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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

39th Year / 39e Année
Avril
 
2013 April
N° 416
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events


GENOCIDE / SOYKIRIM 2015
Appel:

Le "Processus"
doit enterrer le négationnisme
avant
le 100e
anniversaire
du génocide
Çağrı:

"Süreç",
İnkarcılığı
Soykırım'ın
100.
Yıldönümü'nden önce
 gömmelidir
Appeal:

The "Process"
should bury
the Negationism
before
the 100th anniversary
of the Genocide

Droits de l'Homme / Human Rights


La DISK conteste l'interdiction de la célébration du 1er mai sur la place Taksim

 FIDH, IHD et TIHV s'adressent au premier ministre turc
15 blessés dans des heurts entre étudiants dans une université d'Ankara
 Turkey fined over 90,000 euros by Euro court
Un an après le début du procès, les victimes du putsch de 1980 demandent justice
Police Shots Young Man Dead, Police Killings Rise to 127
Action AI pour les libertés fondamentales en Turquie
Families of Disappeared Village Guards Awarded 800,000 Euros
 Court Orders 11 Students to Serve 120 Years All Together
Turkey Found Guilty of Torture "On the Street"
Euro court fines Turkey 80,000 euros
Heurts et blessés perturbent un procès pour complot anti-gouvernement
MAZLUMDER released right violations report
Inmate University Student Allegedly Commits Suicide
Kızıldere Massacre Victims Commemorated on 41st Anniversary

Pression sur les médias / Pressure on the Media

3 parlementaires bruxellois: "Il faut libérer les journalistes turcs"

Procès de presse en Turquie: des députés belges témoignent
Le pianiste Fazil Say sera rejugé pour insulte à l'islam
Suspended prison sentence given to journalist for denigrating president
Erol Özkoray reçoit la “Médaille du Courage” à Paris
 RSF à Silivri: « Le processus de paix doit passer par la liberté de la presse »
Council of Europe tells Turkey to improve freedom of expression
3 parlementaires bruxellois suivent le procès de 44 journalistes en Turquie
KCK Press case: Set our colleagues free, says EFJ
Scandale: l'auteur italien Benedikter accusé de collusion avec le PKK
Campaigning for press and media freedom in Turkey
Le pianiste Fazil Say condamné à la prison pour des propos sur l'islam
Bruxelles appelle Ankara à respecter la liberté d'expression
Top PEN prize honors jailed Turkish rights activist
Police attack at Emek Theater protest featuring Costa-Gavras
TESEV report says media freedom restrictions prevalent in Turkey
Writers prosecuted for criticizing Hrant Dink trial

Kurdish Question / Question kurde

Le PKK annonce son retrait de Turquie vers l'Irak à partir du 8 mai

BDP urges Turkey to offer apology to Armenians
 BDP Deputy Tan: "I am a follower of sharia, as a Muslim"
Condamnée pour l'envoi d'un pull à son fils, rebelle kurde
DTK held general meeting in Diyarbakir
Öcalan initialized four conferences to be held in Turkey and Europe
 BDP delegation visited İmralı to hear Öcalan's response to Kandil
 Karayılan: KCK needs direct contact with Öcalan
Police intervene to Kurdish students in Dicle University
Pour avoir défendu Öcalan, une avocate est en prison depuis de longs mois
"Wise Persons' Panel" opened by Erdogan
20.000 Kurdes fêtent l'anniversaire d'Öcalan, qui plaide pour la paix
 Ankara annonce la création d'un comité consultatif de "sages"
KCK: Legal assurance needed for withdrawal

Minorités / Minorities

Reconnaissance du génocide arménien : quand la Turquie s’éveillera

Commémoration du génocide arménien de 1915 à Istanbul
L'Arménie marque le 98e anniversaire du génocide
A Dersim, une mélopée arménienne pour honorer les victimes du génocide
Les commémorations du génocide de 1915 à Bruxelles
Appel: le "Processus" doit enterrer le négationnisme avant le 100e anniversaire du génocide
Çağrı: "Süreç", Soykırım'ın 100. Yıldönümü'nden önce inkarcılığı gömmelidir
Appeal: The "Process" should bury the Negationism before the 100th anniversary of the Genocide
L’UGAB Europe et EGAM commémorent le génocide arménien à Istanbul
A Bruxelles, 98ème commémoration du génocide arménien
Débat
le Parlement israélien sur le génocide arménien
Les Arméniens du Dersim veulent affirmer leur existence

 MHP deputy targets Armenian member of wise men with racist remarks

Politique intérieure/Interior Politics

Political parties divided over PKK withdrawal

Minister to sue opposition deputy over polygamy remarks
MHP gathers crowds in İzmir in reaction to peace process
 Rift over peace talks rocking main opposition CHP
 AKP to found Kurdish commission with BDP
 4th judicial reform package accepted, no release for KCK prisoners
Kurdish bid panel approved by Parliament, as MPs engage in fight
Erdogan slams CHP as prosecutors launch probe into MPs
 Two opposition parties refuse to provide members for Kurdish issue panel
Constitution commission to come to end?

Forces armées/Armed Forces

Turkish army says fight against Kurdish guerrilas continues

Turkey marks April 23, generals end anti-BDP boycott
Court Finds Defense Ministry Partially Guilty of Soldier Suicide
 Un ancien général inculpé pour la mort de l'ex-président Özal
Letter by soldier who committed suicide reveals violence in military
EU: Turkey’s judicial reform falls short on conscientious objection

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Des propos d'Erdogan sur l'alcool relancent la polémique sur l'islamisation

Les Kurdes exhortent l’opposition syrienne à libérer les deux métropolites
Arrestation de dix personnes qui recrutaient des combattants pour la Syrie
What Happened in Dicle University?
Violents affrontements entre étudiants kurdes et islamistes à Diyarbakir
Turkish EU Minister: "15% of EU Population will be Muslim in 2030"

Socio-économique / Socio-economic

Minister publicly offends girl seeking help for cancer treatment

 72 syndicalistes accusés de collusion avec le PKK devant la justice
22 syndicalistes sortis de prison mais pas sortis d’affaire!
Les employés de Turkish Airlines ont décidé de faire grève
DISK elected first woman general secretary
 Nucléaire: Areva/MHI et la Chine en course pour la 2e centrale turque
 Child Workers Near 900,000 in Turkey
Croissance de 2,2% pour la Turquie en 2012, en dessous des prévisions


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Council of Europe’s Turkey report calls PKK militants 'activists'

La résolution contradictoire du Parlement européen sur la Turquie
Des enseignants français de l'université Galatasaray d'Istanbul en grève

Turquie-USA/ Turkey-USA

Turkey first NATO state with Shanghai Cooperation Organization ties
 Kerry exhorte Erdogan à reporter sa visite à Gaza
US human rights report criticizes Turkey's judicial system
 Rencontre entre Obama et Erdogan le 16 mai à Washington

Relations régionales / Regional Relations

Belges en Syrie : deux mères vont plaider leur cause à Ankara

Erdogan affirme maintenir sa visite à Gaza
Une dizaine de Turcs au mains des Talibans
La Turquie et Israël négocient l'indemnisation des victimes du Mavi Marmara
Damas accuse Washington de jeter "de l'huile sur le feu"
La visite en Turquie d'une délégation israélienne reportée
Les victimes du Mavi Marmara confirment leur plainte malgré les excuses d'Israël
Israël écarte un rôle dans l'immédiat de la Turquie dans le processus de paix
Pour Assad, une chute de son régime aurait un "effet domino" dans la région
Assad accuse le Premier ministre turc de ne pas dire la vérité

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

"Chypre, question cruciale pour relancer le dialogue Turquie-UE"

Immigration / Migration

La Cour d’Appel française confirme le verdict contre 19 Kurdes

Four conferences planned for the coming weeks, one in Europe
Appel à la solidarité avec un gréviste de la faim en danger
Procès de néonazis: quatre places réservées aux médias turcs
Témoignage de Bahar Kimyongur: "jusqu'à 300 jeunes en Syrie"
Rassemblement pour Nezif Eski, détenu politique en résistance

Report du procès de néonazis pour une série de meurtres racistes
La police a arrêté un membre du CIB en Belgique
L'un des plus grands procès néonazis de l'Après guerre
Près de 10.000 manifestants à Münich
 Procès néonazi : Westerwelle critique le peu d'ouverture aux médias étrangers
Turkish brothers finally buried after three years in Belgian morgue
La Turquie adopte une loi sur les droits des migrants attendue par l'UE
Procès néonazi: Ankara intercède pour garantir l'accès des Turcs


Droits de l'Homme / Human Rights

La DISK conteste l'interdiction de la célébration du 1er mai sur la place Taksim

La célébration de la fête du travail sur l'emblématique place Taksim d'Istanbul suscite à nouveau la polémique cette année entre les syndicats et le gouvernement, qui a décidé d'y interdire tout rassemblement en raison des travaux de rénovation en cours.

Le ministre turc de l'Intérieur Muammer Güler a récemment fait part de décision d'interdire le rendez-vous du 1er mai sur cette place, jugeant que le chantier engagé en novembre dernier pour en détourner la circulation automobile empêchait d'assurer la sécurité des dizaines de milliers de manifestants attendus.

La centrale syndicale des ouvriers Disk (gauche) a toutefois décidé de passer outre cette décision et de se réunir malgré tout place Taksim mercredi.

"Taksim est sacrée pour nous, c'est notre dignité qui est en jeu", a estimé le président de ce syndicat qui regroupe des centaines de milliers d'adhérents, Kani Beko, dans un entretien publié lundi par le journal Milliyet.

"Taksim a une place toute particulière pour le monde des ouvriers, c'est ici que 36 de nos amis ont été massacrés et nous y retrouverons", a-t-il ajouté, assurant que son organisation était prête à en "payer le tribut" en cas de heurts avec les forces de l'ordre.

Le 1er mai 1977, des inconnus avaient ouvert le feu lors du rassemblement du 1er mai, provoquant la panique parmi les foule et, au final, la mort de 34 personnes.

Les auteurs de ses tirs n'ont jamais été identifiés mais les syndicats avaient alors mis en cause des éléments des secrets turcs.

A la suite de ce drame, les autorités de l'époque avaient interdit le rassemblement du 1er mai sur la place Taksim, jusqu'à ce que le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002 l'autorise à nouveau en 2010.

Le Parlement turc a rétabli le 1er mai comme jour férié en 2009.

Le gouvernement a toutefois autorisé pour mercredi le dépôt d'une gerbe à la mémoire des victimes de 1977, ainsi que la lecture d'une déclaration.
(AFP, 29 avril 2013)

FIDH, IHD et TIHV s'adressent au premier ministre turc

Monsieur le Premier Ministre,

La FIDH et ses organisations membres en Turquie - l’Association pour les droits de l’Homme (İnsan Hakları Derneği, IHD) et la Fondation turque pour les droits de l’Homme (Türkiye İnsan Hakları Vakfı, TIHV) - se réjouissent de pouvoir tenir leur 38ème congrès mondial à Istanbul du 23 au 27 mai prochains.

Le congrès mondial de la FIDH, un événement international majeur qui se tient tous les trois ans, portera sur “Transitions politiques et droits humains : expériences et défis”, un thème particulièrement pertinent en Turquie dans le contexte actuel. Le 38ème congrès de la FIDH s’avère d’autant plus exceptionnel qu’il réunira cent quatre-vingt organisations de défense des droits humains de près de cent trente pays. Nous aurons également le privilège de bénéficier notamment de la présence effective de Monsieur le Président et de Madame la Procureure de la Cour pénale internationale.

A quelques semaines de cet événement, nous sommes donc particulièrement sensibles à ce que la Turquie semble en passe de franchir une étape décisive, dans le contexte des négociations de paix avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (Parti Karkerani Kurdistan- PKK). Nos organisations ont pris connaissance des conditions accompagnant le cessez le feu et apprécient les pas significatifs accomplis par chaque partie au conflit.

Nous notons aussi l’adoption, le 11 avril 2013, par la Grande Assemblée Turque, d’un quatrième projet de réformes juridiques et judiciaires (ci-après le Quatrième paquet). Si plusieurs de ses dispositions répondent à certaines demandes de la société civile turque, nous sommes néanmoins conscients que ses attentes restent insatisfaites.Les préconisations des Nations unies et du Conseil de l’Europe n’étant que partiellement suivies, la situation des droits humains en Turquie demeure en contradiction parfois flagrante avec les obligations internationales relatives aux droits de l’Homme qu’elle a souscrites.

Les libérations de 22 syndicalistes le 11 avril, et de 8 représentants de l’IHD le 16 avril témoignent d’une volonté des autorités de surmonter par des actes concrets cette contradiction. Nous vous appelons à multiplier ces mesures, à commencer par la libération de défenseurs des droits humains, avocats, journalistes encore détenus et la levée des poursuites à leur encontre.

Nous considérons en effet que des actes importants doivent encore être posés pour contribuer à un changement décisif de la situation des droits humain en Turquie que nous appelons de nos voeux. Nous sommes à cet égard particulièrement sensibles à ce que la Turquie garantisse le libre exercice de la défense des droits humains et des droits de la défense, deux activités qui, ces dernières années, ont connu des entraves particulièrement graves [1], en dépit de leur protection particulière en droit international. [2]

Dans ce contexte, nos organisations vous présentent 8 mesures essentielles pour, conformément aux obligations internationales souscrites par la Turquie, garantir la liberté d’expression, assurer une lutte contre la violence politique respectueuse des droits humains, libérer les personnes détenues arbitrairement, et assurer aux victimes des violations les droits à la justice, la vérité et la réparation, et des garanties de non-répétition.

Garantir la liberté d’expression

Des dispositions significatives ont été prises pour développer le plurilinguisme en Turquie, en permettant l’utilisation de la langue kurde dans les médias comme devant les tribunaux. En outre, le fait que le Quatrième paquet limite l’incrimination de « propagande du terrorisme » est un autre élément positif, bien qu’il n’assure pas la liberté d’expression telle que garantie par le droit international.

Nos organisations vous appellent à aller plus loin, notamment en réponse aux condamnations de la Turquie par la Cour européenne des droits de l’Homme et par le Comité des droits de l’Homme des Nations unies, en prenant les mesures suivantes :

1. Abroger la criminalisation de l’insulte à la nation Turque, à l’ethnicité turque ou des institutions gouvernementales (article 301 du TCK) ; abroger également la criminalisation de la diffamation et de l’insulte (article 125 du TCK) ;

2. Limiter l’interdiction des discours et plaidoyers de haine ou d’hostilité (article 216 du TCK) aux strictes incitations à la violence ; et

3. Abroger effectivement la criminalisation de l’objection de conscience (article 318 du TCK), au delà des dispositions du Quatrième paquet (qui incrimine encore l’intention de se soustraire à ses obligations militaires)

Assurer le respect des droits humains dans la lutte contre la violence politique, et assurer la conformité avec le droit international de l’incrimination en droit turc du « terrorisme »

Nos organisations saluent la révision de l’incrimination de la « propagande terroriste » (article 220/6 du Code pénal), par l’introduction de l’intention d’user de la violence. Ce progrès reste cependant insuffisant au regard des prescriptions du droit international qui justifient de réformer la définition même des actes de « terrorisme ».

En conséquence nous vous appelons en particulier à :

4. Réformer la définition des actes de « terrorisme » (telle qu’incluse dans l’article 1er de la Loi contre le terrorisme), et l’incrimination d’appartenance à une « organisation armée » (article 314 du TCK), pour les mettre en conformité avec les préconisations du Rapporteur spécial des Nations unies sur la protection et la promotion des droits de l’Homme et des libertés fondamentales dans la lutte contre le terrorisme. [3]

Libérer toutes les personnes détenues arbitrairement

De nombreux défenseurs des droits humains, syndicalistes, journalistes, intellectuels, avocats, dirigeants étudiants, responsables politiques et autres personnalités publiques, comme, encore récemment, la sociologue Pinar Selek et le pianiste compositeur Fazil Say, sont poursuivis, inculpés ou condamnés au prétexte des articles mentionnés ci-dessus du Code pénal turc ou de la loi sur l’anti-terrorisme. L’application de ces dispositions pénales a valu la condamnation de la Turquie par la Cour européenne des droits de l’Homme et par le Comité des droits de l’Homme des Nations unies.

Les dispositions pénales mentionnées ci-dessus étant abrogées ou modifiées, il importe d’autant plus de libérer et lever les charges des personnes détenues ou emprisonnées en vertu de celles-ci.

Quant aux personnes pour lesquelles la commission ou la tentative de commission d’actes de violences physique, seraient avérées, il s’agirait alors de procéder aux poursuites sur des bases juridiques appropriées et conformément au droit à un procès équitable, ainsi que le préconise le Rapporteur spécial des Nations unies sur la protection des droits de l’Homme dans la lutte contre le terrorisme.
Nous vous appelons en conséquence à :

5. Libérer toutes les personnes détenues au titre des articles précédemment mentionnés du TCK, et abandonner les charges contre elles. Nous attirons particulièrement votre attention sur la situation des personnes mentionnées dans la liste ci-joint, parmi lesquels cinq responsables de l’IHD, membres de la FIDH, actuellement détenus :

Muharrem Erbey – membre de l’exécutif de la section de Diyarbakır,
Orhan Cicek et Mehmet Şerif Süren – membres de l’exécutif de la section de Aydın,
Reşit Teymur – membre de l’exécutif de la section de Siirt,
Mensur Işık – ancien Président de la section de Muş ;

et de cinq autres qui bien que libérés, restent poursuivis :

Veysi Parıltı – membre de l’exécutif de la section de Mardin,
Şaziye Önder – représentant de Doğubeyazıt,
Bekir Gürbüz – ancien Président de la section de Adıyaman,
Ali Tanrıverdi – Président de la section de Mersin, et
Dilek Hoş – membre de l’exécutif de la section de Adana.

Nous estimons qu’elles devraient être libérées et les charges à leur encontre abandonnées, afin de mettre la Turquie en conformité avec ses obligations en droit international

Lutter contre l’impunité et assurer les droits à la justice, la vérité et la réparation, et aux garanties de non-répétition
Nos organisations accueillent les dispositions du Quatrième paquet levant les délais de prescriptions pour les actes de torture (art. 94 du TCK). Cette disposition pourra renforcer la lutte contre l’impunité et jouer un rôle dissuasif utile , surtout si elle est également applicable aux crimes du passé.

En outre, d’autres dispositions permettraient de garantir aux victimes de cette violence l’accès à tous leurs droits,garantir la non-répétition des crimes internationaux et soutenir les efforts de consolidation de la paix.
Nous vous appelons dans ce contexte à :
6. Ratifier le Statut de Rome créant la Cour pénale internationale et le transposer en droit interne ;
7. Permettre la ré-ouverture de toute enquête pénale -sans délai limitatif- pour toute enquête jugée non satisfaisante par la Cour européenne des droits de l’Homme ; et
8. Assurer que l’abrogation de la prescription spéciale pour les crimes de torture s’applique également aux crimes passés, et abroger les délais de prescription pour les autres crimes internationaux dont les membres des forces publiques sont suspectés tels que les assassinats de civils.

Forts de notre expérience dans différents pays et régions, nous sommes convaincus que l’adoption de telles mesures contribueraient utilement à la construction d’un avenir de paix et consolideraient la période de transition sans précédent dans laquelle semble engagée votre grand pays.

Elles traduiraient en tout cas votre volonté de mettre en conformité le droit et la pratique avec les obligations internationales souscrites par la Turquie.

Alors qu’avec la FIDH, cent quatre vingt organisations de défense des droits humains originaires de près de cent trente pays tiennent leur congrès mondial à Istanbul, c’est le voeu que nous formons et l’appel que nous vous lançons.

Veuillez agréer, Monsieur le Premier ministre, nos respectueuses salutations.

Souhayr Belhassen
Présidente de la FIDH

Öztürk Türkdoğan
Président de l’IHD

Metin Bakkalcı
Secrétaire général de la TIHV
Notes
[1] Voir notamment le Rapport de la FIDH et de l’OMCT, dans le cadre de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme Turquie : présumés coupables, criminalisation des défenseurs des droits de l’Homme, juin 2012
[2] En complément du Pacte des nations unies sur les droits civils et politiques et de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, voir les Principes des Nations unies relatifs au rôle des barreaux (1990) et la Déclaration des Nations unies sur la protection des défenseurs des droits de l’Homme (1998)
[3] Rapport du Rapporteur Spécial sur la protection et la promotion des droits de l’Homme et des libertés fondamentales dans la lutte contre le terrorisme, Martin Scheinin - Dix pratiques optimales en matière de lutte antiterroriste, A/HRC/16/51, 22/12/2010
15 blessés dans des heurts entre étudiants dans une université d'Ankara

Quinze personnes ont été blessées dans la nuit de mercredi à jeudi lors de violents heurts qui ont opposé dans une université d'Ankara partisans et adversaires des négociations engagées par le gouvernement turc pour mettre un terme un conflit kurde, ont rapporté les chaînes de télévision.

La police anti-émeute est intervenue avec des blindés et des grenades lacrymogènes pour disperser les dizaines d'étudiants nationalistes et pro-kurdes qui se sont affrontés à coups de bâton et jets de pierres sur le campus de l'Université technique du Moyen-Orient (ODTÜ), selon CNN-Türk et NTV.

Le ministre turc de l'Intérieur, Muammer Güler, a déploré la semaine dernière une recrudescence des violences liées au processus de paix dans les universités.

Les campus universitaires ont longtemps été le théâtre d'affrontements violents entre étudiants de camps politiques rivaux en Turquie. Ce phénomène s'était cependant réduit ces dernières années.

Les autorités turques mènent depuis la fin 2012 des discussions de paix avec le chef emprisonné des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, pour mettre fin à un conflit vieux de trente ans.

Le processus de paix ne fait pas l'unanimité car une majorité de Turcs rejettent l'idée de négociations avec une organisation estampillée terroriste par nombre de pays.

Début avril, des violents heurts ont opposé des partisans d'un mouvement islamiste turc et des sympathisants du PKK à l'université Dicle de Diyarbakir (sud-est), faisant au moins quatre blessés.
(AFP, 25 avril 2013)

Turkey fined over 90,000 euros by Euro court

The European Court of Human Rights has fined Turkey close to 100,000 euros for violating different articles in a series of cases, with the highest fine totaling 65,000 euros in a case in which a man was killed by a police officer in 2001.

Ali Külah died after being shot by a police officer, who claimed that the man had attempted to take his pistol when the gun fired amid the struggle. The man’s family, however, claimed their son was beaten before being shot. Turkey was found guilty of violating Article 2 of the European convention, the right to life, and was fined 65,000 euros in non-pecuniary damages. In a separate case, Mekiye Demirci was awarded 9,000 euros after Turkish officers forced her to sign testimony in which she legally admitted to being a member of the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) without actually knowing the contents of the document. Based on the document, Demirci was sentenced to three years in prison.

Turkey was subsequently sanctioned in the case for violating several principles of the right to liberty, a speedy review of the lawfulness of detention and the right to compensation.

The court ruled in favor of applicants Osman Yazıcı, Erkan Polat and Kadir Sağın in a case involving police brutality and torture, fining the Turkey 25,000 euros for violating Article 3, ill-treatment in an investigation.
 
Turkey was also found guilty of violating the right to a fair trial and the right to be assisted by a lawyer in the case of Mehmet Uğur Süzer, who was allegedly arrested when he was caught in the middle of a fight.
(hurriyetdailynews.com, April 24, 2013)

Un an après le début du procès, les victimes du putsch de 1980 demandent justice

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées jeudi devant le tribunal d'Ankara pour demander qu'un jugement soit rapidement rendu dans le procès historique, entamé il y a un an, des auteurs du coup d'Etat militaire de 1980 en Turquie.

"Justice maintenant", "il est temps pour les putschistes de rendre des comptes", était-il écrit sur les banderoles déployées par les manifestants, des proches des victimes du putsch le plus sanglant de l'histoire de la Turquie.

Les deux accusés dans le cadre de cette affaire, l'ex-général Kenan Evren, 95 ans, chef de la junte et ancien président de la République, et l'ancien commandant de l'armée de l'air Tahsin Sahinkaya, 87 ans, sont jugés depuis le 4 avril 2012.

Comme au cours des audiences précédentes, les deux militaires à la retraite et à la santé fragile n'ont pas comparu jeudi. Les fois précédentes, ils ont répondu de leur lit d'hôpital, par visioconférence, aux questions des juges et des avocats des parties civiles.

Le procureur a requis la réclusion à perpétuité contre les deux officiers, mais, même en cas de condamnation, ils devraient être dispensés de purger leur peine en raison de leur âge.

La prochaine audience dans ce procès a été fixée au 21 juin. selon une source proche du dossier, un jugement pourrait être rendu après ce rendez-vous.

L'armée a fait trois coups d'Etat depuis 1960 et réussi à provoquer en 1997 la démission du gouvernement islamiste au pouvoir.

A l'issue du putsch de 1980, cinquante personnes ont été exécutées, 600.000 arrêtées, des dizaines ont succombé à la torture et de nombreuses autres ont disparu.

Ce procès, le premier intenté en Turquie aux responsables d'un coup d'Etat, s'inscrit dans le cadre de la lutte de pouvoir que se livrent l'armée et le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), au pouvoir depuis 2002.

Dans le premier des nombreux dossiers ouverts contre les militaires, la justice turque a prononcé en septembre 2012 de lourdes peines de prison contre plus de 300 officiers.
(AFP, 18 avril 2013)

Police Shots Young Man Dead, Police Killings Rise to 127

A police officer shot and killed Muhammet Öyke (21) who was riding in a car that allegedly ignored police warnings to halt. After the amendment in Turkey’s Police Officer Duty Act, the latest incident rose the toll of police killings rose to 127, according to International Baran Tursun Foundation.

Fırat News Agency described the incident as follows:

* Police ordered to halt a moving automobile in suspicion at a police check point in Istanbul. The driver allegedly refused to cooperate with police officers and attempted to run away from the scene. A chase started.

* Muhammet Öyke, who was sitting on the back seat of the vehicle, was shot during the chase.

* Öyke’s family has been alerted but it was too late. Forensics Institute returned Öyke's body following an autopsy.

* Öyke was reportedly a fugitive of Turkey’s compulsory military drafting. (BIA, April 17, 2013)


Action AI pour les libertés fondamentales en Turquie

Appel d'Amnesty International à signer une
pétition pour la Liberté d'Expression en Turquie:

La liberté d’expression en Turquie est continuellement entravée par des lois qui ne sont pas conformes aux standards internationaux de droits humains. Des journalistes, écrivains, académiciens, militants, artistes et autres personnes sont poursuivis en vertu d’articles du Code Pénal et de la loi Anti-terroriste alors qu’ils ne faisaient qu’exprimer pacifiquement leurs opinions politiques. Beaucoup d’entre eux font face à des procès interminables. Des personnalités font l’objet de poursuites à de multiples occasions, ce qui s’apparente à du harcèlement juridique.

En mars 2013, le gouvernement turc a présenté devant le Parlement des réformes connues sous le nom de “Quatrième paquet juridique” dans l’intention de mettre la législation du pays en ligne avec les normes internationales et de mettre en œuvre les arrêtés de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH).

Le paquet de réformes, tel qu’il existe aujourd’hui, ne permet pas d’atteindre cet objectif. Amnesty International appelle le gouvernement à abroger ou modifier les lois qui entravent et limitent injustement le droit à la liberté d’expression.

Signez la pétition ci-dessous adressée au Premier Ministre turc Recep Tayyip Erdoğan pour réclamer de véritables réformes qui garantissent le droit à la liberté d’expression en Turquie:

http://www.isavelives.be/fr/node/10824

Monsieur le Premier Ministre,
 
Nous, soussignés, accueillons favorablement l’objectif déclaré de votre gouvernement de mettre la législation turque en conformité avec les normes internationales des droits de l’homme et de mettre en œuvre les arrêtés de la Cour Européenne des Droits de l’Homme relatifs à la Turquie. Nous vous demandons de veiller à ce que le programme de réformes du système judiciaire mis en place par votre gouvernement soit réellement en ligne avec les normes internationales protégeant le droit à la liberté d’expression et réponde aux exigences de la Cour Européenne, à savoir:
 
Dans le Code Pénal:
 
Abroger entièrement les Articles 301 “Dénigrer la Nation turque”, 318 “susciter l’hostilité de la population à l’égard du service militaire” et 215 “faire l’éloge d’un crime ou d’un criminel”
Dépénaliser la diffamation comme indiqué dans l'Article 125 et traiter les allégations de diffamation comme une affaire de droit civil en les sortant du Code Pénal 
Amender l’Article 216 “incitation à la haine ou l’hostilité” en supprimant les paragraphes 2 et 3 afin que seule l’évocation de la haine constituant une incitation à la violence fasse  l’objet de poursuites
 
Dans la loi Anti-Terroriste:
 
Mettre la définition turque trop large et trop vague du terrorisme en conformité avec la définition du Rapporteur spécial de l'ONU sur la promotion et la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste
Abroger les articles 220/6 "Commettre un crime au nom d'une organisation» du Code Pénal et 6/2 "Impression ou publication de déclarations d'une organisation terroriste" de la loi Anti-terroriste
Modifier l'article 2.7 «propagande pour une organisation terroriste" de la loi Anti-terroriste de manière à garantir qu’il n’interdise que l’incitation à la violence
 
Dans la Constitution, s'assurer que la protection du droit à la liberté d'expression soit conforme aux normes internationales en modifiant l'actuel Article 26, qui contient des restrictions trop larges.
 
Sincères salutations.

Pour toute information complémentaire: jvanderlinden@amnestyinternational.be

Families of Disappeared Village Guards Awarded 800,000 Euros

In July 1994 12 village guards from Ormancık hamlet disappeared under gendarmerie detention and two villagers were killed.

On 10 September 2002 family members Meryem Çelik, Zübeyda Uysal, Misrihan Sevli, Emine Çelik, Marya Çelik, Hamit Şengül, Fatma Şengül, Besna Sevli, Hanife İzci, Şakir Öztürk, Kimet Şengül, Hazima Çelik, Şekirnaz İnan and Hamayil İnan filed a lawsuit to ECHR.

The court found Turkey guilty for violating right to life, torture ban, and right to freedom and security, ordering the Turkish state to pay applicants as sum of 805,200 euros as non-pecuniary damages and court expenses.

They got beaten up, killed, dislocated and disappeared

On 24 July 1994 military and gendarmerie forces arrived in Ormancık. The inhabitants of the hamlet were told by members of the security forces to gather at the helicopter landing pad, which was in the main square. The men of the village were stripped naked and beaten. Two of the applicants, Emine Çelik and Zübeyda Uysal, who were pregnant at the time of the events, were also beaten when they protested against the security forces’ conduct and both eventually suffered miscarriages. Furthermore, Kerem İnan was killed by a non-commissioned gendarmerie officer, a certain F.A., when he did not obey the order to gather in the main square.

The security forces set fire to the houses in the hamlet. Subsequently, Cemal Sevli, Reşit Sevli, Aşur Seçkin, Salih Şengül, Yusuf Çelik, Naci Şengül and Kemal İzci were put in military vehicles by the soldiers to be taken to the military base. On the way to the base, the soldiers stopped two cars in which ten villagers were travelling. The soldiers let the four children in the cars go, but arrested Hayrullah Öztürk, Abdullah İnan, Mirhaç Çelik, Seddik Şengül, Casım Çelik and Hurşit Taşkın. The soldiers then set fire to the villagers’ cars. The gendermerie logs allegedly registered the event as "There were clashes in Ormancık which set the fire in the hamlet". The detained villagers were never seen again.

Life at a refugee camp for 3 years

Between 1994 and 1997, the applicants lived in the Atrush refugee camp, which had been established by the United Nations High Commissioner for Refugees, in northern Iraq. In March 1997, following the closure of the camp by the United Nations, the applicants moved to Suleymaniyeh, a city in northern Iraq. During the autumn of 1997 they finally returned to Turkey and began living in Şemdinli.

In July 1998 a member of parliament, Naim Geylani, requested the Human Rights Commission attached to the Turkish Grand National Assembly (“the Parliamentary Human Rights Commission”) to initiate an investigation into the applicants’ allegations.

Commission: Allegations unfounded!

On 10 February 1999 the chair of the Parliamentary Human Rights Commission, Dr Sema Pişkinsüt, sent a letter to Mr Geylani informing him of the findings in the investigation conducted into the alleged events. She stated that in 1988 a number of people from the Ormancık hamlet of Ortaklar village had become village guards. Some of them, including Casım Çelik, Seddık Şengül, Kerem İnan and Salih Şengül (the relatives of the first, seventh, thirteenth and tenth applicants, respectively), had then made a deal with the PKK that it would not perpetrate acts of violence in the village in exchange for logistical support such as a month’s salary from each village guard, food, shelter and ammunition.

In July 1994 and June 1995 the village guards had helped members of the PKK to ambush security forces - a help that killed 18 Turkish soldiers. Consequently, it was considered that the allegations were unfounded.

“No need for prosecution”

On 6 July 1998, after having read the above-mentioned newspaper article, the Hakkari public prosecutor asked the Şemdinli public prosecutor to open an investigation into the allegations.

In August 1998 and January 1999, Meryem Çelik, Zübeyda Uysal, Misrihan Sevli, Emine Çelik, Fatma Şengül, Besna Sevli, Hanife İzci, Hamayil İnan, Kimet Şengül and Hazima Çelik made statements before the Şemdinli public prosecutor, through interpreters, as they did not speak Turkish.

The Şemdinli public prosecutor also took statements from Lieutenant Colonel A.Ç., who had allegedly been the commanding officer of the soldiers who had gone to Ormancık, as well as from the non-commissioned gendarmerie officer, F.A. They both denied the applicants’ allegations.

On 11 August 1998, upon the request of the Şemdinli public prosecutor, the military forces sent a letter to the public prosecutor’s office stating that soldiers had arrested thirteen villagers and taken them to the Derecik military base. The villagers had been released after questioning. However, Aşur Seçkin had died immediately afterwards as a result of gunshot wounds received from an unknown source while trying to escape to join the PKK.

On 13 April 1999 the Şemdinli public prosecutor drew up a report (fezleke) in which he charges A.Ç. and F.A. with homicide, aggravated theft (gasp), the causing of a miscarriage, the forced evacuation of a village and the burning of vehicles.

On 22 April 1999 the Hakkari public prosecutor declined jurisdiction and sent the file to the Şemdinli District Administrative Council.

On 18 July 2000 the Van Regional Administrative Court upheld the decision not to prosecute A.Ç. and F.A. This decision was not served on the complainants.

On 10 September 2002 Levent Kanat, legal representative, lodged an application with the ECHR after the outcome of the official investigation yielded no results.

Turkey to pay 805,200 Euros

The court found Turkey guilty for violating right to life, torture ban, and right to freedom and security.

While defendants Meryem Çelik, Zübeyda Uysal, Misrihan Sevli, Emine Çelik, Marya Çelik, Fatma Şengül, Besna Sevli, Hanife İzci, Kimet Şengül, Hazima Çelik and Şekirnaz İnan were each awarded with 65,000 euros as damages, Hamit Şengül and Şakir Öztürk will receive 32,000 euros, and Hamayil İnan 20,000 euros.

The court also ordered Turkey to pay 5,000 for court expenses and fees. (BIA, April 17, 2013)

Court Orders 11 Students to Serve 120 Years All Together

Erzurum 4th High Criminal Court held the final hearing of trial yesterday, where 11 students from Erzurum University were charged with being "an illegal organization member".

Arrested on 24 May 2012, students have been standing trial since 7 November 2012.

The judge panel found Bişar Bilen guilty for being a "member of an armed terrorist organization" and threatening a police officer, ordering him to serve a total of 13 years and 11 months.

For charges related to being a "member of an armed terrorist organization", defendant Sinan Salhan were ordered to serve 13 years and 5 months of prison, while defendants Abdullah Kızılkaya, Yakup Kırmızı, Sadık Özbay, Mehmet Bozdağ, Yorgun Bektaşoğlu and Yaprak Oruç were ordered to serve 12 years of prison. The court ordered other defendants Murat Tak (already jailed), Leyla Ülgen and Saadet Hocaoğlu to serve 9 years of prison. (BIA, April 12, 2013)

Turkey Found Guilty of Torture "On the Street"

The European Court of Human Rights found Turkey guilty of violating the torture ban. It reached a verdict on the case of Yasin Böber, a taxi driver who became subjected to police brutality, ordering the Turkish state to pay him a sum of 21,500 euros including non-pecuniary damages and court expenses.

Police broke Böber's leg on the street

The court verdict summarized the incident leading to the applicant's complaint as follows:

"On 28 June 2003 two police officers went to the Beşiktaş district of Istanbul following a complaint by a woman, and imposed an administrative fine on a taxi driver. Subsequently, the policemen and the taxi driver commenced a verbal dispute in the presence of the applicant, who is also a taxi driver. Böber told the police officers that he would pay the fine on his friend’s behalf. The police officers then pushed the applicant to the ground, handcuffed him and began kicking and punching him. He was subsequently put in the police car. One of the police officers closed the car door on the applicant’s leg. Police detained Böber and took him to police station, saying that he insulted the police officers. Later on, he was then taken to the Taksim Hospital. According to a medical report issued following X-rays and an orthopaedic examination of the applicant, his right leg was broken as a result of the incident."

“Police overstepped its authority"

Following the incident, a criminal case was brought before the 12th Chamber of the Istanbul Criminal Court against Böber for insulting the police officers. Subsequently, on 20 October 2003 Böber lodged a petition with the trial court and requested that the police officers be punished for ill-treating him.

On 31 January 2005 the 12th Chamber of the Istanbul Criminal Court acquitted Böber of the charges against him in respect of one of the officers. As regards the second officer, who had closed the car door on the applicant’s leg, the court found that Böber had insulted him. However, since the officer had overstepped his authority by his actions, the court decided not to convict Böber.

On 23 December 2008 the 1st Chamber of the Istanbul Criminal Court found the police officers guilty, sentencing them to two months and fifteen days’ imprisonment. However, the court suspended the pronouncement of the judgment, saying that the officers had no previous criminal record.

ECHR: Police officers have not even been decommissioned

Turkish state claimed its case by saying that Böber's allegations were "unproven" and "extreme". The court reached a verdict on Tuesday.

"The violence and oppression that Böber has been subjected to is beyond words," the verdict said. It also underlined that the prosecution of the accused policemen took more than five years, while they still remained on duty. The court ordered the Turkish state to pay 21,500 euros as damages. (BIA, April 11, 2013)

Euro court fines Turkey 80,000 euros

The European court ruled that Turkey had violated Article 2 and Aricle 3 of the European convention in two separate cases. The Court has fined Turkey over 80,000 euros for violating articles on the right to life, as well as ill-treatment and investigation, in the separate cases of Menekşe Şentürk and Yasin Böber.

Şentürk was sent from hospital to hospital during childbirth, and lost her life while she was being transferred via ambulance to the fifth hospital without a doctor on board. She was refused treatment in several hospitals due to an alleged lack of doctors and was kept for four hours in a research hospital.

She was then sent home, but returned to the hospital in the evening hours of the same day, where it was discovered that Şentürk’s child was dead. The mother and father were then allegedly asked for money for an operation but were sent to another hospital when they failed to produce the funds. Menekşe, however, died before the ambulance arrived at the last hospital.

The European court ruled that Turkey had violated Article 2 of the European convention, which focuses on the right to life, and fined Turkey 65,000 euros in compensation, as well as 4,000 euros for legal expenses.

