Droits
de l'Homme / Human Rights
Un policier blessé par des tirs contre un commissariat
Un policier a été blessé dans la nuit de vendredi à samedi par des tirs
contre un commissariat du sud de la Turquie, a rapporté l'agence de
presse Anatolie.
Deux hommes à moto ont ouvert le feu contre le commissariat central de
la petite ville de Yüregir, dans la province d'Adana, blessant un
policier au bras, avant de prendre la fuite, a indiqué Anatolie.
"Le signalement des assaillants est clair. L'enquête se poursuit. Nous
espérons les arrêter et les remettre à la justice au plus vite", a
déclaré le gouverneur d'Adana, Hüseyin Avni Cos, cité par l'agence,
précisant que les jours de l'agent n'étaient pas en danger.
Le gouverneur n'a pas fait état de pistes privilégiées par la police.
L'attaque survient alors que les rebelles kurdes du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK) ont décrété la semaine dernière un
cessez-le-feu perçu comme un pas important dans des discussions de paix
en cours depuis plusieurs mois avec Ankara, les deux parties ayant
prévenu d'importants risques de provocations visant à faire dérailler
les pourparlers. (AFP, 30 mars
2013)
HRW called on Turkey to strengthen reforms
Human Rights Watch (HRW) has called on Turkey to strengthen legal
reform on the grounds that it could “significantly improve” human
rights and help bolster the ongoing peace process with the outlawed
Kurdistan Workers’ Party (PKK).
“The [proposed] fourth reform bill contains positive elements that
could help curb unjustified prosecutions for nonviolent speech and
protest, and facilitate accountability for torture,” said Emma
Sinclair-Webb, the senior Turkey researcher at HRW, according to a
statement released yesterday at the organization’s website.
The fourth judiciary package is being examined by the Parliamentary
Justice Commission and is expected to be voted on soon in Parliament.
“But the bill’s contribution to reform and the peace process will be
blunted unless Parliament’s Justice Commission also narrows the crime
of membership in an armed organization and lifts the time limit for
prosecuting state killings,” she said.
Limiting the scope of the charge of “making terrorist propaganda” and
related offenses is regarded as a positive reform in the bill, but it
fails to remove all restrictions on freedom of expression, said HRW.
Sinclair-Webb also said Article 314 of the Turkish Penal Code,
“membership in an armed organization,” was not slated to be changed.
“Thousands in detention for nonviolent speech and association – the
majority Kurdish political activists but also journalists, trade
unionists, and human rights activists – are charged with this offense,”
she said.
“To really get at the injustice of prosecuting people for nonviolent
speech and association as though they were terrorists, Parliament needs
to reform the membership offense,” Sinclair-Webb said.
The lifting of the statute of limitations on investigations into torture, however, is a positive measure, the HRW said.
Meanwhile, the group called on Turkey to repeal Article 318 of the
Turkish Penal Code – “alienating the public from military service” –
rather than amending the law.
(hurriyetdailynews.com,
March 25, 2013)
MAZLUMDER: "Roboski Report Must Be Contested"
MAZLUMDER Association Chair Ahmet Faruk Ünsal and Özgür-Der
AssociationDiyarbakır Chief Representative Serdar Bülent Yılmaz
criticized the parliamentary report on Roboski Massacre which concluded
that the Turkish military's air strike was not on purpose.
On March 6, a parliamentary commission in charge of investigating
Uludere incident - a Turkish military air strike that killed 34
civilians in December 2011 - ratified its draft report without the
approval vote of commission members from opposition parties.
While a prosecutor's office issued a confidentiality order on the
investigation of Uludere incident, the investigation has yet to yield
any concrete results.
“A massacre depersonified”
In a statement, MAZLUMDER Assiciation Chair Ünsal said that the
parliamentary commission in a way 'depersonified' the massacre by
pointing out no actual culprits after working on the issue for 15
months.
"The [Turkish] state's approach not to decommission or prosecute any
person or institution responsible for the air strikes, as well as its
ordering Uludere villagers to pay fines [for smuggling] and efforts to
silence those who want to raise their voices with fear of force and
prosecution is exceptional for this commission. The parliament's human
rights commission must act upon an approach according to its mission
while ratifying the sub-commission report on Uludere."
“Reconciliation must start from Roboski"
Özgür-Der Association Diyarbakır Chief Representative Serdar Bülent
Yılmaz claimed that the report aimed for the most part to exculpate the
Turkish state.
"In the days that we are discussing the end of armed clashes between
Turkish Army and PKK, we would like to remind once more that a true
reconciliation must happen through Roboski. In a peace environment, a
report that has been anticipated to enhance to process actually
contains lots of controversial findings. The report concludes that no
evidence proves the Uludere incident on purpose. This is, in a way,
obscuring the reality." (BIA, March 25, 2013)
Nouveau coup de filet contre un groupe du DHKP-C
La police antiterroriste turque a interpellé lundi dix personnes
soupçonnées d'appartenir au
DHKP-C (Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple) qui a
revendiqué deux attaques à la bombe perpétrées la semaine dernière dans
le centre d'Ankara, ont rapporté les médias turcs.
Les policiers ont visé les sièges de deux syndicats d'ouvriers situés
dans le centre-ville de la capitale turque soupçonnés d'être proches du
DHKP-C, dans un
quartier populaire d'Ankara, a indiqué l'agence de presse Anatolie.
Un ancien dirigeant du syndicat des dockers, Liman Is, figure parmi les
suspects placés en garde à vue, ont précisé de leur côté les chaînes de
télévision.
Vendredi dernier, une opération d'envergure similaire avait déjà eu
lieu à Ankara. Une dizaine de personnes avaient été interpellées.
Deux grenades ont explosé le 19 mars devant le ministère de la Justice,
blessant légèrement une femme, et un tir de roquette a atteint au même
moment le siège du Parti de la justice et du développement (AKP) au
pouvoir, sans faire de victimes.
Le DHKP-C a revendiqué ces deux attentats. Classé parmi les
organisations terroristes par la Turquie et bon nombre d'autres pays,
ce mouvement interdit est à l'origine de nombreuses actions violentes
depuis la fin des années 1970.
Le DHKP-C a revendiqué une attaque suicide à la bombe contre
l'ambassade des Etats-Unis à Ankara, qui a tué un agent de sécurité
turc le 1er février. (AFP, 25 mars
2013)
Une enquête officielle disculpe l'armée dans la mort de 34 villageois kurdes
Une enquête parlementaire a conclu que
l'aviation turque n'avait commis aucune faute en attaquant en décembre
2011 une colonne de villageois qu'elle avait pris pour des rebelles
kurdes, causant la mort de 34 personnes, selon ses conclusions publiées
vendredi.
"Il n'y a pas de preuves concluant à une action intentionnelle" contre
ces civils, écrit la commission d'enquête ad hoc du Parlement, dont
l'AFP s'est procuré une copie, précisant que les images aériennes
obtenues par des drones avant le bombardement ne pouvaient permettre de
dissocier "terroristes et civils".
Fruit de quinze mois d'enquête, ce document souligne que l'endroit
bombardé par les avions de chasse turcs était situé non loin d'un point
de passage utilisé les combattants du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK) pour s'infiltrer en Turquie depuis leurs bases arrières
du nord de l'Irak.
Avant même la publication de leur version définitive, les conclusions
provisoires de cette enquête avaient été rejetées par les familles des
victimes et l'opposition, qui a accusé l'armée et le gouvernement
d'avoir voulu "enterrer" les faits.
Le 28 décembre 2012, l'aviation turque avait pilonné une colonne de
contrebandiers kurdes aux abords du village d'Uludere (Roboski en
kurde), dans la province de Sirnak, à la frontière turco-irakienne,
tuant 34 civils.
Dans sa première réaction, l'état-major de l'armée turque avait plaidé
l'erreur, expliquant avoir pris cette colonne pour des rebelles du PKK.
Face au tollé suscité par cette réponse, le gouvernement a été
contraint d'ouvrir une enquête parlementaire et a proposé une indemnité
aux familles des victimes.
Amnesty International avait exigé des autorités turques une "enquête impartiale".
Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan avait pour sa part défendu
l'action des militaires, alors que les combats entre l'armée turque et
le PKK s'étaient intensifiés après l'échec de négociations de paix
secrètes entre Ankara et les rebelles. (AFP, 22 mars
2013)
Le roi de Jordanie: "Erdogan considère la démocratie comme un tour en bus"
Le roi de Jordanie Abdallah II a vivement
critiqué des dirigeants du Proche-Orient dans un entretien publié mardi
par un magazine américain, affirmant que le président égyptien ne
faisait preuve d'"aucune profondeur" dans sa lecture du conflit
israélo-palestinien et que le Premier ministre turc considérait la
démocratie comme un "tour en bus".
Dans ces propos recueillis par le magazine The Atlantic, que le palais
royal à Amman a jugé "sortis de leur contexte", le roi a aussi estimé
que "des loups déguisés en agneaux" dirigeaient les Frères musulmans,
critiquant certains alliés occidentaux pour ne pas l'avoir compris.
Il a réservé des mots sévères au président égyptien Mohamed Morsi.
"J'essayais de lui expliquer comment gérer le Hamas, comment faire
avancer le processus de paix, et il disait: +Les Israéliens ne
bougeront pas+."
"J'ai répliqué: +Ecoutez, que les Israéliens bougent ou pas,
l'essentiel est d'arriver à réunir le Fatah et le Hamas", les deux
mouvements palestiniens rivaux, a confié le roi au journaliste du
magazine Jeffrey Goldberg, avant d'ajouter: "Le type n'a aucune
profondeur".
Il a aussi affirmé que le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan "a
dit que la démocratie était pour lui un tour en bus. +Une fois arrivé à
mon arrêt, je descends+."
"Au lieu de mettre six ou sept ans à atteindre son modèle turc, à être
Erdogan, Morsi a voulu l'être du jour au lendemain", a ajouté le roi.
Lorsqu'on lui a demandé si le président syrien Bachar al-Assad était
"une sorte de provincial", le roi a répondu: "Il y a eu ce diner avec
moi, lui et le roi du Maroc, à la résidence du roi au Caire. Et donc
Bachar lors du diner se tourne vers nous et demande +Pouvez-vous
m'expliquer ce qu'est le décalage horaire+? Il n'avait jamais entendu
parler du décalage horaire".
Le roi Abdallah, dont le pays est un allié clé des Etats-Unis, pense
que ses alliés occidentaux sont naïfs face aux intentions des Frères
musulmans, rapportant qu'on lui avait dit que "le seul moyen d'obtenir
la démocratie se trouve dans les Frères musulmans", selon The Atlantic.
"Je vois les Frères musulmans imprimer leur marque en Egypte et en Turquie", a-t-il ajouté.
"Le Printemps arabe a mis en lumière un nouveau croissant (symbole de
l'islam, ndlr) dans le processus de développpement", a-t-il poursuivi,
estimant que "notre principal combat" devait être de le contrecarrer.
Le palais royal à Amman a publié un communiqué expliquant que l'article
"contenait de nombreuses erreurs et que les commentaires du roi avaient
été sortis de leur contexte".
"L'auteur a traduit ses propres analyses, attribuant des propos au roi d'une façon imprécise et malhonnête", dit le communiqué. (AFP, 19 mars
2013)
Des bombes visent un ministère et le parti au pouvoir à Ankara
Deux attaques à la bombe ont visé simultanément mardi soir à Ankara un
bâtiment du ministère de la Justice et le siège du parti
islamo-conservateur au pouvoir, faisant un blessé léger, a annoncé le
ministre turc de la Justice, Sadullah Ergin.
Deux grenades offensives ont explosé un peu avant 21H00 (19H00 GMT)
devant l'entrée d'un bâtiment annexe du ministère de la Justice, a
affirmé M. Ergin à la presse.
"L'épouse d'un membre du personnel a été légèrement blessée, mais tout
va bien, elle est sortie de l'hôpital", a indiqué le ministre.
La seconde attaque a pris pour cible avec un lance-roquette le siège du
Parti de la justice et du développement (AKP) du Premier ministre Recep
Tayyip Erdogan, a-t-il ajouté.
Le ministre n'a pas fait état de pistes mais a souligné que la Turquie
vivait "des moments importants" et que ces moments étaient propices aux
tentatives de "sabotages".
Le double attentat survient alors que le chef emprisonné des rebelles
kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan,
doit annoncer jeudi à l'occasion des célébrations du nouvel an kurde un
cessez-le-feu unilatéral, perçu comme un pas important dans des
discussions de paix en cours depuis décembre avec Ankara.
Ces explosions interviennent également au lendemain de réquisitions
sévères ordonnées par un procureur d'Istanbul contre les membres
supposés d'un réseau accusé d'avoir voulu renverser le gouvernement.
Le procureur a requis la réclusion à perpétuité contre 64 personnes,
dont dix généraux actifs ou à la retraite, dans ce procès qui a été le
théâtre de nombreuses manifestations musclées de l'opposition, celle-ci
dénonçant une chasse aux sorcières orchestrée par le gouvernement. (AFP, 19 mars
2013)
Un groupe d'extrême-gauche revendique des attentats à Ankara
Une organisation armée clandestine d'extrême gauche turque a revendiqué
mercredi un double attentat perpétré mardi soir à Ankara contre le
ministère de la Justice et le siège du parti au pouvoir en Turquie.
"Nos guerriers ont frappé le 19 mars 2013 le symbole de l'injustice, le
ministère de la Justice, et le siège de l'AKP (Parti de la justice et
du développement, au pouvoir) où des ennemis du peuple prennent des
décisions", a souligné le DHKP-C (Parti/Front révolutionnaire de
libération du peuple) dans un communiqué publié sur son site internet,
Halkin Sesi (la voix du peuple).
L'organisation s'excuse pour avoir "involontairement" blessé l'épouse d'un policier lors de l'une de ces attaques.
Le vice-Premier ministre turc Bülent Arinç avait auparavant désigné ce
groupe marxiste comme l'auteur des deux attaques. "Ils ont pu vouloir
lancer le message: nous sommes toujours debout", a-t-il estimé en
rappelant les nombreuses arrestations menées récemment par la police
dans l'entourage de ce mouvement. (AFP, 19-20 mars
2013)
470,000 people wiretapped over the last decade in Turkey
Some 470,000 people have been subject to eavesdropping over the past 11
years, according to officials from the Gendarmerie Command’s
intelligence unit. Gendarmerie intelligence officials also say they
have found no data about the prime minister’s wire-tapping in their
examination of their own records. In 2012, over 33,000 people were
eavesdropped on by the Gendarmerie
In areas under the Gendarmerie’s jurisdiction over the past 11 years,
some 470,000 people have been subject to eavesdropping, officials from
the Gendarmerie Command’s intelligence unit told members of
Parliament’s Eavesdropping Examination Commission.
The commission members visited both the Police Department and the
Gendarmerie Command’s intelligence unit on March 13. They also visited
the headquarters of the National Intelligence Organization (MİT) and
Turkey’s Telecommunications Communication Presidency (TİB) yesterday.
According to figures provided by the Gendarmerie, in 2002, only 380
people were eavesdropped on by their institution, while in 2012, this
figure was 33,622.
No file in wire-tapping
In response to questions from deputies, gendarmerie authorities said
that they found no information or documents regarding the case of the
wire-tapping of the prime minister in their examination of their own
records.
In response to questions about the sex-tape scandal that led former
main opposition Republican People’s Party (CHP) leader Deniz Baykal to
step down in 2010, gendarmerie authorities noted that in today’s world
it was possible for almost anybody to engage in illegal eavesdropping
activity.
Yet the case concerning Baykal seemed to have been “very professionally
conducted,” the same authorities added. Baykal resigned from his post
in the party after the tape scandal.
Parliament’s Eavesdropping Examination Commission was formed in late
January with support from the ruling Justice and Development Party
(AKP), the CHP and the Nationalist Movement Party (MHP) for the purpose
of outlining and preventing violations of privacy and freedom of
communication.
Wire-trapping device in Erdoğan’s office
Illegal eavesdropping became a popular topic of debate after Prime
Minister Recep Tayyip Erdoğan made public on Dec. 21 that wiretapping
devices had been found in his home office.(hurriyetdailynews.com, March 16, 2013)
Saturday Mothers: When will you account of our missings
Stating that March is the month of massacres, Saturday Mothers
emphasized on the Halabja Massacre, in which 5 thousands Kurds
massacred. Mothers, “Our children are still being bombed and killed
with chemical weapons. Saddam killed thousands of Kurds in Halabja
Massacre and he gave the account of it. When will you give the account
of your missings?” asked.
Dayikên Şemiyê (Saturday Mothers) and the Human Rights Association
(IHD) demanding justice for enforced disappearances held weekly acts in
Istanbul today. While the stories of the people, who were lost and
sacrificed to unresolved murders, were told, Dayikên Şemiyê dedicated
their 416th week of act to all the missing and disappeared women.
Saturday Mothers attracted on 8 March ınternational Women Day this week.
Saturday Mothers, in their search justice in the 416th week, held
sit-in act at Galatasaray Square, in the central Taksim area of
Istanbul and sat down in front of the Galatasaray High School, as
usual. The mothers carrying the placards of "The perpetrators are
evident, where are the murderers?" and the photographs of people, who
were lost and sacrificed to unresolved murders. They demanded justice
for missings with red carnations on their hands.
Stating that March is the month of massacres, Saturday Mothers
emphasized on the Halabja Massacre, in which 5 thousands Kurds
massacred. Mothers, “Our children are still being bombed and killed
with chemical weapons. Saddam killed thousands of Kurds in Halabja
Massacre and he gave the account of it. When will you give the account
of your missings?” asked.
Who are the Saturday Mothers?
The first meeting of the Saturday Mothers was 16 years ago. Seventeen
years ago, on 28 May 1995, a group of mostly women from different age
groups met in Galatasaray Square, in the central Taksim area of
Istanbul and sat down in front of the Galatasaray High School. They
were holding pictures of mostly men, from different age groups. On the
picture the name of the man and a word which was to become known also
to foreigners, "kayip", disappeared. The Saturday Mothers, as they then
called themselves because of their meeting in Galatasaray (and later in
many other squares like Cizre, Diyarbakir, Batman, Izmir and etc)
square every Saturday, started their weekly vigil 16 years ago. They
have been harassed, attacked, injured, beaten, arrested. And yet they
are in the squares every Saturday to claim justice for their
disappeared relatives. (DIHA, March 16, 2013)
Students face two-year jail sentence for throwing darts at Turkish PM’s photo
A local prosecutor has demanded two years in jail for two Samsun
university students for allegedly throwing darts at a board covered
with Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan's photo.
Yıldırım Beyazıt Besim and Mert Deniz Özkaya, students at the Black Sea
province’s Ondokuz Mayıs University, participated in a protest against
new educational reforms last year in August by throwing darts at a dart
board featuring Erdoğan’s picture. After the two threw the darts,
police forces intervened to prevent others from doing so.
After a probe was launched into the incident, the two were charged with “overt defamation of a public official.”
"No kinds of opposition are tolerated in Turkey," Besim said, adding that their act was a democratic demand, not defamation.
Similar protests have been held in different parts of Turkey, he said.
The students’ first hearing will be held in June. (hurriyetdailynews.com, March 16, 2013)
Balle perdue lors d'une manifestation: la Turquie condamnée
La Turquie a été condamnée mardi par la Cour européenne des droits de
l'homme (CEDH) pour la mort d'un passant tué par une balle perdue tirée
par un gendarme lors d'une manifestation en faveur du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK) en 2005.
Ankara devra verser 80.000 euros aux proches de la victime, les juges
de Strasbourg ayant estimé que, bien que les gendarmes affirmaient
avoir tiré en l'air par légitime défense, il n'était "pas établi que la
force utilisée pour disperser les manifestants et qui a causé la mort
d'Abdullah Aydan était nécessaire".
La Cour européenne a également déploré que les deux procédures engagées
par les requérantes aient duré plus de sept ans et n'aient "toujours
pas pris fin".
Selon les faits rapportés par la CEDH, Abdullah Aydan avait été
mortellement blessé à la tête le 6 septembre 2005 à Eruh (sud-est) par
des tirs provenant d'une jeep militaire, alors qu'il attendait un
autobus à l'écart d'une manifestation violente en faveur du chef du PKK
Abdullah Öcalan.
Les juridictions turques "auraient dû approfondir leurs investigations
ou procéder à une nouvelle évaluation des preuves afin de rendre compte
des contradictions entre les témoins", a encore estimé la Cour.
Les parties disposent d'un délai de trois mois pour demander que
l'affaire soit éventuellement renvoyée devant l'instance suprême de la
CEDH, la Grande Chambre. (AFP, 12 mars
2013)
Judiciary reform failed to satisfy high expectations
The long-awaited fourth judicial package sparked controversy when it
arrived in Parliament on March 7, but is not likely to satisfy the high
expectations that have built up over time in its current state,
particularly concerning the situation of convicts charged with
membership to a terrorist organization.
The package’s main amendments relate to creating propaganda for
terrorism and terror organizations and the package does not currently
allow for the release of detainees in cases concerning the Kurdistan
Communities Union (KCK), the alleged urban wing of the outlawed
Kurdistan Workers’ Party (PKK), as their cases relate more to charges
of membership in a terrorist organization rather than propaganda
charges.
There is also no amendment in the package that might positively
influence the situation of detained lawmakers, an issue that has
concerned all three opposition parties as they each have at least one
lawmaker behind bars.
Nonetheless, this is not the final phase for the 21-article package and
it may well be changed in line with expectations at the
commission-level debates by motions from the ruling Justice and
Development Party (AKP). Future actions by the ruling party concerning
the package are seen to be related to the resolution process, since it
is assumed that the government might use the issue as a bargaining tool
during the resolution process.
Apparently aware of such assumptions, AKP Deputy Chair and Spokesperson
Hüseyin Çelik, told a press conference, didn’t wait for reporters’
questions in order to once more make it clear that the package is not
at all related to the process, which aims to end conflict between
security forces and the PKK.
Articles 6 and 7 of the Anti-Terror Law (TMK) and Article 220/8 of the
Turkish Penal Code (TCK), which are all related to creating propaganda
for terrorism and terror organizations, were amended in a way that
limits the scope of propaganda crime. Yet, amendments are not
sufficient for the release of KCK convicts.
Human rights defenders as well as executives from the Peace and
Democracy Party (BDP) have argued that most of the detainees in the KCK
case were arrested because they expressed dissenting opinions or
attended demonstrations. The BDP maintains that there is no charge of
violence against them.
A considerable number of KCK case detainees are also members of the
BDP. While noting their law commission was still examining the package,
BDP deputy Parliamentary Group Chair İdris Baluken didn’t hide his
disappointment.
“Before everything else, Article 314 of the Turkish Penal Code
[concerning membership of an armed organization] is not mentioned at
all. Most of our friends in jail are being tried with reference to this
article,” Baluken said. The BDP’s Şırnak deputy, Hasip Kaplan, was
harsher in his criticism of the judicial reforms package. “This
package, which has been much advertised, is empty.”
Instead of expanding freedom of expression, the package brings heavier
clauses to limit this freedom, Kaplan said. “In its current form, the
package does not make any contribution to this process and, furthermore
is introducing new penalties that would lead to completely forbidding
politics,” he said.
If the reform package is adopted there will no longer be a statute of limitations for crimes of torture.
The package also includes an amendment that anticipates the retrial for
cases subjected to examination by the Committee of Ministers of the
Council of Europe since June, 15, 2012. (hurriyetdailynews.com, March 7, 2013)
Scandalous report on Roboski massacre
The parliamentary sub-commission investigating the Roboski massacre
passed by five votes to three a controversial report which concludes
the massacre happened due to lack of coordination between military
officials and civilians intelligence officials which led to the bombing.
On 28 December 2011 Turkish warplanes bombed the area around Roboski
(Uludere in the province of Şırnak) killing 34 civilians, mostly
youngsters who were crossing the border with Iraq to buy goods.
The army defended the strike saying that intelligence they had been
given showed that the group of people were in fact PKK guerrillas. But
the footages were seen by deputies who contradicted the military saying
there was no way the civilians could have been mistaken for guerrillas.
(ANF, March 6, 2013)
Kürkçü: Draft Report Ignores Real Culprits
A parliamentary commission in charge of
investigating Uludere incident - a Turkish military air strike that
killed 34 civilians in December 2011 - ratified its draft report this
afternoon without the approval vote of commission members from
opposition parties.
"The AKP government and Turkish Army seem to
collaborate on Uludere incident. The draft report doesn't point out
anybody who might be responsible for the death of 34 civilians," Peace
and Democracy Party deputy Ertuğrul Kürkçü told bianet.
"The commission members from AKP also voted in favor
to keep the report confidential. This move is against all democratic
customs of openness, transparency and accessibility."
“The draft report aims to protect the state"
Kürkçü said the draft report aimed to describe the Uludere incident rather than describing it.
"The draft report gives no explanation of what
happened and why. There is no elaborate analysis that really aims to
protect the victims of Uludere incident. The draft report mechanically
describes how the air strike has been launched due to a wrong
intelligence resulting with the death of 34 lives. It simply blames
the lack of coordination between military and civilian intelligence
units, which otherwise could detect that those 34 civilians were indeed
only smugglers and not terrorists," Kürkçü continued.
"The draft investigation report finds no involvement
of head military or government officials in the incident. It accepts
all military input without question. There is no mention of a pervious
interior ministry report either. Under these circumstances, we can say
that this report draft has been composed to protect the Turkish state's
interest, rather than the rights of its citizens. The draft pointed out
anybody who might be responsible for the death of 34 civilians and
abandoned them to their destiny."
Kürkçü also said the opposition party members of the
commission were preparing to put a declaratory clause on the draft
report by next Tuesday. (BIA, March 7, 2013)
Reasoned Decision on Selek Case Receives Criticism
Istanbul 12th High Criminal Court distributed its 407-page “Reasoned
Decision,” which outlined its case on Pınar Selek. Despite chief
judge's negative clause, the court ruled that 1998 Spice Bazaar Blast
was due to bombing.
"The court has yet to officially mail the reasoned
decision to us. But we heard everything through the media," Seyda
Selek, one of Pınar Selek’s defense attorneys.
"The court reached a verdict departing from baseless
accusations and testimonies taken under torture. They can't
definitively prove that there is bombing involved in the explosion.
They order life sentence on the 'possibility' of bombing. The process
constantly repeats itself, but they launch it as something new every
single time. They literally mix up all the official documents and
commit verbal distortion. It feels terrible when people of law do this.
But they couldn't have ordered a life sentence otherwise."
Attorney Seyda Selek continued that they are to take the case to Appeals Court High Chamber as the next step.
"And if we don't get what we want from there, we
will take the case to ECHR. We clearly know that we are going to win
one day. Because we are right. It has been 15 years. Even if Pınar
Selek gets acquitted one day, we can't say that justice will completely
be there. But for the time being, we only wish to see her get rid of
this trial and work as sociologist in Turkey again," she said.
Hala Tanığız (We are still witnesses) Platform released a statement, expressing its frustration on the reasoned court decision.
"Not only that we have witnessed a court appealing
its own case for the first time in law history, but also we are so
frustrated that Selek received life sentence again. The trial process
is highly controversial and one of the panel judges already put a
clause on the reasoned decision to contest it. We are once back in our
15 year old nightmare," the statement said.
Objector clause by judge
"The examination of evidences demonstrates that the
1998 Spice Bazaar Blast was not due to a gas leak. It was caused by a
bomb," the reasoned decision said.
Vedat Yılmazabdurrahmanoğlu, the panel judge in
charge of Selek's case, objected the decision, saying that the evidence
did not fully support this claim. JudgeYılmazabdurrahmanoğlu added an
objector clause into the reasoned decision.
In his 3 page long clause, the judge said: "It was
unclear that the explosion was due to a bomb. No precise and credible
evidence supports that convict Pınar Selek might have committed the
crime." (BIA, Çiçek TAHAOĞLU, March 7, 2013)
164 Human Rights Organizations to Meet in Istanbul in May
“Delegates representing 164 human rights
organizations from more than 100 countries will show their support to
the ongoing peace process between the Turkish state and PKK. FIDH aims
to discuss the issues of pluralism and protection of human rights in
the upcoming conference."
International Federation for Human Rights will host its 38th international conference in Istanbul.
Alongside with representatives from Turkey, 164
human rights organizations from more than 100 countries will gather in
Istanbul between May 23 and 27 to discuss human rights challenges,
Turkey's new constitution and the ongoing peace process on the Kurdish
problem.
On May 23-24, a public international forum on
"Political Transitions and Human Rights: Experiences and Challenges”
will address issues of institutional reforms, challenges to fighting
impunity, the negative consequences of economic crises or of
globalization on human rights, challenges to women's rights, to freedom
of religion, opinion or conscience, and to discrimination against
minorities.
On May 25-27, the internal congress of FIDH will
enable its 164 member organizations from more than 100 countries, to
exchange best practices and define FIDH strategic orientations, as well
as elect its international board.
The conference has been promoted at a press
conference this morning with the participation of FIDH Chairperson
Souhayr Belhassen, FIDH Deputy Chairperson Yusuf Alataş and other local
human rights association representatives.
“Turkey sets example on human rights struggle"
"Turkey marks an important example on human human
rights struggle during transition to full democracy," FIDH Chairperson
Souhayr Belhassen said.
"We find it important to host our conference in
Istanbul, especially when freedom of expression issues and the peace
process on the Kurdish problem is at stake."
Expressing her contentment on the ongoing peace
process between the Turkish state and PKK, Belhassen said FIDH
delegates from all over world will likely to support the process during
the conference.
Belhassen also emphasized on Turkey's new
constitution through post-revolution processes across the Middle East,
saying that separation of powers, independence of juridical system,
protection of basic human rights, and fundamental mechanisms against
corruption and bribery should well be instated.
“Human dignity and social rights"
"We observe a rise on homophobia, islamophobia and
xenophobia when societies are in a transition period," Belhassen
continued. "We are struggling to improve religious, ethical and
expression freedoms all over the world. More than 100 human rights
activist are currently jailed in Turkey. It brings a lot of criticism.
We are going to return to this issue during our conference." (BIA, Ayça SÖYLEMEZ, March 5, 2013)
Hearing of 205 politicians began in Istanbul
The fourth hearing of "KCK" Istanbul main lawsuit of
205 Kurdish politicians of them 118 arrested including politicians,
academicians, writers, human rights defenders, began under
extraordianry security measures. Speaking at today's hearing, defendant
lawyer Ercan Kanar asked the court board to allow three days time for
the defense of suspects, defending that very litte time is allocated to
the defense of a number of defendants. But, the chief judge rejected
Kanar's request.
The fourth hearing of "KCK" Istanbul main lawsuit of 205 Kurdish
politicians, of them 118 arrested, who were taken into custody in the
military raids to lots of BDP buildings, politicy academies, homes and
other foundations related to Kurds on 5-28 October 2011 in Istanbul,
began in Istanbul 15th High Penalty Courthouse. Apart from Sevim Er and
Aslan İşçioğlu all the arrested indictees, 8 unarrested indictees
imcluding publisher-writer Ragip Zarakolu, families and lawyers stood
by in the hearing.
The Peace and Democracy Party (BDP) provincal and district heads joined
in the hearing, as well. The hearing is going on with the TRT
reporter's reading of 2400-papered averment from its 1289th paper.
Speaking at today's hearing, defendant lawyer Ercan Kanar asked the
court board to allow three days time for the defense of suspects,
defending that very litte time is allocated to the defense of a number
of defendants. The chief judge rejected Kanar's request, saying that
the court will act in line with its own program, according to which 205
suspects will be allowed to defend themselves one day long, from 14 to
15 March. (DIHA, March 4, 2013)
Erdogan says no amnesty for convicted PKK militants
Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan said on Sunday
that there will be no general amnesty for those who have been convicted
of killings, amid mounting debates over a possible amnesty for members
of the militant Kurdistan Workers' Party (PKK) as part of ongoing peace
efforts to find a political settlement to end the decades-old Kurdish
dispute.
Erdoğan told the audience at a meeting with
representatives of rights groups and nongovernmental organizations in
the western province of Balıkesir on Sunday that there is no
possibility for a general amnesty covering anyone who has killed a
person, in what seems to be a revelation of the government's stance on
a critical move seen as indispensable to the peace process by many.
Erdoğan raised the issue after engaging in a
discussion with an army veteran. He told the army veteran, who showed
stern opposition to talks with jailed leader of the militant PKK
Abdullah Öcalan as part of government efforts to end the decades-old
Kurdish dispute, that he shouldn't “exploit his status of being a
veteran.”
Stressing the government's determination to find a
viable political solution to the issue, Erdoğan said his government
will do anything necessary to end the conflict.
"One of our brothers called it a 'Gathering with a
baby-killer' [Öcalan]. Anywhere you go in the world, you will see that
states not only engage in talks with those convicted of terrorist
crimes but also any criminals, through intelligence agencies. They
[states] end conflicts in this way. If there is hope for a solution, we
are seeking it," Erdoğan said to ward off criticism leveled by the
veteran.
"The approach is not right. You can be proud of
being veteran but don't exploit your status. We already said on
numerous occasions that there will be no general amnesty. I don't see
the right in my authority to forgive those who have been convicted of
killing someone," Erdoğan said.
The prime minister also lambasted the opposition
Nationalist Movement Party (MHP) for its refusal to have talks with the
ruling Justice and Development Party (AK Party) on how to find a
political settlement for the Kurdish question.
Erdoğan criticized the MHP for lacking any political
vision or policy other than criticizing the government for its
engagement with the Kurdish dispute.
"The main opposition Republican People's Party (CHP)
asks for a meeting [with the MHP]; it was denied. The AK Party asks for
a meeting; this is rejected," Erdoğan said, questioning the party's
oppositional stance. He concluded by questioning for what reason a
party exists in the country if it avoids any talk or dialogue to find
solutions to national problems. (worldbulletin.net , March 4, 2013)
148 years to 22 people in Urfa 'KCK' lawsuit
The judgment released in Urfa "KCK" lawsuit, which
was held in Diyarbakır 5th High Penalty Courthouse, of 28 Kurdish
politicians. While 148 years 9 months imprisonment penalty has been
given to 22 people, the cases of Peace and Democracy Party (BDP) Urfa
Parliamentarian Ibrahim Ayhan and Party Concil (PM) member Mahmut Çelik
were seperated from this lawsuit.
The judgment hearing was held in Urfa "KCK" lawsuit of 28 Kurdish
politicians in Diyarbakır 5th High Penalty Courthouse. While BDP Urfa
jailed Parliamentarian Ibrahim Ayhan didn't join in the hearing, Azize
Yağız, Adile Fidan and Mikail Gözek stood by. After the defenses of the
lawyers, the court board released its judgement.
Totally 148 years 9 months imprisonment penalty has been given to 22
people. On the other hand, the cases of Peace and Democracy Party (BDP)
Urfa Parliamentarian Ibrahim Ayhan and Party Concil (PM) member Mahmut
Çelik were seperated from this lawsuit. It is expected that the cases
of MP Ayhan and Çelik is going to be held within one or two months. (DIHA, Feb 28, 2013)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Le rapport d'Amnesty dénonce l'insuffisance d'un projet de réforme judiciaire
Le paquet de réformes examiné par le Parlement turc
risque d’être une occasion manquée de mettre la législation du pays en
conformité avec les normes internationales en matière de droits
humains, et laissera les citoyens à la merci de diverses violations
dont des emprisonnements abusifs pour avoir simplement exprimé une
opinion, écrit Amnesty International dans un nouveau rapport rendu
public mercredi 27 mars.
« Le droit à la liberté d’expression est battu en
brèche en Turquie. Des centaines de militants, de journalistes,
d’écrivains et d’avocats font l’objet de poursuites abusives. C’est là
l’un des problèmes les plus profondément enracinés sur le terrain des
droits humains dans ce pays », a déclaré John Dalhuisen, directeur du
programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.
Le rapport d’Amnesty International, intitulé
Decriminalize dissent : Time to deliver on the right to freedom of
expression, analyse les dispositions en vigueur et les pratiques
découlant des 10 articles de loi turcs les plus problématiques en
matière de liberté d’expression.
L’ensemble de réformes en question, connu sous le
nom de « Quatrième paquet juridique », ne prévoit pas les changements
requis afin de rendre le droit turc conforme aux normes internationales
en matière de droits humains.
« Les inculpations et incarcérations de personnes
ayant simplement exprimé leurs opinions doivent cesser. Il est
désormais temps pour le gouvernement de faire la preuve de son
engagement en faveur de la liberté d’expression », a souligné John
Dalhuisen.
« Les séries de mesures précédentes n’ont pas permis
de s’attaquer au cœur du problème. La Turquie doit désormais modifier
la définition de certaines infractions dans le Code pénal et notamment
dans le cadre de la loi sur la lutte contre le terrorisme. »
« La plupart des poursuites engagées de manière
abusive visent des personnes ayant critiqué des représentants de l’État
ou exprimé des opinions légitimes sur des questions politiques
sensibles. Les autorités turques doivent accepter la critique et
respecter le droit à la liberté d’expression », a résumé Andrew
Gardner, spécialiste de la Turquie à Amnesty International.
Le tristement célèbre article 301 du Code pénal,
relatif au « dénigrement de la nation turque », notamment invoqué afin
de poursuivre et condamner Hrant Dink, un journaliste et défenseur des
droits humains assassiné par la suite, est toujours en vigueur. De
même, l’article 318, qui érige en infraction le fait de « susciter
l’hostilité de la population à l’égard du service militaire », continue
à être utilisé afin de sanctionner ceux qui soutiennent le droit à
l’objection de conscience. Ils doivent tous deux être abrogés.
Nous avons constaté ces dernières années un recours
de plus en plus arbitraire aux lois antiterroristes dans le but de
sévir contre des activités légitimes (discours politiques, écrits
critiques, participation à des manifestations et association avec des
groupes et organisations politiques reconnus), ce qui va à l’encontre
des droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion.
« Il est indispensable de réviser la définition,
trop large et vague, du terrorisme dans la législation turque. C’est la
seule manière de mettre un terme aux poursuites injustifiées pour «
appartenance à une organisation terroriste » et autres infractions de
ce type », a poursuivi Andrew Gardner.
