Droits
de l'Homme / Human Rights
La justice sert à instiller la peur, selon les
opposants
Ayse Barim s'est toujours tenue à l'écart de la vie politique en
Turquie. Pourtant, lundi soir, cette agent de célèbres acteurs, réputée
dans le monde des séries télévisées turques, a été arrêtée pour
"tentative de renversement du gouvernement".
Ayse Barim a ainsi rejoint une longue liste de personnalités
poursuivies par les autorités, ce que dénonce l'opposition qui accuse
le gouvernement de se servir de la justice comme un moyen
d'intimidation.
Les accusations portées contre elle remontent à 2013 et aux grandes
manifestations antigouvernementales de Gezi, à Istanbul, auxquelles
elle aurait, selon le procureur, "poussé" ses acteurs à prendre part.
Ce qu'elle nie.
Des acteurs célèbres comme Halit Ergenc, le sultan Soliman dans la
série turque mondialement connue "Le Siècle Magnifique", sont également
mis en examen dans le cadre de la même enquête sur Gezi, presque douze
ans après.
Pour Mehmet Esen, acteur et ex-président du syndicat turc des
travailleurs du cinéma, il s'agit d'une main mise sur le monde
culturel, l'un des rares domaines que l'AKP, le parti du président turc
Recep Tayyip Erdogan, ne contrôle pas entièrement.
"Les artistes ont une grande influence en Turquie. En plus, ils sont en
majorité dissidents. Ils prennent position contre les injustices. Il
est clair que le gouvernement veut casser cela", estime-t-il.
- Zone de lutte de pouvoir -
Les discours prononcés lors des cérémonies dans les festivals de
cinéma, ou encore les scénarios des séries turques qui battent des
records d'audience, sont souvent critiques envers le gouvernement et
tranchés sur les questions brûlantes qui agitent la société turque,
comme les droits des femmes ou la polarisation entre laïcs et
islamo-conservateurs.
"Le domaine culturel est devenu une zone de lutte de pouvoir entre
l'opposition et le gouvernement", explique le sociologue Goksel Aymaz,
de l'Université de Marmara, à Istanbul.
Pour M. Aymaz, même si Ayse Barim n'est pas politiquement engagée, cela
n'empêche pas le gouvernement d'en faire "une force derrière Gezi".
"A partir du moment où elle est une éminente personnalité du secteur
des séries, peu importe qu'elle soit politisée ou non. L'objectif du
gouvernement est de redessiner ce secteur en imposant sa propre
influence, dans le but de perpétuer son pouvoir", assure-t-il.
- Le maire d'Istanbul visé -
Dans ce but, les autorités s'en prennent régulièrement aux
journalistes, aux avocats et aux élus, comme en témoignent de récentes
arrestations.
Une enquête a été ouverte mi-janvier pour "propagande terroriste"
contre le barreau d'Istanbul, dirigé par une équipe proche de
l'opposition, pour des liens supposés avec le Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), mouvement armé qu'Ankara considère comme terroriste.
Motif: les avocats avaient réclamé une enquête sur la mort en Syrie,
fin décembre, de deux journalistes kurdes turcs dans une zone où
opèrent des factions proturques.
Depuis les élections municipales de mars 2024, dix maires de
l'opposition ont été arrêtés, destitués et remplacés par des
administrateurs désignés par le gouvernement.
Mardi soir, trois journalistes d'une chaine de télévision d'opposition,
Halk TV, ont été arrêtés pour avoir diffusé l'interview d'un expert
judiciaire dans une enquête visant le maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu.
Ce dernier, considéré comme le principal rival du président Erdogan,
est d'ailleurs convoqué vendredi devant le procureur alors qu'il est
déjà visé par de nombreux autres procédures judiciaires.
Selon des observateurs, l'enquête ciblant le secteur des séries télé
pourrait aussi viser M. Imamoglu, réélu haut la main à la tête de la
mégapole en mars dernier.
Le journal progouvernemantal Yeni Safak a déjà accusé Mme Barim d'avoir
usé de son influence pour le soutenir.
"Le pouvoir de la justice est utilisé de manière abusive pour instiller
la peur dans toutes les couches de la société. Nous n'avons pas peur et
nous ne resterons pas silencieux", a affirmé M. Imamoglu sur X.
Son parti le CHP, première force d'opposition parlementaire, dénonce
"un climat de peur".
"Le gouvernement tente de décourager la société civile en montrant
qu'il peut neutraliser les journalistes ou les politiciens en qui elle
a confiance", a estimé mardi soir le politologue Mesut Yegen, sur la
chaîne de télévision privée Ilke TV.
"Il tente ainsi de prévenir tout mouvement de rue qui pourrait
déboucher sur une demande d'élections anticipées". (AFP, 29 jan 2025)
Turkey arrests dozens of politicians, journalists, public
figures in broad crackdown
At least 45 people, including well-known public figures, have been
remanded in custody in Turkey since Jan 17 as part of separate criminal
investigations.