Böber, meanwhile, suffered a broken leg when two police officers subjected him to brutality in Istanbul in June 2003. Böber allegedly tried to intervene during a dispute between a taxi driver and two police officers, but was allegedly pushed to the ground and punched by the officers in response. The officers allegedly put him in a police car where one of them closed the door on his leg, breaking it. The court found Turkey guilty of violating the principles of ill-treatment and investigation as part of Article 3 of the convention. Turkey was fined 19,500 euros for non-pecuniary damages and another 2,000 euros for costs and expenses.
(hurriyetdailynews.com, April 9, 2013)

Heurts et blessés perturbent un procès pour complot anti-gouvernement

De violents incidents, qui ont fait au moins trois blessés, ont opposé lundi matin près d'Istanbul des milliers de manifestants aux forces de l'ordre et perturbé la reprise du procès controversé de près de 300 personnes accusées de complot contre le gouvernement turc, a constaté un photographe de l'AFP.

Après un face-à-face tendu, plusieurs centaines des quelque 10.000 personnes réunies depuis le début de la matinée devant le complexe pénitentiaire de Silivri, dans la grande banlieue de la mégapole turque pour dénoncer la reprise du procès, sont parvenues à franchir le barrage dressé par les centaines de gendarmes mobilisés pour l'occasion.

Sous les jets de pierre, les gendarmes ont dans un premier temps été contraints de reculer, avant de repousser les manifestants à grands renforts de canons à eau et jets de gaz lacrymogènes.

Selon des informations rapportées par les chaînes de télévision turques, un manifestant a été victime d'une crise cardiaque et deux journalistes blessés.

Le gaz lacrymogène qui s'est propagé avec le vent jusqu'à la salle d'audience a retardé de plus de deux heures le début de l'audience, qui n'a effectivement pu commencer en raison du grand désordre, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Affirmant que les conditions de sécurité n'étaient pas réunies, le président de la Cour Hasan Hüseyin Özese a immédiatement levé la séance et ajourné le procès à jeudi, selon Anatolie.

Rassemblés à l'appel d'associations et de partis politiques qui brandissaient le drapeau turc, les protestataires ont scandé dehors "Justice pour tous" et "Nous sommes les soldats de Mustafa Kemal" Atatürk, le fondateur de la Turquie moderne et laïque.

Une trentaine de députés du principal parti d'opposition turc, le Parti républicain du peuple (CHP), ont été présents dans la salle d'audience.

Le tribunal était censé entendre lundi les dernières plaidoiries des accusés, officiers, chefs de la pègre ou journalistes, poursuivies pour avoir tenter de renverser le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2002.

"Vous pouvez constater ici les réactions du peuple turc, un enfant de 5 ans sait parfaitement que la justice et le droit ne sont pas défendus à Silivri. Nous ne sommes plus des enfants c'est une justice fasciste et partiale, ce sont les tribunaux de Tayyip Erdogan qui règnent ici", a lancé à la presse à Silivri un influent député du CHP, Muharrem Ince.

Parmi les membres présumés de ce complot baptisé Ergenekon, du nom du lieu mythique d'Asie centrale qui aurait vu naître le peuple turc, figure un ancien chef d'état-major de l'armée turque, le général Ilker Basbug.

Lors de la 281e audience de ce procès-fleuve, le 18 mars, le procureur a présenté un acte d'accusation de plus de 2.000 pages à l'issue duquel il a requis la prison à vie, sans possibilité d'amnistie, pour 64 accusés, dont le général Basbug et deux journalistes de renom, Tuncay Özkan et Mustafa Balbay, et réclamé des peines sévères contre d'autres détenus.

Le tribunal ne devrait pas rendre de verdict avant plusieurs semaines, voire plusieurs mois.

Ce procès est l'un des nombreux dossiers judiciaires ouverts par le
gouvernement du Parti de la Justice et du Développement (AKP) contre l'armée, qui a renversé trois gouvernements élus depuis 1960 et en a forcé un autre, pro-islamiste, à la démission en 1997.

Dans le premier de ces dossiers jugé, la justice turque a prononcé en septembre 2012 de lourdes peines de prison contre plus de 300 officiers.
(AFP, 8 avril 2013)

MAZLUMDER released right violations report

MAZLUMDER (Human Rights and Solidarity for Oppressed Peoples association) has released its report on right violations in 2012. According to the report 138 people died as a result of 131 incidents, including murders by unknown people and suspicious deaths.The report also highlights that 13 people died in prisons.

A total of 10.350 people were taken into custody and 656 people were remanded in custody.

Speaking at the press conference organized for the launch of the report MAZLUMDER Executive Board Member and Deputy General Secretarian Haşim Savaş said Turkey is still behind when it come to address problems in order to solve them.

Here some figures from the report:
  • Unresolved murders and suspicious deaths: 131 incidents, 138 deaths
  • Honour killing: 6 incidents resulting in 6 deaths
  • 12 incidents resulted in the death of 10 people by torture and 4 injured
  • Deaths and injuries in clashes: 195 incidents, 578 deaths, 342 injured people
  • Act against civilians: 141 incidents, 18 deaths, 299 injured people
  • Torture/Claim of torture and harassment: 83 incidents
  • Sexual abuse/rape: 34 incidents
  • Custody: 10 thousands 350 people
  • Detention: 656 people
  • Death and suicide under custody: 5 deaths
  • Demanded sentences: 2.219 years imprisonment asked
  • Sentences: 3.488 years 9 months 15 days
  • Closed/confiscated/banned publication and activities: 16 incidents
  • Pressures against journalists and media: 22 incidents
  • Detained journalists: 12 incidents, 18 people
  • Suspension from school: 149 students suspended, 15 students expelled, 82 students condemned, 100 students warned
  • Raids/pressures against non-governmental organizations: 6 incidents
  • European Court of Human Rights: Amount of fines Turkey has to pay; 470 thousands 945 Euro.
IHD: 411 ill inmates in Turkish jails

There are 230 prisoners suffering from serious illness in Turkish jails, said the Human Rights Association (İHD) adding that there are a total of 411 ill inmates. Of these, 180 need urgent care.

According to the report published by the IHD prisoners are not receiving adequate treatment in jail and this lead to their health condition deteriorating quickly. Some of the prisoners are in need of constant and regular care and treatment, but these are not provided by the prison administration.

The IHD called on the government and the Interior Ministry to act quickly in order to prevent death and serious problems in the jails. The association also called on the government to release terminally ill or seriously ill prisoners in order to allow them to get proper care. (ANF, April 7, 2013)

Inmate University Student Allegedly Commits Suicide

Harun Torgay, a student at Ankara University, has died at Sincan High Security Prison yesterday. Advocate Pınar Akdemir said Torgay was found hung dead in his cell this morning.

Yesterday afternoon, Ankara 13th High Criminal Court held a hearing on Torgay's case for being a KCK organization member.

"Tougher had psychological issues from the first day of his police detention. He was also receiving treatment prior to his detention," Pınar Akdemir, Toygar's lawyer, told bianet.

On yesterday's hearing, the court ordered to transfer Toygar to Forensics Institute for judicial competence due to psychological instability.

However, Toygar was unable to end up at Forensic Institute. Akdemir said that Toygar hang himself in his cell early this morning.

Torgay's body, though, has been sent to Forensics Institute for autopsy. The institution will determine his real cause of death.

Prisoned for 5 months

Harun Torgay has been arrested on November 12 last year along with 10 other fellow students from Ankara University's Language, History and Geography Institute for "involving in KCK organization's Ankara University cell" and other related charges.

Prosecutors also claimed that Torgay provided information concerning his friends to the police. ​

Yesterday's first hearing at Ankara 13th High Criminal Court was attended by jailed suspects Torgay, Servet Başak, Erkan Eryiğit, Abdülkerim Cin, Maşallah Demir, Necmettin Işik, Kadir Toraman, Mehmet Şimşek, Kerem Çiçek, Soner Gün and İsa Geylan and unjailed suspects Cebrail Güler, Muzaffer Acer and Musa Nagnalo.

Suspects denied charges related to "being an illegal organization member" and "propagating for illegal organization".

The judge panel released suspects Başak and Eryiğit pending a trial, while the remaining 9 suspects including Torgay were ordered to transfer back to Sincan High Security Prison. (BIA, Ayça SÖYLEMEZ, April 4, 2013)

Kızıldere Massacre Victims Commemorated on 41st Anniversary

Roughly a thousand people assembled in downtown Istanbul on Saturday to commemorate the Kızıldere Massacre - where student movement leaders Mahir Çayan, Hüdai Arıkan, Cihan Alptekin, Nihat Yılmaz, Ertan Sarıhan, Ahmet Atasoy, Sinan Kazım Özüdoğru, Sabahattin Kurt, Ömer Ayna and Saffet Alp were killed on March 30, 1972 inKızıldere (currently Ataköy), Istanbul.

Following a march from Taksim Sqaure to Galatasaray Square, demonstrators made a statement announced by Dr. Nazmi Algan.

"Kızıldere is a revolutionary solidarity. Mahirs [one of the massacre victims] have departed for Kızıldere to prevent the executions of Denizs [one of 1970 military coup victims]. This is one of the most important acts in our history. In an era where political power intensified its attacks on revolutionary values and personalities, we are standing behind our history of revolutionary solidarity. We won't let political elites to denigrate and rewrite our revolutionary struggle history. We won't let our leaders Mahir, Deniz and other fellow revolutionaries to be accused as pro-coup or Ergenekon organization members," the statement said.

Reminding that their duty was to confront the imperialism flourishing in the Middle East, demonstrators pledged for the restoration of peace and fraternity in the region.

"As the history demonstrated several times, those who sacrifice themselves for the people are never forgotten and we want to remind the political administration on the 41 anniversary of Kızıldere Massacre that no power can ever make us forget it. The history of resistance and solidarity is our honor. Our struggle for equality, freedom, justice, peace and fraternity will resume with the strength that they inspire us."

The commemoration ended with slogans and Dev-Genç Anthem.
(BIA, Ahmet SAYMADİ, April 1, 2013)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

3 parlementaires bruxellois: "Il faut libérer les journalistes turcs"

Trois parlementaires bruxellois réclament la libération de 44 journalistes en Turquie dont le procès se déroule actuellement dans l’immense prison de Silivri, à 80 km d’Istanbul. Ces journalistes, pour la plupart kurdes, sont poursuivis pour appartenance présumée au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) avec lequel Ankara a, contradictoirement, engagé des pourparlers de paix.

"Il faut d’abord faire sortir ces journalistes de prison. Ensuite, changer les lois" , a dit hier Jean-Claude Defossé (Ecolo), l’un des trois parlementaires belges à avoir assisté à une partie de ce procès entre le 21 et le 24 avril. "Il faut que cesse cette omertà sur ce pays où 600 000 Belges vont chaque année et ignorent ce qu’il s’y passe."

Les deux autres parlementaires étaient André du Bus (CDH) et Fatoumata Sidibé (FDF).

Les trois parlementaires ont effectué cette visite à leurs frais et à titre individuel. Car le PS et le CDH ont bloqué le projet d’une visite officielle du Parlement de la Communauté française, tandis que le MR s’est abstenu. "Pour ne pas froisser la communauté turque, on ne veut pas pétroler là-dessus" , enrage l’ancien journaliste Jean-Claude Defossé, qui dénonce le communautarisme de plusieurs partis à Bruxelles.

Dans le procès dit du "KCK", 24 journalistes sont détenus et 20 comparaissent libres. A l’audience, à la grande surprise des parlementaires, l’acte d’accusation a été lu par une journaliste de la télévision d’Etat TRT. "Les preuves du parquet s’appuient sur des témoins anonymes, des écoutes téléphoniques, la présence des suspects à des événements publics (conférence, meeting, fête) et des publications assimilées à de la propagande en faveur du PKK" , écrivent les parlementaires dans le rapport qu’ils ont présenté à la presse hier au siège de l’Association des journalistes professionnels (AJP) à Bruxelles, en compagnie de Mehmet Koksal, vice-président de l’AJP et leur guide en Turquie.

Les parlementaires estiment que, sous couvert de lutte contre le PKK, qualifié de mouvement terroriste, les autorités cherchent à museler la presse, très active dans ce pays et protégée en principe par l’Article 28 de la Constitution qui affirme que "la presse est libre et ne doit pas être censurée" .

"La plus grande prison du monde"

Selon ces parlementaires, les méthodes ont changé depuis l’arrivée au pouvoir de l’AKP, dominé par Recep Tayyip Erdogan. En Turquie, relève André du Bus, "on assassine de moins en moins les journalistes, et on les emprisonne de plus en plus" .

Des tribunaux spéciaux ont été mis sur pied. C’était le cas à Silivri, gigantesque prison de 11 000 détenus, où le tribunal donne directement par une porte latérale sur la prison. Disposant de pouvoirs spéciaux, le juge peut interpréter plus largement la loi.

Au total, près de 68 journalistes sont détenus en Turquie, dans diverses affaires. Pour l’association Reporters sans Frontières (RSF), qui avait également envoyé des délégués au procès, "la Turquie est la plus grande prison du monde pour les journalistes. Un triste paradoxe pour un pays qui se présente comme un modèle régional de démocratie" .

Les journalistes turcs espèrent que les pourparlers de paix avec le PKK vont permettre de libérer leurs collègues emprisonnés. Le chef militaire du PKK, Murat Karayilan, a annoncé jeudi que les rebelles se retireraient de Turquie à partir du 8 mai.

En Belgique, les trois parlementaires comptent poursuivre les pressions. "Il faut continuer comme on l’a fait avec Aung San Suu Kyi en Birmanie" , dit-il.
(La Libre Belgique, Ch. Ly., 27 avril 2013)

Procès de presse en Turquie: des députés belges témoignent

Une délégation non-officielle de trois parlementaires belges s’est rendue en Turquie du 21 au 24 avril. Elle était composée de (photo, de g.à dr.) Jean-Claude Defossé (député bruxellois Ecolo), Fatoumata Sidibé (députée bruxelloise, FDF), André du Bus (sénateur CDH), accompagnés de Mehmet Koksal, vice-président de l’AJP et en charge de la campagne pour la libération des journalistes en Turquie pour la Fédération européenne des journalistes (FEJ). Objectif de cette mission : rendre compte de la situation de la liberté de la presse en Turquie, en assistant notamment à deux audiences au tribunal de Silivri. On y jugeait l’affaire KCK Presse, dans le cadre duquel 44 journalistes (dont plus de la moitié sont privés de liberté) sont poursuivis pour appartenance ou propagande en faveur d’une organisation illégale ; et le dossier Ergenekon, du nom d’une organisation secrète à laquelle participeraient des journalistes en vue de renverser le pouvoir en place.

Silivri, c’est un gigantesque complexe pénitentiaire situé à quelques 80 kilomètres d’Istanbul. "A titre de comparaison, ce complexe a la même taille que la commune de Saint-Josse-Ten-Noode. C’est une prison à ciel ouvert", indique Mehmet Koksal, lors du point presse organisé le 26 avril à la Maison des journalistes, à Bruxelles.

"Ce qui m’a frappé, à l’arrivée, c’était les rires des enfants car Silivri dispose d’écoles pour les enfants du personnel de la prison, où sont enfermées 11.000 personnes", explique Fatoumata Sidibé. A l’audience, les téléphones portables, appareils photo et caméras sont interdits. Jean-Claude Defossé en réalisera un croquis sur lequel on ne peut manquer l’écran de télévision sur lequel s’affiche une speakerine. "De la télévision publique turque", précise-t-il. "C’est elle qui lira l’acte d’accusation pendant deux heures. Se trouver dans cette salle d’audience, ça glace les sangs. Vous vous trouvez dans le public derrière une couche de gendarmes et de journalistes détenus. 24 d’entre eux ne peuvent voir leur famille qu’une seule fois par mois. Ils vivent pratiquement dans un isolement total, c’est émouvant."

"Ces trois jours étaient d’une intensité rare", poursuit André du Bus, qui précise que cette mission a été financée sur fonds propres. Le sénateur a également observé que "la persistance d’un régime fort est perceptible à tous les coins de rue. La surveillance est assurée dans les lieux publics par des systèmes de caméras et par une police omniprésente. Les effectifs de la police ont été multipliés par 5 ces dix dernières années. Ce qui est manifeste au vu de l’âge particulièrement jeune des policiers. On s’en rendra compte à Silivri. Incontestablement le passage d’un régime militaire à un régime policier n’est pas une formule creuse."

Au cours de son séjour, la délégation belge a eu l’occasion de rencontrer des journalistes turcs, des journalistes étrangers basés en Turquie, des députés turcs et des représentants d’organisations militant pour les libertés de la presse et d’expression. Un rapport de 16 pages détaille ces nombreuses rencontres : → cliquer ici pour télécharger ce rapport

→ Voir aussi notre page consacrée à la liberté de la presse en Turquie : http://www.ajp.be/baris/

Le pianiste Fazil Say sera rejugé pour insulte à l'islam

Le célèbre pianiste turc Fazil Say sera rejugé prochainement devant un tribunal d'Istanbul après l'annulation vendredi de sa condamnation controversée à dix mois de prison pour insulte à l'islam, qui a relancé les critiques sur les atteintes à la liberté d'expression en Turquie.

Saisie par l'avocat de l'artiste, une cour supérieure a estimé que le tribunal qui a prononcé le premier jugement souffrait de "vices de procédure" et renvoyé l'affaire vers un autre tribunal d'Istanbul, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Cette cour n'a pas fixé de date pour le second procès.

Connu pour son athéisme militant, le pianiste virtuose a été condamné le 15 mai sur la plainte de trois particuliers qui s'estimaient insultés par ses tirades provocatrices contre la religion musulmane sur Twitter.

Dans l'acte d'accusation dressé contre Fazil Say, 43 ans, sont recensés des tweets tels que "je ne sais pas si vous vous en êtes aperçus, mais s'il y a un pou, un médiocre, un magasinier, un voleur, un bouffon, c'est toujours un islamiste".

Il s'était également moqué de l'appel à la prière du muezzin, citant des vers du grand poète persan du XIe siècle, Omar Khayyam.

L'accusation avait requis une peine d'un an et demi d'emprisonnement.

Présent à la seule première audience de son procès en octobre, Fazil Say était venu lui-même clamer son innocence en assurant qu'aucun de ses messages "n'avait pour objectif d'insulter, d'humilier" l'islam et ses fidèles.

Lors d'un entretien télévisé, il avait accusé quelques semaines plus tard le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir depuis 2002 d'être à l'origine des poursuites lancées contre lui.

"C'est politique, tout ça", avait-il affirmé, "ils veulent me faire croire en Dieu en me faisant passer un an et demi en prison".

L'annonce de sa condamnation il y a dix jours a suscité une volée de critiques contre la Turquie, régulièrement épinglée par les ONG de défense des droits de l'Homme pour ses atteintes à la liberté d'expression et le nombre de journalistes ou d'avocats détenus dans ses prisons.

La Commission européenne s'était ainsi déclarée "préoccupée" par la condamnation de Fazil Say et a appelé Ankara à respecter "pleinement" la liberté d'expression.

Le ministre turc de la Culture et du Tourisme, Ömer Celik, avait lui-même déploré ce jugement, mais le vice-Premier ministre Bülent Arinç l'avait approuvé, estimant que "si vous insultez les croyances des autres, cela requiert une sanction pénale".

"Davantage que pour ma personne, cette condamnation, alors que je n'ai commis aucun crime, est inquiétante pour la liberté de convictions et d'expression en Turquie", avait lui-même regretté Fazil Say.
(AFP, 26 avril 2013)

Suspended prison sentence given to journalist for denigrating president

A journalist who wrote allegedly insulting comments about President Abdullah Gül on social media has been given a suspended sentence of 14 months in prison over charges of denigrating the president.

Journalist Ali Örnek, foreign news editor of the left-wing Sol newspaper, commented about Abdullah Gül University, located in Gül's hometown of Kayseri, on İtüsözlük, a website on which contributors share their comments on various issues and incidents in Turkey, in 2010.

He wrote: “Graduates of this school will continue in the path of Abdullah Gül again. There is unemployment, bribery, nepotism in that school,” he wrote.

The trial against Örnek was held at the İstanbul 19th Penal Court of First Instance.

Speaking during the first hearing on Wednesday, Örnek said his remarks did not target Gül personally but the political movement he belongs to and should be considered within the boundaries of freedom of speech.

Örnek's lawyer Özgür Urfa said Örnek's comments were not about Gül's post as president but about his political background.

The lawyer also said Örnek is a journalist and his voicing complaints about the problems of the country should not be considered slander, thereby asking for the journalist's acquittal.

The court decided to hand down a 14-month suspended sentence to Örnek over charges of insulting the president according to Article 299 of the Turkish Penal Code (TCK). If Örnek does not commit the same crime again within five years, his sentence will be dropped.

Earlier this year, for the first time in Turkish judicial history, a person was sentenced to a prison term for threatening and insulting someone via Twitter.

The accused was given a five-month sentence by the İstanbul 18th High Criminal Court for threatening model Nilay Dorsa on Twitter. The court also imposed a fine of TL 500 for a tweet in which Dorsa was insulted.

However, the sentence has been commuted to five years of probation.
(TODAY'S ZAMAN, April 26, 2013)

Erol Özkoray reçoit la “Médaille du Courage” à Paris

Sous l'égide du Maire de Paris M. Bertrand Delanoë, lors du commémoration du génocide des Arméniens, le Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF) a donné la Médaille du Courage au journaliste-écrivain Erol Özkoray.

Dans son discours d'ouverture devant 1.200 personnes réunies à la Marie de Paris, M. Bertrand Delanoë a dit “qu'il faut soutenir le dirigeant d'Idea Politika M. Erol Özkoray dans sa lutte contre le négationnisme et et le combat qu'il mène pour la vérité”.

Ara Toranian, co-présidents avec Mourad Papazian du CCAF a souligné dans son allocution qu'Erol Özkoray a apposé sa signature pour la “petition des 6” (Bernard Henri-Lévy-philosophe, Michel Onfray-philosophe, Serge Klarsfeld -activiste anti-nazi, Charles Aznavour-chanteur, Robert Guédiguian-cinéaste) pour la loi qui condamne le négationnisme en France et ainsi il a mérité d'être choisi cette année, avec tout le combat qu'il mène pour la démocratie en Turquie.

Après avoir pris la Médaille du Courage, Özkoray a pris la parole et a dit:
“Beaucoup a déjà été fait depuis 40 ans pour la reconnaissance du Génocide des Arméniens et pour la vérité. C'est une très grande réussite historique, politique et morale. Je ne dirai pas qu'il reste encore beaucoup à faire. Mais il reste l'essentiel: faire triompher la justice, lutter contre le négationnisme qui passe par une loi mais aussi par la dissolution de ASIMKK c'est-à-dire “Le comité de coordination pour lutter contre les accusations sans fondement du génocide”, une institution liée au Premier Ministre Turc, et la reconnaissance du Génocide des Arméniens par la Turquie. C'est ainsi qu'on peut instaurer une vraie démocratie dans ce pays.

Il nous reste deux années pour atteindre ces buts et pour défaire l'histoire officielle fondée sur le mensonge. En 2015 au centenaire du Génocide des Arméniens nous verrons tous ensemble le chemin parcouru et j'ai confiance; car ensemble nous pourrons déplacer les montagnes”.

Ovationné debout M. Bertrand Delanoë a dit à Özkoray “qu'il le soutenait jusqu'au bout”.

Le CCAF a donné la dernière Médaille du Courage en 2005 toujours sous l'égide du Maire de Paris, à Ragip Zarakolu et à Ali Ertem.

RSF à Silivri: « Le processus de paix doit passer par la liberté de la presse »

Des représentants de Reporters sans frontières étaient présents le 22 avril 2013 à la Cour d’assises de Silivri (banlieue nord d’Istanbul), pour observer les audiences qui se sont tenues dans deux procès lourds de conséquences pour la liberté de l’information en Turquie : le procès du « comité des médias » de l’Union des Communautés du Kurdistan (KCK) et celui des membres présumés du réseau ultranationaliste Ergenekon.

« Nous sommes ici pour manifester à nouveau notre soutien aux journalistes emprisonnés du fait de leurs activités professionnelles, et pour rappeler que la Turquie détient à l’heure actuelle un triste record mondial en la matière. Nos confrères kurdes sont en détention préventive depuis déjà plus de quinze mois ; Mustafa Balbay et Tuncay Özkan le sont depuis maintenant cinq ans. La prolongation de leur détention est intolérable », a déclaré l’organisation.

« A l’heure où des négociations de paix historiques sont ouvertes entre le gouvernement et la rébellion kurde du PKK, la liberté de l’information fait partie de la solution. Les réformes engagées doivent être menées jusqu’au bout, jusqu’à ce toutes les dispositions liberticides aient été expurgées de la législation turque et que les professionnels des médias n’aient plus à craindre d’être jetés en prison pour n’avoir fait que leur métier. »

Le responsable du bureau Europe et Asie Centrale de RSF, Johann Bihr, et le représentant de l’organisation en Turquie, Erol Onderoglu, ont tenu devant le Palais de justice une conférence de presse commune avec la plateforme « Liberté aux Journalistes » (GÖP), composée d’Ercan Ipekçi, président du Syndicat des journalistes (TGS), Recep Yasar, membre du conseil administratif de l’Association turque des journalistes (TGC) et Kaan Karlioglu, secrétaire général du Conseil de la Presse. Une délégation de députés belges composée de Jean-Claude Defossé (ECOLO), André du Bus de Warnaffe (CDH) et Fatoumata Sibidé (FDF), ainsi que le syndicaliste allemand Joachim Legatis (DJU), ont dénoncé le maintien en détention des prévenus et appelé la communauté internationale à faire pression sur les autorités turques. La députée kurde du BDP Sebahat Tuncel, le peintre Bedri Baykam ainsi que le célèbre avocat Turgut Kazan, assistaient également aux procès.

La 12e audience du procès du « comité des médias du KCK » s’est poursuivie avec la lecture du résumé d’un nouvel acte d’accusation concernant les collaborateurs de médias Ismet Kayhan et Mikail Barutçu, accusés de faire partie des dirigeants du KCK. Ce nouveau document porte le nombre des accusés à 46, dont 26 sont à ce jour en détention préventive. Pour la première fois, les prévenus ont été autorisés à répondre aux contrôles d’identité et à assurer leur défense en langue kurde. « Nous ne nous considérons pas comme des accusés. Ce dossier a été élaboré de concert par l’exécutif, les médias et les procureurs », a affirmé Ertus Bozkurt au nom de tous les prévenus.

Le ministère de la Justice a rejeté la demande de l’avocat Sinan Zincir de faire transférer les journalistes détenus dans la prison de Kandira à Izmit (100 km au sud d’Istanbul) vers celle de Silivri, où se tient le procès. Une institution universitaire a fait savoir à la cour que le détenu Ismail Yildizassistait à un examen à Malatya en 2001, au moment où on le suspecte de s’être rendu dans un camp du PKK au Mont Kandil, dans le nord de l’Irak. L’audience se poursuivra jusqu’au vendredi 26 avril, date à laquelle la cour se prononcera sur les demandes de remise en liberté.

Les observateurs partagent l’espoir de voir les journalistes détenus libérés, un geste qui serait cohérent avec les négociations en cours entre le gouvernement turc et le PKK. Le conflit, qui dure depuis 1984, a fait plus de 30 000 morts parmi les forces armées turques, les militants du PKK et les civils.

RSF a par ailleurs suivi le procès de Mustafa Balbay et de Tuncay Özkan, en détention préventive depuis cinq ans sous l’accusation d’avoir collaboré avec la mouvance « Ergenekon », soupçonnée de complot contre le gouvernement du Parti de la Justice et du Développement (AKP). Le procès se poursuit avec les plaidoiries des accusés. Les avocats de la défense avaient dernièrement quitté la salle d’audience, afin de protester contre la restriction imposée par la cour à la durée des plaidoiries. Le tribunal avait ensuite porté plainte contre les avocats.

Johann Bihr
Head of Eastern Europe & Central Asia Desk | Responsable du bureau Europe de l'Est & Asie centrale

Council of Europe tells Turkey to improve freedom of expression

(Brussels, 23 April 2013) The Parliamentary Assembly of the Council of Europe (PACE) today told Turkey to bring its law into line with international freedom of expression standards. The PACE resolution comes after Amnesty International’s call in March this year for the Turkish authorities to reform anti-terrorism laws that have allowed political activists and journalists to be imprisoned for making political speeches, attending peaceful demonstrations and associating with registered political organisations. 

 
Today’s resolution passed by a large majority, and called on Turkey to change its laws to meet international standards on the right to freedom of expression following the Turkish Parliament’s adoption of the ‘Fourth judicial package’ of legislative reforms earlier this month.
 
In its resolution, PACE appealed to Turkey to overturn Penal Code Article 301 on ‘Denigration of the Turkish nation’ and Article 125 which criminalises defamation. Both are used to suppress dissent in Turkey. PACE also challenged Turkey to “review the definitions of offences related to terrorism and membership of a criminal organisation in law in line with the case-law of the European Court of Human Rights.”
 
Amnesty International’s March 2013 report Turkey: Decriminalise Dissent, Time to deliver on the right to freedom of expression, pressed the country to abolish Articles 301 and 125 of the Penal Code.
 
For more information please contact:
 
Peter Clarke 
Media & Communications Officer
European Institutions Office
Amnesty International
Tel: +32 (0) 2 548 2773
pclarke@amnesty.eu
 

3 parlementaires bruxellois suivent le procès de 44 journalistes en Turquie

Ce lundi 22 avril 2013, pour la première fois, une délégation non officielle composée de trois parlementaires belges issus de trois partis différents a décidé de se rendre en Turquie pour assister aux audiences dans l'affaire « KCK Presse » où pas moins de 44 journalistes (dont 24 détenus) sont poursuivis pour appartenance ou propagande en faveur d'une organisation illégale. Les audiences ont lieu devant une juridiction basée au sein même de la gigantesque prison spéciale de Silivri, près d'Istanbul.

Cette mission belge non officielle composée de Jean-Claude Defossé (Ecolo), Fatoumata Sidibé (FDF) et André du Bus (CDH) compte également examiner le sort réservé à la liberté d'expression et à la liberté de presse dans ce pays candidat à l'Union européenne. Le journaliste indépendant Mehmet Koksal (vice-président de l'Association des Journalistes Professionnels) accompagne la délégation belge sur le terrain.

« Nous sommes très inquiets par l'évolution de l'état de la liberté de presse et de la liberté d'expression en Turquie comme le démontre encore la condamnation récente à 10 mois de prison d'un pianiste qui a eu le malheur d'envoyer quelques messages sarcastiques sur Twitter jugés 'contraires aux valeurs religieuses' du pays. Ce n'est pas en enfermant ses journalistes, ses députés, ses intellectuels et ses avocats que le gouvernement turc arrivera à convaincre l'opinion publique internationale de ses bonnes intentions. De nombreux observateurs, comme la Fédération européenne des journalistes, Reporters sans frontières, le Comité de protection des journalistes, publient régulièrement des rapports et des analyses qui confirment nos inquiétudes », estime le député bruxellois Jean-Claude Defossé (Ecolo).

Tournant historique cette semaine ?

La reprise ce lundi 22 avril des audiences dans l'affaire KCK Presse, où la plupart des journalistes poursuivis sont accusés d'avoir fait la propagande du PKK, se fait alors que le gouvernement turc a lui-même entamé des négociations historiques avec le PKK. Par ailleurs, suite à l'adoption d'un quatrième paquet de réformes judiciaires, les inculpés vont pouvoir ce lundi, pour la première fois, se défendre en langue maternelle kurde avec l'aide d'interprètes turcs si le magistrat autorise l'application de la nouvelle disposition. L'application des nouvelles réformes et la prise en compte du contexte des négociations pourrait conduire à la remise en liberté massive des journalistes incarcérés en inaugurant ainsi un tournant historique pour la situation des journalistes en Turquie.

« On l'espère mais c'est déjà préoccupant de constater le nombre de procès et d'affaires judiciaires envers un si grand nombre de journalistes en Turquie. A ma connaissance, c'est du jamais vu ailleurs en Europe. Nous avons également appris que des députés turcs sont détenus en prison et ne peuvent pas remplir leur rôle de représentation de la volonté populaire. La situation est complexe mais nous voulons travailler sans a priori à Istanbul et nous comptons bien faire un rapport sur ce méga-procès au sein de la plus grande prison du continent européen », ajoute la députée bruxelloise Fatoumata Sidibé (FDF).

« Notre objectif n'est pas de nous mêler des débats propres à la Turquie mais de rappeler simplement que la liberté de presse fait partie des droits fondamentaux dans toute société démocratique qui se veut pluraliste. Nous avons besoin d'une presse libre et indépendante pour avoir accès à l'information fiable. En tant que parlementaires belges, nous sommes parfois amenés à débattre sur des accords conclus par nos ministres avec les autorités turques », rappelle le sénateur André du Bus (CDH).

KCK Press case: Set our colleagues free, says EFJ

On Monday 22 April, the European Federation of Journalists (EFJ) and its affiliate, the Turkish Union of Journalists (TGS), will be monitoring the upcoming hearings in the “KCK Press” case where 44 journalists and media workers are being prosecuted at the special security prison Silivri, outside of Istanbul.

Some of the journalists have been releases pending trial, but the majority remain in prison. They are accused of being members, or working on behalf of KCK, the so-called "city organisation" of the illegal and armed PKK, the Kurdish Workers’ Party.

“We have seen that Turkey is using long detention periods and long processes in the courts to punish not only the jailed journalists but also those who have been released and acquitted. Turkey must come to terms with its way of sending critical journalists to jail and instead use the spreading of free information to develop the country,” urged EFJ President Arne König.

The EFJ has attended most press trials in Turkey to show solidarity with its jailed colleagues. It has also repeatedly called on Turkish authorities to reconsider their unique interpretation of the terms “terrorism” and “propaganda” as most of the “evidence” presented in the 800 pages of the indictment, such as phone interviews, conference coverage, editorial meetings and war zone reporting, refer in fact to standard journalistic activities.

The hearing on 22 April will be special as the Turkish government has recently officially opened a direct political dialogue with Abdullah Öcalan, leader of the PKK, in order to settle the Kurdish issue in a peaceful way. As three-quarters of the journalists imprisoned in Turkey are from pro-Kurdish media, the conclusions of this agreement could have an important impact on pro-Kurdish journalists working in the country.

Beside the EFJ and TGS representatives, a Belgian delegation of three Members of Parliament from the Brussels Regional Parliament, Jean-Claude Defossé from Ecolo, Fatoumata Sidibé from FDF, and André du Bus de Warnaffe from CDH, as well as Joachim Legatis from EFJ’s German affiliate Deutsche Journalistinnen - und Journalisten-Union (dju in ver.di), will also be following this trial in Silivri.

The EFJ and the TGS are calling on the international community, the European institutions, the media and journalists associations to help put an end to violations of press freedom and freedom of expression in Turkey.
For more information, please contact EFJ on + 32 2 235 22 00 europe.list@ifj.org
The European Federation of Journalists is the European group of the International Federation of Journalists. It represents over 300,000 journalists in 37 countries.


Scandale: l'auteur italien Benedikter accusé de collusion avec le PKK

Le sociologue et chercheur italien Thomas Benedikter a été accusé par la justice turque de propagande en faveur  du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), pour son livre sur les autonomies régionales en Europe.

Le livre de Thomas Benedikter, "Avrupa'nın Özerk Bölgeleri" (Les autonomies régionales en Europe), traduit en turc aux éditions "Aram",  a fait l'objet d'un procès en Turquie.

La 9e cour d'assise de Diyarbakir a accepté l'acte d'accusation, préparée par le procureur de la République, Semih Akgun. L'auteur du livre est accusé de propagande en faveur du PKK et KCK, le système politique du PKK qui a pour objectif d’établir un « confédéralisme démocratique », proposé comme modèle pour résoudre le problème kurde au Moyen-Orient.

Le livre ne contient ni les mots "KCK", "PKK", ni même des mots comme "Kurde", "Kurdistan" ou "Turquie".

La logique d'autonomie démocratique présentée dans ce livre est considérée comme une menace par la justice turque.

Selon l'acte d'accusation, il s'agit d'une "traduction sur le modèle de l'autonomie démocratique", élaboré par le leader kurde emprisonné Abdullah Ocalan qui mène actuellement des négociations avec le gouvernement pour la résolution du problème kurde.

Le PKK/KCK aurait pris comme exemple les différents types d'autonomie régionale détaillés dans le livre de Benedikter, toujours selon le procureur.

L'auteur du livre Thomas Benedikter et le responsable des publications des Editions Aram, Gokhan Bulut , seront jugés le 3 juin à Diyarbakir.

La liberté d'expression n'est pas garantie en Turquie. Des milliers de personnes, en majorité des kurdes, sont actuellement en prison pour avoir exprimé leurs opinions ou critiqué le gouvernement. La Turquie est aujourd'hui la plus grande prison du monde pour les journalistes, syndicalistes, avocats, élus et étudiants.  Malgré certaines reformes, les livres et les opinions politiques continuent de faire l'objet de poursuites et de condamnations.

"Des centaines de milliers de personnes ont fait l'objet de procès et des dizaines de milliers d'entre elles ont été condamnées à des peines de prison, durant ces trente dernières années en Turquie" a déclaré l'Association des droits de l'humain (IHD), le 16 avril dans un communiqué.
(Maxime Azadi, actukurde.fr/actualites, 19 avril 2013)

Campaigning for press and media freedom in Turkey

According to independent estimates at the start of 2013, Turkey had the highest number of imprisoned journalists in the world. The European Federation of Journalist (the European section of the International Federation of Journalists) campaigns for the release of all journalists in Turkey. This meeting, held on the eve of World Press Freedom Day, will show the extent of the attacks on freedom of expression and the right to report, and how we can offer support and solidarity to our colleagues under attack.

Speakers include:

Introduction by Barry Fitzpatrick Deputy General Secretary NUJ;

Mehmet Koksal, European Federation of Journalists Turkey campaign coordinator and Vice President AGJPB (Belgian journalists association);

Coskun Musluk (by video link-up) Academic & Columnist - METU & Oda TV. In prison 375 days from 3 March 2011 to 12 March 2012;

Sean Bamford TUC Policy Officer Eastern Europe and North Africa;

Jim Boumelha President International Federation of Journalists;

Chair Michelle Stanistreet General Secretary NUJ

The event will take place on Thursday 2 May 2013 - 6.00pm – 8.30pm at the NUJ head office, 308/312 Gray’s Inn Road, Kings Cross, London WC1. (ANF, April 18, 2013)

Le pianiste Fazil Say condamné à la prison pour des propos sur l'islam

Le célèbre pianiste turc Fazil Say a été condamné lundi par un tribunal d'Istanbul à dix mois de prison avec sursis pour avoir insulté l'islam en publiant des tirades provocatrices contre les musulmans sur Twitter, un jugement qui a aussitôt relancé le débat sur les atteintes à la liberté d'expression en Turquie.

Fazil Say, qui n'était pas présent à l'audience, a été reconnu coupable d'"insulte aux valeurs religieuses d'une partie de la population" mais sa peine ne sera appliquée qu'en cas de récidive dans les cinq ans, a indiqué le juge Hulusi Pur.

L'artiste, qui encourait jusqu'à un an et demi de prison ferme, a réagi au verdict en se déclarant "très triste de cette décision de justice rendue au nom de mon pays".

"C'est une déception pour moi du point de vue de la liberté d'expression", a-t-il déclaré dans un communiqué publié sur sa page Facebook. "D'avantage que pour ma personne, cette condamnation, alors que je n'ai commis aucun crime, est inquiétante pour la liberté de convictions et d'expression en Turquie".

