les différents peuples, les différentes croyances, les différentes langues. Un Belge de 83 ans qui s’était retrouvé dans les camps de travail nazis lors de la Seconde Guerre mondiale, mais aussi la femme et la fille d’un militant communiste qui avait participé à la résistance contre l’occupation allemande au cours de la même guerre, racontaient avec un grand enthousiasme leur sentiments de “fraternité" qui, pétris dans le feu et la douleur, s’étaient cristallisés dans l’alambic du passé.

Des gens de notre monde…

Il se trouve qu’avant de me rendre à cette soirée, j’avais feuilleté les numéros d’Özgür Bakış qui venaient d’arriver de Turquie et que j’y avais lu un article de Ragıp Zarakolu : "Sur la question du ‘giaour’".

Tandis que la conversation allait bon train, certaines phrases de cet article allaient et venaient dans ma tête comme des leitmotivs.

"Le mot ‘giaour' [gavur] est probablement l’un de ces concepts qui a fini par se glisser dans nos gènes. C’est un mot dont l’étymologie nous amène à l’arabe kâfir, dont la racine est 'kfr'… En turc, il signifie mécréant, non musulman, et est utilisé la plupart du temps contre les chrétiens." (Özgür Bakış, 16 décembre 1999).

Seulement contre les chrétiens de Turquie et des pays que nous avons envahis à la force du sabre ? Non, également contre ces chrétiens qui sont nos hôtes dans les pays où nous sommes venus travailler en tant qu’"ouvriers invités”…

Et ceux qu’ils appellent "giaours", ce sont les Belges, c’est-à-dire les habitants de ce pays. On a beau être humaniste, avoir pris position et s’être battu contre le racisme et la xénophobie dans son pays, ça ne change rien à ce que l’on peut dire dans le dos des gens : "C’est quelqu’un de bien, mais c’est un giaour!"

Je regarde les convives. Dans ce sens-là du terme, tout le monde est kâfir, tout le monde est giaour !

Et en ce dernier jour de 1999, les journaux lobotomisateurs des Turcs d’Europe titraient en une : "Année difficile pour les Turcs d’Europe!"

"L’Allemagne, qui voit un obstacle à l’intégration dans le fait que les familles turques enseignent la culture islamique à leurs enfants dans leur propre langue, laisse entendre que dans les années 2000, elle sera encore plus répressive à ce sujet." (Sabah, 31 décembre 1999).

Dans les cours de Coran et de langue, le manuel “indiscutable" donné aux enfants turcs est le Coran.

Voici ce que je lis, dans la traduction d’Ömer Rıza Doğrul , en ce premier matin de la première année des années 2000:

"Ô vous qui croyez ! Ne prenez pas pour amis les Juifs et les Chrétiens ; ils sont amis les uns des autres. Celui qui, parmi vous, les prend pour amis, est des leurs. " (Sourate Al-Ma’ida, "La Table servie").

"Ô vous qui croyez ! Ne prenez pas les incrédules pour amis, de préférence aux croyants. Voudriez-vous donner à Dieu une raison certaine de vous condamner ? Les hypocrites résideront au fond de l'abîme du Feu." (Sourate An-Nisa, "Les Femmes").

"Ô vous qui croyez ! N'établissez des liens d'amitié qu'entre vous, les autres ne manqueront pas de vous nuire ; ils veulent votre perte ; la haine se manifeste dans leurs bouches mais ce qui est caché dans leurs cœurs est pire encore." (Sourate Al-Imran, "La Famille de ‘Imran").

"Combattez : ceux qui ne croient pas en Dieu et au Jour dernier ; ceux qui ne déclarent pas illicite ce que Dieu et son Prophète ont déclaré illicite ; ceux qui, parmi les gens du Livre, ne pratiquent pas la vraie Religion. Combattez-les jusqu'à ce qu'ils payent directement le tribut après s'être humiliés. (Sourate At-Tawba, “L’immunité").

11 heures du matin… Je regarde par la fenêtre. Les clochers des églises percent le brouillard. Au bord du chemin de fer, la synagogue, près de la sortie du métro, le local de l’Amicale laïque… Tous “kâfir", tous “giaours"!

Et sur les avenues, dans les ruelles de Schaerbeek et de Saint-Josse, les mosquées, les salles de prière… Où résonnent les commandements de Dieu, en Arabe ou en Turc…

Je me rappelle les sourires chaleureux de mes amis belges, espagnols, italiens, grecs, assyriens et arméniens, avec qui nous avons lutté contre le racisme et la xénophobie.

Je reviens à la traduction que j’ai entre les mains.

"Oui, je suis avec vous; affermissez donc ceux qui croient. Je vais jeter l'effroi dans les cœurs des incrédules : frappez sur leurs cous; frappez-les tous aux jointures". (Sourate Al-Anfal, "Le Butin").

"(…) la fin des incrédules sera le Feu." (Sourate Ar-Ra'd, "Le Tonnerre").

Je pense aux belles personnes avec qui j’ai pris place hier soir à la "table des giaours". Mes yeux s’embuent...

Bonne année 2000, dis-je… Bonne année 3000, bonne année 4000, bonne année 5000, bonne année 7000…

Que la 2 000 000e année de cet être humain si créatif soit célébrée!


600 ans après sa mort, Sheikh Bedreddin continue de défier la pensée officielle

Par NICOLAS CHEVIRON, Mediapart, 1 janvier 2021

Prenant le contrepied de l’« ottomania » qui s’est emparée de l’industrie cinématographique turque, l’équipe du réalisateur Hakan Alak achève le tournage d’un film qui rend hommage à la révolte initiée par le penseur soufi.

Istanbul (Turquie).– Voilà une décennie que l’industrie turque des films et des séries télé semble décidée à rendre hommage à tout ce que l’histoire ottomane a produit de têtes couronnées. D’Ertugrul Gazi, grand ancêtre de la dynastie ottomane, qui combattit les Byzantins au XIIIe siècle, jusqu’à son lointain descendant le sultan Abdülhamid II, qui régna d’une main de fer sur un empire agonisant à l’aube du XXe, en passant par Mehmet II, conquérant de Constantinople, ou encore Soliman le Magnifique, tous font l’objet de fictions à la chaîne.

La nostalgie de l’actuel chef de l’État islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan pour la grandeur et les fastes de l’empire, et la volonté de son gouvernement d’utiliser les productions culturelles comme un instrument de soft power ne sont certes pas étrangères à cet engouement.

Elles sont en revanche aux antipodes des motivations du réalisateur Hakan Alak et de son équipe, qui achèvent en ce moment le tournage de La Vérité (Hakikat), premier long-métrage consacré à l’épopée tragique du savant soufi Sheikh Bedreddin. Mis à mort en 1420 à Serrès, dans le nord de l’actuelle Grèce, après avoir semé les graines de la sédition dans tout l’ouest de l’Empire ottoman, il est devenu au XXe siècle une figure tutélaire de la gauche turque, grâce à la plume du poète communiste Nâzim Hikmet.

Dès la bande-annonce, le ton du film est donné. « Pendant que les uns amassaient les richesses, les autres manquaient de pain. Pourtant, les produits de la terre appartiennent à nous tous. Ils sont le bien commun […]. Le palais, le sultanat, la cavalerie sont tous, absolument tous, des produits de la tyrannie », affirme une voix-off mélangeant les vers de Nâzim Hikmet et les paroles originales des révoltés. On devine que le propos s’adresse autant au présent qu’au passé.

Né en 1359 près de l’actuelle ville turque d’Edirne, en Thrace orientale, Sheikh Bedreddin est un érudit, un théologien qui a étudié la pensée mystique soufie au Caire et à Ardabil (Iran). Quand débute la guerre de succession entre les fils du sultan Bayezid Ier, en 1403, il occupe le poste prestigieux de kazasker – sorte de ministre de la justice – auprès de l’un d’eux, Musa.

Après la défaite de son prince, vaincu par le futur sultan Mehmet Ier en 1413, le savant est exilé à Iznik, dans le nord-ouest de la Turquie. Mais il parvient à s’enfuir et trouve refuge dans les forêts profondes de la Dobroudja (nord-est de la Bulgarie), où il s’entoure de nombreux disciples. Entretemps, ses idées ont essaimé dans l’empire et des révoltes se revendiquant de sa pensée éclatent à Karaburun et à Manisa, sur la façade égéenne de l’Anatolie.

Abolition de la propriété privée et dépassement des différences religieuses sont les deux thèmes principaux qui ont marqué les esprits des exégètes de Sheikh Bedreddin, à commencer par le premier d’entre eux, Nâzim Hikmet. Celui-ci découvre la pensée du Sheikh en 1933-34 dans sa prison de Bursa, où il est enfermé pour propagande communiste.

« Nâzim Hikmet a vu que, dans cette révolte de Karaburun, il y avait une utopie communiste, affirme à Mediapart l’écrivain Nedim Gürsel, auteur en 1978 d’un essai sur l’épopée de Sheikh Bedreddin. C’est-à-dire un projet de société égalitaire, presque sans classes, une forme d’internationalisme et une tentative d’aller au-delà des religions. Nous sommes au XIVe siècle et il y a des guerres de religion partout, mais là, contre l’État central, les pauvres – les pêcheurs grecs, les paysans musulmans, les juifs – luttent ensemble. »

De cette découverte, le poète tire une épopée en vers et en prose, dans laquelle il en profite pour développer des thèmes plus contemporains. « Nous sommes en 1933-34, la collectivisation bat son plein en Union soviétique, et en bon communiste, Nâzim Hikmet transpose cette idée à la révolte de Karaburun, indique Nedim Gürsel. Beaucoup plus tard, il avouera avoir inconsciemment donné les traits de Lénine au Sheikh Bedreddin. »

Peu importe, son œuvre offrira l’immortalité à la figure du théologien hérétique et fera connaître à la gauche turque une généalogie de ses combats jusque-là largement occultée par l’histoire officielle. Car une fois les révoltes – difficilement – matées dans le sang – on parle de milliers de personnes massacrées –, les chroniqueurs s’efforceront de passer sous silence ou de minorer la dimension subversive du parcours de Sheikh Bedreddin.

« Dans nos cours sur l’époque ottomane, on ne nous parle que des sultans, des émirs et des États qu’ils ont fondés, jamais de l’histoire des opprimés. Car ce sont les vainqueurs, les puissants qui écrivent l’histoire, et la matière s’offre à toutes les distorsions », résume Bülent Emrah Parlak, qui interprète dans La Vérité le rôle de Börklüce Mustafa, chef de la révolte de Karaburun.

Alors que les historiens officiels désignent le leader séditieux comme un fanatique dangereusement acoquiné avec le clergé grec orthodoxe, l’acteur défend son personnage, qui finira supplicié entre les mains des hommes de Mehmet Ier. « Börklüce Mustafa est un soldat ottoman, un bon soldat. Mais, dans une quête de vérité, il va rejoindre un des plus grands intellectuels de son temps. Il va prêter serment de donner leur part aux opprimés, de défendre l’égalité entre tous. Il pense aussi que la mosquée, l’église ou la synagogue sont toutes des maisons de Dieu, explique le comédien. C’est une fierté pour nous qu’un tel mouvement ait vu le jour sur notre sol. »

Il a fallu près de trois ans à l’équipe de Hakan Alak pour parvenir à réaliser La Vérité. « En Turquie, toute personne animée par un idéal de gauche et qui est un peu active dans le secteur artistique a rêvé un jour de faire un film sur Sheikh Bedreddin. Mais personne n’y était encore parvenu, parce que réaliser un film d’époque, ça coûte cher, déclare le réalisateur de 46 ans. Et l’argent est d’autant plus difficile à trouver quand on vient d’un milieu d’opposition et qu’on veut raconter l’histoire d’un homme qui s’est révolté contre le système. »

« Aujourd’hui, la plupart des films historiques en Turquie décrivent le passé au bénéfice du système en place, en lui donnant une dimension héroïque, et ils reçoivent des soutiens pour ça. Nous, on a fait tout le contraire, poursuit Hakan Alak. À l’arrivée, on a fabriqué notre film dans l’esprit même de Sheikh Bedreddin et de Börklüce Mustafa, en réunissant les soutiens de centaines de partenaires unis dans une aventure commune. »

Le réalisateur, également coscénariste du film, se moque de cette industrie cinématographique aux ordres, contrainte de fabriquer un passé en toc par un pouvoir politique « qui cherche à imposer ses codes culturels » et à détourner l’attention des gens vers « un monde passé imaginaire quand le présent flanche ».

« On nous prend tellement de choses en ce moment, notre prospérité, nos rêves, notre objectif de devenir une société meilleure. Et en plus, on nous présente en modèle le sultan [Abdülhamid II] qui a suspendu les activités du Parlement pendant les 35 ans de son règne, s’indigne l’artiste. Comment pourrais-je admirer un homme pareil ? »

Pour Nedim Gürsel, auteur du Roman du Conquérant (Seuil) et, plus récemment, d’un recueil de chroniques intitulé Turquie libre, j’écris ton nom (Bleu autour), la réappropriation du passé ottoman, après la rupture qu’a constituée l’instauration de la République turque, en 1923, est une bonne chose. « Mais Erdogan a essayé de créer une sorte d’“ottomania’’. Cela a commencé, quand il était maire d’Istanbul (1994-98), par la célébration de la conquête de la ville, estime l’écrivain. Et cette instrumentalisation, grotesque à mes yeux, du passé ottoman pour des raisons politiques et idéologiques continue et empire depuis 20 ans. »

Hakan Alak se défend pour sa part d’avoir commis une œuvre de propagande à rebours. « Je ne place pas dans la bouche de mes personnages des paroles et des idées du présent, assure-t-il. Ce sont les mots qui ont réellement été prononcés il y a 600 ans par nos héros, qui entrent avec force en résonance avec notre présent. »

« Comme toutes les révoltes du Moyen Âge, celle de Sheikh Bedreddin a un motif initial religieux, parce que toute la vie à l’époque est régie par la religion. Mais en réalité, le fond de l’histoire, ce sont des problèmes d’impôts, de pauvreté, d’appauvrissement, des problèmes auxquels nous sommes toujours confrontés aujourd’hui en Turquie », commente-t-il.

Initialement prévue pour mars, la diffusion du film a été reportée à l’automne, en raison de la pandémie de coronavirus.


Socio-économique / Socio-economic

Turkey’s foreign trade deficit increased by 69.1 percent in 2020

The Turkish Statistical Institute (TurkStat), the state agency responsible for producing official statistics on the country, announced the "Foreign Trade Statistics" for December 2020 today (January 29).

According to the provisional data produced in cooperation with the Ministry of Trade, in December 2020; exports were 17 billion 850 million dollars with a 16 percent increase and imports were 22 billion 381 million dollars with a 11.6 percent increase when compared with December 2019.

Exports decreased by 6.3 percent and imports increased by 4.3 percent in January-December 2020, according to the TurkStat.

In January-December 2020, exports were 169 billion 482 million dollars with 6.3 percent decrease and imports were 219 billion 397 million dollars with 4.3 percent increase compared with January-December 2019.
3-percent decrease in December

In December 2020, foreign trade deficit was 4 billion 530 million dollars with a 3 percent increase compared with December 2019.

