Droits
de l'Homme / Human Rights
La tâche des exilés après la défaite électorale de
l’opposition en Turquie

Doğan Özgüden
(Artı Gerçek, 25 septembre 2023)
L’Exil
(Sürgün), la revue de l’Assemblée des Exilés en Europe, clarifie
la nature de notre exil politique ainsi que les objectifs et les moyens
de lutte que nous partageons.
Le 6e numéro de Sürgün
(l’Exil), la revue de l’Assemblée des Exilés en Europe (Avrupa
Sürgünler Meclisi - ASM)*, que nous attendions avec impatience depuis
des jours après n’avoir pas pu assister à la réunion de Paris, est
enfin arrivé ce week-end. Alors que j’en transmettais quatre aux
Ateliers du Soleil pour que nos amis en Belgique puissent les lire,
j’ai immédiatement commencé à en lire un exemplaire.
Dans ce numéro de Sürgün, publiée depuis quatre ans par l’ASM,
elle-même fondée il y a exactement 11 ans à Cologne par des exilés
politiques venus de divers pays d’Europe, on retrouve de précieux
articles révélant une fois de plus la cruauté et les pressions
inhumaines exercées sur les défenseurs de la démocratie, de la liberté
et de la paix, tant dans le pays dans lequel nous sommes nés et avons
grandi que dans l’émigration, par la République de Turquie qui fête en
ce moment son 100e anniversaire.
L’article introductif du comité de rédaction, intitulé « Bonjour de
l’Exil », expose également les objectifs de lutte à venir des exilés
politiques à l’étranger :
« Nous avions prévu de publier ce numéro en septembre. Septembre
constitue en effet un tournant historique important dans l’histoire de
notre pays. Dans l’histoire des sociétés, il y a eu et il y a des
évènements et des développements qui affectent le processus, et en un
sens, changent le sens de l’histoire. Tout comme les révolutions, les
coups d’État, les massacres et les génocides occupent une place
importante dans les processus et les mémoires sociétales.
Toutes les victimes de massacres, exécutions, tortures, incarcérations
et contraintes à l’exil par la junte militaire fasciste qui a confisqué
le pouvoir le 12 septembre 1980 pour réprimer l’opposition populaire,
en fermant le Parlement, les partis, les organisations démocratiques et
les syndicats, sont gravées dans la mémoire de l’histoire.
Parmi les fondateurs et les actuels responsables de l’Assemblée des
Exilés en Europe (ASM), nous avons des amis qui ont subi les affres de
cette période.
L’histoire entière de l’État turc, qui célèbre le 100e anniversaire de
sa fondation, est essentiellement une histoire d’oppression, de
massacre, de torture, d’exécution, d’exil et de déportation.
C’est une histoire lourde marquée du sceau des génocides arméniens et
assyriens, des massacres d’Ağrı, de Zilan, de Koçgiri et du Dersim, des
lois d’expulsion et de déportation des minorités et de la spoliation de
leurs biens, des tribunaux d'exception, du massacre de 15 communistes
dans les eaux sombres de la mer Noire, des tortures, des exécutions,
des massacres et de l’exil.
L’oppression ethno-confessionnelle et le chauvinisme totalitariste qui
se sont toujours exercés sur la nation kurde se poursuivent de nos
jours dans une mesure croissante par l’État sous le joug du fasciste
Erdogan et de son l’Alliance de partis de droite.
Ce qu’évoque Ragip Zarakolu
L’article de Ragip Zarakolu, mon ami et compagnon de lutte depuis les
années 1960, envoyé depuis la Suède où il vit à présent en exil et
intitulé « Le dossier non clos de la de la République : journalistes et
écrivains en prison et en exil », est à lui seul un document de nature
à condamner éternellement cette république centenaire dans la
conscience humaine.
« L’exil en Turquie est un dossier qui ne s’est jamais refermé, et
continue encore de nos jours… Si l’on n’excepte Namık Kemal à l’époque
d’Abdülaziz, l’exil des écrivains est un phénomène qui s’est intensifié
à partir du règne d’Abdülhamit ». Il donne ensuite un décompte détaillé
des exilés politiques qui, jusqu’à nos jours, ont connu la douleur de
l’exil et sont décédés sans voir la terre où ils sont nés et ont
grandi, en commençant par « ne pas oublier de mentionner les écrivains
et poètes arméniens assassinés en déportation durant le génocide des
Arméniens de 1915 ».
Ce paragraphe de son article nous a particulièrement touché İnci et moi
:
« L’exil de Dogan et İnci Özgüden a dépassé les 50 ans. Ils ont été les
premiers à nous faire découvrir les livres des Sertel en exil. Ils ne
pensaient probablement pas connaître le même sort au moment où ils
faisaient découvrir ces livres aux lecteurs de Turquie. Avant de
rencontrer l’exil à leur tour ».
En effet, tout en contribuant à la lutte socialiste dans la Turquie des
années 1960 à la fois en tant que militant de parti et en qualité de
rédacteur en chef, nous avions toujours considéré comme de notre devoir
de publier les écrits et les livres de Nazım Hikmet, de Sabiha Sertel
et de Zekeriya Sertel, qui avaient pris part à la même lutte des années
auparavant et avaient dû quitter la Turquie sous la pression et les
menaces d’un fascisme déclaré ou feutré.
Lorsque nous avons dû quitter illégalement la Turquie après le coup
d’État du 12 mars 1971, nous avons également pris contact avec les
exilés politiques des générations précédentes en bénéficiant de leurs
expériences et de leurs conseils.
Dans le dernier numéro de Sürgün se trouvent également les précieux
articles de nos amis en exil Mahmut Özkan, Aziz Tunç, Dr. Banu
Büyükavcı, Enver Enli, Alaattin Çelik, Turgay Çelik, İ. Metin Ayçiçek,
Recep Maraşlı et Sait Akgül, ainsi que les poèmes « Traître à la patrie
» de Nazım Hikmet, « Tu nous reconnaitras d’où nous sommes tombés » de
Selahattin Demirtaş, et « Ils migrent » de Nevzat Çelik.
L’article du co-porte-parole de l’ASM, Mahmut Özkan, intitulé « À
propos de Yılmaz que nous avons perdu en exil » est une première
réponse aux critiques formulées quant à la personnalité de Yılmaz Güney
à l’occasion du 39e anniversaire de sa mort :
« En tant qu’artiste révolutionnaire militant, Yılmaz Güney soutient
que le principal critère pour changer le monde est de changer sa propre
dynamique intérieure. En partant de sa vie privée mouvementée, il
s’interroge sur ses propres défauts et faiblesses, soutient que
personne ne peut réussir dans la lutte révolutionnaire sans surmonter
ses faiblesses petites-bourgeoises, développer une vraie personnalité
révolutionnaire socialiste et passer par un sérieux processus
d’autocritique. « Moi, je suis un homme porteur de faiblesses de
diverses natures, dues aux activités productives de la classe dont je
suis issu, et dans le passé, en raison de mon manque de conscience
politique et de classe, j’ai eu des opinions, des attitudes et des
comportements contraires au socialisme scientifique. J’en étais déjà
conscient en ces temps-là. [La prison de] Selimiye, en particulier, a
joué un rôle important dans ma prise de lucidité. Même dans les cadres
limités de Selimiye… »
Merci à nos amis exilés…
Dans la revue Sürgün se trouve également le message suivant envoyé par
l’Assemblée des Exilés en Europe, et dont nous sommes extrêmement
honorés, à l’occasion de la projection à Cologne du documentaire «
Apatride (Vatansız) » réalisé par Esra Yıldız au sujet de notre lutte :
« En tant que comité exécutif de l’ASM, nous saluons avec nos
sentiments de solidarité les plus profonds tous les compagnons et amis
qui ont contribué à l’évènement organisé aujourd’hui à Cologne pour
Dogan Özgüden et Inci Tugsavul Özgüden, monuments de la résistance dans
l’exil et membres honoraires de l’ASM.
« La politique répressive de l’État turc, menée depuis des temps
immémoriaux contre l’opposition, les révolutionnaires éclairés et les
courants socialistes, se poursuit aujourd’hui de manière croissante
sous la férule du pouvoir politique.
« Les politiques fascistes totalitaristes créées et mises en œuvre par
le système réactionnaire dominant conduit à l’exil et en accroît
l’ampleur.
« L’exemple le plus évident et le plus ancien d’exilés politiques
contraints de vivre en dehors de leur pays est celui de nos amis
journalistes exilés Dogan Özgüden et İnci Tuğsavul.
« Nous saluons avec amour et respect nos amis et camarades Dogan
Özgüden et İnci Tuğsavul qui, au cours de leurs 52 années de vie en
exil, ont travaillé et contribué sans relâche, avec obstination et
résistance sans baisser la tête, à la lutte pour les droits de l’homme,
la liberté, la justice, la pleine égalité des droits, la fraternité
entre les peuples et la création d’un monde libre sans exploitation ni
oppression.
« En appelant à la fin de l’exil, à la création des conditions propices
à un retour en toute liberté des exilés dans leur pays et à la
poursuite de la lutte pour un avenir de liberté… Avec notre amour et
notre respect ».
Engin Erkiner : « La patrie est l’endroit où tu produis ! »
Le 6e numéro de Sürgün comprend une recension, par l’écrivain-chercheur
et membre du comité de rédaction, Engin Erkiner, du documentaire «
Apatride » dont il a pu assister en personne à la projection à Cologne.
Bien avant la création de l’Assemblée des Exilés en Europe, j’avais
contribué au très précieux magazine de recherche et d’information «
Yazın » publié à la fois en Allemagne et en Turquie par Engin Erkiner
dans les années 1990.
Un procès avait été intenté contre moi et Mehmet Emin Sert, l'éditeur
responsable de Yazın en Turquie, pour un article que j’avais écrit à
l’occasion du 30e anniversaire du coup d’État militaire du 12 mars
1971, et le tribunal avait envoyé des instructions aux
postes-frontières en vue de mon arrestation en cas de retour en Turquie.
Dans son article paru dans Sürgün et intitulé « La patrie est l’endroit
où tu produis ! », Engin Erkiner écrit :
« Il ne m’est bien sûr pas possible de connaître tous les exemples
d’exil dans le monde, mais je ne pense pas qu’il puisse exister un
autre exemple que celui des Özgüden-Tuğsavul, vivant et produisant sans
discontinuité en exil depuis 52 ans.
« Dans son intervention, Dogan Özgüden déclare qu’ils ont eu de la
chance à leur arrivée après le coup d’État du 12 mars 1971. Le fascisme
était présent au Portugal, en Espagne et en Grèce. Il faut également y
ajouter certains pays d’Amérique latine. Les antifascistes qui avaient
été forcés de quitter ces pays menaient une opposition active. Et
Özgüden d’ajouter : 'Nous avons beaucoup appris d’eux et nous leur
avons appris certaines choses'.
« Mais la chance, c’est une chose, l’utiliser en est une autre. Ils ont
su utiliser les spécificités de l’époque. Il y avait une grande
expérience de lutte antifasciste dans les pays européens. Battre en
retraite après la défaite et poursuivre la lutte même en exil occupe
une place importante dans cette expérience.
« J’ai choisi comme titre à cet article un passage d’une intervention
d’İnci Tuğsavul 'La patrie est l’endroit où tu produis !'
« Même être capable de produire depuis 52 ans peut être considéré comme
une qualité en soi.
« De nombreux exilés qui ont passé au moins 20 ans dans le pays dans
lequel ils vivent – s’ils sont restés politisés – ont généralement
tendance à se réfugier dans le passé. Ils racontent et expliquent –
avec des ajouts – ce qu’ils ont fait en Turquie. Ils n’ont pas pu se
renouveler dans un autre pays ou dans d’autres conditions.
« La particularité de l’exil de Dogan Özgüden et İnci Tuğsavul est
qu’ils n’ont pas passé leurs années à se vanter de leur prestigieux
passé en Turquie.
« Le journal Akşam était la voix des socialistes dans les années 1960.
Ensuite, la revue et les éditions Ant occupent une place particulière
dans le monde de l’édition socialiste de cette époque.
« La première condition d’un exil productif est de laisser le passé
dans le passé. Cela ne signifie pas qu’il faille oublier ces années,
mais dans un autre pays, il se présente d’autres conditions et d’autres
tâches. Il faut être capable d’y faire face avec courage.
« À la question 'Vous vivez en Belgique depuis des années. Qu’avez-vous
fait ici ?', la meilleure réponse qui pouvaient être donnée sont les
Ateliers du Soleil. Les Ateliers du Soleil, qui ont commencé petits il
y a des années, ont progressivement grandi et réalisent diverses
activités pour les immigrés et exilés.
« Il est impossible que dans un pays colonial comme la Belgique – le
Congo était sa colonie – il n’existe pas de racisme. Disons que le
racisme était nettement fort il y a 30 ans. Ce racisme se dirigeait
particulièrement envers les personnes dont la couleur de peau n’était
pas blanche.
« Dans le film, il est remarquable qu’une personne noire qui enseigne
le français aux Ateliers du Soleil dise « Ici j’oublie ma couleur ». On
peut dire que faire en sorte que les personnes se sentent égales et
qu’elles oublient leur couleur constituent un déterminant des actions
antifascistes et d’aide aux immigrés ».
La tâche qui incombe aux exilés après la défaite de l’opposition en 2023
Après avoir lu tous les articles de la revue Sürgün, nous avons avec
İnci discuté de la manière dont nous pourrions développer davantage
notre travail d’organisation et de publication en Belgique et, en
parallèle, de ce que nous pourrions faire de plus, tant avec l’ASM
qu’avec les exilés et leurs organisations dans divers pays.
Oui, si le gouvernement qui tourmente la Turquie depuis 21 ans avait pu
être renversé lors des élections de 2023 et qu’un gouvernement de
transition démocratique dans lequel le parti représentant la résistance
nationale kurde aurait également eu droit de parole et de décision
avait pu se mettre en place, il ne fait aucun doute que tout le poids
de notre travail se serait déplacé de la Belgique vers la Turquie.
Puisque cela ne s’est pas produit, nous utiliserons toute notre énergie
et nos ressources pour renforcer et pérenniser le travail d’information
et de formation que nous menons depuis 50 ans en tant qu’Info-Türk et
les Ateliers du Soleil avec la participation de nouveaux amis de
différentes nationalités.
Oui, l’année 2024 à venir sera le 50e anniversaire d’Info-Türk et des
Ateliers du Soleil…
Nous allons donc nous engager dans un processus de travail intensif
pour célébrer cet anniversaire à travers divers évènements, tout en
diversifiant et en renforçant toujours plus nos activités.
Le lancement des célébrations du 50e anniversaire sera la projection du
documentaire « Apatride » au Festival du Film Méditerranéen en décembre
de cette année.
Mais plus important encore, 2024 est une année électorale aussi bien en
Turquie qu’en Belgique.
Bien entendu, il n’est pas question que les immigrés et les exilés
installés dans les pays européens votent pour les élections locales en
Turquie… Même si ce n’est pas le cas, il est vital de mettre en garde
régulièrement les partis d’opposition, et en particulier les partis de
gauche, de ne pas réitérer les mêmes erreurs que celles commises lors
des élections de 2023.
Lors des élections législatives et européennes qui auront lieu en
Belgique en 2024, les citoyens turcs qui ont acquis la citoyenneté de
ce pays pourront également voter et devenir candidats sur les listes
des partis belges.
Par ailleurs, en 2024, la Belgique se rendra à nouveau aux urnes pour
les élections communales. Tous les immigrés de Turquie bénéficiant d’un
droit de séjour pourront voter à ces élections, même s’ils n’ont pas
obtenu la nationalité belge.
Comme je l’ai exposé en détail dans mon article intitulé « Mercato » la
semaine dernière, les marchandages en votes et en candidats ont déjà
démarré à plein régime à cet effet, tant de la part des partis belges
que de la part des individus et des associations au service du lobby
turc…
Les partis d’opposition de Turquie et les organisations démocratiques
de Turquie organisées en Belgique doivent dès maintenant passer à
l’action pour assurer la candidature et l’élection de personnes non
inféodées au régime d’Ankara dans le cadre des élections en Belgique…
Info-Türk et les Ateliers du Soleil partagent la même détermination que
celle exprimée dans l’article d’introduction de la revue Sürgün : «
Quelle que soit la noirceur de la nuit, nous avons conscience que la
libération et l’avènement d’un climat politique plein de vérité, de
justice et de liberté, avec l’espoir vers des jours libres et éclairés,
ne pourront se réaliser qu’à travers une lutte organisée ».
*ASM - Holzschuher Str 26 - 90439 Nürnberg - Allemagne
http://avrupasurgunleri.com
Women inmates tortured, dragged on the floor,
threatened in Turkish
prison
Two women inmates had been battered, hogtied for hours, dragged by
their hair on the floor and subjected to threats in Turkey's Patnos
prison, a report by lawyers and rights defenders said.
The report cited the statements of inmates Lale Kabisen and Nazlican
Bariser who told lawyers that they were beaten up for about 40 minutes
by a group of prison guards, then hogtied and left in a cell for nearly
four hours.
The head of the prison administration reportedly came to the cell to
tell the hogtied women, "This is what will happen when you complain
about problems here to people outside."
They were later dragged on the floor by their hair as they were taken
to a vehicle for their transfer to the hospital and they were reverse
handcuffed, the inmates said.
The report noted that Kabisen and Bariser had bruises around their
necks and wrists, that they could hardly walk, and could not move their
hands and some other parts of their bodies comfortably, and that they
evidently suffered pain as they sat down and got up. There were also
bruises in other parts of their bodies and cuts on their heads.
The Bar Association of Van province, the Association of Lawyers for
Freedom and the Association for Solidarity with Families of Prisoners
called on Turkish authorities to launch an investigation into the
incident. (gerçeknews, 22 September 2023)
Twenty-four detained in Antalya raids targeting
unions, leftist parties
In a series of morning raids in Antalya, 24 individuals, members of
various unions and leftist parties, were taken into custody.
Among the organizations whose members were detained are DiSK Emekli-Sen
(Pensioners' Union) and Eğitim-Sen (Teachers' Union), as well as
People's Houses (Halkevleri) and political parties such as the Workers'
Party of Turkey (TİP), Labor Party (EMEP), and Left (SOL) Party.
Kadriye Tuğcu, head of Antalya Halkevi, told bianet that the raids were
conducted under the pretext of commemorating the revolutionaries
executed on May 6, 1972, by the Antalya Labor and Democracy Forces.
Lawyer Furkan Açıkgöz said there are four separate investigations, and
those detained have been accused of various charges, including carrying
the flag of the communist revolutionary Mahir Çayan, who was killed in
1972, and spreading "terrorist propaganda."
Açıkgöz also noted that one of his clients, who gave a statement at the
police headquarters, was released without being referred to court.
In response to the raids, the TİP Antalya Provincial Organization
stated on social media, "It should be known that these pressures will
not deter us. Release our comrades immediately."
Antalya Halkevleri also shared a post, saying, "Down with fascism.
Release the detainees."
Nurettin Sönmez, chair of Eğitim Sen Antalya Branch, said several
members of the union were among the detained, including an executive in
Antalya. "While there is the opportunity to easily reach and consult
with them, we condemn the detention of our friends in this way and
demand their immediate release," he added.
On May 6, the Antalya Labor and Democracy Forces held a vigil in
Attalos Square to commemorate the death anniversaries of Deniz Gezmiş,
Yusuf Arslan, and Hüseyin İnan, leaders of the revolutionary youth
movement. (BIA, 21 September 2023)
Un ado en détention pour avoir insulté Mustafa Kemal
La Turquie ne plaisante pas avec le père fondateur de la République
dont elle marquera le centenaire fin octobre: pour s'être moqué de
Mustafa Kema Atatürk, un adolescent de 17 ans s'apprêtait jeudi soir à
passer une deuxième nuit en détention.
Selon les médias turcs qui rapportent massivement l'histoire, le jeune
homme a été filmé par ses camarades sur téléphone portable dans son
lycée du quartier conservateur d'Usküdar, à Istanbul, froissant la
photo du "Père des Turcs" (Atatürk), avant de la frotter en riant
contre son entrejambe.
La vidéo - qui continue 24 heures après les faits de circuler jeudi
soir sur le réseau X (ex-Twitter) - ayant été partagée sur les réseaux
sociaux, le lycéen a été dénoncé et arrêté par la police, conduit au
commissariat puis devant le Tribunal pour mineurs où un juge a requis
un placement en détention, raconte ainsi le quotidien Cumhuriyet.
Le jeune homme, dont l'identité complète est divulguée, est accusé
"d'insulte au public sur la base de la classe sociale, de la religion,
du sexe et des spécificité régionale" et "d'insulte publique à la
mémoire d'Atatürk" dont, circonstance aggravante, il avait arraché la
photo dans un de ses manuels scolaires, détaille le quotidien.
L'autre grand quotidien, Hurriyet, rapporte également l'affaire en
citant le ministère de l'Intérieur et le gouvernorat d'Istanbul qui
relaient les faits dans les mêmes termes.
La plupart des journaux et des chaines de télévision diffusent la vidéo
coupable, ainsi que celle de l'interpellation de l'adolescent, emmené
le bras tordu derrière le dos dans les couloirs de son établissement.
Sur X, de nombreux commentaires réclament une sanction exemplaire pour
le jeune homme, "sans l'excuser parce que c'est un enfant" insiste l'un.
Le chef de l'opposition Kemal Kilicdaroglu, candidat malheureux à la
présidence en mai, a cependant dénoncé ce traitement estimant que le
jeune était victime d'un "lavage de cerveau" orchestré par le pouvoir.
Tout en condamnant sur X cette "laideur", le chef du CHP estime que,
"être compétent, ne signifie pas punir un enfant qui a été formé,
trompé et soumis à un tel lavage de cerveau".
Mustafa Kemal fait l'objet d'une célébration omniprésente en Turquie,
avec ses portraits placardés dans les rues, sur tous les édifices
publics - et dans de nombreux espaces privés. (AFP, 21 sept 2023)
Rising violations in Turkish prisons concern human
rights advocates
Over the past two years, Turkey's İHD (Human Rights Association) has
received 155 complaints from inmates across 19 correctional facilities.
This includes 57 complaints from six S Type Closed Prisons and 98 from
13 High-Security Closed Prisons. The inmates reported various
violations, from physical abuse and torture to systematic problems like
solitary confinement and restrictions on Kurdish literature.
The İHD's report highlighted numerous abuses, including torture, unjust
disciplinary actions, humiliating searches, and military-style routines
reminiscent of the oppressive regime of September 12.
Ercan Yilmaz, the President of the İHD Diyarbakır Branch, brought
attention to the issue of solitary confinement. He emphasized that many
inmates, especially those with severe sentences, were isolated, with a
scant few sharing rooms with two others.
Nuray Cevirmen, a representative from İHD, discussed the grim
conditions within the High-Security Penitentiary Institutions. She
described a system where inmates were grouped based on their
convictions and ongoing trials. The isolation of sick and disabled
prisoners, exposed to heightened health risks, was a particular concern.
Prison hygiene is alarmingly poor. Inmates must wash and dry their
clothes within their cramped quarters, leading to heightened disease
risks. To compound matters, windows, often the sole source of
ventilation, are barricaded, prompting several inmates to protest
through hunger strikes.
The report also touched on the aggressive approach adopted by prison
administrations, with inmates forced to follow strict formations and
routines. External communication is limited, with controlled family
calls and restricted access to opposing media outlets.
Personal property restrictions are stringent. For instance, in one
prison, each inmate can possess only 18 books, which include essential
texts like dictionaries.
The S Type Prisons, known for their strict measures, have come under
severe criticism. Reports from inmates like Hogır Batu reveal harrowing
violations. Furthermore, the suspicious deaths of inmates Sezer Alan
and Sinan Kaya have prompted their families to turn to İHD, laying the
blame squarely on the prison authorities.
Closing the report, lawyer Yusuf Erdogan, an İHD Diyarbakır board
member, emphasized the harmful effects of extended solitary confinement
on inmates' mental and physical health. He passionately called for the
immediate closure of the High Security, Type S, and Type F Prisons,
advocating for preserving inmates' dignity and human rights.
(gerçeknews, 15 September 2023)
Les
"championnes" turques, cibles des forces
conservatrices
Quand Merve Dizdar a raflé fin mai le prix d'interprétation féminine à
Cannes, ou lorsque les volleyeuses turques sont devenues récemment
championnes d'Europe, leurs succès ont suscité la fierté en Turquie et
la haine des conservateurs qui en ont fait des cibles.
Début septembre, "Les Sultanes du filet" -- surnom des joueuses de
l'équipe nationale de volley -- remportent le premier titre jamais
gagné par une équipe nationale turque.
Pourtant, la télévision d'Etat refuse d'interviewer Ebrar Karakurt, une
des cadres de l'équipe qui est aussi l'une des rares sportives turques
ouvertement lesbienne.
La joueuse aux tempes rasées, déjà visée par le passé par la
presse
conservatrice, a même été clouée au pilori sur les réseaux sociaux pour
avoir défendu les droits des LGBTQI+.
Trois mois plus tôt, devant un parterre de stars et des millions de
téléspectateurs, l'actrice turque Merve Dizdar, récompensée pour son
rôle dans "Les herbes sèches" du réalisateur Nuri Bilge Ceylan, dédie
son prix à "toutes [s]es soeurs" turques rêvant d'un avenir meilleur.
Mais son discours, prononcé à la veille du second tour de l'élection
présidentielle turque, la désigne aussitôt à la vindicte des
conservateurs et lui vaut même un avertissement du vice-président du
régulateur audiovisuel turc, instance acquise au président Recep Tayyip
Erdogan.
"Vous allez apprendre à respecter votre pays", lui lance-t-il dans un
message sur X (ex-Twitter) en guise de félicitations.
Ces deux succès de rang, qui auraient pu susciter une communion dans un
pays en crise, ont finalement alimenté la division et la défiance au
sein d'une société profondément clivée, entre conservateurs et
religieux d'une part et libéraux et laïcs d'autre part.
"La polarisation de la société a atteint une telle ampleur que tout le
monde trouve des prétextes pour s'écharper, et l'art et le sport ne
font pas exception", explique à l'AFP Ozer Sencar, fondateur et
directeur de l'Institut de sondages MetroPOLL.
Pour Dogan Gürpinar, professeur d'Histoire à l'Université technique
d'Istanbul, sport et culture pourraient devenir de nouveaux terrains de
lutte pour les opposants au président Erdogan, au pouvoir depuis deux
décennies et réélu pour cinq ans fin mai.
"Les milieux (laïques) se tournent davantage vers la culture et le
sport après leur défaite aux élections (en mai)", affirme-t-il.
- "pas de lesbiennes" -
Mais les conservateurs occupent aussi le terrain. Durant l'Euro-2023 de
volley féminin, des internautes ont visé Ebrar Karakurt dans des
messages ouvertement homophobes.
"Nous ne voulons pas de lesbiennes" ("lezbiyen istemiyoruz"), clamaient
ces derniers sur les réseaux sociaux à chacun des matches de la
sélection turque.
Des religieux ont prononcé des sermons appelant les fidèles à ne pas
soutenir l'équipe, faisant écho aux propos du président Erdogan qui,
dans la dernière ligne droite de la campagne pour l'élection
présidentielle en mai, avait ciblé presque quotidiennement les LGBTQI+
qu'il qualifie de "pervers".
Le président turc a fini par féliciter les joueuses, exhortant même les
Turcs à ne pas transformer "la culture, les arts et les sports... en
outils de division".
Au même moment, Ebrar Karakurt partageait à ses plus de deux millions
d'abonnés sur Instagram et X une photo la montrant bras grands ouverts
face à une foule de supporteurs.
"Voici comment j'embrasse tout le monde. Nous gagnerons en nous
unissant, pas en nous divisant", écrivait-elle en légende.
Pour l'historien Dogan Gürpinar, l'équipe féminine de volley a fait
"brièvement fusionner libération des femmes et fierté nationale" et a
brisé, chez les conservateurs, la perception selon laquelle les sports
étaient conçus pour les hommes.
"Cela heurte sérieusement les sentiments des segments conservateurs et
patriarcaux", estime aussi Ozer Sencar.
La réponse d'Ebrar Karakurt aux messages de haine montre également à
quel point les LGBTQI+ ne se sentent plus intimidés, juge Yildiz Tar,
coordinateur du programme de communication de l'association Kaos GL,
l'une des principales organisations turques de défense des droits des
LGBTQI+.
"Ils et elles se tiennent debout, plus gênés face à ces brimades dignes
de l'école primaire", estime Yildiz Tar. Ce qui, affirme-t-il, "agace
plus encore les cercles (conservateurs)". (AFP, 15 sept 2023)
Abandon des poursuites pour activités "immorales"
contre une ONG féministe
Victoire pour les féministes turques: un tribunal d'Istanbul a annoncé
mercredi l'abandon des poursuites contre une association de défense des
droits des femmes accusée d'activités "contraires à la morale".
"La plainte a été rejetée", a affirmé à l'AFP Nursen Inal, une des
représentantes de la plateforme "We Will Stop Femicide" dont un
procureur avait demandé l'an dernier la dissolution.
"Nous sommes très heureuses, même si rien de tout ça n'aurait dû avoir
lieu au départ. Nous continuerons la lutte pour défendre les droits des
femmes!", a déclaré Mme Inal à l'AFP au milieu des applaudissements des
soutiens présents au tribunal.
"Qu'est-ce que nous disions ? Nous arrêterons les féminicides et vous
ne pourrez pas nous arrêter!", s'est encore félicitée l'association
dans un message sur le réseau social X (ex-Twitter).
Un procureur d'Istanbul avait demandé l'an dernier la dissolution de la
plateforme "We Will Stop Femicide", une des principales associations de
défense des droits des femmes de Turquie, pour "activités contraires à
la loi et la morale".
Les dirigeantes de l'ONG, fondée en 2010, dénonçaient un procès
politique depuis son ouverture en juin 2022.
- "Détruire la famille" -
A l'origine du procès, des plaintes déposées par des particuliers qui
reprochent aux membres de l'association de "détruire la famille au
prétexte de défense des droits des femmes".
La plateforme avait organisé plusieurs manifestations pour le maintien
de la Turquie dans la Convention d'Istanbul, un traité international
établissant un cadre légal et institutionnel pour lutter contre les
violences sexistes et dont la Turquie s'est retirée en 2021.
Le gouvernement turc avait justifié sa décision en affirmant que ce
traité encourageait l'homosexualité et menaçait la structure familiale
traditionnelle.
A l'inverse, des familles de femmes turques victimes de féminicides
avaient pris la défense de la plateforme féministe.
"Nous nous opposons à la dissolution de la plateforme. Elles nous ont
soutenues quand il n'y avait personne pour nous soutenir",
avaient-elles plaidé dans un communiqué lu mercredi devant la cour par
une responsable de l'ONG.