L'acte d'accusation reprochait à Fazil Say, 43 ans, d'avoir publié sur Twitter des messages tels que: "je ne sais pas si vous vous en êtes aperçus, mais s'il y a un pou, un médiocre, un magasinier, un voleur, un bouffon, c'est toujours un islamiste".

Affichant son athéisme, il s'était également moqué de l'appel à la prière du muezzin, citant des vers du grand poète persan du XIe siècle, Omar Khayyam.

La justice a été saisie par trois particuliers qui se sont estimés insultés par ces propos.

Lors de la première audience de son procès en octobre, le pianiste était venu lui-même clamer son innocence en assurant qu'aucun de ses messages "n'avait pour objectif d'insulter, d'humilier" l'islam et ses fidèles.

Dans une brève plaidoirie avant le verdict, l'avocate du musicien, Me Meltem Akyol, a réitéré lundi ces arguments et réclamé l'acquittement. "Nous estimons qu'il n'y a pas d'insulte et de dénigrement dans les propos de mon client. Nous demandons qu'il soit acquitté", a-t-elle déclaré.

Procès "politique"
 L'avocate n'a pas précisé immédiatement si son client faisait appel de ce jugement. Il y a quelques mois, le pianiste virtuose avait prévenu qu'il quitterait son pays en cas de condamnation.

Notoirement hostile au gouvernement islamo-conservateur en place en Turquie depuis 2002, Fazil Say a accusé dans les médias le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir d'être à l'origine des poursuites lancées contre lui.

"C'est politique tout ça. Derrière, il y a des gens de l'AKP", a-t-il affirmé en décembre sur la chaîne privée CNN-Türk. "Ils veulent me faire croire en Dieu en me faisant passer un an et demi en prison", avait dénoncé l'artiste.

Laïc convaincu et fils d'un intellectuel engagé, Fazil Say a régulièrement suscité la polémique en critiquant vertement l'AKP. Des militants islamistes l'attaquent régulièrement sur les réseaux sociaux ou sur les plateaux de télévision en l'accusant de bafouer la religion.

Ce verdict relance le débat sur les atteintes à la liberté d'expression en Turquie, régulièrement épinglées par les militants des droits de l'Homme.

"Des centaines de poursuites judiciaires abusives sont lancées à l'encontre d'activistes, journalistes, avocats et écrivains", a ainsi déploré Amnesty International dans un rapport publié le mois dernier.

La Commission européenne s'est déclarée lundi "préoccupée" par la condamnation de Fazil Say et a appelé Ankara à respecter "pleinement" la liberté d'expression.

Le ministre turc de la Culture et du Tourisme, Ömer Celik, a lui-même déploré ce jugement.

"Clairement, je ne veux pas que quiconque soit confronté au système judiciaire pour les paroles qu'il a prononcées", a déclaré M. Celik, cité par l'agence Anatolie, à la presse lors d'une foire aux livres à Londres. "Que des artistes, des hommes de culture soient confrontés à des décisions de justice n'est pas quelque chose que je souhaite", a-t-il ajouté.
(AFP, 15 avril 2013)

Bruxelles appelle Ankara à respecter la liberté d'expression

La Commission européenne a appelé lundi la Turquie au respect de la liberté d'expression, après la condamnation du pianiste turc Fazil Say
reconnu coupable d'avoir insulté l'islam.

"La Commission est préoccupée" par cette condamnation, a déclaré au cours d'un point de presse une porte-parole de la Commission, Maja Kocijancic.

"La Commission souligne l'importance que la Turquie respecte pleinement la liberté d'expression, en accord avec la convention européenne des droits de l'Homme et avec la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'Homme", a-t-elle ajouté.

Un tribunal d'Istanbul a condamné lundi à dix mois de prison avec sursis le célèbre pianiste turc Fazil Say, reconnu coupable d'avoir insulté l'islam en publiant sur Twitter des tirades provocatrices contre les musulmans.

La Turquie a entamé des négociations d'adhésion avec l'UE en 2005, mais le processus patine du fait de l'opposition de plusieurs Etats membres comme la France et l'Allemagne, mais aussi de blocages du côté d'Ankara.
(AFP, 15 avril 2013)

Top PEN prize honors jailed Turkish rights activist

PEN American Center announced today that they had honored Ayşe Berktay, a translator, writer and human rights activist who is currently under arrest, with the 2013 PEN/Barbara Goldsmith Freedom to Write Award.

Berktay was arrested on Sept. 14, 2011 for "membership of an illegal organization," within the scope of the Kurdish Communities Union (KCK) trials.

In honoring Berktay, PEN stressed that she could face up to 15 years in prison if convicted, and also mentioned that the estimated number of writers currently in prison or on trial in Turkey was 130.

Prosecution of writers and journalists a 'disturbing trend'

"Ayşe Berktay is a brave, clear, passionate voice for women’s rights and cultural rights in Turkey, and she absolutely should not be in prison,”  PEN American Center President Peter Godwin said.

Godwin describes today's Turkey as a country that, "despite so much progress in so many areas, is now prosecuting scores of writers and journalists, most of them on specious terrorism charges."

Turkey may begin to reverse this "disturbing trend" by immediately releasing Berktay, he added.

The Barbara Goldsmith Freedom to Write Award honors international writers who have been persecuted or imprisoned for exercising or defending the right to freedom of expression.

The award will be presented at PEN’s Annual Gala on April 30, 2013.
(hurriyetdailynews.com, April 15, 2013)

Police attack at Emek Theater protest featuring Costa-Gavras

Police deployed water cannon and tear gas on April 7 to disperse a group of thousands, including Greek-French director Costa-Gavras and many actors, who had marched on Istanbul’s iconic Emek Cinema to protest the demolition of the historic building.
 
Police had already blocked off access to the side street where the theater is located, forcing protesters to remain on İstiklal Avenue, the heart of Istanbul’s entertainment area. Following a warning that the demonstration was unauthorized, police started spraying water at the group, as well as tear gas, according to witnesses.

Movie critic Berke Göl and three other demonstrators were taken into custody,  daily Radikal reported. One of the most venerable Turkish directors, Erden Kıral, reportedly fainted during the police attack.

A group of 200 demonstrators are camping in front of Beyoğlu police department to demand the release of those taken into custody, according to daily Radikal.

The Istanbul Foundation for Culture and Arts (İKSV) issued a statement, slamming the “excessive force” used by the police. “We condemn what has been inflicted to cinema lovers who did nothing other than protect Istanbul’s cultural memory,” the statement said.

Actor and director Yılmaz Erdoğan, who was selected among the 63 “Wise Persons” that are set to support the ongoing peace process between the Turkish government and the Kurdistan Workers’ Party (PKK), blasted the police attitude.

“In this period in which it artists have been asked to give their contributions to peace, I condemn and protest the treatment against the artistic community who wanted to protect their movie theater,” Erdoğan wrote on his Twitter account. 
 
Closing Emek a 'mistake'
    
Prominent figures have long protested the renovation project of the Cercle d’Orient building, which will be turned into a shopping mall.
 
According to officials, the historical theater will be shifted to a higher story in the new construction, but critics say the plans amount to a destruction of the cultural landmark.

“It will be a mistake to close down Emek,” Costa-Gavras, best known for his political films, including “Z,” said at the protest. Mike Newell and Jan Ole Gerster were other international filmmakers at the protest, which took place on the second weekend of the Istanbul International Film Festival. Turkish actors Ahmet Mümtaz Taylan, Serra Yılmaz and Cem Davran, as well as directors Ezel Akay and Erden Kıral, were also in the crowd.

British director and BAFTA laureate Mike Newell, Chilean screenwriter and director Marco Bechis and German director Jan Ole Gerster were also among the group.

Yılmaz said the current plans were unacceptable. “They say they are protecting Emek Theater. But [Culture and Tourism] Minister Ömer Çelik, have you seen the renovation plans? Emek Theater will only be protected if its doors are open to the streets,” she said.
(hurriyetdailynews.com, April 7, 2013)

TESEV report says media freedom restrictions prevalent in Turkey

A recent report by a Turkish think tank has expressed concerns over restrictions on media freedom in Turkey, recommending that authorities improve laws governing the media.

The Turkish Economic and Social Studies Foundation (TESEV) proposed policy prescriptions for a more free and independent media in Turkey in a new report it released on Thursday. The report is part of the European Commission's 7th Framework Program, which was conducted in 14 European countries.

Authored by TESEV's Dilek Kurban and Ceren Sözeri from Galatasaray University, the report says that legal amendments regarding media take place as a result of a centralized and bureaucratic process where priorities are set by the executive branch of the government.

The report noted that the media regulatory agencies suffer from lack of ideological and institutional independence from the state and that they have extremely broad enforcement powers. It added that these agencies abuse these powers by sanctioning the media and blocking access to the Internet on grounds of “general morality,” “the protection of the family” and “the national and moral values of society.”

The report acknowledged that the laws governing media content have improved due to Ankara's membership bid with the European Union but said these laws still contain restrictions on freedom of expression and media freedom.

It said that the judiciary's restrictive interpretation of these laws results in the prosecution and imprisonment of a high number of journalists for their news coverage on sensitive political issues. It added that the judgments delivered by the European Court of Human Rights (ECtHR) concerning media freedom are routinely disregarded by regulatory agencies, the government and the judiciary.

The report urged the government, Parliament and media regulatory agencies to make efforts for the democratization of media policy-making processes and to ensure safeguarding of the independence of media regulatory agencies. It also asked Turkish authorities to protect media freedom and freedom of expression. The report said the government, Parliament and media regulatory agencies should also work to prevent unfair competition in the media market.
(TODAY'S ZAMAN, April 4, 2013)

Writers prosecuted for criticizing Hrant Dink trial

The İstanbul Prosecutor's Office has launched an investigation into Agos Editor-in-Chief Rober Koptaş and writer Ümit Kıvanç over remarks they made criticizing the manner in which the trial of the suspects who murdered Turkish Armenian journalist Hrant Dink was conducted.

Dink, the former editor-in-chief of Agos, was shot in broad daylight outside his office on Jan. 19, 2007.

Although evidence pointing to the complicity of security forces in the assassination came up during the trial, the court said the hitman had acted alone and one other man was guilty of soliciting him to murder. However, this decision is likely to be overturned by the Supreme Court of Appeals, which is currently reviewing the verdict.

Koptaş and Kıvanç, who were guests of the Söz Sende (It's Your Turn to Speak) program on HaberTürk television hosted by Balçiçek İlter, criticized the trial and the verdict. The program was aired on Jan. 17, 2012. Both men said Dink's real murderer was “the state.” An Antalya resident, Aydın Taşçı, filed a complaint with the İstanbul Prosecutor's Office the next day. Taşçı in his petition said that Koptaş and Kıvanç were “obviously Armenians.” He wrote that the two men referred to the state of the Republic of Turkey as a “murderer” and used “unflattering” words about the trial.

According to news reports on Thursday, İstanbul Deputy Chief Prosecutor Fikret Seçen has decided to process the petition. Taşçı testified a second time to an Antalya prosecutor, reiterating his earlier complaint. He said the two men's statements had “belittled” the Republic of Turkey and its judiciary. Reports said Koptaş and Kıvanç are expected to testify to Seçen on Thursday.

Hakan Bakırcıoğlu, a lawyer representing the Agos newspaper, reacted to the investigation, saying it should never have been launched. He said it had emerged at every step of the investigation that public officers were responsible in the Dink murder in a way that leaves no room for dispute. He said that in addition to the evidence presented to the courts, a report that came out at the end of a probe conducted by the State Inspection Board (DDK) -- a presidential body -- and another one by the Prime Ministerial Inspection Board as well as a verdict from the European Court of Human Rights (ECtHR) openly blamed several public officers of dereliction of duty.

He also said that even the prosecutor in the Dink trial had openly said that the murder trial had not been conducted properly. He said the views stated by Koptaş and Kıvanç bear no criminal element and that the prosecutor's office should not have taken the complaint seriously.
(TODAY'S ZAMAN, April 4, 2013)

Kurdish Question / Question kurde

Le PKK annonce son retrait de Turquie vers l'Irak à partir du 8 mai

Le processus de paix engagé en Turquie pour mettre un terme au conflit kurde a franchi jeudi un nouveau pas avec l'annonce du retrait à partir du 8 mai des rebelles du sol turc, un mois après l'appel au cessez-le-feu lancé par le chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) Abdullah Öcalan.

Lors d'une conférence de presse organisée dans l'une de ses bases arrières dans le nord du Kurdistan irakien, le responsable militaire du PKK Murat Karayilan a indiqué que ses combattants entameraient leur repli vers l'Irak le 8 mai et que l'opération devait "se terminer dans les plus brefs délais".

M. Karayilan a toutefois immédiatement précisé que ce retrait serait "immédiatement arrêté" si les rebelles étaient pris pour cible par l'armée turque. "Nous userons le cas échéant de notre droit de légitime défense et de représailles", a-t-il averti, cité par l'agence de presse prokurde Firat News.

Le commandant militaire n'a pas livré de calendrier précis pour la fin de cette opération, ni précisé si les combattants du PKK allaient déposer les armes avant de se retirer, comme le réclame Ankara.

L'opération devrait durer plusieurs mois. Le nombre de rebelles kurdes présents sur le territoire turc est estimé à 2.000, auxquels s'ajoutent 2.500 autres dans les bases arrières du mouvement sur le sol irakien.

Attendu depuis plusieurs jours, ce retrait constitue la deuxième étape concrète du processus de paix engagé fin 2012 par le gouvernement islamo-conservateur turc pour mettre fin au conflit, qui a fait plus de 45.000 morts depuis ses débuts en 1984.

Après plusieurs semaines de discussions, le chef historique du PKK avait appelé le 21 mars, à l'occasion du nouvel an kurde, ses troupes à cessez-le-feu et à se retirer de Turquie. "Une nouvelle ère se lève où la politique doit prévaloir, pas les armes", avait lancé M. Öcalan dans un message transmis à des députés kurdes.

Réformes politiques

Après le nouveau geste accompli jeudi par le PKK, son chef militaire a souligné que la balle était désormais dans le camp des autorités d'Ankara. "Les conditions d'une solution à la question kurde (...) ne seront réunies qu'après des réformes dans le cadre d'une solution constitutionnelle", a souligné M. Karayilan.

 Les Kurdes de Turquie réclament la reconnaissance de droits spécifiques, notamment le droit à l'éducation en langue kurde, pour leur communauté de 12 à 15 millions de personnes, ainsi qu'une large autonomie au sein du pays.

M. Karayilan a également insisté jeudi sur la volonté du PKK, considéré comme une organisation terroriste dans de nombreux pays, de voir remis en liberté M. Öcalan, qui purge une peine de réclusion à perpétuité. Ankara a déjà catégoriquement exclu son élargissement ou son assignation à résidence.

Le gouvernement a adopté le mois dernier une réforme de sa législation antiterroriste qui limite le champ des poursuites contre les militants de la cause kurde. Mais il a précisé qu'elle ne devrait pas se traduire par la remise en liberté automatique des milliers de personnes actuellement en détention.

Une réforme de la Constitution turque est également en cours mais elle peine à faire l'unanimité des partis représentés au parlement.

Une frange de l'opinion turque reste viscéralement opposée aux discussions engagées par le gouvernement avec le chef du PKK, largement considéré comme un "terroriste" ou un "tueur d'enfants". Samedi, le parti ultranationaliste MHP a ainsi rassemblé à Izmir plusieurs milliers de personnes opposées au processus de paix.

Le PKK avait demandé la création d'une commission parlementaire spéciale chargée de surveiller le cessez-le-feu et le retrait de ses combattants mais le gouvernement s'est contenté de nommer une "commission des sages", chargée de faire la pédagogie du processus de paix auprès du paix.

A plusieurs reprises dans le passé, l'armée turque avait profité de trêves unilatérales du PKK pour infliger de lourdes pertes à ses troupes.

Le plan du PKK pour le retrait de ses troupes de Turquie

Voici les principaux points du plan annoncé par les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) pour le retrait de ses troupes de Turquie:

 - Les combattants "effectueront un retrait dans l'ordre et la discipline, de leur propre initiative, en utilisant leurs itinéraires habituels et de façon à ne pas ouvrir la voie à des affrontements".

 - Le retrait débutera le 8 mai 2013 et aura lieu "progressivement, par groupes, avec des déplacements discrets à la façon de la guérilla", avec pour objectif de s'achever "le plus rapidement possible".

 - La destination finale des combattants est la région autonome kurde du nord de l'Irak, où le PKK dispose déjà de bases, les rebelles espérant que les autorités kurdes irakiennes feront preuve de "la compréhension nécessaire" pour accueillir ces troupes.

 - En cas d'attaque ou de bombardement par les forces armées turques, "le retrait sera interrompu immédiatement et les combattants utiliseront leur droit à l'autodéfense et de représailles".

 - L'Etat turc doit "en parallèle s'abstenir de toute activité militaire dans le Kurdistan (est et sud-est anatoliens) et de toute incitation qui pourrait conduire à des affrontements".

 - "L'observation du processus par des délégations indépendantes permettra d'identifier les obstacles ou les erreurs des deux côtés et le bon déroulement du processus".

 Le PKK prévoit un processus de résolution de la question kurde en trois phases:

 1 - Le respect du cessez-le-feu mis en oeuvre depuis la fin mars par les rebelles et l'achèvement réussi du retrait.

 2 - L'accomplissement par le gouvernement turc de ses "obligations", dont une réforme de la Constitution pour élargir la prise en compte de la minorité kurde et l'abolition des milices kurdes financées par Ankara pour lutter contre les rebelles.

 3 - Le lancement d'un "processus de normalisation" au cours duquel "le désarmement de la guérilla sera à l'ordre du jour", de même que la libération du chef emprisonné du PKK Abdullah Öcalan, en parallèle à la recherche d'un compromis social.

Les rebelles appellent par ailleurs la communauté internationale à soutenir ce processus de paix.

Ils prévoient également l'organisation d'une série de grandes conférences à Diyarbakir (sud-est), Erbil (Kurdistan irakien) et en Europe pour débattre du processus de paix avec toutes les composantes du peuple kurde.
(AFP, 25 avril 2013)

BDP urges Turkey to offer apology to Armenians

The Peace and Democracy Party (BDP) commemorated the mass killing of Armenians in 1915 on its 98th anniversary, referring to it as “Meds Yeghern” - Armenian for “great calamity” – and also calling it “genocide.” The party also bid for an official apology for the events, and introduced a proposal for a parliamentary inquiry into the forced deportation of Armenians from Anatolia.

“The traumas and grievances of the genocide are still fresh in the societal memory, because Turkey has not confronted one of the biggest genocides of the 20th century in order to clear society’s conscience. It has not come to terms with its own history and has not apologized to the Armenian people by admitting the reality of genocide,” BDP said in a press statement released on April 24.

BDP also drew parallels with the current agenda regarding the “peace process” aimed at ending the three-decade long conflict between Turkish security forces and the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK).

“Even though the democratic struggle of the people has disrupted the monist-nationalist mentality, threats against different identities, cultures and beliefs continue to exist today. However, the common will of the peoples of Turkey regarding peace, fraternity and freedom - as shown once again in the developing democratic resolution process - is an expression of hope that similar events will not be experienced,” the party said.

The BDP is the only political party in Parliament that deems the mass killings of 1915 “genocide.” Last year, the party offered its April 24 declaration as “the day of sharing the Armenian people’s national mourning and grievances.”

Their proposal for the parliamentary inquiry is aimed at “investigating - thoroughly and with all its aspects - the massacre that took place after forced deportation of the Armenian people who lived in the Ottoman territories in 1915.” It was introduced to the Parliament Speaker’s Office on April 24 by a group of BDP deputies led by the party’s deputy parliamentary group chair, İdris Baluken.
(hurriyetdailynews.com, April 24, 2013)

BDP Deputy Tan: "I am a follower of sharia, as a Muslim"

Peace and Democracy Party (BDP) deputy Altan Tan said he was a "follower of sharia, as a Muslim" during a television program on April 22, daily Hürriyet has reported.

“I am a follower of sharia. Sharia is the Islamic law,” Tan said. “When you say that you don’t believe in the penal, commercial or civil laws of Islam, you are not a Muslim. I am a Muslim and believe in Islamic sharia,” Tan said.

He also expressed his opinion that the state should keep the "same distance" from all religions.

“Religion originally covers all of life,” he said, adding that the deliberate separation of religion and politics was nothing more than a confusion created by secular sections of society.

“In a secular state, there would be no Religious Affairs Directorate. We [as the BDP] asked for the removal of the Religious Affairs Directorate in our constitutional proposal. Religious life should be left to the public.”

'Kurds do not want national state'

Meanwhile, Tan said Kurdish people did not want a national state, stressing that a "league of states" in the Middle East was needed in which Turks, Kurds, Armenians, and Syriacs can live together with no borders.

If the final outcome at the end of the peace process is just another shade of Kemalism then it will have gotten nowhere, Tan added.
(hurriyetdailynews.com, April 23, 2013)

Condamnée pour l'envoi d'un pull à son fils, rebelle kurde

Une femme âgée de 77 ans a été condamnée par la justice turque à six ans de prison pour avoir envoyé des vêtements et des photos à son fils, un rebelle kurde réfugié dans la montagne dans l'est de la Turquie, a rapporté samedi la presse turque.

La sentence a été récemment commuée en deux ans de résidence surveillée en raison de son âge avancé et la condamnée porte depuis trois mois un bracelet électronique, selon le journal Radikal.

Nazife Babayigit, une Kurde qui a émigré avec sa famille du sud-est anatolien, peuplé majoritairement de Kurdes, vers la ville de Gebze, près d'Istanbul (nord-ouest), a été condamnée en début d'année pour "collusion avec une organisation terroriste", en l'occurrence le Parti des travailleurs du Kurdistan(PKK, interdit), et a purgé 12 jours de prison, a précisé le quotidien Hürriyet.

La condamnée aurait fait la connaissance en 2007 de deux jeunes affirmant connaître son fils qu'elle n'avait pas vu depuis des années. Elle leur a demandé de lui remettre un pullover qu'elle avait tricoté, d'autres vêtements ainsi qu'une photo d'elle, pour lui faire savoir qu'elle était toujours en vie.

Ces jeunes hommes ont été arrêtés par la police dans l'est de la Turquie, poussant un procureur à inculper la femme âgée.

De nombreux militants kurdes ont été emprisonnés en Turquie pour recel et aide aux rebelles kurdes mais une récente réforme de la loi anti-terroriste, très rigide en Turquie, a permis à plusieurs dizaines d'entre eux de recouvrer la liberté.

Le gouvernement islamo-conservateur turc mène depuis la fin de l'an dernier un processus de dialogue avec le PKK pour un règlement du conflit kurde qui perdure depuis 1984.
(AFP, 20 avril 2013)

DTK held general meeting in Diyarbakir

The two-days general meeting of the Democratic Society Congress (DTK) has begun in Amed (Diyarbakir) with the participation of 650 delegates coming from various cities in North Kurdistan and Turkey. The meeting which is also attended by Peace and Democracy Party (BDP) co-chair Gültan Kışanak and members of the party assembly will handle the current political process in the country.

Speaking here, DTK co-chair Ahmet Türk said that the Kurdish struggle has reached a significant and delicate phase, adding, “The freedom struggle of the Kurdish people, led by Mr. Öcalan, is leading us to peace and freedom now. We are going through historic times which Mr. Öcalan evaluates as a strategic era for the Kurdish question. Kurdish politicians and opinion leaders will be shouldering a historic responsibility in this process in search for a solution to the Kurdish issue.”
Türk underlined that the current process cannot make a progress with one-sided efforts and continued as follows, “Now that it is a matter of working for a solution to the Kurdish issue, everyone should see that the process should be grounded on the demands of Kurds who have been denied and repressed up to the present. This is why the sensitivities of both sides should be taken into consideration”. He noted that all those siding with a free future and brotherhood of peoples should also take responsibility and contribute to the peace process.

DTK co-chair remarked that it is the government's turn now to take a step to respond to the determination shown by the Kurdish side in this process, including the peace message Öcalan gave in Newroz in Amed and the release of the security officials by the PKK (Kurdistan Workers' Party). He noted that the process could advance if an environment of mutual trust is achieved.

Stating that  Kurdish politicians would never make a concession in defending the rights of their people,Türk said “The Turkish state has provoked the Kurdish people, which have reacted to this oppression and violence”.

Türk pointed out that the process of a democratic solution to the Kurdish issue would introduce democratization not only in Turkey but could also set an example in the whole Middle East region. “This process will not involve just Turks and Kurds because of the fact that the Kurdish question is not a problem between these two sides, "it is a matter that concerns the whole Middle East. There will be no stability in the Middle East unless this issue is solved", said the DTK co-chair. This is why Kurds ground this process on democratic confederalism. "This is why - he added - we need to increase the fight for democracy and involve all other politicians in this struggle. We are trying to open a new era to enable the solution of problems through talks. We are shouldering the responsibility of the process”. (ANF, April 20, 2013)

Öcalan initialized four conferences to be held in Turkey and Europe

Remzi Kartal has answered questions from journalist Ezgi Başaran.
Abdullah Öcalan, the jailed leader of the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK), has prioritized the withdrawal of the group’s militants from Turkey in an effort to solve the Kurdish issue, according to Remzi Kartal, a senior PKK member in Europe and a former deputy in the Turkish Parliament.

The PKK leader has also initialized four conferences to be held in Ankara, Diyarbakır, Arbil and Europe, to gain support for the process, said Kartal, while commenting on the content of a letter by Öcalan to him and Zübeyir Aydar, a fellow PKK leader in Brussels. Kartal recently answered questions from daily Radikal in Brussels.

As we have reached the phase in which armed units have begun to withdraw, can we say that the first phase of the process has been completed?

Prime Minister [Recep Tayyip] Erdoğan says the process cannot begin until the armed units leave Turkey, doesn’t he? It seems that a consensus was reached with Öcalan about it since Öcalan has pulled back the date of retreat. Formerly, he said laws should be shifted before the retreat; now he has changed the order of things in his plans, mainly to assure the opposite side that steps can be taken in forming the Constitution. And he favors including the definition of equal citizenship without regard to ethnicity.

Isn’t disarmament the last phase?

The letter says, “Laying down the arms on the condition that the Kurds’ existence, freedom and security are guaranteed legally and constitutionally.” Yes, disarmament is the last phase. And the phase we are moving into is a retreat process.

What is the European dimension of the Kurdish issue? Why do you receive letters? Why are you so important?

So far, the Kurdish movement has survived thanks to willpower. If [the movement] believes a thing, it wants to know its exact meaning and be persuaded. So, Öcalan works a lot on persuasion. We saw an important example of it in the letter he sent.

Like what?

He wants us to organize conferences. One in Ankara, the other in Diyarbakır, another one in Europe, and another one in Hewler [Arbil]. In the conference in Ankara, all those people who have pondered on this subject in Turkey will attend. Armenians, Syriacs, Turks, Alevis, laborers and women’s groups, everybody. In Diyarbakır, it will be led by the HDK [People’s Democratic Congress] and all the Kurds in Turkey will participate. Moreover, Öcalan says everybody, from [former socialist politician] Kemal Burkay to [the Islamist] Hizbullah, are to come and express their opinion. He wants no opinion to be left out of this process. The conference in [Arbil] is for Syrian, Iranian and Iraqi Kurds, in other words for Kurds in the Middle East. Nongovernmental organizations except for PJAK [Party for Free Life in Kurdistan] and PYD [Democratic Union Party] will also participate. The European Conference is for Kurds and Turks of the diaspora.

With this conference proposal, we can clearly see Öcalan’s style of advancing the struggle and facilitating it so that it is adopted by the people. He is planning to provide these methods that the Turkish public genuinely adopts the process.

What will happen at these conferences?

All sorts of ideas will be discussed. The necessity of peace will be discussed. Actually, you should consider it as a constant platform rather than a conference. It will not gather just once. It will continue gathering until the normalization days, which is the disarmament of Mount Kandil. And reports will be issued at the end of each meeting. Öcalan says, “Convey these reports to me.” Now we started the preparations of the conferences. The state took its step, and formed the Wise Persons’ Commission. We shouldn’t expect everything from the state, should we?
(hurriyetdailynews.com, Ezgi BAŞARAN - Radikal, April 15, 2013)

BDP delegation visited İmralı to hear Öcalan's response to Kandil

A group of deputies from the pro-Kurdish Peace and Democracy Party (BDP) travelled to İmralı Island on Sunday to meet with imprisoned PKK leader Abdullah Öcalan and hear his response to a letter sent to him by the commanders of the PKK bases in the Kandil Mountains.

The delegation including BDP deputies Sırrı Süreyya Önder and Pervin Buldan returned in the afternoon. .

Önder today told reporters upon returning from a visit to İmralı island, where Öcalan is held, that the letter would be announced in a few days’ time.

In the meeting, which lasted around an hour and a half, the BDP delegation spoke to Öcalan as part of a series of talks taking place on İmralı island in accordance with the ongoing peace process.

“The process of solution is continuing with utmost sensitivity,” Öcalan wrote in his statement. “I am putting great efforts into the withdrawal process. I will share all our work with the people of Turkey in a few days.”

Önder also told members of the press that the meetings shouldn’t be labeled by numbers, adding that they would occur “as often as they are needed.”

Öcalan was expected to send a message in two days about the withdrawal of PKK militants from Turkey and whether it would be with their weapons.

In early April, the same BDP delegation first travelled to İmralı and then to Kandil to help Öcalan and Kandil exchange views on the settlement process by letters.

Wise people commission listens to nation's view on process

Groups of wise people, tasked with explaining the ongoing settlement process with the terrorist PKK to the public and promoting those negotiations, continued to listen to the public's views on the process on Sunday by visiting the regions they were assigned to.

The Central Anatolian regional group was in Konya on Sunday where they visited a local bazaar in the provincial capital and listened to the views of salesmen on the settlement process.

Confederation of Turkish Labor Unions (Türk-İş) President Mustafa Kumlu, who is a member of the group, told reporters after their meetings: “We listened to the views of our citizens. Only one of them voiced his concerns about the process. Even those who are distant to the issue hold the view of ‘let this fight end and peace reign'.”

Another member of the group, Cemal Uşşak from the Journalists and Writers Foundation (GYV), said that the majority of the people they talked to in the bazaar were supportive of the policies pursued during the solution process.

The Aegean region group, headed by journalist and researcher Tarhan Erdem, was in İzmir on Sunday where they met with local administrators in the Urla district.

Delivering a speech at the meeting, Erdem said that this is the first time in Turkey that the Kurdish issue is being opened to public debate and this is taking place through the wise men committee, most of whom have a stance against the government.

“The government has shown its courage in sending these people here to discuss this issue,” he said.

Intellectual Fuat Keyman, another member of the group, said that the lack of violence over the past three-and-a-half months have helped moved the discussion of the Kurdish problem on a humanitarian level.

“İzmir is the province which is saying one of the loudest ‘no' to this process. We spoke to the people in this province in coffee houses and around dinner tables in a polite way. This has been possible thanks to the lack of violence and no deaths,” Keyman said. Keyman also said that the settlement process is progressing very rapidly in Turkey, adding that there is no other country which has undergone a peace process so quickly.

The wise people group for the Mediterranean region was in Burdur province on Sunday where they listened to local journalists' views on the process.

The group, led by Turkish Union of Chambers and Commodity Exchanges (TOBB) President Rifat Hisarcıklıoğlu, was also joined by actor Kadir İnanır, actress and activist Lale Mansur and journalist Nihal Bengisu Karaca.

In the meantime, the Republican People's Party (CHP) continued to direct criticisms against the settlement process on Sunday. CHP deputy chairman Adnan Keskin said that if the settlement process ends in failure, this will place Turkey in an “extraordinarily difficult” situation in the international arena.
(TODAY'S ZAMAN, April 14, 2013)

Karayılan: KCK needs direct contact with Öcalan

Kurdish Communities Union (KCK) Executive Council President Murat Karayılan and member Ronahî Serhad met representatives of worldwide press institutions in Behdinan on Thursday.

Answering questions on the ceasefire process, Karayılan said the Kurdish movement has announced ceasefire nine times since 1993. He pointed out that the KCK has yet not decided on withdrawal from Turkish borders and criticized the slow progress of their communication with the Kurdish leader, Abdullah Öcalan, in Imralı prison.

Karayılan underlined that KCK needed to be in touch with Öcalan to ensure a solution in the currently ongoing process of talks he is leading with the Turkish state.

Why not would a group of KCK members visit Imralı if needs be?, said Karayılan, adding, “Our movement wants to overcome the problem and we side with advancing the process, not leading it to a deadlock. However, it takes 15-20 days to get in touch with the leader, [referring to Öcalan], as all steps for the meetings and contacts with him require the permission of first the Ministry of Justice then of the Prime Ministry. This system makes the process advance very slowly. There is a need for a method like that used in the South African solution process. The isolation of the leader doesn't allow a healthy communication and progress. A decision could be made more easily if the way followed in Mandela's process is followed in Turkey as well”. (ANF, April 11, 2013)


Police intervene to Kurdish students in Dicle University

Police officers interfered with gas bombs to the students who wanted to hold a march to protest at the incident broke out yesterday when one group of people attacked with sticks, irons and choppers on the patriotic and opponnent students in Dicle University. Some of the students were injured during police intervention. Incidents are going on in the university.

Police officers interfered with gas bombs to the students who wanted to hold a march to protest at the incident broke out yesterday when one group of people attacked with sticks, irons and choppers on the patriotic and opponnent students in Dicle University. Hundreds of students came together in front of Education Faculty. They shouted the slogans of "Dicle will be grave for fascism", then students of other faculties joined them.

Students began to march towards Congress Center. Police announced that they will not let any marches or explanations. Members of Education Union spoke with police to lift the barricade. Hundreds of students marched and lifted the barricade. They chanted the slogans of "Dicle will be grave for fascism" and "Where are Hezbol devils, Apoists are here" in the march. Police officers interfered with gas bombs to the students who wanted to hold a march to protest at the incident broke out yesterday when one group of people attacked with sticks, irons and choppers on the patriotic and opponnent students in Dicle University.

Some of the students were injured during police intervention. Police officers are throwing gas bombs with helicopters to the patriotic, revolutionist and democratic students. Dozens of armoured vehicles of police are in the campus of univeristy. Tear gas was thrown on students with police helicopters as well.

Democratic Society Congress (DTK) co-chair Aysel Tuğluk has also arrived in the campus area for solidarity with students. Incidents are going on in the university.
(DIHA, April 9, 2013)

Pour avoir défendu Öcalan, une avocate est en prison depuis de longs mois

Mehmet Ulker, Président depuis 2009 de la FEYKA (Fédération des Associations kurdes en France) a fait le 31 mars le voyage depuis Paris pour participer à Rennes à l’assemblée générale d’Amara - Maison du Peuple kurde. Mehmet Ulker sillonne la France pour apporter à la vingtaine d’associations kurdes l’aide qu’elles attendent de la fédération à laquelle elles sont affiliées. Très affecté par l’assassinat de Sakine, Rojbin et Leyla au Centre d’information du Kurdistan de Paris, il a évoqué l’action de ces trois jeunes femmes, actives parmi les plus actives, au service des associations kurdes et de la cause kurde.

La FEYKA a été créée en 1993 pour faciliter l’intégration des Kurdes en France, mais aussi pour faire connaitre la cause kurde auprès de l’opinion publique : les Kurdes ont besoin de la solidarité des ONG françaises et de la représentation politique. La FEYKA aide les associations à prendre en charge les problèmes rencontrés par les Kurdes de France et à mettre en place des activités culturelles comme, par exemple, des cours de langues (kurde et français), des danses folkloriques, des cours de musique, de théâtre, etc.

Mehmet Ulker fait partie de cette génération de militants kurdes aguerris, réfugié en France pour échapper aux rafles qui remplirent en 1980 les prisons d’opposants politiques, à la suite du coup d’Etat militaire. Aujourd’hui, les prisons sont de nouveau pleines et si les négociations entre Abdullah Öcalan et le gouvernement turc font naître quelques espoirs pour une paix équitable et durable, les militants comme Mehmet Ulker sont quand même dans l’expectative. Tout en y croyant et tout en militant pour que le plan de paix proposé par le leader kurde réussisse, ils notent le peu de signes encourageants donnés par le tout puissant premier ministre du gouvernement turc. RT Erdogan refuse, par exemple, de créer une commission parlementaire pour superviser le retrait des combattants kurdes, préférant nommer, à sa convenance, une « commission des sages ». La libération de Bekir Kaya, maire de Van, détenu sans jugement depuis juin 2012, ne fait pas oublier que plus de 8 000 détenus attendent leur libération, dont Asya Ulker, avocate, sœur de Mehmet Ulker.

Mehmet Ulker :

Ma sœur et moi sommes nés à Kars, notre père était maçon, nous étions 9 enfants. Asya, avant tout humaniste, a toujours aimé défendre les personnes en difficultés. Après ses études de droit à Istanbul, elle est devenue avocate et est entrée dans le cabinet juridique Asrin chargé de défendre les droits de notre leader Abdullah Öcalan. A ce titre, Asya, aujourd’hui âgée de 48 ans, s’est à plusieurs reprises rendue sur l’île Imrali pour rencontrer son illustre client et s’est ainsi attirée la haine des milieux ultranationalistes qui l’ont agressée physiquement à plusieurs reprises. Les jets de pierre ne l’ont pas empêchée de poursuivre sa tâche jusqu’à l’aube du 22 novembre 2011 où elle a été interpellée dans le cadre d’un vaste coup de filet parmi les juristes kurdes. Ma sœur a été condamnée à 6 ans et 6 mois de détention alors qu’elle n’a fait que sont travail d’avocat.

Indignation des avocats français

Après une nouvelle arrestation, le 18 janvier, de neuf avocats engagés dans la lutte contre les violences policières, ce sont plus de cinquante avocats qui sont inculpés dont la plupart sont en détention, un bilan qui laisse les cabinets proches des milieux kurdes ou d’extrême-gauche totalement exsangues et qui scandalise les barreaux français : dans une lettre adressée au président de la République, les avocats français se disent « indignés » par l’évolution de la situation de leurs confrères turcs.

Une mobilisation sans précédent des avocats de différents pays européens a déjà eu lieu en juillet 2012 à l’occasion du procès - parodie de justice ont dit les témoins juristes - ouvert le 16 juillet à Istanbul.

Lire aussi, de Sophie Masas : « à Istanbul, on fait le procès des avocats. »

Toutes les interventions avaient souligné le caractère arbitraire et politique de ce procès où les charges paraissent complètement fabriquées. L’acte d’accusation de 861 pages n’avait même pas été lu à l’audience et tous les prévenus n’avaient pu être interrogés. Ceux qui l’ont été n’ont pu s’exprimer en kurde. (http://www.amitieskurdesdebretagne.eu)

"Wise Persons' Panel" opened by Erdogan

The work of the “Wise Persons” commissions will determine the path and method that the government follows during the resolution process, Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan said during the first meeting of the 63 prominent names in Istanbul on April 4.

“We have some thoughts about the path that we will embark upon. However the consultations that this delegation will hold are also going to be decisive for the path and the method that we will follow,” Erdoğan said, describing the Wise Persons as a “snapshot of the 76 million."
 
“The delegation gathered here represents very different opinions, ethnicities and beliefs. But they all have a common point: They all want to resolve a rotten problem. This is our approach as well,” he added.
 
