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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

45th Year / 45e Année
Mai
 
2021 May
N° 513
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 897 78 71
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

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Deux fondateurs d'Info-Türk et des Ateliers du Soleil, Dogan Özgüden et Inci Tugsavul,
qui ont dû quitter la Turquie après le coup d'état militaire du 12 mars 1971,
remplissent le 11 mai, 50 ans de leur exil politique.
Comme il a été annoncé par Le Monde du 2 juin 1971, leur revue ANT a été interdite par la junte militaire.  Les vingt-cinq journalistes de cette revue socialiste faisaient l'objet de 126 chefs d'accusation et étaient passibles de 800 ans de prison.
Dogan Özgüden, qui risquait une peine de 180 ans de prison, était également passible de la peine capitale sous l'accusation d'avoir également fait partie d'une organisation révolutionnaire. Inci Tugsavul risquait 112 ans de prison au titre de quatorze chefs d'accusation différents.
En raison de leurs activités d'opposition en exil, Özgüden et Tugsavul ont été expulsés de la nationalité turque après le coup d'état militaire du 12 septembre 1980.
En exil, ils se trouvaient parmi les fondateurs de La Résistance démocratique en 1971, Info-Türk et Ateliers du Soleil en 1974 et l'Union pour la Démocratie en 1980.

Titres des évènements du mois
Titles of this month's events


Basın özgürlügü üzerine Hamburg'ta çevrimiçi konferans - 3-5-2021
Doğan Özgüden - İrfan Uçar - Aykan Sever - İrfan Cüre


Droits de l'Homme / Human Rights

Peine de prison requise contre le maire d'Istanbul pour insulte
Rejugé, le mécène Kavala maintenu en détention
Rights and freedoms successively violated in Turkey in April
Police killed 404 civilians in Turkey in 14 years
Joint statement by 78 bars: We don’t give up İstanbul Convention
La police d'Istanbul arrête des dizaines de manifestants du 1er mai

Pression sur les médias / Pressure on the Media

213 journalists stood trial in the first 4 months of 2021

Appel à enquêter en Turquie sur des assassinats de journalistes
Un journaliste de l'agence Anadolu limogé après une question embarrasante
La CEDH condamne à nouveau la Turquie pour la détention de journalistes
Turkish journalist Deniz Yücel charged with ‘degrading’ the country
Turkey ranks highest in world for attacks and threats against female journalists
Police ban journalists from recording police violence
La CEDH condamne de nouveau la Turquie pour violations de la liberté d'expression

Kurdish Question / Question kurde

Nouvelle condamnation pour le leader kurde emprisonné Demirtas
Protest gathering in front of the US Embassy in Brussels
La Cour européenne fustige à nouveau la fédération turque
Un chef militaire kurde syrien tué lors d'une opération turque
Attack on HDP headquarters
L'ONU dénonce un Kurdistan d'Irak "de plus en plus répressif"
Des dizaines de manifestants pro-PKK détenus au Kurdistan irakien
Kobanê Trial of 108 HDP leaders adjourned to May 3

Nouveau raid de l'armée turque dans le nord de l'Irak

Minorités / Minorities

"What happened to enforced disappeared Syriac people?"
"Les Justes turcs, un trop long silence", sur LCP
102nd anniversary of Greek Pontic Genocide
An application by Armenia against Turkey  at ECHR
En Turquie, le génocide arménien reste tabou
Le parlement létton reconnaît le génocide arménien
Prof. Baskın Oran's book on minorities and minority rights in Turkey
L'ambassadeur turc essaie de censurer La Libre Belgique
La déclaration négationniste de l'Assemblée nationale turque
Dans la reconnaissance des génocides, Washington à géographie variable
MP Garo Paylan threatened by nationalist lawmaker over genocide remarks
Genocide investigation against Diyarbakır Bar Association
Les arméniens en Turquie font profil bas après la reconnaissance du génocide
Commémorations 2021 du Génocide des Arméniens à Bruxelles
Le président Joe Biden a reconnu le génocide arménien

Politique intérieure/Interior Politics

Les ignorants et les corbeaux - Ragip Duran

Les accusations d'un chef mafieux secouent le gouvernement
Les déclarations d’un chef mafieux déstabilisent le gouvernement turc
Quand les mafiosis deviennent des personnalités importantes
Plainte d'Erdogan contre une opposante qui l'a comparé à Netanyahu
Un ancien rival d'Erdogan lance un nouveau parti politique
Enquête contre le maire d'Istanbul pour "irrespect" envers un sultan
"Canal Istanbul": Erdogan s'accroche à son projet "fou" malgré les critiques

Forces armées/Armed Forces

Des mercenaires syriens ont été "exploités" en Libye et au Nagorny Karabakh
84 retired admirals summoned to depose over ‘Montreux declaration’

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

La mosquée de la place Taksim d'Istanbul inaugurée par Erdogan
Erdogan au pape: il faut mettre fin au "massacre" des Palestiniens par Israël
Les institutions religieuses de plus en plus puissantes en Turquie
Eid al-Fitr prayer at Hagia Sophia after 87 years
Le chef de la diplomatie turque à Ryad, une première depuis l'assassinat

Socio-économique / Socio-economic

La Turquie commande 60 millions de doses du vaccin Pfizer/BioNTech

Finale de la C1 déplacée d'Istanbul à Porto
La Turquie interdit l'importation des déchets à base de polymère
Quand M.Cavusoglu s’occupe des touristes et de la santé publique…
L'aveu de l'échec de la stratégie de la lutte contre la Pandemie
L'UEFA maintient la finale à Istanbul, malgré un nouveau confinement en Turquie
Coronavirus: la Turquie se confine à partir de jeudi soir

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Le PE: Les relations avec la Turquie sont à un niveau «historiquement bas»
Loups gris: Une menace pour la démocratie en Europe
Le Sofagate complique la reprise de relations entre l'UE et la Turquie

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Erdogan pour une "nouvelle ère" plus apaisée avec les Etats-Unis

Washington dénonce les propos "antisémites" d'Erdogan
Erdogan: Biden a "les mains ensanglantées" par son soutien à Israël
US imposes 10-year trading ban on former Halkbank executive Hakan Atilla
Blinken dit espérer une sortie de crise avec la Turquie mais menace de sanctions

Relations régionales / Regional Relations

350 people call for ‘economic, diplomatic pressure on Israel’

Liban: une société turque cesse de fournir du courant, risque de "black-out"
Poutine prône la désescalade, Erdogan une "leçon" contre Israël
Erdogan condamne le "terrorisme" israélien à Jérusalem
Libye: démonstration de force d'un groupe armé à Tripoli
Erdogan veut "élargir" le processus de normalisation avec l'Egypte
L'Arabie saoudite va fermer huit écoles turques

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Atilla Peker and an intelligence officer went to Cyprus to kill Adalı
Accrochage entre des bateaux de pêche turcs et italiens près de Chypre
Erdogan s'en prend à Nicosie après l'échec des pourparlers
Constat d'échec de l'ONU après les discussions sur Chypre

Immigration / Migration

La mort en Belgique d'un, combattant kurde contre Daech


Droits de l'Homme / Human Rights

Peine de prison requise contre le maire d'Istanbul pour insulte

Un tribunal turc a accepté un acte d'inculpation réclamant plus de quatre ans de prison contre le maire d'Istanbul, un rival du président Recep Tayyip Erdogan, pour des propos jugés insultants envers de hauts fonctionnaires, ont rapporté vendredi les médias.

Une peine de prison de 4 ans et un mois a été requise par le procureur contre le maire, Ekrem Imamoglu, pour avoir qualifié "d'idiote" la décision des membres du Haut conseil électoral d'invalider le résultat des élections municipales du 31 mars 2019 qu'il avait remportées.

Alors qu'il avait une avance de 13.000 voix seulement face au candidat du parti au pouvoir soutenu par M. Erdogan lors du scrutin invalidé, M. Imamoglu a devancé son adversaire de près de 800.000 voix lors de nouvelles élections qui s'étaient tenues en juin de la même année.

Affirmant que ses propos contre l'autorité électorale étaient simplement une "critique virulente", M. Imamoglu a rejeté l'accusation d'insulte. Issu du principal parti d'opposition, le CHP (social-démocrate), M. Imamoglu est considéré comme l'un des opposants les plus en vue du président Erdogan.

Il est régulièrement visé par des enquêtes administratives ou judiciaires, la dernière datant du début mai pour avoir eu une attitude "irrespectueuse" en se tenant les mains dans le dos pendant la visite du mausolée d'un sultan.

Souvent décrit par les observateurs comme un potentiel rival de M. Erdogan à la présidentielle de 2023, M. Imamoglu a ainsi infligé une humiliante défaite au chef de l'Etat en mettant fin à 25 ans de règne des islamo-conservateurs à la tête de la plus grande ville de Turquie.
(AFP, 28 mai 2021)

Rejugé, le mécène Kavala maintenu en détention

Un tribunal turc a maintenu vendredi en détention l'homme d'affaires et philanthrope Osman Kavala, une figure de la société civile, à l'ouverture d'un nouveau procès pour des accusations d'implication dans des manifestations antigouvernementales en 2013.

Le tribunal a décidé de maintenir en détention préventive M. Kavala, incarcéré depuis plus de trois ans sans avoir été condamné, ont rapporté les médias turcs. La prochaine audience dans ce procès aura lieu le 6 août. M. Kavala avait été acquitté lors d'un premier procès en 2020, mais une cour d'appel a annulé cette décision en janvier.

Rejugé pour "tentative de renversement du gouvernement" pour son soutien à des manifestations qui ont fait trembler le pouvoir de M. Erdogan en 2013, le philanthrope risque la prison à vie.

M. Kavala est incarcéré à la prison de Silivri, en lisière d'Istanbul, et a assisté par visioconférence à la première audience du nouveau procès. Affirmant que les accusations à son encontre ne se basent "sur aucune preuve", M. Kavala a comparé son procès aux pratiques judiciaires en place sous l'Allemagne nazie. "Priver une personne de sa liberté par le biais d'un abus de pouvoir (...) et induire la justice en erreur en contournant la loi pour le maintien de cette privation font penser à ces pratiques", a-t-il déclaré.

Signe de l'inquiétude que suscite cette affaire à l'étranger, plusieurs diplomates européens, dont les consuls généraux de France et d'Allemagne, ont assisté à l'audience vendredi.

Dans un communiqué conjoint publié jeudi, Paris et Berlin avaient appelé la Turquie à "respecter instamment ses engagements internationaux et à libérer Osman Kavala sans délai", conformément à une décision de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH).

En décembre 2019, la CEDH avait estimé que la détention de M. Kavala poursuivait l'objectif de "le réduire au silence" et "d'intimider d'autres défenseurs des droits de l'homme".

M. Kavala, qui est aussi accusé d'"espionnage" par les autorités turques, a toujours rejeté les accusations portées contre lui. Né à Paris et âgé de 63 ans, M. Kavala est une figure respectée de la société civile en Turquie. Il est surtout connu pour son soutien aux projets culturels portant sur les droits des minorités, la question kurde et la réconciliation arméno-turque.

M. Erdogan décrit régulièrement M. Kavala comme "le représentant en Turquie" du milliardaire américain d'origine hongroise George Soros, une bête noire de plusieurs régimes autoritaires dans le monde. (AFP, 21 mai 2021)

Rights and freedoms successively violated in Turkey in April

The Human Rights Foundation of Turkey (TİHV), Human Rights Association (İHD) and Initiative for Freedom of Expression released their monthly report on violations of freedom of expression in Turkey in April.

While the findings of the report were shared with the public in an online meeting, the meeting was attended by Coşkun Üsterci (Human Rights Foundation of Turkey/ TİHV Secretary General), Ahmet Çiçek (Human Rights Association/ İHD İzmir), Osman İşçi (İHD Ankara Executive Board member), Leman Yurtsever (İHD İstanbul) Abdullah Zeytun (Diyarbakır İHD) and Şanar Yurdatapan (Initiative for Freedom of Expression).

'Violations continued in April'

İHD's Osman İşçi has made the following comments:

"In terms of violations against freedom of expression and the freedom of meeting and demonstration, interventions, detainments, investigations and prosecutions continued in Ankara and surrounding provinces in April 2021.

"Among the violations happening in this period, especially police interventions, access bans, Parliamentary summaries, posters being taken down and prosecutions were observed to have continued. Applications resulting in rights violations continued in April 2021. Effective documentation, reporting and advocacy on such violations are necessary to be made through long-term planning and coordination with other rights organisations."

'April was full of heavy violations'

TİHV's Coşkun Üsterci has said the following:

"April 2021 was a month full of heavy violations in terms of freedom of expression, meeting and organisation. I would like to evaluate the month by highlighting a few incidents:

"The first was the press statements organised by workers and labourers throughout April and the security interventions against them with violence.

"As my colleagues have just stated, many people were detained as a result of such interventions, there were even those injured. The center of such protests and interventions was usually Istanbul.
Interventions against workers

"The security interventions were mostly against the protests and resistances of workers, who were dismissed from work due to being members of professional unions. Thus, not only the freedoms of expression, meeting and demonstration but also the torture ban and mistreatment ban were successively violated. I would like to give two examples on such violations:

"Workers of Migros storage unit in Çayırova district of Kocaeli as well as workers dismissed due to their membership to the Union of Storage, Port, Harbour, Shipyard and Marine Workers organised demonstrations and press statements. Separate events were organised in front of the villa of Migros Chief Executive Board Chairman Tuncay Özilhan in Beykoz, on April 5, 8, and 14. 60 people were detained in total as a result of these press statements, two people were injured. One person's arm was broken after they refused the reverse handcuffing application.

"Another example was the protests of PTT workers, who were dismissed due to being members of the PTT Union. They organised a press statement in Istanbul on April 15 as well. There was a police intervention against it, with violence again. 8 people were detained. However, what was interesting here was this: The police confiscated the cell phones of those detained and deleted the recordings of the police intervention.

'Phones confiscated, visuals deleted'

"The police confiscating the phones and deleting visuals of the intervention constitute another highlight of April. The disproportionate, unlawful, unmonitored violence applied arbitrarily by the police, especially against peaceful meetings and demonstrations, have been increasing for a while.

"These applications were tied to a rule and attempted to be legitimised. The Security General Directorate launched a circular on April 27, 2021 with the title, 'Regarding the Recording of Visuals and Audio' and ordered the prevention of recordings during police interventions, even when legal conditions are there, the circular ordered legal action to be taken against those recording the visuals and audio due to 'violation of privacy.'

"This circular is a worrying development that will result in all crimes committed by security forces, especially torture and mistreatment, committed during arbitrary and unlawful interventions against the right to peaceful meeting and demonstration protected by the Constitution be covered up.
'Banners of the opposition taken down'

"Another worrying development in April 2021 was that even though the opposition parties' main job is to criticise the decisions taken and work done by the ruling power, the banners, posters and ads used by the parties within their right to criticism were taken down either upon Prosecutor orders or court decrees. This is an activity that aims to block the political field against opposition parties.

"For instance, banners prepared by the Leftist Party in Artvin and Edirne, as well as the People's Democratic Party (HDP) in Istanbul and Adana to protest Turkey's withdrawal from the Istanbul Convention were taken down in six places. What's even more striking is that posters prepared by the Republican People's Party (CHP), asking where the 128 billion dollars are and hung on party buildings, were taken down in 7 provinces and 41 districts upon Prosecutor's order.

Interventions against the 1st of May

"On the other hand, interventions against May 1st have already started in April, becoming even more tense due to the measures against the pandemic. 136 people, including three journalists, were detained. 11 people were fined within the Law of Misdemeanor.

"Governorate bans were issued in 8 provinces (Aydın, Denizli, Edirne, Hakkari, İstanbul, Kocaeli, Siirt ve Van) and 2 districts (Gebze ve Kartal) in April, especially between April 15-20, to include May 1st as well. These bans usually lasted between 15 days and 1 month, banning all meetings and demonstrations.

Demonstration ban in Van

"When it comes to Governorate bans, I would like to end my evaluation by pointing out the ongoing meeting and demonstration ban in Van for more than four years. Van Governorate banned all meetings and demonstrations across the province once again for 15 days on April 17, 2021.

"Thus, the continuous protest and demonstration ban applied in the province since November 21, 2016 was extended to 1624 days."
(BIA, 17 May 2021)

Police killed 404 civilians in Turkey in 14 years

“Police officers understand it as a ‘legal duty’ to use guns without hesitation as ‘the first resort’ rather than being ‘the last resort’ in using disproportionate and lethal force,” says a recent report by the Baran Tursun Foundation.
According to the report, the right to life of 404 people were violated in the period of 2007-2020. 93 of them were children.

Prepared by Dr. Günal Kurşun and Mehmet Tursun, the
"Report of Violations of Right to Life as a Result of Disproportionate Use of Force by Law Enforcement Officials - They Didn't Have to Die" has noted, "Instead of including most suspects who opposed the law of misdemeanors into the trial process; interpreting abstract concepts such as 'Foresight, Reasonable Suspicion and Appreciation' according to their own logic, the suspect police punished more than 400 civilians with death at the scene."

The report on violations of right to life as a result of disproportionate use of force by law enforcement officials covers the 14-year period starting from 2007. The reason behind the documentation since 2007 is that with the Law No. 5681 dated 02.06.2007, some amendments were made in the Article 16 of the Law of Police Powers (LPP) No. 2559 and the authority of the law enforcement to use weapons has been extended by this amendment.

'Serious perceptions in society'

In its summary, the report has shared the following commentary:

"In cases that resulted in the deaths of civilians, including children and women, the right to life of the suspects was abolished although there was no attack and violence against the police, no armed conflict with the police, no response to the government's influence and actions with weapons, and no violence and rape that endanger the life and property of others.

"As a result of these severe violations of rights, serious perceptions have emerged in the society that law Enforcement Officials can at any time use violence, shoot with a gun, and kill anyone who continues his daily life or opposes the Law of Misdemeanors.

"The society has a strong perception both about the violations of the right to life and that the disproportionate force exerted by the police against the awareness of claiming rights and social reflexes in the society goes unpunished. The fact that administrative mechanisms ignore the obligation of law Enforcement Officials to comply with the 'proportionality and necessity' criteria of international human rights law, and the perception of protecting and guarding the criminal created by the statements of bureaucrats in executive positions play an important role in the formation of these perceptions."
'Guns used as the first resort'

The report has also noted:

"With the amendments made in the Law of Police Powers in 2007 and 2015, it is observed that violations of the right to life have increased significantly as a result of the police officers resorting to their increased powers in using firearms without hesitation.

"As the law stipulates, the police officers, who should use their gun as 'the last resort', attribute some meaning to abstract concepts that they are not trained enough such as reasonable doubt, foresight, and discretion, and they use their gun in a fatal way almost as 'the first resort'.

"Instead of including those who opposed the Law of Misdemeanors to the judicial process, they punished hundreds of suspects with death without trial, with abstract concepts such as reasonable doubt, foresight and discretion, to which each police officer attributes the meaning in his mind."

Joint statement by 78 bars: We don’t give up İstanbul Convention

On the occasion of the 10th anniversary of the İstanbul Convention, the chairs of 78 bar associations have released a joint statement.

Marking yesterday's anniversary (May 11), the statement of the bar chairs has raised concerns about Turkey's withdrawal from the Convention by a Presidential decision, briefly saying, "We respectfully declare that the İstanbul Convention is in force, that we have not given up the İstanbul Convention and that we will keep on waging our legal struggle."

The statement of the bar association chairs has stressed that the decision of withdrawal will deprive women of their protection.

Underlining that it is not possible to withdraw from the Convention by a Presidential decision, the bar chairs have briefly stated the following:

'It is against the law'

"We reiterate that withdrawing from the Convention by a Presidential Decision is against the law, the Constitution and international treaties.

"In a period when we are raising our demands for an effective implementation of the İstanbul Convention with its all provisions as a Convention which views violence against women as a result of gender inequality and discrimination and considers violence against women to be a human right violation, it is unacceptable that Turkey has withdrawn from the İstanbul Convention 'in an unlawful manner.'

'Do your duty, withdraw the decision'

"The duty of the state is to protect the rights of individuals, to protect their lives and to provide them with an environment free of violence and the right to life by eliminating inequality and discrimination.

"We call on the authorities to duty to withdraw the decision that will make us women vulnerable; we respectfully share it with the public that the İstanbul Convention is still in effect, that we have not given up the İstanbul Convention and that we will keep on waging our legal struggle." (BIA, 12 May 2021)


La police d'Istanbul arrête des dizaines de manifestants du 1er mai

La police turque a arrêté samedi plus de 200 personnes qui essayaient de défiler pour le 1er mai à Istanbul, malgré une interdiction de manifester édictée pour cause de pandémie de coronavirus.

Les manifestants ont été arrêtés alors qu'ils tentaient de rejoindre la place Taksim, lieu habituel de contestation, ainsi que dans d'autres quartiers dont la populaire avenue Istiklal, ont constaté des correspondants de l'AFP.

Les services du gouverneur d'Islanbul ont indiqué que 212 personnes avaient été arrêtées.

Des policiers ont violemment repoussé un groupe avec leurs boucliers, tandis que d'autres traînaient des manifestants au sol, selon un correspondant de l'AFP.

La Turquie a mis en place un confinement strict depuis le 29 avril à cause d'une troisième vague épidémique qui tue un nombre record de malades chaque jour. Au moins 394 personnes sont mortes du Covid-19 vendredi, selon les autorités.

Les arrestations lors de la fête du travail du 1er mai sont monnaie courante en Turquie.

La place Taksim est un lieu de rassemblement le 1er mai, avec des affrontements fréquents, depuis que 34 personnes y avaient été tuées le 1er mai 1977, lors d'une période agitée de l'histoire moderne de la Turquie.

Au moins 11 personnes ont également été arrêtées à Ankara après avoir tenté de défiler samedi, ont rapporté les médias locaux.
(AFP, 1er mai 2021)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

213 journalists stood trial in the first 4 months of 2021

Working for press freedom under the roof of P24 Platform for Independent Journalism, Expression Interrupted has published its first Freedom of Expression and the Press Agenda report.

The Expression Interrupted report has shown that during the first four months of 2021, a total of 213 journalists stood trial in Turkey. 20 journalists were sentenced to a total of 57 years and 10 months in prison. By the end of April 2021, at least 68 journalists were in prison.

The report has also asserted that "despite President and ruling AKP Chair Recep Tayyip Erdoğan's pledge that 2021 would be a 'year of reform' and the announcement of the government's Human Rights Action Plan, the dramatic developments that unfolded during the first months of the year proved that expectations of improvement in the area of human rights and democratic rights in Turkey are not likely going to be fulfilled soon."

Indicating that the deterioration in press freedom and freedom of expression in Turkey, which particularly worsened in the aftermath of the attempted coup of July 15, 2016 and the subsequent declaration of a State of Emergency, continued unabated in 2021, the report has said that according to the 2020 statistics issued by the European Court of Human Rights (ECtHR), Turkey ranked first among Council of Europe member states in terms of violations of the right to freedom of expression in 2020; as well as ranking 153rd among 180 countries in the 2021 World Press Freedom Index compiled annually by Reporters Without Borders (RSF).

The report has also underlined that the ECtHR's Osman Kavala and Selahattin Demirtaş judgments, which became final in May 2020 and December 2020, respectively, have yet to be implemented by Turkey despite numerous calls by the Council of Europe.

Some of the main findings of the report are as follows:

Number of jailed journalists now below 70, but...

"The report found that during the said period, the number of imprisoned journalists in Turkey has fallen below 70 for the first time since 2016.

"According to the Expression Interrupted database, there are currently 68 journalists in prison in Turkey whereas in the beginning of the year, the number was 87.

"However, the report stresses that the reason behind the declining number of journalists in prison is not due to a lessening of the judicial harassment faced by journalists but rather to the fact that a majority of the journalists who have been released from prison since the beginning of 2021 were released because they have completed the execution of their respective sentences and most of them have remained behind bars for almost five years.

"Among them were Ahmet Altan, who was released in April based on a decision by the Supreme Court of Appeals after spending 4 years and 7 months in pre-trial detention; and Büşra Erdal, a former courthouse reporter for Zaman daily, who was also released last month after remaining behind bars for 4 years and 8 months, serving a 6-year-and-3-month sentence.

213 journalists stood trial, 20 given prison terms

"The report also notes that despite the decrease in the number of imprisoned journalists, there has been no notable decline in the number of journalists facing prosecution in Turkey.

"According to the report, during the first four months of 2021, a total of 213 journalists and media professionals appeared in court in at least one court case against them. During the same period, at least 107 court cases against journalists were pending while at least 16 journalists faced new indictments.

"In the trials that concluded during this period, a total of 20 journalists, including Müyesser Yıldız, İsmail Dükel, İnan Kızılkaya, Alican Uludağ and Hakan Aygün, were sentenced to a combined 57 years and 10 months in prison on various charges.

"The sentences given to former Özgür Gündem editors and executives Eren Keskin, İnan Kızılkaya, Zana (Bilir) Kaya and Kemal Sancılı in the 'Özgür Gündem main trial,' which was one of the major press trials that also concluded during this period, amounted to 21 years in total.

"The trial court argued in its reasoned judgment that there was 'a need for a genuine and national outlook on human rights' and that the defendants 'used human rights advocacy as a veil.'

"The report underlines that at least nine journalists suffered physical attacks in separate incidents during the first four months of 2021, stressing that public statements by politicians openly targeting journalists have been giving rise to serious concern about the safety of journalists in Turkey.

"According to the data compiled in the report, at least 20 journalists were taken into custody at least once during the period covered, while at least one journalist was jailed. During the same period, at least 14 journalists were questioned as part of new investigations launched against them.

Public ad embargo on Evrensel and Yeni Asya

"The report finds that the Press Advertising Agency (BİK) continued to impose public ad bans on newspapers even after the Constitutional Court held in a recent judgment concerning an application filed by the administrators of Korkusuz newspaper that public advertisement bans violate press freedom and freedom of expression.

"In addition to new advertisement bans, Evrensel and Yeni Asya newspapers have been unable to receive public ads due to a BİK-imposed restriction on their rights to run public ads since September 2019 and January 2020, respectively. These two newspapers are also facing the likelihood of permanently losing their license to run public ads.

"Similarly, the Radio and Television Supreme Council (RTÜK) also primarily targeted opposition media outlets during the first four months of 2021, with Halk TV, TELE1, KRT and FOX TV receiving the majority of administrative fines imposed by RTÜK.

"The broadcasting watchdog did not impose any broadcast suspension or program suspension penalties during this period."
(BIA, 27 May 2021)

Appel à enquêter en Turquie sur des assassinats de journalistes

Des organisations de défense des droits de la presse ont appelé dimanche les autorités turques à enquêter sur des accusations portées par un parrain de la mafia concernant l'assassinat de plusieurs journalistes dans les années 1990.

Depuis trois semaines, la Turquie vit au rythme de vidéos publiées sur YouTube par Sedat Peker, figure de la pègre exilée à l'étranger, dans lesquelles il accuse des membres du gouvernement et du parti au pouvoir AKP de divers crimes et de corruption.

Dans la dernière de ces vidéos, Sedat Peker accuse un ancien ministre de l'Intérieur, Mehmet Agar, d'avoir été le chef de ce qu'il appelle "l'Etat profond" en Turquie et assure qu'il est impliqué dans le meurtre du journaliste d'investigation Ugur Mumcu en 1993.

Le représentant de Reporters sans frontières (RSF) en Turquie, Erol Onderoglu, a appelé les autorités à enquêter sur des assassinats de journalistes qui avaient été à l'époque "mis sous le tapis". Les interrogations sur "la légitimité ou l'autorité de Peker pour porter ces accusations ne justifient pas le silence.#Impunité", a tweeté le représentant de RSF.

Ugur Mumcu, qui travaillait pour le quotidien Cumhuriyet, avait été tué à Ankara dans un attentat à l'explosif en démarrant sa voiture. Les responsables n'avaient jamais été retrouvés. Ce journaliste était "un homme respectable", selon Sedat Peker.

"Pourquoi a-t-il été tué ? Jetez un coup d'oeil à ce qu'il écrivait lorsqu'il a été tué", a-t-il ajouté. "Ugur Mumcu écrivait sur la terreur, mais lorsqu'il a abordé la question de savoir qui bénéficiait de cette terreur, il a été éliminé", a expliqué cette figure de la pègre. "Qui est arrivé le premier (sur la scène de l'assassinat) ? Le tueur est arrivé le premier", a-t-il ajouté en référence à Mehmet Agar.

Sedat Peker a également acccusé un ancien lieutenant-colonel, haut gradé des services de renseignement turcs (MIT), Korkut Eken, d'avoir ordonné le meurtre d'un autre journaliste, le Chypriote-turc Kutlu Adali, du journal de gauche Yeni Düzen.

Il avait été tué par balle devant son domicile en 1996. Les responsables n'avaient pas été davantage retrouvés.

"Nous voulons une enquête sur les meurtres de #UgurMumcu et #KutluAdali", a tweeté dimanche le Syndicat des journalistes turcs. "Nous exigeons que les suspects soient traduits devant la justice. Nous appelons les procureurs à faire leur devoir".

Un journaliste de l'agence de presse étatique turque Anadolu a été limogé vendredi après avoir posé une question sur des accusations embarrassantes portées par Sedat Peker contre le puissant ministre de l'Intérieur Süleyman Soylu.

Dans l'une de ces vidéos, M. Peker a notamment affirmé que le ministre l'avait protégé et lui avait permis de fuir la Turquie avant d'être arrêté. (AFP, 23 mai 2021)

Un journaliste de l'agence Anadolu limogé après une question embarrasante

Un journaliste de l'agence de presse étatique turque Anadolu a été limogé vendredi après avoir posé une question sur des accusations embarrassantes portées par un parrain de la mafia contre le puissant ministre de l'Intérieur. Depuis trois semaines, la Turquie vit au rythme de vidéos publiées sur YouTube par Sedat Peker, figure de la pègre exilée à l'étranger, dans lesquelles il accuse des membres du gouvernement et du parti au pouvoir AKP de divers crimes et de corruption.

Dans l'une de ces vidéos, Sedat Peker a notamment affirmé que le ministre de l'Intérieur Süleyman Soylu l'avait protégé et «tuyauté» sur l'ouverture d'une enquête le visant l'an dernier afin de lui permettre de fuir la Turquie avant d'être arrêté. Pressé par l'opposition de démissionner, Süleyman Soylu, l'un des plus puissants membres du gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan, a rejeté les allégations de Sedat Peker. C'est dans ce contexte qu'un journaliste de l'agence de presse étatique Anadolu a semé le trouble vendredi soir en demandant une réaction sur cette affaire lors d'une conférence de presse des ministres de l'Industrie Mustafa Varank et de l'Agriculture Bekir Pakdemirli.

