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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie


Octobre
 
2009 October
N° 374
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration


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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events



Droits de l'Homme / Human Rights

Anti-Terror Law Thwarts Kurdish Initiative
11 Students under Prosecution after Riot on Campus
L'interpellation au Parlement européen à propos de Güler Zere
86e anniversaire de la proclamation de la République: Akincilar est en détention!
Human Rights Defender Received 3 Years Sentence in First Hearing
Time Is Short for Güler Zere's Release
Les plaintes étouffées de la prison d'Izmir... Ça se passe en 2009
Dans l’affaire Ceylan Önkol, une enquête est ouverte contre la gendarmerie d’Abali
 Un membre du DTP meurt dans un poste de police
La mort suspecte d'un prisonnier dans la prison type E
Persistence on Unsolved Disappearances
The first court hearing of IHD Official Filiz Kalayci
 Politician and NGOs Urge for Clarification of Ceylan's Death
 Colloque international sur les “listes noires anti-terroristes”
Justice for Children Group Visited Turkish National Assembly
One Year Sentence for Nine Human Rights Defenders

Controversial Criminal Report on Ceylan's death not given to Lawyers
Zere Still Waiting for Justice after Third Operation
Appel de solidarité: Libérez Murad Akincilar!
Students Refused Deputy Prime Minister to Talk on Human Rights
Unions and Chambers Take Legal Action against Police Violence
2e Journée: Canons à eau, gaz lacrymogène contre des manifestants anti-FMI à Istanbul
 Manifestation de la jeunesse contre le FMI et la violence policière à Istanbul
Engin Çeber Murder Case: Long and Winding Trial Road
International protests against Kurdish children's unjust trial in Turkey
Villageois abattus: la Turquie condamnée par la CEDH à verser 179.000 euros
 Le président de la DISK Celebi blessé dans une attaque à main armée
 Arrestation de 17 suspects d'extrême gauche
Journées de mobilisation internationale pour Ferhat Gerçek et Engin Ceber
 Amendments in Anti-Terror Act not Sufficient to Protect Children
14 Suspects "Sentenced" to 10 Months Detention
Un syndicaliste d'UNIA détenu arbitrairement en Turquie
Strauss-Kahn veut que le lanceur de chaussure ne soit pas poursuivi


Pression sur les médias / Pressure on the Media

Prison Sentence for "Azadiya Welat" Distributor Altay

Lawyer Demands 28 Years Prison Sentence for Journalist
TGC: Attacks against Journalists on the Rise
Journalists Convicted for Criticizing Judge
8-Page Newspaper Banned for Contents of Page 9
La télévision publique turque censure une série qui a offensé Israël
La Turquie est tombée au 122e rang dans le classement de la liberté de la presse
La Turquie condamnée à Strasbourg pour la suspension de journaux
Seventh Website Ban within One Month
Cartoonist Özdabak on Trial
Deux sites débloqués, 1 309 autres toujours inacessibles
Orhan Pamuk: Medal from Paris, Subpoena from Ankara
Telecommunications authority bans access to LGBT social networking sites
Un syndicaliste et militant des droits humains détenu injustement en Turquie
Lawyer, actor and writer sentenced for using the terms "Kurds" and "Kurdistan"
One Year Imprisonment for Saying "Kurdistan"
One More Trial for Taraf Newspaper upon "Aktütün" News
Seeking Justice for Assaulted Local Journalists


Kurdish Question / Question kurde

IHD: Give the Republic's Biggest Project a Chance

 La conférence de presse du 2e groupe pour la paix à Bruxelles
La Turquie n’est pas prête pour la Paix
Le retour du 2e groupe kurde reporté sine die sous la pression de l'Armée
Interview de l'avocate de Gülcihan Simsek, maire kurde, détenue à la prison
Erdogan exige la reddition de la guérilla pour la poursuite des "réformes"
Ahmet Türk: Celebration is not Show-biz, The Joy of The People
Condamnations et arrestations se poursuivent pour la propagande du PKK
Grande manifestation à Diyarbakir pour les guérillas revenus d'Irak
34 membres d'un "groupe de paix" sont entrés en Turquie
Ertuğrul Kürkçü: On the Brink of a Historic Period

First Kurdish Guerrilla Group Crossed into Turkey
Les premiers "Groupes de Paix" se présenteront lundi à Silopi
Le DTP dont 500 élus et cadres écroués soutient l’initiative pour la paix

US accuses three PKK officials of drug trafficking
La Turquie veut poursuivre le PKK et l'Irak préserver sa souveraineté
Le Ministère de la Justice refuse les soins hospitalier à un prisonnier kurde de 15 ans
Des milliers de Kurdes manifestent à Strasbourg pour Öcalan
Ouverture de fouilles pour retrouver le corps d'un disparu kurde
Un Président turc à Paris : va-t-on parler de la question kurde ?
 DTP sets conditions for backing Kurdish initiative
La poursuite contre des députés kurdes gêne l’ouverture démocratique
 Disparitions suspectes des enfants kurdes à Diyarbakir et Ağrı
La mort d'une fille kurde âgée de 14 ans suite à un tir de mortier de l'Armée



Minorités / Minorities

Un sénateur réclame à Obama une reconnaissance du génocide arménien

 Des citoyens de 60 pays s’expriment contre les protocoles arméno-turcs
 Meurtre Dink: un responsable de la police turque rétrogradé
Football: L'hymne arménien sifflé, journalistes bombardés de pierres
L'opposition arménienne critique la visite de Sarkissian en Turquie
Communiqué du Comité des Arméniens de Belgique
Turquie-Arménie, un match sous haute surveillance
Attorneys Request Ergenekon Case File at Hrant Dink Murder Trial
Fédération arménienne: Des réserves doivent accompagner les protocoles
Will State Intelligence Bring Light into Dink Murder Case?
En Arménie, la mémoire du "génocide" reste vive
La Turquie condamnée dans deux affaires concernant les minorités chrétiennes
Atteinte au droit de propriété d'une fondation religieuse: Turquie condamnée
Sarkissian à Beyrouth: manifestation contre le rapprochement avec Ankara
 Une carte scandaleuse de la Turquie englobe l’Arménie et le Haut Karabagh
Sarkissian à Paris: manifestation contre le rapprochement avec la Turquie
Les Turcs peu tolérants envers les minorités ethniques, religieuses (sondage)
Le président arménien s'explique devant la diaspora

European report chides Turkey over minority rights



Politique intérieure/Interior Politics

En obéissance à l'Armée, le Parlement turc prolonge l'autorisation d'opérations en Irak

Erdogan re-elected, initiative backed at AKP convention
Inauguration de la rentrée parlementaire par Gül  en présence de l’armée

Forces armées/Armed Forces

L'armée turque au pied du mur

 Chronology : "Action Plan against Reactionary Forces"
The Army's anti-government plot document causes new stir
Death threat to those who complain about Başbuğ's intervention to politics


Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Environ 50 personnes suspectées de liens avec Al Qaïda arrêtées

 Government's Proposal: Quran Courses for Summer School
 L'armée turque double son contingent en Afghanistan



Socio-économique / Socio-economic

Grippe H1N1: les 478 écoles de Diyarbakir fermées par précaution

 "General Culture" Course Books: Girls at Home, Boys Out and About
Turkey ranks on position 79 in the UNPD's Development Index
Nouvelle chute de la production industrielle en août (-6,3%)
 Le FMI et la Turquie suspendent leurs discussions sur un prêt


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Amendement UMP pour réduire les crédits de préadhésion de la Turquie à l'UE

 Le nouveau gouvernement allemand laissera la porte ouverte à l'adhésion turque
L'Autriche presse la Turquie d'agir sur Chypre pour son adhésion à l'UE
Bruxelles dénonce des atteintes aux libertés fondamentales en Turquie
 Sarkozy et Gül constatent leur désaccord, mais promettent de mieux coopérer
Bruxelles tance Ankara sur la presse, joue l'apaisement sur Chypre
Fillon: "besoin de dialogue" franco-turc sur l'adhésion à l'UE
La Tour Eiffel revêt les couleurs de la Turquie, le FN proteste
 La candidature de la Turquie et les dernières élections en Europe
 L'UE reprend les négociations avec la Croatie, la Turquie s'impatiente
Première rencontre bilatérale Sarkozy-Gül vendredi 9 à l'Elysée
UE: Ankara s'impatiente face à la lenteur des négociations


Turquie-USA/ Turkey-USA

Erdogan rencontrera Obama le 7 décembre à Washington

Obama invite le Premier ministre turc à Washington, selon l'intéressé
Les USA déplorent que la Turquie ait exclu Israël de manoeuvres aériennes
Signature des accords turco-arméniens en présence de Clinton


Relations régionales / Regional Relations

Visite "stratégique" du chef de la diplomatie turque au Kurdistan

Ahmadinejad "loue" le soutien d'Erdogan au nucléaire iranien
 Erdogan à Téhéran: "L'Iran est traité de manière injuste"
Gül en Serbie: intérêt turc pour les infrastructures serbes
La Turquie lance le processus de ratification des accords signés avec Erevan
Les drapeaux turcs enlevés du cimetière des martyrs de Bakou
Gül: "La Turquie continuera de critiquer Israël en cas d'erreurs"
Erdogan: "Les Turcs aux côtés des victimes non des 'persécuteurs' israéliens"
Appels au boycott du café et de sites touristiques turcs par Israël
Crise avec Israël approfondie en raison d'une série télévisée en Turquie
Erdogan: Israël exclu des exercices aériens par la volonté du peuple turc
Le président arménien en Turquie mercredi pour assister au match
Les accords avec l'Arménie soumis la semaine prochaine au Parlement turc
Premières difficultés sur le chemin de la normalisation entre la Turquie et l'Arménie
Nouvelle crispation turco-israélienne au sujet d'exercices militaires
Accord turco-arménien: la presse turque salue un pas historique
L'Azerbaïdjan condamne l'accord entre l'Arménie et la Turquie
Les accords turco-arméniens signés dans une grande confusion de dernière minute
Les relations entre l'Arménie et la Turquie depuis 1991
Des milliers d'Arméniens manifestent contre un accord avec la Turquie
 Erdogan: Le rapprochement avec l'Arménie ne nuira pas aux liens avec Bakou
La Turquie s'oppose à des sanctions économiques contre l'Iran

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Surveillance des frontières: Athènes accuse Ankara d'"interférence"

Le leader chypriote turc réclame un calendrier de négociations
Pourparlers d'adhésion de la Turquie à l'UE: Chypre menace de "conséquences"
Cour européenne: Ankara condamné pour des tirs dans la zone tampon à Nicosie
Soldat abattu dans la zone tampon à Chypre: Ankara condamné
 Les relations greco-turques dépendent du règlement de la question chypriote
La Turquie doit retirer ses troupes de Chypre si elle veut adhérer à l'UE
Chypre: La Turquie doit remplir toutes les conditions pour adhérer à l'UE
Les deux parties de Chypre annulent leurs manoeuvres militaires
 Le PM grec Papandréou à Istanbul pour sa première visite à l'étranger
Frontex: l'armée grecque dénonce à nouveau un harcèlement turc


Immigration / Migration

Les Kurdes ont manifesté à Rennes

 Une manifestation sauvage anti-kurde empêchée à Bruxelles
Langage raciste du nouvel ambassadeur turc en Belgique
Un négationniste décoré de l’Ordre de la Couronne
Perquisition aux organisations kurdes de Paris
Mandat d'arrêt contre un homme d'affaire demandant asile en France
DHKP-C: Le verdict «définitif» sera rendu le mercredi 16 décembre
 14 octobre: Un nouveau bras de fer s’engage au procès DHKP-C
La réponse de l'échevine Béatrice Meulemans concernant Te Deum
Un homme d'affaires turc accusé de fraudes massives demande asile en France
 L’ambassadeur de Turquie “bombarde” la Belgique avant de quitter son poste
 Arrestation en Allemagne d'un Germano-turc soupçonné de soutien à Al-Qaïda




Droits de l'Homme / Human Rights

Anti-Terror Law Thwarts Kurdish Initiative

The Istanbul Republican Chief Prosecutor's office opened a case against Günlük newspaper publishing director Filiz Koçalı, journalist Ramazan Pekgöz and owner of the daily Ziya Çiçekçi because of an interview with Murat Karayılan, Head of the Turkish Democratic Confederation (KCK), urban arm of the militant Kurdistan Workers Party (PKK), within the Union of Kurdistan Societies, the umbrella organisation that includes the PKK.

In the issues from 7, 8 and 9 August the Kurdish Günlük newspaper had published the interview in three different sections entitled "We did what Hasan Cemal wanted", "I completely agree with Yaşar Kemal" and "If the state would take one step we would take two". On the basis of the interview the republic chief prosecutor's office claims "spreading PKK propaganda" and sees legal grounds of guilt because the descriptions emanate from a member of the organization.

Reflecting problems arising out of the Kurdish Initiative, the three members of the newspaper staff are facing prison sentences because they gave way to assessments of the government's Kurdish initiative. Milliyet daily, Newsweek and Washington Post published similar interviews like the one in Günlük.

Limitations of the initiative

Recently, an increase in pressure on newspapers discussing the Kurdish question and newspapers publishing in Kurdish can be observed.

In Istanbul for instance, the 8-page Özgür Görüş newspaper has been banned for 1 month last week for "spreading propaganda on page 9". In Diyarbakır, southern Turkey, Azadiya Welat newspaper distributor Mehmet Altay has been convicted to a 10 months prison sentence because of publishing a photograph of imprisoned PKK leader Abdullah Öçalan holding an issue of the daily above his head in a triumph like pose. Furthermore, journalist Veysi Sarısözen from Günlük newspaper is tried for writing "we do not make propaganda but the people do".

First hearing scheduled for 24 February

In the indictment of the trial under charges of "spreading propaganda for an illegal organization" and "giving space to the organization's statements and explanations" Istanbul Public Prosecutor Hakan Karaali demands a 10 years and 6 months prison sentence for Koçali and Pekgöz and a fine of 10 million Turkish Lira (45,000 €) for Çiçekçi. The first hearing of the trial will take place on 24 February at the Istanbul 9th High Criminal Court.

In his indictment prepared on 11 September, Karaali claims to base the punishment of the newspaper officials on article 6/2 and 7/2 of the Anti-Terror Law (TMY).

Further reasons of guilt are the following pronouncements made in the interview: "The PKK forces have gone beyond limits, which steps did the state take within the last 5 years?", "If the state would take one step, we would take two" and "If they let us have a state now, we would not accept it".

Relevant articles of the TMY

Article 6/2 of the TMY says, "Those who print or publish leaflets and declarations of terrorist organizations shall be punished with a fine of between 5 and 10 million Turkish liras".

Article 7/2 goes as follows: "Those who assist members of illegal organizations or make propaganda in connection with such organizations shall be punished with imprisonment of between 1 and 5 years. If this crime is committed via the media the punishment shall be increased by 0.5. Additionally, the persons responsible for the publishing who did not participate in the crime constituted by the media body shall be sentenced to a judicial fine equivalent to between 1,000 and 10,000 days". (BIA, Erol ONDEROGLU, 29 October 2009)


11 Students under Prosecution after Riot on Campus

66 students were arrested after Private Security Staff had intervened against a students' stand of the Turkey Communist Party (TKP) at the Beytepe Campus of Hacatepe University in Ankara.

All 66 students were released later on. 11 of them will be tried under charges of "resistance to civil servants" and "impeding education".

University student Nursel Güneş told bianet: "The incident on the campus emerged out of the police's attempt to intimidate the students in the prospect of 6 November out of intolerance against protests targeting the Justice and Development Party (AKP)".

 "When we arrived at the campus on Monday morning (26 October) we noticed many Private Security Staff members and also a lot of civil policemen. Even the private security staff from the night shift was still at the university".

Güneş told bianet about her experiences on the day of the incident:

"Before the YÖK (Higher Education Council) protests on 6 November, the students had prepared banners like "We do not leave the universities to AKP" and put them up at school. They installed a stand with a banner saying "The republic will life with socialism" outside of the Foreign Language Prep School building and the private security staff told them to remove the stand. After a discussion the privat security staff started to kick down the stand and the civil policemen joined them".

"After the intervention against the students, about 40 people gathered at the place of the incident. The police attacked the group and the incident escalated. In the uprising turmoil one student fainted under the hits of the truncheons".

Güneş continues, "In the course of the turmoil riot police forces arrived. When the police violence increased, the students sought shelter in the library. The police and private security staff blocked the library. They kept the students inside for about 2 hours".

"The police threw tear gas bombs into the library. Some windows broke. In the meantime about 400 students and members of the academic staff had gathered in front of the library. They started to protest against the police and private security staff by shouting slogans. We wanted to speak to somebody from the university administration. After a lot of time had passed, Rectorate General Secretary Turhan Menteş announced that the incident developed because a police officer had been attacked with a knife".

However, Güneş reports, "But we realised that the number of police and private security had considerably increased before the incident. This attack was planned".

"The police arrested 66 students from the library and took them to buses. The crowd demanded to release the arrested students and for the police to leave the campus. When they did not take any noticed and moved on to take the arrested students to a police station, the crowd cut off their way".

Güneş recalls, "The police threw tear gas bombs towards the crowd and also to the lecture room, cafeteria and canteen".

At the same time it has been reported that the health situation of the police officer who had been wounded in the leg is well. (BIA, Bawer ÇAKIR, 29 October 2009)

L'interpellation au Parlement européen à propos de Güler Zere

L'eurodéputé grec de gauche, Nikolaos Chountis (GUE/NGL) a interpellé le 14 septembre 2009 le commissaire européen à l'élargissement Olli Rehn à propos de la prisonnière Güler Zere:

"Güler Zere, prisonnière politique incarcérée depuis 14 ans dans le centre fermé d'Elbistan, en Turquie, souffre d'un cancer. Malgré les rapports établis par le service médicolégal, qui indiquent que l'état de santé de l'intéressée ne permet pas son maintien en prison, et en dépit des appels lancés en faveur de sa libération immédiate, elle est toujours emprisonnée dans une cellule de type F dans le quartier des détenus de l'hôpital de Balitza (région d'Adana). À l'heure actuelle, Güler Zere se trouve entre la vie et la mort; en effet, la maladie, qui est apparue au cours de sa détention, a été diagnostiquée tardivement et le traitement a été retardé au motif qu'il n'y avait pas de place dans l'aile réservée à l'hospitalisation des condamnés.

La Commission pourrait-elle dès lors répondre aux questions suivantes:

Quelles mesures se propose-t-elle de prendre sans plus attendre afin d'obtenir la libération immédiate de Güler Zere? Quelles actions entreprendra-t-elle afin que les conditions de vie inacceptables qui règnent dans les prisons turques soient améliorées?"

Ci-dessous, la réponse du 14 October 2009 (en anglais seulement) très peu convaincante d'Olli Rehn:

"The Turkish authorities provided detailed information on the case of Güler Zere. According to this report, the Office of Chief Public Prosecutor may decide the postponement of an imprisonment sentence due to sickness, based on a report issued by the Forensic Medicine Institute, or by a health committee of a hospital designated by the Ministry of Justice and approved by the Forensic Medicine Institute.

"The Forensic Medicine Institute considers that there is no need to suspend Güler Zere's imprisonment sentence while she is receiving a treatment for her disease. This conclusion contradicts the findings of the Forensic Medicine Department linked to the hospital where Güler Zere is receiving treatment, which had advised to suspend the imprisonment sentence. A legal appeal against the conclusions of the report of Forensic Medicine Institute was initiated on 20 July 2009 and is pending with the General Assembly of the Forensic Medicine Institute.

"The Commission will continue to monitor detention conditions in Turkish prisons, and will provide a general assessment in the 2009 Turkey Progress Report scheduled for publication on 14 October 2009." (bahar_kimyongur@yahoo.fr, 30 septembre 2009)


86e anniversaire de la proclamation de la République: Akincilar est en détention!

Communiqué de la Maison populaire de Genève:

Monsieur Murad Akincilar (né en 1962) a été arrêté mercredi 30 septembre devant son domicile à Istanbul, par des policiers en civil.
 
Murad est secrétaire syndical d'Unia, en Suisse. Il y défend les intérêts des travailleurs des métiers du second œuvre de Genève et siège dans plusieurs commissions paritaires et tripartites. Il est aussi un militant des droits humains. Docteur en économie, ancien professeur à l’université populaire d’Istanbul, Murad est un intellectuel connu et apprécié.
 
En congé de courte durée, Murad a repris contact en Turquie avec ses collègues syndicalistes, et a rédigé quelques articles pour la presse. Nous avons toujours apprécié son intégrité morale et son attachement à la justice sociale.
 
Notre espoir est qu'en l'occurrence la police turque ne fasse que se livrer à une manœuvre d'intimidation des syndicalistes, et que Murad sera rapidement libéré. Il aura alors la possibilité de retrouver son emploi de secrétaire syndical à Unia Genève.
 
Durant sa détention, il a été soudainement hospitalisé avec des atteintes graves à la vue qui ont nécessité des opérations le 21 octobre. D’après les informations obtenues par les autorités, Murad a été opéré des deux yeux et il serait en train de récupérer sa capacité visuelle de l’œil gauche. La situation de son œil droit resterait toutefois incertaine. Le retard de l’intervention médicale, tout comme les raisons de son état de santé, restent inexplicables.
 
En 1993, la Turquie a signé la convention 87 de l’OIT garantissant la liberté d’association. L’arrestation de Murad est une violation de cet engagement international.
 
Murad doit bénéficier des droits élémentaires, à savoir les contacts avec sa famille et son avocat, connaître les charges retenues contre lui et avoir des conditions de détentions décentes, conformément aux engagements internationaux de la Turquie. (info@assmp.org, 28 octobre 2009)

Human Rights Defender Received 3 Years Sentence in First Hearing

The Adana 1st Criminal Court of First Instance (southern Turkey) found Human Rights Association (İHD) Adana Branch Chairman Ethem Açıkalın guilty of "inciting hatred and hostility" in the very first hearing of the case on 27 October. Reason for the conviction is a broadcast of Roj TV on 29 November 2008 where Açıkalan had criticized the legal proceedings regarding children who were arrested and received severe sentences for attending protest actions. Açıkalın was handed a 3-year prison sentence.

The court pronounced the judgement in the first hearing of the trial which was launched out of an investigation into "spreading PKK propaganda". The court heard the defendant's and his lawyer's defence and the public prosecutor's plead for a conviction of the defendant. After this, the court did not see the need for a second hearing and pronounced the sentence.

Not the governor but İHD member Açıkalın was punished

President Judge Hüseyin Öksüz did not only convict Açıkalın, he also deprived him of civil rights such as suspending the sentence

Public Prosecutor Hanifi Yavuz said in the final speech of the prosecution, "In a telephone interview with Roj TV Açıkalın cited a few simple demonstrations that had occurred in Adana and exaggerated his description as if they had been huge incidents with hundreds of people arrested. He created feelings of hatred, outrage and hostility between different groups of the society. By presenting the governor's statement about deceived children throwing stones at state vehicles, Açıkalan suggested the impression as if the governor had given an order for a massacre. Thus, the defendant has fulfilled the allegations. On behalf of the people I request and plead in punishment according to articles 216/1 and 53 of the Turkish Criminal Code".

Regarding the allegations on spreading propaganda for an illegal organization, Acıkalın's lawyer Beyhan Güneyli said to her client's defence, "The point at issue is the criticism of the announcements of the governor of Adana. As the bar association we criticized those announcements as well. Inciting hostility upon religious and language-based discrimination is not the point at issue. Elements of crime have not been constituted. I request the acquittal of my client".

Açıkalın declared, "Our duty as the İHD is to publicly announce the complaints coming to us in referring reports. In this context I also spoke on Roj TV. I request my acquittal". However, the court decided for the maximum penalty.

Defending children results in imprisonment

In the broadcast, Açıkalın criticized governor of Adana İlhan Atış's suggestion to "withdraw green cards [which entitle poor families to free medical treatment] for parents whose children participate in demonstrations" and talked about a "dirty war". It was for these reasons that public prosecutor Duran Yılmaz requested Açıkalın's conviction in the indictment on 15 May this year.

Açıkalın had previously told bianet that he merely shared his thoughts on a pressing question. As reported by the İHD Adana chairman, currently 84 children, 7 of them detained, have been sentenced to a total of 382 years and 11 months imprisonment.

Human rights defender Açıkalan is also being tried under allegations of "resistance to the police" because of his response considering a police raid of the Democratic Society Party (DTP) provincial headquarters. Additionally he is subject of an ongoing trial regarding his criticism of heavy penalties for children. (BIA, Erol ONDEROGLU, 28 October 2009)


Time Is Short for Güler Zere's Release

The Cancer Advisory Board established by the Turkish Medical Association (TTB) demands to release cancer patient Güler Zere, referring to the latest hospital report.

The TTB Board released an announcement in the Istanbul Medical Chamber yesterday (26 October). According to a report from the Çukurova University Balcalı Hospital in Adana, "the disease did not show any regression, it re-occured and reached a stage of no reversion. The course of the disease shows us that the life expectancy is very short".

For this reason the Board demanded to recognize Zere's "right to a farewell and peace of mind" and suspend her sentence or respectively, President Abdullah Gül should make use of his power of pardon.

"Zere's situation is the most serious"

Zere's cancer started in the palatial region and spread all over her body. According to the board, her situation is the most serious among the convicts ill with cancer.

The board listed the other cancer patients as follows:

Erol Zavar,Taylan Çintay (bladder cancer); Avni Uçar (kidney cancer), Nizamettin Akar, Latif Badur,Naci Akyol, İsmet Demir (lung and larynx cancer); A. Samet Çelik (leukaemia), Gülezar Akın (brain cancer), Halil Güneş, Divali Kaya (bone-marrow cancer), Aynur Epli (bowel cancer).

Guideline prepared

TTB emphasized an increase of health problems in prisons and a rise of applications made to the association. They announced that they are going to finish their report within 1 month, also including a "Guideline for the Standard Approach to Convicts or Detainees Ill with Cancer".

Aim of the guideline is that treatment for convicts and detainees ill with cancer is not delayed. And in case a medical improvement of the situation is not foreseeable, a timely recognition of the patients' right within the execution law should be provided.

Zere waiting for decision for months

Political prisoner Zere is serving a 14 years prison sentence and underwent surgery for the third time on 12 October. The Forensic Medicine Institute General Board was not able to take a decision in Zere's case since the end of August.

The Elbistan Prosecutor's Office requested a report for Zere from the Çukurova Univeristy Forensic Medicine Department. In the report from 22 June the Çukurova Forensic Medicine stated, "Zere is severely handicapped, her life is under severe risk; she depends on care and supervision of others. It is not possible to carry out her intensive and demanding treatment, which includes radiotherapy, under prison conditions. It would be recommended to suspend her sentence until she has improved".

Upon this report the prosecutor asked on 25 June wheter the hospital's prisoners' ward was suitable for Zere and was told that it was not. The prosecutor did not let it go with that but took Zere on a 14-hour journey to the Forensic Medicine Institute in Istanbul. The Contemporary Lawyers Association (ÇHD) filed a criminal complaint about the prosecutor due to this approach.

However, the 3rd specialized committee in Istanbul, headed by Dr. Nur Birgen, who was handed a six-month suspension from the Turkish Medical Association for failing to report evidence of torture, ruled that Zere could be treated in the hospital's prisoners' ward.

Zere is currently kept at the Balcalı Hospital. She said that the examination in Istanbul had been carried out superficially. (BIA, Tolga KORKUT, 27 October 2009)

Les plaintes étouffées de la prison d'Izmir... Ça se passe en 2009

64 détenus de la prison d'Izmir ont porté plainte devant Monsieur le Procureur de la République contre le Directeur de la prison, son adjoint, le psychologue et deux responsables des relations sociales, coupables, à leur yeux, d'outrepasser les droits que leur confèrent leurs fonctions : ces personnels pénitenciers s'arrogeraient de pouvoirs arbitraires et exorbitants.

Tous ces détenus sont incarcérés, en cellule d'isolement, depuis de longs mois, voire depuis des années, dans les quartiers de haute sécurité d'Izmir de type F dont la mise en place était, aux dires des autorités turques, justifiée pour les raisons d'ordre politique, juridique, sanitaire ou sécuritaire mais qui sont, en réalité, une autre façon de condamner à la peine de mort des hommes et des femmes enfermées pour des raisons politiques en les détruisant mentalement et physiquement.

Cette situation carcérale qui favorise toutes les brimades, humiliations, mauvais traitements de la part d'un personnel qui peut agir en toute impunité est connue et a fait l'objet, dans les années 2000, de mouvements de protestation qui ont causé la mort de plus d'une centaine de "grévistes de la faim". Mais rien n'a changé.

Les faits dénoncés sont gravissimes : " les mauvais traitements vont croissant et les droits détenus, même ceux prévus par le législateur, sont bafoués, les sanctions disciplinaires pleuvent et sont infligées de façon arbitraire, émanant d'une autorité invisible ; les demandes concernant les besoins les plus humains ne sont pas satisfaites et nous font craindre pour notre vie ; le chaos étant permanent et l'anonymat la règle, les décisions notifiées ne sont pas signées ; cette situation influe sur notre psychisme et l'attitude méprisante et menaçante des responsables psycho-sociaux ne fait qu'aggraver les tensions".

Aucun dialogue, aucun lien social, aucun droit à réclamation : silence, toi, "le poseur de bombe".

Les plaintes précédentes n'ont pas abouties et les responsables mis en cause n'ont jamais été entendus par un juge, ce qui revient à dire qu'ils agissent sous couvert de l'autorité judiciaire.

Les plaintes de 64 détenus de la prison d'Izmir, dont nous connaissons les identités, nous rappellent que ce système carcéral perdure avec son cortège d'exactions maintes fois dénoncées.

M. le procureur de la République de Turquie, saisi de l'affaire, a rendu son verdict :

1- sur la responsabilité du directeur et du directeur adjoint de la prison
2- sur la responsabilité du personnel psycho-social de la prison...

Il y a lieu au nom de l'intérêt public de prononcer un classement sans suite.
La présente décision sera notifiée aux plaignants et aux mis en cause.

C'est ainsi que le personnel du pénitencier d'Izmir peut continuer à étouffer les plaintes des détenus : il a l'appui du Parquet. (andre-metayer@orange.fr, 28 octobre 2009)

Journées de mobilisation internationale pour Ferhat Gerçek et Engin Ceber

Ferhat Gerçek, jeune turc de 18 ans a été paralysé à vie le 7 octobre 2007 suite à une balle tirée dans son dos par la police, alors qu’il vendait pacifiquement un magazine de gauche dans la rue avec quelques camarades.

A29 ans, Engin Çeber est mort dans une prison turque le 10 octobre 2008, des suites de tortures et autres mauvais traitements subis en détention. Engin Çeber faisait partie des militants qui avaient organisé une conférence de presse le 28 septembre 2008, à l’approche du premier anniversaire du drame vécu par Ferhat Gerçek. Cette conférence visait à exprimer pacifiquement leur solidarité avec Ferhat Gerçek, ainsi qu’à dénoncer l’impunité des policiers responsables de sa paralysie.

Où en est-on aujourd’hui dans le processus judiciaire ?

Début octobre, deux audiences très importantes auront lieu dans les deux procès en cours pour Ferhat et Engin. Jusqu’ici, les précédentes audiences ont montré la partialité des deux procès (perte de preuves à charge contre les forces de police, insultes et menaces des policiers contre les avocats des deux hommes…)

1. Le procès de Ferhat reprendra par une audience le 2 octobre. Pour rappel, son procès devait reprendre le 8 mai dernier. L’audience a finalement été annulée, parce que le président de la Cour avait ordonné que les 6 policiers impliqués dans l’interpellation brutale de Ferhat Gerçek comparaissent.

Les policiers accusés d'avoir blessé Ferhat n'étaient pas présents à la première audience du procès en décembre 08. Le tribunal avait décidé de les forcer d'apparaitre à la deuxième audience du 8 Mai, mais seuls quatre d'entre eux son apparus. Un des policiers qui ne s'est toujours pas présenté doit maintenant être arrêté par la police pour comparaître à l’audience du 2 octobre.

Pour rappel, dans ce procès, Ferhat Gerçek est à la fois considéré comme victime (et donc partie civile) et comme accusé pour violences à l’encontre des forces de l’ordre. Il risque jusqu’à 15 ans de prison.

2. Le 5 octobre aura lieu la 6ème audience dans le procès des forces de l’ordre impliqués dans la mort de Engin Çeber. Les précédentes audiences ont permis d’écouter un certain nombre de témoignages à charge contre les policiers et gardiens de prison, ainsi que de visionner certaines vidéos filmées en prison.

Signez la pétition sur le site AI, adressée au Ministre de la Justice de Turquie
(http://www.amnesty.fr)


Dans l’affaire Ceylan Önkol, une enquête est ouverte contre la gendarmerie d’Abali

Dans l’affaire Ceylan Önkol, le Procureur de la République de Diyarbakir, Mustafa Kamil Çolak, a décidé d’ouvrir une enquête contre la Gendarmerie pour “non exécution des fonctions”. Les gendarmes, explique le Procureur, avaient refusé de l’emmener sur les lieux du drame au motif avancé d’une “insécurité”. Dans le cadre de cette enquête, rapporte Firat News Agency, le commandant de la Gendarmerie d’Abali ainsi que des officiers ont été interrogés.

Serdar Çelebi, avocat de la famille Önkol, s’est dit satisfait de l’enquête mais exige une poursuite judiciaire en matière pénale. “Cette enquête, parce que c’est une première, donne de l’espoir. Il fallait, pour poursuivre et condamner les responsables, qu’une enquête ait lieu. Mais il y a aussi une négligence professionnelle. Il faut donc poursuivre les responsables sur le plan pénal” a-t-il expliqué. 

Maitre Çelebi a également déclaré que le rapport officiel sur la mort médiatisée de la jeune fille sera contesté dans les prochains jours. Pour Serdar Çelebi, ce rapport aurait été rédigé de façon à confirmer les propos des autorités.

Le député membre du DTP, Selahattin Demirtaş, a quant à lui affirmé que l’enquête du Ministère de la Justice à propos du Procureur de la République de Lice continuait. Le député avait exigé, auprès du Ministère, qu’une enquête soit ouverture contre le Procureur dont le refus de se rendre sur les lieux du drame aurait conduit à la perte des preuves et dont le travail baclé dans le cadre de l’enquête serait de nature à développer parmi le peuple un sentiment de discrimination de la part des autorités. (Firat News Agency-Bersiv, 25 octobre 2009)

Un membre du DTP meurt dans un poste de police

A Idil, les forces spéciales de la police sont tenues pour responsable de la mort de Resul Ilçin (52 ans et père de 8 enfants), membre du DTP (parti politique pro kurde en Turquie) retrouvé sans vie après seulement 15 minutes passées au poste de police. Selon les déclarations de la police, à l’origine du traumatisme crânien du défunt une chute grave tandis que les proches concluent à un assassinat.

Selon une information du journal Ozgür Politika, Resul Ilçin, membre du DTP, serait décédé d’un traumatisme crânien 15 minutes après être entré dans le poste de police. L’homme aurait reçu plusieurs coups sur la tête. ” Ils l’ont emmené à l’intérieur et 15 minutes plus tard ils m’ont dit que mon oncle était mort. Je suis parti le voir, il baignait dans son sang” a déclaré Mehmet Ilgin, membre du conseil municipal de Idil (Şırnak) arrêté en même temps que Resul Ilçin.

L’homme âgé de 52 ans partait, en compartie de Mehmet Ilgin, à Batman quand ils se font arrêtés, à 23h30, par les forces spéciales de la police qui, les jugeants suspects, décident de les emmener au poste de police d’Idil où ils seront séparés. 15 minutes plus tard, Resul Ilçin meurt à la suite des coups qu’il aurait reçu sur le corps et la tête. Après une autopsie à la morgue de l’hospital public de Diyarbakir, le corps du défunt a été envoyé à sa famille, à Batman, pour y être enterré.

Le corps du défunt présentant la trace des coups portés sur son corps et sa tête, les membres de la famille de Mr Resul Ilçin contestent la version des forces de police et dénoncent son assassinat. Malgré les témoignages et les photos qui attestent du contraire, les forces de police persistent et leur version est confirmée par le Préfet de Şırnak qui, sur le site internet de la préfecture, se contente de relater les faits tels qu’énoncés par la police.

Averti de la mort de Mr Resul Ilçin, les députés Aysel Tuğluk, Ayla Akat Ata, Sevahir Bayındır ainsi que Firat Anli et Resul Sadak, tous membres du DTP, se sont rendus à l’hopital. ” On parle de processus de paix mais les pratiques restent les mêmes à Şırnak. C’est presque une République de Şırnak qui s’est créée. Quand bien même certains créateurs de cette République de Sirnak comme le JITEM ou Cemal Temizöz seraient jugés, ceux qui sont à l’heure actuelle à la tête du régime bénéficient d’une impunité. Il faut que la Justice montre aux citoyens qu’elle les protège de ce genre de conduite. Pour que ces cas ne soient plus, il faut en punir les responsables. Les Kurdes sont toujours traités comme des terroristes potentiels à la manière de faire de Devlet Bahçeli [NDLR: Président du MHP, parti turc ultra nationaliste et violent] ” a déclaré Firat Anli.

Sevahir Bayindir a quant à elle rappelé l’obligation, pour les autorités publiques, de mener l’enquête lorsqu’un citoyen meurt dans un poste de police et a rappelé que deux membres du DTP avaient été assassinés le 25 juillet suite au festival Berxbir et qu’aucune enquête n’avait été menée. (Ozgur politika - bersiv.com,
23 octobre 2009)

La mort suspecte d'un prisonnier dans la prison type E

La Maison populaire de Genève signale la mort suspecte d’un prisonnier dans les geôles turques.

"Condamné à 12 ans de prisons et incarcéré depuis 11 mois dans la prison fermée de type E d’Iskenderun (anciennement Alexandrette), M. Ekrem BARDAKÇI est décédé deux jours après son hospitalisation (21 octobre 2009) à l’hôpital de Numune d’Adana. Selon l’officier chargé des exécutions des peines de la prison d’Iskenderun, un tumeur -non traité à temps- dans le cerveau de M. BARDAKÇI serait la cause de son décès. Quant à la famille de M. BARDAKÇI, elle a déclaré que leur fils ne souffrait d’aucun problème de santé et qu’elle a constaté des contusions sur ses bras et jambes. Une autopsie est prévue pour déterminer la cause du décès de M. BARDAKÇI. (
www.assmp.org, 23 octobre 2009)


Persistence on Unsolved Disappearances

Friends and relatives of lost Hüseyin Toraman and 6 peasants gathered on the central Galatasary Square on Istanbul's popular Istiklal Avenue for the 238th time. Toraman was kidnapped from in front of his house in Istanbul 18 years ago in 27 October 1991. Nobody has heard from him ever since. The 6 missing peasants disappeared from the town of Silopi in the southeast of Turkey in 1993.

When Toraman's sister Sakine Kaçar told her brother's story, she also read from a letter her mother wrote, "My sons kidnapper, murderers and fascists will never be forgotten".

Leman Yurtsever talked on behalf of the Human Righst Association (İHD) Istanbul Branch Commission against Disappearances in Detention. He reminded the 6 peasants that disappeared in Görümlü village and its surroundings close to the town of Silopi in 1993:

"Hikmet Şimşek and Hamdin Şimşek from a Chaldean family were taken from their homes with the bible in their pocket and the cross around their necks. They said, "Look, your imam became Christian, how do you perform the namaz behind a Christian's back?" Then they took 7 people and brought them to the battalion. About 1 hour later gunfire could be heard from the battalion. Abdurrahman Kayek was released towards the evening hours. His skin was peeled off and his finger nails had been torn out. He did not talk at all. The same night he disappeared from the village. The families started to worry a lot. They went to the battalion and asked Divisional Commander Mete Sayar about their relatives. Sayar threw them out and said, 'Get out of here! Your village is Armenian, your imam is Armenian. Do not ask again or you will share the same fate'. They handed a petition to the prosecutor who said, 'Yes, they were detained at the same day and interrogated; they joined the mountain staff'. Nobody ever heard from them again".

Yurtsever requested the punishment of Şırnak Brigade Commander Mete Sayar and officials of the time who are to be held responsible for the peasants' disappearances. (BİA News Center, Bawer CAKIR, 20 October 2009)

The first court hearing of IHD Official Filiz Kalayci

The pressures on human rights defenders are still going on in Turkey. There are many ongoing investigations as well as court cases against human rights defenders in our country. One of these court cases is against Ms. Filiz Kalayci, a lawyer and executive board member of the IHD. The first court hearing will be held on 9th November 2009, Monday at 10.00. The case will be held before the 11th Heavy Penal Court of Ankara.

As you may know Ms. Filiz Kalayci has been arrested and put into prison on 27th May 2009. Ms. Kalayci is one of the four lawyers who were detained on 12 May 2009 in charge of “aiding an illegal organisation”. When the four lawyers were released the Public Prosecutor appealed the decision of the 11th Heavy Penal Court of Ankara on 15th May. Within the context of this appeal the public prosecutor issued a warrant of arrest on 25 May 2009. Ms. Kalayci went to Ankara Court House to deal with the files of her own clients, she was detained by police forces and taken before the Court on 27th May. Then the Court made a decision of arrest against her and she was sent to the prison on that day.

In this regard IHD needs your solidarity. Undoubtedly, your presence in the first hearing will have an important role. If you will not be able to attend the court hearing, you can help Filiz Kalayci and IHD in many other ways. You can issue a press release (if you would like to issue a release jointly by the IHD, please feel free to contact us), you can send a protest letter to the Turkish authorities or a solidarity message to Filiz Kalayci or IHD.

Any kind of solidarity will make us stronger and give a message to those that practice pressure on human rights defenders and organizations. Your kind solidarity will make Filiz Kalayci free and contribute to stop pressure on human rights defenders in Turkey.

For further information, please feel free to contact IHD at ihd@ihd.org.tr or call the office: 00 90 312 230 35 676869.

Politician and NGOs Urge for Clarification of Ceylan's Death

Republican People's Party (CHP) Istanbul MP Çetin Soysal applied to the Head of the Parliamentary Human Rights Commission to clarify the death of 14-year-old Ceylan Önkol.

Önkol died under controversial circumstances on 28 September on a field close to her home. Soysal argues in his application, "There have been different announcements regarding the death of Önkol, who lost her life in an explosion in the Diyarbakır district of Lice. However, the reasons for the death of the 14-year-old girl have not yet been revealed in those declarations".

Soysal demands to disclose every detail related to the incident since there still are several question marks regarding the circumstances of her death in order to ease the public conscience and to achieve justice.

Soysal indicated, "It is the Parliamentary Human Rights Commission's obligation to investigate the incident because the right to life is the most basic human right".

More than 1000 signatures

At the same time, more than 1,000 people participated in a signature campaign demanding action. Over 40 NGOs and associations ask for a clarification of the reasons for Önkol's death and for referring legal procedures. They are handing their petition to the Ministry of Justice, the Prime Ministry, the Head of General Staff, the Minister of the Interior, other ministers and political parties.

The launched signature campaign urges the authorities to provide answers to the following questions:

"Who threw the mortar shell or whatever it was? How did Ceylan die? What is the reason for Ceylan's death? What is military ammunition doing on a public field? Why have no precautions been taken?"

The people participating in the signature campaign criticize "unlawfulness and discrimination" because neither the prosecutor on duty nor the police authorities went to the scene of the incident on time for an appropriate investigation. They demand to start immediate legal procedures against the authorities and to inform the public as soon as possible.

Members of the campaign aim to raise public awareness in the course of Ceylan's death and ask the state to "guarantee the right to life according to article 2, 5 and 17 of the Constitution without having to fear mines or being killed by a mortar shell". (BIA, Emine ÖZCAN, 19 October 2009)

Colloque international sur les “listes noires anti-terroristes”

La “désignation” de présumés “terroristes” et de leurs associés et bailleurs de fonds, telle que mise en oeuvre par les Etats, l’Union européenne et les Nations Unies, a été l’un des aspects les plus controversés de la prétendue “guerre contre la terreur”.

Des centaines de groupes et d’individus de par le monde ont été inscrits sur diverses “listes de terroristes” et soumis au gel de leurs avoirs, à des interdictions de voyager et à d’autres sanctions graves.

Malgré la gravité des accusations et leur impact sur les droits fondamentaux, les personnes affectées par ces mesures ont été systématiquement privées du droit de contester effectivement leur inscription sur ces listes.

 Les “listes noires anti-terroristes”, généralement abordées sous l’angle du droit à un procès équitable, ont également un impact significatif sur les communautés de diaspora, la résolution de conflits, le travail dans le domaine du développement et les relations Nord-Sud. Au sein de la communauté juridique, en ce compris les Cours européennes et le Comité des droits de l’homme des Nations Unies, nombreux sont ceux qui ont contesté la légalité de ces mécanismes. Certains gouvernements ont récemment annoncé la fin de la “guerre contre la terreur” mais l’envie politique ne semble pas au rendez-vous pour réformer concrètement ces régimes et abroger ces “listes anti-terroristes” ou les pouvoirs exécutifs qui y sont afférents dans les domaines tels que les “ordres de contrôle” ou l’établissement de listes de noms de personnes interdites de vols aériens (“listes noires de passagers aériens”).

 Ce colloque sur les "listes noires anti-terroristes" organisé par l'European Center for Constitutional and Human Rights, le Centre de droit international et la Faculté de droit de l’ULB, accueillera d’éminents experts praticiens et académiques, avocats et membres d’associations de défense des droits fondamentaux pour examiner ces questions et envisager des pistes de réflexion pour aller de l’avant.

Une traduction simultanée en français est prévue pour les exposés en anglais.

20 octobre 2009, de 9h à 17h45.

ULB, campus du Solbosch, auditoire E. Dupréel (Bâtiment S, 1er étage), Avenue Jeanne, 44 - 1050 Bruxelles

L’inscription est gratuite mais le nombre de places étant limité, une réservation est souhaitée en envoyant un email à : conference@ecchr.eu

European Center for Constitutional and Human Rights Zossener Str. 55-58, 10961 Berlin, www.ecchr.eu Tel.: +49.(0)30.40048590 Fax: +49.(0)30.40048592

Justice for Children Group Visited Turkish National Assembly

The Justice for Children Group drew attention to the situation of children that became victims of the Turkish Anti-Terror Law (TMK). For this purpose they brought the families of 14 detained children together with MPs of the Democratic Society Party (DTP), the Democratic Left Party (DSP), the Republican People's Party (CHP) and of the ruling Justice and Development Party (AKP). The meeting took place in the Turkish National Assembly (TBMM) on 12 October.

12 mothers, 1 older sister and 1 older brother of altogether 14 children in detention talked to MPs of the 4 parties in their meeting rooms. Spokeswoman Jale Mildanoğlu told bianet that children are tried at Juvenile High Criminal Courts but that this does not solve the problem by its root.

Mildanoğlu: We are certainly hopeful

Mildanoğlu stated that most mothers participating in the meeting evidently suffer from depression or other illnesses caused by their distress and sadness. The mothers suffer from hypertension and neurological and heart problems. One mother started to scream and fainted when it was her turn to speak.

Regarding a solution in favor of the children, the women said "We are certainly hopefull. Up to now nobody has opposed us. Nobody just said 'Terror is a problem' or 'This is a part of the Kurdish question'".

The Nationalist Movement Party (MHP) did not give an appointment to the mothers. MHP deputy chairman Mehmet Şandır declared last week, "You are right, these children are in a terrible situation, it is a mistake to treat the children like this. We do not agree with putting this issue on the agenda of the Justice and Development Party, but we do not object because we know the children's situation".

Mildanoğlu mentioned that AKP MP Abdulmuttalip Özbek did not leave them alone with the problem and that DTP Diyarbakır MP Gülten Kışanak was also well prepared. The group's spokeswoman pointed out that Özbek and Sevahir Bayındır from DTP translated their contributions from Turkish to Kurdish since most mothers were not familiar with the Turkish language.

"The problem will grow if we do not find a solution quickly"

After the meeting with the delegation of the Justice for Children Group, DSP MP Ayşe Jale Ağırbaş, Hasan Erçelebi and Hasan Macit talked to Nur Sertel from CHP and afterwards to Abdülmuttalip Özbek, Abdurahman Kurt and other MPs from AKP in a session closed to the press.

"3,000 children are being prosecuted, 300 children are in detention. We have made our warnings about the potential dimensions of the problem if a solution cannot be reached; we have talked about the dangers. Think about it, if each child has only one sibling this means a total of 6,000 people. If we also count the higher number of siblings, the cousins and other members of those families, it means that this problem grows like the waves of a stone thrown into a lake".

Mildanoğlu criticized that the Court of Appeals Criminal Council authorized the use of firearms by security forces against children throwing stones. Furthermore, she explained, "It is not only that the mothers suffer from several diseases. They are also poor and cannot afford a lawyer. They said that most of the lawyers appointed by the Bar Association do not care enough about the children and that the mothers are not able to receive effective legal assistance".

Mildanoğlu indicated that they asked for support from AKP leaders for a proposal to amend the law. This legislative proposal was discussed in the Council of Ministers and was extended by Ağırbaş's judiciary reports.

"The problem cannot be solved just by changing the court"

The Justice for Children Group announced that the Child Protection Law, the UN Children's Rights Convention, the Juvenile Courts and the Children's Bureaus serve as legal and structural tools during the process of finding a solution. The evident problems affecting the children are the TMK enforced in 1991 and its expansion in 2006 concerning special investigations, special prosecutions, special punishments and a special enforcement regime.

Mildanoğlu argues that the Code of Criminal Procedure (CMK), the Meetings and Demonstrations Law, the Turkish Criminal Code (TCK) and the TMK certainly need to be reviewed in order to get the problem by its root.

Moreover, the Justice for Children Group met a group of 38 members of parliament, among them DTP leader Ahmet Türk, CHP leader Deniz Baykal, state minister responsible for Children and Families Selma Aliye Kavaf, Deputy Prime Minister Bülent Arınç and Mehmet Şandır. (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 15 October 2009)

One Year Sentence for Nine Human Rights Defenders

Adana Branch Chair of the Human Rights Foundation (İHD) Ethem Açıkalın was handed a 1 year prison sentence for protesting the killing of Kevser Mızrak, who had been killed by the police in his home in Ankara. Açıkalan participated in a press release organized by representatives of the Adana Rights and Freedom Front (HÖC) in the Adana İnönü Park on 13 December 2007. In the demonstration it was claimed that Mızrak was a member of the leftist militant Revolutionary People's Liberation Party/Front (DHKP-C) and his killing was condemned. 4 days after Açıkalan attended the meeting he was arrested. After 5 months in detention he was released and prosecuted un-detained.

On 8 October the Adana 8th High Criminal Court sentenced Açıkalan and 8 other people to 1 year imprisonment under charges of "collaboration with an organization". Açıkalan filed an appeal against the decision on 12 October.

1 year prison sentence for 9 human rights activists

President judge Kenan Seyran convicted 9 people to a 1 year prison sentence each, applying article 7/2 of the Anti-Terrorism Law (TMK): HÖC representative Şenmsettin Kalkan, İHD representative Açıkalan who supported the protest because of a violation of the right to life, Dinçer Ergün as a representative of the Socialist Platform of the Oppressed (ESP), Çukurova People Culture Center representative Hasan Yüksel and HÖC members Mehmet Bıldırcın, Hasan Kutlu, Halime Keçeli, İlhan Sarıoğlu and Emrah Eskibal.

Article 7/2 of the TMK foresees imprisonment of between1 and 5 years for assisting members of organizations or making propaganda for an organization with the aim of changing the characteristics of the Republic as specified in the Constitution.

The court acquitted Açıkalan of charges regarding "propaganda for an organization" and also acquitted the other convicts of "membership in an organization".

Açıkalan commented that press releases and protest actions of democratic mass organizations and rights institutions have been presented as illegal "very easily" in recent years, being evaluated within the framework of organization activities, "Considering this trial it is very clear that freedom of speech is under imminent risk".

Açıkalan argued that the İHD's criticism prior to the enforcement of the amended TCK on 1 June 2005 was left unheard. The İHD's objections referred to article 314 on "membership in an armed organization", article 220 on "committing a crime on behalf of an organization" and article 7 on punishment of "propaganda for an organization".

Acquittal and conviction

Human rights defender Açıkalın was arrested because of his participation in the press release on the killing of Mızrak, criticizing the police force's disregard of the possibility to arrest the DHKP-C member alive.

After Açıkalın was arrested from his home on19 January 2008, he was kept in custody for 3 days. The prosecutor took his statement and he was brought to the court of inquiry.

Açıkalan was interrogated and sent to the Kürkçüler F Type Prison under charges of "committing a crime on behalf of an organization" and "propaganda for an organization". Açıkalın had been acquitted of these convictions in the second hearing of the case on 23 Ju

Controversial Criminal Report on Ceylan's death not given to Lawyers

Results from the report investigating the death of 13 year old Ceylan Önkol have been released by the Amed (Diyarbakır) Police Headquarters criminal laboratory. If results are anything to go by, the aim it seems is once again to clear the state of any responsibility. Allegedly shrapnel pieces from Ceylan’s body and the crime scene have been examined and it has been deemed that they do not belong to a mortar bomb.

The cause of Ceylan’s death was a 40mm bomb launcher according to the report. Normally used for throwing bombs, a small piece of this weapon can be used in close range combat. Following the reports release Interior Minister Beşir Atalay made a public statement. Reading the results of the report, he said that the incident had been caused by an old bomb. He claimed that this bomb could be found anywhere, thus attempting to absolve the Turkish Army of responsibility.

 IHD (Human Rights Organisation) Amed Branch executives and the family’s lawyer’s Serdar Çelebi and Keziban Yılmaz, applied to the Lice Public Prosecutor’s Office for a copy of the report. The family’s lawyers were refused on the grounds that the report was confidential. The lawyers are now preparing to appeal to the Amed Chief Public Prosecutor’s Office. A decision will be made at the 4. High Court in Amed and the report will be released if the appeal is successful.

The result of the report explicitly shows the responsibility of the Turkish state in Ceylan’s death. The state has eluded responsibility by claiming that ‘military munitions were mislayed long before the incident,’ however human rights supporters are insistent on uncovering those responsible. (kurdish-info.eu, October 14, 2009)

Zere Still Waiting for Justice after Third Operation

Political prisoner Güler Zere, who has cancer in its fourth stage, underwent surgery for the third time in the beginning of this week on 12 October. Zere had received a 14 years prison sentence for her membership in the Revolutionary People's Front Party. Her illness started with palatal cancer which spread in her body.

Zere's lawyer Oya Aslan declared that they have been waiting for a decision from the Forensic Medicine Institute regarding her client since 5 July. During all this time Zere's disease continued to spread.

"Cervical cancer cells were growing rapidly"

Aslan explained that Zere, who was not released in spite of her critical health condition, underwent 3 major surgeries within the last 7 months,

"She was treated with radio therapy for 6 weeks. Regardless of the reports you could understand the severity of Zere's condition just by looking at the treatment. Her radio therapy was completed on 2 September. She was supposed to wait for 3 months until her body was going to be scanned for cancer cells. However, 1 month after the radio therapy fast growing cancer cells were detected on the right side of her cervix. According to the doctors' statement the cancer cells were growing aggressively. Zere will start chemo therapy immediately".

Handcuffs were not removed despite doctor's disapproval

When Zere was taken to the intensive care unit due to the operation, her feet were still cuffed on grounds of a possible flight risk. Lawyer Aslan comments, "Although the doctors demanded to take off the cuffs because they could have a negative effect on Zere's health, the cuffs were not removed due to a law that has not even been enforced. As if it is not enough that she cannot seize her right to freedom, in these days when Zere feels the moral support of her friends and relatives, the use of cuffs is demoralizing. Are they waiting for Güler Zere to die before a report with the 'right' decision educes out of the cumbersome procedures?"

Aslan indicated that they are not expecting any privilleges, special treatment or compassion from anybody. The lawyer stated that they request to release Güler Zere by applying the law and to recognize the freedom that she deserves.

Zere waiting for a decision for several months

The Elbistan (Adana) prosecutor's office asked for a report from the Çukurova University Forensic Medicine Department about cancer patient Zere. On 22 June, the department said that "Zere can be counted as severely disabled, her life is under severe risk; she depends on the care and observation of others. It is not possible to carry out her intensive and demanding treatment, which includes radiotherapy, under prison conditions. It would be suitable to defer her sentence until she is better."

On 25 June, the prosecution asked whether the hospital's prisoner's ward was suitable and was told that it was not. However, the prosecutor did not accept this report by itself and sent Zere on a 14-hour journey to Istanbul for an examination by the Forensic Medical Institute. The Contemporary Lawyers' Association (ÇHD) has filed a criminal complaint against the prosecutor due to this procedure.

The 3rd specialized committee, headed by Dr. Nur Birgen, who was handed a six-month suspension from the Turkish Medical Association for failing to report evidence of torture, ruled that Zere could be treated in the hospital's prisoner's ward.

