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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

41th Year / 41e Année
Janvier
 
2015 January
N° 437
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

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Mutlu Yıllar...
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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events



Droits de l'Homme / Human Rights

ONU : la Turquie critiquée au Conseil des droits de l’homme

ECHR Convicts Turkey in Arm-Losing Inmate Case
Nouveau coup de filet dans l'affaire des écoutes illégales

Saturday Mothers demand justice for the 513rd week
Democracy index: Turkey regressing, sliding toward authoritarian regime
CHP: 241 children killed by state during AK Party rule
Lawyer Eren Keskin Sentenced to 10 Months Due to Article 301

La colère contre le verdict ridicule sur deux policiers assassins de Korkmaz
Plus de six ans de prison pour le président d'un barreau
Nouvelle rafle dans l'affaire d'écoutes illégales, des chefs de la police mutés

Antiterrorisme: les Européens veulent enrôler la Turquie et les pays arabes
Des procureurs qui enquêtent sur des livraisons d'armes à des rebelles syriens sanctionnés
Death toll in Cizre turmoil rises to six as 12-year-old boy shot dead
KCK: Every death in prison is a murder

Turkish court says slogans against Erdoğan are slander
Sick Inmate Mehmet Canpolat Dies in Hospital

 CHP head says Turkey has become 'harbor for terrorist sleeper cells'
Hayat Boumeddiene était en Turquie après le 2 janvier
Une bombe désamorcée à Istanbul près d'un centre commercial
Mystère autour de l'identité de l'auteure de l'attentat-suicide d'Istanbul
14-year-old shoeshine boy murdered by police in Cizre
DHKP-C revendique un nouvel attentat contre la police à Istanbul

Nouvelles arrestations contre des policiers soupçonnés d'écoutes illégales
The Constitutional Court head complains of ‘pressure’ on members
Ouverture d'un premier procès dans l'affaire des écoutes visant Erdogan


Pression sur les médias / Pressure on the Media

Freedom House: Turkey drifting further from democratic reforms

BIA: More Attacks on Media as "Security" Bolsters
La justice ordonne à Facebook de bloquer les pages "insultant" Mahomet

New bill gives Turkish PM power to shut down websites
RSF réagit contre la censure d'internet visée par un nouveau projet
AKP deputies submit bill to ban websites without court order
Dans la Turquie religieuse d'Erdogan, le malaise croissant du monde de la culture
5 ans de prison requis contre une journaliste pour un tweet
Erdogan dénonce les "provocations" de Charlie Hebdo

Charlie Hebdo: la censure à l'oeuvre en Turquie
La justice turque enquête sur la publication d'une caricature de Charlie Hebdo

Médias et internet interdits de parler de livraisons d’armes aux islamistes
Former Miss Turkey testifies over insulting Erdoğan on Instagram

Blocage turc des pages internet qui publient la une de Charlie Hebdo
Le quotidien Cumhuriyet a publié une version tronquée de Charlie Hebdo
A march of journalists and humorists for Charlie Hebdo attacked in Istanbul
EP to give stern warning to Turkey over press freedom

Charlie Hebdo: menaces sur les cartoonistes turcs
En Turquie, des revues satiriques menacées
“We Are All Metin, We Are All Charlie”

La presse belge rend hommage aux journalistes de Charlie Hebdo
Le gouvernement turc met en garde contre le "péril de l'islamophobie"
Hey Tayyip, is it islamophobia to condemn this abominable crime?
Carnage par les Islamistes au siège de Charlie Hebdo
FEJ: C’est la presse libre et indépendante qui est visée
EFJ: A barbaric act against media freedom

Une journaliste néerlandaise brièvement arrêtée pour "propagande terroriste"

Kurdish Question / Question kurde

Four-month balance sheet of Kobanê battle
Le gouvernement veut que la guérilla du PKK dépose les armes

PKK: Kobanê the victory of free humanity and democracy
Victoire des Kurdes à Kobané: Erdogan ne veut pas d'un Kurdistan en Syrie
Les forces de l'ordre interviennent pour empêcher tout passage vers Kobané
Les forces kurdes continuent leur offensive contre l'EI autour de Kobané

 Les jihadistes chassés de Kobané, les Kurdes de Syrie en liesse
YPG: Defeat in Kobanê is the beginning of the end for ISIS

Justice Ministry submits scandalous opinion on Roboski
Les Kurdes seuls maîtres au Kurdistan
Obsèques d'un jeune Kurde tué dans des affrontements avec la police
January 9: Protest at the 2nd anniversary of the murder of Kurdish women

Minorités / Minorities

Hollande appelle la Turquie à poursuivre «l’effort de vérité»

Le négationnisme: La CEDH rendra sa décision d'ici plusieurs mois
La Suisse défend son droit de condamner la négation du génocide arménien
Twitter Account Aims to Remind “Today in 1915”
Le Premier ministre propose à l'Arménie un "nouveau départ"
Court lifts travel ban on Perinçek ahead of Strasbourg
Des milliers de manifestants en mémoire du journaliste assassiné Hrant Dink

Commémoration de l'assassinat de Hrant Dink à Bruxelles
 Cizre’s new police chief wanted as part of Dink murder case
CCAF: Tentatives d’Ankara de parasiter les commémorations des cent ans
Erdogan invite Sarkissian à commémorer la bataille de Gallipoli en avril
Moins de 10% des Turcs pour la reconnaissance d'un génocide arménien
Two police officers arrested in Dink murder case
Talaat Pasha Committee Barred from Entering Athens

Le réalisateur du film The Cut est menacé de mort en Turquie
Turkish Foreign Minister soutient  Perinçek at Strasbourg trial
Israël n’a pas l’intention de reconnaître le génocide arménien

Appel à la commémoration 8 ans après l'assassinat de Hrant Dink
Erdogan déclare un combat actif contre la reconnaissance de génocide arménien


Le génocide des Arméniens commémoré dans 28 villes en Turquie

Politique intérieure/Interior Politics

Seal of Turkish presidency removed from Çankaya Palace

Graft prosecutor says country robbed by Dec. 17 suspects
L'ex-président Gül conseille plus de démocratie à son successeur Erdogan
Le nouveau protocole guerrier et tout en symboles du président Erdogan
Quatre ex-ministres accusés de corruption blanchis, le parti au pouvoir gronde
Le Parlement blanchit 4 ex-ministres accusés de corruption
Erdogan préside son premier conseil des ministres dans son palais
Erdogan rebaptise son palais controversé d'un nom plus religieux
Erdogan réserve à Abbas un accueil historique et en costume
Opposition reveals new list exposing widespread AK Party nepotism

 La Cour constitutionnelle refuse d'abaisser le seuil électoral
L'AKP a enterré au Parlement le vaste scandale de corruption
Attentat manqué contre la police près du bureau d'Erdogan
 What’s Left From 2014 in Turkey?
Le bilan 2014 de la politique intérieure turque -
Jean MARCOU

Forces armées/Armed Forces

Publishing Photo in Military Uniform Punishable By Prison

“Masquerade” Resumes at the Palace Yard
La Turquie commande 4 chasseurs américains F-35 supplémentaires

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Erdoğan going to Cuba, no plan to build mosque

Thousands chant for Hizbullah in Charlie Hebdo protest in Diyarbakir
La Turquie encore pointée du doigt dans la lutte contre les filières jihadistes
Erdogan pour un front commun des pays musulmans face aux Occidentaux

Le pays d'Erdogan, terreau fertile du djihadisme
3.000 personnes en Turquie en lien avec le groupe Etat Islamique
Manifestation d'hommage à deux auteurs des attentats de Paris
L'auteure présumée d'un attentat-suicide d'Istanbul mariée à un jihadiste de l'EI

Le rassemblement à Berlin avec un portrait de Merkel à coiffe islamique
Le chef religieux turc déplore le peu de mobilisation contre l'islamophobie

La Turquie confirme le passage de Boumeddiene en Syrie
Culot! Davutoglu voudrait des marches contre l'islamophobie
"Les tatoués en Turquie doivent supplier dieu pour être pardonnés"
Hypocrisie de la hiérarchie islamique
Erdogan exhorte l'Europe à lutter contre l'islamophobie
AKP deputy defends nepotism with Quranic verse
Nouveau dérapage misogyne du ministre de la Santé
Elif Safak's Reaction to Minister: Motherhood is not a career


Socio-économique / Socio-economic

15,000 Turkish metal workers to strike for better wages

Turkey’s population rises to over 77 million

La Banque centrale baisse d'un demi-point son principal taux directeur
Men Kill 281 Women in 2014 in Turkey

L'UE devra s'approvisionner en Turquie si elle veut le gaz russe
Début du nouveau procès du président de Fenerbahçe
Le gouvernement islamiste dévoile un plan de relance de la natalité
1,886 Workers Die on the Job in 2014

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

La Turquie critiquée au Conseil des droits de l'homme de l'ONU

Erdogan's blackmail: "If EU opposes Islamophobia, it must accept Turkey as member"
EP progress report warns Turkey on freedoms, judiciary, corruption
Un premier ministre obscurantiste et hypocrite à Bruxelles!
Le Parlement européen condamne l'offensive du pouvoir turc contre les médias
Remarks by S&D Group's MEP and an Interview with Dogan Özgüden

 European Parliament urges Turkey to respect freedom of press
CCAF: Non à la présence du liberticide Davutoglu à la marche républicaine
2015, annus horribilis pour la Turquie? - Jan Varoujan

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Des centaines de militaires américains pour entraîner l'opposition syrienne modérée

 Un accord pour l'entraînement de 15.000 rebelles syriens en Turquie

Relations régionales / Regional Relations

L’EI tient encore 350 villages autour de Kobané

Syria tells US to pressure Turkey over ‘support of Islamists’
Turkey declares day of mourning for Saudi king Abdullah
Erdogan condamne un attentat "contraire à l'Islam" en Somalie
Jusqu'à 700 citoyens turcs ont rejoint les jihadistes du groupe EI
Netanyahu rétorque à Erdogan: "Propos honteux"
Erdogan dénonce la présence de Netanyahu à la marche antiterroriste de Paris
La Turquie exhorte ses ressortissants à quitter "rapidement" la Libye
Un soldat turc disparu quelques jours à la frontière syrienne
OSDH: Les Kurdes de Kobani tiennent 70% de la ville

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

La minorité musulmane de Thrace a plébiscité Syriza
Nicosie remet en garde Ankara sur la question du gaz

Immigration / Migration

Dix Kurdes condamnés en appel à Paris à des peines avec sursis

Un cargo chargé de plus de 300 clandestins pour l'Italie intercepté en Turquie
 Ghost ships: EPP Group denounces Turkey's lack of cooperation
Merkel monte en première ligne contre le mouvement anti-islam allemand
Tension après le tir mortel qui a coûté la vie d'un ressortissant turc à Verviers
Thousands of Germans protest against anti-Islam rallies
Kurds to march in Paris on 10 January
Les Turcs organiseront une marche contre PEGIDA en Allemagne



Droits de l'Homme / Human Rights

ONU : la Turquie critiquée au Conseil des droits de l’homme

La Turquie a été sévèrement critiquée, hier, au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, à Genève, notamment en raison de l’intimidation de journalistes et des brutalités policières contre les manifestants. Le vice-Premier ministre, Buelent Arinc, a cependant assuré que son pays avait accompli d’importants progrès et que les droits à liberté d’expression et de réunion étaient des éléments «indispensables» de la démocratie turque. «La protection et la promotion des droits de l’homme est une de nos priorités en matière d’objectifs politiques», a-t-il ajouté.

Le Conseil procédait à l’examen périodique des droits de l’homme en Turquie, un exercice auquel chacun des 193 pays de l’ONU doit se soumettre tous les quatre ans. Le représentant égyptien, Amr Ramadan, a dénoncé «une détérioration sévère des droits de l’homme» avec une «impunité qui entoure l’usage systématique, illégal de la force brutale par les services de sécurité». Il a affirmé que le nombre de journalistes en prison fait de la Turquie un des premiers pays dans ce domaine.

Le vice-Premier ministre turc a aussitôt rétorqué que l’Egypte était mal placée pour de telles critiques avec, le week-end dernier, vingt personnes tuées dans des manifestations ; il a rappelé que de nombreux journalistes sont en prison en Egypte. (
elwatan, 29 janv 2015)

ECHR Convicts Turkey in Arm-Losing Inmate Case

The European Court of Human Rights (ECHR) completed the case of Vefa Serdar who lost his arm due to wounds inflicted during Operation Back to Life in 2000.

Turkey was ordered to pay 15,500 euros to the applicant for violating Article 2 on the lack of effective investigation during the Operation Back to Life - a military intervention to an inmate rebellion in the prison of Çanakkale

Turkey will pay Serdar 8,000 euros (non-pecuniary damage) and 7,500 euros (costs and expenses).

Vefa Serdar is 46 years old now. The case concerned an injury inflicted on him during an anti-riot operation carried out by the police at the prison of Çanakkale.

In October 2000 a hunger strike was started in prisons to protest about a plan to introduce smaller cells for the inmates (new high-security “F-type” prisons”). The police intervened on 19 December 2000 in about twenty Turkish prisons and violent clashes ensued during the operation, codenamed “return to life”.

Injured by a tear-gas canister fired during the operation, he was taken by ambulance to the emergency unit and underwent surgery. He was later transferred to a new prison.

Criminal proceedings concerning 154 inmates, including Mr Serdar, were opened in the spring of 2001, and also concerned 563 members of the police force.

After an initial ruling by the Assize Court on 16 September 2008 the trial was opened before it in March 2013. The proceedings are still pending to date.

Those who were affected or lost their relatives during the operation filed complaints to ECHR.

Turkey was found guilty in the cases of İsmail Altun and Cuma Şat for “violation of right to life” when authorities didn’t treat the applicants in the aftermath of the operation.

Using an intervention plan called “Deluge”, the operation left 12 individuals dead. Applicants Erol Arıkan, Dinçer Otluçimen, Turhan Tarakçı and Hacer Arıkan were also compensated for being affected.

On 10 December 2013, Turkey was convicted by ECHR in the case of 20 applicant women who were subjected to the Operation Back to Life.

Those who were wounded in the operation (Leyla Alp, Gülay İncesu, Sakine Çakmak, Sakine Işık, Aysel Sürücü, Ayşe Cabadak, Meral Kıdır, Duriye Demir, Nazmiye Köle, Ünzile Karabük, Hülya Aydoğan, Meral Kaşoturacak, Birgül İbiş, Filiz Uyan, Fidan Yıldırım, Türkan İpek, Safiye Sel, Süreyya Bulut, Berna Ünsal, Elif Yaş) applied to ECHR.

The court also ruled that Turkey violated the right to life, ban on torture and ill-treatment and lack of effective investigation.
(BIA, Jan 27 , 2015)

Nouveau coup de filet dans l'affaire des écoutes illégales

Les autorités turques ont lancé mardi une nouvelle vague d'arrestations visant 26 policiers soupçonnés d'avoir procédé à des écoutes illégales de membres du gouvernement, dont le président Recep Tayyip Erdogan, a rapporté l'agence de presse gouvernementale Anatolie.

Les suspects, interpellés dans la ville d'Izmir (ouest) et dans 12 autres provinces, sont accusés d'appartenance à une organisation criminelle, de contrefaçon de documents officiels et de violation de la vie privée.

Ce coup de filet s'inscrit dans la série d'interpellations menées depuis le mois de juillet 2014, au cours desquelles des dizaines de policiers ou de fonctionnaires ont été entendus sur le fondement des mêmes accusations.

Ces opérations sont liées au scandale de corruption qui a visé l'an dernier M. Erdogan, sa famille et des ministres, notamment sur la foi d'écoutes téléphoniques.

M. Erdogan accuse son ancien allié Fethullah Gülen, un prédicateur musulman qui vit aux Etats-Unis, d'être à l'origine de ce scandale dans le cadre d'un complot visant à renverser son gouvernement. Il a riposté en procédant à des purges massives dans les rangs de la police et la justice, où l'organisation de M. Gülen était très influente.

Comme lors des raids précédents, un mystérieux compte Twitter au nom d'un certain Fuat Avni a annoncé dès lundi ces arrestations.

Un tribunal d'Ankara avait ordonné la semaine dernière le blocage de ce compte et un procureur avait ouvert une enquête pour identifier son titulaire, qui a réussi à contourner cette interdiction en changeant régulièrement d'adresse internet.
(AFP, 27 janvier 2015)

Saturday Mothers demand justice for the 513rd week

Saturday Mothers have gathered for the 513rd week of their demand for justice at the central Galatasaray Square in Istanbul.

Traditionally opening a banner which reads “Perpetrators are apparent, where are the disappeared?”, and with carnations and the photographs of their beloved ones, Saturday mothers this week voiced the story of Abdullah Canan who was killed in custody after being detained in Yüksekova district of Hakkari on 17 January 1996.

Speaking at the weekly gathering, Canan’s son Tayyip Canan told that his father had been detained when he was traveling to Hakkari on 17 January 1996, and that they had found his dead body on 21 February. Canan said his father's body had visible marks of torture the perpetrators of which -he underlined- were acquitted by Turkish judiciary.

Canan said his father and his 7 relatives had filed a criminal complaint against Yüksekova Mountain Commando Battalion Commander, Major Mehmet Emin Yurdakul, whom they held responsible for an assault of Turkish soldiers that raided the Befircan village of Yüksekova, burnt down and demolished many houses on 23 November 1996. He said his father had been receiving threats from Yurdakul in the wake of the complaint.

Canan said they also took the case to ECtHR which -he said- found the decision of the Turkish court “ridiculous” and “strange”. Canan urged the Turkish state to face the truths.

Speaking after, Ali Ocak, brother of Hasan Ocak who was killed on 21 February 1995, commemorated journalist Uğur Mumcu who was killed on 24 January 1993.

The statement of the week was read out by Mine Nazari who told about the judicial process after the killing of Abdullah Canan.

Nazari reminded of the statements by informant Kahraman Bilgin, who was serving in the mentioned battalion at the time of the incident, who later disclosed that Canan had been tortured during interrogation after detention, and killed by Company Commander Nihat Yiğiter who acted on Yurdakul's order.

Nazari noted that Yurdakul and Yiğiter who were prosecuted at Hakkari High Criminal Court for “deliberate killing” were acquitted after the court didn't find statements of his family and witnesses “convincing”.
(ANF, Jan 24, 2015)

Democracy index: Turkey regressing, sliding toward authoritarian regime

Turkey fell two places to the 98th spot on the 2014 Democracy Index compiled by the Economist magazine's Intelligence Unit, and it is sliding toward an authoritarian regime under the rule of President Recep Tayyip Erdoğan, the report says.

According to the index, Turkey is continuing to drop in rankings and the deterioration in its score last year was outstripped by Libya and Thailand.

The report says, “Erdoğan's election as president in 2014 poses a new threat to Turkey's democratic institutions,” and added that the regression reflects the “continuing fraying of the social, political and institutional fabric as Turkey becomes steadily more polarized under the increasingly unchecked rule of Erdoğan.”

Pointing out that the Turkish Constitution necessitates that the president be “apolitical” and depicts the presidency as a “largely ceremonial role,” the report stresses that Turkey's president is “neither of these.”

The report states Turkey is a long way from the “authoritarian regime” category; however, it adds that the “current momentum in that direction is a cause for grave concern.”

Turkey is ranked 98 out of 167 countries, sharing its ranking with Lebanon, according to the report, which ranks countries according to election processes, pluralism, government functions, political participation, political cultures and fundamental freedoms. The countries are given scores on a 10-point scale, with “full democracies” scoring between eight and 10 and “authoritarian regimes” scoring below four.

Turkey's score, 5.7 -- categorizing it as a “hybrid regime,” comes before Kenya and after Venezuela.

While Turkey received a score of 5.12 in its electoral process and pluralism, it only scored 3.53 in civil liberties in 2014.

According to the report, Turkey's slide down the index is not much of a surprise, as the nationwide Gezi Park protests in 2013 and Erdoğan's onslaught against Islamic scholar Fethullah Gülen in 2014 indicated that democratic values were slipping in Turkey.

The report highlights that Erdoğan is consolidating his position as an “unrivalled political giant.” It stresses that, while doing so, he “repeatedly weakened the rule of law and fostered a corrosively majoritarian democratic culture.”

It says significant concerns regarding polarization in the country and the allocation of powers emerged after Erdoğan's election triumph in the August presidential elections, and provides two examples.

“The first of these [examples] was the polarizing tone of Mr Erdoğan's campaign, which explicitly relied on a rhetoric of ‘us' (his supporters) and ‘them' (everyone else), and which more subtly intimated that the latter group was, en masse, opposed not just to Mr Erdoğan and to his party, but to democracy itself,” the report said in reference to concerns that resulted from the August elections, adding that his narrative suggests that opposing him is to support coups and unaccountable “parallel” powers within the state.

The term “parallel state” was invented by Erdoğan to refer to sympathizers of the faith-based Gülen movement (Hizmet movement), whom he sees as responsible for the Dec. 17 graft probe which involved some ministers and their sons as well as businessmen and bureaucrats.

The report suggests that Erdoğan's campaign was based on whipping up fears of an imminent slide back into those darker days during the coup-eras and that it has needlessly “set back Turkey's prospects of becoming a more normally functioning democracy.”

The second concern raised by Erdoğan's election as president, the report says, is the “way in which it has driven a wedge between the formal and the actual allocation of powers in Turkey.”

According to the Economist's report, the question at stake when Erdoğan was elected president last summer was “whether to move Erdoğan to the presidency with his power undimmed, whether or not he subsequently succeeds in his stated aim of amending the constitution to change Turkey's political system to one with an executive presidency.”

“When a political community comes to understand that the power of the state rests with an individual, rather than with the office to which he or she has been elected, then that community is on a slippery slope as far as democratic norms are concerned,” the report concludes. (TODAY'S ZAMAN, Jan 22, 2015)

CHP: 241 children killed by state during AKP rule

                                              Le caricaturiste brésilien Carlos Latuff pour Berkin Elvan

The main opposition Republican People's Party (CHP) have presented a report concerning deaths resulting from crimes in the period since the Justice and Development Party (AKP) came to power in 2002, revealing that 241 children under state protection were murdered over the course 12 years, crimes for which the perpetrators have not been found.

In a joint press conference in Parliament on Thursday, CHP İzmir deputy Rıza Türmen and CHP Deputy Chairman Sezgin Tanrıkulu announced official figures from the report. Türmen stressed that most of the children who were later killed had grown up in an atmosphere of violence in earlier periods of their childhood.

Tanrıkulu argued that the state has the blood of the children on its hands, adding, “The government is responsible for the deaths of children."

"The state is killing the children whom it in fact has to protect. The state is a killer of these children, and those who murder them are protected by the state mechanism. The security forces involved in the acts are under the protection of the state apparatus. They are not punished for what they have done. Since they go unpunished, they do not hesitate to resort to more violence against children. To top it all off, the government empowers the police force with additional authority that will result in the use of more power against individuals, which will make those individuals feel weaker in terms of seeking their rights," Türmen complained.

Tanrıkulu also criticized the ruling AKP, saying a “hunt” is being carried out against children, a reference to recent deaths in the Cizre district of Şırnak province.

Şırnak is a troubled area where the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK) and radical Islamist Hüda-Par -- a Kurdish Sunni party linked to Turkish Hizbullah -- engage in frequent clashes. The government has been criticized for remaining silent in the face of the incidents in an effort to prevent the eruption of Kurdish unrest prior to general elections scheduled for June.

He recalled that five children had been killed in Cizre in a single month, adding: "No perpetrators have been found in connection with the killings. The government should get rid of the policy of impunity for offenders. In a place where the right to life is non-existent, no other basic right can be discussed."

Tanrıkulu also stated that 520 people had been the victims of extrajudicial killings, while the number of those who were killed under detention or while in prison was 451 over the same period.

According to the report, 208 murders remained unsolved since 2012 as only eight murders went unsolved 2002. This figure increased to 58 in 2014. (TODAY'S ZAMAN, Jan 22, 2015)

Lawyer Eren Keskin Sentenced to 10 Months Due to Article 301

Çerkezköy 1st Assize Court convicted human rights advocate Eren Keskin to 10 months of prison due to Article 301 when she said “The [Turkish] state has the brutal mentality to massacre a 12 year old child. Turkey must account…Turkey’s history is dirty”, referring to the death of Uğur Kaymaz in the southeastern province of Mardin.

On November 4, 2011, Justice Ministry allowed an investigation into Eren Keskin who testified in June 2014.

Similar sentences have been issued on hundreds of human rights activists, journalists and intellectuals in Turkey including Hrant Dink.

While the case was initially launched in December 19, 2011m it was concluded on December 12, 2014.

According to Radikal newspaper, the court didn’t suspend the announcement of verdict or its suspension or commuting into a fine, due to the “conviction about Keskin’s previous acts and her determination to repeat the crime again”. Convicted of Article 301 after a long time in Turkey, she will face prison if it is approved by Court of Cessation.

“Nobody can insult states, institutions and person in the name thoughts,” the verdict said.

It was also added that the sentence was not issued on the lower limit considering “the defendant’s aims and intensity of her purpose”.

Claiming that she had no criminal record, Keskin said that the sentence was issued on the basis of revenge”. 

“The term ‘determination to repeat the crime again’ is used for severe criminal cases. I am a human rights activist, I am an advocate. I was always tried due to my thoughts. The issuing of this sentence is meaningful after the government’s claims of ‘nobody is serving in prison for their thought’. Therefore, there is nothing new in Turkey,” she said.

Journalist-writer Temel Demirer was also tried for saying “Hrant Dink wasn’t killed for being an Armenian but for recognizing the [Armenian] genocide under Article 301. His request for the suspension of Article 301 in an administrational court was also suspended within Turkey’s 3rd row of judicial package.

European Court of Human Rights (ECHR) convicted Turkey of violating freedom of expression in the case of Prof. Dr. Taner Akçam on Article 301’s usage even if its launching depended on ministry approval.

Turkey’s Constitutional Court, on the other hand, ruled that it would not review the case for 10 years as it rejected the suspension of Article 301 on October 4, 2013. The court also rejected the suspension request in 2009.
(BIA, Jan 22 , 2015)

La colère contre le verdict ridicule sur deux policiers assassins de Korkmaz

Un tribunal turc a condamné mercredi deux policiers à des peines de dix ans de prison pour avoir battu à mort un jeune manifestant, au terme d'un procès emblématique de la répression exercée par le régime islamo-conservateur lors de la fronde de 2013.

Très attendu, le verdict de la cour de Kayseri (nord-est) n'a pas retenu la préméditation des auteurs des coups, provoquant la colère des proches de la victime, Ali Ismaïl Korkmaz, qui ont quitté le tribunal aux cris de "l'Etat assassin va rendre des comptes".

Des incidents ont éclaté dans la foulée devant le palais de justice entre un millier de manifestants les forces de l'ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour disperser la foule, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les deux principaux accusés, Mevlut Saldogan et Yalçin Akbulut, ont écopé de respectivement dix ans et six mois et dix ans de prison. A l'audience, le procureur avait requis contre ces deux policiers la réclusion à perpétuité.

Trois commerçants qui avaient participé au passage à tabac de la victime ont été condamnés à six ans et huit mois d'emprisonnement et un quatrième à trois ans et quatre mois. Les deux autres policiers poursuivis ont, eux, été acquittés.

Ali Ismaïl Korkmaz, étudiant de 19 ans, est mort sous les coups de quatre policiers en civil et de quatre commerçants armés de battes de baseball, en marge d'une manifestation dans la ville d'Eskisehir, à l'ouest d'Ankara, le 2 juin 2013.

Souffrant d'une hémorragie cérébrale, le jeune homme est décédé le 10 juillet 2013 des suites de ses blessures après 38 jours dans le coma.

La famille d'Ali Ismaïl Korkmaz et ses avocats ont dénoncé un jugement insuffisant vu la gravité des faits et mis en cause l'impartialité des juges.

"Je ne m'attendais pas à cela. Les gens qui ont tué un jeune de 19 ans ne devraient bénéficier d'aucune clémence", a déclaré sa mère, Emel Korkmaz, en pleurs.

- "Pressions" -

"Les pression exercées par (le président Recep) Tayyip Erdogan ont eu un effet sur le verdict. La justice n'a pas été rendue", a accusé l'un de ses avocats, Ayhan Erdogan, annonçant qu'il allait faire appel du jugement.

Juste avant le verdict, les accusés ont une dernière fois clamé leur innocence.

"Ma culpabilité n'a pas été établie", a clamé par visioconférence le principal accusé, Mevlut Saldogan, hospitalisé à Ankara. "Les assassins sont ceux qui ont poussé les jeunes à s'entretuer", a-t-il lancé sous les huées de la salle.

La vague de manifestations qui a secoué la Turquie pendant les trois premières semaines du mois de juin 2013 est partie de la mobilisation d'une poignée d'écologistes contre la destruction annoncée d'un parc proche de la place Taksim d'Istanbul.

Le mouvement a rapidement gagné tout le pays et mobilisé plusieurs millions de Turcs contre la "dérive autoritaire et islamiste" de M. Erdogan, au pouvoir depuis 2003.

Ces manifestations ont fait au moins 8 morts et plus de 8.000 blessés, ainsi que des milliers d'arrestations. La répression a terni l'image de M. Erdogan, alors Premier ministre, mais ne l'a pas empêché d'être élu haut-la-main président en août dernier, dès le premier tour d'un scrutin disputé au suffrage universel direct.
 Selon Amnesty International, plus de 5.500 personnes ont été renvoyées devant les tribunaux, parfois au titre de la loi antiterroriste, pour avoir participé à la fronde. Seuls quelques policiers ont été poursuivis pour violences, dont l'un a été condamné à sept ans et neuf mois de prison pour avoir tué par balle un protestataire à Ankara.

"La machine judiciaire n'a pas permis de sanctionner les abus de la police", a déploré Amnesty mercredi, citant des "centaines" d'autres cas de violences des forces de l'ordre.

Des manifestations ont eu lieu mercredi dans plusieurs grandes villes du pays pour dénoncer le jugement, notamment à Istanbul, Izmir et Ankara, où la police a dispersé la foule avec des gaz lacrymogènes.
(AFP, 21 janvier 2015)

Plus de six ans de prison pour le président d'un barreau

Un tribunal turc a infligé mardi au président du barreau de Tunceli (est de la Turquie) une peine de six ans et trois mois d'emprisonnement pour avoir participé aux manifestations d'un parti d'extrême-gauche interdit, a rapporté la presse locale.

Ugur Yesiltepe est le premier responsable d'un barreau turc à être condamné à de la prison ferme depuis le coup d'Etat militaire de 1980, selon les médias.

L'avocat, qui comparaissait aux côtés de six autres accusés, a été jugé coupable d'appartenance au Parti communiste-maoïste turc (MKP), une organisation illégale, et de s'être joint à des rassemblements organisés ou soutenus par le MKP.

La justice lui a également reproché d'avoir participé à la rédaction d'un ouvrage sur la vie d'Armenak Bakirciyan, un révolutionnaire turco-arménien décédé en 1980.
 "J'ai été condamné uniquement pour mes activités professionnelles", s'est défendu ce jeune avocat, qui a annoncé son intention de faire appel.

Dans un communiqué, l'Union des associations du barreau turc a dénoncé "une condamnation lourde prononcée sur le fondement de justifications abstraites".

De nombreux avocats ont été emprisonnés ou poursuivis ces dernières années en Turquie pour leur liens présumés avec des mouvements proches des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
(AFP, 20 janvier 2015)

Nouvelle rafle dans l'affaire d'écoutes illégales, des chefs de la police mutés

Vingt-quatre personnes ont encore été arrêtés mardi en Turquie dans le cadre de l'enquête tentaculaire ouverte après la mise sur écoute illégale du président Recep Tayyip Erdogan, qui a en outre procédé à une nouvelle purge dans la hiérarchie de sa police.

Le coup de filet mené dans quatre villes, dont Ankara et Istanbul, a visé cette fois des agents et d'anciens responsables de l'Autorité administrative de régulation des télécommunications (TIB) et l'Agence nationale pour la science et les technologie, a rapporté l'agence de presse gouvernementale Anatolie.

Au total, 28 personnes sont visées par des mandats d'arrêt délivrés par la justice.

Elles sont soupçonnées d'être impliquées dans l'enregistrement illégal de conversations, sur leurs téléphones cryptés, d'élus, de membres du gouvernement islamo-conservateur ou de militaires de haut rang.

Selon Anatolie, M. Erdogan aurait ainsi été écouté 55 fois, son actuel Premier ministre Ahmet Davutoglu 26, le vice-Premier ministre en charge de l'Economie Ali Babacan 31 et le chef d'état-major des armées Necdet Özel 28.
 Ce coup de filet est le dernier d'une série d'opérations menées depuis l'été dernier, qui ont permis l'arrestation de dizaines de personnes, dont de nombreux policiers.

Un premier procès s'est ouvert début janvier pour juger 13 suspects accusés d'avoir installé des micros dans les bureaux de M. Erdogan, Premier ministre lors des faits.

Ces arrestations sont liées au scandale de corruption qui a visé l'an dernier l'homme fort du pays, sa famille et des ministres, notamment sur la foi d'écoutes téléphoniques.

- 'Etat parallèle' -

Dans un entretien téléphonique dont l'enregistrement a été diffusé sur les réseaux sociaux, M. Erdogan demandait à son fils Bilal de se débarrasser de 30 millions d'euros en liquide. Il a démenti avoir tenu cette conversation, parlant d'un "montage".

L'actuel président accuse l'imam prédicateur Fethullah Gülen, un de ses anciens alliés qui vit aux États-Unis, d'avoir monté de toutes pièces ce scandale dans le cadre d'un complot visant à renverser son gouvernement.

Dénonçant un "Etat parallèle", il a riposté en multipliant les purges dans la police et la justice, où l'organisation de M. Gülen comptait de nombreux soutiens.

Le Journal officiel publié mardi a annoncé le remplacement de 21 chefs régionaux de la police. La semaine dernière, le Haut-conseil des juges et procureurs (HSYK) avait publié un décret procédant à la mutation de près de 800 juges.

Lors d'un discours prononcé mardi à Ankara, M. Erdogan a promis de poursuivre sa lutte contre le mouvement Gülen, qui contrôle un réseau d'ONG, d'écoles et d'entreprises.

"Beaucoup de choses ont été cachées. Mais tout sera révélé au grand jour dans les jours qui viennent", a-t-il déclaré, "nous ferons tout ce qui est nécessaire pour lutter contre ça".

L'opération menée mardi par la police turque a été une nouvelle fois éventée par le mystérieux Fuat Avni sur son compte Twitter. Depuis des mois, ce lanceur d'alertes anonyme alimente de nombreuses spéculations en Turquie, certains assurent même qu'il serait un membre haut placé du gouvernement.

Un tribunal d'Ankara a ordonné mardi le blocage de ce compte et un procureur ouvert une enquête pour identifier son titulaire, ont rapporté les médias turcs.
(AFP, 20 janvier 2015)

Antiterrorisme: les Européens veulent enrôler la Turquie et les pays arabes

Les Européens ont décidé lundi d'enrôler la Turquie et les pays arabes dans leur lutte contre le terrorisme, alors que l'Europe est en état d'alerte après les attentats de Paris et le monde musulman en ébullition contre les caricatures de Mahomet.

"Nous préparons des projets spécifiques à lancer dans les prochaines semaines avec des pays précis pour accroître le niveau de coopération en matière de contreterrorisme", a déclaré la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.

Elle a cité "la Turquie, l'Égypte, le Yémen, l'Algérie, des pays du Golfe", à l'issue d'une réunion avec les ministres des Affaires étrangères de l'UE, à laquelle avait été convié le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi.

L'UE a aussi décidé une meilleure "coordination" en matière "d'échange d'informations" et de "renseignement", au sein de l'UE mais aussi avec "d'autres pays": de nouveau la Turquie, l'Égypte, les pays du Golfe, mais aussi "l'Afrique du Nord, l'Afrique et l'Asie".

Parmi les "actions concrètes immédiates", Mme Mogherini a cité la présence "d'attachés de sécurité dans toutes les délégations de l'UE dans les pays pertinents", afin d'entretenir des "contacts réguliers entre professionnels de la sécurité et du contreterrorisme".

Elle a récusé tout "deux poids deux mesures", en soulignant que les "premières victimes du terrorisme sont les musulmans et les pays arabes". Elle a plaidé pour le "dialogue et l'alliance pour éviter toute perception d'un choc" des civilisations.

La lutte contre le terrorisme n'est pas seulement "une question militaire ou sécuritaire", a estimé à Bruxelles M. al-Arabi, affirmant qu'il fallait la livrer "au niveau intellectuel, culturel, médiatique, religieux". "C'est cela que nous tentons".

Mais la tension monte dans de nombreux pays musulmans. De nouvelles manifestations ont eu lieu lundi contre la publication d'une nouvelle caricature du prophète Mahomet en une de Charlie Hebdo, cible de l'attentat meurtrier du 7 janvier. Des centaines de milliers de manifestants se sont réunis au pied de la mosquée de Grozny, en Tchétchénie, des islamistes radicaux ont menacé les Français à Gaza, et des drapeaux français ont été brûlés à Jalalabad, dans l'est de l'Afghanistan.

- Menaces de morts -

La coopération en matière de renseignement, le renforcement des contrôles aux frontières de l'espace Schengen, la lutte contre le trafic d'armes ou la création d'un registre commun des passagers aériens (PNR) sont devenus une priorité des dirigeants européens après les attentats meurtriers de Paris.

Les 28 ont ainsi appelé le Parlement européen à "relancer le travail sur le PNR", que les élus européens bloquent depuis 2011 en réclamant des garanties sur la protection des données personnelles.

Ces questions seront discutées par les ministres compétents, ceux de l'Intérieur, le 29 janvier à Riga, et surtout par les chefs d'Etat et de gouvernement le 12 février, lors d'un sommet consacré à la lutte contre le terrorisme.

Plusieurs chefs de la diplomatie de pays de l'UE participeront dès jeudi à Londres à une rencontre organisée en commun par le Royaume-Uni et les Etats-Unis entre pays membres de la coalition contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak.

L'Europe est en alerte. En Allemagne, le manifestation hebdomadaire du mouvement anti-islam Pegida a été annulée à Dresde (est) en raison de menaces de mort proférées par l'EI contre l'un de ses organisateurs.

En France, neuf personnes soupçonnées d'avoir pu apporter un soutien logistique à Amédy Coulibaly, en armes et véhicules notamment, sont en garde à vue jusqu'à mardi soir.

Un Algérien de 33 ans, arrêté samedi à Athènes et soupçonné d'avoir un lien avec la cellule jihadiste démantelée la semaine dernière en Belgique, a aussi été présenté lundi au parquet en vue de son éventuelle extradition.
 Mais le chef de la cellule belge,
qui projetait des attentats contre des policiers, est toujours en fuite. Il s'agirait d'Abdelhamid Abaaoud, un Belge d'origine marocaine de 27 ans qui a combattu dans les rangs de l'EI en Syrie, selon les médias belges.

Dès samedi, l'armée a commencé à surveiller certains sites sensibles à Bruxelles et Anvers, notamment des ambassades et lieux juifs. Et la police britannique a renforcé ses mesures de sécurité.
(AFP, 19 janvier 2015)

Des procureurs qui enquêtent sur des livraisons d'armes à des rebelles syriens sanctionnés

Cinq procureurs turcs en charge d'une enquête ouverte sur l'interception il y a un an à la frontière syrienne de camions transportant des armes apparemment destinées à des rebelles syriens radicaux ont été suspendus jeudi, ont rapporté les médias turcs.

Le Haut-conseil des juges et procureurs (HSYK), l'organe en charge des procédures disciplinaires visant les magistrats, a justifié sa décision par la nécessité de "ne pas entraver" l'enquête actuelle et de ne pas "entacher la réputation" de la justice, selon l'agence de presse gouvernementale Anatolie.

En janvier 2014, la gendarmerie avait intercepté à la frontière syrienne des camions escortés par des véhicules de l'agence de renseignement turque (MIT) et chargés d'armes qui auraient été destinées à des groupes rebelles hostiles au régime de Damas.

Le gouvernement islamo-conservateur turc, qui a toujours nié avoir soutenu ces mouvements radicaux, dont le groupe Etat islamique (EI), avait alors étouffé l'affaire.

Dix-neuf gendarmes qui ont participé à l'opération sont poursuivis pour "espionnage".

Dans un entretien accordé au quotidien Radikal, un des magistrats suspendus jeudi, Aziz Takçi, a dénoncé la sanction qui le vise. "Quand je vois les événements qui ont lieu en Syrie, en Egypte, en France, les menaces terroristes auxquelles fait face la Turquie, je me dis que j'ai bien fait mon travail", a-t-il commenté, "je reste sur mes positions".

L'affaire a rebondi mardi lorsque le titulaire d'un compte Twitter baptisé @LazepeM a publié une série de documents affirmant que les camions interceptés appartenaient au MIT et avaient été maquillés des couleurs d'une organisation humanitaire.
 Mercredi, le gendarme des médias turcs, le Haut-conseil de la radio et de la télévision (RTÜK), a adressé à tous les organes de presse, ainsi qu'à Twitter et Facebook, une décision de justice les menaçant de poursuites s'ils les diffusaient.

Twitter a dans la foulée bloqué les liens des comptes vers les documents visés, qui restent toujours disponibles sur les réseaux sociaux.
(AFP, 15 janvier 2015)

Death toll in Cizre turmoil rises to six as 12-year-old boy shot dead

A 12-year-old boy was shot dead in the southeastern district of Cizre on Wednesday, the sixth death in Şırnak province's troubled district since Dec. 27.

To soothe the boiling district under escalating tensions for weeks now, Democratic Society Congress Chairman Hatip Dicle and Şırnak lawmakers from the People's Democracy Party (HDP) Selma Irmak and Faysal Sarıyıldız came to the district to have talks with civil society organizations.

Dicle also addressed a small crowd in the district on Wednesday. When the crowd dissipated after the speech, 12-year-old Nihat Kazanhan was shot in the head and heavily wounded near the Yasef neighborhood. He was taken to Cizre State Hospital, where he later died.

The cause of the boy's death it still unknown, but witnesses blame police. They claimed that a police vehicle was passing by when Nihat was shot.

Security services have launched an investigation into the incident.

The death of the boy comes a week after a 14-year-old boy was killed during clashes between security services and a group of people affiliated with the Patriotic Revolutionary Youth Movement (YDG-H) -- an affiliate of the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK) -- in Cizre.

The district was on edge following deadly clashes between pro-PKK and Islamist Kurds last month, when the clashes left three people dead and five others injured in the Nur neighborhood of Cizre.

Thirty-five people died in early October after Kurds rioted in several southeastern cities over what they perceived as the government's refusal to help Syrian Kurds fighting Islamic State of Iraq and Levant (ISIL) militants in the besieged town of Kobani across the border.

The violence, the worst seen in the region in many years, was partly driven by intense clashes between Kurds and Islamists.

Calm in the region is key to a shaky peace process in which the government is negotiating an end to a 30-year conflict with the imprisoned leader of the outlawed PKK, who called a cease-fire last year.

The government's foremost demand from the PKK is to maintain what it calls "public order," while the PKK is asking Turkish authorities to set up a commission to adjudicate the settlement process.

On Wednesday, PKK leader Abdullah Öcalan called for calm in a statement he released from jail, urging residents not to fall into "provocations." The statement was read by Dicle to the crowd gathered in Cizre.

Öcalan said, "We are going through a sensitive period," and called on the authorities to do whatever is required to maintain peace. (TODAY'S ZAMAN, Jan 14, 2015)

KCK: Every death in prison is a murder

KCK (Kurdistan Communities Union) Executive Council Co-Presidency has issued a statement reacting to the increasingly ongoing deaths of political prisoners in Turkish jails.

Recalling that five revolutionary inmates have lost their lives in prison within the past two weeks, KCK stressed that the AKP state intended to make the situation of ill prisoners a matter of negotiation.

KCK Executive Council Co-Presidency pointed out that the AKP state's oppressive, fascistic and revengeful policies disregarding universal law and human rights continued to be imposed on revolutionary inmates in Turkish prisons.

The KCK statement also emphasised that hundreds of inmates who remain in jail despite being in a life-threatening situation are also further denied treatment while they cannot even meet their needs by themselves.

"Despite the fact that the internal legistation of Turkey requires the release of ill prisoners, the AKP state is not doing this, and is on the contrary intending to make the situation of ill prisoners a matter of negotiation as part of the resolution of the Kurdish question. This attitude which is far from political ethics is, above all things, not moral nor ethical", the KCK statement underlined.

Warning the AKP over these dirty and immoral policies, the KCK called on the AKP ruling to immediately abandon its present approach, to respect the human life and to act in line with the international laws and the domestic law of Turkey.

KCK remarked that Forensic Medicine institutions acted jointly with the AKP ruling regarding the continuance of the imprisonment of ill prisoners, recalling that lung cancer patient prisoner Mehmet Canpolat jailed in Kandıra F Type Prison has been the most recent inmate to die as a result of these policies and the Forensic Medicine Report which demanded the continuance of his sentence regardless of his advancing disease.

Stressing that this political attitude caused the death of more and more ill prisoners every day, KCK said: “Every death in prison is a murder committed jointly by the AKP ruling and Forensic Medicine Institutions.”

Extending condolences to all those martyred in Turkish jails, KCK called on all the peoples to put pressure on the AKP and step up the struggle to ensure the release of all ill prisoners. (ANF, Jan 14, 2015)


Turkish court says slogans against Erdoğan are slander

A Turkish court has said that “slanderous and insulting” slogans cannot be considered freedom of speech, in a ruling on the 11-month jail sentence given to an academic for chanting slogans against then-Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan during a rally.

Elifhan Köse was sentenced to 11 months and 20 days in prison and denied probation, unlike many similar cases. In its reasoning for the length of the jail term, the judge said “the offense of slander is outside the limits of freedom of speech as defined by the Constitution and the European Court of the Human Rights.”

“The perpetrator’s right to freedom of speech and the victim’s fundamental rights to honor, respect and religion conflict here. It is clear that an action that aims to slander and has no connection to the declaration of an opinion or thought cannot be regarded as freedom of speech. The criticism cannot be made if it harms people’s rights to honor and respect,” said the reasoning of the court.

On March 12, 2014, around 300 people held a protest rally after the death of Berkin Elvan, who was injured and subsequently died during 2013’s Gezi Park protests. Köse, an academic from the Karamanoğlu Mehmetbey University, attended the rally and allegedly shouted slogans against Erdoğan.

The prosecutor filed a lawsuit against three people based on police camera footage of the rally, accusing Köse of chanting the slogan “Tayyip Erdoğan is [a] thief,” while Fatma Eser Gün and Mehmet Hüner were accused of chanting the “Murderer Tayyip will pay accounts.”

The court fined Gün and Hüner 7,000 Turkish Liras, while Köse was sentenced to 11 months and 20 days in prison.

Köse admitted in her defense that she had chanted the slogans during the protests, but did not aim to slander anyone. She also rejected the charges that she had chanted the slogan “Tayyip Erdoğan is [a] thief.”
(hurriyetdailynews.com, Jan 12, 2015)

Sick Inmate
Mehmet Canpolat Dies in Hospital

Mehmet Canpolat (48), an inmate diagnosed with a brain tumor and Chronic Obstructive Airway Disease (COAD), inmate  died in a hospital in Istanbul. While he has been jailed for 18 years, he was sentenced to life for charges related to being a member of Communist Party - Building Organization (KP-İÖ).

Canpolat was hospitalized 40 days ago due to his brain tumor. Despite the request of his lawyers Gülizar Tuncer and Elvan Olkun for his transfer to hospital 11 months ago, the forensics authorities allegedly delayed his report and his transfer. 

On December 19, 2000, Canpolat was shot in the chest by a tear gas canister during the police raid against the prison rebellion - an incident publicly known as “Operation Back to Life”.

Since then, Canpolat suffered from chest pain and shortness of breath .
(BIA, Jan 12 , 2015)

CHP head says Turkey has become 'harbor for terrorist sleeper cells'

Main opposition Republican People’s Party (CHP) head Kemal Kılıçdaroğlu has claimed that Turkey has become a center for terrorist organization "sleeper cells."

“Turkey has become a center harboring terrorist organizations’ sleeper cells. Ministers have started to make statements saying ‘watch out for sleeper cells’ one after another,” said Kılıçdaroğlu in an interview with daily Hürriyet.

“The people who are saying this did not come to power just yesterday, they are the ones who have ruled for 12 years,” he added.

Kılıçdaroğlu said the government had allowed the country to drift into a "terror swamp," claiming that the government "built its foreign policy on supporting terrorist organizations."

“For these reasons [Prime Minister Ahmet] Davutoğlu cannot govern the country. At this point [after] 12 years in power, there is a problem-making government, not a problem-solving government. The problems they make not only worry their citizens inside [the country], but are also a reason for anxiety in the modern world. There are great worries about Turkey,” the CHP leader said.

A former top official of Turkish intelligence, Cevat Öneş, had warned in a Jan. 10 interview with daily Cumhuriyet that jihadists were “highly likely” to activate their sleeper cells in Turkey in the face of the recent developments in the region, but especially in Syria and Iraq.

Kılıçdaroğlu said Ankara's unsuccessful foreign policy had led Turkey to be “isolated” from the rest of the world in a manner designated by the government as “precious loneliness.”

“To tell the truth, Davutoğlu could not manage his Foreign Ministry post. I did not say that he was the most narrow-minded minister without a reason. He is in the same position as the prime minister,” he said, adding that Turkey no longer has embassies in three big capitals in the Middle East, while Turkish citizens are unable to even travel to many countries.

Meanwhile, posting on his official Facebook page, Kılıçdaroğlu also asked Davutoğlu, who attended the march against the deadly attack on satirical magazine Charlie Hebdo in Paris on Jan. 11, whether he "knew the basic values of the protest in which he participated - democracy and the rule of law."
(hurriyetdailynews.com, Jan 11, 2015)

Hayat Boumeddiene était en Turquie après le 2 janvier

Hayat Boumeddiene, la compagne du preneur d'otages de l'épicerie casher tué vendredi par la police, qui fait l'objet d'un mandat de recherche, entrée en Turquie le 2 janvier, est "désormais probablement en Syrie, a annoncé une source sécuritaire turque samedi à l'AFP.

La jeune femme de 26 ans est "entrée en Turquie le 2 janvier (...)", a précisé cette source. "Nous pensons qu'elle était à Urfa (sud-est du pays) une semaine plus tard", ajoute-t-on "sans en avoir la preuve".

"Il n'y a pas eu d'échange de renseignements, c'est pour ça que nous n'avons pu empêcher" son entrée en Turquie, a précisé cette source.

Recherchée pour son rôle présumé dans le meurtre d'une policière perpétré par son compagnon, Amedy Coulibaly, à Montrouge (Hauts-de-Seine) et une éventuelle aide à la prise d'otages près de la porte de Vincennes (est parisien), elle était très vraisemblablement déjà en Turquie au moment des faits, avait annoncé plus tôt une source policière française.
 Dans un premier temps, des témoins, dont le récit semble aujourd'hui contredit, avaient rapporté aux enquêteurs avoir vu Amedy Coulibaly et sa compagne à Paris jeudi soir, la veille de la prise d'otages dans l'épicerie casher.

Une photo, largement partagée sur les réseaux sociaux vendredi soir, montre cette jeune femme de 26 ans vêtue d'un voile noir la couvrant entièrement à l'exception des yeux, et pointant une arbalète.

L'avis de recherche émis par la France met en garde contre le fait qu'elle est susceptible d'être "armée et dangereuse".

Hayat Boumeddiene, très religieuse, porte le voile intégral, ce qui l'a contrainte à renoncer à un emploi de caissière, détaille samedi le quotidien Le Parisien.
(AFP, 10 janvier 2015)

Une bombe désamorcée à Istanbul près d'un centre commercial

La police turque a désamorcé samedi une bombe artisanale près d'un centre commercial à Istanbul où les mesures de sécurité ont été renforcées après la mort d'un policier dans un attentat suicide mardi.

La bombe a été découverte dans un colis suspect en face d'un centre commercial dans la banlieue ouest de Basaksehir grâce à un passant qui a donné l'alerte, a indiqué l'agence de presse officielle Anatolia.

Il s'agirait d'une bombe à fragmentation, d'après certains témoignages rapportés par la presse. L'enquête de police se poursuit dans un laboratoire où la bombe a été transportée après avoir été désamorcée.

La police a aussi fait exploser samedi une bonbonne de gaz retrouvée dans un colis suspect dans la banlieue de Sefakoy, selon l'agence Anatolia.

Mardi, un policier avait été tué dans un attentat-suicide commis par une femme contre un commissariat d'un quartier très touristique d'Istanbul.

Un groupe d'extrême gauche turc qui avait revendiqué mercredi cet attentat-suicide sanglant a déclaré samedi n'avoir en fait rien à voir avec cet attentat.

Le 1er janvier, un homme armé avait attaqué des policiers en faction devant le palais impérial de Dolmabahçe, un autre site touristique de la mégapole turque situé non loin de bureaux du Premier ministre, en lançant deux grenades qui n'avaient pas explosé.
(AFP, 10 janvier 2015)

Mystère autour de l'identité de l'auteure de l'attentat-suicide d'Istanbul

L'auteur de l'attentat-suicide qui a tué mardi un policier à Istanbul serait une ressortissante russe plutôt qu'une militante d'extrême gauche turque, selon des informations de la presse turque jeudi.

L'attaque qui a visé un commissariat du quartier touristique stambouliote de Sultanahmet, non loin de la basilique Sainte-Sophie et de la Mosquée bleue, a été revendiquée par un groupe marxiste clandestin turc, le Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C), qui a présenté son auteure comme une de ses militantes.

Les premiers doutes sont apparus lorsque la mère de la "kamikaze" présumée a assuré aux médias turcs que le corps que lui avaient présenté les enquêteurs pour identification n'était pas celui de sa fille, Elif Sultan Kalsen.

Le mystère s'est épaissi lorsque des médias turcs, sans citer de sources, ont affirmé que la jeune femme qui a conduit l'attentat était en fait une ressortissante russe de la province du Daguestan, agitant le scénario d'une piste islamiste.

Les attentats qui ont tué plus de 40 personnes en 2010 dans le métro de Moscou ont été commis par deux femmes originaires de cette région russe à majorité musulmane qui se trouve dans le Caucase à côté de la Tchétchénoe.

Cité par l'agence de presse gouvernementale Anatolie, le ministre de l'Intérieur Efkan Ala a lui-même ajouté à la confusion.

Il a affirmé jeudi que "l'identité (de la jeune femme) a été établie" mais s'est gardé de la révéler, arguant des besoins de l'enquête.

Dans sa revendication, le DHKP-C avait justifié l'attentat de mardi en dénonçant la corruption du gouvernement islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002 en Turquie et la répression exercée lors de la vague de manifestations de 2013.

Moins d'une semaine plus tôt, un homme membre du même groupe avait été interpellé devant le palais impérial de Dolmabahçe, encore à Istanbul, après avoir lancé contre des policiers deux grenades qui n'avaient pas explosé.

