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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

51th Year / 51e Année
Février
 
2025 February
N° 558
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events



Droits de l'Homme / Human Rights

La justice sert à instiller la peur, selon les opposants
Turkey arrests dozens of politicians, journalists, public figures in broad crackdown

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Quatre journalistes libérés, leur rédacteur en chef incarcéré
Trois journalistes travaillant pour la télévision Halk TV ont été arrêtés

Kurdish Question / Question kurde

Un neveu d’un élu kurde assassiné
Siirt co-mayor sentenced to prison over past journalism activities
Bombardements turcs sur le nord de la Syrie, 18 civils tués en deux jours
Un avocat suspecté de liens avec le PKK incarcéré

Minorités / Minorities

Turkey’s last Armenian village faces expropriation threat


Politique intérieure/Interior Politics

Le maire d'opposition d'Istanbul dénonce le "harcèlement judiciaire"

Forces armées/Armed Forces

Des militaires renvoyés de l'armée pour un serment à Atatürk


Affaires religieuses / Religious Affairs
 


Socio-économique / Socio-economic

"Pour connaître une nation voyez comment les gens y meurent" - Ragip Duran


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations



Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO



Relations régionales / Regional Relations

A new era in Syria and possible scenarios - Amed Dicle

Le chef de la diplomatie turque appelle à une coopération régionale contre le PKK

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece


Immigration / Migration



Droits de l'Homme / Human Rights

La justice sert à instiller la peur, selon les opposants

Ayse Barim s'est toujours tenue à l'écart de la vie politique en Turquie. Pourtant, lundi soir, cette agent de célèbres acteurs, réputée dans le monde des séries télévisées turques, a été arrêtée pour "tentative de renversement du gouvernement".

Ayse Barim a ainsi rejoint une longue liste de personnalités poursuivies par les autorités, ce que dénonce l'opposition qui accuse le gouvernement de se servir de la justice comme un moyen d'intimidation.

Les accusations portées contre elle remontent à 2013 et aux grandes manifestations antigouvernementales de Gezi, à Istanbul, auxquelles elle aurait, selon le procureur, "poussé" ses acteurs à prendre part. Ce qu'elle nie.

Des acteurs célèbres comme Halit Ergenc, le sultan Soliman dans la série turque mondialement connue "Le Siècle Magnifique", sont également mis en examen dans le cadre de la même enquête sur Gezi, presque douze ans après.

Pour Mehmet Esen, acteur et ex-président du syndicat turc des travailleurs du cinéma, il s'agit d'une main mise sur le monde culturel, l'un des rares domaines que l'AKP, le parti du président turc Recep Tayyip Erdogan, ne contrôle pas entièrement.

"Les artistes ont une grande influence en Turquie. En plus, ils sont en majorité dissidents. Ils prennent position contre les injustices. Il est clair que le gouvernement veut casser cela", estime-t-il.

- Zone de lutte de pouvoir -

Les discours prononcés lors des cérémonies dans les festivals de cinéma, ou encore les scénarios des séries turques qui battent des records d'audience, sont souvent critiques envers le gouvernement et tranchés sur les questions brûlantes qui agitent la société turque, comme les droits des femmes ou la polarisation entre laïcs et islamo-conservateurs.

"Le domaine culturel est devenu une zone de lutte de pouvoir entre l'opposition et le gouvernement", explique le sociologue Goksel Aymaz, de l'Université de Marmara, à Istanbul.

Pour M. Aymaz, même si Ayse Barim n'est pas politiquement engagée, cela n'empêche pas le gouvernement d'en faire "une force derrière Gezi".

"A partir du moment où elle est une éminente personnalité du secteur des séries, peu importe qu'elle soit politisée ou non. L'objectif du gouvernement est de redessiner ce secteur en imposant sa propre influence, dans le but de perpétuer son pouvoir", assure-t-il.

- Le maire d'Istanbul visé -

Dans ce but, les autorités s'en prennent régulièrement aux journalistes, aux avocats et aux élus, comme en témoignent de récentes arrestations.

Une enquête a été ouverte mi-janvier pour "propagande terroriste" contre le barreau d'Istanbul, dirigé par une équipe proche de l'opposition, pour des liens supposés avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), mouvement armé qu'Ankara considère comme terroriste.

Motif: les avocats avaient réclamé une enquête sur la mort en Syrie, fin décembre, de deux journalistes kurdes turcs dans une zone où opèrent des factions proturques.

Depuis les élections municipales de mars 2024, dix maires de l'opposition ont été arrêtés, destitués et remplacés par des administrateurs désignés par le gouvernement.

Mardi soir, trois journalistes d'une chaine de télévision d'opposition, Halk TV, ont été arrêtés pour avoir diffusé l'interview d'un expert judiciaire dans une enquête visant le maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu.

Ce dernier, considéré comme le principal rival du président Erdogan, est d'ailleurs convoqué vendredi devant le procureur alors qu'il est déjà visé par de nombreux autres procédures judiciaires.