Dans la dernière ligne droite de la campagne pour l'élection
présidentielle, en mai, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait
également ciblé presque quotidiennement les LGBTQI+, qu'il qualifie
depuis des années de "pervers".
Selon la plateforme féministe, 189 femmes ont été tuées depuis le début
de l'année en Turquie -- 403 en 2022.
L'abandon des poursuites contre l'ONG intervient sept jours après la
visite à Ankara du commissaire européen à l'Elargissement.
Ce dernier, le Hongrois Oliver Varhelyi, a conditionné la reprise des
négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne à
l'accomplissement de progrès en matière de "démocratie et (d') Etat de
droit". (AFP, 13 sept 2023)
La lutte internationaliste
de l'apatride Yılmaz Güney...

Doğan
Özgüden
Figure
éminente de la littérature et du cinéma de Turquie, il continuera
d'être un exemple pour les futures générations avec sa lutte dans son
pays et en exil
Deux semaines se sont
écoulées depuis l'horrible accident dans lequel
nous avons frôlé la mort... Alors que nous traitons nos problèmes de
santé qui ont entravé notre travail pendant une longue période, nous
avons également entamé des procédures judiciaires pour identifier et
punir les responsables de cet accident douteux.
La lutte juridique à cet égard est menée par l'avocat Johan Vande
Lanotte, ancien vice-premier ministre belge et initiateur du Turkey
Tribunal qui a condamné le régime d'Ankara en Suisse il y a deux ans et
du procès contre le même régime auprès de la Cour pénale internationale
à La Haye cette année.
L'une des conséquences les plus regrettables de cet accident pour İnci
et moi est que nous ne pourrons malheureusement pas assister au
colloque organisé par l'Assemblée européenne des exilés (ASM) le 9
septembre 2023 à Paris pour marquer le 40e anniversaire de la mort en
exil de notre bien-aimé Yılmaz Güney.
Toutefois, nous assisterons, même si c'est de loin, avec un message
écrit à cette rencontre importante de l'ASM dont nous figurons avec
fierté parmi les membres-fondateurs.
Yılmaz Güney, dont nous nous souvenons aujourd'hui avec amour,
admiration et nostalgie, et moi-même, avons eu un destin parallèle
remontant aux années 40, bien avant d'être expulsés de la citoyenneté
turque sur ordre de la junte fasciste en exil après le coup d'État du
12 septembre 1980.
Avec Yılmaz Güney nous sommes du même âge... Il était l'un des deux
enfants d'une famille de paysans sans terre d'origine kurde à Adana.
Alors que moi, fils de cheminot, je partageais la pauvreté et la
souffrance des paysans de la steppe anatolienne, Yılmaz courait les
rues d'Adana à gagner l'argent du pain.
Comme d'innombrables autres personnes de notre âge, ce passé a joué un
rôle majeur dans mon choix d'une vie de lutte en tant que journaliste
et dans le sien en tant qu'écrivain et cinéaste. Choix qui nous ont
conduits à l'exil.
Nous avons connu les conditions difficiles de la période de la Seconde
Guerre mondiale et de la période de dictature nationale et de classe
qui a suivi, qualifiée de "démocratie", dans des environnements
différents du monde du travail. Au cours de la même période nous avons
été conscientisés.
Lorsque je travaillais à Sabah Postası, le seul journal d'opposition
d'Izmir, ses histoires étaient publiées dans des magazines tels que
Yeni Ufuklar, Onüç, Pazar Postası et Bir sous son vrai nom, Yılmaz
Pütün.
Des années avant de devenir célèbre dans Yeşil Çam (Hollywood de
Turquie), il a été condamné à la prison et à l'exil pour avoir fait de
la propagande communiste dans son récit "Systèmes d'inégalité à trois
inconnues".
Après avoir terminé son exil en 1962, il est revenu à Yeşil Çam comme
un ouragan, tandis que j'ai émigré d'Izmir à Istanbul pour poursuivre
mon travail de journaliste et de militant du Parti des travailleurs de
Turquie.
Au début, le thème principal des films qu'il réalisait ou dans lesquels
il jouait était la bravade, et c'est pour cette raison que Güney, que
l'on a rapidement surnommé le "roi laid". Mais il est devenu une
légende du cinéma turc avec son film intitulé L'Espoir, qui lui a valu
le Grand Prix en 1969 à Grenoble.
Visé par les coups d'État du 12 mars et du 12 septembre
Après le coup d'État du 12 mars 1971, Yılmaz Güney a été l'une des
figures artistiques visées par la terreur d'État... Il a raconté en
détail cette période d'oppression, de torture et d'emprisonnement dans
son ouvrage en trois volumes, Trilogie de Selimiye.
Dans le dernier livre de cette trilogie, Sanık (L'accusé), il décrit
également comment Yaşar Yılmaz, l'un des leaders étudiants que j'ai
connu de près pendant les jours de résistance après 68, a été soumis à
des pressions pendant l'interrogatoire. Selon Güney, ils ont torturé
Yaşar Yılmaz à de nombreuses reprises afin de savoir où je me trouvais,
moi qui étais en exil à l'époque, et s'il était en contact avec moi.
Oui, à l'époque, nous organisions la lutte pour la résistance
démocratique à l'étranger contre le régime de la junte... L'une de nos
armes les plus efficaces lors des réunions de résistance que nous
organisions dans diverses pays était L'Espoir de Yılmaz Güney.
Après le coup d'État du 12 septembre 1980, lui à Paris et nous à
Bruxelles, nous avons partagé la lutte en exil et l'apatridie.
Alors que Yılmaz Güney était encore en prison en Turquie, Le Troupeau,
qu'il avait réalisé en Turquie avec Zeki Ökten, a reçu le Grand Prix de
l'Association des critiques de cinéma à Bruxelles au début de l'année
1981. Comme Yılmaz était en prison, nous avions fait en sorte que
l'actrice principale du film, Melike Demirağ, qui était en exil à
l'époque avec son époux Şanar Yurdatapan, assiste à la cérémonie de
remise des prix à Bruxelles.
À cette occasion, j'avais participé à une émission de la radio et de la
télévision belge RTB pour présenter Yılmaz Güney, sa créativité et son
combat.
Après son départ en exil, le film Yol (La Permission), qu'il a réalisé
avec Şerif Gören alors qu'il était en prison en Turquie et qui a
remporté la Palme d'or au Festival de Cannes avec Missing de Costa
Gavras, est devenu l'une des armes les plus efficaces de la lutte
antifasciste à l'étranger après le coup d'État du 12 septembre.
Le colloque organisé aujourd'hui à Paris par l'ASM à l'occasion du 40e
anniversaire de la mort de Yılmaz Güney a notamment pour objectif de
commémorer tous les progressistes, intellectuels, socialistes et
communistes morts ou assassinés en exil.
À cette fin, avant la réunion, Yılmaz Güney et Ahmet Kaya seront
commémorés sur leurs tombes au célèbre Père-Lachaise à Paris. Bien que
nous ne puissions pas assister à ces cérémonies en personne, İnci et
moi-même honorerons et nous souviendrons avec respect et nostalgie de
tous nos amis de lutte et des valeurs que nous avons perdues en exil.
Il est regrettable que le sort des progressistes en Turquie, des
citoyens qui s'opposent à l'exploitation, à la réaction et à
l'oppression nationale, continue d'être l'emprisonnement ou l'exil,
même 100 ans après la fondation de la république.
Les objectifs fixés par l'ASM n'ont pas été atteints lors de cette
élection
Avant les dernières élections du 14 mai, l'ASM a demandé «l’adoption
d’une loi comprenant le retrait de tous les obstacles aux conditions de
retour des exilés, la restitution de leurs droits politiques et
juridiques et de leurs biens confisqués, l’abandon des poursuites et
procès intentés et la garantie de pouvoir revenir librement et en toute
sécurité en Turquie pour tous les opposants, socialistes,
progressistes, politiciens, académiciens, écrivains et intellectuels
ayant été contraints de vivre en exil, ainsi que la présentation
d’excuses officielles pour tous les préjudices et injustices subis».
Fort de mes 70 ans d’expérience journalistique, compte tenu de la
composition de l’alliance qui était dirigée par le CHP en excluant les
aspirations kurdes, et de la division en six listes des partis de
gauche entrés en lice dans les élections en laissant les électeurs de
gauche dans l’indécision, j’avais pour ma part deviné qu’aucun résultat
probant ne pourrait sortir de ces élections en vue d’une
démocratisation véritable du pays où je suis né et où j’ai grandi.
Néanmoins, comme les sondages d’avant premier tour réalisés par toutes
les institutions et les leaders d’opinion des médias de gauche
annonçaient jusqu’à la dernière minute une défaite du pouvoir
islamo-fasciste, les messages pleins d’espérance nous donnant
rendez-vous à Istanbul, à Izmir et à Diyarbakir de la part d’amis de
Turquie ou de l’exil, ne tarirent pas jusqu’au dimanche 28 mai à 20 h.
Le résultat est là…
Dans les dernières pages du premier volume de mes mémoires intitulées «
Journaliste apatride » décrivant la période d’avant l’exil, je
décrivais la tristesse de notre départ de Turquie comme suit :
« Nous nous arrachons à notre cher pays, qui nous a vu naître, où nous
avons grandi et pour lequel nous avons combattu. Sans imaginer le moins
du monde qu’un beau jour, nous serions rendus « apatrides »… Avec
l’espoir de revenir dès que possible et de reprendre les choses où nous
les avions laissées, comme si de rien n’était… Cet espoir ne s’est
jamais réalisé…»
Oui, exactement, 13 ans se sont écoulés depuis que j’ai rédigé ces
lignes, et 52 ans se sont écoulés depuis que nous avons quitté la
Turquie…
Les résultats des élections de 2023 ont montré une nouvelle fois que
cet espoir ne pourra se réaliser prochainement.
Eh bien, même si nous avions pu revenir, il n’aurait pas été possible
de tout recommencer là où nous nous sommes arrêtés dans le pays où nous
sommes nés et avons grandi, étant donné qu’Inci et moi approchons le
cap des 90 ans et que nos problèmes de santé entravent chaque jour un
peu plus notre rythme de travail.
Malgré la défaite dans les urnes, la lutte sans concession...
Néanmoins, comme je le dis toujours, la lutte de ceux qui ne transigent
pas avec leurs convictions et leurs pensées peut être menée de
différentes manières n’importe où… Même s’il ne nous est plus possible
de retourner en Turquie, nous continuerons à nous battre, dans la
mesure de nos forces, pour nos convictions, comme nous le faisons
depuis un demi-siècle, au sein d'Info-Türk et des Ateliers du
Soleil.
Dans « Journaliste Apatride » et dans les cinq précédents volumes d’«
Écrits d'exil », j’avais documenté en détail les menaces, pressions et
pratiques d’isolement dont nous avons fait l’objet durant notre exil
politique de la part de l’État turc et des médias et missions
diplomatiques à son service.
Nos luttes contre eux devant le Conseil d’État de Turquie et la Cour
européenne des droits de l’homme sont toujours restées sans suite.
Comme je l’ai mentionné plus haut, je ne m’attendais pas à ce que
sortent des urnes en 2023 un gouvernement susceptible de lever la
menace, la pression et l’isolement auxquels les exilés politiques sont
exposés, et de leur rendre leurs droits tout en leur présentant des
excuses.
C’est pour cette raison qu’en date du 1er mars 2023, j’ai soutenu le
dépôt devant la Cour pénale internationale de La Haye d’une plainte
contre les responsables des violations des droits de l’homme en
Turquie, et en particulier le président Recep Tayyip Erdogan.
L’action a été intentée par le bureau d’avocats belges VSA, les Juges
européens pour la Démocratie et les Libertés (MEDEL) et le Tribunal
pour la Turquie qui, le 24 septembre 2021 à Genève, avait condamné le
régime d’Ankara pour ses responsabilités dans les crimes contre
l’humanité, la torture, la destruction, la violation de la liberté de
la presse, l’impunité et l’entrave à l’accès à une justice libre et
indépendante.
Lors de la conférence de presse tenue le 1er mars 2023 à La Haye pour
annoncer à l’opinion publique l’action intentée, après la présentation
faite au nom des organisations plaignantes par l’ancien vice-premier
ministre de Belgique, le Prof. Dr. Johan Vande Lanotte, j’ai émis le
vœu suivant :
«Les poursuites intentées devant les tribunaux turcs pour violation des
droits n’aboutissent malheureusement pas… L’État turc ne tient même pas
compte des décisions de la Cour européenne des droits de l’homme… Les
victimes de l’oppression demeurent maintenues en détention. C’est
pourquoi je suis convaincu que cette action intentée devant la Cour
pénale internationale est tout à fait appropriée… Et j’espère qu’elle
apportera une grande contribution à la démocratisation de la Turquie ».
En outre, j’ai transmis aux organisations plaignantes un texte
contenant les menaces, les pressions et l’isolement dont nous avons
fait l’objet, Inci et moi-même, tant de la part des médias et missions
diplomatiques turques, que des autorités belges sous la pression de ces
dernières.
Ce texte se trouve dans le 6e volume récemment publié de mes « Écrits
d’exil ».
Cependant, j’exprime le souhait que les menaces, les pressions et
l’isolement appliqués aux exilés politiques soient examinés un jour à
la Grande Assemblée nationale de Turquie.
Pour les droits des exilés et de toutes les diasporas
Comme je l’ai dit lors du colloque organisé par l’ASM, le 17 septembre
2022, à Cologne :
«La privation de nationalité, le fait de subir continuellement tensions
et menaces même lorsqu’ils demeurent dans des pays étrangers,
concernent plus de 3 millions de migrants originaires de Turquie, en
particulier les exilés politiques qui ont été écartés de leur pays en
raison de la terreur d’État.
Cela concerne également les diasporas arménienne, assyrienne,
grecque-orthodoxe, kurde et yézidie qui ont dû recréer un foyer dans
différents pays du monde en raison des divers génocides et déportations
commis depuis l’époque ottomane.
Cela concerne aussi la nation kurde, contrainte de vivre dans 4 pays
différents suite à la partition impérialiste opérée à la fin de la
Première Guerre Mondiale, au Nord à Bakur, à l’Est au Rojhilat, au Sud
à Bashur et à l’Ouest au Rojava.
Cela concerne encore la nation arménienne, comme on l’a vu lors de
l’occupation du Haut-Karabagh par les armées azerbaïdjanaises et
turques avec la participation de leurs supplétifs terroristes
islamistes.
Cela concerne le peuple du Chypre-Nord contraint de vivre pendant
encore de nombreuses années sous l’occupation militaire turque et dont
la volonté propre fut usurpée par mille et une pressions et fraudes
organisées lors des dernières élections ».
Les dernières élections de 2023 n’ont pas permis la formation d’une
Grande Assemblée nationale de Turquie en pouvoir de réclamer des
comptes.
En tant qu’exilés politiques, il est de notre devoir envers le pays où
nous sommes nés et avons grandi, envers les peuples vivants dans ce
pays et ses voisins, de poursuivre avec tous nos moyens la lutte aussi
longtemps que notre santé et notre existence nous le permettront.
9
SEPTEMBRE 1952 : DÉBUT DE MES 71 ANS DE
JOURNALISME
Aujourd'hui,
nous sommes le 9 septembre… Je suis journaliste depuis 71 ans. Comme
les revenus de mon père cheminot étaient insuffisants pour assumer les
frais de mes études supérieures, je fus obligé de travailler. Il y a
juste 71 ans, le 9 septembre 1952, j'ai commencé à travailler en tant
que sténographe au Ege Güneşi, premier journal de presse offset de
Turquie.
De
1953 à 1962, j'ai occupé tous les postes possibles, de sténographe à
reporter, en passant par chroniqueur et éditeur responsable au journal
Sabah Postası, premier quotidien d'opposition au pouvoir répressif du
Parti démocrate. Je fus également représentant des journaux Milliyet et
Öncü pour la région de la Mer Égée.
Pour
défendre les droits des travailleurs de la presse et la liberté de
presse, j'ai fait partie des directions du Syndicat des journalistes
d’Izmir, de la Fédération des syndicats de journalistes de Turquie, de
l’Association des journalistes d'Izmir et du Conseil de déontologie
journalistique. Sur le plan politique, j’étais parmi les premiers
militants du Parti ouvrier de Turquie à Izmir.
Parti
à Istanbul sur demande de son président Mehmet Ali Aybar, j'ai assumé à
partir de 1963 des responsabilités au Centre de recherche scientifique
et à la direction centrale du Parti ouvrier de Turquie. Sur le plan
professionnel, j’ai été rédacteur en chef des deux quotidiens les plus
anciens de Turquie, Gece Postası et Aksam.
Notre
union dans la vie et dans la lutte avec İnci Tuğsavul commença au
journal Akşam. En 1967, nous fondâmes, avec Yaşar Kemal et Fethi Naci,
l’hebdomadaire socialiste Ant et l’animâmes sans relâche grâce à la
contribution des leaders de la jeunesse progressiste jusqu'au coup
d’État du 12 mars 1971.
Parce
que notre revue Ant fut interdite par la loi martiale et en raison des
procès ouverts à notre encontre avec la demande de plusieurs centaines
d'années de prison, İnci et moi-même fûmes obligés de fuir illégalement
la Turquie.
Durant
cette période de plus de 50 années d'exil, nous avons fait partie des
fondateurs du Mouvement de Résistance démocratique, de l'Union pour la
Démocratie, Ateliers du Soleil et de la Fondation Info-Türk.
Depuis
1974, nous dirigeons l'agence İnfo-Türk qui informe l'opinion publique
internationale par ses bulletins et ses livres publiés en diverses
langues sur les problèmes en Turquie et en exil et sur les exigences
démocratiques qui s'y rapportent.
https://www.info-turk.be/homepage.htm
Actuellement,
nous sommes contraints de passer la majeure partie de notre temps à
archiver l'ensemble des publications périodiques et livres que nous
avons réalisés en un demi-siècle d'exil.
Malgré
ceci et divers problèmes de santé que notre âge entraîne, nous restons
fidèles à notre promesse à nos lecteurs, nos camarades et notre peuple
: poursuivre la lutte sans cesse.
Pour
de nombreuses années, tous ensemble...
Lawyers
demonstrate in front of the
Constitutional Court for their colleague Atalay
Lawyers from the Union of Turkish Bar Associations (TBB) and 55 bar
associations gathered today in front of the Constitutional Court (AYM)
for Gezi protester and lawyer Can Atalay, who was elected as a Member
of Parliament from the Workers Party of Turkey (TİP) in the May 14
elections.
TBB President Erinç Sağkan, TBB Board members, and bar association
presidents from Adana, Bitlis, Osmaniye, Adıyaman, Ağrı, Amasya,
Ankara, Antalya, Ardahan, Artvin, Aydın, Balıkesir, Bartın, Batman,
Bilecik, Bingöl, Bolu, Burdur, Bursa, Çanakkale, Çankırı, Diyarbakır,
Düzce, Edirne, Eskişehir, Antep, Giresun, Hatay, Hakkari, Isparta,
İstanbul, İzmir, Kars, Kayseri, Kırklareli, Kocaeli, Kütahya, Mardin,
Mersin, Muğla, Muş, Nevşehir, Sakarya, Samsun, Siirt, Sinop, Urfa,
Şırnak, Tekirdağ, Dersim, Trabzon, Van, Yalova, Ordu, Zonguldak, and
hundreds of lawyers gathered at Çankaya Belediyesi Ahlatlıbel Atatürk
Park.
Here, Hüseyin Cihat Açıkalın, the President of the Hatay Bar
Association, began his speech by conveying the greetings of the people
of Hatay, where Atalay was elected as a Member of Parliament. During
the statement, slogans of "Hatay people want their representative" were
chanted.
Açıkalın demanded the implementation of the provisions of the
Constitution and the immediate release of Can Atalay.
TBB President Erinç Sağkan talked next and he said, "Preventing an
elected member of parliament from participating in legislative
activities is tantamount to disregarding the will of the voters along
with their right to be elected."
Sağkan said the following:
"It should not be forgotten that our colleague Can Atalay is an elected
member of parliament, and there is no final conviction against him.
According to Article 3 of the Constitution, a member of parliament who
is alleged to have committed a crime before or after the election
cannot be detained, interrogated, arrested, or tried without the
decision of the Parliament.
"Preventing an elected member of parliament from participating in
legislative activities, disregarding the will of the voters along with
their right to be elected, and obstructing their representation in the
Parliament cannot be normalized in any democracy."
What happened?
Can Atalay was sentenced to 18 years in prison on April 25, 2022, in
the case concerning the 2013 Gezi Park protests, on the charge of
"aiding an attempt to overthrow the government."
After the court of appeals upheld the conviction on December 28, 2022,
the case was appealed to the Court of Cassation.
Can Atalay was elected as an MP for the TİP in the May 14 elections
with 75,720 votes.
On May 25, after receiving his parliamentary mandate through his
lawyer, a release application was made via the National Judiciary
Informatics System (UYAP) on the same day, and, a day later, an
application was filed with the Court of Cassation.
However, the Court of Cassation's 3rd Criminal Chamber unanimously
rejected the release request on July 13, ignoring the precedent
decisions of the Constitutional Court.
Subsequently, the appeal against this decision was rejected by a
majority of four against one by the Court of Cassation's 4th Criminal
Chamber, which approved the 3rd Criminal Chamber's decision.
Atalay's lawyers stated that the trial could not proceed without the
decision of the parliament to lift his parliamentary immunity,
requesting a stay of proceedings from the Court of Cassation and the
release of Atalay.
In the application, the lawyers referred to Articles 14 (Prevention of
the abuse of fundamental rights and freedoms), 67 (Right to vote, be
elected, and engage in political activities), and 83 (Legislative
immunity) of the Constitution.
Emphasizing Article 83, which states, "A deputy who is alleged to have
committed a crime before or after the elections cannot be detained,
interrogated, arrested, or tried without the permission of the
Assembly," the lawyers argued that Atalay's situation does not
contradict Article 14, which is decisive regarding immunity.
The Chief Public Prosecutor's Office of the Court of Cassation
expressed its opinion that the sentences of seven people, including Can
Atalay, who are imprisoned for their convictions in the Gezi trial,
should be upheld, but that in contrast, Mücella Yapıcı's sentence
should be overturned.
The prosecutor also argued that the crime for which Can Atalay was
convicted falls under the crimes to be evaluated within the scope of
Article 14 of the Constitution and demanded the rejection of Atalay's
lawyers' request for a "stay of proceedings" in the trial. (BIA, 8
September 2023)
11.000 ans de prison pour le fondateur d'une plateforme
de cryptomonnaies
Le fondateur de la plateforme d'échange de cryptomonnaies Thodex, qui
avait fui la Turquie avec les avoirs de ses clients, a été condamné
jeudi soir à 11.196 années de prison, ont rapporté les médias turcs.
Deux frères de Faruk Fatih Özer, le principal accusé, ont été condamnés
à une peine identique par le même tribunal d'Istanbul, selon l'agence
de presse étatique turque Anadolu.
Le fondateur de la plateforme Thodex, recherché avec une notice rouge
d'Interpol, avait été arrêté en Albanie en août 2022, seize mois après
avoir fui la Turquie.
Il a été extradé vers la Turquie en avril dernier.
Les autorités turques accusaient Faruk Fatih Özer d'avoir fui avec deux
milliards de dollars d'actifs appartenant à près de 400.000
utilisateurs.
La plateforme avait suspendu du jour au lendemain ses activités après
avoir affiché un mystérieux message indiquant qu'elle avait besoin de
cinq jours pour traiter un investissement extérieur non spécifié.
Thodex avait mené une campagne publicitaire d'envergure pour attirer
les investisseurs, promettant notamment d'offrir des voitures de luxe à
certains d'entre eux.
La plateforme avait également fait des remises spectaculaires sur le
dogecoin, une cryptomonnaie à l'origine parodique mais gonflée depuis
par l'intérêt - entre autres - du multimilliardaire et patron de Tesla
et de X Elon Musk. (AFP, 8 sept 2023)
Intellectuals and artists rally against the
Kobanê trial
The ongoing Kobanê Case against 108 politicians, including former HDP
Co-Chairs Figen Yuksekdag and Selahattin Demirtas, related to the 2014
protests against the ISIS siege of Kobanê, has drawn significant
attention and condemnation from the intellectual and artistic
community. The trial is before the Ankara 22nd High Criminal Court,
with 18 politicians in pre-trial detention. The next hearing is slated
for September 4.
In a new development, 193 intellectuals and artists jointly penned a
statement titled "The Kobane trial is unlawful; we are against it." The
statement articulates the collective concern over the ongoing trial and
the broader implications for democratic rights in Turkey.
"We have been deeply disturbed by the Kobanê Trial, which implicates
108 individuals, including 18 currently in pre-trial detention," the
statement read. The intellectuals and artists emphasize the trial's
context: a response to the universally condemned ISIS attacks on Kobanê
in 2014.
Despite the Grand Chamber of the ECtHR's decision on rights violations,
the group laments the continuation of pre-trial detention for 18
individuals. They stress that this situation breaches several
constitutional rights, most notably the right to a fair trial, the
freedom to engage in political activities, and freedom of expression.
The collective concluded their statement with a call for justice and
democratic values, saying, "As people of art and ideas, we firmly stand
against this overt illegality. We implore an immediate shift away from
the actions that starkly pull our country from the tenets of law,
peace, and democracy."
28 August 2023
Signed by
A. Halûk Ünal, Abdullah Demirbaş, Abdülhakim Daş, Adil Okay,
Adnan
Özyalçıner, Ahmet Aksel, Ahmet Aykaç, Ahmet Dindar, Ahmet İnsel, Ahmet
Kardam, Ahmet Telli, Akın Atalay, Akın Atauz, Akın Birdal, Ali Ekber
Kaypakkaya, Ali Topuz, Aliye Özlü, Asuman Bayrak, Atalay Saraç, Aydın
Çubukçu, Ayfer Tunç, Ayşegül Devecioğlu, Ayşen Şahin, Aziz Konukman,
Bahadır Altan, Bahadır Özgür, Barış Yıldırım, Baskın Oran, Bilge Seçkin
Çetinkaya, Binnaz Toprak, Burhan Sönmez, Bülent Atamer, C. Hakkı Zariç,
Celal Yıldırım, Cengiz Arı, Cevat Çapan, Cezmi Ersöz, Cuma Boynukara,
Çetin Ali Nergis, Dinçer Demirkent, Doğan Özgüden, Elçin Gizem Tarhan,
Elif Şafak, Emin Alper, Ercan Bingöl, Erdal Doğan, Erdoğan Aydın,
Erdoğan Kahyaoğlu, Ergin Cinmen, Ergun Babahan, Esra Calus, Esra Koç,
Ezel Akay, Faruk Çıkrıkçı, Fatih Polat, Fatma Bostan Ünsal, Fehim Işık,
Ferda Koç, Ferhat Tunç, Fethiye Çetin, Feyyaz Yaman, Fikret Başkaya,
Filiz Kardam, Foti Benlisoy, Gaye Boralıoğlu, Gencay Gürsoy, Gökçe
Okay, Gökçer Tahincioğlu, Gül Gülsün Yıldız, Güngör Şenkal, Gürhan
Ertür, Hacer Ansal, Hakkı Özdal, Halide Yıldırım, Hanife Yüksel,
HannaBeth-Sawoçe, Hasan Öztoprak, Hatice Özbay, Hüseyin Habip Taşkın,
Ilgın Ruhi Su, İbrahim Ateş, İbrahim Çiftçioğlu, İlkay Alptekin Demir,
İlter Sayın, İnci Hekimoğlu, İnci Tuğsavul, İsmail Beşikçi, İsmet
Alıcı, İştar Gözaydın, Jülide Kural, Kadir Akın, Kadri Salaz, Kemal
Gökhan, Korkut Akın, Kubilay Dağbatıran, Levent Kaçar, Leyla Şahin,
Mahmut Memduh Uyan, Mazlum Çetinkaya, Mecit Ünal, Mehmet Güç, Mehmet
Sait Aydın, Mehmet Türkay, Melek Ulagay, Meliha Coşkun, Mesut Kara,
Mete Özel, Murat Serhasi Toktaş, Murat Uyurkulak, Murat Yaykın,
Murathan Mungan, Musa Özuğurlu, Mustafa Kemal Erdemol, Mustafa Paçal,
Mustafa Peköz, Mustafa Sönmez, Mustafa Ünlü, Nadire Mater, Namık
Kuyumcu, Nazan Aksoy, Nazar Büyüm, Necati Abay, Necmi Demir, Necmiye
Alpay, Nejla Demirci, Nesrin Nas, Nesteren Davutoğlu, Neşe Yaşın, Nevin
Koçoğlu, Nevzat Karakış, Nevzat Onaran, Nezir İçgören, Nilgün Toker,
Niyazi Zorlu, Nuray Sancar, Nurcan Baysal, Okan Toygar, Onur Hamzaoğlu,
Orhan Alkaya, Orhan Pamuk, Orhan Silier, Osman Bozkurt, Osman Okkan,
Oya Baydar, Ömer Faruk, Ömer Madra, Özcan Sapan, Özge Doğar, Özgür
Başkaya, Özgür Müftüoğlu, Özgür Zeybek, Özlem İşbilir, Racho Donef,
Ragıp Zarakol, Recep Maraşlı, Rıza Türmen, Sait Çetinoğlu, Salih
Öztürk, Sema Kaygusuz, Semih Gümüş, Serap Ogan Eren, Serdar Keskin,
Seyit Soydan, Sezai Sarıoğlu, Sibel Özbudun, Şahabettin Demir, Şanar
Yurdatapan, Şebnem İşigüzel, Şengün Kılıç, Tahsin Yeşildere, Tamer
Güven, Temel Demirer, Tuğrul Eryılmaz, Turgut Toygar, Vartkes Keşiş,
Vecdi Erbay, Vehbi Koca, Viki Çiprut, Vivet Kanetti, Yasemin Bektaş,
Yasemin Göksu, Yavuz Baydar, Yetvart Danzikyan, Yücel Demirer, Yücel
Tunca, Zafer Köse, Zafer Yılmaz, Zehra Çınar, Zehra Kabasakal Arat,
Zeliha Demirel, Zerrin Kurtoğlu Şahin, Ziya Halis, Zülfü Livaneli.
Istanbul
lawyers challenge governor's public alcohol ban
The Istanbul Bar Association has filed a lawsuit challenging the recent
circular by the Istanbul Governor's office that bans alcohol
consumption in public spaces like parks and beaches across the city.
The legal challenge argues the ban violates privacy rights guaranteed
by Turkey's constitution and the European Convention on Human Rights.