Interdit par les autorités d'Ankara, le DHKP-C a signé depuis les années 1990 une longue série d'attentats dirigés contre l'Etat, notamment l'assassinat d'un ministre de la Justice.

En février 2013, il avait revendiqué un attentat-suicide contre l'ambassade des Etats-Unis à Ankara, qui s'était soldée par la mort d'un agent de sécurité privé.
(AFP, 8 janvier 2015)

14-year-old shoeshine boy murdered by police in Cizre

Police teams entered the Nur and Cudi neighborhood in Cizre district of Şırnak today after the municipality enabled the closure of the ditches dug by demonstrators on streets to hinder the arbitrary move of security forces and dawn operations in houses in the wake of the most recent incidents in the district which had left 4 people died.

Regarding the closure of the ditches, a meeting has taken place today between Cizre municipality co-mayor and the newly appointed police chief Ercan Demir, a suspect in the case of the murdered Armenian journalist Hrant Dink, also the director of intelligence office of Trabzon police headquarters at the time of the murder. Following the meeting, the municipality workers have today covered the ditches after receiving a promise that there would be no arbitrary detentions and house raids.

According to the statements of the local residents, police entered the Cudi neighborhood in armored vehicles after the ditches were covered, and started to fire stray bullets from armored vehicles, causing the injury of many people.

14-year-old Ümit Kurt who was an apprentice in shoeshining and painting works was also wounded in the police attack. He was rushed to hospital by local people, but couldn't survive.

People have started gathering outside the hospital as tension remains high in the district.
(ANF, Jan 6, 2015)

DHKP-C revendique un nouvel attentat contre la police à Istanbul

La police turque a essuyé mardi une deuxième attaque en quelques jours avec un attentat-suicide commis par une femme contre un commissariat d'un quartier très touristique d'Istanbul qui a provoqué la mort d'un policier, ont annoncé les autorités.

La femme auteur de l'attaque, morte dans l'explosion de sa charge et dont l'identité n'a pas été officiellement établie, s'est présentée devant un poste de police du quartier de Sultanahmet en prétextant avoir perdu son portefeuille, selon les mêmes sources. Elle a alors actionné sa charge.


Dans un communiqué publié sur son site internet, le Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C) a indiqué que l'auteure de cette tentative d'attentat, Sultan Kalsen, s'était "sacrifiée" pour "demander des comptes" au parti islamo-conservateur au pouvoir à Ankara, dont quatre ex-ministres, accusés de corruption active, n'ont pas été renvoyés lundi devant la justice par une commission parlementaire.

Le DHKP-C a aussi présenté cette dernière attaque comme une riposte à la mort du jeune manifestant Berkin Elvan, touché à la tête par des grenades lacrymogènes tirées par la police lors de la contestation anti-régime de l'été 2013.

Décédé près un long coma, cet adolescent est devenu un symbole de la fronde contre le régime du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, aujourd'hui président.

Le DHKP-C est à l'origine d'un attentat contre l'ambassade des Etats-Unis à Ankara en 2013 qui a provoqué la mort d'un agent de sécurité turc.

Dans les années 1990 cette organisation clandestine avait perpétré de nombreuses attaques et assassiné un ancien ministre de la Justice.

Elle a aussi revendiqué l'attaque manquée perpétrée le 1er janvier par un homme armé contre des policiers devant le palais de Dolmabahçe à Istanbul.
(AFP, 7 janvier 2015)

Nouvelles arrestations contre des policiers soupçonnés d'écoutes illégales

Trente-quatre policiers ont été arrêtés lundi par les autorités turques dans une affaire d'écoutes illégales de hauts représentants de l'Etat, dont le président Recep Tayyip Erdogan, a rapporté l'agence de presse gouvernementale Anatolie.

Les suspects, interpellés dans huit villes à travers le pays, sont accusés d'avoir enregistré illégalement les conversations téléphoniques d'hommes d'affaires, politiciens et membres du gouvernement, a rapporté Anatolie.

Ils sont également suspectés de contrefaçon de documents officiels et de violation de la vie privée.

Ce coup de filet est le dernier d'une longue série d'interpellations menées depuis le mois de juillet, au cours desquelles des dizaines d'autres policiers ont été détenus.

Un premier procès s'est ouvert vendredi pour juger 13 suspects accusés d'avoir installé des micros dans les bureaux de l'actuel président, Premier ministre lors des faits.
 Ces arrestations sont liées au scandale des accusations de corruption lancées l'année dernière contre M. Erdogan, sa famille et des membres du gouvernement qui reposaient sur des écoutes et des enregistrements de conversations téléphoniques.

L'homme fort du pays a accusé le prédicateur Fethullah Gulen, basé aux États-Unis, d'être à l'origine de ce scandale de corruption dans le cadre d'un complot visant à le renverser. En réponse, il a multiplié les purges dans la police et la justice, où l'imam Gulen compte de nombreux soutiens.

Cette offensive s'est élargie le mois dernier avec une série d'arrestations dans les médias pro-Gulen, dont le principal journal turc Zaman et la chaîne de télévision Samanyolu, qui ont suscité les critiques de l'Union européenne (UE).

Comme dans la plupart des raids précédents, un mystérieux compte Twitter baptisé Fuat Avni a annoncé une partie de l'opération de police menée lundi.
(AFP, 5 janvier 2015)

The Constitutional Court head complains of ‘pressure’ on members

The head of Turkey’s Constitutional Court, who is set to retire within months, has complained of “intense pressure” being applied to members of his Court, while also stating that a key decision on whether to lift the 10 percent election threshold for legislative representation will be announced soon.

“When the Court’s agenda is announced, enormous pressure is imposed on our members,” Constitutional Court President Haşim Kılıç said in an interview with daily Sözcü on Jan. 2, when asked why the Court has ceased to regularly announce its agenda on its official webpage.

“Members are extremely annoyed at this situation. That’s why we have decided not to announce the issues on the Court’s agenda, in order to ease pressure on our members,” added Kılıç, the head of the 17-member court.

The Constitutional Court has recently been targeted by the government over its rulings on individual complaints, particularly for adding to its agenda complaints that the 10 percent election threshold is unconstitutional. Some officials have described the latter’s consideration as an attempted “coup.”

When asked about the Court’s agenda regarding the threshold issue, Kılıç, who will retire in March, said the question would be “handled in the shortest time and will be finalized.”

Parliamentary elections are currently scheduled for June, and Kılıç’s response has been considered a sign that the decision regarding the threshold may be delivered before his retirement.

Among fundamental rights that may be subject to individual applications to the top court, Kılıç also cited the right to a free election.

The top court’s visibility has grown due to crucial decisions it has made, such as its April 2, 2014, ruling concerning Turkey’s block on Twitter access.

In its ruling, the Constitutional Court said the block violated freedom of expression and individual rights. The ruling marked the most significant legal challenge yet to the ban, which caused public uproar and international condemnation.

More than 30,000 applications since Sept. 2012

Individual access to the top court came into effect in September 2012, as part of a set of reforms that were voted on in the Sept. 12 referendum in 2010 – reforms that were carried out as part of Turkey’s bid for full EU membership.

Since September 2012, Turkish citizens have had the right to personally apply to the Constitutional Court for alleged violations of their fundamental rights and freedoms as guaranteed by the Constitution and the European Convention on Human Rights (ECHR).

“Since Sept. 23, 2012, when the applications began being accepted, almost 32,000 cases have been filed. We have finalized almost 16,000 of them. The other 16,000 cases will continue to be reviewed this year,” Kılıç said.

“However, applications have been gradually increasing, so the process of reviewing the cases is getting longer too,” Kılıç said.

At top court since 1990

A graduate of Eskişehir Academy of Economics and Commercial Sciences, Kılıç worked at the Court of Accounts before beginning work as judge at the Constitutional Court in 1990. During his tenure, he was elected as the vice president of the court twice and has been its president since 2007.
(hurriyetdailynews.com, Jan 2, 2015)

Ouverture d'un premier procès dans l'affaire des écoutes visant Erdogan

Le procès de treize personnes poursuivies pour avoir illégalement placé sur écoute les bureaux de l'ex-Premier ministre et actuel président Recep Tayyip Erdogan s'est ouvert vendredi devant un tribunal d'Ankara, ont rapporté les médias turcs.

Poursuivis pour "espionnage" et "violation de la vie privée", les accusés - douze policiers et un haut-fonctionnaire - risquent des peines de vingt-et-un à trente-six ans et demi de réclusion criminelle, a précisé l'agence de presse gouvernementale Anatolie.

Seuls huit des suspects étaient présents à cette audience, cinq autres étant toujours en fuite, a indiqué le quotidien Hürriyet sur son site internet.

Parmi les accusés présents à la barre figurent le chef des gardes du corps de M. Erdogan, Zeki Bulut, le policier en charge du service de sécurité du chef du gouvernement, Mehmet Yüksel, ainsi que l'ancien chef adjoint de l'agence turque pour les sciences et la technologie (Tübitak), Hasan Palaz.

Lors de la première audience, le juge a rejeté une demande d'acquittement des treize suspects présentée par leurs avocats et formellement accepté la constitution de partie civile du chef de l'Etat dans le dossier.

Ce procès est le premier concernant la retentissante affaire des écoutes téléphoniques qui ont visé M. Erdogan et son entourage il y a un an.

Chef du gouvernement depuis 2003, élu chef de l'Etat en août dernier, l'homme fort du pays, ses proches et plusieurs de ses ministres ont été mis en cause il y a un an dans une affaire de corruption sans précédent qui a secoué son régime.

De nombreux éléments à charge avaient été publiés sur les réseaux sociaux, notamment des enregistrements de ses conversations téléphoniques.
 L'enquête a révélé que le Premier ministre de l'époque avait été placé sur écoute.

M. Erdogan a nié catégoriquement toutes les accusations de corruption et dénoncé les enregistrements de ses conversations téléphoniques comme des "montages".

Il accuse les auteurs et les commanditaires de ces écoutes d'être des proches du mouvement religieux du prédicateur musulman Fethullah Gülen, soupçonné d'être à l'origine des enquêtes anticorruption qui l'ont visé pour le déstabiliser.

Depuis cette affaire, M. Erdogan a lancé une chasse aux sorcières contre le mouvement Gülen en procédant à une vague d'arrestations et de purges visant des milliers de policiers et de magistrats qui, selon lui, ont formé un "Etat parallèle".

Le mois dernier, le régime a également fait arrêter plusieurs responsables de médias de la mouvance Gülen, érigée en "ennemie publique numéro 1".

A la faveur de changements de procureurs et de juges, les enquêtes judiciaires visant M. Erdogan et son gouvernement ont depuis toutes été classées sans suite.
(AFP, 2 janvier 2015)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Freedom House: Turkey drifting further from democratic reforms

US-based watchdog Freedom House has stated that Turkey has drifted further from democratic reforms, with former Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan rising to the presidency and overseeing government attempts to quash corruption cases against his allies and associates as well as with greater interference in the media and judiciary.

Releasing its annual “Freedom in the World 2015” report on Wednesday, Freedom House, which describes itself as “an independent watchdog organization dedicated to the expansion of freedom around the world,” heavily criticized the anti-democratic developments in Turkey.

The report, in its section on Europe, stated that in Turkey, Erdoğan “consolidated power during the year and waged an increasingly aggressive campaign against democratic pluralism.”

“He openly demanded that media owners censor coverage or fire critical journalists, told the Constitutional Court he does not respect its rulings, threatened reporters (and rebuked women journalists) and ordered radical, even bizarre changes to the school curriculum. Having risen from the premiership to the presidency in August, he formed a ‘shadow cabinet' that allows him to run the country from the presidential palace, circumventing constitutional rules and the ministries of his own party's government,” the report stated.

Erdoğan's remarks from March 2014 about Twitter were one of the highlighted parts in the report, under the “Democracy's opponents” section, with a picture of Erdoğan next to it. “We'll eradicate Twitter. Everyone will witness the power of the Turkish state,” Erdoğan said back then.

Turkey was listed as a “partly free” country in the report in terms of freedoms in the world and was rated 3.5 -- one being the worst and seven being the best. With regards to civil liberties Turkey was rated 4 and for political rights 3. Turkey received a downward trend arrow in the report as well, “due to more pronounced political interference in anticorruption mechanisms and judicial processes, and greater tensions between majority Sunni Muslims and minority Alevis.”

In terms of press freedoms, Turkey was already among the “not free” countries in the last press freedom report of Freedom House released last year. The report also highlighted Erdoğan's intensified campaign against media freedom and civil society as evidence of a growing disdain for democratic standards in the world, along with Egyptian President Abdel Fattah el-Sisi's rollback of democratic gains and Russian President Vladimir Putin's invasion of Ukraine.

The report stated that a troubling number of large, economically powerful, or regionally influential countries moved backward. Turkey was cited among those countries, next to Azerbaijan, Egypt, Kenya, Nigeria, Russia, Thailand and Venezuela.

Freedom House stated that the media and judiciary both faced “greater interference by the executive and legislative branches, including a series of raids and arrests targeting media outlets affiliated with Erdoğan's political enemies.”

The highly critical report stated that the ruling Justice and Development Party (AK Party) won two elections last year despite a corruption scandal implicating government ministers as well as Erdoğan and his family, which emerged in December 2013 and “cast a shadow over Turkish politics throughout 2014.”

“Erdoğan dismissed the evidence of corruption, including audio recordings, as fabrications by elements of a ‘parallel state' composed of followers of Fethullah Gülen, an Islamic scholar who had backed the AKP [AK Party] but was now accused of plotting to bring down the government,” the report stated.

The report also highlighted that more than 45,000 police officers and 2,500 judges and prosecutors were reassigned to new jobs as part of a move the government said was necessary to punish and weaken “rogue officials,” but seen by critics as a move designed to stop anti-corruption investigations and undermine judicial independence. “Erdoğan and AKP officials spoke out against other so-called traitors, including critical journalists and business leaders as well as members of the Alevi religious minority. Media outlets bearing unfavorable coverage of the government have been closed or placed under investigation,” the report said. (http://www.todayszaman.com)

BIA: More Attacks on Media as "Security" Bolsters
22 journalists and 10 distributors entered the year of 2015 behind bars. In the period of October-December, 33 media representatives, 2 websites, 1 Twitter account has been attacked; 43 journalists have been detained.
BIA October-November-December 2014 Media Monitoring Report reveals the contradictions regarding Turkish government’s growing oppressive approach towards media, communication and freedom of speech and EU standards.

Newspaper distributor Kadri Bağdu has been murdered, reporter Sedef Kabaş’s apartment has been stormed by the police after a tweet message. In the period of 3 months, dissident media websites showed resistance against media bans on parliament investigation commission and Yüksekova Incidents. EU and prominent professional unions backlashed the government on the issues of Hidayet Karaca’s arrest, selected accreditations of journalists, impunity for policemen’s acts during Gezi Resistance.

Highlights from Media Monitoring

BİA Survey Report presents the July-August-September period with the headlines, “murdered journalists”, “incarcerated journalists”, “detentions”, “attacks, threats and bans”, “investigations, opened-ongoing lawsuits, verdicts”, “insults, personal rights and indemnity cases”, “interdictions, closures, withdrawals”, “Reporting”, “ECHR” and “RTÜK”.

Jailed journalists: Majority from Kurdish media

For the period of 3 months, prosecutions against journalists for charges related to violating turkish Penal Code and Anti-Terror Act resumed. Some of the charges against journalists and publishers included “being a member of an illegal armed organization", “aiding an illegal organization”, “forming or controlling an illegal organization”.

22 journalists and 10 distributors entered the year of 2015 behind bars. 21 out of 22 jailed journalists and all jailed publishers were jailed for reasons related to “illegal organizations” according to Turkish Penal Code (TCK) and Anti-Terror Act (TMK). Another journalist is jailed for “resisting the police”.

14 out of 22 jailed journalists and all jailed publishers were affiliated with the Kurdish media. Around the same period last year, 59 journalists and 23 publishers/media workers were in prison.

14 of the 22 journalists is incarcerated for the lawsuits, “Group of Communities in Kurdistan-Turkey” (KCK), “PKK” and “DYG”; others are for the cases of “Marxist Leninist Communist Party” (MLKP)(1); “The Revolutionary People’s Liberation Party-Front” (DHKP-C)(1); “The Resistance Movement”(1), “Communist/Leninist Labor Party of Turkey” (TKEP/L)(1); İBDA/C (1) and the “Parallel State” (1). Another is in jail for having linkages with Ergenekon Organization Mersin Branch, Türk İntikam Birliği Teşkilatı and İç Örgüt. 18 of 22 journalists are sentenced and the lawsuits of 3 are ongoing and another journalist is facing investigation.

Attacks increased, so did detentions!

In the period of October-December, 33 media representatives, 2 websites, 1 Twitter account has been attacked; 1 newspaper distributor has been killed. 2 verbal attacks took place, 4 journalists received threats; 43 journalists have been detained, 2 were assaulted while being detained. Around the same period in 2013, the number of verbal and physical attacks were 27, the number of detentions was 5.

Threats continue in “terror” trials

In the period of October-December, 4 journalists have been charged with a combined sentence of 268.5 years according to TMK. 3 journalists have been convicted to 5 years of postponed jail sentence for “accusation” in their coverage related to Corruption Probe. While 3 journalists have been sued for “breaching confidentiality and influencing the jurisdiction”, another journalists has been sued over “accusation”.

Around the same period in 2013, 13 individuals including 4 journalists have been sentenced to a combined sentences of two life sentences 1,609 years and 4 months of prison and a fine of 2,526,640 liras.

Cases against Kurdish politicians “skyrocket”!

In the period of October-December 2014, 68 investigations have been launched against Kurdish deputies affiliated with Peace and Democracy Party (BDP) and independents. Around the same period in 2014, it was 3.

4 media bans in 3 months, 13 censors!

13 censorship cases took place: 6 journalists, 2 websites, 2 Facebook pages, 1 book, 1 movie, 1 piano performance have been censored. 4 media bans have issued on the coverage related to parliamentary commission hearings on Corruption Probe, Gamze Özçelik case, killing of 3 Turkish soldiers in Yüksekova, killing of 2 policemen in Bingöl. At least 4 cases of accreditation discrimination have been reported. The number of censorship cases was 12 in the same period last year.

“Erdoğan” fines due to defamation

Various courts ordered 2 journalists and 1 student to pay a judicial fine of total of 3,480 liras (1,740 with a suspension) and 23,000 liras for insulting President Erdoğan. Regarding the same charges, 13 journalists, 1 columnist and 1 caricaturists are still standing trial.

In addition, 9 journalists have been tried for insulting or violating the personal rights of then-PM and now President Erdoğan with 1 journalists convicted to pay 7,000 liras; 1 student to pay 6,080 liras. On the other hand, 1 academic has been convicted to a suspended jail sentence of 11 months and 20 days.

Around the same period last year, 1 journalists has been convicted to a postponed prison sentence of 13 months and 17 days with judicial controls; a newspaper (Birgün) has been convicted to pay 10,000 liras and 3 journalists have been ordered to stand trial.

3 convicted for “blasphemy”

Following Pianist Fazıl Say’s conviction due to Twitter messages, İlker Yaşar, Bülent Yılmaz and Ufuk Çalışkan from BirGün newspaper has been convicted to 7 months and 17 days for “blasphemy” when they tweeted under the account “Tanrı (cc)”. While Yaşar and Yılmaz’s sentence has been commuted to a 4,500 lira fine, Çalışkan’s sentence has been postponed.

At least 47 journalists and media workers have been laid off / forced to leave post during the period. Around the same period last year, it was 23.

ECHR issued 3 convictions

In the same periods, the European Court of Human Rights (ECHR) found Turkey guilty of Convention Article 10 on freedom of expression and not making a fair tribunal on two cases, ordering the Turkish state to pay three individuals a combined fine of 28,800 euros as pecuniary and non-pecuniary damages.

Around the same period last year, the court ordered the Turkish state to pay 24 individuals and 2 media organizations a combined 113,885 euros for damages.

RTÜK worked hard too!

Turkey’s Higher Board of Radio and Television (RTÜK) issued 8 warnings, 46 monetary fines on TVs and 1 warning and 2 monetary fines to radios in the period of October-December 2014. The combined fines were 2,400,015 liras

Around the same period in 2013, RTÜK issued 31 warnings, 24 monetary fines on TVs and 1 warning and 5 monetary fines to radios. 
(BIA, Erol Önderoğlu, Jan 26 , 2015)

La justice ordonne à Facebook de bloquer les pages "insultant" Mahomet

La justice turque a ordonné à Facebook d'interdire les pages dont le contenu constitue une "insulte" à l'image du prophète Mahomet et menacé d'interdire l'accès au réseau social en Turquie s'il n'obtempérait pas, ont rapporté lundi les médias turcs.

Rendue dimanche soir, l'injonction du tribunal d'Ankara a été communiquée à l'autorité administrative en charge des télécommunciations (TIB) et aux fournisseurs d'accès, a précisé l'agence de presse gouvernementale Anatolie.

Il y a quinze jours, un tribunal de Diyarbakir avait déjà interdit la diffusion sur internet la reproduction d'une caricature du prophète publiée par l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo après l'attaque jihadiste qui l'a visé le 7 janvier, faisant 12 morts.

Une enquête judiciaire a par ailleurs été ouverte à Istanbul contre deux journalistes du quotidien d'opposition Cumhuriyet qui avaient illustré leurs éditoriaux par le même dessin de Mahomet, jugé outrageant dans le monde islamique.

Sur ce dessin de Luz, un Mahomet la larme à l'oeil tient une pancarte "Je suis Charlie", le slogan des millions des manifestants qui ont défilé en France et à l'étranger pour condamner les attaques jihadistes qui ont fait 17 morts en trois jours à Paris.

L'hiver dernier, le gouvernement islamo-conservateur avait déjà bloqué momentanément l'accès aux réseaux sociaux YouTube ou Twitter pour y empêcher la diffusion d'enregistrements pirates de conversations téléphoniques mettant en cause l'actuel chef de l'Etat Recep Tayyip Erdogan et son entourage dans un scandale de corruption.

Ces décisions ont valu à M. Erdogan, à la tête de la Turquie depuis 2003, de vives critiques dans le monde entier.

Le pouvoir turc avait dans la foulée fait voter une loi facilitant le blocage administratif des sites internet mais ce texte avait été censuré par la Cour constitutionnelle.

Des députés du parti au pouvoir viennent toutefois de déposer au Parlement un amendement à un projet de loi fourre-tout qui autoriserait le Premier ministre et certains ministres à fermer un site, sans décision de justice, au nom de la sécurité nationale et de la protection de la vie privée.

Ce nouveau texte doit être discuté cette semaine en séance plénière à l'Assemblée.
(AFP, 26 janvier 2015)

New bill gives Turkish PM power to shut down websites

Turkey's ruling Justice and Development Party (AKP) deputies have prepared a fresh bill to boost the government's control over Internet.

Last minute amendments to an omnibus bill presented to the parliament on Jan. 23 stipulate that the Prime Minister and his ministers will be able to shut down websites for reasons including "national security" without a court order.

Keeping public order and ensuring security for life and property are listed in the bill as other possible reasons for Turkey's cabinet members to shut down a website.

If the bill passes the parliament in its current form after the debate scheduled to start next week, Turkish authorities will have an unprecedented power to control the Internet.

According to the proposed procedure regarding the measures against the "threats" listed in the bill, Turkish officials will first try to block the specific content on a website. If such a pinpointed block is not technically possible, Turkey's Prime Minister and the ministers will be able to order a blanket ban on the website, which would then be applied by the Telecommunications Directorate (TİB).

The ruling AKP's efforts to boost its control over the Internet had been intensified since the Gezi Park protests in June 2013 and the massive corruption investigations launched in December 2013, targeting government figures. Since then, a series of online leaks had damaged the government, which accused prosecutors and police officials who allegedly took orders from the U.S.-based Islamic cleric Fethullah Gülen, the AKP's ally-turned-nemesis.

While the government argues that the protests and the investigations were part of a "coup plot," its critics claim that the ruling AKP uses them to justify more authoritarian measures and to whitewash widespread corruption.

As of March 27, just before the March 30 local elections, Turkey banned YouTube after the Google-owned video-sharing website was used to spread leaked audio files from a top-secret state security meeting on Syria.

It came days after TİB blocked access to the U.S. social network Twitter on March 20, under orders from then-Prime Minister and current President Recep Tayyip Erdoğan after members of the opposition used it to post telephone recordings implicating him in the corruption scandal.

In September 2014, as part of another omnibus bill, the government granted TİB extraordinary authority to monitor Internet users and block websites and their content without court permission. The bill was, however, overturned by the Constitutional Court a month later, which previously unblocked Twitter and YouTube.

Despite the rulings of Turkey's top court, the government had made it clear last month that it would keep trying to exert greater control over the Internet with a fresh omnibus bill.

Transportation, Maritime Affairs and Communications Minister Lütfi Elvan told reporters on Dec. 24 that Article 22 of Turkey's Constitution lists a series of exceptional conditions, including threats on national security and public order, that the right of communication can be restricted by the government.

However, Turkey's opposition parties, several NGOs including most civil rights associations and the Turkish Industrialists’ and Businessmen’s Association (TÜSİAD), as well as the European Union, opposed the government's view on the grounds that it would severely violate democratic rights.
(hurriyetdailynews.com, Jan 24, 2015)

RSF réagit contre la censure d'internet visée par un nouveau projet

Un nouveau projet de loi visant à renforcer la censure d’Internet a été introduit au Parlement turc, le 20 janvier 2014. Ces dispositions sont très proches de celles qui avaient déjà été votées en septembre dernier et annulées par la Cour constitutionnelle un mois plus tard.

Le gouvernement turc persiste et signe : il tient à renforcer la censure d’Internet, même au mépris dela Cour constitutionnelle. En octobre 2014, la juridiction suprême avait reconnu inconstitutionnel un amendement adopté par le Parlement un mois plus tôt, qui permettait aux autorités de bloquer plus facilement des sites internet sans décision de justice. Des députés du parti au pouvoir AKP viennent pourtant de soumettre au Parlement un texte presque identique.

“Cette insistance à faire voter un amendement qui ressemble à s’y méprendre à un texte déclaré inconstitutionnel il y a quelques mois est choquante, déclare Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de Reporters sans frontières. Nous appelons les députés à faire preuve de respect envers les institutions si ce n’est envers la liberté de l’information, et à rejeter ce texte. Nous réitérons notre appel à abolir complètement toute possibilité de blocage administratif, conformément aux recommandations du rapporteur spécial des Nations unies pour la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression.”

Depuis février 2014, la Haute instance des télécommunications (TIB) peut déjà ordonner le “blocage préventif” de sites Internet en cas d’”atteinte à la vie privée” ou de contenus “discriminatoires ou insultants”. Les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) ont quatre heures pour mettre en œuvre cette mesure. Un juge, saisi dans les 24 heures par la TIB, est censé valider le blocage dans les 48 heures. Aucun dépôt de plainte n’est nécessaire.

Le nouveau texte reprend dans sa quasi-totalité l’amendement annulé par la Cour constitutionnelle en octobre : il autorise les “blocages préventifs” par la TIB en cas d’”atteinte à la sécurité nationale”, pour “protéger l’ordre public” ou pour “prévenir la commission d’un crime”. Il élargit encore cette liste en y ajoutant la nécessité de protéger la “santé publique”.

La principale nouveauté de ce projet de loi est qu’il autorise tous les ministres, y compris le chef du gouvernement, à prendre l’initiative de tels blocages préventifs en cas “d’urgence”. La version de septembre, conformément au dispositif déjà en place, n’octroyait ce pouvoir qu’au directeur de la TIB ou au ministre des Transports, des Affaires maritimes et de la Communication. Cette subordination renforcée de la TIB à l’exécutif est cohérente avec la reprise en main actuelle de l’institution dans le cadre de la lutte contre les partisans de Fethullah Gülen, nouvel ennemi numéro un du président Recep Tayyip Erdogan. Une large opération de police a d’ailleurs été lancée contre la TIB, le jour même de l’introduction de ce projet de loi. L’institution administrative, réputée très infiltrée par la confrérie Gülen, est accusée d’avoir mis sur écoute plusieurs hommes politiques et hauts fonctionnaires, dont le président lui-même et le Premier ministre Ahmet Davutoglu.

Après le blocage de YouTube et Twitter en mars 2014, plusieurs décisions de justice successives ordonnant à la TIB de restaurer l’accès aux deux plateformes avaient d’abord été ignorées. La Cour constitutionnelle avait fini par ordonner elle aussi le déblocage de Twitter et YouTube au nom de la liberté d’expression. Mais même sa décision avait été appliquée avec retard.

La Turquie occupe la 154e place sur 180 dans le Classement mondial 2014 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. (RSF, 22 janv 2015)

AKP deputies submit bill to ban websites without court order

A number of ruling Justice and Development Party (AKP) deputies submitted a bill to the Parliament Speaker's Office on Monday that would allow a decision from the prime minister or a member of the Cabinet to ban a website for 24 hours without a court order, a Turkish daily reported.

The Milliyet daily reported that AKP Konya deputy Kerim Özkul and a few others submitted the bill on Monday evening as another article on cyber crimes to be added to a new omnibus bill that was submitted to Parliament last week.

According to the bill, when there is content that "threatens people's right to life, threatens their security or property, threatens national security and public order, poses a threat to general health or threatens people's rights and freedoms by committing a crime," then the Telecommunications Directorate (TİB) will ban the website or block the content upon the request of the Prime Ministry or ministry relevant to the case, without seeking a court order.

If enacted in Parliament, TİB will apply the decision within four hours after being notified by the concerned ministry. It will ban the website temporarily and will have to apply to a court within 24 hours. If the court rules to lift the ban on that website's content or to prevent access to it, the ruling will be applied.

Speaking with Today's Zaman regarding newly initiated bill by the AKP deputies, Rota Haber Editor-in-Chief Ünal Tanık stressed that Turkey is heading for a 'one man rule' system at full speed.

"This system is not something that is alleged to be a presidential system. The one man [in reference to President Recep Tayyip Erdoğan] has zero tolerance any opposing voice and idea. His demands and instructions are being turned into bills or laws in Parliament. I mean, a legal ground is being prepared to meet his demands to silence everyone. No legal change or amendment to a law should be commented but this perspective. AKP Deputy Chairman Mustafa Şentop clearly declared anyone who don't agree with their party's vision are also enemies of the country. Just like George W. Bush said, 'You are with us or against us' after the Sept. 11, 2001 attacks. The case is the same with the AKP," Tanık commented.

The bill has come just a month after Transportation, Maritime Affairs and Communications Minister Lütfi Elvan announced that the government is working on a new measure that grants the prime minister or a member of the Cabinet the power to ban a website for 24 hours without a court order for the sake of “public order or national security.”

A similar attempt to ban access to websites failed in October, when the Constitutional Court annulled an amendment that gave the state-controlled TİB the power to block access to websites without a court order. According to the nullified amendment, within four hours of a request from TİB, Internet service providers (ISPs) were required to block a specified website. As per the amendment, TİB had the right to block access to websites for reasons of “national security,” the “maintenance of public order” and "preventing a crime from being committed" without needing a court order. (TODAY'S ZAMAN, Jan 20, 2015)

Dans la Turquie religieuse d'Erdogan, le malaise croissant du monde de la culture

Un musicien vedette retiré du répertoire, une pièce de théâtre expurgée de ses allusions sexuelles, une loi sur le financement public de la culture... En Turquie, les artistes se plaignent de plus en plus des pressions du pouvoir islamo-conservateur.

Le cas de Fazil Say est sûrement le plus emblématique de l'emprise croissante reproché au pouvoir de l'omniprésident Recep Tayyip Erdogan.

Mondialement connu, le pianiste a fait les gros titres en Turquie lorsqu'il a été jugé pour une série de tweets rageurs et moqueurs dirigé contre l'islam. Sa condamnation à dix mois de prison avec sursis pour "injures aux valeurs religieuses" a suscité un concert de protestation sur toute la planète.

Quelques mois après celle de la justice, le gouvernement a infligé une seconde peine au virtuose en retirant trois de ses oeuvres, "La symphonie d'Istanbul", "Eau" et "Hermiyas: le garçon sur le dauphin" du répertoire de l'Orchestre national présidentiel.
 Le ministère de la Culture a rejeté les accusations de censure lancées par Fazil Say mais a tout de même sollicité le compositeur turc Muammer Sun pour jouer à sa place, ce qu'il s'est empressé de refuser par solidarité artistique.

"Je considère le retrait des oeuvres de Say du programme de l'orchestre comme une intrusion (politique) dans l'art et je m'y oppose", explique aujourd'hui M. Sun.

"C'est un grand compositeur et un artiste célèbre dans le monde entier qui n'hésite pas à exprimer ses convictions quand c'est nécessaire", loue le musicien, en reprochant au régime qui dirige sans partage la Turquie depuis 2002 de "concevoir les arts uniquement dans une perspective islamique".

Et Muammer Sun d'affirmer que même le très religieux Empire ottoman était plus tolérant pour la culture que l'actuel gouvernement.
 Il y a avait en 1850 un opéra au palais des sultans", grommèle-t-il, "nos dirigeants actuels ne connaissent pas l'histoire, ils sont ignorants".

En fondant la République turque moderne et laïque en 1923, Mustafa Kemal Atatürk avait fixé pour objectif à son pays d'attendre "le niveau des civilisations contemporaines". Féru des arts occidentaux, il a créé un conservatoire national de musique, une école de danse et promu un opéra turc qui a donné sa première représentation en 1934.

- Menaces -

Depuis son arrivée au pouvoir, Recep Tayyip Erdogan n'a pas caché son intention de réhabiliter les traditions islamiques de son pays.

En décembre dernier, il a publiquement regretté que les étudiants turcs connaissaient parfaitement Albert Einstein ou Ludwig van Beethoven mais étaient incapables de nommer un scientifique ou un musicien musulmans.

Depuis quelques semaines, c'est un nouveau projet de loi déposé par le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir qui nourrit les inquiétudes. S'il est voté, il confiera à un conseil de onze membres tous nommés par le gouvernement le pouvoir d'attribuer les subventions publiques à la culture.

"C'est inacceptable. Autant laisser entrer les hommes politiques dans les théâtres et jouer eux-mêmes les pièces", a fulminé Tamer Levent, patron de la Fondation des artistes du théâtre, de l'opéra et du ballet.

Ancien directeur du département des arts de la scène de l'université d'Etat Hacettepe d'Ankara, Muride Aksan considère que le texte qui doit être examiné par le Parlement constitue clairement une "menace pour la danse".

"Le ballet ne peut exister et se développer dans le respect de sa tradition", plaide-t-elle.

Les accrochages entre pouvoirs publics et artistes sont fréquents. L'an dernier, Mustafa Kurt a claqué la porte de la direction des théâtres d'Etat après que le ministère eut reporté la première d'une pièce de Goethe pour s'assurer que le texte avait été nettoyé de ses propos jugés vulgaires ou de ses références au sexe.

"Il est à craindre que les pièces de Shakespeare ou Goethe finissent par disparaître des scènes de théâtres", s'indigne-t-il, "une Turquie qui s'écarte des valeurs universelles de l'art n'apportera rien de bon, ni au peuple de Turquie ni au reste du monde".

Muride Aksan anticipe les mêmes difficultés pour la danse classique, en raison des pressions discrètes exercées par les autorités. Et de citer des "interférences sur les costumes notamment, qui rappellent une censure et une autocensure qui sont totalement inacceptables au XXIe siècle".

"Le gouvernement devrait comprendre que le développement d'un pays ne repose pas que sur l'économie, mais aussi sur la science, la culture et les arts", dit-elle.
(AFP, 18 janvier 2015)

5 ans de prison requis contre une journaliste pour un tweet

Des magistrats turcs ont requis jusqu'à cinq ans de prison à l'encontre d'une journaliste, auteur d'un tweet dénonçant les tentatives d'étouffer le scandale de corruption qui a fait vaciller le pouvoir islamo-conservateur, ont rapporté des médias samedi.

Sedef Kabas, journaliste et présentatrice d'émissions à la télévision, a été arrêté le mois dernier par la police qui a perquisitionné son appartement stambouliote et placé son ordinateur et son portable sous scellés. Sedef Kabas avait écrit sur son compte Twitter un message dans lequel elle a demandé aux Turcs de ne pas oublier le nom du juge qui a prononcé un non-lieu général dans les enquêtes de corruption qui ont touché le régime à l'hiver 2013-2014, en particulier le Premier ministre de l'époque, aujourd'hui président, Recep Tayyip Erdogan et son entourage.

La journaliste est accusée d'avoir "présenté comme des cibles les personnes chargées de lutter contre le terrorisme", selon l'agence de presse turc Dogan. "Comme le suggère le contenu de son tweet, il est très clair, sans le moindre doute, que Mme Kabas a menacé le plaignant... et a essayé de le discréditer", détaille le jugement cité par Dogan.

Recep Tayyip Erdogan a réussi à geler les enquêtes de corruption en limogeant des milliers de policiers et magistrats tout en renforçant le contrôle étatique sur le système judiciaire et internet, notamment en interdisant Twitter et Youtube. Les magistrats ont abandonné les poursuites contre 53 personnes en octobre, dont des fils d'anciens ministres, "faute de preuves".

Le gouvernement islamo-conservateur, à la tête de la Turquie depuis 2002, a engagé il y a un an une chasse aux sorcières contre le mouvement de l'imam Fethullah Gülen, son ancien allié, qu'il accuse d'avoir ourdi ce complot pour le renverser. Début décembre, une trentaine de journalistes d'opposition ont été arrêtés, une opération vivement critiquée par l'UE comme une nouvelle érosion de la liberté de la presse en Turquie. (Belga, 16 janv 2015)

Erdogan dénonce les "provocations" de Charlie Hebdo

Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan a sévèrement critiqué vendredi la caricature "provocante" du prophète Mahomet publiée par le journal satirique français Charlie Hebdo, accusant celui-ci d'inciter à la haine.

"C'est un magazine fameux pour ses publications provocantes sur les musulmans, les chrétiens, sur tout le monde (...) cela ne s'appelle pas la liberté, cela s'appelle semer la terreur en empiétant sur la liberté des autres", a déclaré M. Erdogan à Ankara.

"Il ne peut pas y avoir de liberté sans limite", a-t-il insisté lors d'un discours.

A la "une" du numéro sorti après la tuerie qui a décimé sa rédaction, Charlie Hebdo a publié mercredi un dessin de Mahomet la larme à l'oeil et tenant une pancarte "Je suis Charlie", le slogan des millions de manifestants qui ont défilé en France et à l'étranger pour condamner les attaques jihadistes qui ont fait 17 morts en trois jours à Paris.

Cette caricature a suscité la colère dans de nombreux pays musulmans.

Jeudi, le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu, qui avait participé avec le président français et d'autres dirigeants étrangers à la manifestation dimanche à Paris, a dénoncé la "grave provocation" de Charlie et souligné que "la liberté de la presse ne signifie pas la liberté d'insulter".

La justice turque a ouvert une enquête à la suite de la publication de la caricature
controversée du journal dans le quotidien turc d'opposition Cumhuriyet , et ordonné le blocage des sites internet turcs qui la publierait.
(AFP, 16 janvier 2015)

Charlie Hebdo: la censure à l'oeuvre en Turquie

Afin de marquer sa solidarité avec « Charlie Hebdo », le quotidien turc « Cumhuriyet » (« République », kémaliste et laïque) a traduit et publié, dans ses éditions du 14 janvier, des extraits choisis du dernier numéro de l’hebdomadaire satirique français, sans publier toutefois la couverture controversée. Juste après l’impression du journal turc, les services de police ont décidé d’intervenir sur les camions de livraison durant la nuit afin de contrôler le contenu des pages de « Cumhuriyet » pendant près d’une heure et d’en référer au procureur de la République. Constatant que la couverture de « Charlie Hebdo » n’y figurait pas, la police et le procureur ont libéré les camions saisis.

Le syndicat des journalistes de Turquie (TGS), soutenu par la Fédération européenne des journalistes (FEJ), condamne fermement cette tentative d’obstruction visant le journal « Cumhuriyet ». « C’est clairement le retour de la censure et une violation des articles 28, 29 et 30 de la Constitution. En agissant de la sorte, le gouvernement AKP piétine la liberté de la presse, la liberté d’expression, la liberté de pensée et le droit du peuple a être informé », a réagi Ugur Güç, président du TGS.

« On ne peut qualifier de démocratie les régimes qui interviennent avant même que les journaux soient imprimés ou distribués. Nous condamnons également cette atteinte directe du pouvoir au droit du peuple à être informé par voie de presse », a ajouté la Plateforme des Journalistes G9.

Travaillant pour le quotidien « Milliyet », l’éditorialiste Mehvis Evin a également été victime de censure pour un édito sur Charlie Hebdo qui n’a pas été publié par son journal.

On apprenait, par ailleurs, mercredi, qu’un tribunal turc avait ordonné le blocage des pages des sites internet qui republient la caricature du prophète Mahomet publiée en « une » de la dernière édition de « Charlie Hebdo ».

« Il est incompréhensible de voir le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu participé avec nous à la marche pour « Charlie Hebdo » à Paris puis de constater que de retour au pays son pouvoir s’attaque aux journaux et aux journalistes qui veulent manifester leur solidarité avec « Charlie Hebdo ». Les autorités turques doivent tout faire pour assurer la sécurité et la liberté d’expression dans le pays », a réagi Mogens Blicher Bjerregård, le président de la FEJ. Citant la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme, le président de la FEJ rappelle que « la liberté d’expression vaut non seulement pour les « informations » ou « idées » accueillies avec faveur ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent : ainsi le veulent le pluralisme, la tolérance et l’esprit d’ouverture sans lesquels, il n’est pas de société démocratique ». (efj@ifj.org)

La justice turque enquête sur la publication d'une caricature de Charlie Hebdo

Le procureur d'Istanbul a ouvert jeudi une enquête sur la publication par le quotidien d'opposition Cumhuriyet d'une caricature controversée du prophète Mahomet extraite de l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo, ont rapporté les médias turcs.

Seul dans tout le monde musulman, Cumhuriyet a reproduit dans son édition papier de mercredi la Une du numéro de Charlie Hebdo après l'attentat qui a décimé la rédaction le 7 janvier à Paris. Cette caricature, qui accompagne deux éditos, représente Mahomet la larme à l'oeil et tenant une pancarte "Je suis Charlie", le slogan des manifestants qui ont défilé en France et à l'étranger pour condamner les attaques jihadistes qui ont fait au total 17 morts à Paris.

L'enquête ouverte vise spécifiquement les deux auteurs d'éditoriaux, Ceyda Karan et Hikmet Cetinkaya, pour des accusations de "incitation à la haine" et "insulte aux valeurs religieuses", a précisé l'agence gouvernementale Anatolie.

Adversaire résolu du président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan, le quotidien a également publié un encart de quatre pages reproduisant, en turc, caricatures et articles du journal français.

Un groupe d'une soixantaine de manifestants pro-islam s'est rassemblé jeudi devant le palais de justice d'Istanbul pour déposer une série de plaintes contre les deux journalistes, a constaté un photographe de l'AFP.

"Ils disent que c'est leur liberté d'expression, que nous devons l'accepter, nous y habituer. Non !", a lancé Ridvan Kaya, le président d'une association Özgur Der. "Au nom de la liberté d'expression, ce journal insulte un peuple composé à 99% de musulmans", a déploré son avocat, Ali Cezik.

La police turque avait visité l'imprimerie de Cumhuriyet à Istanbul dans la nuit de mardi à mercredi pour inspecter son contenu avant de donner, après un coup de fil au bureau du procureur, son feu vert à sa distribution.

Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a qualifié jeudi le dessin de Mahomet de "grave provocation".

"Nous ne pouvons accepter les insultes faites au prophète (...) la liberté de la presse ne signifie pas la liberté d'insulter", a-t-il ajouté.

Outre Cumhuriyet, plusieurs sites internet turcs ont égalé affiché ce dessin de Mahomet.

Un tribunal turc a ordonné mercredi le blocage de toutes les pages web affichant le dessin du prophète, la qualifiant "d'insulte pour les croyants".
(AFP, 15 janvier 2015)

Médias et internet interdits de parler de livraisons d’armes aux islamistes

Le gouvernement islamo-conservateur turc a interdit mercredi aux médias et aux réseaux sociaux de diffuser une série de documents qui, selon ceux qui les ont publiés, prouvent qu’il a bien livré des armes à certains groupes islamistes rebelles syriens.

Gendarme des médias turcs, le Haut-conseil de la radio et de la télévision (RTÜK) a adressé à tous les organes de presse, ainsi qu’à Twitter et Facebook, une décision de justice les menaçant de poursuites en cas de diffusion.

Poursuivis pour «espionnage»

Il y a un an, la gendarmerie avait intercepté à la frontière syrienne des camions escortés par des véhicules de l’agence de renseignement turque (MIT) et chargés d’armes qui auraient été destinées à des groupes rebelles en guerre contre le régime de Damas.

L’affaire avait été prestement étouffée par Ankara, qui a toujours catégoriquement nié avoir soutenu ces mouvements radicaux, notamment le groupe Etat islamique (EI). Le procureur qui a supervisé l’opération a été muté et 19 gendarmes qui y ont participé poursuivis pour «espionnage».

Mardi, le titulaire d’un compte Twitter baptisé @LazepeM a publié une série de documents affirmant que les camions interceptés appartenaient au MIT et avaient été maquillés des couleurs d’une organisation humanitaire.

«Plusieurs décision de justice»

Selon le quotidien Hürriyet qui cite un responsable turc s’exprimant sous couvert de l’anonymat, l’injonction du gendarme des médias est fondée sur «plusieurs décision de justice» autorisant la fermeture des sites internet et des comptes Facebook et Twitter qui diffuseraient ces documents.

Twitter a dans la foulée bloqué les liens des comptes vers les documents visés. Les médias turcs sont fréquemment visés par ce type d’interdiction de couverture. En juin dernier, les autorités avaient proscrit la diffusion de toute information concernant l’enlèvement de 46 Turcs par l’EI à Mossoul (Irak).

L’an dernier, les réseaux Twitter et YouTube avaient été temporairement bloqués par le gouvernement pour empêcher la propagation d’accusations de corruption visant l’entourage du président Recep Tayyip Erdogan.
(AFP, 14 janvier 2015)

Former Miss Turkey testifies over insulting Erdoğan on Instagram

Merve Büyüksaraç, a model who became Miss Turkey in 2006, has testified to an İstanbul prosecutor for allegedly insulting President Recep Tayyip Erdoğan on her Instagram account, the Cihan news agency reported on Wednesday.

Büyüksaraç reportedly shared on Instagram a poem adapted from the lyrics of the Turkish national anthem that featured insults targeting Erdoğan. Speaking to a prosecutor at the İstanbul Çağlayan Courthouse, Büyüksaraç reportedly said: "I don't precisely recall the content I have shared on my Instagram account. However, I might have taken excerpts from Twitter, other social media websites or the cartoon magazine Uykusuz. I did not personally adapt the poem titled 'The Poem of the Chief'. I shared it because it was funny to me. I did not intend to insult Recep Tayyip Erdoğan."

The model added that she deleted the post after a friend of hers warned her against possible prosecution because he had been faced with charges for a sharing something similar. The prosecutor demanded the model be put under supervision, but a court rejected the petition. Büyüksaraç was later released pending trial. (TODAY'S ZAMAN, Jan 14, 2015)

Blocage turc des pages internet qui publient la une de Charlie Hebdo

La justice de Turquie a interdit mercredi la diffusion sur internet d'une caricature du prophète Mahomet publiée par le journal satirique français Charlie Hebdo qui suscite la colère des pays musulmans, bravée par un seul journal d'opposition turc.

Quelques heures après la sortie dans les kiosques de l'hebdomadaire dont la rédaction a été décimée le 7 janvier par un attentat jihadiste, un tribunal de Diyarbakir (sud-est) a ordonné le blocage en Turquie de toutes les pages web qui reproduisent sa "Une", jugée outrageante dans le monde islamique.

Sur ce dessin de Luz, un Mahomet la larme à l'oeil tient une pancarte "Je suis Charlie", le slogan des millions des manifestants qui ont défilé en France et à l'étranger pour condamner les attaques jihadistes qui ont fait 17 morts en trois jours à Paris.

"La liberté d'expression n'autorise personne à dire tout ce qu'il veut", a argumenté le tribunal turc, "les mots, écrits, dessins et publications qui dénigrent les valeurs religieuses et le prophète constituent une insulte pour les croyants".

Comme lors des précédentes publications de caricatures du prophète, autorités politiques et religieuses du monde musulman ont sévèrement dénoncé la nouvelle "provocation" de Charlie Hebdo, arguant que l'islam interdit de représenter le prophète.

L'Union mondiale des oulémas musulmans a estimé qu'il n'était "ni raisonnable, ni logique, ni sage" de publier de nouveaux dessins "offensant le prophète ou attaquant l'islam". "C'est un acte extrêmement stupide", a renchéri la radio du groupe Etat islamique (EI), qui contrôle de larges pans de territoire en Irak et en Syrie.

Le mufti de Jérusalem, plus haute autorité religieuse dans les Territoires palestiniens, a lui dénoncé une "insulte".

Quant au Sénégal, dont 90% de la population est musulmane, il a purement et simplement interdit la diffusion de Charlie Hebdo et celle du quotidien français Libération qui reproduit en première page la "une" du journal satirique.

Environ 1.500 personnes ont manifesté contre Charlie Hebdo aux Philippines et ils étaient plusieurs centaines dans les rues de Nouakchott, en Mauritanie, pour protester contre l'hebdomadaire français.

Adversaire déterminé du régime islamo-conservateur du président turc Recep Tayyip Erdogan, Cumhuriyet a été le seul quotidien d'un pays musulman à oser publier dans son édition papier de mercredi la caricature polémique.

Sa direction a longtemps hésité avant de défier l'interdit. Le journal devait initialement publier l'intégralité du nouveau numéro mais s'est finalement contenté, après un vif débat interne, d'un encart de quatre pages.

- 'Provocation' -

"Dans ces pages, il n'y a pas de contenus susceptibles d'offenser quelque croyance que ce soit", a souligné à l'AFP le rédacteur en chef du quotidien, Utku Cakirözer. "Nous avons agi de manière très précautionneuse, par exemple en ne publiant pas la couverture de Charlie Hebdo" en "Une" du journal, a-t-il ajouté.

L'éditorialiste du quotidien, Hikmet Cetinkaya, a accompagné la caricature de quelques mots: "le terrorisme est un crime contre l'Humanité, quelle que soit son origine. C'est pour cela qu'il (le prophète) tient dans sa main une pancarte +je suis Charlie+".

Créé en 1924 par un proche du fondateur de la Turquie moderne et laïque, Mustafa Kemal Atatürk, Cumhuriyet ("La République" en turc) a fait l'objet ces dernières années de nombreux procès et a été la cible d'attentats qui ont coûté la vie à plusieurs de ses journalistes. D'autres ont été emprisonnés.

La police turque a fait une descente dans la nuit à l'imprimerie du journal à Istanbul pour examiner son contenu avant de donner son feu vert à sa distribution.

Mercredi soir, un cinquantaine de militants pro-islam ont manifesté devant le siège du quotidien à Istanbul, sous haute protection policière. "Cumhuriyet paiera" ou "Ici c'est la Turquie, pas la France", ont-ils crié, avant de brûler des exemplaires du titre. Les forces de l'ordre ont interpellé cinq d'entre eux, selon les médias.

S'ils ont unanimement condamné les attentats commis à Paris, les dirigeants turcs ont en même temps dénoncé la montée de l'islamophobie, notamment en Europe.

Le vice-Premier ministre Yalcin Akdogan a ainsi dénoncé mercredi sur Twitter une nouvelle "provocation" de "ceux qui méprisent les valeurs sacrées des musulmans en publiant des dessins représentant soit-disant notre prophète".

En guise de soutien à Charlie Hebdo, les trois principaux journaux satiriques turcs ont publié cette semaine la même couverture noire barrée du slogan "Je suis Charlie".

Quelques sites internet turcs ont eux aussi publié la caricature du prophète. Ils étaient toujours accessibles en fin d'après-midi malgré la décision du tribunal de Diyarbakir.

Les critiques turcs du journal français ont riposté en inondant les réseaux sociaux de messages siglés #UlkemdeCharlieHebdoDagitilamaz ("Charlie Hebdo ne doit pas être distribué dans mon pays" en turc).
(AFP, 14 janv 2015)

Le quotidien Cumhuriyet a publié une version tronquée de Charlie Hebdo

Le quotidien d'opposition turc Cumhuriyet a publié mercredi, après un dernier contrôle nocturne de la police, quatre pages du premier numéro de l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo paru après l'attentat qui a décimé sa rédaction.

Entièrement traduites en turc, ces quatre pages, distribuées dans un cahier central intégré au journal, reprennent l'essentiel des articles et des caricatures de Charlie, y compris sa "une" représentant le prophète Mahomet mais en page intérieure.


Sur ce dessin de Luz, un Mahomet la larme à l'oeil tient une pancarte "Je suis Charlie", le slogan des millions des manifestants qui ont défilé en France et à l'étranger pour condamner les attaques jihadistes qui ont fait 17 morts en trois jours à Paris.

Cumhuriyet est, pour l'heure, le seul organe de presse à avoir osé cette publication dans un pays musulman.

Comme ce fut le cas à chacune des précédentes publications de caricatures du prophète, Charlie Hebdo a suscité mercredi une tempête de critiques et de mises en garde, parfois violentes, aux quatre coins du monde islamique.

Al-Azhar, l'une des plus prestigieuses institutions de l'islam sunnite basée en Egypte, a appelé à "ignorer" ces nouveaux dessins Mahomet qualifiés de "frivolité haineuse".

En déplacement à Genève, le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, a appelé au "respect" mutuel des convictions religieuses. Avant lui, sa porte-parole Marzieh Afkham avait jugé "insultant" le numéro de Charlie Hebdo, estimant qu'il pouvait "relancer le cercle vicieux du terrorisme".

"C'est un acte extrêmement stupide", a renchéri, menaçante, la radio du groupe Etat islamique (EI), qui contrôle de larges pans de territoire en Irak et en Syrie.

L'Union mondiale des oulémas musulmans a estimé pour sa part, depuis son quartier général du Qatar, qu'il n'était "ni raisonnable, ni logique, ni sage" de publier de nouveaux dessins "offensant le prophète ou attaquant l'islam".

La direction de Cumhuriyet a longtemps hésité avant de défier ces interdits. Le journal devait initialement publier l'intégralité du nouveau numéro mais s'est finalement contenté, après un vif débat interne, d'un encart de quatre pages.

- "Ne pas offenser" -

"Dans ces pages, il n'y a pas de contenus susceptibles d'offenser quelque croyance que ce soit, qu'il s'agisse de celles des musulmans, des chrétiens ou des juifs", a estimé le rédacteur en chef du quotidien, Utku Cakirözer, dans un entretien à l'AFPTV.

"Nous avons agi de manière très précautionneuse, par exemple en ne publiant pas la couverture de Charlie Hebdo" à la "une" du journal, a-t-il ajouté.