Selon des observateurs, l'enquête ciblant le secteur des séries télé pourrait aussi viser M. Imamoglu, réélu haut la main à la tête de la mégapole en mars dernier.

Le journal progouvernemantal Yeni Safak a déjà accusé Mme Barim d'avoir usé de son influence pour le soutenir.

"Le pouvoir de la justice est utilisé de manière abusive pour instiller la peur dans toutes les couches de la société. Nous n'avons pas peur et nous ne resterons pas silencieux", a affirmé M. Imamoglu sur X.

Son parti le CHP, première force d'opposition parlementaire, dénonce "un climat de peur".

"Le gouvernement tente de décourager la société civile en montrant qu'il peut neutraliser les journalistes ou les politiciens en qui elle a confiance", a estimé mardi soir le politologue Mesut Yegen, sur la chaîne de télévision privée Ilke TV.

"Il tente ainsi de prévenir tout mouvement de rue qui pourrait déboucher sur une demande d'élections anticipées". (AFP, 29 jan 2025)

Turkey arrests dozens of politicians, journalists, public figures in broad crackdown

At least 45 people, including well-known public figures, have been remanded in custody in Turkey since Jan 17 as part of separate criminal investigations.

Politicians and local administrators from a wide range of the political spectrum, as well as journalists and other public figures, are facing various charges, primarily terrorism-related ones.

Additionally, at least nine journalists have been placed under investigation over their reporting and social media posts.

Here is a summary of the events that took place in the past weeks:

On Jan 14, the İstanbul Bar Association’s leadership was accused of "propagating a terrorist organization" and "publicly spreading misleading information," with a request made for their removal from office. The İstanbul Chief Public Prosecutor's Office also requested permission to launch an investigation into the bar’s executive members.

Rıza Akpolat, mayor of İstanbul’s Beşiktaş district and a member of the main opposition Republican People’s Party (CHP), remained in custody for four days on charges of "membership in a criminal organization," "bid rigging," and "illicit enrichment" before being formally arrested on Jan 17.

As part of an investigation centered in İstanbul, six journalists and press workers from pro-Kurdish outlets—Necla Demir, Rahime Karvar, Ahmet Güneş, Welat Ekin, Reyhan Hacıoğlu, and Vedat Örüç—were detained in İstanbul, Mersin, and Van on Jan 17 and later arrested on Jan 20 for "membership in a terrorist organization." Another journalist, Eylem Babayiğit, who was also detained under the same investigation, was arrested on Jan 24.

On Jan 21, an investigation was launched against journalists Seyhan Avşar, Ahmet Doğan Akın, and Candan Yıldız over their social media posts regarding the Nazım Daştan and Cihan Bilgin, Kurdish journalists killed in Syria. They now face up to eight years in prison on charges of "terrorist propaganda through press and media" and "publicly spreading misleading information through press and media."

The anti-immigrant Victory (Zafer) Party Ümit Özdağ was detained on charges of "insulting the president" and was arrested on Jan 21 after facing an additional charge of “inciting hatred and enmity among the public." This charge stemmed from Özdağ’s anti-refugee rhetoric.

Two journalists from left-wing outlets, Ali Ergin Demirhan from Sendika.org and Mustafa Bildircin from BirGün, were summoned for questioning on Jan 22 over their reporting.

Journalists Ali Ergin Demirhan and Mustafa Bildircin were summoned for questioning on Jan 22 over their reporting.

During an operation targeting members of the Socialist Party of the Oppressed (ESP), Socialist Women's Assemblies (SKM), and the Socialist Youth Associations Federation (SGDF), Etkin News Agency (ETHA) reporter Züleyha Müldür was detained and later arrested on Jan 25 for alleged "membership in a terrorist organization." That same day, 34 people, including ESP Co-Chair Hatice Deniz Aktaş and other party executives, were also arrested.

İstanbul Bar Association board member and lawyer Fırat Epözdemir was arrested on the same day on charges of "membership in a terrorist organization."

Ayşe Barım, a talent manager representing artists and actors, was arrested on Jan 27 as part of an investigation accusing her of being one of the "organizers" of the 2013 Gezi Park protests. She was charged with "attempting to overthrow the government or prevent it from carrying out its duties."

İstanbul Mayor Ekrem İmamoğlu was summoned for questioning on Jan 27 as part of two separate investigations. One of them is into allegations of "threats" and "targeting individuals involved in counterterrorism efforts" due to his accusations of political influence against İstanbul Chief Public Prosecutor Akın Gürlek. The other investigation concerns İmamoğlu's revelation of an expert witness involved in several investigations into his CHP, with the mayor being accused of "attempting to influence the judiciary."

Fırat Fıstık, a reporter for the pro-opposition Sözcü TV, was “urgently” summoned for questioning by the İstanbul Chief Public Prosecutor’s Office on Jan 27 over a news report he had published.