The seven groups of Wise Persons will each represent one of the seven geographical regions in Turkey. Several Turkish celebrities, including actors Kadir İnanır, Lale Mansur, Yılmaz Erdoğan, Hülya Koçyiğit and musician Orhan Gencebay, have been named in the commission.
 
Turkish Union of Chambers and Commodities Exchanges (TOBB) Chairman Rifat Hisarcıklıoğlu, Doğan TV Holding Chairwoman Arzuhan Doğan Yalçındağ, and prominent academic and columnist Murat Belge are some of the other figures on the list.
 
Erdoğan praised the participants for their eagerness to contribute the talks that have been launched between the government and the jailed leader of the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK).

“The people here are not only wise, they are also brave, idealistic, patriotic and pacifistic. The fact that so many people from different backgrounds stand in the same picture has revived hopes for a solution,” he said, emphasizing the psychological mission that the commission is intended to play for obtaining the public support. “What politicians can do is limited. Everyone should take their responsibility for dissipating terrorism on the psychological dimension.”
 
Erdoğan also added that he was open to any contribution from outside the 63 members of the commission. 
 
Opposition to solution ‘not human’
 
Meanwhile, the prime minister criticized the opposition for not openly supporting the ongoing peace process. “The proposal of those who oppose a solution is the continuation of deaths. This mindset is neither human nor ethical,” he said, adding that the ruling Justice and Development Party (AKP) had “always been alone on the path.”
 
Erdoğan also argued that policies such as the abuses against Kurds in the notorious Diyarbakır prison after 1980 created conditions in which the PKK was able to thrive, saying that those responsible for such abuse were “as guilty as those who adopted terrorism.”
 
The prime minister said last week during a televised interview that the commission was expected to finish its work within a month.

Our task is to 'ferment’ peace: Commission member
 
Following a meeting that lasted around four and a half hours, prominent academic Doğu Ergil, a member of the Central Anatolia group within the "Wise Persons Commission," described their task as being to “ferment peace.”

“[The decision about] the conditions of peace are at the government’s discretion. What they expect from us is to understand whether there is resistance in society [for the process] and, accordingly, to try to persuade such resistance to the path of peace,” Ergil said, adding that the commission did not have any specific program. "This is entirely a civil society movement."
 
It was decided during the meeting that Erdoğan will regularly meet with the heads of the seven groups, and the prime minister also agreed to extend the work of the commission to two months, from the one month that was initially declared.
 
Turkish Economic and Social Studies Foundation (TESEV) Board Chairman Can Paker, who will act as the head of the Eastern Anatolia Region group, said they would “immediately” start traveling to the regions. “We will gather and elaborate a road map,” he said.
 
İzzettin Doğan, the chairman of the Cem Foundation, a large Alevi association, said the groups would have their own initiative to decide on their activities in the region.
 
Meanwhile, ageless actress Hülya Koçyiğit said she was not part of the process as an an artist, but rather "as a mother." "I only want the tears of mothers to cease," she said.
(hurriyetdailynews.com, April 4, 2013)

20.000 Kurdes fêtent l'anniversaire d'Öcalan, qui plaide pour la paix

Plus de 20.000 personnes ont célébré jeudi en Turquie le 64e anniversaire du chef kurde emprisonné Abdullah Öcalan qui, deux semaines après son appel au cessez-le-feu, a répété sa volonté de mettre un terme au conflit kurde.

Rassemblés dès mercredi soir dans son village natal d'Ömerli, dans le sud est du pays, les partisans du fondateur du PKK ont chanté et dansé jusque tard dans la nuit et appelé à sa remise en liberté aux cris de "liberté pour Öcalan".

Dans un message envoyé depuis sa prison et lu devant la foule, M. Öcalan a estimé que "l'opportunité d'une paix honorable (était) plus que jamais réelle" et évoqué une "renaissance" pour la communauté kurde de Turquie, estimée entre 12 et 15 millions d'habitants sur les 75 millions que compte la Turquie.

"Tout le monde doit savoir qu'une nouvelle vie s'offre désormais à nous. J'espère que pas une goutte de sang ne sera versée lors de ce processus (de paix)", a-t-il dit.

Les festivités ont repris jeudi matin.

Contrairement aux années précédentes, les forces de sécurité turques ne sont pas intervenues pour disperser les milliers de Kurdes venus à Ömerli pour exprimer leur soutien à leur chef.

Né en 1949 dans ce hameau kurde de la province de Sanliurfa, Abdullah Öcalan purge depuis 1999 une peine de prison à vie depuis 1999 dans l'île-prison d'Imrali, en mer de Marmara, non loin d'Istanbul.

Au terme de plusieurs mois de discussions avec le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir à Ankara, il a appelé il y a deux semaines, à l'occasion du Nouvel an kurde, ses troupes du PKK à cessez-le-feu et à se retirer de Turquie, ravivant les espoirs d'une fin du conflit kurde, qui a fait plus de 45.000 morts depuis 1984.

La direction militaire du PKK a officiellement décrété la trêve deux jours après cet appel et demandé à l'Etat turc des garanties pour entamer le retrait de ses troupes du sol turc.
(AFP, 4 avril 2013)

Ankara annonce la création d'un comité consultatif de "sages"

Le vice-Premier ministre turc Bülent Arinç a annoncé mercredi la création d'un comité de "sages" chargé de promouvoir le processus de paix en cours avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

"Une délégation de sages a été formée (...) Elle est composée de gens connus et appréciés en Turquie, ouverts au dialogue, qu'ils soient artistes, avec une identité politique, hommes d'affaires, dirigeants ou spécialistes d'ONG ou de centres de réflexion", a-t-il déclaré à des journalistes en marge d'une conférence à Ankara.

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, qui a constitué la liste des 63 "sages", rencontrera le comité jeudi soir à Istanbul pour évoquer ses missions.

"Après ça, ils se mettront au travail pendant un mois dans toutes les régions de Turquie, avec pour but de présenter, d'informer et d'éclairer la population sur le processus de résolution" de la question kurde, a indiqué M. Arinç.

"Ils ont été répartis dans des groupes de travail constitués pour chacune des sept régions de Turquie. Un président, un vice-président et un porte-parole ont été désignés", a-t-il précisé.

Parmi les personnalités choisies pour faire passer le message de la paix figurent des artistes populaires comme le chanteur Orhan Gencebay ou l'actrice Hülya Koçyigit et de puissants entrepreneurs comme l'ancienne représentante du patronat Arzuhan Dogan Yalçindag, selon la liste publiée par les services du Premier ministre.

Le groupe comprend de nombreux universitaires et journalistes, avec une forte représentation des courants islamo-conservateurs, proches du gouvernement, et libéraux.

Les autorités turques sont en discussion depuis plusieurs mois avec le chef emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan, pour mettre fin au conflit kurde, qui a fait quelque 45.000 morts en 29 ans.

M. Öcalan a accompli un geste important en appelant le 21 mars ses troupes au cessez-le-feu et à se retirer de Turquie, vraisemblablement vers les bases arrières du PKK dans les montagnes du nord de l'Irak.

La direction militaire du PKK a officiellement décrété la trêve deux jours plus tard mais a prévenu qu'elle n'entamerait le retrait que si les autorités turques créent "les commissions et les institutions nécessaires" pour encadrer le processus.

M. Erdogan avait indiqué quelques jours plus tard qu'il envisageait la création d'un "groupe de sages" à la fonction strictement "consultative" et de promotion du processus de paix. (AFP, 3 avr 2013)

KCK: Legal assurance needed for withdrawal

Speaking to Nuçe Tv on Monday, Kurdish Communities Union (KCK) Executive Council member Cemil Bayık said that ceasefire and withdrawal of guerrilla forces were part of a democratic political solution to the Kurdish question.

Bayık said that the message Kurdish leader Abdullah Öcalan gave on Newroz on 21 March needed to be understood and evaluated correctly, and noted that Öcalan's message was a kind of referendum that has been agreed on by the Kurdish people. Bayık noted that in his message Öcalan asked the whole world if they asked for a democratic political solution to the Kurdish question and to the question of freedom and democracy in Kurdistan, Turkey and the Middle East.

Bayık criticized debates and statements that indicate the withdrawal of PKK (Kurdistan Workers Party) forces as the solution of the issue. "The ceasefire and withdrawal of our forces - he said - will have a meaning only if they serve for the development of democratization in Turkey and the Middle East".

Reminding of the previous guerrillas withdrawal in 1999 when guerrilla forces suffered attacks, deaths and arrests, Bayık pointed out that the withdrawal of guerillas will not take place unless the state ensures a legal ground for it. He warned that it was wrong and dangerous to defend that the withdrawal could be enabled by means of administrative measures. Noting that the Turkish parliament should also decide on the withdrawal and make a call for it, Bayık said that the present laws which authorize the Turkish army for operations against guerrilla forces needed to be changed to guarantee the withdrawal. Bayık evaluated the statements of Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan and some other AKP executives as an indication of their persistence on not coming up with a solution to the Kurdish question.

Bayık stated that the government should both take legal measures and establish a committee of wise people to prove their sincerity about finding a solution. He noted that this committee should be independent from all parties and circles and serve to arbitrate between the state and guerrilla forces. The committee should be made up of people who represent all circles and social groups in the society. Bayık noted that women should make up the majority of this committee to ensure an advancement in the process with their perspective siding with justice and peace against war and cruelty.

Bayık said the debates which put emphasis on the sensitivities of the Turkish side in this process were a consequence of the dominant mentality which refused to see Kurds as a people and to take their sensitivities into consideration. This approach is based on the exploitative mindset and the attitude of dominant nations on the oppressed, he said and added that the solution of the Kurdish question should be grounded on the recognition of the will of the Kurdish people.

“Kurds are ready to show solidarity, to listen to all circles and to exchange opinions but they refuse to agree on the solution that the AKP government imposes on them and their organization, the PKK. A solution cannot be achieved by means of threats, as we have experienced in the last 30 years. It requires dialogue, negotiation and mutual agreement”, he added.

Bayık noted that Kurdish leader Öcalan needed to be granted equal opportunities as the state so that the negotiations can take place on equal terms between both sides. He noted that the current process, in which Öcalan had to act alone and under unfavorable conditions, could not bring along a democratic solution. Bayık underlined that “In order to make a decision and exchange opinions on the process, Öcalan needs to hold talks with the BDP (Peace and Democracy Party), PKK, socialist and democratic circles, Alewis, Armenians, the oppressed and women who all face a problem of democracy and freedom and an obstacle to express themselves”.

Bayık pointed out that Öcalan aimed to come up with a solution to the Kurdish question in all parts  of Kurdistan without affecting the borders. “Our previous paradigm had an intention of removing these borders on the basis of establishing a state by exercising the right to national self determination. However, our new paradigm, which is democratic confederalism, bases on the democratization of peoples in Turkey and the Middle East and coming up with a solution to their problem of freedom, equality and justice”.

Bayık warned that should the current process fail, this could lead to a dangerous time not only for PKK and north Kurdistan but also for all Kurds and the peoples in the region. "This is why it is necessary to lead the step for democratic liberation and construction of a free life to success" he added.
(ANF, April 2, 2013)

Minorités / Minorities

Reconnaissance du génocide arménien: quand la Turquie s’éveillera

Pour la première fois depuis le génocide de 1915 qui a conduit à l’extermination de 1 500 000 Arméniens de l’Empire ottoman, une délégation officielle composée de membres de la société civile de la diaspora arménienne d’Europe et d’associations antiracistes européennes, s’est rendue en Turquie pour commémorer le génocide arménien, à l’appel de deux ONG turques, l’IHD (İnsan Hakları Derneği - Human Rights Association) et DürDe ! (Say Stop to Racism and Nationalism), ainsi que de l’UGAB (Union Générale Arménienne de Bienfaisance) - représentée par Nicolas Tavitian - et de l’EGAM (European Grassroots Antiracist Movement) mené par Benjamin Abtan, ancien Président de l’UEJF.

Ce sont au total 23 responsables de divers mouvements citoyens (dont, pour la France, Hadrien Lenoir et Aline Le Bail-Kremer, représentants de SOS Racisme, Elie Petit, Vice-Président de l'UEJF (Union des Etudiants Juifs de France) ainsi que de l'European Union of Jewish Students, et Séta Papazian, Présidente du Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme]) qui ont participé à Istanbul du 21 au 24 avril 2013 à des rencontres avec des étudiants et des intellectuels turcs, kurdes et arméniens.

La délégation a assisté à l’ensemble des cérémonies organisées le 24 avril, date qui symbolise le déclenchement du génocide arménien. Chaque année, en Turquie, le nombre de participants (à 90% des non-Arméniens) de la commémoration du 24 avril évolue à la hausse : cette année, 2500 à 3000 citoyens ont, selon la police, répondu à l’appel de DürDe sur la place Taksim à Istanbul. Auparavant, la manifestation de l'IHD à Sultanahmet avait, quant à elle, réuni 200 personnes contre une poignée de téméraires seulement l’année dernière. Les deux rassemblements ont bénéficié de la protection des forces de police (en civil à Sultanahmet, et de type « anti-émeutes » à Taksim) qui ont dégagé ou tenu à distance les rares mais virulents contre-manifestants négationnistes.

De toutes parts, les prises de position deviennent plus claires et s’alignent sur celles de l’IHD et de personnalités de la trempe de Ragip Zarakolu : grâce à ces précurseurs qui ont tracé le sillon et n’ont pas accepté de compromissions, les démocrates turcs qui continuent à utiliser la terminologie « sentimentale » de "Grande Catastrophe", sont de plus en plus isolés. L’heure n’est plus – du moins dans les mots choisis - à la « peine » et à la « souffrance » mais à des discours sans ambiguïté : le thème des spoliations a même été maintes fois abordé par les intellectuels turcs au cours de notre séjour.

Lors de chaque conférence, de chaque rencontre avec des associations et des étudiants turcs, kurdes et arméniens, ainsi que durant ses multiples déclarations à la presse, Benjamin Abtan, Président de l’EGAM, a porté un message fort contre le racisme, les crimes de haine et la perpétuation du génocide arménien par le négationnisme.

Accompagné de Séta Papazian, Présidente du Collectif VAN, il s’est rendu le 24 avril à 14h au Cimetière arménien de Sisli où est enterré Sevag Balikçi. Le Président de l’EGAM a exprimé le soutien de la délégation civile européenne aux parents du jeune homme assassiné le 24 avril 2011 dans la caserne de Batman où il effectuait son service militaire.

98 ans après le génocide de 1915, les Arméniens de Turquie, en proie aux discriminations, intimidations, menaces et meurtres, vivent toujours dans la peur. Il n’est d’ailleurs pas anodin de noter que des mots d’ordre auraient circulé dans la communauté stambouliote pour dissuader ses membres de prendre part aux commémorations du 24 avril. Toute la violence exercée par l’Etat profond turc à travers ses réseaux extrémistes est illustrée dans cette autocensure que s’appliquent les minorités chrétiennes de Turquie.

Le mouvement solidaire auquel le Collectif VAN a participé ce 24 avril en Turquie, pour historique qu’il soit, est encore malheureusement très minoritaire. Néanmoins, en Turquie, tout devient possible. L’Histoire nous a habitués au pire. Se pourrait-il que le processus positif enclenché depuis ces dernières années se développe de façon plus rapide et plus massive que prévu ?

Plutôt que de faire siens les messages de haine de Talaat Pacha, le « Hitler » turc, souhaitons que la jeunesse de Turquie et de diaspora soit de plus en plus nombreuse à s’identifier au Juste turc Faik Ali Bey : ce dernier, gouverneur de Kütahya, avait refusé en 1915 d’obéir aux ordres de déportation de la population arménienne. Un hommage lui a été rendu le 24 avril en fin de matinée dans le cimetière de Zincirlikuyu, à l’initiative de l’IHD et de l’historien londonien Ara Sarafian.

Restons vigilants. Une chose est certaine : il nous appartient d’accompagner ce travail que des Turcs mènent avec courage pour l’acceptation de leur passé.

Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme]
BP 20083, 92133 Issy-les-Moulineaux - France
Boîte vocale : +33 1 77 62 70 77 - Email: contact@collectifvan.org
www.collectifvan.org

Commémoration du génocide arménien de 1915 à Istanbul

Une centaine de personnes se sont réunies mercredi à la mi-journée à Istanbul pour célébrer le souvenir des massacres d'Arméniens perpétrés en 1915 dans l'actuelle Turquie par l'empire ottoman, que les autorités d'Ankara refusent de considérer comme un génocide.

Réunis à l'appel d'ONG turques de défense des droits de l'Homme, les manifestants se sont rassemblés devant l'actuel musée des objets turcs et islamiques, autrefois une prison, à deux pas de la basilique Sainte-Sophie et de la mosquée bleue, dans le quartier stambouliote très touristique de Sultanahmet.

Certains d'entre eux portaient des portraits de victimes du génocide, d'autres des pancartes affichant "le musée des objets turcs et islamiques était une prison en 1915" ou "avant d'être déportés, des intellectuels arméniens ont été détenus ici".

Pour la première fois, des associations européennes d'Arméniens de la diaspora ou de lutte contre les discriminations se sont officiellement associées à cette commémoration en territoire turc, initiée il y a quelques années seulement.

"Il y a dix ans, une telle manifestation était impossible en Turquie. Il y a deux ans, nous n'étions qu'une quinzaine et aujourd'hui nous sommes près de 200. C'est le signe que les mentalités sont en train de changer, y compris ici", s'est réjoui Benjamin Abtan, président du Mouvement européen antiraciste (EGAM).

Avant cette cérémonie, les organisateurs ont honoré la mémoire d'un sous-préfet turc, Faik Ali Ozansoy, qui avait refusé d'exécuter les ordres de déportation d'Arméniens donnés par l'empire.
(AFP, 24 avril 2013)

L'Arménie marque le 98e anniversaire du génocide

Des milliers de personnes ont commémoré mercredi les massacres d'Arméniens survenus il y a 98 ans sous l'Empire ottoman, un génocide selon Erevan, terme rejeté par la Turquie.

Une énorme foule a afflué dès le matin vers un mémorial au sommet d'une colline de la capitale arménienne pour y déposer des fleurs devant la flamme éternelle symbolisant la mémoire des disparus. La cérémonie a été retransmise par toutes les chaînes de télévision du pays.

"Nous nous inclinons aujourd'hui à la mémoire de victimes innocentes", a déclaré le président Serge Sarkissian.

"Il est de notre devoir de réaliser et d'attirer l'attention de la communauté internationale sur le fait que le déni du génocide est une perpétuation de ce crime", a-t-il ajouté, dans une claire attaque en direction d'Ankara.

Dans la nuit de mardi à mercredi, de jeunes militants du parti nationaliste Dachnaktsoutioun ont brûlé des drapeaux turcs et mené une procession de 10.000 personnes, munies de torches, dans Erevan.

"Chaque torche symbolise notre lutte éternelle. Nous n'oublierons jamais que le sang d'innocentes victimes a été versé", a déclaré à l'AFP l'un des participants à la marche, Achot Kazarian, 23 ans. 
(AFP, 24 avril 2013)

A Dersim, une mélopée arménienne pour honorer les victimes du génocide

Des oeillets rouges à la boutonnière, quelques mots pour décrire la souffrance et un chant de prière en arménien : pour la première fois, les Arméniens islamisés de la région du Dersim, dans l'est de la Turquie, ont commémoré mercredi le génocide de 1915.

Ils n'étaient qu'une poignée, réunis sur la place principale de Dersim (Tunceli), la minuscule capitale de cette province montagneuse, mais pour ces descendants de rescapés, qui n'ont dû leur survie qu'à leur conversion à l'islam et à l'entraide de leurs voisins musulmans, le geste était historique.

"Nous avons trouvé refuge au Dersim et nous avons survécu. Mais depuis 98 ans, nous nous taisons (...) Pour la première fois en 98 ans, nous parlons en notre nom", a affirmé devant quelques dizaines de personnes Serkan Sariataç, un membre de l'Association des Arméniens du Dersim, fondée il y a trois ans.

Le jeune homme a remercié la population alévie --une confession musulmane hétérodoxe-- du Dersim, dont la tolérance a permis de sauver de nombreuses vies arméniennes.

"S'ils n'avaient pas été nos voisins, il n'y aurait peut-être personne aujourd'hui pour commémorer les victimes du génocide", a-t-il déclaré, avant de "maudire" les crimes commis en 1915.

Des centaines de milliers d'Arméniens ont péri dans des déportations et des massacres survenus pendant la Première Guerre mondiale dans l'empire ottoman, auquel a succédé la Turquie.

Puis, pour la première fois sans doute depuis près d'un siècle, un chant arménien a résonné sur la place de Tunceli, interprété par une Arménienne venue de Grèce pour prêter main-forte à ses "frères" du Dersim, qui ont désormais oublié les mots de leur langue d'origine.

"Je suis ici parce que la vérité doit être dite, parce que chaque Arménien a besoin que la justice soit rétablie", a commenté, émue aux larmes, Quin Minassian, enseignante d'arménien à la retraite, venue du Pirée (Grèce).

Pour elle, la découverte de survivants islamisés du génocide a été une révélation.

"Jusqu'à maintenant, de nombreux Arméniens ne savaient pas qu'il existait des Arméniens ici", a indiqué Mme Minassian.

Mais désormais, "c'est comme si nous étions des amis de longue date, ils sont mes soeurs et mes frères", a-t-elle ajouté, soulignant que leur conversion importait peu pour elle. "Nous devons être tous ensemble car nous ne sommes plus très nombreux", a conclu l'enseignante.
(AFP, 24 avril 2013)

Les commémorations du génocide de 1915 à Bruxelles
 

Le 98e anniversaire du génocide des Arméniens a été commémoré à Bruxelles par plusieurs actions, notamment une messe suivie d'un Requiem en l'église arménienne, une cérémonie au Mémorial arménien et une manifestation devant l'Ambassade de Turquie suivie d'une marche jusqu'au Conseil européen.

Plusieurs personnalités dont l'ambassadeur d'Arménie, les représentants des communautés juive et tutsi ainsi que le vice-président du Sénat belge
Armand De Decker et le secrétaire d'Etat bruxellois Christos Doulkeridis étaient présents à la cérémonie au Mémorial.

Lors de son intervention à ce rassemblement, le président de la Communauté arménienne en Belgique, Me Michel Mahmourian, après avoir rappelé que
le Parlement européen avait adopté le 18 juin 1987 une résolution qui, en reconnaissant le génocide des Arméniens, a mis fin à 70 ans d’amnésie internationale et rendu aux victimes un minimum de dignité, a reproché les dirigeants européens en ces termes:

"Malheureusement, les gouvernants européens sont restés sourds à cette volonté populaire et, en 1999, ont délivré à la Turquie le certificat de bonne vie et mœurs nécessaire à l’ouverture des négociations d’adhésion. Le loup a depuis lors une patte dans la bergerie. En quête de main d’œuvre pour nos entreprises, ils ont aussi ouvert nos frontières aux citoyens de l’Etat négationniste sans songer aux effets qu’un patriotisme vénéneux  pourrait avoir sur les valeurs de notre pays et sa sécurité. Rappelons-nous les émeutes qui ont secoué les nuits de Saint-Josse ten-Noode, en octobre 2007, lorsque des centaines de jeunes déferlant dans les rues, après avoir arraché le drapeau de l’ambassade américaine et tabassé un journaliste, saccageant tout sur leur passage se ruèrent dans un café à la poursuite de son patron aux cris de « Tuez-le, c’est un arménien !», cela sous les yeux de policiers immobiles.

"L’après génocide, c’est aussi, plus près de nous, le 20 mai dernier, à Liège, ce congrès des  sympathisants belges des sinistres Loups Gris, au cours duquel ils purent entendre la harangue de leur grand chef venu spécialement de Turquie. Le congrès devait avoir lieu à Namur, mais avisées les autorités, d’accord avec tous les partis politiques locaux, annulèrent la location de la salle. Liège n’eut pas la même clairvoyance. Un héritier des Jeunes-Turcs put donc venir en Belgique propager la haine des Arméniens et la négation du génocide, n’hésitant pas à qualifier les négationnistes de « seigneur de l’Humanité ». Des propos jugés « bénins » par le bourgmestre de Liège sur base du rapport des policiers turcophones qu’il avait dépêché sur place.

"Ressaisissons-nous et ouvrons les yeux. Ayons confiance en nous et en nos valeurs. Ne transigeons pas avec notre modèle démocratique. C’est grâce à cette fermeté qu’aujourd’hui, en Turquie, des voix osent s’élever et braver le dogme négationniste.

"C’est d’une seule voix que nous appelons de nos voeux :

-         la fin de l’impunité des génocidaires Hutus qui courent encore librement nos rues et menacent les rescapés du génocide de 1994,
-         L’enseignement de l’histoire des trois génocides dans nos écoles,
-         et la mise hors la loi du négationnisme, qu’il s’en prenne aux Juifs, aux Tutsi ou aux Arméniens."

Parmi d'autres intervenants, le rédacteur en chef d'Info-Türk, Dogan Özgüden, après avoir attirer l'attention sur le dernier processus pour la paix en Turquie, a lancé u appel à toutes les forces démocratique de Turquie dont le texte se trouve dans l'article suivant.


Appel: le "Processus" doit enterrer le négationnisme avant le 100e anniversaire du génocide

La Turquie observe depuis des mois un «processus» dont le titre, les objectifs, les perspectives et les moyens d'application subissent fréquemment de nouvelles modifications.

Un terme immédiat à la souffrance des jeunes tombés, une démocratisation rapide du pays et la reconnaissance de la liberté et de l'égalité des droits pour tous les peuples de la Turquie sont une revendication commune de toutes les forces démocratiques du pays.

Toutefois, si cette initiative de paix et de démocratisation est menée sous la bannière de la «fraternité islamique», il n'apportera jamais rien d'autre que l'exclusion et l'humiliation de nos peuples appartenant à d'autres origines et croyances qui avaient mis en place de nombreuses civilisations avant la conquête turco-islamique de ces terres et soumis pendant des siècles à des pressions et des discriminations sous les pouvoirs ottoman et républicain.

C'est la raison pour laquelle, les principaux acteurs du «processus» doivent déclarer qu'ils reconnaissent le génocide de 1915 des Arméniens et des Assyriens dont le 98e anniversaire sera observé demain. En même temps, ils doivent officiellement promettre de rendre les droits usurpés de 1,5 millions de victimes du génocide et la déportation.

C'est un devoir envers l'humanité.

En outre, les principaux acteurs de ce "processus" doivent garantir qu'ils seront, à l'occasion du 100e anniversaire du génocide en 2015, participer de façon constructive dans les campagnes, non seulement en Turquie, mais partout dans le monde, surtout dans les pays où des migrants turcs et les diasporas arménienne, assyrienne, kurde, yézidi et grecque vivent côte à côte.

A l'occasion du 98e anniversaire de 1915, nous partageons de tout cœur la douleur de nos peuples, victimes du génocide et des déportations, et appelons toutes les forces démocratiques de notre pays à adopter d'ores et déjà une prise de position résolue pour le 100e anniversaire.

Bruxelles, le 23 avril 2013

FONDATION INFO-TURK
http://www.info-turk.be


Çağrı: "Süreç", inkarcılığı Soykırım'ın 100. Yıldönümü'nden önce gömmelidir

Türkiye aylardır adı, hedefleri, perspektiferi ve uygulama biçimleri sık sık değişikliğe uğrayan bir "süreç" yaşıyor.

Evlat acısına derhal son verilmesi, ülkenin hızla demokratikleştirilmesi ve Türkiye halklarının özgürlük ve hak eşitliği istemlerinin karşılanması konusunda tüm demokrasi güçleri görüş birliği halindedir.

Ancak, barış ve demokratikleşme hamlesinin "islam kardeşliği" temelinde yürütülmesi, Türk-İslam fütuhatı öncesi bu topraklarda uygarlıklar kurmuş ama Osmanlı ve Cumhuriyet dönemlerinde sürekli baskı, dışlanma ve aşağılanmaya maruz bırakılmış olan farklı kökenlerden ve inançlardan halklarımızın yine  dışlanmasından ve aşağılanmasından başka bir anlam taşımayacaktır.

Bunun içindir ki, "süreç"in başlıca tarafları, yarın 98. yıldönümünü idrak edeceğimiz 1915 Ermeni ve Asuri Soykırımı'nı resmen tanıdıklarını, sayısı 1,5 milyonu bulan soykırım ve sürgün kurbanlarının ve ülkemizi terketmek zorunda kalan milyonlarca insanımızın gaspedilen tüm haklarının iade edilmesini taahhüt ettiklerini resmen açıklamalıdır,

Bu en azından bir insanlık görevdir.

Dahası, bu "süreç"in başlıca tarafları, soykırımın iki yıl sonra idrak edilecek olan 100. yıldönümünde, sadece Türkiye'de değil, tüm dünyada, özellikle de Türk göçmenlerin ve Türkiye çıkışlı Ermeni, Asuri, Kürt, Ezidi ve Elen diyasporalarının yan yana yaşadığı göç ülkelerinde soykırımı tanıma, özür dileme ve hakların iadesi kampanyalarına yapıcı katılımı öncelikli görevlerden biri olarak üstlendiklerini taahhüt etmelidirler.

1915'in 98. yıldönümünde soykırım ve sürgün kurbanı halklarımızın dinmeyen acısını bir kez daha yürekten paylaşıyor, ülkemizin tüm demokratik güçlerini 100. yıl hedefi doğrultusunda kararlı bir tavır koymaya çağırıyoruz.

Brüksel 23 Nisan 2013

INFO-TÜRK VAKFI
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Appeal: The "Process" should bury the Negationism before the 100th anniversary of the Genocide

Turkey observes for months a "process" of which the title, goals, perspectives and application ways frequently undergo modifications.

An immediate end to the suffering for fallen youths, a rapid democratization of the country and recognition of freedom and equality of rights for Turkey's all peoples are the common demand of the country's all democratic forces.

However, if this peace and democratization move is conducted under the banner of "Islamic brotherhood", it will never bring nothing other than exclusion and humiliation of our peoples belonging to other origins and beliefs who had established many civilizations before the Turkish-Islamic conquest of these lands and subjected for centuries to pressures and discriminations under Ottoman and Republican rules.

This why, the principal actors of the "process" should declare that they recognize the 1915 Genocide of Armenians and Assyrians of which the 98th anniversary to be observed to-morrow. Also they should officially promise to render the usurped rights of 1.5 million victims of the genocide and the deportation.

This is a duty to humanity.

Furthermore, the principal actors of this "process" should guarantee that they will, on the occasion of the 100th anniversary of the Genocide in 2015, constructively participate in the campaigns, not only in Turkey but in all world, especially in the countries where Turkish migrants and Armenian, Assyrian, Kurdish, Yezidi and Greek diasporas live side by side.

On the occasion of the 98th anniversary of the 1915, we share by heart the pain of our peoples, victims of genocide and deportations, and call on all democratic forces of our country to adopt a resolved stand for the 100th anniversary.

Brussels, April 23, 2013

INFO-TURK FOUNDATION
http://www.info-turk.be


L’UGAB Europe et EGAM commémorent le génocide arménien à Istanbul

L’UGAB Europe et EGAM (Mouvement Antiraciste Européen) sont invités par DürDe ! (Dis Stop au Racisme et au Nationalisme !) à commémorer le génocide arménien à Istanbul en Turquie.

Des représentants des trois organisations iront ensuite à Erevan (Arménie) pour participer aux commémorations.

Bruxelles, le 19 avril 2013,

Pour la première fois depuis la perpétration du génocide de 1915, il y a 98 ans, une délégation européenne, constituée d’une vingtaine de personnes venues de quinze pays, sera présente en Turquie pour les commémorations du génocide arménien, qui s’y tiendront pour la 4e année consécutive.

L’organisation arménienne UGAB Europe répond ainsi à l’appel des ONGs turques DürDe ! (« Dis stop au racisme et au nationalisme ! ») et Association pour les Droits de l’Homme - IHD, partenaires d’EGAM en Turquie, qui ont demandé le soutien de la société civile turque engagée pour la reconnaissance du génocide arménien en venant participer aux commémorations en Turquie cette année. L’EGAM a invité l’UGAB Europe à constituer une délégation commune.

Pendant quatre jours, la délégation rencontrera des représentants de la société civile - intellectuels, turcs, kurdes, arméniens, artistes,... - des représentants des minorités et le monde de la jeunesse avec une conférence à l’Université Sehir et participera aux commémorations du 24 avril. Le 25, des représentants de cette délégation seront à Erevan pour y commémorer ensemble le génocide arménien.

Cette délégation est une initiative de solidarité avec ces Turcs engagés pour la vérité historique, qui ont appelé à sa constitution. C’est une initiative de justice contre le négationnisme, qui est la continuation de la perpétuation du génocide. C’est enfin un engagement pour la démocratie, renforcée par la vitalité de la société civile.

L’initiative est soutenue par de nombreuses personnalités (dont Serge Klarsfeld, Dario Fo, Adam Michnik, Bernard Kouchner, Olivero Toscani, Jovan Divjak, etc.) et de nombreux représentants de la société civile européenne, turque et arménienne, qui ont signé un appel en ce sens. L’appel devrait être publié dans les prochains jours dans la presse européenne, et notamment dans Libération (France), SME (Slovaquie) et Gazeta Wyborcza (version web, Pologne).

Les commémorations se dérouleront à Sultanahmet et Taksim, respectivement à 14h et 19h15. Un point presse aura lieu la veille, le 23 avril, à 11H au Cezayir restaurant.

Le génocide arménien : en 1915, l’importante population arménienne de l’Empire ottoman fut exterminée sur ordre de la junte de dirigeants Jeunes Turcs au pouvoir. Depuis lors, la République turque a institué la négation de ce génocide en politique officielle, et sanctionné toute affirmation du passé arménien du pays.

L’UGAB fut fondée en 1906 et est la plus grande organisation arménienne sans but lucratif au monde. Elle a pour vocation la préservation de l’identité et du patrimoine arménien par des programmes culturels, éducatifs et humanitaires dont bénéficient près de 400 000 personnes. L’UGAB Europe est la branche européenne de l’organisation. Elle anime de nombreuses activités dans les domaines de la recherche universitaire, de la défense et de la promotion du patrimoine culturel, de l’éducation, de la culture et de l’instruction de la langue arménienne, des mouvements de jeunesse, de la formation au leadership ainsi qu’en matière de politiques européennes.

Appel

Frères humains, c’est en Turquie et ensemble que nous commémorerons le génocide arménien

Il y a quatre-vingt-dix-huit ans, suivant un plan établi à l’avance et une mise en acte méthodique, un million et demi d’Arméniens étaient assassinés dans l’Empire Ottoman. Les Arméniens subissaient alors un génocide qui allait devenir une funeste référence pour les suivants.

Encore aujourd’hui, notamment en Turquie, la simple énonciation de cette vérité historique suscite, contre ceux qui en sont les auteurs, des oppositions farouches, parfois même des menaces physiques, et le négationnisme alimente le racisme et la haine contre les Arméniens et d’autres minorités non-musulmanes.

Certains veulent faire croire que la reconnaissance de la réalité du génocide arménien est une attaque contre tous les Turcs et contre la « Turcité », alors que c’est une attaque contre le négationnisme et une démarche pour la justice et la démocratie.

Depuis plusieurs années maintenant, le génocide arménien, qui fait partie de l’histoire du monde, est commémoré en Turquie. Les participants sont encore peu nombreux mais leur nombre grandit chaque jour malgré le discours officiel négationniste.

Aujourd’hui, ceux d’entre nous qui commémorent en Turquie appellent à une solidarité par delà les frontières. C’est pourquoi cette année, tous ensemble, citoyens engagés, dirigeants de la société civile, militants antiracistes, intellectuels et artistes, de Turquie et d’ailleurs en Europe, d’origines diverses et tous unis par le désir de voir la vérité historique enfin reconnue, nous commémorerons, en Turquie, le 24 avril prochain, le triste quatre-vingt-dix-huitième anniversaire du génocide des Arméniens.

Notre démarche partagée est une démarche de solidarité, de justice et de démocratie.

C’est une démarche de solidarité entre tous ceux qui se battent pour la vérité historique. La ligne de clivage n’est pas entre les Turcs et les Arméniens, mais entre ceux qui se battent pour la reconnaissance du génocide arménien, quelles que soient leurs origines et les lieux où ils vivent, et ceux qui promeuvent le négationnisme, qui et où qu’ils soient. En un mot, ce n’est pas une question de sang mais d’idée, pas une question d’origines mais de projet commun.

C’est une démarche de justice. Comme le dit Elie Wiesel, « le génocide tue deux fois, la seconde par le silence », c’est-à-dire que le négationnisme est la perpétuation du génocide. Combattre le négationnisme, c’est tenter d’apaiser la vivacité du traumatisme transmis dans les communautés arméniennes d’une génération à l’autre. Ce n’est pas mettre un point final à cette part d’histoire, car quand il est affaire de génocide, il n’est malheureusement pas de point final véritable, mais c’est offrir aux nouvelles générations la possibilité de se projeter ensemble vers l’avenir.

C’est enfin une démarche pour la démocratie. Comme le rappelait souvent Jorge Semprun, la démocratie suppose une certaine vitalité de la société civile. Renforcer la société civile turque en établissant des ponts avec le reste de la société civile européenne, c’est renforcer les valeurs démocratiques, et ainsi combattre le racisme et promouvoir les droits de l’homme, en Turquie comme dans le reste de l’Europe.

Avec solidarité, pour la justice et la démocratie, avec respect pour les victimes et leurs descendants, nous commémorerons ensemble, en Turquie, le 24 avril prochain, le génocide des Arméniens, ou soutiendrons ceux qui le feront.

Texte et signataires de l'appel:
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=88966

A Bruxelles, 98ème commémoration du génocide arménien
 
Mercredi 24 avril 2013

A la mémoire des 1.500.000 Arméniens victimes du génocide

A 10h : Messe suivie d’un Requiem en l’église arménienne à Ixelles, rue Kindermans, 1A
 
Vers 12 h : Cérémonie au Mémorial à Ixelles, place Michaux (parc Tenbosch)

Le Comité des Arméniens de Belgique
Correspondance : Chaussée de Bruxelles, 281-283, 1190 Bruxelles
Contact: 24-4@armencom.be


Appel à manifester
 
MERCREDI 24 AVRIL 2013
A PARTIR DE 14:00
 
RASSEMBLEMENT DEVANT L’AMBASSADE DE TURQUIE
(rue Montoyer)
 
MARCHE JUSQU’AU CONSEIL EUROPEEN
(rond-point Schuman)
 
Cette manifestation a pour objectif de:
- Demander la reconnaissance officiel du génocide des Arméniens par la Turquie, qui 98 ans après les faits, continue à nier ses crimes;
- Combattre le négationnisme de l’Etat turc;
- Demander l’adoption de la loi en Belgique qui punit également le négationnisme des génocides arménien et tutsi.
 
Organisée par
Le Comité de 24 AVRIL de Belgique

Contact: hacikdemirci@hotmail.com,  p.petrossian@gmail.com

Débat le Parlement israélien sur le génocide arménien

La Knesset, le Parlement israélien, a consacré mardi un débat au massacre des Arméniens par la Turquie entre 1915 et 1917 au moment même où Israël a entamé un processus de rapprochement avec Ankara.

"Il est temps qu'Israël reconnaisse le massacre des Arméniens comme l'ont fait 27 autres Etats", a plaidé la députée de gauche Zehava Galon, à l'origine de ce débat qui, coïncidence, intervient au lendemain du lancement de délicates négociations entre la Turquie et Israël sur l'indemnisation des neuf victimes turques d'un raid israélien meurtrier en mai 2010 au large de Gaza.

