Droits
de l'Homme / Human Rights
Des milliers de personnes aux
funérailles des victimes des raids turcs
Des milliers de Syriens ont assisté lundi aux funérailles d'une dizaine
de personnes tuées la veille dans des raids aériens de la Turquie
visant des régions sous contrôle kurde dans le nord de la Syrie, selon
un correspondant de l'AFP.
Au moins 35 personnes en grande majorité des combattants kurdes et des
soldats syriens ont péri dans ces frappes dans les provinces de Raqa et
Hassaké (nord-est) et d'Alep (nord), selon l'Observatoire syrien des
droits de l'homme (OSDH), une ONG basée au Royaume-Uni et qui dispose
d'un vaste réseau de sources en Syrie. Il y a eu plus de 70 blessés.
Un précédent bilan faisait état de 31 morts et 40 blessés dimanche.
La Turquie, qui a également visé des régions kurdes en Irak, a annoncé
que son opération aérienne visait plusieurs régions sous contrôle des
forces kurdes syriennes et du Parti des Travailleurs du Kurdistan
(PKK), accusées par Ankara de l'attentat qui a fait six morts à
Istanbul le 13 novembre.
En Syrie, les frappes turques ont visé des zones frontalières
contrôlées par les Forces démocratiques syriennes (FDS) dominées par
les Kurdes, notamment les villes de Kobané (nord) et Al-Malikiyah
(nord-est).
Lundi, à Al-Malikiyah, des milliers de personnes ont assisté aux
funérailles de 11 victimes ayant péri dans les raids contre une
centrale électrique, y compris un journaliste d'une agence de presse
kurde, selon un correspondant de l'AFP sur place.
Les corps des victimes étaient enveloppés dans le drapeau kurde
rouge,
jaune et vert. "Les martyrs ne meurent pas", a scandé la foule en deuil.
"Nous implorons le monde et tous ceux qui se soucient des droits
humains" à mettre fin aux attaques de la Turquie "qui nous cible avec
ses avions et drones", a déclaré à l'AFP Chaabane, 58 ans, lors des
funérailles.
Plus tôt dans la journée, dans une réplique apparente contre Ankara,
des tirs de roquettes depuis le territoire syrien ont visé la ville
turque frontalière de Karkamis (sud-est), faisant trois morts dont un
enfant et six blessés, a annoncé le ministre turc de l'Intérieur.
Des tirs de roquettes depuis la Syrie avaient déjà atteint dimanche un
poste-frontière turc, faisant au moins huit blessés --deux soldats et
six policiers turcs.
La Turquie, dont les soldats sont présents dans des zones du nord de la
Syrie, menace depuis mai de lancer une nouvelle offensive contre les
FDS, qu'elle considère comme "terroristes".
Lundi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a réitéré cette menace,
évoquant le possible lancement d'une "opération terrestre" en Syrie.
"Il n'est pas question que cette opération soit uniquement limitée à
une opération aérienne", a-t-il déclaré. "Nous avons déjà prévenu: nous
ferons payer ceux qui nous dérangent sur notre territoire." (AFP, 21
nov 2022)
17
personnes écrouées après l'attentat d'Istanbul
Dix-sept personnes ont été écrouées après l'attentat perpétré dimanche
à Istanbul, attribué par les autorités aux combattants kurdes du PKK et
à leurs alliés en Syrie, ont rapporté vendredi les médias turcs.
L'attentat n'avait pas été revendiqué vendredi.
Parmi ces 17 personnes figure la femme accusée d'avoir déposé la bombe
sur un banc de l'avenue d'Istiklal, en plein coeur d'Istanbul.
Six personnes ont été tuées et 81 autres blessées dans l'explosion
survenue en plein après-midi le 13 novembre sur cette artère piétonne
très fréquentée.
Les 17 suspects, dont certains sont accusés d'avoir aidé directement à
perpétrer l'attentat, ont été incarcérés à la prison de Marmara -
jusqu'il y a peu connue sous le nom de prison de Silivri -, en lisière
d'Istanbul.
Cinquante-et-une personnes avaient été arrêtées en début de semaine.
Interpellée dans la nuit de dimanche à lui dans un appartement de la
banlieue d'Istanbul, la principale suspecte, Alham Albashir, présentée
comme étant de nationalité syrienne, serait entrée clandestinement en
Turquie en provenance du nord-est syrien, selon les autorités.
La jeune femme, âgée de 23 ans, a reconnu les faits lors de sa garde à
vue, ont-elles affirmé.
Selon l'agence de presse officielle Anadolu, citant le rapport de
police, elle a déclaré avoir été pour la première fois en contact avec
le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en 2017, par
l'intermédiaire de son ex-petit ami, et aurait gardé un lien avec
l'organisation après leur rupture.
Le PKK et les YPG (Unités de protection du peuple), milice kurde active
en Syrie et accusée par la Turquie d'être affiliée au PKK, ont nié
toute implication dans l'attentat d'Istanbul.
Les YPG avaient été soutenus par plusieurs pays occidentaux, notamment
les Etats-Unis et la France et avaient été en première ligne dans la
lutte contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie. (AFP,
18 nov 2022)
'Women
prisoners work 12 hours a day for 600 lira'
Poor conditions and violations of rights in a women's prison in
Bakırköy, İstanbul was brought up in the Parliament, during the
discussions on the budget of the Ministry of Justice in the planning
and budget commission by the main opposition Republican People's Party
(CHP) MP Yıldırım Kaya.
Kaya told about his visit to Mücella Yapıcı, Çiğdem Mater and Mine
Özerden, the three women, all Gezi prisoners kept in this prison and
gave general information and reflected his impressions about the poor
conditions and the oppression in the prison.
The three Gezi prisoners, were not in any way able to find an answer to
the question "Why are we here?" told Kaya the commission.
600 lira for working 12 hours a day
Kaya also told the commission that he wants to share the problems of
not only the Gezi prisoners but all 1.100 prisoners kept in the
Bakırköy women's prison.
- Subsistence allowance (for food and other needs) was recently
increased from 18 lira to 22 lira. It is completely insufficient.
- There is no sanitary ped in the women's prison.
- Half of the women do not have any income that they receive from
outside.
- Only 338 lira (18 dollars) a month is given to the prisoners who do
cleaning daily.
- The women who tailor the best bed clothes of Türkiye, working 12
hours a day, are paid only 600 lira (32 dollars) a month.
- One woman can only buy from the canteen things worth 1000 lira a
week. This amount has not been raised since last year.
- There are serious problems concerning hygiene.
- Women are requesting books but they cannot receive them even after
the books undergo inspection by administration. (BIA, 16 November 2022)
8.600
ans de prison pour un gourou créationniste
Un tribunal d'Istanbul a condamné mercredi à plus de 8.600 ans de
prison un gourou et prédicateur créationniste, Adnan Oktar, reconnu
coupable d'une série de crimes, dont des agressions sexuelles.
M. Oktar, plus célèbre sous le pseudonyme Harun Yahya, s'est fait
connaître en animant une émission sur une chaîne en ligne dans laquelle
il apparaissait entouré de femmes légèrement vêtues qu'il surnommait
"chatons".
Arrêté en juillet 2018, le sexagénaire a été condamné à 8.658 ans de
prison, notamment pour agressions sexuelles, vol de données
personnelles et privation de liberté, selon l'agence de presse
officielle turque Anadolu.
Dix co-accusés, membres de son organisation, ont été condamnés à la
même peine.
M. Oktar avait initialement écopé en janvier 2021 de 1.075 ans
d'emprisonnement, avant que le verdict ne soit annulé par une cour
d'appel.
A l'étranger, M. Oktar s'est rendu célèbre après la publication d'un
"Atlas de la création" dans lequel il rejette les théories
évolutionnistes.
(AFP, 16 nov 2022)
Progressive Lawyers Association case: All
lawyers given sentences on 'terror' charges
Twenty-two lawyers from the Progressive Lawyers Association (ÇHD) and
the People's Law Bureau (HHB) have received various prison sentences on
charges related to "terrorism."
The İstanbul 18th Heavy Penal Court ruled for the continuation of the
arrest of Barkın Timtik, Selçuk Kozağaçlı and Oya Aslan at the final
hearing today (November 11) at the Silivri Prison Complex in İstanbul.
The court ruled that its decision could be appealed not at the Regional
Court of Justice but at the Court of Cassation, the country's top
appeals court.
The lawyers received the following sentences:
Selçuk Kozağaçlı: 12 years in prison for "being a member of a terrorist
organization" and 1 year for "propagandizing for a terrorist
organization"
Barkın Timtik: 12 years in prison for "being a member of a terrorist
organization" and 9 years and 8 months for "propagandizing for a
terrorist organization"
Oya Aslan: 10 years in prison for "being a member of a terrorist
organization" and 6 years for "propagandizing for a terrorist
organization"
Taylan Tanay, Betül Vangölü Kozağaçlı, Güçlü Sevimli, Gülvin Aydın: 6
years and 3 months in prison for "being a member of a terrorist
organization." The announcement of the verdict for "propagandizing for
a terrorist organization" was deferred.
Güray Dağ, Efkan Bolaç, Serkan Arıkanoğlu, Mümin Özgür Gider, Metin
Narin, Sevgi Sönmez, Alper Tunga Saral, Rahim Yılmaz, Selda Yılmaz: 6
years and 3 months in prison for "being a member of a terrorist
organization"
Özgür Yılmaz: 1 year in prison for "propagandizing for a terrorist
organization" (Because he had a finalized sentence for "being a member
of a terrorist organization," this charge was dropped in this case.)
Şükriye Erden: Announcement of the verdict for "propagandizing for a
terrorist organization" was deferred. (Because she had a finalized
sentence for "being a member of a terrorist organization," this charge
was dropped in this case.)
Naciye Demir: The announcement of the verdict for "propagandizing for a
terrorist organization" was deferred.
Files of the defendants Zeki Rüzgar and Günay Dağ were separated.
The case against Ebru Timtik, who lost her life in a death fast
demanding a fair trial was dropped.
The ÇHD case consists of two separate cases that were merged. After the
first case at the İstanbul 37th Heavy Penal Court, the Court of
Cassation had overturned the verdicts for four lawyers.
The verdicts for the other lawyers that were upheld by the Court of
Cassation:
Özgür Yılmaz: 13 years and 6 months
Behiç Aşçı: 12 years
Şükriye Erden: 12 years
Engin Gökoğlu: 10 years and 6 months
Aytaç Ünsal: 10 years and 6 months
Süleyman Gökten: 10 years and 6 months
Aycan Çiçek: 9 years
Naciye Demir: 9 years
The local court had sentenced Ezgi Çakır, a lawyer of the defendants,
to 8 years in prison. The Court of Cassation had ruled that Çakır
should have been sentenced to "knowingly and willingly aiding the
organization." (BIA, 11 November 2022)
Des experts de l'ONU demandent la libération d'une
médecin
Cinq rapporteurs spéciaux de l'ONU ont demandé mardi à la Turquie la
libération immédiate d'une médecin ayant réclamé une enquête sur
l'éventuelle utilisation d'armes chimiques par l'armée turque contre
les rebelles kurdes du PKK en Irak.
Dans un communiqué, ces experts indépendants des Nations unies, dont
les rapporteurs sur les exécutions extrajudiciaires, Morris
Tidball-Binz, et sur la torture, Alice Jill Edwards, appellent la
Turquie à ne plus utiliser la législation antiterroriste pour intimider
les défenseurs des droits humains et demandent que Sebnem Korur
Fincanci, présidente de l'Union des médecins de Turquie (TTB), soit
libérée "immédiatement" et "sans condition".
Mme Fincanci avait été arrêtée le 26 octobre banlieue d'Ankara, puis
écrouée le lendemain pour "propagande terroriste", selon les médias
turcs.
"L'arrestation de la Dr Fincanci semble s'inscrire dans un schéma
délibéré de mise en oeuvre de la législation antiterroriste visant à
discréditer les défenseurs et les organisations des droits de l'homme
et à interrompre leur travail vital", affirment les experts de l'ONU,
qui sont mandatés par le Conseil des droits de l'homme mais ne
s'expriment pas en son nom.
"Nous avons documenté de nombreux cas où la législation antiterroriste
et d'autres dispositions pénales ont été utilisées pour harceler,
arrêter, détenir et condamner des acteurs de la société civile en
Turquie, y compris la Dr Fincanci, pour des motifs fallacieux",
indiquent-ils.
Le communiqué souligne que la Dr Fincanci, médecin légiste reconnue, a
contribué à l'élaboration d'un manuel, plus connu sous le nom de
Protocole d'Istanbul, destiné à servir d'outil de référence
international pour évaluer les victimes présumées d'actes de torture et
pour enquêter sur ces allégations.
Des accusations de recours à des armes chimiques, relayées par des
médias pro kurdes et des membres de l'opposition turque, sont apparues
courant octobre et les combattants kurdes ont diffusé une liste de 17
noms, accompagnés de photos, de personnes présentées comme des
"martyrs" tués par des gaz toxiques dans le nord de l'Irak. Ankara
avait aussitôt dénoncé une campagne de "désinformation".
Mme Fincanci avait dit avoir "regardé et examiné les images sur les
réseaux sociaux" de ces victimes possible, selon elle, de "gaz
toxiques" et appelé à une "enquête indépendante".
"La capacité des défenseurs des droits humains et des médecins à dire
la vérité au autorités doit être protégée", rappellent les rapporteurs,
soulignant que ce rôle de dénonciation des violations des droits
humains est "l'une des pierres angulaires des sociétés démocratiques".
(AFP, 8 nov 2022)
Nouvelles arrestations parmi les partisans du
prédicateur Gülen
Les autorités turques ont annoncé mardi l'arrestation de 27 personnes,
dont des militaires précédemment limogés, soupçonnées de liens avec le
prédicateur Fethullah Gülen, bête noire du président Recep Tayyip
Erdogan qui l'accuse d'avoir orchestré une tentative de putsch en 2016.
Ces 27 personnes, dont un général et deux officiers de l'armée déjà
victimes des purges qui ont suivi le coup d'Etat raté, ont été
interpellées à Ankara et à Istanbul et sept autres personnes sont
encore recherchées, a rapporté l'agence officielle Anadolu.
L'opération, menée dans cinq provinces turques, vise au sein de l'armée
et de la justice des proches ou sympathisants de "l'organisation
terroriste Fetö", acronyme utilisé par le régime pour désigner le
mouvement güléniste.
Par ailleurs, cinq personnes soupçonnées de faire partie du mouvement
Gülen ont été arrêtés alors qu'elles s'apprêtaient à traverser la
frontière vers la Grèce, a annoncé mardi le ministère turc de la
Défense.
Un précédent coup de filet en octobre avait conduit à l'arrestation de
plus de 700 personnes soupçonnées de participer aux activités
financières du mouvement.
Autrefois allié précieux de M. Erdogan, Fethullah Gülen --installé aux
Etats-Unis depuis plus de 20 ans-- a été accusé par les autorités
turques d'avoir propagé des accusations de corruption à l'encontre du
gouvernement en décembre 2013, quand M. Erdogan était encore Premier
ministre.
Le prédicateur, âgé de 81 ans, est considéré par le président Erdogan
comme l'instigateur de la tentative de coup d'Etat de juillet 2016.
Depuis lors, les autorités turques ont procédé à plus de 300.000
arrestations, en particulier dans les rangs de la police, de la justice
et de l'armée et parmi les intellectuels et les journalistes.
La Turquie exige de la Suède et de la Finlande l'extradition de
militants gülénistes vivant sur leur sol, en faisant une condition à la
ratification par le Parlement turc de l'adhésion des deux pays
nordiques à l'Otan. (AFP, 8 nov 2022)
Turkish prisons more crowded than country’s 20 provinces
The number of inmates in Turkish prisons outbids Turkey’s 20 provinces’
population, Birgun newspaper said on Friday.
The prison population in Turkey increased by 11.6 percent in 2021 to
297,860, it said.
The incarceration rate in Turkey has surged after the failed coup of
July 2016. Ankara blamed Gulen Movement for attempting to overthrow the
Turkish government and authorities launched a crackdown on the Islamic
group’s followers, detaining over 290,000 and imprisoning around 30,000
people.
The inmate population in Turkish prisons is increasing at a rate of ten
times the country’s population rate, Birgun said. The country’s
population growth rate was 1.2 in 2021, it said.
Sentenced inmates made up 87.2 percent of the prison population, the
newspaper said, citing Turkish penitentiary data. Detainees made up
12.8 percent, it said.
Turkey ranked second among European Council member states with the
highest incarceration rates last year. According to the Annual Penal
Statistics on Prison Population for 2021, Turkey has 325 inmates per
100,000 inhabitants. Russia topped the list with a very slight
difference from Turkey with 328 inmates.
Turkey has 384 prisons nationwide and since 2016, the country has spent
billions of liras to built new facilities. (gerceknews.com, 4 November
2022)
Kavala completes five years in prison: 'I'm not the only
one who is subjected to unlawfulness'
"I believe that when the legal norms come to prevail in our country a
renewal that emphasizes ethical values will also be initiated," Kavala
has said.
Businessperson and rights defender Osman Kavala, who was sentenced to
aggravated life imprisonment in late April for "attempting to overthrow
the government" in the Gezi trial, completed the fifth year of his
imprisonment today (November 1).
Releasing a statement marking his five years behind bars, he said, "As
can be seen from the indictments issued against me, no evidence has
been found showing that I was engaged in an activity that could be
considered a crime.
"Despite this plain fact, which was put forward by the acquittal in the
first Gezi trial, by two ECtHR verdicts, and by the dissenting votes of
the President and members of the Constitutional Court, I completed my
fifth year in Silivri prison.
"I keep in mind that I am not the only one who is subjected to
unlawfulness, discrimination and cruelty. Listening to the stories of
those others in prison and seeing people over 80 in the corridors is a
constant reminder of this fact.
"I think that there is also a link between the arbitrary imprisonment
of citizens and deadly work accidents such as mine disasters, that they
both result from an understanding which does not particularly value
human life.
"I believe that when the legal norms come to prevail in our country a
renewal that emphasizes ethical values will also be initiated."
(gerceknews.com, 1 November 2022)
Erdoğan's AKP poised to propose 'anti-LGBTI+' amendment to
Constitution
President and Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip
Erdoğan has said that his party will propose an amendment to the
Constitution in the coming days.
The proposed amendment will be about guaranteeing women's right to wear
a headscarf and "institutionalize family values," the president said
today (October) in a speech addressing clerics in Ankara, the capital.
"A wide variety of scandals raise our threshold of astonishment every
day, showing the wounds inflicted by the materialist mentality in
society. They feel inferior to the West and equally arrogant towards
their own values and nation, even if our mankurts [unthinking slaves in
Turkic mythology] do not accept it, the facts are clear.
"If we don't take action now and take timely measures, it is highly
likely that we will experience worse troubles in the future, may God
forbid.
"I see the Constitutional amendment proposal, which we will submit to
the discretion of our Assembly in the coming days, as an important step
in this direction.
"With this proposal, we aim to protect the family institution, which is
increasingly threatened by deviant currents, while providing
constitutional guarantees for the headscarf."
Erdoğan brought up the idea of amending the Constitution in early
October, in response to the main opposition Republican People's Party's
(CHP) law proposal for safeguarding women's right to wear a headscarf.
He had suggested a Constitutional amendment that also includes
provisions about "protecting the family" rather than a new law.
Since then, he has repeated his intentions multiple times
On October 22, he said a constitutional amendment is necessary not only
for the freedom for wearing a headscarf but also to "strengthen our
family institution constituted by the marriage of women with men,"
denying that there can be LGBTI+s in a strong family.
A recent EU Commission report states that Türkiye's anti-discrimination
legislation does not meet European standards. The report indicates
severe concerns about protecting the basic human rights of LGBTI+s.
There is neither legislation to combat hate speech nor regulations on
hate crimes on sexual orientation and gender identity. Moreover, hate
speech targeting LGBTI+ by elected and appointed state officials has
increased. For instance, on September 18, a large anti-LGBTI+ rally was
held in İstanbul. The Radio and Television Supreme Council (RTÜK)
published a video for the event on its website in the "public service
announcements" category. (BIA, 31 October 2022)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
'Seventeen
women journalists are in prison'
Mesopotamia Women
Journalists Platform (MKGP), announced its quarterly "Report on
Violations of Rights Women Journalists Face" in a press meeting in
İstanbul branch of the Human Rights Association (İHD).
Photographs of 10
Kurdish
women journalists arrested in the last six months were held up during
the presentation of the report covering the months August, September
and October.
Speaking in the press
meeting, Nezahat Doğan reminded that the indictments were not yet
prepared for the 16 journalists in Diyarbakır on June 16, four of whom
are women.
She told that again 5
of
the nine journalists arrested in the scope of the investigation on
October 29 were women. She underlined that ten of the 26 journalists
arrested in the last six months are women.
Hayam Bulut spoke
after
Doğan and she said that violations of rights of journalists were on the
rise regarding the right to life and the right to safety.
According to the
information she gave "five journalists were attacked, 20 were subjected
to violence, 18 were taken into custody, 6 journalists remanded in
custody, 12 were prevented from doing research for their reports, 12
were subjected to maltreatment during detention, 4 were blacklisted and
9 were subjected to violations of their rights in prison."
There were also
widespread violations of rights regarding freedom of thought and
expression. Accordingly, new lawsuits were filed against 7 journalists,
26 journalists continued to stand trial, an investigation was started
for one, there was pressure and censorship imposed on 2 while a total
of journalists were given 16 years and 24 months of imprisonment in the
ongoing trials in these three months and also imposed 30 thousand lira
of fine.
MKGP reported that 17
women journalists in prison as of October are:
Berivan Altan -
Mezopotamya Agency correspondent,
Ceylan Şahinli -Mezopotamya Agency correspondent,
Derya Ren - JINNEWS correspondent,
Dilan Oynaş - Azadiya Welat employee,
Diren Yurtsever - Mezopotamya Agency editor in chief,
Elif Ersoy – Yürüyüş Magazine, editor in chief,
Elif Üngür - Presenter,
Habibe Eren - JINNEWS correspondent,
Hatice Duman – Atılım, owner and editor in chief,
Neşe Toprak - Presenter,
Özden Kınık – TRT employee,
Özlem Seyhan – Journalist,
Öznur Değer - JİNNEWS correspondent,
Remziye Temel - accounter
Safiye Alagaş - JINNEWS manager,
Sibel Mustafaoglu – Azadiya Welat employee,
Tülay Canpolat – Sabah Ankara correspondent
(BIA, 24 November 2022)
Dogan Özgüden, l'éternel dissident turc, n'a
jamais renié ses valeurs
Baudouin Loos, Le Soir, 21 novembre 2022
Dogan Özgüden n’a jamais pris sa retraite. L’idée ne l’a jamais
effleuré. Son pas se fait sans doute plus lent – il a tout de même 86
printemps derrière lui – mais rien ne pourrait le convaincre de mettre
fin à ses activités professionnelles. Lesquelles ont commencé il y a…
70 ans à Izmir, une ville turque sur la mer Egée, quand, à 16 ans, il
est engagé comme sténographe dans un journal. Cette carrière de
journaliste n’a donc pas encore pris fin.
Voilà un homme discret, abrité derrière sa moustache, qui cache une
personnalité forte, sûre de ses valeurs, qui a donné du fil à retordre
à tous les régimes que son pays, la Turquie, a connus depuis les années
1950. Le prix qu’il a dû payer s’est révélé d’une ampleur exorbitante.
A savoir 48 années d’exil. Très majoritairement passées en Belgique. A
Bruxelles, à Schaerbeek, précisément.
Son histoire mérite d’être contée.
Enfant, ce fils de cheminot partageait la vie des paysans en Anatolie.
Dès son adolescence, lors de ses humanités, il dit avoir « pris
conscience de bien des choses ». Des injustices, sans doute. C’est
décidé, il militera. A gauche, très à gauche. « J’ai fait partie du
premier syndicat turc de journalistes. Le coup d’Etat de 1960 avait
donné lieu à une relative libéralisation. Le Parti ouvrier de Turquie
(POT) a pu être créé, j’en étais membre. A Istanbul, je suis devenu
rédacteur en chef du plus ancien quotidien de Turquie, Akşam. »
« Traîtres à la patrie »
Mais l’embellie des libertés fait long feu. « J’ai dû vivre de choses
et autres comme l’écriture et la traduction de livres sur le fascisme.
A partir de 1967, avec ma femme Inci épousée deux ans plus tôt, nous
avons lancé l’hebdomadaire Ant. A l’époque, des sujets comme le
génocide des Arméniens de 1915 ou la question kurde étaient tabous. On
pouvait se retrouver labéllisés “traîtres à la patrie” si on soulevait
ces sujets. Ce qu’on a fait ! Dans la revue, on a aussi dénoncé le
militarisme turc, le rôle croissant de l’armée dans l’économie… »
Danger devant !! Un nouveau coup d’Etat, en 1971 et l’imposition de la
loi martiale aboutissent à l’interdiction de la revue et les
contraignent à la clandestinité. « Ma photo était affichée en rue,
j’étais recherché. Nous avons alors décidé de partir en campagne en
Europe pour pouvoir y exposer ce qui se passait en Turquie. » Un projet
d’exil ? Non. Juste l’idée de lancer un mouvement de résistance
démocratique grâce aux amitiés déjà consolidées en Europe, des
journalistes, des hommes politiques et des associations ouvrières…
« Il croyait son exil provisoire, raconte Mazyar Khoojinian, historien
à l’ULB et traducteur des Mémoires d’Özgüden, mais d’anciens réfugiés
politiques en France lui disaient : “Tu es jeune et idéaliste mais ton
exil va se prolonger”. » Ils avaient raison et lui s’est adapté. «
C’est un homme de principes. Quand il se fixe des objectifs, il met
tous les moyens pour y parvenir. Il a une mémoire prodigieuse et une
plume acerbe. » De quoi se faire détester en haut lieu…
Faux passeports
En Europe, les difficultés surgissent immédiatement. « On est arrivés
avec de faux passeports, ceux des parents de ma femme qu’on avait
falsifiés, se souvient-il. Un des premiers pays visités fut la
Belgique, par Anvers. On a ensuite voyagé en France, en Allemagne, etc.
On publiait communiqués, rapports et revues en anglais, notamment à
destination des parlementaires au Conseil de l’Europe, dont la Turquie
faisait déjà partie. »
Cette question des faux passeports s’éternisait. Gênait leur liberté de
mouvement en Europe. C’est un député travailliste néerlandais, Piet
Dankert, qui leur conseille de demander l’asile politique aux Pays-Bas.
Ils acceptent mais atterrissent vite à Bruxelles, qui abrite les
institutions européennes. D’où ils lancent en 1974 « Info-Türk », une
agence d’info alternative qui diffuse en plusieurs langues (turc,
anglais, français, néerlandais et allemand), une première en Europe.
Elle fonctionne toujours !
Mateo Alaluf, sociologue d’origine turque, les rencontre à ce moment.
Et collabore avec eux. « J’ai une grande estime et amitié à leur égard,
explique celui qui deviendra professeur à l’ULB. Ils sont, je crois,
avant tout des journalistes engagés d’une droiture et honnêteté
exemplaires. Des acteurs et témoins des trois grands moments de
l’immigration des exilés turcs en Belgique et en Europe : les coups
d’Etat de 1971 et 1980 et celui, manqué, de 2016 contre Erdogan. »
Le retour en Turquie ? Il fut tenté, en 1977. « Il y avait eu des
progrès, relatifs, en Turquie. Ma mère était mourante, il nous fallait
rentrer. On a pu le faire. Et revoir de nombreux amis là-bas qui sont
devenus députés ou ministres. Quand nous nous sommes rendus à Ankara,
nous avons reçu une convocation pour se présenter devant le procureur
de la république. On m’a déconseillé d’obéir, car je risquais d’être
incarcéré. Voire pire. Finalement, il nous a paru préférable de
retourner en Belgique, en pensant encore que cela serait provisoire,
mais nous y sommes toujours… »
Belges depuis le 3 avril 1995
En Turquie, un nouveau coup d’Etat, en 1980, sonne d’ailleurs le glas
des vagues espoirs démocratiques. Comme des centaines d’autres, Inci et
Dogan Özgüden sont même déchus de leur nationalité et deviennent
apatrides. Cela pendant une dizaine d’années. « Nous avons un jour
décidé de demander notre naturalisation belge. Avec succès mais non
sans problèmes car le procureur du roi avait d’abord émis un avis
négatif basé sur les accusations du régime d’Ankara. Puis des députés
se sont mobilisés pour nous et le 3 avril 1995, nous sommes enfin
devenus belges. On n’a jamais demandé à recouvrer notre nationalité
turque. Le jour où un régime démocratique s’imposera à Ankara, nous le
ferons ! C’est ma patrie, tout notre combat. »
Etrange destin d’un homme qui pourrait ne jamais revoir son pays. «
C’est l’éternel dissident communiste, lance Mazyar Khoojinian avec une
pointe d’admiration. Son baromètre, c’est la situation de la classe
ouvrière, laquelle souffre sous Recep Tayyip Erdogan, qui écrase les
syndicats. » Et il ne faut pas croire qu’on l’a oublié au pays. « On
lit son blog, il parle encore aux Turcs via YouTube, Skype ou Zoom, sur
des sites indépendants, malgré son âge et la santé fragile. »
Le rôle moteur de sa femme
Son combat ne sera pas que politique. Sa femme Inci aura un rôle moteur
dans le lancement des « Ateliers du Soleil » à Schaerbeek, qui font
aujourd’hui encore leur fierté. Il nous les présente : « L’association
occupe une vingtaine de salariés et présente de multiples aspects :
l’éducation permanente, l’école des devoirs, les ateliers créatifs
(peinture, sculpture, céramique, etc.), l’insertion
socio-professionnelle et des cours de français. Nous accueillons ici
rue de Pavie des adultes et des enfants de quelque cinquante
nationalités différentes. »
Dans cette partie de Bruxelles, les Özgüden côtoient beaucoup
d’immigrés turcs, dont de nombreux partisans du président Erdogan. «
Depuis le début de notre exil en Belgique, on y a ressenti une
sympathie énorme, je dirais “à la turque”, ce qu’on n’a pas constaté
ailleurs. » Quant aux Turcs de Bruxelles qui lui seraient hostiles, il
s’en accommode. « Des menaces potentielles relayées parfois par des
coups de téléphone anonymes n’ont jamais cessé mais je préfère vivre
dans ce quartier où résident mes compatriotes et je garde de bonnes
relations avec nombre d’entre eux, notamment pas mal de travailleurs
immigrés pensionnés, simplement, on évite parfois de parler politique.
