Droits
de l'Homme / Human Rights
La sociologue Pınar Selek en exil
condamnée à la perpétuité
Acquittée quatre fois, Pınar Selek, sociologue, enseignante-chercheuse
à l’université Côte d’Azur de 50 ans, vient d’être à nouveau condamnée
à perpétuité par la cour suprême de Turquie, pour le pseudo attentat où
il a pourtant été démontré depuis 24 ans qu’il s’agissait d’une
explosion de gaz, survenue sur le marché aux épices d’Istanbul, et qui
avait fait sept morts et 121 blessés.
Placée en détention préventive en 1998, torturée, condamnée à la prison
à vie, elle a été libérée en 2000 après 36 mois d’emprisonnement. Elle
a toujours refusé de donner à la police les noms des combattant.es
kurdes qu’elle avait rencontré.es dans le cadre de ses recherches sur
la question kurde. La Cour de cassation a invalidé les décisions
d’acquittement à plusieurs reprises, le refus de “coopérer” de Pınar
Selek étant total, et le procès ubuesque a fait l’objet d’un perpétuel
recommencement depuis, au fil des changements de juges. Elle a même
fait l’objet d’un mandat d’arrêt d’Interpol en 2014.
La justice lui reprochait aussi d’être membre du Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK) et d’avoir préparé et posé une bombe, ce que la
militante anti-militariste et pacifiste a toujours nié. Remise en
liberté en 2003 après un rapport d’expertise attribuant l’explosion à
une fuite de gaz, elle vit désormais en France. Sur la foi de ce
rapport d’expertise et de la rétractation du principal témoin à charge,
les tribunaux turcs avaient donc acquitté Pınar Selek à plusieurs
reprises. Cette fois c’est la Cour suprême qui s’en mêle.
L’appel devant la Cour suprême qui a remis à l’ordre du jour cette
condamnation ne concernait que Pınar Selek, et aucun des autres
acquittés dans cette affaire vieille de 24 ans.
Voici ce que Pınar en dit elle-même, dans une déclaration, concernant
le jugement de condamnation à perpétuité, qu’elle réfute :
“Tout est possible sauf ma condamnation à nouveau. Ce jugement n’est
pas seulement injuste et insensé mais de plus inhumain dans la mesure
où dans le dossier, il y a de nombreux rapports d’expertise qui
établissent qu’il s’agissait d’une explosion due à une fuite de gaz, où
l’on n’a pas pris une seule fois ma déposition sur cette question, on
ne m’a pas posé une seule question sur ce sujet. Le procès avait été
lancé s’appuyant uniquement sur la déposition d’Abdülmecit O. qui avait
déclaré que nous avions agi ensemble, qui, par la suite, a renié sa
déposition au tribunal car elle avait été extorquée sous la torture.
Cette personne a été acquittée avec moi et son acquittement fut
définitif et l’appel est demandé uniquement pour mon acquittement. Ce
jugement n’a donc rien à voir avec le Droit.
Comme les motifs du jugement ne sont pas encore publiés, je ne peux pas
commenter davantage.”
De cette décision vont découler d’autres procès en cascade dont les
procédures sont déjà ouvertes, qui concerneront des demandes
d’indemnisation des victimes du pseudo attentat. Un acharnement
financier à suivre…
L’injustice est en roue libre en Turquie. Chaque juge veut justifier de
son allégeance au régime. L’ancien coprésident du HDP Selahattin
Demirtaş, qui est détenu à la prison de type F d’Edirne depuis cinq
ans, le décrivait très bien dans une récente lettre ouverte. Les forces
armées sur le pied de guerre depuis la déclaration du président turc
disant qu’il préparait une nouvelle prise de territoire au Nord Syrie,
et toujours en “opérations spéciales” dans la zone frontalière
irakienne, maintiennent le sujet “kurde” à l’affiche de leur côté. Les
arrestations de journalistes ont repris, et la chasse aux “terroristes”
offre des images d’arrestations dignes de celles des années 90. A part
cela, la Turquie s’enfonce dans la crise inflationiste.
Le régime, qui tente de s’imposer à l’international en profitant de la
guerre en Ukraine, durcit toujours sa répression contre le mouvement
kurde. Ce nième sursaut d’une injustice aux ordres en est une
illustration grotesque. (armenews.com, 23 juin 2022)
L’opposition
turque s’inquiète au sujet de la société militaire Sadat
Melek Kaya, La Libre Belgique, 17 juin 2022
"La Turquie ne sera jamais livrée aux organisations paramilitaires. La
sécurité des élections est essentielle. Nous sommes actuellement devant
les bureaux de l'entreprise Sadat qui est une organisation
paramilitaire. Hier encore, ils faisaient du conseil auprès d'Erdogan
!" Ces mots, c'est Kemal Kiliçdaroglu, leader de l'opposition, qui les
a prononcés le 13 mai lors d'une visite impromptue devant l'entreprise
militaire installée en banlieue d'Istanbul, dans le district de
Beylikdüzü.
La thématique s’enflamme alors que la coalition d’opposition exprime
des soupçons sur l’existence de groupes paramilitaires et la menace
qu’ils pourraient constituer pour la sécurité des prochaines élections
législatives et présidentielles prévues pour juin 2023.
Créée en 2012 à l’initiative de l’ancien général de brigade Adnan
Tanriverdi, Sadat se présente comme une entreprise militaire qui
propose du conseil, des formations et du soutien logistique pour des
pays étrangers. Mais l’identité de son fondateur entretient la
réputation sulfureuse de l’organisation.
Adnan Tanriverdi avait été mis en retraite anticipée de l'armée lors
d'une purge anti-islamistes en 1996. Il a été nommé, un temps,
conseiller de Recep Tayyip Erdogan au lendemain de la tentative du coup
d'État du 15 juillet 2016, et apparaît sur une photographie à la table
de réunion aux côtés du chef des renseignements lors d'un sommet
sécurité concernant l'intervention à Afrin, en Syrie, en 2018.
L'entreprise indique par ailleurs sur son site avoir pour mission
"d'assister les pays musulmans afin de leur permettre de prendre leur
place et de jouer leur rôle face aux superpuissances mondiales".
Actif dans les guerres en Syrie et en Azerbaïdjan
À l'image de l'entreprise russe Wagner, Sadat est régulièrement
présentée comme un atout discret dans le jeu turc sur les théâtres
d'opérations extérieures. Elle jouerait un rôle dans le recrutement et
l'entraînement de combattants des groupes d'opposition en Syrie. En
2020, un rapport du Département américain de la Défense affirmait que
Sadat "supervise et assure le paiement de quelque 5 000 combattants
syriens pro-GNA en Libye". D'autres sources ont souligné le rôle de
l'entreprise dans le transfert de combattants syriens en soutien à
l'Azerbaïdjan dans le conflit qui l'a opposé à l'Arménie dans le
Haut-Karabakh à l'automne 2020.
Autant d’accusations que Melih Tanriverdi, fils du fondateur et actuel
responsable de la structure, balaie d’un revers de main. Ce dernier a
cependant reconnu lors d’un entretien télévisé avoir été sollicité
directement par le gouvernement de l’Ukraine pour des livraisons
d’armes.
La proximité avec l'appareil d'État et l'opacité entretenue autour de
ses potentielles activités en Turquie contribuent également à alimenter
les inquiétudes en interne. "Le pouvoir évite toute discussion sur le
sujet", dénonce Oguz Kaan Salıcı, vice-président du principal parti
d'opposition. "Notre parti a posé la question au parlement dès la
création de l'entreprise Sadat. Nous n'avons jamais obtenu de réponse",
s'alarme-t-il.
En 2021, l’un des fondateurs de Sadat avait expliqué que des membres de
l’entreprise avaient pris part au jury des recrutements des écoles
militaires pendant 3 ans après la tentative de coup d’État du 15
juillet 2016. Meral Aksener, leader du "Bon Parti" dans l’opposition,
avait également affirmé avoir eu connaissance de l’existence de camps
d’entraînement au centre du pays.
Passif historique
"En Turquie, ce type d'organisations fait écho à des forces
paramilitaires qui ont déjà existé dans l'histoire du pays. Il est
normal qu'elles provoquent des inquiétudes", explique le journaliste
Ersin Eroglu, co-auteur du seul ouvrage existant sur Sadat. "Même en
rassemblant des documents publics et accessibles, on se rend compte que
la société est présente à des positions critiques des mécanismes de
prise de décisions", renchérit son coauteur Caner Taspinar.
D'autres préfèrent se garder de toutes conclusions hâtives. "Les partis
d'opposition placent fréquemment le sujet de Sadat au centre de leur
discours politique", analyse le politologue Ali Bayramoglu. "Ils
expriment une inquiétude légitime, mais ce faisant, ils définissent
Sadat à l'échelle du pays comme s'il s'agissait d'une réalité certaine
et concrète. Et ils l'instrumentalisent dans leur lutte de pouvoir.
Cela pose en soi un problème car cela alimente un débat dangereux sur
la légitimité des élections."
Les femmes
au Conseil d'Etat pour défendre la Convention
d'Istanbul
Des centaines de personnes se sont rassemblées mardi devant le Conseil
d'Etat à Ankara qui débattait du retrait de la Turquie d'un traité
international protégeant les droits des femmes.
Des représentants des barreaux de différentes villes du pays, de
nombreuses associations féministes et autres défenseurs des droits de
l'homme ont réclamé une nouvelle fois l'annulation du retrait de la
Turquie de la Convention d'Istanbul, décidé par le président turc Recep
Tayyip Erdogan en 2021.
"Nous ne renonçons pas car nous avons raison!", "La Convention
d'Istanbul fait vivre les femmes!" ont lancé les manifestants agitant
des bannières violettes, la couleur du mouvement féministe en Turquie.
De nombreux groupes, dont des partis politiques et des ONG de défense
des droits, ont saisi le Conseil d'Etat demandant l'annulation de la
décision de retrait de la Convention d'Istanbul, qui établit un cadre
légal et institutionnel pour lutter contre les violences sexistes.
Le gouvernement turc avait justifié sa décision d'abandonner le traité
en lui reprochant d'encourager l'homosexualité et de menacer la
structure familiale traditionnelle.
"Le retrait de la Turquie de cette convention est contraire aux droits
humains fondamentaux et à la démocratie. Nous le disons au Conseil
d'État aujourd'hui", a affirmé Yelda Kocak, avocate, membre de la
Plateforme des femmes pour l'égalité.
"Depuis des semaines, toutes les couches de la société nous disent
pourquoi il est urgent de revenir à la Convention. Aujourd'hui, nous
essaierons d'expliquer ce que la Convention signifie pour nous devant
le Conseil d'Etat", a indiqué de son côté Banu Tuna, présidente de la
branche d'Istanbul du Syndicat des journalistes de Turquie.
Des défenseurs des droits des femmes estiment que le retrait de la
Turquie de la Convention d'Istanbul a rendu les femmes turques plus
vulnérables face aux violences dont elles sont victimes.
Selon la plateforme "We Will Stop Feminicide", 166 femmes ont été tuées
depuis le début de cette année en Turquie, dont la majorité par des
membres de leur famille.
Le décompte des victimes de féminicides l'an dernier s'est élevé à 423.
Au Conseil d'Etat, l'audience était toujours en cours mardi après-midi.
(AFP, 14 juin 2022)
OMCT:
"State of Emergency became permanent in Turkey"
The World Organisation Against Torture (OMCT) published a briefing
about Turkey titled "Anti Terrorism Law and Human Rights Defenders"
today (Jun 13).
Announcing the briefing with a press release, OMCT said, " Turkey has
been employing counter-terrorism and national security legislation to
restrict rights and freedoms and silence the voices of human rights
defenders."
"In the last three months of 2021 alone, no less than 1,220 human
rights defenders suffered judicial harassment or reprisals."
"Ironic"
"The women and men who monitor respect for our rights and freedoms also
play a crucial role in protecting societies from terrorist acts", said
Gerald Staberock, OMCT Secretary-General.
"It is ironic that these are the very people that the Turkish
authorities target by subverting the fight against terrorism to quash
any form of dissent, including the defense of human rights."
"With Turkish courts becoming willing executioners of State policy, we
see an increase in the arbitrary sentencing of human rights activists."
State of Emergency became permanent
Underlying that since 2016, Turkey has been governed by a "State of
Emergency" regime, the statement included the following:
"Although
officially abolished on 19 July 2018, this regime was in fact made
permanent via a raft of regulations."
"Key to the government's strategy is Anti-Terrorism Law No. 3713, which
is used to fully restrict rights and freedoms and silence the voices of
human rights defenders."
"The excessively vague and broad definition of terrorism in the law
allows to label peaceful human rights defenders as 'terrorist
offenders'"
"HRA and HRFT on the target"
OMCT noted that only in 2020, 6551 people were prosecuted under the
anti-terrorism law, while a staggering 208,833 were investigated for
"membership in an armed organization", including thousands of human
rights defenders in Turkey.
"Targets include the Human Rights Association (İHD/HRA) – a member of
OMCT's global SOS-Torture Network - and the Human Rights Foundation of
Turkey (THİV/HRFT), whose leadership have at least 30 investigations
and prosecutions pending against them. The OMCT has documented the
ongoing intimidation and criminalization of Eren Keskin and Öztürk
Türkdoğan, HRA co-chairs." OMCT said.
Reference to UN and the Council of Europe resolutions
OMCT also drew attention to the United Nations General Assembly and
Security Council resolutions on Turkey's failure to respect human
rights and the rule of law.
"The Council of Europe has also recently launched proceedings against
Turkey following its refusal to comply with decisions by the European
Court of Human Rights."
The World Organisation Against Torture (OMCT) is the largest global NGO
group actively standing up to torture and protecting human rights
defenders worldwide. It has more than 200 members in 90 countries. Its
international Secretariat is based in Geneva, Switzerland. (BIA, 13
June 2022)
TİHV: 221 years of imprisonment for rights
advocates in four months
The Human Rights Foundation of Turkey (TİHV/HRFT) has released an
information note about repression and obstacles faced by human rights
defenders in Turkey.
Data of the TİHV information note is collected by Regional Solidarity
and Coordination Groups that are established to identify cases of
repression and challenges faced by human rights defenders in Adana,
Ankara, Diyarbakır, İstanbul, İzmir, Van, and nearby cities.
Accordingly, 23 human rights defenders were sentenced to 1 aggravated
life sentence and 211 years, 4 months, and 10 days in prison between 1
January 2022 and 30 April 2022.
Legal harassment
When the total sum is taken into account, 1,415 individuals were
targeted by at least one intervention including judicial harassment,
administrative harassment, threats, and reprisals because of activities
they undertook and/or were involved in within the human rights field in
the first months of 2022.
Within this scope, between 1 January 2022 and 30 April 2022:
•1,374 individuals faced judicial harassment because of their
activities in the human rights field.
•Criminal proceedings were initiated into 998 individuals on the
grounds of their activities in the human rights field. Criminal
proceedings into 218 individuals started between 1 January 2022 and 30
April 2022. While the criminal proceedings into 780 individuals were
maintained, 23 individuals were sentenced to imprisonment and 82
individuals were acquitted. In total 23 human rights defenders were
sentenced to 1 aggravated life sentence and 211 years, 4 months, and 10
days in prison.
•While criminal investigations were launched into 367 individuals
between 1 January 2022 and 30 April 2022, pending investigations into 9
were maintained during the same timeframe. Non-prosecution decisions
were rendered for 4 individuals.
•321 individuals' right to liberty and security of the person was
violated on the grounds of their activities in the human rights field.
305individuals were taken into custody within this context, while 16
others were detained. . (BIA, 6 June 2022)
Justice:
nouvelle audience ajournée pour le maire
d'Istanbul
Le maire d'Istanbul, l'un des principaux rivaux du président Recep
Tayyip Erdogan, poursuivi devant un tribunal d'Istanbul pour "insultes"
envers la commission électorale, sera fixé sur son sort le 21
septembre, a annoncé mercredi le procureur.
L'audience a été brièvement ouverte, puis ajournée, selon les médias
turcs présents.
Le procureur a requis l'an dernier une peine de 4 ans et un mois
de
prison contre Ekrem Imamoglu, maire de la principale ville du pays
depuis mai 2019 après avoir vu sa première élection invalidée la même
année par le Haut conseil électoral.
M. Imamoglu avait alors qualifié "d'idiote" cette décision, qui n'avait
pas empêché qu'il soit de nouveau élu à une vaste majorité deux mois
plus tard lors d'un nouveau scrutin en mai 2019, infligeant une
humiliante défaite au chef de l'Etat.
Issu du principal parti d'opposition, le CHP (social-démocrate), M.
Imamoglu est considéré comme l'un des opposants les plus en vue du
président Erdogan.
Son élection à Istanbul a mis fin à 25 ans de règne des
islamo-conservateurs de l'AKP et il apparait comme l'un des candidats
possible à la présidentielle prévue en juin 2023.
Au pouvoir depuis 2003, comme Premier ministre puis comme président, M.
Erdogan compte se représenter mais la grave crise économique qui secoue
le pays, avec une inflation à 70% sur un an, fait planer de nombreuses
incertitudes sur cette élection.
Selon des rumeurs récurrentes, le chef de l'Etat pourrait être tenté
d'avancer la date en misant sur des élections anticipées pour couper
l'herbe sous le pied de l'opposition, toujours divisée et qui n'a pas
encore désigné son candidat. (AFP, 1 juin 2022)
Manifestation de femmes
avant l'ouverture du procès d'une ONG féministe
Le procès de l'une des
principales et des plus actives associations de défense des droits des
femmes de Turquie, accusée d'activités "immorales", a été ajourné
jusqu'en octobre, peu après son ouverture mercredi, a constaté l'AFP.
La prochaine audience se tiendra le 5 octobre.
Un procureur d'Istanbul a décidé en avril de poursuivre la plateforme
"We Will Stop Feminicide" et de demander sa dissolution pour "activités
contre la loi et la morale".
Pour Nursel Inal, une des responsables de la plateforme fondée en 2010,
il s'agit d'un procès politique.
"Il y a un mouvement de femmes très organisé en Turquie et nous pensons
que ce procès est une attaque envers la lutte des femmes pour leurs
droits", a-t-elle déclaré à l'AFP peu avant l'audience.
Des dizaines de femmes s'étaient rassemblées devant le tribunal pour
manifester leur soutien: "Tu ne seras jamais seule!", "Nous allons
mettre fin aux féminicides!" ont-elles lancé en agitant des bannières
violettes, la couleur du mouvement féministe en Turquie.
A l'origine du procès, des plaintes déposées par des particuliers qui
reprochaient aux membres de l'association de "détruire la famille au
prétexte de défense des droits des femmes".
La plateforme tient notamment le compte et publie régulièrement des
rapports sur les meurtres de femmes.
L'association a aussi organisé plusieurs manifestations pour le
maintien de la Turquie dans la Convention d'Istanbul, un traité
international établissant le cadre légal et institutionnel de la lutte
contre les violences sexistes, dont le pays s'est retiré en 2021.
Le gouvernement turc a justifié sa décision d'abandonner le traité en
lui reprochant d'encourager l'homosexualité et de menacer la structure
familiale traditionnelle.
Selon la plateforme, 160 femmes ont été tuées les six premiers mois de
2022 en Turquie, dont la majorité par des membres de leur famille.
Le décompte des victimes de féminicide l'an dernier s'est élevé à
423.
Rien qu'en avril de cette année, le décompte s'est élevé à 20 femmes
tuées selon l'association.
"Nous sommes sous la pression du gouvernement parce que nous rendons
visible chaque féminicide, en publiant un par un les noms des femmes
tuées", a estimé Mme Inal.
"Nos rapports contredisent le gouvernement qui prétend que le nombre de
féminicides est en baisse".
Plus de 300 avocats de toute la Turquie ont proposé leurs services pour
défendre la plateforme. L'une d'elle, Aysun Kilic, du barreau de
Kocaeli (nord-ouest), a rendu hommage au travail de comptage accompli
par la plateforme en estimant que c'était normalement "le devoir de
l'Etat". (AFP, 1 juin 2022)
Ninth anniversary of Gezi Park protests:
Taksim under police blockade
After the Taksim Solidarity called on the people to come to İstanbul's
Taksim at 7 p.m. today (May 31) to mark the ninth anniversary of the
2013 Gezi Park protests, police closed the entrance of the Gezi Park
and the street where a demonstration was planned to take place.
The police surrounded the park with barricades and parked a bus at the
entrance of the street where the Chamber of Mechanical Engineers is
located.
Police did not allow the members of the Workers' Party of Turkey (TİP),
who wanted to enter the park, and surrounded them. Peoples' Democratic
Party (HDP) deputy Musa Piroğlu was among the group. After the group
started chanting slogans, police detained them.
After detentions, the TİP called on its members to gather on İpek
Street, where the police had parked a bus.
After the required permission for the demonstration was received from
the authorities, the police removed the bus.
The crowd on İpek Street chanted the slogans, "Everywhere is Taksim,
everywhere is resistance," "Don't obey, lay claim to your country," "No
to sharia, fascism and darkness."
Mothers of Berkin Elvan, Ali İsmail Korkmaz and Ahmet Atakan, HDP
deputies Oya Ersoy and Musa Piroğlu, and TİP deputies Sera Kadıgil and
Ahmet Şık attended the demonstration.
Police blocked a group of protesters who wanted to march towards the
İstiklal Avenue, and police fired tear gas at them. The group turned
back.
Police also used tear gas against the protesters on Sıraselviler
Street, a street leading to Taksim Square. (BIA, 31 May 2022)
People tortured in Turkey from
age 5 to 76
Human Rights Foundation of Turkey (TİHV/HRFT) has published its annual
Treatment and Rehabilitation Centers Report today (May 30).
According to the report, the number of applications that HRFT received
has reached the highest figure in 2021 since the Foundation's
establishment in 1990.
Prepared based on the applications submitted to the Foundation, the
report has shown that the age of the ones who complained about torture
and maltreatment ranged from 5 to 76 in Turkey.
984 people complained about torture
The report has indicated that 984 applications in total were made to
the TİHV-HRFT Representatives and Reference Centers in 2021
Among the applicants, 616 stated that they were exposed to torture
which is the highest figure since the Foundation's establishment in
1990.
7 out of 10 were tortured in the street
According to the report among the ones who were exposed to torture
during detention, 7 out of 10 stated that they were tortured in public
places such as protests, etc...
"In 2021, people of all ages, from 5 to 76, were subjected to torture,"
the report has said.
Of the 984 people who applied to the TİHV-HRFT in 2021, 915 have stated
that they were subjected to torture or ill-treatment.
The number of people who applied for their relatives, or friends is 51.
Among 915 people who complained about torture, 875 of them said they
were subjected to torture in Turkey, whereas 44 stated that they were
subjected to torture in another country.
İstanbul on the top of the list
The highest number of applications were made to the İstanbul branch.
While the number of people who applied to the TİHV to get support for
practices of torture and ill-treatment that they suffered or witnessed
was 301 in İstanbul, the number of people who applied to the Van
Reference Center was 263.
166 people applied to the Diyarbakır Representative, 134 people to the
İzmir Representative, 66 people to the Ankara Representative, and 48
people to the Cizre Reference Center in Turkey's southeastern province
of Şırnak.
A lot of students complained about torture especially to İstanbul and
İzmir Representatives during the Boğaziçi Protests at the beginning of
2021.
After Turkey's withdrawal from the İstanbul Convention, the number of
rights violations against women has increased throughout Turkey.
During police intervention against İstanbul Pride Parade and Suruç
Massacre Commemorations, many people applied to HRFT in Jun and July.
While 60.5 percent of the applicants were men, 35.2 percent were women
and 4.2 percent were LGBTI+s.
Compared to the same figure in 2020, there has been an increase in the
number of LGBTI+ people who were tortured last year.
According to the report in 2020, people of all ages, from 5 to 76, were
subjected to torture.
"More than half of the applicants were below 30 years old," the report
has said.
The report has shown that 56 applications of torture were concerning
people aged younger than 18 in 2021.
'Due to political opinions, identity or actions'
While 30.6 percent of Turkey's population were born in Southeast and
Eastern Anatolia, 63.7 percent of the ones who complained about being
tortured and maltreated were born in these two regions.
Of the people who applied to the TİHV-HRFT in 2020 and were tortured in
Turkey, 89.2 percent said that they were taken into custody due to
their political opinions, identities, or actions. (BIA, 30 May 2022)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
En
Turquie, les musiciens dans le viseur des
conservateurs
Sa tenue décolletée et ses propos féministes l'ont privée de scène.
Avec ses épaules nues et tatouées, la chanteuse pop Melek Mosso est
tout ce que détestent les conservateurs turcs qui tentent de reprendre
en main la vie musicale du pays.
A l'approche des élections présidentielle et législatives, prévues en
juin 2023 et qui s'annoncent périlleuses pour le président Recep Tayyip
Erdogan et son parti islamo-conservateur, l'AKP, tout est bon pour
flatter les franges les plus conservatrices de l'électorat.
Concerts annulés, festivals interdits: de nombreux musiciens turcs
n'ont pu monter sur scène ces derniers mois en raison de comportements
jugés "inappropriés" ou parce qu'ils chantent dans une langue régionale.
La mairie d'Isparta (centre), où devait se produire Melek Mosso début
juin, a cédé à un groupe conservateur qui l'accusait d'attitude
"immorale" et s'émouvait de sa tenue vestimentaire. Mais ses appels aux
femmes à s'habiller et s'exprimer librement étaient tout autant visés.
La chanteuse a dénoncé ceux qui "questionnent sa moralité" et promis
que, tôt ou tard, elle reviendrait chanter dans la capitale des roses
de Turquie.
Fin mai, le festival de musique AnadoluFest d'Eskisehir (centre) a lui
aussi été interdit par le gouverneur après les appels d'un groupe
islamo-conservateur qui s'insurgeait que "des filles et garçons y
campent ensemble" et dénonçait "des scènes inappropriées dues à la
présence d'alcool", selon les médias locaux.
"Ces interdictions sont inacceptables", juge Recep Ergul, de l'Union
professionnelle des auteurs d'oeuvres musicales, qui s'inquiète de voir
ces milieux tenter "de façonner la société" en cherchant à contrôler la
culture.
- "Ennemi de la Turquie" -
Avec les chanteurs de variété ou idoles pop, ceux qui chantent dans des
langues des minorités de Turquie sont particulièrement visés.
Ainsi, l'artiste d'origine kurde Aynur Dogan, tout comme Niyazi
Koyuncu, qui chante dans les langues de la Mer noire, ou encore Metin
et Kemal Kahraman, musiciens d'origine zaza (communauté kurde parlant
le zazaki), ont vu leurs concerts annulés.
Tous ont été jugés "inappropriés" par les mairies AKP des villes où ils
devaient se produire.
Apolas Lermi, dont le répertoire puise dans les mélodies
traditionnelles de la mer Noire, s'est attiré les foudres des
responsables locaux après avoir affiché sa solidarité avec un musicien
grec, Matthaios Tsahouridis, accusé par des milieux nationalistes turcs
de tenir des propos "hostiles à la Turquie".
En mai, un concert de M. Tsahouridis a été annulé à la dernière minute
par l'équipe de football de Trabzon (nord-est), le Trabzonspor, qui
l'avait initialement invité pour fêter son titre de champion de Turquie.
M. Lermi a alors refusé, par solidarité, de monter sur scène.
"Un politicien m'a accusé sur Twitter d'être un ennemi de la Turquie,
un séparatiste", déplore le chanteur qui, outre un lynchage subi dans
les médias et sur les réseaux sociaux, a vu deux de ses concerts
annulés à la dernière minute par des organisateurs, dont un par la
mairie AKP de Pamukkale (ouest).
Ces annulations à répétition ont été condamnées fin mai par les
barreaux de 57 villes.