Des centaines de milliers d'Arméniens ont péri dans des déportations et des massacres survenus au cours de la Première Guerre mondiale dans l'Empire ottoman, auquel a succédé la Turquie.

Les Arméniens avancent le chiffre d'un million et demi de morts dans un génocide, une qualification adoptée par de nombreux pays mais catégoriquement rejetée par Ankara.

Les négociations israélo-turques ont débuté un mois précisément après les excuses présentées par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Ankara, qui les réclamait avec insistance depuis l'assaut du ferry turc Mavi Marmara qui tenter de briser le blocus de la bande de Gaza.

Les excuses d'Israël, offertes à la demande pressante du président américain Barack Obama, ont pour objectif de mettre un terme à la brouille entre les deux pays, autrefois alliés dans la région.

Pendant plusieurs années, la Knesset marquait le massacre des Arméniens mais en 2007 elle avait rejeté une motion reconnaissant ces évènements comme "génocide".

Depuis, une commission parlementaire a en décembre 2011 lancé un débat public sur la question de reconnaissance du "génocide" arménien qui s'est finalement heurtée à l'opposition du gouvernement.

"Je soutiens pleinement l'actuel rapprochement entre Israël et la Turquie", a dit Mme Galon, mais cela ne doit pas affecter la reconnaissance du génocide arménien.

L'influent ex-président de la Knesset, Reuven Rivlin, député du parti Likoud (droite) de Benjamin Netanyahu, a souligné dans ce contexte l'importance pour Israël de la réconciliation avec la Turquie mais il a estimé qu'elle ne devait pas se faire au détriment des Arméniens, sous peine de fragiliser la position morale d'Israël sur la Shoah.

"Si nous ignorons la catastrophe d'une autre nation, nous n'aurons aucun droit moral de demander à d'autres nations de +se souvenir et de ne pas oublier+ notre propre catastrophe", a argué M. Rivlin.

Le gouvernement turc récuse pour sa part catégoriquement le terme de génocide, mais reconnaît que quelque 300.000 à 500.000 Arméniens ont péri en Anatolie à cette période.

Ankara fait valoir qu'il s'agissait d'une répression contre une population coupable de collaboration avec l'ennemi russe pendant la Première Guerre mondiale, et que des dizaines de milliers de Turcs ont aussi été tués par les Arméniens.
(AFP, 23 avril 2013)

Les Arméniens du Dersim veulent affirmer leur existence

Pendant près d'un siècle, les Arméniens islamisés des montagnes du Dersim, dans l'est de la Turquie, se sont murés dans le silence pour échapper aux persécutions. Mais certains ont décidé d'affirmer au grand jour leur existence en commémorant mercredi le génocide de leur peuple.

Tout en houspillant ses chats et son Arménien de mari, Tahire Aslanpençesi, pétillante octogénaire du village de Danaburan, rassemble ses maigres connaissances des événements tragiques vécus par les siens en 1915.

"Ma mère m'a raconté comment sa famille avait été déportée. C'était un bébé à l'époque. Sa maman a voulu la jeter à l'eau par désespoir, mais elle y a renoncé parce que ça la faisait trop souffrir", raconte Tahire.

"Ma mère disait qu'elle aurait préféré qu'on la jette, comme ça elle n'aurait pas enduré tout ce qu'elle a vécu ensuite", poursuit-elle.

Des centaines de milliers d'Arméniens ont péri dans des déportations et des massacres survenus pendant la Première guerre mondiale dans l'empire ottoman, auquel a succédé la Turquie.

Les Arméniens avancent le chiffre d'un million et demi de morts dans un génocide, une qualification adoptée par de nombreux pays, mais fermement rejetée par Ankara.

Certains pourtant ont survécu et continué de vivre sur leurs terres, mais le plus souvent, comme la mère de Tahire, en sacrifiant leur langue et leur religion.

"Nous sommes Arméniens, mais nous sommes musulmans. c'est mon arrière grand-père Bedros qui s'est converti. Il a pris le nom d'Abdullah et a donné à son fils celui de Mustafa. Il est devenu musulman parce qu'il n'avait pas le choix", affirme Ibrahim Boztas, 79 ans.

Bedros est ainsi devenu alévi, une confession musulmane hétérodoxe fortement implantée dans la population kurde de la région du Dersim -l'actuelle province turque de Tunceli- et dont la tolérance a sans doute permis ici plus qu'ailleurs à des Arméniens d'échapper à la mort.

Pour éviter les brimades, les descendants de Bedros ont multiplié les alliances matrimoniales avec un clan kurde, avec lequel ils partagent le petit village d'Alanyazi.

Ils ne se sont pourtant jamais fondus dans la masse.

"Nous, on se sent (arméniens), et, de toute façon, ils nous le rappellent. Peu importe combien de leurs filles on a épousées ou on leur a donné, ils continuent de dire qu'on est Arméniens", commente Hidir Boztas, 86 ans, un des frères d'Ibrahim.

La famille ne manque pas d'exemples de discriminations dont elle dit avoir fait l'objet en raison de ses origines : spoliations de terres, contrôles humiliants des hommes par l'armée pour vérifier s'ils sont bien circoncis, et même torture d'un de ses membres.

Elle a aussi dû subir le lot commun des habitants de la région, de la féroce répression de la révolte kurde de 1938 à la lutte contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui se poursuit depuis 1984.

Autant de raisons qui ont poussé nombre d'Arméniens à choisir le silence.

"Dans tous les villages du Dersim il y a des gens (qui sont Arméniens) comme nous, enfin peut-être pas complètement parce qu'il y en a qui se cachent ou qui n'y accordent pas beaucoup d'importance", estime Mustafa Boztas, 42 ans, un des fils d'Ibrahim.

Lui en tout cas a choisi d'assumer ses origines. Installé à Izmir, dans l'ouest de la Turquie, Mustafa a appelé son entreprise de BTP Bedros, "pour faire vivre le nom" de son ancêtre.

Et il se dit prêt à participer mercredi dans la ville de Tunceli à la commémoration du génocide, afin d'encourager les Arméniens de Turquie à "affirmer leur existence".

C'est aussi l'objectif des organisateurs de cette cérémonie, l'Association des Arméniens du Dersim.

"Nous avons voulu être la première organisation arménienne a commémorer en Turquie le génocide. Il s'agit en même temps de permettre aux gens de s'affirmer plus librement, d'accroître l'intérêt pour les vestiges du christianisme qui subsistent ici", explique Miran Pirginç Gültekin, le président de l'association, créée trois ans plus tôt et qui revendique quelque 80 membres.

Le 24 avril est la date-anniversaire mondiale du génocide arménien.

L'affirmation d'un génocide arménien est encore largement taboue en Turquie. Seules Istanbul et Diyarbakir, la principale ville kurde du sud-est anatolien, ont à ce jour accueilli des cérémonies à la mémoire des victimes des massacres de 1915.
(AFP, 23 avril 2013)

MHP deputy targets Armenian member of wise men with racist remarks

A Turkish nationalist deputy has ferociously criticized the inclusion of a Today's Zaman columnist of Armenian descent in the group of “wise men” tasked with explaining to the public the necessity to move forward with the settlement process in the hope of ending the decades-old conflict between the Turkish military and the terrorist Kurdistan Workers' Party (PKK).

Balıkesir deputy of the opposition Nationalist Movement Party (MHP) Ahmet Duran Bulut on Friday criticized the inclusion of Armenians on the list. It was not immediately clear which people he was referring to but there is only one person on the list, Etyen Mahçupyan, who openly identifies himself as Armenian. Bulut ridiculed Mahçupyan, belittling him and mocking the description of him as “wise.”

“I don't need the brain of an Armenian. What could an Armenian think for the Turkish nation? We have Armenian citizens in Turkey. I respect and love them. But they [the government] appointed those people who want to take revenge on the Turkish state as wise men,” Bulut said.

The deputy also said he was saddened to see prominent Turkish movie actor Hülya Koçyiğit listed among people he described as “dirty.” He claimed that the people on the wise men list are “tools” to divide Turkey and that they are disturbed by the notion of “Turkishness.” He also labeled most of them as “disabled in their race.”

Members of the wise men group, made up of 62 public opinion leaders, academics and artists, were announced on Wednesday. The formation of the “wise men” list sparked debates in the media and among the public. Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan stated that the common aim of all people within the commission is the solution of the Kurdish conflict.

The commission is made up of groups organized on a regional basis and will be active in seven regions across the country, but its duties are not yet clear. There will be a chairman, a deputy chairman and a secretary for each region's group of wise people.
(TODAY'S ZAMAN, April 5, 2013)

Politique intérieure/Interior Politics

Political parties divided over PKK withdrawal

The outlawed Kurdistan Workers’ Party’s (PKK) April 25 announcement of the exact date of their withdrawal from Turkish territory has been interpreted by the two main opposition parties as proof of undisclosed concessions given to the organization by the government. However, the ruling Justice and Development Party (AKP) and the Peace and Democracy Party (BDP), which have both taken an active role in the process, welcomed the move.

All that has happened has only shown that it is jailed PKK leader Abdullah Öcalan and the PKK’s military leader Murat Karayılan who have made the decision about Turkey’s future, but not the government or the people, main opposition Republican People’s Party (CHP) Deputy Chair Faruk Loğoğlu suggested, speaking to reporters.

Three-stage roadmap

“It is concerning that a three-stage road-map has been drawn and that they [the PKK] are imposing a situation on Turkey, as if they are the ones holding the authority,” Loğoğlu said.

“Statements from Öcalan and Kandil are revealing the bargaining conducted with Öcalan. If there was no agreement on elements of the statement by Kandil, then this statement would not have been released. All of us want friendship and peace, but we cannot swallow the point to which the AKP has brought Turkey and our people,” he added.

The PKK should hand over its arms instead of laying them down, Loğoğlu also said.

Security forces will not allow militants to 'withdraw freely': Nationalist leader

Meanwhile, the leader of the Nationalist Movement Party (MHP), Devlet Bahçeli, questioned the sincerity of the PKK's withdrawal, slamming the government's management of the peace process. "The symbolic withdrawal is an insidious tactic aiming to gain time. Turkey is not a stopover or a rest area for terrorists," said Bahçeli in a statement. "Again, the submission of the AKP [to the PKK] is publicly attested. The security forces will not allow PKK terrorists to withdraw freely from Turkey."

For his part, MHP's deputy parliamentary group chair Oktay Vural also argued that there is "no laying down of the arms." “The coup plan prepared in İmralı and Oslo will be legitimized by the PKK weapon. The PKK in the region will be turned into the KCK [Kurdistan Communities Union - the alleged urban wing of the PKK] and will be introduced as resolution plan,” Vural said.

AKP Deputy Parliamentary Group Chair Ayşenur Bahçekapılı emphasized the importance of caution when discussing the issue. “We are in a delicate period. Everyone must be careful with the way they talk, with every word they say. If a withdrawal is happening, we cannot be anything other than glad. From now on, it will not be the holding of arms that will be talked about, but rather friends holding one another’s hands,” she said.

Pervin Buldan, the deputy leader of the BDP, said yesterday that Turkey was experiencing a historic period, but also that the biggest tasks were still yet to begin. “We should express for Kurds that these people are now accepted as an addressee,” she said, adding that people were under no illusion that there will be peace so easily.
(hurriyetdailynews.com, April 26, 2013)

Minister to sue opposition deputy over polygamy remarks

A Turkish deputy has drawn fierce criticism for his verbal attack on Family and Social Policies Minister Fatma Şahin, who said she will file a suit against main opposition Republican People’s Party (CHP) Tunceli deputy Kamer Genç for the attack made during the parliamentary session April 25.

“I want to share with you that I will refer to jurisdiction the insults against me and the Anatolian women I represent, made by Kamer Genç under the roof of the Turkish Parliament yesterday,” said Şahin via Twitter today referring to Genç’s remarks saying she would likely be subjected to polygamy if the republic had not been established in Turkey. Şahin said the compensation she would demand would be used to fund a project by her ministry.

“If Atatürk did not establish this republic, would you occupy your position? What country’s citizen would you be? What number would you be among the wives of a sheik?” Genç told Şahin from his ranks April 25, Anatolia news agency reported.

Genç, known for his short-tempered personality and provocative remarks, said the ruling Justice and Development Party (AKP) wanted to avoid using Atatürk’s name for the statement marking the 98th year since the Battle of Çanakkale. However, his words shocked many female deputies present at the discussions.

Şahin slammed Genç, saying she considered his words indelicate as a woman and mother. “I am ashamed to be under the same roof as you,” Şahin said.

Deputy Speaker Güldal Mumcu, from the same party as Genç, also joined the criticisms. Mumcu, who was directing the session, submitted to vote a motion to reprimand Genç for violating Parliament’s statutes on courtesy.

Meanwhile, Parliament head Cemil Çiçek condemned Genç over his remarks late April 25. He also said he agreed with the decision of the General Assembly to reprimand to Genç.
(hurriyetdailynews.com, April 26, 2013)

MHP gathers crowds in İzmir in reaction to peace process

The opposition Nationalist Movement Party (MHP) organized a meeting against the current peace process on the Kurdish issue initiated by the government in İzmir April 20, attracting thousands of people in a town known to view the ongoing talks with the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) with skepticism.

Huge crowds waved Turkish flags and held photographs of soldiers killed during clashes with PKK militants. The city is bastion of the main opposition Republican People’s Party (CHP), but it is also home to a large population of Kurds who have migrated from the east to find work.

As a fierce opponent of the talks, MHP leader Devlet Bahçeli has initiated a series of nine meetings in nine different cities, branded “Protect and Cherish National Values” meetings. The first was held in Bursa on March 23.

Describing the İzmir meeting, the second on the agenda, as the “flag meeting,” Bahçeli slammed critics who said supporters of the process outnumbered those who rejected it.

“We will not give permission to those who try to tear [the Turkish flag] apart. Because it’s the symbol of our independence,” Bahçeli said.

He also intensified his criticism of the 63 "wise persons" selected by the government to win public support for the process. “The PKK’s ambassadors, half intellectuals, terror peddlers, blood barons, death mongers, the immorals who speak seditiously of 'solutions' and 'peace' should fear this noise. These 63 should fear. They should quickly stop creating dissension,” he said.

Bahçeli also attacked Prime Minister Erdoğan. “If surrendering to the terrorist organization will bring spring, why did we fight for 29 years. Some thoughts about this, Mr. Erdoğan,” he said.
(hurriyetdailynews.com, April 20, 2013)

Rift over peace talks rocking main opposition CHP

Republican People’s Party (CHP) deputy chair Gülseren Onanç speaks at a press conference. AA photo
Stakes are high again in the main opposition party, with a deputy chair known to have been from the reformist wing having resigned from her post upon a request by the party leader and a deputy known to have been from the neo-nationalist wing being sent to the discipline board. Both cases are related to differing stances concerning the government-led resolution process aimed at ending the three-decade-long conflict between security forces and the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK).

Republican People’s Party (CHP) deputy chair Gülseren Onanç’s resignation came upon her public declaration that 65 percent of the CHP base is supporting the resolution process and CHP Uşak deputy Dilek Akagün Yılmaz was sent to the discipline board because of her remarks against CHP deputy chair Sezgin Tanrıkulu, in which she called him a CIA spy. Onanç resigned from the Central Executive Board, thus also her deputy chair post, late April 17 after holding a meeting with CHP leader Kemal Kılıçdaroğlu.

“I believe that, despite the drawbacks of the fact that political governance is carrying out the resolution of the most important problem of Turkey with a single-sided attitude while excluding the opposition and with mistakes in method, the CHP must put forward its political approach in an open and clear way,” in a statement earlier today.
(hurriyetdailynews.com, April 18, 2013)

AKP to found Kurdish commission with BDP

The ruling Justice and Development Party (AKP) has decided that it will still work at a planned-parliamentary investigation commission aimed at monitoring the peace process, even if this means having to work solely with the Peace and Democracy Party (BDP).

The AKP’s decision was made at a meeting of the Central Executive Board (MYK) chaired by Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan late on Monday. The AKP’s executive body said “the domination of a minority over the majority will not be allowed,” adding that according to Parliament’s internal regulations, the commission would work with 10 AKP members and one BDP member.

As the Republican People’s Party (CHP) and Nationalist Movement Party (MHP) have declared that they will not assign members, an 11-seat commission will be composed of deputies from the ruling AKP and the BDP. If the CHP and the MHP decide to assign deputies, the panel would have 17 members.

The commission is expected to be formed in the coming days, with four spaces allocated for the CHP and two allocated for the MHP being vacant.

AKP executives said the two opposition parties could assign members to the commission at any moment, if they so wished.

Removal of initials

The executive body of the AKP also discussed the Constitution writing process, and the subject of the removal of the phrase “T.C.,” an acronym for the Republic of Turkey, from certain units of the Health Ministry was also raised.

Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan said such rumors were being maliciously spread to damage the process, also criticizing “untrue speculation” that the AKP had not included the concept of the “Turkish nation” in the new Constitution. “The Turkish nation cannot be removed from the Constitution. The Turkish nation concept does not define a race. In our constitutional draft, we do protect the concept of Turkish nation. It is defined not as a race, but as citizenship,” he said.

In its draft charter proposal, the AKP used the notion of the “Turkish nation” twice. The phrase “Turkish nation” is used once in the preamble section and once in the definition of “sovereignty” section.
However, during a meeting of Parliament’s Constitution Conciliation Commission late on April 15, the AKP suggested that the preamble should not be considered part of the Constitution text. The AKP draft for the preamble stated that, “The text and clauses of the preamble are not considered part of the Constitution.” Thus, the phrase “Turkish nation” will be included in the preamble of the AKP draft, but this will not be considered as “text of the Constitution.”

AKP deputy Mustafa Şentop said they did not consider the preamble to be part of the Constitution because they did not want an “ideological Constitution.”

Extension of wise people

Meanwhile, the AKP executive board meeting also found work of the wise people commission to be positive so far.

A report prepared by AKP Ankara deputy Yalçın Akdoğan regarding the work of the wise people commission was submitted to the board meeting. Deputy Prime Minister Beşir Atalay also gave a briefing.

Within this framework, the executive board discussed whether or not to extend the two-month mission of the wise people commission. The performance after two months will also be evaluated and an extension will be granted if considered necessary.

Survey results conducted during the month of March were also re-evaluated. Because support for the process was only around 40 percent in the Aegean and Black Sea regions, it was decided to organize visits to these regions. The board adopted a decision that in parallel with the wise people, ministers and deputies should schedule more visits, especially to these two geographic regions, in order to explain the peace process to the people more clearly.
(hurriyetdailynews.com, April 17, 2013)

4th judicial reform package accepted, no release for KCK prisoners

After Parliament on Thursday approved the fourth judicial reform package, which mainly aims to do away with violations of human rights, ensure fair trials, expand the boundaries of freedom of expression and prevent lengthy detentions and trials, Justice Minister Sadullah Ergin said the new package does not open the way for the release of the prisoners in court cases related to the Kurdistan Communities Union (KCK).

Parliament on Thursday continued deliberations regarding the fourth judicial package, which introduces new judicial reforms, shortly after it adopted a change that no longer makes it a terror crime to print statements of terrorist organizations and attend unauthorized demonstrations.

The package submitted by the ruling Justice and Development Party (AK Party) sparked questions over whether it could pave the way for the release of prisoners in the KCK and Ergenekon cases.

After long discussions, the Parliament approved changes to anti-terrorism laws in a bid to reduce the number of prosecutions for the non-violent expression of opinions.

The General Assembly discussed the new terror bill in a session on Thursday. Deputies voted on the bill article by article and late on Wednesday night they adopted a motion that decriminalized printing and spreading statements by terrorist organizations or attending illegal demonstrations in support of organizations defined as terrorist groups. This change was accepted during a vote on Articles 7 and 8.

Previously, if a person promoted the cause of a terrorist organization by spreading its statements or participating in its demonstrations even if they were not a member of that organization, they would be tried on charges of membership of a terrorist organization. With the changes to the law, such individuals will no longer be tried for membership of a terrorist organization.

Speaking to reporters in Parliament following the voting, Justice Minister Ergin, in response to a question from a journalist, said the newly accepted articles do not open the way for the release of KCK prisoners.

Ergin pointed out that KCK prisoners are being tried on charges of founding or being members of the armed terrorist organization, according to the Article No. 314 in the Turkish Penal Code (TCK). Ergin said the new reform package's legal scope does not include KCK prisoners, dismissing news reports suggesting that the suspects who are jailed pending trial in the KCK case could be released with adoption of the fourth judicial reform package.
(TODAY'S ZAMAN, April 11, 2013)

Kurdish bid panel approved by Parliament, as MPs engage in fight

The Turkish Parliament approved on April 9 a proposal from the ruling Justice and Development Party (AKP) to establish a "Resolution Process Assessment Commission," to monitor the ongoing peace process.

However, the parliamentary session again became the scene of high tension, with legislators just stopping short of trading blows over a row concerning the AKP’s proposal to establish an investigation commission concerning the current peace process.

Both the main opposition Republican People’s Party (CHP) and the Peace and Democracy Party (BDP) introduced proposals on the same issue, but containing different content and aims. This similarity paved the way for a merging of the proposals.

The AKP, however, laid the ground for the controversy with a tactical maneuver in which it sought to ensure that its proposal was merged with the CHP’s suggestion by petitioning its own members to prevent the CHP from withdrawing its proposal. By doing so, the AKP guaranteed a minimum number of signatures in the event that the CHP intended to withdraw its motion. Since 20 is the minimum number eligible to make a proposal, it rendered the AKP eligible to keep a proposal as well. The CHP’s inability to withdraw its motion enabled the AKP to pave the way for the merging of the two proposals.

CHP Deputy Chair Sezgin Tanrıkulu initiated the party’s proposal, but he was among the CHP deputies who withdraw their signatures from the motion. Tanrıkulu’s withdrawal came after a meeting with CHP leader Kemal Kılıçdaroğlu.

After the proposals were merged by Deputy Parliamentary Speaker Sadık Yakut in line with internal regulations, CHP deputies, led by the party’s deputy parliamentary group chair, Muharrem İnce, loudly objected to the decision.

İnce said the proposal should no longer be named “a CHP proposal” since 18 CHP deputies, including the first signatory, Tanrıkulu, withdrew their signatories.

Eventually, İnce’s argument was accepted and both of the proposals were declared to be “AKP proposals” before being merged.

“AKP deputies put their signatures under my proposal without my knowledge, but the proposals are not identical. If the AKP wants to draw support from the CHP, it should withdraw its own proposal and lend support to the CHP proposal,” Tanrıkulu said.

The BDP’s deputy parliamentary group chair, İdris Baluken, meanwhile, supported the AKP’s approach, suggesting that merging the proposals was in line with internal regulations.

Earlier in the day, Oktay Vural and Mehmet Şandır of the Nationalist Movement Party (MHP) released a joint statement saying they would not participate in voting on the proposal and would not assign deputes to the planned commission.

The current process is aimed at ending the three-decade old conflict between security forces and the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK).
(hurriyetdailynews.com, April 9, 2013)

Erdogan slams CHP as prosecutors launch probe into MPs

Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan accused the main opposistion party today of “attacking independent courts” as prosecutors launched an investigation against the Republican People’s Party (CHP) lawmakers who attended yesterday’s Ergenekon hearing on a variety of accusations.

Erdoğan also blamed the CHP for “provocation” and “turning the front of the courthouse into a battlefield and attacking the independent judiciary" as prosecutors looked into accusations that the deputies “incited crime,” “attempted to influence the judiciary” and “provoked people to engage in illegal meetings and marches.”

“Yesterday the CHP tagged along after a marginal party [the Workers’ Party (İP) whose leader, Doğu Perinçek is a suspect in the Ergenekon case]. They tried to turn the front of the courthouse into a battlefield. The CHP tags along wherever there is a dark organization. There are also terrorist organizations they go after. They cannot make policies but they keep up appearance on some others’ convoy,” Erdoğan said in his ruling Justice and Development Party (AKP) group meeting today.

The CHP was represented at yesterday’s hearing in the Ergenekon trial, which is now in the fifth year dealing with an alleged plot to overthrow the AKP government. The hearing was adjourned due to clashes in front of the courthouse and protests inside the courtroom led by 50 CHP lawmakers, including the deputy leader of the party, Umut Oran, and deputy group chairman Muharrem İnce.

Erdoğan said lawmakers had no authority to create anarchy, saying he thinks that “the judiciary will take the necessary steps.”

As the prime minister was speaking at the group meeting, The Silivri Public Prosecutor’s Office said in a written statement that the lawmakers who attended the protest and the hearing were under a probe for “attempting to influence the judiciary” and “provoking people to engage in illegal meetings and marches.” The names under investigation also include the organizers of the protest.

The court had convened to hear the final defenses of defendants in the trial at an initial hearing in the morning; however, the judges decided to put an end to the trial for the day because of “high tension.”

Police and gendarmerie forces used pepper gas and water cannon against thousands of protesters who pulled down police barriers in front of the 13th Istanbul High Criminal Court in Silivri to reach the courthouse.

The pepper spray used by the police against protesters even entered into the courtroom, affecting defendants, journalists and opposition party deputies, some reports said.

The court is trying 275 suspects, of whom 67 are under arrest including main opposition CHP deputies Mehmet Haberal and Mustafa Balbay, former Chief of General Staff Gen. İlker Başbuğ, and Perinçek.

Prosecutors have demanded aggravated life imprisonment for a number of suspects, including Başbuğ, Balbay and Haberal.

The suspects were supposed to deliver their final defense, but the trial has been adjourned until April 11.
(hurriyetdailynews.com, April 9, 2013)

Two opposition parties refuse to provide members for Kurdish issue panel

CHP deputy parliamentary group chair Akif Hamzaçebi speaks at the parliament in Ankara. AA photo
The main opposition Republican People’s Party (CHP) has announced that it will not take part in a parliamentary assessment commission concerning a resolution process to the Kurdish issue.

The Justice and Development Party (AKP) proposal for the establishment of a Resolution Process Assessment Commission is against Parliament’s internal regulations, as well as the Constitution, CHP deputy parliamentary group chair Akif Hamzaçebi said at a press conference in Parliament today.

Parliamentary investigatory commissions are supposed to deal with past events, while the prospective commission is slated to deal with the future of an ongoing process, the CHP said, insisting on its earlier proposal for the establishment of such a “Societal Reconciliation Commission” in Parliament to work on the resolution of the Kurdish issue along with a group of “wise people” linked to the parliamentary commission.

The Nationalist Movement Party (MHP) also announced that it would not take part in the commission, as it also argued that the proposal was against the internal regulations of Parliament.

The government announced 63 prominent names to take part in the wise people group, who will meet with Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan later today.

Wise-people commissions work under Parliament elsewhere in the world, but such panels are brought into being by government decree in Turkey, Hamzaçebi said.

The investigation commissions are composed of 17 members, and the AKP has 10 seats, more than the number of the seats required to form a commission with an absolute majority, which is nine.

“It is a requirement for all parties to name deputies for the commission. Yet, even if they don’t, we will be working with whoever names deputies,” AKP deputy parliamentary group chair Nurettin Canikli told the Hürriyet Daily News today.

When asked whether this was meant to say that they are ready to work solely along with the Peace and Democracy Party (BDP), Canikli replied in the affirmative.

The government responded favorably yesterday to requests to submit the country’s fledgling peace process to greater parliamentary oversight, submitting a motion to establish a legislative panel.

The BDP introduced two separate proposals for parliamentary investigations which call for the formation of a truth and reconciliation commission and a commission dealing with the history of the Kurdish issue since the foundation of the Republic of Turkey.

Since these proposals could be united with the AKP’s proposal, the name of the prospective commission could change in a way that would be satisfactory to both the AKP and the BDP.
(hurriyetdailynews.com, April 4, 2013)

Constitution commission to come to end?

The political parties present in Parliament will submit own their drafts for a new charter on April 5, the parliamentary speaker has announced in an effort to show the parliamentary panel tasked with rewriting the Constitution is still at work following the prime minister’s suggestion that its mandate would expire yesterday.

“The commission took two important decisions on their last meeting on [March 29]. They will seek ways to narrow their differences on non-agreed articles and, second, they will introduce their own full constitutional drafts with its general principles and its introduction part as well,” Parliamentary Speaker Cemil Çiçek said yesterday in televised remarks.

The statement came upon a question whether he would order the abolishment of the Constitutional Conciliation Commission on March 31, as stated March 29 by Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan in an interview with CNNTürk. “These decisions were taken Friday afternoon, hours before Mr. Prime Minister’s interview. I do not know whether he was informed about these decisions.”

The commission was set in late 2011 with an equal number of members from four parties present in the legislature with the task of concluding the writing process of the Constitution by the end of 2012. As the parties failed to produce a joint blueprint, its mandate was extended for additional months. The unofficial deadline for the mandate of the commission seems to be April 23.

The commission will come together today under the leadership of Çiçek in a bid to realize the decisions taken March 29. “They will discuss how to find a consensus on more articles,” he said.

“I believe we can increase the number of agreed articles. Some 28 or 30 articles of the new charter have been written. And other critical articles have been left to the end in a move to increase this number,” he said. Differences between the four parties are very sharp, especially on main titles like citizenship, state-religion relations, the administrative system and fundamental freedoms and human rights.

“That’s why the commission’s decision to receive drafted constitutions from all parties is very important. We have tried to draw a picture gradually since late 2011, but for the first time, we’ll see how parties see the new Constitution, its introduction part and its general principles,” he said.

Risk of ‘regime problem’

Expressing his disappointment with ongoing discussions about the expiration date of the commission and calling all to mull the political risks of not being able to renew the Constitution, Çiçek hinted that Turkey could face a regime problem if it has to continue its road with the current charter.

Recalling that Turkey’s next president would be elected through a popular vote and that that would create a complication between the president and the prime minister, given that both would be elected by the people and would have executive authorities. “We used to have a balance of ruling-opposition parties in the political system. After 2014, this will shift to the president-prime minister. We’ll face more severe constitutional crises,” Çiçek said.

Erdoğan reserved strong criticism for the work of the commission, stressing that it would be impossible to meet the April 1 deadline that had been set. He said the ruling Justice and Development Party (AKP) could try negotiating with the main opposition Republican People’s Party (CHP) to bring an end to the deadlocked discussions.

The last option would be to bring the draft to the referendum together with the minor opposition Peace and Democracy Party (BDP), Erdoğan said, accusing all opposition parties of not being prepared enough. Çiçek remained silent on the AKP’s alternative plans, refusing to make comments on the issue. 
(hurriyetdailynews.com, April 2, 2013)

Forces armées/Armed Forces

Turkey marks April 23, generals end anti-BDP boycott

Turkey will mark April 23 National Sovereignty and Children's Day on Tuesday and the Turkish army's top brass will be attending this year's reception held in honor of the event in Parliament for the first time in six years, changing their previous attitude toward the pro-Kurdish Peace and Democracy Party (BDP).

Generals from the Turkish Armed Forces (TSK) will attend Tuesday's reception together with BDP deputies for the first time. The generals had previously boycotted the receptions, refusing to meet with members of the BDP, which they see as an extension of the terrorist Kurdistan Workers' Party (PKK). They did attend last year's reception; however, this was due to a boycott by the BDP, which was protesting the courts' refusal to release some of its deputies who were in prison on terrorism-related charges.

The PKK is currently withdrawing its militants from Turkish soil as part of a negotiations process that began in October of last year. National Intelligence Organization (MİT) officials and the PKK's imprisoned leader, Abdullah Öcalan, have been having talks for the terrorist group's disarmament.

There has been controversy about the PKK's withdrawal process. Some say the militants are already leaving Turkey, but the TSK says it has no evidence to suggest that such a withdrawal is taking place.

In addition to the BDP and TSK tension, another problem has been the Islamic headscarf in previous April 23 receptions. Last year, Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan attended National Sovereignty and Children's Day celebrations with his wife, Emine Erdoğan, for the first time ever in a sign of easing tensions over the headscarf, which had been a thorny matter between the government and the secular establishment. In the previous three years, Turkish President Abdullah Gül has even held two receptions to avoid the problem.

April 23 commemorates the opening of the Turkish Grand National Assembly in 1920 during the Turkish War of Independence. The designation of Children's Day came in 1929, and since 1986 Turkey has organized an international children's festival on April 23.

National Sovereignty and Children's Day will be celebrated across the country, in the Northern Cyprus Turkish Republic (KKTC) and Turkish embassies around the world.

The official ceremonies will start with a parliamentary delegation laying a wreath at a monument to Turkey's founder, Kemal Atatürk, at Parliament at 9 a.m., followed by a ceremony at the Atatürk mausoleum in the capital. Politicians will be attending several ceremonies to mark the day.
(TODAY'S ZAMAN, April 23, 2013)

Turkish army says fight against Kurdish guerrillas continues

The Turkish Armed Forces (TSK) announced on April 22 that its fight against terrorism was continuing, about one month after the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) declared a unilateral cease-fire.

A list titled “News from the Turkish Armed Forces,” was posted on the official website of the TSK, with item one titled “The Turkish Armed Forces’ Fight with the Terrorist.”

“The Turkish Armed Forces’ fight with the terrorist, as stated in laws and in the government’s directive, is continuing,” the TSK wrote, without naming “the terrorist” and explicitly citing the name of the PKK.

On March 21 jailed PKK leader Abdullah Öcalan called for a cease-fire and for thousands of his fighters to leave Turkey as part of a government-led peace process aimed at ending the three-decade-old conflict between security forces and the PKK. Hours later, although welcoming the call, Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan sounded a note of caution, saying Turkey wanted to see “to what extent it is implemented” by the militants.

Erdoğan said Turkish security forces would cease operations against the militants as soon as Öcalan’s call was implemented.

The PKK is listed as a terrorist organization by a large majority of the international community including the European Union and the United States in addition to Turkey. Turkish civilian and military officials particularly refrain from using the word “cease-fire” in relation to the PKK, since they assume that its use would legitimize the PKK by accepting it as a counterpart.

CHP downplays TSK statement

When the leader of the main opposition Republican People’s Party (CHP), Kemal Kılıçdaroğlu, was asked about the TSK’s statement, he said, “In accordance with the law, the army will perform its duty. This is not a big deal.”

“The mandate already belongs to the government. The General Command of the Gendarmerie is adherent to the Ministry of Internal Affairs, it functions like the Police Department. In cases of illegal activity in rural areas, the General Command of the Gendarmerie performs its duty. In addition to that, there are the Land Forces, Naval Forces and Air Force, which are adherent to the General Staff. These perform their duties with the government’s instructions and according to the tasks that the law assigns to them. It is necessary to differentiate the duties that the gendarmerie and the army perform. It is necessary that we look at the event this way. If in a certain place, there really have been large-scale events, the governorate that is the representative of the state and the government invites the army to duty in order to alleviate the events. The army cannot proceed without an invitation. These are the well-known legal definitions,” Kılıçdaroğlu answered in Parliament, when reminded of the news reports regarding the authorization of the governorates on the PKK’s withdrawal.

In recent weeks, news reports have suggested that the governorates would be authorized to monitor TSK activity during the PKK’s planned withdrawal, since the militants are concerned about being attacked by the military forces on their way out.

As of April 18 Deputy Prime Minister Bekir Bozdağ said an already-existing regulation arranging coordination of TSK’s duties and the governorates’ authorities was being detailed regarding the PKK’s planned withdrawal.

Bozdağ noted that all responsibility for a province rests in the hands of the governorates, according to the Law of Provincial Administration’s Article No. 11.

“There is already a regulation authorizing the governorate to ask the TSK for help, should it require in a case of ending a security or terror problem with its security forces. This regulation has been in effect since 1996. This is the kind of endeavor that is being done. The endeavor is only an elaboration of the regulation in the law, governing the procedures and principles of this.”

Meanwhile, when asked whether he would attend the reception to be held for the anniversary of April 23, 1923, the opening day of the Turkish Parliament during the War of Independence, now celebrated as National Sovereignty and Children’s Day, Kılıçdaroğlu confirmed his attendance unless an unexpected problem arose. (hurriyetdailynews.com, April 23, 2013)

Court Finds Defense Ministry Partially Guilty of Soldier Suicide

An Ankara Military Court Council found Turkey’s Defense Ministry partially guilty of the suicide of Murat Oktay Can, a compulsory drafted soldier, ordering the ministry to pay roughly 3,000 euros as damages.

According to Radikal newspaper, Murat Oktay Can committed suicide during his military service in Hozat, Tunceli province in 2009.

“Can’s preliminary psychological tests already demonstrated that he had issue due to family or significant other. Rather than transferring him to further tests, the administration ordered him to be on armed active duty which holds them partially responsible,” the verdict said.  

Oktay Can, the father, claimed that he didn’t commit suicide but he was killed.

Reacting to ex-military chief Koşaner’s previous remarks which suggested that “They would shot their soldiers in the head and take responsibility”, Can said: “He is talking about my son. So far, courts only dropped charges. My son had two bullet wounds in the head. They tried to hide one with aesthetic surgery. 

Can family also filed an official complaint on İlker Başbuğ, another ex-military chief. (BIA, April 17, 2013)

Un ancien général inculpé pour la mort de l'ex-président Özal

Une cour criminelle d'Ankara a inculpé mardi un ex-général de l'armée turque pour avoir joué un rôle dans la mort de l'ancien président Turgut Özal, dont la mort il y a vingt ans n'était jusque-là attribuée qu'à des causes naturelles, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Déjà en détention provisoire dans une autre affaire de conspiration visant le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002, le général à la retraite Levent Ersöz risque la réclusion à perpétuité, a précisé Anatolie.

La date de l'ouverture de son procès n'a pas encore été fixée.

Elu chef de l'Etat en 1989, M. Özal, d'origine kurde, est officiellement décédé d'une crise cardiaque le 17 avril 1993 à l'âge de 65 ans, au cours de son mandat.

Mais depuis sa disparition, les rumeurs sur les causes de son décès se sont multipliées. Sa famille soutient ainsi qu'il a été empoisonné alors qu'il travaillait à une solution négociée au conflit kurde.

L'actuel président Abdullah Gül a donc ordonné une enquête judiciaire pour déterminer l'origine exacte de son décès. Cette enquête a conclu en juin 2012 que l'ex-chef de l'Etat était mort dans des circonstances "suspectes" et recommandé l'exhumation de son corps.

Les examens pratiqués à cette occasion ont permis de déceler dans le corps du défunt la présence de certaines substances toxiques, notamment des métaux lourds, mais pas de déterminer précisément les causes de sa mort, relançant toutes les rumeurs.

L'ex-général Ersöz est l'une des nombreuses personnalités jugées depuis 2008 à Silivri, dans la lointaine périphérie d'Istanbul, pour avoir tenté de renverser le gouvernement du parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir depuis 2002.

Près de 300 personnes, dont un ancien chef d'état-major de l'armée, sont jugées dans le cadre de ce procès-fleuve et controversé, baptisé Ergenekon, du nom du lieu mythique d'Asie centrale qui aurait vu naître le peuple turc. Les dernières plaidoiries précédant le verdict ont débuté la semaine dernière.

Ce procès est l'un des nombreux dossiers judiciaires ouverts par le gouvernement contre l'armée, qui a renversé trois gouvernements élus depuis 1960 et en a forcé un autre, pro-islamiste, à la démission en 1997.

Dans le premier de ces dossiers jugé, la justice turque a prononcé en septembre 2012 de lourdes peines de prison contre plus de 300 officiers.
(AFP, 16 avril 2013)

Letter by soldier who committed suicide reveals violence in military

A recently discovered letter written by a soldier who committed suicide last November alleges that soldiers in his unit were exposed to repeated beatings and that most of them were contemplating suicide, the Taraf daily reported on Monday.