In December 2020, exports coverage imports was 79.8 percent, while it was 76.7 percent in December 2019.

69.1-percent increase in foreign deficit

In the January-December 2020 period, foreign trade deficit was 49 billion 915 million dollars with a 69.1 percent increase compared with January-December 2019. In the same period, exports coverage imports was 77.2 percent while it was 86 percent in January-December 2019.

Ratio of manufacturing industries products

In December, according to economic activities, the ratios of manufacturing industries products, agriculture, forestry and fishing, mining and quarrying in total exports were 93.2 percent, 4.3 percent, 2 percent, respectively.

In January-December 2020, according to economic activities, the ratios of manufacturing industries products, agriculture, forestry and fishing, mining and quarrying in total exports were 94.3, 3.5, 1.7 percent, respectively.

Ratio of intermediate goods in total imports

In December, according to the Broad Economic Categories (BEC) classification, the ratios of intermediate goods, capital goods and consumption goods in total imports were 72.5, 15.3  and 12.1 percent.

In January-December 2020, according to the BEC classification, the ratios of intermediate goods, capital goods and consumption goods in total imports were 74.3 percent, 14.5 percent, 11 percent, respectively.

Main partner for exports: Germany

In December 2020, the main partner country for exports was Germany with 1 billion 572 million dollars.

The country was followed by the United Kingdom (UK) with 1 billion 111 million dollars, the United States of America (USA) with 1 billion 84 million dollars, Iraq with 976 million dollars, Italy with 849 million dollars. The ratio of the first five countries in total exports was 31.3 percent.

In the January-December 2020 period, the main partner country for exports was Germany with 15 billion 975 million dollars.

The country was followed by the United Kingdom with 11 billion 237 million dollars, USA with 10 billion 184 million dollars, Iraq with 9 billion 135 million dollars and Italy with 8 billion 75 million dollars. The ratio of the first five countries in total exports was 32.2 percent in January-December.

Main partner for imports: China

In December 2020, the top country for Turkey's imports was China with 2 billion 482 million dollars. The country was followed by Germany with 2 billion 393 million dollars, Russia with 1 billion 995 million dollars, Italy with 1 billion 63 million dollars and the USA with 848 million dollars. The ratio of first five countries in total imports was 39.2 percent in December 2020.

In the January-December 2020 period, the top country for Turkey's imports was China with 23 billion 20 million dollars.

The country was followed by Germany with 21 billion 714 million dollars, Russia with 17 billion 859 million dollars, USA with 11 billion 518 million dollars and Italy with 9 billion 190 million dollars. The ratio of first five countries in total imports was 38 percent in January-December 2020.

Ratio of exports of high-tech products: 3.8 percent

Foreign trade by technology intensity covers the manufacturing industries' products in classification of ISIC Rev.4.

According to the ISIC Rev.4, the ratio of manufacturing industries products in total exports was 93.2 percent in December 2020.

The ratio of high-technology products in manufacturing industries exports was 3.8 percent. In the January-December 2020 period, the ratio of high-technology products in manufacturing industries exports was 3.4 percent.

The ratio of manufacturing industries' products in total imports was 81.6 percent. The ratio of high-technology products in manufacturing industries' imports was 12.8 percent in December 2020.

The ratio of manufacturing industries' products in total imports was 81.9 percent in January-December 2020.

The ratio of high-technology products in manufacturing industries' imports was 13 percent in January-December 2020.
(BIA, 29 January 2021)

Coronavirus: la Turquie lance sa campagne de vaccination

La Turquie a lancé jeudi sa campagne de vaccination contre le coronavirus en commençant à administrer le vaccin chinois CoronaVac au personnel soignant dans différentes régions du pays.

Des employés du secteur de la santé ont reçu la première injection dans la matinée dans plusieurs villes, notamment à Istanbul et la capitale Ankara.

Dans l'hôpital Kartal Lutfi Kirdar, sur la rive asiatique d'Istanbul, le médecin-chef Recep Demirhan a été le premier membre de l'équipe médicale de l'établissement à se faire immuniser, selon un photographe de l'AFP sur place.

"Nos concitoyens ne doivent pas s'inquiéter au sujet de la vaccination. Tous les vaccins disponibles en Turquie sont sûrs", a-t-il déclaré après avoir reçu sa piqûre.

Le vaccin CoronaVac, produit par la firme chinoise Sinovac, est administré en deux doses espacées de quatre semaines.

La vaccination en Turquie est ouverte à ce stade pour les personnels soignants qui n'ont pas contracté le Covid-19, a expliqué mercredi le ministre turc de la Santé Fahrettin Koca.

La campagne devrait plus tard s'élargir aux travailleurs des secteurs essentiels et aux plus de 65 ans.

M. Koca s'était fait vacciner mercredi soir devant les caméras, suivi par les membres du Conseil scientifique turc.

"Tout le monde doit être vacciné pour qu'on puisse retourner à notre vie d'avant. C'est un vaccin sûr", a-t-il déclaré.

La Turquie a reçu fin décembre une première commande du vaccin de Sinovac, après avoir affirmé à l'issue de premiers essais que celui-ci était efficace à 91,25%, malgré l'absence de résultats officiels des tests de phase 3.

Ce taux est très supérieur à celui annoncé mardi par l'Institut Butantan, chargé de la production de ce vaccin au Brésil et qui a assuré que le CoronaVac avait montré une efficacité globale de 50,38% contre le Covid-19 lors d'essais cliniques.

L'Indonésie, qui a commencé à vacciner mercredi avec le CoronaVac, a pour sa part fait état d'un taux d'efficacité de 65,3% à l'issue de tests de phase 3.

Outre ce vaccin, la Turquie est en négociations avec le laboratoire allemand BioNTech pour acheter 4,5 millions de doses et 30 millions d'autres en option de son vaccin produit en collaboration avec l'Américain Pfizer.

La Turquie, qui compte 83 millions d'habitants, a enregistré plus de 2,3 millions de cas de Covid-19, dont plus de 23.000 mortels.
(AFP, 14 janvier 2021)

"The real murderers are the state and judiciary that cannot protect women"

The Dikili Women's Platform based in Turkey's Aegean province of İzmir protested male violence against women yesterday (December 30).

The platform underlined that four women were killed by men in Turkey in a single day (December 29). Raising concerns over the policies of impunity and İstanbul Convention in the country, the platform said, "Policies of impunity are in effect and İstanbul Convention is not implemented; women pay the price for this with their lives."

The statement of the platform briefly read as follows:

'Women pay the price with their lives'

"The more women struggle for an equal, free and fair life, the more organized the male-dominant systems' attacks get.

"While we wake up with an increasing number of feminicides news everyday, the male state that encourages men is still discussing the withdrawal from the İstanbul Convention, let alone enforcing the İstanbul Convention. Policies of impunity are in effect and İstanbul Convention is not implemented; women pay the price for this with their lives.

"Four women were massacred only yesterday. Aylin Sözer, who was massacred and burned by a man named Kemal Delbe in her own house in Maltepe; Selda Taş, who was shot to death by Mehmet Taş, the man whom she was married to, in Malatya; Vesile Dönmez, who was shot to death by her son in Antep; Betül Tuğluk, who was killed by her son in İzmir.

'The real murderers are state and judiciary'

"While murderers sometimes have the title of father, sometimes that of the son and sometimes ex-boyfriend, we know very well that the real murderers are the state and judiciary that cannot protect women.

"In the face of the palaces that cannot secure justice, the flames of revolt will keep on burning from Argentina to Poland, from Turkey to Mexico.

"We once again call on to the male-dominated system and its entire apparatus that keep on attacking our gains: We know the murderers. We will keep struggling for our rights and lives at the squares.

'Why doesn't the state implement the convention?'

"We see that the male mindset and sexism are fostered by current policies, thereby encouraging feminicides and rendering the culture of harassment and rape more widespread. Unafraid of the judiciary and its penal system, men do not refrain from massacring women with individual armament.

"In this country, women are killed; in this country, women seek justice on social media so that the murderers of women and perpetrators of violence are sent to prison; in this country, women wage a struggle everyday to survive and to keep alive.

"But, why does the state, which boasts about being its first signatory, not implement the İstanbul Convention effectively? How can you possibly eliminate women's life safety by giving up on the convention that you are obligated to put into effect?

"Stop manipulating violence against women with numerical data, stop assigning roles to women in the name of 'family order', stop provoking and siding with men. Fulfill your responsibilities by effectively enforcing the Law 6284 on the Protection of Family and Prevention of Violence Against Women and the İstanbul Convention, which is what you are obligated to do.

"Because women won't give up. They will keep on struggling at home, on the street, in the factory, shopping mall, school; they will keep on struggling in every field of life to live and keep alive and to not lose one more woman." (BIA, 31 December 2020)

Séisme de magnitude 5,5 dans l'est de la Turquie

Un séisme de magnitude 5,5 a secoué dimanche l'est de la Turquie, a indiqué l'Institut de géophysique américain (USGS), sans faire de victimes selon les premiers rapports.

Le ministre turc de l'Intérieur Suleyman Soylu a assuré qu'il n'y avait pas eu de pertes humaines ou matérielles à déplorer dans l'immédiat.

Le tremblement de terre a eut lieu à 06H37 GMT dans le district de Sivrice, dans la province de Elazig, à environ 10 km de profondeur, selon l'USGS.

L'agence turque des catastrophes AFAD a estimé le séisme d'une magnitude plus faible, de 5,3.

La Turquie est située sur une zone particulièrement propice aux tremblements de terre, l'une des plus active de la planète.

En janvier, un séisme de 6,7 avait fait une quarantaine de morts dans les provinces d'Elazig et de Malatya (est).

En novembre, un puisse tremblement de terre en mer Egée avait tué 114 personnes et blessé plus de 1000 autres.
(AFP, 27 déc 2020)

30 million people below starvation line in Turkey

Prepared by the Economy Commission of the Peoples' Democratic Party (HDP), the "Poverty Report" of the party was shared with the public with a press conference at the Parliament today (December 25).

While the conference was attended by HDP Diyarbakır MP and HDP Vice Co-Chair responsible for the commission Garo Paylan and HDP MPs Erol Katırcıoğlu, Necdet İpekyüz and Serpil Kemalbay, the commission's statement has indicated that 60 percent of the people in the workforce earn minimum wage or less in a month in Turkey.

"At least 20 million people live under the starvation line," the commission has stated and added, "Taken together with the people who have lost their jobs, 30 million people live under the starvation line."

Emphasis on regional poverty

The main findings from the report are briefly as follows:

Regional poverty: Unemployment, the chronic problem of Turkey, has seen a record-high increase, real wages are getting lower and lower. Purchasing power has decreased, even the most basic needs cannot be met.

According to the insured employment statistics in Turkey (August 2020), 8 million 37 thousand people are so poor that they cannot pay their own General Health Insurance premiums. The meaning of these figures is that the income of these people is not even one third of the minimum wage and they have no immovable property registered in their names.

Shop owners: After 2015, at least 50 thousand shop owners close down their businesses. According to the statistics of the Turkish Tradesmen and Artisans Confederation (TESK) for November 2020, there are 1 million 984 thousand 257 shop owners in Turkey. There are 303 thousand 628 shop owners in 23 provinces in [Turkey's Kurdish-majority eastern] region and this figure accounts for only 15.3 percent of the total number.

The lowest ratio of shop owners to population is in Şırnak with 1.01 percent. Only these figures show the limitedness of the economic activity in the region where the production infrastructure is insufficient. The cities in the region usually rank last in the provincial life indexes. There is no Kurdish-majority city in the list of the most developed 30 cities of the country.

Women's poverty: Poverty and precarity are imposed on women. Domestic work, not seen or paid, paves the way for women's economic and social dependence, forced social insurance through their spouses or fathers and their status being dependent on family and on men through family.

In fact, the rates of retirement can also be read as an indication which proves this: While only 17 percent of women retire, this rate is 81 percent among men. The gap between these rates proves that women are subjected to an established policy of 'social precarity'.

Pensioners: Pensioners are having difficulties in making ends meet. While 37 percent of retired people were working or looking for work in 2002, this rate has increased to 47 percent in 2020. As for the income injustice among pensioners, it is higher in Turkey than all EU countries.

The wages of 60 percent of pensioners and rights holders are below the minimum wage. Giving pensioners 1,500 TRY (~200 USD) a month is not something to be proud of by any government; on the contrary, it is a great source of shame in an environment where the inflation rate is in double digits and the inflation rate of food products is over 20 percent.

Recommendations

Against this backdrop, HDP has also listed its recommendations to curb abject poverty in Turkey: A universal basic income must be provided; the net minimum wage must be 4,000 TRY and exempt from taxes; electricity, water and natural gas must be free based on needs; arrangements must be made to increase youth and women's employment.
(BIA, 25 December 2020)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

L'UE temporise sur les sanctions contre Ankara

L'UE continue de travailler sur les sanctions contre Ankara décidées en décembre 2020, mais constate la volonté d'apaisement affichée par les dirigeants turcs et veut "maintenir cet élan", a annoncé lundi le chef de la diplomatie européenne.

"Les travaux se poursuivent. Les listes ne sont pas encore prêtes. Les sanctions n'ont pas été mises sous le boisseau", a affirmé Josep Borrell à l'issue d'une réunion avec les ministres des Affaires étrangères de l'UE à Bruxelles.

Mais "les questions qui ont troublé les relations entre l'UE et la Turquie en 2020 ont aujourd'hui disparu", a-t-il soutenu. "Les entretiens entre la Grèce et la Turquie ont repris et nous avons l'espoir que ceux sur Chypre reprendront fin février", a-t-il précisé.

"Il faut maintenir cet élan pour parvenir à un accord", a-t-il expliqué.

"Nous n'avons pas décidé de sanctions contre la Turquie aujourd'hui car nous constatons qu'il y a des évolutions positives", a pour sa part déclaré le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas.

L'opportunité d'annoncer les sanctions demandées par les dirigeants européens lors d'un sommet en décembre 2020 a divisé les Etats membres lundi et une réunion spécialement consacrée au sujet a été organisée pour trouver un consensus sur la manière de communiquer, a-t-on appris de sources diplomatiques.

"Une liste est prête, mais il a été jugé plus opportun de ne pas faire d'annonce", a confié un diplomate sous couvert d'anonymat.

La Turquie et la Grèce ont repris contact lundi pour tenter de régler les contentieux les opposant, notamment sur la prospection gazière.

Signe toutefois de la méfiance qui règne entre les deux pays, Athènes a signé lundi un contrat pour l'achat de 18 avions de combat Rafale à la France, une décision prise en réaction à la multiplication des démonstrations de force turques en Méditerranée orientale.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan multiplie les gestes depuis la fin du mois de décembre et a dépêché son ministre des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu jeudi à Bruxelles pour des entretiens avec les dirigeants des institutions européennes.

Ces derniers ont salué la volonté d'apaisement affichée par le président turc, mais ont insisté sur l'attente de "gestes crédibles" et des "efforts durables".