Des discussions pacifiques portant sur les droits
des Kurdes et les politiques dans ce domaine ont donné lieu à des
poursuites, en vertu de dispositions visant à sanctionner la propagande
terroriste. Les analyses effectuées sur ces questions, mais aussi les
slogans accompagnant les manifestations pro-kurdes débouchent
fréquemment sur des poursuites pour « propagande terroriste ».
« Une société où les citoyens peuvent librement
exprimer leurs opinions, où ils peuvent débattre de questions
d’actualité sans avoir à craindre d’être poursuivis, est une société en
bonne santé, ce à quoi la Turquie doit aspirer », a ajouté John
Dalhuisen.
« Une réforme juridique en profondeur, qui
débarrasserait de ses entraves la liberté d’expression, d’association
et de réunion, apaisera les tensions en Turquie. C’est une étape
essentielle sur la voie d’une Turquie pacifique et démocratique », a
conclu Andrew Gardner.
Exemples de cas
Temel Demirer a été poursuivi pour avoir affirmé que
Hrant Dink avait été tué parce qu’il était arménien, et pour avoir
formulé des allégations sur le rôle joué par l’État dans l’homicide de
ce journaliste. Temel Demirer a également évoqué les massacres
d’Arméniens commis en Turquie après 1915.
L’objecteur de conscience Halil Savda a été condamné
à plusieurs reprises pour avoir publiquement soutenu le droit à
l’objection de conscience. Il a été accusé d’avoir « suscité
l’hostilité de la population à l’égard du service militaire ».
L’avocat Selçuk Kozağaçlı a été inculpé en février
2010, après avoir réclamé justice pour des homicides de détenus,
survenus lors d’une opération remontant à 2000 durant laquelle l’armée
a envahi 20 prisons à travers le pays afin de mettre fin à une grève de
la faim prolongée. En janvier 2013, dans une affaire distincte, Selçuk
Kozağaçlı a été accusé d’appartenir au Parti-Front révolutionnaire de
libération du peuple (DHKP-C), une organisation de gauche interdite. Il
se trouvait toujours en détention provisoire au mois de février 2013.
En avril 2012, Fazıl Say, pianiste de renommée
internationale, a été poursuivi pour des tweets dans lesquels il se
moquait de figures religieuses et de la conception musulmane du
paradis. Au mois de février 2013, deux audiences avaient déjà eu lieu
dans cette affaire ; une troisième doit se tenir le 15 avril.
Ahmet Şık et Nedim Şener, journalistes
d’investigation, sont accusés d’avoir soutenu les activités
d’Ergenekon, un réseau criminel présumé qui fomenterait un complot
visant à renverser le gouvernement ; ils sont poursuivis pour avoir «
sciemment et de leur propre chef soutenu une organisation terroriste ».
Les faits reprochés à Ahmet Şık sont en grande partie en relation avec
son livre, intitulé L’armée de l’imam, selon lequel existe, au sein
d’institutions de l’État et de la société civile, un réseau composé de
disciples de Fetullah Gülen, un intellectuel turc spécialiste de
l’Islam, actuellement en exil, qui soutient le Parti de la justice et
du développement (AKP) au pouvoir. Les éléments retenus contre Nedim
Şener se résument à des écrits et à des enregistrements de
conversations téléphoniques avec des accusés de l’affaire Ergenekon sur
des questions sans lien avec une quelconque infraction.
En janvier 2009, Vedat Kurşun, rédacteur en chef et
propriétaire d’Azadiya Welat, le seul journal en langue kurde du pays,
a été déclaré coupable de plusieurs chefs de « crime commis au nom
d’une organisation terroriste » et de « propagande en faveur d’une
organisation terroriste », puis condamné à un total de 166 ans et six
mois de réclusion. À l’issue d’un procès en appel, il a été acquitté
des chefs de « crime commis au nom d’une organisation terroriste » et
condamné à une peine de 10 ans et six mois de prison pour « propagande
en faveur d’une organisation terroriste ».
Sultani Acıbuca, 62 ans, membre d’un groupe de mères
dont le fils est mort ou a été emprisonné dans le cadre du conflit
entre l’armée turque et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a
été déclarée coupable d’appartenance à une organisation terroriste
parce qu’elle avait appelé à la paix et à la fin du conflit.
Texte complet: http://www.amnesty.be/doc/IMG/pdf/turquie_libertesfondamentales.pdf
Existing judicial reform package victimizes journalists
The third judicial reform package, which introduced several changes
last summer impacting freedom of the press in the country, is
functioning in a way that is contrary to its purpose and leading to the
victimization of journalists.
With the third reform package, verdicts that rule for a journalist to
be imprisoned for up to five years are postponed. If journalists
convicted thusly do not repeat the same crime within three years, the
conviction is annulled. If the same offense is repeated within three
years, the sentence is imposed.
Journalist U.K. has been waiting for his case to be finalized since
2007. That year a local court of first instance sentenced him to one
year and three months in prison, a sentence that was postponed in
accordance with the third reform package.
The journalist nonetheless appealed the local court's decision, wishing
to clear his record. But due to a lengthy appeals process and the
changes in the third reform package, the journalist's file was just
recently sent back to the local court. With the judicial package
approved last summer, U.K.'s sentence was automatically postponed yet
again. He now has to wait three more years until his file is reopened.
The victimization of journalists is a major criticism of the third
judicial package. Journalists in sum face over 2,000 court cases for
reporting on cases such as the suspected criminal network known as
Ergenekon and the alleged Balyoz (Sledgehammer) coup plot. Even routine
news reports concerning court proceedings, including news informing the
public about the arrest of a suspect, serves as a sufficient reason to
prosecute a journalist in some cases.
Law No. 6352, commonly referred to as the third judicial reform
package, was put into effect about eight months ago. The most important
amendment to the law in terms of reinforcing freedom of the press was
the postponement of convictions. Based on this amendment, in cases
against journalists, courts will delay convictions for several years.
However, for cases in local courts whose verdicts had been appealed
before the amendment was put into effect, the Supreme Court of Appeals
sends them back to the local courts, which then postpone the case to be
heard later. Even when a journalist on trial is to be acquitted of the
charges, local courts now put off verdicts on the basis of Law No. 6352.
In remarks to Today's Zaman, Deniz Ergürel, secretary-general of the
Media Association, said: “Even though postponing the sentences imposed
on journalists due to their reports seems to be positive at first
glance, the reforms are not sufficient to ensure freedom of the press.
Journalists whose cases could be dropped under normal circumstances are
made to wait for three years because of the law.”
“In an ideal situation we would have a judicial structure where
journalistic activities that do not incite the masses to violence are
not penalized. We need permanent democratic solutions in line with
international judicial standards,” Ergürel urged.
Lawyer Ali Odabaşı, a legal adviser for the Zaman daily, agrees, saying
the law has increased the victimization of journalists. “The law that
Parliament put into effect to protect journalists isn't applied in a
way that it was meant and expected to. On the contrary, it increases
legal challenges faced by the media due to the waiting periods,” he
comments.
Odabaşı said the law should not serve as an obstacle to local courts or
the Supreme Court of Appeals delivering verdicts in favor of
journalists.
He suggests that the law could have allowed the choice for defendants
to opt in or out of the law. Another suggestion Odabaşı puts forward is
that the beginning of the waiting period could be marked as the date of
the alleged crime or the date when the indictment is accepted by the
court. “In cases where the ruling will result in the release of a
suspect or non-prosecution, the court should be able to immediately
make a decision in favor of the suspects,” he says.
Odabaşı underlines that if Parliament has goals for a freer press, it
should address how crimes concerning journalists are defined rather
than alter court proceedings. (TODAY'S
ZAMAN, March 25, 2013)
RSF: La perpétuité pour les journalistes turcs?
Le procureur de la 13ème Chambre de la Cour d’assises d’Istanbul a
requis de lourdes peines contre les journalistes Tuncay Özkan, Mustafa
Balbay, Yalçin Küçük et Güler Kömürcü Öztürk, accusés d’appartenir à
l’organisation Ergenekon, dont le but aurait été de déstabiliser le
gouvernement de l’AKP.
“La prison à vie pour deux journalistes, réclamée par le procureur
d’Istanbul, montre l’acharnement incompréhensible dont font preuve les
autorités, a déclaré Reporters sans frontières. Le cumul des peines
pour ces journalistes, qui se trouvent depuis plusieurs années en
détention provisoire arbitraire est inacceptable. Nous demandons aux
autorités turcs la libération immédiate des journalistes et l’abandon
de pratiques disproportionnées”.
Mustafa Balbay, chroniqueur au quotidien Cumhuriyet (République) et
député du parti républicain CHP à Izmir (à l’ouest du pays) etTuncay
Özkan, ancien propriétaire et présentateur de la chaîne BizTV (NousTV)
sont détenus dans la prison de Silivri (au nord d’Istanbul) depuis plus
de 4 ans. Ils sont tous deux accusés d’« appartenir à l’organisation
terroriste présumée ‘Ergenekon’ », etattendent toujours le verdict du
juge.
Lors de la 281ème audience qui s’est tenue le 18 mars, le procureur a
présenté son réquisitoire de 2.271 pages au président de la Cour. Il y
précise que “l’existence de l’organisation terroriste a été établie”,
et demande par conséquent la prison à vie, sans possibilité d’amnistie,
pour 64 accusés, dont Tuncay Özkan et Mustafa Balbay.
La sanction prévue dans l’article 312 alinéa 1 du Code pénal turc, en
vigueur depuis le 1er juin 2005, stipule que ‘’Quiconque tente
d’anéantir le gouvernement de la République turque ou de l’empêcher
partiellement ou entièrement d’accomplir son devoir sera puni de la
prison à vie aggravée’’.
Mustafa Balbay risque également de 14 ans à 33 ans de prison pour
“possession et diffusion de documents classés secrets”. Après l’annonce
du réquisitoire, il s’est insurgé contre les procédures mises en place
: “Cela fait cinq ans que les demandes des accusés et de leurs avocats
sont rejetées. C’est une parodie de justice. Nous rejetons le
réquisitoire. La Cour réduit toutes les accusations comme des crimes
commis à l’encontre du gouvernement. On est ici dans un tribunal pour
la sécurité du gouvernement”.
L’écrivain-journaliste Yalçin Küçük avait été libéré en conditionnelle
dans cette affaire mais demeure en prison dans le cadre du procès Odatv.
Le procureur demande de 7,5 ans à 15 ans de prison pour 96 accusés (le
dossier Ergenekon contient 275 accusés, dont 67 incarcérés), dont la
journaliste Güler Kömürcü Öztürk, et ce pour “appartenance” à cette
organisation. Ancienne chroniqueuse du quotidien Aksam (Soir), cette
journaliste n’a jamais été incarcérée dans cette affaire mais a été
licenciée après la parution de son nom dans le dossier d’enquête et son
mariage avec l’un des accusés. Le même motif est à l’origine de
l’accusation d’un autre journaliste qui attend en liberté sa décision,
Merdan Yanardağ. Ce directeur de la publication d’un quotidien
Yurt(Patrie) risque aussi 15 ans de prison.
Pour l’avocat Celal Ülgen, qui représente plusieurs accusés du dossier,
la Cour ne les a pas entendus : les avocats insistaient pour que le
tribunal évalue les pièces à conviction et retire du dossier certains
éléments contraires au droit avant de donner sa décision. Il estime que
‘’le réquisitoire du procureur n’est en réalité rien d’autre que les
sentences qui tomberont dans 7 ou 8 mois’’. Les avocats ont déjà déposé
une requête de récusation auprès de la Cour.
Le verdict ne tombera pas avant six mois. La 282ème audience du procès aura lieu le 8 avril prochain.
Reporters sans frontières suit avec attention le déroulement de ce
procès ainsi que du procès d’OdaTV qui aura lieu le 21 mars 2013.
Lire la chronique du harcèlement judiciaire des médias en Turquie en juillet-novembre 2012. (RSF, 20 mars 2013)
Discrimination of opposition journalists at Gül's press conference in Sweden
In Turkey today there are more journalists
detained without charge than anywhere else in the world. Many have been
detained for years without knowing why. Turkey has recently made itself
known for imprisoning journalists and opposition members to such an
extent that the country now stands first among countries with state
censorship. Turkey, a candidate for EU membership, has even passed
dictatorships like China and Iran in the number of imprisoned
journalists.
Turkey's President Abdullah Gül was on a state visit to Sweden between
March 11 and 13, where he spoke on several occasions about the success
Turkey has had on the democratization process affecting the country.
But reality is always more spectacular. During the Turkish press
conference my journalist colleague Murat Kuseyri and myself experienced
what Turkish "democracy" and "censorship" means in practice. This
happened in the heart of Stockholm just an hour after Abdullah Gül's
speech at the Riksdag, where he spoke about historical relations,
trades with Sweden and the now ten years long process of democracy in
Turkey.
My colleague and I were denied entry to the press conference at the
Grand Hotel in Stockholm, where journalists were given the opportunity
to direct questions to Abdullah Gül. The Turkish press officer who
commanded the press conference with an iron hand rejected me and my
colleague. The reason for the rejection was because one of us
represents an Assyrian TV channel advocating for Assyrians who are a
minority in Turkey and the other represents the liberal newspaper
Evrensel, which is classified as the opposition.
The entire incident took place in front of staff members from the
Swedish Forgein Ministry's press room, but they could not intervene
because they lacked jurisdiction over the press conference. This
incident is not only embarrassing for the Turkish delegation but a
demonstration of how journalists are treated in Turkey.
As journalists, my colleague and I were accredited by the Swedish
Foreign Minitrys's press room to monitor President Abdullah Gül's state
visit. Our mission was to monitor and report from the state visit.
Throughout the visit we have successfully been able to report freely
and have worked with stories, just as planned. But things completely
changed when the Turkish staff controlled who would gain admission. Not
only were our democratic rights violated, but the Turkish staff also
practiced the Turkish way of democracy, where censorship is one of the
pillars.
There is only room for which applauds Turkey in their way of viewing
the world. In the version of democracy advocated by Abdullah Gül, there
is no place for two journalists who are not like-minded. (AINA, Dikran Ego, March 19, 2013)
Veteran journalist Cemal parts way with Milliyet after column rejected
Veteran journalist Hasan Cemal has parted ways with the Milliyet daily,
for which he had been working since 1998, following a controversy over
the paper's publishing of the secret minutes of a meeting between the
terrorist Kurdistan Workers' Party (PKK) leader and Kurdish deputies
last month, a news portal reported on Monday.
According to an article on T24 penned by Doğan Akın, Cemal decided to
quit his job at the daily when an article he sent to the daily to be
published on Tuesday was rejected by Miliyet Editor-in-Chief Derya
Sazak.
Both Sazak and Cemal defended Milliyet's publishing of the secret
minutes, drawing harsh criticism from Prime Minister Recep Tayyip
Erdoğan.
The meeting with PKK leader Abdullah Öcalan took place as part of
ongoing peace talks between the government and the PKK, which aim to
resolve Turkey's long-standing Kurdish problem and disarm the terrorist
organization.
In a speech in Balıkesir province on March 2, Erdoğan harshly
criticized Cemal for his stance on the leak, saying, “This kind of
journalism should go to hell.”
Akın said Erdoğan's remarks prompted Milliyet's owner, Erdoğan
Demirören, to ask Sazak to part ways with Cemal and Can Dündar, another
Milliyet columnist with the same stance on the leak incident.
The crisis was seemingly resolved as Cemal was given a two-week-long
break as a punishment while Dündar continued to write his articles.
Yet, the article sent by Cemal to the daily at the end of this period
was rejected by Sazak, who asked the columnist to write another
article. Cemal reportedly told Sazak that he will not send another
article as long as his latest article is not published.
Akın claimed that Cemal's latest article was on the relationship
between the media and government and included criticism of this
relationship.
Cemal stated in his unpublished column, which appeared on various
websites, that the relationship between the press and the government
has always been problematic in this country because the political
establishment and networks generally sought to keep the media under
control within the boundaries of the “red lines” arbitrarily drawn by
themselves.
Political bodies exerted pressure on the press through political, legal
and economic instruments to make it happen, Cemal stressed.
In an attempt to portray how a patronage relationship between the
government and media barons poison the foundation of journalism in the
country, Cemal noted that the economic affairs of media barons in other
fields also strengthen the hands of politicians, as bosses desperately
need Ankara for their business operations.
According to Cemal, the weak legal structure to protect freedom of the
press and the enormous power that politicians enjoy are also, among
other factors, what led to the problematic and unethical relationship
between the government and media barons.
These factors, he said, facilitate the government intimidation of the media.
In addition to this, Cemal concluded, another problem lies in the media barons' perception of journalism and owning a newspaper.
Cemal pointed out that many media barons decided to own a newspaper in order to have an advantage in their business affairs.
Journalism is not at the core of their interests, Cemal said, but using
media tools to bolster their positions against rival companies in the
business world. (TODAY'S
ZAMAN, March 18, 2013)
Des journalistes couvrant des démolitions agressés à Ankara
Reporters sans frontières exprime son indignation suite à l’agression
dont ont été victimes des journalistes de l’agence de presse Cihan
(pro-gouvernementale) par des habitants du quartier de Dikmen à Ankara,
qui s’opposaient à la destruction de leurs maisons, ordonnée par la
justice.
“Une enquête doit être ouverte au plus vite pour identifier les auteurs
de cette agression et engager des poursuites judiciaires. Un message
très clair doit être envoyé : quiconque commet des actes de violence à
l’encontre de journalistes dans l’exercice de leurs fonctions en rendra
compte devant la justice. Les autorités doivent également prendre des
mesures pour s’assurer que les forces de l’ordre protègent les
professionnels des médias dans ce type de contexte particulièrement
tendu”, a déclaré Reporters sans frontières.
Le 14 mars, des journalistes couvrant les échauffourées entre des
employés de la société chargée de la destruction d’habitations, situés
à Dikmen (Nord-Est de la capitale), et leurs occupants, ont été pris à
partie par ces derniers. Le reporter de Cihan, Ebubekir Atmaca et son
caméraman, Bilal Oflaz, ont été blessés après avoir été la cible
d’attaques.
Selon des médias turcs , Bilal Oflaz a été blessé au visage par un tir
de fusil à pompe, tandis que Ebubekir Atmaca a directement été pris à
partie par des habitants. Blessé au menton, le cameraman a été
hospitalisé à l’Hôpital de Hacettepe d’Ankara. Ses jours ne sont pas en
danger.
L’Association turque des Journalistes (TGC) a dénoncé l’attaque et
déclaré que ‘’les agressions verbales des autorités [observées ces
derniers temps, ndlr] à l’encontre des représentants des médias
encouragent d’autres agressions, aussi bien verbales que physiques’’.
La TGC demande aux autorités de ‘’prendre des mesures de protection
pour les journalistes, afin de garantir la liberté de l’information’’.
(RSF, 18 mars 2013)
PEN Turkey continues to fight freedom of speech
Tarık Günersel is the president of PEN Turkey, one of the busiest
members of the worldwide association of writers. “At present, Turkey is
still a wonderful country for tourists, but it is becoming an
increasingly difficult place for its citizens. You wouldn’t want to be
a writer, journalist, translator, publisher, human rights activist,
democrat, thinking person, or anyone who seeks justice in ‘my’
country,” Tarık Günersel wrote recently for Sampsoniaway.org, an online
magazine for literature, free speech and social justice.
Günersel is a poet and a playwright. He is also the president of PEN
Turkey, one of the busiest members of the worldwide association of
writers. Established in London in 1921 as the acronym for Poets,
Essayists and Novelists, the oldest human rights organization and the
global literary organization now has around 20,000 members in 144
centers in 102 countries. Journalists and historians are now included
in the original list that made up the name PEN.
Twenty-eight years ago this week, the late Turkish humorist Aziz Nesin
received an honorary membership from PEN UK. Back then, PEN wasn’t as
popular (or notorious to some fear mongers) in Turkey. PEN Turkey was
originally founded in 1950 with its first president the woman novelist
Halide Edip Adıvar. Today, the members of PEN Turkey continue
vehemently to fight censorship and condemn free speech violations
publicly.
Right now PEN Turkey is fighting another battle on a closer front, with
eight members of its board of directors facing a criminal investigation
for criticizing the prosecution of Fazıl Say, the composer and pianist
of global fame, who is charged with “insulting religious values”
through his Twitter account.
The Istanbul Public Prosecutor’s office launched an investigation in
January against Günersel, Vice President Halil İbrahim Özcan and six
others on the board after an article posted on PEN Turkey’s website
last June, in which it was suggested that Say’s prosecution, along with
an alarming number of similar ones, are showcasing “fascistic
developments” in Turkey. The investigation against the members of PEN
Turkey has been made on grounds of the infamous Article 301 of the
Turkish Penal Code, prohibiting insults to the Turkish Republic,
Turkish ethnicity or Turkish government institutions.
Visit sparks investigation
Both PEN Turkey and PEN International have been strong advocates of the
abolition of Article 301, as well as voicing concerns and calling
people to action over the imprisonment of journalists, writers,
activists and politicians without conviction in recent history. PEN
Turkey has been vocal against the imprisonment of journalists Tuncay
Özkan and Mustafa Balbay, among others, due to their alleged connection
to the ongoing Ergenekon case, a hunt (witch-hunt to many) for
politicians, journalists and high-ranking army officials for organizing
a military coup.
The members of PEN Turkey have also defended those imprisoned for their
connection with the illegal Kurdish Communities Union (KCK), including
Muharrem Erbey, a Kurdish writer, human rights activist and lawyer. The
recent sentencing to life in prison of sociologist and writer Pınar
Selek, acquitted repeatedly in the last decade for planting a bomb that
didn’t exist according to investigations, was also a priority for PEN
Turkey in voicing their outrage.
All throughout its efforts for freedom of speech and human rights, PEN
Turkey has always been supported by PEN International and other
centers. Last November a 20-member delegation led by PEN International
President John Ralston Saul paid a visit to Turkey.
While the visit by PEN International made the news, it wasn’t all good
news to some. Around one month after the delegation went home, police
visited PEN Turkey’s Istanbul office, asking for the home addresses of
the board members. In January the board members gave their statements
for the investigation against them. As freedom of speech is put to the
test and censorship is becoming the norm in Turkey, meaning of PEN is
becoming ever more important. (hurriyetdailynews.com,
March 18, 2013)
RSF: Avis sur le harcèlement judiciaire des journalistes en Turquie
Alors qu’un « quatrième paquet de réformes judiciaires », censé limiter
les abus de la législation antiterroriste, devrait bientôt être
présenté au Parlement, Reporters sans frontières déplore que le
précédent train de réformes n’ait eu que peu d’effets sur l’état de la
liberté de l’information en Turquie.
« Des dizaines de journalistes croupissent toujours en prison sans même
avoir été jugés. Pas plus qu’auparavant, les magistrats ne prennent la
peine de justifier concrètement leurs décisions de maintien en
détention provisoire. Interpellations et condamnations continuent de
s’enchaîner à un rythme affolant. Huit mois après l’adoption du
‘troisième paquet de réformes judiciaires’ (loi 6352), le moins que
l’on puisse dire est que le problème reste entier », a déclaré
Reporters sans frontières.
« Restreindre le champ d’application de la législation antiterroriste
dans les affaires de presse constituerait bien un pas en avant
important – et trop longtemps repoussé. Mais pour mettre un terme
définitif au harcèlement judiciaire des journalistes en Turquie, il est
indispensable que cette nouvelle réforme s’attaque à l’ensemble des
lois liberticides. Et qu’elle soit rédigée de façon suffisamment
précise pour restreindre la marge d’interprétation de la police, du
parquet et des magistrats. »
Détention provisoire illimitée : toujours autant d’abus
Le 11 mars 2013, s’est tenue la 277e audience du procès des membres
présumés du réseau ultranationaliste Ergenekon. Parmi eux, le
journaliste Mustafa Balbay vient d’entamer sa cinquième année en
détention provisoire. Sa demande de remise en liberté conditionnelle,
ainsi que celle de son confrère Tuncay Özkan, incarcéré depuis
septembre 2008, a été rejetée par la 13e chambre de la cour d’Assises
d’Istanbul lors de la dernière audience, le 18 février.
Le 12 mars, l’ancienne directrice de publication d’Ozgür Radyo, Füsun
Erdogan, et le chroniqueur de l’hebdomadaire d’extrême-gauche Atilim,
Bayram Namaz, comparaîtront devant la 10e chambre de la cour d’Assises
d’Istanbul. Les deux journalistes sont en détention provisoire depuis
septembre 2006. Dans une lettre récemment reçue par Reporters sans
frontières (télécharger la lettre, en anglais), Füsun Erdogan décrit
les conditions de son arrestation, de sa détention et les multiples
vices de procédure qui caractérisent l’instruction. « Mon dossier étant
‘classifié’, la cour n’a partagé aucune information avec moi avant
l’été 2007. (…) Je n’ai pu me défendre qu’à partir de la troisième
audience, en 2008. J’ai donc passé deux ans en prison avant même de
savoir pourquoi j’étais arrêtée », rappelle-t-elle, avant de souligner
la faiblesse du dossier d’accusation et son état de santé déclinant : «
tension élevée, hépatite B, kystes à la poitrine, myopie croissante
(…), cancer de la thyroïde »…
« Le maintien en détention provisoire de ces journalistes depuis si
longtemps constitue un authentique scandale, et une violation flagrante
des obligations internationales de la Turquie, a rappelé Reporters sans
frontières. Ils doivent immédiatement bénéficier d’une remise en
liberté conditionnelle et de procès équitables. »
Le 25 février, la correspondante de l’agence pro-kurde Diha, Özlem
Agus, a été remise en liberté conditionnelle après plus d’un an de
détention provisoire. La cour a finalement décidé de tenir compte de «
la durée déjà passée en détention préventive, de l’état des pièces à
conviction et du fait qu’il n’y a pas de risque de dissimulation des
preuves ». Mais la journaliste risque toujours vingt-trois ans de
prison pour avoir fait son travail. Certains de ses clichés, montrant
des policiers pendant les funérailles d’un militant du PKK et les
rideaux de fer baissés par des commerçants en protestation contre
l’emprisonnement d’Abdullah Öcalan, sont soupçonnés d’avoir été
commandés par la rébellion kurde.
Un autre journaliste de la même agence, Cengiz Oglagi, a été remis en
liberté sous caution à Cizre (Sud-Est) au lendemain de son arrestation,
le 22 février. Accusé de collaboration avec le PKK, il a du s’acquitter
d’une caution de 5 000 livres turques (2 175 euros) et restera soumis à
un contrôle judiciaire.
Le 30 janvier, un juge d’Istanbul a rejeté la demande de remise en
liberté conditionnelle de Sami Mentes, jeune reporter du quotidien Yurt
(Patrie) incarcéré en janvier dans le cadre de l’enquête sur le
groupuscule armé DHKP-C. L’avocat du journaliste ne l’a appris que
plusieurs jours plus tard. Contrairement aux dispositions de la loi
6352, aucun élément concret n’est requis pour justifier cette décision
: le juge considère seulement qu’il s’agit d’une mesure « proportionnée
au vu de l’importance de l’affaire et de la peine encourue », et qu’«
un placement sous contrôle judiciaire serait inefficace ». D’après le
compte-rendu de l’interrogatoire, l’enquête reproche essentiellement au
journaliste d’avoir participé à des manifestations illégales.
Des journalistes en sursis
Si elle a permis la suspension d’un certain nombre de procédures
ouvertes avant 2013, la loi 6352 n’empêche pas les magistrats de
continuer à accabler les journalistes de sanctions disproportionnées.
Dans le meilleur des cas, les peines d’emprisonnement sont commuées en
sursis ou en amendes. Mais les prévenus sont alors privés du droit de
faire appel, et sont contraints de travailler sous la menace permanente
d’une épée de Damoclès.
Le 12 février, deux journalistes en ligne ont été condamnés à onze mois
et vingt jours de prison avec sursis pour avoir « insulté par voie de
publication » le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan. Yüksel Özbek,
directeur de publication du site d’information Haber Rüzgari, et Ali
Dursun, propriétaire du site Görele Sol, sont placés sous contrôle
judiciaire pendant cinq ans. S’ils commettent « un autre délit de même
nature » sur cette période, ils devront purger leur peine. Les articles
incriminés reprenaient des allégations de corruption portées contre
l’un des avocats du Premier ministre par un de ses confrères, et
demandaient à Recep Tayyip Erdogan de se prononcer à ce sujet.
Le 25 février, Reporters sans frontières a appris la condamnation à
trois mois de prison de Rasim Ozan Kütahyali, chroniqueur du quotidien
Takvim, pour avoir « offensé la mémoire » d’un tortionnaire présumé.
Cette peine a ensuite été commuée en amende. Dans une chronique publiée
en avril 2012, le journaliste dénonçait les actes de torture
systématique commis à la prison de Diyarbakir (Sud-Est) dans les années
80, dont il rendait responsable, entre autres, le défunt commandant de
la prison, Oktay Yildiran.
Le 19 février, sur la base de la loi 6352, le tribunal d’Ankara a
suspendu le procès visant Temel Demirer pour « dénigrement de la nation
turque » (article 301). Le journaliste risquait trois ans de prison
pour avoir déclaré, au lendemain de l’assassinat de son collègue
turc-arménien Hrant Dink en 2007, qu’il n’avait « pas été assassiné
parce qu’il était Arménien, mais parce qu’il [avait] reconnu le
génocide arménien ». Temel Demirer a exprimé sa frustration devant la
suspension de son procès, qui prive la Turquie d’un nécessaire débat
sur l’abolition de l’infamant article 301 : « vous pouvez me condamner
ou m’acquitter, mais je refuse d’être condamné avec sursis », a-t-il
déclaré à la sortie du palais de justice.
Un arsenal législatif répressif
Pour avoir utilisé le mot « Kurdistan » dans un article, le directeur
de publication du journal Silvan Mücadele, Ferhat Parlak, fait l’objet
d’une enquête judiciaire. Le journaliste est soupçonné d’avoir « porté
atteinte à l’indivisibilité de l’Etat et à l’intégrité de la nation »
(article 302 du code pénal). Si un procès est ouvert, il risque la
prison à vie. Ferhat Parlak avait été condamné récemment à dix mois
d’emprisonnement pour avoir « offensé » un policier et l’avoir « exposé
dans la ligne de mire d’une organisation terroriste ».
Une nouvelle enquête a été ouverte contre Halil Savda, responsable du
site d’information pacifiste savaskarsitlari.org soupçonné de «
décourager la population d’accomplir le service militaire » (article
318 du code pénal). Début 2012, il avait passé près de deux mois en
détention provisoire pour le même motif.
Aux tabous traditionnels du kémalisme, viennent désormais s’ajouter la
sensibilité croissante des thèmes religieux. Un procès vient d’être
intenté contre le journaliste Sevan Nisanyan, accusé d’avoir « offensé
les valeurs religieuses partagées par une partie de la population »
pour des messages critiques de Mahomet postés sur Twitter. Inculpé sur
la base de l’article 216 du code pénal (introduit en 2005), il est
passible de neuf mois à un an et demi d’emprisonnement. (RSF, 12 mars 2013)
Another 301 Trial for Journalist Temel Demirer
The Ankara Police Department has sent a report the the Ankara Chief
Public Prosecutor’s Office, claiming that journalist Temel Demirer
breached Article 301 of the Turkish Penal Code when he made a press
statement after his initial trial under the same article was postponed.
The first trial had been postponed provided that, following Provisional
Articles 1 and 2 of Law 6352, he would not “commit a new crime under
Clause 1 within the next three years”.
Referring to recent judicial reforms, Demirer had asked, “If there is
change, then why has this inquiry been opened? What are the [reform]
packages for?”
For the initial investigation, the Chief Public Prosecutor’s Office had
asked for permission from the Ministry of Justice, which has been the
procedure since 8 May 2008. At that time, changes in the controversial
Article 301 had also reduced the maximal sentence for “denigrating the
Turkish Nation, the Turkish Republic, its government or government
institutions” to two years.
According to the police report, after the trial, Demirer said the following in front of the court building:
“If I don’t say ‘There was an Armenian genocide in Turkey’ or ‘the
state in Turkey is a murderer’ for the next three years, I will be
acquitted. Right now, five minutes after the trial, without waiting for
three years, I say, ‘The state is the murderer of Hrant Dink’. I also
say, ‘There was an Armenian genocide in this country’. If the court,
security forces or the Ministry of Injustice that postponed my trial do
not open another trial, they will be committing a crime.”
“I am not inciting anyone to commit a crime. What I am saying is that
ideas cannot be shackled in this country. I have learnt from İsmail
Beşikçi, Fikret Başkaya and Baskın Oran [academics imprisoned or tried
for their work] that freedom of thought is standing strong. There has
been an Armenian genocide in this country. The state killed Hrant Dink.
These are my thoughts. So, if you want, try me again.”
“No change in mentality”
Levent Kanat, Demirer’s lawyer, told bianet that they had learned about
the new inquiry in the news and had not received an official
notification. For Kanat, the investigation is the result of a mentality
that has not changed: “They say they are becoming more democratic, but
that is not true.”
First Trial
When Hrant Dink, the editor-in-chief of the Turkish-Armenian newspaper
Agos was killed on 19 January 2007, Demirer made a statement the next
day, saying: “Hrant Dink was not killed because he was Armenian but
because he said that there had been an Armenian genocide.” Demirer was
then sentenced under Article 301, with the prosecution demanding 2
years imprisonment.
At the final hearing on 19 February 2013, Demirer said he wanted either
an acquittal or a sentence. However, the court made use of the
provisional Articles 1 and 2 of Law 6352 that had been introduced in
the third judicial reform package and staid proceedings. (BIA, Elif AKGÜL, March 12, 2013)
Turkey's Women Journalists Release March 8 Declaration
Kadın Gazeteciler Takipte (Women Journalist In Pursuit), a group of
women journalists across Turkey's media organizations, made a public
declaration today, condemning male violence and pledging in the pursuit
of masculine discourse in Turkey's media.
"Today marks International Women's Day.
“While you are reading this, thousands of women across the globe
receive physical/sexual/emotional violence from their lovers, husbands
and fathers. The violence that men exercise in order to
preserve/enhance their patriarchic order does not only result in the
death of dozens of women every day, but also leave physical and
psychological traces on them.
"Some people observe the International Women's Day as if it is only
about sales in cosmetics, while others give wrong messages due to their
misunderstanding of March 8.
"As a part of our profession, we have no tolerance against media images that reproduce women's victimization.
"In order to expose the horror and ugliness of male violence, we don't
need any discourse or images that depict the victimization of women.
"On the contrary, we strongly believe that male violence must be exposed via its doers - which are men.
"We know very well that male violence is not always as visible as we see the images of battered women in the media.
"Due to the twisted mentality we have described above, authorities
demand rape victims to 'document' the violence they have been put
through.
"But we want say it aloud, male violence is not as you know it!
"As women journalists, we are aware of the dangerous paths that lead to the re-victimization of women.
"Therefore, we would like to let you know that we will be following all
incidents caused by male violence and the masculine discourse through
which they are narrated in Turkey's media.
"In the occasion of March 8, we invite you to be aware of violence against women, not only on the theory but also in real life."
The declaration was signed by: Burcu Karakaş, Müjgan Halis, Nilay
Vardar, Çiçek Tahaoğlu, Elif İnce, Selin Asker, Semra Pelek, Burcu
Aktaş, Ezgi Başaran, Melis Apaydın, Burcu Aydındağ, Fersun Yelken,
Miraç Zeynep Özkartal, Pınar Aktaş, Öznur Turalıoğlu, Zeynep
Karamustafa, Umay Aktaş Salman, Nazan Özcan, Evrim Kepenek, Kübra
Akalın, Pınar Yurtsever, Öznur Kaymak, Ceyda Ulukaya, Arzu Demir, Ruken
Tuncel, Ayça Söylemez, Bilge Eser, Bahar Çuhadar, Elif Ekinci, Beril
Eski, Nihan Bora, Sevgim Denizaltı, Rengin Arslan, Elem Tuğçe Oktay,
İpek İzci, Tuğba Mezararkalı, Pınar Öğünç, Sevda Karaca, Özge Ayaz,
Gülşah İmrek, Şenay Kumuz, Yurdagül Şimşek, Mehveş Evin, Aysun Yazıcı,
Gülfem Karataş, Meltem Günay, Demet Bilge, Elif Türkölmez, Esra
Açıkgöz, Emine Özcan, Elçin Yıldıral, Kumru Başer. (BIA, March 8, 2013)
Jailed Journalist Füsun Erdoğan Sends Letter to CPJ
Committee to Protect Journalists published a letter submitted by Füsun Erdoğan, one of Turkey's jailed journalists.
Entitled "In letter from Turkish jail, journalist
describes ordeal", the letter accounts to Füsun Erdoğan's 7 year trial
process which started with her detention on 12 September 2006.
Founder and editor-in-chief of Özgür Radyo (Free
Radio), Erdoğan was arrested in 2006 for "being a MLKP illegal
organization member".
Erdoğan only stood trial 14 months after her
detention and never learned why she was kept in prison due to a court
confidentiality order on the trial.
"From the moment I was pushed into that vehicle, I
lost sense of time and place because I was sandwiched between the front
and rear seats, and my eyes were covered. I did not know where they
were taking me," Erdoğan wrote.
Emphasizing on the ill-treatment Erdoğan received
during her detention as well as imprisonment, CPJ pledged to resume its
campaign to defend the defend the rights of Turkey's jailed journalists.
The chief prosecutor charged Erdoğan with life
sentence for "being an illegal organization member". Her next hearing
is scheduled to March 12, 2013 in Istanbul. (BIA, March 7, 2013)
Journalist, CHP deputy Balbay marks fourth year in jail
Republican People’s Party’s (CHP) İzmir deputy and journalist Mustafa
Balbay is marking his fourth year in jail today in connection to his
alleged role in the Ergenekon coup-plot case.
“On March 6, I will end four years in jail, the fifth one begins. My
wife says, ‘It is March 5, not [March] 6 since they took you away from
me that day,’” said Balbay in his regular column for daily Cumhuriyet
yesterday.
“[Since being arrested], no new evidence has been added to my file, on
the contrary, the existing evidence has also been found false; no one
has testified to the contrary, but I am still arrested,” said the
legislator.