The Radio and Television Supreme Council (RTÜK) launched an investigation on Jan 28 into Halk TV's broadcast regarding an expert witness whom Mayor İmamoğlu had referenced in a public statement.

Journalist Şirin Payzın announced on Jan 28 that an investigation had been launched against her on charges of "terrorist propaganda."

Siirt Co-Mayor and former Jin News News Director Sofya Alağaş was sentenced to six years and three months in prison on Jan 28 in the seventh and final hearing of her trial, in which she was charged with "membership in a terrorist organization." The court cited her journalistic activities as the basis for the verdict. 

Following their broadcast of a conversation with expert witness S.B., journalist Barış Pehlivan, Halk TV’s responsible news director Serhan Asker, and program host Seda Selek were detained on the night of Jan 28. (BIA, 29 January 2025)


Pression sur les médias / Pressure on the Media

Quatre journalistes libérés, leur rédacteur en chef incarcéré

Le rédacteur en chef d'une chaîne de télévision turque proche de l'opposition a été placé en détention provisoire jeudi, tandis que quatre journalistes du même média ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire.

"Un juge a ordonné dans la nuit le placement en détention de (Suat) Toktas", a annoncé la chaîne Halk TV.

La justice reproche à la chaîne d'information en continu d'avoir diffusé l'enregistrement, à son insu, d'un entretien avec un expert judiciaire désigné dans une enquête visant le maire d'opposition d'Istanbul, Ekrem Imamoglu.

Quatre journalistes de la chaîne, dont le reporter ayant réalisé l'interview, Baris Pehlivan, ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire mercredi et jeudi.

Le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, figure du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), avait accusé la justice de désigner systématiquement l'expert judiciaire interrogé par Halk TV dans les enquêtes visant les municipalités dirigées par le CHP.

M. Imamoglu, considéré comme le principal rival du président Recep Tayyip Erdogan, est visé par plusieurs enquêtes, dont l'une l'avait empêché d'être candidat à la présidentielle de 2023.

Le maire d'Istanbul doit comparaître vendredi devant un procureur de la ville dans le cadre de deux procédures judiciaires à son encontre. (AFP, 30 jan 2025)

Trois journalistes travaillant pour la télévision Halk TV ont été arrêtés

Trois journalistes travaillant pour la télévision de l'opposition turque Halk TV ont été arrêtés mardi soir à Istanbul dont sa présentatrice, a annoncé la chaîne.

"La présentatrice de Halk TV, son directeur des programmes Serhan Asker et Baris Pehlivan ont été arrêtés dans les locaux de la chaîne alors qu'ils préparaient le programme du soir", a annoncé sur X le propriétaire de Halk TV, Cafer Mahiroglu.

Halk TV (littéralement la télévision du peuple) est proche du principal parti d'opposition parlementaire, le CHP (social-démocrate).

Selon le principal quotidien d'opposition, Cumhuriyet, ils sont accusés d'avoir enregistré et diffusé "une conversation avec un expert" mis en cause par le maire CHP d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, dans une enquête visant un des élus de la mégapole.

Selon M. Imamoglu, les accusations se fondent sur "un rapport d'expert inexistant".

"Nous avons tendu le micro à l'expert visé par le maire Imamoglu, tout comme l'a fait (le quotidien) Yeni Safak connu pour sa proximité avec le gouvernement" a lancé le reporter Baris Pehlivan avant son arrestation.

"Mais nous, nous sommes emmenés en garde à vue" a-t-il ajouté en rappelant avoir déjà effectué "cinq séjours en prison en 22 ans de règne de l'AKP", le parti au pouvoir du président Recep Tayyip Erdogan.

Pour M. Imamoglu, "la loi est utilisée de manière abusive pour faire peur à tous les pans de la société".

"L'injustice est devenue une pratique ordinaire du pouvoir (..) Le fait de rendre compte de l'injustice et de l'illégalité est devenu un crime" a-t-il écrit sur X.

Le président du CHP, Özgür Özel a jugé ces arrestations "inacceptables".

Le syndicat des journalistes TGS a dénoncé, dans un communiqué, "une nouvelle page honteuse dans l'histoire de la presse" en Turquie, estimant que ces arrestations sont "l'incarnation des pressions exercées sur notre profession".

"Ce pays a déjà beaucoup enduré et a traversé des temps difficiles, chaque fois il en est ressorti plus fort" a lancé sur X le propriétaire de Halk TV, M. Mahiroglu, assurant "Cette fois encore il en ira de même".

En 2024, l'organisation Reporters sans Frontières (RSF) a placé la Turquie au 158e rang sur 180 de son classement sur la liberté de la presse, soulignant que "le pluralisme des médias est plus que jamais remis en cause. Tous les moyens sont bons pour affaiblir les plus critiques". (AFP, 28 jan 2025)

Kurdish Question / Question kurde

Un neveu d’un élu kurde assassiné

 Hüseyin Reber Türk, un neveu de l’homme politique kurde Ahmet Türk, a été assassiné lors d’une attaque armée dans la province méridionale de Mersin. Le jeune homme de 29 ans sera inhumé dans sa ville natale de Mardin.