"Ces décisions arbitraires sont discriminatoires pour les langues, les
cultures, les modes de vie et les genres. (...) Nous rejetons ces
interdictions archaïques", ont-ils déploré dans un communiqué.
- "Arrêtez ça !" -
Des interdictions ont aussi frappé en cette fin d'année universitaire
des "festivals de printemps" organisés sur les campus, provoquant un
tollé sur les réseaux sociaux et un élan de solidarité envers les
musiciens visés.
Début juin, une foule impressionnante a ainsi convergé place de
Sishane, à Istanbul, pour un concert de Melek Mosso autorisé par la
mairie d'opposition.
"Ils essaient de nous faire peur et d'écarter les femmes de la vie
publique. Mais nous n'allons pas les laisser faire", assurait au pied
de la scène Ezgi Aslan, venue "exprès" pour afficher sa solidarité.
Le ministre de la Culture Mehmet Nuri Ersoy réfute ces accusations.
"Nous soutenons l'art et la culture. Notre ministère ouvre plus que
jamais la voie aux festivals", a-t-il affirmé à une télévision privée.
Mais ces interdictions contribuent à ternir l'image du président
Erdogan auprès des jeunes.
"Annuler des festivals ou interdire les artistes... Arrêtez ça !", a
lancé récemment le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, une des figures de
l'opposition.
"Un environnement libre pour l'art et la culture est un élixir de
jeunesse pour la société. Nous en produirons en abondance", a-t-il
promis. (AFP, 25 juin 2022)
Journalists
protest 'Greatest censorship in Turkey's
history'
Journalists yesterday (June 21) protested the law proposal known as the
"disinformation bill," which includes new arrangements about social
media and online news reporting.
Members of 10 several journalism groups attended the demonstration
organized by the Confederation of Progressive Trade Unions of Turkey
(DİSK) Press Union in Şişhane in İstanbul's Beyoğlu district.
They opened a banner that read, "No to the law of silencing,
intimidation and incarceration! The press is free, it cannot be
censored."
The bill that passed the parliament's Justice Committee last week
introduces prison sentences of up to three years for spreading
disinformation. It also expands the authority of the Presidency
Communications Directorate on news outlets.
"We will continue to embrace press freedom"
Özge Yurttaş, the head of the DİSK Press Union, said they will continue
to protest against the law in İstanbul and Ankara.
Saying that the bill targets all media outlets but pro-government ones,
she described the bill as "the darkest in the history of the Republic."
"Free press is a must for a free country. Organized press and organized
society is a must for free press," he said. "A law proposal that will
put anyone on trial is on the agenda. This law is to suppress
journalism completely and to silence not only the dissidents of the
government but also everyone who does not support the government. We
will continue to embrace freedom of the press and expression."
Arrest of 16 journalists
Gökhan Durmuş, the head of the Journalists Union of Turkey (TGS),
mentioned the arrest of 16 Kurdish journalists in Diyarbakır. He noted
that cameras and news content were cited as evidence for their arrest.
"Journalism began to be de facto prevented. We want this bill to be
withdrawn completely. They didn't take into account our
recommendations," he said.
"Government spreads disinformation"
Uğur Güç, who spoke in the name of the Contemporary Journalists
Association (ÇGD), also said, "They have already started
incarcerating
journalists," referring to the arrests in Diyarbakır.
"This law is the heaviest censorship in the history of the press. It
cannot be explained in another way. The government itself spreads
disinformation.
"They will send us to jail if we say the inflation is 150 percent. They
will send us to jail as well if we say gasoline prices have increased.
We are not afraid of the prison. We are already arrested and put on
trial. But we continue to write the truth." (BIA, 22 June 2022)
A
un an d'élections cruciales, la Turquie veut
pénaliser la "désinformation"
Les autorités turques veulent pénaliser la "désinformation" par un
projet de loi susceptible d'envoyer des journalistes en prison pour
trois ans. Un nouveau tour de vis à l'approche d'élections périlleuses
pour le chef de l'Etat.
L'affaire a été menée au pas de charge: à peine le texte déposé au
Parlement par les députés du parti au pouvoir (AKP) fin mai, il a été
adopté par deux commissions parlementaires la semaine dernière et sera
soumis prochainement aux députés.
Le texte prévoit de punir de un à trois ans de prison la "propagation
d'informations trompeuses" et de priver de leur carte de presse les
journalistes reconnus coupables de ce délit.
La "loi de désinformation" vise les réseaux sociaux et les sites
internet, auxquels il sera demandé de fournir les informations
personnelles de leurs utilisateurs en cas d'infraction.
- "Police de la vérité" -
L'opposition a vainement tenté début juin de lui faire obstacle, mais
avec une majorité de 334 sièges sur 581 au parlement pour l'AKP et ses
alliés, le texte ne risque pas d'être rejeté.
"L'État cherche à mettre en place une police de la vérité, tout en
restant flou sur les frontières de la désinformation", qui n'est pas
définie dans le texte actuel, estime Sarphan Uzunoglu, professeur en
communication à l'université Bilgi à Istanbul, joint par l'AFP.
Le gouvernement n'a toutefois pas attendu ce nouveau texte pour
contrôler la liberté de parole dans le pays: l'état d'urgence instauré
après le putsch manqué de juillet 2016 avait donné lieu à l'une des
plus importantes purges dans les médias de l'histoire moderne de la
Turquie, selon des défenseurs de la liberté de la presse.
La semaine dernière, seize journalistes ont été écroués pour
"appartenance à une organisation terroriste" à Diyarbakir, dans le
sud-est à majorité kurde.
Au total, 67 journalistes sont actuellement emprisonnés en Turquie,
selon le site spécialisé P24.
- "Jours sombres" -
Cette loi s'ajouterait par ailleurs à une autre, adoptée en 2020, qui
oblige des plateformes comme Facebook et Twitter à nommer un
représentant légal dans le pays. Ces dernières s'exposent désormais à
des sanctions si elles ne retirent pas à la demande des autorités
turques certains contenus sous 48 heures.
"Nous vivons les jours les plus sombres de notre pays en matière de
liberté de presse", a déploré jeudi le président de l'Association des
journalistes de Turquie, Nazim Bilgin, estimant que le fait que "la
+loi de censure+ soit approuvée en commission quand les confrères de
Diyarbakir sont écroués n'est pas hasard".
"Terrorisme" et "insulte au président" sont parmi les accusations
fréquentes et récurrentes contre la presse, l'opposition et les
associations de défense des droits humains.
A un an des élections présidentielle et législatives prévues en juin
2023, "l'objectif du gouvernement est d'entretenir la peur pour
dissuader les journalistes, les économistes et les universitaires de
publier des informations nuisibles", estime Yaman Akdeniz, docteur en
droit numérique.
Au pouvoir depuis 2003, comme Premier ministre puis comme président,
Recep Tayyip Erdogan a confirmé début juin sa candidature à la
prochaine présidentielle.
- "Loi arbitraire" -
"C'est une loi arbitraire, je pense que beaucoup de personnes vont être
condamnées", redoute M. Akdeniz, interrogé par l'AFP.
"Ce sera une des armes les plus puissantes de l'AKP pendant la campagne
électorale".
"En Turquie, plusieurs vides juridiques permettent au gouvernement
d'emprisonner des journalistes. Intégrer la désinformation dans le Code
pénal sera un outil en plus", redoute également Gulnoza Saïd, du Comité
pour la protection des journalistes (CPJ).
Plus d'une vingtaine d'ONG et d'association de défense de la liberté de
la presse, dont Reporters sans Frontières (RSF), ont appelé début juin
dans une tribune le Parlement turc à rejeter le texte.
"Placée entre les mains de l'appareil judiciaire turc, hautement
politisé, cette loi deviendra un outil supplémentaire pour harceler les
journalistes et les militants et pourrait entraîner une autocensure
généralisée sur Internet", estiment les signataires. (AFP, 20 juin 2022)
Appeal
by 837 journalists for release of all Kurdish
journalists
We, the undersigned professional press organizations and journalists,
condemn the ruthless detention of Kurdish journalists and press workers
by police raids on Wednesday, June 8th.
We invite everyone, especially the opposition, which has claims about
law, justice, equality, freedom and democracy, and who intend to
prepare for the Turkey of the future, to stand in solidarity with our
colleagues in detention and take a stand against the violence of the
government.
We also call on the members of the judiciary not to become an
instrument of the government's unlawfulness and tyranny, to act within
the framework of universal law for the freedom of press and expression,
and to release the detained journalists as soon as possible.
In addition, we expect international press organizations, journalists,
rights organizations and defenders to show solidarity with us for the
development of press freedom in Turkey and to take action against the
oppression of journalists.
While the handcuffs on the freedom of press and expression are wanted
to be reinforced with the new censorship law prepared in the
Parliament; the detention of Kurdish journalists on the grounds of an
investigation by the Diyarbakır Chief Public Prosecutor's Office is a
blow to press freedom.
We are the witnesses with our colleagues work. Although these policies
of oppression and intimidation are known very well by the free press
tradition, which works devotedly for the right of people to receive
information, we will not get used to these operations and policies of
intimidation.
The free press cannot be silenced: We stand by our detained colleagues!
The detained Kurdish journalists should be released immediately!
Dicle Fırat Journalists Association (DFG) Co-chair Serdar Altan,
JINNEWS Director Safiye Alagaş, JINNEWS editor Gülşen Koçuk,
Mesopotamia Agency (MA) editor Aziz Oruç, Xwebûn Newspaper
Editor-in-Chief Mehmet Ali Ertaş, Ömer Çelik, Suat Doğuhan, Ramazan
Geciken, Esmer Tunç, Neşe Toprak, Zeynel Abidin Bulut, Mazlum Doğan
Güler, Mehmet Şahin, Elif Üngür, İbrahim Koyuncu, Remziye Temel, Mehmet
Yalçın, Abdurrahman Öncü, Lezgin Akdeniz, Kadir Bayram and Feynaz Koçuk!
16 journalistes écroués pour "appartenance à une
organisation terroriste"
Seize journalistes turcs ont été écroués jeudi pour "appartenance à une
organisation terroriste" à Diyarbakir, dans le sud-est à majorité kurde
de la Turquie, selon l'acte d'écrou consulté par l'AFP.
Travaillant pour des médias et sociétés de production proches du HDP
(Parti démocratique des peuples, pro-kurde), 20 journalistes avaient
été interpellés le 8 juin pour "appartenance à la section presse" du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme terroriste
par Ankara et ses alliés occidentaux.
En garde à vue depuis, seize d'entre eux ont été écroués jeudi, dont
Serdar Altan, co-président d'une association de journalistes, accusés
d'"appartenance à une organisation terroriste", selon l'acte d'écrou et
l'un des avocats des journalistes, Resul Temir, interrogé par l'AFP.
Les autres journalistes ont été relâchés sous contrôle judiciaire.
Selon des médias locaux, les journalistes ont été interrogés par le
procureur sur le contenu de leurs articles.
"Cela laisse penser à une manoeuvre préélectorale pour couper l'herbe
sous le pied de la classe politique kurde et les priver de moyen
d'expression", à un an de la prochaine élection présidentielle et au
moment où la Turquie dit préparer une offensive contre des combattants
kurdes dans le nord de la Syrie, a réagi le représentant en Turquie de
l'ONG Reporters sans frontières (RSF), Erol Onderoglu, interrogé par
l'AFP.
"Nous vivons les jours les plus sombres de notre pays en matière de
liberté de presse", a également réagi dans un communiqué le président
de l'Association des journalistes de Turquie, Nazim Bilgin.
M. Bilgin a souligné que cette décision intervient au lendemain de
l'adoption en commission de justice au Parlement turc d'un projet de
loi qui prévoit des peines de prison contre tout journaliste ou citoyen
reconnu coupable de "diffusion publique d'informations trompeuses", un
texte qui pourrait être adopté prochainement et qu'il qualifie de "loi
de censure".
Des ONG dénoncent régulièrement l'érosion de la liberté de la presse en
Turquie, qui pointe à la 149ème place sur 180 du classement 2022 de la
liberté de la presse publié par RSF.
Le HDP, troisième plus grand groupe au Parlement turc, est accusé par
le président Recep Tayyip Erdogan d'être la "vitrine politique" du PKK.
Depuis 2016, plusieurs centaines de membres du HDP ont été arrêtés,
dont son charismatique chef de file, Selahattin Demirtas, emprisonné en
dépit de protestations européennes. (AFP, 16 juin 2022)
Kurdish
journalists taken to custody
remain in detention
Last Wednesday, on June 8th, 20 journalists and one former media
employee were detained in home raids in Diyarbakır, as part of a
terrorism investigation being conducted by the Diyarbakır Prosecutor’s
Office.
The reason for their detention was not immediately clear as the
prosecutor’s office has placed a gag order on the case. Lawyers have
said they were denied access to the documentation and thus in the dark
on the reasons for the detentions.
Among those who were taken into custody is Serdar Altan, the
Co-president of Dicle Fırat Journalists’ Association (DFG). In a
related development, on June 3rd, Dicle Müftüoğlu, the other
Co-president of the Association was also taken into custody. Reportedly
taken into custody as part of a separate criminal investigation,
Müftüoğlu was released on June 6th.
The journalists still haven’t testified to prosecutors and the
detention period for the journalists was extended to four days, which
means they will not appear before an arraignment judge before four days.
The media outlets where the detained journalists are employed have said
that Turkey’s ongoing military operations in Iraq’s Kurdistan Region
(KRI) and a potential planned military operation in Syria might be the
reason behind the detentions.
Sedat Yılmaz, a senior editor at the Mezopotamya News Agency, whose
journalists are among the detained: “According to information leaked by
pro-government media, the people detained include people who reported,
or provided commentary for or worked as anchors for Kurdish media
stations as Roj TV and Medya Haber.”
On 8 June, the state-owned and govenrment controlled Anatolia Agency
(AA) reported that the operation was being carried out as part of an
anti-terror operation into the Kurdistan Workers’ Party (PKK) “Press
Committee.” The agency said that Diyarbakır based media outlets Pel
Yapım, Piya Yapım, Ari Yapım, Sterk TV which broadcasts from Belgium
and Medya Haber TV which broadcasts from the UK were targeted in the
operation. The agency said Jin News news website was also “serving the
same purpose” as others.
Yılmaz said sources close to Turkey’s ruling party AKP said the
operations sought to silence the opposing voices during planned
operations in the Rojava region of northern Syria.
The PKK is considered a terrorist organization by the United States,
Turkey and the European Union.
The journalists in custody
Those in detention are Co-President of the Dicle Fırat Journalists
Association (DFG) Serdar Altan, JinNews Manager Safiye Alagaş, JINNEWS
editor Gülşen Koçuk, Mezopotamya Agency (MA) editor Aziz Oruç and
journalists Ömer Çelik, Suat Doğuhan, Ramazan Geciken, Esmer Tunç, Neşe
Toprak, Zeynel Bulut, Mazlum Güler, Mehmet Şahin, Elif Üngür, İbrahim
Koyuncu, Remziye Temel, Mehmet Yalçın, Abdurrahman Öncü, Mehmet Ali
Ertaş, Lezgin Akdeniz and Kadir Bayram.
Filmmakers
take over the
Justice Vigil on its 35th day
The Justice Vigil launched by the Turkish Union of Engineers and
Architects Chambers (TMMOB) in protest of the Gezi Trial has continued
since April 27.
On the 35th day, filmmakers from Turkey took over the vigil which has
been held in front of the TMMOB İstanbul branch.
Union for Democracy, Bahçeşehir People's Association, Cinema Industry
Employees, TMMOB Chamber of Electrical Engineers are among those who
attended the vigil.
Gülsüm Elvan, the mother of Berkin Elvan, who lost his life after a
tear-gas canister fired by police stuck his head during Gezi Protests,
and actress Nur Sürer also participated in the vigil.
Participants chanted slogans "We are not silent, we are not afraid, we
are not obeying", "One day the AKP will be held accountable", and
"Everywhere Taksim, everywhere resistance".
During the second session of the final hearing of the Gezi Trial held
on April 25, İstanbul 13th Heavy Penal Court gave Osman Kavala an
aggravated life sentence for "attempted overthrow", while the other
defendants Mücella Yapıcı, Çiğdem Mater, Hakan Altınay, Mine Özerden,
Can Atalay, Tayfun Kahraman, Yiğit Ali Ekmekçi were sentenced to 18
years in prison for assisting this crime.
"Gezi was the voice of millions"
Director Ceylan Özgün Özçelik spoke on behalf of the filmmakers:
"We all know that Gezi was started to protect Taksim Gezi Park, and it
is the common expression of the will of the masses, it was started to
protect freedom of expression. Gezi cannot be judged. Gezi was the
common voice of millions of people who participated in the protests all
over Turkey. It was a loud demand to exist freely with all of our
identities. Gezi protests belonged to everyone, to all of us."
"As filmmakers, we were also in Gezi Park those days. We were not only
there with our cameras, but we were also there like everyone else to
resist oppression. Today, we continue to be the voice for demanding
freedom and democracy. We do this with our stories, our camera, and
also with our will for solidarity."
"Gezi protests belonged to everyone, to all of us, our friends who are
deprived of their liberty are taken hostage on behalf of all of us.
Darkness will go away, Gezi remains."
"We stand with our fellow filmmakers Çiğdem Mater and Mine Özerden, who
were arrested in the Gezi Trial, and other detainees Osman Kavala,
Mücella Yapıcı, Can Atalay, Tayfun Kahraman and Hakan Altınay. Darkness
will go away, Gezi remains."
TMMOB and its trade unions staged the first vigil in front of their
branch in İstanbul's Beyoğlu district condemning the court's verdict on
Osman Kavala, Mücella Yapıcı, Tayfun Kahraman, Çiğdem Mater, Hakan
Altınay, Mine Özerden, Can Atalay and Yiğit Ali Emekçi.
The vigil continues in front of the TMMOB branch building every day
between 5 p.m. and 8 p.m. (BIA, 31 May 2022)
RTÜK fines TV outlets for
broadcasting opposition leader’s video about Erdoğan
The Radio and Television Supreme Council (RTÜK) has fined four TV
outlets for broadcasting Turkey's main opposition Republican People's
Party Leader Kemal Kılıçdaroğlu's speech on President Erdoğan.
RTÜK fined TELE 1, KRT, Halk TV, and Flash TV upon complaints by ENSAR
Foundation and TÜRGEV.
On May 24, Kılıçdaroğlu claimed two foundations close to the government
had donated over 1 billion lira (~60 million US dollars) to another
foundation they jointly founded in the US.
Disguised under educational activities, the money transfers were
actually for the Erdoğan family, who plans to flee the country after an
"inevitable" defeat in the next year's elections, according to
Kılıçdaroğlu.
Government officials and the relevant foundations denied the
allegations and said the donations were legal.
RTÜK decided that airing Kılıçdaroğlu's allegations was a violation of
law and imposed a fine on 4 outlets from the upper limit.
Fine on the anchor's reaction to farmers' news
Turkey's watchdog also imposed a fine on FOX TV due to a protest by
anchor Selçuk Tepeli.
While presenting a news report about fields taken away from farmers by
the government, Tepeli stormed off the set by saying:
"Move on to the next news, please, please brother, move on."
RTÜK decided that Tepeli violated the broadcasting principles and
imposed an administrative fine on FOX TV at the upper limit as well.
TGS: "No to censorship board"
Turkey Journalists Syndicate has condemned RTÜK's decision on Twitter.
"It is an attack against people's right to be informed, no to
censorship board " TGS stated.
The RTÜK has long been criticized by journalism groups for taking
punitive measures against independent media outlets. (BIA, 30 May 2022)
Joint statement by 57 bar
associations against concert bans
Fifty-seven bar associations have released a joint statement about the
recent bans on concerts, festivals and other cultural events across the
country.
The statement entitled "Do not be afraid of arts, arts emancipate,"
said, "There is a direct relationship between the notion of freedom and
art. We do not accept these outdated restrictions and bans that have
become systematic. We strongly condemn artists being prevented from
freely performing art in this country."
Full text of the statement:
"We observe with concern the intensifying pressure on freedom of
expression in our country. The new target of this approach, which does
not have a chance to survive in democratic systems, is freedom of
artistic expression. In recent months, illegal decisions regarding the
cancellation of events such as concerts, theater plays and festivals
throughout the country have been given and events whose preparations
are completed are being canceled.
"Considering the events and artists subject to bans/cancellations, it
is seen that these decisions are given with discriminatory, arbitrary
and political motives against the mother tongue, culture, way of life
and genders.
"Statements that incite the public to hatred and animosity are accepted
by municipalities or governor's offices and end in interventions into
arts. One of the important resource centers of civilization is artistic
production.
"There is a direct relationship between the notion of freedom and art.
We do not accept these outdated restrictions and bans that have become
systematic. We strongly condemn artists being prevented from freely
performing art in this country. Silencing arts and artists means
leaving society out of breath."
The statement was released by the bar associations of the following
provinces: Adana, Adıyaman, Ağrı, Aksaray, Ankara, Antalya, Ardahan,
Artvin, Aydın, Balıkesir, Bartın, Batman, Bilecik, Bingöl, Bitlis,
Bolu, Burdur, Bursa, Çanakkale, Çankırı, Denizli, Diyarbakır,
Eskişehir, Gaziantep, Giresun, Hakkari, Hatay, Iğdır, Isparta,
İstanbul, İzmir, Kars, Kastamonu, Kırıkkale, Kırklareli, Kocaeli,
Manisa, Mardin, Mersin, Muğla, Muş, Nevşehir, Ordu, Trabzon, Dersim,
Sakarya, Samsun, Siirt, Sinop, Urfa, Şırnak, Tekirdağ, Tokat, Uşak,
Van, Yalova, Zonguldak. (BIA, 30 May 2022)
Journalism organizations call for
withdrawal of Press Law amendment
Press organizations in Turkey issued a joint statement regarding the
law proposal, which the government defined as "Disinformation Law."
"As seven leading journalism organizations in Turkey, we are concerned
that a bill on disinformation could lead to one of the heaviest
censorship and self-censorship mechanisms in the history of the
Republic." said the press institutions.
Deputies of the ruling Justice and Development Party (AKP) and the
Nationalist Movement Party(MHP) have submitted a "disinformation bill"
to the parliament.
Signed by 66 MPs from the two parties, the "Law Proposal on the
Amendment of the Press Law and Some Laws" was submitted to the
Speaker's Office of the parliament yesterday (May 26). The 31-page
draft law contains 39 articles.
"Withdraw the bill"
In the statement signed by the Journalists' Union of Turkey (TGS),
International Press Institute's (IPI) National Committee in Turkey,
Association of Journalists, Progressive Journalists Association (PJA),
Turkish Press Council, Haber-Sen and İzmir Journalists Association
(IGC), it was noted that the bill was prepared behind closed doors by
the ruling AKP and the MHP executives and the opinions of the
journalists were not consulted.
"The bill adds a new crime titled "distributing deceptive information
publicly" to the criminal code with prison sentences. It also gives the
administration new powers to sanction the media with fines, advertising
bans, and bandwidth throttling."
"If the bill becomes law, it will boost the systematic censorship and
self-censorship in Turkey, instead of fighting disinformation. We call
for its immediate withdrawal because a media law that fails to reflect
the views of journalists and journalism organizations cannot solve the
problem of disinformation." stated the press institutions.
"We reject it"
Underlying that the bill cites concepts such as "disinformation," fake
news," "baseless information" and "distorted information" without
providing legal definitions and also refers to vague notions like
"security," "public order" and "public peace,", the press institutions
stated that these vague definitions and concepts have been used against
journalists in trials.
"Such an approach leaves the laws open to gross abuse by a judicial
system that is already suffering from political capture and a loss of
independence. We reject this initiative."
Finally, press institutions invited all political actors to initiate a
dialogue process with journalism organizations to solve the problems
such as disinformation.
"Disinformation is the problem of the whole world. There are many other
problems that reduce the quality of journalism in Turkey and harm the
public's right to be informed. We invite all political actors to
initiate a comprehensive and transparent dialogue process with
journalism organizations to create pluralist laws, establish democratic
institutions and improve self-regulation that can solve these problems,
following the suspension of the current law proposal." (BIA, 27 May
2022)
Kurdish
Question / Question kurde
Düsseldorf rally against Turkish
occupation and genocidal attacks
Organized by the Defend Kurdistan Initiative, a central rally is taking
place in the German city of Düsseldorf today to denounce the Turkish
state's war of aggression in Kurdistan. The large-scale demonstration
is supported by the Kurdish Women’s Movement in Europe (TJK-E) and the
Kurdistan Democratic Societies Congress in Europe (KCDK-E) under the
motto "Defend Kurdistan against Turkish occupation and chemical
weapons."
Masses gathered at Kirscheplatz in the early morning hours and started
to march to the gathering area at Düsseldorf Graf-Adolf-Platz,
chanting slogans such as "Bijî Serok Apo" (Long Live Leader Öcalan)
"Biji Berxwedana Gerila" (Long Live the Guerrilla Resistance), "Biji
PKK" (Long Live the PKK) "Bimre Ixanet" (Death to Betrayal).
Thousands of people are joining the march, singing the Kurdish anthem
Ey Reqîb.
The march will be followed by a rally at Rheinpark where
representatives from four parts of Kurdistan, political parties from
all around the world, human rights defenders, ecologists and
representatives of women’s movements will address the crowd. The
speakers include representatives of Tamils, Zapatistas and Yazidis.
Remzi Kartal's Call for participation in the Düsseldorf rally
KONGRA-GEL Co-Chair Remzi Kartal spoke to ANF about the Turkish
invasion operation conducted in the Zap, Avaşîn and Metina regions of
guerrilla-held Medya Defense Zones in southern Kurdistan (northern
Iraq) since April 14.
Kartal pointed out that the Turkish state continues its invasion and
genocidal attacks against the Kurdish people with the support of NATO.
He emphasized the importance of the 25 June Düsseldorf rally.
The Kurdish politician stressed that the AKP-MHP government hopes to
maintain its power based on the outcome of the war it has waged in
Kurdistan.
“The AKP-MHP government in general wants to eliminate the existence of
the Kurdish people by pursuing a policy of genocide against them. This
concept has not been completely successful. It is about to fail. For
this reason, the AKP-MHP government is carrying out a large-scale
attack against the Avaşîn, Zap and Metina regions. They think that if
they get a result, they may prevent the fall of their government.
Therefore, Turkey has been waging a war against international
conventions and agreements since April 14. They have trampled on all
human rights. They want to achieve results with the help of chemical
and nuclear weapons which violate all laws of war. Currently, the
centre of this war is Zap and Avaşîn. The Turkish army can't achieve
results. We can say that the people's defence forces and freedom
guerrillas have frustrated Turkey’s war concept. Since Turkey insists
on this policy, it now wants to expand its occupation through new
attacks on Rojava Kurdistan.”
'EVERYONE SHOULD TAKE RESPONSIBILITY AND JOIN PROTESTS'
“In response to Turkey’s aggressive policies, movements against fascism
will hold a major march and rally in Düsseldorf on June 25 under the
guidance of European institutions and organizations, the KCDK-E and the
European Women's Movement. In this context, we invite all those against
the fascism of the Turkish state, the people of Kurdistan, the Turkish
people, the Arab people, the European peoples, internationalist
friends, parties, associations, institutions, organizations,
individuals, intellectuals and journalists. Everyone should consider
themselves responsible for the chemical weapons used by Turkey and the
occupation. All should attend the march and rally to be held on June
25. This is very important,” Kartal stated.
'EUROPE'S SILENCE SHOULD BE CRITICIZED'
Kartal remarked that the Turkish state has carried out genocidal
attacks against the Kurds with the support of European states since its
establishment. He added that European states are silent towards the use
of chemical weapons for this reason, and every individual and group
that promotes human rights should take a stand against European
silence. He continued, “Since the establishment of the Republic of
Turkey, European countries have been in solidarity with and supported
the Turkish state against the existence of the Kurdish people and the
peoples of Kurdistan. The Turkish state pursues this genocidal policy
against the Kurdish people with the support of European states. They
are silent towards the use of chemical weapons and the genocidal
attacks on the Kurdish people. Therefore, it is a humanitarian and
moral thing that everyone should take a stand against the silence of
European states, the European Union, NATO, and should refuse genocide
against the Kurdish people. We would like to state that the rally is
very important. Everyone who has a conscience and moral values should
raise their voices against Kurdish genocide and participate in this
rally.”