Dans son billet, l'éditorialiste politique de Cumhuriyet Hikmet Cetinkaya a accompagné la reproduction de la caricature de quelques mots en forme d'éditorial: "le terrorisme est un crime contre l'Humanité, quelle que soit son origine. C'est pour cela qu'il (le prophète) tient dans sa main une pancarte +je suis Charlie".

M. Cakirözer a indiqué à l'AFP être depuis mardi la cible de menaces téléphoniques.

La police turque a fait une descente dans la nuit à l'imprimerie du journal à Istanbul pour examiner son contenu avant de donner son feu vert à sa distribution.

Des forces de l'ordre ont été déployés autour du siège de Cumhuriyet à Istanbul et de sa rédaction à Ankara. Dans la capitale, un petit groupe d'étudiants pro-islam a défilé devant le journal sans incident, selon l'agence de presse gouvernementale Anatolie.

Aux Philippines, environ 1.500 personnes ont également manifesté à Marawi, l'une des villes à majorité musulmane de l'archipel. "La liberté d'expression ne va pas jusqu'aux insultes contre le plus grand et noble prophète d'Allah", a déclaré l'un d'eux.

La publication des précédentes caricatures de Mahomet a valu de vives critiques au journal français en Turquie. En 2013, un ministre l'avait qualifié de "torchon".

En guise de soutien à Charlie Hebdo, les trois principaux journaux satiriques turcs ont publié cette semaine la même couverture noire barrée du slogan "Je suis Charlie".

La Turquie est régulièrement placée aux derniers rangs mondiaux dans les classements sur le respect de la liberté d'expression publiés par les ONG de défense de la presse. 
(AFP, 14 janvier 2015)

A march of journalists and humorists for Charlie Hebdo attacked in Istanbul

A march was held in Istanbul on Sunday simultenously with that of Paris, from Galatasaray Square to
the French consulate. Together with Istanbul journalists and humorists, many foreign journalists working in Turkey attended the march under the banner "'Nous sommes tous Charlie".

During the march, some people attacked the journalists by crying "You cannot support those who curse the Prophet of Islam" and "To what purpose your are marching?"

A similar attack took place later in front of the French Consulate at the entrance of Istiklal Street near to Taksim Place.

In two agressions, the police forces did not intervene for protecting journalists. On contrary, they took under protection some of attackers
in police cars.

Despite these agressions, journalists held a ceremony in front of the French Consulate and left the flowers on the  stairs.


On Friday, the Freedom for Journalists Platform held another march in Istanbul holding placards reading, "We are all Charlie," in solidarity with the victims of the Paris assault.

Rallying together in İstanbul's Cağaloğlu district, a crowd of journalists, cartoonists and authors expressed their support for freedom of press and condemned the attack on the cartoonists by holding placards both in French and Turkish that show solidarity with their colleagues in France.

Making a statement on behalf of the protesting group, Ahmet Abakay, the chairman of the Progressive Journalists Association (ÇGD), stressed that the incident represents a loss for the whole world, not just France. "The entire world, especially the Middle East, is [under threat of] being subjugated by terrorism. The [effects of the] attack, which targeted both the freedom of thought and the freedom of belief, is not limited to those who were killed. This threat [affects] us all. The ÇGD commemorates our French friends who were massacred, and we denounce the perpetrators and the mindset that the attackers represent. I suggest those who refer to raise 'religious generations,' to be more careful in their statements, because those who enacted in this brutal attack defined themselves as products of a 'religious generation'," he said.

Turkish Journalists Association (TGC) head Turgay Olcayto also expressed his sorrows for the victims and emphasized that journalism is going through one of the most difficult periods that it has ever faced. "Many of our colleagues are already suffering from a high level of unemployment in 2015. Also, many are faced with intimidation through censorship. Still, we are trying to keep our hopes alive. If we continue to remain in solidarity with each other, I am sure that we will overcome all these problems," he stated.

President of the Press Council Pınar Türenç also attracted attention to efforts to intimidate the press, saying: "Pressure and censorship are clearly being imposed on the press, through detentions and arrests. We cannot even mention press freedoms in this repressive atmosphere. To claim otherwise would be to deceive ourselves."

She further commented that the attack on Charlie Hedbo was unacceptable. "This incident was an act of pure terrorism and violence. The losers are not those 12 people who were killed. The losers are those who pulled the triggers and carried out the attack," she said.

EP to give stern warning to Turkey over press freedom

The European Parliament, set to convene in Strasbourg on Monday, is preparing to issue a harsh warning to Turkey on Jan. 15 about freedom of the press in the country, according to draft texts by major political groups in the European Parliament obtained by Today's Zaman.

A government-backed operation against independent media outlets that took place on Dec.14 resulted in the detention of dozens of individuals including Zaman editor-in-chief Ekrem Dumanli, Samanyolu TV network top executive Hidayet Karaca, script writers, producers and directors and caught the attention of the European Union. Discussing these events at a meeting in December, major political groups in the European Parliament agreed to make a joint decision regarding the issue on Jan.15.

Draft texts of the major groups in the European Parliament take a unified stance, either condemning or deploring the Dec. 14 operation.

The draft text of the Social Democrats' statement says that the group “condemns the recent police raids and the detention of a number of journalists and media representatives in Turkey” and “stresses that these actions call into question the respect for freedom of the media, which is a core principle of democracy.”

The group also underlined that a number of provisions in the Turkish legal framework and their interpretation by members of the judiciary continue to hamper freedom of expression, including freedom of the media. The group noted that freedom of expression and media pluralism are at the heart of European values and that an independent press is crucial to a democratic society, as it enables citizens to take an active part in collective decision-making processes in an informed way and therefore strengthens democracy.

In their draft text, the Alliance of Liberals and Democrats for Europe (ALDE) said they deplore the mass arrests that place on Dec. 14, which they said seem to be part of President Recep Tayyip ErdogŸan's ongoing conflict with the faith-based Hizmet movement led by the Turkish-Islamic scholar Fethullah Gülen, adding that the operation came one year after police and prosecutors targeted members of ErdogŸan's government on corruption charges.

The Dec. 14 operation was the culmination of a long battle launched by the Justice and Development Party (AK Party) government and President Erdoğan against the Hizmet movement. This battle has continued since a corruption probe -- in which senior government members and ErdogŸan himself were implicated -- went public on Dec.17, 2013. Then-Prime Minister ErdogŸan accused the Hizmet movement of masterminding the probe in an attempt to topple his government. The Hizmet movement strongly denies the accusations.

ALDE reminded the Turkish authorities that utmost care must be observed when dealing with media and journalists, as the freedom of expression and the freedom of the media remains central to the functioning of a democratic and open society.
The Group of the European People's Party (EPP)'s draft motion for a resolution also condemned the detention of journalists in the Dec. 14 operation.

The EPP re-affirmed the position of the Turkey 2014 Progress Report in their draft motion: “Court cases against journalists and writers, together with numerous dismissals of journalists, as well as the high concentration of media ownership in the hands of business conglomerates, continued to lead to widespread self-censorship by media owners and journalists, including on issues of public interest, such as corruptions allegations.” The EPP also urged Turkey to work on reforms that should provide for adequate checks and balances fully guaranteeing freedom of thought, expression and of the media, as well as democracy, equality, the rule of law and respect for human rights.

The group also expressed its deep concern at the number of journalists in pre-trial detention, and called on Turkey's judicial authorities to review and address these cases as soon as possible.

The EPP underlined that progress in the negotiations depends on respecting the rule of law and fundamental rights, adding that it is Turkey's responsibility to ensure that the rule of law and fundamental rights are respected.

The draft motion continued: “[The EPP] notes the adoption of the Action Plan on Violations of the European Convention on Human Rights, which envisages revision of some provisions of the Turkish Criminal Code that restrict freedom of expression and freedom of the press in the areas where the European Court of Human Rights found Turkey to be in violation of the European Convention on Human Rights; notes that the Action Plan does not envisage revision of all relevant provisions of the Anti- Terror Law or of the Criminal Code that have been used to limit freedom of expression; stresses the need to reform these laws as a matter of priority.”

Following an attack on the French satirical magazine Charlie Hebdo last week, which claimed the lives of 10 magazine staff and two policemen, there are claims that the European Parliament's statement on press freedom in Turkey could even be harsher than its original draft.
(TODAY'S ZAMAN, Jan 11, 2015)

Charlie Hebdo: menaces sur les cartoonistes turcs

Certes, les cartoonistes turcs ont l’habitude de la violence. Mais en ce moment de deuil majeur, il est effrayant d’observer que les menaces se déchaînent, écrit une chroniqueuse d’Al-Monitor.

En Turquie comme dans de très nombreux pays, l’attentat contre Charlie Hebdo a suscité une vague de solidarité. Notamment parmi les confrères des dessinateurs assassinés, relève le site d’information sur le Moyen-Orient Al-Monitor.

Le 7 janvier, un journaliste du magazine satirique Leman tweetait une photo de Wolinski, en pleine séance de croquis lors d’une visite à Istanbul, et demandait : « Cet homme est-il l’ennemi de l’islam ? ».

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Parmi les nombreuses vignettes venues de Turquie, Al-Monitor relève celle du cartooniste Musa Kart, publiée par CumHuriyet, dans laquelle il croque le président turc Erdogan, disant : « Je condamne cette attaque. Une peine de 10 ans pour ces dessinateurs aurait suffi. »

Une attitude courageuse, explique Pinar Tremblay, la chroniqueuse d’Al-Monitor, car Musa Kart a déjà été poursuivi de nombreuse fois par le président. « En Turquie, les dessinateurs ne sont pas protégés, confie un autre caricaturiste. Si la liberté d’expression n’est pas garantie, certains pourraient s’inspirer de l’attaque inhumaine contre Charlie Hebdo et tenter de les reproduire ».

Ils n’ont pas écouté les avertissements

Or, Pinar Tremblay s’inquiète des réactions qu’elle voit émerger dans la société turque, mais aussi dans la presse. Comme celle du journal de droite Yeni Akit. « Je n’envisagerais jamais de participer à une telle attaque, ni d’inciter quelqu’un à la violence. Mais quand on me demande si je la condamne, je réponds : attendez un instant. Parce qu’ils ont ridiculisé l’islam avec leurs dessins. Ils ont méprisé et dénigré le prophète. Leur ligne éditoriale était carrément fondée sur la moquerie. Ils n’ont pas écouté les avertissements de ceux qui les appelaient à changer de trajectoire. Alors, le jour où il leur arrive quelque chose, pourquoi s’attendre à des condamnations de notre part ? »

L’inquiétude vient aussi du web, poursuit Pinar Tremblay, où des groupes de supporters du président Erdogan, qui se font appeler « AK-trolls », c’est-à-dire les trolls [du parti] AKP » diffusent des messages déroutants. « Le pire dans ce groupe a été un tweet du compte @GizliArsiv, qui menaçait Leman : ‘Que cette attaque vous serve de leçon’. A noter, relève la chroniqueuse, que les griefs de cet internaute ne concernaient pas les offenses du magazine à l’égard de l’islam ou du prophète, mais Erdogan. » Enfin, si la plupart de ces « AK-trolls » sont anonymes, ce n’est pas le cas d’un chroniqueur du journal Vahdet Daily, Ibrahim Yoruk, qui a tweeté, à l’adresse d’un autre magazine satirique,Penguen : « Apprenez de leurs erreurs : il ne peut pas y avoir d’humour concernant la foi islamique. »

Certes, « en Turquie, les dessinateurs ont l’habitude de la violence, y compris des incendies criminels et des tirs contre leurs bureaux, conclut Pinar Tremblay. Mais, alors que nous vivons un deuil majeur, il est effrayant de constater un tel degré de colère, aussi flagrante et insatiable. »

Source: http://www.courrierinternational.com/article/2015/01/10/menaces-sur-les-cartoonistes-turcs

En Turquie, des revues satiriques menacées

En Turquie, malgré les manifestations de solidarité, malgré les condamnations officielles de l’attaque contre la rédaction de Charlie Hebdo – dont celle, particulièrement ferme, de Mehmet Görmez, ministre chargé des affaires religieuses – un autre son de cloche s’est fait entendre sur les réseaux sociaux, où des internautes sont allés jusqu’à souhaiter que les journaux satiriques turcs subissent le même sort.

Sur son compte Twitter, le journaliste Nureddin Sirin, de la chaîne de télévision islamiste Kudüs, affirme que tous ceux qui s’en prennent à l’islam devraient être punis. Un avis partagé par l’internaute Esat ç., qui explique que les atteintes contre l’islam sont « plus terroristes » qu’une attaque armée.

Le détenteur du compte Akkulis (145 000 abonnés) prétend pour sa part que l’attentat perpétré contre la rédaction de Charlie Hebdo fait partie d’un vaste complot contre les musulmans. Gagné par la paranoïa ambiante envers les « Fethullahci » (les disciples du prédicateur Fethullah Gülen, devenu l’ennemi public numéro un des islamoconservateurs après avoir longtemps été leur meilleur allié), l’internaute explique que l’attentat de Paris a été perpétré par la secte des « hashishins », la dernière appellation en vogue des Gülenistes.

« Wolinski était un père pour nous »

« Je n’ai pas été peiné par l’attaque contre “Charlie Hebdo”. Je ne le serais pas plus si le magazine Leman (hebdomadaire satirique turc qui tire à 30 000 exemplaires) était attaqué dans notre pays », assure Müslüman... (Le Monde, 9 janvier 2015)


“We Are All Metin, We Are All Charlie”

Journalist Metin Göktepe, who was arrested on the job and killed due to the police violence 19 years ago, was commemorated at his graveside.

The commemoration at Esenler Kemer Cemetery started with the arrival of Fadime Göktepe, mother of Metin Göktepe, at the cemetery.  Fadime Göktepe welcomed the visitors saying “Welcome to home of Metin. You are all Metin for me”.

Despite snow and cold weather, many journalist friends of Metin Göktepe, his comrades from Labor Party and many other supporter of him attended the commemoration ceremony.

The attack at humor magazine Charlie Hebdo in Paris was condemned in the commemoration which started earlier due to the cold weather. It is also emphasized that the mentality of killers of Göktepe and the one of persecutors of Charlie Hebdo attack are the same.

The participants held the banners that wrote “Je suis Charlie” (I am Charlie). “We are all Metin, we are all Charlie” slogans were often shouted during the ceremony.

Polat: Both attacks are similar to each other

Having delivered a speech at the graveside of Metin Göktepe, Fatih Polat, editor-in-chief of Evrensel Newspaper, stated: “The attack at Charlie Hebdo is actually similar to the one on Metin Göksel. They belong to the same barbarian mentality.”

Elvan: Journalist and children continue to be killed

One of the participants was Gülsum Elvan, mother of Berkin Elvan. “The journalists and children continue to be killed,” she stated and reminded the incident where a 14-year-old child Ümit Kurt was killed by the police.

Şık: You will be either Metin or part of the cruelty

“While we are shouting ‘we are all Metin today’, people from all around the world are shouting the slogans ‘We are all Charlie’,” stated Ahmet Şık, one of the friends of Metin Göktepe.

“Your options are clear. You will either collaborate with the evil-doers and become a part of the cruelty of the evil or you will struggle for good of every human being.  You will be either Metin or be the evil-doers who collaborate with the government whose cruelty and theft were revealed.”

Gürkan: The press should be a part of the democracy struggle

Having stated that the press is still under pressure, Selma Gürkan, chairperson of EMEP (Labor Party), asserted that Charlie Hebdo attack will lead security policies to be increased.

Olcayto: Dear Metin, our struggle continues

Turgay Olcayto, chairperson of Turkish Journalists’ Association, who couldn’t manage to attend the commemoration, sent a message to the participants. He mentioned that barriers to censor, self-censor, and freedom of expression persist and added:

“You were young, but many of us learned the importance of solidarity and coming together for struggling from you. Our struggle continues for Turkey to make it a more livable place where fraternity and independent journalism prevail.” (BIA, January 10, 2015)

La presse belge rend hommage aux journalistes de Charlie Hebdo

Plus de 200 journalistes basés à Bruxelles se sont réunis au Centre de presse international, à 11 heures, ce jeudi, pour rendre hommage aux victimes de la fusillade perpétrée à la rédaction de Charlie Hebdo, à Paris.

« Aujourd’hui, nous sommes tous Charlie dans nos pensées, mais, en tant que journalistes, nous comprenons très bien les raisons pour lesquelles nos confrères ont été visés. Ces balles étaient également destinées à tous ceux qui se battent pour la liberté de la presse », a déclaré Beth Costa, secrétaire générale de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) avant la minute de silence observée par les participants.

Lors de la réunion, nombre de journalistes brandissaient des pancartes indiquant « Je suis Charlie », afin de rendre hommage aux journalistes et aux collaborateurs de presse victimes du terrible attentat.

On sait désormais que sept journalistes et trois collaborateurs de presse ont été assassinés, ainsi que deux autres victimes (voir la liste ci-dessous).

Ricardo Gutiérrez, secrétaire général de la Fédération européenne des journalistes (FEJ) a lu les noms des douze victimes et a ajouté : « Nous devons unir nos efforts pour montrer aux auteurs de cet acte horrible que nous ne céderons pas et que nous continuerons à accomplir notre mission, qui consiste à dire la vérité ».

« Je suis impressionné par la mobilisation spontanée de la société civile. De même que par l’engagement des journalistes à ne pas céder à la peur et à la haine. C’est la meilleure réponse que l’on puisse apporter à un tel acte de terreur. Nous, en tant que journalistes, sommes plus que jamais solidaires pour montrer notre attachement à la liberté. Car c’est bien la liberté de tous les citoyens qui est en jeu, pas seulement la liberté de la presse », a ajouté François Ryckmans, président de l’Association belge des journalistes (AJP).

Les affiliés de la FIJ et de la FEJ à travers le monde ont envoyé des messages de solidarité pour exprimer leurs condoléances aux familles et aux proches des victimes.

A midi, ce jeudi, la FIJ, la FEJ et leurs membres français (SNJ, SNJ-CGT et CFDT-Journalistes) organisaient une cérémonie devant les bureaux de Charlie Hebdo. (FEJ, 8 janv 2015)

Le gouvernement turc met en garde contre le "péril de l'islamophobie"

Le gouvernement turc islamo-conservateur a fermement condamné l'attentat commis à Paris, tout en mettant en garde contre le péril de l'islamophobie. "Nous condamnons cette attaque terroriste de la façon la plus ferme et je voudrais exprimer notre soutien au peuple français en ce moment difficile", a aussi souligné le Premier ministre Ahmet Davutoglu dans la presse. Comme plusieurs de ses ministres avant lui, le chef du gouvernement a balayé tout lien entre islam et violences. "Aucun lien ne peut être établi entre cette attaque et l'islam", a-t-il indiqué.

"Ce n'est pas une approche correcte d'associer l'islam au terrorisme (...). Il y a aussi des attaques terroristes commises par des fidèles d'autres religions", a souligné le ministre des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu, qui a qualifié l'islam de "religion de paix".

Comme le président turc Recep Tayyip Erdogan, le ministre des Affaires étrangères a déploré la montée en Europe du "racisme", de la "xénophobie et de l'"islamophobie", exhortant à une lutte unifiée contre ces fléaux. (AFP, 7 janv 2015)


Hey Tayyip,
is it islamophobia to condemn
this abominable crime?









Carnage par les Islamistes au siège de Charlie Hebdo



Des islamistes cagoulés ont pénétré ce mercredi dans le siège de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, lourdement armés, avant d'ouvrir le feu à l'intérieur des locaux, situés dans le XIe arrondissement de Paris. La préfecture de Paris fait état de douze morts (dix journalistes et deux policiers) et une vingtaine de blessés. La rédaction était présente en nombre, puisque le mercredi matin est traditionnellement le jour de la réunion de rédaction de l'hebdomadaire.

Le secrétaire départemental de l'Unité SGP Police a annoncé à LCI qu'il s'agit d'"un véritable carnage, une boucherie à la kalachnikov et au fusil à pompe". "Ils sont entrés et ont arrosé tout le monde. Ils n'ont pas parlé, ils n'ont fait que tirer et tuer des gens. C'était une opération commando."

"Vers 11h30, deux hommes armés d'une kalachnikov et d'un lance-roquette, ont fait irruption au siège de Charlie Hebdo dans le XIe arrondissement de Paris. Un échange de feu a eu lieu avec les forces de l'ordre", a encore expliqué cette source. Sur les images de cet échange, les auteurs de l'attentat crient "Allahu Akbar" et "allons venger le prophète".

En quittant les lieux, les deux agresseurs ont tué un policier. Ils ont ensuite braqué un automobiliste porte de Pantin et percuté un piéton. Ils ont abandonné leur voiture dans le 19ème arrondissement et ils ont pris la fuite à pied.

FEJ: C’est la presse libre et indépendante qui est visée

Communiqué de la Fédération européenne des Journalistes (FEJ):

La tuerie perpétrée, ce mercredi, dans les locaux de l’hebdomadaire français Charlie-Hebdo, à Paris, relève de l’horreur absolue.

Selon les informations dont on dispose, au moins deux hommes armés et encagoulés ont attaqué à l’arme automatique le siège de Charlie Hebdo, à Paris, ce mercredi, vers 11h30. Douze personnes seraient mortes dans l’attaque, selon le parquet. Parmi les douze victimes, les dessinateurs Charb, Cabu, Wolinski et Tignous, et deux policiers.

La Fédération européenne des journalistes (FEJ), principale organisation représentative de la profession en Europe, tient d’abord à marquer sa solidarité avec les victimes et avec leurs proches. Nous leur exprimons nos plus sincères condoléances. Le président danois de la FEJ, Mogens Blicher Bjerregård, se rendra à Paris, dès aujourd’hui ou demain, pour rendre hommage aux victimes.

Quels qu’en soient les auteurs et leurs motivations, la FEJ appelle les autorités françaises à tout mettre en oeuvre pour punir ce crime ignoble. « En s’en prenant à une rédaction, les auteurs de la tuerie ont visé la liberté de la presse. C’est la presse libre et indépendante qui est visée, une presse plus que jamais menacée, en Europe », commente Mogens Blicher Bjerregård.

Rappelons que selon le décompte dressé par la Fédération internationale des journalistes (FIJ), 118 journalistes sont morts dans l’exercice de leur profession, en 2014. En Europe, neuf journalistes ont perdu la vie, l’année dernière, principalement en Ukraine, soit trois fois plus qu’en 2013.

La FEJ appelle à nouveau les gouvernements, l’Union européenne et les organisations intergouvernementales (Conseil de l’Europe et Organisation pour la Coopération et la Sécurité en Europe) à intensifier leurs efforts en vue d’assurer la protection des journalistes en Europe.

EFJ: A barbaric act against media freedom

Communiqué by the European Federation of Journalists (EFJ):

“The ‘massacre’ taken place today at the premises of the French magazine Charlie Hebdo in Paris is a babaric act of violence against journalists and media freedom,” says the European Federation of Journalists (EFJ).

According to the latest media reports, twelve people were killed in the shooting; among them, nine are journalists and two are policemen. Media reported that at least two armed, hooded gunmen have taken part in the shooting at the office of Charlie Hebdo at 11.30am today.

The EFJ has expressed its deepest condolences to the families and friends of the victims. Mogens Blicher Bjerregaard, the EFJ President, will travel to Paris later today or tomorrow to honour the victims.

The EFJ has condemned this barbaric act of violence against journalists and media freedom. It has called on the French authorities to make every effort to punish this horrific crime. "This is not only an attack on journalists but also an attack on the freedom of the media. Journalists today are facing greater dangers and threats,” says Blicher Bjerregaard.

In 2014, 118 journalists and media workers died for doing their jobs. In Europe, 9 journalists were killed and they were taken place mostly in Ukraine.

In view of this horrific attack, the EFJ reiterates its call on national governments, the European Union and intergovernmental organisations (including the Council of Europe and the Organisation for Security and Cooperation in Europe - OSCE) to intensify their efforts in ensuring the protection of journalists in Europe.

Une journaliste néerlandaise brièvement arrêtée pour "propagande terroriste"

Une journaliste néerlandaise résidant à Diyarbakir, la principale ville à majorité kurde du sud-est de la Turquie, a été détenue mardi trois heures par la police turque pour des tweets assimilés à de la "propagande en faveur d'une organisation terroriste".

Interpellée en début d'après-midi à son domicile, qui a été perquisitionné, Fréderike Geerdink a annoncé avoir été remise en liberté après avoir été interrogée au quartier général de la police antiterroriste à Diyarbakir.

"A nouveau libre. La section antiterroriste me ramène à la maison maintenant", a-t-elle écrit sur son compte Twitter.

Mme Geerdink avait elle-même annoncé son interpellation sur les réseaux sociaux. "La police antiterroriste turque vient de fouiller mon domicile, une équipe de huit personnes. Ils m'emmènent maintenant au poste. Accusation: +propagande en faveur d'une organisation terroriste+", avait-elle écrit.

Le représentant de Reporters sans frontières (RSF) en Turquie, Erol Onderoglu, a confirmé la brève détention de la journaliste.

"Elle était assistée d'un avocat et a été interrogée pour une série de tweets considérés comme de la propagande pour le PKK", a-t-il indiqué à l'AFP.

Considéré comme une organisation terroriste, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) mène depuis 1984 une rébellion contre l'armée turque qui a fait plus de 40.000 tués.

Journaliste indépendante, Fréderike Geerdink vit depuis 2006 en Turquie, d'où elle assure la correspondance de plusieurs médias néerlandais et internationaux.

Spécialiste de la minorité kurde, elle a écrit l'an dernier un livre sur l'attaque meurtrière conduite le 28 décembre 2012 par l'armée turque contre une colonne de contrebandiers kurdes qu'elle avait pris pour des rebelles du PKK près du village d'Uludere (Roboski en kurde), à la frontière irakienne. L'opération s'était soldée par la mort de 34 civils.

L'arrestation de la journaliste néerlandaise est intervenue au moment où le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan répétait mardi, lors d'un discours devant les ambassadeurs de Turquie, que "les médias en Turquie (étaient) plus libres que partout ailleurs dans le monde".

M. Erdogan avait déjà lancé cette formule il y a deux semaines en réponse aux critiques suscitées par l'arrestation de deux responsables de médias proches de l'organisation de son ex-allié l'imam Fethullah Gülen, accusée de "complot" contre son régime.

En visite à Ankara, le ministre néerlandais des Affaires étrangères Bert Koenders s'est dit "choqué" par l'arrestation de sa ressortissante et affirmé qu'il allait "évoquer personnellement la question" avec son homologue turc Mevlüt Cavusoglu.

La Turquie est régulièrement épinglée par les ONG de défense des journalistes pour ses atteintes à la liberté de la presse, même si une récente loi a permis la remise en liberté de nombreux journalistes turcs détenus pour leurs liens avec la cause kurde.
(AFP, 6 janvier 2015)

Kurdish Question / Question kurde

Four-month balance sheet of Kobanê battle

The joint press conference was attended by YPG Commander Mahmut Berxwedan, Kawa Miray as the official spokesman of peshmerga forces in Kobanê, Ebu İsa, Commander of Suvar Al Raqqa Brigade which united under Burkan Al Fırat, and representatives of Shems Al Shamal affiliated to Fecr Al Huriye brigade.

Speaking here, YPG Commander Mahmut Berxwedan extended their thanks to everyone who provided support against the attacks of ISIS gangs, describing the Kobanê battle as a universal resistance defending humanity and free society. Berxwedan said everyone who joined this resistance had a share in victory, stressing that their operations will continue ceaselessly until Kobanê Canton is entirely cleansed of ISIS gangs.

YPG Commander emphasised that victory has been attained owing to the freedom fighters who lost their lives in Kobanê resistance, adding: "bowing respectfully before the memory of all the martyrs, we reiterate our promise to follow in their path."

Speaking after, Kawa Miray, the official spokesman of peshmerga forces in Kobanê, said that: “Kobanê has been cleansed of gangs thanks to the unity manifested. As peshmerga fighters, we present this victory to South Kurdistan government, Kurdish people and the people of Kobanê.”

Suvar Al Raqqa Brigade Commander Ebu İsa on behalf of Burkan Al Fırat pointed out that victory has been achieved thanks to the unity of Kurdish, Arab and other peoples. The liberation of Kobanê has been the beginning of the clearing the entire region of ISIS gangs, he said, adding: “We promise the God and everyone that we will protect all the peoples and all the oppressed. We call on all our citizens to not to listen the ISIS which is a savage organization created to kill. Victory is close and we promise the peoples of Kurdistan and Syria that we are going to defend them.”

Following the speeches, YPG Kobanê Command Official Spokesperson Soreş Hesen announced the balance sheet of Kobanê battle for four months. Accordingly;

- Forces of defense carried out 220 actions and 98 others with unascertained results, as well as 37 suicide bomb attacks,

- ISIS gangs carried out 19 suicide attacks, lost 3710 members of theirs, corpses of 316 were seized by YPG,

- YPG damaged 87 vehicles, 5 hammer vehicles and 2 panzers, blew up 16 tanks, destroyed 8 dochka anti-aircraft weapons,

- 408 fighters of YPG/YPJ, 13 of Suvar Al Raqqa, 2 of Shems al Shamal, 2 of Turkish left-wing organizations and one of peshmerga have lost their lives in the Kobanê battle.
(ANF, Jan 29, 2015)

Le gouvernement veut que la guérilla du PKK dépose les armes

Le gouvernement islamo-conservateur turc exige des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qu’ils déposent rapidement les armes pour relancer le processus de paix en difficulté engagé il y a deux ans, a fait savoir un de ses responsables.

« Au prochain Newroz (le nouvel an kurde célébré le 21 mars), il doit y avoir un appel à déposer les armes et à arrêter complètement les actions contre la Turquie », a estimé le vice-Premier ministre Alçin Akdogan lors d’un entretien télévisé diffusé tard mercredi soir sur la chaîne de télévision A Haber.

« Il doit y avoir un appel qui permette d’engager une phase de désarmement », a insisté M. Akdogan, « un message pour faire avancer les choses est nécessaire ».

Les autorités d’Ankara ont engagé à l’automne 2012 des pourparlers avec le chef emprisonné du PKK Abdullah Öcalan pour tenter de mettre un terme à un conflit qui a fait quelque 40.000 morts depuis 1984.
Dans un message lu publiquement le 21 mars 2013, M. Öcalan avait décrété un cessez-le-feu, qui a été depuis globalement respecté.
Le processus a toutefois été gelé quelques mois plus tard lorsque le PKK a suspendu le retrait de ses combattants du sol turc, arguant qu’Ankara n’avait pas tenu ses promesses de réforme en faveur de la minorité kurde de Turquie (15 millions de personnes soit 20% environ de la population du pays).

De nouvelles tensions sont apparues en octobre dernier lorsque le régime du président Recep Tayyip Erdogan a refusé de venir en aide aux forces kurdes qui défendaient la ville syrienne de Kobané assiégée par les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

De violentes émeutes prokurdes ont alors fait une quarantaine de morts en Turquie, notamment dans sa partie sud-est à majorité kurde, où les incidents violents entre manifestants et forces de l’ordre restent fréquents.
Les Kurdes ont annoncé lundi avoir repoussé les jihadistes hors de Kobané.
(AFP, 29 janvier 2015)

PKK: Kobanê the victory of free humanity and democracy

PKK (Kurdistan Worker's Party) Executive Committee has released a statement greeting the victory attained in Kobanê town of West Kurdistan, Rojava, following 135 days of heroic resistance to the attacks by the ISIS since 15 September 2014.

“This is the victory of free humanity and democracy. This is the victory of Kurdish youths and women, their seek and desire of freedom, their courage, self-sacrifice, will and insistence. It is the victory of Leader Öcalan's democratic modernity theory over all sorts of reactionism. It is the victory of the people of Kobanê, Rojava and four parts of Kurdistan, of the democratic forces in Turkey and the Middle East, and of the world's peoples and democratic powers. Just as the 19 July 2012 Rojava Liberation Revolution became a spark of freedom for the whole humanity, the historic Kobanê resistance has been a beacon of liberation for the humanity”, PKK underlined.

Remembering the martyrs fallen in Kobanê with respect and gratefulness, PKK reiterated its promise to keep their memory alive in the liberation of Kurdistan and the fraternity of peoples.

PKK continued by greeting the brave freedom fighters who have presented this victory to the Kurdish people and democratic humanity, including

- YPG-YPJ fighters - the defense force of Rojava people and the actual creators of this victory-,

- all the fighters joining from Turkey and other nations who fought alongside YPG-YPJ in Kobanê, MLKP fighters being in the first place,

- South Kurdistan peshmerga and coalition forces that greatly supported YPG-YPJ fighters, and

- the Kurdish people who haven't left Suruç and carried the resistance across the border, becoming the source of moral support to the fighters in Kobanê.

PKK said it is obvious that the Kobanê victory, which was attained in the consequence of historic resistance against ISIS fascism, has revealed a new situation in Kurdistan, Syria and the Middle East, adding: "Before anything else, it has proved that the dark-faced ISIS fascism could be defeated, and that the peoples of the region need to resist and form a democratic unity in order for the elimination of such a savage trouble."

According to PKK, the historic Kobanê victory has served as a major step for the advancement of the democratic autonomous administration in Rojava, attainment by Kurds of a permanent status in Syria and the resolution of the Kurdish question on regional dimension. The victory -PKK added- has also paved the way and initiated a process in order for the Rojava Liberation Revolution to become a Syrian Revolution, and manifested the fact that a democratic Syria could only be created by means of the democratic autonomy system and the sense of democratic nation based on the freedom of all identities, cultures and religions.

PKK Executive Committee pointed out that victory in Kobanê has also opened the way for victory in Sinjar, Kurdistan and Syria, recalling that the ISIS has suffered a historic defeat in Kobanê but struggle and battle in Rojava, Syria and Middle East continues.
(ANF, Jan 28, 2015)

Victoire des Kurdes à Kobané: Erdogan ne veut pas d'un Kurdistan en Syrie

La Turquie ne veut pas en Syrie d'une zone kurde autonome comme celle en Irak, a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan, cité mardi par la presse, alors que les kurdes syriens de la ville de Kobané (nord) ont annoncé avoir chassé les jihadistes.

"Nous ne voulons pas une (répétition) de la situation en Irak (...) c'était le nord de l'Irak. Nous ne pouvons accepter la naissance maintenant du nord de la Syrie", a-t-il dit à un groupe de journalistes dans l'avion le ramenant à Ankara au terme d'une tournée en Afrique.

"Nous devons conserver notre position à ce sujet, sinon ce sera un nord de la Syrie comme un nord de l'Irak. Cette entité est source de gros ennuis dans l'avenir", a dit l'homme fort de Turquie, cité par le quotidien Hürriyet.

Selon les combattants kurdes syriens qui défendent la ville de Kobané depuis le siège imposé par le groupe Etat islamique (EI) en septembre dernier, une victoire décisive a été enregistrée.

Depuis le début de la bataille, les combats pour la ville ont fait plus de 1.800 morts, dont plus de 1.000 dans les rangs jihadistes, selon un nouveau bilan de l'OSDH (Observatoire syrien des droits de l'Homme).

La Turquie a adopté une position ambigüe et refusé de participer à la coalition internationale menée par les Etats-Unis contre les jihadistes en Irak et Syrie et de renforcer le camp des Kurdes de Syrie.

Recep Tayyip Erdogan avait qualifié de "terroriste" le principal parti kurde de Syrie (PYD), à la pointe du combat contre l'EI, au même titre que le mouvement frère du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène depuis 1984 la guérilla sur le sol turc.

Pressé par ses alliés d'intervenir, le régime islamo-conservateur d'Ankara a finalement fait un geste en autorisant le passage par son territoire d'un symbolique contingent de kurdes irakiens pour renforcer la défense de Kobané.

Ankara redoute qu'une victoire des Kurdes à Kobané par le soutien des rais aériens des avions de la coalition soit synonyme d'une indépendance de la partie kurde de la Syrie, aux frontières de son pays.

M. Erdogan a une nouvelle fois défendu devant les journalistes sa thèse d'une "zone d'exclusion aérienne" et d'une "zone de sécurité" à la frontière syrienne, réaffirmant sa farouche hostilité au régime du président Bechar al-Assad ainsi qu'à l'administration de cantons mis en place par les Kurdes syriens.

"Notre objectif est le régime. Avec le régime actuel rien ne peut continuer en Syrie", a-t-il dit, critiquant la position de son allié américain consistant à ne pas "viser directement le régime" de Damas.

"On ne peut pas aboutir à une solution par cette méthode. Il se produira en Syrie exactement ce qui s'est produit en Irak", c'est-à-dire la création d'une zone d'autonomie, même si la Turquie entretient une étroite collaboration avec les Kurdes d'Irak, a ajouté M. Erdogan.

Tout comme en Syrie, la défaite de l'EI à Kobané a provoqué un mouvement de liesse dans le sud-est turc, frontalier de l'Irak et de la Syrie et peuplé majoritairement de Kurdes. Des milliers de personnes sont descendues dans les rues des principales villes comme Diyarbakir et Hakkari mais aussi à Istanbul (nord-ouest) pour fêter la victoire, ont rapporté les médias.
(AFP, 27 janvier 2015)

Les forces de l'ordre interviennent pour empêcher tout passage vers Kobané

Les forces de sécurité turques sont intervenues mardi à Suruç (sud) pour empêcher tout passage de la frontière syrienne vers la ville de Kobané, au lendemain de la victoire annoncée des forces kurdes sur les jihadistes, a constaté un photographe de l'AFP.
 Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau contre des groupes de personnes qui s'approchaient de la frontière, alors que plusieurs milliers de manifestants étaient rassemblés près du poste-frontière de Mursitpinar pour célébrer la reprise de la ville assiégée par le groupe Etat islamique (EI).

Réunie à l'appel du Parti démocratique du peuple (HDP, prokurde), la foule a scandé des slogans en faveur du YPG (les Unités de protection du peuple kurde), la milice du principal parti kurde de Syrie qui a défendu la ville pendant plus de quatre mois de combats acharnés, à quelques kilomètres de la frontière turque.

Une dizaine de députés du HDP ont pu se rendre dans la matinée dans la ville de Kobané pour y rencontrer les autorités locales, ont-ils annoncé sur les réseaux sociaux en publiant leur photo au milieu de la ville dévastée par les affrontements.

Tout comme en Syrie, la défaite annoncée de l'EI a provoqué un mouvement de liesse dans le sud-est turc, frontalier de l'Irak et de la Syrie et peuplé majoritairement de Kurdes, une minorité de 15 millions de personnes sur 76 millions d'habitants.

Des milliers de personnes sont descendues dès lundi soir dans les rues des principales villes à majorité kurde du sud-est de la Turquie ou à Istanbul pour fêter la victoire, ont rapporté les médias turcs.

Malgré les pressions de ses alliés, le gouvernement islamo-conservateur turc a refusé d'intervenir militairement au profit des forces kurdes qui ont défendu Kobané contre les jihadistes. Ankara ne voulait pas renforcer les Kurdes de Syrie, proches des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mènent la rébellion sur son sol depuis 1984.

Ce refus a provoqué en octobre dernier en Turquie de violentes émeutes prokurdes qui se sont soldées par la mort de près de 40 personnes.
(AFP, 27 janvier 2015)


Les forces kurdes continuent leur offensive contre l'EI autour de Kobané

Les forces kurdes ont poursuivi mardi leurs opérations de nettoyage autour de la ville syrienne de Kobané, libérée la veille du groupe Etat islamique, alors que les réfugiés attendaient à la frontière le feu vert de la Turquie pour rentrer chez eux.

Après plus de quatre mois de combats acharnés, les milices kurdes syriennes ont proclamé leur victoire dans la bataille de Kobané, devenu le symbole de la résistance contre le mouvement jihadiste. L'EI a subi là son plus important revers depuis son émergence dans la guerre civile syrienne en 2013.

L'EI a riposté mardi sur un autre front en menaçant dans une vidéo d'exécuter dans les vingt-quatre heures un otage japonais et un pilote jordanien qu'il détient.

Sur le terrain, les forces kurdes ont étendu leur offensive mardi dans plusieurs dizaines de hameaux encore aux mains des jihadistes dans les environs de Kobané (Aïn al-Arab en arabe).

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), des combats se sont ainsi déroulés au sud-est et au sud-ouest de la ville, permettant aux forces kurdes de reprendre un village aux combattants du groupe EI.

Un militant kurde de Kobané, Mustefa Ebdi, a précisé que les avions de la coalition internationale, dont les frappes ont permis de faire pencher la balance en faveur des forces kurdes moins bien armées que l'EI, avaient mené de nouveaux raids autour de la ville.

"Les victoires contre les mercenaires de l'EI vont se poursuivre", a lancé dès lundi soir l'état-major des Unités de protection du peuple kurde (YPG), la milice du principal parti kurde de Syrie à la pointe du combat depuis la mi-septembre.

- Ville en ruines -

"La tâche qui nous incombe n'est pas encore terminée car il nous reste la bataille de libération du reste du canton de Kobané", a ajouté le commandement kurde.

Au lendemain de nombreuses manifestations de liesse ayant salué la victoire kurde en Syrie comme en Turquie, des milliers de Kurdes se sont à nouveau rassemblés mardi côté turc près de la ville frontalière de Suruç, face à Kobané.

Les forces de sécurité turques ont usé de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour repousser des manifestants qui s'approchaient des barbelés séparant les deux pays.

Selon un photographe de l'AFP, la frontière était toujours officiellement fermée dans l'après-midi par les autorités turques. Seuls de petits groupes ont réussi à passer vers la Syrie.

"Les gens sont heureux, le moral est au plus haut", a affirmé Idriss Nassane, un élu du canton de Kobané, qui se trouvait mardi à l'intérieur de sa ville.

M. Nassane a toutefois appelé les habitants à patienter avant de rentrer. "Au moins 50% de la ville sont en ruines", a-t-il souligné, "il n'y a pas les infrastructures de bases, ni nourriture, ni médicaments, ni électricité, ni eau".

Depuis le début de l'offensive jihadiste en septembre, près de 200.000 civils kurdes ont fui la région de Kobané pour se réfugier côté turc.

- Craintes turques -

La défaite des jihadistes à Kobané a réveillé les craintes du gouvernement islamo-conservateur turc de voir se constituer à sa frontière sud une entité autonome kurde, similaire à celle déjà constituée dans l'Irak voisin.

"Une Syrie du nord après l'Irak du nord, nous ne pouvons l'accepter", a déclaré le président Recep Tayyip Erdogan lors d'une conversation à bâtons rompus avec des journalistes rapportée par le quotidien Hürriyet. "Une telle entité serait source de gros ennuis à l'avenir", a-t-il souligné.

La Turquie a jusque-là catégoriquement refusé de participer à la coalition militaire internationale menée par les Etats-Unis contre les jihadistes en Irak et Syrie, soucieuse de ne pas renforcer le camp des Kurdes de Syrie.

Le chef de l'Etat turc avait qualifié de "terroriste" le principal parti kurde de Syrie (PYD), à la pointe du combat contre l'EI, au même titre que le mouvement frère du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène depuis 1984 la guérilla sur le sol turc.

Pressé par ses alliés d'intervenir, Ankara a fait un geste en autorisant le passage par son territoire d'un contingent symbolique de combattants kurdes irakiens, les peshmergas.

Engagée le 16 septembre, la bataille de Kobané a fait plus de 1.800 morts, dont plus de 1.000 jihadistes selon une ONG.
(AFP, 27 janvier 2015)

Les jihadistes chassés de Kobané, les Kurdes de Syrie en liesse

Une atmosphère de liesse régnait lundi dans les régions kurdes syriennes après l’éviction du groupe jihadiste Etat islamique (EI) de la ville de Kobané, sa défaite la plus cuisante en Syrie.

Cet échec intervient le jour même où un responsable militaire en Irak annonçait que la province de Diyala, dans l’est du pays, était libérée du groupe extrémiste.

« Kobané libéré, félicitations à l’Humanité, au Kurdistan et au peuple de Kobané », a tweeté dans l’après-midi Polat Can, un porte-parole des YPG (Unités de protection du peuple kurde), la milice qui défend la ville.

Plus tôt, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) avait affirmé que les Kurdes contrôlaient « totalement » Kobané, cette petite ville frontalière de la Turquie devenue le symbole de la résistance à l’EI depuis que les jihadistes y ont lancé un vaste assaut le 16 septembre.

Dans les régions à majorité kurdes en Syrie, des foules sont descendues dans les rues pour célébrer cette victoire, certains dansant, d’autres tirant en l’air en signe de joie, rapporte l’OSDH.

- JIHADISTES EN FUITE -

Les YPG « ont chassé tous les combattants de l’EI », a précisé l’OSDH qui dispose d’un large réseau en Syrie. « Les jihadistes se sont repliés dans les environs de Kobané », a précisé son directeur Rami Abdel Rahmane à l’AFP.

Cette victoire annoncée à Kobané (Aïn al-Arab en arabe) fait suite à plus de quatre mois de violents combats menés par les forces kurdes avec le soutien crucial des frappes quotidiennes de la coalition internationale.

Mustefa Ebdi, militant kurde de Kobané, a affirmé à l’AFP que « les combats ont cessé » à Kobané et que la bataille visait désormais à « libérer les environs de la ville », où l’EI contrôle encore plusieurs dizaines de villages.

A l’extrémité est de la ville, les forces kurdes avançaient « prudemment (…) par peur des mines et des voitures piégées », selon le militant.

Les combats ont fait plus de 1.800 morts, dont plus de 1.000 dans les rangs jihadistes depuis la mi-septembre, selon un nouveau bilan de l’OSDH.

Le revers à Kobané porte un coup d’arrêt à l’expansion territoriale que l’EI mène en Syrie depuis son apparition dans le conflit en 2013, estiment des experts.

« C’est un coup dur pour l’EI et ses projets » d’expansion, a souligné Mutlu Civiroglu, spécialiste de la question kurde basé à Washington. « Malgré toutes leurs armes sophistiqués et leurs combattants, ils n’ont pas pu prendre la ville ».

Les forces kurdes, au départ sous-équipées, ont réussi à prendre l’avantage grâce à l’appui crucial de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, qui a fait de Kobané une priorité depuis le début des frappes aériennes en Syrie le 23 septembre.

Dix-sept frappes y ont été encore menées entre dimanche soir et lundi matin sur des positions jihadistes, selon le Commandement de la coalition.

- L’EI CHASSÉ DE DIYALA -

En Irak, les forces armées contrôlent désormais totalement toutes les villes, districts et cantons de la province de Diyala, dans l’est, a indiqué le général Abdelamir al-Zaïdi.

L’armée canadienne a fait état rares accrochages au sol en Irak avec des membres de l’EI la semaine dernière, sans préciser le lieu, ni les circonstances de ces affrontements.

Grâce à sa campagnes de frappes menée depuis août, la coalition estime avoir stoppé l’avancée de l’EI dans ce pays, mais les jihadistes conservent pour l’instant l’essentiel de leurs positions, notamment Mossoul, la deuxième ville du pays.

Par ailleurs, le président syrien Bachar al-Assad a dénoncé dans un entretien à une revue américaine le plan des Etats-Unis d’entraîner ses ennemis rebelles pour combattre l’EI, estimant qu’il s’agissait d’une chimère.

Pour Assad, ces rebelles sont une force « illégale » et seront traités par l’armée comme les autres insurgés, qualifiés de « terroristes » depuis le début de la révolte en 2011 contre son régime.

Washington, qui soutient l’opposition syrienne depuis le début de la révolte il y a quatre ans, entend former au Qatar, en Arabie saoudite et en Turquie plus de 5.000 rebelles triés sur le volet afin de combattre l’EI.
(AFP, 26 janvier 2015)

YPG: Defeat in Kobanê is the beginning of the end for ISIS

YPG General Command has issued a statement in the wake of the victory attained in Kobanê following 133 days of resistance to ISIS gangs.

“This is the victory of the line of freedom over the dark ISIS”, said YPG General Command, extending their thanks to all the Kurdish people, those in North Kurdistan in the first place, peshmerga, Burkan Al Fırat and FSA forces that have supported them in this battle.

YPG General Command pointed out that fighters of the YPG/YPJ, male and female youths of Kurdistan, and volunteers joining them from across Kurdistan and other countries have put up a fierce fight and great resistance to the ISIS terror for 133 days.

The statement underlined that: "Kobanê town of Rojava Kurdistan has entirely been liberated from ISIS gangs today. Our forces have not disappointed the expectations of our people and humanity by waging an epic struggle against ISIS terror for 133 days now. Our forces have fulfilled their promise of accomplishment. This victory is the achievement of the Rojava revolution, the achievement of democratic Syria, the achievement of humanity and the achievement of the line of freedom over the cruel and dark ISIS."

YPG stated that a number of valued fighters, girls and boys of Kurdistan have fallen a martyr, and that it has been the spirit and will of the martyrs that has achieved victory.

The statement said YPG has demonstrated once again that no one will ever be able to overthrow the Rojava revolution and proved itself as the true defense force of the Kurdish people and other folks in the region.

"The battle waged in Kobanê wasn't just a fight between the YPG and the ISIS. This has been a battle between humanity and savagery, between freedom and cruelty and between the common values of humanity and enemies of humanity. It is rightness, spirit of freedom and the free will of peoples and humanity that has won this battle", the YPG General Command underlined.

According to YPG General Command, the Kobanê battle has been the place of ISIS' destiny, and the defeat of ISIS is at the same time the beginning of the end for it. "The defeat of ISIS will not remain limited in Kobanê alone for it also means a psychological and spiritual collapse in the face of the will of the peoples. We believe that victory in Kobanê will be followed by further achievements against the ISIS. Some other good news will also be given soon", YPG said.

Recalling that with the liberation of Kobanê YPG/YPJ fighters have fulfilled their promise to the Kurds and other peoples in the region, YPG said this achievement may be blessed to the peoples of Rojava, Syria and entire Kurdistan.

YPG continued its statement by extending their thanks to every single person that has supported them and fought alongside, particularly to the North Kurdistan people that have owned the struggle, to the international coalition forces that have provided active support with airstrikes against ISIS, to Burkan Al Fırat and Free Syrian Army groups and peshmerga fighters that have fought alongside them.

"We as the YPG are aware of the fact that our duty is not done. Ahead of us is the process of the liberation of Kobanê as a whole. We promise to fulfill this duty of ours with success", the statement underlined.

YPG General Command reiterated the promise of victory before hundreds of brave fighters in the person of Diyar Bagok, Erîş, Zozan, Arîn, Dilgêş and Kendal who have sacrificed their lives, and vowed to follow in their path.
(ANF, Jan 26, 2015)

Justice Ministry submits scandalous opinion on Roboski

The Turkish Ministry of Justice has submitted its opinion regarding the Roboski massacre, which is at the Turkish Constitutional Court (AYM). According to the Dicle News Agency (DİHA), the Ministry submitted a 28-page opinion to the AYM, saying: "The subsequent realisation that an error has been made does not automatically mean the force used was wrong. To think otherwise would be to impose an unrealistic burden that might impinge on the state and on the lives of state officials as they carry out their duties. Additionally, the circumstances around the incident should demonstrate that there was a reasonable belief that force needed to be utilised.”

Following a decision not to prosecute by the Turkish General Staff Command Prosecutor regarding the killing of 34 people at Roboski by Turkish war planes, the families of the victims applied to the AYM on 18 July 2014. 1,108 lawyers signed the individual application to the AYM, claiming the rights to life, the right to a fair trial, the ban on torture and the right to an effective investigation had been violated.

The Ministry of Justice was asked for its opinion regarding the case by the AYM. The Ministry based its opinion on the views expressed in the report prepared by the General Staff, adding that according to article 2 of the European Convention on Human Rights, “Deprivation of life shall not be regarded as inflicted in contravention of this article when it results from the use of force which is no more than absolutely necessary:

In the opinion sent by the Ministry it made the following scandalous claim:

"Even if the security forces had not encountered an actual attack in a terror operation, they may exercise force in line with paragraph 2 of article 2. They should have sound reasons to honestly believe this is the case. The subsequent realisation that an error has been made does not automatically mean the force used was wrong. To think otherwise would be to impose an unrealistic burden that might impinge on the state and on the lives of state officials as they carry out their duties. Additionally, the circumstances around the incident should demonstrate that there was a reasonable belief that force needed to be utilised.”

In its opinion, the Ministry cited previous attacks by the PKK in Handepe, Gedikte, Dağlıca and Aktütün, insisting that the incident “needed to be looked at as a whole.”

The 28-page submission also repeated the claim of the General Staff Command Prosecutor that the offence committed by the military was an “unavoidable error.”

The AYM has now asked the victims’ families to submit a response to this opinion.
(ANF, Jan 23, 2015)

Les Kurdes seuls maîtres au Kurdistan



Citoyens de seconde catégorie dans la longue dictature de la famille Assad, les Kurdes de Syrie vont-ils mettre à profit le conflit multiforme qui déchire le pays pour avancer vers le rêve de tout ce peuple disséminé entre la Turquie, l’Irak, l’Iran et la Syrie: l’indépendance? Non, ce but ultime reste et pour longtemps une chimère. En revanche, on enregistre depuis trois ans des progrès vers une large autonomie – à l’instar de ce que les Kurdes d’Irak ont réussi à imposer chez eux depuis 1991 – et de récents événements paraissent confirmer l’hypothèse.

La responsabilité de la rupture de l’accord tacite de non-belligérance entre les Kurdes du PYD, le principal parti kurde de Syrie, et le régime de Bachar el-Assad n’est pas claire mais les faits sont là: depuis le 16 janvier, des combats opposent pour la première fois d’une manière sérieuse les YPG («Unités de protection du peuple», bras armé du PYD) et les unités de l’armée syrienne restées au «Rojava» (nom kurde pour la région du nord et nord-est de la Syrie où les Kurdes sont majoritaires). Les plus gros incidents armés ont lieu dans la principale ville régionale, Hassaka, 200.000 habitants.

En juillet 2012, alors que le conflit entre le régime et une bonne partie de la population était entré depuis des mois dans une phase armée en raison de l’impitoyable répression des manifestations populaires, l’armée syrienne avait quitté le Rojava, n’y conservant que quelques bases, laissant sans combattre le contrôle du territoire aux YPG.

Tacite ou pas, l’accord entre le PYD et le régime présentait des avantages pour les deux camps: le régime pouvait retirer l’essentiel de ses troupes massées dans le nord-est aux frontières turques et irakiennes pour les envoyer sur des fronts bien plus vitaux à ses yeux, à Damas, Homs et Alep par exemple; de son côté, le PYD évitait une confrontation sanglante avec le régime et pouvait en outre exercer un pouvoir de facto sur de vastes territoires et sur un million et demi d’habitants environ, y compris une minorité non kurde, arabe.

Le 12 novembre 2013, les Kurdes de Syrie annonçaient avec fracas l’établissement d’une administration autonome dans les trois zones qu’ils contrôlaient dans le nord du pays. Depuis lors, leurs pires ennemis, les djihadistes de «l’Etat islamique» (E.I. ou Daesh) ont conquis l’été dernier la plus grande partie de la zone centrale, celle qui se trouve autour de la ville de Kobané, à la frontière turque, mais ils n’ont pu s’emparer totalement de l’agglomération – qui n’est plus qu’un vaste monceau de ruines – en raison de la mobilisation des combattants kurdes et des frappes de l’aviation américaine contre l’E.I. depuis trois mois. Aux dernières nouvelles, les djihadistes n’occuperaient plus que 15% de Kobané.