Politicians and local administrators from a wide range of the political
spectrum, as well as journalists and other public figures, are facing
various charges, primarily terrorism-related ones.
Additionally, at least nine journalists have been placed under
investigation over their reporting and social media posts.
Here is a summary of the events that took place in the past weeks:
On Jan 14, the İstanbul Bar Association’s leadership was accused of
"propagating a terrorist organization" and "publicly spreading
misleading information," with a request made for their removal from
office. The İstanbul Chief Public Prosecutor's Office also requested
permission to launch an investigation into the bar’s executive members.
Rıza Akpolat, mayor of İstanbul’s Beşiktaş district and a member of the
main opposition Republican People’s Party (CHP), remained in custody
for four days on charges of "membership in a criminal organization,"
"bid rigging," and "illicit enrichment" before being formally arrested
on Jan 17.
As part of an investigation centered in İstanbul, six journalists and
press workers from pro-Kurdish outlets—Necla Demir, Rahime Karvar,
Ahmet Güneş, Welat Ekin, Reyhan Hacıoğlu, and Vedat Örüç—were detained
in İstanbul, Mersin, and Van on Jan 17 and later arrested on Jan 20 for
"membership in a terrorist organization." Another journalist, Eylem
Babayiğit, who was also detained under the same investigation, was
arrested on Jan 24.
On Jan 21, an investigation was launched against journalists Seyhan
Avşar, Ahmet Doğan Akın, and Candan Yıldız over their social media
posts regarding the Nazım Daştan and Cihan Bilgin, Kurdish journalists
killed in Syria. They now face up to eight years in prison on charges
of "terrorist propaganda through press and media" and "publicly
spreading misleading information through press and media."
The anti-immigrant Victory (Zafer) Party Ümit Özdağ was detained on
charges of "insulting the president" and was arrested on Jan 21 after
facing an additional charge of “inciting hatred and enmity among the
public." This charge stemmed from Özdağ’s anti-refugee rhetoric.
Two journalists from left-wing outlets, Ali Ergin Demirhan from
Sendika.org and Mustafa Bildircin from BirGün, were summoned for
questioning on Jan 22 over their reporting.
Journalists Ali Ergin Demirhan and Mustafa Bildircin were summoned for
questioning on Jan 22 over their reporting.
During an operation targeting members of the Socialist Party of the
Oppressed (ESP), Socialist Women's Assemblies (SKM), and the Socialist
Youth Associations Federation (SGDF), Etkin News Agency (ETHA) reporter
Züleyha Müldür was detained and later arrested on Jan 25 for alleged
"membership in a terrorist organization." That same day, 34 people,
including ESP Co-Chair Hatice Deniz Aktaş and other party executives,
were also arrested.
İstanbul Bar Association board member and lawyer Fırat Epözdemir was
arrested on the same day on charges of "membership in a terrorist
organization."
Ayşe Barım, a talent manager representing artists and actors, was
arrested on Jan 27 as part of an investigation accusing her of being
one of the "organizers" of the 2013 Gezi Park protests. She was charged
with "attempting to overthrow the government or prevent it from
carrying out its duties."
İstanbul Mayor Ekrem İmamoğlu was summoned for questioning on Jan 27 as
part of two separate investigations. One of them is into allegations of
"threats" and "targeting individuals involved in counterterrorism
efforts" due to his accusations of political influence against İstanbul
Chief Public Prosecutor Akın Gürlek. The other investigation concerns
İmamoğlu's revelation of an expert witness involved in several
investigations into his CHP, with the mayor being accused of
"attempting to influence the judiciary."
Fırat Fıstık, a reporter for the pro-opposition Sözcü TV, was
“urgently” summoned for questioning by the İstanbul Chief Public
Prosecutor’s Office on Jan 27 over a news report he had published.
The Radio and Television Supreme Council (RTÜK) launched an
investigation on Jan 28 into Halk TV's broadcast regarding an expert
witness whom Mayor İmamoğlu had referenced in a public statement.
Journalist Şirin Payzın announced on Jan 28 that an investigation had
been launched against her on charges of "terrorist propaganda."
Siirt Co-Mayor and former Jin News News Director Sofya Alağaş was
sentenced to six years and three months in prison on Jan 28 in the
seventh and final hearing of her trial, in which she was charged with
"membership in a terrorist organization." The court cited her
journalistic activities as the basis for the verdict.
Following their broadcast of a conversation with expert witness S.B.,
journalist Barış Pehlivan, Halk TV’s responsible news director Serhan
Asker, and program host Seda Selek were detained on the night of Jan
28. (BIA, 29 January 2025)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Quatre journalistes
libérés, leur rédacteur en chef incarcéré
Le rédacteur en chef d'une chaîne de télévision turque proche de
l'opposition a été placé en détention provisoire jeudi, tandis que
quatre journalistes du même média ont été remis en liberté sous
contrôle judiciaire.