'TURKEY IMPLEMENTS TERROR'
KONGRA-GEL Co-Chair Remzi Kartal responded to NATO Secretary General
Stoltenberg’s remark that “Turkey's concerns about the PKK are
legitimate.”
“NATO fully approves and supports the policy of the Turkish state that
wants to exterminate the Kurds. The Turkish state calls its policy of
exterminating the Kurds a 'fight against terrorism'. NATO also accepts
this policy of the Turkish state. It justifies and supports it.
Currently, it is the Turkish state that implements terrorism against
the Kurds. The Turkish state does not accept the existence of the
Kurdish people. The language, culture and all the achievements of the
Kurdish people are in jeopardy because of Turkey’s genocidal policies.
This is terrorism! This is terrorism carried out by the Turkish state!
NATO and its allies are endorsing and supporting this policy,” he
underlined.
'EVERYONE IS RESPONSIBLE FOR TURKEY’S GENOCIDAL POLICIES'
Kartal pointed out that the latest genocidal campaign waged by the
Turkish state in Kurdistan with the support of NATO could be evaluated
within the scope of crimes against humanity in the international
criminal law and it should be considered genocide, according to the
International Criminal Court, since it is committed against a national
group.
“We appeal to the international community. We also appeal to the public
opinion of European states. We appeal to those who promote human rights
and democracy. The Turkish state wants to eliminate the existence of
the Kurdish people. It is destroying the geography of Kurdistan, its
ecology and everything else. For this reason, all women's movements in
the world, ecological movements, movements that advocate human rights,
intellectuals, individuals, journalists, political parties,
humanitarian organizations are undergoing a test about the genocidal
attacks against the Kurdish people. Everyone is responsible for the
genocidal policy of the Turkish state, which is endorsed by NATO.
Everyone should take a stand against them. This is a crime against
humanity. They want to destroy the Kurdish people. The Turkish state
wants to destroy the Kurds in Bakur, Bashur, Rojava, Rojhilat through
terror. Everyone should feel responsible for this. Everyone should
condemn this policy of the Turkish state, which is also supported by
NATO. We should frustrate these policies and condemn NATO’s stance.
NATO should also amend its policies,” Kartal concluded.
Deuxième tir de roquette en 48 heures
contre un champ gazier
Une roquette de type Katioucha s'est abattue vendredi à proximité d'un
complexe gazier du nord de l'Irak, la deuxième en 48 heures, sans faire
de blessé ni de dégâts matériels, a-t-on appris auprès de responsables
locaux.
L'attaque, non revendiquée, visait le complexe gazier de Kor Mor qui
appartient à Dana Gas, une firme énergétique des Emirats arabes unis, a
déclaré à l'AFP un officier des Assaïch, la police du Kurdistan d'Irak,
sous le couvert de l'anonymat.
Le champ de gaz se trouve entre les villes de Kirkouk et de
Souleimaniyeh, dans une zone gérée par les autorités de la région
autonome du Kurdistan d'Irak.
"La roquette n'a fait aucun blessé et n'a pas endommagé les
installations", a précisé l'officier de police.
Sediq Mohammed, chef du district voisin de Qadr Qaram, a confirmé qu'il
n'y avait eu ni victimes ni dégâts, dans une déclaration à l'AFP.
Mercredi, une première attaque non revendiquée à la roquette Katioucha
a visé le même complexe gazier, sans faire, là non plus, ni blessé, ni
dégâts matériels.
Ces dernières semaines, des sites d'exploitation d'hydrocarbures
implantés au Kurdistan d'Irak ont été la cible de tirs de roquettes,
qui n'ont pas été revendiquées.
En avril et mai, des tirs de roquettes ont visé la raffinerie de
pétrole de Kawergosk, l'une des plus importantes de cette région
autonome kurde riche en pétrole, située au nord-ouest d'Erbil, la
capitale du Kurdistan d'Irak. (AFP, 24 juin 2022)
Eight
members of HDP, HDK arrested on 'terror' charges
Members of the People's Democratic Party (HDP) and People's Democratic
Congress (HDK) were arrested for "membership in a terrorist
organization" and "propagandizing for a terrorist organization" as part
of an investigation launched by the Tekirdağ Chief Public Prosecutor's
Office, reported by Mezopotamya News Agency.
Several politicians, including party executives, were detained on June
3 as part of an operation in 10 provinces against the HDP and HDK.
Tekirdağ Chief Public Prosecutor's Office had ordered the detention of
42 people including the co-chairs of İstanbul, Bingöl, and Edirne.
The politicians were taken to the Tekirdağ Courthouse for their
statements to be completed at the prosecutor's office. They were
accused of being associated with the "Kurdistan Communities Union
(KCK)" due to their political activities. Kurdish politicians were
referred to the Penal Court of Peace on charges of "membership in a
terrorist organization" and "propagandizing for a terrorist
organization".
The proceedings of 13 of 36 politicians detained have been completed,
eight of them were arrested. The names of the eight politicians who
were arrested are: Seyit Soydan, Sadi Özdemir, Murat Mutlu, Hüseyin
Güzel, Ömer Güven, Emin Şen, Saadet Fırat and Emin Orhan.
Additional detention was issued for the politicians on June 6. The
confidentiality order in the file still continues.
92 percent disabled
While Abdurrahman Öztürk, Tuncer Rençber, Muzaffer Cebek, and Adnan
Çavaş, who were interrogated at the prosecutors' office were released
on probation; the fate of İlyas Karaçayır, whose statement was taken is
still unknown.
Sadi Özdemir one of the politicians who was arrested is 92 percent
disabled and connected to an oxygen cylinder. (BIA, 9 June 2022)
Many detained during police raids on HDP, HDK
Detention warrants against several politicians of the Peoples'
Democratic Party (HDP) and People's Democratic Congress (HDK) have been
issued as part of a new operation launched early this morning (June 3)
in 10 provinces.
Tekirdağ Chief Public Prosecutor's Office has ordered the detention of
42 people including the co-chairs of İstanbul, Bingöl, and Edirne.
Police also raided the Headquarters of the HDK in the Beyoğlu district
of Istanbul.
Breaking the doors, police reportedly confiscated some materials
including computers in the building.
HDP İstanbul Co-Chair Ferhat Encü wrote about the raids on Twitter:
"We woke up to a Tekirdağ-based detention order this morning. Many
friends have been detained including co-chairs from many of our
provinces. Our right to conduct politics is trying to be taken from our
hands. And we are continuing to resist. Not long left..."
The names of some of the detained people:
HDP Headquarters Executive Abdurrahman Öztürk, HDP PM member Kenan
Yıldız, HDP Kırıkkale Provincial Co-chair Yakup Aslan, HDP Bağcılar
District Organization Executive Ramazan Kırkpınar, HDP Beylikdüzü
District Co-chair İrfan Hülakü, HDP Edirne Provincial Co-chair Melahat
Çelik, HDP Tekirdağ former Provincial Co-chair Alev Ateş, HDP
Executives Ömer Güven, Hüseyin Gözen, Emin Şen and Ercan Ogeday,
Marmara Prisoner and Convict Families Association (MATUHAYDER)Executive
Cihan Kartal, Migration Monitoring Association (GÖÇ-DER) Executive
Şeref Kaya. (BIA, 3 June 2022)
Salih Muslim: "Ils devraient plutôt exclure la
Turquie de l’Otan"
Christophe Lamfalussy, La Libre Belgique, 1 juin 2022
Le président turc Erdogan a, ces derniers jours, plusieurs fois annoncé
une nouvelle et imminente offensive de l'armée turque dans le nord de
la Syrie. Les Européens se taisent mais les États-Unis, "profondément
préoccupés", ont réagi au quart de tour. Dans cette région autonome où
coexistent Kurdes, chrétiens syriaques, Turkmènes et Arabes, une
nouvelle attaque porterait un coup sérieux à la coalition
internationale contre Daech. Les combattants kurdes des Unités de
protection du peuple (YPG) constituent en effet l'épine dorsale des
Forces démocratiques syriennes (FDS) qui combattent l'État islamique.
Sans eux, Daech n'aurait pas été battu militairement et Raqqa n'aurait
pas été libérée. Ankara de son côté redoute toute autonomie kurde à ses
frontières. Elle lie dès lors les Kurdes syriens à la guérilla du PKK,
laquelle figure sur les listes "terrorisme" des Européens et des
Américains. La Libre Belgique a interrogé Salih Muslim, 71 ans, figure
historique du parti de l'Union démocratique (PYD), le principal parti
kurde syrien, la branche politique des YPG. Il en a été le président et
reste membre de son conseil présidentiel. L'accusant d'avoir dirigé un
attentat à Ankara en 2016, ce qu'il dément, la Turquie promet un
million de dollars pour sa capture, mais l'homme circule librement dans
l'Union européenne.
Salih Muslim, votre réaction à l’annonce de cette opération ?
Ici, dans le nord-est de la Syrie, nous avons pris part à la révolution
syrienne, avec les Arabes et d’autres. Nous avons adressé, comme force
d’opposition, nos demandes au régime. Mais finalement, nous nous
retrouvons face à la Turquie, qui veut nous détruire et nous tuer. Le
régime syrien est dans une position d’attente tandis que le régime turc
est brutal. Ankara veut "turquifier" le nord de la Syrie, créer une
ceinture noire avec ce qu’il reste des groupes comme Daech ou le Front
al-Nosra pour les utiliser à ses propres fins. Peut-être l’objectif
est-il de créer ce qu’Erdogan appelle le Misak-ı Millî, une région qui
comprendrait le nord de la Syrie et irait jusqu’à Kirkouk en Irak ?
Dans l’immédiat, la cible, ce serait Kobané, la ville que vous avez
libérée de Daech en 2014 ?
Pas seulement, Erdogan a parlé d’une bande de 30 km de profondeur dans
le territoire syrien, ce qui comprend d’autres villes comme Qamishli,
voire des prisons où sont détenus des membres de l’État islamique. Nous
devons prendre cette menace au sérieux.
En dépit des accords de 2019, entre vous, la Turquie, la Russie et les
États-Unis, il y a des attaques permanentes sur votre région autonome.
Qu’en est-il exactement ?
Depuis qu’ils ont enrôlé des groupes extrémistes dans l’attaque d’Afrin
en 2018, les attaques n’ont pas cessé. Ils n’ont jamais obéi à l’accord
de cessez-le-feu de 2019. Des drones et canons frappent des villages,
tuent des civils. Le 29 mai, des bombes ont sérieusement endommagé
l’église assyrienne de Mar Sawa et les écoles de Tel Tawil. Les
États-Unis et la Russie sont les garants de cet accord. Pourtant, les
tirs continuent.
Que devraient-ils faire ?
S’ils prennent cette affaire au sérieux, ils sont capables d’arrêter la
Turquie, par exemple en instaurant une zone de non-survol ou en
déployant une force de l’Onu. Le problème est que la Turquie exerce un
chantage permanent.
Y a-t-il un lien avec la demande d’adhésion à l’Otan de la Finlande et
de la Suède, que la Turquie bloque pour leur mansuétude à l’égard de
militants du PKK ?
C’est juste une excuse. Fondamentalement, la Turquie n’aime pas la
démocratie. Elle fait chanter les Européens. La Finlande et la Suède,
mais aussi la Belgique, disposent de démocraties qui se sont
construites au fil des guerres. Elles ont des principes. Mais la
Turquie voudrait faire de l’Europe une terre où elle peut jouer son
propre jeu, une Europe qui change ses lois, ses droits humains et sa
constitution. N’oublions pas qu’ils ont envoyé des tueurs à Paris pour
éliminer trois femmes kurdes. Il y a eu aussi une tentative d’attentat
suicide en Belgique. Plutôt que de demander son avis sur la Finlande et
la Suède, ils devraient expulser la Turquie de l’Otan…
Il fut un temps où vous avez été en discussion directe avec la Turquie.
Vous êtes allé à Ankara. Ce n’est plus possible ?
Non, c’est impossible. C’était en 2014 lorsque nous avions été invités
par le ministère turc des Affaires étrangères. Une sorte de ruse : ils
voulaient nous rendre dépendants de l’opposition syrienne, dont les
aspirations sont légitimes, mais n’étaient pas prêts à reconnaître
qu’il y avait une question kurde en Syrie. Après cela, nous sommes
devenus des "terroristes".
Vous ne réclamez pas l’indépendance ?
Non, nous souhaitons une solution démocratique pour l’ensemble de la
Syrie, qui tient compte de toutes ses composantes. Nous voulons une
solution à l’intérieur de la Syrie, pas à l’extérieur. Nous avons à
plusieurs reprises frappé aux portes de Damas pour entamer des
négociations, mais pour le moment, le régime reste silencieux.
Peut-être a-t-il, lui aussi, peur de la Turquie ? Il y a des rumeurs de
contacts réguliers entre les services de renseignement syrien et turc.
Que répondez-vous à M.Erdogan qui vous traite de groupe "terroriste" en
lien avec le PKK ?
Si vous publiez cette interview, vous risquez aussi d’être considéré
comme un membre du PKK… Dans le nord-est de la Syrie, nous coopérons
avec la coalition internationale dans une seule tranchée pour combattre
le terrorisme. Et ils savent qu’il n’y a pas de connexion entre nous et
le PKK. Sur le plan idéologique, nous partageons certaines idées, mais
nous n’avons pas de lien organique avec ce mouvement.
Erdogan renouvelle ses menaces d'opération militaire
dans le Nord de la Syrie
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a renouvelé mercredi devant le
Parlement la menace d'opération militaire contre deux localités du Nord
de la Syrie, visant les combattants kurdes qu'il qualifie de
terroristes.
"Nous passons à une nouvelle étape dans l'instauration d'une zone de
sécurité de 30 km le long de notre frontière Sud. Nous allons nettoyer
Tell Rifaat et Manbij", à l'ouest de l'Euphrate, a-t-il indiqué.
Le chef de l'Etat a promis de procéder "étape par étape dans d'autres
régions".
M. Erdogan menace depuis une semaine de lancer une opération contre les
combattants kurdes du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), classé
comme mouvement terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux.
Il vise aussi les Unités de protection du Peuple (YPG), alliées au PKK
mais qui furent soutenues par les Etats-Unis et la coalition
occidentale contre le groupe jihadiste Etat islamique.
"Qui va soutenir ces opérations légitimes de sécurité conduites par
Turquie et qui va tenter de s'y opposer, on verra bien" a ajouté le
chef de l'Etat.
Joint par l'AFP, Farhad Shami, porte-parole des Forces démocratiques
syrienne --(FDS, coalition militaire anti-EI largement dominée par les
YPG)-- s'est montré fataliste.
"Ca fait un moment déjà que les FDS s'attendent à une possible
bataille", a-t-il déclaré. "Si elle se produit, nous suspendrons notre
guerre contre l'Etat islamique pour nous opposer à l'invasion turque".
Ce week-end, M. Erdogan a prévenu que la Turquie "n'attendra pas la
permission" des Etats-Unis pour lancer une nouvelle offensive en Syrie.
Il a également rappelé mardi à son homologue russe Vladimir Poutine
qu'un accord signé en 2019 entre Ankara et Moscou prévoyait la création
d'une telle zone
"nettoyée du terrorisme", le long de la frontière turco-syrienne.
"Sa création est impérative", a-t-il martelé.
Il s'oppose depuis mi-mai à l'entrée de la Suède et de la Finlande dans
l'Otan, les accusant d'héberger des "terroristes" du PKK et des YPG.
(AFP, 1 juin 2022)
Ankara n’attendra pas la «
permission » de Washington pour une nouvelle offensive
La Turquie n’attendra pas la « permission » des États-Unis pour lancer
une nouvelle offensive en Syrie, a déclaré le président turc Recep
Tayyip Erdogan, selon des propos rapportés dimanche par des médias
turcs.
« On ne peut pas lutter contre le terrorisme en attendant la permission
de qui que ce soit », a indiqué le chef de l’État à un groupe de
journalistes au retour d’une visite en Azerbaïdjan. « Que ferons-nous
si les États-Unis ne font pas leur part dans la lutte contre le
terrorisme ? Nous nous débrouillerons seuls », a-t-il ajouté en réponse
à une mise en garde de Washington.
Les États-Unis, par la voix du porte-parole du Département d’État
américain Ned Price, s’étaient dits mardi « profondément préoccupés »
par l’annonce lundi par Erdogan du lancement prochain d’une nouvelle
opération militaire turque dans le nord de la Syrie visant à assurer à
Ankara une « zone de sécurité » large de 30 kilomètres à sa frontière.
« Nous condamnons toute escalade. Nous soutenons le maintien des lignes
de cessez-le-feu actuelles », a souligné Price.
Ça coince toujours avec l’Otan
Interrogé par ailleurs sur le processus d’adhésion à l’Otan de la Suède
et de la Finlande, à laquelle Ankara s’oppose jusqu’ici, le président
turc a jugé que les discussions mercredi à Ankara entre les délégations
suédoise, finlandaise et turque n’avaient pas été « à la mesure des
attentes » de la Turquie.
Erdogan a de nouveau accusé les deux pays nordiques de « soutenir le
terrorisme », estimant que la Suède n’est ni « sincère » ni « honnête ».
La Turquie accuse les deux pays, en particulier la Suède qui compte une
communauté importante d’exilés turcs, d’abriter des militants kurdes du
PKK, le Parti des Travailleurs du Kurdistan, considéré comme une
organisation terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux. Elle
dénonce aussi la présence sur leur sol de partisans du prédicateur
Fethullah Gülen, qu’elle accuse d’avoir orchestré la tentative de coup
d’État de juillet 2016. (AFP, 29 mai 2022)
Minorités
/ Minorities
Profanation du mémorial arménien de Bruxelles
Anne-Marie Mouradian, France Arménie, Juillet 2022
Trois croissants rouges, logo des Loups gris, et l'insulte "Fuck
Paylan" visant le député arménien de Turquie Garo Paylan, ont été
tagués le 26 avril sur le Khatchkar commémorant le Génocide. Au même
endroit deux jours plus tôt, Arméniens et officiels belges rendaient
hommage aux victimes de 1915. Le monument a été érigé en 1997 à
l'initiative du Comité des Arméniens de Belgique, square Henri-Michaux
dans la commune d'Ixelles dirigée à l'époque par Yves De Jonghe
d'Ardoye. L'actuel bourgmestre Christos Doulkeridis a dénoncé la
profanation. Le Comité des Arméniens de Belgique, la Fédération
euro-arménienne pour la justice et la démocratie (FEAJD) et le Comité
de défense de la Cause arménienne (COCA Belgique) ont appelé le
gouvernement à retrouver et sanctionner les coupables et interdire le
mouvement des Loups gris. Des revendications similaires ont été émises
par la plateforme d'organisations démocratiques originaires de Turquie
regroupant Info-Türk, des associations arménienne, assyrienne, kurde,
yézidie et syriaque.
La présence des Loups gris sur le sol belge remonte à la fin des années
70 dans le sillage du parti ultranationaliste MHP et de la Fédération
turque de Belgique qui les regroupe sous sa bannière. Le Mémorial
arménien est dans leur viseur. En 2003, le Comité de coordination des
associations turques de Belgique lance une campagne pour sa
destruction. En mai 2004, à la veille d'élections régionales, il
organise à Bruxelles avec l'Association de la pensée atatürkiste, une
marche pour réclamer sa démolition. En tête du cortège, des élus et
candidats belges d'origine turque. Des pressions sont exercées sur la
commune d'lxelles dont le bourgmestre Willy Decourty déclare : "le
Génocide arménien est un fait historique reconnu. Ce monument ne
dérange personne et j'ai déjà expliqué publiquement qu'il n'était pas
question de le démanteler" Mai 2005 voit à nouveau des manifestants
turcs réclamer le démantèlement du Mémorial arménien et distribuer des
tracts aux riverains. En octobre 2007, de jeunes émeutiers brandissant
drapeaux turcs et étendards des Loups gris s'en prennent aux
commerçants kurdes de Saint-Josse et mettent à sac un café tenu par un
Arménien. Les Loups gris continueront de cibler des progressistes
turcs, des Kurdes et des Arméniens. Leurs actions violentes sont depuis
1978 relatées par le bulletin Info-Türk du journaliste turc en exil
Dogan Ozgüden et l'Observatoire de l'extrême-droite belge ResistanceS.
Les médias belges s'inquiètent de voir l'organisation
ultranationaliste reliée au MHP essayer d'infiltrer la Belgique. "En
raison de son radicalisme, le mouvement des Loups gris est classé comme
groupe à suivre. Tl ne fait rien pour accroître le sentiment
d'appartenance des Be/go-Turcs à leur patrie d'accueil" alerte
l'hebdomadaire Le Vif. La Sûreté de l'État juge la menace minimale,
"quelques individus radicaux sont toutefois surveillés ".
Après l'interdiction en 2020 des Loups gris en France, la Fédération
turque de Belgique appelle ses membres à ne pas publier d'écrits
répréhensibles sur internet. Interpellée par le député Georges
Dallemagne, la ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden répond:
"S'agissant des loups gris, il existe chez nous une menace latente
émanant de leurs partisans. Toutefois, leurs représentants officiels
condamnent toute forme de violence. Aucune information récente ne
permet de penser que la communauté arménienne en Belgique ferait
l'objet d'une menace accrue". Aucune caméra de surveillance n'était
installée à proximité du Mémorial. Après sa profanation, les députés
Georges Dallemagne et Michel De Maegd interpellent le ministre de la
Justice le 28 avril à la Chambre. Vincent Van Quickenborne condamne
l'acte "lâche et scandaleux " sans apporter d'éclaircissements. "Vous
me demandez s'il est le fait d'adeptes des Loups gris. C'est
précisément l'objet de l'enquête. A ce jour, aucun sympathisant des
Loups gris n'est repris dans la banque de données de l'OCAM (Organe de
coordination pour l'analyse de fa menace). Mais nous devons rester très
vigilants. " Dans les faits, force est de constater la banalisation en
Belgique des actes anti-arméniens.
Commémoration du génocide
"sayfo" de 1915
Communiqué de l’Union syriaque européenne (ESU):
En ce jour du 15 juin, 107 plus tard, nous commémorons et honorons les
âmes innocentes du « Sayfo », génocide de 1915, commis contre le peuple
assyro-chaldéen-syriaque par les autorités turques ottomanes faisant
plus de 500 000 morts ainsi que l’islamisation forcée de milliers de
femmes et d’enfants. Ce génocide fut accompagné de changements
démographiques importants, de la destruction du patrimoine culturel,
religieux et intellectuel et de la présence millénaire de ce peuple
autochtone de l'ancienne Mésopotamie.
Durant le génocide de Sayfo qui a eu lieu à Turabdin, à Hakkari, à
Urmia et Urfa, la population assyro-chaldéen-syriaque a dû faire face à
une douleur extrême, des meurtres, des actes de tortures et des
massacres. La première étape du génocide a consisté en l’arrestation
puis à l’élimination systématique des personnalités éminentes dans les
domaines socio-culturels, des entrepreneurs et des chefs religieux du
peuple assyrochaldéen-syriaque. Après cette étape cruciale, les
attaques et les tueries se sont intensifiées tandis que les femmes, les
enfants et le reste de la population ont été condamnés à des marches de
la mort vers différents endroits tout en subissant des traitements
inhumains. Il faut noter que la majorité des femmes et des enfants
mouraient pendant ces marches qui se déroulaient sur plusieurs jours en
tout en étant soumis aux pires atrocités.
Ainsi, en raison du génocide de 1915, notre peuple a été éradiqué de
ses terres historiques et a cherché refuge dans différentes parties de
la région du Moyen-Orient puis s’est dispersé dans le monde entier.
Aujourd'hui plus d'un siècle après le génocide, avec les projets et les
politiques subséquentes mises en place, le christianisme syriaque a été
quasiment éradiqué en Turquie et de nos jours, notre peuple ainsi que
les autres communautés du nord-est la Syrie est confrontée à un autre
objectif destructeur du gouvernement turc. La communauté internationale
se doit d’arrêter les plans de la Turquie.
Notre organisation, l'ESU, continue à revendiquer les droits de notre
peuple et en ce jour tragique, nous appelons le Parlement européen,
l'administration américaine et les organismes internationaux compétents
à reconnaître le Sayfo, génocide de 1915, et à garantir l'avenir de
notre peuple sur ses terres ancestrales. La reconnaissance du génocide
est le chemin à suivre qui mènera à la réconciliation, à la justice, à
la paix et à la sécurité.
Politique
intérieure/Interior Politics
Le vice-roi a crié: le roi est nu!
Ragip Duran, Chronique Turquie, 18 juin 2022
Les feuilles mortes… L’automne d’Erdogan a déjà commencé. Après le
vice-président du groupe parlementaire, l’ancien no 2 de l’AKP critique
publiquement le régime d’Erdogan.
"Il y a des hommes politiques de l’eau douce. Ils agissent sans
intervenir sur aucun sujet ! Et puis il y a des journalistes de Sa
Majesté. Ces derniers parlent de la pureté de l’eau ou bien de l’air.
Alors qu’il est temps de tousser voire de crier. Il est temps de dire
que le Roi est nu. Allah soutiendra ceux qui ont le courage".
Ce discours a été prononcé jeudi dernier à Ankara par l’ancien
vice-premier ministre Bulent Arinc. Il était le numéro deux de l’AKP,
Parti de Justice et de Développement du Président Erdogan. 74 ans,
avocat de formation M.Arinc, conservateur islamique était connu comme
‘’la bonne conscience de l’AKP’’.
Député depuis 1995, il était le Président de la Grande Assemblée
Nationale de Turquie et vice-premier ministre sous la règne d’Erdogan.
Sa dernière intervention lors d’une réunion d’une Fondation proche du
pouvoir, le mea-culpa de M.Arinc contenait des détails importants :
‘’Les gens de l'AKP devraient être présents dans cette réunion. Les
temps ont changé. Les responsables de l’AKP ne participent pas à ce
genre de réunion, car ils sont dérangés de la présence des hommes
politiques de l’opposition. Ils ne veulent pas être photographiés avec
les responsables de l’opposition. İls ont peur… Alors que les gens qui
croient à la justesse de leurs opinions n’ont peur de rien’’.
Il a précisé qu’il a été invité en tant qu’ancien Président du
Parlement et non en tant que membre de l’AKP.
‘’Nous voyons sur les écrans des TV, des gens qui ont l’air de parler
au nom du parti au pouvoir. Ceux-là ne font pas du bien au Parti. Tout
au contraire l’image du parti va de pire en pire avec ces gens. Donc,
il faut que les vrais responsables du parti participent à ces réunions,
participent aux débats sur les plateformes des TV. Je demande aux
vice-présidents du Parti : Où êtes vous ? Pourquoi vous ne prenez pas
la parole et pourquoi vous n’expliquez pas les politiques de votre
parti ? Quand est-ce que donc vous allez vous libérer de ces bavards
qui croient qu’ils savent tout’’.
Cette intervention de M.Arinc a fait couler beaucoup d’encre dans le
camp du pouvoir, chez les pro-Erdogan. Mehmet Metiner, ancien député, a
tout de suite invité M. Arinc à quitter le parti. Les autres
porte-paroles d’Erdogan ont accusé M. Arinc de ‘’trahir la grande
cause’’.
