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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

45th Year / 45e Année
Novembre
 
2021 November
N° 519
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events

 

Rencontre avec Doğan Özgüden et Inci Tuğsavul
*
Report de la rencontre en raison de la montée de l'épidémie


Droits de l'Homme / Human Rights

Le mécène Osman Kavala maintenu en détention
La police tire des gaz lacrymogènes contre des femmes manifestantes
Une manifestation à Istanbul dispersée par la police, 30 interpellations
"Un nouveau meurtre chaque jour"
Women of Turkey Are Not Giving Up On the İstanbul Convention

No release in Progressive Lawyers Association case

Erdoğan crée une « Organisation des États turcs »

1,605 ill prisoners behind bars in Turkey, 604 seriously ill
Un ex-agent des renseignements condamné à plus de 23 ans de prison
Toll of ‘İstanbul Convention’ protests: 178 people detained
La Syrie dénonce la reconduction des opérations turques sur son territoire


 Pression sur les médias / Pressure on the Media

 Stage actor Genco Erkal appears before court in 'insulting President' case

Meurtre de Khashoggi: RSF dénonce "l'influence politique sur la justice" turque

Journalist Nurcan Yalçın sentenced to 3 years, 7 months in prison

Burhan Sönmez, rescapé des prisons turques, nouveau président de PEN

Charlie Hebdo on trial in Turkey for 'insulting the President'

Attack on Kurdish musician Ahmet Kaya’s grave in Paris

Nobel laureate Orhan Pamuk investigated again over his book ‘Nights of Plague
Report condemns 'increasing violence, threats of security forces against journalists’
Poursuites contre 30 internautes après des messages sur la santé d'Erdogan
Osman Kavala’s fourth year in prison
58 journalists faced up to 896 years in prison in Turkey in October
Turkish Writer Dogan Akhanli has died in exile
La Grèce refuse l'entrée sur son territoire de l'intellectuel turc Sevan Nisanyan
Ahmet Altan récompensé par le prix Femina étranger

Kurdish Question / Question kurde

Kobanî trial | 'Legal defense is under grave threat'
Omar Souleyman, star de l'électro-folk syrienne, arrêté pour "terrorisme"

Başak Demirtaş and her doctor sentenced to prison
L'intervention de l'UE à la crise des migrants avec le Bélarus
Pour les migrants du Kurdistan d'Irak, l'Europe comme bouée de sauvetage
Closure case | HDP submits defense to Constitutional Court
Call for an investigation into "Turkey's use of chemical weapons in Kurdistan"
"Human rights" call to Germany’s new government by Demirtaş
No release in Kobanî trial
All events, demonstrations banned in Dersim for 15 days

Minorités / Minorities

A Istanbul, un trio de musiciens fait chanter les déchets
Motion for parliamentary inquiry into 1942 Wealth Tax on minorities
The Turkish Parliament backs Erdogan's islamo-fascist expansionism in the Caucasus
Prolongation d'un an de la présence des forces turques en Azerbaïdjan
Disappeared Chaldean couple: Suspect released for second time
Erdogan appelle l'Arménie à améliorer ses liens avec Bakou avant Ankara

Politique intérieure/Interior Politics

Face à la crise le régime renie, ment et réprime -Ragıp Duran

People protest economic crisis across Turkey, call on AKP to resign
Nouvelle initiative du chef de l’opposition turc - Ragip Duran
Ressemblances contradictoires - Ragip Duran
L’opposition officielle turque dans la course pour l’anti-kurdisme
Erdogan renonce à la COP26 pour raison de "sécurité"
Un Président se déclare Persona Non Grata
Erdogan inaugure un nouveau centre culturel à Istanbul

Forces armées/Armed Forces

Le Niger va acheter du matériel militaire dont des drones à la Turquie
Deux organisations denoncent l'exportation des avions A400M vers la Turquie
Moscou critique l'usage d'un drone militaire turc en Ukraine
US lawmakers urge Biden administration not to sell F-16 fighter jets to Turkey
CHP, HDP slam government over extended troop deployment in Iraq, Syria
L'armée turque autorisée à reconduire ses opérations en Syrie et en Irak pour deux ans


Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Syrie: des manuels turcs avec des illustrations du prophète Mahomet retirés

Un homme condamné pour terrorisme en Belgique arrêté en Bulgarie

Socio-économique / Socio-economic

Nouvel effondrement de la monnaie turque qui enfonce le pays dans la crise

"On compte tout": les Turcs éprouvés par l'effondrement de leur monnaie

 La livre en chute libre après la baisse du taux directeur

COVID-19 in Turkey: 197 deaths, 24,898 cases in a day
"C'est le pire métier": à Istanbul, deux cents kilos à même le dos
Un immeuble s'effondre à Malatya, 21 personnes en réchappent
Over 28,000 workers killed in occupational homicides during AKP's rule
Fermiers turcs contre Ferrero: la noisette de la discorde

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Elu président d'Interpol, le général émirati Raisi sous le feu des projecteurs

 CEDH: la Turquie condamnée pour des purges massives dans la magistrature en 2016

La Turquie renonce à sa taxe numérique au profit de l'accord-cadre OCDE
Turkey revokes accreditation of 9 honorary consuls before end of their tenure
Erdogan cancels trip to glasgow after dispute over security
The 10 ambassadors not invited to Republic Day ceremony at Presidency
Le président turc renonce à expulser dix diplomates occidentaux

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

IDEA report labels Turkey as a 'hybrid regime'
U.S. Allies Drive Much of World’s Democratic Decline, Data Shows

G20: Biden et Erdogan se promettent à Rome de mieux coopérer
Le F-16, nouvelle pomme de discorde entre Washington et Ankara?
En Europe, Biden veut rencontrer Erdogan et consulter ses alliés sur l'Iran
Washington promet de "continuer à promouvoir l'Etat de droit"

Relations régionales / Regional Relations

Les Emirats lancent un fonds de 10 mds USD pour des investissements en Turquie
La Turquie réclame "une compréhension mutuelle" avec Israël

Assassinat du président haïtien: un suspect interpellé à Istanbul

Trois réfugiés irakiens tués dans un camp dans le nord-est
Trois morts dans une attaque de drone de la Turquie en Syrie
Syrie: un groupe proturc accusé de bloquer une rivière dans le Nord
Pari gagnant: Erdogan mise à fond sur les échanges avec l'Afrique

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

L'ONU mise sur le nettoyage des déchets pour rapprocher les habitants chypriotes
Athènes accuse Ankara d'avoir tenté de "diriger un canot de migrants" vers la Grèce
Quatre enfants meurent noyés dans un naufrage, la Grèce accuse la Turquie

Immigration / Migration

Écolo dénonce "une gestion hasardeuse" des finances à Saint-Josse

Les grévistes de la faim:La Ligue des droits humains et le CIRÉ attaquent l’État

Malgré leurs déboires au Bélarus, des migrants irakiens rêvent de repartir

Bulgarie: transfert en Belgique d'un homme condamné pour terrorisme

Report de la rencontre en raison de la montée de l'épidémie

Migrants: en Irak, des "forfaits tout compris" pour le Bélarus

Rencontre avec Doğan Özgüden et Inci Tuğsavul
La Bulgarie envoie 350 militaires à sa frontière avec la Turquie
400 migrants arrivés dans un bateau turc débarquent à Kos
La Turquie va expulser sept Syriens accusés de se moquer des Turcs



Droits de l'Homme / Human Rights

Le mécène Osman Kavala maintenu en détention

 

Le mécène et philanthrope turc Osman Kavala, emprisonné depuis quatre ans sans jugement, restera en détention au moins jusqu'à une prochaine audience prévue mi-janvier, a ordonné vendredi un tribunal d'Istanbul, au risque d'une suspension de la Turquie par le Conseil de l'Europe.

 

Figure majeure de la société civile, Osman Kavala, accusé par le régime du président Recep Tayyip Erdogan d'avoir cherché à déstabiliser la Turquie, risque la prison à vie.

 

Il a refusé vendredi, comme il l'avait annoncé, de se présenter devant les juges et d'être représenté.

 

"Notre droit à un procès équitable nous a été dénié. Par conséquent, nous ne prévoyons pas de présenter de défense aujourd'hui", a déclaré son avocat, Tolga Aytore, devant la cour.

 

Le Conseil de l'Europe a menacé en septembre Ankara de sanctions qui pourront être prises lors de sa prochaine session qui s'ouvre mardi, si l'opposant n'était pas libéré d'ici là.

 

La Turquie serait alors le deuxième pays à subir une "procédure d'infraction": jusqu'à présent, seule la Russie a été suspendue en vertu de cette procédure, de 2017 à 2019.

 

"C'est malheureux, je ne sais vraiment pas à quoi (le gouvernement) pense", a glissé à l'AFP un diplomate présent au tribunal vendredi, sous couvert d'anonymat.

 

"C'est leur dernière chance", avait-il estimé auparavant.

 

"La Turquie est membre du Conseil de l'Europe et doit respecter ses décisions. Sinon ils vont se mettre dans une situation délicate", ajoutait-il à propos des responsables turcs.

 

- "Thèses complotistes" -

 

Dans un entretien à l'AFP depuis sa cellule, mi-octobre, Osman Kavala avait estimé que sa détention permettait au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan de justifier ses "thèses complotistes".

 

"Puisque je suis accusé d'avoir pris part à un complot organisé par des puissances étrangères, me libérer affaiblirait cette fiction et ce n'est certainement pas ce que le gouvernement souhaite", relevait-il.

 

Le sort d'Osman Kavala s'est trouvé récemment au coeur d'une crise diplomatique finalement déminée, quand une dizaine d'ambassadeurs qui avaient réclamé sa libération ont été menacés d'expulsion.

 

Cette dernière audience vendredi, énième épisode d'une série qui l'a jusqu'à présent toujours maintenu ou renvoyé en détention, fait suite à celle du 8 octobre, quand les juges avaient estimé manquer "d'éléments nouveaux" pour libérer Osman Kavala.

 

Une foule nombreuse, composée notamment de parlementaires de l'opposition, de diplomates occidentaux et de proches de l'accusé, dont son épouse, étaient présents dans la salle du tribunal, a constaté l'AFP.

 

Osman Kavala, devenu la bête noire du régime de Recep Tayyip Erdogan, est notamment en ligne de mire pour avoir soutenu en 2013 les manifestations antigouvernementales ayant visé M. Erdogan, alors Premier ministre.

 

Acquitté une première fois en février 2020, il avait été dès le lendemain placé en garde à vue puis réincarcéré, accusé d'avoir "soutenu" la tentative de putsch contre M. Erdogan en juillet 2016.

 

En décembre 2019, la Cour européenne des droits de l'homme avait ordonné sa "libération immédiate" - sans résultat.

 

Une prochaine audience a été fixée au 17 janvier devant le tribunal d'Istanbul. (AFP, 26 nov 2021)


La police tire des gaz lacrymogènes contre des femmes manifestantes

 

La police turque a tiré des gaz lacrymogènes jeudi contre plusieurs centaines de femmes qui manifestaient à Istanbul pour dénoncer les violences sexistes et le départ de la Turquie d'un traité international protégeant les femmes.

 

Les manifestants ont déployé des banderoles "Nous nous battrons jusqu'à ce que nous obtenions ce que nous voulons", exhortant le gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan à revenir dans la Convention d'Istanbul, selon des journalistes de l'AFP.

 

La Turquie a officiellement quitté en juillet ce traité international, le premier à fixer des normes juridiquement contraignantes visant à parer les violences sexistes.

 

Les conservateurs du parti AKP au pouvoir affirment que le traité encourage l'homosexualité et menace la structure familiale traditionnelle.

 

D'autres banderoles, disant "Ne soyez pas silencieux face à la violence masculine" et "Gardez la moralité, mais rendez-nous nos vies", ont été déployées par les manifestants, qui ont ensuite voulu marcher sur la rue Istiklal, une des artères les plus connues d'Istanbul.

 

Le cortège a tenté de franchir les barricades de la police, mais celle-ci a répondu en tirant des gaz lacrymogènes pour disperser la foule.

 

Un total de 345 femmes ont été tuées depuis le début de l'année en Turquie, selon la plateforme We Will Stop Feminicide. Elles étaient 410 en 2020.

 

Plusieurs militantes de défense des droits des femmes ont affirmé à l'AFP que les femmes se sentaient plus en danger et moins protégées depuis que la Turquie a quitté la Convention d'Istanbul. (AFP, 25 nov 2021)

Une manifestation à Istanbul dispersée par la police, 30 interpellations

 

Des manifestants ont brièvement a affronté la police mercredi à Istanbul, lors d'un rassemblement pour manifester contre les conséquences de la chute brutale de la valeur de la monnaie nationale, qui avait été interdit.

 

Environ 250 manifestants sont descendus dans la rue dans le quartier de Kadikoy, sur la rive asiatique d'Istanbul, en scandant des slogans : "Gouvernement, démission !" et "Nous ne pouvons pas joindre les deux bouts !".

 

La police a dispersé la manifestation, empêchant le groupe de se rassembler et détenant au moins trente personnes, a constaté un photographe de l'AFP.

 

La monnaie a atteint un niveau record mardi, perdant plus de 43 % de sa valeur par rapport au dollar depuis le début de l'année.

 

"Chaque jour, nous nous posons ces questions : comment vais-je payer mon loyer, comment vais-je arriver à la fin du mois, quels seront les nouveaux prix demain dans les supermarchés ?", a déclaré à l'AFP Ayse Demirel, une enseignante. (AFP, 24 nov 2021)
 

"Un nouveau meurtre chaque jour"

 

Pas d'explosion statistique, au moins en apparence. Mais une vulnérabilité accrue. Les femmes de Turquie se sentent fragilisées face aux violences depuis que leur pays a dénoncé l'unique traité international censé les protéger.

 

La Turquie du président Recep Tayyip Erdogan est sortie le 1er juillet de la Convention d'Istanbul, premier traité international à fixer des normes juridiquement contraignantes pour parer les violences sexistes.

 

Et si les agressions et violences n'ont pas explosé de façon manifeste, les défenseurs des droits des femmes estiment que cette décision a encouragé certains de leurs auteurs.

 

La dénonciation de la Convention du Conseil de l'Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique avait été validée en mars par un décret du président Recep Tayyip Erdogan.

 

Les conservateurs du parti AKP au pouvoir affirmaient alors que le traité encourageait l'homosexualité et menaçait la structure familiale traditionnelle.

 

Depuis, les défenseurs des droits des femmes essaient malgré tout de se faire entendre et de maintenir la Convention en vie, même si le gouvernement assure que les lois et la Constitution turques offrent une bien meilleure protection aux femmes.

 

Ce que nie Nursen Inal, de la plateforme We Will Stop Feminicide: "Ce pays se réveille chaque jour avec le meurtre d'une femme", dit-elle à l'AFP.

 

"La dénonciation par la Turquie de la Convention d'Istanbul a encouragé les agresseurs", assure-t-elle à la veille de la Journée internationale pour l'élimination de la violence contre les femmes, jeudi.

 

Le meurtre brutal début novembre à Istanbul de Basak Cengiz, une architecte de 28 ans tuée à coups de sabre de samouraï, a suscité la colère et l'effarement: le suspect, Can Goktug Boz, a expliqué à la police avoir tué parce qu'il s'ennuyait.

 

"Je suis sorti pour tuer quelqu'un et j'ai choisi une femme", a-t-il déclaré, selon les propos rapportés par les médias turcs.

 

- "Sorti de l'ordre du jour" -

 

Au total, 345 femmes ont été tuées depuis le début de l'année, selon la plateforme. En 2020, elles étaient 410, plus des dizaines d'autres retrouvées mortes dans des circonstances suspectes, notamment des suicides.

 

Ce meurtre au sabre a relancé les appels à revenir à la Convention d'Istanbul mais le chef de l'Etat l'a exclu, affirmant que le traité est désormais "complètement sorti de l'ordre du jour".

 

"Pour nous, les femmes sont les plus saintes des créatures. Nous ne permettrons jamais que leur sainteté soit entachée", a insisté M. Erdogan. "Par conséquent, pas besoin de la Convention d'Istanbul".

 

Mais les défenseurs des femmes s'étranglent. Pour Berrin Sonmez, membre de la Coalition des femmes pour l'égalité, le retrait de la Turquie de ce traité a généré un sentiment d'impunité chez les agresseurs masculins.

 

"Un homme incarcéré a demandé à son avocat, peu de temps après la sortie de la Turquie du traité, s'il allait être libéré", assure-t-elle à l'AFP.

 

Adile Dogan, de l'Association de solidarité des femmes d'Esenyali, un quartier sur la rive asiatique d'Istanbul, considère que l'attitude des forces de l'ordre et des procureurs aussi a changé.

 

Alors que chaque poste de police disposait de bureaux dédiés à la prise en charge des femmes victimes de violence et qu'une ordonnance restreignant les mouvements d'un agresseur pouvait être prise dans les 24 heures, il faut désormais au minimum deux jours, affirme-t-elle.

 

Pire, ajoute-t-elle, les femmes victimes de violences sont désormais tenues d'obtenir un rapport médical prouvant leurs blessures: la menace n'est plus suffisante pour lancer une procédure.

 

- Décès suspects en hausse -

 

Selon Berrin Sonmez, les commissariats sont réticents à recevoir les plaintes des plaignantes, qui peuvent aussi peiner à avoir accès aux tribunaux.

 

Les militantes soulignent aussi l'augmentation du nombre de décès suspects depuis juillet.

 

"Cent quatre-vingt femmes ont été assassinées entre mars et juillet 2021 et il faut compter aussi 171 morts suspectes. C'est difficile à justifier", s'insurge Mme Sonmez, qui précise que ces dossiers ont été classés sans enquête complémentaire, sauf quand des médias ont fait pression.

 

Nursen Inal relève que les morts suspectes atteignent presque le nombre de meurtres recensés.

 

"Pourquoi la mort de ces femmes reste-t-elle suspecte?", interroge-t-elle: "Par manque d'investigations et de poursuites adéquates".

 

Or, souligne-t-elle, "c'était justement l'un des articles clés de la Convention d'Istanbul qui demandait qu'une véritable enquête soit chaque fois conduite, pour déterminer s'il s'agissait d'un suicide ou d'un meurtre". (AFP, 24 nov 2021)


Women of Turkey Are Not Giving Up On the İstanbul Convention

Turkey’s top administrative court has rejected all appeals against the country’s withdrawal from the İstanbul Convention, a Council of Europe treaty for combating violence against women. Women and women’s organizations say they will not recognize the decision and not give up on the Convention until it is fully implemented.

President Recep Tayyip Erdoğan on March 20 issued a decree pulling Turkey out of the İstanbul Convention. Turkey notified the Council of Europe of its decision on March 23.

As a reason for Turkey’s withdrawal, the Presidency Communications Directorate said the convention “legitimizes homosexuality.”

Since then, women have been protesting against the government’s decision and demanding the country’s return to the convention.

Turkey’s top administrative court has rejected all appeals against the country’s withdrawal from the İstanbul Convention, a Council of Europe treaty for combating violence against women.

Since President Recep Tayyip Erdoğan’s decree pulling Turkey out of the convention, more than 220 appeals have been filed with the Council of State. Opposition parties, women’s rights groups and citizens were among those who objected to the president’s decision.

After the 10th Chamber of the Council of State rejected the requests for the stay of execution of the presidential decision, appeals were filed with the Board of the Chambers of Administrative Cases, the highest body of the Council of State.

Handing down its verdict today (November 18), the board rejected all appeals and the presidential decision about the convention became final. In its verdict, the Council of State pointed out article 80 of the convention, which allows countries’ executive organs, which is the presidency in Turkey’s case, to annul the convention for their countries.

“The Convention is unnecessary”

In a joint press conference with Spanish Prime Minister Sánchez on November 17th, reporters asked the Turkish leader if Sanchez had asked whether Turkey would return to the Istanbul Convention on the prevention of – and fight against – machismo violence, a central question for the Spanish government.

Erdogan answered that Turkey’s rejoining the pact was not discussed because he believes that the international agreement is “unnecessary.”

“We’ve completely removed the Istanbul Convention from our agenda … Our government is very, very responsive with regard to violence against women. We’ve taken measures with our security forces, with the Justice Ministry, and we will take more measures,” the Turkish leader said.

He went on to insist that “We have eliminated the Istanbul Convention because the measures that would have been taken with it we’ve already incorporated into our regular laws; the measures against violence are certainly on our agenda,” adding that “Women are most sacred for us within the concept of the family and we will not permit this to sullied.”

The Social Law Women’s Group have shared the findings of their report on “violations of rights committed during the İstanbul Convention protests and impunity.” The report has revealed the police violence against women seeking their rights. (http://esitlikadaletkadin.org, 20 Nov 2021)

No release in Progressive Lawyers Association case

In the trial of lawyers from the Progressive Lawyers Association (ÇHD) and People's Law Bureau (HHB), the prosecutor pronounced his opinion as to the accusations at the hearing yesterday (November 17).

As reported by bianet a day before, prosecutor Haluk Tunç demanded that all lawyers who stand before the judge in the merged case be penalized on charges of "leading a [terrorist / illegal] organization", "membership of the organization" or "propagandizing for the organization."

At the hearing held in Silivri Penal Institution's campus in İstanbul yesterday, the lawyers protested the prosecutor's opinion and requested the extension of the prosecution. However, the court board accepted the opinion and gave time to the lawyers for their last statements of defense.

The next hearing will be held on January 5-6-7, 2022.

'Judge switched courts together with witness'

As reported by the ÇHD Central Office, lawyer Hasan Fehmi Demir took the floor first at the hearing and stated that there are several indications raising suspicions that there is a "heavy pressure" on the İstanbul 37th High Criminal Court, which gave the first ruling:

"The İstanbul 37th High Criminal Court's presiding judge heard the witness named İsmet Özdemir though there is no such a request in the file and he does not have any connection with it. Then, we understood that the presiding judge had interrogated this person when he was on duty at the İstanbul 29th High Criminal Court and at the Criminal Judgeship of Peace before." (BIA, 18 November 2021)


Erdoğan crée une « Organisation des États turcs »

La Turquie est parvenue à transformer, le 12 novembre 2021, le « Conseil de coopération des États parlant le turc » en une « Organisation des États turcs ».

Cette transformation intervient après la victoire militaire turco-azerbaïdajanaise au Haut-Karabagh (Arménie).

Les membres de cette organisation sont l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Turquie et l’Ouzbékistan. En outre, la Hongrie et le Turkménistan ont le statut d’observateur.

Après avoir longtemps hésité à être membre de l’Union européenne ou à reconstruire l’Empire ottoman, la Turquie choisit désormais une troisième voie : prendre le leadership des peuples parlant le turc.

Cette opération est très mal vue de la Russie et de la Chine. Les deux super-puissances ont édifié l’Organisation de coopération de Shanghai afin de prévenir les séparatismes en Asie centrale. En outre, la Chine comprend une région parlant de turc, le Xinjiang, mais où le peuple ouïghour n’a aucun rapport ethnique avec le peuple turc auquel il a été soumis par le passé.

Les combats ont repris entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie à la suite de la création de l’« Organisation des États turcs ».  (Réseau Voltaire, 17 novembre 2021)


1,605 ill prisoners behind bars in Turkey, 604 seriously ill

According to the Human Rights Association (İHD), there are 1,605 ill prisoners in Turkey; 604 of them are seriously ill.

Among these ill prisoners are also the ones with chronic, multiple diseases, those suffering from pulmonary, cardiac diseases and cancer and the ones who are too old and ill to sustain their lives on their own.

Yıldırım Demir, who is held in the Bolu Type F Closed Prison, is one of these ill prisoners. The İHD has shared information about his medical condition, stressing that he must be fully provided with medical examination and treatment and he must be taken to doctors' appointments.

The İHD has noted that "there is a 95-percent vision loss in Demir's right eye and he was told that there was no treatment." Having undergone a surgery for cataract in his left eye some 2 years ago, Demir is reportedly to have a laser surgery for his ongoing problems in his left eye.

"But when he went to a doctor's check afterwards, he was told by another doctor that it was not necessary. Everytime he goes to the doctor's check, he is given synthetic tears and sent back to prison. The vision in his left eye is now blurry. He has undergone six angios for his eyes so far."

Sharing further details about Demir's health condition, the İHD has said that he also suffers from reflux, gastric ulcer and gastritis. He had gastric bleeding two times and even though the prison's doctor has prescribed diet food, it is inedible and very low in nutritional value. The Association has noted that Demir also has irritable colon syndrome and internal hemorrhoids.

'Not treated, but given temporary medication'

According to the İHD, ill prisoner Yıldırım Demir also has meniscus tears in his two knees, suffers from prostate, has vertigo, ringing and hearing loss in his ears and he is a chronic bronchitis patient.

"He has cervical disc syndrome in an advanced stage and he was sent back to prison without having a surgery when he was referred from Bolu to the Ankara Numune Hospital because the doctor at the Numune Hospital said that 'he would be paralyzed after the surgery'."

The İHD has underlined that with the pandemic cited as an excuse, Demir's illnesses are not treated and when he goes to hospital, he is sent back to prison after he is given temporary medication.

According to the İHD, the Nevşehir Public Hospital gave him a 41-percent disability report in 2016 and sent him to the İstanbul Forensic Medical Institution. However, the latter issued a medical report indicating that Yıldırım Demir was "in a state to stay in prison."

Raising concerns that Yıldırım Demir's health condition is deteriorating with each passing day, the İHD Freedom for Ill Prisoners Initiative has stressed that he must be fully provided with medical examination and treatment and taken to doctors' appointments.

Moreover, the Initiative has requested that Demir be referred to the Forensic Medical Institution again for his illnesses that prevent him from sustaining his life on his own and underlined that his release must be ensured so that his treatment will be done in more healthy conditions. (BIA, 8 November 2021)

Un ex-agent des renseignements condamné à plus de 23 ans de prison

Un ex-agent des renseignements turcs a été condamné lundi à vingt-trois ans et quatre mois de prison pour "espionnage" et "appartenance à une organisation terroriste", a rapporté l'agence de presse étatique Anadolu.

Agé de 77 ans et possédant la double nationalité turque et allemande, Enver Altayli est détenu depuis plus de quatre ans dans une prison près d'Ankara.

Il avait été arrêté pour des liens présumés avec le mouvement de Fethullah Gülen, un prédicateur turc installé aux Etats-Unis et accusé par Ankara d'être à l'origine du coup d'Etat raté contre le président Recep Tayyip Erdogan en 2016.

M. Altayli a été condamné à 13 ans et 4 mois de prison pour "espionnage militaire et politique" et à dix ans de prison pour "appartenance à une organisation terroriste armée".

Le parquet lui reprochait d'être impliqué dans une tentative de fuite vers les Etats-Unis d'un autre ex-agent détenu.

Depuis le coup d'Etat manqué de 2016, les autorités turques ont lancé une répression implacable contre les partisans présumés de M. Gülen, qui s'est élargie à l'opposition pro-kurde et à la société civile.

Depuis 2016, plus de 300.000 personnes ont été interpellées dans le cadre de la lutte contre le mouvement de M. Gülen et près de 3.000 condamnées à la prison à vie. (AFP, 8 nov 2021)

Toll of ‘İstanbul Convention’ protests: 178 people detained

Some four months after Turkey's final withdrawal from the İstanbul Convention by a Presidential decision amid widespread protests, the Social Law Women's Group has prepared a report on "violations of rights committed during the İstanbul Convention protests and impunity."

The findings of the report were shared with the public at a press conference in Ankara earlier today (November 5).

At the conference held at Mor Mekan (Purple Place), a banner of "We don't give up on the İstanbul Convention, İstanbul Convention saves lives" was hung. While several women attended the conference, lawyer Irmak Bakır read out the statement for the press.

Bakır defined the annulment of the İstanbul Convention as "a concrete step of the government's assault on women's struggle for freedom."

Police violence during 8 of 18 protests

Bakır shared the following information about the interventions against the İstanbul Convention protests in Ankara:

"We see that there were a total of 18 attempted street protests in the Ankara/ Kızılay/ Sakarya region from August 5, 2020 to July 1, 2021. Two of these protests were the statements attempted to be held in front of the courthouse about the court cases filed against women.

"In 8 of the 18 protest demonstrations, women and LGBTI+s were subjected to police violence and tear gas.

"In 7 of the 8 protests demonstrations, women's freedom was restricted as well and 106 people were detained.

"While two women were taken into custody over the banners they hung and the tweets they posted, the total number of the detained was 108.

"Lawsuits were filed against students for joining the Pride Parades; one investigation is still continuing

Women started marching to Barbaros Square with the slogan, 'Prevent murders, not women'. Following the forum at the square, police detained eight women.

"Women gathered at the Kadıköy İskele Square in İstanbul upon the call of the Enforce the İstanbul Convention Campaign Group.

"The march to be held after the protest attempted to be prevented by police barricades twice. While the women were dispersing, police started detaining them by citing the slogans as the reason. One woman was detained.

"The march attempted to be held in İzmir on August 5, 2020 was attacked by the police.

"After 16 people were rear handcuffed, battered and detained, the other women in the area staged a sit-in protest.

"Five more women were taken into custody after the protest. A lawsuit was filed against the 18 people who were detained on charge of "violating the Law no. 2911 on Meetings and Demonstrations."

What happened?

Turkey has withdrawn from the İstanbul Convention with a Presidential decision published in the Official Gazette on March 20, 2021.

The decision in question said that "the Council of Europe Convention on Preventing and Combating Violence Against Women and Domestic Violence, which was signed by Turkey on May 11, 2011 and approved with the Cabinet Decree no. 2012/2816 on February 10, 2012, shall be terminated on the part of Turkey as per the Article 3 of the Presidential Decree no. 9."

Following this Presidential decision published at midnight, several social media users, women's rights defenders, lawyers and politicians, denounced the decision, recalling that the convention was unanimously approved at the Parliament and stressing that it is not possible for Turkey to withdraw from an international convention with a Presidential decision.

After the Presidential decision pulling Turkey out of the İstanbul Convention was met with criticisms and objections in both Turkey and around the world, the Communications Directorate of the Presidency released a written statement about the issue on March 22.

"As known, Turkey was the first signatory to the Istanbul Convention," the statement noted, arguing that the "İstanbul Convention, originally intended to promote women's rights, was hijacked by a group of people attempting to normalize homosexuality – which is incompatible with Turkey's social and family values. Hence the decision to withdraw."

The 10th Chamber of the Council of State finalized the court cases demanding the stay of execution and annulment of the Presidential decision withdrawing Turkey from the İstanbul Convention ahead of July 1, when the İstanbul Convention will no longer be in force in Turkey, according to the Article 80 of the Convention regarding denunciation.

By a vote of three to two, the 10th Chamber of the Council of State has rejected the requests for the stay of execution and annulment of the Presidential decision, which has pulled Turkey out of the İstanbul Convention, or the Council of Europe Convention on Preventing and Combating Violence Against Women and Domestic Violence. (BIA, 5 November 2021)

La Syrie dénonce la reconduction des opérations turques sur son territoire

 

La Syrie a dénoncé samedi le renouvellement par le Parlement turc de l'autorisation donnée au gouvernement de conduire des opérations militaires sur son territoire, estimant que la politique d'Ankara "menace la paix et la sécurité de la région".

 

Le Parlement turc avait renouvelé mardi pour deux ans l'autorisation donnée au gouvernement de conduire des opérations militaires "transfrontalières" en Irak et en Syrie, contre le groupe jihadiste Etat islamique et toute organisation considérée par Ankara comme "terroriste".

 

Le mandat en cours, régulièrement renouvelé depuis 2013, expire samedi.

 

"La Syrie dénonce vivement la décision du Parlement turc (...), la politique du chef du régime turc constitue désormais une menace pour la paix et la sécurité de la région", a affirmé une source du ministère syrien des Affaires étrangères.

 

La source, citée par l'agence officielle Sana, a stigmatisé la poursuite "des agressions militaires" de la Turquie sur le territoire syrien, "en violation des résolutions de l'ONU".

 

L'armée turque est déployée depuis 2016 dans le nord-ouest de la Syrie autour d'Afrine et dans la région d'Idleb, une des dernières poches échappant au contrôle de Damas.

 

Ankara a lancé, avec l'aide de supplétifs syriens, trois opérations d'envergure ces dernières années (2016-2017, en 2018 et en octobre 2019) le long de sa frontière, côté syrien, où vivent de nombreux Kurdes.

 

L'objectif est notamment d'y repousser le groupe Etat islamique (EI) et les combattants des Unités de protection du peuple (YPG), principale milice kurde en Syrie, considérée par Ankara comme l'extension en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Cette organisation kurde mène une guérilla depuis 1984 contre Ankara, qui la qualifie de "terroriste".

 

Si les Etats-Unis considèrent aussi le PKK comme une organisation terroriste, ils n'en soutiennent pas moins des milices kurdes qui y sont liées en Syrie dans le cadre de la lutte contre l'EI. (AFP, 30 oct 2021)


Pression sur les médias / Pressure on the Media


Stage actor Genco Erkal appears before court in 'insulting President' case

 

Stage actor Genco Erkal, 83, appeared before the court today (November 25) in the case filed for "insulting the president" because of his Twitter posts.