La géopolitique joue un rôle majeur dans ce dossier, bien sûr. Car les Kurdes de Syrie ne disposent guère de soutien dans la région, bien au contraire. En plus de Daesh et d’autres groupes rebelles syriens, ils font face à l’hostilité mal contenue de la Turquie, qui est elle-même depuis trois décennies en proie à des velléités autonomistes ou même indépendantistes de la part de son importante minorité kurde qui s’estime brimée. Or le PYD n’est autre que la face syrienne du fameux PKK (parti des travailleurs du Kurdistan) qui se bat, armes à la main, en Turquie contre l’Etat central. Certes, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, promeut-il depuis un an un règlement pacifique du conflit avec «ses» Kurdes mais cela ne l’empêchera pas d’agir comme il le peut contre l’établissement d’un quasi-Etat kurde à ses frontières.

Depuis le siège de Kobané par l’E.I., ainsi, la Turquie a été accusée de saper les efforts kurdes pour sauver la ville. Plus généralement, nombre d’observateurs croient qu’Erdogan, aveuglé par ses deux priorités – se débarrasser du régime de Bachar el-Assad et couper l’herbe sous le pied des Kurdes – va jusqu’à aider plus ou moins discrètement les djihadistes de tout poil puisqu’ils poursuivent en somme les mêmes objectifs que lui. Toutefois, les pressions américaines compliquent les desseins turcs.

Les Etats-Unis considèrent bien le PKK (donc, en toute logique, le PYD aussi) comme une organisation terroriste, mais ils doivent bien admettre que ces combattants kurdes montrent plus de cœur et d’efficacité au front que leurs propres alliés, les Kurdes d’Irak, qui ont montré leurs cruelles limites militaires contre l’E.I. durant l’été 2014.

Le PYD, par ailleurs accusé par des organisations spécialisées de vouloir monopoliser le pouvoir par rapport aux autres partis kurdes dans le Rojova et d’y bafouer les droits humains, entretient aussi des rapports compliqués avec ses voisins kurdes d’Irak, qui jouissent eux d’une large autonomie depuis plus de deux décennies. Les Kurdes d’Irak sont passés maîtres dans l’art de ménager la chèvre (leurs intérêts économiques, notamment avec la Turquie) et le chou (leur rêve d’indépendance) et ils n’ont guère d’atomes crochus avec un parti d’obédience marxiste, même lointaine, comme le PKK et son aile syrienne du PYD.

Poussés par leurs protecteurs américains inquiets des progrès de Daesh, les Kurdes d’Irak ont bien envoyé en novembre quelques centaines de combattants, des «pershmergas», pour aider leurs coreligionnaires syriens à Kobané via la Turquie, qui n’a pu s’y opposer, mais il n’en reste pas moins vrai que le PYD demeure pour l’instant politiquement fort isolé.
(Le Soir, BAUDOUIN LOOS, 20 janvier 2015)

Obsèques d'un jeune Kurde tué dans des affrontements avec la police

Des milliers de personnes ont assisté jeudi à Sirnak (sud-est) aux obsèques d'un garçon de 12 ans tué dans circonstances encore inexpliquées, dernière victime en date des violences qui opposent militants kurdes et policiers dans le sud-est de la Turquie.

Selon des témoins interrogés par l'AFP, ce jeune Kurde, Nihat Kazanhan, a été abattu mercredi d'un coup de feu dans le district de Cizre pendant de violents affrontements entre manifestants kurdes et forces de l'ordre.

Aux obsèques, sa famille et des militants kurdes ont accusé les forces de l'ordre d'avoir tué le garçon, a constaté un photographe de l'AFP.

Le Premier ministre islamo-conservateur Ahmet Davutoglu a catégoriquement démenti jeudi cette version des faits, assurant que les policiers n'avaient pas fait usage de leurs armes à feu ni même de gaz lacrymogène au cours de ces incidents.

Dans un communiqué, la direction de la police de Sirnak a assuré que ses unités n'étaient "en aucun cas" impliquées dans la mort du garçon.

La mort du jeune Nihat porte à sept le nombre des personnes tuées en trois semaines dans la région, ont indiqué des sources sécuritaires locales à l'AFP.

Une quarantaine de personnes ont également péri en octobre dans des affrontements causés par le refus du gouvernement d'intervenir militairement au profit des Kurdes qui défendent la ville syrienne de Kobané assiégée par les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).
(AFP, 15 janvier 2015)

January 9: Protest at the 2nd anniversary of the murder of Kurdish women

The Organising Committee for the actions around the second anniversary of the murders of Kurdish women revolutionaries Sakine Cansız, Fidan Doğan and Leyla Şaylemez in Paris on 9 January 2013 have called for a mass turnout at the demonstration on 10 January.

'The Kurds will ensure those behind these murders are revealed'

The organising committee statement said that the Kurds, through their struggle, would reveal who was behind the Paris murders. It emphasised that states engaged in protecting their mutual interests, adding that it was the Kurds’ task to expose these relationships. “That is why we say “Your silence is due to your complicity”, the statement continued.

'Erdoğan ordered the trigger to be pulled; there is also German and French involvement’

The statement pointed to the AKP government and Recep Tayyip Erdoğan as being responsible for the murders, with German and French involvement. “The French judicial system must establish whether it was the state itself, or groups within the state that were responsible. We want justice,” the statement continued, adding that on the demonstration and at the rally the message, “find the murderers, otherwise you will be suspected, you will be complicit”, would be put across.

The organising committee statement said the 10 January demonstration was of the utmost importance, stressing it was an opportunity to show that the Kurds wanted to expose those responsible for these murders.

‘Let us have a mass turn out’

"The more people who take part in the demonstration, the earlier we will find the murderers,” said the organising committee.

On the evening of 9 January there will be a TV programme on the weekly protests in Paris demanding justice in which three Kurdish women will participate.

On 9 January at 12.00 the families and lawyers of the murder victims and representatives of Kurdish and French organisations will march from the Democratic Kurdish Community Centre to the Kurdistan Information Centre, where at 1pm a press release will be read out. 
(ANF, Jan 8, 2015)

Minorités / Minorities

Hollande appelle la Turquie à poursuivre «l’effort de vérité»

Le président François Hollande a appelé mercredi soir la Turquie à poursuivre son «effort de vérité» à propos du génocide arménien perpétré un siècle plus tôt, estimant qu'«il est temps de briser les tabous».

«L’effort de vérité doit se poursuivre et je suis convaincu que cette année du centenaire verra de nouveaux gestes, de nouvelles étapes sur le chemin de la reconnaissance», a-t-il déclaré lors du dîner annuel du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France, réuni dans un grand hôtel parisien.

Rappelant que les autorités turques avaient voulu un an plus tôt «s’associer à la commémoration et aux souffrances vécues par le peuple arménien», le chef de l’Etat a cependant estimé qu’il ne s’agissait que «d’un premier mouvement» qui «ne peut s’arrêter là».

François Hollande a rappelé qu’il avait déjà «salué ce signe» un an plus tôt lors d’un déplacement à Erevan mais qu’il avait alors «souligné qu’il ne pouvait pas être suffisant».

«Il est temps de briser les tabous et que les deux nations, Arménie et Turquie, inventent un nouveau départ», a-t-il dit.

Un an plus tôt, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre, avait fait un geste inattendu, présentant les condoléances de son pays «aux petits-enfants des Arméniens tués en 1915». Mais l’Arménie avait rejeté ces condoléances, réclamant reconnaissance du génocide et «repentir».

La Turquie a toujours refusé d’admettre toute élimination planifiée, évoquant la mort d’environ 500.000 Arméniens alors qu’Erevan chiffre le nombre des victimes à 1,5 million.

Pour François Hollande aussi, la loi sur la reconnaissance du génocide arménien votée le 29 janvier 2001 par le Parlement français «n’est pas une accusation à l’égard des vivants, c’est un devoir à l’égard des morts et un apaisement à l’égard des descendants» qui rend la négation du génocide «insupportable car elle est une insulte».

«La liberté d’expression que nous voulons à tout prix préserver, n’est pas et ne sera jamais (l’occasion d')une falsification» et «ne permettra jamais une apologie» d’un «crime contre l’humanité», a-t-il encore déclaré.

François Hollande a confirmé qu’il se rendrait de nouveau à Erevan le 24 avril 2015 pour la commémoration du centenaire du génocide arménien sous les applaudissements et notamment ceux de Charles Aznavour, icône de la communauté arménienne, présent aux côtés du maire PS de Paris, Anne Hidalgo, ou du député UMP Patrick Devedjian.

Il a par ailleurs assuré que la France poursuivrait, sans se «résigner», ses efforts en faveur de la résolution du conflit qui empoisonne depuis 20 ans les relations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan autour de la région du Nagorny-Karabakh.

Cette enclave en territoire azerbaïdjanais est passée sous l’autorité de séparatistes arméniens soutenus par Erevan dans les années 1990 après une guerre qui a fait près de 30.000 morts, Bakou souhaitant toujours en reprendre le contrôle.
(AFP, 28 janvier 2015)

Le négationnisme: La CEDH rendra sa décision d'ici plusieurs mois

A la demande de la Suisse, les juges de Strasbourg ont réexaminé mercredi l'affaire qui oppose Berne à Dogu Perinçek. Le nationaliste turc avait qualifié le génocide arménien de "mensonge international".

La Grande Chambre de la Cour européenne des droits l'homme (CEDH) à Strasbourg a réexaminé mercredi l'affaire Perinçek contre la Suisse.

Comme dernière instance, elle devra trancher entre la norme antiraciste invoquée par Berne à propos de la négation du génocide arménien et la liberté d'expression soutenue par le Turc et Ankara.

Condamné en 2007 par la justice vaudoise pour discrimination raciale parce qu'il avait qualifié le génocide arménien de "mensonge international", Dogu Perinçek a obtenu gain de cause en 2013 devant la Cour de Strasbourg, celle-ci estimant que sa liberté d'expression avait été violée.

Face à ce désaveu, la Suisse a demandé le réexamen du cas devant l'instance ultime, la Grande Chambre de la CEDH.

Si l'affaire est complexe, elle n'en déchaîne pas moins les passions. Environ 40 journalistes et 400 personnes étaient inscrites pour suivre l'audience.


Pendant et après l'audience, la controverse s'est poursuivie au dehors: quelque 600 manifestants turcs, selon la police, s'étaient rassemblés devant le bâtiment de la CEDH. Ils brandissaient des drapeaux turcs et des portraits du fondateur de la Turquie moderne, Kemal Atatürk, et ont acclamé le requérant à sa sortie.

Sur le trottoir d'en face, de l'autre côté d'un cordon de policiers, une vingtaine de manifestants arméniens proclamaient sur une pancarte "Non au négationnisme, l'Europe doit agir".


La décision de la Cour, définitive, tombera d'ici plusieurs mois.

Dogu Perinçek et son avocat ont été les premiers à prendre la parole.  Le chef du Parti des travailleurs de Turquie (extrême gauche)  a affirmé qu'il n'avait jamais dit "un seul mot de haine, de ressentiment contre les Arméniens". Il a mis au défi quiconque de démontrer qu'il était un raciste: "Le racisme, c'est une honte".

A ses yeux, l'Empire ottoman "n'a pas eu l'intention de supprimer totalement la population arménienne". Dogu Perinçek a dit "partager" ces souffrances face aux massacres.

Ses propos condamnés à Lausanne étaient basés sur une argumentation scientifique, avec des dizaines de kilos de documents, mais de toute manière la liberté d'expression doit primer, a-t-il répété.

La Suisse a défendu son point de vue en soulignant que la norme antiraciste utilisée contre le Turc Dogu Perinçek visait à protéger la paix publique et non pas la vérité historique.

Aux propos de Dogu Perinçek, qui a qualifié en 2005 en Suisse le génocide arménien de "mensonge international", il faut ajouter "l'intention haineuse", a relevé la délégation helvétique en rappelant l'arrêt du Tribunal fédéral.

"Aucun des propos (de Dogu Perinçek) n'a étayé le débat juridique", a plaidé Frank Schürmann, l'agent de la Confédération à la CEDH. La volonté du nationaliste n'a jamais été faire avancer la recherche historique, a martelé le responsable suisse.


Défenseurs mandatés par l'Arménie, l'avocat Geoffrey Robertson et son assistante Amal Clooney ont notamment voulu corriger "les graves erreurs" présentes dans le premier jugement de la Cour. Selon eux, il mettait en doute le génocide arménien en réservant cette qualification à la Shoah.

Qu'il s'agisse du Rwanda, de la Bosnie ou de l'Arménie, les criminels à l'oeuvre ont aussi voulu rayer de la carte des populations, même s'il y a eu moins de morts qu'en 39-45.

Si l'on réserve le terme de génocide à la Shoah, on relativise les autres massacres systématiques ou les déportations planifiées. Avec votre jugement ultime, "vous devez remettre les pendules à l'heure", a lancé Amal Clooney, l'épouse de l'acteur américain qui a suscité la bousculade médiatique.
(rts.ch-AFP, 28 janvier 2015)

La Suisse défend son droit de condamner la négation du génocide arménien

La Suisse va tenter de convaincre la justice européenne du bien-fondé de la condamnation d'un homme niant le génocide arménien, lors d'une audience mercredi à Strasbourg, dans un contexte de vifs débats dans le monde autour des limites de la liberté d'expression.

Il s'agit du réexamen d'une affaire déjà tranchée en 2013 par la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH): elle avait alors estimé que la justice suisse avait violé la liberté d'expression de Dogu Perinçek, un homme politique turc, en le condamnant en 2007 à une amende pour discrimination raciale.

La justice helvétique avait sanctionné des propos tenus lors de conférences en Suisse en 2005. Le requérant y avait qualifié de "mensonge international" l'idée d'un génocide arménien et avait soutenu, à propos des massacres et déportations d'Arméniens en 1915, que l'Empire ottoman n'avait pas eu de volonté génocidaire.

Mais pour les juges de Strasbourg, les motifs avancés par les autorités suisses pour justifier cette condamnation pénale étaient "insuffisants", selon l'arrêt de chambre rendu par la CEDH en décembre 2013.

La Cour, avaient-ils rappelé, n'interdit pas de poser des limites à la liberté d'expression, mais elles doivent être solidement justifiées. Dans le cas d'espèce, la Suisse a dépassé sa marge d'appréciation nécessairement réduite, "dans un débat revêtant un intérêt public certain", selon la CEDH.

Sans se prononcer sur l'ampleur des massacres subis par les Arméniens en 1915 ni sur l'opportunité de qualifier ces faits de "génocide", les juges européens avaient estimé que la question ne faisait pas l'objet d'un "consensus général".

Sur ce point, la CEDH avait établi une distinction avec les crimes de l'Holocauste, "clairement établis par une juridiction internationale".

- 'Négationnisme sanglant'? -

Après cet arrêt, la Suisse avait demandé et obtenu un nouvel examen de l'affaire. L'audience de mercredi va ainsi permettre aux juges de la Grande chambre de la CEDH d'entendre une nouvelle fois les arguments des uns et des autres, dont la Turquie et l'Arménie, tiers intervenants dans la procédure.

Le gouvernement turc devrait une nouvelle fois rappeler que le requérant n'a pas nié les massacres et des déportations qui ont eu lieu en 1915, mais seulement leur qualification juridique de génocide. Et qu'il n'y a pas eu de condamnation pénale dans d'autres pays européens pour négation du génocide arménien.

La Turquie a toujours refusé d'admettre toute élimination planifiée, évoquant la mort d'environ 500.000 Arméniens (contre 1,5 million selon l'Arménie), qui s'étaient rangés du côté de son ennemie la Russie, lors de combats ou à cause de famines.

L'Arménie, qui commémore cette année le centenaire des événements de 1915, a également mandaté des avocats pour faire valoir son point de vue à Strasbourg. Parmi eux figurera Amal Alamuddin, connue au-delà des sphères du droit depuis qu'elle a épousé la star hollywoodienne George Clooney.

Après l'arrêt rendu en 2013 par la CEDH, le Bureau français de la Cause Arménienne (BFCA) avait vivement critiqué la justice européenne, qui ouvrait selon elle "la voie à un négationnisme sanglant orchestré conjointement par Ankara et Bakou".

A l'issue de l'audience de mercredi, les juges de la Grande chambre se retireront pour délibérer, mais leur arrêt ne sera rendu qu'à une date ultérieure, pas encore définie. Ce deuxième arrêt de la Cour sera cette fois définitif.

Le réexamen de cette affaire intervient alors que de vifs débats ont été provoqués en France et dans le monde autour de la liberté d'expression, après les attentats qui ont notamment touché à Paris l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo.
(AFP, 26 janvier 2015)

Twitter Account Aims to Remind “Today in 1915”

Dedicated to the 100th anniversary of Armenian Genocide, Hrant Dink Foundation opened the twitter account “Today in 1915”:

https://twitter.com/Todayin1915

Released in Turkish and English, the account shares the events leading to the genocide in 1915 day by day.

Murat Gözoğlu from Hrant Dink Foundation said that they have created the database by consulting various sources in Turkish, English, Armenian, French and German.

“We have a chronology as our main source. In addition to that, we continue searching other books from other languages. We also make an effort to find and share local human stories. In order to do that, we refer to a lot of memoirs. And we also share the message on the foundation’s Facebook page and Instagram,” he said.

Some of the tweets are as follows:

Jan 1: Sahag Odabachian, vicar of Erzincan, was murdered by the Special Organization, on the road from #Sivas to #Erzincan in Kanlıdere, Suşehir.

Jan 6: #Christmas was celebrated all around #Anatolia for the last time.

Jan 8: #Turkish and #Kurdish chetes (Halil Pasha's First Corps) attack #Armenian and #Assyrian villages in northwest #Persia. (...)

Dec 15,1914 to Jan 14,1915: Murders,pillages and abductions committed by Kurdish gangs of the S.O. under the command of Ömer Naci,a military officer of the CUP,in the kaza of Saray-Mahmudiye along the Iranian border in the Hasaran,Satmants,Akhorig,Hasan Tamran, Avzarig villages.
(BIA, Jan 21 , 2015)

Le Premier ministre propose à l'Arménie un "nouveau départ"

Le Premier ministre islamo-conservateur turc Ahmet Davutoglu a proposé à l'Arménie un "nouveau départ" afin d'apaiser les graves tensions qui opposent les deux pays autour des massacres d'Arméniens perpétrés il y a cent ans par l'Empire ottoman, en 1915.

M. Davutoglu a jugé qu'il était "possible, pour deux vieux, d'avoir la maturité nécessaire pour se comprendre et pour regarder l'avenir ensemble", dans une déclaration écrite publiée au lendemain de l'anniversaire de la mort du célèbre journaliste turc d'origine arménienne Hrant Dink, assassiné en 2007 à Istanbul.

"Les Turcs et les Arméniens, qui partagent la même géographie et la même longue histoire, doivent pouvoir se parler de leurs problèmes et trouver ensemble une façon de les résoudre", a-t-il ajouté.

Contrairement à de nombreux autres pays, la Turquie refuse catégoriquement de reconnaître la qualification de génocide aux massacres de centaines de milliers d'Arméniens par l'Empire ottoman pendant la Première guerre mondiale.

En avril 2014, l'actuel président turc Recep Tayyip Erdogan avait offert des condoléances sans précédent pour les victimes arméniennes, parlant d'une "douleur commune". Mais au début de ce mois-ci, il a formellement écarté toute reconnaissance du génocide.

"La Turquie partage la souffrance des Arméniens et fait des efforts, avec patience et détermination, pour rétablir la sympathie entre nos deux peuples", a insisté M. Davutoglu en se prévalant de "l'esprit" de Hrant Dink.

M. Erdogan a suscité une nouvelle polémique la semaine dernière en invitant le président arménien Serge Sarkissian aux cérémonies du centenaire de la bataille de Gallipoli le 24 avril, jour la commémoration du génocide par les Arméniens.

M. Sarkissian lui a opposé une sèche fin de non-recevoir, l'accusant de vouloir "détourner l'attention du monde" des cérémonies prévues à Erevan.

La Turquie et l'Arménie n'entretiennent pas de relations diplomatiques.
(AFP, 20 janvier 2015)

Court lifts travel ban on Perinçek ahead of Strasbourg

A Turkish court ruled on Monday to lift a travel ban on a Turkish ultranationalist politician ahead of a European Court of Human Rights (ECtHR) hearing on the denial of an alleged Armenian genocide in 1915.

According to a statement released by the ultranationalist Workers' Party (İP), the travel ban imposed on its leader, Doğru Perinçek, as part of a domestic coup case has been unanimously lifted by the İstanbul 4th High Criminal Court, and he will be able to attend the hearing scheduled to take place on Jan. 28.

“The travel ban on our chairman imposed due to the Ergenekon case has been lifted unanimously by the court upon our appeal. Now, the [next step] is [for] the historical case in Strasbourg to finalize the lie of Armenian genocide,” it said in the statement.

İP leader Perinçek won an appeal at the European court against a Swiss court decision to convict him for branding the claims of Armenian genocide an “international lie” during a series of speeches in Switzerland in 2007. The court said in its Dec. 17, 2013, decision, which was hailed by Turkey, that the politician had exercised his right to free speech.

Switzerland, on the other hand, asked the ECtHR to review its decision. The Grand Chamber of the Strasbourg-based court is now due to review its earlier verdict on Jan. 28.

The Ergenekon case, which is why there is a travel ban on Perinçek, is being heard by the Turkish Supreme Court of Appeals; however, the İstanbul court ruled to lift the travel ban, saying Perinçek's appearance at the ECtHR is of importance.

The court, underlining the closing date of the hearing, stated that the İP chairman's attendance at the hearing is of deep interest to Turkey, particularly regarding the ECtHR's stance on Turkey's thesis on the 1915 events.

Days before the court made its decision to lift Perinçek's travel ban, Turkish Foreign Minister Mevlüt Çavuşoğlu said he wished that the politician would be able to attend the hearing in Strasbourg.

“This is a matter that should be decided by the Supreme Court of Appeals. We, as Turkey, are a party to this case. For me, Perinçek should attend the hearing. But the decision will be made by the court,” he had said back on Jan 9. ( (TODAY'S ZAMAN, Jan 19, 2015)

Des milliers de manifestants en mémoire du journaliste assassiné Hrant Dink

Plusieurs milliers de personnes ont défilé lundi dans les rues d'Istanbul à la mémoire du célèbre journaliste turc d'origine arménienne Hrant Dink, huit ans jour pour jour après son assassinat qui reste entouré de nombreuses zones d'ombre.

Les manifestants ont marché de la place Taksim jusqu'au siège du journal bilingue turco-arménien Agos qu'il dirigeait, derrière une banderole noire sur laquelle était écrit "prenons conscience du génocide avec Hrant Dink" et munis de pancartes "nous sommes tous Hrant Dink, nous sommes tous Arméniens", ont constaté des journalistes de l'AFP.

La police est intervenue lundi soir dans la capitale Ankara avec des canons et des gaz lacrymogènes pour disperser un cortège nettement moins fourni de manifestants qui voulaient marcher sur le ministère de la Justice pour demander que toute la lumière soit faite sur les conditions de la mort du journalisme.

Selon la chaîne d'information CNN-Türk, 20 personnes ont été interpellées lors de cette brève opération.

Le 19 janvier 2007, Hrant Dink, 52 ans, une figure célèbre de la petite communauté arménienne de Turquie, était abattu de deux balles dans la tête devant le siège d'Agos.

Le journaliste oeuvrait à la réconciliation entre Turcs et Arméniens mais était haï par les nationalistes turcs pour avoir qualifié de génocide les massacres dont les Arméniens ont été victimes pendant la Première guerre mondiale.

La Turquie refuse catégoriquement de reconnaître toute élimination planifiée des Arméniens par l'Empire ottoman.

"J'espère sincèrement que les vérités pour lesquelles Hrant Dink et d'autres comme lui ont donné leur vie deviendront des réalités dans un avenir pas trop éloigné et dans une démocratie transparente", a déclaré l'auteur dramatique Murathan Mungan dans un discours lu devant la foule.

- "Complot" -

"J'espère aussi que la justice sera bientôt rendue", a-t-il ajouté.

Mineur au moment des faits, un jeune nationaliste, Ogün Samast, a avoué le meurtre du journaliste et a été condamné en juillet 2011 à 23 ans de prison. Mais l'identité de ses commanditaires continue toutefois de faire l'objet d'une vive polémique.

Un des instigateurs présumés de l'assassinat, Erhan Tuncel, a ainsi révélé lors de son procès qu'il avait informé la police d'un complot ourdi contre Hrant Dink, mais que ses avertissements n'avaient pas été entendus.

La justice turque a longtemps écarté la thèse d'une conspiration, jusqu'à ce que la Cour de cassation ordonne en 2013 la réouverture du dossier.

Plusieurs responsables turcs, dont des policiers, font actuellement l'objet de poursuites pour avoir négligé les menaces pesant sur le journaliste. Cette enquête a encore abouti lundi au placement en détention d'un ancien chef de la police de la région de Trabzon (nord-est), d'où est originaire le meurtrier.

Venus en masse en cette année du centenaire des événements de 1915, les manifestants d'Istanbul ont souhaité qu'Ankara reconnaisse le génocide arménien.

"Hrant Dink a été assassiné il y a huit ans parce qu'il a eu le courage de dire les choses (...) ce pays a beaucoup perdu quand il a banni les Arméniens", a déclaré à l'AFP un des manifestants, Batuhan.

Selon un récent sondage, moins de 10% des Turcs souhaitent que leur gouvernement reconnaisse un génocide des Arméniens.
(AFP, 19 janvier 2015)

Commémoration de l'assassinat de Hrant Dink à Bruxelles


                                                                                                                      Photo: Nahro Beth-Kinne
Ce dimanche (18 janvier 2015), on s'est réunis à Bruxelles devant la stèle commémorative du génocide des Arméniens (Square Henri Michaux à Ixelles) pour participer à un recueillement à la mémoire de Hrant Dink, journaliste arménien assassiné à Istanbul le 19 janvier 2007. L'absence des personnalités politiques et journalistes belges lors de la cérémonie organisée par l'Association des Arméniens Démocrates en Belgique (AADB) a été décevante, surtout dans une période de grande solidarité internationale après le meurtre des réalisateurs de Charlie Hebdo.  Lors de la commémoration à Bruxelles, tous les orateurs ont mis accent sur la similarité des deux assassinats, à Istanbul en 2007 et à Paris en 2015, et ont exprimé leur solidarité avec toutes les victimes de la barbarie.

Intervention de Dogan Özgüden, rédacteur en chef d'Info-Türk

Chers amis,

Nous sommes, ici, réunis sur cette terre d’exil, pour la huitième fois pour saluer le courage exemplaire de Hrant Dink et saluer son combat pour la justice et la paix.

Il nous a quittés il y a huit ans telle une colombe de la paix en plein vol vers la liberté et la fraternité pour toute l’humanité.

Son journal Agos nous rappelle aujourd’hui: « Le 19 janvier n’est pas seulement le huitième anniversaire de ce crime odieux dont Hrant est la victime, mais également le début du centième anniversaire du génocide de son peuple. Un génocide qui a visé plus tard non seulement le peuple arménien, mais également les peuples assyriens, ézidis, grecs et kurdes.»

Oui, déjà huit ans se sont écoulés depuis l’assassinat de Hrant.

Mais il n’y a toujours pas de justice suite à son assassinat. Après huit ans de sales manœuvres juridico-politico-administratives, toujours pas de justice…Il y a un tas de preuves qui montrent que le meurtre a été commis avec l'aide et les instructions des fonctionnaires de l'État… Mais le même état continue à protéger et à promouvoir les commanditaires de ce crime.

Aujourd’hui, le parti d’Erdogan, dans une nouvelle tentative pour se débarrasser de la responsabilité du crime, essaye de culpabiliser une confrérie pour le meurtre de Hrant. Mais tout le monde sait très bien ceci: Quelles que soient les tractations actuelles, le pouvoir d’Erdogan, la confrérie en question, l’Armée, la police, la justice et les médias turco-islamiques sont tous complices des crimes atroces commis contre les citoyens.

Cette année-ci, en 2015, l’heure de vérité est arrivée.

Tous ceux qui attendaient un pas décisif venant des héritiers du parti Union et Progrès pour la reconnaissance du génocide des Arméniens et Assyriens se sont trompés une fois de plus.

Erdogan n’a non seulement pas répondu à l’invitation de son homologue arménien de se rendre le 24 avril à Erevan, mais il allume de surcroit un contre-feu diplomatique… Il a changé le jour de la cérémonie du souvenir du débarquement de Gelibolu. Cette manœuvre vise clairement à neutraliser la présence prévue des chefs d’État étrangers ce jour-là à Erevan.

L’année passée, ici, j’avais rappelé que 2014 était le centenaire de l’assassinat d’une autre colombe de la paix, Jean Jaurès.

C’est année-ci, il y a quelques jours, les forces obscurantistes soutenues par le régime d’Ankara ont assassiné à Paris une partie de l’équipe de rédaction de Charlie Hebdo.

Et dans une hypocrisie nauséabonde, le premier ministre néo-ottoman Davutoglu a participé à la grande manifestation pour la liberté d’expression à Paris alors que la violation de la liberté d’expression dans son pays est fréquemment dénoncée et protestée par les institutions internationales.

De plus, de retour à Ankara, il n’a pas hésité d’attaquer les journalistes de Charlie Hebdo tout en justifiant ainsi l’acte criminel de ses coreligionnaires.

Et une question…

Les dirigeants européens, qu’est-ce qu’ils font contre ces sales manœuvres d’Ankara? Il y a quelques jours le premier ministre Davutoglu a été accueilli à Bruxelles pour accélérer le processus d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne.

Le même soir, Davutoglu n’a pas hésité à faire la propagande islamiste devant les immigrés turcs réunis dans une salle prestigieuse à Bruxelles.

Il n’y a aucune réaction de la part des autorités belges.

Pire encore… Les dirigeants belges ont déjà honoré le pouvoir d’Erdogan par l’attribution d’Europalia 2015 à la Turquie juste au centenaire du génocide des Arméniens et Assyriens.

Malgré tout cela, nous sommes résolus de crier encore plus haut pour révéler les crimes odieux et les manoeuvres hypocrites de ce régime honteux.

Il y a huit ans, ils ont tué Hrant pour faire taire la voix de tous ceux qui cherchent la vérité, ceux qui luttent pour la fraternité des peuples arméniens, assyriens, grecs, juifs, kurdes, turcs, ézidis…

Promettons aujourd’hui encore une fois de plus à Hrant que cette voix, ce cri pour la fraternité, pour la justice ne sera jamais étouffé.

Il sera encore plus fort pour la reconnaissance de toutes les vérités de l’histoire…

Jusqu’à une demande solennelle de pardon par l’Etat turc à tous les Hrant…

Hrant, mon frère, mon confrère, tu peux compter sur nous…

Cizre’s new police chief wanted as part of Dink murder case

Newly appointed police chief of Turkey's southeastern district of Cizre, where at least six people were killed in turmoil, is now wanted by the court as part of an investigation into the killing of Turkish-Armenian journalist Hrant Dink.

Ercan Demir, who was appointed as Cizre's district police chief earlier this year, was presiding over a district where tensions were running high. Both Interior Minister Efkan Ala and jailed leader of the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK) Abdullah Öcalan warned against "provocations" in the district.

Demir was questioned as a "suspect" as part of the investigation by prosecutors in İstanbul courthouse on Jan. 12, but a court released him pending trial. İstanbul prosecutors appealed the court's decision and İstanbul's Penal Court of Peace issued an arrest warrant for Demir on Friday on charges of "negliglence over the murder."

Demir was serving as the Chief of the Intelligence Unit at Trabzon Police Department when Dink was gunned down.
(TODAY'S ZAMAN, Jan 16, 2015)

CCAF: Tentatives d’Ankara de parasiter les commémorations des cent ans

Le CCAF constate avec regret que ses craintes exprimées à plusieurs reprises à propos des tentatives d’Ankara de parasiter les commémorations des cent ans du génocide arménien sont en train de prendre forme.

Le président Erdogan n’a non seulement pas répondu à l’invitation de son homologue arménien de se rendre le 24 avril à Erevan, jour traditionnel de la commémoration de l’événement, mais il allume de surcroit un contre-feu diplomatique en indiquant officiellement aujourd'hui qu'il change d’un jour la cérémonie du souvenir du débarquement de Gallipoli.

Celle-ci, toujours célébrée le 25 avril, date de l’événement, a été avancée cette année au 24 avril, jour de la commémoration du génocide arménien.

Cette manœuvre vise clairement à neutraliser la présence prévue des chefs d’État étrangers ce jour-là à Erevan en les obligeant à choisir ou à ne pas choisir…

L’enjeu pour Ankara, étant que le 24 avril à Erevan ai le moins de retentissement international possible.

Cette tactique s’inscrit dans la suite du négationnisme turc, qui n’est autre que la continuation du génocide par d’autres moyens.

Le CCAF attend des démocraties qu’elles déjouent ce piège grossier tendu par des autorités turques de plus en plus cyniques et qu’elles s’emploient à hisser vers le haut les normes morales de la diplomatie internationale dans cette région toujours marquée par la barbarie. (contact@imprescriptible.fr)


Erdogan invite Sarkissian à commémorer la bataille de Gallipoli en avril

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a suscité la polémique vendredi en invitant son homologue arménien aux cérémonies du 100e anniversaire de la bataille de Gallipoli, prévues le jour-même où l'Arménie commémore celui des massacres de 1915.

M. Erdogan a officiellement convié cette semaine par courrier une centaine de chefs d'Etat et de gouvernement du monde entier aux célébrations, le 24 avril, du fameux épisode oriental de la Première guerre mondiale, a-t-on appris de source officielle turque.

En tête de cette longue liste figure le président américain Barack Obama, et un peu plus loin Serge Sarkissian, celui de l'Arménie, en conflit avec la Turquie autour de la question des centaines de milliers d'Arméniens tués par l'Empire ottoman à partir de 1915, qu'Ankara refuse de considérer comme un génocide.

L'invitation adressée par M. Erdogan a essuyé une sèche fin de non-recevoir de la part d'Erevan, qui a dénoncé une "manipulation de l'histoire".

Cette nouvelle controverse entre les deux capitales, qui n'entretiennent pas de relations diplomatiques, a pour origine un hasard de l'Histoire.

La bataille de Gallipoli a débuté le 25 avril 1915, lorsqu'un contingent de troupes anglaises, néo-zélandaises, australiennes et françaises a débarqué dans cette péninsule du nord-ouest de l'actuelle Turquie pour rouvrir le détroit des Dardanelles et porter la guerre au coeur de l'Empire ottoman, allié de l'Allemagne.

Au terme de neuf mois d'âpres combats, les Alliés seront contraints de battre en retraite en laissant derrière eux 180.000 morts.

Cette bataille, où s'est illustré le colonel Mustafa Kemal, qui proclamera en 1923 la République turque moderne née de la chute de l'Empire ottoman, est traditionnellement célébrée le 24 avril par les Turcs, le lendemain par des milliers de visiteurs venus d'Australie et de Nouvelle-Zélande, où le 25 avril est un jour de fête nationale.

- 'Déni' -

Coïncidence, ce 24 avril marque aussi le coup d'envoi, en 1915, des arrestations puis des massacres d'Arméniens par l'Empire ottoman. Chaque année, l'Arménie et les Arméniens de la diaspora honorent leurs victimes.

Dans la réponse rendue publique par ses services, M. Sarkissian a suggéré que M. Erdogan d'avoir délibérément profité de ce conflit de dates pour "détourner l'attention du monde des activités marquant le centenaire du génocide" et dénoncé la "politique traditionnelle de déni" d'Ankara.

Le chef de l'Etat arménien a ajouté qu'il avait lui-même invité M. Erdogan à se rendre dans son pays le 24 avril et souligné qu'il n'était pas dans ses usages de "rendre visite à un invité qui n'a pas lui-même répondu à sa propre invitation".

De son côté, le Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF) a dénoncé un "contre-feu diplomatique" destiné à "neutraliser la présence prévue des chefs d'État étrangers ce jour-là à Erevan".

La Turquie a toujours refusé d'admettre toute élimination planifiée, évoquant la mort d'environ 500.000 Arméniens (contre 1,5 million selon l'Arménie), qui s'étaient rangés du côté de son ennemie la Russie, lors de combats ou à cause de famines.

En avril 2014, le président Erdogan, alors Premier ministre, avait offert des condoléances sans précédent pour les victimes arméniennes, parlant d'une "douleur commune". Mais la semaine dernière, il a formellement écarté toute reconnaissance du génocide.

Selon un sondage paru cette semaine, moins de 10% des Turcs souhaitent que leur gouvernement reconnaisse un génocide des Arméniens.

La Turquie et l'Arménie ont signé en 2009 des protocoles dits de Zurich pour normaliser leurs relations mais, plus de cinq ans après, ces textes n'ont toujours pas été ratifiés.
(AFP, 16 janvier 2015)

Moins de 10% des Turcs pour la reconnaissance d'un génocide arménien

La Turquie s'est toujours refusée à admettre toute élimination planifiée de la minorité arménienne en 1915.

Moins de 10% des Turcs souhaitent que leur gouvernement attribue le caractère de génocide aux massacres d'Arméniens par l'Empire ottoman pendant la Première guerre mondiale, dont le centenaire est célébré cette année, selon un sondage publié mardi.

Réalisée à la fin de l'année dernière auprès de 1.508 Turcs, l'enquête menée pour le Centre d'études économiques et de politique étrangère (Edam), un "think-tank" établi à Istanbul, révèle que seuls 9,1% des personnes interrogées attendent de leurs dirigeants des excuses et la reconnaissance d'un génocide arménien.

La même proportion (9,1%) est favorable à ce que le gouvernement se contente de présenter des excuses aux victimes arméniennes, sans autre geste, alors que 12% des Turcs prônent de simples regrets.

Par ailleurs, 23,5% d'entre eux estiment que leur gouvernement doit réaffirmer que toutes les victimes des événements n'étaient pas arméniennes et exprimer des regrets pour tous les citoyens de l'Empire décédés pendant la guerre, et 21,3% qu'il ne doit prendre aucune nouvelle initiative sur ce dossier.

Un quart des personnes sollicitées ne se sont pas prononcées.

Comme le notent les auteurs de ce sondage, ces avis sont partagés dans presque les mêmes proportions par les électeurs du parti islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002, le Parti de la justice et du développement (AKP), et par ceux de son principal opposant, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate).

La Turquie s'est toujours refusée à admettre toute élimination planifiée de la minorité arménienne, expliquant le massacre par l'Empire ottoman de 500.000 Arméniens par le fait qu'ils s'étaient rangés du côté de son ennemie la Russie, ou par les combats ou à cause de famines.

En avril dernier, le président Recep Tayyip Erdogan, alors encore Premier ministre, avait offert des condoléances sans précédent pour les victimes arméniennes (1,5 million selon les Arméniens), évoquant "une douleur commune".

Mais la semaine dernière, il a formellement écarté toute reconnaissance du génocide, affirmant même qu'il allait "activement combattre" les pays qui le lui demandent.

L'Arménie commémorera le 100e anniversaire de ces événements le 24 avril, date à laquelle, en 1915, des centaines d'Arméniens ont été arrêtés et plus tard massacrés à Constantinople, l'ancienne Istanbul, marquant le début des massacres. (www.i24news.tv)

Talaat Pasha Committee Barred from Entering Athens

The Talaat Pasha Committee, a Turkish nationalist organization aiming to counter recognition of the Armenian Genocide, has been refused entry to Athens, where it had gone to issue a statement in protest at a recently approved Greek bill.

The members of the committee left for Athens on Jan. 9 with the aim of making a statement in front of the Greek Parliament.

The committee wanted to protest and demand the withdrawal of a controversial bill approved by Greece’s parliament in September that stiffens penalties for racially motivated crime and criminalizes the denial of genocide and war crimes.

The delegation of 13 people was intercepted by police at the airport and prevented from entering the city for “security reasons.” They were sent back to Turkey on the next flight.

The Greek Parliament adopted by a vote of 54 to 42, on Sept. 9, 2014, an anti-hate crime law — Combating Discrimination, Xenophobia, and Racism — making it illegal to deny the Jewish Holocaust, and genocides recognized by international courts or by the Greek Parliament, including the genocide of Pontus Greeks, the genocide of Asia Minor Greeks, and the Armenian Genocide. Those violating this new law would be fined up to 30,000 euros or imprisoned for up to three years.

The Greek law stems from the European Union’s 2008 “Framework Decision against Racism and Xenophobia,” which urged all EU states to adopt laws that punish racism, xenophobia, denial of genocide, crimes against humanity, and war crimes.
(Horizon Weekly, Jan 13, 2014)

Two police officers arrested in Dink murder case

Two police officers for whom arrest warrants were issued on Monday on charges of negligence and misconduct in the murder of Turkish-Armenian journalist Hrant Dink, were placed under arrest by the court on Tuesday.
Dink, editor-in-chief of the Agos newspaper, was assassinated in broad daylight outside his office on Jan. 19, 2007.

A criminal judge of peace in İstanbul issued arrest warrants for Trabzon Police Department Assistant Commissioner Özkan Mumcu and another police officer, Mühittin Zenit, on Monday.

Zenit and Mumcu, who were detained on Monday following the arrest warrants, were then arrested on Tuesday and they were sent to prison.

Mumcu and Zenit had earlier testified to Prosecutor Gökalp Kökçü as part of the investigation of Dink's murder. The prosecutor referred them to the court for arrest; however, they were later released by the İstanbul 5th Criminal Judge of Peace.

After Kökçü filed an appeal protesting the court decision to release the two police officers, the İstanbul 6th Criminal Judge of Peace decided to issue arrest warrants for the two officers.

The officers are being accused of negligence and engaging in misconduct in relation to the Dink murder. Tape recordings of a phone conversation between Zenit and Erhan Tuncel, who worked as an informant for the Trabzon Police Department at the time and was accused of initiating the effort to have Dink murdered, were leaked to the media. The conversation suggests that Zenit knew about the plot to murder Dink.

Dink was shot and killed by an ultra-nationalist teenager. The hit man, Ogün Samast, and 18 others were brought to trial. Since then, the lawyers for the Dink family and the co-plaintiffs in the case have presented evidence indicating that Samast did not act alone. Another suspect, Yasin Hayal, was given life in prison for inciting Samast to commit murder.
(TODAY'S ZAMAN, Jan 13, 2015)

Le réalisateur du film The Cut est menacé de mort en Turquie

Fatih Akin, jeune réalisateur allemand est actuellement menacé de mort en Turquie. Son film, qui est à l’origine de la polémique, sort mercredi 14 janvier en salles.

The Cut » – la blessure en français – est le titre du film du réalisateur allemand d’origine turque, Fatih Akin, qui sort mercredi 14 janvier au cinéma. Le long-métrage revient sur le génocide arménien, jamais reconnu par la Turquie, qui a eu lieu il y a 100 ans. Les tous premiers massacres ont débuté à la fin du XIXe siècle. Ils ont duré près de 30 ans et ont fait plus d’un million de morts.

Beaucoup d’enfants ont été déportés, souvent islamisés. D’autres ont été recueillis par des missionnaires. Hélène Merdjanian a longtemps oeuvré pour la reconnaissance du génocide et l’éducation des enfants de la diaspora. Pour elle, le film de Fatih Akin est « remarquable ». Elle salue tout particulièrement « le courage et le travail minutieux de ce cinéaste ». Mais Fatih Akin est aujourd’hui victime de ses propos. Actuellement menacé de mort en Turquie, il ne se déplace plus sans son garde du corps. (www.francetvinfo.fr)

Turkish Foreign Minister soutient  Perinçek at Strasbourg trial

Turkish Foreign Minister Mevlüt Çavuşoğlu said on Friday that he supports the attendance of Dogu Perinçek, a Turkish ultranationalist politician, at a European Court of Human Rights (ECtHR) hearing about his denial that 100 years ago an Armenian genocide took place, despite a travel ban that was imposed on him as part of a domestic coup case.

Doğu Perinçek, leader of the Workers' Party (İP), won an appeal at the ECtHR against a Swiss court's decision to convict him for saying that the Armenian genocide is an “international lie” during a series of speeches in Switzerland in 2007, which is seen as a crime in Switzerland. The court said in its Dec. 17, 2013, decision, which was hailed by Turkey, that the politician had exercised his right to free speech.

Switzerland, on the other hand, asked the ECtHR to review its decision. The Grand Chamber of the Strasbourg-based court is now due to review its earlier verdict on Jan. 28. (TODAY'S ZAMAN, Jan 10, 2015)

Israël n’a pas l’intention de reconnaître le génocide arménien

Selon le site internet azerbaïdjanais trend.az, Israël n’a pas l’intention de reconnaître le "génocide arménien", a déclaré l’ambassadeur d’Israël en Azerbaïdjan Rafael Harpaz (photo ci-contre).

Il commentait ainsi l’appel de quelques personnalités politiques du gouvernement de reconnaître le "génocide arménien". "Israël est un pays démocratique, tout le monde a deux opinions, pas une seule", a dit Harpaz. "le gouvernement a une opinion très claire".

Il a dit qu’Israël ne reconnaîtra jamais et n’a pas l’intention de reconnaître le soi-disant "génocide arménien".

"Pour ce qui le concerne, la politique du gouvernement est très claire et elle a été rendue publique par le ministre des affaires étrangères Avigdor Lieberman", a insisté Harpaz.

S’agissant des relations politiques insatisfaisantes entre Israël et la Turquie, l’ambassadeur a exprimé l’espoir qu’elles s’amélioreront.

"Il y a suffisamment d’intérêts communs et de sujets dans le monde qui nous engagent à coopérer", a dit Harpaz.

"J’aimerais prendre l’exemple de Turkish Airlines. Turkish Airlines est la plus importante compagnie aérienne étrangère en Israël. Istanbul est la plus importante plaque tournante pour les Israéliens. Il en va de même pour le tourisme, une activité en croissance. Nous espérons que nos relations politiques avec la Turquie s’amélioreront". (
Source : armenews.com, 10 janvier 2015)

Appel à la commémoration 8 ans après l'assassinat de Hrant Dink

APPEL


 

 VICTIME DE L’IDEOLOGIE GENOCIDAIRE DE L’ETAT TURC

«Tous ceux qui croient, qui espèrent et qui ont foi dans l’avenir ont le devoir de ne pas baisser les bras, de ne pas oublier et de réclamer inlassablement la justice pour ce journaliste passionné [Hrant Dink] mais aussi pour tous les autres qui l’ont précédé et qui le suivent en Turquie» Doğan Özgüden
 
ON NE T'A PAS OUBLIE, ON NE T'OUBLIERA PAS

A  l’occasion de la commémoration du 8ème anniversaire de l’assassinat de Hrant Dink
nous vous invitons  à être présent (après le requiem à la mémoire de Hrant Dink à l’Eglise arménienne) 

le  18 janvier 2015 à 12h30
Devant le monument dédié au Génocide des Arméniens.

                                                                                  
Lieu : Square Henri Michaux - Ixelles 1050 Bruxelles

Association des Arméniens Démocrates de Belgique
Info:  0489-739 701


Erdogan déclare un combat actif contre la reconnaissance de génocide arménien

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a promis mardi de s'opposer "activement" à toute campagne visant à faire reconnaître par la Turquie le caractère de génocide aux massacres d'Arméniens de 1915, dont le centenaire est commémoré cette année.

"Le ministère des Affaires étrangères et les institutions concernées vont activement combattre ces allégations", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours prononcé devant les ambassadeurs turcs réunis à Ankara.

Une des sessions de la conférence annuelle des ambassadeurs turcs est précisément consacrée à la définition d'une stratégie de lutte contre les efforts de l'Arménie et de la diaspora arménienne, qui militent pour qu'Ankara reconnaisse un génocide.

En avril dernier, M. Erdogan, lorsqu'il était encore Premier ministre, avait offert des condoléances sans précédent pour ces massacres d'Arméniens (1,5 million selon les Arméniens et 500.000 selon les Turcs), évoquant "une douleur commune".

La Turquie et l'Arménie voisines, qui n'entretiennent pas de rapports diplomatiques, ont signé en 2009 des protocoles dits de Zurich pour normaliser leurs relations, mais cinq ans après ces textes n'ont toujours pas été approuvés par leurs Parlements.

L'Arménie commémorera le 100e anniversaire du génocide le 24 avril, date à laquelle, en 1915, des centaines d'Arméniens ont été arrêtés et plus tard massacrés à Constantinople, l'ancienne Istanbul, marquant le début des massacres.
(AFP, 7 janvier 2015)

marthoz


Le Soir, lundi 5 janvier 2015

L’année dernière, la commémoration du début de la Grande Guerre a suscité un immense intérêt public. Dans cette atmosphère de réflexion sur la folie humaine et le suicide de l’Europe, presque personne n’a remis en cause la genèse, le déroulement et la conclusion de cette conflagration barbare. Un recueillement respectueux, l’hymne à la fraternité européenne retrouvée, l’unanimisme moral ont flotté sur les Flanders Fields.

En 2015, le rappel d’un «point de détail de l’Histoire» risque bien de briser ce consensus. Il y a cent ans, en effet, le 24 avril 1915, alors que les combats faisaient rage à Ypres ou en Champagne, les autorités turques arrêtaient plusieurs centaines de notables et intellectuels arméniens, déclenchant un processus de déportation et d’extermination qui allait se solder par la mort de plus d’un million de personnes, membres d’une communauté chrétienne établie depuis des millénaires sur ces terres d’Asie mineure.

Ce moment tragique de l’Histoire, qui amena le juriste polonais Raphaël Lemkin à étudier dans les années 30 la notion d’«assassinat d’un peuple» et, après l’Holocauste, à forger le mot de génocide, fait aujourd’hui encore l’objet de vives polémiques. Un siècle plus tard, la Turquie continue de nier les faits. Ankara relativise le nombre de victimes arméniennes, conteste les circonstances des massacres et rejette surtout la volonté d’extermination, qui définit le génocide.

Le «péché originel»

Même si l’immense majorité des spécialistes s’accorde aujourd’hui sur la nature génocidaire des massacres, cette thèse reste largement inaudible en Turquie. Les gouvernements qui se sont succédé n’ont eu de cesse, en effet, de dénoncer comme des traîtres ou des agents de l’étranger ceux qui cautionnent le «mensonge arménien». En 2007, le journaliste turco-arménien Hrant Dink, partisan de la reconnaissance et de la réconciliation, a même été assassiné devant le siège de son journal à Istanbul par un militant ultranationaliste.

Alors qu’il fut perpétré par l’Empire ottoman finissant, le génocide apparaît comme le péché originel de la Turquie moderne. Pour Ankara, sa reconnaissance reviendrait à désavouer la «turcité», ce nationalisme ethnique et religieux qui hante les relations de l’Etat avec ses minorités (kurde, juive, grecque, alévie ou chrétienne) et qui contredit radicalement les valeurs fondatrices de l’Union européenne.

Ces dernières années, quelques milliers d’intellectuels et de défenseurs des droits humains, comme Orhan Pamuk, Elif Shafak, Taner Akçam ou Cengiz Aktar, ont rompu le tabou officiel. Hasan Cemal, journaliste renommé et petit-fils de l’un des architectes du génocide, Cemal Pacha, plaide lui aussi pour la reconnaissance de cet «acte honteux», comme le qualifia le héros de la Guerre d’indépendance (1919-1922), Kemal Atatürk, avant qu’il ne poursuive une politique d’amnistie et d’amnésie de ce qui fut un crime d’Etat.

L’an dernier, le président Recep Tayyip Erdogan a présenté «ses condoléances aux petits-enfants des Arméniens tués en 1915», discuter du génocide est davantage toléré, mais la crispation nationaliste reste majoritaire et la politique officielle de négationnisme n’a pas été remise en cause. Elle continue à guider les relations extérieures du pays, axées sur la prévention de toutes les initiatives visant à reconnaître le génocide arménien ou à en pénaliser la négation.

Des résolutions aux oubliettes

La Turquie n’est pas un confetti sur la carte, mais une puissance économique et militaire ancrée dans une zone stratégique cruciale. Son négationnisme interpelle dès lors l’ensemble du monde. La «question arménienne» contraint en effet les Etats à choisir entre la Realpolitik et l’éthique des relations internationales. Elle détermine leur qualité morale, leur cohérence, les principes dont ils se réclament.

A ce jour, le génocide a été reconnu dans une vingtaine de pays. En Belgique, c’est le Sénat qui, en 1998, en a pris l’initiative. Mais la «question arménienne» reste l’otage des calculs des gouvernements, des partis politiques et des milieux d’affaires. Le Ponce-pilatisme mésinformé sévit, des promesses de campagne sont violées, des résolutions du Parlement européen ou du Congrès américain sont oubliées pour éviter de vexer Ankara.

Certains justifient leur refus de parler ouvertement de génocide en évoquant le souci de ne pas attiser le racisme anti-turc ou le choc des civilisations entre la chrétienté et l’Islam. D’autres craignent de renforcer les adversaires de l’intégration européenne de la Turquie. D’autres encore suggèrent que toute ingérence extérieure dans ce débat est contre-productive. Mais leurs raisons sont souvent plus prosaïques: la peur de s’aliéner un allié militaire et un partenaire économique important, voire même, en Belgique notamment, de perdre l’électorat d’origine turque.

Ces arguments ne répondent pas aux questions essentielles que soulève le négationnisme. Ils esquivent l’impératif de vérité. Ils se font complices d’un déni qui est la forme ultime du processus génocidaire. Ils sont un désaveu de ceux qui, aujourd’hui en Turquie, se sont engagés dans le combat pour la liberté et la clarté et qui sont les seuls vrais partenaires de l’Union européenne, si celle-ci prétend vraiment promouvoir les valeurs universelles de la démocratie et des droits humains.

Non, 2015 ne sera pas une année facile. Il ne suffira pas de discourir sur notre commune (in)humanité. Il faudra prendre des risques, et choisir sa tranchée sur la ligne de front de la justice et de la mémoire.

Le génocide des Arméniens commémoré dans 28 villes en Turquie

Il y a quelques mois l’Association des droits de l’homme de Turquie (IHD) a lancé la “Campagne pour la fin du déni à l’aube du 100e anniversaire du génocide arménien“.

Les détails des événements qui se tiendront dans le cadre de la campagne ont également commencé à émerger.

L’IHD réalisera les activités avec le soutien des associations suivantes Nor Zartonk, l’Institut Zan, le groupe de travail sur la conciliation avec l’histoire, l’Institut Gomidas, le Collectif Van, le Conseil des Arméniens d’Europe et des militants syriaques.

L’IHD organisera des événements de commémoration dans 28 villes le 24 Avril 2015. Des “rassemblements sur le génocide“ seront organisés dans certaines villes sur les sites où le génocide a été perpétré.

A Istanbul, une manifestation sera organisée en face du Musée des arts turcs et islamiques d’Haydarpaşa. Le deuxième centre des commémorations du 24 avril sera Diyarbakır.