Ils ont rappelé à Mevlüt Cavusoglu la décision des dirigeants européens de sanctionner la poursuite des forages illégaux dans les eaux de Chypre et insisté sur leur décision de ne "pas passer l'éponge".

"Aucun résultat ne pourra être atteint avec le langage des sanctions", a averti le ministre turc avant de quitter Bruxelles.
(AFP, 25 janvier 2021)

Ankara met en garde les Européens sur les sanctions

Le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu a mis en garde les Européens vendredi contre la décision prise en décembre de sanctionner Ankara, au terme d'une mission à Bruxelles pour désamorcer les tensions avec l'UE.

"Aucun résultat ne pourra être atteint avec le langage des sanctions", a-t-il averti dans un résumé de ses entretiens publié sur son compte twitter après sa rencontre avec le président du Conseil européen Charles Michel.

L'émissaire turc a remis aux présidents des institutions européennes une invitation du président Recep Tayyip Erdogan à se rendre en Turquie et a énoncé les demandes d'Ankara pour une normalisation des relations avec l'UE.

Mevlüt Cavusoglu a exposé la position de la Turquie et adressé ses mises en garde au chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, à la présidente de la Commission Ursula von der Leyen et à Charles Michel.

Il a également été reçu par le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, qui a encouragé Ankara a régler ses contentieux avec la Grèce.

Ses interlocuteurs européens ont salué la volonté d'apaisement affichée par le président turc. "Le dialogue est essentiel, mais nous attendons des gestes crédibles", a insisté Mme von der Leyen.

Les Européens ont conseillé à la Turquie de "s'abstenir de toute activité susceptible d'alimenter les tensions" et ont rappelé aux dirigeants turcs qu'ils prendront leur décision lors d'un sommet européen en mars sur la base d'une évaluation du comportement de la Turquie, a indiqué un fonctionnaire européen.

"Nous voulons voir si l'engagement de la Turquie est durable ou seulement temporaire", a expliqué un diplomate européen.

Les relations entre l'Union européenne et la Turquie seront discutées lundi par les ministres des Affaires étrangères de l'UE. "Il n'est pas question de passer l'éponge" sur les actions qui ont généré des tensions, a assuré à l'AFP le chef de la diplomatie du Luxembourg Jean Asselborn.

Cette position a été confirmée par plusieurs autres délégations.

Après le rejet par Ankara de la main tendue en juillet, les dirigeants européens ont décidé lors de leur sommet en décembre de sanctionner la poursuite des forages gaziers menés unilatéralement par la Turquie dans la zone économique exclusive de Chypre.

"Les travaux sur ces sanctions sont en cours", ont confirmé vendredi plusieurs sources diplomatiques.

Un accord pourrait être annoncé lundi sur plusieurs noms de personnes ou d'entreprises impliquées dans ces activités de forage, à ajouter à une liste ouverte en novembre 2019 sur laquelle figurent déjà deux dirigeants de la Turkish Petroleum Corporation (TPAO), interdits de visas et dont les avoirs dans l'UE ont été gelés, a indiqué à l'AFP un diplomate européen.

Mais les sanctions ne seront effectives que le jour de leur publication au Journal Officiel de l'UE.
(AFP, 22 janvier 2021)

Les Européens disposés au dialogue mais veulent des "gestes crédibles"

Echaudés par les revirements du président turc Recep Tayyip Erdogan, les Européens ont demandé jeudi à son émissaire Mevlüt Cavusoglu "des gestes crédibles" avant de reprendre le dialogue en vue d'une normalisation des relations avec Ankara.

"Le dialogue est essentiel, mais nous attendons des gestes crédibles sur le terrain", a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen après avoir reçu le ministre des Affaires étrangères turc en déplacement à Bruxelles.

Mme von der Leyen a précisé que l'entrevue avait été un "bref échange" et a rappelé la décision de sanctionner les actes illégaux et agressifs d'Ankara prise en décembre par les dirigeants européens.

Le chef de la diplomatie turque avait rencontré en fin de matinée le chef de la diplomatie européenne, l'Espagnol Josep Borrell. Il sera reçu vendredi par le président du Conseil européen, le Belge Charles Michel, et par le secrétaire général de l'Otan, le Norvégien Jens Stoltenberg.

"Le président Erdogan a invité Charles Michel et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à se rendre en Turquie et je suis venu pour préparer cette visite", a annoncé Mevlüt Cavusoglu lors d'une déclaration avant sa rencontre avec Josep Borrell.

"J'espère que mes entretiens seront fructueux", a-t-il ajouté.

La Turquie veut discuter du renouvellement de l'accord sur les migrations conclu avec l'UE, du projet de conférence internationale sur la Méditerranée orientale proposé par Charles Michel, de la libéralisation des visas promise par l'UE et de la modernisation de l'Union douanière, a-t-il énoncé.

- "Pas passer l'éponge" -

"Nous espérons tous que les mots du président turc soient rapidement transformés en actes concrets et durables qui prouvent sa réelle bonne volonté vis-à-vis de l'UE", a déclaré à l'AFP le chef de la diplomatie du Luxembourg, Jean Asselborn.

Mais "personne n'a l'intention de passer l'éponge", a-t-il averti. "L'UE reste déterminée à défendre ses intérêts et ceux de ses États membres ainsi qu'à préserver la stabilité régionale", a-t-il assuré.

Les sujets de tensions sont nombreux: contentieux avec la Grèce et Chypre, implication d'Ankara dans les conflits en Syrie, en Libye et au Nagorny Karabakh, brouille avec Paris, violations de l'embargo de l'ONU en Libye sur les armes, actions militaires agressives en Méditerranée orientale.

Les dirigeants européens ont tendu la main au président Erdogan en juillet 2020, mais il l'a rejetée. Ils ont décidé en décembre de sanctionner Ankara pour la poursuite de ses forages gaziers unilatéraux dans la zone économique exclusive de Chypre.

Les Européens vont ajouter de nouveaux noms à une liste ouverte en novembre 2019 sur laquelle figurent déjà deux dirigeants de la Turkish Petroleum Corporation (TPAO), interdits de visas et dont les avoirs dans l'UE ont été gelés.

Un accord pourrait être donné sur plusieurs noms lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères le 25 janvier, a indiqué un diplomate européen.

Ankara a deux mois pour convaincre l'Union. Josep Borrell doit présenter un rapport sur les relations politiques, économiques et commerciales entre l'UE et la Turquie et proposer des options aux dirigeants européens pour leur sommet en mars.

Le vent a tourné pour le président Erdogan avec la perte du soutien des Etats-Unis et l'arrivée au pouvoir de Joe Biden. En outre, les "énormes problèmes économiques" de la Turquie ne lui permettent pas de couper les liens avec l'Europe, son premier partenaire commercial.

"Les Turcs montrent patte blanche", ironise un diplomate de haut rang.

L'Allemagne, première puissance économique de l'UE, mise sur l'apaisement. Son ministre des Affaires étrangères Heiko Maas s'est rendu lundi à Ankara pour saluer les "signaux positifs" adressés par le président turc et "accompagner" ses initiatives.

"Nous espérons une détente durable dans nos relations avec la Turquie de manière à rendre caduque une nouvelle extension des sanctions en mars", a confié Jean Asselborn.

"Mais il est nécessaire de s'assurer qu'on est prêt, si jamais on ne laisse pas d'autre choix à l'UE", a-t-il averti.
(AFP, 22 janvier 2021)

Pourquoi la Turquie fait les yeux doux à l'Europe?

Christophe Lamfalussy, La Libre Belgique, 21 janvier 2021

Le ministre turc des Affaires étrangères est attendu à Bruxelles ces jeudi et vendredi.

C’est un signe : à Damas le 18 janvier décédait le prince Osmanoglu, dernier chef de la famille impériale de Turquie qui a régné sur l’Empire ottoman jusqu’en 1922. Au même moment, à Ankara, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, enterrait "la vieille Turquie" dans une harangue aux sections provinciales de son Parti de la justice et du développement, l’AKP.

Alors que l’opposition demande des élections anticipées, sur fond de crise économique, M. Erdogan galvanise ses troupes dans la préparation du scrutin de 2023. Celui-ci aura lieu à un moment particulièrement symbolique, le centième anniversaire de la République turque fondée par Kemal Atatürk. Et le président turc ne compte pas manquer ce rendez-vous où il marquera son nom dans l’histoire de la Turquie.

Lors de son discours, M. Erdogan a promis une "Turquie forte" à ses sympathisants. Il s’en est pris également aux pays occidentaux qui défendent les droits de l’homme, soutiennent "des organisations terroristes" et deviennent "fascistes dès qu’ils sont devant la moindre difficulté". Du pur Erdogan.

La surprise du chef

En dépit de son habituelle logorrhée antioccidentale, le président turc a dérogé à ses habitudes le 12 janvier en invitant les ambassadeurs de l’UE dans son complexe d’Ankara. À la surprise des diplomates, il les a appelés à ouvrir "une nouvelle page dans les relations entre la Turquie et l’Union européenne". "Nous sommes prêts à remettre nos relations sur les rails", a-t-il dit.

L’étape suivante est l’arrivée ce jeudi à Bruxelles du ministre turc des Affaires étrangères. Pas n’importe quel jour : jeudi a lieu un sommet européen en vidéoconférence. Mevlüt Cavusoglu va rencontrer le président du Conseil, Charles

Michel, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, le Haut représentant Josep Borrell, son homologue belge Sophie Wilmès et, vendredi, fera halte au siège de l’Otan. "L’occasion d’avoir un dialogue franc, les yeux dans les yeux", affirme un diplomate.

Après des mois de tensions et de diatribes, la Turquie est donc passée de la confrontation à la diplomatie des loukoums. M. Cavusoglu a entrepris le tour des capitales européennes et, s’il n’est pas allé en France (Erdogan avait interrogé "la santé mentale" de Macron), il a eu un entretien téléphonique avec Jean-Yves Le Drian. Les chefs d’État français et turc ont également échangé des vœux épistolaires, à l’initiative du président turc.

À Bruxelles, on souligne ces "signes positifs". Car, à l’Otan également, Grecs et Turcs se reparlent. Et, à l’Onu, la question de l’île divisée de Chypre refait surface. Les Européens l’ont dit lors de leur sommet de décembre 2020. Leur souhait est d’établir une "relation de coopération" avec la Turquie car c’est "dans l’intérêt stratégique de l’UE".

"L’année dernière, les navires de guerre de certains pays alliés se sont trouvés face à face en Méditerranée orientale. Nous ne voulons plus vivre cela", a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, après sa rencontre avec M. Cavusoglu.

Les points de friction sont nombreux - conflit sur les réserves de gaz de la Méditerranée, Chypre, interventions turques en Syrie, Libye et au Haut-Karabakh, transformation de SainteSophie en mosquée, arrestations massives en Turquie - mais les Européens se concentrent sur les deux premiers points, qui concernent directement deux pays membres, la Grèce et Chypre.

De quoi inquiéter la diaspora arménienne, qui a manifesté mardi à Bruxelles et dénonce "des mesures symboliques contre la Turquie sous la pression des intérêts financiers de l’Allemagne, de l’Espagne et de l’Italie".

Les raisons de la volte-face

Pourquoi ce revirement d’Ankara ? Certains estiment que la menace de sanctions supplémentaires contre les opérations de forage turques en eaux chypriotes a pu jouer. D’autres soulignent que la stratégie turque avance par à-coups, incisive à la moindre faiblesse passagère, s’assouplissant ensuite. Mais beaucoup estiment qu’Ankara s’attend à ce que le prochain gouvernement américain lui laisse moins de latitude. Erdogan avait tissé une relation personnelle avec Donald Trump. Dans l’incertitude, Ankara se tourne vers les Européens.

"Nous avons deux problèmes de sécurité nationale avec les États-Unis", affirmait récemment Ibrahim Kalin, conseiller en chef d’Erdogan, lors d’un webinaire du German Marshall Fund. "Un, le soutien continu des États-Unis au PYD (parti syrien kurde, NdlR) qui prennent leurs ordres des montagnes de Qandil, du leadership du PKK. Deux, l’inaction d’Obama et de Trump sur les chefs de Fetö (accusés du coup d’État, NdlR) aux États-Unis."

Pour avoir acheté les systèmes de défense antiaérienne russes S-400, la Turquie est aussi sous sanctions de Washington, qui, en mesure de rétorsion, refuse de livrer les F-35 qu’elle a achetés.

Mais l’objectif d’Erdogan est aussi d’imposer la Turquie comme une puissance émergente et incontournable. La Turquie veut être traitée "sur un pied d’égalité" et dénonce le concept eurocentrique du XIXe siècle. Elle veut devenir un pilier "d’un monde multipolaire dont on ne connaît pas encore les pôles", explique M. Kalin.

D’où l’importance symbolique de la date de 2023, qui verra peut-être Erdogan tourner la page du kémalisme laïc et proposer une Turquie rendue à l’islam et au passé mythique de l’ancienne puissance ottomane.

Ministre allemand: "signaux positifs" pour de meilleures relations

Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas a fait état lors d'une visite à Ankara lundi de "signaux positifs" pour une amélioration des relations entre la Turquie et l'Union européenne après des mois de tensions.

"Nous avons tenu à faire cette visite de dernière minute car il y avait de nombreux signaux positifs", a déclaré M. Maas lors d'une conférence de presse avec son homologue turc Mevlut Cavusoglu.
 Pour le ministre allemand, il est nécessaire "d'accompagner" Ankara dans ses initiatives pour relancer ses relations avec l'UE afin d'éviter un regain des tensions.

"L'année dernière, les navires de guerre de certains pays alliés se sont trouvés face à face en Méditerranée orientale. Nous ne voulons plus vivre cela. Il est pour cette raison important d'accompagner ces progrès et les signaux positifs", a déclaré M. Maas.

Le retrait par la Turquie de ses navires d'exploration des zones disputées avec la Grèce et Chypre en Méditerranée orientale et l'annonce des pourparlers exploratoires entre Athènes et Ankara font partie, selon M. Maas, des initiatives "positives" entreprises par Ankara.

Les travaux d'exploration gazière menés par la Turquie dans des zones maritimes disputées avec la Grèce et Chypre étaient depuis des mois au centre de tensions.

Mais les responsables turcs ont récemment multiplié les appels au dialogue avec les Européens pour régler les sujets de tension, qui, outre la dispute maritime gréco-turque en Méditerranée orientale, portent notamment sur le rôle de la Turquie dans les conflits en Syrie, en Libye et plus récemment au Nagorny Karabakh.

En décembre, les dirigeants de l'UE, réunis en sommet à Bruxelles, ont décidé de sanctionner les actions "illégales et agressives" de la Turquie en Méditerranée contre la Grèce et Chypre.

"Je souhaite ardemment que les relations entre la Turquie et l'UE puissent s'améliorer", a affirmé M. Maas, qui a aussi loué "les efforts qui ne sont pas suffisamment reconnus" de la Turquie pour accueillir les réfugiés syriens.