 

Erkal attended the hearing at the İstanbul 16th Penal Court of First Instance with his daughter and grandchild.

 

Main opposition Republican People's Party (CHP) deputy Sezgin Tanrıkulu and İstanbul Provincial Chair Canan Kaftancıoğlu, Workers' Party of Turkey (TİP) deputy Ahmet Şık and composer Fazıl Say also followed the hearing.

 

The judge ordered everyone to be removed from the courtroom except for the defendant, his attorneys and one journalist due to the coronavirus pandemic.

 

Erkal's attorney Turgut Kazan objected to the order, saying, "We demanded a big courtroom from you, stating that [the situation] would be like this."

 

MP Ahmet Şık said, "If you want to give a healthy verdict, you must acquit [Erkal] without a trial. Law is discussed in courtrooms, not health."

 

The judge then ordered the door of the courtroom to remain open for journalists and other people to follow the hearing.

 

"I can't understand"

 

Making his defense, Erkal said there was no insult in his tweets. "Let me start with the post about the Ayder Plateau. This government does not quite get on well with nature. Its love for construction and concrete surpasses its love for nature.

 

"The Ayder Plateau has lost its natural plateau characteristics. My statement that 'Everything he touches dries up and turns into concrete' is an evaluation, not an insult.

 

"My post about Erdoğan's diploma... A committee considered a request for the disclosure of the diploma within the scope of 'privacy.' None of our presidents' diplomas had been a subject of debate before ... I'm saying, 'Let's see this diploma.' There is a humorous expression in this tweet. Frankly, I don't understand how it can be considered an insult."

 

Also referring to the European Court of Human Rights (ECtHR) verdict in the Vedat Şorli case, Erkal said, "The ECtHR does not accept a crime such as 'insulting the president'."

 

Erdoğan's attorney

 

President Recep Tayyip Erdoğan's attorney Emine Nur Çakır asserted that Erkal's statements exceeded the limits of freedom of expression and dissemination of thoughts by failing to make criticism over facts.

 

"It is clear that there is an insult in the tweets in question," she said. "My client's personal rights have been violated with the shepherd analogy."

 

The court ruled that the case file should be sent to the prosecutor for the opinion as to the accusations to be prepared.

 

The next hearing will take place on March 11, 2022. (BIA, 25 November 2021)

 

Meurtre de Khashoggi: RSF dénonce "l'influence politique sur la justice" turque

 

A la veille d'une nouvelle audience mardi du procès par contumace de 26 accusés saoudiens pour le meurtre de Jamal Khashoggi, à Istanbul en octobre 2018, l'organisation Reporters sans Frontière (RSF) s'interroge sur "l'influence politique sur la justice turque".

 

Dans un communiqué publié lundi, l'organisation de défense de la presse demande aux autorités turques de "prendre des mesures immédiates pour amener devant la justice" les personnes impliquées dans ce meurtre, "qu'elles soient les commanditaires, les instigateurs ou les exécutants".

 

Pour la cinquième audience devant un tribunal stambouliote du procès pour meurtre de l'éditorialiste saoudien, le box des accusés restera une nouvelle fois vide.

 

"Les 26 accusés par contumace impliqués dans cette affaire, qui a débuté le 3 juillet 2020, sont tous des citoyens saoudiens" rappelle RSF, dont aucun ne s'est jamais présenté.

 

Lors des dernières audiences, la cour a en outre refusé d'accepter, en tant que preuve, le rapport des services de renseignement américain sur ce crime comme le lui demandait la fiancée turque de Jamal Khashoggi, Hatice Cengiz.

 

Selon ce rapport, dont Joe Biden a ordonné la publication au printemps, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (MBS) a "validé" l'assassinat du journaliste.

 

Mais chaque fois, "le juge a déclaré que le rapport +n'apporterait rien au dossier+", rappelle lundi RSF.

 

Depuis l'ouverture du procès en juillet 2020, plusieurs témoins ont été entendus, dont trois employés turcs du consulat d'Arabie saoudite où Jamal Kashoggi a été assassiné, alors qu'il venait chercher des papiers nécessaires à son prochain mariage.

 

Mais le fait que "l'accusation et la cour n'ont toujours pas examiné les liens qui pouvaient exister entre ce meurtre et (MBS) ne laisse pas d'inquiéter", insiste RSF, qui se demande si la justice turque sera "capable de rendre justice en dehors de toute influence politique".

 

L'organisation évoque par ailleurs la prochaine audience, mercredi à Ankara, consacrée au meurtre de l'éditorialiste du journal kurde Özgür Gündem, Musa Anter, en septembre 1992, alors qu'il ne reste qu'un an, 29 ans après les faits, avant qu'ils ne soient prescrits.

 

"Bien que l'Etat turc ait reconnu son implication dans le meurtre de Musa Anter et présenté ses excuses en 1998, justice ne sera probablement jamais rendue", regrette RSF qui dénonce "l'influence politique exercée sur le processus judiciaire en Turquie", pays dans lequel "près de 40 journalistes ont été tués ou ont disparu depuis les années 1990".

 

"L'impunité pour les crimes contre des journalistes demeure un problème", plaçant la Turquie au 153e rang sur 180 pays du Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2021. (AFP, 22 nov 2021)

Journalist Nurcan Yalçın sentenced to 3 years, 7 months in prison

 

Journalist Nurcan Yalçın has been sentenced to 3 years and 7 months in prison for "aiding an illegal organization" and "propagandizing for a terrorist organization."

 

She was indicted as part of an investigation into the Rosa Women's association. The prosecutor demanded a prison sentence of up to 22 years for the journalist.

 

The Diyarbakır 9th Heavy Penal Court today (November 22) sentenced Yalçın to 2 years 1 month in prison for "knowingly and willingly aiding an illegal organization while not being a member of it" and 1 year, 6 months and 22 days for "propagandizing for a terrorist organization."

 

It deferred the announcment of the verdict for the "propaganda" crime.

 

What happened?

 

In October 2020, the Diyarbakır Chief Public Prosecutor's Office indicted Nurcan Yalçın as part of an investigation into the Rosa Women's Association.

 

The prosecutor cited Yalçın's membership in the association and statements by anonymous witnesses as evidence of her alleged crimes.

 

An anonymous witness identified by the code "ZS35SN58UV52PG10" had told the Diyarbakır anti-terror police that "I know this person is a journalist and works for an agency that shares news about the [terrorist] organization in favor of the organization." (BIA, 22 November 2021)


Burhan Sönmez, rescapé des prisons turques, nouveau président de PEN

 

Véronique Kiesel, Le Soir, 19 novembre 2021

 

Pen international, association mondiale d’écrivains luttant pour la liberté d’expression, célèbre cette année son 100e anniversaire. Une occasion en or pour rencontrer son nouveau président, l’écrivain turco-britannique Burhan Sönmez, auteur de magnifiques romans.

Vous êtes Kurde, Turc, écrivain, avocat défenseur des droits humains, et vous avez été emprisonné pour des raisons politiques : le parfait CV pour cette fonction ?

(Il rit.) Oui ! Parfois, on n’a pas besoin de résumé de carrière : les informations sur votre passé sont assez éclairantes. C’est comme quand on crée un personnage pour un roman. On lui donne un nom, des caractéristiques, une personnalité, qui débouche sur un destin. Parfois, on a soi-même l’impression d’être le personnage d’un roman…

En tant que président du Pen, quel sera votre principal combat ?

Au fil de notre histoire, Pen a promu la littérature à travers le monde et défendu la liberté d’expression. En marquant notre solidarité avec les écrivains en danger ou en prison. Mais les menaces sur la liberté d’expression évoluent : il y a toujours la répression menée par des Etats, la police, les prisons. Mais désormais, il y a en plus la manipulation via les fake news, la pression des médias sociaux, la surveillance omniprésente par caméras ou à travers votre carte bancaire. Je ne sais pas toujours ce que je vais faire le lendemain, mais de grosses entreprises aux Etats-Unis le savent, elles. Elles connaissent mes déplacements, savent ce qui m’intéresse. Tout cela a changé nos vies et les écrivains doivent écrire en gardant cela en tête.

Que pouvez-vous faire pour ces écrivains en grand danger ?

Chaque année, de nouvelles crises surgissent : Turquie, Nicaragua, les Ouïghours en Chine. En 2020 s’y sont ajoutés la Birmanie, la Biélorussie, l’Afghanistan. Chaque année, Pen met en avant une liste de 500 cas de journalistes et écrivains en grand danger. Nous agissons en écrivant des messages de soutien sur Twitter, en manifestant devant les prisons pour réclamer la libération de nos amis, en rencontrant des diplomates. Tout est envisageable : nous avons une longue expérience de ce type d’actions, depuis 1933. Pen, qui n’avait que douze ans, a commencé à travailler sur la sauvegarde de la liberté d’expression lors de la montée du nazisme.

Vous-même, vous avez vécu l’oppression, en subissant la détention et la torture pour raison politique en Turquie, avant de revenir à la vie grâce à l’ONG britannique Feedom from Torture…

J’ai d’abord été arrêté et torturé quand j’étais membre d’un syndicat étudiant alors que j’étudiais le droit à Istanbul. C’était peu après le coup d’Etat de 1980 en Turquie : tout était interdit. Et puis, douze ans plus tard, j’étais devenu avocat spécialisé en droits humains, et il y avait une large campagne d’assassinats de civils, une guerre civile au Kurdistan, je défendais des gens qui étaient en prison. Et je suis moi-même devenu une cible. J’ai été très gravement blessé. J’ai été soigné en Allemagne, en Suisse, et finalement au Royaume-Uni, où j’ai reçu l’aide médicale de cette extraordinaire fondation qui soigne les victimes de tortures. Il m’a fallu sept ans pour me remettre : j’avais eu le crâne fendu, un lourd trauma crânien. Ceux qui vous infligent cela veulent vous détruire. Mais mon histoire montre que nous pouvons reprendre le contrôle de notre destin : ce monde nous appartient. On ne va pas laisser les puissants nous le voler.

Votre roman « Maudit soit l’espoir » (Gallimard) se passe dans un cachot : on y suit plusieurs détenus qui, entre les séances de torture, se racontent des histoires, parlent d’amour et de beauté. Indispensable pour aller de l’avant ?

Oh oui ! Ce roman est en partie basé sur mes souvenirs personnels, ce qui m’est arrivé quand j’avais 19 ans. Mais ce n’est pas réellement autobiographique : cela parle de ce qui peut arriver à mon frère, mon voisin, n’importe qui. Il ne s’agit pas de journalisme factuel. En Turquie, ceux qui lisent ce livre ont l’impression que c’est leur propre histoire.

Amin Maalouf a écrit « Les identités meurtrières », celles qui séparent et font du mal. Comment vous y retrouvez-vous avec vos différentes identités ?

Cette question me poursuit puisque ma langue maternelle, le kurde, est interdite : je ne peux pas envoyer mon fils à l’école dans cette langue. C’est douloureux. Mais je ne veux pas me limiter à cette identité d’homme kurde blessé. Parce que je suis en réalité un citoyen du monde : je connais la Belgique, j’aime la littérature française et russe, les films polonais. Je suis tout cela. Le danger d’une seule identité, c’est qu’elle crée des murs comme ceux d’une prison autour de nous. Il faut les abattre, nous voir, partager, échanger avec les autres, dans le respect et l’égalité, pour créer une liberté sans limite.

Quelle est votre relation avec la Turquie ? On sent dans vos écrits un côté amour/haine…

Un pays où on est né, on l’aime toujours. Même quand on le quitte, il reste en vous. Je l’aime malgré tout ce qui s’y passe politiquement. J’ai le double passeport britannique et turc. Pendant dix ans, je n’ai pas pu y retourner mais maintenant, je vis entre Cambridge et Istanbul et je passe mon temps dans les tribunaux, les prisons, pour visiter mes amis. Défendre des citoyens, c’est aussi sauver un pays des abus commis par des politiciens.

Dans « Maudit soit l’espoir », vous évoquez un double monde, celui de la surface et celui du dessous, où se trouvent les cachots…

Quand on parle de la Turquie, c’est souvent pour évoquer son mauvais côté, les prisons, le système politique, la misère. Mais c’est aussi un beau pays. Les gens sont bons, la vie y est agréable, nous avons tant à partager avec les citoyens d’ailleurs. Toute cette douleur empêche de voir ce côté-là. C’est la même chose avec la question kurde. Nous sommes 20 millions en Turquie, et nous sommes privés de nos libertés. Il y a énormément de souffrances, mais nous avons de grands musiciens, et une nouvelle génération de merveilleuses jeunes autrices, de réalisateurs : il faut aussi parler d’eux. Oui, il y a un niveau souterrain dans l’obscurité mais aussi, au-dessus, un côté lumineux...

Au fond, vous êtes d’abord un poète ?

(Il sourit.) Merci pour cette question : oui !

Les écrivains doivent-ils parfois s’autocensurer, éviter de franchir certaines lignes ?

Au contraire ! Notre devoir, c’est d’aller où c’est dangereux, de déranger les autorités, partout, et notamment en Turquie. Tous ces nouveaux auteurs sont bien plus courageux que nous, ils franchissent ouvertement les limites, ce qui me rend optimiste pour notre futur.

Quelle est la vraie responsabilité d’un auteur ?

Créer quelque chose de beau : la beauté apporte du plaisir et de la vérité, un sens moral. Quand j’écris, ma plume est pleine de politique et de valeurs, mais je n’y pense pas, je me concentre sur la beauté, car sans elle, les écrits n’intéressent personne. Ou alors, on écrit des articles, pour dire la vérité sur la société. Un écrivain part de son imagination, de ses rêves.

La littérature peut sauver le monde ?

Oui, elle existe depuis des millénaires et on continue à écrire des livres, à raconter des histoires à nos amis, à chanter des chansons. C’est la principale source de notre vie.

Charlie Hebdo on trial in Turkey for 'insulting the President'

The trial of three executives and one cartoonist of Charlie Hebdo satirical magazine began in the capital city of Ankara today (November 18).

The defendants from the France-based magazine are charged with "insulting the President" as per the Article 299 of the Turkish Penal Code (TCK) over a cartoon on the cover page of the magazine. 

Accordingly, the trial held by the Ankara 2nd Criminal Court of First Instance began in the absence of General Publishing Coordinator Julin Serignac, Managing Editor Gerard Biard, Editor-in-Chief Laurent Sourisseau and cartoonist Alice Petit, who face 1 to 4 years in prison each.

Hearing adjourned until June 2022

Today's hearing was also attended by Sami Kabadayı, the lawyer of President and ruling Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan. After the presiding judge read out the documents in the file, lawyer Kabadayı said that they pressed charges against the defendants and expressed their requests for intervening in the proceedings.

Handing down its interim ruling, the court board accepted the request for intervening in the case "in the face of the possibility that [the intervening party] was harmed by the charged offense" in question.

The court board also ruled that the result of the letters rogatory issued by the Ankara Chief Public Prosecutor's Office to take the defendants' open identities, addresses and defense statements should be questioned. In the event that their identity and address information is obtained, the defense statements should be taken, the court board ruled further.

The next hearing will be held on June 1, 2022.

'People become miserable at courts'

Speaking to bianet about the trial, Reporters Without Borders (RSF) Representative to Turkey Erol Önderoğlu has said:

If authorities wonder why the Human Rights Action Package has remained disreputable, the problem is not so far away. While he can seek his rights by suing for damages, like everyone else, the President, as per this special law [TCK 299] has been making journalists and citizens miserable at courts due to their unfavorable opinions.

Önderoğlu has underlined that following the first conviction of Turkey before the European Court of Human Rights (ECtHR) over the Article 299 of the TCK (insulting the President of the Republic of Turkey), "there is no need to be insistent on this obsession and injustice."

Önerdoğlu has demanded that the Article be abolished. (BIA, 18 November 2021)


Attack on Kurdish musician Ahmet Kaya’s grave in Paris

The grave of Ahmet Kaya, who died in exile in France's capital city of Paris 21 years ago tomorrow (November 16), has been attacked. The grave of the late musician is located in Paris' Père Lachaise Cemetery.

The perpetrator or perpetrators have been unknown. However, the ones who visited the grave posted a video and said that the attack was recent.

Ahmet Kaya was a Kurdish folk singer born in Malatya on October 28, 1957.

On February 11, 1999, during the televised annual music awards ceremony at which he was to be named Musician of the Year, Kaya said that he wanted to produce music in his mother language Kurdish. He also announced that he had recorded a song in Kurdish (Karwan, released on the Hoşçakalın Gözüm album in 2001) and intended to produce a video to accompany it.

Following this announcement, he faced massive opposition, even an attack with forks, from some other artists and celebrities in the event.

First, pop singer Serdar Ortaç started singing a song with modified lyrics to boost nationalist feelings, then, people in the ceremony started singing 10th Year March. Later, Kaya was attacked by celebrities.

His wife Gülten Kaya describes the attack as "All of a sudden, all of those chic women and men turned into monsters, grabbing forks and knives and throwing them at us, insulting, booing. Imagine the atmosphere changing in just five minutes, almost a Kafkaesque transformation."

The incident led to a prosecution case which made him leave Turkey. In March 2000, he was sentenced in absentia to three years and nine months in prison on charge of "spreading separatist propaganda."

He died from a heart attack in Paris on November 16, 2000 at the age of 43, and is buried in Père Lachaise Cemetery in Paris.

In late 2013, when President Abdullah Gül was the President, Kaya posthumously won the Presidential Grand Award in Music "for his ability to bring people from different backgrounds together through his music, his unique style and his discourse." (BIA, 15 November 2021)


Report condemns 'increasing violence, threats of security forces against journalists’

The Progressive Journalists Association (ÇGD) has released its 42nd monthly Media Monitoring Report, in which it has recorded the practices that hinder the work of journalists such as censorship, threats-violence, detention-trial, loss of personal rights and manipulations in news.


The ÇGD has presented the report to the public in a press statement titled "You think you break us, we come back stronger!"
"Ongoing practices of pressure and intimidation against journalists continued in October. In recent months, access bans to certain news have been increased," reads the press release of the Association, briefly sharing the following observations with the public:


Fines, trials, violence


"Authorized institutions, especially the courts, did not hesitate to take these decisions ignoring the freedom of the press.
"Within the scope of our findings, access bans were imposed on 19 news pieces published in 37 media outlets.


"RTÜK has been acting as one of the important authorities in these obstacles as the media watchdog issued an investigation on FOX TV's news program, 'Alarm Clock with İsmail Küçükkaya' because Küçükkaya hosted former HDP Co-Chair Selahattin Demirtaş's wife Başak Demirtaş in his show. RTÜK also issued penalties to television channels Halk TV and Tele1.


"Last month, 30 journalists appeared in court in 20 cases. While the vast majority of these cases were postponed, a journalist was sentenced to 11 months and 20 days in prison. Journalists were subjected to physical violence during news coverage and received death threats.


"One of the threats occurred during the 10 October Ankara Station Massacre commemoration. ANKA News Agency reporter Tamer Arda Erşin was insulted and threatened to be killed by a police officer whose job was to take security measures during the commemoration.


On the occasion of this latest incident that happened to our colleague, we felt obliged to emphasize what journalists are experiencing especially while following social events. Journalists are battered or threatened by members of the police in all of the social events in Ankara, the capital of the Republic of Turkey, without exception.


"It is also a fact that there has been an increase in the violence and threats of the security forces after the decision signed by Mehmet Aktaş, the General Director of Security, which prevents the recording of sounds and images during social events. We observe that these intimidation practices are implemented especially against members of certain media outlets and this issue strengthens our impression that security forces take special initiative to prevent press members from practicing their profession.


"What we say to the 'security forces' who prevent us from doing our job by intimidation is that 'you think you break us, but we came back stronger!'


'We will continue to record every mistake'


"In the notes reflected in our report in October, one of the details that should be underlined compared to previous months was the developments in the 'Manipulations' section.


"The difference between the pro-government news agencies and opposition news agencies in their understanding of journalism has become more profound in recent days. Almost all events have been covered as an effort to justify government actions by pro-government newspapers.


"This editorial outlook does not hesitate to target social peace as it gives irreparable damage to journalism. Those who trample the professional principles of journalism under their feet every day with their publications should not forget that the past will not be forgotten; we will continue to record every   (BIA, 11 November 2021)


Nobel laureate Orhan Pamuk investigated again over his book ‘Nights of Plague’

The Criminal Judgeship of Peace has accepted the appeal against the decision of non-prosecution given for a criminal complaint against Orhan Pamuk, a Nobel laureate in literature, over his novel "Nights of Plague" (Veba Geceleri). With the appeal accepted by the judgeship, the prosecutor's office has once again launched an investigation against the novelist.

As reported by T24 news website, Tarcan Ülük, a lawyer from the İzmir Bar Association, applied to the İzmir Chief Public Prosecutor's Office and alleged that Orhan Pamuk, in his book "Nights of Plague", insulted Mustafa Kemal Atatürk, the founder and first President of the Republic of Turkey, and the flag of Turkey, thereby provoking the public to hatred and hostility.

Ülük also cited Orhan Pamuk's remarks to a newspaper from Switzerland in the period when he received the Nobel Prize in Literature.

While the İzmir Chief Public Prosecutor's Office launched an investigation, the file was sent to the İstanbul Chief Public Prosecutor's Office as the publishing house of the book is located in İstanbul.

In his statement at the prosecutor's office, Pamuk said that "he did not write texts implying Veteran Mustafa Kemal Atatürk in his book." Sharing details about the book's content, Pamuk did not accept the charges.

Accordingly, the prosecutor's office concluded that there was no direct insult at Atatürk in the book and the character in the book is described as a person loved by people. The file ended in non-prosecution.

Lawyer Ülük appealed against this decision.

Examining the appeal, the Criminal Judgeship of Peace on Duty has said that there are some remarks in some parts of the book that can be characterized as insulting and that Orhan Pamuk should be put on trial as part of the file in its current form. The judgeship has accepted Ülük's appeal. (BIA, 8 November 2021)

Poursuites contre 30 internautes après des messages sur la santé d'Erdogan

Des poursuites judiciaires ont été lancées contre trente internautes ayant publié des messages "mensongers" et "infondés" sur l'état de santé du président Recep Tayyip Erdogan, ont annoncé mercredi les autorités turques.

"Il a été constaté que le hashtag #mort a été lancé sur le réseau social Twitter, avec des références à notre président", a indiqué la Direction générale de la Sécurité dans un communiqué.

"Sous le hashtag susmentionné, 30 personnes considérées comme ayant partagé des contenus de désinformation (...) ont été identifiées, et les procédures judiciaires nécessaires ont été engagées contre elles", a-t-elle ajouté.

La santé du président Erdogan, âgé de 67 ans et au pouvoir depuis près de deux décennies, fait l'objet de spéculations régulières en Turquie.

Plusieurs vidéos publiées ces dernières années sur les réseaux sociaux ont montré le président turc semblant affaibli, l'une le montrant descendre des marches avec difficultés.

En réponse à ces messages, le responsable de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun, a publié mercredi sur Twitter une vidéo de douze secondes montrant M. Erdogan déambuler calmement, une vidéo aussitôt relayée par les soutiens du président.

L'agence de presse étatique Anadolu a également diffusé mercredi une vidéo donnant à voir M. Erdogan debout lors d'une réception dans son palais présidentiel. Le président turc doit y recevoir dans la journée quatre ambassadeurs.

La précédente apparition publique de M. Erdogan remontait à dimanche, au G20 de Rome, où le président turc a notamment rencontré le président américain Joe Biden. M. Erdogan a annulé sa participation à la conférence climat de l'ONU (COP26) à Glasgow (Royaume-Uni), où il était attendu lundi, invoquant des motifs de "sécurité".

En 2011, Erdogan, alors Premier ministre, avait été opéré à l'intestin, alimentant les spéculations sur son état de santé. Un de ses médecins avait démenti dans la foulée que le président ait un cancer. (AFP, 3 nov 2021)

Osman Kavala’s fourth year in prison

Held in Silivri Prison in İstanbul for 1,463 days, Osman Kavala has sent a message in the fourth year of his imprisonment.

"On November 1, Monday, my fourth year under detention was completed," he has said, underlining that during this period, he was "deprived of his capability to live his own life." Kavala's full statement is as follows:

"On November 1, Monday, my fourth year under detention was completed. During this period, not only was I deprived of the capability to live my own life, but also my image was severely distorted as I was personally targeted and pictured as a 'dark' and 'evil' person in the public eye.

After losing four years of my life and becoming an 'issue of the country', the only aspect I can find solace in is the possibility that the process I experienced could contribute to confronting the crucial problems in the judiciary of Turkey, thus, those who will be brought to justice in the future could receive a fairer treatment. (BIA, 2 November 2021)

58 journalists faced up to 896 years in prison in Turkey in October

The Journalists' Association has shared the results of its monthly report on trials and violations of rights faced by journalists in Turkey.

According to the report titled "Cost of Journalism" (Haberin Bedeli) and issued as part of a project led by journalist Hayri Demir, journalists were once again subjected to trials, pressure, threats and attacks.

The report has shown that 34 separate hearings were held in nine provinces in October and at least 58 journalists appeared before the judge.

As part of these trials, the journalists faced a life sentence as well as 272 years, 6 months to 896 years, 6 months 15 days in prison and non-pecuniary damages of 200 thousand Turkish Lira (TRY).

According to the report, the journalists were faced charges as per the Anti-Terror Law (TMK) the most: While 27 journalists faced the charge of "being a member of a [terrorist/illegal] organization, 11 journalists were charged with "propagandizing for the organization", seven journalists were charged with "violating the Law on Meetings and Demonstrations" and four journalists were charged with "insulting the President".

The report has indicated that 10 journalists were acquitted while journalists were sentenced to 2 years, 5 months, 12 days in prison and a fine of 16,600 TRY in total in the three trials that were finalized in October.

Emphasizing that the pressure on journalists is not limited to the ongoing trials, the report has underlined that new investigations were launched against seven journalists and two journalists were taken into custody during news follow-up in this period. Four journalists were directly attacked and threatened in October, according to the "Cost of Journalism" report. (BIA, 1 November 2021)

Turkish Writer Dogan Akhanli has died in exile

The writer and human rights activist Dogan Akhanli spent two and a half years in prison in Turkey as a young man. When he had long been living in Germany, Turkey even persecuted him with an international arrest warrant while on vacation. Akhanli has now died.

The writer Dogan Akhanli is dead. He died after a short, serious illness on Sunday in Berlin, as the spokesman for the German PEN center confirmed. Akhanli had lived in Cologne for a long time and recently lived in Berlin. He is to be buried in Cologne.

“As President I mourn the member of the German PEN, as a reader I mourn a great writer, as a companion I mourn a campaigner for human rights, peace and coming to terms with the crimes against the Armenians,” wrote the incumbent German PEN President, the WELT journalist and Writer Deniz Yücel.

Akhanli was born in Turkey in 1957 and has lived as an author in Cologne since 1992. He had previously been arrested several times in Turkey and had been in the Istanbul military prison for two and a half years from 1985. In 2017 he was arrested while on vacation in Spain because the Turkish state had searched him with an international arrest warrant. But Spain refused to extradite him as an alleged terrorist to Turkey. Akhanli was able to return to Germany after two months.

In his work with numerous novels and plays, Akhanli takes up the genocide in Armenia. In 2018 he was awarded the European Tolerance Prize for Democracy and Human Rights. In 2019 he received the Goethe Medal from the Goethe Institute.

This honors the courage of the laureate to “assert himself with artistic and journalistic work against political, religious or social resistance”, it said in the laudation.

In addition to his literary work, Akhanli also campaigned for understanding in his personal everyday life. Since 2002 he has been organizing German-Turkish tours through a former Gestapo prison in Cologne and giving lectures on “Anti-Semitism in the immigrant society”, as the Goethe-Institut emphasized. (DPA, 31 october 2021)

La Grèce refuse l'entrée sur son territoire de l'intellectuel turc Sevan Nisanyan

Les autorités grecques ferment la porte du pays à Sevan Nisanyan. Ce linguiste turc d'origine arménienne fait partie des très nombreux intellectuels en exil. Critique du pouvoir turc, condamné à de la prison, il avait fuit son pays en 2017, dans la foulée des grandes purges menées par le président Erdogan suite à un putsch raté.

Marié à une citoyenne grecque, Sevan Nisanyan vit depuis des années sur l'ile de Samos où il a ouvert une entreprise et acquis de l'immobilier. Il bénéficiait du statut de réfugié en Grèce, où il avait refait sa vie depuis quatre ans. Mais lundi dernier, alors qu'il rentrait d'un voyage en Albanie, les autorités grecques lui ont donc soudainement refusé l'entrée dans le pays.

« Les autorités grecques subissent probablement des pressions de la part de la Turquie. Peut-être parce que je vis très près de la Turquie ou peut-être est-ce à cause de mes vidéos sur Youtube qui réunissent près de 20-25 000 personnes chaque mois ? J'y exprime parfois des positions politiques ou culturelles qu'on pourrait considérer risquées, se questionne le linguiste. Je ne comprend pas ce qu'il se passe, c'est kafkaïen ».

Difficile de comprendre cette décision de la Grèce qui pourrait être due à un cafouillage bureacratique. Mais les raisons invoquées par Athènes sont lourdes de sens. « Quand on a demandé des explications, on m'a dit que je représentais une "menace pour la sécurité nationale de la Grèce", pour des raisons qui étaient "top secrètes" », explique Sevan Nisanyan.

Sevan Nisanyan espère que ses avocats auront le fin mot de l'histoire rapidement, pour qu'il puisse rentrer chez lui. En attendant, la question reste ouverte : d'autres exilés turcs vivant en Grèce - moins connus et médiatiques que lui - pourraient-ils faire face à ce genre de difficulté ? (rfi.fr, 27 octobre 2021)

Ahmet Altan récompensé par le prix Femina étranger

C’est une histoire d’amour et de liberté, un magnifique roman de l’écrivain et journaliste turc qui nous avait bouleversés avec ses textes écrits en détention et réunis sous le titre Je ne reverrai plus le monde, prix André Malraux 2019 (à lire en Babel), parus chez Actes Sud en 2019, tout comme ses précédents romans Comme une blessure de sabre (2000) et L’Amour au temps des révoltes (2008). Ses lecteurs savent à quel point Altan sait écrire sur les femmes, et plus généralement dire la sensualité, le désir, la séduction et l’amour. Ou le découvriront avec Madame Hayat, cette femme mûre, espiègle, taquine, aux formes généreuses et attirantes dont le jeune Fazil tombe éperdument amoureux. Mais un bonheur ne vient jamais seul, et voici que paraît Sila, jeune étudiante en lettres, comme lui, et dont il s’éprend aussi.

Ici, l’amour devient une métaphore de liberté, c’est l’espace où, dans une société enfermée sur les interdits, chacun peut s’évader, comme dans les livres. Son père l’aurait voulu ingénieur agricole, mais Fazil ne rêvait que de littérature. Ce double hommage de l’écrivain, qui fut emprisonné quatre ans pour implication présumée dans le putsch manqué du 15 juillet 2016, et emprisonné à Istanbul avant d’être libéré (avril 2021) sur ordre de la Cour de cassation de Turquie, est d’autant plus fort que la liberté est en souffrance dans son pays. Madame Hayat a déjà reçu le prix Transfuge dans la catégorie « Meilleur roman européen » 2021, il est aussi sélectionné pour le prix Médicis étranger et le prix Les Inrocks. (lepoint.fr, 25 octobre 2021)

Kurdish Question / Question kurde

Kobanî trial | 'Legal defense is under grave threat'

 

The lawyers of the Kobanî trial released a statement about the current state of the judicial process, noting that "legal defense is under grave threat."

 

In the English version of the statement shared with the public today (November 22), the HDP said, "We call on all bar associations, professional organisations and colleagues to support us, the lawyers of the case, and help us to speak out and fight against the increasing threats and attacks perpetrated on defence lawyers and the legal profession."

 

The trial over the "October 6-8, 2014 Kobanî protests" is held at the Ankara 22nd High Criminal Court in the capital city; there are 108 defendants, 21 of whom are arrested, including former HDP Co-Chairs Figen Yüksekdağ and Selahattin Demirtaş, Democratic Regions Party (DBP) former Co-Chair Sebahat Tuncel and HDP's Central Executive Board members.

 

With the change of the Presiding Judge on November 7, the lawyers requested that the periods of hearings be rearranged and the trial be adjourned until 2 months later. The lawyers did not attend the hearings in protest as these requests were not concluded by the Presiding Judge.

 

'Constitution is violated'

 

Recalling that the next hearing of the trial will be held next Monday (November 29), the HDP made the following statement:

 

"It is clear that, with their statements and speeches, the ruling party and its partners, spokespersons and members have created intense political pressure on the Ankara 22 High Criminal Court, which is hearing the Kobani case, and have thus violated the Constitution.