Soldier Mehmet Acar committed suicide during his military service in the western province of İzmir on Nov. 8 of last year. After his death, the Aegean Army Command Military Prosecutor's Office launched an investigation into his death.

The prevailing narrative as to why the soldier committed suicide was explained as an alleged dispute with his girlfriend. But the family of the serviceman then told the media that they don't believe their son committed suicide.

The Taraf daily's top story on Monday reported that a letter written by Acar had been found.

In a letter to Defense Minister İsmet Yılmaz, Acar wrote: “Dear minister, I am doing my military service in the İzmir Noncommissioned Officers' Club. One of our friends committed suicide yesterday. The reason for his suicide is that we are often exposed to violence and insult. There was an honest NCO who used to protect us, but he has filed a petition for a change in posting as he could not endure any further wrongdoings here. If that NCO leaves, we will be in a more desperate situation. Please do something to prevent his departure. I beg you, please help us.” The soldier continued to state in his letter that nearly all of the soldiers were thinking of committing suicide. “Since we are under pressure, none of us could honestly speak about what happened here after the suicide of our friend.”

In an interview with Taraf, the soldier's father denied the claims that his son committed suicide after he had an argument with his girlfriend. The prosecutor's office heard the testimony of 22 soldiers in investigating Acar's death.

In November 2012, the parliamentary Human Rights Investigation Commission said the number of privates within the military who have committed suicide has exceeded the number of those killed in combat over the past 10 years. Ayhan Sefer Üstün, the head of the commission, said that 175 privates committed suicide over the past two-and-a-half years. This brings the total to 934 in the past 10 years. Üstün said that 818 soldiers were killed on the battlefield in the last decade. (TODAY'S ZAMAN, April 15, 2013)

EU: Turkey’s judicial reform falls short on conscientious objection

Turkey’s enactment of the fourth judicial package is a very positive development, but falls short on conscientious objection reform, European Commissioner Stefan Füle has said in a statement April 12.

“While I understand the focus of the Fourth Judicial Reform package is on compliance with European Court of Human Rights rulings, I note with regret the omission of conscientious objection in the package”, Füle’s statement read.
 
Turkish Parliament adopted April 11 a long-awaited reform package aligning Turkish legislation with the rulings of the European Court of Human Rights. EU’s top court had previously ruled against Turkey for not recognizing the right of conscientious objection for refusing military service.
 
The initial version of the new judicial package foresaw the adoption of other ways of serving the state for citizens instead of having to do compulsory military service. However, after the parliamentary discussions the removal of a provision in the Turkish Penal Code according to which conscientious objectors can be convicted and sentenced to prison for “alienating people from military service” was finally not included in the reform.
 
“My understanding is that the outstanding points will be included in the forthcoming Human Rights Action Plan, which I hope will be finalized very soon,” Füle said. 
(hurriyetdailynews.com, April 12, 2013)

Affaires religieuses / Religious Affairs

Des propos d'Erdogan sur l'alcool relancent la polémique sur l'islamisation

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a ravivé les inquiétudes des milieux laïcs sur sa vision islamique de la société en accusant les fondateurs de la République d'avoir fait de la bière la boisson nationale alors que selon lui le peuple turc préfère l'ayran, à base de yaourt et sans alcool.

"Dans les premières années de la République, une boisson alcoolisée comme la bière a malheureusement été présentée comme une boisson populaire turque. Mais notre boisson nationale, c'est l'ayran", a clamé tard vendredi M. Erdogan lors d'un symposium à Istanbul sur les politiques relatives à l'alcool.

"C'était au point que certaines familles ont commencé à donner de la bière à leurs enfants en âge d'aller à l'école primaire au motif que c'était bon pour la santé et nourrissant", s'est ému le Premier ministre, repris par la presse.

La République turque a été fondée en 1923 sur les ruines de l'empire ottoman sous l'impulsion de Mustafa Kemal Atatürk, guidée par des principes de laïcité et de recherche d'une modernité inspirée de l'occident, au détriment des valeurs islamiques qui prévalaient jusque là dans la société ottomane.

M. Erdogan s'est encore emporté contre les conducteurs ivres qui "sont la cause de la mort de conducteurs sobres" et contre les règlements qui permettaient, jusqu'à ce qu'il les abroge, aux étudiants de "se saouler" sur les campus universitaires.

Le Premier ministre a réitéré ses propos samedi, expliquant devant un parterre d'hommes d'affaires que son grand père lui avait recommandé de proclamer l'ayran boisson nationale "pour que la nation aie une génération en bonne santé".

Les sorties de M. Erdogan ont immédiatement été accueillies par des salves de critiques et de quolibets sur les réseaux sociaux.

"Il ne manquait plus que nous soyons déclarés traîtres à la nation parce que nous ne buvons pas d'ayran", s'est exclamé un utilisateur de Twitter.

"Bien sûr que notre boisson nationale est l'ayran. C'est pour nous faire dormir qu'on veut nous en faire boire", a commenté un autre internaute, soulignant les vertus réputées soporifiques de l'ayran, boisson faite de yaourt mélangé à de l'eau.

Le Premier ministre et son Parti de la justice et du développement (AKP), issu de la mouvance islamiste, sont souvent accusés par les milieux laïques de vouloir islamiser la Turquie en catimini.

Des mesures restreignant localement la consommation d'alcool donnent régulièrement lieu à des polémiques.
(AFP, 27 avril 2013)

Les Kurdes exhortent l’opposition syrienne à libérer les deux métropolites

Les Unités de défense du peuple (YPG), armée kurde, ont déclaré que les deux évêques orthodoxes, enlevés en Syrie le 24 avril, sont entre les mains du groupe Fatah Al Hassoun.

Condamnant fermement l’enlèvement, le YPG a demandé la libération immédiate de Mgr Paul Yazigi, métropolite d'Alep pour les grecs orthodoxes d'Antioche, et Mgr Youhanna Ibrahim, évêque d'Alep pour les syriaques orthodoxes.

« Le cas échéant, nous entrerons en action pour les libérer » ont averti les forces armées kurdes.

Le YPG a affirmé que l’enlèvement a été effectué par le groupe Fatah Al Hassun, lié à l’armée libre syrienne (ASL), soutenue par l’Occident et les monarchies du Golfe.

Qualifiant cet enlèvement d’inhumain,  les kurdes ont appelé l’ASL et la Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution à libérer les deux hommes de religion et à s’excuser auprès de la communauté chrétienne.

Le parti pour la paix et la démocratie (BDP), principal parti légal kurde en Turquie, a également demandé à Saleh Moslim, co-président du PYD, d’intervenir pour trouver les deux métropolites.  Le PYD est le principal parti politique kurde au Kurdistan syrien, revendiquant une autonomie démocratique.
(Maxime Azadi, actukurde.fr/actualites, 29 avril 2013)

Arrestation de dix personnes qui recrutaient des combattants pour la Syrie

La police turque a arrêté dix personnes soupçonnées d'être liées au réseau Al-Qaïda et de recruter, entraîner et armer des combattants pour la rébellion hostile au président syrien Bachar al-Assad, a rapporté mardi la presse turque.

Ce coup de filet a été réalisé dans la province de Konya (centre), ont précisé les quotidiens Hürriyet et Radikal sur leurs sites internet, ajoutant que les suspects avaient nié les accusations portées contre eux.

Vendredi, la presse turque avait rapporté que la police avait démantelé une autre cellule du réseau Al-Qaïda qui préparait, selon elle, des attentats contre l'ambassade des Etats-Unis à Ankara et une synagogue à Istanbul.

L'ambassade américaine d'Ankara a été visée le 1er février par un attentat suicide, revendiqué par un mouvement armé turc d'extrême-gauche qui a causé la mort d'un agent de sécurité privé turc.
(AFP, 16 avril 2013)

What Happened in Dicle University?

Departing from the recent coverage appeared on bianet, we compiled a timeline in English on the recent clashes between Dicle University and outsider groups that left many students wounded and caused a three day shut-down of education on campus.

 April 8

* According to yuksekovahaber, a local website, a tension between Dicle University students and a group of outsiders who came to campus to publish a poster on Prophet Mohammed's Birth Week activities quickly turned into a full-blown fight. Police interrupted clashing groups with tear gas.

* Another group of 25 outsiders reportedly shouted slogans condemning PKK and attacked university students on Dicle University campus. The group members were linked with Hezbollah organization and police failed to make an adequate intervention, rumors said.

* Attacks from outsiders carrying sticks and clubs intensified in university's education faculty, leaving many students wounded.

 April 9

* In the early morning, police casted tear gas bombs and used water canons at a group of Dicle University students who wanted to make a public statement condemning the incident on campus.

* S.T., a Dicle University student who did not disclose his name for security reasons, told bianet about the recent clashes on campus. He denied the allegations that clashes broke out due to a poster on Prophet Mohammed's Birth Week.

April 10

* Clashes between university students and outsiders continued in full swing. A group of roughly 35 people loaded with knives and metal bars reportedly attacked students on campus, leaving 6 students hospitalized.

* Police brutally intervened the clashes with tear gas and clubs, detaining many students. Police chose not to intervene a violent group who were waiting outside the hospital.

* Dicle University administration declared a three day break (between April 10-13) to classes after the recent attacks that left reportedly 6 students wounded for the past three days.

* Ayşegül Jale Saraç, Dicle University President, held a press conference, naming the recent clashes as a provocation to the ongoing peace process in Turkey.

April 11

* Several universities across the country protested against attacks on students and police violence including METU, Akdeniz, Ege, Tunceli, Istanbul and Dokuz Eylül Universities. While police intervened the protests in METU, many students were reportedly attacked by a group called "Muslim Youth" over a poster that showed solidarity with Dicle University students.

* NGOs and political entities protested the clashes. "Dicle University administration must find those responsible for attacking students on campus. They must account for their violent actions," Selahattin Demirtaş, Peace and Democracy Party co-chairperson, said in a statement.

* Several NGO branches in Diyarbakır province including MAZLUMDER, Diyanet-Sen, Memur-Sen, Özgür-Der, bar association representatives, HÜDA-PAR, Anti-capitalist Muslims, Student Collectives and AYDER reacted to the recent violence on Dicle University campus. A statement condemning the violent attacks on Dicle University students said: "What has been happening in our city for the past 3 days is neither contributing to the culture of peaceful coexistence nor mutual responsibility and tolerance." (BIA, April 12, 2013)

Violents affrontements entre étudiants kurdes et islamistes à Diyarbakir

De violents heurts ont opposé mercredi, pour la troisième journée consécutive, des étudiants proches de la rébellion kurde à des étudiants islamistes sur le campus d'une université de Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, faisant au moins quatre blessés, a-t-on appris auprès de la police.

Ces affrontements ont éclaté lundi à l'université Dicle lorsque des partisans
d'un mouvement islamiste turc ont procédé à une distribution de tracts que des sympathisants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont tenté d'empêcher.

La police a fermé le campus mardi mais les affrontements se sont poursuivis, contraignant les forces de l'ordre à utiliser un hélicoptère pour larguer des gaz lacrymogènes afin de séparer les étudiants des deux camps. Les heurts se sont poursuivis mercredi.

Les cours ont été suspendus à l'université Dicle jusqu'à la fin de la semaine et une dizaine de ses étudiants considérés comme étant à l'origine des troubles ont été interpellés par les forces de l'ordre, a indiqué une source policière.

Le gouverneur de la province de Diyarbakir, Mustafa Toprak, a exprimé son inquiétude en soulignant que ces troubles ne devaient pas avoir d'effet sur le "processus sensible" de discussion engagé entre le gouvernement islamo-conservateur turc et le chef emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan, pour mettre un terme au conflit kurde qui a fait plus de 45.000 morts depuis 1984.

Les campus universitaires ont longtemps été le théâtre d'affrontements violents entre étudiants de camps politiques rivaux en Turquie, particulièrement dans les années 1980 et dans le sud-est du pays à majorité kurde. Ce phénomène s'est récemment réduit.
(AFP, 10 avril 2013)

Turkish EU Minister: "15% of EU Population will be Muslim in 2030"

Islam is a reality for the European Union and Europeans won’t get anywhere by burying their heads in the sand, EU Minister Egemen Bağış said yesterday.

“It is Islamophobia rather than Islam that is visible in France and across Europe,” Bağış said, referring to French far-right leader Marine Le Pen’s recent statement that Islam was “more visible” than before in France. “We know Ms. Le Pen’s statements on Turkey and our values but we don’t care too much.

Some 11 percent of the French population is Muslim and 8 to 9 percent of the population of EU member states are Muslim. This number will increase to 15 percent across Europe in 2030. Like a former German President said, Islam is a reality of the European Union. They won’t get anywhere by burying their heads in the sand,” Anatolia news agency quoted Bağış as saying.

Wulff’s words in 2010

Le Pen said in a recent interview that she did not have a problem with Turkey but that the main problem in France was the “visibility” of Islam. She also said she was against Turkey’s EU membership and could not understand why Turkey was seeking membership of a union which everyone wanted to get out of, while admitting that the EU was not acting fairly toward Ankara.

Former German President Christian Wulff said in 2010 that Islam, like Christianity, was a part of Germany and his words sparked controversy in Germany. Regarding the debate over whether Islam belongs in Germany or not, President Joachim Gauck said last year that he did not endorse Wulff’s statement, but respected his position, in an interview with German magazine Die Zeit. “The truth is that there are many Muslims living in the country. What I will say is this: Muslims living here belong in Germany,” Gauck said.

“It would be more beneficial if they tried to understand the real message of Islam: peace, brotherhood, sympathy. The crisis that Europe is going through is a sign that they are not on the right track,” Bağış said, while calling on the bloc to defend its values. “Ms. Le Pen does not need to have exploitation. Instead she should communicate with the French public. They should see that playing politics over Turkey is not working anymore.”
(hurriyetdailynews.com, April 2, 2013)

Socio-économique / Socio-economic

Minister publicly offends girl seeking help for cancer treatment

Environment and Urban Planning Minister Erdoğan Bayraktar has offended a cancer patient who wanted help from the minister for her treatment in front of Selimiye Mosque in Edirne.
Bayraktar was on his way to perform the noon prayer on Sunday when the girl approached him and held the minister's hand. She reportedly asked for help from him, saying she could not afford her medications. A bit astonished, Bayraktar put some money in her pocket.

“Take this money. What else can I do? Buy it yourself. Don't drop the money from your pocket,” he told her. The young woman, who was later revealed to be a university student, was quite offended by the minister's derogatory gesture and waited for him inside the garden in order to give the money back. Police tried to discourage her from waiting for the minister, but she insisted.

As Bayraktar walked out of the mosque, she was prevented from approaching the minister by his bodyguards, who seized her by her arms. Bayraktar then ordered the bodyguards let her approach. He was quite surprised when the patient handed him back the money. “Mr. Minister, you misunderstood me. I am not a beggar. I am once again disappointed in the human race. I can see that you have never experienced a sense of helplessness,” she said.

“Let me help you, my daughter, what do you want?” Bayraktar asked, but she ran away in tears.

The minister then told reporters that he did not mean to offend the young woman and added that the Edirne governor would personally help her with a supply of her medicine from abroad.

Bayraktar received harsh criticism for his offending gesture, with many calling for him to resign.
(TODAY'S ZAMAN, April 15, 2013)

72 syndicalistes accusés de collusion avec le PKK devant la justice

Le procès de 72 militants et dirigeants syndicalistes turcs accusés de collusion avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit) s'est ouvert mercredi devant une cour criminelle d'Ankara, a rapporté l'agence Anatolie.

Ces membres de la Confédération des syndicats des travailleurs du secteur public (KESK), organisation affiliée à la Confédération syndicale internationale (CSI), avaient été arrêtés en juin 2012 lors 'un vaste coup de filet de la police turque.

Vingt-deux d'entre-eux comparaissent en détention préventive, les autres libres.

Parmi ces accusés figure, ironie du sort, le président de KESK Lami Özgen, retenu par le gouvernement islamo-conservateur d'Ankara avec 62 autres personnalités pour faire constituer un "comité de sages" chargé d'appuyer auprès de la population turque le processus de paix engagé avec le PKK.

"Etre jugé comme un terroriste et être un sage à la fois, c'est la tragédie de ce pays", a ironisé M. Özgen devant la presse avant le début du procès.

L'accusation a réclamé contre ces syndicalistes des peines de sept ans et demi à quinze ans de prison ferme pour leur proximité avec le PKK, une organisation interdite et considérée comme terroriste par de nombreux pays.

Lors d'une précédente rafle policière en février 2012, près d'une centaine de membres et des dirigeants du KESK avaient été arrêtés pour les mêmes motifs, dont de nombreux représentants du syndicat des enseignants Egitim Sen.

La Commission Européenne avait alors exprimé sa préoccupation, déplorant les dérives de la législation antiterroriste turque.

Le gouvernement d'Ankara, qui mène depuis plusieurs mois des discussions de paix avec le chef emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan, a déposé récemment au Parlement un projet de loi de réforme de cet arsenal antiterroriste. Il a toutefois été jugé insuffisant par de nombreuses ONG internationales de défense des droits de l'Homme.
(AFP, 10 avril 2013)

22 syndicalistes sortis de prison mais pas sortis d’affaire!
 
Ankara/ Copenhague, 11 avril 2013 – Le Réseau Euro-Méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) et l’Association turque des droits de l’Homme (IHD) saluent la libération hier de 22 syndicalistes et défenseurs des droits de l’Homme turcs, détenus à la prison de haute sécurité de type F d’Ankara sous la charge de « terrorisme » et accusés d’appartenir à une organisation illégale.
 
Parmi les détenus, Osman İşçi, membre du Comité exécutif du REMDH, avait était arrêté chez lui dans la province d’Ankara dans la matinée du 25 juin 2012.  İşçi avait été également maintenu en détention provisoire avec 21 autres collègues jusqu’à leur libération ce 10 avril.

‘Bien sûr nous accueillons la nouvelle de leur libération avec un grand soulagement, mais nous restons préoccupés par le fait que les charges à leur encontre n’ont pas été abandonnées’, a déclaré le Président de l’IHD Oztürk Türkdogan.
 
‘Dans la loi anti-terroriste turque, la définition de terrorisme est maintenue trop large de façon délibérée.  Cela signifie que les autorités turques peuvent limiter les droits à la liberté d’expression, d’association et de rassemblement pacifique, sous prétexte de traiter des situations liées à l’anti-terrorisme’, a expliqué le Directeur exécutif du REMDH Marc Schade-Poulsen, qui a assisté au procès.
 
Le REMDH et l’IHD appellent le gouvernement turc à modifier tant la loi anti-terrorisme que le code pénal turc, afin de les mettre en conformité avec les instruments internationaux relatifs aux droits de l’Homme ratifiés par la Turquie.
 
L’arrestation des syndicalistes et des défenseurs de droits de l’Homme, tous membres de la KESK(1), faisait partie d’une vaste opération « anti-terroriste » visant à démanteler un réseau terroriste présumé – l’Union des Communautés du Kurdistan (KCK)(2).  72 personnes avaient été arrêtées le même jour et accusées d’organiser le soutien à la KCK au sein de la KESK.

Le REMDH rappelle que plusieurs grands activistes des droits de l’Homme, éminents avocats et membres de l’IHD(3) sont toujours en prison et purgent actuellement des peines prononcées en vertu de la loi anti-terroriste.  Le REMDH exhorte les autorités turques à tous les libérer.

Le REMDH a envoyé une mission à Ankara pour observer le procès et fera prochainement part de ses considérations quant à son déroulement. Le procès a été ajourné au 8 juillet 2013.

Pour plus d’information, merci de contacter :
 
REMDH - Hayet  Zeghiche, hze@euromedrights.net, +32 488 08 00 41
IHD - S. Erdem Türközü, ihd@ihd.org.tr, +90 312 230 35 67-68-69
 
1 KESK: Confédération des Travailleurs de la Fonction Publique, connue pour son soutien à la démocratie, aux droits des minorités et à une solution pacifiques du conflit kurde.
2 KCK: Koma Ciwaken Kurdistan – Ligue des Communautés du Kurdistan/Assemblée de Turquie (KCK/TM) ; la KCK serait présumée être destinée à organiser le peuple kurde, en tant qu’organisation faîtière incluant le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).
3 Muharrem Erbey – membre de l’exécutif de la section de Diyarbakır, Şerif Süren - membre de l’exécutif de la section de Aydın, Reşit Teymur - membre de l’exécutif de la section de Siirt, Ms. Veysi Parıltı - membre de l’exécutif de la section de Mardin, Şaziye Önder – représentant de Doğubeyazıt, Mensur Işık – ancien Président de la section de Muş, Bekir Gürbüz – ancien Président de la section de Adıyaman, Ali Tanrıverdi – Président de la section de Mersin et Dilek Hoş - membre de l’exécutif de la section de Adana
Les employés de Turkish Airlines ont décidé de faire grève

Le syndicat turc de l'aéronautique a appelé les salariés de la compagnie Turkish Airlines (THY) à faire grève pour dénoncer la décision de leur direction de ne pas réintégrer 305 employés licenciés après un mouvement de grève l'an dernier, a annoncé mercredi l'un de ses responsables.

"Nous allons annoncer aujourd'hui (mercredi) notre décision de faire grève car il n'y a eu aucune avancée dans les discussions entamées le 16 janvier", a déclaré à l'AFP Mustafa Yagci, le secrétaire général de Hava-Is, seul syndicat du secteur aérien en Turquie.

Le mouvement ne débutera concrètement que d'ici "une dizaine de jours" pour laisser une dernière chance à la négociation avec la direction de l'ex-compagnie nationale, a toutefois précisé M. Yagci.

Le ministre turc des Finances Mehmet Simsek a immédiatement dénoncé la décision du syndicat. "Nous ne permettrons pas que les activités de THY soient perturbées, surtout pas avant la saison touristique", a-t-il menacé.

En mai 2012, les salariés de THY avaient cessé les travail plusieurs jours pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail et, surtout, l'adoption par le Parlement turc d'une loi interdisant la grève dans plusieurs secteurs jugés stratégiques par le gouvernement islamo-conservateur, du pays, notamment le secteur aérien.

La compagnie avait alors procédé au licenciement de 305 salariés grévistes, qu'elle refuse depuis catégoriquement de réintégrer.

Le secrétaire général du syndicat Hava-Is a précisé mercredi que le nouvel appel à la grève était "parfaitement légal" an vu d'une modification la loi votée en novembre.

Sur les 15.900 salariés de THY, 14.000 sont membres du syndicat.

Contrairement à la quasi-totalité des ses concurrentes européennes, Turkish Airlines, récompensée deux fois d'affilée du titre de meilleure compagnie du vieux continent, affiche une forte croissance et multiplie les dessertes dans le monde entier.

THY a ainsi transporté en 2012 près de 39 millions de passagers, en hausse de 20% par rapport en 2011.

Elle envisage de multiplier par deux sa flotte actuelle de 215 avions, après deux récentes commandes géantes de 117 Airbus mono-couloirs de la famille A320 et 95 exemplaires de son concurrent de chez Boeing, le 737. Aux prix catalogue, ces deux commandes sont facturées, options comprises, à près de 20 milliards de dollars.
(AFP, 10 avril 2013)

DISK elected first woman general secretary


The Confederation of Revolutionary Labor Unions (DİSK) extraordinary meeting elected Arzu Çerkezoğlu as general secretary. She got 181 delegate votes. Kani Beko was elected president of the confederation.

The extraordinary general meeting has begun on Saturday with tension due to protests against the DISK management.

Members of the Emekli-Sen Union gathered in front of the meeting hall to protest against the policies of the DISK. Nakliyat-İş Union Chairman Ali Rıza Küçükosmanoğlu, making the first speech at the meeting, called attention to the management crisis within DISK and remarked that the meeting had been organized with an intention to come up with a solution to the problems of the federation.

The meeting was interrupted as tension continued to rise when protestors were denied permission to enter the meeting hall.
(DIHA, April 7, 2013)

Nucléaire: Areva/MHI et la Chine en course pour la 2e centrale turque

La Turquie va trancher dans les semaines à venir la bataille que se livrent le consortium formé des groupes japonais Mitsubishi Heavy Energy (MHI) et français Areva et une entreprise chinoise pour le juteux contrat de la construction de sa deuxième centrale nucléaire, évalué à 17 milliards d'euros.

Selon des indiscrétions parues jeudi dans le quotidien économique japonais Nikkei, l'offre franco-japonaise semble en très bonne voie pour remporter ce marché, après le retrait de groupes du Canada et de Corée du Sud.

 "Le Canada, la Chine et la Corée du Sud bataillaient aussi dans le cadre de l'appel d'offres turc, mais il semblerait que sur le plan des technologies, de la fiabilité et du prix, la proposition japonaise ait été préférée", écrit le journal nippon, citant des sources officielles japonaise et turque.

Interrogé quelques heures plus tard sur la chaîne d'information NTV, le ministre turc de l'Energie Taner Yildiz a confirmé que les propositions franco-japonaise et chinoise restaient seules en lice mais démenti que son gouvernement avait déjà tranché.

"Nous sommes engagés dans d'intenses négociations avec les Chinois et les Japonais", a dit M. Yildiz. "Je peux dire que les prédictions japonaises sont prématurées et que la course continue", a-t-il souligné, "nous n'en sommes pas encore à ce stade".

Le ministre turc de l'Energie s'est refusé à donner la moindre date butoir pour les négociations avec les deux consortiums.

"Il n'y a pas de calendrier prévu pour la finalisation de l'appel d'offres, tout ce que je peux dire est que nous approchons de la décision", a indiqué à l'AFP un responsable du ministère turc de l'Energie sous couvert de l'anonymat.

Sitôt parues les informations de la presse japonaise, l'action d'Areva a fait un bond à la bourse de Paris. A 07h38 GMT, la valeur prenait 4,24% à 11,94 euros sur la perspective du contrat en Turquie.

Face à l'offre du groupe China Guangdong Nuclear Power Holding Co., MHI et Areva proposent à la Turquie le réacteur de moyenne puissance Atmea 1, d'une puissance de 1.100 mégawatts, développé par leur coentreprise.

Si elle se concrétise, la commande d'Ankara au consortium franco-japonais porterait sur 4 réacteurs qui seraient construits à Sinop, sur la mer Noire. Les travaux débuteraient en 2017 pour une mise en service de la première tranche programmée en 2023.

La Turquie a annoncé son intention de lancer la construction de trois centrales d'ici à cinq ans pour réduire la dépendance de son économie à forte croissance de l'énergie importée de l'étranger, notamment la Russie et l'Iran.

Son gouvernement a conclu un accord en 2010 avec la Russie pour construire une première centrale à Akkuyu (sud).

De nombreux groupes étrangers ont manifesté leur intérêt pour la construction de son deuxième réacteur.

Hormis le finaliste chinois et ses concurrents canadien et sud-coréen qui ont renoncé, le japonais Toshiba s'était lancé dans la course, associé à la compagnie d'électricité Tokyo Electric Power (Tepco), la gérante de la centrale Fukushima Daiichi. Mais Tepco s'est retirée en juillet 2011, après l'accident nucléaire.

Côté français, GDF Suez avait également déposé une offre associé aux groupes japonais Itochu et MHI. Selon le schéma révélé jeudi par le quotidien japonais Nikkei, le groupe français pourrait être chargé de l'exploitation de la centrale construite par MHI et Areva.

Initialement intéressée par la troisième centrale turque, la coentreprise Atmea s'est finalement portée candidate pour la deuxième, après la relance officielle de la coopération nucléaire civile entre la Turquie et la France en janvier, à l'occasion d'une visite à Istanbul de la ministre française du Commerce extérieur Nicole Bricq.

Les relations économiques entre les deux pays ont été secouées par de nombreuses crises ces dernières années, notamment alimentées par le vote de lois françaises reconnaissant le génocide arménien ou réprimant sa négation.
(AFP, 4 avril 2013)

Child Workers Near 900,000 in Turkey

According to a recent report released by Turkey's main statistics institute, there are currently 893,000 child workers out of 15,247,000 children between 6 and 17 years old - a toll that constituted 20.6 percent of entire population in Turkey.
The report cited that 5.9 percent of children in Turkey engaged in economic activity. Compared to similar statistics in 2006, 3,000 new child workers joined Turkey's workforce.

Half of child workers in cities

In detail, the report revealed that there are 262,000 child workers between 6 and 14 years old, while the number of child workers between 15 and 17 years old are 601,000.
The employment rates for 6-14 years old turned out 2.6 percent, and 15.6 for  15-17 years old.
The distribution of child workers according to demographics (city/countryside) turned out 44.8 and 55.2 percent.

Half of child workers unschooled

Some of the highlights from the report included:
* Out of all children between 6-17 years old in Turkey, 8.5 percent of children cannot go to school.
* Out of all child workers in Turkey, 50.2 percent cannot go to school.
* The activity distribution of schooled children included domestic work (50.2 percent), economic activity (3.2 percent) and no activity at all (46.6 percent).
* The activity distribution of unschooled children included domestic work (38.8 percent), economic activity (34.5 percent) and no activity at all (26.7 percent).
* The distribution of schooled child workers turned out 81.8 among 6-14 age group and34.3 among 15-17 age group.
* The distribution of child workers according to sector is as follows: agriculture (44.5 percent, 339,000), industry (24.3 percent, 217,000) and service (31 percent, 227,000).
* The distribution of child workers according is as follows: Paid (56.2 percent, 470,000) and unpaid (46.2 percent, 413,000).

Children working on the street

In 2012, following an official parliamentary inquiry by MHP deputy Özcan Yeniçeri, Family and Social Policies Minister Fatma Şahin disclosed the number of children who benefit from the ministries aids as 5851. The same rate was 6784 in 2007, 7124 in 2008,7560 in 2009, 5178 in 2010, and 6402 in 2011.
(BIA, April 2, 2013)

Croissance de 2,2% pour la Turquie en 2012, en dessous des prévisions

L'économie turque a connu une croissance de 2,2% en 2012, en-deçà des prévisions gouvernementales, a annoncé lundi l'Institut turc de la statistique (Tüik).

Le ralentissement de la croissance turque s'est accentué au quatrième trimestre 2012, à 1,4%, après trois premiers trimestres à respectivement 3,3%, 2,9% et 1,6% de croissance, selon le Tüik.

Le gouvernement turc tablait sur une croissance de 3,2% en 2012, après avoir déjà révisé à la baisse des objectifs initiaux à 4% en raison d'une conjoncture internationale déprimée.

Le Produit intérieur brut (PIB) par habitant s'est établi en 2012 à 10.504 dollars (8.204 euros), soit 60 dollars de plus qu'en 2011, a indiqué le Tüik.

L'Institut a en revanche révisé à la hausse la croissance turque pour 2011, à 8,8% au lieu de 8,5%.

Après deux années d'une croissance record (8,9% en 2010, 8,8% en 2011) tirée par la demande intérieure qui a élargi le déficit commercial turc, la Turquie s'est efforcée d'organiser un "atterrissage en douceur" de son économie et de la réorienter vers l'exportation.

Le déficit commercial a diminué de 20,7% en 2012 par rapport à 2011, s'établissant à 84,0 milliards de dollars (62,0 milliards d'euros), avec une augmentation des exportations de 13,1%, à 152,6 milliards de dollars, et une baisse des importations de 1,8%, à 236,6 milliards de dollars.

Réagissant à l'annonce du Tüik, le ministre de l'Economie Zafer Caglayan a assuré que la croissance turque repartirait à la hausse à partir de 2013, avec une politique volontariste de l'Etat.

"En 2013 et après, nous aurons une économie qui progressera plus rapidement et de manière plus saine. Notre objectif pour 2023 est d'entrer dans les dix premiers (pays au monde en terme de PIB, ndlr), d'atteindre un PIB de 2.000 milliards de dollars", a déclaré M. Caglayan, cité par l'agence Anatolie.

La Turquie est actuellement la 17e économie mondiale en terme de PIB. 2023 sera l'année du centenaire de la fondation de la République turque, sur les cendres de l'empire ottoman.

"Pour y parvenir, nous avons besoin d'une croissance d'au moins 6-6,5%. Nous y parviendrons avec l'aide aussi bien de la demande intérieure que des exportations", a ajouté le ministre.
(AFP, 1er avril 2013)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Council of Europe’s Turkey report calls PKK militants 'activists'

The Parliamentary Assembly of the Council of Europe’s (PACE) latest assessment on Turkey published April 23 praised the reforms in the country but sparked debate by changing the terminology for describing the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) militants to 'activists'.

During the discussion sessions on the report, the Council of Europe deputies voted in favor of Peace and Democracy Party’s (BDP) deputy Ertuğrul Kürkçü’s motion to change a sentence which stated that “PKK terrorism has claimed over 40,000 victims” to “the conflict between PKK and the Turkish state.”

Deputies representing the ruling Justice and Development Party (AKP) as well as the opposition parties slammed the use of the wording “PKK activists” in the explanatory memorandum prepared by the rapporteur on Turkey Josette Durrieu.

“I comment on this with a lot of anger. There is an ongoing resolution process. That’s why there is an attempt to soften the atmosphere. But the PKK is a terrorist organization. And the members of this organization are called terrorists. I can’t understand why they refrain from admitting or saying that,” AKP’s representative at the Council of Europe, Nursuna Memecan was quoted by the Anatolia news agency. “This [ends up] with the question that [for the Council of Europe] the others' terrorists can be called activists,” she added.

Main opposition Republican People’s Party (CHP) Spokesman Haluk Koç also described the changes as “unacceptable”. “The expressions presenting the PKK as equal to the [Turkish] state are unacceptable. It’s is not possible to approve the expression calling terrorists activists,” he said.

PKK's activities are described as 'terrorist' activities: Davutoğlu

Meanwhile, Turkish Foreign Minister Ahmet Davutoğlu said that the report would not change the fact that the PKK was on the European Union’s designated terrorist organizations list. “If you read the report, you will see that there are many sentences that define PKK’s activities as terrorist activities,” Davutoğlu said, adding that Turkish deputies had voiced the appropriate reaction to the report. “Therefore it’s not right to make such significance of this, but we always respond in the due way,” he said.

The resolution, the first in five years, welcomed Turkey’s progress in many areas, including bringing its legislation into line with the European Convention on Human Rights, advancing the ongoing peace process, promoting the cultural and linguistic rights of the Kurds, stepping up dialogue with religious communities and establishing the institution of ombudsman.

However, it also spells out the steps Turkey still needs to take if it is to successfully complete its reform program, such as further reform of the Constitution and continuing revision of the Criminal Code, as well as progress on freedom of expression, pre-trial detentions, local and regional decentralization and resolving the Kurdish question.
(hurriyetdailynews.com, April 23, 2013)

La résolution contradictoire du Parlement européen sur la Turquie

Le Parlement européen, dans une résolution sur le rapport de suivi 2012 de la Turquie,
se félicite du dialogue politique direct entre le gouvernement turc et l'ancien dirigeant du PKK, Abdullah Öcalan. Toutefois, le même parlement a refusé une fois de plus la proposition d'exclure le même PKK de la liste des "organisations terroristes" imposée par les Etats-Unis.

Quant à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, un engagement réciproque renouvelé est nécessaire afin de maintenir des relations constructives entre l'UE et la Turquie dans le cadre du processus de négociation, ont déclaré les députés ce jeudi.

"L'engagement doit venir tant de l'Union européenne que de la Turquie", a déclaré Ria Oomen-Ruijten (PPE, NL), rapporteur sur ce dossier. "La Turquie doit multiplier les efforts visant à garantir la liberté d'expression, la liberté des médias et toutes les autres libertés fondmentales conformément aux valeurs de l'UE. L'Union doit tout mettre en œuvre pour soutenir la Turquie dans le processus de réformes - renouveler les efforts pour l'ouverture de nouveaux chapitres de négociation est important", a-t-elle ajouté.

Réforme de la justice

La réforme du système judiciaire turc est essentielle pour la consolidation de la démocratie et la modernisation du pays, soulignent les députés. Ils saluent l'adoption des troisième et quatrième paquets de la réforme de la justice, mais insistent pour restreindre la définition très large des infractions pénales, notamment la définition d'acte terroriste, pour réduire les périodes anormalement longues de détention préventive avant un procès et pour limiter le rôle des tribunaux d'exception.

Afin d'accélérer le processus de réforme, les députés appellent le Conseil à ouvrir les négociations sur le système judiciaire et les droits fondamentaux (chapitre 23) et la justice, les libertés et la sécurité (chapitre 24).

Droits des femmes

Le Parlement salue les efforts de la Turquie en vue de lutter contre les "crimes d'honneur", la violence domestique et le phénomène des mariages forcés et des très jeunes filles mariées. Toutefois, il s'inquiète du fait que la violence à l'encontre des femmes soit encore fréquente. Par ailleurs, les députés demandent de promouvoir activement les droits, l'éducation et la participation des femmes sur le marché du travail et en politique.

Question kurde

Les députés se félicitent du dialogue politique direct entre le gouvernement turc et l'ancien dirigeant du PKK, Abdullah Öcalan. Ce dialogue pourrait ouvrir la voie à un accord historique réglant de manière pacifique et démocratique le conflit kurde, soulignent-ils.

La présidence chypriote, une occasion manquée

Les députés regrettent que la Turquie ait "laissé échapper une chance importante d'amorcer un processus traduisant l'engagement et la normalisation des relations avec Chypre" pendant la présidence chypriote du Conseil.

Syrie et affaires étrangères

Les députés félicitent le pays pour l'aide humanitaire fournie au nombre croissant de réfugiés syriens mais soulignent que l'UE et la Turquie devraient parvenir à une vision stratégique commune afin de mettre un terme à la crise tragique en Syrie. Ils affirment également que Turquie devrait développer sa politique étrangère dans le cadre d'un dialogue et d'une coordination avec l'UE davantage renforcés par rapport à 2012.

Le texte a été adopté par 451 voix pour, 105 voix contre et 45 abstentions.

Des enseignants français de l'université Galatasaray d'Istanbul en grève

Des enseignants français du lycée et de l'université de Galatasaray ou de l'université Marmara d'Istanbul ont symboliquement occupé jeudi les jardins du consulat de France pour dénoncer la limitation de la durée de leurs contrats, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les professeurs de la Mission de coopération éducative et linguistique (Micel) ont brièvement déployé quelques banderoles dans la cour du bâtiment, qui abrite aussi l'Institut français d'Istanbul et un café, avant de quitter les lieux sans incident.

Les enseignants français, qui affirment que leur arrêt de travail a été observé jeudi à 96%, protestent contre la mise en place en 2009 de nouveaux contrats de travail d'une durée de deux ans, renouvelables une seule fois.

"L'ensemble des acteurs sur le terrain considère que notre mission nécessite une forte implication au sein du système éducatif turc, ce qui est incompatible avec une rotation fréquente et forcée", a déploré un de leurs porte-parole, Sébastien Breux.

Avant cette réforme, les contrats des enseignants de la Micel portaient sur une durée d'un an, mais étaient renouvelables sans limitation.

Outre le retour à ce type de contrats, les grévistes, qui se targuent du soutien des autorités turques de l'université et du lycée Galatasaray, exigent une prise en charge des frais de scolarité de leurs enfants au lycée français d'Istanbul.

Ils ont déposé un nouveau préavis de grève, le troisième depuis mars, pour le 9 avril, jour où le sénateur socialiste Jean-Yves Leconte doit poser une question orale au Sénat sur leurs revendications au ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius.