»
Pour cet inlassable combattant de la liberté d’apparence réservée, la
plus grande frustration restera évidemment l’éloignement de la terre
natale. Mais il veut que son nom et celui d’Inci restent associés aux
valeurs qu’ils n’ont cessé de chérir. « Nous sommes des défenseurs des
droits de l’homme, qu’il soit Turc, Kurde, Arménien, Assyrien ou autre.
» C’est aussi pourquoi les Özgüden ont confié des milliers de livres et
documents sur la Turquie à la Bibliothèque royale de Belgique et à
l’Institut international de l’Histoire sociale à Amsterdam.
L’histoire n’est d’ailleurs pas finie. « Nous avons eu la satisfaction
d’avoir participé aux différentes luttes pour la justice dans mon pays
depuis quasiment la Seconde Guerre mondiale. Et je continuerai, avec
Inci, jusqu’à mon dernier souffle ! »
Deux livres à lire, écrits par Dogan Özgüden :
Journaliste « apatride », ASP Edition, 2014 et Ecrits
d’exil, Info-Türk, 2021.
Turkey's
media laws under scrutiny after İstanbul bombing
Journalism groups and opposition politicians have criticized the
measures imposed on social media and news coverage following Sunday's
(November 13) bomb attack in İstanbul's popular tourist area of Taksim.
Six people lost their lives and 81 others were wounded after a bomb
planted under a bench detonated on İstiklal Avenue, a busy pedestrian
street.
The authorities imposed several restrictions on news coverage regarding
the bombing and on social media.
The Radio and Television Supreme Council (RTÜK) issued a broadcast ban
for TV outlets shortly after the incident, while the Information
Technologies and Communications Authority (BTK) restricted the
bandwidth of social media platforms, making them unusable without a VPN
or proxy connection.
A judgeship in İstanbul later issued a ban covering online platforms as
well.
Such bans do not mean media outlets cannot report on the events in any
way. They cover critical information such as visuals from the moments
the incident happened, images showing the people who were killed and
wounded, and the work of security units, etc.
After the bans were issued, prosecutors opened an investigation into
those sharing "negative posts" about the incident on social media.
Also, police prevented reporters other than those of the state-run
media from entering İstiklal Avenue, which was cordoned off following
the explosion.
Legal basis of social media restrictions
Such restrictions violated the Constitution, critics argued.
In a written statement yesterday (November 14), the Journalists' Union
of Turkey (TGS) said such restrictions can only be based on freedom of
the press and expression, citing relevant laws.
"The BTK has no authority to give instructions for internet
restrictions, and if there was a decision taken, it should be disclosed
to the public and its legal basis should be explained," it said.
The BTK announced the bandwidth restriction hours after its
implementation. Twitter, YouTube, Instagram and Facebook were affected
by the practice, according to Netblocks, a platform monitoring internet
censorship globally.
The restrictions were in violation of articles 26 and 28 of the
Constitution, which are about the freedom of expressing and
disseminating thoughts and freedom of the press, the union argued.
The BTK has the authority to impose bandwidth restrictions for 10
hours, according to a social media law enacted in 2020. For
restrictions for over 24 hours, it needs a judgeship decision.
While bandwidth restrictions were a common practice in cases of similar
attacks in the 2010s, it was the first time that it was applied under
the new law, Erselan Aktan, a lawyer working in the field of freedom of
expression, noted commenting on the issue for bianet.
However, he added, the authorities could have implemented different
methods to prevent the dissemination of "objectionable" images and
footage rather than restricting access to the platforms completely.
"Twitter and Instagram have tools that can block an image as soon as it
is uploaded. Although it is mostly used for copyright reasons, this
application is also frequently used for triggering content," he said.
"However, the first thing the BTK, the ministry and the judgeship think
of is broadcast bans and bandwidth restrictions."
Vague definitions
The basis of the RTÜK ban was article 7 of the Radio and Television Law
No. 6112, which gives the council the authority to impose restrictions
in case of extraordinary situations such as "war, attacks, natural
disasters and similar extraordinary situations."
"We are of the opinion that the decision taken with the ambiguous and
broad authority provided by the article is not in compliance with
freedom of expression," said the TGS.
Aktan also said, "The ambiguous expressions in the title and content of
the article make it impossible for the article to be predictable. And
this ambiguity gives an unlimited scope of authority to the Presidency
and ministers, who are given the authority of [requesting an] access
ban."
The judgeship had issued the ban at the request of the Ministry of
Tourism and Culture.
Legal action
The Media and Law Studies Association (MLSA) yesterday filed an appeal
against the ban issued by the İstanbul 10th Penal Judgeship of Peace.
It also alleged that the ban violated the same articles of the
Constitution, as well as article 22 about freedom of communication.
"The intervention in question ... is not only a block of access to news
but also the elimination of a source of news," it said.
The main opposition Republican People's Party (CHP) announced yesterday
that it would file a criminal complaint against the public officials
responsible for the bandwidth restrictions on social media platforms.
CHP deputy Gürsel Tekin said, "An explosion occurred at the center of
the largest city of the country. People were killed and injured.
Everyone is curious, but the public doesn't have the right to receive
news about that. Why? Because the BTK chair doesn't see it as
appropriate. But he shares his condolence message on Twitter." (BIA, 16
November 2022)
16
journalists imprisoned in Diyarbakır waiting for indictment for five
months
"The prosecutor of the investigation has changed. The police did not
send the digital transcripts. The prosecutor did not prepare an
indictment. Our friends spent five months in prison without even
knowing what they were accused of," says Dicle Fırat Journalists
Association (DFG) Co-Chair Dicle Müftüoğlu about the experiences of 16
journalists imprisoned in Diyarbakır.
Tomorrow (November 16) marks the fifth month of the arrest of 16
journalists. The experiences of the journalists, who are in prison for
153 days, are precise as Müftüoğlu described. Five months with no
indictment and no charges.
According to Müftüoğlu, what happened when the journalists were taken
into custody on June 8 and arrested on June 16 differs from the news
and statements broadcast by the media close to the government.
"At that time, the created perception the arrests were huge and
sensational," says Müftüoğlu.
He finds it strange that the government, which carried out such a big
operation against journalists, has not brought a single accusation
against them while five months have passed.
"When our lawyers meet with the prosecutor, the prosecutor does not
even say anything clear about when the indictment will be arranged."
"The indictment is deliberately kept on hold"
"Our friends were taken because of their journalistic activities, and
the operation was carried out to prevent their work. Otherwise, the
procedure for which so much preparation has been made, and despite the
statements criminalizing journalists, it is impossible not to prepare
an indictment in five months.
"Diyarbakır, compared to Istanbul, is a city with a lower judicial
workload. To make them wait is done deliberately. The prosecutor says
that the investigation is continuing and that they are waiting for the
transcript of the digital materials, which is why the indictment is not
yet ready.
"Moreover, the prosecutor who started the investigation was brought
from Bismil. After the arrests, the prosecutor was assigned to Izmir.
Then another prosecutor was assigned to the case.
"Imagine that the prosecutor says that five months have passed, and the
prosecutor still has not received the digital transcripts. In other
words, the digital transcripts have not yet been sent to the
prosecutor's office by the police.
"It is the police who do the search and seize digital documents.
Perhaps the police are deliberately extending the time by not touching
these devices. Our friends are being intentionally punished."
Protests in front of the courthouse
Müftüoğlu also said that tomorrow (November 16), they will hold an
action against their imprisoned colleagues in front of the Diyarbakır
Courthouse at 1 p.m.
"We will make a statement demanding the end of this torture of arrest
against our friends." "We will call for either our friends to be
released or the prosecutor to prepare the indictment," "We want this
process to be ended as soon as possible."
What happened?
On June 8, the police raided several homes and offices of news outlets
in the predominantly Kurdish populated province of Diyarbakır.
Twenty-two people, including 20 journalists, were detained.
After eight days in detention, a judgeship ruled for the arrest of 16
journalists on "terrorist propaganda" charges, citing their news
reports and social media posts as evidence.
During their interrogation, the questions they were asked included what
they meant by "Kurdish question" and whether they had received
instructions, an attorney of the journalists had told bianet.
The arrests triggered a backlash from journalists and international
organizations. (BIA, 15 November 2022)
Deux fiertés de la Turquie:
Zarakolu et Fincancı
Doğan Özgüden, Artı Gerçek, 31 octobre 2022
Le temps passe vite... Quatre mois se sont écoulés depuis qu'Erdoğan
ait
fait du chantage à la Suède et à la Finlande en exigeant l'extradition
vers la Turquie de 33 exilés politiques, dont le journaliste-éditeur
Ragıp Zarakolu, afin d'approuver leur demande d'adhésion à l'OTAN.
Pendant ce temps, des élections générales ont eu lieu en Suède et un
nouveau gouvernement de droite a été formé... Le nouveau premier
ministre suédois, Ulf Kristersson, a annoncé qu'il irait
personnellement voir Erdoğan dans les prochains jours pour lui demander
d'approuver l'adhésion de son pays à l'OTAN.
Le nouveau ministre suédois des affaires étrangères, Tobias Billström,
est allé encore plus loin en déclarant que le nouveau gouvernement de
centre-droit remplirait toutes les conditions de l'accord d'adhésion à
l'OTAN avec la Turquie. "Nous appuyons pleinement la politique qui
signifie que les organisations terroristes n'ont pas le droit d'opérer
sur le territoire suédois", a promis le ministre, ajoutant qu'il
partageait les préoccupations concernant le PKK/YPG.
Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a également annoncé
qu'il se rendrait à Ankara le 4 novembre pour négocier avec Erdoğan le
renforcement de la dépendance de la Turquie vis-à-vis de l'OTAN,
notamment la condition de "renvoi de 33 exilés politiques".
Alors que ces développements menacent son séjour en Suède, Ragıp
Zarakolu fait face à une autre attaque, cette fois en provenance de
Turquie... Notre ami, le professeur Baskın Oran l'a annoncé dans un
message qu'il nous a envoyé le 25 octobre :
"Je ne sais pas si vous en avez entendu parler, je l'ai appris
aujourd'hui : À la suite d'un procès intenté par un employé des
Éditions Belge qui a été licencié, les comptes bancaires et les comptes
de distribution de la maison d'édition ont été saisis.
"Si vous vous souvenez, le pouvoir judiciaire avait précédemment pris
une décision incroyable de confisquer la pension d'un retraité, ce qui
était inédit. La décision de la Cour pénale n° 3 d'Istanbul en date du
23 décembre 2019, qui est maintenant à l'ordre du jour dans cette
conjoncture, est la suivante: '...d'accepter partiellement la demande
de confiscation des biens, droits et créances de l'accusé Zarakolu en
Turquie afin de s'assurer que le fugitif se présente à l'audience, et
de confisquer les paiements de pension effectués à Zarakolu par
l'Institution de Sécurité Sociale...' Pourtant, Zarakolu n'était pas un
'fugitif', il est parti avec un passeport et son adresse en Suède était
connue.”
Le même jour, j'ai reçu le message suivant de Ragıp lui-même :
"Pour la première fois, je me suis senti seul. Pendant que l'humanité
se battait pour sa survie à l'époque du Covid-19, quelqu'un était
occupé à intenter un procès. Juste le jour de l'anniversaire de la mort
d'Ayşe Nur Zarakolu, alors que le tribunal a décidé de confisquer ma
pension dans l'affaire Özgür Gündem, quelqu'un était occupé à déposer
un procès pour confisquer les Éditions Belge...
"Je ne suis pas Jésus-Christ, mais j'ai pourtant mon Judas, il a mangé
à ma table... Selon les mots d'Hannah Arendt, ‘la banalité du mal’...
"Ayşe Nur Zarakolu a brisé la censure portant sur le génocide avec une
grande force morale... Une dimension du génocide consistait à
confisquer leurs biens. Je n'ai jamais pensé que je ferais cette
expérience."
Malheureusement, ce système, surtout lorsque vous êtes éloigné, vous
fait vivre de nombreuses choses douloureuses inimaginables. Dans le
deuxième volume du livre Le journaliste "apatride", j'ai décrit en
détail ce
qu'İnci et moi-même avons vécu après avoir dû nous exiler, la censure
et les restrictions imposées à notre revue Ant par l'État, et ce que
certains que nous considérions comme des amis ont fait en profitant de
notre absence.
En plus d'informer Baskın Oran et moi-même de cette nouvelle pratique
répressive, Ragıp avait également informé l'Association des Éditeurs
Turcs, l'Association des Journalistes de Turquie et PEN Turquie.
Avant de commencer à écrire l'article de cette semaine, j'ai attendu
jusqu'à la dernière minute qu'au dernier cri de Ragıp Zarakolu, mon
cher collègue et compagnon de lutte depuis 54 ans, depuis 1968, réponde
une voix depuis la Turquie, le pays où il est né et a grandi et où il a
consacré toute sa vie à la lutte pour un pays libre et démocratique.
Jusqu'au moment où j'écris ces lignes, il n'y a eu aucune nouvelle
d'une quelconque campagne de protestation ou de solidarité lancée par
ces organisations.
À la veille de la visite du Premier ministre Ulf Kristersson en
Turquie, une voix très importante s'est élevée depuis la Suède, où M.
Zarakolu vit en exil.
Auparavant, en mai, d'éminents écrivains, journalistes, artistes et
musiciens suédois avaient pris position dans une déclaration commune:
"La Suède ne peut en aucun cas remettre des éditeurs à un régime loin
de ses frontières et qui veut faire taire ses opposants. Nous
comprenons la manœuvre politique d'Erdoğan visant à exiger
l'extradition des personnes qui ont cherché refuge en Suède comme une
tentative d'exporter sa propre interprétation de la liberté
d'expression dans notre pays, la Suède.
"Ne tombons pas dans le piège d'Erdogan, qui utilise son droit de veto
contre l'adhésion de la Suède à l'OTAN ! En aucun cas, nous ne devons
faire de la liberté de pensée et d'expression une monnaie d'échange !
Défendez la liberté de pensée et d'expression ! Défendez la langue
kurde ! Ne livrez pas les éditeurs qui ont fui la répression en Turquie
!"
Cette semaine, l'ancien ministre Pierre Schori, l'écrivain et
journaliste kurde suédois Kurdo Baksi, l'écrivain et rédacteur en chef
du journal Dala-Demokraten Göran Greider et la rédactrice en chef de
Dagens Arbete Helle Klein ont publié une déclaration commune à
l'intention du Premier ministre Kristersson :
"Le Premier ministre Kristersson a le devoir de se demander pourquoi
tant de véritables politiciens démocratiques sont en prison, notamment
Selahattin Demirtaş, leader du HDP, troisième parti de Turquie, et
parti-frère du parti social-démocrate suédois.
"M. Kristersson devrait faire savoir clairement que le Parlement
suédois et le gouvernement suédois s'opposent aux projets annoncés par
M. Erdogan d'attaquer à nouveau les zones kurdes du nord de la Syrie,
ainsi qu'aux projets répétés d'agression militaire contre la Grèce.
"Les organes médiatiques pro-gouvernements turcs doivent immédiatement
cesser de suivre les journalistes turcs qui ont retrouvé leur liberté
en Suède.
"Le gouvernement Erdoğan doit immédiatement cesser sa campagne de
diffamation contre les Kurdes de Suède, lancée afin de marquer des
points lors des élections parlementaires et présidentielles de l'année
prochaine en Turquie. En aucun cas, la Suède ne doit aider à
organiser une chasse aux sorcières contre des Kurdes innocents et sans
culpabilité, comme cela s'est produit après le meurtre d'Olof Palme."
Le troisième paragraphe de cet appel met en évidence la menace qui pèse
sur Ragıp Zarakolu et le dernier paragraphe est particulièrement
important car il attire l'attention sur les lâches campagnes de
dénigrement du régime d'Ankara contre les citoyens d'origine kurde, les
organisations et les médias kurdes, non seulement en Suède, mais dans
tous les États membres de l'UE.
Oui, au moment même où cet appel était lancé, Şebnem Korur Fincancı, la
présidente de l'Association des Médecins Turcs, a été détenue en
Turquie pour avoir répondu aux questions de la chaîne de télévision
kurde Medya Haber en Belgique sur "l'utilisation présumée d'armes
chimiques par les forces armées turques dans des opérations militaires"
alors qu'elle se trouvait en Allemagne dans le cadre d'une conférence.
Le parquet d'Ankara a alors ouvert une enquête contre elle "pour ses
déclarations faites le 20 octobre 2022 au soi-disant organe de presse
de l'organisation terroriste armée PKK/YPG, pour avoir fait de la
propagande pour une organisation terroriste au regard de l'article 7/2
de la loi antiterroriste n° 3713 et pour avoir insulté la nation
turque, l'État de la République de Turquie, les institutions et les
organes de l'État au regard de l'article 301/2 du code pénal turc n°
5237", et l'a fait arrêter.
Le président du MHP, Devlet Bahçeli, a également demandé que Fincancı
soit déchue de sa citoyenneté, comme la junte militaire de Kenan Evren
l'avait fait contre nous dans les années 1980.
L'arrestation d'une éminente scientifique accusée de "faire de la
propagande pour une organisation terroriste" pour avoir répondu à des
questions posées par une chaîne de télévision sur un sujet relevant de
son domaine de connaissance est l'un des pires scandales de notre
histoire médiatique.
En tant que journaliste exerçant son métier depuis plus de 50 ans à la
tête d'une agence de presse à Bruxelles, la capitale de l'Union
européenne et de l'OTAN, je dois immédiatement souligner que des
milliers de journalistes de centaines de pays du monde entier, de
nationalités différentes, quelles que soient leurs tendances et leurs
opinions, jouissent de l'égalité des droits et de la liberté
d'expression dans ce pays. Lorsqu'il le faut, ils peuvent également
assister aux réunions de l'UE et de l'OTAN et poser des questions aux
responsables.
Medya Haber TV, qui a posé des questions à Fincancı et relaté ses
réponses dans ses informations, est l'une des organisations médiatiques
les plus respectées de Belgique, que nos collègues kurdes ont fait
vivre avec beaucoup de dévouement pendant près de trente ans.
Dans le deuxième volume de mes mémoires intitulé Le journaliste
"apatride", j'ai décrit la naissance de Med TV, le prédécesseur de
Medya Haber, comme suit :
"En 1994, la diaspora kurde a connu une évolution que je qualifierais
de ‘miracle’. Au cœur de Bruxelles, on préparait une chaîne de
télévision qui s'adresserait non seulement au monde kurde, mais aussi à
l'opinion publique turque.
"À ce stade, je me rendais de temps en temps au studio avec les
parlementaires kurdes en exil et je suivais de près l'évolution de la
situation. De jeunes kurdes, ayant été déracinés du pays et sans aucune
expérience des médias, travaillaient jour et nuit pour apprendre au
plus vite toutes les techniques de diffusion télévisuelle des Flamands,
dont ils ne parlaient même pas la langue.
"Le lancement de Med TV a coïncidé avec la création du Parlement Kurde
en Exil. Les parlementaires kurdes de Turquie ont fait un pas de plus
dans l'organisation à l'étranger et ont tenu le congrès fondateur de ce
parlement alternatif aux Pays-Bas le 12 avril 1994. Ce parlement
deviendrait plus tard le Congrès national du Kurdistan.
"Bruxelles devenait progressivement le centre politique de la diaspora
kurde. Je pense que c'était le bon choix. La Belgique était un État
pluri-communautaire créé artificiellement par les superpuissances au
XIXe siècle, et qui évoluait rapidement vers le fédéralisme, voire le
confédéralisme. La voix du peuple kurde, deuxième entité la plus forte
de la mosaïque des peuples de Turquie, que l'Europe embrasse malgré
toutes ses contradictions politiques et sociales, pourrait mieux
s'élever dans ce pays européen à trois peuples.
"J'ai participé à de nombreux programmes de Med TV et pris part à des
programmes de débat avec Abdullah Öcalan et des politiciens et
intellectuels kurdes en Turquie. Notre dernier dialogue avec Öcalan a
eu lieu le 28 août 1998.
"Autant que je m'en souvienne, outre moi-même, des représentants des
médias kurdes, des reporters de NTV, ATV, Milliyet, İhlas News Agency
et de nombreux reporters de médias étrangers ont également assisté au
programme.
"C'était la dernière allocution face à un large public d'Öcalan, qui a
initié la résistance armée du peuple kurde contre l'oppression
national-fasciste en Turquie et a fondé la guérilla, avant d'être
victime d'une conspiration internationale. Soulignant que le conflit
armé ne pouvait pas apporter de solution durable pour les deux parties,
il a annoncé qu'ils étaient prêts à négocier pour toute solution
pacifique et a souligné que si aucune solution ne pouvait être trouvée
au cours de ces dernières années du 20e siècle, des problèmes encore
plus importants seraient à prévoir au 21e siècle.
"J'étais extrêmement pensif lorsque j'ai quitté le programme. Les
opérations armées du PKK avaient été suspendues depuis longtemps pour
soutenir l'initiative de paix d'Öcalan. Mais la paix n'a jamais fait
partie du vocabulaire du gouvernement fasciste d'Ankara.
"En fait, alors que les propositions de paix d'Öcalan occupaient
l'agenda turc lors de la Journée mondiale de la paix du 1er septembre,
il a été annoncé que le Conseil de Sécurité Nationale avait décidé de
faire pression sur la Syrie au sujet du PKK. Cela a été suivi, le 15
septembre 1998, par le discours menaçant du commandant des forces
terrestres turques, le général Attila Ateş, à la frontière syrienne,
puis, le 1er octobre, par les menaces du président Demirel dans son
discours inaugural au Parlement, et le 9 octobre, Öcalan a été
contraint par le gouvernement Assad de quitter la Syrie, où il se
trouvait depuis des années.
"Fait particulièrement honteux pour les dirigeants de ces pays, Öcalan
fut été expulsé de tous les pays dans lesquels il avait trouvé refuge,
y compris la Russie, l'Italie et la Grèce, sous plusieurs prétextes peu
convaincants au cours des quatre mois ayant précédé son arrestation au
Kenya le 15 février 1999, avec l'aide des services secrets américains
et israéliens, et son transfert en Turquie.
"Un ami journaliste grec, qui s'était réfugié en Belgique pendant le
pouvoir de la Junte des Colonels en Grèce et qui est devenu le
correspondant à Bruxelles de l'Agence de presse d'Athènes après la
transition vers la démocratie, m'a téléphoné en larmes le soir de
l'expulsion d'Öcalan de Grèce et m'a dit : ‘Doğan, ce qui s'est passé à
Athènes aujourd'hui est tout simplement honteux... Je te téléphone pour
présenter mes excuses au nom de mon peuple".
Oui, c'est ainsi que les espoirs de paix et de démocratie ont été
gâchés à l'occasion du 75e anniversaire de la fondation de la
République turque.
En 2015, qui coïncidait avec les 92 ans de cette même république,
Erdoğan allait à nouveau dilapider les espoirs de paix et de démocratie
en renversant d'un coup de pied la table de paix soutenue également par
Öcalan.
A l'approche du centenaire de la république, le même Erdoğan continue
de gâcher les espoirs de paix et de démocratie en maintenant Selahattin
Demirtaş, Figen Yüksekdağ, Osman Kavala, Şebnem Korur Fincancı et des
milliers d'autres vrais patriotes en prison et en menaçant Ragıp
Zarakolu et d’autres exilés politiques.
Et l’opposition ?
Je partage le cri de Selahattin Demirtaş, qui s'exprime depuis la
prison :
"La part de l'opposition, qui croit au caractère sacré de l'armée et du
militarisme, est tout aussi responsable que le gouvernement qui a rendu
Şebnem Fincancı vulnérable aux opérations de lynchage politique et
judiciaire."
Extract concerning
Ant and Info-Türk in a book by an academic
researcher
Vera Eccarius-Kelly is an academic researcher from Siena College in
New-York. She contributes to research on human rights & diaspora.
Her 245-page book entitled "The Militant Kurds: A Dual Strategy for
Freedom" was published in December 2010 by ABC-CLIO Publishing House.
This extensive examination of the Kurdish conflict in Turkey, Iraq,
Germany, and the EU focuses on the history and development of the
Kurdish Workers Party (PKK) and its impact on transnational security,
human rights and democratization.
In the book, the commitment of the review Ant in Turkey and Info-Türk
in exile to the democratization of the political, social and cultural
life in Turkey explained as follows:
"Following the military intervention in 1971 and immediately after the
coup in 1980, the state eliminated political, religious, and ethnic
opponents for their interpretations of nationhood. Many of the most
outspoken and radicalized adversaries of the Turkish state, among them
writers, editors, political activists, and students, left the country
to escape prison sentences and torture dungeons. Finding it impossible
to return to Turkey over the past couple of decades, some dissidents
continued to express their disdain for Turkey's inability to overcome
the military's influence on public life from abroad.
"Doğan Özgüden, for instance, the chief editor of the Brussels based
non-profıt organization Info-Türk, harshly criticized Turkey's
constitution as a lasting reminder of the military's destructive and
authoritarian role in Turkish society. He suggested that "The
constitution enforced in Turkey is a militarist constitution, which was
imposed after the coup in 1980. It is therefore clearly based on a
Kemalist ultra-nationalist ideology. Furthermore, it denies the people
many fundamental rights whether they are from ethnic or religious
minorities."
"Özgüden's involvement with the Workers Party of Turkey (WPT) and his
work as publisher of the Istanbul-based socialist review Ant, along
with running the Ant Publishing House throughout the 1960s, made him a
target of the nationalist segment of society-including the military.
Ant Publishing House released more than 50 critical books, and the
socialist review's lengthy articles expressed constant and biting
criticism of the authorities. Özgüden and his fellow contributors, most
notably Ant's co-founder and co-editor Inci Tuğsavul-Özgüden,
criticized the difficult economic and social conditions for urban
workers, peasants, the Kurdish minority, and the children of
politically silenced and socially repressed classes. In response to the
relentless challenges by the writers, the Turkish establishment
repeatedly sued the two editors to intimidate and silence them. When an
Ant editorial announced that it was time for a shift in the Marxist
movement, namely from analytical thinking to a new emphasis on
practical intervention in the political environment, state authorities
began to persecute staff members in earnest.
"Özgüden's connection to the WPT created an additional layer of
suspicion about his level of radicalism, especially after the party
criticized the discrimination and persecution of minorities in Turkey.
With its powerful links to a very active trade-union movement, the
party had a wide range of supporters and became the first party to
integrate demands for the improvements of the miserable condition of
Kurdish people into a larger platform. Politically aware Kurds found
the WPT appealing. What attracted them to most left-wing parties was
the hope that organized and engaged groups could broaden the political
consciousness in the country-a common ideal among nationalist Kurds and
leftist Turks.
"Following the 1971 military takeover, however, Özgüden and Tuğsavul¬
Özgüden left for Europe to avoid arrest and long prison sentences. The
military junta accused both editors of having committed "crimes of
opinion" and "incitement of peasants." This forced them into permanent
exile for fear of physical harm, torture, or even death. In 1982 the
Özgüdens were stripped of their Turkish citizenship along with some 200
other opponents of the military regime who resided abroad. As late as
2003 the Turkish government accused Doğan Özgüden of "insulting the
Turkish army." He has been tried in absentia followed by warrants for
his arrest that have been issued to all Turkish border crossings.
According to Özgüden, "a strong sense of cooperation and solidarity has
existed between the exiled Turkish and Kurdish left since the 1971 and
1980 military coups. We are always determined to defend the fundamental
rights of the Kurdish people and of all other minorities."
"In their role as co-editors of Info-Türk, Özgüden and his wife have
demonstrated a decades-long commitment to the democratization of the
political, social, and cultural life for all members of Turkish
society. In 2006, the Özgüdens along with three other journalists
received the Ayse Zarakolu Price for Freedom of Thought awarded by the
lstanbul Section of the Human Rights Association of Turkey (IHD) for
their courageous commitment to freedom of the press and their work
related to Info-Türk in Belgium. But for those who adhere to the
exclusive ideals espoused by the Turkish ultra-nationalists, an
organization such as Info-Türk continues to be a threat to the nation's
stability, its territorial integrity, and its reputation as a powerful
secular state. "Sadly," Özgüden stated, "some members of the Turkish
left have decided to join the side of the ultra-nationalists and
militarist forces.”
Kurdish
journalists left without computers after police raid
A week ago, police conducted raids in nine cities as part of an
investigation into two Kurdish media outlets, the Mezopotamya Agency
(MA) and the JINNEWS.
Eleven journalists were arrested for "being a member of a terrorist
organization" in what was the second mass detention of journalists in
four months. Sixteen journalists who were arrested in Diyarbakır in
June are still behind bars.
The office jointly used by the two agencies in Ankara, the capital,
suffered the heaviest damage. During the raid there, police seized all
computers, even though they didn't take cameras and other digital
devices.
Currently, there are only two computers in the office. One was brought
by Özgür Paksoy, an editor who came from Diyarbakır after the raid, and
another was temporarily given by a reader in an act of solidarity.
"This is extortion"
Given that 10 journalists currently work at the office, with seven from
MA and three from JINNEWS, they now have to take turns to use the two
computers, said Paksoy.
"In this economic [situation], we try to find computers from friends
and acquaintances," he said. "Among our colleagues, there are ones who
try to report news using their phones. But not everyone can be
practical on the phone.
"Moreover, we need computers to upload photos or videos. Editing photos
and videos is a different matter.
"There is no crime, but both our colleagues were arrested, and our
computers are gone. Not only the computers of the office, but they also
confiscated our personal computers. They dropped the camera of a friend
of ours during the house raid. Its lens was broken. This is punishment.
"We had experienced a similar process after our report on the two
people who were thrown from a helicopter in Van. they had confiscated
computers during the raid. It took a year to put things together in
Van. And now this... It's a financial burden. Let me be clear, it's
called extortion.