Zere said that the person examining her must have been blind. At the moment, Zere is kept at the Balcalı (Adana) Hospital's intensive care unit.
(BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 14 October 2009)

Appel de solidarité: Libérez Murad Akincilar!

Le mercredi 30 septembre 2009, notre collègue monsieur Murad Akincilar a été arrêté à Istanbul à son domicile par des agents en civil. Son épouse a été témoin de son arrestation.
 
Murad Akincilar est un syndicaliste et militant des droits humains connu et engagé en Suisse comme ailleurs en Europe. Il travaille depuis de nombreuses années comme secrétaire syndical Unia à Genève. Citoyen de Genève, au bénéfice d’un permis C, il est retourné en juillet dans son pays natal, la Turquie, afin de rendre visite à sa mère très malade.
 
Aucun motif n’a été donné à son épouse et nos tentatives pour rentrer en contact avec les autorités pénitentiaires sont restées vaines. Son avocate à Istanbul a finalement pu s’entretenir avec son client après plus de 30 heures de détention. Monsieur Murad Akincilar n’a pas été autorisé à contacter les siens. Après plus de 48 heures, son épouse a pu s’entretenir pendant 10 minutes avec Murad. Nous sommes d’autant plus inquiets que son épouse se trouve dans une situation périlleuse et le sort de notre collègue pourrait avoir des conséquences tragiques sur la santé de sa mère.
 
Nous sommes convaincus de l’innocence totale de monsieur Murad Akincilar eu égard de son respect pour les lois turques et pour son esprit civique. Nous avons toujours apprécié son intégrité morale et son attachement à la justice.

SIGNEZ LA PETITION EN FAVEUR DE MURAD AKINCILAR !

LIBEREZ MURAD AKINCILAR !

Il faut cliquer sur ce lien
http://www.unia.ch/Appel-de-solidarite.3856.0.html ?...

(info@assmp.org, 13 octobre 2009)

Students Refused Deputy Prime Minister to Talk on Human Rights

State Minister and Deputy Prime Mininster Cemil Çiçek visited Ankara University to talk to students about human rights. However, the students reminded that Çiçek awarded colonel Ali Ertosun, one of the people held responsible for the "Operation Return to Life" with the state medal for eminent services.

In the Return to Life operation during the week of December 19-26, 2000, 10,000 Turkish soldiers violently occupied 48 prisons to end two months of hunger strikes and "death fasts" by hundreds of political prisoners. The hunger strikers were protesting the state's plan to transfer its prisoners from large wards to US-style "F-type" cells holding one to three occupants. The operation -- which left at least 31 prisoners and two soldiers dead -- lasted a few hours in most prisons, and up to three days at one prison.

Çiçek left the university without stepping up to the podium, after applause could be heard from the hall aiming to support the students' protest.

"Get out of this school, Çiçek"

Çicek was actually going to participate in an event on the topic "Democracy and Human Rights" organized by the European Commission and the Political Science Department Human Rights Center of Ankara University. A student sitting in the audience stepped on the podium during the opening speech of the event to chime in.

The student drew attention to several disputable incidents: the medal Ertosun was awarded with by Çiçek, 14-year-old Ceylan Önkol allegedly killed by military firearms, Engin Çeber who was tortured and killed in police custody and Güler Zere who is kept in detention despite being ill from last stage cancer. Pointing also to salary income cuts of workers, the student concluded, "We do not believe that the deputy prime minister of such a country has got a lot to say about human rights".

The majority of the audience supported the student's protest with their applause.

After the applause Çiçek addressed the student, "If this discussion is hold on behalf of democracy, you have made use of your right. Now I will talk". Just when the deputy prime minister started to talk another student stepped in and asked, "This meeting is being surrounded by police. Could you explain that to us?" When Çiçek answered the question the audience again showed their support to the student by applauding.

The student also reminded Çiçek of the police intervention regarding last week's demonstrations against IMF and World Bank. Çiçek answered, "When I came here I knew there would be reactions like this". The students asked, "So, under which aspect did you come here? We are students of this university and we want you to go"

When the police was hindered by academics to remove the students from the hall, Çiçek left with his bodyguards through the back door, accompanied by the students' slogan "Get out of this school".

After Çiçek had left, the students also asked the police and the bureaucrats to leave the hall.

When the police and bureaucrats had left under further slogans, one of the students said, "So now we prepared the base for a democratic-academic discussion. First speaker Ahmet İnsel eased the tension after the incident by saying, "Actually, the police could have stayed. They have a lot to learn about human rights". (BIA, Bawer ÇAKIR, 12 October 2009)

Unions and Chambers Take Legal Action against Police Violence

Unions and business chambers held a press conference yesterday as a reaction to the heavy police intervention against demonstrators during the meeting of IMF and World Bank in Istanbul on 6/7 October. Chair of the Confederation of Trade Unions of Public Employees (KESK) Sami Evren declared: "The police intervention in Taksim is the product of the Justice and Development Party's (AKP) intolerance to democratic opposition". The press conference, also attended by chair of the Turkey Union of Chambers of Architects and Engineers (TMMOB) Mehmet Soğancı, took place in the DİSK headquarters.

"The police attacked the crowd with tear gas, tanks and truncheons when the demonstrators made a press release. We will file a criminal complaint about the people responsible for the incidents".

On Tuesday and Wednesday the police went in hard against a meeting of 2000 people on Taksim Square, organized by the Confederation of Progressive Trade Unions (DİSK), KESK, Turkey's Union of Bar Associations (TTB) and TMMOB. 95 people were arrested according to official numbers. The Contemporary Jurists Association (ÇHD) informed bianet that the total number of arrested people amounts to 200. Shop owner İshak Kalvo died of a heart attack in the course of the clashes.

Representatives of unions and business chambers indicated: "Workers expressed their objections against IMF and World Bank, the police showed no tolerance for the demonstrations".

Evren argued: "The one who is politically responsible for the attacks and who said in the summit that 'We have to listen to the people protesting outside this meeting room' was the Prime Minister himself".

Evren reminded that the members of IMF and World Bank were imposed to the workers' protests wherever they went:

"They meet to strengthen global exploitation that brings our planet to the brink of ecologic disaster, they will wipe out workers on a global scale, they will make three quarters of the world's population victims of poverty - and we keep quiet. That is impossible".

Evren claimed that the protest actions echoed the voice and the conscience of all people in this world, and that the people objecting global capitalism were expressing their aspiration for global justice. Erven repeated his call once more: "IMF and World Bank have to be abolished. They have to pay the people back the profits they made by exploiting the countries they occupied. You have to stop the neo-liberal war you are waging against the people".

"This meeting did not pass by like a walk in the park. Workers of Turkey raised their voice against institutions executing global financial control, just like workers in other cities of the world came together and raised their voice against imperialistic organizations. And they will continue to raise their voices under any circumstances".

When Gürsoy mentioned in the press conference that the civilians that attacked protestors had been provoked by the police, Evren criticized the media's version that these were just "marginal groups" within the protests:

"I do not agree with the definition of marginal. There can be radical groups but they are the conscience of this society as well, they are the society's voice as well. They are the ones showing their reaction most clearly. If you eradicate them you eradicate the change and transformation of society".(BIA, Bawer ÇAKIR, 8 October 2009)

2e Journée: Canons à eau, gaz lacrymogène contre des manifestants anti-FMI à Istanbul

La police d'Istanbul a utilisé pour la deuxième journée consécutive canons à eau, gaz lacrymogène et véhicules blindés pour disperser mercredi des manifestants qui protestaient contre le FMI et la Banque mondiale, qui achevaient leur réunion annuelle dans la métropole turque.

Les policiers anti-émeutes ont chargé près de 300 jeunes qui s'étaient rassemblés dans le quartier de Pangalti, sur la rive européenne de la métropole, scandant "Va-t-en FMI, ce monde nous appartient" alors qu'ils voulaient marcher en direction du centre de congrès, à quelques centaines de mètres, où se tenaient les réunions, a constaté l'AFP.

Les protestataires, pour la plupart masqués, et membres d'organisations d'extrême-gauche et anarchistes, ont répliqué avec des pierres et des frondes lançant des billes de métal.

Tout comme la veille, un groupe d'une centaine de manifestants, dont des étrangers, vraisemblablement des Allemands, ont saccagé à coups de barres de fer et de pierres au moins cinq succursales bancaires, un supermarché et un fast-food, dans le centre-ville, avant de perturber la circulation sur une autoroute périphérique, sans que la police n'intervienne.

Les protestataires s'en sont aussi pris sur cette route à une voiture de police qu'il ont pris pour cible avec des pierres. Un policier a bord du véhicule a réagi en tirant des coup de feu en l'air par la fenêtre.

Les jeunes ont aussi lancé à ce moment des pierres sur des policiers en moto, renversant l'un d'eux.

La police a procédé mercredi à 25 interpellations, qui viennent s'ajouter à 103 arrestations réalisées la veille, a affirmé le gouverneur d'Istanbul, Muammer Güler, cité par l'agence de presse Anatolie.

Mardi, la police stambouliote était violemment intervenu contre quelque 2.000 manifestants et casseurs qui manifestaient contre les organisations monétaires, arrêtant 96 d'entre-eux sur la place centrale de Taksim, selon un communiqué de la police.

Un homme âgé de 55 ans qui se trouvait dans la zone des manifestations a par ailleurs succombé à un malaise cardiaque.

Taksim était quadrillée mercredi par de nombreux policiers, empêchant tout rassemblement.

La réunion annuelle du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, ouverte officiellement mardi, s'est achevée mercredi.

Environ 10.000 policiers et 1.600 vigiles ont assuré la sécurité de la réunion. (AFP, 7 oct 2009)

Manifestation de la jeunesse contre le FMI et la violence policière à Istanbul

La police turque a fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau pour disperser mardi à Istanbul près de 2.000 jeunes et en a arrêté près de 80 au cours d'une manifestation émaillée d'incidents contre le FMI et la Banque mondiale, qui ont leur réunion annuelle dans la capitale économique de la Turquie.

Aux cris de "Vive la liberté!" et "FMI, casse-toi de notre ville!", les manifestants s'étaient rassemblés sur la place Taksim, près du centre de conférences où se déroulait la séance inaugurale. Des unités de la police anti-émeutes ont chargé pour les repousser.

Certains jeunes ont érigé des barricades avec des poubelles métalliques et des chariots de supermarchés, tirant sur la police avec des frondes.

En fin de matinée, environ 300 jeunes ont saccagé, et dans certains cas pillé, au moins sept agences bancaires et deux supermarchés, dans le centre-ville, tandis que des passants et habitants du quartier avaient trouvé refuge dans deux hôpitaux proches.

Le gouverneur d'Istanbul, Muammer Güler, a fait état d'environ 80 arrestations et d'un policier blessé dans les heurts sporadiques qui se sont déroulés toute la journée.

"Aujourd'hui, les syndicats ont fait des déclarations sur la place Taksim. C'était leur droit, mais des groupes clandestins ont jeté des coktails Molotov (...) sur la police pour créer un incident. C'est dans ce contexte que la police a utilisé la force", a déclaré M. Güler, cité par l'agence de presse Anatolie.

Un homme âgé de 55 ans qui se trouvait dans la zone des manifestations a par ailleurs succombé à un malaise cardiaque, a rapporté Anatolie.

Les manifestants, pour la plupart des étudiants et des lycéens, s'étaient rassemblés à l'appel d'organisations de gauche et de syndicats, sous des banderoles déclarant notamment : "FMI ami du patronat, ennemi des travailleurs", "Un autre monde est possible", et "Votre démocratie est une dictature, votre économie est un esclavage, allez-vous en, bandits".

"Notre mouvement continuera tant que le FMI n'aura pas quitté notre pays, le Proche-Orient et le monde. Le FMI est l'assassin des peuples", a déclaré à l'AFP un jeune manifestant au visage masqué, parlant sous couvert de l'anonymat.

La réunion annuelle du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale s'est ouverte officiellement mardi, dans un centre de congrès situé à quelques centaines de mètres du lieu de la manifestation.

Environ 10.000 policiers et 1.600 vigiles assurent la sécurité de la réunion. (Reuters-AFP, 6 oct 2009)

Engin Çeber Murder Case: Long and Winding Trial Road

The 7th hearing of the Engin Çeber torture case was repeated on 5 October. Çeber had died from torture in police custody one year ago. The hearing had to be repeated because in the session on 22 July the audio recording malfunctioned "for an unknown reason".

Detained defendants Fuat Karaosmanoğlu, Murat Çise, Murat Kızılkaya, Yavuz Uzun and Sami Ergazi appeared before the Bakırköy 14th High Criminal Court together with another 12 un-detained defendants.

Murat Gevrek, who shared his cell with Çeber and made important statements during the last hearing, did not attend yesterday's hearing along with Adem Halil, Rasim İltaş, Gıyasettin Şakiroğlu and Selahattin Apaydın, the latter excused by a report.

Also Amnesty International (AI) followed yesterday's hearing. AI had previously criticized Turkey's human rights record, arguing that Çeber's death is "further proof that torture and ill-treatment are rife in places of detention in Turkey", despite the government "zero-tolerance" against torture.

Detained defendant Karaosmanoğlu claimed in the second session of the 7th hearing that he was not guilty. Also Ahmet Aksu who shared a cell with Çeber for some time and who made a statement in the previous session was heard again:

"When Çeber came to our room he was sleeping. I heard he was wet and exhausted. He was very quiet and could not speak much. He threw up green vomit. There were stroke marks on his body. Those stroke marks were not very recent, they looked as if they were from before. Çeber did not get up for the counting. When the guards came we told them that Çeber was sick. Çeber got angry with me and said "don't say I am sick". On the day of the incident he did not stand up for the counting. The guards beat him quite heavily. Right now I cannot recall who beat him. When Çeber got worse we rang the bell and he was brought to the infirmary. Later on we learned that he had been taken to hospital and after that we got to know that he had died".

When asked by lawyer Taylan Tanay why Aksu had not made a conscious statement in prison he answered: "We did not know if we were to die as well. We could not make such a statement in prison. We were afraid because we also lived there" adding "Çeber wanted to give the letter he wrote before he died to the Public Prosecutor's Office".

On the day Çeber was taken to the emergency room of Istinye State Hospital, esthetic specialist Hanife Akınoğlu was the doctor on duty. She attended the hearing and made the following statement:

"Çeber was brought to hospital by 3 men and a woman. There was an erythema on his head. Çeber continuously said that he had a headache. I ordered a tomography and prepared a report for the examination of the brain surgeon. I was called by the Üsküdar Public Prosecutor's office. They asked me if Çeber could stay in the holding cell and I told him I was not authorized for the answer of this question".

Head of the Lawyers Rights Center witness and lawyer Ömer Kavilli said in his statement:

"The group that was arrested together with Çeber shouted slogans in the holding cell. I also warned them to be quiet. Later on a police officer showed unpleasant behavior when he turned towards the group and raised the middle finger of his right hand. When I passed in front of the camera I asked if it was recording. I was told by the police officers that the Istanbul Police Directorate was watching. I also saw Çeber. He was apathetic. His eyes were blank. Maybe this was his personality, I do not know".

The defendants' lawyers requested to continue the prosecution of their clients without detention. The court delegation postponed the hearing to 16 November to call witnesses who had been heard in the previous hearing again to cover the missing statements.

The indictment mentions that Çeber resisted officials in prison and that he was mal-treated. The Indictment foresees prison sentence for the defendants under charges of "torture", "mal-treatement", "injuring on purpose", "abuse of duty", "neglect of duty" and "not reporting a crime of a public official".

Attorney Tanay still concerned about a fair trial

After the hearing lawyer Tanay said to members of the press "We are still concerned regarding the issue of a fair trial, especially since the defendants are kept in a certain kind of prison".

"We are calling the Ministry of Justice and the related institutions. The order of the law must be fulfilled and the defendants must be saved from these particular detention conditions".

"Defendant Ahmet Aksu has been a little nervous in today's hearing. In such an important case for the agenda of the public opinion the defendants are concerned about the safety of their lives over the file that trials many public officials when they listen to it again and again"

"It was seen that the defendants answered the questions with fear and worry. In the end the defendants were disclosed. Having them listening again and again makes it difficult to approve of such a presentation".

In front of the the court house members of the People's Front demanded justice in a press release. Kemal Polat, father of Murat Polat, who was tortured and killed in the Adana Military Prison, and Çebers family participated in the protest action.

Case background

Engin Ceber (29) was a Turkish human rights activist who was tortured and killed while in police custody. After the Forensic Medicine report proved evidence for torture, Turkey's Minister of Justice Mehmet Ali Sahin apologized and announced that 19 officials had been suspended pending investigation.

Ceber was arrested after he issued a press release protesting that the shooting of left-wing human rights activist Ferhat Gerçek by the police, which resulted in his paralysis, has not been investigated or punished by the authorities.

He was sent to a prison in Istanbul, where he was severely beaten. After complaining to his lawyer, he was sent to a hospital, where he fell into a coma, dying of brain hemorrhage on 8 October 2008.

After an investigation was launched by the Bakırköy Public Prosecutor's Office complaints were filed against 39 executive guard officers, 3 prison managers, 13 police officers, 4 gendarmes and a doctor. (BIA, Bawer ÇAKIR, 6 October 2009)

International protests against Kurdish children's unjust trial in Turkey
 
Every child must be tried according to the special procedures for young people of underage. Denial of freedom should be the last measure for children who are in conflict with the law. None of the children could be deprived of any of his or her rights and should be able to enjoy his or her right to education in any case.
 
In Turkey, there are children who are still being tried as they have participated in the street protests took place in Diyarbakır, Adana, Mersin and other various cities in 2008.

The trial of these children in the High Criminal Courts under imprisonment is against the United Nations Convention on the Rights of the Child and child justice system.
 
However, some of these children are being tried in High Criminal Courts under imprisonment. These children are being accused of participating riots and stone throwing which calls for a penalty of 20 years imprisonment and more. This is completely disproportional.
 
Considering that these children are in the age of puberty and there for must have the right to a healthy growth and development period like every other young person of their age, we strongly insist that these children to be released as soon as possible and trialed without imprisonment in Children’s Courts and that all their rights are protected including their right to education. All the essential changes in relevant laws should be altered to achieve this. Because wherever he or she is, every child is a “child”.
 
Therefore we as International Free Women Foundation, Ceni-Kurdish Women Peace Office, UTAMARA Women’s Meeting Center and Kurdish Human Right Center require from you to put Turkey under the pressure in order to Turkey comply with its international obligation on the right to children.

IFWF - Fondation International des Femmes Libres
133-17 schiekade 3033 BL Rotterdam Tel: 0031107144046
mail: info@freewomenfoundation.org, web: www.freewomenfoundation.org
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Kurdish Women’s Peace Office – Cenî
Corneliusstr.125, D-40215 Düsseldorf, phone. +49 (0) 211 - 59 89 251, fax: - 59 49 253
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Women’s Meeting Centre UTAMARA e.V.
In der Stehle 26, D-53547 Kasbach-Ohlenberg, phone: +49 (0) 2644 - 60 24 24, fax: -26,
mail: utamara@web.de, web: www.utamara.org
-------------------------------------------------------
Kurd-CHR
Centre Kurde des Droits de l`Homme / Rue des Savoises 15 / 1205 Genève / Tel : 0223281984
info@kurd-chr.ch / www.kurd-chr.ch

(mesop@online.de, October 6, 2009)


Villageois abattus: la Turquie condamnée par la CEDH à verser 179.000 euros

La Turquie a été condamnée mardi par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) à verser 179.000 euros à six requérants après que des gardes de villages eurent tué huit personnes lors d'une fusillade.

Dans son arrêt, la Cour a conclu à la violation de l'article 2 de la Convention européenne des droits de l'homme (droit à la vie et enquête).

Le 20 avril 1992, alors que les requérants circulaient en compagnie de plusieurs proches près de leur village du sud-est de la Turquie, ils avaient été arrêtés par des gardes de villages qui avait ouvert le feu sur eux, tuant huit personnes et en blessant plusieurs autres.

Deux des requérants avaient été blessés par les tirs et deux de leurs proches figuraient parmi les morts.

Invoquant l'article 2, ils se plaignaient que les autorités turques n'avaient pas fait le nécessaire pour identifier et sanctionner les responsables et affirmaient notamment que les gendarmes avaient tenté de couvrir la tuerie.

Soulignant ses "doutes" quant à l'emploi de volontaires tels que des gardes de village dans une "quasi fonction de police", la Cour a donné raison aux plaignants, soulignant que l'enquête et les procédures judiciaires avaient été "inefficaces".

Elle a alloué au requérants un total de 179.000 euros pour dommages matériel et moral. (AFP, 6 oct 2009)

Le président de la DISK Celebi blessé dans une attaque à main armée

Le président de la Confédération des syndicats révolutionnaires de Turquie (DISK), Süleyman Celebi, a été blessé lundi dans une attaque à main armée survenue à Istanbul.

Celebi a été visé par un homme alors qu'il entrait dans le siège du syndicat dans le quartier de Sisli, sur la rive européenne de la ville. "Il a été blessé au pied", a souligné Fahrettin Erdogan, porte-parole du syndicat à la chaîne d'information CNN-Türk.

L'auteur de l'attaque "a vidé un chargeur" sur le président, "trois balles sont logées dans son pied gauche" mais ses jours ne sont pas en danger, a-t-il souligné.

L'agresseur a été maîtrisé par des employés du syndicat avant d'être remis à la police.

Le syndicaliste âgé de 57 ans devait être opéré dans une clinique de la métropole.

Un précédent président et fondateur de la DISK, Kemal Tükler, avait été tué par balles par des militants d'extrême-droite, en 1980, juste avant le coup d'état militaire du 12 septembre.

Arrestation de 17 suspects d'extrême gauche

Dix sept suspects liés à une organisation d'extrême gauche qui préparait des assassinats et attentats pour obliger le gouvernement turc à renoncer à ses projets de réformes en faveur de la minorité kurde ont été arrêtés, a annoncé samedi l'agence Anatolie.

Les suspects, membres ou sympathisants d'un groupuscule connu sous le nom de Commandement révolutionnaire, ont été arrêtés cette semaine dans cinq provinces, et notamment à Istanbul et Ankara, selon la police citée par l'agence.

Des documents saisis ont révélé que les suspects préparaient des "attentats spectaculaires" comme des détournements d'avions ou des assassinats de personnalités politiques et d'entrepreneurs, selon un communiqué de la police.

Les membres du groupe avaient également prévu d'incendier les entrepôts et camions de livraison d'un groupe de presse, ainsi que des voitures de luxe et des yachts à Istanbul et à Izmir, sur les rives de la mer Egée.

L'objectif de ces attaques consistait à saboter les projets de réformes du gouvernement en faveur de la minorité kurde, a ajouté la police.

Le gouvernement a décidé de prendre des mesures pour améliorer les droits de la minorité kurde afin de tenter de venir à bout de 25 ans d'insurrection séparatiste dans le sud-est du pays.

Ces réformes visent à éroder le soutien dont bénéficie, au sein d'une partie de la population kurde du sud-est du pays, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en lutte armée depuis 1984.

Le Commandement révolutionnaire, qui affirme avoir pour objectif de mettre en place un régime socialiste en Turquie par la lutte armée et un soulèvement ouvrier, aurait des liens avec le PKK.

Le Commandement révolutionnaire avait revendiqué en août 2008 une attaque au mortier qui avait fait trois blessés à Istanbul. Le groupe avait affirmé avoir pris pour cible des casernes situées dans le quartier.

En décembre 2008, le Commandement révolutionnaire avait revendiqué un attentat à la bombe contre le siège stambouliote du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, qui avait fait un mort et neuf blessés.

En avril, un membre de l'organisation, un policier et un civil ont été tués dans une fusillade à Istanbul ayant éclaté au moment où la police faisait irruption au domicile du suspect. (AFP, 3 oct 2009)

Journées de mobilisation internationale pour Ferhat Gerçek et Engin Ceber

Ferhat Gerçek, jeune turc de 18 ans a été paralysé à vie le 7 octobre 2007 suite à une balle tirée dans son dos par la police, alors qu’il vendait pacifiquement un magazine de gauche dans la rue avec quelques camarades.

A29 ans, Engin Çeber est mort dans une prison turque le 10 octobre 2008, des suites de tortures et autres mauvais traitements subis en détention. Engin Çeber faisait partie des militants qui avaient organisé une conférence de presse le 28 septembre 2008, à l’approche du premier anniversaire du drame vécu par Ferhat Gerçek. Cette conférence visait à exprimer pacifiquement leur solidarité avec Ferhat Gerçek, ainsi qu’à dénoncer l’impunité des policiers responsables de sa paralysie.

Où en est-on aujourd’hui dans le processus judiciaire ?

Début octobre, deux audiences très importantes auront lieu dans les deux procès en cours pour Ferhat et Engin. Jusqu’ici, les précédentes audiences ont montré la partialité des deux procès (perte de preuves à charge contre les forces de police, insultes et menaces des policiers contre les avocats des deux hommes…)

1. Le procès de Ferhat reprendra par une audience le 2 octobre. Pour rappel, son procès devait reprendre le 8 mai dernier. L’audience a finalement été annulée, parce que le président de la Cour avait ordonné que les 6 policiers impliqués dans l’interpellation brutale de Ferhat Gerçek comparaissent.

Les policiers accusés d'avoir blessé Ferhat n'étaient pas présents à la première audience du procès en décembre 08. Le tribunal avait décidé de les forcer d'apparaitre à la deuxième audience du 8 Mai, mais seuls quatre d'entre eux son apparus. Un des policiers qui ne s'est toujours pas présenté doit maintenant être arrêté par la police pour comparaître à l’audience du 2 octobre.

Pour rappel, dans ce procès, Ferhat Gerçek est à la fois considéré comme victime (et donc partie civile) et comme accusé pour violences à l’encontre des forces de l’ordre. Il risque jusqu’à 15 ans de prison.

2. Le 5 octobre aura lieu la 6ème audience dans le procès des forces de l’ordre impliqués dans la mort de Engin Çeber. Les précédentes audiences ont permis d’écouter un certain nombre de témoignages à charge contre les policiers et gardiens de prison, ainsi que de visionner certaines vidéos filmées en prison.

Signez la pétition sur le site AI, adressée au Ministre de la Justice de Turquie
(http://www.amnesty.fr)

Amendments in Anti-Terror Act not Sufficient to Protect Children

The Justice for Children Group claims that the amendments for children in the Anti-Terror Law (TMY) announced by government spokesman Cemil Çiçek are not sufficient.

The group said that the mentioned amendments are positive, however they emphasized that children are exposed to long sentences and these penalties will not been cut shorter. The group analyzed the situation as follows: 

Impeding of increased penalties for children: If a child receives a 90 months sentence for example, this penalty can only be reduced by 20 months upon the amendments. These children are sentenced to 71 months and 10 days imprisonment, apart from a few cases receiving shorter sentences. There are children being handed sentences of 190 months. This amendment providing a reduction of only 20 months does not solve the problem.

Children aged between 16-18 years to be tried at juvenile courts: It is important not to prosecute children of any age at the High Criminal Court, regardless of age differences. The amendments are made because children receive high penalties, but it is impossible to decree different sentences from now if they are decided by a high criminal judge.

Delay in punishment, redemption, postponement of the verdict and optional sanctions: It is important that the road was opened to optional sanctions for children aged 16-18. However, in order to apply those sanctions, considering a postponement for instance the given penalty must be 3 years at the most. The law articles allowing children's imprisonment for more than 3 years have to be amended. Otherwise, this amendment will not bring any benefit to most of the children.

8 articles to be amended

According the Justice for Children Group, for the protection of children 6 articles of the TMY and one article each of the Turkish Criminal Code (TCK) and of the Meetings and Demonstrations Act have to be amended. Çiçek has mentioned only three of these 8 amendments. The group draws attention to the following articles:

Article 2 on handing sentences to children because of being related to or a member of an organization.
Article 5 on increasing penalties within the scope of TMY
Article 7/2-a giving way to punish children because of propaganda for an organization by partially or entirely covering their face.
Article 9 reasoning why children aged between 16-18 years are prosecuted at the high criminal court instead of the children's high criminal court.
Article 13 banning a postponement of the verdict, redemption and optional sanctions for children aged 16-18.
Article 17 regarding the execution of punishment and the release under certain conditions.
TCK article 220/6 giving way to punishing children for being related to or a member of an organization.
Meeting and Demonstration Act article 33-c: giving way to punish children for equaling the throwing of stones to security forces with armed resistance.

"Review the amendments"

The Justice for Children Group emphasized that the announced amendments do not meet the requirements for a real solution of the problem that children become victims of the TMY. The group asked the Council of Ministers to review the amendments in the light of the given information. (BIA, Tolga KORKUT, 2 October 2009)

14 Suspects "Sentenced" to 10 Months Detention

The Istanbul 9th High Criminal Court accepted the indictment of the Istanbul Public Prosecutor's Office on the "Revolutionary Headquarters Organization" and adjourned the trial for another 5 months. 14 people had been detained after member of the organization Orhan Yılmazkaya had been killed in a police operation on 27 April in Bostancı on Istanbul's Anatolian side.  The detained defendants have to wait till 23 February 2010 to be brought before the court, which will add up to a total of 10 months in detention.

Captain Nejdet Öztürk, who had rented the flat in Bostancı at which Yılmazkaya was caught, had sent notice that he was abroad on a ship but coming to make a statement. When he arrived in Turkey, he was arrested and taken to Tekirdağ Prison.

ECHR criteria: reasonable duration of detention

Due to the European Human Rights Convention of the European Court of Human Rights (ECHR), concerning article 5 on the "right to liberty and security" and article 6 on "the right to a fair trial", the duration of detention has to be reasonable and the trial has to proceed within a reasonable time.

5 months imprisonment for knowing Yılmazkaya

Colleagues of the editor of daily Vatan newspaper's website gazetevatan.com Aylin Duruoğlu organized a protest action in front of the newspaper's office to support Duruoğlu. She had been arrested on 27 April under allegations of having connections to Yılmazkaya.

Doğruoğlu had explained that she met with Yılmazkaya, author of the book "Turkish Baths", a couple of times since she did not want to offend him as a writer and as a former fellow student. Yet, the court decided to keep her in detention for 10 months.

Musician and dancer Ceren Sütlaş and filmmaker Meral Seven are in the same situation although the indictment clearly says that the search of their houses did not reveal any elements of crime. Sülaş had been connected to Yılmazkaya because she had delivered money coming from abroad to him.

Demircan: An earlier date should have been given

Sütlaş's lawyer Tunç Demircan sees a violation of the right to a fair trial in this situation. When he insisted on an earlier proceeding of the case, the court replied "We are very busy, there are so many files".

Demircan reminded the first page of the book on procedural law read in 3rd grade of Law school, saying "Late justice is no justice".

"The only thing you hear when you ask the court are a thousand sighs. But this situation opens the road to turning the measure of detention into a penalty. And this is not the only file, there are many files like this. This is a very long time, they shoul have announced an earlier day. My client and the other detainees are in prison since 30 April. By the time the case opens my client will have been in detention for 10 months. So, what if after 10 months they will say "sorry, you have actually not been guilty"? This country has certain sources, this problem has to be solved".

Deniz Seki, Füsun Erdoğan, Ahmet Birsin...

Former Özgür Radio editor Füsun Erdoğan and Gün TV editor Ahmet Birsin, member of the Marxis Leninist Communist Party, are in similar situations being detained and waiting for PKK cases to proceed. 

Additionally, singer Deniz Seki was taken to court after 218 days of detention. She had been arrested on 24 February under allegations of drug trafficking and drug use and faces prison sentence up to 24 years and 6 months. (BIA, Erol ONDEROGLU, 2 October 2009)


Un syndicaliste d'UNIA détenu arbitrairement en Turquie

Le mercredi 30 septembre 2009, notre collègue monsieur Murad Akincilar a été arrêté à Istanbul à son domicile par des agents en civil. Son épouse a été témoin de son arrestation.
 
Aucun motif n’a été donné à son épouse et nos tentatives pour rentrer en contact avec les autorités pénitentiaires sont restées vaines. Nous savons seulement qu’un grand poste de police pourrait nous donner des nouvelles. Son avocate à Istanbul n’a pas pu s’entretenir avec son client et monsieur Murad Akincilar n’a pas été autorisé à contacter les siens.
 
Nous sommes d’autant plus inquiets que son épouse est enceinte et la situation de notre collègue pourrait avoir des conséquences tragiques sur la santé de la famille.
 
Nous sommes convaincus de l’innocence totale de monsieur Murad Akincilar eu égard de son respect pour les lois turques et pour son esprit civique. Nous avons toujours apprécié son intégrité morale et son attachement à la justice.
 
Les évolutions politiques de Turquie durant ces dernières années donnent un immense espoir à tous les démocrates et montrent un exemple pour toute la région du moyen orient. Il serait extrêmement dommageable pour la Turquie d’entacher sa réputation par de tels procédés arbitraires.
 
Nous exigeons la libération immédiate et inconditionnelle de monsieur Murad Akincilar. Murad doit bénéficier des droits élémentaires à savoir contact avec sa famille et son avocate, connaître les charges retenues contre lui, avoir des conditions de détention décentes conformément aux engagements internationaux de la Turquie.
 
D’ores et déjà, un comité de soutien va se constituer afin d’organiser cette campagne pour la libération de notre collègue. La première réunion se tiendra le
 
Lundi 5 octobre à 18h
Au syndicat Unia
5 ch. Surinam (bus 6, 10 et 19 arrêt Charmilles)
 
Unia Genève, 5 ch. Surinam, cp 288, 1211 Genève 13 / tél 022 949 12 00
 
(Maison Populaire de Genève, www.assmp.org, 2 octobre 2009)

Strauss-Kahn veut que le lanceur de chaussure ne soit pas poursuivi

Le directeur général du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn a indiqué, vendredi, avoir demandé que le jeune Turc qui l'avait visé avec une chaussure ne soit pas poursuivi.

"C'est un mouvement d'étudiant comme il y en a souvent dans les facs, je pense qu'il ne faut pas y accorder plus d'importance que ça n'en a", a-t-il expliqué lors d'une rencontre avec la presse française à Istanbul.

"J'ai d'ailleurs demandé moi-même au gouvernement qu'il n'y ait pas de poursuites contre ce jeune homme. Je crois qu'il faut ramener ça à des proportions modestes", a-t-il ajouté.

L'incident de la chaussure, qui n'a pas atteint le directeur-général du Fonds monétaire international (FMI), s'est produit jeudi en fin de matinée dans un amphithéâtre de l'Université Bilgi d'Istanbul, où étaient réunis environ 200 étudiants.

C'est à la fin d'un débat, alors qu'il s'apprêtait à quitter la salle avec son épouse, assise au premier rang de l'assistance, qu'un jeune homme barbu s'est élancé dans l'allée centrale en vociférant "FMI, va-t-en de Turquie!".

Le lanceur a été identifié comme étant Selçuk Özbek, éditeur au service politique du journal de gauche Birgün.

Un millier de manifestants à Istanbul contre le sommet FMI-Banque mondiale

Un millier de personnes ont manifesté jeudi à Istanbul contre la tenue des réunions annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM) dans la métropole turque.

Répondant à un appel de confédérations syndicales et de partis de gauche, les manifestants se sont rassemblés derrière une bannière affirmant "C'est l'homme qui compte, pas les profits - FMI et BM allez-vous-en". Agitant des drapeaux rouges et noirs, ils ont défilé le long de l'avenue Istiklal, une artère commerciale à environ un kilomètre du lieu du sommet, a constaté l'AFP.

"Des millions d'affamés, des millions de chômeurs, voilà votre système capitaliste", "le jour viendra où le FMI rendra des comptes aux peuples", ont-ils scandé, avant de se dissiper pacifiquement devant plusieurs centaines de policiers anti-émeutes.

Les réunions annuelles du FMI et de la BM doivent avoir lieu les 6 et 7 octobre à Istanbul. Elles sont précédées de plusieurs réunions préparatoires et conférences.

Jeudi, un jeune Turc a lancé une chaussure contre le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn qui intervenait devant des étudiants d'une université stambouliote, sans l'atteindre.

Quelques 10.000 policiers et 1.600 vigiles sont mobilisés pour assurer la protection des congressistes. (AFP, 1-2 oct 2009)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Prison Sentence for "Azadiya Welat" Distributor Altay

In the hearing on 22 October the Diyarbakır 6th High Criminal Court handed down a 10 months prison sentence to Ayadiya Welat newspaper distributor Mehmet Altay because of "propaganda for an organization". Subject of the conviction was the newspaper's publication of a photograph showing imprisoned Abdullah Öcalan, leader of the militant Kurdistan Workers Party (PKK), holding an issue of the daily with both of his hands above his head.

Altay was found guilty on the grounds of selling the newspaper, which is published in Kurdish, in the city of Siirt in the predominantly Kurdish region of eastern Turkey. The decision was based on article 7/2 of the Anti-Terror Law (TMY).

Prosecutor: Öcalan held the paper above his head with both hands

Defendant Fehime Ete, prosecuted together with Altay, was handed the same sentence. The reason was Ete's unfolding of pieces of cloth with the organization's emblem in an opening ceremony of an election office prior to the local elections on 29 May earlier this year. Both of the defendants were tried un-detained and did not attend the hearing. They were represented by their lawyer Şakir Demir.

Upon his final request the prosecutor stated that Altay had been among a group of people shouting slogans in favour of Öcalan during the opening ceremony of the office. "The commitment of an offence was specified with the photograph of Abdullah Öcalan holding the Azadiya Welat newspaper above his head with both hands".

Lawyer Demir could not persuade the court with his defence, claiming that his clients did not act with criminal intentions and legal elements of crime did not occur. Both defendants were sentenced to 10 months imprisonment each. (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 26 October 2009)

Lawyer Demands 28 Years Prison Sentence for Journalist

Journalist Nedim Şener's book entitled "The Dink Murder and the Lies of the Intelligence" is subject of the trial against the journalist before the Istanbul 11th High Criminal Court. The court is investigating now whether records from the book are enclosed into the file of the Hrant Dink murder case tried by the Istanbul 14th High Criminal Court.

Head of Intelligence Department Ramazan Akyürek, who was deposed from duty last week, and intelligence officers Muhittin Zenit, Fatih Sarı and Ali Fuat Yılmazer had complained about journalist Şener. In the hearing Şener stated, "Yılmazer is accused in the report of the Prime Ministry Inspection Board as well. The people who took Ramazan Akyürek off duty should also review Yılmazer's situation in my opinion".

Akyürek, Zenit and Sari did not attend the hearing on 23 October. Yılmazer appeared at the court and said, "In his book Şener implicates that I turned a blind eye to this matter. He implicated that we had evil intentions". Akyürek's lawyer voiced similar accusations.

Trial postponed to 16 December

Şener responded, "I did not imply something like that. I excerpted the records from the Dink murder file only. But they can draw this conclusion if they are confronted by their conscience".

Lawyer Yücel Döşemeçi demands prison sentence for up to 28 years for the journalist under charges of "targeting people on duty to fight terrorism, supplying and announcing confidential information and attempting to influence a trial" concerning the contents of Şener's book.

The complainants renewed their claim of "supplying confidential documents", which had been rejected by the court in the previous hearing. However, the court did not change this decision. The trial is to be continued on 16 December.

Alleged neglect from Ankara authorities

Şener reminded that the Trabzon Intelligence F4 report, based on information from informant Erhan Tuncel and signed by former Trabzon Chief of Police Ramazan Akyürek, had been sent to the Ankara Intelligence Office Presidency C Branch Directorate. Şener raised the question, "Why were the Protection Head Office and the other authorities not mobilized when it was known that Dink was going to be killed?"

The mentioned F4 report contained the warning "Hayal is going to kill Dink, no matter at what cost". Upon Şener's words Yılmazer replied, "It was not my duty to prevent the murder of Dink. And for the protocol he added, "To avoid any misunderstanding, of course it was my duty to co-ordinate between Trabzon and Istanbul".

Şener: Protection was your duty, you did not fulfill that.

Yılmazer stated that he made a side note when he received the report. He said he even annotated "Does Istanbul know? Let's talk to Trabzon" and sent the document to the C Branch.

Şener stated that a circular signed by Sabri Uzun was sent to the intelligence branches in February 2002 regarding the people reported to be under death threat to be protected by the Protection Head Office. Şener claimed that this had not been done for Hrant Dink:

"It is not your duty to write annotations. When did you write it? Before the murder or afterwards? Or even last week? It was your job to do what was necessary". (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 26 October 2009)

TGC: Attacks against Journalists on the Rise

The recent increase in attacks against journalists was the main point of the agenda in the meeting of the Journalists' Association of Turkey (TGC) Executive Committee on 19 October.

The TGC drew attention to the fact that under this aspect, working conditions of journalists became harder and released a referring declaration.

The TGC announced that journalists from all groups and organizations are effected by all kinds of attacks and said, "We will not hesitate to apply legal ways in order to seek the rights of our colleagues and we know it as our duty to inform the public".

Condemning violence against journalists is not enough

The journalists society mentioned the latest case when the head of Bursaspor Club İbrahim Yazıcı slapped and harassed Habertürk newspaper journalist Erhan Telli with the help of his bodyguards. TGC emphasized that such a wrongdoing on humanity and sportsmanship cannot be wiped away just by condemning it.

These 2 points were enforced in the declaration among others:

"The violence against journalists that aim to use their right to provide correct and unbiased information to the public is continuing with an increasing rate and is now widely accepted as a part of inert dangers of journalism".

"It has increased our worries that violence against journalists has found its way to sports fields, whereas we already knew it from occasions such as political party congresses, demonstrations and press conferences. Our concerns have risen since we experience that this has become part of social violence".

BİA: 17 cases of violence in 6 months

In their declaration the TGC also included a report published by the BİA Media Monitoring Board on 14 August.

According to the report, in the months of April, May and June 2 journalists were attacked and 3 were threatened.

As reported by a different Media Monitoring Report from 1 May, 15 journalists were subject to physical attacks in the months of January, February and March. Thus, in the first 6 months of this year 17 journalists encountered violence.

3 examples of attacks on journalists

Siirt Birlik newspaper owner Diya Yarayan is struggling to seek justice after he had been attacked by a group of people disguised in snow masks in front of his house on 17 February. The journalist was severely injured at his head and was treated in hospital for several weeks.

Gerçek newspaper concessionaire Durmuş Tuna was attacked in his hometown of Söke close to the city of Aydın. A few people were detained for the attack and are being tried.

Journalist Sedat Şahinler was assaulted by Justice and Development Party (AKP) local MP Abdullah Pişkin on 8 May. Şahinler works for the Mahmutlar Haber daily in the Mahmutlar resort close to the Antalya district of Alanya. (BİA News Center, Erol ONDEROGLU, 22 October 2009)

Journalists Convicted for Criticizing Judge

Newspaper owner Selmi Yılmaz and editor-in-chief Fakir Yılmaz from the Kuzey Doğu Anadolu ('North East Anatolia') daily were handed a fine of 4,000 Turkish Lira (1,800 €) in compensation each because of an article of Fakir Yılmaz describing his impressions about another court case he was subject to himself.

The newspaper from the city of Ardahan in the east of Turkey had published an article entitled "Should I have recused the judge!" in its issue of 14 May 2009. On the grounds of this article judge Dilek Şen and prosecutor Emrah Ünal from the Ardahan Courthouse claimed an attack against their personal rights and demanded 40,000 TL (18,000 €) in compensation from the journalists.

40,000 TL demanded, 4,000 TL decided

The Ardahan 2nd Civil Court of First Instance brought the case to an end in its 6th session on 14 October. The court had previously rejected the journalists' request to send their file to a court expert.

President judge Levent Mutlu ruled for the payment of 2,000 TL (900 €) each to the complainants Dilek Şen and Emrah Ünal. Fakir Yılmaz did not attend the last hearing and announced that with all his respect for the court's decision he is going to take the case to the court of appeals.

Subject of the claim is Yılmaz' article about another trial against him for different articles published. In the writing from 14 May this year the journalist criticizes the court president's approach and also states that he did not actually know why he is being tried, summarizing a conversation between him and the court president.

Yılmaz explained that the hearing started 8 hours late and that the judge was rather stressed due to his work load. The journalist said that when he mentioned that he had not been informed about the indictment, the judge lost his temper towards him and humiliated him in front of his wife and brother.

He also told that when he entered the court room, he expressed his admiration for the court room's technical equipment and talked about the female judge's beauty and the prosecutor's loss of hair.

Criminal Case in November

The 2 judges who filed the complaint attempted to open also a criminal case against Selmi and Fakir Yılmaz. This case will be continued under charges of "defamation of a person performing a public duty" in November. (BİA News Center, Erol ONDEROGLU, 22 October 2009)

8-Page Newspaper Banned for Contents of Page 9

The Istanbul 13th High Criminal Court closed the weekly Özgür Görüş ('Free Opinion') newspaper for the duration of 1 month under allegations of "including announcements of the PKK organization" and "making propaganda for the organization" in the issue from 17-23 October.

However, the court decision claims the allegations to be found on page 9 of the weekly newspaper which actually consists of 8 pages only. The court did not give any information whether the charges were related to an article or a news item or which article or news item constituted a crime.

Court holds on to TMY despite ECHR's conviction

Judge Gökmen Demircan did not only decide to collect all issues of the newspapers according to article 25/2 of the Press Law. He also applied article 6/last paragraph of the Anti-Terror Law (TMY) and banned the newspaper for a whole month.

TMY article 6/last paragraph was the reason why Turkey was convicted by the European Court of Human Rights (ECHR) on 20 October earlier this week.

The ECHR decreed for a violation of freedom of expression concerning the complaint of 26 journalists and press employees of the newspapers Ülkede Özgür Gündem, Gündem, Güncel and Gerçek Demokrasi. The newspapers had been continuously banned for durations of up to 1 month and several people in charge have been tried.

The ECHR decreed for amounts between 5,000 Euros and 40,000
Euros per person in pecuniary compensation. Another 1,800 Euros in compensation concerning damages for mental anguish has to paid for each of the applicants plus the coverage of the court fees of 4,800 Euros. (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 23 October 2009)

La télévision publique turque censure une série qui a offensé Israël

La chaîne de télévision publique turque (TRT) a coupé certains passages d'une série dont la diffusion a provoqué une crise diplomatique entre la Turquie et Israël, a indiqué jeudi son producteur au journal turc Milliyet.

"Chaque diffuseur a ses propres règles de supervision... Nous ne voyons pas d'objections à cela", a déclaré Selçuk Cobanoglu.

Parmi les scènes coupées pour le deuxième épisode de la série, diffusé mardi soir sur la première chaîne de la TRT, figure des images où des civils Palestiniens aux yeux bandés sont exécutés par des soldats israéliens, a-t-il dit.

Il a rejeté les accusations selon lesquelles la série incitait à la haine contre Israël.

Israël avait convoqué le chargé d'affaires turc à Tel Aviv pour protester contre la diffusion, le 13 octobre, du premier épisode de cette série intitulée Ayrilik (Séparation), accusée par les autorités israéliennes "d'incitation à la haine anti-israélienne".

Le film montre notamment des soldats israéliens en train d'abattre froidement une petite fille, un nouveau-né dans les bras de son père, ou de procéder à des exécutions sommaires.

La TRT, contactée par l'AFP, a refusé de commenter cette décision de censurer certains passages.

Les relations entre Israël et la Turquie, pourtant alliés stratégiques dans la région, se sont vivement tendues après les critiques du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan contre Israël, en raison de l'offensive massive de Tsahal dans la bande de Gaza, l'hiver dernier.

Cette tension s'est traduite par la décision d'Ankara d'écarter l'aviation israélienne des manoeuvres aériennes qui étaient prévues début septembre, en Turquie. (AFP, 22 oct 2009)

La Turquie est tombée au 122e rang dans le classement de la liberté de la presse

Le classement mondial de la liberté de la presse est établi comme chaque année par Reporters sans frontières, grâce aux centaines de journalistes et experts des médias qui ont répondu à son questionnaire. Il prend en compte les violations de la liberté de la presse commises entre le 1er septembre 2008 et le 31 août 2009. En un an, la Turquie est tombée de 20 places, passant du 102e au 122e rang. Selon RSF, la raison de la chute de la Turquie est l'augmentation des pratiques de censure contre les médias défendant les droits du peuple kurde et des autres minorités ainsi que la dominance de l'Armée dans le domaine des communications.

Le chapitre concernant la Turquie dans le rapport de RSF:

Le modèle nationaliste et laïque dur, hérité de la période kémaliste, est mis à mal par l’émergence d’autres modèles au sein de la société. Les aspirations des minorités arméniennes et kurdes à être reconnues se heurtent ainsi à une conception de l’identité nationale turque au regard de laquelle ces revendications sont autant de crimes.

De nombreuses pressions exercées sur la presse par des représentants des autorités (magistrats, militaires, forces de police) l’ont été en vertu de l’article 301 du code pénal. Ce texte qui punissait les atteintes à « l’identité turque » de peines allant jusqu’à trois ans de prison ferme, est à l’origine de plusieurs milliers de poursuites. Les amendements adoptés par le Parlement en avril 2008 n’ont pas apporté d’amélioration sensible. C’est désormais l’atteinte « à la nation turque » qui est sanctionnée, pour une peine pouvant atteindre deux ans d’emprisonnement. De plus, l’article 301 n’est qu’un élément de l’arsenal législatif restreignant la liberté d’expression en Turquie. D’autres textes punissent par exemple l’atteinte à la mémoire d’Atatürk (loi 5816 du 25 juillet 1951), ou encore le fait de détourner la population du service militaire (art. 318). Bien souvent, les peines encourues sont augmentées de moitié dans le cas où les atteintes ont été commises par un média. Le quotidien Taraf a ainsi été poursuivi après avoir publié une série d’articles en octobre 2008. S’appuyant sur des documents militaires, le journal affirmait que l’armée avait eu connaissance des déplacements d’un groupe de rebelles kurdes à travers les montagnes du nord de l’Irak en direction de la frontière turque, un mois avant l’assaut qui avait coûté la vie à quinze soldats. Son directeur risque cinq ans de prison. Quant au reporter Cengiz Kapmaz, il a été condamné à dix mois de prison, en vertu de la loi antiterroriste 3713. Il avait publié dans le quotidien Ülkede Özgür Gündem, une interview d’un ancien député prokurde, en faveur du retour du PKK sur la scène politique turque.

Le procès des assassins présumés de Hrant Dink, journaliste turc d’origine arménienne abattu le 19 janvier 2007 devant les locaux de son journal (Agos) s’est poursuivi à Istanbul. Depuis juillet 2008, les audiences sont ouvertes au public et à la presse, le principal suspect ayant entre-temps atteint l’âge de la majorité.

De nombreux éléments semblent indiquer une implication directe de membres des forces de l’ordre, tant au niveau local qu’à Ankara. Pourtant, dans leur grande majorité, ceux-ci ne font pas l’objet de poursuites pénales. La récente décision du ministre de l’Intérieur d’initier une enquête sur cet aspect de l’affaire pourrait néanmoins conduire à l’ouverture d’une enquête judicaire. La famille du journaliste a également demandé aux juges d’examiner la possibilité que l’organisation secrète Ergenekon, accusée de complot terroriste, soit impliquée dans la mort de Hrant Dink.

L’Internet n’échappe pas aux pressions. Au cours de l’année 2008, une dizaine de sites ont été fermés sur décision de justice, dont YouTube, Dailymotion ou Google Groups. Le plus souvent, ces sites sont rendus inaccessibles en vertu de la loi 5651 relative à la “prévention des crimes commis dans le domaine de l’informatique”. Cette loi donne la possibilité à un procureur d’interdire l’accès à un site dans un délai de 24 heures, s’il juge son contenu “susceptible d’inciter au suicide, à la pédophilie, à l’usage de stupéfiant, à l’obscénité, à la prostitution” ou de “contredire la loi d’Atatürk”. (http://www.rsf.org/fr-rapport141-Turquie.html)

D'ailleurs, selon la Plateforme pour la solidarité avec les journalistes en prison en Turquie, actuellement 33 journalistes dont 8 rédacteurs en chef se trouves dans la prison.

La Turquie condamnée à Strasbourg pour la suspension de journaux

La Cour européenne des droits de l'Homme a condamné la Turquie pour la suspension jugée abusive de quatre quotidiens pour propagande en faveur d'une "organisation terroriste", le PKK/Kongragel (Parti des travailleurs du Kurdistan).

A l'époque des faits, les requérants, 26 ressortissants turcs, étaient propriétaires, directeurs généraux, rédacteurs en chef, directeurs du service de l'information et journalistes du Ulkede Ozgur Gundem, du Gundem, du Guncel et du Gercek Demokras.

Entre novembre 2006 et octobre 2007, la parution de ces quatre journaux fut régulièrement suspendue pour des périodes allant de 15 jours à un mois par la cour d'assises d'Istanbul.

Celle-ci conclut que ces publications faisaient de la propagande en faveur du PKK/Kongragel et cautionnaient les crimes commis par cette organisation et d'autre part divulguaient l'identité de fonctionnaires engagés dans la lutte antiterroriste, faisant ainsi de ces personnes de cibles d'attaques terroristes.

De plus, certains des requérants firent l'objet de poursuites pénales pour les mêmes infractions que celles reprochées aux journaux. Ainsi, Ali Gurbuz, propriétaire du Ulkede Ozgur Gundem, fut condamné au versement d'une somme de 217.000 euros environ.

Les juges de Strasbourg ont rappelé que "l'information est un bien périssable et qu'en retarder la publication, même pour une brève période, risque fort de la priver de toute valeur et de tout intérêt".

La Cour conclut, à l'unanimité, qu'en suspendant la parution de journaux dans leur intégralité, même pendant une courte période, les autorités ont apporté des limitations injustifiées au rôle indispensable de "chien de garde" que joue la presse dans une société démocratique, en violation de l'article 10 (liberté d'expression et d'information).

Elle a alloué aux requérants des sommes allant de 5.000 à 40.000 euros pour dommage matériel et une somme de 1.800 euros à chacun d'entre eux pour dommage moral. (AFP, 20 oct 2009)

Seventh Website Ban within One Month

The website www.expatriates.com was banned under article 5651 of the Act on Internet Crimes. The website serves as a source of information and networking services for expatriates in Turkey and all over the world.

Internet users in Turkey who want to access the site encounter the following announcement by the Telecommunications Communication Presidency (TİB):
"ADMINISTRATIVE MEASURES have been applied to this internet site (expatirates.com) by the decision of the Telecommunications Communication Presidency dated 23.06.2009, no. 421.02.02.2009-179234 as a result of technical inspection and legal evaluation of index crimes regarding law article 5651".

Ban on website for foreigners

bianet was informed by an internet user about the censorship, explaining the site as follows, "I used the site to look for a Turkish teacher for my child for instance, there are many ads of private Turkish teachers. Foreigners living in Turkey can also advertise for a car with an "M" plate (special tax conditions for foreigners). There are advertisements on an international scope, not only within the borders of Turkey. The most frequently used language of the site is English".

Access to MySpace re-opened, Last FM still blocked

On 19 September access was blocked to MySpace and Last FM, two of the world's largest websites for social networking and music sharing, after a complaint from the Association of Interconnected Ownership Right Phonogram Producers (MÜYAP). The Turkish site AkkıllıTV.com was censored on the same day.

Access to MySpace has been re-opened after an agreement on copyright issues. LastFM.com is still blocked.

In the beginning of this month access was also blocked to LGBT social networking websites haydigayri.com, gabile.com and shemaleturk.com on the grounds of "index crimes".(BIA, Erol ONDEROGLU, 19 October 2009)

Cartoonist Özdabak on Trial

The Bakırköy Public Prosecutor's Office filed a criminal complaint against cartoonist Halil İbrahim Özdabak from Yeni Asya newspaper. Özdabak had drawn a cartoon regarding Sincan 1st High Criminal Court president Osman Kaçmaz who intends to sue president Abdullah Gül.

The caricature on question was published in the Yeni Asya newspaper issue from 21 May 2009. It shows a person in a judge's robe on a podium positioned on a tank, ignoring the road sign to "Ergen" but instead following the sign to "Sincan Avenue".

Illustrator Özdabak is prosecuted under charges of article 125 of the Turkish Crimial Code (TCK) concerned with defamation. The indictment issued on 18 August 2009 is signed by Public Prosecutor Ali Çakır.

Prosecutor Ali Çakır on duty...

Çakır had previously prepared an indictment on "influencing the judiciary" against Milliyet and Radikal newspapers for criticizing the cancellation of the Ottoman Armenian Conference. Furthermore, the prosecutor filed a complaint against artist Bülent Ersoy for "alienating the public from military service" and lately launched an investigation against artist Hülyar Avşar.