L’Institut Gomidas organisera un événement spécial à Diyarbakır du 22 au 24 Avril avec le soutien de l’IHD. (http://www.armenews.com/article.php3?id_article=106606)


Politique intérieure/Interior Politics

Seal of Turkish presidency removed from Çankaya Palace

Turkish authorities have removed an emblem that has symbolized the largely ceremonial presidency from the wall near the main gate of the Çankaya palace, now being used by the Prime Ministry since the presidential office was moved to a new sumptuous palace in Beştepe last year.

At the heart of the emblem is a glowing star, mirroring the star on the Turkish flag, surrounded by 16 stars, each representing the 16 Turkic states that existed before the Ottoman Empire. The presidential seal, which has decorating the presidential complex for 94 years, was removed on Thursday. The removal of the sign illustrates a new era for the Turkish presidential office, which was emboldened after Recep Tayyip Erdoğan, who was previously prime minster, was elected to the office last August.

After the last presidential election, Erdoğan decided to move the presidential office to a palatial and opulent palace, called Ak Saray by critics, and left the Çankaya palace to be the home of prime ministerial affairs. Despite criticisms, Erdoğan has defended his new palace, saying that it was necessary for the state's reputation. The official cost of the palace is still unknown, and the state construction company told a court this week that unveiling the cost would damage "some institutions and individuals."

As part of the transfer of the presidential office to the new palace in Beştepe, authorities removed the presidential seal from the wall near the palace's primary gate on Thursday morning. It is reported that other emblems decorating different parts of the palace will be removed as soon as the presidential office is prepared to fully to vacate Çankaya and move to the new palace.
(TODAY'S ZAMAN, Jan 29, 2015)

Graft prosecutor says country robbed by Dec. 17 suspects

Public prosecutor Celal Kara, who came to public attention as one of several prosecutors overseeing a high-profile graft probe that went public on Dec. 17, 2013, has said the investigation revealed that the country was financially damaged by the corruption suspects through illegal money laundering.

Speaking to veteran journalist Can Dündar from the Cumhuriyet daily on Sunday, prosecutor Kara, who was suspended by the government-controlled Supreme Board of Judges and Prosecutors (HSYK) on Dec. 30, 2013 along with three other colleagues, recalled that he became involved in the investigation in June 2013 after he was appointed as a prosecutor in İstanbul.

In discussing the details of the corruption investigation that included then-Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan, his family, government-affiliated businessmen and several then-ministers, Kara stressed that when he was assigned to oversee the investigation, he was given 300 investigation files.

Fifty-three suspects, including bureaucrats, prominent businessmen and the sons of three ministers, were detained in the Dec. 17 operation in 2013.

In the first part of the interview published by the Cumhuriyet daily on Sunday, Kara said that Erdoğan was the number one name in the graft probe and that behind the scenes he knew and approved of a chain of corrupt dealings between several ministers and Iranian businessman Reza Zarrab, who was a prime suspect in the investigation.

Kara noted that it took a month for him to examine the corruption case evidence and suspects in detail and that he decided to launch an operation in December 2013 once all the details became clear to him. "However, I am not the one who ordered this investigation. When I took over the probe, 13 months of technical surveillance had already been carried out and the required evidence had already been collected by the police,” he added.

When asked what prompted that initial investigation, Kara said money that belonged to Zarrab was seized at Russian customs and the Russian officials informed their Turkish counterparts of the matter. Kara went on to state: "The first examination concluded that there was a suspicious money delivery at customs. After that the police department was tipped off about Zarrab's illegal money and gold transfers via his companies based in İstanbul's Kapalıçarşı. Once notified, police officers launched an extensive investigation into the claims. When I took over the investigation, it had already found key evidence about the illegal transfer of money and gold."

In response to the government's accusations that the Dec. 17 investigation was a coup attempt against the government, Kara replied that it is impossible to describe the probe as a coup attempt: "Such claims cannot be accepted. I did not target certain people or incidents while conducting the investigation. But still I want to ask what a prosecutor could do to prevent a corruption probe that a government was involved in from not being defined as coup?"

Interior Minister Güler's son first to notice police surveillance

The prosecutor also underlined that a courier of Barış Güler, son of former Interior Minister Muammer Güler, realized that the family was being monitored by police on Oct. 25, 2014 after which Barış Güler informed his father Muammer of the situation, adding: "Muammer Güler asked the National Intelligence Organization (MİT) about who ordered the surveillance. In an attempt to identify who was monitoring them, they placed a police car for observation in front of Zarrab's residence. When I heard of this unexpected development, I ordered the surveillance to be terminated on Oct. 27, 2014."

When asked about the preparations the prosecutors made prior to Dec. 17, Kara noted that he visited the National Police Department (EGM) three or four times the week before the Dec. 17 operation and made preparations with the police chiefs, most of whom are in prison now, about the details of the planned operations into those suspects. “On the other hand, we worked hard to fully understand the source of such huge money transfers and who was part of it. A couple of days before the operation, we fully comprehended who was who and the money transfer network. After that, a road map was outlined that considered the difficulties we could face in the next phases of the operation. With other prosecutors overseeing the probe, we penned a 309 page report and an indictment of over 500 pages," said Kara.

In relation to the number of police chiefs who were informed of the investigation, Kara stated that then-police chiefs Yakub Saygılı, Kazım Aksoy, Yasin Topçu, Mehmet Akif Üner, Hüseyin Korkmaz and Savaş Akyol, who are now in prison, along with several police officers who carried out technical surveillance were informed of the operation, highlighting that the number of those who were aware of the operation did not exceed 20 police chiefs and officers.

Underlining that his family was not informed of the operation and that in fact his wife was angry with him for not telling her about it, Kara said his children learned of the investigation and operation from the TV news.

When asked why then-İstanbul Police Chief Hüseyin Çapkın was not informed of the operation, Kara said: "We were aware that if he had known about the operation, he would feel obliged to inform Muammer Güler. After the operation he told us: 'It was fortunate that you did not inform me about it. Otherwise, I would have been obliged to inform the Interior Minister.'”

Kara also stressed that when he ordered the search of Barış Güler's house, he knew that a huge amount of money would be found but he was surprised by the safes and money-counting machines in Güler's bedroom.

When Kara was asked to summarize the entire operation and investigation, he responded by saying: "The main target here is Zarrab. He looks for a way to transfer money from Iran, which the country couldn't transfer because of the international embargo imposed on it. The others [in reference to the Turkish politicians that the investigation implicated] thought of how they could benefit from the situation and obtain gains. Then, Zarrab forged a document showing that he exported 150,000 tonnes of food to Iran, a type of export that is not banned by the embargo on Iran. The main purpose of this was to illegally ease sanctions on Iran. Through these forged documents Turkey was deprived of tax revenue. There is no loss for Iran. Only Turkey loses. The county was robbed using this method."

In addition, Zarrab allegedly bribed ministers, their sons and public officials to keep his network working. According to the prosecutors' findings, Zarrab distributed TL 139 million in bribes. (TODAY'S ZAMAN, Jan 26, 2015)

L'ex-président Gül conseille plus de démocratie à son successeur Erdogan

L'ancien président turc Abdullah Gül est sorti de son silence pour recommander la mise en oeuvre de réformes démocratiques dans son pays, signalant à nouveau sa différence avec son successeur Recep Tayyip Erdogan, a rapporté la presse vendredi.

"Nous sommes confrontés à d'énormes menaces, de nombreuses menaces qui visent la Turquie. La seule façon d'y répondre est d'approfondir notre démocratie", a déclaré à d'anciens députés M. Gül, cité par le quotidien Hürriyet.

"Nous suivons le chemin de la démocratie depuis longtemps, la plupart des restrictions ont été levées (...) mais nous devons encore un peu relever le niveau", a--il poursuivi, citant "le respect des droits de l'Homme et l'Etat de droit".

Cofondateur avec M. Erdogan du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) qui dirige la Turquie depuis 2002, M. Gül a quitté la présidence en août après l'élection de son compagnon de route dès le premier tour.

Ces dernières années, l'ex-chef de l'Etat a souvent pris publiquement ses distances avec M. Erdogan, alors Premier ministre, notamment lors la violente répression de la contestation de juin 2013 ou du blocage des réseaux sociaux Twitter et YouTube début 2014.

M. Gül est resté discret depuis la fin de son mandat mais il a signalé son intention de continuer à peser sur la vie de l'AKP, au point que certains commentateurs en ont fait un possible rival modéré de l'intransigeant M. Erdogan.

Ses commentaires interviennent alors que quelques dizaines de députés du parti au pouvoir ont refusé mercredi de voter l'absolution de quatre ex-ministres accusés de corruption, laissant entrevoir des failles inédites au sein de l'AKP.

"Avoir la majorité ne signifie pas forcément la stabilité politique", a commenté l'ex-président, qui s'est également prononcé contre un changement de régime.

Décidé à garder les rênes du pays, M. Erdogan a rompu avec le rôle très protocolaire tenu par son prédécesseur pour s'imposer en président chef de l'exécutif. Il souhaite changer la Constitution en cas de large victoire de son parti aux législatives de juin prochain.
(AFP, 23 janvier 2015)

Le nouveau protocole guerrier et tout en symboles du président Erdogan

Depuis leur première sortie, ils sont la risée des réseaux sociaux. Mais qu'importe. Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan l'a décidé, il ne recevra plus ses hôtes de marque sans une haie de guerriers en moustaches et costumes d'époque.

Pour les commentateurs, l'affaire est entendue. L'apparition de ces vaillants soldats tout en épées, boucliers et cottes de mailles est le nouveau signe d'une volonté constante du chef de l'Etat: exalter la fierté nationale et la glorieuse histoire de la Turquie.

"Cela fait quelque temps déjà que le président mobilise tous ces éléments du passé", explique Ilter Turan, professeur de sciences politiques à l'université privée Bilgi d'Istanbul, "le symbolisme en fait incontestablement partie".

Les nouveaux combattants de M. Erdogan ont déboulé sans prévenir il y a quinze jours dans son nouveau, coûteux et controversé palais de la lointaine banlieue d'Ankara, à la faveur d'une visite du chef de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Son entourage a expliqué que chacun de ces soldats de musée symbolisaient un des seize "empires" de l'histoire turque, des nomades Xiongnu de Mongolie venus jusqu'en Anatolie, au IIe siècle avant notre ère, jusqu'aux Ottomans (1299-1923), en passant par ses périodes mongoles et seldjoukides. Et qu'ils seraient désormais intégré au protocole.

L'initiative a fait les délices des réseaux sociaux. Nombre d'internautes y ont relayé des photos truquées de M. Erdogan, où ses guerriers ont été remplacés par des personnages de "La guerre des étoiles" ou de la saga Harry Potter.

La rigolade n'a pas apparemment pas été du goût du président, qui a très vite riposté.

Le doyen de la faculté de médecine de Pamukkale (centre-ouest), Hasan Herken, a ainsi été contraint de démissionner pour avoir moqué la tenue d'un des soldats. "Celui qui porte une robe de chambre est censé représenter qui ?", a-t-il écrit sur Twitter.

- Vision biaisée -

La controverse a pris un tour plus politique lorsqu'une des élues du parti de M. Erdogan, Tulay Babuscu, s'est réjouie que sa nouvelle escorte d'apparat marque le retour de l'Empire ottoman après une "coupure publicitaire de quatre-vingt dix ans", a-t-elle dit pour qualifier la République fondée par Mustafa Kemal Atatürk en 1923.
 Outré, un des chefs de file de l'opposition kémaliste, Umut Oran, a immédiatement annoncé le dépôt d'une plainte contre cette "insulte".

Les commentateurs sont eux aussi entrés dans la danse pour critiquer la vision de l'histoire à leurs yeux biaisée entretenue par M. Erdogan.

"La moitié de ces seize empires datent de la période pré-islam ou d'une époque où les Turcs étaient des chamanes ou des païens", a noté Cengiz Candar dans le quotidien en ligne Radikal, reprochant au chef de l'Etat sa "tendance excessive à l'affichage".

Plus politique, le célèbre éditorialiste Kadri Gürsel a accusé le pouvoir de vouloir séduire, par ces initiatives, "les électeurs nationalistes et conservateurs partisans d'un régime fort grâce à un +ottomanisme+ superficiel fait de slogans et de symboles".

A titre d'exemple, il a cité la récente sortie de M. Erdogan en faveur de l'apprentissage obligatoire à l'école de la langue ottomane, le turc ancien aboli en 1928.

"Cette période et cet esprit n'existent plus", a écrit M. Gürsel, "ils ne sont plus valides ni opérants dans la Turquie d'aujourd'hui".

D'autres observateurs ont également noté que le personnage qui représente l'Empire ottoman dans le détachement présidentiel est un guerrier en armes, typique de sa période de conquête plutôt que de celle de sa modernisation.

Une preuve de plus, selon Ilter Turan, des arrières-pensées très politiques de M. Erdogan, dans la perspective des élections législatives de juin.

"A six mois du scrutin", analyse le politologue, "il lui paraît important de capter l'imaginaire de la population en donnant l'impression que c'est le gouvernement au pouvoir qui porte la Turquie vers un statut de grande puissance".
(AFP, 22 janvier 2015)

Quatre ex-ministres accusés de corruption blanchis, le parti au pouvoir gronde

Le Parlement turc s'est prononcé mercredi contre le renvoi devant la justice de quatre anciens ministres accusés de corruption au cours d'un vote qui a révélé des fractures inédites au sein du parti islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002.

Sans surprise, les députés du Parti de la justice et du développement (AKP), qui disposent de la majorité absolue dans l'hémicycle, ont confirmé la décision d'une commission d'enquête qui s'était prononcée au début du mois contre le renvoi de leurs collègues devant la Cour suprême, seule habilitée à les juger.

Successivement, ils ont définitivement blanchi Zafer Caglayan (ex-ministre de l'Economie), Muammer Güler (Intérieur), Egemen Bagis (Affaires européennes) et Erdogan Bayraktar (Environnement).

Mais à la surprise générale, une partie des partisans du président Recep Tayyip Erdogan est entrée en rébellion.

Pas moins de 48 des 318 élus de l'AKP ont ainsi voté pour le renvoi devant la justice d'Egemen Bagis, accusé comme ses trois pairs d'avoir touché des pots-de-vin pour faciliter un trafic illicite d'or avec l'Iran sous embargo.

Révélé en décembre 2013, ce scandale à tiroirs a éclaboussé le gouvernement turc tout entier, y compris le chef de l'Etat Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre.

Le Premier ministre et chef de l'AKP Ahmet Davutoglu a écarté toute inquiétude concernant une fronde éventuelle au sein de son parti. "Ces votes divergents montrent que nous avons respecté la procédure légale", a-t-il assuré en marge d'une visite à Londres, "il n'y a eu aucune pression sur nos élus".

Le chef de l'Etat a lui aussi balayé d'un revers de main toute dissension. "Malgré les efforts de l'opposition, tout ceci se conclut sans que ces quatre ministres ne soient renvoyés devant la Cour suprême", s'est-il félicité.

Le scrutin, qui s'est prolongé jusqu'au coeur de la nuit, s'est déroulé sous haute tension.

- "Des voleurs au Parlement" -

Plusieurs titres de la presse d'opposition ont affirmé que l'AKP avait contraint ses députés à prendre en photo leurs bulletins de vote dans l'isoloir ou à produire ceux qu'ils n'avaient pas utilisés pour s'assurer de leur fidélité.

Sûr de son fait, M. Bagis a lui été pris en photo en train de jeter négligemment son bulletin dans l'urne, un sourire aux lèvres.

Son collègue Erdogan Bayraktar a quant à lui expliqué avoir été dissuadé de s'exprimer. "Je veux parler mais des amis proches et des collègues m'ont dit de ne pas le faire", a-t-il avoué devant la presse dans les couloirs du Parlement.

Les adversaires de M. Erdogan ont regretté la décision du Parlement. "Pour résumer les faits en une phrase, je dirais qu'il y a des voleurs au Parlement", a lancé le chef du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), Kemal Kiliçdaroglu.

Son homologue du Parti de l'action nationaliste (MHP, droite), Devlet Bahçeli, a quant à lui ironisé sur les voix discordantes de l'AKP. "Les ministres sont sauvés, mais le gouvernement a échoué", a-t-il résumé.

Malgré les propos apaisants de M. Davutoglu, le vote de la nuit a commencé à faire des vagues dans le parti au pouvoir, à moins de six mois des élections législatives de juin.

Un de ses députés, Samil Tayyar, a dénoncé un "réseau de traîtres". Ceux qui ont voté pour le renvoi) "seront identifiés dans quarante-huit heures, l'heure d'un nettoyage du parti a sonné", a-t-il mis en garde.

M. Erdogan et les ex-ministres en cause ont tous nié les accusations de corruption portées contre eux et dénoncé un complot fomenté par le mouvement du prédicateur musulman Fethullah Gülen, longtemps allié du régime.

Le chef de l'Etat a riposté contre M. Gülen, en mutant ou en limogeant des milliers de juges, de policiers et de hauts fonctionnaires. A la faveur de ces purges, la justice a classé sans suite toutes les enquêtes visant le régime.

Le vote du Parlement "porte la culture de l'impunité politique à un niveau dangereux", a déploré le responsable de l'ONG Transparency International en Turquie, Oya Ozarslan.
(AFP, 21 janvier 2015)

Le Parlement blanchit 4 ex-ministres accusés de corruption

Le Parlement turc s'est prononcé dans la nuit de mardi à mercredi contre le renvoi devant la justice de quatre ex-ministres accusés de corruption, tirant un trait définitif sur un scandale qui a ébranlé il y a un an le gouvernement régime islamo-conservateur.

A moins de six mois des élections législatives, les députés ont sans surprise confirmé la décision rendue, au début du mois, par une commission d'enquête de ne pas transmettre le dossier des anciens ministres à la Cour suprême, seule habilitée à les juger.

Successivement, ils ont blanchi Zafer Caglayan (Economie), Muammer Güler (Intérieur), Egemen Bagis (Affaires européennes) et Erdogan Bayraktar (Environnement).

La seule surprise du scrutin est venue d'une partie des élus du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, qui dispose de la majorité absolue. Quelques-uns ont bravé les consignes de leur direction et voté pour la poursuite de leurs collègues, mais en nombre insuffisant pour inverser les résultats.

Avant la séance du Parlement, les chefs de l'opposition ont exhorté leurs collègues de l'AKP à ne pas enterrer l'affaire.
 "Je veux que le Parlement fasse son devoir avec intégrité. S'il le fait, n'ayez aucun doute que la réputation de la Turquie en sortira grandie dans le monde entier", a lancé le président du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), Kemal Kiliçdaroglu.

Son collègue du Parti du l'action nationaliste (MHP, droite) Devlet Bahçeli a résumé le scrutin en "un choix entre le vol et le droit".

Les quatre anciens ministres étaient accusés d'avoir touché des pots-de-vin d'un homme d'affaires d'origine iranienne, Reza Zarrab, pour faciliter un trafic illicite d'or avec l'Iran sous embargo.

Révélé en décembre 2013, ce vaste scandale à tiroirs a éclaboussé l'ensemble du gouvernement turc, y compris le chef de l'Etat Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre.

M. Erdogan a nié catégoriquement ces accusations et dénoncé en retour un complot lancé par ses anciens alliés de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen.

Il a lancé depuis une chasse aux sorcières contre le mouvement Gülen, en mutant ou en limogeant des milliers de juges, policiers ou hauts fonctionnaires.

Avant le vote du Parlement, la justice avait déjà classé sans suite toutes les enquêtes visant le régime.
(AFP, 20 janvier 2015)

Erdogan préside son premier conseil des ministres

Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan a présidé lundi son premier conseil des ministres lors d'une réunion marathon qui a marqué sa volonté de garder la main sur son pays, malgré les critiques de l'opposition contre sa dérive autoritaire.

Elu en août à la tête du pays, M. Erdogan a accueilli le gouvernement qu'il a lui-même dirigé pendant onze ans dans son nouveau et très controversé palais de la lointaine banlieue d'Ankara.

Pendant plus de huit longues heures, le chef de l'Etat et son équipe ont passé en revue leur programme économique et fait le point des tensions entre militants kurdes et les forces de l'ordre dans le sud-est du pays, a rapporté à la presse le porte-parole du gouvernement, Bülent Arinç.

"Si M. le président veut à nouveau présider une telle réunion à l'avenir, il pourra le faire", a lancé M. Arinç aux adversaires du régime. "Il peut user de ses prérogatives constitutionnelles quand il le veut", a-t-il insisté en précisant que le prochain conseil aurait lieu la semaine prochaine dans son format normal.

Rare, l'initiative de l'homme fort de la Turquie n'est pas inédite. La Constitution accorde en effet le droit au chef de l'Etat, dont les pouvoirs sont largement protocolaires, de présider le conseil des ministres en lieu et place du Premier ministre, qui dirige l'exécutif.

Avant lui, cinq chefs de l'Etat ont déjà présidé la réunion hebdomadaire du gouvernement, le dernier d'entre eux à l'avoir fait ayant été Süleyman Demirel, en 2000.

Mais dans le cas de M. Erdogan, le geste est tout sauf anecdotique.

Contraint de quitter la tête du gouvernement en vertu d'une règle de son Parti de la justice et du développement (AKP), il a répété qu'il ne serait pas une "potiche" mais un "président qui transpire", et donc qu'il conserverait les rênes de la Turquie.

M. Erdogan souhaite donc modifier la loi fondamentale pour présidentialiser le régime. Mais son parti doit pour cela obtenir aux législatives de juin prochain une majorité des deux tiers qui paraît très difficile à décrocher.

- "Fait accompli" -

Elu dès le premier tour au suffrage universel direct avec près de 52% des voix, M. Erdogan a sans attendre déjà commencé à modifier la pratique présidentielle de ses prédécesseurs.

En la personne d'Ahmet Davutoglu, il a nommé à la tête de l'AKP et du gouvernement un fidèle qui lui fait peu d'ombre. Dans son nouveau palais de 490 millions d'euros, il a étoffé son cabinet pour garder la main sur les secteurs essentiels de la société. Et il continue à s'exprimer à tout-va sur un ton très politique, comme un chef de la majorité.

Ce style suscite la colère de ses adversaires, qui lui reprochent sa folie des grandeurs et l'accusent de dérive autoritaire et islamiste.

S'il est unanimement crédité de la forte croissance économique qui a accompagné les douze ans de règne de son parti, M. Erdogan s'est attiré de nombreuses critiques après avoir violemment réprimé la fronde antigouvernementale de juin 2013 ou lorsqu'il multiplie les attaques contre la presse.

Dans ce contexte électrique, l'opposition a vertement dénoncé sa décision de convoquer le gouvernement dans son palais.

"Ce fait accompli d'Erdogan est une répétition générale du système présidentiel qu'il espère imposer après les élections de juin 2015", s'est offusqué un député du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), Aykan Erdemir.

"Dans le passé, le conseil n'a été dirigé par le président qu'à des moments de grave crise politique", a-t-il ajouté dans un entretien avec l'AFP.

Ce fut le cas en 1974, lorsque la Turquie envahit le nord de Chypre, ou aux pires heures de la guérilla des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans les années 1990.

La position inconfortable de M. Davutoglu a fait les délices des réseaux sociaux, qui ont repris en boucle en la détournant une photo qui le montre seul à la table du conseil, avec pour seule compagnie un verre de jus d'orange.

"Cette photo fait penser à un enfant dont le jouet a été confisqué par son père", a ironiquement tweeté un internaute, @Pasha_GS.
(AFP, 19 janvier 2015)

Erdogan rebaptise son palais controversé d'un nom plus religieux

Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé vendredi que son gigantesque, coûteux et controversé palais, jusque-là connu comme le "palais blanc", porterait désormais le nom des complexes qui entourent les mosquées impériales.

Lors d'un discours, M. Erdogan a rebaptisé sa résidence de "+külliye+ présidentiel", le mot qui désigne en turc l'ensemble des écoles, cuisines, bains et autres résidences pour visiteurs regroupées autour d'une mosquée et régies par son imam.

Le dirigeant turc en a profité pour confirmer que son palais accueillerait aussi une mosquée, un centre de congrès et une bibliothèque nationale géante.

"Voir les choses en grand n'est pas possible aux nains", a-t-il lancé, "je ne dis pas ça pour offenser les nains, que j'aime aussi".

Le chef de l'Etat turc a également suggéré que son nouveau palais pourrait aussi être ouvert au public. "Il y a des dizaines de milliers de touristes qui visitent bien le Kremlin", a-t-il plaidé, "et les touristes visitent aussi les palais de Topkapi et de Dolmabahçe", deux anciens palais des sultans ottomans à Istanbul.

Inauguré en octobre dernier, le nouveau palais de M. Erdogan, au pouvoir en Turquie depuis 2003, compte plus d'un millier de pièces et a coûté 490 millions d'euros.

Les adversaires de l'homme fort du pays y ont vu une nouvelle manifestation de la folie des grandeurs et de la dérive autoritaire et islamiste qu'ils lui reprochent.
(AFP, 16 janvier 2015)

Erdogan réserve à Abbas un accueil historique et en costume

Gardes toutes piques dehors, guerriers en cottes de mailles et fausses moustaches: le président turc Recep Tayyip Erdogan a accueilli lundi à Ankara le Palestinien Mahmoud Abbas entouré d'une étonnante escorte militaire qui a fait les délices des internautes.

Ne se limitant pas au traditionnel passage des troupes en tenue d'apparat, l'homme fort de Turquie a choisit de se faire photographier avec son invité du jour dans son nouveau et très controversé palais, au pied d'un escalier garni d'hommes en uniformes d'époque qui semblaient tout droit sortis d'un musée.

L'aspect un peu trop neuf des costumes a toutefois fait douter de leur authenticité sur les réseaux sociaux, qui ont raillé l'initiative du chef de l'Etat islamo-conservateur.

"Un cirque ottoman dans le palais", a ainsi moqué le célèbre éditorialiste Kadri Gürsel sur son compte Twitter.

D'autres utilisateurs du site se sont également empressés de détourner la photo officielle des deux responsables devant leur improbable escorte en y ajoutant des personnages de "La guerre des étoiles" ou de la saga Harry Potter.

L'agence de presse officielle Anatolie a volé au secours du président en expliquant doctement que ces 16 guerriers tape-à-l'oeil représentaient chacun un des 16 empires de l'histoire turque, de l'empire hunnique jusqu'à celui des Ottomans (1299-1923), en passant par les ères mongoles et seldjoukides.

Volontiers nostalgique du glorieux passé de son pays, M. Erdogan a suscité la polémique en emménageant l'an dernier dans un palais flambant neuf, aussi gigantesque qu'onéreux. Le nouveau bâtiment compte 1.150 pièces et a coûté 490 millions d'euros.

Ses détracteurs ont vu dans ce palais une nouvelle illustration de la folie des grandeurs et de la dérive autoritaire qu'il reprochent au chef de l'Etat, au pouvoir depuis 2003.

M. Erdogan a balayé ces critiques en assurant que ce palais n'était pas "une propriété privée" et qu'il concourait au "prestige de la Turquie".
(AFP, 12 janvier 2015)

Opposition reveals new list exposing widespread AKP nepotism

Turkey's main opposition party on Monday revealed an even wider picture of government nepotism with a list of individuals -- including the children, relatives and even friends of ruling party ministers -- who were hired at state agencies without passing a required exam.
 
Main opposition Republican People's Party (CHP) Deputy Chairman and spokesperson Haluk Koç has revealed a third list of individuals who were recruited by state agencies without taking an obligatory exam thanks to their links to the Justice and Development Party (AKP) government, exposing the nepotism within the ruling party.

Koç held a news conference at his party headquarters on Monday, saying that the CHP has been receiving many tips from people across Turkey about individuals who benefited from their ties to AKP officials. “You will not believe how those close to the AKP have come to higher positions across the country,” he said.

The CHP has argued in the past that the AKP government sidelined the State Personnel Examination (KPSS), a prerequisite in the recruitment process of state agencies, by hiring individuals close to leading AKP figures while millions of others eligible for public service were unjustly eliminated during AKP rule.

There are currently 3 million university graduates who are waiting to pass the KPSS exam in the hopes of being employed by the state.
(TODAY'S ZAMAN, Jan 12, 2015)

La Cour constitutionnelle refuse d'abaisser le seuil électoral

La Cour constitutionnelle turque a rejeté mardi, à six mois des élections législatives, de se prononcer sur un abaissement du seuil électoral de 10% requis pour une représentation parlementaire, très pénalisant pour les petits partis, ont rapporté les médias.

Saisie de demandes émanant de députés du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), la plus haute instance judiciaire du pays s'est déclarée incompétente pour statuer sur cette mesure, qui existe dans la loi électorale depuis le coup d'Etat militaire de 1980, précise la chaîne CNN-Türk.

L'opposition turque réclame régulièrement l'abaissement de ce seuil à 5% afin d'améliorer la représentation politique.

Au pouvoir depuis 2002, le parti du président Recep Tayyip Erdogan, qui détient la majorité absolue dans la présente Assemblée nationale, ambitionne d'obtenir lors des législatives de juin la majorité des deux tiers requise pour modifier la Constitution.

Premier ministre depuis onze ans, M. Erdogan a été élu chef de l'Etat en août dernier avec la volonté affichée de présidentialiser le régime.

En limitant la dispersion des sièges de députés, le maintien du seuil électoral de 10% devrait principalement bénéficier à son Parti de la justice et du développement (AKP), qui a remporté toutes les élections depuis 2002.
(AFP, 6 janvier 2015)

L'AKP a enterré au Parlement le vaste scandale de corruption


La majorité de l'AKP dans la Commission parlementaire a enterré lundi le vaste scandale de corruption qui avait ébranlé il y a un an le régime islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002 en épargnant, sans surprise, un procès à quatre anciens ministres impliqués dans l'affaire.

Cette décision a été fustigée par l'opposition qui, par la voix d'un de ses députés Levent Gok, a évoqué un "jour noir" pour la démocratie turque.

A six mois des élections législatives, une commission parlementaire contrôlée par le parti du président Recep Tayyip Erdogan a voté contre le renvoi des anciens membres du gouvernement devant la Cour suprême, seule habilitée à les juger.

Selon le président de cette commission Hakki Koylu, les neuf des quatorze députés de cette commission membres du Parti de la justice et du développement (AKP) se sont tous prononcés contre les poursuites.

"Le scrutin s'est déroulé publiquement. Chacun a pu exprimer son opinion et voter. Toutes les accusations, tous les noms ont fait l'objet d'une discussion et le vote qui a suivi en est la conséquence", a assuré M. Koylu, lui-même membre de l'AKP, interrogé par la chaîne d'information NTV à l'issue de la séance.

Sitôt la décision rendue publique, le principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), a dénoncé la volonté du pouvoir d'étouffer "la plus grave affaire de corruption" de l'histoire du pays.

Sans précédent, ce scandale a éclaté le 17 décembre 2013 avec l'arrestation de dizaines de dirigeants d'entreprises, d'élus et de proches du pouvoir accusés d'avoir participé ou facilité une série de trafics illégaux et de malversations.

Cette affaire à tiroirs a secoué comme jamais le régime de M. Erdogan, alors Premier ministre, personnellement mis en cause avec sa famille par une série d'enregistrements téléphoniques diffusés sur les réseaux sociaux.

Les quatre ministres "blanchis" lundi, Erdogan Bayraktar (Environnement et Urbanisme), Zafer Çaglayan (Economie), Muammer Güler (Intérieur) et Egemen Bagis (Affaires européennes) étaient soupçonnés de corruption active, fraude et trafic d'influence.

- "Complot" -

Les trois premiers nommés, dont les fils avaient été interpellés, avaient démissionné et le quatrième été remercié lors d'un remaniement d'urgence.

Tous étaient soupçonnés d'avoir touché des pots-de-vin d'un homme d'affaires d'origine iranienne, Reza Zarrab, pour faciliter un trafic illicite d'or avec l'Iran sous embargo. L'épisode de la montre de luxe de fabrication suisse d'un montant de 245.000 euros offerte par M. Zarrab et reçue par M. Caglayan a fait les choux gras de la presse turque.

Comme ces quatre ex-ministres, M. Erdogan a farouchement nié toutes les accusations, qu'il a attribuées à un "complot" lancé par ses anciens alliés de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen pour le déstabiliser.

M. Gülen, 73 ans, à la tête d'un vaste réseau d'écoles privées, d'entreprises et de médias, a démenti toute implication dans ces affaires.

Dénonçant un "Etat parallèle", l'homme fort du pays a riposté en ordonnant des purges sans précédent dans la police et la justice où les partisans de M. Gülen, qui vit aux Etats-Unis depuis 1999, étaient particulièrement actifs.

Des milliers de policiers et magistrats ont depuis été arrêtés, limogés ou mutés.

Lundi encore, les autorités turques ont opéré un énième coup de filet en interpellant à Erzurum (est), Hatay (sud) ou Gaziantep (sud-est) 34 policiers soupçonnés d'avoir procédé à des écoutes téléphoniques illégales de responsables du régime.

Depuis quelques mois, des magistrats proches du pouvoir ont classé sans suite toutes les enquêtes judiciaires qui menaçaient le régime et remis en liberté tous les suspects.

Le vote de lundi vient désormais clore le versant politique de ce dossier, même si le Parlement, où l'AKP dispose de la majorité absolue, doit encore formellement confirmer d'ici la fin du mois de janvier la décision de la commission.

Très remontée, l'opposition a promis un baroud d'honneur en annonçant le dépôt d'une motion rejetant le rapport de la commission adopté lundi.

"Le résultat de ce vote ne signifie pas que les ex-ministres sont lavés de toute accusation. Ce dossier n'est pas encore fini", a voulu croire M. Gok.
(AFP, 5 janvier 2015)

Attentat manqué contre la police près du bureau d'Erdogan

Une personne armée a été arrêtée jeudi après avoir lancé deux grenades qui n'ont pas explosé contre des policiers en faction devant un palais ottoman de Dolmabahçe à Istanbul, qui abrite aussi les bureaux du président Recep Tayyip Erdogan.

Le Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C), à l'origine d'un attentat contre l'ambassade des Etats-Unis à Ankara en 2013, a revendiqué vendredi l'attaque manquée perpétrée. Dans un communiqué publié sur son site internet, le DHKP-C a indiqué que l'auteur de cette tentative d'attentat, interpellé dans la foulée par les forces de l'ordre, était "l'un de (ses) guerriers".

Identifié comme Firat Özcelik, l'homme avait lancé jeudi après-midi deux grenades à main qui n'ont pas explosé contre les policiers en grand uniforme en faction devant le palais impérial de Dolmabahçe, très prisé des touristes, le long de la rive européenne du détroit du Bosphore qui coupe en deux la plus grande ville de Turquie.

Le suspect a été immédiatement appréhendé par les forces de l'ordre et était toujours entendu vendredi par la police, selon les médias turcs.

Dans sa revendication, le DHKP-C a expliqué avoir agi en représailles contre le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir après la mort en mars 2014 d'un adolescent, Berkin Elvan, décédé des suites de blessures infligées par la police lors des manifestations dirigées contre le régime en juin 2013.

"Le Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir) est un meurtrier (...) le Premier ministre de l'époque Recep Tayyip Erdogan a ordonné ce massacre", a affirmé le mouvement interdit en Turquie.

Chef du gouvernement depuis 2003, M. Erdogan a été élu président en août 2014 et remplacé au poste de Premier ministre par Ahmet Davutoglu.

Les bureaux stambouliotes du Premier ministre sont situés à quelques centaines de mètres du palais de Dolmabahçe, la résidence des derniers sultans de l'empire ottoman aujourd'hui convertie en musée.

Le premier président et fondateur de la République turque, Mustafa Kemal Atatürk, y est mort en 1938.

Le chef de la police turque, Selami Altinok, a démenti que l'attaque du 1er janvier visait les bureaux du Premier ministre.


Interrogé par les journalistes si cette attaque visait ce pavillon, M. Altinok a répondu: "Non, cet individu voulait s'en prendre aux policiers".

Ce premier jour de l'an est férié en Turquie et M. Erdogan ne se trouverait pas dans ses bureaux au moment des faits, selon les médias.

La capitale officielle de la Turquie est Ankara mais M. Erdogan ne cache pas son admiration pour la période ottomane et dispose aussi de bureaux et d'une résidence dans l'ancienne capitale impériale.

L'individu était en outre armé d'un fusil mitrailleur "très ancien" et d'un pistolet, selon le chef de la police.

Les deux engins qu'il a jetés contre les policiers ont été neutralisés par les artificiers de la police arrivés sur les lieux.

Les motifs de l'assaillant qui a été conduit à un poste de police n'étaient pas connus dans l'immédiat.

M. Erdogan, qui a été à la tête du gouvernement de 2003 à 2014, a été élu président lors d'un premier scrutin au suffrage universel en août dernier quelques mois après un vaste scandale de corruption éclaboussant le dirigeant turc et son entourage.

L'homme fort de Turquie est accusé d'autoritarisme et de dérive islamiste par ses détracteurs.
(AFP, 2 janvier 2015)

What’s Left From 2014 in Turkey?

When we will try to remember 2014, we will probably remember it as the year of “leaked voice recordings on bribery and elections”.

We have seen two elections in 2014. We have heard so many leaked voice recordings allegedly on Turkey’s top leaders. The leaked voice recordings that subsequently led to the forming of a parliamentary commission and the resignation of Economy Minister Zafer Çağlayan, Interior Minister Muammer Güler, EU Minister Egemen Bağış and Environment and Urbanism Minister Erdoğan Bayraktar were leftover from 2013.

After the leaking of voice recordings on 17 December 2013, the four aforementioned ministers resigned. The leaking continued on February 25, however no progress has been made on the investigation to confirm their authenticity. 2014 will also mark with the slowness of certain things.

Elections

On 30 March 2014, the local elections were made. The highlight of the news coverage was “the cat that sneaked into the electric plant” which caused “mysterious” power outrages during the elections. It is also not possible to get the statement of leaked voice messages out of my head.

Energy Minister Taner Yıldız claimed that the power outrages were related to the cat sneaking inside the power plant. For some, it was another controversial election process with several cheating allegations. Even though AKP lost some vote, it kept its authority by amending some of the election system. bianet analyzed the before and after of the elections and tried to cover what was going on.

We have seen Taner Yıldız again on May 14 when he was announcing the dead workers after a mining disaster in Soma. On October 28, we have seen him again in another mining accident in Ermenek located in the central province of Karaman.

While workplace murders occupied the agenda for a while, but they have been forgotten later on. The consequences of leaked voice recordings, on the other hand, lingered till the end of the year.

PM in Soma, President in Ermenek

Recep Tayyip Erdoğan was Turkey’s Prime Minister during the Soma Disaster and he became the president during the Ermenek Incident.

On August 10, he received 51,80 percent of the votes in the elections.

A project that initially started as “Prime Minister’s Residence” in the partial area of Atatürk Orman Çiftliği in Ankara has been assigned as Presidential Residence” after PM Erdoğan’s election as president.

However, a suspension was issued by a court on the construction and different fragments of the society raised their voices against the planned construction.

Pro-AKP media liked to call the building “White Palace” - a word play referring to AK Party. The question about the spending of 1,37 billion liras for the construction, however, remained in the air in 2014. In the end, some media started calling the building “KaçAk Saray” - a term to depict undocumented buildings.

Authorities denied that the spending was made massively and no bribery was involved related to the four former ministers as it was claimed by  certain leaked recordings. However, we needed a guide to understand why the ministers, then, resigned.

Kobane

During September, the resistance of Kurds against ISIS in Kobane came to a point that nobody could ignore it. The agenda was full about the advance of ISIS towards Turkey’s southeastern border.

Initially, the ageda was about the U.S. intervention, then shifted to Turkey’s opening of its border and admitting refugees, and then transitioned to the blocking of Kurdish fighters and humanitarian aid.

6-12 October

Blood has been shed during protests to support Kobane. On October 6, police intervened with tear gas and rubber bullets those in Urfa’s Suruç district who waited from their beloved ones on the other side of the border.

In the meanwhile, photos depicting the infiltration of ISIS militants to Turkey have been released. Between October 6 and 12, thousands took the streets across Turkey. 42 people were killed in the turmoil.

Situation of the press

While all of this was happening, the media was as you know it: some ignored to cover, authorities issued bans for the media to cover, some followed the ban, some didn’t yield. We knew the pressures on the media, we learnt how it was done in 2014.

It was bianet’s duty to monitor how some organizations didn’t cover some of the issues. bianet also observed that some covered with an undertone.

Here is some of them:

* Minister resignations
* Berkin Elvan
* Erdoğan’s presidential candidacy
* 22 July operation

What is left to 2015

We pretty much closed this year on December 14 with the detention of 27 people including Zaman newspaper editor-in-chief and Samanyou TV broadcasting chairman as well as scriptwriters and police chief.

Throughout 2014, there was probably not a single day where pro-AKP newspapers didn’t have a headline with the word “parallel state” - the alleged influence of cleric Fethullah Gülen’s group in the Turkish state. We entered the year of 2015 with the power struggle of the former partners.

One of the other things left to 2015 became the postponing of whether the former four ministers suspected of corruption will face trial within the Parliament’s Supreme Board (Yüce Divan). The decision will be made on January 5.

In sum, 2014 was such a bad year, the bad news is that the leftovers of 2014 doesn’t promise sunny days for 2015 either unfortunately…
(BIA, Haluk Kalafat, Jan 2, 2015)

Le bilan 2014 de la politique intérieure turque

Jean MARCOU

L’année 2014 constitue indiscutablement un tournant politique depuis que l’AKP est arrivé au pouvoir en 2002. Après 3 victoires aux élections législatives, 3 victoires aux élections locales, 2 victoires à des consultations référendaires, Recep Tayyip Erdoğan, le leader incontesté du parti, a été élu à la présidence de la République en août 2014. Ce nouveau succès n’est pas seulement sa neuvième victoire consécutive, mais c’est aussi le début d’une nouvelle ère dans les transformations politiques qui s’opèrent depuis plus d’une décennie en Turquie, celle qui voit le régime parlementaire se présidentialiser et le pouvoir se concentrer dans les mains du chef d’une formation politique sans rivale. Ce changement ne se traduit pas seulement par une volonté de marginalisation de l’opposition et de la contestation qui s’était manifestées l’année précédente au travers des événements de Gezi, elle est aussi le moment d’une restructuration des forces qui ont géré et influencé l’AKP depuis le début, par l’élimination des dissidences internes et l’avènement probable d’une autre génération d’acteurs politiques.

RÈGLEMENTS DE COMPTE AVEC « LA STRUCTURE PARALLÈLE »

L’année 2014 s’est ouverte sur les suites de l’affaire du 17 décembre 2013 (cf. notre édition du 18 décembre 2013), qui avait vu plusieurs dizaines de proches du gouvernement (dont 3 fils de ministres) arrêtés, comme de vulgaires Ergenekonlı ou Balyozlu, tandis que l’on exhibait généreusement à la une des grands quotidiens les liasses de dollars, les lingots d’or et les machines à compter les billets, retrouvés lors des perquisitions menées aux domiciles des suspects. Un temps l’on a pu croire que les Bilan 2014-4procureurs du mouvement Gülen allaient faire subir aux dignitaires de l’AKP le traitement qu’ils avaient administré aux élites laïques de l’Etat profond depuis 2008. C’était sous-estimer la capacité de réaction de Recep Tayyip Erdoğan et de sa garde rapprochée, qui en quelques jours vont parvenir à neutraliser les attaques gülenistes avant de lancer une redoutable contre-offensive, écornant lourdement au passage des principes élémentaires de l’Etat de droit (séparation des pouvoirs, indépendance de la procédure judiciaire…).

Le début de l’année 2014 est ainsi marqué par une reprise en main de la police, ce qui permet de neutraliser les velléités judiciaires d’aller plus loin dans d’éventuelles arrestations (cf. notre édition du 12 janvier 2014). Tandis qu’elles se voient notifier l’interdiction d’obéir aux décisions judiciaires sans un accord gouvernemental préalable, les forces de police connaissent une série de vagues d’arrestations spectaculaires telles que la Turquie n’en avait jamais connues, même au moment des coups d’Etat. On estime à plus de 80 000 le nombre des réaffectations, voire des mises à pied, effectuées dans ce corps au cours de l’année écoulée. Ces mesures s’accompagnent de réformes qui frappent la justice (nouveau remaniement de la composition du HSYK notamment, cf. notre édition du 17 février 2014) et du déplacement de procureurs les plus gênants. Toutefois, la lutte engagée contre ce que les responsables officiels appellent désormais «la structure parallèle» créée un climat de suspicion général à l’égard des médias où de nombreux remaniements suspects sont effectués. Ces dérives ne vont pas tarder à affecter la liberté de communication et d’usage d’Internet.

ECOUTES TÉLÉPHONIQUES ET FIN DES GRANDS PROCÈS

Il faut dire qu’à partir de fin février, conséquence probable de ces querelles policières et judiciairesBilan 2014-5intestines, la Turquie est submergée par la révélation d’écoutes téléphoniques étonnantes (cf. notre édition du 3 mars 2014). On y entend entre autres des dirigeants politiques de premier plan parler d’argent cash à cacher ou demander à tel procureur de lancer des poursuites contre telle personnalité gênante… Les médias gouvernementaux polémiquent avec la presse d’opposition pour contester le contenu de ces écoutes. Les responsables officiels eux-mêmes se contredisent sur l’authenticité des bandes enregistrées en question. Le gouvernement finalement va s’employer à dénoncer le recours systématique à des écoutes téléphoniques qu’auraient  abusivement conduites les procureurs gülenistes pour étayer leurs accusations de corruption à son égard. Chemin faisant, cela lui permet de mettre un terme aux grandes affaires de complot, qui avaient mis l’armée et les élites laïques à Bilan 2014-6genoux, depuis 2008. Il faut dire que, dès les premiers jours de 2014, l’état-major a déposé plainte dans les affairesErgenekon et Balyoz, évoquant des preuves «fabriquées» (cf. notre édition du 3 janvier 2014). Ces développements conduiront bientôt à une révision des grands procès, en particulier de l’affaire Balyoz (cf. notre édition du 20 juin 2014). Des dizaines de militaires captifs se retrouvent d’un coup élargis, en mars notamment, l’ancien chef d’état major (2008-2010), İlker Başbuğ (photo de droite), condamné à la prison à perpétuité sous l’accusation d’avoir voulu renverser le gouvernement, est libéré. Le gouvernement enterre ainsi pour un temps la hache de guerre avec l’armée, signifiant que toutes ces arrestations et emprisonnements de militaires n’étaient que la conséquence malheureuse des pouvoirs arbitraires et excessifs que s’étaient octroyés les procureurs gülenistes.

LE BLOCAGE DE TWITTER ET DE YOUTUBE

Dans ce contexte de rigidification générale, Internet et les réseaux sociaux sont aussi bientôt la cible de mesures d’intimidation. Il faut dire que depuis les événements de Gezi de 2013, qui ont entrainé de nombreux licenciements dans la presse écrite et parlée, les nouveaux vecteurs d’Internet sont devenus un moyen d’information très importants et tendent à relayer les médias traditionnels. IlsBilan 2014-7sont donc, eux aussi, en première ligne, depuis l’affaire de corruption du 17 décembre. A cela s’ajoutent les sujets internationaux sensibles qu’ils abordent communément, comme par exemple l’implication de la Turquie dans la crise syrienne.

Au mois de mars, peu après une mise en garde de Recep Tayyip Erdoğan dans un discours prononcé à Bursa, Twitter est interdit (cf. nos éditions du 22 mars 2014 et du 23 mars 2014). Une semaine plus tard, c’est au tour de YouTube. Si Twitter est autorisé de nouveau assez rapidement début avril, il faudra attendre le début du mois de juin pour que l’interdiction de YouTube soit levée. Dans les deux cas, la Cour constitutionnelle, restée critique à l’égard du pouvoir, a joué un rôle déterminant pour le rétablissement de l’accès aux plate-formes interdites, qui a également été obtenu à la suite de négociations techniques engagées entre leurs directions et le gouvernement. Quoi qu’il en soit, l’efficacité de ces interdictions s’est rapidement révélée inopérante, les internautes continuant à accéder de toute façon à ces réseaux, ce qui augmentera finalement leur audience. Plus qu’une interdiction définitive, il semble donc que ces coupures de Twitter et YouTube, alors même que des menaces étaient aussi formulées à l’encontre de Facebook, aient été plutôt conçues comme des coups de semonce, destinés à canaliser un déluge d’informations contradictoires, susceptibles d’entamer l’image du pouvoir en place, dans une période pré-électorale.

PREMIÈRES ÉCHÉANCES ÉLECTORALES ET PERSISTANCES DES TENSIONS POLITIQUES ET SOCIALES

Suite aux développements tendus qui ont prévalu depuis le début de l’année et alors même que lesBilan 2014-8premières échéances électorales approchent, la situation du gouvernement paraît incertaine (cf. notre édition du 29 mars 2014). Quinze jours avant les élections locales en outre, la mort d’un adolescent (Berkin Elvan), qui était dans le coma depuis les blessures graves qu’il avait subies lors des événements de Gezi, provoque d’importantes manifestations à Istanbul. Plus que jamais, les élections locales du 30 mars, que le gouvernement n’est pas parvenu à faire repousser, apparaissent comme un sondage grandeur nature de l’opinion, qui sera déterminant avant la présidentielle du mois d’août.

Pourtant il n’y aura pas vraiment de surprise. Au terme d’une campagne électorale à laquelle Recep Tayyip Erdoğan a donné un tour plébiscitaire accentué (moi ou le chaos !), l’AKP non seulement Bilan 2014-10remporte ces élections locales, mais amplifie son score du scrutin précédent qui remontait à 2009 (plus de 44% contre 38,8% précédemment). Surtout, le parti au pouvoir conserve symboliquement les villes d’Istanbul (Kadir Topbaş, réélu avec 47,8%) et d’Ankara (Melih Gökçek, réélu avec 44,68%), en dépit des bons scores qu’y réalisent les candidats du CHP, Mustafa Sarıgül (40,16% contre 36,9% à Kemal Kılıçdaroğlu en 2009) et Mansur Yavaş (43,83% contre 31,8% à Murat Karayalçın en 2009). Il parvient même à reprendre au CHP la métropole d’Antalya, où Menderes Mehmet Tevfik Türel (36,1%) devance d’une courte tête le maire sortant kémaliste sortant Mustafa Akaydın (35,1%). Cette nouvelle victoire électorale semble ouvrir au candidat Erdoğan, une voie royale vers la présidence (cf. notre édition du 31 mars 2014). Mais le leader comblé aborde avec prudence cette seconde échéance électorale et ne déclarera ses intentions présidentielles qu’au dernier moment.

Il faut dire que, si les suites l’affaire de corruption du 17 décembre paraissent maîtrisées par le gouvernement, le contexte ambiant reste explosif. Le 13 mai, la Turquie vit sa plus grandeBilan 2014-9catastrophe minière (301 victimes) à Soma, dans la province de Manisa (cf. notre édition du 16 mai 2014). Cet accident, qui révèle une fois de plus la précarité des conditions de travail de certaines catégories de salariés dans un pays qui connaît pourtant une croissance fulgurante depuis plusieurs années, provoque de nombreuses manifestations. La gestion malheureuse des événements par le gouvernement (l’image notamment d’un mineur protestataire savaté à terre par un conseiller du premier ministre) amène les observateurs à s’interroger sur l’impact que peut avoir la catastrophe de Soma sur la popularité du candidat Erdoğan. Et ce d’autant plus que dans le sillage de l’effervescence provoquée par la mort de Berkin Elvan, des manifestations embrasent le quartier Okmeydanı à Istanbul où notamment un homme est tué par une balle perdue tirée par les forces de sécurité, alors qu’il assistait à des funérailles dans une Cemevi (sur la situation à Okmeydanı, cf. articles Jean-François Pérouse sur ce site, 4 avril 2014 et 7 avril 2014)

L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE D’AOÛT 2014

La voie n’est donc pas totalement tracée pour le leader de l’AKP. L’élection présidentielle, qui s’annonce et qui va se dérouler au suffrage universel, est en effet la première du genre en Turquie.Bilan 2014-11Cette échéance n’est toutefois pas plus simple à négocier pour l’opposition, qui doit s’unir pour avoir une chance de provoquer un second tour. Alors que les Kurdes décident de faire cavalier seul, en présentant le fringant co-leader du HDP, Selahattin Demirtaş, leCHP et le MHP s’accordent à la surprise générale sur la personne d’Ekmeleddin İhsanoğlu, un ancien compagnon de route de l’AKP entré en dissidence, qui vient d’achever son deuxième mandat de secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique. Cette initiative est présentée comme un stratagème politique audacieux, l’illustre inconnu dont les convictions religieuses sont avérées étant chargé d’aller prendre des voix au parti majoritaire dans ses bastions… En réalité, İhsanoğlu, peu expérimenté en matière politique, n’est pas de taille à affronter Erdoğan dans une telle élection. Sa présence permet surtout aux leaders nationaliste et kémaliste d’éviter l’humiliation d’un échec probable s’ils s’étaient présentés (cf. notre édition du 30 juillet 2014).

Car la défaite de l’opposition est à nouveau sans appel, même si la victoire de Recep Tayyip Erdoğan est un peu moins large que les sondages ne le laissaient prévoir et souffre la défection presque totaleBilan 2014-15des Turcs de l’étranger qui votaient pour la première fois. Recep Tayyip Erdoğan est ainsi élu 12e président de la République de Turquie, dès le premier tour, avec 52 % des voix. Son principal challenger Ekmeleddin İhsanoğlu, candidat unique de l’opposition, notamment des kémalistes du CHP et des nationalistes du MHP, n’obtient que 38,4% des voix, tandis que le candidat kurde, Selahatin Demirtaş, surprend en obtenant près de 10% des voix et en doublant presque le score des formations kurdes lors des scrutins généraux antérieurs. Demirtaş, qui a mené une vraie campagne présidentielles en cherchant à rassembler sur son nom, outre l’électorat kurde du HDP, les voix des catégories oubliées (minorités chrétiennes, alévis, LGBT…), est ainsi l’autre vainqueur du scrutin. Quant à İhsanoğlu en s’assignant la mission impossible de défendre une conception traditionnellement parlementaire de la présidence, il réalise un score inférieur au total de ceux obtenus par les deux principaux partis d’opposition, CHP et MHP (cf. notre édition du 10 août 2014).

LA PRÉSIDENTIALISATION DU SYSTÈME

Pour Recep Tayyip Erdoğan, cette élection est un nouveau départ. Il n’a cessé de le dire pendant toute sa campagne. Il ne sera pas un président « ordinaire » et ne ressemblera donc pas à ceux qui se sont succédés jusqu’à présent. De façon comparable à ce qui s’est produit en France au début de la 5eRépublique, le suffrage universel lui donne, pense-t-il, une légitimité pour changer le statut d’une présidence, qui ne sonne pas pour lui, l’heure de la retraite, mais bien celle d’un second moment de sa carrière.