M.Arinc avait déjà fait des déclarations contre le régime d’Erdogan. Et
il avait perdu son siège au Haut Conseil des Conseillers de la
Présidence.
M.Arinc était une personnalité proche de Fetullah Gulen (FG), chef du
secte islamiste, ancien allié nouvel ennemi d’Erdogan après le coup
d’Etat raté du 15 juillet 2016. Le gendre de M. Arinc, le Dr. Ekrem
Yeter, accusé d’être membre de la communauté Gulen, était arreté et
emprisonné puis libéré.
"La plaque d’immatriculation de ma voiture est FG. İl y a des amis qui
me proposent de changer la plaque. Tu risques d’avoir des problèmes, me
disent-ils. Nous vivons dans un pays où il y a ce genre de problème…"
a-t-il déclaré lors de son intervention de jeudi.
Cette initiative de M.Arinc est la plus grande réaction, la plus juste
critique contre le régime d’Erdogan de la part d’un ex haut responsable
du parti.
Le 19 mai dernier, M.Cahit Ozkan, vice président du groupe
parlementaire de l’AKP, avait dû démissionner après une déclaration
publique sur les relations entre la Turquie et l’Émirat des Arabes
Unis, déclaration non approuvée par le Président.
Au sein de l’AKP, des responsables locaux, voient venir la chute tout
au moins l’affaiblissement du régime et prennent leurs propres mesures.
Ils restent à l’ombre ou bien démissionnent. Certains ont déjà commencé
à révéler, via les médias de l’opposition les actes illégaux et
illégitimes du régime.
Le
président turc a besoin d’un ennemi:
L’Europe, l’OTAN, les Etats-Unis, la Syrie, les Kurdes sinon la Grèce
Ragip Duran, Chronique Turquie , 11 juin 2022
"Erdogan qui a officiellement déclaré sa candidature pour les
prochaines élections présidentielles cherche à l’étranger un cible pour
augmenter la tension. Le nationalisme reste le seul atout pour ne pas
perdre encore ses électeurs."
Le Président Erdogan a poursuivi cette semaine sa stratégie de
renforcer la tension avec ses ennemis vrais ou faux, lors de ses
multiples déclarations publiques.
Il a également annonce sa candidature pour les prochaines élections
présidentielles qui doivent avoir lieu, théoriquement en juin 2023 au
plus tard. Cette candidature est contestée par les juristes et
l’opposition car la Constitution en vigueur ne permet pas de se
présenter une troisième fois pour un président qui a déjà terminé ses
deux termes, ce qui est le cas de M.Erdogan. Mais la Constitution, le
droit et les lois ne sont plus à l’ordre du jour du Président depuis
très longtemps.
Le cible préferé du Président serait les kurdes, selon les
observateurs, car au moins trois événements montrent que le régime
d’Erdogan est menacé par les activités politiques et militaires des
kurdes de Turquie, de Syrie et d’Irak.
- Malgré l’opposition de Washington et de Moscou l’armée turque
poursuit ses attaques contre les cibles kurdes en Syrie et en Irak. Le
nombre de ‘’martyrs’’ du coté turc s’élève de jour en jour selon les
gardiens de village, milices pro-gouvernementales qui participent à ces
attaques.
- Ankara s’oppose contre la candidature de la Suède et de la Finlande
qui désirent être membre de l’OTAN. Erdogan estime que ces deux pays
sont ‘’les centres d’accueille des terroristes’’. Il désigne les
réfugiés politiques kurdes qui vivent dans ces pays depuis au moins 30
voire 40 ans. Washington, l’OTAN et ses membres n’ont pas l’air
d’accepter les demandes d’Ankara. Tout au contraire les médias
européens croient qu’Erdogan agit comme ‘’la cinquième colonne de
Poutine à l’intérieure de l’OTAN’’.
- Plus de 20 journalistes et activistes kurdes ont été mis en garde à
vue cette semaine à Diyarbakir (Sud-est) et autres villes de Turquie.
Les journalistes kurdes avaient filmé et diffusé des scènes de
protestation des familles de soldats turcs tués en Syrie et en Irak.
Les médias kurdes sont les seuls à publier et à diffuser des nouvelles
d’une opposition authentique, car l’opposition officielle kémaliste et
conservatrice soutiennent en générale les politiques violentes
anti-kurdes et les opérations militaires sur le sol des pays voisins.
L’animosité contre les kurdes d’Erdogan ne serait pas assez effective
pour freiner la chute de la popularité du President en cette saison
électorale, selon une partie des commentateurs indépendants. C’est
pourquoi le Président a besoin d’un cible plus grand et plus
unificateur pour sa base électorale qui est désormais moins de 27 pc.
L’OTAN, la Suède, la Finlande sont des cibles lointains et étrangers,
mais étrangers également pour le public d’Erdogan. La Grèce est d’un
coté beaucoup plus proche et a déjà un passé de conflit avec Ankara.
Il est intéressant de voir Erdogan, attaquer avec les armes les plus
sofistiqués de l’OTAN contre les kurdes en sol Syrien et Irakien et de
s’opposer en même temps contre la militarisation des îles grecques
d’Egée.
Erdogan en habit presque militaire, participant aux manouevres d’Efes
2022 de l’armée turque en Egée a adopté un ton pas très diplomatique ni
d’ailleurs politique mais parle comme le truand du quartier.
La grande majorité de l’opinion publique turque, qui souffre désormais
d’une très grande crise économique, n’est pas attirée par ce discours.
Aux yeux de la majorité des citoyens turc, la réponse publiée en turc
sur la toile du chef de l’opposition grecque, M.Tsipras a été plus
convaincante que les menaces d’Erdogan: ‘’La réponse à la crise
économique à laquelle nous sommes tous confrontés ensemble n’est pas le
nationalisme ».
Par ailleurs plusieurs économistes rapellent qu’en pleine crise
financière Ankara ne peut plus financer à court et à moyen terme les
opérations militaires. Mais Erdogan a depuis longtemps l’habitude de
trouver des réponses militaires aux questions politiques ou
économiques. Meme si ces réponses ne résolvent pas le problème!
Erdogan confirme sa candidature à la présidentielle de
juin 2023
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé sans surprise jeudi sa
candidature à l'élection présidentielle prévue pour juin 2023, écartant
à ce stade l'hypothèse d'une élection anticipée réclamée par ses
opposants.
"Voilà, je le dis: le candidat de l'alliance du Peuple est Tayyip
Erdogan", a-t-il déclaré depuis Izmir (ouest) en référence à l'alliance
entre son parti conservateur, l'AKP, et le MHP, formation nationaliste.
Des délégués de son parti ont accueilli l'annonce par des
applaudissements et en scandant le nom du président.
Le chef de l'Etat, qui a répété que le scrutin se tiendrait comme prévu
mi-juin 2023, s'est ensuite adressé au chef du principal parti de
l'opposition, Kemal Kilicdaroglu.
"Arrête de fuir. (...) Tu ne peux plus repousser la question de ta
candidature", a lancé M. Erdogan, au pouvoir depuis 2003 comme Premier
ministre puis comme président.
Actuellement composée de six partis, l'alliance de l'opposition n'a pas
encore désigné son candidat pour affronter Recep Tayyip Erdogan.
Selon un sondage réalisé en avril par l'institut turc Metropoll, M.
Erdogan pourrait être défait au second tour par plusieurs de ses
potentiels rivaux.
Le chef de l'Etat, qui a bâti ses succès électoraux des deux dernières
décennies sur ses promesses de prospérité, doit composer cette fois-ci
avec une inflation qui s'est envolée à 73,5% sur un an en mai. (AFP, 9
juin 2022)
Un Président enragé qui insulte les citoyens
Ragip Duran, Chronique Turquie, 4 juin 2022
Il fait tout pour garder son pouvoir. Il n’hésite pas à violer la
Constitution et le Droit pour protéger sa suprématie. Mais l’ensemble
des indices politiques, diplomatiques et économiques lui sont
défavorables.
Du jamais vu dans l’histoire de la République de Turquie: Un Président
de la République qui traite de ‘’Putaines’’ les citoyens qui avaient
participé aux manifestations de protestation de Gezi, en mai-juin 2013.
Mardi dernier, lors de la réunion du groupe parlementaire de son Parti,
le Président de la Republique et de son parti, lisait à l’aide d’un
prompter son intervention. L’insulte était dans le texte. Donc il ne
s’agissait pas d’un moment de crise nerveuse. Car M.Erdogan peut dire
et a déjà dit n’importe quoi quand il cesse de suivre le prompter.
Il avait en 2013 déjà qualifié de ‘’pillard’’ et de ‘’voyou’’ les
jeunes de Gezi.
Faut-il rappeler que Gezi fut le premier grand mouvement de masse
contre Erdogan. C’était une protestation sans leader et sans
organisation. ‘’Mai 68 de la Turquie’’ ou bien ‘’La Commune de Paris
d’Istanbul’’ disaient les experts. Les jeunes s’opposaient, au centre
d’Istanbul, à Taksim, contre la construction d’une caserne militaire au
beau milieu d’un jardin public. Plusieurs millions de citoyens à
travers tout le pays avaient organisé des meetings, des marches en
solidarité avec Gezi. Une protestation d’origine écologique et pour la
défence d’un jardin public a été vite transformée en un mouvement
contre le régime autoritaire d’Erdogan. 8 jeunes et 2 policiers avaient
trouvé la mort et plus de 9 milles personnes ont été blessées lors des
opérations des forces de l’ordre.
M.Erdogan a eu peur, beacoup peur. Il était en pleine panique. Car il
croyait qu’il perdait le pouvoir. Revanchard par principe et par
excellence Erdogan a fait condamner le 25 avril dernier à de très
lourdes peines de prison M.Osman Kavala, l’homme d’affaire très
actif
dans le domaine de la défense des droits culturels des minorités et ses
7 amis. Il était accusé d’être le chef de Gezi et de renverser le
gouvernement.
Mais il y a au moins trois autres raisons, qui peuvent expliquer
la rage du President:
- L’ensemble des sondages d’opinion montrent qu’Erdogan est seulement
au troisième rang derrière les maires d’Istanbul et d’Ankara dans la
course pour les élections présidentielles. De plus son parti
n’accueille aujourd’hui qu’environ 27% des suffrages alors qu’il
avait
obtenu 44% en 2018.
- La crise économico-financière bat son pleine depuis au moins deux
ans. La livre turque ne cesse de perdre de valeur devant l’Euro.
1
euro coûtait 7.7 livres turques en juin 2020 et 17.6 LT en juin 2022.
Presque tous les prix augmentent tous les jours.
- Erdogan, préparait une nouvelle opération armée contre les kurdes de
Syrie et d’Irak pour regagner la confiance et le vote de sa base
électorale. L’aviation turque bombarde depuis 10 jours les régions
rurales y compris des églises et des hôpitaux en Irak et en Syrie du
nord.
Selon les médias globals, Erdogan n’a pas pu avoir l’aval de Washington
ni de Moscou d’ailleurs, pour poursuivre voire élargir le champ
des
attaques. Autre fait nouveau: Les familles des soldats tués
récemment
protestent publiquement contre le régime. ‘’Nous ne voulons pas une
patrie qui assassine nos enfants!’’ ont scandés les mères. Ces scènes
ont pu être diffusés uniquement sur Medya Haber, une chaîne kurde qui
émet depuis Bruxelles. Le President turc croit
qu’il peut resoudre
les problemes actuels grâce à de nouveaux conflits. La tension est
l’arme traditionnelle d’Erdogan. Son opposition contre l’adhésion de la
Suède et de la Finlande à l’OTAN et réanimer l’animosité anti-grecque
sont deux exemples.
Coincé, sans issue, sans futur proche… Erdogan a donc trouvé une
solution pour se soulager: İnsulter les millions de citoyens qui
désirent voir partir ce Président le plus vite possible.
Erdoğan calls Gezi Park protesters 'thugs, sluts'
President and Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip
Erdoğan has called the citizens who attended the 2013 Gezi Park
protesters against his government "sluts."
"We are on the ninth anniversary of the events called the Gezi events,
which went down in our history as a document of betrayal, shame and
vandalism," he said today (June 1) at his party's parliamentary group
meeting.
"The events had been ignited at the end of May and the start of June
with the claim that a couple of trees were cut down in the Gezi Park,"
he said, adding that the protests had turned into an uprising targeting
Turkey's government and its international interests.
Erdoğan once again claimed that the protesters "went into a mosque with
bottles of beer," which was refuted by the mosque's clerics. The
clerics were appointed to mosques in the outskirts of İstanbul after
their statements.
The president has repeated this claim since the protests took place
without proof to back it up. The last time he mentioned it was late
April when the case concerning the Gezi Park protests ended in the
conviction of eight people for "attempted overthrow of the government"
and "aiding the attempt," in what is widely considered a politically
motivated verdict.
"They are corrupt, they are sluts*, they know nothing about a holy
mosque," he remarked. "We know who were behind the Gezi events where
public buildings, police vehicles, ambulances, businesses, civilian
cars, municipal buses, streets and parks were burned down."
About the large banner that members of the Workers' Party of Turkey
(TİP) hung on the Bosphorus Bridge yesterday, Erdoğan said, "you will
pay for it before the law."
After Erdoğan's remarks, the word sürtük, "slut" for Turkish, became a
trending topic on Twitter in Turkey, with many citizens and public
figures lashing out at him.
Canan Kaftancıoğlu, the İstanbul head of the main opposition Republican
People's Party (CHP), wrote, "And you?" quoting a tweet containing
Erdoğan's video insulting the protesters. (BIA, 1 June 2022)
Une dirigeante de l'opposition
brièvement incarcérée pour insulte envers Erdogan
Une responsable du principal parti d'opposition turque a été brièvement
incarcérée mardi, deux semaines après sa condamnation pour "propagande
terroriste" et "insulte au chef de l'Etat", a-t-on appris auprès de sa
formation.
Canan Kaftancioglu, responsable du CHP (Parti républicain du peuple,
centre gauche) pour la province d'Istanbul, avait été condamnée en
première instance en septembre 2019 à près de dix ans de prison.
Réduite à quatre ans et onze mois de prison, sa condamnation a été
confirmée mi-mai mais elle n'avait pas été immédiatement incarcérée.
Un responsable du CHP a affirmé à l'AFP qu'elle a été conduite à la
prison de Silivri, établissement de haute sécurité située en banlieue
d'Istanbul.
Elle en a été libérée dans la soirée.
Mme Kaftancioglu, âgée de 50 ans, a été condamnée sur la base de tweets
publiés entre 2012 et 2017, à propos notamment des grandes
manifestations antigouvernementales de 2013, dites "mouvement de Gezi"
et de la tentative de putsch de juillet 2016, suivie de purges massives
à travers le pays.
Depuis le début de l'affaire, l'opposante n'a eu de cesse de dénoncer
un "procès politique" visant, selon elle et ses partisans, à la punir
pour son rôle dans la victoire de l'opposition aux municipales, à
Istanbul, en 2019. (AFP, 31 mai 2022)
Deputies at Bosphorus Bridge:
'Everywhere Taksim, Everywhere resistance'
Turkey Workers' Party (TİP) Deputies Erkan Baş, Sera Kadıgil, and Ahmet
Şık hung a banner reading "Everywhere Taksim Everywhere Resistance" on
the Bosphorus Bridge of İstanbul on the 9th anniversary of the Gezi
Protests.
TİP shared the video of the protest on its official account with the
hashtag #Gezi9Yaşında (Gezi is 9 years old)
MP Şık also shared the video of the deputy's action on Twitter.
In the video, it has been seen that police intervened in the action,
asking deputies to take down the banner.
TİP MP's reacted to the police by saying: "We are MP's you can
not touch us."
Gezi Resistance
Gezi resistance began with a couple of tents set up at Gezi Park in
Taksim/Beyoğlu in İstanbul on May 28, 2013; then, it quickly spread to
the entire country, 4 million people joined the protests.
While nearly 10 thousand people were wounded, several people lost their
sight after being hit by tear gas cartridges fired by the police.
Several people were put on trial after the resistance on the grounds
that they had joined the protests; however, the lawsuits filed into the
deaths of people as a result of police attacks have ended in impunity.
(BIA, 31 May 2022)
Forces
armées/Armed Forces
Libération de 71 élèves militaires
condamnés à la perpétuité après le putsch manqué
Soixante-et-onze anciens élèves d'écoles militaires turques condamnés à
la perpétuité pour leur implication dans le coup d'Etat raté de juillet
2016 ont été libérés à la suite d'une décision de la Cour de cassation,
ont rapporté mercredi les médias turcs.
355 élèves militaires avaient été arrêtés à la suite du putsch manqué
contre le président Recep Tayyip Erdogan, qui a été suivi de vastes
purges au sein des forces armées.
Emprisonnés depuis, ils avaient été condamnés à la prison à perpétuité.
La Cour de cassation turque a cassé mardi la condamnation de 116
d'entre eux, ordonnant la libération de 71 détenus, a confirmé à l'AFP
Cemil Cicek, un avocat qui suit le dossier de près.
Les recours concernant les autres anciens étudiants détenus sont
toujours en cours.
Leurs proches protestent depuis des années contre leur détention,
affirmant que les élèves militaires n'avaient aucun moyen de s'opposer
aux ordres reçus.
"Ils avaient été condamnés sur la base de dossiers vides. Leur
innocence a finalement été prouvée, mais six années de leur vie ont été
volées", a commenté à l'AFP le député d'opposition Ömer Faruk
Gergerlioglu, qui a régulièrement évoqué leur sort au parlement.
La tentative de coup d'Etat survenue la nuit du 15 au 16 juillet 2016 a
officiellement fait 251 morts, hors putschistes, et plus de 2.000
blessés.
L'événement a donné lieu à des purges d'envergure et conduit le
président Erdogan à élargir ses pouvoirs.
Les tribunaux ont à ce jour condamné 4.891 personnes en lien avec le
putsch manqué, infligeant des peines de prison à vie à près de 3.000
d'entre elles, selon les chiffres officiels. (AFP, 22 juin 2022)
La
Turquie a frappé mercredi "un centre du PKK" en
Irak
La Turquie a frappé mercredi en Irak un "centre du PKK où étaient
rassemblés des dirigeants de haut niveau" du Parti des Travailleurs du
Kurdistan, a rapporté jeudi la chaine de télévision officielle turque
TRT Haber.
Selon TRT Haber, qui ne cite pas sa source, Ankara a utilisé des
"drones armés" pour viser un bâtiment "servant d'assemblée au PKK" au
Sinjar, lors d'une opération menée conjointement par les renseignements
et l'armée turcs, précise la chaine.
Des "dirigeants de haut niveau" du PKK étaient en réunion au moment de
la frappe et "six terroristes ont été neutralisés", a-t-elle ajouté.
Interrogé par l'AFP, le ministère de la Défense a refusé de confirmer
l'information.
Bastion de la minorité yazidie, la région du Sinjar est sporadiquement
la cible de bombardements conduits par la Turquie contre des bases du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe qui mène une
insurrection contre l'Etat turc depuis 1984 et qu'Ankara considère
comme "terroriste".
La Turquie a lancé mi-avril dans le nord de l'Irak une nouvelle
offensive, baptisée "Griffe refermée", qui vise, assure-t-elle, des
bases et des camps d'entraînement du PKK. (AFP, 16 juin 2022)
Le fabricant turc offre un de ses
drones à la Lituanie
Le fabricant turc des drones de combat Bayraktar a annoncé jeudi qu'il
offrait un de ses engins à la Lituanie, dont la population s'est
mobilisée pour en acheter un afin de soutenir l'Ukraine face à la
Russie.
La compagnie privée Baykar, dirigée par Selcuk Bayraktar, le gendre du
président Recep Tayyip Erdogan, et par son frère, Haluk Bayraktar, a
suggéré que les fonds collectés par les Lituaniens soient plutôt
envoyés aux Ukrainiens sous forme d'aide humanitaire.
"Le peuple de Lituanie a honorablement collecté des fonds pour acheter
un Bayraktar pour l'Ukraine. En apprenant ça, Baykar a décidé d'offrir
gratuitement un Bayraktar TB2 à la Lituanie et demande que ces fonds
soient envoyés à l'Ukraine dans le cadre de l'aide humanitaire", a
annoncé la société sur Twitter.
La Turquie s'est gardée jusqu'à présent d'annoncer publiquement les
aides militaires fournies à Kiev.
Les Lituaniens ont collecté la semaine dernière plus de 5 millions
d'euros lors d'une quête publique destinée à acheter un drone militaire
pour l'Ukraine, afin de soutenir le pays qui se défend contre
l'invasion russe.
L'argent nécessaire à l'achat du Bayraktar TB2 a été réuni en trois
jours et demi dans ce petit pays balte de 2,8 millions d'habitants,
longtemps occupé par les Soviétiques.
De son côté, le ministère lituanien de la Défense a précisé, également
sur Twitter, que "La Turquie va faire don d'un Bayraktar pour l'Ukraine
à la Lituanie et nous allons nous assurer que ce drone de combat soit
entièrement armé avant son transfert vers l'Ukraine".
Le ministère précise que son ministre-adjoint, Vilius Semeska, s'est
accordé sur ce point mercredi à Ankara avec l'Agence turque des
équipements de défense, le SSB.
Fierté d'Ankara, les drones de combats turcs dont est dotée l'Ukraine
sont entrés en action aux premières heures de l'invasion russe et,
selon Kiev où une chanson leur rend hommage, se sont avérés
particulièrement redoutables face aux forces russes.
"Nous avons du mal en ce moment à répondre à la demande", a affirmé
jeudi le président turc à propos des Bayraktar, sans commenter le don
mais au moment même où celui-ci était rendu public.
Ce geste de Bayraktar au profit de la Lituanie, membre de l'Otan comme
la Turquie, n'aurait pu avoir lieu sans l'aval du chef de l'Etat.
Il intervient en plein débat sur l'élargissement de l'Alliance
atlantique à la Suède et à la Finlande, auquel Ankara s'oppose. (AFP, 2
juin 2022)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Un Turco-Suisse inculpé "d'attentat à motivation
jihadiste"
Un homme de 28 ans auteur d'une attaque au couteau qui avait fait un
mort le 12 septembre 2020 à Morges, dans l'Ouest de la Suisse, a été
inculpé "d'attentat à motivation jihadiste", a annoncé jeudi le bureau
du procureur général suisse.
Il lui est reproché "d'avoir planifié et mis en oeuvre (...) un
attentat à motivation jihadiste dans le but de venger les victimes de
la guerre menée par les Etats de la coalition contre l'Etat Islamique
(EI)", a indiqué le Ministère Public de la Confédération (MPC) dans un
communiqué.
Selon l'acte d'accusation, le prévenu aurait également enfreint la loi
fédérale sur l'interdiction des groupes Al-Qaïda et EI.
L'homme, qui avait tenté de se rendre en Syrie en 2019 pour rejoindre
l'EI avant de rebrousser chemin une fois arrivé en Italie, est en
détention provisoire depuis son arrestation le 13 septembre 2020.
La veille au soir, ce ressortissant binational turco-suisse, connu des
services de police et libéré pour des raisons psychiatriques, avait
mortellement poignardé un passant choisi au hasard dans la rue.
Le prévenu est également accusé d'avoir planifié un second "attentat en
faveur de l'EI" --l'incendie d'une station-service-- en avril 2019,
qu'il n'a finalement pas réalisé, selon l'acte d'accusation déposé
auprès du Tribunal pénal fédéral, la plus haute instance juridique
suisse.
Selon la Radio Télévision Suisse, il avait été incarcéré à la suite de
cet incident, avant d'être libéré de détention préventive en juillet
2019 pour raisons psychiatriques.
L'homme avait été repéré par les autorités suisses depuis 2017 et le
parquet fédéral avait ouvert en octobre 2019 une enquête à laquelle a
mis fin le dépôt de l'acte d'accusation.
Si la Suisse n'a jamais connu d'attaque terroriste à grande échelle, le
pays a subi deux attaques au couteau en 2020: en novembre, une jeune
Suissesse de 29 ans avait blessé deux personnes lors d'une attaque au
couteau à Lugano (Sud-Est).
Le MPC avait également retenu une "motivation jihadiste" dans ce cas,
lors du dépôt de l'acte d'accusation en mai. (AFP, 16 juin 2022)
Journalist detained while
reporting on damage to Hagia Sophia
A reporter for TELE 1 TV was detained yesterday (May 30) while
reporting on the damage on Hagia Sophia.
Reporter Engin Açar was interviewing Şerif Yaşar, the head of the Art
History Association. Preventing him from doing his job, police officers
took Açar to the Sirkeci Police Station.
Açar was released after giving a statement.
Açar announced his detention on Twitter and said the police officers
did not provide a "sensible reason" for his detention.
"I wasn't even told a sensible reason while I was being taken to [the
police station]. They mentioned the Twitter posts I just shared. My
purpose was clear, this is what the police officer said."
The historic monument that was converted from a museum into a mosque
has recently been under scrutiny because of the damage inflicted by
visitors.
Hagia Sophia's Imperial Gate is among the damaged artifacts. (BIA, 31
May 2022)
Socio-économique
/ Socio-economic
İstanbul Pride Week banned
İstanbul LGBTI+ Pride Week events, which were planned to be held for
the 30th time this year, were banned.
Police officers from the İstanbul Police Department went to the venues
where the Pride Week events were to take place. Although the police
called visits routine, they tried to get information about the
activities to be held.
The police went to the venues again, this time with a ban decision from
Beyoğlu District Governor's Office. Kadıköy District Governorate
published the ban decision on its website.
"We have obtained information that between 21.06.2022 (Tuesday) and
23.06.2022 (Thursday) gatherings, press releases, marches, distribution
of leaflets, etc. are planned to be held within the scope of 30th
"İstanbul LGBTI+Pride Week".
"All events are banned in all open and closed areas for 7 (seven) days
from 00.01 on 21.06.2022 to 23.59 on 27.06.2022," the statement said
citing the Law on Demonstrations and Public Meetings (Law 2911).
Meanwhile, no ban came for the lynching call of the group, Müdafaa-i
İslam Hareketi (Defense of Islam Movement) that previously targeted
LGBTI+s in Çanakkale, Antep, and İstanbul University and the İstanbul
LGBTI+ Pride March, KAOS GL reported.
The anti-LGBTI+ group made a call to gather in Taksim at 14.53 on
Sunday, June 26, the day of the Pride Parade.
"We won't allow perversion" stated the group in its message accompanied
by numerous death threats against LGBTI+s. (BIA, 20 June 2022)
Céréales
ukrainiennes : la Turquie prête à
accueillir une "réunion à quatre"
La Turquie est prête à accueillir "une réunion à quatre", avec les
Nations unies, la Russie et l'Ukraine, en vue d'organiser le transport
des céréales en Mer Noire, a indiqué mercredi le ministre des Affaires
étrangères Mevlüt Cavusoglu.
Des millions de tonnes de blé sont coincées dans les ports ukrainiens
sous blocus ou occupation russe et leur transport est rendu périlleux
par la présence de mines.
Selon le ministre turc, les Nations unies ont soumis un plan pour
faciliter les exportations.
"Ce plan pourrait fonctionner sans déminer les voies maritimes", a-t-il
indiqué, évoquant l'établissement de "lignes sécurisées" en Mer Noire.
"Le déminage prendrait trop de temps", a-t-il relevé.
"La Turquie soutient ce plan et attend le retour de la Russie. Les
rencontres techniques entre militaires continuent", a-t-il poursuivi.
"Si la Russie donne une réponse favorable, une réunion quadripartite
pourra se tenir pour l'étudier (le plan, ndlr) en détails avec l'ONU,
la Turquie, la Russie et l'Ukraine".