"Un juge a ordonné dans la nuit le placement en détention de (Suat)
Toktas", a annoncé la chaîne Halk TV.
La justice reproche à la chaîne d'information en continu d'avoir
diffusé l'enregistrement, à son insu, d'un entretien avec un expert
judiciaire désigné dans une enquête visant le maire d'opposition
d'Istanbul, Ekrem Imamoglu.
Quatre journalistes de la chaîne, dont le reporter ayant réalisé
l'interview, Baris Pehlivan, ont été remis en liberté sous contrôle
judiciaire mercredi et jeudi.
Le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, figure du Parti républicain du
peuple (CHP, social-démocrate), avait accusé la justice de désigner
systématiquement l'expert judiciaire interrogé par Halk TV dans les
enquêtes visant les municipalités dirigées par le CHP.
M. Imamoglu, considéré comme le principal rival du président Recep
Tayyip Erdogan, est visé par plusieurs enquêtes, dont l'une l'avait
empêché d'être candidat à la présidentielle de 2023.
Le maire d'Istanbul doit comparaître vendredi devant un procureur de la
ville dans le cadre de deux procédures judiciaires à son encontre.
(AFP, 30 jan 2025)
Trois
journalistes travaillant pour la télévision Halk TV ont été arrêtés
Trois journalistes travaillant pour la télévision de l'opposition
turque Halk TV ont été arrêtés mardi soir à Istanbul dont sa
présentatrice, a annoncé la chaîne.
"La présentatrice de Halk TV, son directeur des programmes Serhan Asker
et Baris Pehlivan ont été arrêtés dans les locaux de la chaîne alors
qu'ils préparaient le programme du soir", a annoncé sur X le
propriétaire de Halk TV, Cafer Mahiroglu.
Halk TV (littéralement la télévision du peuple) est proche du principal
parti d'opposition parlementaire, le CHP (social-démocrate).
Selon le principal quotidien d'opposition, Cumhuriyet, ils sont accusés
d'avoir enregistré et diffusé "une conversation avec un expert" mis en
cause par le maire CHP d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, dans une enquête
visant un des élus de la mégapole.
Selon M. Imamoglu, les accusations se fondent sur "un rapport d'expert
inexistant".
"Nous avons tendu le micro à l'expert visé par le maire Imamoglu, tout
comme l'a fait (le quotidien) Yeni Safak connu pour sa proximité avec
le gouvernement" a lancé le reporter Baris Pehlivan avant son
arrestation.
"Mais nous, nous sommes emmenés en garde à vue" a-t-il ajouté en
rappelant avoir déjà effectué "cinq séjours en prison en 22 ans de
règne de l'AKP", le parti au pouvoir du président Recep Tayyip Erdogan.
Pour M. Imamoglu, "la loi est utilisée de manière abusive pour faire
peur à tous les pans de la société".
"L'injustice est devenue une pratique ordinaire du pouvoir (..) Le fait
de rendre compte de l'injustice et de l'illégalité est devenu un crime"
a-t-il écrit sur X.
Le président du CHP, Özgür Özel a jugé ces arrestations "inacceptables".
Le syndicat des journalistes TGS a dénoncé, dans un communiqué, "une
nouvelle page honteuse dans l'histoire de la presse" en Turquie,
estimant que ces arrestations sont "l'incarnation des pressions
exercées sur notre profession".
"Ce pays a déjà beaucoup enduré et a traversé des temps difficiles,
chaque fois il en est ressorti plus fort" a lancé sur X le propriétaire
de Halk TV, M. Mahiroglu, assurant "Cette fois encore il en ira de
même".
En 2024, l'organisation Reporters sans Frontières (RSF) a placé la
Turquie au 158e rang sur 180 de son classement sur la liberté de la
presse, soulignant que "le pluralisme des médias est plus que jamais
remis en cause. Tous les moyens sont bons pour affaiblir les plus
critiques". (AFP, 28 jan 2025)
Kurdish
Question / Question kurde
Un neveu d’un élu kurde assassiné
Hüseyin Reber Türk, un neveu de l’homme politique kurde Ahmet
Türk, a
été assassiné lors d’une attaque armée dans la province méridionale de
Mersin. Le jeune homme de 29 ans sera inhumé dans sa ville natale de
Mardin.
Hüseyin Reber Türk, 29 ans, neveu de l’homme politique kurde Ahmet
Türk, et une autre personnes ont été attaqués par des hommes armés dans
le quartier de Karaduvar, dans le district d’Akdeniz, à Mersin, le
mardi 28 janvier.
Hüseyin Reber Türk a perdu la vie dans l’attaque tandis que l’autre
personne a été blessée. Les funérailles de Hüseyin Reber Türk auront
lieu à Mardin.