"We report the news. Today alone, we sent 12-13 reports from Ankara. We
lay claim to the honor of the profession. We expect solidarity from our
colleagues." (BIA, 1 November 2022)
Kurdish
Question / Question kurde
L'agression
militaire d’Erdogan motivée des mensonges
contre l’autonomie kurde
L’armée turque a entamé le 19 novembre des frappes aériennes sur le
nord de la Syrie, qui se poursuivaient jeudi pour le cinquième jour
consécutif. Le motif avancé par Ankara pour cette opération baptisée
Griffe Épée est de punir les combattants kurdes pour leur rôle présumé
dans l’attentat qui a fait six morts et 81 blessés à Istanbul le 13
novembre, mais les dirigeants kurdes affirment n’avoir rien à voir avec
cet attentat et accusent la Turquie d’un coup monté.
Les Kurdes affirment que la jeune femme qui a été arrêtée, Ahlam
al-Bachir, n’est pas membre du PKK, mais au contraire issue d’une
famille arabe d’Alep sympathisante de l’État islamique. “Trois de ses
frères sont morts en combattant pour l’État islamique”, a dit Mazloum
Abdi, commandant des FDS soutenues par les États-Unis, dans une
interview à Al-Monitor. “Un est mort à Raqqa, un autre à Manbij et le
troisième en Irak. Un autre de ses frères est un commandant de
l’opposition syrienne soutenue par la Turquie à Afrin. Elle a été
mariée à trois combattants différents de l’État islamique. Nous n’avons
absolument rien à voir avec cet attentat”.
En s’attaquant aux groupes kurdes proches du PKK opérant au nord de la
Syrie et de l’Irak, la Turquie tente à la fois de mettre fin à tout
projet d’autonomie kurde à ses frontières et à relocaliser les milliers
de réfugiés syriens qu’elle accueille. Les Kurdes s’inquiètent du
rapprochement qui s’opère progressivement entre Ankara et Damas, car
les deux capitales ont un intérêt commun à mettre fin à cette
expérience autonome, laïque et de gauche. Mercredi, selon l’AFP,
Erdogan a jugé “possible” une entrevue avec Bachar al-Assad, estimant
qu’il “n’y a pas de place pour le ressentiment en politique”.
Les tirs d’artillerie et les frappes aériennes visent des positions du
Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et des Unités de Protection
du peuple (YPG), qu’Ankara lie étroitement, mais les témoignages et
photos montrent aussi qu’ont été touchées des réserves de fuel, une
raffinerie de gaz, deux bases distinctes russe et américaine partagées
avec les Forces démocratiques syriennes (FDS) et les forces kurdes
assurant la sécurité du camp d’al-Hol, où sont entassés 53 000
sympathisants de l’État islamique (EI).
Même le Centre de commandement de l’armée américaine (Centcom), qui
considère les FDS comme un élément central de la lutte contre les
cellules clandestines de Daech, a mis en cause les frappes turques.
Dans un communiqué diffusé le 22 novembre, l’armée américaine a affirmé
que “ces frappes mettent en danger la sécurité des civils, fracturent
la stabilité chèrement acquise de la région et perturbent notre but
commun de défaire l’État islamique”. On ne dispose d’aucun bilan fiable
sur le nombre de victimes, civiles et militaires.
Chose inhabituelle, Washington et Moscou ont tous les deux appelé la
Turquie à “la désescalade” et à “la retenue” tout en affirmant
comprendre les exigences de sécurité d’Ankara.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a été plus direct. “Ces
puissances qui nous ont garanti qu’il n’y aurait aucune menace de ces
régions sous leur contrôle n’ont pas su tenir parole”, a-t-il dit. “Par
conséquent, nous avons le droit de gérer nous-mêmes nos affaires” en
Syrie.
L’enquête sur l’attentat d’Istanbul a été bouclée dans un temps record.
Dès le lendemain, le ministre de l’Intérieur Souleyman Soylu a désigné
le PKK comme “le responsable” de l’attentat et affirmé qu’il avait été
fomenté de Kobane, la ville frontalière dont l’armée turque rêve de
s’emparer depuis des mois pour consolider sa zone de protection à
l’intérieur du territoire syrien. (Christophe Lamfalussy, La Libre
Belgique, 25 nov 2022)
Huit combattants kurdes tués dans des frappes
turques contre le camp d'Al-Hol
Huit combattants kurdes ont été tués dans des frappes turques qui ont
visé mercredi soir le camp d'Al-Hol, abritant des familles de
jihadistes dans le nord-est de la Syrie, ont indiqué jeudi les forces
kurdes.
Les bombardements turcs "ont fait huit morts parmi nos combattants
chargés de protéger le camp", ont déclaré dans un communiqué les Forces
démocratiques syriennes (FDS), une coalition dominée par les Kurdes et
soutenue par les Etats-Unis.
Sous administration kurde, le camp d'Al-Hol, délabré et surpeuplé,
abrite plus de 50.000 proches de jihadistes du groupe Etat islamique
(EI) depuis la défaite du groupe, ainsi que des déplacés syriens et des
réfugiés irakiens.
Parmi les habitants du camp figurent plus de 10.000 étrangers
originaires d'une soixantaine de pays, dont des Français et d'autres
Européens.
Mercredi, les FDS ont prévenu que "certaines familles de l'EI
pourraient fuir le camp" en profitant du chaos.
La Turquie mène depuis dimanche une opération baptisée "Griffe-Epée"
contre les forces kurdes en Syrie et le Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK) en Irak, accusés par Ankara du récent attentat qui
avait fait six morts le 13 novembre à Istanbul.
Les forces kurdes ont nié toute implication.
Jeudi, des tirs d'artillerie turcs ont visé plusieurs positions kurdes
dans les provinces de Hassaké (nord-est) et d'Alep (nord), ciblant
aussi une position des forces du régime syrien à l'est de la ville de
Kobané, sans faire de victime, selon l'Observatoire syrien des droits
de l'homme (OSDH).
Depuis dimanche, 35 combattants kurdes, 23 soldats syriens, ainsi qu'un
journaliste travaillant pour une agence de presse kurde ont été tués
dans les raids aériens turcs, toujours selon l'OSDH.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé lundi de lancer une
offensive terrestre dans le nord de la Syrie, suscitant l'inquiétude de
plusieurs pays qui ont déployé des forces dans cette région. Le Kremlin
a exhorté mardi la Turquie de ne pas "déstabiliser la situation" dans
le nord de la Syrie. (AFP, 24 nov 2022)
Les Kurdes, peuple sans etat bombardé par l’iran et la
Turquie
Des frappes aériennes menées par la Turquie visent actuellement des
combattants kurdes dans leurs fiefs du nord de l’Irak et de la Syrie,
après un attentat le 13 novembre à Istanbul, attribué par Ankara à des
groupes kurdes. Près de 500 cibles ont été visées par l’aviation et
l’artillerie turques dans ces régions depuis dimanche, a affirmé
mercredi le ministre turc de la Défense Hulusi Akar. Mardi soir, des
bombardements de l’artillerie turque se concentraient notamment sur la
ville emblématique de Kobané, bastion des Unités de protection du
peuple (YPG) repris en 2015 aux jihadistes du groupe Etat islamique
avec le soutien occidental, selon l’Observatoire syrien des droits de
l’Homme. Peuple sans Etat, les Kurdes, une minorité dont le nombre est
estimé entre 25 et 35 millions de personnes, sont principalement
présents en Turquie, en Irak, en Syrie et en Iran.
La Turquie est «déterminée plus que jamais» à protéger sa frontière
avec la Syrie des combattants kurdes, a déclaré mercredi le président
Recep Tayyip Erdogan. «Notre opération avec nos avions, nos canons et
nos drones, n’est qu’un début. Notre détermination à protéger toutes
nos frontières sud (…) par une zone de sécurité est plus forte
aujourd’hui que jamais», a lancé le président turc lors d’un discours à
l’Assemblée. «Nous allons poursuivre nos opérations aériennes sans
interruption et nous entrerons sur le terrain des terroristes au moment
qui nous semblera opportun».
La Turquie a lancé dimanche l’opération Griffe Epée, une série de raids
aériens suivis depuis par des tirs d’artillerie soutenus contre des
positions du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et des YPG. Le
président turc Recep Tayyip Erdogan menace également de lancer une
opération terrestre dans le nord de la Syrie. En Irak, l’Iran bombarde
l’opposition kurde iranienne installée dans le nord du pays, en
l’accusant d’encourager les manifestations qui secouent la République
islamique depuis la mort mi-septembre de la jeune Kurde iranienne Mahsa
Amini.
Lutte antijihadiste
En Syrie, la milice YPG a été dès 2014 l’une des principales forces
combattant le groupe jihadiste Etat islamique (EI) avec l’appui aérien
de la coalition internationale menée par les Etats-Unis. Début 2015,
les forces kurdes soutenues par la coalition chassent l’EI de Kobané,
proche de la frontière turque. Les Forces démocratiques syriennes
(FDS), composées de 25 000 Kurdes et 5000 Arabes, sont créées en
octobre. Dominées par les YPG, elles reçoivent une aide conséquente de
Washington.
Les FDS vont chasser l’EI de son fief de Raqa, puis s’emparer en mars
2019 de son ultime bastion syrien, Baghouz. En Irak, les combattants
kurdes peshmergas ont également pris part à la lutte contre les
jihadistes.
Divisés entre quatre pays
Peuple d’origine indo-européenne, les Kurdes descendent des Mèdes de
l’ancienne Perse, qui fondèrent un empire au VIIe siècle avant J.-C. En
majorité musulmans sunnites, avec des minorités non musulmanes et des
formations politiques souvent laïques, les Kurdes sont établis sur près
d’un demi-million de kilomètres carrés. Leur nombre total varie selon
les sources de 25 à 35 millions de personnes. Le plus grand nombre vit
en Turquie (environ 20% de la population). En Irak, les Kurdes
représentent 15 à 20% de la population, en Syrie 15% et en Iran environ
10%.
Installés dans des zones à l’intérieur des terres, ils ont su préserver
leurs dialectes, leurs traditions et un mode d’organisation largement
clanique. D’importantes communautés kurdes vivent aussi en Azerbaïdjan,
en Arménie ou au Liban ainsi qu’en Europe, notamment en Allemagne.
L’effondrement de l’Empire ottoman à l’issue de la Première Guerre
mondiale avait ouvert la voie à la création d’un Etat kurde, prévue par
le traité de Sèvres en 1920, situé dans l’est de l’Anatolie et dans la
province de Mossoul. Mais après la victoire de Mustafa Kemal en
Turquie, les Alliés sont revenus sur leur décision et, en 1923, le
traité de Lausanne a consacré la domination de la Turquie, de l’Iran,
de la Grande-Bretagne (pour l’Irak) et de la France (pour la Syrie) sur
les populations kurdes.
Conflits avec les pouvoirs centraux
Revendiquant la création d’un Kurdistan unifié, les Kurdes sont perçus
comme une menace pour l’intégrité territoriale des pays où ils sont
installés. En Syrie, les Kurdes, qui ont souffert de décennies de
marginalisation et d’oppression du régime, adoptent au début du conflit
en 2011 une position de «neutralité» envers le pouvoir et la rébellion.
En 2016, ils proclament la création d’une vaste «région fédérale» dans
le Nord, composée de trois cantons, s’attirant l’inimitié des forces de
l’opposition et l’hostilité de la Turquie voisine.
En Turquie, le conflit entre le gouvernement et le PKK a repris à l’été
2015, faisant voler en éclats les espoirs d’une résolution de cette
crise qui a fait plus de 40 000 morts depuis 1984. Ankara a déjà mené
trois offensives d’envergure en Syrie: en 2016 et début 2018 pour
repousser de sa frontière les jihadistes de l’EI et les combattants des
YPG, puis en 2019 contre les forces kurdes dans le Nord-Est.
En Irak, les Kurdes persécutés sous Saddam Hussein se soulèvent en 1991
après la défaite de Bagdad au Koweït et instaurent une autonomie de
fait. Le Kurdistan irakien se constitue en région autonome selon les
termes de la Constitution de 2005, qui instaure une République
fédérale. En 2017, les Kurdes votent pour la sécession, contre l’avis
de Bagdad et de la communauté internationale. En représailles, le
pouvoir central envoie ses blindés reprendre les zones disputées.
En Iran, un soulèvement kurde durement réprimé a suivi la révolution
islamique de 1979. Le pays affronte depuis des activistes kurdes, qui
utilisent des bases situées dans le Kurdistan irakien pour perpétrer
des attaques dans le pays. (AFP, 23 novembre 2022)
Demirtaş on İstanbul explosion: I am only asking
Selahattin Demirtaş, ex Co-Chair of People's Democratic Party (HDP) has
written a short article on the explosion on Sunday on İstiklal Avenue
in İstanbul killing six people.
"Bloody Massacre on İstiklal Avenue: I am only asking" is the title of
Demirtaş's article and in it he says, "Maybe we will never learn the
perpetrators of this terror attack, those behind them or their real
motives. Just like thousands of other massacres similar to this one
around the world, this terror attack will also be forgotten in the dark
of "the deep politics" which we the mortals cannot work out."
Demirtaş says in his article, "My experience in law and in politics has
taught me this: Focus on the facts which are hidden from you, not on
those that are shown to you! We cannot take up this bloody massacre
independent from the elections of historical significance to take place
in 2023, the regional and global power struggles or the conflicts
between multiple groups in power in Türkiye. We can analyze each one of
these in many aspects.
"When I saw the event on the television, I recalled the near past.
Without putting blame on anyone, without bringing anyone under
suspicion, I just want to ask. Maybe the authorities will give
satisfactory answers to these questions and we will feel comfortable."
52 kilograms of explosives
Date: March 21, 2022
Place: Yüksekova, Hakkari [in far Southeast Türkiye]
52 kilograms of explosives are caught in the search in the vehicle of a
police officer in Yüksekova, Hakkari.
NTV program dated March 21, 2022
Demirtaş describes how Minister Soylu spoke about the above event in a
TV program that evening.
"In the evening on the same day, the Minister of Interior Affairs,
Süleyman Soylu talks about this serious event in a disregardful manner,
considering it unimportant. He says, in the TV program he participates,
for the police officer caught with 52 kilograms of explosives, "A very
troubled guy. He has also stolen cables." And he drops the subject.
"I think who had this police officer caught was another power group
within the state. Maybe he had to be 'caught' when they engaged in."
Questions
Demirtaş then asks the following questions:
* From whom has this police officer taken the 52 kilograms of
explosives? Why is it still left in the dark?
* Who were the ones to receive the 52 kilograms of explosives in
İstanbul? Why is this still left in the dark?
* Why was it that the officer was not tracked and then caught in
İstanbul together with the receivers.
* Why did Soylu disclose the operational information on the evening of
the same day? Didn't they ever think about the possibility that the
receivers may flee? Or did they want them to flee.
* Are there other explosives which were not caught and which were
brought to İstanbul in a similar way, other than that 52 kilograms?
* Whose bomb is the one that exploded in İstiklal?
* Süleyman Soylu was in Idlib in northern Syria when the explosion took
place. How was he able to state the source of the bomb as Kobani and
Afrin (both in northern Syria) as soon as he came to İstanbul? Do they
want to pave the way for a cross-border operation to Syria before the
elections?
* Who is the person caught and declared as the bomber, said to have
taken intelligence training, crying out with her appearance saying "I
am here, catch me" in every detail and stupefied fully when caught and
taken photos of after making wear a t-shirt on which is written "New
York?"
* For whom has she carried out this massacre?
* Is it possible to do this without any support from within the state?
* Does President Erdoğan feel the need to look into the method, the
timing and the details of this terror attack in order not to say "we
were fooled" again in the future? Or does he find the announcements
made sufficient?
Demirtaş says in his article that only an independent judiciary and
impartial investigation could lay open the answers to these questions.
(BIA, 16 November 2022)
Salih Muslim: Taksim attack is an anti-Kurdish move
A bomb explosion shook Istanbul on Monday. A bomb in busy Istiklal
Caddesi killed six people and injured dozens. The alleged culprits were
quickly at hand and the Turkish regime blamed the PKK and the northern
Syrian YPG. However, the regime's claims quickly collapsed, as all
organizations of the Kurdish freedom movement sharply rejected any
involvement in the action and condemned the attack. It is becoming
clear that the AKP/MHP regime is attempting to use the attack to
prepare for another northern Syrian invasion.
"An Ottoman Intrigue"
Speaking to ANF, the co-chair of the PYD, Salih Muslim, said that the
attack is a conspiracy by Turkey's Special Warfare Department. "This
was a terrorist attack, which we condemn like everyone else. This is an
Ottoman intrigue that benefits no one. As the Rojava Defense Forces,
the Syrian Democratic Forces (SDF), the Autonomous Administration and
the PYD, we have condemned this attack from day one.”
"Prepared scenario to create an opportunity to attack"
Salih Muslim underlined the need to take action against the threat of
an increase in attacks on Rojava, saying: “The attacks on Rojava have
not stopped. It is possible that they will be further strengthened.
Therefore, all our defense forces and democratic forces must be
prepared. We must take precautions.”
"It's about revenge for Kobanê"
Salih Muslim pointed out that the Turkish state was resorting to such a
conspiracy because it had not yet been able to carry out its plans for
an attack on Rojava. Kobanê in particular is being targeted as Turkey
wants to take revenge for the defeat of ISIS there. “Revenge for Kobanê
shapes their consciousness. Because the Islamic State was defeated
there. That's why Kobanê and Manbij are particularly targeted. The
Turkish state has prepared appropriate scenarios and will attack as
soon as it finds the opportunity.”
"The alleged perpetrator has links to the FSA"
Salih Muslim said there are photos of the person arrested by Turkish
police in connection with the Taksim attack that suggest links to
groups like the Turkish-controlled Free Syrian Army. "Nobody in our
region knows the person who was responsible for the attack committed an
attack. However, her social media accounts indicate that she has ties
to groups such as the FSA. There are photos of her in front of Sultan
Murad Brigade flags. She is not Kurdish and has no ties to the Rojava
Autonomous Administration.”
"Be alert"
Salih Muslim called on everyone to be vigilant and sensitive to such
attacks. He appealed: "Such a provocation is aimed at the Kurdish
people. Everyone, especially the democratic forces, should be careful
and sensitive, because they know how such conspiracies have been
organized by the Special Warfare Department since the 1970s. I think
the public in Turkey is also aware of this. We are in a very sensitive
phase. This conspiracy is primarily aimed at domestic politics. This is
how the regime tries to prolong his life. We must be vigilant and take
the necessary precautions.” (ANF, 16 November 2022)
New indictment against Aysel Tuğluk
after release
A court has accepted a new indictment against Aysel Tuğluk, a former MP
and a senior Kurdish politician, for "being a member of a terrorist
organization."
The indictment concerns a 2014 incident where Tuğluk had allegedly
"aided" a Kurdish militant who was wounded during clashes with ISIS in
Syria, Mezopotamya Agency (MA) reported.
Turgut T., the militant in question, testified to the Adana Chief
Public Prosecutor's Office in January 2021.
According to his statement, his leg was injured during clashes with
ISIS. Members of the People's Defense Units (YPG), a Kurdish armed
group in Syria handed him over to the Turkish Armed Forces soldiers at
the border, and he was treated at the Suruç State Hospital, he said.
Turgut T. claimed that Aysel Tuğluk and Faysal Sarıyıldız, who were MPs
of the Peoples' Democratic Party (HDP) at that time, visited him during
his treatment.
The prosecutor seeks a prison sentence of 7 years and 6 months to 15
years for Tuğluk for "being a member of a terrorist organization."
Among several senior HDP politicians who were put in prison in late
2016, Tuğluk was diagnosed with dementia in March 2021.
After a series of applications by her lawyers and several medical
reports that her condition was not suitable to stay in prison, the
Forensic Medicine Institute (ATK) concluded in October that she could
not stay in prison. Tuğluk was released on October 27. (BIA, 15
November 2022)
Attentat d'Istanbul: Le PKK dément
toute implication
La Turquie a enterré lundi
les six victimes de l'attentat survenu dimanche dans la grande rue
commerçante d'Istiklal à Istanbul, attribué par les autorités aux
mouvements kurdes du PKK/YPG, qui démentent toute implication.
Plus de 24 heures plus tard, l'opération n'a pas été revendiquée.
La ville d'Adana (sud) a accompagné les funérailles de la petite Ecrin,
9 ans, tuée avec son père alors qu'ils attendaient ensemble la mère,
entrée dans une des nombreuses boutiques de la rue.
Les quatre autres victimes ont été enterrées à Istanbul. Le maire de la
ville Ekrem Imamoglu a porté le cercueil d'une jeune femme tuée, avant
d'aider, pelle en main, à le recouvrir de terre.
Les six passants ont succombé à une explosion de TNT survenue dans
l'artère bondée en ce dimanche ensoleillé. Plus de 80 autres ont été
blessés, dont une vingtaine restaient hospitalisés lundi.
Les autorités ont rapidement accusé les combattants du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK) et leurs alliés en Syrie, annonçant 47
arrestations dont celle de la poseuse de bombe, une jeune Syrienne de
23 ans qui aurait agi à leur demande.
"D'après nos conclusions, l'organisation terroriste PKK est
responsable" de l'attentat, avait affirmé dans la nuit de dimanche à
lundi le ministre de l'Intérieur Süleyman Soylu.
Mais le PKK, qui affronte Ankara depuis près de quarante ans, a assuré
n'avoir "aucun lien avec cet événement": "Nous ne visons pas les civils
et rejetons les opérations qui le font", a affirmé l'organisation via
une agence de presse amie, Firat.
- "Ordre donné depuis Kobané" -
La principale suspecte, nommée Alham Albashir selon la police, serait
entrée clandestinement en Turquie en passant par Afrine, dans le
nord-est syrien, contrôlée par l'armée turque et des supplétifs locaux.
Des images diffusées par la police turque montraient la jeune femme en
sweatshirt violet, visage tuméfié, après son arrestation dans la
banlieue d'Istanbul avec d'autres suspects.
Selon M. Soylu, "l'ordre de l'attentat a été donné de Kobané", ville du
nord-est de la Syrie contrôlée par des mouvements kurdes alliés au PKK
comme les YPG, les Unités de protection du peuple.
Pour Ankara, les YPG et le PKK sont des mouvements "terroristes".
Mais par un communiqué, les YPG ont également "démenti catégoriquement
tout lien avec Ahlam Albashir".
Kobané est restée célèbre pour la bataille qui, en 2015, a permis aux
forces kurdes soutenues par la coalition occidentale de repousser le
groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Dès dimanche soir, le président Recep Tayyip Erdogan et son
vice-président Fuat Oktay avaient désigné "une femme" comme la
responsable de l'attentat.
Selon le ministre turc de la Justice, Bekir Bozdag, celle-ci "s'est
assise sur un banc pendant 40 à 45 minutes et, une ou deux minutes
après, il y a eu une explosion".
Les médias turcs ont partagé l'image tirée d'une caméra de surveillance
de l'avenue d'Istiklal, montrant une jeune femme en pantalon de
treillis, coiffée d'un ample foulard noir, qui s'enfuit en courant dans
la foule.
M. Soylu a donné un tour diplomatique à la crise lundi en affirmant que
la Turquie "rejetait" les condoléances des Etats-Unis qui "soutiennent
les terroristes" de Kobané.
Lundi, l'avenue d'Istiklal, principale artère piétonne d'Istanbul qui
avait été fermée après l'explosion, était totalement rouverte au public.
Mais tous les bancs de l'avenue -- entièrement pavoisée lundi du
drapeau rouge de la Turquie -- avaient été retirés, a constaté l'AFP.
- PKK et Otan -
Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara et ses
alliés occidentaux, dont les Etats-Unis et l'Union européenne, s'est
rendu coupable par le passé de nombreux attentats sanglants sur le sol
turc.
Malgré les démentis, un haut responsable turc a indiqué à l'AFP
que
des éléments orientent vers "des unités au sein d'une organisation de
jeunesse affiliée au PKK".
En décembre 2016, un groupe radical proche du PKK, les Faucons de la
liberté du Kurdistan (TAK), avait revendiqué un double attentat près du
stade de foot de Besiktas, à Istanbul, qui avait fait 47 morts dont 39
policiers et 160 blessés.
Le PKK est par ailleurs au coeur d'un bras de fer entre la Suède et la
Turquie qui bloque depuis mai l'entrée de Stockholm, accusé de
mansuétude envers le PKK, dans l'Otan.
Ankara réclame l'extradition de plusieurs de ses membres.
L'armée turque mène régulièrement des opérations transfrontalières,
dans les zones montagneuses du nord de l'Irak notamment, pour
poursuivre les combattants kurdes.
Le mois dernier, des accusations relayées par l'opposition et des
médias pro-kurdes, démenties par les autorités, ont évoqué l'emploi
d'armes chimiques contre les combattants du PKK. Ceux-ci ont publié une
liste de 17 noms, accompagnés de photos de personnes présentées comme
des "martyrs" tués par des gaz toxiques. (AFP, 14 nov 2022)
Imprisoned Kurdish leader denounces legal cases
targeting HDP as "lawless"
Imprisoned former leader of the pro-Kurdish People's Democratic Party
(HDP) said in his defense statement at court on Friday that the party
has been subjected to the political administration's systematic attacks
in recent years, some through the judiciary, +Gercek's Seda Taskin
reported.
Selahattin Demirtas said in the 18th hearing session of the Kobani
trial:
"This trial has always been a politically motivated one. We are faced
with a lawless process that is carried out in accordance with the
political objectives of the administration, and it cannot be described
as a trial. And neither can the prosecution's comments be described as
comments, as they constitute a document of mere contortion."
He added:
"We have responded to this political move by displaying a political
stance, and we will continue to do so. The objective of this political
move, which is presented as a trial, is criminalizing HDP and isolating
it politically. It seeks to contribute to another election win by the
AKP-MHP [the ruling Justice and Development Party and its partner
Nationalist Movement Party] bloc. And yet, this trial is not the only
instrument of plot used for achieving their illegitimate objectives."
He continued:
"The closure case against HDP is another political process that is
carried out with the same objective. Besides those, a most severe
attack is conducted through a policy of fueling division, inner strife
and separation within HDP (...) Our response to such dirty operations
will be uniting around HDP more than ever, and raising the struggle for
democracy, freedom and peace. Everybody should know that we were born
to politics within the parties of [political] tradition and HDP, we
grew with HDP, and we'll prevail with HDP."
The Kobani trial's latest hearing session and Demirtas's defense
coincided with the anniversary of his arrest and incarceration on 4
November 2016.
The "Kobani Case"
108 members and officials of HDP, including former co-chairs Selahattin
Demirtas and Figen Yuksekdag, faces trial in the Kobani Case.
The case involves deadly incidents allegedly linked with 2014
demonstrations that had begun in solidarity with Syria’s
Kurdish-majority city of Kobane, which had been under the siege of the
Islamic State (ISIS) at the time.
After the largest demonstrations had been staged on 6 October, and
following a live address by Turkish president Recep Tayyip Erdoğan who
made a remark about ‘Kobane falling soon’, the next day violent
incidents ensued, during which dozens were killed, most of them
supporters of the Peoples’ Democratic Party (HDP).
The "Kobane Case" later turned into a convenient tool for prosecuting
and jailing Kurdish political figures including the 2016 arrest of
Selahattin Demirtaş and Figen Yüksekdağ, the party co-chairs at the
time. They are accused of instigating violence that resulted in
multiple deaths. (gerceknews.com, 4 November 2022)
Au moins un membre du PKK
tué par un drone turc en Irak
Au moins un membre du groupe rebelle kurde du PKK a été tué jeudi soir
dans un raid turc mené au moyen d'un drone dans le nord de l'Irak, ont
annoncé les services anti-terroristes du Kurdistan d'Irak.
"Un drone turc a visé un véhicule appartenant au Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK) dans le quartier d'Al-Nasr" dans la ville de Sinjar,
ont indiqué dans un communiqué ces services, précisant que la frappe
avait entraîné la "mort d'un combattant du PKK et fait deux blessés".
Une source au sein de l'administration locale de Sinjar a quant à elle
évoqué, sous le couvert de l'anonymat, "la mort d'une femme membre du
PKK et de son chauffeur".
La Turquie et ses alliés occidentaux classent le PKK comme groupe
"terroriste".
La région de Sinjar se trouve dans le nord de l'Irak, où la Turquie
dispose de dizaines de bases militaires depuis 25 ans. Ankara y lance
régulièrement des opérations militaires contre les bases arrière des
insurgés kurdes turcs du PKK.
Mais les civils se retrouvent bien souvent en première ligne. En
juillet dernier, neuf d'entre eux ont été tués par des frappes
d'artillerie au Kurdistan irakien. Bagdad a accusé son voisin turc, qui
a nié toute responsabilité.
Les opérations militaires turques compliquent les relations entre le
gouvernement central irakien et Ankara, l'un des premiers partenaires
commerciaux de l'Irak.
Elles valent à l'ambassadeur turc en poste à Bagdad d'être
régulièrement convoqué au ministère irakien des Affaires étrangères.
Mais les remontrances irakiennes sont généralement sans lendemain.
(AFP, 3 nov 2022)
Turkey arrests 26 Kurdish journalists over
the past five months
Turkish authorities have detained 33 Kurdish journalists, arresting 26
over the past five months, Mezopotamya news agency said on Tuesday.
All of the 26 journalists are held in jail on charges of being members
of a terrorist organization, one already having a final sentence.
Kurdish journalists frequently find themselves under investigation
related to terrorism charges over the Kurdish issue. Turkish
authorities accuse them of publishing news benefiting the outlawed
Kurdistan Workers’ Party (PKK), which is a “crime” punishable by
several years in prison under Turkey’s anti-terror laws.
Turkish police have detained 21 people in Southeastern Diyarbakir
province on June 8 following office and home raids on Kurdish media
companies, including JinNews and Ari, Piya and Pel productions. After
eight days in police custody, 16 out of 21 Kurdish journalists and
media workers have been arrested, all facing charges of terrorism over
their journalistic activities. Four of them have been released on
parole and one without conditions.
Despite being held in prison for over four months, no indictment has
yet been prepared against the journalists.
Within the scope of a separate Ankara-based investigation, security
forces detained eleven Kurdish journalists during simultaneous
operations held in nine provinces on Oct.25.
Nine out of ten journalists of Mezopotamya Agency and JinNews who have
testified before the court after four days in custody, have been
arrested on terrorism charges.