Özdabak before the court in January

Özdabak's trial is going to start at the Bakırköy (Istanbul) 2nd High Criminal Court on 30 January next year. The cartoonist is facing a 2 years 8 months prison sentence under charges of "insulting a public official performing a public service in the press". Judge Osman Kaçamaz is mentioned as a complainant in the indictment. The cartoon criticizes a decision taken by the judge on 15 May.

The indictment includes the following accusations:

"... Ridiculing the decision of the complainant High Criminal Court President; depicting him in his robe on a podium positioned on a military tank; road signs of Sincan Avenue and Ergenekon Avenue; addition of a written comment; defaming previous decisions with the caricature; unlawful use of rights and freedoms defined by the Turkish Constitution; surpassing of the press' audit privilege, targeting a person and a profession with the result of hatred and rage against a decision taken by the complainant when performing his duty; insulting a personal right, freedom and the honor and dignity of a profession with such a depiction"

Öydabak was also tried for illustrating Supreme Court Public Prosecutor Abdurrahman Yalçınkaya, who filed a closure case against the ruling Justice and Development Party (AKP) and was depicted in the caricature as an owl in a judge's robe. The cartoonist was acquitted on 24 March. (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 15 October 2009)

Deux sites débloqués, 1 309 autres toujours inacessibles

Reporters sans frontières se félicite du déblocage du réseau social MySpace et du site akilli.tv, en date du 6 octobre 2009. Cela fait suite à la résolution des litiges relatifs aux droits d’auteur entre les autorités de ces deux sites et la Société turque de l’industrie phonographique.

Malheureusement, les sites lastfm.com.tr et YouTube sont toujours bloqués, car ils refusent de se plier aux conditions de cette même instance.

Par ailleurs, depuis novembre 2007, à la suite d’une décision administrative, la Direction de la télécommunication a rendu inaccessibles 1 309 sites. 270 on été bloqués suite à une décision de justice.

"Il est inadmissible qu’une autorité administrative décide seule de bloquer un site : la liberté d’expression est un enjeu majeur et nécessite l’intervention d’un juge. Seule une décision de justice est légitime. C’est pourquoi nous demandons le déblocage immédiat de tous les sites bloqués", a déclaré Reporters sans frontières.

Ces blocages découlent de l’application de la loi 5651, relative à "l’organisation des publications en ligne et au combat contre les délits commis par le biais de ces publications". Celle-ci permet au procureur d’interdire un site si son contenu est susceptible d’inciter au suicide, à la pédophilie, à l’usage de stupéfiant, à l’obscénité, à la prostitution et s’il contrevient à la "loi d’Atatürk" en vigueur depuis 1951.

Si l’interdiction de sites pédopornographiques ou promouvant l’usage de stupéfiants est évidemment justifiée, l’interdiction de sites (ou de tout autre mode de communication) dont le contenu critique d’une manière ou d’une autre Atatürk constitue une atteinte à la liberté d’expression. Ce dernier est décédé, et le préjudice moral de cette personne ne peut de fait être établi. S’il s’agit de sanctionner l’atteinte à la valeur qu’il représente en tant que fondateur de la Turquie actuelle, il convient de rappeler que le pays est signataire de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales. A ce titre, l’Etat ne doit pas sanctionner une expression qui choque ou heurte une idée majoritaire et doit tolérer tous les courants d’opinion, notamment politiques, ainsi que les critiques envers l’Etat (Cour européenne des droits de l’homme, arrêt Handyside c. R.U., du 7 décembre 1976)

En outre, parmi ces 1 309 sites, beaucoup ne sont ni pornographiques, ni invitant à l’usage de drogues. Il s’agit de réseaux sociaux, de sites de rencontres, de sites de nature politique et culturelle. En Turquie, 65% de la population n’a jamais eu accès à Internet.

Reporters sans frontières rappelle que la Turquie se situe à la 102e place sur 173 pays dans le classement mondial sur la liberté de la presse établi en 2008 par l’organisation.  (internet@rsf.org, 11 octobre 2009)

Orhan Pamuk: Medal from Paris, Subpoena from Ankara

The Supreme Court General Judicial Assembly decreed for opening a court case against writer Orhan Pamuk, laureate of the Nobel Prize for Literature. The author faces a fine of 36,000 TL (16,655 Euros) in compensation because of the following statement he made during an interview published in Switzerland in February 2005: "On this ground 30,000 Kurds and 1 million Armenians were killed".

Pamuk was awarded the symbolic "Grand Medal" by Paris Municipality Mayor Bertrand Delanoe on 6 October. Pamuk said in the ceremony: "I am receiving this medal also on behalf of the city of Istanbul where I live". In Turkey Pamuk was just saved from a prison sentence. However, for his ideas he has been trialed for compensation for 4 years now.

Fransa'da Paris Belediye Başkanı Bertrand Delanoe'nin elinden önceki gün (6 Ekim) simgesel "Büyük Madalya" alan ve törende "Bu ödülü yaşadığım kent İstanbul adına da alıyorum" diyen Pamuk, düşünceleri nedeniyle Türkiye'de sadece hapse girmekten kurtuldu. Yazar, dört yıldır tazminatla yargılanıyor.

With the decision taken on 7 October, the General Assembly rejected Pamuk's lawyers' request for an amendment of the initial decision, so the trial against the writer will re-start at the Şişli 3rd Civil Court of First Instance.

President of the Istanbul Martyrs' Mothers Solidarity and Support Association Pakize Alp Akbaba and lawyer Kemal Kerinçsiz, currently in detention as a defendant in the Ergenekon case, are just 2 of 6 people altogether claiming a total of 36,000 TL in compensation from Pamuk.

A complaint had been filed against Pamuk at the Şişli 2nd Civil Court of First Instance under charges of the former version of the Turkish Criminal Code (TCK) article 159 (new TCK 301 "Insulting the Turkish People, Republic of Turkey and Governmental Institutions and Bodies") and for "defaming Turkishness". However, the Ministry of Justice did not accept the claims and dropped the case. 

The Şişli 3rd Civil Court of First Instance ruled that the plaintiffs do not possess the right for compensation as a result of an attack on their individual rights just because they hold the Turkish nationality. The court rejected the claim of active hostility.

Upon filing an appeal the Court of Appeals 4th Judicial Office pointed out that the plaintiffs indeed have the authority to open a case and asked to apply the procedure if an attack on their personal rights had occurred.

The Judicial Office reminded that under article 66 of the Constitution it is said that "everybody who is bond to the Turkish State by holding the Turkish citizenship is a Turk". The office emphasized that an honorable person's feelings of belonging to a nation is a matter of personal values and  resides under legal protection.

The local court dealing with the case after the decision was annulled by the Court of Appeals resisted to the previous decision and decreed for a rejection of the case. After another appeal was lodged against the latest local court's decision, the file has now come to the Supreme Court General Judicial Assembly. (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 10 October 2009)

Telecommunications authority bans access to LGBT social networking sites

The telecommunications authority has blocked access to LGBT social networking sites galibe.com, haydigayri.com and shemaleturk.com following accusations of prostitution, obscenity and child abuse under the Law on Administrative Measures no. 5651. Site administrators complained they were not informed of the decision, and said the action was the result of a "homophobic mentality."

Users attempting to access the sites receive the following message:

"The Law on Administrative Measures no. 5651 states under the section: DECISION TO BAN ACCESS AND ITS FULFILLMENT, under Article 8 (1) that: A decision to ban access to an Internet site is taken when there is sufficient proof that the site is being used for any of the following activities: 1) Incitement to suicide (article 84); 2) Sexual exploitation of children (103/1); 3) Facilitation of the use of drugs or stimulant drugs (190); 4) Supply of substances dangerous to health (194); 5) Obscenity (226); 6) Prostitution (227); 7) Provision of a place and possibility for gambling (228)."

In a message posted on the Turkish LGBT news portal Kaos GL, the haydigayri.com site administrator responded to the allegations:

"haydigayri.com does not contain pornography. It is a site for lesbians, gays, bisexuals, transvestites and transsexuals (LGBTT) to find friends, get news, use forums and chat. It is stated in the entrance page of the site that membership for people under 18 is forbidden. The ban came very suddenly, we have not been informed about it. We supposed that in such a situation we would be informed by e-mail."

The administrator for galibe.com similarly denied the allegations, and went on to accuse authorities of targeting the sites for political reasons.

"Lambdaistanbul and Kaos GL were previously tried on charges of immorality. That tactic did not succeed and the court rejected the case, so now they try to ban social networking sites. These applications are extremely grave."

The sites have a combined 225,000 members.

Site managers issued the following joint statement: "We regretfully condemn these ignorant applications against our thoughts, ideas, lifestyles, our sexual identity and all our freedoms." (BIANET/IFEX, 6 October 2009)

Un syndicaliste et militant des droits humains détenu injustement en Turquie

Le mercredi 30 septembre 2009, notre collègue monsieur Murad Akincilar a été arrêté à Istanbul à son domicile par des agents en civil. Son épouse a été témoin de son arrestation.

Murad Akincilar est un syndicaliste et militant des droits humains connu et engagé en Turquie comme ailleurs en Europe. Il a notamment travaillé durant de nombreuses années comme secrétaire syndical Unia à Genève. Citoyen de Genève, au bénéfice d’un permis C, il est retourné en juillet dans son pays natal, la Turquie, afin d’y poursuivre ses engagements syndicaux et d’y faire progresser les droits humains.

Aucun motif n’a été donné à son épouse et nos tentatives pour rentrer en contact avec les autorités pénitentiaires sont restées vaines. Son avocate à Istanbul a finalement pu s’entretenir avec son client après plus de 30 heures de détention. Monsieur Murad Akincilar n’a pas été autorisé à contacter les siens. Après plus de 48 heures, son épouse a pu s’entretenir pendant 10 minutes avec Murad. Nous sommes d’autant plus inquiets que son épouse se trouve dans une situation périlleuse et le sort de notre collègue pourrait avoir des conséquences tragiques sur la santé de sa famille.

Nous sommes convaincus de l’innocence totale de monsieur Murad Akincilar eu égard de son respect pour les lois turques et pour son esprit civique. Nous avons toujours apprécié son intégrité morale et son attachement à la justice.

Nous exigeons la libération immédiate et inconditionnelle de monsieur Murad Akincilar. Murad doit bénéficier des droits élémentaires à savoir contact avec sa famille et son avocate, connaître les charges retenues contre lui, avoir des conditions de détention décentes conformément aux engagements internationaux de la Turquie.

Appel soutenu jusqu’à présent par :

Unia, Sit, Syna, Parti du Travail, Laurence Fehlmann Rielle députée Genève, Fédération des Travailleurs Immigrés en Suisse (IGIF), UITBB, Albert Rodrik ancien député Genève, Andreas Rieger Co-Président Unia, Matteo Pronzini Unia Tessin, Jean-Michel Dolivo avocat Lausanne, Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Parti socialiste genevois, Solidarités, Vasco Pedrina vice-président de l’IBB (Fédération internationale du Bâtiment et du Bois), Maison du peuple de Genève, GSsA, Alessandro Pelizzari secrétaire régional Unia Genève, SIT, L’Autre Syndicat, Gauche anticapitaliste, CETIM, Romolo Molo avocat, Olivier Baud, président SPG.

Rassemblement vendredi 9 octobre à 12h devant la Mission de Turquie,
Ch. du Petit-Saconnex 28,
(en face de l’Hôtel Intercontinental),
Pour exiger la libération immédiate et inconditionnelle de Murad Akincilar !
Comité de soutien : Unia Genève, 5 ch. Surinam, cp 288, 1211 Genève 13 / tél : 022 949 12 00
(info@assmp.org,

Protestation de la Plate-forme de solidarité avec les journalistes détenus (TGDP)

Accusé d'être membre de l'organisation dénommée « Commandement révolutionnaire», Murad Akıncılar, éditeur de la revue « Transformation démocratique », a été incarcéré le 4 octobre 2009. Dans sa déclaration à ce propos, la revue «Transformation démocratique » avance que « notre éditeur a été incarcéré suite à un complot, car il n'y a aucune preuve contre lui si ce n'est des papiers et un stylo [outils de son travail, ndr]. Le fait de vouloir l'impliquer à des événements sensationnels n'a qu'un but: réduire au silence notre revue ».

Le fait de mépriser le professionnalisme des journalistes opposants au régime, accuser sans aucun fondement ces derniers d'être « membres d'organisations terroristes » et vouloir les réduire au silence sont des politiques traditionnelles de l'Etat [turc, ndr].

En tant que Plate-forme de solidarité avec les journalistes détenus, nous protestons vivement contre ce genre de pratique et toutes répressions à l'égard des journalistes opposants au régime. Nous réclamons la libération de Murad Akincilar et tous les journalistes détenus.

Nous rappelons que huit directeurs de publication et 33 journalistes et écrivains sont toujours emprisonnés actuellement.

Au vu de ce qui précède, nous demandons:

L’abrogation de l'art. 301 du code pénal (loi anti-terroriste)

Libertés pour tous les journalistes

E-mail : tutuklugazeteciler@mynet.com, necatiabay@gmail.com

Lawyer, actor and writer each sentenced to one year for using the terms "Kurds" and "Kurdistan"

Lawyer Eren Keskin, theatre actor Murat Batgi and writer Edip Polat were sentenced to one year in prison for using the terms "Kurdistan" and "Kurds." Furthermore, they were deprived of many of their civil rights.

The Diyarbakir 5th High Criminal Court found Keskin, Batgi and Polat guilty of "inciting hatred and hostility" and handed down a one-year prison sentence to each of them. The accused were put on trial for using the terms "Kurdistan" and "Kurds" in a speech on the occasion of the 6th Culture and Art Festival in Diyarbakir three years ago, on 31 March 2006.

Keskin, a lawyer and human rights activist, issued a press release at the Istanbul Branch of the Human Rights Association (HRA) on 3 October 2009.

In line with prosecutor H. Yüksel Ünal's recommendation, Judge Ahmet Alkan convicted Keskin, Batgi and Polat on 29 September under article 216 of the Turkish Criminal Code (TCK), which relates to inciting hatred and hostility among the public and humiliation of the public.

Furthermore, the court deprived Keskin, Batgi and Polat of their rights to seek public office, to carry out work for institutions and organisations, to vote and be elected, and to manage structures such as associations, foundations, companies, unions and parties.

On behalf of the Kurdish Writers Union (Kurdish PEN), Polat awarded a prize to Keskin at a panel covering the topic of "The Kurdish Question from yesterday till today, and its solutions". This is the offence for which Polat was convicted: "Indeed, before awarding this prize, if such an honest and brave person, a Kurd with Kurdish roots and in Kurdistan, can make a speech holding their head high, then this makes me very happy."

After her conviction Keskin stated, "I will always continue to defend all the oppressed individuals and the right of the Kurdish people to determine their own destiny. And I will always continue to criticise the Turkish military's dominance over civil politicians . . . Regarding the agenda of Turkey and Kurdistan . . . more than 200 cases have been opened against me to date, and another ruling against me was handed down now. I was penalised all those times for using the concept of Kurdistan, and I will continue to do so till the end."

In the sentencing, Batgi was quoted from one of his stand-up shows as saying the following: "Ecevit is in a coma, pray for Ecevit that nothing happens. I said something the other day, 'I am afraid I will see Kurdistan before I die' and I said, 'May god give you a lifetime of a thousand years so you can see four Kurdistans.'"

The court concluded that the words revealed "incitement of hatred and hostility partly among the public and partly against the public." The actions following the speeches showed "evidence of clearly emerging and immediate danger."

In a previous trial, the Gebze 3rd Criminal Court of First Instance acquitted Keskin of a charge of using the term "Kurdistan." Keskin was also previously served with a subpoena by the Viransehir Criminal Court on the same allegations, resulting in the same decision on 20 November 2007. (BIANET/IFEX, 5 October 2009)


One Year Imprisonment for Saying "Kurdistan"


The Diyarbakır 5th High Criminal Court found lawyer Erin Keskin, theater actor Murat Batgi and author Edip Polat guilty of "inciting hatred and hostility" and handed down a 1 year prison sentence to each of them. The accused had been trialed because of using the terms "Kurdistan" and "Kurds" in a speech on the occasion of the 6th Culture and Art Festival in Diyarbakır three years ago on 31 March 2006.

Prison sentence plus heavy restrictions

Lawyer and human rights activist Keskin issued a press release in the Istanbul Branch of the Human Rights Association (HRA) on 3 October.
In line with prosecutor H. Yüksel Ünal's proposition, President Judge of the court Ahmet Alkan convicted the three accused on 29 September under article 216 of the Turkish Criminal Code (TCK) concerned with inciting hatred and hostility amongst the public and humiliation of the public.

Furthermore, the court decreed to deprive Keskin, Batgi and Polat of their rights to the assumption of a public office, to do duty for institutions and organizations, the right to vote and be elected, and the right to manage structures such as associations, foundations, companies, unions and parties.

"Kurdistan" and "Kurds" as reasons for penalty

On behalf of the Kurdish Writers Union (Kurdish PEN) Polat awarded a prize to Keskin at a panel with the topic of "The Kurdish Question from yesterday till today and its solutions". These are the sentences Polat was convicted for:

"... Indeed, before awarding this prize, if such an honest and brave person, a Kurd with Kurdish roots and in Kurdistan, can make a speech holding his head that high, then this makes me very happy".

After her conviction Keskin stated: "I will always continue to defend all the oppressed individuals and the right of the Kurdish people to determine their own destiny. And I will always continue to criticize the Turkish militarism's dominance over the civil politicians... Regarding the agenda of Turkey and Kurdistan... more than 200 cases have been opened against me until today, and there is also a penalty handed down to me now. I received all those penalties for using the concept of Kurdistan, and I will continue to do so till the end".

Batgi was quoted in the conviction from one of his stand-up shows as follows: "Ecevit is in a coma, pray for Ecevit that nothing happens, I said something the other day, "I am afraid I will see Kurdistan before I die" and I said "May god give you a lifetime of a thousand years so you can see four Kurdistans".

Court sees "clear and immediate danger"

The court concluded from those words that they revealed the "public incitement of hatred and hostility partly among the public and partly against the public". The actions following those speeches showed "evidence of clearly emerging and immediate danger".

In a previous trial the Gebze 3rd Criminal Court of First Instance had acquitted Keskin who was again to be trialed for using the term "Kurdistan". Keskin was also served with a subpoena by the Viranşehir Criminal Court under the same allegations resulting in the same decision on 20 November 2007.

On 19 July 2007 the Bulanık Attorney General, conceding that "one can agree with this or not", decided for the phrase to be part of the freedom of thought. (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 5 October 2009)

One More Trial for Taraf Newspaper upon "Aktütün" News

The Istanbul Public Prosecutor's Office has opened a trial against journalist Mehmet Baransu from Taraf newspaper. Baransu is accused of "communicating protocols" regarding an attack of the militant Kurdish Worker's Party (PKK) on the Aktütün police station which resulted in the death of 17 soldiers.

The indictment prepared by Public Prosecutor Ercan Şafak on 27 August 2009 includes the following information: Mehmet Baransu's news item entitled "Written Records" published on 13 April 2009 gives information about details such as the time of the attack, departure times of the aircrafts that bombed PKK camps, when the Prime Minister and the Presidency was informed and what time the Chief of General Staff came to the headquarters.

Trial begins on 18 November

2 months after the pulishing of the news the Military Prosecutor's Office filed a criminal complaint against Baransu on 12 June. The complaint accuses Baransu of "disclosing information related to the state's security and political efficacy which should have remained confidential".

Baransu's trial will open on 18 November at the Istanbul 14th High Criminal Court.

Baransu is facing up to 10 years imprisonment applying article 329/1 of the Turkish Criminal Code (TCK) on the grounds that he "published confidential written records, and information and documents with a classified status that had not been removed or altered".

The Taraf newspaper drew attention to the fact that the date of the Chief of General Staff filing the complaint was the very same day the newspaper published news about the "action plan against reactionary forces", a controversial document showing alleged plans to discredit the ruling Justice and Development Party (AKP) and the religious movement led by Fethullah Gülen. Baransu had signed responsible for this news item as well.

Measuring with two different scales

Baransu had published the disputed article 6 months after the Aktütün attack. The journalist claims: "The information conveyed in the written records has been disclosed as press releases on the General Staff's website a thousand times until today. Information has been published about attacks on PKK camps, the time of air raids on the camps, the time of the attack by the PKK members, further information about the attack, people visiting the General Staff and about some other issues concerning the topic. Also General Hasan Iğsız communicated similar information in a press conference organized right after the newspaper's publishing. I revealed the incident just like general Hasan Iğsız did it. It is not a crime if the General Staff spreads the news - but is it a crime when it is me who does it?"

Prosecutor requested acquittal for other Aktütün news

Finally, the Istanbul 13th High Criminal Court Prosecutor requested the acquittal of Taraf newspaper director Adnan Demir who is on trial for publishing another news article concerning the Aktütün attack which was entitled "We told you to confess about Aktütün... Now we are talking". This trial is to be continued on 20 September. (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 1 October 2009)

Seeking Justice for Assaulted Local Journalists

The Siirt High Criminal Court demands prison sentences for detained defendants Feyzi Aldemir, Hamit Kurt, Feyaz Aldemir and Tahir Aldemir over allegations of assaulting and seriously injuring journalist Diya Yarayan.

In the fifth hearing on 24 September Court Prosecutor Erdal Bozoğlu requested heavy prison sentences for the defendants on the grounds of a "deliberate attempt to kill a person".

Witnesses did not see who attacked

Upon the prosecutor's final request Bozoğlu summarized the incident, saying that on the day of the assault the police was informed about a fight in front of Selami Değer High School. The people who had injured Yarayan escaped in a car and ignored orders to stop. The car's plate could be identified. The people in the vehicle through 2 sticks out of the rear window when they tried to escape from the scene. After the car was stopped two people with ski masks got out of the car.

Bozoğlu placed on the record that the Forensic Medicine Report confirmed mortal danger for Yaranyan resulting from the injuries from the assault.

In the defense for his clients the defendants' lawyer Cemal Acar did not mention the attempt of killing but talked of injuries instead.
Defendant Tahir Aldemir's lawyer Abdulhakim Gider claimed the acquittal and release of his client, arguing that 4 people are detained although only 2 people were involved in the assault.

According to the prosecutor's point of view the court accepted the witnesses of the defendants to give their statements. Sedat Çakmak, Abdulhakim Siper  and Mahmut Uğur unanimously statet that they do not know who assaulted the victim. This also concurred in the defendant's statements.

Heavy assault on Tuna also trialed

The case about the assault against Gerçek newspaper owner Durmuş Tuna has also started at the Söke (district of Aydın on the west coast of Turkey) 1st Criminal Court of First Instance.

Together with journalist Tuna another 10 detained and un-detained defendants and  also witnesses attended the hearing. The hearing lasted for 5 hours. The defendants did not accept the accusation put up against them and requested their release. This request was declined by the court council.

Tuna's lawyer requested the case to be transferred to the High Criminal Court since many people had been involved in the assault and because they tried to kill Tuna with sticks and iron bars. The court rejected this claim. The court is to be continued on 26 October. (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 1 October 2009)


Kurdish Question / Question kurde


IHD: Give the Republic's Biggest Project a Chance

Although we've seen partial advancements regarding democracy and human rights in Turkey in recent times, we can still say that there are serious problems concerning the exercise of basic rights and liberties.  Two forms of power are needed for human rights to find life in a country; the first is the power of Democratic Public Opinon, and the second is the power of the law.  If these two forms of power don't exist in a given country we can't mention human rights.  When we look at practices in Turkey in recent years, it's clear that there are very serious complications obstructing the exercise of each of these forms of power.

EU Progress Report: demur on human rights and democracy

In the European Union progress report released on 13 October 2009, it says that Turkey has made progress in the areas of economic competition and statistical and scientific research, but that there's a chequered picture in the areas of human rights and democracy.

According to the EU report, with respect to the primacy of human rights and democracy, the protection of minorities, civil and political rights, civil oversight of expenditures on security forces, reform of the constitution, freedom of assembly and protest, freedom of belief, reform of local administration, the independence of the country's forensic medical foundation, the independence of the judiciary, children being punished with sentences of 25 years in prison, the use of languages other than Turkish, the right to unionize, the rights of disabled people, the Kurdish question, the Cyprus question, the question of cultural rights, the problem of novels and discrimination, in some areas we're still witnessing serious fluctuations - that is, regression - instead of halts to violations.

Repressions against pro-Kurdish DTP

Fourteen days after the 29 March 2009 local elections, a major operation was carried out against the Democratic Society Party (Demokratik Toplum Partisi - DTP).  Three operations have been carried out against the party in the last six months.  More than 1,000 people have been detained. Due to a judicial decision prohibiting access to files concerning the situation of the detained people, 450 DTP members and activists have remained under arrest for months without knowing what they're being charged with. The principle and practice of being released pending trial is violated for DTP members and child victims of the Turkish Anti-Terror Law.  There country's prison population now exceeds 120,000.  In the last four years, security forces have increased the use of disproportionate force against children and children's deaths have increased as a result. In the latest EU progress report this matter is raised by mentioning police officers who have been "acquitted" after facing trial for "killing outside legitimate self-defence".

Military intervention

In recent years the army's repression and tutelage over politics, the judiciary, media and society have reached extraordinary dimensions. The military very frequently goes before the press and makes statements on all varieties of political issues.  In the EU progress report it's requested that the 1997 EMASYA secret Protocol on Security, Public Order and Assistance Units be terminated.

Pre-dominantly Kurdish regions

When we look at our table of confirmed violations in the East and Southeast Anatolia region, we can't say that a heart-warming picture emerges.  When we evaluate violations in the last nine months of the year 2009, we see an erratic picture. The number of lives lost in clashes has decreased compared to last year, but we've observed that these losses continue and that there's been a sharp increase in extrajudicial killings as well as murders carried out by unknown perpetrators.

We've also seen that the number of people killed and injured by mines and stand-alone explosive articles has increased.  A serious increase of complaints regarding torture and maltreatment has been seen again. An increase in incidences of interference in and beatings at social actions has been confirmed in the last nine months.  The disproportionate use of force has been triggered by a failure to open sufficient inquiries against those who use excessive force, the abscence of anger control, and the forcing of security forces to work excessive overtime hours.

Kurdish Question

It seems that everything changed for the worse following the Prime Minister's July 2005 action and greatly important speech on the Kurdish question in Diyarbakır, especially in 2008, when violations reached their highest levels.  Violations decreased considerably in the first three months of 2009 and have continued to increase since April.  At a time when a democratic solution for the Kurdish question is being debated, we're curious as to why violations are increasing non-stop.

Children

In recent years the government has introduced an extremely hardline approach to policy and matters related to children.  Slapping children with sentences of between 10 and 25 years in prison due to their flashing of the 'V' for victory sign with their fingers or for throwing stones, the aquittal of those responsible for the death of Uğur Kaymaz, the 28 September killing of Ceylan Önköl with an artillery shell, and the fact that those responsible for the loss of 18 month-old Mehmet Uytun's life - who died as a result of a gas bomb that was deployed as his mother was breastfeeding him on the balcony of their home in Cizre - still haven't been found, has damaged the trust of the region's people in the state and judiciary and increased mistrust between local people and the state.  Why has there been a serious increase in children's deaths?  Why haven't the perpetrators been tried following these deaths?  What's the explanation for the fact that 98% of judicial and administrative inquiries opened about security forces between 2003 and 2008 ended in their favor and that 2% ended with light punishments?

The increase in human rights abuses in recent times has been caused by intensified operations and clashes in northern Iraq and Turkey's Eastern and Southeastern regions, the repression of peaceful and nonviolent social movements and political parties, and the growth of hardline nationalism.

Kurdish Initiative and a democratic solution

We find the work the government's doing concerning the 'Democratic opening' to be meaningful and positive.  However, the rapid increase in human rights violations that this process has coincided with perturbs us. We don't understand the extreme reaction that's been shown to the return of those who came from Kandil and Mahmur.  They returned with the goal of opening the clogged political process and were met with a peaceful gathering, without throwing a single stone, initiating any violent rallies or shouting anti-state slogans.  We think that there needs to be an end to the speeches to the effect that after this, every word and every step taken must be taken within an approach that considers all of the emotions in Turkey, that those who are going to contribute to a solution must be 'more careful', and that 'we'll turn back, we'll start from the beginning.'

If we turn away from a Democratic solution to the Kurdish Question - the Republic's biggest project - our country will be brought back a hundred years, and if there's a solution it'll be the end of an era and we'll move into a bright period. It'll be brought closer to Europe.  We're either going to forget the pain of the past and open a new page or we're going to dig new graves. Believing in everyone's dream of peace,  from now on we request that prejudices and the past be left aside, that work be done to stop the flow of blood, and that steps be taken mindful of the weight of every word and action. (BIA, Muharrem ERBEY, 30 October 2009)

La conférence de presse du 2e groupe pour la paix à Bruxelles

Le groupe pour la paix et pour une solution démocratique constitué en Europe a tenu le mardi 27 octobre 2009 une conférence de presse au Centre International de la Presse à Bruxelles.

Au nom du groupe, Ismet Kem a fait la lecture du communiqué suivant:

Afin de surmonter l’impasse dans laquelle se trouve le processus de démocratisation entamé en Turquie pour l’instauration de la paix et la résolution de la question kurde, nous, le groupe pour la paix, avons décidé, à l’appel du leader du peuple kurde Abdullah Öcalan, d’aller en Turquie et d’apporter notre modeste contribution à ce processus.

Notre délégation est composée de 15 personnes: Arif DIRIK, Ayten KAPLAN, Baki ULUDAG, Halime GOKCEN,Hasan AKBABA, Hikmet CETIN, Hikmet KARAHAN, Ismet KEM, M.CEVAT Akin, Mahmut EROL, M.Sait YILDIRIM, Muazzez KAYA, Ummuhan SURMELI, Veli TEKIN, Vesile YUKSEL.

La Turquie traverse actuellement une phase très critique. Profitant de la conjoncture favorable engendrée par les élections municipales du 29 mars, Abdullah Öcalan a élaboré une feuille de route dans l’objectif de faire avancer le processus de démocratisation de la Turquie et de résolution de la question kurde. Cependant, le gouvernement turc a par tous les moyens empêché que la population prenne connaissance du contenu de ce document. Malgré ces entraves arbitraires, le leader kurde a lancé un appel pour l’envoi de groupes de paix en Turquie, dans l’objectif d’engendrer une nouvelle occasion historique de débloquer le processus politique et de résoudre le conflit. Répondant immédiatement à cet appel, le mouvement de libération soutenu par la population kurde a envoyé en Turquie un groupe de 34 personnes venant de Qandil et du camp de Makhmour au sud du Kurdistan. Ce ‘’groupe pour la paix et pour une solution démocratique’’ est entré en Turquie le 19 octobre 2009.

Il a été accueilli par la population kurde et par tous les partisans d’une résolution démocratique avec beaucoup de joie et d’enthousiasme.

Nous, Kurdes réfugiés en Europe, avons également répondu à cet appel et constitué un groupe dont le départ en Turquie était prévu le 28 octobre. Afin d’obtenir les documents de voyage nécessaires, nous avons contacté les autorités consulaires turques.

Cependant, l’Etat et le gouvernement turcs, le Premier ministre en particulier, ont réagi de manière très négative à l’enthousiasme avec lequel le premier groupe a été accueilli par la population kurde. De même, les dirigeant turcs ont fait savoir qu’ils s’opposaient à la venue de notre groupe en Turquie. Les autorités consulaires ont ainsi refusé de nous délivrer les documents de voyage nécessaires. Par conséquent, nous avons été contraints de reporter sine die notre départ en Turquie.

Nous sommes convaincus que le processus de paix et de démocratisation peut avancer si les différentes parties agissent avec suffisamment de sérieux, de responsabilité et de courage. Les parties intéressées doivent pour cela faire beaucoup d’efforts, quitte à faire des concessions importantes. Cependant, alors que par l’envoi de groupes de paix, le peuple kurde et son mouvement de libération démontrent une fois de plus leur détermination et leur sincérité dans la recherche d’une solution démocratique et pacifique, l’Etat turc adopte une attitude qui ne peut que bloquer ce processus. Malgré toute la bonne foi, la confiance et la détermination que nous avons placée dans cette recherche d’une solution démocratique, l’Etat turc, le gouvernement AKP en particulier, a tenté par tous les moyens de saboter le processus. Face à la position déterminée du peuple kurde et de son mouvement en faveur de la paix et de la résolution du conflit, le gouvernement a reculé et encouragé ainsi les partis turcs comme le CHP et le MHP qui sont partisans de l’impasse politique. Compte tenu de ce contexte, nous avons été contraints de reporter notre départ en Turquie.

Mais nous sommes déterminés à répondre le plus rapidement possible aux espoirs de paix et de liberté de notre peuple. Nous sommes prêts à tout pour débloquer le processus et contribuer à une résolution du conflit. Dans les jours à venir, nous considérerons à nouveau la position politique et juridique du gouvernement turc et prendrons une nouvelle décision.

Cependant, malgré toute notre bonne volonté, nos espoirs et notre détermination, nous ne pouvons pas aboutir à une solution de façon unilatérale. Par conséquent, nous appelons les autorités turques, le gouvernement en particulier, à agir de manière responsable et courageuse et leur demandons de faciliter le départ de notre groupe en Turquie. Il est clair que le CHP, le MHP et l’organisation Ergenekon tentent par tous les moyens d’entraver et de saboter le processus de paix. Au lieu de reculer sous l’influence de cette mentalité archaique obnubilée par la guerre et le sang, le gouvernement AKP devrait adopter une attitude plus responsable et agir avec plus d’indépendance et de détermination. Les cris du peuple kurde en faveur de la paix et sa recherche d’une solution doivent être considérés comme la plus grande marque de soutien et l’expression de leur sentiment de fraternité.

Nous appelons par ailleurs les médias, les intellectuels, les artistes, les partis politiques et les ONG à soutenir nos efforts pour la paix.

La Turquie n’est pas prête pour la Paix

Ahmet DERE, 26 octobre 2009

Les Kurdes qui mènent, depuis le 15 Août 1984, une lutte armée pour faire reconnaitre leur identité ont toujours marqué, néanmoins, leur préférence pour la paix et se sont, à toutes occasions, déclarés en faveur de la fraternité entre les peuples kurde, turc, arabe et persan ; leurs messages sont, hélas, restés sans réponse, notamment ceux adressés à l’Etat turc.

L’organisation principale des Kurdes, le KCK (Union des Communautés du Kurdistan) vient de faire, le 19 octobre dernier, à l’appel du Leader kurde Abdullah Öcalan, un geste sans équivoque et plein de noblesse : deux "Groupes de Paix", composés de 8 militants du KCK et de 26 réfugiés kurdes du camp de Mahmur (situé en Irak) sont retournés au Kurdistan de Turquie ; les autorités turques, après les avoir interpelés à la frontière et interrogés, les ont finalement , après une nuit de garde à vue, remis en liberté, ce qui a été interprété favorablement laissant augurer de bonnes dispositions du gouvernement turc pour régler politiquement la question kurde.

La remise en liberté de ces "Groupes de Paix" a provoqué une explosion de joie chez les Kurdes et des dizaines de milliers d'entre eux se sont portés à leur rencontre en scandant "Bienvenue aux ambassadeurs de la paix", "le Kurdistan est fier de vous" ; Ils ont fait la fête, deux jours durant, apportant par là même la preuve de leur sincère désir de paix.

La population kurde, répondant au geste du KCK, testait aussi la Turquie dont la réaction ne s'est pas fait attendre ; les bonnes dispositions gouvernementales du début ont été balayées deux jours plu tard avec une déclaration des autorités turques jugeant sévèrement les manifestations de joie dont elles ne voulaient pas voir la manifestation d'un désir sincère et profond de paix, alors même que les forces internationales saluaient ce geste du KCK.
 
Ce geste n'a rien à voir avec une reddition et l'envoi des "Groupes de Paix" est, au contraire, un geste fort en faveur de la paix : ces "Groupes de Paix" sont porteurs d'un message, à l'adresse des autorités turques, réclamant, notamment, la fin des opérations de l'armée turque et davantage de droits politiques et culturels en faveur du peuple kurde.

Depuis le 19 octobre, les milieux nationalistes turcs se mobilisent, avec le soutien de l’Etat,  dans le but de s'opposer au processus de paix. Le principal parti d'opposition turc, le Parti Républicain du Peuple (CHP) s'est indigné de "l'amnistie de fait" offerte, selon lui, aux militants kurdes. Le Parti Nationaliste Turc (MHP) s’engage d’une façon active pour revenir à la politique des années 90 durant les quelles la Turquie mena la "sale guerre" contre la population kurde.

Pour répondre l’appel d’Abdullah Öcalan, une quinzaine de réfugiés politiques kurdes vivant en Europe ont décidé de former un "Groupe de Paix" et de retourner en Turquie, mais, sur injonction du Premier Ministre Recep Tayyip Erdogan, les consulats turcs en Europe refusent de délivrer les certificats de voyage nécessaires aux membres de la délégation pour se rendre en Turquie : le retour au pays leur est donc interdit.

Le gouvernement turc a fait savoir, par medias interposés, que le "malaise" créé par l'accueil des "Groupes de Paix" pourrait mettre à mal les projets de réforme que le gouvernement s'apprête à présenter au Parlement pour améliorer les droits des Kurdes et faciliter une résolution du conflit.

C’est pourquoi je veux poser cette question : "la Turquie est-elle vraiment prête pour faire la paix avec les Kurdes"? Il me semble que non.

Le retour du 2e groupe kurde reporté sine die sous la pression de l'Armée

Un des dirigeants du KCK, Zübeyir Aydar a annoncé samedi que le retour du deuxième groupe de paix de Düsseldorf à la Turquie prévu pour le 28 octobre a été reporté sine die.

Le même jour, la Premier ministre Recep Tayyip Erdogan
a déclaré à une chaîne de télévision que l'arrivée d'un deuxième groupeavait été reportée en raison des "développements indésirables" qui ont marqué le retour du premier. "Les efforts déployés par Ankara pour résoudre le conflit kurde ont été mis mis en difficulté par une crise de confiance. Faisons une pause. Nous poursuivrons le processus après un examen de la situation", a-t-il dit.

Erdogan a imputé au principal mouvement politique kurde de Turquie, le Parti de la société démocratique (DTP), les manifestations au cours desquelles 100.000 personnes en liesse ont accueilli à Diyarbakir (sud-est de la Turquie) huit militants du PKK revenus d'Irak.

Selon une dépêche du quotidien Milliyet, Erdogan a pris la décision de faire à la suite d'un entretien téléphonique avec le chef de l'Armée, le général Ilker Basbug.

Par ailleurs, le porte-parole de l'Etat-major avait annoncé il y a deux jours que l'Armée n'approuvera jamais l'accueil réservé par le DTP aux groupes de paix.

A Konya, les Loups gris du MHP ont attaqué le siège du DTP.

La direction du DTP a immédiatemment critiqué le recul du gouvernement.

Dans un communiqué diffusé à Bruxelles, le porte-parole du KCK Zübeyir Aydar a précisé que le groupe de paix tiendra comme prévu une conférence de presse à Bruxelles le mercredi 28 octobre pour expliquer les obstacles érigés par le gouvernement turc empêchant le retour du groupe à la Turquie. (AFP, 24 oct 2009)

Interview de l'avocate de Gülcihan Simsek, maire kurde, détenue à la prison

Madame Gülcihan Simsek, Maire de Bostanici (2004-2009), bien connue et estimée des membres des Amitiés kurdes de Bretagne qui, à plusieurs reprises, furent accueillis par cette femme courageuse dont le militantisme pour la défense des droits culturels et politiques de son peuple - et aussi pour la cause des femmes – est avéré, a été interpellée au lendemain de la victoire électorale de son parti, le DTP, (Parti pour une Société Démocratique) et conduite à la prison de Diyarbakir. Son avocate, Reyhan Yalçindag a répondu à nos questions.

Q -Quels sont exactement, juridiquement parlant, les chefs d’accusation qui sont à la base de l’inculpation de Madame Gülcihan Simsek et de son incarcération ? Quelles sont vos craintes quant à l’équité d’un éventuel procès ?

R.Y. - Madame Gülcihan Simsek est l’un des 500 membres du DTP toujours détenus. Elle se trouve actuellement au bloc des femmes de la prison de Diyarbakir de type E (n.d.l.r. depuis avril 2009) ; d’autres membres du DTP ont été arrêtés en septembre 2009 et écroués, parmi lesquels se trouvent l’ancien maire de Sirnak, Ahmet Ertak, et les adjoints des maires actuels de Kayapinar et de Baglar, l’ancien président de l’Assemblée Régionale de Diyarbakir, mais aussi Seyhmus Bayhan, l’actuel président de l’Assemblée Régionale de Diyarbakir, qui a été élu avec plus de 400 000 voix. Que puis-je dire de ces vagues d’arrestations ? Lors des dernières élections locales, (n.d.l.r. du 29 mars), le DTP a remporté une grande victoire électorale et l’Etat n’a pas vu d’un bon œil ce succès qu’il trouve dérangeant ; ces opérations n’ont d’autres objectifs que de criminaliser les activités politiques et juridiques des membres du DTP.

Concernant le dossier de Madame Gülcihan Simsek, je peux dire, en tant qu’avocate, qu’il n’y a pas la moindre preuve juridique d’une quelconque illégalité. L’opération est éminemment politique, liée directement au fait que L’Etat n’accepte pas le DTP ; c’est ainsi que les activités légales des partis politiques sont considérées comme illégales quand elles sont menées par le DTP : une conversation téléphonique de Madame Gülcihan Simsek avec un membre de la commission d’organisation, pour ne citer que cet exemple, est considérée comme un délit, parce qu’ils sont, l’un et l’autre, membres du DTP. De même, il est reproché à Madame Gülcihan Simsek d’avoir rendu visite à des manifestants blessés par des policiers lors de manifestations ; l’accusation suit une logique dont il est difficile de suivre les méandres.

Par ailleurs, il faut rappeler qu’à partir du placement en garde à vue, l’instruction du parquet devient secrète. C’est à dire que, concrètement, nous autres avocats, et l’inculpée elle-même, n’avons pas accès à la totalité du dossier et nous ne pouvons savoir exactement les faits reprochés. Pour le moment, nous n’avons toujours pas la possibilité d’avoir accès au dossier et de photocopier certains documents. Ce qui signifie que depuis le début de la procédure les droits à un procès équitable et de la défense sont bafoués.

Q -Quels sont les arguments de la défense ?

R.Y. - Le réquisitoire n’est toujours pas prêt et il ne le sera pas, pensons nous, avant début Novembre ; d’ici là, nous ne pouvons obtenir copie du dossier ; la première audience pourrait avoir lieu dans les deux mois suivants.

Q -Quelles sont les peines encourues ?

R.Y. - Comme tous les autres, Madame Gülcihan Simsek est, comme je l’ai déjà précisé, accusée sans preuve d’être un membre de l’organisation illégale KCK (n.d.l.r. comité exécutif de Kongra Gel). İl n’y a qu’une seule chose de vrai, c’est qu’elle a été élue maire DTP et qu’elle a exercé, à ce titre, des activités politiques. L’article 314 du Code pénal turc (n.d.l.r. "appartenance à une organisation armée") qui nous est opposé prévoit en l’espèce une peine d’emprisonnement de 5 à 10 ans : c’est donc, pour le moment, le risque encouru par Madame Gülcihan Simsek.

Q -Madame Gülcihan Simsek a-t-elle été maltraitée durant sa garde à vue et, maintenant, en détention ?

R.Y. - Madame Gülcihan Simsek n’a pas subi de mauvais traitements pendant la garde à vue, mais notez qu’elle n’a pas accès à son propre dossier, elle est l’objet d’une pression morale qui bafoue son droit de se défendre.

Q -Peut-elle espérer une rapide remise en liberté, même conditionnelle ?

R.Y. - Nous fondant sur la législation, nous saisissons par écrit, une fois par mois, le tribunal et demandons sa libération. Mais toutes nos demandes ont été, jusqu’à ce jour, rejetées. C’est pourquoi nous ne pensons pas que Madame Gülcihan Simsek puisse être libérée avant la première audience.

Q -Quel est l’état physique et psychologique de Gülcihan ? Pouvez-vous nous envoyer son adresse ?

R.Y. - Je lui rends visite de temps à autre et je la verrai demain. Je lui transmettrai, sans faute, vos salutations et votre soutien. Elle sera heureuse de recevoir vos cartes de soutien. Son adresse : Madame Gülcihan Simsek E Tipi Kapalı Cezaevi Bayanlar Koğuşu Bağlar / Diyarbakır

Q -Nous avons l’intention de saisir AMNESTY INTERNATIONAL

R.Y. - Il est évident qu’il est extrêmement important que vous preniez contact avec Amnesty International, en insistant sur le fait que toutes ces personnes sont détenues arbitrairement.

Nous vous communiquerons la date d’audience quand elle sera fixée, car il sera nécessaire d’assister à l’audience, d’être solidaire et de suivre la procédure.

Participez à la campagne de soutien à Gülcihan Simsek
Prendre contact : akbdrk@orange.fr
(Amitiés kurdes de Bretagne : andre-metayer@orange.fr, 24 octobre 2009)

Erdogan exige la reddition de la guérilla pour la poursuite des "réformes"

Les plans du gouvernement turc en faveur d'une amélioration des droits de la minorité kurde risquent d'être bloqués si les rebelles kurdes ne s'engagent pas fermement sur la voie de la reddition, a affirmé le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, cité vendredi par la presse.

L'avertissement intervient alors que le gouvernement est vivement critiqué pour son attitude jugée laxiste à l'égard d'un groupe de rebelles, rentrés lundi de bases irakiennes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en geste de soutien au plan de réformes pro-kurdes.

Laissés en liberté après une série d'interrogatoires, les huit rebelles, accompagnés de 26 "civils" venant d'un camp de réfugiés kurdes de Turquie en Irak, ont été accueillis dans la liesse par des dizaines de milliers de Kurdes scandant des slogans pro-PKK.

Dans des commentaires publiés par plusieurs journaux, M. Erdogan a prévenu que le malaise créé par cet accueil pourrait mettre à mal les projets de réforme que le gouvernement s'apprête à présenter au Parlement pour améliorer les droits des Kurdes et faciliter une résolution du conflit qui a fait 45.000 morts depuis 1984.

"Cela pourrait affecter négativement le processus (...) Ce n'est pas ce que nous voulons, mais cela pourrait nous ramener à la case départ, a-t-il déclaré, soulignant que le processus ne pourrait continuer dans de bonnes conditions que si les rebelles déposaient les armes et se rendaient.

"Nous attendons qu'elles (les redditions) continuent. Si ce n'est pas le cas, il n'y a rien que nous puissions faire", a-t-il affirmé.

Le PKK, qui ne parle pas de "reddition" mais de "groupes de paix" dépêchés en gage de bonne volonté, a annoncé l'arrivée prochaine d'un nouveau groupe, en provenance d'Europe. (AFP, 23 oct 2009)

Ahmet Türk: Celebration is not Show-biz, The Joy of The People

Prime Minister Recep Tayyıp Erdoğan criticized that the welcoming events for the peace groups that arrived from Mahmur and Kandil (Iraq) were turned into a show. Co-Chair Ahmet Türk of the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP) replied to the prime minister and government officials as follows:

"As DTP we are neither in need of a show nor are we calculating on political accounts. This is the excitement about peace".

Türk declared in yesterday's (22 October) announcement in the DTP Diyarbakır provincial office:

"This was not a show, this was the excitement of the people. Everybody has to understand this excitement well and everybody has to participate in it. The groups came for the peace process. The experienced enthusiasm is the enthusiasm for peace. Also after this we are going to carry on with our work for continuing this process with the Turkish people and political parties. Peace is our only desire. We will channel all our efforts accordingly".

Fourfold investigation against DTP

Court of Appeals Chief Prosecutor Abdurrahman Yalçınkaya declared to have launched an investigation against DTP regarding the welcoming events. Yalçınkaya had previously opened a closure case against DTP. A decision in this case is still owed by the Constitutional Court.

The groups entered Turkey on 19 October from the border crossing at Habur and moved on to Silopi and Diyarbakır. Thus, the investigation was launched by altogether four prosecutors, namely from Silopi, Cizre, Nusaybin and Diyarbakır. (BIA, Tolga KORKUT, 23 October 2009)


Condamnations et arrestations se poursuivent pour la propagande du PKK

Le 23 octobre, un des avocats d'Abdullah Öcalan, Muzaffer Demir a été condamné par deux tribunaux à une peine de prison de 3 ans et 6 mois pour avoir utiliser le mot "Monsieur" pour son client lors de ses interventions aux différentes réunions à Urfa.

D'autre part, le 21 octobre, deux enfants âgés de 15 et 17 ans, M.Y. et M.T., ont été mis en état d'arrestation par un tribunal de Viransehir  pour avoir scandé des slogans en faveur du PKK lors d'une manifestation du 18 octobre dans la même ville. (ANF, 21-23 octobre 2009)


Grande manifestation à Diyarbakir pour les guérillas revenus d'Irak

Environ 100.000 personnes ont accueilli en héros à Diyarbakir (sud-est de la Turquie) les guérillas kurdes revenus d'Irak dans un geste de soutien à une résolution du conflit kurde, tandis que le gouvernement d'Ankara était sous le feu des critiques pour sa gestion de cette affaire.

Sous un feu d'artifice, les huit militants du PKK qui sont arrivés lundi en territoire turc de leur base dans la montagne irakienne, ont salué la foule dans la principale ville du sud-est, peuplé majoritairement de Kurdes, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les manifestants brandissaient les enseignes du PKK et des posters de son chef emprisonné à vie en Turquie, Abdullah Öcalan. "Vive la paix", chantaient-ils, dansant aux mélodies des chansons folkloriques.

"Combattants du peuple libre, bienvenue dans votre capitale", pouvait-on lire sur une banderole.

Mehmet Serif Gençdag, l'un des rebelles rentrés d'Irak, en uniforme gris-vert et pantalon bouffant, est intervenu devant la foule, indiquant qu'ils n'étaient pas revenus pour demander pardon. Il a affirmé que leur retour avait été planifié par Öcalan, exhortant le gouvernement à "bien saisir" leur geste de paix.


D'autres groupes, notamment d'Europe, sont attendus en Turquie dans les prochains jours, selon les autorités turques.

Le gouvernement turc critiqué par les nationalistes

Le gouvernement turc a fait l'objet mercredi de vives critiques de l'opposition et des milieux nationalistes après la décision prise la veille de maintenir en liberté un groupe de rebelles kurdes revenus d'Irak en Turquie dans un geste de soutien aux efforts de paix dans le conflit kurde.

Le principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP) s'est indigné de "l'amnistie de fait" offerte selon lui aux huit rebelles en provenance de bases du PKK dans le nord de l'Irak qui se sont présentés lundi au poste frontière de Habur, dans le sud-est de la Turquie.

"Il s'agit d'une amnistie politique de fait, mise en oeuvre via l'institution judiciaire", a affirmé le député Isa Gök.

"Les politiciens qui ont préparé le terrain à cette initiative commettent une trahison (...) La nation les en tiendra pour responsables", a pour sa part déclaré Hamit Köse, président d'une association de familles de soldats tués par le PKK.

Balayant les critiques, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan s'est réjoui mercredi de l'arrivée des rebelles et a dit espérer que "beaucoup plus vont venir".

"Nous allons insister sur ce processus (...) et j'ai l'espoir que nous allons le mener à son terme", a-t-il déclaré, cité par l'agence de presse Anatolie.

"Nous avons fait ce que nous avions à faire", a pour sa part affirmé Murat Karayilan, un des principaux dirigeants du PKK, cité par l'agence Firat News. "Nous allons voir à présent ce que va faire le gouvernement (...) Avant tout, les opérations (militaires) doivent cesser et un dialogue doit commencer." (AFP, 21 oct 2009)


34 membres d'un "groupe de paix" sont entrés en Turquie

Les autorités turques ont libéré mardi 34 civils et rebelles kurdes, membres du "groupe de paix", qui se sont présentés lundi
au poste frontière de Habur pour soutenir le projet de réformes d'Ankara, après leurs interrogatoires par des procureurs.

Huit rebelles venant d'une base du PKK dans les monts Kandil (nord de l'Irak), se sont présentés, sans armes. Ils étaient accompagnés d'un second "groupe de paix" composé de 26 civils, dont femmes et enfants, en provenance du camp de réfugiés kurde de Makhmour (nord de l'Irak), où résident depuis les années 1990 quelque 12.000 kurdes exilés de Turquie sous la supervision du PKK.

Dès leur arrivée en territoire turc, les 34 personnes ont été interrogées à Silopi, ville du sud-est anatolien proche de la frontière irakienne, par des procureurs pour déterminer s'ils ont commis des crimes afin éventuellement de les incarcérer.

Plus de 40 avocats devaient assister aux interrogatoires, dans une caserne de l'armée.

Les responsables turcs ont affirmé que les membres du groupe étaient les bienvenus s'ils venaient en Turquie pour se rendre, mais Murat Karayilan, un des principaux dirigeants du PKK, a affirmé à l'agence de presse Firat News que leur geste ne constituait pas une reddition.

Des manifestation de soutien à l'initiative du PKK ont eu lieu dans plusieurs villes, à l'appel du principal parti prokurde de Turquie, le Parti pour une société démocratique (DTP).

A Diyarbakir, la principale ville du sud-est anatolien, peuplé en majorité de Kurdes, quelque 5.000 personnes ont manifesté sur une place du centre-ville aux cris de "les émissaires de paix sont notre honneur" et "main dans la main pour une paix honorable" et ont scandé des slogans favorables à Abdullah Öcalan, le chef emprisonné du PKK.

Des manifestations ont eu lieu dans plusieurs autres villes de la région: Mus, Batman, Mardin, Tunceli et Van.

A Istanbul, métropole de l'ouest du pays accueillant une importante communauté kurde, entre 2.000 et 2.500 manifestants, selon la police, ont défilé sur l'avenue Istiklal, une artère commerciale du centre-ville.

Rassemblés derrière une banderole affirmant "ouvrez la voie à la paix", les manifestants, qui faisaient avec la main le "V" de la victoire, ont scandé des slogans tels que "bravo au PKK, le peuple est avec toi" ou "l'ambassadeur de la paix est à Imrali", faisant référence à l'île prison d'Imrali, où est écroué Öcalan.

"Nous nous attendons dans une première étape à l'arrivée par petits groupes de 100-150 personnes", a dit le ministre de l'Intérieur Besir Atalay, cité par l'agence de presse Anatolie. Selon lui, ces "retours au foyer" s'inscrivent dans le cadre d'un projet de réformes pro-kurde du gouvernement, baptisé "ouverture démocratique" qui, a-t-il estimé, doit entraîner un démantèlement du PKK. M. Atalay a d'autre part appelé les rebelles à déposer les armes.

Le Conseil national de sécurité (MGK), qui réunit les principaux responsables civils et militaires turcs, a également évoqué mardi lors d'une réunion ordinaire les efforts pour une solution pacifique du conflit kurde, qu'il a indiqué soutenir, tout en soulignant en même temps que la lutte anti-PKK se poursuivra avec "détermination", selon un communiqué publié au terme de près de huit heures de réunion.

Le gouvernement s'apprête à présenter au Parlement des mesures en faveur de la communauté kurde afin de faciliter une résolution du conflit dans le sud-est anatolien, où le PKK et les forces de sécurité mènent depuis 1984 une guerre qui a fait 45.000 morts.

Une trentaine de civils et rebelles kurdes, constituant ce que le PKK surnomme un "groupe de paix", se sont présentés lundi aux autorités turques à la frontière turco-irakienne.

Il était composé de huit rebelles, sans armes, venant d'une base du PKK dans la montagne irakienne, et de 26 civils, en provenance d'un camp de réfugiés irakien où ils s'étaient exilés dans les années 1990.

Selon l'agence pro-kurde Firatnews, ils étaient porteurs d'un message aux autorités turques réclamant notamment davantage de droits politiques et culturels en faveur de la communauté kurde et la fin des opérations de l'armée contre le PKK.

29 d'entre-eux ont été libérés mardi tandis que les cinq autres, déférés devant un tribunal pour "appartenance à une organisation illégale", ont retrouvé la liberté dans l'après-midi, les juges ayant pris en compte leur retour volontaire, selon une source judiciaire locale.

Leur remise en liberté a provoqué l'explosion de joie de plusieurs milliers de personnes réunies dans un secteur proche de la frontière avec l'Irak. "Bienvenue aux ambassadeurs de la paix, le Kurdistan est fier de vous", ont scandé les manifestants alors que les membres du "groupe de paix" sont montés dans des bus devant les transporter jusqu'à Diyarbakir, la principale ville du sud-est anatolien, peuplée majoritairement de Kurdes, située plus au nord.

Les rebelles ont fait le V de la victoire à la foule qui jubilait.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan qui a qualifié ce retour de "positif", a, lui aussi, appelé les rebelles à se rendre lors d'un discours au Parlement, rejetant une nouvelle fois tout dialogue avec le PKK.