M. Cavusoglu a pour sa part affirmé que la Turquie était "prête à faire ce qui lui incombe" pour préserver "l'atmosphère positive" entre Ankara et Bruxelles.
(AFP, 18 janvier 2021)


"Cher Tayyip": Macron et Erdogan s'écrivent pour apaiser les tensions

Les présidents français Emmanuel Macron et turc Recep Tayyip Erdogan sont convenus, dans un échange épistolaire, de reprendre le dialogue afin de surmonter les vives tensions entre Ankara et Paris, a indiqué vendredi le chef de la diplomatie turque.

Cité vendredi par plusieurs journaux, le ministre turc Mevlüt Cavusoglu a déclaré que M. Erdogan avait pris l'initiative d'écrire le premier à M. Macron afin de lui souhaiter une bonne année et de lui présenter ses condoléances après plusieurs attentats ayant visé la France l'automne dernier.

"Cette semaine, nous avons reçu la réponse de Macron (...) C'est une lettre très positive dans laquelle il dit vouloir s'entretenir avec notre président et qui d'ailleurs débute en turc par +Cher Tayyip+", a poursuivi M. Cavusoglu.

Selon le ministre turc, les deux dirigeants devraient avoir prochainement un entretien téléphonique ou par visioconférence, avant une éventuelle rencontre physique.

Ankara et Paris ont en outre décidé d'approfondir les échanges dans certains domaines comme la lutte antiterroriste ou encore la Syrie et la Libye, deux dossiers sur lesquels la Turquie et la France ont d'importantes divergences, d'après M. Cavusoglu.

Contactée par l'AFP, la présidence française a confirmé l'échange, sans toutefois donner d'indications sur le contenu des lettres. "Il faut maintenant des gestes tangibles" d'Ankara, a indiqué l'Elysée.

Tendues depuis plusieurs années, les relations entre la Turquie et la France se sont brutalement dégradées ces derniers mois, M. Erdogan allant jusqu'à accuser M. Macron d'"islamophobie" et mettre en cause sa "santé mentale".

Le mois dernier, le président turc a qualifié M. Macron de "problème pour la France", appelant le pays à "se débarrasser" de lui.

Le revirement de M. Erdogan intervient alors que la Turquie tente d'apaiser ses relations avec l'Europe, en raison de difficultés économiques et avant la prise de fonction du président élu Joe Biden, qui risque d'être moins conciliant avec Ankara que Donald Trump.
(AFP, 15 janvier 2021)

Erdogan dit vouloir "remettre sur les rails" les relations avec l'Europe

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est dit mardi prêt à "remettre sur les rails" les relations entre la Turquie et l'Union européenne, traversées par de fortes tensions sur de nombreux dossiers, notamment l'exploration d'hydrocarbures en Méditerranée orientale.

"Nous sommes prêts à remettre nos relations sur les rails", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours devant les ambassadeurs des pays de l'UE en poste à Ankara. "Nous espérons que nos amis Européens montreront la même volonté".

En décembre, les dirigeants de l'Union européenne, réunis en sommet à Bruxelles, ont décidé de sanctionner les actions "illégales et agressives" de la Turquie en Méditerranée contre la Grèce et Chypre.

Le sommet de l'UE a adopté des sanctions individuelles censées viser des personnes impliqués dans les activités d'exploration menées par la Turquie en Méditerranée orientale.

Ces travaux d'exploration gazière menés par la Turquie dans des zones maritimes disputées avec la Grèce et Chypre étaient depuis des mois au centre de tensions.

La crise entre Athènes et Ankara s'est intensifiée avec le déploiement en août par la Turquie du navire de recherche sismique Oruç Reis dans les zones disputées.

Depuis plusieurs semaines, les responsables turcs multiplient les appels au dialogue avec les Européens pour régler les sujets de tension, qui, outre la dispute maritime gréco-turque, portent notamment sur le rôle de la Turquie dans les conflits en Syrie, en Libye et plus récemment au Nagorny Karabakh.

"Faire de 2021 une année de succès pour les relations entre l'UE et la Turquie est à notre portée. Nous pouvons y arriver en travaillant avec une vision à long terme, loin des préjugés et des appréhensions", a encore dit M. Erdogan mardi.

Il a demandé aux diplomates européens, qu'il a reçus dans le complexe présidentiel à Ankara, leur "soutien" pour "ouvrir une nouvelle page dans les relations entre la Turquie et l'Union européenne".

Ses déclarations surviennent au lendemain de l'annonce de la reprise, le 25 janvier à Istanbul, des discussions exploratoires entre la Turquie et la Grèce en vue de régler leur dispute au sujet de l'exploration d'hydrocarbures en Méditerranée orientale.

"Nous pensons que ces discussions avec la Grèce peuvent inaugurer une nouvelle ère", a estimé M. Erdogan.
(AFP, 14 janvier 2021)

Tensions avec l'UE: Ankara dépêche son ministre des Affaires étrangères à Bruxelles

Le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu est attendu le 21 janvier à Bruxelles pour tenter d'apaiser les tensions avec l'Union européenne qui prépare des sanctions contre les activités "agressives" d'Ankara en Méditerranée, a annoncé lundi le porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

Le déplacement de M. Cavusoglu fait suite à un entretien téléphonique dimanche entre le président Turc Recep Tayyip Erdogan et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

L'UE souhaite une relation constructive avec la Turquie sur la base d'une coopération et veut engager la désescalade des tensions avec Ankara, a assuré la Commission européenne.

"La Turquie a voulu tourner une page dans ses relations avec l'UE, mais le président Erdogan a noté qu'en raison des caprices de certains Etats membres et des problèmes artificiels qu'ils créent, cela n'a pas été possible en 2020", a déclaré la présidence turque dans le compte rendu de l'entretien avec Mme von der Leyen publié sur twitter.

"Nous ne partageons pas cette évaluation", a réagi lundi Eric Mamer, le porte-parole de la Commission européenne.

"Les éléments d'irritation (avec la Turquie) s'étendent à toute l'Union européenne", a-t-il affirmé.

Les dirigeants de l'Union européenne réunis en sommet à Bruxelles le 11 décembre sont parvenus à surmonter leurs divergences pour sanctionner les actions "illégales et agressives" de la Turquie en Méditerranée.

"Nous avons décidé des sanctions individuelles" contre des personnes impliquées dans les activités de recherche et les forages dans les eaux de Chypre et "elles seront mise en oeuvre dans les prochaines semaines", avait annoncé le président français Emmanuel Macron à la fin de la réunion.

"Les travaux sont en cours et la décision sera prise avec l'agrément de tous les Etats membres", a indiqué le porte-parole de Josep Borrell.

L'unanimité des Etats membres est requise sur les noms des personnes et les entreprises visées par les sanctions européennes.
 Ils seront inscrits sur la liste noire établie en novembre 2019 pour sanctionner les activités de forage de la Turquie dans les eaux de Chypre. Elle compte déjà deux responsables de la Turkish Petroleum Corporation (TPAO), interdits de visas et dont les avoirs dans l'UE ont été gelés.
(AFP, 11 janvier 2021)


Brexit : le Royaume-Uni signe un accord commercial avec la Turquie

Le Royaume-Uni a annoncé mardi la signature d'un accord commercial avec la Turquie permettant de prolonger les arrangements douaniers existant avec l'Union européenne après le 1er janvier, avec l'espoir d'arriver par la suite à un accord plus global de libre-échange.

Après la fin de la période de transition post-Brexit, les accords commerciaux en vigueur entre l'UE et les pays tiers cesseront de s'appliquer au Royaume-Uni, qui doit conclure de nouveaux textes pour éviter des barrières douanières.

Un document en ce sens a été signé entre la ministre britannique au Commerce international Liz Truss et son homologue turque Ruhsar Pekcan par visioconférence mardi. Il permet de "garantir les droits de douanes préférentiels existant pour 7.600 entreprises qui ont exporté vers la Turquie en 2019", a expliqué le ministère britannique du Commerce dans un communiqué.

Cela permet notamment de "protéger les chaînes d'approvisionnement dans les secteurs automobiles et manufacturiers", notamment la sidérurgie, le textile et les pièces automobiles envoyées par Ford en Turquie pour assembler des utilitaires destinés au marché britannique, a-t-il précisé.

"Les deux parties se sont aussi engagées à travailler en vue d'arriver à un accord de libre-échange plus avantageux", a ajouté Londres.

C'est "un premier pas pour renforcer nos liens", a estimé Mme Pekcan lundi, tandis que le président Recep Tayyip Erdogan a qualifié l'accord signé d'"accord le plus important depuis l'accord pour l'union douanière" avec l'UE, signé en 1995.

Le Royaume-Uni se pose en champion du libre-échange pour l'après Brexit. En parallèle des négociations avec l'Union européenne qui ont permis d'arriver à un accord historique jeudi dernier, le Royaume-Uni a signé des accords commerciaux avec 62 pays comme le Japon, Singapour, le Mexique ou le Kenya, pour la plupart prolongeant les arrangements existant dans le cadre de l'UE.

Les discussions avec les Etats-Unis n'ont cependant pas donné de résultat concret malgré les promesses de Donald Trump, sur le départ.
(AFP, 29 déc 2020)

Nouvelle mise en garde de l'UE à la Turquie sur les droits fondamentaux

"En tant que pays candidat, la Turquie doit de toute urgence faire des progrès concrets et durables"

L'Union européenne a dénoncé vendredi la lourde condamnation infligée par contumace au journaliste turc Can Dündar et a mis en garde Ankara contre les conséquences de "l'évolution négative" de la situation des droits de l'homme pour leurs relations.

En exil en Allemagne, Can Dündar, devenu la bête noire du président Recep Tayyip Erdogan, a été condamné mercredi à plus de 27 ans de prison par un tribunal turc pour son enquête publiée en 2015 sur des livraisons d'armes par les services secrets turcs à des groupes islamistes en Syrie.

"L'UE a fait part à plusieurs reprises de ses graves préoccupations concernant l'évolution négative continue de la situation en matière d'État de droit, de droits fondamentaux et du système judiciaire en Turquie", a souligné Nabila Nassrali, la porte-parole du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.

"Des recommandations ont été faites à la Turquie pour remédier à cette situation, mais la décision d'un tribunal turc de condamner le journaliste Can Dündar pour ce qui est de son droit fondamental à la liberté d'expression va malheureusement dans la direction opposée", a-t-elle déploré.

"En tant que pays candidat et membre de longue date du Conseil de l'Europe, la Turquie doit de toute urgence faire des progrès concrets et durables dans le respect des droits fondamentaux, qui sont une pierre angulaire des relations entre l'UE et la Turquie", a-t-elle averti. (AFP, 25 déc 2020)

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Les Etats-Unis réclament le retrait des forces russes et turques de Libye
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Les Etats-Unis ont demandé jeudi "à la Turquie et à la Russie de commencer immédiatement le retrait de leurs forces" de Libye, incluant militaires et mercenaires, dans une déclaration ferme de la nouvelle administration démocrate de Joe Biden qui tranche avec la politique précédente du républicain Donald Trump.

"Conformément à l'accord de cessez-le-feu d'octobre, nous demandons à la Turquie et à la Russie d'entamer immédiatement le retrait de leurs forces du pays et le retrait des mercenaires étrangers et des substituts militaires, qu'ils ont recrutés, financés, déployés et soutenus en Libye", a déclaré l'ambassadeur américain par intérim à l'ONU, Richard Mills.

"Nous demandons à toutes les parties extérieures, incluant la Russie, la Turquie et les Emirats Arabes Unis, de respecter la souveraineté libyenne et de cesser immédiatement toutes les interventions militaires en Libye", a insisté le diplomate américain lors d'une visioconférence du Conseil de sécurité consacrée à ce pays.

Cette prise de position claire tranche avec le flou qui a entouré ces dernières années la politique américaine à l'égard de la Libye, liée aussi, selon des diplomates, à un désengagement de Washington dans la région. Donald Trump avait ainsi semblé à un moment soutenir l'homme fort de l'est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, aux dépens du Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU et basé à Tripoli.

En décembre, les Nations unies avaient estimé à environ 20.000 le nombre de mercenaires et militaires étrangers déployés auprès des deux camps rivaux et recensé 10 bases militaires totalement ou partiellement occupées par des forces étrangères dans le pays.

En vertu d'un accord de cessez-le-feu conclu entre les belligérants le 23 octobre, les troupes étrangères et mercenaires devaient avoir quitté la Libye dans les trois mois. L'échéance, le 23 janvier, est cependant passée sans signe de retrait des mercenaires de Libye.

Le maréchal Haftar est soutenu par les Emirats Arabes Unis, l'Egypte et la Russie, notamment via des mercenaires issus du groupe privé Wagner réputé proche de Vladimir Poutine, alors que le GNA est appuyé militairement par la Turquie et des rebelles syriens transférés en Libye, selon l'ONU.

Selon un diplomate s'exprimant sous couvert d'anonymat, il y aurait en Libye plusieurs milliers de mercenaires syriens, environ un millier de mercenaires tchadiens et plusieurs milliers de mercenaires soudanais.

- "Interférence étrangère flagrante" -

Le déploiement militaire turc en Libye s'est réalisé en vertu d'un accord militaire signé avec le GNA, prolongé par le Parlement turc le 22 décembre pour 18 mois.

Lors de la visioconférence du Conseil de sécurité, une très grande majorité de ses membres, dont l'Inde, le Royaume-Uni, la France ou la Chine a aussi demandé le retrait des troupes étrangères et mercenaires de Libye et le respect de l'embargo sur les armes imposé depuis 2011.

L'ambassadeur russe auprès de l'ONU, Vassily Nebenzia, n'a pas évoqué lors de son allocution cette question des forces étrangères.

Mais la mission diplomatique russe a par la suite affirmé à l'AFP que la Russie n'avait "ni militaires ni personnes en uniforme sur le sol libyen". "Il n'y a donc pas d'intervention militaire russe en Libye. S'il y a des ressortissants russes comme mercenaires, ce que nous ne pouvons pas totalement exclure, ceux qui les ont embauchés devraient être invités à les retirer", a ajouté le porte-parole de la mission.

Lors d'une conférence de presse, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a aussi réclamé un départ des forces étrangères de Libye.

"Il est essentiel que toutes les troupes étrangères et tous les mercenaires étrangers partent d'abord vers Benghazi et Tripoli et, à partir de là, s'en aillent et laissent les Libyens seuls, car ces derniers ont prouvé qu'ils étaient capables de résoudre seuls leurs problèmes", a-t-il dit.

Dans une déclaration adoptée jeudi à l'unanimité de ses 15 membres, dont la Russie, le Conseil de sécurité a également "appelé au retrait de tous les combattants étrangers et mercenaires de Libye sans délai".

Selon l'ONU, l'embargo sur les armes imposé à la Libye continue d'être violé aujourd'hui, avec des arrivées qui se poursuivent d'avions-cargos au profit des belligérants. "Cette interférence étrangère flagrante continue", a dénoncé jeudi l'émissaire par intérim de l'ONU, Stephanie Williams, tout en se félicitant d'un cessez-le-feu toujours observé.