Hüseyin Reber Türk, 29 ans, neveu de l’homme politique kurde Ahmet Türk, et une autre personnes ont été attaqués par des hommes armés dans le quartier de Karaduvar, dans le district d’Akdeniz, à Mersin, le mardi 28 janvier.

Hüseyin Reber Türk a perdu la vie dans l’attaque tandis que l’autre personne a été blessée. Les funérailles de Hüseyin Reber Türk auront lieu à Mardin.

Aucune information n’est disponible sur le ou les assassins du jeune homme. (Kurdistan Au Féminin, 29 janvier 2025)

Siirt co-mayor sentenced to prison over past journalism activities

Siirt co-mayor sentenced to prison over past journalism activities
Sofya Alağaş, co-mayor of Siirt and a member of the pro-Kurdish Peoples' Equality and Democracy (DEM) Party, has been sentenced to 6 years and 3 months in prison on charge of "membership in a terrorist organization," Mezopotamya Agency (MA) reported.

Alağaş faced charges stemming from her time as a news manager at the pro-Kurdish Jin News agency, where her work, including news reports published by the outlet, was cited as evidence against her.

Her attorneys represented Alağaş during the hearing at the Diyarbakır 5th Heavy Penal Court. Representatives from the DEM Party, Siirt and Diyarbakır Bar Associations, and journalist organizations, including the Dicle Fırat Journalists Association (DFG) and the Mezopotamya Women Journalists Association (MKG), also attended the session. The courtroom was reported to have a heavy presence of plainclothes police.

'Political interference'

During the hearing, the prosecutor reiterated their argument for Alağaş’s conviction. Defense attorney Resul Temur claimed that the case was politically motivated, particularly after Alağaş was elected co-mayor in the March 2024 local elections.

Temur argued that the court introduced a previously undisclosed secret witness as evidence, which he said was not included in the indictment. “Listening to a witness not mentioned in the indictment violates Article 172 of the Criminal Procedure Code. The prosecutor rushed to prepare their opinion, merely copying pages 11 and 12 of the indictment. This shows how hastily this case has been handled."

He also criticized the charges related to Jin News publications, stating that they violated press laws. “Out of 144,605 news reports, only 104 were selectively taken to create a narrative of manipulation. This clearly demonstrates a punitive approach.”

Press freedoms questioned

Veysel Ok, another defense attorney and co-director of the Media and Law Studies Association (MLSA), argued that Jin News operated within the framework of journalism and was subject to the Press Law, which imposes a four-month statute of limitations for prosecuting articles. The statute of limitations for all the articles in question has expired, he said.

Ok criticized the court for failing to explain the alleged connection between Alağaş’s journalism and the charges of "membership in a terrorist organization." He also noted an inconsistency, pointing out that while pro-government media outlets report on the PKK leader Abdullah Öcalan without issue, similar coverage by Kurdish media is treated as a criminal act.

As part of the defense, Ok also presented a prior court ruling from Ankara that determined Jin News had no ties to any illegal organization.

After hearing the arguments, the court sentenced Alağaş in line with the prosecutor's opinion and subsequently issued an arrest warrant against her.

Following the verdict, lawyers issued a statemen for the press outside the courthouse. Ok announced plans to appeal the decision and pursue all legal avenues.

Reacting to the verdict, DEM Party Co-Chair Tülay Hatimoğulları criticized the ruling during the party’s weekly group meeting. "This decision is a blatant attack on the people’s will and local democracy. We reject these assaults targeting our co-mayors and undermining efforts for peace," she said.

Background

Alağaş was first detained in June 2022 along with 16 other journalists on charges of "membership in a terrorist organization" due to her work as Jin News’s news manager. She was released after a year in custody under judicial control, with a ban on traveling abroad.

The case took a new turn after Alağaş was elected co-mayor of Siirt in March 2024, receiving 49.64% of the vote along with her running mate Mehmet Kaysi. Following her election, two additional investigations were launched against her in Diyarbakır and Siirt on similar charges.

During the trial, the court initially decided to examine whether these investigations were legally or factually connected to the Jin News case. However, at the Jan 9 hearing, the court reversed its decision and expedited the process, with the prosecutor quickly submitting a final opinion recommending her conviction. (BIA, 28 January 2025)


Bombardements turcs sur le nord de la Syrie, 18 civils tués en deux jours

Dix-huit civils ont été tués en deux jours de bombardements turcs sur des zones tenues par les Forces démocratiques syriennes (FDS) dans le nord et le nord-est de la Syrie, a affirmé mardi à l'AFP le porte-parole de ces forces dominées par les Kurdes.

Des combats opposent depuis fin novembre les FDS, soutenues par les Etats-Unis, à des groupes proturcs dans le nord de la Syrie, malgré des tentatives américaines d'imposer une trêve.