"The circular dated August 17, 2023, on 'Sale of Alcohol and
Consumption of Alcoholic Beverages,' which was published in the press
and public opinion by the Governorship of Istanbul as a circular on
alcohol ban, interferes with the privacy of private life, which is
guaranteed by Article 20 of the Constitution and Article 8 of the
European Convention on Human Rights," the bar association said in a
statement on Wednesday.
The lawsuit, filed with the Istanbul 4th Administrative Court under
case number 2023/1991 Esas, requests the annulment and suspension of
the governor's circular that lawyers argue infringes on individual
lifestyles.
The alcohol consumption ban in public spaces has sparked opposition
since being announced. Critics see it as an encroachment on citizens'
civil liberties.
This new legal challenge from the Istanbul Bar Association represents
the latest pushback against the controversial move by the Istanbul
governorate. The lawsuit claims the circular violates privacy rights
and lifestyle freedoms. (gerçeknews, 31 August 2023)
Rising
torture cases in Turkey: 2022 marked second highest
complaints since 2001
A total of 1,201 people in Turkey were subjected to alleged torture or
ill-treatment, marking 2022 as the year with the second-highest number
of such complaints since 2001, a report by Turkey Human Rights
Foundation (TIHV) said on Monday.
Metin Bakkalcı, President of TIHV, commented on the findings, stating
that the high number of complaints is indicative of a worrying trend in
human rights violations.
The report detailed that of the 1,201 individuals who reached out,
1,117 claimed personal experiences of torture and mistreatment, while
84 stated that a close relative had been subjected to such treatments.
It was further determined that 1,079 of these cases took place within
Turkey, whereas 38 incidents occurred outside the nation's borders.
The spectrum of victims was particularly alarming, with the youngest
being just three years old and the oldest aged 76. The gender breakdown
of complainants revealed that 56.9% were male, 39.1% female, and around
4% identified as LGBTQIA+.
The types of abuse narrated by the victims varied in nature but
remained deeply concerning. A staggering 70.2% mentioned physical
interventions, while 83.4% recounted threats and verbal abuse.
Positional torture was experienced by 45.2% of the complainants. Sexual
torture was reported by 43.5% of the individuals, and distressingly,
three individuals shared harrowing tales of rape. (gerçeknews, 28 August 2023)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
37
detained for 'inciting hatred' and 'disseminating misleading
information'
Twenty-seven people, social media account managers of the internet news
portals Aykırı Haber, Muhbir, and Haber Report among them, were
detained in 13 provinces on charges of "publicly inciting hatred and
enmity" and "publicly disseminating misleading information."
The Ankara Chief Public Prosecutor's Office has initiated the operation
and said, in a statement released today, that "hate speech was used on
the internet and social media "publicly inciting hatred and enmity" and
"publicly disseminating misleading information," as identified through
open-source research.
They have therefore initiated an investigation against those who made
the posts.
As a result, detention orders were issued for 27 individuals located in
Ankara, Hatay, Antalya, Samsun, Kahramanmaraş, Sakarya, İzmir, Siirt,
Şanlıurfa, Tokat, Edirne, Bursa, and Istanbul.
Statement from Minister Yerlikaya
Interior Minister Ali Yerlikaya made the following statement on his
social media account regarding the issue:
"As a result of operations conducted by 14 Provincial Police
Departments with the coordination of the General Directorate of
Security Cyber Crimes Combat Bureau, supported by the Intelligence
Directorate and the Security Directorate, 27 suspected individuals were
detained in simultaneous operations carried out in 14 provinces against
social media account managers who were found to have incited hatred and
enmity among the public and disseminated misleading information to our
citizens through hate speech used on the internet and social media."
Lawyer Ersöz: "You cannot detain journalists"
Lawyer Hüseyin Ersöz criticized the detention process with a post on
social media platform X:
"The minimum sentence for the crime of 'Incitement to hatred and enmity
among the public,' which the journalists are being accused of, is only
1.5 years. Even if such an allegation exists, you cannot detain
journalists! Because according to the Execution Law, those who commit
this crime do not go to prison. On the other hand, for this crime to be
committed, there must be 'an open and imminent danger to public
security.' News that was made days ago and has lost its effect does not
create 'an imminent danger.' These detentions result in a violation of
freedom of expression." (BIA, 20 September 2023)
Concert in İstanbul in commemoration of
Khachaturian postponed
The concert planned in Istanbul's Cemal Reşit Rey Concert Hall to
commemorate the 120th anniversary of Armenian composer Aram
Khachaturian's birth, which was scheduled for yesterday (September 21),
has been postponed.
According to Agos Newspaper, the concert, organized by the Permanent
Representation of Armenia to the Black Sea Economic Cooperation, was
set to feature Turkish musicians alongside the Khachaduryan Trio from
Armenia and the Istanbul Philharmonic Chamber Orchestra conducted by
Oleksandr Samoylenko.
The concert's rescheduled date has not been announced. (BIA, 20
September 2023)
Journalist Sinan Aygül sentenced to 6 months in prison for
trespassing
The Committee to Protect Journalists condemns the six-month sentence
issued to Turkish journalist Sinan Aygül on Tuesday, in connection with
his journalistic activity.
“The people charged with the vicious assault that landed journalist
Sinan Aygül in hospital in June were released on bail by a Turkish
court last week. This week, Aygül was sentenced to prison for his
reporting of an exclusive story that was clearly in the public
interest. There is something wrong with this picture,” said Özgür
Öğret, CPJ’s Turkey representative. “Turkish authorities should not
fight Aygül’s appeal and should accept the concept of a free press that
can operate without fear of retaliation.”
In May, a court in the eastern city of Tatvan, in the province of
Bitlis, found Aygül, chief editor of the privately owned website Bitlis
News and chair of the Bitlis Journalists Society, guilty of trespassing
in a hotel’s kitchen, where the journalist exposed the presence of meat
from Turkey’s Red Crescent that was supposed to have been distributed
to people in need.
The court sentenced Aygül in May during a “simple trial,” meaning it
involved a judgment without a hearing, resulting in a reduced sentence
of four and a half months. Aygül, who remained free pending trial, told
CPJ in May that he had filed an appeal, which would lead to a regular
trial, but that he was concerned he would end up serving six months
instead. As he feared, the court sentenced him to six months in prison
on September 19.
Aygül told CPJ via messaging app Tuesday that he does not have high
hopes for the next appeal, which his lawyer is going to file to a
regional appeals court once the Tatvan court publishes a detailed
explanation of the verdict on an undetermined date. He said he believes
he will go to prison.
Meanwhile, two men seen on video assaulting Aygül in June were released
from jail pending trial last week.
CPJ’s email to the prosecutor’s office in Bitlis did not receive a
reply. (gerçeknews, 19 September 2023)
Les
dirigeants d'Info-Turk blessés dans un accident
suspect en Belgique

Chers amis, chers lecteurs,
Le 26 août 2023, nous avons annoncé que nos contributions dans les
médias sociaux allaient être perturbées pour quelque temps parce que
nous nous trouvions sous traitement médical suite à un accident de
voiture le 25 août 2023.
Nous remercions de tout cœur tous nos amis pour leur compréhension et
leurs messages d'encouragement.
Voici ce qui s'est passé:
Le 20 août 2023, certains sites web azerbaïdjanais basés à Bakou ont
lancé une campagne de provocation sous le titre "Qui sont les
'intellectuels turcs' qui attaquent l'Azerbaïdjan?' contre les
personnes en Turquie et en exil qui avaient signé la déclaration de
solidarité avec le peuple du Karabakh sous le blocus de l'Azerbaïdjan.
Parmi les signataires visés figuraient deux rédacteurs d'Info-Türk:
"Doğan Özgüden : Écrivain-journaliste de 87 ans qui s'est réfugié en
Belgique en 1974 parce qu'il était menacé d'un total de 300 ans de
prison et qui y vit depuis lors. Il a été déchu de sa nationalité
turque. Il est célèbre pour ses positions pro-arméniennes et sa
principale activité en Belgique consiste à mener des actions contre la
Turquie et à défendre les intérêts des Arméniens. Pendant la guerre de
44 jours, il a accusé l'Azerbaïdjan d'agression. Le 19 octobre 2020,
dans son article intitulé 'Les auteurs du génocide arménien', il a
accusé les présidents de la Turquie et de l'Azerbaïdjan de répéter le
génocide contre les Arméniens et s'est opposé à ce que les terres
azerbaïdjanaises soient libérées des occupants."
"İnci Tuğsavul : journaliste, écrivain, défenseur des droits de
l'homme. En 1982, elle a été privée de sa citoyenneté turque. Elle vit
en Belgique. Elle était membre du Parti communiste de Turquie. Elle
entretient des liens étroits avec la diaspora arménienne et défend les
allégations de génocide.”
Nous étions dans le passé plusieurs fois la cible des médias au service
du régime d'Ankara.
Sur cette nouvelle provocation, nous avons décidé de restructurer la
Fondation Info-Türk dès que possible afin de garantir que nos
publications et autres travaux de défense des droits humains puissent
se poursuivre après notre disparition.
Dans un premier temps, le vendredi 25 août 2023, moi-même, İnci
Tuğsavul et Iuccia Saponara, en tant qu'admnistrateurs de la Fondation
Info-Türk, nous nous sommes rendus à Wavre dans une voiture WV Polo
conduite par Özgüden, afin de signer les nouveaux statuts de la
Fondation 'Info-Türk, déjà préparés par un notaire conformément à la
nouvelle loi belge.
Malgré des conditions météorologiques extrêmement mauvaises, de fortes
averses et des orages, nous avons parcouru près de 30 kilomètres sans
aucun problème et sommes entrés dans le parking Indigo près de l'étude
notariale à Wavre.
À 9 h 47, exactement, après avoir retiré le ticket numéro 1840516, la
barrière s'est ouverte et nous nous sommes déplacés lentement pour nous
garer sur une place libre à proximité, mais la voiture a avancé à une
vitesse folle, devenue incontrôlable en quelques secondes bien que j’ai
appuyé sur la pédale de frein et tiré le frein à main.
Lorsque que j'ai tourné le volant vers la gauche pour éviter de heurter
la voiture qui se trouvait juste en face, notre voiture a franchi la
barrière du parking à une vitesse infernale, et est allée s'encastrer
dans une voiture garée à l'autre côté de la rue en dehors du parking.
S'il n'y avait pas eu de voiture garée, notre voiture aurait heurté le
mur et avec cette vitesse infernale, aurait pû nous blesser plus
gravement, pire nous aurait tués tous les trois.
Des ambulances nous ont emmenés d'urgence dans trois divers hôpitaux
les plus proches pour un premier traitement médical. Bien que cinq
jours se soient écoulés, nous n'avons toujours pas retrouvé nos
conditions de vie et de travail normales.
Grâce à la solidarité et au soutien exemplaire de nos collègues des
Ateliers du Soleil et plusieurs de nos amis, nous essayons de sortir au
plus vite de cette situation cauchemardesque.
Bien entendu, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour
découvrir les raisons qui ont poussé le moteur à s'emballer de la sorte
et la voiture à faire une course infernale, et demander des comptes aux
responsables.
Salutations fraternelles.
Hommage au journaliste Niyazi Dalyancı
Ragıp Duran, TVXS.GR, 13 sept 2023
Les amis, camarades et collègues turcs et grecs de Dalyancı
(1943-2023), un des meilleurs journalistes du pays, socialiste,
activiste pour la paix, hellénophone et hellénophile ont rendu hommage
à leur maître par un livre de souvenir riche d’informations et de
pensées.
Fils d’un pêcheur, ancien élève du prestigieux Robert College et
licencié en économie, Niyazi Dalyanci était décédé, suite à une longue
maladie, le 25 mars dernier. Ses parents, ses camarades, ses amis et
collègues ont récemment publié un petit livre d’hommage de 106 pages
dans lequel ils ont descrit les cent visages de ce grand journaliste.
41 personnalités, dont 11 grecs (H.Alexiou, A.Arabaci, Y.Benlisoy,
S.Berberakis, L.Chrysanthopoulos, T.Danilof, A.Ferentinou, S.Korakas,
A.Kourkoulas, S.Kouloglou, K.Mystakidou) 1 arménien dont la majorité
sont des journalistes, mais également des diplomates, des
universitaires, des députés, des avocats ont rédigé des articles pour
faire connaître la vie, le caractère, les activités politiques et
journalistiques de Dalyanci. Sa fille et son partenaire ont également
contribué à ce livre. Père de deux enfants, Niyazi, fils du Bosphore,
visage toujours souriant, était un intellectuel de gauche
extraordinaire. Dès l’âge de 18 ans, il avait adhéré en 1961 au premier
Parti socialiste du pays, le Parti Ouvrier de Turquie (TİP). Il était
également un des dirigeants de l’Association pour la Paix (Barış
Derneği) qui luttait contre l’armement en particulier de Washington et
de l’OTAN et qui défendait fermement l’amitié turco-grecque. Niyazi a
dû connaître après le Coup d’Etat de 1980, les murs des prisons
d’Istanbul comme la plupart des gens de la gauche turque.
“Il était un ange”, “Il faut dresser son statut”, “Intellectuel
brillant, zéro égo!”, “L’amitié et la solidarité étaient ses deux plus
importantes signatures”, “Il était très modeste, mais il n’avait jamais
quitté ses principes : démocrate à fond, de la gauche jusqu’au dernier
jour”, “Bon vivant, bon buveur de raki, il était tout le temps en plein
humour” ont écrit ses amis. Niyazi parlait couramment l’anglais et le
grec. Pendant toute sa vie, il a été toujours journaliste, rédacteur en
chef de la première agence d’information indépendante THA et plus tard,
il était directeur de la BBA, une agence d’information spécialisée dans
la production d’information en anglais, des news pour les télés
étrangères et des documentaires. Il avait reçu plusieurs prix, en
particulier pour le reportage réalisé en octobre 1978 dans des
conditions extrêmement difficiles en Irak du Nord sur le leader kurde
Jalal Talabani, Président de l’Union Patriotique du Kurdistan. Dalyanci
était aussi le producteur d’un documentaire sur Nazim Hikmet.
Considéré comme maître par la plupart des journalistes qui ont
aujourd’hui 60 ans, Dalyancı était instructeur naturel et enseignait en
pratique le métier sans avoir l’air d’un entraîneur. L’agence THA fut à
son époque (1950-1983) une sorte d’école informelle de journalisme pour
l’ensemble des jeunes qui avaient débuté le métier auprès de Dalyancı.
Il était devenu enseignant plein temps après avoir quitté le
journalisme actif fin des années 90, dans la Faculté de Communication
de l’Université Bilgi à Istanbul.
Né à Beykoz (Amikos) dans l’entrée nord-ouest du Bosphore Niyazi a du
quitter son village natal et s’est installé sur l’île de Burgaz
(Antigoni et plus tard Pyrgos) un des îles des Princes dans la mer de
Marmara. Niyazi avait sa barque de pêcheur, nageait très bien et savait
cuisiner des repas exquis égéens.
Aucun journaliste turc du dernier siècle n’était aussi populaire et
autant aimé et respecté que Niyazi. Le livre d’hommage le démontre
bien, car des personnalités de tout bord et de très différents horizons
politiques vantent les mérites de Niyazi. Ce dernier avait rédigé des
analyses presque parfaites sur la politique interne et externe de la
Turquie, sur les relations turco-grecques, sur les Kurdes, les
Arméniens, les Kémalistes, le laïcisme, les femmes et les enfants.
Avec le départ de Niyazi, le journalisme en Turquie, qui est déjà en
état presque végétatif depuis au moins vingt ans, prépare désormais ses
cérémonies funéraires.
Released
after 30 years, north Syria-born author involuntarily
taken to Edirne for repatriation
Abdulmenaf Osman, born in Al-Hasakah city of northeastern Syria, was
released on Sunday, September 3, after serving 30 years and 6 months in
Manisa Akhisar Type T Closed Prison.
Osman, who was arrested at the age of 28 and released at the age of 58,
was initially taken to Akhisar Gendarmerie Station to be transferred to
the Manisa Repatriation Center (GGM) due to his birthplace in
Al-Hasakah, in the region controlled by the Autonomous Administration
of North and East Syria.
Speaking to bianet, Osman's lawyer Halil Coşkun said he had a
face-to-face meeting with his client Osman until 6 pm yesterday. He
said, "Despite Menaf being released on Sunday, he was actually detained
at Akhisar Gendarmerie Station. In the evening hours, they took him to
the hospital. The commanders we spoke to told us that they would take
Menaf to İzmir GGM."
Attorney Coşkun, who stated that Osman called him early this morning,
said, "Our client, who has been held at Akhisar Gendarmerie Station for
two days, was abducted to Edirne during the night hours. We think he
was taken to the GGM there. They lied to us."
"Procedure followed is unlawful"
Coşkun expressed his concerns about his client: "According to the Law
on Foreigners and International Protection, my client is among the
persons who cannot be deported. These procedures are unlawful. Menaf
should be given the one-month period specified in the law to go to a
third country and obtain a passport."
Who is Abdulmenaf Osman?
Abdulmenaf Osman, a Rojavan writer, was born in Hesekê in 1965. He
completed his primary, middle, and high school education in this city
and went to the Syrian capital, Damascus, to study at the university.
Osman completed his education at Damascus University's Geology
Department.
Osman was detained in Batman on March 3, 1993, and sentenced to life
imprisonment by the State Security Court (DGM) on charges of
"attempting to separate a part of the territories under the sovereignty
of the state."
Osman has nine books, two of which were published in Turkey. His play
"Destê Şeş Tilî (Six-Fingered Hand)" was staged at the Diyarbakır
Metropolitan Municipality City Theaters.
Here is a list of Osman's published books: "Girê Şêran," "Şînok,"
"Namûsname," "Piling, Şoreşname 1," "Silava Bajariyan," "Sînor,"
"Lênûska Leyla," "Sêbareya Zindanê - 1: Cuhû," and "Sol." (BIA, 3
September 2023)
Right activist handcuffed, manhandled before being taken
to prison
A right activist who was sentenced to a prison term in Turkey for
serving as "editor-in-chief on watch" in solidarity with Ozgur Gundem
newspaper was taken to medical check-up in handcuffs on Thursday before
being transferred to prison.
Celalettin Can was among a group of journalists who had taken part in
the solidarity action as editor-in-chiefs on watch of Ozgur Gundem, a
daily that extensively reported on human rights violations in
Kurdish-majority provinces. Can and others were found guilty of
"propaganda" charges in April 2019, and the ruling was upheld first in
September 2020 by an upper court, then recently on 21 July this year by
the high appeals court.
Can, who was sentenced to one year and three months in prison, went to
the Istanbul Courthouse today for the incarceration process and was
manhandled by the police before his transfer to prison, rights activist
Nimet Tanrikulu who was accompanying him told bianet.
She said that he was placed in a cell by the police upon arriving at
the courthouse, and the police later told her that he had been taken to
a hospital for medical check-up before his transfer.
She said:
"Celalettin was taken back a while later and he was in handcuffs. He
said that a police officer manhandled him when he objected to being
cuffed and that the handcuffs were not taken off during the medical
examination. They took him back to the cell."
About Celalettin Can
Celalettin Can was arrested in 1979 when he was a university student in
Istanbul, and was incarcerated for nearly 20 years. When he was
released in 1999 he founded the Association of the 1978 Generation, an
association for solidarity with the victims of the 1980 military coup.
"1978" is a reference to the year when a generation of young political
activists were in their early 20s.
Can is the writer of books titled "78'liler Sorguluyor" ("The
Generation of 78 Hold into Account") and "Merhaba Baskaldiri" ("Hello
Rebellion"). (gerçeknews, 23 August 2023)
Turkey blocks access to Voice of America's Turkish website
The Committee to Protect Journalists calls on Turkish authorities to
reverse their recent decision to block access to the Turkish-language
website of the U.S. Congress-funded broadcaster Voice of America.
“Turkish authorities’ relentless attempts to control the flow of news
and information in the country have led to yet another court order
blocking access to Voice of America’s Turkish website,” said Özgür
Öğret, CPJ’s Turkey representative. “Authorities must make peace with
the idea of a free press in Turkey and allow both local and foreign
media to distribute news freely. All restrictions targeting media
outlets should be ended without delay.”
On August 22, an Ankara court granted a request to block VOA from the
Radio and Television Supreme Council, the government telecommunications
regulator known as RTÜK, citing alleged unpaid licensing fees. The
court gave VOA a 72-hour deadline to obtain a license, and then blocked
the outlet on Monday, August 28.
On Tuesday, CPJ’s attempts to access VOA’s Turkish-language website
from within Turkey failed without a VPN. The broadcaster’s English
website remains accessible.
CPJ’s email to RTÜK did not receive a reply. VOA reported that it is
possible to appeal the ruling, but did not say whether it planned to do
so.
VOA’s Turkish-language website, voaturkce.com, was launched at a new
address after the outlet’s previous websites were blocked last year.
In February 2022, RTÜK ordered VOA and two other foreign outlets to
apply for broadcast licenses or face blocks, leading to a series of
blocks on several of the VOA’s websites in July 2022 after the outlet
did not comply. (BIA, 31 August 2023)
Kurdish
Question / Question kurde
Deux combattantes des forces kurdes tuées dans une
frappe imputée à la Turquie
Deux combattantes d'un conseil militaire affilié aux Forces
démocratiques syriennes, (FDS, dominées par les Kurdes), ont été tuées
vendredi dans le nord de la Syrie, par une frappe imputée à la Turquie
a-t-on appris auprès des autorités régionales.
La Turquie, qui mène régulièrement des attaques de drones dans les
zones contrôlées par l'administration autonome kurde en Syrie, a
intensifié ses frappes ces dernières semaines.
"Deux de nos camarades combattantes sont mortes en martyr", a indiqué
le commandement général du conseil militaire de Manbij dans un
communiqué, "lorsque leur voiture a été visée par un drone de
l'occupant turc sur la route menant au village d'al-Hattabat, au sud de
Manbij". Une troisième combattante et un combattant blessés ont été
transportés à l'hôpital, selon le commandement.
Le conseil militaire de Manbij, affilié aux FDS, contrôle la ville
éponyme et ses environs. La région est parfois la cible de
bombardements menés depuis les positions des factions syriennes
proturques qui contrôlent les zones à l'ouest de la ville.
Des affrontements meurtriers ont eu lieu au début du mois entre
les FDS et des factions proturques dans cette région.
Ces violences intervenaient peu après que les FDS ont annoncé avoir
repris un village dans la province de Deir Ezzor, dans l'est du pays en
guerre, à l'issue d'affrontements avec des combattants de tribus arabes
ayant fait au moins 90 morts.
"Après les attaques récentes (...) par les mercenaires de l'occupation
turque, leur échec à avancer sur tous les fronts et leurs lourdes
pertes, l'occupation turque (...) a recours à des méthodes lâches et
perfides visant à saper la volonté de nos combattants", ajoute le
communiqué.
Depuis le début de l'année, 58 personnes ont péri dans des frappes de
drones turques, dont 13 civils et 42 membres des forces kurdes et de
leurs alliés, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH),
basé au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources dans
le pays en guerre.
Les FDS, soutenues par Washington, avaient été le fer de lance de la
lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) chassé de ses
fiefs en Syrie en 2019.
La Turquie qualifie de "terroriste" la principale composante des FDS,
les YPG (Unités de protection du peuple), qu'elle considère comme une
extension des rebelles kurdes turcs du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK). (AFP, 15 sept 2023)
Kobani Trial: "We are paying the price of supporting
the Peace Proces"
The 31st session of the Kobani trial continues with its 2nd hearing at
the Ankara 22nd High Criminal Court on the Sincan Prison Campus.
After politicians Ahmet Türk and Gülser Yıldırım presented their
defenses on Tuesday (September 12), Yıldırım's lawyers spoke yesterday.
The trial will continue today.
Ahmet Türk defended their role in the peace process
Speaking at the court on Tuesday (September 12), politician Ahmet Türk
stated that this trial is political and was opened on instructions.
Evaluating the indictment as "Fairy tales from Andersen," Türk said,
"We also experienced Diyarbakır Prison during the September 12 coup in
1980. We have made efforts for society to come together. There is an
attitude that portrays our legal ideas and actions as illegal. What
kind of democracy is this? We are experiencing a process where the
judiciary has become politicized," he said.
"We are saddened by this. Every one of our people made contributions to
the struggle in Kobani. An understanding that considers these aids as a
crime! We escorted the convoy of these aids with the Governor of
Mardin. A speech I made about raising a voice against what happened in
Kobani is included in this indictment. So, are we going to defend the
ISIS murderers?" he asked.
"We held the first meeting in the Peace Process."
Türk, who stated that he has been involved in politics for 50 years,
pointed out that in the indictment, the people valuing him is
considered as "membership in an organization."
The Kurdish politician added: "We had the first meeting in the Peace
Process. So, how did we do it? The Prison Director took us to the ferry
in Istanbul. On whose instructions? We did this duty upon the
instructions of the Prime Minister and the President, and we played a
role in the Peace Process. (...) If we went to Kobani and Kandil, these
were done with the knowledge of the state. If you are trying us, also
try those who sent us, try those who initiated this process."
Ahmet Türk objected to the inclusion of the issues on which he was
acquitted long before and what he has written and defended since the
past in this case: "The thought and opinion crimes for which I was
acquitted have been included in the indictment as if something new and
significant has been discovered. What does this have to do with the
trial? All these were allegations settled by the court in the 90s and
80s. The inclusion of these in the indictment is an understanding that
looks hostile to our existence and future. We reject this
understanding."
Gülser Yıldırım's defense
Gülser Yıldırım, who appeared in court yesterday and delivered her
defense in Kurdish, stated that she had read the indictment and that
there was no evidence in the indictment to make a defense.
Yıldırım, who claimed that they paid the price for contributing to the
peace process and being in favor of peace, said in court: "Our party
sincerely and seriously became a partner in this solution process.
However, apparently, there was insincerity, and today this insincerity
is directed at us."
The Kurdish politician concluded her words as follows: "We are in favor
of dialogue, solution, and peace. We are on trial today because we did
our duty yesterday and contributed to the solution process. We are not
the ones who want conflict; we are not putting the solution process on
trial. We want dialogue to be re-established in this country. We are
still in favor of peace, and today, we are paying the price for it."
"YPG's fight against ISIS was recognized at that time"
After politician Gülser Yıldırım presented her defense the day before
yesterday, her lawyers spoke yesterday
Lawyer Azat Yıldırım reminded that the struggle of YPG against ISIS was
recognized by the government at that time.
Yıldırım, stating that the state did not define YPG as a "terrorist
organization" at that time, said, "YPG was not defined as a 'terrorist
organization,' even on the detention dates of the HDP co-chairs and
other party members. In this context, the law cannot be applied
retroactively."
"HDP had tweeted at that time when a civilian segment joined protests
against ISIS. There was no mention of violence in the tweet. Protest is
a right. Our questions about how the tweet incited violence remain
unanswered," the lawyer added.
Yıldırım also reminded during the hearing that HDP members suffered the
most damage and loss of life during the protests and subsequent acts of
violence on the side of the border in Turkey during ISIS's attack on
Kobani in northern Syria.
Lawyer Kuzu: Everyone should be acquitted
Lawyer Erdal Kuzu, who spoke next, said, "This case has been conducted
based on an investigation led by someone within the mafia. For this
reason, this case should end, and all deputies should be acquitted."
(BIA, 14 September 2023)
Affrontements
meurtriers entre combattants
proturcs et forces kurdes en Syrie
Des affrontements meurtriers ont eu lieu mercredi entre les Forces
démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes, et des factions
proturques dans le nord de la Syrie, obligeant des dizaines de familles
à fuir, selon une ONG et un habitant.
Ces violences interviennent peu après que les FDS ont annoncé avoir
repris un village dans la province de Deir Ezzor, dans l'est du pays en
guerre, à l'issue d'affrontements avec des combattants de tribus arabes
ayant fait au moins 90 morts.
Des membres des factions proturques disant appartenir à ces tribus
arabes ont indiqué avoir attaqué mercredi une zone aux mains des FDS en
soutien aux combattants arabes de Deir Ezzor, selon un correspondant de
l'AFP.
Ils "ont tenté de s'infiltrer dans des villages" près de Manbij "mais
les FDS se sont interposés", a indiqué à l'AFP le directeur de
l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) Rami Abdel Rahmane.
Ces trois derniers jours, ils ont intensifié leurs bombardements en
soutien aux combattants arabes qui ont affronté les FDS à Deir Ezzor.
Selon l'OSDH, basé au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de
sources en Syrie, quatre combattants proturcs ont été tués et 13 autres
blessés mercredi durant les affrontements près de Manbij, contraignant
des dizaines de familles à fuir.
"La plupart des habitants ont quitté notre village", a déclaré à l'AFP
un habitant d'un village situé sur la ligne de front.
Le conseil militaire de Manbij, affilié aux FDS, contrôle la ville
éponyme et ses environs. Les forces du régime du président Bachar
al-Assad sont également présentes dans cette zone située près la
frontière turque en vertu d'un accord conclu en 2019 avec les
combattants kurdes.
La région est parfois la cible de bombardements menés depuis les
positions des factions syriennes proturques qui contrôlent les zones à
l'ouest de la ville.
Les FDS avaient annoncé plus tôt mercredi "la fin des opérations
militaires" dans la région de Deir Ezzor où elles ont délogé des
combattants arabes de la dernière localité où ils s'étaient insurgés
après l'arrestation fin août du chef du Conseil militaire de Deir
Ezzor, un groupe local arabe armé pourtant affilié aux FDS.
Déclenchée en 2011 après la répression de manifestations
antigouvernementales, la guerre en Syrie a fait près d'un demi-million
de morts, déplacé des millions de personnes, ravagé les infrastructures
et morcelé le pays.
Elle s'est complexifiée avec l'intervention de jihadistes et de
puissances étrangères comme la Turquie qui considère les forces kurdes
comme des "terroristes". (AFP, 7 sept 2023)
Affrontements dans l'Est de
la Syrie: au moins 22 morts
- Au moins 22 personnes ont été tuées dans des affrontements dans l'Est
de la Syrie entre les Forces démocratiques syriennes, coalition de
combattants dominée par les Kurdes, et un groupe armé local, a indiqué
mardi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.
"Seize combattants locaux et trois membres des Forces démocratiques
syriennes (FDS) ont été tués dans les affrontements dans plusieurs
villages de l'Est de la province de Deir Ezzor", a précisé
l'Observatoire (OSDH).
Trois civils, dont deux enfants, ont également péri dans ces combats, a
ajouté la même source.
Soutenues par Washington, les FDS ont été le fer de lance de
l'offensive qui a défait le groupe Etat islamique (EI) en Syrie en 2019.
Elles contrôlent une zone semi-autonome kurde dans le nord-est du pays,
y compris des pans entiers de la province de Deir Ezzor.