"Il faut répondre aux inquiétudes de tout le monde", a continué le
ministre : "La Russie veut être sûre que les bateaux ne transportent
pas d'armes et l'Ukraine veut être sûr que la Russie n'utilisera pas
ces corridors pour attaquer", a encore ajouté M. Cavusoglu.
Le chef de la diplomatie turque avait accueilli la semaine dernière son
homologue russe Serguei Lavrov à Ankara pour évoquer la question des
exportations au départ des ports d'Ukraine alors qu'une grave crise
alimentaire menace, mais sans résultat probant.
Cependant, le porte-parole du Secrétaire général de l'ONU à New York,
Stéphane Dujarric, a de nouveau souligné mercredi le rôle de la Turquie
dans ce dossier.
"Nous sommes en contact étroit et travaillons en étroite coopération
avec les autorités turques sur le sujet", estimant que "rôle des
militaires turcs sera crucial". (AFP, 15 juin 2022)
Turkish Airlines devient Türk Havayollari, annonce Erdogan
La compagnie aérienne turque Turkish Airlines portera désormais son nom
turc à l'international, soit "Türk Havayollari", sa traduction
littérale, a annoncé mercredi le président Recep Tayyip Erdogan.
"La compagnie nationale effectuera désormais ses vols internationaux
sous le nom de Türk Havayollari et non plus de Turkish Airlines", a
indiqué le chef de l'État, qui a déjà fait procéder au changement de
nom de son pays aux Nations unies.
M. Erdogan, qui s'exprimait devant le groupe parlementaire de son
parti, l'AKP (islamo-conservateur), a officiellement demandé début juin
à l'ONU que la Turquie soit désormais désignée par son nom turc
"Türkiye", dont il veut faire une "marque" unique dans toutes les
langues pour les exportations.
L'appellation Türkiye permet au pays de se débarrasser de sa
dénomination en anglais, "Turkey" - la dinde - qui prêtait à sourire.
Turkish Airlines, qui dessert plus de 200 destinations dans le monde
sur tous les continents au départ d'Istanbul, est détenu à 49% par
l'État turc.
La compagnie a transporté plus 74 millions de passagers en 2019 et 44,8
millions en 2021 à cause de la pandémie.
La compagnie est régulièrement élue meilleure compagnie aérienne
européenne depuis 2011, selon différents sites.
Interrogé par l'AFP sur ce changement de nom à l'international, un
porte-parole de la compagnie n'avait pas répondu dans l'immédiat.
Cette "turquisation" du nom du pays et de sa compagnie nationale
intervient à un an de l'élection présidentielle annoncée pour mi-juin
2023, à laquelle M. Erdogan a annoncé sa candidature.
Au pouvoir depuis 2003, comme Premier ministre puis comme président, il
est confronté à une grave crise économique et à une inflation de plus
de 73%.
Selon un sondage réalisé en avril par l'institut turc Metropoll, M.
Erdogan pourrait être défait au second tour par plusieurs de ses
potentiels rivaux. (AFP, 15 juin 2022)
La Turquie
lance l'exploitation de gaz naturel en mer Noire
La Turquie a officiellement lancé lundi l'exploitation de gaz naturel
en mer Noire qui doit lui permettre, selon son président, de produire
10 millions de mètres cubes d'ici le premier trimestre 2023.
Recep Tayyip Erdogan a assisté en direct à la pose et au raccordement
du premier pipeline au fond de la mer depuis le port de Filyos, dans la
province de Zonguldak à environ 400 km à l'est d'Istanbul sur la côte
de la mer Noire.
Le gisement lui-même, situé à 170 km au nord du rivage, a été découvert
en août 2020 et présenté par le chef de l'État comme "le plus grand
gisement de gaz naturel de l'histoire de la Turquie".
Il avait alors fait état de "réserves estimées à 320 milliards de
mètres cubes"
"Au premier trimestre 2023, nous aurons transféré 10 millions de mètres
cubes de gaz naturel (...) Le gisement de Sakarya atteindra,
espérons-le, son pic de production en 2026" a indiqué lundi le
président.
"Nous allons continuer nos efforts jusqu'à ce qu'on puisse entièrement
assurer notre sécurité énergétique" a encore promis M. Erdogan, alors
que la Turquie est encore très dépendante des importations pour couvrir
ses besoins en énergie, qu'elle paye au prix fort, surtout depuis le
début de la guerre entre la Russie et l'Ukraine.
L'année dernière, 45% du gaz consommé en Turquie provenait de Russie,
le reste d'Iran et d'Azerbaïdjan.
L'inflation dans le pays atteint un niveau record, inégalé depuis 1998
(73,5% sur un an) et la monnaie s'effondre (en baisse de près de 50%
sur un an à plus de 17 livres pour un dollar US lundi en fin de
journée, rendant le coût de la vie difficilement supportable à
l'immense majorité des Turcs.
La consommation annuelle de gaz de la Turquie est passée de 48
milliards de m3 en 2020 à 60 milliards en 2021 et devrait atteindre 62
à 63 milliards cette année, selon les chiffres officiels. (AFP, 13 juin
2022)
Les
paquebots de croisière, bouffée d'oxygène pour
Turquie en crise
Le Costa Venezia, ville flottante de 20 étages, vient d'accoster à
Galataport, en plein coeur d'Istanbul. A quai, il déversera jusqu'à
5.260 passagers capables, en quelques jours, de dépenser plusieurs
milliers d'euros dans la ville.
Galataport, port de croisières inauguré l'an dernier sur la rive
européenne du Bosphore, dans le quartier de Karakoy, doit dynamiser le
tourisme de luxe en Turquie.
Le pays ne va pas s'en priver: la livre turque se déprécie de jour en
jour et l'inflation frôle les 75% sur un an, au plus haut depuis 1998.
"Depuis le 1er octobre 2021, les bateaux arrivent les uns après les
autres", explique à l'AFP Figen Ayan, la responsable du port de
Galataport.
"Ça donne une idée de la popularité et de l'importance d'Istanbul comme
destination", se félicite-t-elle, soulignant que les premiers paquebots
n'ont pas attendu les beaux jours pour accoster.
A Galataport se côtoient restaurants branchés - dont l'un du chef turc
et star des réseaux sociaux Nusret Gokce, dit Salt Bae -, enseignes
turques et internationales et un hôtel chic.
Le site offre aussi aux piétons une nouvelle balade avec vue imprenable
sur la rive asiatique de la ville.
- "400 dollars par jour" -
Ce kilomètre le long du Bosphore était inaccessible aux riverains
depuis deux siècles, mais des critiques ont souligné que ce projet
faisait table rase d'une partie de la mémoire urbaine d'Istanbul et
contribuait à la gentrification du quartier, situé non loin de celui de
Galata, pris d'assaut par les touristes.
Figen Ayan voit les choses autrement et souligne que Galataport ouvre
un nouvel accès au Bosphore, et pas seulement aux croisiéristes.
"Une première mondiale", assure-t-elle.
L'industrie des croisières peine à se remettre à flot après le coup
d'arrêt de la pandémie, mais la Turquie, qui voit déjà revenir les
flots de touristes, compte sur Galataport pour doper encore les
arrivées.
Une trentaine de navires ont jusqu'ici jeté l'ancre à Galataport et 200
autres sont attendus d'ici la fin de l'année, pour un total de 450.000
passagers.
L'objectif est d'atteindre 1,5 million de croisiéristes et 25 millions
de visiteurs par an.
"Nous pouvons désormais dire que la pandémie est derrière nous et que
le secteur des croisières revit", affirme Figen Ayan, qui souligne que
les croisiéristes ont un pouvoir d'achat plus élevé que le touriste
lambda.
"Là où un touriste ordinaire dépense 62 dollars [58,5 euros] par jour,
le passager d'un navire de croisière dépensera 400 dollars [378
euros]", détaille-t-elle.
- "Coût environnemental" -
Mais comme ailleurs, ce tourisme est très décrié.
A l'été 2021, le gouvernement italien a ainsi interdit l'accès du
centre historique de Venise aux grands paquebots, accusés de menacer le
fragile écosystème de la lagune de la Cité des Doges et les fondations
de son centre historique, classé au patrimoine de l'Unesco.
"Le coût environnemental des croisières est sept fois plus élevé que
les entrées d'argent qu'elles génèrent", affirme à l'AFP Muharrem
Balci, professeur agrégé à l'Université d'Istanbul.
Les paquebots, qui rejettent de larges quantités d'eaux usées, ont un
impact sur la vie marine et aggravent la pollution mondiale, souligne
M. Balci.
Seule une mince partie des déchets générés par ces villes flottantes
peut être traitée, et une quantité non négligeable est rejetée
directement dans la mer, explique-t-il.
Burak Caliskan, directeur pour la Turquie de l'armateur MSC Croisières,
rejette les critiques: "Nous ne pensons pas qu'Istanbul sera confrontée
à une situation similaire [à celle de Venise]. La structure de la ville
est différente", fait-il valoir.
L'année dernière, la mer de Marmara, qui baigne les rives sud
d'Istanbul et est prise en étau entre la mer Noire et la mer Égée, a
connu sa plus grande épidémie de "morve de mer" - une sorte de mousse
visqueuse - mais Burak Caliskan assure que les navires nouvellement
construits répondent aux préoccupations environnementales.
"Les gaz d'échappement sont filtrés et les peintures utilisées sur le
navire ont été entièrement changées (...) pour ne pas nuire au milieu
marin", dit-il.
"Nous nous efforçons même de réduire le bruit des moteurs de nos
bateaux pour que, en haute mer, ils ne causent aucune nuisance, en
particulier aux baleines." (AFP, 12 juin 2022)
Le
sanctuaire de Gobekli Tepe continue d'intriguer
Sur une éminence écrasée de soleil, dans le sud-est de la Turquie, le
plus vieux sanctuaire connu au monde continue de livrer pierre à pierre
ses infinis secrets.
"Quand on ouvre une nouvelle tranchée, on ne sait pas à quoi
s'attendre", confie les yeux gourmands Lee Clare, de l'Institut
allemand d'archéologie qui fouille le chantier de Gobekli Tepe depuis
2013. "C'est chaque fois une immense surprise".
Gobekli Tepe, littéralement "la colline ventrue" en turc, est l'un des
sites archéologiques les plus importants au monde, qui lie l'humanité
au sacré.
Plus de 7.000 ans avant Stonehenge en Angleterre et les pyramides
égyptiennes, des milliers d'humains se réunissaient ici, entre ces
mégalithes richement ornés pour se recueillir.
"Son importance est difficile à imaginer", estime Sean Lawrence,
professeur à l'université américaine de West Virginia, joint par l'AFP.
Selon certains experts, Gobekli Tepe n'a jamais été vraiment habité et
pourrait faire partie d'un vaste ensemble sacré qui englobe d'autres
sites à proximité, parfois plus anciens encore.
Personne n'avait rien suspecté avant que l'archéologue et préhistorien
allemand Klaus Schmidt ne commence à faire remonter ses premières
découvertes à la surface en 1995.
Depuis, des archéologues allemands et turcs travaillent de concert,
sous l'oeil des touristes de plus en plus nombreux, attirés par les
mystères de la colline ventrue.
De quand date précisément le site ? "C'est presque impossible à
établir", relève Sean Lawrence. Cependant, ajoute-t-il, "le plus ancien
monument égyptien, la pyramide de Djéser à Saqqarah, remonte à 2.700
ans avant notre ère", plus de sept millénaires après Gobekli Tepe.
"Il reste des mystères sans fin autour du site, y compris sur la façon
dont le travail était organisé et comment les sites étaient utilisés",
conclut-il.
Gobekli Tepe a même inspiré une série de science-fiction sur Netflix,
"Atiye", bâtie autour d'une des gravures des piliers.
"Le point zéro"
Klaus Schmidt, l'archéologue allemand célèbre pour ses turbans, fut
obsédé jusqu'à sa mort en 2014 par ces mégalithes plantés, verticaux,
ornés de renards, de sangliers, de canards, de lézards et d'un léopard
en position de chasse ou de défenseur, tous mâles.
Le site a d'abord été considéré comme purement rituel mais, selon Lee
Clare, suffisamment de "preuves sérieuses" attestent d'un début de vie
sédentaire avec des bâtiments similaires à ceux de la même époque
découverts dans le nord de la Syrie voisine, la Turquie constituant
l'une des provinces de la Haute-Mésopotamie.
Les objets découverts à Gobekli Tepe sont exposés au musée
archéologique de la ville la plus proche, Sanliurfa, où serait né
Abraham. Il présente la "plus importante collection au monde d'objets
du néolithique", assure son directeur Celal Uludag. "Tout ce qui
pouvait être transporté de Gobekli Tepe est exposé ici",
s'enorgueillit-il, devant une reconstitution du site et des vitrines de
statuettes et de bas-reliefs.
"Plus profond"
Le ministère turc de la Culture a augmenté en 2021 le financement des
fouilles dans la région dans le cadre de son projet "Stone Hills",
notamment pour le site perché de Karahan Tepe à environ 35 km de
Gobekli Tepe, que certains soupçonnent déjà d'être plus ancien encore.
"Nous allons maintenant continuer plus en profondeur car Gobekli Tepe
n'est pas le seul ni l'unique" site, a justifié le ministre Nuri Ersoy.
"Ces ressources supplémentaires nous donnent une occasion formidable de
comparer ce que nous savons de Gobekli Tepe avec d'autres sites de la
région et du même âge", se félicite Lee Clare.
"Le néolithique ici est tellement plus intéressant à fouiller qu'en
Europe", se réjouit-il. "Les peuples ici avaient 4.000 à 5.000 ans
d'avance" sur leurs contemporains occidentaux.
Gobekli Tepe est aussi une manne pour cette région pauvre et longtemps
négligée, touchée par ricochets par la guerre en Syrie: les réfugiés
représentent désormais un quart de la population de la province de
Sanliurfa.
Mais ce sont aussi plus d'un million de touristes qui ont visité la
province en 2019, avant le Covid-19, une fréquentation qu'elle espère
retrouver cette année. (AFP, 10 juin 2022)
La livre proche de son plus bas historique après des
déclarations d'Erdogan
La livre turque a atteint mercredi des niveaux inédits depuis décembre,
se rapprochant de son plus bas historique après que le président turc
Recep Tayyip Erdogan a réclamé une nouvelle baisse des taux d'intérêt.
La monnaie turque, en baisse de 2% sur la journée, s'échangeait
mercredi après-midi au-delà de 17 livres pour un dollar, un niveau qui
n'avait pas été atteint depuis décembre, quand la monnaie s'était
effondrée pour atteindre 18,4 livres pour un dollar.
La livre a perdu plus de 22% face au dollar depuis le 1er janvier et
49,7 % sur un an.
"La pression continue de monter sur la livre turque", a commenté Fawad
Razaqzada, analyste chez CityIndex, rappelant que le président Erdogan
a annoncé lundi son intention d'abaisser de nouveau les taux d'intérêt
alors que l'inflation en Turquie a atteint 73,5% sur an en mai.
"Les investisseurs redoutent également que les prix à la hausse du
pétrole n'aggravent l'inflation en Turquie", a ajouté l'analyste.
Le président turc estime, à rebours des théories économiques
classiques, que les taux d'intérêt élevés favorisent l'inflation.
Il avait contraint fin 2021 la banque centrale à abaisser son taux
directeur de 19% à 14%, entre septembre et décembre, provoquant
l'effondrement de la monnaie nationale.
L'inflation est au plus haut en Turquie depuis décembre 1998, poussée
par l'augmentation des prix de l'énergie et de l'alimentation et
aggravée par la guerre en Ukraine. (AFP, 8 juin 2022)
L'inflation
à 73,50% en mai sur un an
L'inflation en Turquie a atteint 73,5% sur an en mai, au plus haut
depuis décembre 1998, poussée par l'augmentation des prix de l'énergie
et de l'alimentation, selon les données officielles publiées vendredi.
La hausse des prix à la consommation a cependant ralenti en mai,
comparé à la progression constatée en avril, où l'inflation avait bondi
de 61 à 70%.
Les champions de l'envolée des prix sont le transport (+107,62% sur un
an en mai) et les produits alimentaires (+91,63%), poussés à la hausse
par la flambée des cours de l'énergie et des matières premières, et par
l'effondrement de la livre turque.
Les rumeurs d'intervention militaire dans le nord de la Syrie ont
contribué depuis une semaine à enfoncer encore un peu plus la monnaie
nationale qui cotait vendredi matin 16,49 livres turques pour un
dollar, approchant les niveaux de décembre 2021 qui avaient provoqué
l'intervention de l'Etat pour la stabiliser face aux devises étrangères.
La livre turque a perdu plus de 47,79% de sa valeur sur un an.
L'inflation est au coeur des débats en Turquie, à un an de l'élection
présidentielle, prévue en juin 2023, l'opposition et nombre
d'économistes accusant l'Office national des statistiques (Tüik) de
sous-estimer sciemment et largement son ampleur.
Des économistes turcs indépendants du Groupe de recherche sur
l'inflation (Enag) affirment vendredi matin que l'inflation atteint en
réalité 160,76 % sur un an, plus de deux fois le taux officiel.
La semaine dernière, la banque centrale turque a refusé de relever son
taux directeur pour tenter de juguler l'inflation et l'a maintenu à 14%.
Le président Recep Tayyip Erdogan, qui estime à rebours des théories
économiques classiques que les taux d'intérêt élevés favorisent
l'inflation, avait contraint fin 2021 la banque centrale à abaisser son
taux directeur de 19% à 14%, entre septembre et décembre, provoquant
l'effondrement de la monnaie nationale. (AFP, 3 juin 2022)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
La Turquie
condamnée par la CEDH pour le renvoi d'un migrant
vers la Syrie
La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné mardi la
Turquie pour avoir renvoyé très rapidement vers la Syrie un migrant qui
possédait pourtant un titre de séjour légal, malgré les risques de
mauvais traitements.
"Des faits sérieux et avérés permettent de conclure qu'il existait en
l'espèce un risque réel pour le requérant de subir en Syrie des
traitements contraires à l'article 3 (de la Convention européenne des
droits de l'Homme, qui interdit la torture, les traitements inhumains
ou dégradants, ndlr) et que les autorités turques ont exposé ce
dernier, en pleine connaissance de cause, au risque de subir des
traitements contraires à la Convention", a expliqué dans un communiqué
la cour.
En juin 2018, cet homme d'une vingtaine d'années fut arrêté alors qu'il
tentait de passer en Grèce, puis il fut renvoyé deux jours plus tard en
Syrie, sans avoir la possibilité de former un recours, alors qu'il
avait un titre de séjour en Turquie et bénéficiait de la "protection
provisoire". Il affirme avoir été arrêté et battu dès son retour en
Syrie.
La CEDH précise que le requérant est revenu en Turquie dès juillet
2018, puis s'est rendu en Allemagne où il a déposé une demande pour
avoir le statut de réfugié.
L'instance judiciaire du Conseil de l'Europe, à Strasbourg, a condamné
Ankara à lui verser 9.750 euros.
En revanche, dans un autre arrêt rendu mardi, la CEDH a considéré cette
fois que la Turquie n'avait pas violé la Convention européenne des
droits de l'Homme en décidant l'expulsion vers le Tadjikistan de deux
hommes sans visa valable au motif qu'ils représenteraient une menace
pour la sécurité publique. "Les requérants ne sont pas parvenus à
établir qu'ils courraient un risque d'être persécutés ou de subir un
traitement contraire à l'article 3 de la Convention en cas de retour au
Tadjikistan", a expliqué la cour. (AFP, 21 juin 2022)
La Turquie condamnée par la CEDH pour avoir refusé la prière
collective à un détenu
La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné mardi la
Turquie pour avoir refusé à un des détenus musulmans de la prison de
Diyarbakir d'organiser une prière collective du vendredi et d'y
participer.
"Les autorités (turques) n'ont pas ménagé un juste équilibre entre les
intérêts en conflit, à savoir la sécurité et l'ordre au sein de la
prison, et le droit du requérant à la liberté de culte en commun", a
considéré l'instance judiciaire du Conseil de l'Europe, à Strasbourg.
Ce détenu, qui purgeait une peine dans cette prison de haute sécurité
pour appartenance au Hezbollah, avait demandé en 2010 l'autorisation
d'organiser la prière du vendredi, importante dans le culte musulman,
et d'y participer, mais les autorités pénitentiaires ont rejeté sa
demande, estimant que les rassemblements collectifs présentaient un
risque pour la sécurité et qu'il n'y avait pas de salle adéquate,
rappelle la CEDH dans un communiqué.
Tous les recours formés devant la justice turque par ce prisonnier
furent rejetés.
Mais pour la CEDH, Ankara a violé le droit à la liberté de religion de
cette homme, car les autorités turques n'ont d'une part "pas
suffisamment recherché" si un tel rassemblement aurait présenté un
risque plus élevé qu'une autre activité culturelle à la prison et,
d'autre part, "n'ont envisagé aucune autre solution" pour un lieu
adéquat à cette prière.
Le requérant n'avait formulé auprès de la CEDH aucune demande de
dédommagement de la part du gouvernement turc. (AFP, 14 juin 2022)
Règlements
de comptes sur le Bosphore: Istanbul victime
d'une position trop enviable
Israël a demandé lundi à ses ressortissants, qu'elle dit menacés par
l'Iran, de quitter au plus vite Istanbul. Dernier règlement de comptes
en date dans la mégapole turque perçue de longue date, par son
immensité et sa situation géographique unique, comme un nid d'espions.
En ce début de saison estivale, l'affaire tombe mal pour la Turquie,
confrontée à une grave crise économique et à une inflation galopante.
Les touristes israéliens sont loin d'être les plus nombreux mais près
de 160.000 ont visité la Turquie entre janvier et avril, précise Hamit
Kuk, membre de la direction de l'Association des agents de voyages.
"La Turquie est un pays sûr", a réagi mardi Ankara, ajoutant dans un
communiqué de son ministère des Affaires étrangères qu'elle "continue
de lutter contre le terrorisme à l'intérieur et hors de ses frontières".
Même si Israël n'était pas nommément cité, il s'agissait de répondre
aux alertes anxiogènes du patron de la diplomatie israélien Yaïr Lapid.
D'autant que la presse israélienne a fait état, parfois en détail, de
tentatives d'attaques contre des touristes israéliens à Istanbul,
déjouées par la coopération des services turcs et israéliens.
Les premiers auraient même alerté le Mossad du danger.
Ce n'est pas la première fois que les Iraniens viennent solder des
comptes sur le sol turc, relèvent les experts contactés par l'AFP.
"Les Iraniens conduisent tout le temps des assassinats et des
enlèvements sur le sol turc, mais en visant généralement les opposants
iraniens", note Savash Porgham, journaliste et chercheur iranien basé
en Turquie.
- Représailles et enlèvements -
En s'en prenant aux Israéliens, poursuit-il, l'Iran a deux objectifs:
"Des représailles, pour venger l'assassinat d'un responsable iranien,
civil ou militaire". Ou bien l'enlèvement comme monnaie d'échange.
En février dernier, les services de renseignement turcs (MIT) ont
empêché l'assassinat de l'homme d'affaires turco-israélien Yair Galler
par les Iraniens. Sa mort aurait vengé celle de Mohsen Fakhrizadeh, un
des architectes du nucléaire iranien, tué en novembre 2020 par le
Mossad, rappelle-t-il.
Circonstance aggravante, les relations ne sont pas au grand beau
actuellement entre Téhéran et Ankara, avance Nihat Ali Özcan, ancien
officer de l'armée turque, professeur de droit et analyste, qui parle
d'une "compétition intense" des services de renseignement des deux pays.
La Turquie, rappelle-t-il, change d'alliances au Moyen-Orient en se
rapprochant des Emirats, des Saoudiens et .. d'Israël.
De plus, "elle s'active dans le nord de l'Irak au côté du clan (kurde)
des Barzani contre le PKK et ses alliés chiites", soutenus par Téhéran,
détaille-t-il.
La Turquie a lancé mi-avril une opération dans le nord de l'Irak contre
les bases du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé comme
mouvement "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.
Et le président Recep Tayyip Erdogan menace d'intervenir contre le même
PKK et ses alliés dans le nord de la Syrie pour sécuriser sa frontière,
au grand déplaisir de Téhéran, soutien de Damas.
Or "depuis la révolution iranienne il y a 40 ans, l'Iran est très actif
en Turquie et ses services y entretiennent de nombreuses cellules",
explique M. Özcan. De la même façon, "même quand les relations
politiques sont tendues, en coulisse les services israéliens et turcs
coopèrent et partagent leurs informations".
Enfin, rappelle-t-il, la Turquie reste un terrain sensible pour tous
les services de la région: iranien, israélien, mais aussi russe et
ukrainien. La présence de tous ces services antiterroristes représente
"autant de problèmes potentiels".
Or, malgré de très nombreuses caméras de surveillance, publiques et
privées, la mégapole stambouliote reste une "immensité incontrôlable",
assure le géographe français Jean-François Pérouse, l'un de ses
meilleurs connaisseurs.
Avec ses 17 millions d'habitants, à cheval sur deux continents, aux
portes du Moyen-Orient et du Caucase, Istanbul n'usurpe pas sa
réputation de nid d'espions.
"Depuis la Seconde guerre mondiale et même la Première, l'immensité de
la ville rend possible le traquage des opposants par tous les services
et l'anonymat de leurs agents", insiste-t-il.
Parmi les nombreuses communautés qui ont trouvé asile sur les rives du
Bosphore, les 113.000 Iraniens officiellement résidents comptent parmi
les mieux représentés. Et les meilleurs acheteurs d'immobiliers -
devancés depuis avril par les Russes. (AFP, 14 juin 2022)
Le
Parlement européen critique la
dégradation de l'Etat de droit
Le Parlement européen a mis en garde mardi contre la dégradation des
droits humains en Turquie, réclamant de réels efforts d'Ankara sans
lesquels aucune perspective de reprise des négociations d'adhésion à
l'UE ne serait possible.
Par 448 voix (67 voix contre, 107 abstentions), les eurodéputés ont
adopté un rapport non contraignant qui déplore "le recul des libertés
fondamentales, de la démocratie et de l'Etat de droit" en Turquie et
insiste sur le "manque de volonté politique de mener à bien les
réformes nécessaires" en la matière.
Le Parlement et les institutions européennes ne "doivent pas rester
silencieux face à la spirale autoritaire actuelle dans laquelle
s'enfonce le pays", avait réclamé, lors d'un débat lundi soir,
l'eurodéputé socialiste espagnol Nacho Sanchez Amor, auteur du rapport.
Si le Parlement juge "essentielle" la coopération UE-Turquie et
reconnaît une amélioration récente des relations avec Ankara, important
médiateur dans la guerre en Ukraine, il insiste sur les problèmes
réguliers se posant avec les Etats-membres limitrophes, en particulier
Chypre et la Grèce.
Le Parlement européen déplore également les objections de la Turquie à
l'adhésion à l'OTAN de la Suède et de la Finlande, réclamant que les
demandes de Stockholm et Helsinki soient examinées "de bonne foi".
Ankara bloque l'entrée de la Suède et de la Finlande dans l'alliance
atlantique, en accusant ces deux pays scandinaves d'héberger des
"terroristes" du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et leurs
alliés.
Mardi après-midi, le ministère des Affaires étrangères turc a réagi en
qualifiant l'approche du rapport de "superficielle" et "biaisée",
estimant que le Parlement européen "tolérait" en son sein des "membres
d'organisation terroriste" et qu'il avait "perdu sa crédibilité".
"Les affirmations relatives à la démocratie, à l'Etat de droit et aux
droits humains concernant notre pays et les points de vue sans
fondement du rapport reflétant les intérêts étroits d'un ou deux
membres de l'UE sur les questions de la mer Égée, de la Méditerranée
orientale et de Chypre sont nuls et non avenus pour nous", a-t-on
également pu lire dans le communiqué du ministère des Affaires
étrangères turc.