Selon le porte-parole, Farhad Chami, "des drones turcs ont visé un marché populaire dans la localité de Sarrine", dans la province d'Alep, "faisant 12 morts" parmi les civils mardi. Il avait donné un bilan initial de six morts.
 Il a ajouté que des bombardements de l'artillerie turque sur deux autres zones avaient fait trois morts mardi et trois autres lundi, des civils également.

Les factions proturques avaient lancé une offensive contre les FDS au moment où une coalition de groupes rebelles menée par des islamistes radicaux déclenchait le 27 novembre une offensive contre les forces du président Bachar al-Assad, chassé du pouvoir onze jours plus tard.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a indiqué que les combats entre groupes proturcs et FDS, ainsi que les bombardements turcs, avaient fait 521 morts depuis décembre, dont 56 civils.

Selon cette ONG, basée au Royaume-Uni mais disposant d'un vaste réseau de sources en Syrie, 388 membres des forces proturques et 77 membres des FDS ont péri dans ces violences.

Les FDS, partenaires des Occidentaux réunis au sein d'une coalition internationale antijihadistes, ont été le fer de lance de la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).

A la faveur du conflit syrien déclenché en 2011, elles ont profité d'un retrait des forces de Bachar al-Assad pour prendre le contrôle de vastes pans du territoire dans le nord-est de la Syrie.

La Turquie accuse les Unités de protection du peuple (YPG), principale composante des FDS, d'avoir des liens avec les séparatistes armés kurdes sur son sol et menace de lancer une opération militaire contre elles. (AFP, 28 jan 2025)


Un avocat suspecté de liens avec le PKK incarcéré

Un avocat turc accusé d'entretenir des liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), inscrit sur la liste des groupes terroristes par Ankara et ses alliés occidentaux, a été incarcéré, ont rapporté dimanche des médias turcs.

Firat Epozdemir, membre du conseil d'administration du barreau d'Istanbul, a été placé en détention provisoire samedi par un tribunal d'Istanbul pour "appartenance à un groupe terroriste armé" et "diffusion de propagande terroriste", a rapporté la chaîne privée NTV.

Il avait été arrêté jeudi à l'aéroport d'Istanbul dans le cadre d'une enquête, les procureurs l'accusant d'avoir rejoint le groupe WhatsApp du PKK en 2015, au plus fort des affrontements entre les militants kurdes et les forces de sécurité turques dans le Sud-Est, à majorité kurde.

Le PKK, classé organisation "terroriste" par la Turquie ainsi que par les Etats-Unis, l'Union européenne et le Royaume-Uni, mène contre l'Etat turc une lutte armée qui a fait des dizaines de milliers de morts depuis 1984.

Des voix reprochent cependant au gouvernement turc de réduire la question kurde à une simple question de terrorisme, sans prendre en compte les revendications des Kurdes, qui représenteraient, selon les estimations, entre 15 et 20% des 85 millions de citoyens turcs. (AFP, 27 jan 2025)


Minorités / Minorities

Turkey’s last Armenian village faces expropriation threat

Vakıflı, known as Turkey’s last remaining Armenian village, is facing the threat of expropriation due to a public housing project.

Located in the Samandağ district of Hatay, the village is included in a large-scale development plan by the Housing Development Administration (TOKİ) as part of post-earthquake housing projects following the devastating quakes in Feb 2023.

The project, which involves the construction of 1,353 housing units, covers parts of Vakıflı, including residential areas, agricultural land, and treasury-owned property.

On TOKİ’s website, the project is listed under the title: “Hatay Province, Samandağ District, Hıdırbey and Vakıfköy Neighborhoods, Stage 6 and 7 Construction: 1,353 Housing Units, 14-Shop Commercial Center, Infrastructure, and Landscaping Work.”

Residents of Vakıflı are alarmed by the prospect of expropriation, fearing that the project will harm the village’s historical, cultural, and social fabric. Many worry that Vakıflı could lose its unique status as Turkey's last Armenian village.

Speaking to bianet by phone, a local resident said,  "Today, the headmen of Vakıfköy, Hıdırbey, and Mağaracık are meeting with the governor. We, as the people of the village, oppose the expropriation decision. We are a village that has existed for centuries.

"We fear not only for our cultural and historical heritage but also for the demographic makeup of our community. Almost half of our village is at risk of expropriation, and we are deeply concerned about losing our identity as Turkey’s last Armenian village."

The village's mukhtar, Berç Kartun, also commented on the situation, stating that the village's fate would become clearer after their meeting with Hatay Governor Mustafa Masatlı. Kartun noted that the villagers were anxious and upset about the potential impact of the project.

Disputed properties

Following the forced displacement of most Armenians from the Musa Dagh region in 1915, only a small number remained in Vakıflı and nearby villages such as Hıdırbey, Yoğunoluk, and Kapısuyu. After the annexation of the İskenderun Sanjak, the modern-day Hatay, by Turkey in 1939, the remaining Armenian population largely concentrated in Vakıflı.