 

The continuation of proceedings without adequate breaks in order to reach a conclusion quickly, the rejection of almost all demands made by the defence lawyers, and the sudden change of the head of the court, all demonstrate the illegality of the proceedings.

 

'Right to a fair trial is violated'

 

"The Ankara 22 High Criminal Court set a case schedule with two-week hearings and one-week breaks. The politicians on trial, and we as their lawyers, have presented our excuses to the court for not attending the hearings on the grounds that this scheduling clearly violates the Right to a Fair Trial guaranteed in Article 36 of the Turkish Constitution and Article 6 of the European Convention on Human Rights (ECHR).

 

"In response, at the hearing on 11 November 2021, the prosecution gave an opinion to file a criminal complaint against the lawyers.

 

"The court gave an interim decision, stating 'It has been decided to reject the demand of lawyers and defendants for not attending the hearings, and to notify for further actions the lawyers who once again did not attend the hearings without a valid excuse'.

 

'No one's freedom guaranteed where...'

 

"It is generally understood that the right to a fair trial implies the freedom to seek justice. In addition, defendants must be listened to, and their defence taken into consideration by the court. They must be able to see all the evidence against them and have the right to speak out against this evidence. And they must be able to present and collect evidence for their defence.

 

In order to exercise these rights, individuals have the right to choose their advocates and benefit from the assistance of these advocates. This right is the most important part of the right to a fair trial, and the lawyer performing the duty of defence is the most important element in ensuring a fair trial. The defence lawyer also performs the judicial function pursuant to Article 6 of the Turkish Penal Code.

 

"We would like to reiterate that the legal profession provides the guarantee of the right to defence, the right to a fair trial, and the freedom to seek justice. Bar associations, as the professional organisations of lawyers, are also the guarantee of human rights, freedoms and the rule of law. 

 

"For this reason, no one's freedom is guaranteed in a society where lawyers cannot be free and effective. No person or institution should be able to prevent or threaten the defence lawyer from performing his or her duty.

 

Call to bar associations

 

"We call on all bar associations, professional organisations and colleagues to support us, the lawyers of the case, and help us to speak out and fight against the increasing threats and attacks perpetrated on defence lawyers and the legal profession, which are among the founding elements of the judiciary. The defence is under grave threat.

 

"We, the lawyers of the Kobani Case, reaffirm our determination to fight against these attitudes and understandings. The public should be aware of our determination to defend the state of law, the right to a fair trial, the possibility of defence, our profession and the defendants.

 

"We invite every defence lawyer and all Bar Associations to protect their professional honour against these threats by the Ankara 22nd High Criminal Court and by the prosecution and join a protest on 29 November at 10:00 in Sincan Prison Campus."  (BIA, 22 November 2021)

Omar Souleyman, star de l'électro-folk syrienne, arrêté pour "terrorisme"

 

Le chanteur syrien Omar Souleyman, qui a acquis une notoriété internationale en combinant musiques traditionnelles syriennes et électro, a été arrêté mercredi par la police turque pour ses liens supposés avec une organisation terroriste, a indiqué son agent à l'AFP.

 

Le gouvernorat de Sianlurfa, frontalier de la Syrie, a confirmé cette arrestation à l'AFP, sans autre détail.

 

Son agent - qui a refusé d'être nommé - a assuré que le chanteur, âgé de 55 ans, serait relâché "d'ici quelques heures".

 

La star de l'électro-folk syrienne est accusée d'"être membre de l'organisation terroriste PKK/YPG", selon le quotidien pro-gouvernemental Yeni Safak et l'agence de presse DHA.

 

Omar Souleyman, qui réside en Turquie depuis plusieurs années, a été interpellé dans la ville de Sanliurfa, à 50 km de la frontière syrienne.

 

Ankara considère les Unités de protection du peuple (YPG), principale milice kurde en Syrie, comme une émanation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé comme "terroriste" par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis.

 

Les tubes d'Omar Souleyman, parmi lesquels "Warni Warni", qui totalise près de 100 millions de vues sur YouTube, lui ont ouvert les portes de grands festivals internationaux, dont le très couru South by Southwest (SXSW) au Texas.

 

Souleyman, qui a débuté sa carrière en chantant dans les mariages en Syrie, apparaît dans ses clips avec un keffieh rouge et blanc et d'épaisses lunettes de soleil noires.

 

Le chanteur à fui son pays après le déclenchement de guerre civile en 2011 pour s'installer en Turquie, où il a notamment ouvert une boulangerie. (AFP, 17 nov 2021)

Başak Demirtaş and her doctor sentenced to prison

Başak Demirtaş, the spouse of jailed former Co-Chair of the Peoples' Democratic Party (HDP) Selahattin Demirtaş, had been on trial since March 3, 2018 on the grounds of "receiving a medical report contrary to facts." The court gave its ruling yesterday (November 11).

As reported by Mezopotamya Agency (MA), the doctor who issued Başak Demirtaş's medical report (R.B.) and Başak Demirtaş herself were sentenced to 2 years, 6 months each at the final hearing of the case heard by the Diyarbakır 6th High Criminal Court.

Releasing a statement about the ruling, Başak Demirtaş's lawyers have stated that Başak Demirtaş, having serious health problems in the related time period, was examined and treated at the hospital on November 4, 12, 16, 23, 25, 28 and 30 and December 7 and 9, 2015 on the grounds of losing her unborn baby and disorders pertaining to this incident and she underwent surgical operations on two of the aforementioned days.

According to the statement of the lawyers, after it was understood that the treatment would take long, Demirtaş voluntarily took an unpaid leave in the second half of the 2015-2016 school year so that another teacher could be assigned to her place and students would not be aggrieved.

The lawyers shared the following information:

'The report was misdated'

"Başak Demirtaş, amid her ongoing health problems, underwent a medical examination at the Diyarbakır Kayapınar Family Health Center on December 11, 2015 and a medical report foreseeing five days of leave was issued in her name. However, the date of issue was erroneously written as December 14, 2015 in the copy of the medical report which was given to her and then submitted by her to the school administration.

"In order to reveal this mistake, examining the polyclinic record book of the Family Health Center is enough. As a matter of fact, in a copy of the polyclinic record book in the court file, it is certain that Başak Demirtaş was examined and received the report on December 11, 2015.

'Examining the record book would be enough'

"The court board ruled that the original version of the polyclinic record book should be submitted to the court for examination so that this open reality could be confirmed; however, the original version of the polyclinic record book was not sent to the court. On top of this, the court handed down its ruling without seeing the original record book where the true date is written.

"While the truth is apparent, sentencing Başak Demirtaş as a result of such a trial is an openly unlawful and grossly unfair. That the sentence is given in a period when Başak Demirtaş comes up and is targeted is not a coincidence; it is the product of a mentality of collective punishment.

"In spite of this situation, we will keep on waging our legal struggle. We still believe that the ruling will be overturned by the Regional Court of Justice [appeals court] and justice will be served." (BIA, 12 November 2021)

L'intervention de l'UE à la crise des migrants avec le Bélarus

Restrictions de vol, proposition de rapatriement: l'Union européenne s'est félicitée de "progrès" vendredi dans ses efforts visant à endiguer l'afflux de migrants à sa frontière avec le Belarus, mais les tensions sont montées d'un cran.

Soumis à la pression croissante des pays occidentaux qui l'accusent d'orchestrer cette crise, Minsk a mené des exercices militaires conjoints avec la Russie et prévenu qu'il riposterait "sévèrement" à toute attaque.

Cette crise migratoire en Europe orientale suscite l'inquiétude grandissante des pays occidentaux. Le président américain Joe Biden a dit avoir fait part de sa "grande préoccupation à la Russie (...) et au Belarus", quelques heures après une déclaration similaire de sa vice-président Kamala Harris, en visite à Paris, qui a dénoncé l'activité "très préoccupante" du président Alexandre Loukachenko.

L'UE accuse le Belarus d'avoir organisé l'afflux de milliers de migrants à sa frontière avec la Pologne, en réponse à des sanctions occidentales, et s'efforce depuis plusieurs jours d'enrayer ces mouvements en stoppant des vols à destination de Minsk.

Première victoire, la Turquie, carrefour aérien majeur entre Europe et Moyen-Orient, a annoncé vendredi que les Irakiens, Syriens et Yéménites ne seraient plus autorisés à embarquer pour le Belarus à partir de ses aéroports "jusqu'à nouvel ordre".

Peu après, le gouvernement irakien a indiqué qu'il s'employait à enregistrer les migrants irakiens bloqués à la frontière entre le Belarus et la Pologne qui voulaient rentrer "volontairement".

"Nous voyons des progrès sur tous les fronts", s'est réjoui vendredi le vice-président de la Commission européenne, Margaritis Schinas.

La restriction sur les vols vers le Belarus montre que les initiatives européennes "connaissent déjà un certain succès", a renchéri Berlin, tandis que la France a appelé la Russie à intervenir auprès du Belarus pour mettre fin au flux de migrants.

- Parachutistes russes -

Sous pression, M. Loukachenko peut pour l'instant compter sur le soutien de son principal allié, le président russe Vladimir Poutine.

Des troupes aéroportées russes et bélarusses ont mené vendredi des "exercices de combat" à proximité de la frontière entre le Belarus et la Pologne. Deux soldats sont d'ailleurs décédés accidentellement, leur parachute ne s'étant pas ouvert.

Ces manoeuvres, ainsi que le déploiement de militaires dans la zone frontalière par Minsk et Varsovie, suscitent les craintes d'une escalade dans un contexte plus global de lutte d'influence entre Moscou et l'Occident en Europe orientale.

Bruxelles et Washington ont ainsi exprimé leur inquiétude vendredi au sujet de mouvements militaires russes plus au sud, près de la frontière russo-ukrainienne.

Après une réunion du Conseil de Sécurité de l'ONU jeudi, plusieurs pays, dont les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, ont accusé Minsk de vouloir "déstabiliser" ses voisins.

L'an dernier, l'UE et les Etats-Unis avaient infligé des sanctions à Minsk après la répression d'un mouvement de contestation déclenché par la réélection jugée frauduleuse de M. Loukachenko, au pouvoir depuis 1994.

Bruxelles a indiqué que de nouvelles mesures punitives seraient annoncées la semaine prochaine.

M. Loukachenko a menacé de riposter en stoppant le transit de gaz russe vers l'Europe sur son territoire, mais le Kremlin a assuré que ses livraisons se poursuivraient normalement.

- L'OMS "très inquiète" -

Sur le terrain, les migrants sont pris en étau entre les forces bélarusses qui, selon Varsovie, les contraignent à avancer en tirant parfois des coups de feu en l'air, et les gardes-frontières polonais qui les refoulent sans ménagement.

Selon les gardes-frontières polonais, entre 3.000 et 4.000 personnes sont coincées du côté bélarusse et "l'ampleur du problème ne diminue pas". Avec parmi eux des femmes et des enfants, ils occupent des camps de fortune par un froid glacial, n'ayant que des feux de bois pour se réchauffer.

Vendredi, le directeur européen de l'OMS Hans Kluge s'est dit "très inquiet" pour ces "milliers de personnes vulnérables qui sont bloquées dans un no man's land (...), à la merci des intempéries, alors que l'hiver approche vite".

Jeudi, une aide humanitaire d'urgence a pu être acheminée à certains migrants, selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

D'après le quotidien polonais Gazeta Wyborcza, 10 migrants sont morts dans cette zone ces dernières semaines.

Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a accusé le régime de M. Loukachenko de "terrorisme d'Etat" et estimé que son pays était la cible d'une "guerre d'un genre nouveau", avec des civils utilisés comme "munitions".

La Pologne, pays membre de l'UE et de l'espace Schengen, a déployé 15.000 militaires et érigé une clôture surmontée de fil de fer barbelé. (AFP, 12 nov 2021)

Pour les migrants du Kurdistan d'Irak, l'Europe comme bouée de sauvetage

"Notre vie est affreuse": les mots sont à la hauteur du désespoir de Himen Gabriel qui ne voit plus aucun avenir au Kurdistan d'Irak. Il veut rallier l'UE comme des milliers d'autres migrants massés à la frontière du Bélarus et de la Pologne.

Longue barbe noire soignée et coupe à la mode, Himen, 28 ans, n'a que son taxi pour survivre, faute d'horizon professionnel à Erbil, la capitale du Kurdistan d'Irak. Il fera bientôt ses valises pour l'Europe où il espère traverser la frontière avec la Pologne, pays membre de l'Union européenne.

Ces derniers jours, la crise migratoire en Europe s'est focalisée sur la frontière entre la Pologne et le Bélarus où les migrants sont au centre d'un bras de fer entre Minsk et Varsovie.

Entre 3.000 et 4.000 d'entre eux, principalement des Kurdes, sont pris au piège par un temps glacial à la frontière, où la présence de troupes des deux côtés fait craindre une confrontation.

Mais, explique Himen Gabriel, l'épreuve du voyage n'est rien à côté de la perspective de pouvoir "mener une vie tranquille" en Europe. De ses quatre frères "tous diplômés, aucun n'a trouvé de poste dans le secteur public parce qu'ils n'appartiennent à aucun parti politique", affirme-t-il.

- Visa pour le Bélarus -

Le Kurdistan, région autonome du nord de l'Irak contrôlée depuis des décennies par deux partis politiques, se présente comme un havre pour sa stabilité et les investisseurs étrangers, mais il est régulièrement épinglé par les défenseurs des droits humains.

Mercredi soir, le gouvernement régional a assuré vouloir s'attaquer aux "causes profondes" de l'émigration en offrant notamment des "perspectives professionnelles aux jeunes".

Trois mille Kurdes ont quitté la région ces trois derniers mois, et 1.600 d'entre eux ont rallié le Bélarus grâce à un visa de tourisme, selon l'Association des réfugiés du Kurdistan.

Fouad Mamend, consul honoraire du Bélarus à Erbil, a indiqué à l'AFP que les consulats d'Erbil et de Bagdad étaient "fermés depuis une semaine à la demande du gouvernement irakien".

Selon lui, les Kurdes passent par des agences de voyage pour obtenir les visas de tourisme et les billets pour les trajets indirects vers le Bélarus, Minsk n'étant plus desservie par des vols directs depuis le Kurdistan d'Irak.

Le Bélarus est aussi l'horizon immédiat de Hiwa Fariq

Mohammed, imprimeur à Souleimaniyeh, dans l'est du Kurdistan. Après quatre tentatives infructueuses, il va de nouveau prendre la route de l'Europe.

"Je veux partir à cause du manque de sécurité et de la situation économique difficile", dit l'homme de 44 ans à l'AFP: "Je veux assurer un avenir meilleur à mon fils et à ma fille".

- Gaz lacrymogène -

De son salon d'Erbil, Diler Ismael Mahmoud, 55 ans, n'en peut plus de souffrir. Son fils Kilan, 25, ans est mort il y a un peu plus de dix jours au Bélarus, alors qu'il prévoyait d'entrer en Pologne avec un passeur.

"Il avait du diabète et une maladie de la moelle épinière", pleure M. Mahmoud. Les conditions climatiques, le voyage, la marche ont tué Kilan qui était parti avec deux frères, sa soeur, le mari de celle-ci ainsi que leur enfant de cinq ans dans l'espoir d'arriver en Allemagne.

"Nous pensions que cette route était facile. Beaucoup l'ont faite et ils disent que c'est une route sûre avec quatre heures de marche", se remémore Diler Ismael Mahmoud. "Facile", au contraire de la route qui passe par la Turquie, traverse la mer Egée, puis la Grèce et qui a coûté la vie à des milliers de migrants.

Aujourd'hui, sa fille est soignée en Pologne après s'être cassée la jambe pendant le voyage. Mais le reste de la famille est bloquée au Bélarus. Tout comme cet homme interrogé par l'AFP au téléphone et qui a demandé l'anonymat.

Arrivé avec sa famille à la frontière, le groupe de migrants avec lequel il était s'est retrouvé face "aux soldats polonais" postés de l'autre côté des barbelés. "Nous avons essayé de traverser, mais les militaires ont tiré des gaz lacrymogènes pour nous forcer à reculer", raconte-t-il depuis Minsk où il est retourné.

A Bagdad, le gouvernement d'Irak a dit son intention d'allouer 200.000 dollars au "ministère des Affaires étrangères (...) destinés à venir en aide aux Irakiens bloqués au Bélarus, en Lituanie et en Pologne".  (AFP, 10 nov 2021)

Closure case | HDP submits defense to Constitutional Court

The Peoples' Democratic Party (HDP) Law Commission held a press conference about the preliminary defense submitted to the Constitutional Court as part of the closure case on Friday (November 5).

The conference held on November 6 was attended by HDP Vice Co-Chair responsible for Law and Human Rights Commission Ümit Dede, Law Commission member - lawyer Maviş Aydın, Party Assembly member - lawyer Doğan Erbaş and HDP MP - legist Mehmet Rüştü Tiryaki.

Lawyer Maviş Aydın indicated that they, as the HDP, submitted a 173-page defense, except for its addendums, to the Constitutional Court.

Aydın extended her thanks to all lawyers and academics of law who worked together with the HDP in preparing the preliminary defense.

The first indictment to close the HDP was returned by the Constitutional Court to the Chief Public Prosecutor's Office of the Court of Cassation on the anniversary of the last local elections on March 31. The reason for returning the indictment was that "it did not have legal characteristics."

With minor changes, the second indictment seeking the closure of the party was submitted to the top court on June 7 and having examined the indictment in the light of a report prepared by the rapporteur of the case, the Constitutional Court accepted the second indictment on June 21.

'Political ban for 451 people'

Taking the floor at the press conference, Ümit Dede recalled that 451 people face political bans: "Their remarks and actions have been cited as evidence for closing the party; even though there is no request for a political ban on 69 people, the party is held accountable for them."

Noting that the conditions for closing a political party are indicated in the Constitution of Turkey as well as in the Law on Political Parties, Ümit Dede underlined that the Constitutional Court must first inspect whether these provisions are in compliance with the Constitution. (BIA, 8 November 2021)

Call for an investigation into "Turkey's use of chemical weapons in Kurdistan"

In a press release dated November 3, the Kurdish Friendship Group in the European Parliament have called for "international investigation into Turkey's use of chemical weapons in Iraqi Kurdistan" territory.

The joint call has been signed by the Kurdish Friendship Group Co-Chairs François Alfonsi (Greens/EFA, France), Andreas Schieder (S&D, Austria) and Nikolaj Villumsen (LEFT, Denmark).

In their joint call, the parliamentarians have indicated that "more than one hundred of MPs, journalists, intellectuals, women's right activists, human rights activists and civil society members from Iraqi Kurdistan alert the international community about the utilisation of chemical weapons by Turkey's forces during military operations in Iraqi territory."

Accordingly, they have called on the Secretary General of the United Nations (UN), the Organization for the Prohibition of Chemical Weapons and the UN office for Disarmament Affairs to "conduct investigations and to send an independent commission."

"Turkey's policy of aggression against the Kurdish territories of Syria (Rojava) and Iraq is increasingly brutal and systematically violates international law," the Kurdish Friendship Group has said, adding that "without a vigorous and urgent intervention, Turkey would be encouraged in its practices that endanger peace in this part of the world."

"The Kurdish Friendship Group in the European Parliament support this call and ask the international authorities to act quickly and send a delegation to investigate," they have concluded the statement." (BIA, 5 November 2021)

"Human rights" call to Germany’s new government by Demirtaş

In the fifth year of his imprisonment in Edirne Type F Closed Prison yesterday (November 4), former Co-Chair of the Peoples' Democratic Party (HDP) Selahattin Demirtaş has answered the questions of Deutsche Presse Agentur (dpa) of Germany via his attorneys.

Addressing the new government to be formed in Germany following the federal elections in late September, Demirtaş has called on them to show more interest in violations of human rights in Turkey.

"I hope that the new German government will pursue a policy holding more onto European values and human rights," he has said.

As reported by DW Türkçe, Demirtaş has also underlined that the new government should not see Turkey as limited to President and ruling Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan.

Noting that the closure case against the HDP is "part of the operation of intimidation targeting the opposition", Selahattin Demirtaş has argued that President Erdoğan "assigned judges and prosecutors for this case" and "he keeps the judiciary under his control." Demirtaş has said, "Seen in this light, it is impossible to hold a fair trial or give a lawful ruling here."

Speaking about his own trial, Demirtaş has said that Erdoğan "does not hesitate to show him his feelings of hatred and revenge."

In response to a question of the dpa, Selahattin Demirtaş has indicated that "neither he nor his party has direct or indirect ties with the Kurdistan Workers' Party (PKK)", emphasizing that the HDP is a democratic political party which defends peaceful methods. (BIA, 5 November 2021)

No release in Kobanî trial

The final session of the fifth hearing of the Kobanî case was held at the Ankara 22nd High Criminal Court yesterday (October 27).

In the trial over the "October 6-8, 2014 Kobanî protests" where 108 people are facing charges, the court has rejected all requests for release.

21 of the 108 politicians from the Peoples' Democratic Party (HDP) facing aggravated life sentences, including its former Co-Chair Selahattin Demirtaş and Figen Yüksekdağ, are currently behind bars.

The fifth hearing of the trial was held in seven sessions. The court board has announced its ruling and rejected the requests for taking the European Court of Human Rights (ECtHR) ruling of rights violation and immediate release for Selahattin Demirtaş as a legal precedent.

The next hearing will be held on November 8.

'How could news be criminal evidence?'

Following the morning session of the hearing where Selahattin Demirtaş also presented his statement, Ayla Akat Ata's lawyer Çiğdem Kozan took the floor at the afternoon session. Kozan recalled that her client is facing charges over her activities at the Free Women's Congress (KJA).

Criticizing that the speeches held during the Resolution Process for the Kurdish question, which lasted from early 2013 to mid-2015, are now cited as criminal evidence in the case file, Kozan said, "As long as you consider what was said and done during the Resolution Process, we will keep on expressing this from here" and briefly added the following:

"An act of being a human shield is mentioned. But my client, as a person who served in the Resolution Process, acted in order to prevent conflicts as part of her responsibility. We once again say that none of these can be cited as criminal evidence and request their removal from the file.

"The only thing brought against the client as part of the October 6-8 accusations is that she mentioned and shared a tweet. It has already been clearly put forward by the ECtHR Grand Chamber ruling that this tweet does not constitute a crime and it falls within freedom of thought and expression. But your court looks determined to not implement the ECtHR ruling."

Lawyer Çiğdem Kozan also criticized that news reports published by the ANF have been added as criminal evidence to the case file. She asked, "How could news being reported by a news website be brought as a subject matter in a court case against the client?"

'This is an operational case'

Taking the floor afterwards, lawyer Kazım Bayraktar referred to the "Palace", the Presidential complex of President and ruling Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan, as follows:

Our requests bounce back from the walls of the Palace, but we will insistently keep making defense. We continue indicating how operational a case this case is. They bounce back from the walls of the Palace, but we will keep on making defense.

Lawyer Cihan Aydın also criticized the fact that several public institutions are cited as complaints in the trial:

"The Public Prosecutor ruled that 276 people should be involved in this case; in fact, this was executed in a police investigation report. Do you know why the Erciş or Pertek Municipality is involved in this case? You don't. We don't, either. Comply with the minimum legal procedures."

'Right to make defense hindered'

Cemile Turhallı Balsak, the lawyer of Sebahat Tuncel, Alp Altınörs and Ayşe Yağcı, took the floor and said that the court board was acting in a way to not let the defendants exercise their right to make defense:

"Tuncel has not yet made defense as to the accusations against herself because this is impossible. We are talking about a 3,530-page indictment. In reasonable conditions, it would take months to read this indictment. The number of folders in this trial has reached a thousand.

"The trial has been going on for six months. We are talking about a case which started with 325 folders and multiplied to 1,000."

Addressing the court board, the lawyer stated: "It is you who should first know that it is impossible to examine millions of pages of documents and who should hold the trial accordingly. Shouldn't you first be reading them? How could a two-week trial be held with a one-week recess in such a trial? Are there conditions for this? No fair trial can be held in this situation.

The period of hearings has turned into conditions of ill treatment. We demand the execution of a period of hearings that will not be considered an interference with the right to a fair trial.

Lawyer Şevin Kaya also said, "A one-week hearing period is unacceptable. There are still people who have not yet made their defense. There are politicians who have not examined the file. You are trying to end the trial as soon as possible upon the instructions given to you."

'Tuğluk should be released

Lawyer Serdar Çelebi, in his statement at the hearing, raised concerns about the health of Aysel Tuğluk, the former Vice Co-Chair of the HDP, who is currently arrested in the Kandıra Women's Closed Prison:

"The Forensic Medicine Institution process is still ongoing. She is not in a state to make defense in a healthy manner, let alone staying in prison. This is also a humanitarian and conscientious issue, apart from a technical one. [...] There is no concrete evidence that will necessitate penalization in the file. We request her release by considering these points." (BIA, 28 October 2021)

All events, demonstrations banned in Dersim for 15 days

All events and demonstrations have been banned once again in Turkey's eastern province of Dersim.

The Governor's Office of Tunceli has announced that the ban will enter into force on October 25 at 12.01 am and continue till 11.59 pm on November 8.

The following events to be held outdoors have been banned in Dersim for 15 days: "Meetings and protest marches, rallies, public meetings, protest demonstrations, sit-in protests, hunger strikes, opening stands, petitions, concerts, festivals, distributing leaflets and handouts, opening posters, lighting and carrying torches, conferences, panels, cinevisions."

The ban to be in effect all across the province "due to COVID-19" pandemic has been imposed as per the Articles 17 and 19 of the Law no. 2911 on Meetings and Demonstrations, the Articles 11/A and 11/C of the Law no. 5442 on Provincial Administration, the provisions of the Law no. 1593 on Public Health and the decisions taken by the Provincial Public Health Board.

All types of press statements where people gather in groups shall take place on the condition that the local authorities give permission, according to the statement, which has added that only the events and demonstrations approved by the governor's office and sub-governors offices can take place in the event of notification 48 hours before the events. . (BIA, 26 October 2021)

Minorités / Minorities

A Istanbul, un trio de musiciens fait chanter les déchets

 

Un bidon vide, une vieille lampe et quelques cordes. A Istanbul, un trio fait chanter des objets sauvés des décharges pour alerter sur la crise environnementale, dans un pays frappé en 2021 par plusieurs catastrophes naturelles.

 

"Quand nous nous sommes lancés, nous n'imaginions pas obtenir ce son", confie Roni Aran, l'un des membres du groupe FungIstanbul, qui a commencé à créer des instruments à partir de déchets en 2019.

 

"Nous étions tous surpris du résultat et notre public aussi", ajoute le poly-instrumentiste dans le studio du groupe, situé dans un quartier d'Istanbul surtout connu pour ses garagistes.

 

FungIstanbul qualifie sa musique, mélange de musique traditionnelle et de funk, de "Trash Oriental".

 

Son arrivée sur la scène musicale coïncide avec la montée des préoccupations environnementales dans la population turque, en particulier chez les jeunes.

 

Une prise de conscience accentuée en 2021 par des inondations meurtrières et des feux de forêt qui ont réduit en cendres près de 200.000 hectares de forêts, plus de cinq fois la moyenne annuelle.

 

Roni et ses deux amis, tous musiciens professionnels, disent vouloir, à travers leur musique, promouvoir le "upcycling", qui consiste à donner une seconde vie à des objets ou vêtements destinés aux bennes à ordures.

 

"Je l'ai trouvé à côté d'une poubelle. Heureusement, il était propre", sourit Roni en montrant un grand bidon en plastique blanc transformé en caisse de résonance.

 

"Tout cela peut paraître archaïque, mais il y a de la technologie derrière chacun de ces instruments", fait valoir le musicien. Transformer des déchets en instruments performants nécessite du temps et de l'imagination.

 

- Catastrophes en chaîne -

 

L'accent mis par le trio sur le recyclage des ordures a une résonance particulière à Istanbul, monstre urbain de 16 millions d'habitants bordé au sud par la mer de Marmara, dont des pans entiers ont été recouverts au printemps d'une épaisse couche de mucilages, mousse visqueuse et pestilentielle.

 

Selon les scientifiques, ces mucilages, qu'il a fallu des mois à éliminer, sont la conséquence, entre autres,d'années de négligence dans le traitement des déchets industriels.

 

Cette pollution, ajoutée aux feux de forêts et aux inondations de l'été, qui ont causé près de 100 morts, ont poussé le gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan à ratifier début octobre l'Accord de Paris sur le climat, que la Turquie avait signé en 2016.

 

Dorénavant, les Turcs doivent demander des comptes à leur gouvernement et s'assurer que les accords qu'il signe "ne restent pas lettre morte", juge Herman Artuc, un autre membre du groupe.

 

"Le réchauffement climatique, la pollution marine... toutes ces catastrophes nous rappellent l'urgence à trouver une solution avant que nous n'atteignions le point de non-retour", estime le percussionniste.

 

- "Une cause plus importante" -

 

Spécialiste du jazz latino, Herman Artuc a remisé ses percussions et tape désormais sur des mannequins en plastique pour produire des sons sourds.

 

Le groupe, qui a enregistré deux titres dans sa série "Trash Oriental", travaille à un troisième pour lequel il n'utilisera que des déchets métalliques.

 

Les trois Stambouliotes sont encore novices, comparés au groupe colombien Latin Latas fondé il y a dix ans, qui transforme lui aussi des déchets en instruments pour chanter des odes à l'environnement.

 

Le trio turc souffre encore régulièrement d'incidents sur scène, sans que ses fans ne lui en tiennent rigueur.

 

"Des instruments se désaccordent parfois au milieu d'un concert", reconnaît Roni Aran.

 

"Mais vous pouvez réchauffer l'ambiance en disant +attendez! je vais le ré-accorder+ et le public l'accepte, parce que ces instruments servent une cause plus importante". (AFP, 18 nov 2021)

Motion for parliamentary inquiry into 1942 Wealth Tax on minorities

Peoples' Democratic Party (HDP) deputy Garo Paylan has requested a parliamentary inquiry into the Wealth Tax, which was introduced in 1942 mostly for the country's minorities, including Armenians, Rums and Jews.

"The Wealth Tax, which caused many deaths, poverty, and ... was one of the most important practices that destroyed hope of equal citizenship for minorities, has still not been investigated," he said at the parliament yesterday (November 11).

Government officials who prepared and implemented the Wealth Tax Law and the losses of lives and property caused by it should be determined, Paylan said in his motion.

Material and spiritual losses of the people should be compensated so that the country can confront its past, he said.
Turkey's parliament unanimously passed the Wealth Tax Law on November 11, 1942. It stipulated exorbitant capital taxes for Christians and Jews.

It intended to create a "Turkish bourgeois," Paylan said and recalled then PM Şükrü Saracoğlu's remarks as to why they enacted the law:

This law is also a revolutionary law. We have an opportunity that will gain us economic independence. We will completely eliminate the foreigners that dominate our market and hand over the Turkish market to the Turks.

This law shall be applied with all its force on those who refrain from fulfilling their duty towards this country in this delicate moment even though they got wealthy by benefiting from the hospitality shown by this country.

Eighty-seven percent of those held liable for the Wealth Tax were Christians and Jews, who made up three percent of the country's population at the time, Paylan noted.

The government collected 315 million Turkish liras of tax and Jews and Christians paid 285 million lira of them, he added.
Also, those who failed to pay the tax were sent to labor camps in Sivrihisar district of Eskişehir and Aşkale district of Erzurum after January 1943.

"Thousands of our citizens, including my grandfather, were sent to the camps in Ankara," Paylan said, adding that at least 21 people lost their lives while working physically under hard conditions.

Among those who failed to pay the tax, only Jews and Christians were sent to labor camps. (BIA, 12 November 2021)

The Turkish Parliament backs Erdogan's islamo-fascist expansionism in the Caucasus

The Turkish parliament on Nov. 10 ratified a motion to extend the deployment of Turkish troops in Azerbaijan for one more year.

All the parties in parliament, other than the Peoples' Democratic Party (HDP), backed the motion which allows the Turkish military to carry out cross-border operations in Azerbaijan for another year, from Nov. 17, 2021 until Nov. 17, 2022.

"Turkey, which has strongly supported Azerbaijan from the very beginning of the process so that it can defend all its rights including its territorial integrity on the basis of international law and legitimate sovereign rights, is taking important initiatives for the preservation and strengthening of peace and stability in the region and for the construction and restoration of the economic infrastructure to facilitate this," the motion read.

The Justice and Development Party (AKP) , Republican People's Party (CHP), Nationalist Movement Party (MHP), and the Good Party (IYIP) backed the motion on Wednesday.

The CHP had opposed a week ago to another motion extending the deployment of Turkish troops in Irak et Syria for two more years.

The vote on Azerbaijan proves that the main opposition CHP keeps its ultra nationalist stand by supporting the islamo-fascist Erdogan's expansionist policy in the Caucasus.