Aucune information n’est disponible sur le ou les assassins du jeune
homme. (Kurdistan Au Féminin, 29 janvier 2025)
Siirt co-mayor sentenced to prison over past
journalism activities
Siirt co-mayor sentenced to prison over past journalism activities
Sofya Alağaş, co-mayor of Siirt and a member of the pro-Kurdish
Peoples' Equality and Democracy (DEM) Party, has been sentenced to 6
years and 3 months in prison on charge of "membership in a terrorist
organization," Mezopotamya Agency (MA) reported.
Alağaş faced charges stemming from her time as a news manager at the
pro-Kurdish Jin News agency, where her work, including news reports
published by the outlet, was cited as evidence against her.
Her attorneys represented Alağaş during the hearing at the Diyarbakır
5th Heavy Penal Court. Representatives from the DEM Party, Siirt and
Diyarbakır Bar Associations, and journalist organizations, including
the Dicle Fırat Journalists Association (DFG) and the Mezopotamya Women
Journalists Association (MKG), also attended the session. The courtroom
was reported to have a heavy presence of plainclothes police.
'Political interference'
During the hearing, the prosecutor reiterated their argument for
Alağaş’s conviction. Defense attorney Resul Temur claimed that the case
was politically motivated, particularly after Alağaş was elected
co-mayor in the March 2024 local elections.
Temur argued that the court introduced a previously undisclosed secret
witness as evidence, which he said was not included in the indictment.
“Listening to a witness not mentioned in the indictment violates
Article 172 of the Criminal Procedure Code. The prosecutor rushed to
prepare their opinion, merely copying pages 11 and 12 of the
indictment. This shows how hastily this case has been handled."
He also criticized the charges related to Jin News publications,
stating that they violated press laws. “Out of 144,605 news reports,
only 104 were selectively taken to create a narrative of manipulation.
This clearly demonstrates a punitive approach.”
Press freedoms questioned
Veysel Ok, another defense attorney and co-director of the Media and
Law Studies Association (MLSA), argued that Jin News operated within
the framework of journalism and was subject to the Press Law, which
imposes a four-month statute of limitations for prosecuting articles.
The statute of limitations for all the articles in question has
expired, he said.
Ok criticized the court for failing to explain the alleged connection
between Alağaş’s journalism and the charges of "membership in a
terrorist organization." He also noted an inconsistency, pointing out
that while pro-government media outlets report on the PKK leader
Abdullah Öcalan without issue, similar coverage by Kurdish media is
treated as a criminal act.
As part of the defense, Ok also presented a prior court ruling from
Ankara that determined Jin News had no ties to any illegal organization.
After hearing the arguments, the court sentenced Alağaş in line with
the prosecutor's opinion and subsequently issued an arrest warrant
against her.
Following the verdict, lawyers issued a statemen for the press outside
the courthouse. Ok announced plans to appeal the decision and pursue
all legal avenues.
Reacting to the verdict, DEM Party Co-Chair Tülay Hatimoğulları
criticized the ruling during the party’s weekly group meeting. "This
decision is a blatant attack on the people’s will and local democracy.
We reject these assaults targeting our co-mayors and undermining
efforts for peace," she said.
Background
Alağaş was first detained in June 2022 along with 16 other journalists
on charges of "membership in a terrorist organization" due to her work
as Jin News’s news manager. She was released after a year in custody
under judicial control, with a ban on traveling abroad.
The case took a new turn after Alağaş was elected co-mayor of Siirt in
March 2024, receiving 49.64% of the vote along with her running mate
Mehmet Kaysi. Following her election, two additional investigations
were launched against her in Diyarbakır and Siirt on similar charges.
During the trial, the court initially decided to examine whether these
investigations were legally or factually connected to the Jin News
case. However, at the Jan 9 hearing, the court reversed its decision
and expedited the process, with the prosecutor quickly submitting a
final opinion recommending her conviction. (BIA, 28 January 2025)
Bombardements turcs sur le nord de la Syrie,
18 civils tués en deux jours
Dix-huit civils ont été tués en deux jours de bombardements turcs sur
des zones tenues par les Forces démocratiques syriennes (FDS) dans le
nord et le nord-est de la Syrie, a affirmé mardi à l'AFP le
porte-parole de ces forces dominées par les Kurdes.
Des combats opposent depuis fin novembre les FDS, soutenues par les
Etats-Unis, à des groupes proturcs dans le nord de la Syrie, malgré des
tentatives américaines d'imposer une trêve.
Selon le porte-parole, Farhad Chami, "des drones turcs ont visé un
marché populaire dans la localité de Sarrine", dans la province d'Alep,
"faisant 12 morts" parmi les civils mardi. Il avait donné un bilan
initial de six morts.
Il a ajouté que des bombardements de l'artillerie turque sur deux
autres zones avaient fait trois morts mardi et trois autres lundi, des
civils également.
Les factions proturques avaient lancé une offensive contre les FDS au
moment où une coalition de groupes rebelles menée par des islamistes
radicaux déclenchait le 27 novembre une offensive contre les forces du
président Bachar al-Assad, chassé du pouvoir onze jours plus tard.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a indiqué que les
combats entre groupes proturcs et FDS, ainsi que les bombardements
turcs, avaient fait 521 morts depuis décembre, dont 56 civils.