According to Agos journalist İşhan Erdinç, the Vakıflı Armenian Church Foundation initiated legal proceedings to reclaim 36 properties identified as belonging to the Armenian community. These properties had been transferred to the state treasury or private individuals over time.

Despite a 2022 ruling by Turkey’s Constitutional Court, which found a violation of property rights, the disputed properties have not been returned to the foundation. (BIA, 31 January 2025)

Politique intérieure/Interior Politics

Le maire d'opposition d'Istanbul dénonce le "harcèlement judiciaire"

Le maire d'Istanbul et figure de l'opposition turque, Ekrem Imamoglu, a dénoncé vendredi le "harcèlement" de la justice à son encontre, à sa sortie d'un tribunal d'Istanbul où il comparaissait.

"Nous subissons à Istanbul un harcèlement judiciaire au plus haut niveau, mais nous n'abandonnons et n'abandonnerons pas. Nous continuerons à lutter contre l'injustice !", a lancé M.Imamoglu, juché sur le toit d'un car devant plusieurs milliers de personnes venues le soutenir.

Le maire d'Istanbul, figure du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), principale formation de l'opposition turque, est considéré comme le principal rival du président Recep Tayyip Erdogan avec le maire CHP d'Ankara Mansur Yavas.

M. Yavas, venu vendredi à Istanbul, a affirmé que le pouvoir veut "transformer la Turquie en prison à ciel ouvert".

M. Imamoglu, visé par plusieurs enquêtes, était appelé à témoigner devant un procureur pour des critiques visant le procureur général d'Istanbul et un expert désigné dans plusieurs enquêtes contre des municipalités CHP.

Le maire d'Istanbul s'est défendu d'avoir menacé le procureur général et l'expert judiciaire et d'avoir tenté d'influencer le cours de la justice -- ce qui lui est reproché --, affirmant avoir simplement fait usage de sa liberté d'expression, selon ses déclarations transmises à l'AFP.

"Je ne céderai pas à ces menaces", a-t-il dit, dénonçant une justice qui tente de "l'intimider" via "des enquêtes politiquement motivées".

S'exprimant devant la foule après son audition face au palais de justice de Caglayan, sur la rive européenne d'Istanbul, M. Imamoglu a fustigé une "conspiration" à son égard.

"Le parti au pouvoir cherche à se venger en éliminant Imamoglu de la scène politique. Ils sont encore sous le choc d'avoir perdu à Istanbul lors des deux dernières élections. Mais cela ne nous arrêtera pas", a déclaré à l'AFP un partisan du maire d'Istanbul, Ferdi Demirtas, 48 ans, devant le même tribunal.

Onze élus, dont deux maires CHP de districts d'Istanbul et huit maires du parti prokurde DEM, ont été destitués depuis les élections locales de mars 2024 et une série d'arrestations a visé récemment des journalistes et des artistes. (AFP, 31 jan 2025)

Forces armées/Armed Forces

Des militaires renvoyés de l'armée pour un serment à Atatürk

Cinq jeunes officiers turcs et trois de leurs supérieurs ont été renvoyés vendredi de l'armée pour un serment d'allégeance au fondateur de la République turque, Mustafa Kemal Atatürk, qui avait irrité le président Recep Tayyip Erdogan, a annoncé le ministère turc de la Défense.

"Nous sommes les soldats de Mustafa Kemal", avaient lancé fin août les cinq élèves-officiers, épées vers le ciel, lors de leur prestation de serment à laquelle assistait le président Erdogan, en jurant de défendre la "République laïque et démocratique" fondée en 1923 par Atatürk.

Les images de la scène avaient déclenché une vive polémique en Turquie où l'armée, longtemps considérée comme la gardienne des valeurs kémalistes, a mené trois coups d'Etat réussis (1960, 1971 et 1980) et poussé à la démission, en 1997, le Premier ministre islamiste et mentor politique d'Erdogan, Necmettin Erbakan.

L'armée, perçue comme une menace par le gouvernement islamo-conservateur à son arrivée au pouvoir depuis 2002, a été mise au pas depuis, via de vastes purges qui ont culminé après le putsch raté de juillet 2016.

Le président Erdogan, un musulman pieux accusé par ses opposants de vouloir islamiser la société, avait affirmé début septembre, quelques jours après la prestation de serment des élèves-officiers, qu'il "veillerait à ce que tous ceux impliqués dans cette affaire reçoivent la punition qu'ils méritent".

"Nous ne permettrons pas que notre armée serve à régler des comptes politiques", avait lancé M. Erdogan. (AFP, 31 jan 2025)

Affaires religieuses / Religious Affairs


Socio-économique / Socio-economic

"Pour connaître une nation voyez comment les gens y meurent" (*)



Ragip Duran, TVXS.GR, 27 janvier 2025



La Turquie est encore sous le choc de l’incendie qui a tué au moins 79 personnes dans la nuit du 21 janvier dernier. Il s’agit de l’Hôtel Grand Kartal, un centre de ski dans le district Kartalkaya montagneux de Bolu, entre Istanbul et Ankara.