Sous les regards abasourdis des deux ministres, le reporter, Musab Turan, a demandé si le gouvernement avait un plan pour faire face à ce scandale et qualifié Süleyman Soylu de personne dont «le nom est associé à de graves fautes morales», faisant part de sa «honte». Une vidéo de cette scène s'est propagée comme un feu de paille sur les réseaux sociaux. Face à cette polémique, l'agence Anadolu a rapidement annoncé dans un communiqué le limogeage de son employé, l'accusant d'avoir manqué aux «principes journalistiques» et fait de la «propagande politique».

«Nous avons saisi un procureur pour qu'une enquête soit diligentée afin de vérifier si (le journaliste) appartient ou non à un groupe terroriste», a par ailleurs indiqué Anadolu. «Ceux qui cherchent à nuire à la respectabilité de notre Etat en paieront le prix», a mis en garde sur Twitter le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun. La polémique aura au moins fait un heureux: Sedat Peker, le parrain de la mafia, a publié la vidéo de la conférence de presse sur sa chaîne YouTube. (AFP, 21 mai 2021)

La CEDH condamne à nouveau la Turquie pour la détention de journalistes

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a de nouveau condamné mardi la Turquie pour avoir violé les droits humains de deux journalistes placés en détention provisoire après avoir publié des courriers électroniques d'un ministre diffusés sur le site Wikileaks.

"La mise en détention provisoire des voix critiques crée des effets négatifs multiples, aussi bien pour la personne mise en détention que pour la société tout entière", souligne la la cour, instance judiciaire du Conseil de l'Europe.

"Infliger une mesure conduisant à la privation de liberté, comme ce fut le cas en l'espèce, produit immanquablement un effet dissuasif sur la liberté d'expression en intimidant la société civile et en réduisant les voix divergentes au silence", insiste-t-elle.

Les deux journalistes, Tunca Ilker Ögreten et Mahir Kanaat, connus pour leurs points de vue critiques à l'égard des politiques du gouvernement turc, ont été détenus de décembre 2016 à décembre 2017 "pour appartenance à une organisation terroristes armée".

Les autorités turques leur reprochaient "d'avoir téléchargé les courriels électroniques du ministre concerné", Berat Albayrak, qui était le gendre du président turc. Ces courriels personnels, qui avaient été piratés en 2016 par un groupe dénommé "RedHack" ont ensuite été publiés sur le site Wikileaks.

A l'unanimité les juges de la CEDH ont considéré que la Turquie avait violé à la fois le "droit à la liberté et à la sûreté" des deux journalistes dont la détention "'n'était pas fondée sur des raisons plausibles de les soupçonner d'avoir commis une infraction" et leur liberté d'expression, dont ils ont été privés "en raison de leurs activités journalistiques".

En outre, la cour condamne la Turquie pour avoir privé les requérants et leurs avocats "d'accès au dossier sans justification valable".

Ankara est condamné à verser 5.750 euros à l'un des journalistes pour dommage matériel, 14.000 euros à chacun pour dommage moral et 2.250 euros à chacun également pour frais et dépens.

La Turquie est régulièrement condamnée par la CEDH pour des violations des droits humains, commises notamment après la tentative de coup d'Etat de juillet 2016, qui a été suivie d'importantes purges dans l'armée, la justice, les médias et les ONG.
(AFP, 18 mai 2021)

Turkish journalist Deniz Yücel charged with ‘degrading’ the country

Turkish authorities must cease their legal harassment of journalist Deniz Yücel and drop all of the charges against him, the Committee to Protect Journalists said today.

Yesterday, Turkish prosecutors charged Yücel, the former Turkey correspondent for the German newspaper Die Welt, with “publicly degrading the Turkish nation and the State of the Republic of Turkey” in two articles from 2016, according to news reports and a copy of the indictment, which CPJ reviewed.

The trial is scheduled to start on July 1 in Istanbul in Yücel’s absence, as he lives in Germany; if convicted, he could be issued a jail term of up to two years, according to those reports. Yücel tweeted yesterday that he stood by his writing.

“Turkish authorities are going out of their way to concoct new charges to harass Deniz Yücel, whose only crime was that he did his job as a member of the press,” said CPJ’s Europe and Central Asia program coordinator, Gulnoza Said, in New York. “Authorities should drop the trumped-up charges against Yücel and end their vindictive campaign to stifle him and other reporters in the country.”

According to the indictment, Yücel “degraded” Turkey in two articles he published in Die Welt in 2016: one in which he used the term “genocide of the Armenians,” and another in which he repeated a well-known political joke about Turks and Kurds.

Yücel, a German-Turkish dual citizen, was previously imprisoned in Turkey from February 14, 2017, to February 16, 2018, pending an investigation into allegations of “propagandizing for a [terrorist] organization” and “provoking the people to hatred and animosity,” according to CPJ research; upon his release, he fled to Germany.

He was subsequently tried in absentia and acquitted of the provocation charge but convicted of propagandizing, and was sentenced to 2 years and 9 months in prison, according to CPJ’s reporting and reports, which said that he planned to appeal the ruling.

Turkey President Recep Tayyip Erdoğan had publicly accused Yücel of being a member of the outlawed group PKK, a German agent, and a terrorist, as CPJ has documented.

CPJ emailed the Justice Ministry of Turkey for comment but did not immediately receive any reply. (CPJ, 13 May 2021)

Turkey ranks highest in world for attacks and threats against female journalists

ANKARA: A new report from the Coalition for Women In Journalism (CFWIJ) states that Turkey is “the leading country for attacks and threats against women journalists” this year.

Between January and April, 114 female journalists were attacked or threatened in Turkey the New York-based media organization revealed — more than in any other country in the world.

The CFWIJ’s First Quarterly Report for 2021 coincidentally coincided with Izzet Ulvi Yonter, deputy leader of the Turkish government’s coalition partner Nationalist Movement Party (MHP), targeting female anchor Ebru Baki for her coverage of the MHP’s draft constitution proposal.

Yonter referred to the broadcaster as a “so-called journalist who distorts the facts and shows her intolerance against the MHP,” and said her attempts to “discredit” their draft proposal were “offensive and crude.”

Yonter’s criticism was followed on May 5 by the resignation of Bulent Aydemir, Haberturk TV’s chief editor and Baki’s co-anchor on the morning program.

The program was taken off air on Thursday, triggering a nationwide social media campaign using “I don’t watch Haberturk TV” as hashtag.

CFWIJ’s report said that, in Turkey, “Almost 50 women journalists appeared before the court to fight baseless charges; 20 suffered heavy workplace bullying at the newsrooms; 15 female journalists were subjected to police violence while covering the news, 14 were detained; three women journalists were sentenced to prison, and three were expelled. While one journalist was threatened with intimidation, another became the target of racist rhetoric” during the period covered.

Scott Griffen, deputy director at the International Press Institute (IPI), a global network of journalists and editors defending media freedom, told Arab News: “Women journalists face a double threat: They are attacked for their work and they are attacked for their gender — a reflection of … sexism in society. IPI’s own research has shown that online attacks on female journalists tend to be more vicious and the insults and threats are often of a sexual nature.”

According to Griffen, attacks on women journalists are part of a broader trend, which is an effort by those in power to smear and undermine critical journalism and diverse voices.

Referring to Yonter’s attack on Baki, he said: “This incident shows that a political party, in this case the MHP, is unable to accept criticism and simply does not — or does not want to — understand the role of journalism in society. Politicians are required to accept criticism, even harsh criticism. Ebru Baki was doing her job, and the attacks on her are unacceptable.”

Griffen thinks that one consequence of these attacks is the risk of a rise in self-censorship.

“Journalists who are faced with such vicious attacks may decide to reconsider their reporting to avoid such abuse in the future, or they may even decide to leave the profession. And this is a huge loss for the public,” he said. “It means that stories are not being told, and diverse voices are not being heard. And, of course, that is what the attackers want. They wish to push critical voices out of the public sphere.”

Male journalists in Turkey have also been the targets of verbal and physical attacks. Recently, dissident journalist Levent Gultekin was beaten by a mob in the middle of a street in Istanbul, shortly after he criticized the MHP and its former leader. Gultekin was verbally attacked by the MHP deputy leader just before the assault.

“The crackdown against critical and independent media in Turkey is worsening every single day with new attacks from political figures. And female journalists who are reporting on critical issues that are sensitive to the government or its political allies are not immune from the attacks,” Renan Akyavas, Turkey program coordinator of IPI, told Arab News.

IPI’s own recent research also confirms that female journalists are more likely targets of online harassment for their critical reporting and views, she added.

The trend of public figures targeting journalists to silence dissident voices has been on the rise, Akyavas said. “We especially see an increasing trend of attacks by the ultra-nationalist MHP’s leaders and representatives to intimidate journalists, even in response to mild criticism.

“The targeting of Ebru Baki and Haberturk TV is only the latest example of this attitude, which is simply unacceptable coming from a governing alliance party. The MHP leadership must … protect fundamental rights and the safety of journalists, instead of threatening them,” she continued.

Turkey’s withdrawal from the Istanbul Convention — and the protection it provided against domestic violence — in March triggered further threats and violence against women reporters, the CFWIJ report underlined.

Akyavas agrees. “The withdrawal from the Istanbul Convention had been a huge disappointment for women in Turkey fighting for their rights and gender equality. Impunity for crimes and violence against women has become a new norm for the country,” she said, adding that this trend will cease only if Turkish authorities show a genuine will to protect and implement women’s rights.

“Women journalists in Turkey must continue their courageous reporting, as their fundamental rights and freedom of expression were guaranteed and fully protected by the Turkish constitution. At IPI, we will continue our solidarity with them and our support for critical and independent journalism to provide the public with factual, objective news,” Akyavas continued.

The Turkish Journalists’ Association, TGC, released a statement on Thursday criticizing the way women journalists have been targeted by the MHP just because they smiled on air. “Such an attitude targets our colleagues’ safety and security. We call on the government and its partners to respect the law,” it noted.
(Arab News, May 6, 2021)

Police ban journalists from recording police violence

Several journalists were prevented by police from following May Day demonstrations and five were detained while working in the last two weeks, according to bianet's Media Monitoring Database.

Also, courts blocked access to two news portals and the Radio and Television Supreme Council (RTÜK) imposed administrative penalties on two TV channels over political criticism.

A journalist and a columnist were acquitted of charges in two cases, a lawsuit was filed against a journalist and an investigation was opened against another one in two weeks.

Here is a summary of the legal interferences with the news media between April 19 and May 2:
Police ban filming police

On April 30, the Progressive Lawyers' Association (ÇHD) revealed that the Directorate General of Security issued a circular banning recording voices and images of police officers during demonstrations, which it says "violates officers' privacy."

The circular instructs police to prevent people who capture images or voices of police officers during demonstrations and to take legal action against the related people.

Despite objections by lawyers, journalists and opposition politicians, the first application of the instructions came on May Day.

While Yol TV reporter Özge Uyanık was following the May Day demonstrations in the capital city of Ankara, police officers blocked her, threw her phone on the ground and stepped on it.

The moments when police officers blocked Uyanık and threw her phone on the ground:

In İstanbul, Artı TV reporter Sultan Eylem Keleş was prevented by officers while she was filming the violent police response against the people trying to take to Taksim Square.

Police told both journalists that they were acting upon the new circular. Uyanık later filed a complaint against the officers, accusing them of "threat", damaging property" and "misconduct in office."

A total of 40 provincial bar associations across the country have filed cases for the annulment of the circular, citing concerns that it would lead to violation of fundamental rights.

In the last two weeks, five journalists were taken into custody while following two separate events.

On April 19, workers dismissed from the Sinbo home electronics company attempted to hold a press statement in front of the company's factory in Avcılar, İstanbul. Police prevented them and took them into custody. Three journalists were among the detained: Taylan Özgür Öztaş, a reporter for Özgür Gelecek, Serpil Ünal, a reporter for Mücadele Birliği, and Kardelen Yoğungan, a reporter for Kızıl Bayrak.

Öztaş and Yoğungan were released after they gave their statements at the police station. Ünal was released a day later, on April 20, after spending one night at the detention center because of a detention warrant against her over a missing statement as part of an investigation against her due to her social media posts.

On April 26, Artı TV camera operator Bilal Meyveci and Mesopotamia Agency (MA) reporter Enes Sezgin were taken into custody while following the press statement held by the Peoples' Democratic Party (HDP) about the "Kobanî trial," where 108 members of the party are facing an aggravated life sentence.

With their equipment damaged, Meyveci and Sezgin were released a few hours later. 

RTÜK penalties

The RTÜK imposed administrative fines on three TV channels in two weeks.

Main opposition Republican People's Party (CHP) Parliamentary Group Chair Engin Altay appeared as a guest on a discussion program on KRT TV on April 20.

The RTÜK imposed a fine on the broadcaster after concluding that some of Altay's remarks against President Recep Tayyip Erdoğan, his Justice and Development Party (AKP), and judicial institutions were beyond criticism they were humiliating and defaming.

The RTÜK also fined TELE1 TV for a politician's remarks against the ruling party. It stated that Right Party Chair Rifat Serdaroğlu's remarks about the AKP were uttered in a manner of speaking about a terrorist organization, thereby undermining the party's prestige in the eyes of the public.

It said that the related remarks could not be considered within freedom of expression.

The RTÜK also fined Kanal D TV on the grounds that some scenes in the "Camdaki Kız" (Girl at the Window) series were against gender equality and abusive for women.

Access blocks

Judgeships blocked the websites of Mesopotamia Agency (MA) and JinNews. The outlets were blocked for the 31st time and 19th time, respectively.

News portals use different web addresses, usually adding numbers to their names, in order to bypass court bans. After "mezopotamyaajansi31.com" was blocked, MA switched to "mezopotamyaajansi32.com" while JinNews continued on "jinnews20.xyz."

New cases and investigations

Journalist Mustafa Hoş announced that he was summoned to give a statement due to the information that he had given about the murder of Mehmet Mert Bayraktar committed in the 1990s in his book titled Neo Türkiye'nin Panzehiri Hafızadır (The Antidote of the Neo Turkey is Memory).

Eren Tutel, the sports editor of BirGün newspaper, faced a lawsuit for "insulting a public official" as per article 125 of the Turkish Penal Code due to a news report about alleged irregularities in the Turkish Wushu Federation (TWF).

Accepted by the İstanbul 2nd Penal Court of First Instance upon the complaint of TWF Deputy Chair Abdurrahman Akyüz and his daughter Elif Akyüz, the case will begin with the first hearing on September 30, 2021.

Acquittals

A lawsuit was filed against Yeni Yaşam newspaper Editor-in-Chief İnci Aydın on the charge of "propagandizing for a terrorist organization" due to a news report titled "Is a new attack imminent?" published on July 17, 2020.

At the final hearing on April 20, the court board handed down its ruling following the defense statements of the attorneys and ruled for the acquittal of Aydın on the grounds that "the element of the crime did not arise."

An appeals court on April 30 reversed the prison sentence of food engineer Asst. Prof. Bülent Şık, a columnist for bianet, for sharing the results of the Health Ministry's cancer research with the public. His 15-month prison sentence was overturned and Şık was acquitted. Prosecutors later appealed his acquittal.
(BIA,  6 May 2021)

La CEDH condamne la Turquie pour violations de la liberté d'expression

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné mardi la Turquie, pour deux affaires différentes, pour avoir violé la liberté d'expression d'une journaliste et d'une députée.

A l'unanimité dans la première affaire, à la majorité dans la seconde, les juges de l'institution judiciaire du Conseil de l'Europe ont considéré que la Turquie avait violé l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme qui protège la liberté d'expression.

La première requête déposée par Banu Güven, une journaliste connue en Turquie, concerne une injonction provisoire "interdisant la diffusion et la publication (par tous moyens de communication) d'informations relatives à une enquête parlementaire qui portait sur des allégations de corruption dirigées contre quatre anciens ministres" en 2013.

La Cour a considéré que cette injonction "a eu des répercussions importantes dans l'exercice par l'intéressée de son droit à la liberté d'expression sur un sujet d'actualité".

La Turquie a été condamnée à verser 1.500 euros "pour frais et dépens" à la journaliste, qui n'avait pas présenté de demande de dédommagement. Fin 2013, Banu Güven était commentatrice politique et présentatrice du journal télévisé sur la chaîne de télévision nationale IMC-TV. A l'automne 2016, cette chaîne, qui défendait les droits de la minorité kurde, avait été fermée en direct, dans le cadre de l'état d'urgence instauré après le putsch manqué de juillet 2016.

Dans la seconde affaire, la Turquie a été condamnée à verser 5.000 euros pour dommage moral et 4.000 euros pour frais et dépens à la députée du parti prokurde HDP Filiz Kerestecioglu Demir, dont l'immunité parlementaire a été levée en 2016 dans le cadre d'une réforme constitutionnelle. Celle-ci fait toujours l'objet de poursuites pénales en Turquie pour sa participation en février 2016 à une réunion politique, où auraient été scandés des slogans jugés "provocateurs" par la police.

Cette réforme de la constitution "avait pour but de limiter le discours politique des parlementaires" dans un contexte "de lutte contre le terrorisme", explique la CEDH dans un communiqué.

La Turquie est régulièrement condamnée par la CEDH pour des violations des droits humains, commises notamment après la tentative de coup d'Etat de juillet 2016, qui a été suivie d'importantes purges dans l'armée, la justice, les médias et les ONG.
(AFP, 4 mai 2021)

Kurdish Question / Question kurde

Nouvelle condamnation pour le leader kurde emprisonné Demirtas

Un tribunal d'Ankara a condamné vendredi à une nouvelle peine de prison l'ex-dirigeant incarcéré du principal parti prokurde de Turquie, Selahattin Demirtas, ont rapporté les médias turcs.

M. Demirtas a été condamné à deux ans et six mois de prison pour avoir tenu des propos jugés menaçants à l'encontre d'un procureur en affirmant qu'il allait lui réclamer "des comptes". Selon la chaîne publique TRT Haber, M. Demirtas a rejeté cette accusation.

Ex-dirigeant du Parti démocratique des peuples (HDP) dont il reste la figure de proue, M. Demirtas est incarcéré pour "terrorisme" depuis 2016, année où la répression contre sa formation prokurde s'est intensifiée. Il risque jusqu'à 142 ans de prison. En 2018, il avait été condamné à une peine de quatre ans et huit mois de prison pour "propagande terroriste". Sa détention malgré les appels répétés de la Cour européenne des droits de l'homme à le libérer en a fait, pour nombre d'ONG, l'un des symboles du recul de la démocratie en Turquie depuis un putsch manqué contre le président turc Recep Tayyip Erdogan en juillet 2016.

Troisième plus grande formation politique en Turquie, le HDP avait attiré les foudres du dirigeant turc lorsqu'il avait contribué à le priver de sa majorité parlementaire en entrant en force dans l'hémicycle lors d'élections législatives en juin 2015.

Le parti fait l'objet d'une implacable répression depuis 2016 avec l'arrestation de plusieurs de ses élus et de ses dirigeants. Le pouvoir turc accuse le HDP d'être la "vitrine politique" du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), qualifié d'organisation "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux. Le HDP rejette cette accusation et se dit victime de répression en raison de sa farouche opposition au président turc.
(AFP, 28 mai 2021)


Protest gathering in front of the US Embassy in Brussels

International silence promotes Erdoğan's aggression and militarism and paves the way of ethnic cleansing of Kurds, say several organisations from Kurdistan and Europe, calling for support for a protest gathering in front of the U.S. Embassy in Brussels.

NATO member state Turkey constantly acts in blatant violation of NATO’s stated goals and norms, initiating campaigns of military aggression beyond its borders, targeting the Kurdish people in North and East Syria and in South Kurdistan (Northern Iraq) in a brutal and unending war of its own choosing, prompted by nothing more than the existence of the Kurdish people.

International silence promotes Erdogan's aggression and militarism

Even though in 1974 the Turkish state was criticized for its expansionist policy in Cyprus, the Turkish state nevertheless proceeded to occupy the country. Now, the Turkish state wants to occupy South Kurdistan (Northern Iraq). Unfortunately, in this case we see again the silence of the international community. Especially the organizations of which Turkey is a member -namely, NATO and the Council of Europe. Also, the EU, which leads discussions with Turkey concerning its potential admission, utters not a sound. Turkey’s militarism is also expanding in Libya, Yemen and other North African and Middle Eastern countries.

Military campaign as preparation of ethnic cleansing of the Kurds

The annihilation operations, dubbed Operation Claw-Lightning and Operation Claw-Thunderbolt, were launched by the Turkish military on 24 April 2021 in the Zap, Avashin and Metina areas of South Kurdistan (Northern Iraq). These unprovoked military operations are the beginning of a campaign of genocide against the Kurds, because they were launched on the anniversary of the Armenian Genocide that claimed the lives of 1.5 million Armenians in 1915, the same day that US President Biden officially recognized the Armenian Genocide. It cannot be a coincidence that the military annihilation war starts a day after the US President Biden spoke to Turkish President Erdogan on 23 April. While the USA is the leading force in NATO, the Turkish state has its second largest army.

Through enslaved Kurds, Kurdistan shall become the center of a regional war

In its hegemonic interests, the US wants to strengthen NATO in the Middle East. As the only NATO member state in the Middle East, Turkey has geostrategic importance for the NATO’s security interests and plans.  It should be clearly and categorically stated, without any confusion: For as long as NATO does not stop Turkey, this war is a NATO war against the Kurds.  For now, Turkey appears to enjoy the unwavering support of their NATO allies for a potentially huge assault against the Kurdish Freedom Movement and the PKK (Kurdistan Workers’ Party).

PKK is not the reason but result of the Kurdish Question

The PKK was founded in 1978 in response to the oppression and atrocities perpetrated by the Turkish state against the Kurdish people since the establishment of the modern Republic of Turkey.  There were many Kurdish uprisings against the Turkish state before the PKK ever existed, all with the aim of defending the existence of the Kurdish people in the face of the Turkish state’s denial of the Kurdish identity and territory, and continuous wars of elimination were waged against the Kurds. Moreover, the highest court of Belgium have determined that the PKK is not a terrorist organisation. Any decision otherwise is therefore not based on fact but is a political and racist trade-off against the Kurdish people.

We call all organizations against militarism, war and aggression to support our protest gathering on May 29, 2021,  at 11.30-13.00 in front of the US Embassy in Boulevard du Régent 27, 1000 Brussels.

Organisers:

Nav-Bel (Center of Kurdish People’s Democratic Assembly in Belgium); ILPS Europe (International League of Peoples’ Struggle); Union of Turkish and Kurdish Revolutionary; KCDK-E (European Kurdish Democratic Societies Congress);AIDL (International Alliance For Defence Of Rights And Freedoms); VREDE (Belgian Peace Organisation); YJK-BE (Kurdish Women’s Union Belgium); Kurdish Institute Brussels; Union of Democratic Forces of Belgium; RESIST US-led War Movement (ANF, 25 May 2021)

La Cour européenne fustige à nouveau la fédération turque

"Déficiences structurelles", "manque d'indépendance et d'impartialité": la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a mis à l'index la Fédération turque de football mardi, condamnant Ankara pour des atteintes à la liberté d'expression et au droit à un procès équitable dans trois affaires distinctes.

Les requérants étaient Sedat Dogan, membre du conseil d'administration du club de Galatasaray, Ibrahim Tokmak, ancien arbitre de football, et l'ancien joueur professionnel Deniz Naki et son club de Amed Sportif.

Tous avaient été sanctionnés par le comité d'arbitrage de la Fédération turque de football après des propos tenus dans une émission de radio en 2013 pour le premier, et des publications sur les réseaux sociaux en 2016 pour les autres.

Les juges de la CEDH rappellent qu'ils avaient déjà constaté dans un arrêt de janvier 2020 "des déficiences structurelles du comité d'arbitrage", portant à la fois sur la nomination de ses membres et leur protection contre des pressions externes.

"La Cour avait conclu à des raisons légitimes de douter de l'indépendance et de l'impartialité de ses membres" et avait demandé à la Turquie de "prendre des mesures visant à assurer l'indépendance structurelle de la commission d'arbitrage".

Cela n'a pas été fait et la CEDH constate donc une nouvelle fois dans les trois affaires une violation de l'article 6 de la Convention européenne des droits de l'Homme sur le droit à un procès équitable.

Par ailleurs, "dans chacune de ces trois affaires, la Cour considère que les autorités nationales n'ont pas procédé à une analyse appropriée", pointant une violation de l'article 10 de la Convention sur la liberté d'expression.

La Turquie devra verser 7.800 euros à Sedat Dogan pour dommage moral, 6.058 euros conjointement à Deniz Naki et au club Amed Sportif pour dommage matériel, 2.000 euros au joueur et 6.000 euros au club pour dommage moral, 7.800 euros à Ibrahim Tokmak pour dommage moral et 2.000 euros pour frais et dépens.

Deniz Naki, qui a grandi en Allemagne où il a notamment évolué avec l'équipe espoirs, est connu pour ses positions pro-kurdes. Victime d'une tentative d'assassinat début 2018 en Turquie, il avait ensuite été condamné à un an et demi de prison en raison de ses prises de position favorables au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). La Fédération turque l'a banni à vie. L'an dernier, les médias allemands avaient par ailleurs rapporté que l'ancien joueur de Sankt Pauli avait été emprisonné en Allemagne pour avoir créé une organisation criminelle à but lucratif basée sur du chantage, de l'extorsion et du trafic de drogue.
(AFP, 18 mai 2021)

Un chef militaire kurde syrien tué lors d'une opération turque

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé lundi qu'un haut responsable militaire kurde syrien avait été tué lors d'une opération des services de renseignement turcs en Irak.

L'armée turque a lancé en avril dans le nord de l'Irak une nouvelle offensive terrestre et aérienne contre des bases de séparatistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation considérée comme terroriste par la Turquie et ses alliés occidentaux.

Selon M. Erdogan, le haut responsable kurde tué, connu par le nom de guerre de Sofi Nurettin, était le commandant militaire du PKK en Syrie.

"Ce terroriste, qui a commis de nombreux actes sanglants, est aussi responsable de nombreuses attaques contre nos militaires", a déclaré M. Erdogan.

La Turquie avait accusé en février le PKK d'avoir exécuté 13 de ses ressortissants, membres des forces de sécurité pour la plupart, qu'il retenait en captivité dans le nord de l'Irak depuis plusieurs années.

Selon le chef de l'Etat turc, Sofi Nurettin ferait partie des commanditaires de l'exécution de ces 13 personnes.

La Turquie procède régulièrement à des attaques dans les zones montagneuses du nord de l'Irak contre les bases arrière du PKK.

Ces raids suscitent des tensions avec le gouvernement irakien, mais M. Erdogan répète que son pays entend "s'occuper" du PKK dans ces régions si Bagdad n'est "pas en mesure de le faire".
(AFP, 17 mai 2021)

Attack on HDP headquarters

Three people attacked the Peoples' Democratic Party (HDP) headquarters in the capital city of Ankara last night (May 13).

Security camera footage released by the party shows three people throwing rocks at the building. Police officers guarding the building come after a while and try to prevent the attackers, who then run away.

Releasing a statement about the incident today, the HDP said, "As understood from the camera recordings, the police officers assigned to protect our building at two separate places did not prevent the attack but kind of helped it."

The fact that the attackers freely attacked our party under the watch of the police and that they are not still detained is a clear indication of the purpose of the attack and by what forces it was directed," said the party.

"The perpetrator of this attack, which targeted the third largest party of Turkey on the first day of the Ramadan Feast despite the curfew, are political centers that feed on chaos and turmoil, the government, which targets our party at every opportunity," said the HDP.

Sedat Peker videos

It also blamed Minister of Interior Süleyman Soylu, who targeted the party yesterday over videos released on YouTube by Sedat Peker, a formerly pro-government figure who is now accused by the government of leading a criminal organization.

"This cowardly attack with the gangster, mafia methods against our party in a period when the politics-mafia relations are revealed is not a coincidence," said the HDP.

Peker turned against the government after having to flee the country and released four videos, in which he makes accusations against government officials, including covering up murders and plotting against businesspersons to confiscate their property.

In his latest video yesterday, Peker claimed that Soylu had notified him about an investigation against him, thanks to which he had been able to leave the country before being arrested, and had promised him that he would return to the country.

However, according to Peker, Soylu broke his word. In response, the minister accused the opposition parties of supporting Peker and said he had "full support of the HDPKK," compounding the abbreviation of the HDP and the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK).

Saying that Soylu was trying to deflect the blame after his "dirty relations" were revealed, the HDP noted, "No power can hide the corruption that emerged in the triangle of mafia-politics-bureaucracy by attacking our party."

"We won't leave this country to the mercy of this dark, aggressive mentality. We will foil the calculations of those who feed on chaos and turmoil, grow the joint struggle with our persistence in our democratic path of politics and bring Turkey out of this darkness," it said.
(BIA, 14 May 2021)

L'ONU dénonce un Kurdistan d'Irak "de plus en plus répressif"

L'ONU dénonce mercredi "arrestations arbitraires", procès injustes et "intimidation des journalistes, militants et manifestants" au Kurdistan irakien, sous le feu des critiques pour la condamnation sévère de cinq journalistes et militants.

"Durant l'année écoulée, les journalistes, les militants des droits humains et les manifestants qui ont critiqué l'action des autorités kurdes ont été intimidés, menacés, harcelés ou arrêtés arbitrairement et détenus", affirme l'ONU dans un rapport.

Au total, selon l'ONU, en un an, "33 hommes, journalistes ou militants, ont été arrêtés sans savoir pourquoi, sans accès à un avocat et avec des familles informées longtemps après".

Parmi ceux finalement relâchés, "au moins cinq ont été aussitôt arrêtés pour d'autres chefs d'accusation", rapporte l'ONU, faisant penser que "le système judiciaire est instrumentalisé" pour les obliger à "l'autocensure".

Cinq hommes en particulier ont été au coeur de toutes les attentions: les journalistes Ayaz Karam, Kohidar Zebari et Sherwan Sherwani et les militants Shivan Saïd et Harwian Issa, dont la peine de six ans de prison pour "espionnage", "incitation à manifester et déstabiliser le Kurdistan" a été confirmée en cassation début mai.

Et cela, pour des accusations basées, selon Human Rights Watch (HRW), sur des publications sur les réseaux sociaux et des "informateurs secrets" que la défense n'a jamais pu interroger.

"Ces hommes ont été condamnés du fait d'une volonté politique partiale", avait affirmé à l'AFP Belkis Wille, chargée de l'Irak chez HRW. M. Sherwani, par exemple, est connu pour ses enquêtes sur la corruption et venait de critiquer sur Facebook le Premier ministre kurde, Masrour Barzani, avant son arrestation.