Selon cette ONG, basée au Royaume-Uni mais disposant d'un vaste réseau
de sources en Syrie, 388 membres des forces proturques et 77 membres
des FDS ont péri dans ces violences.
Les FDS, partenaires des Occidentaux réunis au sein d'une coalition
internationale antijihadistes, ont été le fer de lance de la lutte
contre le groupe Etat islamique (EI).
A la faveur du conflit syrien déclenché en 2011, elles ont profité d'un
retrait des forces de Bachar al-Assad pour prendre le contrôle de
vastes pans du territoire dans le nord-est de la Syrie.
La Turquie accuse les Unités de protection du peuple (YPG), principale
composante des FDS, d'avoir des liens avec les séparatistes armés
kurdes sur son sol et menace de lancer une opération militaire contre
elles. (AFP, 28 jan 2025)
Un avocat suspecté de liens avec le PKK incarcéré
Un avocat turc accusé d'entretenir des liens avec le Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), inscrit sur la liste des groupes
terroristes par Ankara et ses alliés occidentaux, a été incarcéré, ont
rapporté dimanche des médias turcs.
Firat Epozdemir, membre du conseil d'administration du barreau
d'Istanbul, a été placé en détention provisoire samedi par un tribunal
d'Istanbul pour "appartenance à un groupe terroriste armé" et
"diffusion de propagande terroriste", a rapporté la chaîne privée NTV.
Il avait été arrêté jeudi à l'aéroport d'Istanbul dans le cadre d'une
enquête, les procureurs l'accusant d'avoir rejoint le groupe WhatsApp
du PKK en 2015, au plus fort des affrontements entre les militants
kurdes et les forces de sécurité turques dans le Sud-Est, à majorité
kurde.
Le PKK, classé organisation "terroriste" par la Turquie ainsi que par
les Etats-Unis, l'Union européenne et le Royaume-Uni, mène contre
l'Etat turc une lutte armée qui a fait des dizaines de milliers de
morts depuis 1984.
Des voix reprochent cependant au gouvernement turc de réduire la
question kurde à une simple question de terrorisme, sans prendre en
compte les revendications des Kurdes, qui représenteraient, selon les
estimations, entre 15 et 20% des 85 millions de citoyens turcs. (AFP,
27 jan 2025)
Minorités
/ Minorities
Turkey’s
last Armenian village faces expropriation threat
Vakıflı, known as Turkey’s last remaining Armenian village, is facing
the threat of expropriation due to a public housing project.
Located in the Samandağ district of Hatay, the village is included in a
large-scale development plan by the Housing Development Administration
(TOKİ) as part of post-earthquake housing projects following the
devastating quakes in Feb 2023.
The project, which involves the construction of 1,353 housing units,
covers parts of Vakıflı, including residential areas, agricultural
land, and treasury-owned property.
On TOKİ’s website, the project is listed under the title: “Hatay
Province, Samandağ District, Hıdırbey and Vakıfköy Neighborhoods, Stage
6 and 7 Construction: 1,353 Housing Units, 14-Shop Commercial Center,
Infrastructure, and Landscaping Work.”
Residents of Vakıflı are alarmed by the prospect of expropriation,
fearing that the project will harm the village’s historical, cultural,
and social fabric. Many worry that Vakıflı could lose its unique status
as Turkey's last Armenian village.
Speaking to bianet by phone, a local resident said, "Today, the
headmen of Vakıfköy, Hıdırbey, and Mağaracık are meeting with the
governor. We, as the people of the village, oppose the expropriation
decision. We are a village that has existed for centuries.
"We fear not only for our cultural and historical heritage but also for
the demographic makeup of our community. Almost half of our village is
at risk of expropriation, and we are deeply concerned about losing our
identity as Turkey’s last Armenian village."
The village's mukhtar, Berç Kartun, also commented on the situation,
stating that the village's fate would become clearer after their
meeting with Hatay Governor Mustafa Masatlı. Kartun noted that the
villagers were anxious and upset about the potential impact of the
project.
Disputed properties
Following the forced displacement of most Armenians from the Musa Dagh
region in 1915, only a small number remained in Vakıflı and nearby
villages such as Hıdırbey, Yoğunoluk, and Kapısuyu. After the
annexation of the İskenderun Sanjak, the modern-day Hatay, by Turkey in
1939, the remaining Armenian population largely concentrated in Vakıflı.
According to Agos journalist İşhan Erdinç, the Vakıflı Armenian Church
Foundation initiated legal proceedings to reclaim 36 properties
identified as belonging to the Armenian community. These properties had
been transferred to the state treasury or private individuals over time.