 En 1999, au plus fort de l'insurrection kurde, une initiative similaire des rebelles, s'était soldée par l'emprisonnement des membres du PKK rentrés en Turquie.

Depuis le nord de l'Irak, où le PKK dispose, selon Ankara, de quelque 2.000 rebelles, Cemil Bayik, un chef militaire du PKK, a affirmé que ses hommes "ne descendront pas de la montagne" tant que la Turquie ne "changera pas de mentalité"' et ne renoncera pas à "détruire" les Kurdes. (AFP, Mahmut Bozarslan, 20 oct 2009)

Ertuğrul Kürkçü: On the Brink of a Historic Period

This is not a déjà-vu. It seems that what happened 10 years ago will not be repeated. If everything will not be turned upside down by a breakthrough in the Ergenekon case in the last minute, we have many reasons to think about the fact that the state gives way, respectively does not obstruct, the return of Kurds from Mahmur, Kandil and Europe, leading their war from abroad, to their home country.

Then the process is not led by symbolism only. Then it becomes a common responsibility to bring this process forward and "peace" is viewed with a momentum of social liberation that everybody owes his or her share to.

This time the broader disclosure of information reveals that the state does not completely reject Öcalan's call for "return" as 10 years ago, there are even some hints that this call is created to some extend for testing each other.

With this breakthrough, entered by the Kurdish freedom movement from 3 directions, the government provides a starting point after they have not been able to decide where to start from for the "opening". The Kurds on the other side assume the role of activating the "peace" dynamics which had not been awakened yet.

In the context of a "security" operation, a peaceful outcome of the "opening", introduced by the state with the mentality of the restoration of its dominance, depends on the question whether the process turns its face towards freedom or not.

At last the Kurdish uprising can really come to an end, just not by determining the Kurdish but Turkey's fate. More than anything else, the current direction of the process is the result of politics seeking peace and people's brotherhood and freedom as a solution after following the Kurdish freedom movement and imprisoned PKK leader Abdullah Öcalan since 1999.

Turkey takes the right steps towards freedom and the hegemony of brotherhood with the struggle of the people who do not bend their neck to the status quo, to injustice and denial. We are on the brink of a historic period... (BİA News Center, 20 October 2009)


Kurdish Guerrilla Group Crossed into Turkey

A group of unarmed Kurdish guerrillas in combat dress crossed into Turkey from northern Iraq on Monday in a show of support for peace with the Turkish government.Thirty-four Kurds walked across the Iraqi-Turkish Habur border gate, where they were immediately detained by paramilitary police and moved to the headquarters of a nearby military battalion for questioning by four prosecutors. The guerrillas have also brought a letter confirming their will to reach a peaceful solution and announcing nine requests for such a solution. (Voir:
Letter of the Peace and Democratic Solution Group)

The group included
guerrillas rebels and the rest were noncombatants, including women and children. Kurds in northern Iraq celebrated with music and beat drums as the group left from a refugee camp in a convoy.

Turkish television showed thousands of Kurds gathered near the border to greet the group, waving Kurdish flags, singing, dancing and holding up banners calling for peace. Riot police stood guard, while a helicopter circled overhead.

The PKK said its imprisoned leader Abdullah Ocalan had given instructions for "peace groups" to travel to Turkey to promote reconciliation. The Turkish government has been working on an initiative to end the conflict with the PKK's thousands of rebels.

"We hope this will be the beginning of solving the Kurdish case through dialogue and away from the gun barrels," Bozan Taken, a PKK leader, told The Associated Press by telephone. "We want to show the world that we are with peace and we want peace. The Turkish side has to do the same and to find a radical solution to the Kurdish case."

The guerrillas have been fighting since 1984 for autonomy for Turkey's Kurds, who makes up a fifth of the country's 70 million population and live predominantly in the impoverished southeast. Tens of thousands have died in the conflict.

The PKK have said, however, that Turkish nationalists and other opposition parties are blocking the government's peace initiative, and that they hope to encourage the government to continue the process.

Ocalan, who is serving a life sentence on a prison island off Istanbul, leads his group through messages reportedly delivered to fighters by his lawyers.

The rebels traveling to Turkey were selected among fighters who have not been charged with attacking Turkish forces, and were expected to benefit from a law pardoning rebels not involved in violence.

Five of the rebels had been previously charged with making rebel propaganda or with membership in a terrorist organization, but none were wanted for any violent attacks, Anatolia reported.

The pro-Kurdish news agency, Firat News, published a photograph of the rebels dressed in guerrilla outfits composed of khaki baggy pants, cummerbunds and combat vests, walking along a road in northern Iraq. The group included several women.

Dozens of lawyers had arrived at the border to assist the group during their questioning, Kurdish lawmaker Sabahat Tuncel told the AP.

A second group of rebels — mainly Kurds in exile in Europe — was also expected to arrive in Turkey at a later date, Turkish news reports said.

Many PKK guerrillas shelter in the mountains of neighboring Iraq, crossing the border for hit-and-run assaults. The group is considered a terrorist organization by both the European Union and United States.

Turkey's government has yet to reveal details of its peace initiative, but in recent years has provided more economic help and cultural rights to Kurds, including lifting a ban on the Kurdish language in 1991.

At the same time, however, it has accelerated its military campaign against the rebels. Last year, Turkey staged a ground offensive against suspected rebel targets in northern Iraq, and has launched cross-border aerial attacks with the help of U.S. intelligence. Parliament this month extended the military's mandate to strike rebels in Iraq. (AP, SUZAN FRASER, October 19, 2009)

Letter of the Peace and Democratic Solution Group

To The Honorable Representatives Of The Government Of The Turkish Republic, Its Citizens and Democratic Community

In order to unwind the current halting of the peace initiative in respect of the Kurdish question in Turkey and Turkey’s democratisation process, we the peace group acting on the historical initiative of Mr. Abdullah Ocalan, come to Turkey to contribute to a true basis for peace.

Our decision to contribute to the peace process by going to Turkey in no way relates to us wanting immunity from section 221 of the Turkish penal code. We have used our free will in our decision to partake in this peace group.  We do so to firstly assist ceasing the bloodshed between the parties, to put an end to our mothers’ crying, and to strengthen the foundations for a peaceful solution. As it is evident from this peace initiative we have taken, we are not the root of the problem but rather the side that wants a peaceful solution.
Turkey is currently going through a very important, critical process. After the local elections on the 29th of March of this year, the debate surrounding democratisation within Turkey reached a significant level. The road map for a peaceful solution drafted by our leader Mr. Abdullah Ocalan was prevented from distribution to the wider community. Despite this, the road map has had a positive effect on ongoing debates for a peaceful solution, and together with the constructive announcement by government representatives, has strengthened the possibilities for a peaceful and democratic solution.

The fact that a very wide and diverse community seeks to contribute to the debate (although on a limited basis) has itself opened up the possibilities for a real democratisation of Turkey.  Community contribution to the debate will enhance common understanding amongst its people and respect for the rights of its various peoples. The Kurdish Freedom Movement is continuing its unilateral ceasefire, and enduring significant sacrifices. Through these developments and the debate which has resulted, the Turkish public has come to face the plight of the Kurdish people. These developments have brought the democratisation of Turkey and efforts for a peaceful and democratic solution to the Kurdish question to the forefront of the debate as real issues. The fact that the problems of the Turkish and Kurdish people cannot be resolved through violence but rather through the process of democratic politics, has now reached firm recognition.

As a peace group, we believe that our initiative will assist the democratisation process by providing a fundamental basis for understanding and creativity. The current developments in Turkey provide possibilities for a genuine solution more than ever available before. A democratic solution to the Kurdish question will provide the basis for democratisation and stability within the region. In order to bring this possibility to life we are hopeful that first and foremostly, the responsible forces and responsible communities approach the process in a sensitive and delicate manner.

Whatever the conditions of the solution may be, democracy will not prevail without a common will. The obstacles provided by nationalist, self-serving, chauvinist groups against the democratisation of Turkey and the democratic and peaceful solution to the Kurdish question make this explicitly clear. The wide ranging attacks of these groups against the democratisation of Turkey are designed to prevent a peaceful solution to the Kurdish question. This constitutes a real threat to the democratic initiative that has been developed and ongoing debates to this end.

In order to overcome these threats to the democratisation process, Mr. Abdullah Ocalan has called upon peace and democratic solution groups to go to Turkey. We are therefore, using our freewill to go to Turkey as peace ambassadors to assist the ongoing process. Another reason for our initiative is to uncover historical subversions in order to strengthen the possibilities of our people living harmoniously together.

Some of us represent the people of Maxmur who are made to live through the heavy consequences of the damaging policies that have resulted in the intractable nature of the Kurdish question. During the 1990’s the Turkish government forces burned down and destroyed our villages. These attacks resulted in us having to migrate from the very lands that we were born, grew up in and struggled to live through unbearable conditions in order to protect ourselves from the falling bombs.  Families and loved ones lost their lives as a result of these unjust policies. Likewise many members of our families and loved ones became the victims of extrajudicial killings by the government forces of the time.

To this day we do not know how these people were killed and where their bodies are. Thousands of people were disabled and hundreds were imprisoned and remain imprisoned to this day. As the people of Maxmur, who have been made to live through all of this suffering, there is nobody that wants to live in peace with the freedom of our own identities as much as we do.

Some of us on the other hand, opted to take active part in the Kurdish Freedom Struggle and remained in the mountains for years under immensely difficult conditions in order to protect an honourable identity.  This was in the face of an otherwise unsolvable Kurdish question, with inequalities in the living conditions of Kurds and injustices lived by the Kurds. This became our struggle for our existence - for a democratic, equal and freedom based solution.

Every conflict must have its process of dialogue and peaceful solution. Principally and ethically, we are of the opinion that once the problem has been grasped and made opens to public debate, that both sides need to refrain from violence for a peaceful solution through dialogue. We firmly believe that a solution will only come from those who believe and advocate peace. As has been evidenced from conflict around the world, we can also with our unique circumstances, reach a peaceful solution through dialogue.

It is for this reason that we consider our contribution to attempting to overcome the halting of the current process to be critical. With the consciousness of this responsibility for the furtherance of the peace process we have responded to the calls of our leader, and the hopes of peace of our people to create the conditions to be able to live together in freedom and peace. We simply ask that the currently halted process be untangled, in order to reignite the democratic political process of dialogue. Despite similar attempts which have not been successful in the past, we demonstrate the will of the Kurdish people and our leader for a peaceful and democratic solution once again. We believe that all those who feel responsible for a peaceful solution will respect and support our peace initiative. It is as a result of this belief that we are demonstrating this sacrifice as a toll that needs to be paid as a demonstration of our readiness for a peaceful resolution. We believe that Turkish government representatives and those in favour of peace will respond to our initiative with the responsibility it deserves.

We list our requests below as follows in order that our message for peace may find life:

1.    For the road map drafted by our leader to find its rightful addressees in order that a public debate be initiated.
2.    For both sides of the conflict to observe ceasefires in order that a democratic and peaceful process to solve the Kurdish question be initiated.
3.    On the basis of recognition of our Kurdish identity, that guarantee and protection of our identity be provided within the constitution to live freely, equally and together as part of a democratic Turkey.
4.    To live our mother tongue Kurdish freely: to speak it, learn it, develop it, to live our historic values and culture within our geography in our own mother tongue.
5.    To be able to name our children in Kurdish and to educate them in Kurdish.
6.    To live our history, culture, literature and music as the Kurdish populace, and to develop and protect the same.
7.    To be able to unite with our people as Kurds, and partake in the democratic political process and to freely express ourselves within this process.
8.    For the villages, towns and the cities of Kurdistan to be free from village guards and fear of violence by governed forces, and to live in security.
9.    For the democratisation of Turkey, with the construction of a democratic civil constitution.

These requests form the basis with which to find a democratic solution to the Kurdish question.  We seek to openly debate and advocate peace in Turkey with all of the democratic community. We are taking these steps in order to take this historical opportunity forward. We believe that our initiative will be successful and on this basis we salute all communities in favour of peace.


Les premiers "Groupes de Paix" se présenteront lundi à Silopi

Suite à l'appel d'Abdullah Ocalan, Leader du Peuple kurde, les deux "Groupes de Paix", venant l'un de Maxmur, l'autre du Mont de Qandil, vont se rendre à Silopi, district de Sirnak, le 19 octobre 2009. Le bureau de DTP de la ville de Sirnak en a donné l'information lors d'une conférence de presse, en précisant que les "Groupes de Paix" seront accueillis à 10h par la population à Tilqebin, et en appelant les habitants de Botan à participer à la cérémonie d'accueil.

Il a souligné l'importance de l'arrivée de ces "Groupes de Paix" dont le but est de montrer la sincérité du peuple kurde quand il préconise une solution pacifique à la question kurde : " ils sont les messagers du peuple kurde et de ceux qui militent en faveur d'une paix honorable ; nous sommes prêts, nous aussi, à faire tout ce qu'il faudra pour la paix".

Déclaration de la présidence du Conseil Exécutif du KCK:

"Lors de son entretien historique du 9 octobre 2009, le Président Abdullah OCALAN, a appelé notre mouvement à mettre sur pieds de nouveaux « groupes pour la paix » afin d'outrepasser l'impasse causée dans la résolution de la question par les solutions militaires et politiques inadéquates et de d'ouvrir la voie à une solution politique s'insérant dans le cadre d'une nouveau processus démocratique. Hier, cet appel a été relayé à l'opinion publique par la presse. La direction de notre Mouvement ayant analysé la proposition de notre Leader a trouvé l'appel parfaitement fondé et opportun. Ainsi pour répondre à cette invitation et aux attentes formulées par certains de nos amis, nous avons décidé d'envoyer trois « groupes pour la paix » en Turquie. "

"Le but de ces trois groupes, l'un partant du Mont Qandil, l'autre du camp de réfugiés de Makhmur et le dernier d'Europe, est d'accélérer le processus pacifique en Turquie, d'apaiser le climat actuel et de permettre le développement d'une atmosphère psychologique favorable à la paix. Ce geste fait, sur appel de notre Président, est aussi un appel et un message adressés à l'Etat turc. En répondant à cet appel, nous réitérons une fois encore notre volonté et notre détermination dans l'obtention d'une résolution démocratique et pacifique. Ce positionnement est lié à notre attachement à nos peuples et au droit à une vie libre et démocratique. Nous espérons que ce pas contribuera au développement positif du processus actuel.

Malheureusement, ces derniers temps notre Leader a été une nouvelle fois condamné à une peine d'isolement alors qu'il est le seul détenu de l'Île-prison d'Imrali. Les opérations militaires se sont multipliées. Les arrestations et la diffamation à l'encontre des hommes politiques kurdes se développent. Les provocations de certains milieux qui trouvent leur intérêt non pas dans la paix mais dans un affrontement contrôlé se font de plus en plus incessantes. Nous avons pu voir à Caldiran encore un exemple d'assassinat sommaire, avec le cas de Ceylan Onkol. La déclaration officielle à ce sujet s'est contentée de dire « elle n'a pas été tuée par un obus de mortier, nous ne sommes donc pas responsables ». Vu ce climat délétère, il faut que chacun comprenne à sa juste valeur l'envoie de ces groupes par notre Mouvement. Par cette avancée, nous aspirons à débloquer la situation, évoluer les mentalités et nous tenir aux côtés des peuples dont la seule volonté est de voir une solution démocratique.

Le processus d'ouverture démocratique initié par notre Mouvement à travers la déclaration de non-affrontement du 13 avril 2009 et repris par la suite sous différentes appellations par le gouvernement a République de Turquie est à l'heure actuelle dans une impasse. Malgré toutes les annonces des dirigeants de l'AKP, le processus est en train de ralentir et par la même de laisser présager de futurs problèmes et dangers. Les approches dénuées de sérieux et provocatrices mettent ouvertement en danger le processus de paix. Il faut bien comprendre que notre but premier est d'éviter de possibles violents affrontements et les pertes humaines.

Tous les pacifistes et démocrates doivent s'impliquer d'avantage et fournir plus d'efforts pour que nous puissions outrepasser cette impasse et progresser. De même, au niveau national comme international l'opinion publique et tous les partisans de la paix et de la stabilité doivent prendre leur responsabilité pour soutenir le processus. Nous appelons toutes les puissances concernées à faire plus d'efforts en vue de la concrétisation d'une solution démocratique.

Il faut que notre Peuple patriote et dévoué analyse correctement ce geste de notre Président Apo et qu'il participe avec ferveur à ce processus. Il doit s'approprier les groupes pour la paix et les recevoir comme des émissaires de paix afin de démonter à tous son attachement et sa détermination dans la résolution démocratique de la question kurde. Tout le peuple kurde doit savoir que nous ne sommes pas dans une phase d'accalmie et qu'au contraire nous sommes au seuil d'une ère très critique, qui nécessite de sa part une plus grande lutte et donc une plus grande vigilance, une meilleure capacité d'autodéfense et surtout de plus grandes actions civiles pour réussir à contrer les partisans de la guerre.

Nous appelons toutes les organisations et instituons démocratiques du Kurdistan et de la Turquie à s'approprier les groupes pour la paix et à œuvrer activement. "(Kurdish Info, 17 octobre 2009)

Le DTP dont 500 élus et cadres écroués soutient l’initiative pour la paix

Le DTP (Parti pour une Société démocratique) le parti pro kurde qui milite pour la reconnaissance des droits et de l’identité du peuple kurde, a remporté, le 29 mars dernier à l’occasion des élections locales et régionales, un succès sans précédent dans les régions kurdes de la Turquie ; il est devenu un interlocuteur incontournable du Premier Ministre, Recep Tayyip Erdogan, chef du parti islamo conservateur au pouvoir, l’AKP, qui lui reproche d’être la "vitrine légale" du PKK, le Parti des Travailleurs du Kurdistan, avec qui il refuse de négocier ; le Parlement ("la grande Assemblée" de Turquie) vient de décider, sous la pression des militaires, de renouveler l’autorisation de bombarder les bases arrières du PKK, au Kurdistan irakien, malgré les protestations de l’Irak : "le chef du gouvernement irakien a demandé de respecter la souveraineté de l’Irak, assurant que personne n’avait le droit de la violer", a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouvernement irakien Ali al-Dabbagh. Afin de sortir de l’impasse, des "groupes de paix" vont, à la demande de leur chef, Abdullah Öcalan, embastillé depuis 11 ans, "descendre de la montagne" (entendez que des délégations de combattants du PKK vont franchir la frontière et se présenter aux autorités turques). Le DTP soutient cette initiative et demande à la population d’accueillir ces messagers.

Dès le 14 avril, moins de deux semaines après les élections , une vaste opération d’arrestations visant, à tous les niveaux, plusieurs centaines de cadres du DTP, se déroule simultanément dans 14 départements : Diyarbakır, İstanbul, Ankara, Aydın, Adana, Elazığ, Antep, Urfa, Şırnak, Hakkari, Bingöl, Van, Batman, Mardin ; 700 personnes sont interpellées, 300 incarcérées ; les bureaux de la télévision locale Gün Tv de Diyarbakir sont perquisitionnés ainsi que ceux du GABB, (l’Union des Municipalités du Sud-Est Anatolien dont le président est Osman Baydemir, maire de Diyarbakir) ; deux avocats d’Öcalan sont aussi mis en garde à vue à Istanbul.

Malgré tous les gestes que la presse n’a pas manqué de relever pouvant laisser penser que la paix était proche, les interpellations ont continué, notamment en septembre et octobre, et on compte aujourd’hui plus de 500 personnes écrouées : à la liste déjà longue des détenus dans les prisons turques, sont venus s’ajouter les noms de l’ancien président et le président actuel du Conseil régional de Diyarbakir, le secrétaire général adjoint de la mairie métropolitaine de Diyarbakir, les Maires adjoints de mairies d’arrondissement de Diyarbakir (Yenisehir, Baglar et Kayapinar), les anciens maires de Baglar, Varto et Sirnak (qui est aussi un des dirigeants de la "Coordination pour une société démocratique"), l’ancien président départemental du DTP.

Parmi les détenus depuis avril 2009, la plupart membres du DTP, on peut citer (mais la liste n’est pas exhaustive) les trois vice présidents, Kamuran Yüksek, Selma Irmak, Bayram Altun, deux membres du comité exécutif, Pelgüzar Kaygisiz et Mazlum Tekdal, la porte parole des femmes, Besime Konca, également membre du comité exécutif, les maires adjoints de Tunceli et de Kiziltepe, l’ancienne mairesse de Bostanici, -notre amie Gülcihan Simsek-, le directeur du service d’architecture de la mairie de Batman, le directeur de la télévision locale Gün Tv de Diyarbakir, le secrétaire Général du GABB, le conseiller d’Osman Baydemir, le directeur du centre culturel de Mésopotamie (MKM) de Diyarbakir, les avocats du cabinet juridique "du Siècle", deux membres de la direction régionale de Adiyaman, un membre de la direction régionale de Kocaeli, un membre de la direction départementale de Gölbasi, des membres de la direction du parti BDP (Parti de la paix et de la démocratie), des membres du syndicat enseignant Egitim-Sen et du syndicat Haber-Sen (syndicat des personnels de l’information et de la communication affilié à KESK) ; à noter également une quinzaine de membres de la Commission nationale d’Organisation, une dizaine de membres de la Commission nationale "Autorités Locales", 11 femmes de la Commission nationale des Femmes et plus d’une centaine de membres des Assemblées régionales de la Jeunesse de Mardin, Adiyaman, Kocaeli, Izmir, Batman, Bitlis, Adana, Agri, Ardahan, Aydin. Enfin, on apprend, le 4 Octobre dernier, que 4 députés DTP, Selahattin Demirtaş (président du groupe parlementaire DTP), Emine Ayna (présidente du DTP), Sebahat Tuncel (députée d’Istanbul) et Aysel Tuğluk (députée de Diyarbakır), sont poursuivis pour des propos tenus avant leur élection.

Le président turc Abdullah Gül a bien déclaré que "le principe de diversité doit être à la base de ce pays" et que "les pays qui s’en remettent à un modèle uniforme nuisent en fait à leur unité et à leur intégrité", mais, en réponse, le général en chef Ilker Basbug a fait une sévère mise en garde : "la Turquie est un Etat, un pays et une nation indivisibles dont la langue est le turc" et "l’armée ne tolèrera aucune atteinte aux fondements de l’Etat-nation et de l’Etat unitaire".

Le Ministère de la Justice, par ailleurs, admet avoir instruit, en 2006 et 2007, 4784 affaires impliquant 11720 personnes dont 737 enfants, dans le cadre de la loi de la lutte contre le terrorisme, 2469 affaires - 422 enfants impliqués -, dans le cadre de l’Article 220 du Code pénal turc, pour "appartenance à une organisation illégale et faits de propagande pour cette organisation illégale", et 2239 affaires impliquant 6582 personnes dont 413 enfants dans le cadre de l’Article 314, pour "appartenance à une organisation armée". 500 enfants et adolescents (chiffre en cours de vérification) seraient encore détenus dans les prisons turques.

Aujourd’hui, la rue, de Diyarbakir ou de Hakkari, ne croit plus au plan gouvernemental qui exclut a priori un arrêt des opérations contre le PKK, une amnistie générale pour les rebelles ainsi qu’un amendement constitutionnel en faveur d’une reconnaissance officielle de l’identité kurde : c’est donc l’impasse et les réactions sont de plus en plus vives ; des slogans pro PKK ont, d’après l’agence Reuters, été scandés au congrès du DTP, et les émigrés kurdes, au retour de leur vacances "au pays", rapportent que chaque enterrement d’un "résistant" tué au combat provoque de gigantesques rassemblements, avec effigie d’Öcalan et drapeaux du PKK, que l’armée et la police ne peuvent plus contenir ; le Mouvement des Femmes kurdes en Europe, quant à lui, fustige l’attitude des Etats-Unis et de l’Union européenne.

Une dépêche de l’A.F.P, datée du dimanche 18 octobre, nous confirme "qu’un groupe de huit rebelles kurdes doit se rendre lundi aux autorités turques à la frontière turco-irakienne, en signe de paix et de leur engagement envers un règlement du conflit kurde en Turquie". D’autres groupes suivront dans les jours prochains ; le DTP a demandé au gouvernement d’Ankara de "saisir cette occasion historique" et a appelé les habitants des villes frontalières à accueillir les délégations qui arriveront pour se présenter aux autorités. (André Métayer - Amitiés kurdes de Bretagne, andre-metayer@orange.fr, 18 octobre 2009)

US accuses three PKK officials of drug trafficking

The United States is targeting three members of the PKK with financial sanctions after designating them narcotics traffickers.

The U.S. Treasury Department announced the move Wednesday against Murat Karayilan, a PKK commander in northern Iraq, and members Ali Riza Altun and Zubeyir Aydar.

The designation would freeze any assets the three held in the United States and prohibits U.S. citizens from doing business with them.

The PKK is considered a terrorist organization by Turkey, the EU and the U.S., and has been fighting for self-rule in Southeast Turkey since 1984.
(The Associated Press, October 14, 2009)

La Turquie veut poursuivre le PKK et l'Irak préserver sa souveraineté

Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a affiché jeudi à Bagdad sa "détermination" à combattre les rebelles kurdes du PKK réfugiés dans le nord de l'Irak et a jugé difficile d'accroître le débit de l'Euphrate en dépit des demandes de l'Irak frappé par la sécheresse.

"Nous continuerons à combattre (le PKK) et nous (la Turquie et l'Irak) confirmons notre détermination à éradiquer ce terrorisme qui menace nos deux pays", a déclaré M. Erdogan lors d'une conférence de presse, selon la traduction arabe de ses propos.

Plus tôt dans la journée, M. Maliki avait demandé à la Turquie de "respecter sa souveraineté" lors d'opérations militaires turques contre les rebelles kurdes du PKK au Kurdistan irakien.

Le chef du gouvernement irakien "a demandé de respecter la souveraineté de l'Irak, assurant que personne ne pouvait la violer", a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement irakien Ali al-Dabbagh.

M. Maliki "a dit que l'Irak n'avait rien à voir avec les opérations (turques contre le PKK) et cherchait simplement à protéger sa souveraineté", a ajouté le porte-parole.

Mis en place en novembre 2008, un comité tripartite composé de la Turquie, de l'Irak et des Etats-Unis, est chargé de régler la question de la présence du PKK dans la région autonome irakienne, a-t-il souligné.

Mardi devant le Parlement turc, M. Erdogan a indiqué que la question de la lutte contre les rebelles du PKK en Irak, figurerait à l'ordre du jour de ses discussions. Les députés turcs ont approuvé le même jour le renouvellement pour un an de l'autorisation de procéder à des raids contre les rebelles kurdes en territoire irakien.

Les rapports turco-irakiens se sont nettement améliorés depuis l'an dernier après que l'administration de Bagdad et celle kurde (nord) se sont engagées à faire en sorte que le Kurdistan irakien ne devienne plus un sanctuaire pour le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Les deux dirigeants ont également discuté de la question sensible de l'eau. L'Irak reproche à Ankara de ne pas ouvrir les vannes de ses barrages sur l'Euphrate pour permettre à son voisin de lutter contre la sécheresse qui le frappe.

"J'ai donné des ordres pour augmenter le débit vers l'Irak et la moyenne est actuellement de 550 mètres cubes par seconde", a expliqué M. Erdogan, soulignant qu'un accord de 1987 prévoyait un débit de 500 m3/s. Ali al-Dabbagh avait auparavant précisé qu'Ankara laissait actuellement passer 440 m3/s.

"J'ai rencontré des députés irakiens qui m'ont demandé plus d'eau, a lancé M. Erdogan. J'ai réalisé qu'ils ne comprenaient pas les détails (de l'accord), ou alors il y a une autre raison derrière leur extrémisme."

Lors de cette visite officielle, 48 protocoles d'accord renforçant la coopération politique, énergétique et commerciale ont été signés, selon le chef du gouvernement turc qui était accompagné de neuf ministres.

"Les échanges commerciaux représentent 5 milliards de dollars actuellement et ils passeront à 20 milliards bientôt", a précisé M. Erdogan. (AFP, 15 oct 2009)

Le Ministère de la Justice refuse les soins hospitalier à un prisonnier kurde de 15 ans

En Turquie, alors que le gouvernement turc a annoncé  des modifications dans le domaine de la représsion des mineurs accusés de terrorisme et une amélioration de leurs conditions de vie dans les prisons - le gouvernement prévoit notemment un allégement des peines et la comparution des mineurs devant le tribunal pour enfants ce qui n’est actuellement pas le cas- l’agence de presse kurde Firat News Agency nous informe que le Ministère de la justice a refusé le transfert à l’hopital de l’enfant T.N atteint de quelques difficultés respiratoires en raison de gonflements au niveau de la gorge.

Selon une information de l’agence de presse kurde, l’enfant T.N (15 ans), en prison depuis maintenant 1 an et demi pour avoir jeté des pierres et en attente de son procès qui aura lieu devant la sixième chambre de la Cour d’assises de Diyarbakir, n’est effectivement pas autorisé à bénéficier de soins médicaux à l’hopital en raison du refus du Ministère de la Justice.

Arrêté en février 2008 lors d’une manifestation à Cizre ( Şırnak) et placé dans la prison de Mardin, l’enfant âgé de 15 ans est accusé d’appartenance à une “organisation terroriste” (PKK) et risque une peine d’emprisonnement de 15 ans.

Depuis le mois de juillet 2009, en raison des gonflements au niveau de la gorge, l’enfant peine à parler et à respirer. Des difficultés qui l’empêchent notamment de dormir la nuit et qui exigent l’intervention fréquente de ces compagnons de chambre.

Son état de santé se dégradant au mois de juillet, l’enfant a été transporté à la Faculté de médecine de Diyarbakir. Les gonflements étaient devenus particulièrement importants et l’équipe médicale a dû saisir quelques morceaux pour identifier le problème. Les examens terminés, les médecins ont demandé à revoir l’enfant.

Problème: le Ministère de la Justice a refusé le transfert de l’enfant à l’hopital dans la mesure où il ne s’agissait pas d’un recours urgent.

Selon les parents de l’enfant, les gonflements persistent pourtant, s’aggravent et ont raison de ses difficultés respiratoires et de ses douleurs.

Seulement, le transfert de l’enfant ne serait possible qu’avec l’autorisation du Ministère de justice qui n’accorde l’autorisation que pour les maladies graves. Or, le problème dont souffre l’enfant T.N n’a pas été identifié comme une maladie grave.

L’association des droits de l’Homme de Mardin (IHD) a réagit à la réaction du Ministère de la Justice en rappelant les conditions de vie des enfants kurdes emprisonnés à de lourdes peines pour de minces “délits”, a demandé le transfert immédiat de l’enfant T.N à l’hopital pour bénéficier de soins médicaux et a exigé sa libération. (Bersiv.com-Firat News Agency, 11 octobre 2009)

Des milliers de Kurdes manifestent à Strasbourg pour Öcalan

Des milliers de Kurdes (5.000 à 7.000 selon les organisateurs, 3.100 selon la police) ont manifesté samedi matin à Strasbourg pour réclamer notamment la libération du leader du PKK Abdullah Öcalan, détenu en Turquie depuis 1999.

Cette manifestation était organisée par la Fédération des associations kurdes en France (Feyka).

Venus massivement en famille d'Allemagne ou de Suisse, les manifestants ont défilé jusqu'à 14h00 et ont tenu un meeting près du stade la Meinau.

Des banderoles réclamaient "Liberté pour Öcalan", ou "Solution démocratique pour la question kurde" et condamnaient son "enlèvement" en 1999.

"Nous considérons que le 9 octobre 1998 (date à laquelle M. Öcalan a dû quitter la Syrie) a débuté un complot international contre le leader du PKK, jusqu'à son arrestation le 15 février 1999", a expliqué Fidan Dogan, l'une des organisatrices de la manifestation. "C'est pour cela que chaque année on organise des défilés à ces dates, en octobre et en février".

"La manifestation (de ce samedi) s'est déroulée dans le calme", a précisé Eyyup Doru, directeur du centre d'information du Kurdistan. "Nous avons répété que la question kurde ne pouvait être ignorée. Nous voulons une reconnaissance de nos droits et de notre identité culturelle et politique".

"Une Turquie pacifique, qui aura réglé ses problèmes avec le peuple kurde et avec les Arméniens, aurait aussi plus de chances pour entrer dans l'Union européenne", a poursuivi M. Doru.

Abdullah Öcalan, fondateur du PKK a été arrêté en 1999 au Kenya par des agents turcs avec l'aide des services de renseignement américains.

Transféré en Turquie, Öcalan a été condamné à mort pour "séparatisme" en juin 1999, une peine commuée en 2002 en prison à vie après l'abolition de la peine capitale. La Cour européenne des droits de l'Homme a recommandé en mai 2005 à Strasbourg l'organisation d'un nouveau procès, estimant que celui de 1999 était "inéquitable". (AFP, 10 oct 2009)

Ouverture de fouilles pour retrouver le corps d'un disparu kurde

La justice turque a lancé samedi des fouilles dans le cimetière d'un bourg du sud-est de la Turquie, une région peuplée en majorité de Kurdes, pour retrouver le corps d'un rebelle kurde porté disparu depuis plus d'une décennie, a constaté samedi un correspondant de l'AFP.

Un procureur de Diyarbakir, la principale ville de la région, a ordonné les fouilles à la demande de la famille du disparu, Tuncay Sari, un jeune rebelle du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) donné pour mort par son organisation dans les années 1990 mais dont le corps n'a jamais été retrouvé.

Des ouvriers ont commencé à exhumer des os et des restes de vêtements enterrés dans une trentaine de tombes anonymes du cimetière de Genç, dans la province de Bingöl. Leurs découvertes doivent être transmises à un institut de médecine légale pour analyses.

Présent sur les lieux, le président de l'Association des droits de l'Homme (IHD) pour Diyarbakir, Muharrem Erbey, a appelé au lancement d'enquêtes pour toutes les disparitions suspectes survenues dans la région entre les années 1988 et 19997, au plus fort de la lutte entre les forces de sécurité et le PKK.

Ces fouilles surviennent alors qu'a débuté le mois dernier à Diyarbakir le procès de sept personnes, dont un colonel de gendarmerie, accusées d'avoir participé à l'exécution sommaire de 20 Kurdes dans les années 1990 dans la province de Sirnak.

Le procès a été lancé après la découverte d'os et de vêtements lors de fouilles ordonnées par la justice. (AFP, 10 oct 2009)

Un Président turc à Paris: va-t-on parler de la question kurde?

André Métayer


Le Président Abdullah Gül arrive aujourd'hui à Paris à l'occasion de l'inauguration de la "Saison de la Turquie en France", au moment où règne dans son pays la plus grande cacophonie au sujet de la question kurde : telles dans un orchestre désaccordé, les voix turques chantent faux et la piste se dérobe sous les pas des danseurs pris à contre-pied, empêtrés dans leurs contradictions. La rue, de Diyarbakir ou de Hakkari, ne croit plus guère, aujourd'hui, au plan gouvernemental et se demande s'il ne s'agit pas d'une énième manœuvre visant "à diviser pour mieux régner" : quand bien même cette manœuvre réussirait, elle ne ferait que précipiter le pays dans le chaos et le désespoir. Le DTP ne s'y est pas trompé et a mis immédiatement les points sur les i. Les violences continuent, le Mouvement des femmes kurdes en Europe se fâche et fustige l'attitude des Etats-Unis et de l'Union européenne qu'elle juge complice.

Pourtant, les déclarations de M. le Premier Ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, faites après les élections régionales, timides, certes mais laissant néanmoins entrevoir une possible solution démocratique à la question kurde, avaient créé une grande espérance et provoqué une large discussion dans l’opinion publique : les kurdes, les responsables politiques comme les gens de la rue y croyaient d'autant plus que le PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) avait prolongé le cessez le feu qu'il avait déclaré unilatéralement. Plusieurs intellectuels kurdes et turcs s'étaient même, à cette occasion, engagés dans le débat, par medias interposés.

Plus récemment encore, dans le traditionnel discours prononcé, le 1 octobre, à l’occasion de la rentrée parlementaire, le Président Abdullah Gül avait même choisi de mettre en exergue l'action de son premier ministre en faveur des Kurdes en déclarant solennellement : "Dans une société où la conscience et la démocratie sont mûres, le principe de diversité doit être à la base de ce pays. Les pays, qui s’en remettent à un modèle uniforme, nuisent en fait à leur unité et à leur intégrité".

En autorisant à nouveau l'armée à procéder à des raids contre les rebelles kurdes en territoire irakien, le Parlement, dominé pourtant par l'A.K.P., le parti du Président et du Premier Ministre, fit entendre une autre musique ; seul, le Parti pour une société démocratique (DTP), la principale formation pro-kurde du pays vota contre cette mesure, estimant qu'elle allait à l'encontre des réformes du projet gouvernemental.

Aujourd'hui, la "rue", de Diyarbakir ou de Hakkari, ne croit plus guère au plan gouvernemental qui exclut, à priori, un arrêt des opérations contre le PKK, une amnistie générale pour les rebelles ainsi qu'un amendement constitutionnel en faveur d'une reconnaissance officielle de l'identité kurde ; elle se demande s'il ne s'agit pas d'une énième manœuvre visant "à diviser pour mieux régner" : quand bien même cette manœuvre réussirait, elle ne ferait que précipiter le pays dans le chaos et le désespoir.

Le DTP ne s'y est pas trompé et a mis immédiatement les points sur les i, lors de son congrès, réuni le 6 octobre dernier, à Ankara : pas de soutien au plan gouvernemental sans modifications constitutionnelles et sans la participation du leader du PKK, Abdullah ÖCalan, aux négociations de paix.

C'est donc l'impasse et les réactions sont de plus en plus vives : des slogans pro PKK ont, d'après l'agence Reuters, été scandés dimanche au congrès du DTP, et les Kurdes "rennais", au retour de leur vacances "au pays", rapportent que chaque enterrement d'un "résistant" tué au combat provoque de gigantesques rassemblements, avec effigie d'Öcalan et drapeaux du PKK, que l'armée et la police ne peuvent plus contenir.

Pourtant, la pression politique, policière, militaire et judiciaire n'a peut-être jamais été aussi forte : le DTP a publié une liste de 300 élus ou cadres locaux et régionaux détenus dans les prisons turques depuis les rafles qui se sont déroulées du 14 au 23 avril dernier, auxquels s'ajoutent des cadres syndicalistes ; de plus on apprend que 4 députés DTP, Selahattin Demirtaş (président du groupe parlementaire DTP), Emine Ayna (présidente du DTP), Sebahat Tuncel (députée d’Istanbul) et Aysel Tuğluk (députée de Diyarbakır), sont poursuivis pour des propos tenus avant leur élection.

Le Centre Kurde des Droits de l'Homme de Genève dénonce dans un rapport adressé à l'UNICEF la guerre déclarée aux enfants et publie une liste de 332 enfants et adolescents tués entre 1989 et 2009.

Après les incidents de Diyarbakir du 28 mars 2006, 400 enfants selon les chiffres officiels (700 selon les familles) ont été interpelés et soumis à des traitements inhumains lors de leur garde à vue et dans les lieux de détention ; des peines hallucinantes ont été prononcées : 25 ans de prison pour des enfants ou adolescents accusés d'avoir caillassé des tanks !...

Le Ministère de la Justice admet avoir instruit, en 2006 et 2007, 4.784 affaires impliquant 11.720 personnes dont 737 enfants, dans le cadre de la loi de la lutte contre le terrorisme, 2.469 affaires - 422 enfants impliqués -, dans le cadre de l'Article 220 du TCK [le Code pénal turc] pour "appartenance à une organisation illégale et faits de propagande pour cette organisation illégale", et 2.239 affaires impliquant 6.582 personnes dont 413 enfants dans le cadre de l'Article 314 du TCK, pour "appartenance à une organisation armée". 500 enfants (chiffre en cours de vérification) seraient encore détenus dans les prisons turques.

L'agence Firat News Agency, (A.N.F.), pour sa part, relève l'indifférence et le mépris des autorités turques quand il s'agit de drames touchant la population kurde ; ainsi, A.N.F. (01-10-09) révèle qu'une fillette de 14 ans a été littéralement déchiquetée par un tir de mortier, alors qu'elle gardait le troupeau de ses parents, près du village de Ecemis (Lice, région de Diyarbakir), sans que les autorités, tant civiles que militaires, daignent se déplacer ; A.N.F. (02-10-09) révèle encore le peu d'empressement de la police à diligenter des enquêtes à la suite d'inquiétantes disparitions d'enfants à Diyarbakir et à Agri, -une quinzaine au moins-, mettant en cause un système maffieux de trafiquants d'organes.
 
Le Mouvement des femmes kurdes en Europe se fâche et fustige l'attitude des Etats-Unis et de l'Union européenne qui "essaient d'éliminer le mouvement de libération d'un peuple moyen-oriental dont la légitimité est avérée" et qui devraient constater qu'ils ne pourront stabiliser cette région sans la résolution de la question de la “libération du Peuple kurde” : "pourquoi les crimes, couramment commis en Turquie, en Syrie et en Iran, ne font-ils jamais l'objet d'une question inscrite à l'ordre du jour des instances européennes et des Pays de l'Union Européenne, s'interroge encore le Mouvement des femmes kurdes en Europe, faut-il voir là une discrimination raciale ?". Et de conclure : " La résistance des femmes kurdes pour la libération du peuple kurde est aujourd'hui connue partout dans le monde; elle ne faiblira pas".

Le Président Gül est à Paris : les Kurdes attendent les déclarations de l'Elysée et de la diplomatie française.

(http://www.amitieskurdesdebretagne.eu, 7 octobre 2009)

DTP sets conditions for backing Kurdish initiative

The Democratic Society Party (DTP) yesterday announced the conditions that need to be met for it to throw its support behind the government's ambitious democratization initiative, a set of planned reforms mainly aimed at solving the decades-old Kurdish issue, calling for swift changes to the Constitution and dialogue with Abdullah Öcalan, the leader of the Kurdistan Workers' Party (PKK) who is now imprisoned on an island off İstanbul.

The support from the DTP, as Turkey's only legal and the largest pro-Kurdish party, is a key element for the success of the democratization initiative, commonly known as the Kurdish initiative, but the conditions set by party leader Ahmet Türk at a party congress in Ankara yesterday, are, to say the least, not easy to meet.

The government rejects any sort of dialogue with Öcalan, who is serving a life sentence for treason, saying there will be no talks with terrorists, and it's unlikely that he will have any role in the future stages of the Kurdish initiative with the government saying the issue will be discussed with legitimate interlocutors in the political arena. But the DTP disagrees. During the congress, some DTP supporters, who masked their faces, chanted slogans in favor of Öcalan and the PKK.

As for the second condition, the constitutional changes, they may prove to be less problematic but still difficult to implement, given the unyielding opposition on the part of the two main opposition parties in Parliament.

Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan's government will find it hard to successfully push for any constitutional reform unless these reforms are backed by at least a certain number of deputies from the main opposition Republican People's Party (CHP) and/or independent deputies. The other opposition party, the Nationalist Movement Party (MHP), is a diehard opponent of the planned reforms.

Two months ago the government launched an initiative to solve Turkey's decades-old Kurdish question, but the details of the plan have not been announced yet. The government officials have frequently emphasized that the details of the plan will be shaped after consultations with different segments of society. Erdoğan, within the framework of the initiative, met with Türk and some other DTP officials.

Türk said at the congress that in the beginning they were excited and developed hope because of the government's initiative but now they have some concerns. “It should be very well understood that the DTP and the Kurds will not be the side to obstruct the process, but if the process turns into a process of keeping of Kurds in suspense or a process of delaying the solution we will oppose it,” he said.

He recalled Erdoğan's remarks in which he said they are ready to take risks and said they are expecting Erdoğan to do so: “We hope the prime minister does not slip towards to non-risky areas. In order to achieve progress in Turkey, first the Constitution has to be changed. The solution should be started from there,” he said.

Türk added that their second concern about the process is that is does not address the issue in cooperation with the political representatives of the Kurds and their “will,” a euphemism for Öcalan.

“For months Öcalan has been saying he wants to stop the bloodshed. The prime minister is also saying they aim to stop the bloodshed. The importance of Öcalan in the solution is obvious; therefore the government should address the problem with Öcalan. To have the defenders of wars as their counterpart and try to set the path of the initiative in accordance with their reactions will lead Turkey to loose a lot,” he said.

Türk also gave another reason for the DTP being the counterpart in the process. “A process in which the DTP is not actively involved is impossible. The DTP has to be regarded as the main actor of the process of dialogue, consultation and negotiation. So in order to successfully improve this process, the DTP has to be given the opportunity to be an active intervener,” he said.

Türk also pointed to the PKK as another party which has to be taken into consideration.

“In order to remove guns from the agenda, the party which has guns in its hands, the PKK, should not be excluded from the solution process,” he said.

Every time Türk mentioned the PKK and Öcalan the audiences chanted pro-PKK and pro-Öcalan slogans, despite frequent warnings not to do so by party officials.

A DTP closure case has been taking place in the Constitutional court for two years and the use of such slogans can be also prosecuted.

The aim of the extraordinary congress of the DTP is to fill the party's empty chairs, especially in its main executive board, the party council.

As Türk pointed out, 54 members of the 80-chair party council were arrested in addition to many other party members in April during police operations. Security officials said that the operations were aimed at the urban extensions of the PKK.

In his almost hour-long speech, Türk also underlined that Öcalan's “roadmap” has to be made public.

Öcalan reportedly prepared a roadmap for the solution to the Kurdish problem, but according to his lawyers, the 160-page of roadmap was taken by the public prosecution for inspection.

“Knowing that this roadmap is a right for our people and democratic public opinion, why is the government is ignoring this fact and refraining to release it?” Türk asked in his speech.

He also recalled the efforts of the government to create a stable and peaceful Middle East, but added that the government has to start to work at home. “The democratization of Turkey will lead to the democratization of Iraq, Syria and Iran. We are talking about 40 million people who are living in these four countries. The recognition of the rights of Kurds will bring peace to the Middle East,” he said.

After Türk finished his speech, several people with covered faces jumped onto the podium and opened Öcalan posters, but the party officials removed them from the stage. The same scene has repeated while the co-chairperson of the DTP, Emine Ayna, was delivering her speech, this time there was a scuffle between masked people and the party officials.

Ayna in her speech underlined that the discourse of war which is using the words “terror” and “terrorist” has to be changed:

“If the states are using guns to suppress the people, how will the people defend themselves? In order to answer this question by ‘democratic politics,' first of all the militarist tutelage and militarist politics have to be removed,” she said. (Zaman,  Ayse Karabat, 5 October 2009)

La poursuite contre des députés kurdes gêne l’ouverture démocratique

Les décisions de la 11ème Chambre criminelle d’Ankara, qui a sommé 4 députés kurdes du DTP de comparaître, en les menaçant, le cas échéant, de requérir la force publique pour les conduire à une audience, qui se tiendra le 29 décembre prochain, est très révélatrice des lacunes de l’Etat de droit, qui subsistent en Turquie et qui peuvent porter atteinte au processus de démocratisation en cours.

Les 4 députés concernés, Selahattin Demirtaş (président du groupe parlementaire DTP), Emine Ayna (présidente du DTP), Sebahat Tuncel (députée d’Istanbul) et Aysel Tuğluk (députée de Diyarbakır), sont poursuivis pour des propos tenus avant leur élection, par lesquels ils auraient mis en cause l’unité de la Turquie et manifesté des sympathies pour le PKK. Ces poursuites sont basées sur deux articles de la Constitution. Le premier, l’article 14, prévoit qu’ «aucun des droits et libertés fondamentaux inscrits dans la Constitution ne peut être exercé dans le but de porter atteinte à l’intégrité indivisible de l’Etat du point de vue de son territoire et de sa nation…» En ce sens, il permet d’engager des poursuites pénales contre quelqu’un qui n’a fait qu’émettre verbalement ou par écrit des propos considérés comme attentatoires à l’indivisibilité de l’Etat. Quant au second article incriminé, l’article 83, il s’agit de la disposition qui prévoit l’immunité des parlementaires turcs. Cette dernière est a priori définie de manière assez comparable à celle qui prévaut dans la plupart des Etats européens. Il est même prévu de protéger les députés des poursuites judiciaires concernant des infractions commises avant leur élection, ce qui est le cas des 4 députés kurdes poursuivies. Mais deux exceptions de taille concernent cette ultime protection, les cas de flagrant délit passibles d’une peine lourde (ce qui est compréhensible) et les cas prévus par l’article 14 prévoyant la répressions de propos jugés dangereux pour «l’intégrité indivisible de l’Etat». L’application combinée de ces deux articles explique donc que les 4 députés en question soit aujourd’hui l’objet d’une citation à comparaître que la justice menace désormais de faire exécuter par la force.

La procédure engagée contre les parlementaires kurdes a bien sûr été condamnée par le leader du DTP, Ahmet Türk, mais elle est aussi dénoncée actuellement par de nombreux membres du gouvernement et par le premier ministre en personne. Elle intervient, en effet, au moment même où le gouvernement doit, après l’ouverture de la session parlementaire qui a eu lieu jeudi, dévoiler les mesures concrètes de l’ouverture démocratique qu’il a engagée depuis 2 mois pour résoudre la question kurde. La dynamique politique kurde en cours est donc rattrapée et gênée par la survie de scories d’un autre âge dans le corpus constitutionnel turc.

Le gouvernement craint que la mise à exécution de la décision judiciaire porte gravement atteinte à son initiative kurde. Le vice-premier ministre, Bülent Arınç, tout en condamnant la procédure engagée contre les 4 députés, les a incités à faire «un geste» et à se présenter d’eux-mêmes à l’audience. Mais il y a peu de chance qu’il soit entendu par les intéressés. C’est la raison pour laquelle Recep Tayyip Erdoğan s’est prononcé en faveur d’une révision de la Constitution, ce qui résoudrait définitivement le problème. Toutefois l’AKP, même avec l’appui des 20 députés kurdes du DTP, ne peut compter que sur 359 voix au parlement et ne dispose donc pas de la majorité renforcée nécessaire (les deux tiers du nombre total des membres de l’assemblée, soit 367 députés) lui permettant de réviser la Constitution. Ainsi, s’il décide de réviser la Constitution, le gouvernement devra donc s’en remettre au bon vouloir des quelques députés indépendants et de députés dissidents du CHP. Une option très incertaine…

C’est la raison pour laquelle plusieurs autres solutions sont envisagées. La Commission judiciaire du parlement pourrait, tout d’abord, adresser une requête à la 11e Chambre criminelle d’Ankara pour lui demander de revoir le cas d’espèce, en tenant compte de l’impératif que constitue en l’occurrence le respect de l’immunité parlementaire. Mais cette option risque de déboucher sur un conflit ouvert entre les pouvoir législatif et judiciaire. Une autre possibilité serait que les députés du DTP mis en cause fassent appel de la décision prise par la Chambre criminelle d’Ankara, en se basant sur les contradictions existant entre le Code Pénal et l’article 14 de la Constitution. Cette alternative présenterait l’avantage d’être plus simple et moins polémique, mais son efficacité est loin d’être garantie. Enfin la dernière possibilité envisagée serait de réviser le code de procédure pénale, en faisant passer une loi, qui atténuerait la portée de l’article 14 de la Constitution. Cette solution a néanmoins toutes les chances de s’achever par une saisine et une décision d’annulation de la Cour constitutionnelle.

L’affaire des députés kurdes risque donc de relancer les débats sur la nécessité d’obtenir un consensus minimum pour pouvoir conduire dans plus de sérénité les réformes visant à résoudre la question kurde. Recep Tayyip Erdoğan a annoncé qu’il allait écrire une lettre à ce sujet à Deniz Baykal, le leader du CHP, après le congrès de l’AKP qui se tient ce week-end, à Istanbul. Mais l’ambiance entre majorité et opposition est actuellement plutôt tendue. Le premier ministre a vivement critiqué l’attitude des députés du CHP, qui, à la différence des militaires présents, ne se sont pas levés lorsque, le 1er octobre dernier, le président Gül s’est présenté dans l’hémicycle pour prononcer son discours de rentrée parlementaire (notre édition du 3 octobre 2009). « Pour moi, cela aura été l’incident le plus lamentable auquel j’ai pu assister au Parlement », a déclaré Recep Tayyip Erdoğan. Quant à Deniz Baykal, qui vient de dénoncer le risque d’une «ethnicisation» de la Turquie, lors d’un meeting à Bursa, il expliqué le comportement des députés du CHP par le fait que le président de la République avait donné corps aux positions du PKK, lors de son discours à l’Assemblée nationale. (ovipot.blogspot.com - JM, 5 octobre 2009)

Disparitions suspectes des enfants kurdes à Diyarbakir et Ağrı

A Diyarbakir et Ağrı, en seulement trois jours, près de 10 enfants sont portés disparus. Les familles dénoncent l’indifférence de la Police et craignent que les enfants aient été kidnappés par des organisations mafieuses spécialisées dans la vente d’organes ou la traite d’êtres humains.

A Diyarbakir (Yenişehir), Zilan Asbay, 13 ans, a disparu alors qu’elle partait pour l’école. Ne rentrant pas à la maison en fin de journée scolaire, la famille de l’enfant, inquiète, s’est rendue à l’établissement pour interrogé l’équipe éducative qui a déclaré ne pas avoir perçu l’enfant de la journée.

Au poste de police, informée de la disparition de l’enfant, la famille de Zilan Asbay apprit que d’autres étaient portés disparus ces derniers jours dans la même zone, parmi lesquels Berivan Kurşun, Şahin Şipal, Cihat Tekin, tous âgés entre 10 et 17 ans.

Il y a 27 jours, nous apprend l’agence de presse kurde Firat News Agency, Leyla Baykuşak (8 ans) a également disparu à Yenişehir (Diyarbakir). La famille n’a toujours pas de nouvelle de l’enfant.

A Ağri, en trois jours, près de 5 enfants ont disparu. Deux frères ont disparu après leur journée de travail dans la circonscription de Diyadin. Dans la circonscription Doğubeyazıt (quartier Vatan) une jeune fille M.T est portée disparue. Elle a été vue la dernière fois en train de jouer dans la rue. Au centre ville d’Ağri, rue Cumhuriyet, l’enfant K.T a été déclarée disparue. La jeune fille n’est pas rentrée à la maison après la journée scolaire. A Iğdır, quartier Kazim Karabekir, personne n’a de nouvelle de l’enfant E.B qui se rendait chez sa tante. (Firat News Agency-Bersiv, 2 octobre 2009)


La mort d'une fille kurde âgée de 14 ans suite à un tir de mortier de l'Armée

Le 28 septembre 2009, Ceylan Önkol, jeune fille kurde âgée de 14 ans, décède suite à un tir de mortier. Le drame a lieu en plein jour près du village de Ecemis (Gorton), sous circonscription de Lice (Diyarbakir). La jeune fille promenait le troupeau de ses parents quand tombe sur elle un mortier, tiré par l’armée turque disent les villageois.

Attendant l’arrivée du Procureur de la République et du médecin qui ont déclaré par la suite ne pas s’être déplacés faute de protection et de sécurité, le corps de la jeune fille est restée sur le lieu du drame pendant près de six heures avant d’être transportée par la population locale au Poste de police puis à la morgue. Selon l’information lue dans l’édition électronique de Taraf, l’autopsie aurait été pratiquée rapidement par une femme de ménage et un fonctionnaire de l’hôpital public.

L’imam et un villageois ont filmé et photographié le corps vraisemblablement déchiqueté de la jeune fille pour le montrer aux autorités qui n’ont pas pris la peine du déplacement. Le frère de la victime a déclaré qu’ils ont dû ramasser eux mêmes les morceaux du corps de Ceylan Önkol, dispersés sur plusieurs arbres.

“Le mortier a frappé au niveau de son ventre. Nous avons ramassé les morceaux du corps de ma petite soeur sur les arbres. Nous avons nous - même retiré les morceaux du mortier qui se trouvaient dans le corps de ma soeur. Nous sommes restés en pleures près de son corps. Nous avons attendu plus de six heures la venue du Procureur de la République et du médecin. Nous avons appelé certains députés. Au final, le Procureur de la République nous a expliqué qu’il ne pouvait pas se déplacer faute de sécurité et qu’il fallait qu’on transporte son corps au Poste de police d’Abali. Nous avons pris un cercueil d’un autre village, nous avons placé les morceaux du corps dans une couverture et nous avons dû transporter le corps par nos propres moyens au poste de police d’Abali à Bingöl. La vie d’un être humain est-elle à ce point au bas prix? Pourquoi personne ne prend ses responsabilités?” a déclaré le grand frère de la victime.