Pour de nombreux militants, le tour de vis sécuritaire a débuté avec l'arrivée de cet ancien patron des services de sécurité et de renseignement à la tête du gouvernement.

Ils en appellent aujourd'hui à son cousin, le président du Kurdistan Netchirvan Barzani, pour qu'il accorde une grâce aux journalistes et militants emprisonnés.

La cour de cassation a notamment retenu l'"espionnage" en arguant que les cinq hommes avaient visité les consulats allemand et américain.

"Référence absurde", a répondu le consulat allemand, tandis que le rapport annuel du département d'Etat américain accuse des "hauts responsables kurdes d'apparemment influencer des cas politiquement sensibles".

Les autorités kurdes, elles, maintiennent que les condamnés font partie "d'un complot et d'une entreprise de sabotage".
(AFP, 12 mai 2021)

Des dizaines de manifestants pro-PKK détenus au Kurdistan irakien

Plusieurs dizaines de manifestants irakiens pro-Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) sont détenus depuis dimanche pour avoir manifesté contre une nouvelle incursion anti-PKK de l'armée turque au Kurdistan d'Irak, a indiqué mercredi à l'AFP un responsable.

Dimanche, "54 manifestants ont été arrêtés lors de ce rassemblement à Souleimaniyeh", dans le sud du Kurdistan irakien, organisé au lendemain d'intenses bombardements aériens et d'une incursion d'Ankara contre le PKK, qu'elle considère comme une organisation "terroriste", dans le nord kurde frontalier de la Turquie, a rapporté Mohammed Abdallah.

L'homme, chef du Mouvement pour la liberté de la société du Kurdistan, un parti proche du PKK, a affirmé que parmi les personnes interpellées par la police locale --dont "un journaliste et neuf femmes"--, certaines avaient subi "des violences, des coups et des insultes de la part des forces de l'ordre".

Le journaliste, Rebaz Hassan, de l'agence d'information pro-PKK Firat, a été relâché, ainsi que 15 autres manifestants, "les autres sont toujours en détention", a-t-il ajouté.

Le Kurdistan irakien est régulièrement pointé du doigt par les défenseurs des droits humains qui dénonce arrestations arbitraires, violations de la liberté de manifestation et atteintes régulières à la liberté de la presse.

A Souleimaniyeh, l'an dernier, des manifestations contre la vie chère et les autorités qui n'ont pas payé leurs fonctionnaires depuis des mois ont mené à la mort de huit protestataires, parfois des adolescents dont les familles attendent encore justice, et des dizaines d'arrestations.

Le PKK, qui refuse de reconnaître le gouvernement kurde irakien et milite pour un Kurdistan unifié à cheval sur la Syrie, la Turquie, l'Irak et l'Iran, est autant l'ennemi d'Ankara que d'Erbil.

La Turquie, qui a de facto installé une dizaine de bases militaires depuis 25 ans au Kurdistan irakien, bombarde régulièrement dans les zones montagneuses du nord de l'Irak des bases arrières du PKK, qui livre depuis 1984 une sanglante guérilla sur le sol turc ayant fait plus de 40.000 morts.

Régulièrement, Bagdad proteste, mais Ankara répète qu'elle entend "s'occuper" du PKK dans ces régions si Bagdad n'est "pas en mesure de le faire".
(AFP, 28 avril 2021)

Kobanê Trial of 108 HDP leaders adjourned to May 3

The start of the trial against leading politicians of the HDP in Ankara has been postponed for a week following fierce protests by the defendants and lawyers. The indictment was read out in the absence of the defense.

The first day of the hearing in the "Kobanê trial" against leading politicians of the Peoples' Democratic Party (HDP) in Ankara was accompanied by fierce protests by the defendants and the defense. A summary of the 3530-page indictment was read out in the absence of the defense. Requests for recusation were rejected, and the trial was adjourned until May 3.

108 defendants, 28 in custody, stand trial in the Kobane Case, the first hearing of which was held at the Sincan Prison Complex today. Some of the defendants were present in the hearing room, while other prominent politicians, such as former HDP co-chairs Fiğen Yüksekdağ and Selahattin Demirtaş, attended via video conferencing system SEGBİS.

Already at the beginning of the hearing there were tumultuous scenes because some of the lawyers were not allowed into the courtroom. The protests continued during the reading of the indictment. The defendants, who attended the hearing via SEGBİS, held up slips of paper to the camera to say that their sound had been cut off. When the defense demanded speaking rights for the defendants and the request was rejected, the lawyers left the hearing room in protest.

Kurdish politician Sebahat Tuncel, who has been imprisoned since 2016, demanded recusation because the indictment was unlawfully read out in the absence of the defense. Fiğen Yüksekdağ and Selahattin Demirtaş also requested recusation with their own reasons. Demirtaş demanded respect for the HDP as the third largest party in Turkey and stated that he was not participating in the trial as a defendant, but to accuse.

Since it was not possible to continue the trial with the scheduled defense of the defendants, the session was closed and adjourned until May 3 at 9:30 a.m.

Background: Accused for solidarity with Kobanê

Accused in the trial are 108 figures from politics, civil society and the Kurdish liberation movement who are accused of terror crimes and murder in dozens of cases in connection with the protests during the IS attack on Kobanê in October 2014. For former HDP co-chair Selahattin Demirtaş alone, the Chief Public Prosecutor’s Office is demanding up to 15,000 utopian years in prison. 28 of the defendants are imprisoned.

The Kobanê trial was triggered by a post by the HDP Executive Council on Twitter, which was written during an emergency meeting and, in addition to showing solidarity with the Kobanê city in West Kurdistan encircled by the IS, also called for an open-ended protest against the Turkish government for not ending its support for IS. The Twitter post in question read: "Urgent call to our peoples [...]! The situation in Kobanê is extremely critical. We call on our peoples to take to the streets and support those who are already on the streets to protest against the attacks of IS and against the embargo of the AKP government."

Dozens dead, hundreds injured

In the course of the uprising, street battles broke out in many cities between security forces and paramilitary units such as village guards and supporters of the radical Islamist Hezbollah and the demonstrators. The number of people killed, most of whom were participants in the uprising, varies between 46 (IHD) and 53. The government speaks of only 37 dead. Many of them were killed by shots fired by security forces. According to a report by the Human Rights Association (IHD), 682 people were injured during the protests. At least 323 people were arrested. In the course of the uprising, there were also arson attacks on stores as well as public facilities. The government holds the HDP responsible for the incidents.

ECtHR considers call as political speech

The Chief Public Prosecutor’s Office in Ankara interprets the HDP headquarters' Twitter post as a call to violence. According to the Grand Chamber of the European Court of Human Rights (ECtHR), there is no evidence to support this assumption. In December, the Court found that the post was "within the bounds of political speech." To that extent, the tweet could not be construed as a call to violence, the chamber ruled, calling for the immediate release of the former HDP co-chairman.

ANF articles as prosecution evidence

Among other things, ANF articles about the political activities of the defendants as well as their statements and interviews are used as evidence in the 3530-page indictment. A total of 413 pages have been devoted to ANF reporting. Another 62 pages deal with the "structures of PKK/KCK," on whose instructions Selahattin Demirtaş is alleged by the chief public prosecutor to have made several statements, including after a visit to Kobanê on September 30, 2014.

The defendants in the Kobanê trial

The 108 defendants standing trial in Kobanê Case are: Figen Yüksekdağ, Sebahat Tuncel, Selahattin Demirtaş, Selma Irmak, Sırrı Süreyya Önder, Gülfer Akkaya, Gülser Yıldırım, Gültan Kışanak, Ahmet Türk, Ali Ürküt, Alp Altınörs, Altan Tan, Ayhan Bilgen, Nazmi Gür, Ayla Akat Ata, Aysel Tuğluk, Ibrahim Binici, Ayşe Yağcı, Nezir Çakan, Pervin Oduncu, Meryem Adıbelli, Mesut Bağcık, Bircan Yorulmaz, Bülent Barmaksız, Can Memiş, Cihan Erdal, Berfin Özgü Köse, Günay Kubilay, Dilek Yağlı, Emine Ayna, Emine Beyza Üstün, Mehmet Hatip Dicle, Ertuğrul Kürkçü, Yurdusev Özsökmenler, Arife Köse, Ayfer Kordu (Besê Erzincan), Aynur Aşan, Ayşe Tonğuç, Azime Yılmaz, Bayram Yılmaz, Bergüzar Dumlu, Cemil Bayık, Ceylan Bağrıyanık, Cihan Ekin, Demir Çelik, Duran Kalkan, Elif Yıldırım, Emine Tekas, Emine Temel, Emrullah Cin, Engin Karaaslan, Enver Güngör, Ercan Arslan, Fatma Şenpınar, Fehman Huseyn (Bahoz Erdal), Ferhat Aksu, Filis Arslan, Filiz Duman, Gönül Tepe, Gülseren Törün, Gülten Alataş, Gülüşan Eksen, Gülüzar Tural, Güzel Imecik, Hacire Ateş, Hatice Altınışık, Hülya Oran (Besê Hozat), Ismail Özden (Zekî Şengalî, on 15. August 2018 in Şengal in a targeted attack by the Turkish Air Force), Ismail Şengül, Kamuran Yüksek, Layika Gültekin, Leyla Söğüt Aydeniz, Mahmut Dora, Mazhar Öztürk, Mazlum Tekdağ (killed in a Turkish airstrike in Medya Defense Zones on 1 October 2019), Abdulselam Demirkıran, Mehmet Taş, Mehmet Tören, Menafi Bayazit, Mizgin Arı, Murat Karayılan, Mustafa Karasu, Muzaffer Ayata, Nazlı Taşpınar (Emine Erciyes), Neşe Baltaş, Nihal Ay, Nuriye Kesbir (Sozdar Avesta), Remzi Kartal, Rıza Altun, Ruken Karagöz, Sabiha Onar, Sabri Ok, Salih Akdoğan, Salih Muslim, Salman Kurtulan, Sara Aktaş, Sibel Akdeniz, Şenay Oruç, Ünal Ahmet Çelen, Yahya Figan, Yasemin Becerekli, Yusuf Koyuncu, Yüksel Baran, Zeki Çelik, Zeynep Karaman, Zeynep Ölbeci and Zübeyir Aydar.
(ANF, 26 Apr 2021)


Nouveau raid de l'armée turque dans le nord de l'Irak

L'armée turque a effectué une nouvelle opération terrestre et aérienne contre des bases de séparatistes kurdes du PKK dans le nord de l'Irak, ont annoncé samedi des responsables officiels et des chaînes de télévision.

D'après des médias turcs, des commandos sont arrivés à bord d'hélicoptères dans la région de Metina pendant que des avions bombardaient des cibles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation considérée comme terroriste par la Turquie et ses alliés occidentaux.

"Des commandos héroïques des forces armées turques héroïques sont dans le nord de l'Irak", a de son côté déclaré dans un tweet le ministère turc de la Défense, sans préciser le nombre des militaires impliqués dans ce raid.

La télévision turque a montré des parachutistes en train de sauter d'hélicoptères et des soldats en tenue de camouflage tirant au fusil.

Dans une allocution télévisée, le ministre de la Défense, Hulusi Akar, a précisé que cette attaque avait commencé vendredi après-midi et que les commandos étaient appuyés par des drones et des hélicoptères de combat.

Le président Recep Tayyip Erdogan, qui s'exprimait dans une liaison vidéo avec le centre de commandement de cette opération, a quant à lui souligné que l'objectif était de "complètement mettre fin à la présence de la menace terroriste (...) le long des frontières méridionales" de la Turquie.

"Il n'y a aucune place pour un groupe terroriste séparatiste dans l'avenir de la Turquie, de l'Irak ou de la Syrie", a-t-il ajouté.

"Nous continuerons à combattre jusqu'à ce que nous ayons éradiqué ces bandes de meurtriers, qui ne provoquent que des larmes et des destructions", a encore dit le chef de l'Etat turc.

La Turquie procède régulièrement à des attaques dans les zones montagneuses du nord de l'Irak contre les bases arrière du PKK, qui livre depuis 1984 une sanglante guérilla sur le sol turc ayant fait plus de 40.000 morts.

Ces raids suscitent des tensions avec le gouvernement irakien, mais M. Erdogan répète que son pays entend "s'occuper" du PKK dans ces régions si Bagdad n'est "pas en mesure de le faire".

L'armée turque avait également déclenché le 10 février une opération contre cette organisation dans le nord de l'Irak.
(AFP, 24 avril 2021)


Minorités / Minorities

"What happened to enforced disappeared Syriac people?"

Mardin MP Tuma Çelik has submitted a Parliamentary question about the enforced disappearance of Syriac people since the 1990s.

He has stated that "due to the conflicts in the 90s, hundreds of thousands of people were forcibly displaced, villages were burned down and evacuated."

Noting that "Syriacs, one of the ancient peoples of the region, had to emigrate to Europe due to compelling reasons", Çelik has said, "The fact that around 50 Syriac people were disappeared starting from the late 1980s and in the 1990s is a reality that is not widely known about Syriacs."

Çelik has stressed that "the unidentified murders and violations of rights brought about the forced migration of Syriac people."

'Fate and whereabouts of Diril unknown'

As indicated by Çelik, there were doctors, business owners, mayors and old people among the enforced disappeared Syriac people in the 1980s and 1990s. Çelik has said, "Unsolved murders took place in Mardin, Şırnak and Hakkari, which were densely populated by Syriacs."

"The murders of Tumas Behnam, Simon Konutgan, Dr. Eduard Tanrıverdi, former İdil Mayor Şükrü Tutuş and Mikail Bayro are only some of these murders. Most recently, the fate and whereabouts of Hurmüz Diril has been unknown since January 10, 2020."

Against this backdrop, Mardin MP Tuma Çelik has asked the following questions in his Parliamentary question:

    Is there any work that you have undertaken about the unidentified murders that have been taking place since the 1990s?
    How many files of unidentified murders have been opened?
    How many of the lawsuits filed into unidentified murders have been taken to the European Court of Human Rights (ECtHR)?
    Has a process of retrial started in the files where a right violation has been found by the ECtHR?
    What is the consequence of the files opened into the unidentified murder of İdil Mayor Şükrü Tutuş?
    What is the consequence of the files opened into the unidentified murder of businessperson Yakup Tepe?
    What is the consequence of the files opened into the unidentified murder of Doctor Eduard Tanrıverdi?

NOTE: The United Nations (UN) International Convention for the Protection of All Persons from Enforced Disappearance was adopted in 2006 thanks to the efforts of civil society. However, Turkey is still not a signatory to this Convention. (BIA, 28 May 2021)

"Les Justes turcs, un trop long silence", sur LCP

Par Pascal Galinier, 25 mai 2021
A l’heure où les Etats-Unis viennent de reconnaître le génocide perpétré en Turquie en 1915, ce documentaire de la chaîne parlementaire LCP - Assemblée nationale part à la rencontre de ces Turcs injustement oubliés ou délibérément ignorés des deux côtés de la tragédie.
Il s’appelait Mehmet Celal Bey (1863-1926). Il a gagné un surnom : « le Schindler turc ». Mais c’est à un autre « Juste » que ce haut fonctionnaire ottoman pourrait être comparé : Aristides de Sousa Mendes, le consul du Portugal à Bordeaux, qui sauva trente mille personnes (dont 10 000 étaient juives) pendant la débâcle, en juin 1940. Sans en référer à Lisbonne, alors neutre.

Celal Bey, lui, a sauvé quelque 6 000 Arméniens en 1915, lorsque, gouverneur d’Alep, puis de Konya – où il fut muté pour désobéissance –, il refusa de mettre en œuvre les déportations ordonnées par Istanbul. « Il disait “je suis l’Etat et l’Etat doit protéger les faibles”, rapporte son arrière-petit-fils Kemal Ceyhan. Et c’est pourquoi pendant toute sa vie, il a essayé de protéger les faibles, quelles que soient leur origine, leur classe ou leur religion. »

Avec son documentaire Les Justes turcs, un trop long silence, Romain Fleury, lui-même descendant d’Arméniens ayant échappé au génocide de 1915, est parti avec sa co-réalisatrice Laurence D’Hondt à la rencontre de ces Justes injustement oubliés, hauts fonctionnaires ou gens du peuple qui refusèrent les ordres de la Sublime Porte. Au péril et souvent au prix de leur propre vie. « Tout ce qu’a traversé notre famille, ça reste un traumatisme », dit dans le documentaire le descendant de l’un d’eux, dont le reste de la famille n’a dû la vie sauve qu’à des voisins qui l’ont « envoyée à Istanbul à dos d’ânes » pour échapper aux exécuteurs.

« Une incitation à ne pas haïr »

Le parallèle avec le sort des Arméniens est saisissant. Pourtant, en Arménie aussi, le tabou est difficile à rompre. Nombre de familles sauvées par des Turcs relativisent, voire contestent l’humanité dont ces derniers auraient fait preuve. Ainsi de ce barbier arménien, convoqué par le maire de sa ville pour réparer les dégâts faits à son visage par son barbier turc, et qui le remercia en faisant inscrire sur sa maison que les exécuteurs devaient l’épargner – lui et son épouse, mais pas les voisins et cousins venus se réfugier là…

Le passage par la Turquie est la partie la plus saisissante du documentaire. Il montre l’inanité du déni érigé en dogme quant à ce génocide qui fit 1,2 million à 1,5 million de victimes pendant l’été 1915 – les deux tiers de la population arménienne sous souveraineté ottomane –, et dont la seule évocation peut valoir la prison. « Il ne peut y avoir de génocide sans Justes », dit la voix posée de Romain Fleury. Au cœur de l’Anatolie, où il a porté ses caméras, « les noms de lieux [“la tombe du sous-préfet”, “la vallée du massacre”, “la rivière des morts”…] parlent plus fort que l’idéologie et le mensonge ». Ici, le génocide « demeure comme un fantôme. Le négationnisme a façonné trois générations, mais aucune loi ne pourra empêcher l’homme de prendre soin d’une tombe, comme une ligne qu’il tracerait contre l’oubli ».

A Bruxelles, un descendant belge d’Arméniens sauvés par un Turc découvrira lors d’un colloque, en 2015, de la bouche même d’un intervenant turc venu témoigner, le nom de celui qui a sauvé sa famille, et qui l’a payé de sa vie. « Mon plus grand rêve serait de rencontrer ses petits-enfants, pour embrasser leurs mains », dit Andon Akkayan, bouleversé de pouvoir enfin mettre un nom sur celui qui « nous a accompagnés toute notre vie ». L’arrière-grand-mère de Romain Fleury ne parlait jamais de ce qu’elle avait vécu avec sa famille, se contentant de dire au père du réalisateur : « Jeannot, n’oublie pas que ce sont des Turcs qui nous ont sauvés », avant de se renfermer dans le silence. « C’était comme une incitation à ne pas haïr », dit Jean-Pierre Fleury.

« Schindler turcs »

Evacuer la haine, mission impossible ? « Nous ne voulons plus vivre dans le même sac qu’un chien, parce qu’un jour ou l’autre il va nous mordre ! », répondait en ricanant un rescapé centenaire, rencontré en 2015 à Erevan. Mais le silence n’est plus de mise, car « chacun peut devenir complice par omission d’un crime contre l’humanité », prévient l’avocat belge Grégoire Jakhian, qui plaide, lui, pour une « dédiabolisation, essentielle, des Turcs du côté arménien ».
Lire aussi En réaction à la reconnaissance du génocide arménien par l’Allemagne, la Turquie rappelle son ambassadeur à Berlin

Dans ses mémoires, publiées dès 1918, Celal Bey résumera froidement sa situation en 1915 :

« Celle d’un homme qui se tient au bord d’une rivière, sans aucun moyen de sauver ceux qui sont emportés par le courant, des enfants innocents, des vieillards sans reproche, des femmes sans défense… J’ai sauvé tous ceux que j’ai pu attraper avec mes mains et mes ongles et les autres ont disparu… A jamais. »

Aujourd’hui, de jeunes générations arméniennes et turques – ainsi du député allemand d’origine turque Cem Özdemir, qui fut le premier à parler des « Schindler turcs » lors de la reconnaissance du génocide par le Bundestag, le 2 juin 2016 – se disent prêtes à plonger leurs mains et leurs ongles dans les eaux glacées de l’histoire pour tenter de faire bouger les lignes. Sans attendre un improbable réchauffement du climat entre Ankara et Erevan.

Les Justes turcs, un trop long silence, documentaire de Laurence D’Hondt et Romain Fleury. Suivi d’un débat animé par Jean-Pierre Gratien, à 21 h 30. Disponible en replay sur lcp.fr, jusqu’au 7 juin.

102nd anniversary of Greek Pontic Genocide

Starting with the massacres initiated by Sultan Abdulhamid in 1894 and targeting Armenians, the Great Christian Genocide ended with the Greek Pontic Genocide, following the massacre of 1.5 million Armenians and 300 thousand Syriacs by the ruling Party of Union and Progress in 1915.

In 1914-1921, 134,078 Greek Pontic people were massacred in Amasya, Samsun and Giresun; 27,216 people in Niksar; 38,434 people in Trabzon; 64,582 people in Tokat; 17,479 people in Maçka and 21,448 people in Şebinkarahisar. Taken together with 50 thousand people who lost their lives in the years of 1921-1923 and during the population exchange, a total of 353 thousand Greek Pontic people were massacred.

'Recognition is vital'

The European Syriac Union (ESU) has released a statement to mark the 102nd anniversary of the Greek Pontic Genocide:

"On this day of May 19, we remember martyrs of Greek Pontic Genocide of 1915 perpetrated by Ottoman Turkish rule against Greek Pontic people leaving 353.000 dead hundred of thousands perished in inhuman conditions with cultural, social and economic destruction and seizure.

"As the native people of Pontus, Greek Pontic people faced genocide and annihilation like other Christian entities in the time as Syriac and Armenian people. During the genocide of 1915, more than 3 million of Christian people have been killed, children and women islamised, religious, cultural and social monuments and historical heritage have been destroyed and changed hands. During the genocide of Pontus 353.000 people have been killed, thousands have been perished, more than 300 schools, 500 church and monasteries and monuments have been destroyed. Following the genocide of 1915 no more Christian Greek Pontics lelt in the region.

"1915 genocide against Christian communities and as today we remember Greek Pontic one, the haunting memory and trauma is still very present and alive among respective communities scattered around the world as the faced forced exile and diaspora. More than one century later, Turkey continues to deny genocide of 1915 plus Republican politics and practices have been another step to annihilate ancient rich history of these people. While 1915 genocide remains unaddressed in the country, hate speech, Christianophobia remain deeply engraved in Turkey and often used by political leaders.

"On this day of Greek Pontic Genocide Remembrance Day, we remember holy memory of martyrs, we stand with Greek Pontic people around the world for the recognition and justice. Genocide recognition is vital to prevent future genocides."
(BIA, 19 May 2021)

An application by Armenia against Turkey  at ECHR

On 9 May 2021 the European Court of Human Rights received a completed application form in the inter-State case Armenia v. Turkey (no. 43517/20).

The case concerns the respondent State’s alleged role in the recent armed hostilities between Armenia and Azerbaijan which took place between 27 September and 10 November 2020 (the date of entry into force of a ceasefire agreement). Notably, Armenia alleges that Turkey provided assistance to the Azerbaijani armed forces during the conflict.

Previously, on 4 October 2020 the Court received a request for an interim measure introduced by Armenia against Turkey in relation to the above inter-State case. On 6 October 2020 the Court, applying Rule 39 of the Rules of Court for a second time in relation to the conflict between Armenia

and Azerbaijan (see the press release of 6.10.2020), called on all States directly or indirectly involved in the conflict, including Turkey, to refrain from actions that would contribute to breaches of the Convention rights of civilians and to respect their obligations under the Convention.

On 17 November 2020 the Government of Turkey requested that the Court lift the interim measure in relation to the inter-State case of Armenia v. Turkey. They referred, in particular, to a statement signed on 9 November 2020 by the President of the Republic of Azerbaijan, the Prime Minister of the Republic of Armenia and the President of the Russian Federation, declaring an end to the hostilities with effect from midnight on 10 November 2020. On 1 December 2020 the Court decided, in the light of the information provided by the Government of Turkey, to lift the interim measure previously indicated on 6 October 2020. The other decisions taken by the Court under Rule 39 of the

Rules of Court with regard to the conflict between Armenia and Azerbaijan remain in force.

The completed application form now received in the inter-State case of Armenia v. Turkey opens the proceedings on the complaints about alleged violations of the Convention. The first matter for the Court to examine is the admissibility of the application. As an initial step, and in accordance with

Rule 51 § 1 (assignment of applications and subsequent procedure), the President of the Court has assigned the case to the Third Section and given notice of the application to the respondent State.

Notably, Armenia alleges that Turkey provided assistance to the Azerbaijani armed forces during the conflict.

Further information is available via the ECHR press release here:

http://hudoc.echr.coe.int/eng-press?i=003-7022025-9472980

En Turquie, le génocide arménien reste tabou

Pierre-Magnani Céline, La Libre Belgique, 10 mai 2021

"La première fois que j’ai entendu parler des événements de 1915, je devais avoir 19 ans, à l’université", se souvient Eray, 32 ans, Stambouliote employé dans le secteur du transport maritime. "On nous parlait de déplacements de populations et de combats entre des factions armées […] cela fait partie des questions sensibles en Turquie qu’il faut aborder avec précaution", reconnaît-il.

Originaire de l’est du pays, il se souvient du récit des anciens. Il n’est pas nécessaire de remonter très loin pour y trouver des fantômes. "Mes grands-parents s’étaient installés dans un village anciennement peuplé d’Arméniens", confie-t-il, avant de conclure : "Mais ce n’est pas aux États-Unis de le déterminer. C’est un problème qu’il faut régler entre la Turquie et l’Arménie avec une commission internationale multipartite."

Le samedi 24 avril, le nouveau président américain, Joe Biden, a officiellement reconnu le caractère génocidaire des événements de 1915 qui ont fait entre 800 000 et 1,5 million de victimes, sous l’Empire ottoman. Le gouvernement turc n’a pas été pris au dépourvu, le président américain avait téléphoné à son homologue pour l’informer de sa décision.

Instrumentalisation de l’Histoire ?

Les réactions ne se sont pas fait attendre côté turc. Du parti présidentiel de l’AKP à l’opposition kémaliste, tous dénoncent une instrumentalisation politique de l’Histoire, mais aussi une ingérence dans les affaires de la Turquie qui vient dégrader un peu plus les relations bilatérales. Seule la gauche pro-kurde, le parti du HDP, s’est démarquée sur cet épineux dossier en reconnaissant le génocide et en appelant l’État à faire de même.

Le président Recep Tayyip Erdogan, quant à lui, n’a réagi que tardivement, estimant que les propos de Joe Biden étaient "sans fondement, injustes et contraires à la réalité" et qu’ils résultaient de "pressions de groupes radicaux arméniens et des milieux antiturcs". Une réaction qualifiée de mesurée par les observateurs pour éviter d’ajouter une nouvelle crise à la longue liste des différends qui opposent les deux pays. Une rencontre bilatérale est prévue en marge du sommet de l’Otan qui aura lieu le 14 juin à Bruxelles.

"Nous avons besoin de voix qui interrogent ce qui s’est produit", explique le chercheur Ömer Taspinar dans une émission sur la chaîne d’information en ligne Medyascope. "Si la Turquie était en mesure de dire ‘nous partageons votre douleur’, voire même ‘nous vous présentons toutes nos excuses’, alors les États-Unis et l’Union européenne n’auraient rien à voir là-dedans. […] Souvenons-nous de ce que disait Hrant Dink (NdlR : journaliste turc d’origine arménienne assassiné en 2007) : ‘Ce qui me fait le plus de peine, c’est de constater que la Turquie n’avance pas d’un iota sur la question.’"

Le poids des mots

Aux yeux de Suna, 23 ans, étudiante en histoire, l’initiative du président des États-Unis relève plutôt d’une stratégie politique : "Biden n’est que le Président d’un pays impérialiste qui a massacré des populations au Vietnam et en Irak. Alors ses propos sur le génocide n’ont pas de crédibilité à mes yeux", tranche-t-elle. "Mais je peux comprendre qu’il soit très important pour les Arméniens qu’un État supplémentaire reconnaisse officiellement ce qu’ils ont vécu", tient-elle à préciser.

"Dès lors que vous prononcez le mot de ‘génocide’, la conversation est terminée. La personne en face cesse de vous écouter et sort les griffes […]. Cela désigne uniquement le génocide juif perpétré par les nazis. Cela n’a pas d’autre signification", analyse l’intellectuel Baskin Oran. Il connaît bien le poids des mots, lui qui fait partie des initiateurs de la pétition lancée en 2008 pour présenter des excuses aux Arméniens. Celle-ci avait à l’époque recueilli près de 33 000 signatures en ligne et impulsé une dynamique de réflexion.

Mais, au-delà des débats terminologiques, Baskin Oran rappelle que la Turquie devra répondre à une question simple pour achever le travail de mémoire : "Il y avait près de 2 millions d’Arméniens dans l’Empire ottoman. Il n’en restait plus que 1 million au début de la guerre d’Indépendance. Que leur est-il arrivé ? […] Nous n’avons pas de responsabilité directe mais nous avons la responsabilité de faire toute la lumière sur ce qu’il s’est passé."

Le parlement létton reconnaît le génocide arménien

Tigran Mkrtchyan, ambassadeur d’Arménie en Lettonie, annonce sur sa page Facebook que le parlement de ce pays, la Saeima, a voté la reconnaissance du génocide avec les voix de 58 députés sur 100 inscrits.

« Ce qui était difficile à imaginer il y a des années est devenu une réalité aujourd’hui. C’est le résultat du travail acharné de ces dernières années, où l’utilisation de la quasi-totalité de l’arsenal de la diplomatie joué un rôle essentielle : contacts politiques intensifs, diplomatie parlementaire, diplomatie culturelle (c’était le plus visible, c’était aussi très important), implication communautaire de l’Église apostolique arménienne (qui était la plus longue). և postmoderne). « Tout cela, ainsi que les changements dans certains des aspects de notre travail ces dernières années, ont conduit à ce résultat », a écrit l’ambassadeur.