Des discussions politiques doivent reprendre dans les jours prochains à Genève sous son égide entre les parties libyennes qui se sont engagées à tenir des élections le 24 décembre et ont demandé un soutien de l'ONU pour ces scrutins.
(AFP, 28 janvier 2021)

Anticipant des tensions avec Biden, Erdogan cherche à apaiser ses relations avec l'Europe

Confronté à l'arrivée d'un nouveau dirigeant américain potentiellement hostile, le président turc Recep Tayyip Erdogan semble déterminé à apaiser ses relations avec l'Union européenne après plusieurs années de vives tensions.

Signe de leur exaspération face à une diplomatie turque jugée agressive, les pays européens se sont accordés le mois dernier pour sanctionner Ankara en lien avec ses forages gaziers unilatéraux en Méditerranée orientale.

La Turquie a aussi agacé ses partenaires occidentaux en intervenant en Libye pour soutenir le gouvernement de Tripoli, et en appuyant l'Azerbaïdjan dans son conflit avec l'Arménie dans la région du Nagorny Karabakh.

Mais après des mois d'acrimonie, marqués notamment par des échanges désobligeants entre M. Erdogan et le président français Emmanuel Macron, le chef d'Etat turc martèle désormais qu'il souhaite "écrire une nouvelle page" dans les relations entre Ankara et l'UE.

MM. Erdogan et Macron ont même échangé des lettres ces derniers jours. Prémices d'une réconciliation?

Ankara a aussi tendu un rameau d'olivier à Athènes en l'invitant à des discussions, prévues fin janvier, sur l'exploitation des hydrocarbures en Méditerranée.

Si la Turquie a adouci son langage, c'est parce qu'elle "ne peut pas se permettre une escalade des tensions avec à la fois les Etats-Unis et l'Europe, surtout avec une économie aussi fragile", souligne un diplomate européen.

- "Quête d'amis" -

La dépendance économique d'Ankara envers l'Europe est en effet forte: entre 2002 et 2018, deux tiers des investissements directs de l'étranger en Turquie provenaient des 27 pays de l'UE, selon les chiffres officiels.

Mais les tensions ont contribué à créer un climat d'instabilité, l'inquiétude des investisseurs se reflétant dans la dégringolade de la livre turque qui a perdu un cinquième de sa valeur face au dollar en 2020.

Après avoir écarté son gendre de la fonction de ministre des Finances en novembre, M. Erdogan a multiplié les appels du pied en direction de l'Europe, promettant notamment de renforcer l'Etat de droit.

Isolé, "Erdogan cherche des amis partout où il peut en trouver", souligne Ilke Toygur, analyste à l'Institut allemand des relations internationales et des questions sécuritaires SWP.

A cette fin, M. Erdogan et son ministre des Affaires étrangères ont eu des réunions mardi avec des ambassadeurs de pays européens.

- En attendant Biden -

Si les difficultés économiques ont guidé la nouvelle approche turque, la victoire de Joe Biden semble aussi être un facteur déterminant.

Alors que M. Erdogan avait tissé avec Donald Trump une relation personnelle qui a permis à Ankara d'éviter de lourdes sanctions pour ses opérations militaires en Syrie ou l'achat de missiles russes, la Turquie anticipe plus de froideur de la part de la prochaine administration.

"La victoire de Biden a certainement changé la donne. La Turquie s'attend à ce que le prochain gouvernement américain lui laisse moins de latitude", estime le diplomate européen.

L'appel au rapprochement avec l'UE "peut être interprété comme une façon de se préparer" à la prise de fonction de M. Biden, abonde Sinem Adar, du Centre d'études appliquées sur la Turquie à Berlin.

Mais pour elle, la tentative d'apaisement d'Ankara s'explique aussi par "la pression domestique croissante" pour M. Erdogan "due aux problèmes économiques aggravés par la pandémie" et "une érosion de la popularité" du parti nationaliste MHP, allié au président turc.

- Mesures concrètes -

Mais si les responsables turcs multiplient les déclarations, les analystes se demandent quelles mesures concrètes Ankara sera prêt à prendre.

Pour que la Turquie "soit perçue comme crédible par l'UE, il faut qu'Ankara change de direction" sur l'Etat de droit, estime Mme Adar, alors que l'emprisonnement d'opposants et de figures de la société civile a vivement préoccupé l'Occident.

Mme Toygur estime aussi que cette question est "le vrai obstacle", ajoutant que l'Europe attend "une preuve de bonne foi" de la part de M. Erdogan.

Du point de vue de l'UE, la Turquie reste dans tous les cas un partenaire incontournable en raison de sa situation géographique et de son rôle dans la gestion des flux migratoires vers l'Europe.

"Plusieurs pays européens veulent calmer les choses, car les tensions (...) ne servent ni les intérêts de la Turquie, ni ceux de l'Europe", indique le diplomate européen.

Cependant, ajoute-t-il, l'"offensive de charme" de la Turquie fait pour le moment "de nombreux sceptiques".
(AFP, 17 janvier 2021)

Erdogan espère un retour d'Ankara dans le programme des F-35 sous Biden

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a émis vendredi l'espoir de parvenir avec l'administration américaine de Joe Biden à un compromis permettant la réintégration d'Ankara au programme de l'avion de combat américain F-35, dont la Turquie avait été exclue pour avoir acheté des missiles russes.

En réaction à la livraison en 2019 à la Turquie de la première batterie du système de défense antiaérienne russe S-400, les Etats-Unis avaient exclu Ankara du programme de fabrication de l'avion furtif F-35, faisant valoir que les missiles russes pourraient en percer les secrets technologiques et étaient incompatibles avec les dispositifs de l'Otan.

L'armée turque avait commandé plus de 100 exemplaires de cet appareil dernier cri, dont certains composants étaient fabriqués en Turquie avant son exclusion.

"Les F-35 n'ont pas été livrés bien que nous ayons versé une somme conséquente. C'est une erreur grave de la part des Etats-Unis en tant que pays allié. J'espère qu'avec l'investiture de M. Biden, nous pourrons avoir des pourparlers et arriver à des résultats positifs", a déclaré M. Erdogan à la presse à Istanbul.

Il a cependant réitéré sa volonté de poursuivre une politique d'armement indépendante vis-à-vis de l'Otan et des Etats-Unis.

"Nous ne prenons pas nos décisions sur les questions de défense en demandant l'autorisation de quiconque. (...) Nous ne pouvons jamais accepter que les pays de l'Otan nous disent quoi faire", a-t-il dit.

Outre l'exclusion de la Turquie du programme F-35, Washington a interdit en décembre l'attribution de tout permis d'exportation d'armes au SSB, l'agence gouvernementale turque en charge des achats militaires, pour punir Ankara de l'acquisition des missiles russes.

Malgré les sanctions et les pressions américaines, Ankara refuse de renoncer aux S-400, qu'il a testés pour la première fois en octobre, et envisage même d'en commander un deuxième lot.

Selon M. Erdogan, des pourparlers au sujet d'une deuxième livraison de S-400 sont prévus fin janvier avec la Russie.

M. Erdogan formule le voeux de parvenir à un compromis avec Washington au sujet des F-35 et des missiles russes, bien qu'Ankara redoute un durcissement américain à son égard lorsque Joe Biden succédera la semaine prochaine à Donald Trump, jugé conciliant envers le président turc durant son mandat.
(AFP, 15 janvier 2021)

Les violences au Capitole sont une "honte pour la démocratie", estime Erdogan

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié vendredi de "honte pour la démocratie" les violences survenues mercredi au Capitole à Washington, estimant qu'elles avaient "choqué le monde entier".

"C'est une honte pour la démocratie. Nous espérons que la transition avec (le président élu Joe) Biden se fera calmement le 20 janvier et que les Etats-Unis retrouveront alors la paix", a déclaré à la presse à Istanbul M. Erdogan, qui s'était efforcé de tisser des liens personnels avec Donald Trump depuis 2016.

Il n'a pourtant pas hésité à condamner ce qui s'est passé dans ce qu'il a appelé "le soi-disant berceau de la démocratie".

M. Erdogan a aussi présenté ses condoléances aux familles de personnes mortes au cours des violences.

"Nous avons vu que républicains et démocrates sont les mêmes", a-t-il ajouté.
 
Les relations entre Ankara et Washington ont souffert après la tentative de coup d'Etat de 2016 contre Erdogan, qu'il attribue au prédicateur Fethullah Gülen, son ancien allié exilé aux Etats-Unis qu'il a cherché en vain à faire extrader.

Mais les bonnes relations entre M. Erdogan et Donald Trump ont contribué à protéger la Turquie des sanctions passées et à atténuer les critiques américaines sur le médiocre bilan d'Erdogan en matière de droits de l'homme.

Le ministère turc des Affaires étrangères avait publié mercredi une déclaration moins virulente que celle du chef de l'Etat, exhortant les Etats-Unis à "surmonter cette crise politique interne de manière mature".
(AFP, 8 janvier 2021)

Relations régionales / Regional Relations

Syrie: au moins six morts dans un attentat à Afrine

Au moins six personnes, parmi lesquelles trois enfants, ont été tuées samedi en Syrie dans un attentat à Afrine, ville du nord tenue par des forces turques et leurs supplétifs syriens, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Des explosions à la voiture piégée ou des assassinats ciblés en Syrie se produisent régulièrement dans les zones tenues par l'armée turque et les rebelles syriens.

Des explosifs dissimulés dans un véhicule ont fait samedi au moins six morts à Afrine, tuant trois enfants, deux autres civils et une sixième personne non identifiée, a précisé l'OSDH.

Le bilan pourrait encore s'alourdir, a prévenu Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, indiquant que 29 personnes avaient aussi été blessées dans l'attentat, certaines gravement.

La région kurde d'Afrine, située dans la province d'Alep,
a été conquise en mars 2018 par des forces turques et leurs alliés syriens qui en ont délogé les Unités de protection du peuple (YPG), principale milice kurde.

Ces territoires sont désormais en proie à des querelles intestines entre factions rebelles syriennes. La responsabilité des attentats frappant cette région est généralement imputée par Ankara aux combattants kurdes.

Six personnes ont été tuées début janvier par l'explosion de deux voitures piégées dans deux régions sous contrôle turc dans le nord-est de la Syrie.

Déclenchée en 2011, la guerre en Syrie s'est complexifiée au fil des ans avec l'implication de puissances étrangères et l'apparition de groupes jihadistes. Elle a fait plus de 387.000 morts et jeté sur la route de l'exil des millions de personnes.
(AFP, 30 janvier 2021)

Un marin d'un navire turc tué et quinze autres enlevés au large du Nigeria

Un membre de l'équipage d'un cargo exploité par une compagnie turque a été tué et quinze autres ont été enlevés samedi par des hommes armés au large du Nigeria, a rapporté l'agence de presse étatique turque Anadolu.

Selon Anadolu, au moment de l'attaque 19 marins se trouvaient à bord du Mozart, battant pavillon libérien, mais exploité par une compagnie turque, qui se dirigeait de Lagos, la capitale économique du Nigeria, vers Le Cap, en Afrique du Sud.

Un membre d'équipage, de nationalité azerbaïdjanaise, a été tué par des assaillants armés qui ont enlevé quinze autre marins turcs, a précisé l'agence.

Après le départ des assaillants, le navire a pu poursuivre sa route vers le Gabon avec trois de ses membres et a été amarré à Port-Gentil dimanche matin.

"Nous avons établi les contacts nécessaires avec tous les pays concernés pour la libération de nos concitoyens", a déclaré dimanche le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu.

"Les bandits, les pirates qui ont enlevé nos concitoyens ne nous ont pas encore contactés. Ces pirates établissent un contact à un moment donné pour transmettre leur demandes", a-t-il ajouté.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est de son côté entretenu par téléphone avec l'officier restant à bord du navire et suit le dossier de près, a annoncé la présidence.

Selon la chaîne turque d'information NTV, qui a pu contacter par téléphone un marin à bord, des blessés se trouvent parmi l'équipage.

"Je ne sais pas où je me dirige. Les pirates ont coupé les câbles, seul le radar fonctionne", pouvait-on entendre sur un enregistrement sonore circulant sur Twitter et attribué à l'officier restant à bord.

Dix marins d'un navire turc enlevés au large de Nigeria avaient été libérés en août 2019.

Le golfe de Guinée, qui borde le Nigeria, est devenu ces dernières années le nouvel épicentre de la piraterie mondiale. Sur 135 marins enlevés dans le monde en 2020, 130 l'ont été dans le golfe de Guinée, ce qui constitue un record dans cette zone, a indiqué la semaine dernière le Bureau maritime international (BMI).
(AFP, 24 janvier 2021)


Libye: la Turquie "satisfaite" de l'accord sur un exécutif intérimaire

La Turquie, soutien principal du gouvernement de Tripoli dans le conflit en Libye, s'est dite vendredi "satisfaite" de l'instauration d'un mécanisme censé permettre l'établissement d'un pouvoir exécutif intérimaire dans le pays.

"Nous sommes satisfaits de l'accord qui a été trouvé et du calendrier visant à mener ce processus dans les plus brefs délais qui a été annoncé", a indiqué le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

Les participants au dialogue politique interlibyen ont approuvé mardi un mécanisme de sélection des futurs dirigeants de la transition d'ici aux élections prévues en décembre, selon la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul).

L'accord porte sur la mise en place "d'une autorité exécutive unifiée" alors que le pays est divisé entre deux autorités, le gouvernement de Tripoli (GNA) reconnu par l'ONU et soutenu par la Turquie, et un pouvoir incarné par le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est.

"La Turquie, qui accorde de l'importance à la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'unité politique de la Libye, espère que la structure de gouvernement d'union par intérim sera constituée le plus rapidement possible", a ajoute le ministère turc.

Jugeant "indispensable" que les efforts de bons offices menés sous l'égide de la Minul "ne soient pas interrompus à nouveau", la diplomatie turque a dit suivre "avec préoccupation la consolidation de la présence militaire et des violations du cessez-le-feu commises par des acteurs illégitimes dans ce pays".

La Turquie "continuera d'adopter une approche constructive" et de "coopérer de façon déterminée avec le gouvernement légitime de Libye", a-t-il affirmé.

Le soutien militaire turc a permis aux forces pro-GNA de repousser et de mettre en échec en juin 2020 une offensive des pro-Haftar lancée en avril 2019 pour s'emparer de la capitale libyenne Tripoli.

Les deux camps ont conclu un cessez-le-feu en octobre et retrouvé le chemin du dialogue, encouragés par l'ONU.

Outre le mécanisme pour la mise en place d'un exécutif intérimaire, les participants au dialogue politique interlibyen, réunis en Egypte, sont convenus mercredi de l'organisation d'un référendum sur la Constitution avant les élections de décembre 2021 en Libye.
(AFP, 22 janvier 2021)

Hariri reçu par Erdogan lors d'une visite surprise

Le Premier ministre désigné du Liban Saad Hariri a effectué vendredi une visite surprise à Istanbul où il a été reçu par le chef d'Etat turc Recep Tayyip Erdogan, a annoncé la présidence turque.

Lors de leur entretien qui a duré deux heures, les deux hommes ont notamment discuté des façons "d'approfondir et de renforcer" les relations entre Ankara et Beyrouth "dans tous les domaines", a indiqué la présidence dans un communiqué.