Le Conseil militaire de Deir Ezzor est un groupe armé local arabe
affilié aux FDS et dirigé par Ahmad al-Khabil, surnommé Abou Khawla,
qui a été arrêté dimanche dans la ville de Hasakeh, selon l'OSDH.
Cette arrestation a suscité des tensions qui ont dégénéré en
accrochages après que des positions des FDS ont été visées par des
attaques, précise l'Observatoire, basé en Grande-Bretagne mais qui
dispose d'un vaste réseau de sources à l'intérieur de la Syrie.
Les motifs de l'arrestation d'Ahmad al-Khabil n'ont pas été précisés,
mais l'OSDH et un militant local ont indiqué à l'AFP qu'il était connu
pour ses activités de contrebande, qui lui ont rapporté une fortune
considérable au fil des ans.
Le Conseil militaire de Deir Ezzor est responsable de la sécurité dans
certaines parties de la province de Deir Ezzor, à majorité arabe.
La zone semi-autonome kurde gère la région par l'intermédiaire de
conseils civils et militaires locaux, afin d'éviter de mécontenter les
tribus locales, presque toutes arabes.
"En fait il s'agit d'un règlement de comptes", estime Omar Abu Layla,
un journaliste local qui dirige le site d'informations DeirEzzor24.
"Des commandants corrompus se sont sentis menacés après l'arrestation
d'Abou Khawla et ont essayé de transformer la situation en une question
tribale et arabe afin de se protéger", a-t-il ajouté.
Les FDS se sont contentées d'indiquer dans un communiqué avoir lancé
lundi "une opération pour renforcer la sécurité" dans la province de
Deir Ezzor contre l'EI et "des criminels (...) impliqués dans le trafic
de drogue et la contrebande d'armes".
Une source au sein des FDS ayant requis l'anonymat a précisé que la
zone où les affrontements ont eu lieu longe "une route de contrebande
bien connue". (AFP,
29 août 2023)
Kurdish villages 'Turkified' in Northern Syria
Turkish forces in the occupied Northern Syria are changing the names of
Kurdish villages to Turkish language, amidst a greater move to alter
the region's demography and cultural landscape, Rudaw reported on
Monday.
Regions under the control of armed groups affiliated with Turkey are
undergoing a change in village names, with Turkish designations
replacing the original monikers.
Presently, villages located in the areas of Bab and Cerablus,
territories under the jurisdiction of Turkey and its affiliated armed
groups, are witnessing this change. So far, 11 villages in Bab and
Cerablus have had their names 'Turkified'.
Social media users shared photos of the signage bearing the new names.
Notably, the village of Heci Kusa, situated northeast of Bab, has had
its name changed to a Turkish variant by the armed groups.
Included in the list of newly renamed villages are Kurdish settlements
like Sawa and Zilif.
Dr. Welid Sexo, a Kurdish academician and politician originally from
Afrin, said that these name changes are a "continuation of Turkey's
policy to alter the region's demography."
Bab, a district of Aleppo, houses 127 Kurdish villages, with the
majority speaking in Kurdish. Based on the available data, around
400,000 Kurds reside in areas affiliated with Bab, Azez, and Aleppo.
Previously in the city of Afrin, names of certain Kurdish villages had
also been completely altered, with Turkish names inscribed on their
signposts. For instance, the village of Kotan was renamed as "Zafer
Obası", and Qestela Miqdêd's name was changed to "Selcuk Obası". (gerçeknews, 28 August 2023)
Sept membres du PKK tués dans des frappes attribuées à
la Turquie
Sept membres du Parti des travailleurs du Kurdistan, le PKK turc, ont
été tués jeudi dans le nord de l'Irak dans deux frappes de drone
imputées à Ankara, au moment où le chef de la diplomatie turque était
en visite dans cette région.
La région autonome du Kurdistan d'Irak, frontalière de la Turquie, est
le théâtre depuis début août d'une intensification des raids de drones
contre le PKK, qui dispose de bases arrières au Kurdistan d'Irak et est
en lutte armée contre l'armée turque depuis 1984.
Jeudi, deux attaques --la première dans la matinée, la seconde en fin
d'après-midi-- ont pris pour cible des combattants du PKK, organisation
classée "terroriste" par Ankara et plusieurs pays occidentaux.
"Un drone de l'armée turque a ciblé un véhicule du PKK, tuant un
responsable et deux combattants", dans le district de Sidakan, non loin
de la frontière iranienne, selon les services antiterroristes du
Kurdistan d'Irak.
Peu après, le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a
rencontré à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, Nechirvan Barzani,
président de la région autonome, et le Premier ministre du gouvernement
régional Masrour Barzani.
"Nous avons réussi à régler cette question (de la lutte contre le PKK,
ndlr) une bonne fois pour toutes en Turquie", a déclaré M. Fidan lors
d'une conférence de presse conjointe avec Masrour Barzani.
"Aujourd'hui, le PKK se cache en territoire irakien. Nous travaillons
avec Bagdad et Erbil pour préserver l'Irak du PKK", a-t-il dit, sans
commenter la frappe.
Quelques heures plus tard, une deuxième frappe de drone de l'armée
turque sur le district de Sidakan a tué "deux responsables du PKK et
deux secouristes du parti", ont ajouté les services antiterroristes,
précisant que cette attaque visait "une tente".
- "Organisation terroriste" -
En soirée, le ministre turc a tenu un second entretien avec Nechirvan
Barzani, selon la télévision kurde locale Rudaw.
Mardi, au premier jour de sa visite en Irak, le chef de la diplomatie
turque a exhorté à Bagdad le gouvernement irakien à "reconnaître le PKK
comme organisation terroriste".
L'armée turque ne commente que rarement ses frappes en Irak, mais elle
dispose de bases militaires au Kurdistan irakien et mène régulièrement
des opérations terrestres et aériennes contre les combattants kurdes
turcs.
De longue date, Bagdad et Erbil sont accusées de détourner le regard
sur les bombardements turcs pour préserver l'alliance stratégique les
unissant à la Turquie, partenaire commercial incontournable. Même si
régulièrement des communiqués viennent condamner du bout des lèvres une
violation de la souveraineté irakienne et les répercussions pour les
civils.
A l'été 2022, des frappes d'artillerie imputées à Ankara contre une
aire de loisirs ont tué neuf personnes, principalement des vacanciers
venus du sud de l'Irak. La Turquie a nié toute responsabilité et accusé
le PKK.
Une visite du président turc Recep Tayyip Erdogan en Irak est prévue
dans les prochaines semaines mais la date exacte doit encore être
annoncée, selon le gouvernement irakien. (AFP, 24 août 2023)
Minorités
/ Minorities
Intellectuals
from Turkey urge global intervention in
Nagorno-Karabakh
123 journalists, writers, and intellectuals from Turkey have published
an open letter calling on the international community to take a
proactive stance in Nagorno-Karabakh, where a ceasefire that saw
Armenian forces stand down aünd the fate of Armenians in the region
remains uncertain.
The call to action is directed at global bodies, chiefly the United
Nations, to ensure the rights and safety of the residents of
Nagorno-Karabakh, also known as Artsakh. The letter states, "Various
bodies, from the United Nations to the European Council and select
individual countries, have been urging Azerbaijan for months to end its
blockade targeting 120,000 people in Karabakh." The statement goes on
to caution against expecting Azerbaijan's capital, Baku, to change its
stance after previously disregarding such appeals.
The authors further explain their perspective, stating, "The aim is to
gain complete control of Nagorno-Karabakh Artsakh, driving the Armenian
people from lands they have inhabited for centuries, and, should they
resist, to end their existence." They also claim that the ongoing
ceasefire talks do not seem to recognize any distinct status or
cultural presence. They compare Azerbaijan's objective to its past
actions in Nakhchivan, where they allege that not a single stone was
left standing in the historic Julfa Armenian Cemetery.
Expressing their concern, the signatories note, "We, the undersigned
Turks, see that the international community has not shown adequate
sensitivity to developments and we watch the situation with alarm." The
letter reiterates that preventing genocides isn't about waiting for
them to happen and then intervening, but rather about proactive
measures.
The intellectuals conclude with a call for urgent humanitarian aid and
airlifts for the trapped civilians. They stress that the ceasefire
should be made permanent and that the living conditions of the
Nagorno-Karabakh population should be guaranteed just as those of
citizens in any other country.
Signed by:
A.Serdar Koçman, Abdullah Demirbaş, Adil Okay, Adnan Cangüder, Ahmet
Hulusi Kırım, Ahmet Konuk, Akın Birdal, Akın Atauz, Akup Alakuş, Ali
Ekber Kaypakkaya, Ali Gökkaya, Anjel Dikme, Ari Günter, Aris Nalcı,
Armen Korkmaz, Atilla Dirim, Attila Tuygan, Ayşe Hür, Aziz Tunç, Baskın
Oran, Burak Demir, Cengiz Aktar, Cengiz Gültekin, Demir Sönmez, Denis
Dreisbusch, Dilek Ak, Dinç Dinç, Doğan Özgüden, Emre Uslu, Enver Enli,
Eren Keskin, Faruk Mızrak, Fatime Akalın, Fatin Kanat, Fatma Gök,
Ferhat Umruk, Ferit Barut, Feyyaz Kerimo, Fikret Başkaya, Garo
Kaprielyan, Gülseren Yoleri, Gün Zileli, Güngör Şenkal, Hacı Orman,
Hakan Tahmaz, Haldun Açıksözlü, Halil Savda, Hanife Elmadağ, Haydar
Doğan, Hosrof Köletavitoğlu, Hovsep Hayreni, Hrant Kasparyan, Huriye
Şahin, Hüseyin Habib Taşkın, Hüseyin Karakuş, Hüseyin Şenol, Hüsnü
Öndül, İlyas Danyeli, İnan Gedik, İnci Tuğsavul, İshak Kocabıyık, Jan
Beth-Sawoce, Kasım Ergün, Kayuş Çalıkman G., Kazım Gündoğan, Kemal
Bilget, Kenan Yenice, Kuvvet Lordoğlu, Leman Stehn, Lerna Ekmekçioğlu,
Mahinur Şaşmaz, Mahmut Konuk, Mahmut Uzun, Mazlum Çetinkaya, Mehmet Ali
Orğun, Mehmet Onur Yılmaz, Mehmet Tursun, Mehmet Uluışık, Memik Horuz,
Mihail Vasiliadis, Miran Afşar, Murad Karakaş, Murad Mıhçı, Murat
Polat, Necati Abay, Nedim Durmuş, Nevzat Onaran, Nuran Yüce, Nurten
Kırmızıgül, Ohannis Conkar, Onur Hamzaoğlu, Osman Tiftikçi, Pınar
Ömeroğlu, Ramazan Gezgin, Recep Maraşlı, Sait Çetinoğlu, Sarkis Adam,
Selahattin Esmer, Selay Ertem, Sibel Perçinel, Sinan Canlı, Süleyman
Eryılmaz, Şaban İba, Şanar Yurdatapan, Şenol Karakaş, Şiar Rişvanoğlu,
Şükriye Ercan, Şükrü Hamarat, Taner Akçam, Tufan Sisli, Tuncay Yılmaz,
Ufuk Güneş, Ülkü Çevik, Veysi Sarısözen, Yalçın Ergündoğan, Yasemin
Balıkçı, Yasemin Çongar, Yıldız Aydın, Zehra Kabasakal Arat, Zeki
Kahraman, Zeliha İkizer, Ziya Özder… (gerçeknews, 19 September 2023)
Second trial against 11 suspects on Hrant Dink murder
The second hearing was held today (September 20) of the new trial
opened against 11 people, 5 of whom had previously been tried and
convicted for the murder of Agos Newspaper's Editor-in-Chief Hrant Dink.
The defendants, accused of attempting to overthrow the constitutional
order, intentional manslaughter, membership of an armed terrorist
organization (FETÖ), and manslaughter through negligent behavior,
appeared before the judge in Istanbul's 14th Heavy Penal Court in
Çağlayan.
While the defendants were not brought to the courtroom, the detained
ones participated in the hearing via the Audio and Visual Information
System (SEGBİS).
The defendants in the case, which includes public officials and
civilian instigators in Trabzon, are Adem Sağlar, Ahmet İskender, Ali
Fuat Yılmazer, Erhan Tuncel, Ersin Yolcu, Faruk Sarı, Ramazan Akyürek,
Tuncay Uzundal, Yahya Öztürk, Yasin Hayal, and Zeynel Abidin Yavuz.
During the hearing, the Dink family was represented by lawyers Hülya
Deveci, Emel Ataktürk Sevimli, and Bahri Belen. Hakan Bakırcıoğlu, one
of the lawyers of the Dink family who had been handling the murder case
from the beginning, passed away on April 2.
The hearing began with the statements of those who did not defend
themselves against the indictment in the first hearing.
Former intelligence chief Ramazan Akyürek (accused of attempting to
overthrow the constitutional order in the current trial) started his
defense by expressing condolences to the family of Hakan Bakırcıoğlu.
Akyürek argued that the trial was duplicative, referring to the
penalties he received in a previous trial involving public officials
that concluded on March 26, 2021.
"The real culprits of the murder were acquitted"
Akyürek claimed that the aggravated life imprisonment he received for
"committing manslaughter by using someone else as a tool," the 5 years,
7 months, and 15 days he received for "destroying an official
document," and the 7 years, 6 months he received for "counterfeiting an
official document" were unjust.
He accused the Istanbul Police Department and Istanbul Gendarmerie
Command of not preventing the murder despite knowing about the
preparations. He denied his own responsibility and stated that he
shared intelligence information about the murder with the relevant
authorities.
Akyürek said, "It was known that Hrant Dink received serious threats in
Istanbul during the times when he was accused of insulting Turkishness.
Yasin Hayal was released from prison 11 months before the murder. I
wrote official letters stating that Hayal targeted Hrant Dink and that
he would kill him as soon as he had the opportunity. I sent these
letters to relevant units. Istanbul Police did not care about the
information sent by Trabzon Police. There is a full 11 months between
the transmission of the murder information and Hrant Dink's murder. The
real culprits of the murder were acquitted or never tried."
Akyürek also denied the charges in the new trial, saying, "There is no
such action as trying to overthrow the constitutional order. I have
never been involved in any coup. Even though I have been in prison for
9 years, if there is any connection between this murder that happened
16 years ago and a coup, I do not know."
"Dink's name was not mentioned in the documents"
After completing his defense, the court president reminded Akyürek that
he had ensured Erhan Tuncel was hired as an assistant intelligence
agent and that he had been the person to end this duty as the head of
the intelligence department. President Şahin asked why he did not take
any precautions when he saw the intelligence report related to the
murder. Akyürek replied, "Trabzon did not mention that this was related
to Hrant Dink; if it did, the name Yasin Hayal would have reminded me
of something. Neither Hayal nor Dink's names were mentioned in this
intelligence report."
Akyürek's defense lasted for about 4 hours.
İskender: "Today FETÖ, tomorrow Süleymancılar"
After Akyürek, the court gave the floor to Ahmet İskender who is a
friend of Yasin Hayal and Ogün Samast, and a fugitive suspect sentenced
in absentia in the first trial for the crime of helping intentional
manslaughter.
İskender asked the court, "If I receive a sentence from this case, will
I become a member of FETÖ (Fethullah Gülen Terrorist Organization)?"
The presiding judge stated that the court cannot make a decision for
now and requested his defense.
İskender said, "They say today it's FETÖ, tomorrow it will be
Süleymancılar (another religious group). I have no connection with
FETÖ," and requested his acquittal.
Erhan Tuncel's reaction to imprisonment
After İskender, the court asked Adem Sağlam, the only detained
defendant in the file, if he had any requests. Sağlam, who stated that
he had been detained for 16 months, explained that he had been
suspended from duty after the July 15 coup attempt and then arrested.
He said he had never fled, claimed his innocence, and therefore
requested his release.
The court also asked Erhan Tuncel if he had any requests. When Tuncel
mentioned that he was in custody, the presiding judge reminded him that
he was not imprisoned in this case. Tuncel then said, "Is this a plot?
Or are they going to release Yasin from prison and make him commit a
crime?"
The court announced an interim decision, stating that the other
defendants scheduled to testify today will be heard at the next
session. The court released the detained defendant Adem Sağlam with a
travel ban and the obligation to sign in at the police station. The
next hearing was scheduled for December 6 at 10:00 am. (BIA, 20
September 2023)
Karabakh: Erdogan dit "soutenir" la décision de
l'Azerbaïdjan
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dit "soutenir" mardi le
lancement par l'Azerbaïdjan d'une opération militaire au Nagorny
Karabakh, région que se disputent l'Arménie et l'Azerbaïdjan, allié
historique d'Ankara.
"Nous soutenons les mesures prises par l'Azerbaïdjan (...) pour
défendre son intégrité territoriale", a affirmé le président turc dans
un message publié sur le réseau social X (ex-Twitter).
"Le Karabakh est un territoire azerbaïdjanais. L'imposition d'un autre
statut ne sera jamais acceptée", a ajouté le chef de l'Etat turc,
répétant son antienne selon laquelle la Turquie et l'Azerbaïdjan
forment "une nation, deux Etats".
Le ministère turc des Affaires étrangères avait qualifié plus tôt mardi
de "légitimes" les "préoccupations" ayant conduit à l'opération
militaire azerbaïdjanaise, tout en exhortant Bakou et Erevan à revenir
à la table des négociations.
Lors de la guerre qui avait opposé en 2020 Erevan et Bakou au Nagorny
Karabakh, la Turquie avait appuyé l'Azerbaïdjan en lui fournissant des
drones.
Les rapports entre la Turquie et l'Arménie restent eux empoisonnés par
les massacres d'Arméniens commis lors de la Première Guerre mondiale
dans l'Empire ottoman, ancêtre de la Turquie, ce qu'Erevan et de
nombreux pays considèrent comme un génocide, un terme qu'Ankara
rejette. (AFP, 19 sept 2023)
L'Azerbaïdjan lance une offensive au
Karabakh, appelle les Arméniens à
capituler
L'Azerbaïdjan a lancé mardi une offensive militaire au Nagorny
Karabakh, trois ans après la précédente guerre, demandant la reddition
de son adversaire arménien dans cette région disputée depuis des
décennies avec l'Arménie.
La présidence azerbaïdjanaise a appelé en début de soirée les troupes
de ce territoire sécessionniste d'Azerbaïdjan en majorité peuplé
d'Arméniens à déposer les armes, condition sine qua non pour le début
de négociations.
"Les forces armées arméniennes illégales doivent hisser le drapeau
blanc, rendre toutes les armes et le régime illégal doit se dissoudre.
Autrement, les opérations antiterroristes continueront jusqu'au bout",
a-t-elle déclaré, faisant écho à la diplomatie azerbaïdjanaise qui
réclamait une reddition "totale et inconditionnelle".
La présidence a proposé, en cas de capitulation, des pourparlers "avec
les représentants de la population arménienne du Karabakh à Yevlakh",
une ville azerbaïdjanaise à 295 km à l'ouest de Bakou.
Avant cela, les autorités de cette région disputée avaient réclamé un
cessez-le-feu immédiat et des négociations.
- Au moins 26 morts -
Les combats ont fait au moins 25 morts, dont deux civils, dans cette
région et la population de six localités y a été évacuée, selon un
bilan fourni par les séparatistes.
De son côté, l'Azerbaïdjan a annoncé la mort d'un civil, tué "par
des éclats d'obus à la suite d'une attaque des forces armées
arméniennes".
Les séparatistes affirment que plusieurs villes du Nagorny Karabakh,
dont sa capitale Stepanakert, sont ciblées par des "tirs intensifs",
qui visent aussi des infrastructures civiles.
Les affrontements ont lieu "sur toute la ligne de contact" de ce
territoire et les Azerbaïdjanais ont recours à l'"artillerie", à des
roquettes, à des drones d'attaque, à des avions, ont-ils raconté.
Soixante positions arméniennes y ont été conquises, a annoncé dans la
soirée Bakou.
Quant à l'Arménie, qui a dénoncé une "agression de grande ampleur" à
des fins de "nettoyage ethnique", elle a assuré ne pas avoir de troupes
au Nagorny-Karabakh, laissant entendre que les séparatistes étaient
seuls face aux soldats azerbaïdjanais.
Et elle considère que c'est à la Russie, garante d'un cessez-le-feu
datant de 2020 avec des forces de la paix sur le terrain, d'agir pour
"stopper l'agression azerbaïdjanaise".
Le conflit de 2020 avait débouché sur une déroute militaire de
l'Arménie qui avait dû céder à l'Azerbaïdjan des zones dans et autour
du Nagorny Karabakh.
Un cessez-le-feu, négocié par la Russie, avait été conclu par ces deux
anciennes républiques soviétiques du Caucase, sans jamais qu'on
aboutisse à un accord de paix.
- "Entraîner l'Arménie" dans la guerre ? -
A Bakou, le ministère de la Défense avait annoncé mardi matin le
déclenchement d'"opérations antiterroristes" après la mort de six
Azerbaïdjanais dans l'explosion de mines sur le site d'un tunnel en
construction entre Choucha et Fizouli, deux villes du Nagorny Karabakh
sous contrôle de l'Azerbaïdjan.
C'est un groupe de "saboteurs" séparatistes qui a posé ces engins
explosifs, d'après les services de sécurité azerbaïdjanais.
"L'échec de la communauté internationale à agir est à l'origine de
l'offensive azerbaïdjanaise", ont quant à eux commenté les Arméniens du
Nagorny-Karabakh.
Les tensions s'aggravent depuis des mois autour de ce territoire qui a
déjà été au coeur de deux guerres entre Erevan et Bakou. La première
avait duré de 1988 à 1994, celle de l'automne 2020 s'était arrêtée au
bout de six semaines.
Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a à ce propos accusé les
Azerbaïdjanais de vouloir "entraîner l'Arménie dans les hostilités".
La situation à la frontière arméno-azerbaïdjanaise est pour l'heure
"stable", a-t-il néanmoins insisté.
- Crainte de "troubles" en Arménie -
Nikol Pachinian, auquel l'opposition reproche d'avoir été responsable
de la défaite d'il y a trois ans, a dans le même temps dénoncé des
appels à un "coup d'Etat" dans son pays, où des heurts ont opposé des
manifestants le qualifiant de "traître" et exigeant sa démission aux
policiers devant le siège du gouvernement.
"Il existe actuellement un vrai risque de troubles généralisés en
Arménie", ont prévenu mardi soir les services de sécurité arméniens,
promettant des "mesures pour maintenir l'ordre constitutionnel" et
mettant en garde les citoyens contre les "diverses provocations".
Des dizaines de personnes se sont en outre rassemblées devant
l'ambassade de Russie à Erevan pour dénoncer l'inaction de ce pays face
à l'offensive azerbaïdjanaise.
- Appel à une "cessation immédiate" des hostilités -
Bakou a précisé avoir informé de ses opérations à la fois la Russie -
qui a ensuite révélé n'avoir été mise au courant que "quelques minutes"
avant leur commencement - et la Turquie.
Le Kremlin, "préoccupé", a dit par la voix de son porte-parole essayer
de convaincre l'Arménie et l'Azerbaïdjan de retourner "à la table des
négociations", tandis que la mission de maintien de la paix russe au
Nagorny-Karabakh s'est prononcée pour un cessez-le-feu "immédiat".
Quant à la Turquie, qui a qualifié de "légitimes" les préoccupations
ayant amené les Azerbaïdjanais à se lancer dans une action militaire,
elle a également exhorté, en parallèle, à la "poursuite du processus de
négociations entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie".
"Nous soutenons les mesures prises par l'Azerbaïdjan (...) pour
défendre son intégrité territoriale", a martelé le président turc Recep
Tayyip Erdogan.
A l'opposé, pour le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken,
qui prône "une cessation immédiate" des hostilités, le recours à la
force est "inacceptable" et "ces actions (de Bakou) aggravent une
situation humanitaire déjà difficile au Nagorny-Karabakh et sapent les
perspectives de paix".
Réaction similaire du président français Emmanuel Macron qui a peu
après condamné "avec la plus grande fermeté" l'offensive
azerbaïdjanaise et souhaité sa "cessation immédiate".
Le président du Conseil européen, Charles Michel, qui a effectué une
médiation par le passé entre les deux pays, a aussi estimé que
l'Azerbaïdjan devait "immédiatement" interrompre ses opérations.
Nikol Pachinian, qui n'a pas fait état de discussions avec Vladimir
Poutine, a eu deux entretiens téléphoniques avec MM. Macron et Blinken.
(AFP, 19 sept 2023)
Quatre membres yazidis tués dans une frappe de drone
imputée à la Turquie
Au moins quatre membres du Parti des Travailleurs du Kurdistan, le PKK
turc, dont un "haut responsable", ont été tués dimanche dans le nord de
l'Irak par une frappe de drone menée par "l'armée turque", ont annoncé
les services antiterroristes du Kurdistan autonome.
L'armée turque commente rarement ses frappes en Irak mais elle mène
régulièrement des opérations militaires terrestres et aériennes contre
les combattants kurdes turcs du PKK et ses positions dans le nord de
l'Irak, au Kurdistan autonome ou dans la région montagneuse du Sinjar.
"Un haut responsable du Parti des Travailleurs du Kurdistan et trois
combattants ont été tués quand un drone de l'armée turque a visé leur
véhicule dans la région de Jal Mir, sur le mont Sinjar", ont déclaré
les services antiterroristes du Kurdistan dans un communiqué.
Le Sinjar abrite aussi un mouvement local yazidi affilié au PKK: les
Unités de résistance du Sinjar. Dimanche, dans un communiqué, elles ont
confirmé la mort de "trois de nos camarades" dans une frappe de drone
imputée à la Turquie et visant leur véhicule.
Le PKK, qui livre une lutte armée contre les troupes turque depuis
1984, est classé groupe "terroriste" par Ankara et plusieurs pays
occidentaux.
La Turquie a installé depuis 25 ans plusieurs dizaines de bases
militaires au Kurdistan irakien pour lutter contre le groupe, qui
dispose également de bases-arrières dans cette région.
Fin août, sept membres du PKK ont été tués dans le nord de l'Irak par
deux frappes de drone, des attaques qui coïncidaient avec une visite en
Irak du chef de la diplomatie turque, Hakan Fidan.
De longue date, Bagdad et Erbil sont accusées de détourner le regard
sur les bombardements turcs pour préserver l'alliance stratégique les
unissant à la Turquie, partenaire commercial incontournable. Même si
régulièrement des communiqués viennent condamner du bout des lèvres une
violation de la souveraineté irakienne et les répercussions pour les
civils.
A l'été 2022, des frappes d'artillerie imputées à Ankara contre une
aire de loisirs ont tué neuf personnes, principalement des vacanciers
venus du sud de l'Irak. La Turquie a nié toute responsabilité et accusé
le PKK.
Fin juillet, les services du Premier ministre irakien, Mohamed Chia
al-Soudani, avaient évoqué une "visite à venir" en Irak du président
turc Recep Tayyip Erdogan, un déplacement dont la date exacte n'a pas
été dévoilée. (AFP, 17 sept 2023)
L’Azerbaïdjan se prépare à une nouvelle
agression contre l’Arménie et le Haut-Karabakh
Vahé Gevorgyan, vice-ministre des Affaires étrangères de la République
d’Arménie, a participé à Vienne (Autriche) le 12 septembre et a
prononcé un discours lors de la session du Conseil permanent spécial de
l’OSCE convoquée à l’initiative de l’Arménie.
L’Azerbaïdjan se prépare à une nouvelle agression militaire contre
l’Arménie et le Haut-Karabakh a affirmé Vice-Ministre des Affaires
étrangères d’Arménie à la session de l’OSCE.
Le vice-ministre des Affaires étrangères a attiré l’attention des
représentants des États participants de l’OSCE sur l’aggravation de la
crise humanitaire au Haut-Karabakh à la suite du blocage illégal par
l’Azerbaïdjan du corridor de Latchine pendant 9 mois, ainsi que sur les
actions visant à renforcer la situation sécuritaire le long de la
frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan où sont déployés les forces
azéries ainsi que sur la ligne de contact avec le Haut-Karabakh.
Vahé Gevorgyan a souligné que le blocus inhumain imposé par
l’Azerbaïdjan aux 120 000 Arméniens du Haut-Karabakh et l’arrêt complet
de l’approvisionnement humanitaire, accompagnés du blocage délibéré
d’infrastructures clés telles que l’électricité et le gaz, ont conduit
à une crise humanitaire extrême, avec que l’Azerbaïdjan vise le
Haut-Karabagh, subissent un nettoyage ethnique complet.
« Le blocus du Haut-Karabakh s’inscrit dans un contexte plus large et
s’inscrit dans le cadre de décennies d’incitation à la haine contre les
Arméniens, de politique de recours à la force et de menace de force, de
violations flagrantes du droit humanitaire international et des droits
de l’homme, qui sont des signes avant-coureurs de l’intention d’un
génocide » a déclaré Vahé Gevorgyan.
Le vice-ministre arménien des Affaires étrangères a souligné que
l’Azerbaïdjan devait répondre aux appels de la communauté
internationale et mettre en œuvre sans condition la décision de 2023 de
la Cour internationale de Justice, décision adoptée le 23 février et
réaffirmée le 6 juillet visant à mettre fin au blocus illégal du
corridor de Latchine et à assurer la circulation ininterrompue des
personnes, des véhicules et des marchandises entre l’Arménie et le
Haut-Karabakh dans les deux sens.
Vahé Gevorgyan a souligné l’urgence d’assurer un accès humanitaire sans
entrave au Haut-Karabakh et l’implication des structures
internationales compétentes sur le terrain.
Évoquant la situation sécuritaire dans la région, le vice-ministre
arménien des Affaires étrangères a condamné le mouvement et
l’accumulation de soldats, d’armes offensives et d’équipements
militaires effectués par l’Azerbaïdjan le long de la frontière avec
l’Arménie et de la ligne de contact avec le Haut-Karabagh. Il a
souligné que ces actions ne sont rien d’autre qu’une menace de recours
à la force, ce qui prouve que l’Azerbaïdjan se prépare à une nouvelle
agression militaire contre l’Arménie et le Haut-Karabakh.
« Alors que l’Arménie reste déterminée à régler toutes les questions en
suspens avec l’Azerbaïdjan exclusivement par des moyens politiques et
diplomatiques, nous attendons de la communauté internationale et de nos
partenaires qu’ils fassent tous les efforts et utilisent les moyens à
leur disposition pour empêcher une nouvelle agression dans notre région
» a-t-il souligné.
Le vice-ministre des Affaires étrangères a réaffirmé l’engagement de
l’Arménie à établir la stabilité et une paix durable dans la région,
soulignant que cet engagement ne peut être mis en œuvre que dans des
conditions d’exclusion de la force ou de son recours et de violations
massives des droits humains fondamentaux.