Balbay, 52, was first detained at his house in Ankara July 1, 2008, as
a part of the large Ergenekon investigation. After questioning and a
search of his home, the columnist was released on July 5, but his
computer was seized. However, he was detained once again on March 5,
2009, and arrested the next day.
He is one of the 275 suspects in the case, which is a combination of a
number of separate filings over the so-called Ergenekon gang that
allegedly aimed to topple the government.
Balbay, who has been kept in a cell since Feb. 28, 2011, was elected as
a parliamentary deputy in the June 12 general elections that same year.
15-minute for defense
During a hearing in December last year, Balbay criticized the 15-minute
time limit that was recently implemented for the suspects’ defenses. “I
would like to begin my speech by expressing my longing for a Turkey in
which people do not feel like captives while they are searching for
justice,” Balbay said.
The basic evidence about Balbay’s alleged links with the gang is a
softcopy diary reportedly found on his computer that allegedly showed
evidence that the columnist planned a military coup between 2000 and
2005 with the late İlhan Selçuk, the former chief columnist of
Cumhuriyet, and some other journalists and high-ranking soldiers. (hurriyetdailynews.com, March 5, 2013)
ONU : appel en faveur des journalistes kurdes en danger en Turquie
par Amitiés kurdes de Bretagne
Lors de cette 22e session du Conseil des Droits de l’Homme des
Nations-Unies qui se tient à Genève, PEC (Press Emblem Campaign) a
attiré l’attention du secrétaire général sur la situation en Turquie
des journalistes kurdes, concernant la liberté de la presse et de
l’information et sur les risques qu’ils encourent dans ce pays. PEC est
une organisation non-gouvernementale jouissant du statut consultatif
spécial de l’ONU. Fondée en juin 2004 par un groupe de journalistes de
plusieurs pays, elle bénéficie du soutien de près de 50 ONG et
associations de journalistes dans le monde.
Notre organisation avait déjà alerté le Conseil lors de la 21e session,
sur les conditions difficiles que doivent affronter les journalistes
kurdes dans ce pays. Selon différentes sources, la Turquie est devenue
le pire geôlier mondial de journalistes, avec 49 journalistes
emprisonnés. Le droit des journalistes à enquêter librement, la liberté
de pouvoir critiquer les politiques gouvernementales, ont
considérablement diminué au cours des dernières années. La plupart des
journalistes sont arrêtés et traduits en justice en vertu des lois
anti-terroristes en vigueur et risquent de longues peines
d’emprisonnement. Même les ONG internationales sont accusées par de
hauts fonctionnaires gouvernementaux d’avoir des liens avec des
activistes terroristes quant elles publient des rapports alarmants sur
la liberté de la presse en Turquie.
PEC rappelle que la Commission des droits de l’homme, dans sa
résolution 2003/42 sur le droit à la liberté d’opinion et d’expression,
avait dénoncé l’évocation injustifiée de la sécurité nationale pour
restreindre le droit à la liberté d’expression et d’information et
exhorté les Etats à respecter leurs obligations découlant du droit
international : « ils ne doivent pas prendre le prétexte de la lutte
contre le terrorisme pour restreindre le droit à la liberté
d’expression ».
PEC rappelle aussi les recommandations du Rapporteur spécial sur la
promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés
fondamentales dans la lutte antiterroriste demandant notamment de
clarifier les définitions en ce qui concerne les actes qui constituent
des crimes terroristes.
Le Rapporteur spécial sur le droit à la liberté d’opinion et
d’expression avait déjà, dans son rapport à la Commission des droits de
l’homme en 2002, exprimé son inquiétude et, dans son rapport au Conseil
des droits humains, souligné que la législation concernant la sécurité
nationale contre le terrorisme avait dans de nombreux cas dépassé les
limites de ce qui est permis en vertu du droit international.
Dans ce contexte, le droit à la liberté d’opinion et d’expression est
particulièrement vulnérable au regard de la loi qui légitime de facto
des limitations à la libre circulation et l’expression des idées et des
opinions, affectant directement le travail des professionnels des
médias, des défenseurs des droits de l’homme, des groupes politiques et
de la société civile de façon plus générale. Les journalistes et les
professionnels des médias sont devenus des cibles pour toutes les
tentatives illégales visant à restreindre la liberté d’expression.
À la lumière de tous ces éléments, PEC invite le Rapporteur spécial sur
la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés
fondamentales dans la lutte antiterroriste, le Rapporteur spécial sur
la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et
d’expression et le Rapporteur spécial sur l’indépendance des juges et
des avocats, à surveiller les actes du procès collectif contre des
journalistes kurdes en Turquie et de faire des rapports circonstanciés
au Conseil des droits de l’homme. (andre-metayer@orange.fr, samedi 2 mars 2013)
Renowned singer Müslüm Gürses dies at age 60
Renowned Turkish singer Müslüm Gürses, who had been in intensive care
for the last four months, died on Sunday in an İstanbul hospital.
After the announcement of his death by Gürses' doctor, many of his fans
flocked to the hospital and some were visibly upset in front of the
building. Hakkı Bulut, one of the singers who went to the hospital and
a close friend of Gürses, told reporters after his death that another
important figure of the world of art had passed away.
Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan expressed his sorrow at Gürses'
death. At a meeting in the western province of Balıkesir, Erdoğan
stated that Gürses was a gifted singer who influenced many generations
with his songs. “May Allah forgive his faults. I would like to offer my
condolences to his family, friends and all of his fans,” added Erdoğan.
Nationalist Movement Party (MHP) leader Devlet Bahçeli put his grief
into words saying that Gürses had many fans with his voice and
character. “May Allah rest his soul in peace, we will miss him,”
Bahçeli said.
Gürses, who was 60 years old, was taken to the intensive care unit at
Memorial Hospital in November after undergoing heart bypass surgery. He
had been under treatment in intensive care for the past four months.
His condition worsened on Friday and some media reports said on Friday
that the famous singer had passed away, a claim later denied by his
doctor, Deniz Şener.
“Gürses is on life support. We may lose him,” Şener said, noting that
his patient's condition was no different from two or five days
previously. The doctor said Gürses could breathe with an apparatus and
move his arms and legs but that he was not conscious. “We have
encountered many complications during a long intensive care process,”
she added.
The hospital where Gürses received treatment hosted many celebrities on
Friday. Singers Ferdi Tayfur, Sezen Aksu and Orhan Gencebay paid visits
to the famous singer. Tayfur had called on all of Turkey and Gürses'
admirers to pray for him. “We should be ready for anything to happen.
Everything has been done medically. We expect prayers,” Tayfur said on
Friday.
The body of Gürses has been taken to the Zincirlikuyu Cemetery's
Gasilhane (the washing place for Muslim burials). A ceremony will be
held at the Cemal Reşit Rey (CRR) concert hall on Monday. Funeral
prayers for the singer will be performed at the İstanbul's Teşvikiye
Mosque and then he will be buried at Zincirlikuyu cemetery.
Gürses was dubbed the “father of Arabesque music” in Turkey. He was
born in the Halfeti district of the southeastern province of Şanlıurfa
in 1953. He started his career at the age of 15 by participating in a
song contest in his home town. His first album was released in 1968
after working in many night clubs. He also featured in 38 movies.
Gürses had been married to Muhterem Nur since 1986. (TODAY'S
ZAMAN, March 3, 2013)
Progressive press association reacts to Erdoğan’s criticism
The Progressive Journalists’ Association (ÇGD) called on Prime Minister
Recep Tayyip Erdoğan to be respectful of the people’s right to
knowledge, freedom of the press and expression by no longer regarding
journalists as public servants or advisors working for the government.
“Newspapers, televisions are not units or institutions working under
the prime ministry or the government, and journalists are not public
servants or advisors of the prime ministry,” ÇGD President Ahmet Abakay
said in a statement released on March 3.
The statement came in response to Prime Minister Erdoğan, who condemned
on March 2 the leak of details of a meeting between the jailed leader
of the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) and deputies of the
Peace and Democracy Party (BDP) to the Turkish press, labeling it a
“dark operation conducted through the media.”
Criticizing the journalists responsible for publishing the story,
Erdoğan said media organizations that tried to hinder the ongoing peace
process were “against the government.”
Referring to daily Milliyet’s headline story, Erdoğan said the media
should not have covered this report if they truly cared for the Turkish
people and wanted to contribute to the steps undertaken by the
government, stressing the sensitivity of the process. “If that’s how
you are doing your journalism, shame on you! The media will say [the
same thing all over] again: The prime minister is attacking us. But
whoever tries to spoil the process inside the media is against me and
my government,” he said.
“Journalists and media institutions do not ask what to report or not
and what to write or not to prime ministers, the Governor, the
Prosecutor, the Imam or the Diyanet. They wouldn’t be journalists if
they asked; they would be embedded journalists,” Abakay said.
Beneficiaries not reporters’ business
What could be debated was the reliability of the story, Abakay said,
stressing that the reporter would not care about who benefits from the
story.
“In democracies, prime ministers do not interfere in freedom of
expression, freedom of media and the people’s right to get news,”
Abakay noted.
The prime minister asking media to stand with the government is a
request outside of democracy, he stated, adding that 80 percent of
media intuitions in Turkey have already been standing with the
government, with or without pressure. “The prime minister is not
satisfied with that and wants to receive the entire media,” Abakay
said. (hurriyetdailynews.com, March 3, 2013)
Website Campaigns For Turkey's Foreign Inmates
hapisteyabanci.wordpress.org, a recently launched
website, aims to bring awareness on the situation of Turkey's inmates
with international background.
The website has been initiated by CİSST, a Turkey based NGO advocating for improvements in prisons.
"This website aims to bring forth the special needs
of inmates and how to resolve these issues. We would like to create
awareness and make Turkey's foreign inmates visible to the public and
connect them with relevant NGOs," the website wrote.
According to Justice Ministry statistics, Turkey's
prisons house 136,020 inmates and 1.2 percent of them hold a foreign
passport - which accounts to an estimate of 1600 individuals.
There is little awareness among public regarding the
situation of prisons, the website said. "On the contrary of what many
may expect, Turkey's prisons are not filled with healthy, male, Muslim
and heterosexual inmates with Turkish origin. Correction facilities are
usually very challenging for inmates with foreign background as well as
other groups such as LGBTs and disabled people."
The website said it aimed to regard the matter as an
equality and human rights issue, and bring awareness to resolve it
accordingly. (BIA, March 1, 2013)
Erdogan slams media over Kurdish talks leak
Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan blasted on March 2 the leak
to the Turkish press of details of a meeting between the jailed leader
of the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) and deputies of the
Peace and Democracy Party (BDP), labeling it a “dark operation
conducted through the media.” Criticizing the journalists responsible
for publishing the story, Erdoğan said media organs that tried to
hinder the ongoing peace process were "against the government."
The content of the alleged record of the Feb. 23 meeting published by
daily Milliyet on Feb. 28 sparked huge controversy over its source,
while both the BDP and the ruling Justice and Development Party (AKP)
have appeared to implicitly confirm the accuracy of the report.
Speaking during his visit to the western province of Balıkesir, Erdoğan
argued that leaks of such information were plots designed to disrupt
the peace process. “I plead to 70 million people not to give credit to
malevolent news, rumors, and dark operations conducted through the
media and plots laid via the media ... The more we strive for peace,
there will be those who try to ruin it. While we are endeavoring to
stop the spilling of our martyrs' blood, there are those who want to
ruin [the process]. They appear in front of you with lies, calumnies,
rumors, sabotage, operations and media plots,” he said.
‘You cannot give that headline’
Referring to daily Milliyet’s headline story, Erdoğan said the media
should not have covered this report if they truly cared for the Turkish
people and wanted to contribute to the steps undertaken by the
government, stressing the sensitivity of the process. “If that’s how
you are doing your journalism, shame on you! The media will say [the
same thing all over] again: The prime minister is attacking us. But
whoever tries to spoil the process inside the media is against me and
my government,” he said.
Erdoğan also stated that all the rumors were lies unless confirmed by
the government, asking the audience not to believe any such reports if
there is no official statement. “We have taken all the risks here, so
if they try to put spanners in the works, we will just throw them
away,” he said, adding that the AKP had come to power in spite of the
media.
Milliyet’s report contained many critical points, from Öcalan’s
suggestions regarding the current process to his comments and thoughts
about Turkish politics. It also stated that the jailed PKK leader would
call for truce and release a road map on March 21, the date of the
Nevruz holiday.
Erdoğan also slammed the opposition, saying that the AKP was the only
party that could embrace the entire Turkish population. “The main
opposition [Republican People’s Party - CHP] could not open the
[Turkish] flag in Hakkari [in southeastern Turkey] as it did in
Balıkesir. The other one [Nationalist Movement Party – MHP] cannot even
go there. However, we have a language embracing the whole country, a
tone that sees everyone as brothers,” he said.
Kılıçdaroğlu praises 'succesful reporting'
Meanwhile, main opposition leader Kemal Kılıçdaroğlu praised the
publishing of the leaks as “successful journalistic work,” during a CHP
event in the western province of İzmir.
Kılıçdaroğlu again reiterated that they were now waiting for the
account of the other side of the talks, meaning the government. “The
report [on the leaks] showed who actually rules the country. But they
still just lay emphasis on the source of the leaks. Get over it. We saw
the position of one side of the talks, now the other partner should
talk,” he said. (hurriyetdailynews.com, March 2, 2013)
Kurdish
Question / Question kurde
Erdogan: "Militants should lay down their arms before withdrawing"
Turkish prime minister gave a live interview to private broadcaster CNN Türk on March 29.
Militants of the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) who withdraw
from Turkey will have to lay down their arms before crossing the
border, in order to prevent further confrontation, Prime Minister Recep
Tayyip Erdoğan has said. “No one will respond to people without arms,”
Erdoğan said during a live interview with private broadcaster CNN Türk
on March 29.
Security forces have indicated that around 1,500 to 2,000 PKK militants remain in Turkish territory, he added.
The jailed leader of the PKK had declared a cease-fire and called for
the withdrawal of the militants from Turkey in a message conveyed
during the Nevruz celebrations in Diyarbakır on March 21. The leader of
the PKK in northern Iraq, Murat Karayılan, also announced a cease-fire
following Öcalan’s call.
Erdoğan emphasized that the question of what those militants will do
after their withdrawal is more the problem of the country who receives
them than Turkey's. “Perhaps they will go to Iraq, perhaps to Syria, or
perhaps to Europe, particularly the Scandinavian countries. I cannot
know that. What’s important to me is peace in my country. The thing I
know is that when they go, the atmosphere of my country will change
when we realize the economic boom in the east [after the withdrawal],”
he said.
The prime minister reiterated that the government’s proposal to the
Kurds was a call for them to pursue their goals by political means.
“[The Peace and Democracy Party] is perceived as the political
affiliation of the terrorist organization. To overcome that
[perception], arms have to be laid down and the struggle has to be made
in politics,” Erdoğan said.
He also strongly denied claims that Öcalan would be freed or moved to home confinement following the conclusion of the process.
Erdoğan touched on the issue of the “wise-people commissions” that are
set to be formed in order to increase public support for the process.
Seven commissions will be tasked for each of the country’s seven
regions, he said, adding that each commission would be comprised of
seven people. The commissions will be provided with a framework and the
heads of all the commissions will be directly accountable to the prime
minister.
“They will visit NGOs, organize conferences, and will work to develop
public perception. We want quick action. Our goal is to have them
finish their work within a month,” Erdoğan said.
He added that the monitoring of the withdrawal by the commissions, as had previously been suggested, was “out of the question.”
(hurriyetdailynews.com,
March 30, 2013)
Van Mayor and 7 other Kurdish politicians released
Van Criminal Court has ruled the liberation of a 8 Kurdish politicians under trial, including Van Mayor Bekir Kaya.
Thirteen politicians were detained on 7 June 2012. Of these, 8 were
still in prison, including the mayor of Van. In the 710-page long
indictment, all activities organized and joined by 13 elected
politicians were re-classified as crimes. These include civilian Friday
prayers (weekly Islamic prayers not organized by government’s official
religious leaders) and even press statements (such as the one from
Newroz on the 8th of March honoring International Women Workers Day).
"The state of the indictment - said the BDP - and the evidence clearly
shows that this lawsuit is not filed due any violent action on the part
of the defendants. The actions undertaken by the elected mayors and
politicians in their official capacity should not be the subject of
criminal proceedings. Yet these leaders have been imprisoned for months
without seeing any indictment. Politicians were arrested and prosecuted
for participating in politics, and mayors for engaging in municipal
work and for implementing the policies of their party".
Van Mayor and Lawyer Bekir Kaya, Law Office of the Period (Asrin Hukuk
Burosu) lawyer Cüneyt Caniş, Başkale former Mayor İhsan Güler, BDP
Muradiye District Head Mehmet Şirin Yıldız, Özalp Mayor Murat Durmaz,
BDP Başkale former District Head and DTK (Democratic Society Congress)
member Derviş Polat, Edremit Mayor Abdulkerim Sayan, BDP Çaldıran
District Head Metin Adugit, BDP Erciş former District Head Veli Avcı
and BDP Van Central District Head Halis Çakır were released. (DIHA,
March 30, 2013)
Le PKK officialise le cessez-le-feu, pas de retrait immédiat
Les rebelles kurdes du PKK ont proclamé samedi la trêve à laquelle leur
chef emprisonné Abdullah Öcalan avait appelé deux jours plus tôt et ont
indiqué qu'ils attendraient que les autorités turques "assument leurs
responsabilités" avant d'amorcer un retrait de Turquie.
"Nous (...) proclamons officiellement et clairement le cessez-le-feu
qui est entré en vigueur à compter du 21 mars, date à laquelle a été
prononcé le message" d'Öcalan, a déclaré le commandant militaire du
Parti des travailleurs du Kurdistan(PKK), Murat Karayilan, dans un
message vidéo diffusé par l'agence de presse kurde Firat News.
"Les guérilleros du Kurdistan libre ne lanceront aucune action
militaire (...) Mais si nos forces sont attaquées, elles se défendront
bien sûr contre de telles attaques", a-t-il poursuivi.
Concernant le retrait de ses troupes de Turquie, auquel Öcalan a
également appelé dans un message lu jeudi à l'occasion des fêtes du
nouvel an kurde, le chef militaire du PKK a souligné qu'il ne pourrait
commencer qu'après la mise en place par les autorités turques de
mécanismes ad hoc.
"Si l'Etat turc, le gouvernement et le Parlement assument leurs
responsabilités et prennent les décisions nécessaires concernant le
retrait, s'ils forment les commissions et les institutions nécessaires,
s'ils créent les conditions pour un tel retrait, alors nous
accomplirons cela aussi", a-t-il souligné.
"Pour l'instant, nous attendons que ces conditions soient réunies", a ajouté M. Karayilan.
Une "commission de sages" chargée d'un rôle de facilitateur dans le
processus de paix est en cours de constitution à l'initiative du
gouvernement, a rapporté samedi la chaîne de télévision NTV.
Ce groupe, constitué de 25 à 30 personnes, réparties en quatre
sous-commissions, aura notamment un rôle d'observateur au moment du
retrait des rebelles, selon NTV.
Parmi les personnalités déjà retenues pour participer à cette
commission figurent des hommes de lettres comme l'écrivain kurde Yasar
Kemal, des journalistes, des universitaires et des artistes, affirme
NTV.(AFP, 23 mars
2013)
Öcalan appelle les militants kurdes à se retirer du sol de Turquie
"Nous sommes arrivés à une phase dans laquelle les
armes doivent se taire (...) les éléments armés doivent se retirer en
dehors des frontières de la Turquie", a lancé M. Öcalan dans un message
lu à Diyarbakir (sud-est) par un élu kurde devant une foule de
plusieurs centaines de milliers de personnes.
"Je le dis devant les millions de personnes qui écoutent mon appel, une
nouvelle ère se lève où la politique doit prévaloir, pas les armes",
a-t-il ajouté à l'occasion des célébrations du Nouvel an kurde (Newroz)
Très attendu, son appel au cessez-le-feu a été accueilli favorablement par le gouvernement turc comme un geste "positif".
"S'il n'y a plus d'actions armées (du PKK), nos troupes
n'entreprendront plus d'opérations militaires", a réagi devant la
presse le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan lors d'une visiste
aux Pays-Bas. Il a espéré que le cessez-le-feu "aura un effet le plus
vite possible".
Interrogé depuis son quartier général du nord de l'Irak, le commandant
militaire du PKK Murat Karayilan a promis que son mouvement
respecterait l'appel de son fondateur. "Tout le monde doit savoir que
le PKK est aussi bien prêt à la paix qu'à la guerre", a-t-il assuré,
cité par l'agence de presse pro-kurde Firat News.
Dans son message, le fondateur du PKK n'a pas précisé de calendrier
pour le retrait de ses combattants, dont le nombre est estimé à 5.000,
éparpillés entre le sud-est de la Turquie et les bases arrières du
mouvement dans le nord de l'Irak.
A quatre reprises déjà depuis le début de sa rébellion en 1984,
Abdullah Öcalan a proclamé des cessez-le-feu unilatéraux. Aucun n'a
jusque-là débouché sur une solution à ce conflit qui a fait plus de
45.000 morts.
Dans son message, M. Öcalan, âgé de 63 ans, a justifié sa conversion à
la paix en expliquant que "la période de la résistance armée a ouvert
une porte à un processus de politique démocratique". "Les sacrifices
n'ont pas été fait en vain", a-t-il assuré, "ce n'est pas la fin du
combat, c'est le début d'un nouveau combat".
Sa déclaration a été acclamée par la foule rassemblée depuis des heures
pour l'écouter sur une immense esplanade de Diyarbakir. Les 12 à 15
millions de Kurdes du pays considèrent cette métropole du sud-est de la
Turquie comme leur capitale.
Obstacles
Très attendu cet appel lancé par le chef rebelle concrétise plusieurs
mois d'intenses discussions entamées fin 2012, au terme d'une année de
combats particulièrement meurtriers et d'une grève de la faim de
détenus kurdes.
Les gestes de bonne volonté des deux parties se sont enchaînés depuis.
Le Premier ministre Erdogan, qui s'est dit prêt à "avaler du poison"
pour faire la paix, a fait lever les mesures d'isolement frappant
Öcalan, qui purge depuis 1999 une peine de réclusion à perpétuité sur
l'île-prison d'Imrali (nord-ouest).
Son gouvernement a aussi déposé au Parlement un "paquet" législatif
pour permettre la libération de centaines de Kurdes incarcérés pour
leurs liens avec le PKK.
En retour, le mouvement rebelle, considéré comme une organisation
terroriste en Turquie et dans de nombreux pays occidentaux, a libéré la
semaine dernière huit prisonniers turcs détenus en Irak depuis deux ans.
Mais les obstacles sur le chemin de la paix restent nombreux, à
commencer par le sort réservé à Öcalan. Ankara a écarté toute idée
d'amnistie générale mais les Kurdes insistent pour sa remise en liberté
ou, à défaut, son assignation à résidence.
En outre, une majorité de Turcs répugne à toute négociation directe
avec le chef kurde, souvent considéré comme un "terroriste" ou un
"tueur d'enfants".
La déclaration du chef rebelle a suscité la colère des députés du parti
ultranationaliste MHP, qui ont accroché à leurs pupitres des cartes de
la Turquie frappées du drapeau turc. "Là-bas (à Diyarbakir), on a défié
le peuple turc et son Etat. Nous avons hissé à l'Assemblée le drapeau
de la révolte", a lancé l'un d'eux, Mehmet Sandir.
Et des élus du MHP ont étalé dans l'hémicycle des photos de militaires tombés lors des combats avec les rebelles kurdes.
L'opposition soupçonne M. Erdogan de vouloir accorder de nouveaux
droits aux Kurdes en échange du soutien de leurs députés à une
réécriture de la Constitution pour renforcer les pouvoirs du président.
Contraint de quitter son poste en 2015, Erdogan souhaite briguer la
magistrature suprême en 2014.
Des affrontements ont, par ailleurs, opposé jeudi matin des jeunes
manifestants kurdes aux forces de l'ordre dans à Sirnak, près de la
frontière irakienne, signe que l'appel du chef du PKK ne fait pas
l'unanimité dans ses propres rangs.
Les principaux points du message d'Abdullah Öcalan
CESSEZ-LE-FEU
"Nous avons sacrifié des dizaines d'années à ce peuple, nous avons payé
un prix très élevé. Aucun de ses sacrifices, de ces combats n'a été
vain. Les Kurdes ont regagné leur véritable identité. Nous sommes
arrivés à un point où les armes doivent se taire et les idées discutées
(...) je le dis devant les millions de personnes qui écoutent mon
appel, une nouvelle ère se lève où la politique doit prévaloir, pas les
armes. Maintenant nous sommes arrivés à une étape où les éléments armés
doivent se retirer en dehors des frontières de la Turquie".
UN NOUVEAU COMBAT
"Aujourd'hui est le début d'une nouvelle ère. Le processus du combat
par les armes a ouvert une porte au processus de la politique
démocratique. Un nouveau processus politique, social et économique
débute, une nouvelle perspective émerge en matière de droits
démocratiques, de liberté et d'égalité (...) Le temps n'est pas venu
d'abandonner le combat mais d'en engager un nouveau".
AVENIR COMMUN AVEC LES TURCS
"Le peuple turc (...) devrait savoir que sa coexistence depuis près de
mille ans avec les Kurdes sous le drapeau de l'islam repose sur le
principe de la fraternité et du soutien. La conquête, le mensonge, le
rejet, l'assimilation forcée ou l'annihilation n'existent pas au sein
de cette fraternité et ne doivent pas exister (...) Les Turcs et les
Kurdes tombés en martyrs à Gallipoli (bataille qui a vu l'Empire
ottoman vaincre les Alliés en 1915 dans le détroit des Dardanelles) ont
combattu ensemble dans la guerre d'indépendance et mis en place leur
Parlement dans l'unité. Notre histoire commune nous impose de
construire notre avenir ensemble".
PEUPLE KURDE
"J'en appelle aux Kurdes, aux Turkmènes, aux Assyriens et aux Arabes
dispersés en Syrie et en Irak pour qu'ils s'unissent sur la base d'une
+conférence de paix et de solidarité nationale+ pour discuter de leurs
réalités, éveiller leur conscience et prendre des décisions. Nous nous
unirons contre tous ceux qui veulent nous séparer et nous opposer les
uns aux autres".
Des centaines de milliers de Kurdes à Diyarbakir pour le "Grand jour"
Qu'ils croient ou non aux chances de la paix après vingt-neuf ans de
conflit, les centaines de milliers de Kurdes réunis à Diyarbakir, leur
"capitale" du sud-est de la Turquie, étaient d'accord sur un point : ce
jeudi est à graver dans la mémoire de leur peuple.
En ce jour de Newroz, le Nouvel an kurde, le chef emprisonné de la
rébellion du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah
Öcalan, a demandé à ses troupes de déposer les armes, un appel
abondamment acclamé par la foule, venue des quatre coins du pays.
"C'est un jour historique pour les Kurdes, pour la Turquie et pour le
monde. Notre chef aujourd'hui a pu parler. Et quand Öcalan dit quelque
chose, on est 100% derrière", déclare Nusrettin Pudak, un retraité de
Diyarbakir.
Pourtant, quand on lui demande s'il espère la paix, le vieil homme à la
tenue martiale --pantalon bouffant et veste kaki-- ne cache pas ses
doutes. "Je ne suis pas optimiste. La paix, j'y croirai peut-être quand
un Kurde sera traité de la même façon qu'un Turc dans un tribunal",
commente-t-il.
A l'écart des festivités, Necati Alpay profite du soleil qui inonde
Diyarbakir, assis dans un pré avec une poignée d'amis. Ce pharmacien
veut bien admettre qu'une "ère nouvelle" est peut-être en train de
s'ouvrir. Mais il reste perplexe.
"On attendait plus de ce message", lâche-t-il, "on ne s'est pas battus
depuis près de trente ans, tant de nos camarades ne sont pas morts pour
si peu".
Lui et ses amis énumèrent les attentes déçues: pas de revendication
d'autonomie, pas d'appel à libérer les milliers de militants kurdes
emprisonnés pour appartenance au PKK. "Je ne comprend pas pourquoi il
appelle (les rebelles) à quitter le territoire", s'exaspère Firat
Güleken, étudiant en droit.
Un début
A quelques mètres de là, Sinem, c'est le prénom d'emprunt qu'elle s'est
choisie, savoure ces instants. "Le peuple a de grandes attentes, de
grands espoirs après ce message", s'enthousiasme la jeune femme, sortie
quelques semaines plus tôt de prison, où elle a passé quatre ans pour
appartenance au PKK.
Pour elle, l'absence de revendications fortes dans la missive d'Öcalan
est compréhensible. "Il faut faire les choses pas à pas, on n'est qu'au
début d'un processus. Il ne faut pas révéler d'un coup l'ensemble de
notre feuille de route", explique la militante. "Le retrait de troupes,
c'est un grand pas, maintenant on attend beaucoup du gouvernement",
ajoute-t-elle.
Son ami Veysel Baltas, un jeune ingénieur en mécanique venu de Batman,
près de Diyarbakir, est franchement optimiste. "D'ici cinq ans, en
allant pas à pas, on aura la paix", assure-t-il. "Il faut d'abord
habituer l'opinion publique, puis obtenir l'éducation en langue kurde,
puis la reconnaissance officielle de l'identité kurde, et enfin
l'autonomie".
Comme Sinem, Veysel estime que la balle est maintenant dans le camp du gouvernement. Mais souhaite-t-il vraiment la paix?
De nombreuses personnes interrogées sur l'immense esplanade des
célébrations du Newroz, pavoisée aux couleurs kurdes rouge, jaune et
vert, répondent dans un beau chorus: "nous avons confiance en Öcalan,
pas dans le gouvernement".
Nahil Temirogullari, venu d'Erzurum (nord-est), est lui aussi
sceptique. "Le Premier ministre continue de clamer 'un peuple, un
drapeau, un pays', mais on n'est pas un même peuple et on n'a pas un
même drapeau", raille Nahil, 30 ans, sans emploi.
Mais pour lui, que les pourparlers débouchent sur la paix ou pas, le
mouvement kurde a déjà remporté ce jeudi une grande victoire. "C'est un
grand succès aujourd'hui: ils (les autorités) ont commencé à parler
avec Öcalan. C'est ce qu'il fallait faire depuis le début". (AFP,
Nicolas CHEVIRON, 21 mars 2013)
Newroz Pîroz Be!

Institut Kurde de Bruxelles
vous invite
Lunch de Newroz
Jeudi 21 mars, à partir de 12h30
Le 21 mars, l'Institut Kurde de Bruxelles organise "une cuisine
collective" à l'occasion de la fête de Newroz, le nouvel an Kurde.
C'est une excellente occasion pour inviter tous nos voisins de
différentes cultures à venir déguster un buffet Kurde.
Vous êtes cordialement bienvenue à partir de 12h30 à notre siège située rue bonneels 16, 1210 St-Josse-Ten-Noode.
Une petite contribution de 4 euros est sollicité.
Cordialement,
Koerdisch Instituut Brussel
Bonneelsstraat 16, 1210 Brussel - België
Tel: 0032/(0)2.230.34.02
Fax: 0032/(0)2.231.00.97
www.kurdishinstitute.be
www.facebook.com/kibrussels
Diyarbakir attend l'appel à la paix d'Öcalan
Le leader du PKK emprisonné Abdullah Öcalan doit annoncer jeudi, à
l'occasion des célébrations du Nouvel an kurde, un cessez-le-feu
"historique" qui a ravivé l'espoir de mettre enfin un terme à un
conflit qui déchire la Turquie depuis 29 ans.
Fruit de longs mois de pourparlers avec le gouvernement, l'appel du
fondateur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui purge
depuis 1999 une peine de prison à vue, doit être lu à la mi-journée par
une personnalité kurde à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, et
retransmis en direct à la radio et à la télévision.
Plusieurs centaines de milliers de personnes sont attendues dans la
métropole que les 12 à 15 millions de Kurdes du pays, soit 20% de sa
population totale, considèrent comme leur capitale. Dès mercredi, une
noria de bus a commencé à y déverser les participants à ces
célébrations exceptionnelles du "Newroz".
Abdullah Öcalan lui-même a confirmé lundi la teneur de son message de
paix à des députés du Parti pour la paix et la démocratie (BDP,
pro-kurde) qui lui rendaient visite dans son île-prison d'Imrali, non
loin d'Istanbul.
"Je veux résoudre la question des armes rapidement, sans qu'aucune autre vie ne soit perdue", leur a-t-il expliqué.
Selon la feuille de route révélée par la presse, le chef historique du
PKK devrait également appeler jeudi ses troupes à quitter, d'ici la fin
de l'été, le territoire turc et à se retirer dans leurs bases du nord
de l'Irak. Le gouvernement s'est déjà engagé à leur garantir un
sauf-conduit.
A quatre reprises déjà depuis le début de sa rébellion en 1984,
Abdullah Öcalan a proclamé des cessez-le-feu unilatéraux. Jamais
jusque-là il n'ont permis de déboucher sur une solution au conflit, qui
a fait plus de 45.000 morts.
Cette fois, le gouvernement comme les rebelles semblent déterminés à
parvenir à la paix. "Il est temps de dire adieu aux armes", a confié M.
Öcalan à ses récents visiteurs. Le Premier ministre Recep Tayyip
Erdogan répète de son côté qu'il est prêt à tout faire pour que les
armes se taisent, même à "avaler du poison" ou au "prix de (sa)
carrière politique".
Le fil de leur dialogue s'est renoué à la fin de l'automne dernier, au
terme d'une année de combats particulièrement meurtriers et d'une
longue grève de la faim de détenus kurdes interrompue sur ordre du chef
du PKK.
Depuis, les gestes de bonne volonté se sont enchaînés. Ankara a levé
l'isolement imposé à Abdullah Öcalan et déposé au Parlement un "paquet"
législatif qui doit permettre la remise en liberté de centaines de
Kurdes incarcérés pour leurs liens avec le PKK.
En retour, le mouvement rebelle, considéré comme une organisation
terroriste en Turquie et dans de nombreux pays occidentaux, a libéré la
semaine dernière huit prisonniers turcs détenus en Irak.
Malgré ce climat favorable, les obstacles sur le chemin d'une paix restent très nombreux.
A commencer par le sort réservé à Abdullah Öcalan. Ankara a écarté
toute idée d'amnistie générale mais les Kurdes insistent pour sa remise
en liberté ou, à défaut, son assignation à résidence.
Le processus de paix ne fait pas non plus l'unanimité. Une partie de
Turcs rejettent l'idée d'une négociation directe avec Abdullah Öcalan,
largement considéré comme un "terroriste" ou un "tueur d'enfants".
Malgré ses dénégations, l'opposition soupçonne aussi M. Erdogan
d'arrières-pensées plus politiciennes. En clair, de vouloir accorder
des droits aux Kurdes en échange de leur soutien à un projet de
Constitution renforçant les pouvoirs du président. Un mandat qu'il
convoite pour 2014.
Le pari de la paix engagé par le chef du gouvernement est donc risqué.
En cas de réussite, M. Erdogan deviendrait un nouveau Lincoln (le
président qui a réconcilié le Nord et le Sud des Etats-Unis), ont écrit
des éditorialistes. Sinon, a ajouté l'un d'eux, il n'en sera que le
Gorbatchev, le président de la dissolution de l'Union soviétique. (AFP, 21 mars
2013)
Öcalan confirme qu'il appellera jeudi au cessez-le-feu
Le chef rebelle kurde emprisonné Abdullah Öcalan a
confirmé lundi qu'il appellerait jeudi, à l'occasion du Nouvel an
kurde, ses troupes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) à un
cessez-le-feu, un geste attendu qui renforce les espoirs d'une paix
dans un conflit qui a fait 45.000 morts depuis 1984.
Annoncé depuis plusieurs semaines, cet appel a été confirmé lundi à
l'issue de la troisième visite rendue dans la journée par une
délégation de députés du Parti pour la paix et la démocratie (BDP,
pro-kurde) au fondateur du PKK dans son île-prison d'Imrali, en mer de
Marmara, non loin d'Istanbul.
"Je poursuis mes préparatifs pour lancer un appel le 21 mars, le jour
des célébrations du Newroz (nouvel an kurde). La déclaration que je
vais faire sera historique", a-t-il déclaré dans un message lu par l'un
de ses visiteurs, le coprésident du Parti pour la paix et la démocratie
(BDP, pro-kurde) Selahattin Demirtas.
"Cet appel comprendra des informations satisfaisantes concernant la
partie militaire et la partie politique d'une solution. Je veux
résoudre la question des armes rapidement, sans qu'aucune autre vie ne
soit perdue", a ajouté M. Öcalan.
L'annonce du prochain appel au cessez-le-feu suit un autre geste de
paix promis par le PKK, la libération mercredi dernier de huit
prisonniers turcs détenus depuis deux ans par le mouvement rebelle dans
son repaire du nord de l'Irak.
Selon des sources gouvernementales et kurdes, M. Öcalan devrait
également annoncer jeudi que ses militants se retiraient du territoire
turc d'ici au 15 août 2013, la date anniversaire du début du conflit.
"Il s'agira d'un appel qui dira beaucoup plus de choses qu'un
cessez-le-feu, il s'agira d'une déclaration qui signifiera qu'il y a
accord pour un processus de négociations", a pronostiqué la semaine
dernière la coprésidente du BDP Gültan Kisanak.
Depuis le début des hostilités en 1984, les rebelles kurdes ont déjà
observé plusieurs cessez-le-feu unilatéraux, toujours rejetés par les
autorités d'Ankara, et procédé à plusieurs libération de prisonniers.
Mais ces initiatives n'ont jamais permis de déboucher sur une solution
politique au conflit.
Mais depuis la fin 2012, le climat semble avoir changé. Au terme d'une
année particulièrement meurtrière sur le front des combats entre
l'armée et les rebelles, les autorités d'Ankara ont repris le dialogue
avec Abdullah Öcalan, qui purge depuis 1999 une peine de réclusion à
perpétuité.
Depuis cette date, les deux parties ont multiplié les signes de bonne volonté.
Longtemps placé à l'isolement, le chef rebelle a été autorisé depuis à s'entretenir à trois reprises avec des députés kurdes.