Des délégués de l’association des droits de l’Homme de Diyarbakir (Insan Haklari Derneği -IHD) se sont rendus sur place pour examiner le lieu du drame. Selon leur représentant Serdar Çelebi, la jeune fille n’a pas pu mourrir suite à l’explosion d’une mine puisqu’il n’y avait pas de trou sur le lieu du drame. Mr Çelebi a rapporté le témoignage de quelques villageois qui ont déclaré avoir entendu une explosion après un coup de tir. ” Il peut s’agir d’un mortier ou d’une autre arme. Après l’évènement, les villageois ont informé les autorités. Mais personne ne se rend sur le lieu. Le poste de police d’Abali a chargé un imam et un villageois de filmer le lieu du drame et de faire des photos. Suite à cela, un responsable de l’hopital et du tribunal sont venus (NDLR: au commissariat) pour préparer un rapport. Dans le rapport, il a été écrit que la victime est morte à cause d’une substance explosive et que l’autopsie n’était pas utile” a rapporté à la presse Mr Celebi.

Selon les témoignages, a expliqué le délégué de l’Association des droits de l’Homme de Diyarbakir, le tir est venu du Poste de police de Tapantepe (frontière entre Bingöl et Diyarbakir). Poste de police situé à un point dominant qui lui permet de tout observer et de tout voir.

Une délégation composée du représentant de l’Association des droits de l’Homme chargé de l’Est et du Sud Est de la Turquie: Mr Ali Akinci; un avocat de Mazlum- Der: Mustafa Sarihan; un membre du barreau de Diyarbakir: Önder Üngur et un membre de l’Ordre médecins de Diyarbakir: Cengiz Günay s’est rendue le matin du 01 octobre 2009 à Lice. La délégation devrait rencontrer les villageois, les autorités militaires, le Procureur de la République et le Sous préfet qui n’ont pas enquêté sur l’affaire. La délégation devrait rédiger un rapport qu’elle rendra publique. (BERSIV: Firat news agency, Haber Diyarbakir, Taraf, 1 octobre 2009)


Minorités / Minorities

Un sénateur réclame à Obama une reconnaissance du génocide arménien

Le sénateur américain Robert Menendez a déposé mercredi une résolution devant la chambre haute pour réclamer de la part du président Barack Obama qu'il reconnaisse comme "génocide" les massacres d'Arméniens par l'empire Ottoman au début du 20e siècle.

"Un million et demi d'Arméniens ont connu l'enfer sur terre, et le fait d'occulter leur détresse est une insulte à leur mémoire et à leurs descendants", a dit le sénateur démocrate.

M. Obama a mécontenté les organisations arméniennes en avril, en se gardant d'utiliser le mot "génocide" à l'occasion de la journée de la commémoration des événements. Lors de sa campagne présidentielle en 2008, il avait pourtant promis d'utiliser ce terme.

M. Obama avait décrit les massacres comme l'une des "grandes atrocités du 20e siècle". Il a aussi repris à son compte le chiffre, contesté par la Turquie, d'un million et demi d'Arméniens tués.

La résolution proposée par le sénateur Menendez réclame au président Obama "de définir l'anéantissement systématique et délibéré de 1.500.000 Arméniens comme génocide" dans la déclaration présidentielle annuelle sur les événements d'Arménie. (AFP, 21 oct 2009)

Des citoyens de 60 pays s’expriment contre les protocoles arméno-turcs

La Fédération Euro-Arménienne prend acte du fait que la Nation arménienne est globalement hostile en Arménie comme en Diaspora à la ratification des protocoles entre l’Arménie et la Turquie.

En plus de l’opposition franche en Arménie de la Fédération Révolutionnaire Arménienne, du Parti Héritage, d’une grande partie du Mouvement National Arménien, les manifestations spontanées et hostiles à ces protocoles qui ont émaillé les déplacements du président Sarkissian attestent de la vigueur et du caractère massif de la contestation partout dans le monde.

Dans ce contexte, la Fédération Euro-Arménienne considère que rien n’est fait et appelle à une intensification de l’action politique afin que l’Assemblée Nationale arménienne rejette effectivement les protocoles.

La pétition www.votch.org lancée par un collectif d’une dizaine d’intellectuels européens a déjà gagné les cœurs et les esprits d’une grande partie de la population arménienne d’Arménie et de Diaspora. Des milliers de personnes – dont des personnalités de premier plan et même des représentants de la diplomatie arménienne – ont spontanément signé cette pétition dans 60 pays dont 22 de l’Union européenne.

La Fédération appelle tous ceux qui considèrent que ces protocoles constituent une menace envers l’indépendance de l’Arménie et la stabilité du Sud Caucase à s’exprimer en signant la pétition www.votch.org . La signature de ce texte par un quorum significatif de la nation arménienne donnera légitimité à l’envoi d’une délégation chargée de faire connaître l’opinion réelle de la population arménienne aux députés de la Nation. Cette initiative sera relayée par la presse arménienne libre de par le monde.

La Fédération Euro-Arménienne considère que l’exécutif arménien a été acculé à ces protocoles sous la pression d’intérêts stratégiques de puissances régionales. Elle estime que le rejet des protocoles par l’Assemblée nationale arménienne constituerait une issue honorable et démocratique pour l’Arménie et la nation arménienne.

L’Arménie a besoin de vous, elle a besoin que vous disiez « Votch » (non) aux protocoles de la capitulation. Signez tous la pétition.

(La Fédération Euro-Arménienne, 20 octobre 2009)

Meurtre Dink: un responsable de la police turque rétrogradé

Le chef des services de renseignement de la police turque Ramazan Akyurek, qui faisait l'objet d'une enquête dans le cadre de l'affaire de l'assassinat du journaliste d'origine arménienne Hrant Dink, a été démis de ses fonctions, ont annoncé vendredi les médias turcs.

M. Akyurek a été rétrogradé à un poste moins important dans un autre service. Cette mutation doit permettre une enquête objective sur la négligence avec laquelle il aurait traité des informations antérieures au meurtre et n'aurait rien fait pour empêcher le crime, selon les médias.

Un rapport établi en 2008 à la demande du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan avait accusé M. Akyurek de n'avoir pris aucune mesure après que la police eut reçu des informations sur un projet d'assassinat du journaliste un an avant le meurtre.

M. Akyurek occupait à l'époque le poste de chef de la police de Trabzon sur les rives de la Mer Noire d'où sont originaires le meurtrier de Hrant Dink et la plupart de ses complices.

Le rapport reproche à M. Akyurek de n'avoir pas fourni de gardes du corps à Hrant Dink alors que le journaliste était la cible probable d'un projet d'attentat, et préconise des mesures disciplinaires à son encontre.

Les avocats de la famille Dink ont accusé les forces de sécurité d'avoir détruit des preuves concernant le meurtre.

L'un d'eux, Fethiye Cetin, s'est félicité de la sanction dont a fait l'objet M. Akyurek, estimant que cette mesure a "été prise trop tard".

Hrant Dink a été tué par balles le 19 janvier 2007 à Istanbul, devant les locaux de l'hebdomadaire bilingue turc-arménien Agos, qu'il dirigeait.

Il s'était attiré la colère des nationalistes pour avoir qualifié de génocide les massacres d'Arméniens commis en Anatolie à l'époque de la Première guerre mondiale.

Le procès de l'assassin, qui a avoué son crime, et de 19 complices présumés s'était ouvert en 2007 à Istanbul. (AFP, 18 oct 2009)


Football: L'hymne arménien sifflé, journalistes bombardés de pierres

Les présidents turc et arménien se sont retrouvés mercredi à Bursa, en Turquie, pour le match de football des équipes nationales, un événement hautement symbolique, quatre jours après la signature d'accords visant à mettre fin à près d'un siècle d'hostilité.

Les deux présidents Abdullah Gül et Serge Sarkissian ont eu avant le match un entretien "dans une atmosphère extrêmement positive", selon un diplomate turc.

Avant la rencontre, des colombes avaient été lâchées en signe de paix.

Mais malgré l'appel au respect lancé au micro par le présentateur du stade Atatürk, les spectateurs turcs ont bruyamment sifflé l'hymne national arménien.

Les deux présidents avaient pris place dans la tribune d'honneur, M. Sarkissian souriant faiblement.

De nouveaux sifflets ont accueilli l'équipe arménienne, au début de la deuxième mi-temps, qui s'est achevée une victoire de la Turquie 2-0.

Signe de la tension ambiante, un bus transportant des journalistes arméniens, dont la journaliste de l'AFP, a été bombardé de pierres par des dizaines de fans, alors qu'il approchait du stade. Personne n'a été blessé.

En Azerbaïdjan, sous les banderoles "Turquie, ne vends pas le Karabakh aux Arméniens !", "Honte aux autorités turques !" et "Le Karabakh ou la mort !", des membres de l’Organisation pour la libération du Karabakh ont brûléles portraits du président, du Premier ministre et du ministre des Affaires étrangères turcs à proximité de l’ambassade de Turquie à Bakou.

"Nous n'écrivons pas l'Histoire, nous sommes en train de la bâtir", a déclaré le président turc lors de son entretien avec son homologue arménien, selon le compte-rendu d'un diplomate turc.

"J'ai eu une démarche très courageuse quand je suis allé à Erevan (en 2008), et maintenant le président Sarkissian fait preuve d'une stature de grand dirigeant. Ces visites ouvrent la voie à nos deux peuples", a-t-il ajouté.

Cette visite de M. Sarkissian répondait à celle effectuée par M. Gül à Erevan en septembre 2008, pour le match aller, également remporté 2 à 0 par les Turcs. A Erevan, M. Gül avait, lui aussi, été sifflé.

Le match de Bursa (ouest), une rencontre de qualification pour le Mondial 2010, était sans enjeu, les deux pays n'ayant plus d'espoir d'aller au Mondial.
(AFP-courrierinternational.com, 14 octobre 2009)

L'opposition arménienne critique la visite de Sarkissian en Turquie

L'opposition arménienne a vivement critiqué mercredi la visite du président arménien Serge Sarkissian en Turquie, où il devait rencontrer dans la soirée son homologue turc Abdullah Gül et assister à un match de football hautement symbolique entre les équipes des deux pays.

"Il n'aurait jamais dû y aller", a estimé Kiro Manoian, l'un des leaders de la Fédération révolutionnaire arménienne Dachnaktsoutioun.

"Il avait dit très clairement auparavant qu'il n'irait pas, à moins que la frontière ne soit rouverte ou sur le point de l'être. Mais nous n'en sommes pas là", a-t-il dit à l'AFP.

Le Congrès national arménien, principale force d'opposition en Arménie, a de son côté reproché à M. Sarkissian les concessions faites à la Turquie.

Selon Levon Zourabian, un des responsables de ce mouvement, le président a porté un coup aux efforts de l'Arménie pour voir les massacres de la Première guerre mondiale reconnus comme génocide.

"C'est une entente dans laquelle la reconnaissance internationale du génocide a été sacrifiée à l'ouverture de la frontière", a-t-il dit à des journalistes.(AFP, 14 oct 2009)

Communiqué du Comité des Arméniens de Belgique


Le Comité des Arméniens de Belgique prend note de la signature par les ministres des Affaires étrangères de Turquie et d'Arménie de protocoles prévoyant les conditions de l’établissement de relations entre les deux Etats voisins. Ces accords doivent encore être ratifiés par les parlements nationaux.

Il tient toutefois à apporter les précisions suivantes:

- 1. Que la Turquie lève le blocus, qu’elle impose à l’Arménie depuis plus de 15 ans au mépris des lois internationales, est évidemment nécessaire et urgent.

- 2. Que l'Arménie s'engage à reconnaître comme légales les frontières de la Turquie est, en revanche, critiquable. En effet, les frontières actuelles ont été établies suite à l’extermination du peuple arménien par la Turquie. Le Traité de Sèvres de 1920 a réparé cette injustice en restituant à l’Arménie une partie de son territoire. La Turquie l’a enfreint par la force. Le génocide des Arméniens, crime imprescriptible, attend donc sa réparation et le Traité de Sèvres en est la base.

- 3. Que l’Arménie ait à discuter avec la Turquie "des événements historiques" est surprenant. Appartient-il en effet aux Etats d’écrire ou de réviser l’Histoire ? Le génocide des Arméniens fait partie de l’Histoire. Les faits constitutifs du crime de génocide ont été établis scientifiquement et reconnus par la plupart des Etats membres des Nations-unies. Il n’y a donc plus à discuter que des réparations.

- 4. En toute hypothèse, la république d'Arménie n'est habilitée à représenter ni les victimes du génocide, ni la diaspora.

- 5. Il est évident que l’Arménie n’a pas souscrit à ces protocoles de sa libre volonté. Sa signature lui a été soustraite par la force, à savoir le blocus maintenu par la Turquie en toute impunité, et par les pressions économiques et politiques internationales. Des pressions qui devraient au contraire contraindre la Turquie à réexaminer son histoire et proposer réparation pour le génocide. A cet égard, ces protocoles sont donc d'une valeur juridique douteuse.

Le Comité des Arméniens de Belgique appelle le gouvernement belge :

1. Au plan national, dans le cadre de sa lutte contre le racisme, à mettre fin au traitement discriminatoire infligé aux Tutsi et aux Arméniens de Belgique victimes d’agressions négationnistes impunies, en étendant la loi du 23 mars 1995 réprimant la négation du génocide nazi.

2. Au plan international, conformément au droit international, à venir en aide à l’Arménie en exigeant la levée du blocus sans conditions et le gel des négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne, jusqu’à la reconnaissance par la Turquie du génocide des Arméniens.

Le 14 octobre 2009
Correspondance : chaussée de Bruxelles, 281-283, 1190 Bruxelles - T.02/34019 00 -  F.02/372 05 82 mahmourian@armencom.be
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Turquie-Arménie, un match sous haute surveillance

Comme on le sait, des nationalistes turcs ont appelé au refus d’accueillir à Bursa le président arménien lors de la rencontre retour Turquie-Arménie comptant pour les qualifications du Mondial de footbal 2010.

Aujourd’hui nous apprenons, par la presse turque, que le syndicat d’initiative et des associations turco-azéries distribuent des drapeaux azerbaïdjanais face au Bursa stadium où se déroulera le match mercredi 14 octobre 2009; et ceci, malgré l’interdiction imposée par la police. Hier, 15 000 drapeaux avaient déjà été distribués.

Le ministre d’Etat Faruk Çelik, également député de Bursa, a donné l’assurance que les violents incidents qui s’étaient produits avec le Diyarbakırspor ne seront pas répétés avec l’Arménie. Ce dernier prévoit une victoire turque par 3 à 0 ?

Les Services de police de Bursa ont pris des mesures extraordinaires en raison des informations reçues récemment, selon lesquelles, certains groupes fanatiques envisagent d’utiliser la violence pendant le match.

Deux mille policiers prendront position dans le stade pour maintenir la sûreté et la sécurité des spectateurs. Un certain nombre de policiers venant d’autres villes ont été appelés et des policiers en civil se mêleront aux supporters. " Ils prendront les mesures appropriées en cas d’actes excessifs ou de chants provocateurs", indique un responsable des forces de sécurités..

l’Équipe nationale d’Arménie est arrivée hier Bursa. Elle a été accueillie avec des fleurs à l’aéroport par les responsables de la Fédération turque de football.

L’aéroport avait pris des mesures de sécurité exceptionnelles sans précédent. Le bus de l’équipe de football arménienne, qui se rendait à l’hôtel Holiday Inn, était protégée par la police.

Le président de la Fédération arménienne de football, Ruben Hayrapetyan, a déclaré à son arrivée sur la sol turc que " l’équipe arménienne est totalement prête pour le match.

Serge Sarkissian a confirmé sa présence à la tribune présidentielle auprès de son homologue Abdulah Gül. (Armenews - Jean Eckian, 13 octobre 2009)

Attorneys Request Ergenekon Case File at Hrant Dink Murder Trial

In yesterday's (12 October) hearing of the case concerned with the murder of journalist and human rights defender Hrant Dink, the joint attorneys of Dink's family requested the acquisition of files and documents from 2 different trials in the context of hatred propaganda against non-Muslim minorities.

One of these cases is the trial about the killing of 3 people in a Publishing House in Zivre in the province of Malatya; the other one is the Ergenekon case.

Criminal complaint about authorities for not sending telephone tapping records

The lawyers claimed to file a criminal complaint against the Telecommunication Communication Presidency, the Trabzon and Istanbul Police Directorate and the Police General Directorate Intelligence Office Chief Ramazan Aykürek because they had not forwarded defendant Mustafa Öztürk's relevant telephone tapping records to the court.

Systematic campaign against minorities

In the morning session of the hearing before the Istanbul 14th High Criminal Court joint attorney Fethiye Çetin argued that the Hrant Dink murder was part of a systematic and planned campaign against minorities and groups of different faiths. In the same context the lawyer furthermore quoted the killing of priest Andrea Santoro in Trabzon, the stabbing of a Christian chaplain in Izmir and the massacre in a publishing house in Zivre.

Moreover, Çetin reminded that Turkish Orthodox Patriarchate spokesman Sevgi Erenerol held briefings with members of the General Staff, of the Air Force Commandership and various security istitutions which created a negative perception about minorities.

Çetin said that Erenerol had taken an active role in showing Dink as a target. The lawyer indicated that Erenerol supported instigations against Dink and that he was one of the people that had applied to be accepted as joint plaintiffs in the trial against Dink.

Joint attorney İsmail Cem Halavut brought forward a similar argumentation. He drew attention to the case in Malatya and underlined that faculty member Ruhi Abat has developed well-established connections with the local gendarmerie and took action to target missionaries. Halavut requested to acquire the file of the Malatya case.

He stated that Ergenekon defendant Durmuş Ali Özoğlu is mentioned in the indictment in the context of "psychological war" regarding topics such as the "Armenian question". The joint attorneys requested the relevant information, documents and ascertainments concerning Özoğlu to be sent by the Ergenekon trial porsecutors.

Erhan Tuncel's MSN records to be sent from the USA

The lawyers also want to get hold of defendant Erhan Tuncel's written records of the internet messaging software MSN. They requested to contact the USA Consulate in Istanbul in order to obtain the records from the American headquarter of the software company Microsoft. (BIA, Erol Önderoğlu - Tolga Korkut, 13 October 2009)

Fédération arménienne: Des réserves doivent accompagner les protocoles

Suite à la signature à Zürich des protocoles pour l’établissement et le développement des relations diplomatiques entre l’Arménie et la Turquie, Hilda Tchoboian, la Présidente de la Fédération Euro-Arménienne a fait la déclaration suivante :

Nous sommes favorables à l’établissement des relations entre l’Arménie et la Turquie, mais nous nous sommes opposés à ces protocoles en raison des menaces qu’ils font peser sur les intérêts vitaux de l’Arménie et du peuple arménien.

Le pouvoir arménien a signé ces documents comportant des préconditions turques jusqu’ici rejetées aussi bien par les gouvernements précédents que par l’opinion arménienne en Arménie comme  en Diaspora.

Nous notons cependant que dans son discours à la Nation du 10 octobre, jour de la signature des protocoles, le Président Sarkissian a clairement émis des réserves à ces protocoles, en particulier sur les questions du génocide, de la reconnaissance de la frontière, et le conflit du Haut Karabagh, trois points déjà  rejetés par l’opinion arménienne comme étant une concession lourde de conséquences faite à une Turquie qui porte la responsabilité politique et juridique du Crime commis contre la nation arménienne.

Ces réserves présidentielles, prononcées en écho à l’ensemble de l’opinion arménienne à travers le monde, doivent se traduire dans les documents officiels accompagnant les protocoles.

Refuser de ratifier ces accords, ou l’accompagner de réserves, sont des choix qui font partie des prérogatives du Parlement d’Arménie qui peut et doit consolider juridiquement ces réserves.

Aussi, nous faisons appel au Parlement d’Arménie afin qu’il ne ratifie pas tels quels ces protocoles iniques.

Au lendemain de la signature de ces accords qui piétinent les droits du peuple arménien, La Fédération Euro-Arménienne confirme qu’elle ne peut envisager des relations « normalisées » entre la Turquie et l’Arménie avant la reconnaissance politique par la Turquie du génocide et les réparations qui en découlent envers la Nation arménienne toute entière, en Diaspora comme en Arménie. (http://eafjd.eu/, 11 octobre 2009)

Will State Intelligence Bring Light into Dink Murder Case?

Today's 11th hearing in the Hrant Dink muder  case at the Istanbul 14th High Criminal Court will be followed by European Union - Turkey Joint Parliamentary Commission co-chair  Hélene Flautre and European Parliament Greens Advisor Ali Yurttagül.

International Writers Association PEN board member Eugene Schoulgin and Lin Stensrud and Trine Kleven from PEN Norway will testify as witnesses. Representatives of the Paris Bar Association and the Brussels Bar Association lawyers Vincent Niore, Mathier Brochier and Alexandre Couyoumdjian, who already monitored the case during the previous 2 hearings,  will be present as well.

Hitmen suspects Ogün Samast, Erhan Tunel, Yasin Hayal, Ersin Yolcu and Ahmet İskender are on trial for the assassination of Hrant Dink, editor of the Armenian Agos newspaper on 19 January 2007.

Secret witness to testify after 2 years and 9 month

In the previous hearing on 6 July the court decided to conduct the necessary preparations to hear a secret witness in today's hearing. It was also decreed to bring the weapon Hrant was killed with to the court room today.

Besides, the court had strongly enforced their request for documents from the Istanbul Police Directorate, The Ankara Telecommunications Presidency, the Police General Directorate and the Trabzon Police Directorate.

Writs for today's hearing were issued to Mithat Alkan, Ergün Çağatay, Serkan İskender, Lerna Atan, Ayşe Pamiş, Şahabettin Şahin and Cemal Yıldırım.

In the hearing on 6 July judge Erkan Canak received harsh reactions on accounts of the Dink family lawyers' allegation of a lack of a fair trial and of the fact that the judge did not interfere against Samast's provocations and threats to the Dink family and joint attorneys. Upon the lawyers' request a criminal complaint was filed against Samast for threatening them.

The case is to be continued today (12 October).

Call for justice on Taksim Suqare

The Solidarity Platform for Justice gathered more than 1,000 people on Taksim Square on Saturday evening, 2 days prior to the 11th hearing. They walked down the busy Istiklal Avenue to Galatasaray Square, shouting slogans and holding torches.

The demonstrators called for justice for Hrant Dink, for Güler Zere who is kept in prison despite her being sick with last stage cancer, for Ceylan Önkol who was killed by a mortar last month, for Engin Çeber who was tortured and killed  in custody, for the Saturday Mothers, for all children in prison under allegations of terrorism, for the victim of the Marmara flash flood and for Nedim Şener who is facing 28 years imprisonment for his book "The murder of Hrant Dink and the lies of the Intelligence".

The platform will also picket for justice on Beşiktaş Square during today's hearing. (BIA, Erol ONDEROGLU - Bawer ÇAKIR, 12 October 2009)

En Arménie, la mémoire du "génocide" reste vive

Noïemi Jamkotchian se souvient encore s'être accrochée aux épaules de son père pour fuir les massacres par les Ottomans. Près d'un siècle plus tard, nombre d'Arméniens observent avec hostilité ou circonspection les efforts de rapprochement avec la Turquie.

"On a voyagé si longtemps, je ne me rappelle plus combien de jours, mais on était tous épuisés et on mourait de faim", raconte Mme Jamkotchian, aujourd'hui âgée de 99 ans, dans sa maison d'Erevan. Elle avait alors cinq ans.

Chassés par les Turcs qui menaçaient de les exécuter s'ils n'obtempéraient pas, sa famille et des centaines d'autres Arméniens ont alors fui en 1915 la ville de Van, dans l'est de l'Anatolie, emportant seulement quelques effets personnels.

"Beaucoup sont morts sur la route. On avait peur de s'arrêter car on savait que les Turcs voulaient nous arrêter", se souvient la vieille dame, d'une voix claire et forte en dépit de son âge.

Ceux qui moururent d'épuisement furent enterrés au bord de la route, ajoute la nonagénaire, entourée par certains de ses six enfants, 47 petits-enfants, arrière-petits-enfants et arrière-arrière-petits-enfants.

Neuf décennies plus tard, ses craintes vis-à-vis de la Turquie restent aussi vives que lorsqu'elle était enfant.

Interrogée sur les négociations en cours entre l'Arménie et la Turquie pour établir des relations diplomatiques et rouvrir leur frontière après des années d'hostilités, Mme Jamkotchian réagit avec effarement.

"J'ai peur, très peur des Turcs. Comment peut-on ne pas avoir peur après ce qu'on a vécu?", interroge-t-elle. "Les Turcs ne peuvent être nos amis. C'est impossible de leur faire confiance. Ce sont de mauvais voisins. Moi je ne veux pas que la frontière rouvre", dit-elle.

D'autres réagissent avec prudence aux efforts de réconciliation, exigeant toutefois que la Turquie reconnaisse un génocide -- une revendication historique des Arméniens -- avant qu'un accord ne soit conclu avec elle.

Depuis l'indépendance de l'Arménie, ex-république soviétique, en 1991, les deux pays s'opposent sur la question des massacres d'Arméniens par l'armée ottomane, qui ont fait plus d'un million et demi de morts selon les Arméniens, 300.000 à 500.000 selon la Turquie.

Ankara récuse catégoriquement la notion de génocide reconnue par la France, le Canada et le Parlement européen.

"Nous ressentons une grande barrière psychologique car le génocide est le pire des crimes, un crime qui cible une nation entière", estime Haïk Demoïan, directeur du musée arménien du Génocide à Erevan.

"Pas un seul Arménien ne mettrait en question le fait historique du génocide arménien", ajoute M. Demoïan, qui soutient les efforts de réconciliation mais insiste sur la nécessité d'une reconnaissance du génocide.

Si l'oppposition juge qu'Erevan fait trop de concessions à Ankara, la coalition au pouvoir a déjà approuvé le principe d'un rapprochement et devrait ratifier sans difficulté un accord entre les deux pays.

D'autres, notamment parmi les Arméniens de la diaspora, forte de neuf millions de personnes, reprochent toutefois au pouvoir de trahir la mémoire de ceux qui furent massacrés.

Au Mémorial du Génocide arménien, passage obligé pour tout visiteur à Erevan, le sujet est douloureux.

"Si on reconnaît les frontières avec la Turquie, cela ne veut-il pas dire qu'on oublie, qu'on nie notre propre génocide ? Si on se met d'accord avec eux, tout n'était qu'illusion ?", s'interroge Sona Jones, une Américaine d'origine arménienne.  (AFP, Michael MAINVILLE, 8 oct 2009)

La Turquie condamnée dans deux affaires concernant les minorités chrétiennes

La Turquie a été condamnée mardi par la Cour européenne des droits de l'Homme dans deux affaires concernant ses minorités religieuses, le droit à la propriété d'une fondation orthodoxe et l'enregistrement d'une fondation protestante.

Dans la première affaire, Ankara a été condamné à inscrire au registre foncier les biens d'une fondation (cimetière, terrains, immeubles, chapelle, monastère) de l'Eglise orthodoxe grecque située à Canakkale, sur les bords du détroit des Dardanelles, faute de quoi le gouvernement turc devrait verser à la plaignante 173.000 euros pour tous préjudices confondus.

La Cour européenne estime que dans cette affaire, le droit à la propriété de la fondation a été violé car l'Etat refusait d'inscrire au registre foncier les biens qu'elle détenait depuis très longtemps, mais sans titre de propriété, par divers legs, donations et acquisitions.

Dans la seconde affaire, les juges européens ont alloué 2.000 euros pour dommage moral et 500 euros pour dommage matériel aux 16 membres fondateurs de la Fondation des Églises de la Libération, située à Ankara.

Les autorités turques avaient refusé d'enregistrer cette fondation dont le but fondamental était de protéger uniquement les intérêts des membres de la communauté protestante. Les statuts de cette fondation étaient incompatibles avec un article du code civil interdisant le soutien exclusif d'une communauté déterminée, selon la justice turque.

La Cour européenne a rappelé que la possibilité pour les citoyens de former une personne morale afin d'agir collectivement dans un domaine d'intérêt commun constituait l'un des aspects les plus importants du droit à la liberté d'association.

Le refus d'enregistrer la création de cette fondation religieuse constituait donc, selon la Cour européenne, une violation de l'article 11 de la convention européenne des droits de l'Homme relatif à la liberté d'association. (AFP, 6 oct 2009)

Atteinte au droit de propriété d'une fondation religieuse: Turquie condamnée

La Turquie a été condamnée mardi par la Cour européenne des droits de l'Homme pour atteinte au droit de propriété d'une fondation religieuse de l'Eglise orthodoxe grecque.

Cette fondation à Canakkale, ville située sur les bords du détroit des Dardanelles, soutenait avoir acquis, par voie de donation et de legs, de nombreux biens immeubles (cimetière, terrains, immeubles, chapelle, monastère).

Cependant, alors qu'elle les possédait depuis très longtemps, ces biens n'étaient pas inscrits à son nom au registre foncier et elle ne possédait aucun titre de propriété.

La fondation religieuse avait alors saisi le tribunal cadastral pour être inscrite sur les registres fonciers. Elle avait obtenu gain de cause mais la Cour de cassation avait ensuite infirmé ce jugement de première instance au motif que les fondations ne pouvaient obtenir la propriété d'un bien immobilier qu'en se fondant sur une possession à titre de propriétaire et non pas par la prescription acquisitive.

La Cour a estimé que cette "ingérence des autorités" était contraire aux exigences de l'article 1 du Protocole N.1 (protection de la propriété) et que la question de savoir si les conditions d'acquisition de la propriété par le jeu de la possession acquisitive étaient réunies n'a pas été tranchée par les juridictions internes.

En outre, la fondation religieuse n'a pas bénéficié d'une nouvelle loi entrée en vigueur en 2002, qui permet l'inscription au registre foncier pour des biens immeubles dont la possession est établie.

La Cour a donc alloué 5.000 euros à la fondation requérante pour frais et dépens, ainsi qu'à l'inscription au nom de la fondation de tous ses biens au registre foncier.

A défaut de procéder à pareille inscription des titres de propriété, le gouvernement turc devra payer 173.000 euros pour tous préjudices confondus. (AFP, 6 oct 2009)

Sarkissian à Beyrouth: manifestation contre le rapprochement avec Ankara

Le président arménien Serge Sarkissian a été accueilli par des milliers de manifestants en colère après son arrivée mardi au Liban pour discuter avec la communauté locale arménienne du projet d'établissement de relations diplomatiques avec la Turquie.

Les manifestants, des hommes, femmes et enfants, arborant des pancartes disant "Non au projet" ou "Le sang des Arméniens n'est pas à vendre", ont défilé devant l'hôtel où loge M. Sarkissian près de Beyrouth.

Certains manifestants se sont heurtés à la police anti-émeute qui s'était déployée autour de l'hôtel, et quelques protestataires ont été légèrement blessés à coups de matraque, selon un correspondant de l'AFP sur place.

La visite de M. Sarkissian s'inscrit dans le cadre d'une tournée englobant les quatre principaux pays hôtes de la diaspora arménienne, forte de quelque neuf millions de personnes, et destinée à apaiser les craintes à l'égard du projet d'établissement de relations diplomatiques entre Erevan et Ankara.

M. Sarkissian s'était rendu auparavant en France, aux Etat-Unis et doit clôturer sa tournée en Russie.

Il devait rencontrer les représentants des Arméniens du Liban, la plus importante du monde arabe avec 140.000 personnes.

La communauté a d'ores et déjà exprimé son mécontentement en signant une pétition contre une normalisation des relations selon elle aux dépens des intérêts des rescapés des massacres commis par l'armée ottomane au début du XXe siècle, et que l'Arménie qualifie de génocide.

En signe de protestation, les magasins de Bourj Hammoud, le bastion arménien dans la banlieue est de Beyrouth, ont été fermés.

"Nous ne sommes pas contre l'amélioration des relations entre la Turquie et l'Arménie, mais pas à n'importe quel prix", affirme à l'AFP Hagop Pakradounian, l'un des six députés arméniens représentés au Parlement libanais.

Erevan et Ankara sont convenus fin août de deux protocoles envisageant l'établissement de relations diplomatiques et la réouverture de leur frontière commune. Ces textes doivent encore être approuvés par les Parlements des deux pays. (AFP, 6 oct 2009)

Une carte scandaleuse de la Turquie englobe l’Arménie et le Haut Karabagh

Scandale au Ministère turc de l’Education. Dans une CD diffusé dans les écoles d’Istanbul à l’initiative de l’Education nationale, une carte représentant la Turquie englobe l’Arménie, le Haut Karabagh, le port géorgien de Batoumi, Chypre, Kirkuk, Mossoul et Erbil (au nord de l’Irak).

L’affaire, révélée par le quotidien « Milliyet » fait grand bruit. « Placer de telles cartes dans des programmes scolaires est intolérable tant pour nous que les autres pays (...) c’est une grave erreur et nous regrettons » affirment aujourd’hui les responsables de ce programme qui ont diffusé ce CD.

Cependant, l’affaire est d’autant plus grave qu’avec les CD, des fascicules scolaires reproduisant la même carte furent distribuées à toutes les écoles de la région d’Istanbul. Selon « Milliyet » cet acte pourrait en conséquence être volontaire. Mais le journal ajoute qu’en Turquie de nombreux livres scolaires contiennent de nombreuses erreurs souvent importantes sur les dates historiques, sans que ces faits puissent émouvoir l’Education nationale. (Krikor Amirzayan/armenews, 4 octobre 2009)


Sarkissian à Paris: manifestation contre le rapprochement avec la Turquie

Entre 200 et 250 membres de la diaspora arménienne ont retardé vendredi le dépôt d'une gerbe à Paris par le président arménien Serge Sarkissian, protestant contre le rapprochement en cours entre Erevan et Ankara, a rapporté un photographe de l'AFP.

M. Sarkissian, qui entamait une tournée d'une semaine dans les principaux pays hôtes de la diaspora arménienne afin d'en obtenir le soutien à l'établissement de relations diplomatiques avec la Turquie, devait déposer une gerbe devant un monument à Paris à la mémoire du génocide arménien.

Cette démarche a été retardée d'une heure et demie par les manifestants, qui ont dû être repoussés par la force par les services de police. L'opération a engendré quelques bousculades, et une grenade lacrymogène a été tirée par la police, selon le photographe.

Un collectif de la diaspora, Vigilance arménienne contre le négationnisme (VAN), avait appelé à manifester contre la signature prévue le 10 octobre à Zurich (Suisse) de protocoles prévoyant notamment l'établissement de relations diplomatiques et la réouverture de la frontière commune.

Les relations entre la Turquie et l'Arménie ont été obérées jusqu'à présent par la question des massacres d'Arméniens par l'armée ottomane pendant la Première guerre mondiale, qu'Erevan qualifie de génocide.

"Le génocide arménien, jamais nommé, est l'un des enjeux majeurs de ces accords", a souligné le collectif VAN dans un communiqué.

"Un génocide (...) ne peut être ramené à une simple question bilatérale entre l'Etat héritier des bourreaux et celui des victimes", a-t-il ajouté.

"Les Arméniens de la diaspora, descendants des rescapés du génocide sont, eux, voués à continuer le combat pour la justice et les réparations", a souligné le collectif.

Les massacres et déportations d'Arméniens au début du XXe siècle ont fait plus d'un million et demi de morts selon Erevan, 300.000 à 500.000 selon Ankara, qui récuse catégoriquement la notion de génocide reconnue par la France, le Canada et le Parlement européen.

M. Sarkissian, qui devait rencontrer vendredi soir des représentants de la diaspora à Paris, doit ensuite se rendre à New York, Los Angeles, Beyrouth et en Russie. (AFP, 2 oct 2009)

Les Turcs peu tolérants envers les minorités ethniques, religieuses (sondage)

Les Turcs sont peu tolérants vis-à-vis des différences ethniques et religieuses au sein du pays, et pensent que les non-musulmans ne sont pas loyaux envers l'Etat, ne souhaitant pas les voir dans la fonction publique, selon un sondage publié mercredi dans la presse.

L'enquête, conduite entre mai et juin par l'institut de sondage Frekans auprès de 1.108 personnes, montre que 57% des personnes interrogées refusent d'être voisins de palier avec un athée, 42% avec un juif et 35% avec un membre de la communauté chrétienne, rapporte le journal Milliyet.

Dix-huit pour cent des sondés ne veulent pas d'une famille étrangère comme voisin.

La Turquie officiellement à 99% musulmane, héberge de petites communautés chrétiennes --arméniennes, orthodoxes, catholiques-- et juives ainsi qu'une importante minorité kurde (musulmane) dans le sud-est anatolien, théâtre depuis 1984 d'un conflit armé sanglant entre forces de sécurité et rebelles séparatistes kurdes.

48 des personnes interrogées pensent que les juifs ne sont pas loyaux envers l'Etat turc alors que 47% doutent de l'attachement des Grecs et Arméniens orthodoxes au pays.

L'enquête montre en outre qu'une majorité de Turcs (57%) s'opposent à ce que les membres des communautés religieuses soient employés dans des secteurs sensibles de la fonction publique comme les services de renseignements, l'armée ou la police.

L'amélioration des droits de minorités kurde et non-musulmanes fait partie des éléments clés d'un processus d'adhésion à l'Union européenne, entamé en octobre 2005 par la Turquie mais qui n'avance que très lentement. (AFP, 30 sept 2009)

European report chides Turkey over minority rights

State Minister Kürşad Tüzmen reads the national oath with students at an Ankara school on the first day of the 2009-2010 school year in September. Hammerberg criticized the text of the oath in his report. Thomas Hammarberg, the Council of Europe's commissioner for human rights, has expressed concern over Turkish authorities' refusal to recognize the existence of any other minorities except for the tripartite non-Muslim ones -- Armenians, Greeks and Jews.

Hammarberg, commissioner for Europe's top human rights watchdog, nonetheless voiced appreciation over “the positive signs of good will shown by Turkish authorities for resolving a number of issues concerning human rights of minority groups.”

According to the Treaty of Lausanne of 1923, which founded the Republic of Turkey, only three non-Muslim groups are recognized as minorities, while other ethnic and religious groups, such as Alevis, Kurds, Romas and the Laz people, are not recognized as minorities.

Hammarberg summarized the problems of minorities and also asylum seekers in two separate reports after his visit to Turkey at the end of June. In his detailed report, he pointed out the shortcomings regarding cultural and property rights of minorities.

One of the commissioner's observations regarding the “national pledge of allegiance,” which is read every morning in schools, has already sparked controversy in Turkish media. “The commissioner is concerned by the persistent obligation of pupils in public and private primary schools, including the Lausanne minority schools, to daily read an oath beginning with ‘I am a Turk' and ending with ‘Happy is the person who says ‘I am a Turk',” the report said.

He also mentioned that there were some reports indicating that an initiative by school teachers in 2007 to have this practice repealed led to legal action against them on the grounds of “inciting the public to disobey the law.”

“The commissioner would like to be informed about the outcome of this case,” he wrote. In response, the Turkish government suggested that the oath is not a dictum to glorify one ethnic group but is intended to contribute to forming and improving the sense of citizenship of the Republic of Turkey.

“The term ‘Turk[ish]' here connotes the bond of citizenship without any reference to ethnic, linguistic or religious origin. It is the reflection of national identity inclusive of all citizens irrespective of their origins,” the government said.

Hammarberg, meanwhile, recommended the creation and implementation of a comprehensive anti-discrimination legislation as well as forming a national human rights action plan in addition to the establishment of effective national rights institutions such as a national human rights commission or an ombudsman.

While stressing cultural rights and language problems of minorities, Hammarberg urged the Turkish government to adopt “all necessary, legislative and administrative measures in order to enhance the teaching of existing minority groups' languages in the country, which is a precondition for the enjoyment by these group members of their rights to freedom of expression and assembly, enshrined in the European Convention on Human Rights.”

The commissioner also took note of positive developments such as the launching in January 2009 of a Kurdish language state TV channel and the efforts made for increasing the school enrolment of children in southeastern and central-eastern Turkey.

“The existing ‘Lausanne minority schools' should be promptly provided with financial and other necessary aid in order to be able to ensure the continuous teaching of the respective minority languages therein. The authorities are urged to liberalize these schools' regime so that they are able to accept interested pupils from other minority groups,” he said, while recommending the establishment of minority language departments in universities that could train and produce qualified teachers of minority languages. (Zaman, 2 October 2009, Friday)

Le président arménien s'explique devant la diaspora

Alors que la signature du protocole sur le rétablissement des relations diplomatiques entre Ankara et Erevan pourrait avoir lieu dès la mi-octobre, les débats autour du réchauffement turco-arménien battent leur plein en Arménie.

C'est dans ce contexte que le président Serge Azati Sargsian débute, le 1er octobre, une tournée internationale pour rencontrer les représentants de la diaspora arménienne aux Etats-Unis, en France, au Liban et en Russie [diaspora qui compte environ 7 millions de personnes à travers le monde].

"Sargsian a trois objectifs : sonder l’attitude de ses compatriotes quant à la normalisation des relations avec la Turquie, les persuader du bien-fondé de sa politique et calmer les têtes brûlées", explique le webzine arménien Armtoday.info.

La nécessité de cette démarche est bien réelle, puisque la perception de la normalisation des relations turco-arméniennes par la diaspora arménienne "n’est pas si positive qu’Erevan l'aurait souhaité. La diaspora exige qu’en échange l’Arménie obtienne d’Ankara la reconnaissance de l'indépendance du Haut-Karabakh, la reconnaissance du génocide de 1915 et la restitution à l’Arménie de ses terres ancestrales".

Les autorités arméniennes "doivent démontrer aux Arméniens du monde entier que l’ouverture de la frontière avec la Turquie n’est pas une trahison de l’histoire et de la mémoire des ancêtres, mais une construction de relations pragmatiques avec un pays voisin", conclut Armtoday.info.

Hilda Tchoboian : Serge Sarkissian aurait dû écouter les voix de la diaspora depuis longtemps

« A mon avis la décision présidentielle de rencontrer la diaspora est une bonne initiative mais je pense qu’elle arrive un peu tard car il aurait dû écouter les voix de la diaspora depuis longtemps » a déclaré la Présidente de la Fédération Euro-Arménienne de la Justice et de la Démocratie (EAFJD)

Hilda Tchoboian a déclaré au correspondant d’ArmInfo que selon elle, le président ne doit pas attendre qu’un fossé se crée entre ces deux parties de la nation. « Au contraire il devrait l’empêcher. Ce tour de la diaspora ne doit pas être simplement une opération de promotion parce que dans ce cas la crise s’approfondirait » a-t-elle dit.

« Les leaders arméniens laisse la Turquie stigmatiser les arméniens de la diaspora comme des extrémistes parce qu’ils ne renoncent pas à leurs droits » a dit Hilda Tchoboian. « C’est une occasion unique pour M. Sarkissian d’intégrer la diaspora dans une stratégie mondiale sur des questions essentielles quant à l’Arménie et à la nation arménienne » a -t-elle conclu et a ajouté que les représentants de son organisation projettent en effet de rencontrer le président. (Stéphane/armenews, 1-2 octobre 2009)

Politique intérieure/Interior Politics

En obéissance à l'Armée, le Parlement turc prolonge l'autorisation d'opérations en Irak

En obéissance aux directives de l'Armée, le Parlement turc a voté mardi le renouvellement pour un an de l'autorisation de procéder à des raids contre la guérilla kurde en territoire irakien.


La motion gouvernementale a été votée à une large majorité de 452 voix favorables contre 23 voix défavorables sur 475 députés présents -le Parlement comptant 550 sièges.

L'armée turque avait demandé au gouvernement ce renouvellement le 18 septembre 2009. Sans aucune objection à l'Armée, le gouvernement avait immédiatement transmis au Parlement une motion pour satisfaire la demande des militaires.

Tous les partis ont voté mardi en faveur du renouvellement de l'autorisation à l'exception du Parti pour une société démocratique (DTP), la principale formation pro-kurde du pays, qui a estimé que la mesure allait à l'encontre du projet gouvernemental de réformes.

"Il n'y a pas de paix quand les gens meurent (...) Pourquoi persistons-nous dans les opérations militaires ? Les gens qui vivent dans ce pays veulent que nous mettions fin à cette guerre", a déclaré Gültan Kisanak, un député du DTP.

Le vote intervient à un moment où le gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) s'apprête à présenter prochainement devant les députés des mesures en faveur de sa communauté kurde afin d'estomper le soutien, au sein d'une partie de la population du sud-est du pays, dont bénéficie le PKK, en lutte armée depuis 1984.

Le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a affirmé que le nouveau mandat accordé à l'armée aurait un effet dissuasif sur les rebelles et favoriserait ainsi le lancement des réformes.

"Maintenir l'option militaire sur la table, aux côtés de mesures économiques, sociales et culturelles, va renforcer notre dissuasion et nous donner plus de marge de manoeuvre", a-t-il déclaré devant les députés.

"Notre objectif est de mettre en place un environnement durable de sécurité dans lequel nous n'aurons plus jamais besoin d'un mandat comme celui là", a-t-il poursuivi.

Le parlement turc a déjà prolongé une fois cette autorisation, votée initialement en 2007. L'actuelle, qui prend fin le 17 octobre, a permis à l'armée turque de faire depuis un an des raids aériens dans cette région où sont retranchés, selon Ankara, 2.000 combattants du PKK. Des troupes turques ont aussi réalisé une intervention terrestre de huit jours en février 2008.

Avec l'aide du renseignement américain, l'aviation turque frappe régulièrement les bases arrière du PKK dans le Kurdistan irakien. (AFP, 6 oct 2009)

Erdogan re-elected, initiative backed at AKP convention

Recep Tayyip Erdoğan’s dominance over the Justice and Development Party, or AKP, was once again confirmed over the weekend when he was re-elected as its leader in a meeting that spotlighted the ruling party’s support for the government’s Kurdish initiative.

In a long speech to party supporters at the third party convention in Ankara, Erdoğan spoke about unity among Turkey’s many communities. “We became a single nation in this land,” he told party delegates who came from all around the country.

“If you try to remove Ahmet Yesevi, Hacı Bektaş, Pir Sultan and Hacı Bayram Veli from our culture, the country will become an orphan,” he said. “Without Yunus Emre, Turkey will be without a voice. Without Mevlana, it will be without a soul. Without listening to Sabahat Akkiraz, Turkey will be without traditional music. If Turkey ignores Tatyos Efendi, it will lose half its songs.”

Citing many artists, writers, poets, philosophers and religious leaders respected by Kurds, Alevis, leftists and nationalists, Erdoğan said the government intended to serve the nation and the country without sacrificing democracy, secularism and the rule of law.

“No one in this country has the right to discriminate against another,” he said. “We have to put aside the mistakes made in the past. This is a new era. Let’s restart our journey.”

In his speech, Erdoğan said the Nationalist Movement Party, or MHP, had already made its stance clear on the Kurdish initiative, expressing his belief that there was no need to talk to the party.

He said there would be discussions with other parties on the government’s initiative. “There is no need to talk to the MHP because they have already rejected it,” he said.

Erdoğan said that the main opposition Republican People’s Party, or CHP, had yet to officially make its stance clear. “I will send a written request for a meeting,” the prime minister said. “If they extend an invitation, I will go and talk to them. Afterward, we will proceed accordingly.”

The initiative

While there is still no definite list of the concrete steps the government will take, the statement released during the convention on Saturday provided the general aims of the Kurdish plan.

Senior party member Mehmet Sağlan read the initiative statement, which said: “Our main aim is for all citizens, no matter where they live or to which ethnicity they belong, to feel free and equal members of this country. The democratic initiative’s basis is to consolidate our dynamism and unity while addressing the demands of our citizens and respecting differences.”

The party’s central executive board, or MKYK, was changed to reflect the focus of the government, and Diyarbakır Dicle University assistant professor Mazhar Baplı, known for his studies on the Kurdish community, was elected as a member. And the number of female members on the board increased.

Diplomatic successes

In his speech, Erdoğan said the government had changed the diplomatic focus of the country after 2002, listing the harsh reactions against Israel late last year for the Gaza offensive as one of his successes.

He also said the government would continue to work to ensure Turkey became a member of the European Union, noting that the ministerial post given to Egemen Bağış, the country’s chief EU negotiator, showed how committed the government was on the matter.

“If the EU insists on ignoring our efforts and places new rules and obstacles in front of us, that’s their decision,” Erdoğan said. “However, we will continue to pass reforms and improve our standards for our people.” (Hürriyet Daily News, October 4, 2009)

Inauguration de la rentrée parlementaire par Gül  en présence de l’armée

Le Parlement turc a effectué sa rentrée, le 1er octobre 2009, avec un agenda qui s’annonce particulièrement chargé. Les deux dossiers les plus importants, qu’il aura à traiter dans les jours qui viennent, sont bien sûr celui de l’ouverture démocratique lancée par le gouvernement pour résoudre la question kurde, et celui de la normalisation des relations avec l’Arménie, qui devrait se traduire par la ratification de deux protocoles, avant la mi-octobre (cf. nos éditions des 1er et 3 septembre 2009). À cela s’ajoute une série de questions découlant de l’actualité la plus récente : demande de l’armée d’une reconduction de l’autorisation parlementaire lui permettant de procéder à des opérations contre le PKK, en Irak du Nord ; demande de l’opposition d’une discussion sur les inondations meurtrières survenues à Istanbul en septembre dernier (cf. notre édition du 11 septembre 2009) ; demande de réforme de la procédure pénale provoquée par les citations à comparaître, qui ont frappé, cette semaine, 4 députés kurdes pour des propos tenus avant leur élection ; proposition de révision constitutionnelle pour rendre renouvelable le mandat présidentiel, ce qui permettrait à Abdullah Gül d’être candidat à sa propre succession, en 2012.

Dans le traditionnel discours qu’il a prononcé, jeudi, à l’occasion de la rentrée parlementaire, le président de la République a choisi de mettre en exergue l’initiative kurde engagée par le premier ministre depuis le mois de juillet dernier, en déclarant solennellement : «Dans une société où la conscience et la démocratie sont mûres, le principe de diversité doit être à la base de ce pays. Les pays, qui s’en remettent à un modèle uniforme, nuisent en fait à leur unité et à leur intégrité.» Abdullah Gül a confirmé notamment que la reconnaissance de la diversité, qui doit conduire à la résolution du problème kurde, s’opérera dans le cadre d’un Etat unitaire, mais il n’a pas hésité à s’en prendre à «l’Etat profond», en soulignant que l’Etat ne pouvait «pas avoir deux visages : l’un visible et l’autre caché», et en concluant que «le seul visage de l’Etat devrait être celui du droit.»

Le discours du président de la République été applaudi sur les bancs de l’AKP et du DTP. Le leader kurde, Ahmet Türk, a souligné en particulier qu’il était très important que le chef de l’Etat ait dit «que c’était la nécessité même de la démocratie de considérer les différences comme une richesse et de tolérer l’existence de cultures différentes.» En revanche, comme on pouvait s’y attendre, les propos d’Abdullah Gül ont été fortement critiqués par les principaux partis d’opposition. Devlet Bahçeli, le leader des nationalistes du MHP, a réagi de manière extrêmement négative, en faisant observer que le président n’avait pas prononcé une seule fois le mot «turc» pendant son intervention. Quant à Deniz Baykal, le leader des kémalistes du CHP, il a estimé que le discours présidentiel renforçait la stratégie de tension et de division qu’a, selon lui, adoptée le gouvernement, depuis qu’il a lancé cette initiative kurde.

Mais, plus que ces réactions politiques prévisibles, c’est la présence du chef d’état-major et des plus hautes autorités militaires (photo), qui a retenu l’attention de la plupart des commentateurs. En effet, depuis les élections législatives de 2007, qui avaient vu une large victoire de l’AKP et l’arrivée de 20 députés kurdes du DTP au Parlement (cf. notre édition du 23 juillet 2007), l’armée avait boycotté la Grande Assemblée Nationale, ne consentant une exception à cette ligne de conduite que pour assister au discours prononcé par le président Obama, lors de sa venue en Turquie, en avril dernier (cf. notre édition du 13 avril 2009). Ce retour des militaires à l’Assemblée a été interprété par la presse turque comme une sorte d’approbation tacite de l’ouverture kurde par l’armée, bien que l’état-major ait tenu à faire savoir, dès le lendemain, par son porte-parole, qu’on ne devait pas lui attribuer une signification politique particulière. L’événement a été aussi favorablement commenté par le premier ministre, Recep Tayyip Erdoğan, et par le nouveau président de l’Assemblée, Mehmet Ali Şahin (cf. notre édition du 6 août 2009). Certains observateurs ont également relevé que la délégation militaire s’est levée lorsque le président est entré dans l’hémicycle, tandis que les députés du CHP restaient ostensiblement assis. Ces comportements différents tendraient à confirmer des désaccords entre les militaires et le parti kémaliste que la question kurde a déjà plusieurs fois permis d’observer par le passé (notre édition du 13 mars 2008).

Le silence de l’armée, lors du lancement du processus d’ouverture démocratique, il y a deux mois et demi, avait déjà été interprété comme l’expression d’un a priori favorable de l’institution militaire à l’égard des projets gouvernementaux visant à régler la question kurde. Mais, par la suite, alors que de premières critiques apparaissaient au sein du DTP et que les festivités célébrant l’anniversaire de la victoire approchaient, l’état-major avait publié un message beaucoup moins favorable sur son site internet, rappelant notamment que les forces armées turques ne pourraient «en aucun cas accepter que la structure unitaire de l’Etat soit détériorée.» (cf. notre édition du 2 septembre 2009). En dépit de ce comportement militaire inégal, on peut penser que cette présence militaire, lors du discours de rentrée parlementaire d’Abdullah Gül, le 1er octobre, reflète la ligne plus défensive que doit suivre une armée qui, fortement atteinte par l’affaire «Ergenekon», est également l’objet de ripostes de plus en plus vives de la société civile, lorsqu’elle se permet de s’immiscer dans la vie politique.
(ovipot.blogspot.com - JM, 3 octobre 2009)

Forces armées/Armed Forces

L'armée turque au pied du mur

Le retour, au premier plan de l’actualité, de l’affaire du « plan d’action pour combattre la réaction » place actuellement l’armée dans une position extrêmement délicate. C’est un officier de l’état major dont le nom n’a pas été révélé, qui a provoqué la relance du scandale, le 23 octobre dernier, par l’envoi d’un e-mail contenant en attachement l’original du fameux plan (cf. notre édition du 26 octobre 2009). L’affaire avait été révélée, en juin dernier par le quotidien « Taraf », qui, depuis sa création en 2007, est devenu un cauchemar permanent pour l’armée, en ne cessant de mettre à jour les tabous et les turpitudes du système sécuritaire hérités de la Constitution de 1982. Pourtant, après une enquête menée par un procureur militaire qui avait conclu que le plan en question était un faux, l’affaire avait connu une accalmie avant de passer au second plan de l’actualité.

Face aux protestations provoquées par la publication de l’original du plan, qui s’accompagne au demeurant de la mise en cause directe de 5 officiers supérieurs de l’état major, dont le général, Hasan Iğsız, chef du premier corps d’armée, le chef d’état major, le général Ilker Başbuğ, a ordonné une nouvelle enquête, le 26 octobre 2009. Mais cette initiative ne suffira sans doute pas à éteindre le nouvel incendie qui est en train d’embraser la sphère politico-militaire dans son ensemble. En effet, au cours des deux dernières années, l’armée a perdu une bonne partie des privilèges qui lui avaient permis antérieurement de passer outre les accusations et les mises en cause dont elle était l’objet. En outre, les premiers développements de l’affaire du « plan d’action pour combattre la réaction » ont provoqué l’adoption d’une très importante réforme de la justice militaire. Cette dernière a vu notamment ses compétences réduites, tandis que les membres des forces armées perdaient l’immunité qui leur épargnait d’avoir à comparaître devant la justice civile. Ainsi, si les juges militaires ont conservé une compétence concernant essentiellement les affaires strictement militaires, en particulier en temps de guerre, ils ne sauraient enquêter aujourd’hui sur un complot visant le gouvernement, qui relève désormais de la justice de droit commun.

Il faut bien voir que les conséquences de cette réforme, adoptée en juin dernier par le Parlement, sont particulièrement dures pour l’armée dans le contexte actuel. En premier lieu, nombre d’experts font observer que ce n’est pas au juge militaire d’enquêter sur le plan dont l’original vient d’être révélé, et qu’en ordonnant une nouvelle enquête militaire, le chef d’état major a non seulement ignoré la réforme réalisée, mais excédé ses pouvoirs. En second lieu, les nouvelles dispositions concernant la justice militaire permettent de citer à comparaître, devant la justice civile, les cinq militaires mis en cause. Ce qui explique que ces derniers aient immédiatement fait l’objet d’une convocation des procureurs en charge de l’affaire « Ergenekon ».