Le discours a également souligné la nécessité d’efforts internationaux
spéciaux pour garantir les droits et la sécurité de la population du
Haut-Karabakh et d’un mécanisme de dialogue international solide entre
Stepanakert et Bakou, qui permettra d’obtenir des résultats tangibles
dans le processus. (Krikor Amirzayan, armenews.com, 12 septembre 2023)
Zangezur Corridor overshadows Turkey-Iran ties,
warns Iranian news agency
In a noteworthy analysis, signed by Payman Yazdani, the Iranian Mehr
News Agency focuses on Turkey's Foreign Minister recent visit to the
capital of the Islamic Republic. According to the analysis, while
Turkey and Iran are keen to develop bilateral and regional
partnerships, there remain underlying disagreements. The success of
their relationship will hinge on the balance between cooperation on
mutual interests and navigating contentious issues like the Zangezur
Corridor.
In the aftermath of recent elections, Turkey seems to be reshaping its
foreign diplomacy, aiming to fortify ties with neighboring countries.
Ankara’s diplomatic overtures are evident in the visit of its foreign
minister, Hakan Fidan, to Tehran, underlines the Mehr News Agency.
Historically, Turkey and Iran have shared a keen interest in bolstering
bilateral ties, especially in the realms of energy and trade. The
latest engagements between the foreign ministers underscored a shared
goal of achieving a $30 billion bilateral trade target. To achieve
this, Iran's top diplomat, Amir-Abdollahian, stressed the need to
update the preferential trade agreement between the two nations.
Furthermore, emphasizing the substantial cross-border movement between
their citizens, Amir-Abdollahian urged for intensified consular
cooperation. Another significant point of discussion during Hakan
Fidan's visit was Iran's longstanding claim to water rights from the
Aras River, with Turkey assuring that it wouldn't curtail Iran's
entitled share.
According to the article, regionally, the cooperation between these two
significant powers, Turkey and Iran, could reshape the dynamics of the
broader region. A key topic in their regional dialogues is countering
armed and terrorist factions that jeopardize not only their national
security but also regional peace. Effective handling of this concern,
as both sides recognize, hinges on collaborative efforts involving not
just Turkey and Iran but also Iraq and Syria.
Notably, Fidan's trip to Tehran followed his discussions with Russia's
Foreign Minister and Amir-Abdollahian's visit to Damascus. This
sequence suggests that, facilitated by Iran's mediation, a thaw in the
frosty relations between Ankara and Damascus might be on the horizon.
Both Syrian and Iranian authorities have implied that any potential
rapprochement largely rests on Turkey's withdrawal from Syrian
territories.
Another point on the regional cooperation agenda was the potential for
a trilateral economic discourse involving Tehran, Riyadh, and Ankara.
Strengthened ties between Iran, Saudi Arabia, and Turkey could be
pivotal in ensuring stability in West Asia, with ripple effects
possibly felt beyond the region.
However, it’s not all accord and unity. The Mehr's analysis stresses
that, a significant point of contention between Iran and Turkey is the
proposed Zangezur Corridor. Although Iranian officials welcomed
comprehensive collaboration with Turkey, they unequivocally voiced
their opposition to any alteration in regional borders or the
geopolitical landscape, specifically referencing the proposed corridor.
Iran's contention is that the Zangezur Corridor could divert the
region's geopolitical advantages in favor of NATO and Israel. A key
concern for Iran is that this corridor might offer NATO an entry point
to the Caspian Sea.
The Zangezur corridor (Armenian: Զանգեզուրի միջանցք, romanized:
Zangezuri mijantsk; Azerbaijani: Zəngəzur dəhlizi) is a plan for a
transport corridor which, if implemented, would give Azerbaijan
unimpeded access to Nakhchivan Autonomous Republic without Armenian
checkpoints via Armenia's Syunik Province and, in a broad sense, for
the geopolitical corridor that would connect Turkey to the rest of the
Turkic world. (gerçeknews, 5 September 2023)
Vandalisme sur le monument commémoratif génocide
1915 en Belgique
Le communiqué de presse Fédération des Araméens
(Syriaques) de Belgique:
C’est avec une profonde tristesse que nous avons constaté, ce dimanche
27 août, la dégradation du monument de commémoration du génocide des
Araméens de 1915, inauguré à Jette, avec le soutien des autorités
communales, il y a maintenant 8 ans. Le monument a été taggué de
manière à recouvrir complètement les mentions qui y sont inscrites en
langue française, en insistant pour tenter de les rendre illisibles,
sur les mots « génocide » et « 500.000 victimes ».
Il s’agit d’un acte grave de négationnisme que nous condamnons
fermement. Ce monument, dédié au recueillement et au souvenir, honore
la mémoire des victimes d’une tragédie qui a profondément marqué
l’histoire des Araméens. Il représente bien plus qu’un simple monument,
en incarnant les souvenirs, les émotions et les enseignements que nous
devons préserver pour les générations futures, peu importe leur origine
ou religion. En le dégradant de cette manière, ce sont les histoires de
ces vies brisées, et de ces populations effacées que l’on a tenté de
ternir.
Face à cet affront envers le respect et la dignité des victimes et
leurs descendants, nous souhaitons insister sur le devoir de mémoire
qui relève de tous. La préservation du souvenir de cette tragédie est
un devoir de citoyen que nous devons respecter, sans quoi l’histoire
continuera de se répéter. Nous encourageons les membres de la société
civile ainsi que les autorités compétentes à condamner cet acte odieux
et à se mobiliser pour que cela ne se reproduise plus jamais. En ces
moments douloureux, réaffirmons notre engagement à préserver la mémoire
des victimes et à honorer leur héritage.
Ensemble, nous démontrerons que notre détermination à préserver le
passé et à construire un avenir empreint de compassion est plus forte
que toute tentative de destruction.
Nous tenons à remercier la commune de Jette qui a, dès ce lundi 28
août, fait le nécessaire pour nettoyer le monument et ainsi apaiser les
esprits.
Fédération des Araméens (Syriaques) de Belgique Co-signé par : Centre
Communautaire Laïc Juif David Susskind (CCLJ) Collectif belge pour la
prévention des crimes de génocide et contre les négationnismes, Comité
de Coordination des Organisations Juives de Belgique (CCOJB) Comité des
Arméniens de Belgique Ibuka Mémoire & Justice Institut Syriaque de
Belgique Réseau International Recherche et Génocide (RESIRG asbl)
Politique
intérieure/Interior Politics
Cracks in Turkey's opposition could secure local
election revenge for Erdoğan
As a result of a successful collaboration with other parties in the
2019 local elections, Turkey's main opposition Republican People's
Party (CHP) managed to wrest control of İstanbul and Ankara, ending the
25-year dominance of President Recep Tayyip Erdoğan's ruling party and
its predecessors in these cities.
The underlying factor in these victories was the CHP's ability to
secure the backing of both the secular nationalist Good (İYİ) Party and
the Kurdish-focused Peoples' Democratic Party (HDP).
This success in the local elections bolstered hopes ahead of the dual
polls in May that the end of Erdoğan's era was approaching. Yet, the
president both defeated CHP leader Kemal Kılıçdaroğlu, backed by an
even wider coalition including two splinter movements from his AKP, and
maintained the parliamentary majority with his allies.
The defeat in what was considered Erdoğan's toughest elections amid
dire economic challenges has caused fractures among the opposition
parties, as well as an internal struggle within the CHP. This may lead
to the lack of a wide coalition against the ruling bloc in the upcoming
local elections scheduled for the end of March next year.
After months of criticism towards the CHP and mixed signals about the
local elections, the Good Party declared on Wednesday that it would run
independently, following a meeting of the party's executive board.
The Green Left Party, the successor to the HDP, had already indicated
its intention to field its own candidates, albeit without entirely
ruling out the possibility of cooperation.
Future possibilities
Given that there are still more than six months until the elections and
that these politicians have a track record of backtracking from their
bold statements, it's too early to completely rule out a broader
coalition against the ruling bloc.
However, the challenges are greater than before. Firstly, the very idea
of forming the broadest coalition possible to defeat Erdoğan suffered a
serious blow in the last election. Before the runoff vote, Kılıçdaroğlu
even secured the support of the ultranationalist Victory (Zafer) Party,
in addition to the so-called Table of Six and the pro-Kurdish Green
Left, yet still couldn't defeat Erdoğan.
This conclusion is underscored by the stances taken by both the Good
Party and the Green Left, as they now assert their roles as proponents
of a "third way," separately, of course, in Turkey's evolving political
landscape.
In a speech in late August, Good Party leader Meral Akşener said the
bipolar political landscape created by the current alliance system
"deepens polarization and benefits the ruling power."
In an interview with well-known journalist Fatih Ataylı on his YouTube
channel last week, she repeated these views and said "we are determined
not to take part in this alliance system."
When asked whether they are willing to risk the AKP winning the local
elections due to this decision, she replied, "We are willing to risk
everything. Perhaps our candidates will be elected."
It's also worth noting that Akşener has ruled out any "direct or
indirect cooperation with separatist movements," apparently referring
to the Green Left.
Nevertheless, the mayors of Ankara and İstanbul, both confirmed by
Kılıçdaroğlu to seek re-election, remain optimistic that Akşener could
return to the alliance.
Ankara Mayor Mansur Yavaş, who shares the same nationalist background
as the Good Party, said, "A lot can happen until the election. We will
see if the decision changes," as quoted by Saygı Öztürk, the
representative of the Sözcü media group in Ankara.
İstanbul Mayor Ekrem İmamoğlu also expressed his belief that an
alliance was still necessary, and that Akşener had not closed the door
on it.
Meanwhile, it's noteworthy that Akşener had touted for the presidential
candidacy of İmamoğlu or Yavaş rather than Kılıçdaroğlu, due to their
popular support. This dispute caused a brief rupture in the opposition
alliance just about two months into the May elections. After the
elections, Akşener criticized the mayors for not showing courage to
become a candidate.
Both mayors are unlikely to defeat AKP candidates without the support
of the Good Party and the Green Left. In 2019, İmamoğlu won the mayoral
race by a margin of only around 13,000 votes. After a rerun election
due to allegations of irregularities, the margin widened to 10 points.
In Ankara, Yavaş defeated the AKP candidate by only 3 points.
In the parliamentary election in May, the Good Party received 8% and
12.8% of the vote in İstanbul and Ankara, respectively, whereas the
Green Left got 8.19% of the vote in İstanbul and 3.19% in Ankara.
The situation is similar in Adana, Mersin and Antalya, three greater
cities where the CHP took over from the AKP in the last election.
A possible change in the CHP leadership could add another variable to
whether the CHP can bring together the Green Left and the Good Party.
Özgür Özel, the leader of CHP's parliamentary group, announced his
candidacy for the party leadership today. He immediately got the
backing of İmamoğlu, who has spearheaded the anti-Kılıçdaroğlu movement
in the party since the May elections. The date of the party congress
will be decided after October.
The Good Party
One reason behind Good Party's decision could be their failure to
achieve the expected vote share in the last two elections where they
collaborated with CHP.
The party was founded in 2017 by a group of politicians who split from
the Nationalist Movement Party (MHP), the main allies of Erdoğan. The
party received slightly less than 10% of the vote in both the 2018 and
2023 elections.
Following the May elections, some senior party figures contended that
the alliance with the CHP had incurred them a loss of votes. According
to their assessment, the party's attempt to establish itself as a
center-right entity fell short in capturing the support of right-wing
voters who remained skeptical about the CHP.
Right now, the party may be prioritizing expanding its voter base over
incurring an election loss to the AKP by backing the CHP, as implied by
Akşener's words in the Youtube interview, "We did not establish this
party to make the CHP win elections."
The Green Left
The Green Left has also indicated its inclination to run independently
in the local elections, although not as emphatically as the Good Party.
The co-spokesperson and Member of Parliament for the Green Left Party,
İbrahim Akın, told Artı TV, "We believe that it is not possible to
provide unconditional support like we did in the 2019 elections under
current circumstances."
Implicitly referring to the Good Party's stance, he added, "It is
difficult to come together with approaches that ignore [us]. If this
situation changes, we are open to dialogue. If not, we are ready to
chart our own course."
Nevertheless, the party's main priority appears to be its own recovery
following the disappointing election results rather than focusing on
cooperation with other parties.
After the two-day congress on September 10-11, the party released a
declaration, directing substantial criticism towards the main
opposition over its silence against the persecution of the Kurdish
political movement. In particular, it mentioned the CHP's inaction
towards the government's takeover of almost all the municipalities won
by the HDP in the 2019 election, and the lift of the legislative
immunities of HDP deputies.
The pro-Kurdish parties may have supported the CHP as the "least-worst"
option in the past two elections, but they might now struggle in
finding a compelling reason to continue doing so. With Erdoğan securing
the presidency regardless, and the CHP's moderated nationalism falling
short of their expectations, it may not make much of a difference
whether the AKP or the CHP wins the mayoral races in İstanbul and
Ankara.
The Green Left's declaration also highlights this, reiterating their
commitment to build a "third way against the two hegemonic class blocs."
For the 2024 elections, the declaration sets the party's target as to
take back the municipalities in Kurdish majority provinces that are run
by government-appointed officials. The mayors had been dismissed by the
Interior Ministry due to "terrorism-related" investigations against
them.
With opposition parties in this state of disarray, Erdoğan continues to
emphasize his determination to win back metropolitan municipalities,
notably İstanbul and Ankara, from the CHP. (gerçeknews, 13 September
2023)
La Turquie
en tournée auprès des investisseurs
internationaux
La Turquie, en proie à une sévère crise économique, va entreprendre une
grande tournée des investisseurs dont beaucoup ont déserté ces
dernières années, effrayés par le durcissement du pouvoir et
l'instabilité économique.
Le ministre turc des Finances, Mehmet Simsek, a annoncé jeudi le
lancement d'une série de rencontres qui débutera cette fin de semaine
avec les pays du G20 réunis en sommet en Inde et continuera en Europe
et à New York pour l'Assemblée générale des Nations unies.
Simultanément, la Banque mondiale a annoncé son plein soutien à la
nouvelle équipe du ministre et de la banque centrale, se disant
"déterminée à accompagner la Turquie dans la mise en oeuvre de ses
politiques" destinées à rétablir la stabilité économique du pays.
"Nous allons au G20 demain puis j'irai en Allemagne juste après. Nous
nous rendrons ensuite à New York avec notre président pour des réunions
à l'ONU. Il y aura des rencontres avec des investisseurs. Puis nous
irons à Londres et en Asie", a déclaré Mehmet Simsek devant des
journalistes dont celle de l'AFP.
"Il n'y aura pas un investisseur avec lequel nous ne dialoguerons pas",
a promis le ministre, nommé après la réélection fin mai du président
Recep Tayyip Erdogan.
Les investissements directs étrangers ont fortement reculé en Turquie
ces dernières années alors face à l'effondrement de la monnaie et à
l'inflation.
La part d'obligations turques détenues par des obligataires étrangers
est désormais inférieure à 1%, contre 20% environ en 2015, selon les
statistiques officielles.
L'inflation a atteint 58,9% sur douze mois en août, après avoir reflué
en juin à 38,2%. Elle avait culminé à 85,5% en octobre 2022.
Selon les projections publiées mercredi, le gouvernement table sur une
inflation à 33% en 2024 puis 15,2% en 2025 et enfin 8,5% en 2026.
Pour endiguer l'inflation, la banque centrale turque a progressivement
relevé son principal taux directeur de 8,5% à 25% depuis juin.
Le président Erdogan s'était auparavant opposé au relèvement des taux,
affirmant - à rebours des théories économiques classiques - que les
taux d'intérêt élevés favorisent l'inflation.
Le chef de l'Etat s'est dit mercredi favorable à la poursuite "d'une
politique monétaire restrictive", semblant se ranger à l'orthodoxie de
sa nouvelle équipe d'experts sur les taux d'intérêt et soutenir
pleinement les options conventionnelles prônées par son ministre des
Finances.
Dans ces conditions, la Banque mondiale entend accroître son soutien à
la Turquie de 18 milliards de dollars, en supplément des 17 déjà
alloués, son représentant à Ankara, Humberto Lopez, estimant dans un
communiqué qu'elle va "dans la bonne direction". (AFP, 7 sept 2023)
Le nouvel ennemi d’Ankara : Les Casques bleus en Chypre
Ragıp Duran, TVXS.GR, 25 août 2023
"La direction de la RTCN (La République Turque du Chypre du Nord,
entité autoproclamée qui n’est reconnue que par Ankara) était
déjà en
conflit avec la République de Chypre et la Grèce, elle a également des
problèmes avec l’Union Européenne et les Etats Unis. Comme si tout cela
ne suffisait pas, elle combat maintenant l’UNFICYP (Forces des Nations
Unies pour le maintien de la Paix en Chypre/Casques bleus)" observe le
Prof. Baskin Oran, spécialiste des relations internationale dans sa
chronique du 24 août publiée par Arti Gercek, site d’information
indépendant.
L’auteur analyse les développements récents causés par la police et
l’armée turque dans la zone démilitarisée sous le contrôle de l’ONU à
Chypre, dont le nord est sous l’occupation militaire d’Ankara depuis
l’invasion en juillet 1974. Faut-il rappeler que le gouvernement
installé par Ankara dans cette partie de l’île dépend entièrement,
c'est-à-dire politiquement et financièrement du régime d’Ankara. La
Turquie nomme depuis 49 ans des ambassadeurs à ‘’la RTCN’’, mais ces
diplomates sont les uniques étrangers en poste dans la partie turque de
Nicosie et ils sont traités par une partie des locaux comme un
‘’Gouverneur de colonie’’.
Les responsables de la RTCN avec l’accord d’Ankara ont voulu construire
une route sur la Ligne Verte (180 km.), zone tampon sous
l’autorité de
l’UNFICYP, sans demander la permission de l’ONU, pour raccourcir le
trajet entre le village greco-turc de Pyla et la partie turque de
l’île. Les policiers et les soldats turcs n’ont pas hésité à s’opposer
violemment contre les officiels de l’UNFICYP.
Quatre Casques bleus étaient blessés et ses véhicules étaient
endommagés alors qu'ils tentaient de bloquer "des travaux de
construction non autorisés" près de Pyla.
Le Conseil de sécurité des Nations unies, réuni en urgence, a
condamné
les attaques, qui pourraient "constituer un crime en vertu du droit
international". "Cette action est contraire aux résolutions du Conseil
de sécurité et constitue une violation du statu quo dans la zone tampon
de l'ONU", ont insisté les 15 membres du Conseil.
Ankara, soutien encore et toujours les responsables de la RTCN.
La partie nord du Chypre sous l’occupation d’Ankara est appelée ‘’La
Petite Patrie’’ dans la terminologie officielle. ‘’Tout ce qui existe
en Turquie doit également y exister’’ selon la formule des
officiels
d’Ankara. A commencer par le nationalisme et la violation de l’ensemble
des règles juridiques et politiques. ‘’La RTCN est une sorte de refuge
d’Ankara pour l’ensemble des opérations illégales et illégitimes
militaires, politiques ou financières’’ avait constaté Sener Levent,
directeur de publication du quotidien Afrika, publié dans la partie
turque, unique journal qui s’oppose contre la domination d’Ankara.
Il y a eu au moins trois informations qui ont encouragé Ankara et les
responsables de la partie turque du Chypre avant l’incident de Pyla :
+ La Fédération de Russie a demandé aux autorités turques de l’île
l’ouverture d’une représentation diplomatique russe dans la partie
turque de Nicosie.
+ M. S. Wilson, membre de la Chambre des Communes de la Grande Bretagne
avait prononcé le 2 août dernier un discours dans lequel il a demandé
la reconnaissance diplomatique par Londres de la RTCN.
+ L’avion du sénateur américain M. P. Sessions, qui était reçu par le
Président chypriote turc Ersin Tatar, avait atterri
directement sur
l’aéroport turc d’Ercan/Nicosie le 3 août, alors que Ercan ne
reçoit
des vols que de la Turquie.
Il faut également rappeler que le ministre des affaires étrangères de
la partie turque M.Tahsin Ertuğruloğlu, avait récemment déclaré que
‘’la durée de la visite de l’UNFICYP est fini. Il faut qu’ils signent
un accord militaire avec la RTCN ou bien il faut qu’ils quittent la
région’’.
Enfin un détail folklorique mais spectaculaire : Le chef des Loups
Gris, le Président du parti d’Action Nationaliste, extrême-droite,
M.Devlet Bahceli, a publié un vidéo sur la toile tout de suite après
l’incident de Pyla dans lequel il se promenait dans son office avec un
chapelet à la main et portant de longues bottes. (Porter des bottes
signifie en turc déclarer la guerre). ‘’Chypre appartient aux turcs’’
était inscrit sur les bottes.
‘’Ankara ne respecte pas le droit ni sur son propre territoire ni à
l’étranger’’ conclut le Professeur Oran.
Forces
armées/Armed Forces
Turkey launches military operation near Iran border
The Turkish Armed Forces (TSK) has launched a military operation in
Hakkari, a predominantly Kurdish-populated province in the country's
east, targeting the Kurdistan Workers' Party (PKK).
The operation specifically targets the rural areas near the villages of
Aşağı Uluyol (Tilorana Jêr) and Yukarı Uluyol (Tilorana Jor) in the
Yüksekova district, near Turkey's border with Iran, Mezopotamya Agency
(MA) reported.
As part of this operation, a bridge used for accessing the Horê,
Beresor, and Conî plateaus from these villages has been sealed off by
soldiers utilizing armored vehicles. Additionally, a strict cordon has
been placed around the villages.
Those who own sheep in the Beresor Plateau found their passage
obstructed, preventing them from herding their livestock. This, in
turn, forced shepherds to return to their village without being able to
tend to their sheep.
Since the early morning hours, the military has been actively involved
in the operation, with numerous troops transported to the area using
armored vehicles. The region close to the Iran border has witnessed
heightened activity of reconnaissance and armed drones. (BIA, 20
September 2023)
Bagdad condamne "les agressions répétées" d'Ankara après
un raid
meurtrier
La présidence à Bagdad a condamné mardi les "agressions répétées de la
Turquie" en territoire irakien au lendemain de la mort de trois membres
des services antiterroristes kurdes dans une frappe de drone attribuée
à Ankara.
Mardi soir, la diplomatie turque a répliqué en accusant ces forces
--affiliées à un grand parti kurde irakien-- de s'entraîner avec des
"terroristes du PKK/YPG", en allusion au Parti des travailleurs du
Kurdistan et aux Unités de protection du peuple, mouvement syrien.
Au Kurdistan autonome dans le nord de l'Irak, l'armée turque a installé
depuis 25 ans plusieurs dizaines de bases militaires pour lutter contre
le PKK, classé groupe "terroriste" par Ankara et plusieurs pays
occidentaux.
Mais lundi la frappe de drone a visé l'aérodrome d'Arbat, près de
Souleimaniyeh, où se trouvaient des forces des services antiterroristes
du Kurdistan. Le bombardement a fait trois morts et trois blessés parmi
leurs effectifs, rare attaque contre les forces régulières de la région
autonome.
"L'ambassadeur turc sera convoqué à Bagdad pour lui remettre une lettre
de protestation adressée à la présidence turque", ont indiqué mardi
dans un communiqué les services du président irakien Abdel Latif Rachid.
Le drone est entré "dans l'espace aérien irakien via la frontière avec
la Turquie", avait assuré plus tôt mardi le général Yehya Rassoul,
porte-parole du Commandant en chef des forces armées à Bagdad.
- Entraînement avec "des terroristes" -
Le ministère turc des Affaires étrangères a réagi en soirée sans
toutefois reconnaître ouvertement que l'armée d'Ankara était
responsable de la frappe.
"Il semblerait qu'au moment de l'explosion, des membres du +groupe
antiterroriste+ affilié à l'UPK (Union patriotique du Kurdistan, ndlr)
s'entraînaient avec des terroristes du PKK/YPG", selon un communiqué.
"Ce dernier incident confirme une fois de plus la justesse de notre
action à Souleimaniyeh, où l'organisation terroriste a pratiquement
pris la population en otage", ajoute la diplomatie turque.
En avril, la Turquie avait fermé son espace aérien aux vols en
provenance et à destination de l'aéroport de Souleimaniyeh, y dénonçant
une "intrusion" du PKK.
Quelques jours plus tard, l'Irak accusait Ankara d'avoir mené un
"bombardement" aux abords de cet aéroport -- pendant que s'y trouvait
des soldats américains et le commandant d'une coalition syrienne
dominée par les Kurdes et alliée à Washington, les Forces démocratiques
syriennes (FDS).
Mardi, réagissant au bombardement contre l'aérodrome d'Arbat, le
Premier ministre du Kurdistan Masrour Barzani a condamné "une violation
de la souveraineté".
- "Eloignés de la frontière" -
La Turquie et l'Iran sont souvent pointés du doigt pour des frappes de
drone visant au Kurdistan d'Irak leurs oppositions respectives,
implantées dans ce secteur depuis des décennies.
Ces derniers jours, Bagdad était en discussion avec Téhéran concernant
la présence au Kurdistan d'Irak de groupes armés de l'opposition kurde
iranienne.
Il y a un an, Téhéran avait bombardé à plusieurs reprises les positions
de ces groupes. Ils étaient accusés d'infiltrer l'Iran pour mener des
attaques contre les forces iraniennes. Et d'être impliqués dans le
mouvement de contestation déclenché en Iran après la mort de Mahsa
Amini, une Kurde iranienne interpellée par la police des moeurs en
septembre 2022.
Téhéran avait fixé le 19 septembre comme date-butoir et menaçait de
représailles si Bagdad n'appliquait pas un "accord sur la sécurité"
prévoyant le désarmement de ces groupes et leur éloignement de la
frontière.
Mardi dans un communiqué, Bagdad a assuré avoir "respecté ses
engagements" et avoir transféré ces groupes "vers un secteur éloigné de
la frontière".
"Ces groupes ont été désarmés en vue de leur attribuer le statut de
réfugiés", ajoute le communiqué publié par un haut comité chargé de
l'application de l'accord, précisant que les gardes-frontières de
l'armée irakienne fédérale ont été déployés dans ces secteurs
frontaliers.
"Des progrès significatifs ont été réalisés", a confirmé à l'AFP
Jeanine Hennis-Plasschaert, représentante spéciale de l'ONU en Irak,
interrogée sur l'application de l'accord. "Toutes les parties sont
sincèrement engagées sur l'accord. La sécurité à long-terme est
essentielle pour tous". (AFP, 19 sept 2023)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
A l'ONU,
des dirigeants musulmans s'en prennent à
l'Europe sur les
profanations du Coran
Des dirigeants de pays musulmans -- Turquie, Iran, Qatar -- ont profité
mardi de la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU pour s'en prendre
à des pays européens, notamment la Suède, où ont eu lieu d'"ignobles"
profanations et autodafés d'exemplaires du Coran.
C'est le président turc Recep Tayyip Erdogan qui a été le premier à la
tribune des Nations unies à dénoncer ces attaques "intolérables" en
Europe supposées contre l'islam.
Un réfugié irakien en Suède, Salwan Momika, a déclenché une vague
d'indignations internationales en juin en brûlant et piétinant le Coran
devant la plus grande mosquée de Stockholm au premier jour de l'Aïd
al-Adha, fête célébrée par les musulmans à travers le monde.
L'Irak a demandé la semaine dernière à la Suède son extradition. Cette
dernière a condamné les profanations du Coran tout en soulignant la
prévalence de la liberté d'expression et de rassemblement sur son sol.
Le gouvernement du Danemark voisin a présenté fin août un projet de loi
pour interdire les autodafés du livre saint de l'islam.
De son côté, le président Erdogan met depuis des mois la pression sur
la Suède pour qu'elle prenne des mesures contre ces profanations, dans
un contexte de fortes tensions entre les deux pays: Ankara a fini en
juillet, après 14 mois de blocage, par lever son veto à l'adhésion de
la Suède à l'Otan. La Turquie reproche à Stockholm une mansuétude
supposée envers des militants kurdes réfugiés sur son sol.
Lors de son discours devant l'Assemblée générale de l'ONU à New York,
le chef de l'Etat turc a estimé que "le racisme, la xénophobie et
l'islamophobie", dans des pays européens qu'il n'a pas cités, avaient
atteint des seuils "intolérables".
Accusant "des politiciens populistes de nombreux pays de continuer à
jouer avec le feu", M. Erdogan a jugé encore que "les attaques ignobles
en Europe contre le Coran (...) assombrissaient l'avenir" du Vieux
continent.
Dans un discours également très dur contre l'ennemi américain et
l'Occident en général, le président conservateur iranien Ebrahim Raïssi
a assuré que "le feu de l'irrespect ne viendrait pas à bout de la
vérité divine".
- Embrasser le Coran -
Le dirigeant de la République islamique chiite a brandi plusieurs fois
un exemplaire du Coran qu'il a embrassé du bout des lèvres avant de le
poser sur le pupitre.
"L'islamophobie et l'apartheid culturel que l'on peut observer dans des
pays occidentaux
-- allant de la profanation de livres saints du Coran à l'interdiction
du hijab dans des écoles -- et d'autres et nombreuses discriminations
regrettables, ne relèvent pas de la dignité humaine", a fustigé M.
Raïssi, sans citer ni la Suède, ni la France.
M. Raïssi est à l'ONU au moment où les Occidentaux affichent leur
solidarité avec le peuple iranien, un an après la mort de la jeune
femme kurde Mahsa Amini qui avait provoqué des manifestations massives.
De son côté, l'émir du Qatar Tamim ben Hamad Al-Thani, dont le
richissime Etat du Golfe est l'allié des Occidentaux, a affirmé que "le
Coran était trop sacré pour être profané par un idiot".(AFP, 20 sept
2023)
Diyanet will develop education for children related
to conversion to Islam
With a change made in the 'Duties and Working Regulation' of the
Diyanet (Presidency of Religious Affairs), the authority to prepare
educational programs, course materials, textbooks, and supplementary
educational materials for children aged 4-6, as well as for youth and
adults, has been granted to the General Directorate of Educational
Services of the Diyanet.
The changes in the 'Duties and Working Regulation' of Diyanet have been
published in the Official Gazette. Within the scope of the changes, the
responsibilities of the General Directorate of Educational Services
have been expanded.
As part of the changes, the General Directorate has been granted the
authority to prepare educational programs, course materials, textbooks,
and supplementary educational materials for children aged 4-6, as well
as for youth and adults.
Activities related to conversion to Islam
With this regulation change, the Diyanet Presidency's General
Directorate of Educational Services will also carry out activities
related to conversion to Islam (ihtida) both domestically and abroad,
follow up on the procedures for those who convert to Islam, and
maintain records related to these documents.