Il rappelle que le 24 avril 2020, deux forces du Parlement letton, membres de la coalition au pouvoir, les partis « Nouveaux conservateurs » et « Oui au développement », avaient déjà fait des déclarations condamnant le génocide arménien. « A l’initiative de la plupart des représentants de ces forces, ainsi que du parti » Accord « , le processus de reconnaissance du génocide arménien a commencé en février 2021, à la suite de quoi une résolution-déclaration a été soumise le 23 avril. Le 29 avril, le projet de résolution a été reporté d’une semaine avec des objections. La version amendée de la résolution a été proposée par le Comité permanent des relations extérieures, qui a également fait l’objet de discussions approfondies, qui a également mené des travaux parallèles dans ce sens au cours des deux derniers mois », a déclaré Tigran Mkrtchyan, remerciant les parlementaires lettons qui y ont contribué.

« Je m’incline devant tous les » députés « de toutes les forces politiques du parlement letton qui ont voté en faveur de la résolution de cette question cruciale pour le peuple arménien en Lettonie », a écrit le diplomate. (armenews.com, 6 mai 2021)


Prof. Baskın Oran's book on minorities and minority rights in Turkey


Prof. Baskın Oran's book titled Minorities and Minority Rights in Turkey has been published by Lynne Rienner Publisher in the United States.

It is a revised and updated version of "Etnik ve Dinsel Azınlıklar: Tarih, Teori, Hukuk, Türkiye",  published by Literatür in 2018 in Turkey.

Baskın Oran is professor emeritus of international relations at Ankara University. An outspoken activist, his challenges to the ideology and practices of Turkish state institutions have led to numerous reprisals, but he continues to advocate for human rights.
The collapse of the multiethnic, multireligious, and multilingual Ottoman Empire after World War I led to the establishment of several nation-states, with enormous repercussions for the empire’s minority populations.

Baskın Oran focuses on religious and ethnic minorities in the Republic of Turkey—home for centuries to Alevites, Armenians, Greeks, Jews, Kurds, Syriacs, and more—to provide a comprehensive analysis encompassing the Ottoman era to the present.

CONTENTS:

• Ethnic and Religious Minorities: A Conceptual Framework.
• Minorities in the Ottoman Empire.
• Minorities in the Republic of Turkey.
• Turkey’s Obligations Under International Law.
• Minorities in Turkey’s Laws and Legal Structures.
• Legislative Reforms, Resistance, and Reversals.
• The Ideological Foundations of Repression and Discrimination.
• The Implications of Persistent Rights Violations

L'ambassadeur turc essaie de censurer La Libre Belgique

A l'occasion du 106e anniversaire du génocide des Arméniens de 1915, La Libre Belgique avait publié le 24 avril 2021 un article de Nicolas Tavitian, président du Comité des Arméniens de Belgique: La complaisance de l’Europe envers Erdogan est suicidaire.

Le 26 avril 2021, M. Dorian de Meeûs, rédacteur en chef de La Libre Belgique, a publié un édito intitulé "Le génocide arménien en a inspiré un autre. Dites-le à vos enfants..." qui fait l'appel suivant:

"Ce génocide a existé. Resté impuni, il en a inspiré un autre. Dites-le à vos enfants… car nos écoles ne l’évoquent pas. La négation de ce génocide n’est même pas condamnable dans notre pays. Le Parlement belge ne l’a pas jugé nécessaire. Et pourtant."

Selon les médias turcs en Belgique, l'Ambassadeur de l'Etat turc Hasan Ulusoy a envoyé à La Libre Belgique un long message d'indignation contre les articles de Nicolas Tavitian et Dorian de Meeûs.

Qui est plus, après avoir utilisé tous les arguments négationnistes de l'Etat turc, comme il est une de pratiques quotidiennes du régime d'Ankara, l'ambassadeur turc essaie de censurer le contenu de La Libre Belgique en ces termes : "Au vu de ce qui précède, nous demandons à votre journal de ne plus autoriser de telles publications au service de la propagande et sur la base de récits historiques biaisés."

L'ÉDITO DU RÉDACTEUR EN CHEF DE LA LIBRE BELGIQUE

Le génocide arménien en a inspiré un autre. Dites-le à vos enfants...

Dorian de Meeûs, 26 avril 2021

"Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde. Ne pas nommer les choses, c’est nier notre humanité." Cette expression sonne tellement juste lorsqu’on évoque le génocide arménien et la souffrance inconsolable de tout un peuple. Joe Biden est le premier président des États-Unis à qualifier de "génocide" la mort entre 1915 et 1917 d’un million et demi d’Arméniens massacrés par l’Empire ottoman. Le Congrès américain l’avait déjà fait, mais Donald Trump ignora ce vote afin de préserver ses bonnes relations avec Ankara.

Le génocide arménien est pourtant reconnu comme un fait historique incontestable par de très nombreux historiens et une trentaine de pays, dont la Belgique, mais il reste vigoureusement démenti par la Turquie. Celle-ci, issue du démantèlement de l’empire en 1920, admet des massacres, mais récuse le terme de "génocide", évoquant une guerre civile et une grande famine en Anatolie. Pourtant, la campagne d’extermination de chrétiens, qui représentaient 20 % de la population de l’empire en 1915, était aussi atroce que systématique : rafles, déportations par convois ferroviaires, camps de concentration, marches de la mort, famines, massacres de masse… Le tout, sans trop émouvoir des pays occidentaux focalisés sur la Première Guerre mondiale. Vu le lourd bilan de ce génocide, sa recette a inspiré l’Allemagne nazie dans l’élaboration de sa Solution finale contre les Juifs. Si le devoir de mémoire avait eu lieu, le régime d’Hitler aurait sans doute eu plus de mal à utiliser les mêmes infrastructures 25 ans plus tard.

Ce passé reste un tabou en Turquie. Personne ne reprochera pourtant au gouvernement d’Erdogan ou à la population turque la moindre responsabilité dans les crimes perpétrés à l’époque par les Jeunes-Turcs. Ce déni permanent démontre une incapacité à remettre en cause le passé, alors que l’Allemagne est parvenue à le faire dans la dignité.

Ce génocide a existé. Resté impuni, il en a inspiré un autre. Dites-le à vos enfants… car nos écoles ne l’évoquent pas. La négation de ce génocide n’est même pas condamnable dans notre pays. Le Parlement belge ne l’a pas jugé nécessaire. Et pourtant.

La déclaration négationniste de l'Assemblée nationale turque

Une déclaration préparée par le président de la Grande assemblée nationale de Turquie, Mustafa Şentop, contre les déclarations du président américain Biden reconnaissant le génocide arménien a été adoptée à la séance plénière avec les votes de quatre partis politiques, AKP, MHP, CHP et IYIP .

Cette décision négationniste a été rejetée par le HDP .

Ainsi, quatre partis principaux dirigés par Erdogan, Bahçeli, Kılıçdaroğlu et Akşener, qui ont soutenu les opérations d'invasion de l'armée turque dans le nord de la Syrie et dans le Haut-Karabakh, ont une fois de plus démontré à quel point ils sont réunis dans la négation du génocide arménien. (Info-Türk, 28 avril 2021)

Dans la reconnaissance des génocides, Washington à géographie variable

Lorsqu'en 1994 près de 800.000 personnes, principalement des Tutsis, ont été massacrées au Rwanda sur une période de 100 jours, les Etats-Unis avaient hésité à qualifier l'événement de génocide, lui préférant le terme plus édulcoré d'"actes de génocide".

Cette année, en l'espace de quelques mois, Washington a utilisé cette qualification à deux reprises. Les Etats-Unis ont ainsi d'abord accusé Pékin de génocide contre les Ouïghours et d'autres populations principalement turcophones musulmanes, puis la semaine dernière, ont également reconnu comme un génocide le massacre d'Arméniens par l'Empire ottoman entre 1915 et 1917. La Turquie rejette cette qualification et faisait pression depuis plusieurs années sur les Etats-Unis pour empêcher cette reconnaissance.

Les deux décisions se sont attiré les faveurs de plusieurs groupes de défense des droits humains, mais des experts doutent de la future constance de Washington sur la question des génocides à travers le monde, ou que ces déclarations se traduisent par de l'action.

"C'est un pas en avant dans la dénonciation des atrocités pour ce qu'elles sont", affirme James Waller, directeur des programmes académiques à l'Institut d'Auschwitz pour la prévention des génocides et des atrocités de masse.

"Je ne sais pas, en revanche, si elles constituent le signal d'un changement, vers une volonté plus universelle de prendre position sur des événements qui pourraient être interprétés comme génocidaires", nuance celui qui est également professeur au Keene State College du New Hampshire, dans le nord-est des Etats-Unis.

"Je pense toujours que cela va se faire sur la base du cas-par-cas, et que cela sera dicté en fonction de décisions politiques", ajoute-t-il.

- Termes alternatifs -

Les Etats-Unis n'ont ainsi pas utilisé le terme de génocide pour la situation des Rohingyas, une population principalement musulmane en Birmanie, où près de 750.000 d'entre eux se sont exilés vers le Bangladesh voisin, expliquant fuir les destructions de villages, les tueries et les viols de masse.

Pour James Waller, cette réticence de Washington s'explique par les attentes placées dans le dialogue avec le gouvernement démocratique qui prenait corps en Birmanie, jusqu'au putsch de février.

Les Etats-Unis ont préféré le terme de "nettoyage ethnique" en Birmanie, de même que plus récemment dans la région éthiopienne du Tigré.

Selon Ernesto Verdeja, un expert sur la question des génocides à l'université américaine de Notre Dame, l'idée générale autour de la notion de génocide reste fermement liée aux spécificités de l'Holocauste, même si sa définition légale est plus universelle.

"Il existe toujours une tendance à voir un génocide comme un plan parfaitement conçu de destruction intentionnelle", et quand la violence ne rentre pas dans le cadre pré-conçu, beaucoup "balaient cela d'un revers de la main: +ce n'est pas un génocide, c'est quelque chose d'autre+".

"Pour le Rwanda, ils ont parlé de +haine tribale+. Pour la Bosnie, ils ont parlé de +haines ethniques anciennes+", soutient-il.

Il dénonce ainsi les "connotations racistes" et les "présomptions coloniales" d'un tel mode de pensée.

- "Une obligation" -

Pour Ernesto Verdeja, si en tant qu'Etat vous qualifiez une situation de génocide, "vraisemblablement vous avez une obligation de faire quelque chose à ce propos".

Aux Etats-Unis, plusieurs campagnes de pression ont permis d'aboutir à de telles qualifications.

L'ancien président George W. Bush avait décrit la campagne de terre brûlée opérée par le Soudan au Darfour comme un génocide. Et Barack Obama avait affirmé que le groupe Etat islamique perpétrait également un génocide contre les chrétiens, les Yazidis, et les musulmans chiites.

Pour le Xinjiang, la décision de Washington est intervenue après une campagne venant d'élus des deux partis. Ils ont mis en avant certains rapports affirmant que Pékin limitait les naissances au sein de la minorité ouïghoure, l'une des composantes de la définition comprise dans la Convention sur le génocide de 1948.

Pour certains détracteurs de la décision, celle-ci reflète une politisation de la situation, en raison de l'absence de preuves de l'existence de tueries de masse.

"Bien que les Chinois répriment sévèrement les Ouïghours, le niveau d'atrocités est loin d'atteindre ce que le terme de génocide représente en matière d'histoire, d'idées, et de bon sens", affirme Michael O'Hanlon un chercheur à la Brookings Institution, qui considère en revanche que la décision de reconnaissance du génocide arménien est bien-fondée.

Pour James Waller, qui, à l'instar d'Ernesto Verdeja, considère qu'un génocide se déroule au Xinjiang, le problème principal n'est pas de définir un génocide mais de l'empêcher.

"Je pense vraiment que le gouvernement américain se tourne de nouveau vers la reconnaissance du rôle que nous pouvons jouer en aidant à construire des sociétés fortes, qui seraient résistantes au génocide, plutôt que de simplement faire face au feu une fois qu'il a été allumé", considère-t-il.
(AFP, 28 avril 2021)

MP Garo Paylan threatened by nationalist lawmaker over genocide remarks

Independent MP Ümit Özdağ has threatened Peoples' Democratic Party (HDP) deputy Garo Paylan over his remarks about the Armenian Genocide.

On April 24 Genocide Remembrance Day, Paylan complained that there are still streets and schools that are named after Talat Pasha, who was the Ottoman Empire's minister of interior during the genocide.

"After 106 years, we walk on streets named after Talat Pasha, the architect of the Genocide. We educate our children at schools named after Talat Pasha," he wrote on Twitter. He likened the situation to naming schools and streets after Hitler in Germany.

Quoting his tweet, Özdağ wrote, "Impudent provocateur man. If you are not content, go to hell. Talat Pasha didn't expel patriotic Armenians but those who stabbed us in the back like you. When the time comes, you'll also have a Talat Pasha experience and you should have it." (BIA, 27 April 2021)

Genocide investigation against Diyarbakır Bar Association

An investigation has been launched against the Diyarbakır Bar Association over its statement "We share the grief for the Great Calamity".

Released on April 24 Armenian Genocide Remembrance Day, the statement is now facing an investigation by the Diyarbakır Chief Public Prosecutor's Office. Accordingly, the Bar Association Chair and the members of its executive board are charged with "degrading the Turkish Nation, the State of the Republic of Turkey, the institutions and bodies of the state."

Diyarbakır Bar Association Chair Nahit Eren has made a brief statement about the investigation on his social media account.

"Defending the freedom of expression of everyone to the end, the Diyarbakır Bar Association will not restrict its own freedom of expression due to pressures and investigations," Eren has said, adding:

"We will keep on defending our statements befitting our values in a manner befitting the same historical values."

'We share the grief for Great Calamity'

In its statement facing an investigation, the Diyarbakır Bar Association shared brief information about what happened on April 24, 1915 and its aftermath, reminding the public that "since then, this dark day has been called 'Medz Yeghern' or 'Great Calamity' by the Armenian community."

Further in its statement, the Diyarbakır Bar said that "the State, Government and bureaucracy of Turkey, on every April 24, disregard the darkness of 'Great Calamity', while keeping a tally of who defines this calamity in what words and having a fight with the truth."

Reminding the public about the investigations and prosecutions faced by the Bar itself over its previous statements on April 24, the statement has read, "In fact, no matter how we call this calamity and sorrow, they do not change depending on what we call them."

The Diyarbakır Bar Association noted that the incident is called "Medz Yeghern" by the victims, "Fermana Fılla" by the older generations or "genocide", a word coined by lawyer Raphael Lemkin from Poland, who was "inspired by what was done to the Armenian people."

Against this backdrop, the Bar made a call to start a process "to reveal the truth" so that "the crime committed against the Armenian people and denied could be faced and the souls of the Armenian neighbors scattered all across the world could find peace."

Concluding its statement, the Diyarbakır Bar "remembered the victims of Medz Yeghern, Fermana Fılla and Great Calamity with respect and shared the sorrow of Armenian people one more time."

Bar prosecuted for the same reason before

The Diyarbakır Bar Association held a press statement in front of the Tahir Elçi Conference Hall on April 5 Lawyers' Day and shared its report regarding the judicial pressures on lawyers with the public.

According to the data shared in the report, "taken together with the Bar Association Chair and Executive Board members on duty in the 2016-2020 period, at least 69 lawyers from the Bar faced at least 78 investigations due to their institutional and professional activities in 2020."

Some of these legal proceedings were launched into the Diyarbakır Bar Association's statements about April 24:

"An investigation was launched against Ahmet Özmen, who was the chair of the bar association in the period of 2016 and 2018, and the then Executive Board Members on the grounds of the statement titled 'We Share the Unrelieved Sorrow of the Armenian People' dated April 24, 2018; upon the permission of investigation given by the Justice Ministry, a lawsuit was filed on charges of 'publicly provoking the public to hatred and hostility' and 'degrading the Grand National Assembly of Turkey and the Turkish Nation'. While these two lawsuits were merged later on; the lawsuit is still ongoing.

"The Diyarbakır Bar, on April 24, 2020, released a written statement on '1915 Armenian Deportation' on its website and social media accounts. Over the statement published on the website of the Diyarbakır Bar on April 24, 2020 regarding the genocide committed against the Armenian People, an investigation was launched against the Diyarbakır Bar Chair and Executive Board Members by the Diyarbakır Chief Public Prosecutor's Office." (BIA, 27 April 2021)

Les arméniens en Turquie font profil bas après la reconnaissance du génocide

Chauffée à blanc par les médias progouvernementaux, l'opinion publique en Turquie est très remontée contre les Etats-Unis depuis la reconnaissance, samedi, du génocide arménien par Joe Biden. Craignant de devenir la cible de cette colère, la petite communauté arménienne fait profil bas.

Pour les Arméniens, la reconnaissance comme génocide par la première puissance mondiale de la mort d'un million et demi de leurs ancêtres massacrés par l'Empire ottoman en 1915 représente un moment historique, mais, pour Ankara, M. Biden travestit l'Histoire sous l'influence de lobbies pro-arméniens hostiles à la Turquie.

La Turquie, issue du démantèlement de l'Empire ottoman en 1920, reconnaît des massacres, mais récuse le terme de génocide, évoquant une guerre civile en Anatolie, doublée d'une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.

Dans un pays où le sentiment nationaliste est exacerbé et où le terme "génocide" est rejeté à la fois par le pouvoir et les principaux partis d'opposition, peu osent aller à l'encontre de la version officielle.

"La discrétion fait partie de notre mode de vie", confie un jeune Turc arménien qui, comme d'autres membres de cette communauté interrogés par l'AFP, préfère rester anonyme pour ne pas mettre ses affaires en péril.

Ce commerçant affirme que les Arméniens de Turquie, quelque 60.000 au total, se retrouvent livrés à la vindicte populaire à chaque fois que la question du génocide revient dans le débat.

- "Climat de tension" -

Ils s'étaient déjà retrouvés sous pression l'année dernière pendant le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan au Nagorny Karabakh lors duquel la Turquie avait pris fait et cause pour Bakou et lui avait apporté un soutien militaire qui lui avait permis de mettre en déroute les forces arméniennes.

"On est élevé, quand on est enfants, dans l'idée qu'il ne faut pas parler arménien dans la rue. On nous a appris à appeler nos mères avec le terme turc +anne+ et ne pas dire +mama+", explique le jeune homme d'affaires.

"En Turquie, il y a des divergences sur tout, mais lorsqu'il s'agit de la question arménienne, tout le monde est uni", ajoute-t-il.

Selon Yetvart Danzikyan, rédacteur en chef d'Agos, l'hebdomadaire de la communauté arménienne de Turquie, "le climat de tension" est palpable tous les ans à l'approche du 24 avril, jour de la commémoration des massacres de 1915.

"Ce climat est nourri par la dureté de la position (de la Turquie) qui va jusqu'à faire porter aux Arméniens la responsabilité de ce qui s'est passé", dit-il à l'AFP.

Réagissant aux déclarations de M. Biden, le chef du service de communication de la présidence turque, Fahrettin Altun, a affirmé mardi sur Twitter que "travestir l'Histoire encourage l'extrémisme arménien", rappelant l'assassinat dans les années 1970 et 1980 de diplomates turcs par des activistes de la cause arménienne.

- "Vivre ma culture" -

Pour M. Danzikyan, ce genre de remarques s'apparente à une sorte de campagne de pression destinée à faire taire les voix arméniennes. "Comment une communauté qui a vécu sous pression pendant des décennies peut-elle prendre la parole"?, interroge-t-il.

La préoccupation des Arméniens de Turquie a redoublé depuis l'assassinat, en 2007 à Istanbul, de Hrant Dink, charismatique rédacteur en chef d'Agos.

Le journaliste oeuvrait à la réconciliation entre Turcs et Arméniens, mais les nationalistes turcs lui reprochaient de parler ouvertement du génocide arménien.

En gardant un profil bas, la communauté arménienne de Turquie cherche à se protéger, en pensant à son avenir dans un pays où "le discours de haine est glorifié", estime l'ancienne députée turque arménienne Selina Dogan.

Les Arméniens s'effacent "pour maintenir leur présence dans le pays", dit Mme Dogan, aujourd'hui membre du conseil municipal d'un district de la rive européenne d'Istanbul où vivent de nombreux Arméniens.

D'après elle, cette communauté est peu représentée sur la scène politique "en raison de la discrimination dont nous sommes victimes depuis des décennies".

Paramaz Mercan, un Turc arménien qui habite dans la ville à majorité kurde de Diyarbakir, dans le sud-est du pays, dit avoir essayé d'expliquer les sentiments de sa communauté dans la presse, mais en vain.

"Parfois, je parle aux médias. Une fois, j'ai même exprimé le désir de vivre ma propre culture. Cela a suscité des commentaires appelant à ma déportation", regrette le quinquagénaire.
(AFP, 27 avril 2021)

Commémorations 2021 du Génocide des Arméniens à Bruxelles

Les mesures sanitaires actuellement en place ne permettant pas les gros rassemblements cette année encore, la commémoration du 106ième anniversaire du Génocide des Arméniens a eu lieu le 24 avril 2021 devant le monument au square Henri Michaux avec la participation de plusieurs personnalités politiques belge.

D'ailleurs, une action silencieuse au quartier européen a dénoncé le silence assourdissant de l'Union Européenne et exige la libération des prisonniers de guerre arméniens toujours illégalement détenus par les autorités azerbaïdjanaise.

Le 24 avril, Dogan Özgüden a envoyé au Comité des Arméniens de Belgique le message suivant:

"Malheureusement, je n'ai pu participer à la commémoration de ce jour.

"Ma pensée et mon cœur sont toujours avec vous.

"A cette occasion, je partage la campagne contre le régime d’Aliyev et le formidable article "La complaisance de l’Europe envers Erdogan est suicidaire", écrit par Nicolas Tavitian et publié hier par La Libre Belgique.

"Je salue la détermination exemplaire de mes ami(e)s arménien(ne)s de poursuivre la lutte juste contre le négationnisme de l’Etat turc et ses alliés, non seulement en Azerbaïdjan, mais malheureusement dans certains milieux européens."


Le président Joe Biden a reconnu le génocide arménien

Joe Biden a reconnu samedi le génocide arménien, devenant le premier président des Etats-Unis à qualifier ainsi la mort d'un million et demi d'Arméniens massacrés par l'Empire ottoman en 1915.

Son homologue turc Recep Tayyip Erdogan a immédiatement réagi en dénonçant "la politisation par des tiers" de ce débat, dans un message adressé au patriarche arménien à Istanbul. La Turquie n'a "de leçons à recevoir de personne sur son histoire", a surenchéri son ministre des Affaires étrangères.

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a de son côté salué une "mesure très forte envers la justice et la vérité historique" dans un message sur Facebook.

Le génocide arménien est reconnu par plus de vingt pays et par de nombreux historiens mais il est vigoureusement contesté par la Turquie.

"Les Américains honorent tous les Arméniens ayant péri dans le génocide qui a commencé il y a 106 ans aujourd'hui", a écrit Joe Biden dans un communiqué.

"Nous affirmons l'histoire. Nous ne faisons pas cela pour accabler quiconque mais pour nous assurer que ce qui s'est passé ne se répètera jamais", a-t-il ajouté.

Le président démocrate, qui avait promis pendant sa campagne électorale de prendre l'initiative sur ce dossier, a informé vendredi de sa décision son homologue turc dans une conversation téléphonique.

Les deux dirigeants ont convenu de se rencontrer en juin en marge du sommet de l'Otan à Bruxelles.

Au téléphone avec le chef de l'Etat turc, le locataire de la Maison Blanche a exprimé sa volonté de bâtir une "relation bilatérale constructive", selon le bref compte-rendu américain qui évoque la nécessité d'une "gestion efficace des désaccords".

- "Honorer les victimes" -

Il s'agit d'"honorer les victimes, pas d'accabler qui que ce soit", a insisté une responsable américaine, sous couvert de l'anonymat. "Nous continuons de considérer la Turquie comme un allié crucial au sein de l'Otan", a-t-elle ajouté.

Sans citer explicitement les Etats-Unis, le président turc avait dès jeudi adressé une mise en garde à peine voilée à Washington.

Au cours d'une réunion avec des conseillers, il a prévenu qu'il continuerait à "défendre la vérité contre ceux qui soutiennent le mensonge du soi-disant +génocide arménien+ (...) à des fins politiques".

Malgré des années de pressions de la communauté arménienne aux Etats-Unis, aucun président américain ne s'était jusqu'ici risqué à fâcher Ankara.

Le Congrès américain a reconnu le génocide arménien en décembre 2019 à l'occasion d'un vote symbolique, mais Donald Trump, qui entretenait d'assez bonnes relations avec Recep Tayyip Erdogan, avait refusé d'utiliser ce mot, parlant seulement d'"une des pires atrocités de masse du XXe siècle".

Les Arméniens estiment qu'un million et demi des leurs ont été tués de manière systématique pendant la Première Guerre mondiale par les troupes de l'Empire ottoman, alors allié à l'Allemagne et à l'Autriche-Hongrie. Ils commémorent ce génocide chaque année le 24 avril.

La Turquie, issue du démantèlement de l'empire en 1920, reconnaît des massacres mais récuse le terme de génocide, évoquant une guerre civile en Anatolie, doublée d'une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.

"La Turquie ne va jamais reconnaître le génocide. Cela n'arrivera jamais", a confié à l'AFP Aram Bowen, 33 ans, au cours d'un rassemblement de plusieurs centaines de membres de la communauté arménienne à New York.

L'annonce de Joe Biden est "ce qui se rapproche le plus d'une reconnaissance mondiale", a-t-il poursuivi.

Aussi présent au rassemblement new-yorkais, Samuel Armen, 32 ans, qui est né en Arménie, a de son côté jugé que ce geste était "étape positive", mais pas encore "suffisante".

"Cela fait des années qu'on attend cela, on voulait cela avant Biden. On a eu beaucoup de promesses avec Trump et avant, on a attendu", a quant à elle dit à l'AFP Taline Nourian, croisée à Erevan.

"Je pense que la Turquie aura peur maintenant car tous les pays vont commencer à reconnaître (le génocide) cette année ou celle d'après, tout le monde va en parler", a affirmé cette Arménienne de 41 ans.

L'annonce de M. Biden n'aura pas de portée légale, mais elle ne peut qu'aggraver les tensions avec une Turquie que le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a qualifiée de "soi-disant partenaire stratégique" qui "par de nombreux aspects ne se comporte pas comme un allié".

Le président démocrate assure vouloir mettre la défense des droits humains au coeur de sa politique étrangère. Son gouvernement a confirmé l'accusation de "génocide" portée dans les derniers jours de la présidence de Donald Trump contre la Chine pour la répression des musulmans ouïghours.
(AFP, 24 avril 2021)

Politique intérieure/Interior Politics

Les ignorants et les corbeaux

Ragip Duran,  chroniqueturquie, 22 mai 2021

Une expression idiomatique en turc dit ‘’On ne peut pas devenir si ignorant même si on fait des études supérieures’’. Ce dicton est désormais prononcé pour expliquer les échecs du Président Erdogan. ‘’Tant qu’on a le Rais, la Turquie n’a pas besoin d’ennemi’’ disent les opposants.

Car en effet le régime de l’Homme Unique a commis tant de faute que ‘’les forces politiques qui désirent affaiblir la Turquie’’ n’ont rien à ajouter et voire non rien à faire.

Erdogan se croyait si intelligent qu’il pouvait profiter de la contradiction entre Washington et Moscou c’est pour quoi il a un jour fait des gestes à Poutine et le lendemain à Trump.

Un avion militaire russe Su-24 a été abattu par l’aviation turque dans la région frontalière turco-syrienne le 24 novembre 2015.

L’ambassadeur de la Russie à Ankara a été tué le 19 décembre 2016 au beau milieu d’une gallerie d’art par un policier en congé!

Moscou avec un peu de retard a répondu violamment contre ces deux attaques turques:Poutine avec l’aide de l’Iran a limité la capacite opérationnelle de l’armée turque en Syriedu nord lors des pourparlers tripartites Astana et autres. De plus l’armée de l’air russe a bombardé à İdleb le 28 fèvrier 2020 un centre militaire où les troupes turques coopéraient avec les djihadistes syriens: 33 soldats turcs ont trouvé la mort selon les chiffres officiels.

Erdogan aujourd’hui a des problèmes à la fois avec Poutine et Biden.

Avec l’arrivée du Président Biden à la Maison Blanche, Erdogan a changé de veste et essaie depuis de gagner la sympathie de Washington. Hélas pas de chance. Car Joe Biden fut le premier président américain à qualifier de genocide les événements de 1915.

Le Président turc insiste encore pour gagner les faveurs de Biden: Il a relancé son ‘’projet fou’’, le Canal Istanbul, qui peut renforcer la présence militaire américaine dans la Mer Noire. Et il s’est rangé du côté de l’Ukraine en conflit avec Moscou. Ankara désire vendre des drômes à Kiev. Alors la Russie a arreté tous les vols à destination de Turquie au début de la saison touristique. Erdogan a encore perdu.

Faut-il peut être ajouter la perte par la Turquie de deux autres événements internationaux: La finale de la Ligue des Champions de football prévue pour le 29 mai à Istanbul et le 7ème round de la course automobile F1 prévue pour 11-13 juin à Istanbul. Les autorités responsables de ces deux événements sportifs ont annoncé qu’a cause de Covid-19 la ville d’Istanbul n’est plus retenue pour l’organisation des deux rencontres. Perte de revenue et de prestige…

La mauvaise gestion du Covid-19 a été encore une fois demontrée car malgré 17 jours de ‘’confinement total’’, selon Erdogan, le nombre de cas et de mort n’ont pas cessé d’augmenter. Les spécialistes précisent que le confinement n’était pas du tout total à cause de multiples exceptions à commencer par tous les gens qui sont dans le secteur de la production, donc les travailleurs.

Par ailleurs, encore à cause de la mauvaise gestion et à cause de la carence de moyens financiers la campagne de vaccination va très lente en Turquie: Seulement environ 12 millions de citoyens sur un à peu près 82 millions , donc seulement 7 pc des citoyens ont pu être vaccinés.

Crises sanitaires, crises économiques, crises diplomatiques…Erdogan est obligé depuis maintenant 10 jours de faire face à une nouvelle crise: Les révélations sur le ministre de l’intérieur actuel et autres responsables du parti au pouvoir d’un chef de Mafia, ancien allié d’Erdogan.

Un autre dicton en turc dit: ‘’Tu nourris le corbeau et il t’arraches les yeux’’. (FIN/RD)


Les accusations d'un chef mafieux secouent le gouvernement

C'est le feuilleton du printemps et des millions de Turcs n'en ratent pas un épisode. Dans des vidéos mises en ligne depuis début mai, un chef mafieux accuse des hommes politiques de premier plan d'être mêlés au trafic de drogue, à des assassinats et d'entretenir des liens troubles avec la pègre.