Le gouvernement islamo-conservateur du Premier ministre Recep Tayyip
Erdogan a aussi déposé au Parlement un "paquet" législatif qui doit
élargir les droits de la minorité kurde, riche de 12 à 15 millions de
membres sur les 75 millions d'habitants que compte la Turquie. Ces
textes doivent aussi permettre la libération de centaines de militants
kurdes incarcérés pour leurs liens avec le PKK.
"Il y a déjà eu toutes sortes de discussions et de cessez-le-feu, mais
les discussions actuelles semblent plus sérieuses que les précédentes",
a résumé Mme Kisanak.
De nombreux obstacles demeurent toutefois sur la voie d'une paix
durable. A commencer par le sort réservé à Abdullah Öcalan lui-même.
Dimanche soir, le ministre de la Justice Sadullah Ergin a une nouvelle
fois écarté l'idée d'une amnistie générale mais les Kurdes insistent
toujours pour une remise en liberté du chef du PKK ou, à défaut, son
assignation à résidence.
Les discussions avec le chef kurde suscitent également l'hostilité
d'une majorité de Turcs, qui le considèrent toujours comme un "tueur
d'enfants". Le chef du parti ultranationaliste MHP, Devlet Bahçeli, a
même dénoncé des "marchandages".
Alors que les discussions sur l'élaboration d'une nouvelle Constitution
piétinent depuis des mois, l'opposition soupçonne le pouvoir et le BDP
de préparer un marché: plus de droits pour les Kurdes en échange d'une
loi fondamentale plus présidentielle taillée sur mesure pour M.
Erdogan, contraint de quitter la tête du gouvernement en 2015. (AFP, 18 mars
2013)
Ankara exclut une amnistie pour les militants kurdes
Le ministre turc de la Justice Sadullah Ergin a exclu dimanche soir une
amnistie générale pour les rebelles kurdes et demandé leur départ de
Turquie d'ici la fin 2013, alors que son gouvernement négocie une
solution politique au conflit kurde.
"Il n'y a pas de place dans notre esprit pour une amnistie générale"
pour les combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK,
interdit), a dit M. Ergin dans un entretien à la chaîne privée
Kanaltürk.
Le ministre a également souhaité que les quelque 2.000 rebelles du PKK
retranchés dans les montagnes du sud-est de la Turquie achèvent leur
retrait prévu du territoire turc d'ici la fin de cette année.
"Il peut y avoir certaines périodes (pour un retrait). D'ici la fin de 2013 est la formule la plus correcte", a-t-il estimé.
M. Ergin s'exprimait trois jours avant le nouvel an kurde, le Newroz,
jeudi, où, selon les sources kurdes et du gouvernement turc, le chef
kurde emprisonné Abdullah Öcalan devrait déclarer un cessez-le-feu
unilatéral.
M. Öcalan devrait ultérieurement, selon ces mêmes sources, appeler ses troupes à déposer les armes d'ici au mois d'août.
"Le cessez-le-feu et le retrait" des combattants "doivent se réaliser
simultanément", a plaidé dimanche M. Ergin, qui a laissé entendre que
le parlement turc pourrait légiférer en faveur d'un sauf-conduit des
rebelles vers leurs bases arrières du nord de l'Irak.
Les autorités d'Ankara ont engagé à la fin de l'an dernier des
discussions avec Abdullah Öcalan, emprisonné à vie, pour mettre un
terme au conflit kurde, qui a provoqué la mort de plus de 45.000
personnes depuis 1984. Le chef rebelle a été autorisé depuis à
s'entretenir à deux reprises avec des députés kurdes.
Une troisième visite pourrait avoir lieu "aujourd'hui (lundi) ou mardi", a indiqué à l'AFP une source proche du BDP.
Les autorités turques ont déjà écarté à plusieurs reprises une amnistie
pour les rebelles du PKK mais les Kurdes insistent sur cette
revendication et plaident également pour une remise en liberté du chef
du PKK ou, à défaut, son assignation à résidence. (AFP, 18 mars
2013)
Les Kurdes réclament la libération d'Ocalan pour leur Nouvel an
Plusieurs dizaines de milliers de Kurdes se sont rassemblés dimanche à
Istanbul pour célébrer leur nouvel an, le Newroz, en réclamant la
libération du chef kurde Abdullah Öcalan en pleines négociations de
paix avec les autorités turques.
Le Newroz est célébré officiellement le 21 mars mais la principale
formation politique pro-kurde du pays, le Parti pour la paix et la
démocratie (BDP) a étalé cette année les festivités sur plusieurs jours.
Le rassemblement sur la place de Kazliçesme, sur la rive européenne de
la métropole, a donné lieu à des appels répétés en faveur d'une
libération d'Abdullah Öcalan, qui purge depuis treize ans une peine
d'emprisonnement à vie sur une île de la mer de Marmara (nord-ouest),
au large d'Istanbul.
"Liberté pour Öcalan, liberté pour Apo", le surnom du chef du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit), pouvait-on lire sur les
banderoles des manifestants.
Selon des sources gouvernementales et kurdes, le chef historique du PKK
devrait appeler à une trêve unilatérale jeudi, à l'occasion du Newroz,
et à un abandon complet des armes d'ici au mois d'août prochain.
Dans un geste de bonne volonté, le PKK a libéré mercredi dernier dans
le nord de l'Irak, où se trouve son commandement militaire, huit Turcs
qu'il détenait depuis deux ans.
Les autorités d'Ankara ont engagé à la fin de l'an dernier, via les
services de renseignement turcs, des discussions avec Abdullah Öcalan
afin de mettre un terme au conflit kurde, qui a provoqué la mort de
plus de 45.000 personnes depuis 1984. Longtemps limité aux seules
visites de ses avocats, le chef rebelle a été autorisé depuis à
s'entretenir à deux reprises avec des députés kurdes.
Lors de sa dernière rencontre, il leur a remis trois lettres détaillant
sa "feuille de route pour la paix": une adressée au BDP, une autre pour
les organisations du PKK en Europe, la troisième pour le commandement
militaire du PKK en Irak.
Les réponses de ces destinataires au courrier d'Abdullah Öcalan ont été
communiquées aux responsables turcs, a indiqué samedi le co-président
du BDP Selahattin Demirtas.
Une troisième visite de députés du BDP à la prison du chef kurde
emprisonné est prévue la semaine prochaine, selon les autorités. (AFP, 17 mars
2013)
Le PKK fait un geste envers Ankara et libère des prisonniers turcs
Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a libéré mercredi, comme
convenu, huit prisonniers turcs qu'il détenait depuis deux ans dans une
base du nord de l'Irak, un geste en direction du gouvernement d'Ankara
destiné à favoriser les discussions de paix engagées en décembre.
Ces huit personnes, des fonctionnaires et des soldats, ont été
officiellement remis à une délégation turque composée de députés et de
militants, dans les montagnes de la région autonome du Kurdistan
irakien à une trentaine de kilomètres de la frontière turque.
"En réponse à l'appel de notre chef Abdullah Öcalan, nous avons remis
aujourd'hui huit prisonniers à la délégation turque", a déclaré Bauer
Pirsonne, l'un des responsables de la branche armée du PKK, lors d'une
conférence de presse.
La nouvelle de cette libération avait été rapportée à l'AFP un peu plus
tôt par un membre de la délégation turque, le député du Parti pour la
paix et la démocratie (BDP), Hüsamettin Zenderlioglu.
"Nous avons procédé à cette libération avec les meilleures intentions
qui soient. Nous ne comptons en tirer aucun profit, qu'il soit
politique ou financier. Il s'agit simplement d'un geste humanitaire", a
assuré M. Pirsonne.
"Aujourd'hui, la balle est dans le camp de la Turquie. A elle de
prouver sa bonne volonté pour que soit enclenché un processus de paix",
a ajouté le responsable de la branche armée du PKK.
Ces huit prisonniers avaient été capturés dans le sud-est de la
Turquie, théâtre des combats qui opposent les rebelles kurdes et les
forces de sécurité turques depuis 1984.
Leur libération s'inscrit dans le cadre des discussions de paix
reprises au mois de décembre entre les autorités d'Ankara et Abdullah
Öcalan, qui purge depuis 1999 une peine de prison à vie.
Le PKK a déjà procédé dans le passé à des libérations de prisonniers turcs.
L'opération s'est déroulée dans la discrétion pour ne pas froisser
l'opinion publique turque, dont une partie rejette toute discussion
avec le PKK, classée comme "terroriste" par Ankara et de nombreuses
capitales étrangères.
En 2009, de précédents efforts de paix avaient subi un coup dur
lorsqu'un groupe d'une trentaine de combattants du PKK avait
symboliquement déposé les armes et était rentré en Turquie, où ils
avaient été accueillis en héros par une myriade de caméras et des
dizaines de milliers de sympathisants du mouvement kurde. Cet accueil
avait tourné en manifestation contre le gouvernement turc.
Le chef de l'Etat turc Abdullah Gül a salué depuis la Suède, où il est
en visite, la libération de ses concitoyens. "C'est évidemment bien
qu'ils soient libres après si longtemps, qu'ils puissent enfin
retrouver sains et saufs leurs proches", s'est félicité M. Gül.
Sitôt leur libération, les huit captifs ont pris la route jusqu'au
poste-frontière irako-turc de Habur, près de la ville turque de Cizre,
où ils sont attendus par leurs proches.
Après cette libération, Abdullah Öcalan devrait, selon des sources
gouvernementales et kurdes, appeler à un cessez-le-feu unilatéral le 21
mars, à l'occasion du nouvel an kurde, le Newroz, et à un abandon
complet des armes d'ici août.
En échange, le gouvernement islamo-conservateur turc a présenté la
semaine dernière au Parlement un projet de loi qui doit permettre la
libération de certains militants kurdes accusés de collusion avec le
PKK. Son examen doit débuter prochainement.
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a également proposé aux
combattants du PKK qui voudraient quitter la Turquie un sauf-conduit
vers leurs bases d'Irak.
Le PKK affirme que la moitié de ses 5.000 combattants se trouvent en
Turquie, le reste étant basé dans les zones montagneuses du nord de
l'Irak. (AFP, 13 mars
2013)
Delegation on its way to accept Turkish prisoners held by PKK
A six-person delegation has left Diyarbakır on Monday to accept the
eight public workers and soldiers to be released by People's Defense
Forces (HPG) members in Federal Kurdistan tomorrow.
After spending the night in Şırnak today, the delegation will go to
Federal Kurdistan through Habur border gate on Tuesday. Families of
detained Turkish officers are also expected to join the delegation
tomorrow. The delegation includes Peace and Democracy Party (BDP)
deputies Sebahat Tuncel, Hüsamettin Zenderlioğlu and Adil Kurt, as well
as Human Rights Association (IHD) President Öztürk Türkdoğan, IHD
Diyarbakır Branch Chair Raci Bilici and MAZLUMDER Chairman Ahmet Faruk
Ünsal.
The release of Turkish prisoners held by PKK (Kurdistan Workers Party)
was brought to agenda following the message of jailed Kurdish leader
Abdullah Öcalan who said during the most recent meeting with BDP
deputies on Imralı Island that; "The state has PKK prisoners, so does
the PKK have civilian prisoners. PKK should treat the prisoners well
and I hope they will come together with their families soon".
The public workers and soldiers to be released by HPG are; district
governor candidate Kenan Erenoğlu, sergeant Abdullah Söpçeler,
specialist sergeants Zihni Koç and Kemal Ekinci, soldiers Hadi Gizli,
Ramazan Başaran, Reşat Çeçan and police officer Nadir Özgen.
In a written statement on Monday, HPG main headquarters confirmed the names of the prisoners to be released tomorrow. (DIHA, March 11, 2013)
Le nouvel an kurde, première étape d'un retour à la paix en Turquie?
Après avoir été longtemps l'occasion de
tensions et d'incidents, le nouvel an kurde pourrait cette année
marquer le début de la fin du conflit meurtrier qui oppose depuis près
de trente ans le gouvernement d'Ankara aux rebelles du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK).
Tous les médias turcs le répètent depuis maintenant une semaine. C'est
le 21 mars, le jour de ce nouvel an (Newroz), que le chef historique du
PKK Abdullah Öcalan doit appeler, depuis sa prison d'Imrali (nord-ouest
de la Turquie), ses troupes à cesser les combats, premier signe concret
du processus de paix réenclenché en décembre.
Au sortir d'un mouvement de grève de la faim suivi par plus de 700
détenus kurdes dans les prisons du pays, Ankara décidait alors de
reprendre les discussions avec Abdullah Öcalan pour tenter de mettre,
enfin, un terme à un conflit qui a fait plus de 45.000 morts depuis
1984.
Trois mois d'intenses négociations plus tard, l'espoir est à nouveau de
mise. Si l'on en croit les fuites, ni confirmées, ni démenties,
publiées dans la presse, le chef du PKK s'apprêterait donc à annoncer
une trêve le 21 mars.
Avant même cette date, le PKK pourrait manifester sa bonne volonté par
un autre geste, la libération d'une vingtaine de prisonniers.
"Les prisonniers détenus par le PKK pourraient être libérés d'ici à la
fin de la semaine", a espéré mardi Gültan Kisanak, coprésidente du
Parti pour la paix et la démocratie (BDP) pro-kurde.
Autre signe de ce retour de la détente, une délégation du BDP s'est
récemment rendue dans le Kurdistan irakien, qui accueille les bases
arrières du PKK, pour convaincre ses chefs opérationnels de se ranger
derrière Abdullah Öcalan.
Selon les extraits d'un courrier à leur intention rédigé du fond de sa
cellule, le chef du PKK a prévu, après son appel du 21 mars, de retirer
ses troupes du territoire turc d'ici au 15 août, le jour anniversaire
de la première attaque du PKK en 1984.
"Marchandage"
En échange de ce retrait, le gouvernement du Premier ministre Recep
Tayyip Erdogan a déposé jeudi au Parlement un nouveau "paquet"
législatif qui doit élargir les droits de la minorité kurde, riche de
12 à 15 millions de membres sur les 75 millions d'habitants que compte
la Turquie.
"Tout ce que nous voulons c'est que les armes ne tirent plus et qu'il
n'y ait plus d'effusion de sang, que cette plaie chronique dont souffre
la Turquie puisse être refermée", a affirmé récemment le vice-Premier
Bülent Arinç.
M. Arinç a assuré que son gouvernement serait "très patient" et qu'il
avait tiré les leçons des précédentes initiatives de paix. La plus
récente en 2009 avait capoté après la reddition symbolique d'une
trentaine de rebelles du PKK, qui s'était transformée en manifestation
contre le pouvoir.
"Il est vrai que la Turquie traverse une période très sensible, nous
devons tous -Kurdes et Turcs - faire en sorte que ces discussions
aboutissent enfin à une paix", a indiqué pour sa part à l'AFP Sirri
Sakik, un influent député kurde.
Même si M. Erdogan a catégoriquement rejeté toute idée d'amnistie
générale pour les rebelles, la réforme qu'il a présentée à l'Assemblée
doit permettre la remise en liberté de nombreux détenus proches de la
cause kurde et du PKK, considéré comme une organisation terroriste par
de nombreuses capitales.
Une perspective inacceptable pour certains. Le chef du parti
nationaliste (MHP) Devlet Bahçeli a ainsi dénoncé la "trahison" du
pouvoir et dénoncé ces "marchandages" avec celui qu'il continue
d'appeler le "monstre d'Imrali".
Le Parlement travaille depuis l'an dernier à la rédaction d'une
nouvelle Constitution qui devrait redéfinir la citoyenneté turque et
prendre en compte les revendication des Kurdes.
Les discussions peinent à progresser mais l'opposition soupçonne déjà
le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir et le BDP
de préparer un marché: plus de droits pour les Kurdes en échange d'une
Constitution plus présidentielle taillée sur mesure pour M. Erdogan. (AFP, 8 mars
2013)
The Kurdish Guerrilla treats the Imrali process cautiously
ANF correspondent Deniz Kendal has interviewed KCK Executive Council President Murat
Karayılan about the ongoing situation and the process of talks between
the Turkish government and jailed Kurdish leader Abdullah Öcalan. Here
are the extracts:
The KCK (Kurdish Communities Union) has recently released a
statement , saying that you would have the right of self-defense
against operations
In accordance with natural and international laws, the Kurdish
guerrilla movement has the right to defend itself and retaliate against
the attacks carried out by the Turkish state forces. It has to do this
to be able to continue its existence. It should never be forgotten that
the PKK (Kurdistan Workers Party) movement emerged as a response to the
state violence against Kurdistan and led the resistance in that
violence environment. Our movement doesn't take steps backward in the
face of violence. On the other hand, unlike that period, our movement
has got more opportunities now.
The policies of the Turkish state and government obviously aren't aimed
at forming the sub-structure of a solution and a new peaceful process.
They on the contrary deepen the lack of confidence that already exists.
The BDP (Peace and Democracy Party) delegation has stated that you
would be releasing the prisoners you are holding soon. Should this
development be expected to be practiced in the near future?
As our leader has demanded, we have decided to release the prisoners we
are holding within a week, after the solution of some technical
preparations. This will be a significant step taken by our side for the
process of ongoing talks. We can deliver the prisoners to a BDP
delegation or some other political parties or relevant non-governmental
organizations that should reassure us about a safe delivery of
prisoners.
Are you saying that the frame put forward at the most recent Imralı meeting intends to ensure a social peace?
Right. It would be denying the truth to say that there exists a social
peace today in consideration of the massacres and pains the Kurdish
people have suffered since 1925. Our leader is today working to develop
a peace formula to overcome the deadlock in this problem which dates
back to old times. Everyone should see that our leader has put forward
the most reasonable method of solution on the basis of the ideological,
philosophical, political and social aspects of the problem. However,
this step by our leader is seen as a tactical political step.
With his perspective siding with a radical change in all aspects, our
leader is proposing the changing of the old structure to a completely
democratic republic. This proposal concerns not only our movement but
also all the people in Turkey and Kurdistan as well as the Middle East
region. All relevant circles therefore have the right to express their
opinions on this subject. His perspective aims to ensure a solution for
the benefit of all circles.
What would you say concerning the attempts aimed at sabotaging the process of talks?
It is true that some national and international powers inside and
outside Turkey could constitute an obstacle to the solution of the
Kurdish problem. However, the attempts of sabotaging the process could
be defeated by the stance both sides should display on the side of
peace and a democratic solution. From our own point of view, we will be
having a determined stance for overcoming all kinds of obstacles.
What would you say concerning the attitude of some press-media
circles and politicians whose statements sound as if all the problem
has been brought to a conclusion?
There is no need to see the process through rose-coloured glasses. We
should hold hopes for the future but we should at the same time be
realistic. This is a serious problem towards which the Kurdish
politicians and society as well as all relevant circles should approach
cautiously. It is not right to make developments look like an
accomplished solution.
Apart from the ongoing talks with our leader, the Turkish state has yet
no prominent project for a solution to the 90 years-old rooted problem.
Leader Apo is working in order to finalize his solution perspective on
the basis of democratic ways and to evolve the armed conflict to a
political environment. In this respect he has asked for the opinions of
our movement and some other circles.
The currently ongoing talks aim to make the solution perspective clear,
which is a quite significant, historic and valuable effort. Those who
do not side with this purpose obviously side with bloodshed. We attach
great importance to our leader's endeavors on the way to a peaceful
solution.
The current process could lead to a permanent peace as leader Apo is
trying to draw the frames of the process on the basis of the efforts he
has been giving for peace for 20 years now. However, the process could
at the same time be disrupted and change into an expansive conflict at
any time.
Could you explain the reasons why you treat the process cautiously?
The current process bears some difficulties in terms of making decisions and developing practical plans for the new process.
The first reason is the fact that the AKP government has yet not
appeased our concerns about its approach towards the process. First of
all, the policy of “fight against terrorists and negotiation with their
extensions” supports a continuous conflict, not a permanent peace. In
other words, should the operations and attacks on guerrillas continue,
they will no doubt defend themselves and exercise the right of
reprisal, as we have stated earlier. It is already known to everyone
that the Kurdish guerrilla movement will have more power than state's
security forces to carry out operations with the coming of spring after
two weeks. The continuation of operations means the continuation of
clashes as well.
Besides our concerns about the policies of the AKP government, we have
full confidence in our leader whom we will be supporting till the end.
Despite the fact that we have formed an opinion following the letter he
has sent to us, we are also supposed to think over some other points.
In this respect, it is not easy at all for us to make a decision.
The second reason is the fact that the Kurdish Freedom Movement
currently has got quite significant opportunities and a conjunctural
position that could impose a solution and enable success by means of
its own power. (ANF, March 6, 2013)
Le PKK pourrait libérer des prisonniers turcs dans les 10 jours
Les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK)
pourraient libérer dans les dix jours des prisonniers turcs qu'ils
détiennent pour faire avancer les discussions de paix avec les
autorités turques, a indiqué samedi un responsable du principal parti
kurde de Turquie, le Parti pour la paix et la démocratie (BDP).
"J'espère que les fonctionnaires détenus par le PKK retrouveront leur
famille d'ici une semaine ou dix jours", a déclaré à Erbil (nord de
l'Irak) Gulten Kisanak, vice-président du BDP, cité par l'agence de
presse turque Anatolie.
Le PKK détient, selon les médias turcs, plus d'une vingtaine de
personnes --pour la plupart des fonctionnaires-- enlevées dans le
sud-est anatolien, peuplé en majorité de Kurdes et principal théâtre
des affrontements avec l'armée.
Les autorités turques, représentées par des responsables des services
de renseignement, mènent des pourparlers de paix avec le chef
emprisonné des rebelles kurdes Abdullah Öcalan.
Selon des sources gouvernementales et kurdes, Öcalan devrait appeler à
un cessez-le-feu unilatéral le 21 mars, à l'occasion du nouvel an
kurde, et à un abandon complet des armes d'ici août.
Öcalan a également évoqué une libération prochaine des prisonniers
détenus par son organisation, selon trois élus kurdes du BDP qui lui
ont rendu visite dans sa prison.
"LÉtat (turc) détient des prisonniers de guerre. Le PKK a aussi des
prisonniers de guerre. Le PKK doit se comporter correctement avec ces
prisonniers, j'espère qu'ils retrouveront leurs familles au plus vite",
avait affirmé M. Öcalan dans une déclaration lue le 32 février par la
députée du BDP Pervin Buldan.
La rébellion kurde demande la libération de centaines, voire de
milliers de prisonniers kurdes - militants et hommes politiques -
détenus sous l'accusation de liens avec le PKK, une organisation
considérée comme terroriste par Ankara et la plupart des pays
occidentaux. (AFP, 2 mars
2013)
Leak of İmralı record sparks controversy over its source
The publication of the “official prison record” of a meeting between
the jailed leader of the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) and
deputies of the Peace and Democracy Party (BDP) on Feb. 28 has sparked
controversy and speculation over the source of the leak, as well as the
source’s motivations.
By itself, the content of the alleged record of the Feb. 23 meeting
between PKK leader Abdullah Öcalan and three BDP deputies is
significant. What makes the publication of the record by daily Milliyet
more significant is its timing. On the same day, BDP deputies were
either in Europe or northern Iraq in order to discuss identical letters
sent to their party, Kandil, where the PKK’s headquarters and training
camps are located, and Europe.
Both the BDP and the ruling Justice and Development Party (AKP)
appeared to have implicitly confirmed the accuracy of the content.
“The record, which was published in Milliyet, is the same record which
was read out on Feb. 26 to members of the [BDP] Party Assembly by the
delegation which visited Öcalan,” a senior BDP member, speaking on
condition of anonymity, told the Hürriyet Daily News.
Culture Minister Ömer Çelik, for his part, said the published record
did not have any “official aspect.” “Most of these expressions are
speculations by those who transmitted them,” Çelik said, assuring that
there was no bargaining on the characteristics of the state or the
nation. “This is a process for the laying down of the arms and
providing societal peace.”
“As far as we have followed today, the meeting’s records have already
been published in Milliyet. Actually, there is nothing which is so
secret,” said BDP deputy parliamentary group chair Pervin Buldan ahead
of a trip to Brussels to meet with figures from the Europe branch of
the executive council of the Kurdistan Communities Union (KCK), the
alleged urban wing of the PKK.
Without questioning the accuracy of the record, AKP Diyarbakır deputy
Galip Ensarioğlu called Öcalan’s discourse reflected through the record
as “positive.”
“Öcalan is more reasonable then those who are outside. Öcalan is acting
responsibly and is a chance for Turkey,” Ensarioğlu told the Daily
News. “In this process, records may be published and there may be
figures within both the state and the PKK who are against this process;
who want to sabotage it.”
BDP deputy parliamentary group chair İdris Baluken was of the same idea as Ensarioğlu about the possibility of a sabotage.
“The leak of the Oslo talks sabotaged the process, too. At the time,
the government blamed the PKK for the leak but the PKK strictly denied
it. The publication of these records must have been done by those who
want to sabotage the process. Whoever leaked the Oslo talks also leaked
this and the government should find whoever it is,” Baluken told a
group of journalists at Parliament in reference to a leak of secret
National Intelligence Organization (MİT) talks with PKK representatives
in Europe to online media in 2011.
“What matters is mutually assuming strong stances. There may be different provocations in the coming days, too,” he said.
Ensarioğlu, meanwhile, said the government would not give up ongoing
efforts as part of the “resolution process” because of the leak. “There
is a need to be stubborn, determined and sincere. We are hopeful for
the process because we don’t have another chance.”
The Milliyet report suggested Öcalan said he would declare a “road map
for peace” on March 21, while proposing that the PKK’s withdrawal
should take place after a parliamentary decision. March 21, the date of
Nevruz, is a spring festival for many people in the Middle East and one
of crucial importance to Kurds.
Öcalan said he would lend his support to the presidential system on the
condition that the system is similar to that of the United States and
that Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan is the president of
that system.
Among many other items, Öcalan also commented on international politics
and said Egyptian President Mohamed Morsi was being manipulated by the
United Kingdom. (hurriyetdailynews.com, Feb 28, 2013)
Minorités
/ Minorities
Hamit Bozarslan: L’Histoire turque écrite au pluriel
Résumé
: Une synthèse de l’Histoire de l’Empire ottoman et de la Turquie
contemporaine avec un regard à la fois lucide et complet sur le passé
et le devenir de la Turquie moderne.
Français d’origine kurde, Hamit Bozarslan, qui a
grandi en Turquie, n’en est pas à sa première étude sur le sujet. Se
revendiquant d’une "école dissidente", à l’instar de Halil Berktay ou
de Taner Akçam, il nous livre des clefs qui permettent une meilleure
compréhension dans son ensemble de la formation, de la nature et des
évolutions historiques de l’Empire ottoman – prenant en compte ses
territoires de l’Europe au Caucase et du Moyen-Orient à l’Afrique du
Nord – à la Turquie contemporaine. On notera avec intérêt que l’auteur
propose la révolution Jeune-Turque de 1908 comme une date charnière
entre deux séquences historiques de l’histoire turque moderne,
relativisant par ce biais toute volonté de rupture introduite par
Mustafa Kemal Atatürk vis-à-vis de l’ordre précédent.
Hamit Bozarslan appréhende l’histoire de la Turquie
moderne à travers le prisme de la sociologie historique, à savoir
l’analyse des faits sociaux, religieux et politiques, abordant ainsi
les influences croisées qui ont façonné ce pays sur les plans culturel,
géographique et politique. Après avoir mis en exergue la force civique
des courants intellectuels antinationalistes (tels que le courant des
"Jeunes ottomans"), qui ont existé au crépuscule de l’Empire ottoman,
l’auteur se penche sur le processus qui a abouti à la domination
hégémonique du nationalisme unioniste (ittihadiste). Loin de faire
abstraction des pages obscures de l’histoire turque, Bozarslan propose
un examen critique portant sur les causes et le déroulement du Génocide
arménien perpétré par le gouvernement unioniste, ainsi que sur la
destruction de la région kurdo-alévie du Dersim par son rejeton
kémaliste. Le processus génocidaire qui selon lui a conduit à
l’extermination des Arméniens ottomans est expliqué à la lumière des
concepts de "sélection naturelle" et de "darwinisme social" – ce
postulat datant du XIXe siècle selon lequel la lutte pour la vie entre
les hommes est l’état naturel des relations sociales.
A travers ce récit d’une brûlante actualité, nous
nous plongeons dans l’univers intellectuel, idéologique et
psychologique des acteurs du jeu politique d’abord ottoman, puis turc.
De la même façon que les liens ambigus nourris d’admiration et de haine
entre les dirigeants du mouvement Jeune Turc et les partis
révolutionnaires arméniens font l’objet d’une analyse des plus
pertinentes, notamment dans la mise en exergue des clivages politiques.
En cela, l’auteur démontre en quoi la ligne de fracture entre les
courants nationalistes turcs et les comités révolutionnaires chrétiens
d’Anatolie et des Balkans étaient de nature idéologique ; les premiers
étant influencés par les idéologies des droites nationalistes
européennes et les seconds (arméniens, bulgares, macédoniens) se
revendiquant de la pensée progressiste issue des mouvements socialistes
et marxistes en vogue dans le vieux continent.
L’auteur, qui a travaillé sur une imposante
bibliographie englobant des textes à la fois turcs et étrangers, toutes
orientations confondues, se veut l’interprète d’une nouvelle génération
de jeunes historiens turcs animée par un souci d’intelligibilité dans
le traitement de chaque période étudiée. Cette entreprise a été rendue
possible en s'appuyant sur des notions telles que l’économie, l’Etat,
l’espace politique, la société, la culture politique, les communautés
et les minorités.
Pour Bozarslan, si le "centre" politique turc est
parvenu à imposer sa culture, son administration ainsi qu’une certaine
homogénéité, ces dynamiques se sont heurtées et se heurtent encore à
une fragmentation de fait sur le plan confessionnel, ethnique,
politique et territorial. Il s’agira ici de faire parler les lignes de
fracture qui traversent les régimes successifs (unioniste, kémaliste,
post-kémaliste), tiraillés entre la sacralisation d’une identité
officielle étatique et l’impossibilité de "faire société".
Dans cette étude didactique - que l’on lirait comme
un manuel - et destinée à un grand public, Hamit Bozarslan lance un
plaidoyer pour une démocratie réelle en Turquie, apte à enrayer les
nouvelles vagues de contestation radicales, appelant de ses vœux à une
réconciliation et à la paix civile. En cela, l’auteur prend acte de
l’échec unanimiste du passé comme préalable à une reconnaissance de la
légitimité des pluralismes ethniques, confessionnels, politiques et
‘civilisationnel’ ainsi que les déchirements qu’ils expriment dans
l’arène publique actuelle (irrédentisme kurde, négation du génocide
arménien…)
Tigrane YEGAVIAN
http://www.nonfiction.fr/article-6452-lhistoire_turque_ecrite_au_pluriel.htm
HISTOIRE DE LA TURQUIE : DE L'EMPIRE À NOS JOURS
Hamit Bozarslan
Éditeur : TALLANDIER
590 pages / 25,56 €
Family of Armenian private to appeal court's decision on son's death
The family of a Turkish private of Armenian descent, Sevag Şahin
Balıkçı, has said they will appeal a court ruling which said the 2011
death of their son was an accident and sentenced the man who shot him
to four years, five months in prison.
Pvt. Balıkçı was killed on April 24, 2011, the date the Armenian
diaspora has chosen to commemorate the incidents of 1915, when hundreds
of thousands of Armenians were killed in the Ottoman Empire during
World War I. Officers and other privates in Balıkçı's unit, which was
stationed in Batman province, testified that he was shot accidentally
while “joking around” with a close friend, Kıvanç Ağaoğlu. The two were
serving at the Kozluk Gümüşgörü Gendarmerie Station at the time of the
incident.
Earlier this month, a military prosecutor demanded up to two years, six
months' imprisonment for Ağaoğlu, accusing him of accidentally shooting
Balıkçı during their military service as privates. But Balıkçı's family
and lawyers believe the young man being an ethnic Armenian might have
been the motive for the fatal shooting.
On Tuesday, the Diyarbakır Second Air Forces Command Military Court
ruled for a lengthier four years and five months of prison time for
Ağaoğlu, finding him guilty of involuntarily causing the death of
Balıkçı. Subtracting time served, he will be staying in prison for the
next three years.
At a press conference on Wednesday, İsmail Cem Halavurt, a lawyer
representing the Balıkçı family, said they will file an appeal at the
Supreme Court of Appeals seeking the reversal of the decision.
“We believe the killing was deliberate,” Halavurt said, demanding a
lengthier prison term for Ağaoğlu. He also accused the prosecutor
involved in the case of being reckless in saying Balıkçı was shot
“accidentally.”
Also speaking to the press, Ani Balıkçı, the mother of the private,
said her son was killed because of his ethnic background as a person of
Armenian origin.
A reaction against the court ruling came from the Association of Human
Rights and Solidarity for Oppressed Peoples (MAZLUM-DER), whose
Diyarbakır Branch President Abdurrahim Ay said, “We think the court
ruling regarding Sevag Şahin Balıkçı was given without a thorough and
adequate investigation.”
Ay noted that during the course of the trial, several witnesses had
testified that the private was shot on purpose, not by accident, adding
that the ruling “has disappointed Balıkçı's family and everyone
following this trial.” He also said that in many similar cases in the
military, the victims tended to be Kurdish or of some other ethnicity.
“This alarming truth is that people are being discriminated against on
the basis of their race or religion even when they are performing a
duty that is compulsory in this country and this discrimination is
proving to be deadly,” he said, underlining that the court's decision
was a major disappointment given this situation.
Peace and Democracy Party (BDP) İstanbul deputy Sebahat Tuncel, who
held a press conference in the Parliament building on Wednesday, said:
“It is no coincidence that those who die in accidents in the army are
Kurds, Alevis or Armenians. We are seeing the consequences of racism
and nationalism.” She continued: “This country hasn't forgotten Hrant
Dink. What happened to Sevag Balıkçı is a different manifestation of
the same thing. Turkey has to establish social peace.” (TODAY'S
ZAMAN, March 29, 2013)
Turkish Minister Apologizes to Assyrians for Genocide 'Masturbation' Remark
Turkish EU minister Egemen Bagis drew sharp
criticism in Swedish and Turkish media regarding his remarks about the
Swedish parliament's recognition of the Turkish genocide of Assyrians
in World War One. Mr. Bagis compared the Assyrian genocide recognition
campaign to "masturbation." During a closed door meeting with
representatives from the Assyrian Federation of Sweden on January 18th
in the Turkish embassy in Stockholm (AINA 2-26-2013), he said "What
have you Assyrians accomplished by using the Seyfo [genocide] question
like masturbation by proclaiming it in the media and in the Swedish
parliament? Why do you involve the Pontic Greeks into the question?"
Speaking to the Swedish paper europaportalen.se, which first leaked the
news, the Turkish government at first denied the minister had expressed
the insulting line, stating: "Our Assyrian friends who were in the
meeting can confirm that the minister did not utter such words."
However, Afram Yakoub, the president of the Assyrian Federation of
Sweden, lashed out against Ankara's attempt to discredit the report,
saying "What Ankara is contending is not correct, the minister did
unfortunately use such language."
In an unexpected turn, Mr Bagis, who's following Turkish president
Abdullah Gül on a three day state visit to Sweden, offered a
disingenuous apology on Monday for offending Assyrians. Speaking to
Stockholm based Assyria TV, he said "If I have said such a thing and it
has offended people then I am sorry, I apologize."
Turkey denies the genocide of Assyrians of 1915-1918, which claimed the
lives of 750,000 Assyrians (75%), 500,000 Greeks and 1.5 million
Armenians. (AINA, 12 March 2013)
Journalism hard job for minorities in Turkey
Editors-in-chief of minority newspapers in Turkey have told a visiting
EU mission during an Istanbul meeting on Feb. 27 that they were facing
self-censorship problems along with economic difficulties.
Present at the meeting were EU Delegation to Turkey First Counselor
Michael Miller, Political Officer of the European External Action
Service Sema Kılıçer and the editors-in-chief of daily Greek newspaper
Apoyevmatini, Armenian dailies Marmara and Jamanag, Armenian weekly
Agos, Jewish weekly Şalom, and Syriac monthly Sabro.
“Freedom of expression and press censorship in Turkey were discussed
during the meeting. I spoke on the causes that lead the censorship of
the minority press, underlining that minority newspapers are
self-censoring themselves due to their fears,” Mihalis Vasiliadis, the
editor-in-chief of daily Apoyevmatini, told the Hürriyet Daily News
after the meeting.
“Another kind of censorship mechanism is the one imposed by the
dominant groups of the minority communities. Since we are financially
dependent on them, we cannot release critical
news reports,” Vasiliadis said.
Vasiliadis also said he still did not have a state-issued “yellow press
card,” although he has been a journalist for 30 years. He mentioned the
problems of minority journalists with regard to holding press cards
during the meeting.
“Many journalists are currently in custody. The Prime Minister says
they did not have any press cards and were arrested for engaging in
terrorist activities. I reminded [them during the meeting] that no one
could guarantee that we wouldn’t be treated in the same way if we were
arrested,” Vasiliadis said.
“The State’s Press Institution said they would release an official announcement
for the minority newspapers [to obtain their press cards]. However, it hasn’t been done yet,” he added.
Meanwhile, Tuma Çelik, editor-in-chief of the monthly Sabro, said
minority issues were also handled in the context of Turkey’s EU
process. “I said at the meeting that we were regarded as foreigners
although we are citizens of the Turkish Republic. I underlined the
point that our problems should be solved not because of the EU process,
but because we are citizens,” Çelik said. (hurriyetdailynews.com,
Vercihan Ziflioğlu, March 1, 2013)
Minority foundations ask for return of 1,550 properties
Deputy Prime Minister Bülent Arınç has announced that 165 minority
religious foundations have applied to the Council of the General
Assembly of the Directorate General for Foundations (VGM) to reclaim
about 1,550 parcels of property that were confiscated by the state and
later given to the Treasury in 1974.
In response to a parliamentary question, Arınç recently stated that
since the enactment of Government Decree No. 651 dated Aug. 27, 2011,
which allows foundations to reclaim real property dating back to 1936,
and that all real property, cemeteries and fountains are to be returned
to their rightful holders, 165 minority religious foundations have
applied to the VGM for the return of seized property.