Prolongation d'un an de la présence des forces turques en Azerbaïdjan

Le Parlement turc a prolongé mercredi d'un an le déploiement des forces de maintien de la paix turques en Azerbaïdjan, a rapporté l'agence de presse officielle Anadolu.

La motion, votée au parlement mercredi, indique qu'un centre établi en commun par les forces armées turques et russes pour surveiller le cessez-le-feu entre l'Azerbaïdjan et son ennemi juré, l'Arménie, "poursuit avec succès ses activités", selon Anadolu.

La Turquie est l'un des plus proches alliés de l'Azerbaïdjan et a fermement défendu son droit à récupérer les terres qu'il a perdues au profit des séparatistes arméniens pendant la guerre de 1988-1994.

L'année dernière, la Russie a contribué à la négociation d'un accord de paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, qui a mis fin à six semaines de combats dans la région contestée du Nagorny-Karabakh.

Après le cessez-le-feu, le parlement turc a autorisé l'envoi de troupes en Azerbaïdjan pour établir un "centre de maintien de la paix" avec la Russie afin de surveiller la trêve.

Dans le cadre de l'accord conclu sous l'égide de la Russie, l'Arménie a cédé à l'Azerbaïdjan des pans entiers de territoires dans l'enclave contestée ainsi que dans les zones environnantes qu'elle contrôlait depuis la guerre, dans les années 1990, et a autorisé le déploiement de soldats de maintien de la paix russes dans la région. (AFP, 10 nov 2021)

Disappeared Chaldean couple: Suspect released for second time

A suspect in the case of Hurmüz and Şimoni Diril, a Chaldean couple who went missing in the southeastern Şırnak province in early 2020, has been released for the second time.

Apro Diril was first remanded in custody after being detained on June 23. The court released him on September on but he was remanded in custody again on October 2, after an appeal against his release by prosecutors.

Apro Diril was released late yesterday once again. (October 31).

Hurmüz Diril (72) and his spouse Şimuni Diril (65), living in the Syriac village of Mehre (Kovankaya) in Beytüşşebap district of southeastern Şırnak province, went missing on January 11, 2020.

The deceased body of Şimuni Diril was found by her children some 800 meters away from the village on March 20, 2020, 70 days after they had gone missing. The fate and whereabouts of Hurmüz Diril are still unknown. (BIA, 1 November 2021)

Erdogan appelle l'Arménie à améliorer ses liens avec Bakou avant Ankara

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a conditionné mardi la normalisation des relations avec l'Arménie, son rival historique, avec l'amélioration des liens entre Erevan et Bakou, allié d'Ankara.

La Turquie et l'Arménie entretiennent des relations tendues, notamment en raison du refus par Ankara de reconnaître comme génocide les massacres d'Arméniens par l'Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale.

La Turquie évoque une guerre civile en Anatolie doublée d'une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs auraient trouvé la mort.

Ankara et Erevan n'ont jamais établi de relations diplomatiques et leur frontière est fermée depuis les années 1990.

Les rapports entre les deux pays se sont encore durcis en raison du conflit militaire qui avait opposé à l'automne 2020 l'Arménie et l'Azerbaïdjan turcophone au Nagorny Karabakh, lors duquel Ankara avait appuyé Bakou.

"Si l'Arménie fait preuve de la bienveillance sincère à l'égard de l'Azerbaïdjan, alors il n'y aura pas d'obstacles à la normalisation des liens entre la Turquie et l'Arménie", a déclaré M. Erdogan, en visite en Azerbaïdjan.

"La Turquie va répondre de manière réciproque aux actes de l'Arménie visant à construire une paix durable dans la région", a-t-il assuré, lors d'une conférence de presse après avoir assisté à l'inauguration d'un nouvel aéroport dans le district azerbaïdjanais de Fizuli.

En septembre, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a déclaré que l'Arménie était "prête" à mener des pourparlers avec la Turquie pour restaurer des relations entre les deux pays.

Lors du conflit de six semaines avec Bakou à l'automne 2020, l'Arménie a dû céder à l'Azerbaïdjan d'importants territoires au Nagorny-Karabakh qu'elle avait contrôlé depuis des décennies, en vertu d'un cessez-le-feu négocié sous l'égide de Moscou qui a déployé des forces de maintien de la paix dans la région.

Durant la guerre qui a fait quelque 6.500 morts des deux côtés, l'Arménie a accusé la Turquie d'être impliquée directement dans les combats, ce qu'Ankara dément.

En 2009, l'Arménie et la Turquie ont signé un accord visant à normaliser leurs relations. Censé aboutir à l'ouverture de leur frontière commune, le document n'a jamais été ratifié par Erevan qui a abandonné la procédure en 2018. (AFP, 26 octobre 2021)


Politique intérieure/Interior Politics

Face à la crise le régime renie, ment et réprime

 

Ragip Duran, Chronique Turquie, 26 nov 2021 

 

Le pouvoir d’Erdogan reçoit ces dernières semaines  les plus durs coups depuis sa fondation en 2002. Sur la scène politique le Président a perdu l’initiative car desormais tout le monde ne parle que de la période post-Erdogan: Entente entre les  six partis representés au Parlement sur le retour au système parlementaire renforcé, le destin des anciens responsables du régime, les solutions pour metre fin aux crises économiques, diplomatiques et sociales… 

 

Face à la crise actuelle où la livre turque ne cesse de perdre de la valeur, où certains produits ne sont plus sur le marché et où les protestations de nuit des citoyens ont commencé, la réponse des porte-paroles du pouvoir est assez bizarre et elle ne plus convaincante aux yeux de la majorité des citoyens y compris les anciens electeurs de l’AKP:

 

Les représentants du Palais renient l’existence d’une crise, inventent encore des théories de complot sur ‘’les forces ténèbres étrangères qui veulent faire couler la  Turquie’’  et en même temps les forces de l’ordre répriment d’une façon assez violente les manifestations improvisées des citoyens qui demandent la démission du gouvernement.

 

‘’Le dollar américain est un instrument des occidentaux qui veulent la faillite de notre chère nation’’, ‘’Au lieu d’acheter un kilo de tomate achetons juste 500 gr. D’ailleurs en hiver le tomate n’est pas bon pour la santé’’, ‘’La montée de la valeur du dolar américaine est superficielle et passagère vous verrez!’’ disent-t-il. 

 

Le chef du groupuscule néo-fasciste le Parti de la Nation, M.Dogu Perincek a une idée forte intérressante: İnterdisons le dollar! A bas l’impérialisme US!

 

Erdogan  parle encore de la ‘’Guerre de Libération Economique’’, slogan de l’an 2018.

 

Le pouvoir croit qu’il peut se sauver des méfaits de la crise grâce à l’aide des Emirats Arabes Réunis (EAR). Le Prince héritier de ce petit pays riche du Golfe a été reçu en grande pompe cette semaine à Ankara et les deux partis ont signé plusieurs contrats dont les contenus n’ont pas été révélés. SWAP entre les deux banques centrales, c’est à dire Ankara qui reçoit des crédits ne suffirait pas en tout cas, selon les experts à résoudre les grands problèmes financiers du régime. Le Prince peut également acheter des terrains, des immobiliers et des grandes sociétés publiques. 

 

Erdogan et plusieurs de ses ministres avaient à l’époque nommément accusé EAR de financier la Coup d’Etat  du 15 juillet 2016. Aujourd’hui ils font tous l’éloge de l’Emirat. 

 

‘’Tout cela sont bien les signes de l’effondrement de l’Etat. Le système actuel n’est même pas capable de se défendre’’ estime le Prof. Eser Karakas, économiste en exil.

People protest economic crisis across Turkey, call on AKP to resign

 

Following the interest rate cut of the Central Bank by 100 base points and the cabinet meeting of President and ruling Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan the other day, the Turkish Lira (TRY) has suffered a depreciation of 15 percent at one night.

 

Only in November 2021, the total depreciation of the TRY has hit 32 percent, which has also made it the currency which has seen the highest depreciation in the world. Several people have taken to the streets in this context and protested the economic crisis and high cost of living.

 

Amid pressing demands of the opposition for a snap election, the people have also called on the AKP government to resign.

 

İstanbul

 

People held protest marches and demonstrations in several districts of İstanbul yesterday evening (November 23). The police blockaded the entrance points to Taksim Square in case of a possible protest.

 

Workers' Party of Turkey (TİP) members marched from Karaköy to the front of the Central Bank office in İstanbul. Making a press statement there, the TİP members called on the government to resign. (BIA, 24 November 2021)

Nouvelle initiative du chef de l’opposition turc

Ragip Duran, Chronique Turquie, 20 novembre 2021

Il y a de plus en plus de signes qui montrent que le Président Erdogan s’approche de la fin: La livre turque est en chute libre et l’économie turque est au bord de la faillite. Le Parti gouvernemental n’est plus le premier parti du pays selon tous les sondages d’opinion publique. L’ensemble des partis de l’opposition parlementaire demandent urgemment l’organisation des élections anticipées, alors que normalement les élections presidentielles et  générales doivent se tenir en printemps 2023. Enfin, Erdogan et ses porte parole n’ont plus de proposition politiques, économiques ou sociales pour mieux diriger le pays. C’est donc désormais les leaders de l’opposition qui prennent des initiatives sur la scène politique.

Mme Meral Aksener, Présidente de IYI parti (Le Bon Parti, droite nationaliste, 36 députés sur 582) poursuit ses tournées en Anatolie pour renforcer sa base électorale. M. Kemal Kilicdaroglu, Président du CHP (Parti Républicain du Peuple, principale formation de l’opposition, Kémaliste-nationaliste et Etatiste, 135 sièges), a de son coté lancé une campagne basée sur le pardon et l’oubli du passé. En turc le mot ‘’Helallesmek’’ a une connotation religieuse et ne fait pas partie du jargon politique. Ce mot  désigne en même temps, ‘’guérir’’, ‘’pardonner’’, ‘’renoncer’’ et voire ‘’dire adieu’’. Citant des événements sanglants et les groupes de citoyens réprimés par l’Etat , le chef du CHP affirme qu’il va parler avec l’ensemble des victimes et résoudre ainsi les conflits pour se mettre d’accord.

Cette initiative, essentiellement pour gagner la sympathie des électeurs de droite, n’a pas été bien accueillie par le pouvoir ni d’ailleurs par l’opposition kurde et de gauche.

Les responsables du pouvoir  estiment que  la liste  énnoncée par Kilicdaroglu   est courte et insuffisante et qu’il faut ajouter plusieurs autres événements sanglants et personnalités réprimés par le pouvoir surtout à l’époque où le CHP était au pouvoir (1923-1950).

A gauche,  il y a essentiellement deux objections:

-        Ce qu’il nous faut, c’est pas pardonner, guérir ou dire adieu mais demander les comptes et faire face aux multiples actes illégales et illégitimes du régime d’Erdogan. Les responsables des crimes doivent rendre compte devant les tribunaux indépendants, disent-ils.

-        Le terme utilisé par Kilicdaroglu, est une expression religieuse qui n’a pas sa place dans la terminologie politique d’un Etat laic. Ce terme  risque d’être conçu comme impunité.

Il y a dans l’opposition parlementaire  des personnalités qui soutiennent l’initiative de Kilicdaroglu avec certains réserves. Mme Melda Onur, ancienne députée du CHP, insiste sur trois dimensions, trois concepts principaux:

1-   Droit et Justice

2-   Faire face aux vérités

3-   Reconciliation et la paix   

Certains chroniqueurs des médias turcs croient que M.Kilicdaroglu a lancé cette campagne pour bloquer une initiative du pouvoir dans le but d’interdire le CHP. L’idée ou le scénario d’interdire la principale formation de l’opposition a été exprimé par plus d’un  journaliste très proche d’Erdogan.  

A l’extrême gauche et chez les kurdes où Kilicdaroglu est considéré comme un ‘’représentant typique de l’Etat profond turc’’, son dernier manoeuvre est interprété comme une réconciliation sur la bas d’impunité avec le régime d’Erdogan.

En attendant le déroulement et les resultats de cette initiative de M.Kilicdaroglu, tout le monde sait d’avance que ce genre de reconciliation n’est pas du tout efficace sur le front de la lutte contre la crise économique, sanitaire et diplomatique. (FIN/RD) 

Ressemblances contradictoires

Ragip Duran, Chronique Turquie, 14 novembre 2021

·      Les amis et ennemis de Moustapha Kémal Ataturk s’entendent au moins sur un point: Leur amour ou leur haine n’ont pas une base rationelle. C’est l’idéologie officielle qui a crée les partisans et opposants de Kémal.

La grande majorité de la population turque adore Moustapha Kémal Ataturk, fondateur de la République né en 1881 à Thessaloniki et mort le 10 decembre 1938 à Istanbul. Ses statues et ses photos sont toujours présents surtout dans les bâtiments de l’administration. Son nom est  déjà inscrit dans la Constitution et il y a en plus une loi spéciale pour protéger sa mémoire. C’est donc essentiellement l’Etat lui même et le pouvoir qui ont érigé cette culte de la personnalité. Mais les couches populaires turques respectent également ce ‘’leader qui a sauvé le pays’’. Une grande partie des gens de gauche apprécient beaucoup Moustapha Kemal et le traitent comme un Grand Révolutionnaire.

Il y a quand même au moins quatre groupes qui font l’exception dans la course pour faire l’éloge d’Ataturk:

-        Les kurdes, car il y a eu de grandes opérations (1925 et 1937) de ‘’nettoyage’’ contre les kurdes alors que Ataturk était déjà Président de la République. De plus les kurdes d’aujourd’hui ne sont pas du tout d’accord avec les thèses nationalistes voire racistes de la période Kemaliste y compris la thèse et l’application de l’Etat-Nation qui renie l’existence même des kurdes.

-        Les islamistes, car Ataturk avait lutté d’une façon déterminé contre la réaction islamiste. Il avait interdit les foyers des sectes, les écoles coraniques privées. Fervent defenseur et architecte du laicisme à la turque, Ataturk faisait l’éloge de la Science contre la propagande de la Croyance.

-        Les minorités non musulmanes de l’Empire Ottoman, c’est à dire les arméniens, les  grecs et les juifs. Moustapha Kémal croyait que l’Empire Ottoman était disloqué à cause des minorités non turques et non musulmanes qui auraient agi comme la cinquième colonne des puissances européennes. Plusieurs millions d’arménien, de grec et de juif ont été chassés de leur pays natal, ont été massacrés ou bien deportés.

-        Enfin la gauche radicale qui essaie de faire un bilan équilibré estime que les défauts politiques d’Ataturk pèsent plus lourds que ces qualités. Representant des classes dominantes, Ataturk, selon la gauche marxiste, a fait tuer les dirigeants communistes de l’époque, a su faire des alliances tactiques avec les puissances étrangères et n’a pas été un fervent défenseur de la démocratie.

L’amour de la majorité pour Ataturk s’est encore renforcé depuis 20 ans, c’est à dire depuis la prise du pouvoir par Erdogan.  Car l’actuel Président turc désire être aussi populaire qu’Ataturk. Par ailleurs Erdogan a plusieurs fois attaqué directement ou indirectement l’héritage politique et la personnalité d’Ataturk. Il avait parlé de ‘’Deux ivrognes’’, référence subtile, cachée et malheurese à Ataturk et à İnonu, son campagnon d’arme et le second Président de la République.

Aujourd’hui les opposants d’Erdogan ont l’air de présenter Ataturk comme le leader de l’opposition actuelle. Ils comparent d’une façon anachronique ces deux leaders qui ont très peu de point commun. Par ailleurs les cérémonies et activités pour commémorer la mort d’Ataturk ressemblent de plus en plus aux cérémonies religieuses du Moyen Age. Ataturk est donc devenu un tabou, une idole presque divine. Il serait un semi-dieu intouchable, parfait, excellent.

La raison est bien simple: Depuis 83 ans, l’Etat, la sociète, l’université, la classe intellectuelle turques n’ont pas su faire face à leur propre histoire, à leur propre leader d’une façon objective. Dès l’enfance, dès l’école primaire Ataturk est présenté comme un dieu par l’idéologie officielle. Il serait toujours le guide suprême de la nation turque.

Selon la loi sur les partis politiques en vigueur en Turquie, tous les partis sont obligés d’adopter les principes du Kémalisme. Très vague idéologie Etatiste et nationaliste inventée après le décès d’Ataturk par la classe militaro-politique qui a dirigé la Turquie pendant environ 85 ans (1938-2002). Le drame politique de la Turquie, c’est qu’aujourd’hui, les islamistes néo-liberaux, une pensée et méthode d’action plus réactionnaire que l’opposition actuelle, désire neutraliser le Kémalisme.

Faut-il rappeler que chez les islamistes, l’animosité contre Ataturk est dogmatique car irrationelle, exactement comme dans l’adoration des pro-Kémalistes.

Enfin, Erdogan a pu rester pendant plus de 20 ans au pouvoir car l’opposition Kémaliste de son coté n’était pas aussi compétent qu’Erdogan. İl y a des chroniqueurs en Turquie qui nomment le Parti d’Erdogan comme des ‘’Kémalistes Verts’’, non pas environmentalistes, mais verte couleur de l’Islam.

L’opposition officielle turque dans la course pour l’anti-kurdisme

Ragip Duran, Chronique Turquie, 6 novembre 2021

L’équilibre entre les forces politiques du pays, c’est à dire le choix des électeurs est entrain de changer au profit de l’opposition officielle depuis au moins un an, constate presque l’ensemble des observateurs.

En effet les résultats des sondages d’opinion publique montrent clairement que le pouvoir du Président Erdogan s’affaiblit de jour en jour. Par ailleurs plusieurs autres indices économiques (Chômage, inflation, croissance, la valeur de la livre turque…etc…) sont les signes de la crise.

Mais faut-il également observer que le front de l’opposition officielle n’est pas très en forme depuis un certain temps. Composé de 6 partis représentés au Parlement (CHP, İYİ, DEVA, Gelecek, Saadet et Demokrat Parti) ce front est essentiellement une coalition anti-Erdogan. Des Kémalistes, des socio-démocrates modérés, des libéraux, des conservateurs, des islamistes tempérés, anciens cadres d’Erdogan et ceux de l’extrême-droite se réunissent pour tracer une feuille de route mais ils n’ont pas encore réussi à rédiger un programme commun. Ils n’ont pas non plus de plan concret et détaillé pour gagner les elections contre le Président actuel et pour reconstruire le pays après le départ d’Erdogan.

Par ailleurs les membres de la coalition anti-Erdogan ont des idées et positions très variées voire contradictoires sur le problème kurde. Alors que récemment le CHP (Kémaliste nationaliste, 135 sièges sur 583, principale formation de l’opposition Parlementaire) a voté au Parlement contre un projet de loi qui autorise le gouvernement à réaliser une opération militaire contre les kurdes en Syrie, les 5 autres partis de l’opposition ont soutenu le projet. La Présidente de IYI Parti (Le Bon Parti issu du MHP, extrême-droite, les Loups Gris, Droite nationaliste, 36 sièges, 5ème parti du Parlement) Mme Aksener a publiquement déclaré qu’elle considérait le HDP (Parti Démocratique des Peuples, Kurdes et gauches, 56 sièges, 3ème parti du Parlement) ‘’se positionner à coté du PKK ‘’ (Parti des Travailleurs du Kurdistan, déclaré terroriste par Ankara et par plusieurs capitales occidentales, est en lutte armée contre le pouvoir central depuis 1984 pour la reconnaissance des droits des kurdes).

M.Kemal Kilicdaroglu, Président du CHP n’a pas attendu longtemps pour répliquer: ‘’Nous aurons notre propre système de lutte anti-terroriste. Je vous le promets. Je vais complètement détruire ce nid qu’on apelle Kandil (Le QG du PKK en Irak du nord). Sinon ne m’appelez plus Kilicdaroglu. La lutte anti-terrorsite est une question de volonté, une question de force’’ a-t-il déclaré mercredi dernier.

Cette dernière déclaration a intensifié encore plus les contradictions entre la direction du CHP et les kurdes.

Le HDP, architecte et promoteur de la Troisième Voie depuis sa fondation en 2012, desire être ni avec le gouvernement d’Erdogan ni avec l’opposition officielle et veut former le front de la paix et de la démocratie avec des organisations de gauche, des ONG et des citoyens mécontents d’Erdogan mais également de l’opposition officielle.

Certains responsables du CHP et des partis de la droite nationaliste, accusent le HDP de soutenir Erdogan, sans présenter aucun preuve concret ou politique.

Le HDP n’est pas officiellement dans le front de l’opposition. Mais ce fut grâce aux voix des électeurs kurdes que plusieurs grandes villes ont été conquises par le CHP lors des dernières élections locales en mars 2019. L’ensemble des spécialistes admettent que le HDP est le parti clef du scrutin, car il représente entre 10 et 15 pc. de l’ensemble de l’electorat.

‘’Il ne suffit pas aujourd’hui de se déclarer anti-Erdogan pour être un vrai démocrate. De plus pour être de gauche, il faut publiquement être du coté des kurdes et il faut lutter contre l’ensemble des politiques de l’Etat nationaliste’’ estime Gunay Arslan, rédacteur en chef du site d’information Nupel.

Erdogan renonce à la COP26 pour raison de "sécurité"

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé qu'il ne participerait pas à la conférence climat de l'ONU (COP26) à Glasgow (Royaume-Uni), invoquant des motifs de "sécurité", a rapporté lundi l'agence de presse étatique Anadolu.

"Nous avons renoncé à nous rendre à Glasgow quand nos demandes n'ont pas été satisfaites. Il n'en allait pas seulement de notre sécurité, mais aussi de la réputation de notre pays", a déclaré le président turc à des journalistes, à bord de l'avion présidentiel lors de son retour du G20 à Rome.

"Nous avions des normes quant au protocole de sécurité (...). Cependant, nous avons été informés au dernier moment que celles-ci ne pouvaient pas être satisfaites", a détaillé M. Erdogan, selon des propos rapportés par la chaîne turque NTV.

Initialement attendu lundi à Glasgow, M. Erdogan était rentré en Turquie dans la nuit de dimanche à lundi, laissant planer un doute sur sa participation à la COP26.

Selon plusieurs médias, dont le site Middle East Eye, le président turc a renoncé à participer à la COP26 en raison de restrictions sur la taille de la délégation turque et le nombre de véhicules officiels.

M. Erdogan - dont le pays est le dernier en date à avoir ratifié l'Accord de Paris sur le climat - avait initialement prévu de s'entretenir avec le président américain Joe Biden.

Mais les deux chefs d'Etat se sont rencontrés dimanche lors du G20 à Rome, se promettant de mieux coopérer pour améliorer des relations particulièrement tendues, selon Ankara et la Maison Blanche.

Le président turc s'est également entretenu à huis clos dimanche avec la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron.

L'entourage d'Emine Erdogan, l'épouse du président turc, a fait savoir lundi à l'AFP que les relations entre la Première dame turque et Brigitte Macron étaient au beau fixe, en dépit des tensions régulières entre leurs époux.

La Première dame française et Mme Erdogan ont échangé à plusieurs reprises au cours du week-end, d'après l'entourage de la seconde.

Selon des photos communiquées par la présidence turque, Brigitte Macron a également arboré à Rome, en présence de Mme Erdogan, un masque noir orné d'une fleur brodée - cadeau que lui avait offert la Première dame turque -, un geste interprété positivement par Ankara.s". (AFP, 1 nov 2021)


Un Président se déclare Persona Non Grata

Ragip Duran, Chronique Turquie, 30 octobre 2021

Dans l’impasse politique, économique et sociale en Turquie, M.Erdogan cherche une solution à l’étranger pour briser le cercle de l’isolation et de l’affaiblissement. Il a voulu expulser les dix diplomates du bloc occidental mais en dernière analyse ce fut lui même qui est encore une fois devenu Persona Non Grata.

Tout le monde le sait bien: Quand un monarque n’arrive pas à résoudre les problèmes politique à l’intérieur de son pays, il n’a qu’à inventer des problèmes à l’extérieur. Et faire semblant de les résoudre. Ainsi la sacré union nationale peut se renforcer autour de lui et le peuple qui souffre de faim, de carence de liberté et d’abondance de répression  oubliera tous ses malheurs et soutiendra sous le drapeau national son monarque, protecteur des intérêts nationaux!

En chute libre dans les sondages d’opinion, la popularité du Président Erdogan accompagne la chute de valeur de la livre turque. La crise sanitaire renforcée par la mauvaise gestion de la pandémie de Covid-19 poursuit son chemin. Les relations diplomatiques avec Moscou, Washington et Bruxelles sont de plus en plus détériorées.

Les ambassadeurs de 10 pays (Etats Unis, France, Allemagne, Danemark, Finlande, Pays Bas, Suède, Norvège, Canada et Nouvelle Zélande) en poste à Ankara avaient publié un communiqué conjoint le 18 octobre dernier dans lequel ils demandaient l’application par le gouvernement turc des décisions de la Cour Européenne des Droits de l’Homme et la libération de M.Osman Kavala, homme d’affaire en prison depuis 4 ans.

La réaction du Président Erdogan fut extraordinaire : ‘’J’ai donné l’ordre afin que ces dix ambassadeurs soient déclarés le plus vite possible  Persona Non Grata’’ !

Du jamais vu…Parmi ces 10  ambassadeurs 7 appartiennent aux pays de l’OTAN donc théoriquement des alliés d’Ankara. ‘’Grande crise diplomatique !’’  ou bien  ‘’Le stade avant la déclaration de guerre !’’ titrent les quotidiens. Les médias du gouvernement estiment que les représentants des pays étrangers n’ont pas à intervenir sur les questions et comportements de la justice turque. Alors que  la Cour de Strasbourg avait déjà pris la décision de la libération de M. Kavala.

Pendant au moins 72 heures il y a eu un silence complet à Ankara. Les responsables des pays du bloc occidental déclaraient qu’ils n’avaient reçu aucune notification officielle. ‘’Les diplomates turcs essaient de convaincre M.Erdogan et lui expliquent les méfaits de sa décision’’ disait-on dans les coulisses. Enfin une solution a été trouvée. Les dix ont publié un communiqué d’une seule phrase où ils rappellent qu’ils ‘’poursuivront à respecter les dispositions de la Convention de Vienne’’. Le ministre turc des affaires étrangères et les médias du gouvernement ont présenté cette initiative comme ‘’une excuse, un retrait’’ des dix, alors que le porte parole de la diplomatie américaine  ainsi que les responsables des 9 autres pays  ont clairement et nettement  déclaré qu’ils demandent encore et toujours au gouvernement turc de respecter les règles du droit européenne et la libération de M.Osman Kavala.

Le Président Erdogan est donc devenu un leader qui n’arrive pas a faire exécuter ses ordres.

Ce dernier élan du Président n’a pas changé l’image d’Erdogan, affaibli, incompétent mais de plus en plus agréssif.  

‘’Cette dernière opération d’Erdogan a eu un effet de boomerang.  Maintenant c’est le Président turc  qui est devenu encore une fois  Persona Non Grata aux yeux des Européens. Il était d’ailleurs déjà exclu des cercles des leaders du monde civilisé.  Les relations entre le monde occidental et le régime de l’Homme Unique étaient déjà mauvaises. Car il ne s’agit pas uniquement de la crise des ambassadeurs mais les rapports politiques, économiques, commerciales sont également au plus bas niveau. De plus, la Turquie d’Erdogan qui a de moins en moins de rapport avec la démocratie, s’éloigne de la mentalité, de l’idéologie, des valeurs européennes’’ analyse un ambassadeur en retraite, en exile aux Etats Unis. (FIN/RD)

Erdogan inaugure un nouveau centre culturel à Istanbul

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a inauguré vendredi un nouvel opéra dans le centre d'Istanbul qui a été édifié sur le site du Centre culturel Atatürk dont la démolition a ému les franges laïques de la société civile.

L'inauguration du nouvel opéra de 2.040 places a eu lieu à la date symbolique du 98e anniversaire de la fondation de la république turque par Mustafa Kemal Atatürk.

Le Centre culturel Atatürk, situé place Taksim, a eu une histoire mouvementée. Ouvert en 1969, le Centre est presque aussitôt ravagé par un incendie avant sa réouverture en 1978. Il devient alors le pôle de la vie culturelle d'Istanbul, mais doit fermer en 2008 pour des travaux de restauration qui n'auront jamais lieu.

M. Erdogan avait déclaré, lorsqu'il avait lancé le nouveau projet en 2017, que le nouveau bâtiment d'avant-garde donnerait une nouvelle vie à la place Taksim, qui avait été le lieu de rassemblement phare des manifestants protestant contre le gouvernement islamo-conservateur en 2013.

Les opposants au projet de démolition du Centre culturel Atatürk avaient déploré la destruction d'un édifice qu'ils considéraient comme un symbole de la République et de ses valeurs.

En mai, le président Erdogan avait inauguré la première mosquée sur la place Taksim, consacrant ainsi une transformation du paysage urbain dans le quartier.

Bien que la Turquie soit un pays à majorité musulmane, la construction de la mosquée a été critiquée lorsqu'elle a commencé en 2017, certains opposants accusant M. Erdogan de vouloir "islamiser" la société.

L'architecte du nouveau bâtiment de l'opéra, Murat Tabanlioglu, est le fils de Hayati Tabanlioglu, l'architecte qui avait conçu l'édifice de l'ancien Centre culturel Atatürk, signe que le gouvernement tient à montrer qu'il ne foule pas aux pieds le passé.

La façade moderne recouverte de verre du nouvel édifice est aussi semblable à celle de l'ancien.

Le nouveau complexe de 95.000 m2 abrite l'opéra, des salles de théâtre, une bibliothèque de deux étages, un centre culturel pour les enfants, des salles de cinéma et de concert, des lieux d'exposition, des cafés et des restaurants.

Le London Philharmonic Orchestra doit se produire dimanche au nouveau Centre, montrant que la musique occidentale figure au programme. (AFP, 30 octobre 2021)


Forces armées/Armed Forces


Le Niger va acheter du matériel militaire dont des drones à la Turquie

 

Le Niger, qui combat depuis des années les jihadistes, va acheter du matériel militaire à la Turquie, dont des drones, des avions et des véhicules blindés, ont indiqué samedi les deux pays.

 

"Le président Recep Tayyip Erdogan a eu une conversation téléphonique avec le président du Niger Mohammed Bazoum (...) Le président Erdogan a déclaré que le drone armé TB2, l'avion de formation Hurkus et les véhicules blindés qui seront achetés par le Niger à la Turquie augmenteront les capacités des forces militaires et de sécurité de ce pays", selon un communiqué de la Radio et Télévision de Turquie (TRT) dont une copie a été transmise samedi à la presse locale par la présidence nigérienne.

 

Une source proche de la présidence nigérienne a "confirmé" samedi à l'AFP "l'entretien qui a eu lieu cette semaine au téléphone entre les présidents Recep Tayyip Erdogan et Mohammed Bazoum".

 

Les deux présidents ont évoqué "les prochains achats par le Niger de drones, d'avions militaires ainsi que des blindés turcs", selon cette source.

 

Selon le communiqué de la TRT, le président Erdogan "a exprimé ses condoléances" pour les personnes tuées mardi dernier "dans les attaques armées" dans l'ouest nigérien et "précisé que la Turquie soutenait les efforts du Niger pour lutter contre le terrorisme".

 

Le président Erdogan "s'est dit convaincu que le Niger poursuivra son étroite coopération dans la lutte contre l'organisation terroriste guléniste (FETO)", bête noire du régime turc, relève par ailleurs le communiqué de la TRT.

 

Le 16 novembre, 20 civils ont été tués dans une attaque de jihadistes présumés dans le campement de Bakorat dans la région de Tahoua (ouest du Niger), près du Mali, selon le ministère nigérien de l'Intérieur.

 

Début novembre 2021, au moins 69 villageois, dont le maire de la commune de Banibangou, ont été tués par des jihadistes présumés dans la région de Tillabéri (ouest) également proche du Mali.

 

Tillabéri - dans la zone dite des trois frontières (Burkina Faso-Mali-Niger) - et Tahoua, deux régions immenses et instables, sont le théâtre depuis 2017 d'actions meurtrières de groupes armés liés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI).

 

De plus en plus présentes au Niger, les entreprises turques ont décroché plusieurs contrats dont un de 152 millions d'euros pour moderniser l'aéroport de Niamey, un autre de 50 millions d'euros pour un hôtel de standing ou celui de 38 millions d'euros pour le nouveau siège du ministère nigérien de Finances, au coeur de la capitale.

 

En 2019, la Turquie a construit un hôpital de 100 millions d'euros à Maradi (centre-sud), troisième ville du pays, proche du Nigeria. (AFP, 20 nov 2021)


Deux organisations denoncent l'exportation des avions A400M vers la Turquie

Les organisations Vredesactie et CNAPD, soutenues par Amnesty International in België, lancent aujourd'hui (27 octobre) une procédure auprès du Conseil d’Etat contre le gouvernement flamand, qui exporte des armes vers la Turquie malgré les viols avérés et répétés de deux embargos des Nations unies par l’armée de l'air turque.