Les allégations de Sedat Peker, une figure du crime organisé en fuite qui se réclame du camp nationaliste, ont provoqué un tsunami sur la scène politique turque, submergeant le gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan et éclaboussant son influent ministre de l'Intérieur Süleyman Soylu.

Allant de la corruption aux assassinats politiques en passant par le trafic de drogue et le viol, les accusations de M. Peker visent le cercle rapproché de M. Erdogan, dont un ancien Premier ministre, des hauts responsables et des membres de leurs familles.

La notoriété du chef mafieux, connu pour avoir été précédemment proche du pouvoir et faisant partie des grands noms du milieu, explique l'audience spectaculaire qu'attirent ses vidéos, dont la dernière a enregistré plus de 14 millions de vues. 

M. Peker a été condamné à plusieurs reprises dans des cas d'escroquerie et en lien avec le crime organisé. Il a quitté la Turquie l'année dernière pour échapper à de nouvelles poursuites et affirme aujourd'hui vivre aux Emirats arabes unis.

Dans ses vidéos, il apparaît assis derrière un bureau soigneusement ordonné, narrant anecdotes croustillantes et épisodes rocambolesques, entre fous rires et explosions de colère.

Après avoir gardé le silence, M. Erdogan, sans citer directement M. Peker, a vigoureusement défendu mercredi son gouvernement et le ministre de l'Intérieur, au coeur des accusations.

"En 19 ans, nous avons écrasé une par une les organisations criminelles", a-t-il affirmé, ajoutant qu'il se tenait "aux côtés" de son ministre.

Signe de la préoccupation du gouvernement quant à l'impact de ces vidéos sur l'opinion publique, un journaliste de l'agence de presse étatique turque Anadolu a été limogé vendredi après avoir posé une question à deux ministres sur les accusations formulées par M. Peker.
(AFP, 27 mai 2021)

Les déclarations d’un chef mafieux déstabilisent le gouvernement turc

Pierre-Magnani Céline, La Libre Belgique, 20 mai 2021


Nous attendons la prochaine vidéo de Sedat Peker sur YouTube, comme s’il s’agissait du dernier épisode de la série Narcos, sur la vie de Pablo Escobar, le leader de cartel de drogue colombien !" ironise le célèbre journaliste Ismail Saymaz, dans les colonnes du quotidien kémaliste Sözcü, mardi 18 mai. Depuis deux semaines, les Turcs ont les yeux rivés sur leurs écrans et retiennent leur souffle.

Sedat Peker, leader de la mafia, s’est invité sans crier gare dans le débat public à grands coups de déclarations fracassantes. À 49 ans, ce "parrain" originaire de la mer Noire est considéré par l’État comme l’un des trois principaux chefs du crime organisé en Turquie. Proche des milieux nationalistes d’extrême droite, il a déjà été condamné à de la prison à deux reprises, en 2007 et en 2013.

Recherché par les services de police, il est en fuite depuis 2019. Il serait passé par plusieurs pays des Balkans et se serait aujourd’hui réfugié aux Émirats arabes unis, ennemis jurés d’Ankara. Une perquisition musclée à son domicile à Istanbul en avril aurait mis le feu aux poudres.

Vidéos et mises en scène soignées

Dans cinq vidéos de près d’une heure publiées sur sa chaîne YouTube, il décortique méthodiquement les liens qu’il entretient avec des personnalités politiques, médiatiques et du monde des affaires.

Les clips ont rapidement fait exploser les records d’audience en dépassant les 5 millions de vues. Il y apparaît assis à une table, vêtu d’une chemise blanche légèrement ouverte sur une chaîne en argent, et s’adresse à l’objectif dans de longs monologues rythmés et calibrés. Intérieur sobre, chapelet et classiques de la littérature sur la mafia posés en évidence, images de la mosquée d’Al-Aqsa sur l’écran du téléviseur en fond… rien n’est laissé au hasard.

La caméra et le trépied sont érigés en nouvelles armes contre les "représentants de l’État profond". Plusieurs personnalités de haut rang sont très directement mises en cause : Mehmet Agar, ancien ministre de l’Intérieur déchu (figure de l’É tat profond dans les années 1990, NdlR), et son fils Tolga Agar, député AKP, accusés, entre autres, d’extorsion de biens, de viol et d’assassinat.

Sedat Peker porte également des accusations graves contre le gendre du président Erdogan, Berat Albayrak, contre Alaattin Çakıcı, un autre chef mafieux fraîchement sorti de prison, et contre l’actuel ministre de l’Intérieur, Suleyman Soylu, considéré comme le deuxième homme fort du gouvernement et le dauphin potentiel de Recep Tayyip Erdogan.

"Fais bien attention à ce que tu dis. Je te mettrai en pièces et te ferai du mal chaque semaine. Tu étais mon billet de retour. J’ai tout misé sur toi, tu étais mon joker. Tu nous as vendus", menace Sedat Peker en s’adressant directement au ministre qui lui aurait promis, au nom de leur proximité, un retour sécurisé en Turquie.

Ce dernier, isolé, a tardé à donner une réponse proportionnée à la gravité des accusations portées contre lui. Lundi 17 mai, il a demandé que toutes les allégations de Sedat Peker fassent l’objet d’une enquête judiciaire et a également déposé une plainte pour "insulte et calomnie".

Les propos du mafieux pourraient passer pour des règlements de compte, mais sont pris très au sérieux par l’opposition. "Quand Sedat Peker est parti à l’étranger, personne ne savait de quoi il était coupable ? Bien sûr que si. Et on lui a donné son passeport", a commenté le leader de l’opposition, Kemal Kiliçdaroglu.

L’opinion publique turque n’est pas étrangère à ces manifestations de "l’État profond". L’accident de Susurluk en 1996 avait révélé les liens existants entre l’État, la police et les organisations mafieuses en Turquie. Mais, si les allégations de Sedat Peker se révélaient fondées, elles seraient sans précédent dans l’histoire du pays.

Quelles réactions ?

"Dans les années 1990, le pouvoir et la justice ne sont pas restés impassibles face aux accusations", tient à rappeler le journaliste Ismail Saymaz. "Agar a été contraint de démissionner. Une commission d’enquête a été ouverte au Parlement. […] Il y a eu le procès de Susurluk."

Mais, au vu de l’état actuel de l’appareil judiciaire, l’analyste Murat Yetkin, joint par La Libre, émet également des doutes sur les conséquences potentielles des déclarations de Sedat Peker : "Le système a le pouvoir d’enquêter sur cette question, mais il est possible qu’il s’en garde en raison de l’atmosphère politique. Le pouvoir judiciaire est politisé depuis longtemps […]. L’opinion publique doute profondément que le pouvoir judiciaire agisse en toute indépendance et impartialité dans ces conditions."

Sedat Peker a affirmé avoir encore de nombreuses révélations à faire dans les jours à venir. Il n’a visiblement pas terminé de régler ses comptes.

Quand les mafiosis deviennent des personnalités importantes

Ragip Duran, chroniqueturquie, 15 mai 2021

Il y a 20 ans les chefs de la mafia dissertaient sur la politique et l’économie du pays sur les écrans de TV. Aujourd’hui ils sont de retour sur les réseaux sociaux. Cette fois pour les règlements de comptes politico-mafiatiques.

La faiblesse et désormais la carence de l’Etat de droit renforcent inévitablement les structures, organisations, mécanismes et personnalités illégales en Turquie.

L’incapacité des dirigeants de l’Etat encourage les méthodes mafiatiques et cela pas seulement dans le secteur commercial mais également dans les milieux politiques.

La Turquie avait déjà connu la criminalité tripartite à la suite d’un accident de voiture le 3 novembre 1996 à Susurluk (Marmara). Un préfet de police, un membre de la mafia recherché depuis longtemps et sa copine avaient trouvé la mort lors de cet accident ordinaire d’apparence. Un député de droite, kurde, seigneur féodal, gravement blessé, était également dans cette voiture. Le préfet de police, le député et le mafiosi avaient montré l’alliance au pouvoir de l’époque.

Sedat Peker, ancien partisan du Président Erdogan, théoriquement homme d’affaire, a été plusieurs fois condamné par la justice turque en tant que ‘’Chef de bande criminelle’’ est le nouveau star actuel des réseaux sociaux.

Il avait auparavant menacé l’ensemble des universitaires qui avaient signé la pétition pour la paix: ‘’Nous allons prendre la douche avec le sang qui va couler de vos corps!’’. Les tribunaux turcs avaient estimé qu’il s’agissait d’une manifestation de la liberté d’expression. Alors que les citoyens qui critiquent sur İnternet le pouvoir sont tout de suite arretés et condamnés pour avoir insulté le Président de la République.

Peker, qui diffuse ses vidéos est à la mode des aveux et il accuse ses anciens partenaires du pouvoir. En conflit direct avec le gendre du Président, ancien Ministre du Trésor et des Finances qui avait démissionné le 8 novembre 2020. Plus de nouvelles depuis!

Peker, accuse également Mehmet Agar,ancien Ministre de l’İntérieur, de la Justice, ancien préfet de police…en somme ancien et toujours membre influent de l’Etat Profond, selon les spécialistes. Son fils Tolga a été récemment élu député du Parti d’Erdogan mais lui et son père sont accusés du meurtre le 28 mars 2019 de la jeune journaliste originaire du Kazakhstan, Yeldana Kaharman. Elle a été violée avant le meurtre et Tolga a pu se sauver grâce à un hélicoptère de la police envoyé par son père, selon les informations publiées dans les médias turcs. Tolga Agar renie toutes ces accusations et prétend qu’elle ne connait pas Kaharman. La justice turque a fait un enquête et a conclu qu’il s’agit d’un suicide.

Faut-il également rappeler que Alaattin Cakici, un autre chef de mafia, a pu être libéré de la prison grâce aux efforts du Président du Parti d’Action Nationaliste (MHP, extrême-droite allié d’Erdogan) a publié ses photos prises avec et M.Bahceli Président du MHP et Mehmet Agar. Cakici est bien entendu le mafiosi du pouvoir actuel et concurrent direct de Peker.

Les ministres, les portes paroles du pouvoir plus les chroniqueurs parlent et écrivent sur les vidéos et déclarations de Peker, mafiosi en chute, d’ailleurs en fuite à Doubai.

‘’Là où la justice ne peut pas entrer, c’est la Mafia qui entre’’ titrait la chroniqueuse de Deutsche Welle pour son papier sur Tolga Agar.

Plainte d'Erdogan contre une opposante qui l'a comparé à Netanyahu

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a porté plainte jeudi contre une cheffe de l'opposition qui l'avait comparé au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, ont rapporté les médias turcs.

Dans sa plainte, le chef de l'Etat turc a réclamé des dédommagements de 250.000 livres turques (24.475 euros) à la dirigeante du parti d'opposition Iyi ("Bon¨Parti" en turc), Meral Aksener, selon l'agence étatique Anadolu.

Mme Aksener, une politicienne nationaliste, a affirmé mardi devant le groupe parlementaire de son parti que M. Netanyahu provoquait, selon elle, comme M. Erdogan, des crises pour rester au pouvoir.

"Benjamin Netanyahu, qui est en quelque sorte la version israélienne de M. Erdogan, n'a pas hésité à viser des civils et des enfants pour saboter ses rivaux politiques et garder de cette manière son poste", a-t-elle déclaré en se référant à la campagne de bombardements israéliens contre la bande de Gaza.

Mercredi soir, lors d'une rencontre télévisée avec des jeunes, M. Erdogan a vivement critiqué Mme Aksener, la qualifiant "d'immorale" pour l'avoir placé "au même niveau que Netanyahu".

"Je n'ai même pas rencontré Netanyahu. (...) Il n'a jamais été notre ami et ne le sera jamais", a-t-il ajouté.

M. Erdogan s'est érigé en défenseur de la cause palestinienne durant ses dix-huit ans au pouvoir comme Premier ministre ou président et accuse régulièrement Israël de "terrorisme" envers les Palestiniens.

Lundi, il s'en est pris avec virulence aux dirigeants israéliens pour les frappes engagées depuis le 10 mai dans la bande de Gaza.

"Ce sont des meurtriers, à tel point qu'ils tuent des enfants âgés de cinq ou six ans", a-t-il dit, ajoutant: "il n'y a que sucer le sang qui les assouvit".

Ces propos ont été critiqués et qualifiés "d'antisémites" mardi par Washington, une accusation que la Turquie a rejetée comme "absolument inacceptable".
(AFP, 20 mai 2021)

Un ancien rival d'Erdogan lance un nouveau parti politique

Le candidat malheureux de l'opposition lors de la présidentielle de 2018 face au président turc Recep Tayyip Erdogan a lancé mardi un nouveau parti, recomposant ainsi le paysage politique à deux ans d'une nouvelle échéance électorale.

"Nous allons transformer la Turquie", a déclaré Muharrem Ince lors du lancement de son parti Memleket (Patrie) à Ankara où il a formulé des critiques virulentes envers le pouvoir de M. Erdogan, mais aussi, sans la nommer, la formation politique qu'il a quittée, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate).

"Notre opposition est totale à cet ordre basé sur le pillage (...). Le pouvoir n'a pu offrir de solution à aucun problème du pays", a-t-il ajouté.

Soulignant qu'il "n'aura pas peur" de mettre l'accent sur la laïcité, il a aussi promis de revenir, s'il était élu, à une politique étrangère "réaliste", jugeant que la diplomatie turque actuelle, souvent belliqueuse, avait été "déviée de son axe".

En tant que candidat du CHP, M. Ince avait obtenu 30,64% des voix à l'élection présidentielle de 2018, remportée par M. Erdogan avec un score de 52,59%. Les prochaines élections générales sont prévues en 2023.

Vétéran de la politique, à l'élocution et au charisme parfois comparés à ceux
du président turc, M. Ince avait réussi à rassembler des foules lors de ses meetings électoraux en 2018.

Mais de nombreux électeurs lui en ont voulu d'avoir, au soir du scrutin, reconnu sa défaite par le biais d'un message envoyé à un journaliste au lieu de faire un discours devant ses partisans.

Représentant l'aile nationaliste du CHP, M. Ince avait, avant de le quitter, vivement critiqué le parti, estimant qu'il n'était pas dirigé de manière démocratique.

Trois députés qui avaient démissionné fin janvier du CHP ont aussi rejoint sa nouvelle formation.
(AFP, 18 mai 2021)

Enquête contre le maire d'Istanbul pour "irrespect" envers un sultan

Les autorités turques ont ouvert une enquête contre le maire d'Istanbul, l'un des principaux rivaux du président Recep Tayyip Erdogan, qu'elles accusent d'avoir eu une attitude "irrespectueuse" en se tenant les mains dans le dos pendant la visite du mausolée d'un sultan.

Le ministère de l'Intérieur a rapporté mardi l'ouverture d'une enquête contre Ekrem Imamoglu portant sur "les allégations concernant un manque de respect" dont l'édile se serait rendu coupable lors d'une visite l'an dernier au mausolée du sultan Mehmet II, sans toutefois fournir de précisions.

Selon le quotidien d'opposition Cumhuriyet, qui a révélé l'affaire, les autorités reprochent à M. Imamoglu de s'être tenu devant la tombe de Mehmet II avec les mains dans le dos, une attitude qu'elles jugent insultante pour la mémoire de ce sultan qui a conquis Istanbul en 1453.

Dénonçant une procédure "insensée", le porte-parole de la municipalité d'Istanbul, Murat Ongün, a déclaré que M. Imamoglu avait été convoqué pour faire une déposition.

L'enquête porte par ailleurs sur des visites de M. Imamoglu à des maires du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) lors desquelles il est accusé d'avoir tenu des propos "faisant l'éloge de criminels", a indiqué le ministère de l'Intérieur.

Le pouvoir turc accuse le HDP d'être la "vitrine politique" du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe qualifié de "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.

Le HDP rejette cette accusation et se dit victime de répression en raison de sa farouche opposition au président turc.

Issu du principal parti d'opposition, le CHP (social-démocrate), M. Imamoglu est considéré comme l'un des opposants les plus en vue du président Erdogan.

Souvent décrit par les observateurs comme un potentiel rival de M. Erdogan à la présidentielle de 2023, M. Imamoglu a infligé une humiliante défaite au chef de l'Etat lors des élections municipales de 2019, en mettant fin à 25 ans de règne des islamo-conservateurs à la tête de la plus grande ville de Turquie.
(AFP, 4 mai 2021)

"Canal Istanbul": Erdogan s'accroche à son projet "fou" malgré les critiques

Il avait lui-même qualifié ce projet de "fou". Le président Recep Tayyip Erdogan est déterminé à bâtir un gigantesque canal parallèle au détroit du Bosphore à Istanbul, une initiative décriée par l'opposition, les défenseurs de l'environnement et même la Russie.

Ses détracteurs accusent M. Erdogan, qui règne sans partage sur la Turquie depuis 2003, de s'accrocher à un projet qui conduira la Turquie à une catastrophe écologique et un endettement aussi massif qu'inutile.

La construction d'une telle infrastructure, baptisée "Canal Istanbul", serait également un bouleversement géopolitique, la Russie redoutant qu'elle permette aux pays de l'Otan de déployer plus facilement des navires de guerre en mer Noire, son pré carré historique.

Mais M. Erdogan, que ses partisans adulent pour avoir bâti de nombreuses infrastructures depuis son arrivée au pouvoir, fait fi des critiques: "Que cela vous plaise ou non, nous allons commencer à construire ce canal", a-t-il déclaré plus tôt en avril.

Si le dirigeant turc défend son canal avec autant d'acharnement face aux critiques, c'est parce qu'il le considère comme "le joyau de la couronne" de ses "projets fous" d'infrastructures, estime Anthony Skinner, du cabinet de consultants Verisk Maplecroft.

La construction du canal "représenterait le point d'orgue" de sa carrière politique, en faisant de lui "un président qui a remodelé Istanbul, le coeur battant de la Turquie", ajoute-t-il.

- "Une raison: l'argent" -

Mais le rêve d'Erdogan n'est pas donné.

Une étude menée en 2019 estimait le coût de ce canal long de 45 km à 75 milliards de livres turques (environ 12 milliards d'euros au taux de change de l'époque).

Sur les plans, cette voie d'eau artificielle passerait à l'ouest d'Istanbul en joignant, du nord au sud, la mer Noire et la mer de Marmara.

Mais le financement de ce projet, dont la construction doit officiellement démarrer en juin, reste encore flou.

L'un des principaux détracteurs de ce canal n'est autre que le maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, l'un des opposants les plus en vue de M. Erdogan.

Lors d'une rencontre avec la presse étrangère mi-avril, M. Imamoglu a affirmé que les terrains bordant le futur canal avaient été cédés à des soutiens de M. Erdogan dans les milieux de la construction et de l'immobilier.

"Il s'agit d'un projet de BTP et d'immobilier", a déclaré M. Imamoglu. "La principale raison qui motive Erdogan, c'est l'argent, l'argent et encore l'argent."

- Amadouer Washington -

A l'étranger, les critiques viennent principalement de Moscou, pays qui redoute de voir l'accès de la mer Noire, un espace considéré comme stratégique surtout depuis l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, facilité pour les navires de ses adversaires de l'Otan.

Aux termes de la Convention de Montreux, qui régit la navigation sur le détroit du Bosphore, unique voie d'accès naturelle à la mer Noire, les pays non-riverains doivent signaler à l'avance le passage de leurs navires qui ne peuvent rester que pour une durée très limitée.

Début avril, un groupe d'amiraux turcs hostiles à l'Otan s'est attiré les foudres de M. Erdogan en l'appelant à appliquer la Convention de Montreux au futur canal.

"Le Canal Istanbul, qui n'a rien à voir avec la Convention de Montreux, apportera plus de prospérité et de paix à la Turquie", a rétorqué le président turc.

Pour Atilla Yesilada, économiste au centre de réflexion GlobalSource Partners, M. Erdogan pourrait voir dans ce canal un moyen d'amadouer Washington, après des années de tensions diplomatiques coûteuses pour Ankara.

"Il est possible qu'Erdogan envisage de troquer un libre passage des navires de l'Otan en mer Noire contre (la levée des) sanctions" imposées par Washington contre Ankara pour l'achat de missiles russes, indique M. Yesilada à l'AFP.

- Taxer les navires? -

Tenir le canal hors de la Convention de Montreux pourrait aussi permettre à la Turquie de faire payer les navires commerciaux pour un passage accéléré, alors que ces derniers sont parfois contraints d'attendre plusieurs semaines à l'entrée du Bosphore en raison des embouteillages.

La Turquie pourrait même "avoir recours à des tactiques pour allonger les délais (dans le Bosphore), comme des contrôles, pour rediriger les navires vers le canal", relève M. Yesilada.

Mais MM. Yesilada et Skinner estiment qu'utiliser le canal comme moyen de négociation pourrait provoquer des tensions avec la Russie.

Le président russe Vladimir Poutine a "souligné l'importance" de préserver la Convention de Montreux lors d'un entretien avec M. Erdogan plus tôt en avril, selon le Kremlin.

"Au final, je ne vois pas ce que la Turquie pourrait y gagner, hormis plus de problèmes", estime M. Yesilada.
(AFP, 30 avril 2021)

Forces armées/Armed Forces

Des mercenaires syriens ont été "exploités" en Libye et au Nagorny Karabakh

Des Syriens recrutés par la Turquie et des groupes russes pour aller combattre en Libye et au Nagorny Karabakh ont été "exploités" et n'ont pas reçu les indemnités promises, affirment des ONG de défense des droits humains en Syrie dans un rapport publié jeudi.

La Turquie, parrain de groupes rebelles syriens dans le nord-ouest, et la Russie, grand allié du régime de Bachar el-Assad, ont soutenu des camps opposés dans les conflits en Libye et au Nagorny Karabakh et sont accusées d'y avoir envoyé des milliers de mercenaires recrutés en Syrie.

Le Centre syrien pour la justice et la responsabilité (SJAC) et l'ONG Syriens pour la vérité et la justice (STJ) ont mené une enquête sur le recrutement de ces mercenaires, dont la majorité sont d'anciens rebelles installés dans le nord-ouest sous influence turque.

En Libye, la Turquie a envoyé des milliers de combattants de factions de l'Armée nationale syrienne (ANS) pour appuyer le Gouvernement d'union nationale (GNA), basé à Tripoli, qui faisait face à une offensive de l'homme fort de l'Est, le maréchal Khalifa Haftar, soutenu par la Russie.

D'anciens soldats et miliciens syriens ont été recrutés par des groupes privés russes comme Wagner pour combattre aux côtés du maréchal, toujours selon les ONG qui regroupent chercheurs, journalistes et humanitaires Syriens et étrangers.

Des mercenaires syriens pro-russes ont également été déployés au Nagorny Karabakh pour soutenir les forces arméniennes face aux forces azerbaïdjanaises, soutenues par Ankara. La Turquie est accusée d'y avoir envoyé des combattants syriens du nord-ouest, ce qu'elle dément. "La communauté internationale doit réclamer des comptes à ceux impliqués" dans le recrutement de ces combattants, "tout en s'attaquant aux causes profondes qui font du travail de mercenaire l'une des seules sources de revenus pour de nombreux Syriens", plaide dans le rapport le directeur de STJ, Bassam al-Ahmad.

Les combattants syriens pro-Ankara envoyés au Nagorny Karabakh, région azerbaïdjanaise à majorité arménienne, s'étaient vus proposer un salaire mensuel de 3.000 dollars, avec une indemnité de 75.000 dollars versée aux familles en cas de décès, et parfois même la citoyenneté turque. Selon un agent ayant organisé des campagnes de recrutement pour la Turquie cité dans le rapport, ils n'ont touché que "800 à 1.400 dollars" par mois.

"L'exploitation a souvent pris la forme de vol systématique des salaires des combattants par leurs supérieurs", notamment des officiers de l'ANS. En Libye, cette pratique aurait commencé après la baisse des combats à l'été 2020, selon le rapport.
(AFP, 27 mai 2021)

84 retired admirals summoned to depose over ‘Montreux declaration’

As part of the investigation launched into the 'Montreux declaration' of 103 retired admirals, the Ankara Chief Public Prosecutor's Office has summoned 84 people to give their statements regarding the issue.

In a written statement released by the Chief Public Prosecutor's Office today (May 27), it has been announced that the Terror Crimes Investigation Bureau of the Office has launched an investigation against the people who signed the declaration titled "Montreux declaration from 103 admirals" and against the people who have connections with them, if any.

According to the statement of the Prosecutor's Office, within the framework of the examination carried out on the digital materials seized during previous searches, the statements of the suspects and the evidence obtained by analyzing Historical Traffic Search (HTS) records, 84 suspects have been summoned to depose on charge of "making an agreement to commit a crime against the security of the state and constitutional order."

The statement of the Office has also indicated that an instruction has been addressed to the Ankara Security Directorate regarding the deposition proceedings and the statements have started to be taken.
What happened?

At midnight on April 3, some 103 retired admirals released a declaration concerning the Montreux Convention, the international treaty regulating the status of Turkey's Straits. "The opening of the Montreux Convention to debate as part of Canal İstanbul and the authority of the annulment of international treaties is met with concern," said the joint declaration.

The declaration also mentioned leaked photos showing a rear admiral in Islamic clothes in a home together with the members of who are said to be members of a pro-government religious cult.

Prosecutors in Ankara opened an investigation into the declaration one day later and 10 retired officers were detained on April 5.

On April 5, Ergun Mengi, Atilla Kezek, Alaettin Sevim, Ramazan Cem Gürdeniz, Nadir Hakan Eraydın, Bülent Olcay, Kadir Sağdıç, Türker Ertürk, Turgay Erdağ and Ali Sadi Ünsal were taken into custody.

Engin Baykal, Cemil Şükrü Bozoğlu, Mustafa Özbey and Atilla Kıyat were also summoned to depose at the security directorate.

They were released on probation on April 12.

TESUD 'didn't condemn the declaration'

After the "Montreux declaration" was released by 104 retired admirals in early April 2021, the TESUD and the the Retired Non-Commissioned Officers Association of Turkey (TEMAD) paid a visit to the Ministry of National Defense and the administrators of both associations met Minister of National Defense Hulusi Akar and Chief of General Staff Yaşar Güler.

Releasing a statement after the meeting with TESUD and TEMAD, the Ministry of National Defense said, "The administrators of the association indicated that they condemned the related declaration and said that 'it was an action aimed at undermining our unity and solidarity'."

However, the TESUD also made a statement afterwards and said that "no condemning remarks were used regarding the declaration of retired admirals," with "no condemning remarks were used" written in capital letters.

The statement of the association also indicated that the meeting took place upon the invitation of the Ministry of National Defense.

House raids ensued

The Ankara Chief Public Prosecutor's Office summoned 6 retired admirals and 1 retired general to give their statements as part of the investigation launched into the declaration on Montreux Convention signed by 104 retired admirals and released at the midnight of April 3.

As reported by the state-run Anadolu Agency (AA), written notifications were sent to 6 retired admirals and 1 retired general in İstanbul, Muğla, Antalya and Ankara provinces as part of the investigation.

The houses of the retired admirals and the retired general were searched and their digital materials were seized.
TESUD administration dismissed

Releasing a statement about the issue on April 20, the Interior Ministry said that "with their recent statements, the association executives are seen to support the declaration released by 104 retired admirals, their statements have similarities to the declaration of the retired admirals."

"Following the TESUD administrators' statement of support for the declaration of 104 retired admirals, Chief Inspectors and Associations' Auditors were assigned by our Ministry on April 8," the Ministry of Interior said and shared the following information about the result:

"The Administrative Board Chair and the other Administrative Board Members of the Association have been dismissed as a temporary precaution by the approval of the Ministry as per the Article 27 of the Law on Associations no. 5253."
(BIA, 27 May 2021)

Affaires religieuses / Religious Affairs

La mosquée de la place Taksim d'Istanbul inaugurée par Erdogan

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a inauguré vendredi la première mosquée sur la place Taksim d'Istanbul, remodelant ce lieu emblématique à son image huit ans jour pour jour après des manifestations qui y ont fait trembler son pouvoir.

"La mosquée de Taksim occupe désormais une place de choix parmi les symboles d'Istanbul", s'est réjoui M. Erdogan après y avoir accompli la prière du vendredi. "Si Dieu le veut, elle restera jusqu'à la fin des temps", a-t-il ajouté.

Signe de l'enthousiasme entourant l'ouverture de cet édifice mêlant style ottoman et matériaux contemporains, quelques milliers de personnes n'ayant pu y entrer ont prié à l'extérieur sur la place, selon une reporter de l'AFP.

Avec cette mosquée pouvant accueillir 4.000 fidèles, M. Erdogan marque durablement de son empreinte la place Taksim, lieu le plus célèbre d'Istanbul --sa ville de naissance--, et accomplit un rêve vieux de trente ans.

En effet, lorsqu'il était maire d'Istanbul dans les années 1990, M. Erdogan se lamentait déjà de l'absence de toute mosquée place Taksim, notant que le seul édifice religieux visible était une église orthodoxe située non loin de là.

Autrefois, "il n'y avait même pas une salle de prière (à Taksim). Les fidèles essayaient tant bien que mal de prier sur des journaux dépliés sur le sol", a déploré le président turc vendredi.

- "Taksim nous appartient aussi" -

Bien que la Turquie soit majoritairement peuplée de musulmans, la construction de cette mosquée, débutée en 2017, avait suscité des critiques, certains accusant M. Erdogan de vouloir "islamiser" la place Taksim, symbole d'une Turquie laïque.

Le chef d'Etat turc rejette régulièrement ces accusations, soutenant qu'il ne fait que redonner aux Turcs pieux toute leur place dans l'espace public après des décennies d'exclusion.

En écho à ce discours, un certain esprit revanchard était présent chez certaines personnes venues assister à l'inauguration vendredi.

"Taksim nous appartient aussi. Nous sommes de retour", déclare ainsi à l'AFP Ismail Ertem, coiffé d'un fez.

Autrefois, "il y avait trop de gens et pas assez de mosquées", ajoute Abuzer Koç, barbe blanche fournie et drapeau turc autour des épaules.

L'imposant édifice religieux fait désormais de l'ombre au "monument de la République", un ouvrage représentant des figures importantes de la guerre d'indépendance turque, dont le fondateur de la Turquie moderne Mustafa Kemal, et qui était jusque-là l'attraction principale de la place Taksim.

Après avoir initialement annoncé l'ouverture de cette mosquée pendant le ramadan, M. Erdogan, connu pour l'attention qu'il porte au choix des dates, a finalement décidé de l'inaugurer le jour anniversaire du début des manifestations antigouvernementales massives de 2013.

L'épicentre de ces manifestations connues sous le nom de "mouvement de Gezi", et réprimées dans le sang, était justement la place Taksim.