Arınç said: “So far, 174 of the 1,550 parcels have been returned, 300
claims have been rejected and the market value of 15 immoveable
properties currently belonging to third parties has been paid. The rest
of the applications are still in the process of being evaluated.” (TODAY'S
ZAMAN, March 1, 2013)
Le journaliste Laurent Leylekian condamné par la Justice française
Paris le 28 février 2013. Aujourd’hui, la 17ème chambre du
Tribunal de Grande Instance de Paris a condamné le journaliste Laurent
Leylekian à verser 4000 euros de dommages et intérêts à son accusatrice
Sirma Oran-Martz, ainsi que 4500 euros de frais de justice. Il a en
outre été condamné à payer une amende en sursis de 2500 Euros.
Sirma Oran-Martz avait traduit en justice pour diffamation Laurent
Leylekian pour l’avoir traité de négationniste dans un éditorial paru
sur le site alors en vigueur de France-Arménie. Laurent Leylekian est
l’ancien Directeur de publication du journal “France-Arménie” ; il a
été Directeur exécutif de la Fédération Euro-arménienne pour la
Justice et la Démocratie pendant une dizaine d’années.
L’éditorial, intitulé “Martz Attaque” était un clin d’œil à quelques
films de science-fiction tels « Mars attaque » ou autre « E.T» ; il
dénonçait les tentatives de négationnistes notoires du génocide
des Arméniens de vouloir imposer leurs convictions à la scène politique
française.
Le procès de Laurent Leylekian avait eu lieu à Paris le 24 janvier dernier.
Aujourd’hui, la sentence a choqué les observateurs et la Communauté
arménienne de France, en particulier en raison du déroulement du
procès, un fiasco pour Sirma Oran qui a avancé des arguments confus,
évasifs et souvent hors sujet, alors que Laurent Leylekian avait
exprimé des positions claires, fortes et convaincantes. Sirma Oran
avait poursuivi Laurent Leylekian pour l’avoir diffamé d’être une
négationniste, or tout au long du procès, elle a apporté elle-même
toutes les preuves de son négationnisme du génocide des Arméniens.
De plus, l’avocate générale n’avait pas requis de peine contre Laurent Leylekian.
Aussi, aucun élément du procès ne laissait présager un verdict aussi surprenant et injuste.
En tant que directeur exécutif de la Fédération Euro-Arménienne pour la
Justice et la Démocratie à Bruxelles, Laurent Leylekian avait agi
pendant des années auprès de la Commission européenne et du Parlement
européen, afin de contribuer à intégrer le génocide des Arméniens dans
la liste des Crimes dont la négation devrait être poursuivie et
sanctionnée en Europe. Par suite, l’Union européenne avait en novembre
2008 adopté une Décision-Cadre sur ce sujet, préconisant le
rapprochement entre les législations et règlements des Etats Membres
sur les offenses, dont la négation des Génocides, qui doivent
être sanctionnées par des peines minimales d’un à trois ans
d’emprisonnement.
A ce jour, la France n’a pas intégré cette Décision-Cadre européenne dans sa législation.
De ce fait, aujourd’hui, il y a dans la législation française un vide
juridique concernant le génocide des Arméniens, puisque, bien qu’ayant
reconnu le génocide des Arméniens en 2001, la France ne sanctionne pas
la négation de ce crime à ce jour.
Comité Laurent LEYLEKIAN
Contact : 0652955628
001 arméniens <001@imprescriptible.fr>
Politique
intérieure/Interior Politics
Un responsable tire la sonnette d'alarme pour une nouvelle Constitution
La Turquie a besoin d'urgence d'une
nouvelle Constitution plus respectueuse des libertés fondamentales si
elle veut conserver son image de "modèle" pour le monde arabe, a
déclaré jeudi le président du Parlement turc, Cemil Ciçek.
"La Turquie a besoin urgemment d'une nouvelle Constitution. Les efforts
pour rédiger une nouvelle charte ne doivent plus être retardés", a dit
M. Ciçek devant la presse à Ankara.
Depuis 2011, les quatre partis politiques représentés à l'Assemblée
nationale turque sont réunis au sein d'une commission spéciale chargée
de la rédaction d'une loi fondamentale destinée à remplacer celle
élaborée par les militaires après le coup d'Etat de 1980 et amendée
plusieurs fois depuis.
Mais les travaux n'avancent guère, les formations politiques étant
profondément divisées sur des questions essentielles concernant
notamment l'octroi davantage de droits à la minorité kurde et la
laïcité.
Exaspéré par le retard pris par les travaux, le Premier ministre turc
Recep Tayyip Erdogan a menacé que faute d'un accord d'ici à la fin
avril, le gouvernement islamo-conservateur présenterait son propre
texte au Parlement.
M. Cicek a souligné la nécessité de parvenir à un compromis avant la
période électorale chargée qui s'annonce pour 2014 (municipale,
présidentielle) et 2015 (législative).
"Il est difficile de rédiger un nouveau texte dans une atmosphère
d'élections. Nous n'avons plus beaucoup de temps devant nous", a
prévenu M. Ciçek, qui est un membre du Parti de la Justice et du
développement (AKP), au pouvoir.
Il a estimé que si la Turquie n'y parvenait pas, son image de "modèle" dans le monde arabe serait "terni".
L'opposition reproche à M. Erdogan de vouloir modifier la Constitution
pour élargir les pouvoirs du président, un poste qu'il ne fait plus
mystère de vouloir briguer dès 2014. (AFP, 28 mars
2013)
CHP raises concerns over Israel’s apology
Main opposition Republican People’s Party (CHP) deputy chair Faruk
Loğoğlu has dismissed Israel’s formal apology to Turkey over the Mavi
Marmara killings of 2010, stressing that Israel’s apology came after a
push from U.S. President Barack Obama. “If someone is to be
congratulated, President Obama, who is the architect of the process,
should be congratulated,” Loğoğlu said at a press conference in
Parliament yesterday.
The delay, timing and method of Israel’s apology caused concerns,
according to Loğoğlu. “Is this development a prologue to new conflicts
in the region, or does it herald a peaceful and stable era for the
region?” Loğoğlu asked.
In addition, CHP deputy Osman Korutürk asked Foreign Minister Davutoğlu
to reveal scripts of telephone conversation in which Israeli Prime
Minister Binyamin Netenyahu expressed a formal apology to Prime
Minister Recep Tayyip Erdoğan. “Has Turkey made a commitment to a joint
operation with Israel and the U.S. against Syria as well as against
Iraq and Iran as next phases in return for Israel’s apology?” Korutürk
asked Davutoğlu.
Meanwhile, the CHP has tabled a motion of censure against Davutoğlu
over alleged secret energy deals with Iraq’s Kurdistan Regional
Government (KRG).
“The government has signed secret and express agreements that would
cause the division of our country and in Iraq as well. By way of such
agreements, certain private companies obtained concessions from the
government,” CHP deputy Aytun Çıray said. Çıray recently claimed that
Turkey and the KRG secretly signed a “framework agreement” last year
that outlined transportation and marketing of oil and gas sources in
northern Iraq to the global market by excluding the central government
in Baghdad.
“This deal is legally problematic. Signing a deal with the KRG instead
of Iraq’s central government and adopting that deal without
parliamentary consent is an unconstitutional act by the government and
Foreign Minister,” Çıray said. “By signing a deal, Turkey recognized
the KRG as a state that would bring Iraq to the brink of dissolution.
Our foreign policy means that the integrity of Iraq was breached in
this way,” Çıray said.
Arguing that an offshore company was founded by Turkey as part of the
secret agreement, Çıray asserted that companies whose owners are close
to the Turkish government are the shareholders in the offshore company.
Having issued a parliamentary question about the secret deal, Çıray said he had not received a response from Davutoğlu yet.
(hurriyetdailynews.com,
March 25, 2013)
Towards a new constitution drawn up by AKP and BDP?
The working period of the Constitution Conciliation Commission has been
prolonged to the end of March. Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan
implied that they could postpone this period to April at most.
Evidently, the commission will be in office until April 23, 2013, which
is the 93rd anniversary of Parliament’s inauguration.
So far, the commission has handled about 110 articles. A consensus was
reached on 30 articles. However, the four parties cannot agree on some
main articles such as “legislative, executive, and judicial.” When
possible bilateral alliances are considered, the articles that would be
written with mutual consent exceed 50 percent. For instance, the number
of articles that could be written by the Justice and Development Party
(AKP) and the Peace and Democracy Party (BDP) alliance is two times
more than other possible alliances. The BDP’s flexibility on critical
articles increases this proportion. To illustrate, while the Republican
People’s Party (CHP) and the Nationalist Movement Party (MHP) are
strictly against the title of “presidential system,” which is
insistently favored by the AKP, the BDP tends to affirm it depending on
the debates. Also, the two parties have developed very similar
proposals to some crucial articles of the Constitution, including the
“Preamble” and “first four articles.”
Both parties are conducting work on the articles that “shall not be
amended, nor shall their amendment be proposed” in the current
Constitution. Last week, the AKP’s draft was leaked. The BDP is also
making a similar preparation. When I paid close attention to the
corridors, I saw that the two parties actually agree on even more
subjects than assumed. Article No. 1 of the current Constitution says,
“The Turkish State is a republic.” The AKP does not have an objection
to that; neither does the BDP. This article is expected to be left as
it is.
Article No. 2 says, “The Republic of Turkey is a democratic, secular
and social state governed by the rule of law; bearing in mind the
concepts of public peace, national solidarity and justice; respecting
human rights; loyal to the nationalism of Atatürk; and based on the
fundamental tenets set forth in the Preamble.” The AKP wants to
simplify this article without changing its root idea. Instead of the
current article, the AKP favors the expression “The Republic of Turkey
is a democratic, secular and social state governed by the rule of law
and based on human rights.” The BDP also proposes a similar expression,
but they also favor excluding the phrase “the nationalism of Atatürk,”
while the AKP thinks that the expression could be attached on the
Preamble.
Anthem issue
Furthermore Article No. 3 says “The Turkish state, with its territory
and nation, is an indivisible entity. Its language is Turkish. Its
flag, the form of which is prescribed by the relevant law, is composed
of a white crescent and star on a red background. Its national anthem
is the March. Its capital is Ankara.” The two parties are not
completely against this article. They only side for the change of the
phrase “Its language is Turkish” to “Its official language is Turkish.”
The BDP does not object to the flag anymore, and it would possibly not
raise its voice against the national anthem.
Article No. 4 indicates that the provisions of the first three articles
shall not be amended, nor shall their amendment be proposed. The AKP
and the BDP do not think to include this article in the new
Constitution.
Also, Article No. 5 regulates “the Fundamental Aims and Duties of the
State.” The AKP has proposed a simplified version of this article to be
attached to the Preamble, while the BDP favors its abolishment.
Article No. 6, another critical one in the current Constitution, says,
“Sovereignty is vested fully and unconditionally in the nation. The
Turkish Nation shall exercise its sovereignty through the authorized
organs as prescribed by the principles laid down in the Constitution.”
The AKP wants to rewrite this article as “Sovereignty is vested fully
and unconditionally in the nation. The nation shall exercise its
sovereignty through its representatives.” While the BDP wants the
exclusion of “Turkish Nation,” it also sides with a more inclusive
definition compared to the AKP’s proposal. While the AKP and the BDP
seem to be reaching a consensus on the main articles, the CHP and the
MHP want to leave the first four articles as they are. The AKP and the
BDP are taking quick steps to make a bilateral agreement, which would
shape the new Constitution simultaneously with the peace process. This
process might also cause some breakups within the CHP.
(hurriyetdailynews.com,
March 19, 2013)
Main opposition leader criticizes Ergenekon prosecutors
Main opposition Republican People’s Party (CHP) leader Kemal
Kılıçdaroğlu harshly criticized the prosecutors and judges of the
Ergenekon case, vowing that they will settle accounts with those who
destroyed the notion of justice in the country.
“I apologize to respectable and fair judges and prosecutors for calling
those judges and prosecutors [of the Ergenekon case] judges and
prosecutors. We will settle accounts sooner or later with judges and
prosecutors who destroyed the notion of justice, I promise our nation,”
Kılıçdaroğlu said yesterday in his address to his party’s parliamentary
group meeting.
The CHP leader was commenting on the prosecutor’s demand for the
aggravated life imprisonment of 67 suspects in the Ergenekon coup plot
case, including former chief of General Staff İlker Başbuğ and CHP
deputies Mustafa Balbay and Mehmet Haberal.
‘Politically motivated’
“What kind of justice is this?” he asked, comparing today’s courts with
those of the post-1980 coups. “Those courts did not dispense justice;
they only serve political authority. They are sticks of the government.
So we don’t expect justice from Silivri courts [where the Ergenekon
trials are being held],” Kılıçdaroğlu said. Judges in the Ergenekon
trials are politically motivated, according to Kılıçdaroğlu.
“There are some judges who receive instructions from the government,”
he said, describing the Ergenekon trials as a black stain on Turkish
democracy.
“Ergenekon is such a case that people who had not ever met or gotten in
touch [their entire lives] were counted as members of the same
[illegal] organization. Many of them would not know each other if they
met on the street,” he said.
CHP Ankara Deputy Sinan Aygün, another suspect in the case facing
aggravated life imprisonment, also commented on the prosecutor’s
opinion, noting that they faced two charges of aggravated life
imprisonment in addition to 54 years in prison, when the indictment was
submitted to the court.
(hurriyetdailynews.com,
March 19, 2013)
PM Erdoğan holds surprise meeting at his home with Intelligence Chief
Turkish Prime Minister Erdoğan held an unscheduled meeting with
National Intelligence Organization (MİT) Chief Hakan Fidan and Justice
Minister Sadullah Ergin at his home in Istanbul on March. 15.
Having publicly declared that he was taking a rest for a few days
following a short examination at an Ankara hospital on March. 12,
Erdoğan canceled the whole of his official program for the rest of the
week and later moved to Istanbul to rest.
Fidan met with Erdoğan around 7 p.m., and was joined by Ergin an hour
later, according to Doğan News Agency. The meeting lasted until 9.30
p.m.
The surprise visit of Fidan and Ergin came amid preparations for the
visit of a third parliamentary delegation to the jailed leader of the
outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK), Abdullah Öcalan. It is
expected that the third delegation will deliver responses to Öcalan’s
previous letters from the PKK’s senior leaders based in the Kandil
Mountains of northern Iraq and the European branch of the Kurdistan
Communities Union (KCK), the alleged urban wing of the PKK.
According to reports, the three discussed the ongoing peace process;
the upcoming Nevruz festival on March 21, when Öcalan is expected to
make a call for a cease-fire; and the participants of the third
parliamentary delegation that the Peace and Democracy Party (BDP) will
send to visit Öcalan in İmralı island prison. (hurriyetdailynews.com, March 15, 2013)
Does BDP favor presidential system?
The echoes of the meeting held by Peace and Democracy Party (BDP)
deputies Pervin Buldan, Sırrı Süreyya Önder and Altan Tan with Abdullah
Öcalan at İmralı Island are continuing to reverberate. While all sides
are trying to overcome the tremor created by the leak of the minutes of
the meeting, Öcalan’s suggestions at the meeting are also being
discussed. How will the “İmralı criteria” affect the process? Will the
opposition’s criticism that “Öcalan is writing the Constitution”
overturn the already shaking Constitution table?
Parliament’s Constitution Conciliation Commission deadlocked about a
month ago at the “execution” section. The reason for this was that
while the Republican People’s Party (CHP) and the Nationalist Movement
Party (MHP) were suggesting the parliamentary system, the ruling
Justice and Development Party (AKP) was insisting on the “presidential
system.” The BDP, however, considered both of systems to be open to
debate and presented a strengthened parliamentary system as its
official offer. The AKP’s insistence on the presidential system
deadlocked the Commission, so this chapter was skipped to be tackled
later when there was no consensus.
After the latest İmralı talks, eyes are again turned to the BDP. In
that meeting, Öcalan said, “We will support Mr. Tayyip’s presidency. We
can form an alliance with the AKP on this basis. However, this
presidential system should be like the one in the United States, with a
senate like a state chamber.
Then a second one like a people’s chamber. The latter could be named a
‘democratic Parliament,’ while the former could be named a ‘house of
representatives,’ like in the U.S.” Even though he was putting forward
certain conditions, Öcalan was therefore openly giving a green light to
Erdoğan’s presidency. Following these words, what will the BDP do
during the “executive” chapter that is due to be tackled in the coming
days? Will it continue defending the parliamentary system, or will it
revise its offer and go back to the presidential system?
Meral Danış Beştaş, BDP deputy chair and member of the Constitution
Conciliation Commission as an “expert” for her party, answered my
question. “We are open to discussing the presidential system. We have
suggested the parliamentary system to the Commission, but we have also
expressed there that we can discuss the presidential system,” she said.
Apparently, the BDP administration was aware that Öcalan would bring
this system to the table and therefore prepared accordingly. So, what
will the BDP do when the chapter comes to the table? “In principle,
before the Commission we have formed with four parties is dispersed, we
do not find it correct that we should bring such a suggestion,” Beştaş
said.
‘No super powers’
She is openly saying that they may change their offer in favor of the
presidential system within the framework of dual alliances, if the
Commission ends up being dispersed. “We have suggested the
parliamentary system in the executive and legislative chapters.
However, we have also expressed that we are open to debate the
presidential system. It may not be possible in a four-party structure,
so if new alliances are on the agenda we would not be closed to
debating this. If we sit around a table with the AKP, we could debate
this system; if we agree, we would support it. What is important for us
is a democratic governance system where people can find themselves
represented,” Beştaş said.
I reminded her of the content of the AKP’s “presidential system” offer.
She replied: “We would not prefer the ‘super presidential’ system that
the AKP has suggested.” Beştaş also explained that they would favor a
system similar to the U.S. model with strong control pillars. “The
president should not possess super powers. He or she should report to
Parliament. The equilibrium and the control should be based on strong
foundations. In this system, democracy should be experienced at its
highest level.
Otherwise, no matter under what conditions, we are not in favor of a
strong and uncontrolled presidential model.” The latest deadline
Erdoğan gave to the Constitution Conciliation Commission expires at the
end of this month. It looks difficult for the four parties to put their
signatures under a joint Constitution, while the stance of the
opposition also indicates that Öcalan’s leaked words will accelerate
the Commission’s dispersal.
First test on March 8
I had the opportunity to talk to the Co-Chair of the Peace and
Democracy Party (BDP) Selahattin Demirtaş during the week. The minutes
of the İmralı meeting had not been leaked to the press yet.
Demirtaş said World Women’s Day on March 8 would be a test for the
sincerity of the government, saying, “There will be many women’s
rallies on March 8. The attitude toward these rallies is a parameter
for us. Will the government ban them? In the province of Van, the
public prosecutor has banned posters on March 8 and has launched cases
for the closure of 10 associations. We will see if the stance changes,
whether those practices of oppressing us and pressuring the streets
will change.” Let’s see if this test will be passed after the leakage
of the minutes.
Danger waiting for CHP
Republican People’s Party (CHP) Chair Kemal Kılıçdaroğlu said since day
one that they would not leave the Constitution conciliation table.
Despite this, the nationalist wing of the CHP is uncomfortable. This
discomfort has altogether increased with the leakage of Öcalan’s
comments on the new Constitution. The nationalists are forcing the
party to leave the table without waiting for the end of March, with the
slogan “No to the AKP-Öcalan Constitution.” They are also debating
formulating this demand with an anti-administration declaration. The
reformists, on the other hand, want to stay at the table until the end.
The new Constitution process may bring unexpected internal clashes and
moreover resignations within the CHP. (hurriyetdailynews.com, March 5, 2013)
Forces
armées/Armed Forces
Tirs de l'artillerie turque contre des bases du PKK dans le nord de l'Irak
L'artillerie turque a procédé à des
tirs contre des bases irakiennes du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK), une semaine après l'appel au cessez-le-feu du chef des rebelles,
ont indiqué un responsable du PKK et une source au sein des forces de
sécurité turques jeudi.
Les tirs d'obus, qui sont tombés dans la province de Dohuk, frontalière
de la Turquie, "n'ont fait aucun blessé. Nos membres n'étaient pas là
au moment de l'attaque" mercredi, a précisé un responsable du PKK à
l'AFP sous couvert d'anonymat.
Les tirs visaient des bases arrière du PKK et avaient pour but de
"dissuader les rebelles d'entrer en Turquie", a précisé une source au
sein des forces de sécurité turques.
C'est la première fois que l'armée turque visait des bases arrière du
PKK en Irak depuis l'appel du chef du PKK emprisonné Abdullah Öcalan au
cessez-le-feu et au retrait du territoire turc, rendu public la semaine
dernière.
Le commandement militaire du PKK a officialisé samedi cette trêve et
précisé que le retrait ne commencerait qu'après la mise en place de
mécanismes "ad hoc" chargés de le surveiller. (AFP, 28 mars
2013)
L'aviation turque survole les bases arrières du PKK en Irak
Des avions de combat de l'armée de l'air turque ont survolé lundi les
bases des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK)
dans le nord de l'Irak, quatre jours après l'appel au cessez-le-feu
lancé par leur chef emprisonné Abdullah Öcalan, a-t-on appris de source
militaire.
Cinq chasseurs-bombardiers F-16 ont décollé de la base de Diyarbakir et
effectué un vol de reconnaissance dans les monts Kandil, a précisé la
même source à l'AFP.
Depuis des années, l'aviation turque effectue régulièrement des
missions dans l'espace aérien irakien pour bombarder les camps du PKK.
La mission de lundi intervient après le message lancé jeudi, à
l'occasion du Nouvel an kurde, par Abdullah Öcalan, qui a appelé ses
troupes à un cessez-le-feu unilatéral et à se retirer du territoire
turc.
Le commandement militaire du PKK a officialisé samedi cette trêve et
précisé que le retrait ne commencerait qu'après la mise en place de
mécanismes "ad hoc" chargés de le surveiller. (AFP, 25 mars
2013)
Ankara cessera ses opérations militaires si le PKK arrête les siennes
La Turquie cessera ses opérations militaires contre les Kurdes si le
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) cesse les siennes, a assuré
jeudi à La Haye le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, quelques
heures après un appel au cessez-le-feu du chef kurde emprisonné
Abdullah Öcalan.
"S'il n'y a plus d'actions armées, nos troupes n'entreprendront plus
d'opérations militaires", a déclaré M. Erdogan lors d'une conférence de
presse à La Haye, aux Pays-Bas, où il venait de rencontrer son
homologue néerlandais Mark Rutte.
Qualifiant de "positive" l'approche de M. Öcalan, Recep Tayyip Erdogan,
dont les propos en turc ont été traduits en néerlandais, a soutenu que
"l'important est de voir comment il (le cessez-le-feu, ndlr) sera
appliqué en réalité". "J'espère qu'il aura un effet le plus vite
possible", a-t-il en outre ajouté.
Abdullah Öcalan avait appelé jeudi plus tôt dans la journée, à
l'occasion du Nouvel an kurde, les rebelles du PKK à un cessez-le-feu
et à se retirer du sol turc, une déclaration qui ravive l'espoir de
mettre un terme à un conflit qui déchire la Turquie depuis 29 ans et a
fait quelque 45.000 morts.
Le message du détenu le plus célèbre, et le plus haï, de Turquie a été
lu jeudi par un élu kurde à Diyarbakir, la grande métropole du sud-est
considérée comme leur capitale par les 12 à 15 millions de Kurdes (20%
de la population totale) du pays.
"Le fait que le drapeau turc n'était pas présent au rassemblement de
Diyarbakir est une provocation", a toutefois critiqué M. Erdogan lors
de la conférence de presse.
Après plusieurs mois de discussions serrées avec le gouvernement
islamo-conservateur, le fondateur du PKK avait lui-même confirmé lundi
depuis son île-prison d'Imrali, non loin d'Istanbul, qu'il s'apprêtait
à lancer un appel à la paix "historique".
Avant l'appel de jeudi, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan avait
répété de son côté qu'il était prêt à tout faire pour que les armes se
taisent, même à "avaler du poison" ou à tirer un trait sur sa carrière
politique.
Malgré ces gestes de bonne volonté, les obstacles à la paix demeurent
nombreux, notamment parce qu'Ankara semble encore rejeter l'idée de
libérer Öcalan et qu'une majorité de Turcs sont encore réticents à
négocier directement avec lui.
A quatre reprises déjà depuis le début de sa rébellion en 1984,
Abdullah Öcalan a proclamé des cessez-le-feu unilatéraux. Jamais
jusque-là ils n'ont permis de déboucher sur une solution à ce conflit.
(AFP, 21 mars 2013)
Lourdes peines requises dans un procès pour complot contre le gouvernement
Un procureur d'Istanbul a requis lundi la réclusion à perpétuité contre
64 personnes, dont un ancien chef d'état-major de l'armée, accusées
d'avoir voulu renverser le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir
depuis dix ans en Turquie, ont rapporté les médias turcs.
Lors de cette 281e audience de ce procès-fleuve ouvert en 2008 dans le
complexe pénitentiaire de Silivri, dans la grande banlieue
stambouliote, le magistrat a également réclamé une centaine de peines
de sept ans et demi à quinze ans de prison.
Parmi les personnes menacées d'emprisonnement à vie figurent dix
généraux d'active ou à la retraite, dont l'ancien commandant en chef de
l'armée Ilker Basbug, des élus de partis d'opposition, des journalistes
et des avocats.
La lecture du réquisitoire final du procureur, épais de 2.271 pages, a
duré plusieurs heures avant la suspension, tard lundi soir, de
l'audience.
Le verdict de ce procès, qui a été le théâtre de nombreuses
manifestations musclées de l'opposition, est désormais attendu dans les
prochaines semaines.
Au total, 275 personnes sont poursuivies dans ce dossier pour avoir
participé, à des degrés divers, à un complot baptisé Ergenekon, du nom
du lieu mythique d'Asie centrale qui aurait vu naître le peuple turc,
destiné à provoquer la chute du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
Cette affaire est l'un des nombreux dossiers judiciaires ouverts par le
gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP), au
pouvoir depuis 2002, contre l'armée, qui a renversé trois gouvernements
élus depuis 1960 et contraint un gouvernement pro-islamiste à la
démission en 1997.
Dans le premier de ces dossiers jugé, la justice turque a prononcé en
septembre 2012 de lourdes peines de prison contre plus de 300
officiers. (AFP, 18 mars
2013)
La Turquie à l'offensive sur le marché de l'armement
Un char d'assaut, un hélicoptère et maintenant, un drone. A l'heure où
la crise rétrécit les budgets militaires en Europe, la Turquie a décidé
de muscler ses industries d'armement, avec l'ambition d'afficher son
indépendance technologique et de se faire une place sur le marché de
l'exportation.
Le gouvernement en est si fier qu'il en ouvre désormais les portes à
ses invités les plus prestigieux. La semaine dernière, c'était au tour
du roi Abdallah de Jordanie d'avoir l'honneur d'une visite de l'usine
Turkish Aerospace Industries (TAI) d'Ankara, guidé par le président
turc Abdullah Gül lui-même.
Blouson de pilote sur le dos, les deux dirigeants y ont passé en revue
les dernières productions "made in Turkey". Un drone de surveillance,
dont la Turquie s'enorgueillit d'être l'un des rares pays à maîtriser
le développement. Et un hélicoptère d'attaque.
Ces deux engins dernier-cri concrétisent une stratégie initiée il y a
dix ans par le pouvoir islamo-conservateur d'Ankara, en même temps
qu'il affirmait sa prétention au rang de puissance régionale.
"Auparavant, nous développions certains projets (...) dans le cadre
d'octroi de licences ou de transfert de technologie, mais au cours de
la dernière décennie, nous avons essayé de lancer le développement de
notre propre technologie", explique le sous-secrétaire d'Etat aux
Industries de défense, Murad Bayar, "nous ne pouvons pas jouer de rôle
dans la région avec des matériels et une technologie importés".
Priorité a donc été donnée à la recherche militaire. Près de 700
millions de dollars y ont été consacrés pour la seule année 2012. Cette
manne a irrigué une poignée de groupes publics, comme TAI, Rocketsan ou
Aselsan, mais a surtout permis l'éclosion d'un réseau de centaines de
PME, regroupées au sein de "clusters" d'entreprises.
Pour combler son retard, la Turquie a aussi profité de sa qualité de
membre de l'Otan pour multiplier les projets avec les géants
occidentaux du secteur, synonymes d'autant de transferts de
technologies et de savoir-faire.
Son drone "Anka" est issu d'une technologie israélienne, son nouveau
char d'assaut "Altay" le fruit d'un projet avec le sud-coréen Hyunday
Rotem et l'hélicoptère T-129 "Atak" dérivé d'un modèle de
l'anglo-italien AgustaWestland.
Croissance
"En Turquie, il y a peu de chances de remporter un appel d'offres
direct", résume le patron du français Thales pour la Turquie, Philippe
Amar, "pour entrer ce marché, il faut être prêt à coopérer, dans
l'intérêt de chacun".
Aujourd'hui, l'industrie militaire turque affiche une progression
insolente. L'an dernier, son chiffre d'affaires a atteint 4,3 milliards
de dollars et le montant de ses exportations près de 1,3 milliard, en
hausse de 35% sur un an.
Grâce à des matériels performants et meilleurs marchés que ceux des
Occidentaux, la Turquie marque des points à l'export. Les Emirats
viennent d'acheter son nouveau système d'artillerie guidé par laser
"Cirit". Et le T-129 a été retenu face aux Américains pour un appel
d'offres en Corée du Sud.
Malgré ces succès, Ankara reste encore un nain sur le marché mondial.
Loin des géants américain (66 mds USD en 2011) et russe (15 mds USD en
2012), ou même des "dragons" asiatiques comme la Corée du Sud.
"Même si plus de 50% des matériels fournis à son armée sont d'origine
locale, la Turquie est encore loin de l'autosuffisance", relève un
industriel européen, "mais elle s'est donnée les moyens d'entrer dans
le club".
Deux de ses fleurons, TAI et Aselsan, sont classés dans le top 100 des
industriels mondiaux de la défense. En forte croissance, le groupe
public d'aéronautique turc, partenaire de l'européen Airbus et
l'américain Lockheed Martin, a annoncé son intention d'introduire 20%
de son capital en bourse d'ici la mi-2013.
"Nous sommes fiers de produire nos propres matériels mais il est aussi
important pour nous d'être reconnus par nos partenaires internationaux
(...) et de jouer un rôle significatif sur le marché", plaide le
vice-président de TAI, Yilmaz Güldogan.
La Turquie a donc placé haut la barre de ses prétentions: 2 mds de
dollars d'exportations d'armes en 2016 et passer du 15e au 10e rang
mondial pour les dépenses militaires en 2023. Avec de réelles chances
d'y parvenir, jugent les analystes.
"La Turquie a le potentiel de s'imposer comme un fournisseur majeur des
pays du Golfe et d'Asie du Sud-est", estime Philipp Reuter, du cabinet
Frost & Sullivan. (AFP, 16 mars
2013)
Top suspect in Feb 28 coup probe is former Chief of Staff Karadayı
The prime suspect in the case into military intervention in the Feb. 28
process of 1997 is former Chief of Staff retired Gen. İsmail Hakkı
Karadayı, according to the 1,100-page indictment, media reports have
said.
The indictment against a harsh army-led campaign that forced Turkey’s
first Islamist prime minister, the late Necmettin Erbakan, to resign in
June 1997 – an event known as the Feb. 28 process.
There are 100 suspects, 76 of them arrested, and 400 complainants in
the Feb. 28 case, daily Milliyet reported March.11. The number-two
suspect in the indictment is former Deputy Chief of General Staff Gen.
Çevik Bir, according to daily Taraf.
Tansu Çiller, the leader of the center-right True Path Party (DYP) at
that time, is the number-one complainant in the indictment, which was
prepared by Ankara Public Prosecutor Mustafa Bilgili. The DYP and
Erbakan’s Welfare Party (RP) were coalition partners in the “Refahyol”
government at that time.
The First Army commander at that time, Gen. Yalçın Ataman, is among the 100 suspects.
Bilgili will submit the indictment to the public prosecutor’s office
before it is submitted to the courthouse. The investigation started in
April 2011 upon an official complaint.
Karadayı denied involvement in any coup attempt in his testimony to the
prosecutors when he was previously detained and released, daily
Milliyet reported.
Apart from Karadayı, some of the other top suspects include Erol
Özkasnak, Fevzi Türkeri, Çetin Saner and Kenan Deniz. Turkish Prime
Minister Recep Tayyip Erdoğan and main opposition Republican People’s
Party (CHP) leader Kemal Kılıçdaroğlu could intervene in the Feb. 28
case if they claim to be among the victims. (hurriyetdailynews.com, March 11, 2013)
Un ex-général turc arrêté pour le putsch de 1997
Un général turc à la retraite a été arrêté mercredi dans le cadre d'une
enquête sur le coup de force militaire de 1997, qui avait fait chuter
le premier gouvernement islamiste du pays, a rapporté l'agence de
presse Anatolie.
L'ancien commandant de l'armée de terre, Izzettin Iyigun, a été écroué
quelques heures après avoir été convoqué pour témoigner sur le putsch
du 28 janvier 1997 devant un tribunal d'Ankara.
M. Iyigun a été envoyé dans la prison de haute sécurité de Sican, le
quartier même d'Ankara où l'état-major avait ordonné à des chars de
défiler dans les rues dans une menace à peine voilée contre le Premier
ministre de l'époque, Necmettin Erbakan.
M. Iyigun est accusé d'avoir été impliqué dans la chaîne de décisions
ayant abouti à la démission du gouvernement quelques mois plus tard.
L'arrestation de cet ex-général porte le nombre de généraux mis
derrière les barreaux pour leur rôle présumé dans ce putsch à dix en un
mois.
Des dizaines d'autres officiers militaires ont aussi été arrêtés dans
le cadre de l'enquête ouverte en 2011 et considérée comme l'exemple le
plus récent de confrontation entre l'armée et le gouvernement issu de
la mouvance islamiste.
En septembre, environ 300 officiers militaires en activité et retraités
se sont vu infliger des peines de prison allant jusqu'à 20 ans pour
avoir fomenté un putsch en 2003 visant à renverser le Parti de la
justice et du développement (AKP), au pouvoir depuis 2002.
Des centaines d'autres personnes, dont des journalistes, des
universitaires et des députés, sont poursuivis pour leur rôle dans des
complots similaires. (AFP, 6 mars
2013)
TSK personnel down by 33,000 over last year
The General Staff has announced statistics showing that the number of
personnel in the Turkish Armed Forces (TSK) has dropped by 33,000 since
last year.
Over the past several years, the TSK has been shaken by several coup
and espionage investigations that led to the imprisonment of many
active duty as well as retired military officers. Also included in the
numbers are officers who have retired or were expelled from the TSK by
the Supreme Military Board (YAŞ) on various grounds.
The total personnel number of the institution stands at 678,617, according to statistics posted on the TSK's website on Tuesday.
The numbers reported 347 generals and admirals serving in the TSK, of
which 313 are assigned to the land, naval and air forces while 33 serve
in the gendarmerie. One admiral has duties in the Coast Guard Command.
The information released by the TSK indicates there are 33,167 officers
and 72,061 noncommissioned officers serving in the land, naval and air
forces, 5,561 officers and 22,812 noncommissioned officers in the
gendarmerie and 575 officers and 1,320 noncommissioned officers in the
Coast Guard Command.
According to the same numbers, 24,380 specialized sergeants serve in
the gendarmerie and 36,496 in the land, naval and air forces.
With regards to the civilian personnel at the TSK, there are 48,077
civilian employees working for the land, naval and air forces while
3,587 civilians work for the gendarmerie. In addition, 860 civilian
employees work for the Coast Guard Command.
In total the land, naval and air forces is made up of 481,603 civilian
and non-civilian personnel, while the total number of personnel at the
Gendarmerie Command is 191,684. There are also 5,330 personnel working
at the Coast Guard Command. (TODAY'S
ZAMAN, March 6, 2013)
Ahmet Türk: Military operations weakening the trust in peace process
Democratic Society Congress (DTK) co-chairs Ahmet Türk and Aysel
Tuğluk, Peace and Democracy Party (BDP) co-chairs Selahattin Demirtaş
and BDP deputies Altan Tan and Sırrı Süreyya Önder are establishing
contacts in the city of Sulaimaniya in Federal Kurdistan Region. The
delegation is expected to go to Kandil in a couple of days to deliver
the letter sent by Kurdish people's leader Abdullah Öcalan jailed in
Imralı prison.
DTK co-chair Ahmet Türk and Patriotic Union of Kurdistan
(YNK)Central Committee Member Mele Bextiyar held a joint press
conference after a meeting between the BDP delegation and YNK
executives on Thursday.
Speaking here, Bextiyar pointed out that YNK has been supporting
the ceasefire and peace attempts the PKK (Kurdistan Workers'
Party) has made since 1993, adding; "We believe a mutual ceasefire
should be declared in the current process. Concerning the peace process
initiated in Imralı prison, we call on politicians from South Kurdistan
to support this call of ours and to give Turkish state a message of
strong unity among Kurds".
Speaking after, Ahmet Türk said that they will continue establishing
contacts with political circles in South Kurdistan to take their
opinion about BDP's intention to involve all Kurds in the current
process for a solution to the Kurdish question.
Türk called attention to the ongoing aerial assaults targeting Media
Defense Areas and South Kurdistan, saying; "The intense bombardment in
Kandil in the ongoing process of talks weakens Kurdish people's trust
in peace process".
Asked about PKK's alleged plans for laying down arms, Türk said that
disarmament should be the last issue to debate in the process of
dialogue. "There is a primary need to develop a peaceful atmosphere for
the solution of the Kurdish question. There is also a need for a mutual
ceasefire. We think politicians in South Kurdistan are also of the same
opinion". (ANF, Feb 28, 2013)
Conscientious Objector Ali
Fikri Işık Jailed
A military court ordered the imprisonment of Taraf newspaper's
contributing writer Ali Fikri Işık (56), on the ground that he
committed a crime by being "fugitive soldier".
Initially arrested in June 2012, Işık has been released in October 2012
providing that he would complete his compulsory military drafting.
On 19 December 2012 Işık objected military hospital reports that
confirmed him a "good candidate" for drafting during a court hearing
which was rescheduled to February 27 (yesterday).