Depuis 2013, des entreprises belges d'armement fournissent des pièces pour les avions de transport militaire A400M notamment vendus à la Turquie. Cet avion joue un rôle central dans la fourniture, par la Turquie, d'armes et de mercenaires pour les guerres en Libye et en Azerbaïdjan, en violation des embargos internationaux imposés à ces pays. Un rapport du groupe d'experts des Nations unies publié en début d'année fait ainsi notamment état de 34 vols d'A400M turcs vers la Libye.

Les entreprises d'armement belges Asco Industries, Sabca, Sonaca et Safran Aero Boosters produisent des pièces du moteur, des ailes et du train d'atterrissage des A400M turcs. Vu les preuves qui se succèdent soulignant le viol des embargos internationaux sur les armes, le fait que les entreprises d'armement belges continuent à armer la Turquie est non seulement immoral mais aussi illégal.

En continuant à autoriser la fourniture de cette technologie militaire à la Turquie, le gouvernement flamand agit en violation du décret flamand sur le commerce des armes. Si le gouvernement flamand ne veut pas se conformer à sa propre réglementation et respecter les embargos des Nations unies, nous n'avons pas d'autre choix que de lancer cette procédure au Conseil d’Etat afin de viser la fin de ces exportations.

70 % de l’usage final des armes flamandes ne sont pas contrôlés

Par cette procédure, Vredesactie et la CNAPD dénoncent donc également le manque de contrôle sur l'utilisation finale des exportations d'armes flamandes et belges. Officiellement, les entreprises d'armement flamandes ne fournissent pas d'armes à la Turquie, mais bien à une industrie de l'armement espagnole où les pièces belges sont assemblées et exportées vers la Turquie. Le gouvernement flamand accorde des licences d'exportation d'armes sans jamais avoir pris en considération, malgré l’obligation qui lui incombe, l'utilisateur final réel.

Ce n'est pas une exception. Des recherches menées par l'Institut flamand pour la paix montrent que dans 70 % des exportations d'armes flamandes, l'utilisation finale n'est pas vérifiée. Le gouvernement flamand choisit d'exporter des armes sans connaître l'utilisateur final réel. Ainsi, la technologie flamande en matière d'armement aboutit dans des zones de guerre et est utilisée pour des violations du droit international ou des droits humains. Les considérations sur la sécurité, la paix et les droits de humains sont oubliées au profit des seules considérations économiques.

Contacts presse: FR: Samuel Legros – samuel.legros@cnapd.be – 0484 64 57 92

Moscou critique l'usage d'un drone militaire turc en Ukraine

La Russie s'est indignée mercredi de l'emploi par les forces de Kiev d'un drone d'attaque de fabrication turque contre les séparatistes prorusses de l'Est de l'Ukraine, dénonçant un risque pour la stabilité sur le front.

L'armée ukrainienne a publié mardi soir une vidéo montrant un tir sur une cible au sol depuis les airs. L'explosion déclenche une panache de fumée tandis que des individus sont visibles en train de courir autour du site.

Selon Kiev, il s'agit "de la première utilisation de combat" d'un drone Bayraktar TB2, un engin de conception turque qui sert également de moyen de reconnaissance.

L'armée ukrainienne affirme avoir détruit grâce à ce tir un canon Howitzer D-30 des rebelles prorusses, en riposte, selon Kiev, à des tirs de cette batterie d'artillerie ayant fait un mort et un blessé parmi les soldats ukrainiens.

Mercredi, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a affirmé que la Russie vérifiait, y compris avec les autorités séparatistes, les affirmations ukrainiennes.

"Aucune victime en lien avec l'usage de (drone) Bayraktar n'a été établie mais cette histoire doit faire réfléchir ceux qui écoutent les caprices de Kiev disant qu'il faut l'intégrer à l'Otan", a ajouté M. Lavrov lors d'une conférence de presse.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a lui estimé que la livraison de telles armes à Kiev pouvait mener à "une déstabilisation de la situation" sur le front, tout en soulignant que Moscou entretenait de "bonnes relations" avec Ankara.

Ces dernières années, la Turquie a livré plusieurs drones militaires à l'Ukraine, un domaine dans lequel Ankara veut devenir l'un des principaux producteurs mondiaux. Kiev a même annoncé début octobre la construction sur son territoire d'une usine de drones turcs.

Cette coopération militaire irrite Moscou, qui entretient avec la Turquie des relations solides, notamment commerciales, tout en étant en concurrence avec elle dans plusieurs régions du globe.

L'Ukraine utilise des drones Bayraktar TB2, modèle phare de Baykar qui a été employé dans les conflits en Syrie, en Libye et au Nagorny Karabakh. Selon des médias, Kiev prévoit d'en acheter au total une cinquantaine.

L'est de l'Ukraine est depuis 2014 en proie à une guerre qui a fait plus de 13.000 morts entre les forces de Kiev et des séparatistes prorusses, dont le Kremlin est considéré comme le parrain militaire malgré ses dénégations.

Mercredi, l'armée ukrainienne a accusé les séparatistes prorusses d'avoir procédé dans la journée à des tirs d'artillerie et d'avoir lancé une attaque au drone contre les positions ukrainiennes.

Un soldat ukrainien a été tué dans cette attaque, selon la même source.

Des accords de paix conclus en 2015 ont largement fait diminuer les violences, même si des échauffourées ont lieu périodiquement. (AFP, 27 octobre 2021)

US lawmakers urge Biden administration not to sell F-16 fighter jets to Turkey

11 lawmakers from the US House of Representatives, both Democrats and Republicans, have sent a letter to US President Joe Biden and Secretary of State Anthony Blinken and urged the Biden Administration to not sell F-16 fighter jets to Turkey amid recent reports of sale.

"While we are confident that Congress will stand together to block any such exports should these plans progress, the US cannot afford to transfer any advanced military equipment to the government of Turkey at this time," the joint letter of the lawmakers has read.

Expressing "a profound sense of concern" amid recent reports indicating that "Turkey may soon purchase 40 new Lockheed Martin F-16 lighter fets and 80 F-16 modernization kits from the US government", the lawmakers have stated the following in their letter:

'We cannot compromise our national security'

Following President [Recep Tayyip] Erdoğan's September announcement that Turkey will purchase an additional tranche of Russian S-400 missile defense systems, we cannot afford to compromise our national security by sending U.S. manufactured aircraft to a treaty ally which continues to behave like an adversary.

"As you know, the Trump Administration officially removed Turkey from its F-35 Joint Strike Fighter (FSJ) program after President Erdoğan executed Turkey's first purchase of Russian S-400 systems, a decision which prevented Turkey from compromising the F-35 system.

"With the backing of a bipartisan coalition of Members of Congress, this commonsense policy has continued under your Administration.

'It will continue threatening our allies'

As Turkey reportedly paid 1.4 billion US dollars to join the U.S.-led JSF program, President Erdoğan now seeks compensation in the form of cash, the planned F-35 shipment, new F-16 fighter jets, and modernization kits for its existing F-16 fleet. While we are confident that Congress will stand together to block any such exports should these plans progress, the US cannot afford to transfer any advanced military equipment to the government of Turkey at this time.

"As long as President Erdoğan advances his expansionist project in the Eastern Mediterranean, Turkey will continue to threaten our national security and the security of our closest allies in the region - Greece, Israel and Cyprus. We urge you to act in our national interest and for the sake of stability in the Eastern Mediterranean by refusing to reinforce Turkey's aging arsenal of fighter jets, and we look forward to receiving your response." (BIA, 27 October 2021)

CHP, HDP slam government over extended troop deployment in Iraq, Syria

The main opposition Republican People's Party (CHP) and the Peoples' Democratic Party (HDP) were the two parties that opposed the motion extending Turkey's troop deployment in Iraq and Syria in yesterday's (October 26) vote in the parliament.

The CHP supported a separate motion concerning the troops in Lebanon while its ally İYİ (Good) Party supported both motions.

"We don't want any of our soldiers and police officers to martyr in Syria," said CHP leader Kemal Kılıçdaroğlu, speaking at his party's group meeting ahead of the vote. "We'll bring peace to Syria, we'll make peace with all our neighbors."

Kılıçdaroğlu also questioned an article in the motion about "the presence of foreign armed forces in Turkey and their use according to principles determined by the president."

"Who are these foreign troops?.. Will you bring the Taliban? Who will come, the Americans, the Germans or the French?"

"The people's agenda"

HDP Co-Chair Pervin Buldan also addressed her party's parliamentary group yesterday.

"While poverty, unemployment ... and injustice in on the people's agenda, there are again war motions on the government's agenda," she remarked.

"You will never be able to cover up the great economic and social collapse you have caused with battle cries," Buldan said, adding that prolonged military operations will probably cause prices to release even further.

"The main reason for both poverty and unemployment is the money spent on war. While they are pointing at the Syria operation, they'll carry out the actual operation inside the country. They'll make the biggest raises," Buldan remarked.

Also addressing the opposition parties, Buldan said they shouldn't be a part of the government efforts to disrupt the peace in Syria. (BIA, 27 October 2021)

L'armée turque autorisée à reconduire ses opérations en Syrie et en Irak pour deux ans

Le Parlement turc a renouvelé mardi l'autorisation donnée au gouvernement de conduire des opérations militaires "transfrontalières" en Irak et en Syrie, contre le groupe jihadiste Etat islamique et toute organisation considérée par Ankara comme "terroriste", a constaté l'AFP.

Le mandat en cours, régulièrement renouvelé depuis 2013 pour un an, expire samedi 30 octobre.

L'armée turque intervient régulièrement en Irak, en Syrie et, depuis janvier 2020, en Libye pour soutenir le Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU, à la demande de ce dernier.

L'extension de deux ans de ses opérations chez les voisins syriens et irakiens a suscité de nombreuses questions de la part de l'opposition, qui s'est plainte de l'absence d'explications.

"Vous dites +Maintenant c'est deux ans+ et vous nous intimez de voter. Pourquoi?", a interrogé le chef du parti d'opposition CHP, Kemal Kilicdaroglu - qui n'a pas obtenu de réponse. Pour la première fois depuis 2013, son parti a voté contre la motion.

Le texte, soumis par le parti AKP du président Recep Tayyip Erdogan, souligne que "les risques et menaces posés à la sécurité nationale par les conflits en cours dans les régions proches des frontières méridionales de la Turquie ne font qu'augmenter".

Par conséquent, le pays prendra toutes les mesures nécessaires, dont la conduite "d'opérations transfrontalières".

En Irak, l'armée turque cible les rebelles kurdes du PKK (le Parti des travailleurs du Kurdistan), classé comme organisation "terroriste" en Turquie mais aussi par les Etats-Unis, le Canada et l'Union européenne notamment.

L'aviation turque bombarde régulièrement les bases du PKK dans les zones autonomes kurdes du Nord irakien.

En Syrie, elle est déployée depuis 2016 dans le nord-ouest du pays autour d'Afrine et dans la région d'Idleb, une des dernières poches échappant au contrôle de Damas.

Ankara a lancé, avec l'aide de supplétifs syriens, trois opérations d'envergure ces dernières années (2016-2017, en 2018 et en octobre 2019) le long de sa frontière, côté syrien, où vivent de nombreux Kurdes, pour chasser notamment les combattants des Unités de protection du peuple (YPG), principale milice kurde en Syrie, considérée par Ankara comme une émanation du PKK mais soutenue par les Etats-Unis.

En février 2020, une série d'attaques de drones a stoppé l'avancée des forces du régime de Damas dans la province d'Idleb, les empêchant de reprendre le contrôle de cette ultime poche rebelle. (AFP, 26 octobre 2021)


Affaires religieuses / Religious Affairs

Syrie: des manuels turcs avec des illustrations du prophète Mahomet retirés

 

Les autorités syriennes ont décidé de retirer dans une région sous contrôle turc du nord du pays des manuels religieux avec des illustrations représentant le prophète Mahomet, qui ont suscité la colère des habitants, a rapporté vendredi un responsable local.

 

Des habitants de la ville de Jarablos près de la frontière turque avaient brûlé jeudi toutes les copies du manuel qu'ils ont pu trouver. Dans d'autres régions contrôlées par Ankara, dont la ville d'Al-Bab, la population locale avait prévenu qu'elle organiserait des manifestations vendredi si les manuels n'étaient pas retirés.

 

Selon Jumaa Kazkaz, le plus haut responsable de l'Education à Al-Bab, la décision de retirer ces manuels de plusieurs écoles a été prise en consultation avec des représentants turcs.

 

Bien qu'elles ne soient pas spécifiquement interdites dans le Coran, de nombreux musulmans désapprouvent les représentations visuelles du prophète Mahomet, considérées comme une forme de blasphème.

 

Dans le manuel religieux, conçu spécifiquement pour les enfants vivant dans les régions syriennes sous contrôle turc, une image montre notamment un homme barbu, vêtu d'un pull rose et d'un pantalon bordeaux, s'agenouillant pour accueillir sa fille alors qu'elle descend d'un autobus scolaire.

 

"Le prophète reçoit sa fille Fatima", peut-on lire sur la même page, bien que la phrase ne soit pas explicitement associée à l'image.

 

La Turquie et ses alliés ont pris le contrôle de territoires en Syrie lors de plusieurs offensives militaires depuis 2016. (AFP, 26 nov 2021)

 Un homme condamné pour terrorisme en Belgique arrêté en Bulgarie

Un homme condamnée pour terrorisme en Belgique a été arrêté en Bulgarie alors qu'il entrait dans le pays via sa frontière avec la Turquie, ont annoncé jeudi les autorités bulgares.

Il a été interpellé mercredi au cours d'une opération spéciale menée par les services spéciaux et la police frontalière, a indiqué dans un communiqué le Parquet bulgare.

Selon ce communiqué, il était recherché "en lien avec une peine de 20 ans de prison pour terrorisme reçue d'un tribunal d'un pays européen" et une autre peine de neuf ans et cinq mois reçue en Turquie.

Contactés par l'AFP, les procureurs ont refusé de donner plus de détails.

Les médias bulgares ont présenté l'homme comme Yassine Lachiri, présumé proche d'Abdelhamid Abaaoud, le coordinateur des attentats du 13-Novembre à Paris en 2015.

Une source proche de l'enquête a confirmé à l'AFP qu'il s'agissait bien de M. Lachiri.

Un porte-parole du parquet fédéral belge a de son côté déclaré à l'AFP qu'une demande d'extradition était en préparation. "Une personne a été arrêtée dont nous demandons la remise", a-t-il indiqué à l'AFP.

Yassine Lachiri a été condamné en 2015 à 20 ans de prison par contumace par un tribunal de Bruxelles, dans le cadre du procès d'un réseau de recrutement jihadiste en Belgique.

Selon la presse belge, M. Lachiri possède aussi la nationalité marocaine et a été déchu de sa nationalité belge par contumace en 2020. (AFP, 11 nov 2021)

Socio-économique / Socio-economic

Nouvel effondrement de la monnaie turque qui enfonce le pays dans la crise

 

La monnaie turque qui multiplie les records à la baisse s'est de nouveau effondrée mardi à un niveau historiquement bas, à près de 13 livres pour un dollar, enfonçant encore un peu plus le pays dans la crise.

 

Dans l'après-midi, la monnaie turque avait même connu les enfers, perdant 15% et dépassant brièvement les 13,45 livres face au billet vert.

 

Il s'agit de la baisse quotidienne la plus violente depuis le 10 août 2018.

 

Ce nouveau record intervient au lendemain de déclarations du président Recep Tayyip Erdogan affirmant qu'il ne changerait pas sa politique monétaire et continuerait de "résister aux pressions" de ceux qui l'enjoignent à relever les taux d'intérêt.

 

Lundi soir, à la sortie d'une réunion du gouvernement, il avait même dénoncé un "complot" contre l'économie turque.

 

"Nous voyons bien le jeu de certains avec le taux de change, les devises, les taux d'intérêt, l'augmentation des prix", a-t-il lancé.

 

Ces nouvelles déclarations ont enfoncé encore un peu plus la monnaie, alors que le coût de la vie est difficilement soutenable pour une grande partie de la population qui essaie de sauvegarder le peu qu'elle a en or, afin de contrer l'inflation qui atteint, officiellement, près de 20% depuis le début de l'année.

 

Pour le salarié turc, le salaire minimum net est passé de 380 dollars en janvier à 224 dollars, mardi au taux du jour.

 

Jeudi dernier, la banque centrale avait de nouveau abaissé son taux directeur - pour la troisième fois en moins de deux mois - de 16% à 15%, comme le souhaitait le chef de l'Etat, qui continue d'exprimer son hostilité aux taux d'intérêt élevés, qu'il voit - contre toute orthodoxie financière - comme un frein à la croissance.

 

Pour Timothy Ash, analyste à BlueBay Asset Management, spécialiste de la Turquie, le président "Erdogan a perdu le contrôle. Zéro gouvernance, zéro crédibilité. Il n'y pas plus de Banque centrale aux commandes".

 

Le président Erdogan, dont la popularité est au plus bas après 19 ans au pouvoir, semble faire le pari de la croissance économique à tout prix en vue d'une éventuelle réélection en 2023.

 

- manque d'indépendance -

 

Mais sa politique monétaire très critiquée et le manque d'indépendance de la banque centrale font régulièrement chuter la monnaie qui atteint presque quotidiennement de nouveaux records à la baisse face au dollar, renchérissant le coût des importations.

 

"Il y a une raison pour laquelle les banques centrales sont indépendantes et voilà ce qui se passe lorsque le fossé est franchi. Une parfaite tempête monétaire, motivée par la politique, un mépris total pour l'inflation et pour les autres banques centrales adoptant une approche plus sensée", a commenté à Londres pour l'AFP Craig Erlam, analyste pour la plateforme d'investissements Oanda.

 

Pour lui, "il va falloir prendre des mesures drastiques pour changer les choses maintenant", sous peine de les voir "empirer et la pression devenir insupportable".

 

"Tant que je serai à ce poste, je continuerai mon combat contre les taux d'intérêt", avait pourtant réaffirmé le chef de l'Etat la semaine dernière devant le Parlement, invoquant même l'interdiction de l'usure dans le Coran, alors que certains économistes appelaient à relever le taux d'intérêt directeur.

 

La hausse des taux est l'un des principaux instruments permettant de lutter contre l'inflation.

 

Dans un communiqué, mardi soir, la Banque centrale de Turquie a défendu sa position, indiquant que "les taux de change sont déterminés par les conditions de l'offre et de la demande selon la dynamique du marché libre. La Banque centrale ne peut intervenir, sous certaines conditions, qu'en cas de volatilité excessive et sans viser une direction constante".

 

Elle dénonce enfin, "l'apparition, sur les marchés des changes, de formations de cours malsaines, irréalistes et complètement détachées des fondamentaux économiques".

 

Depuis 2019, Recep Tayyip Erdogan a limogé trois gouverneurs de la banque centrale qui s'opposaient à sa vision des choses, sapant la confiance des investisseurs. (AFP, 23 nov 2021)

 "On compte tout": les Turcs éprouvés par l'effondrement de leur monnaie

 

Sur le marché populaire d'Eminönü, près du grand bazar d'Istanbul, Naime sort son calepin: avec l'effondrement de la livre turque, les étiquettes valsent d'un jour à l'autre. "Je note les prix et je compte tout", confie la retraitée.

 

La monnaie nationale a passé jeudi pour la première fois de son histoire la barre des 11 livres pour un dollar. La livre turque, dont la dégringolade s'accélère, a vu sa valeur fondre d'un tiers face au billet vert depuis le début de l'année.

 

Et les économistes préviennent que ce n'est sûrement pas fini avec les choix baroques du président Recep Tayyip Erdogan, vent debout contre toute hausse des taux d'intérêt au risque d'une inflation galopante, déjà à près de 20% sur un an.

 

Jeudi, la Banque centrale a de nouveau abaissé le taux directeur d'un point à 15%, provoquant le plongeon immédiat de la monnaie.

 

"Je ne peux plus acheter ce que je veux. Quand je vais au marché, d'un jour à l'autre les prix changent", explique Naime.

 

Autrefois, dit-elle, elle pouvait aisément s'offrir des vacances avec sa famille.

 

"C'est fini tout ça, maintenant on arrive à peine à joindre les deux bouts."

 

- "nos salaires, c'est du vent" -

 

Abdullah Cici et son épouse, un autre couple de retraités, s'est infligé un long trajet jusqu'au bazar d'Eminönü en espérant payer moins cher.

 

"On a trois fois rien et on a dépensé 120 livres (9,5 euros)", se plaint l'homme de 75 ans, désignant le cabas de son épouse.

 

"On aurait besoin de beaucoup d'autres choses... Ils ont des salamis, des soudjouk (sorte de saucisse épicée) là-bas. Je les adore, mais je ne peux plus me les permettre", confie-t-il avec une nuance de regret en montrant l'épicerie de ses rêves.

 

"Les salaires, c'est du vent maintenant."

 

Hatice, son épouse, complète: "On achète par petites quantités, une livre au lieu d'un kilo".

 

Les prix flambent en Turquie depuis l'été dernier. Le chef de l'Etat a accusé les grandes enseignes de supermarchés.

 

Mais le salaire minimum net plafonne à 2.825 livres soit, au cours du jour, 224 euros. Et pour les observateurs, il est devenu impossible de vivre en famille avec cette somme dans les grandes villes.

 

Un pain vaut 2,5 livres et un kilo de viande hachée (la plus consommée), 90 livres. Les cinq litres d'huile ont dépassé les 100 livres.

 

Le taux de chômage, dans ce pays de 83 millions d'habitants, atteignait officiellement 11,5 % en septembre mais nombre de Turcs trouvent à s'employer dans le secteur informel, agriculture ou construction.

 

Au bazar, les vendeurs s'époumonent en criant que, chez eux, "il n'y a pas d'augmentation".

 

Feriye est venue acheter un manteau à son mari en espérant tomber sur une affaire, faute de pouvoir fréquenter les centres commerciaux qui ont fleuri partout en ville.

 

"J'ai une pension de 2.600 livres (200 euros). Comment voulez vous que je paye un manteau 1.600 (120 euros)?" demande-t-elle. "Je ne sais pas si je vais trouver quelque chose d'abordable ici."

 

Sur le pont de Galata qui enjambe la Corne d'Or, Hafzullah Canbay a lancé sa canne à pêche en attendant de prendre son service comme chauffeur de minibus.

Pour lui, les politiques actuelles ne font qu'enrichir les riches et appauvrir les plus pauvres.

 

"Ne me demandez pas quelle est la solution. Je vais vous dire clairement: je n'attends rien des politiques, quels qu'ils soient."

 

"Ne me demandez pas non plus si j'ai encore de l'espoir. Je n'en ai plus. Je ne vois aucune éclaircie", dit-il.

 

L'homme a même renoncé aux pique-niques avec ses enfants le weekend. "Ce n'est plus possible, on doit vivre en comptant tout. Voilà où on en est." (AFP, 19 nov 2021)


La livre en chute libre après la baisse du taux directeur

 

La monnaie turque a franchi pour la première fois jeudi les 11 livres pour un dollar, un plus bas historique après une nouvelle baisse du taux d'intérêt directeur de la banque centrale voulue par le président Recep Tayyip Erdogan.

 

La monnaie locale, qui a déjà vu sa valeur fondre d'un tiers face au billet vert depuis le début de l'année, s'échangeait à 14H00 GMT à 11,10 livres pour un dollar, en chute de près de 4,5% sur la séance. Un dollar s'échangeait à 8,3 livres turques début septembre.

 

Cette nouvelle baisse du taux directeur - la troisième en moins de deux mois -, de 16% à 15%, a suscité de vives réactions en Turquie et parmi les observateurs, alors que l'inflation officielle frôle les 20% sur un an, rendant le coût de la vie difficilement soutenable pour une grande partie de la population.

 

Mais le président Erdogan continue d'exprimer son hostilité aux taux d'intérêt élevés, qu'il voit comme un frein à la croissance.

 

Cette décision est "ridicule" et "vraiment dangereuse pour la livre et pour la Turquie", a jugé Timothy Ash, analyste à BlueBay Asset Management, spécialiste de la Turquie.

 

"Les marchés ne prennent clairement plus au sérieux la BCRT [Banque centrale de Turquie], elle a perdu le peu de crédibilité qui lui restait. Erdogan mène la danse", a réagi Fawad Razaqzada, analyste chez ThinkMarkets.

 

- "84 millions à souffrir" -

 

Le président Erdogan, dont la popularité est au plus bas après 19 ans au pouvoir, semble faire le pari de la croissance économique à tout prix en vue d'une éventuelle réélection en 2023.

 

Mais sa politique monétaire très critiquée et le manque d'indépendance de la Banque centrale font chuter la livre turque, qui atteint presque quotidiennement de nouveaux records à la baisse face au dollar, renchérissant le coût des importations.

 

"Tant que je serai à ce poste, je continuerai mon combat contre les taux d'intérêt", a réaffirmé mercredi le président turc devant le Parlement, invoquant même l'interdiction de l'usure dans le Coran, alors que certains économistes appelaient à relever le taux d'intérêt directeur.

 

A rebours des théories économiques classiques, le chef de l'Etat soutient que relever les taux alimente la hausse des prix.

 

La hausse des taux est pourtant l'un des principaux instruments permettant de lutter contre l'inflation qui est, en Turquie, l'une des plus élevées du monde.

 

"Erdogan ARRÊTE maintenant!", a tweeté jeudi le chef du parti d'opposition CHP, Kemal Kilicdaroglu, apppelant à la tenue d'élections anticipées.

 

"Le directeur de la Banque centrale Erdogan a conduit le pays à la catastrophe. Nous sommes 84 millions à souffrir", avait-il déjà déploré mercredi.

 

"La volatilité actuelle de la livre turque, encouragée par les inquiétudes liées à la politique monétaire, ne risque pas d'aider à stabiliser les prix", a relevé Kelly Roger, économiste de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD).

 

La Banque centrale turque avait déjà abaissé de deux points son taux en octobre, et d'un point fin septembre, provoquant à chaque fois un nouveau plongeon de la monnaie locale.

 

Le président Erdogan a limogé trois gouverneurs de la Banque centrale depuis 2019, sapant la confiance des investisseurs.

 

En octobre, le président a également limogé deux gouverneurs adjoints de la Banque et un membre du comité de politique monétaire. L'un deux avait été le seul à voter contre la baisse du taux directeur en septembre, selon des informations de presse. (AFP, 18 nov 2021)


"C'est le pire métier": à Istanbul, deux cents kilos à même le dos

La ruelle est plongée dans le noir. Un camion stationne, la remorque pleine d'énormes ballots de tissus. Six hommes patientent en file indienne, dont Bayram Yildiz, prêt à charger sur son dos un paquet que trois hommes peinent à soulever.

Bayram, 1m85 pour 105 kilos, est un "hamal", un porteur. Dans ce quartier de grossistes situé à deux rues du Grand bazar d'Istanbul, ils sont plusieurs centaines, dès l'aube, à charger et décharger des camions et grimper dans d'étroites cages d'escaliers, le dos parfois courbé sous plus de 100 kilos de marchandises.

"Je suis mi-Hercule mi-Rambo", sourit Bayram, 40 ans, qui affirme porter jusqu'à 200 kilos. Le père de famille, qui perpétue ce métier ancestral depuis vingt ans, dit gagner "200, 300 livres" par jour (entre 18 et 27 euros), parfois plus.

Derrière lui, un homme avance au ralenti. De profil, seules ses jambes sont visibles. Son visage, son ventre et ses bras ont disparu sous l'énorme ballot blanc qu'il transporte.

"C'est le pire métier, mais il n'y a rien d'autre", lâche Osman, porteur depuis trente-cinq ans.

Dans le quartier, où se vendent vêtements, tissus ou rideaux en gros, tout ou presque se transporte à dos d'hommes. Des diables à roulettes sont visibles çà et là, mais ils sont peu pratiques pour monter dans les étages, font valoir les porteurs.

Pour répartir le poids des charges et les stabiliser, ils enfilent des selles de portage à bretelles faites de paille, de cuir et de tissus, semblables à celles utilisées par les porteurs de l'Empire ottoman.

A l'époque, beaucoup étaient Arméniens. Aujourd'hui, le métier - souvent transmis de père en fils - est tenu par des hommes majoritairement kurdes, originaires des provinces de Malatya et Adiyaman, situées dans le sud-est de la Turquie.

"Les [porteurs] de Malatya et Adiyaman ont su créer une confiance" avec les commerçants "à une époque où il n'y avait pas de téléphones portables" et où tout reposait sur l'oral et le bouche-à-oreille, explique l'historien Necdet Sakaoglu.

Selon lui, c'est au début du 19e siècle, sous le sultan réformiste Mahmoud II (1808-1839), qu'Istanbul - alors Constantinople - a compté le plus grand nombre de porteurs.

Mais aujourd'hui encore, dans ces ruelles grouillantes de la vieille ville où les ascenseurs sont rares, "les porteurs sont une nécessité", juge-t-il.

- "Ce métier est fini" -

La plupart des porteurs travaillent en escouades, sous l'autorité d'un chef. C'est lui qui assure la coordination avec les commerçants et distribue la paie à la fin de la journée. Chaque escouade contrôle un micro-quartier.

"Si j'essaie d'y aller, ils ne me laisseront pas. C'est leur quartier", explique pudiquement Mehmet Toktas, porteur indépendant, au sujet des rues voisines de la sienne.

Depuis trente ans, le presque quinquagénaire, physique de lutteur, monte et descend six jours sur sept, paquets sur le dos, les marches d'un seul et même immeuble de sept étages où s'entassent 120 grossistes en textile.

"Ici, nous étions quatre, cinq personnes. Les plus âgés sont partis, je suis le seul à être resté", confie-t-il, debout sous un néon qui éclaire d'une lumière blafarde le couloir du rez-de-chaussée où il passe une partie de ses journées.

"A l'époque, ça payait bien, on gagnait plus que le salaire minimum [moins de 320 euros brut mensuels]. Mais maintenant, avec la quantité de travail qui diminue, ça ne rapporte plus autant", regrette le père de quatre enfants.

Sans assurance ni sécurité sociale, Mehmet Toktas, qui dit gagner entre 150 et 200 livres (13 et 18 euros) par jour, tâche de préserver son dos pour travailler jusqu'à 60 ans. "Tous ceux qui sont plus vieux que moi se sont fait opérer des genoux ou du dos", assure-t-il.

Dans le quartier, des porteurs ont l'allure de vieillards, cheveux blancs et jambes sèches comme des échalas. Certains travaillent jusqu'à 70 ans, malgré les hernies et les genoux abîmés.

Mais pour les grossistes du quartier, les porteurs sont précieux : "Ils sont un maillon auquel on ne peut pas renoncer", dit Kamil Beldek, derrière le comptoir de sa boutique microscopique. "Pour nous ce qu'ils font semble très difficile, mais pour eux c'est facile."

Mehmet Toktas se sent utile, mais "ce métier est fini", croit-il. Les étages supérieurs de son immeuble "sont tous vides", certains grossistes ayant préféré déménager loin du centre. "Dans 10, 15 ans, ce travail n'existera plus." (AFP, Remi Banet, 11 nov 2021)

Un immeuble s'effondre à Malatya, 21 personnes en réchappent

Vingt-et-une personnes ont survécu mardi à l'effondrement d'un immeuble à Malatya, dans l'est de la Turquie, aucune victime n'étant à déplorer au terme des opérations de recherche.

"Les opérations de recherche et de secours dans le bâtiment effondré de Malatya ont pris fin. Dieu merci, il n'y a aucune victime", a tweeté tôt mercredi le ministre turc de l'Intérieur Suleyman Soylu.

Peu avant, le vice-ministre turc de l'Intérieur Ismail Catakli, dépêché sur place, avait indiqué à la presse que treize personnes avaient été extraites vivantes des décombres par les secouristes et que huit autres étaient parvenues à s'en extraire par elles-mêmes.

Cinq des personnes secourues étaient toujours hospitalisées dans la nuit de mardi à mercredi, sans que leur pronostic vital ne soit engagé, a précisé le gouverneur de la province de Malatya, Aydin Barus.

M. Barus avait indiqué plus tôt dans la soirée que deux des personnes extraites des décombres avaient été hospitalisées en soins intensifs.

Une caméra de vidéosurveillance a enregistré l'impressionnante scène, survenue peu avant 17H00 heure locale (14H00 GMT) dans une rue animée du centre de Malatya: un petit immeuble, soudain, s'effondre, dégageant un immense nuage de poussière. Une voiture stationnée devant le bâtiment démarre en trombe, tandis que des passants accourent comme pour venir en aide aux personnes prises au piège sous les décombres.

Un témoin oculaire a rapporté à la chaîne Haberturk avoir entendu "d'abord un craquement" avant que l'immeuble ne s'écroule. "On aurait dit le jour du Jugement dernier."

Plus de 260 secouristes ont été dépêchés sur place, selon l'Agence gouvernementale de gestion des catastrophes naturelles (Afad), et l'immeuble effondré était éclairé jusque dans la nuit pour permettre la poursuite des opérations.