Début mai, le Parlement européen avait déjà voté un texte non
contraignant dans lequel il estimait que la Turquie s'était fermée la
porte de l'UE en condamnant à la prison à vie le mécène turc Osman
Kavala.
Les négociations sur une éventuelle adhésion de la Turquie à l'UE,
entamées en 2005, se sont enlisées ces dernières années en raison de
vives tensions entre Ankara et Bruxelles sur de multiples fronts. Elles
se sont envenimées après la tentative de putsch en juillet 2016 et la
répression qui a suivi, et sont désormais au point mort depuis 2018.
"Je ne crois pas que le processus d'adhésion puisse survivre cinq ans
de plus, même si c'est le meilleur levier dont nous disposons pour
défendre la société civile", a regretté M. Sanchez Amor. (AFP, 7 juin
2022)
Suède: le gouvernement survit in extremis grâce à la
voix d'une députée pro-kurde
Le gouvernement suédois a évité mardi une crise politique majeure avec
l'échec d'une motion de censure au Parlement, grâce à la voix décisive
d'une députée pro-kurde opposée aux concessions à la Turquie pour
débloquer l'entrée de la Suède dans l'Otan.
La motion de censure, qui visait le ministre de l'Intérieur et de la
Justice Morgan Johansson mais risquait d'entraîner la démission de la
Première ministre Magdalena Andersson, a échoué à une voix près.
L'extrême-droite et les partis de droite ont réuni 174 suffrages sur
289, selon le résultat du vote du Parlement, quand il leur en fallait
une majorité absolue de 175 pour faire chuter le ministre.
La députée indépendante Amineh Kakabaveh, jadis combattante d'un groupe
kurde iranien devenue députée suédoise depuis 2008, avait annoncé mardi
matin qu'elle n'apporterait pas sa voix à l'opposition, après des
tractations durant tout le week-end avec le gouvernement
social-démocrate.
"Je suis satisfaite", a déclaré la parlementaire mardi matin, à
quelques heures seulement du scrutin.
L'élue avait menacé de voter contre le ministre si elle n'obtenait pas
d'assurances sur les négociations compliquées que mène la Suède avec la
Turquie sur l'Otan.
"Devons-nous limiter notre liberté d'expression et de manifestation en
fonction des exigences d'Erdogan?", a-t-elle lancé au Parlement.
"Dans les journaux, j'ai été décrite comme représentant les intérêts
kurdes plutôt que les intérêts suédois, mais c'est la souveraineté
suédoise qui m'importe", a affirmé la députée, issue de la gauche
radicale.
La Turquie bloque l'entrée de la Suède et de la Finlande dans
l'alliance atlantique, en accusant notamment Stockholm de soutenir des
groupes kurdes qu'elle considère comme terroriste, comme les
combattants de l'YPG en Syrie.
En novembre 2021, Amineh Kakabaveh avait déjà apporté une voix décisive
à l'élection de la Première ministre Magdalena Andersson, après avoir
obtenu une déclaration de soutien des sociaux-démocrates aux YPG.
Le parti social-démocrate a confirmé mardi que l'accord, qui va à
l'encontre des exigences turques de couper le soutien suédois aux YPG,
était toujours en vigueur.
La motion de censure intervient à trois mois des élections du 11
septembre, où la droite est pour la première fois prête à gouverner
avec l'appui de l'extrême-droite.
Mais les sociaux-démocrates ont nettement remonté dans les sondages
depuis l'arrivée au pouvoir de Magdalena Andersson, à la place du
Premier ministre démissionnaire Stefan Löfven.
Magdalena Andersson avait annoncé qu'elle démissionnerait si
l'opposition remportait ce vote de défiance visant son ministre Morgan
Johansson.
L'opposition lui reproche d'avoir échoué à contrer l'émergence de
bandes mafieuses dans la société suédoise, qui s'est traduite par une
vague de règlements de comptes et de fusillades mortelles. (AFP, 7 juin
2022)
A l'ONU,
la Turquie prend son nom turc "Türkiye"
Aux Nations unies, la Turquie se fait dorénavant officiellement appeler
dans toutes les langues par son nom turc "Türkiye" et non plus "Turkey"
trop connoté en anglais, une volonté du président Recep Tayyip Erdogan,
a annoncé l'ONU jeudi.
"Le changement est immédiat", a indiqué à l'AFP Stéphane Dujarric,
porte-parole du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.
Le diplomate a précisé que c'est un courrier officiel d'Ankara reçu au
siège des Nations unies à New York mercredi 1er juin qui a aussitôt
officialisé le changement de nom de la Turquie.
Mardi, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu
s'était affiché sur son compte Twitter, signant cette lettre adressée
au secrétaire général de l'ONU et réclamant que "le nom de notre pays à
l'ONU, en langues étrangères, soit enregistré comme +Türkiye+".
Ankara demande ainsi à ne plus être appelée "Turquie" en français et
surtout "Turkey" en anglais, qui signifie aussi "dinde", et qui pouvait
donc revêtir une connotation négative.
Le chef de la diplomatie turque a fait référence dans son tweet à la
volonté du président Erdogan, depuis fin 2021, d'"augmenter la valeur
de la marque de notre pays". De fait, en matière économique, Ankara
souhaite depuis quelques années imposer à l'international la marque
"made in Türkiye" aux dépens de "made in Turkey".
"Certains peuvent trouver ce changement de nom idiot, mais cela place
Erdogan dans le rôle du protecteur et de la sauvegarde du respect
international à l'égard du pays", analyse Mustafa Aksakal, professeur
d'histoire à l'université Georgetown de Washington, cité jeudi par le
New York Times.
Le journal rappelle qu'en juin 2023, après 20 ans de pouvoir de M.
Erdogan, la Turquie tiendra une élection présidentielle et qu'elle
célèbrera également le centenaire de sa fondation après le
démantèlement de l'Empire ottoman. (AFP, 3 juin 2022)
Irritante et incontournable, la Turquie sur tous
les fronts diplomatiques
Entre menaces et coups de mentons, la Turquie veille à rester au coeur
du jeu international, sans craindre de marchander ses atouts et ses
objections, au risque d'irriter ses alliés.
Guerre en Ukraine et corridors maritimes, élargissement de l'Otan,
incursions en Irak et à venir en Syrie, tensions avec le voisin grec,
Ankara se retrouve sur tous les dossiers régionaux à l'avantage de son
président, Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2003 et candidat
l'an prochain à une réélection incertaine.
D'un dossier à l'autre, il tape du poing sur la table en jouant à la
fois de la sécurité et des intérêts de son pays.
Le Secrétaire d'Etat américain Anthony Blinken a prévenu qu'une
opération turque dans le nord de la Syrie, telle qu'Erdogan en brandit
la menace pour "nettoyer" la zone frontalière de la présence des
combattants kurdes, "saperait la stabilité régionale". Mais de là à
l'arrêter...
La menace surgit en plein débat sur l'entrée de la Suède et de la
Finlande dans l'Otan, auxquelles Ankara s'oppose en leur reprochant,
justement, d'héberger des "terroristes" du Parti des Travailleurs du
Kurdistan (PKK) et leurs alliés.
Ceux-là même visés par l'opération militaire envisagée en Syrie afin
d'établir une "zone de sécurité" de 30 km de large le long de la
frontière turque.
Une offensive est déjà en cours depuis mi-avril dans le nord de l'Irak
pour les mêmes raisons.
- Opportunité diplomatique -
"Il essaye de transformer (la question de l'Otan) en opportunité
diplomatique", accuse Yektan Turkyilmaz, chercheur rattaché à
l'Université d'Europe centrale à Vienne.
"La Suède et la Finlande se trouvent obligées de discuter des
+inquiétudes+ de la Turquie. Qui correspondent en fait au droit réclamé
par la Turquie de traiter de +terroriste+ qui elle veut".
Cette façon d'occuper la scène a aussi des fins de politique
intérieure à un an du scrutin présidentiel de juin 2023, comme l'avance
Soner Cagaptay, spécialiste de la Turquie au Washington Institute.
"Bien sûr, la Turquie a de légitimes inquiétudes concernant le PKK et
les YPG (branche armée du Parti de l'union démocratique kurde en Syrie)
ainsi que leurs liens avec la Suède", dit-il. "Mais même si (les
Suédois) ne font pas tout ce que (Erdogan) demande, il finira par
revendiquer une victoire qui aura forcé les Européens à mettre genou à
terre".
"Son image d'homme à poigne en sortira renforcée dans le monde entier
et lui profitera aussi au plan national", prédit-il.
Les analystes interrogés par l'AFP relèvent aussi l'espoir turc de
profiter du dossier Otan pour solder celui des F-16 américains, ces
avions de chasse commandés et partiellement payés, dont Washington a
suspendu le contrat après qu'Ankara eut acquis un système de défense
russe S-400.
Les dernières frictions avec la Grèce, partenaire au sein de l'Otan
mais accusée par Erdogan de vouloir bloquer le dossier des F-16 à
Washington, s'emboîtent ainsi à la perfection dans la stratégie turque.
- Posture irritante -
Pour Soner Cagaptay, "Erdogan envoie un signal à (Joe) Biden:
parlons de mes avions bloqués par le Sénat et je serai heureux de lever
mon véto à l'Otan".
"Sa posture est certainement irritante, mais ses objections sont
souvent fondées", nuance le géopolitologue Didier Billion, de
l'Institut des relations internationales et stratégiques (Iris) à
Paris. "Et au-delà du chantage, à la fin un compromis sera trouvé",
parie-t-il.
Peut-on se passer du Reis turc qui a réussi jusqu'à présent, seule
puissance régionale, à maintenir des relations avec Kiev, armé par des
drones turcs, sans s'aliéner Moscou.
"Grâce à sa neutralité, même sans progrès notables, la Turquie reste le
tiers de confiance pour une médiation entre l'Ukraine et la Russie",
relève Elizabete Aunina, de l'Université d'Amsterdam.
Le patron de la diplomatie russe Serguei Lavrov arrive en Turquie
mercredi pour discuter de l'établissement de "corridors" en Mer Noire,
pour exporter les céréales ukrainiennes.
Ankara a proposé son aide et sa flotte et, pour le moment, la Russie
fait mine de l'envisager.
Ce sera la deuxième visite de M.Lavrov après les pourparlers d'Antalya
(sud) en mars, qui reste l'unique face-à-face avec son homologue
ukrainien Dmytro Kuleba depuis le début de la guerre. (AFP, 2 juin 2022)
Swedish Leader May Be Sunk by Kurd Lawmaker Who
Irks Turkey
Niclas Rolander, bloomberg.com, 2 June 2022
Sweden’s prime minister may next week have to put her fate in the hands
of a Kurdish-born lawmaker who has drawn the ire of Turkey, just as the
Nordic country is seeking to overcome the veto of Turkish President
Recep Tayyip Erdogan to its bid for membership of the NATO defense bloc.
Magdalena Andersson said on Thursday she will resign if her Justice
Minister Morgan Johansson loses a confidence vote brought by the
opposition in parliament, due on June 7. The motion needs one extra
vote to pass, putting the spotlight on Amineh Kakabaveh, a
non-affiliated member of legislature with Kurdish background.
While Andersson’s Social Democrats are gaining in polls just three
months before the next elections, the situation is complicated by
Sweden’s joint application with Finland for membership in the North
Atlantic Treaty Organization.
The bid, reversing two centuries of Sweden’s military non-alignment, is
currently being stalled by Turkey, which has demanded that the country
do more to clamp down on Kurdish groups that Erdogan views as
terrorists. In exchange for her support, Kakabaveh has previously
agreed with Andersson’s party to expand cooperation with one of those
groups, Syrian PYD.
“As long as our agreement holds, I will not support a motion of no
confidence,” Kakabaveh said in an interview. “I’m awaiting an answer”
from the government, she said.
Johansson has faced harsh criticism from the opposition, which blames
him for not doing enough to curb a wave of crime and deadly shootings
that have engulfed Swedish suburbs, where conflicts between rivaling
gangs have intensified.
The number of gun homicides in Sweden almost trebled from 2012 to 2021,
and in the first five months of the year, 31 people were shot to death
in the country of 10 million. That development sets Sweden apart from
the rest of Europe, where deadly shootings have decreased in the last
decade.
At a news conference in parliament, Andersson slammed the opposition
initiative, saying it was dangerous political brinksmanship.
“We now have three months to go before the election,” Andersson said.
“We are in a very delicate situation for our and Finland’s application
to NATO, and creating political turmoil and uncertainty is completely
irresponsible.”
On Friday, the Center Party said it would not support the vote of
no-confidence against Minister Johansson. “The government needs to do
much more to increase security for Swedes, but it is not achieved
through a political game that doesn’t solve any problems, 100 days
before the election,” party leader Annie Loof said on Facebook.
CEDH: Ankara condamnée pour
l'emprisonnement du président de la branche d'AI
La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a une nouvelle fois
condamné la Turquie mardi pour avoir violé les droits humains en
emprisonnant arbitrairement le président de la branche turque d'Amnesty
International.
A l'unanimité, les sept juges, dont une juge turque, de l'institution
judiciaire du Conseil de l'Europe ont considéré qu'Ankara n'avait pas
eu de "raisons plausibles" pour mettre en détention provisoire Taner
Kiliç en 2017. Ce faisant, la Turquie a enfreint la liberté
d'expression de M. Kiliç.
Celui-ci était accusé d'appartenance à l'organisation Fetö, un
mouvement dirigé par le prédicateur Fethullah Gülen, installé aux
États-Unis depuis 1999. Fetö est accusée par le pouvoir turc d'être une
organisation terroriste et d'avoir orchestré la tentative de coup
d'Etat de juillet 2016.
La CEDH "conclut à l'absence de raisons plausibles de soupçonner M.
Kiliç d'avoir commis une infraction, tant à la date de sa mise en
détention provisoire qu'après la prolongation de celle-ci",
explique-t-elle dans un communiqué.
La détention provisoire du responsable de l'ONG dura plus de quatorze
mois et fut prolongée à plusieurs reprises jusqu'à ce qu'une cour
d'assises ordonne sa remise en liberté en août 2018.
Taner Kiliç fut ensuite condamné à l'été 2020 à six ans et trois mois
de prison pour "appartenance à une organisation terroriste", rappelle
la cour.
La Turquie devra verser au requérant 8.500 euros pour dommage matériel
et 16.000 euros pour dommage moral.
Régulièrement condamnée par la CEDH, la Turquie fait aussi l'objet
d'une rare procédure de sanctions enclenchée par le Conseil de l'Europe
pour être restée sourde aux demandes de libération immédiate du mécène
Osman Kavala, récemment condamné à la perpétuité. (AFP, 31 mai 2022)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
Une
cérémonie honteuse pour l’OTAN !
Doğan Özgüden, Artı Gerçek, 21 juin 2022
Hier, Bruxelles, la capitale de l’Europe, fut secouée toute la journée
par les démonstrations des travailleurs... A l’appel de trois grands
syndicats de tendance socialiste, chrétienne et libérale, les
travailleurs de tous les secteurs ont envahi les places et les avenues
en revendiquant une hausse palpable des salaires face à l’insoutenable
cherté de la vie due à l’épidémie de Corona puis à la crise
ukrainienne. Les avions n’ont pas décollé, les métros, les bus et les
services publics furent paralysés et dans les écoles les examens de fin
d’année ont été empêchés...
Alors qu’avenues et places étaient secouées par les slogans
contestataires, dans le Palais Egmont du centre de la capitale se
jouait le dernier acte d’une honte vieille de 61 ans, concernant la
famille royale mais aussi toute la communauté de l’OTAN et en premier
lieu les U.S.A.
En effet, en 1960, Patrice Lumumba, premier premier ministre du Congo
et l’un des leaders de la lutte panafricaine et anti-impérialiste fut
renversé et arrêté lors d’un coup d’État fomenté par l’OTAN et l’Etat
belge. Le 17 janvier 1961, après avoir subi mille et une tortures sous
la surveillance d’officiers et de policiers belges, il fut assassiné
dans une forêt.
Trois jours après ce meurtre, l’inspecteur de police Gérard Soete et
son frère ont exhumé puis découpé sa dépouille à la tronçonneuse, avant
de dissoudre ses restes dans de l’acide sulfurique afin qu’il ne reste
aucune trace matérielle de Lumumba.
Désormais et coulant des jours heureux dans la cité de Bruges, Gérard
Soete a avoué à l’occasion d’un programme télévisé de 1999 sur la
chaîne flamande Canvas qu’il avait bien réalisé cet assassinat ignoble
et qu’il conservait même en cachette une balle et une dent extraites de
la dépouille de Lumumba.
Malgré ses aveux, aucun procès ne sera ouvert contre Soete jusqu’à sa
mort en 2000.
Suite au reportage d’une revue belge sur sa fille Godelive Soete en
2016, où cette dernière exhiba la dent de Lumumba, la police procéda à
une perquisition et saisit la relique du leader congolais.
Et voilà qu’hier au Palais Egmont, le procureur fédéral Frederic Van
Leeuw remit une boîte contenant la dent de Lumumba à sa famille lors
d’une cérémonie officielle diffusée en direct par les télévisions à
laquelle participèrent notamment le premier ministre belge Alexander De
Croo, son homologue congolais Jean-Michel Sama Lukonde ainsi que de
nombreux responsables belges.
Suite à la restitution de la dent, le premier ministre De Croo fit un
discours mentionnant la responsabilité morale de certains ministres de
l’époque dans les évènements qui menèrent à l’assassinat de Lumumba et,
au nom du gouvernement belge, présenta ses excuses à la famille Lumumba.
Suite à la cérémonie de restitution, la famille Lumumba fut reçue en
audience par le roi Philippe, qui revenait d’un voyage officiel au
Congo la semaine précédente.
Selon le programme, la dernière relique de Lumumba sera ramenée au
Congo, une cérémonie d’enterrement symbolique sera organisée et trois
jours de deuil seront déclarés.
Ceux qui ont participé à la lutte anti-impérialiste des années 1950-60
s’en rappellent très bien. Patrice Lumumba est un des plus grands noms
de cette période agitée où les mouvements indépendantistes et de
libération nationale s’élevaient dans le monde et où les nations
africaines retrouvaient une à une leur liberté et leur indépendance
suite à la colonisation.
Alors que le pays retrouvait son indépendance Patrice Lumumba, jeune
leader du mouvement de libération du Congo, avait assumé alors le rôle
de premier ministre de ce jeune État, le plus riche du continent noir
au regard de ses ressources naturelles.
Le 30 juin 1960… Dans le grand salon du Palais de la Nation de
Léopoldville au Congo, Baudouin, le jeune roi des belges est assis
d’égal à égal à côté de Lumumba, tenu pour un dangereux “terroriste”,
un “criminel” par la Belgique coloniale et même par les services
secrets de l’OTAN.
Lors de cette cérémonie, les dignitaires belges s’attendent à de
sincères remerciements à la Belgique de la part du premier ministre
Lumumba alors que l’ancien colonisateur vient de reconnaître
l’indépendance du Congo.
Et pourtant, alors que Lumumba prend la parole, ce sont ces paroles qui
marquent comme une masse le visage des dignitaires belges présents, y
compris le roi :
“Congolais et Congolaises, Combattants de la liberté aujourd’hui
victorieux, je vous salue au nom du gouvernement congolais.. Dans cette
lutte, nous n’avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos
souffrances, ni notre sang. Cette lutte, qui fut de larmes, de feu et
de sang, nous en sommes fiers jusqu’au plus profond de nous-mêmes, car
ce fut une lutte noble et juste, une lutte indispensable, pour mettre
fin à l’humiliant esclavage qui nous était imposé par la force.
"Ce fut notre sort en 80 ans de régime colonialiste ; nos blessures
sont
trop fraîches et trop douloureuses encore pour que nous puissions les
chasser de notre mémoire, car nous avons connu le travail harassant
exigé en échange de salaires qui ne nous permettaient ni de manger à
notre faim, ni de nous vêtir ou nous loger décemment, ni d’élever nos
enfants comme des êtres chers.
"Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions
subir matin, midi et soir, parce que nous étions des « nègres »... Nous
avons connu dans les villes, des maisons magnifiques pour les Blancs et
des paillotes croulantes pour les Noirs... Les Noirs n’étaient admis ni
dans les cinémas, ni dans les restaurants, ni dans les magasins
d’Européens… Nous avons connu nos terres spoliées au nom de textes
prétendument légaux qui ne faisaient que reconnaître la loi du plus
fort. Nous avons connu la loi qui n’était jamais la même, selon qu’il
s’agissait d’un Blanc ou d’un Noir."
Lorsque le discours se termine, le roi Baudouin se tourne furieusement
vers le président congolais Kasavubu assis à ses cotés et demande :
“Êtiez-vous au courant qu’il allait parler de la sorte ?” Kasavubu,
prêt à prolonger son serment d’allégeance à ses anciens maîtres d’hier,
fait non de la tête.
Alors le discours de Lumumba prend fin, la salle se divise en deux
telle une tribune de supporters lors d’un match. Des rangs occupés par
les Noirs s’élèvent des applaudissements survoltés alors que règne un
silence de mort dans les rangs des Blancs.
En réalité, le Congo fut ouvertement offert à la Belgique lors de la
conférence de Berlin organisée en 1884-85. Le roi Léopold II transforma
le pays en sa propriété privée. Usant de la prétention de “civiliser”
l’Afrique, le roi fonda plusieurs institutions coloniales afin
d’exploiter les richesses du Congo comme l’ivoire ou le caoutchouc.
Voici ce que les historiens écrivent sur les crimes colonialistes de
Léopold II:
“Quand on parle du continent africain, la première chose qui
vient à l’esprit, ce sont ses riches ressources et l’ordre colonial. Ce
sont surtout la France et l’Angleterre qui sont critiquées lorsque l’on
parle du colonialisme. Mais un autre pays est au moins aussi
responsable que ces deux-là dans la colonisation de l’Afrique, c’est ce
factice État belge créé après les guerres napoléoniennes par les
superpuissances en tant que zone tampon.
“Lors de la Conférence de Berlin qui s’est tenue dans les années
1884-85, on a reconnu la souveraineté de la Belgique sur le Congo et
créé l’État indépendant du Congo. Le roi belge Léopold II a fait du
Congo sa propriété privée grâce aux titres de propriété qu’il détenait.
Partant de l’idée de civiliser l’Afrique, Léopold a mis en place
diverses structures coloniales pour pouvoir exploiter des richesses
congolaises telles que l’ivoire et le caoutchouc.
“Avec le développement de l’industrie en Europe au début des années
1890, le caoutchouc se présente comme une nouvelle source de richesse.
L’hévéa mettant de nombreuses années à mûrir, c’est le Congo, pays en
possédant le plus à l’époque, qui a été exploité par la Belgique, qui y
voyait une importante source de revenus.
“Le plus frappant dans le processus de production du caoutchouc est la
cruauté avec laquelle on a traité les populations locales qui y étaient
employées. On s’est efforcé d’obtenir l’obéissance des travailleurs
congolais en coupant les mains et les pieds de ceux qui se révoltaient.
Lorsqu’on ne parvenait pas à mettre la main sur les hommes qui ne
remplissaient pas leur quota de production, les soldats coupaient les
mains de leurs femmes ou de leurs enfants. On estime qu’entre 1880 et
1920 la population du Congo est passée de 20 à 10 millions de personnes
sous l’effet de toutes ces pratiques.”
Voir: https://fr.wikipedia.org/wiki/Exactions_commises_dans_l%27État_indépendant_du_Congo
Le 30 juin 1960 fait partie des journées les plus enthousiastes où les
mouvements indépendantistes et de libération nationale ont craché au
visage du monde des colonisateurs. Mais le 30 juin 1960 est en même
temps le jour où fut manigancé le grand complot qui se solda sept mois
plus tard par l’élimination physique de Lumumba.
Ainsi, c’est en quelques jours que les foyers de sédition passeront à
l’action pour bloquer l’autorité du gouvernement Lumumba, que l’on fera
débuter des conflits ethniques au Congo et que des militaires gradés
formés en Belgique se mutineront.
Le 5 avril, le président Kasavubu, obéissant aux ordres de ses anciens
maîtres, révoquera Lumumba de son poste de premier ministre.
Fidèle valet des entreprises multinationales et prêt à faire chanceler
le gouvernement central d’un point de vue économique, Moïse Tchombé,
divisera le pays en deux et déclara l’indépendance du Katanga, région
riche de ses gisements de cuivre, cobalt, uranium, zinc, étain et
manganèse.
Pour l’impérialisme américain et son appendice européen l’OTAN, Lumumba
se trouve sur la liste des “incorrigibles” aux côtés de Fidel Castro,
Che Guevara, Ho Chi Minh et Sékou Touré. Pour empêcher d’autres
révolutions et le renforcement des foyers de résistance en Afrique
noire, Lumumba doit être éliminé.
Mobutu, commandant militaire façonné par l’impérialisme, fait arrêter
Lumumba le 2 décembre 1961. Et pourtant, pendant son séjour en prison,
le nombre de partisans de Lumumba ne fait qu’augmenter et les forces
anti-colonialistes prennent également du pouvoir.
Le major Jules Loos, bras droit du ministre des Affaires
Africaines Harold d'Aspermont Lynden, prépare une opération
secrète du nom de Barracuda afin de détruire Lumumba et charge le
colonel Louis Marlière de Brazzaville de mener à bien cette mission.
En outre, un agent de renseignement ainsi qu’un ancien officier
colonial sont envoyés de Bruxelles au Congo pour l’exécution de Lumumba.
Après avoir été sorti de prison, Lumumba est assassiné dans une forêt
le 17 janvier 1961 après avoir subi mille et une tortures sous la
surveillance d’officiers et de policiers belges. Plus tard, sa
dépouille sera exhumée, découpée à la tronçonneuse et ses restes seront
fondus à l’acide sulfurique pour qu’il n’en reste aucune trace.
Lorsque Lumumba a été assassiné, j’ai écrit des articles de
protestation dans le quotidien Sabah Postası d’Izmir où je travaillais
à l’époque. Ce fut l’une des raisons pour lesquelles j’ai été renvoyé
du journal, accusé de l’avoir fait ressembler à la Pravda, à l’époque
où il était dirigé par des membres du CHP après le coup d’État de 1960.
Mais je ne connaissais pas le rôle, dans cet événement, du roi
Baudouin, qui s’était gagné l’admiration du monde entier avec ses airs
de saint. À mon arrivée en Belgique, j’appris que son passé contenait
de nombreuses pages noires: le renversement et l’assassinat du leader
congolais Patrice Lumumba en 1961, mais aussi le soutien à des
dictateurs comme Franco en Espagne ou Mobutu en Afrique…
Les années suivantes, il allait être révélé que Baudouin avait
participé au financement de projets de la CIA visant à faire tomber le
gouvernement d’Allende au Chili. Le conservatisme religieux du couple
Baudouin-Fabiola, tous deux membres de la secte chrétienne Le Renouveau
charismatique, était tel que le roi allait finir par démissionner pour
un jour, en 1990, pour ne pas avoir à signer la loi dépénalisant
l’avortement votée par le Parlement fédéral.
On ne déploya, évidemment, pas beaucoup d’efforts du vivant de Baudouin
pour révéler les crimes commis dans le passé par l’État Belge. Le règne
de vingt ans du roi Albert, installé sur le trône à sa mort en 1993,
fut rythmé par les inconsistances politiques et les révélations
sensationnelles sur la vie privée des membres du Palais royal.
Pour pouvoir couvrir un tant soit peu la honte d’avoir fait assassiner
le leader national du Congo, fin juin 2018, soit cinquante-sept ans
plus tard, le nom de Patrice Lumumba a été donné à une place de la
commune bruxelloise d’Ixelles, où vit une forte communauté congolaise,
ainsi qu’à un autre espace public, à forte densité ouvrière, de la
ville de Charleroi.