"Lawyer Hanifi Barış was defending Ali Fikri Işık, but she went abroad
for her masters. So my friend has technically no legal assistance. He
can't afford it," Fehim Işık, Ali Fikri Işık’s colleague, told
bianet.
Işık said his colleague has been jailed for his conscientious objection
for the second time, which he claimed to be impossible from a legal
standpoint.
"In his prison cell, Ali Fikri started a hunger strike to protest the
arrest. I hope the conscientious objection movement will find him a
lawyer." (BIA,
Ekin KARACA, Feb 28, 2013)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Le gendre de Ben Laden, expulsé par Ankara en Jordanie, conduit aux Etats-Unis
Le gendre d'Oussama Ben Laden, Souleymane Abou Ghaith, arrêté fin
janvier à Ankara, a été emmené aux Etats-Unis par des agents de la CIA
après avoir été expulsé par la Turquie vers la Jordanie, a rapporté
jeudi le journal turc Hürriyet, sans citer ses sources.
Dépossédé de la nationalité koweïtienne, Abou Ghaith, a été retenu plus
d'un mois par les autorités turques après avoir été libéré par un
tribunal d'Ankara qui l'avait placé sous contrôle policière.
Il a été expulsé par la police turque vers la Jordanie d'où il devait
se rendre au Koweït, mais il a été arrêté par des agents de la CIA sur
le sol jordanien et conduit aux Etats-Unis, assure Hürriyet.
L'expulsion par la Turquie, le 1er mars, a coïncidé avec une visite à
Ankara du secrétaire d'Etat américain John Kerry, souligne le quotidien.
Le ministère turc des Affaires étrangères et l'ambassade américaine à
Ankara, interrogés par l'AFP, ont refusé de commenter l'information de
Hürriyet.
Abu Ghaith avait été arrêté par les services secrets turcs dans un des
hôtels de luxe de la capitale, après avoir été informés par la CIA,
avaient alors rapporté les médias.
Il aurait entré illégalement en Turquie depuis l'Iran où il s'était installé avec sa famille.
Aux lendemain des attentats du 11 septembre 2001, Abou Ghaith était
apparu sur une vidéo de propagande comme un porte-parole du réseau
Al-Qaïda, aux côtés d'Oussama Ben Laden.
Abou Ghaith devant un tribunal américain vendredi pour terrorisme
Le gendre d'Oussama Ben Laden, Souleymane Abou Ghaith, a été inculpé
jeudi de complot pour tuer des ressortissants américains et sera
présenté devant un tribunal de New York vendredi, a annoncé le
ministère américain de la Justice.
Abou Gaith était apparu au côté des numéros 1 et 2 d'Al-Qaïda, Oussama
ben Laden et Ayman al-Zawahiri, au lendemain des attentats du 11
septembre 2001, et avait mis en garde les Etats-Unis au nom d'Al-Qaïda
qu'une "grande armée se formait contre (eux)" et appelé "la nation de
l'islam" à conduire une bataille contre "les Juifs, les Chrétiens et
les Américains", rappelle un communiqué du ministère.
Le ministère américain de la Justice ne donne aucune précision sur les conditions ou le lieu de son arrestation. (AFP, 7 mars
2013)
Diyanet faces row over its existence on 89th anniversary
As Turkey marks the 89th anniversary of the foundation of the Religious
Affairs Directorate, or simply the Diyanet, a debate is ongoing whether
it should continue its existence or be abolished.
The directorate was founded by Parliament as an official institution on
March 3, 1924, after the abolition of the caliphate. It represents the
highest Islamic religious authority in the country.
The Diyanet is often the focus of criticism as it represents and
promotes Sunni Islam and does not recognize Alevism, a religious group
inside Islam.
Turkey is 99 percent Muslim, with Sunnism being the dominant sect. The
Alevi community is estimated to number between 10 and 12 million. They
seek official recognition of their worship places, called cemevis,
which are different from the mosques where Sunni Muslims pray. They
also say the Diyanet should be abolished.
In remarks to Sunday’s Zaman, Alevi-Bektaşi Federation (ABF) Chairman
Selahattin Özel said the Diyanet should be abolished. “We are opposed
to the existence of the Diyanet. There is no such directorate in
advanced, democratic and secular countries. The Diyanet provides
services for only one sect of Islam, and it ignores the other sects.
Yet, its budget is paid through taxes received from all, regardless if
taxpayers are Sunnis or if they are member of a religion at all,” he
stated.
Özel believes that no religion or places of worship, including mosques,
cemevis, churches and synagogues, should be financially assisted by the
state. “Why does the state not build schools or other social facilities
with all that money?” he asked.
In April 2002, the Cabinet of the coalition government that preceded
the Justice and Development Party (AK Party) government made a decision
foreseeing the allocation of funds for the electricity expenses of
places of worship. According to the decision, the Diyanet is obliged to
pay all the electricity expenses of every church, cathedral, synagogue
and mosque in Turkey. However, there are not enough resources in the
Religious Affairs Directorate’s reserves to cover all these expenses,
as Diyanet officials often complain.
The Diyanet had an allocated budget of TL 4,604,000 for the year 2013.
In public remarks last week, pro-Kurdish Peace and Democracy Party
(BDP) co-Chair Selahattin Demirtaş accused the Diyanet of
discriminating against religious sects other than Sunni Islam. He said
the Diyanet should be abolished and it should not be mentioned in the
new constitution. “We [the BDP] believe that such a directorate is
unnecessary,” Demirtaş stated.
A commission in Parliament is currently working to draft a new
constitution. Members of the commission are, however, having a
difference of opinion over the status the Diyanet should have in the
constitution.
While the BDP suggests the directorate should not be included in the
constitution and should instead be abolished as a state institution,
the Republican People’s Party (CHP) has proposed that the directorate
remain in the constitution to keep it under the secular control of the
state. The ruling AK Party advocates keeping the directorate a state
institution in the new constitution but that it should operate on the
principle of political impartiality rather than secularism. The
Nationalist Movement Party (MHP), on the other hand, wants the
directorate to work on the basis of both secularism and political
impartiality.
The Association to Protect and Spread the Culture of Hacı Bektaş Veli,
an Alevi association, also wants the Diyanet abolished. According to
the association, the new constitution should not be based on religion.
“There is secularism in the country but there is also the Religious
Affairs Directorate. We want it abolished. We want it abolished for
Sunni citizens, too. Sunnis are disturbed by the Diyanet, as well, but
they do not speak about their disturbance,” stated an official from the
association.
In earlier remarks, Deputy Prime Minister Bekir Bozdağ said the
abolition of the Diyanet would be a “major mistake.” He further defined
the directorate as one of the most “fundamental institutions of Turkey.”
“The Diyanet performs a very important duty for the correct explaining
of Islam to the people so that believers can practice requirements of
their religion correctly. For this reason, we need to focus on debates
as to how to maintain the existence of the directorate and how to
improve its performance. We would make the biggest mistake if we were
to discuss how to abolish Diyanet. … Everyone will voice their opinion
about the status of the Diyanet in the new constitution. For me, the
best would be to discuss how the Diyanet can better perform its duty,”
Bozdağ added.
President Abdullah Gül visited Diyanet headquarters in Ankara in
February 2012, paying the first presidential visit to the institution
in 33 years. Turkey’s sixth president, Fahri Korutürk, last visited the
directorate on May 5, 1979.
During the visit, Gül praised the directorate’s efforts to teach Islam
to people in the most correct way. “It is undoubtedly one of the most
important duties of the Religious Affairs Directorate to teach our
religion to our people in the most correct, clear and concise way and
steer them away from superstition,” the president said.
The Abant Platform, which regularly convenes to discuss some of the
most vital issues of Turkey and the world, with participants from every
segment of society, met again earlier this month. Participants agreed
that the Diyanet should be abolished. “The state should be equidistant
from all beliefs and lack of belief. The state should also stand at the
same distance from all religions and religious sects. For this reason,
the Religious Affairs Directorate should either be abolished or
restructured so that it will remain impartial,” read the final
declaration of the meeting. (TODAY'S
ZAMAN, March 1, 2013)
Socio-économique
/ Socio-economic
Water scarcity could become reason for conflict in next 50 years
Strategic Foresight Group President Sundeep Waslekar said that within
the next 50 years water could become very scarce in many countries and
that this could lead to conflicts.
Talking to Sunday’s Zaman in İstanbul during the Blue Peace in the
Middle East Conference held on March 18-19, Waslekar said the world is
at a historic juncture to prevent possible conflicts over water in the
future.
Waslekar, who heads an India-based think tank addressing global
challenges, believes that conflicts over water do not arise because of
a scarcity of resources, but instead as a result of a scarcity of good
governance and cooperation.
Blue Peace refers to using water as an instrument of peace and
cooperation rather than a source of conflict; that is the basic
philosophy behind the project. “If you have good governance, modern
technology and good cooperation, then you can have water security. This
is something you can see anywhere in the world,” comments Waslekar, as
he confidently says that he can provide many examples of countries with
limited resources, but no conflict. Singapore is one, for instance.
Responding to a question on the situation of poorer countries, since
Singapore has the means to acquire and use sophisticated technology,
Waslekar says better utilization of water is even more essential for
poorer countries. He urges poorer nations to act cooperatively.
Waslekar says that although for almost 5,000 years the world has seen
conflict over water, it was in relative abundance. Now, however, as the
world population grows, economic growth and industrialization increase,
water will become a greater source of conflict. Until now, wars were
generally fought over land, but you cannot separate land from water, as
Waslekar points out.
“We are really at a crossroads for humanity,” says Waslekar, as he adds
that water could also become a source of cooperation if people can turn
it into an instrument to build a positive relationship.
Waslekar suggests that one of the concrete steps to be taken to create
that collaboration is to handle the issue of water at the highest
possible level. Instead of delegating the topic to water ministries,
the heads of government should take care of the problems, he says. One
of the reasons so many countries are having difficulties related to
water is that people with very little mandate are in charge of these
issues, according to Waslekar. “We have to recognize that the subject
of water is not only about water, but also about food, electricity,
creating livelihoods and about urban life,” says Waslekar.
Talking about the importance of trade-offs, Waslekar gives an example
from South Africa and Botswana. “They make a trade whereby South Africa
gets water from Botswana and in return South Africa invests in the
economic development of Botswana. Botswana is ready to give more
water,” says Waslekar. Similarly, Bangladesh is ready to give transit
rates to India since India is ready to be liberal in its allocation of
water to Bangladesh.
Water problems between Turkey and Iraq could be resolved in six months
For Waslekar, a lot of the problems stem from a lack of data, as in the
case of Turkey and Iraq. There is disagreement because Turkey says that
it has been allowing more water to flow into Iraq than was agreed to in
international treaties, yet the Iraqis say that they are not getting
their share of water. Waslekar contends that the dispute could be
resolved in six months.
Waslekar suggests the creation of a joint monitoring station on the
Turkey-Syria and the Iraq-Syria borders to be managed by Iraqi and
Turkish experts. “They can easily observe whether there is enough water
or not,” says Waslekar, but according to him this has not been achieved
so far because the necessary decisions are not made at the appropriate
level.
Urging the countries in the Middle East to take advantage of Turkey’s
projects, Waslekar referred to a project in Turkey to upgrade the
quality of its water in partnership with the EU. Waslekar calls the
project in which Turkey will invest 20 billion euros over the next 20
years “ambitious,” and calls on Turkey’s Middle Eastern neighbors to
cooperate in this initiative to increase water quality. “Turkey can
share knowledge with other countries and all parties can benefit,” says
Waslekar.
As far as climate change is concerned, Waslekar says it is a big
problem for the region, and emphasizes that the Middle East lacks a
regional climate change model, which is necessary to predict what will
happen. “Countries are using a global model and applying it to the
region,” he says. According to him, countries should come together to
form a regional model since “the climate does not recognize borders.”
When it comes to issues related to water, it is not the scarcity of
water but “the deficit of trust” that poses a threat in the region. “If
you can build trust, a lot of actual problems can go away,” says
Waslekar. For Turkey, on the other hand, although there is no risk in
the near future, the risk is always there because Turkey is a growing
economy.
“There is an internal disequilibrium of water resources. At the
national level you have 120 billion cubic meters of water, which is
sufficient. Fifty percent is used, which is quite efficient use, but
there are areas where there is no water at all,” states Waslekar,
evaluating Turkey’s water resources.
Commenting on the decades-old water dispute between Syria and Turkey,
Waslekar says there was good but insufficient progress even before the
current crisis in relations between the two countries. “Agreements have
no meaning, the experts did not harmonize the data,” Waslekar
chastises, as he emphasizes the importance of political will in the
resolution of conflicts. (TODAY'S
ZAMAN, March 24, 2013)
Report on Woman Representation in Turkey
KA.DER announced its annual report regarding the gender representation
in Turkey's workforce and politics, a survey that showed no improvement
since last year.
The report also rated Turkey's improvements in parliamentary
representation, participation to workforce and other measures. The
association gave a fail grade to all measures except women
participation in workforce.
"Turkey insists on maintaining its bad situation even though it has all
the resources to improve it. This persistence of pushing women to
mother and wife roles is obscuring our future. Turkey can't realize its
goals to become a true democracy and world's 10th economy is
unimaginable without improving women's rights. Turkey's decision-makers
must see this reality and act accordingly," Çiğdem Aydın, KA.DER
Chairwoman, said in a statement.
Some of the highlights from the report included:
Political representation
* Woman representation in parliament rose from 4.6 percent in 1935 to 14.3 percent in 2011.
* Turkey elected only 1 female prime minister while 28 men took the same post since 1923.
* Woman representation in local governments only remained 1.2 percent.
In 2009 elections, only 26 women have been elected as mayor.
* No woman has so far been elected as parliament chairperson.
* Among Turkey's 61 cabinets, only 17 had woman representation while 44
cabinet were only formed by men. The highest representation of women
was recorded between 1996-1997 with 10 percent.
Political parties
* Nationalist Movement Party: 3 woman deputies out of 52.
* Justice and Development Party: 46 woman deputies out of 246.
* Peace and Democracy Party: 11 woman deputies out of 35.
* Republican People's Party: 19 female deputies out of 134.
Workforce
* By November 2012, female participant to workforce remained 30.2 percent.
* Turkey's main worker unions (DİSK, Hak-İş, Türk-İş and TİSK) only have 2 women board members, compared to 40 men.
* The woman representation in the board of TÜSİAD, Turkey's main business association, remained 22.2 percent.
Education
* The woman representation in Turkey's Higher Education Council: 11.1 percent.
* The woman representation in Turkey's public university presidents: 6 percent.
* The woman representation in Turkey's university professors in the academic year 2011-2012: 42 percent.
* The percentage of woman in Turkey's illiterate people: 82 percent. (BIA, March 8, 2013)
En Turquie, la contrefaçon dans le viseur des entreprises étrangères
Il y a le textile et le luxe, bien sûr, mais aussi l'automobile et
désormais la pharmacie. Derrière l'incontesté numéro un mondial
chinois, la Turquie reste une plaque tournante européenne de la
contrefaçon, au vu et au su d'un gouvernement accusé de complaisance.
La complainte est récurrente et revient en tête des préoccupations des
entreprises étrangères qui débarquent sur le sol turc. En janvier,
c'était au tour du président du comité Colbert, qui regroupe la fine
fleur des industries françaises du luxe, de profiter d'une tournée à
Istanbul pour dénoncer l'indulgence coupable des autorités face aux
"pirates" de tous poils.
"La Turquie fait partie des pays où nous rencontrons le plus de
soucis", a déploré Michel Bernardaud, le patron de la célèbre maison de
porcelaine éponyme, "nos marques dépensent beaucoup d'argent pour la
création, il n'y a rien de plus frustrant que de voir tous ces efforts
remis en cause par des copies".
Frustrant ? Agaçant même. Car en Turquie, la contrefaçon a pignon sur
rue. Un petit tour dans les rues du grand bazar d'Istanbul suffit à
s'en convaincre. Les devantures des petites échoppes y débordent
effrontément de sacs ou de montres griffés, à des prix défiant les
catalogues officiels.
En 2011, la Chambre de commerce internationale (ICO) a évalué à près de
11 milliards de dollars la valeur des produits copiés importés ou
produits en Turquie. Très loin de la Chine, première pirate de la
planète avec un chiffre d'affaires estimé à 8% de son produit intérieur
brut, soit plus de 550 milliards de dollars.
Mais quand même. Selon l'enquête de l'ICO, la contrefaçon amputerait
chaque année les revenus fiscaux de l'Etat turc de 2,4 milliards de
dollars et y serait responsable du chômage de 135.000 personnes.
"C'est un vrai fléau", résume Selçuk Güzenge, fondateur de
l'Association turque des marques du textile (TMD). "Ici, toutes les
grandes marques de vêtements ou de sacs sont copiées. De temps en
temps, la police fait une descente pour les caméras. Elle saisit des
marchandises et ferme des magasins mais, trois semaines plus tard, ce
commerce reprend comme si de rien n'était".
"La contrefaçon textile concerne surtout de petits ateliers qui
s'adaptent très vite à la mode et à l'action de la police", complète le
président de l'Association turque des producteurs de textile (TGSD),
Cem Negrin, "il est très difficile de les démanteler".
Un combat incertain
Prêt-à-porter, maroquinerie et parfumerie constituent la principale
cible des copieurs turcs. Plus étonnant, leurs activités s'étendent
aussi à la pharmacie, l'alimentation et la pièce détachée automobile.
Une véritable économie parallèle, souvent liée à des réseaux criminels.
Pour les contrer, les entreprises étrangères mobilisent des batteries
d'avocats. Mais leur combat est très incertain. Ankara a beau avoir
signé toutes les conventions internationales protégeant la propriété
intellectuelle, la liberté d'action de ses policiers et douaniers y est
encore limitée.
"En Turquie, il faut intenter une action devant un tribunal pour
obtenir une saisie", explique Me Esra Dündar-Loiseau, du cabinet
Özdirekcan-Bilgiç-Dündar, correspondant du cabinet français
Gide-Loyrette-Nouel. "Il existe aussi des juges spécialisés mais pas
assez nombreux", ajoute-t-elle, "c'est une difficulté car les
contrefacteurs opèrent là où ces juridictions n'existent pas".
Parfois, les plaintes aboutissent à des peines de prison ferme, surtout
en cas de récidive. Souvent, la punition se limite à des amendes. Et la
procédure est longue.
"Nous avons déposé notre première plainte en 2007 et le dossier n'a
toujours pas été tranché définitivement", déplore Arzu Soytürk, de
Renault-Mais. Le constructeur français estime à près d'un demi-milliard
d'euros le marché annuel de l'entretien de son parc automobile en
Turquie. "Une partie importante nous échappe", déplore Mme Soytürk,
"mais il faudrait une armée pour lutter".
Plus que les failles du droit, c'est la tolérance du gouvernement qui
est pointée du doigt. "La Turquie dispose d'un bon arsenal de
protection de la propriété intellectuelle", résume un diplomate
européen, "mais sa volonté politique fait défaut".
Sollicités par l'AFP, les ministères turcs de l'Economie et des Douanes n'ont pas souhaité s'exprimer sur ce sujet.
"Lorsque nous l'avons rencontré, le ministre (turc) de l'Economie Zafer
Caglayan nous a dit à quel point de ce phénomène le préoccupait",
rapporte, toujours sceptique, Michel Bernardaud.
D'autres veulent croire à un changement. "C'est vrai, la contrefaçon
c'est d'abord des emplois", relève Selçuk Güzenge, "mais elle commence
à toucher des marques turques, ça va contraindre les autorités à agir".
(AFP, 2 mars
2013)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
The EP will discuss the Progress Report on Turkey on April 17
The European parliament's motion for a
resolution "on the 2012 Progress Report on Turkey" will be discussed in the plenary of the European
parliament in STRASBOURG (France) Wednedsay 17th of April 2013 in
the afternoon (with an opening speech of EU Commissioner for
Enlargment, Stefan Fule), and will be voted / adopted the day after,
Thursday 18th of April at 12h00.
As always, the resolution is a "comprehensive text" dealing with
several chapters of the EU-Turkey relation / negotiations for EU
enlargement:
- as far as the new Erdogan-Ocalan negotiations are concerned, please
have a look in particular to paragraph 36 of the draft resolution.
- the "Uludere issue" is raised in paragraph 39.
- the usual condemnation of terrorism is raised in par.53.
- please also check the several paragraphs on justice and constitutional reforms.
Renewed mutual engagement is needed to maintain constructive relations
between the EU and Turkey, said the Foreign Affairs Committee in a vote
on Thursday. In their resolution, on the 2012 progress report on
Turkey, MEPs praise talks which might help settle the Kurdish issue and
call for negotiations to be opened on the judiciary, fundamental rights
and home affairs.
The committee commends the Commission and Turkey for their work on the
"positive agenda" launched in May 2012 to support and complement the
accession negotiations. Through mutual engagement and clear objectives,
the EU and Turkey can produce positive change and needed reforms, it
says.
Judicial reform
Reforming Turkey's judicial system is vital to its democratic
consolidation and modernisation, MEPs stress. While welcoming the
third judicial reform package, they insist that a fourth package is
needed to narrow excessively broad, definitions of criminal offences,
particularly of the act of terrorism, shorten excessively long
pre-trial detention periods and circumscribe the powers of special
courts.
MEPs underline that introducing benchmarks would accelerate the reform
process and call on the Council to open negotiations on the judiciary
and fundamental rights (chapter 23) and justice, freedom and security
(chapter 24).
Violence against women
The committee welcomes Turkey's efforts to end "honour killing",
domestic violence and the phenomenon of forced marriages and child
brides but is concerned that despite these efforts, violence against
women is still regularly reported. Those failing to protect and assist
victims must be prosecuted, MEPs insist and call for active promotion
of women's rights, education and participation in the labour market and
politics.
Southern neighbourhood and Syria
Turkey and the EU should cooperate more closely in the southern
neighbourhood, which is critically important for both, MEPs say. They
encourage Turkey to develop its foreign policy in closer dialogue and
coordination with the EU than in 2012. Beyond humanitarian assistance
to the increasing number of Syrian refugees, Turkey and the EU should
develop joint strategic vision allowing for the end of the tragic
crisis in Syria, MEPs underline.
Settling the Kurdish issue
MEPs welcome direct political dialogue between the Turkish government
and former PKK leader Abdullah Öcalan. This might open up the prospect
of an historic agreement settling the Kurdish conflict in a peaceful
and democratic way, they stress. The text also welcomes new legislation
allowing for the use of native languages in trials, as well as
discussion on the use of Kurdish in education.
Next steps
The resolution, prepared by Ria Oomen-Ruijten (EPP, NL) and passed by
54 votes to 4, with 8 abstentions, is set to be put to a vote by the
whole House in Strasbourg during the 15-18 April plenary session.
Full text of the document:
http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-%2f%2fEP%2f%2fNONSGML%2bCOMPARL%2bPE-506.372%2b01%2bDOC%2bPDF%2bV0%2f%2fEN
L'UE salue l'appel d'Öcalan, espère qu'il sera suivi
La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a salué jeudi
l'appel à déposer les armes lancé par le chef emprisonné du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK) Abdullah Öcalan, et a appelé à "ce
qu'il soit suivi d'effets concrets et mis en oeuvre", dans un
communiqué.
"Nous saluons l'appel du PKK aujourd'hui à déposer les armes et à se
retirer au-delà des frontières de la Turquie. Il s'agit d'une nouvelle
avancée importante dans le processus en cours visant à mettre un terme
à un conflit qui a fait trop de victimes", écrit Mme Ashton dans un
communiqué commun avec le commissaire européen chargé de
l'Elargissement, Stefan Füle.
"Nous avons hâte que (cet appel) soit suivi d'effets concrets et mis en
oeuvre", poursuivent-ils, rappelant que l'UE "a encouragé à de
nombreuses reprises toutes les parties à travailler inlassablement pour
apporter paix et prospérité à l'ensemble des citoyens de Turquie", et
qu'elle est "prête à apporter son aide".
Le chef rebelle kurde emprisonné a demandé jeudi aux combattants du PKK
de déposer les armes et de se retirer du pays, ravivant l'espoir d'une
issue au conflit kurde qui déchire la Turquie depuis 29 ans. (AFP, 21
mars 2013)
Erdogan aux Pays-Bas sur fond de querelle au sujet d'un couple d'accueil lesbien
Une querelle diplomatique entre Ankara et La Haye a
assombri la visite jeudi du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan
à son homologue néerlandais Mark Rutte, un différend sur un enfant
d'origine turque dont la garde a été confiée à un couple lesbien
n'ayant pu être résolu.
La communauté internationale avait certes les yeux rivés sur la
réaction du Premier ministre turc à l'appel au cessez-le-feu jeudi du
chef kurde emprisonné Abdullah Öcalan, mais pour La Haye et Ankara, la
visite de M. Erdogan était l'occasion, manquée, de mettre à plat leur
désaccord sur une question qui a provoqué de vives réactions dans les
deux pays.
Ankara et La Haye ont pourtant campé sur leurs positions lors de la
rencontre, initialement destinée à renforcer les liens économiques et
diplomatiques entre les deux pays aux relations quadricentenaires,
ainsi qu'à discuter de la question syrienne et de la situation des
droits de l'Homme en Turquie.
"Quand un enfant est placé chez un couple homosexuel, cela ne
correspond pas avec les normes et les valeurs d'un peuple islamique", a
déclaré le Premier ministre turc lors d'une conférence de presse,
confirmant une position déjà affirmée fin février par son vice-Premier
ministre Bekir Bozdag.
Le gouvernement islamo-conservateur turc s'est en effet lancé
dernièrement dans une campagne pour favoriser le retour de certains
enfants turcs de l'immigration adoptés par des Européens dans des
familles qu'il juge plus conformes à leurs valeurs et leur culture.
Interpellé via les médias par les parents biologiques du petit Yunus, 9
ans, Ankara avait tenté de faire pression pour que l'enfant soit rendu
à ceux-ci ou placé dans une famille musulmane.
Ce comportement avait été peu apprécié côté néerlandais, le
vice-Premier ministre Lodewijk Asscher ayant qualifié vendredi
l'attitude turque de "présomptueuse".
M. Erdogan a soutenu jeudi que des ONG devraient être impliquées dans
le processus du choix des familles d'accueil afin de "s'assurer que les
enfants soient placés dans une situation à laquelle ils ont été
habitués avant cela", le Premier ministre se référant clairement aux
familles musulmanes.
"Responsabilité des Pays-Bas, et de personne d'autre", pour M. Rutte
Yunus avait été placé par les services de protection de l'enfance peu
de temps après sa naissance car ceux-ci soupçonnaient ses parents
biologiques, qui nient, de le maltraiter. Les frères aînés de Yunus
avaient également été placés, mais sont depuis à nouveau avec leurs
parents.
Selon les médias néerlandais, Yunus et ses parents d'accueil, dont les
services de protection de la jeunesse disent être très satisfaits,
vivent depuis quelques jours à une adresse tenue secrète, par
précaution.
"En ce qui me concerne, le placement d'enfants néerlandais dans des
familles d'accueil est la responsabilité des Pays-Bas, et de personne
d'autre", a pour sa part soutenu Mark Rutte lors de la conférence de
presse, rejetant dès lors fermement la proposition de M. Erdogan de
discuter de l'affaire au niveau ministériel ou avec des ONG.
Assurant que l'intérêt de l'enfant "passe avant tout", M. Rutte a
indiqué qu'il n'était pas toujours possible de placer un enfant dans
une famille ayant la même culture ou valeurs que sa famille d'origine.
"Au final, aucune distinction n'est faite sur base des orientations
sexuelles ou de la religion", a indiqué Mark Rutte, selon lequel "il
serait très positif qu'un nombre plus important de familles musulmanes
se proposent comme familles d'accueil aux Pays-Bas".
Des manifestations relativement réduites organisées jeudi aux Pays-Bas
à l'occasion de la venue de M. Erdogan se sont déroulées paisiblement,
selon la police.
Une d'entre elles, à Rotterdam, était organisée pour protester contre
le système des familles d'accueil aux Pays-Bas, d'autres à La Haye
l'avaient été pour protester contre M. Erdogan et son gouvernement.
Elles se sont déroulées calmement.
Le ministre néerlandais des Affaires étrangères Frans Timmermans, qui a
rencontré dans la journée son homologue turc Ahmet Davutoglu, a pour sa
part qualifié la relation turco-néerlandaise de "très adulte", car elle
n'a selon lui pas été endommagée par le différend sur la question du
couple lesbien.
La famille biologique de Yunus avait elle aussi tenté d'apaiser les
esprits mercredi soir en assurant qu'elle "n'avait jamais eu
l'intention d'agir contre les orientations sexuelles des parents
d'accueil".
La mère de Yunus s'était pourtant précédemment exclamée dans les médias
: "comment vous sentiriez-vous si votre enfant vivait avec des
lesbiennes?" (AFP, 21 mars
2013)
Le Danemark fait remarquer à la Turquie ses atteintes aux droits de l'homme
Le ministre des Affaires étrangères danois Willy Soevndal a rapporté
mercredi avoir soulevé auprès de son homologue turc le problème des
atteintes aux droits de l'homme en Turquie.
"Il y a eu un certain progrès en Turquie dans le domaine des droits de
l'homme sous forme de droits accrus pour la minorité kurde et de lutte
contre la torture", a souligné M. Soevndal dans un communiqué, à
l'issue d'une rencontre à Copenhague avec Ahmet Davutoglu.
"Mais comme je l'ai aussi souligné auprès de mon homologue turc, il y a
aussi des domaines qui continuent de susciter l'inquiétude. Il s'agit
en particulier de la liberté d'expression et du large usage de la
détention provisoire", a-t-il tempéré.
"J'espère que le travail actuel pour réformer la Constitution turque et
établir un nouveau cadre juridique devant entre autres régler le
problème des journalistes et des Kurdes emprisonnés corrigera cela", a
souligné M. Soevndal.
Une commission spéciale du Parlement turc planche depuis mai sur la
rédaction d'une Constitution destinée à remplacer celle née d'un coup
d'Etat militaire en 1980.
La position du Danemark fait écho aux inquiétudes et aux souhaits
exprimés par la Suède lors d'une visite du président turc Abdullah Gül
à Stockholm le 12 mars.
M. Davutoglu accompagnait à Copenhague le Premier ministre Recep Tayyip
Erdogan, reçu par son homologue Helle Thorning-Schmidt et la reine
Margrethe II. (AFP, 20 mars
2013)
La Suède espère une définition "plus étroite" du terrorisme en Turquie
Le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt a suggéré mardi au
président turc Abdullah Gül que son pays restreigne sa définition du
crime de terrorisme, pour lequel des journalistes sont en prison.
"Il faut qu'une partie de la Constitution règle clairement la question
de la liberté de la presse", a affirmé M. Reinfeldt lors d'une
conférence de presse commune avec M. Gül à Stockholm.
Une commission spéciale du Parlement turc discute depuis mai de la
rédaction d'un texte destiné à remplacer la Constitution née d'un coup
d'Etat militaire de 1980.
En Turquie, "beaucoup de journalistes détenus aujourd'hui le sont pour
des accusations de terrorisme. C'est une discussion très ouverte, de le
définir. Et nous espérons qu'un ensemble complet de mesures adopté par
le gouvernement aboutira à une définition plus étroite du terrorisme",
a poursuivi le chef de gouvernement suédois.
"La question est aussi de savoir comment elle est utilisée par les
tribunaux indépendants. Mais nous en avons discuté et je pense que la
réforme suit maintenant son cours", a-t-il affirmé.
Le président turc a pour sa part laissé entendre qu'Ankara ne serait pas plus laxiste envers ceux qu'il soupçonne de terrorisme.
"Les normes en matière de démocratie, de droits de l'homme, de liberté
d'expression en Europe sont très élevées. Malheureusement parfois, le
terrorisme exploite cela", a-t-il considéré.
"Ces gens qui ont un rapport avec le terrorisme, ou sont impliqués dans
le terrorisme, ou qui apportent un soutien financier aux terroristes se
servent de cet avantage des démocraties européennes, et en font une
faiblesse d'une certaine manière", a-t-il déploré.
Mais "bien sûr nos services de renseignement, nos forces de sécurité
sont toujours en communication étroite [avec les pays européens] sur de
tels sujets", a souligné M. Gül. (AFP, 12 mars
2013)
L’impossible adhésion
Membre de nombreuses organisations régionales et internationales, la
Turquie ne l’est toujours pas de l’UE avec laquelle elle négocie depuis
les années 60. A-t-elle laissé passer sa chance pour se contenter de
n’être qu’un supplétif de la politique américaine au Moyen-Orient ?, se
demande un éditorialiste.
Öztin Akgüc
Depuis le début des années 60, la Turquie a le projet d'adhérer à
l'Union européenne. Lorsque ce processus a commencé, cette union
portait le nom de Communauté économique européenne et ne comptait que
six membres. Aujourd'hui, la Turquie est toujours dans des pourparlers
d'adhésion avec une Union européenne qui compte 27 membres et qui en
accueillera bientôt un vingt-huitième avec la Croatie [le 1er juillet
prochain].
Par ailleurs, la Turquie est également membre depuis 1969 de
l'Organisation de la conférence islamique et de la Banque islamique de
développement. La Turquie fait partie de toute une série d'autres
organisations internationales telles que l'OCDE, l'Organisation de
coopération économique de la Mer noire (BSEC), à la fondation de
laquelle elle a activement participé. Elle est évidemment membre de
l'OTAN et fait, pourrait-on dire, de l’œil à l'Organisation de
coopération de Shanghai.
On pourrait estimer dans ces conditions que la Turquie se trouve au
cœur de la politique mondiale. Qu'en est-il vraiment ? Je suis en tout
cas de ceux qui ont estimé qu'il était évident dès le début que la
Turquie ne pourrait pas adhérer à l'Union européenne.
Une blague politique
Quelle que soit la façon dont vous envisagez l'union ou l'intégration,
il faut que ces concepts répondent à des valeurs communes. Dès lors que
l'Estonie, la Lituanie, la Roumanie et la Bulgarie font partie de l'UE
et que la Croatie devrait y être très prochainement intégrée, on peut
se poser la question : pourquoi la Turquie ne deviendrait-elle pas
aussi membre de cette Union ?
Selon moi, les raisons qui expliquent que ces pays sont devenus membres
de l'UE sont avant tout politiques. Ainsi, au début des années 90, au
moment de la dislocation de l'URSS et de la fin du Comecon
[l’organisation économique du bloc soviétique], on a considéré qu'il
serait nécessaire de regrouper ces pays dans une structure pour les
empêcher de retomber dans la zone d'influence de Moscou.
Cette structure s'est avérée être l'Union européenne, et cette
politique fut encouragée par l'administration Clinton. La Croatie,
proche de l'Allemagne, a joué un rôle déterminant dans l'éclatement de
la Yougoslavie. C'est la raison pour laquelle j’estime qu'elle a
vraiment bien mérité sa place dans l'Union européenne. A contrario, il
n'y a pas de raison politique qui pourrait justifier une adhésion de la
Turquie à l'UE. Et même si la Turquie fait de l’œil à l'Organisation de
coopération de Shanghai, même si elle prétend que cela pourrait
constituer une alternative, nul n'ignore que ce ne serait pas possible.
Certains considèrent d'ailleurs que c'est une blague politique.
Sous-traitante des Etats-Unis
En réalité, le rôle politique dévolu à la Turquie est celui d'une
sous-traitance, pour le compte des Etats-Unis, au Moyen-Orient. Le
manque de conscience politique dans de larges franges de la société, la
dimension du personnel politique turc, la qualité des médias, les
capacités et le niveau de nos hommes d'affaires et de nos
fonctionnaires contribuent malheureusement à limiter la Turquie à cet
exercice de second rôle.
Ne nous leurrons pas avec des termes qui flattent notre égo tels que
co-président [allusion à la co-présidence de la Turquie au projet de
Grand Moyen-Orient lancé par George W. Bush, aujourd'hui abandonné mais
très critiqué par les milieux nationalistes turcs], mais voyons la
triste réalité.
J'utilise le terme de sous-traitance au second degré parce que je n'en
trouve pas d'autre, dès lors qu'Israël bénéficie déjà d'un traitement
largement préférentiel. Tant que la population n'aura pas développé une
meilleure conscience de sa citoyenneté, ces auto-appréciations creuses
et sans fondement continueront d'être énoncées sans que la situation ne
change. (Cumhuriyet, 11 mars 2013 - Traduction: Pierre Vanrie, www.presseurop.eu)
Turquie-USA/
Turkey-USA
Les livraisons d'armes aux rebelles ont augmenté avec l'aide de la CIA
Les pays arabes et la Turquie ont fortement accru leurs livraisons
d'armes aux rebelles syriens au cours des derniers mois, avec l'aide la
CIA, a rapporté le New York Times lundi.
Un pont aérien a été mis en place à petite échelle début 2012, avant de
prendre de l'ampleur au cours des derniers mois de l'année,
ajoute-t-il. Plus de 160 avions militaires jordaniens, saoudiens ou
qataris transportant du matériel ont ainsi atterri sur l'aéroport
Esenboga, près d'Ankara, ou sur d'autres aéroports turcs ou jordaniens.
La CIA, la centrale américaine de renseignement, a notamment -- dans un
rôle "en grande partie consultatif", précisent des responsables
américains cités par le journal -- aidé à la mise en oeuvre de ces
livraisons, assure le New York Times, qui cite également des
responsables anonymes dans plusieurs pays ou des commandants des
rebelles syriens.
Les agents de renseignement américains ont ainsi aidé les gouvernements
arabes à acheter des armes, dont un chargement venant de Croatie, et
ont examiné attentivement avec les rebelles qui devait recevoir ces
armes, selon le quotidien, qui ajoute que le gouvernement turc a
supervisé la plus grande partie du programme.
"Une estimation basse des chargements transportés par ces vols serait
de 3.500 tonnes d'équipement militaire", souligne dans le quotidien
Hugh Griffiths, du Stockholm International Peace Research Institute:
leur "intensité et (leur) fréquence suggèrent qu'il s'agit d'une
opération logistique militaire clandestine bien préparée et
coordonnée". (AFP, 25 mars
2013)
Netanyahu et Erdogan soldent le contentieux de la flottille
La crise syrienne a poussé Israël et la Turquie à
mettre fin à leur dispute, avec un coup de pouce du président américain
Barack Obama, mais le retour à une pleine confiance entre les deux
anciens alliés régionaux prendra du temps, estiment les commentateurs.