Learning of Qur'an
The General Directorate will also be responsible for promoting the
proper recitation, understanding, and learning of the Qur'an,
establishing Qur'an courses and Qur'an education centers for those who
want to memorize the Qur'an, organizing courses for those who want to
receive religious education, and handling procedures related to these
courses and centers.
Furthermore, the Directorate will open dormitories and hostels for
students attending the courses and centers, ensuring the coverage of
their expenses while staying there. (BIA, 15 September 2023)
Le préfet d’Istanbul désire interdire l’alcool
Ragıp Duran, TVXS.GR, 3 sept 2023
Le 17 août dernier, la préfecture a publié une circulaire dans laquelle
elle interdit ‘’la vente et la consommation de l’alcool dans les parcs
et places publiques, sur les rues et les plages ainsi qu’autres lieux
publics’’. Elle voulait protéger ‘’la sécurité des citoyens’’. Mais
devant les protestations le préfet a du jeudi, rectifier le tir.
- Il est sûr que la Préfecture ne s’occupe pas de la ‘’sécurité des
citoyens ’, car il y a encore et tous les jours des dizaines
d’Istanbuliotes morts ou blessés dans les accidents de route surtout de
moto en plein centre-ville.
- S’il faut s’occuper de la sécurité des citoyens, la Préfecture doit
prendre des mesures contre les bandes mafiatiques armés qui
s’entretuent ou bien qui tuent les passagers innocents.
- Alors que les résidents de la ville demandent depuis au moins 10 ans
de nouveaux taxis, c’est toujours la Préfecture qui ne les autorise pas.
- Le gouvernement surtaxe déjà toutes les boissons à base d’alcool.
C’est le Trésor qui s’enrichit. Mais quand même le Préfet veut
maintenant interdire la consommation de l’alcool sur la place publique.
- Cette interdiction est le reflet d’un réflexe de classe. Car devant
la hausse des prix, les ouvriers, les étudiants, les pauvres ne peuvent
plus aller dans les restaurants même populaires, alors ils n’ont que la
rue comme espace d’amusement et pour prendre de l’alcool.
- Cette interdiction est politique. Car les rues, les parcs, les places
publiques sont les espaces où les opposants peuvent manifester et
exprimer leur mécontentement contre le régime. La préfecture désire
neutraliser la nature anti-régime des places publiques.
- Il est clair que le régime veut imposer son style de vie à l’ensemble
de la population. Nous savons déjà qu’au nom de l’İslam, Erdogan est
catégoriquement contre la consommation de l’alcool. Alors que même le
Coran n’a pas interdit la consommation de l’alcool, car il interdit
seulement ‘’l’abus de l’alcool’’ et ‘’l’état d’ivresse’’…et qu’aucune
loi de la république de la Turquie n’interdit non plus la consommation
de l’alcool…et je dois ajouter que c’est l’Etat lui-même, à travers
l’administration du Monopole qui produit et distribue les boissons à
base d’alcool. De plus, la préfecture n’a pas juridiquement le droit
d’interdire l’alcool.
- Cela commence avec l’interdiction de l’alcool. Puis viendra
l’obligation de faire la prière 5 fois par jour pour l’ensemble de la
population. Et puis toutes les femmes seront obligées de porter le
voile islamique. C’est ainsi qu’ils veulent établir le mode de vie
islamiste.
- L’interdiction de la préfecture est contre la Constitution et la
Convention Européenne des Droits de l’Homme. Elle est contre la
protection de la vie privée. Elle est contre le laïcisme.
- Les médias du régime soutiennent cette interdiction et prétendent que
même les pays occidentaux interdisent la consommation de l’alcool sur
les places publiques. C’est faux. Alors appliquons donc l’ensemble des
dispositions des législations des pays démocratiques de l’Europe.
Voici quelques citations tirées des chroniques des journalistes, des
intellectuels et des juristes publiés cette semaine.
Le Barreau d’Istanbul, qui cite les raisons juridiques, politiques et
sociales de son opposition, a déposé une plainte devant le Tribunal
Administratif pour l’abrogation de la circulaire préfectorale.
Devant ces protestations, la préfecture a dû faire jeudi un pas en
arrière et elle a publié un communiqué précisant que l’interdiction
visait essentiellement ‘’ceux qui perturbent l’ordre public’’.
Le régime de l’Homme Unique n’a pas pu, malgré 21 ans de pouvoir,
imposer le mode de vie soi-disant ‘’islamique’’ sur l’ensemble des
citoyens. Ennemi fervent du laïcisme, de l’alcool et des libertés
publiques, Erdogan n’a pas autre moyen que l’interdiction des pratiques
qu’il n’approuve pas: Interdiction des marches et manifestations
d’opposition, interdiction des festivals de musique, interdiction des
partis ou organisations politiques de l’opposition, enfin interdiction
de toute action légale et légitime qui peut affaiblir sa domination.
Erdogan avait même osé en novembre 2017 traiter Atatürk et İsmet İnonu
de ‘’deux ivrognes’’: ‘’Est-ce la loi rédigée par deux ivrognes est
plus importante que les ordres du Coran ? Comme la Turquie n’est plus
un Etat de droit depuis maintenant au moins 10 ans, l’opposition n’a
pas la capacité ni les moyens de protéger les droits des citoyens.
D’ailleurs, la principale formation de l’opposition, les Kémalistes du
CHP (Parti Républicaine du Peuple, 169 sièges sur 600) n’a pas dit un
seul mot contre l’interdiction de la préfecture. Elle se croit ‘’plus
musulmane’’ qu’Erdogan et a peur de perdre le soutien des électeurs de
droite, alors qu’il l’a déjà perdu.
Faut-il par ailleurs préciser qu’une partie de l’opposition (!) croit
que le laicisme se définit essentiellement par la liberté de
consommation d’alcool.
La hausse des prix des boissons à base d’alcool et l’interdiction de
l’alcool poussent les addicts, surtout les pauvres, à produire du raki
ou bien de la bière chez eux d’une façon amateur.
Il y a également de plus en plus de producteur du marché noir,
profitant des conditions actuelles, qui produisent et vendent du raki
illégal, qui cause parfois même la mort des consommateurs malheureux.
‘’Nous n’avions qu’un seul soulagement contre les bêtises du
gouvernement. Et maintenant ils empêchent notre seul plaisir’’ se
lamente un syndicaliste de gauche.
Ebrar Karakurt is subjected
to unacceptable attacks by a vocal minority
In a statement posted on its social media account today, the
Galatasaray Thought Association addressed the hate speech directed at
Turkey Women's National Volleyball Team player Ebrar Karakurt.
The statement summarized, "To marginalize people based on their
nationality, language, religion, gender, or sexual orientation is a
hate crime. The attacks on Ebrar by a vocal minority with a loud voice
are absolutely unacceptable. We stand by our athlete, as the
Galatasaray Thought Association."
Sports commentator and Hürriyet Newspaper columnist Güntekin Onay, who
hosts a program on beIN Sports, on the other hand, responded to former
Ankara Metropolitan Municipality Mayor Melih Gökçek, who had targeted
Ebrar Karakurt for her sexual orientation two days ago (September 2),
saying, "It's unclear what you do for a living and how you make money."
What happened?
Former Ankara Mayor Melih Gökçek, on September 2, quoted a post made by
player Ebrar Karakurt on social media for humor and said, "You are an
LGBT person who is not worthy of the national team."
In addition to Gökçek, Özlem Doğan, the Ankara Representative of Milat
Gazetesi, also stated, "My real expectation is that someone like Ebrar
should be removed from the Turkish National Volleyball Team."
The pro-government media that targeted Karakurt due to her sexual
orientation made headlines emphasizing Cuban-origin player Melissa
Vargas among the other players of the Turkish Women's Volleyball Team
after the team's victory in the 2023 European Women's Volleyball
Championship on the night of September 3.
Meanwhile, members of the Turkey Women's National Volleyball Team
continue to show their support for Karakurt. İlkin Aydın, who plays as
a smasher on the team, responded to the targeting in one of her
appearances by saying, "I was born free, and I will live freely."
Women's volleyball team received extensive support on social media from
women and LGBTQ+ rights advocates.
Designer Mahir Akkoyun dedicated a rainbow design featuring Melissa
Vargas' silhouette to the players of the team who has won the European
Championship. (BIA, 4 September 2023)
Socio-économique
/ Socio-economic
La
Turquie relève son taux directeur à 30%, au plus
haut depuis 2003
Feu la politique hétérodoxe du président Erdogan: la banque centrale
turque a de nouveau relevé jeudi de cinq points de pourcentage son
principal taux directeur, désormais fixé à 30%, pour tenter d'endiguer
une inflation en plein rebond.
Ce taux, plafonné à 8,5% en juin, atteint désormais un niveau inconnu
depuis 2003 en Turquie, pays en proie à une sévère crise économique.
Reconnaissant que "l'inflation a été supérieure aux attentes en juillet
et août" en raison notamment de la flambée des prix du pétrole, la
banque centrale turque annonce de nouveaux relèvements des taux dans
les mois à venir, "jusqu'à une amélioration significative des
perspectives d'inflation".
Mais cette hausse attendue -- la quatrième de suite -- est encore jugée
insuffisante par beaucoup: l'inflation s'est accélérée à 58,9% sur un
an en août après avoir reflué à 38,2% en juin, repartant vers les
sommets d'octobre 2022 (85,5%), bien au-delà du niveau des taux
accordés aux particuliers.
"Très bonne décision de la part de la banque centrale turque.
N'oublions pas qu'ils ont désormais augmenté les taux d'un montant
cumulé de 2.150 points de base (depuis juin, NDLR), même si avec
l'inflation (...) les taux d'intérêt réels restent très fortement
négatifs", a souligné l'économiste Timothy Ash, de BlueBay Asset
Management.
Une hausse aussi forte des taux directeurs relevait pourtant de la
science-fiction il y a encore cinq mois: le président Recep Tayyip
Erdogan, alors en campagne pour sa réélection, continuait de soutenir
la baisse des taux directeurs, privilégiant la croissance et l'emploi à
la stabilité des prix.
Le chef de l'État turc, qui affirme à rebours des théories économiques
classiques que les taux d'intérêt élevés favorisent l'inflation, a
cependant infléchi sa position ces derniers mois, laissant depuis juin
sa nouvelle équipe économique revenir à des politiques plus
conventionnelles.
"Nous ferons revenir l'inflation à un chiffre à l'aide d'une politique
monétaire restrictive", a-t-il déclaré début septembre, semblant avoir
acté la nécessité de nouvelles hausses de taux.
- Surchauffe -
Les économistes continuent toutefois de s'inquiéter de la
surchauffe de l'économie turque, les taux d'intérêt actuels, toujours
largement inférieurs à l'inflation, incitant les consommateurs à
dépenser rapidement leur argent.
"L'économie turque ne ralentit pas aussi rapidement que nous le
pensions il y a quelques mois", écrivait mi-septembre Liam Peach,
analyste du cabinet Capital Economics. Ce même analyste a jugé jeudi
que le taux directeur atteindra "au moins 35% à la fin de l'année".
L'agence de notations Fitch a relevé début septembre sa perspective
concernant la Turquie de "négative" à "stable", saluant le retour à une
"politique plus conventionnelle et cohérente".
Fitch estime toutefois qu'"il subsiste une incertitude quant à
l'ampleur, à la longévité et au succès de l'ajustement politique visant
à réduire l'inflation, en partie à cause de considérations politiques".
Le ministre turc de l'Économie Mehmet Simsek, dont la nomination début
juin a été saluée par les investisseurs, a écarté toute baisse des taux
d'ici au second semestre 2024.
Mais le ministre de l'Économie devra composer avec un autre problème de
taille: les finances de la Turquie sont alourdies par un mécanisme
bancaire couvrant la dépréciation des dépôts bancaires en livres
turques par rapport au dollar, à l'euro ou à la livre britannique.
Le démantèlement attendu de ce mécanisme lancé fin 2021 pourrait
inciter les épargnants à convertir leurs économies en devises
étrangères et à faire plonger plus encore la livre turque, qui a déjà
perdu près de 80% de sa valeur en cinq ans face au dollar.
Jeudi en début d'après-midi (11H30 GMT), la monnaie s'échangeait autour
de 27 livres turques pour un dollar, quasiment stable.
L'économiste Timothy Ash a qualifié ce mécanisme de "grenade
dégoupillée placée dans la poche de M. Simsek par l'équipe sortante".
(AFP, 21 sept 2023)
Collapse in coal mine in Zonguldak: One worker
loses his life
One worker lost their life, and six others were injured as a result of
a collapse in the coal mine of the Turkish Hardcoal Authority (TTK)
Armutçuk Facility in Karadeniz Ereğli. The collapse happened as a
result of the roof collapsing at a depth of -450 meters in the mine
which is located in the Kandilli district of Karadeniz Ereğli.
According to information provided to bianet by TTK sources, there were
13 workers working at the production point in the mine where the
collapse occurred, with 4 of them trapped under the debris. So far, one
worker has been rescued.
According to a statement from the Ministry of Energy and Natural
Resources, one worker trapped under the debris lost his life, and three
workers were rescued with injuries.
Statements from Health Minister and AFAD
Health Minister Fahrettin Koca, in a tweet, stated, "One person lost
their life due to the collapse. We have 6 injured. The injured have
been transferred to the hospital."
The Disaster and Emergency Management Presidency (AFAD) stated in its
announcement that the collapse in the Armutçuk mine occurred around
13:45, with workers trapped under the debris and numerous teams were
dispatched to the scene.
Governor: "We are in communication with the three workers"
Zonguldak Governor Osman Hacıbektaşoğlu, participating in a live
broadcast on 24 TV, announced that four workers were trapped under the
debris, one worker has been safely rescued, and efforts to rescue the
other three workers are ongoing.
Hacıbektaşoğlu stated, "We are in communication with the other three
colleagues. It is not a major collapse. There is no gas explosion. We
will reach our injured workers as soon as possible." (gerçeknews, 15
September 2023)
Le bilan des inondations passe à 8 morts en Turquie
Les pluies diluviennes qui ont touché mardi le Nord-Ouest de la Turquie
ont fait huit morts, selon un nouveau bilan donné jeudi par des
autorités.
Les secouristes à pied d'oeuvre dans la province de Kirklareli,
limitrophe de la Bulgarie, ont découvert jeudi le corps d'une sixième
victime, recherchée depuis deux jours.
Deux autres personnes ont trouvé la mort mardi soir à Istanbul, la plus
grande ville du pays dont certaines rues ont été transformées en
torrents.
Les six victimes des inondations dans la province de Kirklareli, en
vacances dans la zone, se trouvaient dans des maisonnettes en bois
bâties sans permis, au milieu des bois, lorsque des pluies
torrentielles se sont abattues sur la région.
Une enquête a été ouverte et un mandat d'arret a été émis contre le
propriétaire de société de tourisme, a annoncé jeudi soir le ministre
turc de la Justice, Yilmaz Tunç.
Les pluies diluviennes ont également fait sept morts en Grèce et en
Bulgarie. (AFP, 7 sept 2023)
L'inflation
accélère en août, à 58,9% sur un an
L'inflation a atteint 58,9% sur un an en août en Turquie, au plus haut
depuis décembre 2022, selon les données officielles publiées lundi.
La hausse des prix à la consommation, alimentée par la dépréciation de
la livre turque, s'est établie à 9,1% sur un mois.
L'inflation avait réaccéléré en juillet, à 47,8% sur un an, après huit
mois de tassement.
L'inflation avait reflué à 38,2% sur un an en juin, son plus bas niveau
en un an et demi, après avoir culminé à 85,5% en octobre 2022.
Quoiqu'élevés, les chiffres officiels sont contestés par les
économistes indépendants du Groupe de recherche sur l'inflation (Enag),
selon lesquels la hausse des prix à la consommation s'élève à 128% en
glissement annuel.
La Banque centrale turque, qui a relevé son principal taux directeur de
8,5% à 25% depuis juin afin d'endiguer l'inflation, avait revu fin
juillet ses prévisions pour la fin de l'année.
Selon elle, l'inflation atteindra 58% fin 2023 -plus du double des
précédentes projections-, avant un retour à "la stabilité" à partir de
2025.
"Nous savons que la lutte contre l'inflation prendra du temps. Nous
sommes dans une période de transition. Nous ferons tout ce qui est
nécessaire (resserrement monétaire, politique de crédit et politiques
des revenus) pour contrôler l'inflation puis la faire refluer", a
indiqué lundi sur X (ex-Twitter) le ministre turc de l'Économie, Mehmet
Simsek.
"Chiffres d'inflation assez terribles. Cela va accroître la pression
sur (la banque centrale) pour qu'elle augmente encore de manière
significative son taux directeur", a jugé Timothy Ash, analyste au
cabinet BlueAsset Management.
Mais le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a nommé après sa
réélection fin mai un nouveau ministre de l'Économie et une nouvelle
gouverneure de la Banque centrale -deux nominations saluées par les
milieux économiques-, pourrait s'opposer à une tel relèvement.
Le chef de l'État turc, à rebours des théories économiques classiques,
estime que les taux d'intérêt élevés favorisent l'inflation.
La Turquie connaît une inflation à deux chiffres sans discontinuer
depuis fin 2019, rendant le coût de la vie difficilement supportable
pour de nombreuses familles. (AFP, 4 sept 2023)
Turkish Airlines commande dix gros porteurs Airbus A350
La compagnie aérienne Turkish Airlines a annoncé la commande de dix
gros porteurs Airbus A350-900.
Cette commande, dont le montant n'a pas été précisé, portera à 24 le
nombre de A350-900 de la compagnie turque, selon un porte-parole de
l'entreprise.
Les biréacteurs long-courriers d'Airbus seront livrés entre 2025 et
2027, a précisé Turkish Airlines dans un communiqué.
Selon le dernier prix catalogue de l'avionneur européen, qui n'a plus
été mis à jour depuis 2018 et n'est pas appliqué, le contrat
atteindrait près de 3,2 milliards de dollars.
Turkish Airlines avait indiqué début juin vouloir signer des commandes
pour 600 avions de ligne dans les mois à venir.
La compagnie turque est engagée dans un développement tous azimuts,
notamment vers l'Afrique et l'Asie, en tirant parti du nouvel aéroport
d'Istanbul (IGA, inauguré en 2018), sa principale plateforme de
correspondance. (AFP, 4 sept 2023)
Turkey's mine workers end hunger strike after promise to
address grievances
Workers at Yıldızlar Holding's Doruk Madencilik in the Koyunağı
neighborhood of Mihalıçık district are continuing their hunger strike
after locking themselves in the mine on Aug. 31. Türk-İş President
Ergün Atalay, who met with vice presidents, deputies, and company
officials, went to the mine today and met with the workers.
After being promised their grievances would be resolved, the workers
ended their hunger strike and left the mine. The workers were offered
rations and baklava and began a sit-in protest.
In a written statement by Doruk Madencilik, it was stated that the
fields where they will produce coal for the Yunus Emre Thermal Power
Plant have yet to be transferred to them by the Savings Deposit
Insurance Fund (TMSF) for nine months. Emphasizing that 270 miners
employed in this process were put on compulsory unpaid leave with the
thought that the transfer would be made, it was stated that the
workers' compensation would be paid in 6 installments starting in
October.
The statement read: "It was also announced that the personnel who want
to continue working can be assigned to the power plant operation in the
above-ground status. The remaining union claims from the SDIF period
have nothing to do with our company. The licenses the miners are
protesting do not belong to our company. Suppose the coal licenses that
we bid for and won within Adularya Energy Production Commercial and
Economic Integrity framework are transferred to us. In that case, our
workers will be able to work again". (gerçeknews, 3 September
2023)
Quand
l'expansion des mines à charbon mine le moral
des villageois
Osman Arslan prépare son thé agenouillé au pied d'un arbre de bon
matin, alors que se dresse derrière lui une centrale électrique à
charbon qui s'élève comme une bête au-dessus de son village turc de la
côte égéenne.
Tout juste rentré d'un pèlerinage à La Mecque avec son épouse, l'homme
d'âge moyen se souvient de l'âge d'or de l'agriculture locale, quand il
n'y avait pas de centrale thermique à Soma (ouest du pays).
A l'époque, ses oliviers étaient en meilleure forme, assure Osman
Arslan, tandis que la fumée de son thé se mélange à celle des cheminées
de la centrale.
Outre les conséquences environnementales, la mine de charbon de Soma a
également été le lieu de la pire catastrophe industrielle qu'a connue
la Turquie. En 2014, plus de 300 personnes sont mortes dans un accident
survenu dans la mine, ce qui a rendu l'industrie très impopulaire
auprès de la population locale.
Reste qu'à l'instar d'autres centrales, Soma voit ses ressources en
charbon diminuer drastiquement et cherche à s'étendre sur de nouveaux
terrains au grand dam des locaux.
Militants écologistes et villageois se sont affrontés avec la
gendarmerie dans le sud-ouest de la Turquie, dans la province de Mugla,
lorsqu'une usine a commencé à abattre arbres et oliviers en quête de
charbon, le mois dernier.
- Un coût humain -
Un journaliste de l'AFP a fait le tour des environs de cinq centrales
électriques à charbon en Turquie, pour constater que le coût humain,
lié à cette ressource énergétique très polluante, est élevé.
Les olives de la ville égéenne de Milas, les tomates et haricots de la
plaine d'Afsin ne fleurissent plus autant, tandis que les problèmes
respiratoires sont devenus la principale maladie mortelle à Yatagan
(sud-est).
Ici, la centrale électrique qui est l'une des plus anciennes du pays,
émet une forte odeur de méthane qui imprègne l'air, et des couches
visibles à l'oeil nu recouvrent arbres et jardins.
Okan Goktas, 44 ans, qui irrigue ses terres en fin d'après-midi, nous
apprend que son frère était employé dans cette centrale comme
"plusieurs villageois des alentours", avant de prendre sa retraite.
"L'aide du (gouvernement, Ndlr) pour l'agriculture est presque
inxistante, alors la population n'avait d'autre choix que de travailler
à la centrale."
Alors que le président conservateur Recep Tayyip Erdogan, réélu en mai,
a assuré que la Turquie atteindra l'objectif de zéro émission de
carbone d'ici 2053, les critiques fusent.
La Turquie est le dernier pays du Groupe des 20 principales économies
au monde à avoir ratifié les Accords de Paris, après que
l'environnement soit devenu un enjeu majeur à la suite des incendies
mortels en 2021.
Qu'importe, les centrales électriques obtiennent les autorisations du
gouvernement nécessaires pour leurs expansions.
- Insatiable -
Les centrales de Yenikoy and Kemerkoy ont ainsi fauché des terres où
poussaient autrefois des olives de Milas exportées dans le monde entier.
Selon les villageois, la centrale de Yenikoy achète des terrains
agricoles à des prix réduits, jouant du désespoir des propriétaires
locaux qui, dépités, sont convaincus de ne pouvoir faire autrement.
Mais la centrale de Yenikoy semble toujours insatiable, et continue sa
quête de terrains agricoles et de forêts pour répondre à ses besoins.
Au cours des deux dernières années, plusieurs baies ont été presque
complètement englouties, obligeant certains villageois à migrer,
d'autres à voir leur vie dépendre désormais du travail dans ces usines.
Selon Nail, 63 ans, la centrale de Karabiga sur la côte Egée emploie
600 personnes, dont son fils.
Yusuf, qui regarde la mine depuis son balcon dans la ville d'Afsin,
dans la province de Kahramanmaras (sud-est de la Turquie), est
également mineur.
Selon lui, les agriculteurs peinent à cultiver leurs terres à cause de
la pollution de la mine.
Ce mineur de 48 ans est convaincu que la mine n'utilise par des filtres
à air appropriés la nuit, ce qui l'a poussé avec son frère à saisir la
justice.
En vain. Lex experts mandatés ont conclu à l'absence d'infraction. (AFP, 27 août 2023)
"Les animaux ont soif": la mort à
petit feu du plus grand lac de Turquie
Devant le pâturage au bord du lac de Van, dans l'est de la Turquie,
Ibrahim Koç se souvient de sa jeunesse: l'étendue où broute son bétail,
autrefois verdoyante, est devenue sèche.
Des arbustes ont poussé sur ce qui furent les rives du plus grand lac
du pays que les habitants appellent encore, en référence à sa grandeur
d'antan, "la mer de Van".
Les eaux du lac se sont retirées au fil des années à cause de la
sécheresse et du réchauffement climatique.
"Les animaux ont soif", regrette M. Koç, âgé de 65 ans. "Il n'y a plus
d'eau", ajoute-t-il en référence aux réserves d'eau qui disparaissent
dans de nombreux coins du pays.
La vague de chaleur qui a touché presque toutes les régions de la
Turquie cet été a aggravé la situation.
Le retrait des eaux a dégagé des bandes de terre, provoquant une
poussière salée qui pollue l'air et qui est amenée à augmenter avec les
années. Van est un lac endoréique, c'est-à-dire qui retient ses eaux
dans une cuvette fermée, entrainant une concentration de sels et autres
minéraux dans l'eau.
"Le pire est encore à venir. Le niveau du lac continuera à baisser",
prévient Faruk Alaeddinoglu, professeur de géographie à l'Université
Yuzuncu Yil à Van.
D'une superficie de 3.700 km2, le lac s'est rétréci de près de 1,5% ces
dernières années, selon une étude menée par le chercheur en 2022.
D'après M. Alaeddinoglu, la taille du lac a diminué dans le passé en
raison des fractures des plaques tectoniques qui font de la Turquie
l'une des zones sismiques les plus actives au monde.
Mais il impute la baisse actuelle à la hausse des températures qui
entraîne "moins de précipitations et une évaporation excessive".
Près de trois fois plus d'eau s'évapore du lac qu'il n'en redescend
sous forme de pluie, précise-t-il.
Dans le district de Celebibagi situé sur la rive nord du lac, les eaux
se sont retirées sur près de 4 kilomètres.
Les rives sèches sont désormais couvertes d'ossements d'oiseaux, de
buissons épineux et des terres où affleurent le sodium et autres
minéraux.
"Nous marchons sur une zone qui était autrefois couverte par les eaux
du lac", raconte le militant local de l'environnement Ali Kalcik.
"Aujourd'hui c'est un terrain sec sans vie".
Des flamants roses qui dansent au-dessus des montagnes indiquent le
lieu où le lac commence enfin.
- Efforts ruinés -
En 2019, la construction d'un palais pour le président turc Recep
Tayyip Erdogan à Ahlat, situé sur les rives du nord du lac, a été
vivement critiquée par des activistes de l'environnement estimant
qu'elle mettait en danger un écosystème déjà fragile.
Alors que s'érigent des résidences de luxe gourmandes en eau, les
autorités ont récemment exhorté les paysans à opter pour des cultures
nécessitant peu d'eau.
Kinyas Gezer, agriculteur âgé de 56 ans, ne pourra donc plus cultiver
de betteraves qui demandent beaucoup d'arrosage.
"Tous mes efforts sont ruinés", se lamente-t-il en montrant aussi des
abricots flétris sur les arbres de son jardin.
"Si cela continue comme ça, on devra abandonner l'agriculture",
prédit-il.
Le lac de Van souffre aussi de pollution anthropique que l'assèchement
rend "plus visible", selon Orhan Deniz, professeur de géographie à
l'Université Yuzuncu Yil, évoquant "de grandes plaques de boue
nauséabondes".
"Dans les années 1990, nous allions nous baigner pendant notre
pause-déjeuner. Impossible aujourd'hui", regrette-t-il en regardant le
lac depuis son bureau.
- "Un massacre" -
Le lac est toujours populaire auprès des touristes et certains
habitants se baignent malgré tout.
Le gouverneur de Van, Ozan Balci, affirme que 80 millions de livres
turques (près de 3 millions de dollars) ont été dépensées pour nettoyer
le lac.
"Nous faisons de notre mieux pour protéger le lac car il fait partie du
patrimoine culturel", explique-t-il.
Dans le village côtier d'Adir, des habitants se baignent et
pique-niquent sous les arbres. Mais non loin, des cadavres de mouettes
trahissent la catastrophe écologique.
Selon les experts, les mulets perles -- poissons endémiques qui
constituent la base du régime alimentaire des mouettes -- ont migré
plus tôt cette année à cause de la sécheresse et les mouettes sont
mortes de faim.
"Les oiseaux encore en vie sont en danger. Faute de nourriture, ils
mourront aussi", affirme Necmettin Nebioglu, un villageois âgé de 64
ans.
"Dans le passé, les mouettes nous suivaient pendant que nous nagions
dans le lac. Regardez, c'est un massacre", se désole-t-il. (AFP, 25 août 2023)
Hausse surprise du taux directeur de 17,5% à 25%
La banque centrale turque a créé la surprise jeudi en relevant
fortement son taux directeur, de 17,5% à 25%, afin de prévenir un
rebond de l'inflation.
"Le Comité a décidé de poursuivre le processus de resserrement
monétaire afin d'établir le plus rapidement possible le cap de la
désinflation (...) et de contrôler la détérioration du comportement des
prix", indique la banque centrale dans son communiqué.
"Des indicateurs récents pointent vers une hausse continue de la
tendance sous-jacente de l'inflation", a-t-elle précisé.
Ce nouveau relèvement, d'une ampleur inattendue, porte la signature de
la nouvelle équipe économique turque entrée en fonctions après la
réélection fin mai du président Recep Tayyip Erdogan, pourtant ardent
défenseur des taux d'intérêt bas.
Face à une inflation toujours proche des 48% et à la crise économique
dont la Turquie peine à se sortir, le chef de l'Etat consent pour
l'heure à une hausse des taux.
Après deux précédentes hausses limitées du taux directeur, le président
turc laisse finalement les coudées franches à la nouvelle gouverneure
de la banque centrale, Hafize Gaye Erkan, et au ministre de l'Economie
Mehmet Simsek, estiment les analystes.
Jeudi en début d'après-midi, la livre turque a légèrement gagné de la
valeur par rapport au dollar et s'échangeait à près de 26,81 livres
pour un dollar.
-"Impressionnant"-
"Les marchés turcs acceptent très bien la hausse des taux de la banque
centrale aujourd'hui. Hafize Gaye Erkan et son équipe sont vraiment
impressionnantes", a jugé Timothy Ash, économiste de BlueBay Asset
Management.
Après les élections, Ankara a réduit son dispositif de défense de la
livre turque, artificiellement soutenue des mois durant par des ventes
massives de devises pour lui éviter de dévisser.
La monnaie a perdu le quart de sa valeur face au dollar depuis fin mai.
La nouvelle équipe chargée de l'économie du chef de l'Etat turc s'est
immédiatement lancée dans une nouvelle bataille contre l'inflation qui
a atteint 85% sur un an en octobre dernier.
M. Simsek et Mme Erkan ont permis à la livre turque de commencer à se
déprécier par rapport au dollar dans le but d'alléger la pression sur
les caisses de l'État épuisées.