JinNews reporter Derya Ren, who was detained on the same day, has been
arrested and taken to a Diyarbakir prison, as her prison sentence in a
previous case became final. (gerceknews.com, 1 November 2022)
Turkish court rejects appeal of Kurdish politician who was
punished for saying "Kurdistan"
The Turkish Constitutional Court (AYM) dismissed a prominent Kurdish
politician's appeal for the annulment of a penalty that was imposed on
him because he used the word "Kurdistan" in an address in the Turkish
Grand Assembly (TBMM) five years earlier.
Osman Baydemir, former deputy for the Peoples' Democratic Party (HDP)
and former mayor of the Kurdish-majority province of Diyarbakir, was
banned temporarily from the parliament and was charged a fine, after he
had said:
"As a Kurd, and as a representative coming from Kurdistan, I wish that
this roof serves as a roof for both Kurdish and Turkish people."
When met with reactions from ruling bloc deputies and asked by deputy
speaker of the parliament, Aysenur Bahcekapili, where Kurdistan is,
Baydemir had responded by pressing his palm on his chest and saying:
"This is where Kurdistan is, Ms. Deputy."
Baydemir said in his application to the Constitutional Court in 2018
that the punishment imposed on him constitutes a violation of both the
European Convention on Human Rights, and the Turkish constitution that
secures freedom of expression and legislative immunity.
The court ruled on Thursday that Baydemir's application "is not
acceptable."
The court is expected to publish within a week the grounds on which its
decision was based on. (BIA, 1 November 2022)
Minorités
/ Minorities
20-year
anniversary of European Armenian Federation for Justice and Democracy
On the 9th of November the office of EAFJD celebrated its 20-year
anniversary with a reception in the heart of Brussels.
The reception was widely attended by Members of the European
Parliament (MEPs) of all the main political groups, members of
the
Flemish and French-speaking parliament, the Belgian Federal Parliament.
The ambassador of Armenia to the Kingdom of Belgium and the European
Union, H.E. Mrs. Anna Aghajanyan, head of Armenia's Mission to the NATO
Arman Israelyan, the chairman of ARF and the president of the Armenian
National Council Hagop Der-Khatchadourian, representatives of the
Armenian community in Belgium and friends of the EAFJD were present.
After the reception, EAFJD Chairman Kaspar Karampetian shared the
following message at the organisation’s social media:
I would like to thank all the devoted activists that worked for those
20 years and established EAFJD as an important and serious organization
representing the rights of our people in Artsakh (Nagorno Karabakh),
Armenia, and the diaspora. I have to mention also the hundreds of
volunteer activists of our 14 ANCs across Europe, who have had a
very
big impact on our successes.
H.E. the Ambassador and the staff of the Embassy of the Republic of
Armenia, for their presence and mainly for the sincere and effective
collaboration that we have.
Heartfelt thanks also to all friends, members of the European
Parliament, members of the Belgian Parliaments, and politicians that
were present and honored us.
In particular, I would like to thank Doğan Özgüden (editor of
INFO-TURK) and his wife Inci Tugsavul not only for their presence but
also for their support to our people for many decades, despite all the
threats they have from fanatics.
Radio
arménienne Belgahay... Un des rêves de Hrant
Dink réalisé a Bruxelles
L’aventure Belgahay radio est à l’origine le vœu pieux d’un journaliste
arménien de Turquie fraîchement établi à Bruxelles, Aris Nalci.
Avant cela, c’était le rêve de son rédacteur en chef à Istanbul, Hrant
Dink (journaliste arménien de Turquie, assassiné le 19 janvier 2007 –
le procès des responsables est toujours en cours… malgré l’arrestation
du bras armé).
C’est en 2016 qu’une petite équipe de bénévoles se regroupe autour de
deux heures hebdomadaires sur les antennes de Radio Campus (92.1 FM)
suite à une timide demande auprès de son coordinateur, Monsieur Henrion.
Pendant deux ans et demi, l’émission Belgahay a été diffusée sur Radio
Campuse et la constatation a été flagrante : une très forte demande de
la communauté à la fois d’origine arménienne, d’origines ethniques
diverses, belge et internationale pour une diffusion 24h/24h et
7jours/7j.
Belgahay est actuellement écoutée tant en Belgique qu’en Turquie, en
Syrie, au Liban, aux Etats-Unis, en France, aux Pays-Bas, …).
https://belgahay.be/
La communauté arménienne, présente depuis plusieurs siècles en Belgique
a un besoin presque vital d’un outil médiatique lui permettant de
rejeter le repli identitaire, développer un sens de la citoyenneté ne
dénigrant pas les origines ethniques, de mieux faire connaître ses
multiples facettes (culturelles, religieuses, intellectuelles,
musicales, etc.) permettant ainsi de pallier une forme de ségrégation
raciale de plus en plus palpable.
Cet outil de transmission de la mémoire et de la langue s’inscrit dans
la prolongation d’une intégration réussie et permettra aux générations
suivantes d’avoir des repères socioculturels essentiels à une
citoyenneté active et ouverte sur le monde.
La programmation musicale, elle est très loin des programmations
radiophoniques habituelles puisqu’elle accordera une large place à la
création arménienne de par le monde (pop, folk, classique,
instrumental, …).
Belgahay, la radio arménienne organise sa tombola annuelle! Les
premiers prix sont 1000 € cash et un vol AR pour l’Arménie!
Info sur cette initiative:
https://belgahay.be/.../lotto-noel-pour-supporte-belgahay/
Eighty years after Wealth Tax: 'Memories are
silenced'
Exactly 80 years ago today (November 11) a law was adopted in the
Parliament in Ankara without any objections, quietly and with the
support of most deputies. This was the Wealth Tax Law no. 4305.
Government of Türkiye, praising itself for not entering the Second
World War, changed the history of a young country irreversibly by
adopting the Wealth Tax Law on November 11, 1942.
For this law that was adopted in the parliament on November 11, and
published in the Official Gazette on November 12, Şükrü Saracoğlu, the
prime of the period was going to say, "This law is also a revolution
legislation. We have an opportunity to gain our economic independence.
By eliminating the foreigners who dominate our market, we will give the
Turkish market to the Turks."
21 died "in debt"
The law was requesting a certain part of the properties from the
wealthy.
Three commissions were set up in İstanbul where most non-Muslims lived.
These commissions prepared lists and the Jews, the Armenians and the
Greeks were forced to pay high taxes not separating the poor and the
rich.
While Muslims were paying low taxes such as five percent, Jews were
asked to pay 179 percent, and Armenians 229 percent. The non-Muslims
who could not pay this tax although being wealthy were sent to work
camps in Aşkale. 1229 people were sent to these camps. 639 people
managed to pay their debts. 21 died under these conditions in debt.
"This meant losing the non-Muslims of the country"
Işıl Demirel is studying minority politics and doing field studies.
She says, "The wealth tax meant losing the non-Muslims in the society.
What we know as hand-over of houses, workplaces was not only a transfer
of capital.
"It also meant ending their professions, ending a culture. You know the
narrative that "once upon a time you could not go to Beyoğlu without a
hat." This was the starting point of that process.
"Ultimately the non-Muslims had met an education system as we know
today earlier than the Turkish/Muslim population and therefore started
education earlier. Those people who received education, who spoke
foreign languages, who had different ways of doing business, trade
migrated. Those who stayed continued living trying to be invisible."
"Memories were silenced"
Academic Özgür Kaymak, who studies minorities and identity politics,
doing field studies also spoke to bianet.
She said, "The wealth tax was both a financial trauma and a crisis of
confidence trauma for the minorities. We are talking about a memory
which needed to be forgotten, which was not (could not be) narrated to
new generations, which was covered, made silent.
"Leave alone large masses being aware of the 1934 Thrace pogrom, the
Wealth Tax, the Events of September 6-7, many Jews, Greek or Armenians
did not know what their families lived or they had some bit by bit
stories.
"Although this memory started to resurface with the TV series 'Kulüp'
and with novels such as 'Çember Apartmanı', most of the time the
memories of those who suffered and their children were silenced most of
the time.
"On the other hand, although the sad events are not narrated or
discussed in the family, tax bills, or seals hanged on the houses taken
away from them are still being kept as symbols of the trauma they went
through. They are thus trying to prevent its total omission from the
collective memory."
"There was no reason to stay"
The results of the minority policies and especially of the Wealth Tax
has been destructive for Türkiye. One third of the Jews in Türkiye went
to Israel established in 1948 after the end of the Second World War.
The number was approximately 30,000.
Such mass migration was a sign showing how far the minorities had been
intimidated. In 1948 the Jews migrated from a country with a 25 year
history which had declared its independence with reforms to a newly
established state the future of which was not clear and where there was
no peace established. Leaving behind a centuries old history.
When asked why they went to Israel years later, they would say "There
was no reason to stay." Most of the Greek population that remained
behind would be leaving after the 1955 September 6-7 pogrom and the
1964 Relocation. (BIA, 11 November 2022)
Erdogan blames Armenian diaspora for hindering normalization
The Armenian diaspora living in France and the US hamper the efforts to
normalize Turkey’s ties with Armenia, Turkish President Tayyip Erdogan
said on Thursday, on his way to Uzbekistan for a summit of Turkic
countries in Uzbekistan.
"The diasporas are constantly working against it, both in France and in
the US," he said, suggesting that Armenia could turn "the negative
effects of these diasporas into a positive direction."
"If the Armenian administration achieves this, of course, the steps
they will take with Azerbaijan over both Lachin and Zangezur
(corridors), will positively affect the steps we will take," added the
Turkish leader. "We strive to make friends, not enemies."
The Lachin corridor is a road that links Armenia and the Karabakh
region under an agreement that ended a 44-day war between Armenia and
Azerbaijan in fall 2020, currently patrolled by Russian peacekeeping
forces.
Also agreed upon in the cease-fire, the Zangezur route is a planned
link through Armenian territory to connect Azerbaijan and its exclave
of Nakhchivan.
Last month, Erdogan and Armenia's Prime Minister Nikol Pashinyan met
for the first time in years on the sidelines of a European summit.
The meeting was considered an important step for the normalization
process between Turkey and Armenia as well as for a permanent peace
between Armenia and Azerbaijan.
During the meeting, the sides underscored the need for rapid
implementation of agreements, in particular, the agreements regarding
opening of the land border for citizens of third countries and direct
air cargo shipments between Armenia and Turkey.
Armenia wants the borders opened as soon as possible. In return, Turkey
takes cautious steps in coordination with Baku and intends to carry out
the normalization process in parallel with the efforts to find a
permanent peace agreement between Yerevan and Baku. (GercekNews, 10 nov
2022)
Il y a 40 ans, un assassinat génocidaire
visant la diaspora…
...et un livre sur 4 générations arméniennes entre 1915 et 1999
Doğan Özgüden
(Info-Türk, 9 novembre 2022)
Il y a quatre jours, le 5 novembre, c'était le 40e anniversaire d'une
des journées les plus douloureuses de mon exil… Notre ami Nubar
Yalımyan, écrivain et poète révolutionnaire de la diaspora arménienne,
fut assassiné par des tueurs à gages du MIT (services secrets turcs) à
Utrecht, aux Pays-Bas.
Né en 1957, membre de la tribu arménienne des Varto, Nubar émigre à
Istanbul avec sa famille en 1969, participe au mouvement
révolutionnaire en 1974-75 alors qu'il est étudiant, milite dans les
rangs du Partizan, se rend aux Pays-Bas en 1978 et participe activement
à la résistance depuis l'étranger contre la junte militaire du 12
septembre 1980.
Nubar, qui est un des fondateurs du journal arménien Baykar (Combat) et
de l'Association de la Jeunesse Arménienne aux Pays-Bas, a également
assuré le lien entre les organisations progressistes kurdes, turques et
arméniennes.
Selon les informations fournies par l'Association des Arméniens
démocrates de Belgique, le 26 avril 2015, les noms de Hrant Dink,
Manuel Demir, Kevork Sergeant, Monte Melkonian, Antranik Ozanyan, Monte
Melkonian, Antranik Ozanyan et Nubar Yalımyan ont été gravés sur une
pierre commémorative érigée dans la région de Dersim en Turquie en
l'honneur du commandant Armenak Bakirjian, mais le monument a ensuite
été détruit par l'armée turque.
J'ai été profondément touché par un message envoyé par Hazar Yüksel à
l'occasion de l'anniversaire de la mort de Nubar Yalımyan. Il m'a
rappelé que Nubar se trouvait comme moi parmi les orateurs de la soirée
du Newroz organisée en 1981 à Bruxelles par Tekoşer, l'organisation de
nos amis kurdes.
Oui, cette soirée-là, pour la première fois dans ma vie de combat
politique, j'ai partagé le micro avec un révolutionnaire arménien...
Ce n'est qu'après la création de l'Association des Arméniens Démocrates
de Belgique par les proches et les camarades de Nubar Yalımyan que nous
avons pu établir des relations sur le plan organisationnel avec la
diaspora arménienne.
Suat Öğüt, l'un des célèbres sculpteurs des Pays-Bas, qui a inclus un
buste de Nubar Yalımyan dans son exposition de sculptures intitulée "Le
premier immigrant turc ou les héros sans nom de la révolution", répond
à la question "Comment le vécu et l'œuvre de Nubar Yalımyan ont-ils été
inclus dans le projet ?" dans une interview publiée dans le journal
Agos le 2 janvier 2015 à l'occasion de l'ouverture de son exposition à
Istanbul :
"Alors que je venais de déménager en Belgique, j'ai commencé à faire
des recherches sur l'accord sur les ‘migrants invités’ des années 60 et
sur la question des migrants dans les neuf pays européens où cet accord
a été appliqué. En fait, cette question a été beaucoup traitée. Moi, je
faisais des recherches sur les personnes qui ont migré pour d'autres
raisons. Outre les questions d'immigration déjà bien manifestes, je me
suis intéressé à ses ‘sous-titres’. Les années 60, 70 et 80 n'ont pas
été des périodes très favorables pour la Turquie. À la suite de coups
d'État militaires et de divers événements, de nombreuses personnes ont
dû migrer vers l'Europe. Les exilés politiques, tant en Turquie qu'en
Europe, sont une question qui n'a pas été traitée dans un cadre
historique. Ce sont eux, les ‘héros sans-nom de la révolution’ de mon
exposition. C'est un titre qui reflète mes recherches axées sur cette
histoire alternative et mon approche biographique.
"Au cours de mes recherches, j'ai rencontré Doğan Özgüden et sa femme,
deux des fondateurs de la revue Ant, qui ont quitté la Turquie dans les
années 70 pour des raisons politiques. Özgüden a rédigé un livre en
deux volumes intitulé Le journaliste ‘apatride’, qui traite la position
politique de la Turquie et de l'Europe depuis les années 50. Ce livre,
qui est l'une des sources importantes de mon projet, parlait également
de l’assassinat de Nubar Yalımyan.
"Que dit le livre d'Özgüden au sujet de Yalımyan?
"Il est très difficile de trouver des informations sur Yalımyan, qui
fut assassiné à un jeune âge. Il a émigré aux Pays-Bas en 1978. Plus
tard, à la suite des décisions prises par le gouvernement de la junte
militaire, un mouvement a été lancé contre les Arméniens vivant en
Europe. Dans le livre, il est mentionné que Nubar Yalımyan a été
assassiné par les services secrets turcs sur décision de la junte. Les
documents trouvés et les déclarations faites après l'incident de
Susurluk vont également dans ce sens. Yalımyan a été retrouvé mort en
1982 à son domicile d'Utrecht aux Pays-Bas. Il fut victime d'un meurtre
non élucidé.
"Par l'intermédiaire d'Aris Yalman Nalcı, j'ai contacté le cousin de
Yalımyan, c'est de lui que j'ai appris ces histoires et j'ai vu son
livre de poèmes publié en arménien.
"Où le livre fut-il imprimé ?
"Je pense que c'est à Bruxelles. Il s'agit d'un recueil de poèmes de
Yalımyan publiés dans des revues aux Pays-Bas et des journaux en
Turquie à l'époque. Mon amie l'artiste Hera Büyüktaşçıyan a traduit
pour moi une grande partie des poèmes du livre. Au fur et à mesure de
la traduction des poèmes, certaines choses sont devenues plus claires
pour moi.
"Pourquoi en particulier le poème ’Si j'avais été un peintre’?
"Yalımyan fut à la fois révolutionnaire et poète. Bien qu'il ait écrit
ses poèmes principalement pour lui-même, il les a régulièrement publiés
dans des journaux arméniens. Dans ses poèmes, il décrit généralement le
combat qu'il mena tout au long de sa vie. Le texte ‘Si j'avais été un
peintre’, écrit en 1977, dans lequel il dépeint la lutte d'un
révolutionnaire à travers les yeux d'un peintre, est l'un d'entre eux.
Ce qui m'intéresse vraiment, c'est le lien qu'il établit entre l'art et
la révolution. Yalımyan décrit ses expériences du point de vue d'un
poète. J'ai réfléchi à la manière dont je pourrais, en tant qu'artiste,
interpréter mon propre travail à travers ses yeux. J'ai établi une
relation entre l'évaluation par un révolutionnaire de sa propre
situation et de son combat à travers la poésie et l'art et ma vision de
sa vie."
LIVRE DE NOTRE AMI ARMÉNIEN VAROUJAN SIRAPIAN :
QUATRE GÉNÉRATIONS ARMÉNIENNES ENTRE 1915 ET 1999
Varoujan Sirapian, un de mes amis arméniens en exil, occupe une place
particulière tant dans la lutte contre le négationnisme du génocide que
dans sa vie de journaliste et d'éditeur. Plus récemment, dans le numéro
de janvier-juin 2022 d'Europe et Orient, la revue qu'il dirigeait en
France, il a inclus un long article que j'ai écrit et intitulé ‘Les
loups gris et la politique belge’.
Issu d'une famille arménienne ayant survécu au génocide de 1915,
Varoujan, qui a reçu toute son éducation en Turquie et fut actif dans
les mouvements de jeunesse des années 60 ainsi que dans les activités
musicales, raconte l'histoire de quatre générations arméniennes entre
la Turquie et la France entre 1915 et 1999 dans son livre Palou-Paris*,
récemment publié par les éditions Siegest.
Dans l'introduction que j'ai écrite dans ce livre à sa demande, j'ai
exprimé mes sentiments et mes pensées comme suit :
"Bien que l’Anatolie fût la patrie des Arméniens comme les Grecs, les
Assyriens et les Kurdes avant la conquête turque, j’ai rencontré la
grande majorité de mes amis arméniens qui ont laissé leur marque sur ma
vie non pas quand j’étais en Turquie, mais dans l’exil où je vis depuis
plus d’un demi-siècle. La raison est évidente... Après le génocide et
les déportations de 1915, la présence de la nation arménienne en
Turquie est passée de plusieurs millions à des dizaines de milliers,
tandis qu’une diaspora arménienne se comptant par millions s’est formée
en dehors de ce pays. En exil, j’ai eu des centaines d’amis et de
camarades de la diaspora arménienne à la fois pour poursuivre la lutte
contre les régimes oppressifs en Turquie et pour contribuer ensemble à
la vie multiculturelle du pays dans lequel nous sommes.
"Je connaissais mes amis arméniens en Turquie en général au sein de la
lutte de gauche. Sans aucun doute, en tête de ceux que je ne peux pas
oublier, vient mon estimé collègue, le grand maître de la photographie
Aram Güleryan... Ohannes Yaşar Uçar, un de mes confrères, occupe une
place particulière dans ma vie professionnelle... Pendant les années où
Vartan, le héros de ce roman, courait de concert en concert à Istanbul,
Izmir et dans toute l’Anatolie en tant que guitariste d’un célèbre
groupe de musique, Ohannes, qui avait le même âge, était l’un des
premiers éditeurs responsables de la revue Ant, que nous avons publiée
avec Yaşar Kemal à partir de 1967. Il a été poursuivi pour des articles
publiés dans Ant, et après le coup d’État du 12 mars 1971, il a été
immédiatement arrêté, torturé et emprisonné pendant des années.
"Dans ce livre, j’ai été particulièrement touché par quelqu’un qui
avait des souvenirs des attitudes racistes que le personnage de ce
livre a rencontrées alors qu’il étudiait à l’Université d’Istanbul.
Dans sa première conférence à la Faculté des Lettres, le célèbre
sociologue Prof. Cahit Tanyol disait ‘La nation turque a quatre ennemis
héréditaires’ puis écrivait les noms de ces ennemis au tableau : ‘Les
Grecs, les Bulgares, les Albanais et... les Arméniens... ‘.
"Le personnage du roman, Vartan, exprime très bien sa réaction
justifiée de ce jour-là en tant que jeune Arménien, dans ses mémoires :
‘Si en 1966, cinquante ans après les massacres des Arméniens, on
pouvait encore rencontrer un tel nationalisme et du racisme à un tel
niveau intellectuel dans le milieu universitaire, il n’y avait pas
grand espoir que les mentalités changent dans ce pays.’
"Pourquoi est-ce que j’écris ceci ? Parce que nous avions exposé dans
le magazine Ant les manœuvres ordurières de ce professeur pour
contrecarrer la carrière des jeunes assistants de gauche à
l’université. Deniz Gezmiş, l’un des leaders de la résistance de 68, et
exécuté par la junte militaire en 1972, entouré de ses amis, avait
occupé le rectorat de l’Université d’Istanbul le 26 décembre 1968 pour
protester contre Cahit Tanyol.
"Cependant, comme le dit à juste titre le personnage principal de ce
livre, malgré l’essor des mouvements de la gauche en Turquie dans les
années 60, le génocide de 1915 restera tabou même dans les milieux
progressistes, mais ce n’est qu’après l’assassinat ignoble de notre
collègue arménien Hrant Dink devant le journal Agos en 2007 qu’il
commencera à être discuté, quoique de manière limitée.
"En revanche, en Europe, en raison de l’intensification de la migration
politique après le coup d’État du 12 septembre 1980 en Turquie, et de
la formation d’organisations arméniennes, assyriennes et kurdes, en
particulier dans les métropoles, la lutte pour la reconnaissance du
génocide de 1915 est entrée à l’ordre du jour plus tôt en exil qu’en
Turquie. Pendant cette période de lutte, j’avais un nombre
incomparablement plus grand d’amis arméniens que ceux que j’avais
quittés en Turquie. Les Ateliers du Soleil, dont nous avons été les
pionniers avec İnci Tuğsavul à Bruxelles, et où se sont réunis des
immigrants et des exilés de plus de 50 nationalités, sont une création
aussi de nos amis arméniens.
"Un des amis arméniens que j’ai connus en exil est sans aucun doute
Varoujan Sirapian, qui dans son livre Palou-Paris raconte l’histoire de
la vie de Vartan, le personnage de ce roman, avec une grande
sensibilité.
"Varoujan, que j’ai rencontré lors d’une conférence au Parlement
européen, a toujours été solidaire des événements que nous organisons
en Belgique depuis vingt ans, reflétant nos points de vue dans la revue
Europe et Orient dont il est le directeur.
"L’un des intervenants du colloque sur ‘L’impact des régimes répressifs
sur l’exode massif vers les pays européens’, que nous avons organisé
pour le compte des organisations d’exilés politiques en Belgique dans
la Municipalité métropolitaine de Bruxelles le 13 mars 2006, et de la
conférence ‘La Turquie est-elle vraiment démilitarisée ?’ organisée par
Info-Türk le 8 décembre 2010, était Ragıp Zarakolu et l’autre était
Varoujan Sirapian.
"Ce dernier ouvrage de Varoujan Sirapian a non seulement clarifié de
nombreux points que je ne connaissais pas sur le génocide et les
déportations de 1915, mais m’a également fait découvrir l’ambiance de
la Turquie dans les années 60 au Robert College et à l’Université
d’Istanbul, une fois de plus avec son amertume et sa douceur.
"Dans l’un des chapitres du livre qui m’a le plus frappé, lorsque
Vartan découvre son identité à 30 ans… ‘Il ne connaissait rien, ou
presque, de l’histoire de l’Arménie. Il n’avait même pas conscience que
les massacres de 1915-1922 étaient le premier génocide du 20e siècle,
pages occultées dans l’histoire officielle turque, dictée par Kemal.
Les récits décousus de ses parents ou d’autres rescapés ne donnaient
pas une image globale de ces massacres systématiques et de leur
ampleur’.
"Je félicite Varoujan de tout cœur d’avoir, avec ses travaux en France,
déchiré cette obscurité qui entoure l’histoire turque et d’avoir
commencé à enquêter sur la vérité, d’avoir pris une part active aux
luttes pour la reconnaissance non seulement du génocide de 1915, mais
aussi de toutes les violations des droits de l’homme en Turquie ; il
l’a fait en tant que citoyen Français, et cela lui a permis de faire
entendre notre lutte commune, grâce aux livres et articles qu’il a
publiés. Palou-Paris constitue à ce titre un point d’orgue romanesque
particulièrement convaincant. "
*Varoujan Sirapian, Palou-Paris, Sigest
https://sigest.fr/2022/09/22/palou-paris/
Politique
intérieure/Interior Politics
Un scénario fallacieux de a à
z des responsables de l’attentat de Pera
Ragip Duran, Chronique Turquie, 19 nov 2022
Les déclarations des officiels et les faits sont en pleine
contradiction au sujet de l’attentat du 13 novembre.
Une semaine après l’attentat à la bombe du 13 novembre où 6 personnes
ont trouvé la mort et 81 blessées au centre d’Istanbul, toujours aucune
organisation n’a revendiqué la responsabilité de cet acte sanglant.
La police turque, a seulement 6 heures après l’attentat a arrêté une
jeune femme noire, présentée comme ‘"une militante spécialement formée
comme agent de renseignement du PKK-PYD" (Parti des Travailleurs du
Kurdistan de la Turquie et Parti de l’Union Démocratique de la Syrie du
Nord). Selon des images des caméras de surveillance, c’est elle qui a
déposé la bombe.
Mme Ahlam Al-Bashir a tout avoué. Elle aurait reçu des ordres du PKK,
selon la police.
Les deux partis accusés ont publié des communiqués refusant la thèse
officielle d’Ankara. "Le régime turc coincée, désire préparer le
terrain pour une intervention militaire contre Rojava" (Le Kurdistan
syrienne). L’administration de Rojava a declaré que le nom d’Ahlam
Al-Bashir n’apparaît dans aucun registre de population de la Syrie du
Nord.
Il y en effet plusieurs contradictions entre les déclarations
officielles et les faits révélés la plupart du temps par les témoins et
les faits publiés par les réseaux sociaux.
· Al-Bashir n’a pas du tout l’air d’une militante kurde. On ne sait
toujours pas si elle est citoyenne de Syrie, de Somalie ou d’Erythrée.
· Al-Bashir n’a pas agi comme une "bonne militante qui commet un
attentat". Dimanche, elle portait un pantalon de guérilla, des bottes
militaires et un foulard. Elle était par ailleurs bien maquillée.
· Il y a eu plus de 50 personnes mis en garde à vue, dont la majorité
des Arabes de Syrie résidant à Istanbul. Mais la police n’a donné
aucune information sur les interrogations de ces suspects.
· Al-Bashir, visiblement frappée pendant l’interrogation avait l’air
très effrayé et étonné, en pleine panique.
· Elle est tranquillement rentrée chez elle après l’attentat. Dans sa
maison elle avait beaucoup d’argent, surtout des devises étrangères et
des bijoux.
· La police avait annoncé qu’elle est venue d’Afrin (Ville syrienne
sous occupation de l’armée turque) à Istanbul il y a quatre mois alors
que les voisins ont dit qu’elle vivait ici depuis au moins un an et
qu’elle travaillait dans un atelier de confection.
· La police aurait trouvé quatre téléphones cellulaires dans la maison
de Al-Bashir. Un protecteur de village, milice pro-gouvernementale de
la région frontalière turco-irakienne, le responsable locale
(Guclukonak/Sirnak) du MHP (Parti d’Action Nationaliste,
extrême-droite, seul allié du Président Erdogan) aurait au moins deux
fois parlé avec la suspecte officielle. Pratique peu courante, le
Préfet du département frontalier a publié un communiqué dans lequel il
défend l’innocence du responsable du MHP. Ce dernier était déjà accusé
de trafic de stupéfiants et d’êtres humains.
· Le ministre turc de l’İntérieur a déclaré que la suspecte avait des
plans pour fuir en Grèce encore selon des complices de la jeune femme,
thèse non confirmée par des sources indépendantes.
Les médias du gouvernement ainsi que ceux de l’opposition (A
l’exception du HDP, kurdes et gauches, 3e parti du Parlement)
approuvent les thèses officielles et accusent simultanément les kurdes
et les Syriens. Des théories de complot circulent également dans les
milieux proches du pouvoir. Les Etats Unis et Israël sont visés sans
aucune preuve concrète. Mais les observateurs indépendants ainsi que
les citoyens qui ont un sens critique, dévoilent sur la Toile,
l’irrationalité du scénario officiel ainsi que les contradictions du
pouvoir.
Le régime avait dans le passé déjà une expérience qui avait marché :
quand l’AKP avait perdu la majorité parlementaire à la suite des
élections générales de juin 2015, une série de grands attentats avait
eu lieu jusqu’aux élections de novembre 2015 et AKP avait pu récuperer
les votes qu’il avait perdus. Le Premier ministre de l’époque M.
Davutoğlu, aujourd’hui dans l’opposition, avait déclaré: ‘’Nos voix
augmentent à la suite de toute explosion’’. Le pouvoir, aurait selon
certains responsables de l’opposition, commandé ces attentats aux
membres de l’Etat Islamique par l’intermédiaire des services secrets
turcs.
Le régime Erdogan, est en pleine crise économique, en pleine difficulté
diplomatique. Il est en chute libre dans les sondages d’opinion
publique à 8 mois des élections présidentielles et générales. Erdogan a
besoin de 51% des votes pour être réelu, mais il est à peine à 32%
d’intention de vote. Pour gagner les élections, il a besoin de plus de
soutien des nationalistes, des milieux ennemis des kurdes et des
Syriens. Autre scénario : il peut également reporter les élections, si
l’Etat de Guerre est déclaré, à la suite d’une opération militaire
contre les kurdes en Syrie du Nord ou en Irak du Nord.
"Les huit prochains mois en Turquie ne seront pas ordinaires" constate
presque l’ensemble des observateurs locaux et étrangers.