- Bâtisseur de mosquées -

L'inauguration de la mosquée de Taksim intervient aussi à la veille de la date anniversaire de la conquête de Constantinople par les Ottomans en 1453, un jour commémoré chaque année par ce président nostalgique des gloires d'antan.

M. Erdogan a d'ailleurs indiqué vendredi qu'il voyait la mosquée de Taksim comme "un cadeau pour célébrer le 568ème anniversaire de la conquête d'Istanbul".

M. Erdogan se présente souvent comme un bâtisseur qui a transformé la face du pays avec des aéroports, des hôpitaux et des routes. Et des mosquées.

En 2019, il a ainsi inauguré une gigantesque mosquée au sommet de la colline de Camlica à Istanbul, visible de presque n'importe quel point de la ville, à la manière des sultans qui érigeaient des lieux de culte qui leur survivraient.

M. Erdogan va d'ailleurs commémorer la prise de Constantinople samedi depuis cette mosquée.

L'ouverture de la mosquée de Taksim s'inscrit en outre dans la lignée des gestes que M. Erdogan multiplie pour contenter sa base électorale pieuse et conservatrice dans un contexte de difficultés économiques croissantes.

C'est notamment à cette fin, selon les experts, qu'il a reconverti l'an dernier en mosquée la basilique Sainte-Sophie, édifice construit par les Byzantins au 5ème siècle.
(AFP, 28 mai 2021)

Erdogan au pape: il faut mettre fin au "massacre" des Palestiniens par Israël

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé lundi à des sanctions internationales contre Israël pour le contraindre d'arrêter de "massacrer" les Palestiniens, lors d'un entretien téléphonique avec le pape François selon la présidence turque.

"A moins que la communauté internationale punisse Israël, qui commet un crime contre l'humanité, avec des sanctions, les Palestiniens continueront à être massacrés", a dit M. Erdogan au souverain pontife, selon le compte-rendu de l'entretien téléphonique publié par la présidence turque.

M. Erdogan, ardent défenseur de la cause palestinienne, multiplie depuis plusieurs jours les entretiens avec des dirigeants et dignitaires étrangers pour tenter de faire cesser la vaste offensive israélienne contre la bande de Gaza.

Les hostilités à Gaza ont éclaté le 10 mai avec un barrage de roquettes tirées par le mouvement palestinien Hamas sur Israël en "solidarité" avec les centaines de manifestants palestiniens blessés dans des heurts avec la police israélienne à Jérusalem-Est occupée. A l'origine des manifestations, la menace d'expulsion forcée de familles palestiniennes au profit de colons israéliens.

Depuis le 10 mai, 197 Palestiniens ont été tués, dont au moins 58 enfants, et plus de 1.200 blessés.

Côté israélien, dix personnes ont été tuées, dont un enfant, et 294 blessées après des tirs de roquettes depuis Gaza.

M. Erdogan a affirmé au pape que "l'occupant israélien, qui bloque l'accès à la mosquée al-Aqsa et à l'église du Saint-Sépulcre (à Jérusalem-Est), restreint la liberté de culte et tue des civils innocents sur les terres palestiniennes", selon la même source.

"Cette barbarie menace également la sécurité régionale", a-t-il ajouté.

Il a en outre appelé la communauté internationale à "donner à Israël la leçon dissuasive qu'il mérite et de prendre des mesures concrètes dans ce sens".

Le pape François a mis en garde dimanche contre la "spirale de la mort et de destruction" dans les affrontements au Proche-Orient, jugeant "terrible et inacceptable" la perte de vies innocentes dans ce conflit.
(AFP, 17 mai 2021)

Les institutions religieuses de plus en plus puissantes en Turquie

Jacques Hubert-Rodier, Echos, le 14/05/2021

Avec le renforcement du pouvoir du président Turc, Recep Tayyip Erdogan, les institutions religieuses sont de plus en plus influentes en Turquie.

« L’intervention du gouvernement turc dans la vie sociale de tous les jours est allée très loin au point d’interdire pendant le confinement, jusqu’au 17 mai, les ventes d’alcool. Une décision qui a ravivé la crainte de voir le statut laïque de la Turquie totalement remis en cause », selon Al-Monitor, le site Web d’un homme d’affaires syro-américain, Jamal Daniel.

Cette nouvelle menace sur la laïcité, comme elle était conçue lors de l’établissement de la république turque en 1923 sur les cendres de l’Empire ottoman, intervient alors que les institutions et les écoles religieuses connaissent une expansion sans précédent afin de répondre au souhait du président Recep Tayyip Erdogan d’élever des « générations pieuses », note le chroniqueur Mustafa Sonmez.

Au centre de ce renforcement, l’administration des affaires religieuses (Diyanet) a été particulièrement choyée au point de prendre une influence sans précédent. Son budget, le 13e sur les 40 institutions publiques financées par l’Etat, s’élève à 13 milliards de livres (1,3 milliard d’euros) cette année. Et, souligne Al Monitor, au premier trimestre 2021 ses dépenses ont dépassé celles des ministères des Affaires étrangères, du Tourisme, du Commerce ou encore celles de l’Environnement.

L’agence emploie 128.000 personnes et gère 90.000 mosquées ainsi que l’enseignement coranique. Selon Al-Monitor, son périmètre d’influence ne s’arrête pas à la Turquie. Selon un de ses anciens responsables, « le diyanet est devenu le diyanet de tous les musulmans, et pas seulement en Turquie ». Il s’est en effet développé en Afrique, mais aussi en Amérique latine et en Asie.

De quoi ressembler de plus en plus à son ancêtre ottoman, le Cheikh-al Islam, alors que le régime d’Erdogan évolue vers un pouvoir autocratique.

Eid al-Fitr prayer at Hagia Sophia after 87 years

The first Eid al-Fitr (Ramadan/ Sugar Feast) prayer was held at the Hagia Sophia Grand Mosque after 87 years today (May 13).

The prayers were led by President of Religious Affairs Prof. Ali Erbaş, who climbed to the minbar (mosque pulpit) while holding a sword.

Hagia Sophia was used as a church for 916 years. In 1453, it was converted into a mosque by Ottoman Sultan Mehmed II when the empire took over İstanbul. Under the Republic of Turkey, it became a museum.

In a ruling dated July 10, 2020, the Council of State ruled that it should be converted back into a mosque. Hagia Sophia was opened to worship as a mosque following the Friday prayers on July 24.
'Cries raised from Islamic geography'

As reported by the state-run Anadolu Agency (AA), the citizens who wanted to perform the morning prayers and the Eid al-Fitr prayers had come to Hagia Sophia in the early morning hours today.

While a limited number of people were admitted into Hagia Sophia due to the novel coronavirus (COVID-19) measures, some citizens performed the prayers in the mosque courtyard and at the square.

Giving the sermon and leading the prayers, Ali Erbaş said that religious feasts are the days of happiness and enthusiasm for the ones who belong to the same faith, to the same history and to the same civilization.

He also expressed his sadness over "the cries raised from the aggrieved lands of the Islamic geography, from East Turkestan to Yemen, from Arakan to Syria." He put a specific emphasis on what has been happening in Jerusalem and al-Aqsa, the first qibla of the Muslims.

"Not abandoning its aggressive attitude even on Ramadan days, Israel's attempted occupation of the holy land Jerusalem and our first qibla al-Aqsa fill us, all believers, with sorrow and pain," said Erbaş.

He added that "the symbolic city of religions, languages, cultures and civilizations is being plundered."

"Our innocent Palestinian brothers and sisters are evicted from their houses by force, they are subjected to massacres. Therefore, until Palestine and al-Aqsa are completely free, every Eid will be marked in sorrow."
What happened?

Hagia Sophia was used as a church for 916 years. In 1453, it was converted into a mosque by Ottoman Sultan Mehmed II when the empire took over İstanbul. Under the Republic of Turkey, it became a museum.

The Permanent Foundations' Association for Serving Historical Artifacts and Surroundings appealed to the Council of State in 2005, challenging the status of Hagia Sophia in a lawsuit. The association demanded the stay of execution and the annulment of the Council of Ministers decree dated 1934 that paved the way for the Hagia Sophia's conversion into a museum.

The 10th Chamber of the Council of State rejected the request for stay of execution on June 24, 2005. In 2008, it rejected the lawsuit on the grounds that the use of Hagia Sophia as a museum was not against the law.

The Council of State's Plenary Session of Administrative Law Chambers upheld this verdict. The Association filed another lawsuit in 2016.

The Constitutional Court concluded the individual application of the Association in 2018. While the Association claimed that freedom of thought and faith was violated, the court found the application "inadmissible" due to "ratione personae non-jurisdiction without being examined."

The 10th Chamber of the Council of State, on July 10, 2020, announced that it annulled the Council of Ministers Decree which was dated November 24, 1934 and turned Hagia Sophia from a mosque into a museum.

Shortly after this verdict was announced, the Presidential Decree handing Hagia Sophia over to the Presidency of Religious Affairs and opening it to worship as a mosque was published in the Official Gazette.

In the decree of the President published on the Official Gazette on July 10, a reference was made to the annulment of the Council of State.

Hagia Sophia reopened as a mosque on July 24, 2020 with the Friday prayers attended by several top state officials, including Erdoğan.
(BIA, 13 May 2021)

Le chef de la diplomatie turque à Ryad, une première depuis l'assassinat

Le ministre turc des Affaires étrangères est arrivé lundi à Ryad pour son premier voyage en Arabie saoudite depuis l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi en 2018 à Istanbul, qui a provoqué une détérioration des relations entre les deux pays.

La visite de Mevlut Cavusoglu, dont le but est apparemment de rétablir des liens avec le royaume saoudien, intervient alors que de violents affrontements opposent depuis plusieurs jours sur l'Esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est des fidèles palestiniens à des policiers israéliens. Ces violences ont fait lundi plus de 300 blessés, en majorité des Palestiniens.

"En Arabie saoudite pour discuter des relations bilatérales et des problèmes régionaux importants, en particulier les attaques contre la mosquée Al-Aqsa et l'oppression du peuple palestinien", a tweeté M. Cavusoglu.

Les relations entre la Turquie et l'Arabie saoudite, deux poids lourds du monde musulman, se sont fortement dégradées ces dernières années, en particulier depuis l'assassinat de Jamal Khashoggi.

Ankara a plusieurs fois affirmé que le pouvoir saoudien était impliqué "au plus haut niveau" dans ce meurtre.

Dans ce contexte de tensions, l'Arabie saoudite a fortement réduit ses importations de Turquie et a fermé plusieurs établissements scolaires gérés par le ministère turc de l'Education sur son territoire, deux sujets qui devraient figurer en tête des discussions.

De plus en plus isolée diplomatiquement, la Turquie a multiplié ces derniers mois les déclarations apaisantes en direction de l'Arabie saoudite et de ses alliés, comme l'Egypte où une délégation de diplomates turcs de haut rang a effectué une visite mercredi et jeudi au Caire.

Khashoggi a été démembré à l'intérieur du consulat du royaume à Istanbul après être entré dans l'enceinte diplomatique pour obtenir des documents pour son mariage avec sa fiancée turque Hatice Cengiz.

Sa mort et la disparition ultérieure de son corps ont terni l'image du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait déclaré à l'époque que l'ordre de tuer Khashoggi était venu de hauts responsables saoudiens.

Avant le déplacement du chef de la diplomatie turque a Ryad, M. Erdogan avait eu un entretien téléphonique avec le roi Salmane d'Arabie saoudite, selon des responsables turcs.
(AFP, 11 mai 2021)

Socio-économique / Socio-economic

La Turquie commande 60 millions de doses du vaccin Pfizer/BioNTech

La Turquie, confrontée à une pénurie de vaccins contre le Covid-19, a commandé 60 millions de doses supplémentaires de celui de Pfizer et BioNTech pour donner un coup de fouet à sa campagne de vaccination avant l'ouverture de la saison touristique.

L'accord conclu entre BioNTech et le ministère turc de la Santé porte sur l'achat de 60 millions de doses, avec une option de 30 millions de doses supplémentaires, a indiqué le laboratoire allemand dans un communiqué.

Ankara avait déjà annoncé en décembre une première commande de 30 millions de doses de ce vaccin. Le nouvel accord porte le nombre total de doses à être délivré en Turquie en 2021 à 120 millions.

"Nous sommes reconnaissants de pouvoir apporter une contribution importante aux efforts de vaccination en Turquie et de la confiance qui nous est accordée", a déclaré le directeur général de BioNTech Ugur Sahin, un Allemand d'origine turque, cité dans le communiqué.

Cette annonce intervient alors que la Turquie, après avoir lancé sa campagne de vaccination sur les chapeaux de roues, a considérablement ralenti la cadence par manque de vaccins disponibles.

Signe de cette pénurie, le ministère de la Santé a décidé en avril de porter l'intervalle entre les deux doses du vaccin Pfizer/BioNTech à six ou huit semaines, contre les quatre précédemment en vigueur.

La Turquie, pays qui compte environ 83 millions d'habitants, a recensé plus de 5,1 millions d'infections au nouveau coronavirus et plus de 45.000 décès, selon les derniers chiffres officiels publiés mercredi.

Seulement 11,6 millions de personnes ont reçu deux doses de vaccin, principalement le chinois Coronavac.

Selon le ministre turc de la Santé Fahrettin Koca, le pays pourrait, grâce à la vaccination, atteindre "l'immunité collective" avant le mois d'août.
(AFP, 20 mai 2021)

Finale de la C1 déplacée d'Istanbul à Porto

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié mercredi de "politique" la décision de l'UEFA de déplacer la finale de la Ligue des champions d'Istanbul à Porto.

"A mon avis, ils ont pris une décision politique", a déclaré Erdogan dans un discours télévisé.

"Je l'appelle politique parce que nous avons été informés il y a deux ans de la décision que la (finale de la) Ligue des champions serait jouée en Turquie", a-t-il ajouté.

L'UEFA a annoncé jeudi dernier que la finale de la C1 entre Manchester City et Chelsea serait jouée à Porto au lieu d'Istanbul, dans l'espoir de permettre aux supporters anglais d'y assister.

L'annonce est intervenue après que le gouvernement britannique a placé la Turquie sur une liste rouge de voyage par rapport à la pandémie de coronavirus.

Erdogan a souligné mercredi que le changement de lieu était intervenu après que "deux équipes du championnat britannique ont obtenu le droit de jouer la finale".
(AFP, 19 mai 2021)

La Turquie interdit l'importation des déchets à base de polymère

La Turquie a interdit mardi l'importation des déchets à base de polymère, matériau utilisé dans la fabrication de nombreux biens en plastique, à la suite du tollé provoqué par la publication des images des déchets en provenance d'Europe finissant dans des fossés et posant un défi environnemental majeur dans le pays.

Un notice publié mardi dans le journal officiel par le ministère du Commerce a retiré les polymères de la liste des déchets autorisés à être importés en Turquie.

Les polymères sont utilisés dans la fabrication d'objets quotidiens comme des sacs, des contenants alimentaires et de boissons, des ustensiles de cuisine ou des jouets, fréquemment trouvés parmi les déchets plastiques.

La Turquie était devenue, depuis 2019, la principale destination pour les déchets venus d'Europe, permettant à l'industrie du recyclage d'y prospérer.

Mais la publication, par l'AFP et d'autres médias, des images d'emballages plastiques venus de l'Europe et jetés dans des fossés ou au bord des routes a provoqué un tollé dans le pays.

Ces déchets, censés être recyclés, étaient parfois brûlés, s'évaporant dans des volutes de fumées toxiques.

"La Turquie est devenue la poubelle de l'Europe", ont titré de nombreux journaux turcs qui ont diffusé ces images.

En 2019, la Turquie importait environ 48.500 tonnes de déchets par mois, contre 33.000 tonnes en 2018, selon Eurostat.

Selon un rapport publié en mai par Greenpeace, la Turquie est devenue la principale destination des déchets britanniques après l'interdiction par la Chine de l'importation de nombreux types de plastique en 2017.

"Les États membres de l'UE ont exporté vingt fois plus de déchets plastiques vers la Turquie en 2020 qu'en 2016, le volume passant de 22.000 tonnes à 447.000 tonnes", a indiqué le rapport.

Pour les défenseurs de l'environnement, la gestion de ces déchets souffraient d'un manque de transparence et de contrôle.

La décision de la Turquie pourrait radicalement changer la donne pour le marché mondial du recyclage.

La notice du ministère donne aux entreprises 45 jours pour terminer les procédures douanières pour les déchets déjà en transit, mais qui n'étaient pas encore arrivés en Turquie.
(AFP, 18 mai 2021)


Quand M.Cavusoglu s’occupe des touristes et de la santé publique…

Ragip Duran, Chronique Turquie RD, 10 mai 2021 

M.Mevlut Cavusoglu, diplomate no 1 du régime , a declaré mercredi dernier à Bonn, lors de la conférence de presse conjointe avec son homologue allemand M.Heiko Maas, que ‘’l’ensemble des personnes qui seront vus pas les touristes en Turquie seront vaccinées jusqu'à fin mai’’.

Ces propos ont été très critiqués par les portes paroles de l’opposition et les citoyens. Car la Turquie en mi-mai n’a pu vacciner en deuxième dose que 10 millions de ses citoyens sur environ 84 millions d’habitants, faute de carence de vaccin et à cause de la mauvaise gestion de la lutte contre la pandémie.

Pour convaincre son homologue allemand , M.Cavusoglu a precisé que tous les chauffeurs et guides de touriste ainsi que l’ensemble du personnel des hôtels, des restaurants, des agences de voyages et des aéroports seront vaccinés.

Il a omis de mentionner que la Turquie est le deuxième pays après la France quand au nombre de cas de Covid sur 100.000 habitants. Le 5 mai dernier, selon les chiffres officiels du Ministère de la Santé, qui ne sont pas admis par tous les spécialistes, sur 229.491 personnes testées il y a eu 26.476 cas positifs et 356 morts. Le Ministère, devant l’augmentation du nombre de cas et de mort a récemment réduit le nombre de test, constate-t-on.

‘’Est-ce que les touristes sont plus importants que nos propres citoyens?’’ dit Muharrem İnce, Président du Mouvement Le Pays, récemment crée. ‘’Combien de touriste et de quelle nationalité, doivent me voir afin que je sois vacciné?’’ se demande un internaute. ‘’ A la place de M.Cavusoğlu, le Ministre de la Santé ou bien Le Conseil Scienfitique  devrait annoncer ces mesures, non?’’ dit un médecin.

Mais la semaine passée ce fut le Ministre du Tourisme M.Nuri Ersoy, en même temps et toujours patron de la plus grande chaîne d’agence de voyage du pays , qui avait prévu que ‘’Fin mai le nombre de cas Covid sera en dessous de la barre des 5000 personnes et nous recevrons nos touristes’’. Ce fut un message au Président russe qui avait annulé les vols entre la Russie et la Turquie quand Ankara avait soutenu l’Ukraine dans son conflit avec Moscou.

M.Cavusoglu adopte le même discours pour faciliter l’arrivée des touristes allemands en Turquie.

En 2020 les revenus du tourisme de la Turquie ont enregistrés une chute de 65%, pour finalement toucher la barre des 12 milliards de dollars américains. Cette année les spécialistes prévoient une chute encore plus grande. Les revenus du tourisme forment un peu plus des 4% du PNB (Produit National Brut) en Turquie.

Par ailleurs les soignants, les enseignants, les livreurs et autres travailleurs des secteurs encore très actif lors du couvre feu en Turquie n’ont pas pu être encore vacciné en priorité. Les députés et autres responsables du pouvoir politique étaient plus importants que les travailleurs.

Les responsables du régime d’Ankara font tout le nécessaire, y compris faire des déclarations qui ne respectent pas les réalités, pour faire voir aux touristes étrangers une Turquie sûre du point de vue de santé, un pays propre, sain et sauf, ce qui n’est qu’une propagande.

L'aveu de l'échec de la stratégie de la lutte contre la Pandemie

Ragip Duran, Chronique Turquie RD, 3 mai 2021      

Le Président turc M.Erdogan a annoncé le 27 avril dernier ‘’couvre feu complet du 29 avril au 17 mai sur l’ensemble du territoire du pays.’’.

Les données publiées quotidiennement par le Ministère turc de la santé montrent la gravité de la situation: le 29 avril, sur 278.108 test realisés 37.674 cas positifs avec 339 morts.

Les scientifiques et l’opposition et une grande partie de l’opinion publique ont des doutes profondes sur la véracité de ces chiffres. Le ministère a du réduire récemment le nombre de test pour obtenir moins de cas positifs. Des dizaines d’internautes informent le public sur la perte de ses proches à cause du Covid mais le nom de cette maladie n’est pas la plupart du temps mentionné sur le rapport officiel médical.

Selon ces chiffres officiels, il y a eu jusqu’à maintenant 46.996.712 test dont 4.788.700 cas positifs et dont 39.737 morts.

La Turquie est devenu deuxième pays européen après la France et 6ème pays mondial dans la liste de Worldmeter du point de vue de nombre de cas par rapport à la population.

Pourtant le Président Erdogan, avait déjà annoncé que ‘’la Turquie, Dieu Merci, était le meilleur pays dans la lutte contre la pandémie’’. Et maintenant il decrète un couvre feu complet de 394 heures. Donc il est désormais obligé d’avouer l’inefficacité voire la défaite de sa stratégie qui consistait à privilégier le travail, la production et l’exportation par rapport à la santé publique, c’est à dire la vie des citoyens.

Jusqu’au 17 mai, seul les commerces de produits alimentaires seront ouverts de 10h00 du matin jusqu’à 17h00. Les restaurants,cafés et patisseries seronts ouverts uniquement pour les livraisons de paquet. Selon la déclaration du Président ‘’Ceux qui travaillent dans les secteurs de la production, de la manufacture, de l’approvisionnement, de la logistique, de la santé et de l’agriculture auront des autorisations spéciales pour poursuivre leurs travaux’’. Donc il ne s’agit pas d’un couvre-feu complet. Car l’économie turque déjà au seuil de la faillite ne peut pas supporter un couvre feu complet. Ces mesures à la turque ne peuvent pas selon plusieurs experts freiner la divulgation du virus.

L’opposition critique ces mesures car l’Etat ne donne même pas un centime aux gens qui seront enfermés chez eux pendant 18 jours. Comme les écoles et les crèches seront également fermés et comme les grandes mères ou les grands pères ne peuvent pas aller chez leurs petits enfants, les mères qui sont obligés de travailler auront des difficultés pour la garde de leurs enfants.

Faut-il également préciser que le pouvoir au départ a illégalement et illégitimement interdit la vente des boissons  alcolisées pendant le couvre feu. Alors qu’il n’y a aucune relation entre la Covid et la consommation d’alcool, le pouvoir avait désiré imposer son mode de vie islamique/islamiste à l’ensemble de la population. De plus aucune loi, aucun décret loi ne permet cette interdiction.Les partis de l’opposition,à l’exception du HDP, par peur d’être accusé d’anti-islamisme, n’ont pas réagi comme il faut contre cette interdiction. L’association des kiosks qui vendent des boissons alcolisées a publié un communique dans lequel ils défendent leurs interêts et critiquent la politique du pouvoir. Et ce fut encore cette association qui a annoncé vendredi la levée de l’interdiction, grâce aux multiples réactions et protestations. Il ne faut pas oublier par ailleurs que la vente des boissons alcoolisées est une des sources de revenu de l’Etat, vu que la taxe sur ces boissons sont tres elevées.

Par ailleurs, des milliers de citoyens ont quitté jeudi les grandes villes pour se réfugier dans leurs résidence secondaires et ou bien dans leurs villages natals en Anatolie, en campagne. Les autoroutes et routes principales ont été bloquées.

La stratégie de la lutte contre le Covid 19 du pouvoir a été dès le départ erronnée et mal gérée. Les organisations professionnelles des médecins et des scientifiques étaient exclues des mécanismes de decision et ce fut Erdogan tout seul qui a tracé cette mauvaise ligne.

Par ailleurs, la stratégie de vaccination en Turquie est également mal geree. İl y a jusqu’aujourd’hui  seulement 22.132.803 personnes en tout qui ont eu accès au vaccin, ce qui correspond au 13.3 pc. de la population. Le critère de priorité pour être vacciné en Turquie ne fut ni l’âge ni la profession mais la proximité au parti gouvernemental. Erdogan, pour des raisons politiques a opté pour Sinovac, le vaccin produit en Chine, mais Pékin n’a pas pu respecter ses engagements en quantité, alors Ankara a du acheter du Biontech et désire recevoir Sputnik V. Mais les caisses de l’Etat sont vides, il n’y a pas d’ailleurs assez de vaccin au niveau mondial pour l’ensemble des pays.

Erdogan désire profiter du couvre feu pour interdire le 1er mai, et si le couvre feu sera prolongé il interdira également le 19 mai, Fête nationale de la Jeunesse et du Sport, héritage et souvenir de la période Kemaliste.

Erdogan a déjà perdu la bataille diplomatique, il est toujours en conflit avec Washington, Bruxelles et Moscou. Il a subi des défaites en Syrie, en Libye, au Caucases et en Méditerannée Orientale. L’économie turque n’a pas d’avenir à court et à moyen terme. Les sondages d’opinion montrent toujours et encore l’affaiblissement du pouvoir. Et enfin, la crise sanitaire a atteint son apogée. (FIN/RD)

L'UEFA maintient la finale à Istanbul, malgré un nouveau confinement

L'UEFA a confirmé vendredi auprès de l'AFP qu'elle comptait maintenir l'organisation de la finale de la Ligue des champions le 29 mai à Istanbul, malgré le regain de l'épidémie de Covid-19 en Turquie où un troisième confinement est entré vigueur jeudi.

Selon le diffuseur français de la compétition RMC Sport, ainsi que le journal britannique The Daily Mail, l'instance réfléchirait pourtant à délocaliser la rencontre pour raisons sanitaires.

"La finale aura lieu à Istanbul le 29 mai avec un nombre limité de spectateurs. Nous avons l'assurance que le confinement temporaire en place jusqu'au 17 mai n'aura aucun impact sur le match", a démenti l'UEFA.

"L'UEFA va continuer à travailler en collaboration avec la fédération turque de footballl, les autorités locales et nationales, pour organiser le match en toute sécurité", a poursuivi l'instance basée à Nyon (Suisse).

"Plus d'informations au sujet de la capacité d'accueil du stade et de la billetterie seront communiquées prochainement", a-t-elle ajouté.

Avec le taux d'infection le plus élevé d'Europe, la Turquie a entamé jeudi soir un nouveau confinement total, avec la fermeture de toutes les entreprises non-essentielles et la restriction des déplacements entre les régions.

Le pays a enregistré lundi plus de 37.000 nouveaux cas de Covid-19 et 353 décès après avoir atteint des pics à plus de 60.000 contaminations par jour depuis début avril.

La finale de la C1, prévue au stade Atatürk, devait déjà se jouer l'an dernier à Istanbul mais, face à l'épidémie, l'UEFA a revu ses plans, en organisant un "Final 8" à Lisbonne en août.

L'affiche doit opposer le vainqueur de la demi-finale entre le Real Madrid et Chelsea (aller: 1-1) à celui du choc entre le Paris SG et Manchester City (1-2).
(AFP, 30 avril 2021)

Coronavirus: la Turquie se confine à partir de jeudi soir

Le président Recep Tayyip Erdogan a annoncé lundi un confinement de 17 jours à partir de jeudi soir en Turquie pour endiguer la propagation de l'épidémie de coronavirus après une explosion du nombre des cas quotidiens.

Ce débutera le 29 avril au soir et restera en vigueur jusqu'au 17 mai au matin.

"Nous devons réduire rapidement le nombre des cas à moins de 5.000 par jour pour ne pas être en retard par rapport à l'Europe qui entame une période de réouverture", a affirmé le chef de l'Etat turc.

La Turquie a enregistré lundi plus de 37.000 nouveaux cas de Covid-19 et 353 décès, après avoir atteint des pics à plus de 60.000 contaminations par jour depuis début avril.

Tous les commerces et entreprises considérés comme non-essentiels seront fermés pendant la période de confinement qui couvre la fête musulmane de trois jours marquant la fin du mois de jeûne du ramadan.

Sauf cas de force majeure, les déplacements entre provinces seront interdits. Les supermarchés, d'habitude ouverts pendant le weekend en dépit d'un couvre-feu déjà en vigueur pendant les deux jours de repos hebdomadaires, seront fermés le dimanche pendant le confinement.

La Turquie avait déjà renforcé les restrictions visant à endiguer la propagation du virus le 13 avril, le premier jour du ramadan, un mois d'habitude propice aux rassemblements familiaux ou entre amis pour le repas de rupture du jeûne le soir.

Le pays a ainsi réussi à partiellement freiner la hausse des contaminations, mais le nombre est quand même resté loin de l'objectif annoncé de 5.000 cas quotidiens.

La Turquie, qui compte 83 millions d'habitants, a lancé en janvier une campagne de vaccination nationale avec le vaccin chinois CoronaVac. A ce jour 13,3 millions de personnes ont reçu la première dose du vaccin et 8,1 millions les deux doses.

Le pays a aussi reçu 2,8 millions de doses du vaccin BioNTech-Pfizer et a commencé à les utiliser.
(AFP, 26 avril 2021)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Le PE: Les relations avec la Turquie sont à un niveau «historiquement bas»

Un rapport du Parlement européen fait état de la détérioration considérable des relations entre l’Union et la Turquie. Pour sa part, Istanbul joue la carte de l’apaisement, déclarant que son adhésion à l'UE est un objectif stratégique.

L’Union européenne et la Turquie continuent de s’accabler de reproches. Ce 18 mai, dans son dernier rapport annuel, le Parlement européen constate le niveau «historiquement bas» des relations entre l’UE et la Turquie.

«Les actions unilatérales en Méditerranée orientale ainsi que les déclarations fortes et parfois provocatrices à l’encontre de l’Union et de ses États membres ont porté les relations UE-Turquie à un niveau historiquement bas, à tel point qu’il est nécessaire que les deux parties réévaluent en profondeur l’état actuel de leurs relations et leur cadre», avancent les députés.

Ce même rapport précise que «si la tendance négative actuelle ne s’inverse pas», le Parlement devrait recommander de suspendre formellement les négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE.

De plus, «en cas de nouvelles actions unilatérales ou de provocations contrevenant au droit international, l’Union devrait utiliser tous les instruments et toutes les options à sa disposition, y compris, et en dernier ressort, des sanctions ciblées», estiment les députés.

«Ce rapport est probablement le plus critique envers la situation en Turquie. Il reflète malheureusement tout ce qui s’est passé dans le pays ces deux dernières années, notamment dans les domaines des droits de l’homme et de l’État de droit qui demeurent les principales préoccupations du Parlement européen, et concernant ses relations avec l’UE et ses États membres», souligne le rapporteur Nacho Sánchez Amor (S&D, ES).