Dès la transition politique qui suit l’élection, cette présidentialisation du système est sensible, car le futur président, qui reste premier ministre presque jusqu’à la veille de son investiture, contrôle lesBilan 2014-13moindres détails de tout ce processus politique, ce qui lui permet de marginaliser son prédécesseur Abdullah Gül et d’assurer l’avènement d’Ahmet Davutoğlu à la tête du parti et du gouvernement (cf. nos éditions du27 août 2014 et du 7 septembre 2014). À cette horlogerie procédurale minutieusement pensée s’ajoute une symbolique qui ne trompe pas. Le nouveau chef d’Etat, à l’instar des sultans ottomans nouvellement désignés, s’est rendu à la mosquée d’Eyüp dès l’annonce de sa victoire, au soir du 10 août. Il dispose rapidement, dans les jours qui suivent, d’attributs à la mesure de ses ambitions nouvelles, entre autres d’un avion comparable à ceux des dirigeants des pays les plus en vue et surtout d’un palais imposant, Ak Saray, patiemment construit depuis des mois, ce qui lui permet d’emblée de délaisser le fameux Köşk, la résidence de Mustafa Kemal à Çankaya, qu’il offre à son premier ministre (cf. notre édition du 7 septembre 2014).

Ces premiers développements ont débouché sur une nouvelle configuration de l’exécutif, qui a vu le président choisir son premier ministre et ce dernier constituer un gouvernement qui est, à quelques exceptions prés, la reproduction de l’équipe précédente de Recep Tayyip Erdoğan. De toute évidence, nous ne sommes plus dans un régime parlementaire moniste traditionnel où le premier ministre gouverne, mais déjà dans une sorte de régime semi-présidentiel où le président définit les grandes orientations de la politique du pays et où le chef de gouvernement n’est là que pour les mettre en œuvre.

LA NOUVELLE POSTURE DE RECEP TAYYIP ERDOĞAN

Les débats de cette fin d’année 2014 montrent toutefois que la situation politique et constitutionnelle Bilan 2014-16de l’un et de l’autre ne sont pas encore scellés. Certes, depuis son avènement à la présidence, Recep Tayyip Erdoğan s’est employé à affirmer son autorité tant sur le plan international que sur le plan national.  Sur le plan international, dès le mois de septembre il représentait la Turquie, à Cardiff, pour le sommet de l’OTAN, et à New York, pour l’Assemblée générale de l’ONU. Accueillant solennellement le Pape François (cf. notre édition du 1er décembre 2014) , Vladimir Poutine (cf.notre édition du 3 décembre 2014) ou l’Emir du Qatar dans sa nouvelle résidence, il s’est par ailleurs rendu, en moins de 4 mois, dans plus d’une douzaine de pays (Azerbaïdjan, RTCN, Etats-Unis, Royaume-Uni, Afghanistan, Lettonie, Estonie, Géorgie, France, Qatar, Turkménistan, Algérie, Guinée équatoriale).

Mais, en dehors de cette présence internationale, le nouveau président a surtout occupé le devant de la scène médiatique nationale, en provoquant des controverses par de permanentes remarques touchant à des questions de société ou de civilisation (cf. notre édition du 17 novembre 2014). Ces dernières ont pour l’essentiel concerné les femmes (mise en cause de l’égalité des hommes et des femmes parce que leurs « qualités fondamentales » seraient différentes, condamnation de la contraception, de la césarienne et de l’avortement), l’islam (affirmation que les musulmans ont découvert l’Amérique avant Christophe Colomb, regret que les étudiants turcs d’aujourd’hui connaissent Einstein mais pas les grands savants musulmans comme Avicenne), la société internationale (dénonciation des nouveaux «Lawrence d’Arabie» qui sèment le désordre au Moyen-Bilan 2014-14Orient, mise en cause de l’objectivité qui préside à l’attribution des prix Nobel), le passé ottoman de la Turquie (regret que les Turcs n’admirent pas assez les exploits de leurs ancêtres qui pour prendre Constantinople n’ont pas hésité à faire passer leur flotte dans la Corne d’Or sur des rondins de bois pas les terres, introduction de l’ottoman dans les disciplines enseignées au lycée, critique de la réforme kémaliste de l’alphabet qui empêcherait aujourd’hui les Turcs d’avoir un vocabulaire et des concepts propres pour philosopher et mener des recherches scientifiques).

Ce discours et son caractère ostentatoire ne sont pas vraiment nouveaux, mais le recours quasi-systématique de Recep Tayyip Erdoğan à ce genre de posture dans les cent premiers jours de sa présidence montre à quel point il entend poser là le cadre idéologique du  régime qu’il est en train de concevoir. De façon plus prosaïque, l’énonciation de ce substrat idéologique s’est accompagnée d’une dénonciation quasi-permanente des méfaits de la « structure parallèle » et de la promesse de son anéantissement final, notamment après la rafle conduite le 14 décembre dernier contre le quotidienZaman et la chaine de télévision Samanyolu (cf. notre édition du 16 décembre 2014). Les suspects du scandale de corruption du 17 décembre 2013 ont d’ailleurs bénéficié de non-lieux, les sommes d’argent et les lingots d’or saisis lors des perquisitions ayant même été rendus à leurs propriétaires, le cas échéant, avec des intérêts !

La dernière mise au point devrait être constitutionnelle. Après s’être doté au début du mois de décembre d’une équipe de travail étoffée constituant un véritable «gouvernement fantôme» lui permettant de suivre l’action des principaux ministères, Recep Tayyip Erdoğan souhaite parachever Bilan 2014-12sa présidentialisation du système en s’adjugeant la présidence du conseil des ministres. Si la Constitution de 1982 donne bien au président un tel pouvoir, ce dernier apparaît en fait plutôt comme une faculté que les militaires s’étaient octroyée pour permettre au président (qui était au début l’un des leurs) de reprendre la main si le système parlementaire «dérapait» de nouveau. Par la suite, avec le retour de la démocratie, cette compétence présidentielle est tombée en désuétude. Or, pendant sa campagne, Recep Tayyip Erdoğan a déclaré qu’il userait de tous les pouvoirs que lui donne la Constitution et, après une polémique qui a opposé en ce mois de décembre, l’ancien ministre des transports Binali Yıldırım, le vice-premier ministre Bülent Arınç et l’actuel premier ministre Ahmet Davutoğlu, le président en personne vient de confirmer qu’il présiderait son premier conseil des ministres le 19 janvier prochain… L’année 2015 s’ouvrira donc sur une présidentialisation encore accrue du système politique turc. (Source: http://ovipot.hypotheses.org/10700)

Forces armées/Armed Forces

Publishing Photo in Military Uniform Punishable By Prison

Military Court of Cessation Chamber Council came to the conclusion that an alleged soldier committed a “disobedience to orders” sharing a photo with military uniform on Facebook without commander consent would commit - an act punishable by three months to two years of prison.

According to Hürriyet newspaper, Military Court of Cessation Prosecutors initiated the process by object a ruling by Military Court of Cessation 1st Penal Chamber. 

The following article imposes the prison sentence for the act:

“Those soldiers who do not follow orders related to a task; or those soldiers who either verbally or physically decline the order overtly or do not complete an order despite repeated are punishable with three months to two years of prison”.
(BIA, Jan 26 , 2015)

“Masquerade” Resumes at the Palace Yard

President Erdoğan received Azerbaijani President Ilham Aliyev on Thursday at the new presidential palace in Ankara.

A reception ceremony has been held in the palace yard with 16 staff that dressed in the military uniforms of historical Turkish states and an anthem called “Resurrection”.

Known as an ancient Turkic anthem, the song appeared on TRT 1’s TV Show Diriliş Ertuğrul previously.

On Monday, President Recep Tayyip Erdoğan received Palestine leader Mahmoud Abbas with 16 staff that dressed in the military uniforms of historical Turkish states. Due to the extremely cold weather, the ceremony was held indoors. 
(BIA, Jan 15 , 2015)

La Turquie commande 4 chasseurs américains F-35 supplémentaires

La Turquie a décidé de passer une commande ferme de quatre avions de chasse F-35 supplémentaires au géant américain de l'aéronautique Lockheed Martin qui s'ajoutent aux deux déjà commandés, a annoncé mercredi soir le gouvernement turc.

"Il est prévu que la Turquie achète 100 avions de combat F-35. Nous en avons déjà commandés deux dans ce cadre. Nous avons maintenant décidé d'en commander quatre de plus", a déclaré M. Davutoglu à la presse à l'issue d'une réunion au sous-secrétariat pour les Industries de défense.

Le coût total du contrat est estimé à 16 milliards de dollars.

Le programme d'avion F-35, auquel la Turquie participe avec huit autres pays et les Etats-Unis, a accumulé des retards et des surcoûts qui en font le programme d'armement le plus cher de l'histoire du Pentagone.

D'autre part, le Premier ministre turc a annoncé que les négociations se poursuivaient pour l'achat de missiles sol-air à longue portée, un contrat d'un montant estimé à près de 3 milliards d'euros.

Ankara avait initialement retenu pour ce marché l'entreprise chinoise China Precision Machinery Export-Import Corporation (CPMIEC), sous le coup de sanctions américaines pour avoir violé l'embargo sur les ventes d'armes à l'Iran et la Syrie.

Face aux critiques de ses partenaires de l'Otan, le gouvernement islamo-conservateur a alors rouvert les négociations avec les concurrents de la firme chinoise, dont le franco-italien Eurosam.
(AFP, 8 janvier 2015)

Affaires religieuses / Religious Affairs

Erdoğan going to Cuba, no plan to build mosque

President Recep Tayyip Erdoğan will visit Cuba as part of a Latin American tour next month, Presidential Spokesman İbrahim Kalın said at his first press conference at the newly built presidential palace, adding, however, that there is no plan to lay the groundwork to build a mosque there.

News reports have said that Erdoğan will oversee the beginning of construction of a mosque when he visits Cuba in mid-February, in line with his controversial remarks in November that Muslims discovered America first and that a mosque once sat on a hill along the Cuban coast.

“I will talk to my brothers in Cuba and a mosque would suit the top of that hill today as well. We would build it if they [the Cuban government] say so,” Erdoğan then said.

“There is no plan to lay the groundwork for a mosque during our Cuba visit. It's not in our program,” Kalın told reporters.

A Turkish delegation traveled in April to Cuba to seek permission to build a mosque in the Cuban capital of Havana. Turkish media has subsequently reported, however, that Cuban authorities rejected the request, submitted by Turkey's Religious Affairs Foundation (TDV).

Kalın was appointed presidential spokesman in December. He became the first spokesman for the Turkish presidency, as part of a restructuring in the presidential team following Erdoğan's election to the top state post in an election on Aug. 10.

At the televised press conference, Kalın also denied a news report that Turkish troops guarding the tomb of Süleyman Şah in northern Syria have been stranded there since March, unable to receive any supplies from Turkey because the tomb is surrounded by militants from the Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL). The troops have been receiving water and food from ISIL, journalist Methehan Demir wrote on his blog.

Kalın dismissed the report as "speculation" and said that, despite difficulties, the needs of the soldiers are routinely met. (TODAY'S ZAMAN, Jan 29, 2015)

Thousands chant for Hizbullah in Charlie Hebdo protest in Diyarbakir

Around 100,000 people have protested the French magazine Charlie Hebdo in Diyarbakır, a Kurdish-majority city in Turkey's southeast, cheering for Turkish Hizbullah.

The Lovers of the Prophet Platform organized the two-hour long Jan. 24 protest at the central İstasyon Square with the participation of thousands of demonstrators coming from nearby towns, Doğan News Agency reported.

Most speeches, banners and slogans, either in Turkish, Kurdish or Arabic, targeted Charlie Hebdo for publishing Prophet Muhammad cartoons. In reference to the "Je Suis..." slogan, some banners read "I am Hizbullah in Kurdistan," "I am Hamas in Palestine," "I am Malcolm X in America" and "I am Imam Shamil in Chechnya."

"As long as you are the enemies of Allah, we will be your enemies,"  the Free Cause Party (Hüda Par) chair Molla Osman Teyfur said in his speech, vowing to "cut the tongue that talked against the Prophet."

Hüda Par shares the same supporters base with Turkey’s Hizbullah, whose members are mostly Kurdish Islamists. The group was allegedly created by the state in the 1990s to fight the Kurdish movement. Both organizations have been engaging in clashes with the Kurdistan Workers' Party (PKK) since the rise of the Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL) last year. Over 40 people were killed in 35 provinces on Oct. 6-7 during the worst unrest in the recent past, with most of those killed dying either at the hands of Hizbullah supporters, allegedly backed by the security forces or the police.
(hurriyetdailynews.com, Jan 24, 2015)

La Turquie encore pointée du doigt dans la lutte contre les filières jihadistes

Le bref séjour en Turquie de la compagne d'un des auteurs des attentats meurtriers de Paris et sa fuite en Syrie ont ravivé les critiques et les doutes sur l'efficacité des contrôles mis en place par Ankara et sa volonté de lutter contre les filières jihadistes.

"Il est toujours possible de trouver un passage". L'aveu vient du chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu. Il éclaire le casse-tête auquel son pays est confronté pour surveiller les 900 km de sa frontière syrienne et, plus encore, repérer les recrues du groupe Etat islamique (EI) dans le flux des réfugiés qui fuient la guerre.

Un bref passage sur la ligne de démarcation entre les deux pays au sud de Sanliurfa (sud-est) suffit pour s'en convaincre. Traverse à peu près qui veut.

Entre chaque poste de garde, un simple grillage de 2 m de haut court sur des kilomètres le long d'un chemin de terre. Si elle a sorti ses blindés autour de Suruç, face à Kobané assiégée, l'armée turque y est bien plus discrète lorsqu'on s'éloigne vers l'est.

Quelques billets verts, un peu de détermination et des tenailles suffisent souvent pour y forcer le passage, dans un sens comme dans l'autre...

En septembre, des milliers de Kurdes syriens ont réussi en quelques heures à ouvrir neuf brèches entre Suruç et Akçakale pour se réfugier sur le sol turc. Et des milliers d'étrangers ont rallié l'EI en faisant le chemin inverse, avec la même facilité.

"L'autoroute du jihad" qui traverse la Turquie reste donc grande ouverte. La compagne d'Amedy Coulibaly, un des trois jihadistes abattus par la police française, l'a encore empruntée pour se faufiler en Syrie le 8 janvier.

Quand la France a lancé un avis de recherche visant Hayat Boumeddiene, la jeune femme était déjà hors de portée des autorités turques. Sa fuite a toutefois bien embarrassé Ankara, à nouveau contraint de se défendre de toute légèreté de ses services.

- "Au coup par coup" -

"Est-ce la faute de la Turquie si elle a une frontière avec la Syrie ?", s'est agacé le Premier ministre Ahmet Davutoglu, "on ne peut pas traiter des gens comme des terroristes simplement au vu de leur nom".

"Ils nous parlent de gens qui traversent la Turquie. Ils devraient d'abord apprendre à contrôler leurs passeports quand ces gens quittent leur pays", a répliqué le président Recep Tayyip Erdogan en visant directement la France.

Ankara a musclé à l'automne son dispositif antijihadiste et présente à qui en doute un bilan impressionnant: 7.200 étrangers interdits d'entrée et 1.150 autres expulsés.

Ses alliés en conviennent, après de nombreux "couacs", la coopération s'est améliorée.

"Ils font des efforts pour mieux contrôler les entrées, notamment dans les aéroports", note un expert européen. "A cause de nos pressions politiques, ils échangent. Mais au coup par coup. On est encore loin du niveau nécessaire".

"Ce problème sera mieux traité par les pays d'où viennent les jihadistes que par ceux par lesquels ils transitent", plaide en retour une source gouvernementale turque, "il est injuste d'en faire porter la responsabilité à la seule Turquie, nous faisons le maximum".

Malgré les promesses de collaboration, la suspicion reste de mise. Les Occidentaux se souviennent que, soucieux de faire tomber rapidement sa bête noire Bachar al-Assad, M. Erdogan a longtemps soutenu les rebelles radicaux, dont ceux du groupe Etat islamique.

- "Menace" -

Aujourd'hui encore, ils restent convaincus qu'Ankara ferme encore largement les yeux sur les activités jihadistes. "Les Turcs croient que l'EI ne les attaquera pas parce qu'ils sont sunnites, comme eux", note un diplomate occidental, "ils se trompent lourdement".

Un récent rapport des services de renseignement turcs révélé par la presse a chiffré à au moins 3.000 le nombre de Turcs liés à l'EI. Bien plus que les 500 à 700 évoqués officiellement par les autorités.

"La Turquie est devenue le sanctuaire de cellules dormantes d'organisations terroristes", a mis en garde le chef du principal parti turc d'opposition, Kemal Kiliçdaroglu.

L'attentat-suicide qui a tué le 6 janvier un policier à Istanbul semble avoir confirmé ce risque. Après avoir d'abord suspecté un groupuscule d'extrême-gauche turc, la police a établi que la kamikaze était une Russe rentrée de Syrie où elle avait combattu avec son mari pour le groupe Etat islamique.

"C'est le signe que l'émergence de l'EI en Syrie a déjà un impact sur la sécurité en Turquie", note le diplomate occidental, "cela peut les faire bouger".

Hasard ou pas, le ministre turc des Affaires étrangères a, pour la première fois, évoqué ces derniers jours l'existence d'une "menace" des jihadistes turcs.

"La principale inquiétude sur les combattants étrangers est celle-ci: qu'est-ce qui se passera à leur retour ? Nous partageons cette inquiétude", a lâché M. Cavusoglu. Avant de préciser qu'il n'y avait pas de "membres actifs" de l'EI en Turquie. Pour l'instant.
(AFP, 21 janvier 2015)

Erdogan pour un front commun des pays musulmans face aux Occidentaux

Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan a exhorté mercredi les dirigeants des pays musulmans à faire front commun contre le terrorisme et le racisme, déplorant leurs "différences" face aux Occidentaux.

"Peut-être que nous parlons des langues différentes, que nous venons d'endroits différents, que nous avons des origines ethniques différentes. Mais nous devons mettre de côté toutes ces différences face au terrorisme et au racisme", a déclaré M. Erdogan lors d'une réunion de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) à Istanbul.

"Des étrangers viennent (dans nos pays), posent des bombes et tuent. Pourquoi laissons-nous les autres régler ces problèmes plutôt que de les régler nous-mêmes ?", a poursuivi le chef de l'Etat turc, appelant ses pairs à une "autocritique".

"Quand le monde musulman reste silencieux et que chacun soutient ses seuls partisans, d'autres en profitent: les terroristes et les Lawrence modernes", a-t-il prévenu.

Officier de liaison britannique, Thomas Edward Lawrence, connu sous le nom de Lawrence d'Arabie, est considéré comme l'un des principaux acteurs de la révolte arabe qui a favorisé le démantèlement de l'Empire ottoman après la Première Guerre mondiale.

M. Erdogan a récemment dénoncé à plusieurs reprises les "Lawrence" occidentaux, qu'il accuse de vouloir déstabiliser la Turquie et le Moyen-Orient.

Dans son discours, il a clairement condamné les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) qui occupent une partie des territoires syrien et irakien à sa frontière qui, a-t-il dit, "tuent des musulmans sous le prétexte de l'islam".

M. Erdogan a également dénoncé les décisions du Conseil de sécurité de l'ONU sur les dossiers touchant le Moyen-Orient, déplorant qu'il n'y ait pas "un seul pays musulmans" parmi ses cinq membres permanents.
(AFP, 21 janvier 2015)

La Turquie encore pointée du doigt dans la lutte contre les filières jihadistes

Le bref séjour en Turquie de la compagne d'un des auteurs des attentats meurtriers de Paris et sa fuite en Syrie ont ravivé les critiques et les doutes sur l'efficacité des contrôles mis en place par Ankara et sa volonté de lutter contre les filières jihadistes.

"Il est toujours possible de trouver un passage". L'aveu vient du chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu. Il éclaire le casse-tête auquel son pays est confronté pour surveiller les 900 km de sa frontière syrienne et, plus encore, repérer les recrues du groupe Etat islamique (EI) dans le flux des réfugiés qui fuient la guerre.

Un bref passage sur la ligne de démarcation entre les deux pays au sud de Sanliurfa (sud-est) suffit pour s'en convaincre. Traverse à peu près qui veut.

Entre chaque poste de garde, un simple grillage de 2 m de haut court sur des kilomètres le long d'un chemin de terre. Si elle a sorti ses blindés autour de Suruç, face à Kobané assiégée, l'armée turque y est bien plus discrète lorsqu'on s'éloigne vers l'est.

Quelques billets verts, un peu de détermination et des tenailles suffisent souvent pour y forcer le passage, dans un sens comme dans l'autre...

En septembre, des milliers de Kurdes syriens ont réussi en quelques heures à ouvrir neuf brèches entre Suruç et Akçakale pour se réfugier sur le sol turc. Et des milliers d'étrangers ont rallié l'EI en faisant le chemin inverse, avec la même facilité.

"L'autoroute du jihad" qui traverse la Turquie reste donc grande ouverte. La compagne d'Amedy Coulibaly, un des trois jihadistes abattus par la police française, l'a encore empruntée pour se faufiler en Syrie le 8 janvier.

Quand la France a lancé un avis de recherche visant Hayat Boumeddiene, la jeune femme était déjà hors de portée des autorités turques. Sa fuite a toutefois bien embarrassé Ankara, à nouveau contraint de se défendre de toute légèreté de ses services.

- "Au coup par coup" -

"Est-ce la faute de la Turquie si elle a une frontière avec la Syrie ?", s'est agacé le Premier ministre Ahmet Davutoglu, "on ne peut pas traiter des gens comme des terroristes simplement au vu de leur nom".

"Ils nous parlent de gens qui traversent la Turquie. Ils devraient d'abord apprendre à contrôler leurs passeports quand ces gens quittent leur pays", a répliqué le président Recep Tayyip Erdogan en visant directement la France.

Ankara a musclé à l'automne son dispositif antijihadiste et présente à qui en doute un bilan impressionnant: 7.200 étrangers interdits d'entrée et 1.150 autres expulsés.

Ses alliés en conviennent, après de nombreux "couacs", la coopération s'est améliorée.

"Ils font des efforts pour mieux contrôler les entrées, notamment dans les aéroports", note un expert européen. "A cause de nos pressions politiques, ils échangent. Mais au coup par coup. On est encore loin du niveau nécessaire".

"Ce problème sera mieux traité par les pays d'où viennent les jihadistes que par ceux par lesquels ils transitent", plaide en retour une source gouvernementale turque, "il est injuste d'en faire porter la responsabilité à la seule Turquie, nous faisons le maximum".

Malgré les promesses de collaboration, la suspicion reste de mise. Les Occidentaux se souviennent que, soucieux de faire tomber rapidement sa bête noire Bachar al-Assad, M. Erdogan a longtemps soutenu les rebelles radicaux, dont ceux du groupe Etat islamique.

- "Menace" -

Aujourd'hui encore, ils restent convaincus qu'Ankara ferme encore largement les yeux sur les activités jihadistes. "Les Turcs croient que l'EI ne les attaquera pas parce qu'ils sont sunnites, comme eux", note un diplomate occidental, "ils se trompent lourdement".

Un récent rapport des services de renseignement turcs révélé par la presse a chiffré à au moins 3.000 le nombre de Turcs liés à l'EI. Bien plus que les 500 à 700 évoqués officiellement par les autorités.

"La Turquie est devenue le sanctuaire de cellules dormantes d'organisations terroristes", a mis en garde le chef du principal parti turc d'opposition, Kemal Kiliçdaroglu.

L'attentat-suicide qui a tué le 6 janvier un policier à Istanbul semble avoir confirmé ce risque. Après avoir d'abord suspecté un groupuscule d'extrême-gauche turc, la police a établi que la kamikaze était une Russe rentrée de Syrie où elle avait combattu avec son mari pour le groupe Etat islamique.

"C'est le signe que l'émergence de l'EI en Syrie a déjà un impact sur la sécurité en Turquie", note le diplomate occidental, "cela peut les faire bouger".

Hasard ou pas, le ministre turc des Affaires étrangères a, pour la première fois, évoqué ces derniers jours l'existence d'une "menace" des jihadistes turcs.

"La principale inquiétude sur les combattants étrangers est celle-ci: qu'est-ce qui se passera à leur retour ? Nous partageons cette inquiétude", a lâché M. Cavusoglu. Avant de préciser qu'il n'y avait pas de "membres actifs" de l'EI en Turquie. Pour l'instant.
(AFP, 21 janvier 2015)

Le pays d'Erdogan, terreau fertile du djihadisme

Sur le sol turc, trois mille personnes entretiendraient des liens avec l'État islamique. C'est l'inquiétant constat qui ressort d'un rapport des services de renseignements turcs, publié samedi dans le quotidien Hurriyet. Une présence synonyme pour les autorités de risques accrus d'attaques contre les ressortissants et intérêts occidentaux présents sur le territoire.

Si les rôles de ces "cellules dormantes" et le danger qu'elles représentent sont encore à déterminer, moins d'une semaine après les sanglantes attaques à Paris qui ont fait 17 morts, la nouvelle est prise très au sérieux par les services turcs. Immédiatement, les niveaux de sécurité ont été poussés à leur maximum dans les bâtiments diplomatiques. Les infrastructures de l'Otan seraient également dans le viseur de l'organisation terroriste.
 
Jeudi, le ministre des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, rappelait déjà que 700 Turcs (1 000, selon plusieurs observateurs) avaient choisi de rejoindre les rangs de l'EI en Syrie. Une trentaine d'entre eux auraient perdu la vie dans des combats. Le chef de la diplomatie a rappelé qu'Ankara avait interdit d'entrée sur son sol environ 7 250 étrangers suspectés de vouloir se rendre (via la Turquie) en Syrie et que 1 160 personnes avaient été expulsées pour des liens entretenus avec des organisations djihadistes. Un déballage de chiffres coutumier de la part du gouvernement Davutoglu, censé anticiper les éventuelles critiques des alliés occidentaux de la Turquie. En effet, le pays - toujours frileux à l'idée de s'engager dans la coalition contre l'EI - est suspecté d'avoir longtemps fermé les yeux sur le transit par son territoire de nombreux candidats au djihad partis combattre les forces de Bachar el-Assad, ennemi déclaré d'Ankara.

La Turquie soutient-elle l'EI ?

Depuis plusieurs mois, le gouvernement turc est même régulièrement accusé de soutenir clairement l'organisation terroriste de l'EI dans sa guerre contre le régime syrien et les forces kurdes du PYD (branche syrienne du PKK), seconde bête noire du pouvoir turc. Fourniture d'armes, de matériel, d'assistance logistique et médicale, achat de pétrole de contrebande en provenance du califat autoproclamé, entraînement des djihadistes et soutien des renseignements : autant d'accusations systématiquement balayées par la Turquie. À cela elle rétorque que c'est elle, et elle seule, qui accueille sur son sol et à ses frais 1,6 million de réfugiés syriens fuyant la barbarie du régime de Damas et la menace djihadiste.

Une menace qui, après la publication de ce rapport (et les alertes des services américains), ne semble plus si éloignée de la Turquie. Au sein même de la République, l'imprégnation serait bien réelle. À l'automne 2014, le New York Times et Newsweek affirmaient - provoquant par la même occasion l'ire d'Erdogan - que certains quartiers défavorisés des grandes villes turques serviraient de base de recrutement à l'EI, dont Ankara, la capitale, et Istanbul, la plus grande ville du pays. Un constat que confirme Gunes Murat Tezcur, maître de conférences en sciences politiques à la Loyola University Chicago. À Istanbul sont particulièrement concernés "Bagcilar et Gaziosmanpasa, deux districts situés sur la rive européenne de la ville". En plus de fournir des recrues à l'EI, ces quartiers "abriteraient également de vastes réseaux islamiques, dont certains soutiennent activement les efforts des djihadistes".

Des recrues dont Gunes Murat Tezcur et son collègue Sabri Cifti ont voulu dresser un portrait type. Les djihadistes turcs seraient en majorités des hommes, au profil socioprofessionnel divers (du fonctionnaire à l'étudiant, en passant par l'avocat), dotés d'un niveau d'éducation plus élevé que la moyenne nationale et issus de toutes les régions de Turquie (avec une forte présence de Kurdes). Parmi eux, on compte plusieurs vétérans des guerres de Bosnie, de Tchétchénie ou d'Afghanistan. Les deux hommes rappellent que si cet islam radical a pris de l'ampleur en Turquie, c'est à sa politique interne que l'AKP le doit : "La radicalisation en Turquie va de pair avec l'évolution ces dernières années de la société civile et des institutions politiques sous les gouvernements AKP." L'ère Erdogan, marquée par une nette amélioration de la situation économique du pays, s'est également illustrée - dans ses premières années - par une plus grande ouverture en matière de libertés (expression, presse, associations, etc.) et un retour de l'islam dans le champ politique dont les activistes radicaux et djihadistes ont su largement profiter pour s'implanter dans la société turque.

Jeunesse défavorisée et vulnérable

Une poussée radicale qui a également fait les affaires d'al-Nosra (mouvance djihadiste implantée en Syrie et affiliée à al-Qaida) et dont la force de nuisance en Turquie inquiète les renseignements turcs. "L'EI est certes une plus grande menace pour la région par sa capacité d'action et par son aspect plus violent et cruel qu'al-Nosra, mais la branche d'al-Qaida représente un danger plus grave pour la Turquie par son influence croissante et sa normalisation dans le pays", analyse ce professeur de sciences politiques d'une université privée d'Istanbul qui souhaite rester anonyme. Une présence qui ne serait pas enrayée par l'AKP, bien au contraire. Plusieurs observateurs affirment que le pouvoir turc aiderait même indirectement la mouvance djihadiste, ennemi déclaré du régime de Damas. Un "soutien discret" toujours d'actualité, selon l'universitaire. "L'AKP fonctionne à travers un vaste réseau d'ONG et de groupes islamiques radicaux qui soutiennent activement l'action d'al-Nosra et recrutent des jeunes religieux pour la cause."

Un enrôlement particulièrement efficace - qui tend à échapper au pouvoir - dans les universités, mais aussi auprès d'une jeunesse défavorisée et vulnérable. Une sphère djihadiste multiple qui représente une véritable menace intérieure qui serait dirigée contre les intérêts occidentaux et qui pourrait se complexifier avec le retour des combattants djihadistes. "Comme on l'a vu à plusieurs reprises après l'Afghanistan, l'Algérie, la Bosnie, ces ex-combattants ne déposent que rarement les armes une fois rentrés au pays", explique l'universitaire turc. Et de rajouter : "La Turquie ne s'y est pas préparée."
(Le Point, QUENTIN RAVERDY, 19 janv 2015)

3.000 personnes en Turquie en lien avec le groupe Etat Islamique

Environ 3.000 personnes entretiendraient des liens avec le groupe Etat islamique (EI) en Turquie, estime un rapport des services de renseignement turcs, qui avertit de risques d'attaques contre des intérêts occidentaux dans le pays.

Le rapport, publié samedi par le journal Hürriyet, prône une surveillance accrue de ces milliers personnes, afin notamment d'établir le rôle précis de chacune d'elles.

Il indique, par ailleurs, qu'une alerte "rouge" a été envoyée aux services de sécurité, mettant en garde contre de possibles attaques contre les ambassades de pays occidentaux par des jihadistes de l'EI, dans la foulée des tueries de la semaine dernière à Paris, qui ont fait 17 morts.
 Les ressortissants occidentaux et les infrastructures de l'OTAN sont également des cibles possibles, ajoutent les services de renseignement turcs.

Le rapport met aussi en garde contre de possibles attaques à la bombe perpétrées par des "cellules dormantes" "n'importe où et n'importe quand" en Turquie.

Jusqu'à 700 citoyens turcs ont rejoint en Syrie les rangs des jihadistes d'EI et font peser le risque d'un attentat en Turquie en cas de retour au pays, avait déclaré jeudi le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu.

M. Cavusoglu a également indiqué que son pays avait interdit l'entrée sur son territoire à environ 7.250 personnes soupçonnées de vouloir rejoindre la Syrie et que 1.160 apprentis jihadistes avaient été expulsés.

Le gouvernement islamo-conservateur turc a longtemps été accusé par ses alliés occidentaux de ne pas coopérer suffisamment dans la lutte engagée pour le démantèlement des filières jihadistes qui passent par son territoire.

Mevlüt Cavusoglu a confirmé lundi qu'Hayat Boumeddiene, la compagne du preneur d'otages tué par la police à Paris, et recherchée par la France, était entrée en Syrie le 8 janvier via la Turquie.

Le 6 janvier, à Istanbul, une jeune femme a perpétré un attentat suicide, tuant un policier. Cette kamikaze a été identifiée dans plusieurs titres de la presse turque comme Diana Ramazanova, originaire de la province russe musulmane du Daguestan, mais les autorités turques se sont jusque-là refusées à confirmer son nom. Elle était la veuve présumée d'un extrémiste norvégien avec lequel elle avait combattu en Syrie dans les rangs jihadistes.
(AFP, 17 janvier 2015)

L'auteure présumée d'un attentat-suicide d'Istanbul mariée à un jihadiste de l'EI

La jeune femme d'origine russe soupçonnée d'avoir commis un attentat-suicide ayant tué un policier le 6 janvier à Istanbul était la veuve d'un extrémiste norvégien avec lequel elle avait combattu en Syrie dans les rangs jihadistes, a rapporté vendredi le quotidien Hürriyet.

Cette kamikaze a été identifiée dans plusieurs titres de la presse turque comme Diana Ramazanova, originaire de la province russe musulmane du Daguestan, mais les autorités turques se sont jusque-là refusées à confirmer son nom.

Hürriyet affirme qu'elle était mariée à un citoyen norvégien d'origine tchétchène, Abou Alouevitch Edelbijev, tué en décembre dernier en Syrie alors qu'il combattait dans les rangs du groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Selon le quotidien, le couple avait rejoint la Syrie en juillet dernier depuis la Turquie. Après la mort de son mari, Diana Ramazanova serait revenue illégalement en Turquie le 26 décembre, avant de lancer l'attaque qui lui a coûté la vie le 6 janvier contre un commissariat du quartier touristique de Sultanahmet à Istanbul.

La famille d'Abou Edelbijev a confirmé vendredi que sa veuve était vraisemblablement l'auteure de cette attaque-suicide. "Je ne pense pas qu'elle pouvait continuer (à vivre). Elle a dit qu'Abou était en paix et qu'elle voulait l'être elle aussi", a confié la mère du mari à la télévision norvégienne.

"Nous n'avons plus eu de contacts avec elle à partir du 5 janvier au soir", a-t-elle jouté, "rien ne pouvait suggérer ce qui est arrivé".

Si elles étaient confirmées par les enquêteurs turcs, ces informations constitueraient la première preuve d'une implication jihadiste dans cette attaque.

L'attentat avait été d'abord revendiqué par un groupuscule d'extrême gauche clandestin turc connu pour ses multiples actes violents en Turquie depuis les années 1990.

Mais le Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C) s'était rétracté quelques jours plus tard, parlant d'une méprise "technique".

La sécurité a été renforcée ces derniers mois en Turquie par crainte d'attentats, aussi bien des rebelles kurdes que des jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

Le quotidien russe Kommersant a affirmé jeudi que les services de sécurité du Daguestan étaient eux aussi convaincus que Diana Ramazanova était l'auteur de l'attaque d'Istanbul.
(AFP, 16 janvier 2015)

Manifestation d'hommage à deux auteurs des attentats de Paris

Une centaine de personnes se sont réunies vendredi à Istanbul devant la mosquée du très religieux district de Fatih pour saluer la mémoire de Chérif et Saïd Kouachi, les deux auteurs de l'attentat meurtrier contre le journal satirique Charlie Hebdo à Paris.

Réunis à l'appel d'une association islamique radicale, la Plateforme fraternelle des compagnons du prophète, les manifestants ont déployé une banderole portant les portraits des frères Kouachi et du chef d'Al-Qaïda Oussama Ben Laden, ainsi que des pancartes "Nous sommes tous Kouachi".

La police turque a empêché la foule, qui scandait "Dieu est le plus grand" et a récité une prière funéraire, de défiler autour de la mosquée.
 Les frères Kouachi ont été abattus par la police française le 9 janvier, deux jours après avoir tué douze personnes au siège de Charlie Hebdo, qui avait publié à plusieurs reprises des caricatures du prophète Mahomet.

Charlie Hebdo a de nouveau publié mercredi à sa Une un dessin de Mahomet, suscitant une nouvelle vague de colère dans les pays musulmans, notament en Turquie.

"Il y avait 2 milliards de musulmans et personne pour répliquer. Le jour est venu où, par la main d'Allah, deux ou trois personnes ont puni et humilié ces infidèles. Aujourd'hui, que tous les médias occidentaux et les infidèles sachent que les musulmans finiront par prendre leur revanche !", a lancé un organisateur du rassemblement, Bayram Samsam.

En 2012, sept membres de son association ont été inculpés pour appartenance au réseau Al-Qaïda mais acquittés l'année suivante.
(AFP, 16 janvier 2015)

Le rassemblement à Berlin avec un portrait de Merkel à coiffe islamique

Comme à Paris, le mot d’ordre était le rassemblement et la défense des libertés. A Berlin, dix mille personnes se sont retrouvées à l’initiative d’organisations musulmanes allemandes pour condamner l’islamophobie. Un appel après les attentats qui ont frappé la France la semaine dernière. Dans la foule, flottaient des drapeaux français, allemands et israéliens. Les responsables musulmans à l’origine de cette initiative baptisée "Rester ensemble – à visage découvert" ont déposé une couronne de fleurs blanches portant l’inscription "Terrorisme : pas en notre nom" devant l’ambassade de France.

"Nous tous, nous sommes l’Allemagne!", a plaidé le président de la République Joachim Gauck devant la porte de Brandebourg. Angela Merkel, la chancelière, également présente, n’a pas pris la parole mais elle s’était exprimée la veille, répétant que l’islam faisait partie de l’Allemagne. Elle apparaît également en bonne place sur une photo qui n'est pas sans rappeler le cliché "historique" des dirigeants étrangers réunis à Paris pour manifester contre le terrorisme.

L’Allemagne est "devenue plus diverse au niveau religieux, culturel et dans les mentalités grâce à l’immigration", a poursuivi le président de la République. "Les terroristes n’ont pas gagné et les terroristes ne gagneront pas" a assuré le président du Conseil central des musulmans d’Allemagne, Aiman Mazyek, avant qu’une minute de silence ne soit observée en mémoire des 17 victimes des attentats en France.

Le vice-président du Conseil central des Juifs en Allemagne, Abraham Lehrer, a quant à lui "fermement et totalement condamné les actes de vengeance, notamment les agressions contre les mosquées". Il s’est aussi alarmé de la "radicalisation toujours plus forte au sein de l’islam"  et du départ vers Israël de plus en plus de juifs français.

Dans la foule silencieuse, on relevait de nombreuses pancartes, "Je suis musulman. Je veux vivre et non ôter la vie" ou "Musulmans allemands solidaires des victimes de l'islamisme à Paris, au Nigeria et dans le monde entier". Une des affiches portait l'image de Merkel portant coiffe islamique.

Echo aux attentats qui ont touché la France la semaine dernière, ce rassemblement avait aussi pour but de contrer les rassemblements contre l’immigration musulmane qui ont lieu en Allemagne. A Dresde, dans l’est du pays 25.000 personnes ont manifesté lundi à l’initiative du mouvement Pegida, les "Européens patriotes contre l’islamisation de l’Occident".

Depuis octobre, Pegida organise tous les lundis à Dresde des manifestations pour dénoncer la politique d’immigration du gouvernement, le multiculturalisme et  "l’islamisation de l’Allemagne". Face à la montée de ce mouvement, les organisations musulmanes s’inquiètent de la montée de l’islamophobie.

Parallèlement aux manifestations de lundi, plus de 100.000 personnes ont défilé lundi pour s’opposer à Pegida. L’Allemagne, compte environ trois millions de Turcs ou d’origine turque, ce qui forme la majorité de la communauté musulmane allemande, environ quatre millions de personnes. L’islam a pris une place croissance en Allemagne, alors que le pays de 81 millions d'habitants est devenu la première destination d’immigration en Europe, et connaît un afflux massif de demandeurs d’asile. (http://www.bfmtv.com, 13 janv 2015)

Le chef religieux turc déplore le peu de mobilisation contre l'islamophobie

Le chef de la plus haute autorité islamique de Turquie a sèchement déploré mardi l'absence de mobilisation des dirigeants occidentaux contre les "massacres" subis par les musulmans, après la manifestation historique qui a suivi les attentats de Paris.

"D'un côté, 12 millions de personnes ont été massacrées ces dix dernières années dans le monde musulman, qui a beaucoup souffert. Mais la semaine dernière à Paris, 12 personne ont été brutalement tuées d'une façon qui ne peut être approuvée par aucun musulman", a déclaré Mehmet Görmez dans un discours à Edirne (nord-ouest).

"Nous avons vu que l'humanité, qui ne s'est pas levée contre le massacre de 12 millions de personnes, s'est levée contre le meurtre de seulement 12 personnes", a-t-il regretté. "Je veux dire que l'humanité doit se ressaisir immédiatement".

Le patron de la direction des affaires religieuses (Diyanet) n'a pas précisé l'origine de chiffres de morts musulmans qu'il a cités.

Comme lui, le régime islamo-conservateur turc a condamné sans ambiguïté les attaques jihadistes perpétrées la semaine dernière à Paris contre la rédaction du magazine satirique français Charlie Hebdo et un supermarché casher.

Il a également nié tout lien entre islam et violence et dénoncé la montée de l'islamophobie, notamment dans les pays européens.

Dans sa harangue hebdomadaire devant les députés de son parti, le Premier ministre Ahmet Davutoglu a lui aussi stigmatisé mardi les mobilisations à géométrie variable des dirigeants de la planète.

"Si un jours les dirigeants du monde se rassemblaient et marchaient main dans la main pour les enfants de Gaza et les martyrs de la mosquée al-Aqsa, alors la paix prévaudrait dans le monde", a-t-il déclaré en référence au conflit israélo-palestinien.

Lundi, le président Recep Tayyip Erdogan a aussi dénoncé le double discours de l'Ouest. "L'hypocrisie occidentale est évidente", a-t-il déclaré en dénonçant "le racisme, les discours de haine et l'islamophobie".
(AFP, 13 janvier 2015)

La Turquie confirme le passage de Boumeddiene en Syrie

La Turquie a confirmé lundi la fuite en Syrie, via son territoire, de la compagne d'un des auteurs des attentats meurtriers à Paris la semaine dernière, mais s'est défendu de toute faute et a réaffirmé sa volonté de coopérer au démantèlement des filières jihadistes.

Trois jours après la mort d'Amedy Coulibaly, le preneur d'otages de l'épicerie casher tué vendredi par la police à Paris, le ministre turc des Affaires étrangères a confirmé que Hayat Boumeddiene, recherchée par la France, se trouvait en Syrie depuis le 8 janvier.

"Elle est entrée en Turquie le 2 janvier en provenance de Madrid. Il y a des images (la montrant) à l'aéroport", a déclaré Mevlüt Cavusoglu.

"Elle est ensuite restée avec une autre personne dans un hôtel de Kadiköy (un district de la rive asiatique d'Istanbul). Elle est ensuite passée en Syrie le 8 janvier, ses relevés téléphoniques le montrent", a-t-il ajouté dans un entretien à l'agence de presse gouvernementale turque Anatolie.

Dès samedi, une source sécuritaire turque avait indiqué à l'AFP que la jeune femme, 26 ans, était arrivée en Turquie dès le 2 janvier, avant donc le parcours meurtrier reproché à son compagnon, puis "probablement" passée en Syrie.

Selon le quotidien pro-gouvernemental turc Yeni Safak, Hayat Boumeddiene a quitté Istanbul le 4 janvier pour la ville de Sanliurfa (sud-est), proche de la frontière syrienne.

Elle a ensuite rallié la Syrie le 8 par Akçakale, un point de passage régulier des étrangers qui rallient les mouvements jihadistes comme le groupe État islamique (EI).

La chaîne de télévision Haber Türk a diffusé lundi des images du système de surveillance de l'aéroport Sabiha Gökçen d'Istanbul montrant Hayat Boumeddiene à son entrée en Turquie, avec un homme non-identifié à ses côtés.

Selon Yeni Safak, cet homme a été identifié comme Mehdi Sabry Belhoucine, un citoyen français âgé de 23 ans.

La police française a émis un avis de recherche contre Hayat Boumeddiene pour déterminer son rôle dans l'équipée meurtrière d'Amedy Coulibaly, accusé d'avoir tué une policière le 8 janvier puis tué quatre personnes lors d'une prise d'otages le lendemain aux portes de Paris, avant d'être abattu par les forces de l'ordre.

- "Les Français n'ont rien dit" -

Souvent accusé par ses alliés occidentaux de traîner les pieds dans la lutte contre les filières jihadistes, le gouvernement islamo-conservateur s'est défendu lundi d'avoir laisser passer la femme la plus recherchée de France.

"Nous avons partagé ces informations avec la France avant même qu'elle nous le demande", a assuré M. Cavusoglu. "Les Français ne nous ont rien dit à son sujet", a renchéri son collègue de l'Intérieur, Efkan Ala.

En visite en Allemagne, le Premier ministre Ahmet Davutoglu s'est lui aussi défendu de tout raté. "Est-ce que la seule faute de la Turquie, c'est d'avoir une frontière avec la Syrie?", s'est-il interrogé à Berlin. "Nous sommes prêts à coopérer", a-t-il insisté.
 En septembre, le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et son homologue turc Efkin Ala s'étaient promis de mieux coopérer, après plusieurs cafouillages diplomatico-policiers lors du retour de jihadistes présumés vers la France.

Plusieurs de ses alliés ont accusé la Turquie d'avoir longtemps fermé les yeux voire soutenu certains des rebelles les plus radicaux, dont le groupe EI, opposés au régime du président syrien Bachar al-Assad, la bête noire d'Ankara.

La Turquie s'en est toujours fermement défendue et a assuré avoir renforcé ses contrôles aux frontières. "Les combattants étrangers posent aussi un sérieux problème à la Turquie", a souligné lundi M. Cavusoglu.

Le chef du gouvernement a évalué lundi à 7.000 le nombre d'apprentis jihadistes étrangers interdit de séjour en Turquie et à 1.500 à 2.000 celui des expulsés.

La Syrie a sauté sur l'occasion lundi pour accuser, à nouveau, son voisin d'avoir partie liée avec les jihadistes qui la combattent.

"La déclaration de Cavusoglu est un aveu officiel qui montre que la Turquie demeure le point de passage principal des terroristes étrangers qui se rendent en Syrie et qui en reviennent", a indiqué à l'AFP une source au ministère syrien des Affaires étrangères.
(AFP, 12 janvier 2015)

Culot! Davutoglu voudrait des marches contre l'islamophobie

Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a salué dimanche la marche de Paris contre le terrorisme comme un message fort adressé au monde, ajoutant qu'il aimerait des réactions similaires en cas d'attaques "contre des mosquées" ou en cas d'islamophobie.

M.Davutoglu s'est joint à la cinquantaine de dirigeants du monde entier à la marche de Paris, d'une ampleur sans précédent, en hommage au 17 victimes tuées par trois jihadistes.

"C'est un message adressé au monde entier que chacun doit s'ériger contre la menace du terrorisme", a affirmé M. Davutoglu aux journalistes à l'ambassade turque à Paris, dans une intervention télévisée.

"Nous nous attendons à ce que la même sensibilité soit exprimée lors d'attaques contre des mosquées ou en cas d'islamophobie", a-t-il ajouté.

Il a également loué les propos du président français François Hollande qui a déclaré vendredi que "ces fanatiques (qui ont mené les attentats) n'ont rien à voir avec la religion musulmane".

Le Premier ministre turc a précisé que les tueurs n'avaient pas grandi dans des pays musulmans mais "à Paris" et que c'était cet environnement qui devait être examiné.

La présence de M. Davutoglu à la marche a suscité la controverse sur les réseaux sociaux, certains pointant les violations de la liberté de la presse en Turquie pour désapprouver sa présence à Paris dimanche.
(AFP, 11 janvier 2015)

"Les tatoués en Turquie doivent supplier dieu pour être pardonnés"

Les personnes qui se sont fait graver des tatouages permanents, une pratique souvent dénoncée par le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, doivent implorer dieu pour un pardon, a annoncé l'autorité religieuse de Turquie.

"Les tatouages sont proscrits par notre religion", a indiqué le haut conseil des affaires religieuses dans une fatwa, un avis juridique donné par un spécialiste de l'islam, cité vendredi par la presse turque.

Cette instance exhorte en conséquence les tatoués à s'en "débarrasser" par tous les moyens, ou à défaut "d'implorer dieu pour un pardon et leur repentance", selon un communiqué cité par le quotidien Milliyet.

Bien que la majorité des musulmans considèrent les tatouages permanents comme un péché, ils restent populaires en Turquie, en particulier chez les jeunes.

L'été dernier, M. Erdogan avait publiquement réprimandé un jeune footballeur turc d'Istanbul qui portait un tatouage au poignet.

"C'est quoi ces tatouages ? Pourquoi tu te blesses le corps ?", lui avait-il vertement demandé devant les caméras de télévision. "Ne te laisse pas berner par des étrangers. Dieu nous en préserve, cela pourrait même te donner le cancer de la peau", avait affirmé le Premier ministre.
(AFP, 9 janvier 2015)

Hypocrisie de la hiérarchie islamique



« Nous sommes profondément choqués par ce que nous avons vu et ressenti au siège de Charlie Hebdo, les témoignages d’horreur, la douleur, l’innommable : c’était une manifestation de guerre  avec kalachnikovs et lance-flammes en plein Paris », a déclaré Dalil Boubakeur, le recteur de la grande mosquée de Paris qui s’est rendu sur les lieux de l’attentat.

Pourtant, ce monsieur était un des dignitaires religieux musulmans en France qui ont lancé en 2007 un procès en justice contre Charlie Hebdo
pour la publication de deux des caricatures de Mahomet ainsi que la “Une” dessinée par Cabu.

Voici un rappel de ce procès honteux publiè hier par Le Monde du 7 janv 2015:

L’audience historique du procès des caricatures de Mahomet

Par Pascale Robert-Diard

Ce fut une audience historique. Deux jours de fureur et de bruit, d’interpellations politiques, de magistrales joutes intellectuelles, de cabotinage et de fous rires pour défendre un journal, Charlie Hebdo, et, par dessus tout, un principe, celui de la liberté d’expression.

Peut-être fallait-il ce lieu, une chambre correctionnelle du Palais de justice de Paris, ces bornes, celles du droit et de la loi, ce contexte, celui d’une campagne présidentielle passionnée, pour donner toute sa puissance au débat suscité, les 7 et 8 mars 2007, par la plainte déposée par des associations musulmanes contre l’hebdomadaire satirique, qui avait publié les caricatures de Mahomet, parues initialement dans le journal danois Jyllands-Posten en septembre 2005.

Combien de fois les mots attribués (à tort) à Voltaire – « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » – ont-ils résonné dans la salle d’audience ! Nicolas Sarkozy, candidat à l’élection présidentielle, adressant aux avocats de Charlie Hebdo, Mes Georges Kiejman et Richard Malka, un message de soutien : « Je préfère l’excès de caricature à l’absence de caricature » ; François Hollande, alors premier secrétaire du Parti socialiste, interpellant les associations à l’origine de la plainte : « Je ne pense pas que cette affaire a fait progresser votre cause. On ne peut pas dénoncer le terrorisme en écartant le lien avec la religion alors que les terroristes eux-mêmes font le lien » ; François Bayrou, candidat lui aussi, revendiquant sa foi chrétienne pour mieux souligner qu’au-dessus « des convictions personnelles, spirituelles, il y a ce pilier central de notre société qui nous protège tous, croyants, incroyants, agnostiques, la liberté d’expression, et ce choix proprement français, républicain, de la laïcité qui a été pour notre société émancipateur et fondateur. C’est la pointe de diamant de notre vision du monde ».

« La forteresse de la liberté d’expression »

Il fallait voir Richard Malka exhiber quelques-uns des plus cruels dessins publiés par l’hebdomadaire contre les symboles de l’Eglise catholique et ses dignitaires en lançant aux parties civiles : « Vous voulez vraiment l’égalité de traitement ? Personne dans ce pays, pas même à Charlie Hebdo, n’oserait faire à l’égard du prophète Mahomet le dixième de ce qu’on a fait sur le pape ! » ; il fallait entendre Georges Kiejman rappeler plus d’un siècle de jurisprudence qui a « bâti pierre à pierre la forteresse de la liberté d’expression, fruit d’une histoire et d’une Révolution », pour mesurer que ce qui se jouait là, dans ce prétoire, n’était rien moins que la réaffirmation solennelle et passionnée d’une valeur fondamentale de l’identité nationale.

Un mois plus tard, la bien nommée chambre de la presse et des libertés rendait un jugement dont chaque ligne résonne cruellement aujourd’hui. « Attendu que Charlie Hebdo est un journal satirique, contenant de nombreuses caricatures que nul n’est obligé d’acheter ou de lire, à la différence d’autres supports tels que des affiches exposées sur la voie publique ; attendu que toute caricature s’analyse en un portrait qui s’affranchit du bon goût pour remplir une fonction parodique (…) ; attendu que le genre littéraire de la caricature, bien que délibérément provocant, participe à ce titre à la liberté d’expression et de communication des pensées et des opinions (…) ; attendu qu’ainsi, en dépit du caractère choquant, voire blessant, de cette caricature pour la sensibilité des musulmans, le contexte et les circonstances de sa publication dans le journal Charlie Hebdo, apparaissent exclusifs de toute volonté délibérée d’offenser directement et gratuitement l’ensemble des musulmans ; que les limites admissibles de la liberté d’expression n’ont donc pas été dépassées (…). »

C’est beau le droit dans ces moments-là.

Erdogan exhorte l'Europe à lutter contre l'islamophobie

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé mardi les pays européens à lutter contre l'islamophobie et à prévenir la multiplication des manifestations anti-islam plutôt que "d'essayer de donner des leçons" à la Turquie.

"Il est regrettable que l'Union européenne essaie de donner des leçons à la Turquie plutôt que de tenter de résoudre les sérieuses menaces auxquelles elle fait face", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours aux ambassadeurs turcs réunis à Ankara.

"L'islamophobie représente une menace sérieuse pour l'Europe. Si ce problème n'est pas résolu et si le populisme prend en otage les dirigeants européens, les valeurs européennes seront remises en question", a-t-il poursuivi, affirmant que les mouvements racistes y voyaient leur influence grandir "jour après jour."

Ses commentaires interviennent au lendemain d'une manifestation organisée à Dresde par l'organisation allemande anti-immigrés Pegida qui a rassemblé quelque 18.000 personnes contre "l'islamisation de l'Occident".

M. Erdogan a prié Bruxelles de "revoir sa politique à l'égard de la Turquie", l'accusant de traîner des pieds sur le dossier d'adhésion d'Ankara, au point mort.

Lors de son discours, le président islamo-conservateur turc a également pressé ses diplomates de représenter une Turquie forte et sûre d'elle-même.

"La Turquie n'est pas un pays que n'importe qui peut accuser et montrer du doigt de façon arrogante. Ceux qui ont pris de telles habitudes doivent les abandonner", a-t-il plaidé.

"Ceux qui admonestent la Turquie doivent se rendre compte qu'ils ont affaire à une nouvelle Turquie, une grande Turquie, avec son économie, sa démocratie et sa politique étrangère", a insisté le chef de l'Etat.