La Micel emploie 56 enseignants français, dans le cadre d'un accord franco-turc de coopération en matière d'enseignement.
(AFP, 4 avril 2013)

Turquie-USA/ Turkey-USA

Turkey first NATO state with Shanghai Cooperation Organization ties


Turkey is the first NATO member state to have become a “dialogue partner” with the Shanghai Cooperation Organization (SCO), Foreign Minister Ahment Davutoğlu told reporters in the eastern Chinese province of Turkistan, referring to a cooperation agreement signed between Turkey and the SCO on April 26.

“Two years ago we gave instructions and started working on this matter. The only lack was a signature. Now we’ve completed the process of the dialogue partnership,” Davutoğlu said. “We are the first NATO state to establish such a relationship with the SCO,” he added. “If we look from a Cold War perspective, these may seem like mutually exclusive institutions. However, the Cold War has ended. Turkey won’t be a slave of the Cold War logic.”

The foreign minister said his country was a member of many different organizations and was interested in many foreign policies at the same time. “It is Turkey’s strength to be a member of various institutions and to actively lead them.”
(hurriyetdailynews.com, April 29, 2013)

Kerry exhorte Erdogan à reporter sa visite à Gaza

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a exhorté dimanche le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan à reporter sa visite prévue à Gaza, invoquant un moment "critique" pour l'avenir du processus de paix au Proche-Orient, dont il a parlé avec le président palestinien Mahmoud Abbas.

Au lendemain d'une réunion à Istanbul des pays du groupe des Amis de la Syrie, M. Kerry a repris son bâton de pèlerin pour tenter de ranimer la flamme des discussions de paix israélo-palestiniennes engluées depuis septembre 2010.

Au cours d'une rencontre avec M. Erdogan, à qui il veut redonner un rôle d'interlocuteur incontournable sur la scène régionale, le chef de la diplomatie américaine a voulu désamorcer la tension suscitée au sein des Palestiniens par sa visite programmée en mai à Gaza.

Ce déplacement dans l'enclave gouvernée par le mouvement islamiste du Hamas n'est pas du tout du goût du président Abbas, chef de la faction rivale du Fatah, qui a jugé qu'il attisait les divisions entre Palestiniens.

Après avoir vu le Premier ministre turc, M. Kerry a annoncé à la presse à Istanbul lui avoir demandé d'ajourner son projet.

"Nous pensons réellement qu'il serait mieux de retarder (cette visite) et qu'elle ne devrait pas avoir lieu en ce moment pour différentes raisons", a-t-il dit.

"Le moment est particulièrement critique en ce qui concerne le processus de paix que nous essayons de faire décoller", a ajouté le responsable américain, jugeant "plus utile d'attendre des circonstances favorables".

Le Hamas a fustigé l'appel de M. Kerry, y voyant "l'implication des Etats-Unis dans la consécration du blocus de Gaza" et accusant MM. Kerry et Abbas de "collusion entre les deux parties pour maintenir le blocus de Gaza et resserrer l'étau sur le Hamas".

Après l'avoir annoncée puis ajournée à plusieurs reprises, M. Erdogan a confirmé son intention de se rendre à Gaza pour, a-t-il plaidé, "aider" à la levée de l'embargo et du blocus décrété par Israël sur l'enclave palestinienne.

Avec le chef du gouvernement turc, tout comme avec son homologue Ahmet Davutoglu, John Kerry a également insisté sur "l'importance" que revêt aux yeux des Etats-Unis la normalisation des relations entre la Turquie et Israël.

Tous deux "ont été très constructifs et extrêmement désireux d'apporter leur aide à ce processus et ils l'ont déjà prouvé", s'est réjoui le chef de la diplomatie américaine. 
(AFP, 21 avril 2013)

US human rights report criticizes Turkey's judicial system

The U.S. State Department has expressed criticism on the human rights situation in Turkey, while noting some progress, especially regarding cultural rights, in its annual report assessing human rights around the world released April 19.

The 2012 report details in 48 pages some of the cases that have recently caused debate. According to the report, the main problems that Turkey faces on the human rights agenda are deficiencies in access to justice and government interference with freedom of expression.

U.S. Secretary of State John Kerry said the administration had debated whether to postpone the release of the report due to the Boston bombings. “But we thought that, on the contrary, it’s a part of human rights to make clear that people have the right to run in a marathon without violence, and that people have a right to enjoy a holiday without terror, and that the rights of people are represented in many different ways,” he said, a day before traveling to Istanbul for the Friends of Syria core group meeting.

Kerry emphasized that the U.S. administration was committed to voicing its concerns on human rights about any country in the world. “These reports are thorough, they’re honest. And they need to be, because our policies are grounded in a clear-eyed assessment of governments as they are, not how they want to be or how they pretend to be,” he said.

The report stated that despite the legal reforms, “the judicial system was politicized and overburdened and authorities continued to engage in arbitrary arrests.” Similarly, the report emphasized that journalists and writers remained incarcerated on terror crimes, which resulted in self-censorship.

“Journalists, academics and writers … were afraid that criticizing the state or government publicly could result in civil or criminal suits or investigations, ” the report said, noting that political leaders, including the prime minister, had sued their critics for defamation. It also mentioned that many students had been charged under anti-terror laws for participating in legal demonstrations.

The report also found that the Turkish government had failed to protect “vulnerable populations” adequately, particularly LGBT individuals. Violence against women also remains a critical issue, despite progress made with a new domestic violence law, it said.

The report criticized the excessive force used by security forces during demonstrations, adding that the number of prosecutions regarding abuses by the security forces remained very low, despite some investigations.

Progress on cultural rights

However, the report did note some improvements that have occurred following the adoption of the third judicial package on July 2012. “Approximately 20,000 persons were released from jail because of Third Judicial Package reforms regarding releases pending trial or the redefinition of crimes,” it said.

It also emphasized progress made on cultural rights, particularly citing the conditions of the Roma community as well as the use of minorities' mother tongues. “Sabro, the first Assyrian newspaper in Turkey, started a monthly publication in March. The Diyarbakır City Theater performed Shakespeare’s Hamlet in Kurdish in a tour around Turkey, most notably at the Ankara State Theater on Nov. 26 with the minister of culture in attendance,” the report stated.

Click here to access the full U.S. State Department report on Turkey.

Rencontre entre Obama et Erdogan le 16 mai à Washington

Le président Barack Obama va recevoir en avril et mai plusieurs dirigeants de pays du Moyen-Orient alliés des Etats-Unis, dont le Turc Recep Tayyip Erdogan et le roi Abdallah II de Jordanie, pour évoquer en particulier le dossier syrien, a annoncé vendredi la Maison Blanche.

La visite à la Maison Blanche de M. Erdogan, premier ministre de son pays, interviendra le 16 mai, quelques semaines après que le président Obama a donné l'impulsion d'un dégel des relations entre cet allié des Etats-Unis et Israël.

Lors de sa visite dans l'Etat hébreu le 22 mars, le président américain avait arraché un succès diplomatique en obtenant du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qu'il présente ses excuses à M. Erdogan pour la mort de neuf Turcs à bord d'une flottille pour Gaza en 2010.

M. Erdogan a accepté ces excuses, permettant d'entrevoir une normalisation des relations entre Israël et la Turquie, deux grands alliés des Etats-Unis qui étaient en froid depuis près de trois ans.

MM. Obama et Erdogan, qui entretiennent des relations personnelles très chaleureuses, devraient également parler en mai du dossier syrien et de la coopération commerciale et économique entre Washington et Ankara, a indiqué le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney dans un communiqué.

Le président américain, qui avait conclu par la Jordanie son voyage au Proche-Orient fin mars, va en outre revoir le 26 avril à Washington le roi Abdallah II, a souligné M. Carney.

Lors de cette nouvelle rencontre, M. Obama a l'intention de discuter des "réformes politiques et économiques (en Jordanie), de la crise humanitaire en Syrie et d'autres dossiers régionaux d'intérêt mutuel" selon la même source.

Avant le roi Abdallah et M. Erdogan, M. Obama aura reçu deux dirigeants de pays du Golfe en avril: l'émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani le 23 et le prince héritier d'Abou Dhabi Mohammed Ben Zayed Al-Nahyane le 16.

En outre, la Maison Blanche a annoncé vendredi soir que la Syrie figurerait également au menu de discussions entre M. Obama et le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, attendu jeudi prochain dans le Bureau ovale.

Lors de cette rencontre, M. Obama a aussi l'intention d'"exprimer sa gratitude pour les nombreux sacrifices auxquels les personnels des Nations unies ont consenti pour protéger les populations vulnérables et apporter de l'aide à ceux qui en ont le plus besoin", selon l'exécutif.
(AFP, 5 avril 2013)

Relations régionales / Regional Relations

Belges en Syrie : deux mères vont plaider leur cause à Ankara

Des centaines d’Européens sont partis rejoindre les rangs de l’opposition syrienne et ont été enrôlés dans des groupes de moudjahidines étrangers.

Deux mères belges, dont les fils sont partis se battre en Syrie, doivent se rendre ce lundi à Ankara pour supplier les autorités turques de mieux contrôler le flux des djihadistes étrangers qui passent vers la Syrie voisine, a appris La Libre Belgique.

Les deux mères bruxelloises sont d’origine marocaine.

L’une d’elles a ses deux fils en Syrie. Le plus âgé (22 ans) est parti à la Noël 2012. Le plus jeune (16 ans) a quitté la Belgique le 5 avril dernier et n’est plus réapparu à l’Athénée Fernand Blum de Scharbeek où il étudiait. La seconde mère ignore totalement où est son fils, le dernier signe de vie étant un coup de téléphone en provenance de la ville d’Adana en Turquie.

Elles seront reçues mardi par le député turc Refik Eryilmaz, membre du parti CHP, un parti laïc et kémaliste dans l’opposition au gouvernement promusulman d’Erdogan.

Cet avocat de profession est originaire de la province d'Antioche (Hatay) par où transitent de nombreux volontaires étrangers se rendant en Syrie.

Le député veut dénoncer l’attitude qu’il juge trop conciliante du gouvernement turc à l’égard des passeurs qui viennent, au su et au vu de tous, chercher les volontaires dans plusieurs aéroports proches de la frontière turco-syrienne. Refik Eryilmaz a récemment servi de médiateur dans la libération de Cüneyt Ünal, un journaliste turc détenu dans une prison syrienne.

Le voyage a été mis sur pied en Belgique par Bahar Kimyongur, un ancien militant belge du groupe d’extrême gauche turc DHKPC, indésirable en Turquie. Tout comme le député, Bahar Kimyongur est originaire d’Antioche.

« Mes motivations sont multiples », nous explique Bahar Kimyongur. « Je veux que la guerre cesse, qu’il y ait un mouvement pour la paix et que les gens en Syrie se mettent autour de la table pour discuter de façon sereine ».

Les deux mères belges ont été contactées par Bahar Kimyongur. Elles lui ont dit toute leur détresse. « Elles ont peur que leurs fils soient tués par l’armée de Bachar Al Assad. Elles ont peur des représailles des groupes qui les ont enrôlés. Et elles ont peur que leurs fils soient condamnés à leur retour », dit-il.

Des centaines d’Européens sont partis rejoindre les rangs de l’opposition syrienne et ont été enrôlés dans des groupes de moudjahidines étrangers.

La présence de certains groupes islamistes radicaux et le peu d’empressement de l’Armée syrienne libre de couper les liens avec ces groupes est la principale raison qu’avancent des pays comme l’Allemagne et les Etats-Unis pour refuser de livrer des armes aux rebelles syriens.
(La Libre Belgique, Ch.Ly., 21 avril 2013)

Erdogan affirme maintenir sa visite à Gaza

Le Premier ministre islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé mardi maintenir sa visite prévue pour la fin mai à Gaza, en dépit d'une demande de report de ce déplacement du secrétaire d'Etat américain John Kerry.

"Il n'est pas question de différer cette visite", a dit M. Erdogan à des journalistes à Ankara, cité par les chaînes d'information NTV et CNN-Türk.

Le chef du gouvernement turc a précisé que la date de cette visite, programmée pour la fin mai, serait fixée après sa visite à Washington où il doit être reçu le 16 mai par le président américain Barack Obama à la Maison blanche.

Ce projet a suscité l'hostilité du président palestinien Mahmoud Abbas, dont le Fatah est le rival du Hamas, et l'embarras des Etats-Unis, qui ont fait de la réconciliation turco-israélienne en cours une de leurs cartes pour tenter de relancer le processus de paix moribond au Proche-Orient.

En visite à Istanbul lors du week-end dernier, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a conseillé au chef du gouvernement turc de reporter son projet de visiter Gaza, gouverné par le mouvement islamiste palestinien Hamas, en attendant des circonstances plus "favorables".

M. Erdogan a clairement exprimé son mécontentement mardi à propos de cette déclaration: "Cela n'a pas été correct. On aurait espéré qu'il n'ait pas tenu ces propos et d'ajouter :"Je vais de toute façon me rendre aux Etats-Unis, il aurait pu nous dire tout cela là-bas".

La veille, le porte-parole du gouvernement, Bülent Arinç avait également critiqué M. Kerry.

"C'est à notre gouvernement de décider où et quand notre Premier ministre ou un responsable turc se déplacent", a affirmé M. Arinç devant la presse au terme d'une réunion du cabinet.

"Nous n'avons pas à recevoir de permission ou de feu vert de qui que ce soit", a-t-il poursuivi, ajoutant: "le monde et M. Kerry doivent savoir que la Turquie est un pays qui peut faire ce qu'elle veut quand elle le veut".

De source turque on précisait que le déplacement dans l'enclave palestinienne de M. Erdogan, qui soutient le Hamas et la cause palestinienne en générale, pourrait avoir lieu le 30 ou le 31 mai.
(AFP, 23 avril 2013)

Une dizaine de Turcs au mains des Talibans

Les insurgés talibans détiennent au moins neuf personnes, principalement des Turcs, voyageant dans un hélicoptère civil qui a fait un atterrissage d'urgence dans l'est de l'Afghanistan en raison d'une météo défavorable, ont indiqué lundi des responsables locaux.

Dans un communiqué publié sur leur site internet, les talibans, qui exagèrent régulièrement le bilan de leurs actions, ont indiqué de leur côté détenir 11 étrangers appartenant à l'armée américaine, dont deux traducteurs, "capturés vivants et transférés vers la région la plus sûre du pays".

L'hélicoptère a fait un atterrissage d'urgence dimanche soir dans la province du Logar, située dans l'est du pays et au sud de la capitale Kaboul, a dit le numéro deux de la police provinciale, Rais Khan Sadeq.

"Les forces de sécurité ont trouvé l'hélicoptère, mais pas les neuf personnes à bord. Elles ont été capturées par les talibans", a dit à l'AFP ce responsable afghan.

"Les personnes capturées sont un Afghan et huit Turcs", a précisé Din Mohammad Darvish, porte-parole du gouvernement provincial, une information confirmée par d'autres responsables locaux qui avaient fait état plus tôt lundi de neuf Turcs et aucun Afghan enlevés.

Les talibans affirment avoir cerné l'hélicoptère puis l'avoir incendié.

"Les forces étrangères, en se dissociant de l'hélicoptère, tentent de faire passer les prisonniers pour des civils mais leurs dénégations sont vaines car toutes les personnes capturées portent l'uniforme de l'armée américaine", ont-il assuré.

Hamidullah Hamid, le gouverneur du district d'Azra, où l'hélicoptère s'est posé, a confirmé que les neuf personnes à bord avaient été capturées par les talibans. Et des chefs de tribus locaux tentaient lundi de convaincre les insurgés de libérer ces neuf personnes, ont indiqué à l'AFP des sources locales requérant l'anonymat.

"L'ambassade turque (à Kaboul) mène des discussions intensives avec les autorités afghanes pour localiser" les personnes enlevées, a dit à l'AFP une source diplomatique turque.

"Nous espérons que nos ressortissants seront libérés le plus vite possible et qu'ils pourront regagner en toute sécurité les régions où ils travaillent", a déclaré à Ankara le vice-Premier ministre turc Bülent Arinç.

L'appareil avait décollé de Khost, ville de l'est afghan près de la frontière pakistanaise où ces employés turcs travaillaient à la construction d'une route, en direction de la capitale Kaboul, a ajouté ce responsable.

Un porte-parole du transporteur aérien local Khorasan Cargo Airlines a quant à lui indiqué à l'AFP que sept Turcs, et non huit, étaient à bord de l'hélicoptère de fabrication russe MI-8, ainsi que deux Russes, le pilote et un ingénieur, et un Afghan.

L'hélicoptère s'est posé d'urgence dans le Logar en raison d'une averse intense, a ajouté ce responsable disant ne pas savoir où se trouvaient l'équipage et les passagers de ce vol.

Un porte-parole de la force de l'Otan en Afghanistan (Isaf) a confirmé de son côté que cet hélicoptère civil ne faisait pas partie de la flotte de la coalition occidentale.

La Turquie, membre de l'Otan et dont la population est très majoritairement musulmane, dispose d'environ 1.850 soldats en Afghanistan, déployés principalement à Kaboul. Ceux-ci ne participent pas aux combats et sont cantonnés à des missions de patrouille.
(AFP, 22 avril 2013)

La Turquie et Israël négocient l'indemnisation des victimes du Mavi Marmara

La Turquie et Israël ont engagé lundi leurs difficiles discussions sur l'indemnisation des victimes turques d'un raid israélien meurtrier en mai 2010 au large de Gaza, première étape d'un rapprochement des deux pays que les Etats-Unis espèrent bénéfique pour l'avenir du processus de paix au Proche-Orient.

Au terme d'une première réunion à huis-clos de plusieurs heures à Ankara, les deux délégations, dirigées par le sous-secrétaire d'Etat turc aux Affaires étrangères, Feridun Sinirlioglu, et le chef du conseil national de sécurité israélien, Yaakov Amidror, ont suspendu leurs travaux, qu'elles devraient reprendre rapidement pour aboutir à un accord.

"Ce problème sera réglé lors d'une deuxième réunion, et si ce n'est pas suffisant lors d'une troisième", a déclaré à la presse le vice-Premier ministre et porte-parole du gouvernement turc Bülent Arinç, sans préciser la date de ce ou de ces prochains rendez-vous.

"Les deux parties considèrent que ce problème doit être réglé rapidement, dès lors qu'il sera pris en compte de façon significative (par Israël) la nécessité de lever l'embargo et le blocus imposés à Gaza", a ajouté M. Arinç.

La Turquie et Israël doivent mettre en place un mécanisme qui permettra de verser des dommages et intérêts aux familles des neuf Turcs tués lors de l'assaut de l'armée israélienne contre le navire amiral turc (Mavi Marmara) d'une flottille humanitaire à destination de Gaza.

Ces discussions ont débuté un mois précisément après les excuses présentées par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Ankara, qui les réclamait avec insistance depuis l'incident.

Ce geste de l'Etat hébreu, accompli à la demande pressante du président américain Barack Obama, a mis un terme à la brouille entre les deux pays, autrefois alliés dans la région.

Si le principe d'une indemnisation est acquis, les négociations s'annoncent toutefois difficiles car les familles des victimes, proches des milieux islamistes, ont fait monter les enchères sur le montant des dommages et intérêts et leur ont donné un tour politique en exigeant la levée du blocus israélien sur Gaza.

"Ces familles font de la levée de l'embargo et du blocus qui pèsent sur Gaza leur priorité", a résumé à l'AFP l'un de leurs avocats, Ramazan Ariturk.
(AFP, 23 avril 2013)

Damas accuse Washington de jeter "de l'huile sur le feu"

Un quotidien syrien proche du pouvoir à Damas a accusé dimanche les Etats-Unis de jeter "l'huile sur le feu", après l'annonce par Washington du doublement de leur assistance directe à l'opposition lors de la réunion des Amis de la Syrie.

"La réunion des prétendus +Amis de la Syrie+ tenue hier (samedi) à Istanbul a jeté l'huile sur le feu en plein conflit syrien", écrit le quotidien Al-Watan.

"Les résultats de la réunion étaient connus d'avance, avec les déclarations américaines (...) sur la fourniture de nouvelles aides à l'opposition", ajoute le journal.

"Ces déclarations ne sont pas surprenantes, puisque Washington a choisi dès le début de la crise de prendre le parti des groupes armés en les soutenant politiquement, financièrement et militairement", selon Al-Watan.

Samedi à Istanbul, au terme d'une réunion de plus de six heures du groupe des 11 pays Amis de la Syrie, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a annoncé le doublement de l'assistance directe des Etats-Unis à l'opposition syrienne et la livraison d'équipements militaires défensifs mais non létaux.

Le montant de cette aide aux opposants au président Bachar al-Assad atteindrait désormais 250 millions de dollars. Mais sa nature reste loin des exigences de la rébellion, qui réclame des armes, faisant valoir qu'il s'agit de la seule solution pour accélérer la chute du régime de Damas.

Cette opposition a signé samedi à Istanbul un document où elle a exprimé "sa vision de l'avenir de la Syrie (...) une vision qui rejette le terrorisme, qui rejette l'extrémisme et déterminée à trouver en priorité une solution politique".
(AFP, 21 avril 2013)

La visite en Turquie d'une délégation israélienne reportée

La visite que devait effectuer cette semaine à Ankara une délégation israélienne pour des négociations sur le dédommagement des proches de neuf militants turcs tués par l'armée israélienne au large de Gaza a été reportée, a annoncé un responsable turc.

"Je vais accompagner (ce mardi) le Premier ministre (Recep Tayyip Erdogan) lors de sa visite au Krygyzstan, nous les avons donc contactés (les Israéliens) et reporté leur visite", a précisé mardi soir le porte-parole du gouvernement turc, Bülent Arinç, après une réunion du gouvernement turc.

La visite, prévue initialement jeudi et vendredi, aura lieu le 21 ou le 22 avril.

L'annonce de ce report est intervenue quelques heures après que les militants pro-palestiniens qui ont porté plainte en Turquie contre Israël pour l'assaut meurtrier contre le navire-amiral d'une flottille humanitaire à destination de Gaza en 2010 eurent confirmé qu'ils maintenaient leurs poursuites, malgré les récentes excuses et l'offre d'indemnisation de l'Etat hébreu.

"Nous ne discuterons pas d'éventuels dommages et intérêts ni ne renoncerons au procès tant que le blocus de Gaza ne sera pas levé", avait déclaré Musa Cogas, un des militants qui était à bord du ferry turc Mavi Marmara.

M. Arinc a toutefois affirmé que la normalisation turco-israélienne continuait dans la bonne voie.

Les violences survenues lors de l'arraisonnement de cette flottille qui voulait forcer le blocus maritime imposé par Israël à la bande de Gaza avaient provoqué la mort de neuf Turcs et une quasi-rupture des relations turco-israéliennes.

Dans un premier temps, Israël avait refusé de présenter les excuses réclamées par Ankara. Mais le 22 mars, juste avant le départ d'Israël du président Barack Obama, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait présenté les excuses d'Israël à son homologue turc.
(AFP, 9 avril 2013)

Les victimes du Mavi Marmara confirment leur plainte malgré les excuses d'Israël

Les militants pro-palestiniens qui ont porté plainte en Turquie contre Israël pour l'assaut meurtrier contre le navire-amiral d'une flottille humanitaire à destination de Gaza en 2010 ont affirmé lundi qu'ils maintenaient leurs poursuites, malgré les récentes excuses et l'offre d'indemnisation de l'Etat hébreu.

"Nous ne discuterons pas d'éventuels dommages et intérêts ni ne renoncerons au procès tant que le blocus de Gaza ne sera pas levé", a déclaré lors d'une conférence de presse Musa Cogas, un des militants qui avait embarqué à bord du Mavi Marmara.

A l'initiative du président américain Barack Obama, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a présenté il y a quinze jours à la Turquie les excuses de son pays pour l'assaut du ce navire, qui s'était soldé par la mort de neuf militants turcs.

Ce geste a réchauffé les relations entre les deux pays, gelées de fait depuis cet incident. Des discussions sur le versement de dommages et intérêts aux familles des victimes turques doivent débuter jeudi.

"Ces excuses ont une signification diplomatique mais ne changent rien pour nous (...) mais il est important d'entendre Israël confesser ses crimes", a jugé lundi Ahmet Varol, éditorialiste du quotidien islamique Akit, qui se trouvait à bord du navire pris d'assaut par les troupes israéliennes.

"La flottille avait appareillé pour que l'embargo qui frappe Gaza et son blocus soient levés, nous n'en sommes clairement pas encore là", a ajouté M. Varol.

Saisi sur plainte des victimes de l'assaut, un tribunal d'Istanbul a ouvert en novembre dernier un procès contre quatre ex-responsables de l'armée israélienne.

Un procureur turc a requis la prison à vie contre ces officiers, qui ont refusé de comparaître devant le tribunal turc, l'ex-chef d'état-major de l'armée israélienne Gabi Ashkenazi, les ex-chefs de la marine et de l'aviation, Eliezer Alfred Marom et Avishai Levi, et l'ex-chef des services secrets Amos Yadlin.

L'acte d'accusation reproche aux soldats israéliens d'avoir fait un usage disproportionné de la force contre les militants turcs. En septembre 2011, le rapport Palmer de l'ONU avait jugé "excessive" leur intervention, mais avait considéré comme légal le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza.

Cette procédure a été dénoncée comme un "procès spectacle" par Israël.

Les autorités turques ont laissé entendre que l'éventuelle indemnisation des victimes pourraient entraîner la levée des poursuites judiciaires mais les militants pro-palestiniens l'ont exclu jusqu'à ce que "la justice soit rendue".

Interrogé par l'AFP, un des avocats des familles des victimes, Ugur Yildirim, a précisé que le versement de dommages et intérêts n'entraînerait pas la levée des poursuites pénales engagées contre les responsables israéliens.

 "Mais il y a environ 40 dossiers distincts d'indemnisation qui pourraient être soldés par une telle compensation", a-t-il indiqué.

Selon M. Yildirim, les victimes du Mavi Marmara réclament une enveloppe d'environ 10 millions de livres turques (près de 4,5 millions d'euros) de dommages et intérêts.

Les deux prochaines audiences du procès ont été fixées les 20 et 21 mai prochains. Près de 500 témoins, dont une cinquantaine d'étrangers, ont demandé à déposer devant le tribunal d'Istanbul.
(AFP, 8 avril 2013)

Israël écarte un rôle dans l'immédiat de la Turquie dans le processus de paix

La ministre israélienne de la Justice Tzipi Livni, chargée du dossier des négociations avec les Palestiniens, a exclu dimanche que la Turquie joue un rôle actif dans l'immédiat dans la relance du processus de paix comme l'a suggéré le secrétaire d'Etat américain John Kerry.

"Le processus politique doit se dérouler de façon directe entre nous et les Palestiniens", a répondu Mme Livni à la radio publique à une question sur le rôle que pourrait jouer la Turquie dans la relance des négociations gelées depuis septembre 2010.

"Les dirigeants de la région sont importants. Tout dirigeant palestinien qui souhaite négocier doit bien entendu obtenir le soutien des pays de la région, mais pour le moment nous sommes totalement impliqués dans les efforts en vue de la reprise des négociations directes, tandis que les Américains tentent d'aider à cette relance", a expliqué Mme Livni au moment où M. Kerry était de retour en Israël pour tenter de relancer le processus de paix.

"Nous pourrons sous peu évaluer la contribution des pays de la région. L'idée est intéressante, mais cela prendra du temps", a ajouté Mme Livni, à propos des déclarations de M. Kerry à Istanbul qui a estimé que la Turquie pouvait jouer un rôle "clé" et apporter une "importante contribution" au processus de paix entre Israël et les Palestiniens.


"La Turquie peut de nombreuses façons jouer un rôle clé, apporter une importante contribution au processus de paix (...) un pays aussi dynamique et énergique que la Turquie peut avoir un impact profond sur le processus de paix", a souligné M. Kerry devant la presse.

Le secrétaire d'Etat américain doit avoir des discussions dimanche soir à Ramallah, en Cisjordanie, avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et mardi à Jérusalem avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Sous la pression des Etats-Unis, M. Netanyahu a présenté le 22 mars dernier les excuses de son pays pour la mort de neuf ressortissants turcs par l'armée israélienne lors de l'assaut en 2010 d'un navire humanitaire en route pour Gaza.

Ce geste a relancé les relations entre les deux pays, suspendues de facto de fait depuis cet incident. Des discussions sur le versement de dommages et intérêts aux familles des victimes turques doivent débuter la semaine prochaine.
(AFP, 7 avril 2013)

Pour Assad, une chute de son régime aurait un "effet domino" dans la région

Le président syrien Bachar al-Assad, confronté à une rébellion depuis deux ans, a averti qu'une chute de son régime aurait un "effet domino" au Moyen-Orient et déstabiliserait cette région "pendant de longues années", dans une interview à des médias turcs diffusée vendredi.

Il a par ailleurs qualifié le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, dont le gouvernement soutient la rébellion, d'"idiot" et d'"immature".

"Tout le monde sait que s'il y a partition en Syrie, ou si les forces terroristes prennent le contrôle du pays, il y aura contagion directement dans les pays voisins", a-t-il déclaré dans cette interview à la chaîne Ulusal et au journal Aydinlik, diffusée intégralement sur la page Facebook de la présidence syrienne.

"Puis il y aura un effet domino dans des pays peut-être loin du Moyen-Orient, à l'ouest, à l'est, au nord, dans le sud. Cela voudra dire une instabilité pendant de longues années, voire des décennies", a-t-il prévenu.

L'interview a été menée mardi et des extraits ont été diffusés sur plusieurs jours sur la page Facebook de la présidence syrienne.

Dans de premiers extraits, M. Assad a accusé M. Erdogan d'avoir menti au sujet du conflit en Syrie qui a fait, selon l'ONU, plus de 70.000 morts depuis deux ans.

"L'incendie en Syrie va se propager en Turquie, malheureusement (Erdogan) ne voit pas cette réalité-là", a affirmé le président Assad. "Erdogan oeuvre avec Israël pour détruire la Syrie (...), mais l'Etat syrien n'est pas tombé et les Syriens ont résisté".

"Le gouvernement turc contribue de manière directe à tuer le peuple syrien (...) Erdogan essaie de reproduire le passé noir entre les Arabes et les Turcs", a ajouté M. Assad, en référence à l'empire ottoman qui a dominé de vastes régions arabes pendant quatre siècles.

"Nous ne devons pas permettre aux dirigeants idiots et immatures de détruire cette relation" entre Turcs et Arabes, a-t-il dit, toujours à propos de M. Erdogan.

Il a également affirmé que la Ligue arabe "manquait de légitimité", en réaction à la décision de l'organisation panarabe d'accorder le siège de la Syrie à l'opposition.

M. Assad refuse de quitter le pouvoir et assimile les rebelles qui veulent la chute de son régime, à des "terroristes".

Il a lié l'ouverture d'un dialogue avec l'opposition à la non ingérence de l'étranger. "Il faut que ça soit un dialogue inter-syrien sans ingérence étrangère. C'est la seule ligne rouge. Ce pays appartient à tous les Syriens, ils peuvent discuter de ce qu'ils veulent", a-t-il affirmé.

Le chef de la Coalition d'opposition, Ahmed Moaz al-Khatib, s'était dit prêt fin janvier à entamer des discussions directes avec des représentants du régime avec comme unique objectif le départ de M. Assad. Il a par la suite affirmé que le régime avait fermé la porte à de tels pourparlers en poursuivant ses bombardements à travers la Syrie.

Le président Assad s'en est aussi pris aux Frères musulmans de Syrie, la plus influente composante de l'opposition. "De notre expérience avec eux pendant 30 ans, nous savons qu'il s'agit d'opportunistes qui utilisent la religion pour parvenir à des fins personnelles", a-t-il dit.

Les Frères musulmans avaient mené contre le régime de Hafez al-Assad, père de Bachar, un soulèvement dans les années 1980 qui a été brutalement réprimé, au prix de dizaines de milliers de morts à Hama (centre) en 1982.
(AFP, 5 avril 2013)

Assad accuse le Premier ministre turc de ne pas dire la vérité

Le président syrien a accusé le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan de ne pas avoir dit la vérité sur le conflit en Syrie, selon des extraits d'une interview à des médias turcs publiés mercredi sur le site de Bachar al-Assad.

"Depuis le début de la crise en Syrie, Erdogan n'a pas dit un seul mot de vrai", a dit M. Assad aux journalistes de la chaîne turque Ulusal et du journal Aydinlik.

L'interview avec M. Assad a été menée mardi et sera intégralement diffusée vendredi, selon le site du président.

Le gouvernement de M. Erdogan réclame le départ de Bachar al-Assad et soutient les rebelles dans le conflit qui a fait, selon l'ONU, plus de 70.000 morts depuis mars 2011.

La Turquie accueille en outre sur son sol 200.000 réfugiés syriens.

Dans un autre extrait, le président syrien a qualifié un récent attentat ayant tué un célèbre dignitaire religieux sunnite pro-régime d'acte visant à provoquer un "conflit interconfessionnel".

Cet attentat suicide perpétré le 21 mars à Damas avait tué cheikh Mohammad Saïd al-Bouti et 48 autres personnes. Le régime en avait alors accusé les "terroristes", terme qui désigne les rebelles selon la terminologie officielle.

"Des dignitaires religieux, dont cheikh Bouti, ont eu un rôle clé pour mettre en échec un plan de guerre confessionnelle. C'est pourquoi ils (les rebelles, ndlr) ont assassiné Bouti et deux jours plus tard un autre dignitaire religieux à Alep. Auparavant, ils avaient tué d'autres religieux", a dit le président syrien.
(AFP, 3 avril 2013)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

"Chypre, question cruciale pour relancer le dialogue Turquie-UE"

Désireuse de relancer le dialogue sur sa candidature à l'Union européenne, la Turquie estime que le climat est désormais propice pour surmonter la division de Chypre, un geste crucial pour l'intégration européenne d'Ankara, a déclaré jeudi à Vilnius le chef de la diplomatie turque, Egmen Bagis.

"L'élection de Nicos Anastasiades à la présidence de la nouvelle administration chypriote grecque est en elle-même une bonne opportunité pour soutenir le plan de Kofi Annan de 2004, qui pourrait résoudre le problème de Chypre avec la réunification de l'île", a déclaré M. Bagis à l'AFP.

En 2004, les Chypriotes grecs ont rejeté un plan des Nations Unies, appelé du nom du Secrétaire général de l'époque Kofi Annan, qui prévoyait un retrait progressif des troupes étrangères de l'île, où 35.000 soldats turcs sont stationnés dans le nord.

"Toute solution acceptée à la fois par les Chypriotes turcs et les Chypriotes grecs aura 100 pour cent d'appui et la bénédiction de la Turquie, tant qu'elle est fondée sur l'égalité politique. Ils doivent décider des détails", a déclaré M. Bagis lors d'une visite en Lituanie, pays balte qui prendra en juillet la présidence semestrielle de l'UE.

Ankara souhaite relancer en juin les négociations d'adhésion à l'UE, a-t-il dit. Entamés en 2005, ces pourparlers sont au point mort depuis juin 2010, notamment à cause de Chypre.

Chypre est divisée depuis 1974, après que la Turquie a envahi le nord de l'île à la suite d'un coup d'Etat fomenté par des nationalistes chypriotes-grecs et visant à rattacher le pays à la Grèce.

Ankara ne reconnaît que la République turque de Chypre du nord (RTCN), contrairement au reste de la communauté internationale qui reconnaît la République de Chypre, membre de l'Union européenne depuis 2004.
(AFP, 4 avril 2013)

Immigration / Migration

La Cour d’Appel française confirme le verdict contre 19 Kurdes

19 militants kurdes et une association culturelle kurde avaient comparu en juin et juillet 2011 devant la 14e Chambre correctionnelle du Tribunal de Paris. Il avait fallu pas moins de 9 audiences pour examiner les chefs d’accusation contenus dans l’ordonnance de renvoi du juge anti-terroriste Thierry Fragnoli. il s’agissait avant tout de confondre les prévenus d’être une bande de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.

Le jugement, mis en délibéré après les plaidoiries convaincantes des avocats, avait été rendu le 2 novembre. Les peines de prison prononcées - allant de 1 à 5 ans avec sursis pour tous les prévenus - et les attendus du tribunal avaient donné quelques motifs de satisfaction à tous ceux qui luttent pour que la défense de la cause kurde ne soit pas criminalisée, tout en laissant un gout amer à ceux qui s’étaient vus condamnés à des peines certes inférieures aux réquisitions du ministère public qui demandait jusqu’à 6 années d’emprisonnement, mais condamnés quand même !

Pour autant, quarante-huit heures après l’annonce du verdict, le Parquet, estimant les peines trop clémentes, avait fait appel. C’est cet appel qui a été examiné par le Pôle 8 de la première chambre de la Cour d’Appel de Paris, du 11 au 27 février 2013, dont l’arrêt est tombé le 23 avril 2013.

Après en avoir délibéré, les juges de la Cour d’Appel n’ont pas suivi les réquisitions du parquet qui demandait l’aggravation des sanctions, mais n’ont pas non plus prononcé l’acquittement que des défenseurs réclamaient. Ils se sont contentés de confirmer les peines prononcées en première instance.

Nul ne se plaindra de voir nos amis libres, mais 7 ans de procédure, des milliers de documents, des dizaines de milliers de pages, des milliers d’heures d’enquête et des dizaines d’heures d’audience pour en arriver à une telle conclusion montre bien l’embarras de la justice qui se refuse à juger comme de "dangereux terroristes" les personnes poursuivies, mais qui peine à reconnaître que les activités de la communauté kurde sur le territoire français ne sont ni illégales, ni, encore moins, terroristes.
(akbdrk.free.fr, André Métayer, 29 avril 2013)

Four conferences planned for the coming weeks, one in Europe

Amsterdam - ANF interviewed Peace and Democracy Party (BDP) Mersin deputy Ertuğrul Kürkçü about the ongoing process of talks in search for a democratic and peaceful solution to the Kurdish question.

Commenting on the developments that have gained momentum since the call Kurdish leader Abdullah Öcalan made on Newroz on 21 March, Kürkçü said that he regarded the currently ongoing process as the gradual disclosure of a general agreement reached between the Turkish state and Kurdish leader Öcalan. "What we are currently going through is not a process of negotiation but the assessment of the results of a finalized negotiation. The phase of global decisions has been finalized but the second phase of its arrangement and practice is being subjected to negotiation at present. In this respect I see that the government is tending to control the entire process and avoiding shaping the process with the participation of various power groups in the society", he underlined.

Referring to the Commission of Wise People which has been established to serve in the process of negotiation between the state and Öcalan, and is projected to work for three months, Kürkçü said that the Commission couldn't deal with relevant matters within such a short period of time. "This is not a work that could be finalized in three months, a period which has been put forward as a formal condition. I am of the opinion that the Parliamentary Human Rights Commission would have been able to take an active role in this process had it not failed on its work on the Roboski massacre. A sub-commission affiliated to the Human Rights Commission, which is a permanent one, would otherwise manage to lead the process till the very end. Internal regulations impose a time restriction on parliamentary commissions, which is the reason why the Commission of Wise People will not be enough to lead the process in a well coordinated way. It will not go beyond being there for the sake of formality".