Cette visite intervient alors que M. Hariri s'efforce de constituer un gouvernement an Liban dans un contexte de crises multiples aggravées par la pandémie de nouveau coronavirus et une explosion en août dans le port de Beyrouth qui a fait plus de 200 morts et ébranlé le pays.

Après cette catastrophe, la Turquie avait affiché sa solidarité en dépêchant des équipes de secouristes, ainsi que son vice-président et son ministre des Affaires étrangères.

Nombre d'observateurs estiment qu'Ankara a mis les bouchées doubles ces derniers mois pour accroître son influence au Liban, un ancien territoire ottoman.

Ces efforts s'inscrivent dans un contexte de concurrence régionale entre Ankara et Ryad, parrain traditionnel des musulmans sunnites au Liban, et de rivalité entre M. Erdogan et le président français Emmanuel Macron, fortement impliqué dans ce dossier.

Après une visite très médiatisée de M. Macron à Beyrouth le 6 août, M. Erdogan avait accusé le président français de "colonialisme".
(AFP, 8 janvier 2021)

Six morts dans deux attaques à la voiture piégée en Syrie

Six personnes ont été tuées samedi dans l'explosion de deux voitures piégées dans des régions distinctes du nord-est de la Syrie sous contrôle turc, a rapporté une ONG.

La première explosion, qui a eu lieu près d'un marché de légumes de la ville frontalière de Ras al-Aïn, a fait cinq morts dont deux enfants, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Au moins trois des personnes tuées étaient des civils a précisé l'ONG, ajoutant que quatre personnes ont également été blessées, dont certaines sont dans un état grave.

Plus tard, une voiture piégée a explosé à Jindires, dans la région d'Afrine, tuant un civil et blessant neuf autres personnes dont deux enfants.

Le ministère turc de la Défense a lui fait état de la mort de deux enfants dans l'explosion à Ras al-Aïn et de deux civils blessés.

Il a imputé l'attaque aux Unités de protection du peuple (YPG), principale milice kurde en Syrie, qu'Ankara accuse d'entretenir des liens avec le parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui livre une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984 ayant fait 40.000 morts.

Ras al-Aïn est contrôlée par les forces turques et leurs supplétifs syriens depuis une offensive lancée par Ankara dans le nord de la Syrie en octobre 2019 pour en chasser les YPG.

L'offensive d'Ankara lui a permis de prendre le contrôle à sa frontière d'une bande de territoire de 120 km de long et d'une trentaine de kilomètres de large, allant des villes de Tal Abyad à Ras al-Aïn.

Forces turques et supplétifs syriens avaient déjà pris, début 2018, le contrôle de la région d'Afrine, située à plus de 300 km à l'ouest.

Qualifiés de "terroristes" par Ankara, les combattants kurdes ont été le fer de lance de la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie, aidés par une coalition internationale emmenée par Washington.

Depuis l'offensive turque, les attaques sont fréquentes dans les régions de Ras al-Aïn et Afrine.

Le 10 décembre, 16 personnes, dont deux civils et trois soldats turcs, avaient été tuées dans une explosion similaire à un point de contrôle à Ras al-Aïn.

En juillet, au moins huit personnes, dont six civils, avaient également péri dans l'explosion d'une moto piégée dans un marché de légumes de la ville.

La guerre en Syrie a fait plus de 387.000 morts et des millions de réfugiés depuis son déclenchement en 2011 avec la répression brutale de manifestations contre le gouvernement.
(AFP, 2 janvier 2021)

Quatre tués, dont deux Turcs, dans un attentat-suicide en Somalie

Un attentat-suicide près de la capitale somalienne Mogadiscio, revendiqué par les islamistes radicaux Shebab, a fait samedi quatre morts, dont deux Turcs, ont annoncé les autorités.

Le ministre turc de la Santé, Fahrettin Koca, a indiqué que 14 autres personnes, dont trois Turcs, avaient été blessées et étaient soignées dans un hôpital géré par la Turquie à Mogadiscio.

L'attentat-suicide a visé des employés d'une entreprise turque en train de construire une route située entre Mogadiscio et Afgoye, une ville à environ 25 km à l'ouest de la capitale, ont indiqué les autorités somaliennes et turques.

"Le nombre de nos ressortissants ayant perdu la vie dans l'attaque en Somalie est de deux", a déclaré M. Koca.

Les deux autres personnes tuées dans l'attaque appartenaient à la police spéciale, a déclaré un officier de police à Afgoye, Mohamed Ibrahim.

Il a indiqué que les forces de sécurité avaient ouvert le feu au moment où le kamikaze tentait d'entrer de force sur le site en construction où des travaux étaient en cours.

"Malheureusement, il était déjà trop près de l'endroit où les gens étaient rassemblés et il s'est fait sauter", a-t-il ajouté.

Les islamistes radicaux Shebab, liés à Al-Qaïda, ont revendiqué l'attentat.

La Turquie est l'un des partenaires les plus proches de la Somalie et figure parmi les pays entraînant des soldats pour prendre le relais de la Mission de l'Union africaine en Somalie (Amisom), dont les troupes doivent quitter le pays l'an prochain après 14 ans de mission.

En juin, deux personnes avaient été tuées dans un attentat-suicide qui avait visé un camp d'entraînement militaire turc à Mogadiscio.

Selon le site du ministère turc des Affaires étrangères, la plus grande ambassade du pays à l'étranger se situe à Mogadiscio et les investissements de la Turquie en Somalie se montent à 100 millions de dollars (88 millions d'euros).

Ce sont des entreprises turques qui gèrent l'aéroport international de Mogadiscio et le port. Ankara offre aussi souvent son aide humanitaire et en matière d'éducation; la Turquie a par ailleurs envoyé l'an dernier des équipements médicaux pour aider le pays à lutter contre l'épidémie de coronavirus.

La Somalie a plongé dans le chaos depuis la chute du régime militaire du président Siad Barré en 1991, suivie d'une guerre de chefs de clans et de la montée en puissance des Shebab.

Ces derniers ont contrôlé la capitale somalienne avant d'en être évincés en 2011 par les troupes de l'Union africaine (UA) qui soutiennent le fragile gouvernement somalien. Ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent leurs opérations.
(AFP, 2 janvier 2021)

La Turquie assure qu'elle ne renverra pas les Ouïghours en Chine

Le chef de la diplomatie turque a affirmé mercredi qu'Ankara n'allait pas renvoyer des Ouïghours musulmans en Chine, malgré la ratification par Pékin d'un traité d'extradition qui inquiète les membres de cette communauté réfugiés en Turquie.

"Il est incorrect de dire que (la ratification par Pékin) signifie que la Turquie va renvoyer les Ouïghours en Chine", a déclaré Mevlüt Cavusoglu lors d'un point presse avec des journalistes à Ankara.

"Cela ne s'applique qu'à des personnes coupables (de crimes). Dans le passé, il y a eu des demandes pour le renvoi en Chine d'Ouïghours se trouvant en Turquie. La Turquie n'a pas appliqué ces mesures", a ajouté le ministre des Affaires étrangères.

Le Parlement chinois a ratifié samedi un traité d'extradition signé en 2017 avec Ankara, un texte que Pékin veut notamment utiliser pour accélérer le retour de certains Ouïghours musulmans soupçonnés de "terrorisme" et réfugiés en Turquie.

Le Parlement turc n'a pas ratifié ce texte, mais la mesure annoncée par Pékin a provoqué l'inquiétude parmi les dizaines de milliers d'Ouïghours réfugiés en Turquie, notamment à Istanbul.

La Turquie a des liens linguistiques et culturels avec les Ouïghours, des musulmans parlant une langue turcique. Ankara a ainsi longtemps été l'un des principaux défenseurs de leur cause sur la scène internationale, avant de mettre ses critiques en sourdine afin de ménager ses intérêts économiques.

Des articles de presse ont même accusé la Turquie de discrètement expulser déjà des Ouïghours vers la Chine, notamment via des pays tiers.

La Chine a engagé dans sa région du Xinjiang (nord-ouest) une politique de surveillance maximale des Ouïghours après de nombreux attentats meurtriers commis contre des civils. Pékin accuse la mouvance séparatiste et islamiste ouïghoure.

Selon des experts étrangers, les autorités chinoises ont interné au moins un million de personnes, notamment ouïghoures, dans des "camps". Pékin parle de "centres de formation professionnelle".

Nombre d'Ouïghours réfugiés en Turquie sont sans nouvelles de leurs proches internés dans ces structures.

Mercredi, une vingtaine d'Ouïghours s'étaient rassemblés pour le neuvième jour consécutif devant le consulat chinois d'Istanbul pour demander des nouvelles de leurs parents.

Inquiets, ils ont aussi appelé Ankara à ne pas ratifier le traité avec la Chine.

"Nous sommes très préoccupés. Nous espérons que l'Etat (turc) n'approuvera pas cela", a ainsi déclaré à l'AFP Omer Faruh, un Ouïghour dont la mère et les enfants sont détenus en Chine.
(AFP, 30 déc 2020)

Libye: la Turquie menace de répondre à toute attaque de ses forces par Haftar

La Turquie répondra à toute attaque de l'homme fort de l'Est de la Libye, le maréchal Khalifa Haftar, contre ses forces présentes dans ce pays en guerre, a déclaré le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, lors d'une visite à Tripoli.

"Le criminel de guerre, le meurtrier qu'est Haftar et ses forces doivent savoir qu'ils seront considérés comme des cibles légitimes en cas d'attaque contre les forces turques" qui soutiennent le Gouvernement d'union nationale (GNA) dans le conflit en Libye, a indiqué tard samedi le ministre, deux jours après des déclarations belliqueuses du maréchal à l'encontre d'Ankara.

"S'ils franchissent ce pas, ils ne pourront trouver aucun endroit pour fuir (...) tout le monde devrait revenir à la raison", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.

Le soutien militaire turc a permis aux forces pro-GNA de repousser et de mettre en échec en juin 2020 une offensive des pro-Haftar lancée en avril 2019 pour s'emparer de la capitale libyenne Tripoli. Le GNA, basé à Tripoli et reconnu par l'ONU, contrôle depuis l'ensemble du nord-ouest du pays.

Jeudi, Khalifa Haftar a appelé à "chasser l'occupant" turc. Il n'y aura "pas de paix en présence d'un colonisateur sur nos terres", a dit le maréchal libyen soutenu lui par la Russie et les Emirats arabes unis.

Le même jour et à l'occasion du 69e anniversaire de l'indépendance du pays, le chef du GNA, Fayez al-Sarraj, a appelé ses compatriotes à "tourner la page des désaccords pour aboutir à la stabilité".

Malgré la multitude de séries de pourparlers interlibyens pour sortir le pays de la crise, rendues possibles par un cessez-le-feu signé en octobre sous l'égide de l'ONU et globalement respecté, les déclarations belliqueuses se multiplient.

Au premier jour de sa visite à Tripoli samedi, le ministre turc a discuté avec des responsables libyens des moyens de riposter à une éventuelle nouvelle offensive de Haftar, selon un communiqué du Haut Conseil d'Etat (HCE, pro-GNA).

"Ce qui compte c'est que tout le monde contribue à une solution politique. Toute autre action ne pourra qu'être mauvaise", a-t-il déclaré samedi soir.

Le Parlement turc a adopté mardi une motion prolongeant de 18 mois l'autorisation de déployer des "militaires" en Libye, pays plongé dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
(AFP, 29 déc 2020)

Le ministre turc de la Défense se rend en Libye

Le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, est arrivé samedi en Libye, avec des responsables de l'armée, afin d'inspecter les unités militaires turques présentes dans le pays, a annoncé le ministère.

Cette visite inattendue survient au lendemain de l'appel du maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'est de la Libye, à "chasser l'occupant" turc, alors que des pourparlers sont en cours pour sortir le pays de l'impasse.

La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, et deux autorités s'y disputent le pouvoir: le Gouvernement d'union nationale (GNA) à Tripoli, reconnu par l'ONU et soutenu par la Turquie, et un pouvoir incarné par Khalifa Haftar, soutenu par la Russie et les Emirats arabes unis.

Le soutien turc au GNA, notamment par l'envoi de conseillers militaires et de drones, lui a permis d'infliger une série de défaites aux portes de Tripoli aux forces du maréchal.

Le parlement turc a adopté mardi une motion prolongeant de 18 mois l'autorisation de déployer des militaires en Libye, où l'intervention d'Ankara aux côtés du gouvernement de Tripoli a inversé le cours du conflit.

Le maréchal Haftar a affirmé vendredi qu'il n'y aurait "pas de paix en présence d'un colonisateur sur nos terres", dans un discours à l'occasion du 69e anniversaire de l'indépendance du pays, tandis que le même jour, le chef du GNA, Fayez al-Sarraj, appelait depuis Tripoli ses compatriotes à "tourner la page des désaccords pour aboutir à la stabilité".

Un cessez-le-feu signé en octobre sous l'égide de l'ONU et globalement respecté depuis a permis aux parties rivales de retourner à la table des négociations.
(AFP, 26 déc 2020)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Ankara appelle Athènes à "régler les problèmes"

La Turquie a dit lundi vouloir "régler les problèmes" avec la Grèce après la reprise du dialogue entre les deux pays, interrompu il y a cinq ans, pour désamorcer la crise qui les oppose au sujet des hydrocarbures en Méditerranée orientale.

Des responsables grecs et turcs se sont réunis à Istanbul pour des "contacts exploratoires" en lien avec les différends qui opposent Ankara à Athènes, réactivant un mécanisme d'échanges qui avait été suspendu en 2016 sur fond d'aggravation des tensions.

"Régler tous les problèmes, y compris ceux en mer Egée, est possible et notre volonté pour y parvenir est entière. La paix et la stabilité régionales sont dans l'intérêt de tous", a déclaré sur Twitter le porte-parole du président Recep Tayyip Erdogan, Ibrahim Kalin, à l'issue des discussions.

Signe toutefois de la méfiance qui règne entre la Turquie et la Grèce après plusieurs années de crispations, Athènes a signé lundi un contrat pour l'achat de 18 avions de combat Rafale à la France, une décision prise notamment en réaction à la multiplication des démonstrations de force turques en Méditerranée orientale.

Faisant fi des mises en garde de l'Europe, Ankara a en effet organisé ces derniers mois plusieurs missions d'exploration gazière dans des eaux grecques, provoquant une crise diplomatique d'une ampleur inédite depuis 1996, année où les deux pays membres de l'Otan ont frôlé la guerre.

Mais après l'annonce de sanctions européennes contre Ankara le mois dernier, M. Erdogan a multiplié les gestes d'apaisement et appelé la Grèce à discuter.

Des sources diplomatiques turques ont déclaré à l'AFP que les contacts exploratoires se poursuivraient à Athènes, sans toutefois donner de date.

- "Casus belli" -

Si la Grèce avait fait part ces derniers jours de son "optimisme" et de son "espoir" et la Turquie salué l'"atmosphère positive", aucune avancée majeure n'était attendue à ces pourparlers.

En effet, signe de l'abysse qui les sépare, les deux pays n'avaient même pas réussi à se mettre d'accord sur la liste des sujets à aborder lundi.