Le texte a été adopté par 480 voix pour, 64 contre et 150 abstentions.

Le rapport précédent du Parlement était déjà critique à l’égard de la Turquie et invitait les États membres à suspendre officiellement les négociations d’adhésion.

Les critiques

Les députés européens s’inquiètent principalement de la détérioration de l’État de droit et des droits fondamentaux en Turquie, d’un recul de la démocratie à l’intérieur du pays, mais aussi des manœuvres agressives en politique étrangère.

Ils évoquent notamment les opérations militaires de la Turquie dans le nord-est de la Syrie; son soutien à l’Azerbaïdjan dans le conflit récent au Haut-Karabakh, les activités de forage illégales menées en Méditerranée orientale. Le Parlement invite Istanbul à «continuer à œuvrer en vue du règlement pacifique du conflit en Libye», à harmoniser ses relations avec tous les États membres européens, y compris Chypre et la Grèce, et à se conformer à tous les arrêts des cours européennes, dont la CEDH.

Enfin, ils déplorent «profondément» la transformation en mosquée de Sainte-Sophie, réitèrent leur appel à reconnaître le génocide arménien et à respecter la liberté de la presse.

Néanmoins, les députés notent des points positifs dans les relations avec le pays. Ils rappellent que la Turquie reste un partenaire clé pour la stabilité de la région et continue de jouer un rôle important en accueillant près de quatre millions de réfugiés, dont environ 3,6 millions sont syriens.

La Turquie réagit

Istanbul, qui a réagi le 19 mai via un communiqué issu par le ministère turc des Affaires étrangères, a qualifié ce texte de «biaisé» et incluant «de fausses allégations».

«L'adhésion à l'UE est un objectif stratégique pour la Turquie et sera bénéfique pour toute l'Europe et au-delà. La Turquie poursuivra résolument ses efforts dans le sens de cet objectif», affirme le ministère turc.

Quant à sa politique étrangère, elle reste «efficace, orientée vers les solutions, humanitaire et entreprenante». Sur les dossiers grec, chypriote et arménien, la Turquie fustige la tendance de l’UE à suivre les «arguments grecs et chypriotes grecs complètement injustes» et les «récits arméniens unilatéraux».

«En tant que pays candidat, la Turquie attend du Parlement européen qu'il déploie des efforts constructifs afin d'améliorer les relations avec la Turquie», résume le ministère.

Candidate à une adhésion

Le Conseil européen a accordé le statut de pays candidat à la Turquie en décembre 1999. Les négociations d’adhésion ont été ouvertes en 2005.

Depuis, ce processus a été ralenti par plusieurs problèmes, à l'intérieur comme à l'extérieur du pays. Le rapport du Parlement confesse qu’actuellement, «les négociations d’adhésion de la Turquie sont effectivement et malheureusement au point mort».

De nombreuses personnalités politiques sont divisées sur la question de l’élargissement de l’Europe des Vingt-Sept. À titre d’exemple, en France, l’ancien Président Nicolas Sarkozy a été et reste un fervent opposant à une adhésion de la Turquie. (sputniknews.com, 20 mai 2021)

Loups gris: Une menace pour la démocratie en Europe

Vif/L'Express, 6 mai 2021

Index et auriculaire tendus vers le ciel, le pouce, le majeur et l'annulaire serrés, formant comme un museau pointu... Le signe de ralliement des Loups gris est arboré en Allemagne pendant certaines manifestations, comme en juillet 2017, lorsque les supporters de Recep Tayyip Erdogan se sont regroupés en signe de soutien devant l'ambassade de Turquie à Berlin, un an après le putsch raté de l'été 2016 ; ou encore à l'été 2020, lors de parades en voiture dans les grandes villes d'Allemagne, pour célébrer le retour d'une partie du plateau du Haut-Karabakh dans le giron de l'Azerbaïdjan.

Les Loups gris, mouvement d'extrême droite turc interdit depuis novembre 2020 en France, et dont les insignes sont prohibés en Autriche, connaît un engouement certain auprès d'une partie de la jeunesse turque d'Allemagne. Prônant l'idéologie d'une race turque "supérieure", ils rêvent du "Turan", un empire turc qui s'étendrait des Balkans à la Chine et regrouperait toutes les minorités turcophones de ces régions. "Prenez la nationalité allemande mais restez turcs" était l'un des mots d'ordre de l'un des idéologues du mouvement, Alparslan Türkes, le fondateur du parti d'extrême droite MHP, aujourd'hui allié à Erdogan, dans les années 1990.

Attrait croissant des jeunes

2,8 millions de Turcs ou d'Allemands d'origine turque vivent en Allemagne. C'est la plus grosse diaspora au monde originaire des deux rives du Bosphore. Parmi eux, 18 000 membres des Loups gris. Ceux-ci menacent les Juifs, les Kurdes, les Arméniens, les Alévis (adeptes d'un islam libéral représentant 15% de la population de la Turquie), les membres du mouvement LGBT et les opposants au président Erdogan, en Turquie comme à l'étranger. Plusieurs d'entre eux, comme le député Vert Cem Özdemir, vivent en Allemagne sous protection policière. "Il s'agit de l'un des plus gros groupes d'extrême droite en Allemagne, précise le bureau berlinois du Comité juif américain AJC dans une étude qu'il vient de publier à ce sujet. Pourtant, on n'observe jusqu'à présent aucune prise de conscience en Allemagne des dangers émanant de ce mouvement, malgré les caractéristiques de son idéologie: l'antisémitisme, le racisme et la haine des minorités." A titre de comparaison, le parti d'extrême droite NPD (considéré comme proche de l'idéologie du NSDAP d'Adolf Hitler par les services de renseignement allemands) compte 3 600 membres ; l'aile la plus radicale du parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD), observée de près par ces mêmes services, en recèle quelque 7 000.

"De plus en plus de jeunes issus des troisième ou quatrième générations de l'immigration sont attirés par les idées des Loups gris, explique Kemal Bozay, chercheur à l'université internationale de Cologne et auteur de l'étude du AJC. Ces jeunes sont en quête de racines et les Loups gris savent comment s'adresser à eux." Notamment par leur présence sur les réseaux sociaux ou par le biais de la musique rap. "Kurde, crève, espèce d'ordure..." ou "Tu veux insulter mon pays, je te donne le coup de grâce" sont quelques-uns des textes qu'on peut entendre sur YouTube, attribués à des gangsta rappeurs proches du mouvement...

"Les Loups gris sont un mouvement à deux visages", précise le politologue d'Essen, spécialiste de la Turquie, Burak Copur. D'un côté, le visage "respectable", incarné par trois fédérations (ADÜTDF, 7 000 membres, Atib, 1 200 membres et ATB) et quelques 200 associations à caractère "culturel" ou folklorique, leur permet de participer à la vie politique, présentant à l'occasion des candidats aux élections locales ou régionales. "Ce qui est incompréhensible, c'est qu'ils peuvent même discuter indirectement avec le gouvernement allemand", s'indigne Burak Copur. Atib est en effet membre du Conseil central des musulmans d'Allemagne, une fédération (représentant 1% des musulmans du pays) régulièrement invitée à participer au Dialogue interculturel entre l'Etat fédéral et des représentants des communautés musulmanes. Ce dialogue avait été mis en place en 2006 par l'ancien ministre de l'Intérieur Wolfgang Schäuble.

Vers une interdiction?

Le second aspect du mouvement occupe enquêteurs et services de renseignement depuis des années. Les Loups gris sont en effet réputés proches de la mafia et des bikers turcs. Plusieurs agressions sont mises à leur compte, comme l'assassinat, en mai 2020, d'un Kurde de Dortmund, l'incendie d'un véhicule devant l'ambassade d'Arménie en juillet 2020 ou des menaces à l'encontre de l'évêque d'Arménie en Allemagne, signées "les Loups gris vous auront".

L'influence grandissante du nationalisme proturc sur la communauté d'Allemagne, au-delà du mouvement des Loups gris, inquiète jusqu'au sein du gouvernement allemand. Lors des dernières élections turques en 2018, 64,8% des Turcs d'Allemagne ont voté pour l'AKP du président Erdogan, avec un taux de participation record de 46%. "Soyons honnêtes, commentait alors sur Twitter Cem Özdemir, les supporters d'Erdogan qui fêtent leur victoire dans les rues d'Allemagne ne se réjouissent pas que de la victoire de leur dictateur. Ils expriment ainsi aussi leur rejet de notre démocratie libérale."

Convaincues de la dangerosité des Loups gris, de nombreuses voix réclament l'interdiction du mouvement en Allemagne. La CDU a préparé un projet d'interdiction des associations qui lui sont affiliées, examiné en ce moment même par le ministère de l'Intérieur. Il est soutenu par la plupart des partis du Bundestag. L'issue semble cependant incertaine, du fait de l'éclatement du mouvement. "Il serait plus efficace d'interdire leurs associations, ou leurs symboles, comme c'est le cas en Autriche", estime pour sa part Burak Copur. Vienne a fait interdire en 2019 le salut des Loups gris, ainsi que l'emblème aux trois croissants de lune, signe de ralliement au mouvement.

Le Sofagate complique la reprise de relations entre l'UE et la Turquie

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a demandé lundi aux dirigeants européens d'exiger de la Turquie le respect des droits des femmes comme "préalable à la reprise des relations" avec Ankara, après l'incident protocolaire dont elle a été victime.

"Je suis la première femme présidente de la Commission européenne et je souhaite être traitée comme présidente de la Commission. A Ankara, cela n'a pas été le cas et c'est arrivé parce que je suis une femme", a-t-elle soutenu lors d'un débat au Parlement européen sur l'incident protocolaire lors de la réunion avec le président turc Recep Tayyip Erdogan le 6 avril.

"Je me suis sentie blessée et je me suis sentie seule en tant que femme et en tant qu'Européenne", a-t-elle lancé à l'adresse du président du Conseil Européen Charles Michel, accusé de ne pas avoir réagi.

La présidente de la Commission avait été placée sur un divan, tandis que Charles Michel, représentant des Etats membres de l'UE, et le président Erdogan prenaient place dans les deux seuls fauteuils disponibles.

Ursula von der Leyen a lié cet incident avec la décision du président Erdogan de retirer la Turquie de la Convention d'Istanbul, qualifiée de "signal terrible".

La présidente de la Commission européenne a appelé à cette occasion les Etats membres de l'UE à ratifier cette convention, car "les violences faites aux femmes et aux enfants sont un crime et il doit être puni".

"Le respect des droits des femmes doit être un préalable à la reprise du dialogue avec la Turquie, mais il est loin d'être le seul préalable", a-t-elle affirmé.

Les dirigeants de l'UE doivent décider lors d'un sommet en juin les suites à donner à la relation avec la Turquie.

Le président du Conseil a rappelé que la reprise des relations avec Ankara sera progressive et réversible. "La coopération sera difficile à envisager si les mesures négatives doivent se poursuivre dans ces domaines", a-t-il averti.

Le comportement de Charles Michel à Ankara a été sévèrement jugé lors du débat. Mais les élus ont également manifesté leur préoccupation devant l'antagonisme entre les présidents de deux institutions.

"La mission à Ankara devait être un message de force. Elle a été celui de la faiblesse", a déploré l'Allemand Manfred Weber, le chef du groupe du Parti Populaire européen (droite pro-européenne).

"La préséance ne m'intéresse pas", a pour sa part lancé l'eurodéputée libérale française Nathalie Loiseau (Renew), dénonçant les violations des droits humains commises en Turquie et les actions "inamicales" d'Ankara vis-à-vis des membre de l'UE.

"L'Europe ne doit pas se demander où elle doit s'asseoir, mais comment se tenir debout", a-t-elle affirmé.
(AFP, 26 avril 2021)

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Erdogan pour une "nouvelle ère" plus apaisée avec les Etats-Unis

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dit espérer mercredi qu'une rencontre prochaine avec son homologue américain Joe Biden permettrait d'ouvrir une "nouvelle ère" dans les relations entre Ankara et Washington, fortement tendues depuis 2016.

"Je suis convaincu que notre rencontre avec M. Biden au sommet de l'Otan (le 14 juin) sera annonciatrice d'une nouvelle ère", a déclaré M. Erdogan lors d'une réunion par visioconférence avec des chefs d'entreprises américaines.

"Nous accordons de l'importance à notre alliance avec les Etats-Unis", a-t-il insisté.

Ces déclarations interviennent après des années de vives tensions qui se sont renforcées après la reconnaissance, le mois dernier, par M. Biden du génocide des Arméniens par l'Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale.

Cette décision a été vivement critiquée par Ankara, qui reconnaît des massacres mais récuse le terme de génocide, évoquant une guerre civile en Anatolie, doublée d'une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.

Les relations entre la Turquie et les Etats-Unis, deux membres de l'Otan, se sont dégradées depuis 2016 en raison de plusieurs différends.

L'achat par Ankara de missiles russes S-400 a notamment irrité Washington, qui en réponse a exclu la Turquie du programme de fabrication de l'avion furtif américain F-35.

Mais alors que son pays est de plus en plus isolé diplomatiquement et confronté à de graves difficultés économiques, M. Erdogan s'est efforcé d'apaiser ses relations avec les Etats-Unis et l'Union européenne dans l'espoir d'attirer les investisseurs.

Le président turc a réitéré mercredi devant les patrons américains l'objectif de porter à cent milliards de dollars le volume commercial entre la Turquie et les Etats-Unis, insistant sur l'importance de faire avancer les "intérêts communs".
(AFP, 26 mai 2021)

Washington dénonce les propos "antisémites" d'Erdogan

Washington a dénoncé mardi les propos du président turc Recep Tayyip Erdogan jugés "antisémites" et appelé à éviter des "remarques incendiaires qui pourraient inciter à encore plus de violence" au Proche-Orient, selon un porte-parole de la diplomatie américaine.

"Les Etats-Unis condamnent fermement les récents propos antisémites du président Ergodan à l'égard du peuple juif", a écrit Ned Price, du département d'Etat, dans un communiqué.

Le président turc, qui s'est érigé en défenseur de la cause palestinienne, avait critiqué lundi Israël pour ses frappes dans la bande de Gaza, dénonçant dans une violente tirade des "meurtriers" qui "tuent des enfants âgés de cinq ou six ans".

"Il n'y a que sucer le sang qui les assouvit", avait-il estimé.

Les hostilités à Gaza ont éclaté le 10 mai avec un barrage de roquettes tirées par le mouvement palestinien Hamas sur Israël après que des centaines de manifestants palestiniens ont été blessés dans des heurts avec la police israélienne à Jérusalem-Est occupée. A l'origine des manifestations, la menace d'expulsion forcée de familles palestiniennes au profit de colons israéliens.

Depuis le début de ces hostilités le 10 mai, 200 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza, dont au moins 59 enfants, et plus de 1.300 personnes ont été blessées.

Recep Tayyip Erdogan n'avait pas non plus épargné lundi son homologue américain Joe Biden, à qui il avait lancé: "Vous écrivez l'Histoire avec des mains ensanglantées".

Face aux violents affrontements entre le Hamas et Israël, Joe Biden a maintenu le soutien traditionnel des Etats-Unis au droit de l'Etat hébreu "à se défendre".

Les relations entre la nouvelle administration américaine et la Turquie, d'emblée tendues, risquent de prendre un nouveau coup, mais les deux dirigeants doivent se rencontrer en marge d'un sommet de l'Otan à Bruxelles le mois prochain.

Le Conseil de sécurité de l'ONU est bloqué depuis huit jours par Washington sur l'adoption d'une simple déclaration sur le conflit, selon des sources diplomatiques.
(AFP, 18 mai 2021)

Erdogan: Biden a "les mains ensanglantées" par son soutien à Israël

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé lundi son homologue américain Joe Biden d'avoir "les mains ensanglantées" en raison de son soutien à Israël au moment où l'Etat hébreu mène des frappes dans la bande de Gaza.

"Vous écrivez l'Histoire avec des mains ensanglantées", a déclaré M. Erdogan à l'adresse du locataire de la Maison Blanche, reprochant notamment à son administration l'approbation de nouvelle ventes d'armes à Israël "qui mène des attaques disproportionnées contre la bande de Gaza".

"Les territoires palestiniens sont victimes de persécutions, de souffrances et le sang y coule comme c'est le cas de nombreuses autres régions qui ont perdu la paix avec la fin de l'Empire ottoman. Et vous soutenez cela", a ajouté M. Erdogan en interpellant son homologue américain.

M. Erdogan s'en est aussi violemment pris à Israël. "Ce sont des meurtriers, à tel point qu'ils tuent des enfants âgés de cinq ou six ans. Il n'y a que sucer le sang qui les assouvit", a-t-il dit.

Les hostilités à Gaza ont éclaté le 10 mai avec un barrage de roquettes tirées par le mouvement palestinien Hamas sur Israël après que des centaines de manifestants palestiniens ont été blessés dans des heurts avec la police israélienne à Jérusalem-Est occupée. A l'origine des manifestations, la menace d'expulsion forcée de familles palestiniennes au profit de colons israéliens.

Depuis le début de ces hostilités le 10 mai, 200 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza, dont au moins 59 enfants, et plus de 1.300 blessées.

Côté israélien, dix personnes ont été tuées, dont un enfant, et 294 blessées après des tirs de roquettes et de missiles à partir de la bande de Gaza.

M. Erdogan multiplie depuis plusieurs jours les entretiens avec des dirigeants et dignitaires étrangers pour tenter de faire cesser les bombardements israéliens.

Face aux violents affrontements entre le Hamas et Israël, Joe Biden a maintenu le soutien traditionnel des Américains au droit de l'Etat hébreu "à se défendre".

Dans son discours M. Erdogan a par ailleurs proposé la mise ne place d'une commission "regroupant des représentants des trois religion (islam, judaïsme et christianisme) pour administrer Jérusalem", dont la partie orientale occupée par Israël depuis 1967 abrite des lieux saints pour les fidèles de ces croyances.

Le chef d'Etat turc a en outre fustigé l'Autriche pour avoir hissé vendredi le drapeau israélien sur des bâtiments officiels en signe de "solidarité" avec l'Etat hébreu.

"L'Etat autrichien s'efforce probablement de faire payer aux musulmans la facture du génocide qu'il a commis contre les Juifs", a-t-il affirmé.
(AFP, 17 mai 2021)

US imposes 10-year trading ban on former Halkbank executive Hakan Atilla

The US Department of Commerce's Industry and Security Bureau has issued an "Order Denying Export Privileges" for former Borsa İstanbul Director General and former state-run Halkbank Deputy General Manager Hakan Atilla on the grounds that he was convicted of "circumventing the sanctions on Iran." The ban will remain in effect for 10 years.

The decision of the US Industry and Security Bureau has briefly read, "From the date of this Order until May 16, 2028, Mehmet Hakan Atilla when acting for or on his behalf, his successors, assigns, employees, agents or representatives, may not, directly or indirectly, participate in any way in any transaction involving any commodity, software or technology exported or to be exported from the United States that is subject to the Regulations," the Industry and Security Bureau said in a notice."

As reported by the BBC Türkçe, the Bureau has further indicated that "in accordance with Part 756 of the Regulations, Atilla may file an appeal of this Order with the Under Secretary of Commerce for Industry and Security. The appeal must be filed within 45 days from the date of this Order and must comply with the provisions of Part 756 of the Regulations."
What happened?

Reza Zarrab, a businessperson with dual citizenship of Iran and Turkey, was detained at Miami Airport on March 19, 2016. He was arrested on March 21. He was charged with violating sanctions on Iran, money laundering, "conspiracy against the US," and defrauding US banks.

During Zarrab's trial, Turkey sent a diplomatic note to the US embassy, requesting information about the businessperson as it was not able to hear from Zarrab and was concerned about his life safety.

As part of the same investigation, Hakan Atilla, the then deputy general manager of Halkbank, was detained at New York JFK Airport on March 29, 2017. He was also remanded in custody shortly after.

The court combined the cases of Hakan Atilla and Reza Zarrab in April 2017. In his first hearing on April 27, Zarrab, facing up to 95 years of imprisonment, denied the accusations of conspiring to evade US sanctions against Iran, money laundering and bank fraud.

Facing a prison sentence of up to 90 years and a 50 million US dollars fine, Reza Zarrab became a confessor in October 2017. He admitted that he used Halkbank to trade gold for natural gas. After Zarrab's confession, Attila remained the sole defendant in the trial.

In September 2017, then Minister of Economy Zafer Çağlayan, former Halkbank General Director Süleyman Aslan, Halkbank Deputy General Director in Charge of International Operations Levent Balkan and Zarrab's worker Abdullah Happani were added as defendants.

On October 26, Reza Zarrab pleaded guilty and admitted that he had bribed the then Minister of Economy Zafer Çağlayan and explained the business traffic that he had followed to evade sanctions.

On January 3, 2018, jury members found Atilla guilty of five of six charges. He was sentenced to 32 months in prison on May 16, 2018. After completing his sentence, Attila returned to Turkey on July 24, 2019.

On October 15, 2019, US prosecutors charged Halkbank with six offenses: defrauding the US, conspiracy to violate the International Emergency Economic Powers Act, bank fraud, conspiracy to commit bank fraud, money laundering and conspiracy to commit money laundering.

In October 2019, he was appointed as the director-general of Borsa İstanbul stock exchange. He resigned on March 8, 2021.
(BIA,  7 May 2021)

Blinken dit espérer une sortie de crise avec la Turquie mais menace de sanctions

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a dit mercredi espérer une amélioration des relations avec la Turquie en dépit de la reconnaissance américaine du génocide arménien, évoquant toutefois de nouveau la possibilité de sanctions si Ankara s'obstine à utiliser un système russe de défense aérienne.

Joe Biden a reconnu samedi le génocide arménien, devenant le premier président des Etats-Unis à qualifier ainsi la mort d'un million et demi d'Arméniens massacrés par l'Empire ottoman en 1915, suscitant la colère de la Turquie, qui a convoqué l'ambassadeur américain en signe de protestation.

Le génocide arménien est reconnu par plus d'une vingtaine de pays et de nombreux historiens mais il est vigoureusement contesté par la Turquie.

Antony Blinken a souligné que Joe Biden avait signalé par téléphone son intention à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan afin d'éviter toute "surprise", et avait accepté de le rencontrer en juin en marge d'une réunion de l'Otan.

"Nous devons faire preuve de respect envers la Turquie en exprimant nos désaccords clairement, directement, honnêtement, et nous attendons la même chose de la part de la Turquie", a dit le chef de la diplomatie américaine, répondant à la question d'un journaliste turc lors d'une table ronde sur la liberté de la presse dans le monde.

"J'espère vraiment que nous pourrons trouver une issue positive", a-t-il ajouté, appelant à ce que les deux pays "travaillent ensemble et approfondissent (leur) coopération".

Les relations de la nouvelle administration Biden avec la Turquie avaient d'emblée été tendues, le démocrate ayant par le passé qualifié M. Erdogan d'"autocrate", et Washington reprochant à Ankara, membre de l'Otan, l'achat du système de défense aérienne S-400 à la Russie, le principal adversaire de l'alliance.

Les Etats-Unis n'ont eu de cesse de réclamer à la Turquie d'abandonner les S-400. Le Congrès américain a même adopté une loi en ce sens en 2017, imposant de prendre des sanctions contre les nations achetant des quantités "importantes" d'armes russes.

"Nous sommes tenus" par cette loi, a rappelé mercredi Antony Blinken, "et nous allons la respecter à l'avenir".

Il a précisé que les éventuelles sanctions s'ajouteraient aux mesures très ciblées imposées par l'ancien président Donald Trump en décembre contre l'agence gouvernementale turque chargée des achats d'armements.

M. Blinken a estimé que le système russe de défense aérienne fournissait à Moscou "des revenus, un accès et une influence".

"Acheter le S-400 représente un danger pour la sécurité de la technologie et du personnel militaires des Etats-Unis et de leurs alliés, et cela affaiblit la cohésion de l'alliance", a-t-il dit.
(AFP, 28 avril 2021)

Erdogan déplore "l'impact destructeur" de la reconnaissance américaine

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a mis en garde lundi contre "l'impact destructeur" sur les relations turco-américaines de la reconnaissance par son homologue américain Joe Biden du génocide arménien, qu'il a jugée "sans fondement".

"Le président américain a eu des propos sans fondement, injustes et contraires à la réalité", en reconnaissant le génocide arménien samedi, a déclaré M. Erdogan à la presse après avoir présidé une réunion de son gouvernement à Ankara.

Joe Biden a écrit, dans un communiqué, que "les Américains honorent tous les Arméniens ayant péri dans le génocide qui a commencé il y a 106 ans aujourd'hui".

"Nous pensons que ces propos ont été inclus dans la déclaration à la suite des pressions de groupes radicaux arméniens et des milieux antiturcs. Mais cela ne change rien à l'impact destructeur de ces propos pour les relations entre les deux pays", a ajouté M. Erdogan.

M. Biden est devenu le premier président des Etats-Unis à qualifier de "génocide" la mort d'un million et demi d'Arméniens massacrés par l'Empire ottoman en 1915, suscitant la colère de la Turquie.

Le génocide arménien est reconnu par plus de vingt pays et par de nombreux historiens mais il est vigoureusement contesté par la Turquie

Les Arméniens estiment qu'un million et demi des leurs ont été tués de manière systématique pendant la Première Guerre mondiale par les troupes de l'Empire ottoman, alors allié à l'Allemagne et à l'Autriche-Hongrie. Ils commémorent ce génocide chaque année le 24 avril.

La Turquie, issue du démantèlement de l'empire en 1920, reconnaît des massacres mais récuse le terme de génocide, évoquant une guerre civile en Anatolie, doublée d'une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.

"Si vous parlez de génocide, vous devez vous regarder dans un miroir. Je n'ai même pas besoin de mentionner les Amérindiens. On le sait déjà. Quand tout cela est connu, vous ne pouvez pas accuser la nation turque de génocide", a encore lancé M. Erdogan à l'adresse de son homologue américain.

"Les accusations de génocide sont tellement sensibles qu'elles ne peuvent être utilisées à des fins politiques", a-t-il ajouté.

En dépit de ses critiques, M. Erdogan s'est toutefois dit "convaincu"
que sa rencontre prévue en juin avec M. Biden en marge du sommet de l'Otan à Bruxelles leur offrirait une opportunité pour apaiser les tensions entre les deux pays.

Le ministère turc des Affaires étrangères avait convoqué samedi l'ambassadeur américain pour protester contre la position américaine, a rapporté l'agence de presse d'Etat Anadolu.

La Turquie n'a "de leçons à recevoir de personne sur son histoire", avait auparavant déclaré le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu.
(AFP, 26 avril 2021)


Relations régionales / Regional Relations

350 people call for ‘economic, diplomatic pressure on Israel’

Signing a petition, 350 artists, academics, activists and MPs have called on all governments having economic relations with Israel, primarily Turkey, to exert economic and diplomatic pressure on the country.

The petition has raised concerns that "for days, the law enforcement of Israel, with real bullets and bombs, killed over a hundred Palestinians, including children." The signatories have noted that "the reason was that the eviction of Palestinians from East Jerusalem and placement of Sionist settlers in their place was protested and that al-Aqsa was defended."

They have underlined that "the unconditional support of some imperialist powers such as the US lies behind the government of Israel, which does not recognize the resolutions or calls of the United Nations (UN)."

AKP government accused of inefficacy

The petition has also criticized the attitude of the Justice and Development Party (AKP) government, arguing that "its attitude does not go beyond turning the rage of the people into domestic politics."

"It is obvious that the statements full of valor, but devoid of any economic or political sanctions are ineffective in the face of the atrocity that the people of Palestine are going through," they have protested, adding:

"In fact, the people of Palestine need the solidarity of the peoples of the world, an effective attitude that will make Israel implement the numerous UN resolutions calling for its withdrawal and a real embrace.

"We, the ones who are on the side of democracy, peace and people's fraternity, declare that we stand with the struggle of the people of Palestine. We condemn the regime of Israel, calling on it to put an end to the atrocity and the occupying and militarist policies.

"We invite the governments having economic ties with Israel, primarily Turkey, to exert real and decisive economic and diplomatic pressure for the people of Palestine."
(BIA, 17 May 2021)

Liban: une société turque cesse de fournir du courant, risque de "black-out"

Le Liban a perdu vendredi près du quart de son approvisionnement en électricité après la décision d'une entreprise turque de cesser de produire du courant pour ce pays au bord de l'effondrement économique et où le quotidien est rythmé par des coupures draconiennes.

Deux navires-centrale stationnés au large du Liban ont arrêté leur production en raison d'un retard de paiement et d'un différend juridique avec les autorités, a indiqué la société Karpowership dans un communiqué.

Ces deux centrales situées au large des villes de Zouk Mosbeh et de Jiyeh (respectivement au nord et au sud de Beyrouth) opèrent au Liban depuis 2013, fournissant jusqu'à 25% de son électricité, selon l'entreprise turque.

La décision de l'arrêt de leur production intervient alors que le ministre démissionnaire de l'Energie, Raymond Ghajar, met en garde depuis plusieurs mois contre un "black-out" total dans le pays, plongé dans sa pire crise économique depuis la guerre civile (1975-1990).

"Nous regrettons profondément la fermeture" des centrales flottantes, a affirmé Karpowership. "Durant 18 mois, nous avons été excessivement flexibles avec l'Etat, continuant de fournir de l'électricité sans paiement ni échéancier parce que le pays traversait déjà une période difficile."

"Toutefois, aucune entreprise ne peut fonctionner dans un environnement présentant de tels risques", a-t-elle poursuivi.

- Différend judiciaire -

Une source au sein de l'entreprise a indiqué à l'AFP que les deux centrales n'étaient plus fonctionnelles depuis 05H00 GMT vendredi. Selon elle, l'Etat libanais doit plus de 100 millions de dollars (82,5 millions d'euros) à Karpowership.

De son côté, la justice libanaise a menacé de saisir les deux navires. Un procureur libanais a interdit début mai aux centrales de quitter les eaux du Liban en raison du versement présumé de commissions occultes. Une accusation pouvant entraîner une pénalité de 25 millions de dollars pour l'entreprise, avait alors indiqué une source judiciaire libanaise.

Karpowership a rejeté ces allégations, les estimant "sans fondement et manquant de crédibilité".

Vendredi, l'établissement public Electricité du Liban (EDL) a confirmé dans un communiqué l'arrêt de l'alimentation via les navires-centrale turcs, "ayant entraîné une diminution des capacités de production d'environ 240 mégawatts".