Ils ont également imposé une série de mesures plus techniques visant à
équilibrer l'économie et à restaurer la confiance des consommateurs et
des investisseurs étrangers turcs.
-Ecart-
Dans les premiers mois de leur mandat, ils semblaient préconiser une
approche plus lente qui tente de restaurer la confiance du marché.
"La banque centrale semble donner la priorité à la constitution de
réserves et à l'amélioration des déséquilibres extérieurs", a affirmé
Muhammet Mercan, économiste en chef de la banque ING.
La banque centrale s'attend à ce que le taux d'inflation annuel
atteigne 60% entre avril et juin de l'année prochaine.
Le taux d'inflation annuel de la Turquie a atteint 47,8% en juillet, en
partie grâce aux milliards de dollars de dépenses sociales effectuées
par M. Erdogan pendant sa campagne électorale.
"Il reste un écart important entre le taux directeur et l'inflation
actuelle et attendue", a estimé M. Mercan. (AFP, 24 août 2023)
Incendie en Turquie: le trafic maritime suspendu
dans les Dardanelles
Le trafic maritime est suspendu mardi soir dans le détroit des
Dardanelles (nord-ouest) à cause d'un feu de forêt qui menace la
province de Canakkale, a annoncé le ministère turc des Transports.
"Le trafic maritime a été temporairement suspendu dans le sens sud-nord
et a été réduit à sens unique à cause d'un feu de forêt dans la région
de Kepez à Canakkale", a affirmé le ministère.
L'incendie s'est rapidement répandu à cause des vents violents ayant
atteint 70 km/h, a affirmé le ministre de l'Agriculture et des Forêts
Ibrahim Yumakli.
"Nous concentrons tous nos efforts pour protéger les centre-villes. La
bonne nouvelle est que les vents semblent orienter l'incendie de
manière à éviter le centre de Canakkale", a-t-il ajouté.
Six villages, ainsi qu'un campus universitaire ont été évacués dans la
région, a annoncé le gouverneur de la province.
Plus de 420 pompiers tentent de maîtriser le feu avec l'aide de dix
bombardiers d'eau, a affirmé l'Agence turque de gestion des
catastrophes AFAD.
Des images diffusées par les medias locaux montrent des flammes
s'approcher des zones urbaines avec d'impressionnantes fumées grises et
oranges qui couvrent le ciel.
L'autoroute entre Canakkale et Can, à 70 km au sud-est du chef lieu de
la province, a aussi été fermée, ont annoncé les autorités.
Frontière naturelle entre l'Europe et l'Asie, le détroit des
Dardanelles relie la mer Égée à la mer de Marmara.
La province de Canakkale est une destination touristique populaire
abritant le site des ruines antiques de Troie.
La Turquie tente de moderniser son service de lutte contre les
incendies après avoir été en proie en 2021 aux feux destructeurs le
long de ses côtes sud et ouest.
Les flammes ont ravagé plus de 200.000 hectares de forêt et fait au
moins neuf morts en 2021.
Le président Recep Tayyip Erdogan a alors été vivement critiqué pour sa
gestion de la catastrophe.
L'ampleur des dégâts a attiré l'attention sur les questions
d'environnement en Turquie et a incité le parlement turc à ratifier
l'Accord de Paris sur le climat. (AFP, 22 août 2023)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
CoE continues not to take action against Turkey's
non-compliance with
ECHR
The Council of Europe (CoE) Committee of Ministers (CoM) once again
refrained from taking measures in the face of Turkey's continuing non
compliance with the European Court of Human Rights (ECHR) in the cases
of Kurdish politician Selahattin Demirtas, imprisoned since November
2016, and human rights defender Osman Kavala, imprisoned since October
2017.
The ECHR on 20 November 2018 stated that the extensions of Demirtas's
detention "pursued the predominant ulterior purpose of stifling
pluralism and limiting freedom of political debate," and ordered Turkey
to put an end to his pre-trial detention.
ECHR's second decision on the case was issued on 22 December 2020 when
the court ordered Turkey for the second time to release Demirtas.
The ECHR ruled in December 2019 that the European Convention on Human
Rights was violated in the the Kavala case, and called for Kavala's
immediate release.
The Committee of Ministers said in a statement after meetings held
between 19 and 21 September that "the deputies expressed their deep
regret that the applicants Mr. Demirtas and Ms. Yuksekdag Senoğlu
[former co-chair of the pro-Kurdish Peoples' Democratic Party who was
also arrested in November 2016 on similar allegations] remain in
detention despite the Court’s findings and the Committee’s decisions."
The CoE "strongly urged the Turkish authorities, once again, to ensure
the applicants' immediate release," and "invited the member States, the
Secretary General as well as other relevant Council of Europe bodies
and Observer States to raise the issue of the applicants' continuing
detention in their contacts with the Turkish authorities and call for
immediate action to bring it to an end."
In another statement regarding the Kavala case, the CoE again expressed
regret and "strongly urged the authorities to take all necessary
measures" to "protect the judiciary from undue influence from the
executive branch." (gerçeknews, 22 September 2023)
Erdogan criticizes UN’s “rainbow” colors mistaking them
for LGBTQIA+
symbols
At the recently concluded United Nations General Assembly held in New
York, President Tayyip Erdogan of Turkey caused a stir by raising
concerns about the "rainbow" colors prominently displayed at the venue.
Speaking to journalists during his visit, ErdGğan indicated that one of
his primary discomforts was the colors he perceived as representing the
LGBTQIA+ community.
According to Turkey’s state-run Anadolu Agency, Erdogan mentioned his
intention to relay his concerns to the UN Secretary-General Antonio
Guterres, but could not find the opportunity. He was quoted as saying,
"As much as these steps represent a certain community, they should also
acknowledge those who are disturbed by it. It's a matter of human
concern."
In Turkey, attitudes towards the LGBTQIA+ community have been notably
tense, with President Erdoğan and his allied parties and institutions
adopting a critical stance against LGBTQIA+ rights and individuals,
much to the dismay of the local LGBTQIA+ community.
However, an important clarification arises in the context of Erdogan's
remarks. The rainbow colors at the UN do not symbolize LGBTQIA+ rights.
Instead, they stand for the 17 sustainable development goals of the
United Nations, adopted by world leaders in 2015 with a target date of
2030. These goals encompass global challenges such as eradicating
hunger, poverty, addressing climate change, fighting inequalities, and
promoting gender equality.
In recent times, Erdogan's statements opposing LGBTQIA+ rights and
emphasizing the importance of family structures have attracted
attention. During his visit, he reiterated his intention to
constitutionally safeguard the family institution, asserting,
"Protecting the family is equivalent to protecting Turkey, and our
homeland. We will fight this issue most effectively in our country."
Elaborating further on the significance of family, Erdogan expressed
concerns about what he perceives as attempts in various countries to
weaken family structures for societal disruption. He resolved, "We have
never allowed, and will never allow, any attempts targeting our family
structures and youth in our country." (gerçeknews, 22 September 2023)
Erdogan accuse l'UE de «s'éloigner» de
la Turquie
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé samedi l'Union
européenne de chercher à «s'éloigner» de la Turquie, alors que les
négociations d'adhésion avec Ankara sont au point mort.
«L'Union européenne cherche à s'éloigner de la Turquie. Nous conduirons
notre propre évaluation de la situation et nous aussi pourrions nous
prendre une autre direction», a déclaré le chef de l'Etat qui
s'apprêtait à décoller pour New York, afin de prendre part à
l'Assemblée générale des Nations unies.
Recep Tayyip Erdogan était interrogé par la presse après que le
commissaire européen à l'élargissement a réclamé à Ankara des progrès
en matière de démocratie. «Les négociations d'adhésion sont
actuellement au point mort. Pour qu'elles reprennent, il y a des
critères très clairs (...) qui devront être pris en compte, liés à la
démocratie et à l'Etat de droit», avait prévenu le commissaire
hongrois, Oliver Varhelyi, en visite le 6 septembre à Ankara.
La Turquie, toujours officiellement candidate à l'UE, a déposé sa
candidature en 1987 à la Communauté économique européenne et en 1999 à
l'Union européenne, mais les négociations d'adhésion entamées en 2005
sont à l'arrêt depuis plusieurs années. Les relations s'étaient très
fortement tendues depuis la tentative manquée de putsch de juillet 2016
en Turquie et les purges massives contre les opposants et des
journalistes qui avaient suivi. (AFP, 16 sept 2023)
L'UE exige des progrès d'Ankara avant toute reprise
des négociations
La Turquie doit accomplir des progrès en matière de démocratie afin que
les négociations d'adhésion avec l'Union européenne puissent reprendre,
a affirmé mercredi à Ankara le commissaire européen à l'élargissement.
"Les négociations d'adhésion sont actuellement au point mort. Pour
qu'elles reprennent, il y a des critères très clairs (...) qui devront
être pris en compte, et ces critères sont liés à la démocratie et à
l'Etat de droit", a déclaré le commissaire hongrois, Oliver Varhelyi,
lors d'une conférence de presse commune avec le chef de la diplomatie
turque Hakan Fidan.
"Nous avons discuté des domaines dans lesquels nous pouvons aller de
l'avant", a ajouté M. Varhelyi, estimant que le partenariat entre
Ankara et les Européens avait un "potentiel immense".
Le ministre turc des Affaires étrangères a en réponse accusé Bruxelles
de mettre des obstacles "politiques" aux négociations d'adhésion.
"Nous attendons de l'UE qu'elle démontre la volonté nécessaire à
l'amélioration de nos relations et qu'elle agisse avec plus de
courage", a déclaré M. Fidan.
Avant le sommet de l'Otan en juillet, le président turc Recep Tayyip
Erdogan avait conditionné son feu vert à l'entrée de la Suède dans
l'Otan à la reprise des négociations d'adhésion de son pays à l'UE,
dont sont membres la plupart des pays de l'Alliance atlantique.
"Nous allons intensifier nos efforts pour moderniser l'union douanière
afin d'ajouter une nouvelle dimension à nos échanges avec l'Union
européenne", a déclaré mercredi lors d'un discours le président turc.
La Turquie, toujours officiellement candidate à l'UE, a déposé sa
candidature en 1987 à la Communauté économique européenne et en 1999 à
l'Union européenne, mais les négociations d'adhésion entamées en 2005
sont à l'arrêt depuis plusieurs années.
Les relations s'étaient très fortement tendues depuis la tentative
manquée de putsch de juillet 2016 en Turquie et les purges massives
contre les opposants et des journalistes qui avaient suivi. (AFP, 6
sept 2023)
A Budapest, Orban reçoit Erdogan pour parler
énergie et Otan
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a rencontré dimanche à Budapest
le Premier ministre hongrois Viktor Orban, sur fond de discussions
autour de la sécurité énergétique et de l'adhésion de la Suède à l'Otan.
La Hongrie n'a toujours pas procédé au vote pour approuver l'entrée du
pays nordique dans l'Alliance atlantique, s'alignant sur la Turquie qui
a longtemps bloqué le dossier avant de lever son veto en juillet.
"Comme en Hongrie, les députés du Parlement turc sont en vacances et
nous pourrons revenir à la question lors de la session de l'automne", a
déclaré dans une vidéo diffusée sur Facebook le ministre des Affaires
étrangères Peter Szijjarto. "Nous avons convenu de rester en contact".
Les deux pays ont également évoqué le renforcement de leur coopération
énergétique, alors que la Hongrie reçoit déjà une grande partie de son
gaz via le gazoduc TurkStream acheminant le gaz russe à travers la mer
Noire.
Budapest et Ankara vont par ailleurs approfondir leur "partenariat
stratégique", une annonce qui doit être officialisée lors d'une
nouvelle visite de Recep Tayyip Erdogan prévue le 18 décembre.
Ce déplacement s'inscrivait dans une série de rencontres diplomatiques
organisées par M. Orban à l'occasion des Championnats du monde
d'athlétisme qui se sont ouverts samedi et des festivités célébrant la
fondation de l'Etat hongrois.
Parmi les autres dignitaires reçus dimanche, le dirigeant serbe
Aleksandar Vucic, le président d'Azerbaïdjan Ilham Aliev, celui du
Kirghizstan Sadyr Japarov et celui du Turkménistan, l'un des pays les
plus reclus au monde, Serdar Berdymoukhamedov.
M. Szijjarto a salué "la coopération étroite avec l'Asie centrale et
les Balkans occidentaux", cruciale pour "surmonter les conséquences des
crises" actuelles, en particulier énergétique.
La Serbie a ainsi promis de "fournir les capacités de transit
nécessaires" si l'Ukraine décidait de ne plus permettre au gaz russe de
passer sur son territoire pour être acheminé vers certains pays
européens, a-il précisé.
Un accord a aussi été signé avec Bakou, prévoyant le stockage de 50
millions de mètres cube de gaz sur le sol hongrois.
La Hongrie, rare pays de l'Union européenne (UE) à avoir maintenu des
liens avec le Kremlin depuis le début de la guerre, a mené ces
dernières années une politique d'ouverture à l'Est, non seulement vers
la Russie, mais aussi l'Asie centrale et la Chine.
Viktor Orban, qui défend des valeurs "illibérales", s'est félicité
d'accueillir ses "amis politiques" en ce week-end de célébrations, dont
sont absents ses partenaires occidentaux qui l'accusent régulièrement
de dérive autoritaire. (AFP, 20 août 2023)
Turquie-USA-OTAN
/
Turkey-USA-NATO
Erdogan
presse Elon Musk d'ouvrir une usine Tesla en Turquie
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a tenté dimanche de convaincre
Elon Musk, le patron du constructeur de véhicules électriques Tesla,
d'implanter une usine en Turquie, a-t-on appris lundi.
"Le président Erdogan a appelé Tesla à installer sa 7e usine en
Turquie", a indiqué lundi dans un communiqué la présidence turque, au
lendemain d'une rencontre à New York entre le président turc et le
fantasque entrepreneur, également patron de X (ex-Twitter).
L'entrevue entre les deux hommes avait débuté par une séquence devenue
virale sur les réseaux sociaux.
"Où est votre femme ?", demande le président turc en anglais - une
langue qu'il maîtrise très mal -, tandis qu'Elon Musk est assis sur sa
droite avec son jeune fils X AE A-XII sur ses genoux.
"Oh, elle est à San Francisco", répond l'entrepreneur, étouffant un
rire nerveux. "Nous sommes séparés et c'est surtout moi qui m'occupe de
lui".
Le président turc a ensuite déroulé son argumentaire pour tenter de
séduire le patron de Tesla.
Plusieurs grands constructeurs automobiles possèdent des usines
d'assemblage en Turquie, parmi lesquels Toyota, Ford, Fiat et Renault,
tandis que des sous-traitants turcs fournissent déjà des composants à
Tesla, selon la présidence turque.
Quant au constructeur automobile turc Togg, il produit également depuis
le printemps un SUV électrique.
Elon Musk a confirmé en mars le projet de construction d'une usine
Tesla dans le nord du Mexique, près de Monterrey, en plus de ses deux
usines américaines et de ses "méga-usines" en Allemagne et en Chine.
Le président français Emmanuel Macron cherche lui aussi à convaincre
Elon Musk d'implanter une usine Tesla en France.
Le constructeur américain a dévoilé fin juillet des résultats en
hausse, avec 466.140 véhicules livrés au deuxième trimestre contre
254.695 un an plus tôt, grâce aux réductions de prix qu'il a appliquées
ces derniers mois. (AFP, 18 sept 2023)
Sanctions américaines contre des entreprises
turques aidant la Russie
Les Etats-Unis ont imposé jeudi une nouvelle salve de sanctions contre
la Russie pour sa guerre en Ukraine, ciblant en particulier cinq
entreprises turques.
"Le gouvernement américain cible les personnes et les entités qui
tentent de contourner les sanctions, celles qui aident la Russie à
mener sa guerre contre l'Ukraine et celles qui participent au
renforcement de la production énergétique de la Russie", a déclaré le
secrétaire d'Etat Antony Blinken dans un communiqué.
Parmi les entreprises sanctionnées figurent trois sociétés turques
suspectées d'avoir fourni des pièces et équipements pour la fabrication
de drones à des entreprises russes du secteur de la défense.
Deux autres entreprises turques, ainsi que le propriétaire de l'une
d'entre elles, ont été ciblés pour avoir fourni des services au secteur
naval russe.
Elles font partie des plus de 150 personnes, sociétés et institutions
inscrites jeudi sur les listes noires du Trésor américain et du
département d'Etat pour leur rôle présumé dans le soutien à la guerre
que la Russie mène depuis près de 19 mois contre l'Ukraine.
La plupart des personnes citées sont des fabricants, des sociétés
commerciales et des instituts russes qui soutiennent la production
d'armes et d'autres fournitures pour les forces armées russes, ainsi
que leurs dirigeants ou gérants.
Par ailleurs, deux personnes impliquées dans le groupe paramilitaire
russe Wagner ont été placées sur la liste noire des sanctions, l'une
pour avoir facilité le commerce d'armes avec la Corée du Nord et
l'autre pour le rôle de Wagner en Centrafrique.
Depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022, les
Etats-Unis, et d'autres pays, ont imposé de vastes sanctions contre la
Russie visant à affaiblir son économie et contrarier son effort de
guerre. (AFP, 14 sept 2023)
Le spéléologue américain dit avoir "besoin d'aide"
en Turquie
Le spéléologue américain tombé gravement malade au fond d'un gouffre en
Turquie explique avoir besoin d'une "aide sérieuse" pour regagner la
surface, dans une vidéo publiée vendredi par l'AFP.
Mark Dickey, 40 ans, explorait le réseau de grottes de Morca (sud) avec
une équipe internationale quand il a été victime d'une hémorragie
abdominale à plus de 1.000 m de profondeur.
"Bonjour je suis Mark Dickey", entame le spéléoloque, le teint pâle,
chaudement vêtu, dans une vidéo partagée par les bureaux de la
présidence turque.
"Comme vous pouvez voir, je me tiens debout, je suis conscient, je
parle, mais je ne suis pas encore guéri et je vais avoir besoin d'une
aide sérieuse pour sortir d'ici" déclare-t-il en remerciant les
autorités turques, les équipes de secours et "le monde soudé de la
spéléologie" accouru son chevet.
Plus de 150 secouristes entrainés, répartis en une vingtaine d'équipes
venus de Turquie et de l'étranger se sont présentés pour lui venir en
aide, selon la Fédération turque de spéléologie.
"La réponse rapide du gouvernement turc pour fournir l'aide médicale
dont j'avais besoin m'a, je pense, sauvé la vie" indique-t-il en
affirmant avoir été "très proche de la fin" quand sa fiancée, "Jessica
est apparue" avec les médicaments.
Les secours ont pu notamment lui faire parvenir des poches de sang pour
transfusion.
Selon l'Association européenne Caverescue, spécialiste des secours en
profondeur, un membre de l'expédition a donné l'alerte samedi: Mark
Dickey se trouvait alors à une profondeur de 1.040 m, précise-t-elle.
Son état étant désormais jugé "stabilisé", les préparatifs se
poursuivent vendredi pour l'évacuer sur une civière qui devra d'abord
être descendue jusqu'à lui.
Selon la fédération turque de spéléologie qui communique régulièrement
sur le réseau X (ex-Twitter), "vingt secouristes italiens et croates
ont atteint le camp de base".
La victime sera amenée vers ce camp provisoire à -700 m, une fois les
passages les plus étroits de la grotte élargis pour laisser passer la
civière.
Des équipes croates et bulgares vont préparer cette première phase de
remontée, entre -700 et -900 mètres et acheminent les cordes et le
matériel de sauvetage nécessaire à l'évacuation du malade.
Selon la Fédération, il faut "en condition normale environ quinze
heures" pour regagner la surface depuis cette étape.
Les opérations sont menées conjointement avec l'agence de secours
d'urgence turque, l'Afad.
le gouffre de Morca est la troisième grotte la plus profonde de Turquie
sur le plateau de Taseli, dans une région montagneuse difficile d'accès
de la province de Mersin (sud). (AFP, 8 sept 2023)
Trois
parlementaires américains se
rendent dans une zone rebelle en Syrie
Trois membres de la Chambre des représentants américaine ont effectué
une rare visite dimanche dans une zone rebelle du nord de la Syrie,
contrôlée par des factions pro-turques, a constaté l'AFP sur place.
Les Républicains French Hill, Ben Cline et Scott Fitzgerald se sont
rendus dans un hôpital au nord de la ville de Azaz (province d'Alep)
depuis la Turquie en passant par le poste-frontière de Bab al-Salama,
où ils ont été accueillis par une banderole arborant le message
"Bienvenue en Syrie libre", entourée de drapeaux de la révolution
syrienne.
"Le but de la visite était d'observer la situation dans les zones
libérées", a affirmé à l'AFP le responsable des relations publiques au
sein du gouvernement intérimaire, un organe de l'opposition soutenu par
la Turquie, Yasser el-Hajji.
Les élus ont rencontré des orphelins de la guerre civile ayant fait
depuis 2011 plus de 500.000 morts.
Le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS) est le principal groupe
actif dans la dernière poche d'opposition armée comprenant une grande
partie de la province d'Idleb et des territoires limitrophes des
provinces d'Alep, Hama et Lattaquié.
D'autres factions rebelles moins influentes, soutenues à des degrés
divers par la Turquie, sont aussi présentes.
"Afin d'éviter toute controverse aux Etats-Unis, ils ont choisi de ne
pas continuer vers Jandairis, dans les territoires contrôlés par HTS",
selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits
de l'homme.
Dominé par l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, HTS est qualifié de groupe
"terroriste" par Washington.
Selon M. Abdel Rahmane, les parlementaires "souhaitaient évaluer le
travail du gouvernement intérimaire afin d'étudier la possibilité de
faire parvenir l'aide humanitaire via Bab el-Salama au lieu de Bab
el-Hawa", contrôlé par HTS.
En vertu d'un mécanisme de l'ONU déployé en 2014, Bab al-Hawa était le
dernier poste-frontière avec la Turquie par lequel les agences
humanitaires onusiennes pouvaient acheminer l'aide humanitaire vers les
zones rebelles sans autorisation préalable du gouvernement syrien.
Le 11 juillet, ce mécanisme dénoncé par Damas comme une violation de sa
souveraineté n'a pas été reconduit, avant que l'ONU n'annonce début
août un accord avec le régime pour le maintenir pendant six mois via
Bab al-Hawa.
Au cours de leur visite, les trois Républicains ont également rencontré
Raed Saleh, le chef des Casques blancs, les secouristes qui opèrent
dans les zones rebelles.
M. Saleh a notamment souligné lors d'une réunion "l'importance de
poursuivre l'aide transfrontalière à la lumière des besoins
humanitaires croissants après le séisme dévastateur" qui a frappé la
Turquie et la Syrie en février, faisant des dizaines de milliers de
morts, a déclaré son organisation dans un communiqué. (AFP, 27 août 2023)
Relations
régionales / Regional Relations
"Hub gazier": Ankara prend ses distances
avec Moscou
Le ministre turc de l'Energie a pour la première fois mis en doute
l'intérêt d'une plateforme d'échanges de gaz avec la Russie proposée
l'an dernier par Vladimir Poutine au président Recep Tayyip Erdogan.
"Tout le monde semble ignorer qu'on a déjà un site d'échanges de gaz et
d'électricité qui fonctionne bien et tous les jours: a-t-on vraiment
besoin d'une autre plateforme?", a confié le ministre Alparslan
Bayraktar devant quelques journalistes dont celle de l'AFP.
"Nous vendons du gaz à la Bulgarie, à la Hongrie. La Turquie est déjà
un pays de transit fiable" pour le gaz, a insisté M. Bayraktar qui
s'exprimait jeudi à Ankara.
L'entretien était sous embargo jusqu'à vendredi matin à la demande du
ministère.
Le président russe Vladimir Poutine avait proposé l'an dernier en
octobre au président turc Erdogan de créer un "hub gazier" pour
exporter du gaz vers l'Europe et des pays tiers, en marge d'un sommet
régional à Astana, au Kazakhastan.
Le chef de l'Etat turc avait le lendemain assuré que les travaux
commenceraient sans tarder pour "un centre de distribution
international".
"Il n'y aura pas d'attente à ce sujet", avait-il affirmé en précisant
que l'éventuel "hub" pourrait être construit dans la région de la
Thrace, dans le nord-ouest de la Turquie frontalier de la Bulgarie et
de la Grèce.
L'idée avait été très mal accueillie par les Européens qui y voyaient
une façon pour la Turquie d'augmenter ses achats à la Russie alors
qu'ils tentaient de limiter les leurs.
"Il n'y a pour nous aucun sens à créer de nouvelles infrastructures qui
permettraient d'importer davantage de gaz russe", avait souligné Paris.
Vladimir Poutine avait ensuite rectifié ses propos en affirmant qu'il
songeait d'avantage à une plateforme de commerce électronique qu'à un
site physique de stockage de gaz.
Ce que le ministre a paru aussi écarter jeudi.
Selon lui, les choses ont trainé depuis Astana "en raison du séisme
(qui a frappé le sud de la Turquie le 6 février) puis des élections:
Disons qu'on a fait une pause mais nous sommes en discussions" a-t-il
ajouté.
La Russie livre déjà la Turquie à travers le gazoduc TurkStream qui
traverse la mer Noire.
Ankara qui est parvenu depuis février 2022 à maintenir des relations
avec Moscou comme avec Kiev espère toujours jouer les médiateurs entre
les deux parties.
La Turquie dont les besoins en gaz sont colossaux - et couverts à 90%
par des importations - a fait des efforts pour diversifier ses
approvisionnements et en "importe de dix pays différents", a rappelé M.
Bayraktar, citant notamment l'Algérie et le Qatar et bientôt Israël.
"J'en ai parlé avec le ministre israélien de l'Energie et (le
président) Erdogan va s'entretenir avec le Premier ministre israélien".
(AFP, 15 sept 2023)
Libye : la
Turquie complète son aide avec deux hôpitaux de
campagne et du personnel médical
La Turquie a annoncé mercredi soir l'envoi de nouveaux secours médicaux
à la Libye, victime d'inondations meurtrières, dont l'envoi de deux
hôpitaux de campagne et de personnel médical supplémentaire.
"Ce soir, nous envoyons 148 personnes supplémentaires avec un navire
qui partira du port d'Izmir Alsancak (ouest)" a annoncé le ministère de
la Santé.
"Deux hôpitaux de campagne entièrement équipés et six unités
d'intervention d'urgence, dix ambulances" et plus de douze véhicules
d'urgence partent par ce bateau a-t-il poursuivi, précisant qu'il y a
aura ainsi "159 agents de santé turcs aux côtés du peuple libyen".
Le ministère rappelle que la Turquie a été un des premiers pays à
réagir dès mardi avec l'envoi de "deux unités d'intervention d'urgence,
des fournitures médicales, un grand nombre de générateurs, des
médicaments et dispositifs médicaux nécessaires" et des unités de
recherche et d'intervention envoyés à bord de trois avions cargos.
La Turquie est un allié de poids du gouvernement de Tripoli au côté
duquel elle est engagée, y compris militairement, depuis janvier 2020.
Les autorités libyennes ont fait état de plus de 3.800 morts et de
milliers de disparus à la suite d'inondations dévastatrices qui ont
frappé dimanche la ville de Derna, dans l'est de la Libye.
Au moins 30.000 personnes qui vivaient dans cette cité de 100.000
habitants ont été déplacées et des milliers de personnes sont portées
disparues. (AFP, 13 sept 2023)
G20: premier face-à-face Erdogan-Sissi après une
décennie de brouille
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est entretenu dimanche en
face-à-face avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi en marge
du sommet du G20 à New Delhi, scellant la fin d'une décennie de
brouille entre les deux pays.
Selon des images diffusées en direct par les chaînes de télévision
turques, les deux dirigeants se sont entretenus en présence de
plusieurs membres de leurs délégations.
La Turquie avait annoncé en mars dernier le rétablissement de ses
premiers contacts diplomatiques avec Le Caire depuis 2013.
Les relations entre Ankara et Le Caire ont été brutalement rompues
après l'arrivée au pouvoir de M. Sissi cette année-là.
La destitution par M. Sissi du premier président démocratiquement élu
d'Egypte, Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans et grand allié de la
Turquie, faisait alors répéter au président Erdogan qu'il ne parlerait
"jamais" à "quelqu'un comme" M. Sissi.
Au lendemain du séisme du 6 février qui a fait plus de 50.000 morts en
Turquie, les deux responsables s'étaient toutefois parlé au téléphone
après avoir échangé leur toute première poignée de main en novembre
2022 dans les tribunes de la Coupe du monde de football au Qatar, un
autre pays avec lequel l'Egypte a récemment renoué après l'avoir accusé
de proximité avec les Frères musulmans. (AFP, 10 sept 2023)
Accord céréalier: Erdogan appelle à ne pas
"marginaliser" la Russie
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé dimanche à ne pas
"marginaliser" la Russie dans les pourparlers pour relancer l'accord
sur l'exportation des céréales ukrainiennes via la mer Noire.
"Aucun processus qui marginaliserait la Russie dans l'initiative sur
les céréales en mer Noire ne sera viable", a déclaré le président turc
devant la presse, après la clôture du sommet du G20 à New Delhi,
annonçant l'organisation d'une réunion prochaine sur le sujet avec des
représentants russes, ukrainiens et onusiens sans précision de date ni
de lieu.
"Nous sommes d'avis qu'il convient d'éviter toute mesure susceptible de
perturber la paix en mer Noire et d'aggraver les tensions dans la
région", a ajouté M. Erdogan, qui s'est rendu lundi à Sotchi (Russie)
pour s'entretenir avec le président russe Vladimir Poutine.
Négocié sous l'égide d'Ankara et de l'ONU à l'été 2022, cet accord
visait à sécuriser les exportations céréalières de Kiev via les ports
ukrainiens sur la mer Noire.
La Russie s'est retirée en juillet de l'accord, crucial pour
l'approvisionnement alimentaire mondial, affirmant que l'accès au
marché international de ses propres produits agricoles et engrais était
entravé par les sanctions occidentales. (AFP, 10 sept 2023)
Des responsables américains cherchent à réduire
les tensions dans l'Est de la Syrie
L'ambassade américaine à Damas a fait état dimanche d'une rencontre
entre des responsables américains, des représentants des Forces
démocratiques syriennes (FDS) et des notables de tribus arabes de Deir
Ezzor, pour mettre fin aux récents affrontements dans cette région de
l'Est de la Syrie.
Les FDS, coalition de combattants soutenue par Washington et dominée
par les Kurdes, ont arrêté le 27 août Ahmad al-Khabil, le chef du
Conseil militaire de Deir Ezzor, un groupe local arabe armé pourtant
affilié aux FDS, déclenchant des accrochages entre les deux camps dans
les zones sous contrôle kurde de la province.