Athènes souhaitait uniquement discuter de la délimitation du plateau continental de ses îles en mer Egée. Mais Ankara voulait élargir les pourparlers à la définition des zones exclusives économiques et de l'espace aérien des deux Etats.

Par ailleurs, le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu, a dénoncé vendredi les "provocations" de la Grèce qui a évoqué le doublement de l'étendue de ses eaux territoriales en mer Egée, un sujet explosif que la Turquie qualifie de "casus belli".

En dépit des désaccords, l'UE a favorablement accueilli la reprise du dialogue entre les deux pays, y voyant un "signal positif" pour les relations entre Ankara et Bruxelles après des mois de tensions.

En décembre, les dirigeants de l'UE, réunis en sommet, avaient décidé de punir la Turquie pour ses actions "illégales et agressives" en Méditerranée contre la Grèce et Chypre.

Le sommet de l'UE a adopté des sanctions censées viser des responsables impliqués dans les activités d'exploration menées par la Turquie en Méditerranée orientale.

- Ile de toutes les tensions -

L'exploration gazière de la Turquie dans des zones maritimes disputées avec la Grèce et Chypre empoisonne ses relations avec ses voisins méditerranéens depuis des mois.

La crise entre Athènes et Ankara s'est intensifiée avec l'envoi en août par la Turquie du navire de recherches sismiques Oruç Reis dans des zones disputées, notamment près de l'île grecque de Kastellorizo proche du rivage turc.

La Grèce a accusé Ankara de violations de ses frontières maritimes, mais la Turquie estime que la présence de cet îlot ne saurait justifier son exclusion d'un large pan de la Méditerranée orientale riche en gisements gaziers.

Toutefois, dans un apparent geste d'apaisement, Ankara a annoncé fin novembre le retour au port de l'Oruç Reis.

Pour nombre d'analystes, la Turquie s'efforce de calmer les tensions avec l'Europe en raison de ses difficultés économiques, aggravées par la pandémie due au nouveau coronavirus et à cause de l'élection aux Etats-Unis du président Joe Biden.

Ankara s'attend en effet à un durcissement de Washington à son égard, alors que M. Erdogan avait développé avec Donald Trump une bonne relation personnelle.

Le département d'Etat américain a d'ailleurs salué la reprise des pourparlers turco-grecs. "Nous soutenons tous les efforts visant à réduire les tensions en Méditerranée orientale", a déclaré sur Twitter le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price.
(AFP, 25 janvier 2021)

Athènes demande l'aide de l'UE pour le retour de migrants en Turquie

La Grèce a demandé jeudi l'aide de l'Union européenne pour "le retour immédiat" en Turquie voisine de près de 1.500 migrants déboutés du droit d'asile par les autorités grecques, qu'Ankara refuse de recevoir.

Cette "requête" grecque a été soumise à la Commission européenne et à Frontex, l'Agence européenne de surveillance des frontières extérieures de l'UE, et concerne "des migrants de pays tiers (non européens ndlr) qui n'ont pas droit à la protection internationale", selon le ministère grec des Migrations et de l'Asile.

Ces demandeurs d'asile déboutés vivent actuellement dans les camps d'accueil et d'enregistrement des îles grecques situées près des côtes turques: 995 personnes à Lesbos, 180 à Chios, 187 à Kos et 128 à Samos, précise un communiqué ministériel.

"L'Europe doit établir un mécanisme commun pour répondre à ce problème dans le cadre du nouveau pacte (européen) sur l'asile, mais aussi mettre en oeuvre la nécessaire procédure opérationnelle légale pour permettre ces retours", a souligné dans un communiqué Notis Mitarachi, ministre grec des Migrations et de l'Asile.

En vertu de la déclaration commune UE-Ankara de 2016 établie après la crise migratoire de 2015 pour dissuader les migrants de venir en Europe, la Turquie est tenue de prendre en charge les demandeurs d'asile déboutés en Grèce. En échange, l'UE doit soutenir financièrement Ankara.

Mais la Turquie accuse l'UE de ne pas avoir rempli ses obligations alors que 3,6 millions de réfugiés en majorité syriens vivent sur son territoire.

Athènes soutient que seuls 139 retours ont été effectués en 2020 avant qu'Ankara n'arrête ce processus en mars à cause de la pandémie de coronavirus.

"Nous attendons que la Turquie intensifie ses efforts en vertu de la déclaration commune", a indiqué Notis Mitarachi, soulignant que "premièrement", Ankara doit empêcher les bateaux-passeurs de quitter les côtes turques vers la Grèce et l'Europe.

"Deuxièmement", Ankara "doit accepter le retour des migrants sur la base de la déclaration commune UE-Turquie mais aussi des accords bilatéraux de réadmission existants", a dit le ministre.

L'UE a indiqué en décembre avoir affecté la totalité des 6 milliards d'euros promis à la Turquie en 2016. Cet argent, qui ne sera pas versé directement au gouvernement d'Ankara, vise à financer des projets spécifiques en Turquie pour répondre aux besoins des réfugiés.
(AFP, 14 janvier 2021)

Turquie et Grèce reprendront les discussions sur leur différend maritime le 25 janvier

La Grèce et la Turquie, deux membres de l'Otan, vont reprendre le 25 janvier des discussions exploratoires en vue de régler leur dispute au sujet de l'exploration d'hydrocarbures en Méditerranée orientale, a annoncé lundi le ministère turc des Affaires étrangères.

"La 61e session de discussions exploratoires se tiendra à Istanbul le 25 janvier 2021", a annoncé le ministère dans un communiqué. Les pourparlers sont interrompus depuis 2016.

Plus tôt dans la journée, le ministre turc des Affaires étrangères turc Mevlut Cavusoglu avait, lors d'une conférence de presse à Ankara, invité la Grèce à organiser "la première réunion en janvier".

Son homologue grec avait indiqué ne pas avoir reçu d'invitation officielle d'Ankara, mais s'était dit prêt à entamer des pourparlers sur la délimitation du plateau continental et les zones économiques exclusives.

En décembre, les dirigeants de l'Union européenne, réunis en sommet à Bruxelles, ont décidé de sanctionner les actions "illégales et agressives" de la Turquie en Méditerranée contre la Grèce et Chypre.

Le sommet de l'UE a adopté des sanctions individuelles censées viser des noms impliqués dans les activités d'exploration menées par la Turquie en Méditerranée orientale.

Ces travaux d'exploration gazière menés par la Turquie dans des zones maritimes disputées avec la Grèce et Chypre étaient depuis des mois au centre de tensions.

La crise entre Athènes et Ankara s'est intensifiée avec le déploiement en août par la Turquie du navire de recherche sismique Oruç Reis dans les zones disputées.

Dans un apparent geste d'apaisement, Ankara a annoncé fin novembre le retour au port de l'Oruç Reis.

Depuis plusieurs semaines, les responsables turcs multiplient les appels au dialogue avec les Européens pour régler les sujets de tension, notamment la dispute maritime gréco-turque.

M. Cavusoglu devrait évoquer le différend maritime avec la Grèce lors de son entretien mardi avec les ambassadeurs des pays de l'UE en poste à Ankara. Il doit également se rendre à Bruxelles le 21 janvier.

Ce déplacement fera suite à un entretien téléphonique dimanche entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

L'UE souhaite une relation constructive avec la Turquie sur la base d'une coopération et veut engager la désescalade des tensions avec Ankara, a assuré la Commission européenne.

"La Turquie a voulu tourner une page dans ses relations avec l'UE, mais le président Erdogan a noté qu'en raison des caprices de certains Etats membres et des problèmes artificiels qu'ils créent, cela n'a pas été possible en 2020", a déclaré la présidence turque dans le compte-rendu de l'entretien avec Mme von der Leyen publié sur Twitter.
(AFP, 11 janvier 2021)

Le président chypriote prêt à discuter pour débloquer les négociations

Le président chypriote Nicos Anastasiades a indiqué lundi à l'émissaire des Nations unies pour Chypre être prêt à participer à une conférence informelle avec le Royaume-Uni, la Grèce et la Turquie pour débloquer les négociations sur une réunification de l'île, selon des responsables.

Les dernières négociations officielles entre Chypriotes-grecs et Chypriotes-turcs menées sous l'égide de l'ONU ont échoué en juillet 2017. La Turquie, la Grèce et le Royaume-Uni --"garants" de l'indépendance de Chypre depuis 1960-- en faisaient déjà partie.

Chypre est divisée depuis l'invasion en 1974 du tiers nord par l'armée turque en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce. Ce petit territoire, baptisé "République turque de Chypre-Nord" (RTCN), est reconnu uniquement par Ankara.

La République de Chypre, seule reconnue internationalement, est membre de l'Union européenne et exerce son autorité sur la partie sud de l'île méditerranéenne.

L'émissaire des Nations unies Jane Holl Lute, en visite pour la deuxième fois à Chypre depuis décembre, s'est entretenue avec M. Anastasiades avant de franchir la zone tampon pour rencontrer le dirigeant de la RTCN, Ersin Tatar, élu en octobre et partisan d'une solution à deux Etats plutôt qu'une réunification de Chypre.

"Durant cette entretien, le président de la République s'est dit prêt à participer à une conférence informelle" 5+ONU, a indiqué le porte-parole du gouvernement chypriote Kyriacos Koushios.

M. Anastasiades espère que cette conférence "aboutira à la reprise des discussions, dans le but de trouver une solution au problème chypriote", a ajouté le porte-parole.

Mme Lute a dit à M. Anastasiades que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, souhaitait que cette rencontre ait lieu en février.

"J'ai l'intention de réunir les parties et les puissances garantes à une conférence informelle dès que possible en 2021", a récemment assuré dans un rapport M. Guterres au Conseil de sécurité de l'ONU.
(AFP, 11 janvier 2021)

Immigration / Migration

La Belgique veut expulser un imam turc accusé de propos homophobes

Le gouvernement belge a délivré un ordre de quitter le territoire à un imam turc exerçant dans une mosquée du nord néerlandophone de la Belgique, auquel il est reproché d'avoir tenu des propos homophobes sur les réseaux sociaux, a-t-on appris jeudi des source officielle.

"En tant qu'imam, vous avez une fonction exemplaire, surtout si vous avez déjà obtenu le droit de travailler en Belgique. Quiconque refuse de respecter nos valeurs doit en subir les conséquences", a expliqué dans un communiqué le secrétaire d'Etat à l'Asile et à la Migration, Sammy Mahdi.

Ce refus de renouvellement d'un permis de séjour a été notifié mercredi à l'intéressé, qui dispose de 30 jours pour quitter la Belgique.

La décision, prise à la mi-décembre et confirmée à la mi-janvier après son audition par les services de l'immigration, peut toutefois donner lieu à un recours, a-t-on précisé au cabinet de M. Mahdi.

Cet imam, dont l'identité n'a pas été précisée, se voit reprocher d'avoir "diffusé des messages haineux à l'intention de la communauté LGBT" (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres), notamment sur FaceBook. "Les réactions montrent qu'ils incitent à la haine", souligne le communiqué.

Selon une source proche du dossier, ce responsable religieux exerce à la mosquée Yesil Camii fréquentée par la communauté turque à Houthalen-Helchteren, dans la province du Limbourg en région flamande.

La mosquée est désormais la cible d'une demande de suspension de son agrément par la Flandre. Elle faisait partie des lieux de culte "reconnus" par les autorités régionales, c'est-à-dire pouvant bénéficier de financements publics.
(AFP, 28 janvier 2021)

Manifestation à Bruxelles: plus d’une centaine d’arrestations

Une manifestation contre «la justice de classe et la justice raciste» a eu lieu dans le centre de Bruxelles. Au cœur des revendications: «La mort d’Ibrahima, d’Adil, de Mehdi, de Lamine, de Mawda et des autres». Plus de 100 personnes ont finalement été interpellées.

Ils étaient 150, selon les organisateurs, à répondre à l’appel à la manifestation «Stop à la justice de classe! Stop à la justice raciste!» au Mont des Arts, dans le centre de Bruxelles ce dimanche.

Pour rappel, la Ville de Bruxelles avait refusé d’autoriser la manifestation pour «les raisons sanitaires ainsi que la non-garantie des organisateurs de limiter l’événement à 100 participants.» Les organisateurs (plusieurs organisations antiracistes et/ou de gauche radicale) avaient déjà essuyé un premier refus d’autorisation le 5 décembre dernier. Quelques minutes avant la manifestation nous apprenions auprès des organisateurs et de la police que l’événement était finalement autorisé par le bourgmestre Philippe Close (PS), et ce pendant 45 minutes.

Le dispositif policier déployé pour l’occasion était particulièrement conséquent. D’après une source policière, la zone de police aurait mobilisé pas moins de 12 pelotons pour superviser la manifestation. Une information que refuse de confirmer ou d’infirmer Ilse Van de Keere, porte-parole de la zone de police Polbru. Peu avant la manifestation, des fourgons de police, des canons à eau ainsi que la police montée, ont en tout cas été observés en nombre au niveau de la place des Palais.

La protestation était initialement annoncée en réaction face à la condamnation de 17 syndicalistes à Liège et le non-lieu requis par le parquet de Bruxelles dans «l’affaire Adil». Mais plus globalement, ce rassemblement avait pour but de dénoncer «la justice de classe et la justice raciste» dans un contexte tendu entre les forces de l’ordre et une certaine partie de la population. Principal slogan entonné par les manifestants «police partout, justice nulle part». Au cœur de leurs revendications: «La mort d’Ibrahima, d’Adil, de Mehdi, de Lamine, de Mawda et des autres».

Certains sont venus de loin pour participer à la protestation et «dénoncer les violences policières et de manière générale les abus de la police», comme Siham et Sylvain enseignants à Liège. «Les policiers impliqués dans ces différentes affaires devraient être jugés comme des citoyens, ce qui n’est pas le cas», selon ces jeunes trentenaires.

Anthony également présent, s’est déplacé pour son «pote» Ibrahima, avec qui il jouait au foot. Ce jeune Bruxellois de 21 ans, ressent aussi un sentiment d’injustice: «Quand ce genre d’affaire éclate avec des gens d’une autre ethnie, on dirait que l’appareil judiciaire ne se met pas en route de la même manière». Et d’ajouter: «Dans certains quartiers, on a peur de se faire contrôler par la police et de se retrouver dans ses locaux».
(Belga, 24 janvier 2021)

150 heures de travaux d'intérêt général pour avoit menacé Zuhal Demir

Le tribunal correctionnel de Tongres a condamné vendredi un Genkois de 24 ans à 150 heures de travaux d'intérêt général et à une amende de 800 euros pour avoir menacé la ministre flamande Zuhal Demir.

S'il n'exécute pas ces travaux dans les temps, il pourrait écoper de 15 mois de prison. Après la nouvelle reconnaissance des communautés religieuses locales annoncée en novembre dernier par le ministre flamand Bart Somers, sa collègue avait posté un message sur Facebook avec des commentaires acerbes sur les mosquées de la Diyanet. Le prévenu, originaire de Turquie, était parvenu sur le site de Mme Demir et lui avait envoyé, via ce site, un courriel de menaces en turc qui était parvenu au cabinet de la ministre. Dans son courriel, le jeune homme ordonnait à la ministre de se taire, sous peine d'être violée ou d'être attaquée à son domicile.