En Asie centrale, Erdogan exhorte au
rapprochement des Etats turciques
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé vendredi en Ouzbékistan
les Etats turciques d'Asie centrale, carrefour énergétique et
commercial majeur, à renforcer leur coopération avec Ankara, espérant
profiter de l'affaiblissement de Moscou, ex-puissance tutélaire enlisée
en Ukraine.
Face à la guerre en Ukraine qui a ouvert une "période délicate et
pleine de risques, il devient encore plus nécessaire de renforcer notre
coopération, notre solidarité et notre harmonie", a déclaré M. Erdogan
lors d'un sommet de l'Organisation des Etats turciques (OET) à
Samarcande.
Il s'agit du troisième déplacement du président turc en Asie centrale
en deux mois, signe de ses efforts pour resserrer les liens avec les
ex-républiques soviétiques turciques de cette région et du Caucase avec
lesquelles la Turquie partage des liens culturels, linguistiques et
religieux.
Devant ses homologues de la région, M. Erdogan a aussi plaidé pour la
mise en place "dès que possible" d'un Fonds d'investissement turcique,
qui permettrait de renforcer la coopération économique entre ces pays.
Fondée en 2009 sous le nom de "Conseil turcique", l'OET regroupe quatre
ex-républiques soviétiques du Caucase (Azerbaïdjan) et d'Asie centrale
(Kazakhstan, Kirghizstan et Ouzbékistan), ainsi que deux pays
observateurs: le Turkménistan -- autre pays ex-soviétique d'Asie
centrale -- et la Hongrie.
- Imbroglio chypriote -
Avec cet outil, Ankara espère accroître son influence dans une région
dominée depuis des décennies par Moscou qui, même après la chute de
l'Union soviétique, a conservé sa mainmise à travers des alliances
militaires et économiques.
Mais l'invasion russe de l'Ukraine, fin février, a ouvert des brèches
en détournant l'attention de Moscou et en suscitant l'inquiétude des
pays de la région, qui regardent plus que jamais ailleurs, vers la
Chine mais aussi l'Europe.
Le dirigeant kirghiz, Sadyr Japarov, a ainsi insisté sur la "nécessité
de collaborer plus étroitement sur le plan commercial".
Le sommet a cependant été marqué par un imbroglio autour de l'adhésion
annoncée par Ankara de Chypre-Nord, un Etat autoproclamé et non reconnu
par la communauté internationale, comme membre observateur de l'OET.
M. Erdogan a "remercié" lors de son discours ses homologues d'avoir
"accepté" cette adhésion, mais aucun autre pays ne l'a confirmée. Pire,
l'Ouzbékistan a jeté le doute en assurant qu'aucun texte en ce sens
n'avait été "signé".
Le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev a, lui, souligné l'importance
de "l'intégrité territoriale de tous les Etats", la diplomatie kazakhe
affirmant que ces propos se rapportaient à la demande turque d'intégrer
Chypre-Nord.
Ce sommet et les fréquentes visites de M. Erdogan en Asie centrale
illustrent en tout cas l'espoir d'Ankara de donner plus d'ampleur à
l'OET, après des décennies de domination incontestable de la région par
Moscou.
- "Obstacle" russe -
"Depuis le début de ce rêve de création d'une communauté turcique, le
poids et l'influence de la Russie ont été des obstacles", explique à
l'AFP Bayram Balci, docteur en sciences politiques affilié à Sciences
Po et ex-directeur de l'Institut Français d'études sur l'Asie centrale.
Mais cette influence russe s'érode depuis quelques années, notamment
depuis la guerre du Haut-Karabakh entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan en
2020, et surtout l'invasion de l'Ukraine par Moscou cette année.
"La Turquie récolte indirectement les fruits des échecs et des erreurs
de la Russie, qui permettent à d'autres pays de s'implanter", selon M.
Balci.
Pour Andreï Grozine, spécialiste russe de l'Asie centrale à l'Institut
des pays de la Communauté des Etats indépendants, "toute activité en
Asie centrale est perçue par Moscou (...) comme indésirable".
Mais la Turquie et la Russie, qui coopèrent par ailleurs sur plusieurs
dossiers, pourraient trouver un terrain d'entente pour essayer
d'exercer une influence conjointe, car leurs intérêts ne sont "pas
incompatibles", dit-il.
Selon M. Balci, les Etats centrasiatiques "feront partie de ces deux
unions (turque et russe) en prenant ce qui les intéresse et rejetant ce
qui ne les intéresse pas".
Si la Turquie s'efforce de vendre des drones militaires aux
ex-républiques soviétiques et d'exercer aussi un soft power via des
projets culturels, les échanges commerciaux restent toutefois limités à
ce stade par rapport aux autres puissances régionales. (AFP, 11 nov
2022)
Le leader de l'opposition visé par la
loi sur la désinformation
Le président du principal parti d'opposition en Turquie, et probable
candidat à l'élection présidentielle l'an prochain contre le président
sortant Recep Tayyip Erdogan, est devenu jeudi le premier inculpé au
titre de la nouvelle loi sur la désinformation.
Selon une source au sein de son parti le CHP, confirmant des
informations de presse, Kemal Kiliçdaroglu est poursuivi pour
"diffusion publique d'informations trompeuses" par la direction de la
police nationale.
En vertu de l'article 29 de cette loi controversée, adoptée le mois
dernier par le Parlement turc, M.Kiliçdaroglu encourt jusqu'à trois ans
de prison.
Il avait dénoncé lundi via Twitter la responsabilité du gouvernement
AKP (islamo-conservateur), le parti de M. Erdogan, dans la propagation
de ce qu'il a appelé "une épidémie de métamphétamines" en Turquie.
Le patron du CHP, premier parti d'opposition (social-démocrate) au
parlement, affirmait que le gouvernement récupérait une partie de
l'argent sale de ce trafic pour combler le déficit public.
Dans une vidéo diffusée via le réseau social, il affirmait: "Ils ont
fait venir cette drogue dans le pays, ils ont dit aux (trafiquants)
+venez avec votre argent+ et ensuite ils ont fermé les yeux", a accusé
M.Kiliçdaroglu.
Le ministre de l'Intérieur Süleyman Soylu lui avait répondu le
lendemain, par la même voie, estimant qu'il ne revenait pas à un
citoyen turc, encore moins à un président de parti, de calomnier
l'Etat, la police, la gendarmerie et l'armée".
Pour l'avocat du CHP, Celal Çelik, cité par l'agence de presse Anka
(proche de l'opposition) "ils (les autorités) avaient prévenu que cet
article (29, ndlr) serait appliqué aux politiques dans le but de
restreindre leur liberté d'expression. C'est exactement ce qui s'est
passé".
Adoptée le 13 octobre malgré de vives critiques des organisations de
défense des droits humains et de la liberté de la presse, la loi sur la
désinformation a été publiée au Journal Officiel et promulguée cinq
jours plus tard. (AFP, 3 nov 2022)
Forces
armées/Armed Forces
Bombardement turc contre une base russe, un
mort parmi les forces kurdes
Un combattant kurde a été tué et trois autres blessés mercredi dans une
attaque de drone menée par l'armée turque contre une base russe dans le
nord-est de la Syrie, a indiqué à l'AFP un responsable des forces
kurdes.
La frappe intervient alors que la Turquie mène depuis dimanche une
série de raids aériens en Syrie et en Irak contre des combattants
kurdes appartenant à des groupes "terroristes" selon Ankara.
Les victimes sont des membres des Forces démocratiques syriennes (FDS,
une coalition dominée par les Kurdes) qui disposent d'une position dans
la base russe, située dans la province de Hassaké, a précisé le
responsable des FDS, Farhad Chami.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG basée
au Royaume-Uni et qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, un
soldat russe a également été blessé.
La Russie n'a pas réagi dans l'immédiat à ces informations.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé lundi de lancer une
offensive terrestre dans le nord de la Syrie, suscitant l'inquiétude de
plusieurs pays qui ont déployé des forces dans cette région. Le Kremlin
a exhorté mardi la Turquie de ne pas "déstabiliser la situation" dans
le nord de la Syrie.
L'armée russe est engagée dans le conflit syrien depuis 2015 aux côtés
du régime de Bachar al-Assad.
Disposant au départ de bases dans l'ouest du pays, elle s'est aussi
déployée fin 2019, en vertu d'un accord avec la Turquie, dans le
nord-est, où les Kurdes ont mis en place une administration autonome.
L'objectif était de servir de force tampon entre la Turquie et les
combattants kurdes.
Les soldats américains sont pour leur part sur le sol syrien depuis
2014, dans le cadre d'une coalition internationale soutenant les forces
kurdes dans leurs combats contre les jihadistes.
Les FDS ont été le fer de lance de la lutte contre le groupe jihadiste
Etat islamique (EI) chassé de ses fiefs en Syrie en 2019.
Toujours dans la province de Hassaké, l'artillerie turque a également
visé mercredi les environs d'une prison à Qamichli, où sont détenus des
jihadistes de l'EI, selon l'OSDH et le responsable des FDS.
L'OSDH a en outre fait état de frappes de drones turcs mercredi contre
quatre sites pétroliers et gaziers, dont une raffinerie de gaz et une
station de pompage de pétrole, dans cette même province. (AFP, 23 nov
2022)
Frappes turques contre des régions
kurdes dans le nord de la Syrie
Les forces kurdes ont accusé l'armée turque d'avoir bombardé samedi
soir plusieurs régions sous leur contrôle dans le nord de la Syrie, au
moment de l'annonce par Ankara que "l'heure des comptes a sonné", à la
suite du récent attentat à Istanbul.
Ces raids sont menés quelques jours après que le PKK et les Forces
démocratiques syriennes (FDS), soutenues par Washington, ont rejeté les
accusations d'Ankara sur leur responsabilité et nié tout lien avec
l'attentat d'Istanbul du 13 novembre, qui a fait six morts et 81
blessés.
Selon les FDS, la Turquie a mené des frappes aériennes sur les zones
sous son contrôle dans les provinces d'Alep (nord) et de Hassaké
(nord-est), notamment contre la ville de Kobané, près de la frontière
turque.
"Kobané, la ville qui a défait l'Etat islamique, est la cible de
bombardements par l'aviation de l'occupation turque", a annoncé Farhad
Shami, un porte-parole des Forces démocratiques syriennes (FDS,
coalition armée dominée par les Kurdes), qui avait démenti tout lien
avec l'attentat.
Plus de vingt frappes ont été effectuées par l'armée turque dans les
deux provinces, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme
(OSDH), une ONG basée à Londres et qui dispose d'un vaste réseau de
sources en Syrie.
Les bombardements ont tué au moins six membres des FDS et six soldats
prorégime, selon l'OSDH.
Les forces kurdes n'ont pas annoncé de pertes dans leurs rangs.
Mais M. Shami a confirmé que les bombardements turcs visaient des sites
appartenant aux forces gouvernementales syriennes dans les provinces de
Raqqa et de Hassaké (nord-est) et d'Alep (nord), faisant des morts et
des blessés.
Le commandant en chef des FDS, Mazloum Abdi, a également critiqué des
bombardements "agressifs et barbares".
"Le bombardement turc de nos zones menace la région entière. Ce
bombardement ne sert aucun parti. Nous faisons tout pour éviter une
catastrophe majeure. Si la guerre éclate, tout le monde sera affecté",
a-t-il tweeté.
«Rendre des comptes»
"L'heure des comptes a sonné", a annoncé dimanche sur Twitter le
ministère turc de la Défense, montrant la photo d'un avion décollant
pour une opération nocturne sans précision de lieu.
"Les salauds devront rendre des comptes pour leurs attaques perfides",
a poursuivi le ministère sur son compte officiel.
Les autorités turques accusent une jeune femme de nationalité syrienne
d'avoir posé la bombe, qui a explosé dans la grande rue commerçante
d'Istiklal, dans le centre d'Istanbul.
Les autorités avaient immédiatement désigné le Parti des Travailleurs
du Kurdistan (PKK) et les YPG (Unités de protection du peuple), milice
kurde active en Syrie, accusée par la Turquie d'être affiliée au PKK.
Le ministre turc de l'Intérieur Suleyman Soylu avait affirmé que
"l'ordre de l'attentat a(vait) été donné de Kobané", ville contrôlée
par les forces kurdes.
Le Département d'Etat américain avait dit vendredi craindre "une
éventuelle action militaire de la Turquie", en déconseillant à ses
ressortissants de se rendre dans le nord de la Syrie et de l'Irak.
En guerre depuis 2011, la Syrie est morcelée à cause de l'intervention
de multiples groupes et puissances étrangères dans le conflit.
Entre 2016 et 2019, l'armée turque a lancé trois opérations d'envergure
dans le nord de la Syrie visant les milices et organisations kurdes.
La Turquie, dont les soldats sont présents dans des zones du nord de la
Syrie, menace depuis mai de lancer une offensive d'envergure contre les
FDS, qu'elle considère comme "terroristes".
Ankara dit vouloir créer une "zone de sécurité" de 30 kilomètres de
largeur à sa frontière sud. (AFP, 20 nov 2022)
International
call for an OPCW investigation into Turkish use
of chemicals
International legal organizations released a joint statement calling
for “no prosecution” of those demanding disclosure of alleged chemical
weapons use by the Turkish state in northern Iraq.
The statement by ten international legal organizations reads as follows:
“We are concerned about reports that tear gas shells have been used in
northern Iraq. Although tear gas is not included in the list of banned
chemicals in the Chemical Weapons Convention (CWC) annexes, the view
that tear gas shells used by the military are covered by the Chemical
Weapons Convention finds support in CWC Art II Nos. 1, 2, and 5.
However, it also depends on the circumstances whether the use of tear
gas grenades by the military violates the Chemical Weapons Convention
and can be classified as a war crime under Article 8 of the Rome
Statute of the International Criminal Court. Since, according to press
reports, the Turkish defense minister does not deny the use of tear gas
by the Turkish military in northern Iraq, only an independent
investigation can clarify whether the use of tear gas violated
international treaties that Turkey has ratified. Turkey is a state
party to the CWC but not to the Rome Statute.
It is therefore not surprising that the demand for an independent
investigation into the use of tear gas in northern Iraq has been raised
by various organizations and personalities. What is surprising, on the
other hand, is that in several cases the response has been the
initiation of preliminary proceedings against those involved.
During the General Assembly of the Izmir Bar Association, the executive
board member of the Lawyers for Freedom Association (ÖHD), lawyer
Aryen Turan, was threatened through various media channels, including
social media, for her speech for demanding an investigation into the
use of chemicals, and it was reported in the same media channels that
an investigation was initiated against her. She was taken into custody
and later released with a ban on going abroad.
On the morning of October 25, 11 journalists were detained during raids
on their homes and their workplaces after reporting on various findings
and allegations of the use of chemicals by Turkish official forces on
the territory of the Kurdistan Regional Government. The Ankara Public
Prosecutor's Office released footage of journalists Berivan Altan and
Deniz Nazlım being detained by way of rear handcuffing them.
page1image806408528page1image806409056page1image806409664page1image806409968page1image806410272
Following these incidents, Prof. Dr. Şebnem Korur Fincancı, Chairwoman
of the Turkish Medical Association, who demanded an investigation into
the use of chemicals on a TV channel as a forensic medicine expert in
Turkey, was initially targeted by government bodies and then was
subjected to numerous insults on social media, and finally her house
was raided, and she was detained on the morning of October 26.
Following the pre-trial, she was arrested.
The Organisation for the Prohibition of Chemical Weapons (OPCW) is the
implementing body for the Chemical Weapons Convention. A first step
should therefore be a formal investigation by the OPCW, and this
requires a request by an OPCW member state.
We therefore urge the OPCW member states to;
• open the way for an independent investigation by the OPCW
• demand an investigation, using the UN Secretary-General's special
mechanism to investigate alleged uses of biological or chemical weapons
We call on the government of Turkey to;
• end its crackdown on civil society organizations, journalists and
human rights defenders who demand such an investigation.
•release the journalists and Prof. Dr. Şebnem Korur Fincancı
immediately.
Signatories:
Asociación Americana de Juristas, (AAJ)
Association for Democracy and International Law, (MAF‐DAD)
Association of Lawyers for Freedom, (ÖHD)
European Association of Lawyers for Democracy and World Human Rights,
(ELDH)
European Democratic Lawyers, (AED)
Giuristi Democratici - National Association of Democratic Jurists.
Italy, (GD)
Lawyers Right Watch Canada, (LRWC) National Union of People’s Lawyers
(NULP), the Philippines
Progressive Lawyers’ Association, (ÇHD)
The Center of Research and Elaboration on Democracy/ Legal
International Intervention Group (CRED, GİGİ)
(ANF, 9 Nov 2022)
Turkish troops to stay in Azerbaijan
for a further year
A motion authorizing the Turkish administration to deploy troops in
Azerbaijan for a further term of one year was approved by the Turkish
Grand National Assembly (TMBB) on Tuesday.
Turkish troops were dispatched to Azerbaijan in the wake of a conflict
between Azerbaijan and Armenia in 2020 over disputes concerning the
region of Karabakh.
The new term will begin on 17 November, with the previously set
objectives of observing ceasefire, preventing violations, and
supporting peace and stability.
The joint center established by Turkey and Russia where Turkish troops
have been deployed continues with its activities, the motion noted,
adding that the presence of Turkish military units at the center is
pivotal for Turkey to play an effective and constructive role in the
region and in protecting its own national interests.
State rhetoric behind the deployment
The Turkish state news agency AA had used the headline, "Turkish troops
in Azerbaijan after 102 years," in its report on the deployment of
Turkish troops two years ago.
It had said:
"The grandchildren of the soldiers who served in the Islamic Army of
the Caucasus that was invited 102 years ago to Azerbaijan will now be
deployed in the region in a positive response to Azerbaijan's calls for
assistance and support."
The said army was formed in July 1918, a couple of months before the
end of the First World War, on orders of The Ottoman Minister of War,
Enver Pasha, a convicted war criminal and one of the perpetrators of
the Armenian Genocide.
Enver Pasha, alongside other senior officials of the Union and Progress
Party, was convicted by an Ottoman Military Tribunal, and was sentenced
to death in absentia for bringing the Empire into the First World War,
and for organizing massacres against Greeks and Armenians. He was
killed in August 1922 by the Soviet Red Army in a revolt he tried to
organize against the Soviets. (gerceknews.com, 1 November 2022)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Un bus refuse de s'arrêter pour la prière et relance le
débat sur la laïcité
Pour avoir refusé de céder à un passager qui réclamait un arrêt le
temps de faire sa prière, un chauffeur de bus longue distance a relancé
bien malgré lui le débat sur la laïcité en Turquie.
L'autocar effectuait samedi l'un des plus longs trajets à travers la
Turquie, entre Van, près de la frontière iranienne (est) et Izmir, sur
la côte égéenne (ouest), soit plus 24 heures de voyage, selon l'avocat
de la compagnie Oz Ercis joint mardi par l'AFP.
"La compagnie se retrouve au centre d'une polémique sur la laïcité.
Nous sommes désignés comme une cible. Or nous sommes respectueux de
toutes les croyances", affirme l'avocat, Tuncay Keserci.
Tout a commencé, selon lui, par le message sur Twitter d'un passager se
plaignant de n'avoir pas pu faire sa prière pendant son voyage parce
que la compagnie avait refusé de s'arrêter.
En réponse, la compagnie a rappelé, dans un communiqué partagé par son
avocat, que la Turquie est un pays laïc selon la Constitution.
"Aucun des droits définis par la Constitution ne peut être utilisé pour
violer la conception démocratique et laïque" de la République,
expliquait-elle.
"Il n'est pas possible (...) d'ignorer les droits des autres passagers
qui ne prient pas et qui veulent arriver à temps à leur destination
pour qu'un passager puisse prier", justifie-t-elle encore.
La réponse de la compagnie est devenue virale en Turquie, un pays à
majorité musulmane mais de tradition laïque, malgré l'érosion de ce
principe par le gouvernement islamo-conservateur du président Recep
Tayyip Erdogan.
De nombreux internautes turcs ont félicité Oz Ercis pour sa défense de
la laïcité et son "courage", tandis que d'autres la condamnent et
assurent qu'ils ne voyageront plus avec elle.
L'Islam prévoit cependant que les voyageurs peuvent aménager leur temps
et les horaires des prières lors de leurs déplacements.
"On est victime d'une campagne de lynchage, comme si on empêchait les
gens de prier", regrette l'avocat, Me Keserci, qui précise que le
passager en question a pu prier plus tard, lorsque le bus s'est arrêté
sur une aire de repos.
Les dirigeants de la compagnie sont très pieux et la région de Van est
connue pour être majoritairement conservatrice, insiste l'avocat.
"Notre rappel de la laïcité ne veut pas dire que nous ne sommes pas
croyants. La laïcité protège aussi les musulmans", fait-il valoir.
Le président Erdogan, qui a rétabli l'autorisation de porter le foulard
islamique dans les universités et l'administration, a promis d'en faire
inscrire le principe dans la Constitution avant les élections de juin
2023. (AFP, 8 nov 2022)
Socio-économique
/ Socio-economic
Un séisme de magnitude 6,1 secoue le Nord-Ouest de la
Turquie, 50 blessés
Un tremblement de terre de magnitude 6,1 a frappé le Nord-Ouest de la
Turquie mercredi, faisant une cinquantaine de blessés et des dégâts
limités, selon les services de secours turcs.
La secousse, survenue peu après 04H00 locales (01H00 GMT), a été
fortement ressentie à Istanbul, la plus grande ville du pays.
L'épicentre est situé à environ 170 km à l'est de la ville, à une
dizaine de kilomètres de profondeur, selon l'Institut américain des
études géologiques (USGS).
La magnitude a été évaluée à 6,1 par l'USGS et 5,9 par les autorités
turques.
Selon l'AFAD, l'agence gouvernementale de gestion des catastrophes,
plus d'une centaine de répliques ont été enregistrées, la plus forte
d'une magnitude de 4,3.
Le ministère de l'Intérieur et l'AFAD ont dénombré 50 blessés et de
légers dommages causés à des bâtiments.
"Nous avons été réveillés par un grand bruit et une secousse. Nous
sommes sortis dehors en panique", a raconté à l'AFP Fatma Colak, une
villageoise de la province de Düzce.
La crainte de nouvelles secousses a poussé de nombreux habitants de
Düzce à poursuivre leur nuit en plein air, allumant parfois des feux
pour se réchauffer.
La Turquie est située dans l'une des zones sismiques les plus actives
du monde.
Cette même région du Nord-Ouest avait été durement éprouvée en août
1999 par un séisme d'une magnitude 7,4, qui avait causé la mort de
17.000 personnes, dont un millier à Istanbul.
En janvier 2020, un séisme de magnitude 6,7 a frappé les provinces
d'Elazig et de Malatya (Est), faisant plus de 40 morts.
En octobre de la même année, un tremblement de terre de magnitude 7 en
mer Égée avait fait 114 morts et plus de 1.000 blessés en Turquie.
(AFP, 23 nov 2022)
Noisette
turque: enquête contre Ferrero pour abus
de position dominante
L'Autorité turque de la concurrence a annoncé l'ouverture d'une enquête
contre l'italien Ferrero pour déterminer s'il s'est rendu coupable
d'abus de position de dominante sur le marché turc, où il achète la
majorité de ses noisettes.
"Le Conseil de la concurrence a jugé les conclusions [de l'enquête
préliminaire] sérieuses (...) et a décidé d'ouvrir une enquête", a
indiqué l'instance mardi dans un communiqué.
L'Autorité précise qu'elle cherchera à déterminer si le groupe Ferrero
et ses filiales "ont violé la loi sur la protection de la concurrence
(...) sur le marché des noisettes à tous les niveaux, de la production
à l'achat et du décorticage à l'exportation".
Les producteurs de noisettes de Turquie, premier exportateur mondial,
dénoncent régulièrement la mainmise sur leurs récoltes de l'italien
Ferrero, accusé de casser les prix.
Ferrero est célèbre pour sa pâte à tartiner Nutella et ses Ferrero
Rocher.
Le maire de la ville turque d'Ordu (nord-est), chef-lieu de la province
éponyme sur la Mer Noire, qui figure parmi les principales zones de
production de noisettes du pays, a annoncé avoir entamé dès septembre
une procédure judiciaire contre le géant italien.
"Nous ne pouvons pas laisser les noisettes à la merci de quelques
spéculateurs", avait alors dénoncé l'édile, Hilmi Güler, dans un
entretien au quotidien turc Hürriyet.
Contacté mercredi, Ferrero n'a pas immédiatement répondu.
Le groupe italien, qui cherche à diversifier ses approvisionnements,
avait affirmé l'an dernier à l'AFP "respecter les lois du marché [turc]
et sa dynamique", rappelant être présent en Turquie depuis plus de 35
ans.
Selon la FAO, le Fonds pour l'agriculture des Nations unies, la Turquie
assure plus des deux tiers de la production mondiale de noisettes.
(AFP, 16 nov 2022)
COP27: la Turquie annonce réviser ses engagements à
la hausse, sans convaincre
Turquie a annoncé mardi à la COP27 le relèvement de ses engagements
climatiques, des propos accueillis avec scepticisme par les ONG, et
s'est proposée pour accueillir la conférence mondiale sur le climat en
2026.
"Nous avons actualisé notre contribution" nationale déterminée (NDC),
document qui liste les engagements de réduction d'émissions d'un pays
aux termes de l'accord de Paris sur le climat, a annoncé le ministre de
l'Environnement, Murat Kurum dans un discours en séance plénière à la
conférence climat de Charm el-Cheikh.
Cette NDC est "en adéquation avec notre cible de neutralité carbone à
2053" et "revoit à la hausse de 21% à 41% sa cible de réduction des
émissions d'ici à 2030" par rapport au niveau qu'elles auraient atteint
cette même année si la Turquie maintenait son rythme actuel
d'émissions, a-t-il indiqué.
"Nos émissions atteindront leur pic au plus tard en 2038", a poursuivi
le ministre sans donner plus de précisions sur ces nouveaux engagements
de la Turquie, 10e émetteur mondial de gaz à effet de serre.
"Nous allons engager des processus de transformation en profondeur dans
tous les domaines liés au climat tels que l'industrie, l'énergie, les
transports, les bâtiments, le secteur des déchets, les puits de carbone
et les transports propres", a-t-il conclu.
La nouvelle NDC de la Turquie, qui actualise la précédente datant
d'octobre 2021, ne figurait pas encore mardi au registre des
contributions tenue par l'ONU-climat.
Mais selon des ONG, vu le rythme actuel d'augmentation des émissions du
pays, cette diminution par rapport à un scénario "où rien ne change",
aboutit finalement à une hausse nette certes réduite, mais tout de même
de 31% par rapport aux niveaux actuels.
Pour Oyku Senlen, du groupe de réflexion E3G, "la Turquie rate
l'occasion d'établir des trajectoires de décarbonation solides et
d'afficher une action climatique ambitieuse tout en augmentant sa
sécurité énergétique" et son objectif actualisé "est loin d'être aligné
sur la trajectoire de +1,5°C," de réchauffement maximum, objectif le
plus ambitieux de l'accord de Paris.
"L'objectif de zéro émission nette pour la Turquie en 2053, annoncé par
notre président en septembre 2021, s'avère aujourd'hui être un rêve
totalement irréalisable", a ajouté dans un communiqué Guven Sak,
directeur de la Fondation pour la recherche en politique économique de
Turquie.
"Nous aimerions pouvoir accueillir la COP31 en 2026," a par ailleurs
dit M. Kurum. La tenue des conférences sur le climat de l'ONU tourne
selon des zones géographiques mais l'organisation peine parfois à
trouver des pays hôtes pour ces événements qui réunissent plus de
40.000 personnes sur deux semaines. (AFP, 15 nov 2022)
L'explosion
dans la mine d'Amasra due à
des "négligences", selon un rapport
L'explosion survenue mi-octobre dans la mine turque d'Amasra, dans
laquelle 42 mineurs ont été tués, est la conséquence d'une "chaîne de
négligences", souligne un rapport rédigé par la police locale et
consulté jeudi par l'AFP.
Les auteurs du rapport affirment que la concentration en méthane dans
la mine de charbon avait dépassé le seuil d'avertissement (1%) à 85
reprises le jour de l'accident - des mesures étant effectuées chaque
minute.
A 18h09, dans les secondes qui ont précédé le coup de grisou, la
concentration en méthane s'élevait à 1,69%. Elle avait dépassé le seuil
d'avertissement à 17h59 et le seuil d'alarme (1,5%) à 18h05.
Un employé de la mine chargé de la surveillance des concentrations de
gaz, cité dans le rapport, indique ne pas avoir pu joindre les mineurs
dans les minutes avant l'explosion; il évoque des dysfonctionnements
dans les systèmes de télécommunication et un problème de sous-effectif.
"Après examen du fonctionnement général [de la mine], il est possible
de parler d'une chaîne de négligences", écrivent les auteurs du rapport
qui a été transmis au bureau du procureur général de Bartin.
"Il est entendu que la prévalence des infractions aux règles et les
défauts de supervision ont longtemps laissé (s'installer) un manque de
discipline dans l'entreprise, générant l'apathie, notamment en matière
de santé et de sécurité au travail", poursuit le rapport de 240 pages.
Ses auteurs soulignent aussi des défaillances dans le système de
ventilation de la mine, propriété de l'Etat, qui ont pu conduire à une
accumulation de méthane.
Un nouveau système de ventilation devait être livré en mars, mais
l'entreprise mandatée avait demandé un délai qui arrivait à échéance le
6 novembre.
Au total, 350 personnes - survivants de l'accident, employés et
responsables de la mine, familles des victimes - ont été auditionnées
par les auteurs du rapport.
Huit personnes ont été formellement inculpées suite à cette
catastrophe, dont le directeur de la mine et plusieurs de ses adjoints.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, tout en affirmant que les
éventuels responsables ne seraient pas "épargnés", a déclaré que ces
accidents sont le fait du "destin". (AFP, 10 nov 2022)
HRW accuse Ankara et Damas d'aggraver l'épidémie de
choléra
Human Rights Watch (HRW) accusé lundi la Turquie de contribuer à la
propagation du choléra dans le nord de la Syrie, en réduisant le débit
des eaux de l'Euphrate, et le régime syrien d'entraver les aides dans
les zones sous contrôle kurde.