Chef du gouvernement pendant onze ans avant d'être élu à la présidence en août dernier, M. Erdogan est accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire et islamiste.
(AFP, 6 janvier 2015)

AKP deputy defends nepotism with Quranic verse

Justice and Development Party (AKP) Adıyaman deputy Mehmet Metiner has defended alleged ruling AKP nepotism using a verse from the Quran, saying that the verse orders people to favor their relatives.
A video recently circulated by the media features Metiner being interviewed by a local TV station two months ago.

Mustafa Aloğlu, the host of “Aloğlu ile Bakış Açısı” (Point of View with Aloğlu), which airs on a station operating in Adıyaman province called Mercan TV, asked Metiner about claims that the relatives of AKP deputies and high-ranking government officials are appointed to public positions without having to take the State Personnel Examination (KPSS). In response, Metiner said: “We are religious people, aren't we? When we attend the Friday prayer each week, the verse saying ‘Protect and favor your relatives' is read during the Friday sermon.”

The verse that Metiner makes reference to is Ayah 90 of Sura An-Nahl, which states: "Indeed, Allah orders justice and good conduct and giving to relatives and forbids immorality and bad conduct and oppression. He admonishes you that perhaps you will be reminded.”

Aloğlu then asked the deputy whether AKP members legitimize their nepotism with Quranic verses. After remaining silent for a while, Metiner responded by saying, “If you also oppose God's verse, I don't know what more to say.”

When he was asked about his cousin's appointment to the Sincik district branch of the Education Ministry, Metiner said that the Adıyaman governor appointed his cousin, not him.

Professor Haluk Koç, main opposition Republican People's Party (CHP) deputy chairman and spokesperson, called for a news conference at the party headquarters on Dec. 7. 2014, to reveal the extent to which the AKP government has engaged in nepotism. He provided a list of 85 individuals who he alleges have been hired at state institutions thanks to their relationships with government officials.

Koç said since the AKP came to power in Turkey, having connections with the government has been the key factor for employment at state agencies while children, relatives and even friends of AKP ministers and deputies have been hired by state agencies despite failing to possess the necessary qualifications and failing to pass the KPSS, a prerequisite in the recruitment process of state agencies.

While around 20 million people have taken the KPSS examination during the AKP's stay in power, Koç highlighted that only 610,000 of these people have become state agency employees.

In a statement during budget discussions in Parliament late on Dec. 12, Deputy Prime Minister Bülent Arınç admitted that favoritism is shown to AKP supporters when hiring at public agencies.

When asked about CHP Deputy Chairman Koç's nepotism claims, Arınç said: “I can't say that [the CHP's accusations] are not true. … Some of them are true.”

Furthermore, Labor and Social Security Minister Faruk Çelik also confirmed the existence of nepotism in Turkey in a statement he gave on Dec. 15. He said nepotism in government jobs is not a new trend that emerged only with the rise of the ruling AKP, but rather one that has existed since the era of Turkey's founder, Mustafa Kemal Atatürk.
(TODAY'S ZAMAN, Jan 2, 2015)

Nouveau dérapage misogyne du ministre de la Santé

La polémique lancée par le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan sur la place "naturelle" des femmes a rebondi vendredi en Turquie après une sortie de son ministre de la Santé jugeant que la maternité était leur seule "carrière" possible.

A la faveur jeudi d'une tournée des premiers bébés de l'année dans les maternités d'Istanbul, le ministre a dispensé quelques conseils à leurs mères.

"Les mères ne doivent pas mettre d'autres carrières que la maternité au centre de leur vie. Elever de nouvelles générations doit être au centre de leurs préoccupations", a lancé Mehmet Müezzinoglu cité par les médias turcs.

Ces déclarations ont suscité une volée de critiques sur les réseaux sociaux.

"La maternité n'est pas une carrière", a réagi sur son compte Twitter l'écrivaine à succès Eli Safak, "les femmes turques doivent décider elles-mêmes de leur chemin dans la vie (pas se la faire imposer par des hommes politiques)".

Une députée de l'opposition, Aylin Nazliaka, a pour sa part suggéré à M. Müezzinoglu "d'arrêter de parler". "Il a des motifs cachés derrière ces déclarations. Leur but est de faire des femmes des citoyennes de seconde zone", a-t-elle écrit sur Twitter.

Droit dans ses bottes, le ministre de la Santé a réitéré ses propos vendredi.

"La maternité n'est pas une carrière ouverte à tous (...) c'est une carrière indiscutable et sacrée", a-t-il insisté devant la presse.
 Habitué des déclarations à l'emporte-pièces, M. Erdogan s'est lui aussi illustré récemment par une série de sorties sur le même thème qui ont outré les féministes.

Fin novembre, il avait jugé l'égalité hommes-femmes "contre nature" et souligné que l'islam avait "défini une place pour les femmes: la maternité". Le mois dernier, le chef de l'Etat, qui milite fermement pour que les femmes aient au moins trois enfants, avait également comparé la contraception à une "trahison".

M. Erdogan, qui a dirigé le gouvernement pendant onze ans avant son élection à la présidence en août dernier, est régulièrement accusé par ses détracteurs de vouloir islamiser la société turque, en limitant notamment le droit des femmes.
(AFP, 2 janvier 2015)

Elif Safak's Reaction to Minister: Motherhood is not a career

Turkish writer Elif Şafak has taken to Twitter to respond to Health Minister Mehmet Müezzinoğlu's controversial recent statements concerning motherhood, stating that “motherhood is not a career.” 

“Motherhood is not a career. Turkish women should decide their own paths in life [not male politicians from above],” Şafak wrote on her official Twitter account on Jan. 1.

Müezzinoğlu stirred controversy during a visit to the first baby born in 2015 in Istanbul early on Jan. 1, giving advice to mothers.

“Mothers have the career of motherhood, which cannot be possessed by anyone else in the world. Mothers should not put careers other than motherhood at the center of their lives. They should make raising good generations the center of their attention,” he said.

Main opposition Republican People’s Party (CHP) deputy Aylin Nazlıaka has also slammed Müezzinoğlu, saying, “The only career the health minister who said ‘women’s only career should be motherhood’ should be to stop speaking.”

“There is no sincerity in this mentality’s glorifying motherhood; there are ulterior motives behind these statements. The aim is to make women second-class citizens,” Nazlıaka said on Twitter.
(hurriyetdailynews.com, Jan 2, 2015)

Socio-économique / Socio-economic

15,000 Turkish metal workers to strike for better wages

Up to 15,000 metal workers are expected to go on strike today around Turkey to protest poor wages in the sector and demand a better collective bargaining agreement with employers in the industry.

Workers in the metal sector are not being paid what they deserve based on their workenvironment and performance, said Birleşik Metal-İş Union head Adnan Serdaroğlu. “In Turkey, the metal sector is receiving a below-average share,” Serdaroğlu said.

Workers at 22 factories in 10 cities around the country are set to walk off the job at 9 a.m. today after Birleşik Metal-İş, which is part of the Confederation of Progressive Trade Unions (DİSK), failed to reach an agreement with the Metal Industrialists’ Union (MESS) on wage increases and the length of collective bargaining periods.

The union has accused MESS of consolidating a system of cheap labor through its policies of providing smaller wage increases to low-paid workers, who form close to 70 percent of the total number of workers in the sector, and higher raises to better-paid workers. At the same time, Metal-İş said MESS’s desire to sign a collective bargaining deal of three years instead of two would also make cheap labor more permanent.

“The sector is one with a high class consciousness, but it’s also one where employers and yellow unions are very strong. As such, the struggle in this union is set to transform from a struggle for rights into a class struggle,” Serdaroğlu said.

Confederation of Public Sector Trade Unions (KESK) Chair Lami Özgen also lent support to Metal-İş’s call for a strike.

“The policies of driving down wages for workers in the public and private sector, as well as that of sentencing people to wages that are below the poverty line, have long been the common policies of the government and employers in this country,” Özgen said.

Employers demand government action

The Kocaeli Chamber of Commerce (KSO), meanwhile, has written to Deputy Prime Minister Ali Babacan in an effort to convince the government to take action to prevent the strike, web portal sendika.org has reported, citing local news sources in Kocaeli, which is home to many metal factories.

“[The strike] will probably bring the industry to a standstill,” the KSO said, adding that the government would have a big role to play in forcing a postponement of the strike.

The request angered workers in Kocaeli, who protested outside the KSO’s office.

“Postponing the strike by metal workers would mean nothing apart from benefiting capital’s system of oppression,” Birleşik Metal-İş Kocaeli Branch Secretary Telat Çelik said in a statement, noting that there was no legal ground to postpone the action.

“In our country, there have been cases in which strikes at glass factories have been deemed to threaten national security and postponed. The strike by metal workers does not threaten public health or national security,” he said.
(hurriyetdailynews.com, Jan 28, 2015)

Solidarity with metalworkers on strike in Turkey

European United Left / Nordic Green Left European Parliamentary Group (GUE/NGL) strongly supports the strike of the DISK Birleşik Metal-İş union workers in Turkey

A historic strike in the metal sector has been called following a breakdown in negotiations between Birleşik Metal-İş Union and the Turkish Metal Employers’ Federation (MESS) over an attempt by MESS to impose a three-year collective bargaining agreement which would do nothing to improve conditions for newer workers or those on lower wages.

Around 15,000 workers in 42 companies, including several multinationals, will strike tomorrow, 29 January.

On behalf of GUE/NGL, President Gabi Zimmer and MEP Takis Hadjigeorgiou, Vice Chair of the EU-Turkey Joint Parliamentary Committee, expressed the group's full support to Birleşik Metal-İş and its members in their struggle to improve working conditions and wages, particularly their demands for a general wage increase for low-paid workers doing the same jobs.

GUE/NGL strongly urges the Turkish Government to respect the workers' right to strike, as well as all workers' rights appropriate for a country that wants to join the European Union. (emily.macintosh@europarl.europa.eu
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Turkey’s population rises to over 77 million

Turkey’s population rose to 77.7 million people in 2014, an increase of 1.28 million over the course of the year, according to data released by the Turkish Statistical Institute on Jan. 28.

Some 50.2 percent (38.98 million) of the population is male, while 49.8 percent (38.71 million) is female.

The proportion of the Turkish population living in cities increased to 91.8 percent in 2014, from 91.3 percent in 2013.

The most populated province in the country is Istanbul with 18.5 percent of Turkish citizens (14.38 million people). Istanbul is followed by Ankara with 6.6 percent (5.15 million people); İzmir with 5.3 percent (4.11 million people); Bursa with 3.6 percent (2.79 million people); and Antalya with 2.9 percent (2.22 million people). The least populated of Turkey’s 81 provinces is the northeastern province of Bayburt, which has just 80,607 inhabitants.

The median age of Turkey’s population increased to 30.7 in 2014, from 30.4 percent in 2013. The median age for males was 30.1, while for females it was 31.3. The provinces with the highest median ages in the country were Sinop at 39.1, Balıkesir at 38.6, and Edirne and Kastamonu at 38.0. The provinces with the lowest median ages were all in the southeast of the country, with Şırnak at 19.1, Şanlıurfa at 19.2, and Ağrı at 20.

The working age population between 15-64 increased by 0.1 points to 67.8 percent of the total - or 52.64 million people. The population aged 0-14 fell to 24.3 percent of the total (18.86 million people), while the population aged 65 and over rose to 8.0 percent of the total (6.19 million people).

The population density across Turkey - calculated by the average number of people per square kilometer - increased by 1 person in 2014, reaching 101.

The province with the highest population density was Istanbul, with 2,767 people per square kilometer. Istanbul was followed by Kocaeli with 477, İzmir with 342, Gaziantep with 277, and both Bursa and Yalova with 267. The eastern province of Tunceli had the smallest population density, with just 12 people per square kilometer.
(hurriyetdailynews.com, Jan 28, 2015)

La Banque centrale baisse d'un demi-point son principal taux directeur

La Banque centrale turque a annoncé mardi une réduction d'un demi-point son principal taux directeur de 8,25 à 7,75%, sous pression du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan qui réclamait une forte baisse pour protéger la croissance.

Lors de la réunion mensuelle de son comité de politique monétaire, l'institution a décidé de laisser tous ses autres taux inchangés.

Fin janvier, la banque centrale avait ordonné une hausse drastique de ses taux contre l'avis du gouvernement, afin d'enrayer la dégringolade de la livre turque et la dégradation des déficits publics, alimentées par la politique monétaire restrictive de la Réserve fédérale américaine (Fed) et les fortes tensions politiques dans le pays.

Le président Erdogan n'a depuis de cesse de réclamer la baisse de ces taux, afin de protéger la croissance fragile du pays.

"Hé, à la banque centrale, qu'est-ce que vous attendez encore ?", a-t-il lancé vendredi. "Ca ne peut pas continuer comme ça. Nous avons besoin d'investissement, d'emploi, de production, d'exportations, qui sont les fondements de notre économie", a-t-il ajouté.

L'institution financière s'est jusque-là refusée à obtempérer jusqu'à une baisse significative de l'inflation, qui a atteint 8,17% l'an dernier.

Après des taux de plus de 8% en 2010 et 2011, la croissance de l'économie turque a nettement ralenti, victime de la crise de la zone euro, son principal marché à l'exportation, puis des guerres à sa frontière en Irak et en Syrie.

Le gouvernement espère un taux définitif de 3,3% en 2014 et table sur 4% cette année.
(AFP, 20 janvier 2015)

Men Kill 281 Women in 2014 in Turkey

According to the data based on reports in local and national newspapers and news agencies, a compilation made by bianet revealed that men killed at least 281 women, raped/attempted to rape 109 women and teenager girls, left 560 women injured and sexually harassed 140 women and teenager girls.

In 2013, men killed 214 women and 10 children, raped 167 women and teenager girls/ attempted to rape, used violence against 241 women and teenager girls, harassed 161 women and teenager girls.

Men killed 281 women in 2014. Compared with 2013, murders rose by 31 percent. The distribution of murders according to years is as follows: 271 in 2010, 257 in 2011, 165 in 2012, 214 in 2013, and 1,134 in the past 5 years.

20.64 percent of women were killed for seeking a divorce/breakup: At least 58 slain women declared that they wanted to divorce from husband / breakup from lover. They also either filed for divorce or left their partner to live another apartment.

8.9 percent of women were killed due to lack of state security: 25 women applied to authorities for restraint order or filed a complaint on violence or death threats.

3.9 percent of murder perpetrators previously faced trial for violence charges and released within an acquittal, amnesty or judiciary control measures: 11 women were murdered by unpunished aggressors. (BIA, Jan 20, 2015)


L'UE devra s'approvisionner en Turquie si elle veut le gaz russe

Le géant russe Gazprom, qui a décidé de construire un gazoduc vers la Turquie après l'abandon du projet South Stream vers l'Europe, a averti mercredi l'UE qu'elle devrait s'approvisionner par ses propres moyens dans ce pays une fois la construction terminée.

"Le gazoduc Turkish Stream constitue le seul itinéraire par lequel seront livrés les 63 milliards de m3 de gaz russe qui transitent actuellement par l'Ukraine", a déclaré le patron du groupe, Alexeï Miller, cité dans un communiqué après un entretien avec le nouveau vice-président de la Commission européenne chargé de l'Energie Maros Sefcovic.

"Il n'y a pas d'autre possibilité", a-t-il poursuivi.

Après des mois de tensions croissantes entre l'UE et la Russie sur fond de crise ukrainienne et de conflit gazier entre Moscou et Kiev, Vladimir Poutine a annoncé à la surprise générale le 1er décembre l'abandon du projet South Stream.

Estimé à 16 milliards d'euros, ce projet de Gazprom, avec la participation entre autres de l'italien Eni ou encore du français EDF, devait relier sur 3.600 kilomètres la Russie à la Bulgarie par la mer Noire pour se diriger ensuite vers l'Europe occidentale via la Serbie, la Hongrie et la Slovénie.

A la place, la Russie compte construire un nouveau gazoduc vers la Turquie, qu'elle approvisionne déjà via la mer Noire par le gazoduc Blue Stream, et faire du pays un important centre de transit pour le gaz russe.

"Nos partenaires européens ont été informés et maintenant, leur tâche est de créer les infrastructures gazières nécessaires à partir de la frontière gréco-turque", a assuré M. Miller.

"Ils n'ont que quelques années pour le faire. C'est très, très court", a-t-il insisté, estimant que les travaux devaient commencer "tout de suite".

"Dans le cas inverse ces volumes de gaz iront vers d'autres pays", a-t-il averti.

Moscou s'agace depuis des années des règles de l'UE en termes de concurrence: Bruxelles tentait d'imposer à Gazprom d'ouvrir ses gazoducs à d'autres producteurs alors que le groupe russe refusait de le faire en raison des sommes massives investies pour leur construction.

Ces bisbilles, qui bloquaient notamment le projet en Bulgarie, constituent la raison invoquée par M. Poutine pour l'abandon de South Stream.

Gazprom compte donc désormais envoyer son gaz en Turquie, sans devoir se plier aux règles de l'UE qui devra investir pour s'approvisionner.

La Russie cherche depuis des années à diversifier ses exportations de gaz actuellement dirigées vers l'ex-URSS et l'Europe. Cette dernière assure l'essentiel de ses gigantesques bénéfices. Gazprom a notamment signé l'an dernier son premier contrat vers la Chine, qu'il devrait approvisionner à partir de 2018.
(AFP, 14 janvier 2015)

Début du nouveau procès du président de Fenerbahçe

Le nouveau procès du président de Fenerbahçe Aziz Yildirim, condamné il y a plus de deux ans à une lourde peine de prison dans une affaire de matches truqués qui a secoué le football turc, s'est ouvert mardi à Istanbul, ont rapporté les médias.

Lors d'un premier procès, Yildirim, 62 ans, avait écopé d'une peine totale de six ans et trois mois de prison pour avoir truqué une série de rencontres du championnat turc, ainsi qu'à une amende de 1,3 millions de livres turques (environ 420.000 euros).

Le patron du célèbre club d'Istanbul, qui a effectué environ un an de détention préventive, a vigoureusement dénoncé un jugement "politique", jusqu'à obtenir, en juin dernier, de la Cour suprême d'être rejugé.

Yildirim accuse la communauté de l'imam Fethullah Gülen d'avoir fabriqué les preuves qui ont abouti à sa première condamnation.

Longtemps son allié, le gouvernement islamo-conservateur, à la tête de la Turquie depuis 2002, a engagé il y a un an une chasse aux sorcières contre le mouvement Gülen, qu'il accuse d'avoir ourdi un complot pour le renverser.

Dès l'ouverture des débats mardi, le président de Fenerbahçe a dénoncé une machination politique. "Je ne dormirai pas en prison, je l'ai déjà fait savoir. Car il s'agit d'une opération montée de toute pièces, comme on en a déjà vu dans le passé", a-t-il affirmé.

"La République de Turquie est une et indivisible. Il ne peut exister un Etat dans l'Etat. Nous nous y opposerons", a insisté le patron de Fenerbahçe, rejugé avec six autres prévenus.

Près d'une centaine de personnes ont été condamnées en même temps que Yildirim lors du premier procès. Fenerbahçe avait été exclu par la Fédération turque de football de l'édition 2011-2012 de la Ligue des champions.
(AFP, 13 janvier 2015)

Le gouvernement islamiste dévoile un plan de relance de la natalité

Le gouvernement islamo-conservateur turc a annoncé jeudi des mesures destinées à encourager les couples mariés à avoir plus d'enfants, une priorité du président Recep Tayyip Erdogan qui s'inquiète du ralentissement de la croissance de sa population.

Le plan dévoilé par le Premier ministre Ahmet Davutoglu prévoit, entre autres, la création de primes à la naissance et un allongement des congés maternité.
 "L'économie peut être relancée après une crise, mais si le développement des familles est perturbé, nous ne pouvons pas y remédier", a justifié M. Davutoglu à la télévision.

En plus des quatre mois de congé maternité déjà octroyés, le gouvernement va donc offrir aux mères de famille qui reprennent leur travail à mi-temps après leur accouchement un salaire à plein temps pendant deux mois.

En outre, les jeunes mamans vont désormais recevoir une prime pouvant aller jusqu'à 600 livres turques (220 euros) pour chacun de leur enfant.
 Selon le chef du gouvernement, ces mesures sont nécessaires parce que l'avenir économique du pays est "mis en danger" par le vieillissement de la population.

La population turque est passée de 20 millions d'habitants en 1950 à 76 millions aujourd'hui, dont 24% de moins de 15 ans, mais sa croissance démographique s'est ralentie pour atteindre 1% l'année dernière.

M. Davutoglu a affirmé que le pays devait absolument maintenir son taux de fertilité de 2,1 enfants par femmes pour assurer le renouvellement des générations.

Depuis des années, M. Erdogan encourage régulièrement les femmes à avoir plus d'enfants. "Un seul enfant est signe de solitude, deux de rivalité, trois d'équilibre et quatre d'abondance", a-t-il déclaré en décembre.

Ces appels du pied insistants provoquent régulièrement des polémiques en Turquie.

Récemment, il a ainsi qualifié le contrôle des naissances de "trahison" et son ministre de la Santé Mehmet Muezzinoglu a souligné que la "carrière" prioritaire des femmes devait être la maternité, suscitant la colère des féministes.

M. Davutoglu, dont la femme est gynécologue, s'est un peu démarqué de cette ligne jeudi en jugeant que les femmes ne devaient pas être forcées à choisir entre la maternité et leur carrière.
(AFP, 8 janvier 2015)

1,886 Workers Die on the Job in 2014

Worker Health and Occupational Safety Assembly released its annual report on occupational mortalities in Turkey.

According to the report, at least 1,886 workers died on the job across Turkey.

Among the deceased workers, 1,754 were men, 132 were women and 54 were children.

According to sectors, 423 workers died in construction, 386 died in mining, 309 died on agriculture.

The occupational casualties occurred mostly during traffic with 421 workers. 395 workers died due to poisoning/suffocation and 298 died due to falling.

29 workers died to professional illness. On the other hand, 331 workers have already retired from one profession.

The distribution of worker deaths was as follows: Manisa (343), İstanbul (198) and Kocaeli (67).

In May, 427 workers died on the job. Other peak months turned out October (171) and August (160).

According to the report, at least 127 workers died on the job in December with 15 women and 1 immigrant.
(BIA, Jan 2, 2015)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

La Turquie critiquée au Conseil des droits de l'homme de l'ONU

La Turquie a été sévèrement critiquée mardi au Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, notamment en raison de l'intimidation de journalistes et des brutalités policières contre les manifestants.

Le vice-premier ministre Buelent Arinc a cependant assuré que son pays avait accompli d'importants progrès et que les droits à liberté d'expression et de réunion étaient des
éléments "indispensables" de la démocratie turque.

"La protection et la promotion des droits de l'homme est une de nos priorités en matière d'objectifs politiques", a-t-il ajouté.

Le Conseil procédait à l'examen périodique des droits de l'homme en Turquie, un exercice auquel chacun des 193 pays de l'ONU doit se soumettre tous les quatre ans.

Le représentant égyptien Amr Ramadan a dénoncé "une détérioration sévère des droits de l'homme", avec une "impunité qui entoure l'usage systématique, illégal de la force brutale par les services de sécurité". Il a affirmé que le nombre de journalistes en prison fait de la Turquie un des premiers pays dans ce domaine.

Le vice-premier ministre turc a aussitôt rétorqué que l'Egypte était mal placée pour de telles critiques, avec le weekend dernier vingt personnes tuées dans des manifestations. Il a rappelé que de nombreux journalistes sont en prison en Egypte.

Le représentant des Etats-Unis, Keith Harper, a pour sa part dénoncé "les interférences du gouvernement dans la justice" et dit sa "préoccupation devant l'augmentation des restrictions à la liberté d'expression, y compris la censure des nouveaux médias et d'internet".

Le représentant de la Grande-Bretagne, Karen Pierce, a aussi mentionné "les restrictions des libertés d'expression et de réunion et la question de la séparation des pouvoirs". 
(AFP, 27 janvier 2015)

Erdogan's blackmail: "If EU opposes Islamophobia, it must accept Turkey as member"

Turkish President Recep Tayyip Erdoğan has said that the European Union "must admit Turkey" as a member if it opposes Islamophobia.

Erdoğan became the first Turkish President who visited Djibouti on Jan. 24, one day after he interrupted his Horn of Africa tour to attend King Abdullah's funeral in Saudi Arabia. Djibouti President Ismail Omar Guelleh welcomed his Turkish counterpart at the Djibouti City airport.

Turkish President, who had visited Ethiopia as the first stop of his tour, touched upon a number of foreign policy issues during his joint press conference with Guelleh, which was attended by the members of the large Turkish delegation that included cabinet members such as Foreign Minister Mevlüt Çavuşoğlu.

Stressing that the past decade saw the deaths of thousands of Muslims in the region, Erdoğan slammed the "coup-makers" in Egypt. "3,000 Muslims were killed in one day. It is unprecedented in recent history," Erdoğan said, criticizing the Egyptian government for the crackdown against the Muslim Brotherhood.

"We host 1,700,000 Syrians. We spent $5.5 billion so far," Erdoğan continued, before stressing that the international community contributed with just $250 million. "The total number of Syrian refugees in Europe is 130,000" he added. "The world watches [Syria] as a spectator. The dominant powers, the EU, they all just watch it. And whom they strike at? Muslims..."

After repeating that Turkey "will never tolerate terrorists" as they "can be from any religion," Erdoğan stepped up his rhetoric on Turkey's ongoing EU membership process.

"It is not important whether they accept us or not. We keep up with our work. We are testing Europe. Will Europe be able to digest and to accept Turkey, whose people are Muslims? If you oppose Islamophobia, then you must admit Turkey into the EU," he said.

The thesis claiming that the EU is a "Christian club" will be justified, if Turkey is rejected, according to Erdoğan.

"Turkey is included in NATO, OECD... And why don't you admit it into the EU? Then, the problem is elsewhere," he continued, vowing that "Turkey is a strong country now and it will not come to the EU's door to beg" for membership.

"If Turkey is accepted, it will be a member. If they reject it, then it will make its own way," Erdoğan concluded.

Somalia attack 'not against Turkey'

Turkish President also confirmed that he will not cancel his visit to Somalia scheduled for Jan. 25, despite a Jan. 22 attack at the gate of a Mogadishu hotel where Turkish delegates were attending a preparatory meeting.

Five Somalis were killed when the suicide car bomb exploded, while there were no casualties among 70 members of the Turkish delegation.

"I don't think that this attack was against us, against Turkey. I don't want to think this way," Erdoğan said upon a question, noting that the bombing could be "the kind of attacks that have been targeting the Somali government" in the past years.

"If the organizers are really Somalis and Muslims, then they should know that Turkey has got nothing to do with Somalia but to help and support it," Turkish President stressed.

He added that he would visit the country to inaugurate the hospitals and roads that Turkey built. "I believe that it will make our brothers happy. If somebody feels uncomfortable, then he is an enemy of Somalia."

Erdoğan also spoke at the country's National Assembly, where he said that Turkey would provide scholarships for 3,500 African students studying in Turkey.
     
He stated that there were currently 65 students from Djibouti studying in Turkey and that he wished to raise the number to 100.

He also commented on the situation of the two countries on the two different continents, saying: "Although both countries are models of stability, the instability of the region, the conflicts and terrorism affect them directly."
(hurriyetdailynews.com, Jan 24, 2015)

EP progress report warns Turkey on freedoms, judiciary, corruption

The European Parliament's (EP) first progress report, released on Friday under newly appointed Turkey rapporteur Kati Piri, has warned that Turkey currently does not meet the EU's expectations for a candidate country due to issues related to freedom of speech and the lack of an independent judiciary.

In a statement issued along with the EP progress report, Piri said: “The rule of law and the respect for fundamental freedoms form the core of the EU negotiation process. In this respect, Turkey currently does not meet the expectations that we have for an EU candidate country. The concerns of the European Parliament focus on the freedom of speech and the independence of the judiciary -- both essential components of an open democracy."

Piri also added that these issues are “tainting relations with Turkey” preventing Turkey's negotiation process with the EU from moving forward. “The most effective way to increase leverage on Turkey is, however, through the negotiation process, especially by opening chapters 23 and 24 which relate to fundamental rights and freedoms," said Piri.

Turkey and the EU began accession talks on 35 negotiating chapters in 2005, but there has been very little progress since then amid opposition to Turkish membership in some EU countries, including France, and the unresolved Cyprus dispute. The EU has opened 14 chapters with Turkey so far, but 17 chapters still remain blocked.

Turkey has called on the EU to open chapters 23 and 24, the two chapters that cover issues related to the judiciary, fundamental rights, freedom and security. The two chapters are blocked by Greek Cyprus.

Piri said there are also positive developments taking place in Turkey praising, “The commitment of the Turkish government to achieve a comprehensive and sustainable solution for the Kurdish issue on the basis of negotiations with the (outlawed Kurdistan Worker's Party) PKK, and by that enhancing the social, cultural and political rights of the citizens of Kurdish origin.” She further noted that Turkey deserves the EU's full support on the issue.

“The EU and Turkey are strategic partners that need each other in the fight against terrorism and in finding solutions to the very serious developments in the region surrounding Europe, especially in Syria and Iraq. There are still many possibilities to further develop economic relations and the EU also has a moral duty to help Turkey with the reception of 1.6 million Syrian refugees,” Piri said.

The EP report stressed that the accession process is a unique opportunity for Turkey to develop a strong pluralistic democratic system with solid institutions and called on Turkey to place the accession process at the center of its domestic policy choices. The report praised the ability of political parties to campaign in languages other than Turkish and reiterated the importance of lowering the 10 percent electoral threshold, which would enable opportunities of political participation of all components of society in Turkey

The report expressed support for the settlement process and said that a successful resolution of the Kurdish issue would be a positive contribution to stability and the protection of human rights in Turkey. It encouraged all political parties to support this process and called on the commission to provide technical support and dedicate available resources to programs relating to socio-economic integration and education in the Southeast as a way to reinforce the settlement process.

Corruption issues

Regarding issues of corruption, the report noted that the EP regrets how the Turkish government reacted to the corruption allegations in December 2013 and is of the opinion that there should be a transparent and independent investigation into the accusations. The report also pointed out the need for an adequate legal framework for the fight against corruption, which does not only erode people's trust in democracy but can also harm economic development and a favourable investment climate.

Piri's report also pointed out the recent amendments to the Law on the High Council of Judges and Prosecutors (HSYK) and the subsequent numerous reassignments and dismissals of judges, prosecutors and police officers raised serious concerns about the independence, impartiality and efficiency of the judiciary and the separation of powers.

The report praised a number of “important decisions” made by the Constitutional Court protecting the rule of law and fundamental rights, such as the freedom of expression, which has illustrated the resilience of the constitutional system. The EP report called on the government to provide for adequate checks and balances on the power of law enforcement agencies and recommended that Turkish authorities set up an independent and effective police complaint mechanism.

Press freedom issues

The EP report said that Turkey should address media freedom as a matter of priority and provide an adequate legal framework guaranteeing pluralism in line with international standards and that it regrets efforts by the Turkish government to ban access to social media, its restrictive approach to freedom of expression and the pressure put on media outlets and journalists. The report also called the Dec. 14 detention of media representatives deplorable, recommending that in all cases the government needs to provide ample and transparent information on the allegations being made against the defendants and grant them full access to the incriminating evidence. Moreover, they must be granted full defence rights to ensure the proper handling of the cases and establish the veracity of the accusations without delay and beyond reasonable doubt.

The report further highlighted the importance of continuing efforts by Turkey and Greece to improve their bilateral relations. It called on the Turkish government to respect the sovereign rights of all members states, including Greek Cyprus's right to the exploration of natural resources when in line with the EU acquis and international law. It expressed support for the reunification of the ethnically divided island of Cyprus and called on both sides to resume negotiations under the UN auspices. The report also urged Turkey and Armenia to proceed to normalize their relations without any preconditions and establish diplomatic relations by opening the border.

The report pointed to the need to promote dialogue with the Alevi community and to give proper recognition to Cem houses as places of worship as well as to allow the reopening of the Halki Monastery on Heybeliada Island.

Piri's report also called on Turkey to take the necessary measures to protect the rights of homosexuals and suggested the creation of a specific body to combat discrimination, hate speech, racism, xenophobia, anti-Semitism and intolerance, thereby reinforcing individual rights in Turkey. (TODAY'S ZAMAN, Jan 16, 2015)

Le Parlement européen condamne l'offensive du pouvoir turc contre les médias

Le Parlement européen a condamné jeudi les "descentes policières" et les arrestations de journalistes survenues mi-décembre en Turquie, qui s'inscrivent selon lui dans une "logique lamentable de pression accrue" du pouvoir sur les médias.

Dans une résolution adoptée à Strasbourg, les députés européens se déclarent "préoccupés par le recul des réformes démocratiques" en Turquie, et en particulier "le recul de la tolérance du gouvernement pour les manifestations publiques et les médias critiques, y compris les réseaux sociaux".

Le 14 décembre, la police anti-terroriste turque avait arrêté 27 personnes à Istanbul et dans plusieurs autres villes du pays. Les personnes visées étaient principalement des journalistes, dont Ekrem Dumanli, le rédacteur en chef du quotidien Zaman, proche du prédicateur islamiste Fethullah Gülen, ennemi juré du président Recep Tayyip Erdogan.

La chef de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini, avait dénoncé ces arrestations, les qualifiant de contraires aux "valeurs européennes" que la Turquie, qui aspire à rejoindre l'UE, est censée respecter.

En réponse, M. Erdogan avait demandé aux Européens de "se mêler de leurs affaires".

Dans sa résolution, le Parlement européen demande que "soit mis un terme aux pressions et aux intimidations à l'égard des médias et des journalistes critiques". "La pression sur les médias s'est accentuée ces dernières années" en Turquie, où "un très grand nombre de journalistes sont emprisonnés" et d'autres attendent d'être jugés, observe le Parlement.

Confrontés à des "intimidations" par le pouvoir, ou à des procédures judiciaires déclenchées contre ceux "qui se sont montrés critiques", les propriétaires de médias et les journalistes se soumettent à "une autocensure de grande ampleur", déplorent les eurodéputés.
(AFP, 15 janvier 2015)

TEXTE DE LA RESOLUTION DU PARLEMENT EUROPEEN

Le Parlement européen,
–    vu ses précédentes résolutions sur la Turquie,
–    vu les conclusions du Conseil «Affaires générales» du 16 décembre 2014,
–    vu la déclaration du 15 décembre 2014 du commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe,
–    vu la déclaration conjointe du 14 décembre 2014 de la vice-présidente de la Commission européenne et haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et du commissaire chargé de la politique européenne de voisinage et des négociations d'élargissement,
–    vu le rapport de 2014 sur les progrès accomplis par la Turquie du 8 octobre 2014,
–    vu le document de stratégie indicatif pour les années 2014-2020 de la Commission du 26 août 2014,
–    vu le pacte international de l'ONU relatif aux droits civils et politiques de 1996, et notamment son article 19,
–    vu l'article 123, paragraphes 2 et 4, de son règlement,
A.    considérant que, le 14 décembre 2014, la police turque a arrêté des journalistes et des responsables de médias, dont Ekrem Dumanlı, rédacteur en chef du journal Zaman, et Hidayet Karaca, directeur général du groupe de radiodiffusion Samanyolu; considérant qu'un mandat émis par un juge d'Istanbul indique qu'ils faisaient l'objet d'une enquête judiciaire pour avoir créé une organisation ayant usé de pressions, d'intimidations et de menaces dans le but de s'emparer de la souveraineté de l'État et qu'ils ont agi en ce sens en mentant, en privant des personnes de leur liberté et en falsifiant des documents;
B.    considérant que plusieurs personnes arrêtées en décembre 2014 ont été libérées; considérant que, le 19 décembre 2014, une juridiction stambouliote a annoncé qu'Ekrem Dumanlı serait libéré, tout en étant placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de sortir du territoire dans l'attente de la clôture d'une enquête judiciaire, alors que Hidayet Karaca serait maintenu en détention dans l'attente de la clôture de l'enquête; considérant que, le 31 décembre 2014, une juridiction stambouliote a rejeté l'objection du procureur à la libération d'Ekrem Dumanlı et de sept autres personnes;
C.    considérant que la réaction du gouvernement aux cas présumés de corruption en décembre 2013 a jeté de sérieux doutes sur l'indépendance et l'impartialité de l'appareil judiciaire et mis au jour une intolérance croissante à l'égard de l'opposition politique, des protestations publiques et des médias critiques;
D.    considérant qu'en Turquie, un très grand nombre de journalistes sont emprisonnés et que d'autres sont en attente de leur jugement, et que la pression sur les médias s'est accentuée ces dernières années, notamment sur les propriétaires et les responsables de groupes médiatiques ainsi que sur les réseaux médiatiques en ligne et les réseaux sociaux; considérant que des déclarations d'intimidation par des responsables politiques et des procédures ouvertes contre des journalistes qui se sont montrés critiques, conjuguées à la structure de propriété dans le secteur des médias, ont conduit à une autocensure de grande ampleur chez les propriétaires de médias et les journalistes ainsi qu'à des licenciements de journalistes; que, la plupart du temps, le gouvernement turc accuse les journalistes en se fondant sur la loi anti-terroriste et les articles du code pénal relatifs aux organisations terroristes;
E.    considérant que le 6 janvier 2015, la correspondante de presse néerlandaise Frederike Geerdink a été arrêtée à Diyarbakır, interrogée par la police et libérée le jour même après l'intervention du ministre néerlandais des affaires étrangères, qui se trouvait en Turquie à ce moment-là, que le 7 janvier 2015, un autre journaliste néerlandais, Mehmet Ülger, a été arrêté lors de son départ de l'aéroport d'Istanbul, interrogé dans un poste de police puis libéré plus tard dans la journée;
F.    considérant que le respect du droit et des droits fondamentaux, dont la liberté d'expression, sont au cœur des valeurs de l'Union européenne, que la Turquie s'est officiellement engagée à respecter de par sa demande d'adhésion à l'Union, les négociations qui en découlent et son appartenance au Conseil de l'Europe;
G.    considérant que l'Union européenne et ses États membres ont vivement critiqué les arrestations qui ont eu lieu le 14 décembre 2014, déclarant qu'elles sont «incompatibles avec les valeurs européennes» et «incompatibles avec la liberté des médias»; que le président Erdoğan a fermement rejeté les critiques de l'Union;
1.    condamne les récentes descentes policières et la mise en détention de plusieurs journalistes et représentants des médias en Turquie le 14 décembre 2014; souligne que ces actions remettent en question le respect du droit et de la liberté des médias, qui constituent un principe essentiel de la démocratie;
2.    rappelle qu'une presse libre et plurielle est une composante essentielle de toute démocratie, tout comme le droit à un procès juste, la présomption d'innocence et l'indépendance judiciaire; souligne par conséquent la nécessité dans tous les cas, eu égard aux dernières vagues d'arrestations, i) de fournir des informations complètes et transparentes sur les allégations retenues contre les défendeurs, ii) d'accorder à ceux-ci le droit d'accéder sans restriction aux éléments de preuve qui les incriminent et aux droits de la défense, et iii) de garantir le traitement correct des affaires afin d'établir la véracité des accusations sans délai et hors de tout doute raisonnable; rappelle aux autorités turques de faire preuve de la plus grande prudence à l'égard des médias et des journalistes, car la liberté de la presse et des médias sont primordiales pour le fonctionnement d'une société démocratique et ouverte;
3.     se déclare préoccupé par le recul des réformes démocratiques et, en particulier, le recul de la tolérance du gouvernement pour les manifestations publiques et les médias critiques; observe à cet égard que les arrestations du 14 décembre 2014 s'inscrivent dans une logique lamentable de pression accrue et de restrictions à l'égard de la presse et des médias, y compris les réseaux sociaux; observe que l'interdiction de sites web a une portée disproportionnée en Turquie; déplore le nombre particulièrement élevé de journalistes placés en détention provisoire, qui s'apparente à une peine effective,  et demande aux autorités judiciaires turques de réexaminer et de traiter ces affaires au plus vite;
4.    invite instamment la Turquie à mener des réformes qui instaurent un système approprié de contre-pouvoirs garantissant pleinement la liberté, y compris la liberté de pensée, d'expression et des médias, ainsi que la démocratie, l'égalité, l'état de droit et le respect des droits de l'homme;
5.    souligne l'importance de la liberté de la presse et du respect des valeurs démocratiques aux fins du processus d'élargissement de l'Union; souligne qu'un certain nombre de dispositions du cadre juridique turc et leur interprétation par les magistrats continuent d'entraver la liberté d'expression, y compris la liberté des médias; rappelle que la liberté d'expression et le pluralisme des médias sont au cœur des valeurs européennes et qu'une presse indépendante est indispensable pour une société démocratique, les citoyens pouvant ainsi prendre une part active aux processus collectifs de décision en pleine connaissance de cause et la démocratie s'en trouvant ainsi renforcée; considérant que le gouvernement turc devrait, à cet égard, considérer la liberté de la presse comme une priorité et fournir le cadre juridique approprié pour garantir le pluralisme politique conformément aux normes internationales; demande à nouveau qu'il soit mis un terme aux pressions et aux intimidations à l'égard des médias et des journalistes critiques;
6.    constate que le plan d'action pour la prévention des violations de la Convention européenne des droits de l'homme ne prévoit pas la révision de l'ensemble des dispositions concernées de la loi sur la lutte contre le terrorisme ou du code pénal qui ont été utilisées pour limiter la liberté d'expression; souligne la nécessité de réformer ces actes législatifs de toute urgence;
7.    relève que, conformément aux conclusions du Conseil du 16 décembre 2014, l'instrument d'aide de préadhésion (IAP II) pour la période 2014-2020 prévoit l'instauration d'une cohérence accrue entre l'assistance financière et les progrès globaux réalisés dans l'application de la stratégie de préadhésion, y compris le respect total des libertés et droits fondamentaux;
8.    demande que plus d'attention soit accordée aux médias indépendants au titre de l'instrument d'aide de pré-adhésion; souligne d'ailleurs, à cet égard, l'importance également de prêter assistance aux organisations de la société civile, étant donné que seule une société civile transparente et opérationnelle peut créer de la confiance entre les différentes composantes d'une société vivante et démocratique;
9.    charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, à la vice-présidente de la Commission et haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, ainsi qu'au gouvernement et au Parlement de Turquie.



S&D Group's MEP and Interview with Dogan Özgüden



The S&D Group in the European Parliament condemns the recent police raids and the detention of a number of journalists and media representatives in Turkey, underlining that these actions undermine the freedom of the media, which is a core principle of democracy.

The Group underlines that in a democratic country the freedom to criticise the government or the ruling party cannot be limited – or put under threat.

S&D Group president Gianni Pittella said:

"We strongly believe that the Turkish government should address media freedom as a matter of priority and provide an adequate legal framework to guarantee pluralism in line with European and international standards.

"We reiterate that a free and pluralistic press is an essential component of any democracy.

"As we are committed with the European perspective of Turkey, we call on the Turkish government to review the legal provisions that are used to restrict the rights to freedom of expression, association and assembly, and the right to access to information, and to bring them into line with European standards."

S&D MEP Kati Piri commented:

"We are very concerned over backsliding on democratic reforms, especially the government's diminishing tolerance for public protest and criticism in the media. Respect for fundamental freedoms is at the heart of the EU accession negotiation process.

"These developments call for more, not less engagement with Turkey. In order to increase pressure on the government, chapters 23 and 24 dealing with the rule of law and human rights must be opened. This would allow both parties to engage in a genuine dialogue and give Turkey the opportunity to prove its commitment to democratic reforms."

Richard Howitt MEP, the S&D Group's foreign affairs co-ordinator said:

"I am saddened by the protestations from the Turkish government in Strasbourg this week about the release of all but four of the journalists. The government seems intent on wantonly ignoring the pattern of arrests, threats and harassment against the media – of which this is only the latest example – and the climate of fear and self-censorship which continues to be inflicted on the country's press as a result.

"Our Group remains absolutely committed to Turkey's accession to the European Union and believes opening negotiating chapters could help the country address the reforms needed, but we will never be silenced or deterred from making justified criticisms. And in this instance they are absolutely justified."

During the debates, S&D Group projected an interview with Info-Türk Chief Editor Dogan Özgüden on the situation of freedom of the press and expression (Click video here)

Un premier ministre obscurantiste et hypocrite à Bruxelles!

Le premier ministre islamiste turc Ahmet Davutoglu a dénoncé ce matin
à Ankara, avant de prendre l'avion pour une visite à Bruxelles, la publication par l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo d'une caricature du prophète Mahomet, jugeant que la liberté d'expression n'était pas "la liberté d'insulter". "La publication de cette caricature est une grave provocation (...) la liberté de la presse ne signifie pas la liberté d'insulter", a déclaré ce premier ministre obscurantiste à la presse.

"Nous ne pouvons accepter les insultes faites au prophète", a insisté le chef du gouvernement.

Davutoglu a participé dimanche, aux côtés du président français François Hollande et d'une quarantaine d'autres chefs d'Etat et de gouvernement, à la grande marche organisée à Paris, notamment pour défendre la liberté de la presse.

Sa présence à cet évènement était évidemment une manoeuvre parfaitement hypocrite.

A son retour en Turquie, son gouvernement a ordonné une razzia policière à l'imprimerie qui a confectionné le quotidien Cumhuriyet contenant la version turque de certaines pages de Charlie Hebdo.

Le même jour, toujours sous la pression du gouvernement, un tribunal de Diyarbakir (sud-est) a ordonné le blocage en Turquie de toutes les pages web qui reproduisent sa "Une", jugée outrageante dans le monde islamique.

Maintenant ce premier ministre se trouve à Bruxelles pour négocier avec les dirigeants de l'Union européenne l'accélération du processus d'adhésion de la Turquie.

En plus
le même soir il va réunir les sympathisants de l'AKP en Belgique pour un endoctrinement islamiste et nationaliste comme il a déjà fait il y a quelques jours à Berlin.

Ironie de sort, pendant qu'il est Bruxelles, le Parlement européenne à Strasbourg se préparait à voter une résolution condamnant le pouvoir Erdogan-Davudoglu pour non-respect de la liberté d'expression en Turquie?

European Parliament urges Turkey to respect freedom of press

The European Parliament has criticized the Dec. 14, 2014 operation against TV stations and newspapers with alleged links to Islamic scholar Fethullah Gülen, in a joint motion that is set to be voted on Jan. 15, also recalling that “a free and pluralistic press is an essential component of any democracy.”

The resolution titled “Freedom of expression in Turkey: Recent arrests of journalists, media executives and systematic pressure against media” condemns the recent police raids and the detention of a number of journalists and media representatives on Dec. 14, 2014 in Turkey, stressing that “these actions call into question the respect for the rule of law and freedom of the media.”

“A free and pluralistic press is an essential component of any democracy,” said the resolution, which called on Turkey to “provide ample and transparent information on the allegations against the defendants, to grant the defendants full access to the incriminating evidence and full defense rights, and to ensure the proper handling of the cases to establish the veracity of the accusations without delay and beyond reasonable doubt.”

“Freedom of expression and the freedom of the media remain fundamental to the functioning of a democratic and open society,” it also stated.

The European Parliament also expressed concern over a “backsliding in democratic reforms,” noting a “diminishing tolerance of public protests and a critical media” while citing the arrests of journalists in the Dec. 14, 2014 operation as “a deplorable pattern of increased pressure and restriction of the press.”

The resolution urged Turkey to work on reforms that would provide adequate checks and balances fully guaranteeing freedom, the rule of law and respect for human rights.

It called on the Turkish government to address media freedom as a matter of priority and provide an adequate legal framework guaranteeing pluralism, in line with international standards.

It noted that Ankara's Action Plan for the Prevention of Violations of the European Convention on Human Rights does not envisage a revision of all relevant provisions of the Anti-Terror Law or of the Criminal Code, which have been used to limit freedom of expression. It stressed the need to reform these laws as a matter of priority.

“Only a transparent and well-functioning civil society can build trust and confidence between different components of a lively and democratic society,” it added.
(hurriyetdailynews.com, Jan 14, 2015)

CCAF: Non à la présence du liberticide Davutoglu à la marche républicaine

Communiqué du
Conseil de Coordination des organisations arméniennes de France:

Le CCAF apprend avec indignation la présence d’Ahmet Davutoglu, voire peut-être même de Reccep Tayyip Erdogan à la marche républicaine de dimanche. La participation dans cette manifestation de représentants d’un Etat qui détient le record du nombre de journalistes en prison est une honte et une insulte à l’esprit de Charlie Hebdo. D’autant plus que l’aide de la Turquie à la mouvance djihadiste (Al Quaïda et Daesch) qui a exporté sa terreur à Paris est aujourd’hui un secret de polichinelle.

Faut-il de plus rappeler que se commémore parallèlement le lâche assassinat de trois militantes kurdes en plein paris le 10 janvier 2014 ? Un attentat sur lequel pèsent nombre de soupçons quant à l’implication des services turcs. Cette présence, qui intervient de surcroit quelques jours après qu’Erdogan a déclaré le 6 janvier que la Turquie allait “activement combattre les allégations du génocide arménien“ - dont on commémore en 2015 les 100 ans - constitue une véritable provocation.

Et ce, à quelques jours du 8e anniversaire de l’assassinat à Istanbul, le 19 janvier 2007, du journaliste Hrant Dink - Charlie avant Charlie -, dont les commanditaires courent toujours.

Le CCAF qui appelle à la manifestation demande à ses organisateurs d’empêcher ou d’exprimer leur réprobation à l’égard cette venue qui constitue un outrage aux morts et à toutes les valeurs que la marche de dimanche entend défendre. (
http://www.ccaf.info/item.php?r=0&id=625)

Facebook: Réaction de la conseillère régionale
Hilda Tchoboian

En janvier 2012 plusieurs milliers de manifestants turcs poussés dans toute l'Europe vers Paris par les soins du gouvernement turc pour manifester à Paris contre la pénalisation du négationnisme. Ils ont dit qu'ils manifestaient pour la liberté d'expression!!! alors que la répression avait déjà commencé chez eux.
Et nos autorités les ont acceptés, sans croire une minute au motif invoqué, mais pour calmer la colère de la Turquie négationniste.

Aujourd'hui, les caricaturistes turcs sont emprisonnés pour leurs dessins.

Demain, Le Premier Ministre turc vient manifester à Paris.

Manifester pour la liberté d'expression? Laissez moi rire.

Contre les extrémismes? Rions ensemble, mais rions jaune.....car les djihadistes de tous les pays sont financés, entraînés, protégés et convoyés par l'armée turque pour aller exercer leur barbarie contre les populations civiles des villes et campagnes en Syrie et en Irak.

Puis rentrent en Europe commettre leurs forfaits meurtriers avec la bénédiction de la Turquie.

Jusqu'où accepterons nous le double jeu cynique de la Turquie?

Hilda Tchoboian, Conseil Régional Rhône-Alpes

2015, annus horribilis pour la Turquie?

Jan Varoujan

Directeur de la revue Europe&Orient

L'année 2015 s'annonce difficile pour la Turquie. Sur le plan intérieur et sur le plan extérieur. Dans les deux cas, le Premier ministre Ahmet Davutoglu sera en première ligne.

Commençons d'abord par les relations internationales. L'année 2015 est celle du centième anniversaire du génocide du peuple arménien, planifié et exécuté par le gouvernement des "Jeunes Turcs". Des cérémonies, colloques, expositions, ouvrages, films, discours, articles viendront rappeler partout dans le monde, à ceux qui l'ignorent encore, ce qu'a été le premier génocide du XXe siècle. Cela non seulement autour de la date symbolique du 24 avril, mais également tout au long de l'année. La diaspora arménienne née des rescapés du génocide qui se sont dispersés sur les cinq continents sera au cœur de ces commémorations.

Comme cela a été souvent le cas dans le passé, tous ceux qui entretiennent un contentieux avec la Turquie, ou qu'ils veulent la flétrir, pour une raison ou pour une autre, s'apprêtent à utiliser la mémoire du génocide arménien comme un moyen de rétorsion, voire de punition à l'égard d'un pouvoir désigné comme islamo-conservateur, en réalité islamo-kémaliste, autrement dit plus ou moins héritier des errements criminels du Comité Union et Progrès des rangs duquel est sorti le fondateur de l'actuelle République turque.

Un mur de mensonges contre le déferlement de révélations

Quand on sait que tous les ans les dirigeants turcs attendent le 24 avril avec une fébrilité non dissimulée. Que chaque nouvelle année les trouve suspendus aux lèvres du président des États-Unis pour savoir si oui ou non, il prononcera dans son discours le mot de "génocide" pour qualifier les déportations de masse et les immenses massacres qui les accompagnèrent au cours de l'année 1915. On imagine aujourd'hui sans peine, un siècle après cette insondable tragédie, leur état d'esprit et leur appréhension face au déferlement de révélations qui viendront frapper en 2015 le mur de mensonges érigé par l'histoire officielle de l'État turc.

La Turquie, à part la sempiternelle et lassante litanie du négationnisme d'État dont les antiennes ne rassurent plus que quelques néo-kémalistes et panturquistes parmi les plus radicaux, n'a pris aucune mesure concrète pour endiguer ou au moins atténuer les dommages du raz-de-marée annuel et ce n'est pas en 2015 que le gouvernement turc y parviendra mieux que par le passé. Ceci pour deux raisons, structurelle et conjoncturelle.

Sur le plan structurel, la négation d'État de cet imprescriptible crime contre l'humanité est une constante depuis la fondation de la République, quel que soit le régime et quel que soit le parti au pouvoir. Un pacte secret lie les dirigeants, d'une génération à l'autre, pour cacher "Le Crime" sur lequel la république s'est bâtie.

2015: une période électorale en Turquie

Sur le plan conjoncturel, en 2015, la Turquie entre dans une période électorale, celle des législatives prévues au mois de juin que l'AKP, le Parti de la justice et du développement, aborde en mauvaise posture. Les dernières affaires qui ont compromis gravement l'entourage immédiat du Président Erdogan, l'autoritarisme de plus en plus prononcé de l'exécutif vis-à-vis des opposants et les restrictions des libertés publiques d'expression et d'information, la mise sous tutelle de la police et de la Justice ont fortement terni l'image du parti islamiste populaire. Or, en période préélectorale, il est impossible de prendre les mesures qui permettraient d'épurer le passif du génocide arménien. À cela s'ajoute un évident manque de volonté de la part du gouvernement d'aller dans le sens d'une salutaire reconnaissance du génocide. À ce titre, les condoléances de Recep Tayyip Erdogan en avril 2014, n'ont été, comme nous l'avions écrit dans ces colonnes, que de la poudre aux yeux, sans conséquence concrète. Tout comme la solution de la question kurde toujours repoussée sine die !

Parallèlement, le Premier ministre Ahmet Davutoglu se trouve dans une impasse à trois voies vis-à-vis de son "parrain", Erdogan, de l'AKP et du pays. En effet, si Davutoglu a été nommé ministre des Affaires étrangères en 2009, c'est grâce à Erdogan, alors Premier ministre.