Le gouverneur de la province de Malatya avait demandé en début de soirée à la population et aux journalistes de se tenir à distance du site du désastre, afin de permettre aux secouristes de capter tout potentiel signe de vie sous l'amas de béton et de métal.

Les causes de l'effondrement restent à préciser mais des travaux étaient en cours dans l'immeuble, ont rapporté les médias et responsables locaux.

Le gouverneur de la province de Malatya a affirmé que l'effondrement s'était "produit à cause de cela".

Quatre personnes - le propriétaire de l'immeuble et trois personnes ayant effectué des travaux - ont été placées en garde à vue, a annoncé mardi soir le bureau du procureur de Malatya dans un communiqué.

Malatya est une ville de 450.000 habitants située à 500 kilomètres à vol d'oiseau à l'est de la capitale, Ankara.

L'immeuble, situé dans le centre-ville, comportait un étage et abritait divers commerces dont un restaurant et un café, a indiqué à l'AFP Enver Kiraz, le président de la branche locale du parti d'opposition CHP. (AFP, 10 nov 2021)

COVID-19 in Turkey: 197 deaths, 24,898 cases in a day

The Ministry of Health has announced that over 356 thousand tests were conducted, 24,898 people were diagnosed with the novel coronavirus (COVID-19) and 197 people died of the disease in Turkey in the last 24 hours.

İstanbul - BIA News Desk 12 November 20

The Ministry of Health announced the latest figures on the novel coronavirus (COVID-19) outbreak in Turkey yesterday (November 11).

While the daily number of new cases has been announced as 24,898, 197 people have lost their lives due to COVID-19 in Turkey in the last 24 hours. While 24,360 people have recovered in a day, the number of tests conducted in the last 24 hours has been announced as 356,004.

Click here for all COVID-19 updates

163,056 doses administered in a day

As of 7 pm on November 11, 163,056 vaccine doses, either Sinovac or Pfizer/BioNTech, were administered in Turkey in the last 24 hours.

According to the vaccination data shared by Turkey's Health Ministry, while 55,757,564 people have been vaccinated with the first dose in Turkey so far, 49,472,726 have received the second dose and 11,546,753 people have been given the third dose. Taken together, the total number of vaccine doses administered so far is 118,029,902 in Turkey.

While 89.83 percent of Turkey's population over the age of 18 has been vaccinated with the first dose, this rate is 79.70 percent for the second dose.

Click here for all COVID-19 vaccination updates

Global death toll has topped 5 million

Since December 2019, the novel coronavirus (COVID-19) pandemic has claimed over 5 million lives in 191 countries and regions.

Over 251.9 million cases have been reported worldwide, according to figures compiled by the US' Johns Hopkins University.

Over 7 billion doses in the world

According to the figures shared by the World Health Organization (WHO), 7,160,396,495 doses of novel coronavirus (COVID-19) vaccines were administered across the world as of November 10, 2021.

Over 28,000 workers killed in occupational homicides during AKP's rule

At least 28,380 workers have lost their lives in occupational homicides since the Justice and Development Party (AKP) took power in November 2002, according to a new report from the Health and Safety Labor Watch (İSİG).

The İSİG pointed out many incidents of mass worker deaths in the last 19 years, including the 2014 Soma mine explosion, the deaths during the construction of the İstanbul Airport and the 2011 explosion in an organized industrial zone in the capital city of Ankara.

"The prevailing situation in our country is the existence of an occupational homicide regime," said the İSİG.

"Injustice and impunity after occupational homicides became a rule. Those who are principally responsible could not be brought to the court and those who are secondarily responsible were given short-term prison sentences," it said.

Occupational diseases

Worker deaths related to occupational diseases were five to six times higher than the number of occupational homicides, according to the report.

"Between four and 12 new cases of occupational diseases are expected for every thousand workers annually. In other words, approximately between 120,000 and 360,000 workers are diagnosed with an occupational every year.

"However, the SGK [Social Security Institution] has found about 500 cases of occupational diseases and announced five to 20 deaths related to occupational diseases annually. The state concealed occupational diseases."

Child workers

"The state didn't even comply with its own laws, working children haven't been protected. Aprt from being employed in banned sectors, children below the age of 15 are also employed," İSİG noted.

It further said that 60 to 70 child workers have lost their lives annually in the past two decades. (BIA, 2 November 2021)

Fermiers turcs contre Ferrero: la noisette de la discorde

A perte de vue, les noisetiers déroulent leurs feuilles à peine roussies en ce début d'automne. Mais sous les frondaisons humides, la colère gronde contre le géant de la pâte à tartiner.

Les producteurs de noisettes de Turquie, premier exportateur mondial, dénoncent la mainmise sur leurs récoltes de l'italien Ferrero, accusé de casser les prix.

"Ils ont le monopole, donc les mains libres. Mais ils achètent encore plus bas que l'an dernier. Cette année, je ne leur vendrai rien", prévient Aydin Simsek, 43 ans, surveillant du coin de l'oeil la douzaine de ramasseurs kurdes accroupis qui enfournent à pleines poignées les noisettes dans de grands sacs de toile.

Emmitouflée dans son épais gilet et son châle fleuri, Serife Koyu passe ainsi une douzaine d'heures par jour à Akyazi (nord-est), à genoux dans les feuillages malgré sa grossesse déjà bien visible.

Une journée de travail payée 12 euros pour cette femme venue en famille de Diyarbakir (sud-est) pour les six semaines de récolte.

Pour Mehmet Sirin, 25 ans, la capuche relevée sur sa casquette pour se garder de la bruine, "c'est de l'exploitation: les noisettes nous reviennent sous forme de Nutella, mais nous, on en tire bien moins de profit qu'eux".

"Une injustice pure", ajoute-t-il en se remettant à l'ouvrage.
 Selon la FAO, le Fonds pour l'agriculture des Nations unies, la Turquie assure environ 70% de la production mondiale et 82% des exportations, très loin devant l'Italie (20%) et quelques pays qui se partagent les miettes, dont l'Azerbaïdjan, la Géorgie et l'Iran.

Sur les 600 à 700.000 tonnes de noisettes ramassées, environ 300.000 partent à l'export: "Comment se fait-il que seuls les étrangers en tirent profit?" s'insurge le président de la chambre de commerce d'Istanbul, Omer Demir.

"Bon sang, ils nous les achètent 22 à 23 livres [environ 2 euros] le kilo et les revendent 23 dollars [20 euros]: comment on en arrive là? Il faut leur barrer la route."

Surtout qu'en fournissant outils et engrais aux paysans et en pré-payant leur récolte à un prix fixé à l'avance, les principaux grossistes, comme ceux qui fournissent le groupe italien, "ne laissent aucune chance aux autres", regrette-t-il.

Car c'est vrai, personne ne peut s'aligner. Cabbar Saka le reconnaît, il n'a pas eu le choix: "Que pouvais-je faire? j'avais besoin d'argent pour le mariage de ma fille... J'ai vendu mes 1.600 kg de noisettes au grossiste".

Il a reçu l'argent tout de suite quand le Bureau agricole (TMO, l'autorité publique de régulation) paye lui à tempérament.

- "Pas à ce prix" -

Le district d'Akyazi compte 5.500 producteurs déclarés. Devant les maisons, la récolte sèche en plein air sur des bâches, quelques jours pas plus, en surveillant constamment le ciel pour éviter les pluies.

"Ferrero et les grands acteurs du marché tirent les prix à la baisse", dénonce Sener Bayraktar, le président de la Chambre de commerce locale, qui accuse le géant italien de gonfler les estimations de récoltes pour peser sur les cours.

"Mais la crainte des producteurs, s'ils se plaignent, c'est de ne plus pouvoir vendre", relève-t-il.

"Ferrero a mis en place un système qui ne laisse aucune chance" aux acteurs locaux, assure M. Bayraktar, qui appelle les autorités à soutenir plus franchement les acteurs indépendants et ces derniers à relever leurs prix, pour inciter les producteurs à leur réserver leurs noisettes.

Sollicité par l'AFP, le géant italien se défend: "Nous n'achetons pas directement aux producteurs, nous passons par un réseau d'acheteurs et de fournisseurs spécialisés (...) en respectant les lois du marché et sa dynamique", explique un porte-parole du siège, qui rappelle que Ferrero est présent en Turquie depuis plus de 35 ans.

L'approvisionnement turc en matière première étant indispensable à la production du Nutella et des rochers, le groupe a créé en 2014 une filiale locale, Ferrero Findik (noisettes, en turc) qui gère six usines de traitement (lavage, décoquillage et torréfaction) et un site de production de Nutella.

En 2014, le groupe a aussi racheté le roi de la noisette, Oltan, ce qui a fini de lui assurer le contrôle du marché et des cours.

Pour soutenir les producteurs de noisettes - 76.500 enregistrés - le ministère de l'Agriculture les pousse à se lancer eux-mêmes dans la transformation du produit au lieu de vendre seulement leur matière première, ce qui leur assurerait un meilleur revenu.

L'an dernier, Aydin Simsek avait vendu toute sa récolte à Ferrero. Cette année, il prévoit de la réserver intégralement, 15 tonnes espère-t-il, au TMO. "Quand Ferrero agira de bonne foi, je serai ravi moi aussi de manger du Nutella. Mais pas à ce prix." (AFP, 26 octobre 2021)



Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

 

Elu président d'Interpol, le général émirati Raisi sous le feu des projecteurs

 

Le nouveau président d'Interpol a eu une vie riche en succès et en récompenses, mais rien n'a suscité autant de controverse que sa nomination à la tête de l'organisation de coopération policière, qui a été accompagnée d'accusations de torture.

 

Le général émirati Ahmed Nasser Al-Raisi est toujours apparu comme le favori face à la Tchèque Sarka Havrankova, seule autre candidate pour la présidence d'Interpol. Il a été élu jeudi par les Etats membres avec une majorité des deux tiers (68,9%).

 

Ce n'est pas le seul succès de cet homme devenu chef des forces de sécurité des Emirats arabes unis en 2015, et qui a occupé plusieurs postes de haut rang au sein de la police notamment celui de directeur général des opérations centrales à Abou Dhabi.

 

Le site internet du général Raisi montre un homme arborant un large sourire, portant souvent un uniforme avec des décorations ou la longue robe traditionnelle, recevant des médailles et des trophées de Gambie, d'Arabie saoudite, de Colombie ou d'Italie.

 

M. Raisi, qui a rejoint les rangs de la police de son pays en 1980, était membre du comité exécutif d'Interpol. Il est titulaire d'un doctorat de la London Metropolitan University et a participé à des

avancées technologiques telle que la reconnaissance faciale aux Emirats.

 

Si M. Raisi est sans doute très connu dans les cercles de la police, son accession au poste symbolique de président d'Interpol l'a propulsé sous le feu des projecteurs du monde entier.

 

En octobre 2020, dix-neuf ONG, dont Human Rights Watch (HRW), s'inquiétaient déjà du choix possible du général émirati, "membre d'un appareil sécuritaire qui prend systématiquement pour cible l'opposition pacifique".

 

En parallèle, plusieurs plaintes pour "torture" contre M. Al-Raisi ont été déposées ces derniers mois en France, où siège l'organisation, et en Turquie, pays hôte de l'Assemblée générale.

 

Un des plaignants, le ressortissant britannique Matthew Hedges, a raconté avoir été détenu et torturé entre mai et novembre 2018 aux Emirats arabes unis, après avoir été arrêté pour de fausses accusations d'espionnage lors d'un voyage d'études.

 

L'ONG Gulf Centre for Human rights (GCHR) accuse dans l'une de ces plaintes le général émirati d'"actes de torture et de barbarie" contre l'opposant Ahmed Mansour.

 

- "Principe fondamental" -

 

Ces plaintes n'ont abouti à aucune poursuite contre M. Raisi qui a riposté dans la foulée de sa victoire.

 

"Je continuerai à réaffirmer un principe fondamental de notre profession, que les abus ou mauvais traitements de la police, de toute nature, sont odieux et intolérables", a-t-il déclaré dans un communiqué.

 

Le général a ajouté qu'il travaillerait "à empêcher toute influence inappropriée qui saperait ou compromettrait la mission essentielle d'Interpol".

 

Selon un rapport britannique publié en mars, les Emirats arabes unis ont détourné le système des notices rouges - les avis de recherche internationaux - pour faire pression sur des opposants. D'autres pays sont accusés d'en faire de même.

 

Selon Edward Lemon, professeur assistant spécialisé dans la répression transnationale à l'Université Texas A&M, les Emirats arabes unis ont fait un don de 54 millions de dollars (48 millions d'euros) à Interpol en 2017, et d'environ 10 millions d'euros en 2019.

 

L'élection de Raisi a été immédiatement saluée par Anwar Gargash, conseiller du président émirati et ancien minsitre d'Etat chargé des Affaires étrangères.

 

"La campagne organisée de diffamation [contre M. Al-Raisi] a été écrasée sur le rocher de la vérité", s'est-il félicité.

 

M. Raisi a déclaré être "entièrement dévoué à rendre les communautés plus sûres".

 

"Au cours des 40 dernières années, d'étudiant policier à aujourd'hui en tant que président d'Interpol, ce principe simple m'a porté et guidé" a-t-il affirmé. (AFP, 25 nov 2021)

CEDH: la Turquie condamnée pour des purges massives dans la magistrature en 2016

 

Cinq ans après le coup d'Etat manqué de 2016, suivi d'une purge massive dans l'administration, l'armée ou les milieux intellectuels turcs, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné mardi la Turquie pour la détention provisoire "arbitraire" de 427 magistrats.

 

Dans cette énième affaire portée devant la Cour depuis ces purges, les sept juges européens chargés de statuer sur ce dossier ont considéré, à l'unanimité, qu'Ankara avait violé le "droit à la liberté" des 427 magistrats, garanti par la Convention européenne des droits de l'Homme.

 

Ces détentions provisoires, ont-ils relevé, n'avaient pas été décidées "conformément à une procédure prévue par la loi" et n'étaient pas "strictement requises par les exigences de la situation".

 

Le CEDH a rappelé que "les exigences de sécurité juridique" étaient "encore plus importantes" s'agissant d'atteintes à l'indépendance des magistrats "compte tenu de l'importance du pouvoir judiciaire dans un État démocratique".

 

Ces juges et procureurs turcs, qui exerçaient dans de nombreuses juridictions, y compris la Cour de cassation et la Cour administrative suprême, avaient été arrêtés et placés en détention pour "suspicion d'appartenance au FETO", détaille la CEDH dans un communiqué.

 

Dans la terminologie des autorités turques, FETO est l'acronyme qui désigne l'"Organisation terroriste des partisans de Fethullah" Gülen, accusé d'avoir ourdi la tentative de putsch.

 

La Cour a condamné Ankara à verser 5.000 euros à chacun des magistrats pour dommage moral.

 

-Des milliers d'opposants arrêtés-

 

Le putsch manqué du 15 juillet 2016 avait été suivi de purges d'une ampleur sans précédent contre les partisans présumés de Fethullah Gülen, bête noire du président turc Recep Tayyip Erdogan, mais aussi contre des opposants kurdes, des militaires, des intellectuels ou des journalistes. Des dizaines de milliers de personnes avaient ainsi été arrêtées.

 

A cette occasion, un décret avait entraîné la révocation de 2.847 magistrats, soupçonnés d'appartenance au FETO, le pouvoir turc estimant cette position "incompatible avec le principe d'impartialité", rappelle la CEDH. Et dans les mois suivants, 1.393 autres magistrats avaient encore été révoqués, toujours selon la Cour.

 

Parmi les nombreuses affaires dont la CEDH avait été saisie, le sort réservé par la justice turque au célèbre journaliste et écrivain Ahmet Altan, fondateur du journal d'opposition Taraf, avait suscité un tollé à l'étranger.

 

Arrêté en septembre 2016, il avait été condamné à une peine de prison pour "tentative de renversement de l'ordre constitutionnel".

 

Ahmet Altan a finalement été libéré le 14 avril 2021 à la suite d'une décision de la cour de cassation turque, rendue au lendemain d'un arrêt de la CEDH qui condamnait Ankara pour la détention du journaliste.

 

D'autres figures de la société turque ont en revanche été maintenues en détention, également soupçonnées d'avoir soutenu la tentative de coup d'Etat, tel l'homme d'affaires et philanthrope Osman Kavala, dont la CEDH a réclamé en vain la "libération immédiate" en 2019.

 

Le Conseil de l'Europe a menacé Ankara de sanctions, qui pourraient être adoptées lors de sa prochaine session (30 novembre au 2 décembre) s'il n'était pas libéré d'ici là.

 

La CEDH, qui siège à Strasbourg, est l'organe chargé d'apporter une réponse judiciaire aux violations de la Convention européenne des droits de l'homme, ratifiée par les 47 Etats membres du Conseil de l'Europe. (AFP, 23 nov 2021)
 

La Turquie renonce à sa taxe numérique au profit de l'accord-cadre OCDE

 

La Turquie va renoncer à sa taxe sur les géants américains du numérique au profit de l'accord-cadre de l'OCDE qui prévoit une fiscalité minimum pour ces entreprises, a annoncé lundi le département américain du Trésor.

 

En mars 2020, la Turquie avait mis en place une taxe ad hoc de 7,5% sur les sociétés étrangères du numérique qui généraient au moins 20 millions de livres par an (1,7 million de dollar) de chiffre d'affaires dans le pays, un seuil très faible qui englobait quasiment tout le secteur.

 

Cette taxe était équivalente à celles introduites en Autriche, en Espagne, en Italie, au Royaume-Uni ou en Inde pour contraindre les multinationales américaines de la tech à soumettre au moins une partie des revenus provenant de chaque pays à la fiscalité nationale.

 

En octobre, 136 pays, dont la Turquie et les États-Unis, sont parvenus à un accord fiscal cadre sous l'égide de l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE).

 

Il prévoit la taxation, dans chaque pays d'exercice, d'une partie minimum des revenus dégagés par les géants américains du numérique, ainsi qu'un taux minimal d'imposition mondial pour éviter l'optimisation fiscale.

 

En vertu de l'accord annoncé lundi, la Turquie renonce à sa taxe et va s'aligner sur l'accord OCDE.

 

Pour leur part, les États-Unis lèvent les droits de douane imposés, début juin, à la Turquie en réponse à son imposition spécifique des entreprises technologiques américaines.

 

Ces droits de douane n'auront jamais été appliqués car ils avaient été suspendus, dès leur annonce, pour laisser le temps aux parties d'aboutir à l'accord OCDE.

 

Le gouvernement américain avait déjà retiré les droits de douane imposés, début juin également, à cinq autres pays à taxe spécifique, dont la France, qui s'étaient engagés, dès octobre, à adopter une fiscalité correspondant au mécanisme fixé par l'accord.

 

Les principes de l'accord-cadre doivent être en place d'ici fin 2023 ou début 2024. (AFP, 22 nov 2021)

Turkey revokes accreditation of 9 honorary consuls before end of their tenure

The Turkish Foreign Ministry has revoked the accreditation of nine honorary consuls despite the fact that their tenure was expected to end in 2025, Deutsche Welle’s Turkish edition reported.

The honorary consuls who have lost their credentials based on a ministry decision dated Oct. 12 are Sweden’s Antalya honorary consul Nil Sağır, the UK’s  Bodrum honorary consul Neşe Çoşkunsu, Belgium’s İzmir honorary consul Nezih Öztüre, Austria’s İzmir honorary consul Mustafa Ülkü Caner, Romania’s İskenderun honorary consul Faruk Rende, Ethiopia’s Konya honorary consul Servet Mehmet Hekimoğlu, Dominica’s İstanbul honorary consul Emir Uyar, Belize’s İstanbul honorary consul Mustafa Çıkrıkçıoğlu and Lithuania’s Nevşehir honorary consul Yakup Dinler.

The ministry did not cite any reason for its decision to revoke the accreditation of the honorary consuls.

Honorary consuls are not career officials of the represented state. They may be locals with the nationality of the sending country, and in smaller cities or in cities that are distant from full-time diplomatic missions, a foreign government that feels some form of representation is nevertheless desirable may appoint a person who has not hitherto been part of their diplomatic service to fulfill this role.

Sweden’s honorary consul in Antalya Sağır expressed disappointment over the Turkish Foreign Ministry’s decision and explained it in light of the current political atmosphere in the country. She told DW she would continue to promote democracy, human rights and the supremacy of law in Turkey just as she has been doing, adding that the Swedish Foreign Ministry worked hard to reverse the Turkish Foreign Ministry’s decision about her but its efforts were to no avail.

Turkey and 10 Western countries barely avoided a diplomatic crisis after 10 ambassadors released a statement on Oct. 18 calling for the release of jailed businessman Osman Kavala release on the fourth anniversary of his detention.

Turkish President Recep Tayyip Erdoğan threatened to expel the ambassadors, accusing them of interfering in Turkey’s internal affairs; however, he stepped back from his threats after the United States and several of the other concerned countries issued identical statements saying they respected a UN convention that required diplomats not to interfere in the host country’s domestic affairs.

Kavala, 64, who has yet to be convicted by a court, has been in prison since 2017 on politically motivated charges. (Turkish Minute, November 3, 2021)

Erdogan cancels trip to glasgow after dispute over security

Turkish President Recep Tayyip Erdoğan has cancelled plans to attend the COP26 climate summit in Glasgow, Scotland because of an argument over security, Reuters said.

The United Kingdom failed to meet Turkey’s demands on security arrangements, Reuters said on Monday citing two Turkish officials.

Erdoğan flew back to Turkey from a G20 summit in Rome early on Monday instead of travelling to Glasgow, Turkish state-run Anadolu news agency reported. It did not provide a reason for the change of plans.

Erdoğan said on Wednesday that he would probably meet with U.S. President Joe Biden in Scotland, but the two leaders met on the sidelines of the G20 summit instead.

One official, speaking on condition of anonymity, told Reuters that there were protocol issues over Erdoğan’s planned visit to Glasgow. Another Turkish official said that the British authorities had not met Turkey's requests on protocol and security.

"The president took such a decision because our demands regarding the number of vehicles for security and some other security related demands were not fully met," the official told Reuters.

Erdoğan’s absence from the COP26 meetings comes after the Turkish parliament ratified the Paris Agreement, the legally binding international treaty on climate change, in early October. Turkey, one of the biggest burners of coal in the world, was the final member of the G20 to legislate the 2015 deal.

Turkish approval of the Paris Agreement followed an accord in principle with France, Germany, the International Finance Corporation (IFC) and the European Bank for Reconstruction and Development (EBRD) to provide it with financial support to clean up its emissions, the Politico news website said on Oct. 8 citing two sources with knowledge of the matter. (Ahval, Nov 1, 2021)

The 10 ambassadors not invited to Republic Day ceremony at Presidency

President and ruling Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan received the greetings and congratulations at the Presidential complex in Ankara on the occasion of October 29 Republic Day.

The ambassadors of 10 countries, including those of the US, Germany, France and Canada, who had made a call for jailed businessperson Osman Kavala's release were not invited to the ceremony. The ambassadors had been reportedly informed that they would not be invited.

As reported by Gazete Duvar, Parliamentary Speaker Mustafa Şentop, Parliamentary Deputy Speakers, Vice President Fuat Oktay, Presidential cabinet members expressed their greetings first.

What happened?

October 18, 2021 marked the fourth year since the businessperson and rights defender Osman Kavala was detained in Turkey.

On this occasion, the embassies of 10 countries released a written statement calling for his release by specifically referring to the European Court of Human Rights (ECtHR) rulings about his case.

Shortly after this statement was shared with the public, some ministers and ruling Justice and Development Party (AKP) politicians denounced it. The state-run Anadolu Agency (AA) also reported that the ambassadors of the 10 countries had been summoned to the Ministry of Foreign Affairs of Turkey over their statement calling for Osman Kavala's release.

President and AKP Chair Recep Tayyip Erdoğan also slammed the ambassadors of 10 countries, including the US, Germany and France, who had called for the release of Osman Kavala.

"Why do these 10 ambassadors make this statement? Those who defend this leftover of [George] Soros are striving to get him released," Erdoğan said upon his visit from Africa and briefly added: " "I told our foreign minister that we can't have the luxury to host those in our country. [...] Is it your place to teach lessons to Turkey? Who are you?"

"The European Court of Human Rights (ECtHR) gave a decision. They want to convict Turkey regarding this Soros leftover," Erdoğan remarked. "Do you release bandits, killers or terrorists in your country?"

In response to these remarks, Osman Kavala sent a message from prison and briefly said, "Under these circumstances, as there has remained no possibility for a fair trial, I believe that my participation in the hearings and presenting a defense would now be meaningless."

In another speech on October 23, Erdoğan said that "he had ordered 10 ambassadors to be declared persona non grata."

"I gave the necessary instructions to our minister of foreign affairs. I told him what to do. I said that you will deal with these 10 ambassadors being declared persona non grata as soon as possible," Erdoğan said.

President and AKP Chair Erdoğan added that "the ambassadors should leave the country if they do not understand Turkey."

After Erdoğan announced that 10 ambassadors who called for Osman Kavala's release would be declared "personae non gratae" in Turkey, a new development occurred on October 25.

The US Embassy in Turkey posted a brief message on its Twitter account, saying in Turkish and English: "In response to questions regarding the Statement of October 18, the United States notes that it maintains compliance with Article 41 of Vienna Convention on Diplomatic Relations."

"Without prejudice to their privileges and immunities, it is the duty of all persons enjoying such privileges and immunities to respect the laws and regulations of the receiving State. They also have a duty not to interfere in the internal affairs of that State," the Article 41/1 of the Convention says. (BIA, 29 October 2021)

Le président turc renonce à expulser dix diplomates occidentaux

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a renoncé lundi à expulser dix ambassadeurs occidentaux dont il avait ordonné le départ, évitant à son pays de se trouver diplomatiquement isolé et encore plus affaibli économiquement.

Les dix ambassadeurs - Etats-Unis, Canada, France, Finlande, Danemark, Allemagne, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Norvège et Suède - s'étaient mobilisés en faveur du mécène et homme d'affaires Osman Kavala, emprisonné depuis quatre ans sans jugement.

Les diplomates ont "reculé" et "seront plus prudents à l'avenir", a déclaré le chef de l'Etat au terme d'une réunion de son gouvernement de plusieurs heures, dont le contenu n'a pas été dévoilé.

Dans un communiqué commun diffusé le 18 octobre, les ambassadeurs avaient réclamé un "règlement juste et rapide de l'affaire" Osman Kavala.

Ce texte constituait une "attaque" et une "énorme insulte" contre la justice turque, a affirmé M. Erdogan. "Notre intention n'était pas de susciter une crise mais de protéger nos droits, notre honneur, notre fierté et nos intérêts souverains".

Lundi, les dix chancelleries concernées avaient entamé une désescalade par voie de communiqués, affirmant agir en "conformité avec la Convention de Vienne et son article 41", qui encadre les relations diplomatiques et interdit toute ingérence dans les affaires intérieures du pays hôte.

Une déclaration "accueillie positivement" par le président turc, selon l'agence de presse officielle Anadolu.

Cette détente a fait remonter la livre turque, qui avait ouvert la journée par une nouvelle chute au point d'atteindre un plus bas historique face au dollar.

Le porte-parole du département d'Etat américain, Ned Price, a déclaré à la presse que les Etats-Unis ont "pris acte" de la "clarification" de M. Erdogan, mais resterons "fermes dans (leur) engagement à promouvoir l'Etat de droit, promouvoir le respect des droits humains" en Turquie.

- Collision -

Expulser dix ambassadeurs occidentaux et pour la plupart alliés, malgré les divergences, revenait à entrer directement en collision avec deux rendez-vous internationaux prévus en fin de semaine: le sommet samedi à Rome du G20, le groupe des pays les plus industrialisés, puis la conférence sur le climat de l'ONU qui s'ouvre dimanche en Écosse (Royaume-Uni).

Or M. Erdogan espère bien rencontrer le président américain Joe Biden à Rome.

La Turquie est notamment en froid avec Washington sur des contrats d'avions de chasse F-35 (payés et non livrés) et une commande de pièces pour des chasseurs F-16. Ainsi que sur l'achat d'un système de défense antiaérienne russe S-400, malgré son appartenance à l'Otan.

Pour les observateurs, il s'agissait surtout avec ce mouvement d'humeur de "faire diversion", la Turquie étant en proie à une crise économique, avec un taux d'inflation frôlant les 20% et une monnaie en chute de 25% depuis le début de l'année face au dollar.

Didier Billion, directeur adjoint de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), pense que M. Erdogan a sans doute été rappelé par "son ministre des Affaires étrangères au principe de réalité: la Turquie ne pouvait se mettre des principaux partenaires à dos."

"Maintenant ce sera dur à gérer avec son électorat", présage-t-il: "Il ne sort pas renforcé de la séquence".

"Cela sera perçu comme une manoeuvre assez inhabituelle en Turquie, compte tenu de son image d'homme fort sur la scène mondiale dont il tire profit sur le plan intérieur", relève pour sa part Soner Cagaptay, directeur du programme sur la Turquie au Washington Institute of Near East Policy.

L'expert évoque un "quart d'heure d'humilité" pour M. Erdogan: "Il n'avait pas reculé face à l'Occident depuis la crise des réfugiés de 2015 avec l'Europe".

Dès le lendemain de la parution de leur communiqué sur Osman Kavala, les dix ambassadeurs avaient été convoqués au ministère des Affaires étrangères, les autorités jugeant "inacceptable" leur démarche.

- Un Navalny turc -

Editeur et philanthrope né à Paris, Osman Kavala a été maintenu en détention début octobre par un tribunal d'Istanbul qui a estimé "manquer d'éléments nouveaux pour le remettre en liberté".

L'homme, âgé de 64 ans, a toujours rejeté les charges pesant sur lui. Il comparaîtra de nouveau le 26 novembre.

En décembre 2019, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) avait ordonné la "libération immédiate" du mécène, en vain.

Pour Hasni Abidi, professeur de relations internationales à l'Université de Genève (Suisse) et directeur du Centre d'études et de recherches sur le monde arabe et méditerranéen (CERMAM), M. Erdogan s'adressait surtout à sa base et aux nationalistes qui "épousent les accusations complotistes du chef de l'Etat".

"Je ne suis pas certain que Kavala ait gagné à cette médiatisation", avance-t-il.

"Erdogan ne peut se permettre de libérer Kavala maintenant, ça le ferait paraître faible. Il est en train d'en faire un héros à stature internationale, un genre de Navalny turc", conclut Timur Kuran, professeur d'économie et de sciences politiques à l'université de Duke (Etats-Unis), en référence à l'opposant russe Alexeï Navalny. (AFP, 25 octobre 2021)


Turquie-USA-OTAN / Turkey-
USA-NATO


IDEA report labels Turkey as a 'hybrid regime'

 

Turkey has turned from a backsliding democracy to a hybrid regime, according to the 2021 report of the Sweden-based Institute for Democracy and Electoral Assistance (IDEA).

 

It is one of the countries where democracy has declined the most in the past decade, along with Nicaragua, Serbia, Poland and Brazil, according to the report.

 

In Turkey, there has been a decline in all five attributes of a democracy, which are representative government, fundamental rights, checks on government, impartial administration and participatory engagement, the report notes.

 

A hybrid regime is defined as a regime that has the characteristics of both democracy and authoritarianism.

 

"Almost a third of formerly backsliding democracies have turned into hybrid or authoritarian regimes, including Nicaragua, Russia, Turkey and Venezuela.

 

"Democratic breakdown in backsliding democracies usually occurs when levels of electoral support diminish, and incumbent governments manipulate the electoral process to remain in power."

 

Turkey's "severe declines" in clean elections was also a factor in its status being relegated to a hybrid regime, says the report.

 

Coronavirus pandemic

 

Governments' undemocratic and unnecessary steps to bring the coronavirus pandemic under control also contributes to the backsliding of democracy, the report says.

 

"Data from International IDEA's Global Monitor of Covid-19's Impact on Democracy and Human Rights shows that in many countries, including Belarus, Egypt, Papua New Guinea, Turkey and Venezuela, attacks have been perpetrated against scientists, healthcare workers, activists or opposition politicians in addition to journalists.

 

"These victims have been targeted for disseminating data, research and information, as well as for lodging complaints on the handling of the pandemic or reporting on the virus."

 

Governments used coronavirus contact tracing applications to have control over people's personal information, says IDEA.

 

"Globally, 42 per cent of countries have used either voluntary or compulsory contact tracing apps or sharing of mobile data as part of their pandemic response.

 

"While these approaches have proven effective in curbing the spread of the virus, they also pose new challenges to personal integrity and data protection, particularly in countries that lack adequate legislative frameworks.

 

"There is also a risk that the storage of personal data can be used for political purposes after the pandemic is over. Of particular concern are the eight non-democratic regimes (Azerbaijan, Bahrain, China, Kazakhstan, Qatar, Singapore, Thailand and Turkey) that have made these apps mandatory, countering good practice guidelines."