Kürkçü also criticized the Commission of Wise People for not consisting of names qualified enough to intermediate and arrange the negotiation process and non-conflict environment. Remarking that the commission consisted of 16 out of 90 people BDP had proposed, names of importance in the peace and labour struggle, the BDP deputy said the commission would not do anything apart from presenting reports after giving a formal service for three months, two left by now. “The present commission resembles a gathering aiming to organize the bases of non-governmental organizations in particular, failing to reach the ground of true opinion leaders, NGOs and labor activists. Instead of getting stuck in hotels at city centers, members of the commission need to get in touch with the people by visiting them in neighborhoods, factories and all areas of life, which can currently be practiced in Diyarbakır and the Kurdish region alone for these areas already have a ground for such works. I don't think the commission is accomplishing sufficient results in the western part of the country. This is because of the fact that the capability of this formation doesn't lend itself to be suitable for further progress. This is not what we expected to happen”.

Kürkçü pointed out that the currently ongoing process is being kept on the right route thanks to the efforts Öcalan has made, adding, “A process of four conferences is lying ahead of the process now. These conferences, which will take place in Turkey, Europe, Kurdistan and South upon the proposal of Öcalan, are of importance but there will be some difficulties in this process because of the fact that it shall be led by Öcalan, not by people from the outside. As far as I understand, Öcalan is planning to end the withdrawal process by September. This process could make a better progress if Öcalan has the opportunity to initiate a wider work in Imralı by summer, as expected, and if we can also pay visits to Imralı and have talks with him”.

Kürkçü noted that according to him the AKP government was intending to run the process by being on good terms with the nationalist circle. “Peace is a manipulator of this process to the government, while it is a purpose in itself to us, a purpose to pave the way for the non-conflict environment and a general democratic area”, he added.
(ANF, 24 April 2013)

Appel à la solidarité avec un gréviste de la faim en danger

Transmis par
bahar_kimyongur@yahoo.fr le 26 avril 2013

« Nul ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou traitements inhumains ou dégradants. ».

Art. 3 de la convention européenne des droits de l’homme

Un jeune citoyen français, père d’une petite fille et dans quelques jours d’un petit garçon, marié, intégré et aimé vit actuellement une situation particulièrement dégradante, dangereuse et antidémocratique…aux yeux de tous !

Ce jeune citoyen a été emprisonné à la Maison d’arrêt de Fresnes en janvier 2013 pour ses opinions politiques à la suite d’un procès injuste totalement passé inaperçu et qui, par conséquent, n’a pas mobilisé les masses ou les médias.

Son acte (parce qu’il est important de rappeler son « délit ») est d’avoir pacifiquement exprimé une sympathie envers la lutte politique d’un mouvement marxiste et anti-impérialiste turc au travers de concerts, de manifestations, notamment celles du 1er mai, de distributions de tracts ainsi que de revues légales en Turquie.

Ce jeune citoyen se prénomme Nezif ESKI.

Bien qu’il fasse appel de ce jugement rendu le 20 décembre 2012 par le Tribunal correctionnel de Paris, Nezif ne remet pas en cause la décision prise au « nom du peuple français ».

S’il fait la grève de la faim depuis bientôt 50 jours, s’il est en passe de perdre près de 15 kilos et s’il met en danger sa vie ce n’est pas pour contester la décision prise à son encontre.

S’il fait tout cela, avec courage mais épuisement, c’est parce qu’il proteste contre ses conditions de détention et plus particulièrement contre les agissements des gardiens à la sortie des parloirs.

En effet Nezif, contrairement aux dispositions d’un arrêt du Tribunal Administratif de Melun lui aussi rendu « au nom du peuple français », subit systématiquement à la sortie de chaque parloir des mises à nu ainsi que des fouilles corporelles intimes.

Saisi le 28 mars 2013 d'un référé-liberté,  déposé par l'Observatoire international des prisons (OIP) à la demande de Nezif, le juge des référés du Tribunal administratif de Melun a suspendu le 29 mars dernier « la décision implicite par laquelle le directeur du centre pénitentiaire de Fresnes a institué un régime de fouilles corporelles intégrales systématiques à l'égard de l'ensemble des personnes détenues à la sortie des parloirs et la note, en date du 24 décembre 2012, du même directeur ayant le même objet ».

Aussi, les fouilles corporelles peuvent être considérées comme des actes humiliants et dégradants, comme des tortures ou des viols. Nezif les considère comme tels…nous devons les considérer comme tels.

En effet, il faut imaginer ce que sont ces actes : mises à nu, palpation de la bouche, écartement des fesses, obligation de tousser, palpation des testicules. Tout cela au vu d’autres gardiens et détenus.

Les derniers faits en date : le 2 avril 2013, malgré l’arrêt précédemment cité,  à la sortie d’un parloir, les gardiens ont souhaité une nouvelle fois fouiller à nu Nezif. Celui –ci, en connaissance de cause a demandé qu’on lui fournisse un document justifiant de cette fouille. Un responsable de l’administration pénitentiaire est alors venu à sa rencontre. Ce responsable lui expliquait que les lois de la République n’avaient pas « droit de cité » dans sa prison.  Il ordonna alors à trois gardiens de mettre à nu Nezif et d’employer la force si nécessaire.

Ces trois gardiens, pouvant exercer leur droit de retrait,  se sont malgré tout  machinalement exécutés.

Nezif fut plaqué au sol, ses vêtements furent déchirés et l’un des trois gardiens fut « bien malin » en s’asseyant de tout son poids sur son dos, compressant son thorax et écartant ses fesses.

Ces derniers actes ont marqué un tournant. Le tournant de la mobilisation. Il faut dire STOP aux agissements des responsables et des gardiens de cette maison d’arrêt !

« Nous ne pouvons juger du degré de civilisation d’une nation qu’en visitant ses prisons » écrivait Dostoïevski.

Nous pouvons aller plus loin : nous ne pouvons juger du degré de civilisation d’une nation qu’en condamnant les actes commis par l’administration pénitentiaire dans les prisons.

Nezif ne demande que ses droits.

Le droit de ne pas subir des mises à nu et des actes humiliants qu’il qualifie de tortures.

Ces mêmes droits sont bafoués systématiquement par cette administration.

Un homme est en danger.

Aussi une nation, qui laisse faire, est en danger.

A ce jour aucune arme, ou substance, ou document  n’ont été trouvés à la suite de ces fouilles. En effet Nezif , malgré sa maladie (et oui, en plus de tout cela Nezif a une grave maladie extrêmement incapacitante qu’est l’Algie Vasculaire de la Face plus couramment nommée céphalée suicidaire) entend être un détenu modèle.

Vous devez réagir…Nous devons tous réagir vite !

Il faut harceler le cabinet de la Ministre de la justice Christiane Taubira !!

Tél: 00 33 (0) 1.44.77.60.60

DERNIER MESSAGE DE NEZIF ESKI

“Nous sommes le lundi 22 avril 2013, cela fait maintenant 41 jours que je suis en grève de la faim.

Je n’accepte pas les fouilles intégrales, cette humiliation, cette atteinte à la dignité n’est rien d’autre qu’une pratique fasciste.

Ce matin, j’avais un rendez-vous à l’hôpital Lariboisière dans paris. Ce rendez-vous était très important compte tenu la gravité et de la violence que me font subir les crises d’Algie vasculaire de Face.

Et malheureusement je n’ai pas été conduit à l’hôpital, et ce, tout simplement parce que j’ai refusé d’être menotté à la taille et aux pieds.

A croire que l’époque nazie refait surface.

Il ne manque plus que les camps de concentration, quoi que, peut-être certaine fois on peut se poser la question.

De ce fait, je tiens pour responsable tous ceux qui sont à la direction de Fresnes si jamais il m’arrive quoique ce soit.

La direction de Fresnes est responsable de mon état de santé qui s’aggrave de jour en jour. »

« POUR ÊTRE DIGNE IL FAUT RESPECTER LA DIGNITE DES AUTRES »

Nezif ESKI, détenu de la maison d’arrêt de Fresnes »

Procès de néonazis: quatre places réservées aux médias turcs

Quatre places sont réservées aux médias turcs à l'un des plus importants procès de néonazis de l'Après-guerre, a annoncé vendredi le tribunal de Munich, dans le sud de l'Allemagne, en entamant une nouvelle procédure d'accréditation après avoir créé un scandale international.

Le tribunal a décidé en outre de procéder à un tirage au sort pour attribuer les 50 autres places de presse, après que la Cour constitutionnelle de Karlsruhe (ouest) a retoqué sa procédure d'accréditation il y a une semaine.

Les places réservées à la presse avaient été attribuées sur le principe du "premier arrivé, premier servi", mais nombre de médias allemands avaient été avisés en amont de l'ouverture de la procédure. Les médias turcs n'en avaient obtenu aucune alors que huit des dix victimes sont turques ou d'origine turque.

De grands organes de presse comme la BBC et l'Agence France-Presse (AFP) avaient également été exclus.

A Ankara, le président de la commission des Affaires étrangères du Parlement turc, Volkan Bozkir, a réclamé des places pour des diplomates et des responsables politiques turcs.

"Jusqu'ici, on n'a assuré ni à l'ambassadeur turc à Berlin, ni au président de la Commission des droits de l'Homme à Ankara ni à moi en tant que président de la commission des Affaires étrangères que nous pourrions être présents au procès", a-t-il expliqué au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) à paraître samedi.

"Nous saluerions le fait que notre confiance dans l'État de droit allemand demeure intact", a-t-il ajouté, selon un extrait de l'article diffusé vendredi.

Lundi, le tribunal de Munich avait décidé de reporter l'ouverture du procès du 17 avril au 6 mai après que la Cour de Karlsruhe lui eut demandé d'accorder au moins trois places supplémentaires aux médias étrangers ayant des liens particuliers avec le dossier.

Cette décision de la Cour, consécutive à une plainte du journal turc Sabah, avait été saluée par le gouvernement allemand, l'affaire ayant créé des tensions entre Berlin et Ankara.

Le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, a néanmoins refusé vendredi de faire le moindre commentaire, au nom de l'indépendance du tribunal.
 Principale figure du procès, Beate Zschäpe, 38 ans, est soupçonnée d'avoir participé aux meurtres de huit Turcs ou Allemands d'origine turque et d'un Grec entre 2000 et 2006, ainsi que d'une policière allemande en 2007.

Elle est également soupçonnée d'être impliquée dans deux attentats contre des communautés étrangères et 15 attaques de banque.

Ses deux acolytes, Uwe Böhnhardt (34 ans) et Uwe Mundlos (38 ans), des meurtriers présumés, se sont donné la mort le 4 novembre 2011. Tous trois formaient la cellule néonazie Clandestinité national-socialiste (NSU).

Quatre personnes soupçonnées de leur avoir fourni une aide logistique seront aussi sur le banc des accusés. Le procès pourrait durer deux ans et demi.
(AFP, 19 avril 2013)

Témoignage de Bahar Kimyongur: "jusqu'à 300 jeunes en Syrie"

Bahar Kimyongur, ce Belge autrefois poursuivi pour ses activités au sein du DHKP-C, l'organisation d'extrême-gauche turque, connaît bien ces familles dont les fils partent combattre en Syrie.

Selon lui, le nombre de jeunes partis là-bas serait bien plus important que celui recensé.

"Les familles ont parfois tellement peur qu'elles préfèrent l'omerta et disent qu'elles ne veulent pas d'histoire".

Cet observateur des communautés belges, licencié en histoire de l'ULB, estime que les jeunes qui se rallient aux mouvements qualifiés de terroristes dans le conflit syrien sont victimes d'un "effet de contagion: dans la rue, par Facebook, etc.

Il pointe aussi la responsabilité - voire l’hypocrisie- de l'Etat belge qui, en vendant des armes à l'Arabie saoudite (des FAL), permet à celle-ci de les livrer sans entrave aux rebelles.

Il pointe également à l'origine du départ de jeunes Belges (mais Européens aussi) la prégnance du salafisme, celle de ces prédicateurs qui "luttent contre la mécréance".

Selon lui, il y aurait des "tours opérators" du terrorisme faisant aboutir à la frontière turquo-syrienne, ces jeunes militants venus de Belgique ou d'ailleurs.

Il est actuellement en contact avec une douzaine de familles belges qui appréhendent que leur enfant soit parti rejoindre les forces d'opposition en Syrie, comme ces jeunes de Schaerbeek, ceux de Laeken ou d'ailleurs. (Le Soir,
Marc Metdepenningen,17 avril 2013)

Rassemblement pour Nezif Eski, détenu politique en résistance

Rassemblement ce vendredi 19 avril 2013 à 16h en face du consulat de France à hauteur du 42, Boulevard du Régent, 1000 Bruxelles pour soutenir les revendications du détenu Nezif Eski, prisonnier politique accusé d'être membre du mouvement marxiste anatolien, le DHKP-C.

Nezif est en grève de la faim contre les fouilles corporelles humiliantes, une pratique contrevenant au règlement d’ordre intérieur de la prison de Fresnes où il est incarcéré.

Sa résistance dure depuis le 13 mars 2013.

Il souffre par ailleurs d'une affection grave appelée « algie vasculaire de la face » et surnommée « céphalée suicidaire ».

Nezif n'est pas dangereux. Il est en danger.

Kimyongur Bahar <bahar_kimyongur@yahoo.fr>


Report du procès de néonazis pour une série de meurtres racistes

Le procès de néonazis allemands pour une série de meurtres racistes, prévu à partir de mercredi à Munich (sud), a été reporté au 6 mai afin de revoir la procédure d'accréditation des médias retoquée par la Cour constitutionnelle.

Une vive polémique avait agité l'Allemagne ces dernières semaines sur les modalités d'organisation du procès et la façon dont les places réservées à la presse avaient été attribuées sur le principe du "premier arrivé, premier servi".

Les médias turcs n'en avaient obtenu aucune alors que huit des dix victimes sont turques ou d'origine turque.

Vendredi, la Cour constitutionnelle allemande de Karlsruhe avait demandé au tribunal de Munich d'accorder au moins trois places supplémentaires aux médias étrangers souhaitant couvrir ce procès, considéré comme l'un des plus grands procès de néonazis de l'Après-guerre.

Cette décision de la Cour, consécutive à une plainte du journal turc Sabah, avait été saluée par le gouvernement allemand, alors que l'affaire avait créé des tensions entre Berlin et Ankara.

"Au vu de la décision de la Cour constitutionnelle, une nouvelle procédure d'accréditation est nécessaire et elle ne peut-être organisée d'ici à l'ouverture prévue des débats" mercredi, a expliqué le tribunal de Munich dans un communiqué.

Une porte-parole du tribunal, Margarete Nötzel, a précisé qu'elle n'avait "aucune idée des nouveaux critères qui seraient retenus pour la nouvelle procédure d'accréditation", au cours d'une conférence de presse lundi à Munich. Elle n'était pas non plus en mesure de donner une date pour le lancement de cette procédure.

La représentante officielle des proches de victimes mandatée par le gouvernement allemand, Barbara John, a vertement critiqué ce report. "C'est une catastrophe", a-t-elle dit au quotidien "Berliner Zeitung", soulignant que beaucoup de proches s'étaient préparés émotionnellement à un début du procès mercredi.

Certains avaient même pris des congés ou acheté des billets de train ou d'avion pour venir à Munich, et devront finalement renoncer, selon elle.

Le représentant de la communauté turque en Allemagne, Kenan Kolat, cité par l'édition en ligne du quotidien Die Welt, a cependant jugé le report du procès "logique", soulignant que "le tribunal a commis beaucoup d'erreurs qui ont conduit à cette décision".

La Fédération allemande des journalistes (DJV) a également jugé qu'il s'agissait de "la conséquence qu'il fallait tirer de la série d'erreurs" commises par les magistrats.

"Il revient maintenant au tribunal de permettre aux journalistes de suivre ce procès qui est l'un des plus importants pour l'Allemagne" et la "signification de ce procès doit se refléter dans la façon dont les places seront attribuées", a déclaré le responsable de la DJV, Michael Konken.

Figure principale du procès, Beate Zschäpe, 38 ans, est soupçonnée d'avoir participé aux meurtres de huit Turcs ou Allemands d'origine turque et d'un Grec entre 2000 et 2006, ainsi que d'une policière allemande en 2007.

Elle est également soupçonnée d'être impliquée dans deux attentats contre des communautés étrangères et 15 braquages de banque, selon l'acte d'accusation.

Ses deux acolytes, Uwe Böhnhardt (34 ans) et Uwe Mundlos (38 ans), les meurtriers présumés, se sont donné la mort le 4 novembre 2011. Tous trois formaient la cellule néonazie Clandestinité national-socialiste (NSU).

Quatre personnes, soupçonnées de leur avoir fourni une aide logistique, se tiendront aussi sur le banc des accusés.

Plus de 70 personnes se sont portées parties civiles, assistées par une quarantaine d'avocats. Six cents témoins seront appelés à la barre. Le procès pourrait durer deux ans et demi. (AFP, 15 avril 2013)

La police a arrêté un membre du CIB en Belgique

En Belgique, la police a arrêté un membre du Collectif des Immigrés de Belgique (BGK-CIB)!

Depuis 2008, Hüseyin Aras vit dans la ville d'Anvers en tant que réfugié politique. Le mercredi 11 avril, il a été arrêté par la police belge pour être renvoyé en Turquie.

Pour des raisons politiques, il a du quitter sa terre natale et il est venu en Belgique. Huseyin Aras, membre du Collectif des Immigrés de Belgique (CIB), a été mis en garde à vue après une perquisition chez lui. En vue d'être renvoyé en Turquie, Aras a été envoyé dans un centre fermé proche d'Anvers

Notre ami qui s'est fait arrêté est un membre actif du Collectif des Immigrés de Belgique (CIB) qui poursuit des activités en Belgique et qui est rattaché à la Confédération des Immigrés Opprimés d'Europe (AvEG-Kon- CIOE).

Nous, en tant que BGK-CIB, nous nous inquiétons car nous pensons que la vie de notre membre sera en danger en Turquie dans la mesure où il va être renvoyé dans ce pays qui se trouve en tête de liste en ce qui concerne les violations des droits de l'homme.

C'est pourquoi, nous voulons qu'Huseyin Aras soit libéré et que les procédures juridiques soient suivis avec attention. La demande d'Hüseyin Aras en tant que réfugié politique doit être accepté et il doit être immédiatement libéré.

En tant que BGK-CIB, nous voulons que les exilés politiques vivants en Belgique, les institutions des droits de l'homme et le public progressiste montrent une sensibilité, une attention à ce sujet.

Que les expulsions s'arrêtent!
Qu'Huseyin Aras soit libéré!

Belçika Göçmenler Kolektifi (BGK)
Collectif des Immigrés de Belgique (CIB)
Contact:
www.kolektif.be - İnfo@kolektif.be

L'un des plus grands procès néonazis de l'Après guerre

L'un des plus grands procès de néonazis de l'Après-guerre s'ouvre mercredi à Munich (sud) pour juger une série de neuf meurtres xénophobes qualifiés par Angela Merkel de honte pour l'Allemagne.

Les conditions d'organisation du procès ont fait polémique en raison de l'absence de places réservées par le tribunal de Munich aux médias turcs, alors que huit des victimes étaient originaires de ce pays, suscitant des tensions entre Berlin et Ankara.

La Cour constitutionnelle a finalement ordonné vendredi que des places supplémentaires soient accordées aux médias étrangers, notamment turcs. Mais la controverse fait désordre dans une affaire déjà marquée par une cascade de scandales autour de l'enquête qui avaient poussé la chancelière allemande à présenter des excuses publiques aux familles des victimes.

La principale accusée, Beate Zschäpe, 38 ans, qui encourt une lourde peine de prison, doit répondre de sa participation présumée à neuf meurtres xénophobes, plus celui d'une policière en 2007. Elle est également soupçonnée d'être impliquée dans deux attentats contre des communautés étrangères et 15 braquages de banque, selon l'acte d'accusation.

Ses deux acolytes, Uwe Böhnhardt (34 ans) et Uwe Mundlos (38 ans), les meurtriers présumés, se sont donné la mort le 4 novembre 2011. Tous trois formaient la cellule néonazie Clandestinité national-socialiste (NSU).

Quatre personnes, soupçonnées de leur avoir fourni une aide logistique, se tiendront aussi sur le banc des accusés.

Plus de 70 personnes se sont portées partie civile, assistées par une quarantaine d'avocats. Six cents témoins seront appelés à la barre. Le procès pourrait durer deux ans et demi.

La Cour devra notamment répondre à deux questions qui hantent l'Allemagne depuis la révélation de l'affaire: comment ces trois néonazis, dans le collimateur des services de renseignements intérieurs dès la fin des années 90, ont-ils pu vivre si longtemps sans jamais être inquiétés?

Et comment une série de meurtres de petits commerçants immigrés a-t-elle pu rester inexpliquée pendant plus d'une décennie?

"Des années durant, personne n'a semblé s'insurger contre ces crimes", résume l'hebdomadaire der Spiegel.

Huit citoyens turcs ou d'origine turque et un Grec sont abattus entre le 9 septembre 2000 et le 6 avril 2006. Les meurtres sont commis dans des cafés internet, des boutiques de fruits et légumes, des snacks de kébabs, à travers tout le pays, toujours avec la même arme. Mais jamais la police n'explore sérieusement la piste xénophobe.

Les familles des victimes --dont certains membres assisteront au procès-- sont au contraire soupçonnées et subissent pressions et menaces. "Pendant 11 ans, nous n'avons pas eu le droit d'être des victimes", témoigne Semiya Simsek, dont le père a été abattu devant son stand de fleurs, un crime dont sa mère a ensuite été accusée.

Au cours d'une cérémonie d'hommage posthume aux victimes l'an dernier, Angela Merkel avait demandé pardon aux familles accusées à tort. Ces crimes "sont une honte pour notre pays", avait-elle déclaré. A la tribune ce jour-là, Ismail Yozgat avait raconté comment son fils de 21 ans était mort dans ses bras après avoir reçu deux balles dans la tête. La motivation de ses bourreaux? La haine des étrangers.

L'affaire sera finalement élucidée en novembre 2011... par hasard. Des policiers retrouvent dans une caravane les corps de Böhnhardt et Mundlos, qui ont préféré mourir plutôt que de se rendre à la suite d'un braquage raté.

Quelques heures après, Beate Zschäpe met le feu à leur appartement. Elle se rendra quatre jours plus tard. Entre-temps la police aura fait le lien entre les deux affaires et découvert dans les décombres de l'appartement l'arme qui a tué les neuf immigrés. Ainsi qu'un DVD, mettant en scène le personnage de dessin animé de la panthère rose, dans lequel le trio revendique ses crimes.

L'Allemagne découvre dans les mois qui suivent les ratés de l'enquête et les renseignements intérieurs sont accusés de négligences voire de racisme. Une commission d'enquête parlementaire sera même ouverte.

"Je n'aurais jamais pu imaginer qu'un tel échec massif des services (de sécurité) soit possible en Allemagne", souligne le député et président de cette commission, Sebastian Edathy.

Près de 10.000 manifestants à Münich

Près de dix mille personnes ont défilé dans les rues de Munich (sud) contre l'extrême droite samedi, à quatre jours de l'ouverture dans cette ville de l'un des plus grands procès de crimes racistes de l'après-guerre en Allemagne, selon les organisateurs.

La manifestation a réuni entre 7.000 et 10.000 personnes, a assuré le collectif d'associations à l'origine de ce défilé tandis que la police avançait le chiffre de 5.500 participants.

La militante d'extrême droite Beate Zschäpe comparaît à partir de mercredi pour sa participation présumée à dix meurtres, dont 8 Turcs ou personnes d'origine turque et un Grec, des crimes racistes qualifiés par la chancelière Angela Merkel de honte pour l'Allemagne.

La veuve d'une des 10 victimes a estimé samedi que huit ans après le meurtre de son époux, "c'est toujours la stupeur qui règne chez nous", selon des propos rapportés par l'agence de presse allemande dpa.

La famille de Theodoros Boularides, tué en 2005, a vécu sous le choc car elle a notamment été soupçonnée d'avoir commis ce crime, a-t-elle ajouté, selon la même source.

Les deux acolytes de Beate Zschäpe, Uwe Böhnhardt et Uwe Mundlos, considérés comme les auteurs de ces crimes, se sont suicidés le 4 novembre 2011. Tous trois formaient la cellule néonazie Clandestinité nationale-socialiste (NSU).


Les liens troubles de la police allemande et de l'extrême droite

Les meurtres racistes pour lesquels sont jugés Beate Zschäpe et quatre militants d'extrême droite à partir de mercredi à Munich (sud) ont révélé les liens troubles de la police et du renseignement allemand avec cette mouvance.

En novembre 2011, l'opinion publique entend pour la première fois parler de "Clandestinité national-socialiste" (NSU), un groupuscule accusé des meurtres de huit Turcs ou Allemands d'origine turque, un Grec et une policière allemande entre 2000 et 2007. Des crimes jusqu'alors attribués à la mafia turque.

Les membres de la NSU Uwe Mundlos et Uwe Böhnhardt, qui se sont donné la mort avant leur arrestation après un braquage raté, et Beate Zschäpe, qui s'est rendue, ont vécu pendant des années dans l'Etat régional de Thuringe (est), sans être inquiétés par la police qui les connaissait pourtant.

"Nous devons aujourd'hui reconnaître, avec une grande honte, que peu, trop peu d'entre nous, ont cru possible que (de tels crimes) puissent arriver en Allemagne", avait admis quelque mois plus tard le ministre de l'Intérieur de Thuringe Jörg Gelbert.

Quasi-inexistante électoralement, sauf localement surtout dans l'ex-RDA communiste, l'extrême droite se révélait soudain capable d'actions criminelles organisées.

Les suspects ont bénéficié du soutien plus ou moins direct de 129 personnes, selon la police, preuve que la NSU n'était pas composée de "loups solitaires".

Toutes font partie ou sont proches du parti néonazi NPD, dont les Etats régionaux vont réclamer l'interdiction devant la Cour constitutionnelle.

Au fil de l'enquête, l'Allemagne découvre les négligences, dysfonctionnements voire compromissions de la police et des services de renseignement intérieur (Verfassungsschutz, VS), qui ont empêché la résolution des meurtres.

Mais l'Allemagne a surtout découvert la mansuétude des forces de l'ordre, qui n'ont eu de cesse de minorer le danger représenté par l'extrême droite.

Le directeur de la VS, Heinz Fromm, a dû démissionner en juillet après que ses services eurent reconnu avoir volontairement détruit des dossiers concernant l'affaire, probablement parce qu'ils prouvaient leurs liens avec les deux hommes de la NSU.

Cet incident a révélé les liaisons dangereuses entretenues par la VS avec ce milieu qu'elle contribuait à financer en échange de renseignements.

Dans le cas du NPD, les instances du parti étaient souvent au courant. "Dans plusieurs cas les sommes versées étaient partagées avec le parti, qui filtrait les informations fournies en échange", a expliqué Gideon Bortsch, chercheur spécialiste de l'extrême droite à l'Université de Potsdam.

En outre, la surveillance des néo-nazis a été considérablement allégée après les attentats du 11-septembre, la menace terroriste islamiste devenant prioritaire.

"Il y a aujourd'hui un consensus pour dire que cette décision était une erreur", a reconnu Sebastian Edathy, le social-démocrate qui préside une commission d'enquête parlementaire sur le fiasco NSU.

La police s'est également avérée incapable de détecter le mobile raciste des meurtres qui seront examinés cette semaine.

"Cela m'effraie que l'opinion publique dans sa totalité ait complètement échoué à voir que tous ces crimes pouvaient être liés. Il y a eu un aveuglement complet face au caractère raciste de ces meurtres", a déploré M. Bortsch.

Mais l'affaire de la NSU n'est pas seule à alimenter les soupçons de collusions entre forces de l'ordre et extrême droite: le ministère fédéral de l'Intérieur a reconnu récemment que 266 néo-nazis étaient visés pas des mandats d'arrêt qui n'ont jamais été appliqués, alors qu'un nombre non-négligeable concerne des actes violents voire des meurtres.

Même les statistiques officielles semblent minorer le nombre de crimes imputable aux néo-nazis.

Fin mars, l'hebdomadaire Die Zeit et le quotidien berlinois Der Tagesspiegel recensaient au moins 152 meurtres xénophobes commis par des gens d'extrême droite entre 1990 et 2012 en Allemagne, plus 18 autres où le mobile raciste était très probable. Le ministère de l'Intérieur en comptabilisait 63 sur la même période.

L'extrême droite allemande: une nébuleuse nostalgique du IIIe Reich

L'extrême droite allemande est une nébuleuse regroupée autour du parti néonazi NPD dont l'interdiction éventuelle fait débat depuis une décennie.

A la différence de nombreuses formations d'extrême droite en Europe, le Parti national-démocrate d'Allemagne (NPD) n'a jamais réussi à envoyer de députés au Bundestag depuis sa création en 1964, n'ayant jamais franchi la barre des 5% de voix nécessaire pour entrer à la chambre basse du Parlement.

Aux dernières élections législatives en 2009, il n'a obtenu que 1,5% des suffrages.

Néanmoins, les néonazis font partie du paysage politique dans l'ex-RDA, en particulier dans les régions déshéritées qui ont perdu de nombreux habitants depuis la Réunification et où vivent très peu d'étrangers.

Ils disposent d'élus dans les parlements régionaux de Saxe (depuis 2004) et du Mecklembourg-Poméranie antérieure (depuis 2006). Dans cette dernière région, le NPD a obtenu 6% des voix lors d'un scrutin en septembre 2011 et dans certaines communes proches de la frontière polonaise, il est monté jusqu'à 33%.

Ouvertement raciste, antisémite et révisionniste, ce parti est accusé de fournir une plate-forme officielle aux adversaires de la démocratie. Créé par d'anciens fonctionnaires nazis, il réunit à la fois de jeunes skinheads et de vieux nostalgiques du IIIe Reich.

Dans certaines régions sinistrées de l'ex-Allemagne de l'est, le NPD dispose désormais d'un ancrage tel qu'il est considéré comme une formation politique "normale".

Les militants néo-nazis "disent aux gens +nous sommes là pour vous+, +appelez nous jour et nuit+ et ça les rend populaires même s'ils n'ont pas de compétences sociales particulières", explique Toralf Staud, auteur d'un livre sur le NPD, "Les nazis modernes".

Les Etats régionaux vont réclamer prochainement son interdiction devant la Cour constitutionnelle après un échec retentissant en 2003.

L'extrême droite compte également de nombreux groupuscules plus ou moins organisés, dont les autonomes nationalistes qui militent pour la violence contre la police et leurs adversaires politiques. (AFP, 14 avril 2013)

Procès néonazi : Westerwelle critique le peu d'ouverture aux médias étrangers

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a jugé "problématique" le manque d'ouverture aux médias internationaux de l'un des procès de néonazis les plus importants de l'Après-guerre qui doit s'ouvrir à la mi-avril, dans une interview à paraître mercredi.

"Ce qui est problématique, c'est qu'une organisation terroriste présumée puisse tuer pendant des années en Allemagne et qu'il soit (jugé) normal que les médias nationaux mais pas les représentants des médias internationaux aient un accès suffisant aux audiences lors du procès", a souligné le chef de la diplomatie dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), selon le texte de l'entretien diffusé mardi soir.

Guido Westerwelle était interrogé sur l'image actuelle de l'Allemagne en Europe, notamment dans la gestion de la crise de la zone euro où elle est parfois accusée d'imposer ses vues.

Berlin avait déjà souhaité qu'une solution soit trouvée pour que les médias turcs puissent couvrir le procès de néonazis allemands jugés pour des meurtres racistes, notamment de huit Turcs, alors qu'ils ont été privés d'accréditation.

L'accusée principale, Beate Zschäpe, est soupçonnée d'avoir tué avec ses deux acolytes décédés depuis, huit Turcs et un Grec entre 2000 et 2006, ainsi qu'une policière allemande. Quatre autres inculpés soupçonnés de complicité seront également jugés. Leur procès doit s'ouvrir le 17 avril à Munich.

La découverte de la cellule néonazie en 2011 a provoqué une onde de choc en Allemagne, et l'intérêt pour le procès de Mme Zschäpe est immense. Mais pratiquement aucun média étranger n'a pu obtenir d'accréditation pour le suivre.
(AFP, 9 avril 2013)

Turkish brothers finally buried after three years in Belgian morgue

The bodies of two Turks murdered in Belgium in 2010 have finally been released to their family after being held in the morgue for 937 due to a slow judicial process and have been brought to Turkey.

Vahit and Naciye Aygün had to wait for more than two-and-a-half years for their sons' bodies to be released as Kortrijk Public Prosecutor Marc Allegaert, who was conducting the investigation into the murders, had not completed the case file.

The bodies of Süleyman Aygün (33) and Uğur Aygün (32), who were shot to death in the head during a fight with neighbors in Brussels on Sept. 18, 2010, arrived in Turkey on Monday. The bodies were taken to Afyonkarahisar province.

A funeral was held in Göveçci, a village in the district of Emirdağ, on Tuesday. A funeral prayer was also held at the Fatih Mosque located in Brussels' Schaarbeek neighborhood, where the family lives, before the bodies were brought to Turkey.

Speaking to the Cihan news agency before the funeral, Vahit Aygün said the Belgian authorities would not permit them to see their sons' bodies during the 937-day period.

The Kortrijk Public Prosecutor's Office decided to release the bodies of the two Turks to their family following Deputy Prime Minister Bekir Bozdağ's intervention in the case. Bozdağ reportedly called Vahit Aygün on Saturday and said that any assistance necessary would be provided to them to bring their sons' bodies to Turkey. The Aygün family was required by the prosecutor's office to pay 140 euros each day in order to keep the bodies in the morgue. According to the Cihan report, a large part of the amount was covered by the Turkish government.

In an earlier interview, Vahit Aygün told the Anatolia news agency that he had sent a letter to the Belgian king asking for help but was referred to the Belgian minister of justice instead. He added that he also asked for help from Turkish diplomats who had visited Belgium, and that he had come to Turkey and visited the Turkish Parliament, asking for help from politicians. Vahit Aygün said, “Although I was able to reach many people, the only person I could not contact was the prosecutor, [Marc] Allegaert.”
(TODAY'S ZAMAN, April 9, 2013)

La Turquie adopte une loi sur les droits des migrants attendue par l'UE

Le Parlement turc a adopté tard jeudi soir une loi qui renforce les droits des migrants et demandeurs d'asile demandée depuis longtemps par l'Union européenne dans le cadre du processus d'adhésion de la Turquie au bloc européen.

Ce texte confie à une administration spécifique la gestion des migrants, jusque-là du ressort de la police dans un flou juridique régulièrement critiqué par les associations de défense des droits de l'homme.

Il prévoit notamment le droit pour tout étranger à qui a été transmis un avis d'expulsion de déposer un recours sous 15 jours devant un tribunal administratif et de bénéficier d'un avocat commis d'office.

La loi limite également à six mois la durée de rétention des étrangers en phase d'expulsion dans les "centres de renvoi" et stipule que le placement dans de tels centres doit être motivé par une situation de nécessité, évaluée chaque mois par les autorités, avec là aussi une possibilité de contestation devant un tribunal.

Elle précise que les personnes retenues ont droit à des soins gratuits, à pouvoir s'entretenir avec un avocat, un représentant du consulat de leur pays ou du Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés(HCR).

Ce texte exonère en outre les migrants de coûteuses procédures de renouvellement de leur permis de séjour en stipulant que la possession d'un permis de travail suffit à autoriser leur résidence en Turquie.

La nouvelle législation n'accorde en revanche toujours pas le plein statut de réfugié aux demandeurs d'asiles provenant de pays extra-européens, une position ancienne d'Ankara, qui craint de devoir assumer seul l'accueil d'afflux massifs venus de pays voisins comme l'Irak et la Syrie.

Elle crée à défaut un statut de "réfugié conditionnel" permettant au demandeurs non européens de séjourner en Turquie jusqu'à leur installation dans un pays d'accueil, qui s'appliquera notamment aux quelque 200.000 réfugiés syriens actuellement présents sur le sol turc.

L'adoption de la loi, attendue depuis de nombreux mois par l'UE, avec laquelle la Turquie a entamé en 2005 des négociations d'adhésion, a été saluée par les commissaires européens à l'Elargissement Stefan Füle et aux Affaires intérieures Cecilia Malmström.

"Cette loi et les institutions qu'elle met en place montrent l'engagement clair de la Turquie à créer un système efficace de gestion des migrations en accord avec l'UE et les normes internationales", ont-ils affirmé vendredi dans un communiqué conjoint.

Ankara a bloqué pendant de nombreux mois l'adoption de ce texte, réclamant en échange de son adoption un allégement du régime des visas applicable aux Turcs dans les pays de l'UE.

"La Commission est persuadée qu'une fois entrée correctement en application, cette loi va aussi répondre à plusieurs problèmes identifiés par la feuille de route de la Commission pour la libéralisation des visas", ont indiqué les deux commissaires européens.

Le vote de ce texte a également été accueilli favorablement par les défenseurs des droits des migrants.

"Dans toute l'histoire de la République turque, la Turquie n'a jamais accordé aucune importance aux migrants et aux réfugiés (...) Pour la première fois, un cadre juridique est posé dans ce domaine. C'est un développement très important", a commenté Volkan Görendag, responsable des questions migratoires pour Amnesty International.
(AFP, 7 avril 2013)

Procès néonazi: Ankara intercède pour garantir l'accès des Turcs

Le ministre turc des Affaires étrangères a intercédé auprès de son homologue allemand afin que des journalistes et responsables politiques turcs puissent assister au procès très attendu de néonazis allemands à Munich, ont indiqué dimanche des sources proches du ministère allemand.

Le ministre turc Ahmet Davutoglu s'est entretenu avec Guido Westerwelle samedi au téléphone, selon ces sources, et a demandé à ce que non seulement des journalistes turcs, mais aussi des représentants de l'Etat aient accès au procès qui doit débuter le 17 avril à Munich.

Ces sources confirmaient une information publiée plus tôt par l'édition dominicale du journal Bild.

Selon elles, M. Westerwelle aurait pendant l'entretien rappelé le principe d'indépendance de la justice, mais exprimé sa compréhension pour la requête turque, comme plusieurs personnalités allemandes avant lui.

Le tribunal de Munich a attribué les accréditations aux journalistes selon leur ordre d'inscription, et aucun journaliste turc n'est accrédité pour couvrir le procès.

L'accusée principale, Beate Zschäpe, est soupçonnée d'avoir tué, avec ses deux acolytes décédés depuis, huit Turcs et un Grec entre 2000 et 2006, ainsi qu'une policière allemande. Quatre autres inculpés soupçonnés de complicité seront également jugés.

La découverte de la cellule néonazie en 2011 a provoqué une onde de choc en Allemagne, et l'intérêt pour le procès de Mme Zschäpe est immense. Mais pratiquement aucun média étranger n'est accrédité pour le suivre.

La procédure retenue par le tribunal, et son refus catégorique de la revoir, ont provoqué un tollé en Allemagne. Le gouvernement lui-même a appelé de ses voeux à plusieurs reprises une solution pragmatique.

M. Westerwelle estime qu'"au vu des tristes antécédents (de cette affaire), une transparence et une ouverture maximales sont une exigence primordiale dans la poursuite des crimes terribles" de la cellule terroriste, selon l'entourage du ministre.

Il a fallu des années aux enquêteurs allemands pour identifier le caractère raciste des meurtres, longtemps imputés à tort à des agissements mafieux.

Avec l'intervention d'Ankara, la pression sur le tribunal de Munich est montée encore d'un cran.

Dans l'hebdomadaire Der Spiegel paru samedi, une sommité du droit, l'ancien juge de la Cour constitutionnelle Winfried Hassemer, lui avait reproché de n'avoir "pas pensé de manière assez pragmatique et politique" et un "manque de doigté".
(AFP, 31 mars 2013)



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