Despite a 2022 ruling by Turkey’s Constitutional Court, which found a
violation of property rights, the disputed properties have not been
returned to the foundation. (BIA, 31 January 2025)
Politique
intérieure/Interior Politics
Le maire d'opposition d'Istanbul dénonce le "harcèlement
judiciaire"
Le maire d'Istanbul et figure de l'opposition turque, Ekrem Imamoglu, a
dénoncé vendredi le "harcèlement" de la justice à son encontre, à sa
sortie d'un tribunal d'Istanbul où il comparaissait.
"Nous subissons à Istanbul un harcèlement judiciaire au plus haut
niveau, mais nous n'abandonnons et n'abandonnerons pas. Nous
continuerons à lutter contre l'injustice !", a lancé M.Imamoglu, juché
sur le toit d'un car devant plusieurs milliers de personnes venues le
soutenir.
Le maire d'Istanbul, figure du Parti républicain du peuple (CHP,
social-démocrate), principale formation de l'opposition turque, est
considéré comme le principal rival du président Recep Tayyip Erdogan
avec le maire CHP d'Ankara Mansur Yavas.
M. Yavas, venu vendredi à Istanbul, a affirmé que le pouvoir veut
"transformer la Turquie en prison à ciel ouvert".
M. Imamoglu, visé par plusieurs enquêtes, était appelé à témoigner
devant un procureur pour des critiques visant le procureur général
d'Istanbul et un expert désigné dans plusieurs enquêtes contre des
municipalités CHP.
Le maire d'Istanbul s'est défendu d'avoir menacé le procureur général
et l'expert judiciaire et d'avoir tenté d'influencer le cours de la
justice -- ce qui lui est reproché --, affirmant avoir simplement fait
usage de sa liberté d'expression, selon ses déclarations transmises à
l'AFP.
"Je ne céderai pas à ces menaces", a-t-il dit, dénonçant une justice
qui tente de "l'intimider" via "des enquêtes politiquement motivées".
S'exprimant devant la foule après son audition face au palais de
justice de Caglayan, sur la rive européenne d'Istanbul, M. Imamoglu a
fustigé une "conspiration" à son égard.
"Le parti au pouvoir cherche à se venger en éliminant Imamoglu de la
scène politique. Ils sont encore sous le choc d'avoir perdu à Istanbul
lors des deux dernières élections. Mais cela ne nous arrêtera pas", a
déclaré à l'AFP un partisan du maire d'Istanbul, Ferdi Demirtas, 48
ans, devant le même tribunal.
Onze élus, dont deux maires CHP de districts d'Istanbul et huit maires
du parti prokurde DEM, ont été destitués depuis les élections locales
de mars 2024 et une série d'arrestations a visé récemment des
journalistes et des artistes. (AFP, 31 jan 2025)
Forces
armées/Armed Forces
Des militaires renvoyés de l'armée pour un serment à
Atatürk
Cinq jeunes officiers turcs et trois de leurs supérieurs ont été
renvoyés vendredi de l'armée pour un serment d'allégeance au fondateur
de la République turque, Mustafa Kemal Atatürk, qui avait irrité le
président Recep Tayyip Erdogan, a annoncé le ministère turc de la
Défense.
"Nous sommes les soldats de Mustafa Kemal", avaient lancé fin août les
cinq élèves-officiers, épées vers le ciel, lors de leur prestation de
serment à laquelle assistait le président Erdogan, en jurant de
défendre la "République laïque et démocratique" fondée en 1923 par
Atatürk.
Les images de la scène avaient déclenché une vive polémique en Turquie
où l'armée, longtemps considérée comme la gardienne des valeurs
kémalistes, a mené trois coups d'Etat réussis (1960, 1971 et 1980) et
poussé à la démission, en 1997, le Premier ministre islamiste et mentor
politique d'Erdogan, Necmettin Erbakan.
L'armée, perçue comme une menace par le gouvernement
islamo-conservateur à son arrivée au pouvoir depuis 2002, a été mise au
pas depuis, via de vastes purges qui ont culminé après le putsch raté
de juillet 2016.
Le président Erdogan, un musulman pieux accusé par ses opposants de
vouloir islamiser la société, avait affirmé début septembre, quelques
jours après la prestation de serment des élèves-officiers, qu'il
"veillerait à ce que tous ceux impliqués dans cette affaire reçoivent
la punition qu'ils méritent".
"Nous ne permettrons pas que notre armée serve à régler des comptes
politiques", avait lancé M. Erdogan. (AFP, 31 jan 2025)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Socio-économique
/ Socio-economic
"Pour connaître une nation voyez comment les gens y
meurent" (*)
Ragip Duran, TVXS.GR, 27 janvier 2025
La Turquie est encore sous le choc de l’incendie qui a tué au moins 79
personnes dans la nuit du 21 janvier dernier. Il s’agit de l’Hôtel
Grand Kartal, un centre de ski dans le district Kartalkaya montagneux
de Bolu, entre Istanbul et Ankara.
Une journée de deuil national a été décrétée, mais les touristes qui
résidaient dans les autres hôtels du coin ont continué le lendemain à
faire du ski!