Pour la première fois depuis 2009, le choléra est réapparu début
septembre en Syrie où environ deux tiers des usines de traitement
d'eau, la moitié des stations de pompage et un tiers des châteaux d'eau
ont été endommagés par onze ans de guerre, selon l'ONU.
"Cette épidémie de choléra dévastatrice ne sera pas la dernière maladie
d'origine hydrique à affecter les Syriens si les graves problèmes d'eau
du pays ne sont pas immédiatement résolus, en particulier dans le
nord-est", a déclaré Adam Coogle, directeur adjoint pour le
Moyen-Orient et l'Afrique du Nord pour HRW.
"La Turquie peut, et doit, immédiatement cesser d'aggraver la crise de
l'eau en Syrie", a-t-il ajouté.
L'ONG de défense des droits humains précise que "les autorités turques
n'ont pas assuré un débit d'eau adéquat vers la partie syrienne de
l'Euphrate et un approvisionnement constant en eau depuis la station de
pompage d'Allouk", tenue par la Turquie dans le nord de la Syrie.
"La Turquie devrait veiller à partager équitablement les ressources en
eau de l'Euphrate avec la Syrie et l'Irak et à ce que la station
d'Allouk reprenne immédiatement l'approvisionnement en eau des
communautés dans le besoin", a ajouté l'ONG.
L'Organisation mondiale de la Santé a fait état de 81 morts et de plus
24.000 cas suspects depuis l'apparition de l'épidémie en Syrie,
comptabilisant les victimes dans les zones tenues par le régime, les
rebelles et celles sous administration kurde.
La maladie est favorisée par l'absence de réseaux d'égouts ou d'eau
potable. Les Kurdes syriens accusent la Turquie voisine, par laquelle
passe l'Euphrate, de retenir plus d'eau que nécessaire dans ses
barrages, réduisant le débit du fleuve côté syrien, ce qu'Ankara dément.
En Syrie, plus de cinq millions de personnes dépendent de l'Euphrate
pour l'eau potable selon l'ONU.
HRW a accusé également le régime syrien d'entraver l'arrivée des aides
destinées à combattre le choléra dans les zones contrôlées par
l'administration kurdes.
L'ONG a appelé "toutes les parties au conflit" à accorder "aux
travailleurs humanitaires un accès sans entrave" à toutes les régions
de la Syrie. (AFP, 7 nov 2022)
4 blessés après une nouvelle explosion
dans une mine
Quatre mineurs ont été blessés, dont deux grièvement, après une
explosion dans une mine de la province de Zonguldak (nord-ouest), ont
rapporté dimanche les médias turcs, trois semaines après que 42 mineurs
ont péri dans un coup de grisou à 50 kilomètres de là.
Cette nouvelle explosion est survenue dans la nuit de samedi à dimanche
dans une mine privée du district de Kilimli, pour une raison encore
inconnue, selon l'agence de presse turque DHA.
Les deux blessés graves, brûlés au corps, ont été transportés vers un
hôpital d'Ankara, la capitale turque, a rapporté DHA.
Des membres de l'opposition turque ont aussitôt appelé à des mesures
d'urgence, rappelant que 42 mineurs ont péri des suites d'une explosion
survenue le 14 octobre dans une mine de charbon d'Amasra, dans la
province voisine de Bartin.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, tout en affirmant que les
éventuels responsables ne seraient pas "épargnés", avait déclaré que
ces accidents étaient le fait du "destin".
Les autorités turques ont annoncé fin octobre avoir arrêté 25
personnes, dont le directeur de la mine d'Amasra, détenue l'État. (AFP,
6 nov 2022)
Inflation record en 25 ans en Turquie, à 85,5%
L'inflation poursuit son envol en Turquie où elle a atteint son niveau
record en 25 ans, à 85,5% sur un an au mois d'octobre, entretenue par
la flambée des prix de l'énergie et de l'alimentation, selon les
données officielles publiées jeudi.
Le précédent record annuel d'inflation remonte à 1997 avec une hausse
de 85,67% sur l'année.
Jeudi matin, la livre turque restait stable à l'annonce de ces nouveaux
chiffres tant la hausse était attendue: la monnaie nationale a déjà
perdu plus de 28% face au dollar depuis le 1er janvier, après avoir
fondu de 44% en 2021.
Selon la Tuik (le bureau officiel des statistiques), les postes les
plus impactés, car liés au prix de l'énergie, sont les transports, en
hausse de 117% sur les douze derniers mois, l'alimentation (+99%) et le
logement (+85%), ce qui rend la vie quotidienne particulièrement
difficile pour les Turcs.
Ces chiffres officiels sont cependant contestés par les économistes
indépendants du Groupe de recherche sur l'inflation (Nage) qui
affirment que la hausse des prix atteint 185% sur l'année - dont 115%
depuis le 1er janvier .
Près de la moitié (48%) des salariés perçoivent le salaire minimum, qui
s'élève à 5.500 livres turques, soit moins de 300 dollars.
Malgré deux fortes hausses du salaire minimum cette année - +50% en
janvier et +30% en juillet -, l'inflation est un sujet brûlant dans le
pays à quelques mois de l'élection présidentielle prévue en juin 2023,
à laquelle le président Recep Tayyip Erdogan sera candidat à sa
succession.
Or la politique monétaire du président encourage l'inflation.
La Banque centrale a de nouveau abaissé en octobre, pour le troisième
mois consécutif, son principal taux directeur de 12% à 10,5%.
A rebours des théories économiques classiques, le président Erdogan
affirme que les taux d'intérêt élevés favorisent l'inflation.
Le chef de l'Etat, qui dit privilégier la croissance et les
exportations à la stabilité des prix, promet régulièrement que la
Turquie "surmontera" le problème de l'inflation après le Nouvel an.
Mercredi, le président s'est même félicité de la bonne santé de
l'économie turque: "Dieu merci, les roues de notre économie tournent.
Notre modèle économique, que nous avons résumé comme étant la
croissance par l'investissement, l'emploi, la production, l'exportation
et l'excédent courant, porte ses fruits". (AFP, 3 nov 2022)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
Berlin appelle la Turquie à agir de façon "proportionnée"
en Syrie et Irak
Le gouvernement allemand a appelé lundi la Turquie à agir de façon
"proportionnée", au lendemain d'une série de raids aériens contre des
positions kurdes en Syrie et en Irak.
"La Turquie se réfère à son droit d'autodéfense pour agir. Nous
demandons à la Turquie d'agir de manière proportionnée, en respectant
le droit international", a déclaré un porte-parole du ministère
allemand des Affaires étrangères lors d'un point-presse régulier.
"Cela implique notamment que les civils doivent être protégés", a
ajouté Christofer Burger, jugeant "extrêmement inquiétantes" les
informations sur des frappes turques sur des civils.
La série de raids aériens qui a fait une trentaine de morts dimanche en
Syrie a été déclenchée en représailles à l'attentat qui a tué six
personnes le 13 novembre à Istanbul, attribué par Ankara aux
"terroristes" kurdes.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a également évoqué lundi le
possible lancement d'une "opération terrestre" en Syrie.
"Nous demandons à la Turquie, comme à toutes les autres parties
concernées, de ne rien faire qui puisse aggraver la situation déjà
tendue dans le nord de la Syrie et de l'Irak", a fait valoir M. Burger,
rappelant que Berlin avait "exprimé sa solidarité" avec Ankara après
l'attentat d'Istanbul. (AFP, 21 nov 2022)
L'UE
"rejette" le statut d'observateur de Chypre-Nord
dans une organisation turcique
L'Union européenne a "rejeté" samedi les déclarations de la Turquie sur
l'adhésion de l'autoproclamée République turque de Chypre-Nord (RTCN)
comme membre observateur de l'Organisation des États turciques (OET),
dénonçant "toute action visant à faciliter (...) la reconnaissance
internationale de l'entité sécessionniste chypriote turque".
Lors d'un sommet de l'OET à Samarcande, en Ouzbékistan, le président
turc Recep Tayyip Erdogan a "remercié" vendredi les membres de cette
organisation d'avoir "accepté la République de Chypre-Nord comme membre
observateur", ce qui n'a toutefois pas été confirmé par les autres
pays. Cette entité est uniquement reconnue par Ankara.
"Cette décision, en attente de ratification par les membres de
l'Organisation, est regrettable et contredit le fait que plusieurs
membres de l'Organisation ont exprimé leur soutien ferme au principe de
l'intégrité territoriale et à la Charte des Nations unies", a déclaré
Peter Stano, le porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep
Borrell, dans un communiqué.
"Toute action visant à faciliter ou à aider de quelque manière que ce
soit la reconnaissance internationale de l'entité sécessionniste
chypriote turque nuit gravement aux efforts visant à créer un
environnement propice à la reprise des pourparlers sous les auspices
des Nations unies", a-t-il poursuivi, rappelant que l'UE "ne reconnaît
que la République de Chypre comme un sujet de droit international,
conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies".
"L'UE est pleinement attachée à un règlement global du problème
chypriote fondé sur une fédération bicommunautaire et bizonale (...) Il
n'y a pas d'alternative à cette solution", a-t-il dit.
La RTCN a proclamé son indépendance unilatéralement en 1983, neuf ans
après l'invasion du nord de Chypre par l'armée turque, en réaction à un
coup d'Etat par des nationalistes chypriotes-grecs. Cette "déclaration
de sécession" a été jugée "juridiquement nulle" par le Conseil de
sécurité de l'ONU trois jours plus tard.
Chypre reste aujourd'hui divisée, la République de Chypre, membre de
l'UE depuis 2004, n'exerçant son autorité que sur la partie sud de
l'île. (AFP, 12 nov 2022)
EU extends eastern Mediterranean sanctions on Turkey
The European Council has announced that it has prolonged the sanctions
on Türkiye over its hydrocarbon exploration activities in the eastern
Mediterranean.
The sanctions will remain in place until November 13, 2023, the council
announced yesterday (November 8).
"The European Union will therefore maintain its ability to impose
targeted restrictive measures on persons or entities responsible for or
involved in unauthorized drilling activities of hydrocarbons in the
Eastern Mediterranean," it said.
The sanctions consist of a travel ban to the EU and an asset freeze for
persons, and an asset freeze for entities. In addition, EU persons and
entities are forbidden from making funds available to those listed.
Currently, two individuals are subject to sanctions.
The activities of Türkiye's drillships led to a dispute with Southern
Cyprus and Greece, as well as the EU.
The bloc imposed the sanctions first in October 2019, "reaffirming its
full solidarity with Cyprus regarding respect for its sovereignty and
sovereign rights." ((BIA, 11 November 2022)
German deputy demands
investigation into Turkey's chemical warfare allegations
A German member of parliament applied to an international body
demanding an investigation into the chemical warfare accusations
against Turkish armed forces in their fight with the PKK militants in
the Kurdistan Region of Iraq (KRI), Mezopotamya Agency reported.
German Die Linke deputy Gokay Akbulut, said she wrote a letter to
the
OPCW (Organization for the Prohibition of Chemical Weapons) to demand
that allegations of Turkey’s usage of chemical weapons be investigated,
referring to the video posts on social media showing the alleged
effects of those weapons on PKK (Kurdistan Workers Party) militants and
a report by the International Association of Doctors Against the Atomic
War (IPPNW.)
"We demand that delegations be sent to the region and that research be
carried out independently," Akbulut said in an interview with
Mezopotamya, adding that she sent the letter to evoke action from
Germany, the UN and the OPCW.
Akbulut said her party planned to meet with OPCW's German
Representative Thomas Schieb next week, as well as SPD (Social
Democratic Party of Germany) and Green Party over the chemical attack
allegations.
"War crimes are being committed systematically against the Kurds. An
investigation needs to be made. On the one hand, the German government
demands investigations into Russia's war crimes, but unfortunately it
is silent about Turkey's war crimes," she said.
According to Akbulut, the OPCW has been ineffective because this
organization only investigates attacks against national armies.
“We do not accept the quietism of the EU, the German government and the
UN. As the Left Party, we will support the protests across Germany in
the near future,” she said.
After videos posted on social media showing PKK militants who allegedly
suffered from attacks with chemical weapons, many rights groups from in
and out of Turkey called on international institutions to investigate
the allegations concerning the use of chemical weapons by the Turkish
military in the Kurdistan Region of Iraq (KRI).
But Turkish authorities denied allegations and started an oppression
campaign against those who demand independent investigation over the
matter.
Renowned forensic science expert Sebnem Korur Fincanci has already been
jailed and another lawyer was detained over their remarks about the
chemical attack allegations. (gerceknews.com, 4 November 2022)
Turquie-USA-OTAN
/
Turkey-USA-NATO
Otan: la
Turquie convoque l'ambassadeur de Suède
L'ambassadeur de Suède à Ankara a été convoqué lundi au ministère turc
des Affaires étrangères pour protester contre la projection par des
militants kurdes d'images sur la façade de l'ambassade de Turquie à
Stockholm, a indiqué une source diplomatique turque.
"Nous avons fait part à l'ambassadeur de Suède de notre condamnation de
la projection par des groupes en lien avec le PKK d'images de
propagande terroriste et insultantes envers notre président (...) sur
le bâtiment de notre ambassade à Stockholm", a détaillé cette source,
sous couvert d'anonymat.
Cette réaction turque fait suite à la publication lundi sur Twitter
d'une vidéo par le Comité suédois pour le Rojava, qui affiche son
soutien aux Unités de protection du peuple (YPG), la principale milice
kurde de Syrie, considérée comme une organisation terroriste par Ankara.
Cette vidéo, non datée, montre des images projetées sur la façade de
l'ambassade turque à Stockholm qui dénoncent des liens supposés entre
Ankara et le groupe Etat islamique ainsi que l'emploi - également
supposé - d'armes chimiques par l'armée turque contre les combattants
kurdes.
Ankara a demandé que "les auteurs de ces actes soient identifiés et que
les mesures nécessaires soient prises", selon la source diplomatique
turque.
La Turquie accuse la Suède et la Finlande,candidates à l'Otan, de
mansuétude envers le Parti des travailleurs kurdes (PKK) et ses alliés
comme les YPG.
Ankara bloque depuis mai l'entrée des deux pays nordiques dans
l'Alliance atlantique, et a signé avec eux un mémorandum d'accord en
juin liant leur adhésion à leur lutte contre les mouvements kurdes et
leurs partisans sur leur sol.
En visite début novembre à Ankara, le Premier ministre suédois Ulf
Kristersson a promis de répondre aux inquiétudes exprimées par la
Turquie dans sa lutte contre le terrorisme, afin de lever tout obstacle
à son entrée dans l'Otan.
La convocation de l'ambassadeur de Suède survient alors qu'Ankara a
menacé lundi de lancer une opération terrestre en Syrie, après une
série de raids aériens contre des positions kurdes en Syrie et en Irak
et des tirs de roquettes sur le sol turc. (AFP, 21 nov 2022)
Otan: la
Suède amende sa constitution
pour durcir ses lois antiterroristes
Le Parlement suédois a voté mercredi un changement de la Constitution
permettant à la Suède de durcir sa lutte antiterroriste, un point exigé
par la Turquie pour autoriser le pays à entrer dans l'Otan.
Adopté par 278 voix pour sur 349 sièges, cet amendement constitutionnel
rend possible de limiter le principe de liberté d'association "quand un
groupe se réclame du ou soutient le terrorisme".
Seul le parti de Gauche, dans l'opposition, a voté contre.
Selon des experts, cet amendement, dont l'entrée en vigueur est prévue
pour janvier, devrait notamment permettre de mener plus facilement des
poursuites contre les membres du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK), classé sur la liste des organisations terroristes entre autres
par la Suède et l'Union européenne.
Ce changement constitutionnel, qui devait être approuvé par deux
parlements différents séparés par des élections législatives, avait été
amorcé par la précédente majorité suédoise sociale-démocrate.
Cette dernière avait également adopté un premier durcissement des lois
antiterroristes en vigueur depuis le 1er juillet.
Depuis l'annonce de la candidature commune de la Suède et de la
Finlande à l'Otan en mai, la Turquie freine l'adhésion des deux pays
nordiques dans l'Alliance atlantique.
Ankara accuse notamment les deux pays, et en premier lieu la Suède, de
servir de refuge à des militants proches du PKK mais aussi des Unités
de protection du peuple (YPG) actives en Syrie, que la Turquie
considère toutes deux comme terroristes.
Par défense de la liberté d'association, la Suède a longtemps eu une
législation libérale en matière d'antiterrorisme, empêchant par exemple
jusqu'à récemment des inculpations pour simple appartenance à un groupe
considéré comme ayant une entreprise terroriste.
Lors d'une visite à Ankara la semaine dernière, le Premier ministre
suédois Ulf Kristersson a promis de répondre aux inquiétudes exprimées
par la Turquie dans sa lutte contre le terrorisme, afin de lever tout
obstacle à l'adhésion de la Suède à l'Otan.
Il a décrit ce changement constitutionnel comme "un grand pas".
"La Suède va faire de grands pas d'ici la fin de l'année et au début de
l'année prochaine qui donneront aux autorités légales suédoises plus de
muscles pour combattre le terrorisme" a-t-il déclaré à la presse aux
côtés du président turc Recep Tayyip Erdogan. (AFP, 16 nov 2022)
Le patron
de la CIA parle nucléaire et prisonniers avec son
homologue russe en Turquie
Dans un rare face-à-face, les patrons des services de renseignement
américain et russe se sont rencontrés lundi en Turquie, Washington
réitérant sa mise en garde à Moscou contre tout recours à l'arme
nucléaire dans sa guerre en Ukraine et évoquant le sort de ses
ressortissants détenus en Russie.
William Burns, chef de la CIA et ancien ambassadeur des Etats-Unis à
Moscou, devait transmettre à son homologue russe Sergueï Narychkine un
message avertissant "des conséquences de l'emploi d'armes nucléaires
par la Russie et des risques d'escalade pour la stabilité stratégique",
a indiqué un porte-parole du Conseil national de sécurité de la Maison
Blanche.
M. Burns "ne conduit pas des négociations de quelque sorte que ce soit"
ni "ne discute d'un règlement de la guerre en Ukraine", a-t-on tenu à
préciser de même source, en ajoutant que les Ukrainiens avaient été
préalablement informés de la rencontre.
Le haut responsable devait aussi évoquer avec son homologue russe le
cas de ressortissants américains "injustement" détenus en Russie, a
poursuivi la Maison Blanche, faisant notamment allusion à la championne
de basket Brittney Griner et un ancien militaire, Paul Whelan.
"Nous confirmons que des pourparlers russo-américains se tiennent
aujourd'hui à Ankara", a déclaré de son côté lundi le porte-parole du
Kremlin, Dmitri Peskov, cité par les agences de presse russes, en
soulignant qu'il s'agissait d'une "initiative de la partie américaine".
Il s'est refusé à donner tout détail sur le contenu des discussions.
La présidence turque a confirmé pour sa part que "la Turquie avait
accueilli une réunion entre les chefs des services du renseignement
américain et russe plus tôt aujourd'hui".
La rencontre à Ankara intervient à un moment clé dans la guerre menée
par la Russie contre l'Ukraine, après le retrait la semaine dernière
des forces russes de la ville de Kherson.
- "Offre" d'échange de prisonniers -
Le président russe Vladimir Poutine a suscité l'inquiétude de la
communauté internationale lorsqu'il a fait une allusion à la bombe
atomique dans un discours télévisé le 21 septembre, se disant prêt à
utiliser "tous les moyens" dans son arsenal face à l'Occident.
Depuis, les Etats-Unis et leurs alliés se sont employés, publiquement
et en privé, à mettre en garde la Russie, y compris lors d'un échange
téléphonique entre le ministre américain de la Défense Lloyd Austin et
son homologue russe Sergueï Choïgou.
En dépit de la guerre, des responsables américains insistent sur le
fait que les Etats-Unis et la Russie ont maintenu depuis le début de
l'offensive russe le 24 février des "canaux de communication",
notamment via l'ambassade américaine à Moscou, pour faire passer des
messages ou concernant leurs relations bilatérales.
Le président américain Joe Biden a dit espérer mercredi dernier que le
président russe soit davantage disposé à discuter d'un échange de
prisonniers avec les Etats-Unis.
"Mon espoir c'est que maintenant que l'élection est finie, M. Poutine
pourra discuter avec nous et sera disposé à parler plus sérieusement
d'un échange de prisonniers", a dit le président américain lors d'une
conférence de presse au lendemain des élections de mi-mandat aux
Etats-Unis.
La star du basket féminin Brittney Griner, arrêtée en février dans un
aéroport de Moscou en possession d'une vapoteuse contenant du liquide à
base de cannabis, a été condamnée à neuf ans de prison pour "trafic de
drogues" et récemment transférée vers une colonie pénitentiaire non
identifiée.
Washington a indiqué à plusieurs reprises avoir soumis à la Russie une
"offre significative" pour la libération de la sportive et de l'ancien
militaire Paul Whelan, restée sans réponse jusqu'à présent.
Selon des sources diplomatiques russes, un possible échange de
prisonniers pourrait concerner Brittney Griner et un trafiquant d'armes
russe détenu aux Etats-Unis, Viktor Bout, qui purge une peine de 25 ans
de prison aux Etats-Unis.
Russes et Américains se sont entendus par le passé sur plusieurs
échanges de prisonniers. (AFP, 14 nov 2022)
La Turquie
"rejette" les condoléances de Washington
"qui soutient les terroristes"
La Turquie "rejette" les condoléances des Etats-Unis qui "soutiennent
les terroristes" kurdes de Kobané, a indiqué lundi le ministre turc de
l'Intérieur Süleyman Soylu, au lendemain d'un attentat qui a fait six
morts à Istanbul.
"Nous n'acceptons pas, nous rejetons, les condoléances de l'ambassade
des Etats-Unis. Notre alliance avec un Etat qui entretient Kobané et
des poches de terreur (...) doit être débattue", a déclaré M. Soylu,
qui accuse les combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK)
et certains de leurs alliés, soutenus par les Américains, d'avoir
perpétré l'attentat d'Istanbul.
"Le responsable est celui qui fournit des renseignements internes au
PKK. Il n'est pas nécessaire de discuter les pions", a ajouté le
ministre.
Plus tôt dans la matinée, la police turque avait annoncé que la jeune
femme interpellée et accusée d'avoir posé la bombe était de nationalité
syrienne.
Selon la police, elle a reconnu les faits et avoir agi "sur ordre du
PKK", ainsi qu'avoir reçu des directives en ce sens à Kobané, dans le
nord-est de la Syrie.
Elle serait entrée clandestinement en Turquie en passant par Afrine,
localité du nord-est syrien contrôlée par des soldats turcs et leurs
supplétifs syriens.
Ankara accuse régulièrement les Etats-Unis et d'autres pays occidentaux
de protéger les combattants kurdes du PKK et des Unités de protection
du peuple (YPG), considérés comme terroristes par Ankara.
La ville de Kobané est restée célèbre pour la bataille qui, en 2015, a
permis aux forces kurdes soutenues par la coalition occidentale de
repousser le groupe jihadiste Etat islamique.
Elle est contrôlée par les Forces démocratiques syriennes (FDS), dont
les YPG - alliées au PKK - sont une composante majeure. (AFP, 14 nov
2022)
Adhésion à
l'Otan: le chef de la
diplomatie suédoise prochainement à Ankara
Le chef de la diplomatie suédoise Tobias Billström a annoncé jeudi à
Berlin qu'il se rendrait prochainement à Ankara pour y plaider en
faveur de l'adhésion de la Suède à l'Otan.
"La Suède travaille avec diligence à une entrée rapide et sans heurts
dans l'Otan", a indiqué le ministre lors d'une conférence de presse
commune avec son homologue allemande Annalena Baerbock.
"Je pense que les discussions se poursuivent de manière très positive",
a-t-il assuré, précisant que "la Suède préparait sa propre ratification
qui conclura le protocole d'adhésion et confirmera que la Suède est un
allié de l'Otan".
Lors d'une visite à Ankara le 8 novembre, le Premier ministre suédois
Ulf Kristersson a promis de répondre aux inquiétudes exprimées par la
Turquie dans sa lutte contre le terrorisme, afin de lever tout obstacle
à son entrée dans l'Otan.
Suite à ces engagements, le président turc Recep Tayyip Erdogan a
annoncé une nouvelle réunion "à la fin du mois" à Stockholm, disant
espérer "une conclusion plus positive".
"Personnellement, je pense que la visite du Premier ministre suédois à
Ankara a montré qu'il y a encore beaucoup de place pour le dialogue, un
dialogue qui est maintenant en cours et qui doit être mené à tous les
niveaux", a déclaré M. Billström.
"Je me rendrai prochainement à Ankara, cet automne" pour poursuivre le
dialogue, a-t-il indiqué.
Le chef de l'Etat turc bloque depuis mai l'élargissement de
l'Alliance
atlantique à la Suède et à la Finlande, accusant les deux pays
nordiques de protéger notamment des combattants kurdes du Parti des
Travailleurs du Kurdistan (PKK) et des Unités de protection du peuple
(YPG), considérés comme terroristes par Ankara.
Pour répondre aux inquiétudes d'Ankara, le Parlement suédois va voter
la semaine prochaine pour changer la constitution afin de durcir sa
lutte antiterroriste.
Selon des experts, ce durcissement devrait notamment permettre de mener
plus facilement des poursuites contre des membres du PKK kurde. (AFP,
10 nov 2022)
Otan: le Premier ministre suédois donne des gages à
Ankara
Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson a promis mardi à Ankara de
répondre aux inquiétudes exprimées par la Turquie dans sa lutte contre
le terrorisme, afin de lever tout obstacle à son entrée dans l'Otan.
Pour faire suite à ces engagements, le président turc Recep Tayyip
Erdogan a annoncé une nouvelle réunion "à la fin du mois" à Stockholm,
disant espérer "une conclusion plus positive".
"Nous souhaitons sincèrement que l'adhésion de la Suède à l'Otan se
concrétise", a déclaré le président à l'issue de ce premier entretien
avec M. Kristersson, soulignant toutefois que la Suède doit "sout[enir]
nos préoccupations propres en matière de sécurité".
Le chef de l'Etat turc bloque depuis mai l'élargissement de l'Alliance
atlantique à la Suède et à la Finlande, accusant les deux pays
nordiques de protéger notamment des combattants kurdes du Parti des
Travailleurs du Kurdistan (PKK) et des Unités de protection du peuple
(YPG), considérés comme terroristes par Ankara.
"Nous comprenons la responsabilité qu'une adhésion à l'Otan implique
pour nous", a affirmé M. Kristersson devant la presse au côté de M.
Erdogan, promettant que son pays "respectera toutes ses obligations
face à la Turquie dans la lutte contre la menace terroriste".
La Suède "a déjà fait beaucoup pour mettre en place le mémorandum"
d'accord signé à Madrid en juin, a-t-il ajouté, allusion au
durcissement prochain des lois antiterroristes en Suède, qui laisse
augurer d'un changement d'attitude envers les membres du PKK.
- impatience turque -
Le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Jens Stoltenberg, avait
ouvert la voie la semaine dernière au Premier ministre suédois en se
rendant à Istanbul.
"Il est temps d'accueillir la Suède et la Finlande [dans] l'Otan",
avait-il lancé, jugeant nécessaire "d'envoyer un message clair à la
Russie".
Si la Turquie a salué des progrès dans les discussions depuis la
formation le mois dernier du nouveau gouvernement suédois, le président
Erdogan avait affirmé vendredi -- pour la troisième fois en un mois --
que son parlement ne ratifierait l'adhésion des deux pays nordiques
qu'une fois certaines "mesures" prises.
La Turquie a formulé des demandes d'extraditions précises, avec une
liste de noms, dans un mémorandum d'accord signé fin juin entre les
trois pays lors du sommet de l'Otan à Madrid.
Ankara a depuis exprimé son impatience, la Suède n'ayant procédé depuis
qu'à une seule extradition pour "fraude".
M. Erdogan a également insisté mardi auprès de M. Kristersson sur
l'extradition des partisans du prédicateur Fethullah Gülen, installé
aux Etats-Unis de longue date, qu'il accuse d'avoir fomenté la
tentative de coup d'Etat en 2016.
Les autorités turques ont procédé à des centaines de nouvelles
arrestations de personnes soupçonnées d'appartenir à la mouvance
guléniste ces dernières semaines.
- "la pression va monter" -
Pour certains analystes, les élections présidentielle et législatives
en Turquie, prévues en juin 2023, risquent toutefois de retarder le
processus.
"La partie turque ratifiera l'adhésion quand elle jugera que c'est le
meilleur moment. La pression va sans doute monter entre-temps, mais il
semble que de nombreux pays de l'Otan considèrent déjà que
l'élargissement aura lieu l'année prochaine, voire au second semestre
de l'année prochaine", remarque Ilke Toygür, professeure de
géopolitique européenne à l'université Carlos III de Madrid.
"En outre, il est largement admis que la Turquie essaie de négocier
d'autres choses: il pourrait s'agir des [chasseurs américains] F-16 ou
de sa relation globale avec la Russie", ajoute Mme Toygür.
"Erdogan considère-t-il qu'il a reçu assez de signes de bonne volonté
de la part de la Suède et qu'il est dans son intérêt politique et
militaire de déclarer victoire? Ou est-ce qu'il préfère garder une
rhétorique pour servir sa campagne électorale?", s'interroge sous
couvert d'anonymat une diplomate européenne.
Pour cette fine connaisseuse du dossier, il reste une "chance
raisonnable" de voir le parlement turc ratifier l'adhésion à l'Otan des
deux pays nordiques avant juin 2023. (AFP, 8 nov 2022)
Adhésion à l'Otan : Erdogan
rappelle les «mesures à prendre» par la Suède et la Finlande
La Turquie ne ratifiera l'adhésion à l'Otan de la Suède et la Finlande
qu'une fois les mesures nécessaires prises par les deux États, a
affirmé vendredi le président turc Recep Tayyip Erdogan lors d'une
rencontre avec le patron de l'Alliance atlantique, Jens Stoltenberg.
«Le président Erdogan a souligné que le rythme et le moment du
processus de ratification (...) seront déterminés par les mesures que
ces pays ont encore à prendre», a indiqué la présidence turque dans un
communiqué à l'issue de cette rencontre à Istanbul entièrement fermée à
la presse.