Exactement 61 ans plus tard, l’État belge, avec le voyage du roi
Philippe au Congo la semaine passée, a réalisé un pas en avant dans son
rapport avec sa propre histoire... Et aussi hier au Palais Egmont, où
le premier ministre De Croo a présenté ses excuses lors de la cérémonie
de restitution officielle des reliques de Lumumba ...
Lors que je suis la cérémonie au Palais d'Egmont, je pense aux
souffrances laissées chez les peuples locaux des pays qui ont subi la
conquête turco-islamique entamée en 1071 en Anatolie et qui a ensuite
touché Istanbul avant de se poursuivre dans les Balkans et d’aller
jusqu’à menacer Vienne.
Je pense aux génocides des Arméniens, des Grecs pontiques, des
Assyriens lors de l’effondrement de l’Empire ottoman et des Kurdes sous
la jeune République. Je pense aux Juifs, aux Alévis et à tous les
citoyens de gauche massacrés sans pitié. Je le demande une fois encore:
quand
aurons-nous appris notre leçon de nos frères noirs africains et quand,
à notre tour, briserons-nous les idoles?
Mais il n’y a pas qu’eux... Dans la déposition par un coup d’Etat
militaire et l’assassinat de Lumumba qui s’était dressé contre la
colonisation du Congo, je pensais également au rôle déterminant de
l’OTAN et de son meneur, les U.S.A.
Au rôle de l’OTAN uniquement dans cet assassinat ? Je l’ai souligné
dans un article il y a un mois :
- La déposition en 1953 par coup d’État du premier ministre iranien
Muhammed Mossadegh parce qu’il avait nationalisé l’industrie pétrolière,
- La déposition en 1954 du chef d’État du Guatemala Jacobo Arbenz parce
qu’il voulait nationaliser la United Fruit Company,
- Le coup d’État du 27 mai 1960 en Turquie,
- Le coup d’État militaire de 1963 contre Ngo Dinh Diem, chef d’État du
Sud-Vietnam
- Le renversement en1964 du gouvernement dirigé par Joao Goulart au
Brésil,
- Le renversement du gouvernement de Sokarno en 1965 en Indonésie et le
meurtre d’un demi-million de sympathisants et de membres du parti
communiste indonésien dans une “chasse au communiste”,
- Le coup d’État par la junte des Colonels en Grèce en 1967,
- Le coup d’État du 12 mars 1971 en Turquie,
- Le renversement du chef d’État chilien socialiste Salvador Allende en
1973,
- Le coup d’État du 12 septembre 1980 en Turquie,
- Le coup d’État contre les Sandinistes au Nicaragua en1990.
De nos jours aussi, prétextant de la crise en Ukraine, on prépare des
intrigues qui permettront de faire passer l’Europe toute entière, pays
scandinaves compris, voire le Caucase sous la discipline de
l’OTAN... Face aux opérations de destruction du pouvoir
erdoğanien contre la Nation Kurde en Turquie même et dans les pays
voisins, face à ses tentatives de conquête au Caucase et en Libye,
l’OTAN se montre pourtant aveugle et sourde.
Face à son chantage conditionnant l’entrée de la Suède et de la
Finlande dans l’OTAN en échange de l’extradition des réfugiés
politiques de ces pays, face aux sales nouvelles manœuvres d’Erdoğan,
nous verrons quelles concessions seront octroyées lors du prochain
sommet de l’OTAN à Madrid. Nous attendons...
Otan:
la Turquie attend une "réponse écrite" de la
Suède et la Finlande
La Turquie attend une "réponse écrite" de la Suède et de la Finlande
avant de lever ses objections à leur adhésion à l'Otan, a annoncé
mercredi le ministre turc Affaires étrangères.
"Nous avons transmis nos demandes écrites à ces deux pays. (...) Nous
attendons maintenant leur réponse écrite", a affirmé aux journalistes
le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu.
Sans détailler ces demandes, le ministre a précisé qu'elles ne
concernaient pas uniquement "un changement des lois" des deux pays
nordiques, en référence à la Suède qui a annoncé son intention de
renforcer sa législation concernant la lutte contre le terrorisme.
"Cette réponse peut être sous forme d'une loi au autre", a ajouté M.
Cavusoglu.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a également répété mercredi
devant les parlementaires de son parti, l'AKP, que "concernant l'Otan,
tant que la Suède et la Finlande n'adopteront pas des mesures concrètes
sur la lutte contre le terrorisme, notre position ne changera pas".
Ankara accuse les deux pays d'abriter des militants du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), classé comme "terroriste" par la
Turquie et ses alliés occidentaux.
La Première ministre finlandaise, Sanna Marin, a demandé mardi que soit
trouvé un accord avec Ankara avant le sommet de l'Alliance atlantique,
fin juin, sous peine de voir l'adhésion de son pays et de la Suède
"gelée".
Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a assuré lundi en
Suède que l'Otan "travaille dur" pour résoudre les problèmes
"légitimes" soulevés par la Turquie.
"M. Stoltenberg exprime toujours sincèrement ses opinions et fait des
efforts pour répondre aux inquiétudes de la Turquie. Nous apprécions
ses efforts", a relevé M. Cavusoglu. (AFP, 15 juin 2022)
Otan: le processus risque d'être gelé, estime la Première
ministre finlandaise
Première ministre finlandaise a estimé mardi que les demandes
d'adhésion à l'Otan de la Finlande et de la Suède pourraient être
gelées si un accord avec la Turquie, qui bloque actuellement leurs
candidatures, n'était pas trouvé avant le sommet de l'Alliance à la fin
du mois.
Tout accord d'adhésion à l'Otan doit être approuvé à l'unanimité par
ses trente membres.
Les deux pays nordiques ont exprimé à plusieurs reprises leur surprise
face aux objections de la Turquie, affirmant qu'Ankara avait fait part
de son soutien à leurs demandes d'adhésion jusqu'à ce qu'ils les
soumettent.
"Je pense qu'il est très important d'aller de l'avant à ce stade. Si
nous ne réglons pas ces questions avant Madrid, la situation risque de
se figer", a affirmé la Première ministre Sanna Marin, en référence au
prochain sommet de l'Otan à Madrid, qui doit débuter le 28 juin.
"Nous ne savons pas pour combien de temps, mais la situation pourrait
être gelée pendant un certain temps", a-t-elle poursuivi devant des
journalistes lors d'une visite en Suède.
Ankara accuse la Suède et la Finlande d'offrir un refuge au Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe classé comme "terroriste"
par la Turquie et ses alliés occidentaux.
Mme Marin a souligné que les deux pays prenaient au sérieux les
préoccupations de la Turquie et souhaitaient y répondre "et s'il y a
des malentendus, les corriger".
La ministre a toutefois noté que la Turquie avait précédemment déclaré
que les pays nordiques seraient accueillis au sein de l'Otan, mais
qu'Ankara avait changé de discours une fois les demandes d'adhésion
déposées.
"Bien sûr, nous prenons toutes les questions très au sérieux et nous
avons des discussions, mais je pense aussi qu'il incombe à la Turquie
d'essayer de trouver des solutions", a souligné Sanna Marin lors d'une
conférence de presse conjointe avec ses homologues nordiques.
Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a déclaré lundi lors
d'une visite en Suède que l'Otan "travaille dur" pour résoudre les
problèmes "légitimes" soulevés par la Turquie.
Il a toutefois estimé que le blocage par la Turquie pourrait ne pas
être résolu à temps pour le sommet de l'Alliance.
Les deux pays nordiques, rompant avec une longue tradition de
neutralité, ont décidé d'adhérer à l'Otan en réaction à l'offensive
lancée par la Russie en Ukraine le 24 février. (AFP, 14 juin 2022)
Washington
dit redouter une offensive
turque en Syrie malgré ses avertissements
Etats-Unis redoutent que la Turquie mette à exécution sa menace de
lancer une nouvelle offensive dans le nord de la Syrie malgré les
avertissements américains pour l'en empêcher, a reconnu mercredi une
diplomate américaine.
La secrétaire d'Etat adjointe pour le Moyen-Orient, Barbara Leaf, a
réaffirmé lors d'une audition parlementaire la "profonde inquiétude" de
son gouvernement face aux menaces du président turc Recep Tayyip
Erdogan contre les combattants kurdes en Syrie.
"Nous avons accru nos contacts diplomatiques pour tenter de stopper
cela", a-t-elle dit. "Nous menons des démarches absolument sans relâche
auprès du gouvernement turc pour qu'il renonce à cette aventure
inconsidérée", a-t-elle insisté.
Priée de dire si Ankara allait renoncer grâce à ces efforts américains,
la responsable du département d'Etat a répondu: "Je vais être assez
franche", je ne peux pas vous en donner l'assurance".
Le chef de l'Etat turc a menacé à plusieurs reprises depuis fin mai de
mener une nouvelle opération militaire contre deux localités du nord de
la Syrie, visant des combattants kurdes qu'il qualifie de "terroristes".
Parmi eux figurent les Unités de protection du peuple (YPG), qui furent
soutenues par les Etats-Unis et la coalition internationale contre le
groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Washington a multiplié les mises en garde contre une telle offensive
qui risque à ses yeux de déstabiliser la région et mettre en péril la
lutte antijihadistes.
Ce nouveau bras de fer illustre les tensions récurrentes entre les
Etats-Unis et la Turquie, pourtant alliés au sein de l'Otan, au moment
où Ankara, par ailleurs, s'oppose à l'adhésion de la Finlande et la
Suède à l'Alliance atlantique, soutenue par les autres membres de
l'organisation. (AFP, 8 juin 2022)
Turkey,
Sweden, Finland participate in NATO exercise
in Baltic Sea
Fourteen NATO member countries and Sweden and Finland, which applied
for membership on May 18, started an exercise yesterday (June 5) in the
Baltic Sea.
Over 7,000 troops, 75 planes and 45 are taking part in the 51st Baltic
Operations, according to a statement by the bloc.
"With both Sweden and Finland participating, NATO is seizing the chance
in an unpredictable world to enhance its joint force resilience and
strength together with two aspirants for Alliance membership in a
combined effort," said the statement.
The two-week drills will end in Kiel, northern Germany, on June 17.
The participating countries are Belgium, Bulgaria, Denmark, Estonia,
Finland, France, Germany, Latvia, Lithuania, the Netherlands, Norway,
Poland, Sweden, the UK and the US.
Turkey has objected to the NATO membership bids of Sweden and Finland,
accusing the two Nordic countries, especially Sweden, of tolerating and
supporting "terrorism."
While the two countries, as well as the US, have been optimistic that a
solution will be found, Ankara says it expects "concrete steps" to
address its security concerns. (BIA, 6 June 2022)
Syrie:
les Etats-Unis inquiets de la
fermeture du dernier accès humanitaire
L'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield, a
réclamé jeudi en Turquie le maintien du dernier accès transfrontalier
permettant d'acheminer de l'aide au nord de la Syrie, menacé de
fermeture par Moscou, s'inquiétant du risque de voir s'"aggraver les
souffrances" de millions de personnes.
L'autorisation de ce dernier point de passage transfrontalier, en
vigueur depuis 2014, arrive à expiration le 10 juillet et nécessitera
un vote du Conseil de sécurité, début juillet, auquel la Russie,
soutien de Damas, menace d'opposer son veto.
"Nous devons prolonger ce point de passage, nous devons continuer à
fournir cette aide", a déclaré Mme Thomas-Greenfield depuis un centre
logistique des Nations unies situé en lisière de Reyhanli (sud), à
trois kilomètres à vol d'oiseau de la frontière turco-syrienne.
Par ce lieu ont transité l'an dernier près de 10.000 camions chargés
d'aide humanitaire à destination de la région d'Idleb, ultime bastion
jihadiste et rebelle de Syrie où vivent environ trois millions de
personnes dans des conditions précaires.
Pour les observateurs, Moscou cherche à faire du maintien de cet accès
humanitaire une monnaie d'échange dans le contexte de la guerre en
Ukraine.
"Nous savons que la situation est déjà terrible là-bas, que les gens
souffrent", a souligné l'ambassadrice américaine, affirmant que si
cette autorisation transfrontalière n'était pas renouvellée, cela
affecterait des "millions de Syriens".
"Cela aggravera les souffrances, accroîtra le nombre de personnes
déplacées et possiblement, le nombre de personnes qui pourraient tenter
de franchir la frontière avec la Turquie", a-t-elle estimé au terme
d'une visite de 24 heures en Turquie.
Cette autorisation, à laquelle Moscou avait déjà menacé de s'opposer
l'an dernier, permet d'acheminer depuis la Turquie de l'aide
humanitaire - nourriture, médicaments, couvertures, matelas et même
vaccins anti-Covid - aux Syriens, sans l'aval de Damas, via le point
d'entrée de Bab al-Hawa, dans le nord-ouest de la Syrie.
La Russie a déjà fait savoir le 20 mai, par son ambassadeur adjoint à
l'ONU, Dmitry Polyanskiy, qu'elle ne voit pas "de raisons de poursuivre
ce dispositif" qui "viole la souveraineté et l'intégrité territoriale
de la Syrie".
Plus de 80% de la population du nord-ouest de la Syrie dépend de ce
dispositif pour sa survie, selon l'ONU.
Des ONG turques n'opérant pas sous l'égide de l'ONU pourront continuer
d'acheminer de l'aide, mais "je ne crois pas qu'aucune organisation
puisse égaler la qualité et la quantité de nourriture qui est acheminée
par delà la frontière à travers ce mécanisme", a fait valoir Mme
Thomas-Greenfield.
Depuis 2020, seul le point de passage de Bab al-Hawa est resté ouvert,
trois autres ayant été exclus du champ d'application de la résolution
en raison de l'opposition de la Russie russe notamment. (AFP, 2 juin
2022)
Le chef
de l'Otan va réunir Suède, Finlande et Turquie pour surmonter le blocage
Le secrétaire général de l'Otan a annoncé mercredi qu'il réunirait
"dans les prochains jours" des responsables de la Suède, de la Finlande
et de la Turquie pour tenter de surmonter l'opposition turque à
l'adhésion des deux pays nordiques en amont du sommet de l'Alliance
atlantique.
"Nous sommes en contact étroit bien entendu avec la Turquie, un allié
important au sein de l'Otan, et avec les deux pays qui ont déposé leur
candidature pour entrer dans l'Otan, la Finlande et la Suède", a
déclaré Jens Stoltenberg, lors d'une conférence de presse avec le chef
de la diplomatie américaine Antony Blinken à Washington.
"Je vais convoquer une réunion dans quelques jours" à Bruxelles "avec
des hauts responsables", pour "faire en sorte de réaliser des progrès
sur les candidatures", a-t-il ajouté.
Le patron de l'alliance militaire occidentale a dit avoir "l'intention"
d'aboutir à un résultat "avant le sommet de l'Otan" prévu du 28 au 30
juin à Madrid. "En même temps, je sais que pour faire des progrès il
faut l'accord des 30 alliés" membres de l'organisation, a-t-il reconnu.
Conséquence de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la Suède et la
Finlande ont présenté le 18 mai leur candidature à l'Otan. Mais la
Turquie a ouvert une crise au sein de l'Alliance, dont elle est membre,
en s'opposant à l'adhésion de ces deux pays qui ont reçu le soutien de
l'écrasante majorité des autres Etats membres.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan accuse notamment Stockholm et
Helsinki d'accueillir des "terroristes" du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK).
"La Finlande et la Suède ont dit clairement qu'elles étaient prêtes à
discuter pour répondre aux inquiétudes soulevées par la Turquie",
"notamment au sujet des menaces posées à la Turquie par le PKK", a
expliqué Jens Stoltenberg, assurant prendre cela "très au sérieux".
"Nous savons qu'aucun autre allié membre de l'Otan n'a autant souffert
d'attaques terroristes que la Turquie", a-t-il ajouté.
Il a insisté sur le statut d'Ankara, "allié important" de par sa
"position géographique à la frontière de l'Irak et de la Syrie" qui lui
a donné un rôle stratégique dans la lutte contre le groupe jihadiste
Etat islamique, mais aussi sur les rives de la mer Noire "près de la
Russie".
"J'ai bon espoir de trouver une manière d'avancer", a insisté le chef
de l'Otan.
Antony Blinken a apporté son "soutien" appuyé aux efforts diplomatiques
de Jens Stoltenberg et s'est aussi dit "très confiant".
Le secrétaire d'Etat américain a toutefois récusé tout lien entre les
négociations pour fournir des avions de combat américains à la Turquie
et la levée du blocage turc aux candidatures suédoise et finlandaise.
"Il s'agit de deux questions distinctes", a-t-il assuré. (AFP, 1 juin
2022)
Blinken
prévient qu'une offensive turque en Syrie "saperait la stabilité
régionale"
Une nouvelle offensive de la Turquie en Syrie "saperait la stabilité
régionale", a prévenu mercredi le chef de la diplomatie américaine
Antony Blinken, en réponse aux menaces du président turc Recep Tayyip
Erdogan.
"La grande inquiétude que nous avons est que toute nouvelle offensive
saperait la stabilité régionale" et "donnerait l'occasion aux acteurs
malveillants d'exploiter l'instabilité", a-t-il affirmé lors d'une
conférence de presse à Washington.
Le chef de l'Etat turc a renouvelé mercredi la menace de mener une
opération militaire contre deux localités du nord de la Syrie, visant
des combattants kurdes qu'il qualifie de "terroristes".
Depuis une semaine, il menace d'attaquer le Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), classé comme mouvement terroriste par Ankara et ses
alliés occidentaux, ainsi que les Unités de protection du peuple (YPG),
alliées au PKK mais qui furent soutenues par les Etats-Unis et la
coalition internationale contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
"Nous nous opposons à toute escalade dans le nord de la Syrie et nous
soutenons le maintien des lignes de cessez-le-feu actuelles", a martelé
Antony Blinken aux côtés du secrétaire général de l'Otan Jens
Stoltenberg.
"Nous ne voulons rien voir qui mette en péril les efforts que nous
faisons pour maintenir l'EI dans la boîte où nous l'avons enfermé",
a-t-il insisté, illustrant de nouvelles tensions avec la Turquie,
pourtant alliée des Etats-Unis au sein de l'Otan. (AFP, 1 juin 2022)
Sweden signals it may resume arms sales
to Turkey
A senior official from Sweden has said that the country's position on
arms sales to Turkey may change in the face of Ankara's objections to
the NATO membership bids of Sweden and Finland.
There is currently no "arms embargo" on Turkey and Sweden examines
applications for arms sales individually, said Karl Evertsson, the head
of the armaments group of the Swedish Inspectorate of Strategic
Products (ISP).
"The examination is based on defense, security and foreign policy
reasons and criteria," according to a translation by Medya News from
Sweden's media. "It is a turbulent time, and everything in the
security policy area, from the war in Ukraine to the discussions over
Sweden's NATO membership, are aspects that can affect an assessment."
Turkey has asked Sweden to end what it calls the arms embargo,
extradite "terror suspects" and end its support to "terror groups" to
approve its NATO membership.
While Sweden says it is ready to address Ankara's security concerns, it
denies supporting "terrorism."
Delegations from Sweden and Finland had talks in Ankara on May 25 in an
effort resolve the issues. Presidential Spokesperson İbrahim Kalın, who
headed Turkey's delegation, said after the meeting that the two Nordics
countries were "positive" on lifting sanctions against Turkey.
Erdoğan's statement
However, President Recep Tayyip Erdoğan yesterday (May 29) expressed
frustration about the negotiations, which he said didn't meet the
expectations.
"They have expectations; but as they have not taken the steps they
should take regarding Turkey, they, especially Sweden, allow terrorists
to walk on the streets of Stockholm and ensures their security with
their police," he told reporters.
Sweden has halted arms sales to Turkey since late 2019, following
Turkey's military offensive into the territory controlled by Kurdish
groups in northeastern Syria.
Ann Linde, Sweden's foreign minister, had criticized Turkey over the
offensive at the time.
"Turkey's actions are irresponsible and contravene international law,
risk serious humanitarian consequences and could lead to a resurgence
of Daesh [ISIS]," she had said in a 2019 tweet. "The UN Security
Council must immediately shoulder its responsibility to avert further
escalation, acting with EU partners." (BIA, 30 May 2022)
Relations
régionales / Regional Relations
Ankara et Ryad ouvrent une "nouvelle ère"
après l'affaire Khashoggi
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a été reçu mercredi à
Ankara pour sa première visite officielle en Turquie, ouvrant une
"nouvelle ère" dans les relations turco-saoudiennes, empoisonnées par
l'assassinat fin 2018 à Istanbul du journaliste Jamal Khashoggi.
Au terme de la visite express du prince héritier, les deux pays ont
souligné dans un communiqué commun leur "détermination à entamer une
nouvelle ère de coopération dans leurs relations bilatérales".
Les deux Etats, qui disent vouloir développer leurs relations dans
divers domaines, de l'économie jusqu'au militaire, n'ont cependant
annoncé la signature d'aucun accord.
Accueilli personnellement mercredi par M. Erdogan au palais
présidentiel, avec parade équestre et garde d'honneur, Mohammed ben
Salmane, dit "MBS", effectue un retour en force sur la scène
internationale.
Le dirigeant de facto de l'Arabie saoudite, fils du roi Salmane, avait
été largement isolé après l'assassinat en octobre 2018 de Jamal
Khashoggi, tué et démembré dans les locaux du consulat saoudien à
Istanbul où il était venu chercher des documents nécessaires à son
mariage avec sa fiancée turque.
A l'époque, le président turc avait accusé les "plus hauts niveaux du
gouvernement saoudien" d'avoir commandité l'assassinat.
- "Tel un mendiant" -
L'acte 1 de la réconciliation turco-saoudienne avait eu lieu fin avril:
le président Erdogan, qui jouera sa réélection l'an prochain et doit
réparer une économie turque en crise, s'était rendu en Arabie saoudite
pour y discuter avec MBS des moyens de "développer" les relations entre
leurs deux pays.
Trois semaines plus tôt, les autorités turques avaient décidé de clore
le procès de l'assassinat de Jamal Khashoggi et de renvoyer
l'encombrant dossier aux autorités saoudiennes, ouvrant la voie au
rapprochement avec Ryad.
"C'est l'une des visites les plus importantes à Ankara depuis près
d'une décennie", estime Soner Cagaptay, du Washington Institute for
Near East Policy, qui rappelle que la brouille entre Ryad et Ankara
remonte à 2013.
A l'époque, le président Erdogan avait soutenu face au maréchal Abdel
Fattah al-Sissi le président égyptien déchu Mohamed Morsi, issu des
Frères musulmans, bête noire de l'Arabie saoudite.
Le blocus imposé en 2017 par l'Arabie saoudite au Qatar, allié
d'Ankara, puis l'affaire Khashoggi l'année suivante, avaient scellé la
discorde.
Mais à moins d'un an de l'élection présidentielle prévue pour la
mi-juin 2023, le président Erdogan multiplie les initiatives pour
normaliser les relations avec plusieurs puissances régionales -
l'Arabie saoudite mais aussi Israël et les Emirats arabes unis - en
quête d'investissements et de flux touristiques.
Après deux décennies à la tête de l'Etat turc, M. Erdogan est confronté
à la dégringolade de la livre turque (-44% face au dollar en 2021 et
-23% depuis le 1er janvier) et à une inflation (73,5% sur un an en mai)
qui ravage le pouvoir d'achat des Turcs, rendant sa réélection
incertaine.
"Vous avez renvoyé le dossier [Khashoggi] à l'Arabie saoudite contre de
l'argent, tel un mendiant", avait fulminé à la veille de la visite le
chef du principal parti de l'opposition turque, Kemal Kilicdaroglu.
"Si Jamal avait une tombe, il se retournerait dedans", a réagi mercredi
auprès de l'AFP Hatice Cengiz, la fiancée de Khashoggi au moment de son
assassinat.
- "Contrer l'influence de l'Iran" -
MBS, qui s'était rendu en Egypte et en Jordanie en début de semaine
avant d'être accueilli à Ankara, recevra mi-juillet en Arabie saoudite
le président américain Joe Biden, une visite qui devrait consacrer sa
réhabilitation internationale.
"Pour l'Arabie saoudite, une des motivations premières [de la visite de
MBS à Ankara] est de créer un front sunnite, qui comprendra la Turquie,
pour contrer l'influence de l'Iran dans la région", relève Gönül Tol,
du Middle East Institute à Washington.
Mais pour la chercheuse, le fils du roi Salmane "n'oubliera pas
facilement l'attitude de la Turquie lors de l'affaire Khashoggi".
"A cette période, MBS cherchait à promouvoir une image de réformateur
dans le pays et sur la scène internationale. Or, en dévoilant l'affaire
Khashoggi, la Turquie a fortement endommagé cette image". (AFP, 22 juin
2022)
Syrie:
Ankara "espère" le soutien de
ses alliés à une offensive
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui menace de lancer une
nouvelle offensive dans le nord de la Syrie, "espère" jeudi le soutien
des alliés d'Ankara, au lendemain d'une mise en garde de Washington.
"Nous allons assurément compléter les portions manquantes de notre zone
de sécurité" le long de la frontière turque, dans le nord de la Syrie
a-t-il prévenu.
"Nous espérons qu'aucun de nos vrais alliés ne s'opposera à nos
légitimes inquiétudes", a ajouté le chef de l'Etat turc, coiffé d'un
casquette de l'armée pour assister à des manoeuvres militaires près
d'Izmir (ouest).
Les Etats-Unis, par la voix de leur secrétaire d'Etat adjointe pour le
Moyen-Orient, Barbara Leaf, ont réaffirmé mercredi leur "profonde
inquiétude" face aux menaces du président turc contre les combattants
kurdes en Syrie.
M. Erdogan a menacé à plusieurs reprises depuis fin mai de mener une
nouvelle opération militaire contre deux localités du nord de la Syrie,
visant des combattants kurdes qu'il qualifie de "terroristes".
Parmi eux figurent les Unités de protection du peuple (YPG), qui furent
soutenues par les Etats-Unis et la coalition internationale contre le
groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Washington a multiplié les mises en garde contre une telle offensive
qui risque à ses yeux de déstabiliser la région et mettre en péril la
lutte antijihadiste.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a déjà lancé trois
offensives dans le nord de la Syrie depuis 2016, a annoncé fin mai
qu'il n'attendrait pas la "permission" des Etats-Unis pour lancer une
nouvelle opération. (AFP, 9 juin 2022)
"Venez,
c'est le moment !" lance Maduro aux investisseurs
turcs
Le président vénézuélien Nicolas Maduro a lancé mercredi à Ankara un
vibrant appel aux investisseurs turcs en faisant valoir les nombreuses
richesses de son pays, dont le pétrole, le gaz et l'or.
Affirmant que le Venezuela était sur la voie du redressement après "une
avalanche de sanctions" imposées en 2019 par les Etats-Unis et la
parenthèse de la pandémie, il a assuré qu'une "nouvelle ère" était en
train de s'ouvrir.
"Nous sommes en train de découvrir de nouvelles ressources et de
nombreuses richesses: j'appelle les investisseurs de Turquie à venir
pour les mines, le tourisme, la logistique, le pétrole, le gaz, l'or
..."
"Venez, c'est le moment!" a-t-il insisté lors d'une conférence de
presse au côté du président turc Recep Tayyip Erdogan.
La visite de M. Maduro à Ankara intervient à la veille du Sommet des
Amériques, organisé par le président des Etats-Unis Joe Biden en
Californie, auquel le chef de l'Etat vénézuélien n'a pas été convié.
De la même façon, M. Erdogan avait été avec quelques autres exclu du
"Sommet pour la démocratie" organisé en novembre dernier par la Maison
Blanche.
En 2019, le chef de l'Etat turc avait été l'un des rares dirigeants
dans le monde à exprimer son soutien à M. Maduro, après que Washington
et plusieurs dizaines de pays dans le monde avaient reconnu la
légitimité du chef de l'opposition Juan Guaido comme président par
intérim du Venezuela.