La société turque déjà très polarisée politiquement (les pros Erdogan
et les opposants) a été encore une fois divisée en deux : ceux qui
accusent la municipalité et ceux qui attaquent le ministère du
tourisme.
Cet hôtel de 4 étoiles avait 163 chambres sur 12 étages et la nuitée
coûtait 810 euros. Il y avait au moins 238 clients la nuit de
l’incendie. L’hôtel était presque complet, car c’était la saison des
vacances d’hiver des écoliers et étudiants.
On ne sait toujours pas comment l’incendie a éclaté. On ne sait pas non
plus qui est responsable des mesures qui n’ont pas été prises. Pas
d’escalier de secours, pas d’extincteur, pas d’alarme conformes aux
règlements!
Un tribunal local a tout de suite pris la décision d’interdiction de
toute information sur l’incendie et de ne publier qu’exclusivement les
déclarations du ministère de l'Intérieur. Pendant cette période de
censure, les correspondants des chaînes de TV sur place n’ont pas pu
répondre aux questions des présentateurs des journaux télévisés : “Je
m’excuse, mais je ne peux pas répondre à votre question à cause de
l’interdiction’’ disaient-ils sur les écrans. Le nom de l’hôtel n’a pas
été prononcé ou publié pendant plus de 12 heures.
Les médias d’Erdogan n’accusent que le maire de Bolu (CHP, opposition
kémaliste) alors que l’ensemble des médias de l’opposition accusent le
Ministère. Car comme il s’agit d’un établissement touristique, c’est
bien le Ministère et non la mairie qui est responsable du contrôle des
mesures de sécurité.
M. Omer Faruk Gergerlioglu, député de DEM (parti de l’Égalité et de la
Démocratie des Peuples, kurdes et gauches, 3e parti du Parlement) croit
que le ministère et la mairie sont co-responsables du désastre.
Les deux médias ont publié divers documents sur les mesures
obligatoires contre les incendies, certains probablement faux et
d’autres obsolètes.
Mais il est établi que l’hôtel a refusé le contrôle municipal des
mesures contre l’incendie. Par ailleurs, un journaliste a découvert que
l’hôtel ne payait pas d’impôt depuis 3 ans, car ils avaient reçu des
subventions du gouvernement.
5 ministres se sont dépêchés sur place pour faire des déclarations
classiques, mais ils ont tous refusé de répondre aux questions des
journalistes. Le ministre de la Culture et du Tourisme M. Mehmet Nuri
Ersoy, patron d’une grande agence de tourisme ETS qui fait le marketing
du Grand Kartal Hôtel a essayé de calmer les esprits. Apparemment pas
très réussi !
Les pompiers n’ont pas pu intervenir à temps à cause des mauvaises
conditions des routes dans cette région montagneuse et couverte de
neige et de glace.(L’hôtel se trouve à 2200 mètres d’altitude.) Ils ont
pu éteindre l’incendie en 11 heures.
Seulement 45 des victimes ont pu être identifiés et le nombre de morts
peut augmenter, disent les correspondants sur place.
Un internaute constate sur les réseaux sociaux : “Los Angeles, 27 morts
lors de l’incendie qui a ravagé toute la ville. Bolu, 79 morts dans un
seul hôtel!’’
“ En Turquie depuis un siècle, il y a eu des millions d’Arméniens
massacrés, des Roums assassinés, des milliers d’opposants tués, des
citoyens morts à cause des séismes, des milliers de mineurs morts
d’asphyxie, des milliers de victimes d’accidents de routes et de
train…Est ce que quelqu’un a demandé des comptes ? Est-ce qu’un
officiel a démissionné ? Est-ce que les tribunaux ont jugé les
responsables ? Est-ce que la société s’est révoltée? Malheureusement
non. Il en sera de même concernant l’incendie de Bolu’’ croit un
professeur d’histoire en exil en Grèce.
(*) Albert Camus
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
Relations
régionales / Regional Relations
A new era in Syria and possible scenarios
Amed Dicle, MedyaNews, 31 January 2025
Syria is undergoing a major transformation. Hay’at Tahrir al-Sham’s
(HTS) leader Abu Mohammed al-Jolani has declared himself the interim
president. With this move, the existing constitutional and
institutional structure of Syria has been completely dissolved. The
Syrian army, parliament, and the 2012 Constitution have been annulled.
The Ba’ath Party and the National Progressive Front have also been
abolished.
Following this development, HTS and 18 affiliated armed groups
announced their self-dissolution. The Turkey-backed Syrian National
Army (SNA) and the Joint Forces have also aligned with this decision.
So, what process will these developments trigger in Syria? What are the
possible scenarios?
Military spokesman of HTS Hassan Abdel Ghani said on 29 January: “We
announce the appointment of Commander Ahmad al-Sharaa as head of state
during the transitional period. He will assume the duties of the
president of the Syrian Arab Republic and represent the country in
international forums.”