L’armée ne pourra donc pas s’en tirer, cette fois, en bâclant une enquête convenue, et en faisant prévaloir l’immunité juridictionnelle de ses responsables. Ces derniers ont pourtant refusé jusqu’à présent de déférer à la convocation qui leur a été adressée et une véritable épreuve de force est donc engagée entre les magistrats judiciaires en charge de l’affaire et l’autorité militaire. Ce nouvel avatar des tensions entre l’armée et le pouvoir civil est toutefois extrêmement important, car ce qui se joue, ni plus ni moins, c’est la remise en cause d’un système politique qui, du fait du constitutionnalisme sécuritaire issu des différents coup d’Etat, donne à l’armée une place politique particulière, lui permettant d’échapper aux principes élémentaires de l’État de droit. L’armée peut-elle encore ignorer une injonction de la justice et désobéir au pouvoir politique, c’est bien la question qui est posée en l’occurrence et la réponse promet d’être du plus grand intérêt. (Ovipot, Jean Marcou, 29 octobre 2009)


Chronology : "Action Plan against Reactionary Forces"

The discussion about the "Action Plan against Reactionary Forces" started in June 2009 upon a news item in the Taraf daily. The issue came to head when the original document emerged together with a letter containing classified information of a whistle-blower, allegedly a military officer.

12 June: In the context of the Ergenekon case Taraf newspaper reports about a document showing alleged plans to discredit the ruling Justice and Development Party (AKP) and the religious movement led by Fethullah Gülen. The daily states that the document was signed by Colonel Dursun Çiçek.

15 June:  The Association of Human Rights and Solidarity for Oppressed Peoples (MAZLUM-DER) files a criminal complaint against Chief of General Staff İlker Başbuğ and colonel Çiçek based on the contents of the news item.

16 June: Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan comments, "If the allegations are wrong they are very serious; if they are true the issue is even more serious. We will open a trial". Onur Öymen from the Republican People's Party (CHP) said, "This is not an arrogating situation for the General Staff, but the establishment is being frayed".

17 June:  AKP applies to the prosecutor's office upon the document which allegedly contains "a plan to drive the party away from power by false accusations and undemocratic means"; AKP demands to find the responsible people and prosecute them.

18 June: The lawyers of retired lieutenant and lawyer Serdar Öztürk, who allegedly found the document, filed a criminal complaint against the prosecutors of the Ergenekon case and police officials because " suspicious documents that had not been handed to the lawyers leaked to the press".

22 June: The headlines are dominated by the question whether Çiçek actually signed the document or not. Democratic Society Party (DTP) member Hasip Kaplan demands an investigation commission concerned with the military's memorandums in parliament containing entries on opening of files and a coup.

24 June: The media speculates why colonel Çiçek has not been deposed from duty yet. The General Staff Military Prosecutor announces the result of the investigation: The document has not been prepared within the General Staff. There is no original version. Therefore, there is no legal basis for an investigation. The file is sent to the Istanbul Chief Prosecutor. Meanwhile, speculations arise why Çiçek used a different signature to sign his statement before the prosecutor.

Months later in a declaration made on 26 October, the public is informed that Çiçek had been deposed from duty during the investigation process and was temporarily appointed to the Academic Council of the Anti-Terror Centre. On 4 September he had been appointed to the Navy Command Headquarters.

25 June: The Prime Minister comments, "I hope the Turkish Armed Forces (TSK) will do what is necessary".

Başbuğ calls the document 'a piece of paper'

26 June: The General Staff Directorate holds a press conference. It is said that the document is not authentic but just a "piece of paper". The General Staff demands to find the perpetrators who worked out the "false document" and claims that "an asymmetric psychological operation against the military is being carried out via the media". In October the prosecutor received a letter from a whistle-blower, and an officer, who also sent the original document, claims in this letter that Başbuğ held the meeting after he believed that the original document was not at the General Staff.

Albay Çiçek arrested and released within 1 day

30 June - 1 July: In the context of the Ergenekon investigation the prosecutors take the statements of Colonel Çiçek, Muharrem Nuri Alacalı from the Gölcük Naval Command, Şafak Yürekli and İbrahim Koray Özyurt from Aksaz Naval Base Command, Colonel Dora Sunguray from the Marine Forces Command, Mert Yanık from the Naval Command Academy, Levent Görgec from the Naval Training Command, Tayfun Duman from the Gölcük Warfare Squadron Command Group and retired Marine Colonel Aydın Odabaşı. A duty high criminal court in Istanbul arrests Çiçek in the night of 30 June and he is taken to the Hasdal Military Prison. However, in a surprise development less than 24 hours later, the same high criminal court, this time with three judges rather than one duty judge, decides to release the colonel.

In the meantime, the Contemporary Journalists Association (ÇGD) and the Press Institute Association (IPI) criticizes Başbuğ for blaming the media.

Journalists on trial

22 July: Colonel Çiçek files criminal complaints against Star and Taraf newspapers because of news related to the document.

14 September: Taraf journalist Mehmet Baransu, who wrote the initial news item about the document, finds out that upon the General Staff's complaint a trial has been opened against him under charges of "publicly insulting the military forces". General Staff Legal Advisor Brigadier General Hıfzı Çubuklu had announced on 11 September that a court case had been opened against a journalist in connection with the document but did not give any name.

Document turns out to be authentic

24 October: The Taraf newspaper reports that an officer has sent the original document and another document entitled "Information Support Plan" to the prosecutors together with a letter from the secret informant on 30 September. According to Hürriyet newspaper, on 19 October the Forensic Medicine Institute confirmed that the document had been signed by Colonel Dursun Çiçek.

The General Staff announces on their website that the reactions about the letter are exaggerated and criticises that the media is not the right place to discuss this issue.

In the letter from the secret informant it is stated that Başbuğ was aware of the document and that it was worked out upon the instructions of former Vice-Chief of General Staff Hasan Iğsız. It is furthermore said that on the day of the news 40 computers were "cleaned" in order to destroy further evidence.

25 October: Exiting a cinema, Chief of General Staff İlker Başbuğ answers a few questions from journalists regarding politics on the Kurdish question. Yet, when he is asked about the document he comments, "this is not our topic".

General Staff: New investigation into the "piece of paper"

26 October: On his way from Pakistan to Iran Prime Minister Erdoğan tells journalists in the plane that he will talk to Başbuğ about the issue and says that he hopes the document was not authentic, "nobody should worry about the truth to emerge".

In the evening hours of the same day the General Staff issues another announcement on its website, declaring that a new investigation has been launched. Once more they voice their concern about the new information being published in the media first and demand to prosecute the ones responsible for the leaking to the press.

27 October: As reported by Taraf daily, on 21 October the prosecutors asked the General Staff to send 5 of the 6 soldiers involved in the destruction of evidence to the prosecutor's office within 24 hours to take their statements. However, there is still no response. According to Taraf, the prosecutors prepared a criminal complaint. However, the statement of the 6th soldier, who was discharged, confirmed the incident. The daily also mentions that the names given in the statement overlap with information from the whistle-blower's letter.

Furthermore, the newspaper reported that military prosecutor Yavuz Şentürk, who had ruled for a nolle prosequi before, met Istanbul Public Chief Prosecutor Aykut Cengiz Engin on 23 October. Apparently, he told him "The soldiers will not be sent" and "Close the investigation".(BIA, Tolga KORKUT, 28 October 2009)

The Army's anti-government plot document causes new stir

Reports surfaced a few days ago that a letter together with the original copy of the alleged anti-government military document was sent to the prosecutor’s office by an anonymous army officer. With Turkish politicians and the media abuzz over the development, Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan said an initial analysis suggests the document is likely to be authentic

The original copy of a document allegedly prepared by military personnel to topple Turkey’s ruling government is likely to be authentic according to an initial analysis, the prime minister said Saturday.

The analysis was done when the document reached the prosecutor’s office. "The document is now in the hands of justice. We will do exactly what the courts ask of us. We will closely monitor developments," Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan told reporters Saturday aboard a plane to Pakistan. "The armed forces cannot accept such a blemish [if the allegations are proved to be true].”

Earlier in June, daily Taraf published an alleged military plan to take down the ruling Justice and Development Party, or AKP, alongside a religious movement lead by Fethullah Gülen. The document was recovered during a search conducted at the office of a suspect detained in the controversial Ergenekon probe and bore the signature of Col. Dursun Çiçek.

It was initially claimed that the General Staff prepared the document, but the General Staff strongly rejected the allegations. The AKP filed a petition with the Ankara Chief Prosecutor’s Office to pursue the matter.

Military prosecutors requested the document from the Ergenekon prosecutors and launched an investigation into the claims, concluding that the document was not prepared by any of its units. The military said its investigation revealed that the document outlining the plan was merely a copy and that an original was needed in order to reach a conclusion. It said there was no need for the military to investigate Çiçek due to lack of evidence.

Chief of General Staff Gen. İlker Başbuğ said after the military investigation that the document was prepared by those who sought to slander the Turkish military, describing the document as “a piece of paper.” He said it was impossible to reach a conclusion without the original document.

Çiçek, who was accused of being a member of the alleged Ergenekon organization, was detained shortly after testifying to the Ergenekon prosecutors. Çiçek was later released as a result of a court decision that said the photocopy could not be accepted as credible evidence.

Prosecutor denies; PM clarifies

The Turkish media was once more dominated by news of the contested document when reports surfaced a few days ago that a member of the military sent a letter and the original copy of the document, which carried Çiçek’s signature, to the Istanbul Chief Prosecutor’s Office. The office is said to have sent the document to a forensics lab for examination, which reportedly confirmed on Wednesday that the signature on the original document was Çicek's handwriting.

Responding to questions from the press on Friday, Istanbul Chief Prosecutor Aykut Cengiz Engin said the investigation was confidential and that the office had no such document. 

But speaking to the press before his departure to Pakistan on Saturday, Erdoğan said: “The document is now in the hands of justice. The document reached to the prosecutor office with a letter sent by an anonymous military officer. It is stated that it is likely to be the original document. In its report, the forensics lab also confirms this statement. The process is ongoing.”

Military reacts to methodology

The chief of General Staff, meanwhile, reacted harshly to the leak of the alleged original document and report to the media.

“It is very worrisome that developments on the letter and the document took place in the media first, in terms of the authority of the state,” the chief of General Staff said in a written statement, which was posted on the General Staff’s Web site late Saturday.

The statement also emphasized that the tone of the coverage varied widely among different media outlets. (Hürriyet Daily News, October 25, 2009)


Death threat to those who complain about Başbuğ's intervention to politics

Turkish Revenge Squads (TİT) sent e-mails to those who reported crime about the chief of staff İlker Başbuğ for intervening into civil politics TIT threatened the complainants with death.

MP Ufuk Uras, Oya Baydar, Mebuse Tekay, Ahmet İnsel, Aydın Engin, Mithat Sancar, Cengiz Algan, Baskın Oran and Sezgin Tanrıkulu received e-mails which said "You have signed your own execution order with the complaint you submitted to İstanbul Public Prosecution".

TIT was held responsible for the assassination attempt against HRA president Akın Birdal in 1998, and threatened many people including Prof. Dr. İbrahim Kaboğlu, lawyer Eren Keskin, publisher Necati Abay, musician Ferhat Tunç, Agos newspaper and Özgür Radio. (antenna-tr.org, 2 October 2009)


Affaires religieuses/Religious Affairs

Environ 50 personnes suspectées de liens avec Al Qaïda arrêtées

La police turque a arrêté jeudi dans plusieurs provinces du pays une cinquantaine de personnes suspectées de liens avec Al-Qaïda, dont certaines auraient préparé des attaques contre l'Otan, et des sites américains ou israéliens, selon des sources concordantes.

Les suspects ont été arrêtés dans neuf provinces, dont Istanbul et les provinces orientales de Van et Erzurum, selon les télévisions CNN-Türk et NTV.

La police a confirmé ce coup de filet, mais n'a pas précisé le nombre des personnes arrêtées.

La plupart de ces suspects seraient membres de l'Union du Jihad islamique, mouvement qui a des liens avec Al-Qaïda, selon les télévisions, qui ont précisé que certains des suspects avaient suivi un entraînement en Afghanistan.

Les suspects devaient être présentés à la justice, pour d'éventuelles inculpations.

Ces arrestations surviennent après les menaces proférées fin septembre par le numéro deux d'Al-Qaïda, l'Egyptien Ayman al-Zawahiri, contre la Turquie, qui doit prendre prochainement le commandement des forces de l'Otan à Kaboul.

"Chaque Turc, soucieux de l'islam et des musulmans, doit savoir que les troupes de son pays assureront le mois prochain le commandement des croisés en Afghanistan, qui brûlent les villages, détruisent les maisons et occupent la terre d'islam", avait-il déclaré dans un enregistrement vidéo.

"Les troupes turques y mèneront alors les mêmes opérations que celles menées par les juifs en Palestine. Comment le peuple turc libre acceptera-t-il un tel crime contre l'islam et les musulmans", s'était-il interrogé. (AFP, 15 oct 2009)


Government's Proposal: Quran Courses for Summer School

Scrimping with offers like playing, parks where children can develop their abilities, courses or summers schools, the government lifts the age limit for participation in Quran classes instead. State Minister Faruk Çelik comments: "We believe that the restrictions on this matter were not right".

Çelik reminded that according to the constitution religious education is compulsory at schools: "Apart from that, religious education and teaching is up to the individual preference and to the request of the minor's legal guardian. There is no such thing as age limitation".

Experts suggest that religious education given under the age of 10 "can lead to deepening fears".

"Age limit is sensible"

In the course of amendments in the Turkish Criminal Code in 2005 the leading Justice and Development Party (AKP) tried to limit penalties for opening illegal religious institutions. The party was criticized then for enhancing illegal courses like this.

In the same year compulsory religious education was implemented in the curriculum of schools. Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan explained then: "There is no such expression as 'illegal Quran courses'. The Quran is to be studied. Regarding the study of the Quran nobody can use the term "crime".

At that time expert pedagogue Belgin Temur explained to bianet: "Children's fears undergo a certain development process. At this age stories of a high level divine punishment system and of a justice system can increase and intensify a child's fears".

Number of participants and courses steadily increasing

Data regarding religion reveals that since 2001 the number of children taking Quran courses during summer holidays has almost doubled. 715,000 children took courses in 2000, whereas just in 2002, when AKP came into power, this number raised to slightly more than 1 million students.

In the course of increased participation in Quran courses, AKP won 320,000 additional voters in the local elections between 2004 and 2005, the number of AKP voters in the general election raised by 400,000 from 2007 to 2008.

In 2008 the number of children taking Quran courses rose to 1,801,000. 879,000 students were girls, 921,000 boys. The curriculum of the 2-months courses was reviewed in 2005, the same year when fees for subsidiary subjects were levied initially.

The number of 32-weeks Quran summer courses has risen from 3,368 in 2001 to 7,657 this year. The number of participants increased from 90,000 to 268,000.

 Amendments after 28 February Operation

After the 28 February Operation in 1997, which led to the stepping down of the coalition government led by Necmettin Erbakan of the Welfare Party, amendments in the law made an 8-year primary school education compulsory and limited participation in Quran courses to children having finished 5th grade and being 12 years of age respectively.

The 3rd article of the law on the Organization and Duties of the Religious Affairs Directorate specifies that summer courses can be opened under the supervision of the Ministry of Education.

Yazıcıoğlu's proposal

Deceased MP Muhsin Yazıcıoğlu from the Great Union Party (BBP) submitted a proposal for a change of the law in February, asking to lift of the age limitation. According to information from the website of the Turkish National Assembly (TBMM), Yazıcıoğlu reasoned his proposal by qualifying the age limit as "opposing the freedom of religion and belief" and as a "prohibitor". Çelik said the draft was sent to the Prime Ministry last week.

At the same time, the Constitutional Court will meet on 8 October to discuss the request to abolish the amendment. The State Council, which brought the matter to the court, emphasized that the amendment is opposing the "educational union". (BIA, Erhan ÜSTÜNDAĞ, 7 October 2009)

L'armée turque double son contingent en Afghanistan

La Turquie a commencé en septembre à renforcer ses effectifs militaires en Afghanistan sans modifier son cadre de mission qui sera restreinte à la capitale Kaboul et ses environs, a annoncé vendredi un porte-parole de l'armée turque.

Le nombre de troupes déployées sur place depuis 2002 passera d'environ 900 à 1.700 avant que la Turquie ne prenne le 1er novembre, pour la deuxième fois, le commandement pour Kaboul de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) pour une durée d'un an, a expliqué aux journalistes le général Metin Gürak, rapporte l'agence de presse Anatolie.

L'ensemble des renforts turcs arrivera à Kaboul en l'espace d'une dizaine de jours, a souligné l'officier.

"Notre mission restera la même: assurer la sécurité à Kaboul et ses environs", a-t-il tenu à préciser, soulignant que les soldats turcs ne participeraient pas notamment à la lutte anti-terroriste contre Al-Qaïda et les taliban.

Les soldats turcs dispenseront par ailleurs un entraînement à l'armée nationale afghane, a ajouté le général.

Récemment, le numéro deux d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, avait critiqué la Turquie dans un enregistrement vidéo.

"Chaque Turc, soucieux de l'islam et des musulmans, doit savoir que les troupes de son pays assureront le mois prochain le commandement des croisés en Afghanistan, qui brûlent les villages, détruisent les maisons et occupent la terre d'islam", dit-il.

"Les troupes turques y mèneront alors les mêmes opérations que celles menées par les juifs en Palestine. Comment le peuple turc libre acceptera-t-il un tel crime contre l'islam et les musulmans", s'est-il interrogé. (AFP, 2 oct 2009)


Socio-économique / Socio-economic

Grippe H1N1: les 478 écoles de Diyarbakir fermées par précaution

Toutes les 478 écoles de Diyarbakir, principale ville du sud-est de la Turquie, ont été fermées lundi après la détection de sept cas de grippe H1N1, a-t-on annoncé de source officielle.

Les autorités avait décidé dimanche soir dans un premier temps de fermer pour une semaine quatre écoles, où cinq élèves et deux adultes ont été identifiés comme porteurs du virus, avant d'étendre par précaution la mesure à tous les établissements de cette ville de un million d'habitants, selon un communiqué du bureau du gouverneur.

"Nous disions jusque là que la pandémie était à notre porte, maintenant, elle frappe à notre porte", a déclaré à la télévision NTV un haut responsable du ministère turc de la santé, Seraceddin Com.

Le nombre de cas de grippe H1N1 recensés en Turquie atteint désormais 551. Aucun cas mortel n'a été répertorié.

Les autorités turques prévoient la vaccination gratuite de 28 millions de personnes. Des accords ont été passés pour l'achat de 43 millions de doses de vaccins auprès de trois grands laboratoires étrangers.

Un premier lot de 500.000 doses est arrivé lundi en Turquie, où elles vont être testés par le ministère de la Santé avant distribution, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Les tests prendront "entre cinq jours et trois semaines", a estimé M. Seraceddin Com.

Le ministre de la Santé, Recep Akdag, a présenté en octobre des projections envisageant jusqu'à 5.300 morts en Turquie si aucune mesure préventive n'était prise, et 400 décès dans le cas où "toutes les mesures nécessaires" seraient appliquées.

Il s'agit de la deuxième fermeture d'écoles ordonnée par le ministère de la Santé en raison de la grippe H1N1. Un établissement a été fermé le 14 octobre à Ankara après détection de quatre cas. (AFP, 19 oct 2009)

"General Culture" Course Books: Girls at Home, Boys Out and About

A research into course books for 'general culture' lessons conducted by Eğitim Sen showed that girls are mainly represented in the environment of their mothers and other adults, at school or at home showing passive behavior and dependency, while boys are depicted as independent and active.

The Education and Science Workers Union (Eğitim Sen) Women's Secretariat criticizes the enforcement of traditional gender roles in the course books for general culture lessons printed in 2009. The subject of 'General culture' is taught from 1st to 3rd grade of Turkish primary schools. The subject is concerned with topics such as national cultural values, family life, respect for life, nature and the environment or basic knowledge about Atatürk and the Turkish state.

In their research Eğitim Sen identified once more the traditional emphasis on the gender based approach of the books and put forward the following requests:

* Women should be shown independent of their role as a mother or a wife.
* Women should be shown more often outside of their homes in public areas.
* Especially for girls encouraging examples of achieving success should be included.
* A wide range of activities should be presented to improve the children's imaginations and to support their development into free individuals.
* The male role model should be depicted more under the aspect of gender equality by showing men less in public places but more in the home environment, contributing in an equal cooperation.
* Social gender education should be compulsory for all teachers.
* Representatives of unions and NGOs should be part of the book review commission.
* Lessons on "Social Gender" should be implemented in the education faculties and be made compulsory.

The research aimed to draw attention to the role models of social gender presented by the visuals of children and adult characters in the 'general culture' books, which were approved by the Ministry of Education for the early years of the children's socialization process. An analysis of the visuals in the books showed that pictures of Atatürk and further small pictures were difficult to spot and put out of context; figures of grandfathers and grandmothers were equated with figures of fathers and mothers.

Pictures of males outnumber pictures of females by far

In this year's books for 1st, 2nd and 3rd grade there are 62 pictures of women and 98 visuals of man. Girls are shown in 165 images, boys are depicted 253 times.

Girls are at home, boys are outside

In terms of locations 54 females are shown at home and 8 in places outside home, for males it is 5 at home and 93 outside home respectively. The number of girls pictured at home is 23, outside home it is 142. For boys 21 illustrations show them at home and 232 outside of home respectively.
The pictures were also analyzed under the aspect of role models:

Women and men are depicted mainly in the traditional perception of gender roles. This means for females: 8 teachers, 12 mothers, 2 customers, 2 business women and 1 doctor. Whereas for males 2 managers, 1 teacher, 18 fathers, 1 poet, 1 doctor and 1 policeman are shown.

Further results revealed by the research:

Visuals of boys outnumber pictures of girls; adult women are mainly shown in their roles of a mother or a wife; concerning professional life women are continuously represented as mothers besides professions like teacher, hospital nurse or medical attendant.  

Professional life for men is mainly depicted in pictures of managers and supervisors. At school class representatives and club presidents are usually shown as boys. Girls can be seen playing with threads and dolls while boys are mostly shown playing ball. In a chapter entitled "my dreams" the child who makes up dreams and plans for the future is a boy.

According to the Eğitim Sen analysis the type of family represented in the course books depicts a happy, urban, middle-class nuclear family. (BIA, Emine ÖZCAN, 9 October 2009)

Turkey ranks on position 79 in the UNPD's Development Index

The overall per capita income in Turkey is high but only a small minority can benefit from it. On the Human Development Index concerning a long and healthy life and standards of life and education Turkey ranks on place 79 out of 182.

According to the United Nations Development Program (UNDP), which was prepared based on data from 2007 and does not take into account the effects of the global economic crisis, Turkey loses further grounds in the ranking if it comes to gender equality.
No women around!

Turkey ranks on position 125 regarding the social gender-focused development index of human development.

Looking at gender equality in the field of adult literacy Turkey ranges on place 101, on the issue of schooling it is rank 146.

In the context of women's participation in economic and political life, women managers, the numbers of female employees and MPs and indicators such as income equality, Turkey keeps position 109 form a total of 101 countries according to the Gender Empowerment Measure (GEM).

Regarding the Human Poverty Index (HPI) Turkey ranges high on rank 40 of 135 countries. This ranking considers measures such as the probability of dying before reaching the age of 40, children with malnutrition and access to clean water.

Migrants passing through the country

According to the report, Turkey is a country with closed boarders. In terms of migration Turkey ranks on position 108. 84 percent of all migrants move on to Europe. On the other hand, Turkey is on place 39 regarding migrants coming to Turkey. Looking at migrants staying in the country, Turkey ranks on position 126. In summary this means that migrants use Turkey as a transit country. (BIA, Erhan ÜSTÜNDAĞ, 8 October 2009)

Nouvelle chute de la production industrielle en août (-6,3%)

La Turquie a connu en août pour le quatorzième mois consécutif une baisse de sa production industrielle par rapport à ses niveaux un an plus tôt, avec une chute de 6,3% comparé à août 2008, a annoncé jeudi l'Institut de la statistique (Tüik).

La baisse est également de 5,7% en août 2009 par rapport au mois précédent, ajoute le Tüik.

En février, la production industrielle turque, dans le sillage de la crise mondiale, avait plongé de 23,7% par rapport au même mois de 2008, un chiffre record.

La production industrielle avait accusé une baisse de 0,4% en 2008 après une augmentation de 6,9% en 2007.

La crise globale a des conséquences tangibles sur l'économie du pays: le taux de chômage a atteint près de 13% de la population active, soit 3,3 millions de personnes, pour la période allant de mai à juillet 2009.

Ce chiffre est cependant loin de révéler l'ampleur du phénomène, selon les spécialistes, qui évaluent le nombre de sans emploi à au moins 20% de la population active.

L'écomnomie turque s'est contractée de 7% au deuxième trimestre 2009, après une chute record (13,8%) au premier trimestre, et le gouvernement table désormais sur une croissance négative de -3,6% à -6% pour 2009.  (AFP, 8 oct 2009)

Le FMI et la Turquie suspendent leurs discussions sur un prêt

Le directeur général du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn a annoncé vendredi à Istanbul que son institution et la Turquie avaient suspendu leurs discussions sur un éventuel prêt au pays, négocié depuis de longs mois.

"Nous avons discuté avec les autorités turques pendant un long moment, et nous sommes convenus qu'il était inapproprié d'avoir des discussions pendant les assemblées annuelles" qui se préparent à Istanbul, a affirmé M. Strauss-Kahn lors d'une conférence de presse.

"Donc nous reprendrons les discussions après les assemblées", a-t-il expliqué.

"Mais il n'y a rien de pressé, et donc il était certainement mieux de consacrer le temps de la réunion annuelle à cette réunion, et non à des relations bilatérales", selon lui.

"Nous ne concluons pas d'accord avec un pays quand il ne le veut pas. (...) Le FMI n'est pas une banque, même si son métier ressemble à celui d'un banquier. Nous ne cherchons pas de nouveaux clients", a ajouté le dirigeant de l'institution multilatérale.

"L'économie turque va plutôt bien, dans un contexte mondial qui n'est pas bon (...) Nous verrons, dans l'avenir, s'il y a un besoin d'apporter un soutien, je veux dire un soutien financier, du FMI", a-t-il conclu.

Cela fait près d'un an qu'Ankara et le Fonds discutent de la possibilité d'un tel prêt, qui a paru plusieurs fois très proche d'être conclu. Mais aucun accord n'a jamais été trouvé sur ses modalités, et en particulier sur les exigences du FMI auxquelles le gouvernement de la 17e économie mondiale accepterait de se plier.

Le FMI avait accordé en 2005 un prêt sur trois ans à la Turquie, venant remplacer un précédent programme triennal qui avait permis au pays d'éviter l'effondrement financier après une grave crise survenue en 2001. (AFP, 2 oct 2009)


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Amendement UMP pour réduire les crédits de préadhésion de la Turquie à l'UE

Les députés UMP Richard Mallié et Claude Bobin ont annoncé jeudi dans un communiqué le dépôt d'un amendement au projet de loi de finances (PLF) 2010 visant à "diminuer les crédits de préadhésion accordés à la Turquie, estimés d'ici à 2012 à 3,937 milliards d'euros".

Ses deux auteurs estiment dans l'exposé des motifs qu'il s'agit "d'un amendement de cohérence avec la politique européenne de la France".

"Les Français ne comprennent pas que l'on encourage financièrement ce pays à faire des réformes en vue d'une adhésion à l'UE, non pas par ostracisme, mais tout simplement parce que la Turquie n'est pas en Europe, c'est une évidence tant sur le plan géographique qu'historique", font-ils valoir.

Selon les auteurs de cet amendement co-signés par une vingtaine de députés UMP, la Turquie bénéficie actuellement d'une aide financière de l'UE "sous deux formes : des prêts (environ 2 milliards d'euros pour la période 2007-2009), et des dons au titre de +l'Instrument d'Aide à la Préadhésion+ (IAP)".

L'IAP offre en effet "une assistance aux pays ayant une vocation européenne" et la Turquie bénéficiera dans ce cadre de "2,256 milliards d'euros d'aide pour la période 2007-2010", précisent-ils.

"Ceci étant, connaissant la position des Français et du président de la République sur cette adhésion, il n'apparaît pas légitime de verser une telle somme", estiment les députés signataires. (AFP, 22 oct 2009)

Le nouveau gouvernement allemand laissera la porte ouverte à l'adhésion turque

Le prochain gouvernement allemand laissera la porte ouverte à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne malgré les réserves de la chancelière Angela Merkel, a-t-on appris auprès des délégués qui négocient le programme.

Le parti libéral FDP qui va entrer au gouvernement avec les conservateurs de Mme Merkel a obtenu que l'adhésion de la Turquie reste une possibilité, ce qui est la position officielle de l'Allemagne depuis 2005.

La CDU de Mme Merkel et surtout ses alliés bavarois de la CSU proposent à la Turquie un "partenariat privilégié" avec l'UE au lieu d'une adhésion.

Les négociateurs libéraux et conservateurs ont décidé "de commun accord" de s'en tenir à la formule adoptée il y a quatre ans par le gouvernement sortant, à l'instance du parti social-démocrate SPD.

Les négociations en vue d'une adhésion de la Turquie à l'Union européenne "sont un processus dont l'aboutissement est ouvert, qui ne fonde aucun caractère automatique et dont le résutlat ne saurait être garanti à l'avance", pouvait-on lire dans le pacte de gouvernement de la grande coalition sortante.

"Si l'UE ne pouvait intégrer la Turquie, ou si cette dernière n'était pas en position de remplir toutes les obligations liées à un adhésion pleine et entière, elle devrait pouvoir développer sa relation privilégiée avec l'Europe et être rapprochée autant que possible des instances européennes".

Ces formulations font l'objet d'un "consensus large au-delà des clivages politiques", a souligné une source proche des négociations.

Mme Merkel et le président français Nicolas Sarkozy avaient manifesté leur refus de l'entrée de la Turquie lors d'un meeting à Berlin avant les élections européennes de juin. Ils s'étaient attirés les foudres du Premier minbistre turc Recep Tayyip Erdogan.

La Turquie a entamé en octobre 2005 des négociations d'adhésion avec l'UE. (AFP, 15 oct 2009)

L'Autriche presse la Turquie d'agir sur Chypre pour son adhésion à l'UE

Le ministre autrichien des Affaires étrangères Michael Spindelegger a appelé jeudi la Turquie à accélérer son rythme de réformes notamment pour régler la question chypriote, obstacle sérieux dans le processus d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

"Des changements doivent intervenir pour la mise en oeuvre du protocole d'Ankara", a déclaré M. Spindelegger à l'issue d'une rencontre avec son homologue chypriote-grec Markos Kyprianou.

Selon ce texte de 2005, la Turquie doit étendre les dispositions de l'union douanière qui la lie à l'UE aux nouveaux adhérents entrés en 2004 et notamment ouvrir ses portes aux navires et avions chypriotes-grecs, qu'Ankara ne reconnaît pas.

 Chypre est divisée depuis l'invasion en 1974 du nord de l'île par la Turquie, en réaction à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs soutenus par Athènes qui voulaient rattacher l'île à la Grèce.

Cependant, aucune avancée n'a été enregistrée depuis 2005 sur le protocole d'Ankara, ce qu'a une nouvelle fois relevé l'UE mercredi, dans un rapport d'étape sur la candidature turque.

Les négociations de réunification des parties grecque et turque de Chypre, engagées il y a 13 mois, n'ont pas encore donné lieu à des avancées significatives.

Chypre est membre de l'Union européenne depuis 2004, date à laquelle une précédente tentative de règlement, connue sous le nom de "Plan Annan", avait par ailleurs échoué. (AFP, 15 oct 2009)

Bruxelles dénonce des atteintes aux libertés fondamentales en Turquie

La Commission européenne a épinglé mercredi des atteintes aux libertés fondamentales en Turquie, réclamant de nouvelles réformes pour faire avancer ses négociations d'adhésion à l'UE, aujourd'hui au point mort, alors que la Croatie elle "se rapproche de la ligne d'arrivée".

Les négociations avec la Turquie ont désormais atteint "un stade plus exigeant qui nécessite un nouvel élan de réformes", souligne un rapport annuel de l'exécutif européen. Il déplore une série d'atteintes aux droits fondamentaux.

Bruxelles s'en prend notamment à la liberté de la presse, en épinglant les colossales amendes infligées cette année au groupe de presse privé Dogan Yayin Holding (DYH) pour des arriérés d'impôts.

"Si une amende équivaut au chiffre d'affaires annuel d'une entreprise, cela pourrait ne pas être uniquement une sanction fiscale, cela ressemble aussi à une sanction politique", a souligné le commissaire à l'Elargissement, Olli Rehn.

L'égalité entre les sexes reste "un défi majeur" en Turquie, poursuit le rapport qui cite pêle-mêle les crimes d'honneur, la violence conjugale, ou l'absence de progrès sur l'interdiction du travail des enfants.

Bruxelles exhorte aussi Ankara à ouvrir ses ports et aéroports aux Chypriotes grecs, mais sans recommander de nouvelles sanctions.

Fin 2006, l'UE avait de ce fait décidé de geler une partie des pourparlers d'adhésion. Mais à présent, les Européens ne veulent pas jeter d'huile sur le feu dans les délicats pourparlers turco-chypriotes en vue d'une réunification de Chypre, divisée depuis 1974.

La récente normalisation des relations entre la Turquie et l'Arménie, l'accord sur le gazoduc Nabucco qui reliera les champs d'Asie à l'Europe en contournant la Russie, et le lancement d'un "large débat public" sur la question kurde figurent en revanche parmi les avancées relevées par Bruxelles.

A Ankara, le ministre turc en charge des relations avec l'UE, Egemen Bagis, a salué "un des rapports les plus objectifs, les plus engagés dans le soutien aux réformes et les plus encourageants pour le gouvernement jamais publiés".

Il reste que les perspectives d'adhésion du pays apparaissent bien sombres aujourd'hui. Plusieurs pays, comme la France ou l'Allemagne, s'y opposent ouvertement.

A l'inverse, les négociations avec la Croatie, entamées en octobre 2005 comme pour la Turquie, sont "proches de la ligne d'arrivée", a souligné mercredi M. Rehn. Elle pourraient être bouclées à l'été 2010, avant une adhésion l'année suivante.

Zagreb devra néanmoins "poursuivre et intensifier" ses efforts de réforme au plan judiciaire, de la lutte contre la corruption et le crime organisé.

Toujours dans les Balkans, la Commission a recommandé d'ouvrir les négociations d'adhésion avec la Macédoine, une annonce saluée comme "historique" par Skopje, où des milliers de citoyens enthousiastes ont convergé dans un concert de klaxons vers le siège du gouvernement.

Skopje avait obtenu le statut de candidat à l'UE en décembre 2005, mais son rapprochement reste hypothéqué par la Grèce, qui empêche depuis 1991 la reconnaissance internationale de la Macédoine sous ce nom, considérant qu'il appartient exclusivement à son patrimoine historique national.

La Commission a aussi réaffirmé la vocation de l'Albanie, du Monténégro, de la Serbie, de la Bosnie-Herzégovine et du Kosovo à rejoindre un jour l'UE. Tout en prévenant qu'ils avaient encore du pain sur la planche.

Tous ces pays devraient, quoi qu'il arrive, se faire doubler par le dernier pays intéressé en date: l'Islande, qui a manifesté son intérêt pour l'UE en juillet dernier, et qui en tant que membre de l'Espace économique européen juge "faisable" de boucler des négociations d'adhésion en un an. (AFP, 14 oct 2009)


Full text of Turkey's Progress Report 2009: http://ec.europa.eu/enlargement/pdf/key_documents/2009/tr_rapport_2009_en.pdf

Sarkozy et Gül constatent leur désaccord, mais promettent de mieux coopérer

Nicolas Sarkozy et son homologue turc Abdullah Gül ont constaté vendredi à Paris leur désaccord sur l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne (UE), que le président français refuse obstinément, mais se sont promis malgré tout d'étendre la coopération entre leurs deux pays.

Conclusion d'une visite de trois jours en bord de Seine, la première rencontre entre les deux dirigeants depuis l'élection de Nicolas Sarkozy en 2007 a débuté au Grand Palais par l'inauguration de l'exposition "De Byzance à Istanbul", manifestation phare de la saison de la Turquie en France, et s'est poursuivie par un déjeuner de travail à l'Elysée.

Après une grosse heure d'échanges, Abdullah Gül a quitté le palais présidentiel sans faire la moindre déclaration. Pour toute information, la presse, déjà tenue à distance de la verrière du Grand Palais, a dû se contenter du récit du repas par un conseiller élyséen.

"C'est un déjeuner où toutes les questions ont été abordées dans un bon esprit de coopération et de respect mutuel, et qui s'est conclu par la volonté de travailler davantage ensemble dans tous les domaines", a-t-il rapporté.

Sur la question qui fâche, Nicolas Sarkozy a rappelé "de manière très franche la position française", a poursuivi le conseiller, estimant "qu'entre pays amis, on peut se parler franchement".

Lors de la campagne pour les élections européennes de juin dernier, il avait répété que l'Europe devait cesser de "se diluer dans un élargissement sans fin" et que la Turquie, un pays musulman de 71 millions d'habitants, n'avait "pas vocation à (en) devenir membre".

A en croire la relation élyséenne de la rencontre, Abdullah Gül a "rappelé la position turque de manière aussi franche et amicale".

Plus tôt dans la journée, le président turc avait plaidé, lors d'un séminaire franco-turc organisé par le Medef, pour que les négociations sur l'adhésion aillent à leur terme. "La Turquie fait en sorte de se conformer aux normes européennes", a-t-il dit, "c'est à la fin du processus qu'il faudra procéder à une évaluation de la Turquie".

Ce constat de divergence acté, MM. Sarkozy et Gül se sont mis d'accord pour que "cette question n'empoisonne pas l'ensemble des relations entre les deux pays" et donc convenu de "renforcer la relation franco-turque".

Et d'abord sur le plan économique. "Il faut que les dirigeants d'entreprise turcs s'engagent davantage en France", a demandé le Premier ministre François Fillon. "Nous pouvons faire mieux", a reconnu M. Gül, regrettant que la Turquie ne figure pas au rang des "partenaires stratégiques" de la France.

Nicolas Sarkozy a ainsi proposé "une coopération franco-turque en matière nucléaire civile" à son homologue turc, qui a jugé cette perspective "très encourageante", a rapporté l'Elysée.

Autre pas en avant, Abdullah Gül a fait savoir à la France que ses entreprises étaient désormais "les bienvenues" dans le projet de gazoduc Nabucco, qui doit relier en 2014 l'Asie centrale à l'Europe. GDF avait renoncé en 2008 à participer au projet à la suite d'un veto d'Ankara, furieux de la reconnaissance du génocide arménien par le Parlement français.

Sur cette question très délicate, Nicolas Sarkozy s'est réjoui de la signature, samedi en Suisse, d'un accord entre la Turquie et l'Arménie visant à normaliser leurs rapports bilatéraux.

Malgré cette avancée et une volonté manifeste d'apaiser les tensions, la visite d'Abdullah Gül n'a pas levé la divergence de fond qui sépare les deux pays. "Personne ne s'attendait à une percée sur l'Europe", a commenté l'Elysée, "la visite n'était tournée que sur les relations bilatérales".(AFP, 9 oct 2009)

Bruxelles tance Ankara sur la presse, joue l'apaisement sur Chypre

Bruxelles s'apprête à tancer la Turquie, dont les négociations d'adhésion à l'UE sont déjà au point mort, sur certains droits fondamentaux mais devrait jouer l'apaisement sur la question de Chypre, de peur de compromettre les délicats pourparlers turco-chypriotes.

Un rapport à paraître le 14 octobre qui fait le point sur l'avancée des réformes en Turquie pointera comme chaque année depuis l'ouverture des négociations d'adhésion en 2005 des atteintes aux droits fondamentaux, ont indiqué vendredi des sources diplomatiques à l'AFP.

"Sur la liberté de la presse ce sera assez négatif, avec une partie consacrée à l'affaire Dogan", le premier groupe de presse privé turc victime récemment d'une amende colossale, a dit une source diplomatique.

Le groupe Dogan Yayin Holding (DYH) s'est vu infliger en septembre une amende de 1,75 milliard d'euros pour des arriérés d'impôts, la deuxième en quelques mois, et s'estime victime d'une sanction politique en raison de ses campagnes très critiques à l'encontre du gouvernement turc.

"La Commission va aussi critiquer la Turquie sur la liberté de religion, les crimes d'honneur et le non-respect de certains droits fondamentaux", a ajouté cette source.

Bruxelles va en revanche adresser un satisfecit à "certaines ouvertures démocratiques comme l'autorisation d'une chaîne de télévision kurde", a précisé un diplomate. Enfin, la Commission devrait également "saluer le rapprochement de la Turquie et de l'Arménie".

Opposés par une histoire commune sanglante avec les massacres d'Arméniens au début du siècle, les deux pays ont fini par s'entendre sur la réouverture de leur frontière commune et devraient signer samedi à Zurich (Suisse) des accords normalisant leurs relations bilatérales.

Enfin, sur l'un des points les plus attendus du rapport, celui de la date butoir de la fin 2009 donnée à Ankara pour ouvrir ses ports et aéroports aux Chypriotes grecs, la Commission devrait se montrer plus clémente.

Le refus d'Ankara d'obtempérer avait déjà poussé l'UE à geler en décembre 2006 huit des 35 chapitres thématiques des pourparlers d'adhésion.

Lors d'une récente visite à Bruxelles, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a réitéré son refus de céder avant un accord dans les négociations de paix entre communautés grecque et turque de Chypre.

L'île est divisée depuis l'invasion en 1974 de son tiers nord par la Turquie en réaction à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs qui souhaitaient rattacher l'île à la Grèce. Depuis, Ankara ne reconnaît toujours pas la partie chypriote grecque de l'île et refuse de lui étendre l'union douanière.

Les deux parties ont accepté récemment d'accélérer la cadence des pourparlers en vue d'une réunification, lancés en septembre 2008 sous l'égide de l'Onu.

Selon un haut fonctionnaire européen, les Européens veulent à présent "éviter de faire dérailler les négociations de paix à Chypre avec un rapport trop négatif à l'égard de la Turquie".

La date butoir de la fin 2009 "n'en est plus vraiment une à cause des négociations à Chypre" qu'il s'agit d'encourager, a-t-il ajouté.

De fait, précise un autre diplomate, le rapport constatera que la Turquie n'a toujours pas ratifié le protocole d'Ankara, sans aller "plus loin".

Pour autant, ce rapport risque d'avoir peu d'influence sur la poursuite des négociation d'adhésion, qui butent de toutes façons sur les réticences de plus en plus ouvertes de plusieurs pays au sein de l'UE.

Alors que les Européens s'étaient engagés en 2005 dans des pourparlers en vue d'une adhésion de la Turquie, la France et l'Allemagne, en particulier, proposent désormais à la place un partenariat privilégié, dont Ankara ne veut pas entendre parler.

Le président turc Abdullah Gül, en visite à Paris, a encore rappelé jeudi qu'il estimait que la place de son pays était "dans l'Europe".(AFP, 9 oct 2009)

Fillon: "besoin de dialogue" franco-turc sur l'adhésion à l'UE

François Fillon et le président turc Abdullah Gül ont souligné vendredi le "besoin de dialogue et de transparence" dans les négociations en cours sur l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, à laquelle la France n'est pas favorable.

"Les négociations en cours entre l'Union européenne et la Turquie ont été abordées, et les positions de chaque pays rappelées. Le besoin de dialogue et de transparence sur ce sujet a été souligné", indique un communiqué du Premier ministre qui a reçu M. Gül pour un déjeuner de travail, dans le cadre de l'ouverture de la saison de la Turquie en France.

Abdullah Gül est arrivé mercredi à Paris pour une visite de trois jours, rendue délicate par les positions de son homologue Nicolas Sarkozy qui a fait de la France le chef de file des opposants à l'adhésion de la Turquie à l'UE.

L'entretien entre M. Fillon et M. Gül a aussi été l'occasion d'évoquer "la relation bilatérale franco-turque et de souligner la densité des échanges économiques et des partenariats industriels ainsi que leurs perspectives de développement", notamment dans les secteurs de l'énergie et de l'aéronautique.

Les deux hommes aborderont de nouveau cette question vendredi lors d'un séminaire économique franco-turc.

"La discussion a également permis de constater la convergence existant entre les positions de la France et de la Turquie sur les grands dossiers internationaux, qu'il s'agisse de la gouvernance économique internationale dans le cadre du G20, du maintien de la paix et de la sécurité ou de la lutte contre le terrorisme", explique Matignon.

François Fillon a par ailleurs "rendu hommage à l'action" au président Gül "pour moderniser son pays et en faire un vecteur de dialogue et de stabilité dans la région", insistant sur "le caractère historique" du rétablissement des relations diplomatiques avec l'Arménie qui doit être scellé le 10 octobre à Zurich. (AFP, 8 oct 2009)

La Tour Eiffel revêt les couleurs de la Turquie, le FN proteste

La Tour Eiffel adopte mardi les couleurs du drapeau turc pour marquer le début de la Saison de la Turquie en France, une innovation dénoncée par le Front national. Du 6 au 11 octobre, le monument-phare de la capitale française sera illuminé en rouge et blanc pour marquer cette saison culturelle, qui a commencé en juillet et se terminera en mars 2010.

Le Front national s'est élevé contre cette illumination qu'il considère comme "un gigantesque gâchis d'argent public" alors que les impôts locaux des Parisiens viennent d'augmenter.

"Le monument symbole de Paris et de la France sera illuminé pour la première fois de son histoire d'un croissant islamique... avec l'argent des Parisiens", écrit Marie-Christine Arnautu, tête de liste du Front national aux élections régionales de 2010 en Ile-de-France. Selon les organisateurs, la Tour Eiffel sera éclairée en rouge et blanc, comme le drapeau turc, mais il n'est pas prévu qu'un croissant et une étoile apparaissent sur le monument, qui scintille toutes les heures.

Lancée le 30 juin par les ministres turc et français de la Culture, Ertugrul Günay et Frédéric Mitterrand, la Saison de la Turquie est marquée par des centaines d'événements culturels et économiques dans les grandes villes françaises. Le président Nicolas Sarkozy doit inaugurer vendredi au Grand Palais l'exposition "De Byzance à Istanbul". Parmi les autres festivités, Orhan Pamuk, prix Nobel de littérature 2006, présente cette semaine au théâtre de l'Odéon son livre "D'autres couleurs", dont des extraits seront lus par l'auteur et l'actrice française Fanny Ardant. (lepoint.fr, 6 octobre 2009)

Annulation de la manifestation arménienne devant la Tour Eiffel

Choqué par l'illumination de la tour Eiffel aux couleurs du drapeau turc, le CCAF avait appelé a une manifestation de protestation contre cet encouragement au nationalisme criminel de cet Etat.

C'est en effet au nom de ce drapeau turc qu'a été commis le génocide des Arméniens, que se poursuit le négationnisme, qu'ont été massacrés les Grecs et les Assyro-Chaldéens, que sont opprimés les Kurdes, et que la moitié de l'île de Chypre, membre de l'Union européenne, est occupée.

Cette initiative est cependant aujourd'hui en butte à des tentatives de récupérations politiques par des mouvements d'extrême droite à des fins xénophobes et anti-islamistes.

Pour éviter le moindre risque d'amalgame et la dénaturation de ses objectifs, le CCAF a pris la décision de renoncer à cette manifestation. La mobilisation du CCAF ne vise ni l'islam ni le peuple turc, mais au contraire l'exaltation dangereuse du nationalisme, du fanatisme et ses conséquences pour la paix entre les peuples.

Le CCAF dénonce néanmoins cette initiative d'illumination de la Tour Eiffel qui constitue une offense à toutes les victimes du nationalisme turc. (contact@ccaf.info, 6 septembre 2009)

La candidature de la Turquie et les dernières élections en Europe

Approbation du Traité de Lisbonne par une large majorité d’Irlandais le 3 octobre, victoire d’Angela Merkel, en Allemagne, aux élections du 27 septembre, et du PASOK, en Grèce, aux élections législatives du 4 octobre… Au moment même où Ankara attend le traditionnel rapport annuel d’évaluation de la Commission européenne, on peut se demander quelles conséquences peuvent avoir sur la candidature de la Turquie à l’UE ces événements électoraux qui ont fait la une de l’actualité européenne, au cours des 15 derniers jours.

Le oui irlandais ne peut qu’être bien accueilli en Turquie où il est considéré abusivement comme un quitus donné à de nouveaux élargissements. Ankara redoutait, en effet, qu’une réponse irlandaise négative sonne le glas du Traité de Lisbonne et ouvre la voie à une Europe en crise, recentrée sur le noyau dur des pays fondateurs et dominée plus que jamais par le couple franco-allemand. La large approbation du traité par les Irlandais, qui doit conduire à sa ratification (si toutefois il passe sans encombre les obstacles polonais et tchèque qui subsistent), ne peut que renforcer les instances européennes qui ont en charge la candidature de la Turquie. Le ministre turc des affaires étrangères, Ahmet Davutoğlu (photo), et le ministre-négociateur en chef européen, Egemen Bağış se sont largement exprimés en ce sens, lors de la visite qu’ils ont effectuée à Bruxelles, le 2 octobre dernier, et au cours de laquelle ils ont rencontré le président de la Commission José Manuel Durao Barroso. À ses interlocuteurs européens, le chef de la diplomatie turque a vanté, une fois de plus, la «profondeur stratégique» acquise par la Turquie, qui au cours des dernières semaines n’a pas ménagé ses efforts pour jouer un rôle de médiateur, propre à faciliter la résolution des conflits dans le Caucase et au Moyen-Orient. Pour l’Europe issue du Traité de Lisbonne, qui est sensée avoir une politique étrangère plus active, il sera important de pouvoir compter sur l’appui d’une puissance régionale stabilisatrice telle que la Turquie, ont fait valoir les négociateurs turcs à leurs partenaires bruxellois. On sait que la diplomatie turque tend de plus en plus à faire de cette nouvelle carte stratégique, un atout pour sa candidature à l’UE.

Moins réjouissants pour la Turquie sont cependant les résultats des élections allemandes et grecques. En ouvrant la voie à un gouvernement allemand plus conservateur, qui met un terme au régime de la grande coalition, où les sociaux-démocrates avaient, depuis 2005, modéré les ardeurs turco-sceptiques d’Angela-Merkel, les élections fédérales du 27 septembre sont un événement inquiétant pour la candidature d’Ankara. Pourtant, eu égard à l’importance croissante de l’électorat turc allemand et à la nécessité de maintenir certains équilibres européens, il est peu probable que l’attitude allemande à l’égard de la candidature turque se rigidifie à l’extrême.

Quant aux résultats des élections grecques, leurs implications pour les relations turco-européennes sont bien sûr plus complexes en raison du problème chypriote. Le PASOK a lancé une série de mises en garde, pendant la campagne électorale, annonçant même son intention de bloquer sa candidature turque si les négociations en cours à Chypre ne débouchaient pas sur un résultat rapide. Ahmet Davutoğlu a riposté, dès le 2 octobre à Bruxelles, en accusant les Chypriotes grecs de faire traîner les négociations en longueur et de n’être pas assez constructifs. Dans ces conditions, il a estimé qu’on ne pouvait pas forcer la Turquie à reconnaître la République de Chypre, faisant allusion à la demande qu’a formulée depuis 2006 l’Union Européenne pour que la Turquie d’ouvre ses ports et aéroports à Nicosie, avant la fin de l’année 2009. Pourtant même si la victoire du PASOK se confirme, il est peu probable que l’on s’oriente vers une crise entre Bruxelles et Ankara, à propos de Chypre. L’Union Européenne est, semble-t-il décidée à donner sa chance à la négociation sur ce dossier, et le PASOK, dont le leader Georges Papandréou a été l’un des initiateur de la «politique des tremblements de terre», en 1999, alors qu’il était ministre des affaires étrangères, saura probablement oublier ses propos de campagne pour passer à un langage gouvernemental plus diplomatique dans les prochaines. Pour sa part, Ahmet Davutoğlu, le 2 octobre, à Bruxelles, sans nier les problèmes qui subsistaient avec la Grèce, a néanmoins insisté sur le fait qu’à la différence de ce qui se passait dans les années 90, ils étaient envisagés dans un esprit constructif, loin de toute velléité d’escalade. Une manière habile de reconnaître malgré tout que le règlement des principaux dossiers qui contrarient les relations entre les deux pays, n’a pas beaucoup avancé… (ovipot.blogspot.com - JM, 5 octobre 2009)

L'UE reprend les négociations avec la Croatie, la Turquie s'impatiente

Après dix mois de blocage, la Croatie a repris vendredi sa route vers l'adhésion à l'Union européenne, laissant derrière elle la Turquie qui continue à faire du surplace dans un contexte de plus en plus méfiant en Europe à l'égard de l'élargissement.

A l'issue d'une réunion consacrée à la Croatie à Bruxelles, le chef de la diplomatie suédoise Carl Bildt, dont le pays préside l'UE, a annoncé que 12 des 35 chapitres de négociations thématiques étaient désormais bouclés et que les négociations allaient s'ouvrir sur six nouveaux chapitres.

Membre depuis 2004 de l'UE, la Slovénie opposait jusqu'ici son veto aux négociations en raison d'un différend frontalier sur le tracé des frontières maritimes et terrestre avec la Croatie.

Mais les deux pays se sont récemment mis d'accord sur le principe d'un arbitrage international.

Les négociations menées par Zagreb pourraient être bouclées courant 2010 et permettre une adhésion de la Croatie en 2011, qui deviendrait le 28ème pays de l'UE. L'Islande, qui vient de poser sa candidature, pourrait suivre, en attendant un jour les pays des Balkans.

Concernant la Croatie, il y a toutefois "encore du travail", a prévenu le commissaire européen à l'Elargissement Olli Rehn. Il a cité entre autres exemples la demande du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie d'accéder à certains documents concernant le conflit serbo-croate (1991-95).

 Selon Carl Bildt, la reprise des pourparlers d'adhésion "est aussi le signe que l'intégration européenne continue d'avancer".

Pour la Turquie au contraire, elle continue plutôt de piétiner.

Venu le même jour à Bruxelles rencontrer le président de la Commission, José Manuel Barroso, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a mis en garde l'UE contre le non respect de ses "engagements", en référence à l'ouverture des négociations en 2005 avec pour but l'adhésion pleine et entière de la Turquie.

Plusieurs pays européens expriment désormais ouvertement leur opposition à l'entrée du pays dans l'UE. La France et l'Allemagne, en particulier, proposent à la place un partenariat privilégié, dont Ankara ne veut pas entendre parler.

Et la position de l'Allemagne pourrait se durcir encore, avec le départ des sociaux-démocrates du futur gouvernement de la chancelière conservatrice Angela Merkel. Contrairement aux socio-démocrates, les conservateurs allemands sont opposés à l'adhésion de la Turquie.

Récemment, le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Pierre Lellouche, a affirmé que de nombreux pays, sans oser "le dire publiquement", partageaient l'hostilité de Paris à l'entrée de la Turquie.

Pour M. Davutoglu au contraire, l'adhésion doit intervenir "le plus tôt possible": et "même 2015 serait trop tard, pas seulement pour nous mais pour l'Union européenne".

Une nouvelle période de turbulences s'annonce pourtant dans les relations entre l'UE et la Turquie.

Les Européens ont donné jusqu'à fin 2009 à Ankara pour ouvrir ses ports et aéroports aux Chypriotes grecs. Mais M. Davutoglu a refusé de céder avant un accord dans les négociations de paix entre communautés grecque et turque de l'île divisée de Chypre.

En raison du refus d'Ankara, l'UE a déjà gelé en décembre 2006 huit des 35 chapitres thématiques des pourparlers d'adhésion. Elle doit refaire le point en fin d'année.

D'ici là, la Commission européenne doit rendre le 14 octobre un rapport d'étape très attendu sur la Turquie.

Selon des sources diplomatiques, les Européens veulent toutefois éviter une crise grave et Bruxelles pourrait faire preuve de clémence à l'égard de la Turquie, afin de ne pas compromettre les négociations turco-chypriotes. (AFP, 2 oct 2009)

Première rencontre bilatérale Sarkozy-Gül vendredi 9 à l'Elysée

Nicolas Sarkozy, adversaire convaincu de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne (UE), recevra le 9 octobre le président turc, Abdullah Gül, pour leur première rencontre bilatérale officielle depuis son élection en mai 2007, a annoncé vendredi l'Elysée.

Les deux chefs d'Etat visiteront ensemble à partir de midi l'exposition "De Byzance à Istanbul" au Grand Palais, avant de se retrouver à l'Elysée pour un déjeuner de travail, a indiqué la présidence française.

Les relations politiques entre Paris et Ankara sont difficiles depuis deux ans en raison de l'opposition catégorique de Nicolas Sarkozy à une éventuelle entrée de la Turquie dans l'Europe des 27.

Lors de la campagne pour les élections européennes de juin dernier, le chef de l'Etat avait répété que l'Europe devait cesser de "se diluer dans un élargissement sans fin" et que la Turquie, un pays musulman de 71 millions d'habitants, n'avait "pas vocation à (en) devenir membre".