Idem, il doit au même homme son poste de Premier ministre depuis août 2014 qui lui a endossé les habits neufs de Président de la République. Par conséquent, l'objectif principal de Davutoglu, Premier ministre, mais aussi chef du parti au pouvoir l'AKP, est de réussir cet examen de passage que vont constituer les législatives de juin 2015. Notamment en cherchant à obtenir un résultat au moins égal à son prédécesseur afin de ne pas affaiblir l'influence et la capacité de gouvernement de ce dernier qui a entre temps pris les rênes du pays. Autrement dit, Davutoglu doit "faire ses preuves" comme l'a écrit l'éditorialiste Cengiz Candar dans "Radikal" (03.01.2015). Il doit faire ses preuves vis-à-vis d'Erdogan, lui-même, mais aussi de l'AKP et du pays, et cela, dans une conjoncture particulièrement difficile.

Au demeurant, Ahmet Davutoglu a son propre agenda et ne voudra pas rester longtemps dans l'ombre du "sultan". Contrairement à Erdogan, Davutoglu est un intellectuel, il se voit comme un stratège de la politique extérieure, comme un penseur, comme un artisan d'une culture panislamiste. Bref, comme un homme d'État.

Les trois casse-têtes de Davutoglu

Et c'est bien là que se situe le casse-tête 3D de Davutoglu.

Comment conduire une campagne électorale avec un bilan loin d'être brillant en politique extérieure. Politique dont il a été le premier artisan avec sa doctrine du "zéro problème avec nos voisins". Doctrine qui s'est vite transformée en "zéro voisin sans problèmes". La Turquie qui se voyait déjà en grande puissance régionale se trouve aujourd'hui dans une réelle position d'isolement, aussi bien vis-à-vis des pays occidentaux, notamment avec les États-Unis, qu'avec ceux du Proche-Orient. Ainsi, Davutoglu, au risque de se désavouer, se voit désormais contraint de présenter sa politique étrangère comme une réussite, donc forcé de ne rien changer sur ce plan d'ici les élections !

La concordance de l'année électorale avec le centième anniversaire du génocide du peuple arménien va en conséquence, par la force des choses, radicaliser, en Turquie et à l'étranger, le discours nationaliste et négationniste. Ceci ne va pas améliorer les relations de l'Union européenne et de la Turquie, de plus en plus mal en point malgré les efforts incessants des agents d'influence, aussi bien dans les médias que dans les couloirs de Bruxelles. Un lobbying en outre orchestré depuis Paris par l'Institut du Bosphore. Un groupe de pression dont la Revue Europe et Orient avait dans son numéro 14, dénoncé "La Guerre des mémoires". Signalons en dernier ressort, les récentes réprimandes que Bruxelles vient d'adresser à la Turquie en relation avec sa déplorable politique des droits humains et son permanent non-respect des libertés fondamentales.

Plus généralement, si l'on se projette dans l'après-législative, la question se posera pour l'actuel Premier ministre de savoir comment s'affranchir de la pesante tutelle d'Erdogan. Ceci tout en restant à la tête de l'AKP et sans apparaître face au pays comme un diviseur. À savoir comme celui qui s'opposerait au chef de l'État alors qu'Erdogan conserve une certaine crédibilité, en particulier auprès des musulmans de base, la majorité sunnite, ce peuple "d'en bas" qui lui pardonne tout, y compris d'étouffer les vilaines affaires qui l'éclaboussent périodiquement.

Tout ceci laisse penser que l'année 2015 sera effectivement difficile pour Davutoglu, pour le parti AKP, pour Erdogan et donc pour la Turquie ! (
huffingtonpost.fr, 5 janv 2015)

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Des militaires américains pour entraîner l'opposition syrienne modérée

Les Etats-Unis prévoient de dépêcher plusieurs centaines de militaires américains pour entraîner des membres de l'opposition syrienne modérée, qui seront ensuite chargés de combattre les jihadistes de l'EI en Syrie, a annoncé le Pentagone vendredi.

Au total, entre les formateurs eux-mêmes et le personnel de soutien, le nombre de militaires américains pour cette mission pourrait "atteindre le millier ou un peu plus", a indiqué le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby, lors d'un point de presse.

L'Arabie saoudite, la Turquie et le Qatar ont donné leur accord pour accueillir des sites d'entraînement, et fournir eux aussi des formateurs.
 Plusieurs mois de négociations ont été nécessaires pour parvenir à un accord entre les différents pays concernés.

L'administration américaine espère que l'entrainement des premiers Syriens pourra commencer "à la fin mars", de manière à ce que les premiers formés puissent être opérationnels "à la fin de l'année", a expliqué le porte-parole.

Mais "nous avons encore beaucoup de travail à faire" pour que ces échéances puissent être respectées, a prévenu le contre-amiral.

La mission des Syriens formés sera d'abord de "protéger leur communautés, leurs concitoyens" et de mener des "offensives" contre l'organisation de l'Etat islamique (EI).

Elle sera aussi chargée de "soutenir l'opposition" au président Assad, pour parvenir à un règlement du conflit syrien, a indiqué le porte-parole.

L'objectif des Etats-Unis et de leurs partenaires est de former plus de 5.000 Syriens la première année.

Le Congrès américain a approuvé le mois dernier le financement de programmes de formation et d'équipement des forces irakiennes et de l'opposition syrienne modérée.

Le président Obama a été accusé par des Syriens modérés et des parlementaires américains de traîner des pieds pour soutenir l'opposition au régime du président Assad.

L'un des problèmes de l'administration américaine est de repérer qui sont les militants susceptibles de bénéficier de l'entraînement, et de vérifier qu'ils n'ont pas de liens avec l'EI.

Aucun Syrien n'a encore été formellement recruté pour être formé, a souligné le contre-amiral Kirby.

Les Etats-Unis et leurs partenaires mettent en place une procédure de vérification très poussée du profil des candidats pour éviter les infiltrations, qui se poursuivra y compris après le démarrage de l'entraînement.
 "Il vaut mieux faire bien que faire vite", a souligné le porte-parole.
 Le général Nagata, qui commande les forces spéciales américaines au Moyen-Orient a rencontré récemment à Istanbul des groupes de l'opposition syrienne modérée pour discuter du soutien américain.

Le général est ressorti de ces rencontres avec la conviction que ces groupes "sont intéressés" à fournir des recrues, a expliqué le contre-amiral Kirby.

La CIA a déjà mis en oeuvre un programme d'entraînement de militants syriens, d'ampleur limitée.

Les premiers formateurs américains pourraient être déployés "d'ici 4 à 6 semaines", selon le contre-amiral Kirby. La plupart d'entre eux seront issus des forces spéciales américaines.

En plus des Etats-Unis, de l'Arabie saoudite, du Qatar et de la Turquie, deux autres pays pour l'instant ont aussi promis de fournir des formateurs, selon le contre-amiral Kirby, qui n'a pas précisé quels étaient ces pays.
(AFP, 16 janvier 2015)

Un accord pour l'entraînement de 15.000 rebelles syriens en Turquie

La Turquie et les Etats-Unis devraient signer en janvier un accord en vue d'entraîner et d'équiper sur le sol turc plusieurs milliers de combattants de l'opposition syrienne modérée au régime de Damas, a-t-on appris lundi de source officielle turque.

"La signature d'un accord devrait avoir lieu ce mois. Elle ne peut pas être retardée", a déclaré à l'AFP un responsable du ministère des Affaires étrangères turc s'exprimant sous couvert de l'anonymat.

Négocié entre Washington et Ankara depuis de longs mois, cet accord est une priorité du gouvernement islamo-conservateur turc.

Selon la même source, ce programme d'entraînement, qui doit commencer à la fin du mois de mars, permettra d'entraîner 5.000 combattants syriens chaque année, pour un total de 15.000 en trois ans.

Un responsable américain interrogé par l'AFP n'a pas confirmé cet accord.

"Des discussions sont en cours, mais nous ne sommes pas encore en mesure de dire quand elles aboutiront", a-t-il déclaré sous couvert d'anonymat.

La Turquie refuse catégoriquement de venir militairement en aide aux forces kurdes qui défendent depuis deux mois la ville syrienne kurde de Kobané assiégée par les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

Son gouvernement islamo-conservateur considère le principal parti kurde de Syrie comme un mouvement "terroriste" et redoute qu'un soutien militaire à sa milice armée ne profite aux rebelles "frères" du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mènent depuis 1984 la rébellion contre Ankara.

Ankara a posé comme condition à une entrée dans la coalition militaire antijihadiste menée par Washington la création d'une zone d'exclusion aérienne et d'une zone-tampon à sa frontière avec la Syrie, ainsi que l'entraînement des rebelles syriens modérés afin de renverser le régime de Bachar al-Assad, sa bête noire.

Sous la pression des Etats-Unis, la Turquie a toutefois autorisé le passage vers Kobané, via son territoire, de combattants peshmergas venus de la province autonome kurde d'Irak, avec laquelle elle entretient de bonnes relations.

Les Etats-Unis soutiennent de leur côté ouvertement les Kurdes de Syrie, auxquels ils fournissent armes et des munitions.
(AFP, 5 janvier 2015)

Relations régionales / Regional Relations

L’EI tient encore 350 villages autour de Kobané

Le groupe Etat islamique (EI) contrôle toujours 350 villages dans les alentours de la ville kurde syrienne de Kobané, libérée cette semaine, a estimé une ONG, qui a fait état de 22 jihadistes tués jeudi dans les combats.

Selon le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) Rami Abdel Rahmane, les forces kurdes qui ont annoncé lundi avoir chassé les jihadistes de Kobané ont également libéré cinq villages cette semaine mais « 350 autres restent sous le contrôle de l’EI ».

Jeudi, les combats ont fait 22 morts du côté jihadiste selon l’ONG basée en Grande Bretagne, qui dispose d’un réseau d’informateurs sur le terrain.

« Dix-neuf membres de l’EI ont été tués dans les combats contre les Unités de protection du peuple (YPG, milice kurde) dans les collines autour de Manaz, à l’ouest de Kobané », a affirmé à l’AFP M. Abdel Rahmane. « Trois autres sont morts dans des villages à l’est de Kobané », a-t-il ajouté.

« Un civil a également trouvé la mort jeudi lors des bombardements effectués par l’EI sur la campagne à l’ouest de Kobané », a dit M. Abdel Rahmane, qui a affirmé que le combat contre le groupe jihadiste dans cette région de la Syrie était loin d’être terminé.

La victoire des forces kurdes sur l’EI à Kobané, assiégée pendant plus de quatre mois, a transformé cette ville située à la frontière syro-turque en véritable champ de ruines. Kobané est aux trois-quarts détruite, selon des journalistes de l’AFP qui ont pu y entrer.

L’offensive jihadiste lancée mi-septembre dans la région a poussé quelque 200 000 Syriens, pour l’essentiel des Kurdes, à trouver refuge en Turquie, dont la frontière reste fermée malgré la fin de la bataille. Les combats ont fait plus de 1 800 morts, dont plus de 1 000 jihadistes, selon l’OSDH.
(AFP, 29 janvier 2015)

Syria tells US to pressure Turkey over ‘support of Islamists’

Syrian President Bashar al-Assad said Washington should pressure Turkey not to allow money and weapons into northern Syria, accusing Ankara and its president of backing “terrorists.”

The Syrian leader also criticized U.S. plans to train vetted rebels to fight the Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL), warning it could backfire, in a Foreign Affairs magazine interview published on Jan. 26.

Questioning the seriousness of the U.S.-led campaign against the jihadists, al-Assad said, “What we’ve seen so far is just, let’s say, window-dressing, nothing real.”

“Did the United States put any pressure on Turkey to stop the support of al-Qaeda? They didn’t,” he said.

He was referring to his government’s longstanding accusations that Ankara has backed rebel groups, including ISIL’s jihadist rivals, the al-Nusra Front, an affiliate of al-Qaeda.

When asked about his demands from the U.S., al-Assad insisted on “pressure on Turkey, pressure on Saudi Arabia and pressure on Qatar to stop supporting the rebels,” adding his expectation from Washington “to form a legal cooperation with Syria and begin by asking permission from our government to make such attacks.”

Al-Assad claimed his regime could easily defeat the rebels in the country if there were no “external support in supply and recruitment of new terrorists,” naming particularly Turkey as the main supporter of anti-al-Assad groups.

“The problem is that they still have this continuous supply, mainly from Turkey,” he told the magazine.
“Logistically, and about terrorist financing from Saudi Arabia and Qatar, but through Turkey,” al-Assad said, when asked if Turkey is the country he is most concerned about.

Al-Assad also said he blames President Recep Tayyip Erdoğan personally, when asked about the Turkish leader.

“Because he belongs to the Muslim Brotherhood ideology, which is the base of al-Qaeda; it was the first political Islamic organization that promoted violent political Islam in the early 20th century,” he said.

“He belongs strongly and is a staunch believer in these values. He’s very fanatical, and that’s why he still supports ISIS [ISIL]. He is personally responsible for what happened.”

The Syrian president said U.S. plans to train vetted rebels to fight ISIL were “illusory,” as they would eventually defect to the jihadists.

Washington has backed the Syrian opposition since early in the uprising and has unveiled plans to train more than 5,000 vetted rebels in Qatar, Saudi Arabia and Turkey to fight ISIL.

Al-Assad said the planned U.S.-trained force would be “illegal” and would be treated like any other rebel group.

“They are going to be fought like any other illegal militia fighting against the Syrian army,” he said. “Bringing 5,000 [fighters] from the outside will make most of them defect and join ISIS [ISIL] and other groups. The idea itself... is illusory.”       

The Pentagon has itself acknowledged that identifying and vetting potential rebel recruits for training is a difficult task that cannot be accomplished quickly without significant risks.
(hurriyetdailynews.com, Jan 26, 2015)

Turkey declares day of mourning for Saudi king Abdullah

Turkey has declared Jan. 24 a day of national mourning for Saudi King Abdullah bin Abdulaziz, who passed away early on Friday at the age of about 90.

President Recep Tayyip Erdoğan, Pakistani Prime Minister Nawaz Sharif and the leaders of Sudan and Ethiopia joined Gulf rulers for the funeral prayer at Riyadh's Imam Turki bin Abdullah mosque. Erdoğan said he has postponed his planned trip to Somalia to attend the funeral of Saudi Arabia's King Abdullah, a day after a bomb targeted a Turkish delegation in the capital Mogadishu.
   
"We've decided to go [to Riyadh] and are heading there now. But we are also going to continue our programme and go to Djibouti and Somalia," Erdoğan told reporters in comments broadcast live by state television TRT.


"We declare Saturday, Jan. 24 a day of national mourning for Saudi King Abdullah bin Abdulaziz," the Turkish Prime Ministry said in a statement issued Jan. 23.

"We would also like to take this opportunity to extend our sincere condolences to the people of Saudi Arabia, and the Muslim world. May God's mercy be upon him," it said.

The national flag will be flown at half-mast across Turkey and at foreign delegations on Jan. 24, it added.
     
Crown Prince Salman bin Abdulaziz has been declared as the new king of the oil-rich Gulf monarchy and Prince Muqrin bin Abdulaziz as the new Crown Prince.

Abdullah was recently admitted to hospital after he was diagnosed with pneumonia.

He had undergone back surgery in November 2012. Since then, he refrained from attending events outside the kingdom, including a recent high-profile Gulf summit held in the Qatari capital, Doha.

Salman, 79, is a half-brother of the deceased king. He was appointed crown prince in June 2012 after the death of the late crown prince, Naif.

Muqrin is also a half-brother of Abdullah and the youngest son of the founder of Saudi Arabia. He was serving as second deputy prime minister and the king's special envoy.
(hurriyetdailynews.com, Jan 23, 2015)

Erdogan condamne un attentat "contraire à l'Islam" en Somalie

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé jeudi à Addis Abeba comme "contraire à l'Islam" l'attentat qui a visé un hôtel de Mogadiscio hébergeant une délégation turque dans la capitale somalienne où il est attendu vendredi.

Au moins cinq Somaliens ont été tués jeudi à Mogadiscio, à la veille d'une visite du président turc Recep Tayyip Erdogan, lors d'un attentat suicide visant un hôtel abritant des membres de la délégation turque, près de la présidence somalienne.

Les autorités turques ont assuré que la visite du président Erdogan vendredi en Somalie était maintenue et qu'aucun membre de la délégation turque n'avait été blessé dans l'attaque, revendiquée par les islamistes somaliens shebab.

L'attaque "a été organisée par notre groupe", a affirmé à l'AFP le porte-parole militaire des shebab, Abdulaziz Abu Musab.

Selon Mohamed Adan, un responsable de la police, "cinq personnes ont été tuées dans l'attaque, dont trois gardes de sécurité.

L'assaillant au volant d'une voiture bourrée d'explosif a visé le portail de l'hôtel mais n'a pu pénétrer à l'intérieur. L'explosion a partiellement détruit l'enceinte".

Le président turc, accompagné d'une large délégation d'hommes d'affaires et d'investisseurs, est arrivé mercredi soir en Ethiopie, où la Turquie est le premier investisseur étranger. Addis Abeba est la première étape d'une visite de trois jours dans la Corne de l'Afrique qui doit le conduire également à Djibouti et en Somalie.

"Au nom de quoi ont-ils fait cela?", a déclaré le président Erdogan à une télévision turque, à propos des islamistes shebab qui ont revendiqué l'attentat, "s'ils disent le faire au nom de l'Islam, je suis musulman! Il n'y a rien de tel dans l'Islam".

Les autorités turques ont assuré que la visite de M. Erdogan à Mogadiscio était maintenue.

Le président Erdogan et le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn ont signé jeudi plusieurs accords de coopération, en particulier dans le domaine commercial, à un moment où les relations entre la Turquie et l'Ethiopie sont en plein essor.

"La Turquie accorde une très grande importance à l'Afrique et aux peuples africains. Nous avons une absence de 100 ans dans nos relations à combler", a déclaré, au cours d'une conférence devant des investisseurs, le président turc, en référence au repli turc après la chute de l'empire Ottoman.

La Turquie est le premier investisseur étranger en Ethiopie avec plus d'une centaine d'entreprises turques présentes et des investissements s'élevant à près de 2 milliards de dollars, principalement dans le secteur du textile et de l'habillement, selon des chiffres donnés lors de la conférence.

Les deux pays ont également convenu de l'enseignement de la langue et de la littérature turque à l'Université d'Addis Abeba. L'amharique, langue majoritaire en Ethiopie, sera également enseignée en Turquie.

La Turquie a considérablement développé ses relations avec l'Afrique
au cours des dernières années et compte 35 ambassades sur le continent, dont une quinzaine ouvertes récemment.

Elle est l'un des rares Etats à avoir rouvert, en 2011, une ambassade à Mogadiscio, capitale d'un pays plongé depuis 1991 dans le chaos et la guerre civile.

En août 2011, M. Erdogan, alors Premier ministre, avait été l'un des premiers dirigeants étrangers à effectuer une visite à Mogadiscio depuis deux décennies. La Turquie joue depuis un rôle très actif en Somalie, notamment dans le domaine humanitaire et de la reconstruction. Des entreprises turques gèrent également le port et l'aéroport de Mogadiscio.

L'Ethiopie est un important fournisseur de troupes à la Force de l'Union africaine (Amisom) qui lutte contre les shebab en Somalie.
(AFP, 22 janvier 2015)

Jusqu'à 700 citoyens turcs ont rejoint les jihadistes du groupe EI

Jusqu'à 700 citoyens turcs ont rejoint les rangs en Syrie les rangs des jihadistes du groupe Etat islamique (EI) et font peser le risque d'un attentat en Turquie en cas de retour au pays, a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères.

"Nous estimons qu'il y a 500 à 700 Turcs qui ont rejoint les rangs de l'EI. La principale inquiétude sur les combattants étrangers est la suivante: qu'est ce qui se passera à leur retour chez eux ? Nous partageons cette inquiétude", a déclaré Mevlüt Cavusoglu, cité jeudi par la presse turque, lors d'un déplacement à Chypre-Nord.

M. Cavusoglu a également indiqué que son pays avait interdit l'entrée sur son territoire à environ 7.250 personnes soupçonnées de vouloir rejoindre la Syrie et que 1.160 apprentis jihadistes avaient été expulsés.

Le gouvernement islamo-conservateur turc est souvent accusé par ses alliés occidentaux de ne pas coopérer suffisamment dans la lutte engagée pour le démantèlement des filières jihadistes qui passent par son territoire.

Le chef de la diplomatie turque a une nouvelle fois affirmé que son pays avait adopté des "mesures draconiennes" pour contrôler ses 900 km de frontière avec la Syrie.

"Il est toujours possible d'y trouver un passage", a-t-il toutefois plaidé.

M. Cavusoglu a également souligné que ses prises de positions fermes contre l'EI, "une organisation terroriste impitoyable qui n'a rien à voir avec l'islam", avaient fait de la Turquie une de ses cibles privilégiées.

"Un pays qui parle comme ça devient bien sûr une cible du terrorisme. Nous devons en conséquence être prudents et prendre les mesures nécessaires", a-t-il souligné.

Ankara a essuyé ces derniers mois de violentes critiques pour avoir refusé d'intervenir militairement contre les combattants de l'EI qui assiègent la ville kurde syrienne de Kobané, à quelques kilomètres de sa frontière.

Un attentat-suicide a tué un policier le 6 janvier à Istanbul. Il a été attribué par les médias turcs à une ressortissante russe originaire de la province musulmane du Daguestan. Les autorités turques n'ont pas toutefois confirmé son identité, ni attribué son acte à un quelconque réseau islamiste.
(AFP, 15 janvier 2015)

Netanyahu rétorque à Erdogan: "Propos honteux"

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dénoncé mercredi les "propos honteux" du président turc Recep Tayyip Erdogan qui avait critiqué sa présence à la manifestation historique "contre le terrorisme" dimanche à Paris.

"Ces propos honteux doivent être condamnés par la communauté internationale car la guerre contre le terrorisme ne peut réussir sauf si elle est guidée par une morale claire", a indiqué M. Netanyahu devant les leaders du principal lobby pro-israélien aux Etats-Unis AIPAC, en visite en Israël.

M. Netanyahu et le président palestinien Mahmoud Abbas ont participé, au milieu d'une cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement, à la marche organisée en France après les attentats perpétrés la semaine dernière par des islamistes, qui ont fait 17 morts, dont des journalistes du journal satirique Charlie Hebdo, des policiers et quatre clients juifs d'une épicerie casher.

Lundi, lors d'une conférence de presse avec M. Abbas, M. Erdogan a affirmé avoir "du mal à comprendre comment il (M. Netanyahu) a osé" participer à la marche. "Comment faut-il considérer cet individu qui pratique le terrorisme d'Etat en massacrant 2.500 personnes à Gaza?", a-t-il ajouté.

"Il (Erdogan) a dit qu'Israël n'aurait pas dû être représenté à la marche à Paris et la raison qu'il a donnée était nos actions entreprises pour défendre nos citoyens face aux milliers de roquettes lancées sur nos villes par les terroristes du Hamas", a répondu encore M. Netanyahu, selon un communiqué de son bureau.

Les Etats-Unis, alliés d'Israël et de la Turquie, ont défendu M. Netanyahu sans trop s'en prendre à M. Erdogan.

"Nous pensons bien évidemment que la présence à Paris du Premier ministre Netanyahu, aux côtés d'autres dirigeants internationaux, portait un message important de solidarité avec le peuple français et contre les actes de terreur", a dit Marie Harf, porte-parole du département d'Etat. Et "nous ne sommes pas d'accord avec la description qu'a faite le président Erdogan de l'Etat d'Israël", a ajouté la diplomate américaine.

Le chef de l'Etat islamo-conservateur, qui dirige la Turquie sans partage depuis 2003, critique régulièrement l'Etat hébreu, qu'il avait en juillet dernier accusé d'avoir "surpassé Hitler en matière de barbarie".

Près de 2.200 Palestiniens, en grande majorité des civils, sont morts lors de l'offensive israélienne menée en juillet et août derniers contre la bande de Gaza contrôlée par le Hamas, pour entre autres faire cesser les tirs de roquettes palestiniennes. Plus de 70 personnes ont péri côté israélien en majorité des soldats.

Les relations entre la Turquie et Israël se sont détériorées après l'assaut israélien en 2010 contre une flottille affrétée par une ONG turque pour briser le blocus de Gaza, qui s'était soldé par la mort de 10 Turcs.
(AFP, 14 janvier 2015)

Erdogan dénonce la présence de Netanyahu à la marche antiterroriste de Paris

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a vivement critiqué lundi la présence du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la manifestation historique contre le terrorisme dimanche à Paris, l'accusant de pratiquer un "terrorisme d'Etat" à Gaza.

"Comment faut-il considérer cet individu qui pratique le terrorisme d'Etat en massacrant 2.500 personnes à Gaza, et agite la main ?", a fulminé M. Erdogan lors d'une conférence de presse avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

"J'ai du mal à comprendre comment il a osé aller là-bas", a-t-il ajouté.

MM. Netanyahu et Abbas ont participé dimanche à Paris, au milieu d'une cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement, à la marche organisée en France après les attentats perpétrés la semaine dernière par des islamistes, qui ont fait 17 victimes, dont des journalistes, des policiers et quatre clients juifs d'une épicerie casher.

Le chef de l'Etat islamo-conservateur, qui dirige la Turquie sans partage depuis 2003, critique régulièrement autant que violemment l'Etat hébreu. En juillet dernier, il l'avait ainsi accusé d'avoir "surpassé Hitler en matière de barbarie".

Près de 2.200 Palestiniens, en grande majorité des civils, sont morts lors de l'offensive menée l'été dernier contre Gaza en représailles à l'enlèvement de trois jeunes Israéliens près de colonies en Cisjordanie occupée.

Les relations entre la Turquie et Israël se sont détériorées après l'assaut de l'armée israélienne en 2010 contre une flottille affrétée par une ONG turque pour briser le blocus de Gaza, qui s'était soldé par la mort de 10 Turcs.
(AFP, 12 janvier 2015)

La Turquie exhorte ses ressortissants à quitter "rapidement" la Libye

La Turquie a exhorté ses ressortissants à quitter "rapidement" la Libye en raison de la détérioration des conditions de sécurité dans ce pays en proie au chaos.

"Nous conseillons une fois de plus à nos citoyens qui restent en Libye de quitter rapidement ce pays à cause de la situation sécuritaire instable", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué publié tard mercredi.

Cet avertissement intervient après que la compagnie aérienne Turkish Airlines (THY), qui était le dernier transporteur étranger à encore desservir la Libye, eut annoncé mardi sa décision de suspendre tous ses vols desservant ce pays.

La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi au terme de huit mois de conflit en 2011.

Le ministère turc a en outre dénoncé comme "totalement inacceptable" et "irresponsable" un communiqué attribué à l'armée de l'air libyenne menaçant d'abattre tout appareil civil ou militaire turc dans l'espace aérien libyen.

"Nous condamnons de la manière la plus ferme ce communiqué visant notre pays", ajoute le texte.

Livrée aux milices, la Libye est dirigée par deux Parlements et deux gouvernements rivaux, l'un proche des miliciens islamistes de Fajr Libya (Aube de la Libye) et l'autre reconnu par la communauté internationale, siégeant à Tobrouk près de la frontière égyptienne.
(AFP, 8 janvier 2015)

Un soldat turc disparu quelques jours à la frontière syrienne

Un soldat turc, enlevé la semaine dernière dans des conditions mystérieuses lors d'une opération anticontrebande menée à la frontière avec la Syrie, a été récupéré et ramené en Turquie lundi, a annoncé le Premier ministre Ahmet Davutoglu.

"Nous avons ramené au pays il y a peu un soldat qui avait été enlevé alors qu'il participait à une mission contre des contrebandiers à la frontière avec la Syrie", a écrit M. Davutoglu sur son compte Twitter.

Le militaire a été sauvé grâce à une "opération réussie" menée par les services de renseignement turcs (MIT), a ajouté le chef du gouvernement islamo-conservateur, sans donner plus de précision sur l'opération ou les circonstances de son "enlèvement".

Sous-officier, Özgür Ors avait été porté disparu jeudi lors d'une opération conduite dans la région frontalière de Kilis, au sud-ouest de la Turquie, avait indiqué plus tôt lundi l'état-major de l'armée turque, affirmant n'avoir "aucune information" sur son sort.

Plusieurs médias turcs ont suggéré sur la foi de sources anonymes qu'il avait été enlevé par les jihadistes du groupe Etat islamique (EI), qui contrôlent plusieurs secteurs le long des 900 km de la frontière turco-syrienne.

En juin dernier, l'EI avait pris en otage 46 ressortissants turcs au consulat turc de Mossoul (Irak), à la faveur de son offensive éclair dans le nord irakien.

Ils avaient été libérés trois mois plus tard à la suite de "négociations diplomatiques", selon le mot du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan. Plusieurs médias ont évoqué un échange entre les otages turcs et des prisonniers de l'EI en Turquie, ce que les autorités d'Ankara n'ont jamais confirmé.

La Turquie est soupçonnée par ses alliés occidentaux d'avoir longtemps soutenu les rebelles syriens les plus radicaux, y compris ceux de l'EI, afin d'accélérer la chute du régime du président Bachar al-Assad, sa bête noire.

Elle a refusé jusqu'à présent d'intervenir militairement contre l'EI en Syrie ou en Irak, notamment pour soutenir les milices kurdes syriennes qui défendent la ville de Kobané (Aïn al-Arab en langue arabe) assiégée par l'EI, à quelques kilomètres de sa frontière.
(AFP, 5 janvier 2015)

OSDH: Les Kurdes de Kobani tiennent 70% de la ville

Les combattants kurdes de Kobani tiennent désormais 70% de cette ville du nord de la Syrie assiégée depuis la mi-septembre par l’Etat islamique, rapporte mercredi l’Observatoire syrien des droits de l’homme.

Les combattants kurdes de Kobani tiennent désormais 70% de cette ville du nord de la Syrie assiégée depuis la mi-septembre par l’Etat islamique, rapporte mercredi l’Observatoire syrien des droits de l’homme.

Avec l’appui aérien de la coalition formée à l’initiative des Etats-Unis, ils ont obtenu d’importants succès dans la nuit de mardi à mercredi au terme d’intenses combats dans les quartiers du sud, précise l’organisme, qui suit l’évolution du conflit à l’aide d’un réseau d’informateurs.

Les peshmergas tiennent donc une partie du sud et du centre de Kobani, ainsi que la majeure partie du secteur ouest, qui s’étend jusqu’à la frontière turque.

« Il y a des raids aériens tous les jours. Ils ont détruit de nombreuses positions de l’Etat islamique à Kobani. Sans frappes aériennes, je pense que Kobani serait maintenant aux mains de l’Etat islamique », a souligné Rami Abdelrahmane, directeur de l’OSDH, selon lequel il s’agit du seul lieu où les forces de la coalition coopèrent concrètement avec des troupes au sol.

A Washington, l’état-major conjoint de la coalition annonce que sept raids ont été menés mercredi en Syrie, dont cinq à Kobani, et trois en Irak.
(Reuters, 2 janv 2015)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

La minorité musulmane de Thrace a plébiscité Syriza

C’est un plébiscite : Syriza arrive en tête dans les trois circonscriptions de Thrace occidentale (Evros, Rodopi et Xanthi), et obtient même son meilleur score national dans la région de Komotini (48,5%). Pour la première fois, la minorité musulmane n’a pas voté en fonction de critères religieux et envoie trois députés Syriza au Parlement. Du jamais vu depuis 1923.

La semaine qui a précédé les élections, l’ancien député Pasok de la circonscription de Rodopi, Ahmed Chatziosman a rompu le silence. Il est apparu dans une émission de télévision turque avec deux candidats du Syriza, tous deux représentants de la minorité musulmane, ce qui a été interprété en Thrace comme un soutien implicite et un clin d’oeil adressé à la communauté pour qu’elle soutienne Syriza.

Certes, il n’a pas dit ouvertement « Votez Syriza ! », mais a déclaré que, selon lui, « Syriza serait le vainqueur ». Après avoir renoncé lui-même à se présenter, Ahmed Chatziosman, membre fondateur du parti de l’Égalité, la paix et l’amitié, considéré comme un soutien de l’AKP d’Erdoğan en Turquie, avait réuni des milliers de voix autour de ses candidatures précédentes. Tout le monde se demandait comment allaient se comporter ses électeurs.

Traditionnellement, pour s’assurer une représentation au Parlement, la minorité de Thrace vote en faveur du parti qui a le plus de chances de l’emporter. Finalement, quatre députés Syriza ont été élus sur les deux circonscriptions, dont trois issus de la minorité turque : Hussein Zeïbek à Xanthi, Mustafa Mustafa et Aïchan Karayoussouf à Rodopi.

Syriza a réalisé son meilleur score national à Rodopi (avec 48,45% des voix), de même que To Potami, qui n’a pas remporté de siège. Les deux candidats de la minorité ont réuni 72% des votes Syriza, et ont dépassé les scores obtenus par le parti en juin 2012. Pourtant, les candidats Syriza avaient refusé les reports de voix venus d’Ahmed Chatziosman, au motif que l’ancien député avait voté en faveur du mémorandum et était soutenu par la Turquie. En 2012, son parti avait réuni 14 000 voix à Rodopi ; cette année, à peine 1 600 électeurs ont choisi de voter pour le Pasok. Syriza a vu son score passer de 13 600 voix en 2012 à 30 000 cette année.

Pendant la campagne, un des collaborateurs d’Aïchan Karayoussouf avait déclaré : « le critère sur lequel vont se décider les électeurs de la minorité, ce sera la crise économique. » Selon lui, et contrairement aux habitudes électorales traditionnelles, la religion ne serait pas l’élément déterminant des électeurs de la minorité ni de la majorité, car « quand on a faim, même si on est un bon croyant », les priorités sont ailleurs. Pourtant, pendant la campagne en Thrace, candidats de la minorité et de la majorité avaient abordé le thème de la représentation des chrétiens et des musulmans au Parlement. Même si le député Nouvelle-Démocratie Euripidis Stylianidis explique avoir essayé de convaincre les jeunes musulmans de ne pas voter uniquement en fonction de la religion, il reconnaissait qu’il s’adressait avant tout à la population chrétienne, accusant le consulat turc de manipuler l’électorat musulman. Il a réussi à se faire réélire malgré la chute de 7 points qu’accuse son parti sur cette circonscription.

L’élection de trois députés de la minorité en Thrace sous la bannière du même parti est un événement. La chaîne turque TRT a parlé d’« une nouvelle époque pour la minorité turque de Grèce ». Le gouvernement Tsipras a pris néanmoins le risque de décevoir ces attentes en accordant le ministère de la Macédoine et de la Thrace à une figure des Grecs indépendants, Maria Kollia-Tsaroucha. (I Kathimerini, 29 janv 2015)

Nicosie remet en garde Ankara sur la question du gaz

Chypre a appelé vendredi la Turquie à ne pas renvoyer un bateau dans sa Zone économique exclusive (ZEE) à des fins d'explorations gazières, affirmant qu'une telle action rendrait impossible la reprise des négociations de paix dans l'île divisée depuis 40 ans.

Plusieurs médias de la République turque de Chypre du nord (RTCN, non-reconnue internationalement) ont rapporté que la Turquie serait prête à missionner un navire antisismique pour des explorations gazières à compter du 5 janvier.

Ankara avait déjà envoyé un bateau en octobre pour sonder les fonds marins dans la ZEE de la République de Chypre au sud-est de l'île, près d'un secteur où Nicosie a autorisé le consortium italo-coréen ENI-Kogas à mener des explorations.

Nicosie avait alors suspendu les négociations de paix relancées huit mois plus tôt sous l'égide de l'ONU.

Si un bateau turc pénétrait à nouveau dans la ZEE chypriote, "les pourparlers ne pourraient pas reprendre et la communauté internationale recevrait malheureusement un message négatif sur la possibilité de revenir un jour à la table des négociations", a déclaré le porte-parole du gouvernement Nicos Christodoulides, à l'agence Cyprus News Agency.

Chypre ambitionne de devenir une plateforme gazière régionale depuis la découverte en 2011 d'un premier bloc gazier dont les réserves atteindraient, selon les estimations, entre 100 et 170 milliards de m3 de gaz.

Mais la Turquie s'oppose à l'exploitation de gisements gaziers ou pétroliers par Nicosie avant tout accord de paix, réclamant que les Chypriotes-turcs bénéficient des retombées de ces richesses.

L'île méditerranéenne est coupée en deux depuis l'invasion de la partie nord par la Turquie en juillet 1974, en réaction à un coup d'Etat mené par des nationalistes chypriotes-grecs pour rattacher l'île à la Grèce.

La partie nord de l'île, la RTCN, n'est reconnue que par Ankara.
(AFP, 2 janvier 2015)

Immigration / Migration


Dix Kurdes condamnés en appel à Paris à des peines avec sursis

Dix Kurdes de nationalité turque ont été condamnés mercredi en appel à Paris à des peines de 12 mois à 4 ans de prison avec sursis pour avoir participé au financement du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

La cour d'appel de Paris a également condamné la Maison du peuple kurde (MPK) de Marseille, au coeur de la collecte des fonds, à 50.000 euros d'amende et prononcé sa dissolution.

Le 3 décembre 2013, le tribunal correctionnel avait prononcé des peines allant de six mois à trois ans de prison, dont deux ans avec sursis dans cette affaire. La cour d'appel a donc annulé les peines de prison ferme prononcées en première instance en leur substituant des peines avec sursis plus longues.

"On a alourdi les sursis pour les empêcher de continuer à militer", a jugé auprès de l'AFP Me Sylvie Boitel, avocate de plusieurs prévenus, en soulignant que la suppression des peines ferme n'aura pas impact, "la plupart des prévenus ayant déjà effectué entre 4 et 12 mois de détention provisoire".

"On est en pleine schizophrénie française: on accorde à ces gens un statut de réfugié politique et on les condamne ensuite pour les motifs mêmes qui ont justifié leur accueil sur notre sol", a-t-elle dénoncé.

"On les soutient à Kobané (Syrie) quand ils risquent leur vie pour défendre le monde libre face au groupe État islamique et, au même instant, on les condamne en France à de lourdes peines pour des motifs de raison d'État, pour faire plaisir à la Turquie", a ajouté sa consoeur Me Suzanne Bouyssou, avocate de deux des prévenus.
(AFP, 28 janvier 2015)

Un cargo chargé de plus de 300 clandestins pour l'Italie intercepté en Turquie

Les garde-côtes turcs ont arraisonné dans la nuit de dimanche à lundi en Méditerranée, au large de Mersin (sud), un cargo qui transportait plus de 300 migrants clandestins, en majorité des Syriens, à destination de l'Europe, a rapporté l'agence officielle Anatolie.

Selon une déclaration du gouvernorat local citée par l'agence, le bateau, un cargo d'une longueur de 30 m battant pavillon togolais, devait se rendre en Italie.

Les autorités turques ont été alertées en repérant un trafic inhabituel de petits bateaux de pêche chargés de couvertures et d'importantes quantités de vivres entre le port de Mersin et le cargo, baptisé "Burçin", qui mouillait au large.

Deux bateaux des garde-côtes, assistés d'un hélicoptère, ont alors pris en filature le bâtiment suspect, qui a été intercepté puis remorqué jusqu'au port de Mersin. A son bord, les autorités ont découvert 333 migrants, dont une majorité de Syriens, et interpellé 15 passeurs présumés, dont 4 de nationalité turque.

La Turquie est un axe important de l'émigration clandestine d'Asie, du Proche-Orient, et d'Afrique vers l'Europe. Selon les autorités locales, 1.754 migrants clandestins ont été arrêtés au départ du seul port de Mersin pendant l'année 2014.

Depuis 2011, la guerre civile en Syrie a fait augmenter le nombre des migrants qui tentent de gagner l'UE via la Turquie, qui accueille officiellement 1,7 million d'entre eux.

La plupart traversent la Méditerranée à destination de la Grèce et de l'Italie.

Ces dernières semaines, la marine italienne a ainsi intercepté plusieurs cargos partis des côtes turques et chargés d'un total de près de 2.000 personnes, hommes, femmes et enfants pour la plupart originaires de Syrie.

Les passagers de deux de ses bâtiments, l'Ezadeen et le Blue Sky M, avaient été abandonnés par leur équipage en vue des côtés italiennes. Selon leurs témoignages, les migrants paient chacun plusieurs milliers de dollars aux trafiquants pour monter à bord.
(AFP, 19 janvier 2015)

Ghost ships: EPP Group denounces Turkey's lack of cooperation
 
This afternoon, the European Parliament discussed the recent human smuggling incidents in the Mediterranean. Speaking during the debate, EPP Group Coordinator on Civil Liberties, Justice and Home Affairs, Monika Hohlmeier, said:

"We expect more cooperation from Turkey in detecting ghost ships and in the fight against human traffickers and smugglers. Also, we need to find ways to efficiently capture and convict criminal human traffickers and smugglers. Just like we did for terrorism, we need to stem the flow of finance to human traffickers."

Deputy Coordinator, Roberta Metsola MEP, said:

"The European Parliament has now passed two resolutions calling for action on migration in the Mediterranean in the last 18 months. The ball is now in the Governments' court. They need to act."

"The 'Ghost Ship' phenomenon is a worrying new trend by organised criminal gangs trafficking human beings across the Mediterranean. Unseaworthy vessels have been put on auto-pilot, without crews, headed on a collision course with Europe. The images that we have seen of decommissioned livestock vessels packed with vulnerable people will haunt us. The vessels are packed with many more people than we have previously seen. Without more work on a holistic approach to migration and concrete measures to effectively tackle human trafficking networks, we risk witnessing another horrific tragedy in the Mediterranean." (eppgroup@ep.europa.eu)

Merkel monte en première ligne contre le mouvement anti-islam allemand

La chancelière Angela Merkel a annoncé sa participation à une manifestation de musulmans mardi, montant en première ligne contre le mouvement anti-islam allemand qui espère profiter des attentats jihadistes en France pour gonfler ses troupes.

Mme Merkel a annoncé qu'elle serait présente au côté du président Joachim Gauck à une commémoration silencieuse des organisations musulmanes allemandes mardi soir à la Porte de Brandebourg, au coeur de Berlin.

"Nous allons envoyer un signal très fort demain (...) pour la cohabitation paisible des différentes religions en Allemagne (...). Le président (Gauck) a fait savoir qu'il proncerait un bref discours et je serai aussi présente en tant que chancelière, avec de nombreux membres du gouvernement", a déclaré la chancelière, lors d'une conférence de presse commune avec son homologue turc, Ahmet Davutoglu, qu'elle accueillait à Berlin.

Depuis octobre, le mouvement anti-islam Pegida ("Patriotes européens contre l'islamisation de l'Occident") mobilise chaque lundi contre la religion musulmane et les demandeurs d'asile. Avec un succès croissant: 500 personnes pour le premier défilé le 20 octobre, 10.000 début décembre, 18.000 lundi dernier, un record. En attendant une nouvelle marche prévue ce lundi soir.

Après les attaques islamistes qui ont fait 17 victimes en France, Angela Merkel a participé dimanche à Paris à une manifestation géante contre le terrorisme, aux côtés d'une cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement.

- 'L'islam appartient à l'Allemagne' -

Lors de son allocution du Nouvel An, elle avait appelé ses compatriotes à ne pas participer aux manifestations anti-islam en Allemagne, estimant qu'elles étaient organisées par des gens au "coeur" rempli de "préjugés" et de "haine".

"L'islam appartient à l'Allemagne", a martelé la chancelière lundi, réitérant des propos qu'elle avait déjà tenus dans le passé et invitant à éviter l'amalgame avec les terroristes.

Pays de 81 millions d'habitants, l'Allemagne compte environ trois millions de personnes turques ou d'origine turque. Ils forment la majorité de la communauté musulmane allemande, forte d'environ 4 millions de personnes.

Les autorités allemandes craignent une montée des tensions dans le pays suite aux attaques survenues en France.

"L'islam et le terrorisme ne pourront jamais aller ensemble", a affirmé le chef du gouvernement turc, appelant aussi à éviter tout amalgame, "car c'est ce que souhaitent les terroristes". Il en a profité pour défendre l'adhésion de son pays à l'Union européenne, qui serait selon lui "un très bon signal de paix pour le monde entier".

L'enquête se poursuivait en Allemagne pour identifier les auteurs d'un incendie criminel, commis dans la nuit de samedi à dimanche contre le Hamburger Morgenpost, un journal de Hambourg (nord) qui avait publié des caricatures de Charlie Hebdo. Deux suspects interpellés dimanche ont été relâchés lundi.

- Brassard noir -

Cette attaque, comme les événements en France, pourrait apporter de l'eau au moulin de Pegida. Ce lundi soir, pour la douzième manifestation à Dresde (est), les organisateurs ont appelé à rendre hommage aux "victimes du terrorisme de Paris", invitant leurs sympathisants à porter un brassard noir.

Une minute de silence sera observée lors du rassemblement qui démarrera comme chaque lundi à 18H30 (17H30 GMT).

Dès le soir de l'attaque contre la rédaction parisienne de Charlie Hebdo, Pegida avait tenté une opération de récupération. "Les islamistes, contre lesquels Pegida met en garde depuis plus de 12 semaines, ont montré aujourd'hui en France qu'ils sont tout simplement incompatibles avec la démocratie", avait écrit le mouvement sur sa page Facebook.

Lundi soir, "il est vraisemblable que la barre des 20.000 manifestants soit franchie" à Dresde, a estimé auprès de l'AFP Werner Patzelt, professeur de Sciences politiques de l'Université technique de Dresde. "L'attentat de Paris a sans le moindre doute un impact sur Dresde".

Ailleurs en Allemagne, les "patriotes européens" ont fait quelques émules, comme à Bonn (Bogida) ou à Berlin (Bergida). Et lundi soir, Leipzig connaîtra sa première manifestation pro-Pegida.

Tout un symbole: c'est là que, en 1989, les "manifs du lundi" ont fait trembler le Mur de Berlin. Vingt-cinq ans plus tard, à Dresde, Pegida en a détourné le slogan historique, "Nous sommes le peuple", désormais scandé par ses partisans.

Et le mouvement essaime en Europe: à Vienne, un premier défilé Pegida est prévu fin janvier et des pages Facebook ont été créées en Suède et Norvège (respectivement 6.000 et 2.000 abonnés).

Mais en face, les anti-Pegida demeurent toujours nettement plus nombreux en Allemagne.

Ainsi, samedi à Dresde, quelque 35.000 personnes ont défilé pour défendre une société ouverte et tolérante. Lundi soir, comme ailleurs en Allemagne, ils descendront de nouveau dans la rue.
(AFP, 12 janvier 2015)

Tension après le tir mortel qui a coûté la vie d'un ressortissant turc à Verviers

La tension était à ce comble ce mercredi en début d’après-midi au bas des escaliers de la rue des Hautes Mézelles. Un attroupement de plusieurs dizaines de riverains s’est formé après qu’un policier a tiré et tué un habitant du quartier, Cemil Kaya. Les autorités turques et verviétoises en appellent au calme.

Issu du quartier d’Hodimont, Cemil Kaya vivait à Ensival avec son épouse et leurs quatre enfants. Ce Belge d’origine turque souffrait de troubles psychologiques depuis de nombreuses années. Il a d’ailleurs longtemps été soigné à l’hôpital pour ce motif.

«  L a disparition de cette personne avait été signalée la veille par sa famille  », explique Christine Wilwerth, la procureur de division à Verviers. «  Ce matin, la police a reçu un appel d’un riverain qui s’inquiétait d’un comportement suspect d’une personne qui rôdait aux alentours de son habitation. L’individu était porteur de deux couteaux. Il semble qu’il ait eu une attitude menaçante pour l’intégrité physique des policiers. Un dialogue n’a pas été possible. C’est dans ces circonstances, qu’il faudra davantage préciser, que le tir est intervenu.  »

La victime, d’origine turque, n’a pas survécu au tir des policiers. «  Nous avons ouvert une enquête  », poursuit Christine Wilwerth. «  Nous avons mis le dossier à l’instruction. Il y avait un expert en balistique, un expert de l’institut médico-légal et le laboratoire sur place. Ils ont pris les mesures conservatoires et le corps de la victime a été transféré à l’institut médico-légal pour des examens approfondis.  » Une autopsie va donc être réalisée.

«  La qualification retenue pour le moment est celle de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner. Il y a eu un tir volontaire. Il faudra déterminer dans quelles circonstances et de quelle façon ce tir a été opéré. La légitime défense, dans un premier temps, est la thèse qui apparaît la plus correcte. Nous allons investiguer. »

Cemil Kaya, tué sur le coup, avait des antécédents psychiatriques. «  Il en avait qui pouvaient laisser croire à un comportement dangereux. Que ce soit pour lui-même ou pour autrui. », conclut la procureur de division à Verviers.

Dans le quartier, la tension était vive ce mercredi après-midi. Les proches de la victime ne comprennent pas pourquoi le policier a tiré et pourquoi à cet endroit, alors que Cemil Kaya était inoffensif selon eux. Il se trouvait non loin du domicile de son frère. (
lameuse.be, 7 janv 2015)

Thousands of Germans protest against anti-Islam rallies

Thousands of Germans demonstrated in four cities Jan. 5 in opposition to the weekly rallies in Dresden against the perceived "Islamization of the West," which have attracted growing numbers of supporters.
     
Organizers of the demonstrations in Berlin, Stuttgart, Cologne and Dresden said they were rallying against racism and xenophobia to instead promote a message of tolerance.
     
Businesses, churches, the city Cologne's power company and others were planning to keep their buildings and other facilities dark in solidarity with the demonstrations against the ongoing protests by the group calling itself Patriotic Europeans against the Islamization of the West, or PEGIDA.
     
Over the last three months, the crowds at PEGIDA's demonstrations in the eastern city of Dresden, a region that has few immigrants or Muslims, have swelled from a few hundred to 17,500 just before Christmas. Police said a similar number were expected again Monday night.
     
The group has broadened its appeal by distancing itself from the far-right, saying in its position paper posted on Facebook that it is against "preachers of hate, regardless of what religion" and "radicalism, regardless of whether religiously or politically motivated."
     
"PEGIDA is for resistance against an anti-woman political ideology that emphasizes violence, but not against integrated Muslims living here," the group said.
     
It has also banned any neo-Nazi symbols and slogans at its rallies, though critics have noted the praise and support it has received from known neo-Nazi groups.
     
Main organizer Lutz Bachmann refused to comment further about his party's platform when approached by the AP at a recent rally.
     
Cem Özdemir, co-chairman of The Greens party and himself the son of a Turkish immigrant, told n-tv on Monday that while he, too, was against any form of extremism, "intolerance cannot be fought with intolerance."
     
"The line is not between Christians and Muslims," he said. "The line is between those who are intolerant ... and the others, the majority."
     
In uncharacteristically frank words in her New Year's address, Chancellor Angela Merkel urged Germans to stay away from the Dresden rallies.
     
When the PEGIDA demonstrators chant "we are the people," Merkel said "they actually mean 'you don't belong because of your religion or your skin."
     
The Dresden demonstrations have spawned smaller PEGIDA rallies elsewhere, including gatherings planned in Berlin and Cologne Monday night where several hundred were expected to be on hand. By contrast, some 10,000 counter-demonstrators were expected in Berlin, 2,000 in Cologne and another 5,000 in Stuttgart where there was no PEGIDA protest planned.
     
The provost of Cologne's famous cathedral, Norbert Feldhoff, said Monday he would keep the building's exterior lights off in an attempt to make the PEGIDA demonstrators think twice about their protest.
     
"You're taking part in an action that, from its roots and also from speeches, one can see is Nazi-ist, racist and extremist," he said on n-tv. "And you're supporting people you really don't want to support."
     
Cologne City Hall, and several other churches and historical buildings later said they would also keep the lights off, and electric company Rhein-Energie said it would keep the city's bridges dark, the dpa news agency reported.
     
In Dresden, automaker Volkswagen said it was also keeping its glass-walled manufacturing plant dark, to underscore the company "stands for an open, free and democratic society."
(hurriyetdailynews.com, Jan 6, 2015)

Kurds to march in Paris on 10 January

On the second anniversary of the murder in Paris of Kurdish women Sakine Cansız (Sara), Fidan Doğan (Rojbîn) and Leyla Şaylemez (Ronahî) on 9 January 2013, the Kurds are to hold a march under the slogan: “Your silence is due to your being an accessory”.

An organising committee established following a call by the Democratic Kurdish Council in France, has announced the activities which will take place on 9 and 10 January. The commemoration activities will include a “March for Truth and Justice” and events being organised under the heading: “France is remaining silent at these murders because of political interests.” French organisations are also involved in the organising committee. On 9 January families of those killed two years ago will leave wreaths outside the Democratic Kurdish Community Centre in Paris, and the families, lawyers and representatives of Kurdish organisations will march to the Kurdistan Information Office at 11:30, where a press conference will take place.

On 10 January the March for Truth and Justice will start from the Gare Du Nord at 10 am. And proceed to the Place de la Republique where a mass rally will take place. The Organising committee has issued a statement, condemning the fact those responsible for the murders have yet to be revealed despite nearly two years having passed. The statement continued, saying: “Last January a day after the first anniversary audio tapes emerged of conversations accused Ömer Güney had with MIT operatives. These tapes, which appeared after the dispute between Erdoğan and the Gülen movement, exposed a MIT murder plot in Paris.” The statement mentioned other documents that have emerged detailing the murder suspect’s journeys to Turkey and telephone conversations with the MIT. It also quoted Turkish President Erdoğan's words to the effect that the Gülen movement had carried out the murders. It noted that both in Turkey and France investigations are continuing.

'Turkish- French cooperation is obstructing the investigation’

The statement continued, recalling that French President François Hollande and Interior Minister Manuel Valls had said immediately after the murders that they would be resolved as soon as possible. It said Turkey had not sent the files requested by the French judicial authorities, and that France was avoiding speaking to Turkey because of political and economic interests. “The French government has not responded to the families’ requests for meetings, and the Justice Minister said in the Senate that to meet the families of the victims in an ongoing case could be used by the defence so was not correct,” the statement added. '10

'Let us meet in Paris'

The statement called on Kurds and their friends living in Europe to join the march in Paris on 10 January under the slogan: “Your silence is due to your being an accessory” to demand an end to the prevarication and delay that is obstructing the investigation.
(ANF, Jan 2, 2015)

Les Turcs organiseront une marche contre PEGIDA en Allemagne

Une marche sera organisée le 5 janvier dans la ville de Cologne en Allemagne contre le mouvement d'extrême droite PEGIDA (Européens Patriotes contre l'islamisation de l'Occident).

Le président de l'Union des Démocrates Turcs d'Europe (UETD), Süleyman Çelik a affirmé que les partis politiques et les médias devaient endosser un grand rôle dans la lutte contre les actions anti-islam.

"L'islamophobie qui a débuté avec le mouvement PEGIDA, est un mouvement raciste, xénophobe et hostile à l'immigration. Et cela dérange profondément l'Europe. Ces marches sont contre les valeurs européennes" a déclaré Süleyman Çelik.

Çelik a souligné que les attaques visant les mosquées avaient haussé ces derniers jours.
(AA, Janv 2, 2015)




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