Dans un geste spectaculaire, juste avant le départ de M. Obama d'Israël
vendredi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a présenté
ses excuses à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan pour la mort de
neuf Turcs dans l'arraisonnement d'une flottille pour Gaza en 2010.
Le raid des commandos israéliens contre le ferry turc Mavi Marmara
avait provoqué une quasi-rupture des relations turco-israéliennes.
"Le fait qu'en Syrie la situation empire d'une minute à l'autre a été
un facteur crucial pour moi", a confessé dimanche Benjamin Netanyahu,
qui craint que l'arsenal d'armes chimiques du régime de Bachar al-Assad
ne tombe entre les mains d'extrémistes.
"Il est important que la Turquie et Israël, des pays limitrophes de la
Syrie, puissent se parler. Cela est aussi souhaitable pour d'autres
défis régionaux", a-t-il ajouté en référence au programme nucléaire
iranien.
"Malheureusement, l'arsenal chimique est toujours là. C'est un danger
pour le peuple de Syrie, pour le Liban, pour le monde entier. Tout le
monde est mal à l'aise (...) La Turquie, en tant que force motrice dans
la région, est inquiète tout comme nous", a renchéri le président
israélien Shimon Peres.
Dans une interview à la chaîne CNN-Türk, il a qualifié de "malentendu"
la crise turco-israélienne et estimé que les deux pays avaient "mille
raisons" de rétablir leurs bonnes relations.
En visite à Amman, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a insisté
samedi sur l'importance de cette réconciliation, car elle "contribuera
aux progrès de la paix et de la stabilité dans la région".
"Victoire imaginaire"
Selon le quotidien populaire israélien Yédiot Aharonot, c'est surtout
la guerre civile en Syrie qui a motivé M. Erdogan à régler le
contentieux avec Israël. "Erdogan a assoupli ses positions, pas à cause
de Kerry mais à cause d'Assad".
"Les trois pays (Israël, Turquie, Etats-Unis) sont très inquiets de la
possibilité que des armes syriennes sophistiquées -surtout des armes
chimiques- ne tombent aux mains du (mouvement libanais) Hezbollah et de
groupes jihadistes", ajoute-t-il.
Une crainte partagée par les dirigeants israéliens.
"Entre nous et la Turquie se trouve un pays en pleine désintégration,
disposant d'armes chimiques, qui ont déjà été utilisées et qui
pourraient être disséminées dans toute la région", a dit le conseiller
pour la Sécurité nationale, Yaakov Amidror, à la télévision.
"Meilleure sera la coordination entre les Turcs et nous, plus facile il
sera de faire face au problème qui risque de nous exploser à la figure
à tout instant", a-t-il argué.
M. Amidror a nié que la réconciliation ait été le résultat de la
pression américaine, assurant qu'il s'agissait d'une idée israélienne
et que les discussions avec la Turquie étaient engagées "depuis
longtemps".
Mais la plupart des commentateurs soulignent qu'après le retour des
ambassadeurs des deux pays dans leurs représentations respectives et le
paiement par Israël des indemnités aux familles des victimes turques,
le rétablissement de la confiance prendra du temps.
"L'arrière-goût amer de cette affaire ne va pas disparaître du jour au lendemain", estime le quotidien Haaretz (gauche).
En attendant, M. Erdogan a annoncé samedi qu'il envisageait d'ici fin avril une visite à Gaza et en Cisjordanie.
A Gaza, le mouvement radical palestinien Jihad islamique, très proche
de l'Iran, a déploré "une victoire imaginaire pour Turquie" et dénoncé
les excuses "empoisonnées" d'Israël. (AFP, 24 mars
2013)
Dates-clés depuis 2009
--2010--
- 31 mai: Raid israélien contre une flottille internationale acheminant
des militants pro-palestiniens et des tonnes d'aide vers Gaza. Neuf
Turcs sont tués lors de l'assaut contre le Mavi Marmara, navire amiral
de la flottille. L'opération déclenche la colère d'Ankara qui rappelle
son ambassadeur en Israël et provoque un tollé international. Erdogan
accuse Israël de "terrorisme d'Etat".
- 4 juin: La Turquie réduit ses liens économiques et d'industrie de Défense avec Israël.
- 2 juil: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu affirme
qu'Israël ne s'excusera pas pour l'abordage du navire turc. Le 5, la
Turquie menace Israël d'une rupture des relations et ferme son espace
aérien aux vols militaires israéliens.
--2011--
- 23 jan: Une commission d'enquête israélienne disculpe Israël.
- 11 fév: Israël a fait un usage "excessif" de la force et bafoué le droit international (commission d'enquête turque).
- 22-23 août: Netanyahu réaffirme le refus d'Israël de présenter des excuses.
- 1er sept: Le rapport de l'ONU souligne que l'opération de la marine
israélienne était "excessive", mais reconnaît la légalité du blocus
naval.
- 2 sept: Mesures de rétorsion turques contre Israël: expulsion de
l'ambassadeur, suspension des accords militaires et saisine de la Cour
internationale de Justice.
- 19 sept: Israël met fin à sa coopération policière.
- 20 sept: Le président américain Barack Obama appelle Ankara et
Israël, tous deux alliés des Etats-Unis, à "réparer leurs relations".
--2012--
- 23 avr: La Turquie refuse la participation d'Israël à un sommet de l'Otan.
- 13 juin: Un rapport officiel israélien critique Netanyahu, soulignant
"des manquements significatifs dans le processus de prise de décision"
qui a conduit à l'arraisonnement de la flottille.
- 25 juil: Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak déclare
qu'une alliance avec la Turquie pourrait être la clé de la stabilité
régionale.
- 6 nov: Ouverture à Istanbul du procès contre quatre anciens officiers
israéliens accusés d'avoir ordonné l'assaut meurtrier contre le Marvi
Marmara. Le ministère public turc a requis la prison à vie contre les
quatre accusés, absents du procès. Israël dénonce un "procès spectacle".
- 20 nov: Erdogan qualifie Israël d'"Etat terroriste" l'accusant de
mener un "nettoyage éthnique" contre les Palestiniens, alors que
l'armée israélienne mène une opération dans la bande de Gaza.
--2013--
- 27 fév: Nouvelle charge d'Erdogan qui assimile le sionisme à un
"crime contre l'humanité" déclenchant une volée de critiques
internationales.
- 22 mars: Netanyahu annonce la reprise de relations normales avec la
Turquie, après avoir exprimé ses regrets au sujet des victimes turques
et promis une indemnisation, dans un communiqué cité par un responsable
américain.
Erdogan accepte "au nom du peuple turc" les excuses présentées
par son homologue israélien. Les deux Premier ministres sont convenus
de la conclusion d'un accord pour une indemnisation" des familles des
victimes, selon un communiqué publié à Ankara.
Kerry sermonne le Premier ministre Erdogan pour ses propos antisionistes
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry
a sermonné vendredi à Ankara le Premier ministre turc Recep Tayyip
Erdogan pour ses propos assimilant sionisme et crime contre l'humanité,
un couac entre les deux alliés.
La visite d'une journée de M. Kerry, cinquième étape d'une tournée
européenne et dans les pays arabes, devait être monopolisée par le
conflit en Syrie, au lendemain de l'annonce par le chef de la
diplomatie américaine de nouvelles aides à l'opposition et à la
rébellion.
Mais c'est la dégradation des relations entre la Turquie et Israël,
deux alliés des Américains, qui s'est invitée au menu de l'étape
turque, après le tollé suscité par des déclarations de M. Erdogan
faites à Vienne mercredi et mettant sur un même plan sionisme et
fascisme.
"Non seulement nous ne sommes pas d'accord avec lui (ce discours), mais
nous le trouvons contestable", a-t-il déclaré lors d'une conférence de
presse avec son homologue turc, Ahmet Davutoglu. "J'ai parlé de ce
discours très directement au ministre des Affaires étrangères et je le
ferai avec le Premier ministre", a-t-il poursuivi avant de rencontrer
M. Erdogan.
M. Kerry est ensuite arrivé en retard pour voir le Premier ministre,
qui le lui a fait remarquer. Le secrétaire d'Etat a présenté ses
excuses, disant qu'ils avaient "beaucoup de choses à (se) dire".
De fait, les deux dirigeants "ont eu une discussion respectueuse, mais
franche, sur le discours de Vienne. Le secrétaire d'Etat a exprimé très
clairement les inquiétudes des Etats-Unis", a indiqué un haut
responsable du département d'Etat.
Aux yeux d'un autre diplomate américain, les propos de M. Erdogan
"compliquent" la relation turco-américaine et ont sur elle un "effet
corrosif".
Devant la presse, M. Kerry n'a pas caché non plus les dégâts que
pourrait provoquer ce discours sur les relations déjà compliquées entre
Israël et la Turquie. "Je crois qu'il y a toujours un moyen d'avancer
mais, à l'évidence, cela devient plus compliqué à la suite du discours
que nous avons entendu à Vienne" de la part de M. Erdogan.
Le responsable américain a ainsi jugé "essentiel pour la Turquie comme
pour Israël de trouver un moyen de raviver leur coopération historique".
De son côté, M. Davutoglu a affirmé que son pays s'était "toujours
opposé à l'antisémitisme". "Nous n'avons jamais eu aucune déclaration
hostile contre aucun pays ou nation", a-t-il dit.
"Mais si on veut parler d'attitude hostile, on peut qualifier
d'attitude hostile le massacre sanguinaire en haute mer de neuf de nos
concitoyens civils qui n'avaient commis aucune infraction", a
contre-attaqué le chef de la diplomatie turque, au côté de John Kerry
qui l'écoutait tête baissée, impassible.
L'arraisonnement par un commando israélien en 2010 d'un navire de
militants pro-palestiniens voulant forcer le blocus maritime de la
bande de Gaza, qui s'était soldé par la mort de neuf ressortissants
turcs, a achevé de détériorer les tensions entre les deux pays,
autrefois alliés stratégiques.
Tollé
Le Premier ministre turc, qui a fait ses classes politique au
sein de partis islamistes, est un habitué des déclarations à
l'emporte-pièce, et Israël est devenu une des cibles privilégiées de
ses colères.
Après l'opération militaire israélienne lancée contre le Hamas à Gaza
en 2009, M. Erdogan avait ainsi violemment pris à partie le président
israélien et prix Nobel de la paix Shimon Peres, lui lançant: "Quand il
s'agit de tuer, vous savez très bien tuer".
Devant un Forum de l'ONU à Vienne, M. Erdogan avait lancé: "Comme c'est
le cas pour le sionisme, l'antisémitisme et le fascisme, il devient
maintenant inévitable de considérer l'islamophobie comme un crime
contre l'humanité".
Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a jugés ces propos
"maladroits" et "blessants", tandis que le Premier ministre israélien
Benjamin Netanyahu a fustigé une "déclaration sombre et mensongère d'un
genre qu'on pensait révolu dans ce monde".
En revanche sur la Syrie, M. Kerry s'est réjoui de la coopération des
Etats-Unis et de la Turquie. "Nous pensons tous deux que la première
priorité est une solution politique", a-t-il dit, "un régime qui commet
des atrocités contre son propre peuple n'a aucune légitimité".
Un mois après l'attentat suicide, revendiqué par un groupe d'extrême
gauche interdit, qui a frappé l'ambassade des Etats-Unis à Ankara et
tué un gardien privé turc, M. Kerry lui a rendu hommage et assuré la
Turquie du soutien américain dans "la lutte contre toutes les formes de
terrorisme", y compris celui des rebelles du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK). (AFP, 1er mars
2013)
Relations
régionales / Regional Relations
"Le premier ministre de l'opposition syrienne ne représente pas les kurdes"
Le co-président du principal parti kurde syrien PYD, Saleh Moslim, a
déclaré que le premier ministre élu par la coalition nationale syrienne
(CNS) ne représente pas le peuple kurde.
"Il ne représente pas les kurdes. Il n'a aucun rapport avec les kurdes.
Le fait qu'il soit d'origine kurde ne signifie rien" a affirmé à
l'ActuKurde Saleh Moslim.
La Coalition nationale de l'opposition syrienne a élu le 18 mars à
Istanbul Ghassan Hitto, Premier ministre intérimaire des territoires
syriens. Ce cadre supérieur dans une compagnie de télécommunications
au Texas jusqu'à l'an dernier aurait rejoint la Turquie et les rangs de
la révolution fin 2012.
"Il est proche des islamistes" a dit le co-président du PYD, affirmant
que le nouveau "premier ministre" serait élu suite à un compromis entre
les différentes compositions du CNS.
Pour M. Moslim, l'Occident et l'opposition cherchent à trouver un kurde
selon leurs normes, soulignant que les kurdes n'étaient pas invités à
la réunion qui a eu lieu à Istanbul.
M. Moslim a également affirmé que le cessez-le-feu entre les kurdes et
les groupes armés reste en vigueur. Le 17 février, un accord avait été
conclu à Serêkaniyê (Rass al-Ain), entre les Kurdes et l’Armée
syrienne libre (ASL), après quinze jours d’affrontements violents dans
la ville.
L’accord prévoyait notamment « le retrait de tous les groupes armés »,
la création d’un « comité pour surveiller la mise en œuvre de l’accord
», la création d’un « conseil civil du peuple », « le contrôle par ce
conseil de la porte-frontière » et la mise en place des « points de
contrôle communs à l’entrée de la ville surveillés par les forces
kurdes et l’ASL ». Le point le plus important de l’accord stipule la
coopération et une coordination entre les kurdes et l'ASL pour libérer
les villes sous le contrôle du régime.
Le co-président du PYD précise qu'il ne s'agit pas d'envoyer les
combattants kurdes hors des zones kurdes. "Il y a seulement une
coordination entre les deux parties pour les villes où cohabitent les
kurdes et les arabes" affirme-t-il. "L'accord ne prévoit en aucun cas
l'envoie des combattants kurdes dans d'autres régions."
Depuis le 19 juillet 2012, les kurdes ont pris le contrôle de neuf
villes dans leur région: Kobani, Afrin, Dirbêsiyé, Amude, Dérik et
Girkê Lêgué, ainsi que ces trois villes; Tiltemir, Tirbespiyé et
Rimêlan, où cohabitent les communautés Kurde, Arabe et Chrétien.
Hormis la ville de Serêkaniyê, sur la frontière avec la Turquie, où un
accord a été conclu entre les kurdes et l'ASL est en vigueur, deux
autres villes attendent toujours d'être libérées: Hassaka et Qamishli.
"Nous sommes très sensible pour éviter tout conflit arabo-kurde" dit
M. Moslim, pour résumer la situation dans ces deux villes où il y a des
quartiers arabes soutenant le régime de Bachar al-Assad. "Si nous nous
mettons d'accord avec les arabes, la prise de ces villes n'est qu'une
question de temps."(Maxime Azadi,
actukurde.fr/actualites, 19 mars 2013)
Kirkouk au coeur d'un conflit menaçant entre Kurdes et Arabes
Minée par les violences, la province pétrolifère de Kirkouk, dans le
nord de l'Irak, est au coeur d'un conflit territorial entre Kurdes et
arabes qui menace à terme l'unité du pays.
La province et sa capitale éponyme sont une véritable mosaïque ethnique
et confessionnelle -- Kurdes, Arabes, et Turkmènes, sunnites et chiites
-- et constitue l'essentiel du territoire que les Kurdes veulent
inclure dans la région autonome du Kurdistan, au grand dam du
gouvernement fédéral à Bagdad.
"D'un point de vue géopolitique, Kirkouk revêt une importance extrême
en raison de ses réserves de pétrole et de gaz", explique John Drake,
spécialiste de l'Irak au sein de la firme de consultants en risques AKE
Group.
"Et d'un point politique, le contrôle de la ville est une affaire très
affective pour une large partie de l'électorat", ajoute-t-il.
De nombreux diplomates et responsables estiment que les tensions entre
Bagdad et le Kurdistan représentent la plus grande menace pour l'Irak à
long terme.
Formée de trois provinces, la région autonome du Kurdistan dispose de
son propre gouvernement, de ses forces de sécurité, de ses
postes-frontières et de son drapeau, mais reçoit toujours une partie du
budget fédéral.
Signe des risques de conflit, les deux parties ont déployé fin 2012 des
renforts militaires dans le nord de l'Irak, dont la province de
Kirkouk. Ces forces sont toujours présentes sur le terrain, selon le
gouverneur de la province, Najm al-Din Karim.
"Nous avons (...) un face-à-face entre les militaires de l'Irak et du
Kurdistan, et dans une telle situation, le moindre incident peut mener
à une bataille", a déclaré à l'AFP M. Karim, un Kurde.
"Cela n'aide pas les communautés qui veulent vivre ensemble, ni les
investisseurs ou les entreprises qui voudraient travailler ici",
ajoute-t-il.
"Je crois que si ces problèmes ne sont pas réglés, ils peuvent mener
(...) à un conflit armé qui pourrait conduire au démantèlement de
l'Irak", prévient le responsable kurde.
Lien police/armée rompu
Un des principaux sujet de contentieux est la volonté de Bagdad
d'établir un commandement militaire fédéral basé à Kirkouk, unifiant
toutes les forces dans la région, ce qui équivaudrait, selon M. Karim,
à "l'imposition de la loi martiale".
"Nous avons ordonné à tous les chefs de police de ne pas obéir aux
ordres venant de Bagdad", explique le gouverneur. "Par conséquent,
toute la coopération entre la police et l'armée a été interrompue".
Des officiers de la police et de l'armée à Kirkouk ont confirmé que la
coopération entre les deux corps était suspendue, ce qui risque de
fragiliser encore plus la sécurité dans la province.
Les habitants se plaignent des violences dont les auteurs ne sont pas
connus, même si des groupes liés à Al-Qaïda ont revendiqué certaines
attaques.
Tel Samir Ismaïl, blessé par une bombe près de son magasin de vêtements, souffre toujours de séquelles.
"Il y a beaucoup de policiers et de 'Asayish' (forces kurdes) mais il
n'y a pas de sécurité", dit-il. "Il y a des explosions et des
assassinats chaque jour. Combien de l'Irak va-t-il rester ainsi?", dit
cet homme qui a décidé d'émigrer.
"Le gouvernement ne se soucie pas du peuple irakien", renchérit Salam
Al-Jaberi, un vendeur au marché de Kirkouk. "Les politiciens se
disputent et le peuple en paye le prix".
M. Jaberi lui-même assure que les relations entre les communautés kurde
et arabe de Kirkouk sont bonnes. "Il n'y a pas de problème entre les
citoyens, le problème est entre les gouvernements". (AFP, 16 mars
2013)
Les omissions de la Commission ONU sur la Syrie
Le rapport de la Commission d’enquête internationale sur la République arabe syrienne fait l'objet des critiques par plusieurs observateurs ou témoins. Le 8 mars 2013, l'historien Bahar Kimyongür d'origine antiochienne a adressé à l’attention de M. Paulo Pinhero, Mme Carla del Ponte
et Mme Karen Koning Abu Zayd ses critiques du rapport de la Commission à laquelle ont
contribué Mère Agnès-Marie de la Croix et Anastasia Popova, journaliste
de Rossya 24, La note préliminaire de Kimyongür se trouve ci-bas. Le texte complet de ce message est accessible sur le site: http://www.silviacattori.net/article4283.html.
Mes origines antiochiennes, c’est-à-dire
turco-syriennes me permettent de porter un regard transfrontalier sur
la tragédie syrienne et de constater une série d’agissements du côté
turc qui sont loin de servir le peuple syrien.
Dès le début de la crise, le régime d’Ankara s’est en effet montré
intraitable sur la question syrienne. De la réunion d’Antalya à la
Conférence d’Istanbul, de la mise à disposition de camps d’entraînement
militaire aux rebelles syriens le long de la frontière à l’accueil de
djihadistes internationaux, Ankara a systématiquement parrainé toute
initiative prônant le renversement violent du régime syrien.
Un diplomate européen ayant requis l’anonymat déclara que la position
du gouvernement turc à l’égard de Damas se serait radicalisée après que
le gouvernement syrien eut refusé de céder quatre ministères aux Frères
musulmans comme préalable à une médiation turque à la crise syrienne
(AFP, 21 septembre 2011).
« Nous voulions qu’El-Assad soit le Gorbatchev de la Syrie, mais il a
choisi d’être Milosevic. C’est tout le problème » avait crânement lâché
le ministre turc des affaires étrangères Ahmet Davutoglu aux étudiants
de l’Université de Washington (à Washington DC) le 10 février 2012.
En Syrie, la position paternaliste et subversive du gouvernement AKP à
l’égard du voisin syrien a ravivé les rancœurs anti-ottomanes nourries
par quatre siècles d’occupation.
La presse gouvernementale syrienne a accusé le premier ministre turc
Recep Tayyip Erdogan de se prendre pour un nouveau sultan-calife.
Depuis, le torchon brûle entre les chefs d’État des deux pays.
Pourtant, il n’y a pas si longtemps, la Turquie et la Syrie vivaient
une idylle.
S’inspirant de la convention européenne de Schengen sur l’ouverture des
frontières, Erdogan et Bachar el-Assad ont décrété la création de
Chamgen, Cham étant le nom antique de la Syrie.
Le 13 octobre 2008, les gouvernements turc et syrien ont tenu un
conseil des ministres commun à Alep en vue de lancer un conseil de
coopération stratégique.
Le volume d’échange commercial entre les deux pays atteignait les deux milliards de dollars en 2010.
Mais avec l’éclatement de la crise syrienne, la politique du « zéro
problème avec les voisins » lancée par Davutoglu s’est finalement
soldée par un gigantesque fiasco.
Le régime turc est désormais à couteaux tirés avec ses trois principaux voisins : l’Iran, l’Irak et la Syrie.
L’attitude hostile d’Ankara entraîne la région dans un conflit dangereux qui menace gravement la paix mondiale.
Quant au peuple syrien que M. Erdogan prétend protéger en accueillant
près de 200.000 réfugiés fuyant les combats, il se retrouve otage d’un
conflit interétatique, de groupes combattants et terroristes et de
trafics d’êtres humains.
Qu’ils soient pro ou anti-régime, rebelles ou loyalistes, réfugiés à
l’étranger ou déplacés de l’intérieur, hormis les crimes commis par
l’armée nationale, il importe de souligner que les Syriens sont tous
exposés à un danger planétaire : celui du terrorisme djihadiste.
Gracieusement entretenu par les pétromonarchies du Golfe et le régime
d’Ankara, ce terrorisme prétendument religieux est en réalité sans foi
ni loi et frappe indistinctement les Syriens, toutes croyances
confondues.
(Suite: http://www.silviacattori.net/article4283.html )
Assad salue la position de l'opposition turque sur le conflit
Le chef de l'Etat syrien, Bachar al-Assad, a salué jeudi les partis de
l'opposition turque qui critiquent le soutien d'Ankara aux rebelles
combattant les troupes de Damas, selon un communiqué de la présidence.
"Le peuple syrien tient en estime la position des forces et des partis
(représentant) le peuple turc qui refusent les politiques du
gouvernement de (Recep Tayyip) Erdogan", a indiqué le communiqué
diffusé après une rencontre entre M. Assad et une délégation du Parti
républicain du peuple, principal parti de l'opposition.
"Il est nécessaire de faire la différence entre la position du peuple
turc qui soutient la stabilité en Syrie et les positions du
gouvernement d'Erdogan qui persiste à soutenir le terrorisme,
l'extrémisme et l'instabilité dans la région", poursuit le texte, dont
l'AFP a obtenu une copie.
Selon le communiqué, la délégation turque a fait savoir au président
"le refus du peuple turc de s'ingérer dans les affaires intérieurs
syriennes et son souci des relations de bon voisinage". Elle a
également mis en garde contre "les risques de répercussions en Turquie
en particulier et dans les pays de la région en général".
Jeudi, la Syrie a réclamé à la communauté internationale de condamner "l'implication" d'Ankara dans le conflit en Syrie.
Le gouvernement de M. Erdogan soutient les rebelles contre le régime de
Damas dans le conflit qui a fait, selon l'ONU, près de 70.000 morts
depuis mars 2011.
La Turquie, qui réclame le départ de Bachar al-Assad, accueille sur son sol 200.000 réfugiés syriens.
Intervenant à la télévision turque, M. Erdogan a ironisé sur les
critiques de Damas contre son gouvernement: "Est ce qu'Assad se plaint
(...) du rôle de la Turquie qui accueille" plus de 200.000 réfugiés
syriens?, a-t-il dit.
Il s'est également insurgé contre la visite à Damas des députés de l'opposition turque.
"Pourquoi le principal parti de l'opposition envoie-t-il trois députés
pour rencontrer un dictateur, un tyran ? (...) Quel objectif ce parti
veut-il atteindre ?", s'est-t-il interrogé. (AFP, 7 mars
2013)
Le roi de Jordanie appelle à une "transition incluant toutes les parties" en Syrie
Le roi de Jordanie Abdallah II a exhorté mardi à Ankara le gouvernement
syrien à avancer vers une "transition incluant toutes les parties" afin
d'empêcher l'éclatement de ce pays en proie à une guerre civile depuis
mars 2011.
"Seule une transition incluant toutes les parties peut arrêter ce
conflit et empêcher la fragmentation de la Syrie", a déclaré le
souverain hachémite lors d'une conférence de presse avec le président
turc Abdullah Gül.
Le roi Abdallah a estimé que cette transition politique s'avérait plus
"urgente" que jamais pour "sauvegarder l'intégrité territoriale" de la
Syrie, frontalière de la Jordanie et de la Turquie.
Pour permettre à ces deux pays de faire face à l'afflux de réfugiés
syriens, Abdallah II a une nouvelle fois appelé la communauté
internationale a accroître son aide.
La Jordanie affirme accueillir 350.000 réfugiés syriens tandis que la Turquie en héberge officiellement près de 200.000.
L'ONU s'attend à ce que le nombre de réfugiés dans les quatre pays
voisins de la Syrie - Liban, Irak, Jordanie et Turquie - atteigne un
total de 1,1 million d'ici à juin si le conflit ne cesse pas.
Pour le second jour de sa visite, le roi de Jordanie doit rencontrer
mercredi les milieux d'affaires turcs et visiter des installations de
l'industrie de l'armement. (AFP, 5 mars
2013)
Bulgarie: le parti de la minorité turque refuse de former un gouvernement
Le parti de la minorité turque en Bulgarie, MDL, a refusé mardi, comme
prévu, la proposition du président Rossen Plevneliev de former un
gouvernement, ouvrant ainsi la voie à des élections législatives
anticipées le 12 mai.
"Le parlement sera dissous au plus tôt le 13 mars et un gouvernement
d'experts sera constitué", a déclaré M. Plevneliev après la réponse
négative du MDL.
Le Premier ministre conservateur Boïko Borissov avait présenté le 20
février sa démission sous la pression de la rue, alors que les Bulgares
protestent depuis trois semaines dans tout le pays contre la pauvreté
et la corruption de l'élite politique.
Le parti gouvernemental GERB et le parti socialiste, principale force
de l'opposition, avaient déjà formellement refusé la semaine dernière
un mandat pour constituer un nouveau gouvernement.
La procédure constitutionnelle a ainsi été épuisée, ce qui oblige le président à dissoudre le parlement.
Rossen Plevneliev a annoncé mardi avoir remis au gouvernement et au parlement les revendications disparates des manifestants.
Ils demandent entre autres un amendement à la loi électorale
garantissant un accès gratuit aux médias publics pendant la campagne
électorale et des élections législatives au scrutin majoritaire, alors
que le parlement est actuellement élu à la proportionnelle. Une partie
des protestataires vont jusqu'à réclamer une nouvelle Constitution.
La crise politique et sociale s'est aggravée dimanche avec le décès
d'un protestataire à Varna (est), Plamen Goranov, qui s'était immolé
par le feu pour obtenir la démission du maire de la ville, Kiril
Yordanov, qu'il accusait de corruption.
Une journée de deuil national a été décrétée pour mercredi à l'occasion
des obsèques de cet homme de 36 ans, devenu symbole de la lutte de la
société civile contre les élites politiques. (AFP, 5 mars
2013)
Damas porte plainte contre le gouvernement turc
La Chambre syrienne d'industrie a porté
plainte contre le gouvernement turc de Recep Tayyip Erdogan, l'accusant
d'avoir "parrainé le terrorisme" et "pillé des usines" en Syrie, ont
annoncé lundi les journaux syriens.
La plainte a été déposée devant la justice d'un pays européen qui n'a
pas été précisé, et sera défendue par des avocats de plusieurs
nationalités, selon le quotidien al-Watan, proche du régime syrien
"C'est un procès pour faire valoir nos droits, indépendamment des
opinions politiques", a affirmé le président de la Chambre d'industrie,
Farès Chehabi, cité par le journal.
"Nous avons tous les documents nécessaires (...) prouvant l'implication
évidente d'Erdogan dans le parrainage d'actes de banditisme et de
terrorisme", a assuré M. Chehabi, soulignant que les divers unions et
syndicats syriens s'étaient associés à la plainte.
La Chambre d'industrie reproche à M. Erdogan d'avoir contribué à
"transférer les usines (de la province d'Alep, dans le nord de la
Syrie) en Turquie" et d'avoir "soutenu les gangs armés qui commettent
des crimes contre l'économie nationale".
En janvier, la Syrie avait déjà accusé son voisin turc de piller ses
usines de la région d'Alep, appelant l'ONU à agir pour mettre fin à ce
qu'elle avait qualifié d'"acte illégal d'agression qui s'apparente à de
la piraterie".
"Environ un millier d'usines implantées dans la ville d'Alep ont été
écumées et leurs biens transférés en Turquie avec l'aide du
gouvernement" d'Ankara,
avait alors écrit le ministère syrien des Affaires Etrangères dans un
courrier adressé au Conseil de sécurité et au secrétaire général de
l'ONU Ban Ki-moon.
La plainte vise à "dévoiler les pratiques turques, ce qui entraînera
des pertes considérables pour le gouvernement turc (...) et à
contraindre ce gouvernement à modifier sa politique à l'égard de la
Syrie (...), à restituer les biens volés et à s'acquitter de
compensations", a poursuivi M. Chehabi.
Auparavant alliée du président syrien Bachar al-Assad, la Turquie a
rompu avec lui, soutient la rébellion contre le régime de Damas et
héberge officiellement près de 200.000 réfugiés qui ont fui les combats
en Syrie. (AFP, 5 mars
2013)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Ankara suspend ses projets avec ENI en représailles à sa collaboration avec Chypre
Le ministre turc de l'Energie Taner Yildiz a annoncé mercredi que son
pays suspendait ses projets avec la compagnie pétrolière italienne ENI
en raison de sa participation à des campagnes d'exploration pétrolière
et gazière avec Chypre contestées par Ankara.
"Nous avons pris la décision de ne pas travailler en Turquie avec la
compagnie ENI, y compris en suspendant ses projets en Turquie", a
déclaré M. Yildiz, cité par l'agence de presse Anatolie.
Le ministre, qui répondait aux questions de journalistes en marge d'une
conférence à Ankara, a indiqué que la décision avait été prise en
raison de la persistance d'ENI à mener des opérations d'exploration
avec Chypre dans les eaux internationales méditerranéennes en dépit
d'avertissements répétés de la Turquie, a rapporté Anatolie.
En Turquie, ENI distribue du gaz naturel russe transporté par le
gazoduc Blue Stream. Ses ventes ont atteint 3,95 milliards de mètres
cubes en 2010 et quelque 7 milliards de mètres cubes en 2011, selon le
site internet du groupe italien.
Il vend également des huiles lubrifiantes et des produits chimiques de
base sur le marché turc, où il a aussi des activités d'ingénierie et de
construction.
Le groupe est notamment impliqué avec le turc Calik Holding dans un
projet de construction d'un oléoduc reliant le port turc sur la mer
Noire de Samsun au complexe pétrolier de Ceyhan, sur la Méditerranée.
Concernant ce projet, M. Yildiz a précisé que Calik Holding prendrait
sa propre décision, mais que le gouvernement était désormais
défavorable à la participation d'ENI, selon Anatolie.
Le géant énergétique italien a annoncé fin janvier avoir signé avec le
gouvernement de Chypre des accords de partage d'exploration et de
production pour trois blocs situés au large des côtes chypriotes, dans
une zone susceptible de receler de fortes réserves de gaz.
ENI est l'opérateur et détient 80% du consortium en charge, les 20%
restants étant détenus par le groupe coréen Kogas. Les contrats ont été
alloués à l'issue d'un appel d'offres international qui s'est achevé en
mai 2012.
La Turquie s'est fermement opposée à ces explorations menées par le
gouvernement chypriote, les qualifiant d'"illégales" et lançant ses
propres forages au large de Chypre-Nord, le tiers nord de l'île qu'elle
occupe.
Ankara a en outre menacé d'exclure de ses futurs projets en matière
d'énergie les compagnies pétrolières retenues par Chypre pour
l'exploration du gaz.
La compagnie américaine Noble Energy, titulaire de la licence sur un
bloc, a annoncé en 2011 avoir découvert un gisement de gaz pouvant
atteindre 226,5 milliards de mètres cubes, pour une valeur estimée de
100 milliards d'euros.
Le groupe pétrolier français Total a lui aussi passé un accord avec Nicosie, début février, pour l'exploration de deux blocs.
Chypre est divisée depuis 1974, après que la Turquie a envahi le nord
de l'île à la suite d'un coup d'Etat fomenté par des nationalistes
chypriotes-grecs qui visait à rattacher le pays à la Grèce. (AFP, 27 mars
2013)
La Grèce proteste contre des prospections turques dans ses eaux
La Grèce va protester auprès des autorités turques contre la présence
dans une zone relevant du plateau continental grec d'un bateau turc de
prospection océanographique, a annoncé mercredi le ministère des
Affaires étrangères.
Les autorités turques ont annoncé que "le bateau de prospection Bilim 2
(...) allait réaliser des recherches océanographiques entre les 18 et
21 mars dans les eaux internationales et dans une zone relevant du
plateau continental grec" en mer Égée, a déclaré le porte-parole du
ministère, Grigoris Délavekouras.
Pour entreprendre des prospections dans cette zone grecque, il aurait
fallu, selon Athènes, "notifier aux autorités grecques tout élément
nécessaire, ce qui n'a pas été fait par les autorités turques", a
expliqué M. Délavekouras, cité dans un communiqué après avoir été
interrogé par des médias.
"L'ambassade de Grèce à Ankara va procéder à toute action nécessaire", conclut le communiqué.
Athènes et Ankara se disputent au sujet de la délimitation du plateau
continental de la mer Egée, qui inclut les fonds marins et leur
sous-sol. La Grèce invoque en sa faveur les dispositions de la
convention des Nations unies sur le droit de la mer, dont la Turquie
n'est pas signataire.
La Grèce a saisi en février l'ONU pour "garantir ses droits" sur les
fonds marins en mer Egée, après l'attribution par la Turquie de permis
de prospection à la recherche d'hydrocarbures dans cette zone.
En 2012, la Grèce a lancé les prospections d'hydrocarbures en mer
Ionienne (ouest) en vue de profiter des ressources énergétiques face à
la crise qui frappe le pays.
A l'instar des ressources énergétiques découvertes dans les zones
économiques exclusives (ZEE) à Chypre et en Israël, le Premier ministre
grec Antonis Samaras a récemment indiqué qu'Athènes pouvait jouer un
"rôle important" pour l'acheminement et la prospection des ressources
énergétiques et appelé l'UE à étudier "une politique européenne
commune" en la matière. (AFP, 20 mars
2013)
Samaras appelle l'Europe à se pencher sur la question des ZEE maritimes
Le Premier ministre grec Antonis Samaras a appelé jeudi les Européens à
se pencher sur la question de la création de zones économiques
exclusives (ZEE) maritimes, et plaidé pour "une politique européenne
commune" en la matière.
"Quand l'Europe va-t-elle parler des ZEE (...), d'une politique commune
paneuropéenne?", s'est interrogé M. Samaras à l'occasion de la réunion
de la présidence du parti populaire européen (PPE) tenue à Athènes,
cité dans un communiqué de ses services.
Le Premier ministre qui souhaite encourager l'exploration pétrolière
sur le plateau continental grec mitoyen des côtes turques, a affirmé
que la question des ZEE n'est pas seulement "une question grecque",
mais qu'il faut "une politique" et une "position commune" des Affaires
étrangères en Europe "pour renforcer la solidarité (...) et l'unité".
La Grèce a lancé en 2012 les prospections d'hydrocarbures en mer
Ionienne (ouest) en vue de profiter des ressources énergétiques face à
la crise qui frappe le pays.
Fin février, la société norvégienne Petroleum Geo Services qui avait
achevé une première mission de recherches pour le compte des autorités
grecques a indiqué que les premiers résultats étaient "prometteurs".
A l'instar des ressources énergétiques découvertes dans les ZEE à
Chypre et en Israël, M. Samaras a récemment indiqué que la Grèce
pouvait jouer un "rôle potentiel important" pour l'acheminement et la
prospection des ressources énergétiques, vu "les rumeurs et de grandes
certitudes pour les ressources du plateau continental grec en
Méditerranée sud-est".
Pour M. Samaras, "l'exploitation des hydrocarbures sur le plateau
continental grec est une planification de long terme, qui, outre la
Grèce, concerne toute l'Europe".
Toutefois, il a reconnu que "des difficultés" existaient avec la
Turquie, pays voisin en mer Égée, où Athènes veut également relancer la
recherche d'hydrocarbures.
Il y a dix jours, la Grèce avait remis "une note verbale" à l'Onu pour
"garantir ses droits" sur les fonds marins de la mer Égée. Cette
saisine faite suite à l'attribution par la Turquie au printemps 2012 de
permis de prospecter pour des hydrocarbures dans cette mer, objet de
différends territoriaux entre les deux voisins.
Lors de la visite lundi en Turquie de M. Samaras, le Premier ministre
grec et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, ont souligné la
nécessité de résoudre leurs différends par la voie du dialogue. (AFP, 7 mars
2013)
Chypre affirme vouloir se rapprocher de l'Otan au profit de l'UE
Le nouveau ministre chypriote des Affaires étrangères, Ioannis
Kasoulides, a souligné mardi à Athènes la volonté de son pays de se
rapprocher de l'Otan, dont il n'est pas membre, pour conforter sa
"crédibilité" dans l'Union européenne.