Lors d'une réunion publique commune avec la chancelière allemande Angela Merkel, il avait à nouveau proposé à Ankara un partenariat privilégié, alors que le président américain Barack Obama a exprimé le souhait que ce pays présenté comme un pont entre Orient et Occident entre dans l'UE.

Le président Gül avait dénoncé en réponse le "manque de vision" des dirigeants français et allemand et assuré qu'il continuerait dans la voie des réformes démocratiques pour adhérer un jour au club européen.

Depuis 2005, la Turquie a ouvert au total dix "chapitres" thématiques sur les 35 qui jalonnent ses négociations d'adhésion à l'UE.

La Turquie a répété vendredi son souhait d'adhérer avant 2015 mais, en plus de l'hostilité affichée par plusieurs pays de l'UE dont la France et l'Allemagne, les discussions sont retardées par la non reconnaissance de la République de Chypre par Ankara. (AFP, 2 oct 2009)

UE: Ankara s'impatiente face à la lenteur des négociations

Le ministre turc des Affaires étrangères a refusé vendredi d'ouvrir en l'état les ports et aéroports de son pays aux Chypriotes grecs, malgré un ultimatum européen, et exprimé son impatience face à la lenteur des négociations sur l'adhésion de la Turquie à l'UE.

M. Ahmet Davutoglu, qui s'exprimait à Bruxelles devant un centre de réflexion, a lié toute avancée sur la question de l'ouverture des ports et aéroports turcs à un accord dans les négociations de paix entre communautés grecque et turque de l'île divisée de Chypre.

Les Chypriotes grecs, en insistant sur ce point, "veulent forcer la Turquie à les reconnaître, ce que nous ne ferons pas", a-t-il prévenu.

"La reconnaissance des Chypriotes grecs n'est pas possible pour nous si la question de Chypre n'est pas résolue", a-t-il ajouté.

L'Union européenne a fixé à fin 2009 une date limite pour l'application par les Turcs du protocole dit d'Ankara, qui étend un accord douanier UE-Turquie aux Etats membres entrés dans le bloc en 2004, dont Chypre.

Pour s'y conformer la Turquie doit ouvrir ses ports et aéroports aux navires et avions chypriotes grecs.

En raison du refus d'Ankara d'obtempérer, l'Union européenne a gelé en décembre 2006 huit des 35 chapitres thématiques qui jalonnent les pourparlers d'adhésion de la Turquie.

Et la Commission européenne doit rendre le 14 octobre un rapport très attendu sur la Turquie, qui évaluera les efforts d'Ankara.

Selon des sources diplomatiques, les Européens veulent toutefois éviter une crise grave et Bruxelles pourrait faire preuve de clémence à l'égard de la Turquie.

"L'intention qui se dessine est d'éviter de faire dérailler les négociations de paix à Chypre entre le Nord et le Sud avec un rapport trop négatif", souligne un haut fonctionnaire européen.

De manière générale, le chef de la diplomatie turque a laissé percer l'impatience de son pays face à la lenteur des négociations d'adhésion à l'UE engagées en 2005, qui piétinent.

Interrogé sur la date à laquelle il aimerait voir son pays entrer dans l'Union européenne, il a répondu: "mon opinion personnelle est que même 2015 serait trop tard, pas seulement pour nous mais pour l'Union européenne".

Cette adhésion doit intervenir "le plus tôt possible", a-t-il martelé.

Le ministre, qui devait rencontrer dans la journée le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, a mis en garde contre le non respect par l'UE de ses "engagements", en référence à l'ouverture des négociations en 2005 avec pour but l'adhésion pleine et entière de la Turquie.

"Nous rappellerons toujours aux dirigeants européens qu'une valeur fondamentale de l'UE est le respect des engagements pris", a-t-il dit.

La France et l'Allemagne, en particulier, s'opposent à l'entrée de ce pays dans l'UE et lui proposent à la place un partenariat privilégié, dont Ankara ne veut pas entendre parler.

Et la position de l'Allemagne pourrait se durcir encore, avec le départ des sociaux-démocrates du futur gouvernement de la chancelière conservatrice Angela Merkel.

Son parti refuse l'adhésion de la Turquie et a désormais les coudées franches. Les sociaux-démocrates, défaits lourdement aux dernières élections, y étaient au contraire favorables. (AFP, 2 oct 2009)



Turquie-USA/ Turkey-USA

Erdogan rencontrera Obama le 7 décembre à Washington

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan doit rencontrer le président américain Barack Obama à la Maison Blanche à Washington le 7 décembre prochain, a annoncé jeudi le service de presse du chef du gouvernement turc.

Au cours de cette visite qui aura lieu à l'invitation du président américain, les deux hommes doivent évoquer notamment la situation en Afghanistan et en Irak, a-t-il précisé dans un communiqué.

D'autres sujets internationaux comme le Proche-Orient, le Caucase et la lutte anti-terroriste doivent figurer au menu des entretiens entre "deux proches alliés et partenaires stratégiques", souligne le texte.

La Turquie, qui est membre de l'Otan, a amélioré ces dernières années ses relations avec l'Iran, son voisin de l'est où M. Erdogan vient d'effectuer une visite, et tente de contribuer à apaiser les tensions entre ce pays et les Occidentaux, dans la crise du nucléaire iranien.

La Turquie tente par ailleurs de se réconcilier avec l'Arménie. Erevan et Ankara ont signé au début du mois des accords historiques visant à établir des relations diplomatiques et rouvrir leur frontière commune, un processus de normalisation salué par Washington.

M. Obama s'était rendu en Turquie en avril. (AFP, 29 oct 2009)


Obama invite le Premier ministre turc à Washington, selon l'intéressé

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que le président américain Barack Obama l'avait invité à Washington dans les semaines qui viennent, a annoncé vendredi l'agence de presse turque Anatolie.

M. Erdogan a précisé que l'invitation avait été lancée pour le 29 octobre, mais que la date n'était pas encore arrêtée.

"J'ai demandé quelles sont les autres dates possibles... et nous prendrons une décision selon les possibilités", a-t-il dit à la presse alors qu'il rentrait d'une visite en Irak, a précisé l'agence.

"Si nous nous décidons pour le 29 octobre, j'irai aux Etats-Unis à partir de l'Iran", a-t-il ajouté, rappelant qu'il a prévu de se rendre à Téhéran à ces
dates.

La Turquie, qui est membre de l'Otan, a amélioré ces dernières années ses relations avec l'Iran, son voisin de l'est, et tente de contribuer à apaiser les tensions entre ce pays et les Occidentaux, dans la crise du nucléaire iranien.

M. Obama s'était rendu en Turquie en avril. (AFP, 18 oct 2009)

Les USA déplorent que la Turquie ait exclu Israël de manoeuvres aériennes

Le département d'Etat américain a déploré mardi l'exclusion d'Israël de manoeuvres aériennes conjointes qui devaient avoir lieu cette semaine en Turquie, qualifiant cette décision d'"inopportune".

"Nous pensons qu'il est inopportun qu'un pays soit exclu à la dernière minute d'un exercice tel que celui-là", a déclaré le porte-parole Philip Crowley.

Les manoeuvres aériennes Aigle d'Anatolie (Anatolian Eagle) ont été reportées. Elles devaient avoir lieu à compter de lundi en Turquie avec la participation des Etats-Unis et d'Israël.

Selon Washington, c'est la partie turque qui a pris l'initiative du report.

Le vice-Premier ministre israélien Sylvan Shalom a exhorté mardi Ankara à "revenir à la raison" à la suite des tensions entre les deux alliés régionaux.

De son côté, le ministère turc des Affaires étrangères a assuré lundi que cette décision n'avait pas de motivation politique.

Israël exhorte Ankara à "revenir à la raison" sur leurs liens stratégiques

Le vice-Premier ministre israélien Sylvan Shalom a exhorté mardi Ankara à "revenir à la raison" à la suite des tensions entre les deux alliés régionaux, provoquées notamment par l'annulation de manoeuvres aériennes internationales organisées en Turquie.

"La détérioration des liens avec la Turquie ces derniers jours est regrettable", a indiqué M. Shalom, cité par son bureau.

"La Turquie est un important Etat musulman partageant des liens stratégiques avec Israël. J'espère que les Turcs vont revenir à la raison et réaliser que la relation entre les deux pays est dans leur intérêt, autant que dans le nôtre", a-t-il ajouté.

Des responsables israéliens se sont inquiétés cette semaine après la décision d'Ankara d'annuler des manoeuvres aériennes prévues à partir de lundi en Turquie, auxquelles devait participer Israël, y voyant une volonté turque de prendre ses distances avec son proche allié israélien.

Ces manoeuvres, baptisées "Aigle anatolien", se déroulent chaque année sur la vaste plaine de Konya (centre).

Selon le ministre israélien de la Défense Ehud Barak, l'exercice n'a "pas été annulé mais reporté", selon son bureau. De son côté, le ministère turc des Affaires étrangères a assuré lundi que cette décision n'avait pas de motivation politique.

Les relations entre les deux capitales se sont tendues après les critiques sans précédent du Premier ministre turc Tayyip Erdogan contre Israël en raison de son offensive dévastatrice, en décembre et janvier derniers, dans la bande de Gaza.

La Turquie, pays majoritairement musulman au régime laïque, est le principal allié d'Israël dans la région depuis la signature par les deux pays d'un accord de coopération militaire, en 1996, mais elle entretient des liens étroits avec les Palestiniens. (AFP, 13 oct 2009)


Signature des accords turco-arméniens en présence de Clinton

La Turquie et l'Arménie doivent signer samedi à Zurich (Suisse), en présence de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, des accords visant à normaliser leurs relations bilatérales, empoisonnés par la question des massacres d'Arméniens, qualifiés de génocide par Erevan.

L'Arménie, la Turquie et la Suisse, pays médiateur entre Erevan et Ankara, n'ont jusqu'ici pas confirmé la date du 10 octobre, initialement annoncée par la partie turque.

C'est la Russie qui joue un rôle géostratégique dans la région, qui a annoncé jeudi que la signature aura bien lieu samedi.

"La signature de documents turco-arméniens, fixée au 10 octobre à Zurich, va (...) mener sur le chemin de relations inter-étatiques normales entre l'Arménie et la Turquie", a déclaré Andreï Nesterenko, porte-parole de la diplomatie russe.

"Il faut vous attendre à une déclaration prochaine de la Suisse et non pas de l'Arménie ou de la Turquie. Nous n'avions pas donné de date spécifique mais dit qu'elle (la signature) aurait lieu dans les plus brefs délais", avait affirmé auparavant le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu.

Mme Clinton, dont le pays a salué dès le début le processus de dialogue entre les deux voisins, sera l'hôte de marque à Zurich.

Elle "assistera à la signature de deux protocoles d'accord entre les gouvernements de la Turquie et de l'Arménie", a annoncé à la presse Philip Gordon, un responsable du département d'Etat chargé de l'Europe.

Ce rendez-vous marquera le début d'une tournée qui mènera ensuite Mme Clinton au Royaume-Uni, en Irlande et en Russie jusqu'au 15 octobre.

Opposées par une histoire commune sanglante, la Turquie et l'Arménie ont annoncé en août être convenues de deux textes qui envisagent notamment l'établissement de relations diplomatiques et la réouverture de leur frontière.

Les deux pays ont beaucoup à gagner d'une réconciliation: la Turquie espère faire avancer ses négociations d'adhésion avec l'Union européenne, tandis que l'Arménie, enclavée et sans ressources pétrolières, sortira de l'isolement.

Pour devenir effectifs, ces protocoles doivent être ratifiés par les deux parlements. Or, même si les gouvernements d'Ankara et d'Erevan y disposent d'une majorité suffisante, le processus pourrait prendre du temps en raison de l'hostilité des députés des deux côtés au processus en cours.

La question des massacres d'Arméniens, entre 1915 et 1917, est au coeur du débat.

A une époque où l'Empire ottoman était sur le déclin, plus d'un million d'Arméniens, chrétiens perçus comme une menace pour la sécurité de l'empire, ont été tués par les forces ottomanes, selon les Arméniens qui qualifient ces massacres de génocide, comme la France, le Canada ou le Parlement européen. La Turquie a toujours rejeté le terme de génocide, parlant de tueries réciproques.

Le différend s'est encore aggravé en 1993 avec le soutien donné par Erevan aux indépendantistes du Haut-Karabakh, enclave arménienne sur le territoire de l'Azerbaïdjan, pays turcophone et musulman. La Turquie a alors fermé sa frontière avec l'Arménie.

Les dirigeants turcs ont déclaré que cette frontière ne serait pas rouverte tant que l'Arménie ne retirerait pas ses troupes de cette région.

L'Arménie, pour sa part, rejette tout lien entre le Karabakh et le processus de rapprochement avec Ankara.

Le sport a été mis à contribution, dans ce rapprochement. Le président turc Abdullah Gül a fait en septembre 2008 une visite historique à Erevan, pour le match aller de qualification au mondial 2010, entre les équipes nationales.

Le président arménien Serge Sarkissian, invité, n'a pas pour l'instant annoncé sa venue au match retour, le 14 octobre en Turquie. (AFP, Burak AKINCI, 8 oct 2009)


Relations régionales / Regional Relations

Visite "stratégique" du chef de la diplomatie turque au Kurdistan

Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a souligné vendredi que l'Irak représentait un point stratégique et une voie obligée pour les relations de son pays avec le Golfe, lors d'une visite historique à Erbil, au Kurdistan irakien.

"L'Irak comme Etat multiethnique est très important pour nous et ce qui menace sa sécurité est une menace pour nous (...) Nous sommes votre porte pour l'Europe et vous êtes notre porte pour le sud, vers les pays du Golfe, via Bassora", a-t-il souligné lors d'une conférence de presse commune avec le chef kurde irakien Massoud Barzani.

Il s'agit du premier séjour d'un ministre turc dans cette région du nord de l'Irak, avec laquelle les relations ont longtemps été difficiles en raison des accusations d'Ankara sur l'aide que fournirait le gouvernement régional aux séparatistes kurdes turcs du PKK.

Arrivé en compagnie du ministre du Commerce, Zafer Caglayan, et de 70 hommes d'affaires et responsables gouvernementaux, M. Davutoglu a été reçu par le ministre irakien d'origine kurde, Hoshyar Zebari, et le nouveau Premier ministre kurde Braham Saleh.

"Cette région représente un grand interêt pour nous et nous voulons bâtir de bonnes relations au Moyen-Orient avec les Turcomans, les Kurdes, les chiites et les sunnites. (...) C'est une visite historique et j'appelle les Arabes, les Kurdes et les Turcomans à reconstruire cette région", a ajouté le ministre turc.

Sa viste intervient au moment où le processus électoral en Irak est bloqué en raison d'une controverse sur la région pétrolière de Kirkouk revendiquée par les Kurdes, les Turcomans et les Arabes.

Pour sa part, le président de région autonome du Kurdistan Massoud Barzani a noté que son territoire, qui "bénéficiait d'une stablité et de la sécurité, pouvait être un pont pour la Turquie pour atteindre les autres régions d'Irak" avant de rendre hommage à la politique actuelle du gouvernement turc envers les Kurdes.

"Je pense que les dirigeants turcs peuvent traiter le problème du PKK. Ils ont pris une décision très courageuse et nous soutenons totalement la politique de rapprochement avec les Kurdes de Turquie", a-t-il dit.

Le gouvernement turc a annoncé qu'il préparait des réformes pour améliorer les droits et la situation de la minorité kurde de Turquie.

Les rapports entre Ankara et Bagdad se sont nettement améliorés depuis l'an dernier après que l'administration centrale irakienne et celle du Kurdistan se sont engagées à faire en sorte que le Kurdistan irakien ne devienne plus un sanctuaire pour le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

La Turquie est par ailleurs le premier partenaire commercial du Kurdistan et de nombreux Turcs ont investi dans cette région.

La délégation doit passer la nuit à Erbil et se rendra samedi à Mossoul.

Vendredi, dans la matinée, la délégation turque s'était rendue dans la ville portuaire de Bassora, dans le sud de l'Irak, pour y ouvrir un consulat.

La Turquie a actuellement une ambassade à Bagdad, un consulat à Mossoul (nord) et compte en ouvrir un autre prochainement à Erbil. (AFP, 30 oct 2009)

Ahmadinejad "loue" le soutien d'Erdogan au nucléaire iranien

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a loué mardi le soutien apporté par le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, en visite officielle à Téhéran, au programme nucléaire iranien, selon le site de la présidence de la République iranienne.

M. Ahmadinejad a déclaré qu'il "appréciait" la position de M. Erdogan sur le nucléaire lors d'une rencontre avec ce dernier.

"Sans aucun doute, s'il n'y a pas de justice, les problèmes ne seront pas réglés. Lorsqu'un régime illégal (Israël, ndlr) possède des armes nucléaires, personne ne peut empêcher un autre pays de posséder l'énergie nucléaire à des fins pacifiques", a déclaré M. Ahmadinejad.

M. Erdogan est arrivé à Téhéran lundi soir à la tête d'une importante délégation politique, commerciale et économique. Il doit également rencontrer le numéro un iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.

Dans un entretien au quotidien britannique The Guardian publié lundi, M. Erdogan a estimé que l'Iran était traité de façon injuste en ce qui concerne son programme nucléaire controversé et a qualifié de "folie" l'hypothèse d'une frappe militaire sur ses infrastructures nucléaires. Il a réitéré sa conviction que le programme nucléaire de Téhéran était pacifique.

Selon le site de la présidence iranienne, M. Erdogan a déclaré que "ceux qui parlent de désarmement dans le monde doivent commencer par eux-mêmes".
 M. Ahmadinejad a également salué la position de M. Erdogan à propos d'Israël.

"La réalité est que le régime sioniste est une menace pour tous les pays (...) votre position claire à propos du régime sioniste aura des effets positifs au niveau international et dans le monde islamique", a-t-il ajouté.

La Turquie a déclaré que ses relations bilatérales avec Israël seraient affectées si ce pays ne mettait pas un terme à la "tragédie humanitaire" dans la bande de Gaza et ne renouait pas le dialogue avec les Palestiniens.

Avant de rencontrer le président iranien, M. Erdogan s'était entretenu avec le premier vice-président iranien Mohammad Reza Rahimi.

"Les circonstances que traversent les deux nations ont créé une occasion en or et en saisissant cette occasion, nous consoliderons davantage notre relation existante", a déclaré M. Rahimi, selon l'agence Mehr.

Les échanges commerciaux entre la Turquie et l'Iran se montent à environ 12 milliards de dollars par an et les deux pays cherchent à les augmenter à 20 milliards USD au cours des deux prochaines années, selon l'agence Irna.

M. Rahimi a proposé de "porter le niveau des échanges commerciaux entre les deux pays à 30 milliards de dollars".

"Pour cela, il faut notamment lever les obstacles douaniers, développer les routes (...) créer une banque commune et augmenter les vols entre les deux pays", a déclaré M. Rahimi lors d'une rencontre entre chefs d'entreprises et commerçants iraniens et turcs à laquelle participait également le Premier ministre turc, a rapporté l'agence Irna. (AFP, 27 oct 2009)

Erdogan à Téhéran: "L'Iran est traité de manière injuste"

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays s'est efforcé de faire baisser la tension dans la crise du nucléaire iranien, est arrivé lundi soir à Téhéran, a indiqué l'agence officielle Irna.

M. Erdogan a été accueilli à l'aéroport par le chef de la diplomatie Manouchehr Mottaki. Il doit s'entretenir mardi avec le guide suprême Ali Khamenei, le président Mahmoud Ahmadinejad, le Premier vice-président Mohammad Reza Rahimi, le chef du Parlement Ali Larijani et M. Mottaki, a précisé Irna.

Sa visite est destinée à renforcer les relations bilatérales, a ajouté l'agence, en soulignant que M. Erdogan était à la tête d'une importante délégation économique et commerciale comprenant des ministres, des membres du Parlement et des hommes d'affaires.

Les échanges commerciaux entre la Turquie et l'Iran se montent à environ 12 milliards de dollars par an et les deux pays cherchent à les augmenter à 20 milliards USD au cours des deux prochaines années, écrit Irna.

"Des questions d'ordre régional et international seront évoquées lors de cette visite", a annoncé la semaine dernière le service de presse de M. Erdogan, dont le pays est membre de l'OTAN et entretient de plus en plus de relations avec son voisin iranien.

Dans un entretien au quotidien britannique The Guardian publié lundi, M. Erdogan a estimé que l'Iran était traité de façon injuste en ce qui concerne son programme nucléaire controversé et a qualifié de "folie" l'hypothèse d'une frappe militaire sur ses infrastructures nucléaires. Il a réitéré sa conviction que le programme nucléaire de Téhéran était pacifique.

Les puissances occidentales soupçonnent l'Iran de vouloir acquérir la bombe atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que Téhéran nie.

La visite de M. Erdogan à Téhéran survient alors que les grandes puissances attendent la réponse de l'Iran à la proposition de l'Agence internationale de l'énergie atomique d'enrichir de l'uranium iranien à l'étranger, une mesure destinée à apaiser les craintes occidentales. (AFP, 26 oct 2009)

Gül en Serbie: intérêt turc pour les infrastructures serbes

Le président turc Abdullah Gül, en visite officielle en Serbie, a souligné lundi l'intérêt des entreprises turques pour différents projets d'infrastructures en Serbie, a-t-on annoncé de sources concordantes.

"Les entreprises turques sont intéressées par des projets d'infrastructures en Serbie", a déclaré devant la presse le président Gül, à l'issue d'un entretien avec le président serbe, Boris Tadic.

Selon une source gouvernementale serbe, l'intérêt turc porte notamment sur le Corridor 10, un axe routier devant relier l'Europe du sud-est à l'Europe centrale, ainsi que sur le projet d'autoroute reliant Belgrade, la capitale serbe, à Podgorica, la capitale du Monténégro en passant par le Sandjak, dans le sud de la Serbie.

Mais le ministre serbe de l'Economie, Mladjan Dinkic, et le ministre turc du Travail, Omer Dincer, ont également signé un accord sur la remise en état d'un tronçon de route reliant Novi Pazar, dans le sud de la Serbie, à Tutin, sur une distance de quelque 66 kilomètres, a indiqué Beta.

Le projet sera financé à hauteur de 85% par des capitaux turcs et les 15% restants par les fonds publics serbes.

Il s'agit de la première visite d'un président turc en Serbie depuis vingt ans, ont souligné les médias serbes.

Le développement des échanges économiques et des investissements turcs en Serbie ont également été évoqués lors de la rencontre entre M. Gül et le Premier ministre serbe, Mirko Cvetkovic, a indiqué un communiqué gouvernemental serbe.

Le président Tadic a souligné pour sa part la nécessité des relations bilatérales, en dépit des divergences au sujet du Kosovo, dont la proclamation d'indépendance à été reconnue par la Turquie.

La Serbie ne reconnaît pas cette indépendance et considère le Kosovo comme sa province méridionale.

"Cette divergence ne doit pas (...) entraver nos relations", a déclaré le président serbe.

Les deux pays se soutiennent "fortement" dans le processus d'intégration européenne, a ajouté M. Tadic.

La Turquie est candidate à l'UE et la Serbie compte présenter sa candidature dans un proche avenir. (AFP, 26 oct 2009)

La Turquie lance le processus de ratification des accords signés avec Erevan

La Turquie a lancé mercredi le processus de ratification des accords historiques de normalisation qu'elle a signés avec l'Arménie pour tenter de mettre fin à près d'un siècle d'hostilité, mais la suite des opérations dépendra des progrès dans le conflit du Nagorny-Karabakh.

Le gouvernement a présenté au parlement les deux protocoles signés le 10 octobre à Zurich (Suisse) avec Erevan, qui prévoient l'établissement de relations diplomatiques et la réouverture de la frontière commune.

Toutefois, la bonne marche vers une normalisation entre les deux pays reste incertaine.

Le vote des députés sur ces textes n'aura pas lieu dans un proche avenir, à cause de l'hostilité de l'opposition, qui accuse le gouvernement d'en faire trop à l'égard des Arméniens.

Et pour entrer en vigueur, les accords, salués par la communauté internationale, doivent avoir l'aval des parlements des deux pays. L'Arménie, où l'opposition ainsi que la diaspora sont hostiles à une réconciliation avec les Turcs, n'a pas encore commencé ce processus.

Par ailleurs, ce processus de normalisation provoque des tensions entre la Turquie et son proche allié, l'Azerbaïdjan.

La Turquie a fermé sa frontière avec l'Arménie en 1993 en soutien à l'Azerbaïdjan, après la prise de contrôle par l'Arménie, à l'issue d'un conflit armé, d'une enclave arménienne en territoire azerbaïdjanais, le Nagorny-Karabakh.

Un cessez-le-feu a été signé en 1994, mais Bakou et Erevan n'arrivent pas à se mettre d'accord depuis sur le statut de la région.

Mercredi, le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a défendu devant les députés le processus de réconciliation avec l'Arménie, affirmant qu'il aura un effet favorable sur un règlement au Nagorny-Karabakh.

"Il ne peut y avoir de normalisation entre deux pays tant qu'il n'y pas de normalisation globale" au Caucase, où la Turquie préconise une "ceinture de paix et de prospérité", a-t-il dit.

La réconciliation avec l'Arménie s'inscrit dans la volonté d'Ankara d'entretenir de bons rapports avec tous ses voisins, a souligné le ministre, donnant l'exemple du rapprochement engagé avec la Syrie et l'Irak.

"Ces protocoles sont contraires aux intérêts du peuple" turc, a martelé pour sa part un député du parti nationaliste MHP, accusant l'Arménie de continuer d'avoir des visées territoriales sur l'est de la Turquie.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, qui a promis que la Turquie n'ouvrirait pas la frontière avec l'Arménie avant le règlement du conflit du Nagorny-Karabakh, a assuré de nouveau mardi que la réconciliation avec Erevan ne se fera pas aux dépens de Bakou.

Dans une volonté de surmonter leur différends, les présidents turc et azéri, Abdullah Gül et Ilham Aliev, se sont parlé au téléphone et ont indiqué avoir "surmonté certains malentendus nés de réactions émotionnelles alors qu'un processus difficile est en cours", selon l'agence Anatolie.

M. Aliev a menacé d'utiliser l'arme énergétique en dénonçant l'achat par les Turcs du gaz azéri "au tiers du prix du marché mondial".

M. Davutoglu doit se rendre jeudi à Bakou, où il sera reçu par M. Aliev. (AFP, 21 oct 2009)

Les drapeaux turcs enlevés du cimetière des martyrs de Bakou

Selon l’agence de presse azérie ANS, le 15 octobre les drapeaux turcs dressés au cimetière des martyrs (essentiellement de la guerre du Karabagh) de Bakou furent enlevés.

L’un des gardes du lieu témoigne « ce matin deux ou trois personnes sont venues enlever les drapeaux turcs. La veille ils étaient déjà venus préparer les travaux de cette intervention ». « Je ne sais pas qui a donné ces ordres mais je présume que ce sont des personnalités politiques importantes » ajouta le garde « des personnes en constume-cravate avec une voiture de marque étrangère ont donné des ordres à d’autres personnes qui ont décroché les drapeaux ».

La presse et les autres médias turcs, à l’exemple de CNN turk ont repris l’information qui fait un grand bruit en Turquie. Rappelons que le journal turc « Yenicag » avait diffusé une photo prise la veille lors du match de football Turquie-Arménie, montrant des drapeaux azéris jetés dans une poubelle des toilettes du stade.

Les drapeaux azéris étant interdits au stade par un ordre du préfet de la région de Bursa Chahabedine Harpout. En enlevant les drapeaux turcs du cimetière des martyrs de Bakou, l’Azerbaïdjan aurait-elle ainsi répondu à sa façon à la Turquie ? (Krikor Amirzayan/armenews, 19 octobre 2009)

Gül: "La Turquie continuera de critiquer Israël en cas d'erreurs"

La Turquie continuera de critiquer avec "courage" son allié israélien si celui-ci s'engage dans des "erreurs", a affirmé dimanche le président turc Abdullah Gül, poursuivant la joute verbale entre les deux pays autour notamment de la situation à Gaza.

La Turquie est l'un des "rares" pays ayant de bonnes relations à la fois avec les pays arabes et avec Israël, a-t-il souligné lors d'un entretien à la chaîne publique TRT.

"Mais cela ne veut pas dire pour autant que la Turquie n'élèvera pas sa voix contre des erreurs si elles sont faites (...) On ne devrait pas penser que la Turquie gardera le silence", a-t-il souligné, sans dire qu'elles étaient ces erreurs.

M. Gül faisait apparemment allusion à l'opération militaire massive et dévastatrice d'Israël à Gaza cet hiver, critiquée fermement par la Turquie.

Le chef de l'Etat turc a défendu la position du gouvernement islamo-conservateur turc, dont il faisait partie avant d'être élu à la magistrature suprême en 2007.

La Turquie critique avec "courage" la politique d'Israël à l'égard des Palestiniens mais "cela n'est pas de nature à secouer les fondements" des relations bilatérales, a estimé le président.

Les relations entre Israël et la Turquie, alliés stratégiques, se sont nettement dégradées depuis janvier, lorsque la Turquie a vivement critiqué l'opération à Gaza. (AFP, 18 oct 2009)

Erdogan: "Les Turcs aux côtés des victimes non des 'persécuteurs' israéliens"

Le Premier ministre turc, très critique à l'égard d'Israël après son offensive contre la bande de Gaza cet hiver, s'en est de nouveau pris samedi à ce pays, affirmant que son pays soutenait les Palestiniens "persécutés" par Israël.

"La Turquie n'a jamais de son histoire été aux côtés des persécuteurs, elle a toujours défendu les opprimés", a dit Recep Tayyip Erdogan, sans citer nommément Israël, lors d'un discours prononcé à Kirsehir (centre de la Turquie).

"La Turquie n'a d'hostilité contre aucun pays mais (...) nous sommes contre l'injuste", dans ce cas de figure Israël en raison du blocus qu'il impose contre Gaza, a-t-il ajouté dans des déclarations télévisées. (AFP, 18 oct 2009)

Appels au boycott du café et de sites touristiques turcs par Israël

Une grande chaîne israélienne de cafés a décidé de cesser de vendre du café turc à la suite des tensions diplomatiques entre Ankara et l'Etat hébreu, a indiqué dimanche un de ses directeurs.

"Nous avons décidé de cesser de vendre du +café Istanboul+, notre spécialité de café turc, jusqu'à ce que les choses s'arrangent", a déclaré au journal en ligne Y-Net Michael Steg, directeur du marketing de la chaîne de cafés Ilan.

"Chacun peut agir à sa manière, c'est notre petite contribution symbolique", a-t-il expliqué.

Israël et la Turquie, pays musulman mais Etat laïque, ont noué des liens économiques étroits depuis la signature d'un accord de coopération militaire en 1996. Mais leurs relations se sont récemment dégradées à la suite de la guerre de Gaza en décembre-janvier derniers.

Par ailleurs, interviewé à la chaîne publique de la radio israélienne, le directeur du comité d'entreprise de la compagnie aérienne israélienne El-Al, Yossi Lévy, a appelé dimanche au boycottage des sites touristiques turcs.

"Nous allons consulter les principaux comités d'entreprise israéliens pour que les employés boycottent la Turquie durant les prochaines vacances de Pessah", la Pâque juive qui commence le 5 avril.

Selon lui, cette décision de boycottage pourrait concerner quelque 80.000 touristes israéliens.

Les sites touristiques turcs sont très prisés par les Israéliens. (AFP, 18 oct 2009)

Crise avec Israël approfondie en raison d'une série télévisée en Turquie

Les relations entre la Turquie et Israël, pourtant alliés stratégiques dans la région, connaissent une nouvelle poussée de fièvre, à propos d'une série télévisée turque qui montre des massacres d'enfants palestiniens par l'armée israélienne.

La première chaîne de la télévision publique turque TRT 1 a diffusé mardi, à une heure de grande écoute, un film qui a provoqué la colère du ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, et la "gêne" du Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

M. Lieberman a décidé le lendemain de faire convoquer le chargé d'affaires turc à Tel Aviv, le nouvel ambassadeur n'ayant pas encore pris ses fonctions.

"Israël ne peut pas accepter des incitations à la haine contre son Etat et ses soldats qui peuvent déboucher notamment sur des attaques contre les nombreux touristes juifs et israéliens qui se rendent en Turquie", a déclaré jeudi, après cette audience, un responsable du ministère israélien, Naor Gilaon.

Pour sa part, M. Netanyahu a déclaré à des journalistes: "Nous sommes aussi gênés, pour le moins qu'on puisse dire, de ce que nous avons vu ces derniers temps de la part de la Turquie".

"Cela soulève la question: quelle direction la politique de la Turquie prend-elle, nous espérons que c'est vers la consolidation de la paix non pas des extrémistes", a-t-il ajouté.

Ce film à épisodes, qui joue avec les ralentis et les jeux de couleurs, montre des enfants palestiniens jeter des pierres sur des soldats israéliens, qui répliquent par des tirs, tuant plusieurs d'entre eux, dont une fillette qui sourit à ses derniers instants.

On y voit aussi des soldats tuer un nouveau-né dans les mains de son père, quelques instants après sa naissance dans un immeuble en ruines, le couple n'ayant pu se rendre à l'hôpital.

L'audience de cette série est pour l'heure marginale, en 97ème position des programmes les plus regardés.

Interrogé par la chaîne de télévision CNN-Türk, le journaliste islamiste Hakan Albayrak, conseiller des producteurs de la série, a lui défendu son propos.

"Pourquoi les scènes de massacres seraient-elles exagérées ? Est-ce qu'on ne parle pas d'un Etat qui a commis des massacres ?" s'est-il interrogé.

Alliée musulmane d'Israël dans la région depuis la signature d'un accord de coopération militaire en 1996, la Turquie a soudainement écarté la semaine dernière l'armée israélienne de manoeuvres aériennes, organisées régulièrement en Turquie.

Une décision condamnée par Israël et Washington.

Les relations entre les deux pays ont commencé à se dégrader cet hiver. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait critiqué très sévèrement l'offensive de Tsahal contre la bande de Gaza.

Mercredi, M. Erdogan, qui dirige depuis 2002 un gouvernement islamo-conservateur, a expliqué à une chaîne de télévision arabe que la décision d'annuler l'exercice militaire avec Israël avait été prise pour respecter la volonté du peuple turc, "qui ne veut plus de ce genre de choses".

Il est repassé à l'attaque jeudi en affirmant que son pays n'avait "pas d'instructions à recevoir" d'Israël.

"Il y a un effet boule de neige, dans les déclarations de part et d'autre. Mais les dirigeants des deux pays savent que la structure des relations bilatérales est forte", a indiqué à l'AFP un diplomate turc de haut rang.

"Même chez les amis les plus proches, des différences peuvent surgir", et les relations bilatérales ont des "fondements très solides", a déclaré pour sa part l'ambassadeur d'Israël à Ankara, Gaby Lévy, à la télévision NTV. 
(AFP, 15 oct 2009)


Erdogan: Israël exclu des exercices aériens par la volonté du peuple turc

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que la décision d'exclure Israël de manoeuvres aériennes en Turquie était basée sur la volonté du peuple turc, dans une interview diffusée mercredi par la chaîne satellitaire Al-Arabiya.

"Nous avons pris en considération l'avis de notre peuple lorsque nous avons pris la décision (d'exclure Israël) (...) et mon peuple a rejeté la participation d'Israël" aux exercices, a déclaré à Al-Arabiya M. Erdogan, disant qu'il se faisait la voix du peuple.

"Nous avons discuté de cela avec les différentes parties et décidé que +oui+, ces exercices auraient lieu mais qu'Israël n'y prendrait pas part", a-t-il ajouté à la chaîne basée à Dubaï.

"Il existe une coopération entre la Turquie et Israël dans les domaines militaire, commercial, économique et autres, mais il y existe actuellement des sensibilités diplomatiques que l'on doit prendre en compte", a-t-il ajouté.

M. Erdogan a par ailleurs indiqué que son pays était prêt à reprendre sa médiation dans les pourparlers de paix indirects entre la Syrie et Israël, lancés en mai 2008 mais suspendus en fin d'année du fait de l'offensive israélienne à Gaza.

"Si on demande à la Turquie de jouer le rôle de médiateur entre Israël et la Syrie, nous serons toujours prêts", a-t-il dit.

"La Syrie a toujours confiance dans notre médiation mais je ne sais pas si c'est aussi le cas pour Israël (...) nous sommes pourtant prêts à reprendre là où (la médiation) s'est arrêtée", a-t-il dit. (AFP, 14 oct 2009)


Le président arménien en Turquie mercredi pour assister au match

Le président arménien Serge Sarkissian a annoncé lundi qu'il se rendrait mercredi en Turquie pour assister à un match de football, quelques jours après la signature d'un accord historique de normalisation des relations entre les deux pays.

"Si rien d'extraordinaire ne se passe d'ici deux jours, j'irai à Bursa et soutiendrai mon équipe bien-aimée", a déclaré M. Sarkissian à la presse à l'aéroport d'Erevan avant de s'envoler pour Moscou.

"Je n'ai pas de raisons sérieuses de ne pas accepter l'invitation", a-t-il ajouté.

Depuis un an, le sport a été mis à contribution dans ce rapprochement. Le président turc Abdullah Gül avait ainsi fait en septembre 2008 une visite historique à Erevan pour le match aller de qualification au mondial 2010 entre les équipes nationales.

M. Sarkissian a par ailleurs estimé que les conditions posées par le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, pour la réouverture des frontières, à savoir une avancée sur la question du Nagorny-Karabakh, étaient avant tout destinées à apaiser l'opinion en Azerbaïdjan.

"Ces déclarations visent l'auditoire azerbaïdjanais. Sinon je ne comprends pas (pourquoi elles ont été faites, ndlr). Si les Turcs ne veulent pas ratifier les protocoles, pourquoi alors les ont-ils signés?", a-t-il lancé.

"Aujourd'hui la balle est dans le camp de la Turquie. Nous sommes assez patients, nous attendrons l'évolution des événements", a poursuivi M. Sarkissian.

"Nous irons sans hésitation de l'avant. Si les Turcs ratifient les protocoles, nous poursuivrons le processus", a-t-il assuré.

M. Erdogan a demandé dimanche que l'Arménie "se retire des territoires azerbaïdjanais qu'elle occupe", dans une allusion au Nagorny Karabakh, région peuplée majoritairement d'Arméniens qui, avec l'aide d'Erevan, a fait sécession de l'Azerbaïdjan après la chute de l'URSS. (AFP, 12 oct 2009)

Les accords avec l'Arménie soumis la semaine prochaine au Parlement turc

Les accords de normalisation signés samedi par la Turquie et l'Arménie seront soumis la semaine prochaine au Parlement turc, qui décidera s'il faut "les approuver ou les rejeter", a annoncé lundi le gouvernement turc.

"Les protocoles seront soumis au Parlement la semaine prochaine. L'assemblée décidera s'il faut les approuver ou les rejeter", a déclaré à des journalistes le vice-Premier ministre turc Cemil Cicek, après une réunion du gouvernement.

"Le Parlement suivra sans aucun doute les développements en Arménie pendant le processus" d'examen des accords, a souligné M. Cicek.

En Turquie comme en Arménie, les gouvernements disposent des majorités parlementaires nécessaires pour obtenir la ratification des accords, mais ils sont confrontés à de virulentes critiques de leurs oppositions respectives.

Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, fera mercredi 21 octobre un exposé sur les protocoles devant les parlementaires turcs, a indiqué M. Cicek, qui est aussi porte-parole du gouvernement.

Il a qualifié la signature des protocoles par la partie turque de "démonstration sérieuse et sincère de la volonté" de paix d'Ankara.

Mais M. Cicek a répété que l'établissement d'une paix durable dans la région dépendait aussi de la résolution du différend entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, proche allié de la Turquie, à propos du Nagorny Karabakh, enclave en territoire azerbaïdjanais contrôlée par les Arméniens depuis une guerre dans les années 90. (AFP, 12 oct 2009)

Premières difficultés sur le chemin de la normalisation entre la Turquie et l'Arménie

Au lendemain de la signature d'accords historiques entre la Turquie et l'Arménie, les premières difficultés apparaissent sur le chemin d'une normalisation entre les deux pays, séparés par un passé tragique.

Alors que les Parlements des deux pays doivent à présent ratifier les accords, deux obstacles se profilent: la question du Nagorny-Karabakh, qui place la Turquie en porte-à-faux entre son allié l'Azerbaïdjan et l'Arménie, et celle du génocide arménien, qui selon certaines sources a failli faire capoter la cérémonie de signature samedi.

Moins de 24 heures après la signature à Zurich (Suisse) des protocoles par les ministres turc et arménien des Affaires étrangères, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a lié l'ouverture de la frontière commune, prévue dans les accords, à une avancée sur la question de l'enclave arménienne en territoire azerbaïdjanais du Nagorny-Karabakh.

"Nous voulons que toutes les frontières s'ouvrent en même temps (...) Mais tant que l'Arménie ne se sera pas retirée des territoires azerbaïdjanais qu'elle occupe, la Turquie ne peut pas avoir une attitude positive à ce sujet", a affirmé M. Erdogan.

Il a cependant assuré qu'il présenterait dans tous les cas les accords au Parlement pour ratification.

Quelques heures avant les déclarations de M. Erdogan, le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères avait condamné l'accord.

"La normalisation des relations entre la Turquie et l'Arménie, avant le retrait des forces arméniennes des territoires azerbaïdjanais occupés, est en contradiction avec les intérêts de l'Azerbaïdjan et jette une ombre sur les relations fraternelles entre l'Azerbaïdjan et la Turquie", a-t-il affirmé.

Autre écueil sur la route de la normalisation, la question du génocide. Elle serait à l'origine d'un retard de trois heures dans la signature des accords samedi, selon une source diplomatique arménienne.

"Les objections de la partie arménienne étaient en relation avec des formulations inacceptables concernant le processus de reconnaissance du génocide arménien contenues dans la déclaration de la Turquie", a déclaré cette source à l'AFP.

L'incident témoigne, selon l'analyste turc Sedat Laçiner, de la situation de précarité dans laquelle se trouve le gouvernement arménien sur cette question, cruciale pour son opinion publique. Les accords ne mentionnent pas le terme de génocide mais prévoient l'instauration d'une commission historique pour étudier le sujet.

"Le maillon faible dans le processus à venir est le gouvernement arménien, parce qu'il doit faire face à une grande pression de la diaspora et de l'opposition et qu'il ne pourra pas durant ce processus employer le mot de génocide", estime le chercheur de l'Institut USAK, insistant sur la "dimension émotionnelle" du problème à Erevan.

L'opposition nationaliste arménienne a déjà annoncé son intention de mener la lutte contre les accords.

"Nous allons organiser des manifestations, des marches et toutes sortes d'actions de protestation. Chaque jour, nous allons expliquer aux gens dans la rue et dans leurs maisons et aux députés au Parlement qu'il faut interrompre le processus de ratification", a affirmé Gegam Manukian, dirigeant du parti Dashnaksutyun.

Vendredi, 10.000 personnes avaient manifesté à Erevan contre les protocoles. (AFP, 11 oct 2009)

Nouvelle crispation turco-israélienne au sujet d'exercices militaires

Les relations entre la Turquie et Israël, alliés stratégiques dans la région, connaissent un nouveau coup de froid, comme en témoigne l'exclusion de l'aviation israélienne d'exercices internationaux organisés en Turquie.

L'armée turque a annoncé le "report" de "la phase internationale" des manoeuvres aériennes baptisées "Aigle anatolien" qui se déroulent chaque année sur la vaste plaine de Konya (centre).

L'armée israélienne a affirmé que son aviation avait été exclue des exercices prévus du 12 au 23 octobre, "à la suite de la décision de la Turquie de modifier la liste des participants".

Le ministère turc des Affaires étrangères a répondu lundi que cette décision n'avait pas de motivation politique, appelant les autorités israéliennes au "bon sens".

"Les déclarations et commentaires de responsables israéliens publiés dans la presse dans ce contexte ne sont pas acceptables", a souligné le ministère, s'indignant de commentaires parus dans la presse israélienne.

Certains responsables israéliens, cités sous couvert d'anonymat, avaient laissé entendre qu'Israël pourrait revoir ses projets de vente d'armes à la Turquie, après la décision d'Ankara.

Mais lundi, le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a mis en garde contre toute réaction disproportionnée.

"Les relations entre Israël et la Turquie sont stratégiques, remontant à des dizaines d'années", a-t-il dit, selon un communiqué de son bureau.

"Malgré tous les hauts et les bas, la Turquie continue d'être un acteur principal dans notre région et ce n'est pas nécessaire de se faire entraîner dans des déclarations hostiles à son égard", a ajouté M. Barak.

Les rapports entre les deux pays, qui coopèrent étroitement en matière de défense, se sont tendus depuis les critiques sans précédent du Premier ministre turc Tayyip Erdogan contre l'offensive dévastatrice menée en décembre et janvier derniers par l'armée israélienne dans la bande de Gaza.

Sur le plan politique, Ankara a déjà usé de ses bonnes relations tant avec Israël qu'avec les Palestiniens ou le monde arabe en général pour mener des missions de bons offices. Des discussions indirectes entre Israël et la Syrie ont eu lieu en Turquie, en 2008.

Mais depuis la guerre de Gaza, qui a fait 1.400 morts palestiniens selon les sources palestiniennes, les relations se sont détériorées.

En début d'année, lors du Forum économique de Davos (Suisse), M. Erdogan a laissé éclater sa colère, au cours d'un débat, accusant le président israélien Shimon Peres de "savoir très bien comment tuer des gens".

Cette sortie a fait de M. Erdogan un héros dans le monde arabe et en Turquie, pays musulman où la population est mobilisée en faveur de la cause palestinienne.

Outre Israël et la Turquie, les aviations américaine, italienne et les forces de l'OTAN devaient participer à ces manoeuvres, organisées depuis 2001.

Cinq ans auparavant, la Turquie et Israël avaient signé un accord de coopération militaire.

Les chasseurs israéliens profitent de ces exercices pour se livrer à des entraînements qu'ils ne peuvent faire dans leur espace national restreint.

Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a laissé entendre que l'offensive contre Gaza n'était pas étrangère à la décision turque d'écarter l'aviation israélienne.

"Nous espérons que la situation à Gaza va s'améliorer et pourra créer une nouvelle atmosphère pour les relations turco-israéliennes aussi", a-t-il dit sur CNN.

Mais "en l'état actuel des choses nous critiquons cette approche, l'approche d'Israël", a ajouté le ministre qui, selon des sources israéliennes, avait annulé une visite en Israël début septembre. (AFP, 11 oct 2009)

Accord turco-arménien: la presse turque salue un pas historique

La presse turque a salué dimanche comme une avancée historique la signature la veille d'accords en vue de la normalisation des relations entre la Turquie et l'Arménie mais a prévenu que la suite du chemin serait parsemée d'obstacles.

"Une signature historique", titraient en "Une" de leur édition dominicale les journaux libéral Radikal et progouvernemental Yeni Safak, tandis que le quotidien à grand tirage Sabah clamait: "La paix est passée outre la crise", faisant référence aux trois heures d'ultimes négociations qui ont précédé la signature des accords.

"Une porte a été entrouverte pour résoudre un problème qu'on croyait insoluble, tant ses racines plongent profondément dans l'histoire (...) Nous pouvons avoir de l'espoir", a commenté dans Yeni Safak l'éditorialiste Fehmi Koru.

Pour autant, de nombreuses difficultés attendent les deux capitales sur la voie du rapprochement, à commencer par la ratification des protocoles par leurs Parlements respectifs, estimaient de nombreux édorialistes.

"Du côté du Parlement arménien, le principal obstacle est que le gouvernement n'obtiendra pas d'approbation sans donner des assurances que la thèse du génocide ne sera pas affaiblie", estimait Ülkü Cakirözer.

"Tous savent que le passage des protocoles devant le Parlement turc est lié à un accord avec l'Arménie sur l'avenir du Nagorny-Karabakh", a affirmé Murat Yetkin dans Radikal.

Seul le quotidien nationaliste Yeni Cag a dénoncé les accords, les qualifiant de "reddition à l'Arménie" obtenue "sous la pression des Etats-Unis".(AFP, 11 oct 2009)

L'Azerbaïdjan condamne l'accord entre l'Arménie et la Turquie

L'Azerbaïdjan a condamné dimanche l'accord de normalisation entre l'Arménie et la Turquie et mis en garde contre une possible instabilité dans le sud du Caucase.

"La normalisation des relations entre la Turquie et l'Arménie avant le retrait des forces arméniennes des territoires azerbaïdjanais occupés, est en contradiction avec les interêts de l'Azerbaïdjan et jette une ombre sur les relations fraternelles entre l'Azerbaïdjan et la Turquie", a indiqué le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères dans une déclaration.

"L'Azerbaïdjan considère que l'ouverture de la frontière entre la Turquie et l'Arménie remet en cause l'achitecture de la paix et de la stabilité dans la région", ajoute le texte.

L'Azerbaïdjan était opposé à la normalisation des relations entre les deux pays et à l'ouverture de leurs frontières avant le reglèment du conflit entre Bakou et Erevan sur la région du Nagorny-Karabakh.

L'Arménie et l'Azerbaïdjan ont rompu tout lien économique direct et ne sont pas parvenus à un accord sur le statut du Nagorny-Karabakh malgré des années de discussions.

Les forces armées de deux pays se font face de part et d'autre d'une ligne de cessez-le-feu autour du Nagorny-Karabakh et les échanges de tirs sont fréquents. (AFP, 11 oct 2009)


Les accords turco-arméniens signés dans une grande confusion de dernière minute

La Turquie et l'Arménie ont signé samedi à Zurich (Suisse) des accords historiques visant à normaliser leurs relations, hantées depuis près d'un siècle par le souvenir des massacres d'Arméniens. Toutefois, une confusion a régné jusqu'au bout lors de la cérémonie à l'Université de Zurich et la signature a été retardée de près de trois heures et demie en raison d'une "difficulté de dernière minute" soulevée par la délégation arménienne concernant le discours que devait prononcer M. Davutoglu.

Finalement, pour régler le problème, il a été décidé qu'aucune allocution ne serait prononcée: le choix était "de tuer le processus ou de ne faire aucun discours".

Le litige a provoqué une valse-hésitation durant l'après-midi: peu avant 17h00 locales (15h00 GMT), l'heure prévue pour la cérémonie, la voiture transportant la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton vers l'Université a fait demi-tour pour revenir à l'hôtel où elle avait établi ses quartiers.

Des conciliabules se sont alors engagés avec le secrétaire d'Etat adjoint américain pour les affaires européennes et eurasiennes Phil Gordon.

Le ministre arménien et Mme Clinton sont finalement arrivés à l'Université de Zurich avec deux heures de retard sur l'horaire prévu. Le ministre turc et toutes les autres délégations les attendaient: la ministre suisse des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey, leurs homologues russes Sergueï Lavrov et français Bernard Kouchner et le chef de la diplomatie européenne Javier Solana.

Il a fallu attendre encore près d'une heure et demie pour que la cérémonie puisse avoir lieu, à 20h20 locales (18h20 GMT).

Outre la question de génocide d'Arméniens, le conflit du Nagorny-Karabakh a envenimé le contentieux entre les deux pays. Au terme d'une guerre de six ans (de 1988 à 1994), Erevan a pris le contrôle de cette enclave peuplée d'Arméniens en Azerbaïdjan, allié de la Turquie qui a fermé en 1993 sa frontière avec l'Arménie en guise de représailles.

Les accords signés samedi prévoient notamment la réouverture de la frontière dans les deux mois suivant leur entrée en vigueur.

Après avoir signé ces accords, le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu et son homologue arménien Edouard Nalbandian se sont serré la main froidement avant de se congratuler avec les chefs des délégations européenne, française, suisse, américaine et russe.

Pour entrer en vigueur, les accords doivent encore être ratifiés par les parlements des deux pays, un processus qui pourrait traîner en longueur en raison de l'hostilité de nombreux députés à Ankara et à Erevan.

Dans ce contexte de ressentiments et de conflit, le rapprochement se heurte en effet à de profondes résistances dans les populations des deux pays ainsi que dans la diaspora arménienne.

S'adressant solennellement à la nation, le président arménien Serge Sarkissian a assuré samedi qu'il n'y avait "pas d'alternative" aux accords, au lendemain d'une manifestation à Erevan de plusieurs milliers d'adversaires du rapprochement avec Ankara.

Les Etats-Unis et l'Union européenne se sont au contraire réjouis.

Ces accords sont "historiques" et mettent fin à "des décennies d'hostilité et de division", a déclaré Phil Gordon.

La Commission européenne s'est félicitée "d'un pas courageux (...) vers la paix et la stabilité dans la région du sud du Caucase". La présidence suédoise de l'UE a aussi jugé que la normalisation contribuerait "à la sécurité, la stabilité et la coopération" dans la région.

Retard causé par le projet de discours turc

Des "formulations inacceptables" dans le discours que devait prononcer la partie turque sont la cause du retard de plus de trois heures de la signature de l'accord entre Ankara et Erevan samedi à Zurich (Suisse), a déclaré le ministère arménien des Affaires étrangères.

"Il y avait des formulations inacceptables pour la partie arménienne dans cette déclaration. Au cours de négociations, il a été décidé que les discours ne seraient pas prononcés et que la cérémonie de signature se déroulerait sans eux", a déclaré le porte-parole du ministère arménien, Tigran Balayan, cité par l'agence de presse Novosti-Armenia.

M. Balayan, qui s'exprimait à Zurich, a refusé de spécifier quelles étaient les parties contestées du discours turc.

L'opposition arménienne: L'Arménie court "de grands risques" après l'accord avec Ankara

L'Arménie court "de grands risques" après son accord avec la Turquie ouvrant la voie à une normalisation des relations entre les deux pays, a affirmé dans la nuit de samedi à dimanche un des leaders de l'opposition arménienne.

"Avec la signature de ces protocoles, nous sommes entrés dans une période de grands risques et de lourdes incertitudes", a déclaré à l'AFP Stepan Safarian, un des dirigeants du parti Heritage.

Les adversaires des accords accusent le gouvernement arménien d'avoir fait des concessions à la Turquie, en particulier en acceptant la création d'une commission chargée d'étudier les différends historiques entre les deux pays.

Près de 10.000 personnes ont manifesté vendredi à Erevan pour protester contre les accords.

L'opposition turque: Une abdication d'Ankara

L'opposition turque a déploré la signature samedi par la Turquie et l'Arménie de deux protocoles ouvrant la voie à une normalisation des relations entre les deux pays, dénonçant une "abdication" d'Ankara.

"Je suis très triste. C'est un exemple d'abdication (du gouvernement turc) face aux pressions extérieures, c'est très inquiétant pour l'avenir de notre pays", a affirmé Onur Öymen, vice-président du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), sur la télévision CNN-Türk.

Regrettant l'absence, dans les documents signés samedi à Zurich (Suisse) par les ministres turc et arménien des Affaires étrangères, de toute référence à la question du Nagorny-Karabakh, M. Öymen a assuré que sa formation voterait contre leur ratification.

"Ce jour est un jour noir pour la Turquie. La Turquie a fait un pas qui met en danger l'alliance stratégique avec nos frères d'Azerbaïdjan", a pour sa part déclaré Mehmet Sandir, vice-président du groupe parlementaire du Parti de l'action nationaliste (MHP, nationaliste). (AFP, 10 oct 2009)

Les relations entre l'Arménie et la Turquie depuis 1991

La Turquie et l'Arménie doivent signer samedi à Zurich (Suisse) un accord visant à normaliser leurs relations, empoisonnées par la question des massacres d'Arméniens, qualifiés de génocide par Erevan.

Voici les dates-clés de ces relations depuis 1991:

- Déc 1991: La Turquie reconnaît l'indépendance de l'Arménie proclamée en septembre, sans établir de relations diplomatiques. Les deux pays s'opposent quant à la question des massacres et déportations d'Arméniens par les Turcs ottomans en 1915-1917, qui ont fait plus d'un million et demi de morts, selon l'Arménie, et 300.000 à 500.000 selon la Turquie, qui récuse la notion de génocide.

- 1993: Ankara ferme sa frontière avec l'Arménie, pour soutenir l'Azerbaïdjan turcophone en conflit avec Erevan pour le contrôle du Nagorny-Karabakh, enclave peuplée d'Arméniens en territoire azerbaïdjanais.

L'Arménie en prend le contrôle au terme d'une guerre de six ans (1988-1994). Un cessez-le-feu est signé, mais le statut de la région reste précaire.

- 17-21 jan 2000: Ouverture de la frontière pour laisser passer en Arménie une délégation turque, composée essentiellement d'hommes d'affaires. Signature d'un accord économique.

- 29 avr 2005: Ankara indique qu'elle pourrait établir des relations politiques avec Erevan et parallèlement réétudier les événements ayant conduit aux massacres des Arméniens, par le biais d'une commission d'experts conjointe.

Erevan déclare qu'il faut au préalable établir des "relations normales".