Une journée de deuil national a été décrétée, mais les touristes qui résidaient dans les autres hôtels du coin ont continué le lendemain à faire du ski!



La société turque déjà très polarisée politiquement (les pros Erdogan et les opposants) a été encore une fois divisée en deux : ceux qui accusent la municipalité et ceux qui attaquent le ministère du tourisme.



Cet hôtel de 4 étoiles avait 163 chambres sur 12 étages et la nuitée coûtait 810 euros. Il y avait au moins 238 clients la nuit de l’incendie. L’hôtel était presque complet, car c’était la saison des vacances d’hiver des écoliers et étudiants.



On ne sait toujours pas comment l’incendie a éclaté. On ne sait pas non plus qui est responsable des mesures qui n’ont pas été prises. Pas d’escalier de secours, pas d’extincteur, pas d’alarme conformes aux règlements!



Un tribunal local a tout de suite pris la décision d’interdiction de toute information sur l’incendie et de ne publier qu’exclusivement les déclarations du ministère de l'Intérieur. Pendant cette période de censure, les correspondants des chaînes de TV sur place n’ont pas pu répondre aux questions des présentateurs des journaux télévisés : “Je m’excuse, mais je ne peux pas répondre à votre question à cause de l’interdiction’’ disaient-ils sur les écrans. Le nom de l’hôtel n’a pas été prononcé ou publié pendant plus de 12 heures.



Les médias d’Erdogan n’accusent que le maire de Bolu (CHP, opposition kémaliste) alors que l’ensemble des médias de l’opposition accusent le Ministère. Car comme il s’agit d’un établissement touristique, c’est bien le Ministère et non la mairie qui est responsable du contrôle des mesures de sécurité.



M. Omer Faruk Gergerlioglu, député de DEM (parti de l’Égalité et de la Démocratie des Peuples, kurdes et gauches, 3e parti du Parlement) croit que le ministère et la mairie sont co-responsables du désastre.



Les deux médias ont publié divers documents sur les mesures obligatoires contre les incendies, certains probablement faux et d’autres obsolètes.



Mais il est établi que l’hôtel a refusé le contrôle municipal des mesures contre l’incendie. Par ailleurs, un journaliste a découvert que l’hôtel ne payait pas d’impôt depuis 3 ans, car ils avaient reçu des subventions du gouvernement. 



5 ministres se sont dépêchés sur place pour faire des déclarations classiques, mais ils ont tous refusé de répondre aux questions des journalistes. Le ministre de la Culture et du Tourisme M. Mehmet Nuri Ersoy, patron d’une grande agence de tourisme ETS qui fait le marketing du Grand Kartal Hôtel a essayé de calmer les esprits. Apparemment pas très réussi ! 



Les pompiers n’ont pas pu intervenir à temps à cause des mauvaises conditions des routes dans cette région montagneuse et couverte de neige et de glace.(L’hôtel se trouve à 2200 mètres d’altitude.) Ils ont pu éteindre l’incendie en 11 heures.



Seulement 45 des victimes ont pu être identifiés et le nombre de morts peut augmenter, disent les correspondants sur place.



Un internaute constate sur les réseaux sociaux : “Los Angeles, 27 morts lors de l’incendie qui a ravagé toute la ville. Bolu, 79 morts dans un seul hôtel!’’ 



“ En Turquie depuis un siècle, il y a eu des millions d’Arméniens massacrés, des Roums assassinés, des milliers d’opposants tués, des citoyens morts à cause des séismes, des milliers de mineurs morts d’asphyxie, des milliers de victimes d’accidents de routes et de train…Est ce que quelqu’un a demandé des comptes ? Est-ce qu’un officiel a démissionné ? Est-ce que les tribunaux ont jugé les responsables ? Est-ce que la société s’est révoltée? Malheureusement non. Il en sera de même concernant l’incendie de Bolu’’ croit un professeur d’histoire en exil en Grèce.



(*) Albert Camus


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations


Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO


Relations régionales / Regional Relations

A new era in Syria and possible scenarios

Amed Dicle, MedyaNews, 31 January 2025


Syria is undergoing a major transformation. Hay’at Tahrir al-Sham’s (HTS) leader Abu Mohammed al-Jolani has declared himself the interim president. With this move, the existing constitutional and institutional structure of Syria has been completely dissolved. The Syrian army, parliament, and the 2012 Constitution have been annulled. The Ba’ath Party and the National Progressive Front have also been abolished.

Following this development, HTS and 18 affiliated armed groups announced their self-dissolution. The Turkey-backed Syrian National Army (SNA) and the Joint Forces have also aligned with this decision. So, what process will these developments trigger in Syria? What are the possible scenarios?