Les enquêteurs avaient réussi à mettre la main sur l'individu grâce à son adresse IP. Ce chômeur de 24 ans vit non loin de Zuhal Demir. Il a été condamné à 150 heures de travail alors que le ministère public en avait requises 80. "En infligeant une peine plus longue et une peine de substitution de 15 mois de prison, le tribunal a tenu compte de la nature des menaces et du ton particulièrement désagréable du Genkois à l'égard d'une femme politique qui ne partage pas son avis."

Le téléphone portable du prévenu qui a servi a envoyé le mail a été confisqué. Il devra aussi dédommager Mme Demir à hauteur de 500 euros.

"Le tribunal a envoyé un signal disant que les femmes ne doivent pas accepter cela", a commenté la ministre. "La façon dont cet individu voulait réduire une femme au silence est hallucinante. Nous ne pouvons pas laisser passer sans rien dire l'étalage de violence sexuelle dans ses menaces. Quant aux 500 euros de dédommagement, je vais les reverser à une organisation qui lutte contre les violences sexuelles.
(Belga, 22 janvier 2021)

Génocide et Karabakh: Emir Kir s'abstient

Emir Kir, bourgmestre de Saint·Josse et député fédéral, n'est plus tenu par les engagements de son ex-parti, le PS, dont il a été exclu à cause de ses contacts avec des représentants de l'extrême droite turque.

Logiquement, il a brossé la séance d u Parlement qui, le 18 décembre dernier, a adopté deux résolutions communautairement sensibles. La première réclame une solution pérenne au contlit du Haut·Karabakh, tout en déplorant l'intervention militaire dela Turquie et celle de mercenaires étrangers.

La seconde vise à instaurer le 9 décembre comme journée de commémoration des victimes des génocides reconnus par l'Etat belge, dont celui des Arméniens en1915·1917sous l'Empire ottoman.

 Ces deux résolutions ont fortement déplu à la Turquie. Celle sur le Karabakh a été adoptée par 130 oui, 0 non et 12 abstentions, et celle surles génocides par 139 oui, 0 non et deux abstentions. Incorrigible Kir. (Le Vif, 14 Janvier 2021)

Manifestation pour Ibrahima: 116 arrestations et 5 blessés dont 4 policiers
 

La police a procédé à 112 arrestations administratives, dont 30 visées des mineurs, et 4 arrestations judiciaires à la suite de la manifestation pour Ibrahima B., qui a rassemblé environ 500 personnes, mercredi dès 15h00, près du commissariat de la rue de Brabant à Saint-Josse-ten-Noode, a indiqué en soirée Audrey Dereymaeker, la porte-parole de la police de Bruxelles-Nord (Schaerbeek, Saint-Josse-ten-Noode et Evere). Elle ajoute qu'un manifestant a été pris en charge par les ambulanciers sur la place Liedts. De plus, quatre policiers ont été blessés et transportés à l'hôpital. Le calme a pu être rétabli vers 20h00.

La manifestation visait à dénoncer le décès d'un jeune de 23 ans, Ibrahima B., samedi soir dans le cadre d'une interpellation.

De nombreuses dégradations de mobilier urbain et des feux de poubelles ont été constatés à l'issue du rassemblement. Un début d'incendie a été maîtrisé à l'antenne de police située rue Brichaut, dont la vitre et la porte ont été endommagées. Il y a également eu un feu de poubelle contre la porte de garage d'un commissariat situé rue Nicolay. Au total, six véhicules de police ont été dégradés, dont deux au cours de la manifestation. Un tram et des abris bus ont de plus été dégradés sur la place Liedts. Une pharmacie a subi des dommages rue Gallait, de même que des commerces et véhicules stationnés dans les rues de Brabant et d'Aerschot. Une fenêtre et un container-poubelle ont été cassées à l'école maternelle et primaire Sint-Lukaas située rue Verte.

Les pompiers se sont déplacés à quatre reprises, à savoir pour les deux commissariats touchés ainsi que pour un container en feu rue de Brabant et pour un commerce en feu rue Rogier.

Vers 15h45, un groupe s'est dissocié de la manifestation en prenant le tunnel vers la gare du Nord et a été ramené sur le lieu de rassemblement par la police, qui a cadenassé la place. Sabri, un habitant du quartier a assisté à la scène. "On a vu un feu juste en bas de la rue. Il y avait une émeute. Quand une voiture de police est arrivée, ils ont commencé à la caillasser", raconte-t-il.

"Ça va au-delà de la logique des choses", témoigne un autre riverain. "Je ne suis pas pour cette casse. Quand il y a quelque chose, les gens doivent parler mais là c'est la colère qui ne peut plus rester à l'intérieur. Ça sort et ça casse", estime-t-il.

Les organisateurs ont mis fin à la manifestation vers 17h00. Un groupe de 50 à 100 personnes est resté sur les lieux et a commencé à provoquer des incidents vers 17h30. La police a utilisé une autopompe. Au moins deux policiers ont été transportés à l'hôpital entre 18h00 et 18h30. Des heurts sont ensuite survenus place Liedts. Un manifestant a été transporté à l'hôpital. Des policiers ont sécurisé une voie pour le cortège du roi, qui passait par la place. L'autopompe a de nouveau été employée. Le calme était revenu sur la place à 19h30.

La police a continué de poursuivre des personnes dans le quartier de la rue des Coteaux et du parc Josaphat. Elle a encore fait usage d'autopompes.

Ce jeudi, le parquet de Bruxelles indique l'arrestation judiciaire et la privation de liberté de "trois personnes (deux majeurs et un mineur) pour des faits d'incendie volontaire" visant le commissariat de police place Liedts. "Le labo et un expert incendie sont descendus sur les lieux, et les vêtements et les téléphones portables des suspects ont été saisis". Un mineur a également été mis à la disposition du parquet pour des faits de rébellion. Ce bilan est provisoire et reste susceptible d'évoluer, précise le parquet.

Le parquet de Bruxelles a demandé la désignation d'un juge d'instruction pour homicide involontaire dans le cadre de ce décès d'un jeune homme aux mains de la police.

Le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne (Open Vld), a condamné dans la soirée les débordements. "Nous ne pouvons en aucun cas accepter ce qui s'est passé aujourd'hui à Schaerbeek. Des enquêtes sont en cours. Plus de 100 personnes ont été arrêtées. Les émeutiers ne s'en tireront pas impunément", a commenté dans la soirée le ministre sur Twitter alors que la police a procédé à plus d'une centaine d'arrestations.
(RTL INFO avec l'agence Belga, 14 janvier 2021)

Un tiers de la population belge a des origines étrangères

Attention, sujet sensible. Dans une nouvelle fournée de chiffres publiée ce mercredi et intitulée "Statistique d’origines", l’institut belge de Statistique Statbel s’est intéressé au pedigree de la population présente sur le territoire belge enregistrée à l’état civil. Jusqu’à présent, il n’existait pas de base de données centralisée sur ce sujet et accessible au grand public. Pourtant, les questions sont nombreuses : "La demande en chiffres sur l’origine de la population augmente d’année en année. Tant dans le monde académique que chez les décideurs politiques", note l’organisation. L’exercice permet en effet de poser des chiffres objectivés sur un débat bien souvent en proie aux passions et aux impressions plus qu’à l’analyse objective. Il permet aussi de présenter une classification uniformisée de la population issue de l’immigration. Cette publication propose en effet une base commune d’analyse, là où, bien souvent, chacun y va de sa nomenclature, au risque parfois de se perdre.

Une population toujours plus hétérogène

Premier constat : la diversité de la société belge s’accroît toujours davantage. La part des résidents ayant une racine en dehors des frontières nationales n’a cessé de grandir au cours des dix dernières années. En 2010, première année reprise dans les statistiques compilées par l’agence belge, on comptait 25 % de la population issus de la migration inscrite au registre national. Cette proportion reprend les première et deuxième générations. Dix ans plus tard, cette proportion s’élève à 33 %. Statbel précise qu’un résident sur sept n’a pas la nationalité belge.

Quand on regarde plus en détail, on remarque que le nombre de "Belges d’origine belge" (c’est-à-dire dont les deux parents ont la nationalité belge et sont nés en Belgique) a fortement diminué sur la décennie qui vient de se terminer. Le constat apparaît quand on s’intéresse à la proportion qu’ils représentent au sein de la population, mais aussi en valeur absolue. Ils étaient ainsi 8,1 millions en 2010, contre 7,8 millions l’année dernière. Cette diminution se retrouve dans les trois Régions. Cette tranche de la population demeure toujours largement majoritaire mais elle baisse, et, surtout, elle vieillit. Un coup d’œil sur la pyramide des âges montre que deux tiers de la tranche d’âge correspondant à la population active (18-64 ans) est d’origine belge. En revanche, ils sont quasi 9 sur 10 pour les plus de 65 ans (87,3 %).

Les personnes issues de l’immigration viennent donc rajeunir la population. Avec, là aussi, une différence selon les générations. "Les moins de 18 ans sont particulièrement représentés dans la catégorie des Belges ayant une origine étrangère, mais dont la première nationalité est belge", note Statbel. "Nous observons l’inverse chez les 18-64 ans, qui ont, bien souvent, une autre nationalité enregistrée à la base."

La Flandre moins diversifiée

À y regarder de plus près, la photographie des origines de la population présente de grandes disparités selon les Régions.

Sans grande surprise, c’est Bruxelles qui présente la population la plus cosmopolite. Ainsi, dans la capitale, quatre habitants sur dix présentent une origine étrangère et ont la nationalité belge. Près d’un tiers de la population bruxelloise (35 %) n’a pas la nationalité belge, ce qui est nettement plus élevé que les deux autres Régions. La forte présence des fonctionnaires européens vient gonfler cette proportion. "Quand on analyse de plus près les chiffres, on voit qu’à Bruxelles, parmi les personnes non belges, une majorité (62 %) a une nationalité européenne", explique Sophie Vause, démographe chez Myria, le centre fédéral pour la migration. Ainsi, toujours à Bruxelles, seul un habitant sur quatre présente des origines 100 % belges.

C’est en Flandre que le taux d’immigration parmi les nationaux est le plus faible, avec 14 % de sa population d’origine étrangère, contre 23 % en Wallonie. "Cette différence peut notamment s’expliquer par le fait que la Wallonie accueille une plus grande proportion de personnes originaires d’Afrique du Nord et d’Afrique subsaharienne que la Flandre et que parmi cette population, la proportion de personnes de seconde génération, ou de personnes devenues belges est plus importante que parmi d’autres groupes de nationalité", analyse la démographe. (La Libre Belgique, 13 janvier 2021)

L’Autriche expulse un "espion" turc soupçonné d'avoir ciblé des personnalités

Un Italien d'origine turque qui affirme avoir été chargé de tuer des personnalités déplaisant à Ankara a été expulsé d'Autriche alors que son procès doit avoir lieu le 4 février prochain, a-t-on appris auprès de son avocate.

"Les autorités ont considéré qu'il représentait un danger imminent pour la sécurité publique et il a été reconduit à la frontière italienne avant Noël", a indiqué mardi à l'AFP Me Veronika Ujvarosi.

Agé de 53 ans et résidant en Italie, Feyyaz Öztürk est lui-même allé voir les services autrichiens du renseignement pour les prévenir qu'il devait tuer, pour le compte de la Turquie, trois personnalités autrichiennes critiques de la politique du président Recep Tayyip Erdogan, selon le récit en octobre d'une élue visée, Berivan Aslan.

D'après les éléments parus dans la presse locale, il avait également affirmé aux enquêteurs autrichiens avoir livré un faux témoignage à la justice turque ayant conduit à la condamnation en juin d'un employé du consulat américain d'Istanbul.

Le parquet a affirmé à l'AFP avoir ouvert une enquête en septembre, puis l'avoir inculpé pour "intelligence avec une puissance étrangère". Il risque jusqu'à deux ans de prison.

La détention provisoire arrivant à son terme, les autorités autrichiennes ont préféré expulser M. Öztürk, plutôt que de le laisser en liberté sur leur territoire, a précisé l'avocate.

"Mon client va bien et désire revenir en Autriche" pour y être jugé, a expliqué Me Ujvarosi, qui a déposé une demande de levée temporaire de son interdiction du territoire afin qu'il puisse assister à l'audience.

Le tribunal de Vienne a confirmé que la date du procès était maintenue.

Jointe par l'AFP, Mme Aslan, conseillère municipale de Vienne d'origine kurde, a précisé être toujours placée sous protection judiciaire.

La Turquie a démenti toute implication dans cette affaire sans précédent en Autriche, un terrain d'opération des agents étrangers dont les ressortissants n'ont jusqu'à présent jamais été menacés.
(AFP, 12 janvier 2021)

L’ancien porte-parole de l’ambassade turque arrêté pour trafic de stupéfiants

C’est une affaire qui date d’une vingtaine de jours qui a transpiré récemment dans la presse turque avant qu’un tribunal n’interdise à celle-ci d’en dire plus : Veysel Filiz, l’ancien porte-parole de l’ambassade turque à Bruxelles, a été arrêté le 8 décembre à la frontière bulgare avec une centaine de kilos d’héroïne soigneusement cachés dans le coffre de sa voiture. Valeur estimée : 5 millions d’euros.

Figure bien connue à Bruxelles, Veysel Filiz se rendait apparemment en France depuis la Turquie quand les douaniers bulgares ont intercepté sa voiture, sur dénonciation.

Dans un premier temps, M. Filiz a dénoncé un complot contre lui. Il a également saisi en référé un tribunal administratif qui interdit depuis quelques jours à la presse turque de parler de cette affaire. Mais celle-là - alertée par un média en ligne - ne s’est pas privée de révéler les détails préalablement. Ses photos avec plusieurs hauts dirigeants turcs ont été publiées. Et le quotidien laïc Sözcü a même publié le rapport des douaniers. Celui-ci indique que M. Filiz a refusé de faire passer sa voiture au rayon X, arguant de sa protection diplomatique et qu’il n’a pas été en mesure de présenter un document attestant de sa fonction diplomatique, sinon une carte belge expirant en mai 2018.

Disposant de la double nationalité française et turque, l’intéressé a étudié à Strasbourg, a été porte-parole au Parlement turc quand celui-ci était présidé par Bülent Arinç, l’un des cofondateurs du parti de la Justice et du Développement (AKP) qui soutient Erdogan au pouvoir.

Très bien connecté, Veysel Filiz avait réussi à obtenir en 2014 le poste de porte-parole de l’ambassade de Turquie à Bruxelles, où il était très actif. Mais la Sûreté de l’État lui a retiré son habilitation après avoir découvert qu’il harcelait sous une fausse identité sur les réseaux sociaux les journalistes turcs opposés au gouvernement actuel. Depuis, il vivait entre la Belgique, la France et la Turquie, donnait des

interviews aux médias gouvernementaux tout en restant le porte-parole de l’association européenne Emisco, qui lutte contre le racisme antimusulman, l’un des thèmes de prédilection de l’AKP. ( La libre Belgique, Ch. Ly., 28 décembre 2020)





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