 

Gender

 

"In addition to globally low levels of gender equality being exacerbated by pandemic effects, gender equality is also threatened by rising authoritarianism, with political leaders increasingly using gender as a weapon as part of their backsliding strategies.

 

"In March 2021, President Recep Tayyip Erdoğan pulled Turkey out of the Istanbul Convention, the legally binding Council of Europe treaty to tackle violence against women. Hungary did so in 2019." (BIA, 23 November 2021)

 U.S. Allies Drive Much of World’s Democratic Decline, Data Shows

The United States and its allies accounted for a significantly outsize share of global democratic backsliding in the last decade, according to a new analysis.

American allies remain, on average, more democratic than the rest of the world. But nearly all have suffered a degree of democratic erosion since 2010, meaning that core elements like election fairness or judicial independence have weakened, and at rates far outpacing average declines among other countries.

With few exceptions, U.S.-aligned countries saw almost no democratic growth in that period, even as many beyond Washington’s orbit did.

The findings are reflected in data recorded by V-Dem, a Sweden-based nonprofit that tracks countries’ level of democracy across a host of indicators, and analyzed by The New York Times.

The revelations cast democracy’s travails, a defining trend of the current era, in a sharp light. They suggest that much of the world’s backsliding is not imposed on democracies by foreign powers, but rather is a rot rising within the world’s most powerful network of mostly democratic alliances.

In many cases, democracies like France or Slovenia saw institutions degrade, if only slightly, amid politics of backlash and distrust. In others, dictatorships like Bahrain curtailed already-modest freedoms. But, often, the trend was driven by a shift toward illiberal democracy.

In that form of government, elected leaders behave more like strongmen and political institutions are eroded, but personal rights mostly remain (except, often, for minorities).

U.S. allies often led this trend. Turkey, Hungary, Israel and the Philippines are all examples. A number of more established democracies have taken half-steps in their direction, too, including the United States, where voting rights, the politicization of courts, and other factors are considered cause for concern by many democracy scholars. (Max Fisher, nytimes.com, Nov. 16, 2021)


G20: Biden et Erdogan se promettent à Rome de mieux coopérer

Le président américain Joe Biden et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan se sont promis dimanche à Rome de mieux coopérer pour améliorer des relations particulièrement tendues, selon Ankara et la Maison Blanche.

En marge du G20 à Rome, les deux hommes "ont eu une conversation très constructive. (Biden) a exprimé clairement son désir d'avoir des relations constructives avec la Turquie et de trouver une manière efficace de gérer nos différends", a dit un responsable de la Maison Blanche, sous couvert d'anonymat, à des journalistes.

La réunion "s'est déroulée dans une ambiance positive" et les deux hommes "se sont engagés à renforcer les relations (bilatérales) et à établir un mécanisme commun" à cet effet, a de son côté fait savoir la présidence turque. Ils ont selon cette même source "souligné l'importance de l'Otan."

Les relations sont actuellement tendues entre Washington et Ankara, notamment en raison de l'acquisition par la Turquie d'un système de défense russe malgré son appartenance à l'Otan. Le président turc vient par ailleurs de renoncer à expulser dix ambassadeurs occidentaux, dont celui des Etats-Unis, qui s'étaient mobilisés en faveur de la libération du philanthrope et mécène Osman Kavala, considéré comme un symbole de la répression en Turquie contre la société civile.

A propos de l'avion de combat américain F-16, sujet contentieux, "le président (américain) a dit clairement qu'il y avait une procédure à suivre" aux Etats-Unis, selon la source au sein de son administration. Selon la presse turque, M. Erdogan veut obtenir 40 avions de combat F-16 et quelque 80 kits de modernisation de cet appareil vieillissant.

Ankara est en froid avec Washington sur la question de missiles russes S-400 achetés par la Turquie, mais également celle de contrats d'avions de chasse américains F-35 payés (1,4 milliard de dollars) et non livrés. La demande concernant les F-16 est vue côté turc comme une compensation.

Joe Biden "a toujours dit clairement que les S-400 étaient un problème", selon le haut responsable américain. Il a indiqué que les deux présidents avaient aussi parlé de l'Afghanistan, sur lequel les deux pays veulent "continuer à coopérer" en particulier pour l'aide humanitaire, et de la Syrie, en particulier de la question des réfugiés. Selon la Maison Blanche, Joe Biden a aussi lors de l'entretien "soulevé la question des droits humains". (Belga, 31 octobre 2021)

Le F-16, nouvelle pomme de discorde entre Washington et Ankara?

Après les missiles russes, la Syrie et les droits humains, le vénérable avion de combat F-16 pourrait devenir une nouvelle pomme de discorde entre les Etats-Unis et la Turquie, pourtant alliés au sein de l'Otan.

Après le fiasco du S-400, l'achat par la Turquie d'un système anti-missiles russe qui a conduit les Etats-Unis à annoncer en 2019 son exclusion du prestigieux programme du F-35, Ankara a longtemps espéré que les Etats-Unis changeraient d'avis.

Mais le président Joe Biden n'est pas revenu sur les décisions de son prédécesseur Donald Trump sur ce dossier, car l'armée américaine considère le système de détection du S-400 russe comme une menace pour le F-35, un avion de combat furtif à la pointe de la technologie, conçu pour échapper aux radars les plus sophistiqués.

Le Pentagone a révélé mercredi que la finalisation définitive du processus d'exclusion d'Ankara du programme de fabrication du F-35, qui accordait à la Turquie la fabrication de 900 pièces de l'appareil le plus cher de l'Histoire, était intervenue le 23 septembre.

- Compensations -

Les deux pays cherchent maintenant à "régler le différend" lié au F-35, a précisé un porte-parole du Pentagone, le lieutenant-colonel Anton Semelroth. En d'autres termes, compenser Ankara pour 1,4 milliard de dollars payés pour les F-35 que Washington n'a jamais livrés.

Une délégation du Pentagone a eu des discussions "productives" mercredi à Ankara, avant de nouvelles négociations dans les prochains mois, et le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, a "reconnu les besoins de modernisation de l'armée turque" au cours d'un entretien téléphonique jeudi avec son homologue turc Hulusi Akar, selon le Pentagone.

Les F-16 devraient également figurer au menu d'une rencontre de Joe Biden avec le président turc Recep Tayyip Erdogan en marge la semaine prochaine du sommet international COP26 sur le climat à Glasgow.

Selon la presse turque, M. Erdogan veut obtenir 40 avions de combat F-16 et quelque 80 kits de modernisation de cet appareil vieillissant, dont l'armée turque possède déjà plus de 200 exemplaires.

Le département d'Etat américain, qui négocie les ventes d'armement à l'étranger, a confirmé implicitement avoir reçu une demande formelle d'acquisition de la part du gouvernement turc.

"Le ministère ne confirme ni ne commente les projets de ventes d'armement tant qu'ils n'ont pas été notifiés au Congrès", a indiqué à l'AFP un porte-parole de la diplomatie américaine. Mais "les responsables turcs ont fait état publiquement de leur intérêt à acheter des F-16", a-t-il ajouté.

- Le Congrès opposé -

Il est cependant peu probable que cette demande aboutisse rapidement face à l'opposition probable du Congrès américain.

"Nous ne pouvons nous permettre de compromettre notre sécurité nationale en envoyant des avions américains à un allié qui continue de se comporter comme un adversaire", ont écrit cette semaine onze élus républicains et démocrates dans une lettre ouverte au président Joe Biden.

Qui plus est, la Turquie est déjà frappée par des sanctions américaines qui interdisent depuis décembre toute transaction avec l'agence gouvernementale turque en charge des achats d'armement, le SSB.

L'administration Trump avait alors invoqué une loi américaine de 2017 dite "contrer les adversaires de l'Amérique à travers les sanctions" (Caatsa), qui prévoit des sanctions automatiques dès lors qu'un pays conclut une "transaction significative" avec le secteur de l'armement russe.

Cette loi risque de faire aussi obstacle à une vente de F-16, souligne Steven Cook, du Council on Foreign Relations.

"Les responsables turcs disent qu'il est possible de transférer les avions à la Turquie sans passer par le SSB mais des élus du Congrès ont fait savoir qu'ils s'opposeraient à de telles alternatives parce que ce serait contourner la loi", ajoute cet expert.

Le président turc, qui vient de renoncer à l'expulsion de dix ambassadeurs occidentaux, dont celui des Etats-Unis, a menacé de se tourner vers des avions russes si Washington refusait de lui vendre ses appareils.

Pour Aykan Erdemir, du centre de réflexion Foundation for Defense of Democracies, "il n'y a pas de solution immédiate à cette impasse", explique-t-il à l'AFP. "C'est pourquoi je pense que Washington et plusieurs capitales européennes attendent les élections de 2022 (en Turquie), en espérant que ça résolve le problème".  (AFP, 29 octobre 2021)

En Europe, Biden veut rencontrer Erdogan et consulter ses alliés sur l'Iran

Le président américain Joe Biden, qui s'est envolé pour des sommets internationaux à Rome puis à Glasgow, veut rencontrer son homologue turc et consulter ses alliés sur la reprise des négociations avec l'Iran, deux dossiers chauds du moment, selon la Maison Blanche.

"Je prévois que (Joe Biden) rencontre le président de Turquie à Glasgow", où se tient un grand sommet sur le climat la semaine prochaine, "je n'ai pas de confirmation mais c'est ce que nous prévoyons en ce moment", a dit le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche.

Jake Sullivan s'exprimait depuis l'avion présidentiel américain Air Force One, alors que Joe Biden est en route pour Rome où il assistera, avant la COP26, au sommet du G20 samedi et dimanche.

"Il semble que nous nous rencontrerons à Glasgow plutôt qu'à Rome", avait déjà déclaré M. Erdogan à la presse turque.

Le président turc vient de renoncer à l'expulsion de dix ambassadeurs occidentaux, dont celui des Etats-Unis.

Les relations sont tendues entre les deux chefs d'Etat, notamment en raison de l'acquisition par Ankara d'un système de défense russe malgré son appartenance à l'Otan.

Joe Biden participe à deux rendez-vous internationaux majeurs en fin de semaine, le sommet des 20 pays les plus industrialisés (G20) qui s'ouvre samedi à Rome, puis la conférence des Nations unies sur le changement climatique à partir de dimanche à Glasgow en Ecosse (Royaume-Uni).

Le président américain en profitera pour sonder ses alliés sur une reprise des négociations sur le programme nucléaire iranien.

Samedi, en marge du G20, Joe Biden "aura l'occasion de rencontrer les chefs d'Etat et de gouvernement d'Allemagne, de France et du Royaume-Uni à propos de l'Iran, pour faire le point sur les tentatives de reprendre les négociations pour un retour" à l'accord sur le nucléaire iranien, a dit Jake Sullivan.

Cette rencontre à quatre aura pour objectif de "se concentrer autour d'une stratégie partagée" marquée par "l'unité et la solidarité" entre Américains et Européens, a-t-il encore déclaré.

L'Iran s'est dit prêt mercredi à reprendre en novembre les négociations pour sauver l'accord sur son programme nucléaire après cinq mois d'impasse, suscitant pour l'instant une réaction prudente des Occidentaux, de plus en plus impatients.

Enfin, dimanche, à Rome, le président américain entend organiser, en plus du programme officiel du G20, une réunion sur la désorganisation des chaînes de production et de distribution à l'échelle mondiale, synonyme de livraisons retardées, d'usines bloquées et de ports engorgés. (AFP, 28 octobre 2021)

Washington promet de "continuer à promouvoir l'Etat de droit"

Les Etats-Unis ont "pris acte" lundi de la "clarification" du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a renoncé à expulser dix ambassadeurs occidentaux dont celui de Washington, mais ont promis de "continuer à promouvoir l'Etat de droit" en Turquie.

"Nous demeurons fermes dans notre engagement à promouvoir l'Etat de droit, promouvoir le respect des droits humains", a déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price.

Le président turc avait annoncé samedi avoir ordonné l'expulsion de dix ambassadeurs, dont ceux des Etats-Unis, de France et d'Allemagne.

En cause, leur déclaration commune du 18 octobre réclamant la libération du mécène et homme d'affaires Osman Kavala, emprisonné depuis quatre ans sans avoir été jugé.

Lundi, les dix ambassades concernées avaient publié de brèves mises au point, assurant avoir agi en "conformité avec la Convention de Vienne et son article 41" qui encadre les relations diplomatiques et interdit toute ingérence dans les affaires intérieures du pays hôte.

"Ils ont reculé", s'est réjoui Recep Tayyip Erdogan, en renonçant à ces expulsions.

Ned Price a assuré que la mise au point de lundi visait uniquement à clarifier que la déclaration du 18 octobre était "conforme à l'article 41 de la Convention de Vienne", refusant de revenir sur son contenu.

Washington "veut coopérer avec la Turquie sur les priorités communes et, comme avec tous nos alliés de l'Otan, nous allons continuer à dialoguer pour évoquer tout désaccord", a-t-il ajouté. (AFP, 25 octobre 2021)


Relations régionales / Regional Relations

Les Emirats lancent un fonds de 10 mds USD pour des investissements en Turquie

 

Les Emirats arabes unis ont annoncé mercredi un fonds de 10 milliards de dollars (près de 9 milliards d'euros) pour des investissements en Turquie, où se trouve en visite le prince héritier d'Abou Dhabi, Mohammed ben Zayed Al-Nahyane.

 

"Les Emirats ont annoncé l'établissement d'un fonds de 10 milliards de dollars pour soutenir les investissements en Turquie", a indiqué l'agence de presse officielle Wam.

 

L'agence a évoqué un "soutien à l'économie turque et un renforcement des relations bilatérales", ajoutant que le fonds se concentrera sur des "investissements stratégiques", en particulier dans les secteurs de la logistique, de l'énergie, de la santé et l'alimentation.

 

Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, dirigeant de facto des Emirats, a été accueilli mercredi avec les honneurs à Ankara par le président turc Recep Tayyip Erdogan, une visite qui devrait ouvrir un nouveau chapitre des relations entre les rivaux régionaux d'hier.

 

Cette première visite en Turquie d'un responsable émirati de ce rang depuis 2012 intervient au lendemain d'un nouveau plongeon historique de la livre turque en plein marasme économique.

 

La rencontre des dirigeants émirati et turc devrait permettre de réparer la relation entre deux acteurs majeurs de la région, opposés notamment sur le conflit en Libye ou l'exploration gazière en Méditerranée orientale.

 

Les liens s'étaient encore lors du blocus du Qatar, proche allié d'Ankara, décrété de 2017 à 2021 par l'Arabie saoudite et les Emirats.

 

Et les Emirats sont partisans d'une ligne dure à l'égard de l'islam politique, dont est issu M. Erdogan, qu'ils considèrent comme une menace pour leur stabilité. Ils reprochent notamment au dirigeant turc son soutien aux Frères musulmans, classés comme un groupe "terroriste" par Abou Dhabi. (AFP, 24 nov 2021)

 La Turquie réclame "une compréhension mutuelle" avec Israël

 

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est entretenu jeudi avec son homologue israélien Isaac Herzog, a annoncé la présidence turque rapportant un échange peu fréquent entre les deux pays, dont les relations sont régulièrement tendues.

 

L'échange téléphonique entre les deux leaders intervient quelques heures après la libération et le retour dans leur pays jeudi d'un couple de touristes israéliens accusé d'espionnage et détenu depuis une semaine en Turquie.

 

"Si nous agissons dans une compréhension mutuelle des sujets bilatéraux ou régionaux, les désaccords pourront être réduits à leur minimum", a affirmé M. Erdogan à son homologue israélien, selon un communiqué de la présidence turque.

 

Le chef de l'Etat turc a aussi souligné l'importance des relations entre les deux pays pour "la stabilité et la sécurité" du Moyen Orient.

 

Mordi et Natali Oknin avaient été arrêtés la semaine dernière après avoir visité la plus haute tour d'Istanbul: accusés d'avoir pris une photo du domicile de M. Erdogan, ils avaient été inculpés pour "espionnage politique et militaire".

 

Après la libération du couple israélien, le Premier ministre israélien Naftali Bennett a remercié jeudi matin "le président turc et son gouvernement pour leur coopération", dans un communiqué.

 

Depuis l'incident du Mavi Marmara en 2010, lorsque des forces israéliennes ont lancé un assaut meurtrier sur un navire turc tentant d'acheminer de l'aide à Gaza, les relations entre les deux pays sont crispées.

 

M. Erdogan s'est érigé en défenseur de la cause palestinienne durant ses dix-huit ans au pouvoir, comme Premier ministre ou président, et il accuse régulièrement Israël de "terrorisme" envers les Palestiniens. (AFP, 18 nov 2021)


Assassinat du président haïtien: un suspect interpellé à Istanbul

 

Un suspect dans l'assassinat du président haïtien Jovenel Moïse, tué en juillet par un commando armé, a été arrêté à Istanbul, a rapporté mardi l'agence de presse turque DHA.

 

Samir Handal, qui voyageait avec des passeports haïtien et jordanien et un document de voyage palestinien, a été interpellé lundi à son arrivée en provenance des Etats-Unis à l'aéroport d'Istanbul, apparemment en transit, avant d'être incarcéré à la prison de Maltepe dans l'est de la ville, selon l'agence de presse.

 

Le ministre haïtien des Affaires étrangères, Claude Joseph, s'est félicité dans un message publié sur Twitter de l'arrestation de Samir Handal, "l'une des personnes de grand intérêt dans l'enquête sur l'assassinat du président Moise Jovenel".

 

Fin octobre, un ancien officier militaire colombien, recherché par les autorités haïtiennes pour l'assassinat du président Jovenel Moise, avait été arrêté en Jamaïque.

 

Trois mois après l'assassinat du président, le doute plane toujours sur les commanditaires de cette attaque, qui a plongé encore davantage Haïti dans l'incertitude.

 

Au moins quatre hauts gradés des forces de l'ordre haïtiennes ont été placés en détention et plus de 40 personnes ont été arrêtées dans le cadre de l'enquête. (AFP, 16 nov 2021)

 

Trois réfugiés irakiens tués dans un camp dans le nord-est

Trois réfugiés irakiens parmi lesquels une femme ont été tués au cours des deux derniers jours par des membres du groupe Etat islamique (EI) dans un camp du nord-est de la Syrie, a indiqué samedi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Contrôlé par l'administration semi-autonome kurde, le camp Al-Hol, qui accueille des proches de combattants jihadistes, abrite près de 62.000 déplacés, dont 93% sont des femmes et des enfants, la moitié venant d'Irak.

Samedi, une réfugiée irakienne a succombé à ses blessures après avoir été atteintes de balles tirées par des combattants jihadistes dans le camp, indique l'OSDH qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

La veille, deux autres Irakiens parmi lesquels le président du Conseil des réfugiés Irakiens ont également été tués après avoir été visés pas des tirs de jihadistes dans un secteur du camp Al-Hol réservé aux déplacés menacés par les cellules de l'EI, toujours selon l'ONG.

"Ces nouvelles violences pourraient entraîner une nouvelle vague d'assassinats dans le camp", a prévenu le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, dans une déclaration à l'AFP.

Depuis le début de l'année, 72 assassinats ayant coûté la vie à 78 personnes parmi lesquelles 58 réfugiés irakiens ont été répertoriés dans le camp Al-Hol, selon un bilan de l'OSDH.

En mars, les autorités kurdes avaient lancé une vaste opération ayant conduit à l'arrestation de 125 membres de l'EI dans le camp.

L'ONU met régulièrement en garde contre une détérioration de la situation sécuritaire dans ce camp surpeuplé.

Malgré les exhortations répétées des Kurdes, la plupart des pays occidentaux refusent de rapatrier leurs citoyens qui se trouvent dans le camp, se contentant de rapatriements au compte-goutte par crainte d'éventuels actes terroristes sur leur sol. (AFP, 13 nov 2021)

Trois morts dans une attaque de drone de la Turquie en Syrie

Les forces kurdes ont accusé mercredi la Turquie d'avoir tué trois civils dans une attaque de drone ayant visé une voiture dans la ville de Qamichli, sous leur contrôle dans le nord-est de la Syrie.

Dans un communiqué, l'administration kurde du nord et de l'est de la Syrie a affirmé que "l'Etat turc a visé, au moyen d'un drone" une voiture à Qamichli mardi, "tuant trois personnes d'une même famille, dont un homme de 82 ans".

Nuri Mahmoud, un porte-parole des forces kurdes, a précisé que les victimes étaient Youssef Kello, une figure de la lutte nationale kurde, et ses deux petits-fils.

"Cette agression qui a eu lieu au vu et au su de la coalition internationale et de la Syrie constitue un grave développement", a ajouté le communiqué qui a appelé les parties impliquées en Syrie à empêcher toute escalade.

En milieu de journée, des centaines d'habitants de Qamichli ont manifesté contre la Turquie, brandissant des les drapeaux des forces kurdes. Le président Recep Tayyip "Erdogan est un terroriste", scandaient les manifestants, dont un grand nombre de femmes.

"Le monde ferme les yeux" face aux attaques de la Turquie, a dénoncé un protestataire, Sarem Ahmed.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), basé au Royaume uni et qui a un vaste réseau de sources en Syrie, a précisé que l'attaque visait un responsable des FDS qui n'était pas dans la voiture, ajoutant que son grand-père, un de ses frères et une troisième personne ont été tués.

A la faveur du conflit syrien déclenché en 2011, les Kurdes ont renforcé leur autonomie en installant leur propre administration dans le nord et le nord-est.

L'armée turque est déployée pour sa part depuis 2016 dans le nord de la Syrie et a lancé, avec l'aide de supplétifs syriens, trois opérations d'envergure ces dernières années dirigées notamment contre les forces kurdes.

Ankara considère les Unités de protection du peuple (YPG), principale milice kurde en Syrie, comme une émanation du parti des rebelles kurdes turcs, le PKK, qu'elle a classé comme "terroriste".  (AFP, 10 nov 2021)

Syrie: un groupe proturc accusé de bloquer une rivière dans le Nord

Un groupe de rebelles, soutenu par la Turquie, utilise l'eau comme une "arme de guerre" en bloquant une rivière du nord de la Syrie, pourtant vitale pour les communautés kurdes vivant en aval, accuse une ONG dans un rapport publié mercredi.

Selon une étude réalisée par l'ONG néerlandaise PAX pour la paix, un regroupement de rebelles baptisé Armée nationale syrienne (ANS) a érigé en mai trois digues bloquant les eaux de la rivière Khabour.

L'ANS est un groupe militaire, armé et financé par la Turquie, qui est actif dans une région limitrophe de la zone semi-autonome kurde dans le nord-est de la Syrie. Cette dernière est contrôlée par les Forces démocratiques syriennes (FDS).

Or, la Turquie considère la principale milice kurde qui fait partie intégrante des FDS comme l'extension syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe classé comme "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.

Selon le rapport de PAX, qui se base sur des recherches de terrain et des analyses d'images satellitaires, le blocage de la rivière Khabour durant les mois les plus secs de l'été représente un "exemple clair d'utilisation de l'eau comme une arme de guerre".

L'édification des digues a accentué les impacts de la sévère sécheresse ayant touché la région cette année et "les agriculteurs n'avaient pas accès à l'eau au moment où ils en avaient le plus besoin", souligne le rapport, qui comporte des images satellitaires des trois digues.

La rivière Khabour, longue de 320 kilomètres, est tributaire de l'Euphrate qui prend sa source en Turquie et traverse une grande partie du nord-est syrien, en passant par la région de Hassaké, contrôlée par les Kurdes.

Des milliers de familles syriennes ont été privées d'accès à l'eau de la rivière depuis l'édification des digues, estime PAX. L'ONG dénonce une violation du droit humanitaire international.

"Il s'agit peut-être d'un geste calculé de l'ANS dans le but d'affamer la population civile et/ou forcer leur départ comme tactique de guerre", ajoute l'ONG, appelant la communauté internationale à faire pression sur la Turquie pour garantir l'accès des civils à l'eau. (AFP, 3 nov 2021

Pari gagnant: Erdogan mise à fond sur les échanges avec l'Afrique

Le président Recep Tayyip Erdogan qui sort d'une nouvelle crise avec les Occidentaux a profité d'une récente tournée africaine, à la veille du sommet du G20 à Rome, pour renforcer les liens de la Turquie avec le continent.

Les mines, la santé, l'énergie, les infrastructures, aucun secteur n'échappe aux appétits des hommes d'affaires turcs qui multiplient les partenariats, vendus comme des accords "gagnant-gagnant".

Se détournant peu à peu de ses marchés européens traditionnels, la Turquie a déjà quintuplé ses échanges commerciaux avec l'Afrique, de 5,4 milliards de dollars en 2003, date de l'arrivée au pouvoir de M. Erdogan, à 25,4 milliards en 2020.

De retour d'une tournée en Angola, au Togo et au Nigeria - au moment où ses relations se tendaient une fois de plus avec les Etats-Unis, le Canada et huit pays européens - le président turc vient d'annoncer, lors d'un Forum économique sur l'Afrique à Istanbul la semaine dernière, son intention de tripler encore ces échanges.

L'un des domaines aussi stratégiques que délicats de cette coopération porte sur la défense, dans laquelle la Turquie a engrangé récemment avec ses drones de vrais succès commerciaux et militaires, comme en Libye.

"Les industries de défense offrent de nouvelles opportunités" souligne Mursel Bayram, professeur à l'Université des sciences sociales d'Ankara.

"Mais la Turquie peut aussi apporter son expérience dans de nombreux domaines tels que l'agriculture et la santé, par exemple en construisant des hôpitaux comme au Soudan, en Somalie et en Libye", nuance-t-il.

M. Erdogan - qui a un jour présenté la Turquie comme une nation "afro-eurasienne", en raison d'une relative proximité avec la Libye à travers la Méditerranée, a visité 30 des 54 pays d'Afrique.

Le nombre d'ambassades turques sur le continent est passé de 12 à 43 depuis 2002 et la compagnie nationale, Turkish airlines, y dessert désormais plus de 60 destinations.

- Différent de la Chine -

"La principale raison de notre intérêt croissant pour l'Afrique, c'est qu'on en voit le potentiel", confie à l'AFP le président du Conseil des relations économiques extérieures de Turquie, Nail Olpak.

Il cite notamment le besoin pressant du continent en infrastructures, de l'électricité aux ponts, à l'eau potable ou au traitement des déchets, des domaines où l'industrie turque excelle.

Des entreprises turques ont déjà construit une mosquée au Ghana, un stade couvert au Rwanda, une piscine olympique au Sénégal et travaillent actuellement sur un aéroport au Soudan.

Par ailleurs, l'Algérie est devenue l'un des principaux fournisseurs de gaz naturel à Ankara, lui permettant de "réduire notre dépendance à la Russie et à l'Iran", relève M. Bayram.

Pour les responsables africains, les sociétés turques offrent des emplois et des biens à des prix compétitifs, souvent favorablement comparés aux concurrents chinois, les investisseurs omniprésents sur le continent.

"La Turquie est pour nous un ami fiable qui veut investir en Afrique", a lancé le ministre tanzanien du Commerce et de l'Industrie, Kitila Mkumbo, lors du Forum d'Istanbul, auquel participaient une quarantaine de ministres turcs et africains.

La patron du Bureau des investissements ougandais, Morrison Rwakakamba, souhaite que les Turcs s'intéressent à l'agriculture et à l'agro-industrie dans son pays.

"Avec la Turquie, la relation se fonde sur des intérêts mutuels et un partenariat gagnant-gagnant, ce qui est déjà un bon point de départ", déclare-t-il à l'AFP.

Et le moment est particulièrement propice avec une livre turque au plus bas qui rend les exportations encore plus compétitives.

"Cela monte en flèche", confirme Muzaffer Suat Utku, vice-président des relations internationales de la banque d'investissements Aktif Bank, qui se présente comme la "banque du commerce extérieur avec l'Afrique".

"Nos exportateurs et nos investisseurs sont sans arrêt en réunion en Afrique", indique-t-il.

Certains analystes font valoir que la Turquie a aussi beaucoup mieux géré ses relations en Afrique que la Chine, dont les projets ont souvent endetté les pays en développement.

"Si on compare entre la Turquie et la Chine, on voit la différence pour les habitants", relève Federico Donelli, chercheur en relations internationales à l'Université de Genève.

"Les populations locales sont davantage impliquées, avec aussi parfois un échange de savoir-faire", ajoute-t-il.

La politique étrangère de M. Erdogan a régulièrement suscité des tensions avec l'Occident, ses critiques l'accusant de manquer de stratégie.

Mais en Afrique, les experts estiment que le président turc adopte une approche beaucoup plus réfléchie.

"C'est un plan à long terme, pas du court terme", affirme M. Bayram en faisant valoir les investissements dans la santé, l'éducation, la formation et la place des femmes. (AFP, 28 octobre 2021)


Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

L'ONU mise sur le nettoyage des déchets pour rapprocher les habitants chypriotes

Des vieux pneus, des boîtes en carton déchirées... Dans la zone tampon qui divise l'île de Chypre entre le Sud chypriote-grec et le Nord chypriote-turc, de jeunes bénévoles s'activent vendredi pour nettoyer le banc de terre, avec l'aide de Casques bleus de l'ONU.

Non loin du village de Troulli, dans le sud-est de l'île méditerranéenne, les bénévoles, tous de jeunes Chypriotes-grecs engagés dans des projets bicommunautaires, chargent les sacs remplis de déchets dans deux camionnettes des Nations unies.

Depuis son invasion par l'armée turque en 1974 en réaction à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs qui souhaitaient la rattacher à la Grèce, l'île est divisée entre la République de Chypre --membre de l'Union européenne-- qui exerce son autorité au sud, et la République turque de Chypre-Nord (RTCN) autoproclamée en 1983, uniquement reconnue par Ankara.

Alors que les négociations sont au point mort depuis 2017, l'ONU tente de rassembler les habitants des deux côtés de la zone tampon qui sépare le Sud du Nord, à travers des opérations de nettoyage périodiques, comme l'explique le porte-parole de la Force de maintien de la paix de l'ONU pour Chypre (UNFICYP), Aleem Siddique.

La zone tampon, qui mesure 180 kilomètres de long et 8 kilomètres de large, abrite une variété exceptionnelle d'espèces végétales et animales, mais s'est au fil du temps transformée en décharge à ciel ouvert, déplore le porte-parole onusien.
 "La protection de l'environnement est un intérêt commun partagé par les deux communautés", dit-il à l'AFP.

L'opération de nettoyage s'inscrit dans le programme "Jeunes champions pour l'environnement et la paix" de l'ONU et était organisée à l'occasion de la dernière journée officielle de la conférence sur le climat COP26 de Glasgow, en Ecosse.

- "Mêmes valeurs" -

Pour arriver à la décharge sauvage, les camionnettes ont emprunté un chemin bordé d'oliviers, parsemé ici et là de détritus en polystyrène et métal.

"Nous avons observé une hausse significative des déversements de déchets et autres violations dans la zone", indique M. Siddique. Ces déchargements auraient lieu surtout la nuit et sont liées aux activités de construction dans la région, assure-t-il.

Tenant à la main un sac en plastique noir, Joya Lahoud, l'une des jeunes bénévoles, ratisse le sol un peu plus loin et ramasse les ordures qui y traînent.

"Nous habitons tous la même île et nous partageons les mêmes valeurs en fin de compte", dit la jeune femme de 19 ans qui a participé en août à un projet bicommunautaire de deux semaines dans le cadre de ce même programme onusien.

Les jeunes Chypriotes-grecs et turcs "travaillent ensemble sans aucune division", affirme celle qui a récemment participé à une opération de nettoyage sur une plage de Famagouste, dans le Nord.

Mais pour Boghos Avetikian, un Chypriote d'origine arménienne de 23 ans, les occasions qui rassemblent les jeunes des deux bords sont rares.

"Les jeunes des deux communautés ne se côtoient pas assez", déplore le jeune de 23 ans qui réside dans la partie sud de l'île. "S'ils avaient la chance de collaborer ensemble, je pense que quelque chose de bien en découlerait." (AFP, 12 nov 2021)

Athènes accuse Ankara d'avoir tenté de "diriger un canot de migrants" vers la Grèce

La police portuaire grecque a diffusé mardi une vidéo montrant un canot pneumatique chargé de migrants escorté de deux bateaux turcs qui "tentent de le diriger dans les eaux grecques" au large de l'île de Lesbos, ont annoncé les garde-côtes grecs.

Athènes accuse régulièrement Ankara de permettre le départ de bateaux passeurs des côtes turques pour les faire entrer dans les eaux grecques, en violation d'un accord de mars 2016, qui prévoit un effort de la Turquie pour limiter les migrations vers l'Europe, en échange d'une aide financière de l'Union européenne.

La vidéo montre les "navires des garde-côtes turcs faisant des manoeuvres dangereuses pour diriger le canot vers les eaux grecques" au large de l'île de Lesbos, afin de "le faire entrer illégalement" en Grèce, affirme un communiqué des garde-côtes grecs, qui publient rarement ce type d'images.