Military spokesman of HTS Hassan Abdel Ghani said on 29 January: “We announce the appointment of Commander Ahmad al-Sharaa as head of state during the transitional period. He will assume the duties of the president of the Syrian Arab Republic and represent the country in international forums.”
HTS’s takeover and international repercussions

HTS’s seizure of power has sent shockwaves across the international community. Israel has declared that with the collapse of the Syrian regime, the UN-monitored Golan Buffer Zone Agreement is now null and void. This development has created significant uncertainty in terms of border arrangements and regional security dynamics.

Meanwhile, Turkey is claiming that the 1999 Adana Agreement is still in force, arguing that it retains the right to launch attacks across Syria against anyone it labels as being “linked to the PKK”. However, how the United Nations will interpret and respond to this claim remains a crucial question. If the UN determines that the Syrian state still exists, Turkey’s presence in Syria could be legitimised under international law.

If the new administration declares institutional continuity with the former Syrian state, it will be obliged to repay its trillion-dollar debts to Russia and Iran. However, if it asserts “we are a new state,” Turkey’s justification for conducting military operations under the Adana Agreement will be rendered invalid.

The fate of the Syrian National Army and possible war scenarios

Although the Syrian National Army (SNA) has officially dissolved itself, if it is de facto integrated into the new central army, two scenarios may unfold:

1️. The new Syrian Army launches an attack on Tishreen Dam, continuing the current offensives and triggering a full-scale war between the Syrian Democratic Forces (SDF) and the new regime.

2️. Attacks on Tishreen cease, leaving Turkey isolated in its military operations against Rojava.

If an agreement is reached between the Autonomous Administration of North and East Syria (AANES) and the new Damascus administration, then accordingly:

SDF brigades could assume security responsibilities in Kurdish-majority areas such as Afrin and Serêkaniyê. Arab military units under the new administration could be stationed in Deir ez-Zor and Raqqa.

Under this scenario, the autonomous structure in eastern Syria could be constitutionally recognised. If a provincial system is introduced, allowing governors to be elected by the people, the legal foundation for self-rule would be strengthened. This scenario would likely not involve the full integration of the SDF into the new regime, but rather see the SDF continuing as a regional security force within Rojava.

Turkey’s strategy: Preventing a democratic Syria

Turkey continues its direct intervention in Syria’s internal affairs. Ankara’s greatest fear is the Kurds. It perceives a democratic Syria as a threat to its own security because such a model could grant the Kurds political and administrative status. For this reason, Turkey actively supports the establishment of an authoritarian and repressive regime in Syria.

Le chef de la diplomatie turque appelle à une coopération régionale contre le PKK

Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a appelé à des efforts régionaux combinés pour lutter contre les combattants kurdes hors-la-loi en Irak et Syrie voisine, lors d'une visite à Bagdad dimanche.

En lutte armée contre le gouvernement turc depuis les années 1980, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), séparatiste et classé "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux, dispose de bases arrières dans le Kurdistan autonome, au nord de l'Irak, qui accueille également des bases militaires turques.

Ankara accuse aussi les forces kurdes en Syrie d'en être un prolongement.

"Je tiens à souligner ce fait avec force: le PKK cible la Turquie, l'Irak et la Syrie", a déclaré M. Fidan lors d'une conférence de presse avec son homologue irakien, Fouad Hussein.

"Nous devons combiner toutes nos ressources et détruire à la fois Daech et le PKK", a-t-il ajouté, utilisant l'acronyme arabe du groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Sa visite intervient après que deux gardes-frontières irakiens ont été tués vendredi près de la frontière turque dans des tirs que Bagdad a imputés au PKK. Après l'attaque, Ankara a promis de travailler avec l'Irak pour sécuriser leur frontière commune.

La Turquie lance régulièrement des frappes contre le PKK en Irak et les combattants kurdes en Syrie.

Bagdad a récemment durci le ton à l'égard du PKK, qu'il a discrètement inscrit sur la liste des "organisations interdites".

Mais Ankara demande au gouvernement irakien de faire plus et de reconnaître le PKK "comme une organisation terroriste", a déclaré M. Fidan.

En août, Bagdad et Ankara ont signé un accord de coopération militaire visant à établir des centres de commandement et de formation conjoints pour lutter contre le PKK.

Les deux ministres ont également discuté de la lutte contre l'EI à la frontière irako-syrienne, et de la situation en Syrie après la chute en décembre de Bachar al-Assad.

"Il existe des accords clairs entre (...) la Turquie et l'Irak sur la manière de traiter" la situation dans ce pays, a affirmé M. Hussein, ajoutant que Bagdad était en contact avec les nouvelles autorités syriennes et "essayait de se coordonner sur de nombreuses questions".

La Turquie a mené des opérations terrestres successives dans le pays voisin pour repousser loin de sa frontière les forces kurdes en Syrie, alliées des Occidentaux contre l'EI. (AFP, 26 jan 2025)


Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece


Immigration / Migration





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