M. Erdogan a annoncé son intention de se rendre à Caracas "en juillet".
Les deux dirigeants sont liés par une série de plus de 50 accords
commerciaux, dont trois signés mercredi concernant le tourisme,
l'agriculture et les échanges bancaires.
Les échanges entre les deux pays ont pratiquement triplé pour atteindre
le milliard de dollars en trois ans, a rappelé M. Erdogan. Et la
compagnie aérienne turque Turkish Airlines assure sept vols
hebdomadaires entre Istanbul et Caracas.
Après Ankara, M. Maduro est attendu jeudi en Algérie. (AFP, 8 juin 2022)
Lavrov en Turquie pour discuter des corridors
maritimes
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov est arrivé
mardi soir en Turquie pour discuter de l'instauration de couloirs
maritimes afin de faciliter les exportations de céréales en mer Noire,
a constaté un photographe de l'AFP.
M. Lavrov doit rencontrer mercredi le chef de la diplomatie turque,
Mevlüt Cavusoglu. Au coeur des négociations, la possibilité pour
l'Ukraine, acteur majeur du marché mondial des céréales, d'exporter ses
récoltes actuellement bloquées dans ses ports.
Le conflit en cours depuis le 24 février, qui bloque l'essentiel des
exportations de l'Ukraine via la mer Noire, fait flamber les prix et
peser un grave risque de famine dans les pays qui en dépendent, en
particulier en Afrique et au Moyen-Orient.
A la demande des Nations unies, la Turquie a proposé son aide pour
escorter les convois maritimes depuis les ports ukrainiens, malgré la
présence de mines dont certaines ont été détectées à proximité des
côtes turques, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine.
Selon le ministre turc de l'Agriculture Vahit Kirisci, Ankara a passé
"un accord avec l'Ukraine qui nous livrera (à un prix) 25% moins cher
que celui du FOB", le cours du marché qui intègre le prix à
destination. Un geste, selon lui, pour remercier la Turquie.
"La Russie et l'Ukraine nous font toutes deux confiance", a-t-il
déclaré, cité mardi par plusieurs quotidiens turcs. "Les discussions
continuent".
Selon le ministre turc, "l'Ukraine protège actuellement ses ports de
commerce avec des mines" et redoute d'être "attaquée par la Russie" si
elles sont retirées.
Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a pour sa part indiqué
dans un communiqué "apprécier les efforts de la Turquie visant à
débloquer les ports ukrainiens", mais souligné qu'il n'y a "pas
d'accord sur ce point entre l'Ukraine, la Turquie et la Russie pour le
moment".
"Les décisions doivent être prises avec la participation de toutes les
parties concernées. Nous rejetterons tout accord qui ne prendrait pas
en compte les intérêts de l'Ukraine", a encore indiqué le ministère,
qui a appelé les Occidentaux à fournir des armes côtières à Kiev et à
impliquer leurs forces dans des patrouilles en mer Noire.
Le ministre turc de la Défense Hulusi Akar s'est dans le même temps
entretenu par téléphone avec son homogue russe Serguëi Choïgou.
Les deux ministres ont évoqué "les mesures qui peuvent être prises pour
le transport en toute sécurité des céréales, du tournesol et des autres
produits agricoles", selon un communiqué du ministère turc de la
Défense.
La presse ukrainienne a assuré que les discussions prévues mercredi à
Ankara associeront, outre la Turquie et la Russie, "les Nations unies
et l'Ukraine". Mais l'ambassade d'Ukraine à Ankara a démenti mardi tout
contact entre l'ambassadeur Vasyl Bodnar et M. Lavrov.
Vasyl Bodnar avait accusé vendredi la Russie de "voler sans vergogne"
et d'exporter des céréales ukrainiennes depuis la Crimée (sud), annexée
par Moscou en 2014, notamment vers la Turquie.
La Turquie est considérée comme une alliée de l'Ukraine, à qui elle
fournit des drones de combat, mais veille à garder une position neutre
envers la Russie, dont elle dépend pour ses approvisionnements en
énergie et en céréales.
Juste avant la guerre, l'Ukraine était en passe de devenir le troisième
exportateur mondial de blé et fournissait la moitié du commerce mondial
de graines et d'huile de tournesol. Kiev exportait chaque mois 12% du
blé mondial, 15% du maïs et 50% de l'huile de tournesol. (AFP, 7 juin
2022)
Moscou dit espérer qu'Ankara
"s'abstiendra" d'une offensive en Syrie
La Russie espère que la Turquie "s'abstiendra" de déclencher une
offensive dans le nord de la Syrie, a déclaré jeudi la porte-parole de
la diplomatie russe, faisant allusion aux menaces du président turc
Recep Tayyip Erdogan contre les combattants kurdes.
"Nous espérons qu'Ankara s'abstiendra d'actions qui pourraient conduire
à une détérioration dangereuse de la situation déjà difficile en
Syrie", a écrit Maria Zakharova dans un communiqué.
"Une telle mesure, en l'absence d'accord du gouvernement légitime de la
République arabe syrienne, constituerait une violation directe de la
souveraineté et de l'intégrité territoriale" de la Syrie "et
provoquerait une nouvelle escalade des tensions dans ce pays", a-t-elle
observé.
Toutefois, "nous comprenons les préoccupations de la Turquie concernant
les menaces à la sécurité nationale émanant des régions frontalières"
avec la Syrie, a poursuivi la porte-parole, estimant que le problème
pourrait "seulement" être réglé si Damas déployait des soldats dans
cette zone.
Le chef de l'Etat turc a annoncé la semaine dernière préparer une
nouvelle offensive dans le nord de la Syrie contre les Unités de
protection du peuple (YPG).
La Turquie les accuse d'être affiliées au PKK, le Parti des
Travailleurs du Kurdistan, qu'elle considère comme une organisation
terroriste.
Ankara espère, par la création d'une zone tampon, séparer la Turquie
des territoires aux mains des YPG, soutenues par les Etats-Unis au
moment de la lutte contre le groupe Etat islamique.
Aux termes d'un accord conclu avec Ankara en octobre 2019, la Russie -
alliée au régime de Damas - s'était engagée à faire partir les YPG en
coordination avec l'armée syrienne pour les repousser à 30 km au moins
de la frontière turque et à organiser des patrouilles communes avec
l'armée turque.
Après avoir prévenu ce week-end que la Turquie n'attendrait "pas la
permission" des Etats-Unis pour déclencher une nouvelle offensive en
Syrie, M. Erdogan a réitéré ses menaces mercredi.
Il a également rappelé mardi à son homologue russe Vladimir Poutine que
l'accord conclu en 2019 entre leurs deux pays prévoyait la création
d'une zone "nettoyée du terrorisme" le long de la frontière
turco-syrienne.
"Sa création est impérative", a martelé M. Erdogan mardi.
Il s'oppose depuis mi-mai à l'entrée de la Suède et de la Finlande dans
l'Otan, les accusant d'héberger des "terroristes" du PKK et des YPG.
(AFP, 2 juin 2022)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
La
Grèce veut privilégier la "diplomatie" avec
Ankara
Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a déclaré vendredi
préférer la voie "diplomatique" à une joute verbale avec la Turquie
concernant leurs disputes de longue date sur l'espace aérien, les
frontières maritimes et l'exploration pétrolière en mer Egée.
M. Mitsotakis a fait ces commentaires lors d'une visite à Chypre, son
proche allié, qui n'a pas de relations diplomatiques avec la Turquie
depuis l'invasion du nord de l'île par Ankara en 1974, en réaction à
une tentative de coup d'Etat pour rattacher le pays à la Grèce.
Après avoir rencontré le président chypriote Nicos Anastasiades à
Nicosie, il a indiqué vouloir coordonner une "action face aux récents
troubles en Méditerranée orientale".
La meilleure défense de la Grèce et de Chypre "contre tout sentiment
révisionniste" est le droit international, des alliances régionales
fortes et les "règles de bonne pratique diplomatique", a déclaré M.
Mitsotakis.
"Je crois que cette approche est finalement la bonne", a-t-il ajouté.
Les deux voisins se disputent depuis des années les frontières
maritimes et les droits d'exploration énergétique dans les parties
contestées de la mer Egée, qui sépare les deux pays, et en Méditerranée
orientale.
Athènes accuse Ankara de survoler les îles grecques, tandis que la
Turquie affirme que la Grèce stationne des troupes sur des îles de la
mer Egée en violation des traités de paix signés.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a par ailleurs annoncé il y a
deux semaines mettre fin aux réunions régulières avec les dirigeants
grecs destinées à favoriser la coopération bilatérale selon un accord
conclu en 2010.
M. Mitsotakis a semblé vendredi vouloir désamorcer l'escalade verbale
avec la Turquie, qu'il n'a pas mentionnée.
"Nous pourrons bientôt revenir à des eaux plus calmes, en gardant
toujours ouverts les canaux de communication, qui même dans les moments
les plus difficiles (...) ne devraient jamais être fermés."
Jeudi, le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a exhorté la
Grèce et la Turquie, qui sont tous deux membres de l'alliance, à
résoudre leurs différends dans un "esprit de confiance".
M. Anastasiades a lui affirmé s'attendre à ce que le sommet européen
qui se tiendra à Bruxelles la semaine prochaine soutienne fermement la
Grèce et Chypre contre quiconque remettrait en cause leur souveraineté
ou intégrité territoriale.
Contrairement à la Turquie, la Grèce et Chypre sont tous deux membres
de l'Union européenne. (AFP, 17 juin 2022)
La Grèce répond à la prétendue tentative de "révisionnisme"
turc en mer Egée
Le ministère grec des Affaires étrangères a répondu jeudi à ce qu'il a
appelé la tentative de "révisionnisme" de la Turquie en mer Égée après
les déclarations successives d'Ankara mettant en doute la souveraineté
de la Grèce sur plusieurs de ses îles.
Afin d'"accroître la sensibilisation du grand public au révisionnisme
turc", le ministère grec publie, sur son site internet, une série de
cartes remontant à 1923 qui, selon lui, "représentent de manière
frappante et irréfutable les actions et revendications unilatérales et
illégales de la Turquie".
Selon Athènes, Ankara a commencé en 1973 par une exploration pétrolière
"illégale" dans le nord de la mer Égée avant de tenter "d'usurper" la
zone de sauvetage maritime (SAR) gérée par la Grèce dans les années
1980, puis de jeter le doute sur les îlots grecs inhabités en les
qualifiant de "zones grises" dans les années 1990.
Avant l'élection présidentielle de l'année prochaine et dans un
contexte d'inflation galopante en Turquie, le président Recep Tayyip
Erdogan et d'autres hauts responsables turcs ont multiplié les
critiques à l'égard de la Grèce, son rival régional, qui a renforcé ses
accords de défense avec la France et les États-Unis.
Jeudi soir, dans un tweet rédigé en grec, le président turc a de
nouveau exprimé sa colère face à Athènes: "Nous avertissons encore une
fois la Grèce d'être prudente, de rester éloignée de ses rêves, de sa
rhétorique et de ses actions qui risquent d'emmener à des résultats
qu'elle va regretter, comme ce fût le cas il y a un siècle".
Cette année, les Grecs fêtent les 100 ans de ce qu'ils appellent la
"catastrophe de Smyrne" (actuelle ville d'Izmir), lorsqu'en 1922 un
incendie ravagea les quartiers chrétiens et conduit des dizaines de
milliers de Grecs à quitter l'Asie mineure pour la Grèce continentale
et les îles de la mer Égée.
Les autorités turques ont aussi récemment assuré qu'elles rompraient
les futures rencontres bilatérales et accusé la Grèce de positionner
des troupes sur les îles de la mer Égée en violation des traités de
paix signés après les première et seconde guerres mondiales.
"Reprenez vos esprits", avait déclaré M. Erdogan jeudi dans la journée
dans une énième salve contre la Grèce. "Vous devriez désarmer les îles.
Je ne plaisante pas", a-t-il ajouté à l'occasion d'un exercice
militaire.
Athènes réplique que les troupes sont stationnées sur ces îles en
réponse à la présence de casernes militaires, d'avions et de bateaux de
débarquement turcs sur la côte opposée.
Le ministère grec des Affaires étrangères a estimé jeudi que la
rhétorique turque, en plus d'un mémorandum controversé avec la Libye et
de la doctrine stratégique de la "Patrie bleue" revendiquant une grande
partie de la mer Égée, constituaient une violation du droit
international et une menace pour la paix dans la région. (AFP, 9 juin
2022)
Erdogan rompt un accord avec Athènes et
déclare ne plus vouloir rencontrer ses dirigeants
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé mercredi qu'il ne
rencontrerait plus les dirigeants de Grèce qu'il accuse de ne pas "être
honnêtes", le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis se refusant de
son côté à "entrer dans un jeu de ping-pong" avec son voisin.
"Nous n'aurons plus de rencontres bilatérales avec eux", a déclaré le
chef de l'Etat turc lors d'un discours devant son groupe parlementaire
à Ankara alors que les dirigeants des deux pays multiplient les
accusations mutuelles.
"Vous savez qu'on avait un accord de haut conseil stratégique avec la
Grèce. J'ai prévenu notre ministre des Affaires étrangères hier
(mardi), nous avons rompu cet accord", a-t-il précisé.
Scellé en 2010, l'accord entre la Turquie et la Grèce prévoyait des
réunions régulières de haut niveau pour développer la coopération entre
les deux pays.
A propos du Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, M. Erdogan a
dénoncé, sans jamais le nommer: "Il va aux Etats-Unis, il tient des
propos à notre encontre devant le Congrès. Nous en avons marre
maintenant. Si tu es honnête, on est prêt à t'accueillir, mais si tu ne
l'es pas, désolé", a martelé le chef de l'Etat turc.
S'adressant à des journalistes mardi à Bruxelles, M. Mitsotakis a
assuré qu'il ne "s'engagerait pas dans un jeu de ping-pong
d'accusations personnelles avec le président turc".
"La Turquie est celle qui nous menace, clairement nous ne menaçons pas
la Turquie" et "ne serons jamais ceux qui ont recours à l'escalade, aux
insultes et aux accusations personnelles", a-t-il dit, regrettant
qu'Ankara "manque à nouveau une occasion d'améliorer substantiellement
ses relations avec la Grèce".
La Turquie a intensifié ses critiques contre la Grèce depuis
l'intervention de M. Mitsotakis devant le Congrès américain mi-mai.
Le Premier ministre grec avait alors critiqué la Turquie sans la
mentionner ouvertement.
Les médias progouvernementaux turcs ont interprété ce discours comme un
appel à Washington à ne pas fournir les avions de combat F-16 demandés
par la Turquie.
Les autorités turques reprochent en outre aux Grecs d'armer les îles de
la mer Égée, en violation selon elles de deux traités.
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a répété
mardi qu'Ankara remettrait en cause la souveraineté de la Grèce sur ces
îles si elle continuait d'y envoyer des troupes.
"La Grèce a violé le statut de ces îles et doit les désarmer. Sinon, un
débat sur leur souveraineté commencera", a-t-il indiqué à l'agence
officielle Anadolu.
Convaincu d'avoir "le droit" de son côté, le Premier ministre grec a
qualifié de "totalement inacceptable" le "déluge de survols (turcs) des
îles égéennes" grecques "le mois dernier" mais s'est dit confiant en
raison de ses "alliés puissants".
Le président français Emmanuel Macron qui préside l'Union européenne
jusqu'en juillet a apporté son soutien à Athènes, condamnant toute
remise en cause de la "souveraineté" grecque.
Même condamnation de Berlin qui a jugé "inacceptable" la "remise en
question de la souveraineté des Etats-membres de l'UE", a déclaré
mercredi Wolfgang Büchner, porte-parole du chancelier allemand Olaf
Scholz.
"L'Allemagne s'est engagée par le passé pour que les questions en
suspens entre la Grèce et la Turquie soient résolues dans le cadre d'un
dialogue (...) et du droit international", a-t-il ajouté à Berlin, se
disant "prêt à continuer" dans cette démarche. (AFP, 1 juin 2022)
Greece to extend border wall
with Turkey
Greece has announced that it will extend the border wall with Turkey in
Alexandroupoli (Dedeağaç) to prevent refugees from crossing into the
country by walking.
Notis Mitarachi, the minister of migration and asylum, told Skai TV
that the 25-kilometer long steel-concrete fence will be extended by 80
kilometers.
The statement came after increasing tensions between Athens and Ankara
following PM Kyriakos Mitsotakis' speech at the US Congress a couple of
weeks ago, where he called on the lawmakers to reject Turkey's request
to purchase new F-16 fighter jets and vowed not to accept a two-state
solution in Cyprus.
His statements infuriated President Recep Tayyip Erdoğan, who said,
"There is no person called Mitsotakis for me anymore. I refuse to meet
him because we walk together with politicians who have a strong
personality and who keep their promises."
About the F-16s, he said, "I think the US will not make its decision
according to Mitsotakis' words." (BIA, 30 May 2022)
Immigration
/ Migration
Abattage rituel à Bruxelles: le
bien-être électoral
Vincent Peiffer, Moustique, 20 juin 2022
Que voici-voilà un bel imbroglio belgo-belge. En Wallonie et en
Flandre, l’abattage sans étourdissement préalable de la bête est
interdit depuis 2019. Mais! À Bruxelles, on restera dans les clous
halal et casher, en continuant d’égorger à vif. À une courte majorité,
les députés bruxellois ont rejeté l’interdiction d’abattage rituel, qui
doit éviter une souffrance excessive à l’animal.
Ce qui nous a valu un superbe championnat des justifications foireuses.
Le titre s’est clairement joué entre le PS et Écolo, qui ont
majoritairement voté contre l’interdiction… alors que leurs collègues
de parti wallons ont voté l’étourdissement obligatoire. Ah qu’il était
fier, ce beau PS bruxellois si progressiste et si laïc se muant
subitement en grand défenseur de rites religieux! Mais je dis quand
même Écolo champion! Dans ce parti où la défense du règne animal est un
must, seuls cinq députés sur quinze ont voté en faveur de
l’interdiction (alors que tout Groen a voté pour). Donc c’est officiel
depuis vendredi: le Vlaams Belang ou la N-VA se préoccupent davantage
de souffrance animale que les Verts bruxellois.
Mention spéciale aussi pour les “Engagés” bruxellois, où on a joliment
perpétué la tradition communautariste du cdH, en votant contre ou en
s’abstenant. Belle floche également pour Marc Loewenstein et Sadik
Köksal, de DéFi, opposés à l’initiative initiée par leur propre parti
(!). Consolation pour le MR: la palme de la créativité revient à
Viviane Teitelbaum. La madame, de confession juive, est la seule
députée “réformatrice” à ne pas avoir voté pour l’étourdissement,
parlant d’une “abstention constructive” (?).
Sinon, amis élus de Bruxelles, j’ai une proposition si vous désirez
être plus vrais et éviter un certain ridicule la prochaine fois que
vous serez interrogés sur la chose. Je vous écris la justification et
vous la répétez bêtement. La voici, c’est cadeau: “Avec quelques
copains du parti, on a été élus en partie grâce aux voix des Bruxellois
issus des communautés pratiquant l’islam. Et comme on a très envie de
garder nos jobs en 2024, on va pas les fâcher. Et les juifs non plus.
Donc entre le bien-être animal et notre bien-être électoral, on a
choisi.” Là, on vous croira.
Le
Parlement bruxellois a voté tel qu'imposé par
l'Exécutif des Musulmans
Les députés bruxellois ont rejeté ce vendredi 17 juin la proposition
d’ordonnance déposée par Défi, Groen et l’Open VLD visant à interdire
l’abattage sans étourdissement.
Cette proposition d'ordonnance avait été contestée plusieurs fois par
l'Exécutif des Musulmans de Belgique et la Diyanet de Belgique liée à
Ankara.
Selon La Libre Belgique, les députés bruxellois ont confirmé le rejet
du texte déjà prononcé en commission, avec 42 voix pour, 38 contre, et
8 abstentions. L’ordonnance est donc enterrée. L’abattage sans
étourdissement se poursuivra dans les abattoirs de la capitale, en
l’occurrence à Anderlecht.
"C'est d'abord un échec pour le bien-être animal. La majorité des
partis de gauche a voté pour la souffrance animale, qu'on le veuille ou
non. Je ne comprends pas ce choix", pointe Jonathan de Patoul, député
Défi à l'origine du dépôt du texte.
Son parti, toutefois, porte une responsabilité réelle dans l'échec de
sa propre proposition. Seuls six des dix députés Défi ont voté pour
l'obligation d'étourdir. Si le groupe parlementaire avait voté en bloc,
le texte serait passé avec deux voix d'avance (42/40) et sans avoir
besoin du suffrage du Vlaams Belang.
Le PS et le MR avaient clairement annoncé la couleur sur les consignes
de vote en leurs rangs. Les socialistes ont rejeté le texte avec 14
voix contre l'étourdissement obligatoire et 2 pour. Au MR, 12 députés
ont voté pour. Viviane Teitelbaum s'est abstenue. "C'est le choix le
plus compliqué de ma vie politique, a-t-elle lancé, émue. Mon identité
est multiple. Je suis une femme, juive, féministe, libérale, etc. Ce
débat pourrait laisser penser que pour être une bonne laïque et
libérale, on devrait faire prévaloir un choix plutôt qu'un autre. Je ne
le peux pas." Latifa Aït-Baala, députée MR, ne s'est pas présentée au
vote.
Le vote a par ailleurs eu des conséquences pour Fouad Ahidar
(One.brussels Vooruit), qui a fait fi de la consigne de son parti. Dès
l'issue du vote connu, le président des socialistes flamands, Conner
Rousseau, a annoncé son exclusion du bureau politique du parti.
Les Engagés et Écolo avaient quant à eux laissé la liberté de choix à
leurs élus. Les deux groupes ont majoritairement voté contre
l’obligation d’étourdir. En Wallonie, sur un texte similaire,
l’ensemble des députés de ces mêmes formations politiques avait voté
pour l’obligation…
La position des Engagés prend à contre-pied le manifeste du parti,
adopté il y a quelques semaines et qui plaide pour l'étourdissement.
Aucun de ses députés n'a voté pour.
"Je ne suis pas une islamo-gauchiste"
"Ceux qui ont voté contre le texte ou se sont abstenus ne sont pas des
islamo-gauchistes. Et je ne suis pas une islamo-gauchiste, a assuré
Céline Frémault depuis la tribune. Ce texte est le résultat d'un
travail inadéquat, précipité, dans une société fracturée. Un débat qui
clive au lieu de rassembler." La cheffe de groupe des Engagés précise :
" Je rejoins Olivier Maingain : un vote précipité serait une faute
politique irréparable."
Écolo a voté avec 9 voix contre l'ordonnance, 5 pour et 1 abstention,
alors qu'un équilibre interne était attendu. "Cette discussion met en
vis-à-vis deux valeurs légitimes : une certaine idée des devoirs
éthiques que nous avons à l'égard du bien-être animal, et des libertés
publiques, a déclaré John Pitseys, chef de groupe Écolo. Nous avons
beaucoup discuté. Certains d'entre nous ont changé d'avis, à cause des
termes du débat."
Olivier Maingain n’est pas député bruxellois, mais son ombre a plané
sur le Parlement ce vendredi…
Plusieurs députés, et non des moindres, estiment que la prise de
position du bourgmestre de Woluwe-Saint-Lambert a poussé certains élus
à revoir leur vote. L'ancien président de Défi avait en effet appelé
son parti à ne pas faire passer le texte s'il devait dépendre des voix
de l'extrême droite. Une vision contestée par son successeur, François
De Smet, mais qui a infusé.
Ce vote ressemble à une claque politique pour Défi, qui a pris
l'initiative de déposer le texte via le Parlement, après l'échec de la
tentative de Bernard Clerfayt de l'imposer au gouvernement. Mais le
ministre en charge du Bien-être animal le réfute. "Ce n'est pas une
claque. Nous avons créé un débat de société et le Parlement s'est
prononcé. Nous n'avions rien à perdre puisque ce projet ne devait pas
être réalisé dans l'accord de gouvernement. Mais la question renaîtra."
(La Libre Belgique, 18 juin 2022)
Vote surprenant sur l'abattage sans
étourdissement en Région bruxelloise
Ce mercredi 8/6, la Commission de l'Environnement et du Bien-être
animal du Parlement de Bruxelles s’est penchée sur la proposition
d'ordonnance visant à interdire l'abattage sans étourdissement. La
Commission N’A PAS APPROUVÉ l’interdiction. Un résultat qui désole
GAIA. DéFI, Groen et l’Open VLD ont voté POUR (soit 6 votes), il y a eu
6 votes CONTRE et 3 abstentions.
Pour rappel, avant ce vote, différentes parties concernées (GAIA,
représentants des communautés religieuses concernées, bouchers,
l’abattoir d’Anderlecht, vétérinaires, juristes…) avaient été entendues
lors d’auditions pour permettre aux membres de la Commission de voter
pour ou contre l’interdiction de l’abattage sans étourdissement en
toute connaissance de cause.
Le mercredi 1/6, le président de GAIA, Michel Vandenbosch, s'était lui
aussi adressé aux parlementaires bruxellois, en tant qu'expert.
La Commission a donc voté CONTRE l’interdiction. Une nouvelle qui
désole GAIA, bien entendu, mais aussi toutes les personnes qui ont
montré leur indignation vis-à-vis du fait que des milliers d’animaux
endurent des souffrances inutiles, et cela parfois pendant plusieurs
minutes s’ils ne sont pas étourdis.
Les membres de la Commission de l’Environnement et du Bien-être animal
n’honorent donc pas les arrêts de la Cour de Justice de l’Union
européenne et de la Cour constitutionnelle belge et n’ont pas suivi les
avis de différentes associations de vétérinaires ainsi que les rapports
scientifiques qui sont très clairs : l’abattage sans étourdissement est
inacceptable dans tous les cas du point de vue de bien-être animal.
Réunion plénière prévue le 17/6
Mais… ce n’est pas fini. Reste l’étape ultime et définitive : le vote
en séance plénière par les parlementaires bruxellois(e)s qui pourraient
suivre… ou non le vote de la Commission. Michel Vandenbosch, président
de GAIA : « J’espère de tout cœur que les députés bruxellois ne se
moqueront pas de la Cour de Justice de l’Union européenne et de la Cour
constitutionnelle, 2 Cours suprêmes ayant validé dans leurs arrêts
historiques les interdictions flamande et wallonne (et cela après que
27 juges suprêmes se soient penchés sur tous les arguments ‘pour’ et
les arguments ‘contre’ pendant 4 années). Pour rappel, ces deux Régions
ont instauré l’obligation de l’étourdissement avant l’abattage à la
quasi-unanimité. Le PS avait donc voté POUR en Wallonie. Alors qu’ici,
avant même la clôture des auditions devant la Commission concernée, le
PS bruxellois – et le PTB – avaient annoncé qu’ils allaient voter
CONTRE. Déni du consensus scientifique indéniable, mépris tant des
arrêts des 2 Cours suprêmes que de l’intérêt du Bien-être animal… Une
chose est sûre et certaine : malgré tous les commentaires gratuits que
l’on a pu entendre du PS, du PTB ou encore d’autres, ce n’est pas le
souci du bien-être animal qui explique l’attitude de ceux qui n’ont pas
approuvé la proposition d’interdiction d’abattage sans étourdissement.
Ceux-ci ont décidé de faire continuer un des pires supplices que l’on
puisse infliger à des milliers d’animaux : être abattu sans
étourdissement. Révoltant ! »
GAIA garde toutefois espoir pour l’étape suivante (la séance plénière
prévue le 17/6, avec débats suivis du vote) et qui sera définitive.
(GAIA, 8 juin 2022)
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