HTS’s takeover and international repercussions
HTS’s seizure of power has sent shockwaves across the international
community. Israel has declared that with the collapse of the Syrian
regime, the UN-monitored Golan Buffer Zone Agreement is now null and
void. This development has created significant uncertainty in terms of
border arrangements and regional security dynamics.
Meanwhile, Turkey is claiming that the 1999 Adana Agreement is still in
force, arguing that it retains the right to launch attacks across Syria
against anyone it labels as being “linked to the PKK”. However, how the
United Nations will interpret and respond to this claim remains a
crucial question. If the UN determines that the Syrian state still
exists, Turkey’s presence in Syria could be legitimised under
international law.
If the new administration declares institutional continuity with the
former Syrian state, it will be obliged to repay its trillion-dollar
debts to Russia and Iran. However, if it asserts “we are a new state,”
Turkey’s justification for conducting military operations under the
Adana Agreement will be rendered invalid.
The fate of the Syrian National Army and possible war scenarios
Although the Syrian National Army (SNA) has officially dissolved
itself, if it is de facto integrated into the new central army, two
scenarios may unfold:
1️. The new Syrian Army launches an attack on Tishreen Dam, continuing
the current offensives and triggering a full-scale war between the
Syrian Democratic Forces (SDF) and the new regime.
2️. Attacks on Tishreen cease, leaving Turkey isolated in its military
operations against Rojava.
If an agreement is reached between the Autonomous Administration of
North and East Syria (AANES) and the new Damascus administration, then
accordingly:
SDF brigades could assume security responsibilities in Kurdish-majority
areas such as Afrin and Serêkaniyê. Arab military units under the new
administration could be stationed in Deir ez-Zor and Raqqa.
Under this scenario, the autonomous structure in eastern Syria could be
constitutionally recognised. If a provincial system is introduced,
allowing governors to be elected by the people, the legal foundation
for self-rule would be strengthened. This scenario would likely not
involve the full integration of the SDF into the new regime, but rather
see the SDF continuing as a regional security force within Rojava.
Turkey’s strategy: Preventing a democratic Syria
Turkey continues its direct intervention in Syria’s internal affairs.
Ankara’s greatest fear is the Kurds. It perceives a democratic Syria as
a threat to its own security because such a model could grant the Kurds
political and administrative status. For this reason, Turkey actively
supports the establishment of an authoritarian and repressive regime in
Syria.
Le chef de la diplomatie turque appelle à une coopération
régionale contre le PKK
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a appelé à des
efforts régionaux combinés pour lutter contre les combattants kurdes
hors-la-loi en Irak et Syrie voisine, lors d'une visite à Bagdad
dimanche.
En lutte armée contre le gouvernement turc depuis les années 1980, le
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), séparatiste et classé
"terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux, dispose de bases
arrières dans le Kurdistan autonome, au nord de l'Irak, qui accueille
également des bases militaires turques.
Ankara accuse aussi les forces kurdes en Syrie d'en être un
prolongement.
"Je tiens à souligner ce fait avec force: le PKK cible la Turquie,
l'Irak et la Syrie", a déclaré M. Fidan lors d'une conférence de presse
avec son homologue irakien, Fouad Hussein.
"Nous devons combiner toutes nos ressources et détruire à la fois Daech
et le PKK", a-t-il ajouté, utilisant l'acronyme arabe du groupe
jihadiste Etat islamique (EI).
Sa visite intervient après que deux gardes-frontières irakiens ont été
tués vendredi près de la frontière turque dans des tirs que Bagdad a
imputés au PKK. Après l'attaque, Ankara a promis de travailler avec
l'Irak pour sécuriser leur frontière commune.
La Turquie lance régulièrement des frappes contre le PKK en Irak et les
combattants kurdes en Syrie.
Bagdad a récemment durci le ton à l'égard du PKK, qu'il a discrètement
inscrit sur la liste des "organisations interdites".
Mais Ankara demande au gouvernement irakien de faire plus et de
reconnaître le PKK "comme une organisation terroriste", a déclaré M.
Fidan.
En août, Bagdad et Ankara ont signé un accord de coopération militaire
visant à établir des centres de commandement et de formation conjoints
pour lutter contre le PKK.
Les deux ministres ont également discuté de la lutte contre l'EI à la
frontière irako-syrienne, et de la situation en Syrie après la chute en
décembre de Bachar al-Assad.
"Il existe des accords clairs entre (...) la Turquie et l'Irak sur la
manière de traiter" la situation dans ce pays, a affirmé M. Hussein,
ajoutant que Bagdad était en contact avec les nouvelles autorités
syriennes et "essayait de se coordonner sur de nombreuses questions".
La Turquie a mené des opérations terrestres successives dans le pays
voisin pour repousser loin de sa frontière les forces kurdes en Syrie,
alliées des Occidentaux contre l'EI. (AFP, 26 jan 2025)
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