Les affrontements ont fait 57 morts, dont 49 combattants des deux bords
et huit civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme
(OSDH).
Les FDS ont instauré samedi un couvre-feu de 48 heures, accusant des
"mercenaires (...) liés au régime" de vouloir "semer la discorde",
entre leurs forces et les tribus arabes.
Le sous-secrétaire d'Etat adjoint américain aux affaires du
Proche-Orient, Ethan Goldrich, et le major général Joel Vowell,
commandant de la coalition internationale luttant contre le groupe
jihadiste Etat islamique (EI), ont rencontré dans le Nord-Est de la
Syrie des membres des FDS et des leaders tribaux de Deir Ezzor, a
indiqué l'ambassade des Etats-Unis dans un communiqué.
Les participants ont souligné la nécessité de "répondre aux
préoccupations des habitants", de se prémunir contre "les ingérences
extérieures" dans la province, d'éviter les pertes civiles et de
"réduire la violence dans les plus brefs délais", a-t-elle ajouté.
MM. Goldrich et Vowell ont réaffirmé l'importance du partenariat entre
Américains et FDS dans la lutte contre l'EI.
Les FDS ont en effet été le fer de lance de l'offensive qui a défait
l'EI en Syrie en 2019. Elles contrôlent une zone semi-autonome kurde
dans le Nord-Est du pays, y compris des pans entiers de la province de
Deir Ezzor.
Cette province majoritairement arabe traverse le fleuve Euphrate, avec
les FDS à l'Est et sur la rive Ouest les forces prorégime et des
groupes soutenus par l'Iran.
La région compte également des forces de la coalition internationale,
essentiellement américaines.
La zone semi-autonome kurde gère la région par l'intermédiaire de
conseils civils et militaires locaux, afin d'éviter de mécontenter les
tribus locales, presque toutes arabes.
Le deuxième jour du couvre-feu est relativement calme, avec seulement
un village où des tensions semblent persister parmi les cinq touchées
par les récentes tensions, a affirmé à l'AFP le porte-parole des FDS,
Farhad Chami. (AFP, 3 sept 2023)
Couvre-feu levé à Kirkouk après des heurts
meurtriers en Irak
Les autorités locales ont levé dimanche le couvre-feu instauré la
veille à Kirkouk après la mort de quatre personnes lors de
manifestations rivales dans cette ville multiethnique du nord de
l'Irak, point culminant de tensions communautaires depuis plusieurs
jours.
Le couvre-feu, imposé par le Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani
samedi soir, "a été levé", a déclaré à l'AFP le général Kawa Gharib,
chef de la police de Kirkouk. "La situation est désormais stable dans
toute la ville", a-t-il assuré.
La veille, la situation a dégénéré au cours de manifestations rivales
réunissant, d'un côté, des habitants kurdes et, de l'autre, des
protestataires turcomans et arabes.
Déployées pour faire tampon, les forces de l'ordre ont effectué des
tirs de sommation pour contraindre les manifestants kurdes à se
disperser.
Quatre Kurdes sont morts et 15 autres personnes ont été blessées, selon
un nouveau bilan donné dimanche par Amer Chouani, porte-parole de la
police locale.
Selon les autorités sanitaires, au moins trois des quatre morts eux
ont été touchés par des tirs d'armes à feu, sans que l'on sache qui en
étaient à l'origine.
Le chef du gouvernement irakien a réclamé la formation "d'une
commission d'enquête".
Kirkouk, située dans une zone riche en pétrole, est l'objet d'une
dispute historique entre la région autonome du Kurdistan et le
gouvernement central. Et les tensions s'étaient accentuées depuis près
d'une semaine.
Lundi, des manifestants arabes et turcomans avaient organisé un sit-in
devant le QG des forces de sécurité à Kirkouk en signe de protestation,
après des informations faisant état d'une décision du Premier ministre
de remettre le bâtiment au Parti démocratique du Kurdistan (PDK), qui
l'occupait autrefois.
En réaction, des manifestants kurdes se sont mobilisés samedi et tenté
de rallier le QG. La situation a dégénéré peu après.
Dans la matinée de dimanche, le général Jabbar Naïma al-Taï, plus haut
responsable des forces de sécurité à Kirkouk, a assuré à l'AFP que le
bâtiment au centre des tensions était "sous le contrôle de l'armée"
irakienne.
Par voie de conséquence, le sit-in des protestataires arabes et
turcomans a été "levé", selon la police.
Cet épisode de violences est le dernier en date de la longue histoire
des tensions autour de Kirkouk.
En 2014, le PDK et les peshmergas, forces de sécurité du Kurdistan
autonome, avaient brièvement pris le contrôle de la région pétrolière
de Kirkouk. Mais ils en avaient été expulsés à l'automne 2017 par les
troupes fédérales, en rétorsion à un référendum d'indépendance kurde
qui s'était soldé par un échec. (AFP, 3 sept 2023)
Le chef de la diplomatie turque rencontre le président
Zelensky à Kiev
Le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a rencontré vendredi le
président ukrainien Volodymyr Zelensky à Kiev lors d'une rare visite,
ont annoncé les autorités respectives des deux pays.
"Notre ministre a été reçu à Kiev par le chef de l'Etat ukrainien
Volodymyr Zelensky", a déclaré le ministère turc des Affaires
étrangères sur les réseaux sociaux.
M. Zelensky a confirmé la rencontre sur Telegram, disant avoir
notamment évoqué les "risques posés par le blocus russe du couloir
céréalier en mer Noire".
La Russie s'est retirée mi-juillet de l'accord qui a permis pendant
près d'un an de faire sortir, malgré la guerre, des millions de tonnes
de céréales ukrainiennes par la mer.
Ces dernières semaines, Moscou a mené plusieurs séries de frappes sur
des infrastructures portuaires à Odessa et dans des ports du Danube.
L'Ukraine cherche de son côté des partenaires pour relancer ses
exportations, y compris par la mer Noire, où elle a défié récemment
Moscou avec le voyage d'un navire cargo battant pavillon de Hong Kong,
qui n'a pas été attaqué par la Russie malgré ses menaces.
Kiev a aussi mené plusieurs attaques sur des navires russes en mer
Noire, y compris un tanker pétrolier, et menacé à son tour les navires
se dirigeant vers le ports russes et occupés par Moscou.
La Turquie a longtemps fait office de médiatrice entre les deux pays en
guerre, parrainant notamment l'accord céréalier abandonné par la
Russie, mais les relations avec Moscou se sont tendues après la remise
par Ankara à l'Ukraine de commandants du régiment ultranationaliste
Azov.
Le président Vladimir Poutine a malgré tout demandé début août le
soutien de la Turquie pour exporter les céréales de la très vaste
récolte russe, dont les livraisons sont entravées à cause des sanctions
occidentales. (AFP,
25 août 2023)
Eau,
pétrole et PKK au menu de la visite du chef de la diplomatie turque en
Irak
Le ministre turc des Affaires étrangères a débuté mardi une visite en
Irak par des entretiens avec son homologue irakien lors desquels ils
ont évoqué la problématique de l'eau, la reprise des exportations du
pétrole kurde vers la Turquie et la présence du PKK en Irak.
Le séjour d'Hakan Fidan, qui se déroule à Bagdad et au Kurdistan d'Irak
jusqu'à jeudi, doit préparer la visite du président turc Recep Tayyip
Erdogan pour laquelle aucune date n'a encore été avancée.
Le dossier de l'eau et des barrages sur le Tigre et l'Euphrate, deux
fleuves qui prennent leur source en Turquie avant d'arroser l'Irak, est
particulièrement sensible entre les deux voisins.
L'Irak souffre d'une baisse alarmante du niveau des deux fleuves et
accuse la Turquie de réduire considérablement le débit des cours d'eau
à cause des barrages en amont.
A l'issue d'entretiens avec son homologue irakien Fouad Hussein, Hakan
Fidan a dit en conférence de presse approcher la problématique de la
sécheresse qui frappe l'Irak "d'une perspective purement humaine". Il
compte miser sur "un mécanisme de dialogue soutenu" avec Bagdad.
Le chef de la diplomatie turque a ainsi proposé la création d'un
"comité permanent" pour gérer la question de l'eau, selon Fouad Hussein.
A Bagdad, Hakan Fidan doit aussi s'entretenir avec le Premier ministre
irakien Mohamed Chia al-Soudani et le président Abdel Latif Rachid.
Autre sujet brûlant: les combattants kurdes turcs du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK) qui disposent de bases arrières dans le
nord de l'Irak, région où la Turquie mène régulièrement des opérations
militaires contre ce groupe.
Mettant en garde contre le PKK, "notre ennemi commun qui ne doit pas
empoisonner nos relations bilatérales", Hakan Fidan a invité Bagdad a
"reconnaître le PKK comme organisation terroriste".
Les deux responsables ont enfin évoqué la reprise prochaine des
exportations du pétrole du Kurdistan d'Irak vers la Turquie, gelées en
mars par Ankara.
"Nous espérons trouver une solution", a dit Fouad Hussein en conférence
de presse.
Après avoir fait cavalier seul des années durant pour exporter du
pétrole via la Turquie, le Kurdistan irakien a dû se plier fin mars à
une décision d'un tribunal international en faveur de Bagdad quant à la
gestion de ce pétrole.
Après ce verdict, la Turquie a cessé le transit sur son territoire via
oléoduc du pétrole kurde.
En mai, l'Irak avait dit attendre un "accord final" avec la Turquie
avant de pouvoir reprendre les exportations de pétrole, mais des
questions financières restent en suspens. (AFP, 22 août 2023)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
A l'ONU,
Chypre réclame un règlement pacifique pour l'île
divisée
depuis 50 ans
Le président de Chypre Nikos Christodoulides a réclamé mercredi devant
l'Assemblée générale des Nations unies un règlement pacifique et une
réunification pour cette île divisée et sous tensions depuis un
demi-siècle.
"Il est plus que temps que les Nations unies deviennent une force
motrice du dialogue en nommant d'abord un émissaire sur le problème
chypriote, afin de préparer le terrain à une reprise des négociations",
a plaidé M. Christodoulides.
"Les Nations unies et le secrétaire général (Antonio Guterres) ont une
responsabilité contenue dans la Charte des Nations unies d'agir comme
catalyseurs de la paix à Chypre", a insisté le président.
Chypre est divisée par une ligne de démarcation contrôlée par l'ONU
depuis l'invasion du tiers nord de l'île par l'armée turque en 1974, en
réaction à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs qui
souhaitaient rattacher le pays à la Grèce. La RTCN, autoproclamée et
reconnue par la seule Turquie, est habitée par des Chypriotes-turcs et
des colons turcs, tandis que la République de Chypre, membre de l'Union
européenne, est peuplée de Chypriotes-grecs dans la partie sud.
Il y a eu fin août un regain de tensions lorsque, selon l'ONU, des
forces chypriotes-turques ont attaqué des Casques bleus tentant de
bloquer la construction d'une route controversée.
Cet incident, qui a blessé quatre soldats onusiens, s'est produit à
Pyla (Pile en turc), le seul village où vivent côte à côte des
Chypriotes grecs et turcs, sur la Ligne verte surveillée par l'ONU. Il
a été dénoncé par le Conseil de sécurité mais la Turquie a qualifié
cette condamnation de "déconnectée de la réalité".
Le président chypriote a souligné que "l'Union européenne (...) avait
exprimé son engagement à réussir et à réunifier son dernier Etat membre
encore divisé".
Il a également mis en garde son homologue turc Recep Tayyip Erdogan,
lequel avait réclamé mardi à la tribune de l'ONU une reconnaissance de
la partie turque de Chypre: "L'invasion, l'agression et l'usage de la
force ne pourront jamais être reconnus" et il n'y aura "pas d'autre
règlement de la question de Chypre que des résolutions du Conseil de
sécurité de l'ONU".
Les dernières tentatives de la communauté internationale sous l'égide
de l'ONU -- Etats-Unis et Union européenne en tête -- de trouver une
solution pour Chypre avaient échoué en 2017. (AFP, 20 sept 2023)
Journalist
from Cyprus sentenced in Turkey for insulting
the President
Şener Levent, the Editor-in-Chief of the Avrupa newspaper published in
Cyprus, has been sentenced to 11 months and 20 days in prison for
insulting the President of Turkey (Article 299 of the Turkish Penal
Code) in his article titled "Kurds and Us."
The verdict was issued on March 10, 2023, but it was not officially
communicated to Levent until August. Levent did not share the details
of the court that issued the decision and announced that he disregarded
the verdict. Claiming that he is being tried in absentia, Levent
stated, "I reject it," and questioned the existence of a fair and
independent judiciary in Turkey, saying, "Have they left an impartial
and independent judiciary in Turkey? The courts are at the service of
Tayyip Erdoğan."
In his article related to this issue, Levent also reminded readers that
there are at least 60 imprisoned journalists in Turkey.
Levent's article titled "Kurds and Us" criticized the alliance of three
out of the four political parties in the Turkish Parliament regarding
the Kurdish issue. He wrote, "Three out of four parties in the
Parliament have united on this issue... They have joined forces to
expel the Kurdish party that remains outside this alliance from the
Parliament and imprison them... They are all with the authoritarian
dictator who has vowed to crush the Kurds... When the oppression of the
Kurds comes to the fore, even the dictator's corruption is forgotten...
While such a massacre is happening in the eastern provinces, there is
silence from the west."
Previous conviction
On December 8, 2017, Levent faced another trial, this time for a
cartoon published in the newspaper called "Afrika" (the former name of
the European Newspaper). He was acquitted in the trial in Cyprus, but
in Turkey, he was sentenced to one year in prison by the 63rd Criminal
Court of First Instance in Ankara. The prison sentence was converted
into a fine of 9,000 Turkish Lira.
The controversial cartoon depicted an ancient statue in front of a
Greek flag, with the statue appearing to urinate on the head of
President Erdoğan, and the caption "From the Greek perspective..." was
written on it. This cartoon had led to an attempted lynching of the
employees of the Afrika newspaper. (BIA, 13 September 2023)
Ankara et Athènes saluent une "nouvelle ère" dans
leur relation
Les ministres turc et grec des Affaires étrangères ont salué mardi à
Ankara une "nouvelle ère" dans les relations entre leurs pays, rivaux
régionaux, apaisées depuis plusieurs mois.
"Nous sommes entrés dans une nouvelle ère positive dans nos relations
avec la Grèce", s'est félicité le chef de la diplomatie turque, Hakan
Fidan, lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue
Giorgos Gerapetritis.
"Nous sommes prêts à poursuivre le dialogue avec notre voisin grec sans
condition préalable et à développer nos relations dans tous les
domaines", a déclaré M. Fidan.
Le ministre grec a lui affirmé qu'Athènes était "prêt à résoudre (ses)
différends" avec Ankara.
A l'issue d'un tête-à-tête en marge du sommet de l'Otan en juillet, le
Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, et le président turc, Recep
Tayyip Erdogan, avaient déjà salué un "élan positif" dans les relations
turco-grecques.
Les deux dirigeants, réélus au printemps, doivent s'entretenir à
nouveau ce mois-ci en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.
Les deux voisins, membres de l'Otan, se disputent de longue date les
frontières maritimes et les droits d'exploration énergétique en mer
Égée et en Méditerranée orientale.
Le dossier migratoire empoisonne également les relations entre les deux
voisins.
Mais les tensions, vives l'an dernier, se sont apaisées en février
lorsque la Grèce a envoyé des équipes de secouristes à la suite du
violent séisme qui a tué plus de 50.000 personnes dans le sud de la
Turquie. (AFP, 5 sept 2023)
Turkey bans entry of Turkish Cypriot union leader
Turkey has banned the entry of a prominent Turkish Cypriot union leader
in the latest border restriction targeting outspoken activists from the
island.
Federation of Revolutionary Trade Unions (Dev-İş) President Koral Asam
was blocked from entering Turkey on Thursday, with authorities citing
the vague "N-82" code.
Asam had been traveling to Istanbul with other unionists to attend a
general assembly meeting of the Petrol-İş labor union. Instead, he is
expected to be returned to Northern Cyprus on the first flight out.
The syndicalist is the latest high-profile Turkish Cypriot in the list
of activists, politicians, or journalists, prevented from entering
Turkey in recent years.
The unilateral Turkish initiative began after the presidential
elections in the internationally unrecognized Turkish Republic of
Northern Cyprus in 2020. Since then, Turkish Cypriots who support
reunification under a federal solution have faced entry bans.
Asam's denied entry marks a continuation of Ankara's crackdown on
dissident voices from Northern Cyprus seeking to attend meetings or
events in Turkey. Critics see the move as further isolation of Turkish
Cypriots advocating cooperation and dialogue. (gerçeknews, 31 August
2023)
Le Conseil de sécurité de l'ONU "condamne les
attaques" contre des Casques bleus
Le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné lundi "les attaques
contre des soldats de la paix de l'ONU" par des Chypriotes-turcs,
dénonçant également une "violation du statu quo" dans la zone tampon
avec le lancement de la construction d'une route.
Dans une déclaration publiée après une réunion à huis clos, les 15
membres du Conseil "ont souligné que les attaques contre des soldats de
la paix pouvaient constituer un crime en vertu du droit international".
Un calme précaire régnait lundi dans la zone tampon sur l'île divisée
de Chypre, l'ONU ayant accusé vendredi des forces chypriotes-turques de
s'en être pris physiquement aux Casques bleus qui tentaient de bloquer
la construction d'une route controversée.
Le Conseil de sécurité s'est lundi "fortement inquiété du lancement de
travaux non autorisés par la partie chypriote-turque dans la zone
tampon près de Pyla".
"Cette action est contraire aux résolutions du Conseil de sécurité et
constitue une violation du statu quo dans la zone tampon de l'ONU",
a-t-il insisté.
Saluant l'arrêt de la construction controversée et le retrait des
équipements et personnel, le Conseil de sécurité a appelé toutes les
parties à "éviter toute nouvelle action unilatérale ou d'escalade (...)
qui pourrait augmenter les tensions sur l'île et mettre en danger les
chances d'un accord". (AFP,
22 août 2023)
Erdogan met en cause les Casques bleus
dans l'incident à Chypre
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a mis en cause les Casques bleus
lundi dans l'incident survenu vendredi à Chypre, où l'ONU a accusé des
forces chypriotes turques de les avoir agressés sur l'île divisée.
"L'intervention des Casques bleus (...) est inadmissible pour nous.
(...) Avec leur intervention envers les villageois et leurs
déclarations inappropriées, les Casques bleus ont porté atteinte à leur
impartialité et à leur réputation déjà endommagée", a déclaré le chef
de l'Etat turc.
"Empêcher l'accès des Chypriotes turcs de Pyla à leur propre terre est
illégal et inhumain", a ajouté le président turc.
L'incident, l'un des plus graves depuis plusieurs années, a suscité des
condamnations internationales. Il s'est produit à Pyla (Pile en turc),
le seul village où vivent côte à côte des Chypriotes grecs et turcs,
sur la ligne verte surveillée par l'ONU.
L'ONU a indiqué que quatre Casques bleus avaient été blessés et que ses
véhicules avaient été endommagés alors qu'ils tentaient de bloquer "des
travaux de construction non autorisés" près de Pyla.
"La situation est calme aujourd'hui après les agressions de la semaine
dernière", a affirmé lundi le porte-parole du secrétaire général
Antonio Guterres, Stéphane Dujarric.
La zone tampon, ou ligne verte, divise l'île entre la République de
Chypre, membre de l'Union européenne et exerçant son autorité au sud,
et la République turque de Chypre-Nord (RTCN), autoproclamée et
reconnue uniquement par la Turquie, qui a envahi le tiers nord de l'île
en 1974 en réponse à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs
souhaitant rattacher le pays à la Grèce.
Le Conseil de sécurité de l'ONU devait se réunir lundi à huis clos pour
étudier la question.
Les autorités de la RTCN, selon lesquelles le projet vise à
faciliter
les mouvements de sa population, ont rejeté les allégations "infondées"
de la mission de l'ONU. (AFP, 21 août 2023)
Immigration
/ Migration
Mercato : Marché des transferts de candidats
en Belgique...

Doğan Özgüden
Afin d'obtenir des voix turques lors
des prochaines élections, les partis belges ont déjà entamé des
négociations pour le transfert de candidats turcs dans le Mercato
politique.
Depuis que les handicaps physiques causés par
l'accident survenu à la fin du mois d'août m'empêchent de dormir
correctement la nuit et ne me permettent pas de quitter l'endroit où je
suis soigné pendant la journée, ma dépendance à l'égard de l'ordinateur
s'est intensifiée. En plus des informations politiques, sociales et
culturelles, je me suis également intéressé aux informations sportives.
Pendant les mois d'été, les pages sportives des médias en Belgique,
comme dans le reste du monde, sont remplies d'informations sur les
transferts de footballeurs à des prix astronomiques et les gros titres
sont donc consacrés au Mercato !
Ce mot signifie "marché des transferts" en italien et est utilisé dans
les médias français depuis les années 90 pour désigner le "marché des
transferts de footballeurs".
Le journal Le Soir annonce dans son édition du 7 septembre 2023 sous le
titre " Mercato à 160 millions d'euros " que les clubs de football
belges ont battu un nouveau record en matière de transferts de joueurs.
Le même jour, des sites d'information turcs ont également rapporté que
le joueur vedette de Trabzonspor, Doğucan Haspolat, a été transféré à
Westerloo, l'une des équipes de première division de Belgique, pour un
prix élevé.
Le marché des transferts dans le domaine du football venait de fermer
lorsque le journal « La Libre Belgique » publiait un titre sensationnel
sur un transfert dans le monde de la politique :
« Mercato dans le parti DEFI qui a transféré le député Emin Ozkara ! »
DEFI est un parti fondé en 1964 sous le nom de Front démocratique des
francophones (FDF) pour défendre les droits des Belges francophones de
la région bruxelloise, qui depuis 2015 a décidé de s'organiser en
région wallonne et a changé de nom pour devenir Fédéraliste
démocratique indépendant...
La nouvelle a surpris le monde politique belge, car les opinions
politiques d'Emin Özkara, membre du Conseil régional de Bruxelles et du
Conseil communal de Schaerbeek et de DEFI sont très différentes.
Défense du régime d'Ankara en tant que député du parti de gauche...
Membre du Parti socialiste depuis 2004, Emin Özkara a été député
régional et administrateur communal, membre d'un parti étiqueté "de
gauche", mais comme beaucoup d'hommes politiques de nationalité turque
et belge, il a été un ardent défenseur du régime turc dans les
parlements où il a siégé.
Afin d'obtenir les votes des électeurs turcs lors des élections belges,
il a imprimé et distribué des brochures électorales en turc et a
toujours soutenu les efforts de lobbying de l'État turc en Belgique.
En outre, en sa qualité de vice-président du Parlement régional
bruxellois, il a personnellement accueilli Yesugay Aksakal, président
de l'Association des opérations spéciales de la police turque à la
retraite, à Bruxelles le 17 janvier 2017. Il a présidé la conférence
qu'il a donnée. Aksakal, qui a été démis de ses fonctions à Istanbul en
raison de son implication dans l'affaire Susurluk et dans l'assassinat
du roi des casinos Ömer Lütfü Topal.
Emin Özkara a démissionné du Parti socialiste en 2019 après qu'Emir
Kır, le bourgmestre de Saint-Josse, qui, comme lui, s'est toujours
opposé à la reconnaissance du génocide arménien par l'État belge, ait
été exclu du Parti socialiste pour avoir reçu deux membres du MHP dans
son bureau.
En revanche, DEFI est un parti laïque qui a toujours critiqué les
violations des droits de l'homme en Turquie et s'est toujours battu
contre le port de vêtements religieux par les employés du service
public et contre l'abattage d'animaux, pour le sacrifice, sans
anesthésie.
Il semble que DEFI, au pouvoir à Schaerbeek, deuxième commune de
Bruxelles, en coalition avec le parti ECOLO depuis de nombreuses
années, ait récemment vu ses chances électorales affaiblies par
certaines pratiques qui ont suscité un large ressentiment parmi les
habitants de la région et qu'il ait tenté de procéder à des transferts
sans aucune divergence d'opinion afin de regagner le pouvoir.
Le fait que deux mois plus tôt, le 30 juin 2023, le député bruxellois
et conseiller communal de Schaerbeek Sadık Köksal ait quitté DEFI et
rejoint le Mouvement réformateur (MR) semble être la principale raison
pour laquelle Emin Özkara, un ancien membre du PS ayant reçu un vote de
préférence élevé de la part de la communauté turque lors des dernières
élections, ait fait hâtivement l’objet d’un Mercato.
L'écrivain et metteur en scène Erdinç Utku, un de nos amis qui
s'intéresse à la politique de la Belgique, où il vit, ainsi qu'à la
politique de la Turquie, et qui est un défenseur de la démocratie et
des libertés dans les deux pays, a reflété cette nouvelle du Mercato
dans son style humoristique sur sa page de médias sociaux comme suit :
"Le monde tourne, quoi qu'on en dise !
"DEFI a officialisé l'adhésion au parti d'Emin Özkara, qui a
démissionné du PS et a continué à travailler en tant qu'indépendant.
"L'ambiance est animée. La politique bruxelloise connaît des
développements vertigineux.
"Les regards se tournent désormais vers un autre ancien membre du PS,
beaucoup plus influent... Un autre politicien prometteur, qui a attiré
l'attention par ses sorties anti-laïques, cherche également des moyens
de passer au PS.
"Alors que les partis belges sans principes disent 'laissez venir les
votes, peu importe de qui ils viennent', ceux d'origine turque disent
'laissez-moi me faire élire, peu importe où je me fais élire'.
"Nous avons déjà fait un sketch à ce sujet et nous devrions le rejouer
cette saison..."
D'ici à ce que les listes de candidats aux élections communales du 13
octobre 2024 en Belgique soient déterminées, il ne faudra pas s'étonner
de rencontrer de nombreux autres exemples frappants de comportements
peu scrupuleux qui feront l'objet d'un sketch.
Le facteur Emirdag dans la commune de Saint-Josse...
Comme Erdinç l'a indiqué dans son article, les yeux sont maintenant
tournés vers un ancien membre du PS beaucoup plus influent.... Emir
Kır, qui est bourgmestre de Saint Josse depuis des années, membre de
l'Assemblée nationale belge, mais a été exclu du PS en 2019 pour avoir
accepté deux membres du MHP dans son bureau, est très attendu. Mais
avec quelle étiquette participera-t-il aux élections de 2024 ?
Etant donné qu'un nombre important d'électeurs d'origine turque à
Bruxelles, en particulier dans les communes de Schaerbeek et de
Saint-Josse, sont originaires d'Emirdağ, il ne fait aucun doute
qu'Emirdağ sera l'une des étapes les plus importantes de la campagne
électorale des politiciens turcs qui souhaitent être réélus lors des
prochaines élections en Belgique...
Serkan Koyuncu, le maire AKP d'Emirdağ, s'était rendu en Belgique avec
une importante délégation en octobre dernier et a rendu visite à Emir
Kır, bourgmestre de Saint-Josse, dans son bureau pour discuter de la
coopération pour les célébrations du 60e anniversaire et de la
signature d'un pacte d'amitié entre les deux municipalités. Emir Kır
s'était également rendu à Emirdağ en juillet et avait rendu visite au
maire Serkan Koyuncu dans son bureau.
Après 60 ans, c'est un fait que les Emirdagiens ne constituent plus la
majorité absolue de la communauté turque immigrée en Belgique... Les
ouvriers, les exilés politiques, les Kurdes, les Arméniens, les
Assyriens, les Yazidis, les Arméniens, les Syriaques, qui ont dû
quitter leur foyer en raison de l'oppression nationale, ont
complètement changé la composition de la population turque à Bruxelles,
comme dans le reste de la Belgique.
Je l'ai déjà écrit... Plus de 80 % de la population immigrée turque en
Belgique se compose aujourd'hui de citoyens turcs originaires d'autres
localités qu'Emirdağ. Les migrants des provinces kurdes, de la région
de la mer Noire et des métropoles telles qu'Ankara, Istanbul et Izmir
occupent une place importante dans cette masse.
Selon les chiffres de 2008 de l'ambassade de Turquie en Belgique, parmi
les 187 700 immigrés turcs en Belgique, la proportion de résidents
d'Emirdag était de 19,5 % avec 36 620 personnes, tandis que les
résidents de Karakoçan constituaient 9,3 % avec 17 470 personnes.
Le nombre d'Emirdagiens à Schaerbeek et Saint-Josse a augmenté avec la
participation des retraités venus à Bruxelles après la fermeture des
mines et le quartier Emirdag d'Afyon a littéralement laissé son
empreinte dans ces deux communes bruxelloises.
Le fait que 74,70 % des électeurs turcs en Belgique aient voté pour
l'Alliance populaire lors des récentes élections présidentielles et
législatives en Turquie pourrait signifier que les citoyens belges de
Turquie voteront pour des candidats turcs proches de cette alliance
lors des élections belges de 2024 ?
Il ne faut pas oublier que 44,56 % des électeurs turcs de Belgique ne
se sont pas rendus aux urnes lors des dernières élections. Avec ceux
qui ont participé aux élections et qui ont voté pour les partis
d'opposition, le nombre de Turcs qui n'ont pas voté pour l'Alliance
populaire s'élève à 91 595, soit 59,25 %.
Sans aucun doute, parmi cette masse, il y a aussi des d'Emirdagiens et
leurs enfants et petits-enfants qui sont démocrates, en faveur de la
liberté et de la paix, et avec lesquels nous avons lutté ensemble
contre les juntes dans les syndicats et les organisations démocratiques
d'immigrés après les coups d'État du 12 mars et du 12 septembre.
De plus, si l'on tient compte des milliers d'Assyriens, d'Arméniens, de
Yazidis, de Grecs, de Kurdes et de Turcs qui ont acquis la citoyenneté
belge mais ne peuvent pas voter parce qu'ils ont perdu leurs droits de
citoyenneté en exil politique, ce pourcentage est encore plus élevé.
Dans ce pays d'Europe centrale, ceux qui ont voté pour Erdoğan et ses
partisans constituent une minorité de 40,75 %.
C'est pourquoi les partis politiques belges doivent prendre ce fait en
considération lorsqu'ils établissent leurs listes de candidats pour les
prochaines élections.
Parallèlement, les partis d'opposition turcs et les organisations
démocratiques turques organisées en Belgique devraient établir les
contacts nécessaires avec les partis belges afin de garantir la
nomination et l'élection de candidats qui ne seront pas des partisans
du régime d'Ankara lors des élections belges.
Comme en Turquie, il est du devoir vital de chaque individu et de
chaque organisation en Turquie de prendre part à la lutte pour la
défense des droits et des libertés démocratiques en Belgique, où
l'extrême droite se renforce.
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