Habitué aux coupures quotidiennes d'électricité, le Liban a versé plus de 40 milliards de dollars de subventions à l'EDL, chroniquement déficitaire et symbole de la mauvaise gouvernance et de la corruption de l'Etat.

Faute de production suffisante, le courant n'est pas assuré 24h/24 au Liban, poussant les habitants à recourir à des générateurs privés pendant les pannes -- qui peuvent avoir lieu plus de 12 heures par jour -- tandis que les grands axes routiers et les ruelles sont souvent plongés dans le noir.

La communauté internationale réclame depuis longtemps une refonte complète du secteur.

Le pays importe ses besoins énergétiques au compte-gouttes depuis le début de l'année à la suite du non renouvellement du contrat avec son principal fournisseur, une filiale de la société publique algérienne Sonatrach, en raison d'une affaire de carburant défectueux.

Le Parlement a approuvé fin mars une avance de 200 millions de dollars à l'EDL pour l'achat de carburant mais les montants n'ont toujours pas été débloqués.

- Fermeture des centrales -

M. Ghajar a déjà averti qu'en l'absence du paiement des 200 millions de dollars, les centrales électriques cesseraient de fonctionner d'ici le 22 juin.

"Si le ministère, et par conséquent l'EDL, n'ont pas d'argent pour l'achat de carburant, ils fermeront toutes les centrales électriques" du pays, a précisé à l'AFP Marc Ayoub, chercheur en énergie à l'Université américaine de Beyrouth.

Selon le calendrier du ministre sortant de l'Energie, l'une des centrales s'arrêterait dès mardi 18 mai.

Le pays souffre par ailleurs d'autres infrastructures défaillantes, ayant catalysé à l'automne 2019, parmi d'autres facteurs, un soulèvement populaire inédit contre une classe dirigeante accusée de laisser le pays couler.

La situation a empiré depuis fin 2019, avec un effondrement économique sans précédent dont les conséquences sont de plus en plus tangibles.

Sur fond d'interminables tractations entre les partis au pouvoir, le pays est sans gouvernement depuis plus de neuf mois, ce dernier ayant démissionné après la gigantesque explosion meurtrière au port de Beyrouth en août 2020.
(AFP, 14 mai 2021)

Poutine prône la désescalade, Erdogan une "leçon" contre Israël

Le président russe a appelé mercredi à la désescalade dans le conflit opposant le Hamas et l'Etat hébreu lors d'une conversation avec son homologue turc, qui, nettement plus offensif, réclame de donner "une leçon" à Israël.

Selon le Kremlin, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan "ont exprimé leur profonde préoccupation face aux combats qui se poursuivent, à l'augmentation du nombre des morts et des blessés".

La présidence russe a ainsi estimé que les deux dirigeants appelaient "les parties à la désescalade" alors que M. Poutine entretient de bonnes relations avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, les dirigeants palestiniens et M. Erdogan.

De son côté, la présidence turque a fait état de positions bien plus offensives de Recep Tayyip Erdogan, qui dans cet entretien téléphonique a "souligné qu'il était nécessaire que la communauté internationale donne une leçon ferme et dissuasive à Israël".

Il a dénoncé les "agressions effrontées contre la mosquée Al-Aqsa (à Jérusalem) et les Palestiniens", selon cette source.

Ardent défenseur de la cause palestinienne, le chef d'Etat turc a aussi "souligné le besoin de travailler sur l'idée de déployer une force de protection internationale dans la zone pour protéger les civils palestiniens".

Ces déclarations interviennent dans un contexte de vives tensions et de violences qui ont fait plus de 40 morts dans la bande de Gaza, bombardée par les forces israéliennes, et en Israël, où le Hamas a multiplié les tirs de roquettes.

Le Conseil de sécurité de l'ONU devait se réunir en urgence mercredi, après avoir échoué à se mettre d'accord sur une déclaration commune lundi.
(AFP, 12 mai 2021)

Erdogan condamne le "terrorisme" israélien à Jérusalem

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a condamné lundi ce qu'il a qualifié de "terrorisme" israélien à Jérusalem après de nouveaux heurts violents qui ont fait des centaines de blessés sur l'esplanade des Mosquées.

Lors d'entretiens téléphoniques séparés avec le président palestinien Mahmoud Abbas et le chef du mouvement islamiste Hamas au pouvoir à Gaza Ismaïl Haniyeh, M. Abbas a "condamné dans les termes les plus forts les attaques israéliennes abominables à Jérusalem", affirmant qu'elles constituaient des actes de "terrorisme", selon la présidence turque.

M. Erdogan, qui prend régulièrement la défense des Palestiniens face à Israël, a en outre affirmé qu'il ferait "tout ce qu'il peut pour mobiliser le monde, notamment musulman, pour mettre fin au terrorisme et à l'occupation israéliens", selon la même source.

Plus tôt, son porte-parole Ibrahim Kalin a appelé Israël à "cesser d'attaquer les Palestiniens à Jérusalem et empêcher les occupants et les colons d'entrer dans la sainte Mosquée (d'al-Aqsa)".

"Le monde doit agir pour mettre fin à cette agression israélienne interminable contre des civils non armés sur leur propre terre", a-t-il ajouté sur Twitter.

Le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun, a renchéri en appelant la communauté internationale à "remettre cet Etat d'apartheid à sa place".

"Nous lançons un appel au monde musulman: il est temps de dire +stop+ aux attaques lâches et tyranniques d'Israël (...) Que l'enfer brûle pour les tyrans !", a-t-il ajouté sur Twitter.

Des centaines de Palestiniens ont été blessés lundi lors de nouveaux affrontements avec des policiers israéliens sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, après un week-end de violences dans la Ville sainte, selon les secouristes palestiniens.

La reprise des violences a coïncidé avec "la Journée de Jérusalem", marquant selon le calendrier hébraïque la conquête de Jérusalem-Est par l'Etat hébreu.

Vendredi soir, plus de 200 personnes en grande majorité des Palestiniens ont été blessées dans des heurts entre policiers et Palestiniens sur l'esplanade des Mosquées. Samedi et dimanche, le calme était revenu sur l'esplanade mais les heurts ont continué entre Palestiniens et policiers israéliens dans d'autres secteurs de Jérusalem-Est, faisant au total plus d'une centaine de Palestiniens blessés, selon le Croissant-Rouge palestinien.

A la suite de ces violences, M. Erdogan avait qualifié samedi Israël d'Etat "terroriste cruel".

Des centaines de personnes ont manifesté en soutien aux Palestiniens dimanche soir aux abords du consulat israélien à Istanbul, en dépit d'un confinement en vigueur en Turquie pour endiguer la propagation de la pandémie de coronavirus.
(AFP, 10 mai 2021)

Libye: démonstration de force d'un groupe armé à Tripoli

Des hommes armés ont fait une démonstration de force dans la nuit de vendredi à samedi devant un hôtel à Tripoli qui sert de QG au Conseil présidentiel libyen, au moment où de profondes divisions refont surface dans le pays après une embellie politique.

Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des dizaines d'hommes armés regroupés devant l'entrée de l'hôtel Corinthia, présentés comme des milices par des médias locaux.

La porte-parole du Conseil présidentiel Najwa Wheba, citée par l'agence libyenne de presse Lana, a confirmé cette descente menée dans "un des quartiers généraux où se réunit le Conseil".

"Aujourd'hui est un jour de repos hebdomadaire", a-t-elle toutefois indiqué, signifiant par là que le Conseil présidentiel n'était pas là sur les lieux.

Ce qui s'apparente à une démonstration de force des milices de Tripoli vise, selon la presse locale, à protester contre l'appel fait récemment par la ministre des Affaires étrangères Najla al-Mangoush au retrait des mercenaires et combattants étrangers stationnés dans le pays, y compris des troupes turques.

Proche des cercles de pouvoir dans l'Ouest, Ankara avait permis de mettre en échec, en juin 2020, une offensive de Khalifa Haftar, homme fort de l'Est, lancée en avril 2019 pour tenter de s'emparer de Tripoli.

Le pays d'Afrique du Nord, plongé dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, était alors divisé entre deux pouvoirs rivaux en Tripolitaine (Ouest) et Cyrénaïque (Est).

La Turquie avait envoyé drones, instructeurs et conseillers militaires, qui forment désormais des cadets libyens dans le cadre d'une intense coopération entre les deux camps.

Khalifa Haftar avait bénéficié du soutien de la Russie et des Emirats arabes unis notamment.

Un cessez-le-feu a été signé en octobre et un gouvernement unifié, dirigé par Abdelhamid Dbeibah, a été porté au pouvoir au terme d'un processus politique parrainé par l'ONU, validé en mars par un vote du Parlement.

Selon la feuille de route de l'ONU qui a permis la désignation de M. Dbeibah et d'un Conseil présidentiel de trois membres, le nouvel exécutif devra unifier les institutions pour sortir le pays d'un conflit internationalisé et mener la transition d'ici des élections en décembre.

En appelant, début mai, la Turquie à "coopérer pour mettre fin à la présence de toutes les forces étrangères", la cheffe de la diplomatie libyenne, originaire de Benghazi (Est), s'est attirée une avalanche de critiques à Tripoli et d'innombrables appels à sa démission.

Malgré la fin des combats et l'installation d'un pouvoir unifié, de profondes divisions subsistent entre l'Ouest et l'Est, ce dernier étant de facto toujours contrôlé par Haftar, alors qu'on dénombre quelque 20.000 mercenaires et combattants étrangers de différentes nationalités toujours présents en Libye.
(AFP, 8 mai 2021)

Erdogan veut "élargir" le processus de normalisation avec l'Egypte

La Turquie va renforcer le dialogue avec l'Egypte afin de normaliser les relations après plusieurs années de froid, a déclaré vendredi le président Recep Tayyip Erdogan, insistant sur les liens "historiques" entre leurs "peuples".

"Un nouveau processus a débuté. D'abord, nos services de renseignement respectifs ont eu des discussions, puis nos ministères des Affaires étrangères. Nous allons poursuivre et élargir (ce processus)", a déclaré M. Erdogan à la presse à Istanbul.

Signe de la tentative de normalisation des relations entre la Turquie et l'Egypte, une délégation turque emmenée par le vice-ministre des Affaires étrangères Sedat Onal s'est rendue mercredi et jeudi au Caire pour des discussions qui ont été "franches", selon les deux pays.

Il s'agit des contacts officiels au plus haut niveau entre les deux pays depuis la quasi-rupture de leurs relations en 2013, dans la foulée du renversement du premier président égyptien démocratiquement élu, Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans et soutenu par Ankara.

Vendredi, M. Erdogan a pris soin de faire la distinction entre les autorités égyptiennes et le peuple égyptien, estimant que ce dernier et le peuple turc avaient toujours été proches.

"Notre attitude envers le peuple égyptien a toujours été très, très positive. Le peuple turc et le peuple égyptien ont des liens historiques. Nous nous efforçons de retrouver ces liens historiques", a dit M. Erdogan.

Affirmant que les discussions du Caire s'étaient déroulées dans un "climat positif", le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu s'est dit vendredi prêt à rencontrer son homologue égyptien Sameh Choukri en vue de faire avancer le processus de normalisation.

"Une rencontre pourrait se tenir entre moi et M. Choukri. On s'est déjà rencontrés par le passé en marge de réunions internationales", a-t-il dit à la presse.

Le chemin vers une réconciliation devrait toutefois être difficile, tant la liste des dossiers qui empoisonnent leurs relations est longue.

Outre le fait que M. Erdogan a plusieurs fois qualifié l'actuel président égyptien Abdel Fattah al-Sissi de "putschiste", la Turquie est devenue une base arrière pour les Frères musulmans ayant fui l'Egypte. Ankara et Le Caire s'opposent par ailleurs dans le conflit en Libye.

Les gestes d'ouverture de la Turquie interviennent alors qu'elle cherche à sortir de son isolement diplomatique en Méditerranée orientale, où la découverte d'importants gisements de gaz naturel ces dernières années a donné lieu à un partage entre les pays riverains dont Ankara se sent exclu.

Cette amorce de dégel entre Ankara et Le Caire coïncide aussi avec un apaisement en cours entre l'Egypte et le Qatar, principal allié de la Turquie dans la région.
(AFP, 7 mai 2021)

L'Arabie saoudite va fermer huit écoles turques

L'Arabie saoudite va fermer huit écoles turques à la fin de l'année, a rapporté mercredi l'agence de presse étatique turque Anadolu, une décision qui risque de susciter la colère d'Ankara qui cherchait à apaiser ses relations avec Ryad.

Selon Anadolu, le ministère turc de l'Education a été informé par les autorités saoudiennes que ces huit établissements devraient fermer définitivement leurs portes à la fin de l'année scolaire en cours.

Au total, 2.256 enfants y sont scolarisés, d'après l'agence.

Sollicités par l'AFP, les ministères turcs des Affaires étrangères et de l'Education n'ont pas répondu dans l'immédiat.

Le mois dernier, le ministère de l'Education avait indiqué que 26 écoles turques étaient en activité en Arabie saoudite.

La fermeture de huit d'entre elles risque de susciter un regain de tensions entre la Turquie et l'Arabie saoudite.

Les relations entre ces deux poids lourds du monde musulman se sont fortement dégradées ces dernières années, en particulier depuis l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi au consulat de son pays à Istanbul en 2018.

Après plusieurs années de bras de fer, la Turquie a toutefois mis ses critiques envers Ryad en sourdine et multiplié les déclarations d'apaisement en direction du royaume saoudien et de ses principaux alliés régionaux, les Emirats arabes unis et l'Egypte.
(AFP, 28 avril 2021)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Atilla Peker and an intelligence officer went to Cyprus to kill Adalı

Atilla Peker, the brother of Sedat Peker, who is accused of leading a criminal organization and currently abroad, has submitted a petition to the Fethiye Chief Public Prosecutor's Office. In his petition addressed to the İstanbul Anadolu Chief Public Prosecutor's Office, he has talked about what he knows about the killing of Cypriot journalist Kutlu Adalı in 1996.

While an unsigned version of his two-page petition has been reported in the press, Atilla Peker has said that he and Korkut Eken, a former officer of the National Intelligence Organization (MİT), went to Cyprus.
'We got on the plane with Korkut Eken'

Atilla Peker has briefly stated the following in the letter:

"My brother Chief Sedat Peker called me in March or April 1996. He asked me to come to Ankara Sheraton Hotel. In line with his wish, I went there. There, in an environment where he and Korkut Eken were there, they told me that I had to go to Cyprus with Korkut Eken, there were terrorists who had martyred our police officers and soldiers and they had to be killed.

"The next day, while Korkut Eken and I were going towards the Turkish Airlines' scheduled flight to Cyprus without a check, he took out a couple of ID cards from his pocket, picked one, showed the one with the name Mustafa to the officers and had himself registered. Korkut Eken gave me a Jeriko gun and we got on the plane while I had the gun on my waist.

'He gave me an Uzi gun in Cyprus'

"We landed in Cyprus, we checked into a hotel, the name of which I do not remember now. The same day, we went to the Head of the Civil Defense Department in Cyprus. I met Staff Colonel Galip Mendi there. I met his assistant Lieutenant Colonel Enver Tosun.

"Then, Eken gave me a Uzi gun in the adjacent room. He taught me how to use this gun and how to install the silencer and to take it out.

'We went to Adalı's house'

"The next day, in a white Renault Toros car, we inspected the area surrounding the house of the person named Kutlu Adalı after it got dark.

"As far as I remember, his house was near the road and it was in a garden. It had a small garden in front of it.

"We realized that there was a crowd of five-six people in front of his house. We did not go inside for this reason. I had the Jeriko gun on my waist and the Uzi brand gun with a silencer in my hand.

"We went there again the next day. We did inspections around the house a couple of times in the daytime. There were again a lot of voices coming from the house. Seeing this, Commander Korkut said to me, 'Even if there are 3 people, they are all from the Kurdistan Workers' Party (PKK). Whoever is a friend of the PKK is a member of the PKK. It is okay if you kill them all.'

'Have him stopped by soldiers, handed over to us'

"On the third day, we went to the office of an infantry regiment commander. Korkut Eken's request from the regiment commander whose name I cannot remember now was that the vehicle of the person named Kutlu Adalı be stopped by two high-ranking officers and it should be ensured that the related person be handed over to us.

"After a couple of hours, when we were informed that the vehicle of the person was stopped, we left the Infantry Command building quickly.

"The person had a child around the age of 15 with him. When we saw that the person was taken inside the headquarters and that he was surrounded by soldiers, we went back to the Regiment Commander's office.

"He reprimanded the Regiment Commander there, asking him, 'Was it what I wanted from you?' We went back to the Head of the Civil Defense Department and came back to Turkey the next day. However, Commander Korkut said to me, 'We will come back here, Atilla.'

'He called me in prison'

"Afterwards, while I was in Paşakapısı Prison for injury, he called me from the cell phone that I had with me and told me that he was staying in the Klasis Hotel and would visit me. I said to him, 'There is no visitation at the weekend. I will be out for hospital, I will visit you at the hotel.'

"Back then, there were no shuttle busses for hospitals in prisons. We took a taxi with the prison warden and soldiers and went to the hospital like this. After leaving the hospital, I ensured that they came in two civilian vehicles and went to the Silivri Klasis Hotel, where he was, together with the warden and soldiers. I asked the soldiers and warden to sit in the lobby.

Eken: We got the job done

"I went up to the room where Commander Korkut was staying. I saw that Chief Sedat Peker and a couple of other people were in the room.

"Korkut Eken kissed the noncommissioned officer and the specialist sergeant on their foreheads. Addressing me in laughter, he said "Atilla, we have got the Cyprus job done. Did you know that?'

"Then, towards morning, we came back to the prison before the count. I am ready to face the related people on every platform. My relation to what is talked about in the video is all about it."

What happened?

Accused of leading a criminal organization and currently abroad, Sedat Peker has been posting some videos on YouTube regarding the 'state-mafia' relations in Turkey, targeting especially Minister of Interior Süleyman Soylu and former Interior Minister Mehmet Ağar.

In his 7th video shared on May 23, Sedat Peker made some allegations about the assassination of Cypriot journalist Kutlu Adalı:

"At that time, we were all together, Mehmet Ağa, Korkut Eken... We were young, we were patriots. They would usually give me jobs related to businesspeople rather than unsolved murders," he said, referring to the widespread extrajudicial killings at the time, for which both Ağar and Eken stood trial. A court yesterday overturned their acquittal of killing 19 people.

"[Eken] told me that 'There is a man in Cyprus, he wants to sell Cyprus to the Greeks.' He said 'two professionals'... I told him 'I'll give you my brother, Atilla Peker.' He is a specialist, he grew up on the streets.

"Another team affiliated with them killed [Adalı]. I came across brother Korkut, he said to me 'That job is done.'

"Atilla Peker will tell the truth. If we killed him, I'd say we killed him. It's time-barred now. I always watched his spouse's struggle from afar. What should I say? We are all the same."

After the video, Attila Peker was detained in a villa in Fethiye's Kayaköy Neighborhood. Police officers also detained Yunus O., who is said to be his bodyguard, and seized an unlicensed gun and two magazines.

Taken into custody together with his private guard, Atilla Peker was released on probation with an international travel ban.

The Fethiye Prosecutor's Office has also launched an investigation into the assassination of Kutlu Adalı. Speaking in a live program on Habertürk TV on May 24, Minister of Interior Süleyman Soylu announced that he had given an instruction for an investigation into the death of Kutlu Adalı, who was killed in an armed attack in front of his house on July 6, 1996.

Kutlu Adalı murder

Kutlu Adalı, a journalist from Northern Cyprus, was shot dead in front of his house on July 6, 1996, shortly after writing an article about the armed robbery of millions of dollars worth of icons from St. Barnabas Monastery in Famagusta, Cyprus. In his article penned on March 23, 1996, nine days after the robbery in question, he wrote that the official vehicles affiliated with the Turkish Republic of Northern Cyprus (TRNC) Head of Civil Defense Organization were used during the related raid.

While he was known as nationalist and patriotic by the Turkish politicians and his circle in Cyprus, he was a dissident of Rauf Denktaş, the then TRNC President. His house was targeted in an armed attack after penning an article about Denktaş titled "The lunatic at the minaret."

In his articles, Kutlu Adalı was talking about a series of paramilitary organizations operating in Cyprus. He was alleging that several murders committed before Turkey's "Cyprus Peace Operation" in 1974 were in fact committed by them and the Cypriot Greeks were blamed.

On April 2, 1996, Kutlu Adalı announced that he was receiving threats. The complaints of Adalı were not taken into account by the security officers. Adalı was shot to death in front of his house on July 6, 1996.

The investigation launched by the Northern Cypriot authorities remained inconclusive and it could not be found who had committed the murder.

So, his wife İlkay Adalı applied to the European Court of Human Rights (ECtHR) and filed a suit against Turkey. Handing down its judgement on March 31, 2005, the ECtHR convicted Turkey on the grounds of "the failure to carry out an adequate and credible inquiry into the murder."
(BIA, 26 May 2021)

Accrochage entre des bateaux de pêche turcs et italiens près de Chypre

Un accrochage a eu lieu mardi matin entre des bateaux de pêche turcs et italiens au nord de Chypre, a annoncé la Marine italienne, qui est intervenue avec les gardes-côtes turcs pour calmer le jeu.

L'incident s'est produit "à 10H10, dans les eaux au nord de Chypre, entre plusieurs bateaux de pêche turcs et deux bateaux italiens", a précisé la Marine dans un communiqué, ajoutant que des pierres et des fumigènes avaient été lancés contre les bateaux italiens, dont un a été percuté, subissant de légers dégâts.

Cette situation tendue a entraîné l'intervention d'une frégate italienne, qui était en patrouille dans la zone dans le cadre du dispositif de l'Otan "Sea Guardian" et a dépêché un hélicoptère sur place, et d'une vedette des gardes-côtes turcs, qui a appelé les embarcations turques à cesser leur action.

Les navires italiens ont alors communiqué leur intention de rejoindre un autre groupe de bateaux de pêche italiens opérant non loin de là, toujours selon la Marine italienne, qui a souligné que l'intervention des forces italiennes et turques avait "permis de reprendre le contrôle de la situation".

L'un des bateaux italiens, le "Michelle Giacalone", basé à Mazzara del Vallo en Sicile, a été "visé par des pierres lancées depuis une dizaine de petites embarcations turques" puis "éperonné", a déclaré son armateur, Luciano Giacalone, à l'agence italienne Ansa. "Des épisodes similaires s'étaient déjà produits, mais jamais d'une telle ampleur".

Cet accrochage intervient un mois après une passe d'armes entre le Premier ministre italien Mario Draghi et le président turc Recep Tayyip Erdogan. M. Draghi avait qualifié de "dictateur" M. Erdogan, qui avait dénoncé le 14 avril des propos "d'une indécence et une vulgarité totales".

"Alors que nous espérions porter nos relations à un niveau plus avancé, cet individu nommé Draghi leur a porté un coup", avait-il estimé.

L'ambassadeur italien à Ankara avait été convoqué dans la foulée au ministère des Affaires étrangères. La Turquie et l'Italie entretiennent traditionnellement de bons rapports, coopérant étroitement sur plusieurs dossiers, comme la Libye.
(AFP, 11 mai 2021)

Erdogan s'en prend à Nicosie après l'échec des pourparlers

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a fait porter vendredi aux responsables chypriotes-grecs la responsabilité de l'échec du dernier round de discussions sur l'avenir de l'île divisée, les accusant d'être des "menteurs".

"Je ne fais pas confiance à Chypre du sud. Je ne crois pas qu'on puisse obtenir un résultat (lors du prochain round des pourparlers, ndlr) car ils ne sont pas honnêtes. (...) Ce sont des menteurs", a déclaré à des journalistes le chef de l'Etat turc en se référant à la république de Chypre qui exerce son autorité dans la partie sud de l'île à majorité chypriote-grecque.

Le dernier round des discussions menées sous l'égide de l'ONU sur Chypre, qui a eu lieu à Genève, a échoué jeudi à cause des positions "très éloignées" des Chypriotes-grecs et des Chypriotes-turcs pour entamer les négociations formelles, selon l'ONU.

Ersin Tatar, le leader des Chypriotes turcs et un protégé d'Ankara avait de son côté jugé jeudi inutile de négocier sans reconnaissance du "statut égal" du Nord de l'île.

Malgré le scepticisme du chef de l'Etat turc quant à une éventuelle issue positive des négociations, son ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu avait affirmé jeudi le soutien d'Ankara aux "efforts de l'ONU" visant à "trouver une base commune" pour la reprise des pourparlers.

M. Tatar, président de l'autoproclamée République turque de Chypre du Nord (RTCN), soutenu en cela par Ankara, souhaite la reconnaissance de deux Etats indépendants et égaux sur l'île méditerranéenne divisée entre communautés turque et grecque.

Cette position est rejetée par les Chypriotes grecs qui souhaitent la réunification de l'île sous forme d'Etat fédéral.

Chypre est divisée depuis l'invasion en 1974 du tiers nord par l'armée turque, en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce. La RTCN est reconnue uniquement par Ankara.
(AFP, 30 avril 2021)

Constat d'échec de l'ONU après les discussions sur Chypre

Les discussions sur Chypre ont échoué, de l'aveu même jeudi du chef de l'ONU qui a cependant appelé à ne pas baisser les bras, tandis que le leader des Chypriotes turcs a jugé inutile de négocier sans reconnaissance du "statut égal" du Nord de l'île.

Chypre est divisée depuis l'invasion en 1974 du tiers nord par l'armée turque, en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce. La "République turque de Chypre du Nord" (RTCN) est reconnue uniquement par Ankara.

Au fil des décennies, plusieurs cycles de pourparlers visant à la réunification et parrainés par l'ONU se sont effondrés.

"La vérité c'est qu'au terme de nos efforts, nous n'avons pas encore trouvé assez de points communs pour permettre la reprise de négociations formelles en relation avec le règlement du problème chypriote", a déclaré Antonio Guterres, lors d'une brève conférence de presse, après trois jours de réunions en Suisse.

"Je n'abandonne pas", a cependant ajouté le secrétaire général de l'ONU, qui a lui-même conduit les pourparlers informels entamés mardi à Genève et espère reprendre des discussions informelles d'ici deux ou trois mois.

"S'il est impossible de résoudre la quadrature du cercle en géométrie, en politique c'est très courant", a-t-il assuré.

L'équation semble toutefois bien difficile à résoudre tant les positions des parties sont éloignées.

Si les Chypriotes-grecs continuent de soutenir la solution d'une réunification de l'île sous forme d'Etat fédéral, le président de la République turque de Chypre du Nord (RTCN) a proposé mercredi que le Conseil de sécurité des Nations unies reconnaisse deux Etats indépendants et égaux sur l'île méditerranéenne divisée entre communautés turque et grecque.

Les Chypriotes-turcs ne vont pas "abandonner" leur position, a déclaré à Genève, Ersin Tatar, président de la RTCN, assurant à l'issue de la réunion qu'il était inutile de mener les négociations sans la reconnaissance du "statut égal et souverain" du Nord de l'île.

De son côté, le président chypriote Nikos Anastasiades, qui s'est également exprimé devant la presse, s'est félicité de ce que "les objectifs fixés par la Turquie n'aient pas été atteints" pendant la réunion. Et a assuré que ni l'ONU, ni l'UE, dont Chypre est membre, ne pouvaient accepter la solution à deux Etats.

- Succès au prochain rendez-vous? -

"Bien sûr, il y aura des consultations avant la prochaine réunion. Notre intention est d'essayer de créer autant que possible les conditions permettant à la prochaine réunion d'être un succès", a souligné le chef de l'ONU.

Quatre ans après l'échec des discussions à Crans-Montana, une célèbre station de ski suisse, il y avait peu d'espoir qu'un accord entre Chypriotes-grecs et Chypriotes-turcs soit trouvé cette semaine à Genève, même si l'ONU avait invité les parties "à faire preuve de créativité".

Les trois "garants" de la sécurité de l'île depuis son indépendance en 1960 - à savoir la Turquie, la Grèce et le Royaume-Uni, ex-puissance coloniale - ont également participé aux discussions à Genève, représentés par leurs ministres des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, Nikos Dendias et Dominic Raab.

Dans un tweet, le chef de la diplomatie britannique a laconiquement reconnu qu'"aucun terrain d'entente n'a encore été trouvé pour commencer des négociations formelles", mais assuré que Londres continuerait à soutenir les efforts de recherche d'un "règlement équitable et durable" de la question chypriote.

Présente à Chypre dès 1964 en raison des violences intercommunautaires, l'ONU a hérité dix ans plus tard de la surveillance d'une zone tampon, après la partition.

Selon les autorités chypriotes-grecques, le conflit a fait quelque 3.000 morts, 1.400 disparus et des dizaines de milliers de déplacés.

Sous son égide, les dernières négociations en Suisse en juillet 2017 se sont déroulées sur le principe d'une réunification sous la forme d'un Etat fédéral.

Elles ont surtout achoppé sur le retrait des dizaines de milliers de soldats turcs du nord de l'île et le maintien d'un droit d'intervention de la Turquie.

Après l'échec de 2017, plusieurs facteurs sont venus s'ajouter aux traditionnels sujets de discussion: les garanties de sécurité, l'égalité politique, les ajustements territoriaux et les droits de propriété des déplacés.
(AFP, 29 avril 2021)


Immigration / Migration


La mort en Belgique d'un, combattant kurde contre Daech

L'ancien combattant et demandeur d’asile kurde syrien, Mohammed Masko, 23 ans, s’est donné la mort le 27 avril 2021, quelques jours après avoir reçu une décision d’irrecevabilité à sa demande par le Conseil du contentieux des étrangers en Belgique.

Reconnu réfugié en Grèce, il a fui le pays où il a connu des expériences traumatiques.

Pour  sa  cousine,  installée  dans  le  nord de la Syrie, rien n’a de sens : ni son suicide  ni  les  refus  en  série  essuyés  par Mohammed.    « C’était    quelqu’un    de normal,  d’affectueux,  qui  aimait  sa  famille. Il était calme et léger », évoque-t-elle  au  lendemain  de  l’inhumation.

La jeune   femme   étudiait   l’informatique avec lui avant qu’il ne quitte l’université pour  rejoindre  les  Unités  de  protection du   peuple,   une   milice   kurde   luttant alors contre Daesh.

« C’était courageux. Il  a  été  blessé  à  la  tête  et  à  la  poitrine et, après la victoire de Kobane, il a décidé  de  partir  pour  être  soigné  en  Europe.  Mais  tous  les  pays  l’ont  rejeté.  Il n’a jamais trouvé ni la sécurité ni la stabilité. » (Le Soir, 14 mai 2021)





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