Le nouveau gouvernement conservateur chypriote entend "déplacer le
centre de gravité de la politique étrangère du pays pour le consacrer
comme un partenaire crédible et comme les autres de l'Union
européenne", a déclaré M. Kasoulides, à l'issue d'une rencontre avec
son homologue grec, Dimitris Avramopoulos.
Chypre, qui est dans l'attente d'un plan de sauvetage financier de la
zone euro pour éviter la banqueroute, "ne veut pas se distinguer des 26
autres membres" de l'UE, a-t-il insisté.
"C'est dans ce cadre que s'inscrit notre effort pour intégrer le
Partenariat pour la Paix", un programme de coopération bilatérale de
l'Otan, a-t-il souligné, alors que le problème chypriote complique
depuis des années la coopération entre l'UE, dont Chypre est membre,
mais pas la Turquie, et l'Otan, où la situation est inverse.
Le but d'un tel rapprochement atlantiste "n'est pas d'entrer dans un
jeu de responsabilités avec la Turquie en la poussant au refus", a
ajouté le ministre, qui faisait dans le pays frère sa première visite à
l'étranger, en prélude à la venue lundi à Athènes du nouveau président
chypriote, Nicos Anastasiades.
La division de Chypre, dont la partie Nord est occupée depuis 1974 par
la Turquie en riposte à un coup d'Etat nationaliste chypriote-grec
visant au rattachement de l'île à la Grèce, fait obstacle depuis des
années tant à la normalisation gréco-turque, qu'à l'intégration
européenne de la Turquie.
Comme après chaque alternance, Athènes et Nicosie se préparent à
mettre leurs désaccords en sourdine en vue de la reprise des
négociations interchypriotes de règlement. (AFP, 6 mars
2013)
Ankara et Athènes signent des accords de coopération, insistent sur le dialogue
La Turquie et la Grèce ont signé lundi à
Istanbul, à l'occasion d'une visite du Premier ministre grec Antonis
Samaras, plusieurs accords de coopération dans divers secteurs
économiques, et souligné la nécessité de résoudre leurs différends
politiques par voie de dialogue.
"Nous pouvons avoir des divergences de vues, mais nous souhaitons les
surmonter par la voie du dialogue", a déclaré le Premier ministre turc
Recep Tayyip Erdogan au cours d'un point de presse avec son homologue
grec.
Ce dernier a renchéri en soulignant l'importance des relations de bon
voisinage entre les deux pays et estimé que l'amélioration ces
dernières années des relations économiques et commerciales entre les
deux voisins contribuerait à surmonter leurs divergences politiques.
"C'est vrai, nos relations n'ont pas été sans problèmes", a souligné M.
Samaras disant espérer que "l'histoire que nous écrirons à partir de
maintenant puisse emprunter la voie de la paix et du développement".
Avant de s'adresser à la presse, les deux chefs de gouvernement ont
assisté à la cérémonie de signature de 25 accords de coopération
bilatéraux en matière de tourisme, de technologie, de santé, de
transports maritimes, d'agriculture, d'immigration et de culture.
Ces documents ont été signés dans le cadre de la réunion dans la
métropole turque du Conseil supérieur gréco-turc, créé à Athènes en
2010 et visant au rapprochement économique bilatéral.
Les échanges commerciaux bilatéraux se sont chiffrés en 2012 à 5
milliards de dollars (3,84 mds d'euros) et l'objectif visé pour les
prochaines années est de 10 milliards de dollars (7,68 mds d'euros),
ont ajouté les deux Premiers ministres.
Accompagné d'une dizaine de ministres et des hommes d'affaires, M.
Samaras, interrogé par les journalistes, a insisté sur le fait que son
pays agissait conformément "au droit international" au sujet de la
délimitation du plateau continental, important contentieux avec la
Turquie dans la mer Egée qui les sépare, et a prôné le dialogue.
Depuis 2002, dans le cadre du processus de rapprochement entre la Grèce
et la Turquie inauguré en 1999, les deux parties mènent des "contacts
exploratoires" dans le but d'examiner dans quelle mesure un terrain
d'entente pourrait être trouvé concernant l'espace aérien et maritime
en mer Egée.
Les deux pays alliés de l'Otan revendiquent actuellement une zone de 6
milles au large des côtes. Mais la Grèce se réserve le droit de porter
à 12 milles cette zone, ce qui est considéré par la Turquie comme une
mesure aboutissant à une répartition inéquitable de la souveraineté sur
la région, et constituerait en cas d'application un casus belli.
En 1996 les deux pays avaient évité de peu un affrontement militaire su sujet d'îlots inhabités en mer Egée.
La Turquie s'oppose à ce que la Grèce procède dans des zones disputées
en mer Egée à des recherches d'hydrocarbures, dans l'espoir d'exploiter
ses ressources et de lutter contre la récession et la crise qui frappe
le pays depuis 2010.
Sur ce point M. Erdogan s'est félicité néanmoins d'une décision commune
"afin de discuter des zones économiques en Méditerranée orientale et
d'oeuvrer ensemble pour une solution gagnant-gagnant".
MM. Samaras et Erdogan ont en outre souligné la nécessité de résoudre
la question de Chypre, autre pomme de discorde entre les deux pays.
"Nous voulons fermer le dossier chypriote et l'enterrer", a ainsi insisté M. Erdogan. (AFP, 4 mars
2013)
Immigration
/ Migration
Alleged PKK member detained in Brussels
An alleged high-ranking member of the outlawed Kurdistan Workers’ Party
(PKK) was detained in Brussels today, Anatolia news agency reported.
Y. O. has been residing in Spain for some time now and was picked up
from Zaventem Airport in Brussels, according to Spanish officials. He
was reportedly on his way to Tunisia. An arrest warrant for Y.O. had
been issued by the Spanish National Court.
Spanish and Belgian police reportedly worked together to locate Y.O.,
who was the target of a manhunt linked to the Cappadocia Operations
taking place in Spain and France that ended with police forces
detaining over 20 suspects for alleged links to the PKK.
Y.O. is allegedly in charge of several different PKK foundations in
different European countries, Anatolia news agency reported. (hurriyetdailynews.com,
March 26, 2013)
Comment retrouver des jeunes Belges manipulés par des forces obscures en Syrie?
La ministre belge de l’Intérieur Joëlle Milquet a annoncé que le
groupe de travail mis sur pied lundi pour traiter de la question des
jeunes Belges partis se battre en Syrie aux côtés des groupes
l’opposition au régime du président Bachar al-Assad a décidé d’ouvrir
un point de contact centralisé.
Selon Belga, cette «Task Force Syrie», qui s’est réunie pour la
première fois au centre de crise gouvernemental à Bruxelles, doit
notamment renforcer la coordination et l’efficacité entre les
différents services de l’État pour lutter contre le radicalisme.
Dans un communiqué, Mme Milquet (cdH) a souligné que le départ de
Belges vers la Syrie est «connu» et «suivi de près en Belgique», bien
qu’il s’agisse d’un phénomène international touchant plusieurs pays
européens.
La presse a chiffré à «50 à 80» le nombre de jeunes gens qui seraient
ainsi partis combattre en Syrie. Un expert en terrorisme, Edwin De
Bakker, soulignait encore lundi dans les colonnes du journal ‘De
Morgen’que la Belgique était proportionnellement à sa taille et à sa
population «le numéro un» des pays en nombre de jeunes rebelles
combattant aux côtés de l’opposition armée syrienne.
L’une des décisions prises lors de la réunion de lundi est la mise sur
pied d’un «point de contact centralisé» (à l’adresse électronique
syrie@ibz.fgov.be), destiné aux familles éventuellement concernées qui
souhaitent obtenir de l’information, de l’aide ou donner des
renseignements sur des cas particuliers.
Lettre de Kimyongür aux parents des jeunes Belges qui se battent en Syrie:
Toutefois, l'activiste pour la paix Bahar Kimyongür, originaire d’Antioche, dans
une lettre ouverte aux parents des jeunes Belges, attire l'attention
sur la responsabilité de certains pays du Moyen-Orient et de l'Union
européenne et propose son aide pour retrouver les enfants otages des
forces obscures.
Voici la lettre ouverte de Kimyongür:
Chers parents,
Vous êtes sans doute les premiers à savoir que vos enfants sont partis
combattre en Syrie au nom d’une foi déshumanisante, nihiliste,
monstrueuse, dont la mission première est de détruire la vie, l’avenir,
la dignité et la liberté d’autrui.
La plupart des Syriens souffrent hélas de voir vos enfants servir de
soldats pour le compte de potentats haineux qui se moquent autant du
bonheur du peuple syrien que de celui de vos enfants.
L’attentat terroriste de la semaine dernière qui a tué plus de 50
fidèles de la mosquée Al Imane dont le célèbre cheikh Mohammed Saïd
Ramazan Al Bouti montre une fois encore que les criminels qui
manipulent vos enfants se moquent même de la religion et du dieu qu’ils
prétendent servir.
Si je m’oppose avec force aux idées fanatiques qui ont incité vos
enfants à partir combattre dans un pays dont ils ne connaissent ni
l’histoire, ni le mode de vie, ni la complexité, je ne suis pas pour
autant indifférent à votre désarroi. Surtout depuis que j’ai vu les
larmes de M. Kevin Calluy couler pour son fils Jejoen Bontinck devenu
instrument puis otage des terroristes syriens.
En tant qu’activiste pour la paix turco-syrien originaire d’Antioche,
la ville par où vos enfants sont sans doute passés, je souhaiterais
vous aider à les retrouver, à la fois pour votre bien et pour celui du
peuple syrien.
Mais vous aider, c’est d’abord vous renseigner sur l’attitude du gouvernement belge qui, depuis le début de la tragédie
syrienne, contribue avec ses alliés français, britanniques, étasuniens,
israéliens, turcs et wahhabites, à encourager le terrorisme et la
confrontation en Syrie.
En créant une « Task Force Syrie », la ministre de l’intérieur veut
aujourd’hui vous faire croire qu’elle se soucie du sort de vos enfants
et de la sécurité de la Belgique.
Si Mme Milquet se préoccupe tant de votre malheur et de notre
bien-être, il serait sans doute utile de lui demander pourquoi son
gouvernement fournit des armes aux rebelles syriens et à fortiori, à
vos propres enfants.
Vous savez sans doute que la Belgique exporte des armes vers l'Arabie
saoudite qui, à son tour, fournit des armes belges aux terroristes
syriens.
Alors que notre pays a imposé un embargo contre la jamahiriya libyenne
et le régime de Damas, il n’a pas hésité à augmenter ses ventes d’armes
vers l’Arabie saoudite, un Etat terroriste et barbare qui compte pas
moins de 30.000 prisonniers politiques dont les moins fortunés
finissent décapités et dont les plus chanceux peuvent sauver leur peau
s’ils vont mener le djihad en Syrie. (cf. article de Silvia Cattori :
http://www.silviacattori.net/article4033.html )
Avec l’appui politique, financier et moral de notre gouvernement, le
régime de Riyad approvisionne ainsi le front syrien tant en canons
qu’en chair à canon.
Si Mme Milquet pense tant à vos enfants, pourquoi ne s’oppose-t-elle
pas à la stratégie terroriste mise en place par l’Arabie saoudite
contre la Syrie ?
M. Thomas Baum, directeur de l’Institut flamand pour la paix et la
prévention de la violence nous offre une explication courte et précise
à ce sujet :
« On peut s’interroger sur la pertinence de livrer des armes à un
régime pareil vu la situation des droits de l’homme. Mais il y a
l’argent du pétrole et le pays est aussi un grand marché. L’Occident
voit ce pays comme un allié important et un barrage face à l’Iran. De
ce point de vue, armer un tel pays est intéressant ». (Annelien De
Greef, De Standaard, 26 mars 2013, p. 21)
Savez-vous que le Royaume des Saoud avec lequel notre pays fricote a
pour chef du renseignement, un terroriste de haut vol dénommé Bandar
Ben Sultan. Ce criminel est cité dans une affaire de détournement de
fonds qui ont servi à financer une série de groupes terroristes dont
les djihadistes syriens basés au Liban.
Lorsque la justice britannique voulut enquêter sur ce scandale des
rétro-commissions qui porte le nom « Al Yamamah », le prince Bandar
menaça l’Angleterre par « another 7/7 », c’est-à-dire un autre attentat
comme celui de Londres le 7 juillet 2005 ! Suite à ces menaces
terroristes, Tony Blair fit immédiatement cesser l’enquête diligentée
par la Serious Fraud Office.
Ce scandale à dimension planétaire n’a suscité aucun émoi parmi les décideurs politiques de notre pays.
Comment Mme Milquet peut-elle dès lors prétendre vouloir endiguer un
terrorisme qu’elle laisse prospérer voire qu’elle dope dans les zones
les plus sensibles de notre planète ?
Demandez aussi à Mme Milquet comment elle compte s’y prendre pour
empêcher nos jeunes d’aller semer le chaos en Syrie alors que son allié
Erdogan a gracieusement offert une autoroute de 822 km de large pour
tous les criminels qui désirent se recycler dans le djihadisme
anti-syrien.
En effet, actuellement, quelques aventuriers, une poignée d’idéalistes
mais aussi et surtout des voyous, des violeurs, des trafiquants de
drogue, des repris de justice de Turquie et d’ailleurs se découvrent
une âme de djihadistes et se rendent massivement en Syrie pour
combattre l’armée gouvernementale syrienne ainsi que les villes, les
quartiers et les villages loyalistes.
Si Mme Milquet tient vraiment à sauver vos enfants, ne devrait-elle pas
commencer par convaincre ses partenaires turcs de sécuriser sa
frontière avec la Syrie ?
Naturellement, il ne suffit pas de dresser des barbelés et des
miradors. Le gouvernement turc devrait entre autres cesser d’accueillir
le terrorisme international qui arrive des quatre coins du monde par
mer, terre et air.
Si Mme Milquet veut être cohérente et conséquente, ne devrait-elle pas
rappeler à ses homologues turcs, les clauses de la convention
belgo-turque de coopération en matière de police signées le 22 janvier
dernier à Bruxelles et au besoin, rendre celle-ci caduque ?
D’autant que, pour l’heure, la seule « utilité » de cette convention
consiste à aider le régime d’Ankara à mater ses opposants politiques et
syndicaux et à faciliter l’extradition des exilés politiques vers la
Turquie.
Vu que le gouvernement AKP s’est juré d’assassiner le président syrien
et de réduire la Syrie à l’état de province ottomane, l’espoir de voir
le flot de terroristes se tarir semble donc bien maigre comme en
témoigne l’historien belge Pierre Piccinin qui est récemment passé par
Antioche, la porte de la Syrie.
Dans les lignes suivantes, vous découvrirez la liberté totale de
mouvement dont jouissent en Turquie, les volontaires qui vont se battre
en Syrie: « À l’aéroport international d’Istanbul déjà, j’avais sans
trop le savoir rendez-vous avec la révolution. En transit depuis
Beyrouth en direction d'Hatay (Antakia, l’antique Antioche), à la
frontière syrienne, je me suis dirigé vers le petit terminal des vols
intérieurs.
Une dizaine de jeunes gens, huit au total, portant tous la barbe, la
moustache rasée, attendaient l’embarquement. Visibles comme le nez au
milieu de la figure, ils n’étaient ni étonnés, ni même embarrassés ou
fâchés que je les dévisageasse ostensiblement, dans le but de provoquer
le contact. Au contraire, même, ils étaient tout souriant que je les
abordasse ainsi sans haine, ni révulsion.
Je leur ai donc demandé s’ils allaient se battre en Syrie. C’était bien
le cas. J’ai voulu savoir d’où ils venaient. Six d’entre eux étaient
d’Égypte. Les deux autres étaient britanniques, Kazam et Peter,
d’origine pakistanaise ; Peter se fait maintenant appeler Abou Faysal.
(…)
À notre arrivée à Hatay, une camionnette immatriculée en Syrie attend
les djihadistes égyptiens, un tas de ferraille conduit par Abou Ahmed,
de son nom de guerre, très courant dans la révolution syrienne.
Les deux djihadistes anglo-pakistanais sont autorisés à embarquer avec
eux ; ils rejoindront Jabhet al-Nosra. Je peux aussi monter dans le
véhicule : Abou Ahmed doit charger un de ses hommes, qui l’attend à
Hatay. » (P. Piccinin, Quand les « Fous de Dieu » s’emparent de la
révolution, dans Les dossiers de Grotius International, 2 février 2013)
Il faudrait sans doute que Mme Milquet lise cet extrait avant de vous
expliquer sa stratégie de "containment" antiterroriste visant à
empêcher nos jeunes de se rendre en Syrie au moment où l’Etat turc
organise littéralement l’import-export de terroristes internationaux.
Certes, M. Milquet, Sharia4Belgium, l’Arabie saoudite et l’Etat turc ne
sont pas les seuls responsables du départ de vos enfants.
Outre la possession de 200 euros nécessaires pour atterrir sur le front
syrien, le candidat terroriste doit recevoir une injection quotidienne
de 2 mg de propagande anti-gouvernementale.
Le rôle des médias dominants dans l’incitation au terrorisme dont vos
enfants ont été victimes n’est donc certainement pas à sous-estimer.
En effet, aucun mouvement terroriste au monde n’a bénéficié d’un capital sympathie aussi élevé que la rébellion anti-syrienne.
Jamais nos médias n’ont versé dans un « romantisme révolutionnaire » aussi béat et aveugle.
Aucune guerre médiatique n’a été menée avec une intensité aussi forte
que celle aujourd’hui orchestrée par la chaîne qatarie Al Jazira, la
chaîne saoudienne Al Arabiya, la chaîne turque Samanyolu TV et leurs
sœurs françaises, britanniques et étasuniennes.
La complicité de la grande presse dans l’enrôlement de vos enfants est
utile à savoir si par malheur, un magistrat belge décidait de les
poursuivre en vertu de la loi antiterroriste après leur retour en
Belgique.
En attendant, je souhaite de tout cœur que vos enfants échappent à la
guerre et à la tentation terroriste et qu’ils rentrent sains et saufs à
la maison.
Je reste à votre entière disposition pour retrouver et si possible, rapatrier vos enfants. (Email : bahar_kimyongur@yahoo.fr )
Médias turcs privés d'accès à un procès de néo-nazis: Berlin souhaite une solution
Berlin a souhaité mercredi qu'une solution soit trouvée pour que les
médias turcs puissent couvrir le procès de néonazis allemands jugés
pour des meurtres racistes, notamment de huit Turcs, alors qu'ils ont
été privés d'accréditation.
"Il serait bon que dans cette affaire, qui intéresse évidemment le
public turc et les gens d'origine turque en Allemagne (...) une
solution soit trouvée pour que les journalistes aient un accès correct
pour couvrir les audiences", a déclaré le porte-parole du ministère des
Affaires étrangères, Martin Schäfer, lors d'une conférence de presse
gouvernementale régulière.
"Compte tenu de l'indépendance de la justice, ce n'est pas à moi de
dire comment cela serait possible, mais je peux néanmoins le
souhaiter", a-t-il ajouté.
Le porte-parole de la chancelière Angela Merkel, Steffen Seibert, a
également souhaité que "l'intérêt médiatique (pour cette affaire) soit
pris en compte avec sensibilité".
Le tribunal de Munich avait provoqué un tollé en n'accordant aucune
place garantie aux médias turcs pour le procès de Beate Zschäpe, 37
ans, qui doit démarrer le 17 avril.
Membre d'un groupuscule néonazi "Clandestinité nationale-socialiste"
(NSU), elle est accusée, ainsi que quatre complices, de participation
aux assassinats de huit Turcs et d'un Grec entre 2000 et 2006, et d'une
policière en 2007.
"C'est un scandale et une honte", avait réagi le président de la
communauté turque Kenan Kolat dans le Berliner Zeitung paru mercredi.
Mardi soir, dans un communiqué, le tribunal a rappelé qu'il avait
attribué les 50 places réservées pour les journalistes dans la salle
d'audience par ordre de réception des demandes. Il avait aussi expliqué
qu'il n'était pas possible de retransmettre les audiences dans une
autre salle pour des raisons juridiques.
Le quotidien à grand tirage Bild avait offert de céder sa place à un
confrère du journal turc Hürriyet, mais le tribunal de Munich a refusé
cette solution.
La façon dont est réglé l'accès aux salles de tribunaux est du ressort
des ministères régionaux de la Justice, a également expliqué le
porte-parole du ministère fédéral mercredi. (AFP, 27 mars
2013)
Accord anti-Kurdes : la mobilisation se poursuit en France
La Coordination Nationale Solidarité Kurdistan (CNSK) se félicite du
report de l’accord anti-Kurdes par la Commission des Affaires
Etrangères de l’Assemblée Nationale, le 26 février dernier, tout en
appelant à poursuivre l’alerte car le projet de loi reste à l’ordre du
jour de l’activité parlementaire.
Dans un communiqué, la CNSK qui comprend plusieurs organisations de la
société civile et le parti communiste français (PCF) affirme que la
validation de l’accord de coopération policière entre Paris et Ankara
engendrerait des risques manifestes d’atteintes aux droits humains et à
la liberté d’expression.
« La France et la Turquie ont signé le 7 octobre 2011 un accord de
coopération policière incluant la lutte contre le terrorisme. Cet
accord international, devra, pour entrer en vigueur, être validé par le
Parlement. C’est pourquoi un projet de loi visant à « autoriser
l’approbation » de cet accord doit prochainement être soumis au vote du
Parlement. Une fois adopté et selon la hiérarchie des normes, un accord
international a une autorité supérieure aux lois.
Ce projet de loi devait être examiné par la Commission des Affaires
Etrangères de l’Assemblée Nationale le 26 février dernier. De
nombreuses associations, organisations professionnelles, syndicales et
politiques ont interpelé, sous diverses formes, les député(e)s de la
Commission sur les dangers que comporte un tel accord en matière de
Droits de l’Homme. A l’instar de la CNSK, certaines d’entre elles ont
adressé une « Contribution » au Rapporteur de la Commission M. Jacques
Cresta. La pétition citoyenne mise en ligne par la CNSK a été largement
signée (plusieurs milliers de signatures en 48h).
Une délégation de représentants d’associations et d’organisations,
(SAF, LDH, PCF, UNEF, FEYKA, CNSK) a été reçue le 26 février à
l’Assemblée Nationale d’une part par : M. François Asensi, député,
Gauche Démocrate et Républicaine
et d’autre part par :
- M. Jacques Cresta, rapporteur du projet de loi
auprès de la Commission des Affaires Etrangères, député SRC-CAE
- M. Jean-Pierre Dufau, député des Landes SRC-CAE
- Mme Emmanuelle Meunier, assistante parlementaire de M. Jean-Pierre Dufau,
- M. Jean-Jacques Kourliandsky, coordonateur du groupe SRC,
- M. Mathieu Seignez, attaché parlementaire de Mme Seybah Dagoma, députée SRC-CAE,
A l’issue de ces entrevues, les député(e)s ont annoncé le report de
l’examen de ce texte par la Commission à une date ultérieure. La future
date d’examen n’est pas connue à ce jour.
A la suite de cette rencontre, le député François Asensi a interpelé le
gouvernement via une question parlementaire du 27 février 2013, il
demande au Ministre des Affaires Etrangères si le Gouvernement entend
reporter le vote de cet accord par le Parlement afin de le renégocier.
La CNSK se félicite du délai obtenu et remercie toutes les personnes et organisations qui se sont mobilisées.
Néanmoins, le projet de loi reste à l’ordre du jour de l’activité
parlementaire. Plus que jamais doit se manifester l’opposition à un
accord de coopération policière avec un pays dont la politique
répressive a été condamnée à plusieurs reprises par différentes
instances internationales et européennes.
La CNSK invite donc l’ensemble des acteurs de cette mobilisation à
poursuivre l’alerte en direction de leurs réseaux respectifs, à envoyer
des contributions à la Commission à interpeller, partout en France, les
parlementaires, député(e)s, sénateurs et sénatrices.
Elle informera des nouvelles actions qui seront engagées afin d’obtenir le rejet de ce projet de loi.
La validation de cet accord international de coopération policière
engendrerait des risques manifestes d’atteintes aux droits humains et à
la liberté d’expression. De ce fait, l’obtention d’un rejet de ce
projet de loi est d’une importance capitale. »
La Coordination Nationale Solidarité Kurdistan est composée de : Amis
du Peuple Kurde en Alsace - Amitiés Corse Kurdistan - Amitiés Kurdes de
Bretagne (AKB) - Association Iséroise des Amis des Kurdes (AIAK) -
Centre d’Information du Kurdistan (CIK) - Fédération des Associations
Kurdes en France (FEYKA) - Hauts-de-Seine Kurdistan - Mouvement de la
Paix - MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les
Peuples) - Parti Communiste Français (PCF) - Solidarité et Liberté
(Marseille) – Ligue des Droits de l’Homme (LDH) Montpellier (Maxime Azadi,
actukurde.fr/actualites, 16 mars 2013)
Inculpation d'une personne soupçonnés d'appartenance au PKK en Allemagne
Le Parquet fédéral allemand a annoncé mardi l'inculpation d'un Turc de
35 ans soupçonné d'appartenir à l'organisation kurde interdite, le
Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), et arrêté en juillet 2011 en
Suisse.
Metin A. est soupçonné d'avoir, de mars 2008 à son interpellation le 20
juillet 2011, été l'un des cadres de l'organisation de jeunesse du PKK,
Komalen Ciwan (KC), d'abord à Berlin puis dans toute l'Allemagne ainsi
qu'en Europe, selon un communiqué du Parquet de Karlsruhe (sud-ouest).
A Berlin, il était notamment chargé de recruter des adolescents pour le
KC ainsi que des volontaires pour mener la guérilla du PKK, selon la
même source.
A partir d'octobre 2008, il a été membre de la direction européenne du
KC, chargé notamment de l'application en Europe des directives de cette
organisation.
Metin A. avait été remis aux autorités allemandes le 1er novembre 2012 et il se trouve depuis en détention provisoire. (AFP, 12 mars
2013)
La police allemande saisit un livre sur les kurdes
La police allemande a saisi le livre « PKK- Perspektiven des kurdischen
Freiheitskampfes : Zwischen Selbstbestimmung, Eu und Islam » de
Nikolaus Brauns et Brigitte Kiechle, lors d’une perquisition effectuée
dans les locaux d’une association kurde à Hanovre.
Les activités politiques et culturelles de la diaspora kurde continuent
d’être criminalisées par les autorités des pays européennes. Le 11
mars, la police allemande a de nouveau procédé à une perquisition dans
les locaux de la Maison du Peuple à Hanovre.
Plusieurs centaines de publications légales ont été saisies par la
police lors de cette opération. Parmi elles figuraient notamment le
livre de Nikolaus Brauns et Brigitte Kiechle «PKK- Perspektiven des
kurdischen Freiheitskampfes : Zwischen Selbstbestimmung, Eu und Islam
» (PKK-Perspectives de la lutte pour la liberté kurde: entre
l'autodétermination, UE et l'islam).
La Fédération des associations kurdes en Allemagne (YEK-KOM) a condamné
la perquisition, tandis que l’auteur du livre Dr. Nikolaus Brauns a
envoyé une lettre à la Préfecture de Police de Hanovre.
Paru aux éditions « Schmetterlings-Verlag » à Stuttgart, le livre
avait été présenté et conseillé en 2011 dans l’émission « Kurdes- un
peuple interdit » sur la chaine de télévision allemande WDR. Le livre
raconte l’histoire du mouvement armé et populaire kurde PKK et la
situation actuelle du mouvement.
Dans sa lettre, l’auteur a demandé des explications sur les motifs de
saisie de son livre, selon l’agence de presse kurde Firatnews. « Nous
savons que la police allemande s’alarme quand elle voit les trois
lettres ensemble du PKK. Nous n’avons pas oublié l’assassinat du jeune
kurde Halim Dener, tué à Hanovre par un policier allemand, le 26 juin
1994 »
Exigeant la restitution de son livre et des excuses, Nikolaus Brauns
suggère aux policiers de lire son livre : « Si vous le lisez, vous
comprendriez peut-être le peuple kurde et la situation des immigrés
vivant en Allemagne, et vous réfléchiriez encore une fois avant de
lancer une opération»
Pour l’auteur du livre, l’opération visant l’association kurde fait
partie des tentatives de criminalisation des activités de la communauté
kurde. « Cette opération montre en outre que le gouvernement allemande
ne s’intéresse pas au processus de paix au Kurdistan. »
Les activités politiques et culturelles de la communauté kurde en
Allemagne font souvent l’objet de répression. De nombreuses soirées
culturelles et la fête de Newroz, nouvel an kurde, ainsi que le port
des drapeaux du PKK et drapeaux à l'effigie d'Abdullah Öcalan, leader
kurde emprisonné sur l’Ile d’Imrali depuis 1999, ont été interdits par
les autorités allemandes ces dernières années.
ARRESTATIONS EN FRANCE ET EN ESPAGNE
La perquisition dans l’association kurde de Hanovre fait suite aux arrestations de nombreux kurdes en France et en Espagne.
Deux kurdes ont été interpellés le 6 mars à Alicante, au sud-est de
l'Espagne, sous prétexte de lutte contre le "financement du
terrorisme". Après avoir été auditionnés, ces deux kurdes dont un
propriétaire d'un kebab et un travailleur sans-papier ont été libérés
un jour plus tard. Le kurde sans-papier a affirmé que la police
espagnole lui a proposé d'espionner les kurdes, profitant de sa
situation irrégulière.
Le 12 février 2013, la police française a interpellé dix-sept Kurdes à
Bordeaux et Toulouse dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte
en mars 2012 et six autres ont été interpellées simultanément en
Espagne, au moment où le ministre français des Affaires étrangères
Laurent Fabius recevait à Paris son homologue turc, Ahmet Davutoglu. (Maxime Azadi,
actukurde.fr/actualites, 11 mars 2013)
Femmes kurdes exécutées à Paris: le silence suspect de la France
Deux mois après l’assassinat de trois militantes kurdes à Paris, les
autorités françaises gardent toujours le silence. Que cachent les
autorités ?
Le 9 janvier dernier, trois femmes kurdes ont été exécutées au cœur de
Paris, dans le centre d’information du Kurdistan, près de la Gare du
Nord.
Sakine Cansiz, membre fondatrice du Parti des Travailleurs du Kurdistan
(PKK), Fidan Dogan, représentante du Congrès National du Kurdistan
(KNK) et Leyla Saylemez, membre du mouvement de la jeunesse kurde ont
été toutes trois assassinées de plusieurs balles dans la tête.
Pour les kurdes, il n’y a aucun doute, la Turquie est derrière cet
assassinat qui viserait notamment les discutions menées avec le leader
kurde emprisonné Abdullah Ocalan. Les responsables turcs n’hésitaient
pas à menacer publiquement les dirigeants kurdes ces dernières années.
Interviewé par une chaîne de télévision turque en janvier, le Premier
ministre turc Recep Tayyip Erdogan demandait de nouveau à Berlin
l'extradition d'opposants et militants kurdes, faute de quoi ils
deviendraient la cible de nouveaux assassinats. La Turquie aurait
envoyé un groupe de tireurs d'élite en Europe, afin d’éliminer les
dirigeants du mouvement kurde, selon des informations parvenues, en
octobre 2011, aux dirigeants kurdes exilés.
QUE FONT LES ENQUETEURS ?
Le centre kurde était surveillé par les services français et turcs. En
France, les kurdes font souvent l’objet d’arrestations et d’opérations
sensationnelles pour satisfaire la Turquie. Chaque rencontre entre les
dirigeants des deux pays est une occasion pour lancer des opérations
contre la communauté kurde, sous prétexte de lutte contre le «
terrorisme ». Mais on ne voit pas les mêmes efforts pour élucider
l’assassinat de trois femmes.
Que font les enquêteurs ? Qui sont les commanditaires ? Quel est le
mobile de l’assassinat ? Que sait la police sur les liens présumés
d’Omer Guney, placé en détention en janvier, avec les extrêmes-droites
turques ou les services secrets ? Les services français sont-ils
impliqués dans ces meurtres ? Y a-t-il un lien entre l’assassinat et la
vaste coopération sécuritaire, signée en octobre 2011 entre Paris et
Ankara?
On sait que les informations collectées par les services français sur
les kurdes, avec des images, sont livrées aux services turcs.
L’impunité des auteurs des attaques racistes contre le peuple kurde sur
le sol français et la collaboration honteuse de la France avec la
Turquie ne seront-elles pas une source d’encouragement pour viser les
militants kurdes ?
Les kurdes sont facilement sacrifiés en France pour des intérêts
commerciaux et politiques. Près de 250 kurdes ont été arrêtés depuis
2007 pour des motifs politiques en France.
Alors que la communauté kurde attend toujours la justice, les relations
entre Paris et Ankara se sont curieusement améliorées. Le 12 février
2013, dix-sept autres kurdes ont été arrêtés à Bordeaux et à Toulouse,
au moment où le ministre français des Affaires étrangères Laurent
Fabius recevait à Paris son homologue turc, Ahmet Davutoglu.
LA FRANCE A-T-ELLE CONCLU UN ACCORD SUR LE CONFLIT SYRIEN?
Le doute s’installe chez les kurdes: Les rencontres entre les
dirigeants turcs et français ne sont-elles pas des preuves de
tractations politiques entre les deux pays ? Le silence des autorités
françaises s'explique par le fait que la France en sait plus sur
l’assassinat. Ce qu'elle cache ne lui donnerait-elle pas une belle
occasion pour faire pression sur la Turquie? La France n’aurait-elle
pas conclu un accord avec la Turquie sur le conflit syrien? Elle
pourrait peut-être profiter de l'assassinat pour faire accepter sa
politique syrienne à ses interlocuteurs turcs ou arracher de nouveaux
contrats commerciaux.
QUI EST OMER GUNEY ?
Que sait-on sur le principal suspect, Omer Guney ? Selon les medias
turcs, Omer Guney aurait dit à son avocat, au cours du mois de février,
qu’il n’a pas commis ces meurtres mais il détiendrait des preuves
importantes sur les tueurs. Une question s’impose : s’il n’a rien fait
dans cette affaire, comment est-ce possible qu’il détienne des preuves
alors qu’il est emprisonné ?
Il a été arrêté en Hollande en décembre 2012, avec des dizaines de
jeunes lors des « rencontres politiques de la jeunesse kurde ». Il
était la seule personne qui avait un papier sur lui indiquant qu'il a
été arrêté et relâché, selon des sources kurdes. C'est grâce à ce
papier que la police française aurait su qu'il a été arrêté au
Pays-Bas. Les kurdes qui ont été arrêtés dans ce pays ont tous été
libérés par la justice hollandaise, dont certains d'entre eux sous
contrôle judiciaire. Ces derniers doivent se présenter au commissariat
pour prouver leur présence sur le sol hollandais.
Ces arrestations ne sont-elles pas en réalité une intervention de la
police hollandaise pour empêcher un crime sur son sol ? Peut-être
qu'Omer Guney s’apprêtait à mettre en œuvre "son projet d'assassinat"
pendant les « rencontres de la jeunesse kurde » aux Pays-Bas. La France
a-t-elle surveillé Omer Guney après cette opération ? Peut-on conclure
que les pays européens ont fermé les yeux sur l’assassinat de trois
militantes ?
UN HOMME ETRANGE DEBARQUE A PARIS
Un jour avant l'assassinat, le 8 janvier, un homme étrange débarque à
Paris de Londres. Il s'appelle Adnan Gurbuz, un ancien responsable
local du parti ultranationaliste MHP à Istanbul. En juin 2011, cet
homme obscur avait été interpellé à Istanbul lors d'une opération
contre une bande organisée qui agissait au nom du JITEM, une
organisation secrète de l’Etat Turc, responsable de nombreuses
exécutions extrajudiciaires. Adnan Gurbuz est également accusé de
trafic de drogue et d’êtres humains. Ouvertement anti kurde, il voyage
souvent entre Allemagne, Angleterre et Belgique. Deux jours plus tard,
le 10 janvier, soit un jour après l’assassinat, il part à Calais, puis
en Angleterre dans un bateau. Pourquoi était-il en France et a-t-il
rencontré Omer Guney? Rappelons qu’Adnan Gurbuz et Omer Güney sont tous
deux originaires de la même ville, Sarikisla, dans la région de Sivas.
Selon le colocataire d’Omer Guney, le suspect avait quatre téléphones
portables de plus sur lui. Les enquêteurs ont-ils vérifié toutes ses
conversations téléphoniques?
PLUSIEURS SEJOURS SUSPECTS EN TURQUIE
En outre, Omer Guney aurait effectué plus de dix séjours en Turquie au
cours d'un an. Une dernière visite aurait été effectuée en décembre
pour un séjour de trois jours à Ankara dans un hôtel du centre-ville,
soit quelques semaines avant l'assassinat des trois militantes kurdes.
Avant d’arriver à Paris et de se rapprocher de la communauté kurde, il
vivait en Allemagne. Les autorités françaises mènent-t-elles une
enquête au niveau européen pour en savoir plus ? On sait que, lorsqu'il
s’agit des activités politiques et culturelles de la communauté kurde,
les autorités françaises n’hésitent pas à mener des opérations au
niveau européen, en collaboration avec les autorités espagnoles,
allemandes ou turques.
Pourquoi la police française n’interroge-t-elle pas Murat Sahin, qui a
avoué être un agent des services secrets turcs? Vivant en Suisse, il a
récemment affirmé aux medias kurdes qu’Omer Guney était aussi un agent
turc. Murat Sahin dit en outre qu’il est prêt à témoigner.
LA FRANCE DOIT RENDRE LA JUSTICE
Depuis le jour de l'assassinat, les femmes kurdes manifestent chaque
mercredi devant le centre d'information du Kurdistan pour demander la
justice. Rendre la justice serait la moindre des choses pour le
gouvernement français afin d'alléger le poids de ses lourdes
responsabilités envers ce peuple et la lutte des femmes. (Maxime Azadi,
actukurde.fr/actualites, 7 mars 2013)
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