"Une fois de plus, la Turquie s'est comportée comme un +État pirate+ en mer Égée, en violant ses engagements envers l'Union européenne", a déclaré Giannis Plakiotakis, le ministre grec de la Marine marchande cité dans le communiqué.

Quelques heures après la publication de la vidéo, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a de nouveau accusé la Turquie d'"instrumentaliser" la question migratoire, à l'issue d'un entretien avec son homologue hollandais Mark Rutte, en visite officielle à Athènes.

"Oui, nous interceptons des bateaux (passeurs, ndlr) venant de Turquie comme nous avons le droit de le faire selon la réglementation européenne et nous attendons que les garde-côtes turcs viennent les récupérer et les ramener en Turquie", a-t-il affirmé en répondant fermement à la question d'une journaliste sur les refoulements de migrants présumés en mer Egée, dont Athènes est accusée par certains médias et ONG.

"Plutôt que de mettre la faute sur la Grèce, vous devriez la mettre sur ceux qui ont systématiquement instrumentalisé la question migratoire", a-t-il ajouté.

De son côté Mark Rutte a affirmé que "le gouvernement grec essaie de défendre les frontières extérieures de l'UE comme l'Italie, l'Espagne, la Hongrie, la Slovénie ou la Pologne", soulignant que "la situation (migratoire) est extrêmement difficile".

Sur la vidéo des garde-côtes grecs, l'AFP distingue deux navires turcs dont l'un fait une manoeuvre rapide devant le canot chargé d'au moins une quinzaine de migrants. On y voit ensuite les bateaux turcs rebrousser chemin ainsi que le canot pneumatique, en direction des côtes turques à quelque 6 milles nautiques de Lesbos.

Cette vidéo est publiée cinq jours après qu'une eurodéputée en visite sur l'île grecque de Samos, également proche des côtes turques, eut affirmé sur Twitter que le "refoulement potentiel" de cinq Somaliens avait été "empêché" le 3 novembre dernier.

Cornelia Ernst, eurodéputée allemande du parti de gauche Die Linke, participait à une délégation européenne en visite à Samos pour enquêter sur la politique migratoire en Grèce.

De nombreux médias et ONG ont publié ces derniers mois des rapports accusant Athènes de refoulements présumés de migrants vers la Turquie, ce qu'Athènes a toujours démenti. La Commission européenne a appelé début octobre la Grèce à enquêter sur ces allégations.

Cornelia Ernst a tweeté avoir découvert cinq Somaliens "cachés" sur les hauteurs de cette île, "craignant d'être repoussés en Turquie".

"Il est clair pour moi qu'en les trouvant et en les remettant physiquement à la police grecque, un potentiel refoulement a été empêché", a-t-elle tweeté, soulignant avoir "lu trop de rapports documentés sur des refoulements" présumés de migrants en Grèce.

Le ministre grec des Migrations Notis Mitarachi a annoncé une enquête sur cette affaire. (AFP, 9 nov 2021)

Quatre enfants meurent noyés dans un naufrage, la Grèce accuse la Turquie

La Grèce a accusé mardi la Turquie après un nouveau naufrage de migrants dans lequel quatre enfants sont morts noyés et une personne a été portée disparue, au large de l'île grecque de Chios en mer Egée, près des côtes turques.

"C'est tragique mais malgré tous les efforts des garde-côtes grecs, la mort de quatre enfants, âgés de trois à 14 ans, est confirmée, une personne est portée disparue, 22 sont sauvées et prises en charge pour gagner la terre ferme", a déploré le ministre grec des Migrations Notis Mitarachi sur Tweeter.

"Les autorités turques doivent agir davantage pour empêcher à la source l'exploitation (des migrants) par des gangs criminels. Ces traversées ne devraient même pas pouvoir avoir lieu", a-t-il ajouté.

"C'est la réalité de l'exploitation des migrants par des gangs criminels en mer Egée -des trafiquants sans scrupule qui mettent leurs vies en danger à bord de canots surchargés impropres à la navigation en mer au large de Chios", a-t-il dénoncé.

Les 22 personnes sauvées par les garde-côtes grecs malgré une mer agitée sont 14 hommes, sept femmes et un enfant.

Ils sont "tous en bon état de santé" et ont été transférés au port de Chios, selon un nouveau communiqué du service des garde-côtes.

Selon ce texte, le bateau "surchargé" était parti de Turquie et malgré le vent fort aucun des occupants n'avait reçu de gilet de sauvetage par les passeurs.

De son côté le ministre grec de la Marine marchande, Yiannis Plakiotakis, a déclaré que les passeurs avaient fait preuve d'un "mépris criminel pour la vie humaine".

Dans un premier communiqué, les garde-côtes avaient fait savoir que 27 personnes étaient à bord du bateau qui a coulé, citant le témoignage des survivants.

Les garde-côtes grecs ont engagé des recherches avec l'appui d'un navire de l'Otan, de deux hélicoptères et de plusieurs autres bateaux naviguant dans cette zone de la mer Egée.

Selon le Haut commissariat aux réfugiés (HCR), plus de 2.500 personnes ont fait la traversée de la mer Egée cette année à partir de la Turquie voisine, contre 9.700 en 2020, année pour laquelle le HCR a recensé plus de 100 morts ou disparus.

Pour 2021, le HCR-Grèce a recensé jusqu'ici trois naufrages en mer Egée entre janvier et mars ayant fait six morts dont l'un dans les eaux territoriales grecques au large de l'île de Lesbos.

Pour sa part, l'Organisation internationale des migrations a signalé trois autres naufrages entre avril et septembre dans la même zone ayant fait 13 morts dont huit au large de l'île grecque de Crète. (AFP, 26 octobre 2021)

Immigration / Migration


Écolo dénonce "une gestion hasardeuse" des finances à Saint-Josse

 

Entre autres problèmes : le budget pour la construction de maison des Cultures a... quadruplé ! "Pour la maison des Cultures et la rénovation de l'école Guy Cudell, par exemple, on a l'impression qu'il y a un manque de transparence et de maîtrise dans les coûts. (...) On voudrait une assistance à la maîtrise d'ouvrage, ce qui permettrait de respecter les délais et les budgets."

 

"Le Covid n'explique pas tout", c'est en tout cas ce qu'on peut lire dans le titre du communiqué de presse publié ce mercredi par les écologistes à Saint-Josse. "Sous chaque législature, le bas de laine diminue. C'est une tendance que l'on observe depuis 2012", explique Zoé Genot (Écolo). Contacté, le bourgmestre Émir Kir a réagi aux propos des écologistes : "les autorités locales arrivent en bout de chaîne pour les budgets, mais sont en première ligne pour l'action. On sait que quand des décisions sont prises au niveau fédéral et aux régions, ce sont les communes en première ligne qui doivent assumer.(...) Il y a eu des promesses de financement lancées par la Région, elles n'ont pas été réalisées, nous n'avons aucune aide en 2020 concernant les dépenses du Covid."

 

La conseillère communale pointe cependant du doigt la mauvaise gestion des chantiers entamés par la commune. "Pour la maison des Cultures et la rénovation de l'école Guy Cudell, par exemple, on a l'impression qu'il y a un manque de transparence et de maîtrise dans les coûts. (...) On voudrait une assistance à la maîtrise d'ouvrage, ce qui permettrait de respecter les délais et les budgets." En effet, le communiqué des verts indique un budget quadruplé par la Maison des Cultures et doublé pour le lycée Guy Cudell.

 

"Le projet de la maison des cultures a été approuvé à l'unanimité par le conseil communal devant lequel il est passé de nombreuses fois. Comme tous les chantiers, il a un coût. Au niveau des matériaux de construction, les coûts ont augmenté de 15 à 20%. Il y a aussi un surcoût depuis quelques semaines et quelques mois au niveau de l'énergie. C'est une réalité pour toutes les communes, pour qui c'est une année noire", argue le maïeur.

 

Une mauvaise gestion du personnel communal ? 

 

"Saint-Josse a une administration particulièrement importante, mais son organigramme n'est pas clair", dénonce encore Zoé Genot. Pas trop nombreux, mais mal organisé, selon elle. "On ne sait pas dire combien de personnes il y a dans chaque cellule de l'administration, par exemple." Un propos que le bourgmestre contraste fermement, et montre les efforts réalisés durant la gestion de la crise sanitaire. "C'est de la mauvaise foi. On a été parmi les meilleurs élèves de la classe bruxelloise, voire du royaume en termes de gestion de crise. Nous avons créé un service d'aide alimentaire, réquisitionné un hôtel, construit des cloisons en plexiglas, et bien d'autres projets. Pour tous ceux-ci, nous avons pu compter sur une administration souple, réactive et professionnelle." 

 

Émir Kir semble donc serein vis-à-vis de la gestion financière de sa commune, contrairement à Zoé Genot, qui espère que Saint-Josse fasse beaucoup mieux à l'avenir, avec un budget par habitant deux fois supérieur à sa voisine : Schaerbeek. (dhnet.be, Sylvain Anciaux, 25 nov 2021)

Les grévistes de la faim:La Ligue des droits humains et le CIRÉ attaquent l’État


Ce lundi 22 novembre 2021, la Ligue des droits humains et le CIRÉ se joignent aux actions en justice introduites par cinq anciens grévistes de la faim de l’Union des Sans Papiers pour la Régularisation (USPR) devant le tribunal de première instance de Bruxelles. Nous demandons au tribunal d’enjoindre l’État belge, en la personne de son secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, de respecter ses engagements pris envers l’ensemble des anciens grévistes de la faim.

 

Du 23 mai au 21 juillet 2021, 475 personnes, membres de l’USPR ont mené une grève de la faim pour réclamer leur droit à une vie digne. Elles vivent ici, elles travaillent ici, elles ont ici de la famille et des réseaux de proches, parfois depuis de très nombreuses années.

 

Plusieurs rencontres entre les autorités et les grévistes, tantôt formelles, tantôt informelles, se sont succédé entre mai et juillet. Au cours de celles-ci, le secrétaire d’État et le Directeur général de l’Office des étrangers ont énoncé aux grévistes les éléments positifs qui seraient pris en compte dans l’examen de leurs demandes de séjour. Le pouvoir discrétionnaire du secrétaire d’État s’est ainsi vu éclairci par certaines lignes directrices, qui devaient être appliquées par l’administration.

 

Le CIRÉ et d’autres organisations de la société civile ont été témoins de certains de ces échanges. Nous avons pris acte des éléments présentés par l’Office des étrangers comme favorables dans les demandes de séjour humanitaire.

 

Or, les premières décisions prises par l’Office des étrangers à l’égard des anciens grévistes démontrent que le cadre exposé n’a pas été respecté. Nous partageons la colère et l’indignation des membres de l’USPR face aux réponses négatives qu’ils et elles ont reçues.

 

Au pouvoir discrétionnaire contestable en la matière s’ajoute ici un irrespect manifeste de la parole donnée. En juillet, il a été dit à plusieurs anciens grévistes qu’au vu des éléments positifs étayant leurs dossiers, leur demande de séjour serait acceptée. Cet élément a été déterminant dans l’arrêt de leur grève de la faim. Trois mois plus tard, c’est un ordre de quitter le territoire qui leur est signifié…
Nous rappelons qu’une parole donnée, même oralement, doit être respectée. Les ex-grévistes de la faim, comme tout un chacun, doivent bénéficier du principe de confiance légitime vis-à-vis de l’administration. Nous constatons que cette confiance a été trahie.

 

Le mépris affiché envers les anciens grévistes de la faim met en lumière, de façon plus générale, que le mode de fonctionnement discrétionnaire de l’administration mène à toutes les dérives.

 

Il permet notamment d’enfreindre sciemment une parole donnée.
En matière de délivrance des titres de séjour humanitaires, un cadre juridique et légal clair est la seule garantie possible contre l’arbitraire.

 

Nous nous associons à la démarche des cinq requérants pour défendre l’intérêt collectif de l’ensemble des anciens grévistes de l’USPR. Nous sollicitons le pouvoir judiciaire pour que celui, discrétionnaire celui-là, du secrétaire d’État ne l’autorise pas à l’arbitraire et ne permette pas à son administration de manquer impunément à sa parole.

 

Malgré leurs déboires au Bélarus, des migrants irakiens rêvent de repartir

 

Après trois semaines dans les forêts glaciales à la frontière entre le Bélarus et la Pologne, Hussein, son épouse et sa mère sont rentrés en Irak dans leur camp de déplacés Yazidis. Malgré les déconvenues, "le froid" et la "faim", Hussein rêve de repartir.

 

Installée dans le nord irakien, la famille faisait partie du vol qui a rapatrié plus de 400 personnes jeudi dernier, des Kurdes d'Irak dans leur immense majorité.

 

Au Bélarus, entre les visas et les dépenses quotidiennes, Hussein Khodr a déboursé plus de 10.000 dollars. Sans jamais réussir à rallier l'Europe occidentale.

 

A la frontière avec la Pologne, "on essayait de franchir les barbelés. Il y avait des détecteurs qui envoyaient un signal à la police polonaise. Elle débarquait et nous empêchait de passer", raconte le trentenaire, qui s'est réinstallé au camp de Sharya, près de Dohouk, au Kurdistan irakien.

 

A la frontière, la famille a campé une vingtaine de jours dans la forêt humide. "On avait faim, on avait soif, on avait froid", résume Hussein, 36 ans.

 

Les sept camarades Yazidis qui voyageaient avec Hussein sont arrivés en Allemagne.

 

Mais les rhumatismes de sa mère Inaam, 57 ans, l'empêchaient de marcher de longues heures.

 

"Nous ne sommes pas partis à la recherche du luxe, mais pour échapper à des conditions misérables", plaide la matriarche, foulard mauve lâchement jeté sur ses cheveux noirs.

 

Assise sur un matelas de mousse dans sa tente spartiate, elle égrène une vie de tragédies, avec en filigrane l'histoire contemporaine de l'Irak et des Yazidis. La minorité adepte d'un monothéisme ésotérique est persécutée depuis des siècles par les extrémistes musulmans qui les considèrent comme "satanistes".

 

- "On repartira" -

 

Veuve à 20 ans, Inaam a dû élever seule son nouveau-né, à la mort de son mari en 1986 durant la guerre Iran-Irak. En 2005 et 2007, son fils a miraculeusement survécu à deux attentats.

 

Elle raconte aussi sa fuite à l'été 2014 face à l'arrivée à Sinjar des jihadistes du groupe Etat islamique (EI). Et le retour impossible après les combats, la maison détruite...

 

Pour quitter l'Irak, Hussein s'est endetté. Il a vendu l'or de sa femme et de sa mère. Depuis sept ans, ils vivent dans une tente, écrasée par la chaleur en été, inondée par les pluies torrentielles en hiver.

 

"On a toujours peur d'un court-circuit qui brûlerait la tente et ses occupants", lâche Hussein.

 

Ici, il enchaînait les petits boulots, se lançant un temps dans la réparation de portables.

 

"Nous n'avons plus d'argent, mais dès qu'on en aura, on repartira", persiste-t-il. Je n'abandonne pas l'idée d'émigrer".

 

Il sait que ça ne se fera pas par le Bélarus. "Nous y sommes interdits de séjour pour les cinq prochaines années", ajoute-t-il doctement.

 

- Disparités sociales -

 

L'Occident accuse le Bélarus de créer artificiellement la crise en délivrant des visas pour se venger des sanctions occidentales. Minsk a démenti cette accusation, reprochant à l'Union européenne de ne pas accueillir les migrants.

 

Depuis le début de la crise cet été, au moins 11 migrants sont morts, selon les médias polonais. Des milliers d'entre eux, pour la plupart des Kurdes irakiens, sont toujours bloqués dans le secteur.

 

Et au pied de la citadelle d'Erbil, capitale du Kurdistan autonome, on ne comprend que trop bien leurs motivations.

 

"Si j'en avais l'opportunité, je partirais aujourd'hui, avant demain", confirme Ramadan Hamad, un cordonnier kurde de 25 ans.

 

Sans atelier, c'est assis sur un trottoir qu'il travaille une semelle, illustrant ainsi son propos: "le manque d'avenir et une situation économique devenue très difficile".

 

"Je sais qu'avec l'émigration clandestine, j'ai 90% de chance de mourir. Mais au moins en arrivant je vivrais dans une société qui respecte l'individu".

 

La crise migratoire "entache" l'image cultivée par la région autonome qui se veut "l'endroit le plus sécurisé d'Irak", estime Adel Bakawan, directeur du Centre français de recherche sur l'Irak (CFRI).

 

Selon lui, le flux est alimenté par les difficultés économiques, mais aussi un avenir semé d'incertitudes géopolitiques: désengagement américain, résurgence jihadiste, conflit entre la Turquie voisine et les insurgés du PKK.

 

Dans un Irak instable, le Kurdistan a toujours promu une façade de prospérité et de stabilité, cherchant à attirer les investisseurs étrangers. Ici on construit à tour de bras, se targuant d'être un peu comme Dubaï: des hôtels cinq étoiles, des projets immobiliers de luxe, des universités et écoles privées.

 

Mais, "il n'y a qu'une seule classe sociale qui a accès à tout cela", résume M. Bakawan. "Un jeune Kurde ne peut pas partir en vacances, ni acheter une maison, ni aller dans une école privée pour faire ses études en anglais, ni avoir un emploi lui donnant un statut social". (AFP, 23 nov 2021)

Bulgarie: transfert en Belgique d'un homme condamné pour terrorisme

 

Un homme condamné pour terrorisme à Bruxelles et arrêté le 10 novembre en Bulgarie alors qu'il entrait clandestinement dans le pays depuis la Turquie va être transféré en Belgique, selon une décision lundi du tribunal de Yambol (sud-est).

 

Yassine Lachiri, ressortissant marocain, est présenté dans des médias comme un proche d'Abdelhamid Abaaoud, coordinateur des commandos du 13 novembre 2015 à Paris, tué dans un assaut policier cinq jours après les attentats.

 

Yassine Lachiri avait été condamné en juillet 2015 à 20 ans de prison par contumace par un tribunal de Bruxelles, dans le cadre du procès d'un réseau de recrutement jihadiste en Belgique.

 

Il faisait depuis l'objet d'un mandat d'arrêt européen.

 

"Le tribunal a jugé que le mandat pouvait être exécuté et a autorisé le transfert de la personne concernée à l'Etat requérant", a déclaré à l'AFP le porte-parole du parquet de Yambol, Milen Bojidarov.

 

"La procédure a pu être accélérée grâce à l'accord" de Yassine Lachiri, dont la remise à la Belgique pourrait intervenir dans un délai de dix jours.

 

Selon la presse belge, M. Lachiri a été déchu de sa nationalité belge par contumace en 2020.

 

Il a par ailleurs été condamné en Turquie pour terrorisme à une peine de neuf ans et cinq mois de prison. (AFP, 22 nov 2021)



Chers amis,

L'événement "Rencontre avec Doğan Özgüden et İnci Tuğsavul à l'occasion du 50e anniversaire de leur exil" que nous avions annoncé pour le samedi 27 novembre, a été reporté à une date ultérieure, indéterminée pour le moment.


Les nouvelles mesures et les restrictions qui sont entrées en vigueur à partir du 20 novembre contre la montée de l'épidémie de Covid-19 en Belgique, nous empêcheraient d'organiser l'évènement tel que nous aurions voulu.


Nous annoncerons la nouvelle date de cette précieuse rencontre dès que les conditions le permettent.


Nous vous remercions pour votre compréhension et suggérons que cette déclaration soit publiée sur les sites où l'annonce précédente a été partagée.


ASSOCIATION DES ARMENIENS DEMOCRATES DE BELGIQUE


Migrants: en Irak, des "forfaits tout compris" pour le Bélarus

 

Ils ont payé des milliers de dollars pour parcourir des centaines de kilomètres dans l'espoir d'un "avenir" en Europe: le périple aérien des migrants irakiens jusqu'à la frontière polono-bélarusse commence souvent chez des tour-opérateurs qui leur vendent des "forfaits tout compris".

 

Bakr a 28 ans et c'est une exception parmi les milliers de migrants campant côté bélarusse dans des conditions effroyables. Contrairement à la majorité de ses compagnons de galère, il n'est pas kurde d'Irak mais arabe. Il vient d'Al-Anbar, dans l'ouest du pays.

 

"Nous sommes exténués et malades", dit par téléphone le jeune homme qui souhaite rallier le Royaume-Uni pour se créer un "avenir".

 

"Nous sommes arrivés là avec un visa de tourisme il y a une semaine. Comme il n'y a plus de vols entre Bagdad et Minsk, nous sommes passés par Dubaï, puis Minsk", raconte-t-il. "Certains ont payé 3.000 dollars, d'autres jusqu'à 25 ou 30.000 dollars, à une agence de voyages à Bagdad".

 

A ses côtés, Sangar, Kurde d'Irak, est à tel point fatigué qu'il se dit prêt "à aller dans n'importe quel pays qui acceptera" ses trois enfants.

 

Avant qu'ils ne soient fermés à la demande du gouvernement irakien il y a près de deux semaines, les consulats bélarusses d'Erbil, au Kurdistan d'Irak, et de Bagdad délivraient des visas de tourisme qui permettaient de se rendre à Minsk puis à la frontière avec la Pologne, pays membre de l'Union européenne.

 

Les vols directs entre Minsk et Bagdad d'Iraqi Airways ont été suspendus sur ordre du gouvernement de Bagdad au mois d'août dernier. A l'époque, des centaines de migrants, Irakiens pour la plupart, s'étaient massés à la frontière lituano-bélarusse dans l'espoir de passer en Lituanie.

 

Depuis, le centre de gravité de la crise s'est déplacé à la frontière avec la Pologne.

 

- "Visa touristique" -

 

Varsovie affirme qu'entre 3.000 et 4.000 migrants, dont de nombreux Kurdes d'Irak, campent actuellement le long de la frontière, dans cette crise qui oppose les pays occidentaux, d'un côté, au Bélarus et son alliée la Russie, de l'autre.

 

A Bagdad, dans une agence de voyages dont le patron ne souhaite pas voir le nom publié, un tour-opérateur qui veut conserver l'anonymat explique à l'AFP: "Maintenant, tout se fait par la Russie".

 

"Le visa touristique pour la Russie coûte 700 dollars. Le passager a besoin d'une invitation et d'un garant. Ca prend environ dix jours pour l'obtenir. Le vol coûte 500 dollars", dit-il. "Une fois en Russie, des passeurs les emmènent clandestinement par voie terrestre jusqu'à la frontière avec le Bélarus et ça coûte 500 dollars".

 

Soit près de 2.000 dollars, une somme en Irak, où le salaire moyen tourne autour de 300 dollars.

 

Mais les voies aériennes se ferment les unes après les autres. Après la Turquie qui a interdit les Irakiens, les Yéménites et les Syriens sur les liaisons avec le Bélarus la semaine dernière, la compagnie bélarusse Belavia a prononcé une mesure similaire pour les vols depuis Dubaï.

 

-Entre 3.500 et 4.000 dollars-

 

A en croire Mera Jassem Bakr, chercheur irakien spécialisé dans les flux de migration des Kurdes d'Irak, Dubaï était devenu ces derniers temps l'un des "deux points de départ des Kurdes d'Irak vers Minsk". L'autre est Doha, avec Qatar Airways. Les migrants "n'ont pas besoin de visa du Qatar puisqu'ils ne sont qu'en transit à Doha".

 

Et Ankara "est devenu la plateforme" qui permet d'obtenir des visas. Souvent, explique le chercheur, les Kurdes d'Irak fournissent leur passeport aux agents de voyage qui envoient les documents à leurs correspondants dans la capitale turque où les visas du Bélarus leur sont délivrés.

 

"Ce sont des forfaits tout compris", résume M. Bakr. "Il y a deux mois, ils coûtaient 2.500 dollars. Aujourd'hui on est entre 3.500 et 4.000 dollars", détaille-t-il.

 

Face à la crise, l'Irak a annoncé la mise en place d'un premier vol de rapatriement de migrants irakiens jeudi depuis le Bélarus "sur la base du volontariat". Quelque 571 migrants ont dit vouloir rentrer, selon le ministère des Affaires étrangères irakien.

 

Dana (prénom d'emprunt) voudrait, elle aussi, rentrer chez elle, en Syrie. Et peu importe "les sommes considérables" qu'elle a investies. Elle est retournée à Minsk après vingt jours à la frontière avec la Pologne, "sans eau, sans nourriture" et avec les "coups" des soldats bélarusses.

 

"Malgré la guerre et les problèmes, je me sens plus en sécurité en Syrie qu'ici", dit-elle. (AFP, 16 nov 2021)


Rencontre avec Doğan Özgüden et Inci Tuğsavul


Communiqué de l'Association des Arméniens démocrates en Belgique:

Alors que certains de nos amis nous quittent prématurément, d’autres restent comme une consolation à l’avant de la lutte et restent productifs malgré et envers tout. Le couple Doğan Özgüden et İnci Tuğsavul en est le meilleur exemple.

Cette année était le 50e anniversaire de leur exil forcé de la Turquie en raison des poursuites politiques. Les développements ultérieurs n'ont pas permis leur retour. Ils ont été déchus de leur citoyenneté dans les années 1980 et cette violation des droits continue à ce jour.


Dès les débuts de leur vie d'exil, en étant en relations sincères avec les communautés immigrées arméniennes, assyriennes, grecques, alévies, kurdes et ézidies issus de la Turquie, ressentant leurs douleurs, faisant les leurs, ils ont pu avoir un regard critique et juste par rapport à la politique raciste passée et présente de l’Etat Turc.

Doğan et Inci, qui se tiennent côte à côte avec leurs amis contre le négationnisme, qui exposent au grand jour l'agression interne et externe du régime fasciste turc, qui défendent les droits du peuple kurde; font face de ce fait à des menaces, à des intimidations de la part des extensions étrangères de l'État profond turc.

C'est un honneur pour nous de les rencontrer à l'occasion du 50e anniversaire de leur exil. A cette occasion, après avoir visionné le Documentaire Doğan Özgüden de Nazım Alpman, nous aurons un dialogue sincère et enrichissant. L’occasion également de voir les œuvres de Doğan, comme "Ecrits d'exil", "Journaliste Apatride" et d’autres.

Nous devons reconnaître la valeur de nos amis de leur vivant.

Nous invitons tous nos amis chez nous le samedi 27 novembre à 18h00.

La Bulgarie envoie 350 militaires à sa frontière avec la Turquie

La Bulgarie a envoyé lundi 350 militaires à sa frontière avec la Turquie en soutien à la police en raison d'une pression migratoire en hausse, a annoncé le ministre de la Défense Gueorgui Panayotov.

"Il y a depuis ce lundi des militaires à la frontière bulgaro-turque pour soutenir la police frontalière. 350 personnes avec quelques 40 unités d'équipement ont été envoyées", a-t-il déclaré dans une interview à la télévision bTV.

Plus de 6.500 personnes entrées illégalement, notamment originaires d'Afghanistan, ont été arrêtées de janvier à septembre en Bulgarie, soit plus de trois fois plus que pendant la même période en 2020, selon le ministère de l'Intérieur.

La Bulgarie se situe à la frontière terrestre extérieure de l'Union européenne (UE), sur la voie de ceux qui veulent gagner l'Europe. Une clôture en barbelés, endommagée par endroits, couvre la frontière bulgaro-turque sur 259 km.

Le parlement avait décidé en août de l'envoi de 400 à 700 militaires aux frontières de la Bulgarie avec la Turquie et la Grèce pour aider notamment à la construction de barrières.

Membre le plus pauvre de l'UE, la Bulgarie n'a jamais accueilli de demandeurs d'asile en grand nombre, la plupart repartant avant même d'obtenir un réponse concernant leur statut de réfugié. (AFP, 1 nov 2021)

400 migrants arrivés dans un bateau turc débarquent à Kos

Près de 400 migrants ont débarqué dimanche sur l'île de Kos d'un navire battant pavillon turc que la Grèce a autorisé à accoster, même si elle accuse la Turquie d'avoir violé un accord migratoire, selon les autorités grecques.

La Grèce demandait depuis vendredi à la Turquie de récupérer le bateau.

Devant le refus turc, les autorités grecques ont finalement autorisé les migrants à débarquer sur l'île de Kos, en mer Egée. Selon les gardes-côtes, ils ont été transportés dans un centre d'accueil, où ils vont être placés en quarantaine et testés pour le coronavirus.

Selon le ministère des Migrations, 382 personnes ont débarqué et six d'entre elles ont été interpellées pour être interrogées.

Le ministre des Migrations, Notis Mitarachi, a précisé qu'ils s'agissait principalement de migrants venant du Pakistan et du Bangladesh, ainsi que de quelques Afghans.

Après avoir dénoncé un peu plus tôt sur Twitter "un autre voyage dangereux et illégal à partir des côtes turques sans que les autorités turques s'en soient aperçu", le ministre a annoncé dans un communiqué avoir "notifié à l'Union européenne que la Turquie avait refusé de reprendre ce bateau".

"La Grèce a secouru des centaines de milliers de gens depuis sept ans. Il est temps que l'Union européenne agisse et montre une vraie solidarité efficace et s'assure que l'accord UE-Turquie est respecté", a-t-il ajouté.

A cause d'un problème de moteur, le navire dérivait au large de l'île de Karpathos quand il avait émis un signal de détresse.

Selon les gardes-côtes grecs, le navire avait quitté la Turquie alors que soufflaient des vents violents, et aucun des passagers n'avait de gilet de sauvetage.

Samedi, la Grèce a accusé la Turquie d'avoir sciemment permis le départ du bateau, en violation de l'accord de mars 2016 qui prévoyait un réel effort d'Ankara pour limiter les migrations à partir de son territoire en échange d'une aide financière de milliards d'euros de la part de l'UE.

"La Turquie, une fois de plus, n'a pas accompli ses devoirs envers l'Union européenne. Elle ne va pas accepter le retour du bateau battant pavillon turc et parti d'un port turc évidemment au vu et au su des garde-côtes turcs, et elle continue de faire fi de la vie humaine", avait commenté samedi le ministre grec de la Marine marchande Giannis Plakiotakis.

Selon le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) de l'ONU, plus de 2.500 personnes ont fait la traversée de la mer Egée cette année à partir de la Turquie voisine, contre 9.700 en 2020, année pour laquelle le HCR a recensé plus de 100 morts ou disparus.

Les îles grecques de l'est de la mer Egée sont les premières à pouvoir être atteintes depuis les côtes turques par les embarcations en tous genres et de toutes tailles qu'utilisent les migrants.

Mardi dernier, quatre migrants dont deux enfants sont morts noyés lorsque leur bateau a coulé au large de l'île de Chios. (AFP, 31 oct 2021)

La Turquie va expulser sept Syriens accusés de se moquer des Turcs

La Turquie a annoncé jeudi qu'elle avait arrêté et allait expulser sept Syriens accusés de se moquer des Turcs dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux où ils se filment en train de manger des bananes.

La vidéo a été considérée comme "provocante" et les Syriens, accusés de "se moquer des Turcs", seront renvoyés dans leur pays malgré la guerre, a prévenu la Direction des migrations, un organisme qui dépend du ministère turc de l'Intérieur.

Tout a commencé par une vidéo diffusée le 25 octobre sur les réseaux sociaux, montrant une altercation entre une jeune Syrienne et des citoyens turcs, dans un quartier d'Istanbul.

Surgit un homme qui lance à la jeune femme: "Vous vivez de manière plus aisée que nous. Moi je ne peux pas m'offrir de bananes et vous, vous en achetez par kilos sur les marchés!".

"Exactement", renchérit une autre femme qui tente de faire taire la Syrienne et reproche aux migrants d'aller "tous les jours chez le coiffeur".

La jeune réfugiée syrienne tente d'expliquer que les migrants, comme elle, achètent ce qu'ils peuvent avec leur argent. En vain. "Va-t-en en Syrie! Va te battre là-bas. Nous, nous ne fuyons pas notre pays, vous non plus vous ne devriez pas!", crie la femme.

Aussitôt après la diffusion de cette vidéo, des réfugiés syriens en Turquie se sont filmés, en signe de protestation, en train de manger des bananes, avec la vidéo de l'altercation en fond sonore.

Le mouvement, qui vise à dénoncer les clichés et les discours de haine envers les Syriens, a suscité la controverse.

Certains comptes Twitter ont présenté ces vidéos comme "se moquant des difficultés économiques des citoyens turcs", confrontés à une inflation galopante et une baisse de la valeur de la monnaie nationale turque.

La Turquie accueille près de quatre millions de réfugiés syriens. Elle a connu des épisodes de tensions xénophobes ces dernières années, souvent déclenchés par des rumeurs propagées sur les réseaux sociaux et les messageries instantanées.

Ces tensions sont exacerbées par la crise économique. En août, des attaques ont visé des commerces et des logements occupés par des Syriens à Ankara, la capitale turque, des incidents qui sont restés limités. (AFP, 28 octobre 2021)


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