Le chef de l'Etat turc, qui doit recevoir mardi à Ankara le Premier
ministre suédois Ulf Kristersson, bloque depuis mai l'entrée de la
Suède et la Finlande dans l'Alliance atlantique. La Turquie accuse les
deux pays nordiques de protéger notamment des combattants kurdes du
Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et des Unités de protection
du peuple (YPG), considérés comme terroristes par Ankara.
Pour lever les objections de la Turquie, les trois pays ont signé un
mémorandum d'accord en marge du sommet de l'Otan en juin à Madrid,
portant notamment sur des demandes d'extraditions exigées par Ankara.
Jens Stoltenberg «s'est félicité des mesures significatives et
concrètes déjà prises par les deux pays pour mettre en pratique le
mémorandum et a souligné que leur adhésion renforcerait l'Otan», a
indiqué vendredi soir l'Alliance atlantique dans un communiqué.
Le secrétaire général de l'Otan avait appelé jeudi à Istanbul à
accueillir Suède et Finlande dans l'Alliance afin d'«envoyer un message
clair à la Russie», au cours d'une conférence de presse commune avec le
ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu. À ce jour, 28
États membres - sur 30 - de l'Alliance atlantique ont ratifié
l'adhésion des deux pays nordiques, qui doit être approuvée à
l'unanimité. Outre la Turquie, seule la Hongrie doit encore donner son
accord final. (AFP, 4 nov 2022)
Relations
régionales / Regional Relations
Pourquoi les Kurdes craignent un
rapprochement entre Damas et Ankara
Menacés par une offensive terrestre des forces turques contre leurs
régions autonomes, les Kurdes de Syrie redoutent en outre de faire les
frais du rapprochement qui se dessine entre Ankara et le régime de
Damas.
Les relations sont rompues depuis le début de la guerre en Syrie entre
le président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui soutient les groupes
rebelles opposés à Damas, et son homologue syrien, Bachar al-Assad.
Mais M. Erdogan, dont l'armée mène depuis dimanche des raids aériens
contre les zones kurdes en Syrie et menace de déclencher une offensive
terrestre, a jugé "possible" mercredi une rencontre avec le chef de
l'Etat syrien.
- Quelles relations entre la Syrie et la Turquie?
Avant le début du conflit en Syrie en 2011, Ankara était un partenaire
politique et économique privilégié de Damas et une relation d'amitié
liait les président des deux pays.
Mais au début du soulèvement populaire en Syrie, la Turquie a conseillé
à son allié d'engager des réformes politiques, avant de l'appeler à
"démissionner pour empêcher l'effusion de sang".
En mars 2012, la Turquie a fermé son ambassade à Damas et le président
Erdogan a commencé à taxer Bachar al-Assad de "meurtrier" et de
"terroriste".
Ankara a alors accueilli les groupes de l'opposition politique
syrienne, avant de commencer à soutenir les rebelles armés.
La Turquie a lancé depuis 2016 trois offensives sur le sol syrien
contre les forces kurdes, qui lui ont permis de contrôler une bande
frontalière. Elle ne s'est heurtée aux forces du régime que lors de sa
dernière opération en février 2020, qui visait à arrêter l'avancée de
l'armée de Damas dans la province d'Idleb. La Russie était alors
intervenue pour calmer le jeu.
- Quels liens entre Damas et les Kurdes syriens?
Depuis le début du conflit en Syrie, les Kurdes ont évité toute
confrontation avec le régime de Damas, à l'exception d'escarmouches
limitées, et ont maintenu leurs relations avec le pouvoir central.
Les combattants kurdes, qui contrôlent de vastes pans de territoires
dans le nord et le nord-est de la Syrie et sont appuyés par Washington,
ont institué une administration autonome dans les zones qu'ils
contrôlent. Damas refuse cette administration autonome, taxant les
Kurdes syriens de "séparatisme".
Plusieurs sessions de pourparlers entre les deux parties n'ont pas
abouti, mais les deux camps sont néanmoins parvenus à un accord, via
une médiation russe, en vertu duquel l'armée de Damas a déployé des
forces limitées dans certaines zones kurdes pour freiner l'avancée
turque.
- Des signes de rapprochement syro-turc?
Ankara a infléchi sa position à l'égard de Damas ces derniers mois. En
août, le chef de la diplomatie turque a appelé une réconciliation entre
le régime syrien et l'opposition. Et mercredi, M. Erdogan a jugé
"possible" une entrevue avec le dirigeant syrien, estimant qu'il "n'y
avait pas de place pour le ressentiment en politique".
Selon plusieurs analystes, la Russie joue un rôle essentiel dans le
processus de rapprochement entre les deux pays voisins qui ont un
ennemi commun: les combattants kurdes.
Le chroniqueur proche du gouvernement turc Abdulkadir Selvi a écrit
mercredi dans le quotidien Hurriyet que la rencontre Erdogan-Assad
pourrait avoir lieu avant les élections turques de juin 2023, et que le
président russe Vladimir Poutine en serait l'hôte.
Depuis le lancement dimanche des raids turcs, qui ont fait une
vingtaine de tués dans les rangs de l'armée syrienne, Damas s'est
contenté d'une faible protestation. Le vice-ministre des Affaires
Etrangères, Ayman Soussan, a dénoncé mercredi "les prétextes invoqués
par l'occupation turque pour justifier sa politique en Syrie".
"La position de Damas est plus faible que lors des offensives turques
précédentes", a déclaré mardi à l'AFP le commandant en chef des Forces
démocratiques syriennes (FDS, à majorité kurde), Mazloum Abdi,
affirmant avoir des informations sur "des contacts entre les deux
parties".
- Quelles conséquences pour les Kurdes syriens?
Pour M. Abdi, Ankara veut "éradiquer l'expérience" de l'administration
autonome kurde par le biais de son offensive militaire ou d'un "accord"
avec Damas.
Pour les forces kurdes syriennes, "une réconciliation sérieuse entre
Ankara et Damas serait un désastre", estime l'analyste Aron Lund,
membre du groupe de réflexion Century International.
"Elle les priverait de leur principale protection contre Ankara, qui
est Damas, soutenu par la Russie, et permettrait à MM. Erdogan et Assad
d'agir de concert pour résoudre leurs +problèmes+ kurdes". (AFP, 24 nov
2022)
Manifestations en Iran: tirs à balles
réelles dans des régions kurdes
Les forces de sécurité ont tiré à balles réelles lundi pour réprimer
des manifestations dans les régions kurdes de l'ouest de l'Iran, a
indiqué le groupe de défense des droits des Kurdes d'Iran Hengaw, basé
en Norvège.
Le groupe a fait état de 13 morts en 24 heures dans ces régions mais ce
chiffre n'a pu être vérifié dans l'immédiat.
Hengaw a posté des vidéos montrant les forces de l'ordre tirant à
balles réelles dans les villes de Piranchahr, Marivan et Javanroud.
Des renforts ont été envoyés ces derniers jours dans les régions
kurdes, l'un des foyers du mouvement de contestation déclenché le 16
septembre par la mort de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans
arrêtée par la police des moeurs pour avoir enfreint le code
vestimentaire strict imposant aux femmes de porter le voile en public.
Les manifestations s'y sont récemment intensifiées, notamment à
l'occasion des funérailles des manifestants tués par les forces de
sécurité.
Selon Hengaw, au moins sept personnes ont été tuées à Javanroud, quatre
à Piranchahr et deux dans d'autres localités.
L'ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, a également posté des
images montrant, selon elle, les forces de sécurité tirer à balles
réelles à Piranchahr et le chagrin de la mère devant la dépouille d'un
adolescent de 16 ans. "Mère, ne pleure pas, nous allons nous venger",
chantent en kurde des personnes présentes à ses côtés, d'après l'ONG.
Une autre vidéo postée par Hengaw montre ce qu'elle présente comme des
habitants de Javanroud qui tentent de prendre en charge un corps dans
une rue en essayant de se protéger des tirs.
D'autres images montrent des forces de sécurité lourdement armées se
dirigeant de la ville de Sanandaj à celles de Mahabad et Boukan.
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken s'est déclaré sur Twitter
"grandement préoccupé par le fait que les autorités iraniennes
accentuent la violence contre les manifestants, en particulier à
Mahabad".
Les Kurdes représentent l'une des principales minorités ethniques en
Iran - environ 10 millions sur 83 millions d'habitants - et adhèrent
majoritairement à l'islam sunnite et non au chiisme dominant dans le
pays.
Au moins 378 personnes ont été tuées dans la répression des
manifestations, selon un dernier bilan diffusé samedi par IHR.
Parmi elles, 255 ont péri lors des protestations liées à la mort de
Mahsa Amini et 123 au Sistan-Baloutchistan, une province du sud-est,
dont plus de 90 le 30 septembre dans la capitale provinciale Zahedan,
lors de manifestations contre le viol d'une adolescente imputé à un
policier.
Lundi, un policier a été tué et un autre blessé par des tirs de
"malfaiteurs" à bord d'une voiture dans un village de Zahedan, a
indiqué à l'agence Fars le général Mohammad Ghanbari, le chef de la
police provinciale. Les assaillants ont pris la fuite.
Par ailleurs, les forces iraniennes ont de nouveau bombardé des groupes
d'opposition kurdes iraniens basés au Kurdistan d'Irak voisin, tuant un
combattant de ces factions dissidentes accusées d'attiser les
manifestations en Iran. (AFP, 21 nov 2022)
Première poignée de main entre les présidents
Erdogan et al-Sissi au Qatar
Les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et égyptien Abdel Fattah
al-Sissi ont échangé dimanche leur première poignée de main en marge de
l'ouverture de la Coupe du monde de football, au Qatar, selon la
présidence turque.
Un responsable de la présidence turque a confirmé dimanche soir à l'AFP
ce "premier contact bilatéral" entre les deux dirigeants, lors de la
cérémonie d'ouverture du championnat.
Un cliché, posté sur le site officiel de la présidence, montre les deux
dirigeants, en froid depuis l'arrivée au pouvoir de M. Sissi,
échangeant une poignée de main en souriant.
La photo figure parmi d'autres montrant les échanges souriants entre M.
Erdogan et les chefs d'Etat et de gouvernement présents pour assister
aux festivités au Qatar.
Le Caire et Ankara sont en froid depuis l'arrivée au pouvoir de M.
Sissi en 2013, après le renversement du président Mohamed Morsi.
M. Erdogan avait ensuite affirmé que M. Morsi, qui s'était effondré
soudainement en plein procès au Caire en juin 2019, "avait été tué".
"Jamais je ne m'entretiendrai avec quelqu'un comme lui", avait-il
également asséné quelques mois auparavant, après l'exécution de neuf
condamnés à mort en Egypte.
Cependant, lors d'un échange avec la presse turque la semaine dernière,
de retour du sommet du G20 en Indonésie, M. Erdogan avait laissé
entendre qu'il était prêt à revoir ses relations avec la Syrie et avec
l'Egypte.
"Nous pouvons reconsidérer les relations avec des pays avec lesquels
nous avons eu des difficultés. Nous pouvons même repartir de zéro,
surtout après les élections de juin" avait-il indiqué en réponse à une
question, selon l'agence officielle Anadolu.
Le chef de l'Etat a annoncé qu'il serait candidat à sa propre
succession lors du scrutin présidentiel prévu en juin 2023.
Au Caire, la présidence égyptienne s'est abstenue de tout commentaire.
(AFP, 20 nov 2022)
L'accord
sur les céréales
ukrainiennes reconduit pour l'hiver
L'accord permettant les exportations de céréales ukrainiennes depuis
les ports d'Ukraine a été reconduit pour les quatre mois d'hiver,
levant les inquiétudes sur une possible crise alimentaire mondiale.
L'Initiative sur les céréales en mer Noire expirait vendredi soir à
minuit.
Les quatre parties impliquées dans cet accord, la Turquie, l'Ukraine,
la Russie et les Nations unies ont confirmé jeudi la poursuite de cette
entente, "sans aucun changement" a précisé la diplomatie russe dans un
communiqué.
"Suite aux pourparlers quadripartites organisés par la Turquie,
l'accord sur le corridor céréalier de la mer Noire a été prolongé de
120 jours à compter du 19 novembre", avait annoncé jeudi le président
turc Recep Tayyip Erdogan dans un message sur Twitter.
M. Erdogan, l'un des artisans de cet accord, a aussi fait valoir
"l'importance et le bénéfice" de cet accord "pour l'approvisionnement
et la sécurité alimentaire dans le monde, avec près de 500 bateaux et
plus de 11 millions de tonnes de céréales et de produits alimentaires"
livrés depuis l'été.
Sur Twitter, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rappelé que
Kiev avait proposé de "prolonger indéfiniment l'Initiative de la mer
Noire". "C'est vital pour la stabilité", a-t-il insisté.
Le Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a néanmoins "salué" la
nouvelle, via un communiqué transmis par le Centre de coordination
conjointe (JCC) basé à Istanbul, qui supervise les mouvements de
bateaux via le Bosphore.
Selon un haut responsable turc, s'exprimant sous couvert d'anonymat,
"l'accord reste en place dans les mêmes termes durant les mois d'hiver"
puis de "nouveaux arrangements" pourront être pris à la sortie de la
mauvaise saison en Mer Noire.
- engrais russes -
D'intenses tractations sous l'égide de l'Onu étaient menées ces
dernières semaines pour assurer la prolongation de l'accord alors que
plus de dix millions de tonnes de céréales restent encore bloquées dans
les silos d'Ukraine.
Ces céréales sont indispensables pour stabiliser les cours sur les
marchés internationaux et pour ravitailler les populations les plus
vulnérables aux risques de faim, en particulier en Afrique.
Sur les 11 millions de tonnes exportées à ce jour, environ 40% ont été
servies aux pays en développement.
Dans son communiqué, M. Guterres précise par ailleurs que "l'Onu est
pleinement engagée à lever les obstacles qui entravent les exportations
de produits agricoles et engrais de la Fédération de Russie".
Moscou s'était temporairement désengagé de l'accord et avait exigé sa
suspension le mois dernier, après la chute d'un missile en Crimée
annexée, avant d'y revenir.
La Russie "n'a pas formulé de nouvelles exigences", selon un
négociateur. Mais elle a insisté ces dernières semaines sur le
principe, agréé l'été dernier, de ses propres exportations d'engrais et
de produits alimentaires.
Une accord séparé, parallèle à celui sur les céréales ukrainiennes,
avait été signé en même temps, le 22 juillet à Istanbul.
La semaine dernière, des négociateurs russes et des Nations unies se
sont retrouvés pendant plusieurs heures au siège de l'Onu à Genève.
Les produits agricoles ne tombent pas sous le coup des sanctions à
l'égard de la Russie, mais en raison des risques liés au conflit
encourus en Mer Noire, les armateurs ne voulaient plus engager leur
bateaux faute de trouver à les assurer.
Selon une source au sein des Nations unies, associée aux tractations,
il a fallu "travailler dur" pour trouver les moyens de garantir les
exportations russes de produits agricoles et d'engrais.
Selon cette source, un cadre a pu être établi "en matière d'assurance,
d'accès aux ports, de transactions financières et d'accès au transport
maritime", cohérent avec les trois systèmes de sanctions en vigueur,
des États-Unis, du Royaume-Uni et de l'Union européenne.
"Il fallait clarifier ce cadre politique pour que les acteurs du
secteur privé soient prêts à se réengager avec la Russie" a expliqué
cette source.
L'Onu a d'ailleurs "facilité à titre humanitaire" la livraison de
260.000 tonnes d'engrais russes dont la première cargaison ira au
Malawi, l'un des pays d'Afrique australe le plus démuni.
Avec la flambée des prix du gaz, l'Europe a suspendu 70% de sa
production de fertilisants. Cette pénurie plus la quasi-absence des
engrais russes sur le marché mondial ont provoqué "une hausse des prix
de plus de 250% par rapport à leurs niveaux pré-Covid", en 2020, estime
l'Onu.
L'accord trouvé a permis d'ouvrir la voie à la poursuite du commerce en
Mer Noire. (AFP, 17 nov 2022)
Pétrole russe: la Turquie devient une route
détournée vers l'UE, selon un rapport
La Russie engrange moins d'argent avec ses exportations d'énergies
fossiles mais la Turquie devient une route détournée pour exporter du
pétrole russe vers l'UE, une "faille" dans les sanctions, met en garde
un centre de recherche indépendant mercredi.
Cette publication du Centre for Research on Energy and Clean Air
(CREA), basé en Finlande, intervient alors que l'Ukraine a été visée
mardi par d'intenses bombardements russes sur des infrastructures et
qu'un missile d'origine inconnue est tombé en Pologne.
"Est-ce que cela serait possible si les Russes n'avaient pas accès à
des financements? Tout le monde comprend que non", a souligné Oleg
Ustenko, le conseiller économique du président ukrainien Volodymyr
Zelensky.
"Il est ridicule qu'ils reçoivent toujours près de 700 millions
(d'euros) par jour de leurs énergies fossiles", a-t-il ajouté par
visioconférence lors d'une présentation du rapport à la COP27 en Egypte.
Il a appelé à la mise en place d'un plafonnement du prix des énergies
russes et à l'interdiction immédiate de tous les produits raffinés
provenant de Russie.
"Cela devrait être interdit tout de suite par l'UE et tous nos alliés
comme les Etats-Unis et le Royaume-Uni mais aussi tous les autres, y
compris naturellement la Turquie", a-t-il dit.
Selon le rapport, la Russie a collecté 21 milliards d'euros de ses
exportations fossiles en octobre, en baisse de 7% par rapport à
septembre et au plus bas depuis le début de l'invasion en Ukraine. Les
revenus de tous les produits ont reculé, à l'exception du gaz naturel
liquéfié (GNL).
Les revenus tirés des exportations vers l'Union européenne ont pour
leur part chuté de 14% à 7,5 milliards.
L'UE a décidé d'un embargo progressif sur ses importations de pétrole
et de produits pétroliers, à quelques exceptions prêt. Elle a aussi
déjà mis fin à ses achats de charbon mais le gaz russe, dont elle est
très dépendante, n'est pour l'instant pas concerné.
Le CREA met toutefois en garde contre une nouvelle route détournée par
laquelle le pétrole russe trouve le chemin des pays occidentaux.
"Une nouvelle route pour le pétrole russe vers l'UE émerge via la
Turquie, où une quantité croissante de brut russe est raffinée",
préviennent les auteurs, dont le travail doit être présenté à la COP27.
La Turquie a en effet augmenté ses importations de brut de Russie
depuis l'invasion de l'Ukraine. Et les exportations de produits
pétroliers de Turquie vers les ports européens et américains ont bondi
de 85% en septembre-octobre comparé à la période juillet-août, indique
le rapport.
"Alors que l'UE va bannir les importations de brut de Russie au 5
décembre, cette faille pourrait devenir importante", souligne le CREA.
Le centre de recherche juge ainsi "essentiel" que l'UE et les
Etats-Unis mettent en place un embargo plus strict en renonçant aux
produits pétroliers issus de raffineries qui acceptent du brut russe.
Lauri Myllyvirta, analyste du CREA, a aussi souligné que la Russie
dépend fortement du secteur du transport naval européen pour faire
transiter ses énergies fossiles.
"Au moins 50% des exportations se font à bord de bateaux possédés par
des sociétés de l'Union européennes ou sont assurés au Royaume-Uni ou
en Europe", si bien que les Européens disposent d'un éventuel moyen de
pression "énorme", a-t-il remarqué. (AFP, 16 nov 2022)
La Turquie
nomme un ambassadeur en Israël après quatre
ans de vacance
Turquie a nommé dans la nuit de vendredi à samedi un ambassadeur en
Isräel après une absence de quatre ans, dernière étape de la reprise
complète des relations diplomatiques entre les deux pays annoncée en
août.
Sakir Özkan Torunlar, un diplomate expérimenté qui a été consul général
de Turquie à Jérusalem entre 2010 et 2014, a été nommé ambassadeur de
Turquie en Israël par décret présidentiel, ont annoncé les médias turcs.
Après plusieurs mois de réchauffement, les deux pays avaient annoncé en
août le rétablissement complet de leurs relations diplomatiques et le
retour des ambassadeurs.
Israël avait nommé un ambassadeur à Ankara en septembre.
Les relations entre les deux pays s'étaient tendues en 2010 après
l'assaut meurtrier des forces israéliennes contre le navire turc Mavi
Marmara, qui tentait d'acheminer de l'aide à Gaza, enclave
palestinienne sous blocus israélien et contrôlé par les islamistes du
Hamas.
En mai 2018, après la mort d'une cinquantaine de Palestiniens tués par
l'armée israélienne à Gaza, la Turquie avait rappelé son ambassadeur à
Tel-Aviv et renvoyé l'ambassadeur israélien à Ankara ainsi que le
consul général israélien à Istanbul. Israël avait riposté en renvoyant
le consul général turc à Jérusalem.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a par ailleurs envoyé une lettre
de félicitations à Benjamin Netanyahu après sa victoire aux élections
législatives israéliennes du 1er novembre, ont annoncé jeudi les
services de l'ancien Premier ministre israélien.
M. Erdogan, fervent défenseur de la cause palestinienne, a dans le
passé critiqué les politiques israéliennes menées sous les
gouvernements de M. Netanyahu (1996-1999 et 2009-2021) envers les
Palestiniens. (AFP, 12 nov 2022)
Erdogan vante sa relation de "confiance et solidarité" avec
Poutine
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a expliqué jeudi qu'il avait pu
convaincre son homologue russe Vladimir Poutine de revenir dans
l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes grâce à "la
confiance et la solidarité" instaurées entre eux.
"Nous n'aurions pas pu faire ce pas, s'il n'y avait pas eu de confiance
entre nous", a affirmé le chef de l'Etat turc en réponse à un
journaliste qui lui demandait comment il avait pu convaincre M. Poutine
de reprendre sa participation à l'accord, indispensable pour poursuivre
les exportations agricoles d'Ukraine.
"La confiance et la respect entre nous nous encouragent à faire ce
genre de pas. Ca a marché comme ça jusqu'à présent. La solidarité entre
nous, dans des domaines comme l'énergie nucléaire, (...) les
initiatives dans l'industrie de défense, nourrissent le respect entre
nous", a-t-il fait valoir.
La Turquie fournit des drones de combat à l'Ukraine, mais elle a aussi
acquis un système de défense anti-missiles russe S-400 et une centrale
nucléaire en cours de construction dans le sud du pays.
Ankara a commencé mardi à payer le gaz russe en roubles, selon le
ministre de l'Energie, conformément à un accord passé l'été dernier qui
porte sur un quart environ des livraisons.
Membre de l'Otan, la Turquie ne s'est pas associée aux sanctions contre
la Russie, tout en affirmant son soutien à l'Ukraine et tente de
maintenir une position de médiateur entre Kiev et Moscou.
M. Erdogan a également ordonné le mois dernier à son gouvernement de
commencer à travailler sur le "hub gazier" que lui a proposé Vladimir
Poutine, pour exporter le gaz russe vers l'Europe.
Les exportations de céréales ukrainiennes via le couloir humanitaire en
mer Noire ont repris début novembre à la suite d'un entretien de M.
Erdogan avec M. Poutine après quelques jours de suspension de l'accord
par la Russie. (AFP, 10 nov 2022)
La Russie retourne à l'accord
céréalier, le trafic reprend en mer Noire
La Russie a repris mercredi sa participation à l'accord sur les
exportations de céréales ukrainiennes, affirmant avoir reçu des
"garanties écrites" de la part de l'Ukraine sur la démilitarisation du
couloir maritime utilisé pour leur transport.
Les cours mondiaux des céréales, qui s'étaient envolés en début de
semaine, promettant d'aggraver les difficultés d'alimentation dans le
monde, ont aussitôt entamé un repli, malgré les doutes sur la tenue de
ses engagements par Moscou.
Les Etats-Unis se sont félicités, comme l'ONU, de ce dénouement, et ont
salué le rôle de la Turquie, mais ont souligné que l'accord céréalier,
initialement signé en juillet pour quatre mois, devait maintenant être
reconduit. Ils se sont dits dans le même temps "de plus en plus
préoccupés" par l'éventualité d'un recours à l'arme nucléaire par la
Russie en Ukraine, après des informations sur des plans d'attaque
tactique.
Dans l'immédiat, le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays
est garant de l'accord céréalier, crucial pour l'approvisionnement
alimentaire mondial, notamment en Afrique et au Moyen-Orient, a
confirmé la reprise à partir de la mi-journée des exportations
ukrainiennes en mer Noire via le couloir sécurisé.
"La Russie considère que les garanties reçues jusqu'à présent semblent
suffisantes et reprend la mise en oeuvre de l'accord", a indiqué le
ministère russe de la Défense sur Telegram.
Des formulations que s'est empressé de railler le président ukrainien
Volodymyr Zelensky dans son allocution quotidienne sur Telegram. Les
demandes de garanties formulées par la Russie alors même que son armée
occupe et bombarde l'Ukraine "montrent à la fois l'échec de l'agression
russe et à quel point nous sommes forts lorsque nous restons unis",
s'est félicité le président ukrainien face caméra, assis à un bureau,
s'adressant aux Ukrainiens et aux Ukrainiennes comme tous les soirs
depuis fin février.
Moscou avait suspendu samedi sa participation à l'accord céréalier
après une attaque menée avec des drones marins contre sa flotte basée
dans la rade de Sébastopol, en Crimée annexée.
L'armée russe a accusé l'Ukraine d'avoir mené cette opération,
qui a
touché au moins un bâtiment militaire russe, avec l'aide "d'experts
britanniques" et en utilisant le couloir maritime réservé aux
exportations de céréales.
Il a fallu une série d'appels téléphoniques ces derniers jours entre
responsables russes et turcs, notamment mardi entre M. Erdogan et le
président Vladimir Poutine, et l'intercession de l'ONU, pour que Moscou
révise sa position.
M. Zelensky a indiqué avoir appelé son homologue turc et l'avoir
"remercié pour sa participation active à la préservation de +l'accord
sur les céréales+".
- Menaces nucléaires -
Vladimir Poutine a en revanche averti que la Russie se réservait le
droit de "se retirer" de l'accord "en cas de violation de ces garanties
par l'Ukraine".
Les craintes d'une frappe nucléaire russe en Ukraine se faisaient,
elles, plus pressantes, les Etats-Unis disant être devenus "au fil des
mois" de "plus en plus préoccupés par cette éventualité", selon John
Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.
Ces propos font suite à une information du New York Times selon lequel
les généraux russes ont discuté récemment des modalités possibles de
frappe nucléaire tactique en Ukraine.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a jugé mercredi
"irresponsable" que les médias occidentaux selon lui "gonflent
délibérément le sujet des armes nucléaires".
La veille, l'ex-président russe et actuel numéro 2 du Conseil de
sécurité, Dmitri Medvedev, avait pourtant une nouvelle fois brandi la
menace de l'arme nucléaire, mettant en garde l'Ukraine contre sa
volonté de reprendre tous les territoires occupés par la Russie, dont
l'armée enchaîne les revers.
- "On s'y est habitué" -
Sur le terrain, les affrontements se poursuivaient mercredi avec des
combats surtout dans l'est et des bombardements sur 25 localités au
total, selon le commandement militaire ukrainien.
Le gouverneur de la région de Donetsk (est), Pavlo Kyrylenko, a
rapporté la mort de 4 civils ces dernières 24 heures.
Celui de Zaporijjia, dans le sud, Oleksand Staroukh, a écrit sur
Telegram que l'armée russe attaquait les environs de la ville, proche
de la centrale nucléaire du même nom, sans donner de détails.
Le chef de l'administration de Krivyi Rih, dans le sud également, a
fait état pour sa part d'attaques russes au drone kamikaze.
Plus au sud encore, sur le front de Kherson, les journalistes de l'AFP
ont constaté d'importantes destructions dans le village de Bilozirka,
sur lequel les forces russes tirent des salves depuis une zone où elles
sont retranchées depuis leur retrait de ce village au mois de mars.
"Au début, on ne pensait qu'au moment où ça allait enfin se terminer.
Mais maintenant, cela semble normal. On s'y est habitué", a raconté une
jeune habitante, Angelika Boryssenko, âgée de 20 ans.
La Russie avait mené lundi une nouvelle vague de frappes massives sur
les infrastructures critiques ukrainiennes, provoquant des coupures de
l'approvisionnement en eau et électricité, notamment à Kiev.
L'opérateur ukrainien Ukrenergo a annoncé mercredi de nouvelles
restrictions d'électricité, tandis que le maire de la capitale
ukrainienne, Vitaly Klitschko, a promis de déployer un millier de
"points de chauffage" pour les habitants d'ici l'hiver.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a précisé que les frappes
russes avaient endommagé 40% des installations énergétiques
ukrainiennes, contraignant le pays à stopper ses exportations vers
l'UE, où les prix de l'électricité flambent. (AFP, 2 nov 2022)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
A
Chypre-Nord, des universités "vendent du
rêve" aux étudiants étrangers
"Je pensais venir à Chypre, pas à Chypre-Nord." Plus de 50.000
étudiants étrangers sont inscrits dans des universités de ce petit
territoire isolé, reconnu par la seule Turquie, une manne pour
l'économie locale mais aussi un piège pour certains qui pensaient avoir
mis un pied en Europe.
"C'est à mon arrivée que j'ai compris que je n'étais pas en Europe",
raconte à l'AFP un étudiant nigérian sous couvert d'anonymat. "Tout est
affiché en livres turques ici."
L'île méditerranéenne de Chypre est divisée depuis l'invasion du nord
par l'armée turque en 1974 en réaction à un coup d'Etat de
nationalistes chypriotes-grecs.
Le Sud, membre de l'Union européenne, est habité par des
Chypriotes-grecs, et la République turque de Chypre-Nord (RTCN),
autoproclamée et non reconnue par la communauté internationale, par des
Chypriotes-turcs et des colons turcs.
Sous embargo international, coupée du reste de l'île par une ligne de
cessez-le-feu contrôlée par l'ONU et bordée de barbelés, Chypre-Nord
souffre de la crise économique qui frappe la Turquie et mise sur ses 21
universités reconnues par Ankara pour attirer des étudiants étrangers,
exigeant qu'ils paient leur scolarité en euros ou en dollars.
Ce secteur représente "environ 35% du PIB" du territoire, dit à l'AFP
le ministre de l'Education Nazim Cavusoglu. "Plus que le tourisme."