- 31 mai 2006: La Turquie annonce des rencontres au niveau des diplomates pour tenter une normalisation.

- 26 nov: Erevan tend la main à Ankara, déclarant que la reconnaissance du génocide par la Turquie n'est pas une condition préalable à des relations normales de bon voisinage.

- 13 jan 2007: Des hommes d'affaires arméniens et turcs plaident pour l'ouverture de la frontière commune, lors d'une conférence internationale organisée à Erevan par les Etats-Unis.

- 19 jan: L'assassinat à Istanbul par un ultranationaliste de l'intellectuel arménien Hrant Dink, qui luttait en faveur du rapprochement, émeut la Turquie, mobilisant plusieurs dizaines de milliers de personnes.

- 6 sept 2008: Visite historique à Erevan d'Abdullah Gül, premier chef d'Etat turc à se rendre en Arménie depuis 1991. Il rencontre son homologue Serge Sarkissian, avant d'assister avec lui à un match de football entre les deux nations.

- 6 avr 2009: Le président américain Barack Obama s'entretient à Istanbul avec les ministres des Affaires étrangères turc et arménien, les appelant à trouver "rapidement" un accord pour une normalisation.

- 10 avr: Ankara exclut une normalisation sans résolution du conflit azerbaïdjano-arménien. Erevan, pour sa part, rejette tout lien entre le Karabakh et le processus de rapprochement.

- 22 avr: Accord sur une "feuille de route" pour une normalisation, au cours de pourparlers menés avec l'aide de la Suisse.

- 31 août: Erevan et Ankara conviennent de deux protocoles envisageant l'établissement de relations diplomatiques et la réouverture de leur frontière commune. Ces textes doivent être approuvés par les parlements respectifs.

- 27 sept: Ankara annonce la signature le 10 octobre, d'un accord de normalisation entre les deux pays.

Des milliers d'Arméniens manifestent contre un accord avec la Turquie

Plusieurs milliers d'Arméniens sont descendus dans la rue vendredi dans la capitale Erevan pour protester contre l'intention de leur gouvernement de signer un accord historique de rapprochement avec la Turquie.

Les manifestants, qui étaient jusqu'à 10.000, brandissaient des pancartes "Pas de concessions aux Turcs", a constaté une journaliste de l'AFP.

Ils se sont rendus du centre-ville de la capitale au monument dédié à la mémoire des victimes des massacres d'Arméniens sous l'empire ottoman, situé sur une colline.

La Turquie et l'Arménie doivent signer samedi, sous médiation suisse, des accords historiques visant à normaliser leurs rapports bilatéraux, empoisonnés notamment par la question des massacres d'Arméniens qualifiés de génocide par Erevan.

Dans un document remis à la présidence arménienne, les protestataires ont appelé le chef de l'Etat, Serge Sarkissian, à ne pas parapher les accords.

"Ces protocoles contiennent des éléments très dangereux pour notre nation et notre Etat, qui menacent nos intérêts", affirme le texte. Le président "sera tenu responsable des conséquences imprévisibles" de cette signature, poursuit-il.

"C'est honteux que notre gouvernement et notre président n'écoutent pas la volonté du peuple", a dénoncé un manifestant, Vaghinak Yranian.

"Nous n'allons pas cesser notre combat, même s'ils signent ces protocoles demain ou après-demain. Si notre président continue comme ça, nous allons le contraindre à démissionner", a ajouté cet homme de 60 ans.

Le défilé a été organisé à l'initiative de plusieurs partis d'opposition, parmi lesquels la Fédération arménienne révolutionnaire, qui s'était retirée cette année de la coalition au pouvoir, à la suite de désaccords sur le processus de réconciliation avec la Turquie.`

En contrepoint, de célèbres arméniens de la diaspora ont envoyé une lettre ouverte à leurs compatriotes qui mentionne notamment que : « la diplomatie du football" du président Serge Sarkissian, qui a débuté l’an dernier a ouvert la porte vers un processus de normalisation des relations arméno-turques.

Cette diplomatie a été soutenue par la communauté internationale toute entière. Pour nous, il est clair que tout cela ne signifie pas que nous oublions le passé, et la question du génocide arménien reste au centre des préoccupations de l’Arménie.

Les dirigeants arméniens, conscients de la responsabilité envers les générations futures sont en route vers une normalisation des relations entre les deux pays sans conditions préalables. Nous soutenons la politique des dirigeants arméniens et appelons nos compatriotes d’Arménie et de la diaspora à contribuer au processus de toutes les manières possibles.

La lettre est signée : Charles Aznavour, Jean Zhansem, Serge Tchuruk, Alain Terzian (France), Artur Chilingarov, Armen Dzhigarkhanyan, Ruben Vardanyan (Russie), Eduardo Eurnekian (Buenos Aires), Hrayr Hovnanian, H.Setrakian (USA), Vache Manoukian (Royaume-Uni). (AFP-armenews.com, 9 oct 2009)


Erdogan: Le rapprochement avec l'Arménie ne nuira pas aux liens avec Bakou

Le rapprochement entre la Turquie et l'Arménie ne portera pas atteinte aux liens "fraternels" avec l'allié turcophone, l'Azerbaïdjan, en litige avec Erevan, a affirmé mercredi le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan.

"Il est vrai que nous avons des problèmes non-résolus avec l'Arménie. Nous pensons cependant que ceux-ci peuvent être règlés sur la base d'une bonne volonté", a-t-il dit lors d'un discours télévisé à la nation.

M. Erdogan a indiqué que son pays continuerait de mener un dialogue avec l'Arménie "afin d'établir des rapports dignes d'Etats voisins".

Opposées de longue date par une histoire commune sanglante, la Turquie et l'Arménie ont annoncé en septembre avoir convenu de protocoles qui envisagent une normalisation des relations.

Les deux pays doivent signer un accord le 10 octobre, selon Ankara.

Pour devenir effectif, il devra ensuite être ratifié par les parlements, a rappelé M. Erdogan.

Le chef du gouvernement a assuré que dans le cadre du processus mené avec l'Arménie, la Turquie "s'efforce de sauvegarder les intérêts du peuple azerbaïdjanais frère et ami comme s'il s'agissait des siens".

Dans ce contexte, son ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a appelé mercredi le président arménien, Serge Sarkissian, à assister au match de football Arménie-Turquie de qualification pour le mondial 2010, le 14 octobre à Bursa (ouest de la Turquie).

"Un déplacement en Turquie de M. Sarkissian serait très significatif", a-t-il dit aux journalistes, soulignant toutefois que son absence n'aura pas d'impact sur la volonté de normalisation d'Ankara.

Le président turc Abdullah Gül avait fait en septembre 2008 une visite historique en Arménie, à l'occasion du match aller.

La Turquie a fermé sa frontière avec l'Arménie en 1993 en soutien à l'Azerbaïdjan.

En mai, lors d'une visite à Bakou, M. Erdogan avait déclaré que son pays n'ouvrira pas sa frontière avec l'Arménie tant qu'Erevan ne retirera pas ses troupes du Karabakh.

Ankara n'entretient pas de liens diplomatiques avec l'Arménie depuis son indépendance en 1991 en raison de divergences sur la question des massacres d'Arméniens survenus dans l'Empire ottoman entre 1915 et 1917 que la Turquie refuse de reconnaître comme un "génocide".(AFP, 30 sept 2009)

La Turquie s'oppose à des sanctions économiques contre l'Iran

La Turquie s'est dite opposée mercredi à des sanctions économiques contre l'Iran à cause de son dossier nucléaire controversé, à la veille de discussions à Genève avec les grandes puissances sur les activités nucléaires de Téhéran..

S'exprimant lors d'une conférence de presse, le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a critiqué la démonstration de force de la République islamique qui a procédé lundi à l'envoi de tirs de missiles longue portée, mais insisté sur le fait que les tensions entre Téhéran et l'Ouest devaient être réglées par voie de dialogue.

"Nous ne pensons pas que les sanctions seront efficaces", a-t-il estimé, indiquant que des mesures similaires imposées contre le régime de Saddam Hussein en Irak avaient surtout affecté le peuple irakien et les pays voisins.

La Turquie qui occupe actuellement un siège non-permanent au Conseil de sécurité de l'Onu, "sera l'un des pays qui souffrira le plus de sanctions contre l'Iran" voisin, a-t-il expliqué.

"Les problèmes doivent être résolus uniquement par des voies diplomatiques", a souligné le ministre qui s'en est pris aux tirs de missiles d'Iran. "Les tests (de missile) ne sont pas la meilleur chose à faire", a-t-il notamment dit.

La Turquie, membre de l'Otan, a amélioré considérablement ses relations avec son voisin iranien et a proposé ses bons offices pour une solution au dossier nucléaire.

Les six grandes puissances chargées des discussions sur le nucléaire iranien et Téhéran doivent se retrouver jeudi à Genève pour relancer des entretiens au point mort depuis 14 mois, une réunion considérée comme un test majeur après la révélation d'un second site d'enrichissement d'uranium en Iran.

Le groupe des 5+1 (cinq du Conseil de sécurité de l'ONU plus l'Allemagne) souhaite obtenir des garanties sur le programme nucléaire iranien qu'il soupçonne d'être à des fins militaires, ce que dément Téhéran. (AFP, 30 sept 2009)


Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Surveillance des frontières: Athènes accuse Ankara d'"interférence"

La Grèce a une nouvelle fois accusé vendredi la Turquie d'"interférer" avec la surveillance des frontières sud de l'Union européenne par l'agence européenne, Frontex.

"Il y a des cas répétés d'interférence par des radars turcs d'avions qui patrouillent sur les frontières européennes dans la zone de la mer Egée", a affirmé le Premier ministre grec George Papandréou à la presse lors du sommet de l'Union européenne à Bruxelles.

"Cette pratique donne l'impression que la Turquie tente d'entraver notre action commune pour lutter contre l'immigration clandestine", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse retransmise par la télévision grecque.

Selon Frontex, le nombre de migrants arrivés en Grèce par les frontières maritimes a atteint 14.000 personnes au cours des six premiers mois de 2009, une hausse de 47% par rapport à la même période de
2008.

La Grèce accuse la Turquie de ne pas respecter un accord sur la réadmission des immigrés signé il y a dix ans, et plus récemment d'harceler les appareils aériens patrouillant dans le cadre de Frontex.

Début octobre, l'armée grecque avait accusé la Turquie d'avoir menacé d'intercepter un avion suédois opérant pour Frontex, qui survolait l'île grecque de Pharmakonissi, en mer Egée orientale.

Athènes et Ankara ont normalisé leurs relations en 1999 mais continuent de s'opposer sur les questions de souveraineté en Egée, et l'immigration clandestine alimente une nouvelle querelle. (AFP, 30 oct 2009)

Le leader chypriote turc réclame un calendrier de négociations

Le leader chypriote turc Mehmet Ali Talat a réclamé vendredi un calendrier pour les négociations de paix visant à mettre fin à la division de Chypre, appelant l'ONU et les puissances occidentales à s'impliquer pour les débloquer.

"Nous avons besoin d'un calendrier. Les négociations ne doivent pas s'éterniser (...) car cela nous conduira dans une impasse qui ne pourra être surmontée", a déclaré M. Talat lors d'une conférence de presse à Ankara, après avoir rencontré le président turc Abdullah Gül.

Des discussions sous l'égide de l'ONU entre M. Talat et le président chypriote Demetris Christofias ont débuté en septembre 2008, mais n'ont pas encore donné lieu à des avancées significatives, les divergences entre les deux camps chypriotes (grec et turc) restant profondes, sur les questions de sécurité et de propriété notamment.

Soutenus par Ankara, les Chypriotes turcs ont appelé à un règlement du problème d'ici la fin 2009 ou le début 2010. Mais "les Chypriotes grecs s'opposent catégoriquement à un calendrier", selon M. Talat.

Ankara et les Chypriotes turcs accusent les Chypriotes grecs de faire traîner les négociations pour freiner l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, et obtenir ainsi plus facilement des concessions.

La Turquie a débuté ses négociations d'accession à l'UE en 2005 mais 8 des 35 chapitres requis sont gelés depuis 2006 en raison d'un différend douanier avec Chypre, membre de l'UE depuis 2004 et que la Turquie ne reconnaît pas.

M. Talat a aussi invité les négociateurs de l'ONU à "s'impliquer plus activement" dans les discussions, en regrettant leur manque de réaction lorsque les Chypriotes grecs s'écartaient des conditions nécessaires pour un accord.

Il a également invité les puissance occidentales, et notamment les Etats-Unis, à donner une impulsion pour que les discussions s'accélèrent en fin d'année. (AFP, 30 oct 2009)

Pourparlers d'adhésion de la Turquie à l'UE: Chypre menace de "conséquences"

Le ministre des Affaires étrangères chypriote Markos Kyprianou a menacé jeudi la Turquie de "conséquences" dans ses négociations d'adhésion à l'UE si elle n'acceptait pas d'ici décembre d'ouvrir ses ports et aéroports aux navires et avions chypriotes-grecs.

"Si la Turquie ne se conforme pas à ses obligations d'ici décembre, cela aura des conséquences sur les négociations d'adhésion", a estimé M. Kyprianou à Bruxelles, lors d'une intervention devant un groupe de réflexion.

"Je ne parle pas de fermer la porte" de l'UE, a-t-il néanmoins souligné, précisant que la décision devait être prise à 27, par l'ensemble des gouvernements européens, et qu'elle devrait "affecter les pourparlers d'adhésion".

Ankara a débuté ses négociations d'accession à l'UE en 2005 mais n'a ouvert à ce jour que 11 des 35 chapitres requis. Huit chapitres sont déjà gelés depuis 2006 en raison de ce différend douanier avec Chypre, membre de l'UE depuis 2004 et que la Turquie ne reconnaît pas.

"Dire que l'UE a plus besoin de la Turquie que la Turquie de l'UE est faux", a par ailleurs remarqué le ministre, en référence à une récente déclaration du commissaire allemand à l'Industrie, Günter Verheugen.

"C'est la Turquie qui est candidate à l'UE, et non l'inverse", a-t-il ajouté tout en soulignant que "Chypre voulait une Turquie européenne".

En ce qui concerne les négociations turco-chypriotes en vue d'une réunification de l'île, elles ont enregistré des progrès mais seulement sur les problèmes secondaires.

"Nous avons encore beaucoup de chemin devant nous", notamment sur les questions institutionnelles, de sécurité ou de propriétés, a-t-il précisé. (AFP, 29 oct 2009)

Cour européenne: Ankara condamné pour des tirs dans la zone tampon à Nicosie

La Cour européenne des droits de l'Homme a doublement condamné mardi la Turquie pour des tirs dans la zone tampon de Nicosie en 1996 qui ont grièvement blessé une ressortissante britannique et tué la même année un jeune militaire chypriote grec en civil.

Le 14 août 1996, Georgia Andreou, ressortissante britannique, avait été grièvement blessée par des tirs des forces armées chypriotes turques, lors de troubles dans la zone tampon contrôlée par les Nations unies de Nicosie.

Mme Andreou avait été atteinte d'une balle à l'abdomen, bien qu'elle se trouvât à l'écart de la zone tampon.

La Cour européenne a jugé que le recours à la force contre Mme Andreou - qui n'avait pas franchi la ligne de cessez-le-feu et n'était ni armée ni violente - a été "excessif" et a constitué une atteinte à son droit à la vie. Elle a alloué 40.000 euros pour préjudice moral au mari et aux enfants de Mme Andreou, aujourd'hui décédée.

Dans un autre arrêt, Ankara a été condamné mardi pour avoir abattu un jeune milicien de la Garde nationale chypriote-grecque qui avait pénétré dans la zone tampon pour échanger son chapeau contre celui d'un soldat des forces armées chypriotes turques, tôt le matin du 3 juillet 1996.

Stelios Kalli Panayi, 19 ans, n'était ni de service ni armé.

Les juges de Strasbourg ont estimé que le comportement de Stelios n'était pas de nature à constituer une menace pour les forces chypriotes-turques et que les soldats auraient pu l'arrêter sans mettre sa vie en danger.

Ils ont conclu que les forces chypriotes-turques avaient fait usage d'une force excessive non justifiée, en violation de l'article 2 de la Convention (droit à la vie), et alloué 35.000 euros à chacun des deux parents de Stelios pour dommage moral.


Nicosie est la dernière capitale divisée du monde. Le tiers-nord de Chypre a été envahi en 1974 par la Turquie (située à environ 70 km au nord des côtes chypriotes), en réaction à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs qui souhaitaient rattacher l'île à la Grèce. (AFP, 27 oct 2009)

Soldat abattu dans la zone tampon à Chypre: Ankara condamné


La Cour européenne des droits de l'Homme a condamné mardi la Turquie pour la mort d'un soldat chypriote abattu par les forces armées chypriotes turques dans la zone tampon entre les deux parties de Nicosie.

Tôt le matin le 3 juillet 1996, Stelios Kalli Panayi, 19 ans, milicien de la Garde nationale chypriote, avait pénétré dans la zone tampon contrôlée par les Nations unies à Nicosie pour échanger son chapeau contre celui d'un soldat des forces armées chypriotes turques.

L'intéressé n'était ni de service ni armé. Les forces armées turques tirèrent sur lui et le tuèrent. Le secrétaire général des Nations unies publia un rapport sur l'incident précisant que la victime était un milicien non armé de la Garde nationale chypriote-grecque.

Les juges de Strasbourg ont estimé que le comportement de Stelios n'était pas de nature à constituer une menace pour les forces chypriotes-turques, par conséquent les soldats auraient pu l'arrêter sans mettre sa vie en danger.

La Cour conclut à l'unanimité que Stelios a été tué par des représentants des autorités chypriotes-turques qui ont fait usage d'une force excessive non justifiée en violation de l'article 2 de la Convention (droit à la vie).

La Cour a alloué 35.000 euros à chacun des deux parents de Stelios, Kalli Panayi et Androulla Panayi pour dommage moral.

Nicosie est la dernière capitale divisée du monde. Le tiers-nord de Chypre a été envahi en 1974 par la Turquie (située à environ 70 km au nord des côtes chypriotes), en réaction à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs qui souhaitaient rattacher l'île à la Grèce. (AFP, 27 oct 2009)

Les relations greco-turques dépendent du règlement de la question chypriote

Le nouveau Premier ministre grec, Georges Papandréou, a déclaré mardi que l'amélioration des relations entre Athènes et Ankara dépendait du règlement de la question chypriote, dans un discours devant le Parlement à Nicosie.

"Notre ferme objectif est qu'une nouvelle ère de coopération soit créée dans les relations greco-turques", a déclaré M. Papandréou selon qui la sécurité et la stabilité dans la région dépendait de la paix sur l'île, divisée depuis 35 ans.

M. Papandréou, qui achève une visite de deux jours à Chypre, a exhorté la Turquie à contribuer aux efforts de réunification de l'île.

"Ils doivent réaliser que les relations de voisinage en Europe ne peuvent être déterminées par la force militaire ou les menaces, mais par le respect des principes européens", a-t-il affirmé.

Lundi, il avait averti que la Turquie devait retirer ses troupes de Chypre si elle veut rejoindre l'UE: "Il n'est pas permis à la Turquie de maintenir des troupes d'occupation dans un Etat membre de l'UE, spécialement s'agissant d'un pays candidat".

Il avait exprimé l'espoir de voir la Turquie devenir un membre à part entière du bloc européen, à condition qu'elle remplisse ses engagements vis-à-vis de la République de Chypre, qu'elle ne reconnaît pas.

"Je serai toujours sincère à propos des problèmes qui nous divisent et qui doivent être réglés. Le problème essentiel est qu'il y a toujours une occupation" à Chypre, avait dit M. Papandréou après un entretien avec le président chypriote Demetris Christofias. (AFP, 20 oct 2009)

La Turquie doit retirer ses troupes de Chypre si elle veut adhérer à l'UE

Le nouveau Premier ministre grec, Georges Papandréou, a averti lundi que la Turquie devait retirer ses troupes stationnées à Chypre si elle veut rejoindre l'Union européenne.

"Il n'est pas permis à la Turquie de maintenir des troupes d'occupation dans un Etat membre de l'UE, spécialement s'agissant d'un pays candidat", a dit M. Papandréou à la presse à l'occasion de sa visite à Chypre, un pays divisé depuis 35 ans.

Le dirigeant grec a exprimé l'espoir de voir la Turquie devenir un membre à part entière du bloc européen, à la seule condition qu'elle remplisse tous ses engagements vis-à-vis de la République de Chypre, qu'elle ne reconnaît pas.

"Je serai toujours sincère à propos des problèmes qui nous divisent et qui doivent être réglés. Le problème essentiel est qu'il y a toujours une occupation" à Chypre, a dit M. Papandréou après un entretien avec le président chypriote Demetris Christofias sur les efforts de réunification de l'île.

Chypre est divisée depuis l'invasion en 1974 du tiers nord de l'île par la Turquie, en réaction à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs soutenus par Athènes qui voulaient rattacher l'île à la Grèce.

Ankara maintient toujours 35.000 soldats en République turque de Chypre Nord (KKTC), entité qu'elle est la seule à reconnaître.

Les négociations de réunification de Chypre, engagées il y a 13 mois, n'ont pas encore donné lieu à des avancées significatives.

Ankara a débuté ses négociations d'accession à l'UE en 2005 mais n'a ouvert à ce jour que 11 des 35 chapitres requis. Huit chapitres sont gelés depuis 2006 en raison d'un différend douanier avec Chypre, un pays membre de l'UE depuis 2004 et que la Turquie ne reconnaît pas.

La Turquie refuse notamment d'ouvrir ses ports aux navires et avions chypriotes-grecs. (AFP, 19 oct 2009)

Chypre: La Turquie doit remplir toutes les conditions pour adhérer à l'UE

Le chef de la diplomatie chypriote Markos Kyprianou a déclaré vendredi que la Turquie devait remplir l'intégralité des conditions posées par les Vingt-Sept pour espérer rejoindre un jour l'Union européenne.

L'adhésion "n'est pas un processus à la carte où un pays pourrait choisir quels critères remplir ou non", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse aux côtés de son homologue slovène Samuel Zbogar à Ljubljana.

"Notre but n'est pas de punir la Turquie, mais de l'encourager à remplir les critères", a ajouté M. Kyprianou.

Ankara a débuté ses négociations d'accession en 2005 mais n'a ouvert à ce
jour que onze des 35 chapitres requis. Huit chapitres sont gelés depuis 2006 en raison d'un différent douanier avec Chypre, un pays membre de l'UE depuis 2004 et que la Turquie ne reconnaît pas.

La Turquie refuse notamment d'ouvrir ses portes aux navires et avions chypriotes-grecs, alors que les négociations de réunification des parties grecque et turque de l'île piétinent. (AFP, 18 oct 2009)


Les deux parties de Chypre annulent leurs manoeuvres militaires

Le gouvernement chypriote et les dirigeants de l'entité chypriotes-turque ont tour à tour annoncé mardi qu'elles renonçaient à leurs manoeuvres militaires respectives, dans un geste de bonne volonté vis-à-vis de négociations de réunification en cours sur l'île.

Une même décision avait été prise il y a un an, dans la foulée de la relance de pourparlers de paix entre le président de la République de Chypre, Demetris Christofias, et le leader de la République turque de Chypre Nord (KKTC, non reconnue internationalement), Mehmet Ali Talat.

"Nous avons décidé de ne pas organiser cette année les manoeuvres annuelles +Toros+", exercices qui ont généralement lieu en novembre, a déclaré à la presse un porte-parole de M. Talat, Hassan Ercakica.

Cette décision "reflète notre détermination à améliorer le climat politique alors que des négociations sont en cours sur le +problème chypriote+", a-t-il poursuivi.

Après l'annonce chypriote-turque, les Chypriotes-grecs ont annoncé l'annulation de leurs propres manoeuvres annuelles baptisées "Nikiforos".

L'annonce a été faite par le porte-parole du gouvernement de la République de Chypre, Stephanos Stephanou, dans un communiqué précisant que le président Demetris Christofias avait proposé d'annuler ces exercices lors d'une rencontre avec le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, en septembre en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.

Déjà l'an dernier, la partie chypriote-grecque avait fait savoir au préalable qu'elle renoncerait à ses manoeuvres annuelles sous réserve de réciprocité.

Les négociations de réunification engagées il y a 13 mois --qui se déroulent dans la zone tampon de Nicosie sous les auspices de l'ONU-- n'ont pas encore donné lieu à des avancées significatives.

Chypre est divisé depuis 1974 et l'invasion de son tiers nord par l'armée turque en réponse à un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes-grecs souhaitant le rattachement de l'île à la Grèce.

Chypre est membre de l'Union européenne depuis 2004, date à laquelle une précédente tentative de règlement, connue sous le nom de "Plan Annan", avait par ailleurs échoué. (AFP, 13 oct 2009)

Le PM grec Papandréou à Istanbul pour sa première visite à l'étranger

Le nouveau Premier ministre grec, Georges Papandréou, a rencontré vendredi à Istanbul le patriarche oecuménique orthodoxe de Constantinople, à l'occasion de sa première visite à l'étranger depuis la victoire de son parti socialiste Pasok aux législatives de dimanche.

M. Papandréou, qui assume également le poste de ministre des Affaires étrangères, est arrivé dans la métropole turque pour assister à ce titre à un Conseil ministériel de la coopération de l'Europe du Sud-Est qui réunit notamment les pays des Balkans.

Après avoir rendu visite à Bartholomée 1er, le chef spirituel du monde orthodoxe qui siège à Istanbul, ancienne Constantinople, capitale de Byzance, M. Papandréou s'est recueilli au cimetière de Zincirlikuyu, dans le centre-ville, sur la tombe de l'ancien chef de la diplomatie turque, Ismail Cem, décédé en 2007, avec lequel il avait oeuvré à l'amélioration des liens entre leurs deux pays, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le chef du gouvernement grec a déposé une branche d'olives sur la tombe avant d'observer un moment de silence.

S'adressant à sa sortie du patriarcat aux journalistes, M. Papandréou a promis de "continuer de travailleur en faveur d'une solution aux problèmes" opposant son pays à la Turquie.

"Nous devons régler nos litiges par des voies pacifiques, dans le respect de la loi internationale, c'est dans ce sens que je vais oeuvrer", a-t-il dit, citant notamment l'épineux dossier chypriote.

Après deux violents séismes meurtriers qui ont frappé la Turquie et la Grèce en 1999 et créé un élan de solidarité entre Grecs et Turcs, MM. Papandréou et Cem, ministres des Affaires étrangères, ont été les architectes d'un rapprochement sans précédent entre ces voisins qu'opposent de nombreux différends, notamment en mer Egée.

M. Papandréou, qui s'est entretenu dès son arrivée dans la ville avec le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu, devait rencontrer dans l'après-midi avec le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. (AFP, 9 oct 2009)

Frontex: l'armée grecque dénonce à nouveau un harcèlement turc

L'armée grecque a accusé mardi la Turquie d'avoir menacé d'intercepter un avion suédois de l'agence européenne de surveillance des frontières, Frontex, qui survolait l'île grecque de Pharmakonissi, en Egée orientale.

La Grèce a protesté à plusieurs reprises auprès de la Turquie cet été en dénonçant ce type d'incidents, mais jusque là, selon l'armée grecque, les autorités turques n'avaient jamais menacé directement d'une intervention de leur chasse.

Selon un communiqué de l'Etat-major, l'incident s'est produit dans la nuit de lundi à mardi, au cours d'une patrouille de l'avion suédois au dessus des îles de Kos et Léros, par où transitent des milliers de migrants irréguliers en provenance des côtes turques.

L'appareil européen a été contacté par une station radar turque alors qu'il survolait Pharmakonissi, et sommé à trois reprises de quitter les lieux au motif qu'il se trouvait dans l'espace aérien turc, a affirmé l'armée grecque.

Athènes et Ankara ont normalisé en 1999 leurs relations mais continuent de s'opposer sur les questions de souveraineté en Egée, tandis que l'immigration clandestine alimente une nouvelle querelle.

Artisan à l'époque de la détente bilatérale, le nouveau Premier ministre grec, le socialiste Georges Papandréou, vainqueur des législatives de dimanche, a indiqué qu'il voulait relancer le processus de rapprochement, mais menacé la Turquie d'un veto à son adhésion à l'Union européenne si elle ne remplissait pas ses "obligations" notamment de respect du droit international. (AFP, 6 oct 2009)


Immigration / Migration

Les Kurdes ont manifesté à Rennes

Les Kurdes de Rennes se sont rassemblés, ce Vendredi 30 Octobre, sous la bannière de "AMARA, la Maison du Peuple Kurde" et ont défilé dans les rues de la capitale bretonne pour protester contre le harcèlement judiciaire qui frappe les associations kurdes de France et leurs dirigeants : ils réclament l'arrêt des poursuites et la libération immédiate des militants kurdes en détention provisoire en France depuis plusieurs mois.

Toute la communauté kurde était là, femmes et enfants compris pour témoigner de leur fidélité au Président Abdullah Öcalan, emprisonné depuis 11 onze ans et de leur soutien aux "groupes de la paix", qui, à l’appel du Leader du Peuple Kurde, sont venus rencontrer les autorités turques, porteurs de proposition pour résoudre la question kurde d'une façon démocratique et pacifique.

On pouvait lire sur les banderoles : "nous voulons tous la paix" "liberté pour nos dirigeants politiques", mais aussi "nous condamnons la coopération de la France avec la Turquie", histoire de rappeler à la France et aux Pays européens qu'ils doivent être plus "attentifs" à  ce qui se passe au Kurdistan. (andre-metayer@orange.fr, 30 octobre 2009)

Une manifestation sauvage anti-kurde empêchée à Bruxelles

Après le retour de deux groupes de paix en réponse aux appels du gouvernement turc et du leader du PKK, les milieux ultranationalistes turcs se mobilisent tant en Turquie qu'en Europe pour empêcher la poursuite d'initiatives pacifiques.

En Belgique, mercredi 28 octobre 2009, ils ont essayé de provoquer une manifestation sans autorisation dans la commune de Schaerbeek.

Selon l'agence de presse Firat, un message SMS circulait
depuis quelques jours dans la communauté turque avec un appel à la jeunesse turque: "Tout ensemble à la grande manifestation pour défendre notre Turquie, notre patrie. Que le PKK soit maudit! Mercredi à 15h à la Place Liedts. Retransmettez ce message à 20 personnes d'au moins."

Toutefois, cette tentative ultranationaliste a échoué grâce aux mesures préventives prises par la police.

Langage raciste du nouvel ambassadeur turc en Belgique

Alors qu'une tension est observée en Belgique en raison des provocations des milieux ultranationalistes, le premier message du nouvel ambassadeur turc à ses compatriotes turcs se distingue par un langage raciste.

L'ancien ambassadeur turc Fuat Tanlay est parti en tout honneur, malgré le fait qu'il ait maudit au dernier moment la Belgique. Il se trouve actuellement dans l'entourage du premier ministre Erdogan en tant que conseiller principal dans les affaires étrangères.

http://www.info-turk.be/371.htm#maudit
http://www.info-turk.be/371.htm#officielle
http://www.info-turk.be/371.htm#ambassadeur

Quant au ministère belge des affaires extérieures, malgré les premières rumeurs promettantes (http://www.info-turk.be/371.htm#Yves), le cabinet de Yves Leterme a fait plus tard une déclaration minimisant l'arrogance et l'ingérence de ce monsieur. (http://www.info-turk.be/373.htm#Tanlay)

Après le départ de Tanlay, un nouvel ambassadeur, Murat Ersavci, vient d'arriver à Bruxelles et dans son premier message aux ressortissants de Turquie à l'occasion de la fête nationale turque (29 octobre), il a utilisé carrément l'adjectif "soydaslar"(frères de race ou congénères). (http://www.gundem.be/go.php?go=30d18c8&do=details)

Le programme du parti nazi allemand du 24 février 1920 disait: "Seul peut être citoyen un frère de race. Seul est frère de race celui qui est de sang allemand, sans considération de confession. "

Pour ce diplomate qui représente la République de Turquie à Bruxelles en 2009, les Kurdes, Arméniens ou Assyriens qui sont nombreux en Belgique sont déjà déclassés tout en privilégiant la race turque.


Un négationniste décoré de l’Ordre de la Couronne en Belgique

Par arrêté royal du 6 juin 2009 publié le 16 juillet 2009, Emir Kir, Secrétaire d'Etat au Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, est nommé Commandeur dans l’Ordre de la Couronne.

Pourtant, un tribunal belge avait confirmé en 2005 qu'Emir Kir nie le génocide des Arméniens. Michel Mahmourian, Président du Comité des Arméniens de Belgique, nous transmet en exclusivité cet article paru dans le numéro d’octobre 2009 du mensuel Hay, journal de la communauté arméno-belge. Comme lui, on reste confondu de voir ainsi accéder à un tel honneur, celui que la Justice a condamné à se laisser traiter publiquement de « négationniste, menteur et délinquant ». En effet, le Tribunal avait estimé que la presse ne commettait aucune faute en traitant Emir Kir de négationniste, au contraire, avait précisé le tribunal dans ses motifs, cette dénonciation par la presse est d'autant plus justifiée que le débat sur la pénalisation du négationnisme anti-arménien n'est pas clos en Belgique. En France non plus d’ailleurs...

L’Ordre de la Couronne compte désormais un négationniste

Par arrêté royal du 6 juin 2009 publié le 16 juillet 2009, Kir, Emir Secrétaire d'Etat au Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, est nommé Commandeur dans l’Ordre de la Couronne.

Cet ordre fut établi, en 1897, par le Roi Léopold II, en sa qualité de Roi-Souverain du Congo Indépendant. En 1908, il fut incorporé dans l'ensemble des décorations belges comme un ordre colonial. Traditionnellement, l'Ordre de la Couronne est attribué pour des mérites importants artistiques, littéraires ou scientifiques, dans la sphère des intérêts commerciaux et industriels ou pour des services rendus au pays ou en Afrique. La loi du 1er mai 2006 relative à l’octroi de distinctions honorifiques dans les Ordres nationaux reconnaît trois Ordres nationaux belges, à savoir par ordre d’importance et d’ancienneté :

- l’Ordre de Léopold,
- l’Ordre de la Couronne, et
- l’Ordre de Léopold II.

Chaque ordre comporte des classes, palmes et médailles. Dans l’Ordre de la Couronne, les classes sont, dans l’ordre : Grand Croix, Grand-Officier, Commandeur, Officier et Chevalier.

Selon la hiérarchie combinée des classes des Ordres nationaux belges, le titre accordé au Secrétaire d’Etat est le 8ème en importance.

On reste confondu de voir ainsi accéder à un tel honneur, celui que la Justice a condamné à se laisser traiter publiquement de « négationniste, menteur et délinquant ».

M.M.

Nota CVAN :

Décryptage : Emir Kir n'a, en fait, pas été condamné pour négationnisme puisque le code pénal belge ne connaît pas ce délit, mais… c'est tout comme. Il s’agit en fait de l'affaire de l'arroseur arrosé.

Depuis des années, deux journalistes belges, dont l’un issu de l’immigration turque, suivent le parcours de Emir Kir et dénoncent systématiquement son négationnisme sur leurs sites web.

Emir Kir, qui est alors secrétaire d'Etat, perd patience et estime devoir défendre son honneur.

Il engage un ténor du barreau qui assigne les deux journalistes devant le Tribunal civil. Objet de la demande : faire dire par le juge que l'usage systématique du qualificatif "négationniste" à son endroit est injurieux et par conséquent condamner les deux journalistes à cesser de le traiter ainsi et à réparer l'atteinte à son honneur par le paiement de dommages et intérêts.

Devant le juge civil, les deux journalistes déposent les preuves de ce que Emir Kir nie publiquement et de manière militante le génocide des Arméniens.

Décision du tribunal : Emir Kir nie effectivement le génocide des Arméniens. Les deux journalistes n'ont donc pas commis de faute en le traitant de négationniste. Emir Kir est donc débouté.

Conclusion : la presse ne commet aucune faute en traitant Emir Kir de négationniste, au contraire, précise le tribunal dans ses motifs, cette dénonciation par la presse est d'autant plus justifiée que le débat sur la pénalisation du négationnisme anti-arménien n'est pas clos en Belgique. En France non plus d’ailleurs.

Dès le prononcé de ce jugement en octobre 2005, Emir Kir, furieux, a fait appel. Mais il se garde bien de diligenter cet appel, plus le temps passe, plus son dossier devient mauvais. Aux dernières nouvelles, son avocat fait en sorte que l'appel s'enlise. Le jugement de 2005 demeure donc bien la vérité judiciaire. (www.collectifvan.org, 28 octobre 2009)

Perquisition aux organisations kurdes de Paris

Le Centre culturel kurde de Paris a été perquisitionné mardi dans le cadre d'une enquête antiterroriste sur un financement présumé de l'organisation séparatiste kurde PKK, a-t-on appris de sources proches du dossier.

Dans le Centre Ahmet Kaya, situé dans le Xe arrondissement de Paris, les policiers de la Sous-direction antiterroriste (Sdat), accompagnés du juge Thierry Fragnoli, étaient notamment à la recherche d'"éléments comptables" sur les collectes de fonds réalisées au profit du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

L'enquête confiée à la Sdat et à l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) a été ouverte au début de l'année et surnommée "Tulipe", en référence à un commerce où passait une partie des sommes recueillies dans le quartier.

Les flux d'argent de France à destination du PKK sont estimés à plusieurs millions d'euros par an, selon des sources proches du dossier.

Parmi la dizaine de personnes mises en examen dans cette affaire figure Abdullah Öcalan, neveu éponyme de l'ancien chef du PKK Abdullah Öcalan, détenu en Turquie depuis 1999.

Association loi 1901 ayant pour objectif de "favoriser l'insertion progressive" de la population kurde installée en Ile-de-France, le Centre Ahmet Kaya est par ailleurs déjà mis en examen depuis décembre 2007 dans un autre dossier de financement du PKK. (AFP, 20 oct 2009)

Réaction aux perquisitions à Paris: Attention à ne pas humilier les Kurdes

André Métayer écrit:

La paix n'est sans doute pas pour demain et il faudra bien, notamment, que les prisons s'ouvrent et libèrent les milliers de détenus politiques  (parmi lesquels  les 500 cadres et élus du DTP) ; les "rentiers de la guerre" (entendez ceux qui en vivent) ne vont pas manquer de saborder  les prémices de la paix, à commencer par le chef d'Etat Major des armées qui s'immisce volontiers dans la vie politique du pays, comme la constitution le lui permet, mais aussi l'appareil militaro-judiciaire et toutes les forces obscures de "l'Etat profond", cette nébuleuse que l'affaire du réseau "Ergenekon" a révélé au grand public.

Il est souhaitable que l'opinion publique, la représentation politique, et les medias, en Europe comme en France,  soutiennent les efforts de paix en respectant la dignité de ceux qui, dans les deux camps, ont la lourde tâche de négocier ; les dérapages sont à craindre, par ignorance, par calcul, par intérêt, par bêtise.

Il est vraiment dommage, dans ce contexte, d'être obligé de constater l'acharnement de la justice française qui sous prétexte de la lutte anti terroriste, vient encore de perquisitionner le centre culturel kurde Ahmet Kaya  de Paris et de mettre en garde à vue le Président de la Fédération des Associations Kurdes en France. Mehmet ULKER terroriste ? Pas davantage que la vingtaine de Kurdes qui croupissent dans les prisons françaises, sans compter ceux qui sont  "en liberté conditionnelle" assignés à résidence : tous des militants de la cause kurde qui ne demandent, pas plus, pas moins, que le respect des droits  politiques et culturels  du peuple kurde.

 "Les juges anti-terroristes se trouvent toujours à la frontière du droit et de la raison d’État" a-t-on déjà écrit, mais, en l'occurrence, dans ce cas précis, on peut se demander quel rôle joue la justice française, toujours complaisante avec son homologue turc.(andre-metayer@orange.fr, 19 octobre 2009)

Mandat d'arrêt contre un homme d'affaire demandant asile en France

Un tribunal turc a diffusé un mandat d'arrêt visant l'homme d'affaires et politicien Cem Uzan, soupçonné de fraudes massives et qui a déposé une demande d'asile en France, a affirmé vendredi un responsable turc.

La décision du tribunal a été prise sur la base d'une requête du Fonds d'assurance des dépôts d'épargne (TMSF), l'institution publique qui gère les entreprises de l'homme d'affaires et de sa famille depuis leur saisie après un scandale bancaire en 2003, a affirmé sur la chaîne de télévision CNBC-E Ahmet Ertürk, le président du TMSF.

"Les Uzan nous doivent de l'argent en tant qu'entreprise, famille et personnes (...) Nous avions déjà réclamé un mandat d'arrêt à deux reprises mais nous n'avions pas obtenu la décision que nous attendions", a-t-il déclaré.

"Il y a deux jours, la décision que nous attendions est arrivée mais il est apparu qu'Uzan est en France", a-t-il poursuivi.

Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé mercredi qu'il examinait une demande d'asile déposé par Cem Uzan en septembre, mais a refusé de dire si l'entrepreneur était en France.

La presse turque a rapporté le mois dernier que l'homme d'affaires et leader d'un petit parti populiste, le Parti jeune (GP), avait fui à l'étranger en dépit d'une interdiction de quitter le territoire.

Cem Uzan était propriétaire d'un puissant groupe de presse avant que l'Etat turc ne saisisse l'ensemble de ses entreprises en raison d'une fraude massive (près de six milliards de dollars) dans les deux banques que contrôlait sa famille.

Le patriarche de la famille, Kemal Uzan, et son fils cadet, Hakan, frère de Cem, sont depuis en cavale. Plus de 200 entreprises appartenant à l'ancien empire Uzan -- dont une compagnie de téléphonie mobile, Telsim, rachetée depuis par le géant britannique Vodafone, et un groupe de presse -- ont été placées sous contrôle judiciaire.

Condamné en Turquie pour une affaire de corruption à 20 mois de prison ferme, Cem Uzan était aussi accusé par la justice américaine d'opérations frauduleuses aux dépens de Motorola qu'il aurait escroqué de quelque 2 milliards de dollars. La société finlandaise Nokia a été victime d'une arnaque similaire évaluée à 1 milliard de dollars. (AFP, 18 oct 2009)

DHKP-C: Le verdict «définitif» sera rendu le 16 décembre

La réouverture des débats dans le dossier DHKP-C, mercredi, devant la cour d'appel de Bruxelles, a été marquée par les nouvelles réquisitions du parquet fédéral. Ce dernier réclamera des peines moins lourdes si la cour estime qu'il faut procéder à une requalification des préventions.  Le verdict «définitif» sera rendu le mercredi 16 décembre 2009.

Six personnes, membres présumés du DHKP-C, sont poursuivies dans cette affaire, pour association de malfaiteurs, terrorisme et organisation criminelle.

Les six prévenus sont Zerrin Sari, Kaya Saz, Fehriye Erdal, Sükriye Akar, Musa Asoglu et Bahar Kimyongür.

Dans sa décision de réouverture des débats, la cour se demande si certains prévenus ne doivent pas répondre des faits en tant que membres, et non comme dirigeants, d'une bande ou d'une organisation criminelle.

Le parquet fédéral avait requis 10 ans de prison et une amende de 5 500 euros contre Musa Asoglu; 7 ans et 5 500 euros contre Bahar Kimyongür; et 5 ans pour les quatre autres prévenus.

En ce qui concerne la prévention d'organisation criminelle, le débat porte sur la législation à appliquer. La loi a été modifiée en 2005 pour étendre le concept d'organisation criminelle, mais les faits datent de 1999.

Si la cour considère que l'ancienne législation est d'application, le ministère public réclamera des peines moins sévères, soit 5 ans pour Musa Asoglu et 4 ans pour les cinq autres prévenus. (Belga, 14 octobre 2009)

Communiqué du Clea

Ce mercredi 14 octobre, la Cour d’Appel de Bruxelles a tenu une sixième… et dernière au-dience. Express. Deux heures et quart de plaidoiries, au cours desquelles l’accusation puis les cinq avocats de la défense ont résumé leurs points de vue respectifs.

On s’en souvient. Le quatrième procès dans «l’affaire DHKP-C» avait débuté en mai et son verdict aurait dû être rendu le 14 juillet. Or ce jour-là, le président Antoon Boyen avait non pas énoncé l’Arrêt définitivement pris par la Cour mais annoncé la réouverture des débats avec la requalification des inculpations initiales [1].

Remarquable. Pour assister, ce jour, à ce nième rebondissement judiciaire (dans un dossier pénal qui en a déjà connu tellement), cent personnes s’étaient rassemblées sur les marches du Palais de Justice, dès 8 heures 30.

Devant la treizième Chambre de la Cour (section flamande), les mesures de police avaient été renforcées. Ainsi pas moins de dix membres de la police fédérale étaient chargés des contrôles et de la fouille (cette fois, ils n’avaient pas ordre de prendre l’identité des personnes ve-nues en solidarité avec les six membres présumés de l’organisation révolutionnaire turque). A l’intérieur, les trois juges du siège (Boyen, De Coninck et Hartoch) ; les avocats de la défense (Carl Alexander; Paul Bekaert; Jan Fermon, Raf Jespers et Ties Prakken) ; ainsi que l’accusation, à travers les représentants du Parquet fédéral (Johan Delmulle et An Franssen). A la place de l’avocat K. Vinck (pour l’Etat turc, dont la qualité éventuelle de partie civile ne sera pourtant reconnue ou rejetée qu’avec le jugement sur le fond), son assistant D’Aboalmon. Seul inculpé présent : Bahar Kimyongür.

Autant le dire d’avance, cette audience «pour la forme» n’avait d’autre intérêt que d’entendre comment l’accusation allait réagir à la volonté réformatrice des juges, juges décidés à requali-fier «à la baisse» les charges (donc les peines) retenues contre les prévenus.

[Lire la suite sur notre site - avec reportage photographique]: http://leclea.be/affaire_dhkp-c/proces_de_bruxelles/compte_rendu-14-10-09.html


14 octobre: Un nouveau bras de fer s’engage au procès DHKP-C

Communiqué du CLEA:

Mercredi 14 octobre, à 9h, au Palais de Justice de Bruxelles, les audiences reprennent au procès DHKP-C. Cette saga judiciaire, qui dure depuis 10 ans, concerne tous les citoyens belges puisqu’elle constitue une véritable guerre d’usure contre la démocratie.

Excessif ? Jugez plutôt en cliquant sur ce lien :
http://www.leclea.be/affaire_dhkp-c/proces_de_bruxelles/guerre_contre_la_democratie.html

Cette affaire et la guerre contre le terrorisme sont un travail de sape contre la démocratie.

Rassemblement dès 8h30 - Venez nombreux!

Liberté pour les opposants politiques au régime turc!
S'exprimer et contester, ce n'est pas du terrorisme!

La réponse de l'échevine Béatrice Meulemans concernant Te Deum

L’échevine des Cultes Béatrice Meulemans (SP.A) de Saint-Josse-ten-Noode nous a envoyé le texte de sa réponse du 30 septembre 2009 prononcée au Conseil communal concernant la prestation d'un imam turc lors du Te Deum du 21 juillet dernier à l’église de Saint-Josse-ten-Noode. (Voir: A l'église de Saint-Josse, un imam turc tance les "infidèles" et Interpellation concernant le discours haineux d’un imam turc à l’église).

Dans sa réponse, concernant la modalité d'organisation du Te Deum, Béatrice Meulemans (SP.A) dit: "Cette cérémonie de l’église catholique romaine a pour but essentiel de rendre grâce à Dieu pour la vie du pays et soutenir les autorités, dont le Roi. Pour des motifs divers, oecuménisme du chef des instances catholiques, citoyenneté du chef de l’échevine des cultes -tous les habitants sont sujets de sa Majesté le Roi à titre égal- il a été décidé d’associer d’autres cultes au Te Deum. Pour une question de durée de la cérémonie, il n’était pas réaliste de laisser la parole à tous les cultes présents sur le territoire de Saint-Josse, il a donc été décidé de donner la parole successivement au fil des années aux cultes suivant leur représentativité dans la population. Nous avons donc commencé par l’Islam.

"Sélectionner une des trois mosquées de Saint-Josse  paraissait inopportun car cela aurait pu être percu comme une valorisation spécifique de l’une d’elles. Le choix s’est donc finalement porté sur la Diyanet, organe officiel réputé modéré.

"La Diyanet a délégué un spécialiste en chant religieux, la prestation artistique de haut niveau -qui pouvait rappeler le chant grégorien- a montré le respect que la diyanet a porté au lieu de culte et à l’assemblée présente. Comme les textes sacrés sont chantés en arabe, comme naguère en latin à l’église, la connaissance d’autres langues n’était pas déterminante pour la qualité de l’imam.

"En outre, il n’appartient aucunement ni au Collège ni à l’Echevinat des Cultes d’intervenir dans le contenu du culte."

Pour avoir une idée plus claire sur les différents arguments prononcés le
30 septembre 2009 au Conseil communal de Saint-Josse-ten-Noode, nous suggérons à nos lecteurs de lire le reportage du journaliste Mehmet Köksal dans le site Parlemento.wordpress.com: Te Deum à Saint-Josse : les propos de l’imam de la Diyanet ne s’adressaient qu’aux laïcs.


Un homme d'affaires turc accusé de fraudes massives demande asile en France

Un homme d'affaires turc, soupçonné de fraudes massives, a déposé en septembre une demande d'asile en France, a déclaré mardi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero.

"Cem Uzan a présenté en septembre une demande d'asile auprès de Ofpra" (Office de protection des réfugiés et apatrides), a affirmé le porte-parole, interrogé à ce sujet lors d'un point presse.

 "Cette demande fera l'objet d'une instruction selon les procédures habituelles et aucune décision n'a été prise à ce jour", a-t-il ajouté, sans pouvoir préciser si Cem Uzam était actuellement en France.

Cet homme d'affaires de 49 ans s'était reconverti en homme politique et avait participé, avec son parti populiste, le Parti Jeune (GP), aux élections législatives de 2002 et de 2007. Il était propriétaire d'un puissant groupe de presse avant que l'Etat turc ne saisisse l'ensemble de ses entreprises en 2003 en raison d'une fraude massive (près de six milliards de dollars) dans les deux banques que contrôlait la famille.

Le patriarche de la famille, Kemal Uzan, et son fils cadet, Hakan, sont depuis en cavale. Plus de 200 entreprises appartenant à l'ancien empire Uzan -- dont une compagnie de téléphonie mobile, Telsim, rachetée depuis par le géant britannique Vodafone, et un groupe de presse -- ont été placées sous contrôle judiciaire.

Condamné en Turquie pour une affaire de corruption à 20 mois de prison ferme, Cem Uzan était aussi accusé par la justice américaine d'opérations frauduleuses aux dépens de Motorola qu'il aurait escroqué de quelque 2 milliards de dollars. La société finlandaise Nokia a été victime d'une arnaque similaire évaluée à 1 milliard de dollars. (AFP, 13 oct 2009)

L’ambassadeur de Turquie “bombarde” la Belgique avant de quitter son poste

Dans son dernier entretien publié ce lundi (05/10/09), l’ambassadeur de Turquie en Belgique Fuat Tanlay a décidé, d’après le quotidien Milliyet, de “bombarder” une dernière fois la Belgique de critiques avant de quitter son poste diplomatique pour rejoindre comme conseiller le cabinet du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan (AKP, parti musulman conservateur turc).  Dans cet entretien, le journal turc précise que Fuat Tanlay “a gravement critiqué la Belgique pour sa négligence dans le domaine du terrorisme“. Güven Özalp, correspondant de Milliyet en Belgique, rapporte que “Tanlay a ajouté qu’il n’avait pas de problèmes avec la population belge ou l’Etat belge mais qu’en revanche, il en avait de sérieux avec le gouvernement belge. Tanlay reproche surtout au gouvernement belge l’attitude qu’il adopte à l’égard des organisations terroristes comme le PKK et le DHKP-C“.

Adoptant un langage peu diplomatique, Fuat Tanlay se plaint de “la tolérance [de la Belgique qui] est un peu excessive. En turc, il y a une expression que je ne peux pas dire telle quelle ici. Disons que le gouvernement belge a un peu foutu la chose de la tolérance » [l'expression turque est « extraire la merde ou foutre la merde » ce qui signifie exagérer à outrance]“.

“Rappelant l’action de protestation menée lors de la dernière visite à Bruxelles du ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, Tanlay a affirmé avoir préalablement prévenu les autorités belges à propos du DHKP-C. Et de conclure : “Le militant du DHKP-C Bahar Kimyongür s’est une nouvelle fois retrouvé là. Nous avions prévenu la Belgique, mais ils ne nous ont pas pris au sérieux. C’est un individu [Kimyongür] qui peut à tout moment débarquer avec une arme. La Belgique ne comprend pas cela“, précise l’ambassadeur dans le quotidien turc Milliyet.

Réagissant ce mercredi (07/10/09) à cette accusation, Bahar Kimyongür déclare que “Tanlay ne se contente pas de m’attaquer : il me salit, me calomnie et me dénonce à la police belge comme un vulgaire mouchard. Il omet de dire que j’ai interpellé le ministre Davutoglu d’une façon plutôt diplomatique sans violence, injure ni slogan avec pour seule demande, la sauvegarde de la vie d’une prisonnière mourante, qui ne peut plus marcher, manger ni parler. L’ambassadeur sait pertinemment bien que je suis un non-violent. C’est précisément mon pacifisme et ma sérénité qui lui font perdre son sang-froid.“

Ce n’est pas la première fois que l’ambassadeur turc en fin de mandat à Bruxelles s’en prend aux autorités belges. Dans un article paru le 16/07/09 dans le quotidien turc Hürriyet, Fuat Tanlay avait déclaré en visant la Belgique “Inchallah, ça leur arrivera un jour. C’est là qu’ils comprendront ce qu’est le terrorisme“. Les propos du diplomate turc avaient déclenché une grosse polémique dans les médias belges mais lui-même avait refusé de s’expliquer auprès des journalistes belges. Interpellé à propos de ces déclarations polémiques, le cabinet du ministre belge des Affaires étrangères Yves Leterme [CD&V, parti conservateur chrétien flamand] avait précisé que cela ne posait “aucun problème au ministre“. (PARLEMENTO – INDEPENDENT NEWS AGENCY, 6 octobre 2009)

Arrestation en Allemagne d'un Germano-turc soupçonné de soutien à Al-Qaïda

Un Germano-turc de 24 ans a été arrêté et écroué, soupçonné d'avoir diffusé sur internet des vidéos de propagande d'Al-Qaïda, qui a récemment menacé l'Allemagne d'attentats sur son territoire, et d'avoir préparé une action violente, a annoncé vendredi le parquet fédéral allemand.

Lors de la perquisition de son appartement et d'un local commercial à Francfort (ouest) et dans sa banlieue ont été découverts des matériaux pouvant servir à la fabrication d'un engin explosif, ainsi qu'une "petite quantité d'un mélange explosif", a précisé le parquet dans un communiqué.

Parmi le matériel saisi figure notamment un appareil électronique de fabrication artisanale pouvant servir de détonateur, précise le communiqué.

Le jeune homme est "fortement soupçonné" d'avoir "soutenu depuis octobre 2007 le réseau terroriste étranger Al Qaïda par le biais de propagande sur internet", a expliqué vendredi soir le parquet général, annonçant sa mise en examen.

Il aurait également préparé des explosif en vue d'"un acte violent très grave" pour l'Etat allemand en expliquant à une autre personne sur internet comment fabriquer une bombe.

Toutefois, aucun lien direct entre le suspect et les vidéos mises en ligne ces derniers jours, dans lesquels Al-Qaïda menace l'Allemagne d'actions si elle ne retire pas rapidement ses troupes d'Afghanistan, n'a pu être établi, a-t-on indiqué de même source.

Arrestation et perquisitions se sont déroulées jeudi.

L'enquête, dont aucun détail supplémentaire n'a été dévoilé, a été confiée à la police judiciaire.

A la veille des législatives allemandes du 27 septembre, Al-Qaïda a diffusé trois vidéos en l'espace d'une semaines dans lesquelles "Abou Talha l'Allemand", en fait Bekkay Harrach, un Germano-Marocain originaire de Bonn âgé de 32 ans, promettait un "réveil douloureux" dans les "deux semaines après les élections, si le peuple allemand ne décide pas de retirer ses quelque 4.200 soldats d'Afghanistan".

Dans une autre vidéo, attribuée aux talibans, principal mouvement rebelle en Afghanistan, et diffusée le 25 septembre, un homme se présentant comme "Ayyub", s'exprimant en allemand, assurait que ce n'était qu'une question de temps "avant que le Djihad détruise les murs allemands".

La vidéo montrait aussi un montage photographique composé de cibles potentielles, dont la Fête de la Bière à Munich, la Porte de Brandebourg à Berlin, la cathédrale de Cologne, ou encore de personnalités politiques comme les ministres de l'Intérieur Wolfgang Schäuble et de la Défense Franz-Josef Jung. (AFP, 2 oct 2009)



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