En 2021-2022, sur les 108.588 étudiants inscrits dans les
universités
du Nord, 51.280 étaient étrangers et en majorité africains. Ils
venaient notamment du Nigeria (17.406), de la République démocratique
du Congo (3.177), du Cameroun (2.693) et du Pakistan (2.432).
- "Une ruse" -
Pour attirer ces étudiants, les universités font appel à des agents qui
s'activent notamment sur les réseaux sociaux, contre des commissions
allant de 300 à 1.000 euros par nouvelle recrue.
Mais selon des ONG locales et internationales, beaucoup de ces agents
"abusent" les étudiants en omettant de mentionner que l'île est divisée.
Rictus Franck Ngongang, un étudiant en gestion camerounais de 28 ans,
se souvient du "choc" vécu dès son arrivée à Chypre-Nord en 2019: "J'ai
payé mon agent 300 euros pour une chambre, mais je me suis retrouvé
avec 10 autres étudiants dans un appartement de deux chambres."
"Ils nous vendent du rêve", lâche-t-il.
Constatant qu'il n'est pas seul à avoir été trompé, il lance en 2022
une association pour "guider" les étudiants.
Ces derniers arrivent sur l'île via la Turquie, attirés par la rapidité
des démarches et l'absence de visa dans la plupart des cas. Rictus
Franck Ngongang confie avoir été séduit par "la magie" de ce scénario.
L'autre attrait, ce sont les promesses de "bourses" supposées couvrir
jusqu'à 75% des frais de scolarité. Mais "ce n'est qu'une ruse", de
l'aveu d'un responsable universitaire à Chypre-Nord ayant requis
l'anonymat, qui admet des rabais fictifs.
Salih Sarpten, chercheur spécialisé en éducation à Chypre-Nord,
regrette que "les universités ne cherchent que les profits" au
détriment de la qualité de l'enseignement. "Les étudiants sont devenus
des clients", assure-t-il.
Il dénonce également l'arrivée sur l'île d'étudiants "en quête d'un
raccourci vers l'Europe".
Selon M. Cavusoglu, chaque année, entre 10.000 et 15.000 étrangers
abandonnent leurs études ou ne mettent jamais un pied sur les campus.
Dans une ruelle étroite dans la partie nord de la vieille ville de
Nicosie, dernière capitale divisée d'Europe, une bâtisse ottomane
abrite l'American University of Cyprus (AUC), fondée en 2015 et qui,
contrairement à ce qu'indique son nom, n'a pas d'accréditation
américaine.
A l'intérieur, une dizaine d'étudiants africains apprennent le turc,
alors que l'appel à la prière résonne d'une mosquée voisine.
Sur les 400 étudiants inscrits cette année, 200 sont étrangers, mais
100 sont "inactifs", explique Hazan Sherifli, une responsable de l'AUC.
- Risque de trafic humain -
"Certains étudiants font face à des difficultés financières, les
opportunités de travail étant quasi-inexistantes, et finissent par
tomber entre les mains de criminels", met en garde un rapport du Centre
pour la migration et les droits humains, une ONG chypriote turque.
"Cette situation ouvre la porte au trafic humain", poursuit le
document, affirmant que des dizaines d'étudiantes ont été "forcées à se
prostituer".
"On vit dans la peur tous les jours", confie l'étudiant nigérian, qui
craint d'être identifié et expulsé, son permis de séjour ayant expiré
faute de fonds pour payer sa scolarité.
Selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR),
des passeurs se font passer pour des agents universitaires à
Chypre-Nord, "offrant leurs services aux potentiels demandeurs
d'asile". Deux tiers des migrants clandestins dans le Sud sont venus du
Nord, toujours selon le HCR.
Chypre détient le ratio le plus important de l'Union européenne de
demandeurs d'asile comparé à sa population. Entre janvier et septembre,
16.705 migrants, dont 2.522 Nigérians, y avaient demandé l'asile,
affirme le HCR. Un record.
Face à cette situation, le Nigeria a récemment mis en garde sa
population contre "les éléments sans scrupules qui se présentent comme
agents et promettent de nouveaux horizons" à Chypre-Nord.
Assis dans son bureau sous un portrait d'Atatürk, le fondateur de la
République de Turquie, M. Cavusoglu assure qu'une "nouvelle loi pour
responsabiliser les agents sera présentée l'année prochaine au
Parlement", prévoyant des sanctions en cas d'abus.
Pour Ibraham Isaac, un agent nigérian, le secteur doit certes être
réglementé, mais "si les étudiants n'ont pas les moyens de venir, je
leur dis honnêtement, ne venez pas".
Rictus Franck Ngongang quant à lui rêve de rentrer un jour au Cameroun,
espérant développer un programme d'échanges universitaires africain, à
l'image du programme européen Erasmus.
"Nous sommes des étudiants, pas des demandeurs d'asile", dit-il.
"L'Europe ne doit plus être une destination coûte que coûte." (AFP, 23
nov 2022)
Chypre-Nord
nouveau membre observateur de l'Organisation
des Etats turciques
La République turque de Chypre-Nord (RTCN) autoproclamée va rejoindre
l'Organisation des États turciques (OET) en tant que membre
observateur, a annoncé vendredi le ministre turc des Affaires
étrangères Mevlüt Cavusoglu.
"La République turque de Chypre du Nord a été acceptée comme membre
observateur de l'Organisation des États turciques. Nous serons toujours
et partout à vos côtés #RTCN", a tweeté le chef de la diplomatie turque.
La RTCN est à ce jour reconnue uniquement par Ankara.
Fondée en 2009 et autrefois appelée "Conseil turcique" avant d'être
renommée en 2021, l'OET est réunie en sommet vendredi à Samarcande, en
Ouzbékistan.
L'organisation regroupe, outre la Turquie, quatre ex-républiques
soviétiques du Caucase (Azerbaïdjan) et d'Asie centrale (Kazakhstan,
Kirghizstan et Ouzbékistan), ainsi que deux pays observateurs: le
Turkménistan --autre pays ex-soviétique d'Asie centrale-- et la Hongrie.
L'OET est vue par la Turquie comme un outil qui pourrait lui permettre
d'accroître son influence en Asie centrale, région dominée depuis des
décennies par Moscou qui, même après la chute de l'Union soviétique, a
conservé sa mainmise à travers des alliances militaires et économiques.
(AFP, 11 nov 2022)
Athènes dénonce la "détention" quelques heures d'un
gouverneur grec en Turquie
Athènes a annoncé samedi avoir officiellement protesté auprès de la
Turquie après que le gouverneur d'une région grecque en visite dans ce
pays y a été "détenu" quelques heures.
"Nous condamnons sans équivoque la détention et le refus d'entrée
inacceptables et totalement abusifs infligés par les autorités turques
à Izmir aujourd'hui au gouverneur de la Macédoine centrale", a déclaré
dans un communiqué le ministère grec des Affaires étrangères.
"Nous attendons des autorités turques compétentes qu'elles fournissent
immédiatement des explications et les appelons à prendre les mesures
nécessaires pour éviter que des incidents similaires ne se reproduisent
plus à l'avenir", a-t-il ajouté.
Le gouverneur de la Macédoine centrale, Apostolos Tzitzikostas, se
rendait à Izmir pour une réunion de l'Assemblée régionale et locale
euro-méditerranéenne.
D'après les informations disponibles à Athènes, il s'est vu refuser à
l'arrivée au port de cette ville l'entrée sur le territoire turc et a
attendu dans un bureau pendant six heures.
La Grèce et la Turquie se livrent depuis des mois une guerre verbale,
qui va en s'intensifiant, sur leurs différends régionaux, la question
de l'immigration et l'exploitation des ressources gazières de la
Méditerranée orientale.
La querelle a été exacerbée par les déclarations du président turc
Recep Tayyip Erdogan et d'autres hauts responsables qui ont mis en
doute les traités délimitant le territoire grec dans la mer Égée. (AFP,
5 nov 2022)
Naufrages de migrants en Grèce: le
bilan s'alourdit, au moins 21 morts
Le bilan de deux naufrages meurtriers au large des îles de Samos et
d'Eubée en mer Egée s'est alourdi mercredi à 21 morts tandis que des
dizaines de personnes sont présumées portées disparues, selon les
gardes-côtes.
Après avoir découvert treize corps jeudi en fin matinée au large
d'Eubée, les patrouilleurs des garde-côtes ont annoncé quelques heures
plus tard avoir retrouvé sept nouveaux corps au large d'Eubée, près
d'Athènes, où un voilier s'était retourné mardi matin pris par de forts
vents de 50km/heure.
Le nombre de rescapés de ce naufrage qui a fait jusqu'ici vingt morts,
s'élève à douze hommes, qui ont été transférées sains et saufs par les
patrouilleurs grecs à Karystos, ville dans le sud d'Eubée.
Selon leurs déclarations 68 personnes se trouvaient à bord de ce
voilier qui avait appareillé des côtes occidentales turques.
Par ailleurs, le naufrage d'un bateau gonflable au large de l'île de
Samos dans l'Est de l'Egée lundi soir a fait jusqu'ici un mort et sept
présumés portés disparus selon les déclarations des cinq rescapés, ont
indiqué les garde-côtes.
C'est un patrouilleur des garde-côtes turques naviguant dans la zone,
qui avait repêché ce corps en entrant illégalement "dans les eaux
grecques", selon la police portuaire grecque.
Les autorités grecques ont protesté mardi contre la présence du
patrouilleur turc qui a "voulu provoquer un incident" en Egée, théâtre
de tensions récurrentes entre les deux voisins, Athènes et Ankara, a
indiqué mardi Yannis Plakiotakis, ministre de la Marine marchande.
Les recherches pour retrouver les dizaines de personnes présumées
portées disparues dans ces deux naufrages se poursuivaient mercredi
après-midi, ont indiqué les garde-côtes grecs.
Ces nouveaux drames interviennent moins d'un mois après un
naufrage
meurtrier en mer Egée. Le 11 octobre, au moins trente personnes sont
mortes dans deux naufrages au large des îles de Lesbos et de Cythère.
Selon des données de l'Organisation internationale pour les migrations
(OIM) 299 personnes ont péri ou sont portées disparues en Méditerranée
orientale depuis le début de 2022 jusqu'ici contre 111 au total l'année
dernière.
La Grèce, l'Italie et l'Espagne comptent parmi les principaux pays
d'arrivée pour les migrants venus d'Afrique et du Proche-Orient
désireux de gagner l'Union européenne.
Au cours des neuf premiers mois de cette année, la Grèce a connu
une
augmentation de 80% du nombre d'arrivées de migrants venant de la
Turquie voisine par rapport à la même période en 2021, selon les
données officielles.
Les garde-côtes grecs ont fait état du sauvetage d'environ 1.500
personnes contre moins de 600 l'année dernière, selon les données
officielles.
Le ministre grec des Migrations et de l'Asile, Notis Mitarakis, a de
nouveau renvoyé mardi la responsabilité de ces naufrages sur la Turquie
qui laisse "les passeurs turcs profiter des eaux internationales en mer
Egée pour envoyer les migrants et réfugiés en Italie". (AFP, 2 nov 2022)
Immigration
/ Migration
Germany
introduces dual citizenship reform
The coalition
government in Germany formed by the Social Democratic
Party (SPD), the Free Democratic Party (FDP) and the Greens is
preparing to undertake a comprehensive reform of the citizenship law to
facilitate the transition to German citizenship and remove the barrier
to dual citizenship, Deutsche Welle Turkish reported. Preparations for
the new law are expected to be completed before the end of the year.
With the amendment of
the citizenship law, people who have resided five
years in Germany will be able to apply for citizenship. Currently they
have to wait for five years.
Immigrants who have
"special success" in social and economical adaption
to Germany will be able to become naturalized at "turbo speed", that
is, in three years.
One of the most
important changes that the reform will bring,
especially for Turkish citizens, is the right to dual citizenship.
Anyone who will acquire German citizenship after the reform will not be
required to renounce the citizenship of the country of origin.
The naturalization of
the first generation immigrants who came to
Germany since the 1960s will also be facilitated with lowering the
German language level required.
According to Hakan
Demir, an SPD deputy and a member of the Federal
Parliament's Internal Affairs Committee, the amendment to the
citizenship law constitutes one of the most important reforms of the
coalition government.
Demir reminded that
the right to secure residence, diplomatic
protection abroad, transferring citizenship to their own children and
especially the right to vote depend on citizenship, and said that
"Citizenship is the most important way to live in a country on truly
equal terms."
Germany's current
regulations on naturalization have been criticized
for years, especially by Turks, who constitute the largest immigrant
group in the country.
German authorities
can also exercise their discretion. They can
exceptionally grant dual citizenship to those who are at risk of being
economically disadvantaged, or in special cases such as professional
reasons.
In 2021, about 70
percent of immigrants who acquired German citizenship
were those who did not have to renounce the citizenship of their
country of origin. In addition, 99.2 percent of US citizens who became
German citizens and 95.2 percent of Canadian citizens were granted dual
citizenship.
On the other hand,
the percentage of Turks who demanded the right to
dual citizenship and whose demands were accepted was limited to only
9.8 percent.
The SPD, the Free
Democratic Party and the Greens promised to reform
the citizenship law when signing the coalition government contract last
year.
However, the main
opposition Christian Unity Parties (CDU/CSU) are
objecting to the government's reform of German citizenship law.
The CDU/CSU had in
the past turned down requests for dual citizenship
and blocked attempts to change the law. In fact, in 1998-1999, they
organized a campaign "Yes to integration, no to dual citizenship" and
prevented the reform step of the citizenship law of the coalition
government consisting of the SPD and the Greens.
But the ruling
parties are confident that a sufficient majority will be
obtained for the amendment to be passed in the federal parliament this
time.
It is also considered
that the current regulation does not fall within
the scope of a draft law subject to the approval of the Federal
Council, even if it does, a possible objection may be rejected by the
Bundestag, and the regulations may thus enter into force. (Gerçek News,
22 November 2022)
En Grèce, des ONG d'aide aux réfugiés confrontées à une hostilité
croissante
Les ONG d'aide aux réfugiés en Grèce, qui dénoncent les refoulements
illégaux vers la Turquie, font face à une hostilité croissante depuis
des mois au point que certaines ont fini par jeter l'éponge.
"La majorité des ONG qui étaient en activité entre 2015 et 2019 sont
parties d'elles-mêmes" de Grèce, s'est félicité cette semaine le
ministre des Migrations, Notis Mitarachi, insistant sur le fait que
"certaines (...) font l'objet de poursuites pénales pour avoir facilité
l'entrée illégale de migrants".
Du côté des organisations qui apportent soins, orientations et conseils
aux migrants, le cri d'alarme est venu récemment de 16 d'entre elles
lassées justement d'être la cible des attaques répétées du gouvernement
conservateur de Kyriakos Mitsotakis et de certains médias
pro-gouvernementaux.
"Les autorités grecques se livrent à une chasse aux sorcières qui vise
les réfugiés, mais aussi leurs défenseurs", ont dénoncé notamment
Refugee Support Aegean, le Conseil grec pour les réfugiés (GCR) ou la
Ligue grecque des droits humains, dans un communiqué commun.
Athènes est régulièrement accusée d'enfreindre le droit international
en refoulant vers la Turquie des personnes qui souhaitent déposer une
demande d'asile dans l'Union européenne.
Malgré les enquêtes minutieuses de médias et d'ONG et les nombreux
témoignages de victimes, les autorités grecques ont toujours nié avoir
recours à de telles pratiques.
La ministre adjointe aux Migrations Sofia Voultepsi avait lancé en
septembre qu'"en tant que Grecque, elle ne compte pas travailler avec
des ONG qui portent atteinte à l'intérêt national" en dénonçant ces
renvois illégaux.
- Mur -
Dans l'Evros, région pauvre du nord du pays, le mur de 40 km, qui
marque la frontière avec la Turquie, doit être prolongé de 80 km et 250
garde-frontières supplémentaires vont être déployés d'ici la fin de
l'année.
Mais au niveau du fleuve Evros proprement dit, des réfugiés continuent
de se frayer un chemin vers l'Europe. Pour les secourir, les
humanitaires ne peuvent que rarement avoir accès à cette zone
militarisée, quadrillée par les patrouilles de police, les soldats
grecs et les contingents de l'agence européenne de surveillance aux
frontières Frontex.
En juillet, dans l'Evros, ce sont deux avocats qui ont été arrêtés
alors qu'ils essayaient de déposer des demandes d'asile pour deux
Irakiens et cinq Turcs.
Actuellement, une cinquantaine d'humanitaires sont poursuivis en
justice, ce qui fait de la Grèce avec l'Italie un des pays à la pointe
de la criminalisation de l'aide aux migrants.
Début octobre, l'ONG Josoor présente dans la région frontalière a
fermé. Elle faisait l'objet de trois poursuites judiciaires qui n'ont
pas donné lieu à des condamnations mais qui ont fini par rendre leur
travail impossible. L'organisation a notamment justifié sa décision par
"l'érosion de l'État de droit en Europe".
Human Rights 360 n'a plus non plus d'activité de surveillance des
violations des droits humains aux frontières.
"Cinq à 10 personnes en Grèce aidaient les victimes de +pushbacks+
(renvoi illégal de migrants NDLR) dans la région de l'Evros, nous
sommes de moins en moins..." se désole l'avocate Evgenia Kouniaki, qui
a quitté l'ONG après de nombreuses pressions.
Durant l'été, cette organisation a été prise dans une tempête quand 38
exilés syriens se sont retrouvés bloqués pendant plusieurs jours sur un
îlot de l'Evros.
Les réfugiés affirment qu'une fillette de 5 ans est morte des suites
d'une piqûre de scorpion. Mais Athènes émet de sérieux doutes sur la
mort de cette enfant et tente depuis de discréditer les humanitaires
venus leur porter secours.
- Diffamer -
La rhétorique contre les ONG est devenue "toxique" à partir de février
2020 lorsque le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé qu'il
laisserait passer tous les exilés désireux de se rendre dans l'Union
européenne, soutient Lefteris Papagiannakis, directeur du GCR.
"Athènes accuse Ankara d'instrumentaliser les réfugiés et de s'en
servir pour déstabiliser la Grèce. Du coup, les ONG qui prennent leur
défense sont décrites dans le discours public comme des agents de la
Turquie", poursuit-t-il.
Les humanitaires "sont la cible de commentaires hostiles, y compris de
la part d'acteurs clés du gouvernement", s'était déjà inquiétée Mary
Lawlor, rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des
défenseurs des droits humains, en juin. (AFP, 20 nov 2022)
Cinq Afghans retrouvés morts poignardés à Ankara
Cinq Afghans ont été retrouvés morts poignardés jeudi dans un
appartement à Ankara, la capitale turque, ont rapporté les médias turcs.
Selon la chaîne de télévision étatique turque TRT, les corps sans vie
gisaient depuis plusieurs jours à l'intérieur du logement, situé dans
le district d'Altindag, au nord-est d'Ankara.
Aucune piste n'a pour l'heure été avancée par les enquêteurs.
Des images diffusées par les médias turcs montraient des policiers et
des techniciens de la police scientifique dans l'entrée et à
l'extérieur d'un immeuble de plusieurs étages.
Une équipe de police s'était rendue sur place plus tôt jeudi après
avoir été alertée par des proches sans nouvelles.
Quelque 140.000 réfugiés et demandeurs d'asile afghans vivent en
Turquie, selon les derniers chiffres du Haut Commissariat des Nations
unies pour les réfugiés (HCR). (AFP, 10 nov 2022)
9
Syriens, dont huit enfants, tués dans un incendie
Neuf Syriens, dont huit enfants, sont morts dans la nuit de mardi à
mercredi à Bursa, grande ville du nord-ouest de la Turquie, après qu'un
incendie s'est déclaré dans leur appartement, ont annoncé les autorités
locales.
"Il y a neuf corps à l'intérieur. Huit d'entre eux sont ceux
d'enfants", a déclaré le gouverneur de la province de Bursa, Yakup
Canbolat, cité par l'agence de presse officielle Anadolu.
M. Canbolat a précisé que les neuf victimes étaient syriennes.
Selon les médias turcs, les victimes sont une mère, ses six enfants
âgés de 1 à 10 ans et deux neveux de 11 et 12 ans.
Le père, qui regagnait son domicile au moment de l'incendie après avoir
assisté à des funérailles à Istanbul, a été intoxiqué par la fumée en
tentant de sauver les siens, a rapporté Anadolu.
Le maire de la ville, Alinur Aktas, a précisé dans un tweet que
l'incendie, qui s'est déclaré peu avant minuit, avait probablement été
causé par un poêle à bois qui se trouvait dans l'appartement où la
famille, réfugiée en Turquie depuis 2017, avait élu domicile il y a un
mois et demi.
Des photos publiées par M. Aktas montrent un immeuble de trois étages à
la façade noircie et cerné de pompiers et secouristes.
Au moins 3,7 millions de réfugiés syriens vivent officiellement en
Turquie, arrivés pour la plupart depuis le début de la guerre en Syrie
en 2011. (AFP, 9 nov 2022)
Migrants: un policier bulgare tué à la frontière
avec la Turquie
Un policier bulgare, qui patrouillait à la frontière avec la Turquie
dans un contexte de forte pression migratoire, a été tué lundi soir par
des tirs venus du territoire turc, a annoncé mardi le gouvernement.
L'homme âgé de 30 ans, muni d'une lampe torche, était descendu de son
véhicule près du village de Golyam Dervent après avoir remarqué un
endroit endommagé de la clôture en barbelés qui couvre la
quasi-totalité de la frontière de 259 km.
"Des tirs ont alors fusé et il est mort sur le coup", tué d'une balle
dans la tête, a déclaré aux journalistes Petar Todorov, secrétaire
général du ministère de l'Intérieur, après une visite sur les lieux.
Un militaire qui accompagnait le policier "a réussi à se mettre à
l'abri derrière la voiture", a-t-il précisé.
Selon le récit du soldat, 10 à 15 coups de feu ont été tirés à travers
la barrière alors qu'un groupe de migrants et de passeurs prenaient la
fuite.
"Il s'agit d'un acte sans précédent, la première attaque à arme à feu
depuis des années" contre les forces de l'ordre, a réagi le ministre de
l'Intérieur Ivan Demerdjiev.
"Nous avons reçu des garanties des autorités turques que (les
coupables) seraient localisés et renvoyés devant la justice", a-t-il
dit, ajoutant que les policiers seraient désormais dotés d'armes plus
puissantes pour se défendre.
La Commission européenne, qui s'est dite "choquée et attristée", a
indiqué mardi qu'Europol, agence de l'UE pour la coopération policière,
était "en contact avec les autorités bulgares pour apporter un soutien
total à l'enquête", selon une porte-parole de l'exécutif européen.
La Bulgarie avait déjà renforcé les mesures et envoyé des troupes
supplémentaires à la frontière après la mort de deux policiers percutés
par un autocar transportant des migrants, fin août dans la ville de
Bourgas sur la Mer Noire.
Le ministre a fait état d'une pression migratoire qui s'intensifie.
Sur les neuf premiers mois de 2022, environ 12.700 clandestins ont été
détenus dans le pays, soit 2,5 fois plus qu'aux neuf mois de 2021,
selon les chiffres officiels, avec également une forte hausse du nombre
de refoulements. (AFP, 8 nov 2022)
Policier tué à Schaerbeek:
L'assaillant criait "Allah Akbar"
Une patrouille de la zone de police Bruxelles-Nord a été attaquée par
un individu armé d'un couteau, jeudi soir vers 19h15, rue d'Aerschot à
Schaerbeek. D'autres policiers sont venus en renfort et ont tiré sur
l'assaillant afin de le maîtriser. Les deux policiers et l'auteur,
blessés, ont été emmenés à l'hôpital. L'un des policiers, qui a été
touché au cou, est entre-temps décédé des suites de ses blessures.
Eric Van Duyse, porte-parole du parquet fédéral, a apporté des détails
ce matin: "Un homme armé d'un couteau a attaqué un véhicule de police
arrêté à un feu rouge. Avec ce couteau, l'individu a porté un coup à la
gorge du conducteur. Il s'est ensuite déplacé rapidement côté passager
à qui il a port également un coup de couteau. Ce policier a pu
appeler
les secours via sa radio en précisant que leur agresseur avait crié
'Allah Akbar'."
Le suspect a été intercepté dans sa fuite et privé de liberté par une
seconde patrouille. L'agresseur a été blessé par balle. "Le conducteur
de la voiture de police, Thomas.M (29 ans) a été emmené à l'hôpital où
il est décédé. Son collègue, Jason.P, (23 ans) a été admis aux
urgences. Il a été opéré cette nuit. Ses jours ne semblent plus en
danger." (LLB, 11 novembre 2022)
Belgium's largest human trafficking case still
troubles workers from Türkiye
In the summer of 2022, the large-scale human trafficking case Belgium
ever saw came to light. According to Klaus Vanhoutte, head of Payoke,
an NGO fighting against human trafficking, it is possibly the biggest
human trafficking case Europe has ever seen.
Some 174 workers said they were victims of human trafficking by the
chemical company Borealis. Among the victims are 17 people from Bengal,
52 from Philipinnes, and 105 from Türkiye. By August, 138 of the
workers were attributed the stature of being a victim of human
trafficking.
In 2019, Borealis, a European chemical industry giant, invested around
1 billion euros in a new propylene factory scheduled to open in the
middle of 2022 in the port of Antwerp. Propylene is a raw material that
is used to make plastics.
When Payoke received eight complaints of possible human trafficking; an
investigation was launched. Subsequently, at the beginning of July this
year, the Belgian social inspection and police discovered 174 victims
of human trafficking. The workers were heavily exploited, receiving
only about 600 euros a month while working more than 10 hours a day, 6
days a week. Many were illegal in the country because their work
permits had expired. Furthermore, many had entered Europe via Hungary
and Poland, where they had received a temporary work permit.
"Worse than Qatar"
In a recent interview with Belgian News Magazine Knack, one of the
workers from Bangladesh explained that he felt treated like a slave. He
expressed that while there is a lot of critique in Belgium on how
foreign workers were mistreated during the construction of football
stadiums in Qatar, they have been treated worse than their colleagues
in Qatar.
The workers were not employed by Borealis itself but by its
subcontractor French-Italian Subcontractor IREM-Ponticelli who
contracted partners. According to the lawyer of the exploited workers,
Jan Buelens, this is a typical outsourcing story, as Borealis
outsources most of its operations to other subcontractors like the
Irem. IREM has another called "IREM General Contracting" and they used
the Turkish company Ankitech, which employed workers from Türkiye.
Borealis has been aware of the issues since April. However, they did
not terminate their contract with IREM until the situation started
appearing in the media at the end of July.
In a recent statement on the human trafficking allegations, Ankitech
denied involvement and claimed that they did not cause the problems.
Stating that they follow a corporate policy that takes care of their
laborers and that the workers were paid a corresponding legal wage.
They indicated that Italian-origin IREM requested specialist workers
for an industrial construction to be built for Borealis in Antwerp in
2021. Ankitech stated that the contract was submitted to the Belgian
authorities after signing with the company.
Temporary work permits
Fifty of the 174 foreign workers exploited by a Borealis subcontractor
found work almost immediately with a BASF subcontractor. But the social
inspectorate found fraud there too.
The 105 workers from Türkiye became unemployed but received temporary
residence. Bayram Gümüş, one of the workers, described this success as
incomplete, He indicated that Ukrainian, Bangladeshi and Filipino
workers, were given an Orange Card, which provides unlimited residence
and work permits.
According to Gümüş, they were given an Annex 51, which provides the
right to stay for 60 days. Gümüş remarked that about 30 of the 104
workers returned to Türkiye and said that the rest of the workers were
looking for a job in Belgium. The majority of them found a job "on
paper." Early in October, social affairs Alderman Meeuws indicated that
the Belgium Labor Prosecutor's Office will probably not grant 75 Turks
the status of victims of human trafficking. As they highly likely were
paid accordingly. However, the alderman also stated that they are
working on a solution for them.
"Perfect Flat"
Bayram Gümüş commented that they still stay at the place allocated to
them by Ankitech. According to Belgian Daily De Tijd, currently, eight
of the workers from Türkiye stay in 'Residence Renée'. Described as "a
home away from home" by real estate company 'Perfect Flat'.
However, the apartment building is in terrible condition. With worn and
closed curtains, damaged letterboxes in the entrance hall, and broken
lights in the stairwell. The social inspectorate recently sealed
several apartments in the Renée residence.
Opposite the Renée residence, there is an apartment building, also
owned by Perfect Flat, which was evacuated in July due to fire safety
deficiencies. The building housed 18 Bengal, Romania and Ukraine
workers who also worked in the Borealis factory.
Ethics Hotline
The Borealis factory was closed, but in October, work resumed at the
Borealis factory. Borealis is furthermore opening up a new factory that
should be ready in the second half of 2024.
The chemical giant stated that it found the social malpractice totally
unacceptable and indicated that it took measures, such as an ethical
hotline. Borealis employees and outside personnel can report ethical
concerns in 24 languages. Additionally, there is stricter control over
their contractors and subcontractors. Each contractor and subcontractor
must also sign a binding declaration in advance, confirming that they
comply with the Belgian laws on labor, social security and taxes. (BIA,
2 November 2022)
Record-high number of
doctors seek emigration from Türkiye in 2022
In the first 10 months of the year, some 2,153 doctors have applied to
the Turkish Medical Association (TTB) to receive a "document of good
conduct," which is required to work abroad, the association announced
today (November 1).
In October alone, 215 doctors filed an application with the association.
The number of doctors seeking emigration from the country has increased
drastically over the past decade, the TTB figures show.
In 2012, only 59 doctors applied for a document of good conduct,
whereas this number has increased nearly 40-fold this year.
Last year, some 1,405 doctors applied to work abroad.
Doctors' groups have increasingly been complaining about low wages and
long working hours, as well as violence against healthcare workers.
A "document of good conduct" shows a doctor's professional record and
whether they had received a fine before.
Applications in the last 10 years:
2012: 59,
2013: 90,
2014: 118,
2015: 150,
2016: 245,
2017: 482,
2018: 802,
2019: 1047,
2020: 931,
2021: 1,405,
2022: 2,153
(BIA, 1 November 2022)
informations du
mois
passé
Informations
of the past month
Toutes les informations depuis 1976
All informations since 1976